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Full text of "Nouvelle biographie universelle depuis les temps les plus reculés jusqu'a nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources a consulter;"

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Boston  Public  Library 


http://www.archive.org/details/nouvellebiograph04hoef 


NOUVELLE 

BIOGRAPHIE  UNIVERSELLE 

DEPUIS 

LES  TEMPS  LES  PLUS  RECULÉS 

JUSQU'A  NOS  JOURS. 


TOME  QUATRIEME. 


Baaden-Durlach.  —  Beaumanoîr. 


j^(,j/^i-4:   OA 


PARIS.  —  TYPOGRAPHIE  DE  FIRMIN  DIDOT  FRÈRES,  RUE  JACOB,  S6. 


NOUVELLE 

BIOORAPRIË  UNIVERSELLE 

DEPUIS 

LES  TEMPS  LES  PLUS  RECULÉS 

JUSQU'A  NOS  JOURS, 

AVEC  LES  RENSEIGNEMENTS  BIBLIOGRAPHIQUES 

ET   l'indication   DES    SOURCES   A    CONSULTER; 
PUBLIÉE    PAR 

MlH.  FIRim  DIDOT  FRÈRES, 

sous   LA   DIUECnON 

DE  M.  LE  D'  HOEFER. 

Zomt  €timtrtnnc. 


PARIS^ 

EIRMIN   DIDOT  FRÈRES,  ÉDITEURS, 

ISIPRIHECRS-LIBRAIBES  DE   l'iNSTITUT  DE  FRANCE,' 

RUE  JACOB,  56. 

M  DCGG  LIIL 


NOUVELLE 


BIOGRAPHIE 

UNIVERSELLE 

DEPllS  LES  TEMPS  LES  PLUS  RECULÉS  JUSQU'A  NOS  JOURS. 

Les  articles  précédés  d'un  astérisque  [•]  ne  se  trouvent  pas  diinj  la  dernière  édition 

de  la  Biographie  Universelle,  et  sont  aussi  omis  dans  le  Supplément. 
Les  articles  précédés  de  deux  astérisques  [J]  concernent  les  hommes  encore  Vivants. 


B 


*  BAADEN  -  DVRLACH  (  Marguerite  de  ) , 
femme  artiste  alleinaude ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  Elle  grava  des  ta- 
bleaux d'après  Rembrandt  et  Schmidt.  On  voit 
au  musée  de  Munich  ime  reproduction  de  ce 
genre,  datée,  à  la  plume,  du  10  février  1760, 
Oldenbourg. 

Nagler,  Mues  jillgemeines  Kiinstler-Lexicon. 
*BAADER    (Amélie),  femme  peintre   alle- 
mande,"née  en  1763.  Elle  copia  des  tableaux  de 
Rembrandt ,  Schmidt  de  Berlin  et  d'autres.  Elle 
peignit  aussi  au  pastel. 
Magler,  Ifeues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 
BAADKR  { Clément- Aloïs),  conseiller  bava- 
rois, frère  aîné  du  précédent,  né  le  8  avril 
1762,  mort  le  23  mars  1838.  Il  s'est  fait  con- 
naître par  la  publication  d'un  ouvrage  biobiblio- 
graphique, intitulé  Gelehrtes  Baierv  (Bavière 
savante). 
ConveTsationS'Ijexicon. 

*  BAADER  (François-Xavier  de),  philosophe 
mystique  allemand ,  né  à  Munich  en  1765 ,  mort 
dans  sa  ville  natale  le  23  mai  1841.  Dans  sa  jeu- 
nesse, il  était  atteint  de  somnambulisme,  qui  re- 
tarda le  développement  de  ses  facultés.  Il  étudia 
d'abord  la  médecine  à  Ingolstadt  et  à  Vienne; 
puis  il  se  rendit  en  1788  à  Freiberg,  en  Saxe, 
pour  apprendre  la  minéralogie  sous  le  célèbre 
professeiu-  "Werner.  En  1798,  le  gouvernement 
bavarois  le  nomma  inspecteur  général  des  mines, 
et,  après  l'établissement  de  l'université  de  Mu- 
nich ,  il  obtint  la  chaire  de  la  philosophie  spé- 
culative ,  qu'il  garda  jusqu'à  sa  mort.  Dans  ses 
livres  et  dans  son  enseignement  il  s'était  pro- 
posé pour  but  l'alliance  religieuse  mystique  des 
sciences  naturelles,  ou  de  la  philosophie  avec  la 
théologie.  Jacques  Boehme  fut  le  précurseur  de 
ces   doctrines.   Les    principaux    ouvrages   de 

NOUV.   BIOGR,   VHtypRS.    —  T.   IV. 


Baader,  écrits  en  allemand,  ont  pour  titre  : 
Éléments  de  physiologie;  Hambourg,  in-8", 
1797;  —  I>u  carré  de  Pythagore  dans  la 
nature;  Tubingue,  1799;  —  Éléments  de  la 
physique  dynamique;  Berlin,  1809  :  ces  opus- 
cules furent  réimprimés  dans  les  Philosophische 
Schriften  (Écrits  philosophiques),  2  vol.  in-8°, 
Mimich,  18Î1;  —  Révision  des  préceptes  de 
V école  de  Hegel,  concernant  le  christianisme; 
Stuttgard,  in-8°,  1836;  — Cours  de  dogma- 
tique spéculative ,  5  cahiers  in-8°,  Stuttgart  et 
Munster,  1828-1838;  —  le  Catholicisme  occi- 
dental et  le  catholicisme  oriental;  Leipzig, 
1 84 1 ,  in-8°  (  ouvrage  posthume  ) .  H . 

F.  Hoffmann,  Introduction  à  la  doctrine  spéculative 
de  Fr.  Baader  (en  allemand),  Aschalfenbourg,  1836. 

*  BA  A  DEH  (  Jean  ) ,  peintre  bavarois  ,  mort  en 
1779.  Il  se  rendit  en  Italie  avec  le  célèbre  Knol- 
ler,  et  au  retour  peignit,  pour  plusieurs  églises 
de  son  pays ,  des  tableaux  qui  lui  assignent  un 
rang  distingué  parmi  les  peintres  religieux. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  KUnstler-Lexicon. 

*  BAADER  (Jean-Michel) ,  peintre  allemand, 
né  en  1736.  Il  étudia  à  Paris  en  1759 ,  et  revint 
en  1788  à  Eichstaedt  sa  ville  natale,  pour  y 
exercer  l'emploi  de  peintre  de  l'évêque  de  cette 
ville.  II  peignit  des  tableaux  d'intérieur  et  repré- 
senta aussi  des  sujets  d'histoire,  entre  autres  la 
Fille  de  Jeph'té. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

BAADER  (Joseph),  ingénieur  bavarois,  frète 
des  précédents,  né  à  Mvmich  en  1763,  mort 
dans  sa  ville  natale  le  20  novembre  1835.  II 
étudia  d'abord  la  médecine,  mais  se  livra  ensuite 
exclusivement  à  la  science  de  l'ingénieur,  et  per- 
fectionna ses  connaissances  par  de  longs  voyages 
en  France  et  en  Angleterre.  Ses  principaux  écrits 
(en  allemand)  ont  pour  titres  :  Théorie  de 


BAADER  —  BAAN 


la  pompe  foulante  et  aspirante;  Baireuth, 
1797,  in^"";  2'-*  édit.,  Hof,  1820;  —Conseils 
concernant  le  perfectionnement  des  machi- 
nes hydrauliques  emplotjées  dans  les  mines; 
Baireuth,  1800,  in-4°;  2^  édit. ,  Hof,  1820;  — 
Nouveau  système  de  locomotion  ;  Munich , 
1817;  —  Huskisson  et  les  chemins  de  fer; 
Munich,  1830. 
Conversations-Lexicon. 

iîAABEa  {Joseph-François  de  Paule),  mé- 
decin allemand ,  né  à  Ratisbonne  le  15  septembre 
1733,  mort  en  179'i.  Il  étudia  successivement  la 
théologie ,  la  philosophie  et  la  médecine.  En 
1759,  il  fut  nommé  physicien  de  la  ville  d'Am- 
berg ,  et  bientôt  après  attaché  en  qualité  de  mé- 
decin à  la  personne  du  duc  Clément  à  Munich. 
En  1777,  il  obtint  le  titre  de  médecin  de  l'électeur 
Maximihen- Joseph  lU.  On  a  de  Baader  :  Dis- 
sertatio  de  Ndara  corporis  humant  viven- 
tis;  Ingolstadt,  r/57,in-4°;  —  Ankûndigung 
eines  balsamischen  Seifen-syrups  als  eines 
'  beinahe  specifischen  Mittels  in  Schleim-tmd 
Obstructions  Krankheiten  (Annonce  d'un  sirop 
savonneux  balsamique,  comme  remède  spécifique 
dans  les  maladies  d'obstruction,  etc.);  Augs- 
bourg,  1783,  in-8°  ;  trad.  en  français  par  l'au- 
teur, Munich,  1784;  —  Purgirender  Mandel- 
syrup  fur  Kinder  (Sirop  d'amandes  purgatif 
pour  les  enfants);  Munich,  1789,in-8°;  trad.  en 
français  par  l'auteur ,  Munich,  1789,  m-S". 

Hioyrapkie  médicale. 

*i{AAi>!!;u  (  Tobie),  sculpteur  bavarois,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siè- 
cle. Il  exécuta  plusieurs  œuvres  pour  les  églises 
et  les  couvents  de  son  pays.  On  rem.arque 
parmi  ses  sculptures  :  un  Christ  sur  la  croix 
avec  la  Mère  de  douleur  ;  —  une  Vierge  avec 
Venfant  Jésus  ;  —  une  autre  Vierge ,  destinée 
à  l'église  de  l'hôpital  de  Municli,  et  qui  mit  le 
sceau  à  la  réputation  de  cet  artiste. 

Naglcr,  Neues  y/llgemeines  Kilnstler-Lexicon. 
* BAâHDlî«-MEHEMET-GEBET-.4MEH',  doc- 

teur  persan ,  vivait  probablement  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle  ;  il  laissa  la 
Somme  d'Abbas,  abrégé  de  droit  civil  et  ecclé- 
siastique, entrepris  par  ordre  d'Abbas  le  Grand. 
Baahdin  ne  composa  que  les  cinq  premiers  li- 
vres; le  reste  fut  écrit  par  son  disciple,  sur  le 
plan,  la  division  et  les  arguments  du  maître. 

Moréri ,  le  Grand  Dictionnaire  historique.  —  Richard 
et  Girard,  Bibliothèque  sacrée. 

*BAAK-EiATTi[GH  (Jean),  peintre  flamand, 
vivait  vers  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  11  peignit  des  paysages  dans  le  gem'e  de 
Pœlenburg;  ses  tableaux  se  rencontrentpeudaas 
les  musées.  On  voit  à  Saint- Hiobs-Gasthuis  une 
ceavre  de  ce  peintre  datée  de  1642,  et  qui  mérite 
d'être  remarquée.  On  en  voit  une  autre  dans  la 
galerie  d'un  amateur  de  Rotterdam,  M.  Jacques 
Meyer. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kiinstier-Lexicon. 

1  BAAEE  (Ferdinand),  pianiste  et  compo- 
siteur allemand,  né  le  15  avril  1800  à  Hende- 


leer,  près  de  Halberstadt.  Il  eut  jwur  maîtres 
de  piano  et  de  composition  Hummel  et  Fr. 
Schneider.  Il  rempht  d'abord  les  fonctions  d'or- 
ganiste et  de  directeur  du  chœur  à  l'église  prin- 
cipale de  Halberstadt,  et  se  fixa  plus  tard  à  Wol- 
fenbûttel.  On  a  de  lui  des  chansons,  rondeaux, 
sonates  et  walses,  dont  le  catalogue  se  trouve 
dans  Fétis. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAAL,  roi  de  Tyr,  mort  l'an  592  avant  J.-C. 
Il  succéda  à  Ithobal,  et  fut  détrôné  par  Nabu- 
chodonosor.  Après  lui ,  les  Tyriens  furent  gou- 
vernés pendant  quekpies  années  par  des  juges 
dépendant  des  Assyriens. 

Josèphe,  Contra  Appion.,  llv.  III.  —  Moréri,  Diction- 
naire historique. 

BAALE  {Henry  Vak  ),  poète  dramatique  hol- 
landais, mort  en  1822.  Il  laissa  deux  poèmes, 
intitulés  De  Saracenen  et  Alexander. 

Rose,  New  Bioç/raphical  Dictionanj. 

*BAALEW  {Pierre  de),  médecin  hollandais, 
connu  seulement  par  l'ouvi-age  suivant  :  De 
Cortice  peruviano,  ejusque  in  febribus  inter- 
mittentibus  Usu  ;  Leyde,  1  /35,  in-4°. 

Biographie  médicale. 

BAAN  (Jacques  de),  peintre  hollandais,  fils 
de  Jean  Baan,  né  à  la  Haye  en  1073,  mort  à 
Vienne  en  1700.  A  dix-huit  ans  il  peignait  des 
portraits  qui  égalaient  ceux  de  son  père.  Il  sui- 
vit ensuite  le  roi  Guillaume  IIÏ  en  Angleterre , 
oîi  il  continua  de  peindre  dans  le  môme  genre. 
Le  portrait  du  duc  de  Glocester  fut  surtout  re- 
marqué. Plus  tard  Baan  alla  à  Florence ,  où  le 
grand-duc  raccueillit  avec  bienveillance,  puis  à 
Rome,  où  il  s'appliqua  à  reproduire  les  œuvres 
des  maîtres. 

Bryan  ,  Dictionnaire.  —  NaRlcr,  Neues  Allgemeines 
Kwutler-Lexicon. 

BAAN  (  Jean  de  ) ,  peintre  hollandais ,  né  à 
Harlem  le  20  février  1633,  mort  à  la  Haye  en 
1702.  Il  peignit  le  portrait,  et  s'acquit  dans  ce 
genre  xme  grande  réputation.  11  eut  d'abord 
pour  maître  son  oncle  Pirmans ,  peintre  peu  re- 
nommé, puis  Jean  Backer,  et  s'attacha  surtout  à 
imiter  Van  Dyck,  ayant  fort  peu  de  goût  pour 
la  manière  de  Rembrandt.  En  1660,  Baan  vint 
à  la  Haye ,  où  il  fit  les  porti'aits  des  princes  de 
Tarente ,  du  comte  de  Horn  et  d'autres  person- 
nages considérables.  Il  se  rendit  ensuite  en  An- 
gleterre où  l'appelait  le  roi  Charles  H,  qu'il  pei- 
gnit, ainsi  que  la  reine  Catherine  de  Portugal. 
L'envie  qu'il  avait  déjà  rencontrée  sur  son  che- 
min, en  Hollande,  l'attendait  aussi  en  Angleterre. 
Il  revint  alors  dans  son  pays  natal,  où  il  peignit 
les  de  Witt  (Corneille  et  Jean),  qui  laissèrent 
une  si  grande  trace  dans  l'iiistoire  des  Pays-Bas. 
Leurs  portraits  donnèrent  lieu  à  un  de  ces  in- 
cidents qui  caractérisent  la  populace  de  tous  les 
temps.  Après  avoh-  massacré  les  deux  frères  de 
W^itt,  les  meurtriers  exigèrent  de  Baan  les  ta- 
bleaux qui  représentaient  leurs  victimes.  On 
fouilla  sa  maison;  mais  il  avait  su  mettre  son 
œuvre  en  sûreté.  La  populace  fuiieuse  courutalors 


à  la  maison  de  ville  deDordrecht,  d'où  elle  arra- 
cha et  mit  en  pièces  tuî  autre  portrait  de  Jean  de 
Witt,  chef-d'œuvre  de  Baan.  C'était  un  tableau  de 
grandeur  naturelle,  où  l'infortuné  grand  pension- 
naire paraissait  assis  sur  un  trophée  d'armes,  un 
bras  appuyé  sur  la  bouche  d'un  canon.  Au-dessus 
du  héros ,  voltigeaient  des  enfants  qui  le  couron- 
naient de  lauriers,  et  une  Renommée  publiant  ses 
louanges;  à  gauche,  une  femme  et  des  enfants 
vidaient  aux  pieds  du  magistrat  hollandais  une 
corne  d'abondance  ;  dans  le  lointain,  on  aper- 
cevait la  prise  de  Chatham  et  l'incendie  de  plu- 
sieurs navires. 

Le  courage  et  le  patriotisme  du  peintre  des  de 
Witfc  Jurent  mis  à  ime  autre  épreuve.  En  1672, 
il  fut  invité  par  le  duc  de  Luxembourg,  gou- 
verneur d'Utrccht,  à  venir  peindre  Louis  XIV, 
qui  se  trouvait  alors  à  Utrecht.  Baan  refusa, 
après  en  avoir  référé  au  prince  de  Waldeck. 
Louis  XrV  sut  apprécier  ce  refus;  et,  loin  d'en 
témoigner  du  mécontentement,  il  chargea  le  comte 
d'Avaux,  son  ambassadeur  en  HoUande ,  de  con- 
sulter l'artiste  hollandais  dans  tous  les  achats  à 
faire  pour  la  France.  Plus  tard  Baan,  conseiUé 
en  cela  par  sa  femme,  qui  n'aimait  pas  l'éti- 
quette des  cours,  refusa  le  titre  de  premier  peintre 
de  Frédéric-Guillaume,  électeur  de  Brandebourg. 
A  la  corn-  de  Frise,  où  il  fut  appelé  ensuite,  il 
peignit  les  princes  et  la  princesse  de  Nassau, 
conune  antérieurement  il  avait  reproduit  sur  la 
toile  un  autre  prince,  le  grand-duc  de  Toscane, 
qui  avait  fait  placer  dans  sa  galerie  et  parmi  les 
tableaux  des  maîtres  l'œuvre  du  peintre  néer- 
landais. Ses  succès  dans  le  pays  de  Frise  expo- 
sèrent Baan  à  des  dangers  sérieux,  et  c'est  encore 
la  main  de  l'envie  qui  tenta  de  le  frapper.  Un 
peintre  frison  conçut  contre  lui  une  telle  haine, 
qu'U  fit  exprès  le  voyage  de  la  Haye  pour  tuer 
l'artiste  dont  il  était  jaloux.  Après  avoir  inutile- 
ment tenté  de  le  frapper  dans  la  rue  à  cause  d'un 
chien  qui  accompagnait  toujours  Baan,  le  Frison 
se  présenta  chez  son  confrère ,  demandant  à  voir 
ses  tableaux ,  et  chercha,  pendant  qa'on  les  lui 
montrait ,  à  frapper  Baan ,  lorsqu'un  ami  de  ce- 
lui-ci survint  assez  à  temps  pour  arrêter  le  bras 
de  l'assassin,  qui  prit  la  fuite. 

Dans  une  autre  occasion ,  Baan  n'échappa  au 
poignard  de  ses  ennemis  qu'après  avoir  perdu 
un  doigt  de  la  main  droite.  Pour  prouver  à  ses 
envieux  qu'il  n'était  point  privé  de  la  vue,  comme 
ils  en  répandaient  le  bruit,  U  fit  encore,  en  1692, 
le  portrait  du  prince  d'Anspach-Brandeboiu-g. 
Celui  du  prince  de  Nassau-Ziegen ,  devenu  la 
propriété  du  roi  de  Prusse ,  passe  pour  le  chef- 
d'œuvre  de  Baan.  V.  R. 

Nagler,  Keues  AUgemeines  KUnstler-Lexicon.  —  Des- 
champs,  f'ies  des  Peintres. 

*  BAANA,  chef  de  brigands,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  onzième  siècle  avant  J.-C.  En 
compagnie  de  Rechab  son  parent,  il  assassina 
Isboseth,  fils  de  Saiil ,  et,  croyant  plaire  à  David, 
lui  porta  la  tête  de  la  victime.  David  châtia  les 


BAAN  —  BAARSDORP  6 

meurtriers  :  il  leur  fit  couper  les  pieds  et  les 
mains,  et  les  fit  pendre  dans  cet  état  près  de  la 
piscine  d'Hébron. 

Rois,  liv.  II,  ch.  IV.  —  Josèphe,  jàntiq.,  I.  VU ,  ch.  u 
—  Moréri,  le  Grand  Dictionnaire  historiqtie. 

BAAR  ou  BAR  (  GeorgCrLouis  de  ).  Voy. 
Bar. 

BAARDT.  Voy.  BaART. 

BJLARLUVD  OU  BARLAND  {Adrien  Van),  sa- 
vant flamand,  né  en  1488,  mort  à  Louvain  en 
1542.  Il  fit  ses  études  à  Gand  sous  le  P.  Schot, 
et  enseigna  le  latin  dans  le  coUége  de  Busleiden 
en  1518  et  1520.  De  là,  il  se  rendit  en  An- 
gleterre avec  Antoine,  seigneur  de  Grimbergen, 
fils  du  prince  de  Bergen.  Revenu  à  Louvain, 
Baarland  professa  la  rhétorique  à  la  place  de 
Jean  Paludanus.  Il  fit  des  élèves  remarquables. 
Ses  opuscules  historiques  et  géographiques  (  de 
Urbibus  inferioris  Germanise;  de  Litteratis 
urbis  Romse  principibus  ;  de  Ducibus  Venetis; 
de  Comitibus  Hollandix  ;  de  Episcopis  Ulfra- 
jectinis;  Chronologia  brevis  ac  historia  ab 
orbe  condito  ad  annum  1532;  Chronicon  du- 
cum  Brabantise)  ont  été  imprimés  à  Cologne, 
chez  Bernard  Gualterus  (Walther)  en  1603, 
in-fol. 

Val.  André,  Bibliotk.  Belgica.  —  Le  P.  de  la  Rue,  Ce- 
lehrtes  Zeeland.  —  Nicéron ,  Mémoires.  —  Moréri,  le 
Grand  Dictionnaire  historique. 

RAARLAND  OU    BARLAND   {Hubert  Vam), 

médecin  flamand,  natif  de  Baarland  en  Zélande, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  exerça  d'abord  la  médecine  à  Namur,  et  passa 
ensuite  une  partie  de  sa  vie  à  Bâle  auprès  d'É- 
rasme ,  qui  fait  de  lui  le  plus  grand  éloge.  On  a 
de  Baarland  :  Epistola  medica  de  aquarum 
distillatarum  facultatibus  ;  Anvers,  1536, 
in-8°  ;  —  Velitatio  medica  cum  Arnoldo  Noot- 
sio,  qua  docetur  non  paucis  abuti  nos  vulgo 
medicamentis  simplicibus,  ut  capillo  Vene- 
ris ,  xylaloe,  xylobalsanto,  spodio;  Anvers, 
1532,  in-S":  c'est  une  réfutation  d'Arnoud  Noots, 
médecin  de  Louvain.  L'auteur  y  établit  que  les 
médecins  ne  savent  point  se  servir  des  simples , 
du  capillaire  notamment,  et  relève  plusieurs 
erreurs  d'Avicenne  à  ce  sujet.  Baarland  a  aussi 
traduit  du  grec  en  latin  :  Sancfi  Basilii  oratio 
de  agendis  Deo  gratiis  et  in  Julittum  mar- 
tyr em;  —  De  medicamentis  par atufacilibus, 
de  Galien. 

Valère  André,  Biblioth.  belg.  —  Moréri,  Dictionnaire 
historique. 

*BAARSs>ORP  ouBAERSDORP  {Corneille), 
médecin  néerlandais,  né  à  Baarsdorp  dans  la 
Zélande,  mort  en  1565.  Il  liit  médecin  et  cham- 
beflan  de  Charles-Quint,  et  laissa  -.  Methodus 
universae  artis  medicse,  d'après  Galien;  Bruges, 
1538,  in-fol. 

André,  Bibl.  belg.,  I.  —  Moréri,  Dictionnaire  historique. 

*  BAARSDORP  {Marin-Comeille) ,  prêtre 
néerlandais,  fils  du  précédent,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  seizième  siècle.  D  embrassa 
l'état  ecclésiastique,  fit  un  pèlerinage,  et,  au  re- 

î. 


BAARSDORP  —  BABA 


tour,  devint  directeur  de  l'hôpital  Puterryken , 
fondé  en  1525.  Il  laissa  tous  ses  biens  à  cet  hô- 
pital, pour  servir  à  l'entretien  d'enfants  pauvres 
qui  pouvaient  y  être  admis,  instruits  et  exercés 
à  une  profession,  à  partir  de  l'âge  de  neuf  ans. 
Horéri,  le  Grand  Dictionnaire  historique. 

*BAART  OU  BAERT  (Amaud),  juriscon- 
sulte brabançon,  né  à  Bruxelles  en  1554,  mort 
le  29  mai  1629.  Il  débuta  par  le  barreau,  et  pro- 
fessa ensuite  le  droit  à  Douai.  Plus  tard,  il  re- 
vint à  Bruxelles,  où  il  exerça  la  magistrature  et 
fit  partie  du  conseil  de  Malines.  La  science  de 
Baart  était  si  profonde,  qu'il  savait ,  dit-on,  par 
cœur  les  Pandectes  et  la  plupart  des  autres  lois 
romaines.  Il  laissa  :  Lectiones  extraord'marise 
JDuaci  hàbitx  ;  —  des  Remarques  sur  la  Prac- 
tica  criminalis  de  Jacques  de  Bello-Visu. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon.  —  Morérl, 
le  Grand  Dictionnaire  historique. 

BAART  ou  BAARDT  (Pierre),  médecin  et 
poète  natif  de  la  Frise,  vivait  au  dix-septième 
siècle.  Il  composa  des  poèmes  latins  et  hollan- 
dais. On  a  de  lui  :  Friesch  borre  Practica  (Pra- 
tique des  laboureurs  frisons).  Ce  poème  a  été 
comparé  aux  Géorgiques  de  Virgile ,  au  moins 
chez  les  Hollandais;  —  De  Friesche  Triton  (le 
Triton  du  pays  de  Frise),  autre  poème  ;  —  Deug- 
den  Spoor ,  ou  Nebulo  Nebulonum,  poème, 
1645,  in-8». 

JÉloy,  Dict.  de  la  Méd.  —  Marchand,  Dict.  Hist.,  t.  11, 
p.  94. —  Adeiung,  Supplément  à  V Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon de  Jocher. 

BAASA,  roi  d'Israël,  fils  d'Ahias,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  dixième  siècle  avant  J.-C. 
Il  usurpa  la  couronne  d'Israël,  après  avoir  tué 
Nabad,  fils  de  Jéroboam  ,  et  exterminé  toute  la 
race  de  ce  prince  ;  puis  il  déclara  la  guerre  à  Aza, 
roi  de  Juda,  et  se  livra  à  toutes  sortes  de  dérè- 
glements. Jéhu,  qui  vint,  au  nom  du  Seigneur, 
faire  des  remontrances  à  ce  roi  coupable ,  fut 
victime  de  sa  mission  :  Baasa  le  fit  mourir. 

Rois,  m,  13. 

*BAAT  [Catherine) ,  femme  peintre  sué- 
doise. Elle  ne  se  distingua  pas  moins  par  son 
savoir  que  par  son  talent  pour  la  peinture.  On  a 
d'elle  :  les  Tables  généalogiques  de  la  no- 
blesse de  Suède,  rédigées  et  peintes  par  Cath. 
Baat.  Elle  y  releva  les  erreurs  de  J.  Messenius 
sur  le  même  sujet. 

Chaudon  et  Delandine  ;  Nouveau  Dictionnaire  histo- 
rique. 

BAAZ  OUBA.AZIVS  (Benoît),  littérateur  sué- 
dois, frère  de  Jean  Baazius,  vivait  au  commen- 
cement du  dix-septième  siècle,  et  mourut  en 
1650.  Il  exerça  divers  emplois  considérables, 
entre  autres  celui  de  gouverneur  du  château 
royal ,  à  Stockholm.  On  a  de  lui  :  Oratio  de 
geminis  germanis  sororibus,  sobrietate  et  cas- 
titate;  Upsal,  1629,  in-4'';  —  Disp.  de  Defini- 
tione  animse  in  génère;  Riga,  1632,  in-4°;  — 
Bisp.  de  principiis  corporum  naturalium 
intrinsecus  Resp.  Erico  Bergio^'Dorpd.t,  1G33, 


in-4°;  —  Bisp.  gradualis  de  Mundo,  ejusque 
partibus  ;  ibid.,  1633,  in-4°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

BAAZ  (Jean  ),  théologien  suédois,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  Il 
laissa  Inventarmm  Ecclesiœ  Sueo-Gothorum  ; 
Lincoping,  1642; —  Harmonia  evangelica. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BAB  (Jean),  théologien  arménien,  mort 
vers  la  fin  du  neuvième  siècle.  Il  étudia  la  théo- 
logie et  l'histoire  au  monastère  de  Meirawank 
en  Arménie,  et  s'acquit  vm  grand  renom  comme 
savant.  Il  laissa  manuscrits  :  Commentaire  des 
quatre  Évangiles  ;  —  Explication  de  l'Épître 
de  saint  Paul  aux  Romains;  —  Chronolo- 
gie de  l'histoire  ecclésiastique,  depuis  la  nais- 
sance de  J.-C.  jusqu'au  temps  de  l'auteur  : 
c'est  une  controverse  en  faveur  du  rit  arménien. 

Chaudon  et  Delandine ,  Nouveau  Dictionnaire  histo- 
rique. 

BABA,  imposteur  turc,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  treizième  siècle.  Il  parut  dans  la  ville 
d'Amassée  en  l'an  1240  de  J.-C,  et  fit  adoptera 
ses  disciples  cette  profession  de  foi  :  <(  Il  n'y  a 
qu'un  seul  Dieu,  et  Baba  est  son  envoyé.  «  Les 
maliométans  tentèrent  de  s'emparer  de  Baba  ;  mais 
il  leur  échappa,  et  leva  une  armée  avec  laquelle 
il  soutint  contre  eux  de  nombreux  engagements. 
Secondés  par  les  Francs,  les  musulmans  finirent 
par  le  mettre  en  déroute  et  disperser  sa  secte. 

chaudon  et  Delandine ,  Nouveau  Dictionnaire  his- 
torique. 

*  BABA  (  Sudai-Abiwerdi  ),  poète  persan,  na- 
tif d'Abiverd  dans  le  Khorassan,  vivait  au  qua- 
torzième siècle.  Il  prit  le  nom  de  Sudai  à  l'oc- 
casion de  son  initiation  à  une  secte  qui  vivait 
dans  la  contemplation  de  la  Divinité.  Il  fut  fort 
estimé  des  poètes  et  des  princes  de  son  temps. 
Les  ravages  qu'une  tribu  tartare  exerça  dans  la 
ville  natale  de  Baba ,  lui  firent  adresser  au  sul- 
tan Shahkokh  un  poëme  qui  exprimait  les  do- 
léances des  habitants.  Cette  requête  éloquente 
eut  un  entier  succès  :  le  sultan  prit  des  me- 
sures pour  que  ces  malheurs  ne  pussent  désor- 
mais se  renouveler.  Baba  s'adressa  aux  autres 
princes  ses  contemporains ,  pour  les  arracher  à 
la  torpeur  des  sens.  On  répète  encore  en  Perse 
et  à  la  cour  les  bons  mots  du  poète.    . 

Ersch  et  Gruber,  AUgemeine  Encyclopsedie.  —  Hain- 
mer,   Geschichte  der  schoenen  Medekunst   Persiens , 

p.    376. 

*BABA  (Gabriel),  abbé  et  théologien  italien, 
natif  de  Venise  ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  Il  devint  secrétaire  du 
cardinal  Bichi.  Gabriel  Baba  laissa  :  Pvincipi  e 
Bocumenti  délia  vita  cristiana ,  tradotti  del 
latino  del  card.  Giov.  Bona;  Rome,  1676, 1677, 
in-12  ;  —  Biscorso  sopra  l'esaltazione  di  papa 
Alessandro  VIII ;  Rome,  1689;  —  Vita  del 
card.  Lor.  Brancati  ;  Rome,  1699;  —  la  Sta- 
tua équestre  di  Luigi  XIV,  scultura  del  Ber- 
nino, panegirico  in  rime;  Rome,  1678,  in-fol.  ; 
,  Bologne,  1679,  in-12. 


BABA  —  BABEK 


10 


Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia.  —  Catalogue  de  la  Bi- 
bliothèque royale  de  Paris.  —  Adelung ,  Supplément  à 
Jôcher,  Allgemeines  Gelekrten-Lexicon. 

BAB4-ALI ,  premier  dey  indépendant  d'Alger, 
mort  en  1718.  Élu  en  1710  à  laj  place  d'Ibrahim 
emporté  par  une  réTolution,  Baba-Ali  sacrifia 
dix-sept  cents  individus  à  sa  sûreté.  Il  secoua 
ensuite  le  joug  des  pachas  turcs-.  Baba-Ali  fit 
arrêter  et  embarquer  pour  la  capitale  de  la  Tur- 
quie le  pacha  qui  avait  voulu  empêcher  l'élection 
de  1710,  et  envoya  à  Constantinople  un  ambas- 
sadeur chargé  de  présents,  avec  ordre  de  décla- 
rer qu'Alger  n'avait  plus  besoin  d'un  pacha  ;  que 
le  dey  se  chargerait  parfaitement  de  ces  fonc- 
tions. On  fit  droit  à  cette  demande ,  et  à  partir 
de  ce  jour  le  dey  gouverna  seul  le  territoire  al- 
gérien. Baba  ne  fut  pas  moins  habile  politique 
à  l'égard  des  puissances  étrangères.  En  1716,  il 
fit  exécuter  un  Maure  qui  avait  osé  frapper  le 
consul  anglais.  Ce  fait  cimenta  l'alliance  du 
dey  avec  l'Angleterre.  Le  fatalisme  oriental  de- 
vint funeste  à  Baba-Ali.  Pris  de  fièvre,  il  ne 
voulut  pas  aller  contre  les  décrets  du  ciel  en  re- 
courant à  un  médecin  français,  et  se  laissa  mou- 
rir sans  secours. 

Conversations-Lexicon. 

*  bÂbI-lIl,  chef  de  secte,  naquit  à  Malwa, 
au  commencement  du  dix-septième  siècle.  Il  fut 
disciple  de  Chétana-Swâmi.  Son  système  tient 
le  milieu  entre  la  philosophie  Védanta  et  celle 
des  soiïs.  Ses  sectateurs  se  nomment  Bâbâ-lâ- 
lîs.  Il  a  laissé  un  grand  nombre  de  vers  hindis 
sur  les  matières  religieuses.  Langlois. 

M.  Garcin  de  Tassy,  Histoire  de  la  littérature  hin- 
doue. 

*BABA-NASIBI,  marchand  persan,  mort  en 
1537.  Il  exerça  à  Tabriz  l'état  de  confiseur,  et  fut 
en  grande  faveur  auprès  du  sultan  Yacub. 

Ersch  et  Gruber,  AUaemeine  Encyclopàdie.  —  Ham- 
mer, Gesckichteder sc/wetienRedekunst  PersienSy  p.  376. 

*  BABAS,  conseiller  d'Hérode  l'Ascalonite,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  premier  siècle 
avant  l'ère  chrétienne.  Son  mérite  donna  de  l'om- 
brage à  Hérode,  qui,  au  lieu  de  récompenser 
Babas  de  ses  conseils  et  de  ses  services ,  lui  fit 
crever  les  yeux. 

Josèphe,  Atttiq.  —  Moréri,  le  Grand  Dict.  histor. 

J  BABBAGE  (  Charles  ) ,  mathématicien  an- 
glais, né  vers  1790.  Il  est  professeur  de  mathé- 
matiques à  l'université  d'Edimbourg,  et  membre 
de  la  Société  royale  de  Londres.  On  a  de  lui  (en 
anglais  )  :  Sur  les  jeux  de  hasard  (Transact.  de 
la  Soc.  d'Édimb.,  1821  )j  —  De  V application  de 
l'analyse  à  la  recherche  de  théorèmes  sur  les 
lieux  géométriques  (Transact.  de  la  Soc.  d'É- 
dimb., 1822); — Observations  sur  lamesure des 
hauteurs  par  le  moyen  du  baromètre  (Édimb., 
Journal  of  sciences,  1824)  ;  —  Magnétisme  par 
rotation  (Transact. delà  Soc.  deLond.,  1825); 
—  Observations  sur  l'application  des  machi- 
nes propres  à  calculer  (Pliilos.Magaz.,  1825)  ; 
— .Détermination  du  terme  général  de  quel- 
ques nouvelles  classes  de  séries  infinies  (Tran- 
sact. de  Comb.,  t.  H);  —  Erreurs  des  tables 


de  logarithmes  (ibid.);  — De  l'influence  des 
signes  dans  le  raisonnement  (ibid.  );  —  Ro- 
tations électriques  et  magnétiques  (Transact. 
de  la  Soc.  de  Londr.,  1826)  ;  —  Micromètre  zé- 
nithal {Mém.de  la  Soc.  astron.  de  Lond.,  1. 1); 
—  Sîir  les  causes  de  la  décadence  des  sciences 
en  Angleterre;  Londr.,  1833.  M.  Babbage  est 
aussi  l'inventeur  d'une  machine  à  l'aide  de  la- 
quelle on  peut  exécuter,  avec  précision,  le  calcul 
fastidieux  des  éphémérides  astronomiques. 

Biographie  des  Contemporains,  supplément. 

*BABBARD  (  Ralph),  mécanicien  anglais,  vi- 
vait dans  la  seconde:  moitié  du  seizième  siècle. 
Contemporain  d'Elisabeth,  il  adressa  à  cette  reine 
la  liste  des  inventions  dont  il  était  l'auteur.  Les 
détails  qu'elle  contient  sur  l'une  de  ces  inven- 
tions ferait  croire  que  le  mécanicien  eut  le  pre- 
mier l'idée  du  bateau  à  vapeur. 

Halliwell,  Rara  mathematica,  p.  Sï.  —  Rose,  Bjogra- 
phical  dictionary. 

*BABBi  (  Christophe  ),  compositeur  italien, 
né  à  Césène  en  1748.  Il  étudia  le  violon  sous 
Paul  Alberghi,  et  devint  maître  des  concerts  de 
l'électeur  de  Saxe  en  1780.  On  a  de  lui  des 
concertos  de  violon,  des  symphonies  pour  l'é- 
glise et  la  chambre,  des  quatuors,  des  duos  pour 
la  flûte,  et  une  cantate  pour  le  clavecin  ;  Dresde, 
1789. 

Fétis,  Biographie  universelle  dés  Musiciens. 

*  BABBi  (  Gregorio  ),  musicien  italien,  natif  de 
Césène  et  frère  du  précédent.  Il  était,  vers  1740, 
un  des  premiers  ténors  de  l'Italie.  Si  on  juge  de 
l'importance  de  son  talent  par  celle  de  ses  ap- 
pointements, on  admettra  qu'elle  était  grande, 
car  il  toucha  24,000  crusades  (  132,000  fr.  )  pour 
deux  années  d'engagement. 

Fétls,  Biographie  des  Musiciens, 

BABBiNi  (Mathieu),  chanteur  italien,  né  en 
1754,  mort  en  1816.  En  1785  il  fut  engagé  au 
théâtre  de  Vienne;  en  1789  il  chantait  à  Venise, 
et  en  1792  il  eut  des  succès  à  Beriin,  dans  l'opéra 
sérieux  il  Varia.  H  voyagea  ensuite  dans  les 
principales  villes  de  l'Europe,  revint  en  Italie,  et 
chanta  à  Milan  en  1802  dans  l'opéra  de  Nicolini 
i  Mania,  et  dans  *  Misteri  Eleusini  de  Mayr. 
Il  se  retira  ensuite  du  théâtre. 

Fétis ,  Biographie  des  Musiciens. 

*BABE  {Jean- Jacques),  jurisconsulte  alle- 
mand, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  Praxis  juridica  ad 
Camerve  Imp.  processum. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BABER  ou  PAPEK,  seigneur  persan,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  troisième  siècle.  Le 
prince  régnant  était  Artaban  ou  Aidewan  IV,  der- 
nier des  Arsacides.  Babek  avait  un  serviteur 
nommé  Sasan ,  en  qui  il  découvrit  de  si  hautes 
facultés,  qu'il  en  fit  son  gendre.  De  ce  mariage 
est  issu  le  fameux  Ardeschir  Babegan,  connu 
chez  les  Occidentaux  sous  le  nom  d'Artaxerxès 
ou  Arfaschir. 

D'Herbelot,  article  Ardschir  Babegan.  —  Ersch  et  Gru- 
ber, Allgemeine  Encyclopàdie. 


11 


BABEK  —  BABER 


12 


BABEK,  surnommé  Horremi  ou  Eorremdin, 
sorte  d'athée  persan,  vivait  vers  le  huitième 
siècle  de  J.-C.  (201  de  l'hégire).  On  le  surnomma 
Horremi  ou  Horremdin,  c'est-à-dire  professeur 
ou  auteur  d'une  religion  de  joie  ou  de  plaisir  : 
un  tel  culte  trouvera  toujours  des  prosélytes. 
Babek  eut  donc  bientôt  à  sa  suite  une  multitude 
nombreuse,  et  ensuite  une  armée  avec  laquelle 
il  vainquit  et  tua  de  sa  main  le  général  du  khalife 
Al-Mamoun.  Il  fallut  toutes  les  forces  deMotas- 
sem,  successeur  du  khalife ,  pour  réduire  et  faire 
prisonnier  ce  singulier  sectaire.  On  lui  fit  subir 
une  mort  cruelle  :  après  avoir  été  promené  sur 
un  éléphant  dans  les  rues  de  Samai-a,  et  exposé 
de  la  sorte  aux  outrages  du  peuple,  il  eut  les  bras 
et  les  jambes  coupés,  et  fut  mis  à  mort  ensuite. 
On  fit  périr  en  même  temps  un  des  deux  hommes 
employés  par  Babek  à  ses  exécutions,  et  qui  ra- 
conta qu'il  avait  pour  sa  part  exécuté  plus  de 
vingt  mille  individus. 

Moréri,  Dictionnaire  historique.  — D'VleT^ieXoUBibl. 
orient.  —  Chaudon  et  Delandine,  Dict.hist. 

*  BABEL  (P.-E.  ),  orfèvre  et  bijoutier  français, 
mort  en  1770.  Il  dessina  et  grava  l'architecture 
et  l'ornement.  On  trouve,  dans  l'ouvrage  de  Blon- 
de! sur  l'architecture,  des  planches  gi-avées  par 
Babel ,  entre  autres  une  Thétis  avec  ses  Nym- 
phes. C'est  encore  d'après  cet  artiste  queVivare 
grava  un  livre  d'ornements  et  de  dessins.  On  a 
de  Babel  :  Nouveau  Vignole,  ou  Traité  des  cmq 
ordres  d'après  Vignole. 

Heineken ,  Dictionnaire  des  artistes. 

*  BABEL  {Hugues),  philosophe  et  rhéteur 
néerlandais,  mort  en  15û6. 11  professa  à  Louvain 
le  latin,  le  grec  et  l'hébreu,  et  voyagea  ensuite 
en  Angleterre  et  en  Hollande.  On  a  de  lui  :  Gram- 
matica;  Dialectica;  Rhetorica,  et  des  poèmes 
inédits, 

Jôchei-,  AUgemclnes  Celehrten-Lexicon. 

*  B.4BELL  (  Guillaume),  compositeur  anglais, 
né  vers  1690,  mort  en  1722.  Il  reçut  de  son  père, 
qui  jouait  du  basson  au  théâtre  de  Drury-Lane , 
les  premières  leçons  de  musique,  et  devint  plus 
tard  élève  de  HœndeJ.  Le  jeune  Baliell  fut  ensuite 
nommé  orgsiniste  de  l'église  de  All-Hallows 
(dans  Bread-Street),  et  musicien  particulier  du 
roi  George  I^''.  Il  composa  d'abord  des  leçons  de 
clavecin  sur  les  airs  de  Pyrrhus  et  de  Rinaldo. 
Les  dernières  sont  excellentes ,  mais  difficiles  à 
exécuter.  On  a  en  outre  de  lui  :  Douze  solos 
pour  violon  ou  hautbois;  —  Douze  solos  pour 
flûte  allemande  ou  hautbois;  —  Concertos 
pour  de  petites  flûtes  et  des  violons. 

Fétis,  Biographie  des  Musiciens. 

*BABEl,OîifïTTS  (Auguste),  savant  fi-ançais, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Suetonius,  in  usum  Del- 
phlni;Pans,  1684,  in-4°. 

Jôcher,  Allgemeines  Celehrten-Lexicon. 

*  BABELOT,  cordelier,  aumônier  du  duc  de 
Montpensier,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  Il  quitta  le  cloître  pour  suivre 
les  armées,  et  donner  carrière  à  la  haine  impla- 


cable qu'il  portait  aux  calvinistes.  «  Quand  on 
luy  amenoit  (  au  duc  de  Montpensier  )  quelques 
prisonniers,  dit  Brantôme,  si  c'estoit  un  homme, 
il  luy  disoit  de  plein  abord  seulement  :  Vous  estes 
un  huguenot,  mon  amy  ;  je  vous  recommande  à 
M.  Babelot.  Ce  M.  Babelot  estoit  uncordellier, 
sçavant  homme,  qui  le  gouvemoit  fort  paisible- 
ment et  ne  bougeoit  jamais  d'auprès  de  luy,  au- 
quel on  amenoit  aussytost  le  prisonnier  ;  et  luy, 
un  peu  interrogé,  aussytost  condamné  à  mort 
et  exécuté.  »  Ce  simple  récit  fait  connaître  suf- 
fisamment le  personnage.  Il  eut  son  tour  :  pris 
par  les  soldats  du  prince  de  Condé,  Babelot  fut 
pendu  à  un  gibet  extraordinairement  haut.  C'est 
encore  Brantôme  qui  raconte  le  fait. 

Brantôme,  f-'ies  des  grands  Capitaines,  t.  I.  —  Cliau- 
don  et  Delandine,  Nouveau  Dictionnaire  historique. 

*BABENBERG,  famille  priflcière  allemande, 
descendante  des  rois  francs ,  établie  d'abord  en 
Franconie  aux  environs  de  Babenberg.  Elle  gou- 
verna cette  contrée  avec  le  titre  de  Gaugraves  à 
partir  de  la  première  moitié  du  dixième  siècle, 
et  compte  parmi  ses  membres  Léopold  T'',  devenu 
margrave  d'Autriche  en  983.  Cette  maison  s'é- 
teignit en  1246  dans  la  personne  de  Frédéric  le 
Belliqzieux. 

La  ligne  collatérale,  fondée  par  lo  prince 
Henri,  fils  de  Henri  Jasomîrgott,  mort  en  1177, 
et  dont  les  chefs  se  faisaient  appeler  ducs  d'^w- 
triche-Moedling ,  s'était  éteinte,  dès  l'an  1226, 
dans  la  personne  de  Henri  le  Cruel. 

C(inver.mtions-  Lexicon. 

*BABElVO  ST.-HUBER   (Louis),   philOSOphC 

allemand,  né  à  Leiningen  (Bavière)  en  1660, 
mort  en  1726.  11  entra  dans  l'ordre  des  Béné- 
dictins en  1682  ;  de  1695  à  1702,  il  fut  régent 
à  Salzbourg;  de  1703  à  1706,  il  professa  la  théo- 
logie scolastique,  et  l'Écriture  sainte  de  1706  à 
1716.  Il  fut  aussi  chancelier  et  vice-recteur  de 
l'université.  Il  se  retira  ensuite,  pour  n'en  plus 
sortir,  dans  le  monastère  de  son  ordre.  On  a  d£ 
lui  :  Problemata  et  Theoremata philosophica ; 
Salzbourg,  1689;  —  Qiuxstiones  j)hïlosophicx  ; 
Salzbourg,  1692;  —  Fundatrix  Ettalensis, 
id  est  thaumaturga ;  Munich,  1694,  in-4°;  — 
Régula  morum ,  seu  dictamen  conscientiœ  ; 
Salzbourg,  1697;  —  Tractatus  de  jure  et  jus- 
tifia, 1 699. — Detis  absconditus  in  sacramento 
altaris;  Salzbourg,  1700;  —  De  Statu  par- 
vulorum  sine  baptismo  morientium;  ibid., 
1700  ;  —  Philosophia  Thomistica  Salisbur- 
gensis;  Augsbourg,  1716, 1724,  in-fol.  ;  —  Prin- 
cipia  bonitatis  et  malitix  actuum  humano- 
rum;  Salzbourg,  in-4°;  —  Vindiciarum  prœ- 
determinationes  physicx  ;  SaXzhovxg ,  1707, 
in-4°;  —  Dissertationes  theologicœ  contra 
Oiiesnelii  propositiones ,  in-S"  ;  —  Prolusio- 
nes  academicx ,  1724. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  .^llgemeines  Celehr- 
ten-Lexicoit, 

BABEK,  OU  BABOUB,  prince  persan,  grand- 
père  de  Tinjour  et  fils  de  Baisanldior,  moi-t  en 
1457,  i!  gouvernait  l'Astérabad  en  1440,  époque 


13  BASER  — 

de  la  mort  de  son  père  Shah-Rokh ,  et  avec  l'aide 
de  son  frère  Ala-ed-Daula,  prince  d'Hérat,  il  alla 
déposséder  Ulug-Bey  de  la  Transoxiane;  mais 
les  deux  frères  se  divisèrent  bientôt,  et  Baber 
ne  se  contenta  pas  d'enlever  à  Ala-ed-Daula  sa 
part  de  souveraineté;  il  détrôna  encore  et  fit 
mettre  à  mort,  en  1451,  son  autre  frère  Moham- 
med, qui  régnait  à  Irak  et  à  Fars.  Baber  se  trouva 
de  la  sorte  maître  d'États  assez  considérables  : 
en  1453,  il  vainquit  et  contraignit  à  demander 
la  paix  Abou-Saïd,  souverain  de  la  Transoxiane, 
qui  venait  de  prendre  les  armes  contre  lui.  Les 
excès  de  Baber  le  vainquirent  à  son  tour  :  quoi- 
qu'il eût  fait  vœu  sur  la  tombe  de  l'imam  Resa 
de  s'abstenir  de  vin,  il  mourut  des  suites  de  son 
intempérance.  Son  fils  Mirza-Shah-Mahmoud  ne 
garda  pas  longtemps  les  possessions  qu'il  te- 
nait de  son  père  :  il  en  fut  dépouillé  par  d'autres 
princes  de  la  famille  de  Timour. 

D'Herbelot,  Bibl.  orientale.  — .Malcolm,  Persia.  —  Mo- 
réri,  le  Grand  Dictionnaire  historique. 

BA.6ER  OU  BABOCR  (  Zuheïr-ed-Deen-Mo- 
hammed-Baber- Padtshah) ,  fondateur  de  la 
dynastie  indienne  du  Timour  ,  mort  le  17  juin 
1669.  Son  père  Omar-Sbaikh-Mirza,  qui  descen- 
dait du  puissant  auteur  de  la  race,  gouvernait  le 
petit  royaume  de  Kokan  ou  Ferghana ,  dans  le 
nord-est  de  la  Transoxiane,  vers  l'an  1493.  Ce 
prince  eut  un  singulier  genre  de  mort  :  il  fut  écrasé 
par  la  chute  d'un  pigeonnier.  Son  fils,  dont  il  est 
question  ici ,  eut  d'abord  à  lutter,  comme  il  ar- 
rive toujours  en  Asie ,  contre  les  princes  envi- 
ronnants ;  mais  il  sut  les  repousser  tous ,  et  en 
1497  il  se  trouva  en  pleine  possession  de  Sa- 
markande.  Un  autre  ennemi  se  présenta  bientôt, 
c'étaient  les  Uzbekhs ,  qui ,  dirigés  par  Sheibani 
ou  Shahibek-Khan ,  eurent  bientôt  conquis  la 
Transoxiane.  Après  avoir  longtemps  lutté  contre 
lesenvahisseurs,  Baber  les  repoussa,  et  recouvra 
Samarkande  en  1500  ;  mais  il  fut  de  nouveau  dé- 
fait, et  obligé  de  fuir  avec  une  poignée  d'hom- 
mes. Il  s'avança  alors  sur  le  territoire  de  Caboul, 
où  il  fut  proclamé  roi;  et,  après  la  mort  de 
Sheibani ,  chef  des  Uzbekhs ,  il  tenta  avec  l'aide 
des  Persans  de  rentrer  dans  ses  États.  Le  sort 
lui  fut  encore  contraire  :  il  fut  battu  en  1514 
dans  le  voisinage  de  Bokhara,  et  de  nouveau 
obligé  de  se  réfugier  dans  le  royaume  de  Caboul. 
Une  inspiration  céleste ,  dit  l'historien  Abul- 
Fazl ,  fit  diriger  à  Baber  ses  regards  vers  l'Hin- 
doustan.  Il  se  fit  un  prétexte  et  im  titre  des  con- 
quêtes de  son  aïeul  Timour,  et  profita  surtout 
de  la  décadence  du  royaume  de  Dellii.  Il  mit 
quelques  années  à  réduire  le  royaume  de  Canda- 
har  et  le  reste  de  l'Afghanistan,  et  ce  ne  fut  qu'en 
1 524  que  Baber  envahit  sérieusementl'Indoustan. 
n  fut  mis  en  possession  de  Lahore  par  Dowlut- 
Khan,  gouverneur  duPanjab,  mécontent  de  l'em- 
pereur Ibrahim-Lodi ,  que  Baber  vainquit  le  21 
avril  1526,  malgré  ime  nouvelle  défection  de 
Dowlut-Khan,  dans  une  bataille  restée  célèbre 
sous  le  nom  de  journée  de  Paniput.  Ibrahim  fut 


BABEUF  1-4 

laissé  pour  mort;  et  c'est  à  partir  de  ce  moment 
que  fut  assise  dans  l'Inde  la  dynastie  du  vain- 
queur. Il  fut  tout  aussi  heureux  contre  un  nouvel 
ennemi,  Rana-Sanka,  rajah  d'Oudipour,qu'ildéfit 
en  mars  1527  sur  le  champ  de  bataille  de  Byana. 
Ce  nouveau  succès  valut  à  Baber  le  titre  de  ghazi, 
ou  défenseur  de  l'islam.  H  réduisit  ensuite  les 
princes  de  Malwa  et  de  Bengale,  indépendants  jus- 
que-là du  royaume  de  Delhi.  Mais  son  intempé- 
rance, surtout  sa  passion  pour  le  vin,  ne  le  lais- 
sèrent pas  longtemps  jouir  de  ses  conquêtes.  On 
a  de  lui  :  Vakiati  Baberi  (Mémoire  de  Baber), 
traduit  en  persan  par  Moiza-Khan-Khaman,  et  en 
anglais,  en  1826,  par  Erskine  etLeydin,  pour  la 
Société  orientale  de  traduction.  Ces  Mémoires 
sont  écrits  en  turc  djagataï  ;  ils  se  divisent  en 
deux  parties  :  la  première  s'étend  depuis  l'avé- 
nement  de  Baber  au  ti-ône,  jusqu'à  l'an  908  de 
l'hégire.  C'est  un  exposé  mêlé  de  narrations, 
de  biographies  et  de  détails  topographiques.  On 
y  trouve  des  renseignements  sur  les  États  voi- 
sins de  Baber,  sur  les  mœurs  des  princes  contem- 
porains. La  seconde  partie,  en^forme  de  journal, 
contient  surtout  l'autobiographie  de  l'auteur,  ou- 
tre des  détails  intéressants  sur  l'Indoustan,  le  Ca- 
boul, et  les  princes  musulmans  de  ces  contrées. 
Rose,  Biographical  Dictionary.  —  Encycl.  des  Gens 
du  monde.  —  Encycl.  Nouvelle. 

BABET  (^«p^ttes),  poète  français,  né  en  Bour- 
gogne en  1474,  mort  en  1556.  Il  étudia  en  France 
et  en  Allemagne ,  et  professa  à  Louvain ,  qu'il 
quitta  ensuite  pour  visiter  Oxford  et  Cambridge. 
Plus  tard  il  alla  en  Italie  en  qualité  de  gouver- 
neur de  jeunes  gentilshommes,  et  il  assista  lui- 
même  aux  leçons  des  plus  célèbres  professeurs. 
A  son  retour  à  Louvain  il  fit  des  cours  de  linguis- 
tique ;  en  1548  il  alla  à  Heidelberg,  et  revint  mou- 
rir à  Louvain.  On  a  de  lui  des  poésies  qui  se 
trouvent  dans  les  œuvres  de  Gilbert  Cousin. 

Gilbert  Cousin ,  OEuvres. 

BABEUF  {François-Noël),  surnommé  Caius- 
Gracchus  ,  publiciste  et  novateur  français,  né 
à  Saint-Quentin  en  1764,  mort  le  27  mai  1797. 
Les  commencements  de  Babeuf  présentent  quel- 
que chose  de  confus,  de  tourmenté  et  même  de 
peu  honorable.  Orphelin  dès  l'âge  de  seize  ans, 
il  devint  commissaire  à  terrier  après  quelque 
temps  d'apprentissage  chez  un  architecte  arpen- 
teur de  la  petite  ville  de  Roye  (Somme).  Il 
salua  avec  enthousiasme  l'aurore  de  la  révolu- 
tion ,  et  il  en  défendit  et  propagea  les  principes 
dans  un  journal  d'Amiens,  intitulé  le  Corres- 
pondant picard.  Sa  polémique  violente  lui 
attira  dès  ce  moment  des  poursuites.  Conduit 
et  mis  en  jugement  à  Paris,  il  fut  acquitté  le 
14  juillet  1790.  Nommé  ensuite  administrateur 
du  département  de  la  Somme,  il  fut  destitué 
presque  aussitôt  après  son  entrée  en  fonctions , 
et  envoyé  avec  le  même  titre  à  Montdidier. 
Dénoncé  à  cette  époque  comme  faussaire,  il 
vint  se  réfugier  à  Paris,  où  ii  fut  arrêté  pour 
être  traduit  devant  le  tribunal  de  l'Aisne  ;  et 


15 


BABEUF 


16 


rette  fois  encore  U  fut  acquitté.  Revenu  de 
nouveau  à  Paris  en  thermidor  an  II  (  1 1  juillet 
1794),  il  créa  le  journal  le  Tribun  du  peuple, 
ou  le  Défenseur  de  la  liberté  de  la  presse, 
et  signa  Caïus-Gracchus  un  article  auquel  il 
donna  pour  épigraphe  cette  maxime  de  Rous- 
seau :  Le  but  de  la  société  est  le  bonheur 
commun.  Puis  il  continua  de  développer  dans 
cette  feuille  les  doctrines  de  l'égalité  absolue , 
qu'il  s'appliqua  bientôt  à  traduire  en  actes.  C'est 
en  mars  1796  que  Babeuf  et  ses  adhérents,  deve- 
nus nombreux,  se  constituèrent  en  comité  secret, 
centre  de  la  société  babouviste ,  dite  du  Pan- 
théon. Douze  commissaires  centraux  d'arron- 
dissement devaient  se  mettre  en  rapport  avec 
les  sections  ,  inconnues  les  unes  aux  autres  ; 
d'autre  part ,  des  commissaires  devaient  gagner 
les  régiments  de  la  garnison  de  Paris  et  des 
environs.  On  ne  comptait  pas  moins  sur  les  dé- 
partements, où  l'on  avait  agi  de  manière  à  y 
organiser  une  armée  insurrectionnelle.  Il  y  a 
plus  :  on  s'était  réuni  avec  un  auti'e  comité 
formé  de  quelques  députés  proscrits  en  thermi- 
dor, et  dont  toute  l'ambition  se  bornait  à  faire 
proclamer  et  exécuter  la  constitution  de  1793. 
Quant  aux  espérances  des  conjurés,  elles  por- 
taient tout  entières  sur  un  prétendu  effectif  de 
seize  mille  liommes  destiné  à  ouvrir  l'attaque  , 
sur  le  concours  de  l'artillerie  de  Vincennes,  des 
invalides ,  des  grenadiers  du  corps  législatif  et 
delà  légion  de  police  ;  enfin  sur  l'adjonction  des 
ouvriers,  une  fois  l'action  engagée. 

Quant  au  plan  d'attaque,  il  paraissait  des 
plus  simples  :  les  sections  des  douze  arrondisse- 
iments  devaient  se  porter  simultanément,  et  en 
trois  corps,  sur  le  directoire,  sur  le  corps  légis- 
latif, et  sur  l'état-major.  A  la  même  heure,  des 
divisions  spéciales  devaient  attaquer  les  portes 
(les  barrières  et  tous  les  dépôts  d'armes  qui  se 
trouvaient  dans  Paris.  Les  mesures  paraissaient 
donc  bien  prises;  mais  les  conjurés  avaient 
compté  sans  la  circonstance  ordinaire ,  celle  de 
la  révélation  par  l'un  d'eux.  Ce  fut  un  nommé 
Grisel,  agent  de  la  conjuration  au  camp  de  Gre- 
nelle, qui  dénonça  le  complot  au  gouvernement. 
Pour  mieux  connaître  encore  tout  le  plan  des 
conjurés,  le  directeur  Barras  avait  fait  offrir 
au  directoire  secret  d'entrer  dans  la  conspira- 
tion. Cette  ouverture  avait  eu  lieu  le  9  mai  ;  et 
le  10,  au  moment  où  l'on  fixait  au  sein  de  la 
réunion  le  jour  de  la  prise  d'armes,  les  princi- 
paux conjui-és  furent  arrêtés ,  séance  tenante. 
Babeuf  lui-même  fut  saisi  à  son  domicile ,  au 
mpment  où  il  rédigeait  avec  Buonarotti,  qui 
devint  l'historien  delà  conjuration,  les  mani- 
festes qui  devaient  établir  et  réglementer  l'in- 
surrection. L'instruction  du  procès  commença 
immédiatement.  Les  conjurés,  au  nombre  de 
soixante-cinq,  comparurent  devant  la  haute 
cour  de  Vendôme,  composée  de  jurés  nommés 
par  les  électeurs  des  départements ,  l'un  des 
accusés,  Drouet,  ne  pouvant,  à  raison  de  sa 


qualité  de  représentant ,  être  traduit  devant  une 
autre  juridiction.  Le  procès  dura  trois  mois.  Ba- 
beuf se  défendit  en  homme  convaincu  ;  mais  le 
ministère  public  lui  interdit  le  terrain  des  princi- 
pes. Le  5  prairial  an  V  (  26raai  ),  le  jury  prononça 
son  verdict  :  Babeuf  et  Darthé  furent  condamnés 
à  mort  ;  sept  autres,  parmi  lesquels  Buonarotti, 
furent  condamnés  à  la  déportation  ;  les  cinquante- 
six  accusés  venant  ensuite  furent  acquittés. 

Babeuf  et  Darthé  se  poignardèrent  sous  les 
yeux  de  leurs  juges,  au  moment  même  du  pro- 
noncé de  l'arrêt.  Comme  Robespierre,  ils  furent 
portés  expirants  sur  l'échafaud. 

Babeuf  n'est  pas  un  personnage  historique 
ordinaire.  11  mérite  une  place  à  part,  pour  deux 
raisons  :  la  première,  c'est  que,  le  seul  peut-être 
des  acteurs  de  la  première  révolution,  il  assigna 
à  cette  profonde  démarcation  entre  les  temps 
anciens  et  modernes  un  sens  moins  politique 
que  social  ;  —  la  seconde  raison  est ,  qu'à  la 
différence  de  tous  les  utopistes ,  les  anabaptistes 
exceptés,  il  tenta,  eu  raison  même  du  milieu 
où  il  se  trouvait  jeté ,  de  réaliser  par  la  force 
les  théories  écloses  dans  sa  pensée. 

Platon  avait  dit  dans  le  livre  des  Lais  :  «  Quel- 
que part  que  cela  se  réalise  ou  doive  se  réaliser, 
il  faut  que  les  richesses  soient  communes  entre 
les  citoyens,  et  que  l'on  apporte  le  plus  grand 
soin  à  retrancher  du  commerce  delà  vie  jusqu'au 
nom  de  lapropriété.  »  A  la  suite  du  grand  philo- 
sophe de  la  Grèce,  et  sans  sortir  du  domaine  de 
la  spéculation ,  Thomas  Morus  dans  son  Utopie, 
Campanella  dans  la  Cité  du  soleil,  Harriugton 
dans  YOceana,  Jean  Bodin  dans  sa  République, 
enfin  Morelly  dans  le  Code  de  la  nature,  s'étaient 
tous  bercés,  en  l'appliquant  diversement,  de  l'i- 
dée d'une  société  exclusive  de  la  propriété  indivi- 
duelle. C'est  de  Morelly  surtout  que  semble  pro- 
céder Babeuf;  quelques-unes  de  ses  innovations 
sont  copiées  du  Code  de  la  nature.  Dans  ce 
dernier  ouvi-age  tout  citoyen  est  déclaré  «  homme 
public,  devant  être  sustenté,  entretenu  et  oc- 
cupé aux  dépens  du  public  ;  —  les  individus 
n'ont  rien  en  propre  :  ils  échangent  entre  eux 
les  fruits  de  la  terre  dans  la  mesure  de  leurs  be- 
soins. La  nation,  dans  ce  système,  se  trouve  di- 
visée en  familles,  tribus,  cités  et  provinces. 
L'excédant  des  produits  d'un  district  comble  les 
vides  d'un  autre.  » 

Voyons  maintenant  ce  que  proposent  Babeuf  et 
ses  adhérents:  «Ilnous  faut, porte  le  Manifeste 
des  égaux,  véd\gé  par  Sylvain  Maréchal  et  jeté 
au  sein  de  la  population  en  avril  1796,  il  nous 
faut  non  pas  seulement  cette  égalité  transcrite 
dans  la  Déclaration  des  droits  de  l'homme  et  du 
citoyen,  nous  la  voulons  au  milieu  de  nous,  sous 
le  toit  de  nos  maisons.  Périssent,  s'il  le  faut,  tous 
les  arts,  pourvu  qu'ilnous  reste  l'égalité  réelle  !  » 

Et  plus  loin  :  «  La  loi  agraire,  ou  partage  des 
campagnes,  fut  le  vœu  instantané  de  quelques 
soldats  sans  principes,  de  quelques  peuplades 
mues  par  leur  instinct  plutôt  que  par  la  raison. 


17  BABEUF 

Nous  tendons  à  quelque  chose  de  plus  sublime 
et  de  plus  équitable,  le  bien  commun  ou  la  com- 
munauté de  biens.  Plus  de  propriété  individuelle 
des  terres  :  la  terre  n'est  à  personne.  Nous  ré- 
clamons, nous  voulons  la  jouissance  communale 
des  fruits  de  la  terre  :  les  fruits  sont  à  tout  le 
monde.  Nous  déclarons  ne  pouvoir  souffrir  da- 
vantage que  la  très-grande  majorité  des  hommes 
travaille  et  sue  au  service  et  sous  le  bon  plaisir 
de  l'extrême  minorité  :  assez  et  trop  longtemps 
moins  d'un  million  d'individus  disposa  de  ce  qui 
appartient  à  plus  de  vingt  millions  de  leurs  sem- 
blables, de  leurs  égaux.  » 

Et  ailleurs  :  «Qu'ilnesoitplusd'autre différence 
parmi  les  honraies  que  celles  de  l'âge  et  du  sexe. 
Presque  tous  ont  les  mêmes  facultés,  les  mêmes 
besoins  :  qu'il  n'y  ait  plus  pour  eux  qu'une  seule 
éducation,  une  seule  nourriture.  Ils  se  contentent 
d'un  seul  soleil  et  d'un  air  pour  tous  :  pourquoi 
la  même  portion  et  la  même  quantité  d'aliments 
ne  suffiraient-elles  pas  pour  chacun  d'eux  ?  » 

Ces  citations  résument  la  doctrine  des  babou- 
vistes.  Cette  doctrine,  qui  à  sa  naissance  passa 
presque  inaperçue,  et  fut  renouvelée  dans  ces 
derniers  temps,  se  heurtera  toujours  contre  l'é- 
tat actuel  de  la  société,  et  contre  la  nature  même 
de  l'homme. 

Dans  le  projet  de  Babeuf,  dont  le  Manifeste 
n'est  que  l'exposé  des  motifs ,  on  trouve  un  ar- 
ticle premier,  aux  termes  duquel  nul  membre  de 
la  communauté  ne  peut  jouir  que  de  ce  que  la 
loi  donne  par  la  tradition  réelle  du  magistrat.  » 
Là  est  tout  le  communisme  ;  l'individu ,  cette 
réalité  vivante ,  doit  s'effacer ,  disparaître,  de- 
vant une  abstraction  qu'on  appelle  l'État  ;  l'indi- 
vidu, pris  isolément,  n'est  rien,  l'État  est  tout  : 
seul  il  subsiste ,  dirigeant  le  corps  et  l'âme  de 
chacun  de  ses  membres.  Ce  système  léviathani- 
que ,  dont  la  conséquence  immédiate  serait  le 
despotisme  le  plus  intolérable  (car  l'état  des 
communistes  finirait  toujours  par  n'être  qu'un 
homme),  n'a  pas  même  le  mérite  de  la  nou- 
veauté :  quelques  peuples  obscurs  de  l'antiquité, 
comme  les  Nabathéens ,  qui  ne  vivaient  que  de 
brigandage  dans  l'Arabie  Pétrée,ravaient  pratiqué 
en  partie  ;  et  certaines  théories  prêchées  en  1848, 
d'après  lesquelles  l'État  devait  être  le  commandi- 
taire général  de  la  société ,  étaient  depuis  long- 
temps pratiquées,  au  grand  abrutissement  d'un 
peuple  industrieux,  par  un  pacha  turc,  par  Mé- 
hémet-Ali,  vice-roi  d'Egypte.  Les  saint  simoniens 
ont  cherché  en  Orient  la  femme  libre;  les  ba- 
bouvistes,  plus  heureux,  y  trouvent  leiu-s  maxi- 
mes de  gouvernement. 

L'erreur  de  tous  les  systèmes,  c'est  de  n'avoir 
jamais  pu  garder  l'équiUbre  entre  deux  extrê- 
mes :  si  ailleurs  on  a  exagéré  le  spiritualisme, 
on  pousse  ici  le  matériaUsme  jusqu'à  ses  der- 
nières limites.  D'après  le  chef  du  communisme, 
l'homme  n'est  qu'une  espèce  de  mécanique; 
c'est  l'automate  qui  se  meut  géométriquement, 
et  que  l'on  préserve  seulement  de  la  rouille 


IS 

pour  le  faire  vivre  plus  longtemps  :  «  Un  logement 
sain,  commode  et  proprement  meublé;  des  habil- 
lements de  travail  et  de  repos ,  de  fil  et  de  laine , 
conformes  au  costume  national  ;  le  blanchissage , 
l'éclairage  et  le  chauffage  ;  une  quantité  suffisante 
d'aliments  en  pain,  viande,  volaille,  poisson, 
œufs,  beurre  ou  huile,  vin  ou  autres  boissons  usi- 
tées dans  les  différentes  régions  ;  légumes,  fruits, 
assaisonnements  et  autres  objets  dont  la  réunioa 
constitue  une  médiocre  et  frugale  aisance.  » 

Quant  à  la  nourriture  intellectuelle,  elle  n'est 
qu'une  superfétation  inutile  ;  l'homme  automate, 
qui  ne  pense  pas  pour  se  diriger,  peut  s'en 
passer  parfaitement  :  «  Ni  philosophie ,  ni  théo- 
logie, ni  poésie,  ni  roman,  ni  peinture,  ni  sta- 
tuaire ,  ni  gravure ,  sinon  comme  délassement. 
Sera  artiste  qui  voudra ,  à  la  condition  de  rede- 
venir laboureur,  et  de  laisser  le  pinceau  ou  le 
ciseau  pour  retourner  à  la  charrue.  » 

«  Nul  ne  pourra  émettre  des  opinions  contraires 
aux  principes  sacrés  de  l'égalité.  Avant  d'être 
inscrit  au  livre  des  citoyens,  il  faudra  confesser 
publiquement  la  croyance  communiste.  » 

Dans  le  code  de  la  nature  de  Morelly  on  trouve 
la  même  prescription,  mais  avec  une  sanction 
plus  sévère  :  «  Celui  qui  osera  prononcer  le  mot 
propriété  sera  enfermé  comme  fou  furieux  dans 
une  caverne.  » 

D'après  le  babouvisme ,  l'éducation  est  com- 
mune ,  égale  ;  les  sexes  sont  élevés  dans  des  éta- 
blissements distincts.  Point  de  grands  centres  de 
population  ;  peu  ou  point  de  villes  ;  point  de  pa- 
lais ,  des  maisons  commodes  et  uniformes  ;  les 
vêtements  seront  nuancés  suivant  les  âges ,  les 
sexes  et  les  travaux  ;  mais  à  part  cela,  uniformité. 

Les  théories  qui  précèdent  non-seulement  ne 
tiennent  aucun  compte  de  la  nature  humaine, 
mais  elles  seraient  d'une  impuissance  absolue  à 
faire  le  bien.  C'est  pourquoi  elles  ne  sont  que  des 
utopies.  Il  est  incontestable  que ,  dans  tout  état 
de  société ,  des  améliorations  sont  nécessaires  et 
possibles.  Mais  tout  système  qui  voudra  anéantir 
la  liberté  individuelle,  le  libre  arbitre,  et  faire  ta- 
ble rase  du  passé  de  l'humanité  tel  que  l'histoire 
nous  l'a  légué,  choquera  la  raison  et  le  bon 
sens.  Les  siècles  écoulés  témoignent  de  cette 
vérité ,  et  le  temps  présent  la  rx)nfirme. 

On  a  de  Babeuf  :  Cadastre  perpétuel,  ou  dé- 
monst'nilion  des  procédés  convenables  à  la  for- 
mation de  cet  important  ouvrage  ;  Paris,  1789, 
in-8°;  —  Du  système  de  dépopulation,  ou  la 
vie  et  les  crimes  de  Carrier  ;  Paris,  1794,  in-8''. 

Buonarotti ,  Conspiration  pour  l'égalité  dite  Babeuf, 
suivie  du  procès  auquel  elle  donna  lieu ,  et  des  pièces 
justificatives;  Bruxelles,  1828,2  vol.  In-S".  —  Encyclo- 
pédie nouvelle,  article  Babeuf,  par  Buonarotti.—  Le 
Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France.  — 
Reybaud,  Études  sur  les  réformateurs  contemporains.— 
Sudre,  Hisl.  du  Communisme,  p.  232  ;  Paris,  1849. 

BABEUF  {Emile),  né  le  29  septembre  1785, 
fils  du  précédent,  fut,  à  la  mort  de  son  père, 
adopté  par  Félix  le  Pelletier  de  Saint-Fargeau  ; 
puis,  après  la  déportation  de  son  bienfaiteur, 


19 


BABEUF 


accueilli  chez  un  libraire  de  Paris,  chez  lequel 
il  demeura  six  ans.  D  voyagea  ensuite  pour  un 
libraire  d'Allemagne,  et  s'établit  enfin  à  Lyon. 
En  1814  il  donna  les  preuves  du  plus  ardent  pa- 
triotisme, et  suivit  Napoléon  à  l'île  d'Elbe.  11 
publia  en  1815  ime  brochure  où  il  protestait 
contre  l'Acte  additionnel,  et  adressa  à  la  même 
époque  une  lettre  au  comte  Carnet,  où  il  pro- 
posait d'ouvrir  une  souscription  en  faveur  des 
victimes  de  la  dernière  invasion.  Cette  lettre 
fut  réhnprimée  à  Troyes  en  lettres  d'or.  Sous  la 
deuxième  restauration ,  Babeuf,  éditeur  du  Nain 
tricolore,  dont  quelques  articles  blessèrent  le 
gouvernement ,  fut  arrêté  en  vertu  de  la  loi  du  9 
novembre ,  et  condamné  à  la  déportation.  Il  subit 
sa  peine  au  mont  Saint-Michel ,  fut  gracié  en  no- 
vembre 1818,  et  revint  à  Paris,  où  il  reprit  son 
commerce  de  librairie. 

Le  Bas,  Encyclopédie  historique  de  la  France. 

BABET  {Athanase-Marie-Pierre),  avocat,  né 
à  Orgelet  en  1744,  mort  à  Salines  le  9  novembre 
1815.  Nommé  député  aux.  états  généraux  par  le 
tiers  état  du  bailliage  de  Laval,  il  embrassa  avec 
chaleur  la  cause  de  la  révolution.  En  1790,  il 
s'opposa  au  remercîment  voté  au  département 
de  la  Meurthe ,  pour  sa  conduite  dans  les  évé- 
nements malheureux  qui  avaient  eu  lieu  à  Nancy. 
En  1791,  il  réfuta  l'opinion  de  l'abbé  Maury  sur 
l'échange  du  Clermontais ,  vota  contre  la  suspen- 
sion des  assemblées  primaires ,  et  réclama  la  pré- 
sentation d'un  projet  de  loi  contre  l'émigration. 
Après  la  fuite  de  Louis  XVI,  il  appuya  la  propo- 
sition de  Vernier,  insistant  pour  que  l'assemblée 
fût  investie  de  tous  les  pouvoirs.  Le  15  juillet  de 
la  même  année,  il  demanda  la  déchéance  de 
Louis  XYI,  s'il  refusait  à  accepter  la  constitution, 
et  la  suspension  provisoire  du  pouvoir  royal.  La 
session  terminée  en  1792,  il  fiit  nommé  député 
à  la  convention  nationale  par  le  département 
du  Jura.  U  vola  ,  dans  le  procès  du  roi,  la  ré- 
clusion et  le  bannissement,  et  proposa  la  convo- 
cation des  assemblées  primaires.  Peu  de  temps 
après,  décrété  d'arrestation  comme  signataire 
de  la  protestation  contre  les  31  mai,  1®''  et  2  juin 
1793,  il  fut  du  nombre  des  soixante-treize  dé- 
putés incarcérés  à  cette  occasion.  Il  parvint 
à  s'échapper  de  sa  prison,  et  se  réfugia  en 
Suisse.  Il  fut  rappelé  avec  ses  collègues  le  8 
décembre  1794. 
Biographie  des  Contempoi'ains. 
BABEY  (  madame  ),  sœur  de  Bureau  de 
Puzy,  se  rendit  célèbre  au  commencement  de  la 
révolution  par  un  trait  de  courage  :  Les  habitants 
d'Auxonne  se  portèrent  sur  un  château  habité 
seulement  par  une  femme  avancée  en  âge  et  par 
sa  nièce.  M'^'^  de  Puzy  rassemble  aussitôt  ses  do- 
mestiques, se  met  à  leur  tête,  et  court  s'opposer 
à  cet  acte  de  brigandage.  Armée  d'une  hache,  elle 
terrassa  un  des  assaillants,  et  imposa  aux  autres, 
étonnés  de  tant  de  fermeté  de  la  part  d'une  jeune 
personne  de  dix-sept  ans  :  plusieurs  des  assail- 
lants se  retirèrent,  et  le  plus  grand  nombre  se 


—  BÂBIE  20 

réunit  à  elle  pour  seconder  ses  généreux  efforts. 

Biographie  des  Contemporains. 

BABi  {Jean-François),  fameux  terroriste, 
né  à  Tarascon  en  1759,  exécuté  le  9  octobre  1796. 
Il  commanda ,  sous  le  régime  de  la  terreur,  l'ar- 
mée révolutionnaire  de  Toulouse.  Clausel,  député 
de  l'Arriége ,  l'accusa,  vers  la  fin  de  frimaire  an  2 
(décembre  1793),  d'avoir  continué  de  comman- 
der une  armée  dissoute  par  le  gouvernement,  et 
fit  rendre  contre  lui  un  décret  d'arrestation.  Babi 
vint  aussitôt  à  Paris,  se  justifia  auprès  du  comité 
de  salut  public ,  et  repartit  quelque  temps  après, 
chargé  de  surveiller  secrètement  les  contre-ré- 
volutionnaires du  département  où  il  avait  des 
propriétés.  Le  9  thermidor  an  2  (  27  juillet  1794  ) 
mit  un  terme  à  sa  mission  ;  il  fut  arrêté,  et  traduit 
devant  le  tribunal  criminel  de  Foix,  comme  accusé 
d'actes  arbitraireset  deconcussion.  Le4brumaire 
an 4  (26  octobre  1796)  lui  rendit  la  liberté.  Pen- 
dant sa  captivité  ses  propriétés  ayant  été  entiè- 
rement dévastées,  il  se  présenta  au  conseil  des 
cinq-cents  pour  réclamer  des  indemnités.  Sa 
demande  fut  rejetée  après  un  discours  de  Bordes. 
Babi  fut  du  nombre  de  ceux  qui,  dans  la  nuit  du 
23  au  24  fructidor  an  4  (9  et  10  septembre  1796), 
se  portèrent  à  l'attaque  du  camp  de  Grenelle.  Il 
fut  arrêté  sur  la  route  de  Sèvres ,  condamné  à 
mort,  et  exécuté  à  l'âge  de  trente-sept  ans. 

Biographie  des  Contemporains. 

*BABiCH  (Thomas),  linguiste  liongrois,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  On  a  de  lui  une  grammaire  illyrienne  in- 
titulée: Gzvit  razligoga  mirisa  duhovnoga, 
in-8",  imprimée  à  Venise. 

Horanyi,i(/ém.  hung.  —  AdeluDg,  Supplément  ùJôcbcr, 
AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BABiÉ  DE  BERCENAY  {François),  publi- 
ciste  français,  né  à  Lavaur  (Tarn)  le  29  mars 
1761,  mort  vers  1830  (?).  Petit-neveu  de  l'abbé 
de  Radonvilliers  ,  il  fut  destiné,  dès  son  en- 
fance, à  l'état  ecclésiastique;  mais  il  ne  prit 
que  les  ordres  mineurs,  et  se  maria.  On  a  de 
lui  :  VÉducation  militaire  nationale,  ouvrage 
dédié  à  la  Fayette;  Paris,  1789,  in-8'';  —  Mé- 
moires sur  les  consulats,  publié  par  ordre  du 
ministre  delà  marine  Truguet;  Paris,  Impri- 
merie nationale,  1798;  —  l'Antique  Rome 
(texte);  Paris,  1798,  avec  des  gravures  de 
Grasset-Saint-Sauveur;  —  l'Homme  de  la  Na- 
ture, ou  Voyage  chez  les  peuples  sauvages, 
d'après  les  Mémoires  de  l'abbé  Richard,  1802, 
3  vol.  in-8'';  —  Histoire  de  Louis  XVI,  roi  de 
France  et  de  Navarre,  1800;  Paris,  2  vol.  in-8°; 

—  Vie  de  Marie-Antoinette  d'Autriche,  1802, 
3  vol.  in-12;  —  Galerie  militaire,  ou  Notice 
historique  sur  les  généraux  en  chef,  depuis  le 
commencement  de  la  révolution  jusqu'en  1805; 
Paris  (Barba),  7  vol.  in-12,  ornés  de  seize  por- 
traits;   en    collaboration  avec  L.   Beaumont; 

—  Archives  de  V Honneur,  etc.,  1806,  4  vol. 
in-8°;  en  collaboration  avec  Imbert  de  la  Pla- 
tière  ;  —  Muséum  de  la  Jeunesse;  Paris,  24  ca- 


21 

hiers,  1798,  in-S";  le  libraire  Achard  a  rédigé 
959  articles  de  ce  recueil  ;  —  Dictionnaire  des 
Non-Girouettes;  Paris,  1816,  in-8°  :  cet  ou- 
vrage fut  saisi  lors  de  sa  publication,  et  la  vente 
en  fut  prohibée  par  la  police;  —  Voyage  en 
Russie  pendant  les  années  1812,  13,  14  et  15, 
d'après  les  Mémoires  d'un  officier  français  ;  Pa- 
ris, l'816,  in-8°;  —  Correspondance  de  Louis 
XF'/,  avec  des  notes,  par  M"*'  Williams,  1805, 
2  vol.  in-8";  —  les  Titres  de  Bonaparte  à  la 
reconnaissance  des  Français;  Paris,  an  X 
(1802,  in-8",  publié  sous  le  nom  de  Sulpice  de  la 
Platière.  Babié  a,  en  outre,  travaillé  successive- 
ment à  la  rédaction  des  journaux  suivants  :  le 
Point  du  Jour,  le  Mercure  universel,  le  Cour- 
rier de  Paris,  et  le  Journal  des  Indications. 
Biographie  des  Contemporains.—  Quérard,  la  France 
littéraire,  i^'  vol ,  p.  144. 

BABiN  (  François  ) ,  théologien,  né  à  Angers 
le  6  décembre  1651,  mort  dans  sa  ville  natale 
le  19  décembre  1734.  Il  était  chanoine,  grand 
vicaire  et  doyen  de  la  faculté  de  théologie  d'An- 
gers. 11  rédigea  les  dix-huit  premiers  volumes 
(  de  l'édition  en  gros  cai'actères)  des  Conférences 
du  diocèse  d'Angers,  fort  estimées  et  fort  ré- 
pandues. La  suite,  contenant  trois  volumes  sur 
la  grâce,  est  de  Joseph-François  Audebois  de 
la  Chalinière,  grand  pénitencier  d'Angers,  mort 
en  1759.  Les  cinq  autres  sont  de  différents  au- 
teurs. Le  style  de  Rabin  est  précis ,  clair  et  mé- 
thodique. Les  Conférences  d'Angers  formaient 
28  volumes  in-12,  que  l'on  a  réduits  à  14,  petit 
caractère,  et  auxquels  on  a  ajouté  depuis  7  vol. 
Babin  est  encore  auteur  d'un  Journal  ou  Rela- 
tion fidèle  de  tout  ce  qui  s'est  passé  dans  l'u- 
niversité d'Angers ,  au  sujet  de  la  philosophie 
de  Descartes  ;  1679,  in-4°. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 

*BABiNET  (Jacqîies),  physicien  français, 
naquit  à  Lusignan  le  5  mars  1794.  Descendant 
d'une  famille  de  magistrats ,  il  fut  d'abord  des- 
tiné au  barreau  ;  il  fit  ses  premières  études  au 
lycée  Napoléon ,  où  les  leçons  de  Binet  dévelop- 
pèrent on  lui  un  goût  décidé  pour  les  sciences.  Il 
entra  ensuite  successivement  à  l'École  polytech- 
nique et  à  l'École  d'application  de  Metz.  Il  fut 
quelque  temps  attaché  au  cinquième  régiment  d'ar- 
tillerie, et  devint,  sous  la  restauration,  professeur 
de  physique  au  collège  Saijit-Louis.  De  1825  à 
1828,  il  fit  un  cours  de  météorologie  à  l'Athé- 
née, suppléa,  en  1838,  Savary  au  collège  de 
France,  et  succéda,  en  1840,  à  Dulong,  dans  la 
section  de  physique  générale  de  l'Académie  des 
sciences.  On  a  de  M.  Babinet  :  Résumé  complet 
de  la  physique  des  corps  impondérables ,  con- 
tenant,  outre  P acoustique,  wi  essai  sur  leur 
nature,  la  théorie  de  leurs  vibrations,  leiir 
application  à  tous  les  phénomènes  de  l'électri- 
cité et  du  magnétisme ,  de  la  lumière  et  de 
la  chaleur;  Paris  (au  bureau  de  l'Encyclopé- 
die portative) ,  1825 ,  in-32  ;—  Résumé  complet 
de  la  physique  des  corps  pondérables,  etc.; 


BABÎÉ  —  BÂBÏNGTON 


22 

ibid.,  1825,  Hi-32;  —  Expériences  pour  véri- 
fier celles  de  M.  Trevelyan  sur  la  vibration 
des  métaux  chauffés;  Paris,  1835;  —  Swr  la 
mesure  des  forces  chimiques  ;  sur  la  muasse  de 
la  planète  Mercure;  sur  les  couleurs  des  ré- 
seaux; sur  la  détermination  du  magnétisme 
terrestre;  sur  la  cause  du  retard  qu'éprouve 
l'a  lumière  dans  les  milieux  réfringents,  etc., 
dans  les  Mémoires  de  la  Société  philomathique. 
On  doit  aussi  à  M.  Babinet  quelques  perfection- 
nements apportés  à  la  machine  pneum.atique ,  à 
l'atmomèlre  et  à  l'hygromètre. 

Qutirard,  la  France  littéraire.  —  Dictionnaire  de  la 
Conversation. 

*  BABÏNGTON  (Antoine),  Anglais,  partisan 
de  Marie  Stuart,  mort  le  20  septembre  1586. 
C'était  un  riche  propriétaire  du  Derbyshire,  et 
dévoué  au  cathohcisme.  Ayant  appris  qu'un 
individu,  appelé  Savage,  avait  juré  de  tuer  la  reine 
Elisabeth,  Babington  encouragea  ce  fanatique, 
et  fit  entrer  quelques  autres  gentilshommes  dans 
le  complot,  qui  fut  découvert  à  Walsingham 
par  Pooley,  un  des  espions  de  ce  ministre. 
Babington  demanda  l'avis  de  Marie  Stuart  elle- 
même  ;  et ,  dans  une  lettre  qu'il  lui  adressa ,  il 
déclara  qu'il  avait  résolu  avec  ses  amis  de  la 
délivrer,  et  «  d'expédier  sa  puissante  ennemie, 
la  reine  Elisabeth.  »  H  pressait  Marie  Stuart 
d'autoriser  les  conjurés  à  agir  pour  elle  et  en 
son  nom,  et  de  leur  tracer  la  conduite  qu'ils 
devaient  tenir.  Comme  il  arrive  toujours,  le 
gouvernement ,  prévenu  ,  laissa  faire  jusqu'au 
moment  indiqué  pour  l'exécution  :  on  tenait 
d'ailleurs  à  faire  tomber  Marie  Stuart  dans  une 
sorte  de  guet-apens ,  en  l'amenant  à  répondre  à 
Babington.  Celui-ci  fut  arrêté,  et  traduit  en  juge- 
ment avec  ses  complices,  au  nombre  de  quatorze. 
Babington  se  reconnut  coupable ,  et  fut  pendu  et 
écartelé  le  20  septembre  1586.  Elisabeth  eût 
voulu  que  les  condamnés  souffrissent  un  genre 
de  mort  nouveau  et  plus  barbare.  Mais  il  lui 
fut  représenté  que  ce  serait  une  infraction  à  la 
loi  ;  elle  consentit  alors  à  ce  que  l'on  n'infiigeât 
que  le  supplice  ordinaire,  à  cette  condition  que 
l'exécution  serait  prolongée  jusqu'à  l'extrémité 
de  la  peine,  et  en  présence  du  peuple.  Elle  fut  d'a- 
bord obéie  ;  mais  (  chose  remarquable  pour  l'é- 
poque) le  sentiment  public  se  prononça  tellement 
coutre  ce  rafiioemeut  de  cruauté ,  que  la  pres- 
cription de  la  vindicative  sœur  de  Marie  Stuart 
ne  put  être  remplie  jusqu'au  bout.       V.  R. 

D'Israo'li .  Curiosités  de  la  littérature,  111,  165.  — 
Lingard,  Hist.  d'Angleterre,  III.  —  Erscli  et  Gruber, 
Encyclopédie  allemande. 

BABÏNGTON  (  Gcrvais  ) ,  savant  prélat  an- 
glais, né  dans  le  comté  de  Nottingham  vers  le 
milieu  du  seizième  siècle,  mort  le  17  mai  1610. 
Il  fut  élevé  au  collège  de  la  Trinité  à  Cambridge, 
promu  à  l'évêché  deLanduff  en  1591,  et  succes- 
sivement à  celui  d'Exeter  en  1594,  et  de  Wor- 
cester  en  1597.  Il  légua  à  la  cathédrale  de 
Worcester,  qu'il  avait  fait  réparer,  une  riche 
bibliothèque.   On  a  imprimé  ses  œuvres  in-4° 


ôâ 


BABINGTON  —  BABOÎS 


24 


ft  ensuite  in-folio,  en  1615  et  1637,  avec  des 
additions;  elles  contiennent  des  commentaires  sur 
plusieurs  livres  de  Y  Ancien  Testament,  sur  le 
Credo,  les  Commandements  de  Dieu,  l  Oraison 
dominicale,  quelques  sermons,  etc.  Ces  ou- 
vrages, écrits  dans  le  style  pédantesque  du  temps, 
sont  peu  estimés  sous  le  rapport  littéraire. 

Biograpkia  Britannica. 

^BABINGTON  (Jean),  mathématicien  et 
artificier  anglais ,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-septième  siècle.  Il  laissa  un  traité  des 
feux  d'artifice  (  Fireworks  ) ,  publié  à  Londres 
en  1635,  fort  remarqué  alors  et  encore  estimé 
aujourd'hui.  On  y  trouve  annexé  un  Traité  de 
géométrie,  avec  table  et  figures. 

Rose,  New  Biograpkical  Dictionary. 

BABINOT  (Albert)  ,  littérateur,  né  dans  le 
Poitou  vers  la  fin  du  quinzième  siècle,  mort 
vers  1570.  Il  embrassa  la  doctrine  de  Calvin,  et 
était,  dit-on,  si  pauvre  qu'il  gagnait  sa  vie  à  ven- 
dre des  caques  de  harengs.  On  a  de  lui  un  poëme 
intitalé  la  Christiade,  Poitiers,  1569,  in-S". 

Dreux  du  Radier,  Bibliotk.  historique  du  Poitou. 

BABLOT  (  Louis-Nicolas-Benjamin  ) ,  mé- 
decin français ,  né  à  Vadenay  en  Champagne  le 
9  8eptemi)re  1754 ,  mort  à  Chàlons-sur-Mame  le 
24  novembre  1802.  Il  étudia  à  Reims  et  s'établit 
à  Châlons-sur-Marne,  où  il  introduisit  le  premier 
l'usage  de  la  vaccine.  Outre  un  certain  nombre 
d'articles  insérés  dans  la  Gazette  de  Santé  , 
on  a  de  lui ,  entre  autres  ouvrages  :  Épître  à 
Zulmire  sur  les  avantages  et  les  obligations 
du  mariage;  1783,in-12; — Mémoire  à  consul- 
ter sur  uneimpuissancepi'ovenant  d'une  cause 
morale,  dam  là  Gazette  salutaire,  1786,  n°  50, 
et  la  Gazette  de  Santé,  n°  45, même  année  ;  — 
Biscours  sur  les  maux  qu'enfante  l'ignorance 
des  lois;  1795,  in-4'';  —  Poëme  s%ir  la  néces- 
sité dhme  religion  nattirelle;  1797,  in-8°  ;  — 
Réflexions  sur  les  dangers  de  l'eau  courante 
des  rivières,  et  moyens  de  parer  à  la  crainte 
de  se  noyer;  1796,  in-8°. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*BABNiGG  {Antoine),  chanteur  et  composi- 
teur allemand,  né  à  Vienne  le  10  novembre  1794. 
Il  étudia  en  Allemagne  à  une  époque  où  l'art 
du  chant  était  enseigné  d'une  manière  impar- 
faite, et  il  s'est  fait  remarquer  par  la  beauté  de  sa 
voix  plutôt  que  par  la  pureté  de  sa  vocalisation. 
On  a  de  lui  des  sonates  à  quatre  mains  pour  le 
piano ,  gravées  à  Vienne. 

Fétis,  Biographie  vniverselledes  Musiciens. 

BABO  { Joseph- Marie) ,  poète  dramatique 
allemand,  né  en  1756  à  Ehrenbreitstein,  mort  le 
5  févi-ier  1822.  Il  fut  professeur  d'esthétique  à 
Munich.  Sans  être  au  premier  rang,  Babo  a  fait 
preuve  d'un  talent  peu  commim  dans  ses  pro- 
ductions dramatiques.  B  débuta  par  quelques 
drames  à  scènes  incohérentes,  mais  riches  de 
couleur  et  de  sentiments  énergiques.  La  tragé- 
die d'Othon  de  Wittelsbach,  représentée  en 
1782,  lui  valut  un  succès  éclatant  et  mérité. 


Goethe,  par  son  Gœtz  de  Berlichingen ,  avait 
mis  en  vogue  les  pièces  chevaleresques:  la  tourbe 
des  imitateurs  se  jeta  dans  cette  ornière;  mais 
l'ouvrage  de  Babo ,  par  l'heureux  choix  du  sujet 
et  l'entente  de  la  scène,  se  maintint  toujours  au- 
dessus  d'eux.  Plus  tard  Babo  descendit  au  drame 
bourgeois ,  et  obtint  un  grand  succès  pour  son 
Burgerglûck  (le  Bonheui-  du  citoyen.  )  C'est  une 
composition  simple  et  vraie  sans  trivialité,  po- 
pulaire sans  blesser  le  bon  goût,  donnant  corps  à 
uneidée  morale  sans  appeler  l'ennui.  On  a  de  lui  : 
Othon  de  Wittelsbach,  déjà  cité  ;  les  Peintres; 
les  Strélitz;  le  Bonheur  du  citoyen;  Berlin, 
1793,  2  vol.  in-8°;  et  un  2^  vol.,  en  1804,  conte- 
nant le  Pouls,  Gênes  et  la  Vengeance.  Babo  ré- 
digeait en  1804  le  journal  intitulé  ÏAurora, 
auquel  Jean-Christophe  d'Arétin  coopérait  à  la 
même  époque.  [Eue.  des  g.  du  m.,  avec  add.  ] 

Conversations-Lexicon.  .■    i 

*BABO  (X.,  baron  de)  ,  agronome  allemand , 
président  de  la  Société  d'agriculture  de  Heidel- 
berg ,  né  à  Manheim  en  1790.  Il  étudia  d'abord 
la  jurisprudence  ;  mais  bientôt  il  abandonna  cette 
carrière  pour  se  livrer  à  l'agronomie,  où  il  eut 
poftr  maître  le  célèbre  Thaer.  Propriétaire  d'une 
belle  terre  près  de  Weinheùn,  dans  le  Palatinat, 
il  a  consacré  la  plus  grande  partie  de  son  temps 
à  la  culture  de  la  vigne.  Il  a  consigné  le  résultat 
de  ses  observations  dans  un  ouvrage  intitulé 
Traubenvarietasten  (Variétés  de  raisins); 
Manheim,  1836-1838.  On  a  encore  de  lui  :  Be- 
lehrung  ûber  die  zweckmœssige  Behandlungs- 
art,  etc.  (Enseignement  sur  le  meilleur  traite- 
ment des  vins  en  cave)  ;Heidelberg,  1837,  in-8°; 
—  Kurze  Anleitung  zur  Wiesencultur  (Ins- 
truction abrégée  sur  la  culture  des  praù"ies); 
Heidelberg,  1836; — Lehrbuch  fur  die  Wein- 
baupraxis  (  Traité  de  viticulture  pratique);  Hei- 
delberg, 1840:  l'auteur  s'y  applique  particulière- 
ment à  comparer  les  résultats  de  ses  expériences 
avec  ceux  contenus  dans  le  Traité  de  la  culture 
de  la  vigne  et  de  la  viniculture ,  deB.-A.  Le- 
noir;  Paris,  1828.  En  ce  moment,  Babo  publie  à 
Manheim  un  ouvrage  sur  l'agriculture  en  général, 
qui  est  comme  le  résumé  de  toute  sa  longue  car- 
rière agricole.  —  «  Je  crois  qu'il  est  de  quelque 
utilité,  dit-il,  de  consigner  dans  un  dernier  écrit 
les  résultats  des  nombreuses  expériences  que  j'ai 
pu  faire  pendant  ma  vie ,  afin  qu'elles  ne  des- 
cendent point  avec  moi  dans  la  tombe,  et  que  la 
jeunesse  puisse  en  profiter.  »      E.  Jaquemin. 

Conversations-Lexicon. 

*BABO  {Lambert),  graveur  allemand,  con- 
temporain. Il  reproduisit  des  vues  et  des  ruines  ; 
parmi  les  dernières,  on  remai'que  celles  de  Wein- 
heim,  et  les  vues  de  Riesenstein,  de  Neckerstei- 
nach,  du  couvent  de  Lorch  d'Heppenheim  et 
de  Starkenberg.  Quelques-unes  de  ces  gravures 
portent  la  date  de  1815. 

Nagler,  lieues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*BABOïS  {Marguerite -Victoire),  femme 
poète,  née  à  Versailles  le  8  octobre  1760,  morte 


25 


BABOIS 


à  Paris  le  8  mars  1839.  Elle  était  nièce  de  Ducis, 
avec  qui  elle  entretint  une  correspondance  sui- 
vie. Dans  une  de  ses  lettres ,  Ducis  semble  dé- 
plorer l'isolement  où  la  réduisit  son  mari  :  «  Oh! 
combien  vous  méritez  d'être  heureuse  î  et  vous 
n'avez  pas  été  sentie!  et  votre  cœur  est  veuf 
avec  un  époux  !  Oh  !  que  la  moitié  de  tous  ces 
trésors  aurait  rendu  un  homme  sensible  encore 
plus  heureux!  »  Madame  Babois  ne  commença 
à  écrire  qu'à  trente  ans.  Elle  venait  de  perdre 
une  fille  qu'elle  adorait  ;  sa  profonde  douleur  lui 
inspira  sur  cette  mort  une  élégie  qui  la  fit  pro- 
clamer poète.  «  Quand  on  pleure  comme  madame 
Babois,  dit  à  ce  sujet  le  critique  Geoffroy,  on 
ne  devrait  jamais  sourire  !  »  Madame  Babois  sou- 
tint sa  réputation  littéraire  jusqu'à  son  dernier 
jour.  On  a  d'elle  :  Élégie  sur  la  mort  de  sa 
fille,  âgée  de  cinq  ans;  Paris, P.  Didot,  1805, 
in-8°  ;  —  Élégies  et  poésies  diverses  ;  Paris , 
1810,  in-8°;  deuxième  édit.,  1828,  2  vol.  gr. 
in-18,  avec  figures,  avec  des  lettres  inédites 
de  madame  Babois  et  de  Ducis;  —  Élégies  na- 
tionales, 1815;  — Élégie  sur  la  mort  de 
M.  Ducis;  Paris,  1816,  in- 8»  de  huit  pages;  — 
Épître  aux  romantiques ;Vs.ns,  1834,  in-18  de 
dix-huit  pages.  Madame  Babois  est,  en  outre, 
auteur  de  plusieurs  romances. 

Quérard,  la  France  littéraire,  t.  P',  p.  146.  —  A.  de 
Chesnel,  Biographie  des  femmes  auteurs  contempo- 
raines françaises  ;  Paris,  1836,  in-8°,  p.  119  à  132. 

*BA.BOLEiN  (saint),  premier  abbé  de  Saint- 
Maur-les-Fossés ,  près  de  Paris,  mort  l'an  660. 
Il  seconda  l'évêque  Audebert  et  saint  Landry,  son 
successeur,  dans  les  services  qu'ils  rendirent  au 
diocèse  de  Paris.  Saint  Babolein  contribua  à  la 
fondation  de  plusieurs  églises  et  hôpitaux. 

Cbaudon  et  Delaodine  ,  Dictionnaire  historique. 

BABON,  burgrave  de  Ratisbonne,  mort  en 
1030.  Il  avait  trente-deux  fils  et  huit  filles ,  qui 
furent  dotées  par  l'empereur  Henri  II.  Les  en- 
fants de  ce  burgrave  furent  la  tige  de  plusieurs 
maisons  nobles  d'Allemagne ,  entre  autres  des 
comtes  d'Abensberg  et  des  comtes  de  Franco- 
nie,  familles  depuis  longtemps  éteintes. 

Art  de  vérifier  les  dates. 

^BABOU  {Jean,  baron  de  Sagonne),  sieur  de 
la  Bourdaisière ,  grand  maître  de  l'artillerie  vers 
1529,  mort  le  11  octobre  1569.  Il  fut  d'abord 
gouverneur  et  bailli  de  Gien,  et  eut  la  charge  de 
maître  de  la  garde-robe  du  dauphin  François,  fils 
aîné  de  François  I^'',  ensuite  du  roi  Henri  II  et 
de  son  fils  François  H.  Après  la  mort  de  ce  der- 
nier, Catherine  de  Médicis  choisit  le  sieur  de  la 
Bourdaisière  pour  gouverneur  de  François ,  duc 
d'Alençon,  son  second  fils,  et  le  fit  lieutenant  de  la 
compagnie  des  gendarmes  de  cepi'ince,  capitaine 
de  la  ville  et  du  château  d'Amboise,  gouverneur 
et  bailli  de  Touraine,  et  gouverneur  de  la  ville 
de  Brest.  Il  commanda  l'artillerie  à  la  bataille  de 
Saint-Denis  le  10  novembre  1567,  et  fut  fait 
chevalier  de  l'ordre  du  roi  en  1568.  Il  servit  à 
la  bataille  de  Jamac  le  13  mars  1569.  On  le 
ijomma  conseiller  d'État  le  25  mai  suivant.  Le 


BABRIUS  26 

marquis  d'Estrées  se  démit  en  faveur  de  Babou 
de  la  charge  de  grand  maître  de  l'artillerie. 

De  Co\iTce\\e& ,  Dictionnaire  historique  des  généraux 
français.  —  Brevets  militaires.  —  Pinard,  Chronologie 
militaire,  t.  III,  p.  483.—  Anselme,  Histoire  générale  et 
chronologique  des  grands  officiers  de  la  couronne , 
t.  IX,  p.  104. 

BABOUR.  Voy.  Baber. 

BABRIUS  ou   BABRIAS  (Bâêpioç,  Bagpta;), 

poète  fabuliste  grec  d'une  époque  inconnue,  pro- 
bablement du  deuxième  sièclede  l'ère  chrétienne. 
C'est  une  destinée  étrange  que  celle  de  la  collection 
connue  sous  le  nom  de  Fables  d'Ésope;  on 
ignore  à  quelle  époque  précise  commencèrent  à 
circuler  ces  petits  apologues,  et  dans  quel  siècle 
ils  reçurent  pour  la  première  fois  une  forme  poéti- 
que. De  tous  les  auteurs  grecs  qui,  dans  l'antiquité 
classique,  rédigèrent  avec  quelque  talent,  soit  en 
vers,  soit  en  prose,  les  fables  attribuées  par  la 
tradition  au  vieil  Ésope,  pas  un  jusqu'ici  n'avait 
pu  être  retrouvé.  Les  paraphrases  et  les  abrégés 
écrits  durant  le  moyen  âge  semblaient  avoir  seuls 
survécu.  Toutefois,  dans  l'informe  recueil  d'a- 
pologues en  prose  qui  de  cent  quarante-quatre 
pièces  s'était  élevé,  par  des  découvertes  succes- 
sives, à  près  de  cinq  cents  pièces,  on  distinguait 
çà  et  là  une  rédaction  plus  élégante,  et  même 
des  traces  d'une  ancienne  et  savante  versifica- 
tion; je  ne  parle  pas  des  fables  réduites  en  qua- 
trains par  le  moine  Ignatius  Magister  au  neu- 
vième siècle ,  et  qui  paraissent  avoir  joui  long- 
temps d'une  véritable  popularité.  Mais  certains 
manuscrits,  surtout  celui  de  la  bibliothèque  Bod- 
léienne  que  Tyrhwitt  a  signalé ,  n'offraient  sou- 
vent qu'une  copie  altéi'ée,  sous  forme  prosaï- 
que, des  ïambes  de  Babrius  ou  Babrias,  poète  déjà 
connu,  par  les  citations  des  grammairiens,  comme 
un  des  plus  habiles  rédacteurs  de  fables  ésopi- 
ques.  Avec  ces  secours,  une  critique  hardie, 
'  mais  peut-être  légitime,  nous  avait  restitué  vingt 
fables  complètes  eu  vers  scazons,  d'une  assez 
bonne  facture,  sauf  quelques  erreurs  inévitables 
dans  un  pareil  travail  de  restauration  (t).  C'est  là 
qu'en  étaient  nos  études  et  nos  connaissances  sur 
les  fabulistes  grecs,  quand  M.  Minoïde  Mynas, 
envoyé  en  Grèce,  avec  une  mission  de  recher- 
ches philologiques  et  httéraires,  par  M.  Ville- 
main,  ministre  de  l'instruction  publique,  décou- 
vrit au  monastère  de  Sainte-Laure,  dans  le  mont 
Athos,  et  en  rapporta  un  recueil  de  fables  en  vers 
scazons,  que  le  manuscrit  attribuait  à  im  certain 
Balebrius.  Ce  recueil  fut  bientôt  après  public, 
avec  une  traduction  latine  et  un  commentaire, 
par  notre  grand  helléniste  M.  Boissonade  (2), 
qui  s'était  déjà  occupé  de  Babrius,  et  qui  avait 
publié  en  1813  une  notice  élégante  sur  ce  per- 
sonnage, dans  le  Journal  de  VEmpire.  Cette 

(1)  Voyez  Babrii  fabulse  et  fabularum  fragmenta, 
éd.  ICnoch;  Haies,  1833,  in-8°. 

(2)  Baêpîoy  Mij9ia(i,êot.  Babrii  fabulse  iambicx 
CXXllI...;  Paris,  1844.  gr.  in-S".  chez,  Firmin  Didot  frères. 
M.  Boissonade  publia,  quelques  mois  après,  une  édition 
classique  et  abrégée,  en  un  petit  voîutpe  ln-12,  eliez  Iç 
même  libraire. 


3f7 


publication  fut  accueillie  du  inonde  savant  avec 
un  vif  intérêt;  elle  provoqua  bientôt  des  critiques, 
des  éditions ,  des  traductions  nombreuses. 

Sur  les  cent  vingt-trois  fables  contenues  dans 
le  manuscrit  de  Sainte-Laurê,  douze  se  retrou- 
vent, avec  des  variantes,  dans  le  recueil  dû  aux 
travaux  successifs  de  Tyrwhitt,  Schneider  et 
Knoch.  Plusieurs  vers  des  cent  onze  autres  sont 
cités  par  Suidas  ou  d'autres  grammairiens.  En- 
fin ,  certaines  fables  en  prose ,  déjà  connues , 
viennent  s'adapter  si  naturellement  aux  ïambes 
de  Babrius,  qu'il  est  impossible  de  ne  pas  recon- 
naître dans  ces  derniers  l'original  sur  lequel  elles 
ont  été  rédigées.  A  cet  égard  donc,  il  ne  peut 
rester  le  moindre  soupçon  d'erreur  ni  de  surprise. 
Le  manuscrit  du  mont  Athos,  incomplet  par 
malheur,  nous  offre  réellement  une  moitié  en- 
viron (les  fables  y  sont  rangées  par  ordre  alpha- 
bétique, et  s'arrêtent  à  Yomicron)  de  l'ancien 
Babrius  ;  il  nous  fait  remonter  de  plusieurs  siè- 
cles vers  une  forme  de  l'apologue  qu'ont  bien 
défigurée  au  moyen  âge  les  Tzetzès ,  les  Ignatius 
et  les  Planudes.  Mais  à  quel  siècle,  enfin,  nous 
fait-il  remonter.?  L'article  Babrius,  dans  Suidas, 
ne  nous  apprend  rien  sur  l'âge  de  ce  fabu- 
liste. Avianus,  qui  le  cite  dans  la  préface  de  ses 
fables  latmes,  est  lui-même  d'une  époque  encore 
incertaine.  Le  jurisconsulte  Dositheus,  transcrit 
textuellement  deux  de  ses  apologues,  mais  sans 
en  nommer  l'auteur.  Le  témoignage  très-précis 
de  l'empereur  Julien  porte  du  moins  avec  lui 
une  date  qui  ne  permet  pas  de  placer  Babrius 
au-dessous  du  troisième  siècle  de  l'ère  chré- 
tienne, bien  qu'Ausone,  au  quatrième,  ne  pa- 
raisse pas  le  connaître,  ou  du  moins  ne  le  nomme 
pas  dans  un  passage  où  il  semble  que  ce  nom 
fût  le  premier  qui  dût  se  présenter  à  lui  (1).  Sur 
ce  point ,  les  textes  publiés  par  M".  Boissonade 
n'apportent  pas  d'argument  décisif.  Deux  préfaces, 
l'une  mutilée,  au  début  du  premier  livre;  l'autre 
complète,  au  début  du  deuxième ,  toutes  deux 
adressées  à  un  certain  Branchus,  fils  du  roi 
Alexandre  ;  une  allocution  au  même  Branchus 
dans  la  fable  74;  un  renseignement  sur  les 
mœurs  des  Arabes  dans  la  fable  57 ,  renseigne- 
ment qui  semble  prouver  que  l'auteur  visita 
l'Arabie,  ou  même  y  vécut  :  tels  sont  à  peu  près 
les  seuls  indices  chronologiques  qui  viennent 
s'ajouter  aujourd'hui  aux  précédentes  conjec- 
tures des  érudits.  On  peut  croire,  avec  M.  Bois- 
sonade, que  Babrius  est  un  contemporain  des  em- 
pereurs syriens ,  dont  l'un  du  moins,  Alexandre- 
Sévère  ,  n'était  pas  indigne  de  protéger  les  lettres 
grecques.  Ce  rapprochement  même  expliquerait 
assez  bien  comment  Babrius  attribue  aux  Sy- 
riens l'invention  de  l'apologue,  comment  il  té- 
moigne une  certaine  prédilection  pour  les  apo- 

(1)  Dosithei  magistri  Interpretamentorum  libri  III , 
éd.  Boclting  (  Bonn,  1832),  p.  S5-38,  où  l'on  trouve  seize 
apologues  ésopiques,  parmi  lesquels  la  Fourmi,  le  Mou- 
cheron et  le  Taureau.  Voir  les  autres  témoignages  clas- 
siques dans  Fabricius,  Bibl.  Gr.,t.  I,  p.  628,  éd.  Harles. 


BABRIUS  28 

logues  relatifs  aux  mœurs  de  l'Orient  (1).  Ainsi 
ce  poète  serait  postérieur  à  Phèdre,  qu'il  surpasse 
ordinairement  par  la  précision  élégante  de  son 
style,  toujours  par  la  régularité  de  sa  versifica- 
tion. Ce  serait  peut-être  quelque  Romain  d'Asie, 
Grec  par  l'éducation  et  le  langage  ;  son  nom  com- 
plet, Valerius  Babrius,  aurait  été  successive- 
ment altéré ,  et  confondu  avec  celui  d'un  méchant 
écrivain  du  moyen  âge,  de  Gabrias.  Dans  les 
cent  onze  fables  qui  nous  sont  rendues  de  Ba- 
brius (  déduction  faite  de  celles  dont  on  avait 
déjà  le  texte  ïambique  ),  on  ne  doit  pas  s'attendre 
à  ti'ouver  autant  de  sujets  complètement  nou- 
veaux. Loin  de  là,  neuf  sujets  seulement  (sans 
compter  les  deux  prologues  )  ne  nous  étaient 
connus  par  aucune  rédaction  publiée  jusqu'ici, 
soit  en  vers,  soit  en  prose  (2)  ;  dix-huit  se  re- 
trouvent dans  Avianus,  dix-neuf  dans  Phèdre , 
deux  dans  Avianus  et  dans  Phèdre ,  deux  dans 
l'appendice  des  fables  de  ce  dernier  auteur  (3). 
Les  autres  fables  se  lisent  jusqu'à  deux  et  trois 
fois ,  sous  diverses  formes ,  dans  les  recueils  en 
prose  grecque.  Quelques-unes  même  sont  déjà 
îamUières  aux  enfants  pour  le  fond  du  récit, 
puisqu'elles  faisaient  partie  du  recueil  classique 
des  fables  d'Ésope  en  usage  dans  nos  collèges  (4). 
Il  est  vrai  que,  dans  les  rédactions  grecques  en 
prose,  l'apologue  ésopique  de  Babrius  est  sou- 
vent méconnaissable;  on  en  a  im  exemple  frap- 
pant dans  la  charmante  fable  de  Mercure  et  les 
Arabes,  dont  la  rédaction  en  prose  était  presque 
barbare  et  inintelligible.  Les  nouveaux  textes 
offrent  aussi  la  matière  de  piquants  rapproche- 
ments avec  Avianus  qui  y  perdra  beaucoup , 
avec  Phèdre  qui  y  perdra  quelque  chose.  Il  y  a 
telle  fable,  par  exemple ,  le  Rat  de  ville  et  le 
Rat  des  champs,  où  Babrius  rivalise  avec  Ho- 
race, et  surpasse  avec  lui  La  Fontaine.  Il  y  à  tel 
vers,  par  exemple  dans  le  Chêne  et  le  Roseau, 
qu'aurait  presque  envié  notre  inimitable  fabu- 
liste. Toutefois  l'intérêt  qui  s'attache  à  ces  com- 
paraisons ne  doit  pas  nous  faire  illusion  sur 
la  valeur  réelle  des  fables  récemment  décou- 
vertes, et  sur  le  talent  du  poète.  Même  déga- 
gées des  interpolations  évidentes  ou  seule- 
ment probables  que  renferme  le  manuscrit  de 
Sainte-Laure ,  les  fables  de  Babrius  ne  sont  pas 
toutes  des  chefs-d'œuvre.  Irréprochables  peut- 
être  sous  le  rapport  du  mètre ,  elles  sont  quel- 
quefois bizarres  et  peu  décentes  pour  le  choix  du 


(1)  Prologue  2^.  Comparez  les  fables  :  Mercure  et  les 
Arabes:  l'Arabe  et  son  chameau;  le  Chameau  dansant. 
Deuv  autres  apologues  de  la  collection  ésopique  (n»»  118 
et  405,  éd.  Côray  ),  où  les  Arabes  sont  mis  en  scène  , 
proviennent  peut-être  aussi  de  Babrius. 

(2)  N°»  2,  8,  48,  S4,  60,  61,  110,  112,  llG,  auxquels  on 
peut  ajouter  le  n"  26,  fable  dont  il  ne  restait  que  deux 
vers  cités  dans  Suidas,  et  que  M.  Knoch,  par  une  erreur 
alors  bien  excusable ,  rapportait  à  une  antre  fable 
{Fragm.  35). 

(S)  N<"  30,  31,  répondant  aux  fables  103  et  84  de  Ba- 
brius. Quant  à  la  95«  de  Babrius,  elle  ne  ressemble  que 
par  le  titre  au  n°  30  de  l'appendice  de  Phèdre. 

(4)  Fables  6,  7,  15,  24, 46,  80,  81,  92  et  121,  répondant  aux 
fables  24, 28,  29,  33,  26,  32, 31, 39,  et  8  du  recueil  classique, 


29 


BABRIUS  —  BABYLAS 


30 


sujet  ou  pour  l'expression.  A  cet  égard,  les  fables 
les  plus  neuves  ne  sont  pas  les  plus  précieuses  ; 
sur  dix ,  il  y  en  a  une  charmante,  et  tout  à  fait 
digne  du  siècle  de  Lucien ,  le  Laboureur  qui  a 
perdu  son  hoyau ,  et  trois  ou  quatre  que  l'on 
sacrifierait  sans  regret.  Parmi  les  autres,  à  côté 
des  meilleures  pièces,  comme ,  les  Oiseaux  et  le 
Choucas  (même  sujet  que  le  Geai  paré  des 
plumes  du  Paon  ),  le  Corbeau  et  le  Renard ,  le 
Mulet ,  et  surtout  le  Lion  malade  (  c'est-à-dire 
le  Lion,  le  Renard  et  la  Biche),  long  récit  de 
cent  vers ,  entremêlé  de  discours ,  et  qui  semble 
un  épisode  anticipé  du  fameux  Roman  du 
Renard;  à  côté  de  ces  pièces  excellentes,  on 
en  remarque  certaines  qui  font  peu  d'honneur 
au  bon  goût  de  Babrius ,  et  qu'on  eût  volontiers 
laissées  dans  la  prose  de  Planudes  ;  telles  sont  : 
VEnfant  qui  a  mangé  les  entrailles  d'une 
victime ,  le  Chameau  ,  le  Cheval  devenu 
vieux,  le  Statuaire  et  Mercure.  On  y  trouve 
certaines  descriptions  trop  naïves ,  un  conte  li- 
cencieux qui  figure  étrangement  dans  un  recueil 
adressé  (comme  le  fut  plus  tard  celui  de  la 
Fontaine)  au  jeune  fils  d'un  roi;  bien  des  fables 
dont  la  moralité,  obscure  ou  fausse ,  se  rattache 
.  pourtant  d'une  manière  intime  au  récit  qui  les 
précède.  On  s'étonne  surtout  de  trouver  dans 
un  recueil  si  court,  à  très-peu  de  distance  l'une 
de  l'autre,  deux  ou  trois  fables  différentes ,  con- 
sacrées à  la  même  idée  morale.  La  Grenouille 
qui  veut  devenir  aussi  grosse  que  le  Bœuf,  le 
Lézard  qui  veut  devenir  aussi  long  qu'un  Serpent, 
et  le  Milan  qui  perd  sa  voix  naturelle  pour  avoir 
voulu  imiter  celle  du  Cheval,  sont-ce  là  trois  jeux 
du  même  poëte ,  ou  les  essais  de  trois  poètes 
différents  sur  un  seul  thème?  J'en  dirais  autant 
des  deux  apologues ,  le  Chêne  et  le  Roseau,  le 
Sapin  et  la  Ronce,  que  je  vois  aboutir  à  une 
seule  et  même  moralité.  Ces  répétitions  et  ces 
remaniements  de  la  même  idée  ont  quelque  chose 
de  trop  étrange  pour  qu'on  les  attribue  au  même 
poëte.  Mais  le  recueil  par  ordre  alphabétique 
que  M.  Mynas  a  retrouvé  pourrait  n'être  qu'un 
fablier  où,  à  côté  des  apologues  de  Babrius,  figu- 
rent quelques  pièces  de  ses  confrères  et  de  ses 
imitateurs.  E.  Eggek. 

Tyrwhltt,  De  Babrio  fabularum  y£sopicarum  scrip- 
tore  ;  Lood.  1776,  réimprimé  par  Harles  à  Erlangen, 
1786.  —  Les  éditions  de  Meineke  >.de  Lachmann,  Berlin, 
1845  ;  de  Orelli  et  Baiter,  1845  ;  de  ^ix.  1841  ;  de  Weise  , 
Leipzig,  1855,  et  la  lettre  de  iW.  Diibner  à  Fr.  Jacobs  : 
^nimadversiones  criticse  de  Babrii  Muôtàfxêotç; 
Paris,  1844. 

'^BABU  {Jean),  auteur  de  poésies  en  patois 
poitevin,  mort  vers  1700.  Il  était  docteur  en 
théologie  et  curé  de  Soudan ,  petite  paroisse  à 
cinq  lieues  de  Niort.  D  consacra  vingt  ans  de  sa 
vie  à  la  conversion  des  calvinistes  du  bas  Poi- 
tou ;  et,  pour  se  faire  mieux  comprendre,  il  em- 
prunta le  dialecte  même  de  ceux  à  qui  ses  tra- 
vaux de  controverse  étaient  destinés.  Voici  un 
échantillon  de  son  style  : 

Mé  qui  dans  mon  jargon  fis  do  vers  plus  de  mille, 
Pr'expUquer  à  nos  gens  les  œuvres  de  Virgile  ; 


Mé  qui  chanty  Tytire,  Alex),  Coridon , 

Et  Silène  endormi  so  l'ombre  d'in  brandon    (buisson  ), 

Je  veux  do  même  style  expliquer  la  créance. 

Et  faire  ver  l'esprit  dos  huguenaux  de  France. 

On  voit,  d'après  les  premiers  vers ,  qu'il  avait 
traduit  une  partie  des  ouvrages  de  Virgile  en 
dialecte  poitevin.  Cette  traduction  ne  nous  est 
point  paivenue.  Un  sieur  de  la  Terraudière  re- 
cueillit ses  poésies  après  sa  mort,  et  les  fit  pa- 
raître à  Niort  en  1701,  sous  Ce  titre  :  Églogtces 
poitevines  sur  différentes  matières  de  con- 
troverse, pour  l'utilité  duvulgaire  de  Poitou, 
par  feu  messire  Jean  Bahu,  docteur  en 
théologie;  in-12.  Joseph  Boulmier. 

Dreux  du  Radier,  Bibliothèque  historique  et  critique 
du  Poitou,  t.  IV,  p.  311  à  319. 

*BABîîEB  OU  BABUB,  peintre  hollandais, 
vivait  àUtrecht  au  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle.  Il  eut  pour  maître  Pierre  Neef,  et 
excella  à  représenter  des  intérieurs  d'église. 
A  Santo-Petro-in-Montorio,  on  voit  une  Descente 
du  Christ  au  tombeau,  exécutée  par  lui,  dont 
on  admire  le  coloris.  Jérôme  David  et  Corn. 
Bloëmart  ont  travaillé  d'après  lui. 

Nagler,  Nettes  Allgemeines  Kunstler-Lexicon. 

BABCR.  Voy.  Baber. 

*iîABY  (/eaw-i^rflrtf ois),  républicain  fran- 
çais, né  à  Tarascon  en  1759,  exécuté  à  Paris  le 
18  vendémiaire  an  v  (9  octobre  1796),  se  montra 
l'un  des  plus  énergiques  patriotes  du  départe- 
ment de  l'Ariége,  où  il  leva  une  petite  armée  ré- 
volutionnaire. Il  fut  accusé  de  continuer  les 
fonctions  de  général,  malgré  le  décret  qui  avait 
licencié  ses  troupes.  Décrété  d'accusation,  il 
vint  se  justifier  auprès  du  comité  de  salut  pu- 
blic ,  qui  approuva  sa  conduite  et  le  nomma 
commissaire  de  la  république  dans  son  dépar- 
tement. Baby  remplit  sa  mission  avec  sévérité 
et  justice  jusqu'au  9  thermidor.  Peu  de  ternies 
après  cette  catastrophe ,  il  fut  arrêté  et  conduit 
au  tribunal  criminel  de  Foix ,  sous  la  pré- 
vention de  terrorisme  ;  il  allait  être  condamné , 
lorsque  l'anmistie  de  vendémiaire  an  ni  vint 
l'enlever  à  ses  juges.  Pendant  son  emprisonne- 
ment, ses  biens  avaient  été  dévastés.  Fort  de  sa 
conscience,  il  se  présenta,  le  10  messidor  an  iv, 
à  la  barre  du  conseil  des  cinq-cents,  et  réclama 
une  indemnité  ;  mais  il  fut  représenté  comme  un 
farouche  terroriste,  et  sa  demande  fut  rejetée. 
Baby  se  jeta  dans  la  conspiration  du  camp  de 
Grenelle,  et  fut  condamné  à  mort  par  une  com- 
mission militaire.  [Le  Bas,  Enc.  de  la  France.'] 
Moniteur,  de  l'an  iv. 

BABYLAS  (saint),  évêque  d'Antioche,  mourut 
en  251  martyr  de  la  foi,  sous  l'empereur  Dèce. 
n  défendit  l'entrée  de  l'église  à  l'empereur  Phi- 
lippe, qui  était  monté  sur  le  trône  par  le  meurtre 
de  Gordien,  son  bienfaiteur  et  son  pupille.  Gallus 
César  fit  transporter  le  corps  de  saint  Babylas 
à  Daphné,  faubourg  d'Antioche,  heu  célèbre  par 
l'oracle  d'Apollon  ;  ses  reliques  imposèrent  si- 
lence à  cet  oracle,  auquel  Julien  l'Apostat  en- 


31 


treprit,  en  362 ,  de  rendre  la  parole.  Saint  Chry- 
sostome  a  fait  l'éloge  de  saint  Babylas. 

Bayle ,  Diclionnaire  historique.  —  Le  P.  Merlin,  dans 
le  Journal  de  Trévoux,  juiD  1737. 

BABTLONE  {François  de),  graveur  français, 
vivait  au  seizième  siècle,  du  temps  d'Albert 
Durer.  On  ignore  l'époque  précise  et  les  détails 
de  sa  vie.  Il  avait  adopté  pour  unique  marque 
de  ses  estampes  un  caducée,  ce  qui  l'a  fait  sur- 
nommer le  Maître  au  caducée.  Quelques  au- 
teurs l'appellent  aussi  Martin.  On  cite  de  lui  : 
un  Sacrifice  à  Priape  ;  —  Apollon  et  Diane; 
—une  Sainte  Famille;—  l'Adoration  des  Rois; 
—  Saint  Jérôme  écrivant;  —  Un  Batelier  tra- 
versant une  rivière,  et  quelques  autres  œuvres. 
Hubert,  Manuel  des  Curieux,  t.  V,  p.  66.  —  Florent 
Lecomte,  Cabinet  d' Architecture,  1. 1,  p.  178. 

*BABYNET  (Hugucs)  ,  chirurgien  français, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  la  Manière  de  guérir  les 
descentes  de  boyaux  sans  tailler  ni  faire  inci- 
sion; la  Haye,  1630  .  Il  s'y  trouve  des  recettes 
assez  vulgaires  et  de  peu  d'utilité. 
Adeliing,,  Supplément  à  VAllgemeines  Gelehrten-Lexic. 
iBX^  (Théodore),  jurisconsulte  français, 
né  à  Limoges  en  1808.  Avocat  en  1830,  il  de- 
vint, en  1837,  un  des  collaborateurs  du  journal 
l'Europe  monarchique.  Un  procès  célèbre ,  ce- 
lui de  M™®  Lafarge ,  commença  sa  réputation.  Il 
plaida  la  cause  de  l'accusée  avec  un  tel  talent, 
que  l'innocence  eut  ses  partisans  aussi  bien  que 
la  culpabilité.  C'était  assurément  un  des  plus 
beaux  succès  que  les  annales  de  la  défense  eussent 
enregistrés.  M.  Bac,  qui  ne  s'était  pas  borné  à  la 
seule  étude  du  droit  positif,  mais  qui  avait  en- 
core approfondi  les  matières  qui  en  font  res- 
sortir l'esprit  et  la  philosophie,  se  voua  ensuite 
avec  ardeur  à  la  défense  de  la  presse. 

En  février  1848,  M.  Bac  fut  nommé  commis- 
saire du  gouvernement  provisoire  dans  la  Haute- 
Vienne.  Élu  membre  de  l'assemblée  consti- 
tuante par  ce  département,  il  vint  siéger  à  la 
Montagne,  et  fit  partie  du  comité  des  affaires 
étrangères.  La  tribune  fut  moins  favorable  à 
l'orateur  que  le  barreau  ne  l'avait  été  à  l'avocat, 
quoique  sa  parole  au  sein  de  l'assemblée  ne 
manquât  ni  de  chaleur  ni  d'élévation.  Il  fut  un 
de  ceux  qui  défendirent  Louis  Blanc ,  accusé  à 
la  suite  du  15  mai.  En  1849,  M.  Bac,  nommé  re- 
présentant par  la  Seine  et  la  Haute- Vienne,  opta 
pour  ce  dernier  département.  Il  fut  obligé  de 
quitter  la  France,  en  vertu  d'un  décret  du  11 
janvier  1852  ;  mais  un  nouveau  décret  vient  de 
lui  permettre  de  rentrer  dans  sa  patrie.  V.  R. 
Moniteur  universel. 

*BACALARIA  {Hugucs),  troubadour  pro- 
vençal, vivait  vers  la  seconde  moitié  du  douzième 
siècle.  Un  troubadour  nommé  Gaucehn  Faidit 
lui  proposa  une  tenson,  espèce  de  lutte  poétique 
sur  laquelle  les  cours  d'amour  étaient  appelées 
à  prononcer.  Gaucelm  posait  à  Hugues  cette 
question  :  «  J'aime  sincèrement  une  dame  qui  a 
un  ami  qu'elle  ne  veut  pas  quitter.  Elle  refuse 


BABYLAS  —  BACCARINI  32 

de  m'aimer  si  je  ne  consens  qu'elle  continue  de 
lui  donner  publiquement  des  marques  d'amour, 
tandis  que  dans  le  particulier  je  ferai  d'elle  tout 
ce  que  je  voudrai  :  telle  est  la  condition  qu'elle 
m'impose.  «  Hugues  répond  :  «  Prenez  toujours 
ce  que  la  jolie  dame  vous  offre,  et  plus  encore 
quand  elle  voudra.  Avec  de  la  patience  on  vient 
à  bout  de  tout,  et  c'est  ainsi  que  bien  des  pau- 
vres sont  devenus  riches.  »  Gaucelm  n'est  pas 
de  cet  avis  :  «  J'aime  mieux  cent  fois,  dit-il,  n'a- 
voir aucun  plaisir  et  rester  sans  amour,  que  de 
donner  à  ma  dame  la  permission  extravagante 
d'avoir  un  autre  amant  qid  la  possède.  Je  ne  le 
trouve  déjà  pas  trop  bon  de  son  mari;  jugez  si 
je  le  souffrirais  patiemment  d'un  autre  !  J'en 
'  mourrais  de  jalousie,  et,  à  mon  avis,  il  n'est  pas 
de  plus  cruel  genre  de  mort.  »  Hugues  insiste  : 
«  Celui  qui  dispose  en  secret  d'une  jolie  dame  a 
bien  envie  de  mourir,  s'il  en  meurt.  J'aimerais 
mieux  l'avoir  à  cette  condition  que  de  n'avoir 
rien  du  tout.  »  La  dispute  continua,  et  les  deux 
troubadours  convinrent  de  s'en  rapporter  à  de 
belles  dames,  dont  on  ignore  la  décision. 

Cresclmbeni,  Giunta  aile  vite  de'  Provenzali,  p.  220. 
—  Ginguené,  Histoire  littéraire  d'Italie,  t.  I. 

*  BAÇAN  ou  BAZAN  (  Ferd.  ),  théologien  amé- 
ricain, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-sep-  ■ 
tième  siècle.  Il  professa  la  théologie  à  Mexico, 
On  a  de  lui  :  Commentaria  in  primam  se- 
cundse  et  in  tertiam  partent  S.  Thomx  de 
Aquino. 

Jôchcr,  Âllgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BACCA  ( Pierre ),  théologien  hongrois,  vi- 
vait probablement  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Defensio  simpli- 
citatis  Ecclesix  Christi  adversus  decisionem 
quœstionum  aliquot  theologicarum ,  ejusque 
vindicise  adversus  Irenxi  Simplicii  Phila- 
delphi  epistolam;  Franeker,  1653,  in-4°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon- 

BACCALAR  YSANNA  (  Vincent  ),  marquis  de 
Saint-Philippe,  historien  espagnol,  né  en  Sar- 
daigne  d'une  famille  espagnole,  mort  à  Madrid 
en  1726.  Il  occupa,  sous  les  rois  Charles  H  et 
Philippe  V,  d'importantes  fonctions  en  Sardaigne; 
et  lorsque  cette  île  se  révolta  contre  la  domina- 
tion espagnole,  Baccalar  fit  tant  pour  la  cause 
du  roi,  que  Philippe  V  le  fit  marquis  de  Saint- 
Philippe.  On  a  de  Baccalar  :  Histoire  de  la 
monarchie  des  Juifs ,  en  espagnol ,  traduite  en 
français  ;  —  Mémoires  pour  servir  à  l'Histoire 
de  Philippe  V,  de  1699  à  1725,  in-12,  égale- 
ment en  espagnol,  et  traduits  en  français. 

Adelung,  Supplément  à  VAllgemeines  Gelehrten-Lexi- 
con. —  N.  Antonio,  Bibl.  Hisp.  nova. 

*  BACCARINI  (Giacomo),  peintre  de  l'école 
de  Modène,  né  à  Reggio  au  commencement  du 
dix-septième  siècle,  mort  en  1682.  Il  fut  élève 
d'Orazio  Talami,  dont  il  imita  avec  succès  la  ma- 
nière sage  et  pleine  d'expression.  Parmi  les  nom- 
breux ouvrages  dont  il  décora  sa  ville  natale, 
on    remarque  principalement   un    Repos   en 


33 


BACCARINÏ  —  BACCHINI 


34 


Egypte,  et  un  Saint  Alexis  mort,  qu'il  peignit 
pour  l'église  Saint-Philippe,  et  qui  ont  été  gravés 
par  Buonvicini.  E.  B — n. 

Lanzi,  Storia  délia  Pittura.  —  TicozzijDizionario  dei 
Pittori. 

*tiXCCELmi.  (Mathieu) ,  poète  italien,  de 
l'ordre  des  Minorités,  mort  en  1614.  En  1594  il 
fut  choisi  pour  prédicateur,  confesseur  et  lec- 
teur de  son  ordre.  On  a  de  Baccelini  :  Teatro 
cristiano,  ovvero  Rime  spirituali  sopra  la  Pas- 
sione;  Paris,  1601,  in-S";  —  Rime  spirituali 
sopra  varj  sogetti;  Paris,  1601,  in-S"  ;  — 
Psalmi  Penitenùali,  tradotti  in  versi;  ibid., 
1604,  in-12;  —  Aforismi  politici  e  militari; 
ibid.,  1610,  in-12. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  VAllgemeines  Gelehrten^Lexicon. 

BACCELL1  (Jérôme),  littérateur  et  médecin, 
né  à  Florence  en  1514  ou  1515,  mort  dans  sa 
ville  natale  en  1581.  Il  fut  consul  de  l'Académie 
florentine.  On  a  de  lui  une  traduction  italienne 
de  VOdyssée,  publiée  après  sa  mort  par  son 
frère  Baccio  Baccelli,  sous  ce  titre  :  VOdissea 
di  Omero,  tradotta  in  volgar  fiorentino  ; 
Florence,  1582,  in-8°.  Cette  traduction,  envers 
sciolti  (non  rimes),  est  dédiée  par  l'éditeur  au 
grand-duc  de  Toscane  François  Y^.  Cette  dédi- 
cace et  les  premiers  vers  de  la  traduction  ont  été 
imprimés  par  Lami,  dans  le  Catalogue  des 
manuscrits  de  la  bibliothèque  Riccardi.  On 
conserve ,  dans  cette  même  bibliothèque ,  le  ma- 
nuscrit original  de  la  traduction  italienne  des 
sept  livres  de  Y  Iliade ,  et  celui  de  VOdyssée  en- 
tière. 

Ginguené ,  Histoire  littéraire  de  l'Italie.  —  Taitoni , 
Uibl.  deyli  autori  volgarizz.,  t.  III,  p.  12.  —  Adelung, 
Supplément  à  VAllgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BACCETTi  (Nicolas),  historien  italien ,  natif 
de  Florence,  mort  en  1647.  11  devint  abbé  de 
Saint-Lucas  de  Cîteaux ,  et  s'acquit  quelque  re- 
nom par  ses  écrits.  On  a  de  lui  :  Septimanœ 
Historise  ;  Rome,  1742 ,  in-fol. 

Mazzuchelli,  5crittori  d'Italia.  —  Chaudon  et  Delan- 
dine,  A'ouveau  Dictionnaire  historique. 

*BACCEUS  (Michel),  médecin  italien,  natif 
de  Lucques,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Discorso  acade- 
mico  délia  Peste,  e  suoi  remedii;  1631 ,  in-4°. 

Léon ,  Jllatii  apes  urbanse. 
BACCHANELLI  OU  BACCANELCÎÎJS  (Jean), 

médecin  italien,  natif  de  Reggio,  vivait  dans 
le  seizième  siècle.  Il  était  contrefait  comme 
Ésoi^e,  et  plein  d'esprit.  On  a  de  lui  deux  ou- 
vrages imprimés  ensemble  :  De  Consensu  medi- 
corum  in  curandis  morbis  libri  quattior  ; — JDe 
Consensu  medicorum  in  cognoscendis  simpli- 
cibus  liber;  Lutetiae,  1554,  in-12;  Venetiis, 
1555,  in-8",  1558,  in-16  ;  Lugdum",  1572,  in-12  : 
on  y  trouve  ce  qu'il  y  a  de  plus  utile  dans  la 
pratique  des  médecins  grecs  et  arabes. 

Biographie  médicale. 

*BACCHERELLI  (  Fiwcejîso  ),  peintre ,  né  à 
Florence  en  1672  ,  mort  vers  1745.  On  ne  con- 
naît de  lui  d'autre  ouvrage  que  son  propre  por- 

NOUV.   BîOGU.    UNIVERS.    —   T.    IV. 


trait,  qui  a  été  gravé  dans  le  Musée  de  Florence, 
mais  qui  ne  figure  même  plus  aujourd'hui  dans  le 
nouveau  catalogue  de  cette  galerie.       E.  B. 

Lanzi,  Storia  délia  Pittura.  —  Calleria  reale  di 
Firenze.  —  Ticozzi ,  Dizionario  dei  Pittori. 

*  BACCHEBEST,  amiral  hollandais,  vivaitdans 
la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il 
commanda  une  escadre  de  la  flotte  envoyée,  sous 
le  commandement  de  sir  John  Balchen,  pour 
dégager  sir  Charles  Hardy,  bloqué  dans  le  Tage 
par  Rochambeau.  Plus  hemeux  que  Balchen, 
Baccherest  ne  fut  pas  emporté  dans  la  tempête 
où  se  perdit,  en  1745,  l'amiral  anglais. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*BACCHiARHJS,  moine  et  théologien  italien, 
vivait  probablement  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  Il  laissa  :  Bacchiarii  monachi 
opuscula  de  fide  et  de  reparatione  lapsi,  ad 
codices  Bibliothecx  Ambrosianae ,  nec  non  ad 
priores  editiones  castigavit ,  dissertationibus 
et  notis  auxït  Franciscus  Florinus  Canonicus 
Theologus  S.  patriarchalis  ecclesix  Aquile- 
jensis;  Rome,  1750,  p.  4;  —  Anonymi  Bac- 
'  chïarium  illustratum,  dans  les  Recueils  Galo- 
gerana ,  p.  27. 

Muralori,  Anecdota,  t.  II.  —  Adelung,  Supplément  à 
Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BACCHiARiiTS,  écrivain  ecclésiastique  de 
l'Église  latine  sur  lequel  on  n'a  presqu'aucun 
renseignement.  Il  paraît  qu'il  était  Irlandais,  dis- 
ciple de  saint  Patrice,  et  contemporain  de  saint 
Augustin.  Son  livre  de  Fide  et  la  lettre  à  Za- 
marius  de  Reparatione  lapsi  sont  insérés  dans 
la  Bibliotheca  Patrum. 

Gennadius,  De  viris  illustribus,  c.  24.  —  Smith,  Dict. 
0/  Greek  and  Roman  Biography. 

*BACCHIDES  (Baxxiôriç,) ,  eunuque  de  Mi- 
thridate,  vivait  dans  la  première  moitié  du  pre- 
mier siècle  avant  J.-C.  Défait  par  Lucullus, 
Mithridate,  désespérant  du  sort,  ordonna  de 
faire  périr  sa  femme  et  ses  enfants  :  c'est  Bacchi- 
des,  appelé  aussi  Bacchus  par  Appien ,  qui  fut 
chargé  de  mettre  cet  ordre  à  exécution.  C'est 
encore  le  même  qui  gouvernait  Sinope  au  temps 
où  Lucullus  vint  assiéger  cette  ville. 

Strabon,  XII,  p-  546.—  Plutarque,  Lucullus.—  Appien, 
Bell.  Mithrid.,  82. 

*  BACCHiBÈs ,  général  de  Démétrius-Soter  et 
gouverneur  de  la  Mésopotamie,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  second  siècle  avant  J.-C. 
Il  vint  en  Judée  pour  y  rétablir  Alcime  dans  la 
sacrificature.  Il  combattit  Judas  Machabée,  qui, 
Hayant  attaqué  avec  des  forces  inférieures,  périt 
dans  le  conibat.  Mais  Jonathas  contraignit  Bac- 
chidès  d'abandonner  la  Judée. 

Chaudon  et  Delandinc  ,  Nouveau  Diction,  histor. 
BACCHïNï  (Benoit),  littérateur  italien,  né  le 
31  août  1651  à  Borgo-San-Donnino ,  dans  le 
duché  de  Parme,  mort  le  i^''  septembre  1721. 
Il  étudia  chez  les  jésuites,  et  entra  en  1668 
dans  l'ordre  de  Saint-Benoît ,  d'où  le  prénom 
de  Bernardin  qu'il  portait  d'abord.  Préparé 
par  de  sérieuses  études,  il  se  livra  bientôt  à  la 
prédication.  Deyenu  en  môme  temps  secrétaire 


S5 


BACCHIINI  —  BACCHYLIDE 


36 


de  l'abbé  de  Saint-Benoît  à  Ferrare,  Bacchini  le 
suivit  à  Venise ,  à  Plaisance,  à  Panne  et  à  Pa- 
doue,  et  put  connaître  ainsi  les  célébrités  littérai- 
res contemporaines.  En  16&3  il  quitta  son  emploi 
et  la  prédication ,  pour  s'adonner  à  la  culture 
des  lettres.  En  1688  il  devint  théologien  du  duc 
de  Parme,  qui  voulut  s'attacher  un  homme  de  ce 
mérite.  En  1689,  Bacchini  introduisit  dans  le  rè- 
glement des  bénédictins  de  Saint-Alexandre  de 
Parme,  dont  on  lui  avait  confié  la  direction,  des 
modifications  qui  ne  plurent  pas  généralement,  et 
qui  l'obligèrent  même  de  quitter  Parme.  Le  duc 
de  Modène  lui  offrit  une  compensation  en  le  nom- 
mant, en  1691,  consuUeur  du  saint  oj'jlce. 
Après  de  nouveaux  voyages  dans  l'intérêt  de  la 
science ,  et  le  refus  d'accepter  les  offres  du  car- 
dinal Aguirre  qui  le  voulait  retenir  à  Rome, 
Bacchini  fut  nommé  bibliothécaire  du  duc. 
En  1704,  on  conféra  au  savant  bénédictm  le 
prieuré  de  son  ordre  à  Modène.  11  fut  ensuite 
revêtu  d'auti-es  dignités  ecclésiastiques,  et  mou- 
rut à  Ferrare  à  l'âge  de  soixante-dix  ans.  On  dit 
qu'il  avait  l'abord  rude  et  les  manières  peu 
agréables.  II  laissa  :  Orazione  nelV  esequie 
délia  ser.  Margherita  de"  Medici,  duchessa 
di  Parma  ,  1670;  —  Giornule  de'  Letterati; 
Parme,  1686-1690,  et  Modène,  1692, 1693,  1696 
et  1697,  9  volumes  in-4°  ;  —  Helenas  Lucretix 
(quae  et  scholastica)  Corneliae  Piscoptœ,  virginis 
pietate  eu  eruditione  admirabilis ,  ordinis  D. 
Benedicti  privatis  votis,  adscriptai  opéra  qu3C 
quidem  haberi  potuerunt  ;  Parme,  1688,  in-8°, 
avec  une  vie  de  celle  dont  l'éditeur  a  recueilli 
les  œuvres  ;  —  Saggi  d'Anatomia ,  traduits  du 
français;  in  Parma,  1688,  in-12,et  1713,in-12;— 
Clariss.  V.  Antonio  Magliabecho,  Matj.  Etr. 
Ducis  Bibliothecarto ,  Dom.  Benedictus  Bac- 
chinus;  Parme,  1688,  in-4°  :  il  est  question, 
dans  cette  lettre,  d'une  médaille  de  Scipion  l'A- 
fricain; —  De  sïstrorum  figurïs  ac  dif/erentia 
ob  siUri  romanam  efjiqiem  communicatam  , 
dissertatio  ;  Bologne  ,  1691  in-4<>  ;  Utrecht , 
1696,  in-4°;  — Anonymi  Dialogi  très  :  de 
Constantia;  de  Dignitate  tuenda;  de  Aniore 
erga rempublicam ;Moàéne,  1691  ;  —  Bell'  Is- 
toria  del  Monastero  di  S.  Benedetto  di  Po- 
lirone,  nello  Stato  di  Mantova  ;  libri  cinque; 
Modène,  1696,  in-4*'  :  la  première  partie  seule 
a  été  imprimée  ;  —  Be  ecclesiasticx  hierarchiae 
originibus  dissertatio;  Modène,  1703,  in-4''. 
MazzuchelU,  Scrittori  d'Itatia.—  Nicéron,  Mémoires, 
t.  XX. 

lîACCHirs  (Baxxsïoç  ) ,  surnommé  l'Ancien , 
musicien  grec,  vivait  vers  le  commencement  du 
quatrième  siècle  de  J.-C.  On  ne  sait  rien  sur  sa 
vie.  n  est  l'auteur  d'un  livre  intitulé  Introduc- 
tion à  l'art  musical;  il  traite  de  l'harmonie 
et  du  rhythme.  Le  texte  grec  a  été  imprimé  avec 
une  traduction  latine  dans  Meibomius,  Antiques 
musicse  Auctores  septem,  2  volumes  in-4°,  Ams- 
terd.,  1652.  Le  même  ouvrage  se  trouve,  par 
fragments ,  dans  les  Harmoniques  de  Manuel 


Bryennius  (  II,  6  ).  11  a  été  imprimé  par  Ferdi- 
nand Bellermann  dans  :  Anonymi  Scriploris  de 
Musica,  Bacchii  senioris  Introductio  artis 
musicee  (ElaaYwy^  téx"'^'  (Jiouctxrii;  ),  Berlin  , 
1841,  in-4"  (texte  grec  ) ,  avec  des  notes  et  des 
variantes  tirées  de  trois  manuscrits  de  Paris  ,  et 
de  deux  manuscrits  de  la  bibliothèque  de  Naples. 
Le  P.  Mersenne  a  donné  une  traduction  française 
du  livré  de  Bacchius  dans  son  Traité  de  l'Har- 
monie universelle,  publié  en  1627,  in-S",  sous 
le  pseudonyme  du  s/ewr  de  Hermès,  p.  93  à  106. 

Fétis,  Bioijruphie  univers,  des  Musiciens.  —  Schrell, 
Hist.  de  la  liltérature  grecque ,  t.  V.  —  Smitli,  Dict  of 
Greeck  and  Roman  Biogruphy. 

BACCHIUS  de  Tanagre ,  médecin  d'Alexan- 
drie, disciple  d'Hérophile,  vivait  entre  les  années 
300  et  230  avant  J.-C.  Galien  cite  de  lui  un  Épi- 
tomé  du  Pouls  (Gai.,  De  différent.  puls.,liV, 
10),  des  commentaires  sur  plusieurs  écrits  d'iïip- 
pocrate  (Sur  l'officine  du  médecin;  sur  tes 
Aphorismes  )  ,  et  la  formule  d'un  médicament 
dont  Auguste  se  servait  comnied'un  remède  con- 
tre la  sciatique.  Il  avait  aussi  composé  une  es- 
pèce de  lexique  (XéÇic)  d'Hippocratc ,  divisé  en 
trois  livres  (Voy.  Érotien,  Glossar.,  p.  8). 
Enfin,  Cœlius  Aurélianus  (Morb.  Chron.,  il, 
10  )  cite  de  Bacchius  une  classification  assez  ra- 
tionnelle des  différentes  espèces  d'hcmon-ugies. 
—  11  y  avait  plusieurs  autres  Bacchius,  parmi 
lesquels  nous  citerons  Bacchius  de  Milct ,  qui 
avait  écrit  sur  l'agriculture. 

Fabriciiis  ,  Bibliotheca  rjrœca  ,  édit.  Ilarlcs  ,  t.  111 
p.  646.  —  Haller,  Bibliotli.  medic,  t.  1,  p.  128.  —  Scliulzi: 
Histoire  médicale;  Lipz.,  in-4°,  p.  382.  —il.  Lillrc,  (Bu- 
vres  d'Hippocratc,  1. 1,  Introd.,  p.  84, 

BACCHYLIDE,  poëte  lyrique  grec ,  natif  d'Iou- 
lis  dans  l'île  de  Céos,  vivait  à  la  cour  d'Hiéron, 
tyran  de  Syracuse ,  vers  la  77^  olympiade  (  472 
avant  J.-C).  Il  était  oncle  d'Eschyle,  et  neveu, 
par  sa  mère,  du  célèbre  Simonide,  son  compa- 
triote et  son  modèle.  Il  fut  même,  dit-on,  le 
poëte  favori  d'Horace,  qui  le  préférait  à  Pin- 
dare.  Quelques  "vers  de  celui-ci,  pleins  d'un  dé- 
dain superbe  pour  des  rivaux  peu  dignes  de  son 
génie,  et  quelques  fragments  semi-apologétiques 
de  Bacchylide ,  le  donnent  à  supposer.  Longin 
le  reconnaît  inférieur  à  Pindare.  Au  dire  du  sco- 
liaste  de  Pindare,  il  y  aurait  eu  rivalité  cnh'c  ces 
deux  poètes ,  qui  se  trouvaient  ensemble ,  ainsi 
que  Smonide,  à  la  cour  d'Hiéron.  On  remarque 
beaucoup  d'élégance  et  de  douceur  dans  les  dé- 
bris si  mutilés  et  si  peu  nombreux  qui  nous 
restent  de  ses  poèmes,  surtout  dans  le  beau 
Psean  adressé  à  la  Paix,  que  Stobée  nous  a 
conservé  en  partie ,  et  dans  le  fragment  d'une 
scolie  en  l'honneur  du  vin,  que  nous  devons  à 
l'abréviateur  d'Athénée.  Bacchyhde  avait  cultivé 
toutes  les  formes  et  tous  les  rhythmes  de  la 
poésie  lyrique ,  que  les  créations  successives  de 
deux  siècles  avaient  portée  à  son  plus  haut  point 
de  développement.  On  cite  de  lui  des  hymnes  de 
différentes  espèces,  des  dithyrambes,  des  chants 
de  victoire  comme  ceux  de  Pmdare,  des  chants 


37  BACCHYLIDE 

pour  les  danses  et  pour  les  chœurs  des  vierges, 
des  poésies  erotiques,  etc.  Ces  ouvrages  étaient 
écrits  dans  le  dialecte  dorien ,  dès  lors  exclusive- 
ment consacré  à  Ja  muse  lyrique;  par  leur  style 
ils  se  rapprochaient  singulièrement  des  chœurs 
des  tragiques.  Nous  avons  encore,  sous  le  nom  de 
Bacchylide,  deux  épigrammes,  l'une  en  dorien, 
l'autre  en  ionien,  qui  font  partie  de  l'Anthologie , 
et  que  rien  n'autorise  à  contester  au  chantre  de 
Céos.  Les  fragments  de  ses  autres  poésies,  épars 
dans  les  auteurs  de  l'antiquité,  ont  été  recueillis, 
d'une  manière  plus  ou  moins  incomplète,  par 
Néander,  H.  Estienne,  Fulvio  Orsini,  Brunck  et 
Jacobs  (  dans  les  Analectes  et  la  première  Antho- 
logie ).  Christian-Frédéric  Neue  en  a  donné  une 
collection  nouvelle  qui  en  contient  soixante  et 
une ,  y  compris  les  mots  isolés  et  les  citations 
indirectes,  le  tout  accompagné  d'une  inteiliréta- 
tion  latine  et  d'un  savant  commentaire,  dans  la 
monographie  intitulée  Bacchylidis  Cet  frag- 
menta; Berlin,  1822,  p.  76;  in-S".  [Enc.desg. 
du  m.  ] 

Suidas.  —  Strabon,  lib.  X.  —  Smith,  Dictionary  of  Greek 
and  Roman  Biography. 

*  KACCHYLUS  (  BaxxuXXoç),  évêque  de  Corin- 
the  ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  second 
siècle,  n  écrivit,  selon  Eusèbe  et  saint  Jérôme, 
sur  la  question ,  si  souvent  controversée ,  de  l'é- 
poque où  il  convient  de  placer  la  fête  de  Pâques. 
Saint  Jérôme  dit  en  termes  formels  que  Bacchy- 
lus  écrivit  :  De  Pascha  ex  omnium  gui  in 
Achaia  erant  episcoporum  persona. 

Kabrlcius,  Biblioth.  grsec,  XII,  364.  —Eusèbe,  Hist. 
ecclésiast,,  V,  22,  23.  —  Jér6me,  Cataloy.  f^iror.  illus- 
triu7n.,  etc.,  c.  44.  —  Smith  ,  Dictionary  of  Greek,  and 
lioman  Bioyraphy. 

*BACci  (Antonio),  peintre  médiocre  de  l'é- 
cole vénitienne,  né  à  Padoue,  vivait  en  1663.  Il 
habitait  Rovigo,  où  il  a  laissé  plusieurs  tableaux 
de  fleurs  et  de  fruits.  E.  B. 

Lanzl,  Storia  délia  Pittura.  —  P.  CoroneUl,  Viaggj. 
—  Guida  di  Rovigo. 

BACCi  (Charles),  bénédictin  et  théologien 
italien,  né  le  25  avril  1629,  mort  en  1683.  De 
Florence,  où  il  enseigna  la  théologie,  il  alla  en 
Pologne,  et  y  fonda  la  congrégation  de  Cassini. 
II  revint  ensuite  à  Rome,  où  il  mourut.  On  a  de 
lui  :  De  Principiis  universse  theologise  mora- 
lis,  seu  de  Actibus  humants  ;  Florence,  1667, 
in-fol. 

Mazzuchelli,  Scriltori  d'Iialia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BACCI  (Pierre-Jacques),  compositeur  ita- 
lien, natif  de  Pérouse  vers  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  H  IwiSA  Abigail ,  opéra  re- 
présenté à  Città  del  Pieve  en  1691.  L'air  Pensa 
aquesf  hora ,  que  l'on  trouve  dans  cet  opéra, 
est  d'une  remarquable  beauté. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BACciARELLi  (MarcelUn),  célèbre  peintre 
italien,  né  à  Rome  le  16  février  1731,  mort  à 
Varsovie  le  5  janvier  1818.  Élève  de  Benefiali, 
il  fut  engagé  en  1753  par  Auguste  in,  roi  de  Po- 
logne, électeur  de  Saxe,  à  se  fixer  à  Dresde,  où 


—  BACCIARELLI 


38 


il  travailla  aux  dessins  de  l'osuvre  gravée  de  la 
célèbre  galerie.  Ayant  suivi  le  roi  en  Pologne,  il 
y  fit  connaissance  avec  le  jeune  Stanislas-Auguste 
Poniatowski,  qui,  monté  sur  le  trône,  devait  l'ap- 
peler à  sa  cour,  et  lui  témoigner  toute  sa  vie  la 
favem- la  plus  marquée.  En  1761,  nous  voyons 
Bacciarelli  faire  un  voyage  à  Vienne ,  où  il  fit  les 
portraits  de  la  famille  impériale,  et  où  l'on  possède 
encore  de  lui  une  grande  composition  représen- 
tant Apollon  et  les  Muses  sur  lemont  Parnasse. 
Quatre  têtes  dans  ce  tableau  reproduisent  les  traits 
des  archiduchesses ,  filles  de  Marie-Thérèse.  Le 
roi  Poniatowski  appela  Bacciarelli  auprès  de  lui 
en  1765,  et  depuis  cette  époque  on  lui  confia  la 
direction  des  beaux-aits  de  Pologne.  Voici  les 
principaux  ouvrages  qu'il  a  laissés  dans  ce  pays. 
Au  château  de  Varsovie,  dans  la  salle  dite  de 
marbre,  une  série  de  poiiraits  des  rois  de  Po- 
logne depuis  Boleslas  Chrobry  jusqu'à  Stanislas- 
Auguste;  dans  la  salle  de  bal,  un  plafond  re- 
présentant Jupiter  faisant  sortir  le  monde  du 
chaos;  dans  la  salle  des  chevaliers,  six  grands 
tableaux  liistoriques  :  1"  Casimir  le  Grand  don- 
nant des  lois,  et  protégeant  les  paysans  à  Wis- 
litra  (1346);  2°  la  Fondation  de  Vuniversité 
de  Cracovie  (1369)  ;  3°  Hommage  du  duc  Al- 
bert de  Prusse  au  roi  Sigismond  P"  (1525); 
4"  Union  de  la  Pologne  et  de  la  Lithuanie  à 
Lublin  (1569);  5°  Paix  de  Chotrim  (1621); 
6°  Délivrance  de  Vienne  par  SobiesM  (1683)  : 
le  troisième  de  ces  tableaux  fut  porté  au  Louvre 
en  1807,  et  ne  revint  à  Varsovie  qu'à  la  suite  des 
événements  de  1815.  Dans  la  même  salle,  les 
portraits  des  dix  personnages  historiques  sui- 
vants :  Christophe  Radziwill,  Rewera  Potoc- 
ki,  Stanislas  Hozius,  Roman  Sangunko,  Jean- 
Charles  Chodkiewia,  Jean  Tarnowski,  Martin 
Kontski,  André  Olsrowski,  Copernic,  et  Cra- 
mer. A  la  résidence  royale  de  Larienki,  près  de 
Varsovie ,  l'histoire  de  Salomon  en  plusieurs  ta- 
bleaux ,  où  un  gi-and  nombre  do  têtes  de  femmes 
sont  des  portraits  des  beautés  les  plus  marquantes 
de  la  cour  de  Stanislas- Auguste.  A  la  cathédrale 
de  Varsovie,  un  tableau  représentant  la  Vierge 
,  et  l'enfant  Jésus  entourés  d'anges ,  ayant  à  leurs 
pieds  saint  Jean-Baptiste,  le  patron  de  l'église, 
et  saint  Stanislas,  le  patron  de  la  Pologne.  Ce 
tableau  fut  offert  par  Bacciarelli  à  la  place  de  celui 
de  Pahna  le  Jeune,  que  les  Français  avaient  pris 
en  1807.  A  Surorse  en  Lithuanie  (propriété  de 
la  famille  Chreptowicz  ),  un  Saint  Isidore  labou- 
reur, et  le  Christ  bénissant  les  enfants.  Enfin 
deux  grandes  compositions ,  représeutant  le  roi 
I  Stanislas-Auguste  dans  la  cabane  du  meunier 
lors  de  son  enlèvement  par  les  confédérés ,  et  sur 
son  lit  de  mort  à  Saint-Pétersbourg  (les  nom- 
breux assistants  y  sont  rendus  avec  une  ressem- 
blance parfaite  )  ;  et  un  tableau  de  Napoléon  don- 
nant une  constitution  aux  Polonais  à  Dresde 
en  1807.  Bacciarelli  a  fait  en  outre  plusieurs  cen- 
taines de  portraits ,  et  a  peint  presque  toutes  les 
somnjités  contemporaines;  son  atelier  était  une 


89 


BACCIARELLI  —  BACCIO 


40 


vxaie  école  de  peinture  pour  le  pays  qu'il  avait 
adopté.  Le  roi  Stanislas-Auguste  l'avait  nommé 
directeur  général  des  bâtiments  de  la  couronne; 
la  diète  lui  conféra  des  lettres  de  noblesse;  ses 
tableaux  lui  valurent  une  belle  fortune ,  et  le  roi, 
lors  de  son  abdication  à  Grodno  en  1795,  lui 
donna  encore  un  bon  de  vingt-cinq  mille  ducats 
à  faire  valoir  dans  la  liquidation  des  dettes  que 
les  puissances  copartageantes  s'étaient  engagées 
à  payer.  Bacciarelli  était  membre  de  la  Société 
royale  des  amis  des  sciences  de  Varsovie,  de 
l'Académie  de  peinture  de  Saint-Luc  de  Rome, 
de  celles  de  Dresde,  de  Berlin,  de  Venise,  de 
Bologne,  etc.  A  la  création  de  l'université  de  Var- 
sovie, on  le  nomma  doyen  de  la  faculté  des  beaux- 
arts.  Sa  famille  lui  a  érigé  un  monument  dans  la 
cathédiale  de  cette  ville.  Bacciarelli  se  distingua 
par  la  pureté  du  dessin,  une  composition  savante, 
le  talent  de  saisir  la  ressemblance ,  un  pinceau 
facUe  et  un  coloris  agréable  ;  mais  presque  tous 
ses  ouvrages  accusent  une  certaine  pâleur,  et 
présentent  les  divers  défauts  de  cette  école  des 
Vanloo  et  des  Boucber,  à  laquelle  ses  études  et 
le  goût  du  siècle  le  rattachaient. 

Calixte  Mororewicz. 
E.  Rastawiecki,  Stownich  malariow  polskic/t;  Wars- 
rava,  1851,  t.  I. 

*BACciLLERio  (  Tiôèj'e  ),  philosophe  et  mé- 
decin italien,  natif  de  Crémone,  mort  en  1511. 
II  professa  la  médecine  à  Bologne,  à  Ferrare,  à 
Padoue  et  à  Pavie,  et  mouiut  à  Rome.  Il  laissa  en 
manuscrit  des  commentaires  sur  Aristote  et 
sur  Averrhoës. 

Biographie  médicale. 

*B.\cciNETTi  [Horace),  savant  italien,  natif 
de  Buonconvento,  vivait  au  commencement  du 
dix-septième  siècle.  Il  laissa  :  De  Lucido  eique 
subordinatis  ;  Sienne ,  1612,  in-4''. 

Mazzuchelli,  Scritiorid'Italia.  —  Adelung,  Supplémeut 
à  Jôclier,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*iîACCiNO  (^Dominique),  médecin  italien, 
natif  de  Tabia,  vivait  vers  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Tractatus  de 
angina  ulcerosa;  Parie,  1691,in-12. 

Dictionnaire  des  Sciences  médicales. 

BACCIO  OU  BARTOLOMMEO  DELLA  PORTA, 

connu  aussi  sous  les  noms  de  Fra  Bartolom- 
MEO,  de  Fra  Bartalommeo  da  S.  Marco,  ou  sim- 
plement IL  Frate,  célèbre  peintre  de  l'école  llo- 
rentine,né  en  1469,  au  village  de  Savignano,  près 
Prato,  àdix  milles  de  Florence,  mort  en  1517.  Dès 
son  enfance,  son  goût  pour  la  peinture  se  ma- 
nifesta de  manière  à  ne  permettre  aucun  doute 
sur  sa  vocation.  Ce  fut,  dit  Vasari,  Benedettoda 
Majano  qui  lui  fit  connaître  Cosimo  Rosselli , 
dont  il  devait  être  un  jour  le  plus  beau  titre  de 
gloire.  Après  plusieurs  années  passées  dans  l'a- 
telier de  ce  maître ,  Baccio  le  quitta  pour  se  li- 
vrer tout  entier  à  l'étude  des  chefs-d'œuvre  de 
Léonard  de  Vinci ,  à  la  manière  duquel  il  fit'plus 
d'un  emprunt.  Ce  fut  alors  qu'il  alla  demeurer 
dans  une  maison  située  près  la  porte  San- 
Pletro  GathoUni,  ce  qui  lui  fit  donner  le  sm-nom 


de  délia  Porta,  qu'il  conserva  jusqu'au  jour  où 
il  entra  en  religion. 

Baccio  excella  également  dans  les  sujets  de 
petite  proportion,  et  dans  ceux  de  dimension 
colossale.  Ses  petits  tableaux  sont  pleins  de  grâce 
et  finis  avec  le  plus  grand  soin,  tandis  que  quel- 
ques-unes de  ses  fresques,  et  notamment  le  cé- 
lèbre tableau  de  Saint-Marc  de  la  galerie  Pitti , 
sont  touchés  avec  une  hardiesse  comparable  à 
celle  de  Michel-Ange.  Habile  dessinateur,  savant 
anatomiste,  il  ti'açait  toutes  ses  figures  nues 
avant  de  les  draper.  Il  dut  à  l'étude  des  œuvres 
du  Vinci  une  parfaite  intelligence  du  clair-obs- 
cur, un  empâtement  et  en  même  temps  une 
transparence  de  couleur  dignes  des  premiers 
maîtres  de  l'école  lombarde  :  mais  c'est  avec 
raison  que  d'Agincouit  lui  repioche  d'être  de- 
venu quelquefois  pesant ,  en  donnant  aux  con- 
tours un  relief  excessif.  Raphaël  étant  venu  à 
Florence  en  1504,  se  lia  d'amitié  avec  Baccio, 
et  l'initia  aux  règles  de  la  perspective.  Cette 
liaison  ne  profita  pas  seulement  au  peintre  flo- 
rentin ;  le  chef  de  l'école  romaine  dut  à  la  vue 
des  ouvi'ages  et  aux  conseils  de  Baccio  de  tour- 
ner ses  efforts  vers  l'étude  du  clair-obscur  et 
du  relief,  qui  peut  être  obtenu  par  l'empâtement 
des  couleurs.  Ce  fut  à  partir  de  ce  moment  que 
le  Sanzio  commença  à  s'éloigner  du  faire  de  son 
maître  le  Pérugin,  et  à  faire  présager  le  peintre 
de  la  Transfigwation  et  de  la  Madone  de  Saint' 
Sixte. 

Quelques  années  plus  tard,  Baccio  étant  allé  à 
Rome,  y  perfectionna  encore  sa  manière  par 
l'étude  des  ouvrages  de  Raphaël  et  de  Michel- 
Ange;  mais  le  premier  païut  toujours  occuper 
la  principale  place  dans  ses  sympathies.  Inven- 
teur des  mannequins  mobiles,  le  Frate  dut  à 
cette  découverte  la  possibilité  d'étudier  les  plis 
des  draperies  d'après  nature ,  comme  il  le  faisait 
pour  tous  les  autres  objets  que  son  pinceau  avait 
à  reproduire.  Il  n'excella  donc  pas  moins  diins 
cette  partie  de  l'art  que  dans  la  plupart  des  au- 
tres, et  c'est  à  tort  que  d'Argenville  l'accuse  de 
manquer  de  légèreté  dans  ses  draperies.  Son  ar- 
chitecture est  généralement  de  bon  goftt;  les 
escaliers  sur  lesquels  il  se  plaît  à  grouper  ses 
figures  sont  d'un  effet  majestueux,  et  les  bal- 
daquins dont  souvent  il  les  surmonte  ne  man- 
quent pas  d'élégance.  Enfin,  avec  un  peu  plus  de 
noblesse  parfois ,  plus  d'habileté  d'ordonnance, 
plus  d'imagination  surtout,  le  Frate  n'eût  peut- 
être  pas  paru  au-dessous  de  Raphaël  lui-même. 

Le  seul  ouvrage  important  que  Baccio  ait  exé- 
cuté à  fi'esque  avant  de  renoncer  au  monde  fut 
le  célèbre  Jugement  dernier,  que  nous  admi- 
rons encore  dans  l'ancien  cimetière  de  l'hôpital 
de  Santa-Maria-Nuova  à  Florence,  bien  que 
cette  peinture  ait  été  terminée  par  Mariotto  Al- 
bertinelli  (1).  Cette  fresque  précieuse  est  aujour- 

{1^  Du  vivant  de  Baccio,  et  non  pas  après  sa  mort 
comme  le  prétend  F;into/.7,i  dans  sa  Description  de  Flo- 
rence; car  Baccio  mourut  en  lljiT,  et  Albertinclli  en  1512. 


41 


BACCIO 


42 


d'iiui  protégée  par  un  vitrage  :  mais  malheureu- 
sement cette  précaution:  a  été  prise  trop  tard, 
car  la  peinture,  qui  n'était  pas  sous  un  portique, 
avait  déjà  beaucoup  souffert,  et  sa  partie  infé- 
rieure est  presque  entièrement  détruite,  ce  qui, 
du  reste,  ne  pouvait  manquer  d'arriver,  car  elle 
descendait  jusqu'au  sol.  C'est  probablement  aussi 
dans  cette  première  période  de  sa  vie  que 
Baçcio  peignit,  dans  le  cloître  de  Santo-Spirito 
de  Sienne,  un  Christ  sur  la  croix,  qui  ne  nous 
paraît  pas  tout  à  fait  digne  de  son  auteur. 

Naturellement  porté  à  la  dévotion ,  Baccio  sui- 
vait avec  assiduité  les  prédications  du  fameux 
Savonarole,  et  il  avait  été  un  des  premiers  à  pré- 
cipiter ses  œuvres  profanes  dans  le  bûcher  élevé 
à  la  voix  du  fougueux  réformateur.  Baccio  était 
présent  lorsqu'on  vint  pour  arrêter  Savonarole, 
qui,  aidé  de  ses  partisans ,  soutint  un  véritable 
siège  dans  le  couvent  de  Saint-Marc.  La  bra- 
voure n'accompagne  pas  toujours  le  génie  et  le 
talent;  et,  s'il  faut  en  croire  Vasari,  la  frayeur 
fit  alors  faire  à  Baccio  le  vœu  de  renoncer  au 
monde  s'il  échappait  au  danger.  Le  supplice  de 
Savonarole  ne  fit  que  hâter  l'accomplissement 
de  son  vœu;  et  le  26  juillet  1500,  à  l'âge  de  trente 
et  un  ans,  Baccio,  l'ami  et  le  disciple  de  Savona- 
role, prit  l'habitde  dominicain  dans  le  couvent  de 
Prato.  Tout  entier  aux  pratiques  de  son  nouvel 
état,  il  i-esta  quatre  ans  sans  toucher  ses  pin- 
ceaux, qu'il  ne  reprit  qu'à  la  sollicitation  de  ses 
frères,  et  que  désormais  il  consacra  presque 
exclusivement  à  l'embellissement  des  couvents 
de  son  ordre.  Il  ne  resta  que  quelques  mois  à 
celui  de  Prato ,  et  fut  envoyé  par  ses  supérieurs 
au  monastère  de  Saint-Marc  de  Florence.  11  pa- 
raît toutefois  qu'il  revint  plus  tard  à  Prato,  car 
il  a  exécuté  dans  l'église  une  Madone  qui  existe 
encore.  Il  a  laissé  également  une  belle  Cène  dans 
le  couvent  de  Saint-Dominique  de  Pistoja.  Pen- 
dant un  assez  long  séjour  qu'il  fit  au  couvent 
de  la  Maddalena,  sur  la  route  de  Mugello ,  il  fit 
ungrandnombre  de  fresques,  dont  quelques-unes 
ont  été  sciées,  et  transportées  à  Florence  dans  la 
ciiapelle  du  dortoir  du  couvent  de  Saint-Marc, 
et  dans  la  galerie  de  l'Académie  des  beaux- 
arts.  C'est  dans  ce  couvent,  véritable  musée, 
grâce  au  séjour  de  Fra  Angelico  et  de  Baccio,  qu'il 
faut  chercher  les  plus  belles  fresques  de  ce  der- 
nier maître,  telles  que  le  Saint  Benoît  servi 
par  les  anges,  le  Christ  entre  saint  Jean,  la 
Vierge ,  saint  Benoît  et  Sainte  Catherine  de 
Sienne,  œuvre  sublime  dans  toutes  ses  parties  ; 
une  Vierge  et  un  Christ  véritablement  divin, 
huit  portraits  de  saints  de  l'ordre  de  Saint-Do- 
minique, plusieurs  Madones,  etc. 

On  trouve  des  tableaux  de  Baccio  dans  la  plu- 
part des  grandes  galeries  de  l'Europe.  Le  musée 
du  Louvre  en  possède  deux,  la  Salutation  an- 
gélique  et  le  Mariage  mystique  de  sainte  Ca- 
therine de  Sienne.  La  galerie  publique  de  Flo- 
rence offre  une  Vierge  sur  un  trône,  grande  et 
magnifique  composition,  l'un  des  meilleurs  ou- 


vrages de  Baccio,  etdeuxprophètes:  /o6et  [saïe. 
Le  palais  Pitti,  outre  le  Sain^  Marc  dont  j'ai 
déjà  parlé  et  qui  est  revenu  de  Paris  en  1815, 
compte  quatre  autres  ouvrages  de  Baccio  :  le 
Christ  au  tombeau,  le  Christ  ressuscité,  une 
Sainte  Famille,  une  Vierge  sur  un  trône.  A 
Rome,  si  la  galerie  du  Vatican  ne  présente  au- 
cune œuvre  de  Baccio ,  si  celle  du  Capitole  n'a 
qu'une  Présentation  au  Temple  peu  authen- 
tique, on  retrouve  ce  maître  dans  plusieurs  pa- 
lais. Au  Quirinal,  il  est  représenté  par  un 
Saint  Pierre  et  un  Saint  Paul,  tableau  que 
Raphaël  ne  dédaigna  pas  de  terminer  ;  au  palais 
Doria,  par  une  Sainte  Famille  ;  par  une  autre, 
au  palais  Corsini;  enfin  par  un  Mariage  de 
sainte  Catherine,  au  palais  Braschi.  Le  musée 
de  Naples  possède  une  magnifique  Assomption. 
Londres,  Bruxelles,  Madrid  n'ont  aucun  ou- 
vrage du  grand  maître  florentin;  il  n'en  est 
pas  de  même  des  capitales  de  l'Allemagne.  A  la 
Pinacothèque  de  Munich,  on  admire  une  Sainte 
Famille  An  style  le  plus  grandiose,  à  côté  d'une 
petite  Madone ,  imitée  de  la  manière  du  "Vinci. 
A  Vienne,  une  Présentation  au  Temple  est 
datée  de  1516,  et  porte  cette  inscription,  qui 
semble  un  pressentùnent  de  la  mort  prochaine 
du  maître  :  Orate  pro  pictore,  olim  sacelli 
hujus  novitio.  A  Berlin ,  se  voit  une  grande  As- 
somption peinte  en  compagnie  de  Mariette  Al- 
bertinelli.  Enfin,  citons  encore  dans  la  galerie  de 
l'Ermitage,  à  Saint-Pétersbourg,  un  Saint  Jean 
etun  Saint  André.  — Des  travaux  si  nombreux, 
joints  aux  pratiques  ascétiques,  durent  user  rapi- 
dement l'organisation  de  Baccio.  Frappé  d'une 
attaque  d'apoplexie ,  il  fut  envoyé  aux  bains  de 
San-Filippo ,  près  de  Radicofane  ;  mais  il  n'en 
éprouva  aucun  soulagement.  Une  indigestion  de 
figues  lui  laissa  à  peine  le  temps  de  revenir  à  Flo- 
rence, où  il  mourut  le  8  octobre  1517,  âgé  seule- 
ment de  quarante-huit  ans.  Il  fut  enterré  au  cou- 
vent de  Saint-Marc.  Ses  élèves  furent  Checchino 
delFrate,  Benedetto  Cianfanini,  Gabrielle  Rustici, 
Fra  Paolo  Pistojese,  et  le  Sogliani.  {Voy.  ces 
noms.  )  Ernest  Breton. 

Vasarl,  P'ite  deiPittori,  etc.  —  Lanzi,  Storia  délia 
Pittura.  —  Abecedario  pittorico.  —  Baldinucci,  JVo- 
tizie  dei  Professori.  —  Ticcozi,  Dizionario  de' pittori. 
—  Winckelmann,  Neues  Maier-Lexicon.  —  L.  Viardot, 
Musées  de  l'Europe.  —  U'Argenville,  F'ie  des  Peintres 
italiens.  —  D'Agincourt,  Histoire  de  l'art  par  les  mo- 
numents. —  Stendhal,  Histoire  de  la  Peinture  en  Ita- 
lie, etc. 

BACCIO  D.4  3ÏONTE  LîJPO,  sculpteur  et  ar- 
chitecte florentin,  né  vers  1445,  mort  vers  1533. 
Le  véritable  nom  de  cet  artiste  paraît  avoir  été 
Bartolommeo  Lupi  ;  on  ne  sait  pourquoi  il  prit 
le  surnom  de  Monte-Lupo,  château  situé  sur  les 
bords  de  l'Arno,  à  douze  milles  de  Florence.  Dès 
sa  jeunesse ,  il  se  destina  à  la  sculpture  ;  mais 
longtemps  il  négligea  ses  études  pour  se  livrer 
aux  plaisirs.  La  sagesse  étant  venue  avec  l'âge, 
il  se  mit  sérieusement  au  travail,  et  de  rapides 
progi'ès  couronnèrent  ses  efforts.  Vasari  ne  dit 
pas  quel  fut  son  maître,  mais  Baldinucci  remarque 


43 


BACCIO  —  BACCIUS 


44 


avec  raison  qu'un  examen  attentif  de  ses  œu- 
vi-es  indique  clairement  qu'il  sortit  de  l'école  de 
Lorenzo  Ghiberti.  Si  l'on  trouve  plus  de  moel- 
leux et  d'ampleur  dans  les  draperies  de  Baccio , 
on  doit  l'attribuer  à  l'étude  qu'U  put  faire  des 
ouvrages  de  Michel-Ange. 

BacISo  débuta  dans  la  carrière  par  un  écus- 
son  aux  armes  de  Léon  X,  soutenu  par  deux 
enfants ,  et  placé  à  l'angle  du  palais  Pucci  et  de 
là  via  dei  Servi,  écusson  qui  a  beaucoup  souf- 
fert des  injures  du  temps.  Après  avoir  sculpté 
pour  Pierre  François  de  Médicis  un  Hercule  au- 
jourd'hui perdu,  il  fut  chargé,  à  la  suite  d'un  bril- 
lant concours,  de  faire  un  Saint  Jean  évangéliste, 
statue  de  bronze  qui  obtint  le  plus  grand  succès, 
f|ui  est  encore  regardée  comme  son  meilleur  ou- 
vrage, et  comme  l'une  des  plus  belles  parmi  les 
figures  qui  décorent  l'extérieur  de  l'église  d'Or- 
sammichele.  H  fit  ensuite  plusieurs  beaux  cru- 
cifix de  grandeur  naturelle  et  même  de  propor- 
tion colossale,  soit  en  bois ,  soit  en  marbre.  Un 
des  plus  estimés  se  voit  à  Florence,  dans  le  cou- 
vent de  Saint-Marc.  Cicognara  lui  attribue  aussi 
celui  qui  décore  le  maître-autel  de  l'église  Saint- 
Laurent,  et  que  les  guides  de  Florence  indiquent 
soit  comme  étantl'ouvrage  de  Jean  Bologne,  soit 
comme  étant  le  fameux  crucifix  de  Benvenuto 
Cellini.  Ce  dernier  est  à  l'Escurial.  On  ignore  à 
quelle  époque  de  sa  vie  il  fit  une  statue  de  Mars, 
(|ui  accompagne  le  tombeau  du  général  Bene- 
detto  Pesaro  dans  l'église  de  Santa-Maria-dei- 
Frari ,  à  Venise.  Cette  figure  est  froide ,  mais 
accuse  une  grande  habileté  de  main. 

Baccio  avait  déjà  érigé  à  Florence  un  arc  de 
triomphe  pour  l'entrée  solennelle  de  Léon  X; 
dans  sa  vieillesse ,  s'étant  retiré  à  Lucques ,  il 
quitta  la  sculpture,  devenue  sans  doute  trop  pé- 
nible pour  lui ,  pour  s'adonner  à  l'architecture. 
Je  passerai  sous  silence  diverses  constructions 
de  moindre  importance,  pour  ne  citer  que  l'é- 
glise de  Saint-Paolino ,  premier  évêque  de  Luc- 
ques. Cette  église  fut  construite  par  Baccio  en 
1522;  elle  n'a  qu'une  seule  nef  en  forme  de 
croix  latine ,  et  d'ordre  dorique  ;  mais  ses  pro- 
portions sont  nobles  et  élégantes;  et  l'édifice 
entier  est  digne  des  beaux  temps  de  l'art.  Baccio 
y  reçut  la  sépulture,  étant  mort  à  Lucques  à 
l'âge  de  quatre-vingt-huit  ans,  laissant  plusieurs 
enfants,  parmi  lesquels  un  fils  qui,  lui  aussi,  fut 
un  habile  sculpteur.  (  Voy.  Raphaël  d\  Monte- 
Lupo).  Ernest  Breton. 

Vasari,  f^ite  dei  Pittori,  etc.  —  Baldinucci,  Notizie 
dei  Professori.  —  Cicognara  ,  Storia  délia  Scultura.  — 
Antonio  Mazzarosa,  Guida  d,x  Lucca,  1843.  —  Abeceda- 
rio  pittorico. 

*  BACCIOCH1  (Félix- Pascal),  époux  delà 
sœur  aînée  de  l'empereur  Napoléon,  naquit  en 
Corse,  d'une  famille  noble  mais  pauvre,  en  1762, 
et  mourut  à  Bologne  le  28  avril  1841.  Entré  de 
bonne^eure  au  service,  il  n'était  que  capitaine  d'in- 
fanterie lorsqu'il  épousa  en  1797  Marie-Élisa, 
sœur  de  Napoléon,  alors  général  en  chef  de 
l'armée  d'Italie,  dictant  à  Léoben  les  prélimi- 


naires d'un  traité  qui  courbait  l'Autriche  sous  son 
épée  victorieuse.  Napoléon  fut  mécontent  de  ce 
mariage;  mais  il  admit  néanmoins  Bacciochi, 
comme  membre  de  sa  famille,  à  prendre  part  à 
sa  fortune.  Successivement  colonel  d'infanterie 
légère,  président  du  conseU  électoral  du  départe- 
ment des  Ardennes,  sénateur  (1804),  général, 
et  grand-cordon  de  la  Légion  d'Honneur,  il  ob- 
tint enfin  la  principauté  de  Piombino  et  de  Luc- 
ques, et  fut  couronné,  avec  sa  femme,  le  10 
juillet  1805.  A  partir  de  ce  moment,  les  deux 
époux  vécurent  séparément:  Bacciochi  en  simple 
général,  Élisa  en  princesse  toute-puissante, 
sœur  de  l'empereur  Napoléon.  Quand  la  fortune 
renversa  les  trônes  fondés  par  le  génie  de  son 
beau-frère,  le  prince  Félix,  qui  n'avait  guère  été 
que  le  premier  des  sujets  de  sa  femme,  dut  sen- 
tir moins  vivement  qu'elle  le  passage  de  la  puis- 
sance à  la  condition  privée.  11  alla  en  Allemagne, 
et  résida  quelque  temps  à  Trieste.  Depuis  1831  il 
jouissait  d'une  rente  de  100,000  écus,  avec  le  titre 
'de  prince  romain.  [Enc.  des  g.  du  m.  ] 
Biographie  des  Contemporains. 

BACCIOCHI  {Marie-Anne-Élisa Bonapautk, 
M""").  Voyez  Napoléon.  [2.  Sœurs  de  l'empe- 
reur, Élisa.] 

*  BAccïociii-ADORNO,  né  en  Corse,  parent 
de  Félix  Bacciochi,  entra  au  sei-vice  en  17G1, 
fut  fait  chevalier  de  Saint-Louis  en  1788,  et  lieute- 
nant-colonel des  chasseurs  royaux  corses  en  1789. 
Il  resta  attaché  à  la  cause  des  Bourbons  pendant 
la  révolution,  émigraavec  ses  trois  frères  en  1 792, 
et  servit  dans  l'armée  de  Condé  en  1799,  1800  et 
1801.  Les  efforts  des  éti'angers  unis  aux  émigrés 
n'ayant  pas  eu  le  succès  qu'ils  espéraient,  et  le 
licenciement  de  l'armée  de  Condé  s'étant  effec- 
tué, Bacciochi  retourna  en  Corse  avec  ses  ftèrcs. 
Établi  ensuite  à  Montpellier,  il  y  exerça  les  fonc- 
tions d'inspecteur  aux  revues,  dont  il  se  démit 
volontairement  à  la  nouvelle  des  événements  du 
20  mars  1815.  Après  la  seconde  restauration,  il 
fut  rétabli  dans  ses  fonctions,  et  nommé  en  1816 
officier  de  la  Légion  d'honneur. 

Nouvelle  Biographie  des  Contemporains. 

*  BACCiONi  (Jose/)7i),  professeur  de  musi- 
que, né  à  Florence  en  1763.  11  composa  pour 
l'Église,  mais  ses  travaux  en  ce  genre  sont  res- 
tés manuscrits.  On  a  de  lui  un  Traité  de  l'art 
du  cAawif  ;  Florence,  1807. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
BACCius  OU  BACCIO  (André),  médecin 
italien,  natif  de  Milan,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  11  professa  la  botanique 
à  Rome  depuis  1567  jusqu'en  1600,  et  devint 
médecin  du  pape  Sixte-Quint.  Il  dépensa  sa  for- 
tune, et,  poursuivi  par  ses  créanciers,  il  accepta 
un  asile  dans  la  maison  du  cardinal  Ascagne 
Colonna.  Ses  ouvrages,  qui  roulent  en  grande 
partie  sur  l'histoire  naturelle  et  la  médecine,  sont 
intitulés  Del  Tevere  libri  II,  ne'quali  si  traita 
délia  natura  delV  acque,  specialmente  dei  Te- 
vere e  delV  acque  antiche  di  Koma  ;  Rome, 


45  BACCIUS 

1558, 111-8"  ;ibi(î.,  1599,  in-4»;  —  DiscorsodelV 
acque  Alhule,  bagni  di  Cœsare  Augusto  a  Ti- 
t;o;i,etc.;Rome,1564,in-4°;ibicl.,  1567,  m-4°;  — 
Discorso  delV'Alicorno,  délia  natura  delV  Ali- 
corno  e  délie  sue  eccellentissime  virtù  ;  Flo- 
rence, I573,m-4°,etl582,  in-8°;  — Dethermis, 
lib.  7  ;  Venise,  1571,  in-fol.;  —  Tabula  simpU- 
ciummedicamentoj'um  ;^ome,  1577,  in-4'';  — 
Tabula  in  qua  ordo  universi  et  humanarum 
scientiarum  prima  monumenta  continenhir; 
Rome,  1581  ;  —  Délie  12  piètre  preziose  che 
risplendevano  nella  veste  sacra  del  sommo 
sacerdote  ;  Rome,  1581,  in-4''  ;  —  De  naturali 
vinoj-um  historia,  de  vinis  Italiœ,  et  de  Con- 
viviis  antiquorum,  deque  Bheni,  Gallix,  His- 
paniœ  et  de  totizis  Europx  vinis,  etc.  ;  Rome, 
159C,  in-fol.  ;  —  Délia  (jran  bcsila  delta  dagli 
antichi  Alce,  e  délie  sue  proprietà  ;  Rome , 
1587,  in-4'  ;  —  Traita to  délie  gemme  e  piètre 
preziose  /Francfort,  1G03,  in-S»;  1643; — De  Ve- 
nenis  et  Antidotis  prolegomena  ;  Rome,  1590, 
in-4''  ;  —  VOrigine  deW  antica  città  Cluana, 
che  oggi  è  la  nobil  terra  di  Santf  Elpldio; 
ouvrage  posthume. 

Gingiiené, //(sfojre  littéraire  d'Italie. 

*  HACCîJKT  {Osée),  iTié(3ecin  et  philosophe 
genevois,  mort  en  1649.  Devenu  pasteur  de  l'É- 
glise réfomiée  à  Grenoble,  il  s'appliqua  à  soulager 
les  infirmités  de  ses  ouailles.  On  a  de  lui  :  VA- 
pothicaire  charitable;  Grenoble,  1670,  in-8°  : 
Baccuet  s'y  occupe  particulièrement  des  subs- 
tances alimentaires  et  médicamenteuses  les  plus 
usitées;  —  Atrium  Medicinx  Helvetiorum; 
Genève,  1691,  in-12. 

Biographie  médicale.  —  Adelung,  Supplément  ù 
Jôclicr,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BACCUS  {Henri),  imprimeur  et  savant 
allemand,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  une  description 
du  royaume  de  Naples  en  italien,  augmentée 
par  César  d'Eugenio,  et  que  l'on  trouve  dans  le 
Thésaurus  antiquitatum  et  histor.  Italiœ. 

Jucher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  EACCUSi  (Bippolyte),  moine  et  compo- 
siteur italien ,  du  seizième  siècle.  Il  fut  maitre 
de  chapelle  de  la  cathédrale  de  Vérone  vers 
1590,  et  fut  un  des  premiers  musiciens  qui,  pour 
soutenir  les  voix  dans  la  musique  d'église ,  y 
joignirent  des  instruments  jouant  à  l'unisson 
des  voix.  Il  laissa,  entre  autres  compositions  : 
Hippolyti  Baccusil,  eccl.  Cath.  VeronœmusiCcC 
magistri ,  mlssœ  très  tum  voce ,  tum  omni 
instrumentorum  génère  cantui  accommo- 
datissimx,  cum  octo  vocibus  ;  Venise,  1596  ; 
—  Hippolyti  Baccusii,  eccl.  Cath.  Veronœ 
mitsices  prœfecti,  Psalmi  omnes  qui  a  sancta 
Jîomana  Ecclesia  in  solemnitatibus  ad  vespe- 
r as decantari soient,  cumduobus  Magnificat, 
tum  viva  voce,  tum  omni  instrumentorum 
génère  cantui  accommodatissimi,  cum  octo  vo- 
cibus, nunc  prinnim  in  lucem  editi;  Venise  , 
1597;  —quelques  autres  compositions  {madri- 


-  BACH  46 

gaux)  ;  —  Harmonia  céleste  di  diversi  excel- 
lentissimi  musici  ;  Anvers ,  P.  Phalèse,  1593  ; 
—  il  Trionfo  di  Dori,  recueil  de  madrigaux  ; 
Venise ,  1592 ,  et  Anvers ,  1596. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BACELLAR  (Antonio-Barbosa) ,  écrivain 
Portugais,  né  à  Lisbonne  en  1610,  mort  en 
1663.  niit  d'excellentes  études  chez  les  jésuites, 
et,  après  avoir  pris  ses  degrés  dans  la  faculté  de 
droit,  finit  par  être  revêtu  d'un  emploi  dans  la 
haute  magistrature  de  Porto.  Bacellar  s'occupait 
beaucoup  de  poésie  à  une  époque  de  décadence; 
et  nous  ne  dirons  rien  ici  de  ses  vers,  qui  lui  ont 
valu  un  certain  renom  :  on  les  trouvera  réunis 
dans  un  recueil  bien  connu,  intitulé  Feniz  re- 
nascida.  Comme  historien,  les  services  qu'il 
a  rendus  sont  plus  réels  et  regardent  surtout  le 
Brésil  ;  il  publia  vers  le  milieu  du  dix-septième 
siècle  le  livre  suivant  :  Relacào  diaria  do  sitio 
e  tomada  da  forte  praça  do  Récif  e,  récupéra- 
çào  das  capitanias  de  Itamaracd,  Paraïba, 
Rio-Grande,  Siara  et  Itha  de  Fernào  de  No- 
ronha,por  Francisco  Barreto,  mestre  gênerai 
do  Stado  do  Brazile,  governador  de  Pernam- 
buco ;  Lisboa,  \.65i  :  ce  livre  obtint  du  succès, 
et  fut  traduit  immédiatement  en  italien.  Bacellar 
a  donné  un  autre  ouvrage  concernant  le  siège 
d'Elvas,  à  l'époque  où  Alphonse  VI,  dirigé  par 
Castel  Melhor,  soutenait  une  guerre  active  contre 
l'Espagne.  Ferdinand  Denis. 

Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana. 

*  BACFARE  (  Valentin) ,  luthiste  hongrois , 
vivait  au  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Tabla- 
ture du  Luth;  —  Harmonise  musicœ  in  usum 
testicdinis;  Cracovie,  1565  ,  in^".  Il  se  pour- 
rait que  ce  musicien  fût  le  père  du  suivant , 
bien  que  les  noms  soient  terminés  de  manière 
différente. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BACFART  (Jean),  lutWste  hongrois,  né 
à  la  fin  du  seizième  siècle.  On  manque  de  détails 
sur  sa  vie.  Il  n'est  connu  que  par  quelques 
morceaux  de  sa  composition  insérés  dans  le 
Thesaunis  musicus  de  Besard,  1603. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BACH  (1) ,  célèbre  famille  de  musiciens  qui 
remonte  au  seizième  siècle,  et  qui,  dans  le  cours 
de  deux  cents  ans ,  a  donné  à  l'Allemagne  plus 
de  cinquante  artistes. 

Lechef  de  cette  famille  fut  VeitBach,  boulanger 
à  Presbourg,  qui,  forcé  de  quitter  sa  ville  natale 
à  cause  de  la  religion  protestante  qu'il  avait 
embrassée  ,  vint  s'établir  meunier  à  Wechmar, 
village  de  Saxe-Gotha.  Passionné  pour  la  musi- 
que, qui  charmait  ses  loisirs,  il  communiqua  ce 
goût  à  ses  deux  fils.  L'aîné  devint  père  de  trois 
enfants  mâles  qui ,  à  leur  tour ,  eurent  chacun 
trois  fils  ;  et  depuis  lors  la  familie  Bach  devint 
très-nombreuse.  Ses  membres,  dispersés  plus 
tard  dans  différentes  contrées  de  l'Allemagne  , 

(1)  Ce  nom  peut  se  traduire  en  français  par  Uivière, 
qui  est  aussi  un  nom  de  famille  trés-rcpandu. 


47 


BACH 


48 


étaient  convenus  de  se  réunir  une  fois  chaque 
année,  à  jour  fixe  ,  pour  célébrer  une  fête  mu- 
sicale. Ces  réunions  eurent  lieu  jusqu'au  milieu 
du  siècle  dernier  ;  et ,  ce  qui  est  un  fait  unique 
dans  les  annales  de  l'art,  on  vit  quelquefois 
plus  de  cent  musiciens  du  nom  de  Bach ,  hom- 
mes, femmes  et  enfants,  jouant  ou  chantant 
ensemble  des  morceaux  de  leur  composition.  Un 
autre  usage  non  moins  remarquable  s'était  établi 
dans  cette  famille  :  elle  rassemblait  toutes  les 
compositions  de  ses  différents  membres  dans  un 
recueil  qu'ils  appelaient  les  Archives  des  Bach. 
Chajiles-Philippe-Emma.nuel  les  possédait  en 
dernier  lieu.  Après  sa  mort  elles  ont  été  vendues, 
et  une  grande  partie  en  a  été  acquise  par 
M.  Polchau  ,  à  Berlin,  amateur  distingué,  qui 
possède  une  collection  d'ouvrages  de  musique 
des  plus  rares  et  des  plus  précieux.  L'espace 
nous  manque  pour  parler  de  tous  les  Bach  en 
particulier.  Nous  nous  bornerons  à  citer  les 
plus  célèbres,  qui  sont  les  quatre  suivants. 
[Enc.  des  g.  du  m.] 

BACH  (  Jean-Sébastien  ) ,  célèbre  organiste 
et  contrapuntistc  allemand,  né  le  21  mars  1685 
à  Eisenach ,  mort  le  28  juillet  1750.  A  peine  âgé 
de  dix  ans  ,  il  devint  orphelin,  et  fut  obligé  de 
chercher  un  asile  auprès  de  son  frère  aîné  Jean- 
Christophe,  organiste  à  Ordruff,  qui  lui  donna 
les  premières  leçons  de  clavecin.  Sébastien  fit 
des  progrès  rapides  ;  mais  la  mort  de  son  frère 
survint  peu  de  temps  après  ,  et ,  abandonné  à 
lui-même ,  il  se  rendit  à  Lunebourg.  Là ,  il 
iTouva  moyen  d'entrer  au  gymnase  et  d'y  suivre 
le  cours  d'études  classiques.  Mais  il  ne  renonça 
pas  à  l'art  pour  lequel  il  était  né;  et,  recherchant 
les  occasions  de  se  fortifier  sur  le  clavecin  et 
sur  l'orgue ,  il  fit  plusieurs  excursions  à  Ham- 
boui'g  pour  y  entendre  le  célèbre  organiste 
Reinke  ;  il  visita  aussi  la  chapelle  de  Celle  , 
composée  en  grande  partie  d'artistes  français, 
dont  la  musique  était  luie  nouveauté  pour  lui. 
En  1703,  il  vint  à  Weimar,  où  il  fut  nommé  mu- 
sicien de  la  cour  grand-ducale  ;  mais  il  quitta 
cette  place ,  l'année  suivante,  pour  celle  d'orga- 
niste de  la  nouvelle  église  à  Amstadt.  Comme 
Buxtehude  passait  pour  l'un  des  plus  grands 
organistes  de  l'époque ,  Bach  fit  le  voyage  de 
Lubeck  pour  l'entendre  :  il  y  resta  ti'ois  mois, 
pour  étudier  en  secret  la  méthode  du  célèbre 
virtuose  ,  et  revint  ensuite  à  Arnstadt.  En  1707 
il  se  rendit  à  Mulhausen  ,  où  il  accepta  la  place 
d'organiste  ;  mais,  dès  l'année  suivante,  il  quitta 
cette  ville  pour  Weimar,  où  il  fut  nommé  orga- 
niste de  la  cour,  et  plus  tard,  en  1714  ,  maître 
de  concert.  C'est  là  qu'il  écrivit  ses  plus  beaux 
morceaux  de  musique  sacrée  ,  et  qii'il  atteignit , 
sur  l'orgue ,  un  degré  de  perfection  qui  jamais 
n'a  été  égalé.  Sa  supériorité  était  tellement  re- 
connue, que  personne  n'osait  se  mesurer  avec  lui  ; 
et  l'on  raconte  à  ce  sujet  une  anecdote  assez 
plaisante.  Marchand,  célèbre  organiste  français, 
était  venu  à  Dresde ,  et  avait  obtenu  beaucoup 


de  succès  par  son  jeu  brillant.  Volumier,  maître 
de  concert  de  la  cour  de  Dresde ,  invita  Bach  à 
venir  en  cette  ville  pour  soutenir  une  lutte 
musicale  avec  l'artiste  français.  Bach  s'y  étant 
rendu,  proposa  le  cartel  à  Marchand,  qu'on  lui 
avait  fait  entendre  en  secret.  Bach  fiit  exact  à 
l'heure  du  rendez-vous  ;  mais  Marchand  ,  qui 
avait  accepté ,  se  fit  attendre.  On  envoya  enfin 
le  chercher,  et  grande  fut  la  surprise  lorsqu'on 
apprit  que  dans  la  nuit  il  avait  pris  la  fuite.  Bach 
alors  se  fit  entendre  seul  à  la  société  nombreuse 
que  la  curiosité  avait  rassemblée,  et  qu'il  étonna 
par  les  prodiges  de  ses  savantes  improvisations. 
De  retour  à  "Weimar,  il  fut  appelé  à  la  co\ir  du 
prince  d'Anhalt-Kœthen,  devint  maître  de  cha- 
pelle ,  et  conserva  cet  emploi  près  de  six  ans. 
Dans  la  suite ,  la  place  de  directeur  de  musique 
à  l'école  de  Saint-Thomas  de  Leipzig  étant  de- 
venue vacante  en  1733,  Bach  l'accepta,  et 
l'occupa  jusqu'à  sa  mort.  Il  reçut  plusieurs 
autres  marques  de  distinction;  en  1736,  il  fut 
nommé  par  le  duc  de  Weissenfels  maître  hono- 
raire de  sa  chapelle,  et  en  1736  il  reçut  le  titre 
de  compositeur  du  roi  de  Pologne,  électeur  de 
Saxe. 

Toute  l'AUeraagne  retentissait  de  la  gloire  de 
Bach.  Frédéric  le  Grand  ne  pouvait  résister  Au 
désir  de  l'entendre  :  sur  son  invitation  pressante, 
Bach  se  décida  à  faire  le  voyage  de  Berfin.  Il  joua 
devant  le  roi  à  Potsdam,  et  son  succès  fut  com- 
plet. Après  avoir  improvisé  une  fugue  sur  un 
tlièrac  donné  par  le  roi  lui-même,  il  en  exécuta 
une  autre  à  six  voix ,  d'après  un  thème  de  sa 
propre  invention.  A  Leipzig,  il  écrivit  une  fugue 
à  trois  parties  sur  le  thème  du  roi,  un  Ricercare 
à  six,  et  quelques  canons  avec  la  suscription  : 
Thcmatis  regil  elaborationes  canonicœ.  H  les 
fit  graver  avec  quelques  autres  compositions,  et 
dédia  le  tout  au  roi,  sous  le  titre  à' Offrande  mu- 
sicale {M'usikalisches  Opfer  ).  L'excès  du  tra- 
vail avait  affaibli  sa  vue.  Une  maladie  d'yeux  le 
décida  à  l'opération  de  la  cataracte,  qui,  deux 
fois  manquée,  fmit  par  le  rendre  complètement 
aveugle.  Sa  santé  s'altéra  par  l'usage  des  médi- 
caments ,  et  il  succomba  à  une  apoplexie  le 
28  juillet  1750,  à  l'âge  de  soixante-cinq  ans.  Il 
s'était  marié  deux  fois  ,  et  avait  eu,  de  sa  pre- 
mière femme ,  sept  enfants ,  et  de  la  seconde 
treize;  en  tout  onze,  fils  et  neuf  filles.  Tous  ses 
fils,  élèves  de  leur  père,  furent  musiciens  de 
profession ,  mais  quelques-uns  seulement  se  sont 
distingués.  Quant  aux  compositions  de  Bach, 
il  en  a  laissé  une  prodigieuse  quantité ,  qui  sont 
des  chefs-d'œuvre  dans  tous  les  genres.  Quel- 
ques-uns de  ses  ouvrages  ont  été  publiés  durant 
sa  vie  ;  mais  la  plus  grande  partie  se  trouvait 
manuscrite  dans  les  Archives  des  Bach ,  et 
entre  les  mains  de  ses  élèves.  De  nos  jours  on 
en  a  gravé  plusieurs,  mais  il  en  reste  encore 
bon  nombre  d'inédits.  En  France,  on  connaît  plus 
particulièrement  son  recueil  de  quarante-huit 
préludes  et  fugues  pour  le  clavecin.  Cet  ouvrage, 


49 


BACH 


50 


admirable  sous  tous  les  rapports ,  suffirait  sans 
doute  à  lui  seul  pour  donner  l'immortalité  à  son 
auteur  ;  mais  Bach  a  eu  encore  des  titres  plus 
importants  à  la  gloire.  Pour  apprécier  toute  la 
portée  du  génie  de  cet  homme,  il  faut  connaître 
ses  grandes  conceptions  de  musique  sacrée , 
telles  que  ses-  messes ,  l'oratorio  de  la  Nativité 
de  Jésus-Christ,  et  surtout  la  Passion  d'après 
saint  Mathieu.  Cette  dernière  a  été,  en  1829, 
exécutée  à  Berlin  devant  une  foule  immense  , 
et  a  excité  l'enthousiasme  des  connaisseurs. 
Elle  a  été  publiée  la  même  année.  [Enc.  des  g. 
du  m.  ] 

Son  fils,  Jean-Christophe-Frédéric ,  né  en 
1732,  mort  le  26  février  1795,  fut  maître  de  cha- 
pelle de  Guillaume,  comte  de  la  Lippe-Schaum- 
bourg,  et  passa  toute  sa  vie  à  Biickebourg  ;  ses 
compositions  portent  le  cachet  d'une  simplicité 
noble  et  ferme.  La  plupart  de  ses  œuvres  sont 
encore  inédites  ;  parmi  celles  qui  ont  été  pubUées 
on  remarque  :  Cantiques  sacrés  de  Munster, 
deux  collections  ;  Leipzig,  1773-1774,  in-4°;  — 
six  Sonates  pour  le  clavecin  ,  violon  et  basse; 
Riga ,  \in  ■■,  —  trois  grands  Concertos  pour  le 
clavecin  ;  Francfort-sur-le-Mein,  in-fol. 

Fétls  ,  Revue  musicale ,  n°'=  23  et  24  de  1833. 

BACH  (  Charles-Philippe-Emmanuel),  mu- 
sicien allemand,  deuxième  fils  de  Jean-Sébastien, 
natjuit  à  Weimar  en  1714  ,  et  mourut  à  Ham- 
bourg le  14  décembre  1788.  Destiné  au  barreau, 
il  fit  ses  premières  études  à  l'École  de  Saint- 
Thomas  à  Leipzig ,  fréquenta  ensuite  les  cours 
de  jurisprudence  à  l'université  de  la  môme  ville, 
et  passa,  pour  terminer  ses  études  de  droit ,  à 
l'université  de  Francfort-sur-l'Oder.  Toutefois  il 
ne  négligeait  pas  la  musique,  dont  son  père  lui 
avait  enseigné  les  principes.  Ayant  organisé  un 
concert  d'amateurs  à  Francfort,  il  en  dirigea 
l'exécution,  et  finit  par  renoncer  à  la  jurispru- 
dence pour  se  vouer  entièrement  à  son  art  favori. 
En  1738,  il  se  rendit  à  Berlin,  où  sa  réputation 
musicale  l'avait  déjà  précédé  ;  et  le  grand  Fré- 
déric, alors  prince  royal,  le  reçut  avec  des 
marques  de  bienveillance.  Devenu  roi  deux  ans 
plus  tard  ,  ce  prince  le  nomma  musicien  de  sa 
cliapelle  et  accompagnateur,  emploi  dont  Bach 
s'acquittait  avec  beaucoup  de  talent,  en  accom- 
pagnant les  morceaux  de  flûte  que  le  roi  jouait 
en  amateur  distingué.  Après  un  séjour  de  vingt- 
neuf  ans ,  Bach  quitta  Berlin  pour  se  rendre  à 
Hambourg ,  où  on  l'avait  appelé  pour  être  le 
successeur  de  Telemann,  en  qualité  de  directeur 
de  musique.  Avant  son  départ,  la  princesse 
Amélie  de  Prusse,  voulant  récompenser  ses 
services,  lui  donna  le  titre  de  maître  de  sa  cha- 
pelle. Arrivé  à  Hambourg  en  1767,  il  y  passa  le 
reste  de  sa  vie ,  refusant  toutes  les  offres  avan- 
tageuses que  lui  adressaient  d'autres  villes  d'Al- 
lemagne. 

Quoique  moins  célèbre  que  son  père,  Em- 
manuel Bach  tient  cependant  un  rang  distin- 
gué dans  les  annales  de  l'art.  Ses  compositions 


portent  l'empreinte  de  l'originalité  :  s'étant 
aperçu  de  bonne  heure  que  jamais  il  n'égalerait 
son  père,  il  se  fraya  une  route  nouvelle,  et  se  fit 
un  style  où  la  mélodie  s'unit  à  une  science  pro- 
fonde. «  La  musique,  disait-il ,  doit  toucher  le 
cœur.  «Toutes ses  compositions  sont  le  commen- 
taire de  ces  paroles ,  et  il  suivit  le  même  prin- 
cipe dans  son  exécution.  Son  jeu  était  plein  de 
grâce  ;  faire  chanter  l'instrument  était  son  prin- 
cipal soin.  En  1753  il  publia  &(m  Essai  sur  l'art 
de  toucher  du  clavecin,  ouvrage  classique  qui 
eut  im  succès  immense,  et  servit  de  base  à  une 
foule  de  méthodes  qu'on  a  écrites  pour  cet  ins- 
trument. Mozart  se  plaisait  à  reconnaître  qu'il 
devait  tout  son  talent  d'exécution  à  la  méthode 
d'Em.  Bach,  et  à  l'étude  assidue  qu'il  avait  faite 
de  ses  œuvres.  Le  nombre  de  ses  compositions 
est  considérable.  Elles  consistent  en  210  solos 
pour  le  clavecin ,  dont  70  sont  restés  inédits  ; 
52  concertos  de  claveciîî  avec  orchestre,  dont  9 
seulement  sont  publiés;  47  trios  pour  clavecin, 
violon  et  basse;  ou  pour  2  flûtes  ou  2  violons 
et  basses;  18  symphonies  d'orchestie ;  12  so- 
natines pour  le  calvecin,  avec  accompagnement 
de  divers  instruments  ;  19  solos  pour  instru- 
ments à  vent ,  la  viole  da  fjamba ,  le  violon- 
celle et  la  harpe;  3  quatuors  pour  clavecin, 
flûte,  alto  et  basse.  Parmi  ses  compositions 
pour  le  chant ,  on  remarque  22  Passions  ; 
1  Oratorio,  des  cantates,  des  motets,  et  une 
foule  d'auti'es  morceaux,  dont  il  serait  trop 
long  de  faire  ici  l'énumération.  \Enc.  des  g. 
du  m.  ] 

Kélis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*«ACH  (  Guillaumc-Friedemann  ),  musicien 
allemand,  fils  aîné  de  Jean-Sébastien,  et  sur- 
nommé le  Bach  de  Halle  {h  cause  d'un  séjour  de 
vingt  ans  qu'il  avait  fait  dans  cette  ville),  naquit 
à  \YehTnar  en  1710,  et  mourut  à  Berlin  le  1""  juil- 
let 1784.  Son  père  lui  enseigna  le  clavecin,  l'or- 
gue et  les  principes  delà  composition.  Il  l'envoya 
ensuite  à  Leipzig  pour  y  faire  ses  humanités  à 
l'École  de  Saint-Thomas.  Ses  études  terminées, 
le  jeune  Bach  voulut  se  vouer  à  la  jurisprudence, 
dont  il  suivit  des  coursa  l'université  de  la  même 
viJle.  Mais  il  i-evint  bientôt  à  la  musique,  et  s'é- 
tablit en  1733  à  Dresde ,  où  il  fut  nommé  or- 
ganiste de  l'église  de  Sainte-Sophie.  Appelé  en 
1747  à  Halle,  pour  remplir  la  place  de  direc- 
teur de  musique  et  d'organiste  à  l'église  de  Notre- 
Dame,  il  y  resta  jusqu'à  1767.  On  ignore  les  mo- 
tifs qui  lui  firent  quitter  cette  place;  mais  il  vé- 
cut depuis,  en  particulier,  dans  différentes  villes 
de  l'Allemagne  ,  et  mourut  à  Berlin  dans  la  mi- 
sère. G.-F.  Bach  a  peu  écrit,  et  presque  toutes 
ses  compositions  sont  restées  manuscrites,  à 
l'exception  de  deux  sonates  de  clavecin,  impri- 
mées, l'une  en  1739  à  Halle ,  et  l'autre  en  1744 
à  Dresde.  Cette  dernière  devait,  selon  le  titre, 
être  suivie  de  cinq  autres ,  mais  elles  n'ont  pas 
paru.  Douze  polonaises  ont  étépubhées  en  1829 
à  Leipzig.  Tous  ceux  qui  l'ont  entendu  impro- 


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BACH 


62 


viser  sur  l'orgue  s'accordent  à  dire  qu'il  était 
un  des  plus  savants  harmonistes,  et  que,  pour 
la  fugue ,  il  ne  le  cédait  qu'à  son  père.  Ce  qui 
l'empêcha  d'obtenir  dans  le  monde  le  succès 
qu'il  méritait ,  ce  fut  sou  caractère  sombre  et 
misanthrope  qui,  refusant  de  se  plier  aux  lois 
de  la  politesse ,  le  priva  d'amis ,  et  finit  par  éloi- 
gner de  lui  toutes  les  personnes  dont  les  servi- 
ces ou  la  protection  auraient  pu  lui  être  utiles. 
[Enc.  des  g.  du  m.] 

Fttis,  Biographie  universelle  (les  Musiciens. 

BACH  (  Jean-Chrétien  ),  musicien  allemand, 
fils  cadet  de  Jean-Sébastien ,  et  surnommé  le 
Milanais  ou  l'Anglais,  à  cause  de  son  séjour 
en  Italie  et  en  Angleterre ,  naquit  à  Leipzig  en 
1735,  mourut  à  Londres  en  janvier  1782.  Il  fut 
l'élève  de  son  frère  Emmanuel,  qui,  après  la 
mort  de  leur  père,  lui  donna  des  leçons  de  cla- 
vecin et  de  composition.  En  1754,  il  partit  pour 
l'Italie  et  se  fixa  à  Milan,  où  on  lui  confia  l'em- 
ploi d'organiste  de  la  cathédrale.  Il  y  resta  cinq 
ans,  et  ce  séjour  dans  le  pays  de  la  mélodie  forma 
son  goût  pour  la  musique  vocale ,  qui  lui  valut 
de  nombreux  succès.  En  1759  il  se  rendit  à 
Londres,  où  il  passa  le  reste  de  sa  vie  en  qua- 
lité de  maître  de  chapelle  de  la  reine  d'Angle- 
terre. Peu  de  temps  avant  sa  mort,  il  avait  fait 
le  voyage  de  Paris ,  où  il  fit  graver  la  partition 
de  son  opéra  d'Amadis  de  Gaule.  Outre  une 
foule  de  compositions  pour  le  clavecin  et  autres 
instruments ,  on  a  de  lui  quatorze  opéras  (  Ca- 
ton,  Orion,  Orphée,  Thémistocle,  etc.),  gi-avés 
pour  la  plupart  à  Londres;  un  oratorio,  un 
Salve  regina,  et  quelques  autres  morceaux  de 
musique  sacrée.  Dans  ses  compositions  pour  les 
instruments ,  il  s'éloigna  de  l'école  sévère  de  sa 
famille,  et  visa  à  la  popularité.  Aussi  eurent- 
elles  ,  à  l'époque  de  leur  publication ,  un  succès 
de  vogue.  Dans  ses  opéras  il  préféra  la  grâce  à 
la  force,  et  beaucoup  de  ses  airs  d'une  mélodie 
flatteuse  firent  longtemps  les  délices  des  ama- 
teurs de  Londres.  Ses  accompagnements,  riches 
pour  l'époque  où  il  écrivit,  se  distinguaient  par 
l'heureux  emploi  des  instruments  à  vent.  [Enc. 
des  g.  du  m.] 

Félis,  biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BACH  (  Antoine  ),  médecin  allemand  du  dix- 
huitième  siècle.  Il  laissa  entre  autres  ouvrages  : 
Abhandlung  iiber  Kentnisse  der  Gesundheïts- 
pjlege  (Traité  de  la  connaissance  de  l'art  de 
guérir);  Neiss ,  1787,  in-8°  ;  —  Abhandlung 
iiber  den  Nutzen  der  gebràuchlichsten  Erd- 
gewctchse  in  der  Arzneywissenschaft,  nebst 
einer  phytologischen  Voraussetzungfûr  Lieb- 
haber  der  Botanik  (Traité  de  l'utilité  des  plan- 
tes les  plus  usuelles,  avec  un  exposé  phytologi- 
que  destiné  aux  amateurs  de  botanique  )  ;  Breslau 
et  Hirschberg,  1789,  in-8°;  —  Abhandlung 
iiber  den  Nutzen  der  Blutigeln  in  der  Arzneij- 
Wissenschaft  (  Traité  de  l'utilité  des  Sangsues 
dans  la  pratique  de  la  médecine)  ;  Breslau,  1789, 
in-8°;  —  Abhandlung  iiber  die  eigenmœch- 


tige  Kur  der  Natur  oder  Genesung  der  Kran- 
ken  ohne  Arzney  (  Traité  des  effets  tout-puis- 
sants de  la  thérapeutique  naturelle,  ou  guérison 
des  malades  sans  le  secours  du  médecin);  — 
Abhandlung  iiber  die  einfacken  Fluss- 
Krankheiten  nebst  einer  Voraussetzung  die 
Jahre  des  hohen  Allers  zu  erreichen  (  Traité 
des  hémorroïdes  simples ,  avec  des  indications 
sur  la  manière  d'atteindre  l'âge  le  plus  avancé); 
Breslau  et  Hirschberg,  1794,  in-8°;  —  Sichere 
Anleitung  wie  man  bey  Krankheiten  sich 
und  dem  Arzte  eine  glûckliche  Kur  ma- 
chen  kœnne  (leMeiUeur  guide  pour  assurer  au 
malade  et  au  médecin   une    cure  heureuse); 

—  Abhandlung  iiber  die  Elasticïtxt  oder 
Sprannkraft  des  menschlichen  Kœrpers 
(Traité  de  l'élasticité  du  corps  humain)  ;  Breslau 
et  Hirschberg,  1794. 

f:allisen,  Medizinisches  Schriftsteller-Lexicon.  —  Bit) 
graphie  médicale. 

*  BACH  (  George  ),  philosophe  allemand,  mort 
en  1649.  Il  était  recteur  du  gymnase  de  Stras- 
bourg. On  a  de  lui  :  Vindiciœ  pro  analysi  lo- 
gica  Corn.  Martini;  Strasbourg,  1620,  in-8»; 

—  Vindiciœ  tertiigeneris  communicationis  ad- 
versus  sophisticationes  Joh.  Combachii,  in  li- 
brosuo  de  communicatione  idiomatum;  ibid., 
1641,  in-8°;  —  Examen  principiorum ,  qui- 
bus  recentiores  Physici  opéra  naturx  maie 
super str uunt ,  rerumque  aliarum  Arlstoteli 
oppositarum,  nominatim  principiorum  mun- 
di,  vaporis,  spiritus  et  lucis,  Jo.  Am.  Comonii  ; 
ibid.,  1G49,  in-8°. 

Adelung,  Supplément ùJôchcr,  AUgemeines  Celehrtcn- 
Lexicon. 

BACH  (Jean-Auguste) ,  ]uriscoQS,»\te  alle- 
mand, né  à  Hohendorf  en  Misnie  le  17  mai 
1721 ,  mort  à  Leipzig  le  6  décembre  1759.  Il 
étudia  à  Leipzig,  et  y  devint,  en  1750,  profes- 
seur de  jurisprudence  ancienne.  On  a  de  lui  : 
Comment,  de  divo  Trajano ,  sive  de  legibus 
Trajani;  Leipzig,  1747,  in-8°;  — Historia 
jiirisprudentlx  romanœ,  ouvrage  principal  de 
l'auteur,  qui  eut  plusieurs  éditions  :  la  meilleure 
est  celle  de  Stockmann  ;  Leipzig,  1 806,  in-8°  ;  — 
de  Mysteriis  Eleusiniis;  Leipzig,  1747,  in-8". 
Ce  traité ,  et  onze  auti'es  dissertations  sur  des 
sujets  de  jurisprudence ,  ont  été  recueillis  par 
KIotz,  sous  le  titre  à'Opuscula  ad  historiam  et 
jurisprudentiam  spectantia;  Halle,  1767, 
in-8°.  On  doit  aussi  à  Bach  une  excellente  édition 
de  VŒconomique,  de  V Apologie,  de  VAgésilaSf 
de  VHiéron  et  du  Banquet  de  Xcnophon; 
Leipzig,  1749,  in-S";  ainsi  que  l'édition  du  grand 
ouvrage  de  Brisson  de  Formulïs  ;  Leipzig,  1 754, 
in-fol.,  et  de  VŒconomia  juris  de  Berger; 
Leipzig,  1755,  in-4''. 

Platncr,  Étage  de  Bach  ,  Leipz.,  1789,  in-8",  réimprime 
dans  les  Opuscules  de  KIoU. 

*  BACH  {Eothaire  de  ),  musicien  et  matliémali- 
cien  français,  né  à  Trêves  le  27  août  1(!61,  mort 
le  29  juillet  1727.  Il  fut  musicien  et  mathémati- 
cien de  l'électeur  de  Cologne.  En  1688  il  alla  à 


)3 


BACH  -  BACHAI]  MONT 


Leyde,  devint  docteur  en  médecine,  et  obtint  le 
titre  de  professeur  d'astronomie  à  Cassel. 

On  a  de  lui  :  Praxis  Astronomiœ  utriusque 
et  GeograpMse  exercitia  per  usum  globi  ter- 
resiris  et  cœlestis;  —  Cyclus  lunaris  eclip- 
ticus  perpetuus;  —  Planetilabium  ; —  Jovi- 
tolabiuni  ;  —  SaturnilaMum.  On  ignore  la 
date  de  ces  publications. 

ïlarzheim,  Biblioth.  Colon.  —  Adelung,  Supplément  à 
Jôcher,  Alhjemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BACH  (  Victor),  médecin,  né  vers  1770  à Vil- 
lefranchc  (  Aveyron  ) ,  mort  à  Paris  vers  la  fin 
de  1799.  Il  exerçait  sa  profession  à  Paris  lorsque 
éclata  la  révolution,  dont  il  embrassa  les  prin- 
cipes avec  enthousiasme.  Pendant  les  luttes  de 
la  convention ,  il  se  montra  partisan  déterminé 
de  la  Montagne.  En  l'an  VT,  nommé  électeur  du 
département  de  la  Seine,  il  manifesta  hautement 
ses  opinions  démocratiques.  Traduit  devant  un 
jury'd'accusation  pour  avoir  attaqué  dans  une  bro- 
ciiure  (  la  grande  Conspiration  anarchique  de 
l'orateur  renvoyée  à  ses  ailleurs,  par  le  ci- 
toyen Bach)  le  Directoire  et  les  auteurs  de  la 
loi  du  23  février  an  Vil,  il  fut  renvoyé  absous, 
et  continua  sa  lutte  contre  l'autorité  directoriale. 
Après  la  claite  de  Larevellière-Lépaux  et  de  ses 
collègues ,  il  parla  au  club  du  Manège  sur  les 
dangers  de  la  patrie,  et  proposa,  pour  la  sauver, 
une  constitution  dont  les  idées  se  rapprochaient 
du  système  Babeuf.  Bach  avait  plusieurs  fois 
prédit  que  la  république  serait  détruite  par  un 
soldat  :  l'événement  du  18  brumaire  vint  justi- 
fier ses  prévisions.  Fidèle  à  ses  principes,  et  ne 
voulant  pas  vivre  sous  le  despotisme  militaire,  il 
se  brûla  la  cervelle  au  pied  de  la  statue  de  la  Li- 
berté, sur  la  place  de  la  Concorde,  à  l'endroit 
même  où  fut  guillotiné  Louis  XVI. 

l.e  Ras,  Dictionnaire  encijclopédique  de  la  France. 

*BACiiACZEK  OU  BîACHACiiTs  (Martin), 
cosmograplie  allemand,  natif  de  Prague,  mort  le 
17  février  1612.  Il  remplit  d'abord  à  Vienne  , 
auprès  de  l'évêque  Miglicius,  les  fonctions  de 
calligraphe,  étudia  ensuite  à  Leipzig,  puis  à  Par- 
dubitz,  et  devint  recteur  à  Prague. 

Le  désir  de  se  perfectionner  dans  ses  études 
lui  fit  fréquenter  les  universités  d'Altdorf  et  de 
Wittenberg,  où  il  fut  reçu  docteur  en  théologie. 
11  retourna  ensuite  en  Bohême ,  devint  recteur  à 
Zateck  et  professa  à  Prague.  On  a  de  lui  une 
édition  estimée  de  l'ouvrage  de  Honters  :  De 
Rudimentis  cosmographicis ;  Prague,  1595, 
in-S"  ;  et  des  notices  académiques  dans  Mart. 
Giczinsky,  Programmât.  Acad.  Prag. 

AdeUing,  Supplément  à  Jôrher,  AUtjemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. —  Voigt ,  Acta  JAter.  Bohem..,  l,  p.  61,  123. 
—  Balbini,  Bohemia  docta,  t.  Il,  p.  274. 

*BACHAiE-BEiv-ASHEii,  rabbin  espagnol, 
natif  de  Saragosse,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  treizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Kad  Hakke- 
mach,  etc.  (Commentaire  sur  divers  passages 
de  l'Écriture  )  ;  Venise,  1546;  —  Biur  al  Hat- 
torah  (  Commentaire  sur  la  loi  ) ,  édition  de 


l'ouvrage  estimé  de  Salomon  ben  Addereth,  dont 

Bachaie  fut  l'élève. 

Bartholocclus,  Bibiiotheca  magna  rabbinica.  —  Wolf, 
Bibl.  hebriea. 

*  BACHAIE  (  Haddayan-Ben-Joseph-de-Pp- 
kuda),  rabbin  juif,  vivait  vers  la  seconde  moitié 
du  treizième  siècle.  Il  laissa  en  arabe  Khovath 
i7^a/?ez;a2;o^^  (  Obligation  de  cœur  )  ,  trad.  de 
l'arabe  en  hébreu  par  Judas-Aben-Tibbon.  Il 
est  question  dans  cet  ouvrage  de  la  vie  spiri- 
tuelle, des  devoirs  de  l'homme  envers  Dieu,  en- 
vers le  prochain  et  envers  lui-même;  Constanti- 
nople,  1550. 

Rossi,  Dizionario  degli  Ebr. 

*  BACHARTiEai  -  BEAUPUY  (  Michel- Ar- 
mand), général  de  division,  fils  de  Bachartier- 
Beaupuy  et  de  Jeanne  Beaupuy  de  Vilar,  né  à 
Saint-Médard  (Dordogne)  le  14  juillet  1755,  tué 
à  la  balaille  de  Reuthngen  le  19  octobre  1790. 
Sous-lieutenant  dans  le  régiment  de  Bassigny 
le  2  mars  1773,  il  passa  par  tous  les  grades,  et 
fut  nommé  général  de  division  le  15  mai  1795; 
il  mourut  à  l'âge  de  quarante  et  un  ans.  Sur  un 
certificat  délivré  par  le  ministre  de  la  guerre,  on 
lit  :  «  Le  ministre  certifie  que  ce  général  a  fait 
«  aux  armées  du  Rhin  et  de  l'Ouest,  et  du  Rhin 
«  et  Moselle,  les  campagnes  de  guerre  de  la  ré- 
«  volution  jusqu'au  19  octobre  1796,  époque  à 
«  laquelle  il  fut  tué  à  l'armée  du  Rhin  et  Mo- 
«  selle.  i>  Le  nom  de  ce  général  est  inscrit  sur  les 
tables  de  bronze  du  palais  de  Versailles.      S. 

Archives  de  la  guerre.  —Moniteur  (riiimpresslon  ), 
t.  XIX,  56-68;  XXV,  705  ;  XXXIII,  331,  33S,  343,  3So,  424. 

BACHAUMONT  (  François  le  Coigneux  de  ), 
littérateur  et  bel  esprit,  né  à  Paris  en  1624  , 
mort  en  1702.  Fils  d'un  président  à  mortier,  il 
était  lui-même  conseiller-clerc  au  parlement  de 
Paris  ,  lorsque  commença  la  guerre  burlesque 
de  la  Fronde.  H  figura  parmi  les  ennemis  du  mi- 
nistère, et  ce  fut  même  à  lui  que  ce  parti  dut 
le  nom  que  l'histoire  lui  a  conservé.  Il  dit  un 
jour  que  les  opposants  ressemblaient  aux  éco- 
liers qui ,  jouant  à  la  fronde  dans  les  fossés  de 
Paris ,  se  dispersaient  dès  que  le  lieutenant  civil 
approchait ,  et  recommençaient  quand  ils  ne  le 
voyaient  plus.  Cette  plaisanterie  fut  aussitôt 
adoptée  par  des  gens  qui  se  moquaient  de  tout 
et  d'eux-mêmes  ;  et  dès  lors  les  ennemis  de  Ma- 
zarin  prirent  pour  signe  de  ralliement  des  cor- 
dons de  chapeau  en  forme  de  fronde.  Bientôt  ce 
signe  devint  une  mode  générale,  et  tout  fut  à  la 
fronde  :  les  nœuds  d'épée ,  les  rubans  et  même 
le  pain.  La  plume  était  aussi  bien ,  et  plus  que 
l'épée,  l'arme  des  frondeurs;  et  Bachaumont, 
qui  maniait  les  vers  avec  esprit  et  facilité,  lança 
contre  Mazarin  maintes  épigrammes  et  plusieurs 
chansons.  Quand  les  troubles  furent  calmés,  et 
que  le  parlement  revint  offrir  de  serviles  hom- 
mages au  ministre  dont  il  avait  mis  la  tête  à 
prix,  Bachaumont  vendit  sa  charge  de  conseiller 
pour  passer  ses  jours  dans  l'oisiveté  et  le  plaisir 
avec  Chapelle,  le  Bronssin,  et  tous  les  aimables 


55 


BACHAUMONT 


épicuriens  du  Mavois.  Les  recueils  de  ce  temps 

contiennent  de  lui  un  grand  nombre  de  couplets 

et  de  pièces  légères ,  insérés  sans  nom  d'auteur. 

Ami  intime  de  Chapelle,  il  fit  et  raconta  avec  lui 

ce  voyage 

Qui  du  plus  charmant  badinage 

Fut  la  plus  charmante  leçon.  Voltaire. 

Plus  tard ,  l'épicurien  se  convertit.  Il  épousa 
la  nièce  de  madame  de  Lambert,  écrivain  mora- 
liste du  dix-huitième  siècle,  et  répéta  à  ses  amis 
étonnés  cette  maxime  :  «  Un  honnête  homme 
doit  vivi-e  à  la  porte  de  l'église,  et  mourir  dans 
la  sacristie.  »  Le  Voyage  en  Provence  de  Ba- 
chaumont  et  Chapelle,  publié  séparément  à 
Utrecht,  1704,  à  laHaye  1732,  et  quelques  au- 
tres écrits  de  Bachaumont,  se  trouvent  dans  les 
oeuvres  de  Chapelle;  la  Haye  et  Paris,  1755, 
in-12. 
Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopcdiqite  de  la  France. 

BACHAUMONT  (Louis),  littérateur,  né  à  Pa- 
ris vers  la  fin  du  dix-septième  siècle,  mort  le 
28  avril  1771.  H  se  fit  connaître  par  une  espèce 
de  recueil  historique  et  littéraire  intitulé  Mé- 
moires secrets;  6  vol.  in-12,  1777.  Ce  recueil 
fut  continué  par  Pidansat  de  Mairabert  et  autres, 
qui  y  ajoutèrent  encore  30  vol.  in-12.  A  cette 
époque  la  publicité  n'avait  d'asile  ou  d'organe 
que  dans  les  salons  ;  on  y  critiquait  avec  réserve 
encore  les  actes  du  gouvernement;  on  y  lisait 
de  mordantes  épigrammes ,  on  y  chantait  le  soir 
les  couplets  achevés  le  matin.  Une  séance  à  l'A- 
cadémie, ime  première  représentation  aux  Fran- 
çais ,  à  l'Opéra ,  étaient  de  grands  événements. 
Abbés  coquets ,  marquis  et  mousquetaires ,  pré- 
lats libertins,  robins  et  femmes  de  cour,  femmes 
de  théâtre  et  grands  seigneurs ,  gens  de  lettres 
surtout,  figurent  tour  à  tour  dans  ces  Mémoires. 
Ils  renferment  en  3G  volumes  un  amas  confus  de 
vers,  de  prose,  de  procès  mémorables,  de 
séances  académiques ,  de  contes  graveleux  ou  de 
dissertations  savantes.  11  n'y  a  point  de  lecteur, 
fut-il  infatigable ,  dont  ce  volumineux  recueil  ne 
lassât  la  patience;  on  y  trouve  cependant  de  sin- 
gulières anecdotes ,  des  mots  plaisants,  des  traits 
agréables  et  fins,  des  vers  bien  tournés,  d'agréa- 
bles chansons ,  et  des  facéties  qu'on  ne  rencon- 
trerait pas  ailleurs.  On  y  lit  de  curieux  détails 
sur  le  théâtre  de  Collé,  sur  M"^  Arnould  et  ses 
reparties  si  piquantes  quand  elles  sont  gaies  sans 
ôtre  obscènes  ;  on  y  assiste  aux  débuts  de  la 
Harpe,  aux  mésaventures  de  Poinsinet,  au  retour 
de  Voltaire  à  Paris,  ainsi  qu'à  sa  maladie,  son 
triomphe  et  sa  mort. 

C'est  surtout  dans  les  salons  de  madame  Doublet 
que  Bachaumont  recueillit  ses  renseignements. 
Ces  Mémoires,  en  36  volumes,  comprennent 
depuis  le  1*'  janvier  1767  jusqu'au  1^"  janvier 
1788.  On  prétend  que  Bachaumont  ne  présida  pas 
toujours  à  la  rédaction  de  ses  Mémoires,  et  que 
son  valet  de  chambre  le  suppléait  quelquefois. 
M.  Ch.  de  V...  a  donné  un  Choix  de  Mémoires 
secrets;  Londres  (Paris),  1788,  2  vol.  in-12.  On 


—  BACHELET  5G 

doit  encore  à  Bachaumont  :  Lettres  critiques 
sur  le  Louvre,  VOpéra  et  la  place  Louis  XV, 
et  les  salles  de  spectacle;  1751,  in-S";  —  Essai 
sur  la  peinture,  la  sculpture  et  l'architec- 
ture; 1752,  in-8°;  —  Vers  sur  l'achèvement 
du  Louvre;  1755  ;  —  une  édition  de  Quintiiten, 
traduite  par  Gédoyn ,  avec  une  vie  du  traduc- 
teur; 1752,  4  vol.  in-12.  Il  existe  plusieurs  abré- 
gés des  mémoires  de  Bachaumont.  Le  dernier  a 
été  donné  par  M.'  F*.  Barrière  dans  la  BibUo- 
théque  des  Mémoires  relatifs  à  l'histoire  de 
France  du  dix-huitième  siècle,  avec  un  avant- 
propos,  des  notices,  etc.,  i2vol.  in-18;  Paris, 
1846,  Firmin  Didot. 

Qutrurd,  la  France  littcraire.  —  Chaudon  et  Delan- 
dinc,  Dictionnaire  hislorifiue. 

*iîACHArs  (Jean-Louis) ,  organiste  et  com- 
positeur allemand,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-huitième  siècle.  Il  eut  pour  maître  Stoel- 
zei,  et  fut  regardé  comme  un  des  meilleurs  com- 
positeurs pour  le  clavecin. 

FOtis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BACHE  {Benjamin-Franklin) ,  imprimeur 
et  journaliste  américain,  mort  en  1799.  H  était 
petit-fils  du  célèbre  Franklin.  Jeune  encore, 
Bâche  vint  à  Paris,  où  il  travailla  dans  l'impri- 
merie Didot.  En  1785  il  alla  étudier  au  collège 
de  Philadelphie  en  Amérique.  En  1790,  Baclic 
commença  la  publication  du  General  Adver User, 

Rose,  New  gênerai  Biographical  Dictionary . 

*  BACHE  (Guillaume  ) ,  médecin  américain  et 
petit-fils  de  Franklin,  mort  en  1797.  On  a  de  lui, 
outre  un  Mémoire  sur  la  pomme  de  terre,  pu- 
blié dans  le  Çolumbian  Magazine  en  1790,  A 
dissertation  being  an  endeavour  to  ascertain 
the  morbid  effect  ofcarbonic  acid  gas  or  fix- 
ed  air, on  healthy  animais,  and  the  manner 
in  ivhich  they  are  produced;  Philadelphie, 
1796,  in-8°. 

llioijraphie  médicale. 

BACUELEKIE  (Hugucs  HE  i.A ) ,  troubadour 
français ,  natif  d'Uzerche  dans  le  Limousin ,  vi- 
vait vers  la  seconde  moitié  du  douzième  siècle. 
Il  fut,  avec  Anselme  Faydit,  son  ami  et  compa- 
triote, un  de  ceux  auxquels  Savary  de  JMau- 
léon  posa  la  question  de  savoir  quel  est  le  plus 
heureux  :  de  l'amant  encouragé  par  un  regard  d'a- 
mour? de  celui  à  qui  sa  dame  a  serré  la  main? 
ou  enfin  de  celui  dont  elle  a  doucement  pressé 
le  pied?  On  trouve  dans  Millot  un  fragment  du 
poëme  qui  reproduit  ce  grave  débat.  Il  ne  reste 
de  Bacheleric  que  sept  pièces ,  parmi  lesquelles 
deux  chansons  d'amour  assez  gracieusement 
tournées. 

Millot,  Hist.  des  troubadours,  II.  —  Raynouard,  Choix 
des  poésies  originales ,  II,  199.  —  Auguis,  tes  l'octcs 
français  depuis  le  douzième  siècle,  I,  180. 

*BACHELET-DAMVILLE(ZOMW-^/ej;anrfre), 

général  de  brigade ,  né  à  Saint- Aubin  (  Seine-In- 
férieure) le  l*"^  novembre  1771,  tué  à  l'attaque 
du  village  de  Gossa  (Saxe)  le  16  octobre  1813. 
Soldat  au  premier  bataillon  de  la  Seine-Infé- 
rieure le  1*""  mars  1792,  il  fit  les  campagnes  de 


I 


57 


BACHELET  —  BACHELOT 


58 


1793  à  1799,  et  devint  aide  de  camp  du  général 
Vandermaessen.  Admis  au  traitement  de  réforme 
le  2  avril  1803,  il  reprit  du  service  le  5  janvier  1804, 
fit  les  campagnes  de  l'Espagne ,  et  obtint  le  grade 
de  général  de  brigade  le  30  mai  1813.  Le  nom 
de  ce  général  est  inscrit  sur  les  tables  de  bronze 
du  palais  de  Versailles.  A.  S. ..y. 

Jrchivcs  de  la  guerre.  —  Fictoires  et  conquêtes , 
l.  XXII. 

*BACHELEY  (Jacques) ,  graveur  français, 
né  à  Pont-l'Évêque  en  1710,  mort  en  1781.  II  ne 
commença  à  graver  que  vers  l'âge  de  trente  ans  ; 
il  vint  étudier  alors  à  Paris,  sous  la  direction  de 
Le  Bas.  On  a  de  lui  des  marines  et  des  paysages 
estimés,  gravés  d'après  les  maîtres  hollandais,  et 
qui  lui  valurent  de  devenir  membre  de  l'Acadé- 
mie de  Rouen.  On  cite  entre  autres  les  gravures 
suivantes  :  Vtie  d'Italie  et  Vue  du  Tibre,  d'après 
Brennberg;  —  Vue  du  pont  des  Vosges,  d'après 
le  même  ;  —  Vue  du  château  de  Ryswick,  d'a- 
près Ruysdael  ;  —  Vue  des  environs  d' Utrecht, 
d'après  le  même. 

lirsch  et  Gruber,  Encycl,  —  Naglcr,  Neues  Kùnstler- 
Lcxicon. 

*  BACHELIER  (Jean-Marguerite),  notaire 
et  membre  du  comité  révolutionnaire  de  Nantes 
en  1793,  mort  dans  cette  ville  le  10  août  1843. 
On  l'a  accusé  d'avoir  fait  frapper  de  mort  tous  les 
notaires  de  sa  ville  natale ,  pour  augmenter  le 
nombre  de  ses  clients  ;  mais  cette  accusation , 
partie  d'un  royaliste  rédacteur  de  Mémoires, 
n'a  jamais  été  appuyée  de  preuves.  Bachelier, 
condamné  à  mort  comme  complice  de  Carrier , 
fut  gracié  quelque  temps  après.  Il  tomba  dans  la 
dévotion  vers  la  fin  de  sa  vie ,  traduisit  en  vers 
les  Psaumes,  et  composa  des  Cantiques. 

Moniteur  universel. 

BACHELIER  (Nicolas) ,  sculpteur  et  archi- 
tecte ,  né  à  Toulouse  d'une  famille  originaire  de 
Lucques,  travaillait  encore  en  1553.  Dans  sa 
jeunesse,  il  étudia  à  Rome  sous  Michel-Ange, 
auquel  il  dut  un  style  plus  noble  et  plus  large 
que  celui  de  la  plupart  des  sculpteurs  français 
de  son  époque.  Peu  apprécié  de  ses  contempo- 
rains ,  Bacheher  mourut  ignoré,  et  ce  ne  fut  que 
longtemps  après  qu'il  fut  place  au  rang  qu'il  mé- 
ritait parmi  les  artistes  du  seizième  siècle. 

E.  B— N. 

Encyclopédie  du  dix-neuvième  siècle. 

BACHELIER  (  Jeau-Jacques) ,  peintre  paysa- 
giste français ,  né  à  Paris  en  1724 ,  mort  en  1805. 
11  fonda,  en  1763,  une  école  gratuite  de  dessin 
en  faveur  des  ouvriers,  et  l'ouvrit,  en  1766,  à 
quinze  cents  élèves.  Il  consacra  à  cet  établisse- 
ment les  60,000  livres  qu'il  avait  gagnées  dans 
la  peinture  de  genre.  Le  succès  répondit  à 
son  attente  :  il  obtint  des  lettres  patentes,  et 
un  présent  royal  de  mille  loaîs ,  pour  l'acquisi- 
tion et  la  disposition  des  bâtiments.  Les  sous- 
criptions privées  vinrent  encore  augmenter  les 
fonds  de  création,  et  cette  utile  école  alla  désor- 
mais en  prospérant.  Bachelier  conti-ibua  aux 
progrès  de  la  manufacture  de  Sèvres,  qu'il  dirigea 


pendant  quarante-quatre  ans  ;  il  fit  abandonner 
les  peintures  chinoises ,  et  donna  l'origine  à  ces 
dessins  qui  ont  fait  la  réputation  des  porcelaines 
sorties  de  cette  manufacture.  II  aida  aussi  Caylus 
à  retrouver  la  peinture  à  l'encaustique  des  an- 
ciens, et  peignit  plusieurs  tableaux  à  l'aide  de  ce 
procédé.  On  lui  doit  la  découverte  d'une  autre 
espèce  d'encaustique  pour  enduire  les  statues  de 
mai'bre,  et  empêcher  ainsi  certains  lichens  de  les 
détériorer.  II  peignit  des  fleurs  et  des  fruits;  et 
ces  peintures  ont  du  naturel  et  de  la  fraîcheur. 
On  cite  de  lui  une  Chasse  à  l'Ours  et  une  Chasse 
au  lion,  tableaux  du  Louvre. 

Nagler,iVe«e.î  Jllpemeines  Kunstler-Lexicon. —  Chau- 
don  et  Delandine,  Nouveau  Dictionnaire  historique. 

*  BACHELIER  {Pierre,  sieur  de  Gentes), 
philanthrope  français,  né  à  Reims  le  7  juin  1611, 
mort  le  4  mai  1672.  Après  une  jeunesse  dissi- 
pée ,  et  après  des  voyages  qui  ne  diminuèrent  en 
rien  son  goût  des  plaisirs  du  monde,  il  se  sentit 
subitement  enclin  à  un  autre  genre  de  vie,  et  se 
donna  tout  entier  à  la  charité  et  au  soulagement 
des  pauvres;  et  c'est  par  là  qu'il  mérite  une 
place  dans  la  mémoire  des  hommes. 

Moréri,  le  Grand  Dictionnaire  historique. 

*  BACHELOT  (  François-Marie),  membre  de 
l'assemblée  législative,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  passa  inaperçu 
dans  l'assemblée  législative  dont  il  faisait  partie, 
et  fut  nommé,  en  1795,  député  du  Morbihan 
au  conseil  des  cinq-cents;  il  ne  prit  la  parole 
qu'une  seule  fois,  dans  la  séance  du  8  vendé- 
miaire an  Ti,  pour  défendre  le  projet  de  résolu- 
tion qui  excluait  de  toutes  les  fonctions  publi- 
ques les  ci-devant  nobles.  Il  prouva  que  c'était 
à  leurs  intrigues  qu'il  fallait  attribuer  le  massacre 
des  républicains  de  son  département.  11  sortit 
peu  de  temps  après  du  corps  législatif,  et  rentra 
dans  l'obscurité. 

Le  Bas,  Encyclopédie  historique  de  la  France. 

*  BACHELOT  (Jean-Alexis-Augiistin),  théo- 
logien français,  né  en  1790  près  de  Mortagne, 
mort  en  1838.  Il  professa  d'abord  les  humanités 
et  la  théologie.  Vers  1826  il  fut  nommé  par  le 
pape  préfet  apostolique  aux  îles  Sandwich,  et 
se  dirigea  aussitôt  sur  Honolulu-Oahu.  Une  fois 
installé ,  il  eut  à  lutter  contre  les  missionnaires 
anglicans,  qui  finirent  par  défendre  aux  indi- 
gènes d'assister  à  ses  prédications.  Lui-même 
reçut  l'ordre  de  partir,  et  fut  embarqué  de  force. 
Il  se  réfugia  sur  les  côtes  de  la  Californie.  S'é- 
tant  remis  en  route  dans  l'intention  d'aborder 
aux  îles  du  midi  de  l'océan  Pacifique,  il  mourut 
des  fatigues  du  voyage. 

Feller,  Dictionnaire  historique, 

*  BACHELOT  DE   LA    PYLAIE   {A.-J.-M.)  , 

naturaliste  français  et  antiquaire ,  né  à  Fougères 
(Ille-et-Vilaine)  le  25  mai  1786.  Possédé  de  la 
noble  passion  des  sciences  naturelles ,  il  voyagea 
de  bonne  heure  pour  la  satisfaire,  et  rapporta,  de 
ses  nombreuses  excursions,  des  collections  de 
plantes  fort  curieuses,  qu'il  fi  données  généreuse- 


59  BACHELOT 

ment  au  Muséum  de  Paris.  M.  Bachelot  de  la 
Pylaie  est  membre  et  correspondant  de  diverses 
sociétés  savantes,  et  entre  autres  de  la  Société 
royale  des  antiquaires  de  France.  On  a  de  lui  : 
Flore  de  Terre-Neuve  et  des  îles  Saint-Pierre 
et  Miquelon,  avec  figures  dessinées  par  l'auteur 
sur  laplantevivantejParis,  F.  Didot,  1829,  in-4° 
(  interrompue  depuis  plus  de  vingt  ans,  cette  pu- 
blication n'aura ,  selon  toute  apparence ,  aucune 
continuation)  ;  —  Traité  des  algues  marines  ; 
Paris,  1829,  \n-9,'';  —  MamLelde  Conchyliologie; 
Paris,  1828,in-i8  :  M.  Girault  de  Saint-Far- 
geau,  dans  son  Guide  j)ittoresque  en  France, 
dit  que  ce  livre  est  le  premier  qui  ait  été  publié 
sur  ce  sujet;  —  Notice  sur  la  ville  de  Sainte- 
Suzanne  ,  sur  les  débris  des  fortifications  vi- 
trifiées de  son  ancien  château,  et  sur  les  dol- 
mens situés  dans  son  voisinage  (Recueil  de  la 
Société  des  antiq.  de  France,  t.  Vin,  1829)  ;  — 
la  Roche  aux  fées  (ibid.,  t.  XTI). 
Quérard,  la  France  littéraire  (supplément). 

*  BACHELC  (  Gilbert-Désiré-Joseph,  baron), 
général  français ,  né  à  Dôle  (  Jura  )  le  9  fé- 
vrier 1777,  mort  à  Paris  en  juin  1849.  Son  père 
était  conseiller-maître  à  la  cour  des  comptes 
de  cette  ville.  Le  jeune  Bacbelu  fut  reçu,  le  3  jan- 
vier 1794,  élève  sous-lieutenant  à  l'école  du  génie 
de  Metz.  Nommé  capitaine  en  1795,  il  fit  en 
cette  qualité  la  campagne  du  Rhin,  et  se  distin- 
gua pendant  cette  fameuse  retraite  qui  plaça  Mo- 
reau  au  rang  des  premiers  généraux  français.  Il 
passa  ensuite  en  Egypte,  et  se  signala  à  la  prise 
du  Caire,  où  le  général  Kléber  le  nomma  chef 
de  bataillon.  Après  s'être  battu  successivement 
à  Damiette,  à  Alexandrie,  à  Kosseïrsur  la  mer 
Rouge,  il  revint  en  France  avec  les  débris  de 
l'armée  d'Orient.  Promu  au  grade  de  colonel 
aussitôt  après  son  arrivée  à  Paris  ,  Bacbelu  fit 
partie  de  l'armée  expéditionnaire  du  général  Le- 
clerc,  destinée  à  faire  la  conquête  de  Saint-Do- 
mingue ,  et  y  servit  comme  colonel  du  génie  et* 
comme  aide  de  camp  du  général  en  chef.  De  re- 
tour en  France,  il  fut  successivement  nommé 
membre  de  la  Légion  d'Honneur  et  officier  de 
cet  ordre.  Pendant  qu'il  remplissait  au  camp  de 
Boulogne  les  fonctions  de  colonel  chef  d'état- 
major  du  génie ,  un  décret  du  mois  de  janvier 
1805  lui  donna  le  commandement  du  11^  régi- 
ment de  ligne,  à  la  tête  duquel  il  fit  la  campagne 
d'Austerlitz,  ainsi  que  celle  de  1807  enDalmatie, 
sous  les  ordres  du  maréchal  Marmont.  Le  30  mai 
de  cette  même  année ,  il  attaqua ,  près  de  Castel- 
Nuovo,  une  position  occupée  par  deux  bataillons 
russes  et  cinq  mille  Monténégrins ,  qu'il  mit  en 
pleine  déroute  et  auxquels  il  fit  éprouver  une 
perte  de  quatre  cents  hommes.  Cette  action,  et 
sa  belle  conduite  en  Croatie  durant  les  années 
1808  et  1809,  lui  valurent,  le  5  juin  de  cette 
dernière  année ,  le  grade  de  général  de  brigade. 
Après  avou'  pris  une  part  glorieuse  à  la  bataille 
de  Wagram ,  le  général  Bachelu  obtint  le  com- 
niandement  en  second  de  la  place  de  Dantzig. 


BACHER 


60 


En  1812,  il  fit  la  campagne  de  Russie  sous  le 
maréchal  Macdonald ,  et  prit  une  part  active , 
pendant  la  retraite ,  au  combat  de  Picktispones 
près  de  Tilsitt,  en  débusquant  deux  fois  les 
Russes  de  ce  village.  Au  siège  de  Dantzig  il  dé- 
ploya un  sang-froid  et  une  bravoure  sans  égale. 
Nonuné  général  de  division  le  26  juin  1813,  il 
rentra  en  France  après  l'évacuation  de  Dantzig, 
et  fut  confirmé  par  Louis  XYlll,  en  1814  ,  dans 
le  grade  de  lieutenant  général.  En  1815,  Bacbelu 
reprit  les  armes.  Napoléon  lui  ayant  confié  le 
commandement  d'une  division  du  deuxième 
corps  aux  ordres  du  général  Reille ,  il  passa  la 
Sambre  à  Marcluennes  le  15  juin,  attaqua  un 
corps  de  troupes  alliées  vers  Gosselies ,  le  cul- 
buta, le  poursuivit  sur  la  route  de  Bruxelles,  et 
lui  fit  deux  cent  cinquante  prisonniers.  Le  16,  il 
se  battit  aux  Quatre-Bras,  et,  le  18,  son  sang 
coula  comme  celui  de  tant  de  braves  sur  le  champ 
de  bataille  de  Waterloo.  Après  le  licenciement 
de  l'armée  de  la  Loire,  le  général  Bachelu  revint 
à  Paris.  11  y  vivait  tranquille,  lorsque,  le  15  oc- 
tobre ,  le  ministre  de  la  police  ordomia  son  arres- 
tation. Sa  captivité,  qui  dura  quatre  mois,  fut 
suivie  d'un  exil  hors  de  France.  Rappelé  en  1817, 
on  le  replaça  dans  le  cadre  de  l' état-major  de 
l'armée;  mais  en  1824  il  fut  compris  dans  l'or- 
donnance royale  qui  mettait  à  la  retraite  l'élite 
des  officiers  de  l'empire.  En  1831,  il  devint  mem- 
bre du  conseil  général  du  Jura  ;  élu  député  par 
le  collège  électoral  de  Dôle  en  1837  et  par  celui 
de  Chàlons-sur-Saône  en  1838,  il  prit  place  sur 
les  bancs  de  l'opposition,  et  mourut  à  l'âge  de 
soixante-douze  ans. 

AuG.  Amic. 
Biographie  nouvelle  des  Contemporains.  —  Les  Fastes 
de  la  Légion  d'Honneur. 

BACHEK  ouiiACHËUUTS  (George-Frédéric), 
médecin  français,  né  à  Blotsheim,  dans  la  haute 
Alsace,  le  26  octobre  1709,  mort  à  Paris  vers  la 
fin  du  dix-huitième  siècle.  Il  étudia  à  l'univeisité 
de  Besançon,  où  il  fut  reçu  docteur.  Il  se  fit  une 
grande  renommée  par  ses  pilules  d'ellébore,  pies- 
crites  contre  certaines  hydropisies.  11  les  préco- 
nisa dans  les  écrits  suivants  :  Précis  de  la 
méthode  d'administrer  les  pilules  toniques 
dans  les  hydropisies;  Paris,  1765,  1767, 
in-12,  et  1771,  avec  des  annotations;  —  Obser- 
vations faites  par  ordre  de  la  cour  sur  les 
hijdropisies ,  et  sur  les  effets  des  p)ilules  toni- 
ques; Paris,  1769,  in-12;  — Exposition  des 
différents  moyens  usités  dans  le  traitement 
des  hydropisies;  1765,  in-12;  —  Recherches 
sur  les  maladies  chroniques  ;  1776,  in-8°;  — 
Traité  des  incorporations ,  vertus  et  proprié- 
tés des  eaux  minérales;  1772,  in -.12;  —  Se- 
conde lettre  à  M.  Bouvart,  sur  les  maladies 
chroniques;  1776,  in-S". 

Son  fils ,  Alexandre- André- Philippe-Frédé- 
ric, né  à  Thann  vers  1730,  mort  à  Paris  le  19  oc- 
tobre 1807,  fut  également  médecin.  Il  commença 
d'abord  par  travailler  à  la  rédaction  du  Journal 


61  BACHER 

de  médecine  depnis  1776  jusqu'en  1793.  Élève 
de  son  père ,  il  vint  ensuite  à  Paris,  et  y  fit  partie 
de  la  Faculté  en  1772.  Il  préconisait  l'emploi  des 
pilules  toniques  de  son  père  contre  l'iiydropisie, 
et  continua  le  Journal  de  médecine  de  Rouy 
depuis  1776  jusqu'en  1793.  Comme  il  s'occupait 
en  même  temps  de  philosophie,  il  étudia  les 
principes  émis  dans  la  Déclaration  des  droits 
de  Chomme,  et,  partant  de  là ,  U  conçut  un  plan 
de  rénovation  complète  de  la  société.  Son  pre- 
mier projet  était  d'établir  un  Cours  de  droit 
public,  dans  lequel  il  devait  développer  son  sys- 
tème ;  mais  il  ne  put  trouver  tuie  chaire  pour  son 
enseignement.  Il  prit  alors  le  parti  de  faire  im- 
primer ses  idées  sous  ce  titre  :  les  Opinions 
écartées  par  V évidence,  répertoire  politique 
et  moral,  etc. En  1805,  parurent  deux  volumes 
de  son  Cours  de  droit  public,  qui  devait  en 
avoir  cinq.  Ces  derniers ,  quoique  imprimés ,  ne 
furent  pas  mis  en  vente;  aussi  sont-ils  extrême- 
ment rares  :  ils  suffisent  néanmoins  pour  faire 
connaître  le  plan  de  l'auteur ,  qui  est  un  des  plus 
hardis  qui  aient  vu  le  jour.  On  lui  reproche  un 
style  dur  et  de  fréquentes  répétitions. 

Nouvelle  Biographie  des  Contemporains.  —  Quérard, 
la  France  littéraire,  t.  l^'.  —  Barbier,  Examen  des  dic- 
tionnaires historiques,  t.  F'',  p.  68.  —  Carrère ,  Biblio- 
thèque historique  et  critique  de  la  médecine.  —  Dic- 
tionnaire d'Éloy.  —  Recueil  des  observations  faites  dans 
les  hôpitaux  militaires ,  année  1772,  in-4°. 

*  BACHER  (  TV.  ) ,  marchand  à  Naples ,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-neuvième  siècle. 
Il  conspira  en  l'an  vu,  dans  le  but  de  renouve- 
ler les  Vêpres  siciliennes ,  en  massacrant  l'ar- 
mée française  qui  occupait  Naples.  Le  complot 
ayant  été  découvert,  Bâcher  fut  condamné  à 
mort ,  et  exécuté  avec  quelques-uns  de  ses  com- 
plices. 

Le  Bas ,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

BACHRK  (  Théobald  ),  diplomate  français,  né 
le  17  juin  1748  à  Thann  en  Alsace,  mort  en 
1813.  Il  suivit  d'abord  la  carrière  militaire,  et 
rempHt,  de  1797  à  1813,  les  fonctions  de  chargé 
d'affaires  en  Suède ,  à  Ratisbonne  et  à  Francfort. 
Il  a  laissé  quelques  mémoires  Intéressants  sur 
l'Allemagne  et  la  Suisse. 

Biographie  des  Contemporains. 

BACHËBACHT  (Henri),  médecin  russe,  né 
à  Saint-Pétersbourg  le  27  décembre  1725.  Ses 
études  faites ,  il  entra  en  qualité  d'élève  à  l'hô- 
pital de  Moscou,  et  devint  ensuite  clùrurgien  à 
l'hôpital  de  la  marine.  En  1746,  il  alla  compléter 
SCS  études  médicales  à  l'étranger,  notamment  à 
Leyde  et  à  Gœttingue.  Il  fut  reçu  docteur  dans 
la  première  de  ces  deux  villes  le  20  février  1750 , 
et  revint  ensuite  dans  sa  patrie  à  la  fin  de  la 
même  année.  En  1751 ,  il  fut  nommé  médecin  de 
l'artillerie  et  du  génie;  et  en  1776,  après  avoir 
rempli  cet  emploi  pendant  vingt-six  ans ,  il  fut 
attaché  à  la  marine  impériale.  On  a  de  lui  :  Dis- 
sertatio  inauguralis  de  ligamentorummorbis  ; 
Leyde,  1750,  in-4°;  —  Practische  Abhandlwig 
ilber  den  scharbock ,  zum  Gebrauche  der 
Wundeerzte  bei  der  Russisch  Kaiserlïchen  Ar- 


—  BACHET 


62 


mee.und  Flotte  (Traité  pratique  du  scorbut,  à 
l'usage  des  chirurgiens  de  l'armée  et  de  la  flotte 
impériale  russe)  ;  Saint-Pétersbourg,  1790,  in- 8°  ; 

—  d'autres  traités  sur  diverses  matières  médi- 
cales :  sur  l'art  d'inoculer  (en  langue  russe, 
1769,  in-S";  — un  Traité  sur  les  maladies  que 
l'abus  des  plaisirs  vénériens  fait  naître  chez 
les  deux  sexes  (-en  russe);  Saint-Pétersbourg, 
1765,  in-8°. 

Biographie  médicale. 

BACHERius.  Voyez  Bâcher. 

BACHET  {Claude-Gaspard,  sieur  de  Mezi- 
riac) ,  savant  français,  né  à  Bourg-en-Bresse  le 
9  octobre  1581 ,  mort  le  25  février  1638.  Il  passa 
une  grande  partie  de  sa  jeunesse  à  Paris  et  à 
Rome.  Dans  cette  dernière  ville  il  s'exerça  à  la 
poésie  italienne ,  ayant  pour  émule  Vangelas ,  qui 
s'y  trouvait  aussi  à  cette  époque.  Pendant  son  sé- 
jour à  Paris ,  il  fut  question  de  le  faire  précepteur 
de  Louis  XIII.  Meziriac  était  si  peu  courtisan, 
et  il  avait  tant  d'amour  pour  l'indépendance, 
qu'une  pareille  proposition  l'effraya.  Il  quitta 
brusquement  la  capitale,  et  disait  qu'il  n'avait 
jamais  été  si  en  peine,  s'imaginant  déjà  porter 
sur  ses  épaules  le  lourd  fardeau  du  royaume. 
De  retour  chez  lui  à  Bourg,  il  se  maria  avec 
Philiberte  de  Chabeu,  fille  de  Claude  de  Cha- 
beu ,  écuyer  du  Puget.  Son  choix  fut  heureux, 
à  ce  qu'il  parait  ;  car  il  avoue  lui-même  que  c'é- 
tait la  meilleure  chose  qu'il  eût  faite  en  sa  .vie. 
Doué  d'un  esprit  vif,  naturel  et  très-cultivé, 
d'une  humem  douce  et  enjouée ,  il  gagna  l'es- 
time et  l'affection  de  tous  ceux  qui  le  connais- 
saient. Il  était  l'ami  du  poète  Racan,.  dont  il  fit 
jouer  les  Bergeries  à  Bourg  sur  un'  théâtre  de 
société,  après  avoir  fait  quelques  changements 
à  la  pièce.  En  1635,  l'Académie  française,  qui 
venait  d'être  créée,  le  reçut  au  nombre  de  ses 
membres.  Meziriac  fut,  au  jugement  de  Bayle,  un 
assez  bon  poète  en  français,  en  italien  et  en 
latin  ;  un  excellent  grammairien ,  un  habile  hellé- 
niste et  un  grand  critique.  Il  fut  aussi  philosophe, 
théologien  et  mathématicien.  Voici  la  liste  de 
ses  ouvrages  :  Problèmes  plaisants  et  délecta- 
bles qui  se  font  par  les  nombres  :  ce  hvre,  le 
premier  que  publia  Meziriac ,  fut  imprimé  en 
1613;  onze  ans  après,  l'auteur  lui-même  en 
donna  une  secoude  édition,  corrigée  et  augmentée  ; 

—  Diophanti  Alexandrini  Arithmeticorum 
libri  sex,  et  de  numeris  multangulis  liber 
unus;  nunc  primum  greece  et  latine  editi, 
atque  absolutissimis  commentariis  illustra ti , 
auctore  Claudio  Gaspare  Bacheto  Meziriaco 
Sebiisiano;Pa.Tis,  1621,in-fol.  :  PeUissonditque 
Fermât ,  et  tous  ceux  qui  entendaient  l'algèbre , 
faisaient  grand  cas  de  cet  ouvrage;  Vossius  en 
a  parlé  avec  beaucoup  d'éloges;  Descartes  le 
tenait  aussi  en  grande  estime.  Mais  il  n'en  était 
pas  de  même  de  Malherbe  :  un  jour  qu'il  entendait 
louer  outre  mesure  ce  livre  comme  fort  utile  au 
public,  il  demanda  s'il  ferait  amender  le  pain  ; 
on  eût  pu  adresser  la  même  question  au  poète 


63 


BACHET  -»  BACHEVILLE 


64 


au  sujet  de  ses  odes;  —  Chansons  dévotes  et 
saintes  sur  toutes  les  principales  fêtes  de 
l'année  et  sur  autres  divers  sujets;  Dijon, 
1615,  in-8°;  Lyon,  1618,  in-12  :  on  y  trouve 
quelques  pièces  de  son  frère  Guillaume  Bachet; 
—  les  Épîtres  d'Ovide  en  vers  français,  avec 
des  commentaires  fort  curieux,  par  Claude- 
Gaspard  Bachet,  sieur  de  Meziriac,  première 
jwrtie,  à  Bourg-en-Bresse,  par  Jean  Teintu- 
rier, 1626,  iii-8"  :  cet  ouvrage  a  fait  principa- 
lement la  réputation  de  Meziriac  ;  ce  n'est  pas 
à  cause  de  la  traduction,  car  elle  est  diffuse, 
et  dégénère  souvent  en  une  languissante  pa- 
laphrase;  la  poésie,  d'ailleui's,  en  a  vieilli,  et 
depuis  longtemps  on  ne  la  lit  plus;  mais  les 
commentaires  que  l'auteur  a  joints  à  cette  tra- 
duction font  autorité  pai-mi  les  savants;  une 
érudition  riche  et  variée,  une  critique  judi- 
cieuse, un  style  clair  et  aussi  agréable  que  de 
pareilles  matières  peuvent  le  permettre ,  en  ren- 
dront toujours  la  lecture  utile  et  même  at- 
trayante. Cet  ouvrage  était  devenu  une  véritable 
rareté  typographique,  lorsqu'on  en  publia  une 
nouvelle  édition ,  augmentée  de  plusieurs  opus- 
cules du  même  auteur,  tels  que  :  une  Épitre  de 
la  Vierge  Marie  à  Jésus-Christ,  en  vers  latins  ; 
des  Poésies  italiennes  ;  la  Vie  d'Ésope,  tirée 
des  anciens  auteurs  ;  un  discours  sur  la  tra- 
duction; des  remarq^ics  sur  l'origine  du  mot 
jAigdzinum ;  des  remarques  sur  un  jmssage 
de  Pline  (XXXITT,  3)  :  tous  ces  opuscules 
avaient  été  publiés  séparément  ;  les  deu\  der- 
niers seuls  étaient  inédits.  Cette  nouvelle  édition 
parut  à  la  Haye,  chez  M. -H.  du  Sauzet,  1716, 
2  vol.  in-8°.  Enfin,  parmi  les  ouvrages  que  Ba- 
chet se  proposait  de  publier,  si  la  mort  lui  en  eût 
laissé  le  temps,  se  trouvait  un  commentaire 
sur  Apollodore ,  que  l'auteur  paraît  avoir  laissé 
en  manuscrit. 

^\ov(:t\  ,  Dictionnaire  historique.  —  io\y ,  Éloges  de 
quelques  auteurs  français.  —  Guiclienon,  Histoire  de 
la  Bresae  et  du  Bugeij.  —  Le  Has ,  Dictionnaire  ency- 
clopédique de  la  France.  —  Nicéron,  Mémoires. 

*  liACHUT  (Guillaume  ) ,  traducteur  et  poly- 
graphe  français,  frère  du  précédent,  vivait  vers 
la  première  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui ,  entre  autres ,  Épitre  d^Œnone  à  Paris, 
traduit  du  latin  d'Ovide;  Lyon,  1618,  in-12. 

Nicéron,  Mémoires.  —  Adelung,  Supplément  à  Jdcher, 
Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BACHET  (  Pierre  ) ,  seigneur  de  Meziriac  ou 
de  Meyseria,  jurisconsulte  français ,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  II  fut 
lieutenant  général  du  bailliage  de  Bresse,  sous 
Henri  II,  puis  juge  des  appellations  lorsque  cette 
province  passa  sous  la  domination  de  la  Savoie. 
On  a  de  lui  :  Consultations,  1  vol.,  et  Let- 
tres, 1  vol.,  contenant  sa  correspondance  avec 
les  principaux  savants  de  l'Europe.  —  Pierre 
Bachet  avait  épousé  la  fille  d'un  gentilhomme 
portugais ,  Françoise  Soria ,  dont  il  eut  Claude- 
Gaspard. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 


*BACHETON  (  Jérôme- Léopold) ,  médecin 
du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  Anatomia 
medicinse  theoreticae  et  practicœ  ministra, 
cautelisque  in  praxi  observandis  illustrata  ; 
Inspruck,  1740,in-4°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeincs  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*BACHETTi  {Laurent),  médecin  et  juris- 
consulte italien ,  natif  de  Padoue,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  pro- 
fessa la  médecine  à  Padoue  de  1688  à  1708,  et 
se  fit  également  remarquer  dans  la  piatique  de 
son  art.  On  a  de  lui  :  Dialoghi  sopra  l'acido  e 
sopra  Valkali,  con  un  esame  di  qualchs  ri- 
flessione  del  sig.  Boyle  sopra  questi  prin- 
cipj,  dans  la  Galleria  di  Mincrva ,  t.  I  ;  —  Os- 
servazione  nel  cadavero  del  padre  don  Pio 
Capodivacca ,  d'un  estraordinario  ed  énorme 
allungamento  delventricolo,  dans  le  Giorn.de' 
letterati  d'Italia,  t.  XXX. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia.  —  Adclunj?,  Supplé- 
ment à  Jochcr,  AUgemeincs  Gelehrten-Lexicon. 

*BACHETTOJXi  {  Joscph-Marie) ,  médecin 
italien,  natif  de  Bologne,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  trouve  son 
nom  cité  avec  éloge  dans  les  commentaires  de 
l'Institut  de  Bologne.  On  a  de  lui  :  Lettera 
scritta  aW  illustrissimo  D.  Dionisio  Sancas- 
sani ,  filosofo  e  medico  delV  illust.  città  di 
Spoleto,  dal  sig.  Giuseppe  Maria  Bachettoni, 
D.  in  filosofia  e  medicina  chirurgo,  litotomo 
ed  oculista  del  illustrissimo  ed  eccelso  se- 
nato  di  Bologna;  Spolète,  1729,  in-4";  on  y 
trouve  l'indication  des  moyens  de  guérir  la  plaie 
qui  résulte  de  la  lithotomie. 

Biographie  médicale,  —  Adclunfr,  Supplément  ,à  Jô- 
cher, Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BACHEVILLE  (  les  frères  Barthélémy  et 
Antoine) ,  officiers  et  voyageurs  français,  na- 
quirent tous  deux  à  Trévoux,  et  moururent, 
le  cadet  à  Mascate,  au  mois  de  juin  1820  ,  et 
l'aîné  à  Paris  ,  en  1835.  Ils  suivirent  la  carrière 
des  armes,  et  assistèrent  à  toutes  les  batailles 
qui  illustrèrent  les  armes  françaises  depuis 
1804  jusqu'en  1814.  Lorsque  Napoléon  eut  ab- 
diqué, l'aîné,  Barthélémy,  le  suivit  à  l'île 
d'Elbe.  Il  combattit  avec  son  frère  à  Fleu- 
rus  et  à  Waterloo.  Après  cette  courte  et  désas- 
treuse campagne ,  les  deux  frères  se  letirèrent , 
dans  leurs  foyers.  Accusés  de  conspiration  poli- 
tique, ils  parvinrent  à  s'échapper  des  mains  des 
gendarmes  qui  devaient  les  arrêter.  Ils  quittè- 
rent la  France,  où  leur  tête  avait  été  mise  à  prix, 
et  se  réfugièrent  d'abord  en  Suisse;  puis  ils 
parcoururent  la  Bavière,  la  Saxe,  laSilésie  ;  et  ar- 
rivèrent à  Varsovie,  où  ils  furent  bien  accueillis 
de  la  comtesse  Dembinska.  Après  un  séjour  de 
quelques  mois  dans  le  château  de  cette  dame , 
ils  se  rendirent  en  Moldavie,  où  ils  se  séparèrent 
pour  ne  plus  se  revoir.  Antoine  resta  à  Jassy,  et 
Barthélémy  partit  pour  Bucharest.  De  là  il  vint 
à  Constantinople ,  où  il  apprit  que  l'ambassadeur 
français  négociait  son  extradition.  Pour  prévenir 


65 

le  danger  qui  le  menaçait ,  il  s'embarqua  pour 
Smyme,  et  se  rendit  ensuite  à  Athènes.  Pressé 
par  le*esoin,  seul,  isolé  sur  une  terre  étrangère, 
et  sans  espoir  d'être  secouru,  le  malheureux 
Barthélémy  était  réduit  au  désespoir,  lorsqu'il 
reçut  un  jour  la  visite  d'un  agent  du  fameux 
Ali-Pacha,  qui  l'engageait  à  son  service.  Barthé- 
lémy partit  avec  une  caravane  pour  Janina. 
Après  quelques  jours  de  marche ,  ils  s'enga- 
gèrent dans  les  gorges  du  mont  Olympe,  où  ils 
furent  assaillis  par  une  bande  de  brigands  turcs 
qui  ravageaient  la  contrée.  Bacheville  prit  le 
commandement  de  la  petite  caravane ,  attaqua 
l'ennemi,  le  culbuta,  et  l'obligea  à  chercher  son 
salut  dans  la  fuite.  Le  succès  de  cette  rencontre 
le  recommanda  auprès  d'Ah-Pacha,  dont  il  obtint 
la  confiance. 

Cependant  Antoine,  son  frère,  impatient  de  le 
revoir,  se  mit  en  route  pour  Constantinople. 
Trompé  dans  ses  prévisions,  et  peu  désireux  de 
revoir  le  sol  natal  avec  la  perspective  d'être  jeté 
dans  les  fers ,  il  partit  pour  l'Egypte,  passa  de  là 
en  Perse  ,  et  se  rendit  enfin  à  Mascate,  où  les 
fatigues  du  Désert,  et  le  regret  d'être  séparé  de 
son  frère,  lui  causèrent  une  maladie  dont  il 
mourut  dans  le  courant  de  juin  1820.  —  De  son 
côté  Barthélémy ,  indigné  des  atiocités  d'Ali- 
Pacha  ,  quitta  le  service  du  tyran  de  Janina;  il 
sortit  furtivement  de  la  capitale  de  l'Albanie,  et 
revint  en  France ,  où  il  purgea  sa  contumace,  et 
fut  acquitté.  Auguste  Amic. 

yoyages  des  frères  Bacheville  en  Turquie  et  en  Asie, 
après  leur  condamnation  par  la  cour  prévôtale  du 
Rhône  en  1316,  1  vol.  in-8°,  1822. 

*  BACHi  (  Jean  de  ) ,  compositeur  français  du 
seizième  siècle.  Il  laissa  des  motets,  publiés  dans 
le  Thésaurus  musicus  de  Neubert  et  Monta- 
nus;  Nuremberg,  1564,  t.  I. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BACHiACCA  {F7-ancesco-Ubertini,  dit  le) , 
peintre,  né  à  Florence ,  mort  dans  cette  ville  en 
1557.  Il  fut  élève  du  Pérugin,  qui  enseigna  long- 
temps en  Toscane;  mais  ce  fut  sans  doute  à 
l'amitié  et  aux  conseils  d'Andréa  del  Sarto  qu'il 
dut  de  s'éloigner  de  la  manière  roide  et  sèche  des 
anciens,  pour  se  rapprocher  du  style  moderne  ; 
en  effet,  ses  di-aperies  ont  une  ampleur  que  l'on 
chercherait  en  vain  dans  celles  de  son  maître. 
Il  excella  surtout  dans  les  sujets  de  petite  pro- 
poiiion  ;  en  ce  genre ,  on  admire  avec  raison  un 
Martyre  de  saint  Arcade  ,  peint  sur  un  gradin 
d'autel  dans  l'église  de  Saint-Laurent.  Il  peignait 
habilement  ces  arabesques  que  les  Italiens  ap- 
pellent grotesques;  il  ne  réussissait  pas  moins 
bien  dans  la  représentation  des  animaux,  dont  il 
décorait  des  plafonds,  des  lambris,  et  jusqu'à 
des  meubles.  On  cite  parmi  ces  derniers  le  lit 
nuptial  de  François  de  Médicis  et  de  Jeanne 
d'Autriche.  Bachiacca  fournit  aussi  des  car- 
tons qui  furent  exécutés  en  tapisserie  par  un  de 
ses  frères,  Antonio  Ubertini.  Son  autre  frère, 
Baccio,  fut  im  peintre  de  talent.        E.  B....N. 

Vasarl,  Vite  dei  pittori  —  Lanzi,  Storia  délia  pittura. 

NOOV.   BIOGR,    UNIVERS.   —  T.    IV, 


BACHEVILLE  —  BACHMAKN 


66 

—  Baldiniiccl,  Notizie  dei  professori.  ■  .  Ticozzi,  Dizio- 
nario  dei  pittori.  —  Orlandl ,  Abecedario  pittorico.  — 
K.  Fantozzi ,  Nuova  guida  di  Firenze. 

*  6ACHICH  {Antoine),  moraliste  hongrois, 
mort  en  1759.  Il  appartenait  à  l'ordre  de  Saint- 
François,  et  remplit  d'importantes  fonctions  dans 
sa  commimauté.  Il  laissa  une  morale  chrétienne 
en  langue  slave,  sous  ce  titre  :  Istina  Karst- 
janska. 

Horany,  Mémoria  Hungarorum.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BACH1ÈNE  (  Guillaume-Albert) ,  géographe 
hollandais,  né  en  1718,  mort  en  1783.  Kn  1759,  il 
fut  pasteur  de  l'église  réfoi-mée  et  de  Maestricht, 
et  en  1764  U  professa  l'asti'onomie  et  la  géogra- 
phie dans  la  même  ville.  On  a  de  lui  :  Aardrig- 
kundige  Beschrijving  van  liet  Joodsche  Land 
(Description  géographique  du  pays  des  Israélites), 
neuf  cahiers,  1765,  avec  douze  cartes;  —  Ker- 
kelijke  Géographie,  etc.  (Géographie  ecclésias- 
tique), 1778,  cinq  cahiers  avec  cartes;  —  Nieuive 
Géographie  van  de  vereenigde  Nederlanden 
(Nouvelle  géographie  des  Pays-Bas),  faisant 
suite  à  l'ouvrage  de  Busching. 

Son  frère,  Jean-Henri  Bachiène,  né  en 
1708,  mort  en  1789,  publia  des  ouvrages  de 
morale  et  de  théologie ,  dont  les  principaux  ont 
pour  titre  :  Eerste  Beginzelen  der  goddelijke 
Waarheden ,  1759;  —  De  Leer  der  Sacra- 
menten,  etc.;  1771. 

Sax,  Onomasticon  literarium. 

*  BACHiLLANi ,  philosophe  et  théologien 
arabe,  mort  à  Bagdad  en  1014.  Il  exerça  les 
fonctions  de  juge  dans  cette  ville,  et  fut  chargé 
par  le  khalife  de  se  rendre  à  Constantinople 
poiir  y  conférer  sur  certains  points  de  doctrine 
avec  les  théologiens  grecs.  Bachillani  discuta 
tout  un  jour  avec  eux  sur  ces  matières,  et  trans- 
crivit ensuite  le  résultat  de  cette  conférence.  Il 
fit  d'autres  ouvrages,  restés  inédits. 

Léon  l'Africain,  de  Medicis  et  Pkilosophis.  —  Jôclicr, 
Jllgemcines  Gelehrten-I,exiçon. 

*BAceiM  {Arnold),  philosophe  allemand, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Pansophia  Enchiretica,  seu 
Philosophia  univer salis  experimentalis  in 
Academia  Moysis,  primum  per  sex  prima  ca- 
pita  Geneseos  tradita,  demum  per  ignem  exa- 
mtnata  et  probata;  Nuremberg,  1672  ou  1682. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*  BACHINI  {Théodore),  compositeur  etcor- 
delier  italien,  du  seizième  siècle  ou  des  pi-emières 
années  du  dix-septième.  Il  devint  maître  de 
chapelle  de  l'archiduc  d'Autriche,  duc  de  Man- 
toue.  On  a  de  lui  :  de  Musica,  traité  vraisembla- 
blement resté  manuscrit,  et  composé  vers  1636» 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BACHius  [j.-A.).  Voyez  Bach. 

BACHMANN-ANDEBLETZ  (le  baron  NiXiolas  ■ 
François  de),  général  suisse,  né  le  27  mars 
1740  à  Naefels  (canton  de  Glaris),  mort  en 
1831.  A  neuf  ans,  il  entra  au  service  de  la 
France,  et  fit,   en  qualité  de   capitaine',   la 

3 


67 


BACHMANN 


68 


guerre  de  sept  ans.  En  1763,  ii  obtint  le  gi-ade 
de  major;  en  1769,  il  fit  manœuvrer,  au  camp 
de  Verberie,  quatorze  bataillons  allemands  et 
suisses,  sous  les  yeux  de  Louis  XV  ;  après  la 
journée  du  10  août  1792,  il  se  déroba  par  la 
fuite  à  une  mort  certaine.  Il  prit  du  sei-vice  en 
Sardaigne,  où  il  obtint  le  grade  de  général-ma- 
jor. Les  événements  le  forcèrent  à  rentrer  dans 
son  pays,  où  il  prit  part,  contre  les  Français, aux 
combats  de  Zurich,  de  Feldkirch  et  de  Zug, 
pendant  le  règne  du  parti  français  en  Suisse ,  et 
s'établit  quelque  temps  en  Souabe.  A  la  rentrée 
des  Bourbons  il  reçut  des  mains  de  Louis  XVIII 
le  brevet  de  commandeur  de  Saint-Louis ,  et  se 
retira  dans  ses  terres  ( canton  de  Claris),  ou  il 
mourut  à  l'âge  de  quatre-vingt-onze  ans. 

Girard,  Histoire  des  officiers  stiisses  gui  se  sont  dis- 
tingues aux  services  étrangers;  Fribourg,  1781,  t.  I, 
p.  48. 

*BACHMANN  (M. -Antoine),  philosophe  al- 
lemand, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Ja7iuœ  lingua- 
rum  ciim  prsefatione  Andr.  Rivini  ;  sans 
date,  in-12  ;  —  Diss.  de  hodierno  rei  numma- 
rise  statu;  Halle,  1622,  in-12;  —  Janua  Lati- 
nitatis  bipatens,  h.  e.  Phrases  et  Vocabula- 
rium  lat.  et  germ.,  etc.  ;  Leipzig,  1631,  in-16. 
Adelung,  Supplément  à  Jôcher,/<iijemeines  Gelehrten- 
I^xicon. 

*BACHiMANN  (Charles-Louis) ,   luthier  et 
musicien  allemand,  né  à  Berlin  en   1716,  mort 
dans  la  même  ville  en  1800.  Déjà  remarquable 
par  sentaient  sur  la  viole,  il  se  distingua  suitout 
comme  luthier.  Ses  instruments,  et  particulière- 
ment ses  violons  et  ses  violes,  sont  fort  estimés 
en  Allemagne.  On  lui  doit  l'invention  des  che- 
villes à  vis  pour  la  conh-e-basse ,  qu'il  appliqua 
ensuite  aux  violoncelles  et  môme  aux  violons. 
Vers  1780  il  imagina  une  espèce  de  guitare  à 
clavier  qui  portait  vers  la  droite  de  la  table  un 
mécanisme  au  moyen  duquel  on  faisait  frapper 
les  cordes  par  de  petits  marteaux.  Cet  instru- 
ment ne  réussit  guère.  En  1765,  Rachmann  fut 
nommé  luthier  de  la  cour.  Cinq  ans  plus  tard , 
il  fonda,  conjointement  avec  Benda,  le  concert 
des  amateurs  de  Berlin.  Bachmann  est  mort  à 
quatre-vingt-quatre  ans.  Ses  deux  fils  devinrent 
musiciens  de  la  chapelle  du  roi. 
Fétis,  Biographie  des  Musiciens. 
*  BACHMANN  (Chrétien-Louis) ,  médecin  et 
musicographe  allemand,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  huitième  siècle.  En  1785  il  étudiait  à 
l'université  d'Erlangen.  On  a  de  lui  :  EntwurJ 
zu  Vorlesungen  ûher  die  Théorie  der  Musik , 
insofern  sie  Liebhabern  derselben  nothwen- 
dig  und  nûtzlich   ist  (Idée  d'un  cours  de 
théories  de  la  musique ,  autant  qu'elle  est  né- 
cessaire et  utile  aux  amateurs  de  l'art  )  ;  Erlan- 
gen,  1785.  Au  jugement  de  Gerber,  c'est  une 
reproduction  de  la  dissertation  de  Forkel  sur 
le  même  sujet;  —  Dissert,  inaug.  medica  de 
efjectibus  viusicse  in  hominem  (  sans  date  ). 

Gerber,  BiographischesLexicon  der  'fonkûnstler.  — 
Fétls.  Biographie  des  Musiciens. 


i&kCH^\x^^  {Jacques- Joseph- Antoine-Léger, 
baron  de) ,  major-général  suisse  au  service  de 
la  France,  né  en   1733,  mort  le  3  septembre 
1792.  Entré  jeune  encore  dans  un  des  régiments 
envoyés  en  France,  il  prit  part  à  la  guerre  de 
sept  ans,  reçut  plusieurs  blessures  sur  le  champ 
de  bataille,  et  se  distingua  par  une  rare  habileté 
dans  des  manœuvi'es.  Il  était  major  général  des 
Suisses  à  Paris  le  9  août  1792,  et  défendit  alors 
à  la  tête  de  ses  troupes  le  roi  Louis  XVI.  Bach- 
mann fit  preuve  de  courage  alors;  et  le  jour  sui- 
vant, arrêté  et  conduit  à  l'Abbaye,  puis  à  la  Con- 
ciergerie, il  fut  traduit  en  jugement  devant  le 
tribunal  dit  rfw  iOaoût.  En  vain  récusa-t-il  cette 
juridiction  par  le  motif  tiré  de  sa  nationalité  :  on 
passa  outre,  et  Bachmann  fut  condanmé,  puis 
exécuté,  le  3  septembre  1792. 
Biographie  nouvelle  des  Contemporains. 
BACHMANN  {Jean-Henri),  généalogiste  al- 
lemand, né  à  Feuchtwangen  le  13  janvier  1719, 
mort  à  Deux-Ponts  le  15  juillet  1786.  Il  était 
conseiller  intime  et  archiviste  du  duc  de  Deux- 
Ponts.  On  a  de  lui  (  en  allemand  )  :  Droit  poli- 
tique du  palatinat  de  Deux-Ponts  ;  Tubingen, 
1784,  in-8°,  avec  dix  tableaux  synchroniques  de 
la  généalogie  de  la  maison  de  Deux-Ponts  ;  — 
Exposition  des  droits  par  fidéicommis  de  la 
maison  palatine  en  général,  et  du  duc  régnant 
de  Deux-Ponts,  sur  les  pays  et  les  sujets  laissés 
•par  feu  Maximilien-Joseph ,  électeur  de  Ba- 
vière, avec  64  documents  et  une  table  généa- 
logique; Deux-Ponts,  1778,  in-4''; —  Douze 
chartes,  pour  servir  à  Phistoire  de  la  captivité 
de  Philippe  le  Généreux,  landgrave  de  If  esse, 
tirées  des  archives  de  Deux-Ponts  ,  et  accom- 
pagnées de  notes  ;  Manheim,  1767,  in-8''. 
Sax,  Onomasticum  literarium. 

*BACHMANN  (Louis) ,  philologue  contempo- 
rain et  habile  helléniste.  On  ignore  la  date  de 
sa  naissance.  Il  a  donné  la  meilleure  édition  de 
Lycophron.  Deux  volumes  d'Anecdota,  extraits 
de  la  Bibliothèque  de  Paris  et  des  scolies  d'Ho- 
mère, d'après  un  manuscrit  de  Leipzig. 

*  BACHMANN  {Sixte) ,  compositeur  alle- 
mand, né  le  18  juillet  1754,  mort  vers  1820.  A 
neuf  ans  il  lutta  sans  désavantage  avec  Mozart 
sur  le  piano.  11  entra  ensuite  chez  les  bénédictins 
de  Rittershausen,  et  dès  lors  il  commença  à  com- 
poser sur  le  piano.  Chez  les  prémontrés  de  March- 
thaljOù  on  l'envoya  plus  tard ,  il  étudia  avec 
ardeur  la  science  du  contre-point.  Bachmann 
composa  beaucoup  dans  le  style  ecclésiastique, 
mais  pubHa  peu  de  chose.  On  a  de  lui  :  deux  So- 
nates pour  le  clavecin;  Vienne,  1786  ;  —  Collec- 
tion de  petites  pièces  pour  le  même  instrument  ; 
Spire,  1791  ;  —  Sonate  pour  le  piano;  Munich , 
1800  ;  —  Fugue  pour  l'orgue;  Spire,  1792  ;  — 
plusieurs  ouvrages  manuscrits ,  parmi  lesquels 
des  messes,  des  cantates  religieuses,  une  sym- 
phonie, des  sonates  et  quelques.fugues. 

Fétiiî,  Biographie  des  Musiciens, 


69 


BACHMANN 


*BACHMANN  (Gottlot)),  compositeur  alle- 
mand, né  le  28  mars  17&3,  mort  vers  1810.  A 
quinze  ans ,  il  reçut  de  l'organiste  Frech  des  le- 
çons de  piano  et  de  solfège.  Sept  ans  plus  tard; 
Bachnnann  composa  quelques  sonates  de  piano. 
En  1785,  il  se  rendit  à  Leipzig  pour  y  étudier  le 
contre-point  et  les  belles-lettres,  et  se  passionna 
pour  les  compositions  de  Kozelucli  et  les  quatuors 
de  Pleyel,  qu'il  imita.  Mais  Haydn  et  Mozart  le 
firent  revenir  de  cet  engouement  ;  il  prit  pour  mo- 
dèles ces  deux  grands  maîtres ,  et  écrivit  dans 
leur  style  des  quatuors  et  des  symphonies.  En 
1790,  il  se  rendit  de  Leipzig  à  Dresde  auprès 
de  Naumann,  qui  le  conseilla  utilement^  et  dont 
il  adopta  les  préjugés  contre  la  musique  instru- 
mentale, d'abord  préférée.  En  1791,  Bachmann 
devint  organiste  à  Zeitz,  où  il  demeura  jusqu'à 
sa  mort.  On  a  de  lui,  entre  autres  compositions  : 
Phosdon  et  Naïde,  opéra  en  un  acte;  —  Don 
Silvio  de  liosalva ,  deux  actes  arrangés  pour  le 
piano;  Brunswick  ,  1797;  —  Orphée  et  Eury- 
dice, deux  actes;  Bninswick,  1798  :  —  Poé- 
sies léfjères  de  Matthison  et  de  Jacobi,  mises  en 
musique;  Halle ,  1795 ;  —  douze  Chansons  alle- 
mandes; Offenbach;  —  Héro  et  Léayidre,  bal- 
lade de  Biirger  ;  Offenbach,  1798  ;  —  Complainte 
d'une  jeune  fille,  de  Schiller;  Augsbourg,  1799; 

—  Léonard  et  Blondine,  ballade;  Leipzig;  — 
Léonore ,  ballade  de  Biirger;  Vienne;  — Die 
Bûrgschaft,  de  Schiller;  Vienne;  — Ballades, 
de  Goethe;  — plusieurs  Symphonies  pour  l'or- 
chestre, des  Sonates ,  etc.  Les  premières  de  ces 
compositions  ont  été  jugées  assez  faibles. 

Fétis,  Biographie  des  Musiciens. 

BACHMEGYBi  { Etienne- Paul) ,  médecin 
hongrois ,  natif  de  Trentschin  vers  la  fm  du  dix- 
septième  siècle,  mort  en  1735.  D  étudia  dans  les 
universités  allemandes ,  et  devint  versé  dans  les 
mathématiques  et  la  chimie.  Il  croyait  à  l'alchi- 
mie, et  y  perdit  une  partie  de  sa  fortune  et  sa  vie  : 
l'éclat  d'un  vase  qui  lui  servait  dans  une  opéra- 
tion chimique  lui  fit  à  la  figure  une  blessure  grave 
dont  l'ulcération  lui  causa  la  mort.  On  a  de  lui  : 
Observationes  de  morbo  CSŒMER  Hungariee 
endemio,  que  l'on  trouve  dans  les  Disputationes 
medicse  de  Jean  Milleter;  Leyde,  1717,  in-4°; 

—  Otia  Bachmegybiana ,  documenta  veritatis 
fidei  romano-catholicée  forma  colloquii  ;  Tir- 
nau,  1733,  in-8°  ;  —  d'autres  observations,  dans 
les  Observationes  médicinales  Vratislavienses , 
tentam.  VTH-XV,  et  dans  le  Commercium  lit- 
terarium  Noricum;  1733. 

Weszprem ,  Bjojjrap/j.  medic.  Hungar.  —  Adelung, 
Supplénaent  à  Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BACH  ON  (Jean),  mathématicien  français, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  laissa  :  Demoyistratio  quadraturas 
circuli  ;  Paris,  1657,  in-8°,  et  d'autres  écrits  dans 
le  même  genre. 

De  Châles,  Hist.  des  Lyonnais,  t.  Il,  p.  66.  —  Adelung, 
Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

'^BACHOT  {Etienne),  médecin  français  et 
poète  latin  natif  de  Sens,  vivait  dans  la  seconde 


—  BACHOV  70 

moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  fut  membre 
de  l'Académie  de  médecine  de  Paris.  Il  soutint 
une  thèse  sur  la  question  de  savoir  si  l'usage 
du  chocolat  est  salutaire;  et  laissa  entre 
autres  ouvrages  :  —  Apologi-e  ou  défense 
pour  la  saignée  contre  ses  calomniateurs , 
et  réponse  au  libelle  intitulé  :  Examen 
ou  raisonnement  sur  l'usage  de  la  saignée; 
Paris,  1646-48,  in-8°;  —  Sonnets  d'Isaac  de 
Benserade ,  traduits  en  vers  latins,  sans  indica- 
tion de  date  et  de  lieu  d'impression  ;  —  Vespe- 
rix  et  pileus  doctoralis  cum  quœstionibus 
medicis;  Paris,  1675;  —  Parerga  seu  horee 
subcesivx ,  quïbus  continentur  poemata  la- 
tina  et  galUca ;  Paris,  1686. 

Carrère ,  Bibl.  de  la  méd.  —  Adelung,  Supplément  à 
Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BACHOT (Gaspaixl),  médecin  français,  né  vers 
1550  dans  le  Bourbonnais,  mort  vers  1630.  Il 
étudia  à  Paris  sous  le  célèbre  Riolan ,  et  exerça 
sa  profession  à  Thiers.  Il  est  connu  par  un  ou- 
vrage aussi  intéressant  que  rare,  intitulé  Er- 
reurs  populaires  touchant  la  médecine  et  le 
régime  de  santé;  Lyon,  1626,  in-8".  Cet  ou- 
vrage, divisé  en  cinq  livres,  était  destiné  par 
l'auteur  à  réfuter  celui  que  Joubert  avait  publié 
sous  le  même  titre. 

Carrère,  Bibliothèqiie  de  Médecine. 

BACHOV  D'ECHT,  nom  d'une  famille  origi- 
naire de  Cologne,  devenue  noble  sous  l'empe- 
reur Charles  V,  vers  1525.  Les  personnages  les 
plus  remarquables  de  cette  famille  sont  les  sui- 
vants : 

I.  Reinhart  ou  Reinier  Bachov  d'Echt, 
théologien  allemand ,  né  en  1544,  mort  en  1614. 
Il  devint  bourgmestre  de  Leipzig ,  où  il  s'établit 
en  qualité  de  commerçant;  mais  il  ne  tarda  pas 
à  être  banni  de  cette  ville  pour  ses  doctrines  cal- 
Ainistes,  et  fut  bien  accueilli  à  Heidelberg,  où 
il  mourut.  On  a  de  lui  :  Catechesis  Palatina- 
tus  testimoniis  Scripturx  ac  Sententiis  Pa- 
trum  quiprimis  100  a  C.  N.  annis  in  Ecclesia 
claruerunt  ornata. 

Son  fils,  portant  le  même» nom  que  le  père, 
naquit  à  Leipzig  en  1575  ;  on  ignore  la  date  de 
sa  mort.  Ce  fut  un  jurisconsulte  distingué ,  et 
professeur  à  Heidelberg  en  1613.  Privé  de  son. 
emploi  pendant  la  guerre  de  trente  ans ,  et 
obligé  de  se  retirer  du  Palatinat,  il  vint'à  Heil- 
bronn  en  1622,  et  retourna  plus  tarda  Heidel- 
berg, où  il  s'adonna  tout  entier  à  l'étude  et  à  la 
composition  de  ses  ouvrages.  Au  rapport  de 
plusieurs  écrivains ,  il  abjura  avant  sa  mort  la 
foi  catholique ,  et  embrassa  les  doctrines  luthé- 
riennes. On  a  de  lui  :  Notse  et  Animadv.  ad 
Trentleri  Disput.  ;3\ol.;  Heidelberg,  1617-1619, 
in-4°  ;  —  Notas  et  Animadv.  in  Practica  Vesen- 
becii;  Cologne,  1611  ;  —  Notas  et  Animadver- 
siones  in  Ant.-Fabr.  Rationalia,  et  librum  de 
Erroribus  pragmaticorum  ;  Francfort,  1630  ;  — 
Tractatus  de  pignoribus  et  hypotheçis  ;  Franc- 
fort, 1656;  —  Tractatus  de  actionibus;  1657, 

3. 


71 


BACHOV  ~  BACICCIO 


72 


in-4»;  —  Comment,  in  primam  partem  Pan- 
dect.;  Spire,  1630,  in-4°;  —  Comment.  Theor. 
pract.  in  Hb.  IV  Inst.;  Francfort,  1628,  in-4°. 
Vinnius  a  fait  usage  de  ce  dernier  ouvrage  sans 
mentionner  l'auteur. 

*  n.  Frédéric-Jean  Bachov  ,  diplomate  alle- 
mand, né  à  Gotha  en  1643,  mort  en  1736.  Il 
remplit  les  fonctions  de  ministre  du  duc  de  Gotha, 
et  se  distingua  particulièrement  comme  diplo- 
mate dans  ses  rapports  avec  les  cours  étrangères. 
On  a  de  lui  ;  Disp.  de  morum  cumjure  scripto 
contentione;  Halle,  1701,  in-4°;  —  Dissert, 
octo  juris  feudalis ,  publiée  à  Halle  en  1701, 
avec  programme  de  Jacques -Frédéric  Ludo- 
vic!. 

*in.  ZoMis-fl^enri  Bachov  d'Echt,  diplomate 
et  poète  allemand ,  né  à  Gotha  en  1725.  11  étudia 
à  Leipzig,  et  devint  conseiller  privé  de  la  cour  de 
Danemark,  qu'U  alla  représenter  ensuite  à  Ma- 
drid, à  Dresde  et  à  Ratisbonne.  Il  cultiva  les 
sciences  et  la  poésie.  On  a  de  lui  :  un  Essai 
d'odes  et  chants  spirituels;  in-8°,  1774,  Al- 
tenbourg. 

Jôchcr,  Allgem.  Gelefirten-Lexicon,  avec  le  Supplément 
d'Adelung.  —  Ersch  et  Gruber,  Allgem.  Encyclopoedie. 

''BACHSCHMiDT(4niome),  compositeur  alle- 
mand ,  natif  de  Moelk  en  Autriche ,  vivait  vers 
la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il 
se  fit  remarquer  par  son  talent  sur  la  trom- 
pette, dont  il  tirait  des  sons  qui  ne  semblaient 
pas  appartenir  à  cet  instrument.  Attaclié  à  la 
chapelle  du  prince  de  Wurtzbourg,  Baclisclmiidt 
fut  obligé  de  quitter  cet  emploi,  parce  que  la 
trompette  causait  des  maux  de  nerfs  à  la  tante 
du  prince.  Deux  autres  princes  l'employèrent 
ensuite  à  divers  titres.  Le  prince  d'Eichstaedt 
l'envoya  en  Italie.  Au  retour,  Bachschraidt  com- 
posa, dans  le  style  de  Graun,  plusieurs  opéras 
italiens  et  allemands. 

Fétis ,  Biographie  ztniverselle  des  Musiciens. 

BACHSTROM  {Jean- Frédéric) ,  savant  alle- 
mand, né  en  SUésie  à  la  fin  du  dix-septième 
siècle,  mort  vers  le  milieu  du  dix-huitième.  Il  eut 
une  vie  fort  agitée.  Il  étudia  d'abord  la  théo- 
logie à  Halle;  en  1717,  il  fut  professeur  au 
gymnase  de  Thorn;  de  1720  à  1728,  aumônier 
d'un  régiment  saxon  à  Varsovie;  puis  il  étudia 
la  médecine,  et  devint  membre  de  la  Société 
royale  des  sciences  de  Londres.  En  1729 ,  il 
fonda  une  imprimerie  à  Constantinople ,  et  en- 
treprit une  traduction  de  la  Bible  en  turc.  On  a 
de  lui  :  de  Plica  ^otomca;^  Copenhague, 
1723;  —  Nova  œstus  marini  Theoria,  etc.; 
Leyde,  1734,  in-8°;  — Art  de  nager,  ou  in- 
vention à  l'aide  de  laquelle  on  peut  toujours 
se  sauver  du  naufrage;  Amsterdam,  1741, 
in-S",  etc.  On  lui  a  attribué  le  Democritus  redi- 
vivus. 

Sax ,  Onomasticum.  —  Jôcher,  Allr/em.  Gelehrten- 
Lexicon ,  avec  le  Supplément  d'Adelung. 

EACHTiSHîJA.  Voy.  Bakhtichua. 
BAciARELLi   (MarcelUn).  Voyez  Bacoia- 

RELLI. 


BACICCIO  OU  BACCiccio  (jeaû -Baptiste 
Gaulï),  peintre  italien,  né  à  Gènes  en  l639,mort 
en  1709.  Il  perdit  de  bonne  heure  ses  parents,  et 
entra  dans  l'atelier  de  Borgognone  ;  mais  il  eut  à 
peine  le  temps  d'y  apprendre  les  principes  du  des- 
sin. A  l'âge  de  quatorze  ans,  entraîné  par  le  désir 
d'étudier  les  chefs-d'œuvre  de  Rome,  il  se  mit  à 
la  suite  d'un  envoyé  de  la  république  de  Gènes  ; 
arrivé  à  Rome ,  il  fut  placé  chez  un  marchand  de 
tableaux ,  chez  lequel  il  eut  le  bonheur  d'être  re- 
marqué du  Bernin  et  de  Mario  dei  Fiori,  qui 
l'aidèrent  de  leurs  conseils  et  de  leur  appui.  A 
vingt  ans  il  fit  son  premier  tableau ,  une  Vierge 
entre  saint  Roch  et  saint  Antoine.  Ce  ta- 
bleau fit  quelque  bruit,  et  valut  à  son  auteur  un 
mariage  qui,  le  mettant  au-dessus  du  besoin, 
lui  permit  de  se  livrer  sans  préoccupation  aux 
travaux  de  son  art.  Ce  fut  alors  que  le  prince 
Panfili  lui  confia  l'exécution  des  pendentifs  de  la 
coupole  de  Sainte- Agnès  de  la  place  Navone.  Ba- 
ciccio  y  peignit  de  grands  sujets  allégoriques  pleins 
d'une  grâce  peut-être  excessive.  Le  coloris  est 
loin  de  la  vigueur  ordinaire  du  maître,  ce  que 
l'on  attribue  à  des  conseils  qu'il  avait  reçus  du 
Bernin. 

La  réputation  du  Bacicccio  parvint  aux  oreilles 
du  pape  Alexandre  VU,  qui  voulut  le  connaître; 
il  ordonna  au  chevalier  Bernin  de  le  lui  présen- 
ter, et  lui  commanda  son  portrait.  Par  l'inlluence 
du  Bernin,  qui  ne  cessa  de  le  protéger,  le  Bacic- 
cio  obtint,  malgré  la  redoutable  concurrence  de 
Ciro  Ferri,  de  Carlo  Maratta  et  de  Giacinto 
Brandi ,  d'être  chargé  de  la  décoration  de  l'é- 
glise de  Jésus.  Il  fut  cinq  ans  à  accomplir  cette 
immense  entreprise ,  son  plus  beau  titre  à  l'ad- 
miration de  la  postérité.  Le  cul  de  four  repré- 
sente Y  Agneau  sans  tache  adoré  par  les  saints 
et  les  anges.  Le  style  en  est  un  peu  maniéré, 
mais  la  composition  est  pleine  de  vigueur,  et  le 
coloris  est  magnifique.  La  coupole  représente 
J.-C.  offrant  à  son  Père  les  instruments  de  sa 
Passion.  Aux  pendentifs  sont  les  Quatre  évan- 
gélistes.  La  partie  capitale  de  l'œuvre  est  la  voûte 
de  la  grande  nef,  représentant  V Adoration  du 
nom  de  Jésus.  Un  groupe  de  démons  foudroyés 
par  des  rayons  qui  partentydu  saint  nom,  et  que 
l'auteur  a  placé  hors  du  cadre ,  semble  se  déta- 
cher de  la  voûte  et  tomber  sur  le  spectateur.  Il 
est  impossible  de  pousser  plus  loin  la  vigueur 
du  relief  et  l'entente  des  effets  de  lumière.  Les 
lunettes  et  la  voûte  de  la  chapelle  Saint-Ignace 
dans  la  même  église  sont  également  duBaciccio, 
qui  y  a  représenté  les  miracles  du  fondateur  de 
la  compagnie  de  Jésus.  L'esquisse  de  cette  com- 
position se  ti'ouve  dans  la  galerie  Spada. 

Les  autres  ouvrages  de  Baciccio ,  soit  à  fres- 
que, soit  à  l'huile,  sont  nombreux  dans  les 
églises  de  Rome.  Il  serait  trop  long  de  les  énumé- 
rer  ici.  Son  principal  et  son  dernier  grand  ouvrage, 
après  la  voûte  de  Jésus,  fut  celle  de  l'église  des 
Saints- Apôtres ,  qu'il  exécuta  en  deux  mois,  à 
l'âge  de  soixante-sept  ans;  diligence  qui  du  reste 


73 


BACICCIO  —  BACK 


fut  nuisible  à  la  perfection  de  son  œuvre,  et  sans 
doute  aussi  contribua  à  l'affaiblissement  de  sa 
santé.  Le  Baciccio  y  représente  le  Triomphe  de 
Vordre  de  Saint- François,  Trois  ans  après , 
ayant  été  chargé  de  composer  les  cartons  des 
mosaïques  de  l'une  des  petites  coupoles  de  Saint- 
Pierre,  il  s'échauffa  à  les  mettre  lui-même  en  place 
pour  juger  de  leur  effet,  et  gagna  une  pleurésie 
qui  l'emporta  en  peu  de  jours,  le  2  avril  1709, 
à  l'âge  de  soixante-dix  ans. 

Le  Baciccio  excella  surtout  dans  les  portraits, 
et  dans  ces  grandes  compositions  que  les  Italiens 
appellent  opère  macchinose.  La  fougue  de  son 
imagination  et  la  vigueur  de  son  coloris  le  ren- 
daient éminemment  propre  à  ce  genre,  dans  lequel 
il  n'eut  pour  rivaux  que  Luca  Giordano,  Pierre 
de  Cortone,  et  Lanfranc.  Son  dessin  n'est  pas 
toujours  parfaitement  correct;  ses  draperies  sont 
un  peu  lourdes ,  ses  compositions  parfois  hasar- 
dées et  bizarres  ;  mais  ces  défauts ,  surtout  sen- 
sibles dans  ses  tableaux ,  sont  rachetés  par  une 
grande  fraîcheur  de  coloris ,  par  la  grâce  et  la 
variété  de  ses  têtes ,  par  une  touche  spirituelle  et 
puissante  à  la  fois,  enfin  par  une  parfaite  entente 
des  raccourcis,  qualité  si  essentielle  dans  un 
peintre  appelé  par  son  génie  à  la  décoration  des 
voûtes  et  des  plafonds. 

Le  Baciccio  compta  parmi  ses  élèves  Giovanni 
Odazzi,  Francesco  Civalli,  Ludovico  Mazzanti, 
Gian-Battista  Brughi  et  Pietro  Blanchi. 

Ernest  Breton. 

Lanzi,  Storia  délia  Pittura.  —  Ticozzi,  Dizionario 
dei  Pittori.  — |Orlandi,  Jbecedario  pittorico.  —  Pascoli, 
f^ite  dei  Pittori,  Scultori  ed  Àrchitetti  moderni  — 
Wiackelmann,  Neues  Ma/iler-Lexicon.  —  U'Argenville, 
f^ie  des  Peintres  italiens. 

*  BACILLUS ,  préteur  romain ,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  premier  siècle  avant  l'ère  cliré- 
tienne.  Le  désespoir  qu'il  éprouva  de  ce  que 
César  refusait  de  le  mettre  à  la  tête  d'une  pro- 
vince ,  porta  ce  Romain  à  se  donner  la  mort.  Il 
n'est  pas  impossible  que  ce -personnage  soit  le 
même  que  Babullius,  dont  Cicéron  place  la  mort 
à  la  même  date. 

I)lon  Cassius,  XLIII,  47.  —  Cicéron  à  Atticus,  XIII,  48. 

BACiLLY  {Bénigne  Mv,),  prêtre  et  composi- 
teur français,  né  dans  la  basse  Normandie  vers 
1625.  Entre  autres  ouvrages,  on  a  de  lui  : 
Recueil  des  plus  beaux  vers  qui  ont  été  mis 
en  chant ,  avec  le  nom  des  auteurs  tant  des 
airs  que  de5j3aroZe5;Paris,166l,  2vol.in-12;  — 
Remarques  cwieuses  sur  l'art  de  bien  chanter; 
Paris,  1668,  in-12  ;  — Premier  et  deuxième  re- 
cueils d'airs  spirituels  à  deux  parties,  par /cm 
M.  de  Bacilly  ;  Paris,  1692,  deuxième  éd.;  — 
Premier  et  deuxième  recueils  d'airs  bachi- 
ques ;  Paris,  1677,  in-S"  obi.,  deuxième  éd.  ;  — 
Remarques  curieuses  sur  l'art  de  bien  chan- 
ter, et  particulièrement  pour  ce  qui  regarde 
le  chant  français  ;Pa.vis  (Ballard),  1668et  1679, 
avec  une  défense  de  son  Uvre  ajoutée  par  Ba- 
cily  sous  ce  nouveau  titre  :  l'Art  de  bien  chan- 
ter, de  M.  de  Bacilly,  augmenté  d'un  discour^^ 


qui  sert  de  réponse  à  la  critique  de  ce  traité; 
Paris,  1679,  in-12. 
Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BACio  (  Henri),  savant  jésuite,  né  à  Nancy 
en  1609,  mort  à  Pont-à-Mousson  au  commence- 
ment de  1 68 1 .  D'origine  italienne,  il  fut  successive- 
ment professeur  de  rhétorique  au  collège  de  Dijon 
et  préfet  des  classes  à  Pont-à-Mousson.  On  a  de 
lui  deux  éloges  historiques  :  Illustrissimi  ducis 
Bellegardii  Laudatio,  1647,  in-4°;  —  Elogium 
Henrici  Borbonii  II;  1647,  in-12. 

Lelong,  Bibliothèque  historique  de  la  France. 

BACiocHi.  Voyez  Bacciochi. 

*  BACIOCHI  {Jean-Dominique  ),  chirurgien 
italien,  natif  de  Cortone,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  H  exerça  pendant 
onze  ans  la  chirurgie  à  l'hôpital  de  Sainte-Marie 
de  Florence,  vint  ensuite  s'établir  à  Brescia,  et 
donna  ses  soins  aux  malades  de  l'hôpital  de  cette 
ville.  On  a  de  Baciochi  :  Lettera  intorno  l'es- 
trazione  d'un  calcula  esistente  sotto  la  lin- 
gua;  Brescia,  1749,  in-8°. 

Mazzuchelli.  Scritt.  d'Italia.  —  Adelung,,  Supplément 
à  Jôcher,    -4ligem.eines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BACIOCHI  {Jean-Thomas  ),  moine  et  poète 
italien,  né  à  (iênes  en  1668,  mort  en  1723.  Il  était 
clerc  régulier  de  la  Mère  de  Dieu  de  Gênes,  et 
laissa  des  poésies  insérées  dans  plusieurs  recueUs, 
notamment  dans  le  Perideo  Trapezunzio. 

Mazzuchelli,  5cnïf.  d'Italia.  -  A delung,  Supplément 
à  Jôcher,  AUegemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BACis  (Bàxiç),  poète  grec  d'une  époque 
incertaine.  On  lui  attribue  les  Testaments  secrets 
('AiroppriTar  âtaÔr^xat),  dont  il  est  question  dans 
le  plaidoyer  de  Dinarque  contre  Démosthène,  et 
d'où  dépendait,  au  rapport  deReiske,  le  salut  d'A- 
thènes. Cette  assertion  ne  se  soutient  guère  de- 
vant ce  fait,  qu'Aristophane  a  révoqué  en  doute 
la  véracité  de  Bacis.  Quelque  haidi  que  fût  le 
langage  du  comique  grec,  il  est  douteux  qu'il 
eût  plaisanté  sur  un  sujet  où  le  salut  d'Athènes 
se  serait  trouvé  en  jeu. 

Smith,  Dicliunary  o/Crcekund  Jioman  Biography. 
BACK  (  Abraham);  Voyez  Baek. 

*  BACK  (  George) ,  capitaine  de'^  vaisseau  dans 
la  marine  anglaise,  naquit  en  1792.  C'est  l'un 
de  ces  habiles  et  courageux  officiers  qui,  sur  les 
pas  de  Forbisher,  tentèrent  de  se  frayer  un  pas- 
sage dans  les  régions  du  nord,  entre  la  mer  Pa- 
cifique et  l'océan  Atlantique.  Midshipman  à  bord 
de  l'Aréthuse ,  il  avait  fait  en  1809  la  campagne 
d'Espagne,  où  il  eut  le  malheur  de  tomber  entre 
les  mains  de  l'ennemi.  Lorsque  la  paix  lui  eut 
rendu  la  liberté  en  le  condamnant  au  repos,  il 
tourna  son  énergie  vers  des  luttes  plus  utiles  et 
non  moins  périlleuses.  11  fit  en  1818  le  voyage 
au  Spitzberg  avec  Buckan,  et  prit  une  part  im- 
portante et  glorieuse  aux  deux  célèbres  expédi- 
tions du  capitaine  Franklin.  Malgré  les  souf- 
frances inouïes  qu'il  y  avait  endurées,  il  s'offrit, 
en  1833,  pour  conduire  une  expédition  à  la  re- 
dierche  du  capitaine  Ross  parti  depuis  1829  ,  et 
dont  on  n'avait  aucune  pouveile.  11  appareilla  le 


75 


BACK  —  BACKER 


17  février  1833,  accompagné  du  docteur  King, 
savant  distingué,  et  il  revint  à  Liverpool  le  i7 
septembre  1835,  après  une  absence  de  deux  ans 
et  sept  mois.  Dix  mois  après  son  départ,  il  avait 
appris  l'heureux  retour  du  capitaine  Ross  dans 
sa  patrie.  Back  se  trouvait  alors  dans  les  grands 
lacs  de  l'Amérique  du  Nord  ;  il  résolut,  puisque 
le  premier  objet  de  son  voyage  n'existait  pas, 
de  lui  donner  du  moins  une  utilité  scientifique  : 
il  s'engagea  dans  un  fleuve  considérable  que  les 
naturels  appelaient  le  Tlew-ce-Cloa,  et  auquel 
la  Société  géographique  a  donné  depuis  le  nom 
de  Back;  et  après  une  navigation  de  530  milles 
géographiques  au  milieu  de  rescifs ,  de  chutes 
d'eau  et  de  bancs  de  sable,  il  arriva  enfin  dans 
la  mer  Polaire,  dont  la  communication  avec  les 
lacs  du  nord  fut  ainsi  constatée.  Il  étudia  ensuite 
soigneusement  cette  partie  des  côtes  de  la  mer 
Polaire,  et  remplit  le  blanc  qui  se  trouvait  sur 
la  carte  enti'e  le  passage  Bathurst,  le  lac  du 
Grand-Esclave  et  la  baie  d'Hudson.  Ces  décou- 
vertes géographiques  ne  furent  pas  les  seules  ;  il 
fit  aussi  d'importantes  obsers'ations  dans  un  hi- 
ver où  le  baromètre  s'abaissa  jusqu'à  70  degrés. 
On  lui  doit  surtout  une  étude  complète  sur  les 
phénomènes  des  aurores  boréales,  dont  il  adressé 
sept  cartes  très-intéressantes.  Il  constate  leur 
influence  sur  la  boussole,  où  l'une  d'eUes  produi- 
sit sur  l'aiguille  une  déviation  de  8  degrés.  Le 
capitaine  Back  fut  aussi  chargé,  en  1836,  d'une 
deuxième  expédition  dont  le  but  était  d'établir 
la  géographie  des  côtes  entre  le  passage  du  Ré- 
gent et  le  cap  Turnagain.  Surpris  par  les  glaces, 
il  est  resté  plusieurs  mois  dans  la  plus  affreuse 
situation  qui  se  puisse  imaginer,  et  c'est  à  grand'- 
peine  s'il  a  pu  ramener  en  Angleterre  son  équi- 
page et  son  vaisseau.  Le  capitaine  Back  a  été 
nommé  baronnet  en  1838,  et  la  Société  de  géo- 
grapliie  lui  a  décerné  une  médaille.  Il  a  écrit 
lui-même  deux  relations  de  ses  voyages,  qui  sont 
bien  plus  remarquables  au  point  de  vue  litté- 
raire que  ne  le  sont  généralement  les  composi- 
tions de  ce  genre.  En  voici  les  titres  :  Narrative 
of  the  expédition  along  the  Shores  of  the 
Arctic  Océan,  in  the  years  1833,  1834,  1835; 
in-S",  Londres,  1836;  —  Narrative  of  an 
expédition  undertaken  with  a  View  to  geo- 
graphical  discovery  on  the  arctic  shores ,  in 
1836 ,  1837  ;  10-8°,  Londi'es,  1838. 

T.  D. 

'  Edinburgh  Review,  Juillet  1839,  1843,  V..  O.  —  Quar. 
ierly  Review,  1770,  V.  —  ^  chronoloyical  History  of 
voyages  into  the  arctic  régions  undertaken  c/iieflyjor 
the  purpose  of  discoverong  a  North-Est,  North-JVest 
or  polar  passage  between  the  Atlantic  and  Pacific 
océan  ;  in-S"  ,  Londres,  1818,  by  sir  Jhon  Barrow.  —  New 
navy  Liste,  1850. 

*BACK.  {Jacques  de  ),  médecin  hoUandais,  né 
à  Rotterdam  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  Il  fut  un  des  premiers  à  adopter  et 
à  soutenir  la  doctrine  d'Harvey  sur  la  circulation 
du  sang.  Au  rapport  de  Manget,  Bach,  dans  une 
Jettre  intitulée  de  Calcula,  insérée  dans  l'ouvrage 


de  Berovicius,  se  livra  aune  discussion  impor- 
tante sur  certains  points  de  médecine,  notamment 
sur  la  gravelle.  On  a  de  Back  :  Dissertatio  de 
corde,  in  qua  agitiir  de  nullitate  spirituum, 
de  hxtnatosi,  de  Viventium  calore;  Rotter- 
dam, 1648,  in-12.  L'auteur  nie,  dans  cet  ouvrage, 
l'existence  du  fluide  nerveux,  et  rapporte  toutes 
les  opérations  du  système  nerveux  à  l'action  des 
vibrations. 

Rose,  New  Biographical  Dietionary. 

*  BACKBUSCH  (Joacbim-Gérard),  poète  al- 
lemand, natif  de  Stettin,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  His- 
toria  de  Passione  J.-G.  carminé  heroico  ex- 
pressa;  Stettin,  1638,  in-4°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeines-Getehr- 
ten-Lexicon. 

BACKER,  nom  d'un  grand  nombre  d'artistes 
hollandais ,  dont  les  principaux  sont  les  quatre 
suivants  : 

I.  BACKER  {Adrien),  peintre  hollandais,  né 
en  1643,  mort  en  1686.  Il  étudia  en  Italie,  et  peignit 
le  portrait  et  l'histoire  à  Amsterdam.  On  lui  attri- 
bue un  Jugement  dernier  placé  à  l'hôtel  de  ville 
d'Amsterdam,  et  qui  dénote  un  grand  artiste.  La 
gravure  a  reproduit  plusieurs  œuvres  d'Adrien 
Backer. 

*n.  BACKER  {François  de),  peintre  hollan- 
dais, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  Appelé  à  la  cour  de  l'électeii''  pala- 
tin Jean-Guillaume,  Backer  s'y  fit  remarquer 
par  d'excellentes  peintures.  On  le  voit  en  1721, 
à  la  suite  de  la  femme  de  l'électeur,  à  la  cour 
de  Cosme  EH,  duc  de  Florence.  Ce  grand  artiste 
fut  aussi  peintre  de  l'électeur  de  Mayence., 

m.  BACKER  {Jacques  ),  appelé  aussi  Jacques 
de  Palerme,  peintre  hollandais  malgré  ce  sur- 
nom, né  à  Anvers  en  1530,  mort  en  1660.  Il 
travailla  toute  sa  vie,  de  si  courte  durée,  pour 
un  marchand  de  Palerme  qui  exploitait  son  ta- 
lent en  affirmant  à  l'artiste  que  la  vente  de  ses 
œuvres  était  des  plus  difficiles.  L'excès  du  tra- 
vail tua  Backer.  Il  excellait  dans  la  disposition  de 
ses  sujets.  Ce  fut  surtout  un  bon  coloriste. 

rv.  BACKER  {Jacques),  peintre  hollandais, 
né  à  Harlem  en  1608  ou  1609,  mort  à  Amster- 
dam le  27  août  1641.  Il  vécut  en  grande  par- 
tie à  Amsterdam,  et  y  peignit  l'histoire  et  le  por- 
trait. Il  avait  pour  ce  genre  une  telle  facilité , 
qu'il  lui  arrivait  souvent  d'en  peindre  plusieurs 
en  un  jour.  Il  réussissait  particulièrement  à 
rendre  les  contours  musculaires,  surtout  lors- 
qu'il s'agissait  de  reproduire  le  corps  de  la 
fenune.  Ses  tableaux  sont,  pour  la  plupart,  en 
Espagne.  On  voit  à  Anvers  un  Jugement  der- 
nier, de  sa  meilleure  exécution. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kùnstler-Lexicon.  —  Hou- 
brakeu,  Fie  des  peintres  flamands. 

BACKER  {George),  médecin  anglais,  vivait 
vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle.  Il  fut  mé- 
decin ordinaire  de  la  reine  d'Angleterre.  On  a 
de  lui  :  de  Gatarrho  et  Dysenteria  Londinen- 
sibus,  epidemicis  utrisque,  anno  1762;  Lon- 


77 


dres,  1764;  —  Recherches  sur  les  avantages 
de  l'inoculation;  Londres,  1776,  iii-8°;  — 
Opuscula  medica ;  Londres,  1771,  in-S";  — Es- 
sai sur  les  causes  de  la  colique  endémique  du 
Bevonshire;  1767,  in-S". 

Biographie  médicale. 

RACKBR  (George  de),  imprimeur  et  libraire 
à  Bruxelles  vers  la  fin  du  dix-septième  et  au 
commencement  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de 
lui  :  une  édition  revue  et  corrigée  de  la  traduc- 
tion française  de  Lazarille  de  Tormes ,  par 
l'abbé  de'  Charnes,  1698,  2  vol.  in-12;  —  Bic- 
tionnaire  des  Proverbes  français,  avec  leur 
explication  et  leur  origine,  1710,  petit  in-8°, 
ouvrage  rare,  reproduit  par  Leroux,  sous  ce  ti- 
tre :  Dictionnaire  comique,  satyrique,  criti- 
que, burlesque,  libre  et  proverbial,  Amster- 
dam, 1718,  in-8°,  suivi  d'autres  éditions  avec  des 
additions  qui  ont  fini  par  en  faire  un  gros  livre 
assez  licencieux.  Backer  a  traduit  du  flamand 
V Histoire  du  Saint  Sacrement  de  miracle,^a.ï 
P.  Cafmeyer;  Bruxelles,  1720,  in-S". 

Val.  André,  Bibl.  Belg. 

*BACKER  (Pierre),  sculpteur  prussien,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié'  du  dix-septième 
siècle.  Il  eut  pour  maître  le  célèbre  Schlùtter,  et 
exécuta  plusieurs  statues  d'après  les  modèles  de 
ce  maître.  Backer  exécuta  la  plupart  des  figures 
groupées  au  pied  de  la  statue  de  Frédéric-Guil- 
laume, placée  sur  le  grand  pont  de  Berlin. 

Nagler,  Neues  Jllgemeines  Kunstler-Lexicon. 

*  BACKEREEL  (  Gilles  ) ,  peintre  hollandais , 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
11  fut  contemporain  de  Rubeus,  dont  il  imita  la 
manière.  Au  rapport  de  Pilkington,  les  œuvres 
de  Backereel  peuvent  être  mises  sur  la  même 
ligne  que  celles  de  Rubens  et  de  Vandyck.  Quoi 
qu'il  en  soit  de  ce  jugement,  on  doit  dii-e  que  le 
saint  Charles  Borromée  de  la  cathédrale  de  Bru- 
ges, œuvre  de  Backereel,  est  un  tableau  du  plus 
grand  effet  ;  le  dessin  en  est  plus  correct  que 
celui  de  Rubens,  et  la  pureté  du  coloris  rappelle 
la  manière  de  Vandyck.  On  voit  à  Bmxelles  et 
à  Anvers  d'autres  bons  tableaux  de  Backereel. 

Houbraken ,  fie  des  peintres  flamands.  —  Nagler, 
Neues  Jllgem.  Kunstler-Lexicon. 

*BACRHAUSEN  (  WendeUn),  écrivain  mi- 
litaire allemand,  né  en  1614,  mort  en  1667.  On 
a  de  lui  :  Nûtzliche,  grûndliche  und  lustige 
Beschreibung  der  bei  der  Infanterie  jetziger 
Zeit  gebraeuchlichen  militserischen  Exerci- 
tien  (Utile  et  amusante  description  des  exer- 
cices actuellement  en  usage  dans  l'arme  de  l'In- 
fanterie) ;  Marpurg,  1664. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeiiies  GclcJi-r- 
ten-Lexicon. 

*BACKHïrsEiv  (Jean-Martin),  écrivain  alle- 
mand, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  Il  laissa  :  Apologeticum  quo  JDio- 
genem  Gynicum  a  crimine  et  stultitise  et  im- 
pudentise  expeditum  sistit  ;  Kônigsberg ,  1 7  27 . 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Jllgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BACRHUYSEN,  Voy.  BaKHUYSEN. 


BACKER  —  BACKMEISTER  7S 

BACRMEisTEB  ( Hartmann- Louis-C hr is- 
ifian),  savant  allemand,  né  en  1736  à   Herbom 
en  Wétéravie,  dans  la  principauté  de  Nassau- 
Dillenbourg;  mort  à  Saint-Pétersbourg  en  1806. 
Il  fit  ses  études  en  Allemagne,  et  fut  appelé  vers 
1770  en  Russie,  où  il  dirigea  le  collège  allemand 
de  Saint-Pétersbourg.  On  peut  dire  qu'il  a  gran- 
dement contribué  au  progrès  des  sciences  et  des 
lettres  en  Russie.  Il  fut  nommé  membre  de  l'A- 
cadémie de  Saint-Pétersbourg  et  décoré  de  l'ordre 
de  Saint-Wladimir.  On  a  de  lui  (  en  allemand  ) 
Histoire  de  la  Nation  Suédoise  ;  Leipzig,  1767 
— Abrégé  de  la  Géographie  de  V Empire  russe 
Pétersbourg,  1773  ;  —  Recueil  de  mémoires  et 
de  pièces    authentiques  sur  l'Histoire  de 
Pierre  I";  Riga,  1785  ;  —  Bibliothèque  russe, 
en  11vol.,  1777  à  1788. 
Biographie  nouvelle  des  Contemporains. 

BACKMEISTER  (Jean),  médecin  allemand, 
né  le  24  octobre  1680,  mort  vers  1750.  Il  étudia 
à  Leipzig ,  et  devint  médecin  du  prince  de  Ba- 
den-Durlach  en  1707.  Il  laissa  :  Acta  Philippi- 
ca,  avec  des  notes  (  sans  date  )  ;  —  Historia 
academias  Rostoch.,  et  continuatio  Annalium 
Herulorum  ac  Vandalorum  Nie.  Marescal- 
chi ,  et  Antiquitates  Rostochienses  ab  anno 
1160  ad  1700,  ouvrage  de  Backmeister  père, 
édité  par  le  fils. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexieon,  —[Biographie 
médicale. 

*  BACKMEiST  ER  (  Lucas  ) ,  théologien  et  com- 
positeur allemand,  né  à  Lunebourg  le  18  octo- 
bre 1530,  mort  à  Rostock  le  9  juillet  1608.  Il 
a  laissé  :  Oratio  de  Luca  Lossio  ;  Rostock,  1 562  ; 
—  des  commentaires  sur  la  Bible,  et  plusieurs  ou- 
vrages inédits. 

Son  fils  Lucas,  né  en  1570,  mort  en  1638, 
a  laissé  quelques  sermons,  des  écrits  de  contro- 
verse théologique,  et  Commentarius  in  pro- 
pfietas  majores  et  minores,  excepto  Daniele. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon.  —  Adajn,  Vitx  erudilorum.  —  Moller,  Cim- 
bria  literata.  —  Fétis,  Biographie  universelle  des  Musi- 
ciens. 

BACRMEISTEB  (Mathieu),  médecin  alle- 
mand, né  à  Rostock  le  28  septembre  1580,  mort 
le  7  janvier  1626.  Il  étudia  la  médecine  dans  sa 
ville  natale,  fit  en  1599  un  voyage  en  Allemagne, 
et  se  rendit  à  Copenliague  en  1603;  puis  il 
suivit  en  Angleterre  le  chevaher  de  Friesen.  Après 
d'autres  voyages  à  Leyde  et  dans  diverses  cités 
universitaires  de  l'Allemagne,  il  revint  à  Rostock, 
pour  y  prendre  en  1606  le  double  titre  de  doc- 
teur en  médecine  et  de  maître  en  philosophie, 
n  exerça  ensuite  la  médecine  à  Kiel  jusqu'en 
1612 ,  puis  revint  donner  des  leçons  de  mathé- 
matiques à  Rostock.  En  1616,  il  devint  mé- 
cin  du  district  de  Lunebourg,  et  en  1621  mé- 
decin ordinaire  du  prince.  Il  laissa,  suivant  Mol- 
ler :  un  Traité  général  de  médecine  pratique, 
en  vingt-huit  dissertations,  imprimées  d'abord 
chacune  séparément;  —  une  édition  des  quatre 


79 


BACKMEISTER  —  BACLER 


80 


premiers  volumes  des  Opéra  medica  posthuma 
de  Fr.  Joël. 

Son  fils  Jean,  mort  en  1651 ,  fut  professeur 
à  l'université  de  Rostock.  On  a  de  lui  les  disser- 
tations suivantes  :  de  Apoplexia;  Rostock, 
1641,  in-4°;  —  de  Quartana ;  ibid.,  1641, 
in-4°;  —  de  Cachexia;  ibid.,  1658  ,  in-4°;  — 
de  Casu  laborantis podagra  ;  ibid.,  1658,  \a-i°  ; 
—  de  Hydrope  Ascite;  ibid.,  1664,  in-4°;  — 
Problemataphysiologico-medica;  ibid.,  1664, 
in-4o;  —  de  Imbecillitate  ventriculi;  ibid., 
1664,  in-4°. 

Sax,  Onomasticon.  —  Jôcher,  AUgemeines  Gete.hrten- 
Lexicon,  avec  le  Supplément  d'Adelung.  —  MoUer, 
Citnbria  literata. 

*BACROFEN  (  J.-G.-Henri  ),  compositeur  al- 
lemand, né  à  Durlach  en  1768,  mort  vers  1840. 
Il  étudia  à  Nuremberg,  et  excella  bientôt  sur  la 
clarinette,  la  flûte,  la  harpe,  le  cor  anglais ,  et  le 
jiiano.  Après  quelques  voyages  il  vint  à  Gotha 
en  1802,  et  revint  à  Nuremberg  l'année  suivante. 
On  a  de  lui,  enti'e  autres  ouvrages  :  Anleitung 
zîim  Harfenspiel  mit  eingestreuten  Bemer- 
kungen  ûber  den  Bau  der  Harfe  (  Instruction 
sur  l'art  de  jouer  de  la  harpe,  avec  des  remar- 
ques sur  la  construction  de  cet  instrument); 
Leipsick,  1803; —  Anweisung  fur  die  Klari- 
nette  und  das  Bassethorn  (  Méthode  pour  la 
clarinette  et  le  cor  de  bassette)  ;  ibid.,  1803  ;  — 
d'autres  compositiong  inédites. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*B&CKRi,  philanthrope  français,  mort  vers 
1815.  Il  quitta  sa  patrie  pour  aller  chercher  la  for- 
tune dans  un  autre  hémisphère.  Ayant  amassé  de 
grandes  richesses  et  s' étant  établi  avec  ses  frères 
à  Alger,  il  se  fit  un  devoir  de  visiter  les  bagnes 
africains  ,  et  de  consacrer  sa  fortune  à  délivrer 
ou  à  secourir  ses  compatriotes  qui  gémissaient 
dans  l'esclavage.  En  1799,  il  vint  à  MarseDle 
dans  ce  but,  et  y  équipa  plusieurs  navires  pour 
Malte.  Mais  il  devint  suspect  au  Directoire,  ainsi 
qu'un  de  ses  frères,  secrétaire  de  l'envoyé  d'Al- 
ger ;  et  le  gouvernement,  après  les  avoir  incar- 
cérés ,  les  fit  reconduire  sous  escorte  jusqu'à  la 
frontière,  avec  défense  de  rentrer  en  France. 

Biographie  nouvelle  des  Contemporains, 
i     *BACKTISHUA.  Fo^eS  BAKTISmVA. 

BACLER  D'ALBE  (Louis-Albert-Ghislaiïi , 
baron) ,  peinti'e  et  ingénieur-géogi'aphe ,  naquit , 
le  21  octobre  1762,  à  Saint-Pol,  dépai-tement  du 
Pas-de-Calais,  et  mourut  à  Sèvres  le  12  septembre 
1824.  Il  partit  à  l'âge  de  vingt  ans  pour  l'Italie; 
il  s'arrêta  dans  les  Alpes ,  et  choisit  Sallenches, 
au  pied  du  Mont-Blanc ,  pour  son  séjour  habi- 
tuel :  il  y  demeura  sept  ans.  II  fut  tout  à  la  fois 
peintre  et  naturaliste,  et  bientôt  ses  tableaux, 
répandus  en  Suisse  et  en  Allemagne  ,  lui  valu- 
rent une  grande  réputation.  Il  fit  de  grandes 
explorations  dans  les  montagnes  ;  c'est  là  qu'il 
étudia  les  rapports  de  liaison  de  ces  gioupes  de 
montagnes ,  et  jeta  dans  sa  mémoire  les  fonde- 
ments de  cette  topographie  pittoresque  qu'il 


devait  bientôt  mettre  à  exécution.  Le  cours  des 
événements  amena  la  guerre  dans  la  vallée  de 
Chamouny,  en  Savoie.  Bâcler  quitte  ses  pin- 
ceaux, se  fait  militaire,  et  vient  joindre  en  vo- 
lontaire un  bataillon  de  chasseurs  de  l'Ariége. 
Cerné  en  une  rencontre  par  des  paysans  insur- 
gés ,  il  tire  son  sabre ,  place  sa  femme  et  ses 
enfants  sur  l'a vant-train d'une  pièce  de  canon,  et 
traverse  le  rassemblement,  qu'il  intimide  par  ce 
trait  d'audace.  Lorsque  Bonaparte  prit  le  com- 
mandement de  l'armée  d'Italie,  des  reconnais- 
sances militaires  confiées  à  Bâcler  et  exécutées 
avec  bravoure  et  succès ,  des  dessins  exacts  de 
machines  de  guerre,  le  firent  remarquer  parle 
général  en  chef,  qui  l'attacha  à  son  état^major 
avec  le  titre  de  directeur  du  bureau  topographi- 
que. Bâcler  prit  part  à  toutes  les  actions  de  la 
mémorable  campagne  de  1796  ;  il  se  distingua 
particulièrement  à  la  bataille  d'Arcole ,  dont  il 
a  fait ,  en  1804  ,  le  sujet  d'un  grand  tableau , 
remai'quable  par  sa  belle  exécution.  Il  a  di-essé 
également  la  belle  carte  du  théâtre  de  la  guerre 
en  Italie  (Paris ,  1802,  en  54  feuilles),  et  diffé- 
rents dessins  de  nos  fastes  mihtaires.  Les  chan- 
ces de  la  guerre,  en  arrachant  l'Italie  aux  Fran- 
çais en  1799,  dépouillèrent  Bâcler  du  fruit  de 
ses  longs  travaux.  Ce  revers  ne  le  découragea 
pas  :  il  lui  suffisait  d'avoir  pu  sauver  ses  dessins 
topographiques  ;  et ,  retiré  une  seconde  fois  à  Sal- 
lenches, puis  de  retour  à  Paris ,  il  avait  presque 
refait  une  partie  de  ses  cuivi'es ,  lorsque  le  gou- 
vernement autrichien  lui  rendit  ceux  qui  avaient 
été  transportés  à  Vienne.  Bonaparte,  à  son  retour 
d'Egypte,  donna  à  Bâcler  le  titre  de  directeur 
de  son  cabinet  topographique,  et  l'emmena  avec 
lui  dans  toutes  ses  campagnes.  Devenu  succes- 
sivement adjudant-commandant  en  t807,  géné- 
ral de  brigade  en  1813,  Bâcler  parcourut  toute 
l'Europe.  Admis  dans  la  confiance  la  plus  intime 
de  l'empereur,  il  dressait  chaque  jour  l'esquisse 
des  mouvements  des  troupes  projetés  pour  le 
lendemain.  Épuisé  enfin  de  travail,  il  ne  put 
résister  aux  fatigues  toujours  croissantes  de  la 
campagne  de  1814.  D  revint  à  Paris,  où  il  se 
rendit  encore  utile  dans  la  direction  du  dépôt 
de  la  guerre.  Mais ,  en  1816,  il  perdit  son  em- 
ploi; retiré  à  Sèvres,  il  reprit  le  crayon  et  le 
pinceau ,  et  toujours  avec  succès.  Il  y  mourut 
au  milieu  de  ses  ti'avaux. 

On  a  de  Bâcler  d'Albe  :  Annales  pittoresques 
et  historiques  de  paysagistes  (recueil  de  gra- 
vures au  trait  et  à  l'aqua-tinta,  d'après  les  meil- 
leurs ouvrages  coimus  et  inédits  des  peintres 
paysagistes  detoutesles  écoles  ),  accompagnés  de 
notes  historiques  et  critiques  sur  la  vie  des 
peintres  ,  le  mérite  de  leurs  ouvrages  et  les 
principes  de  Part;  Paris,  1803,  in-4°  de 36  plan- 
ches; —  Souvenirs  pittoresques,  ou  Vues  litho- 
graphiées  de  la  Suisse,  du  Valais,  etc.,  17  liv. 
in-fol.  de  chacune  6  planches;  Paris,  1818  et 
suiv.  —  Souvenirs-pittoresques,  contenant  la 
campagned'' Espagne, suite  d'estampes lithogra- 


81 


BACLER  —  BACON 


82 


phiées,  17  liv.  in-fol.,  chacune  de  6  planches; 
Paris,  1824  ;  —  Promenades pittoresqties  dans 
Paris  et  ses  environs ,  8  liv.  in-fol.  de  48  plan- 
ches lithographiées.  —  Vues  pittoresques  du 
haut  Faucigny, grammes  en  couleur.  Parmi  ses 
tableaux,  qui  ont  figuré  à  l'exposition,  on  remar- 
que la  Bataille  d'Aréole ,  qui  passa  pour  son 
chef-d'œuvre,  la  Bataille  d'Austerlitz,  ut  Paris 
chez  Œnone,  qui  a  décoré  la  galerie  de  la  Mal- 
maison. [Enc.  de^  g.  du  m.  avec  addit.] 

Bulletin  de  la  Société  de.géographie ,  t.  H  ,  p.  200.  — 
Journal  des  royages,  t.  XV,  p.  185;  t.  XXIV,  p.  24t.  — 
Mémorial  des  sciences  et  des  arts,  t.  IV. 

BACO  DE  LA  CHAPELLE ,  magistrat  fran- 
çais, mort  en  1801.  II  était  procureur  du  roi  à 
Nantes,  lorsqu'il  fut  député  aux  états-généraux 
de  1789.  Il  travailla  beaucoup  dans  les  comités, 
et  ne  monta  à  la  tribune  qu'une  fois  pour  rejeter 
sur  l'abbé  Maury  tous  les  troubles  qui  divisèrent 
l'assemblée.  En  1792  il  défendit  Nantes,  dont 
il  était  maire,  contre  les  attaques  des  Vendéens: 
11  fut  ensuite  emprisonné  à  l'Abbaye,  pour  s'être 
prononcé  contre  le  31  mai,  et  ne  dut  son  salut 
qu'au  9  thermidor  (  27  juillet  1 796  ).  H  fut  envoyé 
alors  par  le  Directoire  exécutif ,  en  qualité  de 
commissaire  du  gouvernement,  aux  lies  de  France 
et  de  la  Réunion.  Mais  les  colons  refusèrent  de 
le  reconnaître  ;  il  fut  même  déporté  aux  Manilles. 
A  son  retour  en  France  il  obtint  la  direction  de 
l'Opéra;  puis  il  fut  chargé  de  se  rendre  à  la  Gua- 
deloupe en  qualité  de  commissaire.  H  s'acquitta 
avec  succès  de  cette  mission,  et  mourut  à  la 
Basse-Terre. 

Biographie  nouvelle  des  Contemporains. 

*BACo  (Jean-Baptiste),  avocat  et  auteur 
dramatique  français,  vivait  dans  la  seconde  moi- 
tié du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  la  Mayo- 
naise,  comédie  en  un  acte  et  en  prose;  Paris, 
1756;  —  Belphégor  dans  Marseille,  comédie 
en  un  acte  et  en  prose  ;  Marseille,  1756. 

Bibliothèque  du  Théâtre,  III,  213.—  Adelung,  Supplé- 
ment à  V Allgemeines  Gelehrten-Lexicon  de  Jôcher. 

BACON,  nom  propre  de  plusieurs  personnages 
anglais  célèbres  (1).  Robert  et  Roger  Bacon, 
placés  en  tête ,  appartiennent  au  moyen  âge  ;  les 
autres,  classés  par  ordre  alphabétique  des  pré- 
noms, ont  vécu  depuis  le  seizième  .siècle. 

BACON  (  Robert  ) ,  moine  et  théologien  an- 
glais, né  en  1168.  Il  était  de  l'ordre  des  Domi- 
nicains :  on  l'a  souvent  confondu  avec  Roger 
Bacon.  Il  étudia  à  Oxford,  et  vint  se  perfectionner 
à  Paris.  De  retour  à  Oxford ,  il  y  enseigna  la 
théologie,  et  se  fit  remarquer  comme  prédicateur. 
Sous  Henri  IQ,  Bacon  s'associa  à  l'opposition 
que  firent  les  barons  à  ,  l'administi'ation  du  mi- 
nistre Pierre  des  Roches  {de  Rupibus)  et  à 
l'influence  des  Poitevins  ses  compatriotes,  admis 
par  lui  à  tous  les  emplois.  Lorsque  le  parle- 
ment fut  convoqué  en  1233,  Bacon  déclara  de- 
vant le  roi  que  le  seul  renvoi  de  Pierre  des  Ro- 
ches pourrait  faire  cesser  le  mécontentement  gé- 

(1)  Le  mot  anglais  Bacon  signifie  lard. 


néral.  Ce  renvoi  eut  heu,  et  l'Angleterre  cessa  en 
même  temps  de  subir  la  domination  des  étran- 
gers. 

Rose,  New  Biographical  Diction ary.  —  Tanner,  Bi- 
blioth.  Brit. 

BACON  (Roger),  célèbre  moine  anglais, 
surnommé  le  Docteur  admirable ,  naquit  en 
1214  à  Uchester,  dans  le  comté  de  Sommerset, 
et  mourut  à  Oxford  en  1294  (en  1284,  suivant 
Pitsseus;  en  1248,  suivant  Leland).  Pendant  que 
les  philosophes  scolastiques  perdaient  leur  temps 
dans  les  vaines  discussions  du  nominalisme  et  du 
réalisme,  et  ne  juraient  que  sur  les  paroles  d'A- 
ristote  et  de  quelques  autres  autorités  ancien- 
nes, Roger  Bacon  lisait  attentivement  dans  le 
grand  livre  de  la  nature.  «  Je  ferais ,  disait-il , 
brûler  tous  les  livres  d'Aristote,  si  j'en  étais  le 
maître  ;  car  on  y  perd  son  temps  à  y  étudier,  et 
ils  ne  servent  qu'à  propager  l'erreur  et  l'igno- 
rance (1).  )•  C'était  le  langage  d'un  grand  révo- 
lutionnaire. R.  Bacon  fiitun  des  hommes  qui  en 
devançant  leur  siècle  sont  toujours  méconnus, 
persécutés  par  leurs  contemporains ,  et  souvent 
môme  broyés  par  la  roue  du  temps,  dont  ils  s'ef- 
forcent d'accélérer  le  mouvement. 

Roger  Bacon  étudia  d'abord  à  Oxford,  sous 
Edmond  Rich,  depuis  archevêque  de  Cantorbéry, 
et  sous  Richard  Fitzarre  ;  il  fit  des  progrès  ra- 
pides dans  toutes  les  sciences  qu'on  y  enseignait 
alors.  Delà,  pour  compléter  ses  études,  il  se  ren- 
dit à  Paris,  dont  l'université  était  alors  la  plus  cé- 
lèbre de  l'Europe,  et  surtout  très-fréquentée  par  les 
Anglais  (2).  Après  avoir  obtenu  le  grade  de  doc- 
teur en  théologie,  il  revint,  dit-on,  en  Angleterre, 
et  entra  dans  l'ordre  de  Saint-François ,  par  le 
conseil  du  savant  Robert  Greathead  ou  Grosse- 
tête  ,  évêque  de  Lincoln ,  qui  l'honorait  de  sa 
bienveillance  et  de  sa  protection.  Suivant  d'au- 
tres, ce  fut  à  Paris  qu'il  entra,  vers  1240  (selon 
Oudin),  dans  l'ordre  des  Cordeliers.  Ce  qu'il  y 
a  de  certain,  c'est  qu'il  passa  plusieurs  années 
dans  le  couvent  des  franciscams  à  Paris,  et  qu'il 
y  eut  beaucoup  à  souffrir  de  l'ignorance  intolé- 
rante de  ses  fanatiques  confrères  (3).  Le  frère 
Roger  se  fit  d'abord  coimaître  en  1259,  selon 
Cave  et  Oudin ,  par  un  sermon  qu'il  prononça  à 
Oxford  devant  Henri  III.  II  y  censura  le  roi  de 
ce  qu'il  déférait  trop  aux  avis  de  Pierre,  évêque 
de  Winchester,  et  de  ce  qu'il  donnait  les  pre- 
miers emplois  du  royaume  à  des  étrangers. 

Un  goùi  prononcé  pour  les  sciences  physiques 
le  porta  ensuite  à  s'appliquer  avec  ardeur  à  l'é- 
tude des  phénomènes  delà  nature.  Pénétré  de  la 
nécessité  d'allier  les  sciences  avec  les  lettres ,  il 
apprit  à  fond  (chose  rare  à  cette  époque)  les  lan- 

(1)  Si  haberem  potestatem  super  libres  Aristotells, 
ego  facerem  omnes  creraarl,  quia  non  est  nisi  tempo- 
ris  amissio  studere  In  illis,  et  causa  erroris,  et  raultipli- 
catio  ignorantiae.  (R.  Bacon,  Opus  majus.) 

(2)  Pari.sios  Angli  proficisci  solebant,  tanquam  ad  mer- 
caturam  bonarum  artlum.  {fiist.  et  antiq.  Acad.  Oxon., 

p.  13G.) 

(3)  Wadding,  Annal.  Frat.  Miner-.;  Lugdun.,  1628, 
t.  II,  p.  449. 


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BACON 


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gués  latine ,  grecqae ,  hébraïque ,  arabe,  afin  de 
pouvoir  lire  les  anciens  dans  le  texte  original.  A 
l'exemple  de  Platon,  il  regardait  les  mathémati- 
ques comme  la  clef  de  voûte  des  autres  sciences 
{prima  erit  interscientias,  et  praecedens  alias, 
et  disponens  nos  ad  eas  ) ,  Opus  maj.,  part. IV, 
p.  61.  Il  rechercha  avec  beaucoup  de  soin  les  ou- 
vrages de  l'antiquité,  et  n'épargnait  rien  pour  se 
procurer  les  livres  les  plus  précieux  et  les  plus 
utiles.  Arrivé  à  l'âge  où  l'homme  qui  réfléchit  s'a- 
dresse les  questions  les  plus  graves  de  la  vie ,  il 
substitua  un  des  premiers  l'autorité  d'Aristote  à 
l'autorité  de  l'expérience.  Il  s'entoura  d'un  grand 
nomJjre  de  jeunes  gens  qu'il  se  fit  un  devoir  d'ins- 
truire, et  qui,  à  leur  tour,  l'aidèrent  dans  ses  re- 
cherches expérimentales.  H  ne  recula  devant  au- 
cun sacrifice;  et  il  raconte  lui-même,  dans  son 
Opus  majus ,  que  dans  l'espace  de  vingt  ans  il 
dépensa,  en  expériences,  plus  de  2,000  hvi-es  de 
France  {duo  millia  librarum  Parisiensium) , 
somme  énorme  pour  ce  temps.  Pourvu  d'une 
sagacité  extraordinaire,  d'un  esprit  d'observa- 
tion inconnu  au  moyen  âge,  et  suitout  d'une 
persévérance  à  toute  épreuve,  le  Docteur  admi- 
rable devait  arriver  à  des  découvertes  jusqu'a- 
lors inouïes  en  astronomie ,  en  physique ,  en 
chimie,  en  médecine,  etc.  Ce  fut  à  Paris,  dans 
le  couvent  des  cordeliers,  que  Roger  Bacon  com- 
mença à  se  livier  à  l'étude  des  sciences.  Le 
premier  il  s'aperçut  de  l'erreur  du  calendrier 
JuUen  relativement  à  l'année  solaire,  et  proposa 
en  1264 ,  à  Clément  IV,  de  le  rectifier  (1).  Il  ne 
fut  point  écouté.  Hélas!  il  avait  parlé  trois 
siècles  trop  tôt.  Le  premier,  il  étudia  l'action 
des  lentilles  et  des  verres  convexes  ;  il  inventa 
les  binettes  à  l'usage  des  presbytes  (2).  Il  donna 
le  premier  la  théorie  et  la  pratique  des  téles- 
copes. «  Nous  pouvons,  dit-il,  tailler  des  verres 
et  les  arranger  de  telle  manière  par  rapport  à 
notre  œil  et  aux  objets ,  que  la  réfraction  et  la 
réflexion  des  rayons  se  feront  dans  le  sens  que 
l'on  voudra.  Il  devient  aussi  possible  de  lire  à 
une  distance  incroyable  les  lettres  les  plus  peti- 
tes, de  compter  les  grains  de  sable  et  de  pous- 
sière, à  cause  de  la  grandeur  de  l'angle  sous  le- 
quel nous  apercevons  ces  objets  (3).  »  En  par- 
lant des  tables  astronomiques  qu'il  avait  le  pro- 

(1)  HUt.  et  antiq.  Oxon,,  p.  13S.  —Me.  Copernic,  In 
l'roœmiu,  Op.  de  Revolutionibus  orbium  cœlestium. 

(2;  Upvs  majus,  p.  352  :  Si  vero  homo  aspiciat  literas 
et  alias  res  minutas  per  médium  crystalli,  vel  vilri,  vel 
alterius  perspicui  suppositi  Uteris,  et  sit  portio  minor 
sphaerae  cujus  convexitas  sit  versus  oculum,  et  oculus  sit 
in  aëre,  longe  raelius  videbit  literas  ,  et  apparebunt  el 
majores.  —  Et  ideo  hoc  instrumentuni  est  utile  senibus 
et  habentibus  oculos  débiles.  Nam  literara  quantumque 
parvara  possunt  videre  in  sufficienti  raagnitudlne. 

(3)  Opus  majus,  p.  357  :  Nam  possumus  sic  figurare 
perspicua  et  taliter  ea  ordinare  respectu  nostrl  vlsus  et 
rerum ,  quod  frangentur  radii  et  flectentur  quocuaque 
voluerimus,  ut  sub  quocunque  angulo  voluerimus  rem 
prope  vel  longe,  et  sic  ex  incredibili  distantia  legeremus 
literas  mlnutissimas,  et  pulveres  et  arenasnumeraremus, 
propter  magnitudinem  anguli  sub  que  videremus  maxima- 
que  corpora  de  prope  vix  viderimus  propter  parvitatem 
anguli,  sub  quo  videremus. 


jet  de  dresser,  Roger  Bacon  dit  :  «  Mais  ce  qui 
est  surtout  nécessaire,  ce  serait  d'avoir  des  gens 
qui  entendissent  bien  l'optique,  et  qui  fussent 
à  même  de  construù'e  des  instnmients  que  cette 
science  demande,  parce  que  les  instruments  de 
l'astronomie  n'agissent  que  par  la  vue,  selon  les 
lois  de  l'optique  (1).  »  Dans  un  autre  endroit  il  se 
plaint  de  ce  que  la  vérité  importune  tout  esprit 
ignorant. 

Ce  fut  surtout  par  ses  observations  astronomi- 
ques et  astrologiques  que  Roger  Bacon  s'altira 
l'accusation  de  magie  et  la  haine  fanatique  de  ses 
contemporains.  L'ignorance  et  l'envie  de  ses 
conlrères  lui  suscitaient  toutes  sortes  d'embar- 
ras. Les  supérieurs  de  l'ordre  auquel  il  appar- 
tenait avaient  fait  un  règlement  par  lequel  il  lui 
était  expressément  défendu  de  communiquer  ses 
écrits  à  qui  que  ce  fût,  sous  peine  de  les  perdre, 
et  d'être  lui-même  mis  au  pain  et  à  l'eau  (2). 
C'est  pourquoi  il  n'osa  d'abord  répondie  à  la 
lettre  que  lui  écrivit  Clément  IV  avant  d'être 
pape ,  et  dans  laquelle  il  fit ,  par  l'intermédiaire 
de  Raymond,  de  Loudun,  demander  au  frère  Ro- 
ger un  exposé  détaillé  de  ses  merveilleuses  in- 
ventions. Mais  l'ancien  secrétaire  de  saint  Louis 
(  Voy.  Clément  IV  )  étant  devenu  chef  de  l'É- 
glise peu  de  temps  après  (en  1265),  il  réitéra  sa 
demande.  Ce  fut  alors  que  le  frère  Roger  lui 
envoya  son  Opus  majus,  ainsi  que  divers  au- 
tres traités,  par  Jean  de  Paris,  son  disciple  chéri  ; 
il  lui  envoya  aussi  quelques  instruments  de  ma- 
thématiques qu'il  avait  construits,  et  s'ofiïit  d'al- 
ler lui-même  à  Rome  pour  donner  verbalement 
toutes  les  exphcations  nécessaires.  Cette  infrac- 
tion aux  règlements  des  supérieurs  de  son  ordre 
devait  bientôt  lui  devenir  fatale  (3).  Pendant  la 
vie  de  Clément  IV,  qui ,  loin  de  désapprouver, 
cherchait  plutôt  à  encourager  les  travaux  de 
Roger  Bacon ,  les  cordeliers ,  envieux  et  igno- 
rants ,  n'osaient  pas  attenter  publiquement  à  la 
liberté  de  leur  confrère  :  ils  se  bornèrent  à  le 
tracasser  de  mille  manières,  à  le  déranger  de  ses 
études,  et  à  lui  rendre  la  vie  insupportable. 

Dix  ans  après,  en  1278,  sous  le  pontificat  de 
Nicolas  m,  Jérôme  d'Esculo ,  général  des  fran- 
ciscains ,  vint  à  Paris  en  quaUté  de  légat  du  saint- 
siége.  Les  cordeliers  profitèrent  aussitôt  de  cette 

(t) Tabulse  astronomicse,  in   quibus  semcl    essent 

omnes  motus  cselorum  certifîcati  a  principio  mundiusque 
ad  finem  ;  —  et  tum  omni  die  possemus  considerare  in 
cœlo  causas  omnium  quse  in  terra  renoventur,  et  con- 
similem  dispositionera  cœli  quserere  in  praetcrito  ,  et  in- 
venire  consimiles  affectus,  et  sic  de  futuro  et  omnia  co- 
gnoscerentur.  {Opus  Tertium  ad  Clementem,  ms.  Cot., 

fol.  6.) 

(2)  Sub  prsecepto  et  pœna  amissionis  libri ,  et  jejunio 
in  pane  et  aqua  pluribus  diebus,  proliibuerunt  eum  a 
comraunicando  scriptuna  aliquod  a  se  factum  cum  aliis 
quibuscnmque.  (  Opus  majus ,  ms.  Cot.,  fol.  3.) 

(3)  La  réponse  que  le  pape  fit  à  la  lettre  du  frère  Ba- 
con peut  donner  une  idée  de  l'autocratie  absolue  des 
moines  dans  leurs  couvents.  La  pontife  souverain  recom- 
mande dilecto  fllio  Rogerio,  dicto  Baccon,  de  lui  faire 
connaitre  le  résultat  de  ses  recherches  aussi  secrètement 
qu'il  le  pourrait  :  hoc  quanto  secretius  poteris ,  faciès, 
(Wadding,  Annal.  Fratr.-JUin.,  t.  II,  p.  29*.) 


I 


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BACON 


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occasion  pour  dénoncer  leur  confrère  comme 
magicien  astrologue ,  et  comme  ayant  fait  un 
pacte  avec  le  diable.  Un  des  principaux  aiticles 
qui  motivèrent  son  accusation  et  sa  condamna- 
tion avait  été  fondé  sm' un  passage  de  ÏOpus  ter- 
tium  ad  Clementem- ,  et  que  Clément  IV  avait 
cependant  trouvé  lui-même  fort  innocent.  Il  y  est 
dit  qu'en  consultant  chaque  jour  les  Tables  astro- 
nomiques ,  par  rapport  à  l'état  actuel  des  choses, 
on  n'aurait  qu'à  chercher  dans  les  temps  passés 
le  même  arrangement  des  corps  célestes,  pour 
arriver  à  prédire  les  événements  de  l'avenir.  Il 
ajoute  qu'il  avait  souvent  travaillé  à  dresser 
ces  tables,  mais  que  l'ignorance  de  ceux  aux- 
quels il  avait  affaire  ne  lui  avait  pas  permis  de 
les  achever.  (  non  j9otei  consMTOWiare.  propter 
stuUitiam  eorum  cum  quibus  habui  facere). 
A  l'accusation  de  magie,  il  réphqua'par  sa  letti'e 
De  nullitate  magiee.  Quant  aux  expériences 
physiques,  que  l'esprit  de  l'époque  regardait 
comme  l'œuvre  du  diable ,  il  répondit  :  «  Parce 
que  les  choses  sont  au-dessus  de  votre  intelli- 
gence, vous  les  appelez  œuvre  du  démon.  Les 
théologiens  et  les  canonistes,  dans  leur  ignorance, 
les  abhorrent  comme  des  productions  de  la  magie, 
et  les  regardent  comme  indignes  d'un  clirétien.  » 
Aucune  de  ces  raisons  ne  prévalut  contre  le 
fanatisme.  La  science  perdit  son  procès  ;  l'igno- 
rance triompha.  Les  ouvrages  de  Roger  Bacon 
furent  condamnés  comme  renfermant  «  des  nou- 
veautés dangereuses  et  suspectes  {novitates 
suspectas),  »,  et  l'auteur  lui-même  expia  son 
génie  par  une  longue  détention  (1).  Le  général 
des  franciscains  fit  confirmer  cette  condamnation 
par  la  cour  de  Rome.  G.  Twiue  raconte  qu'on 
enchaîna  les  livres  de  Roger  Bacon  aux  tablettes 
de  la  bibliothèque  des  cordeliers  d'Oxford,  où 
ils  furent  entièrement  rongés  parles  vers.  Jérôme 
d'Esculo  fut  plus  tard  élu  pape  sous  le  nom  de 
Nicolas  rv.  Ce  fut  donc  en  vain  que  Bacon  en 
appela  au  saint-siége  :  au  Heu  d'être  relâché  de 
sa  prison,  il  ne  fut  resserré  que  plus  étroite- 
ment. On  rapporte  que,  pour  fléchir  le  pape,  il 
lui  avait  adressé ,  comme  preuve  de  l'innocence 
et  de  l'utilité  de  ses  travaux ,  un  livre  mtitulé 
De  Prolong atione  Vitae,  qui  se  conserve  en 
manuscrit  à  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris. 
Enfin,  lorsque,  usé  par  une  vie  si  agitée  et  si  bien 
remplie ,  le  pauvre  frère  Roger  ne  parut  plus 
redoutable,  on  le  mit  en  liberté.  Accablé  d'in- 
firmités ,  il  se  traîna  jusqu'en  Angleterre ,  et  vint 
mourir  à  Oxford,  une  année  après  sa  mise  en 
liberté.  Il  faut  que  ce  grand  génie,  qui  aimait 
tant  la  science ,  ait  été  bien  malheureux  ,  pour 
qu'il  ait  pu  sur  son  lit  de  mort ,  laisser  échapper 
cette  plainte  amère  :  «  Je  me  repens  de  m'être 
donné  tant  de  peine  dans  l'intérêt  de  la  science.  » 

(1)  Per  multos  annos  vinculis  detentus ,  Antiq.  ÏJniv. 
Oxon.,  p.  138.  —  Bacon  ne  fut  mis  en  liberté  qu'en  1293 
(  un  an  avant  sa  mort  )  :  en  supposant  qu'il  ait  été  con- 
damné en  1278  (année  où  Jérôme  d'Escule  vint  à  Paris), 
ce  génie  immortel  aura  langui  pendant  quinze  ans  en 
prison. 


Voilà  ce  qu'il  en  coûte  à  vouloir  éclairer  les 
hommes.  01.  Borrichius  (de  Ortu ,  de  Progressic 
Chem.)  dit  avoir  vu  à  Oxford  (au  dix-huitième 
siècle)  la  maison  de  Roger  Bacon,  appelée  the 
house  of  friar  Bacon.  Son  corps  fut  enterré 
dans  l'église  des  franciscains ,  où  l'on  montrait 
longtemps  la  cellule  où  le  frère  Roger  travaillait 
en  repos. 

Ouvrages  de  Roger  Bacon.  La  critique  a 
beaucoup  à  faire  dans  l'appréciation  exacte  des 
livres  attribués  à  Roger  Bacon.  Le  même  ou- 
vrage porte  souvent  deux  ou  trois  titres  diffé- 
rents. U  en  est  résulté  qu'on  a  singulièrement 
grossi  la  liste  de  ces  livres,  que  P.  Borel  porte 
au  moins  à  vingt-huit. 

Parmi  les  ouvrages  de  Roger  Baeon  qui 
nous  sont  parvenus,  on  doit  placer  au  premier 
rang  son  Opus  majus  présenté  à  Clément  IV 
(ad  Clementem  quartum),  pubhé  en  1733  par 
le  docteur  J.  Jebb ,  à  Londres ,  vol.  in-fol.  Cet 
ouvrage,  qui  traite  de  presque  toutes  les  sciences, 
y  compris  la  hnguistique,  renferme  des  parties 
qui  ont  été  publiées  comme  des  traités  particu- 
liers. Les  chapitres  les  plus  intéressants  et  les 
plus  détaillés  sont  relatifs  aux  divers  phénomènes 
de  la  lumière.  VOpus  minus  et  VOpus  tertium 
reproduisent ,  sous  une  forme  plus  abrégée ,  les 
doctrines  et  les  observations  contenues  dans  l'O- 
ptis  majus.  Roger  Bacon  doit  être  réellement  con- 
sidéré comme  l'un  des  fondateurs  de  l'optique.  U 
donne  très-bien  la  théorie  des  miroirs  ardents, 
et  nous  apprend  qu'il  en  fabriquait  lui-même 
de  très-bons  en  acier  (  de  chalybe  bono  )  pour 
dix  Uvres,  monnaie  de  Paris.  Il  explique  le  point 
focal  où  les  rayons  se  réunissent  :  «  il  faut  croire, 
ajoute-t-il,  que  l'Antichrisf  se  servait  de  ce  moyen 
pour  brûler  les  cités,  les  camps  et  les  ai'mées  (1).  » 
En  parlant  de  la  réfraction  que  les  rayons  de  la 
lumière  éprouvent  dans  l'air,  il  explique  pourquoi 
nous  voyons  un  astre  différemment  à  l'horizon 
qu'au  zénith.  «  Si  on  observe,  dit-il,  aux  envi- 
rons des  équinoxes,  à  l'aide  d'instruments  d'ob- 
servations célestes  {per  instrumenta  quibus 
experimur  ea  qux  silnt  in  cœlestibus),  le  pomt 
d'une  étoile  à  son  lever,  et  qu'on  observe  ensuite 
le  point  de  la  même  étoUe  dans  la  ligne  méridienne, 
on  trouvera  que  cette  étoile  est  plus  éloignée 
sensiblement  du  pôle  boréal  du  monde  quand  elle 
est  au  méridien  que  quand  elle  est  à  son  lever 
{distare sensibiliter  invenieteam  inloco  me- 
ridieiplus  a  polo  mundi  septentrionali,  quam 
quando  fuit  in  ortu).  L'œil  voit  donc  de  ma- 
nières différentes  dans  destempsdifférents.  Quand 
l'étoile  est  dans  la  ligne  méridienne ,  c'est-à-dire 
au  zénith  ou  au-dessus  de  la  tête  de  l'observa- 
teur, les  rayons  arrivent  dans  l'œil  perpendicu- 
lairement; et  alors,  n'étant  pas  réfractés,  l'œil 

(1)  Omnes  radil  qui  cadunt  in  tolam  superficiem  spe- 
culi  concurrunt  in  punctum  unum,...  quia  cadunt  ad  an- 
gulos  aequales,  et  ideo  reflectuntur  ad  punctum  unum  in 
axe...  Et  credendum  est  quod  Antichristus  his  uteretur,  ut 
civitates,  et  castra  et  exercUus  compara  t.  {Op.  maj.,  p.  69.) 


(1)  Opus  majus,  p.  79. 

(2)  Opus  majus,  p.  29  :  Iris  generatur  per  reflecllones 
muUiplices.  Non  possunt  enira  radii  congregari,  nlsi  per 
fraclionera  et  refleetionem.  Et  p.  449  :  Similiter  si  quis  te- 
nens  aquam  in  ore,  et  fortitcr  spargat  aquara  In  radlis, 
ec  stet  a  latere  radiorum. 

(3)  Opusmajus,  p.  449  :Atqueslhomo  insestate,  quando 
surgit  a  sorano,  et  habet  oculos  nondum  bcne  apertos, 
subito  aspiciat  ad  foramen  per  quod  intrat  radius  solis, 
videbit  colores  ;  et  similiter  si  claudat  oculum ,  contingit 
idem  sub  umbra  supercilioruin ,  et  iterum  idem  accidit 
per  vas  yitreum  plénum  -aqua  in  radlis  solis  ;  et  sic  per 
inlinitos  modos  tara  naturales  quam  artificiales  centingit 
colores  hujusmodi  apparere,  sicut  diligens  experimenta- 
tor  novit  reperlre. 

(4)  Opus  majus,  p.  85  :  Radil  lunœ  attrahunt  vapores 
ad  aèrent. 


87  BACON 

voit  l'étoile,  en  ligne  droite,  dans  son  point  vé- 
ritable. Quand  les  rayons  nous  arrivent,  au  con- 
traire, sous  des  angles  obliques,  au  lever  de 
l'astre ,  ils  se  réfractent  :  la  vision  s'opère  par  des 
lignes  brisées ,  et  l'œil  se  trompe  sur  le  point  vé- 
ritale  qu'occupe  Vai?,Xre,{radn  frangiintuVy  et 
ideo  visas  tune  videt  per  lineas  fractas ,  et 
erat  in  loco  stellas).  Et  j'ai  vu  cela  avec  des 
instruments,  et  c'est  une  chose  certaine  {ego 
consideravi  in  instrumentis  hoc  idem,  et  cer- 
tum  est)  (1).  «  —  On  voit  par  ce  passage  que  Ro- 
ger Bacon  avait  entrevu  de  grandes  découvertes, 
qui  ne  devaient  être  plus  nettement  formulées 
que  plus  de  trois  siècles  après. 

Il  explique  le  premier  la  formation  de  l'arc- 
en-ciel  par  l'action  des  rayons  réfléchis  et  réfrac- 
tés dans  un  milieu  diaphane  (gouttelettes  de  pluie), 
différent  de  celui  de  l'air.  Il  ajoute  plus  loin  que 
c'est  le  même  genre  de  phénomène  coloré  qui  se 
produit,  quand ,  tenant  la  bouche  pleine  d'eau , 
on  lance  cette  eau  sous  forme  de  pluie  fine  dans 
l'air,  contre  le  soleil  (2).  Il  appela  le  premier  l'at- 
tention des  physiciens  sur  la  décomposition  de  la 
lumière  et  le  spectre  coloré.  «  Quand  un  homme, 
dit-il ,  dans  un  beau  jour  d'été ,  au  moment  où  il 
s'éveille ,  tourne  ses  regards  subitement  vers  une 
ouverture  par  où  pénètre  im  rayon  du  soleil,  il 
aperçoit  des  couleurs.  »  Puis  il  indique  d'autres 
expériences  qui  reproduisent  le,  même  phéno- 
mène (3). 

Albumasar  avait  déjà  observé  que  le  phéno- 
mène de  la  marée  dépend  de  la  lune  :  Jluxxis  et 
rejluxus  currunt  sicut  luna  variatur  in  par- 
tibus  cœli.  Mais  Bacon,  admettant  cette  explica- 
tion, attribue  le  phénomène  plus  particulièrement 
à  l'attraction  que  la  lune  exerce  sur  l'élément  li- 
quide (4). 

Dans  le  chapitre  intitulé  du  Mouvement  de 
la  balance,  on  trouve,  entre  autres  détails  as- 
tronomiques fort  remarquables ,  l'indication  de  la 
précession  des  équinoxes ,  et  la  réforme  du  ca- 
lendrier, que  nous  avons  mentionnée  plus  haut. 
Voici  un  des  passages  les  plus  saillants  :  «  L'an- 
née Julienne,  de  trois  cent  soixante-cinq  jours 
et  un  quart  entier  {quarta  diei  intégra),  ne 
donne  pas  la  quantité  réelle  de  l'année  (  no)i  per- 
venit  ad  veram  anni  quantitatem).  Il  est 
prouvé  par  tous  les  computistes  anciens  et  nou- 


88 


veaux ,  mais  surtout  par  les  voies  de  l'asti'onomie 
{per  vîas  asti'onomiœ),  que  la  quantité  de  l'an- 
née solaire  n'est  pas  si  grande,  mais  qu'elle  est 
plutôt  moindre  {quod  quantitas  anrii  solaris 
non  est  tanta ,  immo  minor  )  ;  et  cette  différence 
est  évaluée  à  environ  la  cent  trentième  partie 
d'un  jour.  C'est  pourquoi ,  eu  comptant  tous  les 
cent  trente  ans  un  jour  de  plus ,  on  corrigerait 
l'erreur  du  calendrier.  Il  y  a  ensuite  une  erreur 
plus  grande,  relativement  à  la  fiNation  des  équi- 
noxes et  des  solstices;  mais  cette  erreur  ne  \ient  j 
pas  seulement  de  la  quantité  de  l'année,  mais  ' 
encore  d'autres  défauts  graves.  Ainsi,  on  a  placé 
les  équinoxes  et  les  solstices  à  des  jours  fixes, 
comme  s'ils  devaient  y  rester  éternellement  (1).  » 

Attentif  à  tous  les  phénomènes  naturels,  R. 
Bacon  fut  le  fondateur  de  la  vraie  méthode  ex- 
périmentale, dont  il  préconise  sans  cesse  les  avan- 
tages. «  Comme  le  commun  des  étudiants  ignore, 
dit-il,  entièrement  la  science  expérimentale 
{scientïa  experimentalis  a  vulgo  studentium 
est  penitus  ignorata),  je  ne  puis  pas  leur  per- 
suader son  utilité,  à  moins  qu'on  en  montre 
les  avantages.  Ce  n'est  que  par  la  méthode  ex- 
périmentale qu'on  arrivera  à  connaître  tout  à  fait 
la  nature,  l'industrie  et  l'art,  et  que  l'on  parvien- 
dra à  comprendre  la  vanité  des  enchantements, 
de  la  magie,  etc.  (2).  » 

Dans  son  traité  sur  la  Perspective  (3),  Bacon 
traite  des  points  les  plus  abstrus  de  l'optique. 
Avant  lui,  les  médecins  paraissent  avoir  ignoré 
un  des  faits  les  pluscurieuxdel'anatomie,  l'entre- 
croisement du  nerf  optique ,  dont  il  donne  même 
la  raison  (4).  —  Plus  loin,  il  explique  la  scintil- 
lation des  étoijes  par  la  densité  du  milieu  vapo- 
reux {propter  densitatem  medii  vaporosi);  et 
comme  les  vapeurs  sont  plus  épaisses  à  l'fiorizon, 
les  étoiles  scintillent  plus  au  lever  et  au  coucher 
qu'au  zénith  (5).  —  Il  démontre  aussi  géométri- 
quement que  l'angle  d'incidence  des  rayons  est 
égal  à  l'angle  de  réflexion,  et  donne  parfaite- 
ment la  théorie  des  verres  convexes ,  des  verres 
concaves  et  des  veiTes  plans ,  les  effets  de  la  ré- 
fractioh,  la  construction  des  miroirs,  des  lu- 
nettes, etc.  (6). 

Après  VOpus  Majus,  un  des  ouvrages  les  plus 
remarquables  et  enmêmetempsles  plus  authenti- 
ques deRoger  Bacon,  c'estr£'/JiYresz<rZe5œ«<i;/'e5 
secrètes  de  l'art  et  de  lanature,  ainsi  que  sur 
la  nullité  de  la  magie  {Ephtolai  fratrisRog.  Ba- 
conts,  de  secretis  operibus  artis  etnaturae  etnuUi- 
taîe  magice;  o-pera'joh.  Dec.  Londinensis,  epluri- 
bus  exemplaribus  castigata;  Hambourg;  1618, 
12...  (80 pages);  Maxiget., Bibl.  chim.,t.  l,  610. 

(1)  Opus  majus ,  p.  170. 

(2!  Ibid.,  p.  447-448. 

(3)  Rog.  Bacconis  Angli  Perspectiva ,  opéra  et  studio 
Joh.  Combach  ;  Francfort,  1614,  in-4°. 

{k)  Perspectiva ,  p.  13  lEt  ncrvus  qui  vcnit  a  dextra 
parte  vadit  ad  sinistruna  oculum  ,  et  qui  a  sinistro  radit 
addextrum.ut  recta  sit  cxtensio  nervorum  ab  origine 
sua  ad  oculos. 

(5)  Perspect,,  p.  126. 

(6)  ma.,  p.  133,  138,  151,  159,  167  et  suiv. 


89  BACON 

Les  éditions  antérieures  sont:  Paris,  1542,  in-4"'; 
Bâîe,  1393,  in-8°; Hambourg,  1698 et  1608-,in-8°). 
Les  propositions  qui  s'y  trouvent  devaient  pa- 
raître bien  étranges  à  l'époque  où  elles  furent 
émises.  L'auteiir  est  en  opposition  flagrante  avec 
l'esprit  général  de  son  temps  :  c'est  un  anachro- 
nisme vivant.  «  Le  monde,  dit-il ,  est  rempli  de 
prestidigitateurs  qui  trompent  le  public  en  lui 
faisant  croire  ce  qui  n'est  pas.  Les  ventriloques 
[vocum  varietatemin  ventre fingentes)  imitent 
des  sons  de  voix  éloignées,  et  font  semblant  de 
converser  avec  les  esprits.  D'autres,  par  l'adresse 
de  certains  tours  de  mains ,  étonnent  les  badauds. 
Malheureusement  l'homme  est  toujours  disposé  à 
croire  ce  qui  semble  surnaturel  ;  et  il  ne  se  donne  ( 
pas  la  peine  de  scruter  et  d'interroger  la  nature 
à  l'aide  de  la  raison.  »  —Roger  Bacon  apassé  jus- 
qu'ici pour  le  premier  auteur  qui  ait  fait  mention 
de  la  poudre  à  canon.  J'ai  fait  voir  ailleurs  que 
Marcus  Graecus  l'avait  depuis  décrite  en  termes 
plus  explicites  que  ne  le  sont  les  passages  sui- 
vants de  Roger  Bacon  :  «  Nous  pouvons,  avec 
le  salpêtre  et  d'autres  substances,  composer 
artificiellement  un  feu  susceptible  d'être  lancé  à 
toute  distance.  On  peut  aussi  parfaitement  imiter 
la  lumière  de  l'éclair  et  le  bruit  du  tonnerre.  Il 
suffit  d'employer  une  très-petite  quantité  de  cette 
matière  pour  produire  beaucoup  de  lumière, 
accompagnée  d'un  horrible  fracas  :  ce  moyen 
permet  de  détruire  une  ville  ou  une  armée.  Pour 
produire  les  phénomènes  de  l'éclair  et  du  ton- 
nerre, il  faut  prendre  du  salpêtre,  du  soufre, 
et  Luru  vapo  vir  can  utriet.  »  Le  troisième 
ingrédient,  que  Bacon  ne  nomme  pas,  est  évi- 
demment le  charbon.  Aussi  quelque»  savants 
ont-ils  cru  lire  dans  ces  mots  cabaUstiques  l'a- 
nagramme exprimant  une  proportion  de  charbon 
pulvérisé. 

L'auteur  a  dit  à  peu  près  la  même  chose 
dans  son  Opus  majus,  et  rappelle  à  cet  égard 
l'expérience  du  salpêtre  qui  brise  avec  bruit 
un  morceau  de  parchemin  (  pétard  )  dans 
lequel  on  l'enveloppe.  «  Cette  expérience,  ajoute- 
t-il,  est  connue,  comme  un  jeu  d'enfant,  dans 
beaucoup  de  pays.  »  Ainsi,  les  effets  de  la  cona- 
bustion  du  salpêtre  et  de  la  poudre  étaient  géné- 
ralement connus  dès  le  treizième  siècle.  Dans 
ce  même  Traité  des  œuvres  secrets  de  l'art, 
Roger  Bacon  dit  des  choses  si  étonnantes  con- 
cernant la  physique  et  la  mécanique,  que  l'on 
serait  presque  porté  à  croire  qu'il  connaissait 
la  machine  à  vapeur  et  le  ballon  aérostatique. 
«.  On  pourrait  construire ,  dit-il,  des  machines 
propres  à  faire  marcher  les  plus  grands  navires 
plus  rapidement  que  ne  le  ferait  toute  une  gar- 
nison de  rameurs  :  on  n'aurait  besoin  que  d'un 
pilote  pour  les  diriger.  On  pourrait  aussi  faire 
marcher  les  voitures  avec  une  vitesse  incroyable, 
sans  le  secours  d'aucun  animal.  Enfin,  il  ne  se- 
rait pas  impossible  de  faire  des  instruments  qui, 
au  moyen  d'un  appareil  à  ailes,  permettrait  de 
voler  dans  l'air,  à  la  manière  des  oiseaux.  « 


90 

Libellus  de  alchimia,cuitituhis  :  Spéculum 
alchemïae;  Norimberg,  1614,4;  Theat.  chim., 
t.y;Mayiget.,£ibL chim. ,  t.  H.  Ce  petit  traité  a 
été  traduit  en  français  par  Jacques-Girard  de 
Tournus,  sous  le  titre  de  Miroir  d'Alquimie; 
Lyon,  1557,  in-12;  Paris,  1612,  1627).  On  y 
trouve  plus  de  théories  que  de  faits  d'observa- 
tion. A  l'exemple  de  presque  tous  les  alchimistes, 
l'auteur  regarde  le  soufre  et  lemercure comme  les 
éléments  des  métaux.  «  La  nature  cherche,  dit-il, 
sans  cesse  à  atteindre  la  perfection  de  l'or.  Mais, 
contrariée  dans  sa  tendance  et  sujette  à  ime 
foule  d'accidents,  elle  engendre  des  métaux  moins 
parfaits ,  suivant  le  degré  de  pureté  de  soufre 
et  de  mercure.  —  Les  éléments  peuvent  être 
retirés,  soit  des  plantes,  soit  des  substances 
animales ,  soit  des  minéraux.  Mais  ce  n'est  pas 
tout;  il  faut  ensuite  les  combiner  dans  une  juste 
proportion  {secundum debitam proportionem) 
quei'esprithumainignore.  Il  faut  doncavanttout 
découvrir  une  matière  dans  laquelle  le  mercure 
soit  déjà  uni  à  la  quantité  nécessaire  de  soufre.  Il 
faut  imiter  la  nature,  qui  procède  toujours  par 
des  voies  simples.  Les  métaux  s'engendrent 
dans  les  mines.  Il  s'agit  de  commencer  par  cons- 
truire un  fourneau  qui  ressemble  à  une  mine, 
non  pas  par  sa  grandeur,  mais  par  une  disposi- 
tion particulière  qui  ne  permette  pas  aux  ma- 
tières volatiles  de  s'échapper,  et  qui  concentre 
la  chaleur  d'une  manière  continue.  Le  vaisseau 
dont  l'opérateur  se  sert  doit  être  de  verre,  ou 
d'une  substance  terreuse  ayant  la  résistance  du 
verre;  le  col  doit  être  étroit,  et  son  orifice 
exactement  fermé  avec  un  couvercle  et  du  bi- 
tume. De  même  que  dans  les  mines  le  soufre  et 
le  mercure  sont  préservés  du  contact  immé- 
diat du  feu  par  des  matières  terreuses  intermé- 
diaires ,  de  même  aussi  il  faut  avoir  soin  que  le 
feu  ne  touche  pas  immédiatement  le  vaisseau  :  il 
convient,  pour  cela,  de  l'entourer  d'une  enveloppe 
solide  qui  puisse  distribuer  partout  une  chaleur 
égale.  » 

R.  Bacon  admettait  un  élixir  rouge  pour  jau- 
nir les  métaux,  et  un  autre  pour  les  blanchir, 
c'est-à-dire  pour  les  transformer  en  or  ou  en  ar- 
gent ,  selon  les  idées  des  alchimistes.  Faut-il  en- 
tendre par  ce  qu'il  appelle /cm  le  gaz  d'éclairage, 
produit  de  la  distillation  d'une  matière  organique 
quelconque  ?  «  Les  sophistes  m'objecteront  sans 
doute,  dit  Bacon,  qu'il  est  de  la  nature  du 
feu  de  monter  au  ciel ,  et  qu'il  est  impossible 
d'emprisonner  la  flamme  dans  aucun  vase.  Mais 
je  ne  vous  demande  pas  de  me  croire ,  à  moins 
qije  vous  n'en  ayez  vous-même  fait  l'expérience 
(  non  credas  mihi,  nisi  experiaris).  L'air  est 
l'aliment  du  feu  {aër  est  cibus  ignis).  »  C'est 
là  ce  qu'avaient  déjà  dit  les  anciens.  Mais  Bacon 
fait  observer  qu'il  y  a  un  autre  air  qui  éteint  la 
lumière.  «  Cet  air  tient,  ajoute-t-il,  de  la  nature 
de  l'eau,  laquelle  est  contraire  au  feu.  »  C'est 
sans  doute  l'acide  carbonique  ou  l'azote  dont 
Bacon  a  voulu  parler.  —  Bacon  ne  nie  pas  la  pré- 


91 


paration  artificielle  des  métaux.  «  Il  est ,  dit-il , 
impossible  de  créer  des  arbres,  parce  que  les  vé- 
gétaux se  composent  d'éléments  trop  hétérogè- 
nes ;  il  n'en  est  pas  de  même  des  métaux ,  qui 
tous  sont  de  nature  homogène.  Mais  la  première 
condition  pour  faire  des  métaux,  c'est  de  les  ré- 
duire préalablementen  leurs  éléments.  »  — Il  con- 
seille ensuite  de  ne  pas  prendre  des  colorations  ac- 
cidentelles pour  de  véritables  transformations. 
«C'est  ainsi  qu'il  est  facile  de  blancliir  le  cuivre, 
en  tenant  une  lame  de  ce  métal  au-dessus  du  sel 
commun  chauffé  fortement;  mais  de  ce  cuivre 
blanchi  à  l'argent,  la  distance  est  grande.  » 

Spéculum  Secret orum.  Le  Miroir  des  Secrets 
est  un  abrégé  d'alchimie  qui,  selon  l'intention  de 
l'auteur,  est  destiné  à  ceux  qui  n'ont  pas  les 
moyens  de  se  procurer  beaucoup  de  livres.  C'est 
dans  ce  traité  qu'on  trouve  les  idées  les  plus 
nettes  qui  aient  été  émises  sur  la  fameuse  théo- 
rie de  la  transformation  des  métaux.  Voici  com- 
ment raisonne  Bacon,  avec  cette  justesse  d'esprit 
qui  le  caractérise  si  éminemment  :  <t  Vouloir 
transformer  une  espèce  dans  vme  autre,  faire  de 
l'argent  avec  du  plomb,  ou  de  l'or  avec  du 
cuivre,  c'est  aussi  absurde  que  de  prétendre  créer 
quelque  chose  de  rien.  Jamais  les  vrais  alchimis- 
tes n'ont  eu  cette  prétention.  Non.  Il  s'agit  de 
retirer  d'abord,  par  le  moyen  de  l'art,  d'un  mi- 
nerai terreux  et  brut,  un  corps  métallique  bril- 
lant, comme  le  plomb,  rétaiii,le  cuivre,  etc. 
Mais  ce  n'est  là  qu'un  premier  degré  de  perfec- 
tion, auquel  le  travail  du  chimiste  ne  doit  pas 
encore  s'arrêter  ;  car  il  faut  maintenant  cher- 
cher quelques  moyens  de  ramener  les  autres  mé- 
taux, qui  é-vistent  toujours  attirés  au  sein  de  la 
terre,  au  plus  parfait  de  tous,  l'or,  qui  se  ren- 
conti'e  toujours  dans  la  nature  avec  l'aspect  qui 
le  caractérise.  L'or  est  parfait,  parce  que  la  na- 
ture en  a  achevé  le  travail.  Il  faut  donc  imiter 
la  nature  ;  mais  ici  se  présente  un  grave  incon- 
vénient :  la  nature  ne  compte  pas  les  siècles 
qu'elle  met  à  achever  son  travail ,  tandis  qu'une 
heure  peut  être  le  terme  de  la  vie  d'un  homme. 
Il  est  donc  important  de  trouver  un  moyen  qui 
permette  de  faire  en  peu  de  temps  ce  que  la  na- 
ture fait  dans  un  intervalle  beaucoup  plus  long. 
Ce  moyen,  c'est  ce  que  les  alchimistes  appellent  in- 
différemment élixir,  pierre  pliilosophale ,  etc.  » 
L'alchimie,  ainsi  envisagée,  trouve  même  encore 
aujourd'hui  beaucoup  de  partisans. 

La  plupart  des  traités  chimiques  de  Roger  Bacon 
se  trouvent  réunis  en  un  seul  volume ,  imprimé 
en  1620.  Il  contient  en  partie  les  écrits  suivants  : 
1"  Brève  breviarum  de  dono  Dei.  «  Le  soufre, 
le  mercure  etl'arsenic  sont,  dit  l'auteur,  les  prin- 
cipaux esprits  qui  entrent  dans  la  composition  des 
métaux.  Le  soufre  est  le  principe  actif,  et  le  mer- 
cure le  principe  passif;  l'arsenic  est  l'intermé- 
diaire qui  dispose  à  leur  combinaison.  L'arsenic 
blanc  (  acide  arséuieux  )  se  prépare  en  sublimant 
l'orpiment  avec  de  la  limaille  de  fer.  Il  est  blanc 
et  transparent  comme  le  cristal  (  ut  cristallus 


BACON  92 

hicidum).  »  R.  Bacon  ne  dit  rien  des  propriétés 
vénéneuses  de  ce  corps.  A  propos  de  salpêtre,  il 
signale  la  propriété  de  fuser  sur  les  charbons 
incandescents.  Il  le  purifie  en  le  dissolvant  dans 
l'eau,  et  en  évaporant  la  liqueur  filtrée.  Le 
n°  llr)3(fonds  de  Saint-Germain)  des  manuscrits 
de  la  Bibliothèque  nationale  renferme  un  traité 
de  Roger  Bacon,  De  ftaturis  metaUorum  in 
rations  alckimica  et  artificiali  tranwiuta- 
tione.  Ce  traité  n'est  autre  chose  que  le  Brève 
Breviarumde  dono  Dei,  moins  quelques  varian- 
tes de  peu  d'importance.  —  2°  Verbum  abbrevia- 
tum  de  Leone  viridi.  Ce  petit  écrit,  de  fort  peu 
d'importance,  traite  de  la  distillation  de  quelques 
acétates  métalliques ,  et  des  vertus  prétendues 
surnaturelles  d'un  liquide  rouge  provenant  de  la 
décomposition  du  vinaigre.  Il  termine  par  la  des- 
cription du  meilleur  mode  de  projection.  On  rap- 
porte que  c'est  par  le  traité  Du  lion  vert  que 
R.  Bacon  se  concilia  les  bonnes  grâces  de  Raymond 
Granfred,  général  de  l'ordre  des  Franciscains,  qui 
le  fit  délivrer  de  sa  prison.  —  3°  Secretum  se- 
cretarum  naturse,  de  laude  lapidisphilosopho- 
rum.  Malgré  son  titre  prétentieux,  cet  écrit  ne 
renferme  rien  qui  mérite  d'être  signalé.  —  4" 
Tractatus  trium  verborum.  Le  traité  des  trois 
verbes  se  compose  de  trois  épîtres  adressées  à 
son  disciple  Jean  de  Paris.  Dans  la  première , 
l'auteur  fait  une  remarque  qui  devait  plus  tard 
attirer  l'attention  de  tous  les  chimistes  :  il  dit  qu'en 
soumettant  différentes  substances  (  organiques  )  à 
la  distillation,  on  obtient  dans  le  récipient,  non- 
seulement  de  l'eau,  mais  encore  de  l'air,  et  que 
l'air  peut  être  distillé  conune  l'eau.  «  A  ces  deux 
éléments  il  faut,  dit-il,  encore  ajouter  le  feu.  » 
Ainsi  l'eau,  l'air  et  le  feu  passent  dans  le  réci- 
pient ,  tandis  que  la  terre  reste  au  fond  de  la 
cornue.  —  5°  Alchimia  major.  L'auteur  rappelle, 
dans  ce  livre,  que  l'air  est  l'aliment  du  feu  ;  et 
il  s'appuie  sur  l'expérience  suivante  :  «  Lorsqu'on 
allume  une  lampe  d'huile  et  qu'on  l'emprisonne 
sous  un  vase,  on  voit  qu'elle  ne  tarde  pas  à  s'é- 
teindre; c'est  qu'elle  manque  d'air.  »  La  plupart 
des  idées  contenues  dans  ce  livre  sont  reproduites 
ailleurs.  Quant  aux  traités  intitulés  Medulla  al- 
chimias ,  deArte  chemica,  Breviarum  chemix, 
ils  sont  à  peu  près  identiques  avec  Y  Alchimia 
major.  Le  livre  de  Potestate  artis  et  naturse, 
qui  se  trouve  imprimé  dans  Artis  auriferae.  quant 
chemiam  vocant,  est  le  même  que  YEpistola 
de  secretis  operibus  et  de  nullitate  magiœ.  La 
seule  différence  est  dans  le  titre  (1).  Il  n'est  pas 
certain  que  les  ouvi'ages  signalés  par  Balœus  et 
Pitsaeus ,  et  attribués  à  R.  Bacon,  soient  tous  au- 
thentiques. —  Le  manuscrit  n°  6514  de  la  Bi- 
bliothèque nationale  contient  un  fragment  du 
Brève  breviarum  de  dono  Dei,  que  nous  avons 
cité.  Un  autre  manuscrit  renferme  un  traité  de 


(1)  H  a  été  traduit  en  français  par  Jacques-Girard  de 
Toiirnus,  sous  le  titre  de  VJdmirable  pouvoir  et  puis- 
sance de  fart,  de  lanature,  etc.j  Lyon,  1657,  in-S^X  très- 
rare  )  ;  Paris,  1629,  in-S". 


93 

R.  Bacon,  de  ProVongatione  Vitse,  qui,  si  je  ne 
me  trompe,  n'est  pas  indiqué  dans  les  catalogues 
de  la  Bibliothèque  nationale.  Les  autres  ouvrages 
de  Roger  Bacon,  qui  n'ont  pas  un  rapport  direct 
avec  la  chimie, .  sont  également  très-nombreux  ; 
ils  existent  en  pai-tie  imprimés,  en  partie  encore 
en  manuscrits.  F.  H. 

PitsEBUs,  De  illustribus  Anglix  scriptoribus-  —  Wad- 
ding,  Annales  Minwiim.  —  Du  Boulay,  Hist.  univ.;  Pa- 
ris, t.  II.  —  Wood,  Hist.  et  Antiquit.  univ.;  Oxon.  — 
Oudin,  Comment,  de  script,  écoles.,  t.  III.  —  Leland, 
Comment,  de  script.  Britann.  —  Tauner,  Bibliotheca 
Britannica-Hibernica.  —  Biographia  Britannica.  — 
Histoire  littéraire  delà  France  (t.  XX,  p.  227-252), 
excellent  article  de  M.  V.  Le  Clerc.  —  Penny  Encyclopœ- 
dia.  —  V.  Cousin,  Journal  des  Savants,  1846.  —  F.  Hoe- 
fer,  Histoire  de  la  Chimie,  1. 1. 

*BAcON  {Âni^a),  femme  savante  anglaise,  née 
vers  l'an  1528 ,  seconde  fille  d'Antoine  Cook , 
précepteur  d'Edouard  IV.  Elle  épousa  en  secondes 
noces  le  garde  des  sceaux  Nicolas  Bacon ,  dont 
elle  eut  deux  fils,  Antoine  et  François ,  le  célèbre 
philosophe.  —  Anna  Bacon  prit  une  grande 
part  à  l'éducation  de  ses  deux  enfants.  On  a  d'elle  : 
Apologyfor  the  church  ofEngland,  trad.  du 
latin  de  Jewel  en  anglais;  Londres',  1564;  — 
une  traduction  de  vingt-cinq  sermons  de  Bernard 
Ochin. 

Adelung,  Supplément  à  Jocher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon.  —  Biographia  B'ritannica. 

*  BACON  (Nicolas,  sir),  jurisconsulte  anglais, 
né  en  1510,  mort  en  1579.  Il  fut  l'objet  de  la  fa- 
veur de  Henri  VIII  et  devint  garde  des  sceaux  et 
membre  du  conseil  privé  sous  Elisabeth.  Cette 
reine  étant  venue  visiter  un  jour  Nicolas  Bacon 
dans  une  modeste  maison  qu'il  possédait  à  Red- 
grave,  lui  dit  en  riant  :  <c  C'est  là  une  bien  petite 
demeure  pour  un  homme  comme  vous.  »  — 
<c  C'est  la  faute  de  Votre  Majesté,  qui  m'a  fait  trop 
grand  pour  ma  maison,  répondit  le  chancelier.  » 
En  1568  et  1571,  il  présida  les  commissions 
chargées  del'examendes  plaintes  réciproques  de 
Marie  d'Ecosse  et  de  ses  sujets  :  il  laissa  manus- 
crits des  traités  sur  la  politique  et  la  législation , 
et  im  commentaire  sur  les  petits  Prophètes.  — 
Nicolas  Bacon  est  le  père  du  suivant. 

Biographia  Britannica. 

BACON  (François,  baron  deVérulam,  vi- 
comte de  Saint- Alban  ) ,  célèbre  philosophe  an- 
glais, né  à  Londres  le  22  janvier  1560,  mort  le 
9  avril  1626.  —  Bacon  est  un  de  ces  grands 
hommes  dont  on  parle  beaucoup  plus  qu'on  ne 
les  connaît.  Il  était  fils  de  sir  Nicolas  Bacon, 
garde  des  sceaux  sous  Éhsabeth ,  et  tenait  à  la 
vieille  famille  des  Suffolk.  Son  père  s'était  tou- 
jours montré  un  rigide  observateur  des  lois;  sa 
mère  joignait  à  une  piété  vive  des  connaissan- 
ces singuhères  dans  une  femme  :  elle  avait  tra- 
duit de  l'itaUen  en  anglais  des  ouvrages  d'ascé- 
tisme ,  et  s'était  même  mêlée  aux  controverses 
théologiques.  L'inteUigence  du  jeune  Bacon  avait 
grandi  de  bonne  heure  sous  cette  double  in- 
lluence  d'une  mère  religieuse  et  d'un  père  ins- 
truit. La  cour,  à  laqudle  on  l'avait  présenté  tout 


BACON  94 

enfant,  répétait  les  saillies  naïvement  spirituelles, 
et  Elisabeth  l'appelait ,  en  souriant ,  son  petit 
garde  des  sceaux.  —  On  conçoit,  sans  peine, 
que  sir  Nicolas  ne  négligea  rien  pour  l'éducation 
d'un  fils  qui  donnait  de  si  belles  espérances.  Il 
l'envoya ,  âgé  à  peine  de  treize  ans ,  à  l'univer- 
sité de  Cambridge  (1574)  ;  puis,  ses  études  ter- 
minées ,  il  le  confia  à  sir  Amyas  Pawlet ,  am- 
bassadeur d'Angleterre  à  la  cour  de  Rome.  C'est 
ainsi  que  le  jeune  Bacon  se  trouva  en  rapport 
direct  avec  les  hommes  actifs  et  intelligents  qui 
travaillèrent  par  toute  l'Europe,  et  notamment  à 
Paris,  à  opérer  une  révolution  dans  les  sciences. 
Déjà  son  parti  était  pris  ;  ce  n'était  plus  une  sin- 
gularité, à  la  fin  du  seizième  siècle,  que  de  se 
prononcer,  dès  la  première  jeunesse,  contre  la 
scolastique  ;  et  le  futur  réformateur  était  encore 
sur  les  bancs  de  l'école  lorsqu'il  écrivait  un  opus- 
cule contre  cette  physique  de  définitions  et  d'abs- 
tractions qui  n'est  guère  qu'une  logique  fort  il- 
logiquement appliquée.  En  arrivant  à  Paris,  où 
il  resta  trois  ans  (  1577-1580),  il  dut  bientôt  se 
créer  des  relations  dans  ce  cercle  d'élite  qui,  dix 
ans  auparavant,  avait  applaudi  Ramus,  et  devait, 
dix  ans  plus  tard,  applaudir  Joi'dano  Bruno (1). 
Néanmoins  il  est  difficile  de  savoir  à  quel  résul- 
tat précis  aboutit  le  commerce  intellectuel  de 
Bacon  avec  la  France  savante.  Poussé  par  son 
ambition  et  par  le  vœu  de  sa  famille,  le  jeune 
philosophe  se  consacra  d'abord  aux  affaires.  Il 
s'acqiiitta  avec  bonheur  des  missions  délicates 
que  l'ambassadeur  lui  avait  confiées  pour  la  reine, 
et  parut  s'occuper  de  l'état  des  sciences  beaucoup 
moins  que  de  l'état  de  l'Europe ,  sur  lecpiel  il  fit 
un  petit  traité. 

Cependant  son  père  venait  de  mourir,  et,  avec 
un  beau  rang  à  soutenir,  lui  laissait  peu  de  for- 
tune. L'ex-attaché  .  d'ambassade  se  livra  avec 
ardeur  à  l'étude  du  droit,  pour  trouver  dans  le 
barreau  un  cliemin  à  la  fortune  et  aux  honneurs  ; 
mais  il  ne  devait  y  arriver  qu'à  travers  mille 
obstacles.  Elisabeth,  qui  n'aimait  les  supériorités 
d'aucun  genre,  se  sentait  peu  de  sympathie  pour 
Bacon,  qu'elle  traitait,  comme  Louis  XIV  devait 
traiter  Fénelon,  d'esprit  chimérique.  Aussi  ce 
fut  en  vain  que,  mécontent  de  son  titi'e  peu  lu- 
cratif de  conseiller  de  la  reine,  il  demanda  la 
place  de  solliciteur  général  ;  et,  sans  la  générosité 
du  comte  d'Essex,  qui  lui  fit  don  d'un  domaine, 
il  se  serait  trouvé  sans  moyens  d'existence.  — 
Cependant  le  philosophe  devait  trouver  le  peuple 
moins  ingrat  que  la  cour.  Il  fut  choisi  en  1595 
pour  représenter  le  comté  de  Middlesex  à  la 
chambre  des  communes.  Malheureusement  il  ne 
fit  pas  de  son  mandat  un  usage  fort  honorable. 
Il  se  rangea  dans  les  rangs  honteux  de  cette 
demi-opposition  qu'on  rencontre  dans  plus  d'un 
pays,  et  qui ,  inclinant  tantôt  vers  les  vœux  po- 
pulaires ,  tantôt  vers  les  ambitions  ministérielles, 


(1)  On  peut  se  convaincre,  par  la  lecture  des  ouvrages 
de  Bacon,  qu'il  avait  beaucoup  lu  Montaigne:  il  l'imite 
plus  d'une  fois  dans  ses  Essais  de  morale. 


BACON 


96 


fait  acheter  chèrement  par  le  pouvoir  les  bills 
d'indemnité  dont  il  a  besoin.  Néanmoins  les  com- 
plaisances du  nouveau  député  pour  les  ministres 
ne  lui  procurèrent  d'abord  qu'un  médiocre  pro- 
fit. En  vain  s'abaissa-t^il  jusqu'à  flatter  la  vanité 
féminine  d'Elisabeth  par  les  éloges  les  plus  em- 
phatiques ;  en  vain,  lorsqu'on  accusa  d'Essex,son 
bienfaiteur,  de  haute  trahison ,  plaida-t-il  contre 
celui  à  qui  il  avait  juré  une  reconnaissance  éter- 
nelle; en  vain  publia-t-il  même  à  cette  occa- 
sion un  opuscule  intitulé  Déclaration  des 
trahisons  de  Robert,  comte  d'Essex  ;  la  reine 
trouva  que  cette  déclaration  ne  tournait  pas 
suffisamment  au  pamphlet  :  «  D  est  aisé  de  voir, 
«  dit-elle  aigrement  à  l'auteur,  que  vous  n'avez 
«  pas  oublié  votre  ancienne  affection.  ■»  Fléchi  par 
ro{)inion  qui  pardonne  rarement  les  ingratitudes, 
suspect  au  parti  triomphant  qui  ne  voulut  pas 
payer  la  sienne,  Bacon  n'obtint  aucune  place;  et 
il  tomba  dans  un  tel  degré  de  pauvreté,  qu'il  fut 
deux  fois  arrêté  pour  dettes. 

Sur  ces  entrefaites ,  Jacques  F"'  montait  sur 
le  trône.  L'héritier  d'une  couronne  opère  toujours 
une  petite  réaction  contre  le  gouvernement  qu'il 
remplace  :  le  disgracié  d'Elisabeth  devint  le  fa- 
vori de  son  successeur.  Ce  qui  augmenta  encore 
l'influence  dont  il  jouissait ,  ce  fut  l'habileté  qu'il 
déploya  dans  une  circonstance  fort  délicate.  Le 
parlement  l'avait  chargé  de  porter  au  pied  du 
trône  des  représentations  respectueuses  à  la  fois 
et  énergiques  au  sujet  des  déprédations  que  com- 
mettaient les  pourvoyeurs  de  la  couronne.  H 
fallait  pour  s'acquitter  de  cette  difficile  mission, 
et  pour  contenter  la  chambre  sans  mécontenter 
le  roi,  un  tact  exquis  et  un  rare  bonheur  de 
parole.  Bacon  eut  l'art  de  satisfaire  la  cour  et  le 
parlement.  Le  parlement  lui  vota  des  remercî- 
ments  publics  ;  le  roi  lui  donna  deux  pensions  qui 
montaient  ensemble  à  cent  livres  sterling.  Bien- 
tôt après,  en  1607,  il  lui  accorda  la  place  qu'il 
avait  jusque-là  vainement  demandée ,  de  sollici- 
teur-général. C'était  l'époque  de  tous  les  bon- 
heurs pour  le  philosophe.  Les  causes  lucratives 
affluaient  dans  son  cabinet  d'avocat;  il  obtint  en 
mariage  la  fille  d'un  riche  alderman  de  la  Cité, 
Alix  de  Barnham  ;  il  fut  nommé  garde  des  sceaux, 
puis  lord  grand  chancelier  (1619);  enfin  il  fut 
élevé  à  la  pairie,  et  décoré  successivement  du 
titre  de  baron  de  Yérulam  et  de  vicomte  de 
Saint-Alban. 

Ce  fut  précisément  alors  que  le  malheur  et  la 
honte  vinrent  l'atteindre  et  le  rendre  à  la  philo- 
sophie, que  jamais,  pour  sa  gloù-e,  il  n'aurait  dû 
abandonner.  La  chambre  des  communes  l'accusa, 
auprès  de  la  chambre  des  lords,  de  concussion  et 
de  vénalité.  On  lui  reprochait  d'avoir  reçu  des 
ftommes  considérables,  soit  pour  les  brevets  de 
places  ou  de  privilèges  qu'il  délivrait  comme 
garde  des  sceaux ,  soit  pour  l'expédition  plus 
prompte  des  affaires  de  justice.  Il  paraît  certain 
que,  par  une  coupable  condescendance  pour  son 
protecteur  Buckingham  et  pour  ses  inférieurs, 


le  chancelier  avait  toléré  les  graves  abus  que  lui 
imputaient  les  communes  ;  il  s'était  même  laissé 
aller ,  bien  que  la  cupidité  ne  fût  pas  le  fond  de 
son  caractère,  à  prendre  sa  part  dans  ces  gains 
illicites.  Du  reste,  c'était  bien  moins  au  chance- 
lier lui-même  qu'au  savoir  et  peut-être  au  roi 
qu'en  voulait  la  chambre  des  communes.  Peut- 
être  Bacon  eût-il  pu  sauver  à  demi  son  honneur  en 
avouant,  avec  ses  torts,  la  pai't  considérable  qu'y 
avait  prise  Buckingham.  Mais  le  roi  et  le  favori 
intervinrent  officieusement  ;  ils  déterminèrent 
l'accusé  à  éviter  l'éclat  d'une  poursuite  judiciaire. 
Bacon  eut  la  faiblesse  de  suivre  leurs  conseils , 
et,  au  lieu  de  dévoiler  devant  la  chambre  les  cir- 
constances qui  atténuaient  sa  faute,  il  implora  la 
clémence  de  ses  juges.  La  chambre,  qui,  au  fond, 
avait  plus  d'un  motif  pour  être  sympathique  à 
Bacon,  n'en  fiit  pas  moins  obligée,  par  l'opinion 
publique,  de  prononcer  contre  lui  un  jugement 
des  plus  sévères.  Le  chancelier  fut  condamné, 
le  3  mai  1621 ,  à  une  amende  de  40,000  livres 
sterling,  et  déclaré  incapable  de  siéger  au  parle- 
ment ,  d'occuper  un  emploi  public ,  et  d'habiter 
les  heux  où  se  rendait  la  cour.  Il  dut  même  être 
enfermé  dans  la  Tour  de  Londres  pendant  le 
temps  qu'il  plairait  au  roi.  On  conçoit  sans  peine 
que  sa  détention  fut  de  courte  durée.  Protégé  par 
les  ultra-royalistes ,  il  put  bientôt  revenir  à  Lon- 
dres; et  même,  quand  ce  parti  triompha  sous 
Charles  P"",  il  fiât  publiquement  réhabilité,  et  ob- 
tint un  siège  au  parlement  (1625).  Du  reste,  il 
ne  devait  pas  jouir  longtemps  de  ce  retour  de  la 
fortime.  Il  mourut  bientôt  après,  chez  son  ami 
lord  Arundel.  Le  temps  de  ses  disgrâces  avait 
peut-être  été  le  mieux  employé  de  sa  vie  :  il  l'a- 
vait consacré  à  rédiger  ou  à  revoir  ses  écrits  phi- 
losophiques. I 
Ouvrages  de  François  Bacon. 
Les  écrits  de  Bacon  qui  constituent  son  vrai 
titi'e  de  gloire,  et  qui  ont  fait  répéter  sur  tous  les 
tons  ce  mot  d'Horace  Walpole ,  «  Bacon  est  le 
prophète  des  vérités  que  Newton  est  venu  en- 
suite révéler  aux  hommes;  »  ces  écrits  ont 
trouvé  plus  d'admirateurs  que  de  lecteurs,  et  l'on 
peut  affirmer  avec  un  philosophe  contemporain 
«■  que  leur  véritable  valeur  est  encore  un  mys- 
tère. «  Pour  en  présenter  une  analyse  plus  exacte, 
nous  les  diviserons  en  deux  séries  :  1°  ouvrages 
de  morale  et  de  politique;  ^°  ouvrages  philo- 
sophiques ,  ou  relatifs  à  la  question  de  la  mé- 
thode. On  s'étonnera  peut-être  que  nous  ne  par- 
lions pas  ici  des  ouvrages  de  physique  d'un  phi- 
losophe qui  passe  pour  avoir  créé  cette  science. 
Mais,  en  vérité ,  ces  ouvrages  ont  une  valeur  si 
contestable.  Bacon  s'y  montre  si  éti'anger  aux 
travaux  scientifiques  de  son  siècle,  si  antipa- 
thique à  ses  plus  belles  découvertes  (il  se  pro- 
nonce contre  la  théorie  de  Copernic),  que  nous 
avons  ciTi  devoir  les  laisser  dans  l'ombre  (1). 

(1)  «  A  ne  considérer  que  les  expériences,  dit  un  de  ses 
admirateurs  enthousiastes,  on  le  prendrait  pour  un  cco-< 
lier.  » 


97 


BACON 


98 


Quelques  phrases  assez  énigmatiques,  et  qui  sont 
une  simple  reproduction  des  idées  de  Gilbert,  ont 
donné  lieu  à  cette  opinion  assez  généralement 
admise,  que  Bacon  a  eu  le  pressentiment  de  la 
grande  doctrine  de  l'attraction  universelle.  Mais 
cette  opinion  ne  résiste  pas  à  un  examen  sérieux. 
I.  Ouvrages  de  morale  et  de  politique.  — 
Nous  rangeons  sous  ce  titre  les  Éléments  de 
droit  coutumier,  les  Essais  de  morale,  la  Nou- 
velle Atlantide,  l'Histoire  de  Henri  Vil,  les 
Considérations  politiques  sur  la  guerre  d'Es- 
pagne, le  Dialogue  sur  la  guerre  sacrée ,  la 
Profession  de  foi.  —  Il  serait  exti'êmement  dif- 
ficile de  déterminer  d'ime  manière  précise  les 
doctrines  de  Bacon  sur  la  morale  et  sur  la  so- 
ciété. Bien  que  mêlé  aux  affaires  publiques,  il 
semble  ne  les  avoir  jamais  considérées  que  dans 
leur  détail.  Cependant,  à  défaut  de  principes  net- 
tement définis ,  nous  trouvons ,  dans  les  divers 
ouvrages  que  nous  venons  de  citer,  certaines 
tendances  qu'il  importe  de  constater. 

Dans  les  questions  religieuses ,  Bacon  semble 
sacrifier  un  peu  à  la  politique,  lorsqu'il  entre,  en 
écrivant  au  duc  de  Buckingham,  dans  les  détails 
du  dogme  anglican  ;  mais  il  suffit  de  se  rendre 
compte  de  l'esprit  général  qui  anime  toutes  ses 
œuvres,  et  des  idées  auxquelles  se  rattachent  ses 
plans  de  réforme  scientifique ,  pour  reconnaître 
que  non-seulement  il  admit ,  dans  la  sincérité  de 
son  âme ,  tous  les  principes  de  la  religion  natu- 
relle, mais  que ,  de  plus ,  il  crut  profondément  à 
la  vérité  et  à  la  fécondité  immortelle  du  christia- 
nisme. M.  de  Maistre,  qui  se  trouvait  toujours 
heureux  d'attaquer  les  gloires  reconnues  par  le 
dix-huitième  siècle ,  a  vainement  tenté  de  sou- 
lever des  doutes  sur  la  bonne  foi  religieuse  de 
Bacon.  Hume  et  d'Alembert  la  lui  ont  reprochée 
avec  assez  d'aigreur  pour  que  l'on  puisse  y  croire  ; 
et  M.  l'abbé  Eymery  nous  paraît  beaucoup  mieux 
inspiré  que  M.  de  Maistre ,  lorsqu'il  range  l'il- 
lustie  philosophe  anglais  parmi  les  gloires  du 
christianisme.  Il  suffirait,  du  reste,  pour  s'en 
convaincre ,  de  relire  cette  belle  prière  qu'on  a 
trouvée  dans  ses  papiers ,  après  sa  mort ,  et  qui 
commence  par  ces  mots  :  «  O  Seigneur  infini- 
«  ment  bon,  Père  infiniment  miséricordieux,  qui 
«  me  protèges  depuis  ma  jeunesse,  j'adore  en  toi 
«  mon  créateur,  mon  rédempteur,  mon  consola- 
«  teur.  Tu  pénètres,  ô  mon  Dieu,  les  retraites  et 
«  les  replis  les  plus  cachés  de  tous  les  coeurs ,  tu 
«i  sais  quelle  est  leur  sincérité  ;  tu  juges  l'hypo- 
«  crisie  ;  tu  pèses  comme  dans  une  balance  les 
«  libres  pensées  des  hommes  et  leurs  actions  ;(tu 
«  mesures ,  comme  avec  une  règle ,  tous  leurs 
«  desseins,  et  ni  leur  vanité,  ni  leur  perversité 
«  ne  peuvent  t'échapper.  Daigne  te  rappeler,  ô 
/  Seigneur,  quelle  marche  a  suivie  ton  serviteur 
«  à  ton  égard;  souviens-toi  de  mes  premières 
n  recherches  et  de  mes  premières  intentions.  J'ai 
"  chéri  tes  fidèles,  j'ai  déploré  les  divisions  de 
«  ton  Église ,  je  me  suis  plu  dans  l'éclat  de  ton 
«  sanctuaire...  Ta  création  et  surtout  ta  sainte 

NOUV.    BIOGR,    UNIVERS.    —   T.    IV. 


«  Écriture  ont  été  le  livre  de  mes  méditations  ; 
<c  je  fai  cherché  dans  les  cours,  dans  les  champs 
«  et  dans  les  jardins",  mais  je  t'ai  trouvé  dans 
«  ton  temple.  »  N'en  déplaise  à  l'école  de  M.  de 
Maistre,  il  y  a  dans  ces  belles  paroles  un  acceni 
de  sincérité  religieuse  qu'on  œ  saurait  mécon- 
naître. 

Nous  soupçonnons  fort  les  écrivains  qui  ac- 
cusent Bacon  de  matérialisme,  de  n'avoir  pas  lu 
les  curieux  chapitres  qu'il  consacre  dans  le  De 
Augmentis  aux  sciences  morales.  Us  se  seraient 
facilement  convaincus  qu'il  les  regarde  non- 
seulement  comme  possibles,  mais  encore  comme 
nécessaires.  Us  auraient  même  vu  qu'il  adopte , 
sur  plus  d'un  point  important ,  les  principes  des 
scolastiques.  Comme  les  scolastiques,  par  exem- 
ple ,  il  distingue  l'âme  rationnelle  et  l'âme  irra- 
tionnelle :  distinction  qui ,  pour  le  dire  en  pas- 
sant, prouve  qu'il  n'inclinait  pas  vers  le  sensua- 
Usme,  dont  elle  est  une  évidente  négation.  Seu- 
lement ,  il  se  sépare  d'eux  en  ce  qu'il  ne  veut 
pas  qu'on  définisse  l'âme  rationnelle  l'acte  der- 
nier ou  la  forme  du  corps.  Il  pensait,  non  sans 
raison  peut-être,  que  cette  définition  conduisait 
à  cette  conséquence  funeste  :  «  qu'il  n'y  a  entre 
«  l'âme  humaine  et  celle  des  brutes  que  la  simple 
«  différence  du  plus  au  moins ,  et  non  une  dif- 
«  férence  vraiment  spécifique.  «  H  semblait 
qu'arrivé  là ,  Bacon  n'eût  plus  qu'un  pas  à  faire 
pour  saisir  la  vérité,  et  qu'après  avoir  si  bien  vu 
l'impm'ssance  de  l'observation  extérieure  à  déter- 
miner la  nature  de  l'âme,  il  dût  proclamer  la 
nécessité  de  l'observation  interne  et  des  études 
psychologiques.  Malheureusement  il  se  contenta 
de  poser  les  prémisses,  et  ne  sut  pas  conclure.  Il 
admit  que  la  révélation  seule  était  appelée  à  ré- 
soudre les  problèmes  de  psychologie.  Nouvelle 
preuve,  du  reste,  que  le  chancelier  ne  vit  pas 
toujours  les  harmonies  profondes  de  la  philoso- 
phie et  du  christianisme  ;  sa  tendance  fut  plutôt 
de  limiter  arbitrairement  la  raison ,  que  de  mé- 
connaître les  droits  de  la  tradition  religiease. 

Dans  les  questions  politiques,  la  pensée  de 
Bacon  est  beaucoup  plus  difficUe  à  saisir.  H  sem- 
ble se  défier  à  l'excès  des  vues  générales,  et  par 
conséquent  des  innovations.  Non  sans  doute  qu'il 
les  trouvât  mauvaises  en  elles-mêmes  ;  mais  il 
sentait  une  grande  révolution  qui  se  préparait 
dans  l'ombre,  et  il  conseillait  aux  ministres,  sur 
lesquels  il  avait  de  l'influence,  toutes  les  mesures 
qui  lui  paraissaient  capables  de  la  conjurer. 
C'est  peut-être  cette  crainte  d'une  grande  per- 
turbation sociale,  aussi  bien  que  son  intérêt 
personnel,  qui  lui  inspira  un  aveugle  dévouement 
pour  la  prérogative  royale,  et  en  fit  le  courtisan 
de  tous  les  favoris  du  jour,  l'adversaire  de  tous 
les  puissants  de  la  veille. 

En  matière  d'économie  politique,  on  ne  trouve 
absolument  rien  dans  les  écrits  du  chancelier 
qui  soit  digne  d'être  relevé  :  il  n'eut  pas  le  plus 
léger  pressentiment  de  cette  science.  A  ses  yeux, 
le  numéraire  est  la  seule  richesse,  et  il  se  pro- 

4 


99 


BACON 


100 


nonce  hautement  pour  ce  que  l'on  a  depuis  ap- 
pelé le  système  de  la  balance  du  commerce  : 
système  qui  n'est  au  fond  que  la  négation  de 
\ économie  politique,  puisque,  niant  tout  rapport 
entre  le  numéraire  et  les  autres  valeurs ,  il  im- 
plique qu'il  n'y  a  pas  de  lois  générales  qui  prési- 
dent à  la  production ,  à  la  distribution ,  à  la  con- 
sommation des  richesses,  ou,  en  d'autres  termes, 
qu'il  n'y  a  pas  de  science  des  richesses.  Du  reste, 
comment  s'étonner  que  Bacon  n'ait  pas  connu  les 
pi'incipes  d'une  science  qui  ne  devaient  être 
formulés  qu'un  siècle  après  lui  ?  Comment  s'é- 
tonner aussi  que,  dans  cette  absence  de  toute  in- 
vestigation scientifique  sur  l'industrie  et  le  com- 
merce, le  chancelier,  dans  s,oïs.Histoirede  Henri 
VU,  approuve  les  mesures  funestes  et  arbi- 
traires par  lesquelles  ce  prince  avait  interdit  cer- 
taines exportations,  et  fixé  le  prix  de  nombreux 
produits,  ainsi  que  le  salaire  des  ouvriers?  C'est  la 
tendance  naturelle  de  tous  ceux  qui  n'ont  pas 
réfléchi  aux  lois  immuables  de  la  richesse ,  de 
s'imaginer  que  l'intervention  de  l'État  dans  les 
phénomènes  de  la  production  et  de  la  circulation 
industrielles  est  aussi  nécessaire  que  légitime. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  curieux  peut-être  dans 
les  œuvres  pohtiques  et  morales  de  Bacon ,  c'est 
l'exposition  méthodique  de  trois  projets  sur  les- 
quels il  revient  souvent,  et  qui  préoccupent 
vivement  son  esprit. 

Le  premier  de  ces  projets ,  tel  qu'il  l'expose 
dans  deux  opuscules  spéciaux ,  était  de  fondre 
en  un  seul  code  les  dispositions  si  nombreuses 
et  parfois  si  compliquées  de  la  législation  d'Angle- 
terre. Deux  siècles  avantla  révolution  française, 
Bacon  A^oulait  réahser  pour  son  pays  ce  qu'elle 
conçut  et  prépara  pour  le  nôtre.  Le  second 
projet  de  Bacon  était  d'engager  les  puissances 
européennes  dans  une  croisade  contre  l'Orient  ; 
il  l'a  développé  dans  un  traité  spécial  (  Dialogue 
sur  la  guerre  sacrée),  qui  parut  en  1622.  Ce 
ti-aité  rappelle,  en  le  devançant,  le  curieux 
opuscule  de  Leibnitz  sur  la  conquête  de  l'Egypte. 

Un  fait  très-déplorable ,  et  qui  existe  encore 
aujourd'hui ,  donna  lieu  au  troisième  projet  de 
Bacon.  Le  chancelier  était  fort  préoccupé  de  l'é- 
parpillement  funeste  des  efforts  intellectuels 
dans  l'humanité ,  et  de  cette  espèce  d'anarchie 
du  monde  scientifique ,  au  sein  de  laquelle  tant 
de  force  spirituelle  se  dépense  sans  profit.  Il 
aurait  voulu  coordoimer  tous  les  travaux  dans 
un  vaste  plan  qui  auraitassuré  un  échange  rapide 
et  fécond  <\&  toutes  les  découvertes.  Il  consacra 
au  développement  de  cette  idée  un  de  ses  ou- 
vrages les  plus  curieux ,  la  Nouvelle  Atlantide. 
Dans  cette  répubhque  imaginaire ,  qu'il  donne 
pour  modèle  aux  États  emropéens ,  il  plaça  un 
vaste  institut,  appelé  Société  de  Salomon, 
«  lequel,  dit-il,  est  spécialement  destiné  àl'étude 
«  et  à  la  contemplation  des  œuvres  de  la  Divinité, 
«  en  un  mot,  de  toute  la  création.  «  Une  simple 
indication  ne  suffisait  pas  ;  Bacon  décrit  en  détail 
le  règlement  de  cette  société,  montre  les  avan- 


tages, énumère  les  ressources  dont  elle  jouit,  et 
fait  voir  comment ,  par  une  division  rationnelle 
du  travail  scientifique,  elle  arrive  à  une  production 
réguUère  et  immense  de  richesses  spnituelles. 
Voici,  du  reste,  comment  un  des  principaux 
membres  de  la  Société  rend  compte,  dans  la 
Nouvelle  Atlantide,  de  son  organisation  : 
«  Douze  d'enti-e  nous  sont  chargés,  dit-il ,  de 
voyager  dans  les  pays  étrangers,  mais  sous  les 
noms  d'autres  nations;  car  nous  dérobons  avec 
soin  à  toutes  les  autres  la  connaissance  de  la 
nôtre.  Ils  ont  ordi'e  de  rapporter,  des  contrées 
qu'ils  ont  parcourues,  des  macliines,  des  instru- 
ments, des  échantillons,  des  modèles  ,  des  ex- 
périences et  des  observations  de  toute  espèce  ; 
nous  les  appelons  commerçants  de  lumière. 
Trois  autres  membres  sont  chargés  de  recueil- 
lir dans  les  livres  les  expériences  utiles  ou  lu- 
mineuses qu'ils  pourront  y  trouver  :  nous 
qualifions  ceux-ci  deplagiaires.  Nous  enavons 
trois  autres  pour  extraire  de  tous  les  arts 
mécaniques ,  ainsi  que  des  arts  libéraux ,  des 
sciences  même,  et  de  toutes  ces  pratiques 
isolées  qui  ne  font  pas  encore  partie  des  arts 
proprement  dits,  toutes  les  expériences  et 
les  observations  qui  peuvent  se  rapporter  à 
notre  but  :  ces  derniers  sont  nos  collecteurs. 
Trois  autres  encore  s'occupent  à  tenter  de 
nouvelles  expériences ,  sur  le  choix  desquel- 
les nous  nous  en  rapportons  à  eux;  ceux-ci 
sont  nos  pionniers  ou  nos  mineurs.  Nous  en 
avons  aussi  ti'ois  pom-  ranger  dans  des  tables, 
sous  leurs  titres  respectifs,,  toutes  les  expé- 
riences et  les  observations  faites  ou  recueillies 
par  ceux  des  quatre  premières  classes  ;  ce  qui 
faciUte  beaucoup  les  opérations  de  l'esprit 
nécessaires  pour  tirer  de  tous  ces  faits  <les 
conséquences  générales  et  en  extraire  les  prin- 
cipes; nous  qualifions  ceux-ci  de  compilateurs, 
de  rédacteurs.  Trois  autres  encore ,  chargés 
d'examiner  toutes  les  expériences,  de  les 
comparer,  soit  entre  elles ,  soit  aux  différents 
buts  et  besoins  de  la  vie  humaine,  tâchent  de 
les  appliquer  à  l'utUité  des  autres  hommes , 
soit  pour  améliorer  leur  condition ,  soit  pour 
donner  de  nouvelles  lumières  aux  savants, 
lumières  destinées  à  diriger  la  pratique  et  à 
faciliter  la  découverte  des  causes  ;  à  donner 
une  base  aux  prédictions  et  autres  genres  de 
conjectures  ;  enfin,  à  acquérir  la  connaissairce 
des  pai-ticules ,  des  forces  et  des  mouvements 
les  plus  intimes  des  corps  :  nous  donnons  à 
ceux-ci  le  titre  d'évergètes  ou  de  bienfaiteurs. 
Cela  posé,  et  après  plusieurs  assemblées  géné- 
rales ,  destinées  à  examiner  tous  ces  faits  et 
à  se  consulter  réciproquement,  trois  membres 
tâchent  d'imaginer  d'autres  expériences  plus, 
lumineuses ,  plus  décisives  :  nous  donnons  à 
ces  trois  derniers  le  nom  de  lampes.  Nous  en 
avons  encore  trois  pour  examiner  les  expé- 
riences de  ce  dernier  genre;  et  ils  doivent 
en  suite  nous  en  communiquer  tous  les  résultats 


101 


BACON 


102 


«  dans  nos  assemblées  :  nous  les  appelons  les 
«  greffiers.  Enfin,  il  en  est  qui,  après  avoir  con- 
«  sidéré  toutes  les  observations  faites  par  les 
«  précédents,  cherchent  les  rapports  de  toutes 
«  ces  vérités,  et  tâchent  d'en  tirer  des  consé- 
«  quences  générales  :  nous  appelons  ces  derniers 
«  interprètes  de  la  nature.  Nous  avons  aussi, 
«  comme  vous  le  pouvez  penser,  des  novices 
«  ou  élèves  pour  perpétuer  notre  ordre ,  qui , 
«  sans  cette  précaution,  s'éteindrait  bientôt.  » 

Il  y  a  sans  doute  dans  les  détails  de  cette 
organisation  bien  des  singularités  qui  provo- 
quent un  sourire  involontaire.  Mais  qui  ne  voit 
que  le  mal  auquel  elle  était  destinée  à  porter 
remède,  existe  trop  réellement  ?  et  qui  pourrait 
dire  qu'un  jour  il  n'y  aura  pas ,  entre  tous  les 
hommes  qui  travaillent  de  l'esprit ,  une  vaste  et 
féconde  association  ? 

n.  Ouvrages  philosophiques  de  Bacon.  — 
Nous  comprenons  sous  ce  titre  :  1°  /a  grande  Res- 
tauration des  sciences,  dont  le  Nouvel  Organe 
n'est  qu'une  partie;  —  2°  la  Production  virile 
du  siècle; —  3°  les  Pensées  et  Vîtes  sur  Vin- 
terprétation  de  la  nature; — 4°  la  Réfutation 
des  systèmes  philosophiques.  Ces  divers  ou- 
vrages ont  eu  la  fortune  la  plus  diverse  :  connus 
exclusivement,  au  dix-septième  siècle,  par  les 
hommes  les  plus  éminents ,  ils  furent ,  au  dix- 
huitième  ,  l'objet  d'un  culte  presque  universel  ; 
c'est  alors  que  le  chancelier  fut  surnommé  le 
rénovateur  des  sciences,  regardé  comme  le  père 
de  cette  philosophie  nouvelle  à  laquelle  on 
devait  les  immortelles  découvertes  de  Newton. 
Il  semble  que  de  nos  jours  la  gloire  de  Bacon 
ait  un  peu  décliné.  Il  s'est  même  trouvé  un 
grand  écrivain  qui  a  risqué  contre  le  philosophe 
du  seizième  siècle  un  pamphlet  comme  lui  seul 
sait  les  faire,  plein  de  paradoxes  et  de  sagesse, 
d'idées  justes  et  de  saillies  plus  que  singulières, 
production  indéfinissable  qui  irrite  à  la  fois  et 
attache  invinciblement  le  lecteur  impartial ,  et 
où  il  ne  se  rencontre  pas  une  phrase ,  pas  un 
mot  qui  ne  renferme  ou  une  théorie  surprenante 
de  profondeur,  ou  une  contre-vérité  plus  sur- 
prenante encore  par  son  audace  imperturbable 
à  braver  le  bon  sens.  On  devine  que  nous  vou- 
lons parler  de  M.  de  Maistre  et  de  son  livre 
posthume,  V Examen  de  la  Philosophie  de 
Bacon. 

Aumilicadetantd'apprécialionscontradietoires, 
où  est  la  vérité  ?  Faut-il  croire  avec  les  encyclo- 
pédistes que  la  philosophie  et  la  science  actuelles 
(c'est-à-dire  la  civilisation  moderne)  remontent 
à  Bacon  ?  Faut-il  dire  avec  de  Maistre,  et  l'école 
qui  depuis  quelques  années  s'évertue  à  exagérer 
ses  exagérations ,  que  Bacon  n'a  été  exalté  par 
les  encyclopédistes  que  parce  qu'il  fut  le  pré- 
curseur de  Locke,  le  saint  Jean-Baptiste  du  sen- 
sualisme ,  et  que,  du  reste ,  il  n'a  Tien  inventé , 
rien  éclairé,  rien  fait,  en  un  mot,  pour  le  pro- 
grès des  sciences  ? 

Pour  résoudre  ce  problème,  qui  a  un  intérêt 


historique  incontestable,  c'est-à-dire  pour  dé- 
tenxiiner  quelle  a  été  la  part  de  Bacon  dans  la 
grande  révolution  intellectuelle  d'où  est  sortie  la 
pensée  moderne,  il  faut  rendre  compte  de  l'état 
du  seizième  siècle,  et  savoir  à  quelles  con- 
ditions le  génie  d'un  homme  pouvait  accomplir 
cette  révolution. 

II  y  avait  longtemps  déjà ,  lorsque  Bacon  pa- 
rut, que  la  philosophie  d'Aristote  et  les  procé- 
dés scientifiques  dont  elle- est  l'origine  avaient 
été  attaqués  dans  leur  radicale  impuissance. 
Cependant  l'antique  édifice  de  la  métaphysique 
et  de  la  science  du  moyen  âge  se  soutenait 
encore,  soit  par  sa  propre  masse ,  soit  parce  que 
le  genre  humain  n'aime  pas  à  se  sentir  dans  le 
vide,  et  qu'en  face  des  vieilles  doctrines  com- 
promises ,  mais  debout ,  il  ne  trouvait  que  des 
théories  plus  jeunes  à  la  vérité ,  mais  plus  com- 
promises encore,  et  surtout  plus  compromettan- 
tes. H  résultait  même  de  cette  absence  complète 
de  doctrines  fixes ,  raisonnables ,  logiques ,  dans 
le  camp  des  novateurs ,  que ,  tout  en  sentant  les 
vices  des  méthodes  reçues,  ils  étaient  loin  d'avoir 
une  notion  exacte.  Ils  parlaient  beaucoup  d'expé- 
rience ,  mais  ils  ne  savaient  pas  élever  l'expé- 
rience à  la  dignité  d'une  méthode  régulière  ou 
d'un  art.  Quel  obstacle  empêchait  donc  ces 
ardents  et  vigoureux  génies,  qui  ont  fait  tant  de 
découvertes,  de  constituer,  d'organiser'  scienti- 
fiquement cette  mterprétation  de  la  nature, 
d'après  les  faits  ,  dont  ils  entrevoyaient  la  puis- 
sance et  la  nécessité?  Ce  qui  les  arrêtait  dans  la 
voie  féconde  sur  le  bord  de  laquelle  ils  étaient 
placés ,  c'est  que  les  principes  métaphysiques 
qui  devaient  servir  de  point  de  départ  aux  mé- 
thodes nouvelles  comme  aux  nouvelles  décou- 
vertes n'étaient  pas  encore  éclaircis  pour  la 
pensée  humaine. 

En  général,  on  fait  une  trop  large  part  à  Bacon 
dans  la  crise  intellectuelle  du  seizième  siècle. 
Comme  les  métaphysiciens  du  moyen  âge,  il  re- 
connaît les  quatre  espèces  de  causes.  Comme  eux 
encoi'e  il  admet  que  de  toutes  ces  causes  la  cause 
formelle  est  la  principale,  sinon  la  seule  dont  la 
science  se  doive  préoccuper  :  «  Quant  à  la  cause 
«;  finale ,  dit-il ,  tant  s'en  feut  qu'il  soit  utile  de 
<(  la  considérer  fréquemment  dans  les  sciences  ; 
«  que  c'est  cette  considération  même  qui  les  a  le 
«  plus  sophistiquées...  Quant  aux  causes  maté- 
«  rielles  et  efficientes,  ce  sont  toutes  notions  peu 
«  approfondies,  tout  à  fait  superficielles,  et  in- 
<c  suffisantes  pour  parvenir  aune  science  réelle.,. 
«  Mais  s'il  existe  un  mortel  qui  connaisse  les 
«  formes,  c'est  cet  homme  seul  qui  peut  se  flatter 
«  d'embrasser  les  lois  générales  de  la  nature,  et 
«  de  la  voir  parfaitement  une,  même  dans  les 
«  matières  les  plus  dissemJjlables.  » 

Il  ne  faudrait  pas  croire  néanmoins  que  Bacon 
en  soit  purement  et  simplement  revenu  aux 
théories  du  treizième  siècle.  Ces  théories,  déjà 
ébranlées  par  Duns  Scott,  étaient  singulièrement 
discréditées  depuis  Ockam ,  et  surtout  depuis 

4. 


103  BACON 

Pierre  d'Ailly  et  Gerson.  Aussi ,  quand  le  chan- 
celier s'explique  sur  la  nature  de  la  forme ,  sa 
pensée  semble  parfois  vaciller.  Ordinairement  il 
la  regarde  comme  une  qualité  sensible,  inhérente 
à  l'objet,  et  qui  le  constitue  dans  son  être  intime, 
en  ce  sens  que  toutes  les  autres  qualités,  qu'il 
désigne  sous  le  nom  de  natures,  s'y  rattachent. 
C'est  pour  cette  raison  qu'U  l'appelle  nature 
naturante,  faisant  entendre  par  là  qu'elle  cons- 
titue dans  les  substances  le  principe  intime  qui 
les  détermine  et  produit  tout  ce  qui  est  en  elles. 
A  ce  point  de  vue  on  peut  dire  que  la  théorie 
de  Bacon  ne  diffère  de  celle  des  scolastiques 
qu'en  ce  que  la.  forme  de  ceux-ci  est  une  qualité 
abstraite,  tandis  que  celle  dont  le  chancelier 
propose  la  recherche  à  la  science  est  une  qualité 
concrète ,  et  qui  tombe  directement  sous  notre 
perception. 

Les  procédés  intellectuels  décrits  par  Bacon 
ne  sont  pas  ceux  qu'a  adoptés  la  science  mo- 
derne. Pour  s'en  convaincre,  il  suffit  de  les  ana- 
lyser avec  quelque  exactitude.  Suivant  Bacon,  la 
véritable  méthode  consiste  à  disposer  dans  trois 
séries  distinctes,  ou,  pour  parler  son  langage  tech- 
nique, en  trois  tables,  les  faits  que  l'on  observe. 
Dans  la  première ,  qu'il  appelle  table  de  l'es- 


sence et  de  la  présence,  il  range  toutes  les  qua- 
lités qui  semblent  se  rencontrer  naturellement 
avec  celle  dont  on  recherche  la /orme  ou  le  prin- 
cipe essentiel.  S'agit-il,  par  exemple,  de  déter- 
miner la  forme  de  la  chaleur  ?  il  mettra  dans  la 
table  de  présence  la  lumière,  le  mouvement , 
la  vie  :  pourquoi  ?  parce  que  l'expérience  prouve 
que  là  où  il  y  a  vie,  mouvement,  lumière,  la  cha- 
leur se  produit  ou  peut  se  produire. 

La  seconde  table,  qu'il  nomme  table  de  dé- 
clinaison et  d'' absence  dans  les  analogues, 
est  la  contre-partie  de  la  précédente.  Pour  la 
soustraire,  on  prend,  une  à  une,  toutes  les  qua- 
lités que  l'on  a  énumérées  dans  la  table  de  pré- 
sence, et  l'on  spécifie  les  circonstances  où  ces 
qualités ,  qui  se  rencontrent  ordinairement  avec 
celle  qu'on  étudie,  peuvent  néanmoins  se  rencon- 
trer aussi  en  son  absence.  Par  exemple,  nous 
avons  mis  la  lumière  dans  la  première  table  ; 
nous  la  mettrons  aussi  dans  le  seconde  ;  «  car, 
dit  Bacon,  il  suffit  d'observer  les  rayons  des 
étoiles,  pour  se  convaincre  que  la  lumière  peut 
être  là  où  n'est  pas  la  chaleur.  » 

La  troisième  table  (table  comparative)  est 
destinée  «  à  faire  comparaître  devant  l'entende- 
«  ment,  suivant  les  propres  expressions  du 
«  chancelier,  les  exemples  de  sujet  où  la  nature 
«  (la  qualité)  qui  est  l'objet  de  la  recherche  se 
«  trouve  à  différents  degrés,  en  observant  les 
«  accroissements  et  les  décroissements,  soit 
«  dans  un  seul  sujet  comparé  à  lui-même,  soit 
«  dans  plusieurs  sujets  comparés  entre  eux.  ■» 

Maintenant,  ces  tables  une  fois  construites, 
quel  usage  en  faire?  La  réponse  est  facile,  si  l'on 
se  rappelle  le  but  de  la  science  d'après  Bacon. 
Ce  but,  c'est  de  déterminer  la  forme  d'une  na- 


104 
ture  donnée,  c'est-à-dire  la  qualité  essentielle , 
identique  à  la  chose  même ,  et  qui  se  rencontre 
toujours  avec  cette  nature ,  disparaît,  augmente 
ou  diminue  avec  elle.  Or,  cette  qualité  essen- 
tielle doit  ressortir,  d'après  Bacon,  de  l'examen 
comparatif  des  trois  tables.  En  effet,  si  une 
qualité  s'est  rencontrée,  dans  ces  tables,  qui 
se  trouve  partout  lorsque  la  nature  étudiée  est 
présente,  ne  se  montre  jamais  en  son  absence 
et  se  présente  avec  le  même  degré  et  dans  la 
même  proportion  qu'elle ,  il  est  clair  que  cette 
qualité  est  la  forme  que  l'on  cherche. 

Tels  sont  les  procédés  que  recommandait  le 
grand  philosophe  anglais ,  et  dont  l'ensemble ,  à 
ses  yeux,  constitue  Vinductioti.  Or,  ses  procédés 
ne  sont  pas  ceux  dont  se  servent  les  sciences 
modernes. 
«  Rien  de  plus  illusoire,  dit-il,  et  de  plus  in- 
suffisant dans  sa  totalité  que  la  méthode  par 
laquelle  on  veut  ordinairement  nous  conduire 
des  sensations  et  des  faits  particuliers  aux. 
principes  et  aux  conclusions.  Cette  méthode 
se  divise  en  quatre  parties ,  auxquelles  répon- 
dent autant  de  vices  qui  leur  sont  propres. 
D'abord  les  impressions  même  des  sens  sont 
vicieuses;  car,  ou  les  sens  nous  refusent  leur 
secours,  on  ils  nous  trompent.  En  second  lieu, 
rien  de  plus  ùrégulier  que  la  manière  dont  on 
s'y  prend  ordinairement  pour  extraire  les  no- 
tions, et  les  déduire  des  impressions  des  sens  ; 
rien  de  plus  vague  et  de  plus  confus  que  ces 
notions...  En  troisième  lieu,  cette  sorte  d'induc- 
tion qui  procède  par  voie  de  simple  énuméra- 
tion  ne  vaut  pas  mieux.  Elle  déduit  de  l'ob- 
servation et  de  l'expérience  les  principes  des 
sciences ,  sans  la  précaution  d'employer  les 
exclusions  de  faits  non  concluants,  et  d'analy- 
ser suffisamment  la  nature  ;  en  un  mot,  sans 
choisir  les  faits.  En  dernier  lieu,  cette  méthode 
d'invention  et  de  démonstration,  qui  consiste  à 
établir  d'abord  les  principes  généraux ,  à  y 
appliquer  ensuite  les  principes  moyens  pour 
étabUr  ces  derniers,  cette  méthode,  dis-je,  est 
la  mère  de  toutes  les  erreurs....  La  méthode 
expérimentale  qu'on  suit  de  nos  jours  est  tout 
à  fait  aveugle  et  stupide.  » 
Nous  pouvons  conclure  de  là  le  véritable  rôle 
de  Bacon  dans  la  question  de  la  méthode.  Il  ne 
vit  pas  comment  on  peut  s'élever  des  faits  par- 
culiers  à  la  notion  générale  ;  mais  il  vit  qu'on , 
ne  pouvait  s'y  élever  immédiatement  et  sans  une 
coordination  régulière  des  faits  ;  ou ,  en  d'autres 
termes,  il  montra  qu'on  ne  pouvait  lire,  dans  les 
idées  que  nous  soiunct  le  monde  extérieur,  l'es- 
sence des  êtres  qu'il  renferme. 

En  résumé ,  le  philosophe  anglais  a  parfaite- 
ment reconnu  les  vices  des  méthodes  et  des 
systèmes  qui  régnaient  de  son  temps.  Parmi 
les  philosophes ,  le  premier  il  a  proclamé  que , 
si  les  sciences  n'étaient  pas  arrivées  encore  à  se 
constituer,  c'est  que  les  sens  ayant  obtenu  une  au- 
torité trop  grande,  les  savants  avaient  prétendu 


105  BACOIN 

saisir  immédiatement  dans  un  fait  unique  les 
principes  essentiels  et  dès  lors  universels  des 
choses.  Enfin,  il  eut  l'heureuse  idée  d'ériger 
l'expérience  en  méthode  régulière  et  systémati- 
que; mais  cette  idée  ne  fut  sérieusement  réalisée 
que4)ar  Descartes. 

Les  œuvres  de  Bacon ,  tant  en  anglais  qu'en 
latin,  n'ont  été  réunies  qu'un  siècle  après  sa  mort. 
tes  deux,  éditions  les  plus  complètes  sont  celle 
de  1765  (Londres,  5  vol.  in-4°),  qui  fut  donnée 
par  Robert  Stephens ,  Jean  Locker  et  Thomas 
Birch;  et  celle  de  1825-1836,  qui  fut  publiée  éga- 
ïement^à  Londi'es  en  12  volumes  in-8°,  par  Bazil 
Montagu.  Antoine  Lasalle  en  a  donné  une  tra- 
duction française ,  tronquée ,  avec  des  notes  ; 
Dijon,  ,1799-1802, 15  vol.  in-8.  Nous  ne  citerons 
pas  les  traductions  partielles.  —  Les  ouvrages  de 
Bacon  écrits  en  latin  sont  :  Instauratio  ma- 
gna, divisée  en  quatre  parties;  —  De  Dignitaie 
et  Augmentis  scientiarum  libri  novem;  Leyde, 
Î652,  in-12;  —  Novum  Organum,  sive  Indicia 
ver  a  de  interpretatione  naturas ,  libri  duo; 
Leyde,  1650,  in-12;  —  Parasceve  ad  Histo- 
riam  naturalem  et  experimentalem,  etc.  ;  — 
Historta  ventorum;  —  Historia  Vitœ  et  Mor- 
ïis;  —  Historia  Densiet  Rari  ;  Londres,  1623, 
în-8°;  Leyde,  1636,  in-12; —  Historia  gravis  et 
ievis  aditus  sympathiaéfit  antipathies  rerum  ; 
—  Historia  sulfuris ,  mercurii  et  salis;  — 
Historia  et  Inquisitio  de  sono  et  auditu  ;  — 
Quwstiones  circa  mineralia;  —  Inquisitio  de 
magnete;  —  Cogitationes  de  natura  rerum; 
— Prodromus,  sive  Anticipationes  philosophie 
secundse  ;  —  Cogitata  et  visa  de  Interpreta- 
tione naturx  ;  —  Descriptio  globi  intellec- 
tualls;  —  Impetus  philosophici  ;  —  Par- 
menides,  Telesii  et  Democriti  Philosophia;  — 
Historia  regni  Henrici  sep^imi;  Amsterdam, 
Elzevir,  1662,  in-12; —  Sermones  fidèles,  sive 
Interiora  rerum;  Leyde,  1664,  in-12;  —  De 
Sapientia  veterum ;  Leyde,  1633,  in-12;  — 
Nova  Atlantis  (ouvrage  resté  inachevé);  — 
Imago  Julii  Ceesaris  ;  —  Imago  Augusti  Cas- 
saris  ;  —  Dialogus  de  Bello  sacra  ;  —  Medi- 
tationes  sacrée  ;  —  Variœ  Epistolse.  —  Bacon 
écrivit  d'abord  en  anglais  et  traduisit  ensuite  en 
latin  son  grand  ouvrage  sur  le  Progrès  et  la  Di- 
gnité des  Sciences,  et  les  Essais  de  morale. 

MORIN. 


Mallet,  Vie  de  iBaco/ï.  —  Voltaire,  Lettres  sur  les 
Anglais.  —  Deleyn,  Analyse  de  la  Philosophie  de  Ba- 
con, 2  volumes  in-12  ;  Paris,  1755.  —  Deluc,  Précis 
de  la  Philosophie  de  Bacon,  2  vol.  ln-8">  ;  Genève,  1801. 
—  La  préface  que  Lasalle  mit  en  tête  de  sa  traduction  des 
OEuvres  de  Bacon,  1800-1803  ;  Paris,  IS  volumes  in-8°.  — 
L'abbé  Eymery,  le  Christianisme  de  Bacon,  2  vol.  in-12  ; 
Paris,  1799.  —  M.  Bouillet  ;  les  OEuvres  philosophiques 
de  Bacon ,  1834-1886.  —  Examen  de  la  philosophie  de 
Bacon,  ouvrage  posthume  du  comte  J.  de  Maistre,  2  vol. 
In-8°;  Paris,  1836.  —  Pierre  Leroux,  dansl'Encyclopédie 
nouvelle.  —  Macaulay,  dans  la  Revue  d' Edimbourg 
(Juillet  1837).  —  Benjamin  Lafaye,  dans  la  Revue  frcm- 
çaise  et  étrangère.  —  M.  Charpentier,  les  OEuvres 
philosophiques  de  Bacon.  —  Dictionnaire  des  Sciences 
philosophiques ,  imi  (2  vol.  in-12  ).  —  Biographia  Bri- 
tannica, —  Berlin,  Histoire  de  la  vie  et  des  ouvrages 


de  Fr.  Bacon;  Paris,  1788 
Vie  du  chancelier  Bacon. 


106 
—  William  Rev^ley, 


BACON  (Nathaniel) ,  peintre  anglais,  fils  de 
Nicolas  et  frère  consanguin  de  François,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  Il  étu- 
dia la  peinture  en  ItaUe,  et  néanmoins  il  adopta 
la  manière  flamande.  On  voit  en  Angleterre,  par- 
ticulièrement à  Oxford ,  des  tableaux ,  des  pay- 
sages frais  et  gracieux,  dus  au  pinceau  de  Bacon. 
Horace  Walpole,  Ancient  Paintings.  —  Peacham , 
V  Graphice,  or  the  most  ancient  and  excellent  art  of 
Drawing,  etc. 

BACON  (Jean),  sculpteur  anglais,  né  à 
Southwark  en  1740,  mort  en  1799.  D  peignit 
d'abord  sur  porcelaine,  et  sentit  s'éveiller  en  lui 
un  goût  prononcé  pour  la  sculpture,  à  la  vue 
des  modèles  exposés  dans  la  manufacture  où  il 
travaillait.  De  1763  à  1767,  ses  travaux  rem- 
portèrent neuf  fois  le  prix;  et  en  1768  il  devint 
lauréat,  puis  membre  de  l'Académie  des  arts, 
fondée  tout  récemment.  Une  statue  de  Mars  le 
fit  d'abord  connaître  ;  vinrent  ensuite  d'autres 
œuvres  :  le  monument  élevé  au  comte  Chatham 
dans  l'abbaye  de  "Westminster,  et  d'autres  du 
même  genre;  une  statue  de  l'Élisa  de  Sterne 
(  miss  Draper  )  ;  Vénus,  Mars,  Narcisse,  etc.  On 
voit  des  sculptures  de  Bacon  à  Calcutta ,  à  la 
Jamaïque,  et  dans  d'autres  parties  du  monde. 
On  lui  reproche  un  manque  de  simplicité  dans 
les  lignes.  Ses  bronzes  sont  particulièrement  re- 
cherchés. Bacon  a  publié  :  Recherches  sur  le  ca- 
ractère de  la  peinture  et  de  la  sculpture, 
dans  le  Dictionnaire  de  Chamber. 

Cécll,  Mémoires.  —  Rose,  New  Biograghical  DictiO' 
nary.  —  Nagler,  Neus  Allgemeines  Kiinstler-Lexicon. 

*  BACON  (Phanuel  ),  écrivain  comique  an- 
glais, né  en  1700,  mort  le  10  janvier  1783.  Il 
étudia  à  Oxford,  devint  ministre  à  Bramber  et 
recteur  de  Balden.  On  a  de  lui  :  the  Taxes,  1757, 
in-8'';  —  the  Insignificants,  1757,  in-S";  — 
the  Tryal  of  the  timekillers,  1757,  in-S";  — 
Snipe,  dans  V Oxford  Sausage  ;  —  The  artifi- 
cial  Kite,  1719,  réimprimés  dans  Gentleman's 
Magazine,  1758. 

Biographia  dramatica.  —  Rose,  New  Biog.  Dict. 

*  BACON  (Samuel  ),  missionnaire  américain, 
mort  le  3  mai  1820.  En  1820,  il  fut  chargé  par  le 
gouvernement  de  son  pays  d'aller  établir  une 
colonie  en  Afrique,  et,  le  9  mars  de  la  même 
année,  arriva  à  la  Sierra-Léone  avec  quatre- 
vingt-huit  hommes  de  couleur.  De  là  il  pénétra 
jusqu'à  Campelar,  sur  la  rivière  du  Sherbro  ;  mais 
il  fut  atteint,  sur  la  route,  d'une  maladie  qui  l'em- 
porta au  moment  où  il  eût  pu  rendre  encore  de 
nombreux  services. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BACOJS-TXCOTS  (Pierre-Jean-Jacques),  an- 
tiquaire, né  en  1738  à  Oyonnax  (département  de 
l'Am),  mort  en  mars  1817.  H  voyagea  en  Egypte 
et  en  Grèce,  d'où  il  rapporta,  entre  autres,  un 
buste  d'Alcibiade  en  marbre,  qu'il  attribua  à 
Socrate,  parce  que  ce  nom  se  lit  sur  la  base.  Il 
se  rendit  ensuite  en  Russie  j  et  se  fit  maître  de 


107 


BACON  —  BACREVANTÂTZY 


108 


langue  à  Saint-Pétersbourg.  A  l'époque  de  la  ré- 
volution ,  il  fut  nommé  membre  du  conseil  géné- 
ral de  l'Ain  par  l'arrondissement  de  Nantua  ;  et 
en  1792  il  vint  à  Paris,  où  il  rédigea  des  brochures 
et  des  articles  de  journaux  intéressants.  Il  fut  atta- 
ché à  la  police,  et  chargé  en  1796,  par  le  Direc- 
toire ,  d'observer  l'esprit  public  à  Lyon  et  dans 
les  départements  voisins.  Sous  le  consulat  et  l'em- 
pire U  fut  éloigné  de  Paris ,  et  s'établit  marchand 
d'antiquités  à  Lyon.  En  1807,  il  fut  condamné 
par  le  tribunal  de  Nantua,  pour  escroquerie,  à 
trois  mois  de  prison  et  à  600  francs  d'amende. 
Pendant  les  Cent-Jours  il  revint  à  Paris,  et  y 
mourut  deux  ans  après.  Outre  plusieurs  bro- 
chures de  circonstance ,  on  a  de  lui  :  Traité  d'é- 
quitation  et  des  maladies  hippiafriques ,  etc.; 
Paris,  1776,  in-8°;  —  Manuel  du  jeune  offi- 
cier ;  ibid.,  1782,  in-S";  —  Nouvelle  histoire 
numismatique  des  différents  peuples  anciens 
et  modernes,  et  de  tous  les  papiers-monnaies 
de  V Europe,  1792,  in-S";  —  Recherches  sur 
les  origines  celtiques,  et  principalement  sur 
celles  du  Burjey,  considéré  comme  le  berceau 
du  Delta  celtique ;'PàTis,  1798,  2  vol.  in-8°; 
réimprimé  en  1808.  Cet  ouvrage  se  termine  par 
des  Recherches  onomatopiques  siir  divers 
noms  celtiques ,  etc. 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Biographie  dos 
hommes  vivants.  —  archives  du  Rhône,  t.  XIX,  p.  150. 

BACONTUROP  OU  BACON  {Jean),  dit  le 
Docteur  résolu,  théologien  anglais ,  né  à  Bacon- 
throp  (Norfolkshire)  à  la  fin  du  ti'eizième  siècle, 
mort  à  Londres  vers  l'an  1346.  L'usage  du  temps 
était  de  caractériser  les  docteurs  par  une  épi- 
thète;  Jean  fut  surnommé  le  Résolu,  k  cause  de 
la  décision  qu'il  apportait  dans  la  solution  des 
cas  de  controverse  qui  lui  étaient  proposés.  On 
a  de  lui  :  Commentaire  sur  le  Maître  des  Sen- 
tences; Milan,  1611,  in-fol.;  —  Traité  de  la 
règle  des  Carmes. 

Rose,  I\^ew  Biooraphical  Dictionary. 

*  BACOT  DE  LA  BRETOJSKlÈRE  (Fronçois), 

médecin  français ,  né  vers  1670  à  Verdun-sur- 
Saône,  n  était  docteur  de  la  faculté  de  Louvain. 
On  a  de  lui  :  Réponse  à  M.  Moreau ,  médecin 
de  Châlon;  Chalon-sur-Saône,  Nanti,  1710, 
in-12  ;  —  Analyse  des  eaux  chaudes  minérales 
de  Bourbonne ,  avec  une  dissertation  sur  les 
différents  genres  de  coliques ,  et  des  remèdes 
pour  leur  guérison,  etc.  ;  Dijon,  de  Fay,  1712, 
in-12.  Joseph  Boulmier. 

Papillon,  BibUoth.  des  auteurs  de  Bourgogne,  1. 1,  p.  8. 
—  Carrère,  Dibl.  de  la  Médecine.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon, 

*  BACOT  DE  ROMANS  {Cl.-René ,  haion), 
publiciste  français,  né  à  Tours  vers  1780.  Il  fut 
préfet  de  Loir-et-Cher,  plus  tard  membre  de  la 
chambre  des  députés.  On  a  de  lui  :  Observations 
administratives  ;  Tours,  1823,  in-8°. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BACOtTE  {Léon),  théologien  français,  mort 
le  13  janvier  1694.  Il  abjura  le  luthéranisme,  se 
fit  récollet,  devint  évêque  de  Glandèves  en  1672, 


et  évêque  de  Pamiers  en  1685.  On  a  de  lui  :  Del- 
phinus,  sett  de  prima  principis  Institutione , 
libri  VI,  poëme  ;  Toulouse,  1670,  in-4°,  et  Paris, 
1685,  in-12;  —  Sanctissimo  ac  beatissimo pa- 
ir i  démenti  IX  Carmen  panegyricum  ;  — uae 
traduction  de  la  Somme  de  théologie  du  P. 
Henri  de  Villalobo,  1635,  in-fol.;  Paris. 
Moréri,  Dictionnaire  historique. 

*BACQCÉ  {Joseph),  médecin  et  chimrgien 
français,  contemporain.  D  professa l'anatomie  et 
la  chirurgie,  et  devint  chirurgien  en  chef  de  l'hô- 
tel-Dieu  de  Saint-André  de  Bordeaux.  On  a  de 
lui  un  ouvrage  intitulé  Conférence  faite  le  22 
avril  1816,  à  la  Société  royale  de  médecine  de 
Bordeaux,  sur  la  formation  des  pierres  dans 
la  vessie,  les  prétendus  lithontriptiques,  et 
un  nouveau  procédé  de  cystotomie  latérale; 
Bordeaux,  1816,  in-8°  de  16  pages,  avec  une  pi.; 
—  Réflexions  sur  l'invention  et  l'inconvénient 
de  l'instrument  à  ressort  pour  l'opération  de 
la  cataracte  par  extraction;  Bordeaux,  in-18. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BACQUÈRE  (  Benoît  DE  ) ,  théologicn  fran- 
çais du  dix-septième  siècle.  Il  laissa  :  Senum 
Medicus;  Cologne,  1673;  une  autre  partie  du 
li-vTe  est  intitulée  Senum  Salvator,  remédia 
suggerens  pro  senum  salute  œterna.  Les  con- 
seils qu'y  donne  l'auteur  n'ont  rien  de  bien  neuf. 

Carrère ,  Bibliothèque  de  la  Médecine.  —  Adclung  , 
Supplément  à  Jucher,  JUgemcines  Gelehrten-Lexieon. 
BACQUET  {Jean),  jurisconsulte  français, 
mort  en  1597.  Il  était  avocat  du  roi  près  la 
chambre  du  trésor  à  Paris.  On  a  de  lui  plusieurs 
traités  sur  le  droit  romain  et  le  droit  fran- 
çais, commentés  par  Perrière.  La  dernière  édi- 
tion a  paru  à  Lyon  en  1744,  2  vol.  in-fol.  11 
mourut  de  chagrin  d'avoir  vu  rompre  en  place 
de  Grève  son  gendre  Charpentier,  lecteur  et  mé- 
decin de  l'université  de  Paris ,  supplicié  comme 
ligueur. 

iMoréri,  Dictionnaire  historique. 

*  BACQurEViLLE  DE  LA  POTHERiE,  histo- 
rien français,  natif  de  la  Guadeloupe,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  En 
1697  il  visita  en  qualité  de  commissaire  royal 
la  baie  d'Hudson,  et  remplit  ensuite  les  fonctions 
de  gouverneur  adjoint  de  la  Guadeloupe.  On  a 
de  lui  :  Histoire  de  l'Amérique  septentrio- 
nale; Paris,  1772.  On  y  trouve,  outre  la  relation 
du  voyage,  la  description  du  Canada,  avec  des 
détails  qui  ne  sont  pas  toujours  authentiques  ou 
fondés. 

Adelung  ,  Supplément  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten- 
Lexieon. 

*  BACREVANTATZY  {David),  théologien  ar- 
ménien, né  à  Bacran,  ville  de  la  grande  Armé- 
nie, vivait  dans  la  première  moitié  du  septième 
siècle.  Après  avoir  étudié  la  pliilosophie  dans 
son  pays,  il  devint  interprète  au  service  des  Grecs 
de  Constantinople.  En  647,  il  fut  chargé  par  l'em- 
pereur Constance  de  rétablir  l'union  et  la  bonne 
harmonie  entre  les  deux  peuples.  Dans  une  as- 
semblée tenue  à  Thouïn  l'année  suivante   l'eo- 


109 


BACREVA]STATZY  —  BADALOCCHIO 


110 


voyé  de  Constance  prononça  un  discours  remar- 
quable en  faveur  de  la  paix.  Il  retourna  ensuite 
à  Constantinople,  où  il  mourut.  On  a  de  lui  :  la 
Porte  de  la  Sagesse;  —  un  Sermon  sur  la 
conformité  de  la  profession  de  V  Église  grecque 
avec  celle  des  Arméniens. 

Chaudon  et  Delandine ,  iVouveau  Dictionnatre  histo- 
rique. 

BikCCET  (Paul),  professeur  de  philosophie  à 
Genève  en  1632,  devint  pasteur  protestant  en 
1641,  et  passa  en  cette  même  qualité  à  Grenoble 
en  1654.  On  a  de  lui  :  Disputatio  logica  de  Gau- 
sis;  Genève,  1634,  in-4";  —  Disputatio phy- 
sica  de  Materia;  —  Disputatio  physica  de 
itfMwrfo,  diss.  inédites;  —  Hoséas ,  ou.  V Apo- 
thicaire charitable;  Genève,  in-8°,  1670. 

Dictionnaire  historique. 

*BACURius  ou  BATCRius,  roi  des  Ibères, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  quatrième 
siècle.  Il  régna  sur  les  peuples  qui  habitaient  le 
mont  Caucase,  du  côté  de  la  mer  Caspienne. 
Converti  au  christianisme  en  l'an  327,  il  devint 
comte  des  domestiques  et  gouverneur  de  la  Pa- 
lestiae  sous  Constantin.  On  assigne  à  la  conver- 
sion de  Bacurius  des  motifs  extraordinaires. 
C'est  ainsi  qu'une  esclave  chrétienne  ayant  guéri 
de  la  façon  la  plus  désintéressée  la  femme  et  les 
fils  de  ce  prince,  aurait  été  l'objet  de  toute  son 
admiration.  Une  autre  fois,  Bacurius  se  trou- 
vant à  la  chasse,  et  surpris  par  une  tempête,  se 
serait  adressé  au  Dieu  qu'adorait  l'esclave  chré- 
tienne, et  au  moment  même  l'orage  aurait  cessé 
et  le  prince  aurait  retrouvé  son  chemin ,  grâce  à 
la  clarté  du  jour  subitement  revenue. 

Moréri ,  Dictionnaire  historique. 

*BACZKO  OU  GLODZLAUS ,  chroniqueur  po- 
lonais, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  treizième 
siècle.  Il  était  gardien  de  la  bibliothèque  de  Po- 
sen.  A  la  mort  de  l'évêque  Bagalulphe  U,  Baczko 
entreprit  la  continuation  de  la  chronique  de  Po- 
logne commencée  par  le  prélat,  et  mena  à  bout  ce 
travail,  malgré  de  nombreux  empêchements  et  un 
voyage  qu'il  fut  obligé  de  faire  à  Rome  en  1265. 
La  chronique  de  Baczko  va  jusqu'à  l'an  1271. 
Le  manuscrit ,  longtemps  supposé  perdu ,  a  été 
retrouvé  et  livié  à  l'impression  par  Sommersberg. 

Somnaersberg,  Scriptores  rerum  Silesiacarvm.  — 
Jôcher,  Allgcmcines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BADA  (  Joseph  ),  architecte  espagnol,  vivait  à 
Malaga  vers  1719,  et  mourut  en  1756.  Il  acheva 
la  construction  de  la  cathédrale  de  cette  ville,  dont 
les  travaux  étaient  suspendus  depuis  1623.  Les 
premiers  dessins  ayant  été  perdus ,  Bada  en  pré- 
para d'autres  ;  il  dressa  le  plan  de  la  façade,  qui 
fut  exécutée  en  1724  par  Acero. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*BADAJOZ  {Juan  de),  architecte  espagnol, 
natif  de  la  ville  dont  il  porte  le  nom ,  vivait  au 
commencement  du  seizième  siècle.  U  fit  partie 
de  la  commission  des  neuf  architectes  consultés 
en  1512  sur  le  projet  de  la  nouvelle  cathédrale 
de  Salamanque,  qui  fut  commencée  en  1513.  La 
même  année,  Badajoz  fut  chargé  de  l'érection  de 


la  principale  chapelle  de  l'église  Saint-Isidore  à 
Léon.  Un  de  ses  chefs-d'œuvre  est  le  cloître  du 
monastère  de  Saint-Zode  à  Carrion,  dans  la  Vieille- 
CastQle,  commencé  en  1637;  on  y  remarquait 
une  profusion  de  médaillons ,  d'ornements ,  de 
sculptures  et  de  statues  représentant  des  scènes 
bibliques  avec  les  patriarches ,  les  prophètes,  etc. 
C'est  encore  lui  qui  commença  la  somptueuse 
façade  du  couvent  de  Saint-Marc,  à  Léon. 
Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BADAKHSHi  (Meulana),  poëte  persan ,  na- 
tif de  Samarcande,  vivait  au  dixième  siècle, 
sous  le  règne  d'Ulug-Beg.  Ses  œuvres  furent 
très-célèbres  dans  le  Mawaranahar,  province 
voisine  de  l'Oxus.  On  a  de  lui  un  divan  ou  re- 
cueil de  poésies  persanes ,  parmi  lesquelles  on 
remarque  cette  pensée  écrite  à  propos  d'une  in- 
fortune arrivée  à  quelques  seigneurs  :  «  Il  ne 
faut  pas  s'étonner  de  l'alternative  qui  se  ren- 
contre dans  les  choses  du  monde,  puisque  la 
vie  des  hommes  se  mesure  par  une  horloge  de 
sable,  où  il  y  a  toujours  l'heore  d'en  haut  et 
l'heure  d'en  bas  qui  se  suivent.  » 

Daulatshali ,  Poètes  Persans.  —  M.  de  Hammer,  Ges- 
chichte  der  Schonen  Redekunste  Persiens.  —  D'Herbe- 
lot,  Bibliothèque  orientale. 

*BADALiNi  (Jean-Baptiste),  théologien  ita- 
lien, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle,  n  professa  la  philosophie  et  la  théo- 
logie, et  se  livra  avec  succès  à  la  prédication.  On 
a  de  lui  :  Fragmentorum  theologorum,  mora- 
lium,  seu  casuum  conscientias  diversorum  col- 
lectio;  Sinigaglia,  1730,  t.  F''. 

MazzucheUl,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BADALOCCHIO  (Sisto-Rosa),  peintre  et  gra- 
veur italien,  né  à  Parme  en  1581,  mort  à  Rome 
en  1647.  H  fut  l'aide  et  l'élève  d'Annibal  Car- 
rache  en  même  temps  que  Lanfranc,  auquel  il 
fut  peu  inférieur  pour  la  facilité,  mais  très-su- 
périeur pour  la  franchise  et  la  pureté  du  dessin. 
U  possédait  ces  qualités  à  un  tel  degré,  qu'An- 
nibal  Carrache  disait  qu'il  dessinait  mieux  que 
lui-même.  Si  Badalocchio  n'a  pas  obtenu  la  ré- 
putation à  laquelle  il  semblait  être  appelé,  il  le 
dut  à  la  position  secondake  qu'il  occupa  presque 
toujoiurs,  soit  auprès  d'Annibal  Carrache,  soit 
auprès  du  Guide,  du  Dominiquin,  ou  de  l'AI- 
bane,  qu'il  aida  dans  leurs  travaux.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  les  ouvrages  qu'il  exécuta  seul  peuvent 
donner  la  mesure  de  son  talent.  On  cite  de  lui, 
à  Bologne,  la  coupole  de  Saint-Jean,  très-belle 
copie  de  celle  du  Corrége  à  la  cathédrale  de 
Parme;  au  palais  ducal  de  Modène,  les  Travaux 
d'Hercule;  à  Parme,  dans  l'égUse  de  la  Trinité 
des  Pèlerins,  la  Vierge  avec  sainte  Anne,  saint 
Joseph  ,  saint  Joachim  et  saint  Philippe  de 
Néri;  et  dans  la  galerie,  un  Saint  François  reu 
cevant  les  stigmates ,  son  meilleur  tableau.  Non 
moins  habile  graveur  que  peintre,  Badalocchio 
dédia  en  1707  à  Annibal  Carrache  une  belle  série 
de  planches  de  la  galerie  Farnèse,  gravées  en 
compagnie  de  Lanfranc.  Il  a  gravé  avec  un  égal 


m 


BADALOCCHIO  —  BADDER 


112 


succès  la  coupole  de  Parme,  d'après  le  Corrége. 
E.  Breton. 
Lanzi ,  Storia  delta  Pittura.   —  Ticozzl ,  Dizionario 
dei  Pittori.  —  Orlandi,  Abecedario  pittorico.  —  Malva- 
sia ,  FeHina  pittrice. 

BADALUCCHI  (  Ange  ) ,  auteur  comique  ita- 
lien, natif  de  Pergola  dans  le  duché  d'Urbin, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle,  n  est  appelé  à  tort  Baldalucchio  par  Alla- 
tius.  On  a  de  Badalucchi  deux  comédies  :  la 
Fraude,  Venise,  1597,  in-8°;  —  la  Cor  testa, 
Viterbe,  1609,  in-I2. 

Mazzucbelli,  Scrittori  d7 taiio.  —  Adelung ,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BADALUCCHI  (  Scipion  ) ,  philologue  itahen , 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  laissa  Expositio  brevis  et  elegans  in  Vir- 
gilii  elegiam  de  Rosa;  Brescia,  1574,  in-4<'. 

Mazzucfaelii,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BADAJVi  (  George  ) ,  médecin  italien ,  natif 
de  Plaisance ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Adnotationes 
ceniumin  stmpliciaMesuee;  Pavie,  1568,  in-8°. 
Carrère,  Bibliothèque  littéraire  de  la  Médecine.  — 
Dictionnaire  des  Sciences  médicales.  —  Adelung,  Sup- 
plément à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon, 

'*  BADARACCOj  (Giuseppe) ,  dit  le  Sordo 
peintre,  né  à  Gênes  vers  1588 ,  mort  en  1657.  Il 
fut  élève  pour  le  dessin  de  Bernardo  Strozzi ,  et 
pour  la  peinture  d'Andréa  Ansaldo.  Ayant  quitté 
ces  maîtres  pour  aller  à  Florence,  il  se  mit  à 
étudier  les  œuvres  d'Andréa  del  Sarto ,  et  les 
imita  avec  un  tel  succès,  qu'aujourd'hui  dans  la 
plupart  des  galeries  ses  œuvres  sont  attribuées 
au  grand  maître  florentin ,  et  que  son  nom  ne 
se  rencontre  presque  sur  aucun  catalogue. 

Son  fils  { Giovanni- Ra/faele) ,  né  à  Gênes  en 
1648,  mort  en  1726,  fut  aussi  un  peintre  distin- 
gué. Il  passa  de  l'école  de  son  père  à  celle  de 
Carlo  Maratta ,  qu'il  abandonna  aussi  bientôt , 
pour  celle  de  Pierre  de  Cortone ,  dont  le  genre 
facile  était  plus  de  son  goût.  Il  s'est  fait  un  nom 
par  la  suavité ,  la  richesse  et  la  solidité  de  sa  pa- 
lette :  ses  tableaux  sont  nombreux  dans  les 
églises  et  les  musées.  Ses  deux  plus  importantes 
compositions  sont  à  la  chartreuse  de  Polcevera. 
E.  Breton. 

Lanzl ,  Storia  délia  Pittura.  —  Soprani,  f^ita  de'  Pit- 
tori, Scultori  ed  Architetti  Genovesi.  —  Ratti,  Délie  vite 
de'  Pittori ,  Scultori  ed  Architetti  Genovesi.  —  Orlandf, 
Abecedario  pittorico.  —  Ticozzl ,  Dizionario  de'  Pittori. 
BADARO  {Jean)  botaniste  italien ,  né  àLan- 
guelia,  près  de  Gênes,  en  1793,  mort  en  1831. 
Après  avoir  étudié  à  Pavie,  il  visita  les  Alpes, 
les  Apennins ,  la  Sardaigne ,  et  s'embarqua,  en 
1827  pour  le  Brésil,  où  il  mourut.  On  a  de  lui  : 
Observations  sur  les  parties  les  plus  remar- 
quables des  fleurs  pour  leur  classification 
botanique,  insérées  dans  le  Journal  physico- 
chimique de  Pavie  ;  —  Observations  sur  dif- 
férentes plantes  de  la  Ligurie  occidentale  et 
de  la  Sardaigne  (dans  [le  même  journal);  — 
Sw  une  espèce  de  brassica  qui  se  trouve  sur 


les  Apennins  maritimes  de  Ligtirie;  —  Plan- 
tarum  Ligurix  occidentaUs  Centuriee  decem , 
inséré  dans  la  Flora  italica  de  Moretti. 
Journal  physico-chimique  de  Pavie. 

*  BADBT  {Jean),  ouvrier  anglais,  brillé 
comme  hérétique ,  né  au  milieu  du  quatorzième 
siècle,  mort  en  1409.  Il  fut  une  des  victimes 
de  la  persécution  des  LoUards ,  sous  Henri  IV. 
A  la  question  d'Arundel,  archevêque  de  Canter- 
bury,  s'il  croyait  à  la  ti'anssubstantiation,  lîadby 
répondit  :  «  Je  crois  en  la  sainte  Trinité  une  et 
indivisible;  mais  si  l'hostie  consacrée  était  le 
corps  de  Dieu,  alors  il  y  aurait  vingt  mille  dieux 
en  Angleterre.  «  Badby  fut  condamné  à  être 
brûlé  à  Smithfield.  Le  prince  de  Galles  (  plus 
tard  Henri  V  )  assista  à  son  exécution ,  l'exhor- 
tant, mais  en  vain,  à  se  rétracter.  Lorsque  le 
patient  fut  au  milieu  du  feu ,  il  s'écria  :  «  Merci  !  » 
Le  prince  fit  éteindre  un  moment  le  bûcher, 
et  engagea  Badby  à  se  rétracter;  mais  Badby 
resta  inflexible. 

Rose  ,  New  Biographical  Dietionary. 

BADCOCR  (Samuel),  critique  et  théologien 
anglais ,  né  à  South-Molton ,  dans  le  comté  de 
Devon,  en  1747,  mort  à  Londres  en  1788.  11 
adopta  successivement  les  doctrines  des  métho- 
distes ,  et  des  unitaires ,  et  des  sociniens.  On  a 
de  lui  des  morceaux  de  critiques  théologiques 
insérés  dans  divers  ouvrages  périodiques,  no- 
tamment dans  le  Monthly  Review. 

Monthly  Kevieto. 

BADCOCK  (Riclmrd),  botaniste  anglais,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle,  n  a,  un  des  premiers ,  observé  au  micros- 
cope la  structure  des  anthères  et  l'émission  de 
la  poussière  fécondante  de  plusieurs  espèces  vé- 
gétales. Il  communiqua  en  1746,  à  la  Société 
royale  de  Londres,  le  résultat  de  ses  observa- 
tions microscopiques  sur  les  fleurs  du  houx 
et  de  la  grenadille,  ainsi  que  sur  la  poussière 
fécondante  de  Vif  (Lettre  à  M.  Barker,  dans 
Philosophîcal  Transactions ,  t.  XLIV,  n"^  479 
et  480.  ) 

Philosophical  Transactions  of  the  Hoy.  Soc.  of  Lon- 
don,  t.  XLlV. 

*  BADDAM ,  savant  anglais ,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  n'est 
guère  connu  que  par  l'ouvrage  intitulé  Menioirs 
of  the  Royal  Society,  or  a  new  abridgnient  of 
the  Philosophical  Transactions  from  1G65  to 
1740;  Londres,  1745,  2^  édition. 

Adelung ,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*  BADDER  {B.),  poëte  français,  natif  du 
Bassigny,  laissa  un  ouvrage  intitulé  Poèmes 
d'Amour,  1616,  in-4°,  à  Amsterdam. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Alloemetnes  Gelehrten- 
Lexicon. 

*  BADDER  (Louis  de),  peintre  néerlandais, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  peignit  le  paysage ,  et  réussit  surtout  à  rendre 
les  brouillards  et  la  limpidité  des  eaux. 

Nagler,  Neues  AUgemeines  Kûnstler-Lexicon. 


113 


BADE 


114 


BADE,  en  allemand  baden  (1  )  (ducs,  mar- 
graves, grands-ducs),  princes  souverains  alle- 
inands,  dont  l'origine  remonte  au  onzième  siècle, 
paraissent  d'abord  dans  l'histoire  sous  le  nom 
de  ducs  de  Zàhringen .  Berthold,  fils  de  Gebhard, 
construisit,  vers  1040,  le  château  de  Zàhringen 
en  Brisgau,  obtint  de  l'empereur  Henri  EU  l'ad- 
ininistration  du  duché  de  Souabe,  et  fut  la  sou- 
che de  la  maison  ducale  de  Zàhringen ,  dont  les 
armoiries  sont  encore  portées  par  la  famille 
grand-ducale  actuelle  de  Bade.  Son  fils  aîné 
Berthold  H,  et  ses  descendants,  possédaient  une 
partie  du  duché  de  Bourgogne,  et  de  riches  do- 
maines dans  le  Brisgau ,  le  Neckargau  et  le 
Schwarzwald.  La  ligne  directe  s'éteignit  en  1218, 
à  la  mort  de  Berthold  V.  Ce  dernier  laissa  deux 
filles  :  l'une,  Agnès,  femme  du  comte  d'Urach, 
eut  en  héritage  Fribourg  en  Brisgau,  avec  une 
grande  partie  des  biens  que  la  maison  de  Zàh- 
ringen possédait  en  Souabe  ;  l'autre,  Anna,  femme 
du  comte  deKybourg,  hérita  des  domaines  que 
cette  maison  princière  possédait  en  Suisse  et  en 
Bourgogne. 

1.  Anciens  margraves  de  Bade. 

Herman  /"(mort  le  25  avril  1074),  second 
fus  de  Berthold  ¥" ,  continua  après  la  mort  de 
son  frère  aîné ,  la  lignée  masculine  des  ducs  de 
Zàhringen.  Il  posséda,  du  vivant  de  son  père, 
Bade  et  Hocliberg  en  Brisgau,  et  prit  le  premier 
le  titre  de  margrave  de  Bade. 

On  en  trouve  la  première  mention  dans  les 
chartes,  à  propos  d'une  fondation  faite  en  1052, 
coram  Bertholdo  duce  et  Hermanno  mar- 
chione.  Berthold  de  Constance  le  nomme  Her- 
manus  marchio,  films  Bertholdi  ducis.  L'a- 
nonyme de  Malck,  auteur  qui  écrivait  au  com- 
mencement du  douzième  siècle,  lui  donne  la  qua- 
lité de  saint.  Dégoûté  du  monde  par  les  troubles 
qui  commençaient  à  s'élever  entre  l'empire  et  le 
sacerdoce,  Herman  quitta  en  1073  sa  patrie,  et 
se  retira  dans  la  célèbi'e  abbaye  de  Cluny,  où  il 
mourut  l'année  suivante. 

Son  fils  unique  Herman  II,  mort  en  1130, 
qu'un  diplôme  de  l'empereur  Henri  IV,  consente 
dans  les  archives  de  l'église  de  Spire,  qualifie  de 
cornes pa^i  Uffgowi  (Bade),  hérita  par  Adelbert, 
son  grand-père  maternel ,  d'une  partie  du  pays 
de  Bade.  Ce  fut  à  la  diète  tenue  à  Bâle  au 
mois  de  février  1130,  qu'il  commença  à  porter 
pour  la  première  fois  le  nom  de  margrave  de 
Bade  :  Hermanus,  marchio  de  Baden.  Il  fut  en- 
terré dans  l'église  du  monastère  de  Backnang, 
qu'il  avait  fondé  pour  des  chanoines  réguliers 
de  l'ordre  de  Saint-Augustin. 

Herman  III,  fils  et  successeur  d'Herman  II, 

(1)  Le  nom  de  Bade  vient  de  ses  bains,  déjà  renom- 
raés  du  temps  des  Romains.  On  appelait  Bade  Thermse 
inferiores,  pour  le  distinguer  de  Bade  (Thermx  supe- 
riores)  en  Suisse.  On  lui  donne  aussi  les  noms  de  Aqtise 
Aureliœ,  Civitas  Aquensis,  Thertnœ  Martianœ.  Le  nom 
de  Bade  ou  Badia  se  trouve  pour  la  première  fols  dpns 
Sane  cjiaj'te  de  l'empereur  Henri  IV,  en  1046, 


mourut  en  1160.  Il  servit  en  1140  l'empereur 
Conrad  m  au  siège  de  Weinsberg ,  et  le  suivit 
en  1147  à  la  terre  sainte.  En  1158,  il  fut  un 
des  conseillers  de  l'empereur  Frédéric  H  dans 
le  jugement  que  celui-ci  rendit  à  Augsbourg, 
le  15  juin,  contre  Otton,  évêque  deFrisingue,  et 
Henri  de  Lion,  duc  de  Bavière.  Dans  le  diplôme 
qui  renferme  ce  jugement,  on  donne  à  Herman  le 
titre  de  margrave  de  Vérone. 

Herman  IV,  fils  et  successeur  d'Herman  III^ 
mourut  en  1190.  Il  partagea  javec  son  frère  Henri 
les  domaines  patrimoniaux,  et  fonda  les  deux 
lignes  de  Bade  et  de  Hochberg.  Il  obtint  de  l'em- 
pereur Frédéric  F"",  dit  Barberousse,  la  ville  de 
Durlach  (  qui  avait  appartenu  jadis  aux  ducs  de 
Zàhringen)  comme  dédommagement  de  la  moitié 
de  la  ville  de  Brunswick ,  qui  lui  revint  du  chef 
de  sa  femme.  II  prit  le  parti  de  Welphe,  neveu 
de  Henri  le  Superbe ,  duc  de  Bavière ,  dans  la 
guerre  qui  s'éleva  en  1164  entre  lui  et  Hugues, 
comte  palatin  de  Tubinge,  appuyé  par  Frédéric, 
duc  de  Souabe,  et  d'autres  princes.  En  1183,  il 
fut  un  des  signataires  du  traité  de  paix  que  l'em- 
pereur Frédéric  n  fit,  à  Constance,  avec  les  villes 
deLombardie.  En  1189,  il  accompagna  cet  em- 
pereur à  la  terre  sainte,  soutint  le  choc  des  ar- 
mées musulmanes  près  d'Iconium ,  et  mourut, 
ainsi  que  l'empereur,  en  Cilicie.  L'un  et  l'autre 
furent  inhumés  dans  la  cathédrale  d'Antioche. 

Herman  V,  dit  le  pieux,  mort  le  16  janvier 
1243,  succéda  à  son  père  Herman  IV  dans  la 
portion  de  ses  biens  dont  le  château  de  Bade 
était  le  chef-Heu.  Il  assista,  en  1215,  au  couron- 
nement de  l'empereur  Frédéric  H  à  Aix-la-Cha- 
pelle ,  et  demeura  fidèle  à  ce  prince  dans  ses  dé- 
mêlés avec  un  fils  rebelle,  Henri,  roi  des  Ro 
mains. 

Herman  VI,  fils  et  successeur  d'Herman  V, 
augmenta  l'éclat  de  sa  maison  par  son  mariage 
avec  Gertrude,  fille  de  Henri  l'Impie  et  héri- 
tière de  Frédéric  le  Belliqueux,  duc  d'Autriche, 
mort  sans  postérité  l'an  1246.  Il  s'adressa  au 
pape  Innocent  IV  pour  éti-e  confirmé  dans  cette 
succession.  Innocent  lui  accorda  sa  demande  par 
lettres  datées  de  Lyon  le  16  octobre  1248.  Mais 
Herman  ne  jouit  pas  longtemps  de  sa  fortune  : 
il  mourut  empoisonné  le  4  octobre  1250,  et  laissa 
pour  héritier  Frédéric  F"". 

Frédér-'ïc,  margrave  de  Bade,  né  l'an  1249, 
mort  le  29  octobre  1268^  succéda  à  son  père 
Herman  VI  en  1250,  sous  la  tutelle  de  Ger- 
trude sa  mère,  qui  fut  frustrée  de  son  héritage. 
A  la  mort  de  Gertrude,  Frédéric,  toujours  mineiu', 
fut  recueilU  par  Louis  le  Sévère,  duc  de  Bavière, 
qui  donna  en  même  temps  asile  à  Conradin,  pe- 
tit-fils, par  Conrad  son  père,  de  l'empereur 
Frédéric  11.  Ces  deux  jeunes  princes,  privés, 
l'un  de  l'Autriche  et  de  la  Styrie ,  l'autre  de  la 
Sicile,  passèrent  ensemble  plusieurs  années  à  la 
cour  de  Bavière,  et  y  contractèrent  une  amitié 
fondée  à  la  fois  sur  les  liens  du  sang,,  la  presque 
égalité  d'âge,  et  leur  infortune.  Conradin,  excité 


115 


BADE 


116 


par  les  Italiens  à  venir  reprendre  la  Sicile  sur 
Charles  d'Anjou ,  partit  avec  son  cousin  Frédé- 
ric, l'an  1567.  Tous  deux  furent  pris,  après  une 
bataille  sanglante,  le  23  août  1268,  et  exécu- 
tés ensemble,  sur  le  marclié  de  Naples,  le  29  oc- 
tobre suivant.  Ainsi,  dans  la  même  journée  on  vit 
périr  sous  le  même  glaive  l'ancienne  maison  des 
Hoheiistaufenetlai branche  aînée  de  la  maison  de 
Bade.  Frédéric  eut  pour  successeur  Rodolphe  F'", 
son  oncle,  second  fils  de  Herman  V.  Voif.  Con- 

RADIN. 

Voici  les  margraves  les  plus  marquants  qui 
ont  succédé  à  Rodolphe  I^''. 

Bernhardl^\  fUsde  Rodolphe  VII,  dit  le  Long, 
partagea  en  1372,  avec  son  frère  Roidolphe  VIII, 
les  États  paternels,  dont  la  partie  inférieure,  ayec 
Pforzheim  et  Durlach,  échut  à  Bernhard;  et 
Bade,  avec  la  partie  supérieure,  à  Rodolphe.  Ce 
dernier  étant  mort ,  en  1391,  sans  enfants,  laissa 
toute  sa  succession  à  son  ftère.  Bernhard  prit 
une  part  active  à  la  guerre  des  princes  de  l'Em- 
pire contre  les  villes  libres  de  l'Allemagne.  En 
1395,  Bernhard  conclut  à  Heidelberg  un  traité 
d'alliance  avec  l'archevêque  de  Mayence  et  l'é- 
lecteur palatin ,  contre  une  association  de  nobles 
dont  le  but  était  de  réparer  leurs  affaires  par 
le  brigandage.  Léopold,  duc  d'Autriche,  et 
Eberhard ,  comte  de  Wurtemberg ,  ainsi  que  la 
plupart  des  villes  de  Souabe,  étant  entrés  dans  la 
confédération  des  princes,  formèrent,  avec  eux, 
une  armée  qui  anéantit,  l'année  suivante,  la  so- 
ciété des  nobles.  En  1412,  Bernhard  aida  Charles, 
duc  de  Lorraine,  à  repousser  Edouard ,  duc  de 
Bade ,  qui  avait  fait  une  invasion  dans  son  pays. 
En  1421,  il  se  brouilla  avec  les  villes  du  Brisgau, 
à  l'occasion  de  la  liberté  qu'elles  se  donnaient  de 
recevoir  ses  sujets  au  nombre  de  leurs  citoyens 
lorsqu'ils  venaient  chez  elles  établir  leur  domicile, 
et  de  les  faire  jouir  de  leur  indépendance.  Ces 
villes,  de  leur  côté,  se  plaignaient  des  impôts  que 
le  marquis,  étant  gouverneur  du  Brisgau,  avait 
établis  de  son  autorité,  et  à  son  profit,  dans  la  pro- 
vince. L'empereur  Sigismond  tenta  en  vain  d'a- 
mener les  choses  à  un  accommodement.  Les  villes, 
au  mois  d'octobre  1422,  firent  une  confédération 
entre  elles,  pour  cinq  ans ,  contre  le  margrave 
de  Bade  ;  et  Louis,  électeur  palatin ,  entra  dans 
ce  traité,  l'année  suivante ,  avec  les  villes  d'Al- 
sace, dont  il  était  gouverneur.  L'an  1424,  les 
confédérés,  auxquels  s'étaient  joints  le  comte  de 
Wurtemberg  et  l'évêque  de  Spire,  firent  une  ir- 
ruption dans  le  margraviat:  ils  brûlèrent  Ras- 
tadt ,  avec  plusieurs  villages  des  environs ,  et 
mirent  le  siège  devant  Muhlberg.  Ce  siège  du- 
rait depuis  trois  semaines ,  lorsque  Diétric ,  ar- 
chevêque de  Cologne,  Jean ,  évêque  de  Wurtz- 
bourg,  et  Albert ,  comte  de  Hohenlohe,  arrivè- 
rent comme  médiateurs ,  et  vinrent  à  bout  de 
faire  agréer  aux  parties  belligérantes  un  ti'aité 
compris  en  neuf  articles,  qui  fut  signé  le  lundi 
après  la  Saint-Pierre  (3  juillet). 

Jacques  P',  margrave  de  Bade,  fils  du  pré- 


cédent, né  le  15  mars  1407,  mort  en  1453,  avait 
gouverné,  du  vivant  de  son  père,  la  Marche 
d'Hochberg.  Sa  sagesse  et  sa  Ubéralité  envers 
les  églises  lui  valurent  le  surnom  de  Salomon. 
«  Lorsqu'on  lui  rapportait ,  dit  jEnéas  Sylvius 
(  devenu  pape  sous  le  nom  de  Pie  H),  qu'il  s'était 
commis  un  vol  sur  ses  terres ,  U  faisait  venir 
ceux  qui  avaient  été  volés ,  et  leur  faisait  rem- 
bourser par  le  fisc  tout  ce  qu'ils  affirmaient, 
avec  serment ,  leur  avoir  été  pris  ;  ensuite  se 
mettant  à  la  poursuite  des  voleurs ,  s'il  parve- 
nait à  les  arrêter,  il  les  condanmait  sans  misé- 
ricorde au  supplice  de  la  roue.  Par  là  il  vint 
à  bout,  en  peu  de  temps ,  d'établir  dans  ses 
domaines  une  parfaite  tranquillité.  Il  ne  lai 
manquait  que  d'être  lettré  pour  être  un  prince 
accompli,  et  il  sentait  vivement  lui-même  ce  dé- 
faut ;  ce  qui  fit  qu'il  ne  négligea  rien  pour  l'édu- 
cation de  ses  enfants.  « 

Charles  P'^,  son  fils  et  successeur ,  mort  de 
la  peste  (  choléra  )  en  1475 ,  est  comparé  par 
jEnéas  Sylvius  aux  deux  plus  fameux  capita'mcs 
de  ce  temps-là,  Frédéric,  électeur  palatin,  et 
Albert ,  archiduc  d'Autriche.  Il  fut  clioisi  pour 
arbitre  dans  les  querelles  qui  s'élevèrent  entre 
les  princes  de  l'Empire.  Il  montra  un  dévoue- 
ment absolu  à  l'empereur  Frédéric  W. 

Christophe,  margrave  de  Bade,  né  le  13 
novembre  1453,  mort  le  19  avril  1527,  fils 
aîné  de  Charles  P',  accompagna  en  1477,  l'ar- 
chiduc Maximilien  dans  le  voyage  qu'il  fit  en 
Flandre,  pour  épouser  l'héritière  de  Bourgogne. 
Il  assista,  en  1469 ,  ce  prince  dans  la  guerre 
qu'il  eut  avec  la  France,  et  prit,  entre  autres, 
la  ville  de  Luxembourg.  En  1503,  il  hérita,  en 
vertu  d'un  pacte  de  famille,  des  terres  de  Hoch- 
berg,  de  Sausenberg,  deRoetheln  et  deBaden- 
weÙer.  La  validité  de  cet  héritage  fut  contestée 
par  le  duc  de  Longueville;  l'affaire  fut  portée 
au  tribunal  de  l'empereur  ,  et  resta  indécise 
pendant  l'espace  de  soixante-dix-huit  ans;  après 
quoi  elle  fut  terminée  à  l'amiable  par  un  traité  qui 
maintint  la  maison  de  Bade  dans  la  jouissance 
des  di'oits  contestés.  En  1515,  Christophe,  acca- 
blé par  les  infiimités  ,  fit  entre  ses  trois  fils, 
Bernhard ,  Philippe  et  Ernest ,  le  partage  de  ses 
terres,  abdiqua  le  gouvernement  entre  leuis 
mains ,  à  condition  toutefois  que  de  son  vivant 
ils  ne  l'exerceraient  qu'en  son  nom  et  comme  ses 
vicaires.  Philippe  Berould  de  Bologne,  son  con- 
temporain ,  parle  ainsi  de  lui  :  «  Le  margrave 
de  Bade  Christophe,  neveu,  par  sa  mère ,  de 
l'empereur  Frédéric  IV,  surpasse  tous  les  au- 
tres princes  par  sa  grandeur  d'âme  et  par  ses 
autres  belles  qualités.  L'empereur  Maximilien  ne 
fit  aucun  exploit  mémorable  sans  qu'il  y  eût 
part.  Les  Allemands  s'accordent  à  le  mettre  à  la 
tête  de  tous  les  grands  capitaines  de  son  temps , 
et  lui  défèrent  unanimement  le  prix  de  la  va- 
leur. >)  Bernhard  III,  second  fils  de  Christophe 
et  son  successeur,  né  le  7  octobre  1474,  fut 
élevé  dans  les  Pays-Bas,  à  la  cour  de  Maxhaoi- 


117 


lien ,  et^passa  la  plus  grande  parhe  de  sa  vie  à 
Bodemacher,  ville  voisine  de  la  cour  de  Bruxelles. 
Il  introduisit  dans  ses  États  la  religion  protes- 
tante ,  et  mourut  le  29  juin  1536. 

Philippe,  fils  de  Christophe,  assista  en  1521 
à  la  diète  de  Worms,  et  en  1626  à  eeile  de  Spire, 
en  qualité  de  commissaire  de  Charles-Quint.  Il 
fit,  le  14  mai  1533,  à  Muhiberg,  un  testament 
par  lequel  il  léguait  ses  États  à  ses  frères  Ber- 
nard et  Ernest,  et  mourut  le  17  septembre  de 
la  même  année.  Dès  lors  l'ancienne  maison  de 
Bade  se  divisa  en  deux  branches,  celle  de 
Bade-Bade,  qui  est  éteinte,  et  de  celle  de  Bade- 
Durlach  ,  qui  règne  encore. 

II.  Margraves  de  Bade-Bade. 

Gidllaume  I",  margrave  de  Bade-Bade,  né  le 
15  juillet  1593,  mort  le  22  mai  1677,  succéda 
à  son  père  Edouard  1",  dit  le  Fortuné,  et  essaya 
de  rétablir  dans  ses  États  la  religion  catholique. 
Pendant  la  guerre  de  trente  ans,  il  reçut  en  1631, 
de  l'empereur  Ferdinand  lU  le  commandement 
de  l'armée  du  haut  Rhin,  qui  fut  défaite  par  Gus- 
tave-Adolphe :  les  troupes  suédoises  envahirent 
le  margraviat  et  le  dévastèrent.  En  1640,  il 
ouvrit  la  diète  de  Ratisbonne  ,  et  fit  de  vains 
elfoiis  pour  amener  la  paix  entre  les  catholiques 
et  les  protestants,  dont  Frédéric  I",  margrave 
de  Bade-Duilach,  avait  embrassé  le  parti. 

Louis-Guillaume  P" ,  margrave  de  Bade- 
Bade  ,  petit-fils  de  Guillaume  I",  naquit  à  Paris 
le  8  avril  1655,  et  mourut  à  Rastadt  le  4  janvier 
1707.  Il  eut  Louis  XTV  pour  parrain.  Sa  mère, 
la  princesse  de  Carignan,  désirait  qu'il  fût 
élevé  à  Paris;  mais,  à  l'âge  de  trois  ans,  il  fut 
enlevé  par  les  ordres  de  son  père  et  de  son 
aïeul.  Il  débuta  dans  l'art  de  la  guerre  sous 
Montecuculi  et  sous  le  duc  de  Lorraine.  En  1678, 
après  la  paix  de  Nimègue ,  il  revint  dans  ses 
États ,  mais  pour  y  rester  peu  de  temps.  Lors- 
que Vienne  fut  assiégée  par  les  Turcs ,  il  se 
jeta  dans  cette  place  :  par  une  vigoureuse  sortie, 
il  opéra  sa  jonction  avec  le  roi  de  Pologtie 
Sobieski ,  et  contribua  puissamment  à  la  défaite 
des  Ottomans.  Dans  les  campagnes  suivantes, 
il  acquit  une  gloire  méritée  à  Berckan ,  à  Bel- 
grade et  à  Bude.  Quand  l'Autriche  et  la  France 
se  firent  de  nouveau  la  guerre ,  le  prince  Louis 
resta  seul  chargé  de  la  défense  du  Danube;  il 
battit  les  Turcs  à  Nissa  en  16S9,  et  à  Salenke- 
men  en  1691.  Deux  ans  api'ès,  il  fut  opposé, 
en  Souabe,  aux  armées  de  Louis  XIV  (1693)  , 
reprit  lleidelberg  ,  puis  alla  en  Angleterre  pour 
concerter  avec  le  roi  Guillaume  les  opérations 
de  la  guerre  contre  la  France.  En  1694  il  fit  une 
irruption  en  Alsace,  et  déploya  une  activité  re- 
marquable. En  1697,  il  se  mit  sur  les  rangs 
pour  succéder  à  Sobieski  sur  le  trône  de  Polo- 
gne ;  mais  il  échoua.  La  paix  de  Ryswick  lui 
donna  quelque  repos.  Mais  ,  lors  de  la  guerre 
de  la  succession  d'Espagne,  il  reprit  les  armes, 
et  s'empara  de  Landau  ;  toutefois  il  fut  battu  à 


BADE  118 

Friedlingen  par  YiUars  et  Câlinât.  En  1703  ;  il 
fit  construire  les  lignes  de  StoUhofen ,  qui  s'é- 
tendaient depuis  la  forêt  Noire,  par  Bùhl,  jus- 
qu'à StoUhofen  et  au  Rhin.  Villars  pourtant 
remporta  une  nouvelle  victoire  à  Hochstaedt,  où 
les  Français  furent  battus ,  à  leur  tour,  l'année 
suivante.  Les  dernières  années  du  prince  Louis 
furent  moins  éclatantes  que  les  premières.  Il 
avait  fait  vingt-six  campagnes,  commandé  à  vingt- 
cinq  sièges  ,  et  livré  treize  batailles.  On  montre 
encore  au  château  de  Rastadt  les  trophées  que 
le  margrave  rapporta  de  la  guerre  contre  les 
Turcs. 


III.  Margraves  de  Bade-Dicrlach. 

George-Frédéric  P',  margrave  de  Bade-Dur- 
lach ,  né  le  30  janvier  1573,  mort  à  Strasbourg 
le  24  septembre  1638.  Il  succéda  à  son  frère 
Ernest-Frédéric  I",  et  défendit  les  protestants 
contre  Maximilien  P%  duc  de  Bavière.  En  1610 
il  entra  dans  l'union  de  Halle,  conclue,  sous  les 
auspices  de  Henri  IV,  contre  la  maison  d'Au- 
triche ,  et  prit  parti  pour  Frédéric  V,  électeur 
palatin,  appelé  au  trône  de  Bohême.  Il  resta 
fidèle  à  la  cause  de  ce  prince,  même  (  chose  rare 
surtout  chez  les  princes  )  lorsque  cette  cause  se 
ti'ouva  perdue.  En  1622,  il  abdiqua  en  faveur 
de  son  fils  aîné  Frédéric  I''',  et  leva  une  année  de 
16,000  hommes,  avec  laquelle  il  hvi'a  et  perdit 
contre  le  comte  de  Tilly  la  bataille  de  Wimpfen. 
Cet  échec  fut  pour  le  margrave  de  Bade  une 
source  de  nouveaux  désastres  ;  ses  États  furent 
envahis  par  les  Bavarois ,  et  lui-même  dut  se 
réfugier  à  Genève.  En  1627,  il  tenta  de  nouveau 
le  sort  des  bataiUes,  grâce  à  des  secours  d'ar- 
gent qu'il  avait  obtenus  de  Charles  I"",  roi  d'An- 
gleterre, et  au  moyen  desquels  il  avait  levé  une 
armée.  Mais  il  se  trouva  en  ptésence  de  Wallen- 
stein,  qui  le  défit.  A  partir  de  ce  moment,  le 
margrave  ne  teuki  plus  de  lutter  contre  une  for- 
tune décidément  contraire.  Il  mourut  à  Stras- 
bourg ,  où  il  s'était  retiré. 

Frédéric  P^,  margrave  de  Bade-Durlach ,  fils 
de  George-Frédéric,  né  le  6  juillet  1594,  mort  le 
8  septembre  1659.  Dans  l'impossibilité  où  il  se 
trouvait  de  concilier  la  conservation  de  ses  États 
avec  la  cause  du  protestantisme,  il  se  ligua  et  fit 
la  guerre  avec  Gustave- Adolphe.  Après  la  mort 
de  ce  roi  de  Suède,  et  après  avoir  assisté  à  l'as- 
semblée d'Heilbronn,  il  soutint  la  cause  des  pro- 
testants jusqu'à  la  paix  de  Westphalie,  gui  le 
fit  rentrer  dans  ses  États,  envahis  par  les  Autri- 
chiens. La  France  etla  Suède  le  soutinrent  égale- 
ment alors  ;  et  ses  droits  furent  réglés  et  sauve- 
gardés par  les  articles  dix-neuf  et  vingt  du 
traité. 

Frédéric  II,  margrave  de  Bade-Durlach,  fils 
et  successeur  du  précédent,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Chargé  de  com- 
mander les  armées  du  roi  de  Suède  Charles- 
Gustave  ,  il  combattit  contre  les  Français  sous 
Montecuculi. 


119 


BADE 


120 


Charles-Guillaume  I" ,  margràye  de  Bade- 
Duilach,  né  en  1679,  mort  le  11  mai  1738,  suc- 
céda à  Frédéric  ni.  C'est  lui  qui  fonda,  en  1715, 
la  ville  de  Carlsruhe  à  une  lieue  de  Durlach  ; 
et,  pour  perpétuer  la  mémoire  de  cette  fonda- 
tion, il  créaU'ordre  de  la  Fidélité.  Il  cultiva  les 
sciences  et  les  lettres ,  qu'il  avait  sérieusement 
étudiées  à  Genève,  à  Lausanne,  à  Utrecht.  Il 
aimait  particulièrement  la  botanique ,  en  même 
temps  que  le  luxe  et  les  plaisirs.  D  eut ,  dit-on, 
à  l'exemple  des  princes  orientaux,  un  sérail  dans 
son  palais.  Son  petit-fils  Charles-Frédéric  lui 
succéda. 

IV.  Grands-ducs  de  Bade. 

Charles-Frédéric ,  d'abord  margrave,  puis 
électeur,  enfin  grand-duc  de  Bade,  né  à  Carlsruhe 
le  22  novembre  1728,  mort  le  11  juin  1811.  Il 
succéda,  le  11  mai  1738,  à  son  aïeul  Charles- 
GuiUaume.  Après  avoir  fait  ses  études  à  Lau- 
sanne, il  visita  la  France,  l'Italie,  l'Angleterre,  la 
Hollande ,  et  ne  revint  à  Carlsruhe  qu'à  l'expira- 
tion de  sa  minorité  en  1750.  Il  embellit  sa  capi- 
tale par  un  grand  nombre  d'édifices,  et  en  aug- 
menta de  près  de  moitié  la  population,  eny  attirant 
ies  étrangers  par  une  grande  tolérance  politique 
et  religieuse.  Pendant  la  guerre  de  sept  ans  il 
sut  préserver  ses  États  des  maux  qui  affligèrent 
l'Allemagne.  En  1771,  il  hérita  des  domaines  de 
son  cousin  ,  le  margrave  de  Baden-Baden ,  par 
l'extinction  de  cette  branche  aînée.  A  l'époque  de 
la  révolution,  il  perdit  ses  possessions  en  Lor- 
raine et  en  Alsace,  et  il  fit  les  plus  grands  sacri- 
fices pour  rester  en  paix  avec  la  France.  Non- 
seulement  il  ne  s'opposa  point  à  l'enlèvement  du 
duc  d'Enghien  en  1804,  mais  il  publia,  peu  de 
jours  après ,  un  décret  d'exclusion  pour  tous  les 
émigrés  et  tous  les  individus  attachés  à  l'armée 
de  Coudé.  Il  resta  fidèlement  attaché  à  la  fortune 
de  Napoléon,  dont  il  adopta  le  code.  En  1803 
il  prit  le  titre  d'électeur,  qu'il  échangea,  en 
1806  contre  celui  de  grand-duc,  que  lui  donna 
Napoléon.  Grâce  à  sonpuissant  allié ,  il  agrandit 
considérablement  ses  Etats,  qui,  avant  le  règne 
de  Charles-Frédéric,  comptaient  à  peine  200,000 
habitants.  Ce  Nestor  des  souverains  mourut  à 
Carlsruhe ,  à  l'âge  de  quatre-vingt-trois  ans.  Il 
eut  de  ses  deux  mariages  quatorze  enfants ,  qui 
furent  élevés  sous  ses  yeux  avec  une  simplicité 
patriarcale.  L'une  de  ses  filles  avait  épousé  Maxi- 
miUen>  roi  de  Bavière  ;  une  autre ,  Gustave  IV, 
roidcSuède  ;  et  ime  troisième,  l'empereur  Alexan- 
dre. Sa  première  femme,  Charlotteiouise  de 
Hesse-Dannstadt,  morte  en  1783,  avait  entretenu 
une  correspondance  avec  Voltaire  (de  1758  à 
1764).  Son  petit-fils  Louis-Frédéric  lui  succéda. 

Charles -Louis -Frédéric,  grand -duc  de 
Bade,  petit-fils  du  précédent ,  naquit  à  Carls- 
ruhe le  8  juin  1786 ,  et  mourut  à  Rastadt  le  8  dé- 
cembre 1818.  n  assista,  en  1804,  au  couronne- 
ment de  Napoléon,  qui  lui  fit  épouser,  le  8  avril 
J806,  sa  fille  adoptive  mademoiselle  Stéphanie 


Tascher  de  la  Pagerie,  cousine  de  l'impératrice 
Joséphine.  A  peine  ce  mariage  conclu,  il  fut  ap- 
pelé à  faire  partie  de  la  campagne  de  la  Prusse 
et  de  la  Pologne.  H  se  distingua  à  la  bataille  de 
léna  et  au  siège  de  Dantzick ,  et  obtint  le  grade 
de  général  d'infanterie.  Il  fit  plus  tard  la  cam- 
pagne d'Autriche,  et  succéda,  en  1811,  à  son 
grand-père ,  dont  il  adopta  les  principes  politi- 
ques. Le  grand-duc  de  Bade  fut  l'un  des  der- 
niers à  abandonner  l'aUiance  française  ;  et  cette 
fidélité  faillit  lui  faire  perdre  une  grande  paitie 
de  ses  États ,  convoités  par  le  roi  de  Bavière. 
Mais  sa  fermeté  prévit  ce  partage.  Peu  de  temps 
avant  sa  mort,  il  avait  donné  à  son  peuple  une 
constitution  semblable  à  celle  du  royaume  de 
Wurtemberg.  Le  grand-duc  Charles  ne  laissa 
que  trois  filles,  et  eut  pour  successeur  son  oncle 
Louis-Auguste-Guillaume. 

Louis-Auguste-Guillaume,  grand-duc  de 
Bade,  fils  de  Charles-FFédéric,  naquit  le  9  février 
1763,  et  mourut  à  Carlsruhe  le  30  mars  1830. 
Destiné  d'abord  à  la  carrière  militaire,  il  servit 
dans  l'armée  prussienne  jusqu'au  traité  de  1795. 
Il  revint  ensuite  à  Carlsruhe,  et  fût,  jusqu'à  la 
mort  de  son  père,  ministre  de  la  guerre.  Pendant 
le  règne  de  son  neveu,  il  vécut  retiré  des  affaires. 
Appelé  au  trône  en  1818,  il  s'empressa  de  faire 
sanctionner  le  système  représentatif ,  accordé  par 
son  père.  Mais  les  chambres  s'étant  montrées 
hostiles  au  gouvernement,  elles  furent  prorogées 
à  plusieurs  reprises.  C'est  sous  ce  règne  que, 
par  un  décret  de  la  diète  de  Francfort,  le  com- 
té de  Hohengeroldseck,  dans  la  forêt  Noh'e, 
possession  seigneui'iale  des  princes  Von  dcr 
Leyen ,  et  que  l'Autriche  avait  séquestrée ,  fut 
réuni  au  grand-duché,  qui  dédommagea  l'em- 
pereur François  en  lui  cédant  une  partie  propor- 
tionnelle du  bailliage  de  Wertheim.  L'intégrité  de 
Bade  ayant  été  posée  en  principe  par  ce  décret, 
la  Bavière  réclama  aussi  un  dédommagement 
pour  la  partie  du  comté  de  Sponheim  cédée  à  la 
France  ;  et  cette  question  litigieuse  n'est  pas  en- 
core résolue  définitivement.  Le  grand-duc  Louis 
mourut  le  30  mars  1830,  sans  enfants.  Les  let- 
tres patentes  du  4  octobre  1817,  qu  avaient  dé- 
claré margraves  et  princes  du  sang,  avec  faculté 
de  succéder  au  trône ,  les  comtes  de  Hochberg, 
issus  du  mariage  de  Charles-Frédéric  avec 
Louise-Caroline,  comtesse  de  Hochberg,  née 
Geyer  de  Geyersberg,  eurent  leur  plein  effet ,  et 
l'aîné  des  margraves,  Léopold ,  monta  au  trône. 

Léopoldl", grand-duc deBade, mortle24  avril 
1852,  succéda  à  Louis-Auguste-Guillaume  le  30 
mars  1 830 .  Il  est  fils  aine,  issu  du  mariage  morgana- 
tique du  grand-duc  Charles-Frédéric  avec  la  com- 
tesse de  Hochberg,  de  la  maison  de  Geyer-Geyers- 
berg.  Les  enfants  de  cette  union  furent  déclarés 
éventuellement  successibles  par  le  statut  organi- 
que de  1806  et  les  lettres  patentes  du  4  octobre 
1817,  actes  reconnus  en  1819  par  les  grandes 
puissances,  moins  la  Bavière,  que  l'intervention  j 
de  l'Autriche  empêcha  d'appuyer  ses  réclama- 


121 


BADE  —  BADEN 


122 


tions  parla  force.  C'est  de  ravénement  du  grand- 
duc  Léopold  que  date ,  à  vrai  dire ,  la  sincé- 
rité du  régime  constitutionnel,  quoique  Bade 
eût  une  constitution  depuis  le  22  août  1818. 
Cette  phase  politique  du  gouvernement  fut  d'a- 
bord marquée  par  l'adoption  de  plusieurs  lois 
de  réforme  et  d'utilité  publique  :  réduction  de 
450,000  florins  sur  le  budget  du  ministère  de 
la  guerre;  diminution  de  747,000  florins  sur 
les  impôts  en  général  ;  augmentation  du  salaire 
des  instituteurs  de  campagne;  adoption  d'un 
code  militaire  et  d'une  nouvelle  procédure  ci- 
vile ;  loi  sur  le  rachat  des  corvées ,  et  nouveau 
système  municipal;  enfin,  proclamation  de  la 
loi  qui  règle  la  liberté  de  la  presse.  Ajoutons 
un  fait  économique  de  la  plus  haute  importance, 
l'agrégation  de  Bade  au  zoUverein ,  union  doua- 
nière, en  1835.  Mais  une  réaction  ne  devait  pas 
tarder  à  se  faire  jour.',La  révolution  de  Varsovie 
en  fut  le  signal  :  aux  termes  des  décrets  de  la 
diète  fédérale ,  la  loi  de  la  presse  fut  retirée  par 
le  gouvernement  badois  (28  juillet  1832).  Ce 
conflit  entre  l'esprit  libéral  et  une  direction  po- 
litique contraire  se  prolongea  jusqu'en  février 
1848.  La  révolution  survenue  alors  en  France 
réveilla  les  espérances  du  parti  libéral,  qui  se 
transforma  bientôt^  pour  devenir  radical.  Le 
grand-duché  de  Bade  devint  alors  le  théûtre  des 
plus  graves  agitations.  La  constitution  de  l'em- 
pire, votée  le  28  mars  1849,  d'abord  adoptée 
par  le  gouvernement  badois,  devint  le  prétexte 
d'une  insurrection  républicame  qui  éclata  parti- 
culièrement à  Rastadt  (mai  1849).  Le  grand-duc 
fut  obligé  d'abandonner  ses  États  et  de  se  réfu- 
gier à  Strasbourg.  Mais  les  secours  delà  Prusse, 
dont  les  forces,  dirigées  par  le  général  Peucker, 
battirent  en  juin  1849  les  républicains,  Com- 
mandés en  dernier  heu  par  Mierolawski ,  chan- 
gèrent la  face  des  choses,  et  le  grand-duc  fut 
rétabh  dans  sa  souveraineté.  Cette  restauration 
fut  suivie  d'exécutions,  toujours  regrettables, 
quel  que  soit  le  parti  quitriomphe.  Cependant  le 
grand-duc  ne  profita  pas  de  la  victoire  pour  faire 
violemment  rétrograder  les  esprits.  D'accord 
avec  les  chambres,  le  gouvernement  badois  entra 
dans  uncpolitique  plutôt  conciliante  et  modérée. 
Dès  lois  nouvelles  réglèrent  l'administration 
des  communes,  la  presse ,  le  droit  de  réunion. 
On  adopta  un  nouveau  code  pénal,  un  nouveau 
code  de  procédure ,  et  cette  législation  assure  à 
l'autorité  une  grande  influence. 

J.-Chr.  Sachs,  Einleitung  in  die  Geschichte  derMark- 
grafichckft  und  des  marhgrdflichen  altfûrstlichen 
Hause»  Baden  ;  Carlsruhe,  1764,  i773,  5  vol.  In-^".  —  Al. 
Schreiber,  Badische  Geschichte  ,-  ibid.,  1817.  —  Bader, 
Badisehe  Landesgeschichte  ;  ibld.,  1836.  —  Hausser, 
Denkwûrdigkeiten  zur  Geschichte  der  Badischen  Révo- 
lution. —  Art  de  vérifier  les  dates. 

*  BADEGisiLE,  évêque  du  Mans  et  maire 
du  lîalais,  mort  en  585.  Il  fut  maire  sous  Chil- 
péric  V,  et  devint,  par  la  faveur  de  ce  roi,  évê- 
que du  Mans  enl581.  Marié,  il  ne  se  sépara  pas 
de  sa  femme  lorsqu'il  fut  élevé  à  l'épiscopat.  Les 


annales  du  temps  le  représentent  comme 
adonné  au  désordi'e  et  cruel  envers  ses  diocé- 
sains, qu'il  était  loin  de  traiter  comme  ses 
ouailles.  Il  assista  au  second  concfle  de  Mâcon 
tenu  en  585,  et  signa  avec  les  autres  évoques 
les  constitutions  synodales.  Cet  évêque,  si  peu 
digne  des  fonctions  qu'il  remplissait,  mourut  à  la 
suite  d'une  fièvre  qui  le  saisit  à  table. 

Grégoire  de  Tours,  /iist.  de  France,  I.  VI,  ch.9.  —  Mo- 
riiri,  Dictionnaire  historique. 

*BADEHORN  (Sigismond),  théologien  alle- 
mand, né  le  21  mai  1585,  mort  le  9  juillet  1626. 
n  étudia  à  Leipzig,  oii  il  professa  ensuite  la  langue 
hébraïque.  On  a  de  lui  :  Armatura  Bavidica, 
Leipzig,  1620,  in-4''. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BADÊME  (saint),  souffrit  le  martyre  le  9  avril 
376  de  notre  -ère.  On  ignore  la  date  de  sa  nais- 
sance, n  fut  arrêté  pendant  la  persécution  de 
Sapor,  et  emprisonné  avecNersan,  prince  d'Asie. 
Le  courage  de  ce  dernier  s'étant  démenti,  on  lui 
accorda  la  vie  à  condition  qu'il  percerait  Baderne 
d'un  coup  d'épée;  ce  qu'il  exécuta.  Le  corps  de 
Badême  fut  traîné  sur  la  claie;  mais  les  chré- 
tiens, l'ayant  enlevé  secrètement,  lui  rendirent 
les  honneurs  de  la  sépulture.  Quatre  ans  après , 
le  roi  Sapor  étant  mort ,  ses  disciples  furent  mis 
en  liberté. 

Actes  de  saint  Badême,  écrits  en  syriaque  par  saint  Ma- 
thurïius,  et  publiés  par  Assemann,  Hensclienius  et  Ruinard. 

*  BADEN  (Gustave-Louis),  jurisconsulte  et 
historien  danois,  né  à  Altona  le  29  février  1764. 
Il  devint  docteur  en  droit  en  1793,  bourgmestre 
en  1794,  et  rempUt  plus  tard  d'autres  fonctions 
importantes.  On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages  : 
Silva  differentiarum  prsecipuarum  jurïs  ro- 
mani et  Germanïco-Danici,  quoad  universani 
doctrinam  de  cura  atqtie  tutela,  etc.,  dissert, 
inauguralis;  Copenhague,  1793,  in-4°;  — 
Danske  Riges  Aisiorie  (Histoire  du  royaume  de 
Danemark);  Copenhague,  1797;  —  Det  Norske 
Riges  Historié  (Manuel  d'histoire  du  loyaume 
de  Norwége  )  ;  Copenhague ,  1804,  in-8°  ;  —  For- 
sog  til  et  Bansk-norsk  juridisk  Ord-og  Sa- 
glexicon  (Essai  sur  la  juridiction  norwégienne 
et  danoise);  Odensée,  1814,  in-8°;  —  JDansk- 
norsk  historisk  Bibliothek  (Bibliothèque  histo- 
rique danoise);  Odensée,  1815. 

Nyernp  et  Kraft,  Almindeligt  Literatur-Lexicon  for 
Danmark,  Norge,  og  Island. 

*  BADEN  (  Jacques  ),  savant  philologue  danois, 
né  à  Vordingborg  le  4  mai  1735,  mort  en  1804. 
Il  alla  étudier  en  Allemagne ,  à  Gœttingen  et  à 
Leipzig,  devint  recteur  d' Altona  en  1762,  pro- 
fesseur d'éloquence  en  1780,  et  membre  de  l'A- 
cadémie des  belles-lettres  de  Copenhague.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  De  generalibus 
theologiœ  polemicse  mediis,  1754;  —  De  pos- 
sibilitate  miraculorum ,  1755;  —  De  scientia 
divina  contra  Poiretum,  1756;  -  Grœsk 
Grammatik  (grammaire grecque)  ;  Copenhague, 
1764;  — Anweisung  zur  dsenischen  Sprache 
nebst  Chrestomathie  (démonstration  de  lalangue 


133 


BADEN  —  BADEO 


danoise,  accompagnée  d'une  chrestomatliie); 
Copenhague  et  Odensée,  1767;  —  Symbola  ad 
augendas  lingux  vernaculse  copias  e  Saxonis 
grammatici  interpretatione  danica;  Copen- 
hague, 1778  et  suiv.,  in-4°;  —  Grammatica  la- 
tina;  Copenhague,  1782;  —  Foreslœsninger 
cver  det  danske  sprog  eller  resonner  et  dansk 
grammatica  (  Leçon  sur  la  langue  danoise  et 
grammaire  raisonnée);  Copenhague,  1785  et 
1792;  — Cyropœdie  de  Xenophon,  traduite  en 
danois;  Copenhague,  1766,  in-S";  —  Tacite 
traduit  et  annoté;  I-IU,  1773-1797,  in-8°;  — 
Quintilien,  traduit  et  annoté;  Copenhague, 
in&-\lll  ;  —  Phsedri  Fabulse ,  in  tcsîcm  sc/io- 
larum  editx;  Copenhague,  1777;  —  Horace, 
œuvres  complètes ,  traduites  avec  commentaires, 
Copenhague,  1792-1793;  —  Horatii  opéra  om- 
nia,  ex  optimis  recensionibus ;  accediint  variœ 
lectiones  e  duobus  codicibus  mstis  regiis,  etc.  ; 
Copenhague,  1793;  —  S.  Aur.  Propertii  Ele- 
giarum  liber  quartus  in  usum  scholarum, 
commentario  illustrât.;  Ma.,  1798;  —  Sué- 
tone, trad.,  1802-1803;  —  Holbergii  Sijnopsis 
historiés  universalis ,  revisa  et  aucta;  Copen- 
hague, 1773;  —  Compendium  historiée  ro- 
warac-e;  Copenhague,  1781  et  1793. 

Nyerup  et  Kraft,  Âlmindeligt  Litteratur-Lexicon 
for  Danmark,  Norge  og  Island. 

*  BADEN  {Laurids  de),  thélogien  danois,  né 
en  1610,  mort  en  1689.  Il  devint  recteur  de  Hor- 
sen ,  sa  ville  natale ,  eu  1648.  On  a  de  lui  :  Him- 
melstige  (  Ascension  )  :  c'est  un  traité  de  morale 
puhlié  plusieurs  fois  à  Copenhague  en  1670  et 
1740  notamment. 

Nyerup  et  Kraft,  Alminieligt  Literaticr-Lexiconfor 
Danmark'    Nonje  og  Island. 

*  BAlf)EN  (Sophie-Louise-Charlotte),  mora- 
liste danoise,  née  à  Copenhague  le  2 1  novembre 
1740.  Elle  étudia  sous  la  direction  du  professeur 
J.  Baden,  et  laissa  Ber  fortsatte  Gmndison  (le 
nouveau  Grandisson);  Copenhague,  1792. 

Dansk-noi-slc  Litteratur-Lexicon. 

BADEN  (  Torkill  ),  philologue  danois ,  né  le  13 
avi'il  1668,  mort  en  1732.  H  devint  recteur  à  Hol- 
berg  dans  la  Zélande,  et  laissa  :  Condimenta'la- 
tinitaiis,  seu  elegantix  latinse ;  Copenhague, 
1717,  1720;  —  TiXbregistes  over  Biskoperne 
nol  Siolland,  1720;  —  Rojna  danica,  harmo- 
niam  atque  affinitatem  linguœ  danicse  cum 
romana  exhibens;  Copenhague,  1699,  in-S"; 

—  Parentalia  grammatica,  seu  observationes 
philosophiez  ad  grammaticam ;  Copenhague, 
1715,  in-8°. 

AdelungjSiippl.  ù  Jôcher,  Allgeni.  Gelehrten-Tjexicon. 

—  Nyerup  et  Kratt,  Almindeligt,  Literatur-Lexicon. 

BADEN  (  Torkel  ),  philologue  danois,  né  à  Fré- 
dérichsborg  le  27  juillet  1765,  mort  en  1804.  H 
voyagea  en  Italie  et  en  Allemagne  de  1788  à  1791 , 
devint  docteur  en  philosophie  à  Gœttingue  en 
1789,  et  professem-  d'éloquence  à  l'université  de 
Kiel  en  1794.  On  a  de  lui  :  De  eloquentia  Pau- 
lina,  1786;  —  De  ara  Dca  ignoto  dicata, 
Act.  XVII,  1786;  —  Be  causis  neglecfœ  a  Ro- 


124 

manis  tragœdias,  1789;  —  Commentatio  de 
arte  acjudicio  E.  Philostrati  in  describendis 
imaginibus  ;  Copenhague,  1 792,  in-4°  ;  —  Briefe 
ilber  die  Kunst  von  und  an  Hagedorn  /Leipzig, 
1797;  —  Hercules  furens,  spécimen  novx 
recensionis  tragœdiarum  L.  Annœi  Senecœ; 
1798,  in-8<». 

Nyerup  et  Kraft,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon  Jor 
Danmark,  Norge  og  Island. 

*BADE\HAUPT  {Hermanu) ,  compositeur 
norwégien,  vivait  au  milieu  du  dix-septième  siè- 
cle. Il  était  directeur  de  musique  à  l'église  de 
Glukstaut,  et  fit  imprimer  dans  cette  ville,  en 
1674,  un  ouvrage  intitulé  Choragium  Meli- 
cum,  qui  renferme  quarante  morceaux  de  mu- 
sique sacrée  à  troix  voix,  deux  violons  et  basse. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

* BADENiîis  (Atidré'),  théologien  allemand , 
mort  en  1667.  Il  se  livra  d'abord  à  l'enseigne- 
ment, et  plus  tard  à  la  prédication.  On  a  de  lui  : 
Wider  des  miihseligen  Lebens  schnelle  Hin- 
fluchtigkeit  lehrt  Gott  Klugheit  sur  Himm- 
lischen  Weisheit  d'après  les  psaumes  90,  91 
et  93  (Dieu  nous  élève  vers  la  céleste  sagesse 
pour  nous  consoler  des  emiuis  de  la  vie  éphé- 
mère); Hambourg,  1667.  Cet  ouvrage  eut 
beaucoup  de  succès. 

Adelung,  Suppl.  à  JôcheVjAllgein.  Gelehrten-Lexicon. 

*BADENiiTs  (Christian),  théologien  alle- 
mand, fils  d'André,  vivait  dans  la  première  moi- 
tié du  dix-huitième  siècle.  Il  se  livra  aux  étu- 
des théologiques  et  à  la  prédication.  On  a  de 
lui  :  Johanniticum  de  veritate  Testimonium 
(le  Témoignage  de  Jean  sur  la  vérité);  Ham- 
bourg, 1710; —  Trifolium  Hadelicum ,  projet 
d'histoire  locale  du  Hadierland. 

Adclung,  Suppl.  à  Joclier,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BADENics  (Godefroi-Chistian),  théologien 
allemand,  fils  de  Christian,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  mourut 
à  vingt-neuf  ans,  et  laissa  :  AexàXoyo?,  te  Loi  de 
Dieu,  1710. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon 

*BADENS  (François),  peintre  holiaadais, 
surnommé  plus  tard  l'Italien,  pour  son  chaud 
coloris,  né  à  Anvers  en  1571,  mort  en  1603.  Il 
a  réussi  dans  les  tableaux  d'histoire  et  le  por- 
trait ;  il  a  peint  des  fêtes ,  des  assemblées  ga- 
lantes, des  danses  champêtres.  Le  ton  de  sa 
couleur  est  éclatant  et  doré ,  comme  celui  des 
meilleurs  maîtres  de  l'Italie. 

Son  frère  Jean  Badens,  né  à  Anvers  en  1576, 
mort  en  1605,  se  distingua  dans  la  portraiture. 
Il  fit  sa  fortune  de  bonne  heure;  mais  il  fut  pillé 
par  des  gens  de  guerre,  et  en  mourut  de  .cha- 
grin. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*  BADEO  (Reginald),  théologien  et  domini- 
cain allemand,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  devint  en  1644  prédica- 
teur général  de  son  ordre.  On  a  de  lui  :  Brevis 
instructio  instituendi  Rosarium  perpetuum 


125  BADEO 

pro  agonisantïbus,  trad.  de  l'italien  de  Richard 
d'Altamure;  Bamberg,  1641. 

Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BADER  {Charles),  savant  bénédictin,  natif' 
d'Estal ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  Saûl ,  Israelita- 
rum  ex-rex,  1708;  —  Samson  Philistseo- 
rumflagelhim;  1709;  —  Ambitio  severe  cas- 
tigata  in  Maximo  Tyranno;  1710; —  Patien- 
tia  calamitatum  victrix  in  Jobo ,  Hussœo 
principe;  1711. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BADER  (Ernest),  poète  latin,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  laissa  : 
Poemata  varii  argumenti  Hervica,  lyrica,  ele- 
giaca;  Leu^arde,  1702,  in-8°. 

Adelnn?,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BADER  {Matthias),  philologue  allemand, 
■vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Nomenclator-latino-ger- 
manicus,  trad.  en  français;  —  Compendium 
prosodicv;  — Nomenclator  secimdum  decem 
prœdicamenta ;  —  une  Rhétorique,  tirée  de 
Mélanchthon  et  Crusius. 

Jucher,  Allgei)ieincs  Gelehrten-Lexicon. 

*BAi>ERic  ou  BADREICH,  piincc  tliurin- 
gien,  mort  en  530.  Il  était  fils  de  Basin ,  roi  de 
Thuringe,  et  fut  tué  en  530  par  son  frère  Her- 
menfîed,  qui  convoitait  la  possession  exclusive 
des  États  laissés  par  Basin. 

Grégoire  de  Tours,  I.  I.  —  Moréri,  Dictionnaire  hist. 

*BADERNA  (Bartolommeo) ,  peintre  de  l'é- 
cole de  Parme,  né  à  Plaisance,  vivait  à  la  fin 
du  dix-septième  siècle.  H  fut  élève  du  cav.  Fer- 
rante ;  infatigable  et  studieux ,  il  travaillait  mal- 
heureusement avec  plus  d'intelligence  que  de 
génie,  et  Fi'anceschini  put  dire  de  lui  avec  jus- 
tice qu'il  avait  frappé  à  la  porte  des  grands  pein- 
tres, mais  que  la  porte  lui  avait  été  refusée. 

E.  B— N. 

Laïui,  Storia  délia  Pittiira.  —  Ticozù,  Dizionario  dei 
Pittori.  —  Guida  di  Piacenza. 

*  BADESi  (Jérôme),  poète  italien,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  Il  laissa  : 
Poema  de  Sacello  Exquilino  a  Sixto  V,  ex- 
tructo;  Rome,  1588,  in-8°;  —  Poemata,  Epi- 
grammata  et  alii  varii  generis  Carmina,  sans 
date  connue. 

MnrzuchcUi,  Sci'ittcrt  d^Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
Hicnt  à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BADESSA  (Paul),  T^oéte  silicien,  natif  de 
Messine ,  florissait  vers  le  milieu  du  seizième 
siècle.  On  a  de  lui  :  une  traduction  en  cinq  li- 
vres de  V Iliade  d'Homère,  en  vers  libres 
(sciolti)  ;  Padoue,  1564,  in-4°;  et  des  traduc- 
tions inédites  de  l'Odyssée  et  d'une  partie  des 
Métamorphoses  d'Ovide. 

Mongltore,  Bililiotheca  Sicula,  t.  II.  —  Giornale  de' 
Letterati,  vol.  XXIV. 

*BADETO  {Arnaud),  théologien  français, 
de  l'ordre  de  Saint-Dominique ,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  seizième  siècle.  Il  fut  suc- 
cessivement docteur  en  théologie,  prieur  à  Bor- 


-  BADIÂ  12G 

deaux,  et,  en  1531",  inquisiteur  général  à  Tou- 
louse. On  a  de  lui  :  Breviarium  de  Mirabili- 
bus  Mundi;  Avignon,  1499;  —  Margarita  vi- 
roi'um  illustrium;  Lyon,  1529; —  Margarita 
sacrée  Scripturx;  Lyon,  1529. 

Miraeus,  de  Script,  sœc.  XP^I.  —  Échard,  Script.  Ord, 
Prœd.  —MoTtxi,  Dictionnaire  historique.  — Jôcher, 
AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BADETTO  {Vincent-Marie),  dominicain  et 
historien  ecclésiastique  italien,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  laissa  : 
Annaliumordinis  Prsedicatorum •,'R.om&,iQb6, 
part.  F^,  in- fol.,  publiée  en  collaboration  avec 
Mamachi,  Polidorio  et  Christianopolo. 

AdeUing,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BADi-EL-ZEMAN,  souverain  duKhoraçan, 
le  dernier  descendant  de  Tamerlan ,  mort  en  923 
de  l'hégire  (1517  de  J.-C).  Il  fut  vaincu  par 
Chaibelf,  iihan  des  Uzbecs ,  et  se  réfugia  en  Perse 
auprès  d'Ismaêl-Séfy ,  qui  lui  assigna  la  ville  de 
Tauris  pour  résidence.  Après  la  prise  de  cette 
ville  par  l'empereur  turc  Sélim  I*"",  il  fut  conduit 
à  Constantinople,  oîi  il  mourut. 

Hammer,  Histoire  de  l'Empire  ottoman. 

*BADi  (Paul-Émile),  littérateur  italien,  vi- 
vait dans  la  deuxième  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  trois  comédies  :  le  Gare  delV 
Inqanno  e  dell  Amore;  Venise,  1689;  —  il 
Trionfo  d' Amore  e  di  Marte  ;  Venise ,  1 689, 
iH-12;  —  VArgene;  ibid.,  1689,  in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BADIA  (Charles-Augustin),  compositeur 
italien,  vivait  à  Vienne  au  commencement  du 
dix-huitième  siècle.  Il  était  maître  de  chapelle  de 
Léopold  I^".  On  a  de  lui  :  Narciso,  opéra  ;  Vienne, 
1699;  —la  Ninfa  Apollo;  Vienne,  1700;  —  la 
Carte  céleste ,  oratorio  pour  la  fôte  de  sainte 
Catherine,  1702;  —  Amore  vuol  somiglianza , 
1702;  —  il  projeta  Elia,  oratorio,  à  Venise, 
1720;  —  Qies-ii  nel  Pretoria,  oratorio,  1730; 
—  Cantati  a  voce  sola  e  cembalo;  —  Tributi 
arraonici,  coUecUon  composée  de  douze  cantates 
à  voix  seule  et  clavecin,  gravée  sans  date  et  sans 
nom  de  lieu. 

Schilling,  Univ.  Lexicon  der  TonJcunst ,  etc.  —  Fétis, 
Bioçiraphie  universelle  des  Musiciens. 

BADIA  (Charles-François) ,  prédicateur  ita- 
lien, né  à  Ancône  le  20  juin  1675,  mort  à  Turin 
le  8  mai  1751.  Il  prêcha  dans  les  principales 
villes  de  l'Italie,  et  fut  nommé,  vers  1730,  pré- 
sident de  l'université  de  Turin,  qui  venait  d'être 
rétablie.  Pendant  la  maladie  qui  l'enleva,  il  dit 
à  son  médecin,  qui  lui  faisait  entrevoir  la  possi- 
bilité de  le  guérir  -.  «  Je  n'ai  pas  le  tourment  de 
l'espérance.  »  On  a  de  lui  :  Prediche  Quaresi- 
inali;'lwm  et  Venise,  1749,  gr.  in-4°;  —  Pa- 
negirici,  Ragionamenti  ed  orazioni  diverse  ; 
Venise,  1750,  in-4°. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia.  —  Ginguene ,  Histoire 
littéraire  de  l'Italie. 

*  BADIA  (Joseph- Antoine),  médecin  italien, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  Il  fut  professeur  à  Turin.  On  a  de  lui  ; 


127 


BADIA  —  BADINUS 


128 


Storia  rara  di  un  sangue  cavato  colsiero  nero 
ed  esperienze  sopra  lo  stesso ,  dans  les  Opus- 
culi  scientif.,  t.  XVIII;  —  Vocabula  lêtini 
italique  sermonis  ex  aureis,  etc.;  Turin, 
173r,  in-4°,  2  vol.,  qu'il  publia  en  communauté 
avec  l'abbé  Pasini. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon, 
BADIA  (  Thomas),  théologien  et  cardinal  ita- 
lien, né  à  Modène  vers  1483,  mort  à  Rome  le  6 
septembre  1547.  Il  entra  dans  l'ordre  des  Domi- 
nicains, et  fut  envoyé  par  le  pape  Paul  ni  au 
colloque  de  Worms  en  1540,  où  il  se  fit  remar- 
quer par  son  zèle  pour  la  religion  catholique.  Il 
eut  une  grande  part  à  la  rédaction  du  Consillum 
delectorum  cardinalium  et  aliorum  prselato- 
rum  de  emendanda  Ecclesia,  Paulo  III.  ju- 
bente,  conscriptum  et  exhibitum;  Rome,  1538, 
in-4°.  La  lettre  de  Badia  au  cardinal  Contarini, 
sur  le  colloque  de  "Worms ,  a  été  imprimée  dans 
les  prolégomènes  de  la  3»  partie  des  Epistolae 
selectas  du  cardinal  Polus. 

Échard,  Scriptores  ordin.  PrxAieatorum,  t.  II. 
BADIA  Y  LEBLICH.  Voy.  Ali-BeY. 

^BADIALA  {Jacques),  dramatiste  italien,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  V  Umanità  ristaurata  dalla  gra- 
cia, nella  nascita  del  Bambino  Giesù,  dram- 
ma  sacro;  Naples,  1691,i.in-12;  —  la  Forza 
délie  stelle,  ovvero  amare  è  destina,  tragi- 
corawiedia;  Naples,  1693,  in-12;  —  il  Finto 
D.  Luigi,  ovvero  V  onore  dlfeso  dalV  amore , 
iragicommedia;^SLp\es,  1695,  in-12;  —  i  Pro- 
digj  délia  Vergine  del  Carmelo,  dramma  sa- 
cro; Naples,  1699,  in-12. 

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.  —  Adelang,  Supplémont 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*JÎADIAL,E  (4Zea;andre),  peintre  et  graveur 
italien,  natif  de  Bologne,  mort  vers  1626,  selon 
d'autres  en  1628  on  1643.  Il  fut  élève  de  Flaminio 
Torre ,  et  laissa  de  nombreuses  et  remarquables 
gravures,  parmi  lesquelles  on  cite  une  Descente 
de  Croix,  d'après  F.  Torre;  —  une  Vierge  à  l'en- 
fant, d'après  Cignani;  —  une  Sainte  Famille, 
d'après  Torre  ;  —  une  autre  Sainte  Famille,  y 
«ompris  saint  Antoine  et  saint  Philippe. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kiinstler-Lexicon.  —  TI- 
cozzi ,  Dizzionario  de'  Pittori.  —  Orlando,  Abecedario 
Pittorico. 

*  BADIE  (  Louis-Augustin  de  la.  ) ,  général 
français,  né  le  24  août  1696 ,  mort  en  1765.  n 
entra  au  service  comme  sous-lieutenant  au  régi- 
ment de  Picardie,  le  13  novembre  1708,  et  fit 
ses  premières  armes  à  la  bataille  de  Malplaquet 
en  1709.  Il  fit  successivement  toutes  les  campa- 
gnes de  1727  à  1744,  et  se  distingua  principale- 
ment aux  lignes  d'Etlingen,  au  siège  de  Philis- 
bourg ,  à  la  prise  de  Prague,  à  l'affaire  de  Det- 
tingen,  et  à  la  bataille  de  Fontenoy  le  11  mai 
1745.  Les  sièges  de  Tournay,  d'Oudenarde,  d'An- 
dermonde  et  d'Ath  furent  également  témoins  de 
sa  valeur.  Devenu  lieutenant-colonel  de  son  ré- 
giment le  8  mai  1746,  il  assista  en  cette  qualité 
à  la  bataille  de  Reaucourt,  au  siège  de  Berg-op- 


Zoom  en  1747,  et  à  celui  de  Maestricht  en 
1748.  Nommé  brigadier  le  10  février  1759,  il  ser- 
vit sur  les  côtes ,  se  rendit  avec  son  régiment, 
en  1760.  à  l'armée  d'Allemagne,  combattit  à  la 
bataille  de  Clotercamp  en  1761,  et  revint  en 
France  en  1762,  où  il  fut  promu  au  grade  de  ma- 
réchal de  camp,  et  mourut  peu  de  temps  après. 

A.  A. 
Etats,  militaires.  —  Gazette  de  France. 

*  BADiER  (Jean-Étienne),  bénédictin  et 
théologien  français,  né  en  1650,  mort  en  1719. 
Après  être  entré  dans  les  ordres,  il  professa  avec 
succès  la  théologie  et  la  philosophie  à  l'abbaye 
de  Saint-Denis.  Il  devint  ensuite  successivement 
prieur  de  Saint- JuUen  de  Tours  et  de  Corbie.  On 
a  de  lui  :  De  la  Sainteté  de  l'état  monastique, 
où  Von  fait  voir  l'histoire  de  l'abbaye  de  Mar- 
moutiers  et  de  celle  de  l'église  royale  de  Saint- 
Martin  de  Tours,  pour  servir  de  réponse  à  la 
Vie  de  saint  Martin  donnée  par  M.  Gervaise. 

Le  Cerf,  Bibl.  liist.  et  crit.  des  auteurs  de  la  congré- 
gation de  Saint-Maur.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher 
dans  V Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BADILE  {Giovanni-Antonio  ),  peintre  de 
l'école  vénitienne,  né  à  Vérone  en  1480,  mort  en 
1560.  Il  fut  le  premier  dans  sa  patrie  qui  aban- 
donna complètement  le  style  ancien,  et  qui  réus- 
sit à  rendre  les  mouvements  et  les  affections  de 
l'âme.  Son  coloris,  vif  et  chaud,  a  une  fraî- 
cheur et  une  morbidesse  qui  avant  lui  étaient 
également  inconnues  à  Vérone.  On  cite  parmi 
ses  meilleurs  ouvrages  :  une  Résurrection  de  La- 
zare, à  Saint-Bernardino,  et  une  Vierge  avec 
V Enfant  et  saint  Jean-Baptiste,  à  Saint-Naz- 
zaro.  Malgré  son  mérite  incontestable,  Badil« 
serait  peut-être  peu  connu,  s'il  n'eût  eu  l'Iionneur 
d'être  l'oncle  et  le  premier  maître  de  Paolo  Ca- 
liari,  si  célèbre  sous  le  nom  de  Paul  Véronèse. 
II  compta  également  le  Zelottî  parmi  ses  élèves. 
(  Voy.  ce  nom.  )  C'est  par  erreur  que  Borghini 
nomme  Badile  Antonio  Baillo.        E.  B...N. 

Lanzi,  Storia  délia  Pittura.  —  rscozzi,  Dizionario  de 
Pittori.  —  Pozzo,  P^ite  de'  Pittori,  degli  Scultori  e 
degli  Architetti  P^eronesi.  —  Malvasta,  Guida  di  Bolo- 
gna.  —  Borghini ,  il  Riposo.  —  Ridolû,  le  lUeraviglie 
deir  arte,  etc.  —  Bennassuti,  Guida  di  Fcrona.  —  .Maffeî, 
Ferona  illustrata. 

*  BADiLio  (Fafôre),  médecin  italien  du  dix- 
septième  siècle.  Il  exerça  la  médecine  à  Vérone. 
On  a  de  lui  :  Tractatus  de  secanda  venu  in 
pueris,  vel  ante quatuor decimœtatisannum; 
Vérone,  1606,  in-4°  :  cet  ouvrage  était  dirigé 
contre  la  doctrine  opposée  de  Messaria. 

Biographie  médicale. 

*  BADIN  {Martin),  traducteur  anglais,  vivait 
au  commencement  du  dix-huitième  siècle.  Il  n'est 
connu  que  par  une  traduction  anglaise  des 
Commentaires  de  Jules-César  ;  Londres,  1705, 
in-8°. 

Lelong,  Bibl.  histor,  de  la  France ,  édit.  de  Fontette. 
—  Adetung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Celehrten-Lexicon, 

*  BADINUS  OU  BADINO  {Louis-Dieudonné), 
poète  et  musicien  italien ,  né  à  Mondovi  le  7 
août  1675,  mort  le  18  novembre  1742.  Il  se  voua 


129 


BADINUS  —  BADIUS 


130 


à  l'état  ecclésiastique,  mais  n'en  cultiva  pas 
moins  avec  ardeur  et  succès  la  musique  et  la 
poésie.  Il  fut  maître  de  chapelle  et  recteur  du 
séminaire  de  Mondovi.  Voici  ses  principaux  ou- 
vrages :  Sacri  affectus  poetici  in  honorem  B. 
Marias  Virginis;  Mondovi,  1712;  —  Regii 
montis  flores  Apollinei  ;  MA.,  1715;  —  Alpha- 
betum  Âutonomastico-poeticum,  Virgini  Bei- 
parse;  Montis  regalis  sacrum;  ibid.,  1716. 

Mazzuchelii,  Scrittori  d'Itatia. 

*  BADIUS,  chef  campanien,  né  environ  21 2  ans 
avant  J.-C.  Il  provoqua  son  compagnon  Quinc- 
tius  Crispinus  à  un  combat  singulier,  lorsque 
les  Romains  assiégeaient  Capoue.  Crispinus,  bien 
que  d'un  camp  opposé,  refusa  d'abord  le  défi,  en  se 
fondant  sur  l'amitié  qui  l'unissait  à  Badius.  Mais 
ses  soldats  l'ayant  excité,  le  combat  eut  lieu,  et 
Badius  fut  blessé  à  mort. 

Tite-Llvc,  XXV,  18.  -  Val.  Max.,  V,  i,  §  3. 

BADirs  (Jodocus  onJosse),  imprimeur  et 
poète  satirique,  naquit  en  1462  dans  le  village 
d'Aasche,  près  de  Bruxelles,  d'où  le  surnom 
d'Ascensius ,  et  mourut  en  1535  (1).  Il  fit  ses 
premières  études  à  Gand  et  à  Bruxelles  ;  puis  il 
voyagea  en  Italie ,  apprit  le  grec  à  Ferrare ,  sous 
Baptiste  Guarini ,  et  fut  initié  à  la  typographie , 
invention  alors  toute  récente ,  qui  clôt  le  moyen 
âge.  En  1491,11  vint  s'établir  à  Lyon,  où  il  ensei- 
gna, pendant  une  dizaine  d'années,  la  littérature 
grecque  et  latine.  Badius  y  exerça  en  même  temps 
l'art  typographique.  «  Il  composa  et  imprima,  dit 
de  La  Caille ,  quantité  de  bons  livres  chez  Jean 
Treschel,  imprimeur  de  Lyon,  duquel  il  épousa 
la  fille,  nommée  Thalie.  «  Au  commencement  du 
seizième  siècle ,  Badius  fut  appelé  à  Paris.  «  Ce 
fut  à  lui,  poursuit  de  La  Caille,  que  le  savant 
Robert  Gaguin ,  vingtième  général  de  l'ordre  des 
ïrinitaires ,  qui  connaissait  son  mérite  et  sa  ca- 
pacité pour  la  correction  des  impressions ,  écrivit 
pour  imprimer  ses  ouvrages ,  ainsi  qu'on  le  voit 
par  la  lettre  que  ce  général  lui  adresse ,  qui  est  à 
la  tête  de  ses  Épitres  in-4°,  l'an  1498;  ce  qui 
obligea  Badius  à  venir  à  Paris  vers  l'an  1499  ou 
1500 ,  après  la  mort  de  son  beau-père,  tant  pour 
y  enseigner  la  langue  grecque  que  pour  y  réta- 
blir l'art  de  l'imprimerie,  qui  commençait  à 
décliner  (2).  » 

Le  père  Du  Moulinet  prétend  que  Badius  ap- 
porta le  premier  en  France  les  caractères  ronds , 
et  qu'avant  lui  les  imprimeurs  s'étaient  servis  de 
caractères  gothiques  :  «  Il  vint  d'Italie  en  France 
environ  l'an  1490,  tant  pour  y  enseigner  le  grec 
à  Paris ,  que  pour  y  étabhr  une  fort  belle  impri- 
merie, qu'il  appela  Prxlum  Ascensianum  (3).  » 
Ce  renseignement,  reproduit  sans  examen  par 
presque  tous  les  biographes,  est  tout  à  fait 
inexact  :  d'abord  Badius,  avant  de  venir  à  Paris, 

(1)  Cette  date  a  été  bien  établie  dans  le  Dictionnaire 
de  Bayle,  t.  I,  p.  607,  note  F. 

(2)  De  La  Caille,  Histoire  de  l'Imprimerie ,  p.  72,  73. 

(3)  Le  P.  Du  Moulinet,  dans  le  Journal  des  Savants, 
SI  janvier  1684,  p.  38. 

WOUV.   BIOGR.   UNIVERS.    —  T.    IV. 


fit,  comme  nous  venons  de  le  voir,  un  assez  long 
séjour  à  Lyon;  ensuite,  dès  1469  et  1470,  on 
avait  imprimé  en  caractères  ronds  à  Paris  (1). 

On  vit  sortir  des  presses  de  Badius  un  grand 
nombre  de  livres  classiques,  tels  que  Horace, 
Perse ,  Térence ,  Juvénal ,  Théocrite ,  Salluste , 
Valère  Maxime,  Quintilien,  Aulu-Gelle,  Cicéron, 
Ovide,  Sénèque.  Ces  éditions  sont,  pour  la  plu- 
part, accompagnées  de  notes  et  de  commentaires 
estimés.  Badius  composa  lui-même  plusieurs 
ouvrages  satiriques,  comine  ;  Sîjlva  moralis 
contra  vitia;  —  Epigrammatum  liber;  — 
Navis  stultiferas  Collectanea,  1513,  en  vers 
latins ,  tirés  presque  tous  des  anciens  avec  un 
commentaire  en  prose  ;  —  Navicula  stultarum 
mulierum  ;  trad.  en  français  par  J.  Droyn ,  sous 
le  titre  :  la  Nef  des  folles  ;  Paris ,  1501 ,  in-4°  : 
l'auteur  y  attaque  les  vices  des  femmes ,  à  l'imi- 
tation de  Sébastien  Brandt,  qui,  dans  sa  satire 
Navis  stultifera,  Smk  flagellé  les  hommes. 
Enfin,  il  a  écrit  :  De  grammatica;  —  De  conscri- 
bendis  Epistolis;  —  Psalterium  B.  Marias  ;  — 
Vita  Thomœ  a  Kempis. 

Érasme  fit  le  plus  grand  cas  de  Badius  ;  il  en 
loua  le  savoir,  la  pureté  de  style,  et  le  mit  au- 
dessus  de  Budée.  Les  amis  de  ce  dernier  savant 
en  jetèrent  les  hauts  cris,  et  accusèrent  Érasme 
d'injustice  et  de  partialité.  Le  bruit  en  vint  même 
jusqu'aux  oreilles  de  François l""^  (2).  Après  avoir 
fait  ressortir  le  mérite  des  œuvres  du  poète-impri- 
meur, Érasme  ajouta  que  Badius  aurait  encore 
mieux  «  fait,  si  l'inqruétude  de  son  ménage  n'eût 
souvent  troublé  et  intenrompu  le  loisir  et  la  tran- 
quillité de  ses  études  (3).  » 

Badius  eut  un  grand  nombre  d'enfants ,  ce  qui 
fit  dh'e  dans  son  épitaphe,  en  jouant  sur  les  mots 
libri  et  liberi,  qu'il  aurait  fait  autant  d'enfants 
que  de  livres,  s'il  s'y  était  pris  plus  tôt.  Cette  épi- 
taphe est  de  son  petit-fils  Henri  Estienne,  fils  de 
Robert  Estienne,  lequel  avait  épousé  Perrette  Ba- 
dius (4). 

Hic,  liberorum  plurimorum  qui  parens, 
Parens  librorum  plurimorum  qui  fuit, 
Silus  Jodocus  Badius  est  Ascensius.; 
Plnres  fiierunt  liberis  tamenUibri 
Quod  Jam  senescens  cœpit  illos  gignere, 
iElate  florens  cœpit  hos  quod  edere  (8). 

(1)  Voyez  Chevillier,  Origine  de  V Imprimerie  dé  Pa- 
ris, p.  54.  —  Ulric  Gering  avait  déjà,  mais  très-imparfai- 
tement, employé  les  caractères  ronds. 

(2)  Si  verus  est  rumor,  sic  fervent  amici  Budœi,  quasi 
incinerespatrisacmatrisillius  imminxerim.  Clamant: 
O  cœlum,  o  terra,  Budseum  cum  Badio  l  Clamant  me 
invidere  glorise  Budœi,  meque  mMltis  epigrammtctixs 
dilacerant....  Causa  deluta  est  et  ad  régis  cognitionem... 
Érasme,  Epist.,  lib.  XX,  72. 

(3)  Erasme,  Epist.,  lib.  XXII,  28.  —  Baillet,  Jugements 
des  Savants,  t.  U,  p.  141. 

(4)  Deux  autres  filles  de  Badius  avalent  épousé  Michel 
Vascosan  et  Jean  de  Roigny,  «  qui  prit  la  marque  de  soa 
beau-père,  et  arbora  à  ses  éditions  le  Prœlum  Jscensia- 
num  pendant  plus  de  vingt-cinq  ans.  »  ChevilUer,  Ori- 
gine de  l'imprimerie  de  Paris,  p.  138. 

(5)  Henri  Estienne ,  De  artis  typograpliicœ  querimo- 
nia.  —  Almeloveen,  De  vitis  Stephanorum.  «  Cette  épi- 
taphe ,  dit  Bayle ,  n'est  point  celle  que  l'on  voit  sur  le 
tombeau  de  Jodocus  Badius,  au  charnier  de  l'église  col- 
légiale de  Saint-Benoît,  à  Paris  ;  c'est  là  qu'il  fut  enterré. 


131  BADIUS  — 

Le  fils  de  J.  Badius,  Conrad,  né  à  Paris  en  i 
1510,  mort  vers  1560,  suivit  les  traces  de  son 
père.  Les  premiers  ouvrages  sortis  de  ses 
presses  sont  datés  de  1546.  Conrad  avait  em- 
brassé les  doctrines  de  Calvin  ;  pour  se  soustraire 
aux  persécutions  religieuses ,  il  quitta  Paris  en 
1 549,  et  se  retira  à  Genève ,  où  il  publia ,  d'abord 
avec  Jean  Crespin,  puis  avec  Robert  Estîenne 
son  beau-frère,  un  grand  nombre  de  belles  édi- 
tions ,  enrichies  de  préfaces  estimées ,  parmi  les- 
quelles on  cite ,  comme  un  exemple  de  modestie, 
celle  Kreopharjia  ou  Cyclops  de  Théodore  de 
Bèze.  Conrad  Badius  a,  en  outre,  publié  une  tra- 
duction française  (incomplète)  à&YAlcoran  des 
cordeliers,  avec  des  notes  ;  Genève,  1556,  in-12; 

—  les  Vertus  de  notre  maître  Nostradamus , 
en  rimes;  Genève,  1562,  in-8°.  Sennebier  {His- 
toire littéraire  de  Genève)  lui  attribue  une  co- 
médie contre  Castalion,  et  Jely  (Remarques  sur 
le  Dictionnaire  de  Bay le),  les  Satyres  chres- 
tiennes  de  la  cuisine  papale;  Genève,  1560, 
in-8°  (très-rare).  A.  F.  D. 

Valère  André,  Bibliotheca  Belgica.  —  Miraeus,  De 
scriptor.  sseciiU  XVl.  —  Érasme ,  Evist.  —  Bayle,  Dic- 
tiormaire  historique,  avec  les  remarques  de  Joly.  —  Pros- 
per  Marchand,  Dictionnaire  historique.  —  La  Caille,  his- 
toire de  l'imprimerie.  —  Chevilller,  Origine  de  l'impri- 
merie de  Paris.  —  Ambr.  Flrmin  Didot,  Essai  sur  l'His- 
toire de  l'imprimerie. 

*  BADIUS  (  Raph  ) ,  théologien  italien ,  natif 
de  Florence,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  était  de  l'ordre  de  Saint- 
Dominique,  et  devint  maître  en  théologie  et  doyen 
de  la  Faculté.  On  a  de  lui  entre  autres  ouvrages  : 
Constitutiones  et  décréta  universitatis  Flo- 
rentines, theologorum  una  cum  illius  pri- 
meeva  origine. 

Échard,  Scriptores  ordinxi  Prsedicat. 

*  BADics  ou  BADUS  OU  BALDïTS  {Sébas- 
tien ) ,  médecin  italien ,  natif  de  Gênes ,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
n  a  laissé  :  Disputatio  de  sanguine  incales- 
cente  non  mutante  naturam;  —  Anasfasis 
corticis  Peruvianas  contra  J.-J.  CMJletium  ; 

—  Tractatus  de  pestilentia;  —  De  phleboto- 
miee  necessitate  in  variolis ,  etc. 

Van  dcr  Linden,  De  Scriptoribus  medicis.  —  Oldoin, 
Athenseum  Ligtislicum.  -  J6cher,  MU/emeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

BADJER  {Louis  ) ,  apprêteur  d'étoffes  à  Lyon. 
Lorsque  cette  ville  fut  prise  en  1793  par  les 
troupes  de  la  convention,  le  frère  de  Louis 
Badjer  était  à  l'hôpital ,  par  suite  des  blessures 
qu'il  avait  reçues  pendant  le  siège.  Il  fut  cepen- 
dant cité  devant  la  commission  militaire  établie 
pour  juger  ceux  qui  avaient  pris  part  à  la  défense 
de  cette  ville.  Louis  Badjer  l'apprit;  et  sachant 
que  son  frère  était  d'avance  condamné,  il  alla 
se  présenter  à  sa  place  et  marcha  au  supplice, 
heureux  de  lui  sauver  ainsi  la  vie. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  BADO  (  Jean  ) ,  poëte  hongrois,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  H  fut 
en  grande  réputation  dans  son  pays,  et  laissa  un 


BADOLET  132 

poëme  sur  la  mort  et  la  résurrection  de  Jésus- 
Christ. 

Horanyî ,  Memor.  Hung.  —  Benkoe ,  Tvansylv.,  t.  2, 
p.  363.  —  Adelung,  Supplément  à  Jochcr,  Allgemeines 
Gelehrten-Lexicon. 

BADOARO  (  Frédéric),  diplomate  et  littéra^ 
teur  italien,  né  en  1518,  mort  en  1593.  Il  re- 
présenta dix  fois  la  république  de  Venise  auprès 
de  Charles-Quint  et  de  Philippe  II ,  et  fonda  en 
1556  l'Académie  vénitienne  dite  délia  Fama, 
qui  devait  imprimer  avec  soin  une  collection  des 
meilleurs  auteurs,  mais  qui  fut,  environ  dix  ans 
après ,  supprimée  par  un  décret  du  sénat.  On 
attribue  à  Badoaro  plusieurs  écrits  diplomati- 
ques inédits. 

Mazzuclielli,  Scrittori  d'italia ,  t.  III. 

BADOARO  (  Jacques  },  poëte  italien,  vivait  à 
Venise  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  Il 
fut  l'ami  de  Fra  Paolo  Sarpi.  On  a  de  Badoaro  : 
le  Nozze  di  Enea  con  Lavinia;  Venise,  1640, 
in-12;  —  VVlisse  errante;  ibid.,  1644,  in-4°, 
in-12;  — YElena  rapiladaTeseo;MA.,  1655, 
in-12;  trois  drames,  représentés  à  Venise  sur 
les  théâtres  de  Saint-Jean  et  de  Saint-Paul.  Son 
drame ,  il  Ritorno  d' Ulisse  in  patria ,  repré- 
senté en  1641,  paraît  être  resté  inédit. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

BADOARO  (Jean),  théologien  italien,  mort 
le  17  mai  1714.  Il  fut  patrice  et  patriarche  de 
Venise,  puis  cardinal;  et  en  1706,  évêque  de 
Brescia.  On  a  de  lui  :  Industrie  spirituali  per 
ben  vivere  e  santamente  morire ;  Venise,  1744. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia.  —  Adclang,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BADOARO  (Lauro),  poëte  italien,  né  à  Ve- 
nise vers  1546,  mort  en  1593.  Il  entra  dans  la 
congrégation  de'  Crociferi,  se  fit  remarquer 
comme  prédicateur,  devint  évêque  d'Albe,  et 
laissa  :  Rime  spirituali  ;  Bologne,  sans  date, 
in-4°;  —  Canzone  al  sommo  ed  ottimo  Pon- 
tifice  Sisto  V;  Rome,  1589,  in-4";  —  i  Sette 
Salmi  Penitenziali  ridotti  in  rime  italiane, 
sous  le  pseudonyme  de  VAgitato;  Mantoue, 
1591  et  1594,  in-4''. 

*  BADOERO  ( Camille),  poëte  italien,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
Il  laissa  :  Poésie;  Venise,  1662,  in-12;  —  il 
Sesto  Tarquinio,  dramma;  Venise,  1678, 
in-12;  —  iZ  Leandro,  dramma,  ou  Gli  Amori 
fatali;  Venise,  1679  et  1682,  in-12. 

Mazzuclielli,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jochcr,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BADOBRO  {Pierre),  doge  de  Venise  depuis 
939  jusqu'en  942,  époque  de  sa  mort.  Il  chan- 
gea son  nom  de  famille  Particiaccio  en  celui 
de  Badoero.  H  obtint  de  Bérenger  H,  roi  d'Ita- 
lie, la  confirmation  des  libertés  de  la  république 
de  Venise,  ainsi  que  le  droit  régalien  de  battre 
des  monnaies  d'or  et  d'argent.  H  eut  pour  succes- 
seur Pierre  Candiano  III. 

Sismondi,  Histoire  des  Rép.  ital. 

BADOLET  {Jean),  ministre  protestant  et 
professeur  d'humanités  au  collège  de  Genève 


133 


BADOLET  —  BADUEL 


tS4 


vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  la  Harangue  de  Frédéric  Spanheim  (  Ge- 
neva  restituta  ) ,  traduite  en  français,  1 635,  in-4''  ; 
—  Conscientias  humanse  Anatomia;  Genève, 
1659,  in-4'';  —l'Excellence  de  Vhorlogerie, 
in-I2;  —  Secrets  curieux  sur  diverses  choses 
de  la  nature  et  de  l'art,  in-8°. 

Senebier,  Histoire  littéraire  de  Genève. 

*badojV  {Edmond),  auteur  dramatique  et 
romancier  français,  mort  en  1849.  Ses  débuts 
littéraires  datent  de  l'époque  de  la  grande  que- 
l'elle  des  classiques  et  des  romantiques.  Décri- 
vit alors  des  pièces  de  théâtre;  et,  plus  tard,  des 
romans,  où  l'imagination  va  souvent  jusqu'à 
l'exagération.  Il  mourut  trop  jeune  pour  sa  re- 
nommée ;  il  donnait  en  effet  des  espérances  sé- 
rieuses. On  a  de  lui:  Un  Duel  sous  Richelieu, 
drame  en  trois  actes  mêlé  de  couplets  ;  Paris , 
Barba,  1832,  in-8°,  et  dans  la  France  drama- 
tique, 1834; —  Vue  Aventure  sous  Charles  IX, 
comédie  en  trois  actes,  en  collaboration  avec 
Frédéric  Soulié;  Paris,  Marchant,  1834;  — 
Montbrun,  ou  les  Huguenots  en  Dauphiné; 
Paris,  Prudhomme,  1838,  2  vol.  in-8°  :  c'est  un 
roman  écrit  dans  la  manière  de  W.  Scott;  — 
Gingènes,  ou  Lyon  en  93,  publié  par  le  Journal 
des  Débats. 

Qiiérard,  la  France  littéraire.  —L'illustratton,  2S  snp- 
lembre  1852. 

BABOU  (Jean-Baptiste),  théologien,  frère 
de  la  Doctrine  chrétienne ,  natif  de  Toulouse, 
mourut  le  6  septembre  1727,  au  milieu  de  l'exer- 
cice de  son  ministère,  pendant  une  inondation  de 
la  Garonne.  On  a  de  lui  :  Exercices  spirituels, 
avec  un  catéchisme  et  des  cantiques  pour 
aider  les  peuples  à  profiter  des  missions; 
Toulouse,  1716,  in-12. 

Delespinc,  Relation  du  débordement  de  la  Garonne, 
Toulouse,  1716,  in-12. 

*  BADOUREAU  (J.-F.) ,  gravcur  français, 
contemporain.  On  a  de  lui  quelques  gravures 
recherchées  des  amateurs  ,  entre  autres  :  Deux 
Enfants  Jésus,  d'après  Raphaël,  1819;  — 
les  Sabines  d'après  David;  —  le  Christ  et  la 
sainte  Vierge,  d'après  le  Titien;  —  la  Mis- 
sion dangereuse;  —  Napoléon  à  cheval;  — 
la  Vierge  à  la  chaise  et  la  Vierge  au  pois- 
son, d'après  Raphaël;  —  le  Christ,  d'après  le 
Titien;  —  Saint- Jean,  d'après  le  Domiuiquin. 

Nagler,  N'eues  AUgemcincs  EûnsUer-Lexicon. 

EAUCUVIL'LE  {Pierre),  aide  de  camp  de 
Pichegru,  né  à  Poissy-le-Sec  (département  de 
l'Yonne)  vers  1760, mort  vers  1810.  Engagé  vo- 
lontaire en  1792  ,  il  se  distingua  dans  les  campa- 
gnes du  Rhin,  et  fut  employé  par  Pichegru  pour 
h'aiter  avec  le  prince  de  Condé  etl'ambassadeur 
anglais  Wickam.  La  prise  des  équipages  de  M.  de 
Klinglin,  agent  du  prince  de  Condé,  fit  découvrir 
ce  complot.  Badouville  était  désigné  sous  le  nom 
de  Coco  dans  la  correspondance  du  général.  Il 
fut  arrêté  et  mis  au  Temple  à  la  suite  du  18 
fructidor  (4  septembre  1797),  et  subit  différents 
interrogatoires ,  pendant  lesquels  il  ne  répondit 


que  ces  mots  :  «  Je  ne  suis  pas  Coco  ;  qu'est-ce 
que  Coco  ?  je  ne  connais  pas  Coco.  »  Badou- 
ville fut  renvoyé,  et  échappa  ainsi  à  la  déporta- 
tion, à  laquelle  Pichegru  et  ses  complices  fu- 
rent condamnés.  Il  fut  encore  arrêté  à  deux  re- 
prises différentes  et  toujours  renvoyé  absous, 
par  défaut  de  preuves  suffisantes.  Depuis  1805, 
il  vécut  retiré  dans  son  département  :  sous  la  sur- 
veillance de  la  police. 
Biographie  des  Contemporains. 

*  BADRÈs  (BàSpnO  ou  BARES  (BopYi;),  gé- 
néral perse,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
sixième  siècle  avant  J.-C.  Il  était  de  la  tribu  de 
Pasargade,  et  fut  chargé  du  commandement  des 
forces  navales  dirigées  par  Aryandès,  gouver- 
neur d'Egypte,  contre  les  Barcéens,  pour  venger 
la  mort  d'Arcésilas  m.  Après  la  prise  de  Barca, 
Badrès  voulut  poursuivre  ses  succès  en  prenant 
Cyrène  ;  mais  il  se  trouva  paralysé  dans  ses  des- 
seins par  le  refus  que  lui  opposa  Amasis ,  com- 
mandant des  forces  de  terre.  Ce  Badrès  est  sans 
doute  celui  dont  parle  Hérodote  comme  ayant 
commandé  un  corps  d'armée  dans  l'expédition 
de  Xerxès  en  Grèce. 

Hérodote,  IV,  167,  203  ;  VII,  77.  —  Smilh,  Dictionary  of 
Greek  and  Roman  Biography. 

*  BADRESHi  {Abraham) ,  poëte  juif,  vivait 
en  Espagne  au  treizièi^îe  siècle.  Il  était  père  du 
célèbre  Jedaia  Appenini  ou  Penini.  On  doute  si 
on  doit  attribuer  au  père  ou  au  fils  le  poëme  du 
Jour  de  V Expiation.  Stoccurs  le  reproduit 
dans  l'édition  du  Bechinath  Olam  qui  a  paru  à 
Mantoue. 

De  Rossi,  Dizion.  storic.  degl.  autor.  Ebrei,  t,  59. 

*BADSTiJEEB  {André),  jurisconsulte  da- 
nois, né  à  Copenhague  le  9  mars  1728,  mort 
en  1808.  Il  devint  conseiller  de  chancellerie.  On 
a  de  lui  :  De  antiquo  jure  postliminii,  1748;  — 
De  discrepantiis  prsscipuis  juris  danici  et 
saxonici  circa  arrestum,  1748;  —  De  Usuca- 
plone  Danorum,  1749  ; —  De  Testamenti  Fac- 
tione  jure  danico,  1750. 

Nyerup  et  Kraft,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon  for 
Danmark  ,  Norge,  og  Island. 

BADCARius  OU  PADUARius  {Bonseniiblan- 
tes),  théologien  italien,  natif  de  Padoue,  mort 
le  28  octobre  1369.  Il  était  frère  du  cardmal  Bo- 
naventure  Baduarius,  et  mourut,  dit-on,  empoi- 
sonné. Il  a  lais.sé  :  Lectura  super  i ,  2  et  3 
Senlentiarum  ;  —  Quœstiones  philosophix  et 
theologiœ. 

Pandulphus,  De  scriptoribws  Augustinianis.  —  EJ^liis, 
Encomiast.  Augustin. 

BÂDUEt,  {Claude),  littérateur,  né  à  Nîmes 
vers  la  fin  du  quinzième  siècle ,  mort  à  Genève 
en  1561.  H  s'éleva,  par  la  protection  de  la  reine 
de  Navarre,  sœur  de  François  \",  à  un  rang 
distingué  dans  l'université  de  Paris,  et  fut 
nommé,  en  1539,  recteur  du  collège  des  Arts 
que  François  F""  venait  d'établir  à  Nîmes.  En 
1555,  il  fut  obligé  de  se  retirer  à  Genève  pour 
échapper  aux  poursuites  dirigées  contre  les  cal- 
vinistes. H  y  devint  ministre  et  professeur  de 

5. 


135 


BADUEL  ^  BAECK 


136 


philosophie  et  de  mathématiques.  On  a  de  lui, 
entre  autres  :  Oratio  fiinebris  in  funere  Flo- 
rettse  Sarrasise  habitas;  [epitaphia  nonnulla 
de  eadem,  1542;  trad.  en  français  par  Ch.  Ro- 
zel  ;  Lyon ,  1546,  in-4''  ;  —  De  ratione  vitse  stu- 
diosse  ac  litteratae  in  matrimonio  colloeandse 
ac  degendx;  Lyon,  1544,  in-4°.  L'auteur  y 
montre  l'excellence  du  mariage,  et  les  désordres 
qui  accompagnent  ordinairement  le  célibat.  H  en 
existe  une  mauvaise  traduction  française  par  Guy 
delà  Garde,  sous  le  titre  :  Traité  très-fruc- 
tueux de  la  dignité  du  mariage,  et  de  l'hon- 
nête conversation  des  gens  doctes  et  lettrés  ; 
Paris,  1548,  in-S". 
Moréri,  Dictionnaire  historique. 

*  BAOUERO  OU  BADOiTARi,  famille  noble  de 
Venise,  dont  quelques  membres  furent  revêtus 
des  premières  dignités  de  l'État. 

I.  BADtTERO  (  Ursus  P'),  doge  de  Venise, 
mort  en  881.  H  fut  élu  en  864,  battit  les  Sar- 
rasins qui  infestaient  les  côtes  de  Dalmatie,  et 
reçut  en  récompense,  de  l'empereur  Basile  r"",  le 
titre  de  protospataire. 

n.  BADïTERO  (  Ursus  H),  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dixième  siècle.  H  fut  élu 
doge  en  912.  Sous  son  gouvernement,  Venise 
reçut  de  Rodolphe  de  Bourgogne  le  droit  de 
battre  monnaie.  Baduero  se  retira  dans  un  cou- 
vent en  932. 

m.  BADUERO  {Louis),  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-septième  siècle.  Député  à 
Constantinople  vers  Soliman  H,  il  conclut  avec 
ce  souverain  un  traité  secret ,  en  vertu  duquel 
la  Morée  était  cédée  aux  Turcs. 

rv.  BADUERO  {Ange),  sénateur  vénitien. 
Accusé  en  1607  de  correspondre  avec  Alfonse 
de  la  Cueva,  ambassadeur  d'Espagne,  il  vit  ses 
biens  confisqués  et  fut  condamné  à  la  dégrada- 
tion de  sa  noblesse,  à  l'exclusion  des  fonctions 
publiques,  et  à  une  année  de  prison. 

Moréri ,  Dictionnaire  historique. 

*  BADUZADE,  évêque  de  Paderbom,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  neuvième  siècle.  Il 
gouverna  ce  diocèse  depuis  815  jusqu'en  863,  et 
fonda  à  Paderborn  une  école  destioée  à  répandre 
rinstruction  que  cx)mportait  l'époque. 

HiHoire  liUéiaire  de  la  Frav:e,  t.  IV. 

*  B^BIA  GENS,  surnommée  aussi  Dives,  He- 
rennius,  Sulca,  Pamphïhis.  Le  premier  de 
cette  gent,  qui  obtint  les  honneurs  du  consulat, 
fut  Cn.  B«ebius  Pamphilus  en  l'an  182  avant  J.-C. 
En  voici  les  principaux  membres  dans  l'ordre 
chronologique  : 

*I.  BiEBïUS  (Lucius),  vivait  vers  220  avant 
J.-C.  II  fut  un  des  ambassadeurs  envoyés  par 
Scipion  à  Carthage  en  l'an  202  avant  l'ère  chré- 
tienne, et  fut  chargé  ensuite  par  le  célèbre  capitaine 
de  commander  le  camp  des  Romains. 

*II.  B^Bius  (Quintus),  tribun  du  peuple, 
vivait  vers  200  avant  l'ère  chrétienne.  Il  se  fit  re- 
marquer par  son  opposition  à  la  guerre  contre 
Philippe  de  Macédoine. 


*in.  B^Bius  {Marcus),  un  des  trois  com- 
missaires romains  envoyés  en  Macédoine  en  l'an 
186  avant  J.-C,  pour  s'enquéru-  des  griefs  des 
Maronites  et  autres  contre  Philippe,  roi  de  Ma- 
cédoine. 

*rv.  BiEBius  (Zwcî«s),  vivait  vers  180  avant 
J.-C.  Il  fut  un  des  trois  commissaires  romains 
envoyés  en  Macédoine  en  l'an  168  pour  étudier 
l'état  du  pays,  avant  l'exp^tion  de  Paul-Émile. 

*V.  BiEBius  (Aulus) ,  vivait  vers  170  avant 
J.-C.  Il  fit  donner  la  mort  aux  membres  du  sénat 
étolien  en  l'an  167  avant  l'ère  chrétienne,  et  fut, 
pour  ce  fait,  condamné  à  Rome.  On  ignore  s'il  fut 
gouverneur  de  toute  l'Étolie,  ou  seulement  de  la 
ville  où  ce  meurtre  fut  commis. 

*  VI.  B^Bius  (Caïws),tribundupeHple,  vivait 
vers  80  avant  J.-C.  Il  fut  suborné  par  Jugurtha 
lorsque  ce  Numide  fameux  vint  à  Rome.  Baebius 
imposa  silence  à  ceux  qui  interpellèrent  Jugurtha 
sur  certains  actes  de  sa  vie,  à  Mummius  parti- 
culièrement. 

*Vn.  BiEBius  (Caïus),  général  romain,  vi- 
vait vers  60  avant  J.-C.  Il  fut  appelé  aussi  par 
Sextus  César  à  prendre  le  commandement  des 
troupes  romaines  dans  la  guerre  sociale. 

Tite-Live,  XXX,  25;  XXXI,  XLIV,  18;  XLV,  28,  31.  — 
Poljbe, XV,  XXXIU,  6.  -  Salluste,  Jugurth.,  33,  34.—  Ap- 
plen,  I,  48;  1,72,  lllyr.,  13.  —  Florus,  III,  21.  -  Clcéron,- 
In  Pis.,  36.  —  Lucain,  H,  119. 

BAECK  {Abraham),  naturaliste  et  médecin 
suédois',  né  en  1713,  mort  en  1795.  Il  étudia  à 
l'université  d'Upsal,  et  s'y  distingua  dans  toutes 
les  branches  de  la  science.  Il  fit  ensuite  de  nom- 
breux voyages  en  Angleterre,  en  Allemagne  et 
en  France,  et  demeura  deux  ans  à  Paris.  De  re- 
tour en  Suède ,  il  devint  assesseur  du  collège  royal 
de  médecine  en  1745,  médecin  de  la  cour  en  1748 
et  ordinaire  du  roi  en  1749,  président  du  collège  en 
1749  et  en  1765,  enfin  membre  de  la  commission 
chargée  de  dresser  les  tables  de  naissance  et  de 
mortalité.  On  a  de  lui  plusieurs  mémoires  inté- 
ressants sur  l'histoire  naturelle;  par  exemple  : 
Sur  un  poisson  (  le  narwal  )dont  la  corne  s'était 
implantée  dans  la  carène  d'un  navire,  dans  les 
Mémoires  des  curieux  de  la  nature,  t.  Vill; 
—  Sur  la  couleur  des  Nègres,  dans  les  Mé- 
moires de  l'Académie  deSttède,17iS,  réimprimé 
dans  les  Analecta  Transalpina;  —  Sur  le  Pi- 
churim,  espèce  de  plante  du  Brésil,  dans  les 
Mémoires  de  l'Académie  de  Suède,  1759;  — 
sur  le  Spartium  scoparia  (genêt  à  balai), 
1765;  —  Oratio  de  memorabilibus  insectis, 
traduction  latine  d'un  discours  suédois  de  Linné. 
Baeck  a  fait  pour  l'Académie  royale  des  sciences 
de  Stockholm,  dont  il  était  membre,  les  éloges 
d'Hasselquist,  d'Olaùs  Celsius,  et  de  Linné. 
Enfin ,  il  a  fait  précéder  d'une  introduction  la  tra- 
duction suédoise  de  l'ouvrage  anglais  du  baron  de 
Dinsdale,  intitulé  Smallpox  inoculation  (Ino- 
culation de  la  vaccine);  Stockholm,  1769.  — 
Linné  a  consacré  à  Baeck,  avec  lequel  il  était 
très-lié,  un  genre  de  plantes  (Baeckea)  de  la 
famille  des  salicariées. 


137 


BAECK  —  BAEHR 


18S 


Rose,  Biographical  Dictionary.  —  Gezélius,  Biogra- 
phiskf-Lexicon. 

BAECR  OU  BECK  {Jeati-George),  graveur  al- 
lemand, né  vers  1675  i  Augsbourg,  mort  vers 
1726.  H  a  gravé  quelques  tableaux,  du  Poussin, 
et  des  sujets  d'histoire  ou  de  paysage,  d'après 
des  peintres  flamands.  On  cite  de  lui  les  portraits 
de  Louis  XTV  et  de  Gustave- Adolphe ,  roi  de 
Suède.  Ses  estampes  étaient  marquées  des  ini- 
tiales /.  B.,  ou  simplement  d'un  B. 

Dictionnaire  des  Monogrammes,  p.  168.  —  BavereJ , 
Notice  sur  les  graveurs,  t.  I,  p.  30. 

BJECK  (Joachim),  théologien  français,  né  à 
Utrecht  le  10  août  1562,  mort  dans  cette  ville 
le  24  septembre  1619.  On  a  de  lui  :  un  écrit  sur 
la  Conscience;  en  français,  Bruxelles,  1610, 
in.l2;  —  l'Interprète  ou  l'avocat  des  vrais 
catholiques;  à  Bruxelles,  1610;  —  l'Adversaire 
des  mauvais  catholiques;  Bois-le-Duc,  1614; 
—  le  Ban  de  tous  les  hérétiques,  des  politiques 
et  des  catholiques  corrompus;  Anvers,  1616. 

Valère  André,  Bibliothèque  Belgique.  —  Moréri,  Dic- 
tionnaire historique. 

*  BAECK  ou  BECK  (  TA^odoric  ) ,  jésuite  et 
mathématicien  allemand,  né  à  Ûeberlingen  en 
1599,morten  1676.  Il  professa  les  mathématiques 
à  Fribourg ,  et  la  théologie  à  Lucerne.  Il  fut  en- 
suite pendant  trente  ans  confesseur  du  cardinal 
Frédéric  de  Hesse  ,  et  mourut  à  Rome.  On  a  de 
lui  :  Architectonica  militaris,  oppugnata  ac 
de/ensiva. 

Allatius ,  ^pes  Vrbanse. 

*B.£CKEH  {Casimir) ,  harpiste  prussien,  né 
à  Berlin  vers  1790.  H  fut  amené  fort  jeune  en 
France  par  madame  de  Genlis,  qui  en  fit  son 
élève  de  prédilection  pour  la  harpe.  Elle  lui  en- 
seigna à  jouer  de  cet  instrument  d'après  son  sys- 
tème ,  qui  consistait  à  faire  usage ,  dans  l'exécu- 
tion, du  petit  doigt  de  chaque  main.  Vers  1808, 
M.  Baecker  joua  dansâtes  concerts,  et  se  fit  ap- 
plaudir par  le  brillant  et  la  netteté  de  son  jeu, 
ainsi  que  par  la  beauté  des  sons  qu'il  tirait  de  son 
instrument.  H  avait  alors  dix-huit  ans ,  et  n'était 
connu  dans  le  monde  que  sous  le  nom  de  Casi- 
mir ;  puis  il  cessa  tout  à  coup  de  paraître,  et 
rentra  dans  la  vie  privée.  Ce  n'est  que  dix-huit 
ans  après,  qu'il  vint  réveiller  l'attention  du 
public  par  l'annonce  d'un  cours  de  harpe  d'après 
la  méthode  de  madame  de  Genlis;  depuis,  il 
n'a  pas  cessé  de  se  livrer  à  l'enseignement  de  la 
harpe. 

Félis:,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAEHER  ou  BERUS  (....),  théologien  et  mé- 
decin suisse,  né  en  1486,  mort  en  1568.  Il  pro- 
fessa les  belles-lettres  à  Strasbourg ,  y  étudia  la 
théologie  et  la  médecine,  et  ensuite  s'établit  à 
Bâle.  Il  devint  recteur  en  1529  et  en  1532.  Son 
rectorat  rendit  le  calme  à  l'université,  divisée  jus- 
q'ue-là  par  des  questions  religieuses. 

Bœher  fut,  en  outre,  médecin  de  la  villede  Bâle. 
On  a  de  lui  :  Commentaire  sur  V Apocalypse 
de  saint  Jean. 

I^plong,  Bibliothèque  sacrée,  in-fol.  p.  6S7.  —  Moréri  j 
le  grand  Dictionnaire  historique. 


BAEHR  {Jean),  musicographe  allemand,  né 
en  1652  à  Saint-George  sur  l'Ems,  mort  au  mois 
d'août  1700.  Il  fut  maître  de  chapelle  du  duc  Au- 
guste de  Saxe  etdes  concerts  du  duc  Jean-Adolphe 
de  Weissenfels.  Ses  ouvrages,  qui  sont  presque 
tous  des  pamphlets,  ont  pour  titres  :  Ursus  mur- 
murât, etc.,  l'ours  murmure,  on  preuve  claire 
et  évidente  de  l'ignorance  de  M.  Godefroi  Voc- 
kerodt,  etc.;  Weimar,  1697,  in-8°.  Baehr  se  dé- 
signe lui-même  sous  le  nom  d' Ursus,  parce  que 
Baehr  signifie  ours  en  allemand.  Volckerodt 
ayant  défendu  son  opinion  dans  un  autre  écrit 
intitulé  Abus  des  Beaux-Arts,  et  notam- 
ment de  la  musique,  Baehr  l'attaqua  plus  vio- 
lemment encore  dans  une  satire  qu'il  intitula 
le  Renard  est  pris,  l'use  contre  ruse,  ou  la 
chasse  musicale  aux  renoû'ds;  Weissenfels, 
1797,in-4°.  —  On  a  encore  de  lui  :  Ursus  saltat, 
ursus  triumphat ;  —  Bellum  musicum,  oder 
musikalischer  Krieg;  Weunar,  1701,  in-4°;  — 
Musikalische  Discurse  durch  die  Principia 
der  Philosophie  deducirt,  etc.;  Nuremberg, 
1719,  in-8°  (ouvi'age  posthume).  Baehr  a  laissé 
en  manuscrit  un  ti'aité  de  composition  intitulé 
Sch'ola  phonologica,  seu  tractattis  doctrinalis 
de  compositione  harmonica ,  qui  fut  en  la  pos- 
session de  Matheson.  Il  mourut  atteint  d'une 
balle  à  la  chasse  au  sanglier. 

V.  Matiieson,  Grundlage  einer  Ehren-Pforte,  p.  IS. 
—  Fétis ,  Biographie  tmiverselle  des  Musiciens. 

*  BAEHR  (  Jean-Chnstian-Félix  ),  célèbre 
érudit  allemand,  né  le  13  juin  1798  à  Darmstadt. 
n  fit  ses  études  à  Heidelberg,  où  il  fut  nommé, 
en  1826,  professeur  de  littérature  ancienne. 
Son  enseignement,  basé  sur  un  savoir  profond, 
eut  et  continue  encore  d'avoir  beaucoup  de  re- 
tentissement. D'une  activité  à  toute  épreuve, 
M.  Baehr  a  rendu  en  outre  les  plus  grands  ser- 
vices ,  soit  comme  conservateur  en  chef  de  la 
bibliothèque  de  Heidelberg,  qui  s'est  augmentée, 
depuis  1833,  de  30,000  volumes,  soit  comme 
directeur  du  Lycée  (depuis  1839),  et  du  sémi- 
naire philologique  (depuis  1845). 

Voici,  dans  leur  oi-dre  chronologique ,  les  ou- 
vrages publiés  jusque  ce  jour  par  le  célèbre  pro- 
fesseur de  Heidelberg  :  une  édition  de  VAlcibiade 
de  Plutarque,  avec  des  commentaires;  Heidel- 
berg, 1822,  in-8°;  —  Vies  de  Philopœmen,  Fla- 
minius,  Pj/nVîMS (de Plutarque); Leipzig,  1826; 
Fragments  de  Ctésias,  recueillis  et  commentés, 
Leipzig,  1826; —  Geschichte  der  Rômischen 
Literatur  (Histoire  de  la  littérature  romaine); 
Carlsruhe,  1828,  vol.  in-8%  3^  édit.,  ibid.,  1844- 
1845,  2  vol.  in-8°.  Cet  ouvrage,  qui  est  le  prin- 
cipal titre  de  gloire  de  l'auteur,  est  le  meilleur 
qu'on  ait  jusqu'ici  publié  sur  cette  matière.  Son 
abrégé  {Abriss  der  Rômischen  Literatur-Ges- 
chichte),  Heidelberg,  1833,  a  été  traduit  en 
français  par  Roulez  (Louvain,  1838).  Trois  sup 
pléments  se  rattachent  à  l'Histoire  de  la  litté 
rature  romaine  :  1°  Die  Christlichen  Dichter 
und-Geschichtschreïbçr  Roms  (les  Poètes  et 


139 


BAEHR  — 


historiens  chrétiens  de  Rome)  ;  Carlsruhe,  1636  ; 

—  2°  Bie  Christlich-Romische  Théologie  (la 
Théologie  romano-chrétienne )  ;  ibid.,  1837;  — 
3°  Geschichte  der  Romischen  Literatur  im 
karolingischen  Zeitalter  ;  ibid.,  1840.  Dans  son 
quatrième  supplément  l'auteur  doit  traiter  de 
YHistoire  de  la  littérature  romaine  depuis 
l'époque  carlovingiemie  jusqu'au  treiz,ième 
siècle.  C'est  surtout  dans  son  grand  ouvrage  sur 
Hérodote  (Leipzig,  1832,  1835,  4  vol.  in-8°) 
que  l'auteur  s'est  distingué  par  une  érudition 
aussi  variée  que  solide.  Parmi  ses  travaux  moins 
connus  peut-êti-e,  quoique  tout  aussi  importants, 
nous  citerons  encore  :  De  literarum  universi- 
tate  Constantinopoli  quinto  sssculo  condita; 
Heidelberg,  1835  ;  —  Die  Entfûhrung  der  Hei- 
delberger  Bibliothek  nach  Rom  im  Jahre, 
1623  (la  Transportation  de  la  bibliothèque  de  Hei- 
delberg à  Rome  en  1623);  Leipzig,  1845;  enfin 
un  grand  nombre  d'articles  de  critique  historique 
et  archéologique  dans  Jahn,  Jahrbûcher  fur 
Philologie;  dans  Pauly,  Real-Encyclopàdie ; 
dans  Ersch  et  Gruber,  Allgemeine  Encydopà- 
die  (depuis  la  lettre  C),  etc.  M.  Baehr  est  con- 
seiller aulique  intime  du  grand-duc  de  Bade ,  et 
chevalier  de  l'ordre  du  Lion  de  Zahringen.  De- 
puis la  mort  de  Muncke,  1847,  il  fut  chargé  de 
la  rédaction  en  chef  des  Annales  de  Heidelberg. 

Conver  salions- Lexicon. 

*  BAEHRENS  (J.-E.-F.),  agronome  allemand, 
né  en  1760,  mort  en  1830.  Le  premier  il  sentit 
l'importance  des  engrais  artificiels,  pour  ajouter 
à  l'action  des  engrais  naturels.  Il  exposa  ses  prin- 
cipes à  cet  ég^rd  dans  un  ouvrage  intitulé 
System  der  naturlichen  und  kiinstiiclien 
Dûngemittel  fur  praktische  Landwïrthe,  mît 
Hinsicht  aufenglische Landwirtkschaft  (Sys- 
tème des  engrais  naturels  et  artificiels  pour  les 
cultivateurs  praticiens ,  avec  des  vues  sur  l'agri- 
culture anglaise)  ;  k  3'  édition  parut  en  1820  à 
Dortmund ,  vol.  in-8*.  Des  comnnissions  nom- 
mées par  les  gouvernements  de  la  Saxe,  de  la 
Westphalie  et  de  plusieurs  auti-es  pays,  pour 
examiner  cet  ouvrage,  reconnurent  l'exactitude 
des  principes  qu'il  contient,  et  le  soin  qu'avait 
pris  l'auteur  de  les  appuyer  sur  la  pratique.  On 
a  encore  de  Baehrens  :  Vnterricht  ûber  die 
Cultur  der  Angorischen  Kaninchen  (  Instruc- 
tions sur  la  culture  des  lapins  d'Angora  ) ,  bro- 
chure in-S"  ;  Dortmund ,  179B  ;  —  Veber  dos 
Westphœlische  Grobbrodgenannt  Pumpernic- 
lùel  (  sur  le  gros  pain  de  Westphalie  connu  sous 
le  nom  de  Pumpernïckel) ,  brochure  in-8";. 
Dortmund ,  1798  ;  —  Beitrscge  zur  Pastoral- 
medicln  (additions  à  la  médecine  rurale) ,  bro- 
chure in-8°;  Halle,  1785.  E.  Jaquemik. 

bâelholz  (  Daniel  ),  poète  allemand,  natif 
d'Elbingen ,  mort  en  1688.  Il  devint  membre  du 
conseil  de  sa  ville,  et  laissa  :  un  recueil  de  Son- 
nets intitulé  ffylas,  au  nombre  de  cent,  sous  le 
pseudonyme  de  Balthis  ;  Lubeck ,  1674 ,  in-12  ; 

—  Der  Denkwurdige  Weinmonath  (  le  Mémo- 


BAENA  140 

rable  mois  des  vendanges  ),  sous  le  pseudonyme 
de  C  har  y  des  ;B.Simhomg,  1678,  in-8°. 

Neunneister,  De  poetis  Germanis.  —  Adelung,  Siipplc- 
ment  à  Jôcher,  Allgemeines  G elehrten- Lexicon. 

BAELi  (  François) ,  poète  et  archéologue  ita- 
lien, né  à  Milazzo  en  Sicile  le  15  décembre 
1639,  mort  vers  1710.  Il  séjourna  sept  ans  à 
Paris ,  où  il  étudia  les  mathématiques  ;  puis  il 
demeura  le  même  espace  de  temps  à  Madrid  , 
et  visita  enfin  presque  tous  les  pays  de  l'Europe. 
De  retour  en  Sicile,  il  publia  :  lo  Statista  ris- 
tretto ;  Venise,  1676,  in-12;  —  la  PolUsena, 
comédie  en  vers;  Venise,  1676  ,  in-12;  —  la 
Corona,  ovvero  il  gioco  degli  Asili.,  nuova 
invenzione ;  Venise,  1677,  in-12;  —  il  Sici- 
liano  veridico ,  ovvero  risposta  e  vera  dimos- 
trazione  del  présente  e  sussequenle  stato 
delta  città  di  iV/essina  ;  Francfort,  1676,  in-12. 

Mongitore,  Bibtiotheca  Sicula. 

*  BAEivG  (  Christian-Etienne  ) ,  géogi-aphc 
danois  ou  norwégien ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Descriptio  urbis  Christianise  in  Norwegia; 
Christiania,  1651 ,  in-4°. 

Sibbern,  Bibl.  Dan.,  p.  141.  — JAdclung  ,  S-upplcment  à 
Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BAENG  OU  BAENGics  (Pierre),  écrivain 
ecclésiastique  suédois,  mort  en  1696.  On  ignore 
la  date  de  sa  naissance.  Il  devint  évêquc  de 
^Yy bourg.  On  a  de  lui  :  Commentaire  sur 
l'Épitre  de  Saint-Paul  aux  Hébreux;  — 
Chronologie  sacrée; — Vie  de  saint  Anschaire 
—  Histoire  ecclésiastiq^ie  de  Suède. 

Chaudon  et  Delandine,  Dictionnaii-e  historique. 

*  BAEJVA  (  Alfonse  de  ).  Voy.  Alphonse  de 
Baena. 

*  BAENA  (  Antonio  -  Ladislau  -  Monteiro  ) , 
historien  géographe  portugais,  né  en  Portugal 
vers  la  fin  du  siècle  dernier,  mort  vers  1851.  Il 
se  destina  de  bonne  heure  à  la  carrière  du  génie 
militaire  ,  et  servit  dans  l'artillerie.  Fixé  d'abord 
à  Rio-de-Janeiro ,  il  fut  revêtu  de  titre  de  moço 
fidalgo  du  palais  impérial.  Il  alla  ensuite  au 
Para,  dont  il  étudia  la  topographie,  et  prit  part  à 
quelques  expéditions  militaires  qui  eurent  iiei 
durant  les  derniers  troubles.  Établi  dans  ce  pays 
avec  sa  famille ,  il  y  demeura  jusqu'à  la  fin  do 
sa  carrière.  Quelques  années  avant  sa  moit  il 
avait  pris  sa  retraite,  et  conservait  un  titi-e  équi- 
valant à  celui  de  colonel.  Les  travaux  entrepris 
par  Monteiro  Baena ,  sur  la  vaste  contrée  con- 
nue jadis  sous  la  dénomination  d'Amazone  ,  ont 
aujourd'hui  pour  la  France  un  double  intérêt  : 
ils  doivent  être  recherchés  des  savants  et  des 
hommes  d'État,  puisqu'ils  décrivent  de  vastes 
régions  qui  confinent  avec  nos  possessions  de  la 
Guyane.  Baena  a  donné ,  il  y  a  une  douzaine 
d'années,  deux  ouvrages  malheureusement  trop 
peu  connus  en  France  ;  le  premier  est  intitulé 
Compendio  das  eras  do  Para;  Para,  1838, 
in-8°  :  c'est  un  abrégé  historique  dans  lequel 
Barredo  a  été  mis  fortement  à  contribution,  et 


141 


BAENA  —  BAERENSPRUNG 


142 


qui  s'arrête  aux  événements  de  1823.  Le  second 
est  un  traité  spécialement  consacré  à  la  géogra- 
phie et  à  la  statistique,  qui  porte  le  titre  suivant  : 
Ensaio  corografico  sobre  a  provincia  do  Para; 
Para,  1839,  in-8''.  Malgré  quelques  erreurs  de 
détail,  c'est  surtout  ce  dernier  travail  qui  est 
digne  de  l'intérêt  des  savants,  et  qui  peut  recti- 
fier les  erreurs  grossières  qu'on  trouve  dans 
nos  cartes  ;  il  est  le  résultat  d'explorations  suc- 
cessives qu'on  ne  peut  attendre  que  d'un  géo- 
graphe fixé  sur  les  lieux ,  et  ayant  acquis  dëjà 
des  connaissances  étendues  sur  la  topographie 
de  l'intérieur.  La  Corografia  Paraense  ayant 
soulevé  une  polémique  acerbe  dans  la  revue 
trimestrielle  publiée  par  l'Institut  historique  de 
Rio-de-Janeiro,  Baena  y  a  répondu  par  une  bro- 
chure rarissime  en  France,  qui  porte  le  titre 
suivant  :  Discurso  dirigido  ao  instituto  his- 
torico  e  geografico  do  Brasil,  pelo  seu  socio 
corrcspondenteA.-L.-M.  Baena,  etc.;  Maranhâo, 
1844,  in-8°.  Dans  ce  travail,  qui  est  presque  un 
livre ,  le  géographe  se  défend  contre  les  critiques 
de  M.  Jozé-Joaquim  Machado  de  Oliveira ,  an- 
cien président  de  la  province  du  Para.  Nous 
tenons  de  bonne  source  que  M.  Baena  possède 
en  manuscrit  im  second  volume  faisant  suite  à 
son  Compendio  das  eras.  Il  est  vivement  à  dési- 
rer que  sa  famille  se  décide  à  publier  ce  livre , 
rempli ,  dit-on ,  de  documents  du  plus  haut  in- 
térêt. Ferdinand  Denis. 

*BAE]VS  (  Robert  ),  théologien  anglais,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  On 
a  de  lui  :  De  vita ,  fide  et  morte  Jo.  Calvini. 

Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 
*  BAER  {Charles-Ernest  de  ) ,  naturaliste  et 
médecin  russe ,  naquit,  le  17  février  1792,  en 
Esthonie.  Il  étudia  à  Dorpat.  En  1817,  il  devint 
prosecteur  à  Koenigsberg ,  et,  deux  ans  après, 
professeur  ordinaire,  et  remplaça  Burdach  dans 
la  direction  du  cabinet  anatomique  agrandi.  En 
1834,  il  fut  nommé  bibliothécaire  de  l'Académie 
de  Saint-Pétersbourg.  On  a  de  lui  :  un  ouvrage 
sur  l'Anthropologie,  1*'' volume,  à  Kœnigsberg, 
1824  (ouvrage  inachevé)  ; —  Vebcr  dieEntwick- 
lungsgeschichte  der  Thiere  (Histoire  du  dé- 
veloppement des  animaux);  Koenigsberg  r  le 
1"  vol.  parut  en  1828  ;  le  2®  (  incomplet),  en  1837  ; 
—  Epistola  de  ovi  mammalium  et  homi- 
nis  genesi;  Leipzig,  1827,  in-4°;  —  Unter- 
suchungen  ueber  die  Entvncklungsgeschichte 
der  Fische  (  Recherches  sur  l'histoire  du 
développement  des  poissons);  Leipzig,  1835, 
in-8°.  En  1837,  Baer  fit  un  voyage  en  Laponie 
et  dans  la  Nouvelle-Zemble ,  dont  il  a  publié  la 
relation  dans  le  Bulletin  scientifiqtie  de  l'A- 
cadémie de  Saint-Pétersbourg,  vol.  2  et  3.  Il 
a  aussi  fait  insérer  dans  ce  même  Bulletin  : 
Entwickelungsgeschichte  der  ungeschwaen- 
tzten  Batrachier  (  Histoire  du  développement 
des  batraciens  sans  queue);  1835.  —  Les  tra- 
vaux de  Baer  portent  le  caractère  d'une  exac- 
titude scrupuleuse.  Jaqiiemin. 


^x^Vi  {Frédéric-Charles) ,  VLïéxAo^ea  pro- 
testant, né  à  Strasbourg  le  15  décembre  1719, 
mort  dans  la  même  ville  le  23  avril  1797,  associé 
correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  et 
professeur  de  théologie  à  l'université  de  Stras- 
bourg, n  a  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages, 
dont  les  principaux  sont  :  Oraison  funèbre  du 
maréchal  de  Saa;e, prononcée  en  1751; —  Essai 
sur  les  apparitions ,  traduit  de  l'allemand  de 
Meyer,  dans  Lenglet-Dufcesnoy ,  Recueil  de 
dissertations ,  t.  U,  p.  277  ;  —  Mémoire  sur  la 
plantation  et  la  culture  des  orties ,  tiré  du 
recueil  de  l'Académie  de  Stockholm ,  et  publié 
dans  le&  Nouvelles  Ephémérides  économiques, 
1776  ;  —  Lettre  sur  l'origine  de  l'imprimerie, 
servant  de  réponse  àux  Observations  de  Fournier 
jeune  sur  l'ouvrage  de  Schœpflin;  Strasbourg, 
1761,  in-8'';  —  Essai  historique  et  critique  sur 
les  Atlantiques  ;  Paris,  1762;  —  Recherches 
sur  les  maladies  épizootiques ,  traduction  du 
suédois;  Paris,  1776,  in-8°;  —  Dissertation 
philosophique  et  critique  sur  le  vœu  de 
Jephté  ;  Strasbourg  et  Paris ,  1765,  in-S"  ;  — 
Oraison  funèbre  de  Louis  XV,  prononcée  à 
Paris,  1774,  in-4'';  —  Recueil  de  Cantiques, 
en  allemand  ;  Strasbourg,  1777,in-8''; —  Sermon 
sur  les  devoirs  des  sujets  envers  leur  souve- 
rain, traduction  de  l'allemand  en  français;  Ge- 
nève et  Paris,  1775,  in-4°. 
Quérard,  la  France  littéraire. 

*BAER  (A'icote),  poète  allemand,  né  le  11 
juillet  1639,  mort  le  12  août  1714.  Il  composa 
des  poèmes  latins  qui  ne  sont  point  dépourvus 
de  mérite.  II  improvisait  même  avec  facilité.  H  a 
laissé  :  Ornithophonia  ;  —  Phalainodia;  — 
Crocodilophonia  ;  —  Regillicinium  ;  —  Arcto- 
phonia; — une  traduction  des  églogues  de  Virgile. 
Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAEREBISTE,  roi  des  Daces,  contemporain 
de  César  et  d'Auguste.  Il  rejeta  les  Sarmates  au 
delà  du  Borysthène  (  Dnieper),  défit  les  Boïens, 
se  rendit  tributaires  la  Thrace,  la  Macédoine 
et  une  partie  de  la  Pannonie,  et  allait  soumettre 
rillyrie ,  lorsqu'il  fut  assassiné  par  quelques  re- 
belles, peut-être  envoyés  par  Auguste. 

Biographie  Universelle. 

*BAEREivspRUiVG  {  SigisMond  ) ,  théolo- 
gien allemand,  mort  en  1738.  Il  appartenait  à  la 
religion  réformée,  et  se  trouva  engagé  avec  Ilti- 
gen,  Titio  et  Lœschem  dans  des  controverses 
violentes  qui  lui  firent  perdre  son  emploi.  On  a 
de  lui,  entre  autres  ouvrages  :  Vorstellung,  was 
von  den  weltûblichen  Zechen  und  Tanzen  zîi 
halfen  { Ce  qu'il  faut  penser  des  danses  et  des 
banquets  mondains);  Leipzig,  1700,  in-4";  — 
Collatio  cum  Th.  Iltigio  de  confessione  pri- 
vata;  Halle,  1704,  in-4°;  —  Unterschied  der 
Evangelischen  und  Socinischen  Lehre  { De  la 
différence  qu'il  y  a  entre  le  socinianisme  et  la 
doctrine  évangélique);  Francfort,  1717,  in-S"; 
Leipzig,  1721,  in-8°;  —  GrosseGewalt  des  Teu- 
fels  an  zwey  merkwilrdigen  Exempeln;  Ber- 


i43 


BAERENSPRUKG  —  BAERT 


144 


lin;  1719,  in-8**  (la  grande  Puissance  du  diable 
prouvée  par  deux  remarquables  exemples  )  ;  — 
Bie  Wiederherstellung  aller  Dinge  in  ihren 
ersten  guten  Zustand  der  Schoepfung  (  Réta- 
blissement de  toutes  choses  dans  l'état  primitif 
et  parfait  de  la  création)  ;  Francfort,  1739,  in-8°; 
œuvre  posthume. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcheri  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BAERLG  {Gaspard  Van),  plus  connu  sous 
le  nom  latin  de  Barl^us  ,  poète ,  théologien  et 
médecin ,  naquit  le  12  février  1584  à  Anvers, 
et  mourut  à  Amsterdam  le  14  janvier  1648. 
Il  étudia  d'abord-  la  théologie  à  Leyde,  puis  il 
se  livra  à  l'étude  de  la  médecine,  et  devint 
en  1635  professeur  de  philosophie  et  d'élo- 
quence à  l'université  d'Amsterdam.  On  a  de  lui  : 
Orationes,  1632,  in-fol.;  -r-  Antiputeaniis  ; 
1633,  in-4°;  —  Medicea  hospes ,  etc.;  Amst., 
1638,  in-foh  ;  —  3Iarie  de  Médicis  entrant 
■dans  Amsterdam,  trad.  du  latin;  ibid.,  1638, 
in-fol.  ;  —  Brisacum  capta  (  en  vers  latins  )  ; 
ibid.,  1639,  in-fol.  ;  —  Poemata;  Amst.,  1645, 
in-12,  2  vol.  ;  —  Epistolse  ;  Amst.,  1667,  in-8°, 
2  vol.  ;  —  Lettres  de  J.  de  Vicquefort,  avec 
les  réponses  de  Barlée  (  en  latin  et  en  fran- 
çais); Amst.,  1696,  in-12;  et  Utrecht  (  en  fran- 
çais ),  1712 ,  in-12;  —  Rerum  in  Brasilia  ges- 
tarum  ffii^ona;  Amsterdam ,  1647,  in-fol.; 
Clèves,  1660,  in-8°;  —  Ens  rationis ,  dans  Ad- 
miranda  rerum  Encomia;  1677,  in-12;  — 
Faces  Augustx  (envers  latins),  de  concert  avec 
Cornélius  Boyust,  1643,  in-8°;  1656,  in-4°. 

Son  frère ,  Lambert  Van  Baerle,  a  laissé  un 
commentaire  sur  le  Timon  de  Lucien  et  la  Théo- 
gonie d'Hésiode. 

Corvinus,  Oraison  funèbre  de  J.  Baerle. 

BAERLE  (  Melchior  Van) ,  oncle  du  précé- 
dent, littérateur  hollandais,  natif  d'Anvers,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  Il  pé- 
rit en  tombant  dans  un  puits.  On  a  de  lui  : 
Brabantia  Dos,  libri  V,  carminé  heroîco,  et 
Antverpise  Encomium,  1562,  in-8°;  —  De 
Dits  gentium  libri  elegic.;MA.,  1562,  in-8°  ;  — 
Bucolica,  et  Raptus  Ganymedis ;  \hid.,  1572, 
et  dans  les  Deliciae  Poetarum  Belg.,  t.  P'", 
p.  212-229;  —  07^atio  de  vitae  humanœ  felici- 
tate ,  avec  un  poëme  De  rerum  humayiarum 
Vicissiiîidine,  ad  Caspanim  Bartseum  fra- 
trem;  ibid,  (  Flantin  )  ;  1566 ,  in-8°  ;  —  De  Mi- 
seras vitas  humanse,  1566. 

Coupé,  Soirées  littéraires,  t.  13,  p.  270-2S0.  —  Hoevfft, 
Parnassus  latino-betgicus,  p.  47-48.  —  Foppens,  Biblio- 
thecaBelg.  —  Sax,  Onomasticon. 

BAERMANN  {George- Frédéric),  grammairien 
et  mathématicien  allemand  ,  né  à  Wittemberg 
vers  le  commencement  du  dix-huitième  siècle , 
mort  le  10  février  1769.  Il  étudia  à  Marbourg 
sous  le  célèbre  Wolf,  et  devint  professeur  de 
mathématiques  à  Wittemberg.  On  a  de  lui  :  une 
édition  des  Éléments  d'Euclide,  sous  le  titre  de 
Elementorum  Euclidis  libri  XV,  ad  grssci 
contextus fidem  recensiti;  Leipzig,  1740,in-8°; 
—  le  Maître  4' éloquence,  traduit  du  grec  de 


Lucien,  en  allemand;  Leipzig,  1743,  in-8";  — 
diverses  thèses  publiées  dans  les  Aeta  Erudito- 
rum;  —  Courte  Introdtiction  à  la  grammaire 
allemande  {  ouvrage  posthume  );  Leipzig, 
1776,  in-8°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BAERMA]VN  {Henri),  célèbre  clarinettiste 
allemand,  néàPotsdam  le  14  février  1784,  mort 
vers  1840.  On  a  de  lui  :  Œuvres  24,  27  et  28; 
Leipzig  (Breitkopf  et  Haertel);  — des  airs  va- 
riés avec  orchestre,  œuvres  12,  20,  21  et  29; 
Bonn  et  Paris;  —  des  fantaisies  et  des  sonates 
avec  orchestre,  œuvres  26  et  31  ;  —  Des  quin- 
tettis  pour  clarinette ,  deux  violons ,  alto  et  vio- 
loncelle, œuvres  19,  22  et  23  ;  Leipzig;  —  des 
quatuors  pour  clarinette ,  violon ,  alto  et  basse , 
œuvres  18  et  25  ;  Leipzig. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAER31ANN  (  Charles  ) ,  frère  du  précédent, 
premier  bassoniste  de  la  chapelle  du  roi  de 
Prusse.  On  a  de  lui  :  un  travail  sur  la  Nature 
et  les  Propriétés  du  basson ,  sur  son  usage 
comme  instrument  de  solo  et  d'orchestre,  qui 
a  paru  dans  la  Gazette  musicale  de  Leipzig 
(  ann.  22%  col.  601). 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BAERSDORP  (  Corneille  Van  ),  médecin  hol- 
landais, né  à  Baersdorp,  village  de  la  Zélande, 
vers  le  commencement  du  seizième  siècle;  mort 
à  Bruges  le  24  novembre  1565.  Il  devint  pre- 
mier médecin,  conseiller  et  chambellan  de 
Charles-Quint.  On  a  de  lui  :  De  Arthritidis  prx- 
se7-vaifiowee^,CMra^<one;Francofurti,  l592,in-8°; 
—  Methodus  universse  artis  medicx ,  for- 
mulis  expressaex  Galeni  traditionibus ,  qua 
scopi  omnes  curantibus  necessarii  demons- 
Irantur,  in  quinque  partes  dissecta  ;  Bruges , 
1538,  in-fol. 

Biographie  médicale. 

*BAERSius  ou  BEKEîSSTiL  {Henri),  im- 
primeur et  mathématicien  de  Louvain ,  au  sei- 
zième siècle.  On  a  de  lui  :  Tabulx  perpétuée 
longitudinum  ac  latitudinum  planetartcm; 
1528;  —  De  compositione  et  usu  decretorii 
planetarum,  1530;  —  De  compositione  et  usu 
quadrantis ,  1535. 

Valère  André,  Biblioth.  belg.  —  Morcri,  Dict.  histo- 
rique. 

BAERT  {Alexandre-Balthasar-François  de 
Paule, baron  de)  ,  géographe,  né  à  Dunkerque 
vers  1750,  mort  à  Paris  le  23  mars  1825.  H 
voyagea  en  Russie ,  en  Angleterre  et  en  Espagne. 
Envoyé  en  1791  à  l'Assemblée  législative,  il  s'ef- 
força vainement  de  sauver  Louis  XVI.  Après 
le  10  août  1792 ,  il  se  rendit  aux  États-Unis,  qu'il 
parcourut  en  observateur,  et  revint  en  France 
après  le  9  thermidor.  De  1815  à  1816 ,  il  siégea 
à  la  chambre  des  députés.  On  a  de  lui  :  Mémoi- 
res historiques  et  géographiques  sur  les  pays 
situés  entre  la  mer  Noire  et  la  mer  Caspienne; 
Paris,  1799, 1  vol.  in-4°  publié  sous  le  voile  de 
I  l'anonyme;  on  y  trouve  l'Extrait  d'un  voyage 


145 


BAERT  —  BAFFI 


146 


entrepris  en  1784  dans  la  partie  de  la-  Russie 
qu'avoisine  la  mer  Caspienne;  —  Tableau  de 
la  Grande-Bretagne,  de  l'Irlande  et  des  pos- 
sessions anglaises  dans  les  quatre  parties  du 
monde,  4  vol.  iii-8°  avec  fig.  et  cartes;  Paris, 
1800,  ouvrage  souvent'  consulté  par  Napoléon. 
On  lui  attribue  aussi  un  ouvrage  anonyme,  le 
Consommateur,  in-8°  ;  Paris,  1802. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BAERT  ou  BAERTius  (François) ,  jésuite 
flamand,  né  en  1651  à  Ypres ,  mort  le  27  octobre 
1719.  n  visita  les  bibliothèques  d'Allemagne, 
particulièrement  celles  de  Prague  et  de  Vienne , 
pour  y  puiser  des  documents  utiles  à  l'histoire 
ecclésiastique.  Il  aida  le  P.  Papebroch  à  la  tra- 
duction des  Acta  Sanctorum  (  mois  de  mai  et 
de  juin,  15  vol.  in-fol.  ),  et  a  publié  un  Commen- 
taire plein  d'érudition  sur  la  vie  de  saint  Ba- 
sile le  Grand. 

Guill.  Cnypers  (  CwpenMS  ),  l'éloge  de  Baert  dans  le 
lorae  II  de  juillet  (v^ci.  Sanct.). 

BAERT  (Philippe  ),  généalogiste  belge ,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il 
était  bibliothécaire  du  marquis  de  Chastelar.  On  a 
de  lui  :  Supplément  au  nobiliaire  des  Patjs-Bas 
et  de  Bourgogne;  2^  édit.,  Louvain,  1772,  in-12  ; 
—  le  vrai  supplément  aux  deux  volumes  de 
ce  nobiliaire  ;ià.,  1774,  in-12;  nouvelle  édition 
publiée  par  le  major  de  Holleber  ;  —  Bssai  his- 
torique et  critique  sur  une  ancienne  ville  et 
forteresse  saxonne  nommée  Sigisburg,  située 
dans  le  comté  de  la  Marck ,  laquelle  fut  dé- 
truite au  treizième  siècle  ;  1803,  in-8°;  —  De 
comitibus  Bruxellensihus  (en  manuscrit). 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BAERTMNG  (Pierre-Conrad) ,  théologien 
allemand,  né  le 24  novembre  1680,  mort  en  1734. 
Ses  études  feites,  il  voyagea  en  Allemagne,  en  Hol- 
lande ,  et'  se  fit  remarquer  par  ses  connaissances 
théologiques.  Il  laissa  :  Zeit  und  Eivigkeit,  oder 
die  gfgenwsertige  und  zukûnftige  Welt,  in  al- 
lerhand  zit/oslUgen  moralischen  Andachten, 
nach  Anleitung  einiger  Schriftsteller  (le 
Temps  et  l'Éternité,  ou  le  Monde  présent  et  à  ve- 
nir, considéré  sous  plusieurs  aspects  et  d'après 
différents  auteurs);  Brunswick,  1735,  in-4°, 
œuvre  posthume. 

Adelung,  Suppl.  à  Jocher,  Allgem.  Ceiehrten-Lexicon. 

*BAERWALD  ( Frédéric-Hcnri).  Il  a  paru 
en  1833,  sous  ce  nom,  une  brochure  de  quatre 
feuilles,  qui  a  pour  titre  :  les  plus  Nouvelles 
inventions  et  les  derniers  perfectionnements 
des  instruments  de  musique,  etc.;  Quedlin- 
bourg  et  Leîpsick,  God.  Basse ,  1833 ,  in-8°,  avec 
3  planches  contenant  77  figures. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BJETON  (BatTwv),  géomètre  grec,  attaché  au 
service  d'Alexandre  le  Grand  vers  334  av.  J.-C. 
II  était  chargé  de  mesurer  les  distances  des  mar- 
ches de  l'armée  macédonienne  en  Asie.  De  son 
ouvrage  intitulé  2T:a6[jLol  x^;  'AXe?àvSpou  Ttopstaç 
(les  Stations  de  la  marche  d'Alexandre),  il  ne 
reste  que  des  fragments. 


Athénée,  X,  p.  422.  —  Pline,  #.  N.,  VI,  17,  §  21,  19, 
§  22.  —  Solin,  55.  —  Mùller,  Fragmenta  Histor.  grœcor, 
dans  la  Bibliothèque  gréco-latine  de  M.  A.  Firmin  Didot. 

*  BAEX  (  Joachim  ) ,  écrivain  ecclésiastique , 
né  en  1562  à  Utrecht,  mort  en  1619.  Il  était 
prêtre  d'un  des  États  des  Provinces-Unies.  On  a 
de  lui  un  certain  nombre  d'ouvrages  de  polémi- 
que dirigés  contre  les  protestants.  Ils  sont  écrits 
en  hollandais. 

Valère  André  ,  Biblioth.  belge. 

*BAEZA  (Balthazar),  théologien  espagnol, 
originaire  du  Portugal,  mort  en  1638.  Il  devint 
prédicateur  du  roi  d'Espagne.  On  a  de  lui  :  Com- 
mentaria  in  canticum  Mosis  ;  in  canticum 
Ezechiée;  in  canticum  Jesaiee;  in  epistolam 
Jacobi  apostoli. 

Nie.  Antonio,  Biblioth.  hispana  nova.{ 
BAEZA  (Diego de),  théologien  et  prédicateur 
espagnol ,  né  en  1582  à  Ponferrada  dans  la  Ga- 
lice, mort  à  Valladolid  en  1647.  Il  entra  dans 
l'ordre  de  Saint-Ignace,  et  se  fit  de  bonne  heure 
connaître  comme  prédicateur.  On  a  de  lui  :  Com- 
mentarii  morales  in  Historiam  evangelicam; 
Paris  et  Lyon ,  11  vol.  in-fol.,  et  un  recueil  de 
sermons,  in-4°. 

Ribadeneira  ,  Biblioth,  Soc.  Jesu. 

*  BAEZA  (Gaspard  de),  jurisconsulte  et  tra- 
ducteur espagnol,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  une  traduction  en 
espagnol  de  Paul  Jove ,  et  divers  ouvrages  de 
droit. 

Mariana,  Hist.  kisp.  —  Nicolas  Antonio,  Biblioth.  his- 
pana nova.  —  Moréri ,  Dictionnaire  historique. 

*  BAFARVLL.  (Thomas),  théologien  espa- 
gnol, de  l'ordre  de  Saint-Dominique ,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  Nuovas  Indias  del  Rosario. 

Nie.  Antonio,  Biblioth.  hispana  nova.  —  Échard,  Scrip- 
tor.  ordinis  Prxdicat. 

BAFFA  ou  BAFFI  (Françoise) ,  femme  poète, 
vivait  à  Venise  vers  1545.  Ses  vers,  comme  ceux 
de  la  plupart  des  poètes  italiens,  sont  épars 
dans  différents  recueils.  Elle  a  composé  un  grand 
nombre  de  sonnets,  dont  la  meilleure  partie  parut 
dans  Giolito,  Madrigali  del  cav.  Luigi  Cas- 
sola; Venise,  1554,  in-8'',  et  dans  Domenichi 
Rime  diverse;  1549. 

Mazznchelli,  Scrittori  d'italia, 

BAFFA  OU  BAFFI  (Nicolas) ,  helléniste  na- 
politain, vivait  au  dix-huitième  siècle.  Quand 
les  Français  entrèrent  dans  Naples ,  il  prit  part 
à  la  révolte  générale  que  leur  vue  excita.  Après 
la  rentrée  du  roi  dans  sa  capitale ,  Baffi  fut 
condamné  à  mort. 
Chaudon,  Dictionaire  historique, 

*  BAFFI  (Barthélémy),  théologien  italien, 
mort  à  Milan  entre  1577  et  1580.  A  l'âge  de 
trente-trois  ans,  il  prit  l'habit  de  capucin, 
devint  professeur  à  Pavie,  et  assista  au  concile 
de  Trente.  On  de  lui  :  Orat.  de  Religione , 
ejusque  Prsefecto  diligendo;  Bologne,  1559, 
in-4°  ;  —  De  Nobilitate  urbis  Mediolani  ;  Bo- 
logne, 1562,  in-4°;  —  De  admirabili  Dei  Pro- 
videntia  'erga  Romanum  populum;  Milan, 


147 


BAFFI  —  BAFOR 


148 


1562,  ia-4°;  —  Orot.  ad  PP.  concilii  Trid. 
habita  ;BTesdSi,  1563,  in-4'';  et  dans  Concil. 
de  Labbe,  14«  part.  —  De  Felicitate  urbis  Flo- 
rentin; Bologne,  1565,  in-4°  ;  —  Orat.  ad  po- 
pulum  Romanum  in  comitiis  generalibus  ha- 
bita; MUan,  1565,  ^-4°;  —  Orat.  de  admira- 
bili  Charitate  divina;  ibid.,  1569,  in-4°;  — 
Orationum  variarum,  vol.  //Brescia,  1570; 
—  Orat.  de  S.  S.  Theologise  prxstantia  ;  Pa- 
vie,  in-4°. 
"  Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

*  BAFFI  (Jean-Baptiste),  médecin  et poëte 
italien,  natif  de  Pérouse,  mort  en  1596.  H  fut 
premier  professeur  de  médecine  dans  sa  ville 
natale,  et  devint  membre  de  l'Académie  des  In- 
sensati.  On  a  de  lui  :  Oratio  de  rei  medicœ 
Majestate,  discours  prononcé  à  l'Académie  dont 
il  était  membre;  Pérouse,  1593,  in-4°;  —  Ora- 
tio de  hominis  Praestantia,  autre  discours  dans 
la  même  assemblée;  Pérouse,  1593,  in-4°;  — 
des  Poésies,  dans  le  recueil  de  L.  Sancedo,  Ve- 
nise 1614,  in-12.  —  Libellus  de  non  usu  as- 
trologiee  in  medicina  ;  —  de  Sustentanda  va- 
letudine  adversus  podagram;  —  de  Aquis  et 
deMorbisoculorum;—  deFebribus.  Ces  der- 
niers ouvrages  furent  écrits  vers  l'époque  de  la 
mort  de  l'auteur. 

Biographie  médicale.  —  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon.  —  Oldoln,  Atherneum  Ligusticum. 

BAFFiN  (  William  ) ,  célèbre  pilote  anglais,  né 
vers  1584;  tué  au  mois  de  mai  1622,  au  siège 
d'Ormus.  Il  accompagna,  dans  leurs  navigations , 
Hudson,  Thomas  Button,  les  capitaines  Gibbins, 
James  Hall ,  et  Robert  Biletb.  On  trouve  dans 
Purchas,  Pilgrimages ,  t.  IH,  liv.  4,  le  journal 
de  la  campagne  que  Baffin  fit  en  1612  avec  James 
Hall.  En  1615  et  1616,  il  fit  ses  dernières  expédi- 
tions au  pôle  arctique  pour  trouver  un  passage  qui 
devait  conduire  par  le  nord  de  l'Amérique  dans 
la  mer  de  la  Chine.  Ses  cartes  ont  été  perdues.  On 
a  supposé  que  les  terres  qu'il  avait  vues  étaient 
jointes  à  la  côte  occidentale  du  Groenland ,  et 
forn^aient  cette  vaste  baie  qui  dans  toutes  les  map- 
pemondes porte  le  nom  de  baie  de  Baffin.  Ce 
pilote  a  le  premier  observé  la  plus  grande  dé- 
clinaison de  l'aiguille  aimantée  (  56°  du  nord  au 
sud).  On  a  de  lui  quelques  déterminations  de 
longitude  par  la  culmination  de  la  lune,  et  une 
lettre  adressée  à  John  Wostenhobne ,  dans  la- 
quelle il  dit  positivement  «  qu'il  n'y  a  pas  de 
passage  au  nord  du  détroit  de  Davis ,  ni  espoir 
d'en  trouver.  »  Baffin  périt  pendant  le  siège 
d'Ormus,  ville  du  golfe  Persique,  qui  fut  prise 
par  les  Anglais  le  23  mai  1622. 
Penny  Cyclopsedia. 

BAFFO,  surnommée  SafiU  (laPnre),  sultane 
favorite  d'Amurath  m,  native  de  Venise,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  La  vie 
de  cette  chrétienne,  devenue  toute-puissante  en 
Orient ,  offre  des  particularités  qui  ne  sont  pas 
dénuées  d'intérêt.  Prise  par  des  corsaires  sur 
un  vaisseau  vénitien  qui  la  transportait  à  Corfou 


avec  Baffo  son  père,  elle  fut  donnée  à  Amurath  HI, 
qui  conçut  pour  elle  une  passion  que  justifiait  au 
reste  la  beauté  et,  selon  toute  apparence,  le  ca- 
ractère de  la  jeune  Vénitienne.  Si  plus  tard  elle 
eut  des  rivales,  elle  conserva  toujours  sur  le 
cœur  et  l'esprit  du  sultan  une  influence  évidente. 
Ses  ennemis  (  et  elle  en  eut  un  grand  nombre  ) 
l'accusèrent  de  recourir  à  des  moyens  surnaturel!? 
povu-captiverainsi  Amurath;  et  ce  monarque,  qui 
ne  brillait  guère  par  la  force  du  caractère,  fit 
donner  la  question  aux  femmes  qui  servaient 
Baffo,  pour  avoir  le  secret  de  son  empire  sur  lui. 
Cette  sauvageprocéduren'aboutit  pas  -.  les  femmes 
de  la  sultane  ne  révélèrent  rien ,  parce  qu'elles 
ne  savaient  rien;  et  Amurath  lui-même,  ayant  re- 
connu le  ridicule  de  son  accusation,  rendit  à  Baffo 
toute  sa  tendresse.  Cependant  elle  ne  devint  pas 
irapératiice  ,  et  redemanda  en  vain  à  Amurath  sa 
liberté.  A  la  mort  d'Amurath ,  Baffo  gouverna  de 
même  son  fils  Mahomet  DI;  mais. en  1603,  sous 
Achmetni,  elle  fiit  reléguée  dans  le  vieux  sérail, 
et  l'on  n'entendit  plus  dès  lors  parler  d'elle. 

V.  R. 
Dictionnaire  des  Femmes  célèbres.  —  Chaudoo  et  Dc- 
landine ,  Nouveau  Dictionnaire  Mstorique. 

BAFFO  (George),  poète  vénitien,  mort  en  1768. 
Doué  par  la  nature  d'un  génie  gracieux  et  facile, 
il  n'a  su  obtenir  que  la  triste  gloire  d'être  le  ri- 
meur  le  plus  licencieux  Je  son  temps.  Ses  poésies, 
écrites  en  langage  vénitien ,  ont  été  publiées  à 
Venise  sous  le  titre  de  Cosmopoli,  4  vol.  in-8°, 
1787.  Ses  compatriotes  vantent  l'originalité  Je 
ses  pensées,  relevées  par  un  style  élégant  et 
naïf;  la  naïveté,  du  reste,  est  à  peine  un  mérite 
chez  un  poète  qui  écrivait  dans  le  dialecte  de 
Venise,  si  caressant,  si  doux,  si  enfantin.  Une 
singularité  bien  digne  de  remarque,  c'est  que 
Baffo  était  aussi  réservé  dans  la  conversation 
que  libre  dans  ses  vers,  et  que  jamais  un  mot 
inconvenant  ne  trahissait,  dans  ses  discours,  le 
poète  licencieux. 

La  sultane  favorite  d'Amurath  HI  (Vot/.  l'ar- 
ticle précédent  )  était  de  la  famille  de  ce  poète. 

Tipaldo,  Biografla  degli  Jtaliani  illustri. 

BAFFUS,  BAFFO  OU  BAFFI  [Luculliis),  mé- 
decin, philosophe  et  poète  italien,  natif  de  Pé- 
rouse, mort  le  16  mars  1634.  Il  professa  la  mé- 
decine à  Pérouse,  et  fut  membre  de  l'Académie 
des  Insensati.  Il  ne  laissa  que  des  poésies.  On 
a  de  lui  :  De  antiquitate  Perugise,  poème  ;  —  la 
Fama  nel  nascimiento  del  grau  principe  di 
Toscana;  Venise,  1590,  in-4°. 

Son  fils,  mort  le  25  juin  1644,  publia  on  re- 
marquable discours  sur  les  antiquités  de  Pérouse, 
et  un  autre  à  la  louange  de  la  même  ville.  Il  fit  le 
panégyrique  du  roi  de  France  Louis  XIH.  On  a 
en  outre  de  lui  :  il  Coro  délie  Muse;  Pérouse. 

Oidoin ,  Athenxum  Ligusticum.  —  Biographie  médi- 
cale. 

*  BAFOR  (Balthasar  de),  conseiller  d'Étal 
allemand,  né  vers  le  milieu  du  seizième  siècle, 
mort  à  Varsovie  en  1620.  Il  était  dans  la  confi-i 
dence  des  empereurs  Rodolphe,  Mathias  etFer-t 


149 


BAFOR  — 


dinand,  qui  n'entreprenaient  rien  d'important 
sans  le  consulter.  Bafor  était  un  catholique  zélé  ; 
il  s'engagea  dans  les  guerres  religieuses  qui ,  de 
la  Bohême ,  gagnèrent  tout  l'empire  autrichien. 
n  fut  envoyé  comme  chargé  d'afYaires  près  de 
Sigismond  ni  en  Pologne,  où  il  mourut. 

Starovolscius,  Monumenta  Sarmatorum  ;  Cracov.,  1655, 
în-foiio. 

*BAGJ3nrs  (Bayaïoç),  seigneur "^perse,  vivait 
vers  la  seconde  moitié  du  sixième  siècle  avant 
J.-C.  Tl  fut  chargé  par  Darius  Hystaspe  de  faire 
exécuter  Oroes ,  le  satrape  rebelle  de  la  province 
de  Lydie.  Arrivé  à  Sardes,  Bagœus  sonda  d'a- 
bord les  dispositions  des  gardes  du  satrape;  et 
lorsqu'il  eut  acquis  la  conviction  que  l'ordre  de 
Darius  serait  obéi,  il  le  fit  connaître  et  exécuter 
sans  résistance. 

Hérodote,  III,  128.  —  Smith,  Dictionary  of  Greék  and 
Roman  biography. 

*  BAGiBCS  (  Bayaîoç  ) ,  général  perse ,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  quatrième  siècle 
avant  J.-C.  II  était  frère  du  satrape  Pharna- 
baze ,  et  commanda,  au  rapport  de  Xénophon , 
un  corps  de  cavalerie  qui  vainquit  Agésilas, 
dans  le  voisinage  de  Dascylium,  lors  de  l'inva- 
sion de  ce  Lacédémonien  en  Asie ,  en  l'an  396 
avant  J.-C. 

Plutarque,  Agésilas.  —  Xénophon,  Hell.,  III,  4,  §  13. 

BAGARD  {César),  sculpteur  lorrain,  sur- 
nommé le  grand  César,  né  à  Nancy  en  1639, 
mort  en  1709.  n  vint  avec  Jaquin,  son  maître,  à 
Paris,  et  y  exécuta ,  entre  autres  sculptures ,  la 
Force  et  la  Vertu,  figures  allégoriques  destinées 
à  décorer  l'arc-de-triomphe  érigé,  en  1659,  à 
l'occasion  du  mariage  de  Louis  XIV.  Revenu  à 
Nancy,  Bagard  produisit  de  nouvelles  et  nom- 
breuses œuvres  :  un  buste  de  Louis  XTV,  pour 
la  porte  de  Nancy ,  construite  en  1 67  3  ;  —  le  Tom- 
beau de  Jean  Rousselot ,  représentant  Jésus- 
Christ  à  table  avec  les  disciples  d'Emmatis  ;  — 
deux  Génies  ailés ,  pour  le  tombeau  de  Bassom- 
pierre ,  aux  Minimes  de  Nancy  ;  —  les  statues 
de  saint  Jean  de  la  Croix  et  de  sainte  Thérèse, 
pour  les  Carmes  de  la  même  ville  ;  —  un  devant 
d'autel  sculpté  en  bois,  et  représentant  la  Nati- 
vité, pour  la  même  église,  et  une  Vierge  (en  mar- 
bre) soutenue  par  des  anges,  pour  Notre-Dame 
du  Mont-Carmel; — un  Christ,  pour  l'église  Saint- 
Sébastien  de  Nancy  ;  —  une  Vierge,  pour  le  cou- 
vent des  religieuses  de  Sainte-Elisabeth  de 
Nancy  ;  —  quatre  statues  colossales,  pour  le  no- 
viciat des  jésuites  de  Nancy  ;  —  Saint  Pierre  et 
saint  Paul,  en  pied;  —  Hercule  enfant;  — 
une  Sainte  Famille  ;  —  une  Vierge  en  bois  de 
Sainte-Lucie  ;  —  un  Saint  Pierre,  pour  les  Cor- 
deliers  de  Nancy  ;  —  un  Ecce-Homo,  grandeur 
naturelle,  pour  une  chapelle  dans  le  voisinage 
de  Nancy  ;  —  plusieurs  ouvrages  qui  décoraient, 
avant  la  révolution  qui  les  détruisit,  la  Char- 
treuse de  Bosserville. 

BAGARD  (Toussaint),  fils  du  précédent, 
mort  à  Nancy  en  1712 ,  suivit  honorablement  les 


BAGARRIS  150 

traces  de  son  père,  et,  comme  lui,  se  distingua 
dans  la  sculpture. 

Nagler,  Neues  Mlgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*BAGARU  (dom  Henn),  savant  bénédictin 
de  la  congrégation  de  Saint- Van ,  natif  de  Nancy, 
mort  à  l'abbaye  de  Longeville  le  26  mars  1709. 
On  a  de  lui  :  Histoire  abrégée  de  la  Lorraine; 
—  Traité  des  Alliances  de  la  maison  d'Autri- 
che et  des  Alliances  de  la  maison  de  Lor^ 
raine,  ouvrages  inédits. 

Calraet ,  Bibliothèque  de  Lorraine. 

*BAGABOTTO  OU  BAGARATO,  jurisconsulte 

italien ,  vivait  à  Bologne  au  commencement  du 
treizième  siècle,  et  mourut  vers  1242.  Il  était  con- 
sul de  Bologne,  et  sut  se  faire  distinguer  aussi  bien 
par  sa  bonne  administration  que  par  les  travaux 
qu'il  a  laissés.  On  a  de  lui  :  Traité  sur  le  re- 
proche des  témoins;  —  Traité  sur  les  délais  et 
les  déclinatoires.  —  Ces  traités  ont  été  réunis  à 
son  Tractatus  universalis  juris ,  1584. 

Buinatdi,  Bibliotheca  Bononiensis. 

BAGARRIS  {Pierre- Antoine  Rascas,  sieur 
DE  ) ,  gentilhomme  provençal ,  vivait  au  commen- 
cement du  dix-septième  siècle.  Il  était  amateur 
d'antiquités  et  possesseur  de  médailles  et  de 
pierres  gravées,  et  fut  choisi  par  Henri  IV  pour 
exécuter  le  projet  d'établir  le  cabinet  de  médailles 
que  ses  prédécesseurs  avaient  eu  l'intention  de  for- 
mer. Il  vint  à  la  cour  en  1608,  et  eut  un  long  en- 
tretien avec  le  roi.  Il  raconte  lui-même,  dans  ses 
Mémoires,  qu'il  fut  introduit  dans  la  chambre 
du  monarque,  et  qu'après  lui  avoir  montré  des 
médailles  romaines  et  des  pierres  gravées  dont 
U  décrit  les  plus  intéressantes ,  Henri  retint  le 
tout  pour  en  former  un  cabinet. 

Le  roi  fit  ensuite  à  Bagarris  plusieurs  ques- 
tions sur  les  médailles ,  sur  leur  antiquité ,  sur 
leur  diiférence  d'avec  les  monnaies ,  et  sur  leur 
utilité.  Bagarris  discourut  assez  longuement  sur 
ce  sujet;  il  a  fait  imprimer  l'espèce  de  discours 
qu'il  fit  au  roi,  et  qui  contient  xm  petit  traité  de 
numismatique  assez  curieux  pour  le  temps.  Cet 
ouvrage  est  intitulé  la  Nécessité  de  l'usage 
des  médailles  dans  les  monnaies;  Paris,  1611, 
in-4°.  Il  est  rare  et  incomplet.  Tous  les  exem- 
plaires de  ce  hvre  ne  vont  pas  au  delà  de  la 
26^  page ,  qui  a  pour  réclame  le  naot  DiscovRs. 
T.  de  Murr,  dans  sa  Bibliothèque  de  peinture, 
de  sculpture  et  de  gravure,  dit  que  le  manus- 
crit original  se  trouvait  entier  dans  la  bibliothè- 
que du  collège  de  Louis  le  Grand,  à  Paris. 

Le  roi  ordonna  à  Bagarris  de  trouver  des 
dessins  de  médaUles  pour  en  composer  l'histoire 
de  sa  vie,  et  l'autorisa  à  faire  la  recherche  des 
monuments  et  des  trésors  de  l'antiquité  qui 
avaient  été  dissipés  pendant  les  troubles  des 
guerres  civiles ,  pour  en  enrichir  les  cabinets  de 
ses  maisons  royales.  Il  lui  en  donna  l'intendance 
sous  le  titre  de  maître  des  cabinets ,  médailles 
et  antiquités  de  S.  M.;  Bagarris  prit  celui  de  ci- 
méliarche ,  qui  avait  une  forme  scientifique,  et 
plus  convenable  à  un  antiquaire. 


151 


BAGARRIS  —  BAGET 


152 


La  mort  de  Henri  IV ,  arrivée  deux  ans  après, 
suspendit  toute  cette  affaire.  Au  commencement 
du  règne  de  Louis  XIH ,  Bagarris  fit  tout  ce  qu'il 
put  pour  faire  réussir  ce  que  Henri  IV  avait 
projeté;  mais  la  grande  jeunesse  du  roi,  son  peu 
de  goût  pour  l'étude  des  médailles,  et  les  guerres 
de  religion  qui  survinrent ,  ne  lui  permirent  pas 
de  s'en  occuper.  Bagarris  repartit  pour  la  Pro- 
vence en  1611,  avec  les  pierres  qu'il  avait  ap- 
portées. 

Les  pierres  gravées  de  Bagarris  furent  acquises 
de  sa  veuve  par  Lauthier,  d'Aix  en  Provence , 
et,  après  sa  mort,  son  fils  les  céda  au  roi.  Elles 
sont  maintenant  au  cabinet  de  médailles  de  la 
Bibliothèque  royale.  On  remarque  parmi  ces 
pierres  :  le  célèbre  cachet  de  Michel-Ange»  le 
Mécène  de  Dioscoride,  quelques  autres  pierres 
très-intéressantes ,  et  un  Sacrifice  sur  jaspe  san- 
guin, qui  est  gravé  à  la  tête  de  l'ouvrage  de 
Bagarris.  [  M.  Dumersan  ,  dans  VJSnc.  des  g. 
du  m.] 

Dictionnaire  des  Hommes  illustres  de  la  Provence. 

*BAGATELLA  (Antoine) ,  musicographe  ita- 
lien, né  à  Padoue  dans  le  milieu  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  ignore  la  date  de  sa  mort.  On 
a  de  lui  :  Regole  per  la  costruzione  de'  violini, 
viole,  violoncellie  violoni;  memoria  presen- 
tata  alV  Academia  délie  scienze,  lettere  ed 
arti  di  Padova,  al  concorso  del  premio  delV 
arti  delV  anno  1782;  Padoue,  1786,  24  pages 
grand  in-4'',  avec  2  planches  ;  ouvrage  couronné 
par  l'Académie  de  Padoue.  «  Il  y  a  dans  cet  ou- 
«  vrage,  dit  Fétis,  quelques  préceptes  utiles  pour 
«  la  construction  des  instruments  à  archet,  puisés 
«  dans  les  proportions  de  Stradivari  et  des  autres 
«  habiles  luthiers  de  l'école  de  Crémone  ;  mais  il 
«  est  à  regretter  que  l'auteur  du  mémoire  ne  lui 
«  ait  pas  donné  plus  de  développements.  «  L'ou- 
vrage, de  Bagatella  a  été  traduit  en  allemand 
par  Schaum,  sous  ce  titre  :  Ueber  den  Bau  der 
Violine,  Bratsche  und  Violoncell;  Leipzig, 
Kljmmel,  1806,  in-8°. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BAGATTi  [François),  compositeur  italien , 
vivait  à  Milan  au  commencement  du  dix-septième 
siècle.  Il  a  publié  deux  recueils  de  motets ,  ainsi 
que  des  messes  et  des  psaumes. 

Piccinelli,  Meneo  de'  Letterati  Milanesi. 

*BAGAZOTTi  (Camillo) ,  peintre  de  l'école 
romaine,  né  àCamerino,  petite  ville  de  la  Marche 
d'Ancône,  vivait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle. 
Élève  et  imitateur  de  Fra  Sebastiano  del  Piombo, 
il  a  laissé  dans  la  collégiale  de  Spello  une  Coin- 
m/iinion  de  sainte  Lucie,  entièrement  conforme 
au  style  de  son  maître.  Ce  tableau  est  signé 
Camillus  Bagazotus  Camer.  faciebat. 

E.  B— N. 

Lanzi,  Storia  délia  Pittura.  —  Orsini,  Risposta  aile 
Lettere  pittoriche  del  signor  Annibale  Mariotti. 

BAGDEDIN  (  Mahomet  ) ,  mathématicien 
arabe ,  vivait  au  dixième  siècle.  On  lui  attribue , 
entre  autres,  un  traité  Sur  la  division  des  su- 


perficies, traduit  en  latin  par  John  Dee,  do 
Londres,  et  par  Fréd.  Coramandini,  d'Urbin; 
Pesaro,  1570.  Selon  quelques  critiques,  cet  ou- 
vrage n'est  que  la  traduction  arabe  d'un  hvre 
grec  d'Euclide,  aujourd'hui  perdu. 

D'Herbelot,  Bibliothèque  orientale. 

BAGE  (Robert),  littérateur  anglais,  né  en 
1728  à  Darley,  village  du  comté  de  Derby,  mort 
en  1801.  On  a  de  lui  des  romans  qui  eurent  un 
succès  de  vogue.  Les  principaux  ont  pour  titres  : 
le  Mont  Heneth;  —  la  Belle  Syrienne;  — 
James  Wallace; — Barham Downs ;  —  VHom- 
me  tel  qu'il  est; — VHomvie  tel  qu'il  ïCestpas. 

Kose  New,  Biographical  Dictionary. 

*  BAGELAAR  (  Emest-Oxiillaume-Jean  ) , 
graveur  et  dessinateur,  vivait  vers  la  fin  du  dix- 
huitième  et  au  commencement  du  dix-neuvième 
siècle.  11  débuta  parles  armes;  et  ce  ne  fut  qu'en 
1798,  à  la  vue  de  dessins  d'anciens  maîtres,  qu'il 
se  sentit  disposé  à  marcher  sur  leurs  traces.  Il 
commença  par  le  dessin,  et  donna,  depuis  1802 
jusqu'en  1820,  plus  de  300  planches  gravées. 
Il  choisissait  ses  sujets  dans  le  paysage  qui  l'en- 
vironnait; souvent  aussi  il  suivait  sa  propre  ins- 
piration. Son  dessin  n'a  l'ien  d'affecté ,  et  sa  gra- 
vure ne  manque  pas  d'originalité. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kilnstler-I/ixicon. 

* BAGENAL  (Bcauchamp) ,  gentilliomme ex- 
centrique ,  né  en  Irlande  vers  1741 ,  mort  en 
1801.  Il  eut  une  réputation  de  duelliste,  et  risqua 
sa  vie  dans  une  vingtaine  de  rencontres.  Son 
terrain  favori  était  le  cimetière  de  Killinane,  dans 
le  comté  de  Carlow  :  cet  endroit  lui  était  com- 
mode ,  en  ce  qu'étant  boiteux  par  suite  d'acci- 
dent, il  pouvait  se  maintenir  droit  en  plaçant 
la  jambe  la  plus  courte  sur  la  pierre  d'une  tombe  ; 
et,  delà,  il  essuyait  le  feu  de  son  adversaire. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*BAGEREAU  (Nicolas) ,  jurisconsulte*  fran- 
çais, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  Il  fut  avocat  au  parlement,  et  écrivit 
sur  certaines  matières  de  droit  et  de  procédure. 
On  a  de  lui  :  Diverses  leçons  sur  l'ordonnance 
des  criées; Paris,  1613,  in-12;  — Commentaire 
sur  l'ordonnance  des  quatremois  ; — Décisions 
sur  les  ordonnances  des  tailles  et  de  la  juri- 
diction des  élus;  Paris,  1624,  in-8°. 

Mémoires  m.anuscrits  de  M.  Boucher  d'Argis.  —  Mo- 
réri,  Dictionnaire  historique. 

*  BAGET  (Henri-Jean),  anatomiste  français, 
vivait  à  Paris  vers  1730.  On  ignore  la  date  de  sa 
mort.  Il  enseigna  l'anatomie,  et  fit  aussi  un  cours 
d'accouchements.  On  a  de  lui  :  Ostéologie, pre- 
mier traité,  dans  lequel  on  considère  chaque 
os  par  rapport  aux  parties  qui  le  composent; 
Paris,  1731,  in-12.  Portai  estimait  beaucoup  cet 
ouvrage,  comme  le  résultat  de  longues  expé- 
riences ;  —  Myologie  ;  Amsterdam,  1736,  in-S"  ; 
—  Elementa physiologios  juxta  selectiora  ex- 
périmenta; Genève,  1749,  in-S";  —  Lettre 
pour  la  défense  et 'la  conservation  des  parties 
les  plus  essentielles  à  l'homme  et  à  l'État; 


153 


BAGET  —  BAGGE 


154 


Genève,  1758,  iu-12;—  Réflexions  surun livre 
intitulé  Observations  sur  les  maladies  de  l'u- 
rètre; Paris,  1750. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BAGET  {Jean,  chevalier  de),  général  fran- 
çais ,  né  à  Lavit-de-Lamagne  (  Tarn-et-Garonne  ) 
le  19  octobre  1743,  mort  le  14  février  1821.  Il 
fit  les  campagnes  de  1759 ,  1761,  1762,  en  Alle- 
magne, et  y  obtint  un  avancement  rapide.  Il 
était  capitaine  quand  la  révolution  éclata.  Baget 
se  prononça  en  faveur  des  principes  nouveaux , 
et  fut  nommé  aide  de  camp  du  général  Valence  le 
10  mars  1792.  Il  passa  à  l'armée  de  la  Moselle 
en  1793,  combattit  à  la  bataille  d'Arlon  le  19 
juillet ,  et  y  reçut  une  blessure  à  la  tête  de  son 
régiment.  Devenu  général  de  brigade,  il  com- 
manda la  cavalerie  de  l'avant-garde  pendant  tout 
le  reste  de  la  campagne ,  et  se  distingua  d'une 
manière  particulière  à  la  bataille  de  Weissem- 
bourg  et  au  déblocus  de  Landau;  mis  en  tiaite- 
ment  de  réforme  le  13  février  1793,  il  devint  peu 
de  temps  après  inspecteur  général  des  remontes, 
elvconsei-va  cet  emploi  jusqu'en  septembre  1802, 
époque  à  laquelle  il  fut  pourvu  du  commande- 
ment de  la  10^  division  militaire,  commande- 
ment qu'il  conserva  jusqu'au  moment  de  sa  re- 
traite en  1807.  A.  A. 
I,es  Fastes  de  la  Légion  d'honneur. 

BAGETTi  OU  BAGGETTi  (Joscph-Pierre), 
peintre  paysagiste,  né  à  Turin  en  1764,  mort 
dans  sa  vÙle  natale  en  mai  1831.  H  étudia  d'a- 
bord l'architecture ,  et  devint  en  1793  profes- 
seur de  topographie  à  l'école  du  génie  à  Tu- 
rin. En  1807  il  fut  appelé  à  Paris,  et  attaché  au 
ministère  de  la  guerre  avec  le  grade  d'ingénieur 
géographe.  Il  fut  spécialement  chargé  d'exécuter 
à  l'aquarelle  des  tableaux  représentant  les  vic- 
toires des  armées  françaises.  Dans  l'espace  de 
huit  ans,  il  acheva  plus  de  quatre-vingts  tableaux 
qui  se  trouvent  dans  la  galerie  de  Fontainebleau 
et  au  dépôt  de  la  guerre.  On  conserve  au  Musée 
un  tableau  inachevé,  de  la  plus  grande  dimen- 
sion, représentant  une  vue  générale  de  l'Italie, 
depuis  les  Alpes  jusqu'à  Naples.  En  1815  il  re- 
tourna à  Turin,  où  il  reçut  une  pension  dn  roi,  et 
continua  de  cultiver  son  art.  On  a  de  lui  :  Ana- 
lisi  deir  unità  delV  afjetto  e  deW  imitazione 
nelle  belle  arti;  Torino,  1827,  in-8". 

Tipaldo,  Biographia  degli  Italiani  illustri  del  se- 
colo  XFIII. 

6AGFORO  {Jean),  antiquaire  anglais,  né  à 
Londres  en  1657,  mort  en  1716.  Il  fut  d'abord 
cordonnier,  puis  il  devint  libraire  et  antiquaire. 
n  fut  chargé  par  le  docteur  Moore ,  évêque  de 
Norwich  et  par  le  comte  d'Oxford,  de  former  les 
collections  des  livres  rares  et  des  manuscrits 
dont  ils  ont  enrichi  leurs  bibliothèques.  On  a  de 
lui  plusieurs  Lettres  conservées  au  Muséum 
Britannique,  et  le  prospectus  d'une  Histoire  gé- 
nérale de  l'imprimerie,  inséré  dans  les  Philoso- 
phai Transactions  en  1707. 

Biographia  Britannica. 


BAGGAERT  {Jean  ),  médecin  hoUandais,  né  à 
Flessingue  vers  l'an  1637,  mort  en  1710.  Il  exer- 
ça sa  profession  avec  succès  dans  sa  ville  na- 
tale. Rejetant  l'autorité  des  anciens  et  des  mo- 
dernes, il  en  appelait  toujours  à  l'expérience, 
comme  seule  autorité  légitime.  On  a  de  lui  deux. 
ouvrages  en  flamand  :  la  Vérité  dégagée  des 
préjugés  par  un  raisonnement  juste  sur  les 
six  choses  non  naturelles ,  etc. ,  avec  un  dis- 
cours préliminaire  sur  la  petite  vérole ,  et 
quelques  observations  sur  la  fermentation,  et 
sur  cl' autres  sujets  importants;  ouvrage  où 
l'on  met  en  évidence  la  fausseté  des  idées 
qu'on  s'est  faites  sur  les  acides  et  les  alkalis; 
Middelbourg,  1696,  in-12;  —  Traité  de  la  Pe- 
tite Vérole  et  de  la  Rougeole,  oit  fon  décrit  la 
nature,  les  causes,  les  signes  ,  les  pronostics 
et  la  cure  de  ces  maladies.  On  y  montre  aussi 
les  mauvais  effets  de  la  vieille  méthode  de 
tenir  les  malades  chaudement ,  au  péril  de 
les  é^oî^/Zer;  Amsterdam,  1710,  in-12. 
Van  der  Linden,  De  scriptoribus  medicis. 

*  BAGGE  {Charles-Ernest,  baron  de),  cham- 
bellan du  roi  de  Prusse ,  vivait  à  Paris  vers 
1783,  et  mourut  en  1791.  Amateur  passionnédela 
musique,  il  recherchait  les  artistes  et  savait  ap- 
précier leur  talent  ;  mais  il  n'avait  pas  ce  tact 
pom"  lui-même  :  il  jouait  mal  du  violon,  et  se 
croyait  de  première  force.  Dans  cette  persuasion, 
il  invitait  les  plus  célèbres  violinistes  à  prendre 
de  ses  leçons  ;  et  lorsqu'ils  lui  objectaient ,  pour 
se  débarrasser  de  ses  importunités ,  la  nécessité 
d'utiliser  le  temps  pour  vivre,  il  leur  offrait  de 
les  payer  pour  qu'ils  devinssent  ses  élèves.  Ce 
ridicule  lui  fit  donner  le  nom  de  Francaleu  du 
violon.  L'empereur  Joseph  n  lui  dit  un  jour  : 
«  Baron,  je  n'ai  jamais  entendu  personne  jouer 
du  violon  comme  vous.  »  —  Outre  son  goût  pour 
le  violon,  Bagge  avait  aussi  la  manie  de  composer  ; 
il  a  fait  graver  à  Paris  (en  1773)  six  quatuors 
concertos  pour  2  violons,  alto  et  basse,  en  1782; 
un  concerto  que  M.  Kreutzer,  alors  fort  jeune , 
exécuta  avec  beaucoup  de  succès.  On  dit  qu'il 
mourut  empoisonné  par  sa  maîtresse.  Hoffmann 
a  fait  du  baron  de  Bagge  le  sujet  d'im  conte  fort 
original. 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens.  —  Gèr- 
ber,  Lexicon  der  Tonkilnstler. 

BAGGE  {Jacques),  amiral  suédois,  né  en 
1499  dans  la  province  deHaland,  mort  entre 
1565  et  1570.  Il  servît  d'abord  dans  l'armée  que 
Gustave  F""  envoya  au  secours  du  Danemark,  et 
se  distingua  surtout  au  siège  de  Haimslad,  où  il 
fut  blessé.  En  1555  il  reçut  le  commandement 
d'une  expédition  contrôles  Moscovites,  qui  à  plu- 
sieurs reprises  étaient  venus  envahir  et  ravager 
la  Finlande.  Cette  expédition  conduite  avec  ta- 
lent, se  termina  par  la  conclusion  d'une  paix  de 
quarante  ans.  Bagge  soumit  ensuite  la  ligue  des 
villes  hanséatiques,  qui  voulait  ruiner  le  commerce 
de  la  ville  de  Revel.  Vainqueur  des  Danois  dans 
le  combat  naval  de  Bereholm ,  il  en  fut  vamcu 


f55 


BAGGE  —  BAGGOWOTH 


156 


à  son  tour  en  1564,  et  mourut  dans  les  fers. 

Geyer,  Histoire  de  la  Suède. 

BAGGER  (  Jean  ) ,  prélat  danois  luthérien, 
né  à  Lunden  eu  1646  ,  mort  à  Copenhague  en 
1693.  Après  plusieurs  voyages  en  Allemagne  et 
en  Angleterre,  il  devint  d'abord  professeur  des 
langues  orientales  à  Lunden ,  puis  pasteur  à  Co- 
penhague, enfin  évêque  de  cette  capitale.  Il  doit 
l'honneur  d'être  mentionné  dans  l'histoire  à  un 
acte  d'intolérance  inqualifiable.  Consulté  enl684, 
par  son  gouvernement,  sur  la  question  suivante  : 
«  L'intérêt  de  la  religion  évangélique  luthérienne 
«  permet-il  que  les  réformés  calvinistes,  expul- 
K  ses  de  France  par  Louis  XIV,  viennent  s'éta- 
«  blir  en  Danemark  ?  «  l'évêque  luthérien  ré- 
pondit «  que  l'admission  des  calvinistes  expose- 
«  rait  lésâmes  des  fidèles  luthériens  aux  dangers 
«  de  la  tentation,  aux  risques  de  la  damnation 
t(  éternelle  ;  que  les  calvinistes,  pleins  de  prin- 
«  cipes  de  rébellion,  étaient  les  auteurs  du  régi- 
«  cide  commis  sur  la  personne  de  Charles  P%  et 
'<■  qu'ils  avaient,  en  quelque  sorte,  provoqué  et 
«  nécessité  la  Saint-Barthélémy  ;  que  leur  fausse 
«  religion,  abominable  aux  yeux  de  Dieu  et  de  la 
«  sainte  Église,  n'est  que  le  voile  d'une  ambition 
«  politique  qui  a  pour  but  de  bouleverser  le 
«  monde  entier;  enfin,  qu'en  leur  qualitéd'hom- 
«  mes,  ils  sont  nos  prochains,  et  ont  droit  à  notre 
X  charité  ,  mais  que  le  meilleur  service  de  cha- 
«  rite  à  leur  rendre,  ce  serait  de  chercher  à  les 
«  convertir.  » 

Mémoire  du  temps. 
'■'  BAGGESEiv  {Zens,  c'est-à-dire  Emmanuel), 
poète  danois,  né  le  15  février  1764  à  Korsoër, 
dans  l'île  de  Zélande ,  mort  à  Hambourg  le  3  oc- 
tobre 1826.  Ses  premiers  essais  poétiques  sont 
écrits  en  danois  ;  mais  l'induence  de  Klopstock 
et  deWieland  s'y  fait  déjà  sentir.  Protégé  par  le 
prince  de  Holstein-Augustenbourg,ilfiten  1787 
un  voyage  en  Allemagne  qui  le  mit  en  rapport 
avec  les  poètes  les  plus  distingués  de  ce  pays , 
alors  si  riche  en  beaux  talents.  Dès  ce  moment 
la  langue  allemande  devint  pour  Baggesen  un 
instrument  poétique  dont  il  se  servit,  de  préfé- 
rence à  son  idiome  national.  A  Paris,  il  assista 
en  spectateur  enthousiaste  aux  premièics  scènes 
de  la  révolution  française.  A  partir  de  ce  premier 
voyage ,  toute  sa  vie  se  passa  en  courses  :  son 
caractère  inquiet  le  ramena  à  diverses  l'eprises 
de  Copenhague  en  France,  en  ItaUe  ou  en  Suisse. 
En  1793,  il  épousa  à  Berne  une  petite-fille  du 
célèbre  Haller;  en  1797,  après  la  mort  de  sa  pre- 
mière femme,  il  se  maria  avec  une  Genevoise 
à  Paris ,  où  il  demeura  plusieurs  années ,  pen- 
sionné par  le  roi  de  Danemark.  De  1814  à  1820, 
on  le  retrouve  à  Copenhague,  engagé  dans  des 
querelles  littéraires  avec  le  poète  Œhlenschlseger  ; 
vers  1 820  il  quitte  de  nouveau  sa  patrie  avec  toute 
sa  famille ,  sans  espoir  de  retour.  Cependant,  peu 
de  mois  avant  sa  mort ,  poussé  par  la  nostalgie, 
il  s'achemine  de  nouveau  vers  Copenhague,  et 
meurt  en  route  à  Hambourg,  —  Baggesen  offrait 


un  singulier  mélange  d'éléments  contraires  :  c'é- 
tait ,  chez  lui ,  une  lutte  continue  entre  l'atliéisme 
et  la  foi ,  la  haine  et  l'amour,  l'orguei!  et  l'humi- 
lité ,  la  réflexion  et  le  sentiment.  Ses  œuvres  re- 
flètent ces  contrastes  :  jamais  d'ensemble ,  rien 
d'achevé;  mais  une  imagination  souvent  gigan- 
tesque, et  une  sensibilité  profonde.  Il  imita  avec 
bonheur  le  style  grandiose  de  Klopstock,  la  déli- 
cate gaieté  de  Wieland ,  l'habile  versification  de 
Voss. 

Ses  poésies  lyriques  allemandes  ont  paru  pour 
la  première  fois  en  2  vol.  in-8°,  à  Hambourg 
en  1803;  une  autre  collection  du  même  genre, 
intitulée  Haidenblumen  (  Fleurs  de  bruyère  )  fut 
publiée  à  Amsterdam,  1808,  2  vol.  in-8°.  Vers 
le  même  temps  parut  son  principal  ouvrage  :  Par- 
thénaïs,  ou  le  Voyage  dans  les  Alpes  (Hamb. 
et  Mayence,  1806  ;  Amsterdam,  1807  ;  Hambourg, 
1811  ;  Leipzig,  1812  et  1819).  Cette  épopée-idylle, 
dans  le  genre  de  la  Zowwe  de  Voss,  et  dont  M.  Fau- 
riel  a  donné  ime  traduction  française  (  la  Par- 
thénéide),  précédée  d'une  introduction  de  lui 
(Paris,  1810,  in-12),  renferme  beaucoup  de 
beautés  de  détail,  par  exemple,  la  personnifica- 
tion du  vertige ,  que  le  poète  place  sur  la  cime 
du  Schreckhorn.  A  partir  de  1810,  le  talent  de 
Baggesen  prit  une  direction  satirique  et  polé- 
mique; il  se  plaisait  à  flageller  Fichte,  Scheliing, 
et  les  coryphées  de  l'école  mystique  qui  se  répan- 
dait alors  en  Allemagne.  Son  Faust  achevé  (  Vol- 
lendeter  Faust),  qui  devait,  au  gré  de  l'auteur, 
abattre  la  susdite  école ,  est  resté  manuscrit.  Son 
dernier  ouvrage  allemand ,  Adam  et  Eve ,  ou 
Histoiredela  chute  de  r/ioj?t?rae  (Leipzig,  1826, 
in-8°),  que  Baggesen  a  intitulé  Épopée  humo- 
ristique, est  un  mélange  de  satire  triviale,  de 
passion  entraînante ,  de  frivolité  maniérée.  —  Les 
ouvrages  de  Baggesen,  imprimés  en  danois,  con- 
sistent en  drames  lyriques  assez  insignifiants,  en 
épîtres,  en  vers  fugitifs,  en  épopées  comi(iues, 
qui  le  placent  au  premier  rang  des  littérateurs 
de  sa  patrie.  Le  plus  remarquable  de  ses  ouvrages 
en  prose  danoise  est,  sans  contredit,  le  Laby- 
rinthe, on  excursions  d'un  poète  en  Europe 
à  la  fin  du  dix-huitième  siècle  et  au  commen- 
cement du  dix-neuvième  ;  Copenhague,  1792- 
1793,  4  vol.  in-8".  Il  a  paru  jusqu'ici  11  vol.  de 
ses  œuvres  complètes,  en  langue  danoise  (de 
1827  à  1831  ).  Les  fils  de  Baggesen  ont  publié  la 
correspondance  de  leur  père  avec  Jacobi  etRein- 
hold  (Leipzig,  1831,  2  vol.).  Dans  ses  lettres, 
écrites  de  1790  à  1801,  il  parle  avec  esprit  de 
la  réA'olution  française  et  des  chefs  des  écoles 
philosophiques  en  Allemagne.  [jE'nc.  desg.dum.] 

Notice  nécrologique  sur  Baggesen,  dans  la  Gazette 
Htté7'aire  du  Danemark,  année  1826.  —  D.  Fricke,  In 
memoriam  J.-J.  Baggesen  ;  nitoboarg ,  1827,  br.  in-8"> 
(  le  docteur  FricUe ,  qui  avait  fait  rautopsie  de  Baf?gcseD, 
trouva  le  cerveau  de  ce  jxoëte  semblable  à'celui  d'un 
aliéné  ). 

BAGGOWOTH,  général  russe,  mort  le  7  oc- 
tobre 1SI2.  H  commanda  l'avant-garde  àEylau, 
et  se  distingua  aux  batailles  de  Heilsberg,  deFrled- 


157 


BAGGOWOTH 


land,  de  Borodino,  et  fut  tué  d'unboulet  de  canon 
au  combat  de  Tarontino. 

Dictionnaire  encyclopédique  russe. 

BAGIEV  (  Jacques  ),c\ûTiir^en  français,  mem- 
bre de  l'Académie  de  chinirgie,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Lettre  au  sujet  de  quelques  remarques  insé- 
rées dans  V édition  de  Dionis,  par  Lafaije;  Pa- 
ris, 1750,  in-12;  —  Deux  Lettres,  l'xme  sur 
plusieurs  chapitres  du  Traité  de  la  Gangrène 
de  Quesnay,  l'autre  sur  le  Traité  des  Plaies 
d^armes  à  feu  de  Desponts;  Paris,  1758,  in-12; 

—  Nouvelle  Lettre  sur  plusieurs  chapitres 
du  Traité  de  la  Gangrène;  Paris,  1751,  in-12; 

—  Examen  de  plusieurs  parties  de  la  chirur- 
gie, d'après  les  faits  qui  peuvent  y  avoir  rap- 
port; Paris,  t.  I",  1756;  t.  Il,  1757,  in-12;  — 
Sur  l'amputation  renouvelée  de  la  partie  sail- 
lante de  l'os ,  dans  les  Mémoires  de  l'Académie 
de  chirurgie  (t.  Il,  p.  274). 

Biographie  médicale. 

*BAG1STANES  (BayKJxàvriç),  Babylonien,  qui 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  quatrième  siècle 
avant  l'ère  chrétienne.  Il  abandonna  Bessus  et  ses 
complices  au  moment  où  Alexandre  poursuivit 
Darius  en  l'an  330  avant  J.-C,  et  il  informa 
Alexandji-e  du  danger  que  courait  le  roi  de  Perse. 

Arrien,  111,  21.  —  Quinte-Curce,  V,  13. 

BAGLiONE  ou  BAGLioNi  (Ccsare),  peintre 
italien,  né  à  Bologne  vers  1525,  mort  à  Parme 
en  1590.  Il  reçut  les  premières  leçons  de  son 
père,  peintre  médiocre,  et,  comme  disent  les  Ita- 
liens, di  dozzina.  Il  eut  bientôt  surpassé  son 
maître.  Il  excella  surtout  dans  les  fleurs,  les 
fruits  et  les  attributs,  et  dans  les  paysages,  dont 
il  touchait  le  feuille  avec  une  rare  habileté.  Il 
réussit  moins  bien  dans  les  sujets  de  figures,  et 
dans  les  arabesques  et  cartouches  dont  il  accom- 
pagnait ses  groupes  d'attributs,  et  qui  générale- 
ment sont  bizarres  et  de  mauvais  goût.  Sa  ma- 
nière était  légère  et  expéditive,  ainsi  qu'il  conve- 
nait au  genre  qu'il  avait  adopté.  Ses  compositions 
ne  manquent  pas  de  variété.  Baglioni  était  d'un 
caractère  enjoué,  spirituel  etoriginal,  quilui  avait 
attiré  l'amitié  des  Carrache.  On  raconte  que  tra- 
vaillant au  palais  ducal  de  Parme  où  se  trouvent 
ses  principaux  ouvrages ,  et  ayant  à  peindre  des 
ruines,  il  partit  en  pantoufles  et  en  bonnet  de 
nuit,  sans  prévenir  personne,  pour  aller  les  faire 
d'après  nature....  à  Bome.  Il  était  bon  musicien, 
et  improvisait  de  jolis  vers,  qu'il  chantait  en  s'ac- 
compagnant  sur  sa  lyre. 

Baglioni  compta  parmi  ses  élèves  Spada,  Den- 
toue,  Storaliet  Pisaneili.  {Voy.  ces  noms). 

E.  B— N. 

Lanzi,  Storia  délia  Piitura.  —  Malyasia  ,  Felsina  pit- 
trice.  —  Malvasia,  Pitture,  Sculture  ed  Architetture 
diUologna.  —  Ticozzi,  Dizionario dei  Pittori.  —  Orlaadi, 
jibecedario  Piltorico. 

BAGLIONE  {Giovanni),  peintre  italiep,  né 
à  Rome  vers  1573,  mort  vers  1650.  Il  fut  élève 
lie  Francesco  Morelli ,  et  concourut  dès  l'âge  de 
quinze  ans  à  la  décoration  de  la   bibliothèque 


—  BAGLIONI  158 

du  Vatican.  Peintre  infatigable,  il  a  laissé  d'in- 
nombrables ouvrages,  dont  les  principaux  sont  :  le 
grand  arc  delà  chapelle  Borghèse,.  à  Sainte-Marie 
Majeure;  la  voûte  de  la  chapelle  Saint-Pierre,  à 
Sainte-Pudentienne;  deux  Sybilles,  à  Saint- 
Onuphre  ;  le  don  des  Vases  sacrés,  à  la  tribune 
de  Saint-Jean-de-Latran;  une  Adoration  des 
Mages fi\  \m&\Présentation  au  Temple,  à  Saint- 
Louis  des  Français  ;  enfin  Titus  devant  Jérusa- 
lem, plafond  du  palais  Rospigliosi.  Ses  meilleurs 
tableaux  sont  deux  Chiens  et  un  Nègre,  au  pa- 
lais Chigi;  nn  Saint  Etienne,  da.ns  la  cathédrale 
de  Pérouse;  et  une  Sainte  Catherine,  dans  la 
basilique  de  Lorette.  La  manière  du  BagUone 
approche  de  celle  du  Cigoli ,  et  son  coloris  ne 
manque  pas  de  vigueur  :  cependant  il  est  difficile 
de  trouver  ce  maître  complètement  à  la  hauteur 
de  l'immense  réputation  dont  il  jouit  de  son  vi- 
vant, et  des  honneurs  dont  il  fut  accablé.  Paul  V 
lui  donna  un  coUier  d'or,  et  le  créa  chevalier  de 
l'ordre  du  Christ.  L'Académie  de  Saint-Luc  lui 
ouvrit  ses  portes ,  et  le  choisit  pour  prince  ou 
président. 

En  1642, Baglione  publia  un  ouvrage  intéres- 
sant, intitulé  Vite  de'  Pittori,  Scultori,  Archi- 
tetti  dal  pontificato  di  Gregorio  XIII,  del 
1573  infino  ai  tempi  di  papa  Urbano  VIII , 
del  1642  ;  il  se  compose  d'une  suite  de  dialogues 
familiej-s  entre  un  étranger  et  mi  gentilhonune 
romain  amateur  des  arts.  L'auteur  se  montre  im- 
partial, sans  prétention,  et  enclin  à  l'indulgence. 
«  Toutes  les  fois  que  je  le  hs ,  dit  Lanzi ,  il  me 
semble  entendre  parler  un  vieillard  vénérable 
qui  insinue  plutôt  des  préceptes  de  morale  que 
des  règles  de  beaux-arts,  dont  il  est  peut-être 
par  trop  sobre  ;  ce  qui  fait  supposer  qu'il  avait 
travaillé  plutôt  par  une  disposition  naturelle  au 
talent  d'imiter,  que  d'après  les  principes  d'un 
goût  solide  et  d'une  critique  approfondie.  » 

Baglioni  est  enterré  à  Rome,  à  Saint-Cosme  et 
Saint-Damien,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge  et  de 
saint  Jean,  qu'il  avait  fondée  et  décorée  de  ses  ou- 
vrages. Ernest  Breton. 

Misserini ,  Storia  dell\  /tcademia  di  San-Luca,  — 
Lanzi,  Storia  délia  Pittura.  —  Ticozzi  ,  Dizionario  dei 
Pittori.  —  Pistolezi,  Descrizione  di  Roma.  —  Winckel- 
Hianii,  Neues  Mahler-Lexicon. 

BAGLIONI  (  Dominique) ,  poète  itahen,  natif 
de  Pérouse,  mort  le  25  février  1568.  Il  entra 
dans  l'ordre  de  Saint-Dominique,  et  laissa  :  Car- 
mina  etrusca  varia  ;  Carmen  in  laudem  Jo. 
Chrysostomi,  operis  de  Conversione  peccato- 
rum;  —  la  Vita  di  S.  Catarina  da  Siena, 
en  vers  italiens;  —  Délia  fuga  di  G.-C.  nell' 
Egitto  ;  poèmes  écrits,  la  plupart,  peu  de  temps 
avant  la  mort  de  Baglioni. 

Echard,  Scriptor.  ordin.  Prsedicat. 

BAGLIONI  {Jean-Paul) ,  tyran  de  Pérouse, 
mis  à  mort  par  Léon  X,  qui  l'avait  attiré  à 
Rome,  sous  prétexte  de  le  consulter  sur  les  af- 
faires de  l'État.  Tantôt  condottiere  au  service  de 
César  Borgia  ou  des  Vénitiens ,  tantôt  souverain 
de  Pérouse,  puis  chassé  de  cette  ville,  et  repre-; 


1S9 


BAGLÏOIM  —  BAGLIVI 


ICO 


nant  son  ancien  métier  de  condottiere,  il  eut 
une  vie  d'aventurier,  comme  la  plupart  des  petits 
tyrans  italiens  du XIV«  et  du  XV®  siècle. 

BAGLioKi  {Astorre),  mort  en  Chypre  en 
1571,  fils  du  précédent.  Après  la  mort  de  son 
père ,  il  se  retira  avec  sa  mère  à  Venise.  La  dé- 
fense énergique  qu'il  fit  de  Famagouste,  assiégée 
par  les  Turcs,  et  sa  mort,  l'ont  rendu  célèbre. 
Pendant  quatre  mois  la  garnison  et  les  habitants, 
encouragés  par  Baglioni,  combattirent  avec  le 
courage  du  désespoir.  Les  tours,  les  murs  minés 
par  les  assiégés  s'écroulaient,  en  ensevelissant 
sous  leurs  décombres  des  troupes  de  Turcs  lors- 
qu'elles montaient  à  l'assaut.  Les  fenunes ,  les 
enfants ,  les  vieillards  ,  faisaient  un  rempart  de 
leurs  corps  pendant  que  les  Grecs  et  les  Vénitiens 
combattaient ,  et  que  les  habitants  reconstrui- 
saient leurs  murs.  Soixante  mille  Turcs  périrent 
pendant  le  siège  de  cette  ville ,  que  Venise  aban- 
donna à  son  malheureux  sort,  malgré  tous  les  ef- 
forts delà  femme  de  Baglioni,  pour  décider  la  Ré- 
pubUque  à  venir  au  secours  de  tant  de  braves. 
Aprèsquatre  mois  d'héroïques  efforts,  le  l'^'aoùt, 
la  ville  obtint  des  conditions  honorables  du  per- 
fide Mustapha,  qui  commandait  l'armée  turque.  Il 
accueillit  avec  bienveillance  sous  sa  tente  Ba- 
glioni, Bragadin,  Tiepolo,  Hector  Martiningue, 
et  ce  qui  restait  d'officiers;  puis,  sous  un  vain 
prétexte,  il  les  fit  cruellement  égorger  tous  sous 
ses  yeux ,  excepté  Bragadin ,  qu'il  réserva  pour 
de  plus  horribles  supplices.  En  perdant  Fama- 
gouste ,  Venise  perdit  à  jamais  l'île  de  Chypre. 
On  compte  Astorre  Baglioni  au  nombre  des 
poètes  les  plus  élégants  de  son  temps.  Il  ne  reste 
de  lui  que  deux  sonnets  imprimés  en  1720, 
in-8° ,  avec  ceux  de  Coppetta  et  d'autres  poètes 
de  Pérouse. 

Gratiani,  Hist.  de  l'île  de  Chypre.  —  Dara,  Bistoire 
de  fenise.  —  Moréri ,  Dictionnaire  historique. 

BAGLIONI  (  Lelio  ) ,  théologien  florentin  , 
mort  le  31  mars  1620  à  Sienne,  où  il  professait 
la  théologie  sous  l'habit  de  servite,  qu'il  avait 
pris  en  1591.  On  a  de  lui  :  Tractatus  de  Prœ- 
deslinatione ;  Florence,  1577;  —  Apologia 
coyitra  le,  considerazioni  di  JS.  Paolo  da  Ve- 
nezia,  sopra  le  censure  di  Paolo  V;  Pérouse, 
1606,  in-4''.  Beaucoup  d'autres  écrits  théologiques 
sont  restés  inédits. 

MazzuchelU,  Scrittori  d'italia. 

BAGLIONI  (  Louis  ),  violouistc  et  compositeur 
italien,  vivait  à  Milan  vers  1760.  On  a  de  lui  : 
Tancrede;  —  la  Guinguette  allemande 
(1777).  Ces  deux  ouvrages  ont  été  représentés  à 
l'opéra  de  Stuttgard. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

"" BAGLIONI  (Lucas),  prédicateur  italien, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  se  fit  remarquer  par  ses  prédications  dans  plu- 
sieurs villes  d'Italie.  On  a  de  lui  :  l'Arte  del 
predicare;  1562,  in-8°. 

MazzuchelU,  Scrittori  d'italia. 

BAGLIONI  (  r/20TOas  ),  imprimeur  italien, 
exerçait  son  art  à  Venise.  Parmi  les  livres  nom- 


breux sortis  de  ses  presses,  on  remai'que  au 
commencement  du  dix-septième  siècle  :  VHis- 
toire  des  guerres  de  Flandre,  depuis  1559 
jusqu'en  1609,  par  Fr.  Lanario  d'Aragon;  Ve- 
nise, 1616,  in-4°,  en  italien;  réimpression  de 
l'édition  d'Anvers,  1615,  in-4''.  C'est  un  ouvrage 
assez  rare. 
Panzer,  annales  typographiques. 

*  BAGLiOTTO  (  JosepJi-Marie,  appelé  aussi 
Joseph-Marie  de  Navarre  ),  théologien  itali'în, 
de  l'ordre  des  Capucins,  vivait  vers  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Descrizione  del  Seraglio,  tr> 
dotta  del  francese ;  WXïVL ,  1687;  —  la  Vita 
di  S.  Gaudenzio,  primo  vescovo  di  Novarj; 
Venise,  1678;  —  le  Delizie  Serafiche  in  ies- 
crizione  del  sacra  monte  di  Orta;  Milan,  1,386. 

Adelung,  Suppl.  à  Jooher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BAGLIVI  (  George  ),  célèbre  médecin  italien, 
né  à  Raguse  en  septembre  1669,  mort  en  mars 
1707  (1).  Sa  vie  est  tout  entière  dans  ses  œu- 
vres :  comme  Bichat,  il  mourut  i  'a  fleur  le 
l'âge.  Descendant  d'une  famille  arménienne  pauvre 
et  persécutée,  il  prit  le  nom  de  son  père  adoptif 
Baglivi  (  Pietro-Angelo  ) ,  riche  médecin  de 
Lecca,  qui  n'avait  pas  i'enfants.  Il  eut  d'abord 
pour  précepteur  le  jésuite  Michel  Mondegago, 
qui  lui  enseigna  le  grec  et  U  latin.  Devant  suivre 
la  carrière  de  son  bienfaiteur,  d  fréquenta  suc- 
cessivement les  universités  ie  Salerne,  de  Pa- 
doue  et  de  Bologne.  Il  visita  ensuite  les  princi- 
paux hospices  de  l'Italie,  et  vint  en  1692  à 
Rome,  où  il  eut  pour  maître  ^t  bientôt  pour  ami 
le  célèbre  anatomiste  Malpiglii ,  médecin  du  pape 
Innocent  XII.  Peu  de  temps  après,  il  fut  nommé 
professeur  d'anatomie  au  coUége  de  la  Sa- 
pience  (2). 

Son  enseignement,  neuf,  éloquent,  hardi,  rom- 
pant avec  les  ti-aditions  routinières  du  passé ,  lui 
attira  une  multitude  d'élèves  ;  le  nom  de  Ba- 
glivi franchit  les  Alpes ,  et  ne  tarda  pas  à  être 
connu  à  l'étranger.  La  Société  royale  de  Londres 
et  l'Académie  impériale  des  Curieux  de  la  Na- 
ture s'associèrent  le  jeune  professeur,  le  collègue 
de  Malpighi  et  de  Pacchioni.  Mais  sa  consti- 
tution débile  ne  l'ésista  pas  longtemps  aux  ex- 
cès du  travail.  Pendant  l'automne  Je  1705,  Use 
déclara  une  ascite  qui  enleva,  deux  ans  après, 
celui-là  même  qui  prétendait  avoir  trouvé  le 
moyen  de  prolonger  la  vie  au  delà  de  cent  ans. 

Les  ouvrages  de  Baglivi  ont  été  édités  plu- 
sieurs fois  sous  le  titre  de  Opéra  omnia  me~ 

(1)  Tous  les  biographes,  à  l'exception  de  Fabroni,  ont 
donné  ici  des  dates  inexactes.  Les  uns  font  naître  Baglivi 
en  1663,  les  autres  en  1668.  Or,  Baglivi  raconte  lui-mârac 
(  Prœfat.  in  specim,  IV,  Libror-um  de  Fibra,  etc.  ),  qu'il 
tomba  malade  d'une  fièvre  aiguë  en  Janvier  1692,  et  qu'il 
avait  alors  vingt-trois  ans  ;  il  naquit  donc  en  1669,  et  il 
mourut  .à  l'âge  de  trente-huit  ans,  c'est-à-dire  .en  1707, 
et  non  en  1702,  comme  on  l'a  prétendu. 

(2)  Munus  docendse  anatom.es  in  Archigymnasio  Ro- 
mano  obtinuit.  Fabroni,  ntx  Jtalorum,  etc.,  t.  JV. 
p.  79.  On  voit  que  Baglivi  n'enseignait  pas  la  chirurgie, 
comme  le  prétendent  presque  tous  les  biographes. 


161 


BAGLIVI  —  BAGNACAVALLO 


162 


dico-practica  ;  Leyde,  1704,  1710,  1715,  1745, 
1765,  iii-4'';  Paris,  1711,  in-4°;  Anvers,  1715, 
m-4°;  Bâie,  1737,  m-4°;  Venise,  1754,  m-4°. 
On  a  imprimé  séparément  :  De  Praxi  medica 
libri  II;  Rome,  1696,in-8°;  Leyde,  1699,in-8°; 
traduction  anglaise,  Londres,  1703,  in^" ;  trad. 
allemande,  Leipzig,  1715,  in-4°.  C'est  dans  son 
traité  de  la  pratique  médicale  que  Baglivi  se 
montre  grand  partisan  de  la  méthode  d'oBserva- 
tion,  d'après  ce  précepte  du  chancelier  Bacon  : 
Non  fingendum,  aut  excogitandum,  sed  inve- 
niendum  quid  natura  faciat,  aut  ferai.  Il  y 
essaie  de  ramener  les  médecins  aux  saines  doc- 
trines des  anciens ,  notanmient  d'Hippocrate  ;  il 
les  exhorte  à  se  tenir  en  garde  contre  la  puis- 
sance des  préjugés,  la  manie  des  systèmes, 
et  contribua  beaucoup  au  rétablissement  de  la 
médecine  en  renversant  les  théories  galéniques. 
Il  trace,  sous  la  forme  aphoristique,  des  règles 
excellentes  sur  le  pronostic  et  le  traitement  des 
maladies,  et  s'élève  surtout  contre  l'abus  des 
remèdes.  «  Les  remèdes,  dit-il,  prodigués  à  des 
intervalles  trop  rapprochés  ou  d'une  manière  in- 
tempestive ,  font  souvent  dégénérer  la  maladie, 
et  produisent  des  modifications  infinies,  que  le 
médecin  ignorant  confond  avec  le  cours  de  la  ma- 
ladie même,  tandis  qu'elles  sont  le  résultat  d'im- 
prudentes prescriptions.  «  Baglivi  n'a  pas  écrit 
un  traité  didactique  de  pathologie  :  il  a  essayé 
de  classer  méthodiquement  les  maladies  ;  et 
s'il  y  a  quelque  exagération  à  comparer,  comme 
il  a  fait,  les  dents  à  des  ciseaux,  l'estomac  à  une 
cornue,  les  vaisseaux  sanguins  à  des  tubes  hydrau- 
liques, le  cœur  à  un  piston,  les  intestins  à  un 
filtre ,  le  thorax  à  un  soufflet ,  les  muscles  à  des 
leviers,  on  ne  saurait  nier  qu'il  a,  l'un  des  pre- 
miers ,  ouvert  la  voie  aux  grandes  découvertes 
physiologiques.  Avant  lui ,  presque  tous  les  mé- 
decins atti'ibuaient  les  maladies  à  l'altération  des 
fluides  ;  le  premier  il  établit  que  les  parties  so- 
lides du  corps  sont  presque  toujours  la  cause 
morbifique,  et  que  les  fluides  ne  sont,  dans  quel- 
ques cas  rares,  affectés  que  secondairement.  D 
devint  ainsi  le  fondateur  d'un  système  nouveau , 
le  solidisme,  lui  qui  avait  tant  parlé  contre  les 
systèmes. 

Les  autres  écrits  de  Baglivi,  imprimés  séparé- 
ment, sont  :  Spécimen  quatuor  lihrorum  de 
fibra  motrice  etmorbosa;  Pérouse,  1700,Ln-4°  ; 
Rome,  1704,  in-4''  (dédié  au  pape  Clément  XI)  ; 
Utrecht,  1703,  in-S"  ;  Londres,  1703,  in-8°;  Bâle, 
1703,  in-8°;  Altdorf,  1703,  in-8°.  Ce  traité  a 
été  attribué,  dans  la  Galeria  di  Minerva,  à 
Jean  Casalecchi,  médecin  de  Reggio.  L'auteur 
y  étabUt  sa  célèbre  hypothèse  d'une  force  sys- 
taltique  de  la  dure-mère  :  il  représente  cette  en- 
veloppe fibreuse  du  cerveau  comme  la  j  cause 
première  du  mouvement  des  membranes  en  gé- 
néral ;  —  Bissertatio  de  usu  et  abusu  vesican- 
ïmm;  Londres,  1699,  in-4°;  l'usage  des  vésica- 
toires ,  introduit  par  les  Arabes ,  est  utile  dans 
beaucoup  de  cas  que  l'auteur  essaye  de  déter- 

NOUV,   BIOGR.   UNIVERS,    —  T.   IV. 


miner;  — Dissertazione sugli effetti délia  mu- 
sica  nelle  malattie  occagionate  dalla  morsi- 
catura  délia  tarantola;  Rome,  1696,  en  latin; 
ibid.,même  année;  Londres,  1699,  in-4°.  L'au- 
teur y  cite  plusieurs  observations  tendant  à  prou- 
ver que  la  morsure  de  la  tarentule  peut  être 
guérie  par  la  musique.  Cette  opinion  a  été  con- 
tredite par  des  observateurs  plus  récents. 

F.  H. 

Fabroni ,  P^itse  Italorum  doetrina  excellentium  qui 
ssecuUs  Xril  et  xrill  floruerunt,  t.  IV,  p.  77, 104. 

*  BAGNACAVALLO  {Bartolommco  Ramen- 
ghi,  dit),  célèbre  peintre  de  l'école  bolonaise, 
né  à  Bagnacavallo  en  1484,  mort  en  1542  (da- 
tes de  Baruffaldi  ).  D  eut  d'abord  pour  maître 
Francia.  Il  entra  ensuite  à  l'école  de  Ra- 
phaël ,  qu'il  aida  dans  la  décoration  des  loges  du 
Vatican  ;  mais  on  ignore  absolument  quelles 
parties  peuvent  lui  être  attribuées.  C'est  aux 
exemples  et  aux  conseils  de  ce  grand  maître, 
dont  Ù  fut  le  constant  imitateur,  qu'il  dut  la  ma- 
nière tout  à  fait  moderne  qu'il  rapporta  à  Bo- 
logne, et  que  l'on  retrouve  dans  ceux  de  ses  ou- 
vrages qui  existent  encore  dans  cette  ville. 

Au  couvent  de  San-Salvatore ,  en  compa- 
gnie de  Biaggio  Pupini ,  il  peignit  à  fresque , 
avec  des  retouches  à  sec ,  une  Multiplication 
des  pains  dans  le  réfectoire,  et  dans  la  biblio- 
thèque la  Dispute  de  saint  Aîtgustin,  un  de 
ses  meilleurs  ouvrages ,  et  celui  sans  doute  qui 
rappelle  le  plus  le  genre  des  compositions  de 
Raphaël.  Il  peignit  également,  sur  une  voûte  du 
palais  du  podestat,  quelques  médaillons;  à  l'é- 
glise des  Servi,  des  fresques  retouchées  depuis 
par  Nicolas  Bertuzzi,  et  accompagnant  une  An- 
nonciation d'Innocenzo  d'Imola;  enfin,  à  Sainte- 
Marie-Madeleine,  ime  Madone  entre  saint  Sé- 
bastien et  saint  Roch.  Près  du  couvent  de 
Saint-Dominique,  dans  la  rue  et  sous  un  portique, 
est  ime  autre  Madone  avec  VEnfant  et  saint 
Jean ,  ouvrage  apprécié  par  le  Guide.  Au  col- 
lège d'Espagne ,  beaucoup  d'ouvrages',  du  Ba- 
gnacavallo ont  disparu;  cependant  une  vaste 
fresque  offre  des  débris  pleins  de  vérité  et  d'ex- 
pression; elle  représente  le  Couronnement  de 
Charles  Va  Bologne  par  le  pape  Clément  VII. 
La  figure  de  l'empereur,  assez  intacte,  est  singu- 
lièrement fine  et  madrée  ;  la  tête  du  poète  Tris- 
sino  est  une  de  celles  qui  ont  l£  moins  souffert. 
Cette  peinture,  contemporaine  de  l'événement 
qu'elle  retrace ,  est  fort  curieuse  sous  le  rapport 
historique.  Dans  une  loge  du  même  collège  est 
une  Vierge  avec  l'Enfant,  saint  Jean  et  saint 
Joseph,  et  dans  la  partie  supérieure  un  ange 
jetant  des  fleurs.  Cette  compositton  est  tout  à 
fait  dans  la  manière  de  Raphaël.  Si  comme  des- 
sinateur Bagnacavallo  fut  au-dessous  des  prin- 
cipaux élèves  de  Raphaël  ;  il  les  égala  comme  co- 
loriste ,  et  les  surpassa  souvent  par  la  grâce  qu'il 
savait  donner  à  ses  figures ,  surtout  aux  Mado- 
nes et  aux  enfants.  Cela  est  tellement ,  vrai  que 
le  Guide  ne  craignait  pas  d'avouer  qu'il  devait 


Î63 


BAGNACAVALLO  —  BAGNI 


164 


beaucoup  sous  ce  rapport  à  l'étude  des  œuvres 
du  Bagnacavallo,  et  que  les  Carrache  ne  dédai- 
gnèrent pas  de  le  copier,  et  parfois  même  de  l'i- 
miter. Regardé  par  ses  contemporains  comme  le 
premier  maître  de  l'école  bolonaise,  Bagnacavallo 
mourut,  estimé  et  envié,  à  l'âge  de  cinquante- 
liuit  ans. 

Son  fils  {Giavmini-Batista),  mort  en  1601, 
aida  Vasari  dans  la  décoration  de  la  salle  de  la 
chancellerie.  Ces  fresques,  représentant  des  traits 
de  la  Vie  de  Paul  III,  ftirent  terminées  dans  le 
court  espace  de  cent  jours,  et  se  ressentent  de 
cette  précipitation.  Giovanni-Batista  aida  aussi 
le  Rosso  et  le  Primatice  dans  les  travaux  qu'ils 
exécutèrent  en  France.  Ebnest  Berton. 

Vasari,  f  iia  dei  PUtori.  —  Lanzi ,  Storia  délia  Pit- 
tura.  —   Baldinuccl,  Notizie  de'  projessori.  —  .Scanelli, 

—  il  Microcosmo  délia  Pittura.  —  Malvasia,  Felsina 
Pittrice.  —  Ticozzi,  Dizioimrio  dei  Pittori.  —  Borghini, 
il  Riposo.  —  Bumaldi ,  niinerva  Bononiensis.  —  Baruf- 
Taldi,  nte  de'  più  insigni  Pittori  e  Scultori  Ferraresi. 

—  Winckelmaiin,  Neues  Mahler-Lexicon. 

*  BAGNACAVALLO  {Bartholonwieo  Junior), 
peintre  de  l'école  bolonaise,  vivait  à  la  fin  du 
seizième  et  au  commencement  du  dix-septième 
siècle,  n  était  cousin  selon  Ticozzi ,  neveu  sui- 
vant Orlandi,  de  Giovanni-Battista.  Il  peignit 
avec  habileté  l'architecture  et  l'ornement.  On 
croit  qu'il  fut  le  père  d'un  autre  Giovanni-Bat- 
tista, dont  il  est  question  dans  les  manuscrits 
d'Oretli. 

Ticozzi ,  Dizionario  dei  Pittori.  —  Orlandi ,  Abeceda- 
rio  Pittorico. 

*  BAGNACAVALLO  (Scipione),  fils  de  Gio- 
vanni-Battista ,  partagea  les  travaux  de  son  cou- 
sin Bartolommeo  Junior. 

Ticozzi,  Dizionario  dei  Pittori. 

*  BAGNACAVALLO  (  Joseph-Marie  ) ,  biogra- 
phe et  capucin  italien,  natif  de  Bologne,  mort  en 
1742.  On  a  de  lui  :  Vita  délia  suor  Lucrezia 
Michelini  ;  Modtat ,  1726. 

iWazzuchelli ,  Scrlttori  d'italia. 
*BAGNADORE0U  BAGKATOEE  (Pîe?rO-Mï- 

ria) ,  peintre  de  l'école  vénitienne,  né  à  Bres- 
cia,  travaillait  en  1594,  et  vivait  encore  en  1611. 
Élève  ou  imitateur  du  Moretto,  il  orna  sa  ville 
natale  d'un  grand  nombre  de  fresques  et  de 
tableaux  parmi  lesquels  on  remarque  un  Mas- 
sacre des  Innocents ,  placé  dans  l'église  Saint- 
François,  et  signé  Balneator.  Le  coloris  de  ce 
maître ,  par  une  exception  rare  dans  l'école 
vénitienne ,  manque  un  peu  de  vigueur  ;  mais 
so^  faire  est  sage  et  consciencieux ,  qualité  qu'il 
dut  sans  doute  à  l'étude  des  gravures ,  dont  il 
avait  réuni  une  nombreuse  collection  qui  à  sa 
mort  passa  dans  les  mains  du  comte  Camille 
de  Gonzague  de  Novellara.  E.  B — n. 

Cuzzando  ,  Ristrello  délia  Storia  Bresciana,  1664.  — 
Zamboni,  Memorie  inforno  aile  pubbliche  fabbriche  più 
insigni  délia  città  di  Brescia,  1798.  —  Lanzi ,  Storia 
délia  Pittura.—  Oriandi,  Abecedario  Pittorico. 

*BAGNAJA  {don  Pietro),  peinti'e  italien, 
vivait  dans  lapremière  moitié  du  seizième  siècle. 
n  était  attaché  en  qualité  de  directeur  des 
chœurs  à  Saint-Jean-de-Latran,  ce  qui  le  porta  à 


peindre  plusieurs  tableaux  destinés  à  son  ordre. 
On  voit,  dans  la  sacristie  de  l'église  de  Saint- 
Jean-de-Verdura ,  une  Sainte  Famille  dont  il 
est  l'auteur;  on  voit  un  autre  tableau  de  ce 
peintre  à  Asti.  Ses  teintes  ont  le  défaut  d'ôtre 
trop  pâles. 
Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 
^BAGNABA  (dou  Pietro  da) ,  .peintre  de 
l'école  romaine ,  fils  ou  neveu  du  précédent ,  tra- 
vaillait vers  le  milieu  du  seizième  siècle.  Il  était  < 
chanoine  régulier  deSaint-Jean-de-Latian.  Élève 
de  Raphaël,  il  réussit  à  l'imiter  au  point  que 
les  fresques  et  les  peintures  à  l'huile  dont  il  en- 
richit l'église  et  le  couvent  du  monastère  de 
Santa-Maria-di-Porto  à  Ravenne,  et  surtout  les 
arabesques  de  la  voûte  du  réfectoire,  rappellent 
tout  à  fait  la  manière  du  grand  maître  d'Urbin. 
Il  laissa  un  ouvrage  (inédit?),  intitulé  Naiiira, 
uso  e  différence  de'  colori,  etc.       E.  B — n. 

Ticozzi.  Dizionario  de'  Pittori.  —  Mazzuclielli,  Scrit- 
tori  d'italia. 

BAGNAsco  OU  BAGNA  SAcco  (Antoine), 
jurisconsulte  italien,  vivait  au  commencement  du 
seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  De  successione 
regni  Galliae;  Turin,  1593. 

Mazzuctielli ,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à. (ôcher,  Allgemeines  Celehrlen-Lexicon. 

*BAGNAGATTi  (Calimerio) ,  appelé  aussi 
Belacato  Calimerio,  poète  et  avocat  italien, 
natif  de  Brescia,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  seizième  siècle.  Il  composa  des  poésies  lati- 
nes ,  entre  autres  des  épigrarames ,  qui  eurent! 
du  succès. 

IMazzuctielli,  Scrittori  d'italia. 

*BAGNATi  {Ignace),  savant  carmélite  na- 
politain,  né  en  1659,  mort  le  24  juin  1728. 11  con- 
sacra sa  jeunesse  aux  mathématiques  et  à  l'astro- 
nomie; plus  tard  il  s'attacha  exclusivement  à 
l'éloquence  sacrée ,  et  se  tit  un  nom  comme  pré- 
dicateur. On  a  de  lui  :  Vera  mundï  Acta  defi- 
nitaet  demonstrata ,  ouvrage  posthume,  édité 
parCoscioni;  Naples ,  1742,  in-4''. 

Mazzuclielli,  Scrittori  d'italia. 

*  BAGNATi  (Simon),  jésuite  napolitain  ,  né 
le  28  octobre  1651,  mort  le  19  octobi-e  1727. 
Il  prit  l'habit  en  1666,  parcourut  l'Italie,  et  y 
devint  célèbre  comme  prédicateur.  On  a  de  lui  : 
Panegirici  sacri  e  sermoni;  ediz.  Il;  Venise, 
1701,  1702,  5«  partie,  in-8°;  —  Attrative  di 
Giesùin  seno  a  Maria,  Sermoni  e  Panegirici; 
Venise,  17  07,in-8"  ;  —  il  Venerdî  santificato, 
cioè  la  Passione  di  G. -G.  ;  ediz.  II;  Naples, 
1709,  in-S";  — Apparato  Eucaristico ,  cioè 
Meditazioni  di  appareccio  alla  communione, 
ediz.  II;  Naples,  1710,  in-8"  ;  —  Quaresimale ; 
Naples,  1717,  in-4°;  et  divers  autres  écrits  édi- 
fiants. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*  BAGNI  (  5  JG^io  ),  théologien  italien,  cha- 
noine régulier  delà  congrégation  de  San-Salva- 
tor,  près  de  Terracine.  Il  a  été  général  de  sa 
congrégation.  On  a  de  lui  :  Cœremonise  obser- 
vandee  a  recitantibus  Officiiim  divinum  et 


165 


BAGNI  —  BAGOAS 


166 


a  celebrantibus  Missas  majores  ;  Rome,  1710; 
—  Officia  propria  canon,  regul.  Congrega- 
tionis  S.  Salvat  ;  Rome,  1613;  —  Be  oratio- 
num  spirituaîium  exercitio  ;  Rome,  1613  ;  — 
DeprsecipuisS.  R.  Ecclesise  dignUatibus  ;  Bo- 
logne, 1625,  1649,  m-4°. 
Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

*  RAGNOLi  (  Giovanni-Francesco  ) ,  peintre, 
né  à  Florence  en  1678  ,  mort  en  1713.  On  ne 
connaît  autre  chose  de  ce  maître  que  son  por- 
trait peint  par  lui-même,  qui  figure  dans  la  col- 
lection des  portraits  de  la  galerie  de  Florence, 

E.  B— N. 

Lanzi ,  Storia  délia  Piitura.  —  Galleria  impériale  e 
reale  di  Fiorenze. 

*BAGNOl>i  (Vincenzio),  sculpteur,  né  à 
Reggio-di-Modena ,  vivait  à  la  fin  du  seizième 
siècle,  n  exécuta,  avec  l'aide  de  son  frère  Ber- 
nardo,  les  Quatre  évangeUstes,  et  les  ornements 
du  chœur  de  l'église  Saint-Pierre  de  Bologne. 

E.  B— N. 

Orlandi,  Abecedario  Pittoriço. 

BAGNOLi  (Jules-César) ,  po'ëte  italien,  né  à 
Bagna-Cavallo ,  près  Ferrarc ,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  quinzième  siècle  ;  il  moumf  vers 
1630.  11  se  plaça  au  premier  rang  des  poètes  ita- 
fiens  par  son  talent.  Michel  Pereth,  prince  de  Ve- 
nafre,  neveu  de  Sixte  V ,  le  combla  de  bieufaits. 
On  a  de  lui  :  les  Aragonais,  tragédie;  Trapani, 
1682 ,  in-4''  ;  —  le  Jugement  de  Paris  ;  —  une 
Canzone  dédiée  à  Grégoire  XV;  1623. 

Eritreo,  Pinacotheca  imag.  illustr.  y'irorum, 

*  BAGNOLi.  (Pierre) ,  savant  camaldule  de 
Bagna-Cavallo  ,  vivait  dans  la  deuxième  moitié 
du  seizième  siècle,  et  fut  général  de  son  ordre. 
On  a  de  lui  :  Orationes  habitée  in  adventu  Ant. 
Pisani;  Ravenne,  1580,  in-4°;  —  in  Adventu 
Jul.  Feltrii  de  Rovere;  ibid.,  1582  ,  in-4°;  — 
Uabitœ  in  AbbatiaClassensi,  ibid.,  1585,  in-4°. 

Mazzucheli,  Scrittori  d'Italia. 

BAGNOLi  (Jean-Paul).  Voy.  Baglioni. 

*  BAGNOLINO  (Giovaïini- Maria  Cerva,  dit), 
peintre  de  l'école  bolonaise,  travaillait  de  1640 
à  1 667 .  Malvasia  lui  domie  les  prénoms  de  Pietro- 
Antonio,  tandis  que  quelques  biographes  le  nom- 
ment Giovanni-Maria  da  Bologna.  Il  fut  élève 
de  Menichino  del  Brizio  ,  et  peignit  beaucoup  à 
Venise  et  dans  le  Padouan.  E.  B — n. 

Oretti,  Memorie,  mss.  —  Ticozzi,  Dizionario  dei  Pit- 
toj-i.  — Lanzi,  Storia  dellaPittuia.—  Malvasia,  Felsina 
Pittrice. 

BAG1V&LINO  (Jérâtne),  poète  italien,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle.  On  a 
de  lui  :  Operetta  quai  tratta  degli  mirabili 
fatti  de  un  cavallero  detto  Tipaldo,  Ferrarese 
(iw  ottava  rima);  Venise,  1522,  in-4°. 

Mazzuchelli  ,  Scrittori  d'Italia.  ~  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jëcber,  Jllgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAGNOLa  (Jean-François-Joseph,  comte), 
jurisconsulte  et  mathématicien,  né  à  Turin  en 
1709,  mort  en  1760.  Outre  son  explication  des 
Tables  de  Gubbio,  Venise,  1748,  son  principal 
ouvrage,  on  a  de  lui  :  Sulla  Gente  Curzia  e  delU 


Età  di  Q.  Curzio  Vistorico;  Bologne,  1741 , 
in-S"  ;  —  Sul  Ortatore  (emploi  de  la  marine)  ; 

—  SulV  Aurora  boréale;  —  un  Traité  sur  le 
carré  des  nombres,  dans  la  collection  Galoge- 
rana. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*BAGivuoLO  (le comte),  général  napolitain, 
né  dans  le  royaume  de  Naples  à  la  fm  du  seizième 
siècle ,  mort  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 
tième. Ce  général  fut  appelé  par  Philippe  IV  à 
servir  dans  un  corps  d'armée  qui  parvint  à 
chasser  les  Hollandais  du  Brésil.  Dans  sa  lutte 
contre  Maurice  de  Nassau  il  développa  une  habi- 
leté incontestable  ;  et,  ne  pouvant  résister  ouverte- 
ment à  cet  habile  général,  il  prit  la  résolution  de 
se  replier  sur  Bahia  ;  ce  fut  là  qu'il  reçut  du  vice- 
roi  le  commandement  en  chef  de  l'armée  brési- 
lienne. Assiégé  dans  la  capitale  par  le  prince 
Maurice,  il  le  força,  en  1638  (  28  mai),  à  regagner 
Pernambuco,  après  avoir  souffert  des  pertes  con- 
sidérables durant  un  siège  de  quarante  jours.  En 
récompense  de  ce  service ,  il  fut  créé  prince  par 
Pliilippe  IV,  et  reçut  dans  le  loyaume  de  Naples 
on  majorât  transmissible  à  ses  enfants.  Les  écri- 
xàim  portugais  altèrent  son  nom  en  l'appelant 
Banholo  ou  Banhuolo.       FerdinjVjn'd  Denis. 

Gaspar  Barlœus  ,  Rerum  per  ociennium  in  Brasilia  et: 
alibi  f/estarum  sub  prœfectu  Mauritii,  Nassovii  co- 
mitis  Mstoria;  Amst.,  1647,  iurfol.  —  Southney,  History 
of  Brazil. 

BAGOAS,  eimuque,  favori  d'Alexandre  le 
Grand,  d'abord  attachée  Darius.  Il  était  doué 
d'une  remarquable  beauté,  et  Alexandre  eut  pour 
lui  une  de  ces  passions  trop  fréquentes  dans 
l'antiquité  ;  il  lui  arriva  de  l'embrasser  en  plein 
théâtre. 
Q.-Curee,  VI,  5  ;  X,  i.  —  Plutarque,  Alexandre,  67. 

BAGOAS,  eunuque  égyptien,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  quatrième  siècle  avant  J.-C.  H 
commanda  les  armées  d'Artaxerxès-Ochus,  qui 
en  fit  son  ami,  et  lui  confia  la  direction  d'une  par- 
tie des  mercenaires  lors  de  son  expédition  ea 
Egypte;  ce  qui  n'empêcha  pas  Bagoas  de  l'em- 
poisonner ensuite,  pour  venger,  à  ce  que  dit 
Élien ,  l'outrage  fait  à  la  religion  égyptienne  par 
la  mort  du  bœuf  Apis.  Il  est  plus  probable  que 
le  roi  Artaxerxès-Ochus  s'étant  rendu  odieux 
par  ses  cruautés,  Bagoas  traduisit  par  un  assas- 
sinat le  seiilijneot  d'aniraadveisioû  publique  ex- 
cité par  ce  prince,  et  dont  il  craignait  sans  doute 
de  voir  rejaillir  les  effets  sur  lui-même. 

Élien,  V,  Har.,  VI,  8.  —  Diod.  de  Sicile,  XVL,  47,  49,  50  ; 
XVII,  5.  —  Strabon,  XV,  p.  736.  —  Arrien,  Anab,,  II,  41. 

—  Q.-Curce,  VI.  3,  §  12. 

*BAGOAS-CARUS,  favori  d'Hérodele  Grand, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  premier  siècle 
avant  l'ère  chrétienne.  II  fut  surnommé  Carus  à 
cause  de  la  faveur  dont  il  jouissait  auprès  d'Hé- 
rode,  ce  qui  ne  l'empêcha  point  de  conspirer 
contre  ce  prince ,  à  cause  des  cruautés  que  ce 
dernier  commettait  en  Judée.  Le  complot  fut  dé- 
couvert ,  et  Bagoas  fut  puni  de  mort  avec  ses 
complices. 

Josèphe,  Antiquités,  liv.  XVII.  —  Moréri,  Dict.  Mst, 

6. 


187  BAGOLINO  — 

"*EAGOi.iNO  (Jean-Baptiste) ,  médecin  de 
Vérone,  fils  du  précédent,  vivait  dans  la  der- 
nière partie  du  seizième  siècle.  Il  possédait  par- 
faitement le  grec  et  le  latin ,  et  il  a  même  laissé 
des  traductions  dans  ces  deux  langues.  H  colla- 
bora à  un  grand  travail  sur  Aristote,  qui  ne  fut 
imprimé  qu'après  sa  mort. 

Rose,  Neiv  Biographlcal  Dictionàry. 

*BAGOLiNO  [Jérôme),  médecin  italien ,  né 
à  Vérone  au  commencement  du  seizième  siècle. 
La  date  de  sa  mort  est  ignorée.  Il  fut  professeur 
de  philosophie  et  de  médecine  pratique  à  l'uni- 
versité de  Padoue.  On  a  de  lui  (  en  collaboration 
avec  son  fils)  :  De  fato ,  deque  eo  quocl  in 
nostra  potestate  est,  ex  mente  Aristotelis,  li- 
ber eximius  Alexandri  Aphrodisiensis,  latine 
vertit  Hieronymus  Bagolinus;  Veronse,  1516, 
in-fol.  ;  Venise,  1541,in-fol.;  1549,  1553,  1559, 
în-fol.  ;  —  Aristotelis  priora  resolutoria ,  la- 
tino  sermone  donata,  et  commentariis  illus- 
trata  a  J. -Francisco  Burana,  adjecta  Aver- 
rhois  expositione  secundi  secti  de  facultate 
propositionum ,  et  Averrhois  in  eosdem  com- 
pendio,  eodem  Burana  interprète, cum  annot. 
H.  Bagolini ;\etâse,  1536,  in-fol.;  Paris,  1539, 
in-fol.  ;■  Venise ,  1567,  in-fol.  ;  —  In  Aristotelis 
libros  duos  de  generatione  et  corruptione, 
commentarii  Johannis  Philoponi,  H.  Bago- 
lino,  interprète ;Ye.mse,  1541,  1549,  1555, 
1559,  1563,  in-fol.  ;  —  Commentarii  Syriani  in 
m.  m,  XIII  et  XIV  Metaphysicorum  Aristo- 
telis, ex  interp.  H.  Bagolini ;Yen\se,  1558, 
in-4°;  —  Collectanea  in  libros  priorum,  in  li- 
bros I  et  II  posteriorum  Analyticorum ,  lec- 
tura  privata.  Les  manuscrits  de  ces  deux  der- 
niers travaux  existaient  à  la  bibliothèque  de  Pa- 
doue, du  temps  de  Tomassini. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

SAGOLiNO  (Sébastien) ,  peintre,  musicien 
et  poète  italien,  né  à  Alcamo  en  Sicile  le  19  jan- 
vier 1560,  mort  le  27  juillet  1604.  On  a  de  lui  : 
jEmblematum  moralium  D.  Jo.  Horoscli  Co- 
vazuvias  et  Leyva,  libri  III  ex  hispana  lingua 
latino  carminé  redditi;  Girgenti,  1601,in-8°; 
— Sacra  symbola  ad  Clementem  VIII,  ejusdem 
Horoscii  latinitate  donata;  Girgenti,  1601, 
ÎD-8°;  —  Carmina;  Palerme,  in-8°,  sans  date. 

Maziuchelli,  .îcnitori  (i'/ia/ja.  —Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrteii'I.exicon. 

*BAGOPHANES,  général  babylonien,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  quatrième  siècle  avant 
J.-C.  Il  commandait  la  citadelle  de  Babylone,  et 
la  remit  avec  les  trésors  royaux  à  Alexandre , 
après  la  bataille  de  Gaugamèle  en  331  avant  J.-C. 

Quinte-Curce,  V,  1. 

BAGOT  (Jean),  jésuite  français,  né  à  Rennes 
en  1580,  mort  le  22  août  1664.  Il  fut  professeur 
de  philosophie  dans  plusieurs  collèges  de  France, 
censeur  des  livres  et  théologien  de  son  général 
à  Rome,  et  enfin  recteur  de  la  maison  professe 
à  Paris.  Parmi  les  ouvrages  qu'il  a  publiés,  il  y 
en  a  un,  Defensio  juris  Episcopalis,  1655,  qui 


BAGRATION 


168 


souleva  de  graves  discussions ,  parce  qu'il  s'y 
trouvait  diverses  propositions  ultramontaines. 
L'ouvrage  fut  supprimé  par  l'assemblée  du  clergé. 
Le  P.  Bagot  prit  part  aux  querelles  de  sa  société 
avec  Port-Royal.  On  lui  attribue  l'établissement 
à  Paris  d'une  société  de  jeunes  prêtres  qui  de- 
vint, plus  tard,  le  séminaire  des  Missions  étran- 
gères. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  BAGOT  (Louis),  théologien  anglais,  né  dans 
la  première  partie  du  dix-huitième  siècle ,  mort 
en  1802.  Il  était  fils  de  lord  Bagot,  et  étudia  à  l'é- 
cole de  Westminster,  puis  au  collège  du  Christ, 
à  Oxford,  où  il  se  distingua.  Il  fut  ensuite  nommé 
chanoine,  et  obtint  l'évêché  de  Bristol,  et  succes- 
sivement ceux  de  Norwich  et  de  Saint-Asaph. 
On  a  de  lui  :  Lettre  au  docteur  Bell  sur  le  sa- 
crement de  V  Eucharistie  ;  in-8'';  —  Sermons 
sur  les  prophéties;  —  quelques  discours  et 
éloges. 

Chaudon,  Dictionnaire  historique. 
BAGOT  (N...),  médecm  à  Saint-Brieuc,  dans 
le  département  des  Côtes-du-Nord ,  adopta  les 
principes  de  la  révolution  sans  comprendre  ses 
mipérieuses  exigences.  Nommé  en  1791  à  l'as- 
semblée législative,  il  siégea  constanunent  parmi 
les  modérés ,  qui  combattirent  toutes  les  mesures 
patriotiques.  Dans  la  discussion  qui  s'éleva  à  la 
séance  du  20  octobre  1701,  à  propos  du  serment 
exigé  des  prêtres,  il  vota  contre  toute  loi  ré- 
pressive. Depuis  ce  temps ,  il  ne  parut  plus  sur 
la  scène  politique. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 
BAGRATiON  (Pierre,  prince),  général  russe, 
né  vers  l'an  1762,  mort  le  24  septembre  1812. 
Descendant  des  Pagratides  de  Géorgie ,  il  entra 
au  service  de  Russie  en  1782  avec  le  grade  de 
sergent,  et  prit  d'abord  part  à  la  guerre  contre 
les  peuplades  du  Caucase  et  du  Cuban,  qui  furent 
soumises  à  la  domination  russe.  Colonel  en  1788, 
il  assista  à  l'assaut  d'Oczakow,  et  en  1794  il  se 
signala  à  l'armée  de  Pologne.  Distingué  par  Sou- 
warof,  il  fit,  avec  ce  général,  les  guerres  d'Italie 
et  de  Suisse.  Le  10  avril  1799,  il  se  rendit  maître 
de  Brescia,  et  fit  prisonniers  dix-huit  cents  hom- 
mes. Il  lutta  avec  avantage  contre  Serrurier  et 
Moreau.  Il  commandait  l'avant^arde  à  la  ba- 
taille de  laTrébie,  et  se  signala  ensuite  dans  l'État 
de  Gênes ,  puis  en  Suisse.  A  son  retour  en  Rus- 
sie, il  tonia,  comme  Souwarof,  dans  la  disgrâce 
de  Paul  I*'.  En  1805  ,  sous  le  successeur  de  ce 
prince,  il  commanda  l'avant-garde  de  l'armée 
austro-russe  de  Koutousof.  Il  fit  des  prodiges  de 
valeur  dans  les  journées  des  13  et  16  novembre, 
et  contribua  à  dégager  l'armée  de  Koutousof  en 
lui  permettant,  par  d'habiles  et  vigom-euses  di- 
versions, d'arriver  à  Znaïm.  Bagi'ation  fut  élevé 
alors  au  grade  de  lieutenant  général.  A  Auster- 
litz,  il  commandait  encore  une  avant-garde,  celle 
du  prince  de  Lichtenstein,  et  se  comporta  dans 
cette  journée,  comme  plus  tard  à  Eylau  età  Fried- 
land,  avec  une  constante  valeur.  En  1808,  il 


169 


BAGRATION  —  BAHABUL 


170 


occupa  la  Finlande,  et  battit  les  généraux  Loe- 
wenhielra,  Klingsparre  et  Doebeln;  et  le  10  mars 
de  la  même  année,  il  entra  à  Abo.  En  1809,  il 
prit  part  à  la  bataille  de  Silistrie,  et  mit  fin  à  la 
guerre  en  écrasant  les  Turcs  venus  du  camp 
d'Andrinople.  Il  fit  encore  une  partie  de  la  cam- 
pagne de  1812,  mais  moins  heureusement  cette 
fois;  il  échoua  à  Mohilew  contre  Davoust,  et  fut 
frappé  mortellement  à  Mojaïsk  le  7  octobre.  Peu 
de  généraux  eurent  une  carrière  mieux  et  plus 
honorablement  remplie. 

Conversations-Lexicon.  —  M.  de  Ségur,  Histoire  de 
Napoléon  et  de  la  grande  armée. 

KAGRIANSKT  {Michel  Ivanovitch),  méde- 
cin russe,  né  à  Moscou  en  1760,  mort  en  1810. 
Il  fut  professeur  à  la  Faculté,  et  secrétaire  de  l'A- 
cadémie médico-chirurgicale  de  Moscou.  Il  de- 
meura quelque  temps  à  Leyde.  A  son  retour  en 
Russie  vers  1790,  il  fut  arrêté  sur  le  soupçon  de 
propagande  des  principes  révolutionnaires  fran- 
çais. H  resta  enfermé  jusqu'à  l'avènement  de 
l'empereur  Paul,  qui  l'envoya  comme  médecin 
officiel  du  gouvernement'à  Yaroslav  ;  il  fut  promu 
en  1800  au  poste  d'inspecteur  du  corps  médical. 
Il  a  laissé  quelques  mémoires  mentionnés  dans 
le  Dictionnaire  des  auteurs  russes  de  Snigne- 

Snignerey,  Slovar,  etc. 

BAGSHAW  (Christophe),  théologien  anglais, 
mort  à  Paris  en  1525.  Il  étudia  la  logique,  la  phi- 
losophie et  la  théologie,  et  passa  successivement 
du  protestantisme  au  catholicisme,  sans  trop 
s'attacher  à  l'un  ou  l'autre  des  deux  cultes.  On 
a  de  lui ,  entre  autres  :  JDeclaratio  motuum  in- 
ter  Jesuitas  et  sacerdotes  seminariorum  in 
Anglia;  Rouen,  1601. 

Wood,  Athense  Oxonienses. 

*  BAGSHAW  (£'ÉfoMffrd),juriscons)ilte anglais, 
mort  en  1662.  Il  se  fit  d'abord  connaître  par  son 
opposition  à  l'épiscopat  anglais.  Devenu  membre 
du  long  parlement  en  1640,  il  s'aperçut  bientôt 
des  tendances  violentes  de  cette  assemblée ,  ce 
qui  lui  fit  prendi-e  la  résolution  d'embrasser  le 
parti  du  roi.  Mais  il  tomba  aux  mains  d'un  corps 
d'armée  parlementaire,  et  fut  emmené  à  la  prison 
du  banc  du  roi.  On  ignore  la  durée  de  cet  em- 
prisonnement. On  sait  seulement  qu'il  écrivit 
alors  ses  œuvres  de  polémique.  On  le  trouve 
en  1 660  au  service  du  roi,  avec  le  titre  de  tréso- 
rier du  Middle-Temple.  On  a  de  lui  :  the  Right 
of  the  crown  of  England  as  it  is  established 
by  Law  (  le  Droit  de  la  couronne  d'Angleterre 
suivant  qu'il  est  établi  par  la  loi  )  ;  —  Defence  of 
the  Church,  in  respect  ofthe  Revenues,  and 
in  respect  oj  the  Doctrine,  Liturgy  and  Dis- 
cipline (Défense  de  l'Église  au  point  de  vue 
des  revenus,  de  la  doctrine ,  de  la  liturgie  et  de 
la  discipline). 

Rose,  New  Biographical  Dictionary.  —  Jôcher,  Jllg. 
Gelehrten-Lexicon.  —  Wood  ,  Athen.  Oxon. 

*BAGSHAW  (Edouard),  fils  du  précédent 
Edouard  Bagshaw,  publiciste  et  théologien  anglais, 
mort  en  1671.  Sa  vie  ne  présente  qu'une  longue 


suite  d'agitation  et  de  tourments.  Élève  d'Ox- 
ford ,  puis  second  professeur  à  Westminster,  il 
embrassa  ensuite  l'étaf  ecclésiastique;  mais  à 
partir  de  ce  moment  il  se  trouva  engagé  dans  de 
si  nombreuses  polémiques',  il  y  déploya  une  telle 
violence,  que  le  gouvernement  eut  recours  à  des 
mesures  arbitraires  contre  lui.  D  fut  emprisonné 
à  Gate-House,  à  la  Tour,  enfin  à  Nevrgate,  oii,  dit- 
on  ,  il  mourut.  On  a  de  lui  :  Dissertationes  an- 
tisocinianœ ,  1657  ;  —  De  Monarchia  absoluta , 
1669. 

Wood  ,  Âthenx  Oxonienses.  —  Rose,  New  Biogra- 
phical Dictionary. 

*  BAGSHAW  (Henri),  frère  du  précédent,  théo- 
logien anglais,  mort  le  30  décembre  1709.  Son 
caractère  et  sa  vie  présentent  un  parfait  con- 
traste avec  ceux  de  son  frère.  Élève  d'une  force 
comme  lui ,  il  accompagna  en  Espagne,  en  qua- 
lité de  chapelain,  l'ambassadeur  anglais  Richard 
Franshaw.  A  son  retour,  il  remplit  les  mêmes  fonc- 
tions auprès  d'autres  personnages  considérables. 
On  a  de  lui  :  Diatribes  et  discours  contre  les 
papistes  et  les  sociniens  ;  1680. 

Rose ,  New  Biographical-Dictionary. 

*  BAGUTTi  (  Pietro-Martire  ) ,  sculpteur  po- 
lonais, vivait  à  la  fin  du  dernier  siècle.  D  excel- 
lait dans  l'ornement;  ses  décorations,  de  très-bon 
goût,  sont  justement  appréciées  dans  plusieurs 
églises  de  Bologne ,  telles  que  celles  des  Servi , 
des  Célestins,  de  Sainte-Catherine  de  Saragosse, 
et  de  Santa-Maria  délie  Muratelle. 

E.  B— N. 
Maivasia,  Pitture ,  Sculture  ed  Architetture  délia 
Città  di  Bologna. 

* BAGWEL.L  (  Guillaume) ,  mathématicien  et 
astronome  anglais,  vivait  au  dix-septième  siècle. 
n  est  l'auteur  d'un  ouvrage  très-connu,  intitulé 
the  Mystery  of  Astronomy  made  plain;\a-i2, 
Londres,  1655,  1673.  Clavel,  dans  son  catalo- 
gue, lui  attribue  un  autre  livre  :  Sphinx  The- 
banus ,  description  arithmétique  de  deux  glo- 
bes. Bagwell  fit  partie  de  la  commission  char- 
gée d'apprécier  la  validité  de  la  demande  de  Bond, 
qui  prétendait  avoir  découvert  la  longitude. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 
BAHA-DAULAH.   Voy.  B0HA-EdDA.ULAH. 

*  BAHABUL  (le  Fou),  bouffon  d'Haroun-al- 
Raschid,  vivait  dans  la'seconde  moitié  du  dix-, 
huitième  siècle.  Parmi  les  reparties  qu'on  lui 
attribue,  il  en  est  qui  ne  manquaient  ni  de  sel,  ni 
même  de  profondeur.  Ainsi ,  on  lui  annonça  un 
jour  que  le  khalife  l'avait  établi  surintendant  des 
loups,  renards  et  singes  de  l'empire  :  «  C'est-à- 
dire,  répondit-il  au  porteur  de  cette  nouvelle,  que 
le  khalife  m'a  fait  souverain  de  tout  le  pays ,  et 
surtout  des  courtisans.  »  — Une  autrefois,  il  lui 
arriva  d'aller  s'asseoir  sur  le  trône  du  khalife. 
On  l'en  chassa  à  coups  de  canne  lorsque  ce 
souverain  entra  :  «  Prends  garde  !  dit-il  au  kha- 
life. Pour  m'être assis  à  taplace,3'aireçu  bien  des 
coups  ;  que  ne  dois-tu  pas  end  urer,  toi  qui  t'y  viens 
asseoir  chaque  jour  ?  » 

Cbaïa^on  et  DeiaçdiBÇj  Dictionnaire  historique,    ; 


171 


BAHMIONDE  -  BAHR 


172 


*  ÊAHAMONDfi  {fo.-Martinez),  écrivain  es- 
pagnol, vivait  dans  ta  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Elogios  de  algu- 
nos  santos  y  santas,  ij  de  algunos  barones 
excellentes  en  vertud;  Mayence,  1624,  in-fot. 

Jôcher,  JHgemeines  Gelekrten-Lexicon.  —  Antonio, 
SiMiot/i.  hisp.  nova. 

*  BÂHARAM-cuRi,  sultan  de  Perse,  vivaitdans 
la  première  moitié  du  cinquième  siècle.  Il  eut 
pour  précepteur  Noaman  le  Sage.  Pendant  qu'il 
était  en  Chaldée  avec  lui ,  un  usurpateur  s'em- 
para de  ses  États.  Baharam  vint  l'attaquer  avec 
une  armée  considérable.  Mais  au  moment  d'en 
venir  aux  mains ,  on  s'arrêta  à  ua  accommode- 
ment singulier  :  il  fut  convenu  que  la  couronne 
serait  à  celui  qui  irait  la  prendre  entre  deux  lions 
affamés.  Au  jour  fixé,  l'usurpateur,  nommé  Kesra, 
éluda  la  convention  :  «  Je  suis  souverain,  disait- 
il  ;  ce  n'est  donc  pas  à  moi  de  commencer.  »  Son 
compétiteur  n'hésita  plus  alors  ;  il  se  précipita 
sui"  les  lions ,  les  tua,  et  mit  la  couronne  sur  sa 
tête.  Frappés  de  ce  courage  extraordinaire,  les 
Persans  et  Kesra  lui-même  se  soumirent  au  pou- 
voir du  vainqueur.  Il  régna  dix-huit  ans.  Il  est 
question  de  lui  dans  Saadi,  Règne  de  Gulistan. 

Chaudon  et  Delandine,  Dictionnaire  historique. 

*BAHiER  (Jean),  oratorien  et  poète  fran- 
çais, mort  en  1707.  Il  a  laissé  :  Fuquetius  in 
vinculis,  poëme  latin  composé  lors  de  l'arresta- 
tion du  surintendant  Fouquet;  —  In  tabellas 
pictoris  Jo.  de  Werner,  ad  Eustachium  Qui- 
not  Carmen. 

Lelong,  Biblioth.  hist.  de  la  France. 

^BAHIL.  (Mathias),  théologien  hongrois,  vi- 
vait vers  la  seconde  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  Il  traduisit  l'ouvrage  de  Cyprien  sur  l'O- 
rigine  et  la  marche  progressive  de  la  papauté 
dans  la  Bohême,  et  fut  persécuté  pour  ce  mo- 
tif. Obligé  de  s'enfuir  de  la  Hongrie,  il  se  rendit  à 
Bieg,  où  il  publia  son  histoire  et  ses  tribulations 
sous  le  titre  :  Traurige  Abbiléung  der  Protes- 
tanten  in  Ungarn;  1747,  in-8°. 

Adclung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Celehrten- 
Lexicon. 

*BAHN  {Christian-Aug.),  théologien  et  po- 
lygraphe  allemand,  né  le  28  mai  1703,  mort  le  7 
octobre  1755.  Il  étudia  à  Wittenberg,  devint 
prédicateur,  puis  aumônier  d'un  régiment  de  ca- 
rabiniers qu'il  suivit  en  Pologne.  A  son  retour, 
Bahn  fut  archidiacre  à  Frankenstein,  et  plus  tard 
pasteur  à  Sachsenbourg.  On  a  de  lui  :  Schediasma 
de  Alpha  et  Oméga  Grsecorum  ;  Meissen,  1731, 
ui-4°  ;  —  Kurze  und  grundliche  .Beschreibung 
des  Amtes ,  Schlosses  und  Stàdtchens  Fran- 
Tienstein  (Histoire  de  la  ville  de  Fi'ankenstein  )  ; 
Dresde,  1747,  in-4''  ;  —  Die  Freude  ùber  wofil 
gerathene  Kinder  (De  la  joie  d'avoir  des  enfants 
bien  élevés),  1748,  in-4°;  —  Historische  Na- 
chrichten  von  Frankenberg  an  der  Zsoschau 
und  Sachsenburg  in  Meissen  ;  Schnéeberg,  1 745. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

*  BAHN  (iVicoto),  théologien  allemand,  né  en 
1664,  mort  en  1704.  Il  étudia  à  léna,  et  devint 


pasteur  à  Dobra  et  ailleurs.  On  a  de  lui  :  (le 
Sang  innocent  répandu),  Das  unschuldig  ver- 
gossne  Blnt,  1699; —  Das  Neue  Lied  (le  Cliaat 
nouveau  )  ;  —  Die  von  Golt  kommenden  grau- 
samen  Sturmioinde  welche  in  1715,  viel  tau- 
sende  Baume  in  den  sûdiichen  Wàldern,  etc., 
(de  l'épouvantable  Ouragan  envoyé  de  Dieu  pour 
déraciner  des  milliers  d'arbres  dans  les  forêts 
méridionales),  1715;  —  Jagd  und  Jagd-histo- 
rie  (Vénerie  et  histoire  de  Vénerie)  ,  en  ma- 
nuscrit. 

Adelung,  Supplëment  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

bahjVSEX  [Benoit),  théologien  mystique, 
natif  d'Eyderstœdt  dans  le  Holstein,  vivait  dan:; 
la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  Il 
exerça  d'abord  à  Amsterdam  le  métier  de  teneur 
de  livres.  Il  publia  sous  son  nom  divers  ouvrages 
mystiques,  tels  que  :  l' Anti-Christianisme , 
dont  le  véritable  auteur  était  Joachim  Betkius  ; 

—  le  Traité  mystique  des  trois  siècles  et  de 
leur  grand  mystère,  de  Jules  Superbus;  — 
V Avant-couretir  de  la  grande  conjonction  de 
1663,  de  Godefroi  Fiirchtenichts  ;  —  les  Révé- 
lations divines  communiquées  à  Christophe 
Cottern ,  depuis  Vannée  l&i&  jusqu'à  l'année 
1624. 

Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 
BAHJV  {Jérôme) ,  théologien  allemand,  natif 
de  Hambourg,  mort  en  1744.  On  a  de  lui  : 
Hôchstverderbliche  Au/erziehung  der  Kin- 
der bey  den  Pietisten....  (Mauvaise  éducation 
des  enfants  chez  les  Piétistes  );  1709,  in-4°;  — 
Johann  Arndius  Anti-Pietista ;  1712,  in-S". 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher  ,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*BAHB  {Joseph-Frédéric) ,  théologien  alle- 
mand, né  en  1713,  mort  en  1775.  De  Leipzig, 
où  il  étudia  en  1730,  il  vintà  Wittenberg.  En  1739, 
il  devint  diacre  à  Bischofswerda  en  174 1 ,  pasteur 
à  Schœnfeld  ;  puis  il  remplit  successivement  di- 
verses autres  fonctions  ecclésiastiques,  en  même 
temps  qu'il  obtint  des  grades  et  des  titi'es  nou- 
veaux ;  enfin  il  devint  surintendant  (évêque  pro- 
testant). On  a  de  lui  entre  autres  ouvrages  :  Ab- 
handlung  der  reinen  Lehre  unserer  Evange- 
lischen  Kirche  von  der  Sterblichkeitunddem 
Leiblichen  Tode  des  mejischltchen  Geschlechts, 
wider  den  Democritum  redivivum,  und  andei'e 
Socinianische  Schivsermer  (Traité  de  la  pure 
doctrine  de  notre  Église  évangélique  au  sujet  de 
la  destructibilité  et  de  la  mort  corporelle  de  l'es- 
pèce humaine,  pour  répondre  au  Démocrite 
ressuscité  et  autres  sociniens  )  ;  —  De  sapien- 
tissimo  legis  et  Evangeliinexu;  Leipzig,  1749. 

—  Prascepta  oratorise  sacrée  ;  —  Lebens- 
Geschichte  Jesu  Christi  (la  Vie  de  Jésus- 
Christ),  1772. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher ,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*BAHR  {Thomas),  théologien  allemand, 
vivait  probablement  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Disisert.  II 


173  BÀHR  —  BAÏDEL 

de  Cartesio  de  omnibus  dubitante;  Greifs- 
wald,  1693,  inr-4»  ;  —  Eaniena  Paséwalcensis  ; 
Prenslow,  1705,  in-4°. 

Adelung  ,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr- 
ien-Lexicon. 

BAHRDT  (  Charles- Frédéric  ) ,  théologien 
protestant,  né  à  Bischoffs-Werda ,  en  Misnie, 
le  15  août  1741,  mort  le  24  avril  1792.  Il  étudia 
à  Leipzig,  et  se  fit  d'abord  connaître  comme 
prédicateur.  Controversiste  ardent,  il  se  fit  par- 
tout de  nombreux  ennemis,  et,  doué  d'un  esprit 
inquiet ,  il  quitta  successivement  toutes  les  pla- 
ces qu'il  avait  «wcupées  à  Leipzig  comme  pro- 
fesseur de  pliilologie  biblique  ;  à  Erfurth,  comme 
professeur  de  phUosophie  ;  à  Giessen,  comme 
prédicateur;  à  Maschlins  (canton  des  Grisons), 
comme  directeur  du  Philanthropinon ,  et 
comme  superintendant-général  (archevêque  pro- 
testant) à  Duiitheim,  dans  les  domaines  du 
prince  de  Linange-Dachsbourg.  Déclaré  inca- 
pable d'exercer  aucune  fonction  ecclésiastique, 
avec  défense  de  publier  aucun  écrit  dans  les 
pays  de  l'Empire  germanique ,  il  se  réfugia  à 
Halle  en  Prusse,  et  établit,  aux  portes  de  cette 
ville,  une  taverne  achalandée  par  ses  nombreux 
élèves  et  par  une  foule  de  curieux.  Il  mourut 
accablé  de  chagrins  domestiques  que  lui»  avait 
attirés  sa  conduite  irrégulière.  Entre  autres 
ouvrages,  on  a  de  hii  :  jEssai  d'nn  système 
d'O'gmatiqne  biblique,  2  vol.  in-8°;  Gottia  et 
Erfurth,  1769-1770;  — Considérations  libres 
sur  la  religion  de  Jésus;  Leipzig,  1785,  in-8°; 

—  les  Nouvelles  révélations  de  Dieu,  4  volumes 
in-S";  Riga,  1774;  —  Profession  de  foi  occa- 
sionnée par  un  arrêt  de  la  cour  impériale; 
Berlin j  1779,  in-S";  —  Traduction  de  Tacite, 
1  vol.  ;  1781,  in-8"  ;  — Satires  deJuvénal,  tra- 
duites en  vers ,  1781,  in-8°  ;  —  Apologie  de  la 
raison ,  appuyée  sur  les  principes  de  V Écri- 
ture; ZiJllichau,  1781,  in-8°;  —  Exposé  com- 
plet des  dogmes  de  lareligon;  Berlin,  1781, 
in-S"  ;  —  De  la  liberté  de  la  presse,  etc.,  1787  ; 

—  Histoire  de  la  vie ,  des  opinions  et  des  desti- 
néesde Ch.-F.  Bardt;'i\o\.  in-8"., Berlin,  1791; 

—  Catéchisme  de  la  religion  naturelle,  etc.; 
Gœrlitz,  1795,  in-8'';  —  Bibliothèque  de  théo- 
logie universelle  ;  Mittau,  1775,  4  vol.  in-8°. 

Ersch  et  Gruber,  Allgem.  Encyclopsedie. 

*BAHRËiv  (Philippe  Vam.),  peintre  néer- 
landais ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  <ïïx- 
septième  siècle.  Il  peignit  avec  succès  les  fleurs 
et  la  iriiniature ,  et  devint  inspecteur  de  la  gale- 
Tié  de  peinture  de  l'archiduc  Léopold. 

Nagler,  ffeues  Allgemeines  Sûnstler-Lexicon. 

*BAi  ou  BAIS  (  Thomas  ),  chanteur  et  com- 
positeur italien,  natif  de  Bologne,  mort  le  22  dé- 
cembre 1714.  Il  fut  d'abord  ténor,  puis  maître 
de  la  chapelle  du  Vatican.  Il  laissa  un  Miserere 
à  5  et  à  4  voix.  C'est  un  chef-d'œuvre ,  dont  le 
style  est  plein  d'élévation  ;  on  le  chanta  chaque 
année  au  Vatican,  concurremment  avec  le  Mise- 
rere d'Allegri.  L'œuvre  de  Bai  se  trouve  dans  la 


174 

Collection  de  musique  sacrée  de  ChorcHi ,  que 
l'on  chante  dans  la  chapelle  pontificale  pendant 
la  semaine  samte. 
Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BAïAK  ou  BAiON  (  André) ,  prêtre  indien, 
natif  de  Goa ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  embrassa  le  christianisme 
et  vint  à  Rome,  où  il  entra  dans  les  ordres.  On 
a  de  lui  :  Traduction  de  l'Enéide  envers  grecs; 

—  Traduction  de]  la  Lusiade  de  Camoëns,  en 
vers  latins. 

Chaudon  et  Delandine  ,  Dictionnaire  historique. 
BAiARDi  ou  BAIARDO  (  André  ) ,  poète  ita- 
lien ,  natif  de  Parme,  vivait  au  commencement 
du  seizième  siècle.  Il  obtint  la  faveur  de  Ludo- 
vic Sforze ,  duc  de  Milan.  Il  eut  même  une  cer- 
taine opulence,  et  posséda  le  château  d'Albari, 
qui  avait  été  pris  et  démantelé  en  1482.  Ses 
poésies  sont  peu  remarquables.  On  a  de  lui  : 
Libro  d'Arme  e  d'Amore  nomato  Philo- 
gine;  etc.;  Parme ,  1507,  in-4''  ;  Venise  ,  1520  ; 

—  Recueil  de  Rime,  composition  médiocre ,  dont 
une  partie  a  été  publiée  par  J.-Fr.  Fogliazzi  ; 
Milan,  1756,  \n.^2,°,  avec  la  vie  de  l'auteur. 

Mazz.ucheUl,  Scrittori  d'Itatia. 

BAIARDI  OU  BAIARDO  (Octave-Antoine) , 
antiquaire  itahen,  né  vers  1690,  mort  vers  1765. 
n  embrassa  l'état  ecclésiastique,  et  devint  bientôt 
référendaire  et  notaire  du  saint-siége.  En  1747, 
il  commença ,  sur  l'ordre  de  Charles  III ,  roi  de 
Naples,  la  descripti<Mi  des  ruines  d'Herculanum, 
nouvellement  exhumées ,  par  la  rédaction  du  ca- 
talogue des  monuments  rassemblés  à  Portici. 
Le  travail  entier,  entrepris  sur  une  trop  grande 
échelle  ,  était  précédé  d'un  prodrome  où  étaient 
discutés  avec  une  grande  prolixité  l'époque,  les 
suites  et  l'utilité  des  fouilles  d'Herculanum,  Im- 
patienté du  retard  de  la  description  même  des 
monuments ,  le  roi  en  chargea  plusieurs  savants 
composant  l'Académie  Ercolanese.  Baiardi  resta 
cependant  président  de  cette  académie  avec  le 
traitement  de  six  mille  écus.  Il  laissa  des  poésies 
et  d'autres  ouvrages  manuscrits.  Le  seul  ouvrage 
imprimé  est  le  prodrome  cité  ;  il  a  pour  litre  : 
Prodromo  délie  anfichità  d'Ercolano;'N8iples, 
1742-1756,  in-4'',  5  vol.,  orné  du  portrait  en 
médaillon  de  l'auteur.  Baiardi  a  collaboré  à  la 
première  partie  du  magnifique  ouvrage  intitulé 
le  Antichità  di  Ercolano  esposte ,  con  qualche 
spiegazione;  Naples,  1757-1792,  in-fol.,  9  vol. 
divisés  en  pemtures  (  5  vol.  ),  bronzes  (  2  vol.  ),  et 
candélabres  (1  volume). 

L'abbé  Barthélémy,  Voyage  en  Italie,  p.  S2,  ISl,  307 
et  403. 

*  RAIBEY  (Louis),  évêque  et  tliéologien  an- 
glais, mort  en  1632.  D  laissa  Praxis  pietatis, 
ouvrage  qui,  à  partir  de  1732,  eut  quatre-vingt- 
dix  éditions. 

Adelung,  StipplëineBt  à  Jficher-,  Ailgemeinës  Gelehrten- 
Lexicon. 

*  BAiDËL  (  Mbolas  ),  théologien  français,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
On  a  de  lui  à  la  Bibliothèque  de  Paris  :  Sermo- 


175 


BAIDEL  —  BAIER 


176 


nés  dominicales  et  de  Sanctis  dormi  secure 
nuneupati;  Paris,  1538,  m-8°. 

Adelung,  Suppi.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAiDHAR  OU  BAissAR,  roi  d'Égyptc,  vi- 
vait à  une  époque  incertaine.  Il  ^divisa  son 
royaume  entre  ses  quatre  fils':  Cabth ,  Ishmoum, 
Atrib ,  et  Ssa. 

Chanopollion,  rÊgypté  sous  les  Pharaons. 

*  BAIDHAVI  (  Nassereddin-Abusaid-Abdàl- 
lah  ben  Omar  ) ,  commentateur  et  théologien 
persan,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  treizième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Commentaire  sur  le  Ko- 
ran,  ouvrage  utilisé  par  du  Ryer  pour  sa  traduc- 
tion du  Koran  en  français  ;  —  Attavaleh  ou  dog- 
mes et  principes  de  la  religion  de  Mahoviet  ; 
—  Nezàm  attawarikh  (Histoire  générale). 

Rose,  New  Biographical  dictionary. 

BAioc-RHAN  OU  BAIDU-OGUL,  roi  tartare 
ou  mongol ,  de  la  race  de  Djenghiskhan,  mort  en 
1294.  Ses  partisans  firent  périr  son  prédécesseur, 
pour  mettre  Baidu-Khau  sur  le  trône.  Mais  il  eut 
bientôt  à  lutter  contre  Gazan,  gouverneur  du 
Khorazan,  qui,  voulant  venger  la  mort  du  précé- 
dent souverain ,  se  fit  un  parti  à  la  cour  de  Baidu, 
et  envoya  des  troupes  contre  lui.  II  fut  aban- 
donné par  les  siens,  puis  vaincu  et  mis  à  mort 
par  Neuruz,  général  de  Gazan ,  après  un  règne 
de  huit  mois  seulement. 

D'Herbelot,  Bibl.  orient.  —  Moréri,  Dictionnaire 
Mstoriqtie. 

*  BAiEL(/^rdme),  traducteur  allemand,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  H  laissa  un  traité  de  Senectute  de  Cicéroti, 
traduit  en  allemand;  Augsbourg,  1626,in-8°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher;  Allgem.  Gele/irten-Lexicon. 

*  BAIER  { Ferdinand- Jacques  ) ,  médecin 
allemand,  né  à  Altdorf  le  13  février  1707 ,  mort 
vers  1770.  Il  étudia  dans  sa  ville  natale,  et  y 
soutint  une  thèse  :  de  Fulminibus  ordini  lit- 
teratorumfatalibus;yVmzbouTg,  1724,  in-4°. 
Pour  examiner  les  eaux  thermales  et  la  minéra- 
logie, il  fit  un  voyage  sur  les  bords  du  Main 
et  du  Rhin:  il  visita  Spa,  et  séjourna  quelque 
temps  à  Leyde ,  à  Amsterdam,  à  Hambourg, 
et  parcourut  le  Harz.  A  son  retour  dans  sa 
patrie,  Baier  fut  reçu  docteur,  et  en  1750  il 
obtint  le  décanat  du  collège  médical  de  Nurem- 
berg. On  a  de  lui  plusieurs  mémoires,  tels  que 
De  Vulnere  dysipulefo  scroti  scarificatione 
sanato;  — de  Fungo  verrucoso  per  sectionem 
féliciter  ablato;  —  de  vena;  Sectione  prophy- 
lactica,  purgatione  prxmittenda  ;  —  de  ido- 
lis  variarum  gentium  in  museo  Garantis  P. 
M.  quondam  obviis;  —  de  Medicamentis  fœ- 
tumpellentibusvereconfortativis;-^fdemorbi 
complicati  Specimine  singulari;  insérées  dans 
les  Actes  de  là  Société  des  Curieux  de  la  nature , 
dont  il  était  membre  ;  —  Epistola  itineraria  ad 
Chr.-Jac.  Trew,  1766;  —  Ursulee  Gansiœ  epis- 
tola arcana,  ad  lo.  Frid.  Heresium;  Ochsen- 
furt,  1768,  in-8''. 

Will,  Nûraberg,  Gelehrten-Lexicon. 


BAIER  {Jean- Guillaume),  dit  V Ancien, \héo- 
logien  allemand,  né  en  1647,  mort  en  1695.  Il 
était  fils  d'un  marchand  de  Nuremberg,  et  fut 
élevé  avec  soin.  Il  s'appUqua  également  au  droit 
et  à  la  théologie;  et  en  1673  il  professa  l'histoire 
ecclésiastique.  En  1682,  il  fut  chargé  de  confé-. 
rer  avec  l'évêque  de  Tina  sur  les  moyens  de  ré- 
concilier les  protestants  avec  les  cathohques.  En 
1694  il  professa  la  théologie  à  Halle;  et  en  1695 
il  fut  appelé  à  Weimar  pour  y  faire  partie  du 
consistoire,  et  remplir  les  fonctions  de  chapelain 
du  prince  ;  mais  il  mourut  bientôt  après.  On  a 
de  lui  :  Compendium  theologias  positivx  ho- 
mileiicœ,  historien  moralis  et  exegeticse; 
1686,  iii-8°;  —  Collatio  doctrinas  pontificio- 
rum  et  protestantium ;  1692,  in-4°;  —  Col- 
latio doctrinas  Quakerorum  et  Protestan- 
tium; 1694,  in-4''. 

Jôclier,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 
*  BAIER  (Jean-Guillaume),',ûls  aîné  du 
précédent,  théologien  et  naturaliste,  né  à  léna  le 
12juia  1675,  mort  à  Altdorf  le  11  mai  1729.  Il 
ne  fut  pas  moins  célèbre  que  son  père  en  théolo- 
gie. On  a  de  lui  :  Disputatio  de  Behemoth  et 
Leviathan,  Elephante  et  Balena;  àliàoxï,  1708, 
in-4°  ;  —  Disputatio  de  Fossilibus,  diluvii  uni- 
versi  monumentis;  Altdorf,  1712,  in-4°.  Baier 
prétend  que  les  deux  grands  animaux  dont  parle  la 
Bible,  au  livre  de  Job,  sont  la  baleine  et  l'élé- 
phant; il  s'attache  aussi  à  prouver  que  les  fos- 
siles sont  des  monuments  du  déluge  universel. 

Biographie  médicale. 

BAIER  (  Jean- David),  théologien,  frère  cadet 
du  précédent,  né  à  léna  le  30  décembre  1681, 
mort  le  11  septembre  1752.  Après  avoir  fait  ses 
études  dans  sa  ville  natale,  il  visita  Leipzig, 
Halle  et  Nuremberg.  Il  fit  ensuite  une  éducation 
particulière  et  fut  quelque  temps  attaché  comme 
prédicateur  à  la  cour  de  Weimar.  II  remplit 
plus  tard  plusieurs  autres  fonctions  ecclésiasti- 
ques dans  diverses  localités.  En  1730  il  alla  pro- 
fesser la  théologie  à  Altdorf,  et  remplit  avec  dis- 
tinction cet  emploi  jusqu'à  sa  mort. 

H  laissa,  entre  autres  ouvrages  :  Disputatio  de 
Erroribus  politicis  Constantino  M.  imputa- 
tis  ;  —  Soliditas  vise,  quam  vocant ,  causali- 
tatis,  pro  asserenda  numinis  existentia, 
contra  Poiretum;léndi,  1707,  in-4°;  — Disp. 
de  Jo.  Hunniadis,  S.  Corvini,  Hungarise  gu- 
bernatoris  ortu  et  nativitate;  léna,  1708, 
in-4''  ;—  Disp.  de  Phœnicibus,  eorumque  stu- 
diis  et  inventis;  léna,  1709;  —  Probl.  Theol. 
utrum  Johannes  Baptista  fuerit  Thauma- 
turgus;  léna,  1734,  in-4°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. . 

BAIER  (Jean- Jacques),  frère  des  deux  pré- 
cédents, médecin  et  naturaliste,  né  à  léna  le  14 
juin  1677,  mort  le  14  juillet  1735.  Il  était  le  plus 
jeune  des  fils  de  Jean-Guillaume  Baïer,  le  célè- 
bre théologien.  II  étudia  la  médecine  dans  son 
pays  natal,  et  parcourut  ensuite  tout  le  nord  de 
l'Allemagne,  pour  revenir  enfin  à  léna,  où  il  fut 


177 


BAIER  —  BAIF 


178 


reçu  docteur.  Agrégé  au  collège  des  médecins 
de  Nuremberg,  il  fut  appelé,  en  1703,  comme 
professeur  à  AJtdorf.  Lucas  Schrœcl.  l'admit 
au  nombre  des  membres  de  l'Académie  des  Cu- 
rieux de  la  nature,  sous  le  nom  d'Eicgenianus. 
Il  en  devint  successivement  président  adjoint  et 
président  honoraire,  avec  le  rang  d'archiatre 
impérial  et  de  comte  palatin.  Il  fut  aussi  pro- 
fesseur de  physiologie  et  de  chirurgie  à  Altdorf, 
et  il  occupa  cette  chaire  jusqu'à  sa  mort.  On  a 
«le  lui  un  grand  nombre  d'ouvrages,  entre  autres  : 
Oryctographia  Norica,  sive  rerum  fossilium 
ad  minérale  regnum  pertinentium ,  in  terri- 
torio  Norimbergensi  ejusque  vicinia  observa- 
tarum,  succincta  Descriptio;  Nuremberg, 
1708,  in-4'' ,  tab.  6.  L'auteur  en  a  donné  des 
suppléments  qui  ont  été  imprimés  dans  la  des- 
cription de  son  musée ,  publiée  sous  le  titre  de 
Sciagraphia,  et  insérés  dans  les  Actes  des  Cu- 
rieux de  la  nature,  vol.  2,  appendix.  L'ou- 
vrage principal  et  les  suppléments  furent  réim- 
primés ensemble  à  Nuremberg,  avec  8  planches, 
en  1758,  in-fol.;  —  Sciagraphia  musaei  5Mi;No- 
rimbergae  ;  1730 ,  in-4°  ;  —  Adagiorum  medico- 
rum  Centuria;  Altorfn,  1718,  in-4°;  — Borti 
medici  Academiae  Altorfinensis  Historia;  ac- 
cedit  ejusdem  auctoris  Commemoratio  cele- 
brioriim  Germanica;  hortorum  botanico-medi- 
corum;  Altorfii,  1727,  in-4°  ;  —  Biographia 
professorum  medicinse  qui  in  academia  Al- 
torfina  vixerunt  ;  Norimbergee  et  Altorfii , 
1728,in-4°  ; —  Orationum  varii  argumenti  Fas- 
ciculus;  Altorfii,  1729;  —  Animadversionesphy- 
sico-medicas  in  Novum  Testamentum,  1736, 
in-4''  ;  —  Dissertatio  botanico-medica  de  Arte- 
misia;  Altdorf,  1720,  in-4".  —  On  trouve  en- 
core une  foule  de  dissertations  de  Baier  dans  les 
volumes  H  et  III  des  Actes  de  V Académie  des 
Curieux  de  la  nature  (1730  et  1733). 

Son  fils  a  publié  des  suppléments  au  principal 
ouvrage  du  père,  sous  ce  titre  .•  Monumenta  re- 
rum petrificatartim  prœcipua,  Oryctographia; 
Noricx  supplementi  loco  jungenda ,  inter- 
prète filio  Ferd.-Jacobo  ^aiero  ;NorirabergBe, 
1757,  in-fol.;  —  Epistolae  ad  viros  eruditos, 
eorumdemque  Responsiones  (1700-1733),  cu- 
rante filio  Ferd.-Jacobo  Baiero;  Francfurt  et 
Leipzig,  1760,  in-4°. 

Biographie  médicale  -  Adelung,  Sapplément  à  Jô- 
cher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAÏF  {^Lazare  de),  savant  et  diplomate  fran- 
çais, né  vers  la  fin  du  quinzième  siècle  au  châ- 
teau des  Pins,  près  de  la  Flèche  (Sarthe) ,  mort 
en  1547.  Iliut  conseiller  du  roi  François  I*"",  et 
ambassadeur  de  France  à  Venise  et  en  Allema- 
gne. Outre  les  traités  de  Re  navali,  de  Re  ves- 
tiaria,  de  Re  vascularia ,  on  a  de  lui  :  Y  Electre 
de  Sophocle  traduite  en  vers  français;  Paris, 
1737,  in-8°,  ainsi  que  VHécube  d'Euripide; 
Paris,  1550,  in-S". 

Joachim  du  Bellay  lui  attribue  d'avoir  intro- 
duit le  premier  les  mots  tirés  du  grec  Épi- 


gramme,  Élégie,  et  le  mot  composé  aigre-doux  v 
Son  fils  a  traduit  le  traité  de  Ente  de  Pic  de  la 
Mirandole  ;  Paris,  1577,  in-8°. 
La  Croix  du  Maine  et  Duverdler,  Biblioth.  franc- 
BAÏF  (  Jean-Antoine  de  ),  littérateur,  né  à 
Venise  en  1532,  mort  à  Paris  le  9  septembre 
1689.  11  était  fils  naturel  du  précédent,  ambas- 
sadeur à  Venise ,  qui  l'avait  eu  d'une  Vénitienne- 
D  fut  élevé  avec  le  plus  grand  soin  par  le  célèbre 
professeur  Daurat,  dont  la  réputation  attira  à 
ses  leçons  le  jeune  Ronsard,  qui  devint  ainsi  le 
condisciple  et  l'ami  du  jeune  Baïf.  Louis  le  R9y, 
dans  sa  Vie  de  Ronsard,  nous  a  conservé  des 
détails  intéressants  sur  l'intimité  studieuse  de  ces 
deux  jeunes  poètes.  «  Ronsard,  dit  Daurat,  qui 
«  nourri  jeune  à  la  cour,  accoutumé  à  veiller 
«  avoit  été  tard,  contiauoit  à  l'étude  jusqu'à  deux 
«  ou  trois  heures  après  minuit,  et,  se  couchant, 
«  réveillait  Baïf,  qui  se  levoit,  prenoit  sa  chan- 
«  délie,  etnelaissoitrefroidir  laplace.  «Ilsfurent 
tous  deux  de  la  pléiade  poétique  que  leurs  con- 
temporains se  plurent  à  former  des  sept  poètes  les 
plus  estimés  de  ce  temps  (  voy.  Daurat,  Jo- 
n^hLE.,  Joachim  du  Bellay,  Belleau,  Pontusdu 
Thiard  et  Ronsard  ).  Baïf  a  manié  habilement  le 
vers  de  dix  syllabes  ;  et  dans  ses  sonnets  de  Mé- 
line  et  de  Francine,  on  remarque  plusieurs 
chansons  dont  le  style  est  facile  et  même  brillant. 
Il  s'efforça  d'introduire  dans  la  langue  fran- 
çaise des  termes  latins  et  surtout  des  mots  grecs, 
et  voulut  même  y  naturaliser  les^comparatifs  et 
les  superlatifs  des  langues  mortes ,  ce  qui  lui  va- 
lut de  Joachim  du  Bellay,  autre  hardi  novateur, 
cette  pièce  de  vers  qui  commence  ainsi  : 

Bravime  esprit  sur  tous  excellentime, 

et  qui  finit  par  : 

Et  nul  de  toy  hardieurement  en  France 
Va  déchassant  l'indoctime  ignorance, 
Docte,  doclieur  et  doctime  Baïf. 

Ce  sont  ces  essais  malheureux  ({ui  faisaient 
dire  au  malin  caj'dinal  du  Perron  :  «  Le  Baif 
«  est  un  fort  bon  homme,  mais  un  très-mauvais 
«  poète.  »  A  ce  goût  d'innovations  il  joignit  Tidée 
impraficable  d'appliquer  aux  vers  français,  outre 
la  lime,  une  mesure  basée  sur  la  quantité  des 
syllabes ,  comme  en  grec  et  en  latin  (  vers  baï- 
fins).  Il  avait  fabriqué  aussi  un  alphabet  de  dix 
voyelles,  de  dix-neuf  consonnes ,  onze  diphthon- 
gues  et  trois  triphthongues.  La  bizarrerie  de  son 
orthographe,  afin  d'écrire  conformément  aux 
sons ,  sans  aucun  égard  à  l'étymologie  et  à  l'or- 
thographe généralement  adoptée,  système  que 
Ramus  voulut  également  mettre  en  pratique , 
n'eut  pas  plus  de  succès  que  des  tentatives  sem- 
blables n'en  ont  eu  de  nos  jours.  Le  chancelier 
Bacon,  dans  son  livre  de  Y  Accroissement  des 
sciences,  s'exprime  ainsi  à  ce  sujet  :  «  L'ortho- 
«  graphe  vulgaire  a  donné  lieu  à  des  disputes  : 
«  doit-on  écrire  les  mots  comme  on  les  prononce, 
«  ou  ne  vaut-il  pas  mieux  se  conformer  entière- 
«  ment  à  l'usage?  L'écriture  qui  se  donne  pour 
((  réformée ,  c'esfc-à-dire  conforme  à  la  pronqn- 


179 


«  dation ,  est  une  de  ces  subtilités  qu'on  peut 
n  regarder  comme  inutiles  ;  car  la  prononciation 
«  varie  à  chaque  instant ,  et  n'a  rien  de  fixe  ;  ce 
«  qui  fait  disparaître  entièrement  les  dérivations 
«  de  mots ,  surtout  de  ceux  qui  sont  tirés  des 
«  langues  étrangères...  A  quoi  bon  cette  innova- 
«  tion  ?  « 

Il  y  avait  alors  dans  tous  les  esprits  «ne 
ardeur  d'innovations  très-remarquable  ;  et  même 
leurs  tentatives  malheureuses ,  comme  celle  de 
Baïf ,  eurent  un  côté  utile,  en  apprenant  à  leurs 
successeurs  à  éviter  les  écueils  contre  lesquels  ils 
s'étaient  brisés.  Baïf,  malgré  son  manque  de  for- 
tune, fut  comme  le  centime  des  littérateurs  les 
plus  distingués  de  son  temps.  Jean  de  Baïf  avait 
obtenu  en  1570,  au  sujet  de  réunions  littéraires 
qui  avaient  lieu  chez  lui,  des  lettres  patentes  de 
Charles  IX  pour  l'établissement  d'une  académie 
de  poésie  et  de  musique.  Il  peut  donc  être  con- 
sidéré comme  le  fondateur  de  la  plus  ancienne 
société  littéraiie  en  France.  Voici  ce  qu'on  lit  à  ce 
sujet  dans  un  manuscrit  de  Colletet  sur  la  Vie  de 
Baïf:  «  Le  roiCharlesIX,  qui  aimait  Baïf  comme 
un  excellent  homme  de  letti-es ,  pai-mi  d'autres 
gi-atifications  qu'il  lui  fit ,  l'honora  de  la  qua- 
lité de  secrétaii-e  ordinaire  de  sa  chambre.  Le 
roi  Henri  in  voulut  qu'à  son  exemple  toute 
la  cour  l'eût  en  vénération  ;  et  souvent  même 
Sa  ]Majesté  ne  dédaignait  pas  de  l'honorer  de  ses 
visites  jusques  en  sa  maison  du  faubourg 
Saint- Marcel ,  où  il  le  trouvait  toujours  en  com- 
pagnie des  Muses,  et  parmi  les  doux  concerts 
des  enfants  de  la  musique,  qu'il  aimait  et  qu'il 
entendait  à  merveOle.  Et  comme  ce  prince  libôral 
et  magnifique  lui  doraiait  de  bons  gages  (1),  il 
lui  octroya  encore  de  temps  en  temps  quelques 
offices  de  nouvelle  création,  et  de  certaines  con- 
fiscations qui  procuraient  à  Baïf  le  moyen  d'en- 
tretenir aux  études  quelques  gens  de  lettres ,  de 
régaler  chez  lui  tous  les  savants  de  son  siècle,  et 
de  tenir  bonne  table.  Dans  cette  faveur  insigne , 
celui-ci  s'aAÏsa  d'établir  dans  sa  maison  une 
académie  de  bons  poètes  et  des  meilleurs  esprits 
d'alors ,  avec  lesquels  il  en  di-essa  les  lois ,  qui 
furent  approuvées  du  roi,  jusques  au  point  qu'il 
en  voulut  être ,  et  obliger  ses  principaux  favoris 
d'en  augmenter  le  nombre.  J'ai  vu  autrefois 
V Institution  écrite  sur  beau  vélin,  signée  de  la 
propre  main  du  roi  Henri  III,  de  Catherine  de 
Médicis  sa  mère,  du  duc  de  Joyeuse  et  de  quel- 
ques autres,  qui  tous  s'obligeaient,  par  le  même 
acte,  de  donner  une  certaine  pension  annuelle 
pour  l'entretien  de  cette  fameuse  académie.  Mais 
hélas!...  »  Ici  Colletet  raconte  les  circonstances 
funestes  qui  la  ruinèrent. 

Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Œuvt^s  de 
J.-Ant.  de  Baïf,  secrétaire  de  la  chambre 

(1)  En  1581  le  roi  donna  à  Ronsard  et  à  Baïf  la  somme 
de  douze  mille  livres  comptant  pour  les  vers  (  masca- 
rades, combats  et  tournois)  qu'ils  avaient  composés  aux 
noces  du  duc  de  Joyeuse,  outre  les  livrées  et  les  étoffes  de 
soie  dont  cet  illustre  seigneur  leur  avait  fait  présent  à 
chacun.  (Sainte-Beuve,  Tableau  de  lapoésie,  etc.,  p.  421.) 


BAIF  —  BAIL  180 

du  roy,  contenant  9  livres  de  poèmes,  7  iivres 


des  Amours ,  5  livres  des  Jeux ,  5  livres  des 
Passe-temps  ;  Paris,  1572  et  1573,  2  vol.  in-S", 
rares.  — Etrénes  de  poëziefrançoèse  an  vers 
mesurés;  les  Besognes  et  Jours  ,f  Hésiode;  les 
Vers  dorés  de  Pithagoras;  Ansenemens  de 
FauMlides  ;  Ansenemens  de  Naumace  aux 
filles  àmarier;  Paris,  i  574,  in-4°; —  Mimes,  En- 
seignements et  Proverbes,  en  2  livres  ;  Paris , 
1576,  m-12,  en  4  livres;  Paris,  1597,  in-8";  — 
Tombeau  de  la  royne  de  Navarre  Margue- 
rite, ou  Traduction  de  cent  distiques  latins 
des  trois  sœurs  Anne  ,  Marguerite  et  Jeanne 
de  Seymour,  sur  le  trépas  de  la  royne  de  Na- 
varre ,  par  Baïf,  du  Bellay  et  Denisot  ;  Paris , 
1551,  in-8°.  — Antigone,  tragédie  en  vers  de 
cinq  pieds ,  traduite  du  grec  de  Sophocle  ; 
Paris,  in-S".  —  Le  Brave  ou  le  Taille-bras, 
comédie  en  5  actes ,  imitée  de  Plaute,  en  vers  de 
quatre  pieds;  Paris,  1467,  in-8°. 

Duverclier  et  La  Croix  du  Maine,  Bibliotli.  franc.  — 
Beauchamp  Recherches  sur  le  thé&tre  français,  t.  1"=', 
p.  436  de  rin-S'.  —  Francis  Wey,  Histoire  des  Révolue 
tions  du  langage  en  France.  —  Sainte-Bouve,  Tableau 
de  la  poésie  française  au  seizième  siècle,  p,  87  et  iso, 
éd.  1848. 

BAIG  (le),  médecin  français,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  exerça 
et  professa  la  médecine  à  Montpellier,  et  laissa  : 
Mémoire  sur  la  nature  et  les  propriétés  des 
eaux  minérales  de  Bagnères;  Pau,  1750,  in-S". 

Adelung,  Suppl.  à  Jôchcr,  Allgem.  Gelehrten-Lcxicon. 

*BAiL  {sieur  du),  romancier  fi-ançais,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  7e  Roman  d'Albanie  et  de  Si- 
cile; Paris,  1626.  in-8°;  —  Sélisandre;  Paris, 
1638,  in-8";  —  la  Fille  supposée;  Paris,  1639, 
in-8f  ;  —  le  Fameux  Chinois  ;  Paris,  1642,  in-S"; 
—  le  Prince  ennemi  du  tyran;  Paris,  1642, 
in-8°. 

Bibliothèque  des  Romans-  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAIL  [Charles-Joseph) ,  publiciste  Avançais, 
né  en  1777  à  Béthnne,  mort  le  20  février  1827. 
n  suivit  d'abord  la  carrière  militaire ,  fit  la  cam- 
pagne de  Belgique  en  1793,  et  fut  chargé  en  1817 
de  l'organisation  administrative  du  royaume  de 
Westphalie,  dont  il  pubHa  une  excellente  statis- 
tique. Il  obtint  la  place  d'inspecteur  aux  revues , 
et  la  garda  jusqu'en  1818;  il  fut  alors  mis  à  la  , 
réforme.  Depuis  lors  il  s'occupa  de  ti'avaux  d'é- 
conomie politique,  d'histoire,  etc.,  et  fut  un  des 
collaborateurs  de  la  Revue  Encyclopédique. 
Outre  la  publication  de  la  Correspondance  de 
Bernadotte ,  prince  royal  de  Suède,  avec  Na- 
poléon; Paris,  1819,  in-8»,  et  quelques  bro- 
chures sur  les  affaires  du  temps ,  on  a  de  Bail  : 
Des  Juifs  au  dix-neuvième  siècle,  ou  Consi- 
dérations sur  leur  état  civil  et  politique  en 
Europe ,  suivies  de  la  biographie  des  Juifs  les 
plus  illustres;  Paris,  1816-1817,  in-8°;  — 
Qu'est-ce  que  le  clergé  dans  une  monarchie 
constitutionnelle?  ou  de  V Église  selon  la 
charte;  Paris,  1818,  in-S";  — ■  Du  Cadastre 


181 

wn'sidéré  dans  ses  rapports  avec  l'économie 
pà'Htiq'Ue  et  la  répartition  des  impôts;  Paris, 
1818,  m-8°;  —  De  l'Arbitraire  dans  ses  rap- 
ports avec  nos  institutions,  ou  la  police,  les 
prisons,  le  jury,  les  lois  pénales  et  la  peine  de 
:  mort  en  France;  Paris,  fSlS,  in-S";  —  His- 
toire politique  et  morale  des  révolutions  de 
France,  ou  chronologie  raisonnée  des  événe- 
ments mémorables  depuis  1787  jusqu'à  la  fin 
de  1820;  Paris,  1821 ,  2  vol.  ili-8°  ;  —  État  des 
Juifs  en  France  et  en  Europe  (  complément  du 
premier  ouvrage);  Paris,  1823,  iQ-8°;  — 
Études  littéraires  des  classiques  français; 
Paris,  1824,  2  vol.  in-12. 

MâhiU,  Annuaire  nécrologique.  —  Quérard  ,  la  France 
•Httéraire. 

*BAiL  (Louis),  tiiéologien  français,  natif 
■d'Abbeville ,  mort  à  Paris  en  1 669.  H  fut  docteur 
en  Sorbonne ,  curé  de  Montmartre,  et  sous-péni- 
tencier  de  Paris.  Ses  ouvrages,  aujourd'hui  ou- 
bliés, firent  quelque  bruit  du  vivant  de  l'auteur. 
On  a  de  lui  :  De  'triplici  examine  ordinando- 
rwn  confessorum  et  pcenitentrum  ;  1651, 
in-S";—  Stimmaconciliorum;ï'3ins,  1645-1650 
ot  1659,  2  vol.  in-f;  —  Supientia  foris  prœdi- 
bans;  1666,  in-4°  ; —  Theologia  affectiva  ;  1672, 
2  vol.  in-fol.  ;  —  De  Bénéficie  crucis;  1653, 
ite-8°.  L'auteur  semble  vouloir  atténuer  l'idée  que 
Pascal  donne  de  la  motale  relâchée  des  casuistes. 

Moréri,  Dictionnaire  historique.  —  Lelong,  Biblio- 
thèque française. 

*BAIL.4.  (H.  de),  jurisconsulte  italien,  natif 
de  Bologne,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  un  traité  des  Ac- 
tions. 

Savigny ,  Histoire  du  droit  romain  au  moyen  âge. 
-~  fiose  ,  l\few  Biographical  Dictionary. 

*BAïl.A  (  Josep/J ),  jurisconsulte  italien,  né  à 
Monréaleen  1585,  mort  en  1645.  Il  s'acquit  une 
gi'ande  réputation  comme  légiste,  et  remplit 
d'importants  emplois.  En  1625  Q  fut  appelé  à 
ïlome,  en  qualité  d'avocat  du  consistoire  des 
pauvres.  Baila  compta  parmi  ses  clients,  qui 
étaient  en  grand  nombre ,  la  fille  d'Amédée  II , 
duc  de  Savoie.  A  la  nouvelle  de  la  mort  de  cet 
homme  distingué,  le  pape  Innocent  X  s'écria  : 
Ministrum  amisimus  de  cujus  fide ,  probitate 
et  justitia  secxiri  vivebamus. 

Mazzucheia,  Scrittori  d' Italia.  —  Rose,iVe!f>  Biogra- 
phical DicUonary. 

IBAILAY  (iVafAawaé7),  grammairien  anglais, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Dictionarium  Britannicum 
quo  continentur  etymologiss  verborum;  Lon- 
dres, 1736,  in-fol. 

Aclelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAiLDON  (  Joseph  ),  musicien  anglais,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-^huitième  siècle. 
On  a  de  lui  :  the  Lawrel  a  new  collection  of 
■  English  songs;  Londres,  1697  ;—  Ode  to  con- 
tentment;  Londres,  sans  date; —  Love  in  a 
village,  en  société  avec  Bernard,  1763. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
■•BAILE,  rsAYLEY  OU  BAYLY.  VOîJ.   EAYLY. 


BAIL  —  BAILLÉS 


182 

BAlLEY  (Anselme),  théologien  et  musico- 
graplte  anglais,  mort  en  1794.  Outre  une  Qram- 
maire  hébraïque,  et  Y  Ancien  Testament  en 
anglais  et  en  hébreu ,  on  a  de  lui  :  A  pratical 
Treatise  on  Singing  and  playing  with  just 
expression  and  real  élégance  ;  Londres,  1771, 
in-8°.  Il  ne  s'y  trouve  guère  que  des  préceptes 
généraux  et  connus. 

Fétis,  Biog.  univ.  des  Musiciens.  —  Biograph.  Britan. 

*EAILEY  ou  BALEY  (Pierre),  médecin  an- 
glais, né  en  1529,  mort  le  3  mars  1592.  Il  étudia 
à  Winchester  et  à  Oxford,  et  devint  médecin  de 
la  reine  Elisabeth.  On  a  de  lui  :  A  brie/  dis- 
course of  certain  Médicinal  Waters  in  the 
county  of  Warwick,  near  Nelonkam  ;  Londres, 
1587,  in-12;  —  A  brief  treatise  on  the  préser- 
vation of  the  eyesight;  Londres,  1602,  1673; 
—  Directions  for  Sealth,  Natural  and  Artifi- 
cmî,  with  two  Treatises  ofapproved  Medicines 
/or  ail  Diseases,  etc.  ;  Londres,  1626,  in-4'';  — 
Explicatio  Galeni  de  potu  convalescentium 
et  senum,  et  ptrœcipue  de  nostree  Aise  et  Bi- 
rix  preeparatione ,  en  manuscrit. 

Rose ,  New  Biographical  Dictionary. 

*  BAlLEY  (Pierre),  joui'naliste  et  poète  an- 
glais, mort  le  25  janvier  1823.  Ses  études  faites, 
il  devait  débuter  au  barreau  ;  mais  la  vocation 
littéraire  l'emporta.  Il  publia  le  recueil  périodi- 
que appelé  Muséum,  et  laissa  :  Sketchesfrom  St 
George" s  Fields  by  Giorgine  di  Castel  Chiuso, 
poëme  humoristique;  —  Idwàl ,  poème  dont  le 
sujet  est  tiré  de  l'histoire  de  laconquête  de  Galles, 
suiAT  d'im  poëme  grec  publié  plus  tard  dans  te 
Journal  classique  ;  —  A  Queens  Appeal  in  the 
Spenserian  stanza. 

Gentleman ,  Magazine.  —  Rose,  iA^ew  Biographical 
Dictionary . 

EAiLiES  (Guillaume),  médedn  allemand, 
d'origine  anglaise ,  mort  à  Berlin  en  1787.  Il  était 
attaché  au  service  de  Frédéric  II  de  Prusse.  Ce 
roi  lui  dit  un  jour  que,  pour  avoir  acquis  tant 
d'expérience,  il  devait  avoir  tué  beaucoup  de 
monde.  —  «  Pas  autant  que  Votre  Majesté,  » 
répondit  le  docteur.  On  prête  à  peu  près  le  même 
mot  à  Corvisart,  médecin  de  l'enipereur  Napo- 
léon. OnadeBailies  :  An  essayon  the  Bath-Wa- 
ters;  Londres,  1757,  in-4";  —  A  Narrative  of 
facts  demonstratmg  the  existence  and  cause 
of  a  physical  confederacy  ;  Londres,  1757;  — 
An  historical  account  qf  gênerai  hospital  in 
City  of  Bath  ;  Londres ,  1758,  in-8". 
Biographie  médicale. 

*BAiLLART(£'(?me),  médecin fiauçais,  vivait 
probablement  dans  la  seconde  moitié  du  dix -sep- 
tième siècl«.  On  a  de  lui  :  Discours  du  tabac,  où 
il  est  traité  particulièrement  du  tabac  en  pou- 
dre; Paris ,  1668,  1693,  in-12.  L'auteur  tient  en 
grande  estime  la  plante  qui  faitrobjetdesonlivre. 

Carrère,  Bibliotà.  médic.  —  Adelung,  Supplément  à 
Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAILLÉS  (Jacques-Marie- Joseph),  évoque 
de  Luçon,  né  à  Toulouse  le  31  mars  1798.  Or- 
donné prêtre  eu  1822,  il  remplit  successivement 


183  BAILLES  —  BAILLET 

les  fonctions  de  secrétaire  général  de  l'évêché  de 
Verdun,  de  vicaire-général  et  de  supérieur  du 
grand  séminaire  de  Bayonne ,  de  vicaire -gé- 
néral de  Toulouse.  Nommé  évêque  de  Luçon 
par  ordonnance  royale  du  15  août  1845,  il  prit 
possession  de  son  siège  le  11  janvier  1846.  En 
1849,  M.  Lanjuinais,  alors  ministre  de  l'ins- 
truction publique  et  des  cultes,  ayant  envoyé 
un  Israélite  professer  la  philosophie  au  col- 
lège de  Napoléon-Vendée,  MS'  de  Luçon  or- 
donna l'interdiction  de  la  chapelle  du  lycée. 
Cette  affaire,  envenimée  par  la  polémique  des 
journaux,  reçut  une  solution  favorable  aux  légi- 
times réclamations  de  l'autorité  épiscopale.  Le 
ministre  reconnut  qu'il  avait  commis  une  faute , 
et  le  professeur  de  philosophie  ne  fut  point  main- 
tenu dans  une  ville  où  les  convictions  des  catho- 
liques sont  si  profondes  et  si  vivaces. 

Un  conflit  de  juridiction  ecclésiastique  s'est 
élevé  récemment  entre  M8'  Baillés  et  son  mé- 
tropolitain, l'archevêque  de  Bordeaux.  Voici  à 
quelle  occasion.  Un  curé  du  diocèse  de  Luçon, 
que  sa  conduite  avait  rendu  indigne  du  sacerdoce, 
fut  suspendu  de  ses  fonctions  par  son  évêque,  qui 
prononça  contre  lui  une  sentence  de  conscience 
informée.  Le  curé  qu'elle  frappait  appela  de  cette 
sentence  au  métropolitain.  En  avait-il  le  droit? 
cet  acte  de  l'autorité  épiscopale  pouvait-il  être 
invalidé?  M.  l'évoque  de  Luçon  se  prononça 
pour  la  négative,  et  son  avis  prévalut.  H  pu- 
blia à  cette  occasion  un  ouvrage  intitulé  Des 
sentences  épiscopales  dites  de  conscience  in- 
formée, ou  du  droit  de  suspendre  un  titulaire 
même  inamovible,  et  de  l'appel  de  cette  sen- 
tence. A.  R. 

L'Ami  de  la  religion. 

BAILLET  {AdJi'ien  \  érudit  français ,  né  le  13 
juin  1649  dans  le  village  de  la  Neuville,  près 
Beauvais,  mort  le  21  janvier  1706.  D'abord  ré- 
gent au  collège  de  cette  viUe,  où  il  avait  fait  ses 
études,  il  entra  ensuite  dans  les  ordres,  et  fut 
nommé  vicaire  de  campagne  avec  un  traitement 
annuel  de  300  francs.  L'amour  de  l'étude  lui  fit 
quitter  ses  fonctions  et  sa  province  pom-  venir 
s'y  livrer  entièrement  à  Paris,  où  il  devint  bi- 
bliothécaire de  M.  de  Lamoignon.  Occupé  dès 
lors  exclusivement  des  devoirs  de  son  emploi  et 
de  ses  travaux  scientifiques  et  littéraires ,  il  con- 
centra pour  ainsi  dire  son  existence  dans  ses 
livres  et  dans  ses  manuscrits,  ne  faisant  qu'un 
seul  repas,  dormant  à  peine  quelques  heures, 
et  souvent  tout  habillé.  Il  devait  produire  beau- 
Coup  ,  et  sa  fécondité  fut  d'autant  plus  grande 
que,  méditant  toujours  de  nouveaux  ouvrages , 
jl  donnait  trop  peu  de  soin  à  son  style.  On  a  de 
lui  :  Jugements  des  savants  sur  les  principaux 
ouvrages  des  auteurs,  1685  et  1686, 9  vol.  in-12. 
Baillet  ne  fit  que  la  première  et  la  dejixième  par- 
tie (incomplète)  de  cet  ouvrage  qui  devait  avoir 
neuf  parties,  et  qui  lui  attira  les  critiques  des 
jésuites ,  choqués  de  ce  qu'on  y  avait  fait  l'éloge 
des  écrivains  de  Port-Royal;  —  Des  enfants 


184 

devenus  célèbres  par  leurs  études  et  par  leurs 
écrits,  1 688,  in-1 2  ;  —  Des  satires  personnelles, 
traité  historique  et  critique  de  celles  qui  por- 
tentde  titre  d'Anti,  1689,  2  vol.  in-12:  cet  ou- 
vrage est  dirigé  contre  Ménage ,  qui  avait  publié 
une  Critique  des  Jugements  des  Savants,  où 
Baillet  n'avait  pas  été  épargné  ;  Amsterdam,  1725, 
8  vol.  in-12;  Paris,  1730;  —  Auteurs  déguisés 
sous  des  noms  étrangers,  empruntés,  suppo- 
sés,faits  àplaisir,  chiffrés,  renversés,  retour- 
nés ou  changés  d'une  langue  à  une  autre, 
1690,  in-12;  réimprimé  avec  des  notes  de  La 
Monnoie;  Paris,  1722,  7  vol.  in-4°;  —  Vie  de 
Descartes,  1691,  2  vol.  in-4°;  abrégé,  1693, 
in-12;  —  Histoire  de  Hollande,  depuis  la 
trêve  de  1609,  où  finit  Grotius ,  jusqu'à  notre 
temps;  1690,  4  vol.  in-12,  publiés  sous  le  nom 
de  La  Neuville;  —  De  la  Dévotion  à  la  sainte 
Vierge,  et  du  culte  qui  lui  est  dû ,  1694,  in-12  ; 
—  De  la  conduite  des  âmes,  1695,  in-12,  sous 
le  nom  de  Daret  de  Villeneuve;  —  Les  Vies 
des  Saints,  1701,  3  vol.  in-fol.  ou  12  vol.  in-8", 
ce  qui  fait  un  volume  pour  chaque  mois  ;  —  His- 
toire des  Fêtes  mobiles ,  les  Vies  des  Saints  de 
l'Ancien  Testament,  la  Chronologie  et  la  To- 
pographie des  Saints,  1703,  in-fol.,  ou  5  voL 
in-8°;  nouvelle  édit.,  1704,  4  vol.  in-fol.,  et  1739, 
10  vol.  in-4°.  «  Cet  ouvrage,  dit  l'abbé  Lenglet, 
«  est  ce  que  Baillet  a  fait  de  meilleur  ;  il  n'a  point 
«  laissé  passer  de  miracle  qu'il  ne  l'ait  examiné 
«de  tout  sens;  »  —  les  Maximes  de  saint 
Etienne  de  Grammont,  1704,  in-12,  traduit  du 
latin;  —  Vie  d'Edmond  Richer,  1714,  in-12  ;  on 
doute  que  Baillet  en  soit  l'auteur;  —  Vie  de  Go- 
defroi  Hermant,  1717,  in-12;  —  Histoire  des 
démêlés  du  pape  Boniface  VIII  avec  Philippe 
le  Bel,  roi  de  France,  1717,  in-12,  réimprimée 
en  1718;  —  Relation  curieuse  et  nouvelle  de 
Moscovie,  1709,  in-12,  publiée  sous  le  nom  de 
Balt.  Hezeneil  de  la  Neuville,  anagramme  de 
Baillet  de  la  Neuville  en  Hez.  On  attribue 
aussi  à  Baillet  la  Nouvelle  relation  contenant 
les  voyages  de  Thomas  Gage  dans  la  Nouvelle- 
Espagne,  traduite  de  l'anglais  par  Beaulieu 
Huet  Oneil,  1676,  2  vol. in-8»  ;  1699,  2  vol. in-12. 
[Enc.  des  g.  du  m.,  avec  addition]. 

Nicéroa ,  Mémoires  des  hommes  illustres.  —  Qucrard, 
la  France  littéraire. 

BAILLET.  Votjez  Saint-Julien. 

BAILLET  {Christophe-Ernest ,  comte  de), 
jurisconsulte  belge,  né  le  1"  septembre  1668 
au  château  de  la  Tour  (duché  de  Luxembourg  ) , 
mort  à  Bruxelles  le  7  juin  1732.  Il  fut  président 
du  conseil  privé  de  l'empereur  Charles  VI,  et 
rendit  des  services  lors  du  soulèvement  de  Ma- 
lines  en  juin  1718. 

Archives  pour  l'histoire  civile  et  littéraire  des 
Pays-Bas,  t.  Ill,  p.  201-231. 

*  BAILLET  (Jean),  orateur  .français,  né  à 
Dijon  d'une  ancienne  famille  de  robe,  mort  à 
Paris  le  30  janvier  1651.  II  était  doyen  de  la 
Sainte-Chapelle  de  Dijon ,  et  archidiacre  de  Los- 
cheret,  dans  l'église  de  Châlon.  On  a  de  lui  : 


185 


BAILLET  —  BAILLEUL 


186 


Compliment  à  Henri  de  Condé  (  cet  ouvrage 
«e  trouve  p.  89  de  la  Description  que  Pierre 
Malpoy  donna  de  l'entrée  de  ce  prince  à  Dijon 
en  1632;  Dijon,  Guyot,  1632,  in-fol.  );  — 
Harangue  faite  le  6  mars  1648,  à  Louis  de 
Bourbon,  lorsqu'il  prit  possession  de  son 
gouvernement;  Dijon ,  1650,  in-4°  ;  insérée  dans 
le  Théâtre  de  l'Éloquence  française,  Châlon, 
Cusset,  1656,  in-4°.        Joseph  Boulmier. 

Perry,  Hist.  de  Chdlon,  p.  402  ;  Papillon,  Biblioth.  des 
j4ut.  de  Bourgogne,  t.  I,  p.  8. 

*  BAILLET  (  dom  Pierre  ) ,  bénédictin  et  his- 
torien français,  né  à  Sedan  le  27  novembre  1698. 
n  appartenait,  dans  son  ordre,  à  la  congréga- 
tion de  Saint- Vanne  de  Verdun,  où  il  entra  en 
1698.  On  a  de  lui  :  Histoires  de  plusieurs 
monastères  de  Saint-Benoît ,  notamment  celui 
de  Montier-en-Derf,  de  Saint-Vanne,  de  Saint-Ar- 
nou-de-Metz,  en  latin. 

D.  Calmet,  Biblioth.  de  Lorraine. 

*  BAILLEUL  {Gaspard),  ingénieur  et  géo- 
graphe français ,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-huitième  siècle.  Il  laissa  plusieurs  cartes 
géographiques  estimées ,  entre  autres  :  la  Pro- 
vence; Paris,  1707;  —  l'Alsace;  Paris,  1708; 
—  la  Forêt  de  Compiègne,  1728  ;  —  les  Envi- 
rons de  Landau,  sans  indication  de  date. 

On  a  du  fils  de  Bailleul  :  VÉvêché  de  Dijon; 
Dijon,  1746,  in-fol. 
Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BAILLEUL  (  Jacques-Charles  ) ,  magistrat 
français,  né  en  1762  à  Bretteville,  près  du 
Havre;  mort  à  Paris  le  16  mars  1843.  Il  était 
avocat  au  parlement  de  Paris  lorsque  la  révolu- 
tion commença.  Se  trouvant  inoccupé  par  suite 
de  la  désorganisation  des  tribunaux,  il  alla  exer- 
cer à  Montdidier,  puis  au  Havre,  où,  après  avoir 
été  juge  de  paix ,  il  fut  élu  député  à  la  conven- 
tion. Sa  conduite  dans  cette  assemblée  lut  ti- 
mide et  incertaine.  Il  siégea  constamment  parmi 
les  membres  qui  composaient  la  Plaine.  Dans  le 
procès  de  Louis  XVI,  il  vota  pour  la  réclusion , 
la  déportation  à  la  paix,  et  l'appel  au  peuple,  n 
s'éleva  encore  contre  la  Journée  du  31  mai  et  la 
mise  en  accusation  des  girondins.  Forcé  de  fuir, 
il  fut  arrêté  à  Provins  et  détenu  à  la  Conciergerie, 
d'où  il  ne  sortit  qu'à  la  chute  des  montagnards 
purs.  Il  fut  ensuite  membre  du  conseil  des  cinq- 
cents  jusqu'à  la  révolution  du  30  prairial ,  et  pu- 
blia sur  cette  journée  et  sur  celle  du  18  fructi- 
dor des  notices  curieuses.  Ce  fut  lui  qui  prési- 
dait l'assemblée  lors  de  l'inaugiu-ation  de  la  salle 
du  Palais-Bourbon.  Appelé  au  tribunat ,  il  con- 
serva de  l'indépendance,  et  fut  éliminé  en  1802. 
n  fut  cependant,  en  1804,  nommé  directeur  des 
droits-réunis  dans  le  département  de  la  Somme. 
Il  a  occupé  cette  place  jusqu'à  la  seconde  restau- 
ration. H  apporta  de  notables  améliorations  dans 
le  système  financier  de  la  France.  Bailleul  fut  un 
des  fondateurs  du  Constitutionnel,  où  il  publia 
un  grand  nombre  d'articles  d'économie  pohtique. 
Pn  a  de  lui  plusieurs  brochures,  dont  on  trouve 


les  titres  dans  la  France  littéraire  de  Quérard. 

Éloge  de  Bailleul  par  M.  Tlssot,  1843. 

BAILLECL  OU  BALIOL  {Jean  De),  roi  d'E- 
cosse, mort  en  1305.  La  couronne  lui  fut  d'a- 
bord disputée  par  Robert  Bruce;  mais  les 
états  d'Ecosse  ayant  soumis  la  contestation  à 
Edouard  P"",  roi  d'Angleterre ,  celui-ci  accepta 
l'arbitrage,  comme  un  droit  afférent  à  sa  cou- 
ronne, c'est-à-dire  comme  suzerain  de  l'Ecosse. 
Il  donna  raison  à  Baliol,  qui  lui  prêta  serment  eu 
ces  tennes  (  26  décembre  1292)  :  «  Monseigneui 
sir  Edouard,  roi  d'Angleterre,  lord  suzerain  du 
royaume  d'Ecosse,  moi  Jean  de  Baliol,  roi  d'E- 
cosse, je  me  rends  votre  homme  lige  pour  le 
royaume  d'Ecosse  et  pour  toutes  ses  apparte- 
nances et  dépendances;  lequel  royaume  je  tiens 
et  dois  de  droit  et  prétends  tenir  par  héritage 
pour  moi  et  mes  hoirs,  rois  d'Ecosse,  de  vous  et 
de  vos  hoirs,  rois  d'Angleterre  ;  et  je  voue  foi  et 
loyauté  à  vous  et  à  vos  hériliejs,  rois  d'Angle- 
terre, de  vie  et  membres,  et  de  toutes  les  di- 
gnités de  ce  monde,  contre  tous  les  honames 
qui  peuvent  vivre  et  mourir.  »  Il  put  bientôt 
mesurer  toute  l'étendue  de  son  vasselage  :  une 
des  conséquences  les  plus  graves  était  celle  qui 
permettait  aux  parties  qui  s'étaient  présentées 
devant  les  cours  du  roi  d'Ecosse  d'en  appeler 
au  seigneur  suzerain.  C'est  ainsi  que,  dès  la 
première  année  de  son  règne,  Baliol  fut  assigné 
quatre  fois  devant  le  roi  d'Angleterre ,  une  fois , 
entre  autres,  pour  répondre  à  la  réclamation 
d'un  marchand  qui  prétendait  être  payé  d'une 
somme  due  par  Alexandre  ni,  prédécesseur  du 
roi  d'Ecosse  ;  huit  jours  après,  il  fut  encore  as- 
signé à  l'occasion  de  Macduff ,  comte  de  Fife, 
emprisonné  par  ordre  du  parlement  écossais. 
Abreuvé  de  dégoût ,  Bailleul  fît  avec  Philippe  le 
Bel  une  alliance  qui  ne  put  aboutir.  Les  troupes 
écossaises,  qui  avaient  pris  l'initiative  des  hos- 
tilités, furent  défaites  à  la  bataille  de.  Durabar 
par  le  roi  d'Angleterre  ;  et,  le  24  juiû  1296,  Baliol^ 
«  monté  sur  un  petit  cheval  {a  Galloway),. 
tenant  à  la  main  une  petite  baguette  blanche, 
emblème  du  vasselage,  vint  trouver  le  vain- 
queur dans  un  cimetière,  et  lui  exprima  son  re- 
pentir de  son  alliance  avec  le  roi  de  France  et 
de  sa  rébellion  contre  son  seigneur  lige.  »  (  TAn- 
gard  ).  H  n'obtint  point  son  pardon  ;  et,  le  2  juil- 
let, il  dut  signer  à  Kincardin  un  acte  de  recon- 
naissance du  droit  du  suzerain  de  rentrer  en 
possession  du  fief;  puis  il  fut  envoyé  à  la  Tour 
de  Londres ,  mais  traité  courtoisement.  Il  garda 
un  train  princier,  et  eut  la  liberté  de  circuler  à 
vii^  milles  au  delà  de  la  Cité.  Le  1^"  avril  1298, 
il  déclara  qu'il  renonçait  à  toute  imnùxtion  dans 
les  affaires  d'Ecosse.  Le  pape  fut  garant  de  l'exé- 
cution de  cette  promesse ,  et  Baliol  fut  remis  en 
1299  aux  mains  de  l'évêque  de  Vienne,  légat  du 
pape.  Par  une  circonstance  digne  de  remarque  , 
le  roi  d'Angleterre  fit  cette  réserve  :  que  cette  re- 
mise ne  conférerait  au  pontife  que  le  droit  de 
disposer  de  la  personne  du  roi  d'Ecosse  et  d^ 


187 


BAILLEUL  —  BAILLIE 


188 


ses  biens  en  Angleterre.  Six  ans  plus  tard,  le  roi 
déchu  mourut  dans  sa  seigneurie  de  Cliâteau- 
Gaillard,  en  Normandie.  Oa  lui  doit  la  fondation, 
à  Oxford,  d'un  collège  qui  porte  son  nom.  Ce 
prince  était  peu  fait  pour  les  agitations  de  la 
royauté ,  surtout  à  l'époque  orageuse  où  il  vécut. 

V.  R. 

P.apin  Tboyras,  Hist.  d'Angleterre.  —  Lingard,  Jiist. 
d.' Angleterre. 

BAiLLEtTL,  OU  BALiOL  {Éclouard  ),  fils  de 
Jean  Bailleul,  roi  d'Ecosse,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  quatorzième  siècle.  Appuyé  par 
Edouard  lU,  roi  d'Angleterre ,  il  revint  en  Ecosse 
en  1332,  défit  quatre  fois  le  roi  David  Bruce,  et, 
après  s'être  fait  couronner,  fit  hommage  de  son 
j-wyaume  au  roi  d'Angleterre.  Mais  les  Écossais 
eurent  iionte  de  cette  bassessç  de  leur  roi  :  ils 
se  révoltèrent,  et  le  chassèrent.  Il  se  réfugia  à 
Carlislc,  et  ne  garda  que  pom-  la  forme  le  titre  de 
roi.  D  devint  le  pensionnaire  d'Edouard,  en  fa- 
veur duquel  il  abdiqua  le  20  janvier  1356. 
'  Moréri,  Dict.  hist.  —  bingard.  Hist.  d' Angleterre.  — 
Bapin  Thoyias,  Hist.  d'Angleterre. 

*  BAiLLEUX  (  Antobie  ) ,  compositeur  fran- 
çais, mort  à  Paris  en  1791.  Il  était  professeur  et 
marchand  de  musique  à  Paris.  On  a  de  lui  :  le 
Bcmquet  de  l'amitié,  cantatille;  —  Six  sim- 
phonies  à  quatre  par  lies  ;  Paris,  1758;  —  Mé- 
thode de  chant;  Paris,  1760,  in-fol.  ;  —  Six 
symphonies  à  grand  orchestre  ;  1767;  —  Mé- 
thode de  violon;  Paris,  1779  et  1798;  —  les 
Petits  concerts  de  Paris ,  solfèges  pour  ap- 
prendre facilement  lamusique  vocale  et  ins- 
trumentale ;  Paris,  1784;  —  Journal  d'A- 
riettes italiennes. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Mti.Hciens. 

*  BAILLI  (  Bernard  ),  prêtre  et  helléniste  al- 
lemand, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  Il  fut  abbé  d'un  monastère  à  Ra- 
tisbonne,  et  laissa  :  Ilias  in  nuce ,  seu  pauca 
prœcepta  ad  grascam  linguam  breviter  ac  fé- 
liciter discendam  ;  Ratisbonne,  1722. 

Adelung,  Suppl.  à  Jocher,  Allgem.  (JeleJirten-Lexicon. 

BAILLIE  (Guillaume),  dessinateur  et  gra- 
veur anglais,  né  vers  1736,  mort  au  commence- 
ment du  dix-neuvième  siècle.  Il  suivit  d'abord 
la  carrière  militaire ,  parvint  au  grade  de  capi- 
taine, et  quitta  le  service  pour  se  livrer  à  sa 
passion  pour  les  beaux-arts.  Il  se  distingua  dans 
la  gravure  au  burin ,  à  la  pointe,  au  lavis  et  en 
manière  noire.  Ses  morceaux  les  plus  estimés 
sont  ceux  qu'il  a  gravés  d'après  Rembrandt.  On 
a  de  lui  une  copie  fort  remarquable  du  Peseur 
d'or,  qu'on  prend  souvent  pour  l'original.  Baillie  a 
restauré  fort  habilement  la  planche  connue  sous 
le  nom  de  la  Pièce  des  cent  florins ,  morceau 
de  Rembrandt,  représentant  la  GwérisoH  du  Pa- 
ralytique. Baillie  marquait  ses  estampes  de  la 
date  de  l'année  et  de  celle  du  mois  où  il  les  avait 
terminées. 

Slralt ,  Dict.  of  Engravers.  —  Nagler,  Allgemeines 
Kûnsller-Lexicon. 

BAILLIE  (  Joanna),  femme  de  lettres  écos- 
saise, sœur  du  précédent,  née  en  1762,  morte 


en  1851.  Elle  occupa  un  rang  distingué  dana 
cette  période  de  la  poésie  anglaise  qu'illustraient 
les  Moore ,  les  Coleridge ,  les  Scott  et  les  Byron. 
Ses  premiers  travaux  parurent  en  1799,  sous  le 
titre  :  Séries  of  plays  on  the  passions.  L'en- 
thousiaste admiration  de  Walter  Scott  valut  à  ses 
œuvres  une  réputation  que  justifient,  du  reste, 
une  grande  connaissance  du  cœur  humain,  desj> 
caractères  fortement  conçus  et  nettement  traités^  . 
un  style  siir,  et  riche  en  brillantes  images.  Mais 
en  se  limitant  elle-même,  dans  chacune  de  ses 
pièces,  à  l'analyse  et  à  l'exposition  progressive 
d'une  seule  passion ,  l'amour  dans  Basile ,  la  > 
haine  dans  Montford ,  le  remords  dans  Henri^ 
quez,  la  jalousie  dans  Romiero,  miss  Baillie  ■ 
donna  à  ses  drames  un  caractère  métaphysique-  ■ 

;  et  un  air  de  travail  systématique  qui  ne  s'accoi»-  • 
dent  guère  avec  le  mouvement  et  l'infinie  variété 

1  de  la  nature.  Aussi ,  ses  œuvres  dramatiques , 
quels  que  soient,  du  reste ,  leurs  mérites  supé- 

;  rieurs,  n'abordèrent  jamais  la  scène,  ou  ne  purent  I 
s'y  maintenir.  Le  monument  qu'elle  s'est  prov 
posé   d'élever  n'en  reste  pas  moins  l'une  des  i 
études  les  plus  remarquables  que  le  génie  poé- 
tique ait  faites  sur  le  sujet  inépuisable  des  pas- 

I  sions ,  et  il  assure  à  son  auteur  une  place  hono- 
rable au-dessous  de  Shakspeare,  il  est  vrai,  , 
mais  bien  au-dessus  du  plus  grand  nombre  des 

'.  dramaturges  anglais.  Miss  Baillie  a  donné  aussi 
deux  recueils  de  poésiesvariées,  où  se  remarquent 

!  des  chants  et  des  ballatles  qui  ne  le  cèdent  en 
rien  à  ceux  de  Walter  Scott,  et  un  poëme  lyrique 
(  le  Beacon  )  qui  est  peut-être  l'œuvre  la  plus  par- 

I  faite  de  miss  Joanna,  et  l'une  des  œuvres  les  plus  ■ 
remarquables  du  temps.  Outre  les  Plays  on  the 
passions  (Londres,  in-8°,   1799-1812),  on  a-i 
d'elle  :  Miscellaneous  plays;  iu-8°,  Londres, 
1804;  —  Mitrical  legends  of  exalted  charac- 

\  ^er5  ;  in-8°,  Londres,  1821  ; —  Fugitives  verses }, 

;  in-12,  Londres,  1804;  —  Poetical  miscellanies ;  ; 
Londres,  1823;  —  Bramas ,  3  vol.;  Londres , , 
1836.  —  Ses  œuvres  dramatiques  ont  été  réunie*  > 
çn  un  fort  volume,  et  publiées  séparément  ;Lon- 
di-es,  1851,  in-8°.  T.  D. 

Quarterietj Revieio ,  vol.  21,   24,  37,  85.  —  Edinburgfi 
Review,  vol.  39,  57,  63. 

BAILLIE  ( /o/m  ),  orientaliste  anglais,  né  à 
Inverness  en  1766,  mort  à  Londres  en  1823v 
Entré  dès  1791  au  service  de  la  compagnie  des 
Indes ,  il  profita  de  sa  position  pour  étudier  les 
langues  de  l'Orient.  En  1797,  il  fut  chargé  par 
le  gouverneur  général ,  sir  John  Shore ,  de  tra- 
duire de  l'arabe  le  code  Imamea,  recueil  de  lois 
musulmanes  :   malheui-eusement  il  n'en    parut  i 
qu'un  volume,  contenant  les  lois  commerciales. 
Il  enseigna   l'arabe,  le  persan  et  le  droit  mu- 
sulman au  collège  du  Port-Wttliam.  Jusqu'à  i 
1807,  il  résida  quelque  temps  en  qualité  d'en- 
voyé à  la  cour  du  nabab  d'Aoude,  e4  en  1818  ! 
il  quitta  le  service  pour  retourner  en  Angleterre. 
En  1801,  Baillie  a  publié  des  tables  destinées  à  i 
faciliter  ses  cours  de  langues  ;  et,  de  1802  à  1803  ,  , 


jl89  BAILLIE  - 

il  donna  l'édition  des  textes  originaux  de  cinq 
ouvrages  les'  plus  estimés  sur  la  grammaire 
arabe,  savoir  :  MietAmil,  Scherh  Miet  Amil, 
Misbah,  Hedayet  Alnahw,  et  la  Cafia  <ïEbn- 
Hadjib. 

Rose,  New  Biograpkical  Dictionary. 

BAILLIE  {Mathieu  ) ,  médecin  et  anatomiste 
anglais,  né,  le  27  octobre  1761,  dans  un  petit 
yillage  du  comté  de  Lanark  en  Ecosse;  mort  le 
'23  septembre  1823.  Il  était  neveu  des  célèbres 
anatomistes  Jean  et  Guillaume  Hunter.  Après  des 
études  faites  sous  la  direction  de  son  père  d'a- 
bord, puis  à  l'université  de  Glasgow,  il  prit  ses 
grades  à  Oxford,  et  vint  à  Londres,  où  il  fut 
employé ,  en  qualité  de  préparateur,  par  Jean 
Hunter,  auquel  il  succéda  dans  la  chaire  d'ana- 
itomie.  Plus  tard  il  devint  médecin  de  l'hôpital 
'  Saint-George,  et  membre  du  collège  des  méde- 
icins  de  Londres.  Ce  fut  en  1798  seulement  que 
îBaillie  commença  à  se  livrer  à  la  pratique  de  la 
[médecine  avec  un  succès  extraordinaii-e.  Il  de- 
i  vint  médecin  du  roi  et  de  toutes  les  notabilités  de 
[l'Angleterre.  Ses  qualités  personnelles  n'étaient 
jpas  inférieures  à  son  talent  comme  médecin  et 
!comme  professeur.  Outre  une  fortune  de  deux 
î millions  laissée  à  sa  famille,  il  légua  au  collège 
des  médecins  de  Londres  toute  sa  bibliothèque, 
ses  préparations  anatomiques,  et  des  sommes 
considérables  pour  le  soulagement  des  veuves  et 
des  enfants  de  médecins.  Les  principaux  ouvrages 
de  Bailiie  ont  pour  titre  :  the  Morbid  Anatomy 
of  sovie  oftlie  most  important  parts  of  the 
human  body ;  Londres,  1795,  in-8°;  manuel 
d'anatomie  pathologique,  réimprimé  avec  des 
augmentations  en  1798,  1807  et  1812  :  il  a  été 
traduit  en  allemand  par  Hohnbaum  et  Sœmme- 
ring;  Berlin,  1794-1820,  in-8°;  en  italien,  par 
Zami;  Venise,  1820,  2  vol.  in-8°;  en  français, 
par  Ferrai,  Paris,  1803;  et  par  Guerbois,  Paris, 
1815,  in-S"  ;  —  Séries  ofEngravings  intended 
to  illustrate  the  Morbid  Anatomy,  fascic. 
1-10;  ibid.,  1799-1812,  in-4''  :  c'est  une  série  de 
planches  accompagnées  d'explications  pour  servir 
de  suite  à  l'ouvrage  précédent  ;  —  Lectures  and 
Observations  on  médecine,  ibid.,  1825,  in-8°; 
traduit  en  allemand  par  Hohnbaum  ;  Leipzig  , 
1827;  —  une  édition  avec  notes  de  l'ouvrage  de 
G.  Hunter  sur  V Anatomie pathologique  de  Vu- 
térxis  d'une  femme  enceinte;  Londres,  1924, 
in-4''.  Les  Mémoires  de  Bailiie,  publiés  dans  les 
Philosophical  Transactions,  et  quelques  autres 
écrits,  ont  été  recueillis  et  publiés  par  J.  War- 
drop ,  avec  une  notice  étendue  sur  sa  vie  ;  Lon- 
dres, 1825,  2  vol.  in-8°. 

Penny  Encyclopcedia.—NoUce  sur  la  vie  et  les  ouvrages 
(le  ISaillie,  dans  le  Monthly-Review,  p. 83,  vol.  C  VUI,  p.  83. 

BAILLIE,  enlatinBATLius  (^Robert),  théo- 
logien et  historien  écossais,  né  en  1559,  mort  en 
1662.  H  étudia  d'abord  la  théologie  à  Glasgow,  et 
fut  ensuite  attaché  à  la  maison  de  lord  Mont- 
gomery  ;  puis  il  remplit  successivement  diverses 
fonctions  ecclésiastiques.  En  1640,  il  fut  chargé 


BAILLON 


190 


par  les  lords  écossais  d'aller  protester  à  Londres 
contre  les  innovations  que  l'archevêque  Laud 
voulait  introduire  dans  l'Église  écossaise.  A  son 
retour,  BailUe  professa  la  théologie  à  Glasgow  ; 
et,  en  1643,  il  représenta  l'Église  écossaise  au 
synode  de  Westminster.  En  1661 ,  il  fut  chargé 
de  diriger  l'université  de  Glasgow ,  en  rempla- 
cement d'xm  partisan,  de  Cromwell  appelé  Pa- 
trik  Gillespie  ;  et  en  1649  il  alla  complimenter 
Charles  H  à  la  Haye ,  au  nom  de  l'assemblée 
générale  du  clergé,  n  eût  pu,  être  évêque; 
mais  il  refusa ,  ne  voulant  pas  être  appelé  sei- 
gneur. «  On  ne  voit  pas  dans  l'Ancien  Testjtment , 
disait-il  à  l'archevêque  de  Glasgow,  qu'il  y  ait 
eu  des  seigneurs  dans  la  maison  de  Jésus.  »  On 
a.de  lui  :  Antechesis  elenctica  errorum  quœ 
hodie  vexant  Ecclesiam;  Londres ,  1 654,  ifli-8''; — 
Dissuasive  from  the  errors  ofthe  times  ;  Lon- 
dres, 1655,  in-4'';  —  Opzis  historicum  et  ch7'o- 
nologicum;  Amsterdam,  1663,in-fol.  ;  —  A  de- 
fence  ofthe  Reformation  ofde  chiirch  ofScot- 
land,  against  M.  Maxwell ,  bisJiop  of  Ross,  a 
Parallel  bçtween  the  Scothish  Service-Book 
and  the  Romish  Missal,  Breviary  ;  Londres , 
in-4''  ; —  Letters  and  Journals,  written  by  the 
deceased  M.  Rob..  Bailiie,  carefully  trans- 
cribed  by  Rob.  Aiken,  containing  an  im- 
partial account  of  public  Transaction  civil 
ecclesiastieal  and  military ,  bot  h  in  England 
and  Scotland  from  1637  to  1662;  Edimbourg, 
1777. 
Adeiung,  Suppl.à  Jôcher,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BAiLLiF(ie  Roch).  Fo?/.  Rivière  {de  la). 

BAILLIONI  (  M.-Giovanni),  mécanicien  ita- 
lien, natif  de  Milan,  vivait  au  dix-huitième 
siècle.  Il  inventa  un  orgue  mécanique  d'une 
construction  ingénieuse,  destiné  à  être  placé  dans 
les  jardins  de  Leinate,  appartenant  à  la  comtesse 
Visconti.  Il  en  a  donné  la  description  sous  le 
titre  :  Machina  pneumatica,  inventata  de 
M.-G.  Baillioni,  fatta  d'ordine  délia  eccel- 
lentissima  signora  Viscontiper  le  delizie  délia 
sua  villa  di  Leinate,  dans  le  Giornale  de'  let- 
terati  d''Italia,  t.  X. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  M,us%ciens. 

BAII.LON  [Emmanuel),  naturaliste  français, 
mort  à  Abbeville  en  1802.  Il  cultiva  avec  suc- 
cès l'ornithologie  et  la  physiologie  végétale,  sous 
les  rapports  de  l'utilité  immédiate  qu'on  en  peut 
retirer  dans  l'économie  rurale  et  poUtique.  Sans 
sortir  de  son  pays,  il  trouva  le  moyen  de  re- 
cueiUir  un  grand  nombre  de  faits  nouveaux  et 
curieux  ;  fit  une  étude  particulière  des  oiseaux 
de  mer  qui  habitent  les  côtes  de  la  Picardie ,  et 
communiqua  ses  observations  à  Buffon ,  qui  le 
cite  souvent  avec  éloge.  Tous  les  ans  il  envoyait 
à  Paris  des  oiseaux  aquatiques  vivants,  que  l'on 
élevait  au  jardin  du  Muséum.  Il  avait  le  talent 
de  préparer  avec  beaucoup  de  dextérité  et  de 
grâce  les  oiseaux  pom*  les  collections  d'histoire 
naturelle ,  et  le  Muséum  lui  doit  en  grande  par- 
tie sa  collection  d'oiseaux  de  mer  et  de  rivage 


,91  BAILLOT  — 

des  côtes  de  l'Océan,  dont  plusieurs  sont  très- 
rares,  n  donna  le  premier  une  notice  détaillée 
sur  la  bemache ,  que  Buffon  n'avait  fait  con- 
naître qu'incomplètement.  On  a  de  lui  plusieurs 
ouvrages  justement  estimés,  entre  autres  un 
Mémoire  sur  les  causes  du  dépérissement  des 
bois ,  et  les  moyens  d'y  remédier,  1791,  in-4°, 
qui  lui  valut  le  prix  proposé  sur  cette  question 
par  l'assemblée  constituante ,  et  un  autre  Mé- 
moire sur  les  sables  mouvants  qui  couvrent 
les  côtes  du  département  du  Pas-de-Calais, 
et  les  moyens  de  s'opposer  à  leur  invasion. 
L'auteur  proposa,  pour  fixer  les  dunes ,  la  clô- 
ture du  hoya  ou  roseau  des  sables  (arundo 
arenaria).  Bâillon  avait  entretenu  avec  Buffon 
un  commerce  de  lettres,  auquel  notre  célèbre 
naturaliste  attachait  le  plus  grand  prix. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

*  BAILLOT  (  Pierre- Joseph  ) ,  musicographe 
français,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  U  dirigea  la  musique  ordinaire 
du  duc  d'Aiguillon.  On  a  de  Bâillon  :  Nouvelle 
méthode  de  guitare  selon, le  système'des  meil- 
leurs auteurs,  contenant  les  plus  clairs  et 
les  plus  aiséspour  apprendre  à  accompagner 
une  voix ,  et  parvenir  à  jouer  tout  ce  qui  est 
propre  à  cet  instrument;  Paris,  1781  ;  —  la 
Musique  lyrique,  journal  d'ariettes ,  avec  ac- 
compagnement de  guitare  ou  de  harpe,  1772- 

1784. 
Fétis,  Biographie  des  Musiciens. 

BAILLOT  (  Etienne-Catherine  ) ,  littérateur, 
né  à  Évry-sur-Aube  en  1758 ,  mort  dans  sa  ville 
natale  le  15  avril  1825.  Avocat  au  bailliage  de 
Troyes ,  il  fut  en  1789  député  aux  états  géné- 
raux ,  et  embrassa  la  cause  de  la  révolution. 
Depuis  1791  il  vécut  retiré  dans  son  départe- 
ment. On  a  de  lui  une  traduction  (en  prose)  des 
Satires  de  Juvénal  (par  B...);  Paris,  1823,  in-8». 
Il  a  laissé  en  manuscrit  des  Recherches  sur 
l'histoire  de  Champagne. 

Biographie  des  Champenois. 

BAILLOT  (Pierre),  littérateur,  né  à  Dijon  le 
8  septembre  1752,  mort  le  20  février  1815.  Il 
fut  professeur  de  littérature  française  et  de  rhé- 
torique au  lycée  de  Dijon.  On  a  de  lui  :  Récit 
de  la  bataille  de  Marathon ,  lu  le  5  septem- 
bre 1791,  dans  la  société  patriotique  de  Dijon, 
aux  gardes  nationaux  volontaires  de  la  Côte- 
d'Or  lors  de  leur  départ  pour  l'armée;  1792, 
jQ.go.  _  phrndri  Fabulœ  selectse,  avec  des 
notes;  Dijon  (Bligny) ,  1806;,  in-8«  ;  —  Ovi- 
.  du  Métamorphoses  selectse,ad  usum  lyceo- 
rum,  avec  des  notes  ;  Dijon  (Coquet) ,  1808. 
Quérard,  la  France  littéraire. 

BAiLLO  T  (  Pierre  -  Marie  -  François  -  de- 
Sales),  célèbre  violiniste ,  né  le  1"  octobre  1771 
à  Passy ,  mort  à  Paris  le  15  septembre  1842. 
Il  eut  pour  maître  Viotti ,  et  fut  attaché  en  1791 
au  théâtre  de  Monsieur.  En  1795 ,  il  entra 
au  Conservatoire  comme  professeur  de  violon , 
en  remplacement  de  son  ami  Rode,  parti  pour 


BAILLOU  192 

la  Russie.  Il  délendit  ce  nouvel  établissement  de 
musique  contre  les  attaques  de  ses  adversaires, 
dans  une  brochure  intitulée  Recueil  de  pièces 
à  opposer  à  divers  libelles  dirigés  contre  le 
Conservatoire  de  Musique  ;  Paris,  1803,  in-4°. 
Le  11  décembre  1812,à  laséancepubliquepourla 
distribution  des  prix,  il  lut  une  Notice  siir  les 
travaux  du  Conservatoire  impérial  et  sur  les 
objets  soumis  à  son  examen  pendant  Vannée 
1812,  in-4°de  dix  pages.  De  1805  à  1808,  Baillot 
fit  admirer  son  talent  en  Russie;  en  181 5, il  par- 
courut la  Belgique ,  la  Hollande  et  l'Angleterre, 
et  y  recueilUt  gloire  et  profit.  Baillot  ne  fut  pas 
seulement  un  des  premiers  violinistes  de  son 
temps  par  un  jeu  hardi  et  original  ;  mais  il  fut 
un  homme  probe  ,  désintéressé  et  généreux.  Le 
principal  ouvrage  de  Baillot  est  l'Art  du  violon, 
dont  la  première  édition  parut  en  1803.  On  a 
aussi  de  lui  une  Notice  sur  J.-B.  Viotti  ;  Paris, 
1825,  in-S".  Parmi  les  pièces  de  sa  composition 
on  remarque  :  douze  Études  caractéristiques 
pour  le  violon ,  avec  accompagnement  de  basse 
chiffrée  ;  —  des  duos,  des  trios,  des  quatuor,  des 
concertos,  une  symphonie  concertante  pour  deux 
violons. 

Escudier,  article  sur  Baillot  dans  la  Gazette  musicale, 
année  1841,  n°  4S. 

BAILLOU,  en  \a.'ihi£allônius{€hiillaume  de), 
célèbre  médecin  français,  né  à  Paris  en  1538, 
mort  en  1616.  Il  était  fils  de  Nicolas  Baillou, 
architecte,  originaire  de  Nogent-le-Rotrou  :  il  ap- 
prit d'abord  les  langues  latine  et  grecque ,  et  les 
enseigna  ensuitélui-mémeau  collège  de  Montaigu. 
Puis  il  étudia  la  médecine  sous  Houllier,  Femel 
et  Duret ,  et  fut  successivement  reçu  bachelier 
en  1568,  et  docteur  en  1570.  Il  ne  tarda  pas  à 
être  attaché  comme  régent  à  la  Faculté,  dont  il 
fut  élu  doyen  en  novembre  1580.  Vers  cette 
époque ,  la  ville  de  Paris  était  ravagée  par  une 
épidémie  catarrhale  (  influenza)  ;  les  écoles 
étaient  désertes ,  par  la  fuite  des  professeurs 
et  des  élèves.  A  l'épidémie  se  joignirent  la  guerre 
civile ,  et  des  tracasseries  suscitées  par  le  corpg 
des  chirurgiens,  qui,  avec  l'appui  de  Henri  III 
et  du  pape  Grégoire  XIH ,  cherchait  à  faire  un  < 
corps  à  part  dans  l'université.  Ces  calamités 
réunies  fournirent  à  Baillou  l'occasion  de  faire 
preuve  de  son  zèle.  Il  fallait  alors  un  certain 
courage  pour  rappeler  les  médecins,  presque  tous 
partisans  de  l'école  ai'abe  ,  à  l'observation  des 
faits;  Baillot  le  tenta  heureusement,  et  ouvrit 
ainsi  un  des  premiers  la  grande  voie  dé  la  mé- 
thode expérimentale ,  si  féconde  en  résultats. 
Il  avait  cependant  beaucoup  puisé  dans  les  li- 
vres de  Galien ,  et  il  avait  pris  Hippocrate  pour 
modèle.  Aux  talents  de  médecin  Baillou  joignait 
les  vertus  qui  font  l'homme  de  bien.  Recherché 
comme  praticien,  il  eût  pu  facilement  arriver 
aux  honneurs  et  aux  charges  les  plus  élevées;; 
il  leur  préféra  l'indépendance  et  l'étude.  Baillou |i 
avait  embrassé  le  calvinisme  :  il  fut  désignéi 
pour  aller  à  Saint-Denis  offrir  à  Henri  IV  les 


193 


BAILLOU  —  BAILLY 


Î94 


liommages  de  la  faculté  de  Paris.  Il  serrit  de  mo- 
dèle à  Sydenhanijtet  fut  surnonmé  ie  Sydenham 
français.  On  l'appelait  aussi  le  fiéau  des  ba- 
cheliers {flagellum  baccalaureorum) ,  à  cause 
de  la  force  de  son  argumentation  et  de  sa  dia- 
lectique. 

Ses  ouvrages,  qui  témoignent  d'une  vaste  éru- 
dition et  de  profondes  études  littéraires,  ne  fu- 
rent publiés  qu'après  sa  mort  par  ses  deux  ne- 
veux, Jacques  Chevart  et  Simon  le  Letier, 
tous  deux  médecins.  Voici,  du  reste,  la  liste  de 
ses  ouvrages  dans  l'ordre  chronologique  :  Con- 
siliorum  medicinalium  liber  prtmus;  Paris, 
1635,  in-4°  ; — Consiliorummedicinalium  liber 
secundus;  ibidem,  l636,in-4"; —  Definitionum 
medicinalium  liber;  Paris,  1639,  in-4°  :  11  y 
explique  les  termes  dont  Hippocrate  s'est  servi;  — 
Epidemicorum  et  ephemeridum  libri  duo  ; 
Paris,  1640,in-4°:  c'est  un  recueO  de  constitutions 
épidémiques  depuis  1570  jusqu'en  1579,  com- 
posé d'après  la  méthode  d'Hippocrate  ;  —  Com- 
mentarius  in  libellum  Theophrasti  de  verti- 
gine/ibid.,  l640,in-4°; — De  Convulsionibus 
liSellus;  ibidem,  1640,  in-4°;  —  Liber  de 
Rheumatismo  et  pleuritide  dorsali;  Paris, 
1642,  in-4'';  —  De  virginum  et  mulierum 
Moi'bis  liber;  ibidem,  1643,  in-4°  :  c'est  un  de 
ses  meilleurs  ouvrages;  —  Opuscula  medica  de 
Arthritide,  de  Calcula  et  urinarum  Hypostasi; 
Paris,  1643,  in-4°  ; —  Consiliorummedicina- 
lium liber  ter  tins  et  postremus;  Paris,  1649, 
in-4''  :  c'est  un  récit  des  maladies  qu'il  a  obser- 
vées ;  il  en  indique  les  causes,  et  confirme  ce  qu'il 
avance  par  des  exemples  tirés  de  sa  pratique  ; 
-—  Adversaria  medicinalia;  Paris,  in-4°;  — 
Opéra  medica  omnia ,  studio  Jacobi  Chevart; 
Paris,  1635,  1640,  1643,  1649,  in-4%  quatre  vo- 
lumes; Venise,  1734,  1735,  1736,  in-4'',  quatre 
tomes  en  deux  volumes;  Genève,  1762,  quatre 
volumes  in-4°,  avec  ime  préface  de  Théodore 
Troncliin.  —  Baillou  avait,  d'après  le  précepte 
d'Hippocrate  ,'.essayé  de  chercher,  dans  la  cons- 
titution atmosphérique,  le  prmcipe  des  épidé- 
mies ,  ainsi  que  les  causes  des  maladies  parti- 
culières à  chaque  saison  et  à  chaque  climat.  Il 
fit  le  premier  bien  connaître  la  nature  du  croup. 

F.  H. 
Van  der  Linden,  De  scriptoribus  medîcis.  —  Kersten  , 
Medizinisches-Lexicon.  —  NicéroD,  Mémoires,  t.  XX.  — 
Sprengel,  Geschic/iteder Medizin,  t.  III.  —Biographie 
médicale. 

*  BAILLOU  (Louis) ,  musicien  français,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
Après  avoir  reçu  des  leçons  de  violon  de  Capron, 
Baillou  se  rendit  en  Italie.  Il  fut  attaché  à  la 
Scala  de  Milancomme  chef  d'orchestre,  et  écrivit 
pour  ce  théâtre  la  musique  de  plusieurs  ballets. 
On  a  de  lui ,  entre  autres  ouvrages  :  Andro- 
macca  e  Pirro,  représenté  en  1777;—  Apollo 
placato,  1778;—  Calipso  abbandonata,  même 
année;  —  la  Zingara  riconosciuta ,  1783;  — 
Lodovico  il  Moro  ,  1786;  —  Gv,atimozin,  o  la 
conquista  del  Messico,   1787;  —  Guillelmo 

NOUV,  BIOGR.   UNIVERS.   —  T.   IV. 


Tell,  1797  ;  —  Lucio  Giunio  Bruto,  1798  ;  —  la 
Disfatta  di  Abderame ,  1809  :  ce  dernier  ou- 
vrage en  société  avec  Capuzzi. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BAiLLU  (Pierre  de),  baillieu  ou  balliu, 

graveur  flamand,  vivait  à  Anvers  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  avait 
passé  quelques  années  à  Rome,  où  il  s'était  per- 
fectionné dans  son  art.  On  a  de  lui  beaucoup 
d'estampes  d'après  Rubens,  Vandyck,  Cortone, 
le  Guide ,  Annibal  Carrache  et  Rembrandt. 

Descamps,  f^ie  des  Peintres  flamands. 

*  BAILLY  (Alexandre) ,  peintre  français,  né 
à  Paris  en  1764.  Il  fut  élève  de  David,  et  peignit 
le  portrait.  Il  exposa  plusieurs  fois,  et  avec 
succès,  à  Paris,  Nîmes,  Montpellier  et  Marseille. 

Nagler,  Neues  Mlgemeines  KUnstler-Eexicon. 

BAILLY  (Antoine-Denis),  prote  d'impri- 
merie, né  à  Besançon  le  8  novembre  1749, 
mort  à  Paris  entre  1815  et  1820.  Il  surveilla 
l'impression  de  la  plupart  des  beaux  ouvrages 
sortis  des  presses  de  Didot  jeune,  et  décida  ce 
dernier  à  faire  une  partie  des  frais  de  publica- 
tion des  Études  de  la  nature  de  Bernardin  de 
Saint-Pierre ,  livre  pour  lequel  l'auteur  n'avait 
pu  trouver  d'éditeur.  On  attribue  à  Bailly  :  Dic- 
tionnaire poétique  d'éducation,  Paris,  1775, 
2  vol.  in-8°,  publié  sous  le  pseudonyme  de  De- 
lacroix; —  Choix  d'anecdotes  anciennes  et 
modernes,  recueillies  des  meilleurs  auteurs, 
in-12,  4*  édition,  Paris,  1824,  3  vol.  in-18. 

Aimé-Martin ,  Mémoires  sur  la  vie  de  Bernardin  de 
Saint-Pierre. 

*  BAILLY  (Antoine),  inspecteur  général  des 
finances,  mort  en  1851,  fils  du  précédent.  On  a 
de  lui  :  Histoire  financière  de  la  France  de- 
puis l'origine  de  la  monarchie  jusqu'à  la 
fin  de  1786,  avec  le  tableau  général  des  an- 
ciennes impositions,  et  un  état  des  recettes  et 
des  dépenses  du  trésor  royal  à  la  même  époque; 
—  Administration  des  Finances  du  royaume- 
uni  de  la  Grande-Bretagne  et  d'Irlande,  con- 
tenant les  documents  sur  l'échiquier,  la  dette 
nationale,  les  banques,  la  navigation ,  le  pro- 
duit et  l'emploi  des  contributions ,  droits,  taxes, 
péages,  émoluments  perçus  par  l'État  sm- le  clergé, 
la  magistrature,  les  comtés,  les  paroisses,  les 
corporations,  etc.  ;  Paris,  1837,  2  vol.  in-8°  (Fir- 
min  Didot  frères).  — Ces  ouvrages,  contenant 
le  résultat  de  documents  originaux  mis  à  la  dis- 
position de  M.  Bailly,  qui  fut  envoyé  plusieurs 
fois  en  mission  en  Angleterre  pour  y  étudier 
et  approfondir  le  système  financier,  sont  fort 
estimés. 

*  BAILLY  (JDavid),  peintre  hollandais,  né  à 
Leyde  en  1588.  H  eut  plusieurs  maîtres ,  entre 
autres  Corn  et  Vander  Voort.  H  se  mit  ensuite 
à  voyager,  et  vint  à  Rome.  A  son  retour,  il  refusa 
une  pension  que  lui  offrait  le  duc  de  Brunswick, 
et  s'établit  à  Leyde.  Ses  portraits,  surtout  ceux 
qu'il  traçait  à  la  plume,  lui  firent  une  grande 
réputation.  Il  avait  débuté  avec  assez  de  succès 


195 


BAILLY 


196 


dans  la'  gravure,  qu'il  laissa  ensuite  pour  la 
peinture. 
Nagler,  Tfeues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 
BAILLT  (François),  littérateur  français, 
mort  en  1651 ,  à  Sainte-Vertu,  près  de  Chablis. 
D  était  fils  d'un  vigneron  de  la  paroisse  de  Saint- 
Père  d'Auxerre.  Il  commença  ses  études  dans 
cette  ville,  et  les  poursuivit  à  Paris,  où  il  fut 
chargé  de  l'éducation  du  comte  de  Tonnerre.  Il 
voyagea  ensuite  en  Italie  et  en  Flandre.  A  son 
retour,  quoiqu'il  ne  fût  que  simple  clerc ,  il  fut 
pourvu  delà  cure  de  Vitry,  dans  le  diocèse 
d'Auxerre.  Mais  bientôt,  renonçant  à  l'état  ecclé- 
siastique, pour  lequel  il  n'avait  pas  de  vocation, 
il  se  maria.  On  a  de  lui  différentes  pièces  de  théâ- 
tre et  plusieurs  sonnets,  etc.  ;  Anvers ,  in-4°.  Ce 
recueil  est  dédié  à  l'archiduchesse  Isabelle. 

J.  B. 
Papillon,  BiWioth.  des  Aut.  de  Bourgogne,  1. 1,  p.  9. 
*  BAILLY  (  George  ) ,  général  français ,  né  en 
1685 ,  mort  le  22  mars  1759.  Il  entra  comme  lieu- 
tenant au  régiment  d'infanterie  de  Navarre  en 
1705 ,  devint  officier  d'artillerie  en  1706,  et  fit  la 
campagne  de  cette  année  en  Allemagne.  Apiès 
avoir  rempli  successivement  les  fonctions  de  com- 
missaire  extraordinaire  et  de  commandant  ordi- 
naire, le  jeune  Bailly  assista  au  siège  de  Douai,  à 
ceux  de  Quesnoy,  de  Bouchain,  de  Landau,  de 
Fiibourg,  et  fut  promu  au  grade  de  major  d'ar- 
tillerie au  siège  de  Fontarabie  en  1719.  Devemi 
commissaire  provincial  le  4  août  1721,  il  com- 
manda en  cette  qualité  l'école  de  Grenoble  jus- 
qu'en 1733,  époque  à  laquelle  il  se  rendit  à  l'ar- 
mée d'Italie ,  où  il  combattit  à  la  bataille  de 
Parme,  aux  sièges  de  la  Mirandole,  à  la  prise 
du  château  de  Gonzue,  de  Reggiolo  et  de  Té- 
vère.  Après  avoir  fait  la  campagne  de  la  Bohème 
en  1741,  il  rentra  en  France  avec  l'armée  en 
1743.  Nommé  brigadier  le  20  février  de  cette  an- 
née, il  fut  employé  à  l'armée  du  Rhin  sous  le 
maréchal  de  Noailles ,  y  commanda  l'artillerie  à 
la  bataille  de  Dettingen ,  et  servit  ensuite  à  celle 
d'Italie  depuis  1744  jusqu'à  la  paix.   Pendant 
les  deux  campagnes  de  1745  et  1746  en  Pié- 
mont, le  brigadier  Bailly  rendit  des  services 
signalés  à  l'aimée  française,  et  y  déploya  autant 
de  courage  que  de  talent.  Nommé  maréchal  de 
camp  le  1"  mai  1745,  il  obtint  le  grade  de  lieu- 
tenant général  de  l'artillerie  le  l^'' juillet  1746, 
et  celui  de  heutenant  général  des  armées  du  roi 
le  10  mai  1748.  Après  la  conclusion  de  la  paix, 
il  se  retira  dans  ses  foyers,  où  il  mourut  à  l'âge 
de  soixante-quatorze  ans. 
Gazette  de  France.  —  Annales  des  temps. 
*  BAILLY   (Henri),  compositeur  français, 
mort  le  25  septembre  1639.  Il  fut  surintendant  de 
la  musique  de  Louis  Xm,  et  laissa,  outre  des 
ballets  et  divertissements,  plusieurs  motets  pour 
la  chapeUe  du  roi,  entre  autres  un  Super  flu- 
mina,  qui  eut  quelque  retentissement. 
Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BAILLT  {Jacques),  peintre  français,  né  à 


Graçay  en  1629,  mort  en  1679.  Il  peignit  avec 
succès  les  fleurs ,  les  fruits ,  les  ornements.  Ses 
couleurs  avaient  une  telle  force,  qu'elles  péné- 
traient la  pierre;  l'emploi  des  ingrédients  qui 
les  composaient  amena  la  mort  de  l'artiste. 

Chaudon  et  Delandine,  Nouveau  dictionnaire  histo- 
rique.—  Nagler,  Neues  Allgeîneines  Kiiyistler-Lexicon. 

BAILLY  (Jacques),  garde  des  tableaux  du 
roi,  né  à  Versailles  en  1701,  mort  le  18  no- 
vembre 1768.  Il  travailla  dans  le  genre  comique, 
et  fît  quelques  parodies  qui  eurent  un  succès 
passager.  Son  théâtre  parut  en  1768,  en  2  vol. 
in-8°.  On  a  encore  de  lui  le  Catalogue  des  ta- 
bleaux du  cabinet  du  roi  au  Luxembourg  ; 
Paris,  1777,  in-12.  Jacques  Bailly  fut  le  père  du 
savant  astronome  et  infortuné  maire  de  Paris. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

BAILLY  (Jean-Stjlvain),  savant  célèbre  et 
premier  maire  de  Paris ,  né  à  Paris  le  15  sep- 
tembre 1736,  mort  le  10  novembre  1793.  D'a-^ 
bord  destiné  à  la  profession  de  peintre,  il  ne 
fit  que  de  médiocres  progrès  dans  le  dessin, 
lorsque  le  hasard  lui  ouvrit  une  route  d'instruc- 
tion plus  sérieuse.  Un  mathématicicu  nommé 
Moncarville  avait  un  fils,  auquel  Bailly  donna 
des  leçons  de  dessin  en  échange  de  quelques 
leçons  de  mathématiques.  Après  avoir  épuisé 
les  connaissances  de  Moncarville,  Bailly  eut 
pour  maître  le  père  du  célèbre  Clairaut.  Quelf 
ques  succès  littéraires  d'un  de  ses  arais  enflam- 
mèrent son  imagination,  et  à  l'âge  de  seize  ans 
il  composa  deux  tragédies,  Clotaire  et  Iphi- 
génie  en  Tauride.  Dans  la  pi-emière  de  ces 
pièces.,  l'auteur,  par  une  prédestination  singu- 
lière, met  en  scène  un  maire  de  Paris,  massacré 
par  le  peuple.  Bailly  consulta- sur  ses  essais  dra- 
matiques le  comédien  la  Noue,  qui  lui  conseilla 
de  quitter  le  théâtre  pour  la  science.  Le  jeune 
littérateur  suivit  ce  conseil ,  et  eut  bientôt  l'oc- 
casion de  se  lier  avec  l'abbé  de  la  Caille,  qui  lui 
fit  partager  ses  goûts  et  ses  travaux  pour  l'as- 
tronomie. 

Dès  1763  Bailly  présenta  à  l'Académie  des  ; 
sciences  ses  Observations  sur  la  lune ,  et , 
l'année  suivante,  il  publia  un  long  travail  sur 
les  étoiles  zodiacales.  En  1766,  parut  son 
Essai  sur  les  satellites  de  Jupiter,  avec  des 
tables  de  leurs  mouvements,  1  vol.  in-4''.  En 
1771  il  fit  paraître  un  Mémoire  sur  la  lumière 
de  ces  satellites.  Ce  mémoire,  plein  de  vues 
profondes,  le  classa  parmi  les  grands  astro- 
nomes de  son  temps.  En  1775  Bailly  donna  le 
premier  volume  de  son  Histoire  de  l'astro- 
nomie ancienne  et  moderne  (  ce  volume  in-4° 
comprend  seulement  Yhistoire  de  V astronomie 
ancienne  depuis  son  origine  jusqu'à  VétabUs- 
sement  d'Alexandrie).  Ce  volume  fut  suivi  de , 
Y  Histoire  de  l'astronomie  moderne  (jusqu'en 
1781  ),  1773-1783, 3  vol.  in-4°,  et  ce  n'est  qu'en  J 
1787  que  parut  Y  Histoire  de  l'astronomie  in- 
dienne et  orientale,  1  vol.  in-4°.Ce  grand  ou-i 
vrage  est  plein  de  rec^ierches  savantes  et  d'aper-t 


197 

eus  ingénieux;  il  est  écrit  dans  un  style  élégant, 
dont  Fontenelle  a  le  premier  donné  l'exemple  dans 
les  matières  scientifiques.  Quelques  objections 
que  lui  fit  Voltaire  sur  la  philosophie  des  brames, 
qu'il  croyait  les  inventeurs  de  toutes  les  sciences, 
engagèrent  Bailly  à  publier  en  1777  deux  écrits 
intéressants  :  Lettres  sur  Vorigine  des  sciences 
(vol.  in-8"),  et  V Atlantide àç^VMon  (vol.in-8°). 
L'auteur  y  attribue  la  création  de  tous  nos  arts 
à  un  peuple  ancien ,  originaire  du  nord ,  habitant 
primitivement  les  hauts  plateaux  de  la  Tartarie 
orientale,  peuple  qui  aurait  disparu  du  globe 
par  quelque  révolution  de  la  nature ,  et  n'aurait 
laissé  aux  autres  nations  que  les  éléments  de 
ses  connaissances ,  quelques  traditions  et  d'obs- 
curs souvenirs.  De  ce  peuple  détruit,  les  arts 
auraient  passé  aux  Chinois,  aux  Indiens,  aux 
Chaldéens,  aux  Grecs,  etc.  —  Bailly  se  délassait 
de  ses  travaux  astronomiques  par  la  littérature. 
Il  eut  l'accessit  à  l'Académie  française  pour  ses 
Éloges  de  Charles  V,  de  Molière;  et  à  Rouen, 
pour  celui  de  Corneille.  L'Académie  de  Berlin 
couronna  son  Éloge  de  Leibnitz.  On  doit  encore 
à  Bailly,  les  Éloges  de  Cook,  de  la  Caille  et 
de  Gresset.  Ces  éloges  furent  publiés  sous  ce 
titre  :  Discours  et  mémoires,  illQ,'l  vol.  in-8°. 
Les  Éloges  de  Charles  F,  de  Molière,  de  Cor- 
neille ,  de  l'abbé  de  la  Caille  et  de  Leibnitz 
avaient  été  publiés  précédemment  en  1770 ,  vol. 
in-S".  Cette  variété  de  talents  et  les  grâces  de 
soû  style  lui  ouvrirent  les  portes  des  trois  Aca- 
démies de  Paris ,  honneur  singulier  qui  n'avait 
jamais  été  obtenu  que  par  Fontenelle.  Son  dis- 
cours de  réception  à  l'Académie  française  est 
très-remarquable  par  l'agrément  de  la  diction,  et 
la  manière  adroite  avec  laquelle  il  loue  son  pré- 
décesseur le  comte  de  Tressan  {Discours  de 
réception,  1784,  in-4°).  Comme  commissaire 
de  l'Académie  des  sciences,  Bailly  publia  ^ 
1784  et  1786  deux  Rapports  importants.  Le 
premier  a  pour  objet  l'examen  du  magnétisme 
animal ,  qu'il  considère  comme  une  des  illusions 
de  l'esprit  humain  (  Rapport  des  commissaires 
chargés  par  l'Académie  des  sciences  de  l'exa- 
men du  magnétisme  animal,  1784,  in-4°).  Le 
second  a  pour  but  de  faire  substituer  quatre 
hôpitaux ,  dans  quatre  quartiers  différents ,  à 
l'hôpital  unique  qui  existe  à  Paris  (  Rapport  des 
commissaires  chargés  par  l' Académie  des 
sciences  de  l'examen  du  projet  (Sun  nouvel 
hôtel-Dieu,  1787,  in-4°).  Cet  écrit,  plein  de 
connaissances  physiques,  d'énergie  et  de  sensi- 
bilité, avait  déterminé  l'autorité  à  exécuter  ce 
projet  utile ,  lorsque  la  révolution  vint  l'arrêter, 
et  ouvrit  à  BaUly  une  nouvelle  carrière.  Nommé 
électeur  de  son  district ,  puis  secrétaire  de  l'as- 
semblée électorale,  en^n  député  aux  états, 
Bailly  se  rendit  à  Versailles,  où  déjà  l'assemblée 
nationale  se  trouvait  divisée  sur  la  question 
fondamentale  du  vote  par  tête  ou  par  ordre.  A 
son  arrivée,  il  fut  élu  doyen  du  tiers  état ,^ 
dont  il  se  trouva  dès  lors  appelé  à  soutenir  les 


BAILLY  198 

justes  prétentions.  La  résistance  des  ordres  pri- 
vilégiés ayant  enfin  obligé  les  communes  à  se 
constituer  en  assemblée  nationale,  Bailly,  de 
simple  doyen  du  tiers  état,  se  trouva  prési- 
dent de  l'assemblée  constituante;  ce  fut  lui  qui 
eut  l'honneur  de  présider  la  séance  du  jeu  de 
paume.  Lorsque  le  maître  des  cérémonies  vint, 
de  la  part  du  roi,  ordonner  aux  membres  du 
tiers  état  de  sortir  de  la  salle,  Bailly  lui  répon- 
dit :  «  La  nation  assemblée  n'a  point  d'ordre  à 
recevoir.  »  II  réclama,  en  sa  qualité  de  prési-j 
dent ,  le  droit  de  prêter  le  premier  serment  de\ 
ne  pas  se  séparer  avant  d'avoir  établi  la  consti-  j 
tution  sur  des  bases  solides. 

On  sait  comment,  après  \m  vain  essai  de  coup 
d'État,  la  cour  se  vit  forcée  de  souscrire  à  la 
réunion  des  ordres,  sans  avoir  rien  gagné  à  son 
imprudente  tentative ,  sinon  de  constater  à  la 
fois  ses  regrets  et  son  impuissance.  On  sait  aussi 
qu'après  avoir  appelé  des  troupes  sous  Paris 
pour  dissoudre  la  représentation  nationale ,  le 
ministère  fut  vaincu  de  nouveau  dans  la  fameuse 
journée  du  14  juillet,  qui  vit  tomber  à  la  fois  la 
Bastille  et  le  pouvoir  absolu.  Le  lendemain  de 
cette  journée,  une  députation  de  l'assemblée  na- 
tionale ,  dont  faisaient  partie  Bailly  et  la'Fayette, 
s'étant  rendue  à  l'hôtel  de  ville,  une  acclamation 
universelle  décerna  (le  16  juillet)  au  premier  le 
titre  de  maire  de  Paris ,  au  second  celui  de 
commandant  général  de  la  milice  parisienne , 
qui  venait  de  s'organiser  spontanément.  Le  17,  il 
reçut  le  roi  à  l'hôtel  de  ville,  et  lui  présenta  la 
cocarde  nationale.  On  remarque  cette  phrase 
dans  le  discours  qu'il  adressa  à  ce  prince  : 
«  Henri  IV  avait  conquis  son  peuple;  ici  c'est 
le  peuple  qui  a  reconquis  son  roi.  »  Bailly  fut  de 
nouveau  proclamé  maire  dans  cette  même  jour- 
née. Le  25  août ,  il  prêta ,  en  cette  qualité ,  la 
serment  suivant  au  roi  :  <c  Sire ,  je  jure  à  Dieu , 
entre  les  mains  de  V.  M.,  de  faire  respecter  votre 
autorité  légitime ,  de  conserver  les  droits  sacrés 
de  la  commiine  de  Paris,  et  de  rendre  justice  à 
tous.  «  D  offrit  ensuite  au  roi  im  bouquet  enve- 
loppé d'une  gaze  sur  laquelle  était  écrit  en  lettres 
d'or  :  «  Hommage  à  Louis  XVI,  le  meilleur  des 
rois,  w  Dans  la  journée  du  6  octobre ,  il  vint  rece- 
voir le  roi  à  la  barrière  de  Versailles ,  et  lui  fit 
un  long  discours,  auquel  Louis  XVI  ne  répondit 
que  par  ces  mots  :  «  Monsieur,  c'est  toujours 
avec  plaisir  et  confiance  que  je  me  trouve  au 
milieu  des  habitants  de  ma  bonne  ville  de  Paris.  » 
Le  19,  lorsque  l'assemblée  vint  tenir  sa  pre- 
mière séance  à  Paris ,  il  la  complimenta.  Il  alla, 
le  5  février  1790,  féliciter  le  roi  sur  la  séance 
qu'il  avait  tenue  la  veille  à  l'assemblée ,  et  sur 
le  discours  qu'il  y  avait  prononcé  ;  il  lui  dit,  entre 
auti*es  choses,  «  qu'il  réunissait  tous  les  titres 
des  monarques  chéris,  Louis  le  Juste,  Louis  le 
Bon,  Louis  le  Sage,  et  bientôt  Louis  le  Grand. 

Dans  ses  fonctions  nouvelles ,  Bailly  trouva  de 
grands  et  difficiles  devoirs  à  remplir.  Il  arrivait 
au  milieu  d'une  famine,  au  milieu  d'une  insurrec- 


/" 


199  BAILLY 

tion,  à  la  tête  d'une  administration  toute  neuve, 
dont  rien  encore,  ni  la  marche,  ni  les  attribu- 
tions ,  ni  les  prérogatives,  n'étaient  déterminées. 
Il  fallait  maintenir  l'ordre  au  sein  de  l'efferves- 
cence, suppléer  par  la  persuasion  à  l'autorité 
qui  n'existait  plus  nulle  part,  assurer  chacpie 
jour  la  subsistance  d'une  population  de  sept  cent 
mille  âmes,  et  chaque  jour  répondre  du  succès 
sur  sa  tête.  Il  y  réussit  par  un  travail  de  tous  les 
instants  et  par  un  dévouement  sans  bornes.  Il 
courut  de  grands  dangers,  et  se  fit  de  nombreux 
ennemis;  mais  il  mérita  l'estime  publique,  et 
sut  même  conserver  sa  popularité ,  qui  ne  re- 
çut point  d'atteinte  sensible,  jusqu'au  jour  où 
Louis  XVI,  entraîné  par  d'aveugles  conseils, 
s'enfuit  vers  la  frontière,  laissant  derrière  lui  un 
manifeste  contre  la  révolution  qu'il  avait  d'abord 
adoptée,  et,  découvert  dans  sa  fuite,  fut  ramené 
captif  dans  la  capitale  irritée. 

L'assemblée,  si  grande  jusqu'alors,  fit  ici  la 
faute  immense  de  rappeler  au  pouvoir,  de  re- 
mettre en  face  de  la  révobition  effarouchée,  le 
prince  qui ,  hostile  à  cette  révolution ,  ne  pouvait 
plus  lui  inspirer  de  confiance  ;  qui ,  vaincu  et  fait 
prisonnier  par  elle ,  ne  pouvait  plus  lui  inspirer 
de  respect.  Pour  réaliser  cette  combinaison  mal- 
heureuse, il  lui  fallut  s'engager  dans  une  voie 
de  réaction.  Des  divisions  commencèrent  d'éclater 
ënti'e  les  partisans  de  l'ordre  nouveau  ;  des  résis- 
tances se  manifestèrent  :  un  mouvement  popu- 
laire eut  lieu  au  Champ-de-Mars  ;  des  mesures 
répressives  devinrent  nécessaires ,  il  fallut  pro- 
clamer la  loi  martiale. 

Dans  cette  pénible  occurrence ,  la  Fayette  et 
Bailly  firent  leur  devoir,  quelque  pénible  qu'il 
pût  être.  Conduite  par  eux,  la  garde  nationale 
s'avança  vers  le  théâti-e  de  l'insurrection ,  pré- 
cédée du  drapeau  rouge.  Cette  démonstration 
n'ayant  pu  calmer  le  désordre ,  il  fallut  employer 
la  force.  Le  sang  coula ,  et  de  ce  jour  la  Fayette 
et  Bailly  devinrent  odieux  au  parti  populaire. 
On  leur  imputa  ce  qu'on  se  plut  à  nommer  les 
massacres  du  Champ-de-Mars  ;  on  leur  fit  un 
crime  d'avoir  prêté  main-forte  à  la  représenta- 
tion nationale ,  menacée  par  des  résistances  hos- 
tiles ,  comme  si  le  pouvoir,  alors  même  qu'il  a 
pu  se  tromper,  n'avait  pas  droit  d'êti'e  protégé 
contre  la  violence  et  la  révolte.  Abreuvé  de  dé- 
goûts ,  Bailly  aurait  voulu  dès  lors  renoncer  aux 
fonctions  publiques.  Élu  pourtant  une  seconde 
fois,  il  pensa  que  la  gravité  des  circonstances 
lui  défendait  de  refuser  ;  mais,  la  constitution  ter- 
minée ,  il  donna  sa  démission.  Les  instances  de 
la  commune  le  décidèrent  néanmoins  à  rester  en 
place  jusqu'à  l'époque  des  élections;  et,  le  18  no- 
vembre 1791,  il  remit  ses  pouvoirs  entre  les 
mains  de  Péthion,  nommé  son  successeur.  Rendu 
à  la  vie  privée ,  Bailly  aurait  pu  trouver  en  An- 
gleterre un  asile  contre  les  ressentiments  qui  le 
poursuivaient.  On  le  lui  proposait  ;  il  refusa  : 
«L'homme,  dit-il,  qui  s'est  vu  chargé  d'une 
grande  administration  doit,  quelque  danger  qui 


200 

le  menace ,  rester  pour  rendre  compte  de  sa  con- 
duite. »  Il  se  retira  à  Nantes,  où  il  passa  la  der- 
nière année  de  sa  vie  dans  la  maison  de  M.  Vil- 
lenaire  ;  ce  fut  là  qu'il  apprit  les  événements  du 
10  août  et  du  21  janvier.  H  espéra  trouver  une 
retraite  plus  sûre  à  Melun  près  de  son  ami,  le 
célèbre  Laplace;  il  y  fut  devancé  par  un  déta-|/ 
chement  de  l'armée  révolutionnaire,  formée  après 
le  31  mai.  A  son  arrivée,  une  émeute  éclata,  il 
fut  arrêté ,  et ,  peu  de  temps  après ,  transféré  à 
Paris ,  sur  l'ordre  du  comité  de  salut  public.  Une 
première  fois  il  fut  tiré  de  sa  prison  pour  déposer 
comme  témoin  dans  le  procès  de  Marie-Antoi- 
nette; bientôt  ce  fut  son  tour  de  comparaître  en 
accusé  devant  le  tribunal  révohitionnaù'e  ;  il  s'y 
défendit  sans  faiblesse,  et  reçut  sans  pâlu-  son 
arrêt  de  mort.  Dans  ses  derniers  moments,  Bailly 
montra  la  dignité  d'un  sage  et  la  constance  d'un 
martyr.  Traîné  lentement  au  supplice  à  travers 
les  imprécations  d'une  multitude  furieuse ,  glacé 
par  la  pluie  qui  tombait  à  torrents ,  sa  bouche 
ne  fit  pas  entendre  une  plainte.  Arrivé  au  lie» 
de  l'exécution ,  on  brûla  devant  lui  le  drapeau 
rouge;  on  démolit  l'échafaud  préparé,  pour  ne 
pas  souiller  de  son  sang  le  champ  de  la  fédéra- 
tion ,  et  on  le  releva  sous  ses  yeux  dans  un  fossé 
voisin.  Pendant  cette  longue  agonie,  un  instant  on 
le  vit  frissonner.  «Tu  trembles,  Bailly,  «  lui  dit  un 
de  ses  satellites.  —  «  Oui,  mon  ami,  mais  c'est 
de  froid,  »  répondit-il  avec  douceur.  Bailly  avait 
vécu  cinquante-sept  ans.  Sa  taille  était  haute, 
ses  traits  allongés,  sa  figure  noble  mais  froide 
son  caractère  sérieux ,  son  âme  douce  et  sensible. 
Outre  les  écrits  ci-dessus  mentionnés,  il  a  laissé  : 
1"  des  Mémoires  qu'il  commença  à  Nantes,  mais 
qui  ont  été  achevés  par  une  autre  main ,  et  où 
l'on  trouve  des  détails  intéressants  sur  les  pre- 
miers événements  de  la  révolution  {Mémoires 
d'un  témoin  oculaire  de  la  révolution,  ou 
journal  des  faits  qui  se  sont  passés  sous  ses 
tjeux,  et  qui  ont  préparé  et  fixé  la  constitution 
française  (de  1791);  Paris,  1804,  3  vol.  in-8°, 
réimprimés  en  1822  )  ;  —  2°  Essai  sur  les 
fables  et  sur  leur  histoire ,  qui  parut  imprimé 
en  l'an  VU.  (2  vol.  in-S"),  ouvrage  posthume  que 
l'auteur  avait  composé  en  1781  et  1 782  :  un  exem- 
plaire en  fut  présenté  en  homrnage  au  corps  lé- 
gislatif, et  deux  députés ,  Baudin  et  Rewbell,  sai- 
sirent cette  occasion  pour  payer,  du  haut  de  la 
tribune,  un  tribut  d'hommages  et  de  regrets  à  la 
mémoire  du  savant  et  du  citoyen;  —  3°  Rap- 
port secret  sur  le  mesmérisme  (  dans  le 
Conservateur  de  François  de  Neufchâteau, 
an  vm,  2  vol.  in-8°);  — -  4°  Procès-verbal  des  > 
séances  et  délibérations  de  l'assemblée  géné- 
rale des  électeurs  de  Paris,  1790,  3  vol.  in-8"; . 
—  5°  Recueil  des  pièces  intéressantes  sur  les  > 
arts,  les  sciences  et  la  littérature,  ouvrage 
posthume,  1810,  in-S";  on  y  trouve  les  vies  des 
peintres  allemands.  Le  célèbre  peintre  David  a  > 
fait  le  portrait  de  Bailly. 
Éloge  historique  (le  J. -S, -Bailly   (par    Mcrard  dcii 


201 

Saint-Just  );•  Londres,  1794,  in-8°.  (  Didot  aîné,  «94.)  — 
Dellsle  de  Salles,  Eloge  de  BceiHy .  -Lalande,  Eloge 
de  Bailly ,  1794,  in-8°.  —  Lacretellc,  Élogede  BaiUy.  — 
Boudrot,  Galerie  franc.,  t.  II.  -  M.  Fr.  Arago,  Biogra- 
phie de  Bailly  ;  Paris,  1852,  in-i". 

*  BAILLY  (Joseph),  peintre  flamand,  natif 
de  Gand,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
huitième  siècle,  n  peignit  avec  supériorité  le 
paysage;  et,  sans  la  faiblesse  de  sa  santé  et  sa 
mauvaise  fortune,  il  aurait  peut-être  égalé  Claude 
Lorrain. 

Nagler,  Neues  Jllgemeines  Kilnstler-Lexicon. 

BMLLT  (Joseph),  médecin,  né  en  1779  à 
Besançon,  mort  le  15  décembre  1832.  H  étudia 
la  médecine  et  la  pharmacie ,  et  prit  part  comme 
officier  de  santé  à  la  malheureuse  expédition  de 
Saint-Domingue.  11  fit  en  cpiaUté  d'aide-major 
les  campagnes  de  l'Allemagne  et  de  la  Russie. 
En  1823  il  prit  part,  comme  pharmacien  prin- 
cipal, à  l'expédition  d'Espagne,  quoique  sa 
santé  fût  déjà  très-affaibUe  par  les  fatigues  et  par 
la  maladie  qui  devait  le  conduire  au  tombeau. 
Outre  un  Essai  sur  les  puits  artésiens,  Besan- 
çon, 1830,  br.  in-8°  de  20  pages,  Bailly  a  publié 
divers  articles  de  sciences  d'application,  insérés 
dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'agriculture, 
et  qui  ont  pour  titre  :  Essai  sur  la  culture  du 
lin;  Essai  sur  l'agriculture,  considérée  dans 
ses  rapports  avec  les  arts  industriels  ;  Notice  sur 
le  froment  locular.  —  Les  articles  suivants 
sont  imprimés  dans  les  Mémoires  de  l'Académie 
de  Besançon  :  I>u  But  philanthropique  des 
sciences  et  des  arfs  ;  —  Souvenirs  d'un  voyage 
à. Grenade;  —  Notice  sur  Vile  de  Saint-Do- 
mingue; —  Burgos  et  la  Vieille-Castille ,  sou- 
venirs de  1823;  —  Valence  et  ses  environs, 
excursion  surdes  côtes  orientales  de  l'Espagne  ; 
—  Recherches  sur  les  moyens  employés  suc-' 
cessivement  en  France  pmcr  extirper  la  men- 
dicité et  réprimer  le  vagabondage.  Bailly  a 
laissé  en  manuscrits  plusieurs  nouvelles  et  des 
Mémoires  inachevés. 

M.  Weiss,  édit.  du  Dictionnaire  historique  de  Feller. 

*  BAILLY  (Pierre),  médecin  français,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Questions  naturelles  et  curieuses, 
recueillies  dé  la  médecine,  touchant  le  régime 
de  santé,  par  ordre  alphabétique;  Paris,  1628, 
in- 8°. 

Carrère,  Villiothùque  de  la  Médecine,  —  .\delung,  sup- 
plément à  Jdcher  ,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAILLY  «E  JuiLLY  (Edmc-Louis-Barthé- 
lemy),  homme  politique,  né  à  Troyes  en  1760, 
mort  en  juillet  1819.  11  était  oratorien  et  profes- 
seur au  collège  de  Juilly  à  l'époque  de  la  révolu- 
tion, dont  il  adoptâtes  principes.  En  1792,  il  fut 
nommé  député  à  la  convention  nationale.  11  se 
prononça  dans  le  procès  de  Louis  XVI  pour 
l'appel  au  peuple,  pour  le  bannissement,  et  en- 
suite pour  le  sursis.  En  mai  1794,  il  fut  nommé 
secrétaire  de  la  convention.  Envoyé  en  mission 
à  Strasbourg  après  le  9  thermidor,  il  rendit 
compte  à  cette  assemblée  des  maux  que  la  ville  < 


BAILLY  202 

avait  soufferts  pendant  le  règne  de  la  terreur,  et 
lui  annonça  qu'il  venait  d'éliminer  tous  les  em- 
ployés attachés  à  la  faction  de  Robespierre.  Dans 
la  journée  orageuse  du  1*''  prairial  an  111  (20  mai 
1 795  ),  Bailly  occupa  le  fauteuil  en  remplacement 
de  Vernier.  Devenu  membre  du  comité  de  sûreté 
générale ,  il  en  remplit  les  fonctions  avec  modé- 
ration. Les  liaisons  qu'il  avait  formées  avec  les 
principaux  membres  du  parti  chchyen  le  firent 
comprendre  sur  la  liste  de  dépoi'tation ,  lors  de  ' 
la  journée  du  18  fructidor  an  V.  Mais  le  député 
Malès  ayant  feit  observer  que  Bailly  était  prêtre 
assermenté  et  marié,  parvint  à  obtenir  sa  ra- 
diation. Bailly  fit  encore  partie  du  corps  législatif 
en  1798. 11  y  fut  attaqué  ouvertement  par  Gau- 
ran ,  soa  collègue ,  qui  le  dénonça  à  l'assemblée 
comme  «  un  royaliste  échappé  à  la  déportation 
de  fructidor,  et  comme  un  lâche.  »  Après  les 
événements  du  18  brumaire,  il  fut  nommé  préfet 
du  département  de  Lot.  En  1813,  il  fut  révoqué 
par  suite  de  quelques  machinations  de  ses  em- 
ployés. Depuis  lors  il  vécut  dans  la  retraite,  et 
périt  par  une  chute  de  diligence  sur  la  route  de 
Rouen,  et  après  avoir  subi  l'amputation  des  deux 
bras  fracturés.  On  a  de  lui  :  Rapport  sur 
l'organisation  des  sociétés  nationales  des 
sciences,  belles-lettres  et  ar^s,  présenté  au  con- 
seil des  cinq-cents,  au  nom  du  comité  de  l'ins- 
truction publique,  br.  in-8°,  1799. 
-  Biographie  des  Contemporains. 

*  BAILLY  DE  MOKTuioN  (  Fvançois-Gé- 
déon,  comte) ,  général  français,  né  à  l'île  Bour- 
bon le  27  janvier  1776,  mort  en  1846.  Destiné 
de  bonne  heure  à  la  carrière  militaire ,  il  entra 
comme  sous-Heutenant  dans  le  74^  régiment  de 
ligne  le  24  février  1793,  et  fit  les  premières 
campagnes  de  la  révolution  dans  les  armées 
de  la  Moselle  et  du  Nord.  Lorsque  la  conven- 
tion evit  décrété  la  destitution  de  tous  les  officiers 
nobles,  Bailly  deMonthion  fut  obligé  de  quitter 
le  service  de  larépublique.  Toutefois  cette  suspen- 
sion ne  fut  pas  de  longue  durée.  Le  10  octobre 
1793,  il  reçut  le  brevet  d'aide  de  camp  du  géné- 
ral Turreau,  qu'il  suivit  aux  armées  des  Pyrénées- 
Orientales  ,  de  l'Ouest,  de  Sambre-et-Meuse,  de 
Mayence,  et  combattit  avec  lui  sur  le  Rhin,  en 
Suisse,  sur  le  Danube,  et  en  Itahe.  Il  se  dis- 
tingua à  Marengo ,  et  fut  nommé  colonel  sur  le 
champ  de  bataille  d'Austerlitz.  11  prit  une  part 
aetive  aux  batailles  de  Smolensk ,  de  la  Mos- 
kova ,  de  Malvizaroslawitz ,  et  au  passage  de  la 
Bérésina.  Promu  au  grade  de  général  de  division 
le  4  octobre  1812,  il  seconda  le  prince  Eugène 
dans  toutes  ses  opérations  militaires  sur  l'Elbe, 
et  assista  aux  batailles  de  Lutzen ,  de  Bautzen 
et  de  Wui'zen.  Depuis  le  8  novembre  1813  jus- 
qu'au l'^'' janvier  1814,  il  remplit  les  fonctions  de 
major  général  de  la  grande  armée  en  l'absence 
du'  prince  de  Wagram,  qu'une  maladie  éloignait 
momentanément  du  théâtre  de  la  guerre.  11  fit 
aussi  la  campagne  de  France  de  1814  ;  et  lorsque 
après  la  première  restauration,  en  1815,  une 


203  BAILLt 

nouvtlle  invasion  menaça  le  télritôire  frariçais, 
il  fit,  comme  chef  de  l'état-major  général,  la 
campagne  de  Belgique ,  et  reçut  une  blessure  à 
la  bataille  de  Waterloo.  Il  était  en  non-activité 
depuis  la  seconde  restauration,  lorsqu'en  1835 
le  ministre  de  la  guerre  l'employa  dans  l'inspec- 
tion générale  de  l'infanterie.  Le  généfal  Bailly  fut 
élevé  à  la  pairie  le  3  octobre  1837 ,  et  obtint  la 
grand-croix  de  la  Légion  d'honneur  le  19  avril 
1843.  A.  A. 

Biographie  des  Contemporalni. 
BAiLLT-BRiET  (Jean-Baptiste),  juricou- 
sulte,  né  en  1729  à  Besançon,  mort  le  27  octobre 
1808.  On  a  de  lui  un  livre  intitiilé  le  Comté  de 
Montbéliard  agrandi  et  enrichi  au  préjudice 
de  la  Franche-Comté ,  par  l'échange  conclu  le 
21  mai  1786  entre  le  roi  de  France  et  le  duc  de 
Wurtemberg  (Besançon);,  1789,  in-8°  de  336 
pages. 

Fellcr,  Dictionnaire  historique,  édlU  M.  G.  Weiss. 
*BAiLON  (Pascal),  moine  et  théologien  es- 
pagnol, mort  à  Villaréal  en  1592.  On  a  de  lui  : 
Principales  mysterios  de  la  Vida  de  Christo  ; 
de  la  veneracion  tj  dignidaâ  dél  SS.  sacra- 
mento  de  la  Eucharistia ,  principales  actiohes 
de  Nuestra  Senhora,  y  mtœrte  dé  S.  Anna  su 
madré. 

:!!.  Antoivlo,  Biliotk.  hispanà  nova. 

*BAiLS  (Z).  Benito),  musicographe  et  ma- 
thématicien espagnol,  né  à  Barcelone  éit  1743. 
îl  eut  la  direction  des  mathématiques  de  l'Aca- 
démie de  San-Fernando,  et  fut  membre  de  l'Acadé- 
mie royale  espagiiole  d'histoire ,  Sciences  natu- 
relles et  arts  de  Barcelone.  On  a  de  lui  :  Lec- 
oiones  de  cla.ve  yprincipios  de  harmonia,  frad. 
(le  Betaetzrieder ;  Madrid ,  1775,  in-é".  * 

FétiBi  Biographie  unlvterselle  des  Musiciens. 

*BAï!L,Y  ou  BAîLEY  (Abraham),  auteur 
comique  anglais,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  11  laissa  :  tJie  Spightful 
Sister,  1667,  in-4''. 

Biorjraphia  dramatica.  —  Adeitrns,  Supplcniciit  à 
Jdchci-,  Aligemeines  Gcleàrten-Lexicon. 

J  BAIL  Y  {Edouard  Hodjes),  sculpteur  an- 
glais, né  à  Bristol  en  1788. 11  occupe  aujourd'hui 
le  premier  rang  parmi  les  artistes  de  la  Grande- 
Bretagne.  Élève  favori  de  Flaxman,  Baily  a  su 
puiser  à  l'école  de  ce  grand  maître  le  sentiment 
et  le  goût  de  l'art  antique.  Ses  compositions, 
pour  la  plupart  très-remarquables,  se  distinguent 
par  une  correction  de  lignes,  une  harmonie  et 
tine  grâce  qui  le  rapprochent  bien  plus  des 
sculpteurs  grecs  et  italiens,  que  des  Chartrey 
et  des  Westmacock ,  les  maîtres  de  l'école  an- 
glaise. Ses  productions  les  plus  célèbres  sont  : 
Hercule  tirant  Alceste  des  enfeis ,  qui  lui 
valut  la  médaille  à  la  Société  des  arts  ;  Eve  à  la 
Fontaine,  qui  fonda  sa  réputation  et  lui  ouvrit 
les  portes  de  la  Société  royale  de, Londres;  —  un 
Jlercule  jetant  Hylas  à  la  mer,  groupe  qui  ne 
manque  pas  de  mérite ,  bien  qu'inférieur  à  celui 
de  Canova;  —  V Amour  maternel;  —  une  or- 


~-  BAILY  204 

uementalion  monumentale  à  la  façade  dsBuckin- 
gham-Palace,  représentant  le  Triomphe  de  la 
Grande-Bretagne  ;  —  des  statues  nombreuses  ■, 
de  célébrités  du  jour,  le  lord  Eglemond,  le  comte  ■ 
Grey  (  14  pieds  de  haut),  un  duc  d'Essex  co- 
lossal ;  et  surtout  Eve  écoutant  une  jeune  J'ille 
se  préparant  pour  le  bain;  —  la  Nymphe 
endormie;  les  trois  -Grâces,  et  le  Retour  du 
chasseur  fatigué.  T.  D. 

Eclectic  Review,  1851,  2^  vol.' 

*  BAILY  (iï'rflrtm),  savant  anglais,  membre 
correspondant  de  l'Institut  de  France,  né  en  1774 
àNewburg,  mort  le  30  août  1844.  La  première 
partie  de  sa  carrière  fut  consacrée  au  commerce 
et  à  la  finance,  oii  il  fit  une  fortune  considérable. 
Membre  influent  de  la  Société  des  agents  dc^ 
change  à  Londres,  il  fut  chargé  de  les  défendre! 
contre  les  attaques  de  la  Cité ,  et  publia  à  cette- 
occasion  des  ouvrages  qui  fixèrent  sur  lui  l'atten^j 
tion  publique.  A  cette  époque  de  sa  vie  se  ra^ 
portent  aussi  ses  travaux  historiques,  et  se 
traités  remarcpiables  sur  les  assurances,  qui  fd 
rent  traduits  en  plusieurs  langues,  et  sont  enco/ 
considérés  aujourd'hui  comme  IC  meilleur  o^ 
vrage  composé  sur  la  matière.  En  1823  il  abaH 
donna  les  affaires  ;  et,  s'adonnant  dès  lors  tout  e| 
tier  à  la  science ,  il  commença  cette  série  de  tn 
vaux  qui  devaient  l'illustrer.  Président  de  la  Soclé^ 
astronomique  de  Londres  qu'il  avait  fondée, 
déploya  une  infatigable  activité  dans  des  entrée 
prises  innombrables  où  il  nous  serait  impossible 
de  le  suivre.  Ses  principaux  titres  à  la  gloire  sont  : 
1°  la  réorganisation  du  Nautical  Almanach, 
qui  lui  fut  confiée  par  l'amirauté,  et  dont  il  fit  un 
des  plus  remarquables  monuments  scientifiques 
de  notre  époque;  ■>.''  la  fixation  de  la  yard, 
unité  de  longueur  dont  l'étalon  avait  été  détruit 
dans  l'incendie  du  parlement;  3°  la  détermi- 
nation de  la  densité  de  la  terre,  ou  il  contrôla , 
par  2,153  expériences  successives,  les  magni- 
fiques travaux  de  Cavendish ,  et  substitua  le 
nombre  de  5,660  à  5,448  trouvé  par  le  célèbre 
philosophe  ;  4'"  la  révision  du  catalogue  des 
étoiles,  pour  laquelle  il  colligea  et  mit  en  ordre  les 
catalogues  de  Ptolémée,  de  Tycho-Brahé,  d'Hal- 
ley ,  de  Fîamsteed ,  etc.  ;  5°  enfin ,  la  réduc- 
tion des  catalogues  de  Lalande  et  de  la  Caille. 
Il  rédigea  presque  seul ,  jusqu'à  sa  mort ,  les 
comptes-rendus  annuels  de  la  Société  astrono- 
mique, où  il  publia  plusieurs  mémoires  impor- 
tants, aussi  bien  que  dans  le  Philosophical 
Magazine.  Ses  ouvrages  ont  pour  titres  :  Tables 
for  the  purchasing  and  reneioing  of  stades  ; 
in-8° ,  Londres ,  1802  ;  —  Doctrine  of  interest, 
annuities,  and  assurances  ;  Londres,  1810, 
in-8'',  traduit  en  français  par  Alfred  de  Courcy; 
Paris,  1830; —  A  synopsis  of  the  principal 
éléments  of  astronomy  deduced  from  La- 
iplace;  Londres,  1812,  in-8°;  —  A  new  chart  of 
history;  Londres,  1817;  —  Acatalogue  of  1766 
stars  by  la  Caille;  in-8°,  1827  ;  —  May  ers  cata-  ' 
logue  of  stars  corrected;  in-4",  Londres,  1830; 


205 

-Anaccmnt  of  the  Rev.  John  Flamsteed, 
iirst  royal  astronomer  ;in-i°,  Londres,  1835  : 
cet  ouvrage  important  fut  publié  par  ordre  des 
lords  commissaires  de  l'Amirauté,  et  aux  frais  de 
l'État.  T.  D. 

PhilosopMcal  Magazine. 

BAiNBRiGDE  {Jean),  médecin  et  astro- 
nome anglais,  né  en  1582,  mort  en  1643.  Il  fut 
élevé  à  Cambridge  et  s'appliqua  surtout  à  l'as- 
tronomie, pour  laquelle  il  avait  un  goût  prononcé. 
Il  vint  ensuite  à  Londres,  où  il  fut  agi'égé  au  col- 
lège de  médecine.  Il  se  fit  surtout  remarquer  par 
sa  description  de  la  fameuse  comète  de  1618,  ce 
qui  lui  valut  de  la  part  d'Henri  Savelli,  fondateur 
de  la  chaire  d'astronomie  d'Oxford,  le  titre  de  pro- 
fesseur de  cette  science.  Ses  ouvrages  sont  :  An 
astronomical  description  of  the  cornet  from 
the  18"'  of  november  1618,  to  the  16*"  of 
december  following  ;  Londres,  1619,  in-4°;  — 
Procli  Sphasra  Ptolomxi  de  Hypothesibus 
planetarum  liber  singularis ;  Londres,  1620, 
in-4"  ;  —  Ptolomxi  Canon  regnorum  ;  —  Ca- 
nicularia,  or  Treatise  concerningthedog-star 
and  the  canicula  dey;  Oxford,  1648,  in-4''. 

Biographie  Médicale.  —Rose,  New  Biographical  Die- 
tionnary. 

*BAiNES  (Rodolphe),  philologue  anglais, 
mort  en  1560.  Il  professa  la  langue  hébraïque  à 
Paris,  devint  évêque  de  Lichtfeld  en  Angleterre, 
sous  la  reine  Marie,  et  perdit  son  évêché  sous  la 
reine  Elisabeth.  Outre  un  Commentaire  sur  les 
Proverbes,  on  a  de  lui  une  Grammaire  hé- 
braïque estimée;  Paris,  1550,  in-4°. 

Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrten- Lexicon. 
*BA.iNi  (Joseph),  musicien  italien,  né  à 
Rome  en  1776.  H  entra  dans  les  ordres,  et  s'ap- 
pliqua de  bonne  heure  à  l'art  musical.  Il  devint 
directeur  de  la  chapelle  pontificale.  Il  se  fit  con- 
naître par  ses  compositions  dans  le  genre  sacré, 
restées  manuscrites,  et  surtout  par  iln  Miserere 
composé  pour  la  chapelle  Sixtine,  par  ordre 
de  Pie  VII.  On  a  de  lui  :  Lettera  sopra  il 
motetto  a  quatro  cori  del  sig.  D.  3Iarco  San- 
tucci,  corne  lavoro  di  génère  nuovo,  1806;  — 
Saggio  sopra  Videntità  de'  ritmi  musicale  e 
poe^ico;  Florence,  1820,  76  pages  in-8'',  tra- 
duit en  français  par  le  comte  de  Saint-Leu,  sous 
ce  titre  :  Essai  sur  l'identité  du  rhythme  poé- 
tique et  musical;  Florence,  1820,  in-8'';  — 
Memorie  storico-critiche  délia  vita  e  délie 
opère  di  Giovanne  Pierluigi  da  Palestrina, 
Capellano  cantore,  e  quindi  compositore  délia 
cappella  pontijicia,  maestro  di  cappella  délie 
basiliche  Vaticana,  Lateranense,  e  Liberiana, 
detto  il  principe  délia  Miisica;  Rome,  1828, 
2  vol.  in-4''.  C'est  un  des  meilleurs  ouvrages  en, 
ce  genre,  et  le  plus  impoiiant  de  ceux  qui  sont 
dus  à  la  plume  de  l'auteur. 

•  Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAiNviLLE  (  Charles  ) ,  peintre  et  musicien 
français,  mort  à  Paris  en  1754.  H  était  parent  de 
Boileau,  qui  lui  conseilla  de  cultiver  a  peinture. 


BAILY  —  BAIRAKTAR  206 

Il  laissa  plusieurs  compositions,  des  Pièces  fugi- 
tives, un  opéra  qui  n'a  pas  été  misen  musique, 
et  un  grand  nombre  de  chansons  bachiques. 

Chaudon  et  Delandine,  Nouveau  Dict.  Jiist. 

*EAiR  OU  BAYER  (Mclchior),  orfèvre  alle- 
mand ,  natif  de  Nuremberg,  mort  en  1577.  Il  se 
fit  remarquer  par  de  nombreux  travaux  d'art, 
parmi  lesquels  on  cite  un  dessus  d'autel  en  argent 
exécuté  pour  le  roi  de  Pologne. 

Nagler,  Neues  Mlgemeines  Kiinstler- Lexicon. 

*  BAIRAKTAR  OUBEIRARDAB  (MUStapha- 

Pacha),  grand  vizir  ottoman,  né  en  17S5,  mort 
le  14  novembre  1808.  Dès  son  début  dans  la  car- 
rière des  armes ,  il  se  distingua  par  sa  valeur. 
En  1806,  devenu  pacha  de  Rouschouk,  il  combat- 
tit les  Russes  qui  avaient  envahi  la  Molda\de,  la 
Valachie,  et  s'étaient  emparés  de  Bucharest.  Lors 
de  la  révolte  des  janissaires  et  de  la  déposition 
de  Sélim ,  Bairaktar  conclut  un  armistice  avec 
l'ennemi,  et  marcha  sur  Constantinople.  On  ne 
soupçonna  pas  d'abord  ses  desseins  et  le  paiii 
qu'il  embrasserait.  Sélim,  qu'il  voulait  rétablir 
sur  le  trône,  avait  été  son  bienfaiteur;  Mustapha 
le  retenait  prisonnier ,  et  le  fit  étrangler,  pour 
que  Bairaktar  ne  pût  le  délivrer.  Mais  celui-ci,  et 
le  jour  même  de  son  installation,  fit  exposer  à  la 
porte  du  sérail  trente-trois  têtes  :  c'étaient  celles 
des  assassins  du  sultan  Sélim,  de  leurs  complices, 
et  des  favoris  de  Moustapha.  Il  fit  étrangler  et  jeter 
dans  le  Bosphore  les  officiers  des  yamacks.  Les 
femmes  du  sérail,  qui  avaient  manifesté  de  la 
joie  en  apprenant  la  mort  du  sultan  Sélim,  furent 
cousues  dans  des  sacs  et  précipitées  dans  la 
mer.  Bairaktar  le  vengea  en  déposant  Musta- 
pha, et  en  mettant  la  couronne  sur  la  tête  de 
Mahmoud  (28  juillet  1808).  Le  pacha  devint  lui- 
même  grand  vizir.  Il  destitua  le  grand  inuphti  et 
les  ulémas,  auteurs  et  complices  de  la  révolte  des 
janissaires;  il  alimenta  l'armée,  et  vouluty  intro- 
duire des  réformes  utiles,  afin  d'avoir  désormais 
des  troupes  régulières  capables  de  résister  aux 
Russes.  A  cet  effet,  il  convoqua  à  Constanti- 
nople tous  les  pachas  de  l'empire  ;  son  plan  fut 
adopté,  et  le  muphti  approuva  la  décision.  Mais 
l'orgueil  lui  fit  néghger  la  prudence  dans  les 
moyens  d'exécution  du  nizam-dgedid.  Ses  en- 
nemis, pour  l'affaiblir,  suscitèrent  Mola-Aza,  célè- 
bre par  sa  valeur  et  ses  brigandages,  à  envahir 
Rouschouk.  Bairaktar  envoya  à  plusieurs  re- 
prises une  partie  de  ses  troupes  les  plus  dé- 
vouées. Bravant  le  péril ,  il  repoussa  les  con- 
seils que  lui  donnèrent  ses  amis  de  se  retirer  à 
Andrinople  en  emmenant  avec  lui  Moustapha  et 
Mahmoud,  et  resta  à  Constantinople.  En  se  ren- 
dant chez  le  muphti  le  jour  du  Ramazan,  son 
escorte  armée  frappa  le  peuple  qui  obstruait  les 
rues.  Les  janissaires  se  soulevèrent  de  nouveau  ; 
secondés  par  la  populace,  et  appuyés  sur 
la  flotte,  ils  entourèrent  le  sérail  le  15  no- 
vembre 1808,  et  sommèrent  le  vizir  de  rétablir 
Mustapha.  Bairaktar  se  défendit  vaillamment; 
mais  les  insurgés  mirent  le  feu  au  palais;  l'in- 


207 


BAIRAKTAR  —  BAITELU 


208 


cendie,  s'étendit  et  menaça  d'envahir  Constan- 
tinople.  Mahmoud  renfenné  dans  le  sérail  se 
défendait  hardiment  contre  les  janissaires,  et, 
secondé  par  le  capitan-pacha ,  se  maintenait 
derrière  les  murs  du  sérail.  Témoin  de  cet  hor- 
rible incendie ,  touché  des  cris  des  victimes,  et 
voyant  ime  partie  de  ses  meilleurs  soldats  re- 
poussée, il  autorisa  le  capitan-pacha  à  étran- 
gler Mustapha,  et  fit  cesser  le  feu.  Tout  rentra 
dans  l'ordre.  Mais  lorsqu'on  put  s'approcher  du 
palais  du  grand  vizir,  on  y  trouva  Bairaktar, 
son  esclave  favorite,  et  l'eunuque  qui  les  avait 
suivis,  asphyxiés  dans  une  chami)re  souterraine. 
(Voir  SÉLEU  m.  ) 

Taohereau  de  Saint-Denys,  Bevolution  de  Constanii- 
nople  en  1807  et  1808;  Paris,  1819, 2  vol.  in.i8°.  —  Lamartine, 
yoyage  en  Orient.  —  Conversation-Lexicon.  —  Rose, 
JVeio  Biographical  dictionary. 

BAiRD  (sir  David),  général  anglais,  né  vers 
le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  mort  le  18  août 
1829.  H  servit  d'abord  dans  l'Inde,  où  il  devint, 
dans  le  combat  i  de  Perimbancum,  prisonnier 
d'Hyder-Ali,  qui  ne  le  remit  en  liberté  qu'au 
bout  de  trois  ans  et  demi  de  captivité.  Il  prit 
part,  en  1791,  1792  et  1793,  au  siège  deSeringa- 
patam  et  de  Pondichéry.  En  1801 ,  il  servit  en 
Egypte  sous  les  ordres  du  général  Hutchiuson, 
et  commanda,  en  1806,  l'expédition  qui  enleva 
aux  Hollandais  la  colonie  du  Cap.  En  1809,  il 
commanda  les  troupes  anglaises  en  Espagne,  et 
fut  blessé  au  combat  de  la  Corogne. 

Théodore  Hook,  yie  de  sir  David  Baird;  Londres 
S  voL  In-S",  1838.  —  Asiatic  Jownal  de  1833. 

*  BAIRO  (Pierre  ),  médecin  italien,  né  à  Turin 
en  1468,  mort  le  1"  avril  1558.  Il  étudia  et 
exerça  avec  succès  la  médecine  dans  sa  ville 
natale.  11  compta  parmi  ses  clients  les  personna- 
ges les  plus  considérables  de  son  temps,  et  ob- 
tint le  titre  de  médecin  de  Charles  U,  duc  de 
Savoie.  On  adeBairo:  De  Pestilentia,  ejusque 
Curatione  per  prœservationum  etcurationum 
regimen;  Turin,  1507,  in-4'',  et  Paris,  1513  ;  — 
Lexipyrelse  perpetuse  et  quecstiones  et  An- 
nexorum  solutio  ;  de  Nobilitate  facultatis  Me- 
dicx;  Utrum  Medicina  et  Philosophia  sint 
nobiliores  utroquejure,  scilicet  civili  et  ca- 
nonico;  Turin,  1512,  in-fol.;  —  De  medendis 
humani  corporis  Malts  Enchiridion  quod 
vulgo  Veni-mecumvocant  ;  Bâle,  1560,  in-8",  et 
Francfort,  1612  ;  —  Secreti  medicinali  ;  Venise, 
1585,  in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia.  —  Biograph.  mcdic. 

*  BAisANCOR ,  nom  de  quelques  empereurs 
mogols  et  turcomans. 

*  Batsancor  ,  fils  de  Caidu-Khan,  succéda  à 
son  père  dans  l'empire  des  Mogols,  avant  que 
ces  peuples  se  fussent  répandus  dans  la  province 
de  l'Iran,  en  deçà  du  fleuve  Gihon.  Ce  prince 
eut  deux  frères,  nommés  Giucalemgom  et 
Giusmagm.  Le  premier  devint  le  chef  de  la 
tribu  nommée  Tahiut,  et  le  second,  de  celle  qui 
porte  le  nom  de  Sahiut.  Baisancor  laissa  un  fils 
nommé  Tumakhan ,  qui  lui  succéda,  et  duquel 


les  Mogols  tirent  la  généalogie  de  Ginghizkhan. 

*  Baisancor-Mirza  ,  sultan  de  la  dynastie  des 
Turcomans  du  Mouton-Blanc,  mori^n  1491.  I! 
avait  dix  ans  lorsqu'il  fut  proclamé  sultan.  Les 
Turcomans  se  trouvaient  divisés  alors  entre  deux 
factions ,  dont  l'une  éleva  sur  le  trône  Massig- 
Beg,  l'autre  Ali-Beg.  Ils  furent  chassés  l'un  et 
l'autre  par  Rostam-Beg,  qui  s'empara  de  leurs 
États.  Quant  à  Baisancor,  placé  sous  la  tutelle 
du  sofi  Khahl-Mosuli ,  il  ne  régna  qu'un  an  et 
huit  mois  :  il  fut  défait  et  tué  par  Rostam ,  au- 
près de  la  ville  de  Berda. 

*  Baisancor- Mmza,  un  des  derniers  princes  de 
la  racedeTamerlan,dela  branchedeMiranschah, 
qui  régnèrent  dans  la  Transoxane,mort  en  1499. 
Son  père  Mahmud  mourut  en  1494  à  Saniarcand, 
et  laissa  quatre  fils,  parmi  lesquels  Mirza-Baisan- 
cor,  qui  obtint  le  gouvernement  le  Samarcand. 
Attaqué  par  son  frère  Massud ,  et  hors  d'état  de 
lui  résister,  il  se  tint  caché  et  déguisé  jusqu'à  ce 
qu'il  put  se  retirer  auprès  de  IChozru-Schaii 
dans  la  ville  de  Conduz.  Son  frère  Massud  l'y 
vint  attaquer  encore  ;  mais  Baisancor  fut  délivré 
par  Khosmachah,  qui  se  servit  de  cette  défaite 
dans  l'intérêt  le  son  ambition.  Il  fit  mourir  Bai- 
sancor, et  devint  maitre  ainsi  de  Conduz,  Botlan- 
Heasar,  Badakschiam. 

D'Herbelot,  Bibl.  Orient.  —  Moréri,  Dictionnaire  his- 
torique. 

*  BAiTBLLi  (Angélique),  femme  savante 
italienne,  native  de  Brescia,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle.  Elle  appar- 
tenait à  une  famille  noble ,  aujourd'hui  éteinte. 
En  1646,  Angélique  devint  abbesse  du  couvent 
des  Bénédicfines,  placé  sous  l'invocation  de  sainte 
Julie.  On  a  d'elle  :  Annali  istorici  delV  edi- 
ficazione ,  creazione  e  dotazione  del  serenis- 
simo  monasterîo  di  S.  Salvatore  e  S.  Giulia 
di  Brescia.  alla  Sede  Apostolica  ed  alla  regia 
potestà  immedit ameute  sottoposto;  Brescia, 
1657,  in-toi.  ;  —  VUa,  Martirio  e  Morte  di 
S.  Giulia  Cartaginese;  Brescia,  1657. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jochcr,  AUgenicines  Gele/irten-Lexicon. 

*  BAITELU  (Françoise),  femrne  poète  et 
savante  italienne,  née  le  27  octobre  1706.  Elle  se 
fit  remarquer  comme  poète  aussi  bien  que 
comme  savante,  versée  qu'elle  était  dans  les 
lettres  grecques  et  latines.  On  trouve  de  ses 
poésies  dans  lesComponimenti  recitati  in  una 
letteraria  Adunanza;  Brescia,  1746. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*  BAiTELLi  (  François  ),  poète  latin,  natif  de 
Brescia,  vivait  probablement  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Ri7ne  con  un  discorso  délia  Nobiltà;  Brescia, 
1625;  —  la  Scipiade ,  poema ;  Brescia,  1636, 
in-8";  —  VAdulazione,  discorso. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*  BAiTELLi  (  Jules  ),  jurisconsulte  italien,  né 
en  1705.  D  étudia  le  droit  à  Padoue,  devint  doc- 
teur en  1728,  et  remplit  divers  emplois  impor- 
tants à  Brescia,  d'où  il  était  originaire.  On  a  de 


209  BAITELU 

lui  :  Componimenti  recitati  in  una  letteraria 
Adunanza,  édités  par  Baitelli;  Brescia,  1746; 

—  Remarques  sur  les  Tre  Lettere  delV  antico 
Stato  de'  Cenomani;  Brescia,  1745. 

Memorie  intomo  alV  antico  Stato  de'  Cenomani,  — 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAITELLI  (Gmiia).  Foy.  Fenaroli. 

*  BÂiTHE  OU  BEiTHE  (  Etienne  ),  botaniste 
et  théologien  hongrois ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  11  fut,  en  1582,  prédi- 
cateur protestant  au  château  de  Gissing,  appar- 
tenant au  comte  Batthiani.  C'est  à  Baithe  que 
le  célèbre  botaniste  Clusius  (L'Écluse)  dut  la 
communication  de  quelques  plantes  rares  de  la 
Hongrie.  On  a  de  Baithe  :  A  Keresztyéni  tudo- 
maniak  rôvidsummaia  (  Court  résumé  de  la 
doctrine  chrétienne),  1582,in-8°;  —  Mikeppen 
a  Reresztseget  Vr  vatsorajat  ;  Gissing,  1582; 

—  Nomenclator  stirpium  Pannonicus,  dans 
Clusius,  Historia  stirpium  rariorum  Pan- 
nonias,  1583,  et  dans  Czwittinger,  Specim. 
Hungar.  Litterar.;  i  583;  — Fuves  kônyo, 
fûvekneh  es  faknaJe  nevekrôk;  Nemet-Ujvar, 
1595,  in-4°  :  c'est  la  description  d'un  herbier  en 
langue  hongroise  (ouvrage  très-rare);  —  Ma- 
gyar Postula,  ou  Sermon  pour  chaque  diman- 
che; —  Carmen  congratulatorium  Steph. 
Pathag ,  etc.,  1692; —  Encomium  ubiqui- 
sticum  contra  Brentianos;  Gissing,  1597, 
in-8°.  H. 

Horanyi,  Memor.  Hungar.  —  Wesprem,  Biogr. 
Medic.  Èungar.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  All- 
gemeines Gelehrten-Lexicon. 

BAITHOSUS,  Juif,  fondateur,  avec  son  disciple 
Sadoc ,  de  la  secte  des  sadducéens ,  qui  portait 
aussi  dans  l'origine  le  nom  de  baithosiens.  Ce 
sectaire  niait  la  vie  étemelle  et  la  résurrection. 
Voy.  Sadoc. 

Ctiaudon  et  Delandlne,  Ifouveau  Dictionnaire  histo- 
rique. 

*BAIXTIE  (Guillaume),  médecin  anglais 
du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  A  treatise 
on  madness;  Londres,  1757  ;  —  Aphorismi  de 
cognoscendis  et  curandis  morbis  nonnulli; 
Londres,  1762. 

Carrère,  Bibl.  de  la  médecine.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcber,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BAITZ  (  Jean-André-Hartman  ),  construc- 
teur d'orgues,  né  en  Hollande,  mort  en  1770. 
D  construisit  plusieurs  orgues,  entie  autres  celui 
de  Zierikzée,  de  seize  pieds,  à  quarante-six 
jeux  ouverts,  trois  claviers  à  la  main,  un  de 
pédale,  et  neuf  soufflets  ;  celui  de  Benschop ,  à 
un  seul  clavier  ;  celui  de  la  grande  église  de  Gro- 
ningue,  en  1755  ;  celui  des  Mennonites  d'Utiecht 
(1765);  celui- de  Wenden,  en  1768;  celui  de 
Yssellsein,  celui  de  l'église  française  de  Heusden  ; 
et  celui  de  Tilburg. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

"*BA1TZ  DE  COLOMBIER  (Aude  DE  ) ,  gé- 
néral français ,  né  en  1610,  mort  au  mois  de  dé- 
cembre 1657.  Il  fit  ses  premières  armes  dans 
Je  régiment  de  Lyonnais  en  1630,  sous  le  mar- 


—  BAIUS  210 

quis  de  Toiras,  dans  le  Montferrat.  En  1635,  il 
retourna  en  Italie  avec  son  régiment,  et  resta 
sur  le  théâtre  de  la  guerre  jusqu'en  1640,  époque 
à  laquelle  eut  lieu  le  siège  et  la  prise  de  Tmin. 
En  1641,  il  servit  sous  le  comte  de  la  Mothe- 
Houdancoml;  en  Catalogne ,  où  il  assista  à  la 
prise  de  Vais,  au  siège  de  Tarragone,  et«i  l'as- 
saut de  Tamarit.  Après  avoir  contribué  au  suc- 
cès de  l'affaire  du  7  novembre,  à  l'issue  de  la- 
quelle les  Catalans  abandonnèrent  le  siège  d'Al- 
ménas  qu'ils  tenaient  étroitement  bloqué,  Baitz 
se  distingua  de  nouveau  aux  combats  des  19  jan- 
vier, 24  et  31  mars  1642,  oii  les  Espagnols 
furent  battus.  Au  combat  du  19,  il  fut  blessé 
d'un  coup  de  mousquet.  A  peine  sa  blessure  était- 
elle  cicatrisée,  qu'il  rejoignit  son  régiment,  avec 
lequel  il  se  trouva  à  la  journée  de  Lérida  en 
1644,  au  siège  de  Roses  en  1645,  et  à  la  prise  de 
Porto-Longone  en  1646.  Il  servit  de  nouveau  en 
Italie ,  où  il  obtint  le  grade  de  maréchal  de  camp 
le  23  avril  1649,  et  celui  de  lieutenant  général 
le  8  octobre  1656.  Il  mourut  l'année  suivante, 
à  l'âge  de  quarante-sept  ans. 

A.  A. 
Dépôt  de  la  guerre.  —  Mémoires  du  temps. 
BAIUS  (  Michel  ) ,  nom  latinisé  de  De  Bay, 
théologien  belge,  naquit  en  1513  au  village  de 
Melin,  près  d'Ath,  dans  la  province  de  Hainaut, 
et  mourut  le  16  septembre  1589.  Doué  d'une  in- 
telligence vive  et  profonde,  que  révèle  un  por- 
trait que  l'on  a  de  lui ,  il  se  laissa  aller  au  mou- 
vement qui  à  son  époque  entraînait  tous  les  pen- 
seurs. Charles-Quint,  en  1551,  lui  donna  ime 
chaire  d'Écriture  sainte  à  l'université  deLouvain. 
Bientôt  Baius,  nommé  chancelier  de  cette  uni- 
versité ,  conservateur  de  ses  priAiléges ,  inquisi- 
teur général,  mérita  l'attention  de  Philippe  H  : 
il  fut  désigné  pour  représenter  l'université  de 
Louvain  au  concile  de  Trente.  C'est  à  cette  époque 
qu'il  publia  ses  doctrines  sur  le  libre  arbitre  et 
la  grâce,  empreintes  de  fatalisme  et  renouvelées 
de  Pelage.  Les  doctrines  de  Baius,  blâmées  d'a- 
bord par  quelques  docteurs  de  l'université  de 
Louvain,  furent  déférées  à  la  faculté  de  tliéo- 
logie  de  Paris  par  quelques  dominicains  français. 
La  Faculté  censura  en  1560  dix-huit  articles, 
et,  sept  années  après ,  le  pape  lui-même,  Pie  V, 
lança  contre  soixante-seize  propositions  de  Baius 
une  huile  que  le  cardinal  de  Grandvelle  fit  pré- 
senter à  l'université  de  Louvain  par  son  vicaire 
général  Morillon.  Baius  se  soumit  ;  mais,  en  1569, 
le  docteur  l'emportant  sur  le  prêtre ,  il  publia 
une  seconde  apologie  de  ses  doctrines.  En  1579, 
Grégoire  XIU,  à  l'exemple  de  Pie  V,  lança  contre 
ce  livre  une  nouvellebuUe.  Cette  fois,  Baius  fit  une 
rétractation  publique  de  ses  doctrines  ;  et  si ,  au 
fond  de  sa  conscience,  il  continua  de  les  tenir 
pour  vraies,  au  moins  il  cessa  de  le  dire.  Il 
mourut  bientôt  après,  à  l'âge  de  soixante-seize 
ans.  Ce  qui  donne  à  Baius  une  certahie  célébrité, 
c'est  que  ses  doctrines  devaient  être  recueUlies 
plus  tard  par  Jansénius,  dans  son  livre   de 


211 


BAIUS  —  BAJAZETH 


212 


YAugustinus,  et  qu'il  était  dans  leur  destinée , 
sous  le  nom  de  jansénisme,  d'agiter  le  monde 
pendant  quatre-vingts  ans. 

Les  œuvrls  de  Baius  ont  été  imprimées  par 
les  soins  de  Gerberon,  à  Cologne,  en  1696,  in-4''. 

G.  J. 

Val.  André,  Bibl.  Belgica.  —  Bayle,  Dict.  historique. 
—  Swertlus,  Athenae  Belgicse.  —  Mireus,  Elogia  illtts- 
trium  Belgii  Scriptorum. 

BÂics  {Jacques  ),  théologien  belge,  neveu  du 
précédent,  et  mort  en  1614,  a  laissé  :  De  Eu- 
charistie sacramentofit  de  sacrificio  missee  ; 
]Louvain,  1605,  in-S";  —  Institutionum  Chris- 
tianse religionis  libri  HT;  Cologne,  I620,in-fol, 

Val.  André,  Bibl.  Belgica. 

BAizÉ  (  Noël-Philippe  ) ,  prêtre  de  la  Doc- 
trine chrétienne,  né  à  Paris  le  28  octobre  1672 , 
mort  dans  sa  ville  natale  le  4  janvier  1746.  11 
ftit  directeur  de  la  maison  de  Saint-Charles,  rae 
des  Fossés-Saint-Victor,  et  rédigea  le  catalogue 
de  la  bibliothèque  de  cette  maison  ,  catalogue 
(  22  vol.  in-fol.  )  qui  se  trouve  aujourd'hui  à  la 
bibliothèque  de  l'Arsenal.  Outre  ce  catalogue, 
on  a  de  lui  :  l'éloge  du  P.  le  Sémelier,  inséré 
dans  le  Mercure  de  juillet  1725;  quelques  ar- 
ticles dans  le  supplément  de  Moréri ,  et  une  his- 
toire abrégée  de  la  congrégation  de  la  Doctrine 
chrétienne  et  de  ses  généraux  dans  le  t.  VII  de  la 
Qallïa  christiana,  avec  des  pièces  à  la  fin  du 
volume. 

Le  p.  Devisrae  ,  Éloge  historiqtie  du  P.  Baize  dans  le 
Mercure  de  France,  juin  1746. 

*BAJACCA  (Jean-Baptiste),  biographe  et 
jurisconsulte  itaUen,  natif  de  Côme,  vivait  dans 
la  première  moitié  du  dix-septième  siècle.  D 
remplit  l'emploi  de  secrétaire  du  cardinal  Caglia, 
à  Rome.  On  a  de  lui  :  la  Vita  ciel  cavalier  Gio.- 
Bat.  Marmi;  Rome,  1625,  1635,  in-12. 

Mazzuchelli,  Scrittori  û'Ualia.—  Adelung,  Supplé- 
ment à  yùchCT ,  Mlgemeines  Gelehrten-Lexicon.  Clé- 
ment, Bibl,  curieuse. 

*BAJARDi  {André).  Foy.  Baiardi. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.' 

*  BAJARDi  (  Octave-Antoine  ).  Voy.  Baiasdi. 

*  BA  JAADO  (  Giovanni  -  Battista  )  ,  peintre 
italien,  né  à  Gênes,  mort  jeune  en  1657.  Issu 
de  parents  pauvi'es  ,  il  était  parvenu  presque 
seul,  par  l'étude  des  tableaux  des  derniers 
maîtres,  à  se  former  un  talent  qui  donnait  les 
plus  grandes  espérances,  et  qui  déjà  lui  avait 
procuré  une  assez  belle  fortune,  quand  il  fut 
enlevé  par  la  terrible  peste  de  1657.  Ses  ou- 
vrages sont  nombreux  à  Gênes  :  ies  principaux 
sont  les  fresques  du  cloître  de  Saint-Augustin  ; 
le  tableau  du  maître-autel  de  l'ancienne  église 
des  Jésuites,  Saint  Jérôme  et  saint  Xavier; 
le  plafond  de  la  chapelle  des  Rehques  ,  dans 
l'église  du  Jésus  di  Granarolo  de'  Minimi; 
et  surtout  deux  fresques  malheureusement 
lort  endommagées,  sous  le  portique  de  l'église 
Saint-Pierre.  Ces  dernières  sont  d'un  beau 
style,  surtout  le  Christ  reçu  au  ciel  par 
son  Père,  en  présence  de  plusieurs  saints. 
]La  voûte  est  ornée  de  jolies  arabesques.  La 


manière  du  Bajardo  est  solide,  facile  et  gra- 
cieuse ;  on  trouve  dans  ses  ouvrages  de  la  dou- 
ceui',  une  grande  pureté  de  contours,  de  la 
vivacité  de  coloris ,  et  une  parfaite  entente  des 
effets  d'ombre  et  de  lumière.  E.  B — n. 

Soprani,  J^ite  def  Pittori,  Scultori  ed  Architetti  Ge- 
novesi,  1674.  —  Lanzi ,  Storia  delta  Pittura.  —  Baldi- 
nucci,  -Notizie  dei  professori.  —  Ticozzl ,  Disionario 
dei  Pittori.  —  Orlandi,  Abecedario  Pittorico. 

*BAJAT  (Simon  et  Michel),,  deux  frères  che- 
valiers espagnols,  vivaient  dans  la  seconde  moitié 
du  douzième  siècle.  Ils  vinrent  en  Hongrie  avec 
Constance  d'Aragon,  fille  d'Alfonse  H,  et  femme 
d'Émerich  ou  Henri  de  Hongrie.  C'est  d'eux  que 
descendent  les  familles  de  Martinsdorf  et  de  Gù- 
wengen,  dont  la  dernière  se  distingua  particu- 
hèrement  dans  les  annales  de  la  Hongrie. 

Engel,  GescA.  des  ungr.  Reichs.,  \ ,  &^ô.  —  Adelung, 
Supplément  à  Jocher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAJAZETH  OU  BAJAZïD.  Deux  piinces  de 
ce  nom  ont  occupé  le  trône  des  Ottomans  : 
le  premier  est  le  plus  célèbre  ;  le  second ,  fils 
du  sultan  Mahomet  ou  Mohammed  II,  régna 
trente  ans,  de  1481  à  1512  ,  et  mourut  de  poison 
après  avoir  été  détrôné.  Le  prince  Bajazetu,  qui 
fait  le  sujet  de  la  tragédie  de  Racine  ,  était  fils 
d'Ahmed  P"",  et  devint  victime ,  en  1735 ,  d'une 
intrigue  tramée  par  les  femmes  du  sérail  en  l'ab- 
sence du  sultan. 

Bajazet  P*",  sultan  des  Othomans ,  fils  d'A- 
mourath  ou  Mourad  ï'%  né  l'an  de  l'hégire  748 
(  de  J.-C.  1347  ) ,  mort  l'an  de  l'hégire  806  (1403 
de  J.-C.  ).  Il  monta  sur  le  trône  en  792  (de  J.-C. 
1389),  après  la  mort  de  son  père ,  tuéàKos- 
sova,  dans  une  affaire  contre  les  Serviens.  Son 
premier  acte  fut  de  faire  étrangler  son  frère 
puîné,  qui  voulait  lui  disputer  le  pouvoir  ;  en- 
suite il  commença  ces  étonnantes  conquêtes  qui' 
le  firent  surnommer  Ilderim  (la  Foudre).  A 
cette  époque  on  l'empire  des  Seldjoukides 
n'existait  plus,  il  s'était  élevé  sur  ses  débris 
plusieurs  petites  principautés  indépendantes  quO' 
Bajazet  voulut  réunir  à  ses  États  ;  elles  formaient 
une  espèce  d'heptarchie  consistant  alors  dans 
les  États  des  princes  de  Sourakhân,  d'Aïdinet 
de  Mentechâ,  qui  possédaient  toutes  les  côtes  de 
l'Anatohe ,  et  dans  ceux  des  princes  de  Germiam 
et  de  Caramanie,  dans  l'intérieur  de  l'Asie  Mi< 
neure.  Un  autre  Bajazid ,  surnommé  Kœuturum; 
c'est-à-dire  le  Boiteux  ou  le  Perclus ,  régnai! 
sur  les  bords  de  la  mer  Noire  ;  et  la  familUi 
d'Osman  occupait  les  sandjaks  actuels  de  Kho- 
dja,  m,  Khodavendiar  et  Sultan-Oeghi.  Lî 
deuxième  année  de  son  règne ,  Ildirim  en  sou- 
mit  une  partie;  et,  bien  quil  eût  épousé  la  fiH( 
du  prince  de  Germian  (l'an  de  l'hégire  783,  d( 
J.-C.  1381  ) ,  il  n'en  fit  pas  moins  son  beau-pèn 
prisonnier,  et  le  dépouilla  de  ses  États.  La  con 
quête  de  la  Caramanie  fut  plus  difficile.  Ti 
moui-tasch ,  général  de  Bajazet ,  fut  pris  apvèi 
quelques  succès,  pendant  que  le  sultan  étai 
allé  châtier  Etienne,  prince  de  Moldavie,  quiij 
cédant  aux  instigations  de  Kœuturum,  s'étaiij 


BAJAZET 


214 


mpal'é  de  la  Valachie  et  de  la  Bessarabie.  A  la 
nouvelle  de  la  captivité  de  Timourtasch ,  Bajazet 
evint  rapidement  en  Caramanie,  la  soumit  tout 
entière,  s'avança  même  encore  à  l'est  vers 
sivas,  Toliak  et  Kaissariyé ,  marcha  ensuite  vers 
a  mer  Noire  contre  Kœuturum,  s'empara  de 
jalouique  et  de  lenichehr  (  de  l'hégire  796 , 
iprès  J.-C.  1393  ) ,  assiégea  Constantinople  ,  et 
orça  l'empereur  Manuel  à  accorder  aux  Turcs 
jn  faubourg ,  une  mosquée ,  et  un  juge  de  leur 
lation.  Avant  de  s'éloigner,  il  fit  construire  sur 
e  canal ,  au  lieu  où  il  est  le  plus  étroit ,  le  châ- 
teau de  Guïeldche  ou  Anatoli-Vissar  ;  puis  il 
lUa  gagner  en  Hongrie  la  célèbre  bataille  de 
Nicopolis  (de  l'hégire  799  ,  l'an  de  J.-C.  1396 , 
e  28  septembre) ,  et  revint  aussitôt  après  en 
jDrient,  pour  ajouter  à  ses  États  la  Grèce  et  la 
Morée.  On  a  cru  que  l'empereur  de  Constanti- 
lople  ,  effrayé  de  la  rapidité  des  conquêtes  de 
jBajazet ,  avait  appelé  contre  lui  Timour  et  ses 
u-mées.  La  prise  de  Sivas  ,  qui  appartenait  au 
l>ultan  Bourhanedin  j  avait  déjà  éveillé  les  crain- 
es  du  Tatar  ;  mais  ce  n'est  point  là  encore  la  vé- 
■itable  cause  de  cette  guerre,  qui  ne  se  termina 
]ue  par  la  captivité  de  Bajazet. 

Le  prince  Ahmed-Dchelair,  fils  du  sultan  Obéis, 
ît  Kara-Ioussovf,  fils  de  Kara-Mohammed-Beg , 
irince  de  la  dynastie  Kara-Koyounli,  c'est-à-dire 
le  la  Tête- Noire,  dépouillés  de  leurs  États,  s'é- 
taient retirés  auprès  de  Barkok,  sultan  d'Egypte  ; 
nais,  comme  ils  craignaient  que  celui-ci,  qui 
pvait  fait  périr  les  ambassadeurs  de  Timour,  ne 
[les  livrât  entre  ses  mains  pour  obtenir  son  par- 
î'ion ,  ils  se  sauvèrent  auprès  de  Bajazet  qui  les 
[accueillit  avec  bonté,  et  même  donna  la  sœur  de 
ÎDchelaïr  en  mariage  à  son  fils  Mustapha-Thelebi 
!;de  riiégire  8o2,  l'an  de  J.-C.  1499).  Sur  ces 
prîtrefaites,  Bajazet  s'empara  de  la  ville  d'Erfen- 
[dsldiân  ;  le  prince  qui  y  gouvernait  s'enfuit  chez 
'ïimour,  qui  avait  alors  aussi  dans  son  camp  les 
ilil-inces  dépouillés  de  Saroukhàn ,  d'Aïdin  ,  de 
'Mcntechâ  et  de  Caramanie.  Timour  demanda  à 
Bajazet  de  lui  livrer  Dchelaïr  et  Kara-Ioussouf  : 
îcelui-ci  ayant  refusé ,  et  plusieurs  ambassades 
■ayant  été  sans  succès ,  les  deux  conquérants  en 
[Vinrent  aux  mains  dans  une  plaine  près  d'An- 
Igora ,  capitale  de  l'ancienne  Galatie  (  de  i'hégire 
804,  après  J.-C.  16  juin  1401),  dans  les  lieux 
mêmes  où  Pompée  défît  autrefois  Mithridate. 
fMoliammed  et  Moussa,  fils  de  Bajazet,  s'eufui- 
i'rcnt  les  premiers,  et'entraînèrent  par  leur  exem- 
jplè  la  désertion  des  Tatars  auxiliaires.  Le  sul- 
itan  fut  fait  prisonnier,  et  mourut  deux  ans 
(après  dans  le  camp  du  vainqueur,  à  Aschkehi-, 
[d'une  maladie  inflammatoire.  Il  est  inexact  de 
[dire  que  Bajazet  se  soit  fait  mourii-  lui-même. 
[Pendant  sa  captivité ,  Timour  le  traita  toujours 
I  avec  bonté ,  et  l'histoire  de  la  cage  de  fer  est 
'une  pure  invention  des  écrivains  modernes. 
'Le  témoignage  de  Seadeddin  et  de  ses  prédé- 
jcesseurs  Mola-Edris  et  Nechri,  ainsi  que  le  si- 
'lence  de  l'historien  persan  Chereffedin  de  Jezd, 


panégyriste  de  Timour,  ne  laissent  aucun  doute 
à  cet  égard.  Hatesi ,  Mii-khond ,  Khondémir, 
sont  également  nïuets  sur  ce  point.  Bajazet  fit 
de  louables  efforts  pour  réformer  la  justice,  et 
-rendre  les  juges  un  peu  moms  corruptibles.  Ce 
fut  aussi  lui  qui  introduisit  dans  le  cérémonial 
de  la  cour  ottomane  les  habits  de  gala  {hha- 
laat  )  dont  se  revêtent  les  émirs ,  et  qui  sont 
plus  connus  sous  le  nom  de  kaftans.  Ce  prince 
portait  toujours  son  turban  à  l'ancienne  mode , 
était  de  taille  petite  et  ronde ,  avait  le  teint  co- 
loré, les  yeux  bleus,  la  barbe  brune,  et  un  grand 
nez.  Les  auteurs  orientaux  le  comparaient  à  un 
lion,  n  avait  bâti ,  pendant  ses  quatorze  ans  de 
règne,  un  grand  nombre  de  mosquées-,  entre 
autres  une  à  Andrinople  et  une  autre  à  Broussa. 
Ces  deux  vUles,  situées  l'une  en  Europe,  l'autre 
en  Asie,  étaient  alors  les  résidences  ordinaires 
des  princes  ottomans.  [M.  de  La  Nouerais  ,  dans 
YEnc.  des  g.  du  m.  ] 

llammer.  Histoire  des  Ottomans. 
Bajazet  U  ,  fils  de  Mahomet  H ,  suocéda  à 
son  père  en  1481,  et  mourut  l'an  de  l'hégire  918 
(1512  de  J.-C).  Il  eut  d'abord  à  combattre 
Dzem  ou  Zizim,  son  frère  cadet,  qui  se  réfugia  à 
Rome  où  il  périt  misérablement.  (  Voy.  Alexan- 
dre VI  et  Zizim).  Il  soumit  la  Bosnie  et  la  Croatie 
(  1481-1438  ) ,  et  étendit  ses  conquêtes  jusqu'aux 
embouchures  du  Danube  et  du  Dnieper.  Il  tourna 
ensuite  ses  armes  du  côté  de  l'Anatolie  et  de  la 
Syrie,  tombées  alors  au  pouvoir  de  Caïd-Bey,  sou- 
dan  des  Mameluks  d'Egypte;  mais  cette  enti'e- 
prise  n'eut  aucun  succès.  Après  avoir  enlevé  et 
perdu  plusieurs  places,  il  fut  battu  deux  fois,  et 
obligé  d'accepter  la  paix.  Toujours  agité  du  désir 
de  conquérir,  il  tomba  sur  l'Albanie,  qu'il  pilla 
et  ravagea  entièrement.  Il  arma  ensuite  par  mer 
et  par  terre  contre  les  Vénitiens ,  sous  prétexte 
de  secourir  Louis  Sforce ,  duc  de  Milan ,  et  il 
s'empara ,  dans  la  Morée,  des  Ailles  de  Lépanle , 
de  Coron,  deModon.Ses  progrès  rapides  effrayè- 
rent les  Vénitiens ,  et  les  forcèrent  à  demander 
la  paix.  Différentes  révoltes  dans  l'intérieur  de 
ses  États  l'occupèrent  plus  que  les  guerres 
étrangères,  et  la  dernière  lui  fit  perdre  l'em- 
pire. Les  janissaires  ,  gagnés  par  son  fils  Sélbn  , 
l'obligèrent  de  lui  céder  le  trône.  Ce  fils  rebelle, 
pour  mieux  s'assurer  la  couromie,  fit  empoison- 
ner son  père  en  1512  par  son  médecin,  qui  était 
un  juif.  La  réparation  des  murs  de  Constantino- 
ple ,  et  des  édifices  superbes  ,  sont  des  monu- 
ments de  la  magnificence  de  Bajazet.  La  lecture 
des  livres  d'Averroès  le  détourna  des  affaires, 
sans  lui  inspirer  un  caractère  plus  doux  et  plus 
humain.  Dès  le  commencement  de  son  règne ,  il 
fit  assassiner,  ou,  selon  quelques  auteurs,  assas- 
sina lui-même  dans  un  festin  le  pacha  Acomat , 
son  général ,  à  la  bravoure  duquel  il  était  re- 
devable de  son  trône.  [E7W.  des  g.  du  m.] 

Haramer,  Histoire  de  l'empire  ottoman. 

BAJAZET,  fils  d'Ahmed  I"  et  de  la  sultane 
Koisens,  mourut  étranglé  l'an  de  l'hégire  1044 


215 


BAJAZET  —  BAKER 


218 


(  1635  de  J.-C.  ).  Son  frère  Amurathrv,  jaloux 
des  qualités  supérieures  de  Bàjazet ,  le  fit  périr 
pendant  une  expédition  contre  les  Persans.  Ce 
sujet  a  été  transporté  sur  la  scène  par  Racine. 

Hammer,  Histoire  de  l'empire  ottoman.  —  Joaannin  , 
la  Turquie,  â^as  V  Univers  pittoresque . 

BAJAZET,  sultan,  fils  de  Soliman  I"  et  de 
Roxelane  ,  mort  l'an  de  l'hégire  966  (  1559  de 
J.-C.  ).  Dans  la  suite  d'une  guerre  suscitée 
contre  son  frère  aîné  Sélim ,  Bajazet  fut  vaincu, 
se  retira  à  la  cour  du  roi  de  Perse  ,  et  y  fut 
étranglé  par  ordre  de  Soliman  I". 

Ilammer,  Histoire  de  l'empire  ottoman.',  —  La  Tur- 
quie,  dSLas  l'Univers  pittoresque. 

*BAJOLE  (Jean),  jésuite  français,  natif  de 
Condom,  mort  à  Béziers  le  31  mai  1650.  Il  n'est 
connu  que  parune  Histoire  sacrée  d'Aquitaine; 
Cahors,  1 644,  in-4°  ;  ouvrage  qui  n'est  rien  moins 
qu'historique.  Les  contes  pieux  y  abondent. 

Chaudoii  et  Delandine ,  Nouveau  Dictionnaire  histo- 
rique. 

BA JON  ,  médecin  naturaliste  français ,  mort 
vers  la  fm  du  dix-huitième'siècle.  En  1763 ,  il  fut 
envoyé  comme  chirurgien  major  à  la  Guyane,  où 
il  resta  douze  ans.  Pendant  son  séjour  à  Cayenne, 
il  adressa  plusieurs  notes  d'histoire  naturelle  à 
Daubenton ,  qui  le  fit  nommer  correspondant 
de  l'Académie  des  sciences.  Il  rappoi-ta  de  son 
voyage  beaucoup  de  plantes  et  d'animaux ,  et 
publia  ses  observations  sous  le  titre:  Mémoires 
pour  servir  à  l'histoire  de  Cayenne  et  de  la 
Guyane  française ,  dans  lesquels  on  fait  con- 
naître lanature  du  climat  de  cette  contrée,Qtc.; 
Paris,  1777-1778,  2  vol.  in-S",  fig.;  traduit  en  al- 
lemand; Erfurth,  1780-1784,  2  vol.  in-8°.  Bajon 
a  en  outre  publié  plusieurs  articles  dans  le  Jour- 
nal de  Médecine  etdansle  Journal  de  Physique. 
Buffon  a  fait  usage  de  son  Mémoii-e  sur  le  tapir. 
On  ignore  la  date  précise  de  la  naissance  et  de 
la  mort  de  Bajon. 

Seller,  Dictionnaire  historique,  nouvelle  édition  par 
M.  Wciss. 

*  BAJTAi  (Antoine), jurisconsulte  hongrois, 
né  le  14  décembre  1717,  mort  en  1775.  Il  étudia  à 
Rome,  vint  à  Paris,  visita  les  principales  villes 
de  l'Europe,  revint  en  Hongrie  d'oùilétaitoriginai- 
re,  et  y  enseigna  la  philosophie  expérimentale.  En 
1749  il  adressa  aux  états  assemblés  une  harangue 
qui  euttant  de  succès,  qu'il  fut  nommé  professeur 
d'histoire  et  d'antiquités  à  l'Académie  de  Lich- 
tenstein  à  Vienne.  Chargé  d'enseigner  l'histoire  à 
l'arcliiduc,  depuis  empereur  Joseph,  Bajtai  com- 
posa à  cette  occasion  une  Histoire  secrète  de 
la  Hongrie,  restée  manuscrite.  Les  services  de 
Bajtai  lui  valurent  plusieurs  récompenses  hono- 
rifiques :  il  fut  créé  évêque,  prévôt  du  collège 
desprêtresde  Saint-Martin  de  Presbourg,  etbaron. 
Il  laissa  :  Discours  solennel  adressé  aux  états 
de  Hongrie,  à  V occasion  de  la  pose  de  la  pre- 
mière pierre  du  château  d'Ofen;  Ofen,  1749; 
Breslau,  1756;  — Spécimen  rationis  in  histo- 
ricis  institutionibus  susceptse;  Vienne,  1750, 
in-4''. 


Adelung ,  Suppl.  à  Jôcher  VJUgem.  Gelchrten-Lexi- 
con.  —  Horanyi,  lUemoria  Hungar.,  etc. 

BAKE  (  Laurent  ) ,  poète  hollandais  ,  sei- 
gneur de  Wulverhoft,  né  à  Amsterdam  vers  le  i 
milieu  du  dix-septième  siècle,  mort  en  1714.  On 
a  de  lui  en  hollandais  :  Poésies  bibliques,  1  vol. 
in-4°;  Amsterdam,  1682,  réimprimé  en  1721; 
—  Poésies  mêlées;  Amsterdam,  1737,  1  vol. 
in-4°. 

AUgemeines  Hist.-Lexicon. 

BAKER  (....),  voyageur  anglais,  mort  en  1580. 
D  partit  en  1563  pour  la  côte  de  la  Guinée,  où  i 
il  resta  quelque  temps.  A  son  retour  en  Angle- 
terre, U  essuya  de  telles  calomnies,  qu'il  résolut  i 
de  s'expatrier  tout  à  fait.  Baker  se  mit  alors  au 
service  d'une  compagnie,  et  se  rembarqua  (  c'était  i 
pendant  la  guerre  entre  la  France  et  l'Angle- 
terre). Après  une  traversée  heureuse,  il  aborda 
sur  les   côtes  de  Guinée,  et  descendit  à  terre, 
dans  le  dessein  d'avoir  avec  les  nègres  des  rela- 
tions de  commerce.  Un  orage  épouvantable  l'em- 
pêcha de  remonter  sur  son  vaisseau  et  d'aller 
retrouver  ses  compagnons.  Ceux-ci,  ne  le  voyant  < 
plus  revenir,  résolurent  de  retourner  en  Angle- 
terre. Baker  fut  alors  exposé  à  la  faim  ,  et  au  i 
danger  d'être  dévoré  parles  animaux  féroces. 
Ayant  réussi  à  se  rembarquer  après  une  nuit  hor- 
rible, il  se  retrouva  le  lendemain  en  présence^ 
des  nègres,  qui   heureusement  n'en  voulaient 
qu'aux  Portugais,  et  lui  donnèrent  même  des 
vivres.  Quelque  temps  après ,  il  fut  recueilli  sur 
un  vaisseau  français,  qui  le  traita  en  prisonnier 
de  guerre.  Baker  racheta  sa  liberté  et  revint  en 
Angleterre,  où  il  mourut.  On  a  de  lui  :  Relations  ; 
du  voyage  sur  les  côtes  de  Guinée,  en  1563. 

Préface  de  l'ouvrage  de  Baker. 

BAKER  {David  ou  Augustin),  bénédictini 
et  jurisconsulte  anglais,  né  en  1575  à  Abergant 
venni ,  près  de  Montmouth,  mort  à  Londres  ewi 
1641.  Il  étudia  à  Oxford,  et  s'appliqua  d'abordi 
à  l'étude  du  droit.  Au  rapport  de  Wood ,  Baker,i 
d'abord  incrédule  jusqu'à  l'athéisme,  se  convcrtiti 
ensuite  à  une  foi  si  vive,  qu'il  alla  en  Italie  eli 
entra  dans  l'ordre  de  Saint-Benoît,  où  il  remplaça; 
son  prénom  de  David  par  celui  d'Augustin.  111 
revint  en  Angleterre  en  qualité  de  missionnaire.* 

Baker  a  fait  d'immenses  recherches,  res-« 
tées  inédites,  sur  l'histoire  de  son  ordre  et  suii 
l'histoire  ecclésiastique  de  l'Angleterre.  Ces  doi 
cuments  ont  servi  àReyner  et  à  Cressy,  qui  n'onlr 
fait  que  les  classer  dans  l'Apostolat  des  bé-i 
nédictins  et  dans  l'Histoire  de  l'Église  d'Am 
gleterre. 

Biographia  Britannica.  —  Wood,  Athense  Oxo't 
nienses. 

*  BAKER  (David  ErsUne),  biographe  an-i 
glais,  mort  vers  1770.  Il  était  de  la  famille  df 
l'auteur  du  Robinson ,  Daniel  de  Foë.  La  vocai 
tion  littéraire  de  Baker  l'emporta  sur  tous  lei» 
efforts  qu'on  fit  pour  qu'il  embrassât  la  carrièrii 
industrielle.  Retiré  à  Edimbourg,  il  y  publia  e* 
1763  une  pièce  de  théâtre  intitulée  :  the  Mus^ 


BAKER 


218 


f  Ossian,  qui  eut  peu  de  succès.  Baker  prit  part 
ussi  à  Xa Biographie  dramatique,  i76i. 
Kose ,  Neio-Biographical  Dictionary. 
*  BAKER  {Geoffroy),  moine  et  historien  an- 
îais,  -vivait  dans  la  première  moitié  du  quator- 
ième  siècle.  On  a  de  lui  une  Histoire  des  rois 
Idouard  I'^'^  et  Edouard  H,  traduite  en  latin  du 
rançais  de  Thomas  de  la  More,  à  la  prière  de 
e  dernier. 

Tanner,  Hist.  des  Angl.  Saxons.  —  Rose,  New  Biogra- 
hical  Dietionary. 

:  *  BAKER  (George),  médecin  anglais,  vivait 
ans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  On  a 
le  lui  :  the  Natures  and  properties  of  qwick- 
ilver,  1575,  dansClowes,  de  Morbo  gallico; 
3ook  of  Destinations,  containing  several 
xcellent  remédies  of  destilled  waters  ;  Lon- 
tres,  1576,  in-4%et  1599. 
!  Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 

\  *  BAKER  (Guillaume),  imprimeur  anglais, 
lié  en  1742,  mort  en  1785.  Il  étaitfils  d'un  maître 
[l'école.  On  a  de  lui  :  Pérégrinations  of  the 
kind  by  the  Rationalist,  in-i2,  1770  ;  —  The- 
\es  grsecse  et  latinx  sélect.,  in-8°  ;  —  Remarks 
\n  the  english  language;  in-8°,  1774. 

Rose ,  New  Biographical- Dictionary. 

'* BAKER  (E...),  écrivain  anglais,  vivait  dans 
a  première  moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  a 
le  lui  :  Medulla  Poetarum  romanorum,  or  the 
nost  beautiful  and  instructive  passages  of 
''he  roman  Poètes  ;  Londres,  1737,  in-8°. 

Adelung,  Suppl.  à  Joclier,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 

I  *  BAKER  (Henri),  naturaliste  anglais,  né 
\  Londres  vers  le  commencement  du  dix-hui- 
'ième  siècle,  mort  dans  sa  ville  natale  le  25  no- 
j/^embre  1774.  H  se  livra  d'abord  à  la  poésie  et  à 
l'éducation  des  sourds-muets,  puis  il  s'adonna 
'i  l'étude  de  la  nature.  Ses  recherches  philoso- 
)hiques  sur  la  cristalhsation  lui  valurent  en  1744 
'a  médaille  d'or,  prix  fondé  par  Cowpley.  Les 
'•ésultats  de  ces  recherches  sont  consignés  dans 
jon  ouvrage  intitulé  the  Microscope  mode  easy  ; 
Londres,  1743,  in-8°,  traduit  en  français  sous  le 
'jtrc  de  Microscope  mis  à  la  portée  de  tout  le 
monde,  par  le  père  Pezenas ,  1754,  in-8°,  et  dans 
Employment  for  the  microscope ,  Londres, 
deuxième  édition,  1764.  Ses  poésies  ont  été  pu- 
bliées en  1725  et  1726.  On  a  encore  de  lui  beau- 
coup de  mémoires  dans  les  Transactions  philo- 
sophiques,  n°  457-497.  Il  légua  à  la  Société 
Voyale  de  Londres  100  liv.  sterling,  applicables 
à  une  chaire  d'anatomie  ou  de  chimie. 

Biograpkia  Britannica. 

*  BAKER  (Humphry) ,  mathématicien  an- 
.glais  du  seizième  siècle.  Il  vivait  à  Londres 
au  temps  de  la  reine  Elisabeth.  On  a  de  lui  : 
■the  Well  Spring  of  Sciences.  C'est  un  traité 
d'arithmétique,  devenu  populaire;  Londres, 
1562  et  1687,  in-12;  —  Rules  and  Documents 
(Règles  et  Documents),  relatifs  à  l'usage  des 
almanachs,  traduit  du  français,  in-4°;  Londres, 
'1587. 

Petji^y  Cyclopedia. 


*  BAKER  (Jean),  amiral  anglais,  mort  le  10 
novembre  1716.  Capitaine  de  vaisseau  en  1692, 
il  accompagna  sir  Georgé^Rook,  chargé  d'escorter 
la  flotte  de  Smyme.  Sous  la  reine  Anne ,  Baker 
se  distingua  dans  l'expédition  dirigée  contre  Ca- 
dix. Il  prit  part  à  la  campagne  navale  qui  fut 
marquée  par  la  prise  de  Gibraltar  et  la  victoire 
remportée  sur  la  flotte  française  de  Malaga.  En 
1716,  il  s'acquitta  avec  succès  de  la  mission  de 
renouveler  les  traités  d'alliance  de  l'Angleterre 
avec  les  États  barbaresques ,  traités  dans  les- 
quels il  fit  comprendre  les  Mindrquins.  Baker  a 
son  monument  dans  l'abbaye  de  Westminster. 

Rose ,  New  Biographical-Dictionary. 

*  BAKER  (/oftn),chanceher  anglais,  mort  en 
1558.|En  1526,  il  accompagna  l'évèque  de  Saint- 
Asaph  dans  son  ambassade  en  Danemark.  A 
son  retour,  il  devint  membre  de  la  chambre  des 
communes,  et  fut  nommé  successivement  spea- 
ker attomey  général,  membre  du  conseil  privé, 
et  chancelier  do  l'échiquier.  Sous  Edouard  VT, 
Baker  fut  un  de  ceux  qui  refusèrent  de  signer  le 
bill  qui  devait  exclure  du  trône  les  deux  sœurs 
du  roi. 

Rose,  Neiv  Biographical  Dictionary. 

*  BAKER  (Richard),  poète  anglais,  né  dans 
le  comté  de  Kent  en  1568,  mort  le  18  février 
1645.  Après  avoir  été  créé  chevalier  en  1603 
par  Jacques  I",  et  nommé  en  1620  premier 
shérif  du  comté  d'Oxford,  il  fut  réduit  à  la  pau- 
vreté, et  mourut  dans  la  prison  pour  dettes„pour 
avoir  cautionné  des  parents  de  sa  femme.  On  a 
de  lui  entre  autres  ouvrages  :  Cato  variegatus, 
mis  en  vers,  1636;  — ■  Theatrum  redivivmn, 
en  réponse  à  Y Histriomastix  de  Prynne,  in-8°  ; 
—  Cronicle  of  the  Kings  of  England,  1653. 

Wood,  Athenee  Oxonienses. 

*  BAKER  (i?o6erO>  médecin  anglais ,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Cursus  osteologicus,  being  a  com- 
pleat  doctrine  of  the  bones;  Londres,  1699, 
in-8°. 

Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine.  —  Adelung, 
Supplément  à  Jôcher  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAKER  (Thomas),  mathématicien  anglais,  né 
vers  1625  à  Ilton,  dans  le  Sommersetshire,  mort 
en  1690-  Il  était  vicaire  de  Bishop's-Nymmet , 
dans  le  Dewonshire.  On  a  de  lui  :  the  Geome- 
trical  Key ,  or  the  gâte  of  Equations  unlo- 
cJted;  or  a  New  Discovery  of  the  construc- 
tion of  the  équations,  etc.;  Londres,  1684 ^ 
in-4°. 

Biographia  Britannica. 

BAKER  (Thomas),  antiquaire  anglais,  né  en 
1656,  mort  en  1740.  Il  étudia  à  Cambridge,  et  y 
remplit  bientôt  l'emploi  d'aide  (fellow),  qu'il 
perdit  par  suite  de  son  refus  de  serment  à 
George  l".  Baker  se  livra  dès  lors  à  l'enseigne- 
ment privé,  et  s'appliqua  avec  ardeur  à  l'étude  de 
l'antiquité.  On  a  de  lui  :  Reflexions  upon  Lear- 
ning ,  wherein  is  shown  the  insufficîency 
thereof  in  its  several  particiilars ,  in  order 


BAKER  —  BAKHUYSEN 


219 

to  évince  the  nsefiilness  and  necessity  of  Ré- 
vélation; Cambridge,  1699  et  1738;  —  des 
Essais  historiques,  manuscrits,  23  volumes 
in-fol.,  dans  le  British  Muséum. 

Adelung.  Suppl.  àJôcher,  Allçem.Cetehrtcn-Lexicon. 

*  BAKEWELL  (Robert),  célèbre  agronome 
anglais ,  né  en  1726  â  Disliley,  comté  de  Leices- 
ter,  mort  le  1"  octobre  1795.  En  1755,  après 
avoir  dirigé  pendant  quelques  années  l'exploita- 
tion de  son  père,  il  commença,  sur  le  croisement 
des  races  bovines  et  ovines,  une  série  d'expé- 
riences qui  eurent  des  résultats  inespérés.  Il 
remporta  les  premiers  prix  dans  tous  les  con- 
cours agricoles  ;  les  éleveurs  venaient,  de  tous 
les  points  du  royaume,  admirer  et  étudier  les 
animaux  de  Bakewell.  Il  n'est  pas  de  branche  de 
l'exploitation  agricole  qui  ne  doive  à  cet  agro- 
nome quelque  perfectionnement;  mais  un  de  ses 
plus  beaux  titres  de  gloire  est  d'avoir  créé  la  race 
de  Dishley  ou  New-Leicestersàire.  Promptement 
répandue  dans  toutes  les  parties  de  la  Grande- 
Bretagne,  cette  race  en  a  depuis  longtemps 
franchi  les  limites;  et  aujourd'hui  elle  se  trouve 
être  l'objet  d'un  commerce  important  avec  les 
pays  du  continent ,  qui  tous  cherchent  à  amé- 
liorer leurs  races  ovines  indigènes.  Bakewell 
porta  aussi  ses  recherches  sur  les  races  bo7ines 
à  longues  cornes,  et  sur  celle  des  gros  et  forts 
chevaux  noirs ,  propres  surtout  au  service  de 
l'armée.  Les  races  porcines  et  la  culture  tes 
fourrages  d'hiver  attirèrent  aussi  son  attention. 
Enfin  il  introduisit  et  propagea  puissamment 
dans  sa  contrée  l'art  de  construire  et  d'irriguer 
les  prairies.  Il  mourut  âgé  de  soixante-dix  ans, 
à  la  suite  d'une  longue  et  cruelle  maladie. 

J/VCQCEMIN. 
Domestical   Encyclop.  ;   Londres,   1802,    t.  I,  p.   160. 
BAKUTIAR.  Voy.  Azze-ed-Daudiah. 
BARHTISHWA,  BARHTICBFMA  ou  lîACTI- 

SHiTA,  nom  d'une  famille  chrétienne  nestorienne 
d'où  sont  sortis,  au  temps  des  Abassides,  plu- 
sieurs médecins  de  la  cour  de  Bagdad.  Les  plus 
remarquables  sont  : 

I.  BAKHTiSHWA  (Gezirgis  ou  Geurgis  Al- 
Jondisabouri),  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
huitième  siècledeJ.-C.De  sa  ville  natale  Jondisa- 
bour,  à  l'hospice  de  laquelle  il  était  attaché,  il 
vint  en  769  à  la  cour  d'Al-Mansour,  pour  y  don- 
ner ses  soins  au  khalife  malade.  Celui-ci,  voulant 
convertir  à  l'islamisme  son  médecin,  lui  dit  que, 
devenu  mahométan,  il  entrerait  en  paradis  :  — 
«  Je  ne  demande,  aurait  répondu  Geurgis,  qu'à 
aller  où  sont  allés  mes  ancêtres ,  enfer  ou  pa- 
radis. » 

n.  BARHTISHWA  (5ew-Gez«?'Ê)'îs),  fils  du 
précèdent,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
huitième  siècle.  Son  père  lui  laissa  l'emploi  de 
médecin  de  l'hôpital  de  Jondisabour,  qu'il  rem- 
plit jusqu'à  ce  qu'il  fut  appelé  à  donner  ses  soins 
au  khalife  Al-Hadi ,  qui,  rendu  à  la  santé  par 
Bakhtishwa ,  voulut  faire  mourir  les  autres  mé- 
decins moins  habiles  que  leur  confrère.  Celui-ci 


220 

prévint,  dit-on,  l'exécution  de  cet  ordre  barbare 
en  administrant  du  poison  au  khalife  (an  786). 
Baktishwa  fut  ensuite  appelé  en  787  à  la  cour  i 
d'Haroun-Al-Raschid,  qui  le  combla  d'honneurs 
et  réleva  à  la  dignité  d'archiatre  (  ragïs-al- 
atebba). 

m.  BARHTISHWA  (  Giabril-Ben-Giiirgis- 
Ben),  médecin,  mort  vers  828.  Recommandé 
par  son  père  au  ministre  Jaafar,  et  ayant  sauvé 
le  khalife  Haroun-Al-Raschid  d'une  attaque  d'a- 
poplexie ,  Giabril  Bakhtishwa  devint  l'un  des 
médecins  de  la  cour  de  ce  prince,  dont  il  mérita 
surtout  la  faveur  en  guérissant  d'une  paralysie 
une  dès  femmes  du  khalife.  La  fortune  du  mé- 
decin changea  en  809.  Irrité  de  ne  pouvoir  être 
guéri  d'une  nouvelle  et  dernière  maladie,  Al-Ras- 
chld  ordonna  qu'on  fit  mourir  Bakhtishwa.  La 
mort  du  khalife  prévint  l'exécution  de  cet  ordre 
barbare.  Le  successeur  d'Haroun  témoigna,  au 
contraire,  une  entière  estime  au  médecin  de  son 
père,  au  point  de  ne  rien  vouloir  manger  ni  boire 
sans  que  Bakhtishwa  le  lui  permît. 

Les  vicissitudes  de  ce  médecin  ne  touchaient 
point  à  leur  fin.  A  la  mort  d'Al-Amin,  il  fut  mis 
en  prison  par  ordre  d'Al-Marnoun,  successeur  du ^ 
khalife  ,  et  y  demeura  quatre  ans;  puis,  après 
un  court  intervalle  de  liberté,  il  fut  emprisonnée 
de  nouveau,  et  resta  captif  cinq  autres  années. 
Relâché  enfin,  parce  que  ses  soins  étaient  né- 
cessaires au  khalife,  Bakhtishwa  resta  en  faveur 
jusqu'à  la  fin  de  ses  jours.  Devenu  malade,  et 
ne  pouvant  accompagner  le  khalife  dans,  une  ex- 
pédition contre  les  Grecs,  il  envoya  son  fils  à  sa 
place,  et  mourut  bientôt  après. 

rv.  BARHTISHWA  {Ben-Giabril-Ben-BaMi- 
feftwa), quatrième  médecin  du  nom,  mort  en 
870. 11  succéda  à  son  père  en  qualité  de  méde- 
cin d'Al-Mamoun,  et  éprouva,  lui  aussi,  les  vicis- 
situdes de  la  fortune  banni  et  rappelé  tour  à 
tour,  il  n'arriva  pas  à  temps  pour  sauver  lei. 
khalife  de  la  maladie  qui  le  fit  mourir  (833). 
Y.iiXKariSHWA{Giabril-Ben-Obeld-AUah- 
Ben),  mort  en  1005,  se  fit  remarquer  dans  la 
pratique  de  la  médecine  ,  et  laissa  plusieurs  ou- 
vrages inédits. 

Yi.  BARHTISHWA  (Obeid-Allah-Ben-Gia- 
bril),  surnommé  Abou-Sa,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dixième  siècle.  On  lui  attribut 
un  ouvrage  intitulé  Al-Randat  altabiat  (  Hor 
tus  medicinee  ) ,  en  cinquante  chapitres ,  à  l'u- 
sage du    khalife    Motaki.   L'écrit   intitulé  Di 
utilltate  quee  ex  Animalibus percipi  potest.\ 
et  dont  parle  d'Herbelot  comme  se  trouvant  à  hi| 
Bibliothèque  de  Paris  sous  le  n°  939,  est  attri 
bué  à  un  membre  de  la  famille  de  Bakhtishwa 
du  nom  de  AbdallaTi-Ben-Giqbril-Ben-Bakh-i 
tishwa.  I 

D'Herbelot,  Biblioth.  Orient.,  au  mot  Baklitischwat 
—  Ibn-Abi-Osaibia,  Fontes  Relationum  de  Classibu 
Medicoriim.   —  Abul-Faradj,   Hist.  Dj/nast.,     p.    1« , 

vers.  iMt. 

BAK.HUYSEN  OUBACRHUYSEIN  (  Ludolplie)  , 

célèbre  peintre  et  graveur  hollandais,  néàEmbdei 


221  BAKHUYSEN 

en  1631,  mort  à  Amsterdam  en  1709.  Ilfut,  dans  sa 
jeunesse,  employé  en  qualité  de  commis  chez  son 
père,  secrétaire  des  états-généraux;  ensuite  il 
entra  dans  une  maison  de  commerce  à  Amster- 
dam, et,  sans  aucune  connaissance  du  dessin  ,  il 
commença  à  dessiner  les  vaisseaux  qui  arri- 
vaient dans  le  port.  Ces  essais  furent  encoura- 
gés ,  et  U  résolut  de  se  livrer  entièrement  à  la 
peinture.  Il  reçut  des  leçons  d'Everdingen,  et 
acquit  bientôt,  par  son  assiduité  et  ses  fréquentes 
visites  dans  les  ateliers  des  meilleurs  artistes, 
un  degré  extraordinaire  de  facilité  et  d'adresse; 
mais  ce  qui  contiibua  le  plus  à  rendre  ses  pro- 
grès rapides,  ce  fut  le  zèle  avec  lecjuel  il  étudia 
la  nature.  Il  avait  coutume,  à  l'approche  d'une 
tempête,  de  s'embarquer  dans  un  léger  bateau, 
où  il  observait  avec  cahne  le  mouvement  des 
vagues,  le  choc  effroyable  des  brisants,  et  les  se- 
cousses des  vaisseaux  agités.  Les  marins  épou- 
vantés l'obligeaient  souvent  à  regagner  la  terre , 
malgré  ses  plus  vives  supplications.  L'esprit 
plein  de  ce  qu'il  avait  vu,  il  se  hâtait  de  retour- 
ner chez  lui,  sans  dire  un  mot  ou  sans  se  laisser 
distraire  par  aucun  objet  :  là  il  complétait,  avec 
une  admirable  exactitude  et  jusque  dans  les  plus 
petits  détails,  les  "esquisses  qu'il  avait  déjà  pré- 
parées. Cet  amour  passionné  pour  son  art  donna 
aux  tableaux  de  Bakliuysen  une  telle  vérité, 
qu'ils  sont  placés  au  premier  rang  dans  ce  genre 
depeinture.  Plusieurs  princes  visitèrent  ses  ate- 
liers, et  Pierre  le  Grand  lui-même  désira  pren- 
dre des  leçons  d'un  si  habile  artiste.  Les  bourg- 
mestres d'Amsterdam  lui  commandèrent  une  Ma- 
rine, pour  laquelle  ils  donnèrent  1,300  florins, 
fis  la  présentèrent  à  Louis  XIV  en  1665.  Cerna» 
gnifique  tableau  se  voit  aujourd'hui  au  Louvre, 
ainsi  que  sept  autres  tableaux,  parmi  lesquels  on 
distingue  une  Vue  d'Amsterdam,  et  celle  d'une 
Mer  houleuse  à  l'entrée  dhm  port.  Le  plus 
grand  mérite  de  ses  ouvrages  est  une  parfaite  vé- 
rité. Son  coloris  et  sa  touche  sont  remarquables 
pour  représenter  les  eaux  et  leurs  mouvements  : 
ses  ciels  sont  légers  et  d'une  grande  variété. 
Bakhuysen  a  aussi  gravé  à  l'eau  forte  quelques 
Vues  maritimes  ;  il  s'occupa  aussi  de  poésie,  et 
donna  des  leçons  de  caiUgraphie.  Sa  gaieté  et  sa 
force  d'esprit  ne  l'abandonnèrent  même  pas  du- 
rant les  longues  souffrances  qui  mirent  fin  à  sa 
vie,  à  l'âge  de  soixante-dix-huit  ans.  Par  une  de 
ces  originalités  communes  aux  artistes,  quelque 
temps  avant  sa  mort ,  il  fit  acheter  le  meilleur 
vin  qu'on  put  trouver,  et  renferma  dans  une 
bourse  un  grand  nombre  de  pièces  d'or;  puis 
par  son  testament  il  invita  ses  amis  à  son  con- 
voi ,  les  pria  de  boire  le  vin  acheté ,  et  de  dé- 
penser dans  la  joie  l'or  qu'il  leur  laissait.  A  la 
vente  de  la  galerie  de  tableaux  de  P.  de  Smeth, 
d'Amsterdam,  en  1810,  quatre  tableaux  de 
Bakhuysen  furent  vendus  550,  805, 980  et  1,400 
florins. 

Un  autre   Ludolf  Bakhuysen ,   petit-fils  du 
précédent,  né  en  1717,  et  mort  à  Rotterdam  en 


—  BAKOSS  222 

1782,  fut  aussi  un  bon  peintre,  après  avoir  été 
d'abord  négociant  et  ensuite  soldat.  Ses  tableaux 
représentent  des  scènes  guei'rières.  [Enc.  des  g. 
du  m.,  avec  addit.  ] 
Nagler,  Neues  AUgemeines  Kil-nsUer-Lexicon. 

*  BAKRËR  {Adrien),  neveu  de  Jacques,  pein- 
tre hollandais,  mort  en  1686.  H  peignit  l'his- 
toire et  le  portrait.  Son  œuvre  la  plus  remar- 
quable est  un  Jugement  dernier  que  l'on  voyait 
il  y  a  quelques  années  à  l'hôtel  de  ville  d'Ams- 
terdam. 

Ersch  et  Gruber,  Allgemeine  Encydopœdle. 

BAKREE  (Gerbrand) ,  médecin  hollandais, 
né  à  Enkhuisen ,  dans  la  Nord-Hollande ,  le 
1"  novembre  1771,  mort  à  Groningue  le  14  juil- 
let 1828.  Il  étudia  à  Leyde,  où  il  fut  reçu  doc- 
teur en  1794.  Depuis  1811  jusqu'à  l'époque  de 
sa  mort  il  occupa,  pendant  dix-huit  ans,  la  chaire 
d'anatomie,  de  physiologie  et  de  chirurgie  à 
l'université  de  Groningue.  Il  fit  éclater  son  zèle 
pendant  l'épidémie  qui  désola  Groningue.  En 
1826,  outre  plusieurs  notices,  publiées  en  hol- 
landais, sur  !e  Magnétisme  animal  et  les  Vers 
intestinaux,  on  a  de  lui  :  Oratïo  inauguralïs 
de  ils  qux  artis  ohstetricix  utilitatem  augere 
possunt,  et  gratum  magis  acceptiimque  red- 
dere;  Gronmgue,  1814;  —  Bescriptio  iconis 
pelvis  feminx  et  schematum  capitis  infan- 
tilis ,  iisque  illustratus  partus  humani  me- 
chanismus  ;ibid.,  1816,  grand  in-fol.  ;  — Osteo- 
graphia  piscium,  Gadi  prseseTtim  Reglefini, 
comparata  cum  lampride  guttato,  specie  ra- 
riore;  Ma.,  1822,  in-8°,  avec  13  planches;  — 
Epidemia  quae  anno  urbem  Groningam  af- 
flixit  in  brevi  conspectu  posita,  1826,  in-8°  ; 

—  De  natura  hominis  liber  elemeniarius  ; 
MA.,  1827,  2  vol.  in-8°. 

Callisen,  Medizinisches  Sehriflsieller-Lexiœn. 

*  BAKRER  (Meeuws  Meindertszoon  ),  méca- 
nicien hollandais,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  En  1690,  il  inventa  le 
camel,  ou  machine  au  moyen  de  laquelle  on 
pouvait  transporter  facilement  sur  des  chaloupes, 
au  Texel ,  autant  d'hommes  de  guerre  que  les 
circonstances  pouvaient  l'exiger. 

Wagcnaer,  Beschr.  van  Amsterdam.  —  Cholmot,  Bio- 
graphisch  ffoordenbœk. 

BARRER  { Pierre- ffuysinga  ),  poëte  hollan- 
dais, né  en  Amsterdam  en  1717,  mort  dans  sa 
ville  natale  le  22  octobre  1801.  On  a  de  lui  :  im 
Poëme  sur  l'inondation  de  l'année  1740;  — 
Satires  contre  les  Anglais,  vol.  in-4°  ;  —  Sur 
la  versification  ancienne  et  moderne  des  Hol- 
landais, dans  les  Mémoires  de  l'Académie  de 
Leyde  ;  —  une  traduction  des  poésies  latines  de 
T.-W.  Higt,  Sur  le  printemps. 

Wagenaer,  Notice  sur  Bdkker. 

*BAROSS  {Jean) ,  linguiste  allemand,  natif 
d'Hermannstadt,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  I!  laissa  :  Kurzer  und 
rechtmàssiger  Grund  der  hochteutschen 
Sp-flc/^e,  etc.  ;  Hermannstadt,  1677,  in-12;0U'< 


2â3 


BAKOSS  — 


vrage  élémentaire,  à  l'usage  de  ceux  qui  veulent 
apprendre  l'allemand. 

Benkoe,  Transylv. ,  t.  Il,  p.  425.  —  Adelung ,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAK.SAI  (  Abraham  ) ,  historien  et  juriscon- 
sulte hongrois,  natif  de  Schemnitz,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  seizième  siècle.  Il  fut  con- 
seiller privé  du  palatin  de  Pologne  et  du  prince 
de  Kesmark.  On  a  de  lui  :  Chronologia  ducum 
et  regum  Hungariee  ;  Cracovie,  1567. 

Horanyi,  Mentor.  Hungar.  —  Jôcher;  AUgemeines 
Gelehrten-Lexicon. 

*  BAKSAÏ  (  Bernard),  jurisconsulte  hongrois, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  fut  secrétaire  du  roi  Jean  de  Hongrie,  et  con- 
tribua à  la  paix  conclue  entre  ce  roi  et  l'empe- 
reur Ferdinand  El.  On  a  de  Baksaï  :  Commen- 
tarnim  ad  Jiis  Werbœtzi  tripartitum  Hun=- 
garicuni ,  m-i° . 

Horany»,  Memor.  hungar.—  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BARUSi ,  géographe  arabe ,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  neuvième  siècle.  On  a  de  lui  : 
une  Géographie,  que  l'on  a  traduite  dans  le  Réper- 
toire de  la  littérature  orientale ,  t.  II,  p.  4. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BALAAM  OU  BiLEAM ,  de  Péthor  (  Mésopo- 
tamie), fameux  devin,  Yariolus  de  la  Vulgate, 
prophétisa  vers  l'an  du  monde  2,515  (1489 
avant  J.-C).  Balak,  roi  de  Moab,  chargea  ce 
devin  de  prononcer  contre  les  Israélites  les  im- 
précations solennelles  avant  de  marcher  pour 
les  combattre.  Balaam  hésita  d'abord.  Doué 
d'assez  de  finesse  pour  prévoir  les  infaillibles 
succès  du  peuple  conquérant ,  il  voulait  se  garder 
de  toute  démarche  qui  l'indisposerait  contre  lui  ; 
d'un  autre  côté,  il  avait  quelques  précautions  à 
prendi-e  pour  se  mettre  à  l'abri  de  la  colère  de 
Balak.  Il  se  prévalut  donc  de  son  caractère  sacré, 
et  déclara  qu'il  ne  prononcerait  d'imprécations 
que  dans  le  cas  où  Dieu  le  lui  permettrait.  A 
trois  reprises,  au  lieu  d'imprécations,  il  ne  pro- 
nonça que  des  bénédictions',  et  s'en  excusa  en 
alléguant  des  ordres  célestes  qui  lui  avaient  été 
donnés,  et  des  menaces  miraculeuses  qui  lui 
avaient  été  faites.  LTmesse,  dit-il,  dont  il  s'é- 
tait servi  pour  son  voyage ,  effarouchée  par  une 
vision  qu'il  n'apercevait  pas  lui-môme,  l'avait 
emporté  à  travers  champs  ;  puis  se  jetant  à  terre, 
excédée  des  coups  dont  il  l'accablait,  elle  avait 
pris  une  voix  humaine  pour  se  plaindre  :  alors 
seulement  il  avait  remarqué  l'ange  du  Seigneur 
qui,  l'épée  à  la  main,  lui  barrait  le  chemin,  et 
qui  ne  lui  avait  permis  de  continuer  sa  route 
qu'en  lui  enjoignant  expressément  d'obéir  aux 
inspirations  qu'il  recevrait  du  ciel.  [  Enc.  des 
g.  du  m.] 

Livre  des  Nombres,  XXII  et  XXIV. 

*  BALACE ,  préfet  de  l'empereur  Constance, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  troisième  siècle. 
Il  persécuta  les  chrétiens,  et  ce  fut  lui  que 
saint  Antoine  menaça  de  la  vengeance  céleste. 
Cinq  jours  après,  Balace,  mordu    à  la  cuisse 


BALANCRE  224 

par  un  cheval  furieux,  mourait  des  suites  de  cette 
blessure,  et  justifiait  ainsi  la  prédiction  du  saint. 

Moréri ,  Dictionnaire  fiistorique.  i 

'  *  BALADUNO  (  Ponce) ,  écrivain  connu  seu- 
lement par  une  Historia  Francorwm  qui  cepe- 
runt  Jérusalem ,  en  manuscrit  à  la  biblio- 
thèque de  Paris. 

Fabrlcius ,  Biblioth.  médise  et  inflmss  setatis.  —  Jôcher, 
AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAL^us.  Voy.  Bale. 

BAiAGNY  {Jean  de).  Voy.  Montluc. 

*  BALAGRtrs  (  BàXttYpo;) ,  écrivain  grec,  qui 
vivait  à  une  époque  incertaine.  On  a  de  lui  : 
MaxeSovixà  (ouvrage  sur  la  Macédoine),  co 
deux  livres. 

Etienne  de  Byzance,  au  mot  "AfAoiêoç  "OXêïlXoç, 
Avippà^iov.  —  Snaith,  Dictionnary  of  greek  and  roman 
biography. 

*  BALAKLEi  (  le  sultan  ) ,  prince  des  tarlâ- 
res-Zavologénèses ,  vivait  au  commencement  du 
treizième  siècle.  Il  profita,  en  1221,  des  dissen- 
sions intestines  des  ducs  de  Russie  pour  envahir 
cette  contrée.  Lorsque  les  ambassadeurs  de  Ba- 
laklei  vinrent  chez  les  Lithuaniens  pour  en  exi- 
ger un  tribut,  ceux-ci  leur  coupèrent  les  oreilles 
et  le  nez ,  et  les  renvoyèrent  ainsi  mutilés  au 
sultan  leur  maître.  Les  Russes  s'allièrent  en- 
suite avec  les  Lithuaniens  contre  Balaklei ,  qui 
fut  défait  et  mis  en  fuite  à  la  bataille  de  Koida- 
nowo. 

Stanislav. Sarnicius,  Annal.  Polonici  ;  Llps.,  1712,  In-fol. 

*  BALAM  (  Richard  ) ,  mathématicien  anglais, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  était  ami  du  célèbre  Oughtred ,  l'auteur 
de  Clavis  mathematica.  Immédiatement  après 
l'apparition  de  cet  ouvrage,  Balam,  qui  s'était 
fait  aussi  le  disciple  d'Oughtred,  publia  un  Traite 
d'algèbre  /Londres,  1653,  in-12. 

Rose ,  New  Biographical  Dictionnary, 
BALAMio  OU  BALAMY  {Ferdinand),  mé- 
decin originaire  de  la  Sicile ,  vivait  vers  le  mi- 
lieu du  seizième  siècle.  Il  fut  médecin  de  Léon  X, 
et  cultiva,  outre  son  art,  la  poésie  et  les  langues 
anciennes.  Il  a  traduit  en  latin  plusieurs  opus- 
cules de  Galien,  imprimés  d'abord  séparément, 
mais  réunis  ensuite  dans  l'édition  de  Galien 
publiée  à  Venise  en  1586,  m-fol.  Voici  les  titres 
de  ces  opuscules  :  de  Cibis  boni  et  mali  succi; 
Lugduni,  1555,  1560;  —  Galeni  liber  de  os.si- 
bus  ad  tijrones;  Valentise,  1555,  in-8°;  Franc- 
fôrt-sur-le-Mein,  1640,  in-fol.,  avec  les  remarques 
de  Gaspar  ;  —  de  Optima  nostri  corporis  Cons- 
titutione  ; — de  Bona  Valetudine  ;  —  de  Hiru- 
dinibus,  cucurbitula,  cutis  incisione  et  sca- 
rificatione;  Rostock,  1636,  in-8°. 

Mongitore,  Bibliotheca  Sicula.  —  Vander  Linden,  De  < 
ScriptnriOus  medicis. 

*  BALANCRE,  scrgeut  de  gi'enadiers  au  si- 
xième bataillon  du  Doubs ,  se  signala  dans  un  i 
combat  sur  les  hauteurs  d'Aversdorf  (9  décem- 
bre 1793).  Atteint  de  trois  coups  de  sabre  à  lai 
tête,  il  se  défendit  contre  trois  dragons  autri- 


225 


BALANCRE 


chiens,  tua  l'un,  blessa  les  deux  autres,  et  se  re- 
tira en  criant:  Vive  la  liberté! 
Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  BA.LANI  (D.  Ga&neZ),  compositeur  italien, 
vivait  à  Fano  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle. 
E  a  composé  de  la  musique  pour  la  prise  d'ha- 
bit d'une  religieuse,  et  l'a  fait  imprimer  sous  ce 
titre  :  Sacre  Canzoni  ;  Fano,  1682,  in-4°. 

l'étis,  Biogr.  univers,  des  Musiciens.  > 

*  BÂLiASfiTS,  prince  gaulois,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  second  siècle  avant  l'ère 
chrétienne.  Il  envoya  des  ambassadeurs  à  Rome 
pom"  offrir  son  concours  dans  la  guerre  entre- 
prise contre  les  Macédoniens.  Pour  lui  témoi- 
gner à  son  tour  sa  satisfaction,  le  sénat  envoya  à 
Balanus  une  chaîne  et  une  coupe  d'or,  des  armes 
de  luxe,  et  un  cheval  richement  enharnaché. 

Tite-Llve,  XLIV,  14. 

*  BALANZAC  {François  de  Bremond,  baron 
DE  ),  un  des  chefs  du  parti  de  la  réforme,  vivait 
au  milieu  du  seizième  siècle,  et  mourut  en  1592. 
Il  embrassa  avec  ardeur  le  calvinisme,  religion  de 
sa  mère,  et  combattit  à  Dreux  et  à  Saint-Denis.  Il 
signa,  avec  le  prince  de  Condé  et  d'autres  capi- 
taines ,  le  traité  de  paix  proposé  par  la  cour  en 
1568.  Cette  même  année,  il  fut  condamné  à  mort 
par  arrêt  du  parlement  de  Bordeaux ,  comme 
chef  du  parti  protestant  ;  mais,  par  une  singulière 
erreur,  on  mit  dans  l'arrêt  le  nom  de  Charles, 
qui  était  celui  de  son  cousin,  l'un  des  capitaines 
de  l'armée  catholique.  L'arrêt  ne  reçut  point 
d'exécution.  L'année  suivante,  François  de  Bre- 
mond combattit  à  Jarnac,  Pamprou,  Jaze- 
neuil,  etc.  Attaché  au  roi  de  Navarre,  il  prit  part 
aux  affaires  de  Chizé,  Fontenay-le-Comte,  Samt- 
Maixent.  Balanzac  de  Vaudoré  (  car  il  s'appelle 
désormais  ainsi,  du  nom  d'un  château  de  sa 
femme)  se  distingua  surtout  à  la  bataille  de 
Coutras  (20  octobre  1587),  et  contribua  au  suc- 
cès de  la  journée.  Montausier  et  Vaudoré,  qui 
restaient  inébranlables  à  leur  poste,  voyant  le  vi- 
comte de  Turenne  lâcher  pied  avec  les  Gascons, 
que  Henri  de  Navarre  vantait  à  tout  propos,  s'é- 
crièrent: «  Ce  ne  sont  là  ni  Xainctongeois  ni 
Poictevins!...  »  —  «  Nulle  autre  harajigue,  dit 
«  d'Aubigné,  ne  pouvoit  valoir  celle-là,  car, 
«  au  lieu  que  ce  fust  un  exemple  pour  la  fuite,  il 
«  le  fut  d'émulation.  Cette  noblesse  serra  les 
«  dents  et  le  poing,  et  y  en  eut  des  deux  troupes, 
«  entre  autres  Longchamps,  qui  entamèrent  le  gas- 
«  teau  douze  pas  avant  leurs  compagnons.  «  Ce 
retour  soudain  des  fuyards  rompit  l'armée  du 
duc  de  Joyeuse,  et  décida  de  la  victoire.  Ba- 
lanzac se  retira  ensuite  au  château  de  Vaudoré  ; 
mais  en  1590  il  reçut  un  message  de  Henri  IV, 
qui  l'invitait  à  venir  l'aider  à  repousser  le  duc  de 
Parme.  L'ancien  chevalier  reprit  son  épée ,  et 
revint  mourir  dans  son  manoir. 

Balnguet,  Biographie  Saintongeaise.  —  Sully,  Mémoi- 
res. —  P.  Anselme,  Bist.  des  gr.  officiers  de  la  couronne,    j 

*  BAL.ARD  (  Jean ),  syndic  de  Genèveen  1 529. 
On  a  de  lui  un  Journal  de  tout  ce  qui  s'est  \ 

NOUV.   BIOGR.   UNIVERS,  —  T.    IV. 


—  BALASSI  226 

passé  à  Genève  depuis  1525  jusqu'en  1531, 
faianuscrit  conservé  à  la  bibliothèque  de  Genève. 
Sennebier,  Hist.  littéraire  de  Genève. 

*  BALARD  (Jean),  joueur  de  luth,  vivait 
vers  la  fin  du  seizième  siècle.  On  trouve  quel- 
ques pièces  de  sa  composition  dans  Besard,  Thé- 
saurus harmonicus. 

Fétis,  Biogr.  univers,  des  Musiciens. 
BALARD  {Marie-Françoise- Jacquete-Alby  ), 
femme  poète,  née  à  Castres  en  1776,  morte  dans 
sa  ville  natale  le  8  avril  1822.  En  1810,  elle  pu- 
blia sous  le  voile  de  l'anonyme  l'Amour  mater- 
nel, poëme  en  4  chants ,  assez  favorablement 
accueilli,  bien  qu'inférieur  à  celui  de  Millevoye. 
L'année  suivante,  elle  remporta  deux  prix  à  l'A- 
cadémie des  Jeux  Floraux,  l'un  pour  une  élégie, 
et  l'autre  pour  un  Hymne  à  la  Vierge;  après 
quoi,  son  admission  à  l'Académie  fut  pronon- 
cée. Elle  y  lut  l'année  suivante,  en  séance  pu- 
blique, un  Éloge  de  madame  Verdier,  qui  fut 
sumduTombeau  deSylvandre,de  Velleda{sa- 
jet  tiré  des  Martyrs  de  Chateaubriand),  et  de 
quelques  autres  pièces  moins  remarquables.  On 
cite,  comme  un  modèle  de  simplicité  touchante, 
ce  dernier  vers  de  l'idylle  du  Tombeau  de  Syl- 
vandre  : 

Je  ne  veux  pas  me  consoler. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BALARD  {Antoine- Jérôme),  chimiste  fran- 
çais. Voy.  Ballard. 

*  BALASFi  (  Thomas  ) ,  théologien  hongrois , 
vivait  au  commencement  du  dix-septième  siècle. 
Né  d'une  famille  noble,  il  fut  d'abord  curé,  puis 
évêque  de  Presbourg.  Il  écrivit  un  ouvrage  con- 
tre le  protestantisme:  Tsepregi  oskola,  Mellyben 
a  Luther  anus  es  Kalvinista;  Posonii,  1616, 
in-8". 

Horanyl,  Memor.  Hungar. 

BALAS.  Voy.  Alexandre-Balas. 

BALASSA  {Valentin),  poète  hongrois ,  vivait 
au  milieu  du  seizième  siècle.  Il  était  comte  de 
Gyarmath  et  de  Keke.  On  a  de  lui  des  poèmes 
latins  et  hongrois  qui  ont  été  remarqués.  Ses 
JTymni  de  variis  argumentis  ont  été  imprimés 
plusieurs  fois  à  Leutschau  et  à  Debrezin.  Ho- 
ranyi  l'appelle  soldat  distingué  et  poète  latin 
agréable. 

Bod  de  Felsô  tsernaton,  Patrise  Athense  ;  —  Horanyi, 
Memoria  Hungarorum. 

*  BALASSI  {Mario  ),  peintre  italien,  né  à  Flo- 
rence en  1604,  mort  en  1667.  Il  reçut  les  premiers 
principes  de  l'art  de  Jacopo  Ligozzi.  Il  accompa- 
gna OttavioPiccolomini  en  Allemagne,  où  il  trou- 
va de  brillantes  occasions  d'exercer  son  pinceau. 
De  retour  à  Florence,  il  peignit  ses  deux  meil- 
leurs tableaux,  le  Saint  François,  de  la  con- 
frérie des  Stigmates  de  Florence,  et  le  Miracle 
de  saint  Nicolas  de  Tolentino  ressuscitant  des 
perdrix,  pour  Saint-Augustin  de  Prato. 

En  avançant  en  âge,  Balassi  crut  avoir  fait 
fausse  route ,  et  voulut  changer  sa  manière.  Il 
retoucha  tous  ceux  de  ses  tableaux  qu'il  put  faire 

S 


227 


BALASSI  —  BALBES 


228 


rentrer  dans  son  atelier,  et  malheureusement 
les  gâta  au  lieu  de  les  améliorer.  Ses  figures  ne 
manquent  ni  de  coloris  ni  de  relief,  mais  géné- 
ralement il  ne  brille  pas  par  l'invention.  Pendant 
sa  Tie  il  jouit  d'une  grande  renommée,  et  gagna 
des  sommes  considérables  ;  mais  sa  charité  était 
telle,  qu'il  mourutpauvre,  ayant  encore  besoin  du 
secours  de  ses  protecteurs.  Ilfut  enterré  à  Sainte- 
Marie-Nouvelle.  Son  portrait  est  au  nombre  de 
ceux  de  la  galerie  de  Florence.  Il  eut  pour  élève 
(îargiolli,  peintre  médiocre.  E.  B — n. 

Baldinucci,  Notizie  dei  Professori.  —  Laazi,  Storia 
délia  Pittura.  — Sicozzi,  Dizionario  dei  Pittori.  —  Or- 
landi,  Abecedario  Pittorico. 

*BALAUN  ou  BALAZUN  (  Guillaume  ),  trou- 
badour provençal,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  douzième  siècle,  sous  le  comte  de  Toulouse, 
Raimond  V.  On  a  de  lui  un  poëme  que  l'on  trouve 
dansSainte-Palaye,  et  où  il  peint  son  amour  pour 
la  dame  de  Joviac;  il  y  mêle  des  vers  d'un  autre 
troubadour  appelé  Barjac,  qui  fut  son  ami. 
Millot,  Histoire  littéraire  des  Troubadours. 

*  BALBAN  (  Gheias-eddin-Balban-Shah  ), 
célèbre  roi  de  Delhi,  vivait  vers  1260,  et  mourut 
en  1286.  H  succéda  à  Nasser-eddin-Mahmoud  en 
1265.  Son  premier  acte  fut  de  se  débarrasser  de 
quarante  chefs  qui  avaient  en  vue  de  se  partager 
l'empire  s'il  mourait;  après  quoi,  il  adopta  une 
administration  régulière  et  équitable.  Il  engagea 
une  campagne  contre  les  Newattis,  tribu  qui  dé- 
vastait le  pays;  cent  mille  d'entre  eux  furent 
tués.  Une  chaîne  de  forts  qu'il  fit  élever  le  pré- 
munit à  l'avenir  contre  leurs  incursions.  Une  ré- 
volte s'éleva  peu  de  temps  après  dans  le  Bengale  ; 
elle  fut  étouffée,  non  sans  quelque  difficulté.  La 
splendeur  de  la  cour  de  Balban  éclipsait  même 
la  magnificence  dont  il  est  tant  question  dans 
les  annales  de  l'Inde.  Quinze  souverains  de  l'A- 
sie lui  envoyèrent  les  présents  les  plus  riches, 
comme  témoignage  de  leur  admiration.  Les 
hommes  lettrés  de  toutes  les  parties  de  l'Asie 
furent  attirés  à  Delhi  par  sa  libéralité  et  par 
celle  de  ses  fils ,  qui  firent  de  vains  efforts  pour 
arracher  Saadi ,  le  grand  poète  persan,  à  sa  re- 
traite de  Shiraz.  Les  derniers  jours  de  Balban 
furent  empoisonnés  par  la  perte  de  Mohammed, 
son  fils  favori,  mort  au  moment  de  sa  victoire 
contre  20,000  Mogols;  le  désespoir  le  condui- 
sit peu  de  temps  après  au  tombeau. 

Féristha,  Histoire  de  l'Inde,  etc. 

BALBANi  (Mcoto),  biographe  italien,  natif 
de  Lucques ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Storia  délia  vïta 
di  Galeazzo  Garacciolo,  chiamato  il  Sig.  Mar- 
chese;  Genève,  1581  et  1587;  traduit  en  français 
en  1587,  en  latin  en  1596. 

MazzuchelU,  Scrittori  d'Italia.  —  Clément,  Biblio- 
thèque curieuse.  —  Adelung,  Supplément  à  3ôclaer,Atl!je- 
meines  Gelekrten-Lexicon. 

*BAi,BASTBE  {  Claude-Louis  ) ,  organiste 
célèbre,  né  à  Dijon  le  8  décembre  1729,  mort  à 
Paris  le  9  avril  1799.  Il  fut  l'élève  et  l'ami  de 
Rameau.  Après  avoir  étudié  avec  fruit  la  scieace 


musicale,  Balbastre  se  fit  connaître  au  concert 
spirituel  de  1755,  et  obtint  en  1777  l'orgue  de 
Saint-Roch,  puis  celui  de  Notre-Dame ,  les  deux 
meilleurs  de  Paris,  par  la  protection  de  Mon- 
sieur (Louis  XVni),  qui  avait  apprécié,  à  Di- 
jon ,  les  talents  de  cet  habile  artiste.  Les  noëls 
qu'il  exécutait  attiraient  un  si  grand  concours 
aux  églises,  que  l'archevêque  de  Paris  fut  obligé 
de  lui  défendre  de  toucher  de  l'orgue  aux  grandes 
fêtes.  Pendant  la'révolution,  Balbastre  exécuta 
souvent  ses  variations  sur  la  Bataille  de  Fleu- 
ries et  la  Marseillaise,  et  excita  toujours  l'en- 
thousiasme de  ses  concitoyens.  Il  substitua  le 
forté-piano  au  clavecin,  et  opéra  ainsi  une  révo- 
lution dans  cette  partie  de  l'art  musical.  On  a 
de  lui  :  plusieurs  concertos  d'orgue  (  manus- 
crits )  ;  —  un  livre  de  pièces  de  clavecin  ;  Pa- 
ris (  sans  date  )  ;  —  Quatre  suites  de  noëls 
avec  variations;  Paris  (sans  date);  —  un 
livre  de  quatuors  pour  le  clavecin,  avec  ac- 
compagnement de  deîix  violons,  une  basse  et 
deux  cors,  ad  libitum.  «  Tous  ses  ouvrages 
»  dit  Fétis,  sont  écrits  d'un  style  lâche  et  in- 
«  correct.  » 

Le  Bas,  Encyclop.  de  la  France.  —  Fctis,  Biographie 
universelle  des  Musiciens. 

BALBE  (Prosper,  comte  de),  diplomate  et 
savant  italien,  né  à  Quiers  le  2  juillet  1762, 
mort  le  14  mars  1837.  U  descendait  de  la  fa- 
mille des  Balbes.  En  1796,  il  fut  ambassadeur  de 
Sardaigne  près  la  république  française.  En  1805, 
il  fut  nommé  recteur  de  l'université  de  Turin; 
puis,  en  1816,  ambassadeur  à  la  cour  de  Ma- 
drid; enfin,  ministre  de  l'intérieur.  Il  garda  ce 
portefeuille  jusqu'en  1821,  et  conserva  toujours 
la  présidence  de  l'Académie  des  sciences  de 
Turin.  On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages  :  Rap- 
porto  storico  estratto  degli  atti  delV  Acca- 
■  demia  reale  délie  scienze  di  Torino;  —  Vita 
dei  d'Antoni;  —  Discorso  sulla  fertilità  dei 
Piemonte;  —  Lezioni  sut  métro  sessagesi- 
male  ;  —  Lezioni  sulV  università  di  Torino. 
Ces  divers  écrits  ont  été  réunis  et  publiés  par 
Cibario,  sous  le  titre  :  Opère  varie  dei  conte 
Prospéra  Balbo;  Turin,  3  vol.  in-S",  1830. 

Le  chevalier  tibario,  Éloye  du  comte  de  Balbe. 
BALBE-BERTON.  Voy.  CrILLON. 

BALBES  OU  BALBi,  ancienne  famille  sarde  qui 
se  prétend  issue  du  Romain  Balbus,  qui  aurait 
fondé  la  république  de  Quiers  vers  la  fin  du 
sixième  siècle.  L'histoire  se  borne  à  nous  ap- 
prendre que  cette  république  florissait  dans  les 
onzième  et  douzième  siècles,  époque  de  la  gran- 
deur de  tant  d'autres  villes  d'Italie,  et  que  les 
Balbes  en  étaient  la  première  famille  ou  tribu  : 
ils  la  dirigèrent  dans  les  guerres  qu'elle  eut  à 
soutenir  contre  le  marquis  de  Montferrat.  Au 
moment  de  l'invasion  de  l'empereur  Frédéric 
Barberousse,  ils  lui  firent  embrasser  le  parti 
guelfe;  une  chaîne  de  foi'teresses,  dont  ils  avaient 
ceint  leur  territoire,  est  encore  connue  sons  le 
nom  de  Tours  des  Balbes.  Plus  lard,  cette  fa-, 


229  BALBES 

mille  donna  plusieurs  podestats  à  la  république 
de  Testone,  voisine  et  alliée  de  celle  de  Quiers; 
les  six  maisons  d'Albergue  {Alberga  ),.qui  ve- 
naient immédiatement  après  celle  des  Balbes , 
ayant  voulu  lui  enlever  le  pouvoir,  une  lutte  s'é- 
leva, et  dura  cinquante  années  :  les  Balbes  en 
sortirent  vainqueurs.  Moins  d'un  siècle  après,  les 
dissensions,  intestines  devenues  plus  violentes  que 
jamais ,  les  décidèrent  à  faire  passer  leur  patrie 
sous  les  lois  d'un  souverain  assez  puissant  pour 
la  contenir  et  la  contraindre  au  repos  ;  ils  choi- 
sirent Amédée  de  Savoie ,  dit  le  Comte  vert.  Le 
traité  conclu  avec  ce  prince,  du  consentement 
des  nobles  et  du  peuple  de  Quiers,  conservait  à 
la  république  la  plupart  de  ses  droits,  et  assurait 
aux  Balbes  de  nombreux  privilèges  :  pourtant,  à 
dater  de  ce  moment  (1347) ,  leur  grandeur  ne 
tarda  pas  à  décroître.  En  1455,  Louis  H,  duc  de 
Savoie,  ordonna  qu'ils  seraient  assimilés  aux  no- 
bles des  maisons  d'Albergue,  et  ils  se  débatti- 
rent en  vain  contre  un  arrêt  qui  leur  paraissait 
le  comble  de  l'injustice.  L'un  deux,  Gilles  de 
Berton,  quittant  cette  patiie  où  l'on  avait  détruit 
jusqu'aux  traces  de  leurs  anciens  honneurs,  vint 
s'établir  à  Avignon  ;  il  y  devint  la  tige  de  la  mai- 
son de  Crillon  {voir  Grillon),  aujourd'hui  le 
seul  reste,  avec  les  maisons  de  Quiers  et  de 
Turin ,  de  cette  tribu  des  Balbes,  qui  comptait 
trente-huit  branches  au  treizième  siècle.  —  Les 
Balbi  de  Gênes ,  d'ailleurs  très-ancienne  famille, 
ne  sortent  pas  des  Balbes  ou  Balbi  de  Piémont; 
on  croit  que  ceux  de  Venise  peuvent  y  ratta- 
cher leur  origine.  [  Enc.  des  g.  du  w.] 

MoréTi,  dictionnaire  historique. 

BALBI,  nom  de  plusieurs  écrivains  mention- 
nés dans  l'histoire  littéraire  d'Italie. 

BALBI  (Jean  de),  dit  de  Janua  ou  Januen- 
sls,  parce  qu'il  était  Génois,  de  l'ordre  des  Frè- 
res Prêcheurs ,  vivait  vers  la  fin  du  treizième 
siècle.  On  l'a  souvent  confondu  avec  un  autre 
Génois  son  contemporain ,  également  de  l'ordre 
de  Sauit-Dominique ,  c'est-à-dire  avec  Jacques 
dit  de  Voragine,  l'auteur  de  la  Légende  dorée. 
Jean  de  Balbi  composa  vers  l'an  1286  une  es- 
pèce de  Dictionnaire  ou  d'Encyclopédie ,  sous 
le  titre  de  CathoUcon  (Universel),  traitant  des 
matières  les  plus  diverses,  telles  que  théologie, 
histoire  naturelle,  orthographe,  prosodie,  éty- 
roologie,  jurisprudence,  etc..  C'est  un  des  pre- 
miers livres  sur  lesquels  on  ait  fait  l'essai  de  la 
typographie.  Schaeffer  et  Jean  Faust,  après  avoir 
imprimé,  d'abord  (avec  date)  le  Rationale  di- 
vinorum  officiorum  de  Guillaume  Durand,  évê- 
que  de  Mendes,  à  Mayenne  en  1459,  donnèrent, 
l'année  suivante,  le  CathoUcon  :  Summa  gram- 
maticalis  valde  notabilis,  quse  CathoUcon 
nominatur;  Moguntiae,  per  Joannem  Faustum, 
I  1460 ,  in-fol.  Cet  ouvrage  fut  ensuite  réim- 
primé à  Augsbourg,  1469  et  1472^,  par  Pierre 
Schaeffer;  à  Nuremberg  par  Koburger,  1483;  à 
Venise,  1487,  augmenté  et  revu  par  Pierre 
Gilles. 


—  BALBI 


230 


On  attribue  aussi  à  l'auteur  du  CathoUcon 
un  traité  théologique  portant  le  titre  de  :  Dia- 
logus  de  queestionibus  animas  ad  spiritiim,  et 
un  Opus  paschale  pour  trouver  facilement  la 
fête  de  Pâques,  ouvrage  qu'il  avait  écrit  avant 
d'entrer  dans  l'ordre  de  Saint-Dominique. 

Possevin,  t.  I,  Apparatus  sacer,  t.  I.  —  Ambroise  de 
Altamara,  Bibliotkeca  ordinis  Prxdicatonim ,  p.  33.  — 
Du  Cange,  in  Prœ/at.  Glossar.  med.  et  inf.  latinitatis, 
u."  47. 

BALBI  OU  BALBO  (Jérôme),  littérateur  vé- 
nitien, mort  en  1535,  à  un  âgé  fort  avancé.  Après 
avoir  suivi  à  Rome  les  leçons  du  célèbre  Pom- 
ponio  Leto,  il  passa  en  France,  et  obtint  une 
chaire  dans  l'université  de  Paris.  Obligé  de 
quitter  cette  ville  à  la  suite  d'une  vive  polémique 
qu'il  eut  à  soutenir  contre  deux  de  ses  confrères, 
il  se  retira  en  Angleterre,  puis  de  là  se  rendit  à 
Vienne,  où  lui  fut  conférée,  par  l'empereur  Maxi- 
milien  I*'',  une  chaire  de  droit  de  l'empire  ger- 
manique. Cédant  encore  à  son  humeur  errante, 
Balbi  quitta  de  nouveau  cette  résidence  pour  se 
rendre  en  Hongrie,  où  il  parvint  à  gagner  la  con- 
fiance du  roi  Ladislas,  à  tel  point  que  ce  prince 
lui  abandonna  l'éducation  de  ses  enfants ,  et  le 
chargea  ensuite  de  diverses  missions  importantes. 
A  cette  époque,  le  professeur  vénitien,  dont  les 
mœurs  avaient  été  jusque-là  peu  graves,  changea 
tout  à  coup  de  conduite,  et  entra  dans  la  carrière 
ecclésiastique ,  où  son  chemin  fut  si  rapide,  qu'en 
1522  on  le  voit  évoque  de  Gurek  ou  Goritz,  en 
Carinthie.  H  assista  à  ce  titre  au  couronnement 
de  Charles  V,  et  écrivit  alors  xm  livre  assez  cu- 
rieux, intitulé  De  Coronatione  principum,  im- 
prmié  à  Bologne  en  1 530  ,  réimprimé  à  Lyon  la 
même  année,  età  Strasbourg  en  1 603,  in-4°.  Outre 
l'ouvrage  cité,  on  a  de  lui  :  Opusculum  epigram- 
matum;  Augsbourg ,  1494,  in-4°  :  plusieurs  de 
ces  épigrammes  sont  très-licencieuses  ;  —  Rhe- 
toris  gloriosi  Liber,  per  modum  dialogi 
exaratus  :  c'est  ime  attaque  conti'e  Guillaume 
Tardif,  qui  répliqua  par  VAnti-Balbica,  vel  re- 
criminatio  Tm'diviana  ;  —  Ad  Clementeni  VIT, 
De  Civili  et  bellica  fortitudine  Xi&er;Rome, 
1526,  in-4°;  Bologne,  1530,  in-4°  ;  la  seconde 
partie,  traitant  de  l'origine  et  de  l'empire  des 
Turcs,  apour  titre  :  De  Rébus  Turcicis  Libri  IV. 

Possevin,  Jpparatus  sacer.  —  Fabricius,  Biblioth.îat. 
med.  et  inf.  œtatis. 

BALBI  (Gaspard),  était  un  joaillier  vénitien, 
qui,  s'étant  rendu  aux  Indes  Orientales,  y  resta 
neuf  ans,  de  1579  à  1588;  de  retour  dans  sa 
patrie,  il  donna  une  relation  exacte  des  pays  qu'il 
avait  parcourus,  sous  ce  titre  :  Viaggio  nelle 
Indie  Orientait  ;Yemse,  1590;  cette  relation  a 
été  aussi  insérée  dans  le  Recueil  des  Voyages 
aux  Indes  Orientales,  par  les  frères  de  Bry; 
Francfort,  1606. 

Ginguené,  Histoire  littéraire  de  Vltalié. 

*  BALBI  (Adrien),  géographe  célèbre,  né  à 
Venise  le  25  avril  1782,  mort  le  14  mars  1848. 
n  fut  d'abord  professeur  de  physique  et  de  géo- 
graphie dans  sa  ville  natale.  Ayant  épousé  udq 

8. 


231 


BALBI 


232 


actrice,  il  se  vendit  avec  elle,  en  1820,  en  Por- 
tugal. Dans  ce  pays  il  fit  connaissance  avec  les 
principaux  hommes  d'État  et  les  savants  les  plus 
distingués,  et  puisa  surtout  dans  les  archives  du 
gouvernement  les  matériaux  pour  son  Essai 
statistique  sur  le  royaume  de  Portugal  et 
d'Algarve,  comparé  aux  autres  États  de  l'Eu- 
rope; Paris,  1822,  2  vol.  in-8°;  suivi  de  Varié- 
tés politiques  et  statistiques  de  la  monarchie 
portugaise;  ibid.,  1822.  Cet  ouvrage  contient , 
entre  autres,  un  chapitre  remarquable  sur  le 
Portugal  sous  les  Romains,  et  plusieurs  docu- 
ments curieux  sur  la  littérature  et  les  arts  dans 
ce  pays.  La  partie  politique  de  l'ouvi-age  est  fai- 
ble ;  M.  Balbi  le  reconnaît  lui-même ,  en  faisant 
valoir  des  considérations  particulières  par  les- 
quelles il  a  dû  se  laisser  guider.  Après  avoir  re- 
cueilli à  Paris,  pendant  plusieurs  années,  des 
matériaux  riehes  et  variés,  il  y  publia,  en 
1826,  le  premier  volume  de  son  Atlas  ethno- 
graphique du  globe,  ou  Classification  des 
peuples  anciens  et  modernes  d'après  leurs 
langues ,  1  vol.  in-fol. ,  avec  1  vol.  in-8''  d'é- 
claircissements. Cet  ouvrage  fit  connaître  aux 
Français  les  recherches  d'Adelung,  de  Vater,  et 
d'autres  philologues  de  l'Allemagne;  mais  l'or- 
donnance de  ce  travail  est  supérieure  à  celle  des 
écrivains  allemands,  et  l'auteur  a  ajouté  beau- 
coup de  renseignements  nouveaux  qu'il  a  puisés 
dans  les  travaux  des  voyageurs,  tels  que  MM.  de 
Humboldt,  Blosseville,  Freycinet,  Gaimard,  Les- 
son,  Pacho,  etc.;  dans  ses  enti'etiens  avec  les  lin- 
guistes Abel  de  Rémusat,  G.  de  Humboldt,  Chara- 
pollion,  Hase,  Jomard,  Jaubert,  Klaproth,  dans 
ses  rapports  avec  Malte-Brun ,  et  dans  les  ou- 
vrages de  Charles  Ritter.  Ce  qui,  dans  son 
Atlas  et  dans  son  volume  A' Éclaircissements,  a 
rapport  à  l'ethnographie ,  est  bien  mieux  traité 
,que  ce  qui  a  rapport  aux  langues.  Le  chapiti-e 
concernant  l'écriture  chez  tous  les  peuples  de 
jb  terre  est  surtout  d'un  haut  intérêt.  Malgré 
la  réserve  habituelle  de  Balbi  sur  toutes  les 
questions  politiques ,  son  Atlas  fit  ombrage  à  la 
censure  de  Vienne,  qui  éleva  des  difficultés,  en 
exigeant  la  représentation  préalable  du  manus- 
crit; mais  M.  A.  de  Humboldt  parvint  à  pro- 
curer à  l'auteur  l'entrée  de  son  ouvrage  dans 
les  États  autrichiens.  Balbi  publia  ensuite, 
avec  le  concours  d'un  grand  nombre  de  sa- 
Tants  toujours  scrupuleusement  nommés  par 
lui,  des  tableaux  statistiques  de  la  Russie,  de 
la  France,  des  Pays-Bas,  etc.  Sous  le  minis- 
tère Martignac,  le  gouvernement  français  ac- 
corda à  l'auteur  de  tant  d'estimables  travaux  un 
secours  qui  lui  facilita  son  séjour  à  Paris.  Il  quitta 
cette  ville  en  1832,  après  avoir  terminé  son  q\- 
z^WmX  Abrégé  de  Géographie  rédigé  sur  un  plan 
nouveau,  qui  résume ,  en  un  seul  gros  volume 
ân-8°  (de  cxi  et  1392  pages),  toute  la  science 
géographique.  Cet  ouvrage  fut  augmenté,  et  tra- 
duit dans  les  principales  langues  de  l'Europe  ;  et 
Balbi  se  retira  à  Padoue,  où  il  fit  paraître  sou 


Essai  sur  les  bibliothèques  de  Vienne,  1835. 
Il  collabora  à  différents  recueils,  entre  autres 
Y  Encyclopédie  des  gens  du  Monde  et  le  Dic- 
tionnaire de  la  Conversation.  Outre  les  ou- 
vrages cités,  on  a  de  lui  :  Traité  élémentaire 
de  Géographie;  Paris,  1830-1831,  2  vol.  in-8", 
publié,  en  partie  sur  les  papiers  inédits  do  Mal- 
te-Brun, de  concert  avec  Larenaudière  et  Huot; 
—  la  Monarchie  française  comparée  aux 
principaux  États  de  l'Europe  ;  Paris,  1 828  ;  — 
Balance  politique  du  Globe,  1828;  —  l'Em- 
pire russe  comparé  aux  principaux  États 
du  monde,  1829;  —  the  World  compared 
with  the  British  empire,  1830;  —  Statistique 
comparée  de  l'instruction  et  du  nombre  des 
crimes  ;  1829.  [  Enc.  des  g.  du  m.  avec  addit.  ] 

Biographie  des  Contemporains. 

*  BALBI  {A7idreadi  Lando  ),  peintre  et  sculp- 
teur de  l'école  de  Sienne ,  vivait  en  1572.  On  a 
de  lui  une  statue  de  saint  Ansano,  placée  suf 
la  porte  principale  du  palais  public  de  Sienne. 

E.  B— N. 

Roraagnoti,  Cenni  Storici  Artistici  di  Siena. 

BALBI  (la  comtesse  de),  confidente  de 
Louis  XVni,  née  en  1753,  morte  vers  1836.  En 
1770,  elle  se  maria  au  comte  de  Balbi,  qu'elle  fit 
interdire  comme  aliéné.  Plus  tard,  pour  subvenir 
à  ses  folles  dépenses,  elle  exerça  de  bonne 
heure  sur  le  comte  de  Provence  les  cbarmes  de 
son  esprit,  et  le  mit  plus  d'une  fois  dans  l'em- 
barras par  ses  prodigalités.  M™^  de  Balbi  avait 
encore  toute  son  influence  sur  lui  lorsque  la  ré- 
volution éclata.  Dans  la  confidence  du  départ  de 
Monsieur ,  elle  accompagna  Madame  jusqu'à 
Mons,  où  ils  arrivèrent  tous  en  même  temps, 
quoique  ayant  suivi  des  routes  différentes. 
M"*  de  Balbi  se  rendit  ensuite  à  Coblentz  avec 
Monsieur  ;  mais  l'empire  qu'elle  exerçait  sur  lui 
dut  céder  la  place  à  M.  d'Avaray.  Trop  péné- 
trante pour  ne  pas  prévoir  une  disgrâce,  elle 
quitta  Coblentz,  se  rendit  en  Hollande,  où  l'éclat 
de  ses  amours  avec  un  comte  émigré  lui  ferma 
pour  jamais  le  chemin  de  la  cour.  Elle  passa  en 
Angleterre,  et  y  resta  jusqu'à  l'époque  où  Na- 
poléon fut  nommé  premier  consul;  alors  elle 
profita  de  l'arrêté  qui  fut  fait  en  faveur  des 
émigrés ,  et  alla  se  fixer  dans  son  château  de 
Brie-Comte-Robert.  Quelques  soupçons  d'intri- 
gues déterminèrent  le  gouvernement  à  l'exiler 
à  Montauban,  où  elle  établit  une  banque  de  jeu. 
Elle  se  trouvait  encore  à  Montauban,  lorsqu'on 
y  apprit  la  nouvelle  de  l'abdication  de  Napoléon. 
Après  s'être  portée  au-devant  de  l'armée  an- 
glaise en  1814,  elle  se  rendit  à  Paris,  et  employa 
inutilement  tous  les  moyens  pour  être  présentée 
au  roi.  Plus  heureuse  en  1816,  elle  en  obtint  une 
audience  particulière.  Depuis  ce  moment,  elle 
vécut  à  Paris  dans  une  profonde  retraite.  [Enc. 
des  g.  du  m.] 

Biographie  des  Contemporains. 
BALBI  (Dominique),  auteur  dramatique  ita- 
lien, vivait  à  Venise  dans  la  deuxième  moitié  dp  u 


233  BALBI  - 

dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  lo  Sfortunato 
Fariente,  operetta  morale,  avec  des  ariettes; 
Venise,  1667,  in-12;  —  il  Castigamatti ,  ov- 
vero  Quaderni  morali  in  lingua  veneziana; 
Venise,  1668,  1683,  1695,  in-12;  —  el  Panta- 
lon burlao,  commedia  ;Yemse,  1670,  in-12;  — 
il  Ligammatti,  cioè  raccolte  morali  in  lingua 
veneziana,  estesein  Quaderni  ;  \eTàse,  1675, 
in-12  ;  —  il  primo  Zannedisgraziafomezzano 
de'  Matrimonj,  commedia  in  prosa  ;  Venise, 
1677,  in-12;  —  il  secondo  Zanne  detto  Bagat- 
Uno,  Javorito  daAmore;  Venise,  1678,  1696, 
in-12; —  il  Cacciatore  invidiatonel  vatore,  e 
insidiato  nella  vita,  tragi-commedia  in 
prosa;  Venise,  1680,  in-12. 

Mazzuchelli,  ScTHttori  d'Italia. 

*iîAKBi  (Jofredus-Lanfrancus),  juriscon- 
sulte italien,  natif  du  Piémont,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  quinzième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Tractatus  plurimarum  decisionum  per  mo- 
dumconclusionum,seusemita  recta  causidico- 
rum  et  judicum;  Turin,  1497,  in-4°;  Milan, 
1519,  in-4°;  —  Additiones  ad  communes  doc- 
torum  opiniones;  Turin,  1545  ;  —  Decisionum 
Decurias  V,  cum  sextas  fragmento  ;  Lyon,  1 546, 
et  Francfort,  1583. 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BALBI  (Jean-Jacques),  médecin  italien,  na- 
tif de  Gênes ,  vivait  vers  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  H  est  compté  par  Soprani 
parmi  les  auteurs  liguriens.  On  a  de  lui  :  Prse- 
lectio  in  qua  invitât  scientias  ac  disciplinas 
ingenuas  ad  novum  Genuensium  Lyceum; 
Gênes,  1651,in-4°. 

Biographie  médicale. 

*  EALBi  {Lotirent  ),  compositeur  et  violoncel- 
liste ,  dont  on  ignore  l'époque.  On  a  de  lui  :  So- 
nata da  caméra,  a  violino,  violoneello  e 
continuo;  —  Sonate  a  violino  solo  e  continua; 
—  Sonate  a  due  violini  e  violoneello.  Toutes 
ces  compositions  ont  été  gravées  à  Amsterdam , 
et  sans  date. 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BALBI  ou  BALBO  (Louis),  compositeur  ita- 
lien, natif  de  Venise,  vivait  vers  le  milieu  du 
dix-huitième  siècle.  Il  était  élève  et  imitateur 
de  Constant  Porta.  On  a  de  lui  des  messes, 
vêpres,  compiles,  motets  et  madrigaux,  en- 
tre autres  :  Cantiones  ecclesiasticee  ;  Venise, 
1776  ;  —  Ecclesiasticarum  cantionum  IV  vo- 
cîim;  —  Ecclesiastici  concert.,  1-8  voc.  —  Bo- 
denschatz  a  inséré  4  motets  à  8  voix  de  ce  musi- 
cien dans  son  Florilegium  musicum  Portense. 
H  ne  faut  pas  confondre  Louis  Balbi  avec  son 
homonyme,  juriconsulte  vénitien  qui  a  laissé 
des  ouvrages  inédits,  cités  par  Mazzuchelli. 

Kétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens.  —  Mazzu- 
chelli, Scrittori  d'Italia. 

^ki.ji\  r\Marc-Antoine),  musicographe  véni- 
tien ,  dont  on  ne  connaît  pas  l'époque.  Il  était 
morne  à  Venise.  On  a  de  lui  un  petit  traité  in- 
titulé Régula  brevis   musices  practicaHUs , 


BALBIN 


234 


cum  quinque  generibus  proportionum  prac- 
ticabilium  (sans  date  ni  lieu  de  publication). 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
*BALBiAN  {Just  de),  médecin  italien,  né  à 
Alost  au  milieu  du  seizième  siècle,  mort  à  Gouda 
en  1616.  Il  avait  étudié  à  Padoue,  et  exerça  la 
médecine  à  Gouda  pendant  longtemps.  H  em- 
brassa le  calvinisme ,  et  fut  enterré  dans  le  tem- 
ple de  sa  ville  natale ,  où  on  lit  cette  épitaphe  : 
Singulos  dies,  singulas  vitas  puta, 
Justi  A.  Balbian, 
Flandri  Alostani,  Philo-Chymici,  ejusque  haeredum, 
sepulcrum- 
Ille  heri,  ego  hodie,  tu  cras, 
Obiit  anno  1616. 

On  a  de  lui  :  Tractatus  septem  de  Lapide 
philosophico  e  vetustissimo  codice  desumpti; 
Lugd.  Bat.,  1599,  in-8°  ;  —  il  Specchio  délia 
chimia;  Rome,  1629  (traduction  italienne  du 
travail  précédent).  En  somme,  Balbian  n'était 
qu'un  simple  compilateur. 

Theatrum  Chimieum;  Strasboarg,  1613,  t.  111.  —  Nova 
Ratio  Praxeos  Medicse  ;  Venise,  1600,  in-S".  —  Hoefer, 
Histoire  de  la  Chimie,  t.  II,  p.  184. 

*  BALBiLUS  (C),  gouverneur  d'Egypte  sous 
le  règne  de  Néron,  l'an  55  de  notre  ère.  Étant 
sénateur  romain,  il  s'était  montré  fort  attaché 
au  parti  d'Agrippine.  Cette  princesse,  pour  le 
récompenser,  lui  fit  donner  le  gouvernement 
d'Egypte.  Balbilus  était  un  homme  d'un  grand 
savoir.  H  avait  écrit  un  ouvrage  sur  l'Egypte  et 
sur  ses  voyages  dans  cette  contrée. 

Tacite,  Annales,  XllI,  S2.  —  Sénèque,  Quœst.  nat., 
IV,  2.  —  Pline,  H.  JV.,  XIX,  Proœmium. 

BALBIN  (Bécius-Cœlius),  empereur  romain, 
né  dans  la  seconde  moitié  du  deuxième  siècle  de 
notre  ère,  mort  à  Rome  en  238.  L'histoire  ne 
nous  apprend  rien  de  l'enfance  ou  de  la  jeunesse 
de  Balbin ,  si  ce  n'est  qu'il  était  né  dans  une  fa- 
mille patricienne  dont  l'illustration  remontait  à 
Théophane ,  poète  et  historien  célèbre  de  l'île  de 
Lesbos ,  admis  au  droit  de  cité  romaine  par  le 
grand  Pompée.  Destiné  par  sa  naissance  à  exer- 
cer les  hautes  magistratures  de  l'empire,  Balbin 
reçut  probablement  une  éducation  littéraire  des 
plus  complètes,  puisqu'il  devint  habile  orateur, 
et  fut  regardé ,  ainsi  que  nous  l'apprend  Jules 
Capitolin  (1),  comme  l'un  des  premiers  poètes 
de  son  temps.  Parcourant  d'un  pas  rapide  la 
carrière  des  honneurs ,  il  prit  part,  sous  diffé- 
rents titres ,  à  l'administration  de  l'Asie ,  de  l'A- 
frique ,  de  la  Bythinie ,  de  la  Galatie ,  du  Pont , 
des  Thraces  et  des  Gaules.  Quand  il  apparaît 
pour  la  première  fois  dans  l'histoire,  nous  le 
trouvons  sénateur  à  Rome,  deux  fois  consulaire, 
jouissant  de  toute  la  considération  qu'attirent 
une  grande  fortune,  de  hauts  emplois,  une  hu- 
meur facile  et  bienveillante ,  le  goût  du  luxe  et 
des  arts.  Le  vieux  Gordien  et  son  fils,  peu  de 
Jours  après  avoir  pris  la  pourpre,  venaient  de 
périr  en  Afrique  par  une  de  ces  révoluti.QQS  mi^ 

(1)  J.  Capit.  V,  Balb.,  §  va. 


235  BALBIN 

litaires  si  fréquentes  alors,  etMaximin  s'avançait 
contre  Rome  pour  la  punir  d'avoir  soutenu  ses 
rivaux.  Le  sénat  tremblant  se  rassemble  dans  le 
temple  de  la  Concorde,  comme  le  ditCapitolin  (1), 
ou,  comme  le  veut  Hérodien  (2),  dans  le  temple 
de  Jupiter  au  Capitole,  afin  que  cette  solennité 
reçût  de  la  sainteté  du  lieu  \me  consécration 
nouvelle.  Là,  Maxime  Pupiénus  et  Balbin  furent 
élus  à  l'unanimité  des  suffrages  pour  prendre  le 
titre  d'Augustes ,  et  devenir  tous  deux  les  sau- 
veurs de  l'empire,  l'un  par  son  courage,  l'autre 
par  ses  conseils.  A  peine  cependant  l'élection 
était  faite ,  et  les  deux  empereurs  étaient  encore 
au  Capitole,  remerciant  les  dieux,  lorsque  le 
peuple ,  effrays  de  la  réputation  de  sévérité  qu'a- 
vait méritée  Pupiénus ,  se  montra  si  hostile  au 
choix  des  sénateurs ,  que  les  nouveaux  élus  du- 
rent s'abriter  sous  le  nom  aimé  de  Gordien ,  et 
donner  le  titre  de  César  au  jeune  enfant,  seul  re- 
jeton de  cette  race. 

Cette  première  concession  n'apaisa  pas  long- 
temps l'esprit  de  désordre  ou  de  révolte.  A  peine 
Pupiénus  était-il  parti  pour  aller  combattre  Maxi- 
min,  que  les  prétoriens  et  le  peuple  ensanglan- 
tèrent la  ville  de  leurs  querelles.  En  vain  Balbin, 
homme  paisible  et  sans  énergie,  publiait  édits 
sui'  édits  ;  on  n'en  tenait  aucun  compte.  S'il  vou- 
lait payer  de  sa  personne,  on  méprisait  son  grand 
âge,  on  insultait  à  sa  faiblesse.  Il  fut  blessé, 
dit-on,  d'un  coup  de  pierre,  et  aurait  couru  risque 
de  la  vie,  si  un  homme  du  peuple,  d'une  taille 
élevée,  n'eût  apaisé  pour  ce  jour-là  le  tumulte, 
en  élevant  sur  ses  épaules ,  et  faisant  voir  à  la 
multitude,  le  jeune  Gordien  revêtu  de  la  poiu-pre. 
Mais  les  dissensions  se  renouvelaient  sans  cesse. 
Les  prétoriens  s'étaient  retirés  dans  leur  camp , 
les  vétérans  s'étaient  joints  à  eux.  Le  peuple  vmt 
les  y  assiéger,  et  les  força  de  se  rendre  en  coupant 
les  aqueducs  qui  leur  amenaient  l'eau.  Ils  ren- 
trèrent alors  dans  la  ville,  où  ceux  qui  n'avaient 
pas  connaissance  du  traité  les  accueillirent  en 
faisant  pleuvoir  sur  eux ,  du  haut  des  terrasses , 
des  projectiles  de  toutes  sortes.  Cette  fois  le  pil- 
lage fut  complet  :  les  soldats  furieux  mirent  le 
feu  dans  plusieurs  quartiers  à  la  fois;  les  malfai- 
teiu-s  profitèrent  de  la  circonstance,  et  la  plus 
grande  partie  de  la  ville  fut  dévastée  par  ce  double 
fléau.  Aussi  c'était  avec  la  plus  vive  impatience 
que  Balbin  attendait  le  retour  de  son  collègue, 
vainqueur  de  Maximin.  Il  sortit  à  sa  rencontre 
avec  le  sénat  et  le  peuple  ;  mais  la  joiedu  triomphe 
fit  oublier  toute  prudence.  On  exaltait  les  princes 
choisis  par  le  sénat  aux  dépens  de  ceux  qu'avait 
choisis  l'armée  :  «  Ainsi  agissent  les  empereurs 
élus  par  des  hommes  sages ,  disait-on  ;  ainsi  pé- 
rissent ceux  qui  n'ont  pour  partisans  que  des 
hommes  sans  expérience.  »  Cette  glorification 


(I)  Ibld.,  §  I.  La  réunion  eut  Heu  le  7  des  ides  de  juillet 
de  l'an  de  J.-C.2S7,  pendant  la  célébration  des  jeux  Apol- 
linaires.  f^oyez  Casaubon,  Script,  hist.  Aug.,  ed.  Varier., 
et  le  Nain  de  Tillemont,  t.  IH,p.  489,  qui  rectifient  le  texte 
de  Capitolin,  où  on  lit  le?  deskalendes  de  Juin. 

(S)  Hist.,  1.  VII. 


236 

maladroite  du  choix  des  sénateurs  humilia  pro- 
fondément les  soldats,  habitués  depuis  longtemps 
à  placer  leur  épée  dans  la  balance  où  se  pesaient 
lestitresdes  candidats  à  l'empire.  En  vainMaxime 
et  Balbin  gouvernèrent  Rome  pendant  quelque 
temps  avec  sagesse  et  modération;  en  vain  les 
lois  étaient  bonnes,  la  justice  exacte;  tout  cela 
ne  suffisait  plus  :  l'armée  voulait  un  souverain 
de  sa  façon.  Elle  profita  d'un  jour  où  le  peuple 
assistait  dans  le  cirque  aux  jeux  célébrés  en  l'hon- 
neur de  Jupiter  Capitolin,  et  se  porta  en  tumulte 
au  palais  des  empereurs.  Déjà  ces  deux  princes , 
dit  Hérodien ,  n'avaient  plus  cette  entente  par- 
faite qui  les  avait  sauvés  au  début  de  leur  règne  (1)  : 
Balbin  enviait  à  Pupiénus  sa  gloire  militaire, 
Pupiénus  enviait  à  Balbin  sa  naissance  :  ciiacun 
d'eux  se  croyait  capable  de  gouverner  seul ,  et 
voyait  un  rival  dans  son  collègue.  Ce  fut  leur 
défiance  mutuelle  qui  les  perdit.  Pupiénus,  averti 
à  temps  de  la  révolte  des  soldats  prétoriens , 
avait  fait  appeler  un  corps  de  Germains  qui  lui 
était'tout  particulièrement  dévoué  :  Balbin,  crai- 
gnant que ,  sous  le  prétexte  de  les  opposer  aux 
cohortes  prétoriennes,  Pupiénus  ne  s'en  servît 
contre  lui-même ,  donna  des  ordres  contraires. 
Cette  indécision  fit  triompher  la  rébellion.  Les 
portes  furent  brisées ,  les  gardes  du  palais  ren- 
versés. Les  deux^Augustes ,  entraînés  dans  les 
rues  de  Rome  par  une  soldatesque  en  démence, 
subirent  les  plus  grossières  insultes.  Leur  sup- 
plice aurait  été  plus  long ,  si  les  Germains  ne  se 
fussent  enfin  ébranlés.  Craignant  de  .se  voir  ar- 
racher leur  proie,  les  prétoriens  se  hâtèrent  de 
mettre  à  mort  ces  deux  vieillai'ds,  dont  l'élection 
protestait  contre  le  despotisme  militaire  :  Rome 
avait  encore  longtemps  à  le  subir  (2). 

Noël  res  Vergers. 
Jules  Capitolin,  Vies  de  Maxime  et  Balbin.  —  Héro- 
dien ,  1.  VII  et  Vin.   —  Le  Nain  de  Tillemont,  Histoire 
des  empereurs,  vol.  III.  —  Eckhcl,  Doctrina  nummorttm 
veterum,  vol.  VU,  p.  303  et  sulv. 

BALBiiv  ou  BALBiNus  {Àlvyse  Bolcslas), 
savant  jésuite,  né  à  Kôniggratz  en  1611,  mort 
en  1689.  Il  entra  chez  les  jésuites  en  1636.  On 
a  de  lui  :  Epitome  historica  rerum  Bohemica- 
n<TO;  Prague,  1677,  in-fol. ;  —  Miscellanea 
historica  regni  Bohemorum;  Prague,  1679- 
1687,  10  vol.  in-fol.  :  cet  ouvrage,  qui  est  resté 
inachevé ,  devait  avoir  vingt  volumes  ;  il  traite 
de  l'histoire  naturelle ,  des  habitants ,  des  vies 
des  saints  de  Bohême,  et  des  généalogies  ;  on  y 
trouve  aussi  des  détails  intéressants  sur  la  cons- 
truction et  la  disposition  d'un  grand  orgue  élevé 
dans  l'église  métropohtaine  de  Prague  ;  —  Qux- 
sita  ora^ona  ;Augsb.  1711,  in-8°  :  c'est  un  traité 


(1)  Pupiénus  et  Balbin  semblent  avoir  voulu  manllestcr 
leur  accord  par  les  types  de  leurs  monnaies.  On  trouve 
plusieurs  médailles  portant  au  revers  deux  mains  jointeii, 
et  pour  exergue  :  amor.  mvtvvs.  atgg.;  ou  fides. 
MVTVA.  AVGG.  F'oyez  Eckbel,  t.  VU,  p.  SOS. 

(2)  Balbin  avait  alors  environ  soixante  ans.  Il  était  élu 
depuis  plus  d'une  année  ;  mais  si  l'on  ne  compte  son  avè- 
nement que  de  la  mort  de  Maximin,  il  n'avait  régné  que  o 
trois  mois. 


237 


BALBIK  —  BALBOA 


238 


clair  et  précis  des  règles  de  l'éloquence;  —  des 
poésies  latines. 

Chaudbn  et  Delandine,  Dictionnaire  historique.  —  Fel- 
le  ,  Biographie  universelle.  —  t'étis ,  Biographie  uni- 
verselle des  Musiciens. 

*  BALBiN  (  Paul  ),  médecin,  philosophe,  poëte 
et  mathématicien  italien,  natif  de  Bologne,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
Il  étudia  à  Bologne,  y  professa  la  médecine  en 
1724,  et  l'anatomie  en  1735.  D  fut  membre  de 
l'Institut  de  Bologne,  et  fournit  à  ce  corps  savant 
plusieurs  mémoires  qui  se  trouvent  dans  les 
commentaires  de  l'Institut,  entre  autres  :  De 
Belliniano  prohlemate  circa  ovi  cicatricu- 
lain  ;  —  sur  les  inégalités  du  baromètre  de  Tor- 
ricelli;  —  sur  la  fabrication  du  verre.  Il  rapporte 
une  observation  faite  dans  une  verrerie  de  Bologne, 
savoir  que  les  petites  fioles  de  verre  non  por- 
tées au  four  à  recuire  se  brisaient  sous  l'action 
du  moindre  gi'ain  de  sable  qu'on  y  jetait. 

Iiiographiemeidicale.—A(ie\ung,  Supplément  à  Jôcher, 
Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAt,BiBîiJS,  consul  romain  trente  ans  avant 
J.'C.  Il  avait  été  proscrit  par  les  triumvirs  en 
43  ;  mais  il  revint  avec  Sextus  Pompée  en  39,  et 
arriva  au  consulat.  Aucun  auteur,  si  ce  n'est  Ap- 
pien ,  ne  mentionne  ce  fait. 

Appleq,  ÏV,  BO. 

*BALBiNus  ou  BALBIN  (Jean),  poëte  latin 
bohème,  mort  le  16  février  1570.  Il  devint  secré- 
taire près  le  tribunal  d'appel  institué  à  Prague 
par  le  roi  Ferdinand  P%  et  laissa  :  QuerelaJus- 
titiae  de  suo  exilio  et  de  ejusdem  exilii  causis; 
Prague,  1566,  in-4°  ; — Carmen  gratulatorium 
in  triumphalem  adventum  Pragam  Ferdi- 
nandi  /™  ;  Prague; —  Vita  S.  Joannis  Nepo- 
mucenï,  dans  les  Actes  des  Saints,  t.  3. 

Sohusias  lîalbinus,  Bohemia  docta.  —  Adelung,  Sup- 
plément à  Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BALBis  (Jean-Baptiste),  botaniste  italien, 
né  en  1765  à  Moretta  (Piémont),  mort  le  13  fé- 
vrier 1831.  H  étudia  la  médecine  à  l'université 
de  Turin,  ets'appliquasurtoutàla  botanique,  sous 
la  direction  du  célèbre  AUioni.  Après  la  conquête 
du  Piémont  en  décembre  1798,  Balbis  fut  un 
des  membres  du  gouvernement  provisoire.  En 
18Q0 ,  il  succéda  à  Allioni  dans  la  chaire  de  bo- 
tanique et  la  direction  du  jardin  des  plantes  à 
Turin.  En  1814  il  perdit  ses  places,  et  se  retira 
d'abord  à  Pavie  auprès  de  son  ami  Nocca,  qu'il 
aida  dans  la  publication  de  la  Flora  Ticinensis  ; 
puis  il  vint  en  France,  et  obtint  en  1 819  la  chaire 
de  botanique  et  la  direction  du  jardm  des  plantes 
à  Lyon.  Les  principaux  ouvrages  de  Baihis  ont 
pour  titre  :  Enumeratio  plantarum  officina- 
lium;  Turin,  1804,  in-4°;  —  Flora  Taurinen- 
sis;  MA.,  1806,  in-8°  ;  —  Materies  medica;Mdi., 
1811 ,  2  vol.  in-8°;  —  Flore  Lyonnaise;  Lyon, 
1827-1828,  2  vol.  in-8°;  —  Miscellanea  bota- 
nica  prima  et  altéra;  —  De  Crepidis  nova 
specie,  dans  les  Mémoires  de  V Académie  de 
Turin.       -  H. 

Grognier,  Notice  sur  Balbis,  dans  les  Archives  du 
département  du  Rhône,  t.  XXIV,  p.  129, 


*  BALBIS  {SUvio),  littératenr  piémontais ,  né 
à  Caraglia  en  1737 ,  mort  en  1796.  D  fut  un  des 
écrivains  les  plus  estimés  de  son  temps.  Il  avait 
étudié  la  théologie  et  reçu  le  grade  de  doc- 
teur. On  a  de  lui  :  une  paraphrase  poétique 
de  Nahum;  Saluzzo,  1762;  — Saggio  di  pcèsie 
varie  di  Silvio  de  Balbis;  Vercelli,  1782.  Sui- 
vant Vallauri,  il  s'est  le  premier  servi  du  dia- 
lecte piémontais  pour  écrire. 

Tipaldo,  Biografla  degli  Italiani,  etc.,  t.  Ul,  p.  162. 

*BALBO  OU  BALBi  (Scipion),  poëte  italien , 
natif  du  Modénais ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle.  Il  composa  des  poèmes  latins. 
On  a  de  lui  :  Peregrinatio  Lauretana,  en  vers 
latins  ;  Bologne,  1533,  in-4''.  On  luiattribue  aussi 
un  poëme  sur  la  fortune. 

MixizxichaiW ,  Scrittori  d'Italia- 

*  BALBOA  (  Alfonse  ),  bénéficier  de  l'église  de 
Palenzia,  apubhé  à  Tolède  en  1501  :  Dechado 
dos  religiones,  livre  dont  il  reste  peu  d'exem- 
plaires. 

Antonio,  Bibliotheca  hispana  nova. 

*  BALBOA  {François  îiTS.),  écrivain  d'origine 
espagnole ,  vivait  au  milieu  du  dix-septième  siè- 
cle. Il  était  juge  de  la  haute  cour  de  Naples ,  et 
conseiller  de  l'inquisition  d'Espagne.  On  a  de 
lui  :  Monarchia  regum ,  hoc  est,  de  jure  mo- 
narchiœ ;  Naples,  1630,  in-fol.  ;  —  Retrato  del 
privado  christiano  politico  ;  Naples,  1 635,  in-4''. 

Nie,  Antonio ,  Bibliotheca  hispana  nova.  ■ 

*  BALBOA  (Miguel  Cavello),  missionnake 
espagnol ,  vivait  dans  la  deuxième  moitié  du  sei- 
zième siècle.  H  servit  d'abord  durant  les  guerres 
de  France,  puis  embrassa  l'état  ecclésiastique, 
et  passa  en  Amérique  dès  l'année  1566.  Il  s'éta- 
bht  à  Santa-Fé-de-Bogota,  où  un  frère  mineur, 
nommé  Juan  de  Orozco,  lui  communiqua  de 
nombreux  documents  relatifs  aux  antiquités  amé- 
ricaines ;  ce  fut  sans  doute  ce  qui  l'initia  à  ce 
genre  de  recherches.  Parvenu  à  Quito  en  1576, 
il  s'occupa  surtout  des  antiquités  historiques  du 
Pérou,  et  fut  encouragé  dans  ce  travail  par 
D.  Pedro  delaPena,  évéque  de  l'ancienne  capitale 
où  il  s'était  fixé.  En  1586,  son  livre,  qu'il  avait 
intitulé  Miscellanea  austral,  était  terminé,  et  il 
le  dédia  à  D.  Fernand  Torres  y  Portugal,  comte 
de  Villar,  vice-roi  du  Pérou.  Ce  livre  si  curieux, 
et  qui  contredit  en  plus  d'une  circonstance  et  sur 
des  faits  capitaux  Garci  Lasso  de  la  Véga,  ne 
devait  voir  le  jour^qu'en  français,  sous  le  titre 
à' Histoire  du  Pérou,  Paris,  1840,  in-S»;  il  fait 
partie  de  la  précieuse  collection  publiée  par 
M.  H.  Ternaux-Compans.      Ferdinand  Denis. 

BALBOA  (Vasco  Nunez  de),  célèbre  con- 
quistador espagnol ,  né  à  Xérès  de  los  Caballe- 
ros  en  1475,  mort  à  la  Castille  d'Or  en  1517  (1). 

Issu  d'une  famille  noble,  mais  pauvre,  il  fit 
d'abord  partie  de  la  maison  de  D.  Pedro  Puerto- 

(1)  L'habile  historien  du  Mexique  et  du  Pérou,  Prescotf, 
dit  ;ivec  raison  que,  dans  cette  vaillante  chevalerie  de 
l'Océan,  il  n'y  a  que  Nuîiez  de  Balboa  qui  cède  le  pas  à 
Christophe  Colomb.  Il  s'en  faut  bien  cependant  qu'on  ait 
sur  lui  tous  les  documents  biographiques  désirables. 


239 


BALBOA 


240 


Carrero,  seigneur  de  Moguer;  ef  lorsque  Rodrigo 
de  Bastidas  eut  formé  sa  grande  entreprise  mer- 
cantile qui  devait  être  si  utile  à  la  géograpliie, 
Balboa  s'engagea  volontairement  pour  faire  partie 
de  l'expédition.  Peu  de  temps  après  son  arrivée, 
il  s'établit  à  Haïti,  dans  le  lx)urg  de  Salvatierra, 
où  il  cultivait  un  terrain  ;  mais.,  se  trouvant  en- 
detté, comme  la  plupart  des  premiers  colons 
espagnols,  il  tenta  la  fortune  en  accompagnant 
Enciso  dans  son  expédition  vers  le  continent, 
et  en  éludant  l'ordonnance  du  gouverneur ,  qui 
avait  défendu  formellement  de  prendre  à  bord 
des  navires  aucun  individu  poursuivi  par  ses 
créanciers.  Pour  quitter  l'île,  Balboa  n'imagina 
rien  de  mieux  que  de  se  faire  rouler  à  bord  du 
navire  d'Enciso  dans  une  barrique ,  ou  enveloppé 
d'une  voile:  ainsi  se  cachait  presque  honteuse- 
ment celui  qui  devait  annoncer  à  l'Europe  les 
splendeurs  d'un  autre  Océan.  L'irritation  du  chef 
de  l'expédition  fut  grande  lorsqu'il  apprit  l'é- 
trange stratagème  dont  s'était  servi  Balboa 
pour  le  suivre  en  terre  ferme:  il  le  menaça  de 
l'abandonner  dans  quelque  île  déserte.  Mais, 
après  tout ,  c'était  une  lance  de  plus  à  opposer 
aux  flèches  empoisonnées  des  Indiens  ;  et  il  lui 
pardonna.  Las  Casas,  qui  se  connaissait  en 
aventuriers ,  nous  a  dépeint  le  conquistador  tel 
qu'il  était  à  cette  époque  :  «  C'était,  dit-il,  un 
homme  de  trente-cinq  ans  plus  ou  moins,  dispos, 
dont  les  mend)res  armonçaient  la  force,  et  la 
t)onne  mine  le  gentilhomme  ;  du  reste,  fort  en- 
tendu, et  fait  poiu"  souffrir  un  grand  travail.  » 

Comme  le  dit  le  vénérable  historien,  im  grand 
travail  attendait  Balboa  ;  sa  résolution ,  sa  saga- 
cité naturelle  lui  firent  tout  surmonter  ;  le  chef 
légalement  reconnu  (Fernandez  Enciso)  fut  con- 
traint de  lui  abandonner  ses  pouvoirs  et  de  quit- 
ter la  colonie.  Une  des  premières  preuves  que 
donna  Balboa  de  sa  haute  capacité  comme  colo- 
nisateur, ce  fut  de  transporter  l'établissement 
formé  déjà  par  les  Espagnols  en  terre  ferme, 
dans  le  lieu  où  s'élève  aujourd'hui  Santa-Maria 
de  la  Antigua,  sur  les  rives  du  golfe  où  se  jette 
ce  rio  Darien  qui  imposa  son  nom  à  une  por- 
tion du  détroit,  et  que  l'on  nomme  aussi  VAtrato. 
Tous  les  chroniqueurs  nous  représentent  Bal- 
boa comme  un  homme  essentiellement  propre  à 
remplir  les  fonctions  qu'il  avait  pour  ainsi  dire 
usurpées ,  mais  dont  il  se  montrait  digne  par  sa 
prévoyance ,  sa  commisération,  et  surtout  son 
énergie.  Lorsqu'on  se  rappelle  que  vingt  nations, 
dont  quelques-unes  étaient  vraiment  redoutables, 
furent  subjuguées  par  lui,  en  moins  de  quelques 
années,  avec  une  poignée  d'Espagnols,  on  com- 
prend qu'une  tâche  pareille  ne  pouvait  êti'e  ac- 
complie que  par  un  conquistador  digne  de 
figurer  à  côté  de  Cortez  et  de  Pizarre.  «  C'était, 
disent  les  contemporains,  la  meilleure  lance  et 
la  meilleure  tête  qui  eussent  jamais  protégé  un 
camp  en  terre  de  sauvages  idolâtres.  « 

n  ne  faut  pas  croire  cependant  que  les  lois  de 
l'huinanité  fussent  beaucoup  plus  strictement 


gardées  par  Balboa)  qu'elles  n'étaient  obsers'ées 
par  les  peuples  implacables  qu'il  devait  com- 
batffe.  Si  ceux-ci  faisaient  usage  dans  une  guerre 
d'embuscades  de  flèches  empoisonnées  par  le 
curare ,  dont  les  blessures  devenaient  pour  ainsi 
dire  incurables,  le  conquistador  avait  introduit 
sur  le  continent  l'emploi  de  ces  terribles  lé- 
vriers ,  qui  avaient  déjà  pris  l'habitude  du  car- 
nage dans  les  champs  dévastés  d'Haïti.  Leoncillo, 
le  lévrier  favori  de  Balboa,  le  fils  terrible  de 
Bezerillo ,  représentait  à  lui  seul ,  aux  yeux  des 
Indiens ,  plus  de  vingt  hommes  eirmés  ;  aussi 
recevait-Q  régulièrement  la  paye  d'un  bon  sol- 
dat, et  trente  animaux  comme  lui  eussent 
suffi  pour  dépeupler  l'istlune  du  Darien.  Un  mot 
de  son  maître  suffisait,  dit-on,  pour  l'apaiser  dans 
sa  plus  grande  furie;  ce  mot,  Balboa  aimait  à  le 
prononcer  souvent  bien  avant  la  fin  du  combat; 
et,  chose  étrange,  l'homme  au  redoutable  lévrier 
était  chéri  des  Indiens. 

Nous  ne  saurions  dénombrer  ici  les  diverses 
expéditions  qui  partirent  de  l' Antigua,  en  quête 
de  ces  régions  aurifères  qu'une  vague  tradition , 
sortie  des  villages  de  la  côte,  faisait  connaître  aux 
indigènes,  et  dont  ceux-ci  ne  dévoilaient  l'exis- 
tence qu'à  la  dernière  extrémité.  Un  nombre  de 
fables  se  mêlaient  à  ces  révélations.  Il  y  avait  entre 
autres  une  idole  d'or  massif  du  dieu  Dobaïba  qui 
à  elle  seule  représentait  une  sorte  d'El-Dorado  ; 
trésor  imaginaire,  dont  la  recherche  entraînait 
dans  les  plus  affreuses  sohtudes  ces  hommes 
intiépides,  et  qui,  toujours  convoité,  n'apparais- 
sait après  tout  que  dans  un  mythe  toujours  dé- 
cevant. Ces  expéditions  secondaires,  si  impor- 
tantes cependant  au  point  de  vue  géographique , 
nous  ne  saurions  les  rappeler  même  sommaire- 
ment :  les  deux  faits  principaux  qui  se  détachent 
de  cet  ensemble  de  travaux  gigantesques,  c'est 
d'une  part  la  connaissance  assez  vague  que  l'on 
eut  alors  des  régions  péruviennes ,  et  de  l'auti'e 
l'expédition  audacieuse  qui  conduisit  en  quelques 
jours  les  Espagnols  sur  les  bords  d'un  autre 
Océan. 

Balboa,  suivi  de  son  lieutenant  Colmenares, 
recevait  un  jour  l'hospitalité^  d'un  des  chefs  les 
plus  puissants  de  ces  contrées  ;  et  Comogre,  ravi 
de  posséder,  sous  le  vaste  appentis  qui  lui  servait 
de  palais,  des  êtres  redoutables  dont  l'alliance 
lui  assurait  une  prééminence  marquée  parmi  les 
siens,  les  comblait  de  présents,  lorsqu'une  cir- 
constance insignifiante,  et  qui  se  renouvelait  alors 
bien  fréquemment,  mit  tout  à  coup  le  conquis- 
tador sur  la  voie  de  ses  grandes  découvertes. 
Les  Espagnols  se  disputaient  l'or  que  Comogre 
leur  abandonnait  avec  tant  d'mdifférence,  et  se 
plaignaient  d'un  déni  de  justice  dans  sa  réparti- 
tion ,  quand  le  cacique  arrêta  tout  à  coup  les 
balances  dont  on  se  servait  pour  le  peser.  «  Ne 
«  vous  animez  pas  entre  vous  :  ceci  est  peu  de 
«  chose.  Si  c'est  le  désir  de  posséder  de  l'or  quî 
«  vous  amène  dans  notre  pays,  vous  en  aurez  à 
«  satiété  :  mais  il  faut  être  plus  nombreux  que 


241 


BALBOA 


242 


«  vous  n'êtes  ici.  Mille  d'entre  vous  suffiraient 
«  toutefois  pour  subjuguer  des  pays  voisins-  où 
«  régnent  des  chefs  puissants,  où  l'on  boit  dans 
«  des  vases  d'or,  où  l'on  navigue  sur  des  barques 
«  presque  semblables  aux  vôtres.  D  faut  voir  six 
«  fois  le  soleil  pour  contempler  la  mer  qui  baigne 
;  «  nos  plages  de  ce  côté  (  et  il  leur  montrait  le 
'«  sud).  Je  vous  servirai  de  guide.  «  Ce  discours, 
■que  les  historiens  prêtent  à  Comogre  le  cacique, 
est  une  tradition  douteuse  que  nous  admettons 
un  moment  ;  mais  une  réalité  magnifique ,  ce  fut 
ijla  découverte  mémorable  qui  le  suivit. 
!    Riche  des  présents  de  Comogre,  plus  riche 
en  espérance  des  biens  immenses  qu'il  lui  an- 
nonçait, Balboa  retourna  à  la  bourgade  naissante 
du  Darien;  au  bout  de  quelques  mois,  il  expédia 
vers  Saint-Domingue  le  regidor  Valdivia,  chargé 
i|de  remettre  à  l'amiral  le  quint  du  roi,  et  de  lui 
[demander  un  millier  d'hommes  pour  poursuivre 
Iles  conquêtes  de  la  terre  ferme.  Pendant  qu'une 
tempête  engloutissait  dans  les  flots  l'or  de  Ferdi- 
jnand,  et  faisait  taire  les  nouvelles  magnifiques 
qui  s'adressaient  au  monde,  Balboa,  qui  venait 
'i  d'apaiser  une  révolte  d'Indiens  et  de  s'attirer  plus 
[que  jamais  la  confiance  illimitée  des  siens ,  Bai- 
iboa  se  jetait  dans  les  forêts  inextricables  de 
!  l'isthme  à  la  tête  de  cent  quatre-vingt-dix  Es- 
i  pagnols  et  de  mille  indigènes,  et  commençait  une 
révolution  dans  la  géographie,  dont  Magellan 
devait  dire  le  dernier  mot.  On  serait  dans  une 
erreur  étrange,  si  l'on  supposait  que  les  vagues 
discours  de  Comogre  lui  eussent  donné  des  idées 
précises  sur  l'empire  d'Atahualpa  :  comme  Co- 
lomb ,  il  s'en  allait  en  quête  des  contrées  asiati- 
ques révélées  par  Marc  Paul,  et  c'étaient  les  ri- 
chesses de  Cipangu  quil  croyait  entrevoir  à  l'ho- 
rizon des  forêts.  Mais  ce  n'était  ni  à  lui,  ni  à  son 
courageux  lieutenant,  qu'il  était  donné  de  faire 
évanouir  ce  rêve;  un  homme  dédaigné  peut-être 
alors  de  ses  compagnons  (car  il  avait  été,  dit- 
on,  porcher  en  Espagne)  devait  en  avoir  la 
glçire  :  François  Pizarre  marchait  incoimu  parmi 
les  compagnons  de  Balboa  ! 

Ce  fut  du  port  de  Câreta,  où  l'avait  amené  un 
brigantin  et  dix  canots  d'Indiens,  que  le  conquis- 
tador partit  pour  accomplir  sa  grande  décou- 
verte. Le  1"  septembre  1513 ,  un  jeudi,  il  quitta 
la  plage  et  s'enfonça  dans  les  forêts.  Un  chef 
d'Indiens  nommé  Ponça,  qui  avait  commencé  par 
fuir  devant  la  petite  armée  des  Espagnols,  revint 
à  lui  sur  sa  réputation  d'équité,  et  lui  donna  des 
guides  pour  le  conduire  à  travers  les  gorges  de 
montagnes.  Les  Indiens  ne  se  montrèrent  pas 
partout  si  bienveillants  et  si  pacifiqiies  :  ceux  de 
Quaréquâ ,  au  contraire ,  durent  être  soumis  à  la 
suite  d'une  action  sanglante  où  leur  chef  Torecha 
perdit  la  vie.  Ce  combat,  les  difficultés  d'un  che- 
min inextricable ,  les  marécages  qu'il  fallut  tra- 
verser, les  nombreux  précipices  qu'il  fallut  fran- 
chir, expliquent  comment  un  voyage  qui,  du  port 
de  Câreta,  ne  prenait  pas  même  une  semaine,  ne 
put  s'accomplir  qu'après  vingt  jours  de  marche. 


Oviédo  nous  a  conservé  ce  précieux  itinéraire , 
et  il  prolonge  même  de  huit  ou  neuf  journées  ce 
périlleux  voyage.  Tout  examiné ,  il  paraît  certain 
que  la  narration  du  vieil  historien  doit  être  sui- 
vie, et  que  le  25  septembre  1513  fut  bien  le  jour 
où  l'un  des  plus  grands  problèmes  de  la  géogra- 
phie moderne  put  trouver  enfin  sa  solution. 

Tout  à  la  fois  homme  d'action  et  homme  à  vues 
profondes ,  Balboa  ne  comprit  que  d'une  manière 
confuse  sans  doute  l'immensité  de  sa  découverte; 
mais  U  en  sentit  l'importance,  et  il  voulut  jouir 
le  premier  du  spectacle  que  lui  avaient  annoncé  les 
Indiens.  II  laissa  ses  compagnons ,  et  gravit  seul 
la  montagne.  L'histoire  qui  a  enregistré  tant  de 
mots  apocryphes,  tant  de  paroles  pompeuses 
transmises  après  coup ,  n'a  rien  dit  qui  soit  plus 
éloquent  que  le  geste  du  conquistador  :  à  genoux 
sur  la  eime  escarpée  d'où  il  contemplait  l'Océan, 
il  éleva  les  mains  au  ciel ,  en  signe  d'admiration 
et  de  reconnaissance.  Ce  fut  cette  prière  muette 
qui  annonça  aux  Espagnols  de  combien  de  ré- 
gions mconnues  allait  s'accroître  leur  immense 
empire...  Bs  comprirent  la  pensée  de  leur  chef, 
ils  gravirent  à  leur  tour  la  montagne ,  et  ils  s'em- 
brassèrent; puis,  une  croix  façonnée  grossière- 
ment fut  diressée  au-dessus  d'un  tumulus  de  ro- 
ches amoncelées  sans  art.  Chose  éti'ange,  c'est 
le  seul  monument  qui  ait  jamais  été  élevé  pour 
rappeler  aux  hommes  la  découverte  de  Balboa  ! 
n  était  dix  heures  du  matin,  nous  dit  Oviédo, 
lorsque  le  cong-wis^odor  vit  la  mer  ;  il  fallut  encore 
se  battre  avant  d'atteindre  la  plage.  Un  chef 
d'Indiens ,  nommé  Cheapes ,  voulut  en  défendre 
l'abord  aux  Espagnols  ;  quelques  décharges  d'es- 
copettes  et  les  hurlements  des  féroces  lévriers 
suffirent  pour  mettre  en  fuite  ces  bandes  de  sau- 
vages ;  Cheapes  servit  d'hôte  à  ceux  qu'il  voulait 
d'abord  exterminer.    Balboa   s'arrêta    quelque 
temps  dans  ces  parages  ;  mais  il  envoya  François 
Pizarre ,  Juan  de  Ezcary  et  Alonso  Martin ,  en 
quête  du  chemin  le  plus  court  pour  se  rendre 
à  la  mer  ;  ce  fut  le  dernier  des  trois  qui  gagna 
la  plage,  et  qui,  se  jetant  dans  un  canot  amarré 
le  long  du  rivage,  put  dire  qu'il  avait  été  le  pre- 
mier à  se  balancer  sur  les  flots  de  l'océan  Paci- 
fique. —  Le  29  septembre,  vers  le  soir,  Balboa, 
suivi  de  vingt-six  de  ses  compagnons ,  en  prit 
possession  d'une  façon  toute  solennelle.  Une  jeta 
pas  son  anneau  à  la  mer,  comme  le  faisait  le 
doge  parlant  à  l'Adriatique ,  au  milieu  des  pavois 
doi'és  :  revêtu  de  sa  simple  armure ,  environné 
de  ses  rudes  compagnons,  il  marcha  quelques 
instants  dans  les  flots ,  puis  s'arrêta  ;  d'une  main 
il  tenait  la  bannière  de  Castille,  de  l'autre  il  agi- 
tait son  épée  nue.  Alors  seulement  il  prononça 
les  paroles  qui  consacraient  la  prise  de  posses- 
sion ,  sorte  de  rituel  guerrier  admis  en  ce  temps. 
San-Martin-de-Val-de-Ygiesias ,  le  tabellion  du 
roi,  dressa  l'acte  qui  rappelait  cette  cérémonie. 
Désormais  la  mer  du  Sud  et  les  vastes  régions 
qu'elle  baignait  devaient  appartenir  à  CastUleetà 
Léon  sans  qu'aucune  puissance  de  l'Europe  pût 


243 


réclamer  sa  part  dans  cette  étrange  conquête. 

Balboa  quitta  bientôt  le  golfe  de  San-Miguel, 
car  ces  lieux  avaient  reçu  le  nom  de  l'archange 
guerrier,  qu'ils  portent  encore  aujourd'hui  ;  il  vi- 
sita les  régions  d'alentour ,  soumit  de  nouveaux 
caciques,  et,  malgré  les  tempêtes,  s'en  alla  jus- 
qu'aux îles  sauvages  où  l'on  recueillait  ces 
perles  dont  l'éclat  avait  séduit  hes  Indiens  eux- 
mêmes.  Il  y  trouva  ce  que  Venise  eût  appelé  la 
dot  de  l'épousée  ;  car  un  deS  chefs  lui  remit,  avec 
les  pépites  d'or  dont  il  prétendait  ignorer  l'ori- 
gine, vingt  marcs  de  perles  dont  le  feu  avait  mal- 
heureusement altéré  l'orient ,  mais  qui  laissaient 
deviner  pour  l'avenir  des  trésors  ignorés  jusqu'à 
ce  jour.  Le  19  janvier  15t4,  Balboa  revoyait  la 
ville  du  Daiien,  après  quatre  mois  d'absence. 
Son  entrée  fut  un  vrai  triomphe.  Il  était  suivi  de 
plus  de  huit  cents  esclaves,  et,  indépendamment 
d'un  butin  immense,  il  rapportait  quarante  mille 
pesos  d'or.  L'équité  parfaite  avec  laquelle  toutes 
ces  richesses  furent  réparties  entre  ceux  qui 
avaient  pris  part  à  l'expédition  et  ceux  qui  n'a- 
vaient pas  quitté  Santa-Maria  de  la  Antigua,  aug- 
menta singulièrement  la  popularité  dont  jouissait 
déjà  l'intrépide  explorateur. 

Cette  époque  de  prospérité  devait  avoir  un 
terme  prochain.  Enciso,  de  retour  en  Europe, 
était  allé  à  la  cour,  et  avait  présenté  la  conduite 
de  Balboa  sous  le  jour  le  plus  défavorable.  Fer- 
dinand avait  pris  immédiatement  la  résolution 
d'arrêter  cet  empiétement  de  pouvoir.  Cependant 
l'arrivée  de  Colmenares,  la  grande  nouvelle 
qu'il  apporta,  les  richesses  considérables  qu'il 
remit  au  roi ,  modifièrent  le  jugement  porié  sur 
le  conquistador  :  il  fut  nommé  adelantado  de 
la  mer  du  Sud.  Ceci  n'empêcha  pas  le  roi  de 
persévérer  dans  le  choix  qu'il  avait  fait,  et  d'en- 
voyer dans  ce  pays,  que  l'on  nommait  déjà  la 
Castille  d'or,  l'homme  qui  était  le  moins  propre 
à  le  gouverner.  Don  Pedrarias  Dàvila,  chevalier 
de  Ségovie,  auquel  d'anciennes  prouesses  dans 
les  tournois  avaient  valu  les  surnoms  del  Galan 
et  del  Justador,  partit  pour  le  Darien  à  la  tête 
de  quinze  voiles  le  1 1  avril  1514 ,  et  débarqua  à 
Santa-Maria-del-Antigua  le  29  juin  de  la  même 
année.  L'expédition  qui  l'amenait  avait  coûté  plus 
de  cent  cinquante  mille  ducats,  somme  énorme 
pour  le  temps;  et  elle  allait  débarquer  sur  ces 
rives  pour  ainsi  dire  désertes,  où  quelques  ca- 
banes s'élevaient  à  grand'peine,  une  foule  do- 
rée, qui  se  faisait  les  idées  les  plus  exagérées 
de  la  richesse  du  pays.  Celui  que  bien  des  gens 
imaginaient  trouver  dans  un  palais ,  siégeant  sur 
un  trône  d'or,  et  commandant  à  des  milliers  d'es- 
claves, Balboa  donnait  des  ordres  pour  qu'on 
renouvelât  le  chaume  de  son  habitation,  et  met- 
tait lui-même  la  main  à  l'œuvre ,  lorsque  les 
messagers  de  Pedrarias  se  présentèrent  à  l'en- 
trée de  la  ville  naissante,  et  exhibèrent  kurs 
pouvoirs. 

La  première  pensée  des  anciens  colons  fut  qu'il 
fallait  repousser  par  la  force  ceux  dont  on  devi- 


BALBOA  244 

naif  les  prétentions.  Mais  Balboa,  s'avançant  gra- 
vement sur  le  rivage  à  la  tète  des  siens ,  entonna 
le  Te  Beitm  devant  la  flotte,  et  reçut  solennelle 
ment  Pedrarias  comme  gouverneur  de  la  Castille 
d'or.  Dès  lors  tout  changea  dans  ces  lieux,  où  na- 
guère il  commandait;  et  les  Indiens,  dont  il  s'é- 
tait acquis  l'affection  par  son  esprit  de  justice, 
furent  les  premières  victimes  d'une  rapacité 
cruelle.  Leurs  flèches  empoisonnées  firent  plus 
d'une  fois  justice  de  ces  déprédations  sans  cesse 
renouvelées,  et  les  Espagnols  ne  comptèrent  plus 
bientôt  un  seul  allié  parmi  les  chefs.  Balboa,  ce- 
pendant, ne  fut  guère  mieux  traité  que  ceux 
qu'on  dépouillait  parla  force  :  on  le  dépouilla  par 
la  ruse;  on  soumit  son  administration  à  une  en- 
quête, et,  si  on  lui  laissa  la  liberté,  il  fut  ruiné 
complètement.  Sa  valeur  personnelle,  sa  con- 
naissance merveilleuse  des  localités,  l'affection 
de  ses  anciens  compagnons,  lui  conservèrent 
néanmoins  une  réelle  prépondérance,  en  dépit 
d'une  expédition  malheureuse  où  il  avait  été 
envoyé  par  l'astucieux  gouverneur,  et  d'où  il  re- 
vint dangereusement  blessé  (1). 

Les  luttes  qui  se  renouvelaient  sans  cesse  entre 
Pedrarias  et  Balboa  devaient  cependant  avoir  uu 
terme;  et  Quevedo,  le  premier  évêque  du  Da- 
rien ,  eut  une  assez  grande  influence  pour  que  le 
gouverneur  et  Vadelantado  fissent  ti-êve  à  leur 
inimitié.  Il  obtint  plus  encore  :  comme  gage  d'une 
paix  durable ,  l'orgueilleux  Pedrarias  consentit  à 
donner  la  main  de  sa  fille  aînée  à  Balboa.  Mal- 
heureusement celle  qui  devait  resserrer  ces  liens 
encore  peu  solides  était  en  Castille;  l'union  pro- 
mise ne  pouvait  être  immédiatement  contractée; 
ces  délais  laissèrent  toute  leur  liberté  aux  sourdes 
menées  de  Pedrarias;  et  la  haine  qu'û  avait  fait 
taire  un  instant  se  réveilla  toujours  dissimulée, 
mais  toujours  implacable,  lorsqu'il  eut  entrevu 
les  projets  de  Vadelantado. 

Ces  projets  étaient  grands,  ils  étaient  dignes 
en  tout  de  celui  qui  avait  pris  possession ,  m 
nom  de  la  Castille,  d'une  mer  inconnue;  ils  eus- 
sent infailliblement  amené  la  conquête  du  Pérou 
vingt-cinq  ans  plus  tôt;  et  jamais  le  génie  entre- 
prenant de  Balboa  ne  se  montra  plus  entrepre- 
nant, plus  actif  qu'au  moment  où  il  fut  arrêta 
dans  ses  efforts  vraiment  prodigieux.  Se  rendre 
à  Acla,  cette  bourgade  merveilleusement  située, 
que  Pedrarias  avait  fondée  nouvellement  sur  les 
bords  du  golfe;  la  fortifier  de  nouveau;  Je  là  s< 
mettre  en  quête  des  meilleurs  bois  de  construfr 
tion;  abattre  ces  arbres  géants  dans  levoisinag< 
de  la  mer  du  Sud ,  et  quand  ces  bois  se  sont  dé 
tériorés  au  sein  des  forêts  humides,  en  choisii 
d'autres  que  des  mains  habiles  équarrissent,  e 


(1)  Depuis  le  jour  de  sa  grande  découverte  jusqu'à  l'ar 
rivée  de  Pedrarias,  Balboa  avait,  dit-on,  exécute  plus  d 
vingt  fois,  en  sens  divers,  la  traversée  de  l'isthme  d'un 
mer  à  l'autre  ;  c'est  ce  qui  a  fait  dire  au  général  Acosta 
l'homme  le  plus  compétent  en  ces  sortes  de  matières,  (ja 
l'on  connaissait  beaucoup  mieux  cette  région  au  sclzièm 
siècle  que  de  nos  jours,  où  l'on  suit  à  peu  près  invaria 
blâment  les  mêmes  chemins. 


>45 


BALBOA  —  BALBUS 


246 


[u'un  esprit  ingénieux  ti'ansforme  en  navires; 
nettre  deux  brigantins  en  mer,  les  gréer  ;  s'às- 
urer,  en  un  mot ,  que  cette  mer  inconnue ,  qui 
;  été  découverte  trois  ans  auparavant,  sera  sîl- 
jnnée  bientôt  par  les  voiles  des  Européens  :  tout 
ela  fut  l'affaire  de  quelcpies  mois,  mais  tout  cela 
ut  inutile  à  celui  qui  l'avait  entrepris. 

Lorsque  Pedrarias  eut  reçu  la  nouvelle  que  le 
la Villon  de  Castille  flottait  déjà  sur  la  mer  du 
Sud,  il  comprit  que  ces  régions  à  peu  près  igno- 
ées,  dont  parlaient  sans  cesse  les  Indiens  comme 
les  lieux  d'où  ils  tiraient  leurs  richesses,  allaient 
ecevoir  un  conquérant.  Sa  jalousie  s'exagéra 
nême  la  gloire  qui  en  devait  rejaillir  sur  son 
ival  ;  il  le  manda  au  fort  d'Acla ,  où  il  devait  lui 
•émettre ,  disait-il ,  certaines  instructions  sur  la 
iîonduite  ultérieure  qu'il  devait  tenir.  Balboa  ne 
'ut  pas  plutôt  arrivé  sur  les  bords  du  golfe,  qu'il 
ut  arrêté,  et  qu'on  lui  mit  une  lourde  chaîne  de 
?er  au  cou.  Pedrarias  lui  donnait  toujours,  il  est 
/rai,  le  titre  de  gendre,  et  se  plaignait  de  la 
iure  nécessité  qui  le  forçait  à  dresser  une  en- 
l}uête  sur  sa  conduite.   H  espérait,  disait-il, 
fïu'elle  lui  serait  favorable;  mais  les  ilîculpations 
[joi  s'élevaient  contre  lui  étaient  trop  essentiel- 
tement  contraires  aux  intérêts  de  la  couronne 
ijour  qu'il  ne  fît  pas  taire  ses  intérêts  et  son  af- 
ifection.  Il  ne  pouvait  permettre,  en  un  mot,  la 
rébellion  flagrante,  prouvée  par  l'armement  des 
aavires.  En  sa  qualité  d'adelantado,  Balboa  n'a- 
vait été  nullement  au  delà  des  privilèges  que  sa 
teharge  lui  concédait;  aussi  les  magistrats  ne 
■furent-ils  pas  dupes  de  l'hypocrisie  du  gouver- 
neur: mais  ils  condamnèrent  néanmoins...  L'al- 
cayde  mayor  Espinosa  résista  en  vain  :  lorsque 
l'heure  de  l'exécution  fut  arrivée ,  il  exigea  un 
ordre  formel,  écrit  de  la  main  de  Pedrarias.  Cet 
Ordre  vint;  et,  après  une  protestation  en  forme, 
Balboa  eut  la  tête  tranchée  sur  un  tronc  d'arbre 
qui  servit  de  billot ,  et  son  cadavre  mutilé  resta 
exposé  plus  de  douze  heures  sur  le  lieu  du  sup- 
plice. On  avait  exécuté  avec  lui  Luis  Botello, 
Andrès  de  Valderrabano,  Hernan  Munoz,  et  plus 
tard  Fernando  de  Arguelles,  qui  étaient  restés 
ses  constants  amis,  et  qui  avaient  pai'tagé  ses 
pérfls.  Ferdinand  Denis. 

Oviedo,  Historia  gênerai,  llb.  XXXrX,  cap.  2.  —  Bar- 
cia,  Historiadores  primitivos  de  Indias,  1749,  in-fol.  — 
D.  Manuel  Josef  Quintana,  Fidas  de  Espanoles  celC' 
bres.  —  S.  Acosta,  Compcndio  historico  de  la  Nueva 
Granada;PiTis,  1848,  in-S».— Washington  Irving,  Voya- 
ges et  découvertes  des  compagnons  de  Colomb.  (  P'oy.  la 
traduction  avec  notes  donnée  par  Varela,  dans  la  Biblio- 
teca  del  comercio  del  Plata  Montevideo ,  1846.  )  —  Na- 
varrete,  Coleccion  de  P'iajes,  etc. 

BÂLBUENA  (Bernard  de),  évêque  et  poëte 
espagnol,  né  à  Val-de-Penas  en  1568,  mort  à 
Porto-Ricco  en  1627.  Il  accompagna  sa  famille 
au  Mexique;  et  il  avait  à  peine  atteint  sa  dix- 
septième  année,  qu'il  se  faisait  déjà  remarquer 
par  son  talent  poétique.  Il  revint  quelque  temps 
seulement  dans  son  pays  natal ,  mais  il  passa  tout 
le  reste  de  sa  vie  soit  à  la  Jamaique,  où  il  exerça 
les  fonctions  de  juge;  soit  à  Porto-Rieco,  dont  il 


devint  évêque.  H  était  dans  cette  ville  en  1625, 
lorsque  les  Hollandais  la  vinrent  piller;  il  perdit 
dans  cette  fâcheuse  circonstance  une  bibliothèque 
assez  nombreuse.  On  a  de  lui  :  Siglo  de  Oro  en 
las  selvas  de  Eriphile;  Madrid,  1608,  et  Ma- 
drid, 1821,  édition  de  l'Académie,  in-8°.  Cet  ou- 
vrage, qui  n'est  pas  dépourvu  de  mérite,  est 
écrit  comme  si  l'auteur  n'avait  jamais  vécu  qu'à 
Madrid.  Quoiqu'il  vante  le  bonheur  des  temps 
primitifs ,  le  style  a  du  charme  et  de  la  douceur  : 
il  rappelle  le  beau  temps  de  l'école  italienne  ;  — 
El  Bernardo,  poema  heroico  del  doctor  don 
Bernardo  de  Balbuena;  Madrid ,  1624,  in-4'', 
et  1808,  3  vol.  in-8°,  contenant  quarante  miUe 
vers ,  reproduits  en  partie  par  Quintana  ;  —  un 
autre  poëme  intitulé  Grandeza  Mexicana;  Ma- 
drid, 1604,  in-8°.  Ce  fut  aussi  au  Mexique  que 
l'auteiu"  remporta  un  prix  de  poésie  contre  trois 
cents  concurrents. 

Ticknor,  History  of  Spanish  Literature.  —  Quia- 
tana,  Poesias  selectas,  t.  II.  —  N.  Antonio,  Biblioth, 
hispana  nova. 

BALBCS ,  nom  de  plusieurs  Romains  illustres 
parleur  naissance,  par  leurs  emplois  et  par  l'é- 
rudition. Les  plus  remarquables  sont  les  dix 
suivants  :  tous,  sauf  le  dernier,  étaient  antérieurs 
(de  50  à  150  ans)  à  J.-C. 

I.  BALBCS  (Lucius-Lucilius),  jurisconsulte 
romain.  Il  avait  étudié  sous  Mutins  Scévola  et 
sous  Servius  Sulpitius. 

n.  BALBUS  (  Quintus-Lucilius  ) ,  philosophe 
stoïcien.  Cicéron  le  compare  aux  plus  iUustres 
philosophes  de  la  Grèce  ;  il  en  fait  un  des  inter- 
locuteurs dans  son  traité  de  la  Nature  des\dieux. 

m.  BALBUS  {Lucius-Cornélius-Théopha- 
nes  ) ,  consul  romain ,  était  natif  de  Cadix  ; 
ses  services  dans  la  guerre  contre  Sertorius 
lui  méritèrent  de  la  part  de  Pompée  le  titre  de 
citoyen  romain.  Il  fut  maintenu  dans  ce  titi'e 
par  Crassus ,  Cicéron  et  Pompée,  qui  plaidèrent 
pour  lui.  Le  premier  des  citoyens  d'origine  éti'an- 
gère,  il  obtint,  mais  garda  peu  de  temps,  le  con- 
sulat. Ami  de  César  et  de  Pompée,  qu'il  cher- 
cha à  réconcilier  l'un  avec  l'autre,  il  s'attacha  au 
parti  du  premier.  Déjà  riche  par  lui-même,  il 
agrandit  encore  sa  fortune  par  l'héritage  que  lui 
laissa  l'historien  Théophanes  de  Lesbos ,  qui  l'a- 
dopta et  dont  il  prit  le  nom.  Il  avait  écrit  un 
Journal  des  actions  de  César. 

rv.  BALBUS  (Coméèîws  ),  sumommé  Minor. 
D  était,  comme  le  précédent,  d'origine  espagnole, 
et  fut  chargé  de  négocier  avec  Lentulus,  par- 
tisan de  Pompée,  et  triompha  des  Garamantes.  Il 
fut  le  premier  parmi  les  étrangers  qui  obtint  les 
honneurs  du  triomphe.  C'est  à  tort  que  Velléius- 
Paterculus  attribue  le  fait  à  l'oncle  de  Cornélius 
Balbus.  Celui-ci  fit  bâtir  à  Cadix  une  ville  nou- 
velle. 

V.  BALBUS  (Octavius),  jurisconsulte.  Il 
était  contemporain  de  Cicéron,  et  se  fit  remar- 
quer par  ses  connaissances  en  matière  de  juris- 
prudence ,  ainsi  que  par  son  application  comme 


247 


BAXBUS  -^  BALCHEN 


24S 


juge  à  faire  rendre  bonne  justice.  Sa  mort  fut 
un  exemple  de  dévouement  paternel  :  proscrit 
par  les  triumvirs  en  l'an  42  avant  J.-C,  il  était 
parvenu  à  s'échapper;  mais,  chemin  faisant,  il 
apprend  que  les  sicaires  vont  tuer  son  fils  ;  aus- 
sitôt il  revient,  retrouve  son  fils  sain  et  sauf,  et 
tombe  lui-même  percé  de  coups. 

VI.  BALBCS  (Aétius),  père  d'Atia,  et  par 
conséc[uent  aïeul  d'Auguste.  Il  fut  préteur  en  l'an 
62  avant  J.-C,  et  gouverneur  de  la  Sardaigne.  En 
l'an  59  il  fut  un  des  vigintiviri  chargés,  en  vertu 
de  la  loi  Julia,  de  diviser  la  Campanie.  C'était  un 
personnage  peu  iniluent,  et  Cicéron  l'appelle,  par 
dérision,  collègue  de  Pompée. 

vn.  BALBUS  (Ampius),  plébéien,  tribun  du 
peuple.  D  proposa  qu'on  décernât  à  Pompée, 
alors  absent  de  Rome,  mais  victorieux  en  Asie, 
outre  les  honneurs  du  triomphe,  une  couronne 
de  laurier,  il  devint  préteur  en  l'an  59  avant 
J.-C,  et  gouverneur  de  CUicie  l'année  suivante. 
Lorsque  la  guerre  civile  éclata  en  l'an  49,  il  prit 
parti  pour  Pompée.  Plus  tard,  il  quitta  l'Italie, 
puisque  nous  le  trouvons  sur  le  point  de  piller  le 
temple  d'Éphèse  ;  il  n'en  fut  empêché  que  par 
l'arrivée  de  César,  qui  le  bannit  et  lui  pardonna 
ensuite ,  sur  les  instances  de  Cicéron. 

Vin.  BALBUS  (S^.-rAorms),tribundu  peuple. 
Ce  fut  un  orateur  populaire ,  et,  durant  son  tribu- 
nat,  il  fit  porter  une  loi  agraire  dont  on  a  retrouvé 
quelques  fragments  sur  des   tables  de  bronze. 

Balbus  écrivit,  à  ce  qu'il  parait,  sur  l'histoire 
de  son  temps;  et  Suétone  cite  quelques  observa- 
tions de  César  sur  un  ouvrage  de  cet  écrivain. 
Il  est  encore  question  de  lui  dans  le  quatrième 
livre  De  Vita  populi  romani,  de  Varron. 

IX.  BALBtrs  (Q.-Antonius),  plébéien.  On 
suppose  qu'il  fut  le  même  que  le  Q.-Antonius  qui 
fut  préteur  en  Sicile  en  l'an  82  avant  l'ère  chré- 
tienne et  tué  par  L.  Philippus,  légat  de  Sylla. 

X.  BALBCS  (ZœZiMs),  vivait  vers  l'an  40  de 
J.-C.  Il  accusa  Atia,  femme  de  P.-Vitellius,  de 
lèse-majesté,  la  fit  condamner,  mais  n'obtint  pas, 
par  suite  de  l'opposition  de  Junius  Othon,  le 
salaire  alloué  d'ordinaire  aux  délateurs.  En 
l'an  37,  il  fut  condamné  comme  un  des  favoris 
d'Albucilla,  que  Tacite  appelle  multorum  amo- 
ribus  famosa.  H  perdit  sa  dignité  de  sénateur, 
et  fut  envoyé  en  exil  dans  une  île.  Cette  condam- 
nation fut  vue  avec  plaisir  :  Balbus  n'avait  su 
que  persécuter  l'innocence. 

Vell.  Paterculus,  II,  40  et  51.  —  Cicéron,  ad  Fam.,  I,  3; 
VI,  12;  ad  ^ttic.yill;  De  JVaUtra Deorum,  1,6.  — Tite- 
Uve.Epit.,  86.  —  Suétone.  —  Pline,  Hist.  Nat.,  VII,  43; 
V,  5.  —  Dion  Cassius  ,  XLVIIl,  32,  et  XXV.  —  Tacite,  ^71- 
nales,  VI,  47, 48.  —  Smith  ,  Dictionary  of  Greek  and  Ro- 
man biography.  —  Pauly,  Encyclopsedie  der  Alter- 
t/iumswissenschaften. 

*  BALBUS,  surnommé  Mensor,  ingénieur  du 
cadastre  de  l'empire  sous  Auguste,  avait  rédigé 
des  Commentaires,  par  provinces  et  par  cités,  de 
cette  gigantesque  opération.  Frontin  les  cite  et 
les  célèbre  dans  son  ouvrage  sur  les  colonies  ro- 
maines. On  sait,  par  le  monument  d'Ancyre, 


qu'Auguste  avait  obtenu,  par  un  recensement  gé- 
néral ,  l'état  des  revenus  de  l'empire  entier,  c'est- 
à-dire  presque  du  monde  alors  connu ,  y  com- 
pris la  Judée,  dont  le  cadastre  eut  lieu  selon 
l'historien  Josèphe ,  l'année  de  la  mort  d'Arché- 
laûs ,  en  7-8  de  l'ère  chrétienne.  Cette  date  se- 
rait même,  selon  l'évangéliste  Luc,  celle  de  la 
naissance  de  Jésus-Christ ,  et  aurait  suivi  de  qua- 
torze ans  l'époque  d'Hérode ,  à  laquelle  on  fait 
remonter  ce  grand  événement. 

Quoi  qu'il  en  soit,  ce  Balbus  ne  paraît  pas  de- 
voir être  confondu  avec  l'ingénieur  militaire  qui 
accompagna  Trajan  dans  son  expédition  contre 
les  Daces;  car  il  y  a  un  siècle  de  différence. 
Lachmann  attribue  à  ce  dernier  une  Exposï- 
tio  et  ratio  omnium  formarum  de  toutes  les 
provinces  de  l'empire.  Cet  écrit  est  dédié  à  Cel- 
sus ,  qui  fut  consul  pour  la  deuxième  fois  en  1 1 3, 
et  fut  tué  à.Baies,  selon  Spartien  (  Vita  Adriani.  ) 
Ce  Balbus  serait  aussi  l'auteur  d'un  petit  traité  ' 
sur  l'os,  ou  les  divisions  de  la  livre  romaine,  , 
publié  d'abord  par  Gronovius,  et  en  dernier 
lieu  par  Bocking.  Isambert. 

J.  Frontin,  de  Coloniis,  p.  109,  Ul,  148  de  l'édit.  de  Van 
Goes;  Amsterdam,  1674,  réimprimé   par  Lachmann.  — 
Grammaticiveteres ;lieT\\n,  1848.—  Fragment  de  VExpo- 
sifio de  B:ilbus, dans  Lachmann; ibld.,  p.  9t-ios.  —  Bockins,  ■ 
dans  l'édition   des    textes   antéjustinlens;  Bonn.,    1881,  i 
p.  320.  —  Hase ,  Journal  des  Savants,  1S49,  p.  138. 

BALBUS  (Pierre),  théologien  italien,  natif  de 
Venise,  mort  à  Rome  le  9  septembre  1479.  Il 
fut  parent  d'jEnéas  Sylvius ,  connu  depuis  sous 
le  nom  de  Pie  H.  Il  remplit,  sous  ce  pape ,  di- 
verses fonctions  ecclésiastiques,  et  devint  évêque 
de  Tropéa.  On  a  de  lui ,  entre  autres  ouvrages  : 
Grego7'ii  Nysseni  Dialogus  de  Immortaliiale 
anima:;  —  Gi-egorii  Naz-yanzeni  Sermo  de 
Amore  paupertatis  ;  —  Joannis  Chrysostomi 
Sermo  de  Eleemosyna; — Basilii  magni  Sermo  ' 
de  Oratione. 

VsheWi ,  Italia  sacra ,  IX,  468.  —  M-orérl,  Dictionnaire 
historique. 

*BALCANGrAL  (Gautier),  théologien  écos- 
sais, vivait  dans  la  première  partie  du  dix-septième 
siècle,  et  mourut  en  1645.  Il  suivit  Jacques  I"' 
en  Angleterre,  fut  nommé  chapelain  du  roi,  re- 
présentant de  l'Église  d'Ecosse  au  synode  de' 
Dordrecht,  et  doyen  de  plusieurs  églises.  La  ré- 
volution qui  commençait  à  éclater  le  força  à  fuir 
de  place  en  place  ;  il  expira  au  château  de  Chirk 
(dans  le  Denbrogshire).  Il  avait  travaillé  à  la 
Déclaration  du  roi  Charles  F'-'  concernant 
les  derniers  troubles  en  Ecosse,  in-fol.,  1630. 
On  a  de  lui  les  Lettres  sur  le  synode  de  Dor- 
drecht, et  quelques  sermons. 

Chaudon  et  Delandine,  Dictionnaire  historique. 

BALCHEX  (Jean),  amiral  anglais,  né  en  I669,i! 
mort  le  3  octobre  1744.  En  revenant  de  porter 
des  secours  à  sir  Ch.  Hardy,  bloqué  daLS  le  Tage, 
Balchen  fit  naufrage  près  de  Jersey.  Le  vaisseau 
sombra,  et  il  périt  avec  tout  son  équipage.  La , 
mémoire  de  cet  accident  est  perpétuée  par  un  mo-ij 
nument  élevé  dans  l'abbaye  de  Westminster.      [ 

Biographia  Britannica. 


349  BALCIANELLI  — 

*BALCiANEî.Lî  {Marc- Antoine),  poëte  ita- 
ien,  natif  de  Vérone ,  vivait  au  commencement  ' 
lu  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Epistole 
iroiche  {in  versi sciolti)  ;  Vérone,  1594^  in-12; 

—  Pdme,  ibid".,  1604,  in-12;  —  Affeti  di  Lidia 
id  Eurillo,  idïllio;  Venise,  1613,  in-12. 

.  Mazzuchelli,  5cnHori  li'/toHa.  —  Adelnng,  Supplément 
k  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BALD  (entiers),  prédicateur  suédois,  né  en 
1679  et  mort  en  1751.  Il  étudia  à  Upsal,  et  de- 
rint  en  1747  pasteur  de  l'église  de  Sainte-Cathe- 
rine, à  Stockholm.  On  a  de  lui  :  Dissertatio  de 
Fatis  religionis  in  Scandia;  Upsal,  1705,  in-4°; 

—  Passions predikunigar ;  Stockholm,  1758  ; — 
Forklaring  ôfver  Evangel.  ;  Stockholm ,  1761  ; 

—  Betr.  ôfver  sôndags  Epistlarne;  ibid.,  1768. 

;   Gezélius,  Biogr.  Lexicon. 

j  *BALDACCHiNi  (Philippe),  poëte  italien,  de 
bortone ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  sei- 
zième siècle.  Reçu  docteur  en  droit,  il  fut  nommé 
protonotaire  et  référendaire  apostolique  à  Rome. 
Léon  X  lui  conféra  diverses  dignités.  On  a  de 
lui  :  Nox  îlluminata,  ovveropredica  d'ajmore; 
Florence,  1519,  in-8°,  écrit  moitié  en  latin,  moi- 
tié en  italien;  —  Fortuna  Toscolana,  1522, 
in-16;  Pérouse,  1526,  in-8°;  —  Protocinio,  nel 
quale  si  contiene  Stato  del  amore,  Prieghi  d'a- 
more, etc.;  Pérouse,  1525,  in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*BALDACCi  {Antoine,  baron),  diplomate  au- 
trichien, né  à  Presbourgen  1767,  mortvers  1830. 
H  fut  un  des  ministres  de  François  H,  et  devint 
célèbre  par  sa  haine  contre  Napoléon.  C'était  une 
monomanie  réelle,  que  les  Allemands  traitaient  de 
Gôttlicher  Hass  (haine  surhumaine).  Baldacci 
fipra  dans  la  guerre  de  1809,  et  fut  attaché  à 
l'armée  des  alliés  en  1813, 1814  et  1815.  Son  ca- 
ractère n'était  pas  aimé  des  Viennois. 

Rose,  New  Biographical  Oictionary. 

*BAi,DACiNi  (Antoine-Louis),  violoniste  ita- 
lien, vivait  vers  1720.  Il  a  publié  Douze  sonates 
à  trois  parties  ;  Amsterdam ,  sans  date. 

Fétis,  Biographie  univenelle  des  Musiciens. 

*BALDAMUS  (Jacques- Conrad),  théologien 
allemand ,  né  à  Metzendorf  dans  la  province  de 
Magdebourg  en  1694,  mort  le  5  février  1755.  H 
étudia  à  Halle,  et  occupa  plus  tard  diverses  fonc- 
tions ecclésiastiques,  entre  autres  celle  de  doyen 
général.  On  a  de  lui  :  Dissertatio  de  Veritate 
religionis  christianae,  Judasorum  obtrectatio- 
nibus  confirmata  ;  Halle,  1718,  in-4°;  —  Me- 
àitatio  theologica  de  Arbore  scientiae  boni  et 
mali,quod  ab  eventu,  quem  Deus  prœvidit , 
dicta  sit,  et  quod  testetur,  a  Deo  prascautum 
atque  praevisum  esse,  ne  homo  peccaret.  Ac- 
cedit  séries  positionum  et  observationum  ex 
probatis  theologis  de  prœscientia  Dei  et  causa 
peccati,  doctis  et  piis  meditationibus  oblata; 
Magdebourg,  1732,  in-8°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  vif /igiemejne*  Gelehrten- 
Lexicon. 

BALDARi  (Giovanni-Battista) ,  peintre  de 

l'école  génoise,  vivait  vers  la  On  du  seizième 


BALDASSERONl 


250 


siècle.  Il  fut  employé  par  le  Paggi ,  et  il  l'aida 
dans  ses  travaux  à  la  cathédrale  de  Pistoja.  li  a 
peint  seul  et  à  fresque  le  grand  arc  de  la  cha- 
pelle du  Saint  Sacrement,  et  y  a  représenté  des 
traits  de  la  vie  de  saint  FéUx.  E.  B — n. 

Tolorael,  Guida  di  Pistoia,  1821. 

BALDASSARi  (/ose^A  ),  médecin  et  natu- 
raliste italien ,  natif  de  Monte-Ohveto  Maggiore, 
vivait  au  milieu  du  dix-huitième  siècle,  et  exer- 
çait son  art  à  Sienne.  Il  consacra  ses  moments 
de  loisir  à  l'étude  de  la  chimie,  et  il  recueillit  des 
curiosités  d'histoire  naturelle  qui  se  conservent 
dans  le  cabinet  de  Giovanni  Venturi  Gallerani. 
On  a  de  lui  :  Osservazioni  sopra  il  sale  délia 
Creta,  con  un  saggio  di  produzioni  naturali 
dello  Stato  Sienense ;  Sienne,  1750,  in-8»  :  l'au- 
teur y  fit  le  premier  connaître  la  nature  de  la 
craie  ;  —  DelV  acque  minerali  di  Chianciano  ; 
Sienne,  1756,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia.  —  Éloy,  Dict.  de 
Méd.  —  Carrère,  Bibl.  de  la  Méd. 

*  BALDASSARI  (Pierre  ),  compositeur  italien, 
né  à  Rome  dans  le  dix-septième  siècle  ;  on  ignore 
l'époque  de  sa  mort.  Ha  publié  à  Brescia,  en  1709, 
un  oratorio  intitulé  Applausi  eterni  delV  amore 
manifesto  nel  tempo. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BALDASSARI  (  Valerio  ),  peintre  de  l'école 
florentine,  né  à  Pescia,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-huitième  siècle  ;  il  fut  élève  de 
Pier  Dandini,  dont  il  imita  les  défauts  sans  en 
avoir  les  qualités.  E.  B — n. 

Lanzzi,  Storia  délia  Pittura.  —  Ticozzl,  Dizionario 
dei  Pittori. 

*  BALDASSERONl  (  Gtovauni  ) ,  homme 
d'Etat  toscan,  né  à  Livourne  en  1790.  D'abord 
employé  dans  les  douanes  de  Pise,  il  devint  en- 
suite inspecteur  de  la  comptabilité  à  Florence, 
puis  administrateur  des  fmances.  Son  zèle  et  le 
talent  dont  il  fit  preuve  dans  ces  divers  emplois 
lui  valurent ,  le  4  novembre  1845,  le  titre  de 
conseiller  d'État,  et,  en  août  1847,  la  direction  gé- 
nérale de  l'administration  financière.  Il  fut  main- 
tenu dans  ces  fonctions  en  septembre  et  juin 
1848,  quoique  le  gouvernement  eût  adopté  d'au- 
tres principes.  Mais  il  dut  se  retirer  avec  le  mi- 
nrstère  Ridolfi  devant  la  démonstration  répu- 
blicaine du  30  juillet  1848.  Il  ne  sortit  de  sa  re- 
traite que  le  24  mai  1849,  pour  prendre  la 
présidence  du  conseil  dans  le  cabinet  conserva- 
teur qui  fut  nommé  alors.  En  1850,  U  suivit  le 
grand-duc  à  Vienne,  d'où  il  revint  avec  des  lois 
suspensives  de  la  constitution,  et  restrictives  de 
la  liberté  de  la  presse.  H  augmenta  aussi  les 
impôts  directs  et  indirects.  La  Toscane  lui  doit  la 
négociation  d'un  emprunt  de  30  millions  de  francs 
à  cinq  pour  cent.  M.  Baldasseroni  est  un  finan- 
cier intègre  et  habile. 

Conversations  Lexicon. 

*  BALDASSERONl  (Jean-Jacqucs) ,  juris- 
consulte italien,  né  le  13  mai  1710  à  Pescia, 
mort  vers  1780.  Il  étudia  à  Pise,  et  cujtiva  avec 
ardeur  et  simultanément  le  droit,  l'histoire,  les 


251 


BALDASSEROI«iI  —  BALDE 


252 


mathématiques  et  la  philosophie.  En  1733,  il  de- 
vint professeur  du  droit  canon,  et  fut  un  des 
principaux  collaborateurs  du  Magazzino  Tos- 
cano.  n  publia  :  Ponderazioni  sopra  le  contrat- 
tazioni  maritime,  de  Charles  Sarga. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*  BALDÀSSEROivi  (  Pompée  ),  jurisconsulte 
italien,  né  à  Leghom  vers  le  millien  du  dix- 
huitième  siècle,  mort  à  Brescia  en  1807.  I! 
étudia  le  droit  à  Pise,  et,  après  avoir  occupé 
quelques  postes  inférieurs  à  Sienne  et  à  Gênes, 
il  fut  nommé  membre  du  haut  tribunal  h  Modène, 
puis  conseiller  de  la  cour  d'appel  de  Brescia. 
Ses  travaux  littéraires  ont  paru  en  articles  dans 
la  Série  di  Ritratti  d'  uomini  illustri  Toscani 
(Florence,  1766);  ils  furent  remarqués  pour  la 
clarté  et  la  variété  du  style.  Comme  légiste  il 
laissa  :  Leggi  e  costumi  del  cambio,  ossia  trat- 
tato  délie  lettere  del  cambio  ;  ouvrage  qui  a  eu 
quatre  éditions  jusqu'en  1805;  — Dissertazione 
sulla  nécessita  ed  importanza  délia  compi- 
lazione  di  un  codice  générale  del  commercio 
di  terra  e  del  mare  del  regno  d'italia.  Bal- 
dasseroni  s'est  aussi  occupé  d'un  code  de  com- 
merce; il  en  avait  réuni  les  matériaux. 

Pozzetti,  Gioniale  délia  Societa  d'Incorragiamento  ; 
Milan,  1808. 

BALDASSi  (Jérôme),  historien  italien,  né  à 
Jési  (Marche  d'Ancône)vers  1720,  mort  dans  sa 
villenataleen  1780.  Al'exemplede  sononcleTho- 
raas  Baldassini,  auteur  des  Notizieistoriche  di 
Jesi,  1703,  in-fol.,  il  consacra  sa  vie  à  réunir  des 
matériaux  pour  l'histoire  de  sa  viUe  natale,  et 
les  publia  sous  ce  titre  :  Memorie  istoriche 
délia  cita  di  Jesi;  Villefranche,  1765,  in-4°. 

Tipaldo,  Biografia  degli  Italiani  illustri. 

*  BALOASSiNi  (Thomas),  oratorien  et  théo- 
logien italien ,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  la  Vita  del 
P.-Gio.  Magnanti,  1681,  in-4°;  —  la  Vita 
dellasuorMarie-FeliceSpinelli;Bolo^e,1692, 
in-4";  Venise,  1752,  in-4'';  —  Notizie  istoriche 
délia  regia  cittàdi  Jesi;  Jesi,  1703,  in-fol. 

Mazzucliclli,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jucher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BALDAYA  (Affonso-Gouçalvez) ,  voyageur 
portugais,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
quinzième  siècle.  Échanson  du  célèbre  infant 
D.  Henrique,  il  fut  désigné  par  ce  prince  pour  ac- 
compagner Gil-Eannes  retournant  pour  la  seconde 
fois  au  cap  Bojador,  qui  avait  été  doublé  dès 
1434,  Baldaya  eut  alors  le  commandement  d'un 
èaî'jnei ,  c'est-à-dire  d'une  embarcation  à  rames 
fort  usitée  alors.  Sur  ce  frêle  navire,  il  s'avança 
avec  son  compagnon  à  cinquante  lieues  au  delà 
du  cap  désigné  plus  haut,  et  il  pénétra  dans  une 
baie  à  laquelle  les  deux  navigateurs  imposèrent 
le  nom  à'Angra  dos  rivos.  Le  pays  qu'ils  re- 
connurent alors  était  dépourvu  d'habitations; 
mais  ils  remarquèrent  sur  la  plage  des  traces 
d'hommes  et  de  chameaux  :  ce  fiit  cette  dernière 
observation  qui  engagea  l'infant  à  charger  Bal- 


daya d'une  exploration  nouvelle  le  long  de  la 
côfe  d'Afrique.  Le  barinel  qui  avait  servi  à  la 
première  expédition  fut  armé  de  nouvean ,  et  le 
hardi  navigateur  choisit  pour  l'accompagner 
quelques  hommes  intrépides.  L'infant  avait  tout 
prévu  :  aussi  deux  chevaux  propres  à  parcourir 
la  plage  avaient-ils  été  embarqués.  Arrivés  à 
soixante  lieues  au  delà  des  parages  où  l'expédi- 
tion précédente  s'était  arrêtée,  Baldaya  fit  jeter 
l'ancre;  et  deux  jeunes  gens  pleins  de  bravoure, 
HeitorHomem  etDiogo  Lopez  d'Almeida,  s'offri- 
rent pour  aller  reconnaître  ce  pays  désert.  Ils 
avaient  à  peine  dix-sept  ans,  et  étaient  bons  gen- 
tilshommes, nous  dit  la  chronique.  S'élancer 
sur  les  chevaux,  légèrement  armés,  faire  six 
lieues  d'une  traite  dans  l'intérieur,  fut  l'affaire 
de  quelques  instants.  Ils  ne  tardèrent  pas  à  ren- 
conti-er  un  groupe  de  dix-neuf  Maures  qui,  sur- 
pris de  cette  apparition  inattendue,  les  poursui- 
virent: une  escarmouche  s'ensuivit  ;  l'un  des  deux 
jeunes  gens  fut  blessé  au  pied,  mais  non  sans 
riposter  d'une  façon  vigoureuse;  et  il  fallut  rega- 
gner le  navire  cependant.  Ils  n'arrivèrent  sur  la 
plage  que  le  lendemain,  au  point  du  jour.  Aus- 
sitôt qu'ils  eurent  pris  quelque  repos,  Baldaya 
fit  lever  l'ancre ,  et  rnetti'e  en  selle  ses  deux 
braves  cavaliers  ;  il  voulait  remonter  le  fleuve 
qui  depuis  a  été  désigné  sous  le  nom  de  Rio-do- 
Owro  jusqu'à  l'endroit  où  les  jeunes  gens  avaient 
été  attaqués ,  et  vers  lequel  ils  se  dirigeaient  de 
nouveau.  Sa  diligence  fut  inutile  :  les  Maures 
s'étaient  eniùis,  laissant  à  la  merci  des  étrangers 
un  assez  pauvre  butin  dont  ceux-ci  s'emparèrent, 
ne  pouvant  s'emparer  d'aucun  des  habitants, 
comme  l'infant  en  avait  donné  l'ordre.  Revenu 
sur  le  bord  de  la  mer,  Baldaya  fit  harponner  une 
innombrable  quantité  de  loups  marins  dont  la 
plage  était  couverte,  et  dont  les  peaux  formèrent 
bientôt  un  excellent  chargement  pour  son  em- 
barcation. Il  fit  encore  cinquante  lieues  le  long  de  • 
la  côte,  et  arriva  jusqu'àun  rocher  qui  affectaitla 
forme  d'une  galère.  Il  appela  ce  point  de  la  côte 
o  Porto  da  gallee,  nom  sous  lequel  il  est  dési- 
gné dans  les  cartes  portugaises  et  vénitiemies 
du  quinzième  siècle,  et  il  revint  en  Portugal.  11 
y  était  de  retour  en  1436  ;  mais  on  ignore  quels 
furent  par  la  suite;ses  travaux,  tandis  que  l'his- 
toire signale  plus  d'un  exploit  du  jeune  Heitor  i 
Homem,  Ferdinand  Denis. 

Gomes  Eannes  de  Azurara,  Cronica  do  descobrimento 
e  conquista  de  Guiné,  Paris,  1841.  —  JoSo  de  Barros, 
Asia,  decada  primeira. 

*  BALDE  (Cami/^e).  Voij.  Baldi. 

BALOE  (Jacques),  jésuite  et  poète  alsa- 
cien, né  à  Ensisheim  en  1603,  mort  à  Neubourg 
le  9  août  1668.  H  enseigna  pendant  six  ans  les 
humanités  etlarhétorique,  et  vint  ensuite  prêcher 
à  la  cour  de  Bavière ,  qui  applaudit  ses  sermons. 
Mais  il  cultiva  particulièrement  la  poésie,  et  avec 
un  tel  succès  qu'il  fut  surnommé  l'Horace  de  ' 
son  pays.  Herder  et  A.-W.  Schlegel  le  citent  avec  { 
éloge.  On  a  de  lui   :  Carmen  panegyricum'i 


|263  BALDE  — 

Sfenrico  Ottoni  Fuggero,vellere  aureo  donato; 
àugsbourg,  1629; —  Francisco  Andrex,  co- 
miti  de  Tilly,  géniale  ac  preesagum  carmen  ; 
[ngolstadt,  1630;  —  Maximilianus  primus, 
lustriacus  ;  Ingolstadt,  1631,  iii-8%  et  Munich, 
1639  :  c'est  une  histoire  de  Maximilien  I^",  en 
prose  et  en  vers; — Epithalamion  Maximiliano 
Boîariae  duci  et  Marix  Austriacae;  Munich, 
1635;  —  Hécatombe  de  vanitate  mundi , 
1636  et  1651;  —  Mus  Batrachomyomachise 
ethicus,  politicus  et  polemicus;  Ingolstadt, 
1637;  Francfort,  1654,  in-4°,  et  dans  le  Parnasse  de 
la  Société  de  Jésus  ;  —  Templum,  honoris  aper- 
tum  virtuti  Ferdinandi  III ,  Austriaci , 
régis  Romanorum;  Ingolstadt,  1637,  in-S";  — 
Agathyrsus ,  encomium  Ethicarum ,  poëme 
anacréontique ;  Munich,  1638;  —  Ode  Par- 
thenia ,  sive  de  laudibus  Beatee  Marise  Vir- 
ginis,  envers  allemands;  Munich,  1638  et  1647; 
-—  Olympia  sacra  in  stadlo  Mariano,  sive  cer- 
tamen  poëticum  de  laudibus  Beatx  Mariée 
Virginis,  super  ode  parthenia  germanica; 
Cologne,  sans  date,  in-8°;  —  Lyricorum  li- 
bri  IV,  Epodon  liber  I;  Munich,  1643,  in-12, 
et  Amsterdam,  1646,  in-12  ;  —  Sylvee  lyricx; 
Munich,  1648,  in-12;  —  Antagathyrsus ,  apo- 
loglapro  pinguibus,  envers  héroïques;  Munich, 
1643  et  1651,  in-12  ; — Poesis  osca,  sive  drama 
georgicum ,  in  quo  belli  mala,  pacis  bona 
carminé  antiquo ,  etc.  ;  Munich,  1647,  in-4°; 

—  Chorea  mortalis,  sive  Lessiis  in  obitu 
augustissimae  imperatricis  Leopoldinœ,  Cx- 
sari  Ferdinando  III  nuptee  anno  1648',  in 
puerperio  mortuae  anno  1649;  Mimich,  1649, 
en  vers  latins  et  allemands  ;  —  Jephtias,  tra- 
gœdia  ;  1654,  in-4°  ;—  Poëmatum  tomi  4, 1660; 

—  Solutium  podagricorum ,  en  vers  ;  Munich , 
1661  ;  —  De  eclipsi  solari  anno  1654,  die  12 
augusti,  a  pluribus  spectata  ttibo  optico,  ite- 
rum  a  Jacobo  Balde  tubo  satyrico  perlus- 
trata;  Munich,  1662,  in-12; —  Urania  Vic- 
trix,  sive  animse  christianse  certamina  ad- 
versus  illecebras  quinque  sensuum  corporis 
sui;  Munich,  1663,  in-8''  :  cet  ouvrage  valut  à 
l'auteur  une  médaille  d'or  de  la  part  d'Alexan- 
dre VH;  —  Expeditio  polemico-poetica, 
sive  castrum  ignorantiée ,  a  poetis  veteribus 
ae  novis  obsessiim ,  expugnatum ,  eversum  ; 

—  Apparatus  novarum  inventionum  et  the- 
matum  scribendorum ;  Munich,  1694,  in-16  : 
c'est  l'extrait  d'un  mémoire  latin  du  P.  Oudin , 
jésuite.  —  Les  œuvres  choisies  de  Balde  ont 
été  publiées  par  Orellus  ;  Turin,  1805-1808. 

Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon.  —  Herder, 
Terpsichore. 

BALOK  OU  BALDEUS  (Philippe),  mission- 
naire hollandais ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  H  fut  pendant  dix  ans 
représentant  de  la  compagnie  des  Indes  Orien- 
tales dans  l'ile  de  Ceylan,  et  fit  de  nombreux 
efforts  pour  propager  le  christianisme  dans  ces 
parages.  On  a  de  lui  :  Description  de  l'île  de 


BALDELLI 


254 


Ceylan ,  de  Malabar  et  de  Coromandel ,  en 
hollandais;  1672,  in-fol. 

Kœnig,  Bibliotheca  vêtus  et  nova.  —  Moréri ,  Diction' 
naire  historique.—  Formey,  Abrégé  de  l'hist.  ecclésias- 
tique ,  t.  II,  p.  38  et  suiv.  —  Chaudon  et  Delandlne , 
Dictionnaire  historique. 

BAiiDE  DE  îJBAiLDis  {Pierre),  juriscon- 
sulte italien,  né  à  Pérouse  en  1324,  mort  le  28 
avril  1400.  Il  fut  disciple  et  bientôt  rival  de 
Barthole,  et  professa  le  droit  dans  sa  ville  natale, 
puis  à  Padoue  et  à  Pavie.  A  son  arrivée  dans 
cette  dernière  ville ,  où  sa  réputation  l'avait  fait 
appeler  par  Galéas  Visconti,.  un  plaisant  qui 
assistait  à  une  de  ses  leçons  publiques  s'écria, 
à  la  vue  de  la  taille  exiguë  du  professeur  : 
Minuit  prœsentia  famam  ;  à  quoi  il  répondit 
avec  présence  d'esprit  :  Augebit  cxlera  virtus. 
Et  il  tint  parole.  Il  compta  parmi  ses  élèves 
des  hommes  devenus  célèbres,  entre  autres 
Pierre  de  Beaufort ,  depuis  pape  sous  le  nom 
de  Grégoire  XI.  Il  mourut,  dit-on,  des  suites  de 
la  morsure  d'un  chien  ou  d'im  chat  enragé. 
On  a  de  lui  :  3  volumes  in-fol.  sur  des  matières 
de  droit  et  de  jurisprudence. 

Sax,  Onomasticon  literarium,  t.  II.—  Moréri,  Diction- 
naire historique.  —  Taisand,  les  P'ies  des  plus  célèbres 
jurisconsultes. 

BALDELLI  (François) ,  savant  italien,  natif 
de  Tortone ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  Son  existence  est  tout  entière 
dans  ses  études  et  ses  travaux.  On  a  de  lui  une 
grande  quantité  d'ouvrages,  entre  autres  :  les 
traductions  de  PhUostrate,  d'Eusèbe  de  Césarée, 
de  Dion  Cassius;  de  Flavius  Josèphe,  de  César 
(Venise,  1554-1575) ,  de  Polydore  Virgile  (Dia- 
logue; Yenise,  1550  ,  in-8°  ;  Des  Inventeurs 
des  choses  ;  Florence,  1587  et  1592,  in-8°);  — 
la  Guerre  des  chrétiens  contre  les  Barbares, 
pour  le  recouvrement  des  lieux  saints,  du  latin 
de  Benoît  Accolti;  Venise,  1549  ,  in-8°;  —  la 
Guerre  des  princes  chrétiens  contre  les  Sar- 
rasins ,  pour  le  même  sujet ,  du  latin  par  le 
moine  Robert;  Florence,  1552,  in-S".  Baldelli  a 
laissé ,  en  outre ,  quelques  poésies  ,  notamment 
des  sonnets. 

Berni,  Rime  Piacevoli;  Vicence,  1603,  in-12. 

BALDELLI  (le  comte  Jean-Baptiste),  litté- 
rateur italien  ,  né  à  Cortone  en  1766 ,  mort  à 
Sienne  en  avril  1831.  Il  servit  fort  jeune  dans 
l'armée  française.  De  1800  à  1804,  il  voyagea 
dans  le  nord  de  l'Europe;  en  1815,  il  devint 
président  de  la  Crusca  et  gouverneur  de  Sienne. 
Outre  des  éditions  estimées  de  Machiavel ,  de 
Marco -Polo  et  de  Boccace,  on  a  de  lui  :  Del 
Petrarca  e  délie  sue  opère  libri  quattro  ; 
Florence  ,  1797,  in-4'';  V  édit.,  ibid.,  in-8°;  — 
Vita  di  Giov.  Boccacio,  1806,  in-S»  ;  à  la  fm  de 
cette  édition  se  trouvent  cinq  dissertations  de 
Baldelli  ;  Sur  les  diverses  fortunes  que  la 
littérature  grecque  a  éprouvées  en  Italie  ;  — 
Sur  la  famille  et  le  lieu  de  la  naissance  de 
Boccace  ;  —  Sur  le  Décamévon  ;  —  Stir  les 
calomnies  répandues  contre  Boccace,  avec 
leur  réfutation  ;  —  Sur  la  Fiametta. 


255 


BALDELLI  — 


Tipaldo,  Bîog.  degU  Ital.  illustri.  —  Branck,  Manuel 
du  libraire. 

l  BALDENECRER  (/eaw-^erward),  violiniste 
et  pianiste ,  né  à  Francfort-sur-le-Mein  au  com- 
mencement du  dix-neuvième  siècle.  Il  s'est  fait 
connaître  par  diverses  compositions  pour  le 
violon  et  le  piano.  On  a  de  lui  :  Trois  duos 
pour  deux  violons;  —  Polonaises  pour  le 
piano;  —  le  Cercle,  divertissement  en  trio 
pour  violon ,  alto  et  violoncelle;  —  différents 
thèmes  pour  piano  et  violon. 
Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens,  i 

*  BALDENECRER  (Nlcolas),  père  du  précé- 
dent ,  a  publié  plusieurs  œuvres  de  sonates  et 
de  solos  pour  le  piano  ;  plus ,  douze  chansons  à 
voix  seule,  avec  accompagnement  de  piano. 

Félis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BALDENERER  (  Vdalric),  musicien  le  cour 
et  violiniste  à  Mayence ,  a  publié  à  Francfort, 
vers  1784,  Six  trios  concertants,  pour  violons, 
viole  et  violoncelle. 

Fétls,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BALDERicouBAUDRY,  chroniqueur  français, 
évêque  de  Dol,  naquit  vers  le  milieu  du  onzième 
siècle  à  Meun-sur-Loire ,  et  mourut  le  7  janvier 
1130.  Après  avoir  fait  de  brillantes  études  à 
Angers ,  "dont  l'école  était  alors  célèbre,  il  em- 
brassa la  vie  monastique  à  l'abbaye  de  Bour- 
gueil  en  Anjou  ,  dont  il  devint  abbé  en  1079. 
Vingt-huit  ans  après,  en  1107,  il  fut  nommé  à 
l'évôchéde  Dol,  et  reçut  de  Pascal  n  le  pallium. 
n  mourut  dans  une  terre  dépendante' de  son 
évêché ,  et  où  il  s'était  retiré  depuis  quelques 
années.  Il  avait  fait  en  Angleterre  un  voyage 
dont  il  a  laissé  une  Relation;  il  était  allé  plusieurs 
fois  à  Rome,  et  avait  assisté  à  tous  les  conciles 
qui  eurent  lieu  de  son  temps.  Il  avait  fait  d'inu- 
tiles efforts  pour  rétablir  la  discipline  dans  Tes 
monastères  ;  il  compare  un  de  ses  moines  à  un 
juif  qui  voudrait  observer  les  préceptes  de  l'É- 
vangile :  Sabbata  custodis ,  tanquam  Judxus 
Apella,  quum  tamen  alterius  legis  iter  teneas. 

Baudry  occupe  un  rang  distingué  parmi  les 
écrivains  du  onzième  et  du  douzième  siècle.  On 
a  de  lui  un  assez  grand  nombre  d'ouvrages,  dont 
voici  les  principaux  :  Historiée  Hierosolymitanx 
libri  quatuor  :  c'est  une  histoire  de  la  première 
croisade,  depuis  1095  jusqu'à  1099;  le  fond  en 
est  pris  de  Theudebode ,  dont  l'ouvrage  fait 
partie  des  historiens  de  France  publiés  par  D.  Du- 
chesne;  Baudry  retoucha  cette  chronique,  y 
ajouta  les  faits  qu'il  avait  appris  des  témoins 
oculaires ,  et  la  fit  revoir  par  Pierre  ,  abbé  de 
Maillesais  ,  son  ami ,  qui  avait  été  de  l'expédi- 
tion ;  c'est  Je  plus  considérable  et  le  plus  estimé 
de  ses  ouvrages  ;  on  le  trouve  dans  le  recueil  de 
Bongars;  —  Vita  Roberti  de  Arbrissello.Baa- 
dry  avait  été  l'ami  de  Robert  d'Arbrissel  ;  sa 
biographie  ,  qui  porte  le  cachet  de  la  véracité , 
est  un  précieux  monument  pour  l'histoire  du 
onzième  siècle.  Elle  a  été  publiée  à  la  Flèche 
en  1641,  et  se  trouve,  à  la  date  du  25  février, 
dans  le  recueil  de  Bollandus.  —  Baudry  s'était 


BALDEWm  256 

aussi  exercé  à  la  poésie  :  entre  autres  poèmes 
qu'il  avait  composés,  il  nous  en  reste  un,  inti- 
tulé de  Conquistu  Anglix  ,  qui  se  trouve  à  la 
Bibliothèque  nationale  parmi  les  papiers  de  Du- 
chesne ,  vol.  XIX,  p.  537  ;  et  un  autre  sur  les 
événements  du  règne  de  Philippe  I^'',  qui  a  été 
publié  parmi  les  historiens  de  France  du  même 
savant.  On  attribue  encore  à  Balderic  deux  ou- 
vrages ayant  pour  titres  :  Acta  S.  Valeriani, 
et  Vita  S.  Hugonis  Rotomagensis.  Le  premier 
a  été  inséré  par  F.  du  Bouquet  dans  son  His- 
toire ecclésiastique  de  France,  et  le  second  fait 
partie  de  la  Neustria  pia  d'Arthur  de  Moustier. 
Enfin  D.  Bouquet  a  publié ,  dans,  ses  Historiens 
de  France,  une  lettre  curieuse,  adressée  par 
Baudry  aux  moines  de  Fécamp,  sur  les  mœurs 
des  bas  Bretons,  et  sur  l'état  des  monastères 
d'Angleterre  et  de  Normandie. 

•Histoire  littéraire  de  la  France,  t.  \IU,  p.  400.  — 
D.  Bouquet  et  Ducbesne.  Historiens  de  France.  —  Le 
Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France. 

BALDERIC,  clu'onicjueur  français,  surnommé 
le  Rouge,  fils  d'Albert,  seigneur  de  Sachonville, 
en  Artois ,  fut  évêque  de  Noyon  et  de  Tournay , 
et  mourut  en  1097.  On  ignore  la  date  de  sa 
naissance.  Il  nous  reste  de  lui  une  Chronique 
de  Cambray  et  d'Arras ,  qui  commence  à  Clo- 
vis  et  va  jusqu'en  1090.  C'est  un  ouvrage  cu- 
rieux ,  et  plein  de  recherches  savantes.  Il  a  été 
publié  en  1615,  parles  soins  de  George  Col  vener, 
professeur  de  théologie  àDouay.  M.  Le  Glay  en 
a  donné  en  1834  une  nouvelle  édition,  revue 
sur  divers  manuscrits,  d'après  laquelle  MM.  Fa- 
verot  et  Petit  l'ont  traduite  eu  français  (  Valen- 
ciennes,  1836,  in-S".)  Il  faut  joindre  à  l'édition 
originale  :  Supplementum  seu  continuatio 
chronici  Cameracensis  Balderico  adscripti... 
Cambrai,  1786 ,  in-8°.  —  Colvener,  dans  sa 
préface,  cite,  sous  le  titre  de  Chronique  de 
Morinie,  un  autre  ouvrage  de  Balderic,  qui 
n'est  pas  parvenu  jusqu'à  nous.  On  a  souvent 
confondu  Balderic  le  Rouge  avec  le  précédent. 

Acta  Sanctorum,  11  august.,  p.  B70.  —  Histoire  litté- 
raire de  la  France,  t.  VIII.  —  Le  Bas,  Enc.  de  la  Frajice.- 

*BALDESi  (  Antoine),  médecin  florentin,  vi- 
vait dans  la  première  partie  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Quaestio  gangrenas  et  sphaceli 
diversa  curatione  per  Ant.  Baldesium ,  col- 
lecta ex  colloquiis  et  controversiis  a  Juliano 
Segno  Pistoriensi  cum  pluribus  doctoribus 
Aaôife;  Florence,  1613,  in-8°;  —  Queestio  de 
gangrenée  et  sphaceli  diversa  curatione,  col- 
lecta et  recognita  per  Joh.  Castellanum /Ve- 
nise, 1616,  in-4°. 

Mazzuchelll,  Serittori  d'Italia. 

•BALDEWIN  ou  BAUDOIN,  moine  de  Saint- 
Remi  de  Reims  qui  vivait  vers  le  milieu  du  dou- 
zième siècle,  et  qui  a  laissé  im  ouvrage  intitulé  Dg 
miraculis  sancti  Gibriani  presbyteri  libri  III. 
Ces  mùracles  s'accomplirent  en  l'année  1145,  après  i 
la  translation  du  corps  du  saint  dans  une  nou- 
velle châsse;  et  l'auteur  raconte  (  lib.  2,  n"  8)  i 
qu'il  se  trouva  présent  à  l'accomplissement  de  la  i 


257  BALDEWIN 

plupart  d'entre  eux.  Daniel  Papebroch  a  public 
cette  relation  en  1688,  dans  un  appendice  au 
8  mai ,  t.  Vn  (  Acta  Sanctorum,  mensis  maii  ), 
pag.  619  et  suivantes,  d'après  un  manuscrit  de 
l'abbaye  de  Saint-Remy;  et  il  y  a  ajouté  une 
préfaceet  des  notes.  Ch.  Richard. 

OudiD,  Com.  de  Scriptor.  eccles.,  t.  Il,  c.  14,  34. 

*BALDi  (Accurzio),  sculpteur,  né  à  Sanso- 
vino  en  Toscane ,  vivait  en  1584.  On  connaît  de 
lui  deux  anges  dans  la  sacristie  de  l'église  de 
Santa- Maria-dellOrScala,  à  Sienne. 

E.  B— N. 

BomagnoU,  Cenni  Storici,  Artistici  di  Siena. 

Bxun  (Bernardin).  Voy.  Baldi d'Urbin. 

BALDi  (Bernardino),  peintre  bolonais  de  la 
lin  du  seizième  siècle.  Il  tint  longtemps  à  Bo- 
logne une  académie  très-fréquentée ,  et  a  laissé 
un  assez  grand  nombre  de  tableaux  dans  les 
églises  de  cette  ville.  E.  B  —  n. 

Malvasia,  Pitture,  Scuiture  ed  Architetture  di  Bolo- 
gna.  —  OrlandJ,  Abeceàario  Pittorico. 

BALDI  ou  BALDE  (  Camille  ) ,  philosophe 
et  littérateur  italien,  né  à  Bologne  vers  1547, 
mort  en  1634.  Il  étudia  la  philosophie  à  l'uni- 
versité de  Bologne,  et  devint  professeur  de  logi- 
que à  la  même  université,  où  Ù  resta  longtemps. 
On  a  de  lui  :  Comment,  in  Physiognomica 
Aristotelis,  etc.;  Bologne,  1621,  in-fol.  ; — Trat- 
tato  corne  da  una  lettera  missiva  si  conoscono 
la  natura  e  qualità  dello  scrittore  ;  Cai-pi , 
1622  ,  in-4°;  traduit  en  latin;  Bologne,  1664, 
in-4°;  —  Belle  mentite  e  qffese  di  parole 
corne  sipossono  accomodare,  etc.;  Venise,  1590, 
in-4°,  et  Bologne,  1623,  in-8°  ; —  Trattato  délie 
imprese  annesso  alV  Introduzione  alla  virtii 
morale,  etc.;  Bologne,  1624,  in-8<*  ;—  Huma- 
narum  propensionum  ex  temperamenti  prse- 
notionibus  Tractatus;  Bologne,  1629-1644, 
in-4°;  —  De  naturali  ex  unguium  inspec- 
tione  Prœsagio  CommenteriMS  ;  Bologne,  1629 
et  1664,  in-4°;  —  /  Congressi  civili,  1681  et 
1698,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Ghillni ,  Theatro  d' 
Vomini  letterati. 

BALDI  ou  BALDCS  (...),  médecin  florentin, 
mort  en  1665.  Il  enseigna  la  médecine  à  Rome 
au  collège  de  la  Sapience,  et  devint  médecm  or- 
dinaire des  papes  Urbain  VIH  et  Innocent  X, 
qui  lui  accordèrent  un  canonicat.  On  a  de  lui  : 
Prœlectio  de  Contagione  pestifera;  Rome, 
1631,  in-4°;  —  Dïsquisitïo  iatro-physica,  ad 
textum  Hippocratis  de  Aère,  Aquis  et  Lo- 
cis;  accedit  de  calculorum  Causis  et  aqux 
Tiberis  Bonitate;  Rome,  1637,  in-4°; —  De 
Loco  affecta  in  pleuritide  Disceptationes , 
contra  Joannem  Manelphum;  Paris,  1640, 
in-8°;  Rome,  1643;  —  Opobalsami  orientalis 
in  conficienda  theriaca  Romee  adhibiti  me- 
dicas  Propugnationes  ;  Rome,  1640,  in-4°  ;  Im- 
berg,  1644,  in-12  ;  —  Relatione  del  miracolo 
insigne  operato  in  Roma,  per  intercessione  di 
S.  Filippo  Neri;  Rome,  1644,  in-4°;  —  Del 

NODV.   BIOGR.   UNIVERS.   —  T.   lY. 


■—  BALDI 


258 


vero  Opobalsamo  orientale,  Discorso  apologe- 
tico;  Rome,  1646,  in-4°. 

Van  der  Linden,  De  Scriptoribiis  medicis.  —  Biogra- 
phie médicale. 

*  BALDI  (Gérard),  théologien  italien,  natif 
de  Florence,  mort  le  17  octobre  1660.  Il  pro- 
fessa la  logique  et  la  théologie  à  Pise  ,  devint 
conseiller  de  l'inquisition,  puis  doyen  à  Florence. 
On  a  de  lui  :  Rerum  actualitas  in^ordine  ad 
motum;  physica  disquisitio;  Florence,  1642- 
1644,  in-4°;  —  Dialecticse  institutiones  et  No- 
vae opinandi  rationes,  publiées  à  des  dates  non 
indiquées. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BALDI  (Jean  ),  organiste  italien ,  né  à  Pis- 
toie  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle.  Il  est 
considéré  en  Italie  comme  un  des  meilleurs 
élèves  de  Philippe  Cherardeschi.  Baldi  a  com- 
posé beaucoup  de  musique  pour  le  violon ,  des 
messes  et  des  psaumes. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BALDI  (Innocent),  théologien  italien,  né 
à  Bologne  en  1544,  mort  en  1608.  Il  fut  reçu 
docteur  en  théologie  dans  sa  ville  natale,  et  pro- 
fessa dans  plusieurs  couvents  de  l'ordre  des  Car- 
mélites, dont  il  faisait  partie.  On  a  de  lui  entre  au- 
tres ouvrages  ;  Oratio  de  Laudibus  civitatis 
Parm«;  Panne,  1587,  in-i". 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

BALDI  { Joseph  ) ,  médecin  florentin ,  vivait 
vers  la  fin  du  dix-septième  siècle.  On  manque  de 
détails  sur  sa  vie.  II  a  laissé  en  manuscrit  un 
ouvrage  contenant  des  observations  curieuses 
sur  la  propagation  des  champignons.  Le  but 
principal  de  ses  études  fut  d'expUquer  la  physio- 
logie de  ces  plantes,  et  de  découvrir  la  source  des 
principes  vénéneux  que  tant  d'espèces  possèdent. 
Il  y  parle  d'un  champignon  prétendu  vénéneux 
que  l'on  présenta  à  Cosme  de  Médicis  en  1685, 
et  qu'il  fut  chargé  d'analyser.  II  trouva  que  ce 
champignon  ne  contenait  aucun  poison.  Morelli 
cite  souvent  avec  éloge  l'ouvrage  manuscrit  de 
Joseph  Baldi,  qui  ne  doit  pas  être  confondu  avec 
son  homonyme,  le  médecin  florentin. 

Catalogue  de  la  Bibliothèque  Nani,  n»  B4 ;  Venise,  1776. 

*  BALDI  (Lazzaro),  peintre  de  l'école  floren- 
tine, né  à  Pistoia  en  1623  ou  1624,  mort  à 
Rome  en  1703.  Attiré  par  la  grande  réputation 
dont  jouissait  alors  Pierre  de  Corlone,  Baldi 
partit  pour  Rome,  et  entra  dans  l'atelier  de  ce 
maître,  sous  lequel  il  fit  de  rapides  progrès,  et 
dont  il  réussit  à  s'approprier  la  manière.  Pro- 
tégé par  le  cardinal  Rospigliosi,  qui  plus  tard  de- 
vint Clément  DC,  il  fiât  chaîné  par  Alexandre  VII 
de  peindre  pour  le  palais  du  Quirinal  un  David 
tuant  Goliath.  Dès  ce  jour  les  commandes  ne 
lui  manquèrent  pas,  ainsi  que  l'attestent  les  nom- 
breux tableaux  qui  décorent  les  égUses  de  Rome. 
Les  principaux  sont  une  Annonciation  à  Saint- 
Marcel  ;  la  Vierge,  sainte  Catherine  et  sainte 
Brigitte,  à  Santa-Maria-della-Pace ;  et  Saint 
Philippe  Neri,  à  Saint-Anastase.  H  a  beaucoup 

9 


259 


BALDI 


260 


trayaillé  aussi  dans  les  autres  yilles  de  l'État  ec- 
clésiastique. A  Camerino,  on  admire  avec  raison 
un  des  tableaux  les  plus  étudiés  qu'il.ait  produits, 
représentant  Jésus-Christ  instituant  saint 
Pierre  chef  de  son  Église.  —  Généralement 
les  fresques  de  Baldi  sont  bien  inférieures  à  ses 
tableaux  ;  et  ce  n'est  pas  le  Saint  Jean  évan- 
géliste,  figure  colossale  qui  se  voit  à  Saint-Jean 
de  Latran ,  non  plus  que  l'abside  de  Santa- 
Maria-alla-Navicella,  qui  peuvent  donner  la  me- 
sure de  son  talent.  C'est  évidemment  par  erreur 
que  les  guides  de  Rome  lui  attribuent  les  fresques 
de  la  voûte  et  du  vestibule  de  Saint-François- 
Xavier  :  cet  oratoire  ne  fut  fondé  par  le  père 
Caravita  qu'en  1711,  c'est-à-dire  huit  ans  après 
la  mort  de  notre  peintre. 

Bien  que  Baldi  ait  passé  à  Rome  la  plus  grande 
partie  de  sa  vie ,  il  a  cependant  enrichi  la  Tos- 
cane d'œuvres  assez  nombreuses,  telles  que  la 
Vierge  au  Rosaire,  à  l'église  des  Dominicaines  ; 
et  Saint  Pierre  d'Alcantara  avec  sainte  Thé- 
rèse ,  à  celle  d'Ognissanti  à  Florence.  A  Pistoia, 
sa  ville  natale,  on  voit  une  Sainte  Agathe  dans 
la  chapelle  du  palais  public;  à  Saint-François, 
une  Annonciation  dans  laquelle,  conformément 
aux  usages  juifs,  la  Vierge  est  représentée  priant 
debout;  eniin,  à  Santa-Maria  dell'  Umilita,  le 
Repos  en  Egypte,  un  de  ses  meilleurs  tableaux. 

En  1681,  il  avait  publié  la  vie  de  Lazare, 
moine  grec  et  peintre  du  neuvième  siècle,  auquel 
l'empereur  iconoclaste  Théophile  eut  la  barbarie 
de  faire  brûler  les  mains.  Baldi  fut  enterré  en 
l'éghse  de  l'Académie  de  Saint-Luc ,  dans  la  cha- 
pelle Saint-Lazare,  qu'il  avait  lui-même  érigée  à 
ses  frais  et  enricliie  de  ses  ouvrages. 

Bon  coloriste ,  compositeur  mgénieux,  Baldi 
était  en  même  temps  pieux,  charitable  et  dévoué  ; 
aussi  ne  fut-il  pas  moins  estimé  pour  ses  quali- 
tés privées  que  pour  son  talent.    E.  Breton. 

Lanzi,  Storia  pitforica.  —  Ticozzi ,  Dizionnario  dei 
fittori.  —  Pascoli,  P^ite  de'  Pittori,  Scultori  e  Archi- 
tetti  moderni,  1730.—  Orlandi,  Abecedario  Pittorico.— 
Pislolesi ,  Descrizione  di  Roma.  —  Kantozzi ,  Nuova 
GtUda  di  Firenze.  —  Cav.  Fr.  Saloraei,  Guida  di  Pistoia. 

*  BALDI  (Pier.  Maria),  peintre  et  architecle 
florentin ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  Comme  aixhitecte,  il  fut  surinten- 
dant des  bâtiments  de  Cosme  m,  et  prit  part  à 
tous  les  travaux  publics  exécutés  sous  ce  prince. 
Coimne  peintre,  le  principal  ouvrage  qu'il  ait 
laissé  est  un  Baptême  de  saint  Augustin,  dans 
le  cloître  du  Santo-Spirito  de  Florence.  Ce  fut 
Baldi  qui  dans  un  voyage  qu'il  fit  à  Paris,  ayant 
été  chargé  par  le  gmnd-duc  d'acquérir  quelques 
ouvrages  de  notre  célèbre  graveur  Robert  Nan- 
teuil,  rapporta  son  portrait,  peint  par  lui-même 
au  pastel,  portrait  qui  figure  encore  dans  la  col- 
lection de  Florence,  E.  B — n. 

Baldinucci,  Notizie  de'  professori.  —  Fantozzi,  Nuova 
Guida  di  Firenze. 

*  BALDI  {Valentino  ),  peintre  de  l'école  flo- 
rentine, né  à  Pistoia  en  1744,  mort  à  Bologne  en 
1816.  Il  reçut  les  premières  leçons  de  son  art  de 


Francesco  Beneforti;  mais  il  le  quitta  bientôt 
pour  aller,  jeune  encore,  s'établir  à  Bologne,  oti  il 
entra  dans  l'atelier  de  Mauro  Tesi,  qui  le  prit  en 
aflîection  et  se  fit  aider  par  lui.  Il  excella  surtout 
à  peindre  des  fleurs,  des  fruits,  des  arabesques, 
et  des  encadrements  d'excellent  goût.  Quelques- 
uns  de  ses  ouvrages  se  voient  au  palais  Braccio- 
lini,  à  Pistoia.  Il  était  habile  restaurateur  de  ta- 
bleaux, et  s'adonna  aussi  à  la  gravure.  A  sa 
mort,  arrivée  le  22  octobre  1816,  il  fut  enterré  à 
la  chartreuse  de  Bologne.  E.  B — n. 

Cav.  Fr.  Tolomel,  Guida  di  Pistoia.  —  Malvasia,  Pit- 
twre  di  Bologna. 

BALDI  D'CRBiN  {Bernardin),  savant  ma- 
thématicien et  Uttérateur,  né  à  Urbin  le  6  juin 
1553,  mort  dans  sa  ville  natale  le  12  octobre 
1617.  Il  cultiva  avec  un  égal  succès  les  sciences 
et  les  lettres,  et  sortit  de  cette  école  où  furent 
formés  tant  d'illustres  disciples,  et  où  il  s'était 
renconti-é  avec  Guido-Ubaldo-del-Monte  et  avec 
le  Tasse.  Il  eut  poui-  précepteur  Jean- Antoine  Tn- 
roneo ,  qui  lui  enseigna  le  grec  et  le  latin.  Il  dit 
lui-môme  qu'il  avaitun  goîit  très-vif  pour  la  pein- 
ture ;  mais  que  ses  maîtres,  pour  l'en  détom'nei", 
employaient  jusqu'à  des  châtiments  corporels. 
Contrarié  dans  ses  dispositions  pour  les  arts,  il 
s'appliqua  aux  mathématiques;  et  l'on  assure  que 
Commandin,  son  maître,  se  servit  de  lui  pour 
dessiner  les  figures  de  ses  traductions  d'Euclidc 
et  de  Pappus.  Mais  bientôt  Baldi  fut  forcé  par 
ses  parents  d'embrasser  une  profession  plus  lu- 
crative, et  il  se  rendit,  en  1573,  à  Padouo  pour 
étudier  la  médecine.  Cependant  il  lui  fut  impos- 
sible d'abandonner  ses  études  favorites;  les 
mathématiques  ainsi  que  la  littérature  grecque 
continuèrent  à  occuper  tous  ses  loisirs.  L'amour 
le  rendit  poëte,  et  il  se  montra  de  bonne  heure 
écrivain  correct  et  versificateur  élégant.  L'épi- 
démie qui  désola  en  1575  la  Lombardie  le  força 
de  quitter  l'université,  et  de  retourner  dans  son 
pays.  A  vingt  ans ,  il  entreprit  la  traduction  des 
Automates  d'Héron  ;  mais  avant  de  la  terminer 
il  eut  le  malheur  de  perdre  son  maître  Com- 
mandin, dont  plus  tard  il  écrivit  la  vie.  Bakliî 
termina  sa  traduction ( Vérone ,  gli  Automati]\ 
en  1576;  elle  parut  d'abord  à  Venise  en  1559,' 
m-4°;mais  il  la  corrigea,  et  la  fit  imprimer  d(i| 
nouveau  dans  la  même  ville  en  1601. 

Baldi  prolongea  son  séjour  à  Urbin  pendanli; 
plusieurs  années,  s'occupant  toujours  desmathé-  ' 
matiques  et  des  langues  anciennes  ;  il  essaya  auss 
d'interpréter  les  tables  ^Mg-MÔJH  es.C'est  à  la  mêm( 
époque  qu'il  composa  les  Paradoxes  mathéma  \ 
tiques,  etcommença  une  collection  d'inscriptiouir 
qu'il  ne  put  pas  compléter.  A  vingt-six  ans,  il  fu 
appelé  auprès  de  Ferrand  Gonzague,  prince  di 
Mantoue,  pour  lui  enseigner  les  mathématiques 
mais  son  élève  étant  allé  en  Espagne,  Baldi  s 
rendit  à  Milan ,  où  il  se  lia  intimement  ave 
saint  Charles  Borromée.  Après  la  more  de  celui 
ci ,   il  retourna  à  Guastalla ,  et    fut  noinm 
en  1586  à  l'abbaye  de  cette  ville.  Pour  mieu 


261 


BALDI 


262 


comprendre  la  Bible,  il  s'appliqua  à  la  langue 
hébraïque  et  aU  chaldéen.  Une  discussion  qu'il 
eut  avec  ses  chanoines,  sur  le  costume  particu- 
lier auquel  il  croyait  avoir  droit,  le  conduisit  à 
Rome,  où  il  retourna  plus  tard ,  appelé  par  le 
cardinal  Aldobrandiui.  C'est  alors  qu'il  sollicita 
qu'on  le  laissât  à  Rome,  pour  «  pouvoir  étudier  ;  » 
autorisation  qu'il  ne  put  obtenir  qu'en  alléguant 
le  prétexte  du  costume,  «  ce  motif  étant  beau- 
coup plus  légitime  que  le  premier,  «  lui  dit  le 
cardinal Gonzague.  Pendant  son  séjour  à  Rome, 
il  étudia  l'arabe  et  la  langue  illyrienne  sous  la 
direction  de  Raimondi,  qui  présidait  aux  publi- 
cations orientales  de  la  typograpliie  des  Médicis. 
Malheureusement  [Baldi  ne  se  bornait  pas  aux 
travaux  littéraires  :  comme  abbé  de  Guastalla,  il 
se  montra  sévère  et  intolérant.  Il  eut  fréquem- 
ment recours  à  l'inquisition,  et,  par  excès  de  zèle, 
se  brouilla  plusieurs  fois  avec  les  autorités  ci- 
viles. Ces  discussions,  qui  se  renouvelèrent  sou- 
vent, furent  probablement  la  cause  qui  le  dé- 
termina, après  vingt-cinq  ans  de  possession ,  à 
renoncer  à  sa  riche  abbaye.  Il  retourna  alors 
dans  son  pays,  et  se  mit  au  sei-vice  du  duc  d'Ur- 
bin,  qui  l'envoya  comme  ambassadeur  à  Venise. 
Il  passa  les  dernières  années  de  sa  vie  à  Urbin , 
traduisant  des  ouvrages  de  science  du  grec  et  de 
l'arabe ,  composant  à  la  fois  des  poèmes  philo- 
sophiques et  des  traités  de  gnomonique,  et  tra- 
vaillant toujours  à  une  grande  biographie  des 
mathématiciens  qui  est  restée  malheureusement 
inédite,  et  dont  le  public  ne  connaît  que  la  partie 
clironologique  {Cronica  de'  matematici ;  Ur- 
bin, 1707,  in-4°),  etles  Vies  de  Commandin, 
d'Héron  et  de  Vitruve.  Bien  que  distrait  par 
des  affaires  domestiques,  par  ses  fonctions  au- 
près du  duc  d'Urbm,  et  par  une  correspondance 
très-étendue,  Baldi  apprenait  tous  les  ans  quel- 
que nouvelle  langue;  de  sorte  que,  lorsqu'il  mou- 
rut à  l'âge  de  soixante-cinq  ans,  il  n'en  possé- 
dait pas  moins  de  seize.  Sa  connaissance  des 
langues  orientales  était  telle,  qu'un  auteur  con- 
temporain affirme  qu'U  avait  l'habitude  de  lire 
après  diner,  pour  récréation,  VEuclide  traduit 
en  arabe  que  l'on  venait  de  publier  à  Rome. 
Du  reste,  les  nombreuses  traductions  d'auteurs 
arabes  qu'il  a  laissées  prouvent  qu'en^  effet  les 
langues  sémitiques  lui  étaient  très-familières. 

Baldi  n'a  fait  aucune  de  ces  découvertes  qui 
donnent  l'immortalité  ;  néanmoins  on  ne  saurait 
s'empêcher  d'admirer  cette  faculté  singulière 
qu'il  avait  de  pouvoir  s'occuper  avec  succès  des 
objets  les  plus  variés  et  les  plus  dissemblables. 
Un  esprit  ferme  et  souple  à  la  fois,  une  infati- 
gable activité,  une  sage  distribution  de  son 
temps  (  U  avait  écrit  un  dialogue  intitulé  Sopra 
rutile  che  si  cava  délia  vigilanza),  voilà  le 
secret  du  talent  de  cet  homme  universel,  dont 
on  parle  si  peu  aujourd'hui,  et  qui  pourtant  a 
laissé,  sur  les  différentes  branches  des  sciences 
et  de  la  littérature,  quatre-vingt-dix  ouvrages 
gui  sont  tous  remarquables  à  plusieurs  égards, 


et  dont  quelques-uns  forment  jusqu'à  douze 
gros  volumes. 

La  traduction  de  Quintus  Calaber  a  placé 
Baldi  presque  à  côté  d'Annibal  Caro.  Son  Art 
nautique  (Nautica),  en  4  livres  de  rimes  sciolti, 
est  un  des  meilleurs  poèmes  didascaliques  qui 
aient  été  écrits  en  langue  italienne  (1).  H  avait 
composé  aussi  un  Poëme  sur  l'origine  des  ca- 
nons, et  uq  autre  Sur  l'invention  de  la  bous- 
sole, avec  des  Commentaires  :  ces  manuscrits 
existaient  dans  la  bibliothèque  d'Albani,  et  ils  ont 
été  dispersés  depuis. 

Comme  philologue  et  commentateur,  Baldi  mé- 
rite d'être  placé  au  premier  rang  pour  ses  Tra- 
ductions des  Autotnaies  et  des  Machines  de 
guerre,  et  pour  ses  commentaires  sur  Vitruve 
(Scamilli  impares  Vitruviani,  nova  ratione 
explicati ,  etc.  ;  Augsbourg,  1612  ,  in-4°;  —  De 
Vitruvianortim  verborum  significatione ,  sive 
perpetuus  in  Vitruvium  Pollionem  Commen- 
tarius;  Augsbourg,  1612,  in-4°;  et  suï  la  Méca- 
nique d'Aristote  (  in  Machinica  Aristotelis  Pra- 
blemata  Exercitationes;Ma.yence,  1621). H  faut 
y  joindre.  Heronis  Gtesibii  Belopœca,  gr.  et 
lat.;  Augsbourg,  1616,  in-4°,  inséré  dans  les 
Mathemafici  veteres  ;  Paris,  1693,  in-fol.  Ses 
écrits  sur  la  Gnonomique  prouvent  qu'O  était 
profondément  versé  dans  les  mathématiques ,  et 
les  nombreux  travaux  historiques  qu'il  a  laissés 
montrent  qu'il  possédait  les  qualités  de  l'histo- 
rien. 

Outre  ses  travaux  sur  l'histoire  des  ma- 
thématiques, dont  il  a  été  question,  Baldi  a 
laissé  une  Histoire  de  Gnastalla  manuscrite, 
et  une  Histoire  du  Calvinisme  ;  il  a  écrit  les 
Vies  de  Frédéric  Commandino  et  de  Guido- 
baldo  de  Montefeltro  (dans  le  Qiornale  de' 
Lettorati,  t.  XDC),  réimprimées  à  Milan,  1821 , 
2  vol.  in-8°,  et  une  Histoire  iinÂverselle  géo- 
~^graphique.  Mais  c'est  surtout  comme  orien- 
taliste qu'û  doit  être  cité.  A  l'exemple  de  Beni- 
vient  et  d'autres  savants  italiens,  Baldi,  qui 
avait  d'abord  étudié  les  langues  sémitiques  pour 
lire  en  hébreu  les  écritures,  ne  tarda  pas  à  s'a- 
percevoir delà  richesse  de  cette  littérature  orien- 
tale que  depuis  la  renaissance  des  lettres  on 
semblait  avoir  oubliée.  Il  traduisit  en  italien  la 
Géographie  d'Édrisi,  dont  le  manuscrit  se  trouve 
à  la  bibliothèque  de  Montpellier  ;  et  c'est  proba- 
blement par  suite  de  ce  travail  qu'il  s'appliqua 
avec  ardeur  à  la  géographie.  Il  commença  alors 
un  immense  Dictionnaire  géographique,  qu'il 
ne  put  conduire  que  jusqu'à  la  lettre  C,  et  qui 
contient  cependant  quatre  énormes  volumes.  Baldi 
avait  composé  aussi  une  Grammaire  et  un  Dic- 
tionnaire arabe,  une  grammaire  persane,  un 
Vocabulaire  turc  et  un  Vocabulaire  hongrois; 
enfin,  il  avait  traduit  du  chaldéen  et  commenté 
le  Thargum  d'Onkelos  :  ce  travail  immense, 

(1)  M.  J.  Armand  de  Galiani  l'a  traduit  en  prose  fran- 
çaise (  Paris,  18W,  ln-8=  )  ;  le  texte  italien  est  en  regar4 
de  sa  version, 

9. 


263 


BALDl  — 


qui  a  mérité  les  éloges  des  plus  savants  orienta- 
listes, fut  terminé  par  Baldi  dans  l'espace  d'une 
année. 

Ses  ouvrages  poétiques  sont  ••  la  Corona 
delV  owno;  Vienne,  1689,  in-4»;  c'est  un  re- 
cueil de  six  cents  sonnets  sur  les  principales 
fêtes  de  l'année;  —  Versi  e  prose  ;N&m?>e,  1590, 
in-4'';  Egloghe  miste;  —  Sonetti  romani;  il 
Lauro,  scherzo  giovanil'e;  Paris,  1600,  in-12; 
la  Deifobe,  ovvero  gli  oracoli  délia  Sibilla  Cu- 
mea,  Monodie;  Venise,  1604,  in-8»;  —il  Di- 
luvio  universale,  cantato  con  nuovamaniera 
di  versi;  Paris,  1604,  in-4°;  —  Concetti  mo- 
raZi;  Parme,  1609,  in-12;  —  Car  mina  la- 
tina;  Parme,  1609,  in-12. 

Baffo,  y%ta  di  B.  Baldi.  —  G.  Libri ,  Histoire  des 
sciences  mathématiques  en  Italie,  t.  4,  pp.  70  à  79.  —  Ti- 
raboscUi,  Storia  délia  Lett,  Ital. 

*BA1.DI6ARA  (^Baptiste),  physicien  italien, 
natif  de  Venise,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Belle  cose  ma- 
ravigliose  de'  pesci  trovati  nelV  acque  dolci  e 
nelV  acque  salse,  e  délie  cose  navali  di  di- 
versi  principi  ;  Venise,  1562,  in -8°. 

MazzucheUi,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  supplé- 
meot  à  Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BALDiNACCl  (  Fincew^  ),  jurisconsulte  ita- 
lien, né  à  Gubbio  en  1526 ,  mort  dans  son  pays 
natal  en  1590.  H  obtint  une  grande  réputation  à 
Rome  pour  la  manière  dont  il  sut  engager  la 
question  des  bénéfices.  On  a  de  lui  :  Libri 
XXXVIII  in  cousis  beneficialibus. 

MazzucheUi ,  Scrittori  d'Italia. 

BALDINGER  {Emest-Godefroi  ),  célèbre  mé- 
decin allemand,  naquit  le  13  mai  1738  à  Gross- 
Vargula,  près  d'Erfurt,  et  mourut  à  Marbourg 
le  21  janvier  1804.  H  fit  ses  études  classiques  aux 
gymnases  de  Gotha  et  de  Langensalza.  Il  étudia 
ensuite  la  médecine  aux  universités  d'Erfurt, 
de  Halle  et  de  léna,  où  il  fut  reçu  docteur  en 
1760.  L'année  suivante,  U  vint  joindre  l'armée 
prussienne  devant  Torgau  ;  il  fit  en  qualité  de  mé- 
decin militaire  la  plupart  des  campagnes  de  la 
guerre  de  sept  ans.  Appelé  en  1768  à  la  chaire 
de  médecine  et  de  botanique  à  léna,  il  l'échan- 
gea, en  1773,  contre  une  place  de  professeur  à 
Gœttingue.  Enfin,  nommé  premier  médecin  de 
Frédéric  EL,  margrave  de  Hesse-Cassel ,  il  fut 
chargé  de  la  réorganisation  de  l'université  de 
Marbourg.  Au  nombre  de  ses  élèves,  on  compte 
Sômmering  et  Blumenbach. 

Parmi  ses  ouvrages,  dont  Creutzer,  qui  a  pro- 
noncé son  oraison  funèbre,  fait  monter  le  nombrç 
à  quatre-vingt-quatre,  nous  citerons  les  suivants  : 
—  Dissertatio  de  effectibus  salutaribus ,  qui 
fiunt  in  morfeis;  léna,  1760,in-4";— De  mi^i^wm 
morbis,  imprimis  exercitus  régis  Borussix; 
Wittemberg,  1763,  in-4°;  —  Introductio  in 
notitiamscriptorum  medicinse  militaris  ;  Ber- 
lin, 1764,  in-8°  ;  —  Biographien  jetzt-lebender 
Aertzte  und  Naturforscher  inund  ausser 
Teutschland;  léna,  1768,  in-8°;  —  Catalogus 
dissertationum,  quee  medicamentorum  histo- 


BALDmi  264 

riam,  fata  et  vires  exponunt  ;  Altenbourg, 
1768,  in-4'>:  C.-D.  Nebel  a  publié  une  seconde 
édition  corrigée  et  augmentée  de  cet  ouvrage; 
Marbourg,  1791,  in-8°;  —  Veber  das  Studium 
der  Botanik,  und  Erlernung  derselben;  Ber- 
lin, 1770,  in-8°;  —  Programma  de  secali  cor- 
nuto  ;  léna,  1771,  in-4°  ;  —  Programma  de  Frï- 
derici  Hoffmanni  et  Eermanni  Boerhaavii 
meritis  in  medicinam practicatn ;  léna,  1772, 
111-4°;  —  Supplément  à  l'ouvrage  de  Fr.  Bœrner 
Nachrichten  von  jetztlebenden  Aerzten  und 
Naturforschern  in  und  atisser  Deutschland 
ergœnzt;  Brunswick,  Leipzig  et  Wolfenbut- 
tel,  1773,  in-S";  livre  qui  contient  des  addi- 
tions importantes  à  la  biographie  médicale  de 
Bœrner;  —  Index  plantarum  horti  et  agri  le- 
nensis ;  léndL ,  1773,  m-8°;  —  Magazin  fur 
Aerzte;  Clèves  et  Leipzig,  1775-1778,  2  vol. 
in-8''  :  chaque  volume  est  de  six  cahiers,  dont  le 
premier  seulement  a  i)aru  à  Clèves;  —  Neues 
Magazin  fur  Aerzte;  Leipzig,  1779-1799, 
20  vol.  in-8°  ;  —  Programmata  IV  :  Historia 
mercurii  et  mercurialium  medica;  Gœttingue, 
1780  et  1781,in-4'>;  ibid.,  1783-1785,  in-8°;  — 
/  Medizinisches  Journal  ;  Gœttingue,  1 784- 1 796, 
'  quatre-vingt-six  cahiers  in-8°  ;  —  Programma  ; 
Historia  mercurii  et  mercurialium  medicà 
continuata;  Cassel,  1785,  in-4°.  On  y  trouve 
une  histoire  détaillée  des  principales  préparations 
qu'on  fait  subir  au  mercure  dans  les  pharmacies  ; 

—  Opusc.ula  medica;  Gœttingue,  1787;  — 
Preussiche  Medizinisch-physische  Litera- 
tur  ;  Marbourg ,  1792  ,  in-S".  Il  n'a  paru  qu'un 
seul  cahier  de  ce  journal. 

Neuestes  Physiscfi-medizinische^  Joitrnal ;Mari)o\irg, 
1. 1,  1797-17991;  1. 11,1799-1800.  —  Georg-FrleUricli  Crcuzer, 
Memoria  Ern.  Godofr.  Baldingeri;  Marbourg,  1804,  in-*». 
BALDiNi  {Baccio),  orfèvre  et  graveur,  natii 
de  Florence ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
quinzième  siècle.  Ses  œuvres  sont  rares.  11  tra- 
vailla avec  Sandro  Botticello,  et  en  imita  si  bien 
la  manière,  qu'il  est  souvent  difficile  de  distinguer 
ce  qui  appartient  à  l'un  ou  à  l'autre.  Les  œu- 
vres de  Baldini  remontent  à  1477.  On  trouve 
de  lui,  à  partir  de  cette  date  :  Une  montagne, 
au  pied  de  laquelle  est  placée  une  échelle 
dont  les  Vertus  montent  les  degrés;  —  le 
Sauveur,  qui  place  sa  main  gauche  sur  le 
cœur,  et' lève  sa  droite  vers  un  ciel  d'anges 
et  de  chérubins;  —  VEnfer  {i);  —  les  Sibylles; 

—  les  Nymphes  endormies;  —  l'Ascension 
de  Marie;  —  Vénus  enlevée  dans  un  char 
traîné  par  des  colombes  ;  —  le  Soleil  sur  un  i 
char  porté  par  des  coursiers;  —  Saturne  stir 
un  char  porté  par  des  dragons  ;  —  Mars  sur  < 
un  char  à  deux  chevaux  ;  —  Mercure  sur  un  > 
char  traîné  par  deux  faucons.  Ces  gravures  se  > 

(1)  Ces  trois  premières  pièces  ont  été  gravées  pour  II 
Monte  sancto  di  Dio,  da  Antonio  [Bctllni]  da  Siena 
(Florence,  1477,  in-4"),  premier  livre  connu  où  l'on  trouve  ' 
des  planches  en  taille-douce.  Une  réimpression  de  cet' 
ouvrage  (  Florence,  1491,  in-fol.  )  contient  des  copies  de  ' 
ces  trois  estampes,  gravées  sur  bois.  \ 


265  BALDINI  — 

trouvent  dans;  la  galerie  Monroë,  à  Londres.  Au 
rapport  de  Duche8ne,Baldimaurait  aussi  exécuté 
des  nielles.  Lachose  est  assez  vraisemblable,  puis- 
que les  nielles'  étaient  en  vogue  à  cette  époque. 

Uucbesne ,  Essai  sur  les  Nielles,  p.  8î.  -  De  Bure , 
Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  M.  le  duc 
de  la  Fallière.  —  Nagler,  ISeues  Jllgemeines-Kûnstler- 
Lexicon.  —  Le  Blanc,  Manuel  de  l'amateur  d'estampes. 

BALDINI  (Baccio),  médecin  et  orateur,  mort 
en  1585,  professa  pendant  longtemps  la  médecine 
à  Pise,  et  fut  premier  médecin  du  grand-duc  de 
Toscane  Cosme  I,  dit  le  Grand.  Membre  de 
l'Académie  de  Florence,  il  fut  chargé  en  cette 
qualité  de  la  révision  du  Décaméron  de  Boc- 
cace.  n  dirigea  aussi  la  bibliothèque  Lauren- 
tieime.  On  a  de  lui  :  Discorso  sopra  la  mas- 
cherata  délia  genealogia  degli  dei  de''  gen- 
tili  ;  Florence,  1565,  in-4°  ;  —  Vita  di  Cosimo  I, 
gran-duca  di  Toscona  ;  Florence,  1578,  in-fol.; 
ibid.,  1 615,  in-4°  ;  —  Discorso  delV  essenza  del 
fato  e  délie  forze  sue,  sopra  le  cose  del  mondo  ; 
Florence,  1578,  in-4°;  —In  librum  Hippo- 
cratis  de  aquis ,  aère  et  locis  commenfaria,  et 
tractatus  de  cucumeribus;  Florence,  1 585,  in-4°. 

Biographie  médicale.  —  JOcher,  Jllgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

BALDIKI  {Bernardin)  philosophe,  mathé- 
maticien et  médecin,  né  à  Borgo  d'Intra  en  1515, 
mort  le  12  janvier  1600.  Il  professa  la  médecine 
à  Pavie  et  les  mathématiques  à  Milan,  où  il  mou- 
rut. Ses  principaux  ouvrages  sont  :  De  Multitu- 
dine  rerum,  et  de  Unitate  ejus  quod  est;  de 
Materia  omnium  disciplinarum  ;  publiés  l'un  et 
l'autre  dans  le  même  volume  à  Milan,  1558, 
in-8°  ;  —  Epistolae  variée  in  quibus  cum  alia- 
rum  artium  prxcepta,  tumphilosophiaepotis- 
simum  illustrare  contenait;  Milan,  1558, 
in-8°  ;  —  Dialogi  de  prasstantia  et  dignitate 
juris  civilis  et  artis  medicse;  Milan,  1559,  in-4° 
et  1574,  in-4''  ;  —  Problemata  excerpta  ex  com- 
mentariis  Galeni  in  Hippocratem;  Venise, 
1567,  in-8°,  et  1587,  in-8°;  — Debello  aChris- 
tianis  et  Othomanicis  gesto  carmen  ;  Milan, 
1572,  in-4°,  et  1574,  in-4°;  — In  pestilentiam 
lïbellus,  en  vers;  Milan,  1577;  — De  Stellis, 
iisque  qui  in  stellas  et  numina  conversi  di- 
cimtur  homines,  en  vers;  Venise,  1579,  in-4°  ; 
—  De  diis  fabulosis  antiquarum  gentium, 
en  vers  ;  Milan,  1588  ;  —  Carmina  varia;  Milan, 
1574  et  1600;  —  V Art  poétique  d'Aristote;  Mi- 
lan, 1576  et  1578; —  l'Économique;  Milan, 
1578;  —  les  huit  Livres  de  la  Physique  d'A- 
ristote (trad.  ital.  );  Milan,  1600,  in-4°. 

Biographie  médicale. 

*  BALDINI  {Fra  ri&Mrzio),  peintre  bolonais. 
On  ignore  à  quelle  époque  il  vivait.  H  a  laissé 
dans  l'église  délie  Grazie  de  Brescia  deux  bons 
tableaux,  un  Mariage  de  la  Vierge,  et  un  Mas- 
sacre des  Innocents.  E.  B— n. 

Averaldi,  Guida  di  Brescia.  —  Orlandi,  Abecedario 
Pittorico.  —  Ticozzi,  Dizionario  dei  Pittori. 

*  BALDINI  (Giovanni),  peintre  florentin,  vi- 
vait au  commencement  du  seizième  siècle.  H  n'est 


BALDINOTTÏ 


266 


connu  que  pour  avoir  été  pendant  quinze  mois 
le  maître  du  premier  peintre  de  l'école  de  Fer- 
rare,  le  Garofalo.  E.  B — n. 

Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Vasari,  Fite  dei  Pittori.  — 
Barufaldi,  Vite  de'  più  insigni  Pittori  e  ScuUori  Ferra- 
resi.  —  Orlandi,  Abecedario  Pittorico. 

BALDINI  (Jean-François),  naturaliste  et 
théologien  italien,  né  à  Brescia  le  4  février  1677, 
mort  en  1763.  n  entra  dans  la  congrégation  So- 
mascjue,  enseigna  la  philosophie  d'abord  à  Milan, 
puis  à  Rome,  fut  revêtu  de  plusieurs  dignités, 
et  devint  vicaire  général  de  son  ordre.  On  a  de 
lui  l'Lettera  sopra  le  Forze  viventi ,  dans  Rac- 
colta  Calogi,  liv.  4;  — Meditazioni  sopra  la 
Passione  di  J.-C;  Rome,  1733,  in-12,  traduit 
de  l'espagnol ,  du  P.  Baxos  ;  —  Relazione  delV 
Aurora  boréale  veduta  in  Roma  li  16  dec, 

1737,  Venendo  li  17  ;  Rome,  1738,  in-4°  ;  Venise, 

1738,  in-4°;  —  Dissertazione  sopra  Vasetti  di 
Creta,  etc.,  dans  les  Saggi  di  Dissertaz.  Aca- 
dem.  de  Cortone,  1738,  t.  Il;  —Dissertaz,. 
sopra  un'  antica  Piastra  di  bronzo ;  ibid., 
t.  ni;  —  Numismata  Imperatorum  Romano- 
rum,  per  Jo.  Vaillant;  editio  prima  Ro- 
mana,  aîœta;lRome,  1743,  in-fol.,  3  vol.  —  li 
Alberi,  idillioFrancese,  tradotto  in  ver  si  La- 
tini  e  Toscani;  Florence,  1751,  ia-8». 

Mazzacbelli ,  Scrittori  d'italia. 

BALDINI  ( Philippe),  médecin  italien ,  vivait 
à  Naples  dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  On  a  de  lui  un  recueil  de  mémoires  d'hy- 
giène sur  les  exercices  de  la  chasse,  de  la  pê- 
che, de  la  natation,  etc.,  intitulés  Saggi  in- 
torno  alla  preservazione  e  cura  délia  umana 
salute;  Naples,  1787,  5  vol  in-8°.  Un  autre  de 
ses  ouvrages ,  traduit  en  français,  a  pour  titre  : 
Manière  d'élever  les  enfants  à  la  main,  à 
défaut  de  nourrice;  Paris,  1786,  in-12. 

Tlpaldo ,  Biografia  degli  Italiani  illustri,  etc. 

*  BALDINI  (Pietro-Paolo) ,  peintre  de  l'é- 
cole romaine ,  vivait  vers  la  moitié  du  dixrhui- 
tième  siècle.  Selon  Tîti,  il  aurait  été  élève  de 
Pierre  de  Cortone.  Les  tableaux  de  Baldini,  qui 
existent  dans  diverses  églises  de  Rome,  indi- 
queraient une  école  plus  pure  et  de  meilleur 
goût.  Dans  le  chœur  de  l'église  Saint-Dominique 
et  Saint-Sixte ,  il  a  peint  à  fresque  un  ti'ait  de 
la  vie  de  saint  Dominique.  E.  B — n. 

Lam\,  storia  Pittorica.  —  Titi,  Studio  di  Pitlura, 
Scultura  e  Architettura  nelle  Chiese  di  Roma ,  1674. 

*  BALDINI  (Victor),  historien  itahen,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle,  n  était  imprimeur.  On  a  de  lui  :  Crono- 
logia  ecclesiastica ,  laquale  contiene  le  vite 
de' Sommi  Pontifia;  Ferrare,  1600, 1604,  in-S". 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'italia. 

*  BALDiNOTfl  (BosrifoZomeo),  jurisconsulte 
italien ,  vivait  au  quinzième  siècle.  Il  enseigna  le 
droit  à  Pise  jusqu'au  moment  de  la  peste  (1478) 
qui  le  fit  se  retirer  à  Pistoie.  On  a  de  lui  deux 
volumes  de  Commentaires  sur  le  Digestum 
novum ,  et  quelques  écrits  sur  les  poèmes  dé 
Perse  et  de  Dante. 

Mazzuchelli,  Scrittori,  d'italia^ 


267  BALDINOTTI  — 

»  BALDINOTTI  (Thomas) ,  poète  italien,  ué 
à  Pistoie  le  25  avril  1529,  mort  en  novembre 
IGOl.  Il  vmt  étudier  à  Paris,  et  à  son  retour  il 
témoigna  tant  d'amour  pour  certaines  femmes,  et 
surtout  pour  Laure  Reali,  qu'il  composa  plusieurs 
poèmes  à  leur  sujet.  Lorsque  cette  ardeur  se 
fut  calmée,  il  rechercha  la  solitude ,  entra  dans 
les  ordres,  et  devint  prêtre.  On  a  de  lui  :  Saggio 
délie  rime  Toscane  di  M.  Thommaso  Baldi- 
notti  da  Pistoja,  estratto  dai  manuscrïtti 
del  detto  autore,  publié  par  Stabius  Baldinotti, 
1702,  in-S". 

Mazzuchclli ,  Scrittori  d'italia.  —  Zaccaria  ,  Biblio- 
theca  Pistoiensis.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher, 
Mlgemeines  Celehrten-Lexicon. 

*  BALDiNSEL  (^Guillaume),  voyageur  fran- 
çais, conunandem'  de  l'ordre  de  Saint -Jean ,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  quatorzième 
siècle.  D  fit,  en  1337,  le  voyage  de  la  Palestine. 
On  a  de  lui  :  Bodœporicon  ad  Terram  Sanctam, 
dans  le  recueil  de  Canisius  :  Thésaurus  monu- 
mentorum. 

Chaudon  et  Delandioe,  Nouveau  Dictionnaire  histo- 
rique. 

BALDiNUCCi  {Philippe),  littérateur  italien, 
né  à  Florence  vers  1624 ,  mort  le  1^''  janvier  1696. 
La  protection  du  cardinal  Léopold  de  Médicis  et 
celle  du  grand-duc  Cosme  m  le  mirent  à  même 
d'entreprendre  un  grand  ouvrage  sur  l'histoire  des 
artistes  célèbres.  Cet  ou\Tage  fut  publié  sous  le 
titre  :  Notizie  de'  Professori  del  '  dlsegho  da 
amabiie,  etc.  (1260-1670),  6  vol.  in-4'',  Flo- 
rence, 1681-1688  ,  par  les  soins  de  son  fils;  se- 
conde édition,  avec  notes  de  Manni ,  20  vol.  in-4°; 
Florence,  1767-1774.  On  trouve  aussi  séparément 
la  vie  des  plus  célèbres  graveurs,  sous  le  titre  : 
Cominciamento  eprogresso  delV  arte  delV  in- 
tagiiare  in  rame  colle  vite,  etc.,  Florence, 
1686,  in-4°;  nouvelle  édition  entreprise  par 
.loseph  Piacenza,  architecte  de  Turin,  avec  des 
dissertations  et  des  annotations,  2  vol.  in-4", 
1768-1770,  édition  inachevée,  reprise  et  terminée 
en  1813-1817. 

Une  quatrième  édition,  augmentée  de  deux 
autres  ouvrages  de  Baldinucci ,  a  paru  à  Milan , 
1808,  14  volumes  in-8°,  dans  la  collection  des 
Classici  italiani.  Deux  écrits  posthumes  {Let- 
tera  intorno  al  modo  di  dar  proporzione  aile 
figure  in  pittura,  scultura,  etc.  ;  —  Vita  di 
Filippo  di  ser  Brunellesco)  ont  été  publiés,  le 
premier  par  Poggiali  (Livourne,  1802,  in-8°), 
le  second  par  Moréri  (Florence,  1812,  in-S"). 
Heineken  compte  Baldinucci  au  nombre  des  gia- 
veurs,  et  lui  attribue  une  pièce  qu'il  décrit,  II,  59. 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia.  —  Heineken,  Dict.  des 
Artistes.  —  Brunet,  Manuel  du  Libraire. 

*  BALDix  ( Michel) ,  médecin  français,  vivait 
dans  la  deuxième  moitié  du  dix-septième  siècle. 
Il  étudia  à  Montpellier,  et  exerça  la  médecine  à 
Mende.  On  a  de  lui  :  Hydrothermopathie  des 
Nymphes  de  Bagnols  en  Gévaudan,  ou  Mer- 
veilles des  eaux  de  Bagnols;  Lyon,  1651, 
in-8°;  — -  Spéculum  sacro-medicum  octoge- 


BALDOVINETTI 


268 


num ,  in  quo  medicina  octo  ex  angulïs ,  ve- 
luti  totidem  fontibus  a  primo  et  in  prim^im 
salientibus ,  sacra  reprwsentatur,  prœfixa 
appendice  gemina  tanquam  vita  spéculum 
eequilibr aliter  suspensura; Lyon,  1670 ,  in-S". 

Carrère ,  Bibliothèque  de  la  3Iédecine. 

BALDOCK  (Ralph  de),  théologien  anglais, 
né  vers  le  milieu  du  treizième  siècle,  mort  à 
Stepney  le  24  janvier  1313.  Archidiacre  de  Mid- 
dlesex,  doyen  de  Saint-Paul  en  1294,  ilfut 
nommé  en  1304  évêque  de  Londres.  En  1306, 
il  fut  désigné  par  le  pape  pour  être  au  noml)ie 
des  commissaires  chargés  d'examiner  les  accu- 
sations portées  contre  les  templiers.  L'année  d'a- 
près, il  fut  nommé  grand  chancelier  d'Angleterre; 
mais  Edouard  F"^  étant  venu  à  mourir,  il  n'en 
remplit  qu'un  an  les  fonctions.  D  contribua  à  la 
construction  de  la  chapelle  de  Sainte-Marie  dans 
l'église  de  Saint-Paul.  Il  avait  écrit  une  Histoire 
d'Angleterre ,  jusqii'à  V époque  de  son  temps  ; 
cet  ouvrage,  que  Leland  dit  avoir  vu  à  Londres, 
a  été  perdu.  Il  a  .laissé  aussi  une  collection  des 
statuts  et  des  constitutions  de  l'église  de  Saint- 
Paul,  que  l'on  conserve  dans  la  bibliothèque  de 
cette  cathédrale. 

Biographia  Britannica.  —  Leland,  Script.  Angl. 

*BALDOLi  {Jérôme)  ,  médecin  italien,  ué  à 
Foligno  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  mort  à  Rome  en  1622.  On  a  de  lui  ;  De 
Peste  et  de  tuenda  Sanitate  ;  —  Theoremata 
Collegii  doctoratus  doctoribus  Fulginatibiis 
biduum  disputanda;  Venise|,  1578. 

Rlazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*BALDONASCO  {Arrigo),  poète  italien,  vivait 
vers  1250.  On  a  de  lui  quelques  sonnets  impri- 
més dans  les  Raccolta  de'  Poeti  del  primo 
secolo  délia  lingua  Itûliahà. 

Cenni,  Biographici. 

BALDOVI]VETTIOllBALDUÏNETTl(^ie.S.Sio), 

peintre  florentin,  né  en  1424,  mort  en  1499. 
Ses  premiers  travaux  furent  deux  chapelles, 
toutes  deux  détruites  aujourd'hui,  l'une  à  Santa- 
Maria-Nuova,  et  l'autre  à  Santa-Trinita.  Cette 
dernière  a  été  renversée  en  1760;  et.  nous 
devons  d'autant  plus  en  regretter  la  perte,  qiie 
dans  la  composition  représentant  la  reine  de 
Saba,  l'auteur  avait  introduit  les  portraits  d'un 
très-grand  nombre  de  personnages  célèbres ,  ses 
contemporains.  Suivant  Vasari,  Alessio  avait 
simplement  exécuté  l'ébauche  à  fresque ,  puis  i] 
l'avait  terminée  par  des  retouches  à  sec,  en  y  mê- 
lant un  vernis  de  sa  composition  qui  bientôt  i 
s'écailla ,  et  entraîna  la  ruine  de  la  peinture  en- 
tière. La  même  remarque  s'applique  à  la  Nati- 
vité, tableau  peint  sous  le  portique  de  l'Annun- 
ziata,  et  d^jnt  il  ne  subsiste  guère  que  le  dessin, 
la  faiblesse  des  teintes  n'ayant  pu  résister  à  l'ac- 
tion du  temps.  On  peut  cependant  y  réconnaîh-e 
encore  de  la  vérité,  de  la  correction,  de  la  no- 
blesse, et  une  intention  d'imiter  la  nature  pous- 
sée souvent  jusqu'à  la  sécheresse.  Baldovinetti  af.  fi 
fectionnait  le  paysage,  et  y  réussissait  assez  bi^  t: 


269  BALDOVmEïT 

il  fit  aussi  quelques  travaux  de  mosaïque.  Son 
plus  beau  titre  de  gloire  est  d'aveir  été  le 
maître  du  Ghirlandajo ,  qui  à  son  tour  fut  celui 
de  Michel-Ange.  Ernest  Breton. 

Vasari,  f^ite  de'  Pittori.  —  Baldinucci,  Notizie  de' 
Professori.  —  Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Bottari, 
JVote  aile  vite  del  P^asari.  —  Ticozzi ,  IHzionario  dei 
Pittoti.  —  Orlàndi,  Abecedarlo  Pittorico. 

*BALDOTïJiiETTi  (Benedetto  di  Poggio), 
érudit  italien ,  natif  de  Florence ,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Lettera  intorno  alV  origine  del  Proverbio 
chesi  dice  :  Stare  o  conversare  in  Apolline; 
—  Biscorso  intorno  alla  valutazione  del  ses- 
terzio  Romano. 

Mazzuchelli,  Scritlori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment â  JôcUer,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BALDOViNi  {François),  poëte  italien,  né 
le  27  février  1635  à  Florence,  mort  le  16  no- 
vembre 1716.  Il  étudia  le  droit  à  Pise,  et  s'en- 
gagea dans  les  troupes  du  pape  Clément  VIQ. 
Plus  tard  il  embrassa  l'état  ecclésiastique,  et 
devint  chapelain  de  l'hôpital  de  Saint-Sixte.  On 
a  de  lui  :  Lamento  di  Cecco  da  Varlungo ,  sous 
le  nom  de  Fiesolano  Branduci  (anagramme 
di&Francesco  Baldovini  )  ;  Florence,  1694,  in-4°, 
avec  des  notes  d'Horace  Marrini  ;  Florence,  1755, 
in-4°  :  cette  idylle  comique  passe  pour  la  meU- 
leure  du  genre.  L'édition  de  Marrini  a  été  réim- 
primée à  Bergame,  1772,  in-S";  à  Brescia,  1807, 
in-S"  et  in-4°;  à  Florence,  1817,  in-8°.  John 
Hunter  en  a  publié  (Londres,  1800,  in- 8°)  une 
traduction  en  vers  anglais  ;  —  CM  la  forte ,  ha 
nemica,  usi  l'ingegno;  —  Gomponimento 
drammatico ;  Florence,  1763,  in-8°;  —  des 
stances ,  dans  le  recueil  des  Poésie  burlesche  del 
Berni  ed'Alii;t.  m,  Florence,  1723,  in-8°. 
Mazïuclielll,  Scritlori  d'Italia. 

*BALDRÂCÂivi  {Alexandre)^  poëte  et  ora- 
teur italien ,  natif  de  Forli ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  devint  chevalier 
et  commandeur  de  l'ordre  de  Saiat-Étieime  ;  puis 
il  se  rendit  en  Espagne,  et  mourut  à  Saragosse. 
II  laissa  un  Recueil  de  poésies,  imprimé  à  Forli 
en  1685,  in-12;et  àFeiTare  en  1711,  in-4°. 
MazzucIielU ,  Scritlori  d'Italia. 

*BALDHACco  {Dominique),  romancier  ita- 
lien ,  natif  de  Rome ,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  il 
Norcino  inamora^o ; Macerata ,  1618,  in-8°;  — 
«  due  Norcini;  Tarni,  1620,  in-8°;  —  l'Alber- 
gatrice;  MaceTsta,  1622,  in-8°;  —  laZingara 
turba  ;  Ronciglione,  1 623  ;  —  la  Persiana  ;  Brac- 
ciano,  1629;  —  la  Vedova  mascherata ,  sans 
indication  de  date  et  de  lieu. 

Mazzuchelli,  Scritlori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jdcber,  Jllgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BALDRATi  {légère Barthélémy),  cordelier 
italien,  a  vécu  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  en  manuscrit  :  une 
Messe  à  vingt-quatre  voix;  —  des  Motets  à 
cinq  et  à  six.  Ces  manuscrits  se  trouvent  à  la 
Bibliothèque  nationale. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musicieiis, 


I  —  BALDUCCI 


270 


^BALDRiGHi  {Giuseppe),  peintre  de  l'école 
de  Parme,  né  à  Pavie  vers  1722,  mort  à  Parme 
en  1802.  n  avait  étudié  à  Florence  sous  la  direc- 
tion du  Meucci,  puis  à  Paris,  où  il  exécuta  un  ta- 
bleau qui  obtint  un  grand  succès,  et  lui  valut 
le  titre  de  membre  de  l'Académie  de  cette  ville. 
De  retour  en  Italie,  il  fut  nommé  peintre  de  la 
cour  de  Parme;  son  Prométhée  délivré  par 
Hercule,  et  le  grand  tableau  représentant  la  fa- 
mille de  Philippe,  duc  de  Parme,  accusent  un 
talent  hors  ligne.  Baldrighi  fit  plusieurs  bons 
élèves,  dont  le  principal  fut  P'ietro  Ferrari. 

E.  B— N, 

Lanzi ,  Storia  délia  Pittura. 

BALDUCCI  (François),  poëte  italien,  né  à 
Palerme  vers  la  fin  du  seizième  siècle,  mort  à 
Rome  en  1642.  Enti-aîné  par  un  caractère  aven- 
tureux et  une  imagination  ardente,  il  consuma 
sa  jeunesse  dans  une  vie  pleine  de  hasards  et  de 
misère.  A  bout  de  ressources,  il  s'était  enrôlé 
dans  les  troupes  que  Clément  vm  avait  envoyées 
en  Allemagne.  Revenu  en  Italie,  il  dut  rechercher 
la  protection  de  grands  seigneurs  auxquels  son 
humeur  inquiète  et  irritable,  comme  celle  des 
poètes ,  le  rendait  bientôt  à  charge.  Il  vit  dans 
l'état  ecclésiastique  un  refuge  contre  la  misère, 
et  devint  chapelain  de  l'hôpital  Saint-Sixte.  Le 
prince  de  Gallicano  lui  offrit  un  logement  chez 
lui;  il  y  tomba  malade,  et,  craignant  d'être  in- 
discret, il  se  fit  transporter  à  l'hôpital  de  la  basi- 
lique de  Saint-Jean  de  Latran,  où  il  mourut  dans 
le  délire,  après  vingt-deux  jours  de  fièvre.  Ses 
poésies  ou  Rime  l'ont  placé  sur  le  rang  des  meil- 
leurs poètes  anacréontiques  qu'ait  produits  l'Ita- 
lie; peut-être  y  a-t-il  encore  plus  de  mérite  dans 
ses  Canzoni  Siciliane,  écrites  en  dialecte  si- 
cilien, qui  a  tant  de  naïveté  et  de  charme.  Elles 
furent  publiées  à  Palerme,  dans  le  tome  I^' 
des  Muse  Siciliane,  1647  et  1662,  în-12.  Les 
JRime  furent  publiées  à  Rome,  1645-1647,  in-12. 
D'après  Crescimbeni ,  Balducci  serait  le  premier 
qui  aurait  composé  des  oratorio  et  des  cantates. 
[Enc.  des  g.  du  m.,  avec  addition.] 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*BALDîicci  (Giovanni),  peintre,  sculpteur 
et  architecte,  natif  de  Pise,  travaillait  de  1339  à 
1347.  Il  fut  employé  par  Castruccio,  seigneur  de 
Lucques ,  et  par  Azzo  Visconti ,  seigneur  de  Mi- 
lan. Nous  ne  possédons  de  lui  que  quatre  com- 
partiments de  la  voûte  de  la  cathédrale  d'Arezzo, 
exécutés  en  1341  en  collaboration  avec  Alessio 
d'Andréa.  C'est  surtout  à  Milan  qu'on  peut  ap- 
précier son  talent  de  sculptem-  ;  c'est  là ,  que  dans 
l'église  de  Saint-Eustorge ,  une  des  plus  anciennes 
de  la  ville,  se  trouve  le  fameux  mausolée  de 
saint  Pierre,  martyr,  reste  curieux  de  l'art  au 
quatorzième  siècle,  chef-d'œuvre  de  Balducci, 
l'un  de  ces  maîtres  primitifs  si  naïfs  et  si  vrais. 
La  bizarrerie  de  quelques  détails  est  du  temps 
et  non  de  l'artiste  ;  et  cet  ouvrage  serait  parfait 
si  l'imagination  eût  alors  été  réglée  par  le  goût. 
Coname  architecte,  il  construisit  à  Milan  la  fa- 


271 


BALDUCCI  —  BALDUIIN 


272 


çade  de  l'église  de  Bera.  On  lit  encore  sur  la 
porte  :  MCCCXLVn,  tempore  prœlationis fra- 
tris  Gulielmi  de  Corbetta,  prselati  hujus  do- 
mus,  Johannes  Balduccii  de  Pisis  œdificavit 
hanc  portam.  E.  B — n. 

Gluseppe  Piacenza,  Giunta  aile  notizie  di  Baldinucci. 
—  Lanzl ,  Storia  Pittorica.  —  Latuada ,  Descrizioni  di 
Milano,  17S7.  —  Torre,  Ritratto  di  Milano,  1674.  — 
Morrona ,  Pisa  illustrata,  —  Pirovano ,  Nuova  Guida  di 
Milano. 

*  BALDUCCI  (Giovanni),  dit  Cosci,  peintre 
florentin,  mort  à  Naples  en  1600.  Orphelin  dès 
l'enfance,  il  fut  élevé  par  un  oncle  maternel  ap- 
pelé Cosci,  dont  il  adopta  le  nom  par  reconnais- 
sance. Il  fut  élève  de  Battista  Naldini,  qu'il  aida 
dans  ses  travaux  pendant  plusieurs  années.  Bal- 
ducci  fut  toute  sa  vie  protégé  par  le  cardinal 
Alexandre  de  Médicis  ( depuis  Léon  XI),  qui  lui 
ouvrit  la  carrière.  Il  fit  pour  lui  ses  premiers 
ouvrages ,  de  petits  sujets  à  la  détrempe  repré- 
.sentant  les  âges  de  l'hemme ,  ornant  deux  sa- 
lons de  son  palais,  qui  appartient  aujourd'hui  aux 
comtes  de  la  Gherardesca.  Parmi  les  autres  ou- 
vrages qu'il  exécuta  à  Florence ,  on  remarque , 
dans  le  cloître  de  Sainte-Marie-Nouvelle,  plusieurs 
fresques,  la  plupart  fort  endonmiagées ,  tirées  du 
Nouveau  Testament  et  de  l'histoire  de  saint  An- 
tonin ,  évêque  de  Florence  ;  dans  la  chapelle  sou- 
terraine de  Saint-Antonin  à  Saint-Marc,  la  fresque 
du  maître-autel  exécutée  en  1 580  ;  dans  la  cathé- 
drale, à  la  chapelle  Saint-Zanobi ,  un  beau  Céna- 
cle peint  à  la  détrempe  sur  fond  d'or  ;  enfin  son 
œuvre  principale,  la  décoration  de  l'église  en- 
tière du  Gesù  pellegrino,  qui  date  de  1590. 
Trois  grands  tableaux  représentent  le  Sauveur 
ressuscité  apparaissant  à  sa  mère  ;  le  Christ 
dans  une  gloire;  et  laVocation  des  fils  de  Zé- 
bédée.  Sur  les  murailles ,  il  a  peint  à  fresque  les 
douze  apôtres  et  des  sujets  du  Nouveau  Testa- 
ment; enfin,  à  la  voûte,  V Ascension.  L'Invention 
de  la  Croix,  superbe  tableau  qui  décore  le  maître- 
autel  de  l'église  de  la  Crocetta,  lui  est  attribué 
par  Baldinucci  et  Lanzi ,  bien  que  GargioUi  et 
quelques  autres  le  croient  de  Piero  Poppi.  Le 
chœur,  peint  à  fresque,  représente  sœur  Domi- 
niquedu  Paradis,  fondatrice  du  couvent,  re- 
cevant un  bref  des  mains  de  Léon  X. 

En  Toscane ,  on  trouve  encore  de  Balducci , 
dans  la  cathédrale  de  Volterra ,  cinq  grandes 
figures  de  saints  assez  médiocres  ;  et  à  la  voûte , 
un  Père  éternel  et  trois  sujets  du  Nouveau 
Testament.  A  Pistoia,  sous  le  porche  delà  ca- 
thédrale, sont  deux  gi'andes  fresques  que  lui  at- 
tribue Tolomei ,  et  qui  pourraient  être  comptées 
au  nombre  de  ses  meilleurs  ouvrages  ;  la  Femme 
adultère,  et  le  Christ  adoré  par  les  Anges. 

Emmené  à  Rome  par  son  protecteur,  Balducci 
peignit  à  Sainte-Praxède  des  sujets  de  la  Pas- 
sion ,  et  huit  anges  sur  des  pilastres  ;  et  à  S.-  Gio- 
vanni decollato,  plusieurs  saints  à  fresque,  et, 
sur  un  autel  du  cloître,  la  Résurrection  de  La- 
zare. Appelé  à  Naples ,  il  fit,  pour  l'église  des  re- 
ligieuses de  S.-  Giovanello,  une  Vierge,  V Enfant 


et  saint  Jean-Baptiste,  ouvrage  fort  loué  par  le 
Ceîano.  Le  faire  du  Balducci  était  parfois  dur  et 
heurté,  son  style  un  peu  maniéré  ;  mais  son  ima- 
gination était  brillante  et  son  talent  flexible. 
Ernest  Breton. 
Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Baldiaucci,  Notizie  de'  Pro- 
fessori.  —  Baglione ,  Vite  dei  Pittori ,  SouUori,  Archi- 
tetti  dal  1573  fino  al  1642.  —  Tlcozzi ,  Dizionario  dei 
Pittori.  —  Orlandl,  Abecedario  Pittorica.  —  Fantozzl, 
Nuova  Guida  di  Firenze.  —  Car.  Fr.  Tolomcl ,  Guida 
di  Pistoia. 

*  BALDUCCI  (  Jean  ),  dit  Cosci,  peintre  ita- 
lien, né  à  Naples  vers  1560,  mort  en  1600.  Il 
exécuta  des  fresques  à  la  cathédrale  de  cette  cité, 
et  fit  quelqiies  travaux  pour  Rome  et  pour  Flo- 
rence. Son  dernier  dessin,  à  l'encre  de  Chine,  re- 
présentant le  Christ  au  milieu  des  scribes,  a 
été  gravé  par  Scacciati.  Les  décorations  qu'il  a 
peintes  pour  les  noces  de  Christine  de  Lorraine,  à 
Florence,  ont  été  gravées  par  des  artistes  habiles, 

Nagler,  Lexicon  der  Eilnstler. 

*  BALDUCCI  (  Jacques  ),  jurisconsulte  italien, 
vivait  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle.  On' a  de 
lui  :  Observations  et  commentaires  sur  les  Co- 
mitia  et  sententiœ  de  Ramonius,  2  vol.  in- 
fol.,  1689. 

Mazzuchclli ,  Scrittori  d'Italia. 

*  BALDUCCI  (  Ij)uis  ) ,  philosophe  et  poète 
italien  ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  On  a  de  lui  entre  autres  qw- 
wages  -.Vita  dei  conte  Lod.  Piazza  ;'FoY\\,i726. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adclung,  Suppl(inicnt 
à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BALDUIN  (  Christian-Adolphe  ) ,  ministre 
allemand ,  né  à  Dôbeln ,  près  de  Misnie  (  Saxe  ), 
le  29  juin  1632,  mort  en  décembre  1682. Fils  d'un 
ministre  protestant,  il  étudia  d'abord  le  droite 
Leipzig,  à  Wittemberg  et  à  Altdor-f.  Il  résida 
ensuite  quelque  temps  à  Ratisbonne,  où  son 
père  avait  rempli  les  fonctions  de  surintendant 
ecclésiastique  (évêque  protestant).  En  1654,  il 
retourna  en  Saxe,  où  il  obtint  la  place  de  mi- 
nistre à  Hayn.  Il  consacra  tous  ses  moments  de 
loisir  à  l'étude  des  sciences  physiques,  et  parti- 
culièrement de  la  chimie.  Il  était,  sous  le  nom  de 
Hermès,  membre  de  l'Académie  des  curieux  de 
la  nature,  et  de  la  Société  royale  de  Londres. 
Outre  quelques  écrits  théologiques  et  plusieurs 
panégyriques,  on  a  de  lui  :  Hermès  Curiosus, 
sive  inventa  et  expérimenta  physico-chymica 
nova;  Leipzig,  1667,  in-12;  Hayn,  1679,  in-S"; 

—  Aurum  Auras  vi  magnetismi,  oitractum 
per  inventorem  anagrammatizomenum  :  Sic 
soLDUPLUs  ABUNDAT  m  AtjRis  ;  1673,  in-12  ;Cœln 
(  sur  la  Sprée),  1674,  ia-8°  ;  —  Observatio  circa 
urnas  gentilium  Germanorum  an.  1674  invcjî- 
^as;  Hayn,  1674,  in-S"; —  Observatio  circa 
regenerationem  argenti  novo  artificio  in- 
vent am;  Hayn,  1674,  in-4''; —  Aurum  su- 
perius  et  inferiusaurxsuperioris  etinferioris 
hermeticum;  Leipzig,  1664;  Francf.,  1675,  in-12  ; 

—  Phosphorus  hermeticus,  sive  magnes  lumi- 
Wffim;Leipzig,  1674, in-12;  Francfort  etLeipzig, 
1675,  in-12  ;  —  Venus  aurea  {informa  chry- 


273  BALDUIN  —  BALDUS 

socollaefossilis)  cum  fulmine  eœlitus  delapsa, 
prope  Haynam,  die  28  maii  1677;  Hayn,  1677, 
m-12.  F.  H. 

Morbitz  ,  Dœbelische  C/ironik,  p.  222.  —  Dresde ,  Ce 
lefirte  Anzeigen,  année  1754,  p.  155. 

BAi.DCiivouBALDUiNtrs.  Voyez  Baudouin. 

*  BALDUIN  {Francis),  jurisconsulte,  né  en 
Belgique  en  1520,  mort  àParis,  en  1573.  Il  étudia 
successivement  à  Louvain  et  à  Paris  et  se  ren- 
dit prèsdeMélanchthonetde  CalTin,  pour  bien  se 
pénétrer  de  leurs  arguments  contre  le  papisme. 
Q  se  consacra  enfin  à  la  profession  du  barreau. 
5a  maxime  favorite  était  que  «  l'histoire  lue 
sans  discernement  est  un  guide  aveugle.  >>  On 
a  de  lui  :  De  institutione  Historiée  universee, 
et  ejus  cum  jurisprudentia  conjunctione ;  — 
Leges  etedicta  veterum  imperatorumdechris- 
Manis  ; — Ettmenisoratio  descholis  ; —  et  quel- 
ques autres  ti-avaux. 

,  D.  P.  Freher,  Theatrum  yirorum  eruditione  cla- 
rorum. 

BALDCIN  ( Frédéric  ) ,  théologien  luthérien, 
lé  à  Dresde  en  1575,  mort  à  Wittenberg  en 
1627.  Il  étudia  à  Meissen,  devint  prédicateur  à 
Prague,  enfin  professeur  de  théologie.  On  a  de 
ui  des  ouvrages  de  théologie,  pai'mi  lesquels  on 
•emarque  un  commentaire  latin  sur  les  Épltres 
le  saint  Paul,  et  une  Défense  de  la  confession 
i'Augsbourg. 

'  Witte ,  Mémorise  theologorum. 

BALDUIN  OU  BALDWiN  (  Guillaume  ),  mo- 
raliste anglais,  né  vers  la  fin  du  quinzième  siècle, 
nort  vers  1564.  Il  étudia  à  Oxford,  et  se  livra 
|,oute  sa  vie  à  l'éducation  des  enfants.  On  a  de 
ui  :  Mirror  for  magistrales  ;'LonAx&s,,  1559;  — 
freatise  on  the  use  of  comédies ,  as  welas , 
hf  adages  ,  similes,  and  proverbes;  Londres, 
1560  (  souvent  réimprimé  )  ;  —  Treatise  of  mo- 
ral phïlosophy ,  1557;  — the  Funerals  ofkincj 
Edward  VI,  poëme,  1563. 

I  Wood,  At/i.  Oxon.,  I,  341,  edit.  Blls,  —  Ritson,  Bibl. 
Poet.,  p.lsi. 

!  BALDUIN  'OU  BA.LDWIN  (  Thomas  ) ,  sur- 
lommé  Devoniïis,  moine  de  Cîteaux,  évêque  de 
Worcester,  puis  aixhevêque  de  Cantorbéry,  né 
liExeter  vers  le  milieu  du  douzième  siècle,  mort 
iîn  1191  au  siège  de  Ptolémaïde.  Il  suivit 'le  roi 
Richard  I^'"  dans  son  expédition  de  la  teiTe 
sainte.  C'était  un  homme  bienfaisant  et  plein  de 
itolérance.  Le  pape  lui  écrivit  un  jour  une  lettre 
jdont  l'adresse  portait  :  Monachoferventissïmo, 
abbati  calido,  episcopo  tepido ,  archiepiscopo 
Iremisso.  On  a  de  lui  :  Decorpore  et  sanguine 
pomini;  —  Desacmmeîî^o  «/^am,  etc.,  traités 
imprimés  dans  la  Bibliothèque  des  Pères.  On 
trouve  encore  quelques-uns  de  ses  écrits  dans  la 
\Bihliothèque  Cistercienne. 

j   Moréri ,  Bibliothèque  historique. 

\  BALDUIN  ou  BALDWIN  (Timothée),  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
|0n  a  de  lui  :  Expediti  ducis  de  Bucliingham 
■m  Ream  insulam    Vile  de  Rhé),  œuvre  pos- 


274 
thume  d'Edouard  Herbert,  baron  de,  Cherbury, 
éditée  par  Balduin,  1656,  in-8<>. 
Adelung,  Suppl.  à  Sôciier,  A llgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BALDUNG (  Jean),  surnommé  Griin,  peintre 
et  graveur  sur  bois,  né  à  Gmiinde  (  Souabe  )  vers 
1470,  mort  à  Strasbourg  en  1550.  Contemporain 
d'Albert  Durer,  mais  non  son  imitateur  ni  môme 
son  rival ,  comme  on  l'a  dit  à  tort.  Sa  ma- 
nière, surtout  dans  ses  tableaux  historiques, 
l'appelle  vaguement  celle  de  l'école  de  Nurem- 
berg ,  quoique  l'exécution  soit  plus  froide.  Pour 
la  composition,  rien  de  plus  fantastique,  quelque 
chose  d'extravagant  qui  s'éloigne  complètement 
d'Albert  Diirer.  Ses  tableaux,  qui  ornent  la  ca- 
thédrale deFribourg,  attirent  l'œil  par  la  vivacité 
et  la  fraîcheur  de  leur  coloris,  que  le  temps  n'a 
pu  altérer.  On  distingue ,  entre  autres,  le  Cruci- 
fiement, pour  la  beauté  du  dessin  et  le  fini  de  plu- 
sieurs têtes.  Au  bas  on  lit  cette  inscription  :  «Jo- 
hann Baldung,  cognomine  Griin,  Gamundia- 
nus,  Deo  et  virtute  auspiciisfaciebat,  1516.  » 
On  trouve  encore  de  ses  œuvres  au  musée 
de  Berlin ,  dans  la  galerie  de  Schleissheira  et  à  la 
chapelle  Moritz.  Ses  portraits  de  Maximilien  F% 
Charles  V,  etc.,  qu'on  voit  dans  la  galerie  grand'- 
ducale  de  Carlsruhe,  sont  généralement  faibles  de 
ligne  et  de  couleur.  Parmi  ses  gravures  sur  bois 
on  remarque  :  Jésus-Christ  et  les  douze  apôtres 
(iàU);— Adam  et  Eve  (  1514)  ;  —  Xanthippe 
à  cheval  sur  des  rats  (  1515  ) ,  ouvrage  plein  de 
mouvement  !et  d'étrangeté;  —  Bacchus  ivre , 
couché  près  d'un  tonneau  du  haut  duquel  un  enfant 
lui  pisse  sur  la  tête;  —  un  Sabbat;  — des  Pay- 
sages gravés  à  l'eau-forte.  Quand  Baldung  n'aurait 
fait  que  ses  gravures,  il  serait  déjà  un  artiste  hors 
ligne.  S'ils'y  rencontre  par  hasard  quelque  trivia- 
lité, il  sait  la  sauver  par  le  mérite  de  l'exécution  et 
par  des  contrastes  pleins  de  noblesse.    A.  W. 

Kunstblatt,  1834,  n°  88. 

*  BALDUNGius  OU  BALDUNG  {Jérôme),  mé- 
decin suisse  du  quinzième  siècle.  On  a  de  lui  : 
De  Podagra  ;  Strasbourg,  1497,  in-4°  ;  dédié  à 
Sigismond,  duc  d'Autriche  ;  —  Aphorismi  com- 
punctionis  ;  Strasbourg,  1497,  in-4°. 

Biographie  médicale.  —  Jôcher,  Allgemeines  Ge- 
lehrten-Lexicon. —  Fabricius  ,  Bibliotheca  med.  et  in- 
flmse  œtatis. 

*  BALDUS  ou  BALDESCHi  ,  jurisconsulte 
italien,  né  à  Pérouse  en  1327,  mort  à  Paris  le 
28  avril  1400.  E  fût  un  des  plus  éminents  légis- 
tes, et  professa  le  droit  pendant  près  de  cinquante 
ans ,  soit  à  Pérouse ,  à  Pise ,  à  Bologne ,  à  Flo- 
rence ,  à  Padoue ,  ou  à  Pavie.  Ses  principaux 
ouvrages  sont|:  Commentaires  sur  le  Vieux  et  le 
Nouveau  Digeste,  etc.; —  Commentaires  sur  le 
Liber  feudorum  et  sur  le  traité  de  la  paix  de 
Constance ,  etc.;  —  Leçons  sur  trois  livres  des 
Décrétâtes; —  Additions  sa  Spéculum  de  Du- 
rante ;  —  Practiea  Judiciaria  ;  —  De  Juris 
Doctoribus  vel  de  Commemoratione ,  etc.;  — 
De  Pacfis  ;  —  Disputatio  de  Vi  turbativa. 

Savigny,  Gesch.  des  Rômisch.  Rechts  im  Mittelalter. 

BALDUS  {Bernardin).  Voy.  Baldi. 


275 
BALE,  en  latin  baljeus 


(Jean),  célèbre 
théologien  et  biographe  anglais ,  né  le  21  no- 
vembre 1495  ,  mort  en  novembre  1563.  H  fut 
placé  à  l'âge  de  douze  ans  dans  un  couvent  de 
l'ordre  des  Carmes,  et  vint  ensuite  continuer  ses 
étudesà  Cambridge;  il  les  acheva  vers  1514,  dans 
le  collège  dit  de  Jésus.  On  le  trouve  en  1 529  rem- 
plissant à  Ipswich  les  fonctions  de  prieur  d'un 
couvent.  Quelque  temps  après,  soit  conviction , 
soit  influence  de  l'époque  et  du  milieu  dans  le- 
quel il  se  trouvait  placé,  un  grave  changement 
s'opéra  dans  les  idées  et  dans  la  position  de  Jean 
Baie.  Il  embrassa  le  protestantisme,  et  mit  par 
un  acte  décisif,  par  le  mariage,  une  barrière  in- 
franchissable entre  le  passé  et  l'avenir.  Aussi  bien 
s'attira-t-il  (c'est  lui-même  qui  s'en  plaint  dans 
une  lettre  à  Cromwell  )  les  persécutions  du  clergé 
romain,  contre  lesquelles  il  fut  défendu  par  le 
ministre  homonyme  du  célèbre  Olivier  Cromwell. 
A  la  mort  du  ministre  de  Henri  \lli,  Baie  se  tint 
pendant  huit  ans  dans  une  retraite  studieuse, 
uniquement  occupé  des  travaux  de  la  pensée. 
11  rentra  dans  la  vie  active  sous  le  roi  Edouard  VI, 
auquel  il  fut  présenté  à  Southampton,  et  qui 
l'appela  en  1553  à  l'évêché  d'Ossory  en  Irlande. 
Il  voulut  être  consacré  suivant  le  nouveau  céré- 
monial de  l'Église  d'Angleterre.  Mais  les  efforts 
qu'il  fit  alors  pour  amener  à  la  religion  nouvelle 
les  prêtres  de  son  diocèse  et  ses  ouailles,  dans 
un  pays  qui  fut  toujours  attaché  à  l'Église  ro- 
maine ,  l'exposèrent  bientôt  à  une  irritation  et 
à  une  impopularité  qui  firent  explosion  à  la 
mort  d'Edouard  VI.  Sa  maison  fut  assaillie; 
plusieurs  de  ses  serviteurs  furent  tués  ,  et  lui- 
même  ne  parvint  à  se  réfugier  à  Dublin  qu'avec 
une  escorte  de  trois  cents  soldats.  Arrivé 
dans  la  capitale  de  l'Irlande,  il  se  retrouva  en 
face  des  mêmes  périls,  auxquels  il  échappa  en- 
core en  gagnant,  déguisé  en  matelot,  un  vais- 
seau zélandais.  Il  n'était  pas  à  la  fin  de  ses 
peines  :  le  bâtiment  fut  capturé  par  un  corsaire 
hollandais  qui  le  fit  prisonnier,  et  lui  enleva  tout 
ce  qu'il  possédait.  Jeté  par  une  tempête  sur  la 
côte  de  Cornouailles,  il  fut  pris  et  accusé  de  tra- 
hison ,  mais  relâché  bientôt  après.  Rembarqué 
sur  le  même  bâtiment,  il  fut  conduit  en  Hollande, 
et  y  demeura  en  prison  pendant  trois  semaines, 
au  bout  desquelles  il  recouvra  sa  liberté  en 
payant  une  amende  de  trente  livres  sterling.  Il  se 
retira  alors  à  Bâle,  où  il  résida  durant  le  court  rè- 
gne de  la  reine  Marie.  Il  retourna  en  Angleterre, 
à  l'avènement  d'Elisabeth.  Mais  il  ne  voulut  plus 
reprendre  ses  fonctions  épiscopales  en  Irlande,  et 
préféra,  à  une  dignité  qui  lui  avait  causé  tant 
d'ennuis ,  les  douceurs  de  la  vie  privée  et  les 
produits  d'un  bénéfice  dépendant  de  la  cathé- 
drale de  Cantorbery,  qu'il  tenait  de  la  munificence 
de  la  reine. 

Le  style  et  la  pensée  de  Baie  ont  été  diverse- 
ment appréciés ,  suivant  la  passion  de  chacun  de 
ses  critiques.  On  doit  reconnaître  seulement  que 
son  zèle  l'emporta  trop  loin.  On  a  de  lui  les  ouvra- 


BALE  276 

ges  suivants,  divisés  parlni-même  en  écrits  anté- 
rieurs et  postérieurs  à  sa  conversion  au  protes- 
tantisme, et  en  œuvres  dramatiques  en  vers  :  A 
new  Comedij  or  Interlude,  concernyng  the 
Lawes  of  Nature,  Moïses  and  Christe;  in-S", 
Londres,  1538  et  1562;  —  A  Brief  Comedy 
or  Enterlude ,  concernyng  the  tentation  oj 
ourlord ;LonATes,  l538,in-8°;—  ATragedy  or 
Enterlude  manifesting  the  chief  promises  of 
God  tmto  Man  ;  Londres,  1538  et  1577  ;  —  Yct 
a  Course  at  the  Romysh  ^foxe,  against  Ed- 
mond Bonner  ,  Bïshop  of  London  ;  Zurich, 
1543;  —  A  mystery  of  Iniquyte  contayned 
wïthin  the  hcretical  Genealogye  of  Ponce 
Pantolabus ;  Genève,  1545;  —  the  Actes  of 
English  votaryes  ;  Wesel,  1546,  in-8°,  et  Lon- 
dres, 1560;  les  deux  premières  parties  ont  seules 
été  publiées;  —    the  True  Hystorie   of  tfie 
Christen  departyng  of  the  révérend  Man  D. 
Martyn  Lut  fier,  translated  from  the  latin  of 
Justtis  ;  Jouas ,  Michel  Celius  et  Johanues  Au- 
rifaber;  Londres,  1546;  —A  l)r\fe  andfayth- 
full  déclaration  of  tfie  true  faith  of  Christ; 
Londres,  1547  ;  —  Illustrium  majoris  Britan- 
nix  scriptorumsummarium,  in  quasdamcen- 
turias  divisutn ;Wese\,  1548  ;  Bâle,  1557  et  1559. 
On  trouve  une  copie  autographe  de  l'édition  de 
1548  dans  ]e  British  Muséum; —  tfie  Labo- 
ryouse  Journey  and  serche  of  Juan  Leylande 
for  Englande's  antiquities  ;  Londres,  1549;  et 
dans  la  vie  deLeland,  1772;  —  A  Dialogue  or 
Communicacîjon  to  be  had  at  a  table  betwene 
tivo  Chyldren  gathered  out  of  the  holy  scHp- 
tures ,  by  John  Baie  for  his  two  yonge  son- 
nes ;  Londres ,  1549,  in-8°  ;  —  the  Confession 
of  tfie  stjnner  after  the  sacred  scriptures; 
Londres,  1549;  —  the  Apology  of  Jofian  Baie 
against  a  ranfte  Papyst ;  Londres,  1650;  — 
the  Image  of  both  Churches;  Londres ,   1550 
et  1584  ;  —  the  Vocacyon  of  John  Baie  to  tfic 
Bishopric/t  of  Ossorie  in  Irelande,  hisperse- 
cucions  inthe  same  and  finale  Belyveraunce; 
Londres,  1553  ;  —  A  Déclaration  of  Edmonde 
Banners  articles  concerning  the  cleargye  oj 
London  dyocese;  Londres,  1561 ,   in-8°;  — 
Acta  Romanorum  pontificum ,  a  dispersiom 
discipulorum    Christi    usque    ad  tempora 
Pauli  quarti,  ex  Joannis  Baleei   Catalogc 
anglicorum  scriptorum  desumpta;  Francfort. 
1569,  et  Leyde,  1615;  —  the  Pageant  of  Po- 
pes, traduit  du  latin  de  Baie  par  Jean  Studléy. 
Londres,  1574  ;  —De  religioneCarmelilana  ei 
scriptoribus  ejusdem,  in-4°,  manuscrit  conservi 
dansle^rife^  IfMseMm;  —  d'autres  manuscritf 
dont  on  trouve  la  liste  dans  Tanner,  et  quelquefi 
écrits  sous  le  nom  d'HaiTison.  V.  R.     | 

Pitseus  ,  de  Scriptoribus  Anglise.  —  P.  iilount ,  Céfc'! 
sura  celebrium  auctorum.  —  Verhelden,  Elogia  prœs 
tantiorum  aliqtcot  theologorum.  —  Tanner,  Bibliothect 
Britannico-Hibernica.  —  Fabricius,  Bibliotheca  medii 
et  infimœ  eetatis.  —  Penny  Cyclopœdia.  I 

*B4LE  (Robert),  théologien  anglais,  mowj 
en  1 503 .  H  devint  prieur  des  carmes  d  e  Norwich(  ! 


Î77  BALE  —  BALESTRA 

?t  laissa  une  bibliothèque  considérable  pour 
'époque.  On  a  de  lui  :  Annales  ordinis  Car- 
meliiarum  ;  —  Historia  Elix  proplietse , 
ouvrages  publiés  quelque  temps  avant  sa  mort. 
Wood.  Âthense  Oxoniensés.  —  Jocher,  Allgemeines 
7elefirten-Lexicon. 

BALÉCHOV  (Jean-Jacques-Nicolas) ,  gra- 
.'eur,  né  à  Arles  en  1715,  mort  à  Avignon  le  18 
loût  1765.  n  fit  ses  premières  études  chez  un 
;raveur  de  cachets  à  Avignon;  puis  il  vint  à 
'ans ,  et  se  mit  sous  la  direction  de  Bernard 
'Épicié  ,  secrétaire  de  l'Académie  de  peinture. 
1  acquit  en  peu  de  temps  une  telle  renommée , 
ju'on  le  chargea  de  la  gravure  du  portrait  en 
lied  d'Auguste ,  roi  de  Pologne  ,  destiné  à  être 
ïiis  à  la  tête  de  la  collection  de  la  galerie  de 
Dresde.  Il  s'en  acquitta  avec  le  plus  grand  ta- 
ent  ;  mais  n'ayant  pu  se  disculper  d'avoir  vendu 
es  meilleures  épreuves  de  ce  portrait  à  son  profit, 
!  fut  rayé  de  la  liste  des  membres  de  l'Académie 
iont  il  faisait  partie ,  et  forcé  de  se  réfugier 
»  Avignon.  C'est  là  qu'il  exécuta  dans  la  retraite 
ies  trois  belles  estampes  d'après  Vernet,  les 
Baigneuses,  le  Calme,  et  la  Tempête,  ainsi  que 
ia  Sainte  Geneviève  d'après  Carie  Vanloo  ;  ce 
ut  son  dernier  ouvrage.  Baléchou  a  laissé, 
bomme  buriniste,  une  réputation  qui  n'a  pas  en- 
core été  effacée  :  ses  productions  se  distinguent 
surtout  par  la  hardiesse  et  la  vigueur  ;  mais  on 
ui  reproche  quelquefois,  avec  raison,  de  la  du- 
l'eté  dans  les  détails.  Le  portrait  du  roi  de  Polo- 
'?ne  est,  sans  contredit,  le  chef-d'œuvre  de  la 
:;ravure  ;  le  peu  d'exemplaires  qui  en  restent  se 
rendent  aujourd'hui  un  prix  exorbitant.  [Enc. 
les  g.  du  m.  ] 
;  Heinecken,  Dictionnaire  des  Artistes,  etc. 

BALEN  OU  BALliEN  (  Henri  Van  ) ,  peintre 
l'histoire,  né  à  Anvers  en  1560,  mourut  dans 
;ette  ville  en  1632.  Il  voyagea  en  Italie,  où  l'étude 
Ile  l'antique  et  des  grands  maîtres  épura  son 
içoût  et  perfectionna  ses  talents.  H  est  regardé 
i;omme  un  des  meilleurs  peintres  flamands  :  ses 
:;ompositions  sont  belles  et  habilement  ordonnées; 
ses  tableaux  sont  harmonieux  et  d'un  excellent 
ton.  Il  fut  le  premier  maître  du  célèbre  Van-Dyck. 
■Les  ouvrages  de  "Van-Balen  sont  en  grand  nom- 
;bre.  Ses  principaux  tableaux  sont  :  le  Festin 
des  Dieux;  le  Jugement  de  Paris,  et  un  Saint 
Jean  prêchant  dans  le  désert,  qui  orne  la 
chapelle  Notre-Dame  d'Anvers.  On  remarque 
aussi  dans  cette  église  une  Sainte  Famille,  peinte 
par  Balen.  On  a  vu  au  Musée  de  Paris  deux  ta- 
bleaux de  ce  peintre;  l'un  représentant  Abraham 
\renvoyant  Agar  et  son  fils  Ismaël;  l'autre, 
une  Sainte  Famille  dans  le  désert,  servie  par 
lies  anges. 

I    Descamps,  fie  des  Peintres  flamands. 

s  :6ALen  { Matthias  ),  historien  flamand,  né  en 
il6ll  à  Dordrecht ,  mort  en  1680.  Il  se  livra  d'a- 
jbord  à  la  poésie,  et  passa  ensuite  le  reste  de  sa 
'vie  à  recueillir  des  matériaux  sur  l'histoire  de 
sa  ville  natale.  Ce  travail  parut  en  flamand,  sous 


S78 


le  titre  :  la  Description  de  Dordrecht ,  conte- 
nant son  origine,  ses  accroissements  et  son  état 
présent ,  avec  la  généalogie  des  principales  fa- 
milles, etc.;  Dordrecht,  1677,  2  vol.  in-4°. 

Barbier,  Examen  critique.  —  Paquot,  Mémoires  pour 
servir  à  l'Histoire  littéraire  des  Pays-Bas,  in-fol.,  1. 1, 
p.  358. 

*  balënena  (  Bernard  de  ),  poète  espagnol, 
natif  de  Valdepenas,  vivait  vers  1625.  Il  est 
connu  pour  quelques  œuvres,  entre  autres  pour 
un  poème  héroïque  intitulé  Bernard,  ou  la 
victoire  de  Roncevaux. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 
bales  { Pierre  ) ,  calligraphe  anglais ,  né  en 
1547,  mort  en  1610.  Il  se  rendit  célèbre  par  son 
talent  dansl'art  d'écrire  en  petit.  On  rapporte  qu'il 
a  écrit  d'une  manière  lisible ,  sur  une  place  de 
l'étendue  d'une  pièce  de  six  hards,  le  Pater,  le 
Credo,  les  dix  Commandements  de  Dieu,  une 
Prière  en  latin,  son  nom,  une  devise  et  la 
date,  le  tout  enchâssé  dans  une  bague  d'or, 
qu'il  présenta  à  la  reine  d'Angleterre  en  présence 
de  sa  cour  et  de  beaucoup  d'ambassadeurs  étran- 
gers. H  était  aussi  très-habile  à  imiter  des  ma- 
nuscrits ,  et  fut  employé  par  Walsingham ,  se- 
crétaire d'État ,  pour  certaines  opérations  diplo- 
matiques, n  publia  en  1597  son  Maître  d'écri- 
ture, en  trois  parties  in-4"  :  dans  la  première,  il 
enseigne  à  écrire  vite ,  dans  la  seconde  à  écrire 
correctement  ;  et  la  ti'oisième  est  destinée  à  la 
calligraphie.  Son  Alphabet  linéal  était  une  es- 
pèce d'écriture  cunéiforme  :  toutes  les  lettres 
étaient  représentées  par  de  simple?  .lignes  ou 
traits  dirigés  en  différents  sens. 

Biographia  Britannica. 

BALESDENS  (  Jean  ),  éditeur  français,  né  à 
Paris  vers  la  fin  du  seizième  siècle,  mort  le 
27  octobre  1675.  Il  fut  reçu  membre  de  l'Acadé- 
mie par  l'influence  du  chancelier  Séguier,  dont 
il  était  secrétaire.  Compétiteur  avec  Corneille,  il 
écrivit  à  l'Académie  pour  la  prier  de  faire  atten- 
tion à  son  peu  de  mérite  et  à  l'éminente  supériorité 
de  son  conclurent.  On  lui  sut  gré  de  cet  acte  de 
modestie ,  et  il  fut  nommé  deux  ans  après.  H  a 
très-peu  écrit,  et  s'est  borné  aux  fonctions  d'é- 
diteur. On  a  de  lui  :  les  éditions  de  la  plupart 
des  écrits  de  Savonarole  ;  des  Elogia  de  Jean-Pa- 
pire  Masson ,  avec  une  vie  de  l'auteur  ;  Paris, 
1638, 2  vol.  in-S"  ;  du  Traité  de  Veau-de-vie  de 
Brouaut;du  Chartiludium  logicœ,  jeu  de  cartes 
pour  enseigner  la  logique  de  Thomas  Murner  ; 
des  Œuvres  spirituelles  de  saint  Grégoire  de 
Tours;  des  Épîtres  de  sainte  Catherine  de 
Sienne  ;  —  une  traduction  des  Fables  d'Ésope, 
et  d'autres  travaux  moins  importants. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

BALESTRA  (Antonio),  peintre  et  graveur,  né 
à  Vérone  en  1666,  mort  le  2  avril  1740  (1).  A  la 
mort  de  son  père ,  il  se  trouva  forcé  d'embrasser 
pendant  quelque  temps  la  carrière  du  commerce; 
mais  bientôt  sa  vocation  l'emporta  :  à  vingt  et 

(1)  Guarini  le  fait  mourir  vers  174*,  et  Orjandl  en  173^. 


279 


BALESTRA  — 


un  ans  il  partit  pour  Venise,  et  entra  dans  l'ate- 
lier d'un  habile  coloriste,  le  Bellucci.  Sous  sa 
direction,  il  étudia  pendant  trois  années  les 
grands  maîtres  de  l'école  vénitienne,  et  puisa 
dans  leurs  œuvres  la  magie  des  couleurs  et  l'in- 
telligence du  clair-obscur.  Il  passa  ensuite  quel- 
que temps  à  Bologne,  et  se  rendit  à  Rome,  où, 
sous  Carlo  Maratta ,  il  s'imbut  des  grands  prin- 
cipes et  du  goût  de  Raphaël  et  des  Carrache. 
Après  quatre  années  d'études  suivies  dans  la  ca- 
pitale des  arts,  Balestra  voulut  aussi  voir  à  Na- 
ples  les  œuvres  des  Lanfranc ,  des  Luca  Gior- 
dano,  et  des  SoUmène. 

De  retour  de  ce  dernier  voyage,  il  se  présenta, 
en  1694,  dans  l'arène  ouverte  à  Rome  par  l'Aca- 
démie de  Saint-Luc.  Le  sujet  du  concours  était 
la  Défaite  des  Géants.  Le  prix  fut  adjugé  una- 
nimement au  dessin  du  Balestra.  Plus  tard,  cette 
même  académie  l'admit  au  nombre  de  ses  mem- 
bres. En  1695,  il  quitta  Rome  pour  se  rendre  de 
nouveau  à  Venise ,  et  de  là  dans  sa  patrie,  où  il 
ouvrit  une  école  qui  fut  très-suivie.  Il  compta 
parmi  ses  élèves  Michel-Angelo  Prunati,  Gio- 
vanni Bettino  Cignaroli,  Pecchio,  Pietro  Ro- 
tari,  G.-B.  Mariotti ,  Giuseppe  Nogari,  Pietro 
Longhi',  Angelo  Venturini ,  Carlo  Salis,  etc. 

Les  ouvrages  du  Balestra  sont  nombreux  dans 
les  États  vénitiens  ;  il  suffira  de  citer  les  prin- 
cipaux :  le  tableau  d'autel  de  la  chapelle  Saint- 
Antoine  dans  la  cathédrale  de  Vérone;  ime 
Sainte  Thérèse  dans  celle  de  Bergame;  une 
Vierge  immaculée  dans  celle  de  Mantoue  ,  enfin 
deux  sujets  tù-és  de  la  Vie  de  saint  Came  et 
saint  Damien,  à  Sainte-Justine  de  Padoue.  Son 
portrait  peint  par  lui-même  figure  dans  la  collec- 
tion iconogi-aphique  de  la  galerie  de  Florence. 
Véritable  éclectique,  Balestra  s'était  formé  un 
genre  qui  avait  emprunté  à  toutes  les  écoles, 
mais  qui  tient  moins  peut-êti-e  de  l'école  véni- 
tienne que  de  toute  autre.  Habile  dessinateur, 
bon  coloriste,  peiuti-e  studieux  et  réfléchi,  Ba- 
lestra conserva  jusqu'à  sa  mort  sa  vigueur  de 
main  et  d'esprit ,  et  fut  un  des  derniers  artistes 
qui  aient  honoré  l'école  vénitienne. 

Le  Balestra  fut  aussi  un  habile  graveur  à 
l'eau-forte  ;  on  connaît  de  lui  plusieurs  pièees  fort 
recherchées,  telles  que  les  Trois  Anges  chez 
Abraham  ;  —  la  Vierge  ;  —  l'Enfant  Jésus  et 
saint  Jean;—  deux  Guerriers;  — \&  Portrait 
de  l'architecte  San-Micheli,  etc.  Il  faut  se  gar- 
der de  confondre  les  œuvres  d'Antonio  Balestra 
avec  celles  de  Giovanni  Balestra,  graveur  au  burin . 
Ernest  Breton. 
rozzo,  le  fite  de'  Pittori,  degli  ScuUori  e  degli  Archi- 
tetti  lyeronesi,  1718.  —  Zannettl,  délia  Pittura  vene- 
ziana,  1771.  —  Oretti,  Memorie.  —  Lanzi,  Storia  délia 
Piltura.  —  Malvasia,  Pitture,  Sculture  ed  Architecture 
de  Bologna.  —  Tlcozzi,  DizionaHo  dei  Pittori.  —  Or- 
landi,  Abecedario  Pittorico.  —  D'Argenville,  f^ie  des 
Peintres  italiens.  —  Ch.  le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur 
d'estampes,  1850. 

*  BALESTRA  (Joseph),  chirurgien  italien, 
natif  de  Lorette ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  gli  Acci- 


BALESTRTNI  280 

denti  del  mal  contagioso  observati  nel  lazza- 
retto  ail  Isola;  Rome,  1657,  in-4°;  —  dei 
Culto  e  di  miracoli  delta  B.  Colomba,  trad. 
en  latin  par  Bollandus. 

Biographie  médicale.  —  Acta  Sanctoruvi,  mois  de  mai, 
—  MazzuchelU,  Serittori  d'Italia.—XàeUiBg,  supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BALESTRA  (Pietro),  sculpteur,  né  à  Sienne, 
vivait  en  1692.  On  a  de  lui  une  bonne  statue  de 
Pie  in,  placée  dans  la  cathédrale  de  Sienne. 

Romagnoli,  Ceniii  Storico-Artistici  di  Siena  e  suoi 
sxiburbii,  1840. 

*  BALESTRA  {Raimond) ,  compositeur  ita- 
lien, vivait  au  commencement  du  dix-septlèrac 
siècle.  J.  B.  Bonometti  a  inséré  plusieurs  psaumes  •■ 
et  motets  de  Balestra  dans  sa  collection  intitulée' 
Pamassus  musicus  Ferdinandœus,  publiée  en 
1615. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BALESTRiEBi  (Dominique),  poète  italien, 
né  à  MUan  le  16  avrU  1714,  mort  vers  1755.  Il  i 
étudia  d'abord  le  droit,  qu'il  abandonna  ensuite i 
pour  s'adonner  exclusivement  à  la  poésie.  Il  ob- 
tint un  grand  succès,  surtout  par  ses  morceaux, 
écrits  dans  l'idiome  populaire  milanais.  On  a  de  ' 
lui  :  Ri7ne  Milanese;  Milan,  1744,  in-4°;  —ili 
Figliuolo  prodigo  ;  ibid.,  1748,  in-8°. 

Mazzuchelli,  Serittori  d'Italia. 

*BALESTRiERi  (  Hortetisius) ,  \ésmi&  ita-i 
lien,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  Esercizj  spirituali  di 
S.  Ignazio;  Y erùse,  1633,  in-12;  —  Conside- 
razioni  sopra  i  IV  Novissimi;  Venise,  1741, 
in-12. 

MazzuchelU,  ScrUtori  d'Italia.  —  Adelung,  Suppic- 
ment  à  Jôcher,  .4llgemeines  Gelehrten-Lexicon.- 

*  BALESTRiERi  (  Pierre- Jean  ) ,  poète  ita- 
lien, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  V Arcade  Favola 
Boschereccia;  Parme,  1703  et  1713  ;  —  Le- 
zione  sopra  certe  Poésie  d'alcuni  signori  Par- 
migiani;  Parme,  1717;  —  V Erasima ,  favola 
boschereccia;  Parme,  illQ ;  —  V Antimande 
favola  boschereccia;  Parme,  1726. 

Mazzuchelli,  Serittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BALESTBiERo  (  Giuseppe),  peintre  de  i'é-' 
eole  napolitaine,  né  à  Messine  en  1632,  mort' 
en  1709.  Il  fut  élève  et  copiste  intelligent  d'Agos- 
tino  Scilla;  il  était  bon  dessinateur,  et  sans 
doute  il  eût  fait  honneur  à  son  maître,  s'il  n'eût 
embrassé  l'état  ecclésiastique,  et  abandonné  son 
art  après  avoir  produit  quelques  bons  tableaux^» 

E.  B— N. 

Hackert,  Memorie  dei  Pittori  Messinesi,  1792.  - 
Lanzi,  Storia  Pittorica. 

*  BALESTRiNi  (  Philippe  ) ,  médecin  et  ana- 
tomiste  italien ,  natif  de  Gênes, -vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  a  d( 
lui  :  La  natomia  moderna  delV  ossa ,  delk 
cartilagini,  de'  ligamenti,  con  curiose  e  dotti 
osservazioni  del  Kerliringio  sulla  sceletto  del 
feto  e  una  storia  natomica  del  parto ,  con  loi 


)8I 


BALESTRTNÎ  —  BALFOUR 


282 


'ifferenza  degli  ossi  dopo  la  Nascita;  Gênes, 

708 ,  m-8°. 

Mazzucbelli,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  Supplément 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon.— Biographie 

lédicale. 

BALETTi  ( ^Zewa  Riccoboni),  connue  sous  le 
cm  de  Eose  Baletti,  cantatrice  italienne,  née  à 
tuttgart  en  1768.  Au  mois  de  novembre  1788, 
lie  débuta  au  concert  spirituel  à  Paris,  et  elle 
atra  immédiatement  après  dans  la  troupe  des 
iouffons  du  théâtre  de  Monsieur.  Vers  1792,  elle 
stourna  à  Stuttgart,  où  elle  devint  cantatrice  de 
i  cour  du  duc  de  Wurtemberg. 
Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BALETTI  (Gianetta-Roza-Benozzi),  actrice 
aneaise  attachée  à  la  Comédie  italienne,  native 
e  Toulouse,  mourut  en  1758.  Ses  parents 
taient  Italiens.  Elle  prit  au  théâtre  le  nom  de 
tylvia,  et  obtint  pendant  plus  de  quarante  ans 
i  faveur  du  public. 

!  Cbaudon  et  Delancline,  Nouveau  Dictionnaire  histo- 
Wque. 

'  BAiiETTi  (Joseph),  surnommé  Marijo,  mari 
e  la  précédente,  attaché  au  Théâtre-Italien,  vi- 
àit  dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
jiècle.  Il  fut  un  de  ceux  que  le  régent  fit  venir  à 
laris  en  1716,  pour  y  rétablir  la  Comédie  ita- 
icnne.  Il  remplit  avec  succès  les  rôles  d'amou- 
;eux. 

iChaudon  et  Delandlne,  Dictionnaire  historiqite. 
i  BALET  (Gauthier),  médecin  anglais,  né  en 
■529  à  Portsham  dans  le  Dorsetshire ,  mort  le 
I  mars  1592.  Il  fut  professeur  de  médecine  à 
(xford,  et  l'un  des  médecins  ordinaires  de  la 
îeine  Elisabeth.  On  a  de  lui  :  Traité  de  trois 
\ortes  de  poivre  commun,  1358  ou  1588,  in-8"  ; 
-  Petit  Traité  sur  la  conservation  de  la 
lue,  publié  d'abord  in-12  ;  réimprimé  à  Oxford 
a  1616  et  en  1654,  in-8°;  —  Directions  pour 
%  santé  naturelle  et  artificielle,  avec  des 
emèdes  pour  toutes  les  maladies  des  yeux , 
,626,  in-4'';  — Explicatio  Galeni  de  Potu  con- 
alescentium  et  senum,  etc. 

\  Biographia  Britannica. 

\  *BAi.FE  {Michel-Guillatime) ,  (x>mço?Mem 
Iriandais,  né  le  15  mai  1808  à  Dublin.  Il  eut  son 
lère  et  Horn  pour  premiers  maîtres.  Encore 
[infant,  il  se  fit  remai-quer  par  son  intelligence 
nusicale.  A  sept  ans  il  exécuta  en  pubUc  un 
îoncerto  de  Viotti;  à  seize,  il  remplissait  à 
Liondres  le  rôle  du  chasseur  dans  le  Frey- 
chiitz.  Quelque  temps  après ,  le  jevme  artiste 
dirigeait,  en  qualité  de  chef  d'orchestre,  ceux 
qu'il  surpassait  déjà  par  la  maturité  du  talent.  E: 
îerendità  Rome  en  1825  ;  et,  l'année  suivante,  il 
[écrivit  le  ballet  de  La  Pérouse,  pour  le  théâtre 
le  la  Scala  ;  mais  laissant,  cette  fois,  la  compo- 
sition pour  le  théâtre  lui-même,  il  débuta  aux  Ita- 
liens de  Paris  sous  le  nom  de  Balfi,  et  remplit  avec 
5uccès  les  rôles  de  Figaro,  de  Dandini,  du  Po- 
desta,  de  X>.  Giovanni.  Il  revint  bientôt  à  ce  qiii 
'était  sa  vocation  et  se  remit  à  composer.  Cependant 
il  remplit  encore  en  1846  les  fonctions  de  direc- 


teur de  l'orchestre  de  l'opéra  de  Londres.  JLa 
manière  de  ce  maître  a,  de  la  grâce  ;  elle  se  rap- 
proche de  la  musique  française,  comme  le  carac- 
tère irlandais  lui-même  de  celui  de  nos  compa- 
triotes :  souvent  même  Balte  cherche  à  imiter 
nos  compositeurs,  Auber  en  particulier.  Cette 
observation  s'applique  surtout  au  Puits  d'A- 
mour et  aux  Quatre  fils  Aymon ,  opéras  exé- 
cutés à  Paris.  Les  œuvres  deBalfe  sont  :  i  Rivali, 
1830; —  Uno  avvertimento ,  1832; —  Enrico 
IV,  1834;  —  l'Assedio  di  la  Rochelle,  1835  ;— 
Manon  Lescaut  1836;  pour  M™*  Malibran, 
opéra  auquel  cette  grande  artiste  fit  un  succès 
de  vogue;  —  /.  Grey,  1837;  —  la  Dame 
voilée,  et  FalstafJ,  1838;  —  Jeanne  d'Arc, 
1839;  —  Keolanthe,  1840;—  la  Gypsy,  1844; 
le  Puits  d'Amour  et  les  Quatre  fils  Aymon , 
exécutés  à  Paris  en  1843  ;  —  l'Étoile  de  Sé- 
ville,  opéra  représenté  en  1846,  avec  peu  de 
succès,  à  l'Opéra  de  Paris,  quoique  interprété 
par  Gardoni  et  M'"^  Stoltz;  —  the  Bondman 
(le  Serf),  représenté  à  Londres,  1846  ;  —  le 
Mulâtre,  Berlin,  1848.  Enfin,  il  a  publié  à  Lon- 
dres, en  1852,  Indispensable  studies  for  a  so- 
prano voice,  in-fol.  V.  R. 
Conversations-Lexicon. 

*  BALFOtra  (^Alexandre),  écrivain  écossais, 
né  à  Monkie  (  Forfarshire  )  en  1767,  mort  le  18 
septembre  1829.  Il  commença  par  être  employé 
dans  le  commerce,  où  il  déploya  de  grandes  res- 
sources d'intelligence  ;  bientôt  il  fut  à  même  de 
faire  le  négoce  pour  son  propre  compte  ;  mais  la 
crise  de  1815  le  précipita  dans  le  gouffre  d'une 
banqueroute  ,  et  il  se  vit  contraint  de  renoncer 
aux  affaires.  Comme  il  s'était  exercé  depuis 
longtemps  à  des  travaux  littéraires,  il  se  fit  écri- 
vain, et  débuta  en  1819  par  une  nouvelle  inti- 
tulée Campbell,  or  the  Scottish  probationer. 
Il  continua  à  doimer  au  Magasin  d'Edimbourg 
des  poèmes  et  des  contes  sur  les  mœurs  écos- 
saises. On  a  de  lui,  en  volumes  :  Contemplation, 
and  other  poems,  1820  ;  —  the  Foundling  of 
Glenthorn,  or  the  Smuggler's  cave  ;  —  High- 
land  Mary.  —  M.  Moir  a  publié  les  œuvres 
choisies  d'Alexandre  Balfour,  sous  le  titre  de 
Weeds  and  Wild  flowers. 

Chambers,  Eminent  Scotchmen. 

BALFOUR  (André  ),  naturahste  écossais ,  vi- 
vait au  dix-septième  siècle.  Il  était  fort  riche,  et 
employa  une  grande  partie  de  sa  fortune  à  la 
fondation  du  jardin  de  botanique  et  du  muséum 
d'Edimbourg,  où  jusqu'alors  (1580)  on  s'était  à 
peine  occupé  de  l'étude  des  végétaux.  Robert 
Brown,  voulant  tirer  son  nom  de  l'oubli,  lui  a 
dédié  un  genre  de  plantes  (balfouria)  delà 
famille  des  apocynées,  qui  ne  comprend  qu'une 
seule  espèce,  originaire  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Biographie  médicale. 

*  BALFOUR  (François  ),  médecin  anglais,  né 
à  Edimbourg  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  Sa  mort  n'est  pas  constatée.  H 
ejcerça  longtemps  à  Calcutta,  et  a  laissé  des  ou- 


283 


BALFOUR  —  BALGUERIE 


284 


vrages  pleins  de  notes  curieuses,  basées  sur  sa 
méthode  expérimentale  et  justifiées  par  les  faits. 
On  a  de  lui  :  On  the  influence  qf  the  moon  in 
fevers;  Calcutta,  1784,  in-8°  ;  Edimbourg,  1785, 
in-S",  et  Londres,  1815.  Il  existe  une  traauction 
allemande  par  Lautli,  Strasbourg,  1786,  in-8°; 
—the  Forms  o/Herhren  ,•  Calcutta,  1785,in-4°  ; 

—  Mémorial presented  to  the  East  India  Com- 
pany ,  coynparing  his  own  practice  in  mali- 
gnant,  bilimis,  yellow,  etc.,  fevers,  ivlth  that  of 
other  doctors  in  the  East;  Londres,  1790,  in-S"; 

—  Onputrid  intestinal  remitting  fevers,  etc.; 
Edimbourg  et  Calcutta,  1792,  in-8°;  tiaduction 
allemande  à  Bresiau  et  HirscUberg,  1792,  in-8°  ; 

—  On  sublunar  influence  in  fevers;  Calcutta, 
1795,  in-8°;  réimprimé  en  1811  et  en  1815. 

Miatic  Researches.  —  Transactions  of  the  royal  So- 
ciety  o/Edinburgh  ;  —  Rose.JVew  Biographiccfl  Dictio- 
narif. 

BALFOUR  (  Jacques  ),  de  Pittendreich,  juris- 
consulte écossais,  mort  en  1583.  D'abord  des- 
tiné à  l'Église ,  il  se  livi'a  ensuite  à  l'étude  des 
lois.  Plus  tard  il  embrassa  les  doctrines  de  la 
réformation,  et  se  montra  partisan  de  Jean  Knox. 
En  1547  il  fut  fait  prisonnier  en  même  temps  que 
ce  sectaire,  lors  de  la  prise  du  château  de  Saint-An- 
dré par  les  Français,  auxiliaires  du  cardinal Bea- 
toun,  et  fut  transporté  en  France.  La  paix  de  1 J49 
le  rendit  à  son  pays  ;  mais,  à  dater  de  ce  moment, 
on  le  voit  passer  tour  à  tour  d'une  croyance  à 
l'autre,  et  d'un  parti  à  un  parti  opposé.  C'est  ainsi 
qu'il  se  déclara  revenu  au  catholicisme.  Ré- 
compensé par  un  archidiaconat,  il  sévit  contre 
ceux  qu'il  appelle  des  hérétiques,  en  particulier 
contre  un  vieux  prêtre  appelé  Walter  Mylne. 
En  1559,  Balfourprit  parti  pour  la  reine  régente, 
lors  de  la  guerre  civile  qui  éclata  cette  année.  A 
l'arrivée  de  la  jeune  reine,  en  1561,  il  fut 
nommé  lord  de  la  session  (lord  of  session). 
Il  présida  ensuite  la  cour  des  commissaires  d'E- 
dimbourg, et  devint,  le  5  juillet  1565,  membre  du 
conseil  privé  de  la  reine.  11  suivit  en  même  temps 
le  barreau.  H  se  trouva  avec  la  reine  à  Holy- 
Rood ,  dans  la  nuit  de  l'assassinat  de  Rizzio, 
dont  Daxulcy  l'accusa  d'être  complice;  ce  qui  fe- 
rait croire  à  sa  culpabilité,  c'est  qu'il  fut  comblé 
de  nouveaux  honneurs.  Il  prit  part  ensuite 
avec  Lesly ,  évêque  de  Ross ,  à  une  compilation 
des  actes  du  parlement  depuis  1424  jusqu'en 
1664 ,  destinée  à  devenir  le  code  du  pays.  Ce 
travail  fut  fait  avec  beaucoup  de  précipita- 
tion ,  et  Balfour  s'y  consacra  avec  ardeur.  Mal- 
heiu'eusement  il  rentra  de  nouveau  dans  cette 
can-ière  d'intrigues  et  de  sang ,  pour  laquelle  il 
garaissait  particulièrement  fait.  L'accusation, 
dirigée  contre  lui  à  l'occasion  du  meurtre  de  Riz- 
zio, le  poussa  à  se  joindre  aux  ennemis  de  Darn- 
ley.  On  le  voit  ensuite  négocier  avecle  régentMur- 
ray  ;  et  ce  qui  l'accuse  formellement,  c'est  qu'il 
range ,  parmi  les  conditions  de  reddition  d'une 
forteresse,  qu'il  ne  pourra  être  recherché  pour 
le  meurtre  de  Darnley.  11  s'associa  en  même  temps 


à  la  protection  que  Murray  accorda  à  la  réforme. 
Ce  qui  mérite  d'être  cité  à  son  avantage,  c'est 
qu'il  paya  de  sa  personne  à  la  bataille  de  Lang- 
side  en  mai  1568.  A  la  fin  de  cette  année,  il  fit 
des  efforts  pour  faire  avorter  l'enquête  ordonnée 
par  Elisabeth  au  sujet  du  meurtre  de  Darnley. 
Emprisonné  pour  cette  conduite  par  lord  Lennox, 
et  accusé  de  meurtre ,  il  recouvra  sa  liberté, 
mais  perdit  sa  place  de  président  de  session.  Il 
échappa  aussi  plusieurs  fois  aux  accusations  di- 
rigées contre  lui  à  l'occasion  de  ce  meurtre.  Deux 
fois  il  se  réfugia  en  France.  On  sait  que  cette  ac- 
cusation tourna  ensuitecontre  Morton  lui-même, 
qui,  reconnu  coupable  du  meurtre  de  Darnley , 
eut  la  tête  tranchée.  Balfour  contribua  à  ce 
résultat.  Il  intrigua  ainsi  jusqu'à  la  fin.  On  peut 
le  considérer  comme  le  type  de  cette  incons- 
tance et  de  cette  souplesse  politique,  que  d'autres 
temps  ont  vu  se  reproduire.  On  a  de  lui  :  Prac- 
tickof  the  Law,  recueil  estimé,  1574,  entrepris 
par  ordre  du  régent  d'Ecosse.  A'.  R. 

Penny  Cyclopœdia.  —Knox,  ïlistory  of  the  Itefor- 
mation,  —  Goodal,  Préface  to  Balfours  Praclicks.  — 
KeiUis,  History  ofthe  Re/ormation. 

*  BALFOUR  (Jacques),  jurisconsulte  et  phi- 
losophe écossais,  né  le  14  novembre  1730,  mort 
le  6  mars  1795.  Après  avoir  été  proposé  poun 
une  chaire  de  législation  vacante  à  l'université; 
de  Cambridge  et  avoir  rempli  les  fonctions  de 
substitut  de  shériff  pour  le  comité  d'Edimbourg, 
il  se  livra  à  l'étude  des  matières  philosophiques. 
On  a  de  lui,  outre  les  écrits  destinés  à  combat- 
tre les  doctrines  d'Hume,  un  ouvrage  intitulé 
Philosophical  Essays,  pubhévers  1764. 

Penny  Cyclopœdia. 

*  BALFOUR  {Robert),  philosophe  écossais, 
vivait  au  dix-septième  siècle.  Morhof  en  parle 
comme  d'un  célèbre  commentateur  d'Aristote. 
Dempster  l'appelle  le  phénix  de  son  siècle,  un 
philosophe  connaissant  à  fond  les  langues  mortes, 
un  mathématicien  consommé.  On  trouve  la  liste' 
de  ses  ouvrages  dans  le  travail  du  docteur  Ir-ii 
ving. 

Irving,  Lives  of  ScoitisJt  poètes. 
BALGUEBIE  -  STUTTEMBERG,     industriel' 

français,  né  à  Bordeaux  en  1779,  mort  à  Ba- 
gnères  le  25  août  1825.  Il  entra  de  bonne  heure 
dans  la  carrière  commerciale ,  qui  était  celle  de 
son  père.  Au  retour  de  la  paix  en  1814,  il  fit, 
l'un  des  premiers,  paraître  dans  les  ports  de 
l'Inde  et  de  la  Chine  le  pavillon  français,  qui 
avait  cessé  de  s'y  montrer  depuis  si  longtemps. 
Ce  fut  lui  aussi  qui  forma  ces  associations  de  ca- 
pitalistes qui  achevèrent  si  promptement  le  pont 
de  Bordeaux,  celui  de  Libourne,  ceux  de  Mois- 
sac,  d'Agen,  d'Aiguillon,  de  Goësmont  et  de 
Bergerac.  Bordeaux  lui  doit  son  entrepôt ,  sa 
banque,  et  plusieurs  autres  édifices  industriels. 
Dans  les  derniers  moments  de  sa  vie,  il  était  oc- 
cupé d'un  vaste  projet  :  U  voulait,  en  défrichani 
les  landes  de  la  Guienne,  réunir  Bayonne  à  Bor-  : 
deaux,  et  ouvrir  ainsi  à  sa  patrie  de  nouvelles! 


185  BALGUERIE 

oies  de  Gonununication.  Une  maladie  de  lan- 
ueur  l'enleva  avant  qu'il  eût  pu  réaliser  cette 
«lie  conception. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

BâLGUY  (Jean  ),  savant  théologien,  né  en  1686 
Sheffield  dans  le  comté  d'York,  mort  en  1748. 
l  fut  admis  en  1702  au  collège  de  Saint- Jean  à 
îambridge ,  où  il  prit  ses  degrés  en  arts  ;  il  se 
istinguasi  avantageusement,  que  l'évêque  Hoad- 
jy  lui  donna  une  prébende  dans  l'église  de  Sa- 
sbury  ;  et  en  1729  il  obtint  le  vicariat  de  Nor- 
ballerton,  dans  le  comté  d'York.  Les  plus  re- 
narquables  de  ses  écrits  sont  :  une  Lettre  à  un 
léiste  sur  la  beauté  et  l'excellence  des  vertus 
mrales ,  1726,  in-8"  ;  —  le  Fondement  de  la 
'onté  morale,  ou  recherche  approfondie  de 
'origine  de  nos  idées  delavertu,iTî8,m-BP; 
-  Recherches  sur  les  perfections  morales  de 
Dieu,  particulièrement  relativement  à  la 
Création  et  à  la  Providence,  1730,in-4°;  — im 
^ssai  sur  la  Rédemption,  1741,in-4°;  —  Sei^- 
nons  sur  différents  sujets ,  2  vol.  in-8°. 

Biographia  Britannica. 

BALGUY  (Thomas),  théologien  anglais,  fils 
lu  précédent,  né  en  1716,  mort  en  1795.  Il  fut 
levé  au  collège  de  Saint- Jean  à  Cambridge,  et 
I  y  prit  ses  degrés  en  théologie.  Il  fut  ensuite 
■trébendaire  de  Winchester  et  archidiacre  de  ce 
liocèse  en  1781  ;  il  refusa  l'évêché  de  Glocester. 
j)n  a  de  lui  :  un  Jûiscours  sur  le  çfouverne- 
nent  de  l'Église,  in-4°  ;  —  deux  Discours  sur 
es  devoirs  respectifs  des  ministres  et  des 
Mêles,  Jn-4''  ;  —  Exhortation  de  l'archidiacre 
je  Winchester,  in-4''; —  ime  Notice  sur  le 
focteur  P/IoweZZ ,  principal  du  collège  de  Saint- 
:ean,  à  la  tête  de  ses  sermons  ;  —  la  Bonté  de 
f)ieu  prouvée  et  vengée,  in-8°  ;  —  une  Préface 
i\m  Essai  sur  la  rédemption,  par  son  père,  in-8°. 
ue  recueil  de  ses  discours  et  exhortation?,  a  été 
mprimé,  in-8°. 

i  Rose,  Neio  Biographical  Oictionary. 
\    *BALHORN    ou    BALLHORN    {Louis-Gtlil- 

i^aume),  littérateur  allemand,  né  dans  le  duché 
le  Holstein  au  commencement  du  dix-huitième 
.jiècle,  mort  le  20  mai  1777  à  Neustadt,  où  il  de- 
ifint  surintendant  (èvèque  protestant),  après  avoir 
exercé  diverses  charges  éminentes  dans  l'ensei- 
gnement. Il  fut  membre  et  secrétaire  de  la  Société 
latine  d'Iéna.  On  a  de  lui  :  Spicilegium  ad 
■Vorstii  Latinitatem  selectam,  en  1752;  —  de 
Jena,  literarum  sede,  ante  conditam  ibi  Aca- 
demiam,  oratio;  léna,  1753,  in-4°  ;  —  De  Diis 
Salvatoribus  ,  1753;  — De  scientia,  summo 
Herilli  bono,  a  Ciceronis  et  Lactantii  ani- 
\madversionibus  vindicanda;  Altona,  1758, 
|in-4o  ;  — Pr.  de  institutionis  Scholasticas  ter- 
pinjs;  Hanovre,  1760,  in-4°;  —  Destudiis  lit- 
ferarum  illustribus  apud  veteres  Romanos; 
léna,  1755,  in-4°  ;  —  De  Minerva  urbis  Prad- 
side;  Hanovre,  1761 ,  in-4°  ;  —  De  Peccatis  di- 
ligentium,  ihid.,  1763,  ia-4°;  — Pr.  de  bono 
Mventu,  veterum  Deo,  1765,  in-4''  ;  — -  Pr.  de 


—  BALIN 


286 


Libris  quibusdam  rarioribus,  eorum  maxi- 
me, qui  Latinas  litteras  cura  aut  cogita- 
tione  dignis  prol.,  I,  IV,  1766,  1767,  1770, 
in-4°  ;  —  Pr.  de  usurpatis  guibusdam  Latinse 
lingux  exercitationibus  comparandee  verss 
ejus  facultati  noxiis ,  1772,  in-4''.  Enfin,  un 
ouwage  musical,  intitulé  De  Phonascis  ve- 
terum, vocis  formandas  conservandœque  ma- 
gistris  ;  Altona  et  Hanovre,  1762,  in-4°. 

Meusel,  Gelehrtens  Deutschlund.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BALiAivos  {Jean-Baptiste),  physicien  et 
mathématicien  italien,  mort  en  1666.  On  a  de 
lui  divers  ouvrages  écrits  à  des  époques  et  dans 
des  localités  différentes  :  De  tempestate  maris  ; 

—  De  motu  animalium  ;  —  An  detur  vacuum  ; 

—  De  ambitu  terrée  ;  —  Qua  ratione  gravia 
descendant; — De  trochlea ;  —  De  Trirème mo- 
venda  velocius  ;  —  De  Cxirru  commodiori  ;  — 
De  Forma  metiendi  latera  insequalia;  —  De 
Linea;  —  De  solari  horologio  ;  —  De  Vi- 
sione  ;  —  De  Coloribus  ex  vitreo  organo 
ortis. 

Oldoin,  Athenxum  Ligusticum.  —  Soprani,  J'crittor» 
liguri.  —  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BALicouRT  [Marguerite-Thérèse ) ,  célèbre 
comédienne ,  née  vers  le  commencement  du  dix- 
huitième  siècle,  morte  le  4  août  1743.  Elle  dé- 
buta au  Théâtre-Français  le  29  septembre  1727, 
par  le  rôle  de  Cléopâtre.  Ses  débuts  furent  assez 
brillants  pour  qu'un  mois  après  elle  fût  reçue 
sociétaire  à  part  entière.  L'année  suivante,  elle 
ressuscita  par  son  talent  la  Médée  deLongepierre, 
oubliée  depuis  trente- quatre  ans.  Tous  les  Mé- 
moires du  temps  attestent  que  mademoiselle  Ba- 
licourt  n'avait  point  encore  joué  de  rôle  où  elle 
eût  fait  paraître  tant  de  talent ,  et  qu'elle  y  pro- 
duisit un  effet  incroyable.  Mademoiselle  Clairon 
a  cherché  à  détruire  cette  réputation  par  une 
seule  ligne  de  ses  Mémoires  :  elle  prétend  que 
cette  actrice  avait  l'air  roide  et  froid.  Or, 
mademoiselle  Clairon  n'avait  même  pas  quatorze 
ans  quand  mademoiselle  Balicourt  débuta.  Son  ju- 
gement est  donc,  au  moins ,  prématwé  ;  il  vaut 
mieux  s'en  référer  à  celui  des  contemporains. 

P.-l).  Lemazurier,  Galerie  historique  des  Acteurs 
français. 

*  BALIENTB  (  Joseph-Hippolytc  ) ,  linguiste 
espagnol,  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Alfabeto,  o  nueba  qoloqazion  de  las  letnis 
qonozidasen  nuestro  idioma  qastellano,  para 
qonseguir  unaperfetta  qorrespcmdenzia  entre 
la  esqritura  a  prdmtnziazion  ;  1731.  in-4°. 
Le  titre  de  cet  ouvrage  donne  une  idée  du  sys- 
tème  de  l'auteur  :  faire  accorder  l'orthographe 
et  la  prononciation.  De  nos  jours ,  M.  Marie  a 
renouvelé  sans  la  connaître  peut-êti'e  cette  idée, 
que  l'origine  des  langues  ne  permettra  jamais 
d'admettre. 

Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BALIN  (Jean),  prêtre  et  historien,  né  à  Vé- 
soul  vers  1570,  mort  à  Wesel ,  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  fut  aumônier 


2S7 


BALIN 


de  régiment  et  témoin  des  événements  de  la 
guerre  de  Flandre,  qui  se  termina  par  la  paix  de 
1608.  Il  en  publia  l'histoire  sous  ce  titre  :  De 
Bello  Beîgicosub  auspiciis  Ambrosii  Spinolse ; 
Bruxelles,  1609,  in-8°.  On  a  aussi  de  lui  :  De 
clivœ  Magdalenas  gestis ,  ubi  et  ejus  navigatio 
in  Provinciam ,  et  pœnitentias  locus  descri- 
Mr^tur  ;  Paris,  1607,  Il  le  publia  la  même  année 
en  français ,  sous  le  titre  de  Poëme  héroïque  de 
Sainte  Madeleine. 

Foppens ,  Bibliotlieca  Belgica. 
BALiNGHEDi  {Antoine n^) ,  jésuite  et  théo- 
logien, né  en  1571  à  Saint-Omer,  mort  à  Lille  le 
24  janvier  1630.  H  fut  professeur  dans  divers 
collèges,  et  se  livraparticiJièrement  à  l'éducation. 
Outre  un  grand  nombre  d'écrits  traduits  de  l'ita- 
lien et  de  l'espagnol,  cités  par  Paquot ,  on  a  de 
lui  :  les  Plaisirs  spirituels  contre-quarrez  aux 
sensuels  du  quaresme-prenant ;  Douai,  1627, 
in-12;livre  très-rare;  —les  Après-dîners  et 
Propos  de  table  contre  l'excès  au  boire  et  au 
manger, pour  vivre  longuement;  Lille,  1615, 
petit  in-S";  — ZwenaiSeta,  seu  morum  a  brutis 
petita  Institutio,  ordine  alphabetico  tum 
virtutum  tum  vitiorum;  Saint-Omer,  1621, 
petit  in-8°  ;  livi-e  singulier,  qui  paraît  avoir  donné 
au  P.  Leroy  l'idée  de  celui  qu'il  a  intitulé  la 
Vertu  enseignée  par  les  oiseaux  ;  Liège,  1653, 
in-S"  ;  —  Scrtptura  sacra  in  locos  communes 
morum  et  exemplortim  digesta;  Douai ,  163 , 
2  vol.  in-fol. 

Paquot,  Mémoires  pour  servir  à  l'Histoire  liUcrniro 
des  Pays-Bas,  t.  11,  p.  145,  in-i2. 

BALIOL.  Voy.  Bailleul. 

*.BAL,lSTA,  Romain,  préfet  des  prétoriens , 
mort  vers  l'an  264.  Déjà  préfet  du  prétoire  sous 
Valérien,  il  se  fit  remarquer  par  la  vigueur 
avec  laquelle  il  sut  organiser  la  discipline  dans 
l'armée,  qui  le  choisit  pour  son  chef  lorsque 
Valérien  tomba,  en  260,  aux  mains  des  Perses. 
H  combattit  courageusement  contre  ces  derniers 
en  Cilicie  et  en  Lycaonie.  Il  fut  un  de  ceux  qui 
déterminèrent  Macrien  et  ses  deux  fils  à  prendre 
la  pourpre  ,  et  il  continua  de  remplir  sous  le 
premier  ses  fonctions  de  préfet.  Il  revêtit  enfin 
à  son  tour  la  pourpre  lorsque  Macrien  et  son 
fils  furent  vaincus  par  Auréole.  On  présume  qu'il 
fut  tué  par  un  soldat  d'Odénat,  lorsque  ce  roi  de 
Palmyre  marcha  contre  les  troupes  romaines. 

Trébellius  l'ollion^ies  Trente  Tyrans,  XVII.  —  Pauly, 
Real  Encyclopœdie. 

*BAHSTA  (Quintilius) ,  théologien  italien, 

mort  en  1703.  On  a  de  lui  :  Qusestiones  de  qffi- 

ciis;  Roveredo,  1698,  in-fol.;  et  Padoue,  1703, 

in-fol. 

Adelung.Suppl.  àJôcher,  Allgetn.  Gelehrten-Lexicon, 

BALïVET  {Claude- François),  magistrat 
français,  néàGray  en  1754,  mort  le  19  avril  1813. 
Il  fut  envoyé  comme  député  à  la  convention  par 
le  département  de  la  Haute-Saône.  Il  siégea 
parmi  les  membres  qui  formaient  la  Plaine. 
Dans  le  procès  de  Louis  XVI,  il  vota  pour  la 


-  BALL  288 

réclusion  et  le  bannissement  à  la  paix.  Après  la 
session  conventionnelle,  il  entra  au  conseil  des 
anciens,  et  en  fut  nommé  secrétaire  au  mois  de 
septembre  1798;  il  en  sortit  bientôt,  et  ne  fit 
plus  partie  d'aucun  corps  législatif;  mais  il  fut 
nontuné  commissaire  du  Directoire- près  de  l'ad- 
ministration centrale  de  son  département.  Au 
18  brumaire,  Q  résigna  ces  fonctions  et  se  retira 
à  la  campagne. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

*  BALK  {Daniel-George  ),  publiciste  allemand, 
né  à  Kœnigsberg  en  1764,  mort  à  Tver.  11  était 
professeur  de  médecine  à  l'université  de  Dor- 
pat,  et  directeur  de  l'institut  médico-clinical.  Ce- 
pendant il  n'a  laissé  que  des  travaux  politiques 
et  littéraires,  entre  autres  :  Was  xoar  Kurland, 
undwas  kann  esjetzt  unter  Katharina's  Scep- 
ter  îoerden  (Ce  qu'était  la  Courlande,  et  ce 
qu'elle  peut  devenir  sous  le  sceptre  de  Cathe- 
rine )  ;  Mittau ,  1795  ;  —  Menschengrôsse  { Gran- 
deur humaine),  poëme  didactique  ;  —  et  quelques 
autres  poésies. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary.  ■: 

BALK  {Éverard),  jurisconsulte  hollandais, 
natif  de  Deventer,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle.  Il  professa  d'abord  le  droit 
à  Bourges,  puis  à  Harderwyck.  On  a  de  lui, 
entre  autres  ouvrages  :  Electa  Juris  ;  Harder- 
wyck, 1529.  —  De  Intellectu;  liv.  5,  ad  cod. 
adL.-J.  Majestat.;  1622. 

Chaudon   et  Delandinc,  Nouveau  Dictionnaire  fUs- 

torique. 

BALL  ou  BALÉE  {Jean),  prêtre  anglais,  hé- 
résiarque, vivait  vers  la  fin  du  quatorzième  siècle, 
et  fut  exécuté  en  1381 .  Les  biographes  anglais  nient 
qu'il  ait  été  disciple  de  "Wiclef.  Ce  qu'il  y  a  de 
certain,  c'est  qu'il  devint  le  chef  de  l'insurrection 
de  1384,  qui  menaça  très-sérieusement  l'autorité 
de  Richard  H.  Il  s'était  rendu  populaire  en  prê- 
chant l'égalité  et  le  bonheur  commun,  en  soute- 
nant que  la  division  des  sociétés  par  classes  et 
la  distribution  inégale  des  richesses  étaient  l'uni- 
vre  d'honmies  qui  voulaient  s'emparer  de  toute 
la  somme  d'autorité  et  de  bien-être,  et  dominer 
les  autres.  Les  vers  suivants  servirent  un  jour 
de  thème  à  un  discours  prononcé  devant  des 
milliers  de  campagnards  : 

When  Adam  delvcd  and  Eve  span, 
Who  was  then  the  gentleman. 

C'était  surtout  contre  le  clergé  qu'il  dirigeait  ses 
attaques.  Les  évêques  le  firent  emprisonner.  On 
vit  bientôt  ses  partisans,  au  nombre  de  100,000, 
se  ruer  sur  Londres ,  briser  les  portes  des  pri- 
sons ,  et  délivrer  celui  qu'ils  appelaient  leur  mes- 
sie. Richard  II,  voyant  son  autorité  débordée , 
se  vit  obligé  de  traiter  avec  la  l'ébellion.  On  lui 
livra  l'archevêque  de  Cantorbéry,  le  chancelier 
et  le  grand  trésorier,  qui  furent  mis  en  pièces. 
Cette  insurrection  dura  deux  années.  Les  soldats 
anglais ,  qu'elle  avait  d'abord  effrayés ,  vinrent 
à  bout  de  la  maîtriser.  Jean  Bail  fut  pris  de 


289  BALL  - 

nouveau  ;  on  lui  fit  son  procès ,  et  il  fut  exécuté 
à  Conventry. 

tlose,  Neio  Biographical  Dictionary. 

BALL  ou  BALÉE  (  Jean  ),  théologien  puritain, 
né  en  1585  à  Cassingtou  (  Oxfordshire  ),  mort  en 
1640.  Il  étudia  à  l'université  d'Oxford,  et  remplit 
les  fonctions  de  pasteur  et  de  maître  d'école  dans 
un  petit  village  du  comté  de  Stafford.  On  a  de 
lui  :  A  short  treatise  containing  iall  the  prin- 
cipal grounds  ofthe  Chrisiiayi  religion  ;  1630  : 
ce  livre  a  eu  un  grand  nombre  d'éditions,  et  a 
été  traduit  même  en  langue  turque;  —  Treatise 
on  faith;  in-4°,  1631  et  1637;  et  une  foule 
d'autres  traités  sur  les  motifs  de  séparation, 
le  pouvoir  de  la  piété ,  la  méditation  théolo- 
gique, etc. 

Samuel  Clark,  Biograph. 

*  BALLA  {^Joseph-François  ) ,  magistrat  fran- 
çais, né  à  Valleraugue  (département  du  Gard) 
le  25  juillet  1737,  mort  le  8  septembre  1806. 
Avant  la  révolution,  Balla  était  juge  royal  à  Val- 
leraugue. En  1792,  il  fut  nommé  membre  delà 
convention  nationale  par  les  électeurs  du  dépar- 
tement du  Gard.  Appelé  à  se  prononcer  sur  le 
sort  de  Louis  XVI,  il  vota  pour  l'appel  au  peu- 
ple, pour  la  réclusion  pendant  la  guerre  et  le  ban- 
nissement après  la  paix.  A  la  mort  de  Louis  XVI, 
il  quitta  Paris,  et  se  retira  dans  une  petite  pro- 
priété (la  Bovie)  située  sur  la  commune  de  la 
Rouvière ,  canton  de  Valleraugue.  Sous  le  con- 
sulat, il  fut  nommé  (11  juin  1800)  président 
du  tribunal  civil^du  Vigan,  emploi  qu'il  conserva 
jusqu'à  sa  mort.  On  a  de  lui  :  Opinion  du  ci- 
toyen Balla,  député  du  département  du 
Gard ,  sur  le  ci-devant  roi  ;  imprimée  par  or- 
dre de  la  convention  nationale ,  de  l'impri- 
merie de  la  citoyenne  Fourougue;  br.  de  huit 
pages  in-8°.  Angliviel. 

Moniteur.  —  Registre  de  l'état  civil,   etc. 

*  BALLA  (  Philibert  ) ,  jésuite  italien ,  né  le 
2  février  1703  aux  environs  d'Asti,  mort  vers 
1770.  Il  enseigna  la  philosophie  et  la  théologie 
à  Crémone ,  puis  à  Turin.  On  a  de  lui  :  Notizie 
istoriche  di  San  Sayina,  vescovo  e  martire; 
Turin,  1750,  in-8°;  —  Risposta  aile  lettere 
teologico-morale  scritte  dal  P.  N.  N.,  sotto 
nomed'Eusebio  Framiste,  etc.;  Modène,  1754, 
in-8°. 

MazzuchelU,  Scrittorid'ltalia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BALLABÈNE  (Grcp'oire ),  compositeur  italien, 
né  à  Rome  en  1730,  mort  dans  la  même  ville  en 
1800.  «  Il  s'est  fait  connaître  du  monde  musical , 
dit  Fétis,  par  une  messe  composée  du  Kyrie  et 
du  Gloria,  à  quarante-huit  voix,  divisée  en 
douze  chœurs ,  chef-d'œuvre  de  patience  et  de 
savoir.  La  cour  de  Portugal  ayant  fait  demander 
à  Pasquale ,  par  son  ambassadeur  à  Rome ,  un 
Dixit  à  seize  voix  en  quatre  chœurs  réels,  ce 
Dixit  fut  essayé  dans  l'égUse  des  Douze- Apôtres 
par  cent  cinquante  chanteurs  ;  et  on  profita  de 
1  cette  occasion  pour  essayer  aussi  l'ouvrage  de 

I  HOVV.  BIOGR.  BNIVEHS.  —  T.   IV. 


BALLAN  290 

Ballabène ,  dont  l'effet  parut  incertain ,  inconvé- 
nient inévitable  dans  des  compositions  si  compli- 
quées. L'abbé  Santini  possédait  en  manuscrit  un 
Dixit  à  seize  voix  de  Ballabène,  un  auti-e  Dixit 
à  huit ,  des  messes  et  des  motets  à  cinq ,  la  Sé- 
quence de  saint  Augustin  à  quatre,  et  un  Amen 
à  quatre. 

L'abbé  Baloi,  Memorie  délia  Vita  di  G.  Pierluigi  de 
Palestrina  ;  —  P.  MarUni,  Approvaiione  ragionata.  — 
Fétis  ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BALLAi>ORi  (  Jérôme  ),  théologien  et  poète 
italien,  né  à  Crémone  en  1619,  mort  le  29  août 

1683.  On  a  de  lui  :  il  Traficante  céleste,  Oceano 
diSantità;  Crémone,  1674,  iQ-4°;  —  Ristretto 
délia  vita  e  morte  del  Benedict.  Viani;  Milan, 

1684,  in-12. 

Mazzuchelli,  5criMond7toZia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Jllgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BALLAiNi  {Jean),  franciscain  napohtain, 
vivait  dans  la  deuxième  moitié  du  seizième 
siècle.  Wadding,  Coppi  et  d'autres  le  nomment 
inexactement  Balanio.  H  fut  directeur  des  étu- 
des à  Venise.  On  a  de  lui  :  Pet.  Talareti ,  in 
physicam  ,metaphysicam  et  ethicam  Aristote- 
Zis,  etc.;  Venise,  1571,  in-4°;  — Sententiee 
S.  Bonaventurœ  libri  IV,  emendati  et  expu- 
gnati;  Venise,  1573,  in-4'',  4  vol.  ;  —  Index  ge^ 
neralis  in  IV  libros  Sententiarum  S.  Bona- 
vent^lrœ ;MA.,  1573,  1580,  in-fol. ;  —  Expo- 
sitio  S.  Bonaventwas  in  lib7-i  Sapientise  et 
Lament.  Hieremise,  cum  addition,  i'ihid.,  1574; 
—  Summa  Alexandri  Alensis ;  ibid.,  1576, 
in-foI.,  4  vol. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*  BALLAiNViLLERS  (  le  baron  de),  ancien 
intendant  de  Languedoc,  depuis  conseiller  d'État, 
né  en  1760,  mort  le  24  septembre  1835.  Au 
commencement  de  la  révolution  il  embrassa  le 
parti  de  la  cour,  fut  chargé  par  Louis  XVI  de 
plusieurs  missions  secrètes ,  et  devint ,  pendant 
l'émigration ,  ;  intendant  général  de  l'armée  des 
princes.  Rentré  en  France  après  le  28  vendé- 
miaire an  IX.  il  y  vécut  dans  la  retraitet-jusqu'au 
retour  des  Bourbons.  Nommé  alors  conseiller 
d'État  et  chancelier  du  conseil  de  Monsieur  (  le 
comte  d'Artois  ) ,  il  présida  provisoirement  le 
conseil  des  ministres  pendant  une  absence  du 
président  titulaire.  On  a  de  lui  :  Traduction  des 
Odes  et  de  l'Art  poétique  d'Horace ,  en  vers 
français,  par  M.  de  ***;  Paris,  1812 ,  in-12;  — 
Montaigne  aux  Champs-Elysées,  dialogue  en 
vers,  et  les  Soirées  de  Campagne,  conte  en 
vers;  Paris,  1822,  in-8°; —  Discours  sur  Jac- 
ques-Auguste  de  Thou,  conseiller  d'État;  Paris, 
1824; —  Œuvres  diverses ,  précédées,  d'une 
notice  sur  l'auteur;  Paris,  1837,  in-8". 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France.  —  J.-M.  Quérard, 
la  Littérature  française  contemporaine,  1827-1840  (  suite 
de  la  France  littéraire  ),  t.  1«'',  p.  134. 

*  BALLAN  ou  BALAN  (  Antoine  ) ,  général 
français,  né  à  Pont-Beauvoisin  (Isère)  le  27  août 
1751,  mort  vers  1832.  Nommé  colonel  d'un  régi- 
ment à  la  bataille  de  Jemmapes,  il  commanda 

ÎO 


29 1 


BALLAN  —  BALLARD 


292 


en  1793  l'armée  qui  se  trouvait  daus  les  environs 
<^e  Gui.<:e.  Mis  à  la  retraite  après  la  campagne  fie 
1796  en  Italie,  il  se  retira  à  Guise. 

1.C  Bas ,  Dictioniiuirc  cncijclopcdiquc  de  la  Francr. 

itALLANCHE  {Pierre-SiinoTi),  littérateiu-  et 
philosophe,  né  à  Lyon  en  1776,  mort  le  12  juin 
1847,  à  la  fois  grand  écrivain  et  penseur  profond, 
doué  en  quelque  sorte  d'un  esprit  prophétique 
qui  lui  fit  deviner  l'histoire  et  pressentir  l'ave- 
nir social.  C'est,  en  effet,  sans  grandes  recher- 
ches et  sans  études  archéologiques  que  Ballanche 
est  parvenu  à  créer  l'un  des  systèmes  histori- 
ques où  les  traditions  générales  de  l'humanité 
ont  été  le  mieux  comprises;  c'est  aussi  sans 
chercher  un  point  d'appui  dans  la  métaphysique 
ou  l'idéologie,  et  même  dans  l'observation  de 
l'homme  et  des  faits  sociaux,  qu'il  a  rattaché  à 
ses  vues  historiques  une  conception  sur  les  des- 
tinées futures  de  la  société  humaine,  Ballanche , 
l'un  des  premiers,  a  senti  et  proclamé  que  l'épo- 
que au  mOieu  de  laquelle  nous  vivons  est  une 
époque  de  transition  à  un  ordre  nouveau ,  une 
époque  de  rénovation  sociale.  Ch.  Bonnet  avait 
conçu  l'idée  de  la  palingénésie  individuelle.  Bal- 
lanche l'a  transportée  à  l'espèce  humaine ,  aux 
nations,  aux  formes  politiques  et  sociales;  et, 
pour  son  temps ,  il  s'est  considéré  comme  l'un 
des  organes  de  la  nouvelle  parole  d'initiation. 

C'est  depuis  une  vingtaine  d'années  seulement 
que  le  nom  de  Ballanche  a  acquis  de  la  célébrité. 
Cependant  ses  premiers  travaux  datent  du  com- 
mencement de  ce  siècle.  Mais  lui-même  en  s'y 
livrant  n'avait  pas  prévu  qu'ils  seraient  sitôt 
compris  et  deviendraient  presque  populaires,  au 
moins  dans  leurs  résultats  généraux.  Il  a  fallu 
pour  cela  le  grand  mouvement  intellectuel  et  so- 
cial qui  s'est  fait  depuis  dix  ans  en  France. 
Avouons  aussi  que  la  forme  des  écrits  de  Bal- 
lanche n'est  point  propre  à  les  répandre ,  malgi'é 
un  éclat  et  une  majesté  de  style  qui  lui  assignent 
un  rang  élevé  parmi  les  prosateurs  de  l'époque. 
Bien  différent  de  la  plupart  des  hommes  qui  de 
nos  jours  sont  arrivés  à  une  brillante  renommée,^ 
Ballanche  a  dé/laigné  le  bruit,  et  il  a  attendu  la 
gloire ,  voulant  la  mériter  par  des  travaux  soli- 
des ,  destinés  à  répondre ,  non  aux  caprices  de 
la  mode  ou  du  goût ,  mais  aux  sentiments  les 
plus  élevés  et  les  plus  profonds  de  l'humanité. 

La  première  édition  de  ses  œuvi'es  fut  faite 
pour  un  cercle  choisi,  et  n'entra  point  dans  le 
commerce  de  la  librairie.  C'est  encore  un  carac- 
tère propre  aux  travaux  de  Ballanche. 

Il  publia  d'abord  Antigone,  poëme  historique  ; 
puis  un  Essai  sur  les  institutions  sociales 
dans  leur  rapport  avec  les  idées  nouvelles. 
Dans  ce  livre ,  l'époque  de  la  restauration  était 
envisagée  du  point  de  vue  élevé  où  la  charte  de 
1814  avait  placé  quelques  hommes  de  bonne  foi 
et  de  bonne  volonté ,  en  prétendant  renouer  la 
chaîne  des  temps,  c'est-à-dire  rattacher  à  la  tra- 
dition nationale  le  développement  nouveau  de  la 
société  moderne.  Ce  n'est  point  la  faute  de  ces 


hommes  si  l'esprit  ancien  n'a  point  compris  l'es- 
prit nouveau ,  comme  l'esprit  nouveau  lui-même 
comprenait  le  passé. 

Oiphéc  est  encore  un  \wm\a  historique,  mais 
d'une  portée  bien  supérieure  à  celle  A' Antigone, 
Orphée  est  l'exposition  symbolique  de  la  manière 
dont  s'opère  toute  grande  évolution  sociale.  Le 
poète  a  choisi  la  fondation  de  la  civilisation  grec- 
que ,  tout  comme ,  lorsqu'il  s'est  agi  de  l'évolu- 
tion politique  des  diverses  classes  d'une  même 
cité,  il  a  choisi  l'histoire  romaine  pour  symbole 
général  de  la  lutte  des  races  et  des  intérêts.  Les 
principes  philosophiques  de  cette  méthode  sont 
développés,  sous  le  titre  de  Palingénésie  so- 
ciale ,  dans  les  prolégomènes  généraux  qui  for- 
ment Yintroduction  A' Orphée. 

Le  dernier  ouvrage  publié  par  M.  Ballanche 
est  la  Vision  d'Hébal,  chef  d'un  clan  écossais. 
Hébal,  doué  de  seconde  vue,  saisit  dans  un  éclair 
de  sa  pensée  toute  l'évolution  historique  de  l'hu- 
manité. Ce  livre,  très-sommaire,  est  le  résumé 
de  la  philosophie  de  Ballanche;  mais  il  est  em- 
preint d'une  couleur  mystique  qui  en  rend  l'in- 
telligence fort  difficile. 

Ballanche  a  laissé  un  des  noms  les  plus  purs  de 
notre  époque.  Sa  vie  s'écoula  dans  mie  retraite 
contemplative,  et  dans  la  culture  assidue  et  tou- 
chante de  quelques  amitiés  de  choix,  à  la  tête  des- 
quelles se  trouvaient  Chateaubriand  et  madame 
Récamier.  [Enc.  des  g.  du  m.  avec  addit.] 

M.  de  Loraénie ,  Galerie  des  Contemporains.  —  Dic- 
tionnaire de  la  Conversation. 

*  BALLANTi  {Jcan-Baptiste),  sculpteur  ita- 
hen,  né  à  Faenza  en  1763,  mort  en  1835.  Il  a 
fait  un  grand  nombre  de  statues  de  saints  et  de 
sujets  religieux  pour  les  diverses  églises  des  pro- 
vinces d'Italie. 

T\fa\à.o ,  Biographia  degli  Italiani  illustri,clc.,l\, 

315-318. 

B4Li,ARD  ,  famille  d'imprimeurs  de  musique 
qui,  pendant  près  de  deux  siècles ,  eut  le  pri- 
vilège d'imprimer  des  livres  de  musique  en 
France.  Les  caractères  dont  ils  se  servaient 
avaient  été  gravés  en  1540  parGnillaumeLe  Bé  ; 
en  1750  ils  s'en  servaient  «ncore,  après  y  avoir 
ajouté  seulem.ent  quelques  signes  devenus  indis- 
pensables. Chaque  fois  qu'un  typographe  voulait 
introduire  quelque  perfectionnement  dans  cette 
partie  de  l'art,  les  Ballard  s'y  opposèrent,  en 
vertu  de  leurs  privilèges  ;  et  la  cour  soutint  leurs 
prétentions. 

I.  BALLARD  (  Booert  ) ,  fut  pourvu  de  la 
charge  de  seul  imprimeur  de  la  musique  de 
la  chambre,  chapelle  et  menus  plaisirs  du  roi, 
conjointement  avec  Adrien  Le  Roy,  son  beau- 
frère,  par  lettres  patentes  de  Henri  II,  en  date  du 
6  février  1552.  Charles  IX  confirma  leur  privi- 
lège. Ils  imprimèrent,  en  société,  le  livre  de  Ta- 
blature de  Guiterne  (guitare  )  d'Adrien  Le  Roy, 
in-4°,  1561  ; — Psaumes  de  David,  en  vers,  par 
Marot,  avec  la  musique,  1562,  in-S";  —  les 
Œuvres  de  Nicolas  de  la  Grotte,  1570,  in-8°; 
et  beaucoup  d'autres  collections. 


BALLARD  —  BALLARïNI 


294 


■  n.  ballâBD  (  Pierre),  fils  du  précédent,  fut 
maintenu  dans  la  charge  de  son  père  par  Henri  ni 
et  Henri  rV.  Ayant  fait  près  de  cinquante  mille 
livres  de  dépenses  pour  l'acquisition  des  poinçons 
et  des  matrices  de  LeBé,  somme  énorme  pour 
ce  temps ,  Louis  XIII  le  récompensa  en  lui  ac- 
cordant des  lettres  patentes  en  1633.  Parmi  les 
ouvrages  qu'il  imprima,  on  remarque  Cent  cin- 
quante psaumes  de  David,  mis  en  musique  par 
Claudia  le  jeune,  1615,  in-S";  —  et  Airs  de 
différents  auteurs,  mis  en  tablature  de  hith, 
1617,  in-4'». 

m.  BA  LiiARD  (  Robert  ) ,  fils  de  Pierre,  fut 
pourvu  de  la  même  charge  de  seul  imprimeur 
du  roi  pour  la  musique ,  par  lettres  patentes  de 
Louis  Xm,  en  date  du  24  octobre  1639.  11  fut 
successivement  juge,  consul,  administrateur  des 
hôpitaux  et  syndic  de  la  chambre  des  libraires 
depuis  1652  Jusqu'en  1657. 

rV.  BALLARD  (  Christophe  ) ,  fils  de  Robert, 
flit  confirmé  dans  les  attributions  de  ses  pères 
par  lettres  patentes  de  Louis  XTV,  en  date  du 
11  mai  1673. 

V.  BALLARD  (  Jean-Baptiste-Christophe  ) , 
fils  du  précédent ,  obtint  les  mêmes  préroga- 
tives que  ses  ancêtres  par  lettres  patentes  de 
Louis  XrV,  en  date  du  5  octobre  1695,  Il  a 
beaucoup  imprimé,  tant  en  ouvrages  théoriques 
que  pratiques.  Il  mourut  avec  le  titre  de  doyen 
des  grands  juges  consuls,  en  1750. 

VI.  BALLARD  (  Christophe-Jean-Frauçois  ), 
fils  de  Jean  -  Baptiste  -  Christophe ,  obtint  de 
Louis  XV  des  lettres  patentes  confirmatives ,  en 
date  du  6  mai  1750.  Tl  mourut  en  1765^  laissant 
un  fils  nommé  Pierre-Robert-Christophe ,  qui 
obtint  aussi  des  lettres  patentes  de  Louis  XV , 
en  date  du  20  octobre  1763.  Tous  ces  privilèges 
ont  été  aboUs  depuis.  La  famille  des  Ballard,  qui 
s'était -montrée  si  peu  désireuse  de  fah-e  faire  des 
progrès  à  l'impression  de  la  musique,  fut  atta- 
quée dans  ses  intérêts  par  la  gravure,  et  ne  put 
soutenir  longtemps  cette  dangereuse  concurrence. 
Cependant,  sans  inventer  de  nouveau  système 
pour  la  composition  des  caractères,  il  aurait  été 
facile  de  rajeunir  les  formes;  mais  les  Ballard 
s'obstinèrent  à  conserver  leurs  notes  gothiques. 
En  vain  Foumier  et  Gando,  en  France,  An- 
tonio de  Castro,  à  Venise,  et  Breitkopf,  à  Leip- 
zig, voyaient  leurs  efforts  couronnés  par  le 
succès  :  la  famille  Ballard,  fièrede  son  privilège, 
crut  pouvoir  se  reposer  sur  lui  du  soin  de  sa  for- 
tune ;  cette  fortune  était  déjà  anéantie  plusieurs 
années  avant  la  révolution,  qui  rendit  à  chacun  la 
liberté  de  son  industi'ie. 

Le  Bas  ,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 
—  Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BALLARD  (George) ,  auteur  anglais,  né  à 
la  fin  du  dix-septième  siècle  à  Campden  (  Glo- 
cestershire  ) ,  mort  en  juin  1755.  Il  s'est  beau- 
coup occupé  d'antiquités,  et  surtout  de  littérature 
saxonne  ;  mais  il  n'est  connu  que  pour  un  ou- 
vrage très-estimé  en  Angleterre,  et  qui  est  inti- 


tulé Memoirs  of  British  ladies  who  hâve  been 
celebrated  for  their  writings ,  and  skill  in  the 
learned  languages,  arts  and  scieMces  ;  Oxford, 
1752,  m-4°;  1775,  in-8°. 
Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*  BALLARD  OU  BALARD  (  Autoine-Jérôme  ) , 
chimiste  français,  né  à  Montpellier  le  30  septem- 
bre 1802.  Il  a  d'abord  exercé  la  profession  de 
pharmacien,  n  a  été  successivement  préparateur 
à  la  faculté  des  sciences  de  Montpellier,  profes- 
seur à  l'école  de  pharmacie  et  au  collège  de  cette 
ville;  enfin  professeur  de  chimie  à  la  faculté  des 
sciences^  Déjà  connu  dans  le  monde  savant  par  la 
découverte  d'an  nouveau  corps  simple,  le  brome, 
il  fut  appelé  à  Paris  pour  occuper  une  des  chaires 
de  chimie  de  la  faculté  des  sciences,  lorsque 
M.  Thenard  voulut  abandonner  l'enseignement, 
pour  se  consacrer  tout  entier  à  l'administration. 
M.  Balard  enseigne  encore  la  chimie  dans  cet  éta- 
blissement ainsi  qu'au  collège  de  France,  où  il  est 
devenu  professeur  titulaire ,  après  avoir  appar- 
tenu pendant  plusieurs  années  à  l'École  normale 
à  titi'e  de  maître  de  conférences. 

En  1844,  il  fut  nommé  membre  de  l'Académie 
des  sciences,  en  remplacement  de  M.  Darcet.  Il  a 
publié  des  mémoires  sur  divers  points  de  la  chi- 
mie, insérés  dans  les  Annales  de  Chimie  et  de 
Physique,  parmi  lesquels  les  plus  saillants,  et 
qui  lui  ont  concilié  les  suffrages  de  l'Académie, 
sont  la  découverte  du  brome  faite  en  1826,  et  des 
travaux  de  chimie  industrielle  poursuivis  vingt 
ans  avec  une  grande  persévérance,  et  qui  l'ont 
amené  à  extraire  directement,  de  l'eau  de  la  mer, 
le  sulfate  de  soude,  base  delà  fabrication  de  la 
soude  factice,  ainsi  que  des  sels  de  potasse  pro- 
pres à  être  convertis  en  carbonate  de  potasse 
artificiel  analogue  à  la  soude  artificielle  ;  industrie 
nouvelle  dont  les  produits  sont  appelés  à  fournir 
abondamment  et  à  bas  prix  la  potasse,  que  l'on 
n'avait  obtenue  jusqu'ici  que  par  l'incinération  des 
végétaux. 

*  BALLARïNI  (  François  ),  historien  italien, 
vivait  à.Côme  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  H  embrassa  l'état  ecclésiastique, 
devint  protonotaire  apostolique ,  archi  -prêtre  à 
Lucarno,  et,  en  1597,  vicaire.général  de  l'inquisi- 
tion. On  a  de  lui  :  Compendio  délie  Croniche 
délia  città  di  Como  ;  Como,  1619,  in-4°  ;  —  gli 
Felici  Progressi  de'  Cattolici  nella  Valtellina, 
per  l'esfirpazione  délie  Eresle  ;  Milan,  1623, 
in-4°  :  c'est  la  continuation  du  précédent  ouvrage. 

Mazzachelti ,  Scrittori  d'italia. 

♦BALLARÏNI  {Hippolyte) ,ihé(Ao^&a  italien, 
natif  de  Novare,  mort  en  1558.  H  entra  d'abord 
dans  l'ordre  des  Bénédictins,  puis  dans  celui  des 
Camaldules.  H  devint  en  1545  abbé  de  Saint-Mi- 
chel de  Murano  à  Venise,  et  général  de  son  ordi'e 
en  1556.  On  a  de  lui  :  Tractatus  de  diligendis 
inimicis,  sans  indication  ni  de  date  ni  d'endroit, 
et  traduit  en  italien  par  Morosini;  Venise,  1555, 
in-8''  ;  —  Tractatus  super  Orationem  Domini- 
cam,  encore  sans  indication. 

10. 


295  BALLARINI  —  BALLEROY 

Mazzucbelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelnng,  Supplé- 
ment à  Jôclier,  Allgetneines  Gelehrten-Lexicon. 

*BALLAKINI  (PooZo  ),  peintre,  né  à  Bologne 
en  1712,  vivait  encore  en  1782. 11  étudia  la  figure 
sous  Francesco  Monti,  et  l'architecture  sous 
Stefano  Orlandi  et  Ferdinando  Bibiena.  Son  co- 
loris était  brillant,  qualité  qui  était  surtout  sen- 
sible dans  ses  paysages  et  ses  peintures  d'orne- 
ments. Il  a  travaillée  Venise,  àTrieste,  à  Vienne, 
à  Saint-Pétersbourg,  etc.  E.  B— k. 

Malvasia  .  Pitture ,  SctUture  ed  Architetture  di  Bo- 
logna. 

"  BALLARiKi  (Sitiion) ,  antiquaire  italien ,  né 
le  28  octobre  1716,  mort  vers  1770.  Il  fut  d'abord 
quelque  temps  secrétaire  de  l'évêque  de  Carpen- 
tras,  et  retourna  à  Bome  en  1744 ,  où  il  devint 
conservateur  de  la  bibliothèque  Barberini,  et 
bénéficier  de  Saint-Jean-de-Latran.  On  a  de  lui  : 
Animadversiones  in  muséum  Florentimim 
Ant.  Franc.  Gorii;  Carpentras,  1743,  in-4°. 

—  Origine  di  salutare  quando  si  sternuta; 
Rome,  1747,  in-8°. 

Mazzucbelli,  Scrittori  d'Italia. 
*BALLAROTTl  {François) ,  musicien  ita- 
lien, vivait  à  la  fin  du  dix-septième  siècle.  Il  a 
composé  la  musique  iïAlciade  e  vioîenza  d'a- 
more,  conjointement  avec  Charles  PoUarolo  et 
François  Gasparini.  Cet  opéra  a  été  repré- 
senté à  Venise  en  1699.  Ballarotti  a  écrit  aussi 
Ariovisto,  avec  Perti  et  Magni  (Milan,  1699)  ;  et 
l'Amante  impazzito;  Venise,  1714. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BALLE  {  Nicolas  -  Edïnget  )  ,  théologien 
danois,  né  le  12  octobre  1744,  mort  en  1816.  II 
enti'a  dans  le  sacerdoce,  devint  doyen,  professeur, 
coadjuleur  à  l'épiscopat,  enfin  commandeur  de 
l'ordre  de  Dannebrog.  On  a  de  lui,  entre  autres 
ouvrages  :  Très  orationes  de  Banorum  Norva- 
gorumque  in  litteris  excolendis  diligentia, 
cum  epistola  ad  Walchium  de  legibus  studio- 
rum  in  Danis  latis  nostro  tempore  ,  1782  ; 

—  Luthers  Catechismus  mit  Anmorkungen 
(Catéchisme  de  Luther,  avec  observations)  ;  Co- 
penhague, 1786;  —  Historia  EcclesiBe  chris- 
tianai  in  usum  auditorum  primis  lineis 
adumhrata,  pars  prima;  Copenhague,  1790; 

—  Oratio  de  dignitate  verbi  divini,  per  Lu- 
therum  restituta;  Leipzig,  1769,  in-4°. 

Nyerup  et  Kraft,  AlmindeligtLitteratur-Lexicon. 

BALLENDEN  OU  BELLENDEN  {Jean  ) ,  lit- 
térateur écossais,  mort  à  Rome  en  1550.  Ca- 
tholique ardent,  il  fit  de  vains  efforts  pour 
arrêter  la  propagande  religieuse  des  réformés,  et 
fut  en  grande  faveur  auprès  du  roi  Jacques  V. 
II  occupa  diverses  places  dans  l'Église  et  dans 
l'État.  Outre  quelques  poésies  lyriques ,  on  a  de 
lui  :  Histoire  et  Chronique  d'Ecosse,  1536; 
Edimbourg,  in-fol. 

Biographia  Britannica. 

*BALLENSTEDT  {Jean- George- Justus) , 
théologien  allemand,  né  en  1756  à  Schœningen. 
n  était  pasteur  de  Pabstorf,  en  Prusse.  On  a  de 
lui  :  Die  Urwelt,  ouvrage  qui  eut  du  retentisse- 


296 
ment  en  Allemagne,  en  ce  qu'il  révèle  des  étu- 
des importantes  en  géologie,  in-4''. 

Ersch  etGriiber,  AUgemeine  Encyclovx^if' 

BALLERiNi  {Pierre),  théologien  italien,  na- 
tif de  Vérone,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-huitième  siècle.  11  entra  dans  les  ordres  eu 
1722.  En  1724,  il  publia  un  ouvi-age  intitulé 
Metodo  di  S.  Agostinonegli  studj,  qui  souleva 
une  vive  conti'overse  sur  le  probabilismc.  Il  pro- 
fessa ensuite  les  belles4ettres  à  Vérone,  puis  la 
théologie,  et  se  trouva  jeté  dans  de  nouvelles 
discussions.  Ce  savant  vivait  encore  en  1757, 
Outre  il  Metodo  di  S.  Agostino  negli  studj , 
Vérone,  1724,  in-12,  Rome,  1757,  in-12,  (tra- 
duit en  français  par  NicoUe  de  la  Croix,  sous 
ce  titre  :  Méthode  d'étudier,  tirée  des  ouvrages 
de  saint  Augustin,  Paris,  1760,  in-12),  oa 
a  encore  de  lui  :  Risposta  alla  lettera  del 
P.  Segneri  sopra  la  materia  del  probabile  ; 
Venise,  1732,  iu-8°;  —  Saggio  délia  Storia  di 
Probabilismo ;  Vérone,  1736.  in-S";  —  Sancti 
Zenonis  episcopi  Veronensis  Sermones ,  nunc 
primum  editi  ;  Vérone,  1739,  in-4°;  —  Sancti 
Antoni  archiepiscopi  Florentini,  Summa  theo- 
logica,  correcta,  avec  des  notes,  observations, 
et  une  vie  de  l'auteur;  Vérone,  1740  et  1741  ;  — 
S.  Raymundi  de  Pennafort  Summa ,  ad  ma- 
nuscriptorum  fidem ;  Vérone,  1744,  in-fol.; 

—  la  Doctrina  delta  chiesa  cattolica,  circa 
Vusura  dichiarataedimostrata;  Vérone,  1734, 
in-4'';  et  Bologne,  1747,  in-4°  ;  —  De  Jure 
divino  et  naturali  circa  usuram,  libri  VI; 
Bologne,  1748,  in-4";  —  S.  Leonis  Magni 
opéra,  posû  Paschalis  Quesnelli  recensionem 
ad  complures  manuscriptos  codices  exarata , 
emendata'fit ineditis  aucta;  Venise,  1755-1757; 

—  Moralium  actionum  régula  in  Opinabili- 
bus  ;  Venise,  1756  ,  in-4°  ;  —  Liber  de  Vi  ac 
Ratione  primatus  pontificum ,  vers  1756. 

Mazziichclll,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrien'texicon. 

BALLERiNi  {Jérôme  ) ,  érudit  italien  ,  frère 
du  précédent,  naquit  à  Vérone  le  29  janvier 
1702,  et  mounit  vers  1770.  On  a  de  lui  une 
édition  des  Œuvres  du  cardinal  Noris;  Vérone, 
1732,4  vol.  in-fol; — Opéra  Joh.  Giberti,  episcopi 
Veronensis  ,  nunc  primum  collecta ;Yéroae, 
1732,  in-4°  ; —  quelques  notices  dans  le  Muséum 
Museliano. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BALLEROT  {Jocqucs  -  Claude  -  Augustin  ) , 
marquis  de  La  Cour,  général  français,  né  le  20 
janvier  1694,  mort  en  1773.  Il  fut  d'abord  pre- 
mier écuyer  du  duc  d'Orléans ,  puis  gouverneur 
du  duc  de  Chartres.  Il  s'occupa  longtemps  de 
la  réalisation  des  idées  émises  dans  l'ouvrage 
du  marquis  d'Argenson,  intitulé  Considérations 
sur  le  gouvernement  ancien  et  présent  de  la 
France.  Il  fut  un  des  membres  les  plus  actifs  de 
la  réunion  politique  connue  sous  le  nom  de  Société 
de  l'Entresol,  parce  que  les  séances  se  tenaient 
dans  un  entresol  de  l'hôtel  du  président  Hénault, 
place  Vendôme;  elles  étaient  présidées  par  l'abbé 


297 


BALLEROY  —  BALLESTEROS 


298 


Alary.  Montesquieu,  l'abbé  de  Saint-Pierre,  etc., 
faisaient  partie  de  cette  société,  et  y  lisaient  quel- 
ques-uns de  leurs  travaux  avant  de  les  faire 
imprimer.  Baileroy  y  avait  lu  les  fragments  d'une 
Histoire  (inédite)  des  traités  depuis  la  paix  de 
Vervins. 

Kené  d'Argenson,  Essai  dans  le  goût  de  ceux  de  Mon- 
taigne. —  Lettres  de  Bolingbroke,  t.  III,  p.  461. 

BALLESTER    OU    BALESTER    (  JoacMm)  , 

graveur  espagnol,  né  vers  1750,  mort  en  1795. 
I^travailla  avec  Carmona  et  Selma  aux  magni- 
fiques allégories  qui  accompagnent  le  texte  de 
l'ouvrage  d'Yriarte  sur  la  musique.  On  lui  doit 
aussi  les  gravures  de  la  grande  édition  de  Bon 
Quichotte  publiée  à  Madrid  en  1780. 
Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-l.exicon. 

BALLESTEROS  (  François  ) ,  général  espa- 
gnol, né  à  Saragosse  en  1770,  mort  à.  Paris 
le  22  juin]  1832.  Il  entra  au  service  en  1788 
dans  le  régiment  d'infanterie  des  volontaires  d'A- 
ragon, fit  la  campagne  de  Catalogne  en  1792  et 
1795,  sous  les  ordres  du  comte  de  l'Union,  géné- 
ral en  chef  de  l'armée  du  Roussillon,  et  gagna 
le  grade  de  capitaine.  Destitué  en  1804,  par  suite 
de  l'accusation  portée  contre  lui  d'avoir  détourné 
trois  mille  rations  à  son  profit ,  il  reçut  une  ré- 
paiation  éclatante  de  la  part  du  prince  de  la 
Paix ,  alors  tout-puissant ,  qui  le  fit  nommer 
commandant  du  resyuardo  (des  douaniers) 
d'Oviédo ,  dans  les  Asturies  ,  emploi  très-lucra- 
tif ,  ordinairement  réservé  à  la  faveur.  Lors  de 
l'invasion  des  armées  françaises  en  Espagne 
en  1808 ,  la  junte  provinciale  des  Asturies 
nomma  Balïesteros  colonel  et  commandant  des 
troupes  qu'il  fut  chargé  de  lever,  et  qu'il  con- 
duisit souvent  à  la  victoire.  Réuni  avec  son 
corps  à  l'armée  de  Castille,  commandée  par 
Castanos  et  Black ,  il  fut  nommé  brigadier  gé- 
néral et  ensuite  maréchal  de  camp  par  la  junte 
centrale  établie  à  Séville.  Le  gouvernement  qui 
succéda  à  cette  junte,  sous  le  titre  de  régence 
de  Cadix,  l'éleva  au  grade  de  lieutenant  géné- 
ral ,  et  lui  confia  le  commandement  en  chef  de 
l'armée  d'Andalousie ,  dans  lequel  il  eut  affaire 
aux  chefs  français  les  plus  habiles  et  les  plus 
renommés ,  tels  que  Soult,  Mortier,  etc.,  aux 
poursuites  desquels  il  a  toujours  su  échapper,  à 
l'aide  d'une  tactique  à  lui  particulière.  La  mesure 
de  la  régence  de  Cadix  ,  par  laquelle  le  com- 
mandement général  de  toutes  les  armées  fut  con- 
féré au  duc  de  Wellington ,  déplut  souveraine- 
ment à  tous  les  généraux  espagnols  et  aux 
patriotes.  Elle  trouva  une  opposition  vigoureuse 
dans  Balïesteros,  qui ,  non  content  de  la  blâmer 
avec  aigreur  dans  différentes  brochures  ,  vou- 
lut même  en  appeler  au  peuple.  Cette  conduite 
indisposa  le  gouvernement  contre  Balïesteros  : 
il  le  destitua,  le  fit  arrêter  comme  coupable  de 
haute  trahison,  et  l'envoya  au  préside  de  Ceuta. 
On  l'accusa  aussi  d'avoir  fait  manquer  quelques 
opérations  militaires  par  pure  jalousie;  mais 
depuis  il  se  justifia  pleinement  de  cette  imputa- 


tion. Un  bataillon  sacré  créé  par  Balïesteros, 
et  auquel  Jl  avait  donné  le  nom  de  Barbones 
(barbus),  n'attendait  que  son  ordre  pour  le 
soutenir  les  armes  àla  main.  L'armée  nombreuse 
qu'il  commandait,  et  tous  les  patriotes  en  géné- 
ral, étaient  dans  les  mêmes  dispositions.  Balïes- 
teros eût  pu  résister  aux  volontés  de  la  régence; 
bien  loin  de  là,  il  s'y  résigna.  Pendant  son  trajet 
pour  sa  destination  ,  et  à  Ceuta"  même,  il  ne 
cessa  d'adresser  au  gouvernement  et  aux  cortès 
de  respectueuses  suppliques  pour  obtenir  sa 
Uberté.  H  la  recouvra  en  effet,  mais  sans  com- 
mandement et  sans  emploi. 

C'est  dans  cet  état  que  le  trouva  le  retour  de  Fer- 
dinand en  Espagne.  Balïesteros  s'empressa  d'aller 
au-devant  du  roi,  de  lui  offrir  ses  services,  et  de 
faire  abj  uration  de  ses  principes  libéraux,  en  recon- 
naissant et  proclamant  avec  enthousiasme  le  trop 
fameux  décret  du  4  mai  1814,  destructeur  des  liber- 
tés espagnoles,  à  cause  de  la  fausse  sécurité  qu'il 
inspira  aux  patriotes.  Parvenu  par  ce  moyen  à 
la  faveur  de  Ferdinand,  il  fut  nommé  ministre  de 
la  guerre  en  1815;  mais,  plus  propre  à  manier 
le  sabre  qu'à  diriger  les  affaires  du  cabinet, 
Balïesteros  ne  sut  point  se  maintenir.  H  fut 
remplacé  en  1816,  et  envoyé  en  résidence  à 
Valladolid ,  avec  ordre  de  se  présenter  tous  les 
jours  au  capitaine  général ,  qui  était  alors  don 
Carlos  O'Donel.  A  la  première  nouvelle  de  l'in- 
surrection de  l'île  de  Léon  en  1820,  il  fit  parve- 
nir au  roi  un  mémoire  dans  lequel  il  s'élevait 
avec  violence  contre  les  hommes  qui  l'avaient 
provoquée ,  et  le  suppliait  de  mettre  sa  fidélité  à 
l'épreuve  en  lui  confiant  le  commandement  de 
l'armée  destinée  à  agir  contre  eux.  Ces  offres 
non  agréées,  et  la  conduite  antérieure  de  Balïes- 
teros ,  étaient  inconnues  aux  constitutionnels  , 
dont  les  efforts  venaient  d'être  couronnés  du 
succès.  Il  s'agissait  de  contraindre  le  roi  à  réta- 
blir la  constitution.  Balïesteros  fut  chargé ,  par 
les  principaux  chefs,  de  cette  mission  délicate, 
dans  laquelle  il  réussit  au  delà  de  leurs  espéran- 
ces. Porté  au  conseil  d'État  et  admis  dans  la  so- 
ciété des  communeros,  il  louvoya  si  bien,  que 
chaque  parti  le  regardait  comme  lui  appartenant. 
En  1823,  après  l'entrée  des  Français  en  Espa- 
gne, Balïesteros  fut  mis  à  la  tête  de  l'armée  la 
plus  belle ,  la  mieux  disciplinée  et  la  plus  aguer- 
rie d'Espagne,  dont  il  enchaîna  l'ardeur  en  signant 
avec  le  duc  d'Angoulême  une  capitulation  insi- 
dieuse qui  la  mettait  dans  la  plus  complète  inac- 
tion. On  a  accusé  Balïesteros  et  quelques-uns 
des  autres  généraux  qui  ont  capitulé  après  lui 
et  à  son  exemple  sans  coup  férir,  d'avoir  cédé  à 
des  insinuations  peu  compatibles  avec  l'honneur  : 
quoi  qu'il  en  soit ,  au  retour  de  Ferdinand  à 
Madrid,  ils  se  sont  vus  forcés  des'expatrier.  Bal- 
ïesteros est  mort  à  Paris  dans  l'obscurité  et  dans 
l'oubU.  [Enc.  des  g.  du  «i.] 

Conversations-Lexicon. 

*  BALLESTEROS  ( Louis-Lopez),  financier  es- 
pagnol, né  en  Galice  vers  1778,  Il  parvint,  à  force 


S99 


BALLESTEROS  —  BALLI 


300 


d'intrigues,  à  remplacer,  en  1825,  son  ancien  pro- 
tecteur Garay  au  ministère  des  finances.  C'est  de 
cette  époque  que  datent  ces  emprunts  ruineux 
pour  la  nation  espagnole,  mais  extrêmement  pro- 
fitables pour  ceux  qui  s'en  sont  mêlés.  C'est  sous 
l'influence  de  ce  ministre  que  le  comte  d'Ofalia 
conclut,  en  1828,  un  traité  qui  aurait  dû  avoir 
pour  résultat  l'ajournement  du  payement  de  la 
somme  énorme  que  l'Angleterre  réclamait  de  l'Es- 
pagne, attendu  la  situation  critique  de  celle-ci, 
mais  qui  ne  produisit  qu'un  surcroît  de  gêne  daas 
les  finances ,  la  perspective  de  la  banqueroute , 
et  toujours  des  dépouilles  opimes  pour  les  mêmes 
coryphées  des  emprunts  étrangers.  Au  demeu- 
rant ,  si  le  système  financier  de  Ballesteros  a  con- 
triliué  à  plonger  la  nation  dans  des  embarras 
dont  elle  ne  sortira  qu'à  graud'peine,  sa  con- 
duite politique,  sa  modération,  et  l'opposition 
qu'il  n'a  cessé  de  faire ,  avec  le  premier  ministre 
Salmon ,  contre  ses  collègues  Calomarde,  Salazar 
et  Zambrano ,  rachètent  une  grande  partie  de  ses 
torts.  Lorsque  le  malheureux  général  Torrijos 
fut  pris,  avec  ses  cinquante-quatre  compagnons 
d'infortune,  dans  l'Andalousie ,  le  roi  Ferdinand, 
Ballesteros  et  Salmon  voulaient  qu'ils  fussent 
régulièrement  jugés  ;  mais  ils  trouvèrent  une  telle 
résistance  dans  le  reste  du  conseil,  que  le  roi 
changea  d'avis,  et  ces  patriotes  furent  mis  hors 
la  loi,  et  fusillés  sans  jugement.  Ballesteros  fut 
renvoyé  du  ministère  en  1833,  lorsque  la  reine 
Christine  prit  les  rênes  du  gouvernement.  [Enc. 
des  g.  du  m.  ] 

Conversations-  Lexlcon. 

BALLET  (François),  théologien  français,  de 
Paris,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  Il  fut  curé  de  Gif  et  prédicateur  de 
la  reine.  On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages  :  ffis- 
toire  des  temples  des  païens,  des  juifs  et  des 
chrétiens;  Paris,  1760;  —  Punéijyrique  de 
saint  Rèmtj;  Paris,  1755;  —  Panégyriques  de 
saint  J.-Népomucène,  de  sainte  Anne  et  de 
saint  Gaétan;  Paris,  1755,  in-12;  —  Panégy- 
riques des  Saints;  Paris,  Prault,  1758,  5  vol. 
in-12;  —  Vie  de  la  sœur  Françoise  Bony,  fille 
decharité;  Paris,  1761,  in-12. 
Qui^rard  ,  la  France  littéraire. 

BALLET  {Jean),  jurisconsulte,  né  vers  1760 
dans  la  Marche,  mort  le  30  aviil  1832.  Il  exer- 
çait les  fonctions  de  juge  au  tribunal  d'Évreux, 
lorsqu'il  fut  nommé  député  de  la  Creuse  à  l'as- 
semblée législative.  Le  12  aviil  1792,  il  fit,  au 
nom  du  comité  des  finances ,  un  rapport  sur  la 
caisse  de  l'extraordinaire,  et  demanda  que  les 
assignats  en  circulation  fussent  portés  au  chiffre 
de  seize  cent  cinquante  millions.  Le  28  août ,  il 
fit  décréter  l'envoi,  aux  quatre-vingt-trois  dépar- 
tements, des  premières  pages  du  Livre  rouge, 
comme  preuve  des  déprédations  de  la  cour.  Il 
lie  fut  pas  réélu  membre  de  la  convention;  en 
l'an  Xm  (  1805),  il  était  procureur  général  près 
la  cour  mipériale  de  Limoges.  A  la  réorganisa- 
tion des  tribunaux  en  1811 .  il  fut  nommé  avocat 


général  près  la  même  cour.  Kn  1815,  les  électeurs 
du  département  de  la  Creuse  l'envoyèrent  à  la 
chambre  des  représentants  :  sa  conduite  à  ce  mo- 
ment fut  honorable.  Tandis  que  la  chambre  des 
représentants  discutait,  au  milieu  des  baïonnettes 
ennemies ,  sur  l'établissement  d'une  constitution. 
Ballet  fit  la  proposition  de  n'élever  de  statue  à 
aucun  monarque  vivant,  voulant  faire  com- 
prendre qu'il  était  inutile  de  s'occuper  d'une 
constitution  que  le  nouveau  roi  pouvait  ne  pas 
accepter.  Ballet,  destitué  par  les  Bourbons  ren- 
tra dans  la  vie  privée. 

Le  Bas ,  Encyclopédie  de  la  France. 

BALLETTi.  Voyez,  Baleti'i. 

BALLEXSERD  (Jacques),  médecin  suisse,  né 
à  Genève  le  3  octobre  1726,  mort  en  1774.  11 
s'est  principalement  fait  connaître  par  les  ou- 
vrages suivants  :  Dissertation  sur  l'éducation 
physique  des  enfants,  depuis  la  naissance 
jusqu'à  l'âge  de  puberté  ;  PaLi-'is ,  1762,  in-S", 
couronnée  par  l'académie  de  Harlem  ;  —  Disser- 
tation sur  cette  question  :  Quelles  sont  les 
causes  principales  de  la  mort  d'un  aussi  grand 
nombre  d'enfants,  et  quels  sont  les  préserva- 
tifs les  plus  efficaces  et  les  plus  simples  pour 
leur  conserver  la  vie;  Genève,  1775,  in-8°. 
L'académie  deMantoue  couronna  ce  mémoire  en 
1772,  après  l'avoir  fait  traduire  en  italien. 

Biographie  médicale. 

BALLEYDiER ,  général  français ,  né  à  Annecy 
(Mont-Blanc),  le  12  février  1763,  mort  vers  1840. 
Il  fut  nommé  an  commencement  de  la  révolution 
conuaandant  des  volontaires  d'Annecy,  et  servit 
avec  ia  plus  grande  distinction  sous  les  généraux. 
Kellermann  et  Dugommier.  11  passa  ensuite  à 
l'armée  d'Italie,  où  il  se  distingua  également. 
Après  la  campagne  de  Franconie ,  qu'il  fit  sous 
les  ordres  du  général  Augereau,  il  devint  com- 
mandant de  l'île  d'Elbe  et  colonel  dudix-huitiènic 
régiment  d'infanterie  légère.  Il  se  signala  encore 
dans  les  campagnes  de  Hollande  et  de  Russie. 
Nommé  deux  fois  général  de  brigade,  sa  modestie 
lui  fit  constamment  refuser  ce  grade,  dont,  au 
rapport  de  Dugommier,  il  n'y  avait  pas ,  dans 
l'armée,  d'officier  qui  fût  plus  digne  que  lui. 

Le  Bas ,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  BALLI  l'Ancien  (Antoine),  jurisconsulte 
italien,  natif  de  Tràpani,  mort  à  Palerme  le  8 
novembre  1591.  On  a  de  lui:  Annotationes  ad 
bullam  apostolicam  Nicolai  V  et  reg.  pragm. 
Alphonsi  régis  de  censibus,  dans  l'ouvrage  de 
Pierre  di  Gregorio,  (Palerme),  intitulé  De  censi- 
bus; Palerme,  1609,  in-4°,et  1622. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'italia.  —  Adclung,  Supplé- 
ment à  Jôclier,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BALLI  le  Jeune  (Antoine),  jurisconsulte 
itahen,  neveu  du  précédent,  mort  le  23  avril  1598. 
Il  fut  juge  à  la  cour  royale  de  Sicile.  On  a  de  lui  : 
Variorum  tractatuum  libri  VI  omnem  feie 
materiam  criminalemjudiciorum  et  torturam 
complectentes ;  Palerme,  1606,  in-fol.  ;  et  Lyon, 
1662,  in-4°. 

'  Mazzuchelli,  Scriitori  d'italia. 


301  BALLI  — 

*  BALLI  (  Pàbius ),  poëte  italien,  mort  à  Pa- 
ïenne le  23  mai  1632.  On  a  de  lui  (en  dialecte 
napolitain)  :  Palermo  liber ato,  poëme  en  rime 
octave;  Païenne,  1612,  in-4°;  —  Canzoni  Sici- 
liane,  dans  Muse  Siciliane;  Païenne  1647, 
1662,  in-12. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

*  BALLI.  Voyez  Baulo. 

*  BALLI  (Paola),  peintre,  née  à  Bologne, 
vivait  à  la  fin  du  dix-septième  siècle  et  au  com- 
mencement du  dix-huitième.  Un  de  ses  tableaux, 
une  Vierge  placée  à  Bologne  dans  l'église  de  la 
Madonna  délia  Grada,  porte  la  signature  Pao- 
la de  Ballisfecit.  1701.  E.  B— n. 

Malvasia,  Pitture,  Sculture  ed  Architetture  di  Bologna. 

"BALLI  (Simon),  peintre,  vivait  au  com- 
mencement du  dix-septième  siècle.  H  quitta  fort 
jeune  Florence  où  il  était  né ,  pour  aller  se  fixer 
à  Gênes.  Son  style  tient  beaucoup  de  celui  d'An- 
dréa del  Sarto.  On  trouve  dans  les  galeries  de 
cette  ville  un  grand  nombre  de  petits  tableaux 
de  sainteté  peints  sur  cuivre  par  Balli.  Il  exécuta 
aussi  deux  grands  tableaux  pour  l'église  del  Car- 
miné, et  pour  l'oratoire  de  saint  Barthélémy  de 
Gênes.  E.  B— n. 

Soprani,  fite  de'  Pittori,  Scultori  ed  Architetti  Ge- 
novesi ,  1674.  —  Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Tlcozzi,  Di- 
zionariode'  Pittori.  —  Orlandi,  Abecedario  Pittorico. 

BALLiANi  (Jean-Baptiste  ),  physicien  génois, 
né  en  1586,  mort  en  1666.  On  a  de  lui  un  traité 
remarquable,  écrit  en  latin,  Sur  le  mouve- 
ment naturel  des  corps  pesants,  1638-1646. 
Balliani  était  sénateur  de  Gênes;  il  est  à  re- 
gretter que  ses  fonctions  politiques  ne  lui  aient 
pas  permis  de  se  livrer  entièrement  à  l'étude  des 
sciences,  qu'il  aurait  pu  enrichir  par  ses  décou- 
vertes. 

MazzuchelU,  Scrittori  d'Italia, 
BALLIÈRE      DE     LAISEMENT     (  Charles - 

Louis-Denis  ),  musicographe  français ,  né  à  Pa- 
ris le  9  mai  1729,  mort  à  Rouen  le  8  novembre 
1800.  Il  cultiva  tour  à  tour  la  musique,  les 
lettres,  la  chimie,  les  mathématiques,  et  devint 
vice-président  de  l'Académie  de  Rouen.  Il  eut 
des  relations  avec  J.-J.  Rousseau ,  d'Alembert, 
Diderot  et  Voltaire.  On  a  de  lui  :  les  Fêtes  de 
l'Hymen,  ou  la  Rose ,  1746  ;  —  Deucalion  et 
Pyrrha,  1751;  —  le  Rossignol,  1751  ;  —  le 
Retour  du  Printemps,  1753;  —  Zéphyr  et 
Flove,  1754,  opéras  comiques,  dont  il  a  écrit 
les  livrets  ;  —  Éloge  de  Le  Cat,  docteur  en  mé- 
decine; Rouen,  1769,  in-8°  ;  —  Essai  sur  les 
problèmes  de  situation;  Rouen,  1782,  in-8°, 
avec  sept  planches  ;  —  une  nouvelle  édition  du 
Gazophylacium  Grsecorum  de  Philippe  Cattier; 
Paris,  Didot,  1790,  in-8°  (1)  ;  —  Théorie  de  la 

(1)  «  Denis  Ballière  de  Laisement,  apothicaire  à  Rouen, 
sa  patrie,  et  de  l'Académie  de  cette  viQe  ainsi  que  de 
celle  de  la  Conception,  a  fait  réimprimer  à  ses  dépens  (  à 
l'aris,  chez  P.-F.  Didot,  en  1790 ,  in-8°  )  le  Gazophyla- 
cium  Greecorum  de  Philippe  Cattier,  avocat  au  parlement 
de  Paris,  publié  pour  la  première  fois  à  Paris  en  16S1, 
in-i"  ;  pour  la  deuxième  à  Franclort  en  1708,  In-S"  ;  pour 
la  troisième  en  1757,  In-S»,  à  Utrecht.  Ballière  n'a  fait  ti- 


JSALLING  302 

musique;  Paris,  1764,  in-4<>.  Les  auteurs  du 
Dictionnaire  des  Musiciens  (Vdxis,  1810),  ont 
remarqué  que  cette  théorie  était  essentiellement 
vicieuse;  elle  fut  cependant  approuvée  par  l'Aca- 
démie de  Rouen. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens.  —  Jour- 
nal des  Savants,  année  1765,  p.  291-320. 

UALLIN  (Claude),  orfèvre,  né  à  Paris  en 
1615,  mort  le  22  janvier  1678.  II  prit  le  goût  du 
dessin  en  copiant  les  tableaux  du  Poussin ,  et  se 
fit  connaître  du  cardinal  de  Richelieu ,  qui  acheta 
de  lui  quatre  grands  bassins  d'argent  sur  lesquels 
Ballin ,  âgé  à  peine  de  dix-neuf  ans,  avait  repré- 
senté admirablement  les  quatre  âges  du  monde. 
Le  cardinal,  ne  pouvant  se  lasser  d'admirer  ces 
chefs-d'œuvre  de  ciselure,  lui  fit  faire  quatre 
vases  à  l'antique  pour  assortir  les  bassins.  Bal- 
lin  porta  son  art  au  plus  haut  point.  Il  exécuta 
pour  Louis  XIV  des  tables  d'argent,  des  gué- 
ridons ,  des  canapés ,  des  candélabres ,  des  va- 
ses ,  etc.  On  estimait  surtout  les  bas-reliefs,  où 
il  avait  ciselé  les  songes  de  Pharaon.  Mais  ce 
prince  se  priva  de  tous  ces  ouvrages  pour  fournir 
aux  dépenses  de  la  longue  guerre  qui  finit  par 
la  paix  de  Ryswick.  Ce  fut  Ballin  qui  cisela  la 
première  épée  d'or  et  le  premier  hausse-col  por- 
tés par  Louis  XTV.  Lorsque,  après  la  mort  de 
Varin ,  il  eut  la  direction  des  balanciers  des  mé- 
dailles et  des  jetons,  il  montra  dans  ces  petits  ou- 
vrages le  même  goût  qu'il  avait  fait  paraître 
dans  les  grands,  Il  joignit  à  la  beauté  de  l'antique 
les  grâces  du  moderne. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

BALLIN  (Claude),  orfèvre,  neveu  et  élève 
du  précédent,  né  vers  1660  à  Paiis,  mort  le 
18  mars  1754.  Il  avait  dessiné  la  plupart  des 
ouvrages  de  son  oncle.  Il  travailla  pour  les  prin- 
cipales cours  de  l'Europe,  et  ses  ouvrages  se 
distinguent  par  leur  pureté  et  leur  élégance.  On 
cite  comme  un  de  ces  chefs-d'œuvre  la  couronne 
du  sacre  et  le  cadenas  de  Louis  XV.  n  ti  availlait 
à  un  manteau  d'or  pour  ce  roi,  quand  la  mort 
vint  le  surprendre. 

Le  Bas ,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

*BALLINERT  (Jean),  pemti'e  italien,  né  à 
Florence  vers  1580.  On  ignore  la  date  de  sa 
mort.  H  était  élève  de  Cigoli,  qu'il  imita  si  bien , 
que  leurs  tableaux  ne  pouvaient  se  distinguer. 
II  peignit  à  Rome  pour  Clément  VUI,  puis  il  re- 
tourna à  Florence,  où,  étant  devenu  aveugle ,  il 
mourut  de  misère. 

Nagler,  Neues  Allgemdnes  Kûnstler-Lexicon. 

*  BALLiNG  (  Emmanuel  ),  romancier  danois, 
né  en  1743,  mort  en  1795.  On  a  de  lui  entre  au- 

rer  qu'un  très-petit  nombre  d'exemplaires  de  sa  réim- 
pression ,  pour  les  donner  à  ses  amis.  Le  même  Ballière 
fit  imprimer  en  1786,  encore  à  ses  frais  et  pour  être  dis- 
tribué à  ses  amis ,  un  joli  poëme  latin  de  Jacques  Catz , 
Hollandais,  sous  le  Utre  :  Monita  amoris  Firginei,  sive 
Ofjlcium  puellarum  in  castis  amoribus  emblemate  ex- 
pressum  ;  Hamburgi  (  c'est-à-dire  à  Rouen  ),  in-8°  de  23 
pages,  au  frontispice  duquel,  au  lieu  de  fleuron,  Ballière 
a  fait  mettre  une  espèce  de  carré  magique  en  lettres 
majuscules  et  minuscules,  au  bas  duquel  on  lit  :  Connu- 
bia  florum,  »  [  Note  de  Mercier  de  Saint-Léger.  ] 


303 


BALLING 


très  ouvrages  :  Caroline  og  Lambert,  enfortœl- 
linçi  (Caroline  et  Lambert,  nouvelle);  Copen- 
hague, 1792,  in-8°;  —  Lindor  og  Elise,  en  ori- 
ginal moralisk  fortcelHng  (Lindor  et  Élise, 
nouvelle  morale  )  ;  Copenhague,  1799,  in-S". 

Nyerup  et  Kraft.  Almindeligt  lÂtteratur-Lexicon. 

*  BALLiNGALL  {George),  médecin  écossais, 
contemporain ,  natif  d'Edimbourg  (  on  ignore  la 
date  précise  de  sa  naissance  ).  Il  devint  chirur- 
gien du  roi ,  professeur  de  chirurgie  militaire  à 
l'université,  et  remplit  plus  tard  d'autres  impor- 
tants emplois  de  sa  profession.  On  a  de  lui  : 
Dissertatio  inauguralis  de  Apoplexia  saii- 
gtiinea;  Edimbourg,  1819  ;  —  Practical  obser- 
vations on  fever,  dysentery  and  liver  eom- 
plaints,  as  they  occur  amongst  the  euro- 
pean  troops  in  India,  loith  introductory 
remarks  on  the  disadvantages  of  selecting 
boys  for  Indian  military  serDJce;  Edimbourg, 
18*8  ;  —  Essay  on  Syphilis;  Edimbourg,  1818; 
—  Introductory  lectures  to  a  course  of  mili- 
tary surgery;  Edimbourg  et  Londres,  1830. 

Callisen,  Mfidicinisch.es  Schri/tsteller-Lexicon. 

*BAi,LiNi  (Camillo),  peintre  vénitien,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
Il  fut  élève  de  Jacopo  Palma ,  le  jeune.  Son 
style ,  qui,  cpioique  maniéré  et  manquant  de  vi- 
gueur, n'était  pas  dépourvu  d'agrément,  le  fit 
employer  au  palais  ducal  de  Venise.  Dans  la 
salle  dite  du  Scrutin,  il  a  peint  dans  un  grand 
ovale,  au  mUieu  du  plafond,  la  Victoire  navale 
remportée  par  la  république  dans  le  port  de 
rtapani.  E.  B— n. 

Zanettl,  Delta  Pittura  Veneziana.  —  Lanzl,  Storia 
nuorica.  —  Orlandi,  ytbecedario  Piltorico. 

BALLiNO  (Jules),  jurisconsulte  et  littérateur 
vénitien,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  sei- 
zième siècle.  On  a  de  lui  :  Vita  di  Mose,  com- 
posta da  Filone  ebreo;  Venise,  1560,  in-4°;  — 
Trattato  di  Plutarco  dell'  Amor  de'  genitori 
verso  ifigliuoli;  Venise,  1564,  in-8°  ;  —  la  Mo- 
rale Filosofia  brevemente  descritta  per  due 
filosofi,  Epitteto  stoico  e  Aristotile  peripate- 
<îco;  Venise,  1564-1565;  Rome,  1689,  in-S"; — 
Trattato  d"* Aristotile  délia  Virtit  e  de'  Vizii; 
Venise,  1565,  in-8°;  —  le  Prediche  del  gran 
JBasilio,  arcivescovo  di  Cesarea,  etc.  ;  Venise, 
1566,  in-8°  ;  —  Disegni  délie  più  illustri  Città 
e  Fortezze  del  mondo,  con  ima  brève  istoria 
délie  origini  ed  accidenti  loro  ;  Venise ,  1 560, 
in-4°.  Ce-volume  est  resté  inachevé. 

Tlraboschi,  Storia  délia  Letteratura  italiana. 

*  BALLioNi  (  Jérôme  ) ,  compositeur  italien 
du  seizième  siècle.  On  trouve  de  lui  un  motet 
à  six  voix,  dans  le  Florilegium  Portense  de 
Bodenschatz. 

FéHs,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
BALILISTA.   Voy.  BaLISTA. 

*  BALiiiVET  (  Jean  ) ,  biographe  et  théologien 
français ,  natif  de  Séez ,  mort  le  20  avril  1734.  On 
a  de  lui  :  Une  Vie  de  Jacques  Chevreteau ,  au- 
trement dit  Jérôme  de  Saint- Joseph ,  ermite 
célèbre  du  diocèse  de  Langres,  mentionné  dans 


—  BALLO  304 

ÏHistoire  littéraire  de  la  France.  On  ignore 
si  cette  biographie  a  été  imprimée. 

Leiong,  Bibliothèque  historique  de  la  France,  t.  IV, 
n»  13291 ,  suppl.,  éd.  de  Foctette. 

*  BALLJOHH  (J.-Ghr.  ),  écrivain  russe,  vivait 
la  fin  du  dix-huitième  siècle.  Il  n'est  connu  que 
par  la  publication  de  cet  ouvrage  :  Praktiscke 
Anmerkungen  iiber  verschiedene  die  Haushal- 
tung  in  Russland  betref fende  Artikel,  ans 
lauter  Erfahrung  zuzammengetragen  ,  etc. 
(Ouvrage  sur  l'économie  rurale  en  Russie), 
in-S";  Saint-Pétersbourg,  1783. 

.^ctes  de  la  Société  économique  de  .Saint-Pétersbourp, 
se  vol. 

BALLO  ou  BALLi,  nom  commun  à  plusieurs 
Siciliens  qui  se  sont  distingués  dans  les  lettres. 

I.  BALLO  {Fabio),  poète  et  jurisconsulte,  né 
à  Palerme  vers  le  milieu  du  seizième  siècle, 
mort  le  23  mai  1632.  Il  est  auteur  de  quelques 
Canzoni  imprimées  dans  le  t.  F'",  2"  partie,  des 
Muse  Siciliane;  Palerme,  1647-1662,  in-12,  et 
d'une  églogue  intitulée  ^Z/esiôeo. 

n.  BALLO  (Jean-Dominique) ,  iih  du  pré- 
cédent. 11  fut  d'abord  avocat ,  puis  ecclésiastique. 
Quelques-unes  de  ses  Canzoni  se  trouvent  im- 
primées avec  celles  de  son  père. 

Muse  Siciliane,  t.  l",  2^  partie. 

IIL  BALLO  (Joseph),  savant  italien ,  né  à 
Palerme  le  29  juillet  1567,  mort  à  Padoiic  le 
2  novembre  1640.  Il  renonça  à  la  carrière  des 
armes,  à  laquelle  ses  parents  l'avaient  destiné,  et 
se  livra  à  l'étude  des  sciences.  Il  étudia  ensuite 
la  théologie,  et  entra  en  1635  dans  la  compagnie 
de  Jésus.  Entie  autres  ouvrages,  on  a  de  lui  :  De 
Fecunditate  Dei  circa productiones  ad  extra; 
Padoue,  1635,  in-4"  ;  —  Demonstratio  demotu 
corporum  naturali;  Padoue,  1635,  in-4";  — 
Resolutio  de  modo  evidenter  possibili  trans- 
substantiationis  panis  et  vini,  in  sacrosanc- 
tum  Domini  Jesu  corpus  et  sanguinem ,  etc.; 
Padoue,  1640,  in-4°  ;  —  Assertiones  xpologeticx 
cum  suis  dilucidationibus  pro  Scholasticorum 
reverentiaexaratœ ;ï'a.doae,  1641,in-4°.  Ballo 
soutenait,  selon  Mazzuchelli ,  que  «  les  accidents 
(  gli  accidenti  )  qui  restent  dans  l'Eucharistie 
sont  les  accidents  du  corps  de  J.-C,  modifiés  de 
manière  qu'ils  représentent  l'espèce  du  pain.  » 
Une  querelle  allait  s'engager  sur  cette  matière 
entre  les  théologiens ,  quand  la  mort  de  l'auteur 
vint  y  coupei"  court. 

Mazzucbclli ,  Scrittori  d'italia. 

rV.  BALLO  (  rJwmas),  poète,  vivait  à  Pa- 
lei'me  vers  la  fin  du  seizième  et  au  commen- 
cement du  dix- septième  siècle.  Il  était  cheva- 
lier de  l'ordre  de  Saint-Étienne  et  membre  de 
l'Académie  des  Accesi.  On  a  de  lui  des  poésies 
qui  se  trouvent  dans  les  Rime  de  cette  académie, 
et  un  poème  épique  intitulé  Palermo  liber ata; 
Palerme,  1612,  in-4°.  Cette  œuvre,  en  rimes 
octaves,  est  dédiée  à  Cosme  ÎI ,  grand-duc  de 
Toscane. 

Mazzuchelli,  Scriltori  d'italia.  —  Moiigitorc  ,  Biblio- 
theca  Sicula, 


J305  BALLOIS 

i  *«ALLOïS  {Louis- Joseph-Philippe),  publi- 
ciste,  né  à  Périgueux  (Dordogne)  en  1778, 
mort  à  Paris  le  4  décembre  1803.  Il  publia  à 
Bordeaux  un  journal  plein  de  saines  idées  et  de 
patriotisme  {l'Observateur  de  la  Dordogne). 
En  1798,  son  compatriote  Laraarque,  nommé 
ambassadeur  en  Suède,  le  choisit  pour  son  secré- 
taire; mais  le  Directoire  refusa  d'approuver  ce 
choix.  Ballois,  désespéré  de  cet  acte  d'injustice, 
tenta  de  se  tuer;  mais  il  se  manqua,  et  continua 
d'écrire.  Au  18  brumaire,  son  journal  fut  sup- 
primé; alors  Ballois  s'occupa  d'économie  po- 
litique ,  et  fonda  les  Annales  de  statistique 
française  et  étrangère  ;  Paris,  1802-1804, 8  vol. 
in-8°.  Ballois  a  été  l'éditeur  de  la  lettre  du  che- 
valier Sinclair  sur  Y  agriculture,  les  finances, 
les  statistiques  de  longévité,  suivie  d'un  aperçu 
,sur  les  sources  du  revenu  public;  1802,  in-8'*. 
Nommé  membre  de  l'Académie  de  Bordeaux ,  il 
vint  à  Paris  où  il  mourut  des  suites  de  sa  blessure. 
Le  Bas,  Encyclop.  de  la  France.  —  Quérard,  France 
littéraire. 

BALLON  (  Louise-Blanche-Thérèse  Perru- 
card  de),  fondatrice  des  Bernardines  réformées, 
naquit  en  1591 ,  au  château  de  Vanclie  en  Sa- 
voie ,  et  mourut  le  14  décembre  1668,  au  mo- 
nastère de  Seyssel.  Elle  entra  fort  jeune  au  cou- 
vent de  Sainte-Catherine-sur-Annecy ,  et  en  en- 
treprit la  réforme  sous  la  direction  de  saint 
François  de  Sales.  Elle  fit  introduire  sa  nou- 
velle discipline  à  Saint-Jean-de-Maurienne ,  à 
Grenoble,  à  Seyssel,  à  Vienne,  à  Lyon,  et  dans 
d'autres  monastères.  Ses  constitutions  furent 
approuvées  à  Rome  en  1631.  Ses  œuvres  de 
piété  ont  été  imprimées  par  le  P.  Grossi,  de 
l'Oratoire;  Paris,  1700,  in-8". 

rie  de  la  mère  Ballon,  en  tète  de  ses  OEuvres,  par 
le  P.  Grossi. 

*  BALLONFFEAUX  {George  d'),  baiUi  d'Ech- 
ternach,  conseiller  du  roi  au  conseil  provin- 
cial de  Luxembourg,  antiquaire  lorrain ,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Réponse  aux  Observations  de 
M.  Galland  sur  les  explications  de  quelques. 
médaillons  de  Tetricus  le  père  et  d'' autres; 
Luxembourg,  1702,  in-8°,  et  dans  les  Opéra 
selecta  de  Hardouin.  V.  R. 

D.  Calinet,  Biblioth.  de  Lorraine,  p.  73.  —  Adelung, 
Supplément  à  Jôclier,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BALLCB ,  député  à  l'assemblée  législative 
par  le  département  de  la  Somme.  Il  était  notaire 
et  juge  de  paix  lors  de  l'élection.  Ballue  ne  monta 
qu'une  seule  fois  à  la  tribune,  le  26  août  1792, 
pour  déclarer  qu'il  avait  écrit  à  la  commune  de 
Paris  que  plusieurs  de  ses  collègues ,  apparte- 
nant au  parti  royaliste,  avaient  demandé  des 
passe-ports  pour  se  rendre  dans  les  départe- 
ments infectés  d'aristocratie;  l'assemblée  ap- 
prouva sa  conduite.  Depuis  ce  moment,  Ballue 
ne  reparut  plus  sur  la  scène  politique. 

Le  Bas ,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  BALLUERCA ,  peintre  espagnol ,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  11  fit  en 


BALME 


Î06 


1 695,  pour  le  couvent  de  Zfts  ^arowesas  deMadrid, 
ime  copie  du  Christ  de  Burgos.  Les  œuvres  de  ce 
peintre,  que  l'on  voyait  encore  au  commencement 
de  ce  siècle ,  n'étaient  pas  dépourvues  de  mérite. 

Nagler,  Nettes  Allgemeines  Siinstler-Lexicon.  —  Qull- 
llet,  Dictionnaire  des  Peintres  espagnols. 

*BALLY  (  Victor  ) ,  médecin  français ,  mem- 
bre de  l'Académie  de  médecine ,  né  à  Beaurepaire 
(  Isère  )  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle.  H  fit 
partie  de  l'expédition  de  Saint-Domingue,  en 
qualité  de  chef  du  service  de  santé  ;  et  lorsque 
la  fièvre  jaune  exerça  ses  ravages  sur  la  mal- 
heureuse Barcelone  en  1821,  il  fut  un  des  mé- 
decins français  qui  se  dévouèrent  pour  s'opposer 
à  ce  fléau.  On  a  de  lui  :  Histoire  de  la  fièvre 
jaune  observée  en  Espagne,  et  particulière- 
ment en  Catalogne,  dans  l'année  1821  ;  in-8", 
1823  :  MM.  François  et  Pariset,  ses  collègues, 
ont  pris  part  à  la  rédaction  de  cet  ouvrage;  — 
Coup  d'œil  sur  l'histoire  de  la  gymnastiqtie  ; 
Paris,  1817,  in-8°;  —  Rapport  au  conseil  su- 
périeur sur  la  fièvre  jaune;  Paris,  Didot,  1824; 

—  Du  typhus  d'Amérique;  Paris,  Smith,  1814; 

—  Mémoire  sur  les  forces  vitales  ;  —  Obser- 
vations sur  le  scorbut;  —  Mémoires,  publiés 
dans  la  Revue  encyclopédique  (1819),  la  Re- 
viie  médicale  (1820)  et  la  Gazette  des  hôpitatix 
(1849)  ;  en  outre,  deux  éditions  nouvelles ,  très- 
augmentées,  du  Formulaire  magistral,  etc.,  de 
Cadet  de  Gassicourt. 

Le  Bas,  Encyclop.  de  la  France.  —  Quérard,  la  France 
littéraire. 

BALLYET  {Emmanuel),  antiquaire,  évêque 
et  consul  de  France  à  Bagdad,  né  en  1700  à 
Marnay  (Franche-Comté),  mort  à  Bagdad,  de 
la  peste,  en  1773.  Il  avait  été  d'abord  religieux 
caraie-déchaussé.  On  a  de  lui  un  compte-rendu, 
écrit  en  latin,  de  sa  mission,  adressé  sous  forme 
de  lettre  au  pape  Benoit  XIV;  Rome,  1754.  On 
y  trouve  des  détails  intéressants  sur  les  peuples 
de  l'Asie  occidentale.  Il  y  avait  à  la  bibliothèque 
du  duc  d'Orléans  le  journal  des  voyages  deBal- 
lyet,  d'où  d'Anville  a  extrait  la  Description 
d'un  monument  de  sculpture  découvert  dans 
une  montagne. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BALME  (  Claude-Denis  ) ,  médecin  français, 
né  au  Puy-en-Vélay  le  24  janvier  1742,  mort  le 
29  novemhre  1805.  Après  avoir  étudié  à  Mont- 
pellier et  à  Paris,  il  s'établit  comme  praticien 
dans  sa  ville  natale,  où  il  exerça  jusqu'à  sa  mort. 
Il  collabora  au  Journal  de  Médecine  de  Paris 
depuis  1768  jusqu'en  1790.  On  a  de  lui  :  Disser- 
tation sur  le  suicide,  1789,  in-8°;  —  Mémoi- 
res de  médecine  pratique  sur  les  efforts  ;  le 
Puy,  1791,  in-12;  — Recherches  diététiques 
du  médecin  patriote  sur  la  santé  et  sur  les 
maladies  observées  dans  les  séminaires ,  pen- 
sionnats,  etc.;  le  Puy,  1791,  in-i2;  —  Ré- 
flexions sur  le  traitement  de  la  petite  vérole; 
le  Puy,  1761, in-12;  —  Considérations  cliniques 
sur  les  rechutes  ;  le  Puy,  1797,  in-12;  —  Ré- 
clamations importantes  sur  les  médecins  oc- 


307 


BALME  —  BALOCHI 


308 


cusés  d'irréligion,  et  sur  les  nourrices  mer- 
cenaires ;  le  Puy,  1804,  in-8°. 

Quérard ,  la  France  littéraire, 

*  BALME  (Henri  de  ) ,  et  non  de  Palma,  sa- 
vant franciscain ,  natif  de  la  Balme  (  Isère),  mort 
le  23  février  1439.  On  a  de  lui  un  livre  de  théo- 
logie mystique ,  commençant  par  ces  mots  :  Vide 
Sion  lugent,  et  qu'on  a  attribué  à  saint  Bona- 
venture  ;  U  se  trouve  parmi  les  opuscules  de  ce 
dernier.  Ce  livré  existait  autrefois,  sous  le  titrede 
Triplici  Via  ad  Sapientiam ,  parmi  les  manus- 
crits de  la  bibliothèque  de  Saint-Victor  de  Paris. 
Il  y  avait  à  la  bibliothèque  Pauline,  de  Leipzig 
d'autres  traités  mystiques  qui  portaient  aussi 
son  nom,  et  qui,  à  cause  de  leurs  divers  titres, 
de  Imitatione  Christi ,  de  Compunctione ,  de 
interna  consolatione ,  semblent  présenter  une 
grande  ressemblance  avec  les  opuscules  attribués 
à  Thomas  à  Kempis. 

Oudin,  Corn,  de  Script.  Ecoles.,  t.  S,  col.  2241-2242.  — 
WaddiDg,  Annales  minorum,  t.  IV. 

*BALMÈs  (Jacques-Lucien),  publiciste  et 
philosophe  espagnol,  né  à  Vich  en  Catalogne 
le  28  août  1810,  mort  le  9  juillet  1848.  Il  ensei- 
gna quelque  temps  les  mathématiques  au  col- 
lège de  sa  ville  natale ,  fut  exilé  sous  la  régence 
d'Espartero,  et  fonda  en  1844,  à  Madrid,  un  jour- 
nal politique  hebdomadaire,  intitulé  El  Pensa- 
miento  de  la  Nacion ,  organe  du  parti  religieux 
et  monarchique.  On  a  de  lui  :  Observaciones 
sociales ,  politicas  y  economicas  sobre  los  Me- 
nés del  Clero;  Vich,  1840  ;  —  Consideraciones 
politicas  .sobre  la  situacion  de  Espana  ;  Bar- 
celona,  1840;  — Maximas  de  san  Francisco 
de  Sales  para  todos  los  dios  del  ano  la  Re- 
ligion demostrada  al  alcance  de  los  nimos; 
Barcelona,  1846,  1  vol.  in-S'';  —  el  Criterio; 
IBarcelona,  1845,  in-8'';  traduit  en  français  sous 
Je  titre  de  l'Art  d'arriver  au  vrai,  un  vol.,  1851  ; 
—  Escritos  politicos ,  1  vol.  in-4°;  Filoso- 
Jia  fundamental ;  Barcelona,  1846,  4  vol. 
in-S"  ;  traduite  en  fi-anç-ais,  3  vol.,  1852  ;  —  Curso 
defilosofia  elemental;MAdT\d,  1837;—  PioIX, 
Madrid  et  Paris;  in-8°;  —  el  Protestantismo 
comparado  con  el  catolicismo  en  sus  relacio- 
nes  con  la  civilisacion  europea;  3  vol.  in-8"; 
Ma-drid,  1848.  C'est  le  principal  ouvrage  de  l'au- 
teur. 

Don  Antonio  Soler,  Biographia  del  doctor  D.  J ,  Bal- 
mes.—  Garcia  rie  los  Santos,  F'ida  de  Baltnes.  —  D.  B.  de 
CovAobs.,  Noticiahistorico-literaria  del  doctor  D.  J. 
Salines,  Uevista  hispanoamericana-  —  A.  de  Blanche- 
Baffin ,  Jacques  Balmés,  sa  vie  et  ses  ouvrages,  ln-8°. 

*BALMÈs  (François-Xavier) ,  chimrgiende 
la  cour  d'Espagne,  vivait  au  commencement  du 
dix-neuvième  siècle.  Il  parcourut  en  1803  les 
colonies  espagnoles  pour  y  répandre  les  bienfaits 
de  la  vaccine.  H  consacra  un  an  tout  entier  à 
ce  pèlerinage ,  passant  par  les  Canaries ,  Porto- 
Ricco ,  Caraccas ,  les  îles  Philippines  ,  la  Chine , 
Sainte-Hélène,  etc.  Au  milieu  de  ses  travaux 
incessants ,  il  trouva  encore  le  moyen  d'étudier 
les  plantes  les  plus  rares  de  la  Chine  ;  il  en  dressa 


un  album  de  dessins  coloriés,  qu'il  déposa  en 
1816  à  la  bibliothèque  du  musée  de  Madrid.  On 
a  de  lui  un  petit  ouvrage  sur  les  propriétés  an- 
tisyphilitiques de  Tagava  et  du  bégonia,  tra- 
duit en  italien  (Rome,  1795,  in-8°). 

Rose,  New  Biograpkical  Dictionary. 

*  BALMOIST  (la  comtesse  de  SAINT-),  auteur 
tragique,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  Elle  était  d'une  illustre  famille 
de  Lorraine,  et  se  fit  remarquer  de  bonne  heure 
par  ce  caractère  fortement  trempé,  particulier 
aux  femmes  du  pays  qiii  vit  naltie  Jeanne  d'Arc. 
Aussi  bien  recherchait-elle  volontiers  les  exer- 
cices virils.  Pendant  que  son  mari ,  le  comte  de 
Saint-Balmont,  suivait  le  duc  de  Lorraine  à  la 
guerre,  et  qu'elle  vivait  retirée  à  la  campagne,  un  i 
officier  de  cavalerie,  en  garnison  sur  ses  terres, 
lui  fit  un  outrage;  elle  lui  envoya  aussitôt  un 
cartel  signé  le  chevalier  de  Saint-Balmont , 
dans  lequel  celui-ci  se  déclarait  décidé  à  venger 
sa  belle-sœur.  L'officier  accepta  le  défi.  La  com- 
tesse vint  au  rendez- vous ,  en  habit  d'homme. 
Elle  désarma  l'officier,  etlui  dit  :  «C'est  une  femme 
qui  vous  rend  votre  épée ,  monsieur,  et  non  le 
chevalier  de  Saint-Balmont.  Ayez  désormais  plus 
de  considération  pour  les  prières  des  dames.  » 
L'officier  fut  si  confus  de  cette  aventure,  qu'on 
ne  le  revit  plus  ensuite.  La  comtesse  de  Saint- 
Balmont  ne  s'en  est  pas  tenue  à  ce  drame  en  ac- 
tion; on  a  d'elle  :  les  Jumeaux  martyrs,  ou 
Marc  et  Marcelin,  tragédie  composée  en  quinze 
jours,  et  imprimée  en  1650.  V.  R. 

Dictionnaire  des  femmes  célèbres.  —  Biographie  uni- 
verselle des  femmes  célèbres.  —  Bibliothèque  du  Théâtre, 
t.  3,  p.  36.  -  histoire  littéraire  des  femmes  savantes, 
t.  1,  p.  452.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemei- 
nes  Gelehrten-Lexicon. 

*BALNAVES  (Henri),  poëte  écossais,  né  à 
Kirkaldy  en  1520 ,  mort  à  Edimbourg  en  1579.  H 
se  déclara  hautement  de  la  religion  protestante, 
et  fut  en  1546  un  des  complices  du  meurtre  du  i 
cardinal  Beaton,  et,  en  conséquence,  accusé  de . 
trahison  et  excommunié.   Il  resta  longtemps 
exilé  en  France;  mais  il  fut  rappelé  plus  tard, 
car  il  fut  nommé  en  1563,  par  le  collège  de  jus- 
tice, membre  de  la  commission  de  révision  dui 
livre  de  discipline.  On  a  de  lui  :  the  Confession  < 
0/  Faith;  Edimbourg,  1584,  in-8";  —  un  poëme  i 
commençant  ainsi  :  O  Gallandis  ail ,  Icry  and  i 
call...,  publié  dans  le  second  volume  de  la  col-l 
lection  Ramsay. 

Mackensie,  Lives  of  scotch  toriters;  —  Irving,  Livet  ■ 
of  scotch  poets. 

BALOCHI  ou  BALLOCO  (Louis),  poëte  et  ju- 
risconsulte italien,  néàVerceil  en  1766,  mort 
à  Paris,  du  choléra,  le  23  avril  1832.  Il  étudia  le 
droit  à  Pise,  et  quitta  bientôt  le  barreau  pour  les 
Muses.  En  1802,  lors  delà  réunion  du  Piémont 
à  la  France ,  il  vint  s'établir  à  Paris,  où  il  tra- 
vailla pour  le  théâtre  italien.  On  a  de  lui  :  il  Merlo 
délie  Donne,  traduction  italienne  du  poëme 
de  Legouvé;  Paris,  1802,  in-18;  —  i  Virtuosi 
ambulanti,  dramma  giocoso  in  duo  atti;  Pa- 


309 


BALOCHI  —  BALSAMINO 


3ïO 


lis,  1807,  ia-S"  ;  —  en  société  avec  M.  Soumet,  le 
Siège  de  Corinthe ,  tragédie  lyrique  en  3  actes  ; 
Paris,  1816,  in-8°  ;  —  Cantata  per  l'illustre 
nascita  di  Sua  Altezza  il  duca  di  Bordeaux; 
^aris,  1820,  in-8°j  —  il  Viaggio  a  Reiins, 
dramma  giocoso  in  un  atto,  composta  per  Vin- 
coronazione  di  S.  M.  Carlo  X,  ital.  et  franc.; 
Paris,  1825,  in-8°;  —  avec  M.  Jouy  :  Moïse, 
grand  opéra  en  4  actes  ;  Paris,  1827,  in-8°  ;  — 
Roberto  il  Diavolo ,  imité  de  Robert  le  Diable 
de  Meyerbeer.  Il  a  fait,  en  outre ,  les  paroles,  et 
la  musique  de  plusieurs  romances,  cavatines, 
cantates,  etc. 

Tipaldo ,  Biografia  degli  Italiani  illustri,  etc. 
■  *BALOGH  (Janos) ,  député  hongrois,  né  en 
1800,  dans  le  comitat  de  Barsh.,11  figura,  à  partir 
de  1 825 ,  en  qualité  de  député  de  ce  comitat  et  de 
celui  de  Komorn,  dans  toutes  les  diètes  de  Hon- 
grie ,  et  fit  constamment  partie  de  l'opposition. 
Aussi  bien  défendit-il  avec  énergie  les  droits  du 
peuple  contre  la  noblesse,  ce  qui  fut  l'occasion 
d'un  duel  entre  lui  et  Zichy,  député  de  Pesth.  A 
une  autre  époque ,  il  s'acquit  une  grande  popula- 
rité en  faisant  siennes  les  paroles  prononcées  en 
pleine  diète  par  Nicolas  "Wesselényi,  déclaré, 
pour  ce  fait ,  coupable  de  haute  traliison  et  privé 
de  sa  liberté.  Balogh  resta  membre  de  la  diète 
malgré  les  instances  du  pouvoir  pour  l'en  faire 
exclure.  Repoussé  ensuite,  lors  d'une  demande 
d'emploi  au  gouvernement  qu'il  avait  combattu, 
il  rentra  dans  l'opposition;  et,  après  1848,  il  sié- 
gea à  l'extrême  gauche.  On  l'a  accusé,  sans  preu- 
ves ,  d'avoir  trempé  dans  le  meurtre  du  comte 
de  Lamberg.  On  lui  doit  cette  justice  que,  soit 
à  l'armée ,  soit  dans  ses  fonctions  de  commissaire 
civil ,  il  servit  énergiquement  la  cause  de  la  na- 
tionalité hongroise.  Et  lorsqu'elle  fut  perdue,  il 
gagna,  avecKossuth,  le  territoire  turc. 

Conversations-  Lexicon . 

*BALOGH  DE  ŒSA  (Pierre),  orateur  hon- 
grois, né  au  milieu  du  dix-huitième  siècle ,  mort 
en  1816.  Il  fut  une  des  sommités  du  parlement 
hongrois  de  1790  à  1791 ,  et  y  défendit  avec  ta- 
lent et  fermeté  les  droits  des  protestants.  Dès 
l'âge  de  vingt-ti'ois  ans  il  était  mêlé  aux  affaires 
puJ^liques,  et  occupait  les  postes  les  plus  impor- 
tants. En  1789,  il  devint  inspecteur  général  des 
communions  protestantes  d'Augsbourg.  Plus 
tai-d,  il  s'asseyait  à  la  chambre  législative,  et  y 
recommandait  avec  talent,  comme  orateur,  la 
tolérance  mutuelle  pour  les  opinions  religieuses. 
Lors  du  synode  de  1791,  établi  dans  le  but  d'ar- 
ranger les  affaires  des  protestants  en  Hongrie, 
il  déclina  la  présidence  en  faveur  de  Ladislas  de 
Pronay ,  doyen  d'âge,  dont  il  reconnaissait  d'ail- 
leurs le  mérite. 

Kisch,  Etnthalamium, ;  Pesth,  1819;  —  Feratia  piœ 
memorix  Excell.  Dni  Petr.  Balogh,,  etc.;  —  Ersch  et 
Gruber,  Allgemeine  Encyclopédie,  etc. 

*BALON  [Nersès),  hérésiarque,  vivait  au 
quatorzième  siècle.  Il  étudia  d'abord  la  rhétori- 
que et  la  théologie  dans  un  monastère  de  la 
haute  Arménie,  ensuite  auprès  d'un  mission- 


naire romain  venu  dans  cette  contrée.  Après 
avoir  acquis  les  connaissances  nécessaires ,  em- 
brassé le  rit  catholique,  et  avoir  été  sacré 
évêque  d'Oi'my,  Balon  adopta  les  maximes  des 
anabaptistes ,  excita  de  grands  troubles  dans 
toute  l'Arménie,  et  se  sauva  en  1341  à  Avi- 
gnon ,  auprès  du  pape  :  là ,  il  forma  un  parti , 
accusa  l'église  arménienne  de  117  articles  d'hé- 
résie, et  donna  lieu  à  la  tenue  d'un  concile  à  Sis 
en  1342.  Balon ,  toujours  poussé  par  les  mission- 
naires, continua  à  aigrir  les  esprits ,  et  empêcha 
la  réunion  des  deux  églises.  Il  resta  en  Europe 
jusqu'à  sa  mort.  On  a  de  lui  :  un  Abrégé  his- 
torique des  rois ,  des  patriarches  de  l'Ar- 
ménie depuis  leur  origine  jusqu'à  l'an  1370  ; 
—  une  traduction ,  en  armemen ,  des  Vies  des 
papes  et  des  empereurs,  écrites  par  le  frère 
Polac-Martin  et  par  Jacques  Gaatan.  Le  traduc- 
teur a  intercalé  dans  l'ouvrage  les  Vies  des 
princes  rupénlens. 
IWchard ,  Biblioth.  sacrée. 

*  BALOUFEAU   OU    BALOUFFETEAU    {Jac- 

ques) ,  fameux  chevalier  d'industrie,  né  à  Saint- 
Jean-d'Angely  vers  la  fin  du  seizième  siècle, 
mort  en  1628.  Il  était  fils  d'un  avocat  au  parle- 
ment de  Bordeaux.  Dès  sa  jeunesse  il  manifesta 
l'esprit  d'intrigue,  et  se  fitconnaîti'epar  des  aven- 
tures scandaleuses.  Il  parut  dans  le  monde  tan- 
tôt sous  le  nom  de  baron  de  Saint-Angel ,  tan- 
tôt sous  le  nom  de  baron  de  Sainte-Foy.  Il 
courut  dans  différents  pays ,  où  il  fit  beaucoup 
de  dupes  et  épousa  plusieurs  femmes.  Empri- 
sonné à  Dijon,  il  parvint  à  s'évader,  et  se  réfugia  à 
Bruxelles.  De  là  il  vint  à  Paris,  où  il  dénonça  une 
prétendue  conspiration ,  ce  qui  lui  rapporta  deux 
cents écus  duroi  de  France  et  deux  millelivres  du 
gouvernement  anglais ,  qui  les  lui  lit  compter  à 
son  passage  à  Londres.  Ce  héros  d'escroquerie 
étant  revenu  en  Fiance  pour  y  mener  grand 
train,  fut  reconnu  et  pendu,  après  avoir  subi  la 

peine  de  la  torture. 

Guillonnet-Merville,  Recherches  sur  Saint- Jean-d' An- 
gely.  —  Mercure  de  France,  t.  XII. 

*  BALSAMiNA  (  Camille),  célèbre  cantatrice 
italienne,  née  à  Milan  vers  la  fin  du  dix-hui- 
tième siècle,  morte  le  9  août  1810.  Douée  d'une 
sensibilité  profonde,  d'une  très-belle  voix  de 
contralto,  et  possédant  une  vocalisation  parfaite, 
elle  fut  accueillie  avec  enthousiasme  partout  oij 
elle  se  fit  entendre.  Vers  1807,  elle  fut  engagée 
comme  première  cantatrice  à  la  cour  du  prince 
Eugène,  vice-roi  d'Italie.  Appelée  à  Paris  à  l'oc- 
casion du  mariage  de  Napoléon  Bonaparte  avec 
Marie-Louise,  archiduchesse  d'Autriche,  elle  fut 
surprise,  par  un  temps  affreux,  sur  le  mont  Cé- 
nis  ;  sa  santé  en  fut  dérangée,  le  mal  empira ,  et 
elle  ne  revint  à  Milan  que  pour  y  mourir. 

Kétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BALSAMl]VO  (Simon),  poète  tragique  ita- 
lien ,  natif  de  Saint-Marc,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  la  Perla, 
in  rima  libéra;  Venise,  1596,  in-8°, 

Mazzucbelli,  Scrittori  d'Italia. 


311 


BALSAMO  —  BALTADJl 


315 


BALSAMO  OU  BALSAiMOïiiE(/gfnflce),  jésuite 
italien,  né  dans  la  Fouille  en  1543,  mort  le 
2  octobre  1618.  L  servit  pendant  trente-cinq  ans 
les  intérêts  de  son  ordre,  et  ses  supérieurs  l'em- 
ployèrent dans  plus  d'une  mission  délicate.  On 
a  de  lui  (en  italien)  :  Instruction  sur  la  per- 
fection religieuse,  et  sur  la  vraie  méthode  de 
prier  et  de  méditer;  Cologne,  1611,  in-12.  Cet 
opuscule  a  été  traduit  en  latin. 
Mazzuchelli,  Scriitori  d'italia. 

BALSAMO  {Ignace),  jésuite,  natif  de  Mes- 
sine, mort  dans  cette  ville  en  1659.  On  a  de  lui  : 
Lettera  di  ]Sostra  Signora  alla  città  di  Mes- 
sina;  canzone;  Messine ,  1653,  in-4°  ;  —  Mai'- 
tirio  de'  santi  Placido  e  compagni  ;  canzone 
erime;  Messine,  1653,  in-4''. 

On  l'a  confondu  quelquefois  avec  Laurent 
Balsamo,  poëte  silicien,  natif  de  Palerme,.  et  au- 
teur des  Canzoni  sacre  et  des  Octaves  insérées 
(]3ins\es  Muse Siciliane ;  Palerme,  1653,  in-12. 

Mongitore,  Bibliotli.  Sicula.  —  Mazzuchelli,  Scrittori 
d'italia. 

BALSAMO  (Joseph).  Voy.  Cagliostro. 

*BALSAMO  (Justinien) ,  théologien  italien, 
natif  de  Messine,  mort  en  1670.  Tl  devint  cha- 
noine et  chantre  de  la  cathédrale  de  sa  ville  na- 
tale, puis  commissaire  de  l'inquisition  en  Sicile. 
On  a  do  lui  :.  Discorso  sopra  favorita  lettera 
delta  S.  Verginc  ,  scritta  alla  città  di  Mes- 
sina;  Messine,  1646,  in-4°. 

iMazzuclielli,  Scrittori  d'italia. 

BALSAMO  (l'abbé  Paul),  agronome  italien, 
né  à  Termini  (  Sicile)  le  7  mars  1763,  mort  à  Pa- 
lerme en  1818.  Il  était  professeur  d'agriculture 
à  l'université  de  Palerme  ,  et  jouissait  des  béné- 
fices d'une  riche  abbaye.  Il  fut  envoyé  par  le  gou- 
vernement deNaples  en  Lombardie,  en  France  et 
en  Angleterre ,  où  il  se  lia  avec  Arthur  Young,  le 
rédacteur  des  Annales  rf'/l^rècMtore.n  proposa 
d'importantes  réformesfinancières,quifurentpour 
la  plupart  adoptées  par  le  roi,  quinomma  Balsamo 
son  bibliothécaire.  Ses  écrits  agronomiques,  la 
plupart  insérés  dans  \ç^s,  Annales  d'agriculture, 
ontpourjtitre :  il  Constante  vile  prezzo di generi 
non  dénota,  e  non  cagiona  richezza  e  prospe- 
rità  nello  Stato;  —  lo  Spendersi  del  denaro  in 
tmpaese,  guali  utili  effetti  prodtica  nelpaese 
medesimo;  —  gli  Interessi  nazionali  e  lagius- 
tizia  rlchiedono  che  non  si  avvilisca  il  valore 
delta  moneta;  —  Biligenze  e  pratiche  per- 
ché U  vint  regger  possono  alla  navigazione 
ed  alla  lungha  conservazione ;  —  Sopra  la 
birra,  il  sidro  e  l'idromele  ;  —  Pensieri  sopra 
l'agricoltura  di  Sicilia  ;  —  Sopra  Vinfluenza 
délie  scienze  nel  miglioramento  délie  arti;  — 
Sopra  il  piacere  delV  agricoltura ,  memoria 
di  A.  Young;  tradotta  daW  inglese;  —  So- 
prn  i  dazi  relativamente  alV  agricoltura  ed 
alla  richezza  nazionale;  —  la  Sentenza  del 
villano;  —  il  Villano  filosofo. —  Tipaldo  n'in- 
dique pas  la  date  de  ces  publications. 

Tipaldo,  Biographia  cJagli  Italiani  illustri  del  se- 
colo  xrill. 


BAhSAMOJH  (Théodore) ,  canoniste  gi-ec,  pa- 
triarche d'Antioche,  né  à  Constantinople  vers  h 
milieu  du  douzième  siècle,  mort  en  1204.  H  fut 
nommé  chanceher  et  bibliothécaire  de  Sainte- 
Sophie  ;  on  le  regarde  comme  le  plus  habile  ca- 
noniste qu'aient  eu  les  Grecs.  Ses  ouvrages  sont 
empreints  d'une  grande  animosité  contre  les 
Latins.  Le  plus  important  est  un  commentaire 
sur  les  canons  des  apôtres  et  des  sept  conciles 
œcuméniques,  sur  le  code  de  l'Église  d'Afrique 
(réponses  à  soixante-quatre  questions  canoni- 
ques de  Marc,  patriarche  d'Alexandrie  ),  etc.  ) 
Oxford ,  1692 ,  in-fol.  On  a  encore  de  lui  : , 
Commentaire  sur  le  Nomocanon  de  Photius; 
Oxford,  1615,  in-4''  ;  —  un  Recueil  de  consti-i 
tutions  ecclésiastiques ,  avec  des  notes  de  Leun-n 
clavius  et  de  Fabrot,  publié  sous  le  titre  :  Paii 
ra'i/la, 

Leunclavius  ,Jus  grasco-romanttm.  —  Coteller,  MonU"{ 
metita  Ecclesias. 

*nALSARAïi  (Jean-Guij),  médecin  hon-ii 
grois,  né  à  Dombegyhaza  en  1529,  mort  le  7 
avril  1575.  On  a  de  lui  :  A  Kereoztijeni  Vallas 
Agazatenak  vœvid  summaia;  Pesth,  1571, i| 
in-8°;  —  De  remediis  pestis  prophylacticis,>' 
1564. 

Horanyi,  Memor.  Hungar. 

*BALSER  (George-  Frédéric  -Guillaume) , 
médecin  allemand,  né  à  Giessen  en  1780.  H: 
devint  médecin  et  chirurgien  à  Giessen  en  1801 ,  et 
professeur  de  médecine  en  1803.  On  a  de  lui  : 
Dissertatio  inauguralis,  sistens  primas  lineas- 
systematis  scientix  medicx,  1801,  in-4°;  ou-i^ 
vrage  conçu  dans  les  idées  de  Schelling. 

Callisen,  Medicinisches  Schriftsteller-Lexicon. 

* BALSER  (  Jean-Christophe),  jurisconsulteit 
allemand,  né  le  31  janvier  1710 ,  mort  le  14  juin 
1750.  Il  étudia  à  Giessen,  sa  ville  natale,  et  y 
devint  professeur  de  droit.  On  a  de  lui  :  Diss.\ 
inaug .  de pœna  stupri ;  Giessen,  1736,  in-4''; 
—  Disquiss.  de  libertate  religionis,  qua  Joh. 
Pétri  Bannizse,  prof.  Wurzeb.,  doctrina  de 
tolerantia  diversarum  religionum  in  eodem 
terrilorio  ad  rationes  et  Imperii  R.  G.  le- 
ges  expensa  refellitur;  MA.,  1738,  10-4°.  La 
liste  complète  de  ses  œuvres  se  trouve  dans 
Adelung. 

Adclung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BALSEV  (Christophe),  médecin  danois,  né 
le  16  janvier  1628,  mort  en  1693.  Après  ses 
premières  études ,  il  voyagea  à  l'étranger,  et  se 
fit  recevoir  docteur  en  médecine  à  Utrecht.  On  i! 
a  de  lui  :  Disputatio  inauguralis  de  nephri- 
tide,  1658,  in-4''. 

Nyerup  et  Kraft,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon. 

*  BALTADJl  (Mohammed),  grand  vizir  de' 
l'empire  ottoman,  né  vers  le  milieu  du  dix-sep- 
tième siècle,  mort  à  Lemnos  en  1712.  Il  com- 
mença par  appartenir  au  corps  des  baltadjis  > 
ou  licteurs  qui  marchaient  en  tôte  du  cortège  du  i 
sultan.  S'étant  attiré  la  confiance  de  son  maître,  il  I 
arriva  au  grand  vizirat.   C'est  en  cette  qualité  i 


313 


BALTADJl  —  BALTAZARÎINI 


314 


qu'il  commanda  l'armée  destinée  à  s'allier  avec 
Charles  XII  de  Suède  contre  Pierre  le  Grand.  II 
commença  par  envelopper  les  Russes  sur  les 
bords  du  Pruth  ;  et  l'on  ne  comprend  pas 
que  le  \izir,  cédant  aux  suggestions  de  Cathe- 
rine, ait  signé  le  traité  de  paix  de  Faiezi,  qui 
lui  faisait; perdre  tous  les  fruits  de  son  habile 
stratégie.  Charles  XII  lui  reprochait  avec  co- 
lère de  ne  point  s'être  saisi  du.  czar  :  «  Si  j'a- 
vais pris  le  czar,  répondit  Baltadji,  qui  aurait, 
gouverné  ses  États  ?..  II  n'est  pas  bon  que  les 
souverains  quittent  leurs  royaumes  !  »  Charles 
fut  si  piqué  de  l'allusion,  qu'il  déchira  d'un  coup 
d'éperon  la  robe  du  vizir;  et,  plus  tard,  lorsqu'il 
connut  les  clauses  du  traité,  il  accusa  de  trahi- 
son Balfadji,  qui  fut  exilé  à  Lemnos,  où  il  mou- 
rut. H  y  fut  enterré  près  du  fameux  poète  mys- 
tique Misri-Effendi. 

H.immer,  Histoire  de  l'Empire  ottoman.  —  Voltaire, 
Histoire  de  Charles  XII. 

*BAi,TAB»  {Louis-Pierre),  arcliitecte  et 
graveur,  né  à  Paris  le  9  juillet  1765,  mort  le  22 
janvier  1846.  Il  se  livra  d'abord  à  l'étude  du 
paysage ,  et  c'est  dans  ce  but  qu'il  entreprit  de 
parcourir  l'Italie.  La  vue  des  admirables  mo- 
numents qui  couvrent  la  terre  classique  des 
arts  modifia  sa  vocation;  parti  paysagiste,  il  re- 
vint-architecte ,  et  fut  dirigé  dans  cette  nouvelle 
voie  par  Peyre,  le  célèbre  architecte  du  théâtre 
de  l'Odéon.  Nommé  architecte  du  Panthéon  et 
des  prisons  de  Paris,  il  construisit  les  Chapelles 
des  maisons  de  détention  de  Saint-Lazare  et 
de  Sainte-Pélagie.  Il  éleva  vers  1820,  sur  le 
boulevard  Baumarchais,  un  vaste  greniei'  à  sel 
qui  fut  démoli  peu  d'années  après,  pour  fai  re  place 
à  des  habitations  particulières.  Il  a  fourni  les 
plans  et  presque  achevé  la  construction  du 
grànà  palais  dejustice  deLyon,  fondé  en  183'i. 
Enfin,  à  l'époque  de  sa  mort,  il  était  membre  du 
conseil  des  bâtiments  civils  et  du  conseil  des 
travaux  publics  ;  il  professait  à  l'École  des  beaux- 
arts  depuis  1818.  Malgré  ces  nombreux  travaux, 
Baltard  trouva  dans  sa  longue  carrière  le  temps 
de  graver,  tant  pour  ses  propres  ouvrages  que 
pour  d'autres  publications,  une  multitude  de 
planches  à  l'eau-forte ,  au  burin  ou  à  Vaqua- 
tinta,  avec  une  habileté,  une  hardiesse  égales, 
et  une  pureté  de  dessin  supérieure  à  celles  du 
fameux  Piranesi. 

Les  principaux  ouvrages  de  Baltard  sont  : 
Paris  et  ses  monuments,  dessinés  et  gravés  au 
burin,  2  vol.  in-fol.,  1803,  texte  par  Amaury 
Duval  ;  —  Écouen,  Saint-Cloud  et  Fontaine- 
bleau ,  in-fol. ,  faisant  suite  à  l'ouvrage  précé- 
dent; —  Planches  pour  le  Voyage  dans  la 
basse  et  la  haute  Egypte,  par  Vivant  Denon  ; 
Paris,  Didot,  in-fol..  1802;  —  Voyage  pittores- 
que dans  les  Alpes,  suivi  d'un  recueil  de 
vues  des  monuments  antiques  de  Rome,  48 
pi.  à  Yaqua-tinta,  précédées  de  lettres  adres- 
sées à  Percier,  1806,  in-4''  ;  —  la  Colonne  de 
la  grande  armée,  145  pi.  grand  in-fol.  j  Calco- 


'  graphie  du  Musée,  1810;  —  Planches  pour  le 
Voyage  en  Espagne  du  comte  Al.  de  LaBorde, 
2  vol.  in-fol.;  —  Athenaeum  ,  journal  d'art, 
texte  et  planches ,  par  Baltard  ;  —  Planches 
pour  Antiquités  de  la  Nubie,  par  F.-C.  Gau, 
in-fol.,  1821-1827  ;  — Planches  pour  le  Voyage  à 
l'Oasis  de  Thèbes,  pai-  F.  Cailliaud  ,  in-fol., 
1822;  —  Architectonographie  des  prisons, 
in-fol.,  1829;—  Grand  prix  d'architecture  ; 
projets  couronnés  par  l'Académie  royale  de 
France ,  gravés  et  publiés  par  L.-T.  Yaudoyçr 
et  L.-P.  Baltard;  Paris,  1834,  in-fol.  :  cet  ou- 
vrage est  continué  par  Victor  Baltard  ;  —  Pro- 
jet d'orangerie  et  de  jardin  d'hiver  pour  l'a- 
chèvement de  la  place  du  Louvre;  —  Mé- 
moires  et  plans  pour  les  embellissements  de 
la  ville  de  Lyon,  etc.,  etc. 

Baltard  a  gravé  avec  un  égal  succès  des 
sujets  historiques  ,  et  n'ayant  aucun  rapport 
avec  l'architecture ,  tels  que  Rebecca  et  Elié- 
zer,  les  Aveugles  de  Jéricho,  et  Saint  Jean 
baptisant  sur  les  bords  du  Jourdain,  d'après 
Nicolas  Poussin  ;  1 1  planches  pour  le  traité  de 
Charles  Lebrun  sur  les  rapports  de  la  face  hu- 
maine avec  celle  des  animaux  ;  plusieui's  por- 
traits ,  dont  Napoléon,  le  Poussin ,  Jean  Bul- 
lant,  etc.  Ernest  13reton. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BALTARD  (V'ictor),  architecte  français,  fils 
du  précédent,  est  né  à  Paris  en  1805.  Il  rem- 
porta le  grand  prix  de  Rome  en  1833.  Nommé 
architecte  du  gouvernement  et  de  la  ville  de 
Paris,  il  a  exécuté  avec  une  rare  mtelligence  les 
restaurations  ou  la  décoration  des  églises  Saint- 
Germain-des-Prés ,  Saint-Severin  et  Saint- 
Eus tache.  Il  a  dirigé  la  construction  du  nouvel 
hôtel  du  Timbre;  enfin,  au  moment  où  nous 
écrivons,  il  est  chargés  conjointementavecM.  Cal- 
let,  de  l'immense  entreprise  des  halles  cen- 
trales. 

M.  Victor  Baltard  a  contuiué  la  publication 
des  Grands  prix  d'architecture ,  commencée 
par  son  père;  il  est  auteur  d'une  splendide  Mo- 
nographie de  la  villa  Medicis,  in-fol.,  1847; 
enfin ,  c'est  hii  qui  a  dessiné  d'après  nature  les 
belles  et  nombreuses  planches  qui  accompa- 
gnent un  ouvrage  aussi  remarquable  par  le  fond 
que  par  sa  magnifique  exécution ,  imprimé  par 
les  soins  de  M.  le  duc  de  Luynes,  les  Recher- 
ches sur  les  monuments  de  l'histoire  des  Nor- 
mands et  de  la  maison  de  Souabe  dans  l'I- 
talie méridionale ,  par  A.  Huillard-Bréholles  ; 
Paris,  m-fol.,  1844.  E.  B— n. 

BALTAZARiNi,  dit  Bcaujoyeulx ,  musicien 
italien,  vivait  au  milieu  du  seizième  siècle.  La 
reine  Catherine  de  Médicis  l'avait  fait  venir  du 
Piémont ,  et  l'avait  nommé  son  premier  valet  de 
chambre,  sous  Henri  III  ;  il  fut  intendant  de  la 
musique  et  ordonnateur  des  fêtes  de  la  cour. 
On  trouve  le  détail  de  l'une  de  ces  fêtes  dans 
un  écrit  intitulé  Ballet  comique  de  la  royne, 
fait  aux  nopces  de  M.  le  duc  de  Joyeuse  et  de 


315 


BALTAZARmi 


mademoiselle  de  Vaudemont;  Paris,  1582, 
in-4<'. 

Fétls,  Biographie  vniverselle  des  Musiciens. 

*  BâLTEa  (  Suen  ),  théologien  suédois,  né  en 
1713,  mort  le  19  novembre  1760.  Il  étudia  à 
Upsal ,  y  acquit  ses  degrés ,  et  devint  plus  tard 
prévôt  de  la  cathédrale  de  Wexiœ.  On  a  de  loi , 
entre  autres  ouvrages  :  Vàr  fràtsares,  Jesu 
Christi  historia,  Wexiœ  et  Stockholm ,  1755- 
1760. 

Gezellus,  Biograf.  Lexicon.  —  Adelang,  Supplément 
à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BALTHASAR  {Belchatzar  ),  roi  de  Baby- 
lone ,  contemporain  de  Cyrus ,  paraît  avoir  ré- 
gné de  554  à  538  avant  J.-C,  et  être  le  même 
que  le  personnage  désigné  par  Bérose  sous  le 
nom  de  Laborosoarchod,  et  par  Abydène  sous 
le  nom  de  Laborossoarchus  ;  d'autres  auteurs 
ont  reconnu  en  lui  Nabonnède.  Rien  de  plus 
commun ,  pour  ce  qui  concerne  les  monarques 
orientaux,  que  ces  confusions  de  noms  prove- 
nant sans  doute  de  la  diversité  de  prononcia- 
tion ,  même  dans  les  langues  orientales  qui 
avaient  entre  elles  le  plus  d'affinité.  L'histoire 
de  l'infortune  de  Balthazar  est  rapportée  au  cin- 
quième chapitre  du  livre  de  Daniel.  Dans  un 
grand  festin  qu'il  donnait  à  sa  cour,  ce  prince 
fit  apporter,  pour  les  faire  servir  à  ses  orgies , 
les  vases  sacrés  que  son  aïeul  Nabuchodouosor 
avait  enlevés  du  temple  de  Jérusalem.  En  ce 
moment  une  main  miraculeuse  fut  aperçue  tra- 
çant sur  un  mur  de  la  salle  du  festin  des  carac- 
tères que  ne  purent  lire  les  sages  de  Babylone, 
appelés  aussitôt  par  le  monarque  épouvanté. 
Sur  l'avis  de  la  reiue ,  qu'on  croit  être,  non  l'é- 
pouse de  Balthazar,  mais  son  aïeule  Nitocris, 
veuve  de  Nabuchodonosor,  le  prophète  Daniel  fut 
appelé ,  et  déchiffra  dès  le  premier  coup  d'œil 
les  caractères  menaçants ,  soit  qu'ils  fussent  d'une 
écriture  étrangère,  soit  qu'ils  fussent  entrelacés 
en  manière  de  chiffre.  Il  les  prononça  Mené 
Thekel  Phares ,  et  les  traduisit  ainsi  :  Tes 
jours  sont  comptés  :  tu  as  été  trouvé  trop  lé- 
ger dans  la  balance ,  ton  royaume  est  par- 
tagé. En  cette  nuit  même,  en  effet,  continue  Da- 
niel, le  roi  fut  mis  à  mort,  et  l'empire  de  Baby- 
lone tomba  entre  les  mains  du  roi  des  Perses , 
deux  cent  neuf  ans  après  sa  fondation  par  Na- 
bonasser.  [Enc.  des  g.  du  m.  ] 

Daniel,  VI.  —  Hoefcr,  Histoire  de  lu  Babylonie,  dans 
la  collection  de  l'Univers  pittoresque. 

BALTHASAR  (Augusttn  de),  jurisconsulte 
allemand,  né  àGreifswald(Poméranie)  en  1701, 
mort  à  Wismar  en  1779.  Il  étudia  à  léna ,  et 
devint  membre  du  tribunal  d'appel  du  roi  de 
Suède  à  Wismar.  Outre  un  grand  nombre  de 
dissertations,  on  a  de  lui  :  Apparatus  diploma- 
tico-historicus,  Tableau  de  toutes  les  lois  qui 
servent  à  l'histoire  de  la  Poméranie  et  de 
l'Ile  de  Rugen,  etc.;  Greifswald,  1730-1735,  in- 
fol.  ;  —  Tableau  historique  des  tribunaux  du 
duché  de  la  Poméranie  suédoise,  etc.  ;  ibid., 
1733-1737,  2  vol.  in-fol.  ;  —  De  Origine,  Statu 


-  BALTIMORE  31( 

ac  Conditione  homimim  propriorum  in  Po 
merania;  ibid.,  1735-1749;  —  Discours  sui 
les  avantages  du  temps  présent,  soiis  le  rap  > 
port  du  perfectionnement  des  sciences  ,  spé 
cialement  de  Vétude  de  l'histoire  et  d% 
droit  ;MA.,  1742,  in-4"; —  Jus  ecclesiasticun 
pastorale  ;  MA.,  1760-1763,  2  vol.  in-fol. 

Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon,  avec  le  Sup 
plément  d'Adelung. 

BALTHASAR  (  Christophe  ) ,  jurisconsulti 
français,  né  à  Villeneuve-le-Roi  en  1588,  mer 
à  Castres  vers  1670.  11  fut  avocat  du  roi  i 
Auxerre.  Il  publia  plusieurs  ouvrages ,  afin  di 
prouver  la  légitimité  des  droits  de  la  Franci 
sur  différents  domaines  de  l'Espagne.  Les  titre 
de  ces  écrits  sont  :  Traité  des  usurpations  de 
rois  d'Espagne  sur  la  couronne  de  France 
depuis  Charles  F///;  Paris,  1626,  in-8",  aug 
mente  d'un  Discours  des  droits  et  prétention, 
des  rois  de  France  sur  l'Empire;  réimprim 
en  1647,  in-4°,  sous  le  titre  de  Justice  des  ar 
mes  du  rot  très-chrétien  contre  le  roi  d'Es 
pagne. 

Lelong ,  Bibliothèque  historique  de  la  France,  éà\ 
Fontette. 

BALTHASAR  (Jacques-Henri  de),  théologie 
protestant ,  vivait  dans  la  première  moitié  d 
dix-huitième  siècle.  Il  fut  surintendant  génér; 
des  éghses  de  la  Poméranie  suédoise.  On  a  d 
lui  :  Recueil  défaits  relatifs  à  l'histoire  ei 
clésiastique  de  la  Poméranie  ;  Greifswald 
1723-1725,  in-4'';  —  Val.  ab  Eichstscdt  Epi 
tomeannalium  Poiiieranix ;Md.,  1726,  in-4' 

Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon,  avec  le  Sup 
plément  d'Adelung. 

BALTHASAR  (  Joseph-Antoine-Félix  de  \ 
jurisconsulte  suisse,  né  à  Lucérne  en  1737 
mort  en  1810.  Il  lut  président  du  conseil  mun 
cipal  de  sa  ville  natale ,  et  consacra  tous  ses  lo 
sirs  à  recueillir  des  matériaux  pour  l'histoire  d 
son  pays.  Outre  un  grand  nombre  de  notice 
insérées  dans  la  Bibliotheca  Helvetica,  à 
Haller,  on  a  de  lui  :  De  Helvetiorum  Juribu 
circa  sacra,  traduit  en  français  par  M.  Viend 
Lausanne,  1770,  in-12;  —  Défense  de  Guii 
laume  Tell;  1760,  in-8°;  —  Muséum  virorui 
Lucernatum  fama  et  meritis  illustrium;  Li 
cerne,  1777,  in-4°. 

Biographie  des  Contemporains. 

BALTHASARi  (Théodore),  physicien  alli 
mand,  vivait  vers  la  fin  du  dix-septième  et  a 
commencement  du  dix-huitième  siècle.  Il  devii 
professeur  de  mathématiques  et  de  physique 
Erlangen,  et  inventa  en  1710  le  microscope  se 
laire.  Son  ouvrage,  oti  il  donne  les  détails  c 
cette  invention,  attribuée  aussi  à  Lieberkuhn, 
pour  titre  :  Micrometroruni  telescopïis  et  m 
croscopiis  applicandorum  varia  structura  < 
usu  multiplici  opusculum;  Erlangen,  171C 
in-S». 

Fischer,  Geschichte  der  Physik.  i 

BALTIMORE  (Cccil,  lord,  baron  de  Calvert  | 

fondateur  de  la  colonie  du  Marjland,  mort  6' 


317  BALTIMORE 

1G76.  Les  Français  s'étant  emparés  d'un  établis- 
sement qu'il  avait  fondé  à  Terre-Neuve,  lord 
Baltimore  obtint  de  Charles  I^*"  la  concession  de 
tout  le  territoire  qui  constitue  aujourd'hui  l'État 
de  Maryland.  La  charte  de  concession,  datée  du 
20  juin  1632,  est  motivée  sur  ce  que  lord  Bal- 
tJTnore  aurait  représenté  le  dessein  qu'il  avait 
de  convertir,  à  la  morale  et  à  la  religion,  les 
sauvages  de  cette  partie  de  l'Amérique,  en  y 
envoyant  une  colonie.  Il  est  dit  dans  le  même 
acte  que  le  concessionnaire  payera  à  la  couronne , 
à  la  fête  de  Pâques  de  chaque  année ,  une  rede- 
vance de  deux  flèches  indiennes  (two  Indian 
arrows),  et  le  cinquième  du  produit  des  mines 
d'or  et  d'argent  qui  pourront  être  découvertes. 
En  conséquence,  une  colonie  composée  de  deux 
cents  individus,  tous  catholiques,  entra,  en  février 
1634,  dans  la  baie  de  Chesapeake;  et,  après 
avoir  fait  l'acquisition  d'un  village  habité  par  des 
Indiens ,  jeta  les  fondements  de  ce  qui  fut  plus 
tard  l'État  de  Maryland,  ainsi  appelé  du  nom  de 
la  reine  Henriette-Marie,  femme  de  Charles  r^ 
La  colonie  prospéra  tout  d'abord  ;  elle  se  donna 
un  gouvernement  et  une  constitution.  Mais  cette 
prospérité  fut  troublée  par  l'antagonisme  reli- 
gieux des  habitants  de  la  Virginie ,  et  cette  par- 
tie de  l'Amérique  vit  s'étendre  chez  elle  les  dis- 
sentiments parfois  sanglants  qui  divisèrent  la 
mère  patrie.  Mais  tout  se  pacifia  plus  tard ,  et 
lord  Baltimore  vécut  assez  pour  voir  se  réaliser 
les  espérances  qu'il  avait  conçues  pour  la  colonie 
qu'il  avait  fondée. 

History  ofthe  Bntish  Possessions  in  North  America, 
from  the  first  discovery  by  Sébastian  Cabot,  to  the 
peace  o/  1763.  —  The  British  empire  in  America; 
Londoa ,  1708.  —  Penny  Cyclopsedia. 

BALTIMORE  (Frédéric) ,  voyageur  anglais, 
mort  le  8  septembre  1771.  Sa  vie  fut  assez  agitée. 
Après  un  voyage  qu'il  lit  en  Orient  en  1763  et 
1764,  il  perdit  presque  toute  sa  fortune,  pour 
avoir  séduit  une  jeune  Anglaise  du  nom  de  miss 
"Woodcocli.  Cette  affaire  attira  sur  lui  une  telle 
animadversion,  qu'il  s'expatria  définitivement.  Il 
se  rendit  d'abord  à  Florence,  puis  à  Naples,  où 
il  mourut.  Un  fait  assez  curieux  de  la  vie  de  ce 
lord ,  c'est  qu'il  fit  une  pension  de  200  livres 
sterling  au  célèbre  général  corse  Paoli.  On  a 
de  lord  Baltimore  :  une  description  en  anglais 
de  son  Voyage  en  Orient,  publiée  en  1767  :  on 
y  trouve  des  observations  sur  la  Turquie,  sur 
la  poésie  orientale,  etc.;  —  Gaudia  poetica, 
compared  in  latin,  english  and  french; 
Londres,  1769,  in-4°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

BALTON,  BALTEN  OU  BALTENS  (Pierre), 

peintre  hollandais,  né  à  Anvers  en  1540,  mort 
en  1579.  Il  imita  la  manière  de  Pierre  Breughel, 
et  excella  dans  les  miniatures.  Dans  son  tableau 
de  Saint  Jean  préchant  dans  le  désert,  on  ne 
se  lasse  pas  d'admirer,  relativement  à  la  peti- 
tesse des  figures,  le  fini  des  personnages  qui 
forment  la  Tniiltitnde,  et  qui  paraissent  écouter 


BALTZ  318 

l'apôtre  avec  recueillement.  L'empereur  eut  un 
jour  la  fantaisie  de  lui  faire  effacer  saint  Jean 
et  de  lui  substituer  un  éléphant,  afin  de  juger 
dans  quelles  proportions  l'artiste  exécuterait  un 
animal  aussi  monstrueux  près  de  personnages 
incomparablement  plus  petits.  Balton  s'en  tira  à 
merveille.  Ce  tableau  est  aujourd'hui  dans  la  ga- 
lerie de  Vienne. 
Fiorlllo,  Geschichte  der  Malerei,  II,  494. 

BALTDS  (Jean-François),  écrivain  ecclé- 
siastique, né  à  Metz  le  8  juin  1667,  mort  à  Reims 
le  9  mars  1743.  Il  était  de  l'ordre  des  Jésuites, 
commença  par  professer  les  belles-lettres  et  l'É- 
criture sainte  dans  divers  collèges ,  et  fut  enfin 
appelé  à  Rome,  où  on  le  chargea  de  Y  Index  des 
livres  écrits  par  les  membres  de  la  société  de  Jé- 
sus. Après  son  retour  en  France,  il  fut  successi- 
vement recteur  de  plusieurs  collèges.  On  a  de 
lui  :  Réponse  à  Z'Histoire  des  Oracles  de  Fonte- 
nelle;  Strasbourg,  1707  et  1709,  in-8°;  —  la 
Défense  des  Saints-Pères  accusés  de  plato- 
nisme; Paris,  1711,  in-4'';  —  la  Religion 
chrétienne  prouvée  par  l'accomplissement 
des  Prophéties;  in-4%  Paris,  1728;  —  Défense 
des  prophéties  de  la  Religion  chrétienne; 
3  vol.  in-12,  1737,  etc.;  —  les  Actes  de  saint 
Barlaam ,  tirés  d'un  manuscrit  grec ,  avec  deux 
discours,  l'un  de  saint  Basile,  l'autre  de  saint 
Jean-Chrysostome  ;  Dijon,  1720,  in-12.  —  Senti- 
ment du  P.  Battus  sur  le  traité  de  la  fai- 
blesse de  V esprit  humain,  de  Huet,  dans  les 
Mémoires  du  P.  Desmolets. 

Richard ,  Bibliothèque  sacrée. 

BALTCS  (Jacques),  historien,  frère  du  pré- 
cédent, né  à  Metz  le  31  janvier  1670,^;^  mort 
dans  sa  ville  natale  en  1760.  Il  était  notaire  et 
conseiller  échevin  à  Metz.  On  a  de  lui  :  Annales 
de  Metz,  depuis  l'an  1724  inclusivement,  pour 
servir  de  supplément  aux  preuves  de  l'Histoire 
de  Metz  (Lamort),  in-4°  de  369  pages,  publié 
par  Tabouillot  en  1789  :  ces  annales,  utiles  à 
consulter,  vont  jusqu'au  27  décembre  1755;  — 
Journal  de  ce  qui  s'est  fait  à  Metz  au  pas- 
sage de  la  reine  (Marie  Leczinska,  fille  de  Sta- 
nislas). 

(iaérarà,  la  France  littéraire. 

*  BALTZ  (Théodore-Frédéric),  médecin  al- 
lemand, né  dans  les  environs  de  Berhn  le 
15  janvier  1785.  (On  ignore  s'il  vit  encore.)  11 
fut  chinu'gien  de  régiment  en  1806,  et  assista 
dans  cette  année  à  la  bataille  d'Iéna.  Plus  tard,  il 
vint  en  France  avec  les  alliés ,  et  fut  nommé  en 
1816  professeur  en  chef  de  l'école  de  chirurgie 
militaire.  On  a  de  lui,  entre  auti-es  ouvrages  : 
De  Ophthalmia  catarrhali  bellica;  dissertatio 
inauguraUs,  Heidelberg,  1816;  —  Freimil- 
thige  Worte  iiber  die  innern  und  wesentli- 
chstenVerhaltnissein  derKœnig.  Preuss.  Mi- 
lit  air- M  edicinalverfassung  (Quelques  franches 
observations  sur  l'organisation  intérieure  et  es- 
sentielle de  la  médecine  militaire  en  Prusse  )  • 
Berlin ,  1820. 

Callisen ,  Medtcinisches     Sckri/lsteller-Lexicon, 


319 


EALTZAR 


^BALTZAR  (Thomas),  violiniste  célèbre, 
né  à  Lubeck  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle,  mort  en  juillet  1663.  Il  vint  à 
Londres  en  1658,  puis  se  rendit  à  Oxford.  Sa 
réputation  arriva  jusqu'aux  oreilles  de  Charles  II, 
qui  le  nomma  maître  de  ses  concerts.  Ses  fré- 
quents écarts  de  régime  l'enlevèrent  de  bonne 
heure  à  la  vie.  On  a  de  lui  des  sonates  pour 
viole  à  six  cordes,  violon,  basse  de  viole  et  basse 
continue,  avec  accompagnement  de  clavecin. 

Biirney ,  Ceneral  fiistory  of  music. 

BALUE  (JeannE  la),  cardinal  français,  prin- 
cipal ministre  de  Louis  XI,  naquit  vers  1421  à 
Verdun,  et  mourut  en  1491  à  Ancône.  Son  père, 
meunier  suivant  les  uns ,  cordonnier  ou  tailleur 
suivant  les  autres ,  fut  métamorphosé  ensuite , 
parles  Hatteurs  du  cardinal,  en  seigneur  du  bouig 
d'Angle  en  Poitou.  Balue  paraît  avoir  passé  ses 
premières  années  dans  ce  pays.  Étant  entré  dans 
les  ordres,  il  s'attacha  à  Jean  Juvénal  des  Ur- 
.lins,  évoque  de  Poitiers.  A  la  mort  de  ce  prélat, 
dont  il  avait  su  se  faire  nommer  l'exécuteur  tes- 
tamentaire ,  il  vola  ses  héritiers,  et  passa  ensuite 
dans  la  maison  de  Jean  de  Beauvau,  évêque 
d'Angers,  qui  le  nomma  son  grand-vicaire,  place 
dont  il  abusa  encore,  en  se  livrant  à  la  simonie. 
Mais  sa  finesse  sut  cacher  ces  abus  à  son  maître, 
qui  le  fit  présenter  à  Louis  XI  par  Charles  de 
Melun ,  favori  de  ce  prince.  Balue  fut  très-goûté 
du  roi,  qui  le  fit  son  secrétaire  et  son  aumônier, 
lui  donna  en  1464  une  charge  de  conseiller  clerc 
au  parlement  de  Paris ,  et  en  1465  l'évôché  d'É- 
vreux.  Louis  XI,  attaqué  par  la  ligue  formidable 
dite  du  Bien  public,  était  perdu  si  Balue  et  Charles 
de  Melun,  qu'il  envoya  àParis,  n'eussent  décidé  les 
bourgeois  de  cette  capitale  à  lui  rester  fidèles, 
malgré  les  séductions  et  les  menaces  des  princes 
confédérés.  La  garde  bourgeoise,  encouragée  par 
]5alue,  résista  même  vigoureusement  au  comte 
de  Charolais.  Le  roi,  s'étant  débarrassé  du  plus 
grand  danger  à  force  d'intrigues ,  vint  lui-même 
à  Paris  ;  et,  voyant  la  bonne  tenue  de  la  garde 
liourgeoise,  voulut  savoir  combien  sa  capitale 
pouvait,  au  besoin,  lui  fournir  d'hommes  en  état 
déporter  les  armes.  Les  bourgeois  furent  partagés 
en  brigades,  qui  eurent  des  officiers  et  des  dra- 
peaux ;  et  il  s'en  trouva  quatre-vingt  mille ,  dont 
trente  mille  armés  et  équipés  comme  les  meil- 
leures troupes.  Balue ,  qui  avait  des  goûts  guer- 
riers ,.  en  passa  lui-même  la  revue  dans  la  plaine 
Saint-Antoine.  Ce  fût  alors  qu'Antoine  de  Cha- 
banes,  comte  de  Dammartin,  grand  maître  de 
France,  dit  au  roi  :  «  Sire,  permettez  que  j'aille 
à  Évreux  faire  l'examen  des  clercs  et  ordonner 
les  prêtres,  puisque  l'évêque  d'Évreux  est  oc- 
cupé ici  à  passer  en  revue  des  gens  de  guerre.  » 
La  conduite  droite  et  iiTéprochable  de  Chabanes 
le  fit  échapper  à  la  vengeance  de  Balue.  Chailes 
de  Melun,  son  bienfaiteur,  fut  moins  heureux  : 
des  plaintes  faites  avec  emportement,  au  sujet 
de  la  faveur  que  ce  prélat  lui  avait  enlevée,  furent 
habilement  exploitées  auprès  du  roi,  toujours 


—  BALUE  320 

disposé  à  se  défaire  des  grands  seigneurs  ;  et 
Charles  de  Melun  eut  la  tête  tranchée  à  Loches. 
Jean  de  Beauvau,  autre  bienfaiteur  de  Balue,  fut 
déposé ,  par  suite  de  ses  intrigues.  Balue  seconda 
encore  la  volonté  du  roi ,  mais  surtout  ses  propres 
intérêts ,  dans  l'affaire  de  la  pragmatique  sanc- 
tion ,  que  Louis  XI  consentait ,  contre  le  bien  de 
la  France,  à  laisser  abolir,  pour  se  concilier  le 
pape  Paul  II.  Le  ministre  présenta  d'abord  les 
lettres  du  pape  au  Châtelet,  où  elles  furent  en- 
registrées, puis  au  parlement,  pendant  le  mo- 
ment des  vacations ,  dans  l'espoir  de  rencontrer  : 
moins  d'opposants  ;  mais  «  la  Balue  trouva ,  dit  il 
Belleforest,  un  plus  homme  de  bien  de  procu-  !■ 
reur  général  qu'il  n'estoit  d'évesque,  qui  lui  ré-.  '• 
sista  en  face  ;  c'estoit  Jean  de  Sainct-Romain  :  il  ' 
protesta  que  tant  qu'il  seroit  en  estât,  il  scmon- 
treroit  estre  non-seulement  le  procureur  du  roy, 
ains  du  royaume  et  couronne  de  France.  »  Tout 
le  parlement  et  l'université  montrèrent  la  même 
énergie  que  le  procureur  général.  Le  recteur  ap- 
pela au  prochain  concile  des  lettres  du  pape  ;  et 
son  appel  fut  enregistré  au  Châtelet,  où  l'avaient 
été  ces  lettres.  Telle  était  la  force  des  institutions, 
que  Louis  XI  et  son  ministre  furent  forcés  de 
céder;  et  la  pragmatique  resta  en  vigueur,  ju.<i- 
qu'au  concordat  fait  entre  Léon  X  et  François  l*''.  ' 
Mais  Balue  fut  récompensé  de  ses  efforts  eh  1467-,  ' 
d'abord  par  l'évôché  d'Angers,  dont  il  avait  dé-  ' 
pouillé  Jean  de  Beauvau,  son  bienfaiteur;  enfin,  i 
la  même  année,  par  le  chapeau  de  cardinal ,  qui,  i 
refusé  une  première  fois,  à  cause  de  la  dépra- 
vation de  ses  mœurs,  lui  fut  accordé  sous  le  titre  i 
de  Sainte-Suzanne. 

Protégé  par  cette  pourpre  révérée ,  il  ne  res-  v 
pecta  plus  rien.  Charles  le  Téméraire,  devenait 
duc  de  Bourgogne  par  la  mort  du  duc  Philippe* 
le  Bon ,  son  père ,  était  un  des  plus  riches  souve-i- 
rains  de  l'Europe.  Le  cardinal  de  la  Balue  entre- 
tint avec  lui  une  correspondance  secrète,  dansi 
laquelle  il  l'informait  de  tous  les  projets  du  rein 
aussitôt  qu'ils  étaient  formés.  H  conseilla  à 
Louis  XI  d'aller  trouver  son  ennemi  à  Péroune, 
puis  au  duc  de  Bourgogne  d'y  retenir  le  roi;  en- 
suite, de  le  forcer  à  l'accompagner  dans  son  ex- 
pédition contre  les  Liégeois,  révoltés  à  l'insti-'i 
gation  de  Louis,  victime  à  la  fois  de  ses  four-i 
beries  et  de  la  déloyauté  de  son  vil  ministre.! 
Il  tenait  pourtant  de  la  libéralité  d'un  prince  sîi 
peu  généreux  d'ordinaire,  outre  les  évêchésd'É-î 
vreux  et  d'Angers,  les  abbayes  de  Fécamp,  du! 
Bec,  de  Saint-Ouen,  de  Saint-Jean-d'Angély  et 
de  Saint-Thierry,  la  haute  main  sur  les  bourses 
dépendantes  du  collège  de  Navarre,  sur  les 
hôtels  Dieu ,  aumôneries  et  maladreries  dépen- 
dantes du  roi ,  et  sur  tous  les  bénéfices  vacants 
dont  sa  majesté  pouvait  disposer.  Enfin,  ayant 
ourdi  de  nouvelles  intrigues  pour  empêcher 
l'accord  du  roi  avec  son  frère,  sa  correspon- 
dance fut  interceptée  (  1469  );  il  fut  aussitôt  arrêté, 
et  avoua  tous  ses  crimes.  Mais,  comme  il  l'avait 
prévu,  la  pourpre  romaine  le  sauva  du  sup- 


321 


BALI3E  —  BALUZE 


322 


plice.  Le  pape  intervint,  contesta  au  roi  ses 
droits  dans  ce  jugement,  et  Louis  XI,  pour  ne  pas 
laisser  le  cardiiial  impuni,  préféra  le  garder  in- 
définiment à  Loches ,  dans  une  prison  qu'il  comp- 
tait rendre  perpétuelle.  Cette  prison  fut  une  de 
ces  cages  de  fer  que  la  Balue  lui-même  avait  in- 
ventées ;  elle  avait  huit  pieds  en  carré ,  et  on  la 
voit  encore ,  sous  le  nom  de  case  Balue,  au  châ- 
teau de  Loches.  «  Ces  cages ,  dit  Comines  (  qui 
les  connaissait  bien  pour  y  avoir  été  enfermé  lui- 
même  huit  mois  ),  estoient  couvertes  de  pattes  de 
fer  par  le  dehors  et  par  le  dedans ,  avec  terriWes 
fermures,  de  quelque  huit  pieds  de  large,  de 
la  hajiteur  d'un  homme  et  un  pied  plus.  »  D  y 
resta  onze  ans,  jusqu'à  ce  que  le  pape  Sixte IV 
obtint  sa  liberté  en  1480 ,  à  condition  qu'il  se 
retirerait  à  Rome ,  où  on  lui  donnerait  des  juges. 
Mais ,  bien  loin  de  là ,  le  pape  lui  fit  le  meilleur 
accueil,  et  même,  en  1484,  l'envoya  légat  a  la- 
tere  en  France,  comme  pour  braver  Charles  VUI  ; 
et  Balue  eut  l'audacieuse  impudence  de  venir  à 
Paris,  sans  demander  au  roi  son  agrément,  et 
sans  présenter  au  parlement  ses  lettres  de  léga- 
tion. Mais  à  la  mort  du  pape,  qui  le  soutenait,  il 
s'enfuit  bien  vite  de  France ,  craignant  de  ne  plus 
échapper  cette  fois  à  la  vengeance  du  roideFrance. 
De  retour  en  Italie,  il  fut  fait  évêque  d'Albano, 
puis  de  Préneste ,  par  Innocent  vni,  successeur 
de  Sixte  rv.  Il  fut  pourvu  en  outre  des  plus 
riches  bénéfices,  et  décoré  du  titre  de  protecteur 
de  l'ordre  de  Malte.  Il  mourut  à  Ancône  au  mois 
d'octobre  1491.  Suivant  les  uns,  il  était  d'une 
ignorance  crasse  ;  suivant  d'autres,  homme  «  de 
gentil  esprit  et  de  grandes  lettres.  »  [M.  Berger 
DE  XiVREY,  dans  YEne.  des  g.  du  m.  ] 

Philippe  de  Comines,  Chron.  —  Aiibery,  Hist.  des  card. 

*BALUFFi  (Cagetano),  écrivain  ecclésias- 
tique contemporain.  D  a  été  dans  la  Nouvelle- 
Grenade,  et  a  séjourné  à  Santa-Fé  de  Bogota,  où 
il  s'est  procuré  de  précieux  renseignements  sur 
l'histoire  religieuse  du  nouveau  monde.  Ces  re- 
cherches l'ont  mis  à  même  de  publier  à  Rome, 
vers  1848,  une  Histoire  religieuse  de  l'Amé- 
riqîie.  Ferdinand  Denis. 

*  BALUGANI  (  Filippo  ),  sculptcur,  né  à  Bor 
logne,  mort  en  1780.  Il  étudia  le  dessin  sous 
Vittorio  Bigari,  et  s'adonna  à  la  sculpture  et  à 
la  gravure  de  médailles.  On  conserve  à  Bologne 
plusieurs  de  ses  ouvrages,  dont  les  principaux 
sont  des  bustes  de  terre  cuite  au  palais  de  l'uni- 
versité ,  des  statues  au  palais  Ranuzzi ,  et  à  Saint- 
Pétrone  le  médaillon  de  Mauro  Tesi,  sur  le 
tombeau  de  ce  peintre.  E.  B — n. 

Malvasia ,  Pitture,  Sculti  ed  Architetture  di  Bologna. 

BALUZE  {Etienne),  historien  et  annotateur, 
né  le  24:décembre  1630  à  Tulle,  mort  à  Paris  le 
28  juillet  1718.  Après  avoir  commencé  ses  études 
dans  sa  ville  natale,  il  vint  les  continuer  à  Tou- 
louse ,  où  son  aptitude  lui  fit  donner  une  bourse 
au  collège  Saint-Martial.  Il  était  encore  écolier 
lorsqu'il  publia  VAnti-Frizonius,  critique  de 
l'ouvrage  de  Pierre  Frizon,  Gallia  purpurata. 

NOUV,   BIOGR,   UMVERS,    —  T,   IV. 


Deux  dissertations  sur  la  vie  et  les  reliques  de 
plusieurs  saints  parurent  ensuite,  et  le  firent  re- 
marquer de  M.  de  MontchaT,  archevêque  de  Tou- 
louse, qui  le  prit  pour  secrétaire.  M.  de  Marca, 
successeur  du  prélat,  l'associa  à  ses  savants  tra- 
vaux, et  lui  laissa,  en  mourant,  ses  œuvres  ma- 
nuscrites. Baluze  avait  renoncé  depuis  longtemps 
à  l'étude  du  droit,  qu'il  avait  suivie  d'abord  par 
soumission  à  son  père.  Après  la  mort  de  M.  de 
Marca,  plusieurs  évêques  adressèrent  au  jeune 
savant  les  plus  belles  propositions  pour  l'attirer 
près  d'eux  ;  il  donna  la  préférence  à  Henri  de  la 
Motte-Houdancourt,  archevêque  d'Auch;  mais 
n'ayant  pas  de  goût  pour  la  théologie  scolas- 
tique,  il  accepta  les  offres  de  Colbert,  qui  le  char- 
gea du  som  de  sa  bibliothèque.  Celle-ci  devint 
bientôt  une  des  plus  rares  collections  de  livres  de 
l'Europe,  grâce  au  discernement  de  Baluze,  qui 
découvrait  chaque  jour  quelque  nouvelle  richesse 
littéraire ,  et  qui  faisait  venir  à  grands  frais  des 
manuscrits  précieux  des  pays  les  plus  éloignés. 
Il  conserva  la  direction  de  cette  bibliothèque  sous 
les  fils  de  Colbert,  et  ne  la  quitta  de  son  plein 
gré  que  pour  se  retirer,  en  1700,  dans  une  fort 
belle  maison  dépendante  du  collège  des  Écossais, 
n  y  vivait  dans  l'oubU  depuis  sept  ans,  lorsqu'une 
ordonnance  de  Louis  XIV  l'appela  aux  fonctions 
d'inspecteur  du  Collège  royal  ;  déjà  ce  monarque 
avait  créé  pour  lui  une  chaire  de  droit  canon. 
Peu  de  temps  après,  il  tomba  en  disgrâce;  voici  à 
quelle  occasion.  Le  cardinal Emmanuel-Théodose 
de  Bouillon,  avec  qui  il  s'était  lié  de  vieille  date, 
le  pressa  d'écrire  l'histoire  de  la  maison  d'Au- 
vergne ,  et  il  céda  à  ses  instances.  Cet  ouvrage 
parut  en  1709.  Baluze  y  avait  inséré  quelques 
fragments  d'un  ancien  cartulaire  et  d'un  obituaire 
de  Brioude,  qui  prouvaient  que  les  Bouillon 
descendaient  en  ligne  directe  des  anciens  ducs 
de  Guienne,  comtes  d'Auvergne.  On  assura  qu'il 
avait  voulu ,  par  là ,  soutenir  les  prétentions  du 
cardinal  de  Bouillon ,  qui  se  disait  indépendant 
de  Louis  XTV,  et  fondait  son  droit  sur  ce  qu'il 
était  né  d'une  maison  souveraine,  dans  la  prin- 
cipauté de  Sedan ,  avant  que  l'échange  de  cette 
souveraineté  avec  le  roi  eût  été  consommé.  Ces 
imputations,  qui  coïncidaient  précisément  avec 
le  départ  du  cardinal  de  Bouillon  pour  l'étranger, 
animèrent  le  roi  contre  l'auteur  de  YHistoire 
généalogique  de  la  maison  d'Auvergne.  On 
instruisit  son  procès ,  en  vertu  d'un  ordre  exprès 
de  Louis  XIV.  Par  arrêt  du  20  juin  1710,  rendu 
sur  les  conclusions  du  ministère  public ,  l'ou- 
vrage fut  supprimé  et  son  auteur  frappé  d'exil  et 
de  confiscation,  sans  qu'on  voulût  même  entendre 
sa  justification.  Dépouillé  de  presque  toute  sa 
fortune,  Baluze^  fut  interné  successivement  à 
Rouen,  à  Blois,  à  Tours  et  à  Orléans.  Il  n'ob- 
tint son  rappel  qu'en  1 7 1 3,  après  la  paix  d'Utrecht  ; 
mais  on  ne  lui  rendit  ni  sa  place,  ni  son  traite- 
ment. Il  se  consola  de  ses  revers  par  l'étude  ;  ainsi, 
il  s'occupa  à  revoir  sur  plus  de  trente  manuscrits 
différents  les  oeuvres  de  saint  Cyprien,  dont  il  se 

11 


323 


BALUZE  —  BALZAC 


324 


proposait  de  publier  depuis  longtemps  une  nou- 
Tclle  édition.  La  mort  vint  le  surprendre  au  milieu 
de  ses  travaux;  on  l'inhuma  à  Saint-Sulpice.  Il 
avait  composé  lui-même  son  épitaphe  en  ces 
termes  : 

Il  gtt  Ici  le  sire  Etienne  ; 

Il  a  consommé  ses  travaux  : 

En  ce  monde  U  eut  tant  de  maux , 

Qu'on  ne  croit  pas  qu'il  y  revienne. 

Une  certaine  originalité,  jointe  à  beaucoup  de 
gaieté,  faisait  le  fond  du  caractère  de  Baluze.  Il 
institua,  par  exemple,  une  femme  étrangère  sa 
légataire  universelle,  et  ne  laissa  presque  rien  à 
sa  famille.  Voici  les  termes  de  l'une  de  ses  dis- 
positions testamentaires,  par  laquelle  il  ordonne 
que  sa  bibliothèque  soit  vendue  en  détail  :  «  Je 
«  défends  et  prohibe  expressément  la  vente  de 
«  ma  bibliothèque  en  gros ,  voulant  qu'elle  soit 
«  vendue  en  détail  au  plus  offrant  et  dernier  en- 
«  chérisseur,  afin  que  les  curieux  en  puissent 
«  avoir  leur  part,  y  ayant  une  très-grande  quan- 
«  tité  de  livres  rares,  difficiles  à  trouver,  et  que 
«  les  gens  de  lettres  seront  bien  aises  d'avoir  oc- 
re casion  d'acquérir.  «  —  Baluze  fut  un  des 
esprits  émin«nts  de  son  siècle,  un  ami  éclairé 
du  progrès.  Il  se  montra  l'adversaire  décidé  des 
ultramontains,  et  défendit  avec  chaleur  les  li- 
bertés de  l'Église  gallicane.  Exilé  par  la  monar- 
cliie,  il  fut  aussi  mis  à  l'index  par  la  cour  de 
Rome  pour  son  ouvrage  intitulé  la  Vie  des  papes 
d' Avignon,  où  il  réfute  les  ulti-amontains  qui 
compai;èrent  le  séjour  des  papes  à  Avignon  à  la 
captivité  des  Juifs  à  Babylone.  «  Baluze,  dit 
«  M.  Dupin ,  est  un  des  hommes  qui  ont  rendu 
«  le  plus  de  services  à  la  république  des  lettres 
«  par  son  appUcation  continuelle  à  rechercher 
«  de  tous  côtés  des  manuscrits  des  bons  au- 
«  teurs,  à  les  conférer  avec  les  éditions,  et  à  les 
«  donner  ensuite  au  public  avec  des  notes  pleines 
«  de  recherches  et  d'érudition-  »  Sa  maison  était 
le  rendez-vous  des  savants  et  des  gens  de  lettres, 
qu'il  aidait  non-seulement  de  ses  conseils  et  de 
sa  plume,  mais  encore  de  son  argent.  U  allait  les 
trouver  à  Saint-Germain  des  Prés,  quand  ils  ne 
venaient  pas  chez  lui.  C'est  Baluze  qui  introdui- 
sit un  des  premiers ,  en  France ,  l'usage  des 
soupers  littéraires,  qui  se  prolongèrent  avec  tant 
d'éclat  dans  le  dix-huitième  siècle.  La  joyeuse 
humeur  y  était  de  mise,  et  nous  tenons  à  citer 
ici  un  couplet  de  l'académicien  Bernard  de  la 
Monnoye,  qui  fut  chanté,  un  soir,  à  la  santé  de 
Baluze  ;  il  servira  à  montrer  que ,  chez  nos  pères, 
l'habitude  des  travaux  les  plus  sérieux  et  les  plus 
graves  n'excluait  pas  la  gaieté  : 
Entonnons  un  couplet  gaillard 

Pour  notre  ami  Baluze  : 
Entonnons  un  couplet  gaillard 

Pour  ce  docte  vieillard  : 
A  table  il  rit , 

11  chante ,  il  nous  amuse  : 
Ce  qu'il  dit 
Est  plein  d'esprit. 
Exempts  d'ennui, 
Puissions- nous,  dans  vingt  ans  comme  aujourd'hui , 
Boire  avec  lui  ! 


Outre  de  nombreux  manuscrits,  Baluze  a  laissé 
quarante-cinq  ouvrages  imprimés,  dont  quelques- 
uns  ont  plusieurs  volumes.  Voici  .les  princi- 
paux :  Regum  Francorum  capitularia ,  1677, 
in^fol.,  2  vol.;  2^  édit.,  2  vol.  in-fol.,  1780  :  la  pré- 
face de  ce  recueil  a  été  traduite  par  l'Escalopier 
de  Nouras,  sous  le  titre  de  :  Histoire  des  capi- 
tulaires  des  rois  français ,  etc.;  la  Haye,  1755, 
in-12;  1779,  in-8°;  —  EpistolcC  Innocenta 
papee  III;  1682,  in-fbl.,  2  vol.  ;  —  Conciliorum 
nova collectio ,  1683, 1  vol.  in-fol;  —  les  Vies 
des  papes  d'Avignon,  1693,  2  vol.  in-4°;  -— 
Historia  Tutelensis,  il  17, 2  vol.  iD-4° ;  — S.  Cy- 
priani  opéra;  —  Miscellanea;  Paris,  1680, 
7  vol.  in-8°.  Ses  manuscrits,  au  nombre  de  quinze 
cents,  tous  annotés  de  sa  main ,  se  trouvent  à  la 
Bibliothèque  nationale.  Le  catalogue  complet  des 
Œuvres  de  Baluze  se  lit  à  la  page  60  des  Capi- 
tularia.  W. 

f^ie  de  Baluze,  par  lui-môme,  continuée  par  Martin.  — 
Ses  Mémoires.  —  L'abbé  Lambert,  Histoire  litteraive 
du  régne  de  Louis  XI f^.  —  J.-B.  Vitrac,  Éloge  de  Ba- 
luze; Limoges,  1777.  —  D.  Mansi,  Éloge  de  Baluze.  —  Du- 
pin ,  Bibl.  des  aut.  ecclés.,  t.  V.  —  Voltaire .  Siècle  de 
LouisXIF,  1. 1".  —  Le  CouTT'àyeT,  Europe  savante,  t.  IV. 

BALUZE  ('Fj/acin^/ie),  parent  du  précédent, 
est  l'auteur  d'un  ouvrage  intitulé  Pensées  morales 
e^  chrétiennes;  Bordeaux  1705,  2  vol.  in-12. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 
*  BAL  VAS  {Antonio),  poète  espagnol,  natit 
de  Ségovie,  mort  en  1629.  On  a  de  lui  :  el  Poeta 
Castellano;  Valladolid,  1627,  in-12;  recueil 
de  poésies  que  Lope  de  Véga  proclame  assez 
remarquables  pour  un  temps  où  la  vieille  langue 
du  pays  lui  faisait  l'effet  d'une  langue  étrangère. 

Ticlinor,  History  of  Spanish  Ulcruture,  t.  11,  p.  498. 

*BALVENTius  (T.),  centurion  romain,  vivait 
vers  l'an  54  avant  J.-C.  Il  fut  grièvement  blessé 
dans  une  attaque  d'Ambiorix  contre  Q.  Titurius- 
Sabinus. 

César,  Bellum  Gallicum,  V.  3B.  —  Smith,  Dictionary 
of  greck  and  roman  Biography. 

BALZAC  {Jean-Louis-Guez,  seigneur  ne), 
célèbre  littérateur  français ,  né  à  Angoulêmc  en 
1594 ,  mort  à  Paris  le  18  février  1654.  C'est 
un  des  écrivains  qui ,  au  commencement  du 
dix-septième  siècle  ,  contribuèrent  le  plus  au 
perfectionnement  de  la  langue  française.  L'affec- 
tation ,  le  faste  guindé,  la  pompe  empliatiquc 
de  ses  écrits,  peuvent  impatienter  ceux  qui  les 
lisent,  mais  ne  doivent  pas  faire  méconnaître 
les  services  qu'il  a  rendus.  S'il  n'a  pas  la  gloir* 
d'avoir  épuré  le  goût,  il  a  celle  d'avoir  fôrm( 
la  langue.  Il  est  certain  qu'on  peut  mettre  dan; 
le  style  des  proportions,  de  la  clarté,  du  nom 
bre,  alors  même  que  dans  les  idées  on  est  cou- 
pable de  recherche  et  d'exagération.  Balzai 
d'aDleurs,  si  inférieur  à  Montaigne,  puisç[u'i 
fut  sans  génie  et  qu'il  eut  très-peu  de  goût ,  i 
cependant  été  presque  aussi  utile  que  lui  :  il  l'i 
été  d'une  autre  manière.  Pour  hâter  les  progrè 
d'une  littérature  et  la  faire  parvenir  à  son  époqu 
de  maturité ,  il  ne  faut  pas  seulement  des  hom'j 
mes  de  génie;  peut-être  même  les  hommes  tl 


325 

génie  ne  sont-ils  pas  les  plus  utiles  au  perfec- 
tionnemeut  de  la  langue  :  leur  originalité  même 
les  empêche  de  créer  poiu-  l'usage  commun  ,  et 
leur  style  est  trop  marqué  à  leur  empreinte  pour 
devenir  la  propriété  de  tous.  Il  faut ,  en  même 
temps  que  les  hommes  de  génie,  des  ouTriers 
patients ,  laborieux,  habiles ,  sans  enthousiasme 
pour  les  idées ,  mais  pleins  d'un  soin  religieux 
pour  les  mots  ;  qui  prennent  pour  tâche  d'assou- 
plir la  langue ,  de  la  régler,  de  la  polir,  de  lui 
donner  plus  de  jeu,  de  netteté  et  d'harmonie. 
Ainsi  a  fait  Balzac  :  son  rôle  s'est  borné  à  per- 
fectionner l'instrument ,  sans  savoir  profiter  lui- 
même  des  qualités  nouvelles  qu'il  lui  donnait. 
Sa  gloire  est  de  l'avoir  transmis ,  plus  docile  et 
plus  ferme,  à  des  mains  qui  devaient  mieux 
l'employer.  L'influence  matérielle  qu'il  exerça 
sur  la  prose  ressemble  beaucoup  à  la  réforme 
que  Malherbe  opéra  dans  la  poésie.  Avec  plus 
de  goût  que  Balzac ,  Malherbe  manquait  autant 
que  lui  d'imagmation  et  de  chaleur  ;  tous  deux 
se  préoccupèrent  à  peu  près  exclusivement  de 
la  forme  :  l'un  fut  un  versificateur  net  et  concis; 
l'autre ,  un  artisan  habile  <le  phrases  et  de  pé- 
riodes. Tous  deux,  par  leur  industrie  persévé- 
rante ,  firent  faire  à  la  langue  un  pas  immense , 
et  doivent  être  regardés  à  ce  titre  comme  les 
prédécesseurs  directs  de  Pascal  et  de  Racine. 

Balzac  fut  d'abord  attaché  au  cardinal  de  la 
Valette ,  qui  l'emmena  avec  lui  en  Italie,  et  dont 
il  devint  l'agent  d'affaires  à  Rome.  A  son  retour  à 
Paris,  Balzac  reçut  le  plus  brillant  accueil  d'une 
société  sur  laquelle  il  avait,  de  loin,  produit  par 
ses  lettres  la  plus  vive  impression.  Les  plus 
grands  personnages  le  recherchèrent  ;  l'évêque 
de  Luçon  ,  depuis  cardinal  de  Richelieu,  lui 
témoignait  l'estime  la  plus  flatteuse.  Son  nom 
devint  illustre.  Toutefois ,  ses  protecteurs  firent 
pour  sa  fortune  moins  qu'il  n'espérait. 

En  1624 ,  parut  le  premier  recueil  imprimé 
des  lettres  de  Balzac.  Le  public  les  jugea  comme 
la  cour  les  avait  jugées  :  les  applaudissements 
furent  unanimes.  Cette  noblesse  de  langage, 
cette  fermeté  de  ton  ,  ces  phrases  rigoureuse- 
meut  construites ,  harmonieusement  cadencées , 
étaient  des  choses  nouvelles  ;  celui  qui  éloignait 
de  ses  écrits  l'incorrection,  la  redondance  dif- 
fuse, la  gaucherie  naïve  des  auteurs  du  seizième 
siècle ,  paraissait  un  homme  supérieur.  Ou  ne 
faisait  pas  attention  que  des  lettres  eussent  voulu 
beaucoup  moins  de  majesté  et  d'apprêt  :  le  goût 
du  public  était  porté  vers  le  grandiose  et  le 
pompeux.  Ce  qu'on  recherchait  alors  dans  la 
littérature  comme  dans  la  politique,  c'était  la 
régularité  et  l'éclat ,  l'ordre  et  la  magnificence. 
On  sentait  un  irrésistible  besoin  de  rompre  avec 
la  naïveté  et  la  famiharité  du  seizième  siècle, 
comme  avec  son  esprit  de  désordre  et  d'anar- 
chie. Par  impatience  d'atteindre  à  la  noblesse, 
on  tombait  dans  l'affectation  et  dans  l'emphase , 
et  l'on  trouvait  l'idéal  même  de  l'éloquence  dans 
les  lettres  travaillées  d'un  rhéteur. 


BALZA.C  326 

Un  succès  aussi  éclatant  devait  soulever  con- 
tre Balzac  tous  les  auteurs  jaloux  ou  attachés  à 
l'ancienne  école.  Un  jeune  feuillant,  nommé 
dom  André  de  Saint-Denis ,  donna  le  signal  de 
l'attaque  par  un  livre  intitulé  Conformité  de 
l'éloquence  de  M.  de  Balzac  avec  celle  des 
plus  grands  personnages  du  temps  passé  et 
du  présent.  L'accusation  de  plagiat,  que  ce  livre 
reproduisait  sous  toutes  les  formes,  fut  bientôt 
répétée  par  d'autres  adversaires.  Ce  ne  fut  pas 
assez  de  contester  au  réformateur  de  la  langue 
son  talent,  on  calomnia  sa  vie.  Le  P.  Goulu, 
général  des  feuillants,  passa  toutes  les  bornes 
dans  l'ouvrage  intitulé  PMlarque ,  diatribe 
violente  en  deux  gros  volumes.  Balzac  méprisa- 
t-il  assez  de  tels  assaillants  pour  garder  le  si- 
lence, ou  bien  se  cacha-t-il  pour  leur  répondre 
sous  un  nom  emprunté ,  et  doit-il  être  regardé 
comme  l'auteur  de  V Apologie  publiée  sous  le 
nom  du  prieur  Ogier  ?  C'est  ce  qui  n'a  pas  été 
complètement  éclairci  ;  toujoirrs  est-il  que  cette 
Apologie  fournit  un  nouvel  aliment  à  la  que- 
relle. Lassé  d'être  en  butte  aux  coups  de  l'envie,  - 
et  jaloux  d'assurer  son  repos,  Balzac  se  retira 
dans  sa  terre,  sur  les  bords  de  la  Charente.  Là, 
il  n'avait  plus  d'autre  souci  que  de  répondre  aux 
lettres  qu'on  lui  adressait  de  toutes  parts  ,  et 
dont  plusieurs  lui  étaient  écrites  par  des  rois.  Il 
est  vrai  que  cette  tâche  lui  devenait  souvent  pé- 
nible, à  cause  de  la  lenteur  avec  laquelle  il 
composait,  et  des  angoisses  d'esprit  que  lui 
faisait  éprouver  le  travaO.  Dans  cette  retraite , 
où  il  mourut  le  18  février  1655,  il  composa  aussi 
d'autres  ouvrages  où  il  se  montre  avec  les  mêmes 
qualités  et  les  mêmes  défauts.  En  1634 ,  il  lui 
suffit  de  témoigner  le  désir  d'entrer  à  l'Académie, 
pour  y  être  appelé  aussitôt  par  le  suffrage  de  tous. 

Sur  la  fin  de  sa  vie,  les  sentiments  de  religion 
qu'il  avait  toujours  eus  se  fortifièrent,  et  le  con- 
duisirent à  la  plus  fervente  dévotion.  Il  s'était 
fait  bâtir  deux  chambres  aux  Capucins  d'Angou- 
lême,  et  s'y  retirait  souvent,  pour  se  livrer  sans 
distraction  à  ses  devoirs  de  piété.  Ce  qui  lui  fait 
encore  plus  d'honneur  que  sa  dévotion,  c'est  sa 
bienfaisance ,  qui  nous  est  attestée  par  ces  pa- 
roles de  Bayle  :  «  Il  se  priva ,  de  son  vivant,  de 
huit  mille  écus  de  son  bien,  pour  les  distribuer  en 
œuvres  pies.  «  Quand  on  parle  de  bienfaisance , 
on  peut  faire  honneur  à  Balzac  du  mot  aussi  bien 
que  de  la  chose  ;  car  c'est  lui  qui ,  le  premier 
chez  nous ,  a  donné  à  cette  vertu  ce  beau  nom, 
qu'elle  a  gardé.  Il  faut  reconnaître  que  Balzac 
avait  l'âme  portée  vers  toutes  les  choses  belles 
et  honnêtes.  Il  eut  de  la  noblesse  dans  les  sen- 
timents ,  mais  il  se  laissa  trop  enivrer  par  ses 
succès.  La  complaisance  avec  laquelle  il  parla  de 
lui-même  dans  ses  écrits  dénote  une  vanité 
extrême ,  et  le  lecteur  est  souvent  choqué  par  le 
ton  de  fatuité  qu'il  prend  dans  ses  lettres  et 
dans  ses  préfaces.  En  mourant ,  Balzac  légua  à 
l'Académie  une  somme  dont  il  affectait  l'emploi 
à  l'étaWissement  d'un  prix  d'éloquence,' Il  est 


327 


BALZAC 


328 


donc  l'auteur  de  cette  institution ,  qui  subsiste 
encore  aujourd'hui,  mais  qui  a  produit  peu 
d'ouvrages  éloquents  et  beaucoup  de  déclama- 
tions, n  semble  que  le  nom  du  fondateur  ait 
porté  malheur  à  tous  ceux  qui  ont  brigué  cette 
distinction.  Du  reste ,  les  premiers  discours  aca- 
démiques roulaient  toujours  sur  un  sujet  de 
piété,  et  n'étaient  ordinairement  que  la  para- 
phrase d'un  texte  des  Livres  saints.  On  peut 
prendre  une  idée  de  ce  qu'ils  étaient  par  le  So- 
crate  chrétien,  de  Balzac,  sorte  de  disserta- 
tion érudite  et  pompeuse  sur  l'excellence  de  la 
morale  et  de  la  religion.  L'ouvrage  porte  ce  titre, 
parce  que  le  personnage  qui  y  tient  la  parole 
réunit  à  toute  la  sagesse  des  anciens  philosophes 
toute  la  piété  du  véritable  chrétien.  On  a  encore 
de  Balzac  VAristippe,  traité  sur  les  mœurs  de 
la  cour  et  sur  la  manière  de  concilier  le  devoir 
avec  la  politique,  qu'il  dédia  à  la  reine  Christine. 
Cette  reine  fameuse  fut  un  des  admirateurs  les 
plus  passionnés  de  Balzac;  et  la  reconnaissance 
de  l'écrivain  a  souvent  célébré  cette  femme  sin- 
gulière ,  chez  laquelle  il  trouvait  un  mélange  de 
pédanlisme  et  de  grandeur  tout  à  fait  en  rapport 
avec  sa  propre  nature.  Avant  ces  deux  traités , 
il'avait  publié  le  Prince,  où  il  disserte  sur  les 
vertus  des  rois ,  en  prenant  toujours  les  exem- 
ples dont  il  appuie  ses  préceptes  dans  la  vie  de 
Louis  Xin.  Ce  n'est  qu'un  panégyrique  sans 
naturel  et  sans  vérité;  çà  et  là,  toutefois,  le 
souvenir  des  orateurs  de  Rome  et  d'Athènes,  et 
une  certaine  indépendance  naturelle  à  cet  esprit 
fier,  lui  inspirent  des  pensées  hardies  pour  l'é- 
poque ,  et  telles  qu'on  en  trouve  dans  la  Répu- 
blique de  Bodin  et  la  Sagesse  de  Charron.  Aussi 
le  Prince  :fut-il  censuré  par  la  Sorbonne.  Les 
oeuvres  de  Balzac ,  y  compris  ses  poésies  fran- 
çaises et  latines,  et  précédées  d'une  savante 
dissertation  par  l'abbé  Cassaigne,  ont  été  pu- 
bliées en  2  vol.  in-folio;  Paris,  1665.  On  trouve 
imprimés  séparément  :  Aristippe,  ou  de  la 
cow;  Leyde,  J.  Elzevir,  1658;  et  Amsterdam, 
D.  Elzevir,  1664,  petit  in-12  ;  —  Lettres  choi- 
sies; Leyde,  Elzevir,  1648,  1652;  ou  Amsterdam, 
1656  et  1678,  petit  in-12  ;  —  Lettres  familiè- 
res à  Chapelain  (1);  Leyde,  Elzevir,  1636  ;  et 
Amsterdam,  Elzevir,  1661  ,  petit  in-12;  —  le 
Socrate  chrétien;  Amsterdam,  1562,  petit 
in-12  ;  —  Lettres  à  Conrart  ;  Leyde,  1659;  et 
Amsterdam,  1662,  petit  in-12;  —  Œuvres  di- 
verses; Leyde,  J.  Elzevir,  1651  ou  1658;  —  les 
Entretiens  (ouvrage  posthume)  ;  Leyde,  J.  El- 
zevir, 1658,  petit  in-12; —  Lettres  de  Balzac, 
de  Voiture  et  de  Boursatdt  ;  Paris,  1806,  2  vol. 
in-12;  —  Pensées  de  Balzac,  parD.-F.  Moreau 
de  Mersan  ;  Paris  ,  1807  ,  in-12  ;  —  Œuvres 
choisies  de  Balzac,  par  A.  MaUtourne;  Paris, 
J1822,  2  vol.  in-8°. 

U)  Environ  deux  cents  lettres  inédites  de  Balzac  à  Cha- 
pelain doivent  être  prochainement  publiées  dans  un  vo- 
lume de  Mélanges  du  comité  des  monuments  histo- 
riques. 


Bayle,  Dictionnaire  historique.  —  Balilet,  Jugements 
des  Savants.  —  Morean  de  Mersan,  notice  en  tûtc  de  ses 
Pensées  de  Balzac.  —  A.  MaUtourne,  Notice  sur  la  vie 
de  Balzac,  en  tête  de  son  édition  des  OEuvres  choisies. 
—  Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

BALZAC  (Honoré  de),  romancier  français, 
né  à  Tours  le  20  mai  1799,  mort  à  Paris  le  20 
août  1850.  Ce  fut  l'un  des  plus  laborieux  et  des 
plus  féconds  écrivains  de  notre  époque.  Son 
père  avait  été  secrétaire  au  grand  conseil  sous 
Louis  XV.  Il  fit  ses  premières  études  au  collège 
de  Vendôme,  où  il  ne  laissa  d'autre  souvenir 
que  celui  d'un  écoUer  paresseux  et  insoumis. 
Il  les  acheva  dans  le  pensionnat  de  M.  Lepitre, 
fut  placé  ensuite  par  sa  famille  dans  l'étude 
d'un  notaire  de  la  rue  du  Temple,  et  préluda  à 
sa  carrière  littéraire  par  des  articles  de  journaux. 
Se^  premiers  essais  furent  plutôt  des  témoigna- 
ges de  la  persévérance  que  des  monuments  de 
son  génie.  En  1822,  il  avait  déjà  publié,  sous  les 
noms  d'Horace  de  Saint- Aubin,  de  Veillergré,  de 
lordR'hoone  (anagramme d'Honoré),  les  Deux 
Hector;—  le  Centenaire  ;  —  le  Vicaire  des  Ar- 
dennes  ;  —  Charles  Pointel  ;  —  V Héritière 
de  Béragère;  —  le  Tartare,  ou  le  Retour  de 
V Exilé;  —  Clotilde  de  Lusignan; —  en  1823, 
la  Dernière  Fée  ;  —  Michel  et  Christine  ;  — 
V Anonyme;  —  en  1824,  Annette  et  le  Crimi- 
nel ;  —  en  1825,  Wanne  Chlore;  —  en  1827, 
le  Corrupteur.  Il  s'était  associé  en  1826  avec 
l'imprimeur  Barbier,  pour  la  pubUcation  des 
Annales  romantiques ,  et  s'était  fait  à  la  fois 
imprimeur,  libraire  et  écrivain.  Ses  spéculations 
ne  furent  pas  heureuses.  Il  pubha  à  cette  époque 
une  édition  des  œuvres  de  la  Fontaine  ,  en  tête 
de  laquelle  figure  une  Notice  de  sa  composition. 
Ce  ne  fut  qu'en  1829  qu'il  publia  le  premier 
ouvrage  auquel  il  eût  mis  son  nom.  C'est  le 
roman  qui  a  pour  titre  :  le  Dernier  Chouan , 
qu'il  avait  écrit  dans  la  Vendée,  près  du  théâtre 
des  événements  qu'il  reti'açait. 

Enfin,  l'attention  publique  fut  éveillée  sur  le 
mérite  du  jeune  écrivain  par  la  publication  de  sa 
Physiologie  du  Mariage,  où  se  révélaient  à  la 
fois  l'originalité  vive  et  piquante ,  la  verve  spiri- 
tuelle, la  profondeur  d'obsei'vation  et  les  libres 
allures  qui  distmguent  ses  œuvres.  Ce  fut  alors 
qu'il  proposa  pour  but,  à  un  talent  parveiîu  à  la 
maturité,  l'exécution  d'un  vaste  monument  lit- 
téraire qui  ne  devait  être  rien  moins  que  le  ta- 
bleau complet  de  la  civilisation  de  son  temps. 
(  Voir  la  préface  du  t.  VÏÏI  de  ses  Œtivres  com- 
plètes, édition  de]  1837).  Sous  le  titre  de  Co- 
médie humaine,  il  essaya  de  rattacher  à  un  plan 
unique  une  suite  de  compositions,  dont  le 
nombre  et  l'importance  eussent  effrayé  une 
énergie  moins  persévérante.  De  là  cette  multi- 
tude d'ouvrages,  produit  d'une  imagination 
féconde ,  et  qui  devaient  se  dessiner  en  scènes 
de  la  vie  privée,  de  la  vie  de  province ,  de  la 
vie  militaire ,  de  la  vie  de  campagne  et  de  la 
vie  politique,  en  études  philosophiques  et  en 
études  analytiques.  Pendant  vingt  ans  l'écrii; 


329 


BALZAC  —  BALZE 


330 


Tain  infatigable  s'est  occupé  de  remplir  ce  cadre 
immense  et  dans  la  foule  de  ses  compositions , 
dont  quelques-unes  sont  des  chefs-d'oeuvre.  La 
critique  a  dû  reconnaître  l'étonnante  richesse  de 
son  imagination,  et  la  sagacité  merveilleuse  avec 
laquelle  il  a  su  pénétrer  dans  les  secrets  replis 
du  cœur  humain  plus  profondément  qu'aucun 
moraliste  ne  l'avait  fait  avant  lui.  Mais  elle  a  si- 
gnalé plus  d'une  fois,  avec  des  reproches  mérités, 
cette  tendance  exagérée  à  abuser  de  son  talent 
pour  la  description ,  à  s'arrêter  sur  des  détails 
trop  minutieux ,  et  à  s'égarer  dans  des  peintures 
sur  lesquelles  un  art  plus  délicat  eût  évité  d'ar- 
rêter la  vue.  Son  succès  a  été  immense,  non- 
seulement  en  France,  mais  dans  toutes  les  con- 
trées de  l'Europe. 

La  vie  d'Honoré  de  Balzac  s'est  composée  des 
jouissances  éphémères  que  procurent  les  triom- 
phes littéraires,  et  des  tracasseries  au  prix 
desquelles  les  plus  heureux  sont  forcés  de  les 
acheter.  Les  incidents  romanesques  ne  lui  ont 
pas  manqué.  A  l'occasion  de  la  publication  de 
son  Médecin  de  campagne  en  1835,  une  femme 
de  la  plus  haute  distinction,  la  comtesse  Éveline 
de  Hanska,  lui  écrivit  de  Genève  une  lettre  de 
félicitations.  Les  propriétés  de  M.  de  Hanska 
faisaient  partie  de  la  Pologne  russe ,  à  "Wierz- 
chownia,  près  de  Berdidcheff.  Ce  fut  l'occasion 
d'ime  correspondance  intime  établie  entre  les 
nobles  étrangers  et  l'écrivain,  qui  dédia  à  ma- 
dame de  Hanska  son  roman  de  Séraphita. 
Quelques  mois  après  la  révolution  de  février. 
Honoré  de  Balzac,  déjà  atteint  de  la  maladie  qui 
devait  l'emporter,  quittait  la  France  pour  aller 
épouser  madame  de  Hanska,  devenue  veuve. 
Après  avoir  habité  successivement  Paris,  Chaillot 
et  VUle-d'Avray ,  il  avait  réuni ,  dans  sa  maison 
de  la  rue  Fortunée  (  dans  les  Champs-Elysées  ), 
une  multitude  de  chefs-d'œuvre  d'art  qu'il  avait 
recueillis  à  grands  frais ,  pour  orner  la  retraite 
où  il  espérait  trouver  enfin  le  bonheur  et  la  paix. 
Mais  il  y  avait  trois  mois  à  peine  qu'il  était,  re- 
venu de  Russie ,  et  qu'il  s'était  installé  dans  sa 
deraeiu'e  avec  sa  nouvelle  famille,  qu'il  suc- 
comba à  une  hypertrophie  du  cœur,  contre  la- 
quelle tousles  secours  de  la  médecine  essayèrent 
en  vain  de  lutter.  Une  foule  immense  accompagna 
son  cercueil  jusqu'au  Père-Lachaise  ,  et  l'auteur 
de  Notre-Dame  de  Paris,  caractérisa,  en  peu  de 
mots  éloquents,  le  grand  écrivain  que  la  France 
venait  de  perdre.  <c  Tous  ses  livres ,  disait-U , 
ne  font  qu'un  livre;  livre  vivant,  lumineux,  pro- 
fond ,  où  l'on  voit  aller,  et  venir,  et  marcher,  et 
se  mouvoir,  avec  je  ne  sais  quoi  d'effaré  et  de 
terrible ,  mêlé  au  réel,  toute  notre  civilisation 
contemporaine;  livre  merveilleux,  que  le  poète 
a  intitulé  Comédie ,  et  qu'il  aurait  pu  intituler 
Histoire,  qui  prend  toutes  les  formes  et  tous  les 
styles,  qui  dépasse  Tacite  et  va  jusqu'à  Suétone, 
qui  traverse  Beaumarchais  et  va  jusqu'à  Rabe- 
lais ;  livre  qui  prodigue  le  vrai ,  l'intime,  le  bour- 
geois, le  trivial,  le  matériel,  et  qui  par  moments. 


à  travers  toutes  les  réalités  brusquement  et 
largement  déchirées ,  laisse  tout  à  coup  entre- 
voir le  plus  sombre  et  le  plus  tragique  idéal... 
Balzac  saisit  corps  à  corps  la  société  moderne. 
Il  arrache  à  tout  quelque  chose,  aux  uns  l'iUu- 
sion,  aux  autres  l'espérance  ;  il  fouille  le  vice,  il 
dissèque  la  passion,  il  creuse  et  sonde  l'homme, 
l'âme,  le  cœur,  les  entrailles,  le  cerveau,  l'a- 
bîme que  chacun  a  en  soi.  «  On  pourrait  ajouter 
à  cette  appréciation,  que  l'auteur  de  la  Comédie 
de  la  vie  hvunaine  a  manqué  d'un  idéal  élevé, 
d'une  règle  supérieure,  capable  de  contenir  et  de 
diriger  les  riches  facultés  dont  la  nature  l'avait 
pourvu.  C'était  une  organisation  vigoureuse  et 
riche,  et,  en  somme,  un  talent  peu  commun, 
dans  lequel  néanmoins  l'absence  de  goût  se  fait 
trop  souvent  sentir.  Ce  n'est  pas  sans  raison 
qu'un  écrivain  spirituel  a  donné,  à  son  tableau 
de  la  société ,  le  nom  de  Musée  Dupuytren  de 
la  nature  morale.  C.  Hippeau. 

M.  Sainte-Beuve,  Portraits  contemporains ,  vol.  II.  — 
M.  de.Loménie,  Galerie  des  Contemporain.  —  .M.  Al- 
phonse de  Valconsell,  Revue  analytique  et  o'rtfjgiw  des 
Romans  contemporains.  —  M.  Gustave  des  Noires-Terres, 
Fie  de  Honoré  de  Balzac.  —  Constitutionnel,  du  S  sep- 
tembre 18S0. 

BALZAC  {Charles-Louis),  architecte  et  litté- 
rateur, né  à  Paris  vers  le  milieu  du^x-huitième 
siècle,  mort  dans  sa  ville  natale  le  31  mars  1820. 
Il  fit  partie  de  l'expédition  française  en  Egypte, 
et  enrichit  de  précieux  dessins  d'architecture  le 
grand  ouvrage,  fruit  de  cette  expédition.  Pendant 
son  séjour  au  Caire  il  fit  jouer  les  Deux  Meu- 
niers, opéra-comique,  dont  Rigal  avait  composé 
la  musique.  Parmi  ses  autres  productions  litté- 
raires on  cite  :  une  Ode  sur  le  mariage  de  Venir 
pereur  et  la  naissance  du  roi  de  Rome,  impri- 
mée dans  les  Hommages  poétiques,  t.  2,  p.  268  ; 

—  Poésies  ad  libitum;  Paris,  1817,  in-8°;  — 
Douleurs  et  guérison;  Paris,  1819. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BALZANi  (  (riouani-GiroZawîo),  peintre,  né  à 
Bologne  en  1658,  mort  en  1735.  D  peignit  sous 
la  direction  de  Pasinelli,  et  se  distingua  surtout 
par  la  ressemblance  des  portraits.      E.  B — n. 

Crespi,  Félsina  pittrice ,  P^ite  de  Pittori  Bolognesi 

non  descritta  dal  Malvasia. 

*  BALrZLANO  {François  ),  historien  italien,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Istoria  delV  antico  Erco- 
lano,  ovvero  Torre  deW  Greco;  Naples,  1688. 

MazzQchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  RALZAVANO  (  Jeau-Paul  ) ,  jurisconsulte 
napolitain  du  seizième  siècle ,  a  laissé  des  Com- 
mentaria  ad  constitutiones  utriusque  Siciliee  ; 

—  Interpretafiones  luculentissimee  ad  libros 
feudorum;  Naples,  1620,  in-fol.;  Venise,  1596, 
in-fol. 

Toppl ,  Biblioteca  Napolitana.  —  Chaudon  et  Delan- 
dine ,  Dictionnaire  fiistorique. 

BALZE  (Nicolas),  avocat  célèbre,  né  à  Avi- 
gnon en  1735,  mort  dans  sa  viUe  natale  en 
1792.  Il  honora  sa  profession  par  un  grand  dé- 
sintéressement, et  cultiva  les  Muses  avec  pas- 


331  BALZÈ  —  BAMBINI 

sion  et  succès.  H  composa  un  recueil  de  contes,  . 
où  l'on  tiouve  de  la  finesse  et  quelquefois  une 
piquante  originalité  d'expressions,  mais  qui  man- 
quent souvent  de  naturel.  Sa  tragédie  de  Co7-io- 
lan,  imprimée  en  1776,  ne  fut  pas  représentée. 
Doué  d'une  imagination  brûlante,  Balze  sem- 
blait êti-e  né  pour  le  genre  lyrique.  Ses  odes  of- 
frent en  effet  des  pensées  brillantes  et  de  l'en- 
thousiasme, mais  le  mauvais  goût  s'y  fait  trop 
souvent  sentir. 
Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  B4LZER ,  nom  de  famille  d'artistes  bohé- 
miens au  dix-huitième  siècle.  On  ti'ouve  beau- 
coup de  gravures  signées  de  leurs  noms.  Les  trois 
plus  célèbres  étaient  Jean ,  Mathias  et  Anton. 
Jean  a  fourni  une  série  de  portraits  à  la  Bio- 
graphie des  savants  et  des  artistes  de  la 
Bohême  et  de  la  JtforoOTe  ;  Prague,  1773-1787. 
Mathias  et  Anton  ont  gravé  des  paysages. 

Nagler,  Neves  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*B\LZO  (Charles  de),  théologien  italien, 
vivait  à  Naples  vers  la  fin  du  seizième  siècle  et 
au  commencement  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  De  modo  interrogandi  Dasmonem  ab 
Exorcista;  —  Praxis  confessariorum;  — 
Tractatns  de  Jïidicio  nniversali;  —  Selecta 
casmim  conscientiœ. 

Toppt,  Biblioteca   Napolihma. 

*  bjlMBAcarius  (  Octave  ),  jurisconsHlte  ita- 
lien, natif  de  Naples,  mort  en  1612.  Il  exerça  la 
profession  d'avocat  devant  les  principales  cours 
du  royaume.  On  a  de  lui  :  Commentaria  feu- 
dalia. 

ToppS,  Biblioteca    Napolitana. 

*  BA.MBAGINOLI  (  Gi'aziolo),  théologien  ita- 
lien, né  à  Bologne  (  la  date  de  naissance  est  in- 
certaine), mort  avant  1348.  Il  était  ardent  pa- 
piste ,  à  cette  époque  où  la  puissance  papale 
commençait  à  décliner  ;  aussi  fut-il  banni  avec 
son  père  en  1334.  Dans  son  exil,  il  écrivit  un 
poëmc  moral,  intitulé  Trattato  délie  Virtîi 
morali,  dédié  à  Robert,  roi  de  Naples.  Quadrio 
déclare  que,  selon  lui,  c'est  un  des  ouvrages  les 
mieux  conçus  dont  la  littérature  italienne  doive 
s'enorgueillir.  On  attribue  aussi  à  Bambagi- 
noli  un  commentaire  sur  la  Divina  Commedia 
de  Dante. 

Cenni  Biograftci. 

BAMRAJA.  Vorj.  BusTi  {Agostino). 

*BAMBALio  (Marcus-Fulvius),  Romain, 
beau-père  de  Marc- Antoine ,  qui  épousa  sa  fille 
Fulvie,  vivait  dans  la  première  moitié  du  pre- 
mier siècle  avant  J.-C.  La  difficulté  qu'il  avait 
à  s'exprimer  lui  valut  le  surnom,  sous  lequel  il 
fut  ensuite  connu,  de  Bambalio.  On  ne  doit  pas 
le  confondre  avec  Q.  Fadius,  dont  la  fille  Fadia 
fut  la  première  femme  d'Antoine. 

Cicéron,  Philippiques,  H,  86,  III,  6.  -  Smith,  Dictio- 
nary  of  Greek  and  Roman  Biography. 

*  BAmBAM  (  Hartwig  ) ,  théologien  luthé- 
rien allemand,  mort  en  1742.  H  étudia  à  Wit- 
tenberg,  devint  diacre  de  Saint-Pierre  à  Ham- 
bourg. On  a  de  lui  :  Apparatus  enthymemati- 


332 

co-exegeticus ,  en  2  parties  ;  —  Pietistischtr 
Catechisimis  ;  —  Merckwûrdige  Historien  in 
den  Religions-Streitigkeiten  mit  den  Refor- 
mirten ,  ouvrages  publiés  quelque  temps  avant 
la  mort  de  l'auteur. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon.  —  Moller, 
Cimbria  literata.  —  Neubaner,  Nachricht  von  jetitle- 
benden  Gottesgelehrten. 

*  BAMBAM  (  Jean  ),  savant  allemand,  mort  à 
Hambourg  en  1699.  Il  devint  secrétaire  du 
conseil  des  douze  de  Hambourg,  et,  après  s'ê- 
tre fait  recevoir  docteur  en  droit  en  1675,  se  li- 
vra à  la  pratique  des  lois.  On  a  de  lui  :  Consi- 
derationes  logicœ  et  metaphysicse  ;  —  Ipse 
sut  interpres  Tacitus  ;  —  Apotheosis  princi- 
pum  superstitum  ;  —  Taciti  amnestia;  — 
Taciti  decalogus  ;  —  Laureata  statua  Wil- 
helmo  m,  régi  Britanniee  posita. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon.  —  Moller, 
Cimbria  literata. 

*  BAMBANitrs  (  M.  Pierre  ),  poète  latin,  né 
à  Malchow,  dans  le  Mecklenbourg,  vivait  dans 
la  première  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  Carminum  alcaicorum  liber;  Rostock, 
1608,  in-8°. 

Adclung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon.  ■■ 

*  BAMBERG  {Daniel  ),  théologien  et  gram- 
mairien allemand ,  mort  en  1680.  Il  fut  pasteur 
à  Hettstàdt  et  prédicateui-  à  Eisleben,  et  laissa  : 
Prosodia  latime  linguse. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BAiUBERGER  {Jean-Pierre) ,  littérateur 
allemand,  né  à  Magdebourg  en  1722,  mort  en 
1804.  U  était  pasteur  et  théologien.  On  a  de  lui  : 
la  traduction  allemande  A'Anderson''s  History 
of  commerce,  1773-1779  ;  Riga  ;  —  D'Entick's 
présent  state  of  the  British  empire;  in-8% 
Berlin,  1778;  —  De  Knox's Essays ;in-8'' ,  Ber-- 
lin,  1781;  —.une  compilation  intitulée  Anec- 
dotes biographiques  et  littéraires  sur  les  écri- 
vains les  plus  célèbres  de  la  Grande-Breta- 
gne;— une  traduction  allemande  des  Voyages 
de  Miglius.  Bamberger  a,  en  outre,  édité  plu- 
sieurs ouvrages  théologiques. 

Rose,  New  Biogr.  Dictionary. 

*BAMBiNi  {cav:  McoZo  ),  peintre  italien,  né 
à  Venise  en  1651 ,  mort  en  1736.  Il  peignit 
beaucoup,  soit  à  fresque,  soit  à  l'huile,  dans  les 
principales  villes  d'Italie;  ses  meilleurs  tableaux 
sont  ceux  qu'il  fit  retoucher  par  le  Cassana, 
excellent  coloriste  génois. 

Selon  Zanetti,',  Bambini  eut  deux  fils  qui  fii^i 
rent  ses  élèves,  Giovanni  et  Stefano. 

E.  B— N. 

Zanetti  -,  Délia  Pittura  Feneziana.  —  Lanzi ,  Storii  -. 
Pittorica.  —  Ticozzi,  Dizionario  dei  Pittori.  —  Orlandi 
Abecedario  Pittorico. 

*  BAMBINI  (Félix),  compositeur  italien,  m 
à  Bologne  vers  1742,  mort  vers  1800.  Il  vin' 
en  France  avec  une  troupe  de  comédiens  itai 
liens  dont  son  père  était  directeur.  H  eut  pou  . 
maîtres  Bordenave  et  Rigade,  dont  le  mauvai 


333 


BAMBIWI  —  BANAIA 


334 


goût  gâta  les  heureuses  dispositions  de  cet  en- 
fant; car,  après  avoir  été  un  prodige  dans  ses 
premières  années,  il  finit  par  n'être  qu'un  artiste 
médiocre.  On  a  de  lui  :  les  Amantes  de  Vil- 
lage, 1774;  —  Nicaise,  t776  (ces  deux  ouvra- 
ges à  l'Opéra-Comique)  ;  —  les  Fourberies  de 
Mathurin;  —  l'Amour  Pemporte  (aux  Beau- 
jolais )  ;  —  Huit  œuvres  de  sonates  de  piano]; 
—  Vue  œuvre  de  trios  pour  violon,  alto  et 
basse;  —  Méthode  pour  le  piano,  avec  Nico- 
lay  ;  Paris ,  in-fol.  ;  —  Six  symphonies  ;  — 
Petits  airs  pour  le  piano-forte,  avec  accom- 
pagnement de  violon,  in-fol.  oblong. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

'^BAMBiivi  (Giacomo),  peintre,  né  à  Fer- 
rare  vers  1590,  mort  en  1629.  H  eut  pour  maî- 
tre Domenico  Mona ,  peintre  fantastique  et  bi- 
zarre. Il  ouvrit  la  première  académie  de  nu  qui 
ait  existé  à  Ferrare.  Il  en  profita  tout  le  pre- 
mier, et  en  peu  de  temps  dessina  mieux  que 
Mona  ;  Bambini  a  beaucoup  travaillé  à  Ferrare  et 
àMantoue.  E.  B— n. 

Baruffaldl,  P^ite  de'  più  insigni  pittO)-i  e  scultori 
Ferraresi.  —  Lanzl,  Storia  Pittorica.  —  Ticozzl,  Dizio- 
nario  de'  Pittori. 

*BAMBOCCi  (Antonio),  sculpteur  italien, 
né  à  Pipemo  vers  1368 ,  mort  à  Naples  vers 
1435.  D  peignait  aussi,  et  eut  pour  maîtres  dans 
cet  art  Colantino  del  Fiore  et  Zingaro.  Ses  mo- 
numents funèbres  lui  ont  fait  une  grande  répu- 
tation, entre  autres  le  mausolée  élevé  à  la  mé- 
moire du  cardinal  Philippo  Minutolo,  célébré  par 
Boccace,  et  celui  du  cardinal  Carbone.  Rien  de 
plus  magnifique  que  le  tombeau  de  Lodovico 
Aldemareschi  :  une  inscription ,  portant  le  nom 
de  l'artiste,  lui  donne  les  qualifications  de 
sculpteur,  peintre  et  fondeur.  En  1407,  il 
exécuta,  sur  la  demande  du  cardinal  Errico, 
archevêque  de  Naples  ,  l'architrave  et  les  au- 
tres ornements  de  la  grande  porte  de  la  cathé- 
drale. Plusieurs  palais  de  Naples  ont  été  cons- 
truits d'après  ses  dessins.  Comme  sculpteur, 
Bambocci  se  rapproche  de  l'antiquité  ;  son  ar- 
chitecture est  freine  d'intérêt,  en  ce  qu'elle  re- 
présente une  transition  entre  le  style  gothique 
et  un  autre  style  plus  siiûple  encore.  De  son 
école  sont  sortis  des  artistes  illustres,  tels  qu'An- 
gelo  Agnello  del  Fiore ,  Guglielmo  Monaco ,  etc. 

Biografla  degli  uomini  illustri  del  Regno  di  Napoli, 
18Ï0,  in-4°. 

BAMBOCHE.  Voy.  LaAR. 

BAMBOCOATE  (  Mîchd-Angelo  délie  ) .  Voy. 
Cerqbozzi. 

*BAIUBRIDG£  (Christophe),  archevêque 
d'York  en  1508.  Henri  YIII  l'envoya  en  am- 
bassade à  Rome  auprès  de  Jules  II,  qui  lui 
doima  le  chapeau  de  cardinal.  En  1514,  im  do- 
mestique l'empoisonna,  pour  se  venger  d'un  souf- 
flet que  le  cardinal  lui  avait  donné. 

Biographie  Britanique. 

*BAMESBiER  (Jean),  peintre  allemand, né 
à  Amsterdam  en  1500,  mort  en  1600  dans  son 
pays  natal.  Il  fut  un  des  élèves  les  plus  distin- 


gués de  Lambert  Lombard.  Ses  premiers  tableaux 
sont  fort  estimés;  mais  ses  débauches  nuisirent  à 
ses  progrès.  Il  fut  une  négation  vivante  du  pro- 
verbe qui  dit  que  sobriété  est  mère  de  longé- 
vité; car  il  vécut  jusqu'à  cent  ans  passés. 

Nagler,  Ifeues  Jllgemeines  Kùnstler-Lexicon. 

*BAMFOBD  (Jacques),  médecin  anglais, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Dialogue  concerning  the 
plagues  infection  ;  Londres,  1603,  in-S". 

Biographie  Médicale.  —  Adelung,  Supplément  à  J6- 
cher,  JUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BARiFTi.DE  (J^rcMCois),  théologien  anglais, 
vivait  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  H  a 
beaucoup  écrit  en  faveur  de  l'observation  du  sab- 
bat. On  a  de  lui  :  Argument  in  favour  of  ob- 
servance of  the  Jewish  or  seventh  day  sab- 
bath,  1672;  —  AU  in  One,  ail  Vseful  Scien- 
ces and  profitable  Arts  in  one  book  of  Jeho- 
vah  Mlohim,  etc.,  1677,  in-fol.  ;  —  theHouse 
of  Wisdom,  etc.,  1681; — plus,  une  foule  d'o- 
puscules sur  des  sujets  divers. 

Rose,  -^ew  Biographical  Dictionary. 

*  BAniLER  (Gaspard),  théologien  luthérien 
allemand,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  fut  pasteur  à  Zwickau  et 
à  Schneeberg.  On  a  de  lui  :  Predigten  ûber 
den  dritten  Psalm  (Prédications  sur  le  tr<M- 
sième  psaume);  Leipzig,  1599,  in-4°;  —  Acht 
Predigten  ûber  den  Propheten  Jonas  (Huit 
prédications  sur  ie  prophète  Jonas);  Leipzig, 
1600,  in-8°. 

Adelung,  SuppléraeBt  à  Jôcher,  Jllgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

*BAMIHACABI  (Nicolas),  physicien  napoli- 
tain ,  vivait  au  milieu  du  dix-huitième  siècle.  On 
a  de  lui  :  Epistola  exhibens  tentamen  de 
aère,  sive  de  natura  mundi  corporei;  Naples, 
1746,  in-8°;  —  Tentamen  devi  electrica ejus- 
que  phœnomenis,  in  quo  aeris  cum  corporibus 
universis  sequilibrium  proponitur;  Naples, 
1748,  in-8°;  ouvrage  au  sujet  duquel  il  soutint 
une  polémique  avec  l'abbé  Nollet. 

Journal  des  Savants,  1749.  —  Mazzùchelli,  Scrittori 
d'Italia. 

*  BAMPFiEiiD  ( Thomas),  théologien  anglais , 
mort  en  1684.  On  a  de  lui  :  Letter  containing 
his  judgmentfor  the  observation  ofihe  Jewish 
or  seventh  Day  Sabbath;  Londres,  1672. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*BANAÏA,  fils  de  Joïada,  lieutenant  de  David, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  onzième  siècle 
avant  J.-C.  Il  était  de  race  sacerdotale,  et  devint 
un  des  conseillers  de  David.  On  cite  de  lui  de 
nombreux  aqtes  de  vaillance  :  c'est  ainsi  qu'il 
tua,  dans  un  combat  singulier,  deux  Moabites  qui 
passaient  pour  les  plus  vaillants  de  leur  armée; 
xme  autre  fois,  il  tua  un  Égyptien  dont  la  force 
était  prodigieuse.  Ailleurs,  armé  seulement  d'un 
bâton,  il  assomma  un  lion  qui  était  tombé  dans 
une  citerne  pendant  un  temps  de  neige.  Il  fut  un 
de  ceux  qui  turent  chargés  par  David  de  mettre 
Salomon  en  possession  du  royaume  d'Israël.  En- 


335  BANAIA 

fin  il  reçut  du  même  Salomon  l'ordre  de  mettre 
à  mort  Joab,  auquel  il  succéda. 

Rois,  II  et  III.  —  Josèphe,  Antiquités. 

*  BANAL,  horticulteur  français,  vivait  au  mi- 
lieu du  dix-huitième  siècle.  Il  était  directeur  du 
jardin  des  plantes  à  Montpellier.  Botaniste  dis- 
tingué, on  a  de  lui  :  Catalogue  des  Plantes 
usuelles,  suivant  l'ordre  de  leurs  vertus; 
Montpellier,  1755,  in-S".  Il  avait  adopté  les  clas- 
sifications de  Toumefort. 

Carrère,  Bibliothèque  de  Médecine. 

BANASTEB  {Gilbert),  poète  et  musicien 
anglais,  vivait  au  quinzième  siècle.  Il  y  a  lieu 
de  croire  qu'il  avait  une  grande  réputation,  puisa 
qu'en  1482  il  recevait  par  an  quarante  marcs 
d'or,  comme  maître  de  chant  des  enfants  de  la 
chapelle  du  roi.  On  a  de  lui  :  le  Miracle  de 
Saint-Thomas,  poëme  volumineux  publié  en 
1467.  Warton  pense  que ,  quant  aux  Prophé- 
ties manuscrites  portant  le  nom  de  Banister  of 
England,  et  attribuées  à  Gilbert,  on  a  confondu 
ce  dernier  avec  un  certain  Guillaume  Banister, 
qui  écrivait  sous  le  règne  d'Edouard  ni. 

Collier,  Hist.  of  dram.  poetry  and  the  stage,  I,  33.  — 
Warton,  Uist.  Bng.Poet.,  I,  7».  —  Rltson,  Bibl.  Poet,  44. 

*BANAC  {Jean-Baptiste),  médecin  français, 
vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle.  Il  fut  d'abord 
chirurgien  des  Suisses  du  comte  d'Artois  avant 
la  révolution.  On  a  de  lui  :  Observations  sur 
les  différents  moyens  propres  à  combattre  les 
fièvres  putrides  et  malignes;  1778,  1784;  — 
Mémoires  sur  les  épidémies  du  Languedoc , 
etc.;  Paris,  1787,  in-8°;  —  Histoire  naturelle 
de  la  peau,  et  de  ses  rapports  avec  la  santé 
et  la  beauté  du  corps  ;  avec  des  observations 
importantes  sur  le  caractère  moral  des  en- 
fants et  sur  la  durée  de  la  vie;  Paris,  1802, 
grand  in-18  de  478  pages,  avec  figures. 

Quérarrt,  la  France  littéraire. 

*BANC  (Jean),  médecin,  natif  du  Bourbon- 
nais ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  Il  était  docteur  et  professeur  à  l'É- 
cole de  médecine  de  Paris.  On  a  de  lui  :  la  Mé- 
moire renouvelée  des  merveilles  des  eaux  na- 
turelles de  France;  Paris,  1605,  in-4°;  —  les 
Admirables  vertus  des  eaux  minérales  de 
Pougues,  Bourbon  et  autres,  renommées  en 
France  ;  ihid.,  1618,  in-8"'. 
Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 

BANCAii  DES  issARTS  (Jean-Henri),  ma- 
gistrat français,  né  à  Saint-Martin  de  Londres, 
diocèse  de  Montpellier,  le  3  novembre  1750,  mort 
à  Clermont-Ferrand  en  juin  1826.  D'abord  notaire 
à  Paris,  il  embrassa  la  cause  de  la  révolution  et 
remplit  diverses  fonctions  publiques.  Envoyé  en 
1791,  par  la  Société  des  amis  de  la  constitution  de 
Clermont-Ferrand,  pour  demander  à  l'assemblée 
nationale  le  rapport  du  décret  qui  suspendait  la 
tenue  des  assemblées  électorales,  il  fiit  dénoncé 
comme  un  intrigant  :  cependant  il  fut  ensuite  élu 
député  à  la  convention  par  le  département  du 
Puy-de-Dôme.  Dans  la  séance  du  27  septembre,  il 


BANCEL  336,f 

soutint,  avec  Louvet,  que  la  Savoie,  nouvellement 
conquise.,  ne  devait  pas  être  réunie  à  la  France, 
Dans  le  procès  de  Louis  XVI,  il  vota  pour  la  dé- 
tention, et  le  bannissement  à  la  paix.  Il  siégea 
toujours  au  centre,  accusa  Marat  de  folie ,  s'op- 
posa à  la  formation  du  comité  de  salut  public,  et 
demanda,  comme  amendement,  que  les  membres 
de  ce  comité  se  bornassent  à  surveiller  le  con- 
seil exécutif,  et  fussent  réélus  tous  les  quinze 
jours.  Il  demanda  aussi  que  les  ministres  fussent 
pris  hors  du  sein  de  la  représentation  nationale. 
Envoyé  auprès  de  Dumouriez  avec  Beurnonville, 
Camus,  Quinette  et  Lamarque ,  il  fut  livré  par 
ce  traître  aux   Autrichiens.  Échangé  avec  ses 
collègues  contre  la  fille  de  Louis  XVI  en  dé- 
cembre 1795,  il  entra  l'année  suivante  au  conseil  i 
des  cinq-cents,  et  lut  reçu  au  milieu  des  cris 
de  joie.  Peu  de  jours  après,  il  fut  élu  secrétaire,  , 
et  les  conseils  décidèrent  qu'il  avait  bien  rempli  i 
sa  mission.  Le  10  janvier  1797,  il  demanda  l'a- 
bolition de  la  loi  du  divorce  pour  incompatibilité  i' 
d'humeur,  et  la  répression  des  désordres  qui  se  ' 
commettaient  dans  les  maisons  de  jeu.  Sorti  du  i 
corps  législatif  le  l*^""  prairial  an  V,  Bancal  vé- 
cut dans  la  retraite  à  Clermont-Ferrand ,  et  se 
livra  à  l'étude  du  grec  et  de  l'hébreu,  afin  de 
pouvoir  lire  la  Bible  dans  les  textes  originaux. 
On  a  de  lui  un  ouvi-age  intitulé  Du  nouvel  or- 
dre social  fondé  sur  la  religion;  Paris,  an  V 
(  1797  ),  in-8». 

La  fille  aînée  de  Bancal  des  Issarts  avait  réuni  i 
et  se  proposait  de  publier  les  œuvres  inédites  ■• 
de  son  père  :  il  n'en  a  rien  paru,  et  cela  parait 
peu  regrettable.  On  a  trouvé  dans  les  pçipiers  de 
Bancal,  et  imprimé  en  1835,  un  volume  in-S"  de 
Lettres  autographes  de  madame  Roland , 
adressées  à  Bancal  des  Issarts...,  précédées 
d'une  Introduction  par  Sainte-Beuve. 

Biographie  des  Contemporains. 

BANCBANVS,  Voycz.  Bankban. 

*  BANCEL  (  Louis  ) ,  théologien  français ,  de 
l'ordre  de  Saint-Dominique,  mort  le  22  décembre 
1685.  Il  était  de  Valence  en  Dauphiné,  et,  le  pre- 
mier, il  occupa  la  chaire  de  théologie  de  Saint- 
Thomas,  fondée  en  1654,  dans  l'Université  d'Avi- 
gnon, par  D.  de  Marinis,  archevêque  et  vice-légat 
de  cette  ville.  Jouissant,  à  juste  titre ,  de  la  répu- 
tation d'un  des  plus  savants  théologiens  de  son 
époque,  il  parvint  à  réunir  autour  de  lui  un  audi- 
toire nombreux.  «  Il  était,  dit  le  P.  Échard,  doué 
d'une  mémoire  si  heureuse  et  si  fidèle,  qu'il  ne 
dictait  jamais  ses  leçons  théologiques  par  écrit , 
mais  de  génie  seulement,  et  qu'il  n'avait  pas  besoin 
de  demander  à  ses  écoUers  l'endroit  de  la  dictée  oii 
il  en  était  resté  la  veille  ou  la  surveille ,  s'en  sou- 
venant toujours  et  à  point  nommé.  »  Le  P.  Bancel 
fut  élu  plusieurs  fois  doyen  des  docteurs  d'Avignon, 
et  examinateur  synodal  dans  tout  le  diocèse.  On  a 
de  lui  :  Moralis  D.  Thomee  doctoris  angelici,  or- 
dinis  prsedicatorum,  ex  omnibus  ipsius  operi- 
bus,  exacte  de  prompta,  ut  censeri  possit  opus 
novum,  omnibus  cvjusque  conditionis  perso- 


337  BANCEL 

nis,  efc.j'avecdes  additions  ;  en  particulier,  Opus- 
culum  de  Castitafe;  Avignon;  Offt-ay,  2  vol. 
in-4°  ;  —  Brevis  universse  theologiee  tain  Mo- 
ralis  quam  Scholasticse  cursus  in  gratiam  s  tu  - 
dentium  editus,  juxta  inconsulta  tutissima- 
jue  doctoris  angelici  D.  Thomas  dogmata, 
'vol.  in-12;  —  Traité  de  la  Chasteté,  en  ti'ois 
parties  ;  —  Traité  de  layérité  de  la  seule  reli- 
gion catholique  et  romaine.  Ces  deux  derniers 
juvrages  se  trouvaient  en  manuscrit  dans  le  cou- 
ifent  de  l'ordre  de  Saint-Dominique  à  Avignon. 
Échard,  Scriptores  ordinum  Prsedicatorum.  —  Ri- 
;hard  et  Giraud,  Bibliothèque  sacrée. 

*BANCHEM  OU  bJlNCHEmius,  jurisconsulte 
lollandais,  né  à  Leyde  en  1540,  mort  vers  1602. 
[1  étudia  à  Utrecht,  sous  Macropédius  ;  puis  à 
Louvain  et  à  Anvers  (d'autres  disent  à  Angers). 
De  retour  dans  sa  patrie,  il  fit  partie  du  grand 
.;onseil  de  Hollande  et  de  Zélande,  institué  par  le 
)rince  d'Orange  Guillaume  I^".  On  le  voit  figurer 
lans  divers  arbitrages,  une  première  fois  entre 
e  magistrat  de  Leyde  et  l'intendant  des  digues 
le  Rhynland;  et  une  autre  fois  entre  le  même 
nagistrat  et  le  sénat  académique.  Il  devint  pré- 
sident du  grand  conseiI»après  la  mort  de  Théo- 
lore. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelebrten-Lexicon:  —  Moréri , 
actionnaire  historique. 

*BANCHEREAU  (Richemont),  jurisconsulte 
lit  dramatiste  français,  natif  de  Saumur,  vivait 
■lans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
Dn  a  de  lui  :  V Espérance  glorieuse,  ou  Amour 
?i  Justice ,  tragi-comédie  en  5  actes  et  en  vers  ; 
'ans,  1632,  in-8°;  — les  Passions  égarées,  ou 
e  Roman  du  Temps,  tragi-comédie  en  cinq 
ictes  et  en  vers;  Paris,  1632,  in-8°. 

Bibliothèque  du  Théâtre-Français ,  t.  II.  — 'Adelnng, 
liupplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 
■  *  BAHîCHERELLl  (  Gilbert  ) ,  poëte  latin ,  d'o- 
igine  italienne  probablement.  On  a  de  lui  : 
Heiades  quïbus  diversi  generis  poemata  con- 
inentur;  Poitiers,  1596,  in-12,  mentionné  au 
atalogue  de  la  Bibliothèque  de  Paris. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr- 
en^Lexicon. 

*BAKCHERO  (Angelo),  peintre  italien ,  né 
i  Sestri,  sur  le  territoire  génois,  vers  1744, 
nort  en  1793.  Il  est  regardé  comme  le  restau- 
rateur du  bon  style  en  peinture.  Son  maître  fut 
*oropeo  Battoni,  le  rival  de  Mengs.  Banchero, 
i  son  retour  à  Gênes,  peignit  deux,  tableaux 
)our  l'église  de  Sesti-di-Ponente.  Ses  oeuvres  se 
(bnt  remarquer  par  une  grande  harmonie  de  ton  ; 
lies  sont  énumérées  dans  Tipaldo ,  avec  une 
)réface  critique  de  Migliavini.  Son  portrait  du 
ardinal  Doria  est  fort  apprécié. 

L  Tipaldo,  Biografta  degli  Italiani  illustri,  1,  345. 
I  BANGHi  (Séraphin) ,  dominicain,  né  à  Flo- 
i'ence  vers  le  milieu  du  seizième  siècle ,  mort  à 
Paris  en  1622.  Protégé  de  Catherine  de  Médicis , 
1  vint  fort  jeune  en  France,  qui  fut  sa  patrie 
idoptive.  n  dénonça  en  1593  le  projet  de  Bar- 
rière d'assassiner  Henri  IV,  et  refusa  l'archevê- 
zïié  d'Angoulême.  On  a  de  lui  ;  Apologie  contre 


—  BANCK 


338 


les  jugements  téméraires  de  ceux  qui  oni 
pensé  servir  la  religion  en  faisant  assassiner 
le  roi  de  France;  Paris,  1596,  in-S";  —  le 
Rosaire  spirituel  de  la  sacrée  Viei-ge  Marie; 
Paris,  1610,  in-12;  —  Histoire  prodigieuse 
d^un  détestable  parricide  entrepris  sur  la 
personne  du  Roi,  et  comme  il  en  fut  miracu- 
leusement garanti  ;  Paris,  1598,  in-S". 

Echard,  Scriptores  ordinis  Prsedicatorum. 

*  BA.NCHIERI  (Adrien),  poëte  et  musicien  ita- 
lien, né  à  Bologne,  mort  en  1634.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  la  Pazzia  Senile ,  raggiona- 
menti  vaghi  e  dilettevoli,  composti  e  dati  in 
luce  colla  musica;  Venise,  1598,  in-4°;  Co- 
logne, 1601 ,  in-4";  —  Lettere  armoniche;  Bo- 
logna,  1628;  —  Discorso  ,  quai  prova  che  la 
favella  naturale  di  Bologna précède  ed  eccede 
la  Toscana;  Bologne,  1626',  1630,  in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*BANCHiN,  théologien  anglais,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  quatorzième  siècle.  Il  apparte- 
nait à  l'ordre  des  Augustins,  et  assista  au  concile 
tenu  à  Londres  en  1332,  à  l'occasion  des  doc- 
trines de  Wicleff.  On  a  de  lui  :  Contra  positiones 
Wiclef^fi,  ;  —  Determinationes  variée ,  etc. 

Joseph  VaxaçhiXe ,  Bibliotheca  Augustina.  —  Richard 
et  Giraud,  Bibliothèque  Sacrée.  —  Jôcher,  Allgemeines 
Gelehrten-Lexicon. 

BANCR  (Laurent),  jurisconsulte  suédois, 
natif  de  Norkôping  (Suède) ,  mort  le  13  octobre 
1662.  n  étudia  le  droit  à  Franecker ,  et  devint 
professeur  dans  cette  université.  On  a  de  lui  ; 
Roma  triumphans,  seu  Inauguratio  Innocen- 
ta X,  cum  appendice  de  quarumdam  ceremo- 
niarum  papalium  Origine;  Franecker,  1645, 
1656,  in-12;  —  De  Tyrannide  Papae  in  reges 
et  principes  chrtstianos  Djascepsis,- Franecker, 
1649,  in-12  ;  —  Commentarii  de  Privilegiis  mi- 
litum,  jurisconsultorum,  studiosorum,  mer- 
catorum,  mulierum;  Franecker,  1649-1651; 

—  Le  Bancci  ruptoribus;  Franecker,  1650, 
in-4°;  —  d'autres  traités  sur  les  privilèges 
des  nobles ,  les  Duels  ;  etc.  ;  —  Dissertatio  de 
structura  et  ruptura  aurese  bullse  Caroli  IV; 
Franecker,  1661 ,  in-4° ,  etc.  ;  —  Bizarrie  poli- 
tiche;  etc. ,  contenant  plusieurs  pièces  qui  sont 
autant  de  satires  contre  la  politique  ;  dans  quel- 
ques-unes l'auteur  se  moque  de  Machiavel; 
Franecker,  1658,  in-12. 

Bayle,  Dictionnaire  historique.  —  Nicéron,  Mémoires 
des  hommes  illustres,  t.  XLI.  —  Kônig,  Bibliotheca 
vêtus  et  nova.  —  Athen.!Frisiacœ,  n.  LIV,  p.  403-405  ;  — 
David  Clément,  Bibliothèque  curieuse,  t.  II,  p. .393-398. 

—  Catal.  Bibliot.  Bunav.,  t.  I,  vol.  II,  p.  1039.  —  Jôcber, 
Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BANCR  (Nicolas  de),  théologien  allemand, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  était  de  l'ordre  de  Saint-Dominique,  et 
rempUt  diverses  fonctions ,  celles  entre  autres  de 
recteur  des  études  générales  à  Gratz.  On  a  de 
lui  :  Solenniores  assertiones  theologicse  ex 
universa  summa  D.  Thomx  depromptse;  Salz- 
bourg,  1687,  in-'4°. 

lichard,  Scriptores  ordinis  Preedicat. 


339 


*  JBANCR  (  Pierre  Van-der  ),  graveur  flamand, 
né  à  Paris  en  1649,  mort  à  Londres  en  1697.  Il 
fut  un  des  bons  élèves  de  Poilly.  Mais  il  grava 
surtout  et  beaucoup  le  portrait  ;  ce  qui  ne  l'em- 
pêcha point  de  mourir  dans  la  misère ,  son  ta- 
lent, comme  U  arrive  trop  souvent ,  n'ayant  été 
apprécié  qu'après  sa  mort.  La  vente  posthume 
de  ses  œuvres  enrichit  ceux  qui  les  acquirent. 
On  trouve  dans  Horace  Walpole  la  liste  d'environ 
cinquante  planches  dues  au  talent  de  Pierre 
Banck,  parmi  lesquelles  ;  la  Vierge  à  l'En- 
fant, d'après  Bourdon;  —  le  Christ  sur  le 
Mont  des  Oliviers ,  d'après  le  même  maître  ; 
—  la  Victoire  navale  de  Charles  II,  d'a- 
près Veciro  ;  —  un  Mercure,  et  un  Portrait  de 
Charles  II. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon.  —  Le 
Blanc,  Manuel  de  Vamateur  d'estampes. 

*  BANCO  (Nanni  d'Antonio),  sculpteur  et 
architecte  italien ,  né  à  Sienne  en  1374,  mort  en 
1421.  n  eut  pour  maître  Donatello  ;  ses  statues 
et  ses  bas-reliefs  lui  acquirent  une  réputation 
qui  aurait  infailliblement  grandi,  s'il  n'était  mort 
si  jeune.  Sa  statue  de  Saint  Philippe,  à  Flo- 
rence, est  très-appréciée  par  Vasari.  Il  futim  des 
architectes  de  la  cathédi-ale  de  Florence. 

Vasari,  P^ies  des  Peintres,  etc. 

*BANCROFT  (Édouard) ,  célèbre  natura- 
liste anglais,  du  collège  royal  des  médecins  à 
Londres,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  Il  resta  longtemps  en  Amérique,  et 
vécut  dans  l'intimité  de  Franklin  et  de  Priestley. 
On  a  de  lui  :  Essay  on  the  nattiral  history  of 
Guiana;  Londres,  1769,  in-8°;  traduct.  en  al- 
lemand; Leipzig  et  Francfort,  1769,  in-8°;  — 
Expérimental  researches  concerning  thephi- 
losophy  of  permanent  colours  and  the  best 
means  of  procuring  them  by  dyeing,  callico- 
prinfing;  Londres,  1794,  in-8°  :  des  fragments 
de  cet  ouvrage  ont  été  traduits  en  allemand  ;  — 
Essay  on  thefellowfever,  with  observations 
concerning  fébrile  contagion,  etc.,  etc.  —  On 
trouve  encore  de  lui,  dans  les  Transactions  phi- 
losophiques, un  travail  sur  le  Woorora  ou  Wu- 
rali,  substance  vénéneuse  dont  se  servent  les 
sauvages  de  la  Guyane  pour  empoisonner  leurs 
flèches. 

Rose,  Neio  Biographical  Dictionary. 

*BANCROFT  (  Richard),  archevêque  de  Can- 
torbery,  né  en  1544  à  Farnwarth  dans  le  comté 
de  Lancastre,  mort  en  1610.  Élève  du  collège  de 
Jésus,  à  Cambridge ,  il  se  fit  une  telle  réputa- 
tion par  sa  science  en  théologie,  qu'il  fut  nommé 
évêque  de  Londres  en  1597.  Il  joua  le  principal 
rôle  dans  la  conférence  de  Hampton-Court ,  et, 
à  la  mort  de  l'archevêque  Whithift,  en  1604,  il 
passa  au  siège  de  Cantorbéry.  Ce  prélat  déploya 
une  grande  fermeté  dans  la  défense  de  l'Église  an- 
glicane contre  les  puritains.  On  a  de  lui  un  traité 
intitulé  Survey  of  the  pretended  Holy  Disci- 
pline, and  dangerous  Positions  and  Procee- 
dings,  published  and  practised  within  this 


BANCK  —  BANDARRA  340 

Island  of  Britain,  under  pretence  of  refor- 
mation and  ofthe  Presbyterian  Discipline. 

Biographia  Britannica. 

*BANCBOFT   (Thomos),   écrivain  anglais 

du  dix-septième  siècle,  n'est  connu  que  par  un 

volume  d'Épigrammes  et  d'Épitaphes  publié 

en  2  volimies,  1649. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary, 

BANDARIM  OU  BANDARINO  (  Sfarc  ),  poëte 

italien,  natif  de  Padoue,  vivait  au  milieu  du  sei- 
zième siècle.  On  a  de  lui  :  Li  dueprimi  canti  di 
Mandricardo  innanwrato  ;Yemse,  1542,  in-S"; 
—  VImpresa  di  Barbarossa  contra  la  città  di 
Cattaro,  etc.,  poema  diviso  in  tre  canti;  Fer- 
rare,  1543,  in-4°;  —  Sonetti  in  diversi  e  varj 
oggetti,  1547,  in-8°  ;  —  Varco  Vittorioso  da 
questa  mortale  alV  immortal  vita  fatto  dal 
sig.  conte  Gio.  Luigi  del  Fiesco,  in  ottava 
rima;  Venise,  1550,  in-8°;—  le  Due  Giornate 
del  poeta  Bandarini,  dote  si  tratta  di  tutti 
i  costumi,  etc.  ;  1556,  in-8°  ;  cet  ouvrage  est  re- 
gardé comme  une  imitation  du  ti'aité  latin  d'Or 
tensio  Landi,  intitulé  Forcianae  Quéestiones. 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BANDARRA  ( Gonçolo  Anncs ) , poëte  et thaui 
maturge,  surnommé  le  Nostradamus  portugais i. 
né  à  Villa  de  Trancoso  au  seizième  siècle,  mor 
à  Lisbonne  en  1556.  H  exerçait  dans  sa  ville  na 
taie  l'humble  profession  de  savetier,  tout  en  s( 
livi-ant  à  la  poésie.  Ses  Trovas  Redondilhai 
étaient  répétées  dans  les  rues,  mais  ne  pouvaien 
être  imprimées  sur  les  manuscrits  de  l'auteur 
car  l'auteur  ne  savait  point  écrire.  Vers  1540 
c'est-à-dire  au  temps  des  plus  grandes  prospé 
rites  du  Portugal,  l'inquisition,  récemment  établi 
dans  ce  pays ,  s'alarma  des  libertés  que  prenai 
le  savetier  de  Trancoso,  et  Farrêta  au  milieu  d 
son  triomphe.  Le  poëte  ne  fut  pas  accusé  d 
judaïsme,  comme  l'ont  prétendu  quelques  bio 
graphes  :  le  saint  office  lui  fit  son  procès  comm 
à  im  faux  prophète;  il  fit  partie  des  pénitent 
qui  parurent  à  l'auto-da-fé  qu'on  célébra  à  Lis 
bonne,  sur  la  place  de  la  Ribeira,  le  23  octobr 
1541.  Plus  heuieux  que  l'infortuné  Antonio  Je 
zé  da  Sylva,  qui  fut  brûlé  au  champ  de  Laâ  e 
1745,  Bandarra  figura  seulement  comme  pén 
tent  dans  la  temble  cérémonie,  et  put  retourne 
dans  son  village ,  où  il  eut  bien  le  droit  d'exercf 
son  humble  profession,  mais  non  celui  de  chai 
ter.  Selon  Barbosa,  i!  a  reçu  les  honneurs  de  V 
sépulture  dans  l'église  de  Trancoso,  où  D.  A 
varo  de  Abranches  lui  fit  élever  une  tombe. 

Bandarra  est  quelquefois  désigné  par  certîdl» 
écrivains  du  dix-septième  siècle  sous  le  nom  'd 
Savetier  saint  (  o  Sapateiro  sayito  )  ;  mais  il  ei 
à  remarquer  que  ce  titi-e  ne  lui  fut  donné  qi 
près  de  cent  ans  après  ses  premiers  démêlés  avt 
le  saint  office  :  ses  vers  circulaient-ils  en  manu 
crit  ou  étaient-ils  imprimés  vers  la  fin  du  st 
zième  siècle ,  c'est  ce  qu'il  nous  a  été  inipossib 
de  constater  :  ce  que  l'on  sait  d'une  manière  p 
sitive,  c'est  qu'ils  étaient  déjà  prohibés  en  158;. 


41  BANDARRA  —  BANDELLO 

Nous  ignorons  s'il  existe  réellement  une  édi- 
on  des  œuvres  de  Bandarra,  imprimées  clan- 
estinement  en  1581  ;  mais  il  en  parut  une  à 
aris  en  1603,  et  elle  fut  donnée  par  un  petit- 
is  de  Jean  de  Castro,  qui  résidait  alors  dans 
ette  ville,  et  qui  ue  la  publia,  disait-il,  qu'en  rai- 
on  des  vers  inexacts  ou  même  controuvés  que 
on  attribuait  à  Bandarra.  Elle  est  intitulée 
^araphras  e  concordancia  de  algumas  pro- 
Mcias  de  Bandarra,  sapateiro  de  Trancoso  ; 
603,  in-8°.  Bien  qu'elle  soit  signalée  par  plu- 
ieurs  bibliographes,  nous  n'avons  jamais  vu  la 
remière  édition  de  cet  ouvrage,  qui  précéda  de 
rente-sept  ans  les  grands  faits  politiques  de 
640.  Dix-neuf  ans  après  l'événement  qui  mit  sur 
e  trône  la  maison  de  Bragance,  les  prophéties 
lie  Bandarra  mirent  aux  prises  avec  le  saint  of- 
ice  un  homme  à  l'âme  ardente,  au  génie  puis- 
ant, que  la  littérature  portugaise  met  au  rang 
le  ses  écrivains  les  plus  éminents.  Ses  prophé- 
ies  du  poète  populaire  de  Trancoso  étaient  tom- 
)ées  entre  les  mains  d'Antonio  Vieyra  au  mo- 
nent  où  il  allait  renouveler  ses  prédications 
jans  les  déserts  de  l'Amazonie  :  il  les  emporta 
ivec  lui,  et  en  fit  bientôt  sa  lecture  la  plus  assidue. 
Cîouché  dans  une  pirogue  qui  remontait  lente- 
nent  le  fleuve  des  Amazones,  émerveillé  des  ma- 
gnificences que  déroulaient  à  ses  yeux  ces  plages 
inexplorées,  où  pouvaient  s'élever  des  cités 
innombrables,  le  missionnaire  crut  voir,  dans  le 
itivre  qu'il  méditait,  l'annonce  de  la  rénovation 
des  sociétés  au  sein  d'un  empire  de  création 
toute  mystique,  dont  le  gouvernement  était  dé- 
ivolu  à  Joâo  IV  qui  venait  de  mourir,  mais  dont 
ies  prophéties  annonçaient  la  résurrection  et 
le  nouveau  règne.  Il  composa  alors  le  livre  si 
peu  connu  et  si  curieux  qui  est  passé  des  ar- 
chives du  saint  office  dans  la  vaste  bibliothèque 
fondée  nouvellement  par  Colbert.  Ce  traité ,  qui 
signale  un  moment  d'aberration  chez  un  des  es- 
prits les  plus  fortement  trempés  que  nous  con- 
naissions, porte  un  titre  qui  ne  laisse  aucun 
doute  sur  le  degré  d'exaltation  que  la  solitude, 
et  surtout  les  magnificences  de  la  nature,  avaient 
imprimées  à  l'âme  du  missionnaire  :  Esperança 
de  Portugal ,  quinto  imperio  do  rmindo,  pri- 
meira  e  secunda  vida  del  rey  D.  Joâo  IV,  es- 
criptas  por  Gonsalianez  (  sic  )  Bandarra,  e 
dadas  a  luz  pelo  padre  Antonio  Vieyra,  da 
companhia  de  Jésus,  no  anno  1659,  in-fol. 

La  prophétie  touchant  un  cmquième  empire 
du  monde  fut  adressée  par  l'illustre  Vieira  à  l'é- 
vêque  du  Japon,  et  nous  ignorons  si  ce  prélat  en 
accepta  la  dédicace  :  ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est 
que  le  livre  fiit  immédiatement  saisi  par  le  saint 
office,  et  qu'il  devint  pour  son  auteur  le  sujet 
d'une  longue  persécution.  Le  mètre  fort  régulier 
des  poésies  de  Bandarra,  le  caractère  même  de 
leur  style ,  et  plusieurs  circonstances  trop  lon- 
gues à  rapporter  ici,  ont  fait  douter  à  bon  droit 
de  leur  authenticité  absolue.  Si  ces  vers,  falsifiés 
au  moment  même  de  leur  publication,  étaientpro- 


342 

hibés  dès  l'année  1581  par  Jorge  de  Almeyda, 
il  est  probable  qu'ils  prirent  alors  sous  la  plume 
de  quelque  Portugais  de  la  vieille  roche  un  ca- 
ractère plus  acerbe,  plus  inquiétant  pour  le  pou- 
voir de  Philippe  II,  qui  se  substituait  à  celui  du 
cardinal-roi.  Cette  transformation  leur  donna, 
dès  cette  époque,  une  influence  qu'ils  n'ont  pas 
encore  absolument  perdue.  Les  poésies  prophé- 
tiques de  Bandarra  ont  été  imprimées  deux  fois 
en  France  au  dix-septième  siècle,  et  notamment 
à  Nantes  en  1644  ;  elles  n'en  sont  pas  moins 
d'une  excessive  rareté  :  elles  se  lient  essentielle- 
ment aux  rêveries  d'une  secte  encore  subsis- 
tante ,  désignée  sous  le  nom  de  sébastianistas, 
Ferdinand  Denis. 
Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana.  —  Journal 
étranger,  1757.  —  Da  Sylva,  Deduccâo  Chronologica.  — 
Général  F07,  Mémoires  sur  les  guerres  de  la  Péninsule. 

*BAKDEL  {Joseph-Antoine  de),  théologien 
allemand,  mort  le  7  juin  1771.  H  fut  chambellan 
des  deux  princes  Louis  et  Frédéric  de  Wurtem- 
berg, n  écrivit  de  nonf^breux  ouvrages  de  con- 
troverse empreints  d'une  certaine  violence ,  entre 
autres  :  GatJiolisches  Kriegsgerecht  ûbcr  den 
Glaubens-JDeserteur  (le  Droit  catholique  au 
sujet  du  déserteur  de  la  foi),  1752,  in-4°;  — 
Consilium  utriusque  medici  ad  Jiistinum  Fa- 
bronium,  de  Statu  Ecclesise  et  Potestate  Papae, 
segerrimefebricitantem;  1764,  in-8"». 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr' 
ten-Lexicon. 

*BANDELLi  (Mathieu) ,  théolo^eu  italien, 
né  à  Brescia  dans  le  treizième  siècle.  H  entra 
dans  l'ordre  des  Dominicains ,  et  lut  envoyé  en 
1298 ,  par  Boniface  vm ,  comme  préfet  et  gou- 
verneur de  l'église  de  Constantinople.  On  a  de 
lui  :  Luoghi  communi  di  tutta  la  santa  Scrit- 
tura  ;  4  vol. 

Leonardo  CoiiwAa,  Liber  aria  Bresciana;  Brescia,  1694. 

BANDELLO  (Mathieu),  novelliste  italien, 
né  en  1480  à  Castel-Nuovo  di  Scrivia,  mort  vers 
1562  à  Agen.  n  entra  dans  l'ordre  de  Saint-Do- 
minique ,  et  fut  honoré  de  l'amitié  de  Pierre  Gonza 
gufi  et  de  sa  femme  Camille  Bentivoglio,  qui  lui 
confièrent  l'éducation  de  leur  fille.  Grand  partisan 
des  Français ,  Bandello  fut  obligé  de  se  sauver 
après  la  bataille  de  Pavie,  et  de  mener  longtemps 
une  vie  errante  en  Italie.  Plus  tard  il  accompa- 
gna César  Frégoso  en  France  ;  après  la  mort  de 
son  pati-on,  qui  était  au  service  du  roi  de  France, 
Bandello  fut  nommé  évêque  d'Ageu  vers  1550. 
Sans  s'embarrasser  de  l'administration  de  son 
diocèse,  qu'il  fit  soigner  par  l'évêque  de  Grasse,  il 
s'occupa,  déjà  âgé  de  70  ans,  de  ses  Nouvelles , 
sans  doute  à  la  grande  joie  des  protestants ,.  qui 
ne  laissèrent  pas  échapper  une  occasion  aussi 
belle  pour  déverser  un  blâme  sévère  sur  les 
mœurs  du  clergé  catholique.  Les  Nouvelles  de 
Bandello  ne  sont,  il  est  vrai,  rien  moins  que 
chastes  :  en  fait  de  peintures  obscènes,  le  joyeux 
évêque  d'Agen  pourrait  en  remontrer,  au  be- 
soin, à  Boccace,  qu'il  est  loin  d'égaler  en  grâce 
et  en  naïveté.  La  marche  rapide  et  vive  du  récit, 


343  BAND£LLO  —  BANDIERÂ 

la  concision,  la  netteté  des  périodes,  la  variété 


344 


des  sujets,  forment  à  BandeÙo  un  genre  de  mé' 
rite  à  part.  Il  fit  paraître  en  1554  les  trois  pre- 
miers volumes  de  ses  Nouvelles  (Lacques, 
3  vol.  in-^");  le  quatrième  ne  vit  le  jour  qu'en 
1573,  dix  ou  onze  ans  après  la  mort  de  l'auteur 
(Lyon,  vol.  in-8°.  On  connaît  encore  de  lui  : 
Canti  XI  délie  lodi  délia  sig.  Lucretia  Gonzaga 
di  Gazuolo ,  e  del  vero  amore  ;  col  Tempio  di 
pudicia;  Agen,  1545,  in-S».  Les  poésies  manus- 
crites de  Bandello  ont  été  imprimées  par  Cotta 
à  Turin,  en  1816,  sous  le  titrede  Rime  di  M.  Ban- 
deUo. [Enc.  des  g.  du  m.,  avec  addit.  ] 

Naplone,  Piemontesi  illustri,  t.  5.  —  Moréri,  Dict. 
hist.  —  SaraziD  Bazzi,  Degli  uominiillustr.  Domin.;  — 
Alfonse  Fernandez  à  Sixte  de  Sienne,  de  yir.  illust.  Do- 
min. —  Le  Mire,  de  Script,  sœc.  Xf^I.  —  Leandre  Al- 
berti,  de  Fir.  illustr.  ord.  Prœd. 

BAHDELLO  {Vincent  de),  dominicain,  né 
en  1435  à  Castel-Nuovo,  mort  à  Altomonte  (Ca- 
labre)  le  27  août  1506.  Il  étudia  à  Bologne,  de- 
vint professeur  de  théologie,  et,  en  1501,  géné- 
ral de  son  ordre.  Il  fut  un  des  plus  violents 
adversaires  de  l'immaculée  conception  de  la 
Vierge ,  et  ti-aita  les  franciscains ,  qui  la  défen- 
daient ,  d'impies ,  d'ignorants,  d'hérétiques ,  jus- 
qu'à ce  que  Sixte  IV,  par  sa  bulle  de  1483 ,  eût 
donné  raison  aux  franciscains.  On  a  de  lui  :  Li- 
bellus  recollectorius  de  Veritate  Conceptionis 
B.  Marias  Virginis;  MUan,  1749,  in-4°  ;  ouvrage 
(très-rare)  réfuté  par  un  cordeher  nommé  Louis 
délia  Torre; —  Tractatus  de  singularipuritate 
et  prœrogativa  conceptionis  Salvatoris  ;  Bo- 
logne, 1481,  in-4°. 

Touron ,  Histoire  des  Hommes  illustres  \de  l'ordre  de 
Saint-Dominigué;  —  Quétlf  et  Échard ,  Script,  ordin. 
Prœdic,  t.  II. 

*BANDELLONl  (Luigi),  poëte  et  composi- 
teur, né  à  Rome  au  commencement  du  dix-neu- 
vième siècle.  Kandlcr  dit  de  lui  dans  sa  Disser- 
tationsur  l'état  actuel  de  lamusique  à  Rome: 
«  Nous  considérons  Bandelloni  comme  un  génie 
«  pour  la  poésie,  comme  un  beau  talent  pom:  la 
«  musique.  Poëte ,  il  crée  ;  musicien,  il  arrange 
«  avec  goût.  Ses  ouvi'ages  sont  tous  d'après  les 
«  règles  de  l'art ,  et  prouvent  une  grande  profon- 
"  deur  de  jugement.  «  Le  même  critique  ajoute 
dans  un  autre  endroit  :  «  Bandelloni  vit  très-re- 
«  tiré,  et  regrette  en  pliilosophe  les  erreurs  de 
«  son  époque ,  qu'il  châtie  souvent  fort  poétique- 
«  ment  dans  ses  satires.  Son  dernier  poëme  iné- 
«dit,  dans  le  genre  didactique,  Sulla  musica 
«  odierna,  contient  tant  de  passages  pleins  d'es- 
«  prit,  tant  de  portraits  piquants  des  composi- 
<(  teurs  de  nos  jours,  qu'il  mériterait  bien  les 
<c  lionneurs  d'une  traduction.  »  On  a  de  Bandel- 
loni :  des  sonnets  de  Pétrarque ,  des  octaves  du 
Tasse  et  quelques  morceaux  de  Dante ,  mis  en 
musique  ;  —  Preghiere  a  Dio ,  pour  troix  voix , 
publiées  à  Naples  ;  —  un  Tantum  ergo  ;  —  une 
Hymne  à  sainte  Agnès;  —des  cantates  intitulées 
Azioni  teatrali,  pour  différentes  voix,  avec 
chœurs  et  instruments. 
Fétis  5  Biographie  universelle  des  Musiciens. 


*BANDELMO]VTE  (Christophe),  voyageui 
italien,  natif  de  Florence,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  quinzième  siècle.  11  visita  VAt 
chipel  et  laissa  une  relation  de  ce  voyage,  qiu 
l'on  trouve  dans  quelques  bibliothèques  italien- 
nes. Ce  qui  concerne  l'Ile  de  Crète  est  imprim( 
dans  la  Creta  sacra  de  Flamin.  Cornaro  ;  Ve- 
nise, 1755,  avec  des  annotations. 

Adeiung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeincs  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*  BANDERALi  (  David  ),  professeur  de  chani 
au  Conservatoire  de  Paris,  né  à  Lodi  en  1780, 
mort  à  Paris  le  13  juin  1849.  Il  débuta  au  théâtre 
Garcano  de  sa  ville  natale  comme  buffo  tenore. 
Après  avoir  chanté  à  la  Scala  et  dans  plusieurs 
académies ,  il  abandonna  la  scène.  Rossini ,  con- 
sulté par  le  vicomte  de  la  Rochefoucauld  sur  1( 
choix  d'un  bon  maître  de  chant  italien  pom-  k 
Conservatoire,  désigna  Bandei'ali. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BANDETTïNi  (  Tcresa),  poëte  italienne,  ué( 
à  Lucques  le  12  août  1763,  morte  dans  les  pre- 
mières années  du  dix-neuvième  siècle.  Elle  était 
plus  connue  sous  le  nom  ô'Amarilli  Etrusca. 
Ses  parents  l'avaient  placée  au  théâtre  pour  en 
faire  une  danseuse;  mais  son  talent  d'improvi- 
sation poétique  l'enti'aîna  dans  la  voie  des  let- 
tres. On  a  d'elle  :  la  Morte  di  Adonide,  poërnt 
en  quatre  chants  ;  —  il  Polidoro,  tragédie  ;  - 
la  Rosmunda,  drame  ;  —  Rime  diverse,  poésies 
diverses,  1788,  etc.,  etc.  Elle  épousa,  en  1789, 
Pietro  Landucci  de  Lucques. 

Tlpaldo,  Biografta  degli  Italiani  illustri,  IV,  S38. 

BANDIERA  (Alexandre),  jésuite,  littérateui 
italien,  né  à  Sienne  en  1699,  mort  dans  la  se. 
conde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  entra 
d'abord  dans  l'ordre  de  Saint-Ignace,  et  enseigna 
les  belles-lettres  dans  plusieurs  villes  de  l'Italie. 
On  a  de  lui  :  Gerotricamerone,  ovvero  tre  sa- 
cre giornate,  etc.  ;  Venise,  1745,  in-8°,  imité  d( 
Boccace;  —  /.  Pregiudizj  délie  umane  Ict- 
tere,  etc.;  Venise,  1755,  in-8°;  —  Componi- 
menti  di  varie  manière,  etc.;  Venise,  1765, 
in-8°;  —  des  ti'aductions  de  Cornélius-Népos,  A& 
Cicéron,  etc. 

Notizia  délia  Fila  ed  Opéra  del  P.  Alex.  Bandiera  ; 
Palerme,  1835,  in-8°. 

BAKDiERA  (François),  jurisconsulte,  frère 
aîné  du  précédent  :  on  a  de  lui  un  ouvrage  sur 
le  droit  public,  accompagné  de  notes  historiques 
et  critiques. 

BANDIERA  (Jean-Mcolas),  frère  des  deux' 
personnages  qui  précèdent.  D  appartenait  à  la 
congrégation  de  l'Oratoire.  On  a  de  lui  :  Dïio 
libri  de  Augustino  Bato;  Rome,  1733,  in-4'', 
étude  biographique  et  littéraire  sur  Augustin 
Dati;  —  Trattato  degli  studj  délie  donne, 
opéra  d'un  accademico  intronato;  Venise, 
1740,in-8°. 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*BAiVDiERA (Domiwig-Me),  théologien  italien, 
natif  de  Moffène,  vivait  dans  la  première  moitié  i 
du  dix-septième  siècle.  Il  devint  protonotaire! 


!5 


BA1NDIERA  —  BANDINELLI 


346 


osfolique  et  professeur  de  morale  à  la  Sa- 
■enza  de  Rome.  On  a  de  lui  :  De  hominis  ac- 
i>a  Vita,  seu  rrioralis  disciplinée  Compen- 
yum;  Rome,  1630,  m-4°;—  Super  adagio 
■.teri  :  Veritas odiumparit,problemaethicum 
ilibr.  IV  Moral.  Aristotelis  ;  YyomQ ,  1631, 
!4°  ;  —  Utrum  nobis  optandum  sit,  ut  amici 
,stri  ad  supremum  opum  et  dignitatum  gra- 
cm  evehantur  ;  Rome,  1631,  in-4°. 
lazzuchelli,  Scrittori  Sltalxa.  —Adelung,  Supplément 
;  ôcher,  ^llgemeines  Gelehrten-Lexicon. 
*BANDiERA  {Attiiius  et  Emilius),  nés  à 
Iples,  le  premier  en  1817,  le  second  en  1819, 
(écutéstous  deux,  à  Cosenza  le  25  juillet  1844. 
!s  de  l'amiral  Bandiera,  les  frères  Bandiera, 
iat  l'aîné  était  lieutenant  de  vaisseau  et  le 
fis  jeune  enseigne ,  conspiraient  depuis  long- 
Inps  d'accord  avec  les  chefs  de  la  Jeune  Italie 
l'de  la  Légion  italique,  quand  ils  résolurent  de 
liter  une  descente  en  Sicile.  A  force  d'adresse, 
i  parvinrent  à  gagner  une  partie  des  équipages 
t  la  flotte  autrichienne  ;  déjà  ils  avaient  en  leur 
fuvoir  la  frégate  la  Bellone;  mais,  dénoncés  au 
(,)ment  décisif,  ils  furent  forcés  de  prendre  la 
lite,  et  de^e  réfugier  à  Corfou.  Quelque  temps 
I  rès ,  ils  revinrent  en  Italie ,  et  débarquèrent  à 
lotone,  toujours  avec  les  mêmes  projets.  Ils  n'y 
iicontrèrent  qu'un  petit  nombre  de  leurs  parti- 
es. Pendant  une  halte  faite  au  milieu  des 
lis  et  tandis  qu'ils  dormaient,  un  de  leurs  com- 
fi^nons  les  abandonna  pour  aller  courir  à  Ci'o- 
(le  donner  l'éveil  aux  autorités.  Attaquée  par 
i;  forces  supérieures,  la  petite  troupe  des  frères 
I  ndiera  fut  prise  et  désarmée,  après  quelque  ré- 
!  tance.  Les  chefs  furent  traduits  devant  une 
inraission  militaire,  condamnés  à  être  fusillés, 
«exécutés.  M. 

'cci3iTà\,  Histoire  delà  Révolution  d'Italie  en  1848. 

rBAiVDiERA  {Benedetto),  peintre  de  l'école 
jmaine,  né  à  Pérouse  en  1557,  mort  en  1634, 
fini  ses  principaux  ouvrages  à  Pérouse,  on 
marque  trois  tableaux  d'autel  à  Sainte-Cathe- 
|e;  les  quatre  évangélistes ,  fresque  à  la  voûte 
jla  croisée  de  l'église  Saint-Pierre;  un  Saint 
\noît,  dans  le  couvent  attenant;  une  Sainte 
suie,  à  Saint-Dominique  ;  im  Couronnement 
\  la  Vierge,  à  Saint-Angelo  deUa  Pace,  portant  la 
j£e  de  1611  ;  un  Saint  Bonaventure,  à  Saint- 
hnçois  ;  enifin,  une  Vierge  avec  V Enfant  et 
int  Jean-Baptiste,  au  palais  Penna. 

E.  B— N. 
1  anzi ,  Storia  Pittorica.  —  Pascoli ,  f^ite  de'  Pittori, 
iiltori  ed  Architetti  Perugini,  1732.  —  Ticozzi,  Dizio- 
■\Ho  de'  Pittori.  —  Gambini,  Guida  di  Perugia,  1826. 
i*BANDiEZA  (Louis),  théologien  italien,  vi- 
jit  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
i  de.  On  a  de  lui  :  Descrizione  di  S.  Antonio 
{Padova;  Pérouse,  1665,  in-4°. 

flazzuchelll ,  Scrittori  d'italia. 

BANDINELLI  (Bartolomeo  ou  Baccio),  che- 

lier,  peintre  et  sculpteur  italien,  né  à  Florence 

1487,  mort  en  1559.  Il  était  fils  d'un  certain 

ichel  Agnolo  di  Viviano ,  orfèvre  très-habile,  et 


porta  d'abord  le  nom  de  Brandini.  Il  entra  d'a- 
bord dans  l'atelier  du  célèbre  sculpteur  Gian- 
Francesco  Rustici,  et  y  fit  de  rapides  progrès.  Au 
rapport  de  Vasari,  il  avait  fait  faire  une  fausse  clef 
de  la  salle  du  Palais-Vieux ,  dans  laquelle  était 
exposé  le  chef-d'œuvre  de  Michel-Ange,  afin  de 
pouvoir  aller  y  étudier  à  toute  heure  et  sans  té- 
moin. H  profita  de  l'émotion  populaire  causée  en 
1512  par  la  restauration  des  Médicis ,  pour  s'in- 
troduire dans  la  salle  et  déchirer  le  carton  en 
morceaux,  soit  pour  s'en  emparer,  soit  pour  en 
priver  ses  rivaux,  soitpar  affection  pour  Léonard 
de  Vinci,  qui  n'avait  pas  eu  l'avantage  dans  sa  lutte 
avec  Michel-Ange  ;  soit  enfin  par  une  haine  achar- 
née qu'il  portait  au  prince  de  l'école  florentine. 
Le  désir  de  l'égaler,  de  le  vaincre  même  dans, 
tous  les  genres ,  lui  fit  prendre  le  pinceau  :  mais 
ses  essais  ne  fiu-ent  pas  heureux;  son  coloiis 
était  dur  et  criard ,  son  faire  sec  et  sans  grâce. 
Il  essaya  aussi  de  peindre  à  fresque,  mais  les 
difficultés  pratiques  de  cet  art  l'eurent  bientôt 
rebuté.  Aujourd'hui,  on  ne  connaît  de  Bandinelli 
que  ses  deux  portraits  peints  par  lui-même,  dont 
l'un  figure  dans  la  galerie  de  Florence,  et  l'autre, 
moins  authentique  peut-être,  dans  la  galerie  du 
Louvre. 

Bandinelli  abandonna  définitivement  la  palette 
pour  le  ciseau  ;  et,  pendant  sa  longue  carrière , 
il  exécuta  un  grand  nombre  de  sculptures  dont 
la  plupart  existent  encore  aujourd'hui.  On  cite 
d'abord  un  Mercurejouant  de  la  flûte,  qui  fut 
envoyé  à  François  P"  ;  un  Orphée  de  marbre, 
pour  lequel  il  s'était  inspiré  de  lApoUon  du  Bel- 
védère; V Apollon,  la  Cérès  et  la  Clémence  du 
jardin  de  Boboli;le  Terme  femelle  se  terminarit 
en  tm  trône  de  laurier,  placé  à  la  porte  du  Pa- 
lais-Vieux; enfin  un  bas-relief  i-epréstntant  la 
Nativité  de  la  Vierge,  faisant  partie  de  ceux 
qui  entourent  la  Santa  Casa  de  Lorette.  Ce  bas- 
relief,  que  Bandinelli  avait  laissé  imparfait  on 
quittant  brusquement  Lorette  à  la  suite  d'une 
querelle  avec  Sanso%ino,  fut  achev.:»  par  Raphaël 
de  Monte-Lupo.  A  Rome,  dans  l'église  de  la  Mi- 
nerva,  derrière  le  maître-autel,  sont  les  tombeaux 
de  Léon  Xetde  Clément  VU,  composés  et  sculp- 
tés en  grande  partie  par  Bandinelli;  mais  la 
statue  du  premier  de  ces  pontifes  est  de  Raphaël 
de  Monte-Lupo,  celle  du  second,  de  Giovanni  di 
Baccio  Bigio.  Les  travaux  de  Bandinelli  sont 
nombreux  dans  la  cathédrale  de  Florence.  Au- 
tour du  chœur,  on  ne  compte  pas  moins  de 
quatre-vingt-huit  figures  en  bas-relief,  représen- 
tant des  prophètes,  des  Vertus,  et  autres  allé- 
gories, toutes  dessinées  par  Bandinelli,  et  sculp- 
tées par  lui  avec  l'aide  de  son  élève  Giovanni  dell' 
Opéra. 

BandineUi  avait  été  chargé  par  Cosme  I"'  de 
décorer  cette  même  salle;  fort  ignorant  en  ar- 
chitecture, il  fut  obligé  d'appeler  à  son  aide 
Giuliano  di  Baccio  d'AgnoIo.  Mais  parmi  les 
sculptures  de  divers  maîtres  qui  ornent  la  grande 
salle  du  Palais- Vieux ,  on  voit  de  Bandinelli  : 


347  BANDINELLI 

Y  Adam  et  Y  Eve;  un  groupe  de  Clément  VII 
couronnant  C  harles- Quint  ;\es  statuesde  Jean 
de  Médicis,  de  son  fils  Cosme  1"%  à' Alexandre 
de  Médicis,  de  Léon  X,  et  de  Jean  de  Médicis. 

François  P*"  ayant  demandé  au  pape  une  co- 
pie du  Laocoon ,  Bandinelli  en  fut  chargé  ,  et  se 
vanta  même  de  surpasser  l'original.  Ce  fut  à 
cette  occasion  que  Michel-Ange  dit  ce  mot,  de- 
venu proverhe  :  Chi  va  dietro  ad  alcuno,  non 
puo  maipassare  inanzi:  «  Lorsqu'on  suit  quel- 
qu'un, on  ne  peut  point  passer  devant  lui.  » 
Bandinelli,  en  effet ,  voulant  perfectionner  l'an- 
tique, ne  réussit  qu'à  produire  un  groupe  maniéré, 
tourmenté,  qui  lui  attira  une  caricature  du  Titien 
exécutée  en  bois  par  Nicolas  Boldrini,  représen- 
tant un  grand  singe  et  deux  petits  entourés  de 
serpents,  et  dans  la  position  du  Laocoon  et  de  ses 
fils.  Quoi  qu'il  en  soit,  on  ne  peut  se  refuser  à 
reconnaître  de  grandes  qualités  de  dessin  et 
d'exécution  dans  le  groupe  de  Bandinelli  ;  et  le 
pape  en  fut  si  charmé,  qu'il  ne  put  se  résoudre 
à  l'envoyer  en  France,  et  qu'en  1525  il  le  fit 
transporter  à  Florence,  où  il  est  encore  dans  la 
galerie  publique  ;  il  a  souffert  de  l'incendie  qui , 
en  1662,  dévora  une  partie  du  musée. 

L'ouvrage  le  plus  important  de  Bandinelli  est 
le  groupe  colossal  H Hercule  tuant  Cacus,  placé 
devant  le  Palais-Yieux ,  sur  la  place  du  Grand- 
Duc,  en  pendant  avec  le  David  de  Michel-Ange. 
Jamais  œuvre  n'attira  à  son  auteur  pareil  orage 
de  critiques.  Les  sonnets ,  les  épigrammes  plu- 
rent de  toutes  parts.  On  n'a  conservé  que  le 
tercet  suivant,  mis  dans  la  bouche  de  Cacus  : 

Ercole,  non  ml  dar  ;  che  i  tiioi  vitelU 
Ti  rcndcrô,  con  tutto  il  tuo  bcstiarae. 
Ma  il  bue,  l'ha  avuto  Baccio  Bandinelli. 

«  Hercule,  ne  me  frappe  pas  ;  je  te  rendrai  tes 
veaux,  et  tout  le  reste  de  ton  troupeau.  Mais  quant 
au  taureau ,  demande-le  à  Baccio  Bandinelli.  » 
—  Ce  groupe  .est  cependant  d'un  dessin  et  d'une 
exécution  grandioses  ;  mais  sans  doute  encore 
cette  fois  espérant  môme  en  anatomie  surpasser 
Michel-Ange,  il  accusa  les  formes  d'une  manière 
tellement  tranchée,  que  ce  ne  fut  pas  sans  quelque 
raison  que  son  rival  compara  le  corps  d'Her- 
cule à  \m  sac  rempli  de  pommes  de  pin.  — 
Le  dernier  ouvrage  de  Bandinelli  fut  le  Christ 
au  tombeau ,  qu'il  plaça  à  l'église  de  YAn- 
nunziata ,  dans  une  chapelle  appartenant  à  la 
famille  Pazzi,  qui  lui  avait  permis  d'y  fonder  une 
sépulture  pour  lui  et  les  siens.  Ce  groupe  avait, 
dit  Valéry ,  été  commencé  par  son  fils  Clément; 
Bandinelli  l'acheva ,  et  s'y  représenta  lui-même 
sous  les  traits  de  Nicodème.  Bandinelli  ayant 
voulu  placer  de  ses  propres  mains  les  ossements 
de  son  père  dans  cette  sépulture,  soit  parla  fa- 
tigue, soit  par  l'impression  que  lui  causa  cette 
triste  et  pénible  besogne,  tomJba  malade,  et 
mourut  en  peu  de  temps  à  l'âge  de  soixante-douze 
ans ,  laissant  à  ses  enfants  de  grandes  richesses 
acquises  par  son  talent. 
Bandinelli  fut  mieux  appiMé  après  sa  mort 


—  BANDim 


34i 


que  de  son  vivant  ;  son  caractère  envieux  e 
hautain ,  son  penchant  à  blâmer  et  dénigrei'  le; 
ouvrages  de  ses  confrères,  l'avaient  fait  détes 
ter,  et  son  orgueil  n'avait  plus  connu  de  bornes 
du  jour  où  Charles-Quint  l'avait  décoré  del'ordri 
de  Saint-Jacques.  Nous  avons  déjà  parlé  de  s, 
haine  contre  Michel- Ange;  il  était  égalemen 
l'ennemi  juré  de  Benvenuto  Cellini,  qui  ne  cess 
dans  ses  Mémoires  de  le  poursuivre  de  ses  in 
jures.  Vasari  nous  a  transmis  le  récit  d'un 
scène  qui  se  passa  en  présence  du  grand-duc  lui 
même,  et  qui  peut  donner  la  mesure  de  l'aménit 
des  deux  antagonistes  :  «  Munis-toi  d'un  autr 
monde ,  lui  dit  Cellini,  car  je  veux  t'arracher  d 
celui-ci.  »  —  «■  Préviens-moi  un  jour  d'avance 
répondit  Bandinelli ,  pour  que  je  puisse  m^  con 
fesser  et  faire  mon  testament ,  afin  de  ne  pa 
mourir  comme  un  animal  de  ton  espèce.  »  €(• 
pendant  Cellini  reconnaissait  le  mérite  réel  d 
Bandinelli,  et,  dans  son  Trattato  sopra  la  Scui 
tura,  il  l'appelle  eccellentissimo  arlejice 
digne  d'être  placé  à  côté  de  Donatello  et  ( 
Michel-Ange.  Si  ses  oeuvres  manquent  de  sot 
plesse  et  de  grâce,  on  ne  peut  lui  refuser  «ri 
grande  connaissance  du  dessin  et  de  l'anatoraiti 
jointes  aune  brillante  imagination. 

Ernest  Breton.. 

Vasari,  P^ite  tlei  Pittori.  —  Lanzi ,  Storia  l'ittorica.  a 
Cellini,  Memorie ,  Trattato  sopra  la  Scultura.  —  W 
ghlni,  Risposo.   —  Orlandi,  Abecedario   Pittorico. 
Pistolesi,  Descrizione  di  Ro7na.  —  Fantozzi,lVnova  GuU 
di  Firenze.   —   Cicognara,  Storia   délia  Scultura.    ', 
Valéry,  P'oyages  historiques  et  littéraires  en  Italie,  j 

*  îîAKDiNELLi  (  Clémente  ) ,  sculpteur,  néi| 
Florence,  mort  jeune  à  Rome  vers  la  moitié  (  | 
seizième  siècle.    11  était  fils  naturel  de  Bacc 
Bandinelli ,  qui  fut  son  maître ,  et  qu'il  aida  dai 
ses  travaux.   Ce  jeune  homme  montrait  po 
son  art  les  plus  brillantes  dispositions ,  quand 
fut  obligé,  par  la  bizarrerie  et  les  mauvais  in 
tements  de  son  père,  à  quitter  Florence.  Il  alla 
Rome,  où,  se  trouvant  sans  ressources,  il  travail  ' 
avec  une  telle  ardeur  qu'il  mourut  à  peine  1 1 
an  environ  après  sou  arrivée.         E.  B— n.    ■ 

Vasari,  f^ite  de'  Pittori.  \ 

*  BANDINELLI  {Marco),  peintre,  ué  à BolognJ 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septièr  > 
siècle.  Il  fut  surnommé  Marchino  di  Guh 
Eeni ,  parce  que ,  modèle ,  cuisinier  et  intenda 
du  grand  maître  bolonais ,  il  finit  lui-même  p 
devenir  un  peintre  de  quelque  talent,  à  l'aide  d 
conseils  et'de  l'étude  des  ouvrages  de  son  raatti 

Malvasia  ,  Etruria  Pittrice.  —  Ticozzi ,  Diziona^ 
dei  Pittori. 

*  BANDINELLI  { Michel- Augelo),  peintre  f 
rentin,  vivait  au  milieu  du  seizième  siècle.  Nev 
de  Baccio  Bandinelli ,  il  fut  un  peintre  assez  1 
bile.  Plusieurs  de  ses  tableaux  se  voient  à  Sain 
Marie-Nouvelle  de  Florence, 

Fantozzi ,  Nuova  Guida  dl  Firenze. 

BANDINI   (  Ange-Marie  ) ,    savant  Italie 
né  à  Florence  le   25  septembre  1726,  mort 
1800,  fut  chanoine  dans  sa  patrie  et  conserii 
teur  de  la  bibliothèque  Laurentine.  On  a  deltl 


J49  BAINDINI  - 

ne  Vie  d'Amène  Vespuce;  Florence,  1745;  — 
n  Spécimen  de  la  littérature  florentine  au 
Tiiniième  siècle;  Florence,  1747;  —  une  Bes- 
ription  deV obélisque  d'Auguste  retrouvé  au 
'hamp-de-Mars;^OTae,  I7à0f—\m  Catalogue 
es  manuscrits  grecs,  latins  et  italiens  de  la  bi- 
■  lîothèque  Laurentine  ;Florence,  1764-1768  ;— 
û  grand  nombre  de  notices  sur  des  personnages 
ïiportants  dans  l'histoire  de  l'Italie,  et  plusieurs 
ditions  savantes.  Quelques-uns  de  ses  écrits  ont 
rait  à  l'histoire  de  la  musique  ;  Dissertatio  de 
altationibus  veterum  ;  —  De  Vita  et  Scripfis 
'oan.-Bapt.  Donii,  Patricii  Florentini,  etc.; 
florence,  1755,  in-fol. 

Forkel,  AUgemeine  Geschichte  der  Musik;  —  Meur- 
lus  ,  t.  V.  —  Gnlguené  ,  Histoire  littéraire  de  l'Italie. 

♦bandini  (François),  chroniqueur  italien, 
latif  de  Sienne,  mort  en  1588.  Il  devint  arche- 
>êque  en  1529.  On  a  de  lui  :  PU  II  commen- 
arii  sui  temporis,  a  Jo.  Gobelino  compositi 
'.t  a  Franc.  Bandini  recogniti;  Rome,  1584, 
n-4'',  avec  la  continuation  de  Jacques  Picolo- 
ûini;  Francfort,  1614,  in-fol. 

KazzacheUÏ,  Scrittorid'Italia. 

f  «BANDINI  {Giovanni),  sculpteur,  néàCas- 
tello  en  Toscane,  travaillait  dans  la  seconde 
noitié  du  seizième  siècle.  Parmi  ceux  de  ses 
ouvrages  qui  se  voient  à  Florence,  le  phi  s  es- 
'imé  est  la  statue  de  l'^rcAiitec^we,  placée  sur  le 
tombeau  de  Michel-Ange  à  Santâ-Croce.  Il  avait 
an  talent  tout  particulier  pour  les  portraits;  il 
fit  cinq  fois  ceux  des  grands-ducs  Côme  I^'  et 
François  I".  E.  B— n. 

\.  Balflinucci,  rfotizie  dei  Professàri.—  Orlandi ,  Abece- 
.iario  Pittorico.  —  Borghini,  il  Riposo. 

?  BANDINI  (Salluste) ,  économiste  italien ,  né 
[à  Sienne  le  10  avril  1677,  mort  en  1760.  Son 
goût  inné  pour  la  science  le  détourna  de  la  car- 
rière militaire  que  lui  avait  choisie  sa  famille  ; 
il  s'appliqua  à  des  études  positives  sur  les  cau- 
ses qui  rendaient  insalubres  les  marais  de  Sienne, 
et  il  publia  sur  cette  question  un  travail  de  la 
plus  grande  utilité ,  puisqu'il  servit  de  guide  à 
l'empereur  François  I"  et  à  son  fils  le  grand- 
duc  Léopold  dans  l'assainissement  de  la  Ma- 
remma  de  Sienne. 

Éloges  de  Sallust.  Bandini  et  Franc.  Badi  ;  Sienne , 
1784.  —  Catal.  Bibl.  Bunav.,  1. 1,  v.  il,  p.  1059. 

*BANDiNO  {Dominique),  écrivain  italien, 
né  à  Arezzo  en  1340,  mort  à  Bologne  vers  1415. 
Il  devint  célèbre  comme  professeur  d'éloquence 
à  Bologne  et  à  Padoue.  Il  a  laissé  un  immense 
travail  intitulé  Fons  Memorabilium  universi, 
divisé  en  cinq  parties,  théologie,  astronomie, 
traité  des  éléments ,  géologie  et  philosophie. 

Tiraboschl,  Storia  délia  litteratura  Italiana. 

«BANDiTi  (Pierre),  poëte  lyrique  italien, 
mort  en  1763.  Il  était  natif  de  Rimini ,  et  frère 
du  cardinal  Banditi ,  qui  vivait  encore  en  1780. 
Ses  poésies  n'ont  été  imprimées  qu'en  partie, 
sous  le  titre  :  Saggio  di  Poésie  ;  Ravenne ,  1769, 
in-8°. 
.  Mazîucheili,  Scrittori  d'italia. 


BAIN  DO  RI  350 

*BANDOL,E  (Antoine),  jurisconsulte  fran- 
çais, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  H  fut  avocat  au  parlement  de  Pro- 
vence. On  a  de  lui  :  les  Parallèles  de  Jules- 
César  et  de  Henri  IV;  Paris ,  1609,  in-4'' ,  et 
Paris,  1625,  in-4'';  avec  les  Commentaires  de 
César  par  Vigenère. 

Lelong,  Bibliothèque  historique  de  la  France,  éd. 
Fontette,  1. 1,  n°  3,880;  II,  19,921  et  80,GBb;  IV,  S.  20,055. 

*  BANDOMiNA  OU  BLANDONIA  ,  religieuse 
française ,  vivait  vers  le  milieu  du  sixième  siècle. 
Elle  fut  attachée  au  service  de  la  reine  Rade- 
gonde,  femme  de  Clotairel",  ayec  laquelle  elle 
embrassa  la  vie  monastique.  Elle  continua  la 
biographie  de  cette  reine,  commencée  par  Fortu- 
nat,  évêque  de  Poitiers,  mais  interrompue  par 
la  mort  du  prélat. 

Fabricius,  Bibl.  med.  et  inf.  setatis. 

*BANDTRE  (  Gcorge- Samuel  ),  historien 
et  bibliographe  polonais,  né  à  Lublin  le  24  no- 
vembre 1768,  mort  le  11  juin  1835.  Après  avoir 
fait  d'excellentes  études  à  Breslau,  il  entra  dans 
l'instruction  publique,  qu'il  quitta  assez  tard 
pour  tenter  la  carrière  des  lettres.  On  a  de  lui  : 
Historisch-hritische  Analecten  zur  Erlàii- 
terung  der  Geschichte  des  Ostens  von  Europa; 
Berlin,  1802  (Mélanges  pour  servir  à  l'histoire 
de  l'Europe  orientale);  Breslau,  1802;  —  Dic-^ 
tionnaii-e  polonais-allemand,  2\o\uraes,  1S06; 

—  Grammaire  polonaise,  à  l'usage  des  Alle- 
mands; Varsovie,  1813  ;  —Dzieje  Narodu  Pols- 
kiego  (Événements  de  l'histoire  polonaise),  1810  ; 

—  Historya  Brukarû  Krakowklch  (Histoire  de 
l'imprimerie  à  Cracovie),  1815; —  Historya 
Druharû  w  Polsce  { Histoire  de  l'imprimerie 
en  Pologne,  3  volumes,  1826;  —  De  incuna- 
bulis  Cracoviensibus  ;  Cracoviae,  1812. 

Rose,  Tfew  Biographical  Dictionary. 

*BANDTKiE  (  Jcan-Vincent) ,  jurisconsulte 
et  légiste  polonais,  frère  de  George  Samuel, 
né  à  Lublin  en  1783,  mort  en  1851  à  Varsovie. 
Avant  1830,  il  était  professeur  du  droit  romain 
et  polonais  à  l'université  de  Varsovie,  et  notaire 
du  royaume  de  Pologne.  On  a  de  lui,  entre  au- 
tres :  De  studio  juris  Polonici;  Vratislaviœ, 
1806;  —  Ghronicon  Martini,  Galli,  cum  com- 
mentariis ,  etc.  ;  Varsoviœ,  1812.  —  Jus  Gul- 
wiense;  Varsoviae,  1814.  — Jus  Polonicum; 
Varsoviae,  1841.  Morozevitch, 

BANDURi  (dom  Anselme),  bénédictin  de 
la  congrégation  de  Méléda,  né  à  Raguse  eu 
Dalmatie  en  1671,  mort  à  Paris  le  14  janvier 
1743.  n  vint  en  France  en  1702,  pour  s'y 
perfectioimer  dans  les  sciences.  Le  grand-duc 
de  Toscane ,  dont  on  a  prétendu  qu'il  était  le 
fils  naturel,  pourvut  à  tous  ses  besoins.  L'A- 
cadémie des  inscriptions  le  reçut  parmi  ses 
membres  en  1715,  et ,  neuf  ans  après,  le  duc 
d'Orléans  le  choisit  pour  son  bibliothécaire.  Le 
savant  de  la  Barre  passe  pour  avoir  été  de 
moitié  dans  la  composition  des  ouvrages  de 
Banduri,  dont  l'un   est  intitulé  Imperium> 


351 


Orientale ,  etc.  (  l'Empire  d'Orient ,  ou  les  an- 
tiquités de  Constantinople);  Paris,  1712,  2  vol. 
in-fol.,faisantpartiedela  Collection  Byzantine  ; 
et  l'autre  :  Numismata  imper at.  Rom.,  etc. 
(  Médailles  des  empereurs  romains  depuis  Tra- 
jan  jusqu'aux  Paléologues,  avec  uae  bibliothè- 
que numismatique);  Paris ,  1718,  2  vol.  in-fol. 
On  doit  joindre  à  cet  ouvrage  le  Supplément, 
publié  par  Tanini ,  en  1  vol.  in-fol.;  Rome,  1791, 
vol.  in-fol.  Ces  deux  ouvrages  sont  les  plus 
complets  qui  existent  sur  les  médailles  du  Bas- 
Empire  de  Rome  et  Constantinople.  [Enc.  des 
g.  du  m.  ] 

Fréret,  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions, t.  XVI,  Hist.,  p.  348.  —  Bibliothecse  nummariœ, 
part.  V,  p.  1.  —  G.  StoUe  ad  Heumannum,  p.  504. 

*  BAKE  (  Claudius  de  ) ,  théologien  français , 
mort  en  1658.  Il  fut  conseiller  au  présidial  de 
Nîmes,  et  élevé  d'abord  dans  la  religion  réfor- 
mée; il  embrassa  ensuite  le  catholicisme,  et  de- 
vint conseiller  au  présidial  de  Nîmes.  Il  remplit 
ces  fonctions  pendant  plus  de  quarante  ans,  et 
laissa:  l'Écriture  abandonnée  par  les  minis- 
ires de  la  religion  prétendue  réformée,  œuvre 
posthume  publiée  en  1658. 

.  Menard,  Histoire  de'  Nîmes  ,  t.  6,  p.  132.  —  Jôclier, 
Allgemeines  Celehrten-Lexicon. 

*  BiJVEL  (  Pierre  ) ,  général  français,  né  à 
Lectoure  (Gers )  le  30  juillet  1766 ,  tué  à  l'atta- 
que du  château  de  Cossaria  en  Piémont  le  13 
avril  1796.  Soldat  au  49'  régisuent  d'infanterie , 
il  quitta  le  service  le  17  juillet  1789,  et  n'y  rentra 
que  le  20  juin  1792,  avec  le  grade  d'adjudant 
major  du  2^  bataillon  du  Gers.  Nommé  général 
de  brigade  en  1795,  il  continua  de  servir  à  l'ar- 
mée des  Pyrénées  jusqu'au  6  novembre  1795, 
époque  où  il  passa  à  l'armée  d'Italie,  sous  les 
ordres  d'Augereau.  Le  nom  de  Banel  est  inscrit 
sur  les  tables  de  bronze  du  palais  de  Versailles. 

A.  S.. ..Y. 
Archives  du  ministère  de  la  guerre.  —  F'ictoires  et 
conquêtes,  t.  V. 

BANER,  BANiER  OU  BANNEB  (Jean),  célè- 
bre général  suédois,  né  le  23  juin  1595,  mort 
en  décembre  1641.  Il  descendait  d'une  ancienne 
famille  de  la  Suède,  et  reçut  une  éducation  très- 
-distinguée.  Mant,  dans  son  enfance,  tombé  d'un 
^quatrième  étage,  dans  le  château  de  Hœrnings- 
îiolm,  sans  s'être  faitlamoindi-e  blessure,  on  en 
conclut  qu'il  devait  être  prédestiné  à  de  grandes 
choses.  En  1615  il  entra  au  service,  et  se  distin- 
gua, de  1626  à  1629 ,  en  Pologne  et  etf  Russie  , 
par  des  faits  d'armes  éclatants  ;  il  fut  nommé 
conseiller  du  royaume  et  général  en  1630;  en 
cette  qualité ,  il  accompagna  Gustave-Adolphe 
en  Allemagne,  où ,  lors  de  l'assaut  près  de  Nu- 
remberg, dans  le  camp  de  WaUenstein ,  il  fat 
grièvement  blessé.  En  1632  ,  après  la  mort  du 
roi ,  Baner  obtint  le  commandement  d'un  corps 
d'armée,  et  devint  la  terreur  des  Impériaux. 
Nommé  feld-maréchal  et  général  en  chef,  il 
pénétra  en  1634  dans  la  Bohême,  avec  les 
Brandebourgeois  et  les  Saxons  ;  mais  après  la 


BANPURI  —  BAJNES  353 

bataille  de  Nordlingue  ,  où  le  Brandebouig  et 


la  Saxe  se  détachèrent  de  la  Suède ,  il  se  vit 
forcé  de  retourner  en  Thuringe.  Cependant,  dès 
1635,  il  battit  les  Saxons  près  de  Dœrnity,, 
avança  jusqu'à  Naumbourg,  et  ne  contribua  pas 
peu  à  ranimer  le  courage  des  Suédois.  Ce  fut 
la  bataille  de  Wittstock  qui  lui  fit  le  plus  d'hon- 
neur; elle  eut  lieu  le  24  septembre  1636  :  il  y 
battit  complètement  les  Saxons,  prit  Torgau,  et 
s'avança  jusqu'à  Leipzig!;  mais  alors  la  fortune 
lui  tourna  le  dos.  Il  eut  toutefois  le  bonheur  d'é- 
chapper à  de  grands  dangers,  et  de  se  sauver 
en  Poméranie.  Ce  n'est  que  vers  la  fin  de  1638 
qu'il  reçut  des  renforts  de  la  Suède.  Aussitôt  il 
fit  une  nouvelle  invasion  dans  la  Saxe ,  y  i-ava- 
gea  tout  d'une  manière  effroyable  ,  battit  l'ar- 
mée saxonne,  le  4  avril  1639,  près  de  Chemnitz, 
pénéti'a  dans  la  Bohême,  et  s'y  maintint  jusqu'en  1 
1640.  Puis  il  dévasta  encore  une  fois  la  Saxe,  et 
battit  Piccolomini  près  de  Hœxter.  Mais  le 
siège  de  Ratisbonne,  dans  l'iiiver  de  1641,  ne 
réussit  point.  Baner  se  retira  en  Saxe,  et  mourut  . 
la  même  année  à  Halberstadt.  Quelques-uns 
attribuent  sa  mort  à  un  empoisonnement;  mais  1 
elle  s'explique  assez  par  ses  nombreuses  fatigues  s 
et  par  ses  excès  dans  la  boisson.  La  Suède  per- 
dit en  lui  son  général  le  plus  expérimenté,  et  1 
l'armée  impériale  son  ennemi  le  plus  redou- 
table. 

Baner  ne  se  détei'minait,  dans  ses  opérations 
miUtaires,  que  sur  la  vraisemblance  du  succès  : 
habile  à  éviter  le  danger,  il  savait  se  soustraire 
à  un  ennemi  dont  il  craignait  la  supériorité.  Il  se 
trouvait  toujours  à  la  tête  des  siens ,  et  il  sut 
maintenir  constamment  parmi  eux  une  sévère 
disciplme.  Mais  il  fut  fier  et  dur  ,  trop  adonné 
aux  plaisirs  de  la  table  et  de  l'amour;  et  la  ma- 
nière barbare  dont  il  ravagea  la  Saxe  a  laissé 
une  tache  sur  sa  mémoire.  [JEnc.  des  g.  du  m.] 

Conversations-texicon.—  Schiller,  Guerre  de  Trente 
ans. 

BANES  (  Dominique  ) ,  théologien  espagnol , 
né  à  Valladolid  en  1527  ,  mort  à  Médina  del 
Campo  le  1^''  novembre  1604.  II  étudia  à  Sala- 
manque,  entra  dans  l'ordi-e  des  Frères  Prêcheurs, 
et  enseigna  la  théologie  à  Avila ,  à  Alcala  de 
Hénarès ,  à  Valladolid  et  à  Salamanque.  On  a  de 
lui  :  De  Generatione  et  Gorruptione ,  sive  in 
Aristotelis  eosdem  libros  commentaria  et  quxs- 
tiones;  Salamanque,  1585,  in-fol.;  Cologne, 
1614,  in-4»  ;  —  Relectio  de  mérita  et  aug- 
mento  charitatis;  Salamanque,  1590,  in-8";  — 
In  Aristotelis  Bialecticam  ;  —  Institutiones 
minoris  dialecticse ,  hoc  est  summulœ  ;  — 
Cologne  ,  1618,  in-S"  ;  —  Commentaria  scho- 
lastica  inprimampartem  Summœ  S.  Tfiomx, 
nec  non  in  secundam,  etc.;  Salamanque,  1584- 
1594  ;  Venise,  1602,  5  voi.  in-fol.  ;  Douay,  1614- 
1616  ,  2  volumes  in-fol. 

Moréri ,  Dictionnaire  historique.  —  Bazzi ,  Huoni. 
illustri  Domin.,  p.  304.  —  Alfonse  Fernandez,  de  Script. 
Domin.  —  N.  Antonio,  Bibl.  hispana  nova,  —  Lemire , 
Script,  sac. 


353  BANFI 

*BANFI  (Antoine),  peintre  italien  contem- 
porain. Il  s'est  particulièrement  appliqué  à  la 
peinture  historique.  Parmi  ses  tableaux,  il  en 
est  qui  se  font  remarquer  par  l'imagination ,  en 
même  temps  que  par  la  facilité  et  la  vigueur  du 
pinceau;  ses  effets  de  tête  méritent  surtout  l'é- 
loge des  connaisseurs. 

Nagler,  Neues  Mlgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*  BAKFi  (  Jérôme) ,  peintre  italien  ,  natif  de 
Milan ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle,  n  peignit  des  tableaux  d'autel 
et  d'histoire,  que  l'on  voit  encore  dans  quelques 
égUses  de  Milan. 

Nagler,  Neues  JUgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*  bJlNFI  (  Jules  ),  célèbre  luthiste  italien,  né 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle, 
mort  vers  1670.  Il  fut  élevé  cliez  son  oncle 
Carlo-Francesco  Banfi ,  qui  lui  apprit  à  jouer  du 
luth.  Dans  une  traversée  pour  aller  en  Espagne, 
il  fut  fait  prisonnier  par  des  corsaires  de  Tunis, 
avec  tous  les  passagers  ;  devenu  esclave ,  il 
utilisa  son  talent  sur  le  luth,  dont  il  joua  devant 
le  bey.  Le  bey  en  fit  son  favori,  et  lui  accorda 
plus  de  liberté.  Banfi  se  mit  à  étudier  la  fortifi- 
cation des  places  et  l'artillerie.  Au  bout  de  quel- 
que temps,  il  obtint  la  permission  de  passer  en 
Italie,  et  de  là  en  Espagne.  Le  roi  d'Espagne 
ayant  entendu  parler  de  ses  connaissances  mili- 
taires ,  lui  offrit  le  grade  de  lieutenant  général 
d'artillerie,  s'il  voulait  prendre  du  service.  Banfi 
accepta,  sans  cesser  de  s'occuper  de  musique  et 
de  composition.  On  a  de  lui  :  il  Maestro  di 
Ghitarna  (  dédié  à  Ferdinand  II  )  ;  Milan , 
1753. 

ArgelatI,  Biblioth.  31ediol.,  vol.  11,  p.  1837.  —  Forkel , 
Litt.  der  Musik.  —  Schilling,  Lexicon  der  Tonkunst. 

BAKG  (  Frédéric-Louis  ),  médecin  danois,  né 
dans  l'ile  de  Séeland  le  4  janvier  1747,  mort  à 
Copenhague  le  26  décembre  1820.  H  visita  la 
France  et  l'Allemagne  pour  se  perfectionner  dans 
ses  études,  et  devint,  en  1782,  professeur  à  l'u- 
niversité de  Copenhague.  Outre  quelques  écrits 
ascétiques,  et  quelques  mémoires  insérés  dans 
les  Actes  de  la  Société  de  médecine  de  Copen- 
hague ,  on  a  de  lui  ••  Selecta  Diarii  Nosocomii 
Fridericiani  Hafniensis;  Copenhague,  1789, 
2  vol.  in-8°,  traduit  en  allemand  par  Jugler, 
1790,2  vol.  in-8°  :  c'est  un  recueil  d'observations 
cliniques  faites  à  l'hôpital  de  Frédéric  depuis  1782 
jusqu'en  1787  ;  —  Praxis  medica  systemaiice 
exposita ;  Copenhague,  1789,  1  vol.  in-8°  : 
plus  de  vingt  mille  observations  pratiques  sont 
consignées  dans  cet  ouvrage ,  dont  la  2^  édition 
a  paru  en  1818  ;  il  en  existe  une  ti'aduction  alle- 
mande par  Heinze;  —  Pharmacopœa  in  usum 
nosocomii  Fridericiani  Hafniensis;  Copen- 
hague, 1788,  in-8». 

Nyerup  et  Kraft,  Mmindeligt  Litteratur-Lexicon.  — 
Rualfl,  Laudatio  memoriam  Fred.  Ludov.  Bangii  com- 
mendans,  Hafn.,  1822,  in-S". 

*BANG  (Jean),  médecin  danois,  né  le  l^*" 
août  1737,  mort  en  1808.  Il  fut  docteur  en  mé- 
decine en  17  74,  et  professeur  d'anatomie  à  Copen- 


BANG 


354 


NOl'V.  BIOGR,   UNIVERS. 


T.   IV. 


hague  en  1805.  On  a  de  lui  :  Disputatio  de  ho- 
viinis proportione ;  Copenhague,  1762,  in-4'';  — ■ 
Thèses  obstetriciae,  1764,  in-8°;  —  De  partu 
secundo;  1765,  in-4°;  —  Tabula  synoptica 
myologiœ,  pars  I,  1766;  pars  II,  1767;  — De 
utilitate  saltationis,  pars  1, 1769,  in-4°.  —  De 
nutritione,  1770;  —  Nervorum  cervicalium 
anatome,  Copenhague,  1770,  in-S". 

Kyerup,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon. 

*  BANG  (  Jean-Otton  ),  théologien  danois,  né 
le  9  septembre  1712  à  Hillerod ,  mort  vers 
1780.  n  fut  professeur  à  l'université  de  Copen- 
hague. On  a  de  lui  :  Disputatio  Logicam  esse 
limam  Judicii;  Copenhague,  1734,  in-4°;  — 
Detutissima  expUcatione  Matth. ;\bià.,  1738, 
in-4''  ;  —  Introductïo  in  Ep.  Judœ  ;  Ma.,  1752, 
in-4°. 

Busching,  Nachrichten  von  den  Tf^issensch.  in  Dane- 
mark, 2^  part.,  275. 

*BA]VG  {Niel),  tiléologien  et  historien  da- 
nois, né  le  3  août  1614,  mort  en  1676.  Il  devint 
évêque  en  1663.  On  a  de  hii  :  Oratio  de  Histo- 
na  Gra?ci«;  1638,  in-4". 

Nyerup  et  Kraft,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon. 

*BANG  (  Niel-Frédéric),  philologue  danois, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  Il  voyagea  dans  les  colonies  danoises  des 
Indes  occidentales.  On  a  de  lui  :  Doctor  Fausts 
historié,  oversat  of  Tydsk  (l'Histoire  du  doc- 
teur Faust,  traduite  de  l'allemand);  Copenha- 
gue, 1732;  —  Grummatica  over  det  franslte 
Sprog  (  Grammaire  de  la  langue  française  )  ; 
Copenhague,  1732;  —  Italiensh  Grammatik 
(Grammaire  italienne);  Copenhague,  1733. 

Nyerup  et  Kraft,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon. 

*  BANG  {Olufhïindt  DE  ),  jurisconsulte  danois, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-liuitième 
siècle,  n  remplit  diverses  fonctions  judiciaires, 
entre  autres  celle  de  vice-procureur  général. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Meditationes 
circa  cautelas  contractuum  jure  danico , 
1754;  — Qusestiones  juridicee ,  1755. 

Nyerup  et  Kraît,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon. 

l  BANG  (Oliif  Lundi),  fils  du  précédent,  mé- 
decin danois  contemporain,  natif  de  Copenhague. 
Il  fut  reçu  docteur  en  médecine  en  1813.  On  a  de 
lui  :  De  Remediorum  incitantium  et  roboran- 
tium  discrimine;  Copenhague,  1810  ;  —  Com- 
men  tatio  de  fœtus  in  partu  versione;  ibid  .,1813. 

Nyerup  et  Kraft,  Almindeligt  Litteratur-Lexicon.  — 
Callisen,  Medic.  Schriflsteller -Lexicon. 

BANG  OU  BANGius  (Pierre),  théologien 
suédois ,  né  à  Helsinborg  en  1633 ,  mort  en 
1696.  11  professa  pendant  trente-deux  ans  la 
théologie  à  Abo,  et  fut  fait  évêque  de  Wybourg 
en  1696.  On  a  de  lui  :  Priscorum  Sueo-Gotho- 
rum  Ecclesia,  seu  Historia  ecclesiastica  de 
priscis  Sueo-Gothicx  terras  colonis;  Abo, 
1675,  in-4°;  —  un  Traité  de  chronologie  sa- 
crée, et  plusieurs  ouvrages  en  latin. 

Quensel  {  Conrad  ),  Memoria  Pétri  Bangii  ;  Wyburg, 
1596,  ln-4°. 

BANG  OU  BANGIUS  (Thomos),  philologue 
danois,  né  en  1600  dans  l'île  de  Fionie,  mort  à 

12 


ISB 


BANG  —  BANIÊRES 


366 


Copenhague  îe  27  octobre  1661.  Il  étudia  d'a- 
bord à  Copenhague,  puis  dans  quelques  uni- 
versités de  l'Allema^e.  En  1630  il  fut  nommé 
professeur  d'hébreu  à  Copenhague,  et  en  1652 
il  échangea  cette  chaire  contre  celle  de  théologie. 
On  cite  parmi  ses  ouvrages  :  Observationum 
libri  duo;  Copenhague,  1640,  in-S"  :  ce  sont  des 
remarques  sur  la  Grammaire  latine  de  Denys 
.îersin,  à  l'usage  des  écoles  de  Danemark  et  de 
Korwége  ;  —  Cœlum  Oi-ientis  et  prisci  mundi 
triade  exercitationum  literariarum  repree- 
sentatum  (1)  ;  Copenhague,  1657,  in-4°;  ouvrage 
reproduit  sous  ce  titre  :  Exercitationes  philolo- 
gico-philosophïcae  ,quibus  materia  de  Ortu  et 
Progressu  literarum  ex  intimis  et  genuinis  suis 
principiis  pertractatur  ;  Cracoyie,  1691  :  l'au- 
teur y  recherche  l'origine  des  lettres,  des  signes 
astronomiques,  caractères  cabalistiques,  etc.,  et 
réfute  les  opinions  de  Tesco-Ambrosio,  Duret, 
Gaffaret,  etc.;  —  Exercitationes  glottologicx 
octo,  de  Oi'tïi  linguarum,  de  Hieroglyphicis, 
de  Littei-is  antediluvianis ,  1634-1648  ;  —  Tro- 
pxum  protevangelicum ,  1649  ;  —  Exercitatio 
acroamatica  de  ciiris  bonis  auditoris,  1650; 
• —  Hennés  et  Pan  hebraicus;  Copenhague, 
1651,  in-4''  ;  —  Exercitatio  de  Nephilimis  con- 
tra Boulduchwn,  1652,  in-4'*;  —  Aurora  La- 
tinitatis  in  usum  incipientium  pueronan; 
Copenhague,  1638;  —  Oliva  sacrai  pacis  re- 
jjwrjfrtto;  Copenhague,  1654,  in-fol.  Les  deux, 
derniers  feuillets  contiennent  une  liste  des  ou- 
vrages imprimés  îu  inédits  de  l'auteur  ;  les  pre- 
miers sont  au  nombre  de  25 ,  les  derniers  de  14. 

Albert  BartholiD,  De  Scriptis  Danorum  ;  Copenhague, 
1C66.  —  Konlg,  Bibtloth.  vêtus  et  nova.  —  Morhof ,  Po- 
lyli.  liter.,  c.  I.  §  10.  —  Crenlus,  Animadv.  Philolog., 
l'art.  VUI.  —  Molier,  Ciinbria  literata.  —  David  Clé- 
ment, Bibliothèque  curieuse,  L  11,  p.  403.  —  Catal.  Bibi. 
£unav.,  t.  I,  vol.  II,  p.  1059. 

*iîANGE  (  Charles-George),  moraliste  da- 
nois du  seizième  siècle.  Après  avoir  étudié 
la  philosophie  dans  son  pays,  il  voyagea  en  Alle- 
magne. On  a  de  'ui  :  MéXo.;  èuatvcxvxôv  in  ho- 
norem  Resurrectionis  Christi  ;  Wittemberg  , 
1596;  —  Oratio  de  Calmnnia;  ibid.,  in-4°;  — 
Epitome  Scientiœ  moralis  ex  libris  Ethicorum 
Aristotelis  zt  iliis  repetita;  ibid.,  1599,  in-4''; 
—  Compendium  Scientiœ  naturalis;  ibid., 
iu-4°. 

Bartholln,  De Scriptoribus  Danorum.  —  Nyerup,  Al- 
mindeligt  Litteratur-Lexicon. 

*  RANGEItT  OU  BANGERTUS  (  ffeuri  ),  pbi- 

lologue  et  historien  allemand,  recteur  de  Tuniver- 
sité  de  Lubeck,  né  le  20  mars  1610,  mort  le  30 
juin  1665.  On  a  de  lui  :  Chronica  Slavorum 
Belmoldi  et  Arnoldi;  Lubeck,  1659,  in-4°."Il 
a,  pour  cette  édition,  comparé  le  texte  des  deux 
précédentes  avec  quatre  manuscrits;  ■ —  Oratio 
funebris  JBenrici  Coleri;  Lubeck  (  1644),  in-4°. 
Sax.  Onomasticon  Uterarium,  t.  V.  —  Fabrlcius,  Bl- 
bliotheea  medixet  infimse  wtatis,  t.  III. 


(1)  L'avis  au  lecteur  placé  en  tête  du  Cœlum  Orientis 
est  clalé/>»e  Concordix,  qui  atictori  natads, 


*BAN!CHi  (Barthélémy),  auteur  dramati- 
que italien ,  natif  de  Rome,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  il  Figlio  ribello,  ovvero  Davide  dolente, 
opéra  in  prosa;  Milan,  1667,  in-12;  —  li  Tra- 
dimenti  net  traditore,  ovvero  la  vigilanza sa- 
pera l'inganno  ,  opéra  scenica  (  en  prose  ),; 
1671,  in-12,  et  Bologne,  1688,  in-12. 

MazznclicUi,  Scritiori  d'Italia. 
BAMER.   VOIJ.  Baner. 

BANiER  {Antoine),  littérateur  français,  né  à 
Dalet,  village  de  l'Auvergne,  le  2  novembre  1673, 
mort  à  Paris  le  2  novembre  1741.  Il  étudia  au 
collège  de  Clermont,  et  vint  fort  jeune  à  Paris , 
où  il  eut  bientôt  dissipé  ses  ressources.  Il  prit 
alors  la  résolution  de  ne  devoir  qu'à  lui-même 
sa  subsistance.  Il  parvint  d'abord  à  se  procurer 
quelques  élèves,  et  fut  chargé  de  l'éducation  des 
fils  du  président  de  Metz.  En  1716,  il  fut  admis  à 
l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres  comme 
associé,  et  en  1728  comme  pensionnaire.  On  a 
de  lui  un  ouvrage  intitulé  Explication  histo- 
rique des  fables;  1711,  en  2  vol.  in-12.  En 
1715  il  en  donna  une  édition  augmentée  d'un 
troisième  volume,  et  distribuée  en  vingt-cinq 
dialogues  ;  troisième  édition  en  3  vol.  in-4°,  1740. 
Banier  rédigea  aussi  le  troisième  Voyage  de 
Paul  Lucas, &i  y  inséra  des  traits  d'une  érudition 
très-étendue ,  dont  on  fit  alors  honneur  au  voya- 
geur, qui  en  était  incapable.  Il  publia,  en  retou- 
chant le  style,  les  voyages  de  C.  Lebruyn, 
Paris,  1725,  5  vol.  in-4°,  et  enrichit  le  texte  de 
notes  savantes,  qui  offrent  un  parallèle  exact  de 
la  géogi'aphie  ancienne  et  moderne.  Il  donna  en 
1725  une  quatrième  édition  fort  augmentée  des 
Mélanges  d'histoire  et  de  littérature  de  dom 
Bonaventure  Dargonne,  chartreux,  connu  sous  le 
nom  emprunté  de  Vigneul-Mar ville.  Il  donna  aussi 
une  édition  de  V Histoire  poétique  du  P.  Gautrii- 
che,  1738,  in-12.  On  a  aussi  de  Banier  une  Tra- 
duction des  Métamorphoses  d'Ovide,  ouvrage 
magnifique,  enrichi  des  gravures  de  Beraard 
Picart,  dont  la  première  édition  parut  en  1732, 
in-fol.,  et  la  seconde  en  1767, 4  vol.  in-4''.  Enfin  il 
travailla,  de  concert  avec  l'abbé  Le  Mascrier,  à  une 
édition  des  Cérémonies  et  coviumes  religieuses 
detous  lespeuples dumonde ;Pàr\s,  1741,7vol. 
in-fol.  Cette  édition  est  beaucoup  moins  curieuse 
et  moins  recherchée  que  celle  de  Hollande,  que 
publia  dans  les  années  1735  et  1737  J.-F.  Ber- 
nard, et  que  Banier  et  Le  Mascrier  mutilèrent, 
sous  le  prétexte  que  la  religion  catholique  avait 
été  outragée  par  J.-F.  Bernard. 

Claude  Gros  de  Roze,  Éloge  de  l'abbé  Banier,  dans  les 
Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-let- 
tres, tom.  XVI,  Hist.,  p.  S99. 

*  BANIÊRES  ( ),  successivementabbé,  avo- 
cat, géomètre,  soldat,  poète,  puis  comédien, 
naquit  à  Toulouse  d'une  bonne  famille,  comme 
on  disait  alors,  vers  le  commencement  du  dix- 
huitième  siècle.  Pour  complaire  à  ses  parents,  qui 
le  destinaient  à  l'état  ecclésiastique ,  ii  entra ,  au 
sortir  de  ses  classes ,  dans  une  congrégation  ré-' 


357  BANIERES  —  BANISTER 

gillière,  et  s'y  fit  remarquer  par  d'heureuses  dis- 
positions pour  la  chaire;  mais  une  vocation 
en  apparence  plus  décidée  le  poussant  vers  le 
barreau,  il  échangea  le  petit  collet  contre  la  toque 
d'avocat.  Il  est  difficile  de  s'expliquer  comment 
un  esprit  aussi  remuant  fut  entraîné  vers  les 
études  calmes  et  réfléchies  de  la  géométrie,  pour 
lesquelles  il  abandonna  celles  du  droit.  On  com- 
prend mieux  que ,  malgré  des  succès  marqués , 
il  ait  délaissé  les  mathématiques  pour  essayer  de 
la  vie  des  camps.  Essayer  est  bien  le  mot  :  car 
Banières,  à  peine  incorporé  dans  un  régiment 
de  dragons ,  se  sentit  bientôt  une  aptitude  nou- 
velle ;  il  était  devenu  poëte.  Le  loisir  des  garni- 
sons lui  permit  d'essayer,  entre  camarades ,  la 
représentation  d'une  tragédie  de  sa  façon  {la 
Mort  de  Jules-César),  dont  la  réussite  se  trouva 
confirmée  par  le  suffrage  du  parterre  toulousain, 
devant  lequel  elle  fut  jouée  plus  tard.  A  Tou- 
louse comme  à  la  caserne,  l'auteur  lui-même 
remplissait  le  rôle  principal.  S'il  avait  suffi  d'un 
simple  caprice  pour  quitter  la  soutane  ou  la  robe 
d'avocat,  il  n'en  pouvait  être  de  même  lorsqu'il 
s'agissait  de  l'uniforme  de  dragon.  Banières  le 
comprit  sans  doute ,  et  se  mit  en  règle  avec  ses 
supérieurs.  On  doit  le  penser  en  voyant  les  gen- 
tilshommes de  la  chambre  du  roi  lui  accorder 
un  ordre  de  début  à  la  Comédie  française.  En 
vertu  de  cet  ordre,  l'acteur  toulousain  (c'est 
ainsi  que  le  désignait  l'affiche)  fit  sa  première 
apparition  sur  la  scène  de  Paris  le  jeudi  9  juin 
1729.  Par  une  harangue  modeste,  il  sut  disposer 
favorablement  le  public,  et  reçut,  dans  la  pre- 
mière partie  de  son  rôle  (Mithridate)  des  en- 
couragements flatteurs  :  «  mais,  dit  le  Mercure, 
il  mit  dans  son  jeu  et  sa  déclamation ,  outre 
le  feu  et  la  vivacité  de  son  pays ,  tant  d'empor- 
tements et  d'autres  choses  peu  convenables  à  la 
majesté  de  la  tragédie,  que  le  spectateur,  au  heu 
d'être  attendri ,  fit  plusieurs  éclats  de  rire.  »  Un 
tel  résultat  eût  atterré  tout  autre  que  Banières  ; 
mais  lui ,  sans  se  déconcerter  :  «  Messieurs ,  dit- 
il  aux  rieurs ,  quelque  humiliante  que  soit  une 
leçon  dans  une  première  entreprise,  j'ose  vous 
inviter  à  venir  voir  samedi  si  j'en  sais  profiter.  « 
Un  public  nombreux  répondit,  par  curiosité,  à 
ce  singulier  appel  :  il  n'eut  pas  lieu  de  s'en  re- 
pentir. Cette  seconde  soirée  fut  presque  complè- 
tement satisfaisante,  et  terminée  par  \me  se- 
conde harangue  du  débutant.  L'acteur  toulousain 
devint  à  la  mode  :  il  fallait  l'avoir  vu;  il  eut 
bientôt  l'honneur  de  jouer  à  la  cour  le  rôle  de 
Cinna  :  mais,  n'éprouvant  que  des  dégoûts  et 
des  tracasseries  de  la  part  de  ceux  dont  il  aspi- 
rait à  devenir  le  camarade ,  Banières  se  retira 
sans  attendre  un  congé  qu'il  prévoyait.  Que  de- 
vint-il après  avoir  quitté  la  Comédie  française? 
Nous  ne  saurions  le  dire.  Nous  aimons  à  douter 
de  la  triste  fin  qu'on  lui  donne.  On  prétend  que 
l'éclat  semi-burlesque  de  ses  débuts,  et  la  notice 
du  Mercure ,  éveillèrent  l'attention  de  ses  chefs 
qu'il  avait  abandonnés  sans  permission  ;  que  les 


358 
lois  militaires  lui  furent  appliquées  dans  toute 
leur  rigueur;  que,  malgré  l'intervention  de  la  Co- 
médie française  et  probablement  des  gentils- 
hommes signatau-es  des  ordres  de  début ,  le 
pauvre  acteur  toulousain  fut  passé  par  les  armes. 
On  ajoute  (et  ceci  rend  encore  moins  vraisem- 
blable une  pareille  cruauté)  que  Banières  était 
possesseur  d'un  congé  en  bonne  forme,  mais 
qu'il  l'avait  momentanément  égaré.  Ceux  au  nom 
desquels  on  le  poursuivait  ignoraient-ils  donc 
qu'ils  avaient  autorisé  son  absence  ?  Les  aven- 
tures comico-tragiques  de  Banières  ont  servi  de 
données  à  M.  Alexandre  Dunias  pour  un  roman 
{Olympe  de  Chères  ;  Paris ,  1852,  9  vol.  in-8°), 
dont  l'acteur  toulousain  est  le  héros.  On  a  de  ce 
dernier  :  Discours  préliminaire  sur  la  tragédie 
deBélisaire;  Paris,  1729,  in- 8°.  Il  ne  paraît 
pas  que  cette  ti'agédie ,  non  plus  que  la  Mort  de 
Jules-César,  ait  jamais  été  imprimée.  , 

J.  Ravenel,        ' 

Mercure  de  France,  juin  1729,  1'=''  volume.  —  Lema- 
zurier,  Galerie  historique  du  Théâtre-Français,  t.  II. 

*BANiM  {John),  romancier  irlandais,  né 
en  1800,  mort,  le  1"  août  1842,  à  Windgap- 
Cottage,  près  Kilkenny.  H  a  exprimé  les  souf- 
frances de  son  pays  natal  avec  l'accent  du  dé- 
sespoir ,  car  il  mourut  lui-même  de  misère.  On 
pourrait  l'appeler  le  Jérémie  de  l'Irlande.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Taies  o/the  0'  Hara 
Family;  Londres,  première  partie,  1825;  se- 
conde partie,  1827  ;  —  the  Battle  of  the  Boyne^ 
et  the  Croppies,  1828,  scènes  de  la  guerre  civile 
d'Irlande  en  1798; —  the  Denounced,  1830,  qui 
retrace  les  persécutions  exercées  contre  les  ca- 
tholiques après  1688;  —  the  Smuggler  ;  Lon- 
dres ,  1831  ;  —  theMayor  of  Windgap,  et  Fa- 
ther-Connell ,  portraits  peints  d'après  nature. 

A.  W. 

*  BANISTER  {Jean),  violoniste  anglais  et 
directeur  de  la  chapelle  de  Charles  II,  né  dans  la 
paroisse  de  Saint-Gilles  (près  Londres)  vers 
1630,  mortle  3  octobre  1 676.  Son  pèrelui  enseigna 
les  premiers  principes  de  la  musique  ;  puis  U  vint 
en  France  pour  s'y  former.  A  son  retour  il  fut 
nommé  membre  de  la  chapelle  royale  ;  mais  il 
perdit  cette  place  pour  avoir  dit  devant  le  roi 
que  le  talent  des  Anglais  sur  le  violon  était  infé- 
rieur à  celui  des  Français,  n  fonda  alors  une 
école  de  musique,  à  laquelle  il  donna  le  titre  pom- 
peux d'Académie,  On  a  de  lui  l'opéra  de  Circé, 
représenté  au  théâtre  de  Dorset-Garden  en  1676, 
et  plusieurs  morceaux  composés  pour  le  violon. 

Fétls ,  Biographie  universelle  des  Musiciens, 

*  BANISTER  {Jean)  ait  le  Jeune,  fils  dû 
précédent,  né  à  Londres  vers  1663,  mort  en 
1725.  n  apprit  à  jouer  du  violon  sous  la  direction 
de  son  père,  et  devint  violoniste  au  théâtre  de 
Drury-Lane,  place  qu'il  conserva  jusqu'en  1720, 
époque  où  il  fut  remplacé  par  Carbonelli.  On  a 
de  lui  des  caprices  variés  pour  le  violon,  insérés 
dans  la  ?  collection  intitulée  Division  violin; 
et  un  Recueil  de  différents  morceaux  de  mu^i' 

12. 


359 


BANISTER 


que ,  composés  par  lui  et  par  Godefroy  Finger. 

Kétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BANISTER  (Jean),  médecin  anglais,  né 
vers  1553,  mort  vers  1630  à  Londres.  Ilftit  reçu 
bachelier  en  1573,  et  vint  exercer  à  Nottingham, 
où  il  acquit  une  grande  réputation.  On  a  de  lui  : 
A  needfull,  new  and  necessary  trealise  on 
chirurgery,  briefly  comprehending  the  gêne- 
rai and  particulare  cure  o/ulcers;  Londres, 
,1575,  in-S"  :  cet  ouvrage  est  une  compilation  de 
Galien,  de  Chaumette  et  de  Tagault;  —  the  His- 
tory  of  man ,  sucked  from  the  sappe  of  the 
most  approved  anathomistes  ;  Londres ,  1'j78, 
in-lol.  ;  —  A  compendious  chirurgery,  gathe- 
red  and  translated  of  Wecker,  etc.  ;  Londres , 
1585,  in-S";  —  Antidotarie  chyrurgicale , 
containing  great  varieties  and  choix  o/  me- 
dicines  tfiat  fall  into  the  chirurgeon's  use; 
Londres,  1589',  in-S»,  Les  oeuvres  de  Banister 
(écrites  en  vieux  langage)  ont  été  réunies  et 
publiées  en  5  volumes,  après  sa  mort;  Londres, 
1632-1633,  in-4». 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BANISTER  {Jean),  célèbre  botaniste  anglais, 
né  dans  la  première  partie  du  dix-septième 
siècle,  mort  vers  1689.  Envoyé  comme  mission- 
naire dans  les  Indes  occidentales,  il  étudia  spécia- 
lement les  plantes  de  la  Virginie,  et  en  envoya , 
vers  1680,  un  catalogue  à  M.  Ray,  qui  le  publia 
dans  son  History  of  Plants  en  1704.  Banister 
avait  rassemblé  toutes  les  plantes  du  pays  dans 
un  gigantesque  herbier  qui  a  fait  partie  depuis 
de  la  collection  Sloane.  Un  jour  qu'il  gravissait 
un  rocher  escarpé  pour  aller  y  chercher  une 
plante ,  le  pied  lui  gUssa ,  il  tomba  dans  l'abîme , 
et  s'y  brisa  la  tête.  Houston ,  pour  honorer  sa 
mémoire,  a  donné  le  nom  de  Banisteria  à  une 
plante  dont  il  existe  vingt-quatre  espèces.  On  a 
de  Banister  :  JSaiural  history  of  Virginia;  — 
Observations  on  the  Natural  productions  of 
Jamaica ; — On  the Insects ofVirginiana ; — On 
the  musca  lupus;  etc.;  —  Description  of  the 
pistolochia,  or  serpentaria  Virginiana,  etc.; 
—  Lettres  et  Mémoires  adressés  à  Lister,  à  Pe- 
tiver,  et  à  la  Société  royale  de  Londres. 

fhilosophical  Transactions,  y.  XVZt,  n"  198;  v.  XXII, 
n°  270.  —  Jean  Ray ,  Hist.  plant.,  2.,  p.  1928.  —  Jacques 
PetWer,  Mémoires  for  the  curions,  p.  227. 

*  BANISTER  (Jean),  du  comté  de  Kent,  a 
publié  en  1799  :  A  synopsis  of  husbandry  ; 
being  cursory  observations  of  the  several 
branches  of  rural  Economy;  Londres,  in-8°. 

*  BANISTER  {Jean),  célèbre  comédien  an- 
glais, né  à  Deptford  le  12  mai  1760,  mort  à 
Londres  le  7  novembre  1836.  Il  fut  formé  dans 
l'art  théâtral  par  son  père  Charles  Banister, 
qui  était  à  la  fois  acteur  et  chanteur.  Garrick , 
qui  reconnaissait  dans  le  jeune  Banister  de  pré- 
cieuses facultés ,  l'aida  de  ses  conseils ,  et  lui  fit 
jouer  les  rôles  de  Zaphna,  de  Dorilas  et  d'Achmet. 
Jean  fut  engagé  à  Drury-Lane  après  la  mort  de 
son  père ,  et  obtint  une  réputation  méritée. 

Rose',  New  Biographical  Dictionary. 


-  BANKES  360 

BANISTER  (Bk/^ard^,  médecin  anglais,  mort 
entre  1625  et  1630,  s'attacha  spécialement  au 
traitement  des  maladies  des  yeux.  On  a  de  lui  : 
A  Treatise  0/  113  desease  of  the  eyes  and 
eyeZids  ;  Londres,  1622,  in-8°.  Cet  ouvrage  n'est 
que  la  traduction  du  traité  de  Guillemeau ,  dont 
la  première  édition  lui  avait  été  dédiée  ;  après 
que  celle-ci  fut  épuisée,  il  la  fit  réimprimer,  et 
en  tête  il  plaça  un  opuscule  de  sa  façon ,  intitulé 
£anister\s  Breviary.  Ontrouve  dans  ce  bréviaire 
des  considérations  sur  la  vision,  la  structure  de 
l'œil,  et  les  maladies  de  cet  organe. 

Rose,  Neto  Biographical  Dictionary. 

BANK-BAN  OU  le  BAN-BANK,  fameux  re- 
belle hongrois ,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  treizième  siècle.  Il  se  mit  à  la  tête  des  nom- 
breux mécontents  du  pays ,  assaillit  le  palais  du 
roi  André  II  de  Hongrie ,  alors  absent,  et ,  par- 
venu jusqu'à  la  reine  Gertrude,  fille  du  duc  de 
Méran,  la  fit  hacher  en  morceaux,  pendant  que  son 
frère  Eckart  gagnait  à  grande  peine  laStyrie.  Au 
retour  du  roi  André,  le  ban  fut  condamné  à  mort. 
Ce  tragique  événement  a  dû  nécessairement  ins- 
pirer les  poètes,  entre  autres  Grilipar/er,  qui  a 
puisé  dans  ce  sujet  sa  tragédie  intitulée  Vn 
fidèle  serviteur  de  Dieu  ;  et  Katona  ,  dont  le 
Bank-Ban  passe  à  juste  titre  pour  le  meilleur 
drame  de  la  littérature  magyare. 

Conversations-Lexicon. 

*BANKERT  {Adrien  ),  amiral  hollandais,  na- 
tif de  Flessingue ,  mort  à  Middelbourg  en  1684. 
Il  se  distingua  en  1666  dans  un  combat  naval 
livré  aux  Anglais,  et,  en  1672,  contre  les  flottes 
réunies  de  la  France  et  de  l'Angleterre.  En  1674, 
il  échoua  dans  une  tentative  de  descente  sur  la 
côte  de  France,  et  ne  réussit  qu'à  s'emparer  de 
l'île  de  Noùmoutier. 

Art  de  vérifier  les  dates. 

BANKERT  {Joseph  Van-Trappen) ,  amiral 
hollandais,  natif  de  Flessingue,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  se  dis- 
tingua d'abord  sous  l'amiral  Tromp,  dans  le  com- 
bat de  Dunkerque.  Chargé  du  commandement 
d'une  flotte  contre  !es  Portugais,  il  prit  à  ceux-ci 
la  petite  île  de  Tagaripa  et  plusieurs  vaisseaux 
avec  une  riche  cargaison,  et  mourut  pendant 
son  retour  en  Hollande. 

Art  de  vérifier  les  dates. 

*  BANRES  (  Henri  ) ,  écrivain  anglais ,  né  en 
1757 ,  mort  en  1835.  Il  fut  membre  du  pailement 
de  1780  à  1826.  On  a  de  lui  :  Civil  and  consii- 
tutional  history  of  Rome ,  2v,  in-8° ,  1818. 

Rose,  New  Biographical -Dictionary. 

BANKES  {Jean),  jurisconsulte  anglais,  né 
en  1589  à  Keswick,  dans  la  province  de  Cum- 
berland ,  mort  à  Oxford  en  1644.  11  avait  fait  ses 
études  dans  cette  dernière  ville,  et  fut  nommé, 
en  1640,  président  de  la  cour  des  plaids  com- 
muns, et  ensuite  conseiller  privé.  Bankes  se  dis- 
tingua surtout ,  pendant  la  révolution ,  par  sa  1 
fidélité  à  la  cause  royale.  Sa  femme,  assiégée 
dans  son  château  de  Corff  par  des  soldats  de'  ) 


361 


BANKES  —  BANKS 


362 


l'armée  parlementaire,  tint  pendant  plusieurs 
jours  avec  un  courage  inouï  jusqu'à  l'arrivée  des 
troupes  de  Caernarvon.  Bankes  a  laissé  en  ma- 
nuscrit plusieurs  ouvrages  de  jurisprudence. 

Biographia  Britannica. 

BA.NRS  (Jean),  écrivain  anglais ,  né  en  1709 
à  Sunning,  mort  à  Islington  en  1751.  Il  exerça 
successivement  les  métiers  de  tisserand,  de  li- 
braire et  de  relieur.  Outre  quelques  poésie,  on 
a  de  lui  :  Examen  critiqtie  de  la  vie  d'Olivier 
Cromwell,  en  1  v.  in-12,  ouvrage  souvent 
réimprimé. 

BANKS  {Jean  ),  auteur  dramatique  anglais  du 
dix-septième  siècle.  11  se  fit  connaître  par  quel- 
ques tragédies  qui  eurent  un  succès  de  vogue.  En 
voici  les  titres  :  les  Rois  rivaux,  1677;  —  la 
Destruction  de  Troie,  1679;  —  la  Vertu  tra- 
hie, 1682;  —  les  Reines  d'Albion,  ou  la  Mort 
de  Marie,  reine  d'Ecosse,  1684  et  1702;  — 
le  Favori  malheureux ,  ou  le  Comte  d'Essex, 
1685;  —  l'Usurpateur  innocent,  1694;  — 
Cyrus  le  Grand ,  1696. 
Biographia  drammat. 

BANKS  (  sir  Joseph  ),  célèbre  naturaliste  an- 
glais, compagnon  du  capitaine  Cook ,  naquit  à 
Londres,  dans  la  rue  d'Argyle,  le  13  février 
1740,  de  Guillaume  Banks-Hedgenkson  et  de 
Mai'ianne  Bâte,  et  mourut  dans  sa  ville  natale 
(Soho-Square)  le  19  mai  1820.  Son  grand-père. 
Suédois  d'origine,  exerça  la  médecine  dans  le 
comté  de  Lincoln,  et  s'acquit  une  grande  fortune, 
que  le  fils  sut  conserver.  Le  jeune  Joseph  Banks, 
après  avoir  été  confié  quelque  temps  aux  soins 
d'un  ecclésiastique,  fut  envoyé  d'abord  au  collège 
de  Harrow,  près  de  Londres,  puis  au  célèbre 
collège  du  Christ,  dans  l'université  d'Oxford.  A 
la  mort  de  son  père  en  1761,  il  entra  dans  le 
monde  à  dix-huit  ans ,  maître  de  lui-même  et  de 
sa  fortune.  Vers  cette  époque ,  l'histoire  natu- 
relle commençait  à  se  relever  par  les  tableaux 
éloquents  de  Buffon ,  et  les  classifications  ingé- 
nieuses de  Linné  offraient  de  l'attrait  aux  es- 
prits les  plus  divers.  On  voyait  s'ouvrir  sur  les 
pas  de  ces  hommes  célèbres  des  routes  neuves  et 
pleines  de  charaie;  et  c'était  à  leur  suite  que  de- 
vait naturellement  s'engager  un  jeune  homme  qui 
ne  se  dévouait  aux  sciences  que  pour  son  plaisii". 
Banks  s'occupa  donc  de  bonne  heure  d'étudier 
les  productions  de  la  nature ,  et  surtout  celles  du 
règne  végétal;  bientôt  son  goût  pour  les  plantes 
se  changea  en  passion ,  et  il  fit  à  leur  recherche 
tous  les  sacrifices  qu'elle  exige.  Il  raconte  lui- 
même  comment  dans  l'une  de  ses  excursions  de 
botaniste,  onle  prit  pour  un  voleur  ;  et  un  jour  que 
la  fatigue  l'avait  obligé  de  s'endormir  loin  de  la 
grande  route ,  des  officiers  de  police  le  saisirent 
violemment  etle  menèrent  lié  devant  un  magistrat, 
que  cette  aventure  égaya  beaucoup.  Cependant 
cette  ardeur  pour  l'étude  ne  lui  faisait  point  ou- 
blier le  soin  de  ses  affaires  :  sa  propriété  la  plus 
considérable  était  à  Bevesby ,  dans  le  comté  de 
Lincoln,  sur  la  lisière  de  cette  vaste  étendue  de 


prairies  marécageuses  qui  entourent  la  baie  de 
Boston,  et  dont  la  nature  est  tellement  semblable 
à  celle  de  la  Hollande,  qu'elle  porte  dans  une  de 
ses  parties  le  même  nom  que  cette  province. 
11  passait  une  partie  de  l'année  dans  cette  cam- 
pagne; il  y  perfectionnait  l'art  de  conduire  les 
canaux  et  d'élever  les  digues ,  si  important  pour 
l'améUoration  d'un  pareil  territoire;  il  peuplait 
les  étangs  et  les  petits  lacs  de  cette  contrée 
aquatique,  et  s'y  amusait  quelquefois  à  la  pêche  : 
on  dit  même  que  ce  fut  dans  cet  exercice  qu'il 
se  lia  d'amitié  avec  ce  Jean  de  Montagu,  comte 
de  Sandwich ,  devenu  dans  la  suite  chef  de  l'ami- 
rauté, et  qui  a  vu  son  nom  immortalisé  par  l'ex- 
tension surprenante  que  la  connaissance  du  globe 
a  obtenue  au  temps  de  son  administration.  A 
peine  âgé  de  vingt-trois  ans,  Banks  visita,  en 
compagnie  d'un  capitaine  de  ses  amis,  les  plages 
de  Terre-Neuve  et  du  Labrador.  Ce  n'était  pas 
diriger  ses  premières  courses  vers  le  côté  le  plus 
attrayant. 

George  ni,  dès  son  avènement  au  trône,  s'em- 
pressa d'envoyer  quelques  vaisseaux  dans  la 
mer  du  Sud,  avec  des  instructions  générales  pour 
le  perfectionnement  de  la  géographie.  Le  com- 
modore  Byron  s'y  était  rendu  en  1764;  deux 
autres  officiers,  le  capitaine  WalUs  et  le  capitaine 
Carteret,  y  furent  envoyés  en  1766.  Ils  n'étaient 
pas  encore  de  retour,  lorsqu'une  quatrième  ex- 
pédition fut  ordonnée,  sous  la  conduite  de  ce  Jac- 
ques Cook  qui,  par  ce  voyage  et  par  les  deux 
autres  qu'il  a  exécutés ,  a  plus  contribué  à  faire 
connaître  le  globe  qu'aucun  des  navigateurs  qui 
l'avaient  précédé.  Ce  voyage  avait  été  conçu  à 
la  fois  dans  l'intérêt  de  la  géographie  et  de  l'as- 
tronomie ;  car  la  commission  principale  de  Cook 
était  d'observer  le  passage  de  Vénus  sur  le 
disque  du  soleil,  qui,  ayant  déjà  eu  lieu  en  1761, 
allait  sereproduireenl769.  Banks  résolut  défaire 
tourner  ce  voyage  aussi  au  profit  de  l'histoire 
naturelle,  et  demanda  d'en  partager  les  dangers  et 
d'y  consacrer  une  partie  de  sa  fortune.  H  n'épar- 
gna rien  pour  en  assurer  la  réussite ,  en  ce  qui 
le  concernait.  Une  grande  provision  d'objets, 
utiles  aux  peuples  qu'il  allait  visiter,  fut  rassem- 
blée à  ses  frais;  il  fit  placer  sur  le  vaisseau  tous 
les  appareiis  nécessaires  aux  observations  de 
physique  et  à  la  conservation  des  objets  natu- 
rels; il  engagea  un  élève  distingué  de  Linné, 
depuis  peu  établi  en  Angleterre ,  le  docteur  So- 
lander,  à  se  dévouer  avec  lui  pour  la  science , 
objet  commun  de  leur  amour  :  il  emmena  deux 
peinti'es  pour  représenter  ce  qui  ne  pourrait  se 
conserver  ;  il  prit  les  hommes  de  service  néces- 
saire ;  enfin,  il  pourvut  à  tout  ce  qui  pouvait 
rendre  son  entreprise  commode  et  fiTJctueuêe. 
n  est  inutile  de  rapporter  en  détail  les  événe- 
ments de  ce  premier  voyage  du  capitaine  Cook, 
commandant  Y Endeavour ,  parti  de  Plymouth 
le  26  août  1768  et  rentré  dans  la  rade  des  Dunes 
le  21  juin  1771.  Qui  n'en  a  pas  lu  dès  l'enfance 
la  relation  avec  une  sorte  de  délice  ?  Tout, 


ses 


BANKS 


3C4 


dans  cette  expédition,  et  les  dangers  des  voya- 
geurs, et  leurs  plaisirs,  et  les  mœurs  variées  des 
peuples  chez  lesquels  ils  abordent,  jusqu'aux  ca- 
tesses  des  nouvelles  Circés  d'0-Taïti  et  aux  com- 
bats av^  les  anthropophages  de  la  Nouvelle-Zé- 
laikie,  jusqu'à  cet  incendie  général  des  herbes 
*Ws  lequel  les  habitants  de  la  Nouvelle-Galles 
d.u  Sud  furent  au  moment  de  les  envelopper, 
eemblent  réaliser  ces  amusantes  féeries  de  l'O- 
dyssée, qui  ont  fait  le  charme  de  tant  de  nations 
et  de  tant  de  siècles.  Or,  c'est  incontestablement 
à  la  présence  de  deux  hommes  nourris  d'autres 
idées  que  de  simples  marins,  qu'est  dû,  en  grande 
partie ,  ce  puissant  intérêt.  Rien  ne  leur  avait 
coûté  pour  enrichir  leurs  collections  ou  pour  sa- 
tisfaire leur  curiosité.:  Banks  surtout  se  montra 
toujours  d'une  activité  étonnante;  la  fatigue  ne 
le  rebuté  pas  plus  que  le  danger  ne  l'arrête.  On 
le  voit  au  Brésil  se  glisser  comme  un  contre- 
bandier sur  le  rivage,  pour  arracher  quelques 
productions  à  cette  riche  contrée,  malgré  la  stu- 
pide  jalousie  du  gouverneur.  A  0-Taïti,  il  a  la  pa- 
tience de  se  laisser  peindre  de  noir  de  la  tête 
aux  pieds ,  pour  faire  un  personnage  dans  une 
cérémonie  funèbre  qu'il  n'aurait  pu  voir  autre- 
ment; et  ce  n'est  pas  seulement  pour  voir,  pour 
observer,  qu'il  déploie  son  caractère  :  en  tout  heu, 
bien  que,  sans  autorité  légale,  il  semble  prendre 
naturellement  le  rang  que  lui  auraient  donné  en 
Europe  les  conventions  de  la  société.  Il  est  tou- 
jours le  premier  en  tête  ;  il  préside  aux  marchés, 
aux  négociations;  c'est  à  lui  qu'on  s'adresse  des 
deux  parts  dans  les  embarras;  c'est  lui  qui 
poursuit  les  voleurs ,  qui  recouvre  les  objets  vo- 
lés :  s'il  n'eût  ainsi  reti'ouvé  le  quart  de  cercle 
qui  avait  été  adroitement  enlevé  par  un  insu- 
laire ,  le  but  principal  de  l'entreprise,  le  passage 
de  Vénus  sur  le  disque  du  soleil  aurait  été  man- 
qué. Une  seule  fois,  il  n'osa  se  faire  rendre  jus- 
tice; mais  ce  fut  lorsque  la  reine  Obéréa,  l'ayant 
logé  trop  près  d'elle,  lui  fit,  pendant  la  nuit, 
voler  tous  ses  vêtements.  Cette  sorte  de  magis- 
trature à  laquelle  il  se  trouva  porté  tenait  à 
ce  que  dès  lors  sa  figure ,  sa  contenance  impo- 
saient le  respect,  en  même  temps  que  sa  bonté 
soutenue  captivait  l'amitié.  Il  donnait  aux  sau- 
vages des  outils  d'agriculture,  des  graines  de 
plantes  potagères,  des  animaux  domestiques;  il 
veillait  à  ce  qu'on  ne  maltraitât  point  les  sau- 
vages ,  et  même  à  ce  qu'on  les  traitât  avec  indul- 
gence lor-sque  les  torts  étaient  de  leur  côté. 

Ses  récoûes,  pendant  les  trois  années  que  dma 
le  voyage ,  furent  immenses ,  bien  qu'il  en  eût 
perdu  une  partie  lors  de  l'accident  arrivé  au  vais- 
seau l'Endeavour,  dans  les  parages  de  la  Nou- 
velle-Galles du  Sud.  Longtemps  on  espéra  que 
,  Solander  et  Banks  en  feraient  jouir  le  public  ;  et 
il  est  difficile  de  savoir  ce  qui  les  en  a  empêchés. 
Solander  n'est  mort  qu'en  1782,  et  il  aurait  pu 
disposer  de  dix  ans' pour  sa  part  dans  ce  travail  ; 
d'ailleurs  leur  journal  commun,  leurs  notes,  tous 
les  dessins  faits  sous  leurs  yeux,  existent  encore 


dans  la  bibliothèque  de  Banks.  On  avait  mêtne 
commencé  à  exécuter  des  gravures  qui  devaient 
être  portées  à  deux  mille;  mais,  au  grand  déplai- 
sir des  naturalistes,  il  n'en  a  rien  paru,  du  moins 
sous  les  auspices  des  auteurs.  Peut-être  Banks 
jugea-t-il  que  ses  richesses  n'en  profiteraient  pas 
moins  à  la  science,  quand  il  ne  les  mettrait  pas 
en  œuvre  lui-même. 

Un  des  traits  les  plus  remarquables  de  son  ca- 
ractère fut  la  générosité  avec  laquelle  il  commu- 
niquait ses  trésors  scientifiques  à  quiconque  lui 
paraissait  digne  d'en  faire  usage  :  il  avait  confié  à 
Fabriclus  tous  ses  insectes  ;  il  avait  donné  à 
Broussonnet,  pour  l'ichthyologie  qu'il  avait  com- 
mencée ,  des  échantillons  de  tous  ses  poissons. 
Les  botanistes  qui  ont  eu  besoin  de  voir  ses  plan- 
tes ont  consulté  librement  ses  herbiers.  Gaertner 
en  a  sans  cesse  profité  pour  son  admirable  His- 
toire des  fruits  et  des  graines,  et  Wahl  pour  ses 
Eclogx;  et  dans  ces  derniers  temps,  l'ouvrage  de 
Robert  Brown  sur  les  plantes  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande, ouvrage  fait  chez  Banks  etau  milieu  deses 
collections ,  a  rempli  et  au  delà  tout  ce  que  l'on 
aurait  pu  espérer.  Banks  avait  d'ailleurs  répandu 
dans  tous  les  jardins  de  l'Europe  les  graines  de 
lamerduSud,  commedans  la  mer  du  Sud  il  avait 
distribué  les  nôtres.  Enfin,  il  se  reposait  sur  l'i- 
dée que,  pour  ce  qui  pouvait  toucher  à  l'utilité 
immédiate,  le  but  de  son  voyage  était  rempli 
autant  qu'il  pouvait  l'être.  Effectivemcat ,  une 
foule  de  beaux  arbustes  qu'il  a  rapportés  le  pre- 
mier ornent  aujourd'hui  nos  bosquets  et  nos 
terres;  la  canne d'0-Taiti,  qu»  donne  plus  de  sucre 
et  se  récolte  plus  souvent,  est  venue  réparer 
en  partie  les  désastres  de  nos  colonies;  l'arbre 
à  pain ,  porté  dans  les  contrées  chaudes  de  l'A- 
mérique, leur  rendra  des  services  non  moins 
grands  que  ceux  que  l'Amérique  nous  a  rendus  en 
nous  donnant  la  pomme  de  terre;  le  lin  de  la 
Nouvelle-Zélande  est  cultivé  parmi  nous,  et 
sera  infailliblement  quelque  jour  une  acquisition 
importante  pour  notre  marine  ;  plusieurs  de  nos 
bassins  se  sont  embellis  de  cygnes  noirs  ;  le  kan- 
guroo,  le  phascolome,  se  sont  répandus  dans 
quelques-uns  de  nos  parcs ,  et  rien  n'empêche 
qu'ils  ne  deviennent  dans  nos  bois  des  gibiers 
aussi  utiles  que  le  daim  ou  le  lapin,  qui  n'é- 
taient pas  non  plus  autrefois  des  animaux  in- 
digènes. Mais  ce  ne  sont  encore  là  que  des  ré- 
sultats peu  importants,  en  comparaison  de  la  con- 
naissance générale  que  ce  voyage  a  commencé 
à  nous  donner  de  la  mer  Pacifique,  de  cette 
foule  d'îles  dont  la  nature  l'a  semée,  et  de  cette 
création  en  quelque  sorte  toute  spéciale  dont 
elle  s'est  peuplée.  La  Nouvelle-Zélande  surtout,  , 
si  l'on  en  excepte  l'homme  et  le  chien,  qui  ij 
sans  doute  n'y  sont  arrivés  que  depuis  peu ,  ! 
tant  ils  s'y  trouvent  encore  dans  un  état  misé- 
rable, la  Nouvelle-Zélande,  par  sa  nature  vi- 
vante, ne  ressemble  pour  ainsi  dire  en  rien  au 
reste  du  monde  :  ce  sont  d'autres  animaux ,  sou- 
vent bizarres,  paraissant  allier  des  formes  qui  i 


36£ 


BANKS 


366 


ie  contrarient,  des  végétaux  qui  semblent  des- 
tinés à  renverser  toutes  les  règles ,  tous  les  sys- 
tèmes des  zoologistes.  Depuis  une  trentaine  d'an- 
nées ,  les  Anglais  ont  formé  on  établissement  au 
milieu  de  ce  continent,  parmi  cette  nature  presque 
aussi  nouvelle  pour  l'Europe  que  le  serait  celle 
d'une  autre  planète.  Tels  seront,  tels  sont  déjà,  en 
grande  partie,  les  résultats  du  voyage  de  Cook , 
Banks  et  Solander,  et  ils  seront  tels ,  unique- 
ment parce  que  ce  voyage ,  fait  par  des  hommes 
instruits,  a  été  dirigé  dans  des  vues  plus  éclairées 
et  conduit  avec  plus  de  philosophie  que  ceux 
que  l'on  faisait  depuis  tiois  siècles. 

L'Angleterre,  l'Europe  entière,  avaientapplaudi 
trop  unanimement  à  ce  genre  si  nouveau  et  si  gé- 
néreux d'entreprises ,  pour  que  le  gouvernement 
anglais  ne  se  crût  pas  obligé  de  le  renouveler. 
En  1772,  le  capitaine  Cook  dut  repartir  pour  son 
second  voyage,  de  toutes  les  expéditions  nau- 
tiques la  plus  étonnante  par  le  courage  et  la  per- 
sévérance de  ceux  qui  s'y  sont  livrés.  Banks 
aussi  était  résolu  de  l'accompagner  de  nouveau  ; 
il  devait  encore  emmener  Solander;  tous  les 
préparatifs  étaient  faits  :  mais  ils  demandaient 
(et  cela  était  trop  juste  pour  de  pareils  hommes  ) 
de  se  donner  sur  le  vaisseau  les  commodités  qui, 
sans  gêner  l'expédition,  pouvaient  rendre  leur 
dévouement  moins  pénible.  Il  est  difficile  de  com- 
prendre comment  le  capitaine  put  se  résoudre 
à  se  priver  de  leur  secours.  Fut-ce  jalousie,  ou 
regret  d'avoir  vu  partager  sa  gloire  par  des 
hommes  qui  avaient  partagé  si  efficacement  ses 
travaux?  Fut-ce  le  souvenir  de  quelques  em- 
barras que  lui  avaient  occasionnés  pendant  son 
premier  voyage  les  égards  dus  à  des  personnages 
eonsidérables?  Nous  ne  prétendons  pas  le  décider. 
Ce  qui  est  certain ,  c'est  qu'il  fit  détruire  de  son 
chef,  sur  le  vaisseau,  divers  arrangements  que 
Banks  y  avait  fait  faire.  Celui-ci ,  dans  un  mou- 
vement d'humeur,  renonça  à  tous  ses  projets, 
et  lésolut  alors  de  diriger  son  ardeur  d'un  autre 
côté.  Les  contrées  du  Nord ,  l'Islande  surtout , 
si  remarquable  par  ses  phénomènes  volca- 
niques, lui  offraient  encore  assez  de  sujets  de 
recherches.  En  quelques  semaines  un  navire  fut 
nolisé ,  meublé  de  tout  ce  qui  était  nécessaire 
à  des  naturalistes;  et  Banks  partit  le  12  juillet 
1772,  accompagné  de  son  fidèle  Solander,  du 
Suédois  Uno  de  Troïl,  depuis  évêque  de  Linko- 
ping  et  de  quelques  autres  personnages,  dignes 
de  prendre  part  à  une  telle  entreprise.  Un  ha- 
sard heureux  leur  fit  visiter  en  passant  cette  île 
de  Staffa,  si  intéressante  par  l'immense  amas  de 
colonnes  basaltiques  qui  en  forme  le  massif,  et  par 
cette  grotte  de  deux  cent  cinquante  pieds  de  pro- 
fondeur, tout  entourée  de  ces  colonnes  dont  la 
régularité  naturelle  égale  ce  que  les  arts  de 
l'homme  ont  produit  de  plus  surprenant.  Il  est 
singulier  que  cette  merveille  de  la  nature ,  si 
voisine  d'un  pays  très-habité,  ait  été  si  peu  con- 
nue ;  mais,  bien  que  l'île  eût  été  nommée  par 
Buchanan,  personne  n'avait  rien  dit  de  sa  struc- 


ture extraordinaire ,  et  l'on  peut  la  regarder 
comme  une  découverte  de  nos  voyageurs.  Bien- 
tôt ils  arrivèrent  en  Islande.  Ce  n'était  plus  ce* 
peuple  heureux  de  la  mer  du  Sud,  à  qui  la  na- 
ture a  prodigué  tous  ses  dons  :  un  sol  également 
désolé  par  le  feu  des  volcans  et  par  des  hivers 
de  neuf  mois,  la  plaine  hérissée  presque  partout 
de  roches  pelées  et  trancbantes ,  des  hauteurs 
toujours  couvertes  de  neige ,  des  montagnes  de 
glace  que  la  mer  apporte  encore  pendant  un  été 
si  court ,  et  qui  souvent  font  recommencer  l'hi- 
ver, tout  semble  annoncer  aux  Islandais  la  ma- 
lédiction des  puissances  célestes.  Notre  caravane 
savante  employa  un  mois  à  parcourir  cette  île  ; 
et  M.  de  Troïl  a  publié  une  relation  très-inté- 
ressante de  ce  qu'ils  observèrent.  Quant  à  Banks, 
toujours  peu  occupé  de  lui-même,  il  se  borna  à 
donner  à  Pennant,  pour  son  Voyaye  en  Ecosse, 
les  dessins  qu'il  avait  fait  faille  de  l'île  de  Staffa 
et  de  sa  grotte ,  ainsi  que  la  description  rédigée 
par  lui.  En  Islande  comme  dans  la  mer  du  Sud, 
comme  à  Terre-Neuve,  il  lui  suffisait  que  ses 
observations  ne  fussent  point  perdues  pour  le 
public,  et  sa  gloire  personnelle  lui  paraissait 
satisfaite.  Au  reste,  encore  ici,  il  a  mieux  fait 
que  d'écrire;  il  est  devenu  pour  les  Islandais  un 
bienfaiteur  non  moins  zélé  et  plus  effectif  que 
pour  les  Ot-Taïtiens  :  non-seulement  il  attira 
sur  eux  l'attention  de  la  cour  de  Danemark, 
mais,  veillant  lui-même  sur  leur  bien-être,  deux 
fois,  lorsqu'ils  étaient  tourmentés  par  la  famine, 
il  leur  envoya  à  ses  frais  des  cargaisons  de 
grains.  De  retour  de  deux  entreprises  où  il 
avait  donné  des  preuves  si  éclatantes  de  son 
amour  désintéressé  pour  les  sciences,  Banks 
devait  naturellement  trouver  sa  place  dans  les 
premiers  rangs  de  ceux  qui  les  cultivent.  Dès 
longtemps  membre  de  la  Société  royale  des 
sciences  de  Londres,  il  prit  alors  une  grande 
part  à  son  admim'stration  et  à  ses  travaux  ;  sa 
maison,  ouverte  avec  une  égale  hospitalité  aux 
savants  anglais  et  étrangers,  devint  elle-même 
une  sorte  d'académie;  l'accueil  du  maître,  le 
plaisir  d'y  voir  réunis  les  amis  pleins  de  mérite 
qu'il  s'était  faits ,  une  bibliothèque  riche  et  d'un 
usage  commode  par  la  méthode  qui  avait  pré- 
sidé à  sa  distribution,  des  collections  que  l'on 
aurait  vainement  cherchées  même  dans  les  éta- 
blissements publics ,  y  attiraient  les  amis  de  l'é- 
tude. Banks  est  le  premier  qui  ait  eu  le  bon 
esprit  de  se  donner  ce  genre  honorable  d'exis- 
tence, et  de  créer  ainsi  une  sorte  d'institution 
dont  l'utilité  était  si  frappante ,  qu'elle  fut  prom- 
ptement  sanctionnée  par  le  sentiment  général. 
Le  choix  que  la  Société  royale  fit  de  lui,  quelques 
années  après,  pour  son  président,  y  mit  le 
sceau;  mais,  comme  il  n'est  que  trop  commun 
parmi  les  hommes,  ce  fut  au  moment  où  il 
obtenait  cet  honneur,  qu'il  lui  arriva  d'essuyer 
les  chagrins  les  plus  amers.  Voici  à  quelle  occa- 
sion. Les  physiciens  de  la  Société  royale,  con- 
sultés sur  la  forme  qu'il  convenait  de  donner  à 


367 


BAWKS 


368 


un  paratonnerre  que  l'on  voulait  placer  sur  un 
édifice  public,  avaient  proposé,  à  la  presque 
unanimité,  de  le  terminer  en  pointe  :  un  seul 
d'entre  eux,  nommé  Wilson ,  imagina  de  pré- 
tendre qu'il  devait  être  fait  en  bouton  arrondi, 
et  mit  un  entêtement  incompréhensible  à  sou- 
tenir ce  paradoxe.  La  chose  était  si  claire,  qu'en 
tout  autre  pays  on  se  serait  moqué  de  cet 
homme  ;  mais  l'Angleterre  se  trouvait  alors  dans 
le  fort  de  sa  querelle  avec  les  colonies  d'Amé- 
rique ,  et  c'était  Franklin  qui  avait  découvert  le 
pouvoir  qu'ont  les  pointes  de  soutirer  la  foudre. 
Une  question  de  physique  devint  donc  une 
question  de  politique.  Elle  fut  portée,  non  pas 
devant  les  savants,  mais  devant  les  partis  :  il  n'y 
avait,  disait-on,  que  les  amis  des  iwswrgreH^s  qui 
pussent  vouloir  des  pointes;  et  quiconque  ne 
soutenait  pas  les  boutons  était  évidemment,  sans 
affection  pour  la  métropole.  Comme  à  l'ordi- 
naire ,  la  foule  et  même  les  grands  se  partagèrent 
en  deux  camps,  avantd'avoirrien  examiné.  Wilson 
trouva  des  protecteurs ,  comme  on  en  trouverait 
contre  le  théorème  de  Pythagore,  si  jamais  la 
géométrie  devenait  aussi  une  affaire  de  parti. 
On  assure  même  que  le  roi  George  ni,  en  toute 
autre  occasion  ami  généreux  et  éclairé  des  scien- 
ces, eut  cette  fois  la  faiblesse  de  se  faire  sollici- 
teur, n  en  parla  au  président  d'alors ,  John  Prin- 
gle ,  savant  d'un  esprit  judicieux  et  d'un  carac- 
tère élevé.  Pringle ,  dit-on ,  représenta  respec- 
tueusement que  les  prérogatives  du  président  de 
la  Société  royale  n'allaient  pas  jusqu'à  changer 
les  lois  de  la  nature  ;  et  comme  depuis  trois  ans 
il  était  l'objet  de  mille  tracasseries ,  il  crut  con- 
venable à  son  repos  de  donner  sa  démission. 
Banks  fut  élu  à  la  place  de  Pringle  au  mois  de 
novembre  1778.  De  quel  côté  s'était-il  rangé  dans 
la  guerre  des  pointes  et  des  boutons  électriques  ? 
on  l'ignore  ;  mais  ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que 
le  président  de  la  Société  royale  devait  être  ac- 
cueilli par  de  grandes  inimitiés.  Banks  devait  y 
•^tre  plus  exposé,  précisémentparce  qu'il  jouissait 
de  la  faveur  du  roi,  à  qui  son  prédécesseur  avait 
déplu;  en  outre,  il  était  riche,  il  était  jeune,  et, 
bien  qu'il  eût  fait  pour  les  sciences  plus  que  beau- 
coup d'écrivains,  il  avait  peu  écrit.  Que  de  motifs 
et  que  de  prétextes  pour  l'attaquer  !  Un  simple 
amateur  allait  occuper  le  fauteuil  de  Newton , 
comme  si  l'on  avait  pu  espérer  que  jamais  un 
autre  Newton  l'occuperait  !  un  naturaliste  allait  se 
voir  à  la  tête  de  tant  de  mathématiciens  !  Peu  à 
peu  ces  murmures  dégénérèrent  en  ressentiment. 
Enfin,  à  l'occasion  d'un  règlement  qui 'exigeait 
que  les  secrétaires  résidassent  à  Londres ,  et 
dont  la  conséquence  fut  la  démission  du  docteur 
Hutton ,  ces  ressentiments  éclatèrent  en  un  vio- 
lent orage.  Le  docteur  Horseley ,  mathématicien 
instruit  et  théologien  ardent,  qui  depuis -a  été 
successivement  évêque  de  Saint-David  et  de  Ro- 
chester,  se  fit  l'organe  principal  de  l'opposition. 
Il  prononça  des  discours  et  fit  imprimer  des 
écrits  d'une  amertume  excessive  :  il  prédit  à  la 


Société  et  aux  sciences  tous  les  maliienrs  ima- 
ginables; et,  soutenu  de  quelques  membres  plus 
considérés  que  lui,  tels  que  l'astronome  Mas- 
kelyne ,  il  allait  renverser  Banks,  lorsqu'on  s'a- 
perçut qu'il  prétendait  aussi  à  le  remplacer.  Cette 
découverte  calma  tout  ce  qu'il  avait  excité  de  pas- 
sions ;  un  tel  chef  parut  à  ses  amis  même  un  mal 
plus  certain  qu'aucun  de  ceux  qu'il  avait  prédits  : 
on  l'abandonna;  et  quelques  séances  après,  le  8 
janvier  1784,  la  Société,  par  une  délibération  so- 
'  lennelle ,  déclara  qu'elle  était  satisfaite  de  son 
choix.  Horseley  et  quelques  hommes  violents 
comme  lui  se  retirèrent,  et  depuis  lors  Banks, 
constamment  réélu,  a  rempli  en  paix  ce  noble 
poste  pendant  quarante  et  une  années  consécu- 
tives, durée  plus  longue  qu'aucun  de  ses  prédé- 
cesseurs. Newton  lui-même  n'a  occupé  la  pré- 
sidence que  pendant  vingt-quati'c  ans.  Certai- 
nement, si  l'on  jette  un  coup  d'oeil  sur  l'histoire 
de  la  Société  royale  de  Londres  pendant  ces 
quarante  et  une  années,  on  ne  trouvera  pas 
qu'elle  ait  eu  à  se  repentir  de  sa  résolution. 

Il  était  impossible  que  des  services  aussi  réels 
ne  fiissent  pas  enfin  reconnus  par  les  hommes  • 
impartiaux  ;  l'opinion  publique  les  proclama ,  et  l 
le  gouvernement  se  crut  obligé  de  les  proclamer 
comme  elle.  Élevé  à  la  dignité  de  baronnet  en 
1781,  décoréen  1795  de  l'ordredu  Bain,  faveur 
insigne  dont  il  jouit  l'im  des  premiers  parmi  ceux 
qui  n'étaient  ni  pairs  du  royaume,  ni  pourvus  de 
grands  offices  militaires,  Banks  fut,  en  1797, 
nommé  conseiller  d'État  et  membre  du  conseil 
privé.  Pour  lui,  cependant,  ce  n'était  qu'un  titre; 
mais  ce  titre  était  une  faveur,  et  il  n'en  fallait  pas 
davantage  pour  réveiller  l'envie.  Déjà,  à  son  re- 
tour d'0-Taïti,  un  plaisant  lui  avait  adressé  une 
Héroïde  au  nom  de  la  reine  Obéréa;  dans  une 
autre  occasion,  on  lui  avait  prêté  une  prière  ins- 
tante à  Dieu  de  multiplier  les  insectes ,  comme 
du  temps  des  plaies  d'Egypte.  Cette  fois,  feignant 
qu'il  étaitadmisaux  véritables  conseils  politiques, 
on  le  représentait  courant  après  des  papillons, 
pendant  que  ses  collègues  délibéraient  sur  les  inté- 
rêts de  l'Europe.  De  pareilles  piqilres  n'excitèrent 
que  ses  risées.  Du  reste,  s'il  ne  donnait  pas  olfi- 
ciellement  au  roi  des  conseils  politiques,  il  n'en 
était  pas  moins  pour  lui  un  conseiller  très-réel  et 
très-utile.  Il  partageait  ses  occupations  rurales  ;  il 
lui  faisait  connaître  les  productions  intéressantes 
des  pays  éloignés,  et  entretenait  ainsi  en  lui  ce 
goût  pour  la  nature,  qui  avait  déjà  valu  aux 
sciences  tant  d'acquisitions,  et  qui  leur  en  valut 
davantage  à  mesure  que  l'exemple  du  prince  fut 
imité  par  les  grands.  C'est  ainsi  que,  pendant 
trente  ans,  l'Angleterre  a  été  en  quelque  sorte  le 
centre  de  la  botanique,  et  le  marché  des  plantes 
et  des  arbustes  nouveaux.  Jamais  Banks  n'usa 
de  sa  position,  ci  pour  sa  fortune  ni  pour  sa 
vanité.  Ce  qu'il  eut  de  faveur,  il  l'appliqua  aux 
sciences,  auxquelles  il  en  était  redevable  :  partout 
où  une  réunion  .se  formait  pour  une  entreprise 
utile,  il  s'empressait  d'y  prendre  part;  tout  ou- 


U9 


BANKS  —  BANNAKER 


370 


(Tage  qui  avait  besoin  de  l'appui  des  riches  ou  de 
'autorité,  pouvait  compter  sur  son  aide;  cha- 
jue  fois  qu'une  occasion  se  présentait  d'entre- 
)rendre  quelque  recherche  importante ,  il  l'indi- 
(uait  et  faisait  connaître  les  moyens  les  plus  ef- 
icaces  d'y  réussir.  Il  concourut  ainsi  aux  plans 
le  tous  les  grands  voyages  de  mer  faits  après  le 
ien,  et  contribua  beaucoup  à  faire  établir  le 
Jureau  d'agriculture.  L'un  des  membres  les  plus 
ctifs  de  la  Société  d'Afrique,  il  a  sans  cesse 
ait  encourager  ceux  qui  ont  essayé  de  pénétrer 
lans  cette  partie  du  monde.  C'est  d'après  ses 
vis  réitérés  qu'on  a  cherché  à  faire  le  tour 
le  l'Amérique  par  le  nord-ouest,  et  qu'on  y 
.  persévéré,  malgré  le  mauvais  succès  d'une 
iremière  tentative.  Toutes  les  opérations  relati- 
es  à  la  mesure  de  la  méridienne,  soit  que  des 
■inglais  ou  des  Français  y  travaillassent,  furent 
avoriséespar  lui  ;  en  temps  de  guerre  comme  en 
emps  de  paix,  les  passe-ports,  l'hospitalité,  leur 
itaient  assurés  par  ses  soins. 
Louis  XVI,  à  l'ouverture  de  la  guerre  d'Amé- 
Ique,  avait,  de  son  chef,  fait  donner  partout  à  ses 
aisseaux  l'ordre  de  respecter  le  capitaine  Cooii 
,:t  ses  compagnons.  Ce  bel  exemple  est  devenu  un 
irticle  de  la  loi  des  nations;  mais  c'est  principa- 
ement  le  zèle  constant  de  Banks  qui  est  parvenu 
[i  l'y  faire  inscrire.  Jamais  il  ne  manqua  une 
])Ccasion  d'engager  le  gouvernement  anglais  à 
;'y  conformer  ;  plus  d'une  fois  il  a  fait  parvenir 
es  sollicitations  jusqu'à  des  gouvernements 
jîtrangers.  Dès  le  commencement  de  la  guerre, 
1  avait  obtenu  que  des  ordres  semblables  se- 
aient  donnés  en  faveur  de  la  Pérouse,  s'il 
ixistait  encore,  et  il  s'était  fait  enquérir  de  lui 
jiur  toutes  les  mers.  Lorsque  la  discorde  eut  mis 
in  à  l'expédition  d'Entrecasteaux,  et  que  les  col- 
ections  de  la  Billardière  furent  transportées  en 
Angleterre,  il  réussit  à  se  les  faire  remettre  ;  et 
lon-seulement  il  s'empressa  de  les  renvoyer  à 
*aris,  il  ajouta  à  tant  de  soins  la  délicatesse  de 
es  renvoyer  sans  même  les  avoir  regardées  ; 
1  aurait  craint  d'enlever,  écrivait-il  à  de  Jussieu, 
me  seule  idée  botanique  à  un  homme  qui  était 
illé  les  conquérir  au  péril  de  sa  vie.  Dix  fois  des 
;ollections  adressées  au  Jardin  du  Roi,  et  prises 
)ar  de^  vaisseaux  anglais,  furent  recouvrées  par 
ui,  et  rendues  de  la  même  manière  ;  il  envoya 
usqu'au  cap  de  Bonne-Espérance,  pour  faire 
'acheter  des  caisses  appartenant  à  M.  de  Hum- 
aoldt,  qui  avaient  été  prises  par  des  corsaires , 
3t  n'a  jamais  voulu  en  recevoir  le  rembourse- 
nnent  :  il  se  croyait  pour  ainsi  dire  solidaire  de 
toutes  les  atteintes  que  ses  compatriotes  portaient 
iux  sciences  et  aux  arts.  Bien  plus,  il  se  croyait 
Dbligé  de  réparer  le  mal  que  leur  faisaient  les 
autres  peuples.  Ayant  appris  par  les  journaux 
ïue  notre  Broussonnet  avait  été  obligé  de  s'exiler 
ie  sa  patrie,  il  fit  donner  aussitôt  à  ses  corres- 
pondants en  Espagne  l'ordre  de  ne  le  laisser  man- 
quer de  rien.  Les  secours  l'atteignirent  à  Ma- 
drid, à  Lisbonne,  le  suivirent  jusqu'à  Maroc. 


Lorsque  le  grand  minéralogiste  Dolomieu,  par  la 
plus  insigne  violation  du  droit  des  gens,  et  pour 
satisfaire  la  vengeance  d'une  femme  passioimée, 
fut  jeté  dans  les  cachots  de  Messine,  ce  fut  l'in- 
génieuse humanité  de  Banks  qui  pénétra  la  pre- 
mière dans  le  souterrain  où  il  gémissait,  et  qui 
lui  donna,  avec  quelques  soulagements,  des  nou- 
velles de  son  pays  et  de  sa  famille  :  s'il  ne  par- 
vint pas  à  le  faire  rendre  à  la  liberté,  ce  ne  fut 
pas  faute  d'employer  tous  les  moyens  imaginables 
auprès  du  gouvernement  qui  le  détenait  avec 
tant  d'injustice.  En  1802,  l'Institut  de  France  s'as- 
socia cet  homme  éminent  ;  et  cette  distinction  si 
méritée  réveilla  toutes  les  fureurs  de  ce  Horseley 
qui  semblait  l'avoir  oublié  depuis  quinze  ans, 
et  à  qui  l'on  devait  croire  que  son  âge  et  sa  di- 
gnité épiscopale  auraient  inspiré  plus  demodéra- 
tion  :  il  écrivit  contre  Banks  une  brochure  viru- 
lente ;  et,  après  sa  mort,  il  a  laissé  des  héritiers 
de  sa  haine,  que  la  mort  de  Banks  lui-même  n'a 
pu  calmer. 

Banks  mourut  âgé  de  quatre-vingts  ans,  et  en- 
touré des  soins  de  sa  sœur.  H  ne  laissa  pas  d'en- 
fants ;  mais  il  légua  en  mourant  au  Muséum  bri- 
tannique sa  riche  bibliothèque  d'iiistoire  natu- 
relle, collection  formée  par  cinquante  ans  de 
recherches  assidues,  et  que  le  catalogue,  dressé 
sous  ses  yeux  par  Dryander  (Londres,  1796-1800, 
5  vol.  in-8°  )  a  rendue  célèbre  dans  toute  l'Eu- 
rope, et  utile  même  à  ceux  qui  n'ont  pu  la  voir, 
par  l'ordre  avec  lequel  les  ouvrages  qui  la  com- 
posent ,  et  même  les  mémoires  particuliers  qui 
entrent  dans  ces  ouvrages,  y  sont  énumérés  et 
classés  sous  chacune  des  matières  auxquelles  ils 
se  rapportent.  Banks  a  cherché  à  assurer  l'exis- 
tence du  grand  botaniste  Robert  Brown.  Il  a 
porté  l'attention  jusqu'à  assigner  des  fonds  pour 
faire  continuer  des  dessins  botaniques  qui  avaient 
été  commencés  dans  le  jardin  royal  de  Kew  par 
M.  Bauer. 

Andrew  Dancan,  Short  account  of  the  li/e  of  the 
right  honourahle  sir  Jos.  Banks ,\Eàlmi).,  1821  ln-8°.  — 
G.  Cuïier,  Éloge  de  Jo.  Banks. 

RANKS  (Thomas),  sculpteur  anglais,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
Ses  meilleurs  ouvrages  sont  une  statue  de  Ca- 
racfacus  et  une  autre  de  VAfnour,  placée  dans 
le  jardin  impérial  de  Tzarskœ-Selo ,  près  de 
Saint-Pétersbourg.  Les  monuments  de  Nelson  et 
du  capitaine  Burgesse,  dans  l'église  de  Saint-Paul 
de  Londres,  sont  des  compositions  assez  médio- 
cres. On  admire  cependant  le  monument  qu'il  a 
élevé  dans  l'abbaye  de  Westminster  à  sir  Eyre 
Coote.  ' 

Nagler,  Neues  AUgemeines  Kûnstler-Lexicon.   ' 

*bannake:r  (Benjamin),  astronome  amé- 
ricain, né  à  Maryland  en  1734,  mort  en  1807. 
Nègre  et  par  conséquent  esclave,  il  sut  s'affran- 
chir par  sa  propre  intelligence.  Guidé  par  son 
génie,  sans  autres  livres  que  les  ouvrages  de 
Ferguson  et  les  Tables  de  TobieMayer,'il  s'éleva 
à  la  plus  haute  science  par  des  études  opiniâtres 
dans  les  intervalles  de  loisir  que  lui  laissait  I^^ 


Sri  BAWNAKER 

culture  des  terres.  Il  a  calculé  et  publié,  pendant 
un  certain  nombre  d'années ,  des  Épkémérides 
astronomiques,  accompagnées  d'observations 
sur  le  Maryland  et  les  États  voisins.  Il  a  laissé 
des  manuscrits  fort  curieux  qui,  peut-être,  sont 
maintenant  publiés. 

Allen,  American  Biograph. 

BANNELiER  {Jean),  jurisconsulte  français, 
né  à  Dijon  en  1683,  mort  en  1766.  II  fut  profes- 
seur et  doyen  delà  Faculté  de  droit  à  Dijon.  Il 
a  donné  son  nom  à  une  des  mes  de  cette  ville. 
On  a  de  lui  :  Introduction  à  l'étude  du  Di- 
geste; Dijon,  1730,  brochure  in-8°  de  60  pages; 
—  Observation  sur  la  coutume  de  Bourgogne, 
imprimée  dans  le  8^  vol.  des  Traités  sur  di- 
verses matières  de  droits  français,  à  l'usage 
du  duché  de  Bourgogne,  de  Gab.  Davot,  1751- 
1756;  Dijon,  8  vol.  in-12. 

Camus,  Bibliothèque  d'un  avocat.  —  Girault,  Essais 
historiques  sur  Dijon,  p.  283. 

liANNER.  Voyez  Baner. 

*  BAniS'KR  (  Jacques),  médecin  allemand,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Chimia  philosophica  per- 
fecte  deiineata  ;  ^MTemberg,  1689,  in-8°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines-Gelehr- 
ten-Lexicon.  —  Biographie  Médicale. 

♦banner  {Richard),  savant  ecclésiastique 
anglais,  docteur  en  théologie  à  l'université  d'Ox- 
ford, naquit  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle. 
Il  a  fait  imprimer  un  discours  d'inauguration  qu'il 
avait  prononcé  sous  le  titre  de  Music  at  Wor- 
cester;  Londres,  1737,  in-8°. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
*BAîVNERET  (Jean),  théologien  français, 
TÏvait  dans  la  seconde  moitié  du  di>:-septièm_e 
siècle.  Il  professa  la  langue  hébraïque  à  Paris, 
et  laissa  :  Triumplius,  jjanegyrica  oratione 
sex  encomiis  heroicis  epiniciis  ,  pxane  lyrico 
cxpressus,  solennibus  paramjmphi  prxdi- 
catonimferiis ,  adjectse  très  odœ,  hijmni  to- 
tidem;  Paris,  1638,  in-8°;  —  De  Summis  et 
prcccipuis  linguœ  S.  et  hebraicse  laudibus, 
Oratio  pubiica  ;  Varis ,  1664,  in-4''. 

Catal.  Bibl.  reg.  Paris.  —  Adelung,  Supplément  à  Jô- 
cher, AUgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

* BANSERmANS  {Alexandre),  graveur  an- 
glais, né  à  Cambridge  en  1730,  mort  au  com- 
mencement du  dix-neuvième  siècle.  Une  gravure 
d'après  Vélasquez,  la  Mort  de  Saint-Joseph,  a 
suffi  pour  établir  sa  réputation.  Le  dessin  en  est 
très-fini.  Son  talent  ne  fit  que  grandir,  si  l'on  en 
juge  par  la  série  de  portraits  qu'il  a  laissés,  et 
qui  font  partie  de  la  célèbre  collection  Walpole. 

Horace  Walpole,  Anecdotes  sur  les  Arts  et. les  Artis- 
tes qui  ont  séjourné  en  Angleterre  ;  Londres,  1762. 

BANNIER.  Voyez  Baner  ou  Banier. 

*BANNIEBI  {Antoine),  chanteur  italien, néà 
Rome  en  1638,  mort  à  Paris  en  1740.  Laid  et 
contrefait,  mais  doué  d'une  des  plus  belles  voix 
de  soprano  qu'on  eût  jamais  entendues,  il  fut 
amené  de  bonne  heure  à  Paris.  Anne  d'Autriche 
le  prit  sovjs  sa  protection.   Pour  prévenir  la 


—  BANOV  372 

perte  de  savoix',Bannieri  engagea  un  chirurgien 
à  lui  faire  l'opération  de  la  castration.  Celui-ci 
n'y  consentit  que  sous  la  promesse  d'un  secrel 
inviolable.  Mais  comme  la  voix  de  Bannieri  em- 
bellissait, on  en  devina  la  cause.  Le  roi  vou- 
lut savoir  le  nom  de  l'opérateur;  Bannieri  s'obs- 
tina à  le  cacher.  «  Tu  fais  bien,  lui  dit  Louis  XIV, 
«  car  je  le  ferais  pendre;  et  c'est  ainsi  que  je; 
«  ferai  traiter  le  premier  qui  s'avisera  de  com- 
te mettre  une  pareille  abomination.  »  Le  roi  vou- 
lait d'abord  chasser  le  chanteur,  mais  il  lui  ren- 
dit ses  bontés,  et  ne  lui  accorda  sa  retraite  que 
lorsqu'il  eut  atteint  l'âge  de  soixante-dix  ans. 
Bannieri  en  vécut  encore  plus  de  trente  ;  car  il 
mourut  à  cent  deux  ans. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAiVNiïZA  {Jean-Pierre),  juriconsulte  al- 
lemand, né  le  4  janvier  1707  à  Aschaffenbourg, 
mort  à  Vienne   le  11  juin  1775.  Il  étudia   le, 
droit  et  la  théologie  à  Heidelbetg  et  à  Mayence,!, 
devint  successivement  conseiller  aulique  et  con-ij 
seiller  d'État.  Ces  fonctions  ne  l'empêchent  pas 
d'enseigner  les  Pandectes   et  le  droit  criminel  ' 
à  l'université  de  Vienne.  On  a  de  lui  :  Enlei-'^ 
tung  zu  den  Kaiserl.  Kammer  gerichis-Pro-\ 
cessen  ,  in-8";  Wetzlai",    1769;  —  Systemm 
jurisprudentiae    Cameralis  ;    Vienne,    1755o 
in-8°. 

.  Piitter,  Litt.  des  T.  Staatsrechts. 

*BANNiTZA  (Joseph-Léon),  fils  du  précé- 
dent, jurisconsulte  comme  son  père,  né  à  AViirz- 
burg  le  29  mars  1733,  moitié  20  décembrf 
1800.  II  fut  professeur  de  droit  civil  et  criminel 
àinspruck,  puis  conseiller  d'État.  Ses  ouvrages  i 
les  plus  importants  sont  :  Bisquisitiones  Ju- 
rispleni  ac  controver.n ;  Wurzb.  3  vol.  in-8", 
1780-1782;  Grûndl.  Anleit.  zu  dem  AUgem. 
bûrgerlïch.  Gesetzbuch  ;  in-8".  Vienne,  1777; 

—  Delineatio  Juris  Criminalïs  sec.  constitut: 
Theresian.  et  Carolin.,  1  parties  in-8";  jEni-' 
pont,  1771;  —  Sàtze  auf  die.  heut.  gemeine 
Rechtsgelehrsamkeit ,  in-8°;  Inspruck,  1777. 

Piitter,  LtW.  des  T.Staatsr. 
*BANNO   DE  FEîJXIXFELEL  ( /ea)l  ),  jUl'iSH» 

consulte  et  historien  bohème,  né  à  Prague  le) 
25  janvier  1529.  On  a  de  lui  quelques  poèmes* 
latins  dans  les  Delicix  Bohemorum poetarum ;> 

—  la  continuation  du  Cosmas  et  la  Chronique 
de  Bohême  jusqu'en  1560.  Mais  cette  œuvre 
paraît  s'être  perdue. 

Balblni,  Bohemia  docta,  t.  II,  p.  260. 

*  «ANNus  (Jean- Albert),  professeur  de  droit 
et  compositeur  de  musique,  vivait  dans  le  dix-  j 
septième  siècle  à  Harlem.  On  a  de  lui  :  Dis-  \ 
sertatio  eplstolica  de  musicx  natura,  Har- 
lem, 1636,  qui  a  eu  4  éditions;  —  Bœcler  diti. 
qu'il  a  écrit  aussi  :  Delicioe  Musicas  veteriS'A 
mais  ce  traité  est  fort  rare.  [ 

Bœcler,  Bibliotheca  critica.  p.  509.  —  Forkel,  Lit'' 
teratur,  d.  Musik.  —  Schilling,  Lexicon  der  Ton- 
Jcûnstler. 

*BANOV  (Jean),  médecin  anglais  du  dix-i 
huitième  siècle.  On  a  de  lui  ;  Universal  Dictio-n 


373  BANOV  ■ 

nary  ofphysic;  Londres,  1749,  m-8°.  C'est  un 
dictionnaire  des  termes  usités  en  médecine  et 
ians  les  sciences  accessoires. 

Biographie  Médicale. 

BANQUO,  thane  ou  chef  royal  de  Lochaber 
'  province  septentrionale  de  l'Ecosse  ),  mort  vers 
1050.  Soa  profond  amour  de  la  justice  et  sa 
promptitude  à  punir  les  crimes  lui  suscitèrent 
ies  ennemis  qui  le  surprirent  un  jour,  et,  après 
;'aYoir  couvert  de  blessures,  le  laissèrent  pour 
mort.  Banquo  guérit  cependant,  et  alla  montrer 
ses  cicatrices  au  roi  Duncan,  qui  chercha  vai- 
aement  à  s'emparer  des  coupables.  Macbeth, 
ttousin  germain  du  roi,  se  chargea  de  les  châtier  : 
ians  ce  but,  il  fut  investi ,  avec  Banquo,  du 
commandement  absolu  de  sa  province.  Les  re- 
belles furent  battus.  D'un  autre  côté,  les  Danois 
cherchaient  à  occuper  l'Ecosse.  Banquo  aida 
Duncan  à  les  repousser  à  plusieurs  reprises. 
Macbeth,  qui  avait  eu  sa  part  dans  la  victoire  , 
en  conçut  un  orgueil  criminel  ;  il  voulut  détrô- 
ner Duncan,  et  parvint  à  l'assassiner.  Banquo 
eut  le  tort  de  rester,  non  le  complice,  mais  le  té- 
moin muet  de  ce  crime  ;  il  devint  importun  à 
Macbeth,  qui  le  choisit  pour  sa  première  victime. 
Il  l'invita,  lui  et  son  fils,  à  un  souper  où  ils  de- 
vaient s'asseoir  entre  leurs  assassins.  Le  fils  de 
Banquo  échappa  seul  ;  son  père  fut  frappé  à 
mort.  Cet  épisode  d'Ecosse  a  inspiré  à  Shaks- 
peare cette  terrible  scène  du  festin  où  Macbeth, 
frappé  de  vertige,  croit  voir  le  speetre  de  Ban- 
quo se  dresser  devant  lui. 

Robertsoa,  Histoire  d'Ecosse. 

BANTï  ou  BANDi  {Georgina  Bnrjïda) ,  cé- 
lèbre cantatrice  itahenne,  née  à  Crémaen  1757, 
morte  à  Bologne  le  18  février  1806.  Elle  débuta 
en  1778  à  Paris,  dans  un  des  cafés  du  boule- 
vard ;  elle  fut  ensuite  engagée  à  l'Opéra,  et  s'ac- 
quit une  grande  renommée  en  Italie  et  à  Lon- 
dres, où  elle  resta  neuf  ans.  Sa  voix  était  d'une 
étendue  prodigieuse.  On  dit  qu'à  l'autopsie  de 
son  cadavre  on  trouva  des  poumons  d'un  volume 
extraordinaire. 

Magasin  Encyclopédique,  1806,  t.  II. 

*B\NTiiTS  (i.),  de  Noie,  servait  dans  l'ar- 
mée romaine  à  la  bataille  de  Cannes ,  en  216, 
où  il  fut  grièvement  blessé  pour  n'avoir  pas 
voulu  abandonner  le  consul  Paul-Émile  (  l'An- 
cien) :  il  avait  reçu  la  plupart  des  traits  des- 
tinés à  ce  général.  Annlbal  l'ayant  rencontré  en 
cet  état,  admira  son  courage  et  lia  amitié  avec 
lui.  Il  devint  également  l'inséparable  compagnon 
de  Marcellus  Claudius,  préteur  des  Romains. 

Tile-Uve,  1.  XXIII,  c.  IS.  —  Plutarque  ,  Marcellus, 
lo,  etc. 

*BANWART  (Jacques),  musicien  composi- 
teur suédois,  né  au  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle,  mort  en  1656.  H  fut  maître  de 
chapelle  à  la  cathédrale  de  Constance.  On  a  de 
lui  :  Deutsche  mit  neucomponirten  Stûcken 
gemehrte  Tafel-Musik,  etc.  ;  Constance,  1652, 
!n-4°  ;  —  Motetee  sacrée  ex  thesauro  musico. 


BAOUR 


374 


1661  ;  —  des  messes-,  dont  une  seule,  à  trois 
chœurs,  mérite  des  éloges. 

Corn,  a  Bengbem,  Bibl.  Math.  —  Walther,  Musiha- 
lisches-Lexicon.  —  Gerber,  Neues  Hist.  biographisches 
Lexicon  der  Tonkûnstler.  —  Schilling,  Lexicon  der  Tnn- 
kûnstler. 

*BANYAL  (Etienne),  traducteur  hongrois, 
vivait  à  Patak  vers  le  milieu  du  dix-huitième 
siècle.  Il  traduisit  en  langue  hongroise  l'ouvrage 
deFr.  Campe  de  Balsamo,  contenant  une  histoire 
de  la  peste  qui  éclata  en  1739  dans  la  Hongrie, 
imprimé  en  1741  à  Franecker. 

Horanyi,  Memor.  Hungar. 

BAN  TER  (Henri),  chirurgien  anglais,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Methodical  introduction  to  the 
art  of  surge7'y  ;  Londres,  1718,  in-8°;  —  une 
Pharmacopée  des  pauvres,  en  langue  anglaise; 
ouvrage  qui  lui  est  attribué  par  Carrère. 

Carrère,  Bibliothèque  littéraire  de  la  Médecine.  — 
Biographie  Médicale. 

*BANZEB  (Marc),  médecin  allemand,,  né  à 
Augsbourgen  1592,  mort  en  1664.  Il  étudia  la 
médecine  en  France  et  en  Italie,  et  fut  reçu  doc- 
teur à  Bâle  en  1616.  Reçu  dans  le  collège  des 
médecins  de  son  pays ,  il  fut  obligé  d'en  sortir, 
ses  opinions  religieuses  n'étant  pas  celles  de  ses 
confrères.  Il  erra  alors  de  ville  en  ville,  et  se  fixa 
enfin  à  Wittemberg,  oùilobtintune  chaire  de  mé- 
decine. On  a  de  lui:  Fabrica  receptarum,  id 
est,  methodus  brevis ,  perspicua  etfaciUs,in 
qua,,quos  sint  remediorum  compositorum 
Jormx,  etc.  ;  Vienne,  1 022,  in-8°  ;  —  Dissertatio 
deaudilione  tesa;  Wittemberg,  1640,  in-4'';  — 
Controversiofrum  medico-miscellanearum  dé- 
cades III;  Leipsick ,  1649,  in-4''. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BAODAN ,  roi  dlrlande ,  vivait  dans  le  sixième 
siècle.  Il  monta  sur  le  trône  vers  l'an  565,  lors- 
qu'il en  ftit  renversé  par  Colman ,  fils  de  Dermod. 
Baodan,  vaincu  et  poursuivi,  se  réfugia  dans  un 
monastère  gouverné  par  Columba ,  le  même  qui 
devint  plus  tard  l'apôtre  des  Pietés.  Colman  ne 
respecta  pomt  cette  retraite  sacrée;  il  vint  s'y 
emparer  de  Baodan  jusque  dans  l'égHse,  au  mi- 
lieu des  autels  qu'il  tenait  embrassés,  et  le  fit 
massacrer  à  la  porte  du  saint  asile.  Columba , 
indigné  d'une  pareille  violation ,  demanda  ven- 
geance aux  populations  voisines,  et  excita  une 
croisade  qui  eut  pour  résultat  la  mort  de  Colman 
Baodan  eut  pour  successeur  Hugues  H  ou  Aodh, 

fils  d'Inmérie. 

Lingard,  Histoire  de  V .Angleterre. 

*  BAOUR  (Jean-Florent),  impriraeur-hbraire 
et  poète  français ,  père  de  Baour-Lorraian ,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  On 
a  de  lui  :  Pièces  en  vers  français  et  en  patois 
dans  les  ajfices  et  annonces  de  Toulouse  com- 
mencées et  éditées  par  lui  en  1775;  —  Alma- 
nach  de  Toulouse  et  de  la  province  de  Lan- 
guedoc, qui  parut  pendant  une  vingtaine  d'an- 
nées. C'est  une  histoire  abrégée  de  la  capitale 
du  Languedoc. 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Biogr,  Toulousaine, 


375 


BAOUR 


37 


«BAOCR-LORMIAN  (  Pierre  -  Marie  -  Fran- 
çois-Louis ),  poëte  français,  né  à  Toulouse  le  24 
mars  1770.  Animé  du  sentiment  des  arts ,  si  ré- 
pandu dans  ce  beau  pays,  où  depuis  cinq  siècles 
rayonnel'image  poétique  de  Clémence Isaure,  Lor- 
mian  exerça  sa  verve  naissante  dans  le  genre  sati- 
rique; mais  il  s'aperçut  bientôtque,  pour  censurer 
avec  justesse,  il  faut  de  l'expérience;  il  changea 
la  direction  de  ses  études,  et  tenta  de  traduire  en 
vers  la  Jérusalem  délivrée.  Son  instinct  poé- 
tique devina  le  Tasse  :  sa  version  cependant  ne 
fut  qu'une  promesse.  Pour  reproduire  un  grand 
poëte,  il  est  nécessaire  d'avoir  acquis  la  puissance 
de  talent  qui  permet  à  l'interprète  de  marcher 
du  même  pas  que  son  modèle ,  de  s'appuyer  sur 
lui  avec  aisance,  et  de  le  soutenir  quelquefois  ; 
enfin  il  faut  qu'il  puisse  dire  : 

Fixa  pedum  pono  pressis  vesUgia  slgnis. 

Le  jeune  poëte  vint  à  Paris ,  et  s'y  livra  à  des 
études  sérieuses.  Mais  il  se  sentit  bientôt  ramené 
à  son  goût  pour  la  satire.  L'exemple  de  Lebrun 
l'encouragea,  sans  doute;  il  osa  même  jouter 
avec  ce  redoutable  athlète.  Ils  se  prirent  corps 
à  corps ,  et  ce  pugilat  littéraire  attii-a  l'attention 
maligne  du  public ,  qui  applaudit  tour  à  tour  les 
coups  bien  portés  et  bien  rendus  du  vieil  Enteile 
et  du  jeune  Darès.  La  réputation  de  Lormian 
s'étendit  par  ses  défaites  comme  par  ses  succès. 
Exercé  aux  luttes  hardies,  il  publia,  sous  le  titre 
des  Trois  mots ,  une  satire  adressée  à  Despaze, 
poëte  mordant,  que  Chénier  ne  dédaigna  pas  de 
combattre.  Cette  pièce,  remarquable  par  l'origina- 
lité, obtint  et  mérita  la  vogue.  Le  goût  de  la  lit- 
térature renaissait  alors  avec  la  sécurité  publique. 
Delille ,  Chénier,  Arnault ,  Népomucène  Lemer- 
cier,  et  plusieurs  prosateurs,  se  distinguaient  par 
d'importants  ouvrages.  Lormian  fit  paraître  sa 
brillante  imitation  des  poésies  calédoniennes, 
que  l'ingénieux  Macpherson  avait  attribuées  har- 
diment au  vieil  Ossian.  Ce  genre  de  composition 
héroïque  et  rêveuse  obtint  la  faveur  publique  ; 
elle  attira  même  l'attention  de  l'homme  de  génie 
qui  de  l'abîme  révolutionnaire  faisait  surgir  une 
France  nouvelle,  alliait  la  gloire  antique  à  la 
gloire  récente,  et  rendait  au  pays,  avec  la  splen- 
deur monarchique,  l'éclat  des  sciences  et  des  arts. 
Napoléon  demandait  des  talents ,  il  les  recher- 
chait ,  les  provoquait  de  sa  voix  puissante  ;  il  au- 
rait prodigué  des  trésors ,  si  des  trésors  avaient 
pu  flaire  apparaître  un  homme  supérieur.  «  Si  je 
retrouvais  un  Corneille,  disait-il,  je  le  ferais 
prince.  »  Le  dominateur  du  monde  ne  découvrit 
pas  un  pareil  phénomène;  mais  il  contribua  à 
mettre  en  évidence  d'excellents  ouvi'ages.  Des 
récompenses  descendues  du  trône  impérial  vers 
tous  les  hommes  distingués,  s'étendirent  sur 
Lormian  en  1806. 

Il  fit  représenter  au  Théâtre-Français  Oinasis. 
Cette  œuvre,  qui  n'a  ni  l'élévation  ni  la  force 
de  la  haute  tragédie ,  produisit  cependant  une 
vive  sensation.  Elle  intéresse  ,par  des  situations 
touchantes  et  le  naturel  du  dialogue,  qui,  tou- 


jours harmonieux  et  pur,  semble  inspiré  par  1( 
conseils  delà  muse  de  Racine.  Ce  drame  bibliqi 
fut  placé,  dans  le  concours  des  prix  décennauj 
immédiatement  après  les  Templiers.  A  ceti 
pièce  succéda  Mahomet  II,  drame  où  l'on  dis 
tingue  des  beautés  de  style ,  mais  qui  n'obtii 
et  ne  méritait  qu'un  faible  succès.  Lormian  ava 
publié  le  salutaire  Rétablissement  du  culte  ;  - 
les  Fêtes  de  l'Hymen;  —  V  Atlantide,  ou  le  Géati 
de  lamontagne  Bleue; —  Rustan,  ouïes  vœux 
—  les  Trente-huit  Songes;  un  opéra  en  cin 
actes,  intitulé  la  Jérusalem  délivrée  ;  —  VOr 
flamme,  opéra  fait  en  société  avec  Etienne  ;  enfi 
unrecueil,sousletitred'Jïo??i«ia9'es^oé^ijwe.ç(l 
qui  renferme  un  fort  grand  nombre  de  pièces  d 
vers  remarquables.  Lormian  fut  appelé  en  1815 
l'honneur  de  remplacer  à  l'Académie  français 
le  chevalier  de  Boufflers.  En  pleine  possessio 
d'une  juste  renommée,  placé  au  plus  haut  ran 
de  la  littérature ,  le  poëte  résolut  de  refaire  so 
importante  version  de  la  Jérusalem.  Quand  1 
talent  s'élève,  il  s'éclaire,  et  devient  sévère  pou 
lui-même.  Il  n'y  a  que  la  médiocrité  qui  n'aill 
guère  au  delà  de  ses  premières  tentatives.  Loi 
mian  sentit  ce  qu'il  pouvait  faire ,  et  il  le  fit.  L 
succès  de  sa  poétique  version  fut  complet,  etrd 
tentit  dans  l'Europe  entière.  Vers  les  premièrci 
années  de  la  restauration ,  Lormian  fit  un  gian 
opéra,  Alexandre  à  Babylone,  dont  Lesucu 
composa  la  musique.  Cet  ouvrage ,  déjà  mis  c 
répétition,  ne  fut  pas  joué,  malgré  la  double  cék 
brité  du  poëte  et  du  musicien.  On  touchait  à  ce 
interrègne  des  arts  où  la  démagogie  littérair 
outrageait ,  renversait  toutes  les  gloires  passées 
et  proscrivait  le  talent  qui  tentait  de  suivre  le 
traces  de  nos  maîtres.  Comme  la  plupart  de 
hommes  de  mérite,  Lormian  se  tint  à  l'écart  jus  j 
qu'au  jour  où  le  public  qu'on  dit  le  plus  spiri 
tuel  de  la  terre  releva  ce  qu'il  avait  cessé  d'à 
dorer,  et  redemanda  aux  arts  ses  plaisirs  nobioij 
et  délicats.  Lormian,  pendant  la  terreur  du  raau 
vais  goût,  s'abrita  dans  sa  féconde  pensée.  Soûl 
frant,  aveugle,  presque  octogénaire,  le  feu  d 
son  âme  poétique  se  ralluma  pour  le  consolei 
Il  traduisit  les  plaintives  poésies  de  Job,  sympa 
thiques  à  ses  propres  douleurs.  Dans  ce  fruit  à 
la  vieillesse  on  retrouve  la  chaleur  et  l'éclat  di 
talent.  Cette  version,  empreinte  de  la  plus  pur 
couleur  biblique ,  surpasse  toutes  les  versions  qii 
l'ont  précédée ,  sans  excepter  celle  de  Levavas 
seur,  classée  à  juste  titre  parmi  les  bons  ouvrage  , 
de  ce  genre. 

L'Académie  française,  pour  rendre  hommage  » 
la  noble  vétérance  de  l'un  de  ses  plus  ancien: 
membres ,  a  décidé  que  le  nom  de  Lormian  serai 
inscrit  d'office  sur  sa  feuille  de  présence ,  bon  | 
neur  qui  n'avait  été  offert  qu'à  Suard  et  à  notm 
Delille.  De  Pongerville. 

Jourdain,  Actes  français,  t.  p.  149;  338,  US,  t.  II,  p.  ISji 

2S9. 

(1)  Les  ffommaçes  poetiguei  contiennent  des  vers  de  B 
L.  -,  maia  il  n'en  est  ni  le  seul  auteufi  ni  mâme  réditeur: 


!7r 


BAPHÏUS  - 


*DAPHiiTS,  commentateur  grec,  vivait  pro- 
lablenient  entre  le  dixième  et  le  onzième  siècle. 
i  laissa  un  Commentaire  sur  les  Basiliques.  Se- 
)n  Suarez ,  Baphius  n'aurait  été  que  le  nom  d'un 
nnotateur  de  Rubriques  sur  les  Basiliques. 
'ais  Bach  pense  le  contraire.  On  ne  doit  pas  non 
lus  donner  à  ce  Baphius  le  prénom  de  Sdomon. 

Basilica,  VII,  p.  787.  —  Ed.  Fabrot.  —  Tlgerstroem , 
ÔOT.  Rechtsgesch.,  p.  330.  —  Sraith,  Dictionary,  ofgreek 
nd  Roman  Biography. 

*iîAPHOMETCS,  personnage  mystique  du 
ioyen  âge ,  dont  il  est  parlé  dans  les  livres  et 
ocuments  relatifs  aux  gnostiques ,  temphers  et 
"ancs-maçons  d  e  l'époque.  On  a  pensé  aussi  qu'on 
ntendait  Mahomet  par  cette  désignation  ;  mais 
e  n'est  là  qu'une  conjecture. 

Hammer,  Mines  de  l'Orient. 

BAPST  OU  PABST  {Michel),  médecin  et  na- 
uraliste  allemand,  né  à  Rochlitz  en  1540,  mort 
3  19  avril  1603.  Il  fit  ses  études  à  l'école  de  sa 
ille  natale,  et  devint  en  1579  pasteur  àMohorn, 
irès  de  Freyberg.  On  a  de  lui  :  Arzneykilnste 
md  Wunderbnch  (Livre  de  la  Médecine  et  des 
lerveilles  ),  1. 1",  Mulhausen,  1 590,  in-4°  ;  t.  U , 
.eipsick,  1592,  in-4°;  t.  m,  Eisleben,  1596, 
a-4°;  1 597,  in-4°  ;'l  607,  in-4°;—  Vom  Nutzen  des 
\chmeers,  MarJis ,  etc . ,  des  MenscJien  (  d  e  l'Utilité 
le  la  graisse,  moelle,  etc.,  de  l'homme)  ;  Eisleben, 
600,  in-4°  ;  —  Juniperetum  oder  Wachholder- 
iarten,  wie  man  aus  diesem  Gewaechse  Œl, 
Wasser,  Extracten  und  Salien  bereiten  soll; 
îisleben,  1601,  in-4°;  ibid.,  1605,  in-4°;  ibid., 
i575,  in-4''  :  c'est  une  nomenclature  stérile  de 
outes  les  propriétés  réelles  ou  supposées  qu'on 
ittribuait  au  genévrier.  Jôcher  indique  encore 
lu  même  auteur  (sans  date  de  publication)  :  Ca- 
endarium  oder  Zeit-Bûchlein  ;  —  Unterricht 
)om  ivunderbaren  Gànse-und  Enten-kriege 
ley  Weibisch  au/  der  Croatischen  Gràntze 
sur  la  Guerre  des  oies  et  des  canards  à  Weibisch, 
,ur  la  frontière  de  la  Croatie  )  ;  —  Mirabilia 
nundi  ; —  Deutsches  Chronicon  von  des  tûr- 
ïischen  Eeichs  Ursprung  und  Untergange 
Chronique  allemande  de  l'origine  et  de  la  des- 
ruction  de  l'empire  turc). 

Nova  literaria  Hambnryensia,  170S.  —  Jôcher,  Mlge- 
neines  Gflehrten-Lexicon. 

BAPTiSATUS  (Bernard),  théologien  fran- 
;ais,  vivait  dans  la  première  moitié  du  quinzième 
iiècle.  Il  assista  au  concile  de  Constance  en  1416, 
!t  y  prononça  des  discours  parmi  lesquels  celui 
ntitulé  Invectiva  in  corruptum  clerum,  in 
:oncilio  Constantiensi  emendandum,  dans  le 
ecueil  de  Herm.  Von  der  Hardt,  1. 1  Concilium 
^onstantiense. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAPTisTAou  B  ATTiSTA,  savante  italienne, 
norte  en  1447.  Elle  était  femme  de  Gui,  comte 
l'Urbin,  et  fille  de  GaléasMalatesta,  seigneur  de 
'esaro.  En  1445,  elle  se  fit  religieuse  de  l'ordre 
leiSainte-Claire.  Baptista  prit  part  aux  contro- 
'erses  importantes  de  l'époque,  et  laissa,  outre 
les  lettres,  Oratio  in  laudem  Martini  V. 
Jôclier,  Neues  Allgemeines  Gelekrten-Lexicon. 


BAPTISTA  378 

*  BAPTISTA  {Âlfonse  ou  Jean-Ildefonse), 
dominicain  et  théologien  espagnol ,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  professa 
la  théologie  àSaragosse,  et  laissa  :  Commenta- 
ria  in  primam secundse  D.  Thom^,  3  vol.;  — 
Apologiapor  la  Autoridad  de  los  Doctores  de 
la  Iglesia  y  Santos  Padres,  contra  un  mémo- 
rial intitulado  A  los  juezes  de  la  verdad  y 
doctrina;  Saragosse,  1628,  in-8°.  C'est  une  ré- 
ponse au  jésuite  Jean-Baptiste  Posa. 

N.  Antonio,  Bibl.  hispana nova. 

*  BAPTISTA  (^nseZme),  théologien  espagnol, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  était  moine  de  l'ordre  de  Cîteaux  à 
Huestas.  On  a  de  lui  :  Relacion  de  las  vidas  y 
trixmfos  de  los  gloriosos  martires ,  de  los  mi- 
lagros  de  Nuestra  Senora  de  Loreto  ;  —  Ars 
amandi  Deum  ;  ti'aduction  de  l'italien  en  espa- 
gnol. 

N.  Antonio,  Bibl.  hispana  nova. 

*  BAPTISTA  {Grégoire),  théologien  portugais, 
natif  de  Funchal ,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-septième  siècle.  Il  entra  d'abord  chez  les 
Bénédictins,  devint  docteur  en  théologie  et  pré- 
dicateur général  de  l'ordre ,  puis  il  passa  aux 
franciscains.  On  a  de  lui  :  Commentaire  sur  le 
treizième  chapitre  \  de  Saint- Jean  ;  Coïmbre , 
1621  (première  partie)  ;  les  deux  autres  n'ont  pas 
été  publiées  ;  —  Complétas  da  Vida  de  Christo 
cantadas  a  harpa  da  Cruz,  per  ille  mismo; 
traduction  du  portugais  en  espagnol  par  Ferd.  de 
Camargo. 

Darbosa  Machado,  Bibl.  Lusitana. 

BAPTISTA  OU  BATTISTA  {Hortensius) ,  évo- 
que etthéologienitahen,  natifdeFrosignone,mort 
en  1594.  Il  fut  docteur  en  théologie  et  évêque 
de  Veroli,  et  laissa  :  Comment,  de  rerum  uni- 
versitate. 

Mazzuchelli ,   Scrittori  d'Italia. 

*  BAPTISTA  {Jean),  dominicain  et  biogra- 
phe espagnol,  vivait  au  seizième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Chronica  de  la  Vida  y  admirabiles  he- 
chos  de  Muley  Abdelmelech,  emperador  de 
Maroccos  y  rey  de  los  reynos  de  Fez ,  i  577, 
in-4''  ;  ouvrage  où  se  rencontrent  de  curieux  et 
importants  détails. 

Nie.  Antonio.  Bibl.  hisp.  nova.  —  Échard,  Scriptores 
ord.  Prsedicatorum. 

*  BAPTISTA  {Jean),  juif  converti  et  médecin 
du  quinzième  siècle.  Il  laissa  :  De  Confutatione 
hebraicw  sectx;  Strasbourg,  1500,  in-4°,  tra- 
duit ensuite  en  latin. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAPTISTA  (Jean),  compositeur  français, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
On  trouve  des  morceaux  de  sa  composition  dans 
l'ouvrage  d'Ammerbach,  intitulé  Orgel  oder  Ins- 
trument en -Tàbulatur  (Tablature  pour  orgue 
et  autres  instruments  );  Leipzig,  1571  in-fol. 

Un  autre  musicien  du  même  nom  qui  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle, 
a  composé  des  sonates  de  flûte,  gravées  à  Paris.; 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens, 


379  BAPTISTA 

*BAPTISTA  OU  BATTISTA  (/o.  ),  médecin 
italien,  natif  de  Bologne ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Perio- 
chee  in  Galeni  Libros  ;  —  in  Galenum  de  Bif- 
fer entiis  febrium  ;  —  de  Febrïbus;  —  de  Ra- 
tione  cognoscendi  signa  et  causas  morborum; 

—  De  Maturitate  materiae  in  morbis  ;  —  De 
Compositione  theriacas  ;  —  de  Materia  tur- 
gente  et  de  Anevrysmatc. 

Jôcher,  Allgemein.'is  Gelehrten-Lexicon. 

BAPTISTA  {Joseph),  théologien  mexicain, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  appartenait  à  l'ordre  de  Saint-François,  fut 
gardien  du  couvent  de  Tetzuca ,  et  professa  la 
théologie.  Il  laissa  en  espagnol  :  Informationes 
con/essariorum  in  India  vel  America  ;  —  I)e 
casibus  conscientix  circa  confessiones  occur- 
rentibus  ;  —  Placitas  morales  de  las  Indios  ; 

—  De  miseria  et  brevitate  vitx  ;  en  mexicain. 

Jôcher,  AUgemeines  Celehrten- Lexicon. 

BAPTISTA  ou  BATTISTA  {Joseph),  poëte  et 
théologien  italien,  natif  de  Naples,  mort  le  6  mars 
1675.  Il  perdit  de  bou»e  heure  ses  parents,  vé- 
cut longtemps  sohtaire,  en  proie  à  une  noire 
mélancolie,  et  eut  beaucoup  à  souffrir,  vers  la 
fin  de  sa  vie,  d'une  goutte  sciatique.  Il  ne  se  dis- 
tingua pas  moins  comme  orateur,  philosophe  et 
théologue,  que  comme  poëte.  On  a  de  lui  :  Epi- 
cedii  eroici ;  Venise,  1667,  in-12:  selon  Cres- 
cembeni,  il  employa  le  premier  le  mot  grec 
epicedium  pour  désigner  la  poésie  funèbre  ;  — 
Poésie  melïche  ;  poésies  lyriques ,  publiées  spé- 
cialement à  Venise  de  1653  à  1664,  in-4°;  —  la 
Poetica  di  Giuseppe  Battista;  Venise,  1676, 
in-12  (ouvrage  posthume)  ;  — Vita  del  B.  Felice 
capucino;  le  Giornate accademiche  {enprosé); 
Venise,  1670  et  1673,  in-12;  —  Z'^lsse^ne ,  tra- 
gédie; Venise,  1676;  —  Epigrammatutn  con- 
trarias ;  "Venise,  1653  et  1659,  in-12. 

MazzQcbelIt,  Scrittori  d'ïtalia. 

*  BAPTISTA  {Marie),  religieuse  portugaise, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Elle  laissa  en  portugais  une  Histoire  de 
la  maison  professe  de  Saint-Sauveur  de  Lis- 
bonne ,  en  manuscrit. 

Barbosa  Macbado ,  Bibliotheca  Lusitana. 

BAPTISTE  aîné  {Nicolas  Anselme,  dit) ,  ac- 
teur célèbre,  né  à  Bordeaux  le  18  juin  1761 ,  mort 
à  Paris  le  30  novembre  1835.  Il  débuta  en  1791 
au  théâtre  de  la  rue  Culture-Sainte-Catherine, 
au  Marais,  l'un  des  nombreux  spectacles  qu'avait 
fait  éclore  le  décret  de  l'assemblée  constituante, 
qui  rendait  libre  l'exploitation  des  entreprises 
dramatiques.  L'imitation,  faite  par  Lamartelière, 
des  Rœuber  de  Schiller,  sous  le  titre  de  Robert 
chef  de  brigands ,  attira  tx)ut  Paris  à  ce  théâtre. 
Baptiste  y  remplissait  le  principal  rôle ,  dans  le- 
quel sa  taille  presque  colossale  ajoutait  beaucoup 
à  l'effet  de  la  scène.  Mais  son  talent  avait  d'au- 
tres ressources;  et  lorsqu'il  entra  l'année  sui- 
vante au  théâtre  dit  de  la  République,  l'une 
des   fractions  de  la  Comédie  française,   son 


BAPTISTE  3{ 

aplomb,  son  jeu  toujours  soigné,  sa  rare  Intel 
gence ,  ne  tardèrent  pas  à  l'y  placer  au  premi 
rang.  Toutefois ,  quelques  défauts  physiques, 
un  son  de  voix  sourd  et  nasal ,  que  ne  pouv; 
entièrement  dissimuler  sa  diction  habile ,  nui: 
rent  toujours  un  peu  h.  ses  succès  dans  la  trag 
die.  Il  réussit  davantage  dans  la  comédie  et 
drame.  Aucun  acteur  n'avait  mieux  joué  le  Gl 
vieux,  et  l'on  se  rappelle  la  supériorité  avec  I 
quelle'jil  créa  le  rôle  du  capitaine  dans  les  Dei 
Frères ,  de  Kotzebue.  Après  la  réunion  des  a 
listes  de  notre  première  scène  et  la  réorganis 
tion  complète  du  Théâtre-Français ,  Baptiste  ati 
continua  d'y  mériter  et  d'y  obtenir  la  faveur  p 
blique.  Dans  les  pères,  dans  les  raisonneur 
et  même  dans  une  partie  de  ce  qu'on  appelle  1 
premiers  rôles ,  l'ancien  et  le  nouveau  répe 
toire  trouvèrent  en  lui  un  interprète  égalemc 
distingué.  En  1827  il  prit  sa  retraite ,  et  devii 
professeur  à  l'École  de  déclamation. 

BAPTISTE  cadet  {Paul-Eustache  Anselm 
dit) ,  né  à  Grenoble  vers  1766 ,  mort  à  Pai 
le  31  mars  1839.  Il  partagea  de  bonne  heu 
le  goût  de  son  frère  pour  le  théâtre,  et  se  se 
tit  entraîné  dans  cette  carrière,  par  ses  di 
positions  naturelles,  vers  un  but  tout  oppos 
Avant  d'arriver  au  comique  il  passa  par  le  boi 
fon,  puisqu'il  commença  par  jouer  les  niais  i 
spectacle  de  mademoiselle  Montansier.  Il  y  fut 
prédécesseur  de  Brunet  en  créant  le  type  d 
Jocrisse.  C'est  là  aussi  que  ses  mots  plaisants 
ses  lazzis  burlesques  dans  le  rôle  de  Danière 
firent,  d'une  comédie  de  Desforges,  l'amusan 
farce  du  Sourd.  Après  avoir  fait  partie  pendai 
quelque  temps  du  théâtre  de  la  Républiqui 
qu'il  avaitquitté  en  1792  pour  celui  de  Feydeai 
il  fut  rappelé  au  Théâtre-Français  pour  y  ten 
en  chef  l'emploi  des  comiques.  Si  dans  queiqui 
rôles  qui  prêtent  à  la  charge ,  tels  que  celui  ( 
Thomas  Diafoirus,  on  retrouva  encore  parfo 
quelques  traces  de  bouffonnerie,  il  sut  dai 
Bazile ,  dans  Bridoison ,  dans  l'Intimé  des  Pla 
deurs ,  et  dans  une  foule  d'autres  rôles ,  se  moi 
trer  à  la  fois  l'acteur  de  la  vérité  et  de  la  bonr 
plaisanterie.  [Enc.  des  g.  du  m.] 

Annales  du  Théâtre-Français. 

*  BAPTISTE  (dont  le  vrai  nom  était  Renard 
domestique  de  Dumouriez,  mérite  une  place  dar 
l'histoire  nationale  par  l'important  service  qu' 
rendit  à  sa  patrie.  A  la  bataille  de  Jemmapes,  d< 
escadrons  autrichiens,  cachés  dans  un  bois  qi 
se  trouvait  au  centre  de  l'armée  française,  d( 
bouchèrent  au  moment  où  les  colonnes  réptibl 
caines  marchaient  en  avant,  et  y  jetèrent  le  pli: 
grand  désordre.  La  bataille  paraissait  perdue  ( 
le  salut  de  la  France  était  compromis  ;  mais  Ba| 
tiste  courut  au-devant  des  fuyards,  rallia  l'ir 
fanterie  d'après  un  ordre  supposé  de  Dumouriei 
fit  avancer  sept  escadrons ,  et,  chargeant  à  leu 
tête,  enfonça  l'ennemi  et  rétablit  le  combat.  C« 
acte  de  courage  fut  récompensé  par  la  conveu 
tion  nationale.   Cependant  Baptiste  oublia  en 


381  BAPTISTE 

suite  ce  qu'il  devait  à  la  France,  et  suivit  Du- 
mouriez  lorsqu'il  passa  à  l'ennemi. 

Le  Bas,  Dict.  encycl.  de  la  France. 

^BAPTISTE  {Ambroise) ,  moine  prémontré 
et  théologien  espagnol ,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Dis- 
curso  brève  de  las  miserias  de  la  vida  y  cala- 
midades  de  la  religion  catholica. 

N.  Antonio,  Biblioth.  kUpana  nova. 

*  BAPTISTE  ANET  OU  BAPTISTE,  musicien 

français ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  Il  s'appliqua  à  l'étude  du  violon, 
et  y  réussit  au  point  de  passer  en  France  pour  le 
plus  habile  violiniste  de  son  temps.  Corelli  lui 
apprit  l'art  de  jouer  correctement  ses  sonates, 
ce  qui  était  rare  alors.  A  Paris ,  il  fut  considéré 
comme  un  prodige;  c'est  qu'alors  la  musique 
instrumentale  était  encore  à  l'état  d'enfance. 
Baptiste  fut ,  dit-on,  im  des  premiers  violinistes 
qui  jouèrent  sur  la  double  corde  ;  mais  cette  as- 
sertion manque  d'exactitude.  De  Paris,  où  il 
vint  en  1700,  il  passa  eu  Pologne,  où  il  est  mort 
chef  de  la  musique  du  roi.  On  a  de  lui  :  Sonates 
de  violon ,  l'^S  2*,  3*^  liv.  ;  —  Deux  suites  de 
pièces  à  deux  musettes,  œuvre  2^  ;  —  Six  duos 
pour  deux  musettes,  œuvre  3*. 

FéUs ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAPTISTE  de  Ferrare,  surnommé  Panse- 
tius,  religieux  de  l'ordre  du  mont  Carmel,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  quinzième  siècle.  Versé 
dans  la  littérature  tant  sacrée  que  profane ,  il  a 
laissé  plusieurs  ouvragesla  plupart  inédits,  parmi 
lesquels  on  remarque:  Chronica  sui  ordinis; 

—  De  ruina  romani  imperii  ;  —  De  monte 
Sina;  —  Vita  Mechtildis;  —  Chronica  Ferra- 
riensis; —  Sermones  varii.  Il  a  traduit  aussi 
en  latin  plusieurs  discours  de  saint  Jean  Chry- 
sostome.  Ch.  R. 

Vosslus,  De  Uistor.  lat.  —  Agostino  Saperbo,  Jppa- 
rato  degli  illustri  Ferraresi,  leso,  ln-4°.  —  Joh.  Trlthe- 
mlus.  De  Scriptoribus  eccles.,  cap.  890. 

BAPTISTE  {Jean),  Monoyer  ou  Monnayer. 
Voy.  Monoyer. 

*  BAPTISTE  {Louis-Albert-Frédéric),  com- 
positeur et  violoniste  allemand ,  né  à  Attingen 
(  Souabe  )  le  8  août  1700.  A  trois  ans,  il  vint  avec 
Son  père  à  Darmstadt,  où  il  resta  jusqu'à  dix- 
Sept  ans.  Plus  tard,  il  parcourut  l'Italie  ainsi  que 
plusieurs  autres  parties  de  l'Europe.  En  1723,  il  se 
fit  maître  de  danse  à  Cassel.  On  a  de  lui  :  Douze 
solos  pour  le  violon  ;  —  Six  solos  pour  le  vio- 
loncelle; —  Six  trios  pour  hautbois  et  basse; 

—  Plus  de  trente-six  solos  pour  la  basse  de 
viole;  —  Douze  concertos  pour  le  même  ins- 
trument ; —  Six  sonates  pour  la  flûte  traver- 
sière;  ces  dernières  publiées  à  Augsbourg. 

FéUs,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BAPTiSTE  (Pierre),  médecin  italien,  natif 
de  Crémone ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
seizième  siècle.  Il  vint  en  France,  et  pi'ofessa  avec 
succès  la  médecine  à  Nantes.  On  a  de  lui  :  Epis- 
tolse  très,  ut  non  indoctse  ita  nec  ingratae  fu- 
tures doctis  priecipue  medicis  ;  ac  nunc  pri- 


-  BAQUOY  382 

mum  natœ  et  excusa; ;  Paris,  1504;  ouvrage 
composé  à  l'occasion  des  discussions  qu'il  eut  avec 
le  médecin  italien  Capella. 

Biographie  Médicale. 

BAPTISTE  de  SaMHs, théologien  français  du 
quinzième  siècle.  Il  était  de  l'ordre  des  Corde- 
liers.  On  a  de  lui  :  tme  Somme  de  cas  de  con- 
science; Paris,  1449,in-fol. — On  l'a  confondu 
avec  Battista ,  surnommé  Trovamala ,  théolo- 
gien, qui  écrivit  aussi ,  vers  1580,  une  Summa 
Casuum  conscientiœ,  dont  Bellarmin  (De  Scrip- 
tor.  eccles.)  parle  avec  éloge. 

Richard  et  Giraud,  Bibliothèque  sacrée. 

*EAPTISTI  ou  BATTiSTi  {Pierre),  médecin 
italien,  natif  de  Crémone,  vivait  dans  la  pre 
mière  moitié  du  seizième  siècle.  Il  professa  la 
médecine  à  Crémone  et  voyagea  en  France.  Il 
laissa  :  Epistolas  medicee  très;  Paris,  1504. 

Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BAPT1STI  {Pierre),  théologien  italien,  natif 
de  Pérouse,  mort  le  13  juillet  1677.  Il  était  de 
l'ordre  des  Franciscains.  On  a  de  lui  :  Scala 
delV  anima  per  giungere  in  brève  alla  con- 
templatione ,  perfettione  e  unione  con  Dio. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BAPTisTiN  OU  BA.TTISTIN  (  Jean-Baptiste 
Stuck,  dit),  musicien  italien,  né  à  Florence  vers 
I677,mortà  Paris  le  Sdécembre  1755.  On  a  delui 
troisopéras:  M^/éag-re;  paroles  de  JoUy,  1709; — 
Manto  la  fée,  paroles  deMenesson,  1720  ;  — Po- 
lydore,  paroles  de  Laserre,  1720.  Sa  réputation 
est  principalement  fondée  sur  des  cantates  qu'il  a 
publiées  en  plusieurs  livres.  On  remarque  surtout 
celle  qui  a  pour  titre  :  Démocrite  et  Heraclite, 
dont  la  musique  est  pleine  d'onomatopées.  C'est 
Baptistin  qui  le  premier  a  fait  connaître  en  France 
lé' violoncelle,  instrument  sur  lequel  il  était  d'une 
grande  force,  et  qui  le  premier  en  joua  à  l'Opéra, 
Louis  XIV  lui  accorda  ime  pension  viagère. 

Chaudon  et  Delandlne,  Dictionnaire  historique. 

*BAPTiSTis  {Alexandre  de),  poète  italien, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  laissa  :  De  Pulchritudine  Deiparae, 
en  vers  latins,  1653. 

Mazzuchelll,  Scrittori  d'italia. 

*BAPTSANSZKi  {Didaius) ,  religieux  hon- 
grois de  l'ordre  des  Franciscains,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  laissa  : 
Fasciculus  Myrrse;  Vienne,  1701.  C'est  une  dis- 
sertation approfondie  sur  la  Passion. 

Horanyl,  Memor.'.Hungar. 

BAQUENOis  (  Nicolas  ),  imprimeur  et  écrivain 
français  du  seizième  siècle.  Il  a  publié  entre  autres 
ouvrages  :  Précations  et  forme  de  prier  Dieu, 
trad.  du  latin  de  Jean  Fère,  docteur  en  théologie; 
Reims,  Baquenois,  1551,  in-16;  —  Traité  de 
l'ordre  du  divin  office  des  religieuses,  etc.; 
Reims,  Baquenois,  1558. 

La  Croix  du  Marne,  Bibliothèque  française,  édition  de 
Rigoley  de  Juvigny,  t.  2,  p.  187.—  Da  Verdier,  t.  3,  p.  106. 

*  BAQUOY  (Maurice),  graveur  français,  né 
vers  1680,  mort  à  Paris  le  6  août  1747.  Il  laissa 
des  paysages  datés  de  1710  ;  —unCombatnavalt 


383  BAQUOY 

d'après'  P.-D." Martin ,'  pour  le  czar  de  Russie; 
—  une  suite  de  vignettes  d'après  Boucher,  pour 
V Histoire  de  France  du  P.  Daniel. 

Nagler,  Neues  Mlgemeines  Kûnstler-Lexicon.  —  Les 
Blanc,  manuel  de  l'Jmateur  d'estampes. 

BAQCOT  (Jean-Charles),  fils  du  précédent, 
graveur  français,né  à  Paris  leiejuin  1721,  mort 
dans  cette  ville  le  24  février  1777.  Il  grava  avec 
talent  des  viçtnettes.  On  cite,  entre  autres,  celles 
qu'il  fit  pour  les  Métamorphoses  d'Ovide. 

CliaudoQ  et  Delandine,  Nouveau  Dictionnaire  histori- 
que.  —  Nagler,  Neues  Allgemeines  Kfinstler-Lexicon.  — 
Cil.  Le  Blanc,  manuel  de  l'Kmateur  d'estampes. 

BAQUOY  (Pierre-Charles),  graveur  français, 
fils  du  précédent,  né  à  Paris  le  27  juillet  1759, 
mort  dans  sa  ville  natale  le  4  février  1829.  Il 
Çrava ,  d'après  Moreau,  Mûris  et  Monsian ,  les 
i^lanches  pour  la  belle  édition  in-8°  des  Œuvres 
de  Voltaire  et  de  Racine,  puis  celles  d'une  His- 
toire Romaine,  m-i°.  ,11  grava  aussi  dé  fort 
jolies  vignettes  pour  les  Œuvres  de  Delille  et 
celles  de  Berchoux.  Son  chef-d'œuvi-e  est  une  es- 
tampe du  Martyre  de  saint  Gervais  et  saint 
Protais,  d'après  le  Poussin. 

Nagler,  Neues  JUgcmeines  Kûnstler-Lexicon.  —  Ch. 
I.e  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

*BAR  (  comtes  et  ducs  de).  Les  possesseurs 
de  cette  province  portèrent  le  titre  de  ducs  de- 
puis 958  jusque  vers  Tan  1034.  A  partir  de  cette 
dernière  année,  ils  ne  prirent  plus  que  celui  de 
comtes.  Mais,  en  1355,  ils  se  qualifièrent  de  nou- 
veau du  titre  de  ducs,  qu'ils  gardèrent  jusqu'à 
la  fin.  Les  seigneurs  de  ce  nom  se  succédèrent 
dans  l'ordre  suivant  : 

Frédéric  ou  Fen-i  I",  comte  de  Bar,  mort 
en  984.  Il  devint  comte  du  palais  sous  Charles 
le  Simple,  et,  en  951,  possesseur  du  comté  de 
Bar,  qu'il  obtint,  par  suite  de  son  mariage  avec 
Béatrix,  du  roi  de  Germanie  Othon,  dont  cette 
princesse  était  la  nièce,  en  môme  temps  qu'elle 
était  sœur  de  Hugues  Capet.  En  959,  le  comte 
de  Bar  devint  duc  de  la  Lorraine  Mosellane  ou 
haute  Lorraine. 

Thierri  I",  fds  du  précédent,  comte  de  Bar, 
mort  vers  1024.  Il  marqua  peu  dans  l'histoire. 

Frédéric  ou  Ferrï  H,  vivait  vers  la  première 
moitié  du  onzième  siècle.  Il  laissa  deux  filles, 
dont  l'aînée,  Sophie,  ayant  épousé  Louis,  comte 
de  Montbelliard  et  de  Mousson,  recouvra  le  châ- 
teau de  Bar  après  la  mort  d'Eudes ,  comte  de 
Champagne,  qui  s'en  était  emparé  en  1037. 

Thierri  III  succéda  à  Thierry  II,  et  se  fit 
connaîti-e  par  ce  fait,  que,  devenu  odieux  aux 
Barrois,  il  fut  forcé  d'abdiquer  en  faveur  de  son 
frère  Renaud. 

Renaud  J*"",  le  Borgne,  mort  en  1150.  Une 
sut  pas  plus  se  faire  aimer  de  ses  sujets  que  le 
précédent.  La  ville  de  Verdun,  en  particulier, 
échappa  plusieurs  fois  à  sa  domination.  Il  mou- 
rut peu  de  jours  après  son  retour  de  la  croisade, 
où  il  avait  accompagné  Louis  le  Jeime. 

Renaud  II,  fils  du  précédent,  mort  «n  1170. 
Il  fut  constamment  en  guerre  avec  ses  voisins, 


—  BAR  384  V 

et  U  ne  fallut  pas  moins  que  la  méditation  de  <i 
saint  Bernard  ,  pour  prévenir  la  guerre  entre  Re-i. 
naud  et  les  habitants  de  Metz. 

Henri  I,  fils  du  précédent,  mort  en  1191 M 
D'abord  excommunié  par  l'évêque  de  Verdun,  ii 
contre  lequel  il  avait  pris  les  armes,  il  accompa-  .i 
gna  Philippe- Auguste  à  la  croisade,  et  mourut  au  u 
siège  d'Acre. 

Thibaut  I",  frère  du  précédent,  comte  de  i 
Bar,  mort  en  1214.  Il  ne  put  faire  valoir  contre 
Baudoin  V,  comte  de  Hainaut,  les  droits  qu'il 
prétendait  sur  les  comtés  de  Namur  et  de 
Bruxelles,  du  chef  de  sa  femme  Ermanson,  fille  de 
Henri  l'Aveugle,  qu'il  avait  épousée  lorsqu'elle 
n'avait  que  huit  ans.  Il  fut  plus  heureux  dans  la 
gueri-e  qu'il  fit  à  Ferri  H,  duc  de  Lorraine,  son 
gendre;  et  en  1211  il  alla  se  croiser  contre  les 
Albigeois. 

Henri  II,  fils  du  précédent,  mort  en  1240.  Il 
combattit  et  se  fit  remarquer  à  la  bataille  de 
Bouvines  ;  et,  après  avoir  ravagé  plusieurs  fois 
la  Lorraine  et  la  Champagne ,  il  fut  fait  prison- 
nier de  Jean  de  Châlons  et  de  Henri  de  Vienne. 
Comme  la  plupart  des  seigneurs  du  temps,  il  se 
croisa ,  et  périt  en  combattant  contre  les  musul- 
mans. 

Thibaud  II.  Ce  prince  avait  succédé  à  son 
père  le  comte  Henri  H  au  commencement  de 
l'année  1240.  Malheureusement  pour  lui,  il  s'en- 
gagea dans  le  parti  de  la  comtesse  de  Flandre, 
la  célèbre  Marguerite,  alors  en  guerre  avec  les 
enfants  de  son  premier  mari,  Boucliard  d'Avcs- 
nes.  Il  faut  ici  rappeler  en  quelques  mots  que, 
par  un  dernier  traité  la  Flandre  était  demeurée 
aux  héritiers  de  Guillaume  de  Dampierre,  et  le 
Hainaut  à  ceux  de  Bouchard  d'Avesnes.  A  peine 
assuré  du  Hainaut,  Jean ,  fils  de  Bouchard,  avait 
réclamé  l'île  de  Zélande ,  et  c'est  en  prenant  les 
armes  qu'il  avait  plaidé  sa  cause.  L'agresseuf 
trouva  des  auxiliaires  intéressés  dans  les  prin- 
ces voisins,  et  surtout  dans  Florent,  comte  de 
Hollande.  Marguerite  réunit  contre  eux  une  armée 
nombreuse,  sous  la  conduite  de  ses  deux  fils 
bien-aimés  Guillaume  et  Jean  de  Dampierre,  de 
Godefroi,  comte  de  Guines,  et  de  notre  Thibaud, 
comte  de  Bar.  Ils  descendirent  dans  l'île  de  Wal- 
cheren  ;  et  quand  ils  furent  engagés  dans  les  ma- 
rais de  West-Cappel,  les  Hollandais  et  Hannuyers 
les  forcèrent  d'accepter  un  combat  inégal  dans 
ce  terrain  humide  et  mouvant.  Le  carnage  fut  ; 
horrible  du  côté  des  Flamands  ;  au  nombre  des 
captifs  se  trouvèrent  les  deux  fils  de  Marguerite, 
les  comtes  de  Guines  et  de  Bar,  le  brave  Érard 
de  Valéry,  qui  devait  partager  plus  tard  avec 
Charles  d'Anjou  la  gloire  de  la  conquête  de  Na- 
ples.  Florent  choisit  pour  sa  part  de  butin  les 
principaux  chevaliers;  les  gens  du  comte  de 
Hainaut  s'acconunodèrent  des  autres  prisonniers 
les  plus  riches.  Quant  à  la  foule  des  soudoyés 
qui  n'avaient  aucun  moyen  de  se  racheter ,  on 
les  dépouilla  de  leurs  habits,  et,  dans  un  état  de  'j 
nudité  complète ,  ils  furent  chassés  sur  les  terres  ' 


385 


BAR 


386 


(ie  la  comtesse  Margtferite  de  Flandre.  On  était 
alors  au  mois  de  juillet  1253.  Ces  pauvres  gens 
ayant  aperçu  des  champs  plantés  de  tiges  de 
pois,  les  arrachèrent  et  s'en  couvrirent  comme 
ils  purent,  avant  de  reparaître  aux  yeux  de  leurs 
compatriotes.  Les  chroniqueurs  français  nous 
ont  conservé  le  dicton  fait  à  l'occasion  de  leur 
malheur  : 

L'aa  rail  deux  cent  cinquante-trois. 
Firent  Flamansbrajes  de  pois. 

Le  comte  de  Bar  paraît  avoir  été  conduit  sur  les 
terres  de  l'Empire,  et  ipendant  longtemps,  en 
dépit  des  tentatives  faites  par  saint  Louis  pour 
sa  délivrance ,  il  fut  retenu  dans  la  plus  rigou- 
reuse captivité.  C'est  alors  qu'il  essaya  de  trom- 
per ses  ennuis  en  adressant  à  ses  amis  de  France 
des  couplets  destinés  à  ranimer  leur  bonne  vo- 
lonté. Peu  detemps  avant  la  guerre  de  Hollande, 
il  avait  épousé  Jeanne  de  Dampierre,  fille  de  la 
comtesse  de  Flandre.  Mais  Jeanne  n'avait  pas 
vécu  longtemps  après  son  mariage ,  et  Margue- 
rite, tout  entière  au  soin  de  ses  vengeances,  ne 
lit  aucune  tentative  en  faveur  de  son  gendre.  Dans 
sa  chanson  adressée  à  Érard  de  Valéry,  le  comte 
de  Bar  rappelle  sa  belle-mère;  et  il  se  recom- 
mande aux  souvenirs  du  comte  Othon  de  Guel- 
dres ,  de  Henri  IH,  duc  de  Brabant,  de  Henri 
le  Blond,  comte  de  Luxembourg  et  marquis 
d'Erlon ,  son  beau-frère.  Ces  détails  sont  indis- 
pensables à  l'intelligence  de  la  pièce  dont  voici 
la  traduction  : 

«  Mon  cher  Érard,  qne  pensez-vous  de  nos  ba- 
rons? Quitterons-nous  bientôt,  avec  leur  aide,  ce 
maudit  pays  des  Allemands?  Pour  moi,  je  mets  sur- 
tout mon  espoir  dans  le  comte  Othon. 

Duc  de  Brabant,  j'étais  votre  ami  quand  je  me 
trouvais  libre.  Vous  comptiez  avec  raison  sur  moi, 
quand  vous  aviez  à  combattre  quelque  ennemi.  Par 
le  Dieu  du  ciel,  ne  m'abandonnez  pas  aujourd'hui.  La 
fortune  m'a  trompé,  mais  elle  en  a  trompé  bien 
d'autres  aussi  puissants  que  je  l'étais. 

Et  vous,  belle-mère,  avez-vous  eu  jamais  occa- 
sion de  me  faire  un  reproche?  J'ai  suivi  tous  vos 
vœux  depuis  le  jour  où  j'épousai  votre  lille;  et  c'est 
pour  votre  cause  que  je  suis  aujourd'hui  livré  à  nos 
communs  ennemis..  Ah  !  vous  eu  prendrez  vengeance, 
si  vous  avez  un  noble  cœur  t 

Va,  chanson,  vers  mon  frère  le  marquis  et  vers 
mes  hommes.  Recommande-leur  de  veiller  à  ma  dé- 
livrance. Dis-leur  que  loyauté  avance  le  vassal.  Je 
verrai  quels  seront  mes  amis,  je  distinguerai  ceux 
qui  me  veulent  du  mal  ;  et,  quand  je  serai  libre,  je 
m'en  souviendrai. 

Cette  belle  chanson  nous  est  conservée  dans 
un  seul  manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale, 
et  elle  s'y  trouve  précédée  d'une  grande  initiale 
représentant  notre  comte  de  Bar  sur  un  coursier 
caparaçonné  d'un  long  drap  d'azur  chargé  des 
hars  et  des  croisillons  qui  dès  lors  formaient 
l'écu  des  comtes  de  Bar.  Les  vers  originaux  ont 
été  publiés  dans  les  notes  de  la  dernière  édition 
des  grandes  chroniques  de  France,  et  dans  le 
Recueil  des  chants  historiques  français  que  l'on 
doit  à  M.  Leroux  de  Lincy.  Seulement,  dans  ce 

«OUV.  BIOGR.   URIVERS.  —  T.   IV. 


dernier  recueil  on  les  attribue  à  Henri  1",  comte 
de  Bar,  mort  au  siège  d'Acre  en  1191 ,  et  nous 
croyons  qu'en  cela  l'on  s'est  trompé. 

Thibaud,  qui  avait  perdu  un  œil  à  la  funeste 
bataille  de  West-Cappel,  sortit  de  captivité  au 
bout  de  quelques  années.  Il  guerroya  ensuite  con- 
tre son  beau-frère  le  marquis,  comte  de  Luxem- 
bourg, auquel  il  s'était  vainement  recommandé. 
Puis,  après  diverses  autres  luttes  dont  on  peut 
voir  le  détail  dans  la  grande  histoire  de  dom 
Calmet,  il  mourut  en  1296  ou  1297,  laissant 
douze  enfants  de  sa  seconde  femme  Jeanne  de 
Tocy.  C'est  lui  qui  commença  la  construction  de 
la  Ville-Neuve  de  Pont-à-Mousson.   P.  Paris. 

Henri  III,  successeur  du  précédent,  mort  en 
1302. 11  prit  parti  pour  son  beau-père  Édouardr^, 
roi  d'Angleterre,  contre  Philippe  le  Bel.  En 
1297,  il  fut  battu  près  de  Comines  par  Jeanne  de 
Navarre,  et  faitprisonnier.  Il  recouvra  sa  liberté 
à  la  condition  de  rendre  hommage  au  roi  de 
France  du  comté  de  Bar,  avec  sa  châtellenie  et 
tout  ce  qu'il  y  tenait  en  franc-aleu  par  deçà  la 
Meuse.  La  noblesse  barroise  protesta ,  dit-on, 
contre  cette  aliénation.  Henri  alla,  dans  la  même 
année,  au  secours  du  royaume  de  Chypre,  en- 
vahi par  les  Turcs,  et  mourut  au  retour. 

Edouard  P',  fils  du  précédent,  mort  en  1337. 
Devenu  prisonnier,  en  1309,  de  Thibaut,  duc  de 
Lorraine,  il  combattit  à  Cassel  avec  Philippe  de 
Valois,  et  mourut  à  Chypre. 

Robert,  successeur  d'Edouard  II.  Il  fit  la 
guerre  ,en  Lorraine,  et  épousa  Marie  de  France, 
fille  du  roi  Jean,  pour  qui  Jean  d'Arras  écrivit 
le  roman  de  Méhisine. 

Edouard  III,  fils  du  précédent,  mort  à  la  ba- 
taille d'Azlncourt  en  1415. 

Louis,  cardinal-évêque  de  Châlons-sur-Marne, 
frèreet  héritier  du  précédent.  Il  se  démiten  1419 
en  faveur  de  René  d'Anjou,  son  petit-neveu,  con- 
tre lequel  Adolphe  vni,  duc  de  Berg,  soutint  les 
armes  à  la  main,  mais  sans  succès,  de  prétendus 
droits  au  duché  de  Bar,  du  chef  d'Yolande  sa 
femme,,  sœur  du  cardinal  Louis. 

Jrt  de  vérifier  les  dates,  t.  III,  p.  47.  —  Dora  Calmet, 
Histoire  de  Lorraine.  —  Chroniques  de  SainUDenis, 
édition  de  M.' P.  Paris.  —  Le  Roux  de  Lincy,  Recueils  des 
Chants  historiques  français.  —  Manuscrits  de  la  Bi- 
bliothèque nationale,  n°  7222.  —  Duchêne,  Histoire  de 
Bar-le-Duc.  —  Moréri,!  Dictionnaire  historique. 

*  BAR,  famille  du  Berry,  fixée  à  Bourges  dès 
1270.  Elle  dut  principalement  son  élévation,  du 
quatorzième  au  quinzième  siècle,  à  la  protection 
que  lui  accorda  Jean,  duc  de  Berry,  et  que  lui 
continua  Charles  VU,  successeur  de  Jean,  son 
oncle.  Nous  mentionnerons  parmi  les  membres 
de  cette  famille  : 

Jean  III  de  Bar,  sieur  de  Villemenard,  valet 
de  chambre  et  apothicaire  du  roi.  Il  figure  en 
cette  qualité  dans  le  compte  de  l'écurie  du  Dau- 
phin, qui  fut  Charles  VII,  de  1421  à  1423.  H 
exerçait  encore  la  même  charge ,  d'après  des 
titres  originaux  en  1442,  et  fut  père  de  : 

Jean   IV  de  Bar,  seigneur  de    Baugy,  la 

13 


387 


BAR 


388 


Guerche,  etc.  Celui-ci  fut  successivement  cham- 
bellan, maître  des  comptes,  général  des  finances, 
capitaine  des  châteaux  de  Tours  et  d'Amboise,  et 
enfin  bailli  de  Touraine,  sous  les  rois  Charles  VII 
et  Louis  XI,  Il  rendit  au  premier  de  ces  princes 
des  services  constants  et  variés ,  tantôt  comme 
militaire,  tantôt  commediplomate,  et  plus  souvent 
comme  administrateur  des  finances.  C'est  sur- 
tout dans  la  campagne  de  Normandie,  l'un  des 
grands  événements  du  règne  de  Charles  Vn  et 
de  notre  histoire,  que  le  seigneur  de  Baugy  eut 
occasion  de  déployer  ses  talents  divers.  Nommé, 
dès  l'ouverture  des  hostilités,  l'un  des  commis- 
saires du  roi  pour  traiter  avec  l'ennemi  et  négo- 
cier les  capitulations  des  villes  et  places  fortes, 
il  fut  fait  chevalier  sur  le  champ  de  bataille,  à 
l'ouverture  même  de  la  campagne.  H  prit  part, 
comme  parlementaire,  au  traité  de  soumission 
de  plusiem's  places  importantes,  et  notamment  à 
celle  de  la  ville  de  Rouen.  Le  chroniqueur  Gilles 
le  Bouvier,  dit  Berry,  le  cite  en  compagnie  du 
célèbre  Jacques  Cœur,  comme  ayant,  de  concert 
avec  l'infortuné  trésorier  ou  argentier  du  roi, 
contribué  puissamment  au  succès  de  cette  con- 
quête si  précieuse  et  si  rapide,  en  subvenant, 
par  d'habiles  et  fécondes  mesures,  aux  dépenses 
énormes  que  dut  à  cette  occasion  supporter  le 
trésor  royal.  Le  roi  Charles  VU  (qui  n'était 
point,  comme  on  l'a  dit,  naturellement  ingrat) , 
reconnut  les  ser\1ces  de  Jean  de  Bar  par  des 
grâces  multipliées  et  de  nombreux  bienfaits. 
C'est  alors  que  le  seigucur  de  Baugy  -vit  s'élever 
sa  maison  à  un  degré  de  richesse  et  de  prospé- 
rité inouïe  pour  elle  par  le  passé.  Père  de  cinq 
enfants,  il  plaça  deux  de  ses  fils  dans  les  rangs  les 
plus  élevés  du  clergé  ;  de  ses  deux  filles  ,  l'une 
épousa  Charles  de  Gaucourt,  bailli  de  Berry  et 
capitaine  de  la  maison  de  Louis  XI  ;  l'autre  s'allia 
à  Pierre  d'Oriole,  chanceher  de  France  de  1472 
à  1483.  Jean  IV  mourut  en  1470,  et  fut  inhumé 
aux  Jacobins  de  Bourges,  où  son  effigie,  sculptée 
en  pierre  sur  son  tombeau,  se  voyait  encore  au 
dix-septième  siècle. 

Pierre  ou  Pyon  de  Bar,  seigneur  de  Ville- 
menard  et  de  Saint-Germain-du-Puy,  était  frère 
cadet  du  précédent.  A  l'exemple  de  Jean,il  servait 
dès  1436  le  roi  Charles  vn  en  qualité  de  valet  de 
chambre ,  d'écuyer ,  et  principalement  en  ma- 
tière d'administration  et  de  finances.  En  1445, 
il  fut  un  des  premiers  commissaires  chargés 
d'appliquer  la  réforme  si  importante  connue 
sous  le  nom  d'établissement  de  la  milice  d'or- 
donnance, et  qui  consistait  à  substituer  aux 
vieilles  bandes  anarchiques  une  armée  régu- 
lière, permanente  et  nationale. 

VaLLET  de  VlRlVILLE. 

LaTliaumassière,  Histoire  du  Berry,  p.  767  et  suiv.  — 
Ordonnances  des  Rois  de  France,  t.  XIV  (  table.  )  — 
Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  t.  s,  p.  128.  —  Archi- 
ves nationales.  Comptes  royaux. sa.  —  Titres  généalogi- 
ques de  la  Bibliothèque  nationale  (  Bar  ). 

iSAR  (François  de),  savant  bénédictin,  né  en 
1538  à  Seizencourt,  près  de  Saint-Quentin,  mort 


le  25  mars  1606.  Il  fut,  depuis  1574,  grand 
prieur  de  l'abbaye  d'Anchin ,  ordre  de  Saint-Ber 
noît ,  sur  la  Scarpe.  Il  était  fort  versé  dans  l'his- 
toire ecclésiastique.  Ses  ouvrages  sont  restés 
inédits.  A  l'époque  de  la  révolution,  ils  furent 
transportés  de  la  bibUothèque  d'Anchin  à  la  bi- 
bliothèque de  Douay,où  on  les  conserve  encore. 
On  y  remarque  :  Epistolae,  petit  in-4°  ;  —  Cos- 
mographia,  in-12;  —  Opéra  varia,  petit  in-4";  — 
Chronicon  ab  origine  mundi  ad  annum  1573, 
in-fol.  ;  —  Compendium  Annalium  ecclesias- 
ticorum  Caesaris  Baronii,  in-fol.  ;  —  Historia 
arckiepiscopatus  Cameracensis  etcœnobiontm 
ejus ,  in-fol.  ;  —  Historia  episcopatus  Atreba- 
tensis  et  cœnobiorum  Artesias,  in-fol.  ;  —  His- 
toria episcopatus  Tornacensis,  item  Audo- 
marensis  et  Gandensis,  in-fol.;  —  De  Ordinibus 
monasticis  ,m-io\.  ;  —  Opus  Ordinum  monas- 
ticorum,  in-4'';  — Historia  monastïca,  in-fol.; 
—  Historia  monastica  Franciœ,  Jtalix  et 
Hispaniœ,  in-fol.  ;  —  Historia  Aquicinctensis 
ecclesix,  in-4'';  —  Electio  et  Gesta  Warneri 
de  Daure,  abbatis  Aquicinctini ,  in-fol.;  — 
Opéra  varia,  in-fol. 

Lelong,  Uibl.  de  la  France.  —  Moréri,  Dict.  historique, 

BAR  {George-Louis,  baron  de),  littérateur, 
né  vers  1701  en  Westphalie,  mort  dans  sa 
terre  de  Barnau  le  6  août  1767.  Il  employa  sa 
fortune  à  l'encouragement  des  lettres,  qu'il  cul- 
tiva lui-même  avec  distinction.  On  a  de  lui  : 
Épitres  diverses  sur  des  sujets  dijférents; 
Londres ,  1740 ,  2  vol.  in-12  ;  Amsterdam  ,  1751, 
3  vol.  in-S";  Francfort,  1763,  3  vol.  in-12:  il 
existe  une  traduction  allemande  de  cet  ouvrage, 
Berlin,  175C,  3  vol.  in-12  ;  —  Consolations  dans 
Vinfortune,  poëme  en  7  chants,  Hambourg  et 
Leipsick,  1758,  in-8°;  — Babioles  littéraires 
et  critiques ,  en  prose  et  en  vers;  ibid.,  1761- 
1764,  in-8°,  5  parties;  —  V Anti-Hégésias ; 
ibid.,  1762,  in-8";  dialogue  envers  contre  le 
suicide. 

Barbier,  Examen  critique  des  dictionnaires,  p.  72. 

*BAR  (Jacques-Charles),  savant  français, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-liuilièine 
siècle.  Il  se  qualifiait  lui-même  Ôl' historiographe 
des  ordres  reUgieux  et  militaires  de  toutes  les 
nations.  On  a  de  lui  :  Recueil  de  tous  les  cos- 
tumes des  ordres  religieux  et  militaires,  avec 
un  abrégé  historique  et  chronologique ,  enri- 
chi de  notes  et  de  planches  coloriées,  6  v.  in- 
fol.  Sous  le  nom  d'ordres  militaires,  l'auteur 
a  compris  les  miUces  et  castes  guerrières  de  dif- 
férents peuples.  [  JSnc.  des  g.  du  m.  ] 

BAR  (Jean  de),  bénédictin  de  la  congréga- 
tion de  Saint-Maur,  né  à  Reims  en  1700,  mort 
à  Paris  dans  la  maison  des  Blancs-Manteaux  le 
25  septembre  1765.  Il  publia,  conjointement  avec 
Franc.  Pradier  et  Nicolas  Julabeit,  l'État  pré- 
sent de  la  France;  Paris,  1749,  6  v.  in-12.  II 
recueillit  et  mit  en  ordre  les  papiers  de  Dantine, 
et  y  trouva  les  matériaux  d'une  quatrième  édi- 
tion des  Psaumes  avec  des  notes  tirées  de  VÉ- 


389 


BAR  —  BARABAIXI 


390 


critère  et  des  Pères ,  traduction  faite  sur  l'hé- 
breu, et  qui  parut  pour  la  première  fois  en  1738. 

Leiong,  Bibliothèque  historique  de  la  France. 

BAR  {Jean- Etienne),  avocat,  né  à  AnneviUe 
(Manche)  en  1748 ,  mort  en  1801.  n était  avocat 
à  Thion ville  à  l'époque  de  la  révolution,  et  fut 
envoyé  à  la  convention  par  le  département  de  la 
Moselle.  Dans  le  procès  de  Louis  XYI,  il  vota 
pour  la  mort  sans  sursis  ;  ensuite  il  contribua 
au  9  thermidor,  et  fut  chargé  d'une  mission  à 
l'armée  du  Nord.  Après  la  mort  de  Robespierre, 
il  fut  nommé  secrétairede  la  convention,  et  sauva 
la  vie  au  représentant  Dechezeau ,  condamné  à 
mort  par  la  commission  militaire  de  Rochefort. 
Il  demanda  que  l'on  supprimât  toute  radiation  de 
la  liste  des  émigrés ,  qui  rentraient  alors  en  foule 
sur  le  sol  fi-ançais.  Membre  du  conseil  des  cinq- 
cents  ,  il  vota  pour  l'exclusion  de  Job  Aymé ,  et 
cessa  de  faire  partie  de  cette  assemblée  en  1797  ; 
mais  bientôt  il  rentra  au  conseil  des  anciens, 
se  prononça  pour  le  Directoire  au  30  prairial 
an  VII,  et  fut  éliminé  au  18  brumaire.  Il  devint 
ensuite  président  du  tribunal  civil  de  Thionvilie. 

Biographie  des  Contemporains.  —  Le  Bas ,  Diction- 
naire encyclopédique  de  la  France. 

*BAR  {Louis  de),  théologien  français ,  ori- 
ginaire de  Sens,  mort  en  1617.  A  trente  ans  il 
se  rendit  à  Rome,  où  il  embrassa  l'état  ecclésias- 
tique, devint  secrétaire  du  cardinal  de  Ferrare, 
légat  en  France  auprès  de  Charles  IX,  et  suivit 
en  Espagne  le  cardinal  Hugues  Buon-Campagno, 
devenu  depuis  le  pape  Grégoire  Xm,  qui  le 
nomma  prodataire.  Après  la  mort  de  ce  pontife, 
de  Bar  se  donna  tout  entier  à  ses  fonctions  de 
doyen  des  sous-diacres  apostoliques  de  Saint- 
Pierre  de  Rome ,  et  au  soulagement  des  pau- 
vres. On  cite  de  lui,  entre  autres,  Ex  quatuor 
Evangelistarum  textu  confecta  narratio , 
ouvrage  imprimé  quatre  mois  avant  la  mort 
de  l'auteur. 

VloTéfx,  Dictionnaire  historique.  —  Richard  et  Giraud, 
Bibliothèque  sacrée. 

*BAR  {Nicolas  de),  peintre  célèbre,  natif  des 
environs  de  Bar,  vivait  dans  le  dix-septième 
siècle.  Il  était  connu  sous  le  nom  d'U  signor 
Nicoleto  en  Itahe,  où  il  passa  presque  toute  sa 
vie.  On  a  de  lui  un  Saint  Sigebert  et  un  grand 
nombre  de  Vierges.  Son  fils,  surnommé  du  Lys, 
mort  en  Lorraine  en  1732,  a  fait  un  grand  nom- 
bre de  tableaux  d'église. 

Nagler,  Neues  Allyemeines  Kûnstler-Lexicon. 

^BAR  {Adrien-Aimé-Fleury  de),  général 
français,  né  à  Thiais  (Seine)  le  13  décembre 
1783.  Engagé  comme  simple  volontaire  en  1805, 
il  conquit  successivement  tous  ses  grades  sur  le 
champ  de  bataille.  H  fit  la  campagne  du  Portugal 
et  celle  d'Allemagne  ;  grièvement  blessé  à  Bautzen 
(en  1813) ,  il  tomba  au  pouvoir  de  l'ennemi,  qui 
le  retint  prisonnier  jusqu'en  1814.  A  la  bataille 
de  Waterloo,  il  conmiandait  le  151®  de  ligne,  et 
lut  blessé  au  bras  gauche.  En  1823,  il  fit  la  guerre 
d'Espagne  comme  lieutenant  colonel  du  20^  léger. 


Depuis  1830,  il  fut  au  nombre  des  officiers  qui 
s'illustrèrent  sur  la  terre  d'Afiique.  II  repoussa, 
à  Gherchel ,  Abd-el-Kader  qui  menaçait  la  pro- 
vince d'Alger,  et  s'acquit  l'estime  particulière 
du  maréchal  Bugeaud,  qui  le  fit  nonuner  suc- 
cessivement maréchal  de  camp  et  lieutenant- 
général.  En  qualité  de  doyen  des  généraux  d'A- 
frique ,  il  remplit  plusieui's  fois  les  fonctions  in- 
térimaires de  gouverneur  général  de  l'Algérie. 
Après  1848,  D  fut  élu  colonel  de  la  3*  légion  de 
la  garde  nationale,  et,  le  8  juillet  1849 ,  repré- 
sentant de  la  Seine.  M.  de  Bar  fait  actuellement 
partie  du  sénat. 
Biographie  des  membres  du  sénat. 

*BAR  HADBSCiARA,  théologien  syrien,  a 
laissé  selon  Ebed-Jésu,  dans  son  catalogue  : 
Des  disputes  touchant  les  fausses  religions  ; 
—  nViQ  Histoire  ecclésiastique,  et  des  Commen- 
taires sur  les  Psaumes  et  sur  VÉvangile  de 
saint  Marc. 

Richard  et  Giraud ,  Bibliothèque  sacrée. 

*BARA  {Jean),  traducteur  hollandais,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix- septième  siècle. 
On  a  de  lui  une  traduction  hollandaise  du 
voyage  de  Benjamin  de  Tudèle  ;  Amsterdam, 
1666,in-12. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*BARA  {Jérôme),  écrivain  héraldique  fran- 
çais, natif  de  Paris,  vivait  au  seizième  siècle.  H 
laissa  :  le  Blazon  des  Armoiries,  auquel  est 
montré  la  manière  de  laquelle  les  anciens  et 
modernes  ont  usé  en  icelles;  Lyon,  1511,  in-4'*, 
d'après  Leiong;  Lyon  1581,  et  Paris,  1628. 

Leiong ,  Bibliothèque  historique  de  la  France,  éd.  de 
Fontelte.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines 
Gelehrten-Lexicon. 

*  BARABALLi  OU  BARABALLO,poëte  italien, 
natif  de  Gaëte,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
quinzième  siècle.  Il  voulut  se  poser  en  rival  de 
Pétrarque  et,  pour  ne  point  laisser  de  doute  à  ce 
sujet,  il  allait  partout,  improvisant  et  chantant  de 
mauvais  vers  italiens ,  où  il  n'y  avait  ni  mesure 
ni  sens.  Le  pape  Léon  X,  résolu  de  punir  Bara- 
baUi  de  son  outrecuidance,  lui  prodigua  la 
louange ,  et  lui  conseilla  de  se  faire  couronner 
au  Capitole  comme  avait  fait  Pétrarque.  Le  poëte 
vaniteux  donna  dans  le  piège  :  il  demanda  et  ob- 
tint du  pontife  les  honneurs  du  triomphe.  Plu- 
sieurs poètes  italiens  furent  invités  à  se  ti'ouver 
à  Rome  au  jour  indiqué  «  revêtus  delà  toge,  et  du 
laticlave,  couverts  de  pourpre  et  d'or.  »  {Hist. 
litt.)  Baraballi  fut  conduit  au  son  des  instru- 
ments en  présence  du  pape,  qui  célébrait  à  table 
la  fête  de  Saint-Cosme  et  de  Saint-Damien.  Le 
poëte  débita  alors  d'un  ton  emphatique  et  bizarre 
des  vers  de  sa  composition.  On  feignit  de  l'ad- 
mirer ;  on  le  déclara  digne  du  triomphe  ;  on  le 
fit  monter  enfin  sur  un  éléphant  qui  devait  le 
porter  au  Capitole.  Arrivé  sur  le  pont,  l'animal 
jeta  le  triomphateur  à  terre,  fit  tomber  plusieurs 
personnes  de  l'escorte  et  revint  dans  la  cour  du 
palais,  tandis  que  le  rival  de  Pétrarque,  hué 

13. 


391 


BAPlABALLI  —  BARAGUAY-D'HILLIERS 


392 


par  la  populace,  s'en  retournait  tristement  à 
pied. 

Ginguené,  Histoire  littéraire,  t.  IV. 
^BARABAS    OU    BARABAHSCH    (NiCOlas)  , 

peinti'e  hongrois,  né  en  1810.  Il  eut  d'abord  à 
lutter  contre  la  pauvreté  qui  lui  ôtait  les  moyens 
de  s'instruire,  et  contre  la  volonté  paternelle  qui 
le  destinait  à  la  carrière  ecclésiastique.  Mais 
sa  persévérance  l'emporta;  à  dix-neuf  ans,  il 
fut  admis  à  l'Académie  des  arts  de  Vienne.  Il 
y  connut  son  compatriote  le  célèbre  paysagiste 
Marko,  qui  le  protégea  et  l'éclaira  de  ses  con- 
seils. Ses  études  faites ,  il  se  mit  à  voyager,  et 
gagna,  en  peignant  le  portrait ,  la  somme  né- 
cessaire pour  se  rendre  à  Rome.  A  son  retour, 
il  vint  à  Pesth ,  où  il  trouva  à  s'occuper  avan- 
tageusement, et  devint  membre  de  l'Académie 
hongroise.  Il  reprit  ses  voyages  en  1832,  et  se 
fit  connaître  également  à  l'étranger.  Il  i  éussit 
surtout  dans  la  peinture  des  portraits  :  ses 
chefs-d'œuvre  en  ce  genre  sont  les  portraits  des 
palatins  Joseph  et  Etienne  et  du  baron  Wessé- 
lengi ,  etc.  Il  peignit  aussi  quelques  personnages 
politiques  actuels  :  Goergei ,  Klapka  et  d'autres. 

Conversations-Lexicon. 

*  BARA6BAS ,  Juif  séditieux,  et  meurti'ier,  vi- 
vait dans  les  premières  années  du  premier  siècle. 
Emprisonné  pour  ses  méfaits ,  il  fut  relâché  par 
Pilate,  sur  les  instances  des  Juifs,  qui  voulaient 
qu'on  lui  appliquât  la  coutume  de  déhvrer  un  pri- 
sonnier le  jour  de  Pâques,  plutôt  qu'à  J.-C,  dont 
ils  demandaient  ùnpéricusement  la  mort. 

Matth.,  27.  —  Marc,  15.  —  Luc,  23.  —  Jean,  18.  —  Act.  3. 

*BARABiNO  {Simone),  peintre  de  l'école 
génoise,  né  dans  la  vallée  de  Pclcevera,  dans 
l'état  de  Gênes ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle.  U  eut  pour  maître  Beniardo 
Castelli ,  qui  devint  jaloux  du  talent  de  son  élève. 
Il  résida  longtemps  à  Milan,  où  il  exécuta  un 
grand  nombre  de  peintures,  soit  à  fresque ,  soit  à 
l'huile,  pour  les  églises  et  les  palais  ;  et  sa  fortune 
semblait  aussi  assurée  que  sa  gloire,  quand  le 
désir  de  s'enrichir  plus  proraptement  lui  fit  quit- 
ter le  pinceau  pour  le  commerce  des  couleurs. 
Dans  cette  nouvelle  carrière,  il  ne  rencontra  que 
la  ruine  ;  hors  d'état  de  faire  face  à  ses  engage- 
ments ,  il  fut  mis  en  prison  par  ses  créanciers , 
et  bientôt,  dans  la  fleur  de  l'âge,  il  y  mourut  de 
chagrin  et  de  misère.  E.  B — n. 

Soprani,  f^ite  de  pittori,  scultori  et  architetti  Ge- 
novesi.  —  Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Ticozzi,  Dizionario 
dei  Pittori.  —  Orlandi,  Abecedario  Pittorico.  —  Piro- 
•vano  ,  Guida  di  Milano. 

* BARAC ,  fils  d'Abinoëm,  juge  d'Israël,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  treizième  siècle  avant 
J.-C.  Choisi  de  Dieu  pour  affranchir  les  Hé- 
breux de  la  servitude  de  Jabin,  roi  des  Cana- 
néens ,  il  ne  voulut  partir  qu'avec  Déborah.  Us 
vainquirent  ensemble ,  avec  dix  mille  hommes , 
l'armée  ennemie,  commandée  par  Sisara  et  com- 
posée de  neuf  cents  chariots.  On  sait  ce  qui  ar- 
riva ensuite  :  la  fuite  de  Sisara,  et  l'hospitalité 
décevante  et  mortelle  que  lui  offrit  Jahel  pen- 


dant qu'il  était  poursuivi  par  Barae.  Celui-ci 
n'eut  point  la  gloire  d'avoir  tué  son  ennemi  ;  ce 
fut ,  comme  l'avait  prédit  Déborah ,  le  châtiment 
qu'il  dut  encourir  pour  n'avoir  pas  voulu  obéir 
aux  ordres  de  Dieu  sans  être  accompagné  de  la 
prophétesse.  On  connaît  le  cantique  d'action  de 
grâces  de  Déborah. 

Juges,  4,  8,  9. 

*BARAC-HA«EB,  premier  sultan  cara-ca- 
thaïte,  vivait  dans  la  première  moitié  du  treizième 
siècle.  Envoyé  par  le  roi  des  Mogols  en  ambassade 
à  Mohammed,  roi  du  Khowaresme,  il  fut  retenu 
par  ce  prince,  qui  se  l'attacha;  ce  qui  valut  à  Ba- 
rae la  haine  jalouse  du  vizir,  et  l'obligea  de  se 
retirer  vers  Galal-eddin,  fils  du  sultan.  Sur  la 
route  il  fut  attaqué  par  Ruzeni,  gouverneur  du 
pays  qu'il  fallait  traverser,  et  qui  convoitait  les 
femmes  qui  faisaient  partie  de  la  suite  du  voy  agcur  ; 
mais  celui-ci  avait  fait  habiller  en  hommes  les 
femmes,  objets  de  cette  brutale  convoitise.  On 
se  battit,  et  Ruzeni  fut  vaincu.  Après  cette  affaire, 
dont  le  récit  ne  déparerait  pas  le  roman  des  Mille 
ettme  Nuits,  Barac,  devenu  maître  du  Kerman, 
province  gouvernée  par  son  ennemi  vaincu ,  se 
rendit  indépendant.  U  épousa  même  Ja  mère  du 
sultan  Mohammed ,  qui  fut  loin ,  comme  on  voit, 
de  s'opposer  à  ses  desseins.  Il  gouverna  onze  ans, 
et  eut  son  fils  aîné  pour  successeur. 

D'Hcrbclol,  Bibliothèque  orientale.  —  Morcri,  Dic- 
tionnaire historique. 

*BARACHIAS,  fils  de  Mésézabel,  vivait  au 
cinquième  siècle  avant  J.-C.  Il  fut  un  de  ceux 
qui  revinrent  de  la  captivité  de  Babylone  et  qui 
rebâtirent  Jérusalem. 

Esdras,  11,  3,  4  et  30.  —  Richard  et  Giraud ,  Bibliothèque 
sacrée. 

*BARJENUS  (Juste),  théologien  hollandais, 
peu  connu,  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Hpist.  ad  Abr.  Scultetuni;  Anvers,  1620,  inr4°. 
Il  y  défend  les  doctrines  luthériennes. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeincs  Gclchr- 
ten-Lexicon. 

^  BARAGA  (F.),  missionnaire  illyricn,  con- 
temporain. Il  a  visité  en  qualité  de  missionnaire 
le  lac  Supérieur  aux  États-Unis.  On  a  de  lui  : 
Abrégé  de  Vhistoire  des  Indiens  de  l'Amérique 
septentrionale,  traduit  de  l'allemand  ;  à  Paris, 
1837,  m-12;  —  Des  écrits  de  dévotion,  en  lan- 
gue ottawanienne. 

Qoérard,  la  France  littéraire. 
BARAGUAY-D'HILLIERS  (Louis),  général 
français,  né  à  Paris  le  13  août  1764,  mort  à  Ber- 
lin en  1812.  Enti'é  de  bonne  heure  au  service, 
il  était  lieutenant  au  régiment  d'Alsace  quand 
éclata  la  révolution.  Aide  de  camp  des  généraux 
Crillon  et  la  Bourdonnaye,  puis  chargé  d'orga- 
niser la  légion  des  Alpes ,  il  se  distingua  dans  la 
campagne  du  Palatinat,  et  lut  blessé  au  combat 
de  Hochheim.  Promu  au  grade  de  général  de 
brigade  le  4  avril  1793,  il  fut  choisi  par  Custine 
pour  chef  d'état-major,  et  même  proposé  pour 
être  ministre  de  la  guerre.  Détenu  jusqu'au  9  ther- 
midor, pour  avoir  voulu  défendre  le  général  Cus- 


BARAGUAY-D'HILLIERS  —  BARAHONA 


393 

tine ,  son  ami ,  devant  le  tribunal  révolutionnaire, 
il  fut  traduit  lui-même  devant  ce  tribunal.  Après 
sa  mise  en  liberté ,  il  devint  chef  d'état-majpr  de 
l'année  de  l'intérieur  et  de  celle  des  côtes  de 
Cherbourg;  puis  il  servit  en  Italie  sous  les  ordres 
de  Bonaparte,  qui  l'investit  du  commandement 
civil  et  militaire  de  la  Lombardie.  Devenu  maître 
de  Bergame  par  une  ruse  de  guerre,  il  fit  quatre 
mille  prisonniers  à  la  seconde  bataille  de  Rivoli  ; 
et  le  lendemain ,  n'ayant  que  cinq  cents  hommes 
du  même  corps ,  il  enleva  les  importantes  bat- 
teries de  Puisonna,  ce  qui  rendit  complète  la 
déroute  des  Autrichiens.  Nommé  général  de  di- 
vision le  10  mars  1797,  il  passa  à  l'armée  d'An- 
gleterre le  12  janvier  1798.  Admis  au  traitement 
de  réforme  le  16  janvier  1799,  il  fut  remis  en 
activité  le  10  juillet,  et  envoyé  à  l'armée  du  Rhin, 
puis  à  celle  de  réserve  le  20  juin  1800.  Inspec- 
teur général  d'infanterie  le  24  juillet  1801,  et  des 
dragons  en  septembre  1803,  il  hit  chargé,  le  29 
septembre  de  la  même  année,  du  commandement 
de  la  deuxième  division  de  dragons  à  Compiègne. 
Membre  de  la  Légion  d'honneur  le  11  décembre 
1803,  grand  officier  le  14  juhi  1804,  et  colonel 
général  des  dragons  par  décret  du  6  juillet  sui- 
vant, il  passa  en  1805  au  commandement  des 
dragons  à  pied  de  la  grande  armée,  et  se  distingua 
d'une  façon  toute  particuUère  à  Stuttgart,  à  Ei- 
chingen  et  sur  les  frontières  de  la  Bohême,  où, 
après  avoir  battu  un  corps  de  trois  mille  Autri- 
chiens retranchés  à  WaldmiJnchen ,  il  s'empara 
à  Bolsen  de  tous  leurs  magasins.  Ayant  reçu,  le 
22  septembre  1806,  l'ordre  de  se  rendre  en  Itahe, 
il  fut  investi  du  commandement  dans  le  Frioul. 
Gouverneur  de  Venise  par  décret  du  28  août  1 808, 
il  quitta  ce  poste  pour  faire  la  campagne  contre 
l'Autriche.  Il  contribua  puissamment  à  la  victoire 
de  Kaal,  gagnée  le  14  juin  par  le  vice-roi  d'Italie. 
Passé  le  22  août  1810  à  l'armée  de  Catalogne,  il 
chassa  les  Espagnols  d'Olot,  investit  le  fort  de 
Figuières  et  battit  le  corps  de  Campo-Verde,  au- 
quel il  enleva  un  convoi  de  douze  cents  voitures 
de  Aivres  destinés  à  ravitailler  cette  place.  Ap- 
pelé, le  8  juillet  1 8 1 2,  à  prendrele  commandement 
d'une  division  de  l'armée  de  Russie ,  il  eut  le 
malheur  de  tomber,  ainsi  que  la  plus  granae  par- 
tie de  sa  division,  au  pouvoir  de  l'ennemi.  Sus- 
pendu de  ses  fonctions  par  Napoléon,  qui  avait 
ordonné  une  enquête  sur  sa  conduite  pendant 
!a  fatale  journée  du  9  novembre,  Baraguay-d'Hil- 
liers  ne  put  survivre  au  chagrin  de  voir  sa  bra- 
voure et  sa  fidélité  mises  en  doute;  il  tomba  ma- 
lade à  Berlin,  et  y  mourut  à  l'âge  de  quarante- 
neuf  ans.  Barbier  lui  attribue  :  Mémoires  pos- 
thumes^du  général  français  comte  de  Custine, 
rédigés  par  un  de  ses  aides  de  camp  ;  Ham- 
bourg et  Francfort,  1794,  2  parties  in-8°. 

archives  de  la  guerre.  —  Moniteur  (réimpression  ), 
t. XVIU,  365;  XXI, 216;  XX vin,  519, 523,  533, 657, 765; -XXIX, 
326,  333, 356,  732,  823.—  Victoires  et  conquêtes,  t.  S,  9, 10, 

11.  12,  13,  15,  19,  20,21. 

*BARAGUAY-E>'Hii,i,iERS,  général  français, 
fils  du  précédent,  est  né  le  6  septembre  1795.  Il 


394 


s'engagea,  le  1"  juillet  1806,  dans  le  1"  régi- 
ment de  dragons,  et  après  un  an  de  service  il 
entra  comme  élève  au  Prytanée  militaire.  Il  dé- 
buta comme  sous-lieutenant  dans  la  campagne 
de  Russie,  devint,  en  1813,  aide  de  camp  du 
maréchal  Marmont,  avec  lequel  il  fit  la  campagne 
d'Allemagne,  reçut  à  Coulmaci  un  coup  de  sabre 
sur  la  tête ,  et  combattit  vaillamment  à  la  jour- 
née de  Leipzig,  oii  il  eut  (18  octobre  1813  )  le 
poignet  gauche  emporté  par  un  boulet  de  canon. 
Il  se  distingua  de  même  en  Espagne,  et  se  retira, 
le  8  juin  1815 ,  avec  le  grade  de  capitaine.  Le 
1"  septembre  de  la  même  année,  il  entra  dans 
le  2"  régiment  de  la  garde  royale.  En  1823  il  fit 
la  campagne  d'Espagne,  et  fut  élevé,  le  4  octobre 
1826 ,  au  grade  de  major  du  2^  d'infanterie  de  la 
garde.  En  1830  il  fit,  comme  heutenant-colonel 
du  1"  régiment  d'infanterie  légère,  partie  de 
l'expédition  d'Afrique,  qui  se  termina  par  la 
prise  d'Alger,  et  gagna  les  épaulettes  de  colonel. 
Après  la  révolution  de  Juillet,  il  fut  nommé  gou- 
verneur de  l'école  militaire  de  Saint-Cyr,  d'où  il 
expulsa ,  par  suite  de  la  répression  d'un  complot  ^ 
républicain,  MM.  de  Tréveneuc  et  Guinard,  alors 
élèves,  et  seize  ans  plus  tard  ses  collègues  à 
l'assemblée  nationale.  Promu  aux  grades  de  ma- 
réchal de  camp  (29  septembre  1836)  et  de  lieu- 
tenant général  (le  6  août  1843) ,  il  occupa  pen- 
dant près  d'un  an  le  poste  de  commandant  supé- 
rieur de  Constantine  (jusqu'au  14  janvier  18449 , 
époque  à  laquelle  il  fut  mis  en  disponibilité.  Les 
Arabes  l'avaient  surnommé  JSoM-dra  (le  Père  du 
bras) ,  faisant  allusion  à  la  perte  de  son  avant- 
bras. 

A  la  révolution  de  1848,  il  commandait  Be- 
sançon. Il  reçut,  l'année  suivante,  le  commande- 
ment en  chef  du  corps  principal  de  la  Méditer- 
ranée, et  (le  10  novembre  1849),  il  fut  envoyé 
en  mission  temporaire  auprès  du  pape.  Peu  de 
temps  après  son  retour  de  l'Italie,  le  4  mai  1850, 
il  reçut  le  commandement  des  troupes  de  la  3°  di- 
vision militaire.  M.  Baraguay-d'Hilliers  a  été  aussi 
représentant  du  Doubs  à  la  constituante  et  à 
l'assemblée  législative.  Il  est  aujourd'hui  grand- 
croix  de  la  Légion-d'Honneur,  et  l'un  des  vice- 
présidents  du  sénat. 

Biographie  des  membres  du  sériât. 

*IBARAGUE,  auteur  comique  français,  natif 
de  Rouen,  mort  en  1755.  On  a  de  lui  :  Aphos , 
comédie  en  un  acte  et  en  vers  ;  Paris,  1 748 ,  in-8"  ; 
Bihl.  du  théâtre,  t.  UT,  p.  299. 

Adelung,  suppl.  à  Jocher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

EARAHOSA  T  PADILLA  (Jean),  littérateur 
espagnol,  natif  de  Xérès,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  une  pa- 
raphrase du  traité  italien  d'Alexandre  Piccolo- 
mini  qui  a  pour  titre  :  Institutione  di  tutta  la 
vitadell'tiomo  natonobile;  Séville,  1577,  in-S". 

Moréri ,  Dictionn.  histor.  —  Wanding ,  Biblioth.  Min. 
—  N.  Antonio,  ZJtô^  liisp.nova. 

BARAHONA  { Pierre),  surnommé  Valdi- 
vieso ,  théologien  espagnol ,  vivait  dans  la  se- 


395  BARAHONA 

conde  moitié  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  en 
latin  :  ime  interprétation  du  Psaume  86,  de 
YÉpitre  de  Saint-Paul  aux  Galates,  de  VÉ- 
pître  aux  Hébreux,  etc. 

N.  Anlonio ,  Bibliotheca  kisp.  nova.  —  Richard  et 
Giraiid,  Bibliothèque  sacrée. 

*  BARAHONA  Y  SOTO  (  LouiS  De),  poëtc  et 

médecin  espagnol,  natif  de  Lucène  (Andalou- 
sie ),  vÎTait  vers  la  fin  du  seizième  siècle.  H 
exerça  la  médecine  pendant  plusieurs  années  à 
Archidone,  dans  le  royaume  de  Séville.  11  avait 
laissé  :  une  traduction  espagnole  d'une  partie  des 
Œuvres  d'Ovide ,  aujourd'hui  perdue;  —  la 
Hermosxira  de  Angelica,  poëme  dont  la  pre- 
mière partie ,  intitulée  les  Larmes  d'Angélique, 
font  suite  au  Roland  de  l'Arioste.  Cervantes 
était  enthousiaste  de  ce  livre  ;  on  peut  en  juger 
par  l'éloge  suivant  qu'il  met  dans  la  bouche  du 
curé,  quand  il  passe  en  revue  la  bibliothèque 
de  don  Quichotte ,  et  qu'après  avoir  examiné 
les  Larmes  d'Angélique,  il  s'écrie  :  «  Je  pleu- 
'<  rerais  ce  poëme  s'il  fallait  que  j'ordonnasse  de 
«  le  brûler;  car  son  auteur  fut  un  des  plus  îa.- 
«  meux  poètes,  non-seulement  de  l'Espagne, 
«  mais  encore  de  l'univers.  11  ne  fut  pas  moins 
«  heureux  dans  la  traduction  de  quelques  poé- 
«  sies  d'Ovide  que  dans  l'invention  de  son 
«  poëme ,  j)  publié  pour  la  première  fois  à  Gre- 
nade, 1598,  in-12;  Barcelone,  2"  édit.,  1602- 
1605  ;  —  Satires  et  églogues  :  une  des  plus  cu- 
rieuses de  ces  églogues  a  été  conservée  dans 
l'importante  collection  d'Espinosa ,  intitulée  Flo- 
res ;  —  Épitres  poétiques,  imprimées  dans  les 
Œuvres  de  Silvestre  ;  Grenade,  1599,  in-l2. 

Georges  Ticbnor,  History  of  Spanisk  Uteruturc  ;  Lon- 
dres, 1849. 

BARAiLLGN  (Jean-François),  médecin  et 
membre  de  la  convention  nationale,  né  à  Yier- 
zat  (Auvergne)  le  12  janvier  1743,  mort  à 
Chambon  le  14  mars  1816.  Avant  la  révolution 
il  était  médecin  à  Chambon,  et  s'était  fait  con- 
naître par  quelques  dissertations  de  médecine 
et  d'archéologie.  Les  principes  qu'il  adopta  le 
firent  d'abord  nommer  juge  de  paix  de  cette 
ville,  et,  en  septembre  1792 ,  député  à  la  con- 
vention. Vers  la  fin  de  la  même  année,  il  ac- 
cusa le  ministre  Pache  d'une  mauvaise  organisa- 
tion des  armées  ;  et,  peu  de  temps  après,  il  re- 
procha à  Robespierre  lui-même  des  prétentions 
arrogantes  et  une  ambition  mal  dissimulée.  Dans 
le  procès  de  Louis  XVI  il  vota  pour  la  déten- 
tion et  pour  l'exil ,  quand  la  guerre  serait  ter- 
minée. «  Je  ne  crois  pas,  ajoute-t-il,  être  ici 
pour  juger  des  criminels  :  ma  conscience  s'y  re- 
fuse. «  Plus  tard,  il  fit  demander  compte  au  pou- 
voir exécutif  des  conti'e-ordres  donnés  aux 
gardes  nationaux  qui  allaient  au  secours  de  la 
Vendée,  et  proposa  une  anmistie  en  faveur  des 
habitants  de  ce  pays ,  qui  mettaient  bas  les  ar- 
mes. Au  commencement  de  l'an  III,  il  invoqua 
l'humanité  de  la  convention  en  faveiu"  des  prê- 
tres détenus  ;  il  demanda  qu'on  mît  en  accu- 
tion  les  dilapidateurs  publics,  qu'on  poursuivît  ' 


-  BARAILON  396 

les  successeurs  de  Robespierre.  Le  25  avril  1795 
il  devint  membre  de  la  commission  d'instruction 
publique ,  et  en  cette  qualité  il  présenta,  le  1 0 
juin  1796,  un  programme  pour  la  fête  anniver- 
saire de  la  mort  du  roi  ;  il  fit  décréter,  le  4  février 
suivant,  que  les  jardins  botaniques  de  Mont- 
pellier et  de  Strasbourg  seraient  une  dépen- 
dance des  écoles  de  médecine,  et  organisa  en 
trois  mois  les  écoles  centrales  de  dix-sept  dé- 
partements. Il  critiqua  vivement  le  plan  d'orga- 
nisation de  l'École  polytechnique ,  des  écoles  se- 
condaires, et  des  écoles  spéciales  de  médecine. 
A  la  fin  de  1795,  il  demanda  qu'on  rapportât  la 
loi  du  10  juin  1793,  relative  au  partage  des  biens 
communaux. 

Baraillon  fut  un  des  députés  qui  pansèrent  les 
blessés  de  la  journée  du  13  vendémiaire  an  IV 
(10  octobre  1795).  Le  9  brumaire,  il  proposa, 
comme  emblèmes  pour  le  sceau  de  l'État ,  le 
bonnet  de  la  liberté  et  le  niveau.  Lorsque  la 
convention  fut  dissoute,  il  entra  au  conseil 
des  cinq-cents  et  en  devint  secrétaire.  Il  n'eut 
aucune  part  à  la  journée  du  18  fructidor  :  il 
était  alors  absent  ;  mais,  le  23  vendémiaire  an 
VI,  il  adressa  à  ses  collègues  une  lettre  dans  la- 
quelle il  les  engageait  à  sévir  contre  les  prêtres 
fanatiques,  les  ci-devant  nobles,  les  agents  des 
princes  et  les  fonctionnaires  infidèles.  Le  27  dé- 
cembre 1797  ,  tout  en  louant  le  patriotisme  de 
l'abbé  Grégoire ,  il  l'accusa  d'exciter  le  fana- 
tisme par  sa  correspondance  cpiscopale.  H  parla 
encore  sur  le  recrutement  de  l'armée  et  sur  plu- 
sieurs autres  sujets;  enfin,  il  entra  en  l'an  VII  au 
conseildes  anciens. Ce  député,  donties  intentions 
étaient  sincères ,  aima  toujours  la  liberté ,  en 
faveur  de  laquelle  il  proposa  quelquefois  des 
moyens  dont  l'énergie  ressemblait  à  la  violence. 
Ce  fut  sans  doute  par  une  suite  des  mêmes  prin- 
cipes qu'à  cette  époque  il  devint  le  défenseur 
du  pouvoir.  Il  fit  passer  l'ordre  du  jour  sur  la 
demande  d'envoyer  une  députation  aux  funé- 
railles de  l'ex-ministre  Lecarlier.  A  l'occasion 
des  tentatives  des  jacobins  du  Manège,  il  pro- 
nonça un  discours  dans  lequel  il  s'éleva  contre 
les  partisans  de  la  terreur.  Il  combattit  ensuite 
la  résolution  qai  retirait  au  Directoire  le  droit 
de  faire  entrer  des  troupes  dans  le  rayon  cons- 
titutionnel ;  enfin,  bien  qu'opposé  aux  mesures  qui 
préparaient  la  journée  du  18  brumaire,  il  siégea 
au  corps  législatif,  dont  il  fut,  en  1801,  élu  piési- 
dent.  Rendu  à  la  vie  privée  en  1806,  il  reprit  sa 
profession  médicale  et  ses  études  archéologi- 
ques. 

Outre  plusieurs  articles  insérés  dans  divers 
recueils,  on  a  de  Baraillon  :  Observations  sur 
une  espèce  d'épilepsie  qui  reconnaît  x>oiir 
cause  le  virus  miliaire  (  Mémoires  de  la  So- 
ciété de  médecine,  t.  F'',  l"""  part.,  p.  225);  — 
Mémoire  sur  les  fièvres  viiliaires ,  couronné 
par  l'Académie  d'Amiens,  et  divisé  en  deux  par- 
ties (Mémoires  de  la  Société  de  médecine,  t.  J, 
p.  153-244;  t.  II,  p.  198-206;  —  Mémoire  sîir 


397 


BARAILLON  —  BARANOVITCH 


398 


la  nature  et  les  caiises  de  différentes  espèces 
d'hydropisie  (ibid.,  t.  VI);  —  Mémoire  sur 
les  avantages  et  les  dangers  du  quinquina  : 
il  lui  valut  le  second  prix  en  1783  ;  —  la  Battue 
générale  des  brigands  et  des  Jripons  ;  Paris , 
an  m,  in-8°  ;  —  Recherches  sur  les  peuples 
Canibiovicenses  de  la  carte  Théodosienne , 
dite  de  Peutinger;  sur  l'ancienne  ville  ro- 
maine de  Néris;  sur  les  ruines  de  plusieurs 
autres  villes  romaines  de  V ancien  Berry;  sur 
divers  monuments  celtiques;  sur  les  ruines 
et  les  monuments  de  la  ville  celtique  de 
Toull;  sur  les  premiers  ouvrages  de  tuilerie 
et  de  briqueterie,  eic;  Paris,  1806,  in-8°  de 
444  pages. 

Biographie  des  Contemporains.  —  Biographie  médi- 
cale. —  Le  Moniteur  du  16-23  mars  1807. 

*BARAR-RHAN.     VoyCZ  BarKA-KhAN. 

*BARA)LE  {Joffroy  de),  noble  poëte  fran- 
çais du  treizième  siècle,  dont  nous  avons  con- 
servé deux  chansons  amoureuses  et  un  jeu- 
parti.  Il  proposa  le  jeu-parti  à  un  certain  messire 
Aimeri.  Voici  le  sujet  :  Quand  on  a  le  choix  de 
jjosséder  sa  maîtresse  en  plein  midi  et  sans  le 
moindre  retard,  ou  de  passer  avec  elle  toute  la 
nuit  suivante,  vaut-il  mieux  saisir  l'occasion  ou 
différer,  pour  rendre  le  bonheur  plus  complet? 
Joffroy  se  prononce  contre  tout  retard,  et  dit  à 
la  dame  chai-gée  de  résoudre  la  question  : 

Dames  vaillans,  pleine  de  courtoisie, 
Jugiês  se  cil  doit  jà  d'amour  joïr 
Qui  met  respit  en  son  plus  grant  désir. 
Quant  ne  sut  pas  le  terme  de  sa  vie. 

Barale  est  un  village  situé  à  deux  lieues  et  de- 
mie d'Arras,  et  les  seigneurs  de  cet  endroit  sont 
fréquemment  cités  dans  les  documents  histori- 
ques du  nord  de  la  France.    Paulin-Paris. 

Arthur  Dinaux,  Trouvères  Cambrésiens,  p.  109.  —  La- 
borile  ,  Essai  sztr  la  Musique,  II,  p.  162.  —  Mss.  de  la 
Bibliothèque  nationale,  n°  7222,  et  fonds  de  Mouchet,  8. 

*BAZAL,i.i  {Liberius),  auteur  itahen  qui  vi- 
vait à  une  époque  restée  inconnue.  II  laissa  la 
CoUivazione  di  vitable  Magazzini;  Venise, 
1625,  in-4». 

Mazzuohelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARALT  (  Rafaël- Maria),  écrivain  hispano- 
américain,  né  à  Maracaïbo  au  commencement 
de  notre  siècle.  Il  séjourna  quelque  temps  en 
France,  où  il  recueillit  des  documents  sur  l'his- 
toire de  son  pays.  On  lui  doit-  :  Resumen  de 
la  historia  de  Venezuela  desde  el  descubri- 
miento  de  su  territorio  por  los  Castellanos  en 
el  siglo  XV,  hasta  el  ano  de  1797,  etc.  ;  Paris, 
1841,  1  vol.  in-8'';  cet  ouvrage  est  en  quelque 
sorte  le  complément  de  la  Description  géogra- 
phique de  l'État  de  Venezuela,  par  Augustin 
Codazzi.  Les  deux  autres  volumes  du  Resumen 
de  la  Historia  de  Venezuela,  conduisant  le  ré- 
cit des  événements  jusqu'à  l'année  1837 ,  por- 
tent sur  le  titre  les  noms  de-R.  M.  Baralt  et  de 
KamonDiaz.  Ce  livre,  imprimé  chez  Fournier,est 
devenu  tellement  rare  en  France,  que  nous  ne 
croyons  pas  qu'on  puisse  en  découvrir  plus  de 


cinq  ou  six  exemplaires  en  circulation  :  il  ren- 
ferme cependant  d'utiles  renseignements  sur  une 
vaste  région  à  peine  connue  :  l'édition  entière  a 
été  transportée  en  Amérique,  où  elle  s'est  écoulée. 
M.  Baralt  est,  dit-on,  fixé  aujourd'hui  à  Madrid, 
où  il  fait  partie  de  la  rédaction  d'unjom'nal  inti- 
tulé el  Clamor  publico.  Ferd.  Denis. 

*BARAN  {Henri  de),  poëte  français,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  Il 
laissa  :  l'Homme  justifié  par  la  foi,  tragi-co- 
médie en  cinq  actes  et  en  vers,  1554. 

IVIoBhy,  Tablettes  dramatiques.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allaemeines  Celehrten-Lexicon. 

*  BARANius  (  frawçois  ),  jurisconsulte  italien, 
natif  de  Palerme,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  H  fut  docteur  en  droit 
civil  et  en  droit  canon.  On  a  de  lui  :  De  Corpore 
ejusque  partibus  et  membris  tractatus ,  in 
quo  agitur  de  corpore  tam  vivo  quam  mor- 
tuo,  et  quot  modis  sumatur,  de  irregularitate, 
de  immunitate  ecclesiastica ,  de  homicidio, 
de  licita  sui  ipsius  defensione;  Palerme,  1664 
et  1668,  2  vol.  in-f°. 

Adelung, Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrtcn- 
Lexicon. 

*BARA]Sïov  {Alexandre-André  Vith  ),  gou- 
verneur des  possessions  russes  dans  l'Amérique 
du  Nord -Ouest,  mort  en  avril  1819..  Il  fitd'abord 
le  commerce  dans  la  Sibérie  occidentale ,  lors- 
que, cédant  aux  conseils  de  Shelikov  qui  reve- 
nait d'Amérique ,  U  s'embarqua  au  mois  d'août 
1790,  pour  se  rendre  à  l'île  de  Kadyak.  A  peine 
arrivé,  il  chercha  à  nouer  des  relations  de  com- 
merce avec  les  indigènes.  En  1796,  il  fonda  une 
colonie  marchande  au  détroit  de  Behring  ;  et  en 
1799,  il  prit  possession  de  la  grande  île  de  Sit- 
khy.  Et  ce  ne  fut  pas  sans  avoir  eu  à  lutter  con- 
tre des  obstacles  de  toute  nature,  qu'il  parvint 
à  atteindre  ce  but.  Ses  efforts  lui  valurent  enfin 
l'appui  de  la  compagnie  russe  de  l'Amérique;  et 
il  obtint  des  titres  de  noblesse  de  l'empereur 
Alexandre.  Dans  l'inter^'alle,  il  avait  perdu,  puis 
recouvré  en  octobre  1804,  la  forteresse  de  l'île 
de  Sitkhy.  Il  y  établit  alors  une  factorerie  im- 
portante, et  bientôt  il  fut  en  rapport  d'affaires  et 
de  commerce  avec  Canton,  ManOle,  Boston,  New- 
York,  la  Californie  ;  il  fonda  même  une  petite  co- 
lonie dans  le  voisinage  du  port  espagnol  de  San- 
Francisco.  Tant  de  travaux  et  de  fatigues  le  dé- 
termùièrent  à  prier  le  gouvernement  russe  de 
lui  accorder  un  successeur  ;  mais  il  ne  lui  fut 
donné  de  quitter  ces  parages  qu'en  1818,  et  en- 
core ne  revit-il  pas  sa  patrie  ;  il  toucha  à  Bata- 
via, dont  le  climat  lui  fut  mortel  :  il  mourut  à  l'âge 
de  soixante-treize  ans,après  avoir  passé  en  quel- 
que sorte  toute  sa  vie  sur  l'Océan. 

Rose,  Biographlcal  Dictionary . 

*  BABANOViTCH  {Lazare),  théologien  russe, 
mort  en  1693.  Après  avoir  rempli  diverses  fonc- 
tions académiques  ou  ecclésiastiques,  il  devint 
archevêque  de  Tchernigov.  D  défendit  l'Église 
gréco-russe  contre  les  jésuites  polonais,  et  son 
influence  sur  ses  compatriotes  devint  si  grande, 


399 


BARANOVrrCH  —  BARANTE 


400 


qu'il  contribua  à  faire  rentrer  dans  le  devoir  les 
Cosaques  qui  s'étaient  insurgés  en  1669.  Outre  ses 
travaux  théologiques,  on  a  de  lui  :  Platch  :  poëme 
élegiaque  sur  la  mort  d'Alexis  Mikhaelovitch, 
imprimé  à  Kiev  en  1674;  —  un  autre  poëme, 
en  polonais,  sur  les  Vicissitudes  de  la  vie  hu- 
maine; Tchernigov,  1678. 
Bose,  New  Biograpkical  DicUonary. 
BABANOWSRI   OU  BABANOVICS  (  ^^ÔerO  , 

théologien  polonais,  mort  en  septembre  1615.  Il 
fut  en  faveur  à  la  cour  de  Sigismond  in,  et  de- 
vint successivement  évéque  de  Przemisl,  de  Plo- 
tzk,  de  Wladislavjr,  enfin  archevêque  de  Gnesen. 
J\.\à\?,sa,:Constitutionessynodidiœcesanx  Ula- 
dislaviensis ,  anno  1607  celebratœ;  Cracovie, 
1607,  in-4'';  —  Concilium  provinciale  regni 
Polonias  a.  1607  celebratum  ;  Cracovie,  1611, 
in-4°  ;  —  Synodus  diœcesana  Gnesnensis  ha- 
bita 1612;  Cracovie,  1612,  in-4°. 

Adelnng,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten- 
hexicon. 

BARANOWSKI  (Stauislos  a  Rzeplin),  bio- 
graphe polonais,  vivait  dans  la  première  moitié 
(lu  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Insignia 
prxclaraque  facinoranobilitatis  Polonias  ac 
Lithuanix,  continuation  en  polonais  de  l'ou- 
vrage de  Paprocius,  ms. 

Adelung,  Supplément  à  Jôeher,  AUgemeines  Celehrten- 
Lexicon. 

BARANTE  (  Claude-Tgnace  Brugière  de  ) , 
écrivain  français,  né  en  1670  à  Riom  en  Auvergne, 
mort  en  1745.  Il  étudia  le  droit  à  Paris  où  il  se 
lia  d'amitié  avec  le  Sage ,  Furetière ,  Regnard.  Il 
débuta  comme  eux  dans  la  carrière  littéraire  par 
quelques  comédies  qu'il  fit  pour  l'ancien  Théâtre- 
Italien;  elles  ont  été  imprimées,  sans  nom  d'au- 
teur, dans  le  recueil  de  Gherardi  (  Théâtre-Ita- 
lien, 1700,  6  vol.  in-12  ).  Outre  une  traduction 
des  trois  livres  d'Apulée  et  de  la  fable  de  Psy- 
ché, on  a  de  lui  :  un  Recueil  des  plus  belles 
épigrammes  des  poètes  français  depuis 
Marot  jusqu'à  présent,  avec  des  notes  histo- 
riques et  critiques,  et  suivi  du  Traité  sur  la 
vraie  et  la  fausse  beauté  dans  les  ouvrages  d'es- 
prit, trad.uit  du  latin  de  MM.  de  Port-Royal; 
Paris,  1698,  2  vol.  in-12  ;  la  seconde  édition  porte 
Je  nom  de  l'auteur,  et  contient  les  Bergeries  et 
les  Odes  de  Racan,  avec  une  notice  sur  ce  poète  : 
ce  travail  fut  attribué  à  Richelet,  et  l'on  préten- 
dit que,  pour  se  donner  un  air  de  Port-Royal,  il 
avait  pris  le  pseudonyme  de  Brugière,  sieur  de 
Barante;  — Observations  sur  Pétrone  trouvé 
à  Belgrade  en  1688,  et  imprimé  à  Paris  en 
1693,  avec  une  lettre  sur  l'ouvrage  et  la  per- 
sonne de  Pétrone;  Paris,  1694,  in-12:  l'auteur 
conteste  l'authenticité  de  ce  fragment  de  Pétrone, 
et  son  opinion  fut  adoptée  par  le  plus  grand 
nombre  desérudits.  —  A  l'âge  de  vingt-sept  ans 
Brugière  de  Barante  quitta  Paris,  et  retourna  à 
Riom;  il  occupa  pendant  quelque  temps  une 
place  de  magistrature,  puis  la  quitta  pour  suivre 
la  carrière  du  barreau.  Il  acquit  une  grande  con- 
sidération dans  sa  province,  où  il  mourut  à  l'âge 


de  soixante-quinze  ans,  laissant  une  famille 
nombreuse  qui  a  continué  à  occuper  un  ran<» 
distingué  en  Auvergne.  Un  de  ses  fils,  officier  de 
dragons,  fut  tué  en  1734  à  la  bataille  de  Parme. 

Lelong,  Bibliothèquj  historique  de  la  France. 

BARANTE  (  Claude-Iguacc  Brucikre,  baron  <i 
de),  écrivain  français,  petit-fils  du  précédent, 
naquit  à  Riom  le  10  décembre  1745,  et  mou- 
rut le  20  mai  1814.  Il  se  destina  au  harrcaii,  et 
occupa,  dans  sa  ville  natale,   une  charge  de 
magistrature.  Depuis  la  révolution  de  1789,  il  \ 
vécut  dans   la  retraite,   lorsque,  après  le  18  ^ 
brmnaire,  le  premier  consul  le  nomma  préfet  \ 
de  l'Aude  en  1803.  Il  passa  à  la  préfecture  dej 
Genève,  où  il  fut  remplacé  en  1810.  Barante  ■; 
retourna  en  Auvergne  pour   y  vivre  de  nou-iî 
veau  dans  la  retraite,  et  y  consacra  le  reste  li 
de  ses  jours  à  l'éducation  de  ses  enfants.  11  com-  v 
posa  pour  eux  une  Introduction  à  l'étude  des  - 
langues;  Riom,  1791,  in-12;  et  des  Éléments^ 
de  géographie,  i  vol.  in-12,  qui  ont  eu  plusieurs  < 
éditions.  On  a,  en  outre,  de  lui  une  Slatistiqxie  y. 
du  département  de  l'Aude;  Carcassonne,  1802,  ', 
et  Paris,  1803,  in-8°;  —  un  Examen  du  prin- 
cipe fondamental  des  Maximes  de  la  Roche-  ■■ 
foucauld,  placé  en  tète  d'une  édition  des  Maxi-  <• 
mes  ;  Riom,  1798,  in-12;  —   des  articles  dans  <; 
quelques  journaux,  surtout  dans  l'Historien  en  n 
1796  et  1797,  et  dans  la  Décade  philosophique 
en  1799.  Enfin,  il  fut  un  des  rédacteurs  de  la 
première  édition  de  la  Biographie  publiée  par 
les  frères  Michaud. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BARANTE  (  Amable-GuUlaume-Prosper 
Brugière,  baron  de  ),  fils  du  précédent,  est  né  à 
Riom  le  lOjuin  1782.  Il  fit  ses  premières  études 
à  l'École  militaire  d'Effiat  ;  elles  furent  interrom- 
pues lorsque  l'administration  révolutionnaire  ' 
ferma  ce  collège.  Son  père  continua  à  lui  donner 
une  instruction  classique,  puis  le  plaça  dans  une 
pension  à  Paris.  Il  fut  reçu  à  l'École  polytechni- 
que en  1798,  et  y  passa  deux  années.  En  1802,  il  ' 
entra  conune  surnuméraire  au  ministère  de  l'in- 
térieur. En  1806,  il  fut  nommé  auditeur  au  con- 
seil d'État,  et  à  ce  titre  remplit  plusieurs  mis- 
sions en  Espagne,  en  Pologne  et  en  Allemagne. 
Sous-préfet  à  Bressuire  pendant  l'année  1808,  il 
devint  préfet  de  la  Vendée  en  1809.  Au  bout  de 
quatre  ans,  il  passa  à  la  préfecture  de  Nantes. 
Après  le  20mars  1815,  il  donna  sa  démission.  Au 
second  retour  du  roi  Louis  XVIIf ,  il  fut  nommé 
conseiller  d'État  et  secrétaire  général  du  minis- 
tère de  l'intérieur.  Les  départements  du  Puy-de- 
Dôme  et  de  laLoire-Inférieure  le  choisirent  pour 
député  à  la  chambre  de  1815.  Peu  après  il  fut 
appelé  à  la  direction  générale  des  contributions 
indirectes.  En  1819,  le  roi  le  nomma  pair  de 
France.  En  1820,  la  mission  de  ministre  en  Dane- 
mark lui  fut  proposée;  il  ne  l'accepta  point,  et 
jusqu'en  1830  il  n'exerça  d'autres  fonctions  pu- 
bliques que  la  pairie.  —  Après  la  révolution  de 
Juillet,  il  fut  ambassadeur  près  la  cour  de  Sar- 


m  BARANTE 

daigne.  En  183u,  il  se  rendit  avec  le  même  titre  à 
ja  cour  deRussie;  en  1848,  il  était  encore  titulaire 
de  cette  ambassade.  Depuis  la  ré  TOlution  de  Fé- 
vrier il  s'est  retiré  des  affaires  publiques,  et  vit 
en  Auvergne  à  la  campagne. 

Toutes  les  fois  que  M.  de  Barante  n'a  pas  eu 
de  fonctions  à  remplir,  il  s'est  livré  à  des  occu- 
pations littéraires.  A  la  fin  de  1808,  il  fit  paraître, 
sans  nom  d'auteur,  le  Tableau  de  la  littérahire 
française  au  dix-huitième  siècle.  Ce  livi'e,  qui 
a  eu  sept  éditions ,  résume  avec  talent,  esprit  et 
précision ,  un  sujet  qui  n'avait  été  traité  qu'en 
partie  par  Chénier  dans  son  Tableau  de  l'état 
et  des  progrès  de  la  littérature  française  de- 
puis 1789.  En  1814,  furent  imprimés  les  Mé- 
moires de  madame  de  la  Rochejaquelein,k\-dré- 
daction  desquels  il  avait  pariic'pé.  En  1821,  parut 
la  traduction  des  Œuvres  dramatiques  de  Schil- 
ler, qui  a  eu  aussi  plusieurs  éditions.  La  Collection 
des  théâtres  étrangers  renferme  plusieurs  piè- 
ces traduites  par  M.  de  Barante,  et  dans  la  traduc- 
tion de  Skakspeare,  publiée  par  M.  Guizot,  Ham- 
let  est  de  lui.  En  1828,  il  publia  Des  Commer- 
ces et  de  l'Aristocratie,  livre  qui  eut  en  1828  une 
seconde  édition.  De  1824  à  1828,  parurent  suc- 
cessivement les  douze  volumes  de  l'Histoire  des 
ducs  de  Bourgoijne ;  elle  a  déjà  eu  six  éditions. 

A  l'époque  où  M.  de  Barante  publiait  son  His- 
toire de  Bourgogne ,  extraite  en  grande  partie 
des  cbroniques  contemporaines,  et  la  présentait 
tout  en  narration  d'après  le  précepte  de  Quintilien, 
pris  à  la  lettre  :  Scribitur  ad  narrandum ,  non 
adprobandum  (on  écrit  l'histoire  pour  narrer, 
et  non  pour  prouver),  M.  Daru  venait  de  faire  pa- 
raître son  Histoire  de  Venise,  où,  tout  en  fon- 
dant son  récit  sur  les  documents  historiques,  il  en 
discutait  la  valeur,  selon  la  méthode  ôHq  philoso- 
phiqtie.'Nous  ne  l'appelons  qu'en  passant  les  lon- 
gues et  vives  discussions  qui  s'engagèrent  à  cette 
époque  sur  les  deux  méthodes.  Le  résultat  fut  la 
décision  de  Pline  le  Jeune  •  Hisforia  quoquo 
modo  scripta,  détectât  :  «  Quelle  que  soit  la 
manière  dont  l'histoire  est  écrite,  elle  charme.  » 

M.  de  Barante  fut  élu  membre  de  l'Académie 
française  en  1828,  en  remplacement  de  M.  Dc- 
sèze.  Il  donna  en  1834  trois  volumes  de  Mélan- 
ges littéraires.  En  1844,  une  longue  notice  sur  le 
comte  de  Saint-Priest,  ministre  de  Louis  XVI,  fut 
placée  dans  un  volume  de  lettres  de  Louis  X'SIU. 
Depuis ,  M.  de  Barante  a  écrit  des  notices  sur 
M.  le  comte  Mollien  et  sur  M.  le  comte  Alexis  de 
Saint-Priest.  En  1850,  parut  un  volume  intitulé 
Questions  constitutionnelles.  Il  publie  en  ce 
moment,  en  six  volumes,  Y  Histoire  de  la  Con- 
vention nationale,  où  l'on  remarque  particuliè- 
rement le  récit  touchant  du  procès  de  Louis  XYI , 
appuyé  sur  les  preuves  les  plus  autlientiques. 

Biographie  des  Contemporains. 

*BARANY  (George),  traducteur  et  théolo- 
gien hongi'ois,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui,  entre  autres 
traductions  de  l'allemand  en  hongrois  :  Ram- 


-  BARAS  402 

bach ,  Handbûchlein  fur  Kinder,  etc.  (  Ram- 
bach.  Manuel  à  l'usage  des  enfants,  etc.);  Jéna, 
1740,  in-I2. 
Horanyi,  Memoria  Hungarorum. 

*  BARÂNYï  (Paul) ,  jésuite  et  théologien  hon- 
grois, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle,  n  s'acquit  dans  son  pays  un 
grand  renom  comme  prédicateur,  et  laissa  : 
Imago  vitas  et  mortis,  ou  Az  életnek  es  hatàl- 
nak  Kepe  ;  Tyrnau,  1712,  in-4°.  C'est  un  recueil 
d'oraisons  funèbres  en  langue  hongroise. 

Adelung,  Supplément  à  iochtr,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

BARANZANE  OU  BARANZANO  (  Jean- An- 
toine),  surnommé  Redemptus  philosophe  pié- 
montais,  né  à  Serra- Valle,  diocèse  de  Verceil,  en 
1590,  mort  à  Montargis  le  23  décembre  1622.  11 
entra  chez  les  barnabites  en  1609.  Ceux-ci  le 
chargèrent  de  professer  la  pliilosophie  à  Annecy. 
D  s'y  fit  remarquer  par  l'indépendance  de  son 
esprit ,  en  cherchant  de  nouveaux  systèmes,  et 
surtout  en  s'écartant  de  ce  qu'on  appelait  alors, 
en  les  défigurant ,  les  doctrines  d'Aristote  (1).  Ba- 
ranzane  était  en  rapport  avec  les  savants  les  plus 
illustres  de  l'Europe,  notamment  avec  Bacon,  qui 
lui  écrivit  une  lettre  où  il  traite  de  diverses  ques- 
tions philosophiques.  Baranzane  se  distingua 
aussi  comme  prédicateur  :  le  voisinage  de  Ge- 
nève excita  souvent  sa  verve.  Envoyé  en  France 
pour  obtenir  l'autorisation  d'y  établir  des  maisons 
de  son  ordre,  il  réussit  dans  cette  mission,  et 
mourut  à  trente-trois  ans  dans  le  couvent  établi , 
sur  sa  demande,  dans  la  ville  de  Montargis.  La 
Mothe-le-Vayer,  qui  en  fait  l'éloge,  dit  que  Baran- 
zane avait  promis,  sous  le  bon  plaisir  de  Dieu,  de 
se  faire  revoir  à  lui  (la-Mothe-le-Vayer  ),  s'il  par- 
tait le  premier  de  ce  monde.  Il  ne  parait  pas  que 
le  bon  barnabite  ait  tenu  sa  promesse.  On  a  de  Ba- 
ranzane :  Uranoscopia,seu  decœlo  i?i  quauni- 
versa  cœlorum  doctrina  clare,dilucide  etbre- 
viter  tractatur  ;  Genève,  1617,  in-4"  ;  —  Sumnise 
philosophicx  Amieciacensis  Pars  prima ,  Lo- 
gica;Lyon,  1618,in-8°;  — Novœ  opiniones phij- 
sicœ ;  Lyon,  1619,  in-S";  —  Campus  philoso- 
phicus,  in  quo  omncs  dialecticae  quxstiones 
breviter  et  subtiliter  agitantur  ;Lyon,  1620  ;  — 
Dissertation  sîcr  la  fontaine  de  la  Ruche,  en  Sa- 
voie. V.  R. 

La  Mothe-Ie-Vayer,  Discours  chrétien  de  l'Immortalité 
de  l'Ame.  —  Bayle,  Dictionnaire.  —  Nicéron,  31émoires, 
t.  III. 

BARAS  (  Marie-Marc-Antoine) ,  économiste , 
né  à  Toulouse  en  1764,  mort  le  13  avril  1794. 
Avocat  au  parlement  de  Toulouse ,  il  renonça  au 
barreau  pour  se  livrer  à  l'étude  de  l'économie  po- 
litique ;  et,  dans  un  voyage  à  Paris,  il  se  lia  d'a- 
mitié avec  Condorcet ,  Bailly  et  Rabaut  de  Saint- 
Étienne.  En  1791,  élu  membre  du  conseil  muni- 
cipal de  Toulouse,  et  dénoncé  comme  fédéraliste, 
il  fut  ramené  à  Paris,  où  il  périt  sur  l'échafaud. 
Outre  quelques  rapports,  on  a  de  lui  :  Arith- 

(1)  yoy.  l'article  Aristote. 


403 


BARAS  —  BARATON 


404 


métique politique;  Paris,  1790,m-8°;  — j^%e 
du  docteur  Price;  Toulouse,  1791,  m-4°;  — 
Tableau  de  V  instruction  publique  en  Europe; 
ibid.,  1793,  2  vol.  m-8°. 
Quérard ,  la  France  littéraire. 

BARAT  (Nicolas),  orientaliste  français,  né 
à  Bourges,  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle  ; 
mort  vers  1706.  Il  étudia  à  Sens  et  à  Paris  où  il 
fut  élève  de  Richard  Simon  et  collaborateur  du 
P.  Thomassin,  l'auteur  du  Glossarium  univer- 
sale  hebraïcum  (Paris,  1697,  in- fol.).  Il  aida 
aussi  J.  B.  Duhamel  dans  l'impression  de  la  Bible 
(Paris,  1706,  in-fol.). 

Barat  s'était  particulièrement  appliqué  aux 
langues  orientales.  Outre  une  édition  nouvelle 
du  Glossarium  universale  Hebraicum  de 
Thomassin ,  il  laissa  un  ou^Tage  qui  ne  fut  pu- 
blié qu'après  sa  mort,  sous  le  titre  :  Nouvelle 
bibliothèque  choisie ,  où  Von  fait  coiinaitre 
les  bons  livres  en  divers  genres  de  littérature 
et  l'usage  qu'on  en  doit  faire  ;  Amsterdam , 
1714,  2  vol.  in-12.  Cet  ouvrage  est  en  quelque 
sorte  le  complément  à&Xdi  Bibliothèque  choisie, 
et  publiée  sous  le  nom  de  Saingore. 

Hist.  de  l'Acad.  des  Inscript,  et  Belles-Lettres,  Éloge 
de  Barat.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  JUgemei- 
nes  Celehrten-Lexicun.  —  Chaudon  et  Uelandine ,  Nou- 
veau Dictionnaire  historique. 

BARATA  (Manuel),  calligraphe  portugais, 
maître  d'écriture  du  roi  D.  Sébastien,  mort  après 
1572.  n  se  fit  une  si  grande  renommée  dans  son 
art,  que  Camoêns  en  parle.  Il  a  publié  :  Arte  de 
escrever,  en  1572,  c'est-à-dire  en  l'année  où  pa- 
rurent les  deux  premières  éditions  des  Lusiades. 
Après  sa  mort,  on  publia  de  lui  :  Exemplares 
de  diversas  sortes  de  letras  tirados  da  Poli- 
fjrafia  de  Manoel  Barata,  escritor  portuguez, 
acrecentadas  pelomesmo  autor,  etc.;  dirigido 
aJ).  Theotonio,  duque  de  Braganza. 
Ferdinand  Denis. 

Franci.'co  Dias  Gomes ,  Memorias  da  Academia  real 
(las  .Sciencias  de  Lisboa.  —  Barbosa  iMachado,  Biblio- 
theca  Lnsitana.  —  BispoConde,  Lista  dos  Artistas, 
etc.  —  Raczynski,  Dictionnaire  historico-artistique  du 
Portugal;  Paris,  1847,  in-S'. 

BARATELLA  (Antoinc-Lauregio),  poëte  ita- 
lien ,  natif  de  San-Piero ,  dans  le  territoire  pa- 
(louan,  mort  à  Feltre  en  1448.  Il  professa  la  rhé- 
torique à  Udine,  et  fut  grand  ami  de  Xicho  Po- 
lentano.  H  vécut  solitaire  une  partie  de  sa  vie 
dans  une  campagne  voisine  de  Carapo  San-Piero, 
appelée  Lauregia,  d'où  le  surnom  de  Lauregio. 
Il  écrivit  beaucoup  de  vers  latins,  dont  la  somme 
totale  ne  se  serait  pas  élevée  à  moins  de  60,000, 
dit-on  ;  ils  ne  furent  pas  imprimés,  quoique  l'on 
comparât  leur  auteur  à  Ovide.  Les  titres  de  ses 
poèmes  sont  bizarres  :  Palifodia  Lavandula, 
Echaton,  Polidemonareis ,  etc.  Il  fit  aussi  de 
nombreuses  élégies,  comprenant  en  tout  2,000 
vers,  ainsi  qu'il  le  dit  lui-même  dans  le  distique 
suivant  : 

Continent  haec  elegia  bis  duo  millia  versus. 
Ter  senis  minor  est  calculis  ille  tamen. 
Scardeon,  de  Claris  Patav.poet. 


*BARATiER  (Frauçois) ,  fabuliste  et  poly- 
graphe  français,  père  de  Jean- Philippe,  né  à 
Romans  dans  le  Dauphiné  en  1682 ,  mort  en 
1751.  Lorsdela  révocation  del'éditde  Nantes, 
il  se  réfugia  en  Suisse  avec  sa  mère ,  visita  à  Ve- 
vay  et  à  Lausanne  les  écoles  publiques,  et  vint 
à  Berlin  en  1699.  A  Francfort-sur-l'Oder,  il  se 
fit  admettre  au  ministère  sacré ,  et  pi-ècha  en 
cette  qualité  en  divers  endroits  jusqu'en  1735. 
Le  roi  lui  confia  ensuite  l'inspection  de  l'Église 
française  réformée  de  Magdebourg.  Bai-atier 
laissa  :  Curieuse  relation  au  sujet  d'un  en-  ; 
fant  précoce;  Stettin  et  Leipzig,  1728,  in-4°; 

—  Fables  et  histoires  possibles,  écrites  poui 
son  fils,  1723;  —  Lecture  rendue  facile  el 
agréable;  Halle,  1763,  in-8°,  publiée  aussi  sous 
le  titre  :  le  Jouet  des  jolis  petits  garçons  ;  Gôt 
tingue,  1776.  ! 

Adelung,  Supplément  à  Jôcber,  AUgem.  Gelelirten--! 
Lexicon. 

BARATiER  (Jean-PMlippe),  jeune  homirn 
d'un  talent  si  précoce,  que,  né  en  1721  et  mort  en 
1740,  il  laissa  néanmoins  divers  ouvrages  d'éni 
dition  en  français  et  en  latin.  Fils  d'un  pasteui 
réformé,  il  vit  le  jour  à  Schwabach,  principaiitn 
d'Anspach,  et  dut  aux  heureux  efforts  de  sor' 
père  de  savoir,  à  quatre  ans  ,  lire  et  écrire  ei  ( 
français  et  en  allemand,  et  à  cinq  ans  en  latin 
Il  n'avait  que  treize  ans  lorsqu'il  publia  son  pre 
mier  ouvrage ,  Itinéraire  de  Benjamin  de  Tu 
dèle  (Amst.  1734,  1  vol.),  et  fut  reçu  magiste 
à  l'université  de  Halle  à  quatorze  ans.  Le  ro 
de  Prusse,  auquel  son  père  l'avait  présenté 
accorda  à  Baratier  une  bourse  de  cinquante  écu 
pour  quatre  ans,  lui  fit  don  d'insti'uments  di 
mathématiques,  et  donna  à  son  père  une  cure  i 
Halle,  où  il  voulait  que  le  fils  étudiât  le  droit 
Mais  le  développement  trop  rapide  de  l'intelli 
gence  du  jeune  homme  épuisa  ses  forces  physi 
ques  ;  après  avou  longtemps  souffert,  il  mouru 
à  dix -neuf  ans. 

Franc.  Baratier,  Nachricht  von  seinem  frilhzeiti 
geiehrten  Sohno,  publiée  par  Paul -.Énfiile  Mauclcrc 
Sleit.,  ll'l'i:,  —  MerkwÛTdine  Nachricht  vsn  einein  seli 
frilhzeitig  geiehrten  Kinde  undjelzt  Fierzennjàhrigc 
Magistro  {Joh Phil.  Baratier);  Siell.  et  Lcipz.,  1735,  in-i< 

—  Johan  Juncker,  Programma  infunere  Joh.  Phil.  U'j 
ratieri;  Hal.,  1740,  in-fol.  —  Jean-Henri-Samucl  Forme\ 
ne  de  M.  Jean-Phil.  Baratier  lejïls;  Utr.,  1741;  Fraii( 
et  Leipz.,  175S,  in-S". 

RARATON  (....  de), poëte  français,  né  à  Pari 
vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle ,  mort  ver 
1725.  Ilcoliaboraaui)ic;ioHHai?-e  des  rimes  à 
Richelet ,  et  composa  un  grand  nombre  de  pièce 
insérées  en  partie  dans  le  Recueil  de  ver 
choisis  du  P.  Bouhours;  Paris,  1693,  et  dans  1 
Nouveau  Recueil  des  épigrammatistes  fran 
fais;  Amsterdam,  1720,  2  vol.  in-12.  Ilfitpn 
raître  en  1704  ses  Poésies  diverses,  réimpri 
mées  en  1705  ,  in-12.  C'est  de  Baraton  qu'eï 
cette  épigramme  si  connue  : 

Huissiers,  qu'on  fasse  silence, 
Dit,  en  tenant  audience. 


% 


BARAÏON 


011  président  de  Bangé. 
C'est  un  bruit  à  tête  fendre. 
Nous  avons  déjà  jugé 
Bix  causes  sans  les  entendre. 
Mercure  galant.  Juillet  I682,  p.  Isa. 

*  BARATTA  (François),  sculpteur  italien,  na- 
!  de  Massa  di  Carrara,  mort  en  1666.  Il  eut 
Igardi  et  Bernini  pour  maîtres.  Pénéti-é  des  prin- 
pes  de  celui-ci,  Baratta  exécuta  la  statue  colos- 
ile  d'un  Maure,  représentant  le  fleuTC  de  la  Plata 
1  Amérique  et  destinée  à  l'ornement  de  la  fon- 
ine  de  la  place  de  Ravenne.  On  voit  à  Rome  et 

Dresde  d'autres  œuvres  de  ce  statuaire,  un 
ercule,  un  Achélous.  Baratta  est  mort  à 
ome,  des  suites  de  l'usage  immodéré  du  tabac 

du  vin. 
Nagler,  Neues  Mlgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*  BARATTA  {François) ,  peintre  italien  con- 
•mporain,  natif  de  Gênes.  Il  est  allé  à  Rome  en 
524,  et  produit  quelques  œuvres  remarquables, 
on  premier  grand  tableau  est  un  Jacques  de 
erayine,  épisode  de  l'histoire  des  Guelfes  et 
es  Gibelins. 

*  BARATTA  (Jean),  sculpteur  italien  natif  de 
[assa  di  Carrara,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
u  dix-septième  siècle.  Il  se  forma  à  Florence 
JUS  Saggini  et,  plus  tard  sous  Soldani-Benzi.  Il 
tde  nombreux  travaux  pour  la  noblesse  de  Flo- 
'înce  et  de  Turin. 

;  Nagler,  Neues  Allgemeines  KunsUer  Lexicon. 

'  *  BARATTA  (Jean  et  François),  peintres 
russiens,  mort  le  premier  en  1687,  l'autre  en 
Î700.  Jean  peignit  pour  l'électeur  de  Brande- 
ourg,  et  en  1675  il  fut  préposé  à  la  garde  du 
lusée.  François  Baratta  fut  employé  à  des  tra- 
aux  de  même  nature. 

Nicolaï,  Nachricht  von  Kûnstlem  Berlins.  —  Nagler, 
'eues  Allgemeines  KUnstler-Lexicon. 

BARATTA  [Pierre),  sculpteur  italien,  natif 
e  Venise,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
•îptième  siècle.  On  voit  de  lui  à  Venise,  dans 
église  Saint-Jean  et  Saint-Paul,  une  statue  co- 
)ssale  qui  ne  manque  point  de  mérite.  Le  mu- 
ée de  Dresde  possède  une  Renommée  et  trois 
utres  statues  représentant  la  Force,  VOrgueil 
t  la  Magnanimité ,  dues  au  ciseau  de  cet  ar- 
iste ,  mais  qui  donnent  de  lui  une  idée  peu  fa- 
'orable  :  peu  d'invention  et  une  assez  maigre 
exécution. 
Nagler,  Neues  Allgemeines-Kunstler-Lexicon- 

BARATTi  (Antoine),  peintre  et  graveur  ita- 
ien,  né  à  Florence  en  1726.  Il  travailla  au  Re- 
ueil  d'estampes  d'après  les  meilleurs  ta- 
bleaux du  cabinet  du  marquis  Gerini ,  dont 
a  première  partie  parut  en  1759;  il  grava  en- 
uite  d'après  Carraccio  la  Vie  et  le  Martijre  de 
ainte  Ursule;  quelques  planches  pour  le  Vir- 
ale de  Monaidini,  pour  la  traduction  italienne 
lu  Dictionnaire  mythologique  de  Declaus- 
re,  etc. 
Nagler,  Neues  Allgemeines  KUnstler-Lexicon. 

*  BARATTI  {Jacques),  voyageur  italien,  vi- 


BARATTIERl  406 

vait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  En  1655  il  alla  en  Abyssinie,  et  laissa  : 
une  Description  de  ce  pays,  écrite  probablement 
en  italien,  et  dont  il  a  paru  une  traduction  alle- 
mande dans  les  Asiastischen  et  Africanischen 
Denkwiirdigkeiten ;  Nuremberg,  1676,  in-4", 
et  une  traduction  anglaise;  Londres,  1670,  in-S". 

Adelung,  Supplément  à  Jôcber,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*  BARATTiERi  {Barthélémy ),  jurisconsulte 
italien,  natif  de  Plaisance,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  seizième  siècle.  Il  fut  conseiller  du 
duc  de  Milan  et  de  Ferrare,  et  professeur  de 
droit  dans  cette  dernière  ville  et  à  Pavie.  Il  ac- 
compagna les  députés  de  Plaisance  auprès  du  pape 
Jules  n,  et  parla  avec  élégance  devant  le  con- 
sistoire pontifical.  Jules  II  combla  Barattieri 
d'honneurs  et  de  marques  de  considération. 
Selon  Savigny,  les  dates  données  par  Mazzu- 
chelli  doivent  être  remplacées  par  l'année  1421 
pour  l'époque  où  Barattieri  professa  le  droit  à 
Pavie,  et  1442  pour  le  temps  où  il  écrivit  l'ou- 
vrage qu'on  a  de  lui.  Il  laissa  ï)e  Feudis , 
1442. 

Savigny,  Geschichte  des  Roemischen  Rechts  im  Mlticl- 
nlter.  —  Mazzuchelli,  Scrittori  û'Italia. 

BARATTIERI  (le  comte  Charles),  physicien, 
né  vers  1738  à  Plaisance,  mort  à  Milan  eu 
1806.  Il  étudia  d'abord  les  langues  vivantes  et 
les  mathématiques  ;  puis  il  voyagea  en  Allema- 
gne, en  France  et  en  Angleterre.  De  retour  dans 
sa  patrie,  il  consacra  ses  loisirs  à  Jes  expériences 
de  physique ,  dont  les  résultats  sont  imprimés 
dans  les  OpuscuU  scelti,  de  Milan.  On  y  re- 
marque surtout  un  mémoire  sur  l'action  de 
l'organe  de  la  vue  dans  la  production  de  la  lu- 
mière, intitulé  Congiettura  sulla  superjhiità 
délia  materia  colorata,  o  de'  colori  nella  luce 
e  del  supposto  intrinseco  e  siio  splendore. 

Éloge  de  Barbier  dans  Duburqua,  à  la  t4l.c  de  la  Phy- 
siqve  mis  à  la  portée  de  tout  le  monde  ;  Paris,  in-S'.  — 
Barbier,  Examen  critique,  p.  73. 

*  BARATTIERI  {Fra7içois),  jurisconsulte 
italien,  né  à  Plaisance  en  1738,  mort  en  1806. 
Il  laissa  :  Oratio  ad  Uieromjmum  Priolum, 
principem  Venetiarum  nomine  Octavd  Far- 
nesii  Parmse  ducis;  —  un  discours  également 
en  latin  sur  la  mort  de  Charles-Quint. 

■MazzucheiU,  Scritlori  d'italia. 

*BAKATTîERi  {Jean),  diplomate  italien, 
natif  de  Bologne,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  quatorzième  siècle.  Il  fut  reçu  docteur  en 
1328,  et  remplit  en  1332  les  fonctions  d'ambassa- 
deur à  Ferrare. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*  BARATTIERI  (  Jean-Baptistc  ) ,  ingénieur 
italien,  vivait  au  milieu  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Architettura  d'acque,  divisa  en 
VIlî  libri  ;  Plaisance,  1650,  in-fol.  en  deux  par- 
ties, 1663  et  1699. 

Mazzucliellij  Scrittori  d'italia. 

*  BARATTIERI  {Octavien  ) ,  poète  italien  du 
dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  le  Nozze  del 
Ant.   Farnese ,  liv,  4«;   Plaisance,  1728;  — - 


407  BARATTIERI  —  BARBA 

Poema  delta  Communità  di  Piaeenza,  1732, 

iii-4°. 

Mazzuoheili,  Scrittori  d'Jtalia. 
BARATTIERI  (  Pierre),  notaire  et  juge  ita- 
lien du  treizième  siècle.  Il  laissa  un  formulaire 
de  diplômes,  lettres  royales  et  i actes  conservés 
parmi  les  manuscrits  de  la  bibl.  de  Florence. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

*BARATTO  (jPgm^),  jurisconsulte  et  poète 
italien,  natif  de  Brescia,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  seizième  siècle.  Il  fut  élu  en  1522  pro- 
fesseur de  droit  civil  à  Padoue.  Il  laissa  plusieurs 
poèmes  latins. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*BARATTNSRi  (Jesgemj-Abram  ),  l'un  des 
poètes  les  plus  remarquables  qu'ait  produits  la 
Russie,  mort  en  septembre  1844.  Quoique  ami 
de  Pouschkine,  ses  dispositions  poétiques  ne  se 
révélèrent  pas  tout  d'abord.  Il  paya  son  tribut 
aux  enti'aînements  de  la  jeunesse  durant  son 
séjour  à  l'école  des  pages  de  Saint-Pétersbourg. 
Devenu  ensuite  officier  et  envoyé  en  Finlande , 
il  eut  le  temps  de  se  calmer  pendant  les  huit 
années  qu'il  vécut  sous  ce  rude  climat.  La  nature 
du  pays  et  la  solitude  développèrent  son  génie 
poétique.  Eda  fut  la  première  production  de  sa 
muse  solitaire.  Ce  poème  est  empreint  de  la 
couleur  locale  et  de  l'esprit  finnois.  Libéré  enfin 
par  l'empereur  Nicolas,  et  à  la  sollicitation 
de  Yukowskij,  du  service  rigoureux  qu'il  rem- 
plissait en  Finlande,  Baratynski  put  donner 
l'essor  à  ses  inspirations  :  il  se  retira  tantôt  à 
Moscou,  tantôt  dans  un  domaine  voisin  de  cette 
capitale.  La  Bohémienne ,  charmant  tableau 
de  mœurs  russes,  et  le  plus  gracieux  des  poè- 
mes de  Baratynski,  fut  le  résultat  de  ce  change- 
ment de  situation.  Aux  yeux  des  juges  sérieux, 
la  Bohémienne  vaut,  si  elle  ne  surpasse,  les 
meilleurs  poèmes  de  Pouschkine.  Baratynski  est 
mort  en  Italie.  Le  recueil  de  ses  poésies  a  été 
publié  en  1833 ,  en  2  volumes. 

Convcrsations-texicon. 

BAKAVAL.LE  (  Christophe  de  Mondovi  )  , 
médecin ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
seizième  siècle.  Il  professa  la  médecine  au  col- 
lège de  sa  viUe  natale,  et  laissa  :  Trattato  délia 
Peste,  et  De  tempore  dandi  catapotica;  — 
Mondovi,  1562;  Mont-Réal,  1565,  in-8''. 

Adella  CMesa,  Scrittori  Piemontcsi ,  Turin,  1674, 
in-8°.  —  Biographie  médicale. 

BARAX  OU  BARAZE  {Cyprieu),  missionnaii-e 
français,  mort  le  16  septembre  1702.  Envoyé 
par  la  compagnie  de  Jésus,  dont  il  faisait  partie , 
en  mission  chez  les  Moxes  et  d'autres  peuplades 
sauvages  de  l'Amérique  méridionale ,  il  les  ras- 
sembla, et  leur  enseigna  la  culture  du  sol,  le  tis- 
sage de  la  toile  et  les  autres  arts  utiles.  Il  se 
voua  pendant  vingt-sept  ans  à  cette  tâche  apos- 
tolique, qui  finit  par  le  martyre.  Les  Baures, 
autre  nation  sauvage  qu'il  essaya  en  vain  de 
convertir,  le  firent  mourir  lorsqu'il  n'avait  en- 
core que  soixante  et  un  ans. 
Cbaudon  et  Delandine,  Dictionnaire  historiqite. 


BARAZE  (Cyprien),  jésuite  missionoai 
en  1641,  mort  le  16  septembre  1702. 

BARBA  (Alvarès-Alonzo),  métallurgiste  ( 
pagnol,  Arivait  au  commencement  du  dix-septièi 
siècle.  Il  était  curé  de  Saiat-Bernard  du  Poto 
On  a  de  lui  un  livre  fort  rare,  intitulé  Arte 
losmetallos,  en  que  se  enseha  et  verdade 
bénéficia  de  los  oros,  etc.  ;  Madrid,  1620,  in-' 
Ce  livre  a  été  réimprimé  en  1729,  in-4°,  et  l'oii 
a  joint  le  traité  d'Alonzo  Cerillo  Lasso  sur  1 
anciennes  mines  d'Espagne,  imprimé  auparava 
à  Cordoue  en  1724,  in-4°.  Il  a  été  traduit  en; 
lemand,  1636,  1696,  1739;  et  en  françi 
(  abrégé  du  Traité  de  l'Art  métathque  de  B; 
ba)  par  Hautin  de  Villars;  Paris,  1730,  in-i: 
nouvelle  traduction,  sous  le  titre  :  Métalh 
gie,  ou  l'Art  de  tirer  et  de  purifier  les  n 
taux,  par  Grosford  (pseudonyme  de  Lenglr 
Dufresnoy  ) ,  avec  un  discours  préliminaire  [ 
l'abbé  Lenglet-Dufresnoy  ;  Paris,  1751  ^  2  v 
in-12. 
Hoefer,  Histoire  de  la  Chimie,  t.  II. 

*  BARBA  (Antoine),  médecin  italien  contei 
porain.  On  a  de  lui  :  Osservazioni  m^cros^ 
piche  sut  cervello;  Naples,  1807,  in  8°. 

Biographie  médicale. 

*  BARBA  (  Genario  del),  peintre  italien,  i 
tif  de  Massa  di  Carrara,  vivait  dans  lasecon 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  se  fit  surtc 
remarquer  par  son  coloris ,  comme  le  prouvt 
quelques-uns  de  ses  ta'oleaux,  ceux  notamme 
qui  décorent  le  palais  Corsini  à  Rome. 

Lanzi,  Storia  pitt. 

*  BARBA  (  Jean  ) ,  avocat  et  cvêque  itaUe^ 
natif  de  Naples  ,  mort  le  11  septembre  1749. 
fut  chargé  de  représenter  le  gouvernement 
Naples,  parmi  les  douze  avocats  consistoriai 
Ce  fut  lui  qui  décida  le  pape  Clément  Xil 
instituer  la  congrégation  des  études,  déjà  prq 
tée  par  Sixte  V.  Barba  laissa  :  Belle  Arti 
del  Methodo  délie  Lingue,  lihri  III  ;  Bonn 
1734,  in-4». 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrti 
Lexicon. 

*  BARBA  (  Jean-Sanchez  ) ,  sculpteur  esp 
gnol,  natif  de  Madrid,  mort  en  1670.  Il  est  l'a 
leur  de  la  célèbre  statue  représentant  le  Sa 
veur  m.ourant,  et  placée  dans  l'église  de  Sainn 
Croix,  du  couvent  délia  Merced  à  Madrid. 

Nagler,  Nettes  .allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

BARBA  (Pierre),  médecin  espagnol,  vivi 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  sièc 
Il  professa  la  médecine  à  Valladolid.  En  16 
Barba  devint  archiatre  de  Philippe  IV,  roi  d'ï 
pagne.  On  a  de  lui  :  Vera  praxis  de  Car 
tione  Tertiame  stabilitur,falsa-  impugnatn 
liberantur  hispanici  medici  a  cahimniLs  ;  f 
ville,  1642  et  1 044,  in-4°  ;  —  Resunta  de  la  m 
teria  de  peste;  Madrid,  1648. 

Biographie  médicale. 

BARBA  (Pompeo  délia),  médecin  et  phi! 
sophe,  natif  de  Brescia,  moil  en  1582. 11  étudia  ■ 


BARBA  —  BARBADÎLLO 


4t0 


jime  temps  l'histoire  naturelle,  la  poésie  et  la 
jîdecine.  Une  traduction  italienne  de  l'histoire 
iturelle  de  Pline,  commencée  par  Barba,  fut 
;errompue  par  l'appel  que  lui  fit  le  pape 
e  IV  pour  se  l'attacher  comme  médecin.  On  a 
rlui  :  Sposizione  d'un  sonnetto  platonico  ; 
jrence,  1549,  in-8°,  en  cinq  chapitres.  Il  y 
(,  question  de  l'immortalité  de  l'âme  selon  les 
lUX  plus  grands  philosophes  de  l'antiquité, 
istoteet  Platon;  —  Discorsi  filosofici  sopra 
'  platonico  e  divino  Sogno  di  Scipione,  di 
.,  Tullio ;'Wenise,  1553  et  1554,  in-4°;  —  Dia- 
,70  délie  armi  e  délie  lettere  ;  Venise,  1558  et 
;78,  in-8°;  —  De  secretis  naturœ;  Venise, 
58;  —  De  Balneis  montis  Catini,  dans  le 
lyage  en  Toscane  de  Targioni  Tozzetti. 
Hographie  médicale. 

BARBA  {Simon  délia),  savant  italien,  frère  de 
jimpeo  délia  Barba,  vivait  dans  la  seconde  moi- 
'  du  seizième  siècle.  Il  laissa  :  Nuova  sposi- 
me  del  sonetto  che  comincia  :  In  nobil  san- 
e  vita  umile  e  quïeta;  Pescia,  1554,  in-8°  ;  — 
Topica  di  Cicérone,  col  commento  ;  Venise, 
56,  in-8''. 

rîazzuclielli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplément 
ôclier,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BARBA  {Thomas),  dominicain  dont  on 
lore  le  pays,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
izième  siècle.  Il  vint  et  séjourna  à  Paris  au 
jUége  Saint  Jacques.  On  a  de  lui  :  Appari- 
ées VII  tam  diaboli  quam  Dei  cum  suis 
[mis  atque  insignibus,  quse  sunt  septem  ca- 
<talia  vitia  et  totidem  eisdem  oppositse  mr- 
\tes,  cum  suis  definitionibus ,  comparatio- 
ibus  et  ceeterls  proprietatibus ,  in-8°. 

ïcliard,  Scriptores  ordinis  Prasdicat. 

ÎBARBACEiVA  (  Fehsberto- Caldeira-Brant, 
>\rquls  de),  maréchal  et  sénateur  brésilien, 
;  à  Sabora  en  1772,  mort  à  Rio-Janiero  le  10 
m  1842.  Il  servit  d'abord  dans  la  marine  por- 
gaise;  entré  ensuite  dans  l'armée  de  terre,  il 
riva  au  grade  de  maréchal.  Déjà  connu  par 
n  habileté  et  sa  gi'ande  activité,  il  fut  choisi 
ir  le  prince-régent,  devenu  empereur,  pour 
igocier  avec  la  mère-patrie  l'indépendance  du 
résil.  Un  traité  signé  à  Rio-Janeiro  le  27  août 
523,  par  la  médiation  de  l'Angleterre  et  de 
\utriche,  consacra  la  séparation  des  deux 
)uronnes  de  Portugal  et  de  Brésil.  En  récom- 
ense  de  ses  efforts  dans  cette  occasion  ,  Bai- 
acena  fut  nommé  vicomte  et  marquis.  Il  fut 
isuite  chargé  d'accompagner  eu  Europe  la  jeune 
îine  de  Portugal.  On  lui  avait  confié  l'ordre 
icret  qui  changeait  la  destination  apparente  du 
âtiment  qui  devait  porter  dona  Maria  vers  Li- 
ourne.  Il  défendit  avec  une  habile  fermeté  les 
roits  de  la  fille  don  Pedro.  Là  ne  s'arrêta  point  la 
irrière  du  diplomate  brésilien  :  il  devint  deux 
>is  ministre  des  finances;  et  il  ne  soutint  pas 
vec  un  moindre  zèle  les  intérêts  de  Pierre  U 
endant  la  minorité  de  cet  empereur.  Le  Brésil 
oit  à  Barbacena  de  grandes  améliorations.  Il 


importa  dans  ce  pays  la  première  machine  et  le 
premier  bâtiment  à  vapeur. 

Biographie  universelle  {  édït.  espagnole). 

BARBADILLO  (  Alfouse-Jérôme  de  Salas  ) , 
poète ,  romancier  et  dramatiste  espagnol ,  né  à 
Madrid  vers  1580,  mort  en  1630  (1).  Il  vécut 
pauvre,  quoiqu'il  fût  attaché  à  la  cour,  ainsi  qu'il 
le  rappelle  lui-même  en  se  qualifiant  de  criado 
de  Su  Mages tad.  Ce  qui  lui  fit  plus  d'honneur 
que  son  emploi,  c'est  son  intime  liaison  avec 
Cervantes,  dontil;vanta  les  Nouvelles  lors  de  leur 
première  pubUcation.  U  mérite  lui-même  une  men- 
tion particulière,  soit  pour  les  Nouvelles  dont  il 
fut  l'auteur,  et  qui  sont  conçues  dans  le  bon  style 
castillan,  en  même  temps  qu'elles  sont  empreintes 
du  véritable  esprit  national,  soit  pour  quelques- 
unes  de  ses  comédies,  qui  eurent  du  succès  et 
n'étaient  point  dépourvues  de  mérite.  Parmi  ses 
autres  poèmes,  il  en  est  de  faibles  sans  doute  ; 
mais  il  en  est  aussi  qui  font  une  assez  bonne  ca- 
ricature des  mœurs  du  temps,  dont  le  génie  de 
Cervantes  avait  si  bien  fait  ressorth-  l'un  des 
côtés  ridicules.  On  a  de  Barbadillo  les  ouvrages 
suivants  :  La  Ingeniosa  Helena,  Hija  de 
C destina ;'Lenda,  1612;  Milan,  1616,  in-8°  : 
c'est  l'histoire  agitée  et  en  même  temps  tra- 
gique d'une  courtisane;  cet  ouvrage  fut  souvent 
réimprimé;  —  el  Caballero puntual,  primera 
parte;MaAùA,  1614;  —  Segunda  parte;  Ma- 
drid, 1619,  iu-12,  avec  un  appendice  intitulé 
los  Prodigios  de  Amor  ;  on  y  trouve  l'histoire 
burlesque  d'un  individu  qui  prétend  avoir  le 
premier  pas  en  toute  occasion  ;  —  Correccion 
de  Vicios;  1615  ;  —  Boca  de  tôt  as  verdudes, 
1615,  in-8°;  —  Sagas,  estacio  marido  exa- 
miwado,  comédie  ;  Madrid,  1620;  — Rimas 
Castellanas  ;  Madi-id,  1618,  in-12  :  la  moitié  de 
ces  poèmes  consiste  en  sonnets  et  épigrammes  ; 
—  la  Sabia,  flora  malsabidilla  ;  Madrid,  1621, 
in-S"  ;  —  el  Subtil  Cordovez  Pedro  de  Urde- 
malas,  avec  un  traité  del  Caballero  perfecto; 
Madrid,  1620;  —  los  Triumphos  de  la  beata 
soror  Juana  de  la  Cruz ,  en  vers  héroïques  ; 
1621;  —  el  Necio  bien  Afortunado;  Madrid, 
1621,  in-12;  —  Don  Diego  de  Noche ;  Madrid, 
1623,  in-12  :  c'est  l'histoire  amoureuse  et  tou- 
jours déçue  d'un  cavalier  espagnol,  racontée  en 
neuf  nuits  :  on  trouve  ici,  comme  dans  les  autres 
œuvres  de  l'auteur,  moins  d'invention  que  de 
facilité  ;  il  demeure  à  la  surface,  et  ne  va  pas, 
comme  l'auteur  de  Don  Quichotte,  au  fond  des 
choses  et  des  caractères  ;  -  Gaza  del  plazer  ho- 
nesto;  Madrid,  1620,  in-8°; —  el  Caballero 
descor^es;  Madrid,  i621,in-4°  :  il  touche  de  nou- 
veau dans  cet  ouvrage  aux  ridicules  qui  ont  ex- 
cité la  verve  de  l'immortel  Cervantes ,  en  décri- 
vant une  joute  soutenue  pour  recouvrer  un 
chapeau  perdu  ;  —  la  Incasable  mal  casacCa; 
Madrid,  1622,  in-S";  —  Coronas  del  Parnaso, 
y  Platos  de  las  Musas  ;  Madrid,  1635,  in-12. 

(1)  Et  non  163S,  coipme  le  disent  quelques  biographes, 


411  BARBADILLO 

Ou  y  trouve  comme  une  réminiscence  du  Con- 
vïto  de  Dante;  mais  il  est  peu  probable  que  l'au- 
teur ait  songé  à  imiter  la  manière  allégorique 
du  grand  poète  italien.  C'est  dans  les  Coronas 
del  Parnaso  que  sont  imprimées  deux  des  co- 
médies de  Barbadillo  :  la  première,  intitulée 
Victoria  de  Espanay  Francia;  l'autre,  cl  Ga- 
lan  Tramposo  y  Pobre  ;  l'une  de  ces  pièces 
rappelle  la  manière  de  Térence.  V.  R. 

Baena,  Hijos  de  Madrid,  I,  42.  —  Antonio,  Bibliotlieca 
Nova,  I,  28.  —  Ticknor,  historij  of  Spanish  I.ilerature, 
II  et  Ul. 

*BARBADiNO,  savant  portugais,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  s'é- 
leva avec  énergie  contre  l'ignorance  qui  régnait 
dans  son  pays,  et  s'attira  par  là  de  nombreux  en- 
nemis, parmi  lesquels  le  jésuite  Joseph  François 
de  Isla.  On  a  de  Barbadino  :  Verdadero  me- 
Ihodo  de  estudiar  para  ser  util  ù  lu  repu- 
blica  y  à  la  Iglesia;  Valence,  1746. 

Barbosa  Machado,  Bibliotlieca  Lnsitana. 

BARBADORi  (  Doïiato),  diplomate  itahen,né 
à  Florence,  mort  en  1379.  En  1375,  il  fut  chargé 
d'aller  justifier  à  Avignon  la  guerre  que  les  Flo- 
rentins faisaient  au  pape.  En  1379,  lorsque  la  po- 
pulace se  fut  emparée  du  gouvernement,  Barba- 
dori  paya  de  sa  tête  son  attachement  au  parti 
de  Pierre  Albizzi ,  lorsque  le  parti  opposé  l'em- 
porta. 
Sismondi,  Républiques  Italiennes. 

BARBADORI  (  Nicolas  ),  Italien,  natif  de  Flo- 
rence, petit-fils  du  précédent,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  quinzième  siècle.  Comme  son 
aïeul,  il  s'attacha  aux  Albizzi,  et  s'opposa  avec 
courage  aux  Médicis.  Il  fut  exilé  en  1434  avec 
Renaldo  Albizzi,  chef  de  son  parti. 

Sismondi,  Ripubliques  Italiennes. 

*KARBXVORO{  Barthélémy),  savant  itcdien, 
natif  de  Florence,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle.  Il  contribua  à  faire  revivre 
la  littérature  de  l'antiquité,  et  surtout  à  mettre 
en  lumière  les  auteurs  grecs.  Secondé  par  Jé- 
rôme Mei,  il  tira  de  l'oubh  VÉlectre  d'Euri- 
pide, qui  fut  publiée  en  1545  par  Pierre  Victo- 
rius.  Il  découvrit,  encoreavec  Mei,  VAgamemnon 
d'Eschyle,  publié  par  Victorius;  Paris,  1557, 
in-4°. 

f^ictorii  variée  lectiones,  XX,  19.  —  Ersch  et  Gruber, 
AUgemeine  Encyclopsedie. 

*BABBAGALLO  (Benoît),  jurisconsulte  ita- 
lien, né  en  Sicile,  mort  le  13  février  1699.  On  a 
de  lui  :  Practica  super  ritu  curiœ  Neapoli- 
tanee;  Naples,  1665,  in-f  ; — Practicanovissima 
et  theorica  super  ritu  magnée  regiœ  regni 
Siciliee;  Palerme,  1667,  in-f . 

I  Mazzuclielli,  Scrittori  d'italia. 

*BARBALBO  BEZERRA  (Agostiïiho),  voya- 
geur  brésilien,  natif  de  Sairit-Paul,  mort  vers  1 667 . 
Nommé  administrateur  général  des  mines  du 
Brésil  par  une  ordonnance  d'Alfonse  VI,  en  date 
du  19  mai  1664,  il  reçut  en  même  temps  le  pou- 
voir de  faire  grâce  à  tous  les  coupables  qui,  poiur 
échapper  à  la  rigueur  des  lois,  s'étaient  réfugiés 


—  BARBANÇOIS  4 

dans  les  forêts.  On  supposait  dès  lors  avec  r 
son  qu'il  existait  dans  ces  vastes  solitudes  c 
mines  de  métaux  précieux ,  et  l'on  espérait  tii 
im  grand  avantage  des  indications  géographiqi 
fournies  par  ces  aventuriers.  Il  entra  coui 
geusement  dans  les  vastes  forêts  de  la  prorir 
d'Espirito-Santo  ;  mais,  après  avoir  erré  dans  ( 
d  angereuses  contrées  parcourues  par  les  Aymor^ 
il  ne  put  jamais  découvrir  les  fameuses  mii 
d'émeraudes  qui  l'y  avaient  attiré;  et,  en  16( 
il  écrivit  à  la  chambre  municipale  de  Saint-P; 
pour  lui  rappeler  ses  privilèges  et  lui  demam 
du  secours.  Tant  d'efforts  furent  inutiles  :  te 
jours  entraîné  par  ses  espérances  de  riches  ( 
couvertes,  l'infortuné  Barbalho  Bezerra  eiil 
dans  des  marais  sans  fin,  où  toutes  les  nécessi 
de  la  vie  lui  manquaient  ;  il  y  prit  sans  doute 
germe  de  fièvres  pernicieuses,  et  il  y  moui 
avec  la  plus  grande  partie  de  son  monde.  ^ 
explorations  n'ont  pas  été  inutiles  au  point 
vue  géographique.  On  prétend  même  que  l'ex] 
dition  avait  pour  ainsi  dire  atteint  le  but  qui 
était  assigné,  et  qu'elle  était  dans  le  voisinage 
la  Serra  das  Esmeraldas,  lorsque  le  chef  si 
comba.  Fierdinand  Denis. 

Balthazar  da  Sylva  Lisboa,  Annales  do  Rio  de  Janei 
contendo  a  descoberta  e  conquista  deste  paiz,  etc.; 
de  Janeiro,  1334,  in-8°. 

BARBALUNGA.  Voy.  RlCCI. 

BARBANÇOIS  [Charles- Hélion,  marquis  di 
savant  agronome,  né  le  17  août  1760  au  cl 
teau  de  Villegongis,  près  de  Château i-oux  ;  ni( 
le  17  mars  1822.  Il  suivit  d'abord  la  carrière  d 
armes ,  parvint  au  grade  de  lieutenant-coloni 
et  quitta  le  service  quelque  temps  avant  la  i 
volution,  pour  se  livrer  aux  travaux  agrico 
dans  ses  domaines  de  la  contrée  du  Berry,  ce 
nue  sous  le  nom  de  Champagne.  H  y  introdiii 
le  premier  les  moutons  d'Espagne  en  1796, 
les  toisons  de  la  Champagne  purent  bientôt 
valiser  avec  les  laines  étrangères  les  plus  reno 
mées.Il  modifia  les  systèmes  d'assolements  sui 
jusqu'alors,  et  obtint  en  1809  le  prix  propc 
par  la  Société  d'agriculture  de  Paris,  pouri 
meilleur  mode  d'h-rigation.  Outre  un  graf 
nombre  d'ouvrages  manuscrits,  on  a  de  lui  :  k 
moire  sur  les  moyens  d'améliorer  les  laim 
et  d'augmenter  les  produits  des  bêtes  à  lai  ■ 
dans  le  département  de  r  Indre;  Châteaurou 
1804,  in-8°;  réimprimé  dans  les  Éphémérià 
de  la  Société  d'agriculture  du  départ,  de  l'I 
dre,pour  Van  13;  Châteauroux,  in-S",  p.  3 

—  Petit  Traité  sur  les  parties  les  plus  ii 
^portantes  de  l'agriculture  en  France;  Pai- 

1812,  in-S";  on  y  trouve  des  notions  pratiqu 
très-utiles  aux  cultivateurs  ;  —  le  Rêve  sing 
lier,  ou  la  Nation  comme  il  n'y  en  a  poir 
par  M.  de  B.,  t.  1";  Paris,  1808,  in-8°;  ci 
vrage  tiré  à  un  très-petit  nombre  d'exemplaire 

—  Principes  généraux  d'instruction,  rédig . 
par  demandes  et  par  réponses;  2®  éd.,  Paii! 
1820,  in-S";  c'est  un  écrit  rempli  de  théori 


il3  BARBANÇOïS  - 

ragues,  sans  application;  —  Des  droits  et  des 
levoirs  des  députés  ;  Paris,  1818,  in-8";  —  les 
Majorats  dans  la  Charte,  ou  réponse  à  la  bro- 
•fmre  de  M.  Lanjuinais,  iatitûlée  la  Charte, 
a  Liste  civile  et  les  Majorats;  Paris,  1819, 
n-S" ;  —  Lettres  (  deux  )  écrites  en  i8i9  à  M.  le 
"^résident  de  l'Académie  des  sciences  :  la  pre- 
mière, relative  à  un  système  sur  l'électricité  ; 
■a  seconde,  relative  à  un  tableau  synoptique 
les  sciences;  Paris,  Barrois  aîné,  1819,  iQ-8°; 

—  Lettre  adressée  à  M.  de  la  Métherie,  ré- 
lacteur  du  Journal  de  Physique,  contenant 
m  essai  sur  le  fluide  électrique,  1817,  in-8°; 

—  plusieurs  articles  d'économie  rurale,  dans  les 
Éphémérides  de  la  Société  d'agriculture  de 
'Indre  de  l'an  13  à  1818,  dans  les  Annales  de 
l'Agriculture  française  de  Tessier  et  Bosc,  et 
lans  les  Mémoires  de  la  Société  des  sciences  et 
arts  du  dép)artement  de  V Indre,  pour  1803. 
Ce  dernier  recueil  renferme ,  entre  autres,  une 
Opinion  de  Barbançois  sur  une  question  de 
norale  délicate  :  l'auteur  cherche  à  définir 
je  que  l'on  doit  entendre  par  «  grand  homme, 
rtomme  célèbre,  homme  illustre.  » 

JJcnneau,  Notes  sur  la  vie  de  M.  Barbançois,  présen- 
ées  à  la  Société  d'agriculture  de  l'Indre. 

*BARBA]VÇO]V  (Marie  de),  héroïne  française, 
ïivaità  Paris  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle.  Fille  de  Michel  de  Barbançon,  seigneur  de 
Cani ,  lieutenant  du  roi  en  Picardie ,  elle  épousa 
Jean  de  Barret,  seigneur  de  l'Allier.  Assiégée, 
après  la  mort  de  son  mari ,  dans  son  château  de 
'Bénégon  en  Berry ,  par  Montare ,  lieutenant  du 
roi  en  Bourbonnais,  elle  paya  de  sa  personne ,  et 
si  bien  que  les  hommes  qu'elle  dirigeait  eurent 
honte  de  reculer.  Le  siège  dura  quinze  jours  ;  la 
famine  obligea  l'héroïque  femme  de  rendi-e  la 
place  le  6  novembre  1569.  Elle  stipula  et  obtint 
ia  vie  sauve  pour  elle  et  ses  soldats,  contre  une 
rançon  qui  fut  refusée  ensuite  par  ordre  du  roi , 
informé  de  la  belle  conduite  de  Marie  de  Bar- 
bançon, qui  fut  honorablement  rétablie  dans  sa 
maison. 

De  Tliou,  Historia  sut  temporis.  —  Hilarion  de  Costa , 
Des  dames  illustres. 

BARBANÈGRE  (  le  baron  Joseph  ) ,  général 
français,  né  à  Pontacq  (Basses-Pyrénées)  en 
1772,  mort  à  Paris  le  9  novemlire  1830.  D  avait 
déjà  servi  quelque  temps  dans  la  marine ,  lors- 
qu'à vingt-deux  ans  il  entra  comme  capitaine 
dans  le  5^  bataillon  des  volontaires  de  son  dé- 
partement. Ses  débuts  ne  furent  pas  heureux  : 
blessé  dès  sa  première  campagne ,  il  resta  sans 
avancement  jusqu'au  18  brumaire,  époque  à 
laquelle  il  passa  dans  la  garde  des  consuls ,  avec 
le  grade  de  chef  de  bataillon  (1804).  L'année  sui- 
vante, 0  fut  nommé  colonel  du  48^  de  ligne  ;  et, 
à  la  tête  de  ce  régiment,  il  se  signala  par  un 
beau  fait  d'armes  à  la  journée  d'Austerlitz  :  il 
débusqua  des  hauteurs  de  Sokolnitz  un  corps  de 
grenadiers  russes,  auquel  il  enleva  trois  drapeaux 
et  quati'e  pièces  de  canon.  Sa  conduite  ne  fut  pas 
moins  brillante  àlénaet  à  Eylau.  Nommé  général 


BARBAWEGRE 


414 


de  brigade  (1809), il  eut  sa  part  degloire  aux  jour- 
nées d'Eckmùhl,  de  Ratisbonne  et  de  Wagram. 
L'année  suivante,  il  fut  chargé  d'occuper,  à  l'em- 
bouchure de  l'Elbe,  l'Ile  de  Neuvferk,  qui  servait 
aux  Anglais  de  point  de  communication  avec 
Hambourg.  Après  avoir  commandé  successive- 
ment Borissof  et  Smolensk  pendant  la  campagne 
de  Russie,  Barbanègre  fit  pai-tie  de  l'arrière- 
garde  lors  de  la  retraite  ;  ses  efforts  ne  furent  pas 
sans  succès  pour  sauver  les  débris  de  notre  armée 
à  Krasnoï,  où  il  reçut  deux  blessures.  H  parvint , 
malgré  tous  les  obstacles  semés  sur  sa  route ,  à 
s'enfermer  dans  Stettin  avec,  les  restes  du 
l^""  corps  d'armée,  et  il  ne  remit  cette  place 
aux  Prussiens  qu'après  l'abdication  de  Napoléon. 
De  retour  en  France,  Barbanègre  ne  balança  pas 
à  associer  de  nouveau  sa  fortune  à  celle  de  l'em- 
pereur. Chargé  par  lui  de  la  défense  d'Huningue, 
il  vint,  dans  les  derniers  jours  de  mai  ISlfi, 
prendre  le  commandement  de  cette  place,  où 
malheureusement  rien  ne  se  ti'ouvait  disposé 
pour  la  résistance  qu'elle  allait  avoh-  à  oppo- 
ser à  l'ennemi.  Les  fortifications,  abattues  en 
l'an  vn,  après  l'occupation  de  la  tête  du  pont 
d'Huningue  par  les  Autrichiens,  restaient  dé- 
labrées; la  garnison  ne  se  composait  que  de 
soldats  invalides  ou  de  recrues  rassemblées  à  la 
hâte.  On  n'avait  aucune  confiance  dans  la  possi- 
bilité de  résister  à  une  attaque  sérieuse  ;  aussi  la 
désertion  réduisit-elle  à  la  moitié  de  ce  nombre 
les  4  bataillons  de  gardes  nationales  mobiles  des- 
tinés à  soutenu"  dans  Huningue  le  choc  des  Au- 
trichiens. 

Le  26  juin ,  lendemain  du  jour  où  la  nouvelle 
du  désastre  de  Wat«rloo  était  officiellement  par- 
venue à  Barbanègre,  il  connut  la  funeste  retraite 
de  l'avant-garde  de  l'armée  du  Jura ,  aux  ordres 
du  général  Abbé ,  dont  les  postes  avancés  for- 
maient notre  chaîne  de  frontiei'e  avec  ceux  d'Hu- 
ningue. Les  défenseurs  de  cette  place,  animés 
par  les  exhortations  et  l'exemple  de  leur  général , 
avaient  senti  leur  enthousiasme  s'accroître  avec 
les  périls;  cet  enthousiasme  était  soutenu  aussi 
par  les  bonnes  dispositions  d'une  partie  des  ha- 
bitants des  campagnes  environnantes.  Enfin,  telle 
était  l'animosité  de  part  et  d'autre,  qu'après  un 
échange  de  dures  représailles ,  on  se  disposait  à 
une  guerre  d'extermination,  dans  laquelle  les 
Français  ne  songeaient  plus  qu'à  vendre  chère- 
ment leur  vie.  C'est  dans  cette  conjoncture  qu'eu- 
rent lieu  les  premières  opérations-dû  siège  d'Hu- 
ningue par  l'archiduc  Jean.  Lnpatient  de  se  voir 
maître  de  la  place ,  où  chaque  jour  une  affreuse 
disette  ajoutait  aux  ravages  causés  par  le  fer  et 
le  feu  que  l'ennemi  lançait  dans  ses  murs ,  le 
prince  autrichien ,  afin  de  hâter  le  terme  de  sa 
résistance,  pratiqua,  par  des  moyens  de  corrup- 
tion ,  des  intelligences  avec  l'intérieur,  destinées 
à  exciter  la  sédition  parmi  nos  soldats.  Cepen- 
dant l'espoir  de  conserver  une  place  importante 
à  notre  frontière  avait  soutenu  jusque-là  la  fer- 
meté et  l'énergie  de  Barbanègre.  Mais  les  moyens 


415  BARBANÈGRE 

de  défense  s'épuisaient,  et  force  fut  au  brave 
général  d'accéder,  le  26  août,  à  la  seule  capitu- 
lation qu'il  pût  accepter  en  désespoir  de  cause. 
A  la  tête  de  son  état-major  et  suivi  de  la  garni- 
son d'Huningue,  c'est-à-dire  de  deux  pelotons 
de  canonniers ,  d'un  autre  d'infanterie  de  ligne 
et  de  q\ielques  gendarmes ,  Barbanègre  sortit  de 
la  place  avec  les  honneurs  de  la  guerre,  emme- 
nant une  partie  de  ses  blessés.  Conformément 
aux  stipulations  faites,  il  s'achemina  vers  la 
Loire  pour  y  rejoindre  les  restes  de  cette  armée 
dont  le  licenciement,  ordonné  par  Louis  XVIII, 
devait  s'opérer  sous  la  surveillance  des  ennemis, 
lin  1819,  Barbanègre  fut  employé  en  qualité 
d'inspecteur  général.  JMais,  remis  en  disponibilité 
le  f  janvier  1820,  il  vint  se  fixer  à  Paris,  et 
y  passa,  dans  le  repos,  les  dernières  années  de 
sa  vie.  Son  frère  {Jean),  colonel  de  cavalerie, 
commandait  une  compagnie  de  la  garde  consu- 
laire à  la  bataille  de  Marengo,  et  fut  frappé  d'un 
boulet  de  canon  à  la  bataille  de  léna  (1806). 
[Enc.  des  g.  du  m.} 

Bioijraphie  des  Contemporains. 

* BAiiBANT  (C/iarZes),  compositeur  et  orga- 
niste anglais,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-huitième  siècle.  Il  fut  organiste  de  la  chapelle 
du  comte  Haslang ,  ambassadeur  de  Bavière  à 
Londres  en  1764. 11  laissa  :  Sijmphonies  à  grand 
orchestre,  œuv.  5;  —  un  Uvre  de  trios  de  cla- 
vecin; —  un  oeuvre  de  duos  de  flûte; —  deux 
Sonates  pour  clavecin. 

Fetis,  Biographie  tmiverselle  des  Musitiens. 

BARBANTANE.  Voy.  PuGET. 

*  BARBA  piccoLA  { Josepha-Eleonora),  sa- 
vante italienne  du  dix-huitième  siècle.  Elle  était 
nièce  du  fameux  dominicain  Thomas-Maria  Al- 
fani.  On  a  d'elle  :  Principi  délia  Filosofia,  tra- 
duits du  français  de  Descartes  en  italien  ;  Turin , 
1729,  in-4°. 

Mazzuclielli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

* BARBARACi  ( Gaétan ),  ecclésiastique  et  sa- 
vant italien,  né  à  Palerme,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  Dis- 
sertazïone sopraun  vase  di  Creta  Greco-siciilo 
rappresentante  le  cistefore  di  Cerere,  dans  les 
Saggi  di  Dissertât.  delV  Acad.  Palermit.  del 
Buon  &usto ,  1. 1. 

JAazixicheiii,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAUBARANO  {François),  théologien  italien, 
de  l'ordre  des  Capucins,  natif  de  Vicence ,  mort 
en  1656.  On  a  de  lui  :  Orologio  spirituale;  cioè 
Predichè  per  tutte  le  Feste  délia  S.  V.  ;  Vi- 
cence, 1641  ;  —  Direttorio  alla  vita  spirituale  e 
cris^iaMa;  Venise,  1647,  in-8°;  —  Ilistoria  ec- 
clesiastica  délia  città ,  territorio  e  diocesi  di 
Vicenza  ;  Vicence ,  1649-1653  ;  —  Giojello  spiri- 
tualedel  Cns^iano ;  Vicence,  1651,  1657,  in-4°. 

Wadding ,  De  script,  ord.  Min.  —  Mazzurhelli ,  Scrit- 
tori d'Italia.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allge- 
meines Gelehrten-Lexicon. 

*BABBABASA  (f^ercMZe),  savant  italien,  natif 
de  Terni,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  sei- 


—  BARBARIGO  416 

zième  siècle.  Il  remplit  tantôt  les  fonctions  de 
secrétaire,  tantôt  celles  de  chargé  d'affaires  de 
plusieurs  grands  personnages.  On  a  de  lui  :  il 
Commento  di  Mars.  Ficino  sopra  il  convitodt 
Platane,  tradotto;  Rome,  1544;  Venise,  1644; 
Florence,  1594;  —  le  Antichità  di  Roma  di 
Bartoli  Marliano  tradotte ; 'RomQ ,  1548. 

Paitoni,  Bibl.  degli  Autor.  Folgarizz.,  1. 111,  p.  114.— 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*BARBARi  {Joseph- Antoine),  compositeur 
italien,  natif  de  Savignano ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  VI- 
ride,  opéra  fisico-matematica  ;  Bologne ,  1678. 

iMazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

BARBARIGO  {Augustin),  doge  de  Venise, 
mort  en  1501.  Il  succéda  à  son  père  dans  la  di- 1 
gnité  de  doge ,  s'opposa  à  Charles  VllI  eu  Italie,  ■ 
lutta  contre  les  Turcs  en  Grèce,  et  réunit  Chypre 
à  la  république  de  Venise,  par  suite  d'une  ces- 
sion consentie  par  la  reine  de  cette  île  moyennant 
8,000  ducats  annuels. 

Daru,  Hist.  de  Fenise. 

BARBARIGO  {Grégoire),  cardinal  italien,  né 
à  Venise  le  25  septembre  1625,  mort  à  Padoue 
le  18  juin  1697.  Destiné  d'abord  à  l'administra- 
tion  publique,  il  embrassa  ensuite  la  carrière 
ecclésiastique,  après  avoir  étudié  à  Padoue  lei 
droit  et  la  théologie.  11  devint  chanoine  et  prélat  i 
domestique.  En  cette  qualité,  il  reçut  du  papci 
Alexandre  vn  la  mission  de  soigner  les  pestiférés 
qui  se  trouvaient  au  delà  du  Tibre,  mission  qu'il 
remplit  avec  zèle.  En  1657  il  fut  appelé  à  l'évêchéii 
de  Bergame,  où  sa  charité  lui  mérita  d'être  sur- 
nommé le  nouveau  Charles  Borromée.  Le  cha- 
peau de  cardinal  fut  la  récompense  de  Barbarigo  . 
en  1660.  De  l'évêché  de  Bergame  il  passa  à  celui 
dePadoue  en  1663. 11  institua  dans  cette  dernière 
^ille  un  séndnaire  qu'il  dota,  et  où  il  introduisit 
des  professeurs  de  langue  hébraïque,  chaldéenne, 
syriaque,  arabe,  grecque  et  latine,  en  même 
temps  qu'il  attachait  à  l'établissement  une  impri- 
merie pouiTuedes  caractères  appartenant  à  toutes 
ces  langues.  On  a  de  ce  prélat,  outre  plusieurs 
règlements  pour  son  église  :  Vingt-cinq  lettres] 
écrites  en  italien  à  Magliabecchi,  dans  les  Epis^  I 
tolas  clarorum  Venetorum  ad  Antonium  Ma- 
gliabecchum ,  t.  H. 

Richard  et  Giraud,  Bibliothèque  sacrée. 

BARBARIGO  {Jean-François),  savant  car- 
dinal ,  neveu  du  précédent ,  naquit  à  Venise  er 
1658,  et  mourut  à  Padoue  le  27  janvier  1730.  I 
fut  successivement  ambassadeur  à  la  cour  df 
Louis  XIV,  prieur  de  l'église  de  Saint-Marc  i 
Venise,  évêque  de  Vérone,  cardinal  et  évêqm 
de  Padoue.  Il  fit  réimprimer  à  ses  frais  les  o'u- 
vres  de  saint  Zenon;  Padoue,  1710,  in-4°;  I; 
première  édition  des  œuvres  de  saint  Gaudence 
publiée  par  le  P.  Gagliardo;  Padoue,  Comino 
in-4°,  1720;  et  un  ouvrage  posthume,  intituli 
Numismata  virorum  illustrium  ex  Barbadicc 
gente,  Patavii,  ex  typis  seminar.,  gr.  in-fol. 
80  pi.  ;  Padoue,  1732,  dont  Ant.  Fahri  publia  Uiii 
supplément  ;  Ad  Nuviismata  geniis  Barbadic» 


417  BARBARIGO 

Additamentum ,  avec  4  pi.  et  une  explication 
par  le  P.  Noël  Lastesio. 

J.-B.  Ferrari ,  Fitœ  illustrium  virorum  seminarii  Pa- 
tfflvini;  Padone,  1816,  ln-8°.  —  Moschlnl,  Storia  delta 
tetterat.  f^enezian.  del  secol.  18,  t.  II,  p.  96. 

*  BARBARINI,  peintre  contemporain.  Il  était 
à  Vienne  en  1833.  On  a  de  lui  des  tableaux  à 
l'huile  et  des  aquarelles. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kunstler-Lexieon. 

*  BARBARIN1TS   OU  BABBARINO    (Jules), 

écrivain  italien,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  Il  laissa  :  Promptuarium  rerum 
electarum  prassertim  in  re  romana  ;Yemse, 
1564-1569,3  vol.  in-4». 
Mazzachelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARBARO  ou  BARBARVS,  uom  de  plusieurs 
Italiens  célèbres.  Nous  mettons  ici  en  tête,  par 
ordre  chronologique  les  Barbara  antérieurs  au 
seizième  siècle.  Les  autres  sont  classés  par  ordre 
alphabétique  de  prénoms. 

*  BARBARO  {François  ) ,  savant  italien,  né  à 
Venise  en  1398,  mort  en  1454.  H  devmt  succes- 
sivement podestat  de  Trévise,  de  Vicence  et  de 
Vérone,  et  défendit  en  1438  Brescia,  assiégée 
par  Piccinino,  général  milanais.  La  ville  témoi- 
gna sa  reconnaissance  à  Barbaro  par  le  don  d'un 
étendard  et  d'un  écu  relevés  en  or.  n  n'était  pas 
moins  orateur  distingué  que  guerrier  éprouvé. 
Cependant  sa  renommée  d'orateur  subit  un  échec 
dans  une  occasion  importante  :  il  parlait  devant 
Philippe,  duc  de  Milan,  et  resta  court  au  miheu 
de  sa  harangue  après  ces  mots  :  Magnum  est 
nomen  tuum,  princeps  maxime,  in  universa 
terra.  Barbaro  mourutprocurateur  de  Saint-Marc. 
On  a  de  lui  :  De  re  uxoria,  traduit  en  français  par 
Claude  Joly,  sous  le  titre  de  l'État  du  mariage, 
par  Claude  Joly,  Paris,  1667;  en  italien  par  Al- 
berto Lollio  ;  Venise,  1548,  in-8°;  enfin  en  latin; 
in-12,  Amsterdam  1.639; —Ev.  Manelmi  Vi- 
centini  commentariolum  de  obsidione  Brixix, 
anno  1438;  Brescia,  1728,  in-4';  —  Francisa 
Barbari  et  aliorum  ad  ipsum  Epistolx,  ab 
anno  \i25  ad  annumiibS  ;  Brescia,  1743, publié 
par  le  cardmal  Quirini 

GhillDl;  Teatro  d'Uomini  leiterati.  —  Papadopoli, 
Historia  Gymnasii  Patavini.  —  Jôcher,  Allgemeines 
Gelehrten-Lexicon.  —  Bernard  Pez,  Thésaurus  anecdo- 
tarum,  t.  6, 3^  partie. 

BARBARO  (Ermolao),  savant  italien,  né  à 
Venise  vers  l'an"  1410,  mort  à  Venise  en  1471. 
On  ne  doit  pas  le  confondre  avec  le  précédent. 
n  étudia  à  Vérone  et  à  Florence ,  sous  Guarino. 
A  douze  ans  il  était  en  état  de  traduire  Ésope.  A 
Padoue,  où  il  alla  ensuite,  il  s'appliqua  à  l'étude 
des  lois ,  et  en  1436  il  devint  protonotaire  du  pape 
Eugène  IV,  puis  en  l443  évêque  de  Trévise; 
et,  en  1459,  il  assista  au  concile  de  Mantoue 
tenu  par  Pie  n.  Enfin,  en  1460 ,  il  remplit  les 
fonctions  de  légat  auprès  du  roi  de  France 
Charles  Vil.  Ses  ouvrages,  tels  que  sa  traduc- 
tion latine  d'Ésope,  ses  harangues  contre  les 
poètes,  ses  sermons,  sont  restés  manuscrits. 

Moréri  Dictionnaire  historique. 

SOl'V.   BIOGR.   UNIVERS.   —  T.   IV, 


—  BARBARO 


418 


BARBARO  (Josaphat) ,  voyageur  vénitien, 
né  vers  le  commencement  du  quinzième  siècle, 
mort  en  1494.  Il  était  négociant,  et  fit  en  1436 
un  voyage  à  Tana  (aujourd'hui  Azof),  dans  l'in- 
térêt du  commerce  vénitien  avec  la  Chine.  Il 
était  en  Tartane  en  qualité  d'agent  consulaire  de 
Venise,  lorsque  les  mahométans  soumirent  cette 
contrée.  Sa  relation ,  qui  renferme  des  détails 
fort  intéressants  relatifs  à  la  Perse,  à  la  Géor- 
gie et  au  khanat  de  Kaptchak,  a  été  imprimée 
pour  la  première  fois  dans  une  petite  collection 
assez  rare,  intitulée  Viaggi  fàtti  da  Venezia 
alla  Tana,  in  Persia,  India  e  in  Constantino- 
poli,  con  la  descripzione  délie  città,  luoghi, 
siti,  costumi ,  etc.  ;  Venise  (Aide  Manuce),  1543 
et  1545,  in-8°.  On  la  trouve  aussi  dans  la  collec- 
tion de  Ramusio,  et  dans  Gender  de  Herolzberg, 
Rerum  Persicarum  Historia. 

Mazzuchell,  Scrittori  d'Italia. 

BARBARO  ou  BARBARUS  (  Ermoloo  OU  Her~ 
molaùs  ),  savant  diplomate  italien ,  petit-fils  de 
François  et  fils  de  Zacharie,  né  à  Venise  le  21 
mai  1454,  mort  le  14  juin  1495.  A  huit  ans  il  fut 
envoyé  à  Rome,  où  il  étudia  dix  ans  sous  la  di- 
rection de  Pomponius  Laetus  ;  et,  dès  l'âge  de 
dix-huit  ans,  il  écrivait  sur  le  Célibat  un  traité 
resté  manuscrit.  Mais  si  le  livre  n'a  pas  été  pu- 
blié ,  les  sentiments  du  jeune  auteur,  ressortent 
d'une  lettie  latine  qu'il  adressa  au  père  Arnold. 
«  Vous  me  demandez ,  lui  dit-il ,  si  je  suis  marié.-' 
Je  vous  répondrai  que  je  ne  le  suis  pas,  et, je 
n'y  songe  pas.  Les  lettres  me  suffisent.  Rien  d'ail- 
leurs n'est  contraire  à  leur  culture  comme 
l'empire  d'une  épouse  et  le  soin  qu'il  faut  pro- 
diguer à  des  enfants.  »  (  Quxris  an  sim  ma- 
ritus  P  Non  sum.  Uxorum  ne  cogita  quidem. 
Satis  mihi  rerum  est  ac  negatit  cum  litteris. 
Nihil  parro  litteris  tam  infestum,  guam  uxa- 
ris  jugum  et  cura  liberorum).  Il  ne  con- 
damne pas  pour  cela  le  mariage,  mais,  à  ses 
yeux,  l'homme  qui  étudie  Dieu  et  la  nature  doit 
vivre  dégagé  d'autres  soins.  De  retour  à  Ve- 
nise ,  il  alla  encore  étudier  à  Padoue,  où  il  com- 
mença sa  traduction  de  la  paraphrase  de  Thé- 
mistius;  il  n'avait  encore  que  dix-neuf  ans.  Il 
fut  chargé  ensuite  de  prononcer  l'éloge  funèbre 
du  doge  Nicolas  Marcello,  mort  le  1^''  septembre 
1474.  Après  quoi  il  remplit,  en  1477,  la  chaire 
de  philosophie  à  l'université  de  Padoue,  et  fit  de 
la  morale  d'Aristote  le  sujet  de  ses  cours  très- 
suivis.  Revenu  à  Venise  en  1479,  il  en  sortit 
lorsque  la  peste  sévit  dans  cette  ville,  et  retourna 
à  Padoue,  où  il  expliqua  aux  jeunes  Padouans, 
qui  le  lui  demandaient  avec  instance ,  les  poètes 
et  les  orateurs  grecs,  Théocrite  et  Démosthène 
notamment.  En  1488,  il  alla  en  ambassade  à  la 
cour  du  régent  Ludovic  Sforze,  à  Milan;  et,  en 
1491,  il  fut  envoyé  en  la  même  qualité  auprès 
du  pape  Innocent  vm.  Nommé  patriarche  d'A- 
quilée  par  ce  pontife,  il  dut  renoncer  à  cette  di- 
gnité, pour  l'avoir  acceptée  sans  le  consentement 
du  sénat  vénitien ,  et  contrairement  aux  lois  de 

14 


419 


BARBARO 


BARBAROUX 


4-2Q 


la  république  sur  cette  matière.  Il  céda  surtout 
devant  la  menace  qu'onlui  fit  de  faire  porter  à  son 
père  la  peine  de  cette  infraction  à  la  règle  établie. 
Il  resta  alors  à  Rome ,  réduit  à  une  faible  pension 
que  lui  faisait  le  gouvernement  pontifical ,  et 
mourut  à  trente-neuf  ans ,  dans  une  maison  de 
campagne  voisine  de  Rome ,  atteint  de  la  peste 
qu'il  avait  évitée,  comme  on  l'a  vu,  une  première 
fois.  Dans  cette  carrière  si  prématurément  iu- 
teiTompue ,  il  eut  le  temps  de  se  rendre  utile  aux 
lettres  par  des  travaux  aussi  sérieux  que  le 
comportait  le  cours  d'une  vie  trop  tôt  moisson- 
née. On  a  de  lui  :  Castigationes  Plinianœ  Her- 
molai  Barbari,  Aquilensis  pontifias;  Rome 
1492 ,  ouvrage  dédié  à  Alexandre  VI  :  l'auteur 
se  vante  d'avoir  introduit  dans  l'histoire  natu- 
relle de  Pline  plus  de  cinq  mille  corrections  ;  — 
Castigationes  secundœ  :  ouvrage  entrepris  sur 
les  instances  adressées  à  l'auteur  poiu'-  qu'il 
s'expliquât  sur  certains  points  obscurs ,  et  éga- 
lement dédié  au  pape;  —  T/iemistii  peripate- 
tici  lucidissimi  Paraphrasis  in  Aristotelis  pos- 
teriora  et  Physica;  in  libros  item  de  anima, 
memofia  ac  reminiscentia,  somno  etvigilia, 
insomniis  et  divinatione  per  somnum,  inter- 
prète Hermolao  Barbara  ;  Venise,  1480,  in-fol.  ; 
—  Dloscoridis  Anazarbei  de  medicinali  ina- 
teria  libri  V  latinitate  primum  donati  ex  ver- 
sione H ermolai Barbari,  cumcorollariis  ejus- 
dem  et  cumnotis  Joannis- Baptistee  Egnatli; 
Venise,  1516,  in-fol.  ;  Strasbourg,  1529;  Cologne, 
1534,  in-fol.  ;  —  Rhetorlcorum  Aristotelis  libri 
très,  interprète  Hermolao  Barbara  ;  Yeaise, 
1.544,  10-4°,  et  Paris,  1549,  in-8°;  —  Compen- 
diumethicorum  ^iirorMm ;  Venise,  1544,  in-8", 
édition  postliume,  publiée  par  Danial  Barbaro;  — 
Compendium  Scientix  naturalis  ex  Aristo- 
tele;  Venise,  1545,  par  les  soins  du  même  édi- 
teur; —  Castigationes  in  Pomponium  Melam; 
Anvers,  1582,  édition  de  Plantin;  —  Oratiù  in 
funere  Nicolai  Marcelli,  Venetiarumprincipis, 
probablement  à  Venise  1474  ;  et  dans  les  Ora- 
tiones  clarorum  Virorum;  Venise  1558;  — 
Calena  grœcorum  Patrum  in  quinquaginta 
psalmos ;  Yeiûse,  15G7,  in-fol.;  —  des  tpitres 
répandues  dans  divers  ouvrages  ;  —  des  vers 
restés  manuscrits  (  plus  de  douze  mille,  au  rap- 
port deTrithème). 

p.  Jove,  Elogia.  —  Acta  eruditorum  latina,  —  Boissard, 
Icônes  virorum  illustrium.  —  Teissler,  Éloges  des  Sa- 
vants. —  Nicéron,  Mémoires,  t.  XIV.  —  D.  Clément , 
Bibliothèque  curieuse.  —Giornaled^  letterati  d' Italia, 
t.  XXXVIU. 

"^BARBARO  {Antoine),  poète  et  juriscon- 
sulte italien,  natif  de  Venise,  vivait  au  milieu  du 
dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  Pratica  cri- 
minale,  divisa  in  due  parti;  Venise,  1739  ;  — 
Vita  disan  Francesco  di  Paolo,  poëme  sacré; 
Venise,  1747,  in-4''. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d' Italia.  —  Adelang,  Supplé- 
ment à  JOcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexicon 

*  nARBARO  (Antoine-Tfiomas),po\ygvdi\)he 

italien,  natif  de  Naples,  vivait  dans  la  seconde  moi- 


tié du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lai:  il  Pel- 

legrino  geografo  cronistorico  da  NapoH  sino  a 
Venezia;  Venise,  1638,  in-12  ;  —  Ragiona 
menti  e  Discorsi  morali  sopra  i  vizi  capitali 
e  le  virtù  a  loro  contrapposte ;  Venise,  1743; 
—  Componimenti  poetici  in  Iode  dell' inh 
maculata  concezione  délia  V.  M.;  Venise, 
1 746,  in-8°  ;  —  Il  vizio  sgridato  da  oui  Van- 
tidoto  a  preservarsi  è  la  solitudine  délia 
villa,  ottaverime;  Venise,  1754,  in-8°. 

Adelimg,  Supp.  à  Jôchcr,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BARBARO  (DanieO,  théologien  italien,  na- 
tif de  Venise,  mort  en  1569.  H  devint  coadjuteui 
du  patriarche  d'Aquilée,  et  assista  au  concile  de 
Trente,  où  il  se  fit  remarquer.  On  a  de  lui  :  Grx- 
corum  Patrum  catena  in  psalmos  quinqua^^  i 
ginta  Dawif^is  ;  Rome  et  Venise,  1588. 

Le  Mire,  De  Scriptor.  sœciili  sexdecimi.  —  Giraud  cl  ' 
Richard,  Bibliothèque  sacrée. 

*BARBAROSSA  (Paul-Émile),  poète  mys- 
tique italien,  natif  de  Trapani,  mort  en  1614.  Il  i 
appartenait  à  i'ordre  des  Aiigustins,  et  devint  vi- 
caire général  à  Milan.  On  a  de  lui  :  la  Scala  di 
Ciacobbe,  ad  istruzione  de'  Predicatori  ;  —  la 
Corona  di  Minerva,  1584;  —  Quatuor  tem-. 
porum  xtatisque  temperamentorum  mystica  • 
Theoria,  1584;  —  Canzoni  VIII  spirituaU,in't 
versisciolti;  Pavie,  1594,  in-4°,  —  Rime;'Ve-f 
nise,  1616,  in-12,  dans  le  Nuovo  concerto  dii 
Rime  sacre; —  ilSerafico  Eroe  ,  canzone  ini 
Iode  di  San-Francesco ,  dans  la  Corona  d^A-\ 
polio   dé  Gentili;   Venise,    1605,  in-12;  — 
Scîido  0  Specchio  de'  Predicatori. 

Mazzuchelli,  Scritt.  d' Italia.  —  .^rgollali,  BibliotA.ii 
Mediol,  —  Adelung  ,  Supplément  à  Jôcher,  AUgemeines  < 
Gelehrten-Lexicon, 

BARBAROUX  {Charles- Jean-Marie),  mem-i 
bre  de  la  convention  nationale ,  né  à  Marseille  le' 
6  mars  1767,  guillotiné  à  Bordeaux  le  25  juin 
1794.  Il  se  livra  d'abord  à  l'étude  des  sciences,  et 
fut  en  correspondance  avec  Franklin  ;  on  a  même 
de  lui  un  mémoire  intéressant  sur  les  volcans 
éteints  des  environs  de  Toulon.  Avocat  au  barreau 
de  Marseille,  il  s'était  déjà  fait  connaître  par  quel- 
ques plaidoyers  remarquables ,  lorsque  la  révo- 
lution vint  l'appeler  à  jouer  un  rôle  plus  impor- 
tant. Il  fut  nommé  secrétaire  de  la  commune 
de  Marseille  ;  et,  après  avoir  contribué  à  la  paci- 
fication d'Arles,  qui  s'était  soulevé  en  faveur  de 
la  royauté,  U  fut  envoyé  à  Paris  comme  député 
extraordinaire  de  la  ville  de  Marseille  auprès  de , 
l'assemblée  législative.  Il  se  fit  alors  recevoir  an 
club  des  Jacobins ,  et  y  rencontra  Brissot,  Vei'- 
gm'aud  et  (iensonné,  qui  à  cette  époque  étaient 
les  membres  les  plus  influents  de  cette  société. 
S'étant  lié  intimement  avec  Roland ,  il  soutint, 
dans  une  réunion  tenue  chez  ce  ministre,  le  pro- 
jet d'établir  une  république  dans  le  midi,  dans 
le  cas  où  la  cour  parviendrait  à  étouffer  le  mou- 
vement révolutionnaire  dans  le  nord.  Il  prit  en- 
suite une  part  active  à  la  journée  du  10  aoilt.  On 
le  récompensa  de  son  patriotisme  en  le  nommanlii 
président  de  rassemi)lée  électorale,  et  ensuilei' 


421  BARBAROUX 

membre  de  la  convention.  Dès  le  début  de  sa 
carrière  législative,  il  attaqua  violemment  ceux 
de  ses  collègues  qui  siégeaient  à  l'extrême  gau- 
che ,  dénonça  Robespierre  et  Marat,  et  insista 
avec  force  sur  la  mise  en  accusation  des  auteurs 
des  sanglantes  journées  de  septembre.  «  Je  n'au- 
rai de  repos ,  s'écria-t-il,  que  lorsque  les  ava- 
nies seront  punies,  les  vols  restitués,  et  les  dic- 
tateurs précipités  de  la  roche  Tarpéienne.  »  Sa- 
vant économiste ,  Barbaroux  traita  d'une  ma- 
nière remarquable  les  questions  d'administration 
générale  et  de  commerce  :  il  s'opposa  à  l'em- 
prunt forcé  d'un  milliard,  vota  contre  la  taxe  des 
grains,  et  indiqua  une  manière  sage  de  consa- 
crer les  fonds  destinés  aux  travaux  publics ,  de 
régler  l'approvisionnement  des  armées  et  l'orga- 
nisation du  ministère  de  la  guerre.  Dans  le  pro- 
cès de  Louis  XVI,  il  demanda  la  peine  de  mort, 
avec  l'appel  au  peuple.  Des  pétitions  demandè- 
rent alors  son  renvoi  de  la  convention,  et  la 
journée  du  31  mai  le  força  à  quitter  Paris.  C'est 
alors  qu'il  devint  coupable  de  trahison,  en  sou- 
levant plusieurs  départements  contre  l'autorité 
de  la  convention  ;  si  toutefois  c'était  trahir  que 
de  chercher  à  soulever  le  pays  contre  une  pa- 
reille tyrannie.  Déclaré  traître  à  la  patrie,  il  se 
sauva  à  Caen,  et  y  vit  Charlotte  Corday;  ce 
qui  le  fit  accuser  d'avoir  inspiré  à  cette  jeune 
fille  le  projet  d'assassiner  Marat.  Déjà  la  beauté 
remarquable  de  Barbaroux  avait  fait  soupçonner 
entre  lui  et  madame  Roland  des  relations  cou- 
pables. Poursuivi  d'asile  en  asile ,  il  se  réfugia 
aux  environs  de  Bordeaux;  et,  bientôt  découvert, 
il  se  tira  deux  coups  de  pistolet  qui  lui  laissèrent 
assez  de  vie  pour  que  la  commission  révolution- 
naire de  Bordeaux  pût  constater  son  identité  et 
le  faire  conduire  à  l'échafaud.  On  a  de  lui  un 
mémoire  curieux  sur  les  volcans  éteints  des 
environs  de  Toulon  ,  ouvrage  de  sa  jeunesse; 
—  plusieurs  rapports  administi-atifs,  entre  au- 
tres :  De  l'influence  de  la  guerre  mari- 
time sur  le  commerce  ;  de  l'organisation  des 
travaux  publics;  —  quelques  poésies,  parmi 
lesquelles  on  distingua  une  ode  sur  les  Vol- 
cans, insérée  par  Cambry  dans  le  second  vo- 
lume de  son  Voyage  dans  le  Finistère;  Paris, 
1799,  3  vol.  in-S". 

Mémoires  de  Ch.  Barbaroux  (inédits),  avec  une  no- 
tice stir  sa  vie  par  M.  Ogé-Barbaroux  fils  ;  —  Éclaircisse- 
ments historiques,  par  MM.  Berville  et  Barrière  ;  Paris, 
1822.  —  Biographie  des  Contemporains. 

*BARBARY  (Jacqiies  DE,  ou  François  Ba- 
bylone),  peintre  et  graveur  d'origine  incertaine, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
On  l'a  surnommé  le  Maître  au  Caducée,  à  cause 
du  monogramme  qu'il  avait  adopté.  On  voit  à 
Nuremberg  une  Tête  dé  Christ,  tableau  signé  des 
lettres  L.  A.  D.  B.,  avec  un  caducée;  et  au  musée 
d'Augsbourg,  un  autre  tableau  représentant  une 
Solittule,  et  portant,  avec  le  nom  de  Barbary,  la 
date  de  1504.  Les  estampes  de  Barbary  sont  rares 
et  recherchées;  les  plus  connues  sont  :  une 
Sainte  Famille;  —  un  Saint  Jérôme;  —une 


-  BARBATUS  422 

Sainte  Catherine;  —  Satyre  jouant  ;  —  Deux 
Vieillards  faisant  une  lecture;  —  Mars  et  Vé- 
nus; —  le  Triton  et  la  Sirène. 
■    Nagler,  Neues  Allgemeines  KUnstler-Lexicon. 
BARBATELLI.  Voy.  POCCETTI. 

BARiîATO  (  Barthélémy  ),  poëte  et  commen- 
tateur italien,  natif  de  Padoue,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  laissa  : 
Poésies,  Padoue,  in-1 2  ;  —  il  Valaresso,  istoria 
délia  peste,  1630  et  1631;  Padoue,  in-fol,  et 
Rovigo,  1640;  —  la  Jerusalemme  liber ata  dï 
Tasso,  con  la  Vita  delV  autore  e  con  gli  argo- 
menti;  Padoue,  1628,  in-4''.  • 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Ilalia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BARBATO  {Horace),  jurisconsulte  italien, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  ie  lui  ;  Modestinus  elucidattis, 
sive  de  fideicommisso,  majoratu  ac  primoge- 
nitura  personali  ;  de  Restïtutorio  inter- 
dicto,  etc.  ;  1637,  in-fol.  ;  —  De  Divisione  fruc- 
tuum  inter  plures ,  illosque  diversos  tracta- 
tus  ;  Gaffari,  1638. 

Toppi,  ZJiiJjoieca  NapoHtana.  —  Jôcher,  JUgemeincs 
Gclchrten-Lexicon, 

*BARBATO  {Jérôme),  médecin  italien,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siè- 
cle. Lepremier  il  découvrit  le  sericm  du  sang,  sujet 
sur  lequel  il  écrivit  ensuite.  Le  mérite  de  cette 
découverte  ayant  d'abord  été  attribué  à  Thomas 
Willis,  a  été  restituée  Barbato  par  Anduoli, 
qui  le  seconda  dans  ses  expériences.  On  a  de 
Barbato  :  De  Arthritide  libri  duo;  Venise, 
1665,  in-4'';  —  Dissertatio  elegantissima  de 
sanguine  et  ejus  sero;  Pavie,  1667,  in-12,  et 
Leyde,  1736,  in-8°;  —  Dissertatio  anatomica 
de  formatione,  organisatione ,  conceptu  et 
mitritione  fœtus  in  utero  ;  Padoue,  1676,  in-12. 

Biographie  médicale.  —  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. , 

BABBATO  (Peironio),  poëte  italien,  natif  de 
Foligno,  mort  le  22  novembre  1554.  Il  étudia  le 
droit,  et  devint  secrétaire  des  cardinaux  Nicolas 
Gaëtanoet  Sermoneta.  On  a  de  lui  :  Rime  diPetro 
Barbato;  Foligno,  1712,  in-S". 

Mazzuchelli,   Scrittori  d'Itttlia. 

BARBATO  de  Sulmone  (Marc),  orateur  et 
poëte  italien ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
quatorzième  siècle.  Il  fut  ami  de  Pétrarque,  qui 
lui  donna  ce  titre  dans  ses  lettres.  On  a  de  lui 
des  poésies  restées  manuscrites  dans  la  biblio- 
thèque des  frères  mineurs  de  Sulmone. 

Toppi ,  Biblioieca    NapoUtana. 

*  BARBATUS,  nom  de  famille  de  la  gens  Ho- 
ratia.  Ce  fut  le  surnom  de  Comélius-Seipion, 
devenu  consul  en  l'an  328  avant  J.-C,  et  de  quel- 
ques autres  personnages,  tels  que  Quinctius  Ca- 
pitolinus  et  Valerius  Messala,  consul  en  l'an  1 2 
avant  l'ère  chrétienne. 

*  BARBATUS  {Eoracc) ,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  cinquième  siècle  avant  J.-C.  Il 
fut  un  des  plus  ardents  adversaires  du  second 
décemvirat.  A  la  mort  de  Virginie,  il  prit  avec 

14. 


423 


BARBATUS  —  BARBAZAN 


424 


Valerius  Publicola  la  direction  du  mouvement  ] 
populaire,  et  fut  envoyé  avec  son  collègue  vers  le 
peuple  retii'é  sur  le  mont  Sacré.  Les  résultats 
sont  connus  :  le  décemvirat  ayant  été  aboli ,  Ho- 
ratius  Barbatus  fut  élu  consul  avec  Publicola 
en  l'an  449  avant  J.-C,  et  donna  son  nom  aux 
lois  Valerias  Horatiae,  confirmatives  des  libertés 
du  peuple.  Barbatus  fut  encore  vainqueur  des 
Sabins ,  qui  de  longtemps  n'osèrent  plus  pren- 
dre les  armes  contre  les  Romains. 

Tite-Llve,  III,  39,  et  passlm.  —  Diod.,  XII,  Ï6. 

BARBAcriiD  {Anna-L8etïtïa),ÎQTame,  savante, 
née  à  Knilworth-Harcourt  en  Leicestershire, 
morte  le  9  mars  1825.  Fille  d'un  maître  d'école, 
le  docteur  Aikin,  elle  épousa  en  1774  Roche- 
mont-Barbauld ,  protestant  d'origine  française. 
Elle  se  fit  d'abord  connaître  par  un  petit  recueil 
de  poésies  (  Miscellaneous  Pièces) ,  qui  eut 
successivement  quatre  éditions.  Livrée  longtemps 
à  l'enseignement ,  elle  composa  quelques  livres 
élémentaires  (Sarly  Lessons),  et  écrivit  aussi 
quelques  articles  politiques  et  religieux.  En  1804, 
elle  publia  un  choix  du  Spectateur,  du  Babil- 
lard, du  Tuteur,  du  Franc-Tenancier,  pré- 
cédé d'un  essai  contenant  la  vie  des  auteurs,  et 
des  jugements  sur  leurs  écrits.  Dans  la  môme 
année ,  elle  publia  un  choix  de  lettres  de  Samuel 
Richardson  (Londres,  1804, 6  vol.  in-8°  ),  que  les 
héritiers  venaient  de  lui  vendre.  On  lui  doit,  en 
outre  :  une  édition  des  Romanciers  anglais, 
60  vol.  in-12,  1810,  avec  une  intioduction  et  des 
notices  biographiques ,  rédigées  par  elle  ;  —  un 
poëme  intitulé  Mil  huit  cent  onze;  1811  ;  — 
the  Female  Speaker,  mélange  de  vers  et  de 
prose;  1  vol.  in-12,  1811.  Le  recueil  de  ses  poé- 
sies et  de  ses  écrits  en  prose,  précédé  d'une  no- 
tice biographique,  a  été  publié  par  Lucy  Aikin,  une 
de  ses  nièces,  en  1825,  in-8''.  Plusieurs  des  pro- 
ductions de  madame  Barbauld  ont  été  traduites 
en  français. 

Notice  biographique  de  madame  Barbauld  dans  le  Re- 
cueil de  ses  œuvres,  par  Lucy  Aikin,  1825. 

BARBAVLT  (Anloine-François) ,  né  à  Paris 
en  1705,  mort  dans  la  même  ville  le  14  mars  1784. 
Reçu  maître  en  chirurgie  à  Saint-Côme  le  2  juillet 
1732,  il  se  livra  ensuite  à  la  pratique  des  accou- 
chements, et  professa  de  longues  années  cette 
partie  de  la  chirurgie.  On  a  de  lui  :  Splanchno- 
logie,  suivie  de  Vangéiologie  et  de  la  névro- 
logie;  Paris,  1739,  in-12;  — Principes  de 
chirurgie  ;'Pa.Tis,  1739,  in-12  ;  —  Cours'd' accou- 
chements en  faveur  des  étudiants ,  des  sages- 
femmes,  et  des  aspirants  à  cet  art;  Paris, 
1776,  2  vol.  in-12. 
,   Biographie  médicale. 

BARBAULT-ROTER  (  P.-F.  ),  homme  de  cou- 
leur et  publiciste,  vivait  dans  la  seconde  moi- 
tié du  dix-huitième  siècle.  Il  défendit  l'indépen- 
dance des  noirs ,  et  prit  part  au  soulèvement  de 
Saint-Domingue  en  1792.  Chargé  d'exposer  au 
corps  législatif  de  la  métropole  les  plaintes  des 
colons  conti'e  les  commissaires  du  gouvernement, 


et  contre  Sonthonax  en  particulier,  Barbault-Royer 
ne  fut  pas  même  entendu  par  le  conseil  des  cinq- 
cents.  L'année  suivante,  il  fut  nommé  haut-juré 
dans  sa  colonie,  où  il  était  revenu.  A  son  retour 
en  France,  il  coopéra  à  la  rédaction  de  plusieurs 
journaux,  notamment  au  journal  officiel  du  Di- 
rectoire; puis  il  fut  employé  au  ministère  des 
affaires  étrangères.  On  a  de  Barbault-Royer  -.De 
la  guerre  contre  l'Espagne;  1795  ;  —  les  Loi- 
sirs de  la  liberté,  nouvelle  républicaine,  1795; 
—  Craon,  ou  les  Trois  Opprimés;   1795;  — 
Voyages  dans  les  départements  du  Nord,  de  > 
la  Lys  et  de  V Escaut,  pendant  les  années  VU  i 
et  VIII  (1800)  ;  —  les  Pergamines,  ou  Tablettes  j 
suivies  de  notes  et  de  remarques,  1802;  —  Ré-  ■ 
sumé  sur  l'Angleterre,  1803. 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Rabbc,  etc.  Biogra- 
phie universelle. 

*BARBAVARA  (Louis),  mathématicien  ita-i 
lien,  mort  en  1638.  Il  était  d'une  famille  noble  du  i 
Milanais,  et  devint  chancelier  de  l'archevêché.  On  ' 
a  de  Barbavara  :  Tabulse  sinuum ,  tangentium^ 
positionum  generalium,  numericae,  etc.,  eni 
manuscrit. 

Argellati,  Bibl.  Mediol.  —  MazzuchcUl,  Scrittori  d'I- 
talia. 

*  BARBAVARA  (Marc-Marie),  jurisconsulte* 
et  théologien  italien,  mort  en  1715.  H  fut  proto- 1 
notaire  apostolique  et  chanoine.  On  a  de  lui  : 
Raccolta  di  divote  orazioni  ed  avvisl  salutarl, 
e  di  varie  istruzioni  per  bene  confessarsi  e  t 
communicarsi ;  Milan,  1706;  —  il  Consiglieret 
fedele,  cheinsegnafuggire  le  occasioni  pericii- 
lose di perdere  l'anima;  MUan,  1709. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

BARBAZAN  {Arnauld-GuHhem,  sire  de), 
capitaine  français ,  surnommé  le  Chevalier  sans 
reproche ,  né  d'une  famille  distinguée  dans  le  ■ 
Bigorre,  vers  la  fin  du  quatorzième  siècle ,  mort  i 
en  1432.  Jeune  encore,  il  fit  preuve  de  son  goût  ; 
pour  les  armes,  et  en  1404  il  figura  dans  un 
de  ces  combats  smguliers  conformes  à  l'esprit  du  i 
siècle.  Ce  combat  eut  lieu  sous  les  murs  du  châ- 
teau de  Montendre  en  Saintonge,  en  présence 
des  deux  armées  anglaise  et  fi'ançaise ,  attentives 
à  la  lutte  de  leurs  champions.  Il  y  en  avait  six  de  > 
chaque  côté  :  les  Français  furent  victorieux,  et  I 
Barbazan,  qui  avait  beaucoup  contribué  à  unii 
triomphe  si  flatteur  pour  l'honneur  national,  en  n 
renversant  d'un  coup  de  lance  le  plus  habile  des 
chevaliers  anglais ,  acquit  dès  lors  un  grand  re- 
nom. Charles  VI  lui  fit  présent  d'une  épée  sur  i 
laquelle  était  gravée  cette  devise  :  Ut  lapsu  gra- 
viore  ruant,  et  lui  décerna  le  titre  de  chevalier 
sans  reproche,  si  noblement  porté  depuis  par  < 
Bayard.  Barbazan  se  signala  dans  le  cours  des 
funestes  guerres  civiles  qui  désolèrent  alors  le 
royaume  :  il  défendit  Corbeil  en  1417  contre  le 
duc  de  Bourgogne,  revint  à  Paris  où  il  livra  un 
sanglant  combat  au  faubourg  Saint- Antoine ,  et 
de  là  se  renferma  dans  Melun,  qu'il  fut  contraint, 
par  la  famine ,  de  rendre  à  discrétion  au  roi  d'An- 
gleterre quelques  mois  après.  Ainsi  livré  au.\ 


42c 


BARBAZAN 


mains  de  ceux  à  qui  son  courage  avait  été  si  nui- 
sible, Barbazan  subit  une  dure  et  longue  captivité 
au  château  Gaillard ,  près  de  Rouen.  Ce  ne  fut 
qu'après  huit  ans,  en  1430,  qu'il  fut  délivré  par 
la  Hire,  qui  emporta  la  place  par  escalade.  Au 
sortir  même  de  sa  prison ,  Barbazan  reprend  les 
armes,  s'empare  de  Pont-sur-Seine,  et  gagne  sur 
les  Anglais  et  les  Bourguignons  réunis  la  bataille 
de  la  Croisette  en  Champagne,  victoire  qui  con- 
courut puissamment  à  la  délivrance  définitive 
du  pays.  Charles  Vn,  en  récompense ,  le  nomma 
gouverneur  de  Champagne  et  de  Brie,  et  lui 
donna  par  lettres  patentes  le  titre  de  restaura- 
teur du  royaume  et  de  la  couronne  de  France, 
avec  trois  fleurs  de  lis  sans  brisure  dans  ses  ar- 
mes. En  1431  il  fut  envoyé  en  Lorraine,  pour 
aider  René  d'Anjou  à  s'emparer  de  cette  pro- 
vince ;  mais  René  s'étant  engagé  imprudemment 
àBuUegnevilleprèsdeNancy,  malgré  les  conseils 
de  Barbazan,  M  complètement  battu  ;  et  le  brave 
capitaine,  qui  avait  été  percé  de  plusieurs  coups, 
mourut  quelques  mois  après  de  ses  blessures. 
n  fut  enterré  à  Saint-Denis  comme  Duguesclin. 
[DuFATJ,  dans  VEnc.  des  g.  du  m.] 

Du  Chêne,  Hist.  de  la  maison  du  Plessis  de  Richelieu. 

BARBAZAN  (Etienne),  littérateur français,né 
à  Saint-Fargeau  en  Puisaye,  diocèse  d'Auxerre, 
en  1696;  mort  à  Paris  le  8  octobre  1770.  Il  fit 
une  étude  particulière  des  patois  de  la  France  et 
de  la  littérature  française  depuis  le  douzième 
jusqu'au  seizième  siècle,  dont  il  a  donné  les  édi- 
tions suivantes  :  Fabliaux  et  Contes  des  poètes 
français  des  douzième,  treizième,  qua- 
torzième et  quinzième  siècles;  Paris,  1756, 
3  vol.  in-12;  —  VOrdène  de  chevalerie;  Lau- 
sanne et  Paris,  1759,  in-12,  ouvrage  précédé  d'un 
discours  sur  les  étymologies,  et  d'une  dissertation 
sur  l'origine  de  la  langue  française  ;  —  le  Cas- 
toiement,  ou  Instruction  d'un  père  à  son  fils; 
Paris,  1760  ;  ouvrage  moral ,  traduit  dans  le  trei- 
zième siècle ,  d'après  le  Disciplina  clericalis  de 
Pierre  Alfonse,  juif  portugais,  qui  l'avait  lui- 
même  traduit  de  l'arabe;  livre  précédé  d'une 
dissertation  sur  la  langue  des  Celtes,  avec  quel- 
ques observations  sur  les  étymologies.  En  1808, 
Méon  a  publié,  en  4  vol.  in-8°  (fig.),  une  édition 
revue  et  augmentée  de  ces  trois  ouvrages. 

Brunet,  Manuel  du  libraire. 

*BARBAZZA  (André,  le  comte),  poète  et  pro- 
sateur italien,  né  en  1582,  mort  le  7  août  1656. 
n  devint  sénateur,  et  vécut  presque  toujours  à 
la  cour.  Chambellan  du  cardinal  Gonzague  de 
Mantoue,  Barbazza  visita  avec  lui  l'Espagne  et 
la  France.  Il  était  à  Rome  en  1630  et  en  1632. 
On  a  de  lui  :  le  Strigliate  a  Tommaso  Stigliani, 
sous  le  pseudonyme  de  Robuste  Pogommega; 
Spire,  1629,  in-12;  NuremJ)erg,  1649,  in-12; 
c'est  une  défense  de  Maréno  dirigée  contre  Sti- 
gliani; —  Amorosa  costanza,  favola  tragicom. 
bochereccia  (en  prose);  Bologne,  1646,  in-4°; 
—  Armidoro,  favola  pastorale  ;  ibid.,  1646, 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 


—  BARBE  426 

BARBE  (sainte),  martyrisée  à  Héliopolis  vers 
l'an  306,  sous  le  règne  de  Galère,  ou,  selon  d'au- 
tres, à  Nicomédie  en  235,  sous  le  règne  de 
Maximin  I*''.  D'autres  prétendent  que  son  père 
Dioscore ,  n'ayant  pu  lui  faire  abandonner  la  foi 
de  Jésus-Christ,  lui  trancha  lui-même  la  tête, 
et  fut  ensuite  frappé  de  la  foudi-e  ;  c'est  pourquoi 
on  l'invoquait  dans  les  temps  d'orage.  Il  y 
avait  autrefois  près  d'Édesse  un  monastère  qui 
portait  le  nom  de  Sainte-Barbe.  Cette  sainte  était 
aussi  en  grande  vénération  à  bord  des  vaisseaux, 
comme  à  terre  parmi  les  soldats  d'artillerie.  On 
la  fête  encore  le  4  décembre  de  chaque  année. 
Les  canonniers  font ,  plusieurs  mois  d'avance , 
des  économies  pour  donner  de  l'éclat  à  cette 
solennité  mihtaire  et  surtout  gastronomique,  qui 
est  annoncée  par  des  salves  et  des  bordées.  Les 
capitaines  des  bâtiments  et  leurs  officiers  ne 
manquent  guère  d'ajouter  quelques  sommes  à  la 
masse  faite  par  les  canonniers.  Des  repas,  où 
l'on  ne  boit  pas  seulement  à  la  santé  de  la  sainte 
patronne,  ont  lieu  à  bord  de  tous  les  navires  de 
guerre  et  dans  les  ports ,  où  le  matin  l'on  a  prome- 
né processionnellement  l'effigie  de  sainte  Barbe, 
enrubanée,  parée,  et  placée  debout  sur  une  espèce 
de  bastion.  A  Toulon,  les  canonniers  font  figurer, 
aux  processions  de  la  Fête-Dieu,  sainte  Barbe  au 
milieu  des  saints  des  corporations.  La  fête  de  la 
Sainte-Barbe  est  très-bruyante  à  bord  :  ce  jour- 
là,  indulgence  plénière  pour  les  excès  qui  se 
commettent  en  sortant  de  table,  n  y  a  encore 
des  maîtres  canonniers  qui,  dans  leurs  chambres, 
ont  l'image  de  sainte  Barbe.  Jadis,  au  moment 
d'un  combat,  les  canonniers  s'agenouillaient 
pieusement  devant  cette  image,  puis  ils  allaient 
boire  une  ration  d'eau-de-vie ,  et  la  sainte  faisait 
des  miracles. 

Moréri ,  Dictionnaire  historique. 

BARBE,  surnommée  Esther,  reine  de  Pologne, 
fille  d'Etienne  Zapoly,  palatin  de  Transylvanie, 
épousa  en  1512  Sigismond  r%  i-oi  de  Pologne, 
et  mourut  le  2  octobre  1525.  Elle  laissa  deux 
filles  dont  l'une  mourut  jeune,  et  l'autre  fut  ma- 
riée à  l'électeur  de  Brandebourg. 

BARBE  RADZlwiL,  reine  de  Pologne,  morte 
vers  1551.  Fille  de  George  Radziwil,  castellan 
de  Wilna ,  et  veuve  de  Stanislas  Gastold ,  pala- 
tin de  Trocki,  elle  inspira  une  passion  violente 
au  jeune  Sigismond  (Au^ste),  fils  de  Sigismond, 
roi  de  Pologne,  qui  l'épousa  secrètement,  et  ne 
publia  son  mariage  qu'à  la  mort  du  roi,  en  1548. 
La  noblesse  polonaise ,  dans  l'assemblée  de  Pe- 
trikow,  en  1549,  voulut  faire  casser  ce  mariage, 
dont  elle  se  montra  fort  mécontente.  Mais  la  me- 
nace du  roi,  de  faire  revivre  une  ancienne  loi 
contre  le  cumul  des  places  et  des  dignités,  les  fit 
immédiatement  rentrer  dans  le  silence.  La  reine 
mourut  six  mois  après  son  couronnement. 
Scli8Effer,  Histoire  de  Portugal. 

*  BARBE  (....),  lazariste  et  prédicateur  fran- 
çais du  dix-huitième  siècle.  Il  dirigea  le  séminaire 
des  Bons-Enfants,  à  Paris,  et  laissa  ;  Prières 


427 

touchantes  et  affectives -fVdxi?, ,  1712,  m-12;  — 
Prières  durant  la  sainte  Messe;  ibid.,  1712, 
in-12. 

Adelung,  Sappl.  à  Jôcher,  AlUjem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BARBE  {N...),  officier  français,  mort  en 
1798.  D  n'était  que  sergent  lorsqu'on  1798,  au 
siège  de  Fribourg ,  il  escalada  le  premier  les  rem- 
parts, et  s'élança  dans  la  place  avec  une  dizaine 
de  soldats.  D'autres  braves,  entraînés  par  son 
exemple,  se  précipitèrent  dans  la  place  par  une 
porte  que  le  canon  avait  brisée  en  partie.  Quinze 
cents  Bernois  et  environ  cinq  mille  paysans,  qui 
défendaient  la  ville,  prirent  la  fuite  précipitam- 
ment. Barbe  reçut,  des.mains  du  général  Brune, 
les  épaulettes  de  lieutenant  sur  le  champ  de  ba- 
taille; et,  trois  jours  après,  il  s'élança  encore  le 
premier  au  milieu  de  la  mitraille  sur  le  pont  Neue- 
nech,  pour  forcer  le  passage  de  la  rivière  de 
Seuse.  Moins  heureux  cette  fois ,  il  paya  de  sa 
vie  ce  nouvel  acte  de  courage. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

*  BARBE  (le  père  Philippe),  prêtre  de  la 
Docti-ine  clirétienne,  né  à  Londres  en  1723  de 
parents  français,  mort  à  Chaumont-en-Bassigny 
en  1792.  Après  des  études  brillantes  au  collège 
Louis-le-Grand ,  à  Paris ,  il  entra  dans  les  ordres 
sacrés.  Il  fut  bientôt  appelé  à  la  tête  du  collège 
de  Langres,  et  ensuite  de  celui  de  Chaumont. 
Rappelé  à  Paris  en  1785,  il  fut  chargé  de  la  tra- 
duction des  Pères  grecs  pour  la  collection  que 
préparait  M.  de  Juigné ,  archevêque  de  Paris.  A 
l'époque  de  la  révolution  il  vint  se  fixer  à  Chau- 
mont ,  où  il  mom-ut  peu  de  temps  après.  On  a 
de  lui  :  Fables  et  contes  philosophiques  ;'Parii, 
1771,  m-12;—  Manuel  des  Rhétoriciens,  ou 
Bhétorique  moderne,  imprimé  à  Vitry-Ie- 
Français  en  1759  et  1762,  et  à  Paris  chez  Savoie 
en  1763.  Barbier,  dans  son  Dictionnaire  des 
Anonymes,  lui  a  attribué  à  tort  le  recueil  ayant 
pour  titre  :  Fables  nouvelles,  divisées  en  6 
livres;  Paris,  1762,  in-12.  N.  M....Y. 

Biographie  des  hommes  célèbres  de  la  Champagne. 
—  Mathieu,  Notice  sur  le  P.  Barbe.  —  Barbier,  Diction- 
naire des  Anonymes.  _    _ 

BARBÉ  (Grégoire-Auguste),  capitame  au 
5<^  régiment  d'infanterie  légère,  enti'a  au  service 
comme  volontaire  en  1805,  et  fut  nommé  capi- 
taine le  8  novembre  1813.  Après  s'être  fait 
remarquer  dans  plusieurs  occasions ,  il  se  signala 
particulièrement  à  l'affaire  d'AUecos  (Vieille-Cas- 
tille).  Il  défendait  cette  place  avec  vingt-trois 
liommes  seulement,  lorsque,  le  3  janvier  1810, 
elle  fut  attaquée  par  trois  cent  cinquante  Espa- 
gnols ;  il  soutint  pendant  cinq  heures  un  feu  con- 
tinuel ,  et  fut  assez  heureux  pour  repousser  l'en- 
nemi et  se  retirer  en  emportant  ses  blessés. 
Pendant  le  siège  dé  Tarragone,  aux  assauts  du 
fort  de  Francoli ,  du  bastion  Saint-Charles  et  de 
celui  de  la  Place,  il  montra  tant  d'énergie  et 
d'intrépidité  qu'il  reçut  trois  mentions  honorables 
à  l'ordre  de  l'armée.  Barbé,  au  péril  de  sa  vie, 
sauva  le  général  Maison  à  la  bataille  de  Leipzig, 
le  16  octobre  1813  :  ce  général  était  tonabé  au 


BARBE  —  BARBÉ 


428 


pouvoù:  de  l'ennemi;  sept  hommes  l'avaient  saisi 
et  l'emmenaient  prisonnier,  lorsque  Barbé ,  qui 
n'était  encore  que  lieutenant,  courut  à  lui ,  éten- 
dit à  terre  les  deux  premiers  qui  résistèrent,  et 
arrivajusqu'au  général,  qui,  se  voyant  secouru, 
ressaisit  son  épée,et  parvint,  avec  son  libérateur, 
à  mettre  en  fuite  les  cinq  auties.  Plus  tard. 
Barbé  servit  comme  capitaine  dans  la  légion  de 
la  Moselle ,  et  on  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

Le  Bas.  Dictiojinaire  encyclopédique  de  la  France. 
BARBÉ-MARBOis    (  François],  de)  ,    comte  ■ 
et  marquis,  magistrat  français,  né  à  Metz  je 
31  janvier  1745,  mort  le  14  janvier  1837.  Pré- 
cepteur des  enfants  du  maréchal  de  Castries',  il 
suivit  d'abord  la  carrière  diplomatique.  Depuis 
1769  il  fut  successivement  secrétaire  de  légation  t 
à  Ratisbonne  et  à  Dresde ,  chargé  d'affaires  au- 
près de  l'électeur  de  Saxe,  puis  auprès  de  Télec- 
teur  de  Bavière ,  et  consul  général  de  France 
près  du  congi'ès  des  États-Unis.  Dans  ce  pays  où 
il  résida  dix  ans,  il  épousa  en  1784  la  fille  de 
Moore,  président  et  gouverneur  de  l'État  de  Pea- 1 
sylvanie.  En  1785,  Louis  XVI  le  nomma  inten-  i 
dant   à    Saint-Domingue.   Les    réformes    qu'il  i 
opéra  dans  l'administration  des  finances  de  celte 
colonie  lui  firent  des  ennemis,  qui  le  calomniè- 
rent auprès  du  gouvernement  ;  mais  il  se  justifia, 
et  sa  conduite  fut  approuvée  par  le  roi.  De  re- 
tour en  France  en  1790,  il  fut  employé  dans  les 
bureaux  du  ministère  des  affaires  éti'angères. 
L'année  suivante,  il  se  rendit  à  la  diète  de  l'Em- 
pire en  qualité  d'adjoint  à  M.  de  Noailles,  am- 
bassadeur de  France ,  pour  traiter  des  droits  des 
princes  possessionnés  en  Alsace  et  en  Lorraine. 
Peu  de  temps  après,  il  revint  dans  sa  patrie,  et 
y  vécut   éloigné  des  affaires  jusqu'en    1795, 
époque  où  il  fut  élu  membre  du  conseil  des  an- 
ciens par  le  département  de  la  Moselle.  Il  eut" 
d'abord   à  s'y  justifier  de  l'accusation  d'avoir 
participé  à  la  rédaction  du  traité  de  Pilnitz  eu 
1791  ;  mais  il  se  défendit  avec  énergie  de  cette  i 
accusation,  et  le   conseil  passa  à  l'ordre  dut 
jour  (1).  En  août  1796,  il  parla  en  faveur  des  ren- 
tiers de  l'État,  et  fut  élu  ,  dans  le  mois  suivant, i 
secrétaire  du  conseil.  Plusieurs  fois  il  attaqua, .i 
mais  sans  succès,  la  loi  du  3  brumaire  au  FV,  quii 
excluait  des  fonctions  publiques  les  nobles  et  lesi 
parents  des  émigrés.  Se  ti-ouvant  désigné  pour  le 
ministère,  sur  une  liste  saisie  chez  Berthelot  de' 
la  Villeheumois,  agent  des  princes  français,  il 
fut  accusé  de  royalisme,  et,  au  18  fructidor  an  V,i 
déporté  à  la  Guyane.  Habitué  au  climat  de  Saint» 
Domingue ,  il  fut  préservé  des  maladies  qui  eihi 
levèrent  la  plupart  des  exilés.  Bientôt  après,  il 
obtint  sa  translation  à  l'île  d'Oléron,  d'où  il  »«- 
vint  à  Paris  après  le  18  brumaire  an  VU.  Grâcfli 
à  l'mtervention  du  consul  Lebrun,  son  ami,  il 
fut  nommé  conseiller  d'État  en  1801,  puis  direc-i 
leur  du  trésor  public  :  sa  direction  fut  érigée  m 

li)  Il  publia,   à  cette  occasion  :  Dénonciation  «l'tt* 
membre  du  Conseil  des  anciens  pour  fait  de  trahison? 

Paris,  1795,  in-S". 


1429 


BARBÉ 


430 


ministère  par  arrêté  consulaire  du  5  vendémiaire 
an  X.  L'année  suivante,  il  présida  le  collège  élec- 
toral du  département  de  l'Eure ,  qui  l'élut  candi- 
dat au  sénat  conservateur.  En  1803,  il  ftit  nommé 
grand  officier  de  la  Légion  d'honneur,  reçut  le 
dtre  de  comte  et  le  grand  cordon  de  Saint-Hubert 
de  Bavière.  Vers  la  même  époque ,  il  fut  chargé 
de  céder  la  Louisiane  aux  États-Unis  au  prix  de 
cinquante  millions.  Marbois  eut  l'habileté  d'en 
obtenir  quatre-vingts,  dont  vingt  applicables  aux 
indemnités  dues  aux  négociants  de  l'Union, 
pour  des  prises  indûment  faites  sur  eux.  Napo- 
léon le  récompensa  d'un  don  de  192,000  francs. 
Une  baisse  imprévue  dans  les  fonds  publics, 
survenue  en  1806,  et  causée  principalement  par 
une  faussp  opération  de  finances  qu'il  avait  ap- 
prouvée ,  produisit  les  plus  funestes  effets  sur 
le  crédit  public.  Napoléon,  à  son  arrivée  à  Paiis, 
manda  le  ministre ,  le  traita  fort  durement,  et  le 
destitua  sur-le-champ.  Barbc-Marbois ,  en  quit- 
tant le  cabinet  de  l'empereur,  lui  dit,  les  lar- 
mes aux  yeux  :  «  J'ose  espérer  que  Votre  Majesté 
ne  m'accusera  pas  d'être  un  voleur.  »  Napoléon 
lui  répondit  :  «  Je  le  préférerais  cent  fois  ;  la  fri- 
ponnerie a  des  bornes ,  la  bêtise  n'en  a  point.  » 
Cependant  la  disgrâce  cessa  en  1808,  et  Napo- 
léon, qui  connaissait  sa  probité ,  le  nomma  alors 
premier  président  de  la  cour  des  comptes. 
En  1813,  il  entra  au  sénat.  En  avril  1814,  il 
vota  la  déchéance  de  l'empereur,  l'établissement 
d'un  gouvernement  provisoire,  et  le  rétablisse- 
ment de  la  dynastie  des  Bourbons.  Dans  le  mois 
de  juin  suivant,  il  fut  nommé  pair  de  France, 
ensuite  conseiller  honoraire  de  l'université,  et, 
par  ordonnance  du  27  février  1815,  il  fut  con- 
firmé dans  les  fonctions  de  premier  président  de 
la  cour  des  comptes. 

Après  le  retour  en  France  de  Napoléon  le  20 
mars  1815,  Barbé-Marbois  fit  sonder  par  le 
général  Lebran ,  son  gendre ,  les  dispositions  de 
l'empereur  à  son  égard.  Napoléon,  irrité,  pour 
toute  réponse  lui  fit  donner  l'ordre  de  quitter 
Paris,  et  nomma  en  sa  place  M.  Collin  de 
Sussy  à  la  présidence  de  la  cour  des  comptes. 
Barbé-Marbois  reprit  ces  fonctions  lors  du 
retour  des  Bourbons.  Nommé  président  du  col- 
lège électoral  du  département  du  Bas-Rhin,  dont 
le  territoire  était  encore  occupé  par  les  années 
étrangères ,  il  obtint  de  leurs  généraux  que  les 
électeurs  pussent  enti'er  dans  Strasbourg,  dont 
le  blocus  était  formé.  Pendant  tout  le  cours  de 
sa  vie  politique,  Barbé-Marbois  ne  s'est  écarté 
qu'une  seule  fois  de  sa  modération  habituelle,  à 
l'occasion  de  M.  Carret,  maître  des  requêtes, 
qui  avait  été  nommé  président  de  la  fédération 
parisienne  pendant  les  Cent- Jours.  Après  le  8  juil- 
let 1815,  ce  fonctionnaire  se  présenta  à  la  cour 
des  comptes  :  «  Monsieur,  lui  dit  Barbé-Marbois, 
vous  êtes  nommé  à  vie,  et  personne  n'a  le 
droit  de  vous  destituer;  mais  toutes  les  fois 
que  vous  paraîtrez  ici,  la  séance  sera  levée.  « 
Au  mois  d'août  1815,  Barbé-Marbois  remplaça 


M.  Pasquier  au  ministère  de  la  justice.  Il  prit 
part  dans  la  chambre  des  pairs  aux  discussions 
les  plus  importantes.  Lors  du  projet  de  loi  sur 
les  cris  séditieux,  il  s'éleva  avec  force  contre 
l'opinion  de  la  majorité  qui  voulait  substituer  la 
peine  de  mort  à  la  déportation ,  et  parvint  à 
ramener  la  majorité  à  son  avis.  Dans  le  procès 
du  maréchal  Ney,  il  intervint  comme  porteur 
d'accusation ,  et  s'abstint ,  ainsi  que  les  autres 
ministres ,  de  voter  au  moment  du  jugement. 
Le  10  mai  1816 ,  il  quitta  les  sceaux  et  le  porte- 
feuille de  la  justice,  et  fut  de  nouveau  nommé 
premier  président  de  la  cour  des  comptes.  Le  18 
juillet  1830,  il  félicita  officiellement,  pour  la 
conquête  d'Alger,  Charles  X,  et  le  proclama 
«  son  roi  bien-aimé,  le  bienfaiteur  des  hommes.  » 
Après  la  révolution  de  Juillet ,  il  prononça  à  l'a- 
vénement  de  Louis-Philippe  les  mêmes  discours 
adulateurs  et  les  mêmes  serments  de  fidélité, 
qu'il  avait,  sauf  quelques  variantes,  prononcés 
devant  Napoléon  et  devant  les  princes  de  la  bran- 
che aînée  des  Bourbons.  Le  5  août  suis'ant,  il 
vint  avec  empressement  haranguer  le  duc  d'Or- 
léans comme  lieutenant  du  royaume ,  puis  cinq 
jours  après  comme  roi  supplantant  ce  son  roi 
bien-aimé.  »  En  1833,  une  maladie  le  décida 
à  offrir  sa  démission  de  la  charge  de  premier 
président  à  la  cour  des  comptes  :  cette  démis- 
sion ne  fut  pas  acceptée  à  cette  époque.  Barbé- 
Marbois  continua  d'exercer  ses  fonctions  jusqu'au 
4  avril  1834,  où  il  eut  pour  successeur  M.  Barthe. 
Pour  le  consoler,  le  roi  lui  envoya  son  portrait  avec 
une  lettre  autographe.  —  Les  principaux  écrits 
de  Barbé-Marbois  ont  pour  titres  :  Complot  d'Ar- 
nold et  de  sir  Henri  Clinton  contre  les  États- 
Unis  d'Â7nérique  et  contre  le  général  Washing- 
ton, en  septembre  1780;  Paris,  Didot  l'aîné,  1816, 
in-8°,  avec  carte  et  portraits  ;  —  Culture  du 
trèfle,  de  la  luzerne  et  du  sainfoin;  Paris,  1792, 
in-8°  ;  —  Essai  sur  les  moyens  d'inspirer  aux 
hommes  le  goût  de  la  vertu,  1769,  in-8°  ;  —  De 
la  Guyane,  de  son  état  physique,  de  son  agr;i- 
culture,  de  son  régime  Intérieur,  et  du  projet 
de  la  peupler  avec  des  laboureurs  européens  ; 
Paris,  Trouvé,  1822,  in-8°;  — Lettres  de  ma- 
dame la  marquise  de  Pompadour ,  depuis 
1746  jusqu'à  1762;  Londres,  1771,  2  vol.  in-8°; 
1772,  3  vol.  in-12;  1772,  4  vol.  in-12;  1773, 
in-8°  ou  in-12,  nouvelle  édition  précédée  d'une 
notice  sur  madame  de  Pompadour  ;  Paris,  Long- 
champs,  1811,  2  vol.  în-12  ;  —  Réflexions  sur  la 
colonie  de  Saint-Bomingue,  on  Examen  appro- 
fondi des  causes  de  sa  ruine  et  des  mesures 
pour  la  rétablir,  1796,  in-8°;  —  Soc7'ate  en 
délire,  traduit  de  l'allemand  de  Wieland;  — 
Histoire  de  la  Louisiane  et  de  la  cession  de 
cette  colonie  pâr'la  "France  aux  États- 
Unis,  etc.;  Paris,  F.  Didot,  1828,  in-8°;  — 
Journal  d'un  déporté  non  jugé,  ou  déporta- 
tion en  violation  des  lois  décrétées  le  i8  fruc- 
tidor an  V  ;  Paris,  F.  Didot,  1834,  2  vol.  in-8»; 
l  Châtel,  1835,  2  vol.  in-8°. 


431 

Biographie  des  Contemporains,  —  Mémoires  de 
M.-Barbé  de  Marbois  ;  Paris.  S  vol.  18S5. 

BARBEAU  DE  LA  BRVTÈBE  (Jean-LouiS  ), 

savant  littérateur,  né  à  Paris  le  29  juin  1710, 
mort  le  20  novembre  1 78 1 .  Fils  d'un  marchand  de 
l)ois ,  il  fut  d'abord  destiné  au  conmierce  de  son 
père  ;  mais  son  penchant  l'entraîna  vers  la  littéra- 
ture. Il  embrassa  l'état  ecclésiastique,  qu'il  quitta 
quelque  temps  après  pour  se  retirer  en  Hollande, 
où  il  passa  une  quinzaine  d'années.  H  rapporta  de 
ce  pays  différentes  cartes  peu  connues  en  France; 
il  les  communiqua  à  Buache,  qui  les  garda  chez  lui 
environ  vingt-trois  ans ,  et  aux  ouvrages  duquel 
il  eut  la  plus  grande  part.  En  1759,  il  publia  une 
Mappemonde  historique  :  carte  ingénieuse  et 
alors  vraiment  nouvelle ,  où  l'auteur  a  su  réunir 
en  un  seul  système  la  géographie ,  la  chronologie 
et  l'histoire.  Il  s'était  proposé  de  développer 
cette  carte  générale  dans  des  cartes  particulières  ; 
mais  il  fiit  forcé  d'y  renoncer,  par  la  néces- 
sité où  il  était  de  gagner  sa  vie  en  travail- 
lant pour  les  libraires.  On  lui  doit  un  grand 
nombre  d'éditions,  parmi  lesquelles  on  remar- 
que :  Tablettes  chronologiques  de  l'abbé  Len- 
glet,  1763  et  1778;  —  la  Géographie  mo- 
derne de  l'abbé  Lacroix,  2  vol.  in-12 ,  1773;  — 
les  deux  derniers  volumes  de  la  Bibliothèque 
de  France  du  père  Lelong,  1768-1778  ;  et  il  aida 
beaucoup  M.  de  Poulette  dans  la  publication 
des  trois  premiers  en  1758 ,  5  vol.  in-fol.  On  a 
encore  de  lui  une  Description  de  l'empire  de 
Eussie,  traduite  de  l'allemand  du  baron  de 
Strahlemberg,  1757,  2  vol.  in-12;  et  une  vie  de 
François  Paris,  diacre,  1751,  in-12.  —  Barbeau 
était  du  petit  nombre  de  ces  littérateurs  modestes 
qui,  sans  avoir  ni  places  ni  pensions,  n'en  sont 
pas  moins  estimables. 

Cbaudon  et  Delandine ,  Dictionnaire  historique. 

BARBEAU- DCBARRAN.  Voy.  DuBARRAN. 

BARBEDETTE-CHERMELAIS(/05e;)A-/eaw), 

jurisconsulte  français,  né  aux  Faucheries  (  Ule- 
et-Vilaine  )  le  11  octobre  1784,  mort  au  Planty 
le  28  janvier  1826.  Il  se  plaça  au  premier  rang 
dans  le  barreau.  On  a  de  lui  :  Traité  des  At- 
tributions des  Juges  de  paix;  Paris,  1810, 
in-8°.  Barbedette  collabora  au  Répertoire  de  la 
Nouvelle  Législation. 

1   Favard,  Bépertoire  de  la  Nouvelle  Législation. 

*BARBELl.o  (Jacopo) ,  peintre  italien,  né  à 
Crema  en  Lombardie  en  1590,  tué  d'un  coup 
d'arquebuse  en  1656.  H  a  beaucoup  travaillé, 
soit  à  l'huile,  soit  à  fresque,  à  Brescia  et  à  Ber- 
game.  Le  Saint  Lazare,  dans  l'égUse  de  ce  nom 
de  cette  dernière  ville,  passe  pour  son  meilleur 
ouvrage.  E.  B — n. 

Lanzi,  Storia  délia  pittura.  —  Guida  di  Bergamo.  — 
Ayeraldi ,  Guida  di  Brescia.  —  Ticozzl,  Dizionario  dei 
Ptttori.  —  Orlandi,  Abecedario  Pittorico. 

"^BARNER  (Mary),  femme  poète  irlandaise, 
née  à  Dublin  vers  1712,  morte  en  1757.  C'était 
une  personne  digne  d'estime.  On  a  d'elle  un 
Recueil  de  poésies ,  publié  sous  le  patronage  de 


BARBÉ  ~  BARBERI  432  I 

doyen  Jonathan  Swift  et  de  lord  Orrery.  Ses 
poésies  sont  remarquables  par  les  pensées  mo- 
rales qui  s'y  rencontrent. 
Rose,  New  Biographical  Dictionarn. 

*BARBERAN  (Antoine),  théologien   espa- 
gnol :  il  fut  prieur  et  chanoine  de  la  cathédrale 
de  Saragosse,  et  laissa  :  Historia  ecclesiastica 
de  Saragoza ,  conservée  manuscrite  dans  la  ii 
bibliothèque  de  Saragosse. 

Lanaza ,  Hist.  ecct.   regni  Aragonise.  —    Antonio  , 
Bibl.  hispana  nova. 

*BARBEREAU  ( ....),  médecin  et  alchimiste 
du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  l'Esprit 
universel,  ou  le  Principe  des  grands  remèdes,  «, 
in-8°,  sans  indication  de  date  ni  de  lieu  ;  —  Re-  •■ 
mèdes  souverains  et  incomparables  heureuse- 
ment découverts  et  employés  par  l'auteur  ; 
Paris,  1669,  in-4°. 

Carrère ,  Bibliothèque  littéraire  de  la  Médecine. 

*  BARBEREAV  (  Mathurin  -  Auguste  -  JBal- 
^Aasor),  compositeur  français,  né  à  Paris  le  14 
novembre   1799.  D  entra  au  Conservatoire  le 
14  août  1810,  et  eut  Reicha  pour  maître  le  con- 
tre-point.  En  1824,  au  concours  de  l'Institut,  ' 
Barbereau  obtint  le  grand  prix  de  composition  i 
musicale  pour  sa  cantate  intitulée  Agnès  Sorel, 
exécutée  le  4    octobre  môme  année.  Devenu  < 
pensionnaire  du  gouvernement,  il  voyagea  en 
Allemagne  et  en  Italie;  revenu  à  Paris,  il  fut 
chef  de  l'orchestre  du  théâtre  des  Nouveautés. 
On  a  de  lui  :  les  Sybarites  de  Florence,  opéra- 
pasticcio,  composé  en  partie  par  lui. 

Fétls ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
BARBERET  (  Denys)[,  médecin,  né  à  Arnay- 
le-Duc  en  Bourgogne  en  1714,  mort  vers  la  fin 
de  1770.  Après  avoir  étudié  la  médecine  à  Mont- 
pellier, où  il  fut  reçu  docteur,  il  voyagea  en  Italie 
pour  se  perfectionner  dans  ses  connaissances.  En 
1743  il  vint  s'établir  à  Dijon,  puis  à  Bourg-en- 
Bresse  en  1743;  il  quitta  cette  viUe  ;en  1766, 
pour  aller  remplù*  la  charge  de  médecin  de  la 
marine  au  département  de  Toulon.  Les  ouvrages 
qu'il  a  laissés  sont  :  Dissertation  sur  le  rapport 
qui  se  trouve  entre  les  phénomènes  du  ton- 
nerre et  ceux  de  l'électricité  ;  Bordeaux,  1750, 
in-40  :  cette  dissertation  fut  couronnée  par  l'Aca- 
démie de  Bordeaux  ;  —  Mémoire  qui  a  rem- 
.porté  le  prix  de  physique  de  Vannée  1761, 
au  jugement  de  l'Académie  des  sciences, 
belles  lettres  et  arts  de  Lyon  ;  Lyon,  1762 , 
in-12.  Ce  mémoire  roule  sur  cette  question  : 
«  Quelles  sont  les  causes  qui  font  mousser  le  vin  ? 
Quels  sont  lés  moyens  de  prévenir  cet  accident 
et  d'y  remédier,  sans  que  la  qualité  du  vin  de- 
vienne nuisible  à  la  santé  ?»  —  Mémoire  sur 
les  maladies  épidémiques  des  bestiaux;  Paris, 
1766,  in-8''  ;  ouvrage  couronné  en  1765  parla  So- 
ciété d'agriculture  de  Paris  ;  —  Dissertation  sur 
la  nature  et  la  formation  de  la  grêle,  dans  le 
tome  I^"  des  Mémoires  de  l'Académie  de  Dijon. 

Biographie  Médicale. 

*  BARBERI  {Antoine),  architecte  et  graveur 
italien,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 


(33  BARBERI  - 

ième  siècle,  n  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
jOuis  Barberi,  connu  par  un  plan  de  Paris. 
)utre  des  gravures  d'après  Mignard ,  on  a  d'An- 
oine  Barberi  un  Plan  de  Rome  daté  de  1697. 
il.  Le  Blanc  conjecture  que  ce  plan,  attribué  à 
barberi  par  quelques  auteurs,  pourrait  bien  être 
elui  que  publiait,  également  en  1697,  Antoine 
Jarbey,  auquel  il  conviendrait  de  le  restituer. 
Nagler,  Pteues  AUgemeines  Kûnstler.Lexicon.  —  Ch. 
,e  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

BARBERI  {François) ,  jurisconsulte  italien, 
avait  à  Rome  dans  la  2^  moitié  du  dix-huitième 
iècle.  H  fut  procureur  fiscal  sous  Pie  VI.  H 
it  condamner  Cagliostro  à  la  détention  perpé- 
uelle,  et  publia,  sur  l'affaire  de  Basseville  {voy. 
!^NTONELLi  ) ,  une  brochure  destinée  à  prouver 
jue  l'on  ne  devait  attribuer  son  assassinat  qu'à 
l'effervescence  populaire. 

j  Biographie  universelle,  édit.  belge. 

*  BARBERI  (/eaw),  peintre  en  perspective 
ît  architecte  romain,  vivait  dans  la  seconde  moi- 
iié  du  dix-huitième  siècle.  En  1786,  il  fit  avec 
succès,  sur  l'ordre  du  pape,  la  façade  de  la 
nouvelle  sacristie  de  Saint-Pierre  de  Rome. 

Nagler,  Neue»    AUgemeines  KUnstler-Lexicon. 

''BARBERI  [Jean- Antoine),  médecin  italien, 
oatif  de  Carmagnola,  mort  en  1666  ou  1667. 
Il  professa  la  médecine,  l'astronomie  et  les  ma- 
thématiques dans  la  capitale  du  Piémont,  et  fut 
membre  de  l'Académie  des  ignorants.  Il  laissa  : 
Medicus  practicus  ;  — Medicus  consiliarius. 

,   Mazzucbelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARBERI  (  Marc  -  Aurèle  ) ,  jurisconsulte 
italien,  natif  du  Piémont,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  devint  avocat 
du  trésor,  et  professeur  de  droit  civU  à  Turin. 
On  a  de  lui  quelques  Discours;  Turin,  1750. 

MazEuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARBERI  (Philippe  de),  théologien  italien, 
natif  de  Syracuse,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  quinzième  siècle.  Il  fut  nommé  inquisiteur 
de  la  foi  en  Sicile  et  dans  les  îles  de  Malte  et 
de  Goze,  en  1481.  On  a  de  lui,  entre  autres  ou- 
vrages :  Tractatus  de  Discordia ,  inter  Euse- 
bium,  Hieronymum  et  Aurelium  Augustinum  ; 
Approbatus  Sibyllarum  et  Prophetarum  dic- 
tis  omniumque  Gentilium  philosophorum  et 
veterum  poetarum ,  qui  de  Christo  vaticinati 
sunt  atque  aliqua  prxdixerunt  ; —  Donatus 
theologus,  quo  theologicee  qussstiones  grarn- 
matica  arte  solvuntur  ;  tous  ces  ouvrages 
publiés  à  Rome,  1481  ;  —  Libellus  de  anima- 
rum  immortalitate  ;  —  Libellus  de  divina 
Providentia  mundi  gubernatione,  hominum 
prsEdestinatione  atque  reprobatione  :  l'auteur 
y  prêche  la  doctrine  de  saint  Thomas  ;  —  Viro- 
rumillustrium  chronica,  pubhée  en  1475,  in-4°, 
sans  indication  de  lieu  ni  d'imprimeur;  —  De 
inventoribus'  scientiarum  et  artium  mecha- 
nicarum  Libri  très;  —  Sermonum  quadra- 
gesimalium  volumen  pergrande  ;  —  Domini- 
carum  oc  Sanctorum  volumen. 

,    Fontana,  in  Theatro  et  Monummtis.  -  Bibl.  sacrée. 


BARBERINI 


434 


BARBERiNi  (  Famille  des).'  Les  Barberini 
sont  originaires  de  Semifons  en  Toscane,  Vers 
l'an  1024,  ils  quittèrent  leur  patrie  ruinée  par 
les  guerres ,  et  vinrent  s'établir  à  Florence.  Leur 
grande  illustration  date  de  Maffeo  Barberini ,  né 
en  1568,  élu  pape  en  1623,  sous  le  nom  d'Ur- 
bain Vin  (  voy.  ce  nom  )  ;  son  frère  et  deux  de 
ses  neveux  furent  élevés  par  lui  au  cardinalat  ; 
Antoine,  le  duc  de  Segni,  etc.,  fut  envoyé  dans 
le  Piémont  avec  le  titre  de  légat  a  latere  ,  pour 
régler  les  affaires  du  Montferrat,  dans  lesquelles 
la  France  était  intervenue  ;  il  eut  beaucoup  de 
part  à  la  paix  qui  se  conclut  peu  de  temps  après. 
La  fortune  d'un  troisième  neveu  (Taddeo  )  ne  fut 
pas  moins  brillante;  son  oncle  lui  donna  la  prin- 
cipauté de  Palestrine  avec  60,000  écus  de  rente  ; 
l'avidité  des  Barberini ,  plutôt  irritée  qu'assou- 
vie par  des  faveurs  si  grandes,  convoita  bien- 
tôt les  duchés  de  Castro  et  de  Ronciglione, 
fiefs  de  la  maison  de  Parme;  ils  en  accompli- 
rent facilement  en  1642  la  conquête;  mais  ensuite, 
lorsqu'ils  osèrent  porter  leurs  prétentions  jusque 
sur  le  duché  de  Parme  ,  Edouard  Famèse  leur 
opposa  une  vigoureuse  résistance,  dispersa,  avec 
3,000  cavaliers,  20,000  hommes  de  l'armée  du 
pape  commandés  par  Taddeo,  et  vint  ravager  la 
Romagne.  L'année  suivante,  les  Vénitiens,  le 
duc  de  Modène  ,  le  grand-duc  de  Toscane ,  se 
liguèrent  avec  Edouard  pour  mettre  une  digue  à 
l'ambition  des  neveux  d'Urbain.  Montecuculi, 
général  du  duc  de  Modène,  battit  de  nouveau 
l'année  pontificale,  commandée  cette  fois  par 
le  cardinal  Antoine;  et  sa  victoire  amena  la  paix. 
De  ces  ambitieuses  tentatives  il  ne  resta  aux 
Barberini  que  la  douleur  d'avoir  échoué,  et  la 
crainte  d'un  soulèvement  de  la  part  des  peuples 
accablés  d'impôts  :  en  effet ,  à  la  mort  d'Urbain 
Vin  (1644) ,  de  violentes  clameurs  s'élevèrent 
contre  eux  dans  Rome.  Pourtant  leur  influence 
était  grande  dans  le  conclave  ;  et  le  nouveau 
pape  (Innocent  X)  ne  fut  élu  que  lorsqu'ils  y 
eurent  donné  leur  assentiment  ;  ime  fois  élevé 
sur  le  saint-siége,  il  se  montra  tellement  leur 
ennemi ,  qu'ils  crurent  devoir  quitter  l'Italie  et 
chercher  un  appui  près  du  cardinal  Mazarin , 
alors  tout-puissant  en  France.  Grâce  à  la  mé- 
diation de  ce  ministre,  les  Barberini  obtin- 
rent la  restitution  de  leurs  biens,  qu'on  avait 
mis  en  séquestre.  Taddeo mounità  Paris  en  1647; 
mais  les  deux  cardinaux  revinrent  en  Italie ,  et 
leur  famille  a  conservé  jusqu'à  nos  jours  la 
principauté  de  Palestrine.  On  reproche  aux  Bar- 
berini d'avoir,  pour  la  construction  d'un  palais , 
enlevé  des  pierres  du  Colisée;  de  là  ce  mot  de 
Pasquin  :  Quod  non  Barbari  fecerunt ,  Barbe- 
rini/ecere.  [Enc.  des  g.  du  m.] 

Sismondi,  Hist.  des  Républiques  Italiennes.  —  Mara- 
torl,  Annali  d'Italia. 

BARBERINI  et  uou  BARBERiNO  (Antoine), 
surnommé  il  Vecehio,  théologien  italien ,  né  à 
Florence  en  1569 ,  mort  en  1646.  Il  était  frère 
d'Urbain  VHI.  Simple  capucin  en  1569,  il  était 


435  BARBERINI 

cardinal  de  Sinigaglia  en  1634.  On  a  de  lui  : 
Consêitutiones  synodales  et  décréta  pro  dice- 
cesi  Senegallensi ;  Rome,  1627,  in-4°  ;  —  Cons- 
titutiones  et  décréta  pro  monialibus  suœ 
diœcesis;  Rome,  1628,  in-12;  —  Tractatus  de 
antiquo  modo  eligendi  in  religione  Capucci- 
norum;  Rome,  1640  •,  —  Ordinationespro  bono 
regimine  reUgionis  Cnpuccinorum ;  Rome, 
1640. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARBERINO  (Antoine),  le  jeune,  cardinal 
et  poète  italien, né  à  Rome  en  1608,  morten  1671, 
Il  était  neveu  d'Urbain  VIII ,  et  fut  élevé  au 
cardinalat  en  1628.  H  laissa  despoésies  latines  et 
italiennes,  dans  les  JEdes  Barberinx  de  Jé- 
rôme Tesio;  Rome,  1642,  in-fol. 

Maz7.nchelli  ,  Scrittori  d'Italia.  —  Adeliing  ,  Supplé- 
ment à  Jôcher;,  Allgemeines   Gelehrten-Lexicon.) 

*  BABBEKINI  (  Bonaventure  ) ,  archevêque 
de  Ferrare,  théologien  italien,  né  à  Ferrare  en 
1674,  mort  le  15  octobre  1743.  Il  entra  dès 
l'âge  de  seize  ans  dans  l'ordre  des  Capucins,  d'où 
sa  mauvaise  santé  le  fit  sortir  pour  passer  à  ce- 
lui des  Franciscains.  Il  remplit  ensuite  diverses 
fonctions  ecclésiastiques  subalternes,  à  la  suite 
desquelles  il  fut  appelé  à  l'archevêché  de  Fer- 
rare par  le  pape  Benoît  XTV.  On  a  de  Barbe- 
rini  :  Orazione  italiane,  sur  divers  sujets,  im- 
primées à  Forli  vers  1718,  et  qui  eurent  beaucoup 
de  succès  ;  —  Epistola  ad  Em.  Francise.  Bar- 
berinum  de  Canone  Nicasno;  Appellationes  ad 
summum  Rom.  Pontifie,  ac  de  numéro  viginti 
canonum  Nicsense  synodi,  dans  les  Opusc. 
scientif.  efilol.,  t.  34;  —  Prediche  dette  nel 
sacro  Palazzo  Apostolico  per  il  corso  di  dieci- 
Hove;  Venise,  1752. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adeluçg,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  .4llgetneines  Gelehrten-Lexicon.  —  Ti- 
paldo,  Biografiu      dcgli  Italiani  illustri,   IV,  880. 

BARBERiNietnonBARBKRiNO  {François), 
poète  et  jurisconsulte  italien,  né  en  1264  à  Barbe- 
rino,  dans  le  pays  Florentin;  mort  en  1348.  Son 
père  s'appelait  Neri  di  Rinuccio.  François  étu- 
dia d'abord  sous  la  direction  de  Brunetto  Latini. 
Tout  jeune  encore,  il  improvisa  publiquement  sur 
vingt-quatre  questions  concernant  une  thèse  alors 
h  la  mode  :  VAinour.  U  se  livra  ensuite  à  l'étude 
de  la  jurisprudence,  et  devint  notairepublic  après 
la  mort  de  son  père.  Après  avoir  voyagé  ensuite  en 
Provence  et  dans  d'autres  parties  de  la  France, 
il  revint  en  1313  à  Florence,  où  il  obtint  la 
laurea  ou  laurier  de  docteur  en  droit.  A  la  mort 
d'Antoine  Orso  son  ami,  qui  lui  laissa  une  partie 
de  ses  biens,  il  eut  à  soutenir  un  procès  contre 
les  nonces  apostoliques,  qui  réclamaient  ce  qui 
provenait  des  aumônes  reçues  par  Orso  pour 
l'envoi  de  secours  dans  la  terre  sainte;  Barbe- 
rino  gagna  le  procès.  —  Il  est  connu  par  l'ou- 
vrage intitulé  Documenti  d'Amore;  Rome, 
1640,  in-4",  édition  de  Frédéric  Ubaldini,  avec 
une  excellente  table  explicative  et  d'autres  poé- 
sies de  l'auteur.  Cet  ouvrage,  malgré  le  titre , 
est  en  quelque  sorte  la  philosophie  morale  de 


—  BARBES  436 

l'amour.  Les  douze  parties  qui  le  composent  soni 
intitulées  :  de  la  Docilité  ;  l'Adresse  ;  la  Cons- 
tance; la  Discrétion;  la  Patience;  l'Espé- 
rance; la  Prudence;  la  Gloire;  la  Justice, 
l'Innocence;  la  Reconnaissance  ;  VÉterniié. 

Crescerabeni,  Historia  délia  volgar  poesia.  —  Ghilini 
Teatro  degli.  Uomini  litterati 

*  BARBERiNi  (Giovauni-Battista) ,  sculp- 
teur, né  à  Côme,  mort  à  Crémone  en  1666.  Aid( 
de  son  frère,  il  s'adonna  surtout  à  la  sculptnrt 
d'ornement,  genre  dans  lequel  il  avait  acquis  une 
grande-  habileté.  C'est  à  lui  que  l'on  doit  les  jo- 
lies statues  qui  ornent  les  orgues  et  le  ciboirf 
de  Sainte-Pétrone  de  Bologne.  E.  B — n. 

Malvasia,  Pittnre,  Sculture  ed  architecture  di  Bolo- 
gna.  —  Panni,  Pitture  di  Cremona. 
BARBERINO.  Voy.  BARBERFNI 

*BARBERivs  (Fabius),  médecm  italien.- 
natif  d'Ariano  dans  le  royaume  de  Naples,  vi 
vait  dans  la  première  moitié  du  dix-septièm< 
siècle.  On  a  de  lui:  De  prognostko  cinerun 
quos  Vesuvius,dum  conjlagrabat,  eructavit. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARRERius  {Louis-Mahe) ,  médecin  ilaili 
lien,  natif  d'Imola,  vivait  dans  la  seconde  moitinf 
du  dix-septième  siècle.  Il  laissa  :  Tract,  de  spiri  >, 
tus  nitro-aerei  operafionibus  in  microcosmon 
Bologne,  1680,  in-12. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARBEROUSSE,  roi  d'Alger.  Voy.  Aroudj. 
BARBEROCSSB,  l'empereur.  Voy.  Frédéric  ! 

*  BARBES  (Armand),    né  en   1810  à  ij 
Pointe-à-Pitre  (Guadeloupe) ,  vint  dès  son  en  ! 
fance  habiter  le  midi  de  la  France,  à  Fortoii 
près  de  Carcassonne,  d'où  sa  famille  est  origi 
naire,  et  fit  ses  études  à  l'école  de  Sorèze.  L 
mort  de  son  père ,  riche  négociant,  l'ayant  mi 
de  bonne  heure  en  possession  d'une  fortune  im 
portante,  il  fut  envoyé  par  son  tuteur  à  Paris  ' 
pour  y  suivre  les  cours  de  droit  peu  de  temp 
après  la  révolution  de  Juillet.  Affilié  à  la  Sociét 
des  Droits  de  l'homme,  il  fut  compromis  dan 
l'insurrection  d'avril  1834,  arrêté  pré vcntivemeni 
et  emprisonné  à  Sainte-Pélagie  pendant  quatr 
ou  cinq  mois  ;  il  ne  fut  pas  trouvé  suffisammer 
coupable  pour  figurer  sur  le  banc  des  accusés,  ( 
une  ordonnance  de   non-lieu  le  rendit  à  la 
berté.  Enveloppé  de  nouveau  dans  les  noroi 
breuses    arrestations   opérées   à  l'occasion  d  j 
l'attentat  Fieschi  (  18  août  1835  ),  il  fut  une  se  ; 
conde  fois  relaxé  sans  jugement.  Enfin,  quelque  j 
mois  plus  tard,  le  gouvernement,  qui  le  considt 
rait  avec  raison  comme  un  ennemi  détermiw  j 
obtint  contre  lui,  devant  le  tribunal  correctioiD , 
nel  de  la  Seine,  une  première  condamnation  1 
une  année  d'emprisonnement,  pour  fabricatio! 
clandestine  de  poudre. 

A  l'expiration  de  sa  peine,  Barbes  conspira  d 
nouveau,  avec  Auguste  Blanqui,  Martin  Bei 
nard  et  quelques  autres  chefs  de  la  Société  d( 
Familles,  s'élança,  suivi  d'un  petit  nombri 
d'hommes  (le  12  mai  1839),  à  l'attaque  du  posti 
de  la  Conciergerie,  qu'il  voulait  enlever  poun| 


37 


BARBES  —  BARBETTE 


438 


emparer  ensuite  de  la  préfecture  de  police. 

'officier  commandant  du  poste,  le  lieutenant 
irouineau,  étant  sorti  avec  sa  troupe,  fut  atteint 
'une  balle  partie  des  rangs  des  insurgés ,  et 
)mba  mort.  L'alerte  fut  donnée ,  et  quand  les 
ateurs  de  cet  audacieux  coup  de  main  débou- 
tèrent par  la  rue  de  la  Barillerie ,  ils  trouvè- 
snt,  sur  le  quai  des  Orfèvres,  des  forces  prê- 
;s  à  la  résistance.  Us  se  replièrent  alorS  sur 
;s  rues  étroites  de  la  Cité ,  pour  s'y  retrancher 
errièredes  barricades  ;  mais,  la  nuit  même,  l'in- 
urrection,  qui  comptait  à  peine  deux  cents  com- 
attants,  fut  mise  en  déroute,  et  Barbes  tomba 
u  pouvoir  des  gardes  municipaux. 

Traduit  devant  la  cour  des  pairs ,  et  person- 
lellement  accusé  de  l'assassinat  de  Drouineau, 
iarbès  fut  condamné  à  mort.  Louis-Pliilippe, 
i;ontrairement  à  l'avis  de  ses  ministres,  cora- 
nua  la  peine  capitale  en  celle  de  la  détention 
perpétuelle,  quand  déjà  le  condamné ,  qui  n'es- 
;)érait  rien  de  la  clémence  royale ,  avait  écrit 
i  ses  amis  ses  derniers  adieux. 

La  révolution  de  Février  1848  lui  rouvrit  les 
portes  de  la  prison.  Bientôt  la  12^  légion  le  pro- 
clama son  colonel,  et  le  département  de  l'Aude 
le  chargea  de  le  représenter  à  l'assemblée  cons- 
tittuante.  Barbes  n'y  siégea  pas  longtemps.  L'ha- 
bitude de  conspirer  étant  pour  lui  une  seconde 
nature,  il  prit  part  à  l'affaire  du  15  mai.  Les 
envahisseurs  du  Palais -Bourbon  l'enti-aînè- 
rent  jusqu'à  l'hôtel  de  ville,  où  il  fut  arrêté 
dans  la  soirée ,  et  transféré  au  donjon  de  Vin- 
cennes. 

Traduit  devant  la  haute  cour  de  justice  con- 
voquée à  Bourges,  sous  la  prévention  de  com- 
plot tendant  au  renversement  du  gouvernement 
républicain,  il  fut  déclaré  coupable  (2  avril 
1849),  et. condamné  à  la  déportation,  peine  qui, 
faute  d'un  établissement  spécial,  se  trouva  com- 
muée de  fait  en  celle  d'une  détention  perpétuelle 
qu'il  subit  aujourd'hui  dans  la  prison  de  Belle- 
Ile-en-Mer.  On  a  de  lui  :  Deux  jours  de  con- 
damnation à  mort;  Paris,  1848,  in-8°-,  et  1849, 
in-8''  ;  cette  seconde  édition  est  précédée  d'une 
lettre  de  M.  Louis  Blanc;  —  Quelques  mots  à 
ceux  qui  possèdent,  en  faveur  des  prolétaires 
sa7is  travail;  ibid.,  1848,  iu-8°. 

J.-F.  Destigny  (de  Caen). 

BARBÉS! EU  {Richard  de).  Voy.  Richard 
de  Barbesieu. 

BARBÉsiEUX  (Louis-François  Letellier,  mar- 
quis be),  ministre  de  Louis  XIV,  troisième  fils 
du  marquis  de  Louvois ,  naquit  à  Paris  en  1668, 
et  mourut  le  5  janvier  1701.  Ce  ministre  incapa- 
ble fit  regretter  son  père.  Il  se  livra  à  ses  pas- 
sions etnégligeales  affaires  publiques.  Louis XTV, 
mécontent  de  sa  conduite ,  s'en  expliqua  ainsi 
à  l'archevêque  de  Reims ,  son  oncle  :  «  Votre 
neveu  a  des  talents,  mais  il  n'en  fait  pas  bon 
usage.  D  donne  trop  souvent  à  souper  aux  prin- 
ces, au  lieu  de  travailler.  Il  néglige  les  affaires 
pour  ses  plaisirs  ;  il  fait  attendre  trop  longtemps 


les  officiers  dans  son  antichambre  ;  il  leur  parle 
avec  hauteur ,  et  quelquefois  avec  dureté.  »  Bar- 
bésieux  mourut  en  1701,  dans  sa  trente-troisième 
année.  L'archevêque  de  Reims,  en  parcourant  les 
papiers  de  son  neveu ,  trouva  cette  note  écrite  de 
sa  main,  «  J'aurai,  à  ma  trente-troisième  armée, 
une  grande  maladie,  de  laquelle  je  n'échapperai 
pas.  »  Barbésieux,  héritier  de  la  crédulité  de  son 
père  pour  l'astrologie,  consultait  souvent  le  père 
Alexis,  cordelier,  qui,  d'après  la  connaissance  des 
passions  du  jeune  adepte ,  avait  hasardé  cette 
prédiction. 
Moréri ,  Dictionnaire  historique.  ■ 

*  BARBET  (Adrien),  musicien  français,  vivait 
vers  la  fin  du  seizième  siècle,  et  laissa  :  Exem- 
plaire des  douze  tons  de  la  musique  et  de 
leur  nature;  Anvers,  1599,  in-4°. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BABBETA  (Jean),  historien  hongrois,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
Il  appartenait  à  l'ordre  de  Saint-Dominique.  On 
a  de  lui  :  Histoire  de  la  Dalmatie,  ou  de  Lau- 
dibus  Dalmatise. 

Échard,  de  Scriptoribus  ordinis  Dominicanorum. 

*  BARBETTE  (P«M^),  médecin  et  chirurgien 
hollandais,  vivait  à  Amsterdam  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle.  Le  premier 
il  proposa  la  gastrotomie  dans  le  cas  d'intus- 
susception  des  intestins ,  maladie  dont  il  domie 
une  claire  définition.  U  corrigea  aussi ,  et  avec 
succès,  la  canule  de  Sanctorius,  en  usage  pour 
l'opération  de  la  paracentèse,  en  substituant  à  la 
pointe  conique  une  pointe  aplatie  en  fer  de  lance, 
n  fit  des  sudorifiques  un  spécifique  de  toutes  les 
maladies ,  et  proscrivit  sans  raison  les  évacua- 
tions sanguines.  A  ses  yeux,  le  principe  de 
toutes  les  maladies  était  dans  l'épaississement 
de  la  lymphe  par  l'âcreté  acide.  Sans  être  ori- 
ginaux, ses  ouvrages  sont  nombreux  et  sur- 
chargés de  formules.  Ils  ont  pour  titre  :  Chi- 
rurgie,  seu  Heelkonst  na  de  hedendaagze 
practyk  beschreeven  (Chirurgie,  ou  l'art  de 
guérir  décrit  suivant  la  pratique  du  jour  )  ;  Ams- 
terdam, 1657  ;  Lyon,  1693  ;  —-Anatomle  prac- 
tica,  ofte  entleeding  des  menschehjcMn  lich- 
nams;  Amsterdam,  1659,  in-8'';  et  Amsterdam, 
1657,  in-8'';  —  Anmerkingen op  d' anatomyche 
Schriften  van  L.  de  Bils;  Amsterdam,  1660, 
in-S"; — Opéra  anatomico-chirurgica,  ad  circu- 
larem  sanguinis  motum  aliaque  recentiorum 
inventa,  accommodata;  accedit  de  peste  trac- 
tatus,  observationibus  illustratus  ;  Leyde, 
1672;  Bologne,  1692,  m-8°;  — Oper«  omnia  me- 
dica  et  chirurgica,  notis  et  observationibus , 
nec  non  pluribus  morborum  historiis  et  cu- 
rationibus  illustrata  et  aucta,cum  appendice 
eorum,quae  inpraxi  omnia  vel  concisanimis 
pertracta  fuerant,  opéra  et  studio  Johannis 
Jacobi  Mangeti ;  heyde,  1672,  in-8'';  en  fran- 
çais, Lyon  ,  1687;  en  anglais,  Londres,  1675; 
—  Praxis  medica,  cum  notis  et  observatio- 
nibus Frederici  Decheri;  Leyde,  1669;  Lyon, 


439  BARBETTE  —  BARBEYRAC 

1694  ;  —  Tractatus  de  peste,  cum  notis  Fre- 
derici  Deckers ;  Lejde,  1697,  in-12. 

Vander  Linden,  De  script,  med.—  Biographie  Méd. 

*BARBETTi  (Angclo),  sculpteur  en  bois,  né 
à  Sienne  en  1803.  Il  remit  son  art  en  honneur 
en  se  basant  sur  le  type  grec.  Le  style  de  ses 
compositions  est  gracieux  et  pur.  Un  coffre  orné 
de  scnlptures  remarquables  lui  valut  une  mé- 
daille d'or  à  l'exposition  de  Londres  en  1851  ;  il 
en  obtint  trois  autres  à  Florence.  Ce  qui  lui  fait 
le  plus  d'honneur,  c'est  l'exécution  des  façades 
des  dômes  de  Sienne  et  d'Orvieto. 

Conversations-Lexicon. 

*BABBETTi  (/ttfes-C^ar  ),  luthiste  et  mu- 
sicographe italien,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Tabulx  Musicae 
Testudinariœhexacordx  et  heptacordse,  in-4°. 
C'est  une  méthode  de  doigté  pour  les  deux  luths 
à  six  et  sept  cordes,  encore  en  usage  du  temps  de 
l'auteur. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BARBEU-DVBOURO  (Jacqties)  y  médecin  et 
botaniste,  né  à  Mayenne  le  12  février  1709, 
mort  à  Paris  le  13  décembre  1779.  H;  étudia  d'a- 
bord les  langues  anciennes,  puis  la  médecine, 
et  vint  exercer  sa  profession  à  Paris.  11  se  Uvra 
par  goût  à  l'étude  de  la  botanique,  et  particu- 
lièrement à  celle  des  champignons,  sur  lesquels 
il  fit  de  nombreuses  expériences.  On  a  de  lui  :  le 
Botaniste  français  ;  Paris,  1767^  2  vol.  in-8°  : 
C'est  un  des  meilleurs  livres  sur  les  plantes  des 
environs  de  Paris;  cependant  il  u'est  presque 
jamais  cité  par  les  botanistes  ;  le  1"'  volume  con- 
tient l'exposé  des  principes  de  la  Philosophia 
botanica  de  Linné;  le  2*  volume  comprend  tou- 
tes les  plantes  (indigènes)  désignées  dans  l'ou- 
vrage, et  rangées  par  familles  naturelles  :  le  Bo- 
taniste français  attira  à  l'auteur  de  vives  al- 
tercations avec  Adanson,  qui  lui  reprocha  de  lui 
avoir  emprunté  ses  idées  sans  le  citer  ;  —  Petit 
Code  de  la  raison  humaine  ;  dédié  à  Franklin , 
Londres,  1774,  in-8°;  Passy,  imprimerie  de 
Franklin,  in-24;  1782  et  1789,  in-12';  —  Projet 
d'un  cours  complet  de  médecine;  —  Recher- 
ches sur  la  durée  de  la  grossesse  et  le  terme  de 
V  accouchement  ;  Amsterdam,  1765,  in-8°,  etc.; 
—  traduction  des  Lettres  sur  l'histoire,  de 
Bolingbroke,  1752,  2  vol.  in-12;  —  Chronogra- 
phie,  ou  Description  des  temps;  Paris,  1754, 
in-4°  ;  —  le  Calendrier  de  Philadelphie ,  ou 
Constitution  de  Sancho-Pança  et  du  bon- 
homme Richard  en  Pensylvanie  ;  Philadelphie 
et  Paris,  1778,  in-12;  — Éléments  de  méde- 
cine; etc.,  Paris,  1780,  in-12;  —  Manuel  de 
botanique;  1768,  in-12;  —  Opinion  d''un  mé- 
decin de  la  Faculté  de  Paris  en  faveur  de 
l'inoculation  de  la  petite  vérole;  Paris,  1769, 
in-12;  —  Usage  des  plantes,  faisant  suite 
au  Botaniste  français;  Paris,  1767,  2  vol. 
in-12.  Barbeu  a  édité  les  œuvres  de  Franklin, 
traduites  de  l'anglais  par  Lecuy,  1773,  2  vol, 
in-4°,  et  fut  l'un  des  collaborateurs  de  la  Gazette 


441 
d'Épidaure,  continuée  sous  le  titre  de  Gazett 
de  Médecine  (i76i-i7&2).  Du  Petit-Thouars  ; 
consacré  à  la  mémoire  de  ce  savant,  sous  1 
nom  de  Barbeuia ,  un  genre  de  plantes  décou 
vert  à  Madagascar. 

Ralnouard,  Notice  sur  Barbeu-Dubourg  ,  dans  ses  Es 
sais  historiques  sur  le  Maine  ,  t.  2. 

*  BARBET  {Marc  le),  médecin  français,  na 
tif  de  Bayeux,  mort  vers  l'an  1600.  Il  devin 
premier  médecin  du  roi  Henri  IV,  et  fiit  anobli  ci 
récompense  de  ce  que,  tout  en  employant  le 
moyens  les  plus  efficaces  pour  préserver  sescon 
citoyens  de  la  peste,  il  refusa  de  secourir  les  li 
gueurs  atteints  par  le  fléau.  Barbey  vit  alors  ven 
dre  ses  meubles,  piller  sa  maison,  et  fut  obligé  di 
quitter  la  ville;  mais  rien  ne  put  ébranler  sa  fidé 

lité. 

Chaudon  et  Delandine,  Nouveau  Dictionnaire  histo 
rique. 

BARBETRAC  (Charles),  médecin,néen  162' 
à  Céreste  en   Provence ,  mort  à  Montpellier  ei 
1699.  Il  exerça  sa  profession  à  Montpellier,  où  i 
avait  été  reçu  docteur  en  1649,  et  s'acquit  ua 
grande  réputation.  H  reçut  du  cardinal  de  Bouil 
Ion  le  brevet  de  son  médecin  ordinaire  avec  uni 
pension   de  1000  livres,  quoiqu'il  ne  fût  pa.! 
obligé  de  rester  auprès  de  lui.  Il  n'employai, 
que  peu  de  remèdes,  et  n'en  guérissait  que  plul^ 
de  malades.  Le  célèbre  philosophe  Locke,  ami  di  ' 
Sydenham  et  de  Barbeyrac,  qu'il  avait  connue 
à  Montpellier,   disait  n'avoir  jamais  vu  deun 
hommes  dont  les  manières  et  la  doctrine  se  res 
semblassent  davantage.  Barbeyrac  était  calvi 
niste.  On  a  de  lui  :  Quasstiones  medicas  duode 
cim;  Montpellier,  1658,  in-4°,  thèse  de  concours  ^ 

BARBEYRAn  (Jean) , jurisconsulte  français 
né  à  Béziers  le  15  mars  1674,  mort  le  3  mari 
1744.  Lors  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes 
il  suivit  ses  parents  en  Suisse.  Destiné  à  la  théo 
logie  par  son  père  qui  était  ministre  calviniste 
il  suivit  sa  vocation,  qui  le  portait  vers  la  juris- 
piTidence  et  surtout  vers  les  questions  de  droi 
intei'national.  Après  avoir  séjourné  à  Genève  ei 
1693 ,  et  plus  tard  à  Francfort-sur-l'Oder,  il  s'ar- 
rêta à  Berlin,  professa  les  belles-lettres  au  collège 
français  de  cette  ville  en  1697,  l'histoire  et  k 
droit  civil  à  Lauzanne  en  1711,  enfin  le  droit 
public  à  Groningue.  En  1714  il  fut  appelé  à  dhi- 
ger  l'académie  de  cette  ville,  et  devint  membif 
de  la  Société  des  sciences  de  Prusse.  Il  vécul 
paisible  pendant  près  de  vingt-six  ans  à  Gro- 
ningue, tout  en  exerçant  les  fonctions  de  profes- 
seur. On  a  de  lui  :  Du  Pouvoir  des  souverains 
et  de  la  Liberté  de  consciewce ,  traduit  du  latin 
de Noodt  ;  Amsterdam,  1614,  avec  le  discours  sur 
la  loi  royale  de  Gronovius ,  et  un  discours  du 
traducteur,  sur  la  Nature  du  sort;  et  Amster- 
dam, 1731,  2  vol.  in-12;  —  le  Juge  compétent 
des  ambassadeurs,  traduit  du  latin  de  M.  de 
BynltershoeTt;  la  Haye,  1723  ;  —  Supplément 
au  grand  corps  diplomatique,  avec  des  notes; 
Amsterdam,  1739,  ia-fol.,  5  vol.  On  y  trouve  une 
Histoire  curieuse  des  anciens  traités,  jusqu'à 


il  BARBEYRAC 

larlemagae;  —  le  Droit  de  la  guerre  et  de 
paix,  traduit  du  latin  de  Hugues  Grotius, 
ec  desnotes;  Amsterdam,  1724,  et  BâJe,  1746, 
roi.  in-4°  ;  —  Traité  du  Jeu,  1737, 2^  édition; 
ivrage  inspiré,  dit-on ,  à  l'auteur,  à  l'occasion 
s  jeux  qui  avaient  lieu  chez  sa  belle-mère  ;  — 
•aduction  de  divers  sermons  de  Tillotson  ; 
nsterdam,  1722,  6  vol.  in-8°;  —  Traités  du 
•oit  de  la  nature  et  des  gens ,  des  devoirs  de 
ï&mme  et  du  citoyen ,  traduits  de  Puffendorf , 
60 des  notes; Londres,  1740  et  1741  ;  —  Traité 
î  la  morale  des  Pères,  1728;  —  des  articles 
ins  la  Bibliothèque  raisonnée  des  ouvrages 
«  savants  de  V Europe,  1728-1753;  — d'au- 
3s' articles  dans  la  Bibliothèque  Britannique 
;dans  la  Nouvelle  Bibliothèque  ou  Histoire 
itéraire  des  principaux  écrits,  1738-1744. 
arbeyrac  était,  comme  on  voit,  un  écrivain  fé- 
lad,  mais  qui  avait  le  défaut  de  cette  qualité. 
Goetten  ,  Jetzt  lebendes  Gelehrtes  Europa. 

♦barbiani  (Andréa),  peintre  de  l'école  bo- 
naise,  supposé  petit-fils  de  Jean-Baptiste-Simon, 
i  à  Ravenne,  vivait  vers  le  milieu  du  dix-hui- 
ème  siècle.  On  a  de  lui  une  foule  de  tableaux 
autel,  àRimini  et  à  Ravenne.  Dans  cette  dernière 
lie,  il  a  peint  à  fresque  les  quatre  évangélistes 
IX  pendentifs  de  la  petite  coupole  de  la  cathé- 
rale.  E.  B — n. 

Lanzi ,  Storia  Pittorica.  —  Guida  di  Rimini.  —  Ti- 
)îzl ,  Dizionario  dei  Pittori. 

*  BARBiANi  (  Giovanni-Battïsta-Simone  ) , 
eintre  de  l'école  bolonaise,  né  à  Ravenne,  mort 
ja  1650.  Ses  principaux  ouvrages  sont,  à  Ravenne, 
ia  Saint  André  &\\mSaint  Joseph  dans  l'église 
\an-Francisco ,  et, la  petite  coupole  de  la  cha- 
elle  de  la  Madonna  del  Sudore  dans  la  cathé- 
,rale;  il  y  a  représenté  voie  Assomption,  qui  passe 
bur  son  chef-d'œuvre.  Il  eut  un  fils  qui  ne  fat 

u'un  peintre  médiocre ,  mais  que  l'on  croit  avoir 
té  le  père  d'Andréa  Barbiani. 

Ticozzi ,  Dizionario  dei  Pittori.  —  Lanzl ,  Storia  Pit- 
lirica.  —  Orlandi ,  Jbecedario  PiUorico. 

\  *barbiàm  l  Marcello- Vestrio),  fils  du  sui- 
vant, se  distingua  dans  l'art  oratoire,  et  publia  : 
)ratio  ad  cardinales,  cum  post  obitum  Cle- 
nentis  VIII  conclave  ingrederentur  ;  Rome , 
605,  in-4°;  Responsio  ad  Orat.  Bern.  Scotti 
)ro  canonizatione  B.  Raymundi  ;  Rome,  1601, 
;q-4»  ;  _  Un  poëme  latin  :  de  Fœdere  in  Tur- 
as,  dans  Carmin,  illustr.  Poet.  Ital. 
I  Mazzucbelll,  Serittori  d'Itatia. 

*  BARBIANI  (Oc^auîen),  jurisconsulte  italien, 
înort  à  Rome  en  1572.  On  a  de  lui  :  Practica 
udiciorum  de  offtciis  et  offacialibus  aulee 
romanae,  cum  notis  Nic.-Ant.  GravaUi;Go- 
iogae,  1573,  in-8'';  Rome,  1609,  in-8°. 

\  Mazzuchelli,  Serittori  d'Italia. 

j  BARBi ANQ  (  Alberic  r%  comte  ),  guerrier  ita- 
lien, mort  en  1409.  H  eut  le  courage  de  renoncer 
|i  l'usage  antinational  d'employer  des  troupes 
'étrangères ,  en  armant  le  premier  un  corps  d'I- 
taliens avec  lesquels  il  prit  part  à  la  terrible  af- 
faire de  Césène  en  1377,  époque  à  laquelle  il 


—  BARBIE 


44â 


était  sous  les  ordres  du  cardinal  de  Césène ,  de- 
venu depuis  l'antipape  Clément  VII.  D  mit  le 
corps  qu'il  commandait,  et  qu'il  appela  le  Saint- 
George,  au  service  de  ce  pontife;  et,  le  28  avril 
1379,  il  remporta  un  avantage  signalé  sur  les 
Bretons ,  les  plus  vaillants  des  soldats  étrangers 
qui  [servaient  en  Italie.  Le  Saint-George  devint 
dès  lors  l'école  de  l'art  militaire  italien.  Bar- 
biano  se  mit  ensuite  au  service  du  roi  de  Naples 
Charles  in  et  de  Galéas  Visconti ,  duc  de  Milan, 
n  obtint  du  premier  le  titre  de  connétable ,  et  du 
second ,  celui  de  président  du  conseil  de  régence 
et  de  tuteur  des  princes.  A  l'époque  de  sa  mort, 
il  était  au  service  du  roi  de  Naples,  Ladislas. 

Slsmondl ,  Républiques  Italiennes. 

BARBIAMO  {Albéric  II,  comte  de  Zago- 
nara  ),  fils  du  précédent ,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  quinzième  siècle.  Pour  se  main- 
tenir sûrement  dans  ses  fiefs,  situés  dans  les 
Apeimins,  il  se  mit  sous  la  protection  des  Flo- 
rentins. Assiégé  ensuite  en  1424  dans  son  châ- 
teau de  Zagonara  par  Ange  de  la  Pergola,  général 
du  duc  de  Milan,  il  dut  se  soumettre  à  ce  prince, 
et  se  séparer  des  Florentins  ses  premiers  alliés, 
qu'il  vainquit  dans  plusieurs  rencontres. 

Slsmondij  Républiques  Italiennes.' 

BARBiAJVO  (  Jean  ),  frère  d' Albéric  l",  sei- 
gneur itahen,  mort  en  1401.  Quoique  élevé  à 
l'école  militaire  de  son  frère ,  il  suivit  rarement 
le  même  parti.  C'est  ainsi  que,  s'étant  mis  au 
service  des  Bolonais,  il  combattit  avec  eux  et 
les  Florentins  contre  les  souverains  de  Naples  et 
de  Milan.  Durant  les  ti-oubles  de  Ferrare  en 
1394,  il  se  rangea  du  côté  d'Azzo  d'Esté  contre 
Nicolas  m.  n  se  laissa  ensuite  engager,  par  les 
conseillers  de  ce  pape ,  à  commettre  un  de  ces 
forfaits  trop  fréquents  dans  les  mœurs  italiennes 
de  l'époque  :  il  s'agissait  de  faire  périr  ce  même 
Azzo,  son  ami  et  son  confident.  H  l'avertit,  il 
est  vrai  ;  mais  un  malheureux  domestique  placé 
à  dessem  dans  une  salle  écartée  du  château  de 
Barbiano ,  de  la  même  taUle  qu'Azzo  et  portant 
ses  vêtements,  fut  victime  de  ce  complot  homi- 
cide. On  le  frappa  au  visage,  pour  le  mieux  dé- 
figurer. Barbiano  fit  ensuite  appeler  l'ambassa- 
deur du  marquis  d'Esté,  lui  montra  le  cadavre, 
et  réclama  la  récompense  promise,  à  savoir  :  les 
châteaux  de  Lugo  et  de  Concelice,  en  Romagne. 
Mais,  lorsqu'il  eut  obtenu  le  salaire  de  son  crime, 
il  fit  reparaître  Azzo,  et  s'applaudit  d'avoir  joué 
des  traîtres.  Il  eut  son  tour  sur  un  simple  soup- 
çon de  Bentivoglio ,  à  la  solde  duquel  11  s'était 
mis  en  1401,  et  il  eut  la  tête  tranchée. 

Sismondi,  Républiques  ^Italiennes. 

BARBIE  DU  BOCAGE  (  Jean  -  Dcnis  ) , 
géographe  et  philologue,  né  à  Paris  le  28  avril 
1760,  mort  le  28  décentre  1825.  Il  fit  ses  étu- 
des au  collège  Mazarin,  où  il  se  distingua  bien- 
tôt par  son  aptitude  à  résoudre  les  difficultés 
géographiques  que  présente  la  lecture  des  an- 
ciens. Il  ne  cessait  de  comparer  entre  elles  les 
nomenclatures  des  diverses  époques,  Constant 


443 


BARBIE  — 


dans  ses  goûts,  il  consacra  toute  son  existence 
à  la  science  de  son  choix.  Les  difficultés  sans 
nombre  qu'il  rencontra ,  dès  ses  premiers  pas 
dans  la  carrière ,  lui  firent  sentir  le  besoin  de 
recourir  aux  lumières  du  savant  illustre  qui  de- 
vait lui  enseigner  à  les  surmonter.  A  dix-sept 
ans,  Barbie  du  Bocage  suivit  les  premiers  con- 
seils de  d'Anville  dont  il  fut  l'imique  élève,  et 
qui  reconnut  en  lui  son  digne  continuateur. 
Choiseul-Gouffier  revenait  alors  de  la  Grèce. 
Barbie  du  Bocage  fut  chargé  de  classer  ses  ma- 
tériaux ;  en  1782 ,  il  joignit  au  premier  volume 
plusieurs  cartes,  et  ce  premier  travail  de  sa  jeu- 
nesse devint  aussi  le  dernier  soin  de  sa  vieil- 
lesse ;  car  ce  ne  fut  qu'en  1824  qu'il  termina  le 
Voyage  pittoresque  de  la  Grèce,  par  Choiseul- 
Gouffier,  de  concert  avec  M.  Letronne.  Ana- 
charsis  parut  en  1788;  tout  l'atlas  appartient  à 
Barbie  du  Bocage.  Cependant  la  révolution 
éclata.  Barbier  du  Bocage  avait  été  attaché  au  mi- 
nistère des  affaires  étrangères  et  au  cabinet  des 
médailles  ;  il  perdit  l'une  et  l'autre  place;  cela 
n'an-êta  point  le  cours  de  ses  travaux.  En  1793, 
il  fit  des  cartes  pour  le  mémoire  du  baron  de 
Sainte-Croix  sur  le  cours  de  VAraxe,  et  plus 
tai"d  ses  travaux  jetèrent  un  grand  jour  sur 
l'examen  critique  que  fit  ce  savant  des  histo- 
riens d'Alexandre.  Les  étrangers  se  sont  fait 
gloire  del'avoù-  pour  collaborateur;  et,  en  1817, 
M.  Stanhope publia  ses  Mémoùes  sur  Onoé  et 
Phylé ,  bourgs  de  l'Attique,  et  sur  la  ville  d'É- 
leuthères  en  Béotie. 

Barbie  du  Bocage  n'a  pas  négligé  la  réputation 
de  son  maître  d'Anville  ;  et,  dans  sa  Notice  sur 
la  vie  et  les  ouvrages  de  d'Anville ,  Paris, 
1802,  in-8%  il  fait  voir  que  ses  erreurs  étaient 
Inévitables  avant  les  découvertes  dues  aux  voya- 
geurs modernes,  auxquels,  selon  la  spirituelle 
expression  de  Dacier,  il  reprochait  «  de  n'avoir 
pas  voyagé  avant  la  mort  de  d'Anville.  »  La 
carte  de  la  Morée,  qu'en  1807  Barbie  du  Bocage 
avait  terminée  par  ordre  du  ministre  de  la  guerre, 
a  guidé  la  dernière  expédition  française.  Il  allait 
tourner  ses  vues  vers  l'Afrique,  lorsqu'une  atta- 
que d'apoplexie  l'enleva  aux  sciences  et  à  sa 
famille.  Il  était  membre  de  l'Institut  et  d'un 
grand  nombre  de  sociétés  étrangères. 

Outre  les  travaux  déjà  Indiqués,  on  a  de  lui  : 
une  traduction  des  Voyages  de  Chandler  dans 
l'Asie  Mineure  ;  Paris,  1806,  3  vol.  in-8°  ;  — 
Notice  sur  un  manuscrit  de  la  bibliothèque 
du  prince  de  Talleyrand,  1807  :  il  essaie  d'y 
montrer  que  la  côte  orientale  de  la  Nouvelle- 
Hollande  a  étd  reconnue  par  les  Portugais  en 
1525.  —  Cartes  historiques  de  l'État  de 
VInde  en  1605,  en  1707,  en  1812,  pour  les  mo- 
numents de  rindoustan,  par  Langlès.  [  Enc.  des 
g.  du  m.  avec  addit.  ] 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Biographie,  des  Con- 
temporains. 

BARBIER  [  Antoine  -  Alexandre) ,  savant 
bibliographe,  né  le  11  janvier  1765  à  Coulom- 


RARBIER  44^ 

miers  (  Seine-et-Marne),  mort  à  Paris  le  5  dé 
cembre  1825.  Il  fit  ses  études  au  collège  di 
Meaux,  et  il  était  vicaire  à  Dammailin  lorsqu. 
la  révolution  éclata.  Barbier  ne  refusa  point' d. 
prêter  le  serment  que  les  lois  exigeaient  de 
ecclésiastiques,  et  fut  nommé  bientôt  curé  de  1. 
Ferté-sous-Jouarre.  En  1793 ,  il  renonça  à  I 
prêtrise  et  se  maria.  L'année  suivante,  élu  mein 
bre  de  l'École  normale,  il  vint  à  Paris,  s'y  di? 
tingua  par  son  érudition ,  fit  partie  de  la  com 
mission  temporaire  des  arts,  fut  adjoint  au  ce 
mité  d'instraction  publique  de  la  convention  na 
tionale,  et  chargé  de  recueillir  dans  les  couvent 
et  dans  les  établissements  publics  supprimés  le 
livres  et  autres  objets  d'arts ,  pour  les  place 
dans  les  divers  dépôts  du  gouvernement.  E 
1798 ,  Barbier  fut  nommé  conservateur  de  I 
bibliothèque  qu'il  avait  formée  pour  le  Dire( 
toire,  à  l'instigation  de  François  de  Neufchàteai 
Après  le  18  brumaire,  cette  bibliotlièque  ayai 
été  donnée  au  conseil  d'État,  il  fut  nommé  biblic 
thécaire.  Dans  cette  dernière  place,  Kapoléo 
eut  plusieurs  occasions  d'apprécier  son  mérite 
et  le  nomma  en  1807  son  bibliothécaire  partiel 
lier.  Barbier  venait  alors  de  publier  les  pn 
miers  volumes  du  Dictionnaire  des  oh 
vrages  anonymes  et  pseudonymes  ;  Parisr 
1806.  Les  nouvelles  fonctions  de  Barbier  i 
rapprochèrent  souvent  de  la  personne  de  l'en- 
pereur  :  il  lui  présentait,  avec  des  analys( 
détaillées,  les  meilleurs  ouvrages  qui  parai: 
salent,  ou  ceux  que  les  auteurs  avaient  offert 
Il  fut  aussi  chargé  par  Napoléon  de  lui  faire  di 
rapports  sur  divers  pohits  de  controverse  rel 
gieuse.  C'est  ainsi  que,  le  5  janvier  1811,  l'en 
pereur  voulut  savoir  s'il  y  avait  des  exemplt 
d'empereurs  qui  aient  suspendu  ou  dépa 
des  papes.  On  doit  à  Barbier  la  création  d( 
bibliothèques  du  Louvre,  de  Compiègne,  de  Foi 
tainebleau.  A  la  restauration,  il  fut  nommé  ac 
ministrateur  des  bibUothèques  particulières  d 
roi.  Il  perdit  cette  place  en  1822,  peu  de  temi 
après  qu'il  eut  reçu  la  décoration  de  la  Lcgic  ■ 
d'honneur,  et  dans  le  moment  où  il  venait  de  pi 
blier  le  premier  volume  de  la  seconde  éditic 
de  son  Dictionnaire  des  Anonymes.  Quoiqu' 
parût  supporter  cette  disgrâce  avec  courage 
Barbier  fut  très-sensible  à  cette  destitution  ina 
tendue,  qui  l'arrachait  aux  habitudes  de  toute; 
vie  ;  il  mourut  trois  ans  après.  ( 

Outi-e  un  grand  nombre  de  notices  et  d'articl»  | 
insérés  dans  le  Mercure,  le  Magasin  EncycU 
pédique,  la  Revue  Encyclopédique,  dans  l'Ei 
cyclopédie  Moderne  de  Courtin ,  on  a  de  lui 
Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  d 
Conseil  d'État;  Varis,  1801-1803,  2vol.in-fol. 
—  Dictionnaire  des  ouvrages  anonymes  tl 
pseudonymes  ;  Paris ,  1806-1809 ,  4  vol.  in-8'  | 
2^  édit.,  1822-1827;  —  Nouvelle  Bibliothèqt 
d'un  homme  de  goût,  1807,  5  vol.  in-8";  -| 
Dissertation  des  soixante  traductions  frml 
çaises  de  rimitation  de_Jésus-Christ,  suivie  o 


15 


BARBIER 


446 


nsidérations  sur  l'auteur  de  l' Imitation  (Tpax 
.  Gence),  1812,  in-8°;  —  Examen  critique 

complément  des  dictionnaires  historiques 
s  plus  répandus ,  depuis  le  Dictionnaire  de 
oréri  jusqu'à  la  Biographie  Universelle  in- 
jsivement,  1820,  in-S",  t.  l"  (ouvi-age  ina- 
evé).  —  Son  neveu  André-Thomas  Barbier  a 
nné  plusieurs  articles  dans  la  Biographie 
niver selle  de  Michaud.  Son  fils  est  actuelle- 
eat  bibliothécaire  du  Louvre.  [Enc.  des  g.  du 
.  avec  addit.  ] 

le  yoyage  de  Oibdin,  t.  IV,  ç.  4S.  —  René  Tourlet, 
)Uce  sur  Barbier  dans  le  Moniteur  du  3  juin  18S6.  — 
Annuaire  nécrologique  de  Mahul,  X.  —  Barbier  fils, 
^tice  sur  la  vie  et  les  ouvrages  de  A.-A.;  Barbier,  en 
:e  du  tome  IV  du  Dictionnaire  des  ouvrages  ano- 
mes. 

*  BARBIER  {Edmond- Jean),  jurisconsulte 
ançais,  né  à  Paris  en  1636,  mort  dans  la 
iêiïie  ville  le  2  mars  1735.  C'était  l'un  des  plus 
ilèbres  avocats  de  son  temps.  Il  avait  acquis, 
ms  un  long  exercice  de  sa  profession,  une  con- 
lissance  profonde  de  la  coutume  de  Paris,  et 
)n  disait  de  lui  que,  si  le  texte  de  cette  cou- 
ime  était  perdu,  il  le  restituerait.  Il  se  réunit  à 
;retonnier  pour  donner,  sur  l'Institution  au 
roit  français ,  par  Argou",  des  notes  insérées 
ms  noms  d'auteurs  dans  la  troisième  édition 
ie  cet  ouvrage;  mais  ces  noms  sont  indiqués 
ms  la  préface  de  la  huitième  édition,' publiée 
iar  A.-G.  Boucher  d'Argis  en  1753.  E.  R. 
;,Moréri,  Dictionnai7'e  historique. 

I  *B\nBiEB. {Edmond- Jean-François),  filsdu 
Irécédent,  né  àParisleie  janvier  1689,  mort  dans 
iméme  ville  le  29  janvier  1771.  Reçu  avocat  au 
arlement  en  1708,  sesti'avauxdc  cabinet  le  place- 
nt bientôt  dans  les  premiers  rangs  de  son  ordre. 
!.  fréquentait  de  grands  personnages,  et  vivait 
lians  l'intimité  de  M.  d'Argenson  et  de  la  famille 
■icolaï.  Mais  ce  qui  recommande  surtout  son 
i  cm,  c'est  le  Journal  historique  et  anecdotique 
\u  règne  de  Louis  XV,  qu'il  conunença  en  1718 
!t  continua  jusqu'à  la  fin  de  l'aunée  1762.  Bar- 
lier  y  consigna  chaque  soir  les  nouvelles  de  la 
:  our  et  de  la  ville ,  en  mentionnant  l'impression 
[u'elles  ont  produite  dans  Paris.  Ce  journal, 
i  empli  de  détails  piquants  que  l'on  chercherait 
in  vain  dans  les  gazettes,  embrasse  la  longue 
)ériode  comprise  entre  la  fin  des  Mémoires  de 
Jaint-Simon  et  le  commencement  de  ceux  de 
j3achaumont,  et  présente  un  grand  intérêt  pour 
'histoire  de  ce  temps.  Il  se  compose  de  sept 
Ifolumes  in- 4",  et  fait  partie  des  manuscrits  de 
lia  Bibliothèque  nationale,  où  il  porte  le  n"  2036 
Ju  supplément  français.  M.  de  la  Villegille  a 
commencé  en  1847,  pour  la  Société  de  l'Histoire 
de  France ,  la  puijlication  de  cet  ouvrage  qui 
formera  4  vol.  in-8° ,  dont  le  dernier  est  sous 
presse.  É.  Regnakd. 

M.  de  la  VlUegUle,  Notice  sur  E.-J.-F.  Barbier. 

BAHRiËR  {François  de  Sales),  théologien 
français,  né  eu  1759,  mort  le  1""^  avril  1824. 
Après  avoir  étudié  à  l'abbaye  de  Bellelai,  il  devint 


chanoine  régulier  de  cette  abbaye,  et  y  professa 
les  mathématiques  et  les  belles-lettres.  La  ré- 
volution ayant  amené  la  dispersion  des  élèves  et 
la  destruction  du  pensionnat,  le  P.  Barbier  voya- 
gea en  Allemagne.  Au  retour,  il  se  voua  de  nou- 
veau à  l'instruction.  On  a  de  lui  :  Geneviève  de 
Brabant,  histoire  touchante  du  vieux  temps, 
sous  une  nouvelle  forme,  à  l'usage  des  mères 
et  des  en/an^s,  traduit  de  l'allemand  de  Schmidt. 

Journal  de  la  Librairie. 

^BARBIER  {Jean-Baptiste-Grégoire),  mé- 
decin français,  contemporain.  Professeur  de  bo- 
tanique au  jardin  des  plantes  d'Amiens,  il  a  écrit 
les  ou^Tages  suivants  :  Exposition  des  nou- 
veaux principes  de  pharmacologie  qui  for- 
ment de  la  matière  médicale  une  science  nou- 
velle ;  Paris ,  1 803,  in-8°  ;  —  Principes  généraux 
de  pharmacologie  ou  de  matière  médicale; 
Paris,  1805,  in-8°,  ouvrage  qui  développe  le 
précédent;  —  Traité  d'hygiène  appliqué  à  la 
thérapeutique;  Paris,  1811,  2  vol.  in-8";  — 
Traité  élémentaire  de  '^matière  médicale; 
Paris,  1819. 

Biographie  médicale. 

BARBIER  {Louis),  sumommé  l'Abbé  de  la 
Rivière,  évoque  de  Langres,  mort  en  1670.  Fils 
d'un  tailleur  d'habits  d'Étampes,  il  devint  pro- 
fesseur au  collège  du  Plessis,aimQônier  de  Gaston, 
ducd'Orléans,  qu'il  régalait  de  contes  rabelaisiens, 
puis  évêque  de  Langres.  L'épiscopat  fut  la  ré- 
compense qu'il  mérita  de  Mazarin,  pour  la  révé- 
lation qu'il  faisait  des  secrets  de  son  maître.  Bar- 
bier fut  même  sur  le  point  d'obtenir  le  cardi- 
nalat, mais  cette  nomination  fut  révoquée.  Il 
avait  besoin  d'une  épitaphe,  et  laissa  cent  écus  à 
qui  lui  en  ferait  une.  Il  obtint  celle-ci  de  la 
Monnoye : 

Ci-gîl  un  très-grand  personnage, 
Qui  fut  d'un  illustre  lignage. 
Qui  posséda  mille  vertus, 
Qui  ne  trompa  jamais,  et  qui  fut  toujours  sage. 
Je  n'en  dirai  pas  davantage  : 
C'est  trop  mentir  pour  cent  écus. 
Chaudon  et  Delandine,  Dictionnaire  historique. 

*BABBïER  { 3Iarc- An toine)  ,çoèi&  latin  du 
dix-septième  siècle,  né  à  Yerdun-sur-SaÔne.  Il 
était  professeur  de  rhétorique  à  Châlon,  curé 
de  Verdun-sur-Saône,  et  chanoine  d'Autun.  Il 
a  publié  :  des  vers  latins  à  la  louange  d'É- 
tienne  Ladone,  insérés  en  tète  des  Antiquités 
d'Auttm  de  ce  même  Ladone,  1640;  — d'autres 
vers  latins,  en  l'honneur  de  Guillaume  Bernar- 
doû,  doyen  de  Châlon,  imprimés  au  devant  de 
son  Traité  de  la  Résidence.  J.  B. 

Jacob,  De  Claris  scriptoribus  Cabilonensibus,  p.  75.  — 
Papillon,  Bibliothèque  des  Auteurs  de  Bourgogne, 
tome  1. 

BARBIER  { Marie- Anne  ) ,  femme  de  lettres, 
née  à  Orléans  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle, 
morte  à  Paris  en  1742.  Elle  vint  s'établir  à  Paris, 
et  y  donna  au  théâtre  quatre  tragédies,  une  co- 
médie et  trois  opéras,  dont  voici  les  titres  : 
Arrie  et  Petits,  tragédie  représentée  en  1702  j 


447  BARBIER 

—  Cornélie,  1703  ;  —  Tomyris,  1707  ;  —  la  Mort 
de  César,  en  1709;  —  le  Faucon,  eomédie  en 
un  acte  et  en  vers;  —  les  Fêtes  de  l'été,  opéra 
dont  la  musique  est  de  Montéclair;  —  le  Juge- 
ment de  Paris,  et  les  plaisirs  de  la  campagne, 
ballet  en  trois  actes  donné  en  1719.  Les  pièces 
de  M"®  Barbier  ont  été  recueillies  en  un  vol. 
in-12  ;  Paris,  1755.  On  a  prétendu  à  tort  qu'elle 
n'était  que  le  prête-nom  de  l'abbé  Pellegrin,  qui 
ne  lui  donnait  que  des  conseils.  Elle  a  aussi  écrit 
des  Saisons  littéraires,  ou  Mélanges  de  poésie, 
d'histoire  et  de  critique;  Paris,  1774,  in-12.  La 
conduite  des  tragédies  de  M""  Barbier  est  assez 
régulière ,  et  les  scènes  assez  bien  liées  ;  mais 
rien  de  plus  commun  que  la  manière  dont  elle 
traite  ses  sujets.  Elle  tâche  de  rendre  les  hé- 
loïnes  de  ses  pièces  grandes  et  généreuses ,  mais 
c'est  en  rabaissant  tous  ses  héros.  On  sent  la 
faiblesse  d'un  pinceau  timide,  qui  tend  à  exa- 
gérer les  vertus  de  son  sexe. 

Qaérard,  laJFrance  littéraire.  —  Le  Bas,  Dictionnaire 
encyclopédique  de  la  France. 

'^BARBIER  (Pierre-François),  appelé  aussi 
Barbier  de  Saint-Preux,  musicien  et  composi- 
teur français,  né  à  Paris  le  2  septembre  1793, 
mort  le  23  mars  1839.  Quoiqu'il  eût  un  goût 
prononcé  pour  la  peinture,  pnisé  chez  son  père 
qui  faisait  le  commerce  de  tableaux,  c'est  dans 
la  musique  qu'il  devait  surtout  se  faire  remar- 
quer. Reçu  pensionnaire  au  Conservatoire  en 
1810,  il  entra  et  devint  plus  tard  chef  des  chœurs 
à  rOpéra-Comique.  En  1833,  il  entra  comme 
haute-contre  à  Saint-Roch,  et  comme  maître  de 
chapelle  en  1836  à  Sainte-Elisabeth.  Il  laissa  : 
des  motets  presque  toujours  à  trois  parties; 
quelques-unes  de  ces  compositions  ont  été  gra- 
vées; —  des  chansonnettes  ou  romances.  — 
Son  frère,  Constant  Barbier,  se  fit  également 
remarquer  par  un  grand  talent  musical. 

Fétu,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BARBIER  {Henri-Auguste),  poète  satiri- 
que, naquit  à  Paris  le  29  avril  1805,  y  fit  ses  études 
classiques,  suivit  les  cours  de  la  Faculté,  et  devint 
licencié  en  droit  en  1828.  Ce  ne  fut  qu'après  les 
journées  de  Juillet  qu'il  se  révéla  tout  à  coup 
comme  poète  dans  une  satire  de  circonstance 
intitulée  :  la  Curée  (publiée,  en  août  1830, 
dans  la  Revue  de  Paris  ).  Cette  satire  fut  bientôt 
suivie  du  Lion  (décembre  1830),  des  Quatre- 
vingt-treize,de  VÉmeute,à&  la  Popularité,  A& 
l'Idole,  œuvres  d'un  patriotisme  exalté  et  d'une 
grande  richesse  de  poésie.  Il  faut  en  dire  autant 
des  morceaux  :  Varsovie,  Melpomène ,  Terpsi- 
chore,  l'Amour  de  la  mort,  Désolation,  la 
Reine  du  monde,  satire  dirigée  contre  les  lois  de 
la  presse  (  septembre  1835  ). 

Les  ïambes  se  composent  de  morceaui  pro- 
duits presque  tous  en  1830  et  1831  ;  ce  sont,  à 
notre  avis,  les  plus  riches  diamants  de  l'écrin 
de  M.  Auguste  Barbier.  Son  second  recueil,  in- 
titulé il  Pianto,  dont  il  recueillit  les  inspira- 
tions dans  son  voyage  en  Italie,  et  le  troisième, 


448 
Lazare,  dont  l'Angleterre  lui  a  fourni  les  sujets 
présente  des  vers  d'une  facture  plus  correcte 
sans  doute  et  d'une  harmonie  plus  suave*  mais 
ils  ne  sauraient  faire  oublier  la  sublime  fougue 
de  leurs  aînés. 

Toutes  les  pièces  de  ces  trois  recueils,  publiées 
successivement  dans  la  Revue  des  Deux  Mondes, 
de  1831  à  1833,  furent  éditées  ensuite  :  les  ïam- 
bes (i  vol.  in-S»  de  11  f"";  Paris),  en  1831,  et 
il  Pianto  (in-8°  de  8  f^'*';  Paris),  en  1833, 
puis  réunis  avec  Lazare,  sous  le  titre  Satires 
et  poèmes,  en  1837  (un  vol.  in-8°  de  23  P»), 
et  enfin  transformés  en  un  volume  (  grand  in-S" 
de  8  f"")  qui  parut  en  1840. 

M.  Auguste  Barbier  qui ,  dans  les  premiers 
mois  de  1830,  avait  produit,  en  collaboration 
avec  M.  Alphonse  Royer,  un  roman  de  mœurs, 
les  Mauvais  garçons  (  2  vol.,  in-8° ;  Paris),  dans 
lequel  il  fustigeait  rudement,  sur  le  dos  des 
étudiants,  des  clercs,  des  marquis  et  des  abbés 
de  cour,  les  débordements  éhontés  de  Paris  au 
quinzième  siècle,  fournit  en  1838,  à  la  Revue 
des  Deux  Mondes,  deux  articles  de  critique, 
l'un  sur  le  salon  de  peinture,  et  l'auti'e  sur  on 
roman  de  M.  Léon  de  Wailly.  Ce  sont  les  seules  ; 
œuvres  en  prose  que  nous  connaissions  de  lui.n 

En  1838,  il  fit,  en  collaboration  avecM.  LéoDi 
de  Wailly, le Benvenuto  Cellini,  opéra  en  2  ac-' 
tes,  musique  de  Berlioz,  représenté  pour  la  pre-' 
mière  fois,  sur  le  théâti-e  de  l'Académie  de  Mu- 
sique, le  10  septembre  de  la  même  année.  — 
(Paris,  in-8°  de  2  f'"  1/4,  1838.) 

De  1841  à  1843,  il  publia  les  Chants  civils  et 
religieux  (1  vol.  grand  in-8°",  Paris),  com- 
prenant une  vingtaine  de  morceaux  divers,  d'une 
inspiration  assez  tiède  ;  —  deux  poèmes ,  Pot- 
de-vin  etErostrate,  qui,  ayant  déjà  paru  en  1837 
sous  le  titre  Satires  nouvelles  (  1  vol.  in-8°  de 
23  f*'"),  furent  réédités  en  1842,  dans  le  même 
format,  sous  le  titre  :  Satires  dramatiques;  — 
les  Rimes  héroïques ,  recueil  de  trente  sonnets 
ayant  pour  but  de  glorifier  des  personnages  cé- 
lèbres ,  et  suivis  de  courtes  notices  explicatives 
(édition  imique  un  vol.  grand  in-18  ;  Paris,  1843). 

En  1848,  il  publia  le  Jules-César  de  Sha- 
kspeare ,  traduit  en  vers  français  (  1  petit  vol. 
in-18  de  6  f";  Paris). 

En  1851  enfin,  parurent  les  Chansons  et  Ode- 
lettes (1  vol.  grand  in-18,  édition  de  luxe  tirée 
à  100  exempl.  ;  Paris) ,  gracieuses  poésies  tout 
anacréontiques,  soupirs  et  chants  d'amour,  pu- 
bliés sous  le  voile  de  l'anonyme. 

J.-F.  Destigny  (de  Caen). 

BARBIER  D'AucouR  (Jean),  littérateui 
français,  né  à  Langi-es  vers  1641,  mort  à  Paris 
le  13  septembre  1694.  Il  fut  d'abord  répétiteur 
au  collège  de  Lisieux,  et  se  livra  ensuite  au  bar- 
reau. On  l'appelait  l'avocat  Sacrus,  parce  que,  se 
trouvant  un  jour  dans  l'église  des  jésuites ,  ur 
de  ces  pères  lui  dit  de  s'y  tenir  avec  décence, 
parce  que  locus  est  sacer.  D'Aucour  répondil, 
tout  de  suite  :  Si  locus  est  sacrus,  quare  ex- 


BARBIER  —  BARBIERI 


450 


}onîtis On  y  voyait  exposés  ce  jour-là  des 

ibleaux  énigmatiques ,  pour  être  expliqués  par 
!s  assistants.  Ce  solécisme  de  Sacrus  courut  à 
instant  débouche  en  bouche,  et  lui  resta.  Boileau 
lit  allusion  au  malheur  qu'il  eut  de  rester  court 
n  ptidaeint,  dans  ces  derniers  vers  du  Lutrin  : 

Le  nouveau  Cifiéron,  tremblant,  décoloré. 

Cherche  en  vain  son  discours  sur  sa  langue  égaré.... 

1  n'était  hardi  qu'avec  la  plume,  et  sa  timidité 
tait  entretenue  par  sa  mauvaise  fortune  encore 
lus  que  par  son  caractère.  Il  fut  chargé  de  l'é- 
ucation  d'un  des  fils  de  Colbert,  et  devint  mem- 
te  de  l'Académie  française.  —  Les  députés  de 
Académie  qui  le  visitèrent  dans  sa  dernière 
laladie,  furent  touchés  de  le  voir  mal  logé  : 
Ma  consolation,  leur  dit-il,  et  ma  très-grande 
ansolation,  c'est  que  je  ne  laisse  point  d'héri- 
ers  de  ma  misère.  »  L'abbé  de  Choisy,  l'un 
■'entre  eux,  lui  ayant  dit  :  «  Vous  laissez  un  nom 
ui  ne  mourra  point,  »  —  «  Ah!  c'est  de  quoi 

I  ne  me  flatte  pas,  répondit  d'Aucour;  quand 
les  ouvrages  auraient  par  eux-mêmes  une  sorte 
e  prix,  j'ai  péché  dans  le- choix  de  mes  sujets. 
3  n'ai  fait  que  des  critiques,  ouvrage  peu  du- 
ible;  car  si  le  livre  qu'on  a  critiqué  vient  à 
imber  dans  le  mépris ,  la  critique  y  tombe  en 
iême  temps,  parce  qu'elle  passe  pour  inutile; 
t  si,  malgré  la  critique,  le  livre  se  soutient, 
lors  elle  est  pareillement  oubliée,  parce  qu'elle 
asse  pour  injuste.  « 

Barbier  n'était  point  ami  des  jésuites,  et  la 
lupart  de  ses  ouvrages  sont  dirigés  contre 
ette  société ,  ou  contre  les  écrivains  jésuites  : 
3lui  qui  a  fait  sa  réputation  est  intitulé  Sen- 
ments  de  Cléanthe  sur  les  entretiens  d'A- 
\ste  et  d'Eugène ,  par  le  père  Bouhours , 
'■suite,  1671  et  1672,  en  2  vol.  in-12.  Ce  livre 

été  souvent  cité  et  avec  raison  comme  un 
lodèle  de  la  critique  la  plus  ingénieuse.  Le  jé- 
lite  Bouhours,  qui  écrivait  d'un  style  précieux 
3s  choses  frivoles ,  ne  put  se  relever  du  coup 
ae  lui  porta  son  adversaire.  L'abbé  Granet 
onna  en  1730,  in-12,  une  nouvelle  édition  de 
it  ouvrage.  Les  autres  écrits  de  d'Aucour  sont 

II  recueil  de  satires  :  les  Gaudinettes,  l'On- 
uent  pour  la  brûlure,  contre  les  jésuites  (  Pa- 
s,  1664  ;  nouvelle  édition  ,  Paris,  1826,  in-32); 
poUon  imideur  de  mithridate,  contre  Racine  ; 
eux  Satires,  en  mauvais  vers.  On  ne  comprend 
oint  comment  il  a  pu  railler  si  finement  Bou- 
ours ,  et  si  grossièrement  les  autres.  On  a  en- 
3re  du  même  auteur  :  Entretien  d'un  abbé 
ymmendataire  et  d'un  religieux  sur  les  com- 
lendes,  avec  des  réflexions  sur  ces  entretiens  ; 
ologne,  1674,  in-i2  ;  —  Réflexion  du  sieur  de 
'onnefoy  sur  un  livre  intitulé  Entretiens  d'un 
bbécommendataire,etc.  ;  Cologne,  1674, in-12  ; 
-  Remarques  sur  deux  discours  prononcés 
l'Académie  française,  sur  le  rétablissement 
ela  santé  du  roi,  le  27  janvier  1687;  Paris, 
688,  in-12.  i 
Nlcéron,  Mémoires,  t.  XIll  et  XX. 

NOUV.   BIOGR.    UNIVKRS.    —   T.    IV. 


*  BARBIER  -  WALBONNE   (Jacques -Luc)  , 

peintie  d'histoire  et  de  portrait ,  né  à  Nîmes  en 
1769.  Il  était  de  l'école  de  David,  et  laissa  plu- 
sieurs portraits  et  tableaux  remarqués  :  en  1797, 
Scène  morale  d'un  père  à  son  fils ,  qui  obtint 
un  prix  de  3,000  francs;  en  1816,  pour  l'expo- 
sition ,  les  portraits  de  Moncey .  Marmont  et 
Moreau ,  destinés  à  la  salle  des  maréchaux  ; 
la'mort  de  Paul-Emile^  — Numa  chez  la  nym- 
phe Égérie,  exposés  tous  deux  en  1^27. 
M.  Barbier- Walbonne  compte  parmi  les  artistes 
d'un  talent  remarquable. 

Nagler,  If  eues  Mlgemeines  Kûnstler -Lexicon.  —  Ga- 
bet,  Dictionnaire  des  artistes. 

*BARBiER-YÉMARS  {Joseph-Mcolas  ),  phi- 
lologue français  naquit  à  Louvres  (Seine-et-Oise) 
le  7  avril  1775.  Il  fut  successivement  profes- 
seur au  lycée  Bonaparte,  puis  conservateur  de  la 
bibliothèque  du  Roi.  Il  a  contribué  à  la  rédac- 
tion de  plusieurs  publications  importantes  i 
entre  autres ,  à  celle  des  Annales  des  arts  et 
manufactures ,  55  vol.  in-8°,  de  1807  à  1814. 
M.  Barbier-Vémars  a  été  aussi  le  rédacteur 
principal  de  V Hermès  romanus ,  ou  Mercure 
latin.  On  ignore  s'il  n'est  pas  mort. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  BARBIER  (  JDominico  del),  àiile  Florentin , 
Florentino,  peintre,  sculpteur  et  graveur,  né<i^ 
Florence  en  1501,  vivait  encore  à  la  moitié  di 
siècle,  n  vint  en  France  en  1544  pour  aider  le 
Rosso ,  son  maître,  dans  ses  travaux  à  Fontai- 
nebleau et  à  Meudon.  Habile  graveur  à  l'eau- 
forte  et  au  burin ,  il  a  laissé  des  planches  très- 
estimées  et  devenues  fort  rares.  Les  principales 
sont  :  le  Repos  delaSainte  Famille,  le  martyre 
de  saint  Etienne,  la  Madelaine  pénitente ^ 
d'après  le  Titien;  plusieurs  groupes  tirés  du 
Jugement  dernier  de  Michel-Ange;  VénuSf 
Mars  et  V Amour,  d'après  le  Rosso  ;  le  Festvt. 
d'Alexandre,  d'après  le  Primatice;  enfin  une 
Cléopâtre. ,  E.  B— n, 

Vasari,  Vite  de'  pittori.—  Bottari,  Note  aile  vite  dà' 
Vasari.  —  Lanzi,  Storia  pittorica.  —  Orlandi,  Abeceda- 
rio  pittorica.  —  Ticozzl ,  Dizionario  dei  Pittori.  — 
Bartsch,  le  Peintre  graveur.—  Basan,  Dictiomiaire  de 
graveurs.  —  Ch.  Le  Blanc,  Manuel  de  V Amateur  d'es- 
tampes. 

BARRIERE  (  Domenico-Fiorentino  ).  Voy. 

DOMINItJUE. 

"BARBIERI  (Alessandro) ,  sculpteur,  né  à 
Reggio  de  Modène ,  vivait  dang  la  seconde  moi- 
tié du  dix-huitième  siècle.  Il  fut  élève  de  Pietiro 
Tadolini.  On  a  de  lui,  à  Bologne,  des  figures  de 
marbre  accompagnant  l'une  des  portes  de  Saint- 
Petrone,  et  quatre  saints  à  l'entrée  du  choeur  de 
la  Madonna  di  Mezzaratta. 

Malvasia ,  Pitture,  Sculture  ed  Architetture  di  Bolo- 
gna. 

*  BARBIERI  (Francesco  )  ,  dit  le  Legnano, 
peintre  de  l'école  vénitienne ,  né  à  Legnago  en 
1623  ,  mort  à  Vérone  en  1698.  D'abord  cordon- 
nier, puis  soldat  à  Brescia,  il  entra  dans  l'atelier 
de  Bemardino  Gandini ,  et  ses  progrès  furent 

15 


451  BARBTERI  — 

assez  rapides  pour  que  bientôt  il  pût  aider  son 
maître.  Il  traita  avec  esprit  toutes  sortes  de 
sujets  d'histoire  et  de  fantaisie  ;  il  s'y  montra 
plein  d'âme  et  de  chaleur.  E.  B— n. 

LanEi ,.  Storia  Pittorica.  —  Ticozzl ,  Dizionario  dei 
Pittori. 

BARBiERi  {Jean-Marie),  philologue  italien, 
né  en  1519  à  Modène,  mort  le  9  mars  1574. 
n  étudia  le  grec  et  le  latin  sousFr.  Portus;  il 
fut  précepteur  du  comte  Louis  de  la  Mirandole , 
avec  lequel  il  resta  huit  ans  en  France,  où  il  ap- 
prit le  provençal.  De  retour  en  Italie,  il  devint 
chancelier  de  sa  ville  natale.  On  a  de  lui  :  la 
Guerra  d'Attila,  Flagella  di  Dio,  tratta  dalV 
arcMvio  dei  principi  d'Esté;  Yemse,  1564; 
Ferrare,  1569,  in-4°;  c'est  la  traduction  d'un 
ouvrage  italien  abrège ,  écrit  par  Nicolas  de  Ca- 
sola  en  vieux  français;  —  Canzone  in  Iode  délia 
reina  di  Francia ,  moglie  di  Francesco  H, 
dans  Atanagi,  Raccolta  di  Rime  di  diversi,t.  I, 
p.  52;  c'est  un  éloge  de  Marie  Stuart;  —  DeW 
Origine  délia  poesia  rimata ;  Modène,  1790, 
in-4°,  annoté  par  Tiraboschi. 

Tiraboschi,  Bibliotheca  Modenese,  I,  158-169. 

BARBIERI.     Voy.    GCERCHIN. 

*  BARBIERI  (Lodovico),  peintre  et  graveur, 
né  à  Bologne,  travaillait  de  1660  à  1704.  Élève 
d'Alessandro  Tiarini,  il  a  laissé  un  grand  nom- 
bre de  peintures  dans  les  palais  et  les  églises  de 
Bologne.  Il  fut  aussi  habile  graveur  à  l'eau-forte. 
Orlandi ,  et  quelques  biographes  d'après  lui ,  le 
nomment  Luca  au  lieu  de  Lodovico  ;  c'est  une 
erreur.  On  a  de  lui  une  belle  et  rare  gravure 
faite  dans  le  goût  de  Pietro  Cantarini ,  repré- 
sentant un  moine  servite,  Pellegrino  Laziosi,  et 
portant  la  signature  :  Lodovico  Barbieri  invenit 
etfecit.  E.  B— in. 

Malvasia,  Pitture  ,  Scultiire  ed  Archltettiirc  di  Bolo- 
gna.  —  Ticcozi,  Dizionario  de'  Pittori  —  Oi-landi,  Abe- 
ceduriopittorico .  —Va.  Le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur 
d'estampes. 

*  BARBIERI  (  Lucas),  peintre  italien,  natif  de 
Bologne,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  H  fut  élève  de  Tiarini,  et  travailla 
avecCastelliet  Carbone  dans  diverses  églises  de 
Bologne. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

* 'R^£.^\v.Kl\{Paolo- Antonio  ) ,  peintre  de 
l'école  bolonaise,  mort  en  1640.  Il  était  frère  du 
Guerchin,  qu'ilne  quitta  jamais,  et  pour  lequel  U 
professait  autant  d'attachement  que  d'admiration. 
Désespérant  de  jamais  l'égaler,  il  se  résigna  à 
adopter  un  genre  plus  himnble ,  et  s'adonna  à  la 
peinture  d'animaux  et  de  fruits,  qu'il  reproduisait 
avec  une  telle  vérité,  qu'un  chat  fut  trompé  par 
des  poissons  qu'il  avait  peints  ,  et  qu'im  enfant 
voulut  détacher  une  grappe  de  raisin  d'un  de 
ses  tableaux.  Aussi  rangé  que  modeste, U  s'était 
chargé  d'administrer  la  maison  de  son  frère  ;  et 
on  possède  un  registre  très-curieux  où  il  a 
consigné  ses  ouvrages  et  le  prix  qu'ils  étaient 
payés.  Il  mourut  longtemps  avant  le  Guerchin , 
qui  fut  inconsolable  de  sa  perte ,  et  voulut  plus 


BARBIERS  452 

tard  être  enterré  près  de  lui  dans  l'église  Saint 
Salvator  de  Bologne.  E.  B— n. 

Lanzi,  Storia  Pittorica.—  X\cozz\,  Dizionario  dei  Vit. 
tori.  —  Orlandi,  Abecedario  pittorico. 

*  BARBIERI  (  Pietro  -  Antonio  ) ,  peintre  de 
l'école  milanaise,  né  à  Pavie  en  1663,  vivait  en- 
core en  1704.  Il  fut  élève  de  Bastiano  Ricci , 
comme  dit  Lanzi ,  et  non  pas  de  Glan-Battista 
Ricci,  comme  l'ont  avancé  par  erreur  Orlandi  et 
Ticozzi.  G.-B.  Ricci  était  mort  en  1620 ,  qua- 
rante-trois ans  avant  la  naissance  de  Barbieri.  11 
a  orné  de  tableaux  et  de  fresques  les  nombreuses 
églises  de  Pavie.  En  1704,  il  décora  la  chapelle 
de  Notre-Dame  du  mont  Carmel  dans  l'église  de 
Sancta-Maria  in  Pertica. 

Lanzi ,  Storia  pittorica.  —  Ticozzi ,  Dizionario  d«i 
Pittori.  —  Orlandi,  Abecedario  pittorico. 

*  BARBIERI  (  Vincent) ,  abbé  et  poète  italien  > 
contemporain.  Professeur  de  rhétorique  à  Pa- 
doue,  il  a  composé  un  iwëme  des  Saisoyis,  imité 
de  Thompson  et  de  Saint-Lambert ,  inséré  dans 
un  recueil  publié  en  1811,  sous  le  titre  :  Opère 
delV  abate  Vincenzo  Barbieri;  —  Epithalame 
botanique,  emprunté  aiax  Amours  des  plantes 
du  docteur  anglais  Darwin ,  suivi  d'un  discours 
en  prose  sur  la  Poésie  descriptive. 

Biographie  universelle  des  Contemporains. 

*  BARBIERI  (Vittorîo),  sculpteur  italien, 
natif  de  Florence,  vivait  dans  la  première  moitié i 
du  dix-huitième  siècle.  H  exécuta  en  marbre  plu- 
sieurs œuvres  qui  décorent  la  cathédrale  de  sa 

ville  natale. 
Nagler,  Neues  Allgemeines->Kûnstler-Lextcuïu 

*  BARBIERS  {Barthélémy) ,  paysagiste  hol- 
landais, fils  dePieter,  né  à  Amsterdam  en  1740, 
mort  en  1808.  Il  eut  son  père  pour  maître;  et, 
quoique  obUgé  de  peindre  de  la  main  gauche,  il 
laissa  des  tableaux  remarquables.  Il  ne  réussil 
pas  moins  dans  le  dessin  d'ornement  et  de  pers- 
pective. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  KiXnstler-Lexicon. 

*  BARBIERS  {Pieter),  peintre  hollandais,  n( 
en  1717,  mort  en  1780.  IJ  était  d'une  famille  d'ar 
tistes  :  privé  trop  tôt  de  son  père ,  et  dirigé  pai 
des  maîtres  peu  éclairés,  il  dut  s'en  tenir  à  k 
copie  des  exquisses ,  études  et  gravures  pater- 
nelles. U  monta  ensuite  une  fabrique  de  tapis 
puis  se  mit  à  peindi-e  des  décors  pour  les  théàtrei 
d'Amsterdam,  Rotterdam,  la  Haye  et  Leyde 
Quant  à  ses  dessins ,  ils  portèrent  presque  tou 
jom's  sur  des  scènes  dramatiques  ;  c'est  ains 
qu'il  reproduisit,  en  1772 ,  V Incendie  del'Opéri 
d'Amsterdam. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*  BARBIERS  {Pteter-Bartsz) ,  fils  du  précéi 
dent,  peintre  d'histoire  et  de  paysage,  né  i 
Amsterdam  en  1772.  Il  fut  élève  de  son  père.  1  \ 
obtint  en  1807,  de  la  Société  Félix  meritis  à 
Harlem ,  un  prix  pour  le  dessin  représentan 
cTéobis  et  Biton.  Les  années  suivantes  furcn 
marquées  par  d'autres  succès  du  même  genre 
Ses  paysages  reproduisent  fidèlement  la  nature  , 
et  ses  aqua-tinta  méritent  également  d'être  re  i 


153  BARBIERS 

aarquées.  Cet  artiste  distingué  vivait  encore  en 

823. 

Van  Eynden  et  Van  der  Willingen,  Geschicfite,  etc. 

*  BARBIERS  (Pieterszoon) ,  peintre  hollan- 
ais,  né  à  Amsterdam  en  1749.  Son  père  fut  son 
remier  maître,  et  lui-même  peiguit  avec  disHnc- 
ion  les  paysages  des  environs  de  Harlem  et  du 
ays  de  Gueldre.  Cet  artiste  se  fit  remarquer  aussi 
omme  théoricien,  et  par  un  certain  talent  de 
lerspective. 

Van  Eynden  et  Van  der  Willigen ,  Ceschichte,  etc. 

*BARBiLLïis  (BàpgiXXoç),  astrologue  romain, 
ivait  dans  la  première  moitié  du  premier  siècle. 
1  fut  consulté  par  Vespasien ,  quoique  tous  les 
ntres  gens  de  sa  profession  fussent  exclus  de  la 
;ité.  L'empereur  lui  accorda  la  permission  d'éta- 
)lir  à  Éphèse  des  jeux  publics,  qui  portèrent  en- 
luite  le  nom  de  cet  astrologue. 

f  Dion  Cassius,  LXVI,  9. 

*  BARBiiv  (  François  ) ,  écrivain  français , 
avait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
iiècle.  On  a  de  lui  :  Recueil  des  plus  belles 
oièces  des  poètes  français,  anciens  et  mo- 
lernes ;  Paris,  1692. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
J^xicon. 

*  BARBIJV  (  Jean  ),  avocat  et  conseiller  du  roi 
3n  sa  cour  du  parlement,  naquit  en  1406.  Jeune 
encore ,  il  prit  rang ,  pour  le  service  du  roi ,  au 
;sein  du  premier  corps  de  magistrature  qui  sié- 
geait alors  à  Poitiers,  et  fut  en  rapport  avec  la 
Pucelle,  probablement  comme  un  des  clercs  cliar- 
fgés  de  l'examiner  lorsqu'elle  se  présenta  dans 
«elle  ville  en  1429.  Une  quittance  originale  de 
1436  nous  le  montre  revêtu  dés  titres  ci-dessus 
exprimés ,  et  recevant  une  gratification  sur  les 
aides  de  la  province  de  Poitou.  En  1445 ,  il  prit 
la  parole  au  criminel  lors  du  procès  d'État  intenté 
au  comte  d'Ai-magnac  (Jean  IV  ).  A  partir  de 
cette  époque,  U  fut  investi  parle  roi  Charles  Vil 
et  par  la  reine  Marie  d'Anjou,  dont  il  était  le  con- 
seil judiciaire ,  d'une  haute  et  intime  confiance. 
Admis  au  grand  conseil  ou  conseU  privé,  son  nom 
se  lit  dans  les  formules  finales  de  plusieurs  or- 
donnances qui  marquèrent  la  fin  du  règue  de 
Charles  Vn  ;  il  prit  part  notamment  au  grand 
édit  de  1453,  portant  réformation  de  la  justice. 

Vallet  de  Viriville. 

Godeîroy,  Histoire  de  Charles  Fil,  p.  547.  —  Qulche- 
rat,  Procès  de  la  Pucelle,  t.  ill,  p.  S2.  —  Ordonnances 
des  rois  de  France,  t.  XIV  (table).  —  Jrch.  nat.  {Comp- 
tes Moy.  55,  f"  106,  verso).  —  Titres  général.  Bibl.  nat. 
(Barbier). 

*BARBIN  {Jean  ) ,  ministre  de  la  religion  lé- 
formée,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  les  Devoirs  des 
fidèles  réfugiez  ;  Amsterdam,  1688,  in-12. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

*BARBiNGANT,  musicieu  contrapuntiste  et 
compositeur  français,  probablement  originaire 
de  la  Picardie ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
quinzième  siècle.  Tinctor  parle  souvent  de  ce 
musicien,  H  fut  le  successeur  de  Dufay  et  de  Bin- 


-  BARBO 


4à4 


chois,  et  le  contemporain  de  Damars.  On  ne  con- 
naît de  ses  compositions  musicales  qu'un  court 
fragment  à  deux  parties ,  conservé  par  Tinctor. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BARBiON  (Eustache) ,  musicien  et  compo- 
siteur français ,  vivait  probablement  dans  la  pre- 
mière moitié  du  seizième  siècle.  Il  laissa  des 
Chansons  à  quatre  parties,  qui  se  trouvent  dans 
une  collection  manuscrite  ayant  appartenu  à  la 
reine  Marie- Amélie. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BARBtsoN£  (Louis) ,  jurisconsulte  italien, 
natif  de  Brescia ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle.  11  fut  chargé  de  plusieurs  né- 
gociations importantes,  entre  autres  celle  qui 
avait  pour  objet  la  déliroitation  des  territoires  de 
Mantoue  et  de  Brescia.  On  a  de  lui  une  Lettre 
de  condoléance  adressée  au  comte  Martinengo; 
Venise,  1580. 

Cozzanda,  Libr.  Bresc. 

*  BARBO  {Barnabe) ,  jurisconsulte  et  séna- 
temr  milanais,  mort  en  1701.  H  remplit  dans  .sa 
ville  natale  diverses  fonctions  importantes,  et 
laissa  :  Allegationes,  publiées  en  1640;  —  De 
Oneribus  extraordinariis  ducatus  Mediola- 
nensis  disquisiiio,  ms.  ;  —  une  Ode  saphique, 
publiée  par  Brivio. 

Mazzuclielll,  Scrittori  d'Ilalia. 

BARBU  {Jean-Baptiste  ),  poète  italien,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages  :  Rime  pia- 
cevoli;  Vicence,  1614,in-12; — Oracoloovvero 
invettlva contro  /e  donne, -Vicence,  1616, in-12 j 
—  il  Ratto  di  Proserpina  di  Claudiano,  tra- 
dotto  ;  Padoue,  sans  indication  de  date. 

Mazzuchelll,  Scrittori  dltalia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  EAnBO  {Louis),  évêque  de  Trévise  et  his- 
torien italien,  né  en  1381,  mort  en  1443.  H  était 
fils  d'un  sénateur  vénitien  de  la  famille  de 
Paul  n.  Après  avoir  embrassé  la  vie  religieuse, 
il  réforma  les  élèves  réguliers  de  Saint- Augustin. 
Il  assista  au  concile  de  Constance,  et  devint 
évêque  de  Trévise,  où  il  mourut.  On  a  de  lui  : 
une  Histoire  de  la  Réforme  des  Augustins ,  des 
Discours  et  des  Méditations. 

Chaudon  et  Delandine,  Dictionnaire  historique. 

*  BARBO  {Marie),  diplomate  italien ,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  quinzième  siècle.  11 
était  cousin  germain  de  Paul  lî,  et  devint  succes- 
sivement patriarche  d^Aquilée,  évêque  de  Pales- 
trine,  et  cardinal.  Envoyé  par  Sixte-Quint  en 
Allemagne,  en  Pologne  et  en  Hongrie,  pour  y 
représenter  Rome  dans  les  différends  soulevés 
au  sujet  de  la  couronne  de  Bohême,  Barbo  s'ac- 
quitta avec  habileté  de  ces  diverses  missions. 

Botta.  Histoire  d'Italie. 

BARBO  {Paul),  orateur  latin,  d'origine  vé- 
nitienne, né  vers  1415.  H  était  frère  de  Pierre 
Barbo,  devenu  le  pape  Paul  H,  et  remplit  à  Ve- 
nise plusieurs  emplois  considérables.  Ce  fut  lui 
qui  en  1454  conclut  à  Lodi  la  paix  entre  Venise 
et  Milan.  En  1461,  il  vint  avec  Justiuiano  corn-, 

15. 


455 


BARBO  —  BARBOSA 


45G 


plimentcr  à  Tours  Louis  XI,  devenu  roi  de 
France.  Barbo  fit  la  harangue  en  latin  :  elle  se 
trouve  dans  les  Orationes  aliquot  patriciorurh 
Venetorum,  à  la  suite  du  traité  du  cardinal  Au- 
gustin Valiero:  De  Cautione  adhibenda  in 
edendis  libris  ;  Padoue,  1719,  in-4''. 
MazzncheUi,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARBOL.ANI  (Torquoto,  marquis),  poëte 
italien,  natif  d'Arezzo,  mort  en  1756.  Il  descendait 
des  Montaigu,  et  occupa  diverses  fonctions  ci- 
viles et  militaires,  parmi  lesquelles  celle  de  lieu- 
tenant-colonel au  service  de  l'empereur  Fran- 
çois I",  On  a  de  Barbolani  :  Orlando  furioso 
di  M.  Lodovico  Ariosto  tradotto  in  versi  la- 
Uni;  Arezzo,  1756,  2  vol,  in4'';  —  Carme 
latino  per  gli  sponsali  Albergotti  e  Fossam- 
broni  ;  Florence,  1746  ;  —  Alcuni  versi  latini; 
Florence,  1730. 

"Tlpaldo,  Biographia,  IV.  270. 

*  BARBOKE  (Jacopo),  peintre  de  'l'école  gé- 
noise, florissait  de  1680  à  1690.  Il  fut  élève 
d'Andréa  et  d'Ottavio  Semini,  et  eût  sans  doute 
occupé  un  rang  distingué  dans  l'école,  si,  jeune 
encore,  il  n'eût  perdu  la  raison,  après  avoir  bu 
un  poison  préparé  par  un  rival,  Lazzaro  Calvi. 
Ses  ouvrages,  soit  à  l'huile,  soit  à  fresque,  sont 
devenus  très-rares.  Quelques  auteurs  le  nom- 
ment Bargone.  E.  B— n. 

Baldinucci,  IVotizie  dei  Professori.  —  Lanzi,  Storia 
Pittorica.  —  Ticozzi,  Dizionario  dei  Pittori.—  Orlandi, 
Abecedario  Piîtorico. 

*  BARBONi  (ATfl^ïeo),  peintre  et  graveur,  né 
à  Bologne,  travaillait  en  Espagne  vers  1810.  On 
a  de  lui  une  belle  série  de  planches  pour  une 
édition  de  Bon  Quichotte,  publiée  à  Madrid 
en  1780. 

Zani,  Enciclopedia  metodica  délie  arti.  —  Ch.  Le 
Slane,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

*  BARBOSA  (Duarte),  navigateur  portu- 
gais, né  à  Lisbonne  à  la  fin  du  quinzième  siècle, 
mort  vers  1521.  Originaire  d'une  famille  noble 
qui  lui  avait  fait  donner  une  instruction  variée, 
Barbosa  passade  bonne  heure  en  Orient ,  et  il  y 
était  déjà  en  1516.  Devenu  écrivain  de  la  facto- 
rerie de  Cananor,  en  raison  de  la  facilité  qu'il 
avait  acquise  à  parler  l'hindoustani,  Nuqo  da 
Cunha  le  désigna  pour  conclure  la  paix  avec  le 
Zamorin  :  il  revint  bientôt  en  Portugal ,  et,  n'ayant 
pas  été  récompensé  selon  ses  justes  prétentions, 
il  passa  en  Espagne,  et  imita  Magellan,  dont  U 
devint  le  compagnon  ;  il  mourut  avec  lui  à  Zébu 
le  i"  mai  1521.  On  a  fait  imprimer,  au  com- 
mencement de  ce  siècle,  la  précieuse  relation 
dans  laquelle  il  raconte  la  mémorable  expédition 
de  Magellan.  Barbosa  Machado  ne  faisait  que 
soupçonner  l'existence  de  ce  document,  qui 
complète  Pigafetta  ;  il  porte  le  titre  suivant  : 
JLivro  emque  dà  relaçûo  do  que  viu  e  ouviu 
no  oriente  ;  il  a  été  inséré  dans  le  tome  7  du 
livre  intitulé  Collecçâo  de  Noticias  para  a 
historia  e  geographia  das  naçoes  ultramari- 
nas  ;  Lisboa,  1813,  in-4°.    Ferdinand  Denis. 

Barbosa  Machado ,  Bibiiotheca  lusitanm.  —  Céaar  de 


Piganière,  Bibliographia  historiea  Portugueza;  Lisboa, 

1880,  in-8°. 

*  BARBOSA  (Arius),  poëte  et  savant  portu- 
gais, mort  en  1530.  Il  étudia  à  Florence,  s'y  ap- 
pliqua avec  ardeur  à  l'étude  de  la  langue  grec- 
que, et  vint  ensuite  en  Espagne,  où  il  donna  un 
puissant  essor  aux  études.  A  son  retour  en  Por- 
tugal, il  fut  chargé  d'instruire  les  deux  princes 
Alfonse  et  Henri;  puis  il  rentra  dans  la  vie  pri- 
vée, n  a  laissé  :  Poemata,  un  vol.  ;  —  JDe  Pro- 
sodia;  —  Epometria;  —  Commentarium  m 
Aratoris  presbyteri  poema  de  Apostolorum 
rébus  gestis. 

Barbosa  Machado,  Bibl.  Lusit. 
BARBOSA  (  Augustin  ),  évêque  et  juriscon- 
sulte portugais,  né  en  1590,  mort  en  1649.  11 
vint  à  Madrid  et  à  Rome,  et,  dénué  de  ressour- 
ces, il  passait  son  temps  dans  les  bibliothèques 
publiques,  consignant  la  nuit  les  lectures  qu'il 
avait  faites  le  jour.  Lorsque  la  monarchie  portu- 
gaise fut  rétablie ,  Barbosa ,  qui  resta  attaciié  à 
l'Espagne,  fut  fait  évêque  d'Ugento  par  Phi- 
lippe rv,  et  mourut  quelques  mois  après  avoir 
pris  possession  de  son  évèché.  On  a  de  lui, 
entre  autres  ouvrages:  Formularium  episco- 
pale; —  Repertoriiim  juris  civilis  etcanonici; 
—  Variée  juris  tractationes;  Home,  Venise, 
Paris  et  Lyon; —  De  Officia  et  Potestate  para- 
chi;  Rome;  Venise  et  Lyon. 

Nie.  Antonio,  Bibiiotheca  hispana  nova.  ' 

"*  BARBOSA  (Emmanuel),  jurisconsulte 
portugais,  frère  d'Augustin ,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  seizième  siècle.  U  devint  avocat  < 
royal  dans  l'Alent^o,  et  laissa  Remissiones 
doctorum,  sur  les  5  livres  de  la  constitution  es- 
pagnole, 2  vol.  in-fol. 

Simon,  Bibliothèque  histor.  des  auteurs  de  droit.  ~ 
Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BARBOSA  {Simon-Vaz  ),  jurisconsulte  et  ; 
théologien  portugais ,  natif  de  Vimiera,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  11  ac- 
compagna son  cousin  Augustin  à  Rome,  et  devint  I 
professeur  à  Co'imbre  et  chanoine  de  la  cathé- 
drale de  Vimiera.  Il  laissa  :  Principia  et  loci 
communes  ittriusque  juris  ;Hoïa&,  1621;  — 
Tractatus  de  dignitate,  origine  et  signAfir 
catione  mysteriosis  Ecclesiasticorum  gra- 
duum,  officii  divini ,  vestium,  sacerdotalium  ; 
Lyon,  1635,  in-8°;  —  Repertor.  Juris  civilis 
et  canonici;  Lyon,  1668,  in-fol. 

Nie.  Antonio,  Biblioth.  his.  nova.  —  Rose,  Ifew  Bio- 
graphical-Dictionary. 

BARBOSA  (Pierre),  jurisconsulte  portugais, 
mort  en  1606.  Il  enseigna  avec  éclat  le  droit  à 
Coïmbre ,  devint  chancelier  et  conseiller  delà 
cour  de  Portugal,  quoiqu'il  se  montrât  opposé  à 
Philippe  n,  qu'il  regardait  comme  im  usurpa- 
teur. Mais  ie  roi  eut  le  bon  esprit  de  ne  point  per- 
sécuter un  homme  dont  la  loyauté  était  au-des- 
sus de  toutes  les  attaques.  Lorsque  la  mort  de 
Philippe  fut  annoncée  à  Barbosa,  celui-ci,  à  qui 
on  rapportait  que  le  monarque  était  mort  dans 
de  grands  sentiments  de  piété,  «A-t-0, ordonné, 


457 


répondit  le  chancelier,  que  l'on  rendit  la  cou- 
ronne à  celui  à  qui  elle  appartient  de  droit  ?  » 
On  a  de  ce  ministre  intègre  :  des  Commen- 
taires sur  plusieurs  titres  du  Digeste,  sur  les 
suivants  entre  autres  :  De  judiciis;  Lyon,, 
1622,  in-fol.  ;  —  De  soluto  Matrimonio;  Ma- 
drid, 1595,  in-fol.;  — De  Legatis  et  substitu- 
tionibus;  Lyon,  1664,  in-fol.; —  De  JDonatio- 
nibus  et  de  Sponsalïbus;  —  De  Dote,  etc.; 
Francfort,  1625. 
Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BARBOSA)  (P.  Domingos),  jésuite  et  poète 
brésilien ,  natif  de  Bahia,  mort  dans  cette  ville 
en  1685.  n  enseigna  la  théologie,  dirigea  les  no- 
vices du  couvent  de  Bahia,  et  vint  ensuite  à 
Rome  en  quaUté  de  procureur  général  de  la 
province  du  Brésil.  A  son  retour,  il  eut  la  direc- 
tion du  collège  de  Femambouc,  et  mourut  rec- 
teur de  Bahia.  Il  laissa  manuscrit  un  poème  : 
Passio  Servatoris  Nostri. 

Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana. 

*  BARBOSA  (D.  Caetano),  surnommé  Cons- 
tantino ,  prédicateur  portugais ,  né  à  Évora  en 
1660.  Il  devint  l'un  des  meilleurs  prédicateurs 
du  Portugal.  On  vanta  aussi  son  inépuisable 
charité.  Il  laissa  :  Sermao  de  Soledade  ;  Lis- 
bonne, l691,in-4°. 

Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana. 

*BARBOSA-BACELLAR  {Antoine),  poète  et 
savant  portugais,  mort  en  1663.  D  donna  d'abord 
de  telles  espérances,  qu'on  l'appelait,  jeune  en- 
core, le  nouveau  Virgile,  le  nouveau  Homère. 
n  étudia  ensuite  le  droit  avec  tant  de  succès,  qu'il 
put  ouvrir  à  Coimbre  des  cours  fréquentés  par 
un  nombre  considérable  d'auditeurs.  Des  con- 
trariétés le  firent  revenir  en  Portugal,  où  le  roi 
Jean  IV  l'appela  à  divers  emplois  ;  et  néanmoins 
il  eut  le  sort  de  beaucoup  de  poètes  :  il  mourut  à 
l'hôpital  de  Chagas.  Il  laissa  de  nombreux  ou- 
vrages, parmi  lesquels  on  remarque  :  Relaçao 
Diario  do  Sitio  e  Tomada  da  forte  praça  do 
Recife,  recuperaçao  das  Capitanias  de  Ita- 
maraca,  Paraiba,  Rio  Grande,  Siarà  e  il  ha 
de  Fernao  de  Nuronha,  por  Fr.  Barreto  Mes* 
tre  Gl.  do  Estado  do  Brasil;  Lisbonne,  11654, 
m-4°,  trad.  en  italien  ;  —  Relaçao  da  Vittoria 
que  alcmçarao  as  armas  do  rei  D.  A/fonso 
VI,  contra  as  da  Castella,  1650,  m-4°; —  Sta- 
tera  veritatis,  sive  prœcipua  rationum  mo- 
menta  pro  Jure  coronse  Lusit.;  1641,  in-fol.; 
—  des  poésies  recueillies  dans  la  Fenis  renas- 
cida,  ou  obras  poeticas  dos  melhores  engenhos 
Portugueses ;  Lisbonne,  1716,in-8°. 

Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana. 

*  BARBOSA  {Antoine) ,  missionnaire  por- 
tugais. H  appartenait  à  la  compagnie  de  Jésus, 
et  fut  chargé  de  se  rendre  en  mission  en  Cochin- 
chine.  On  a  de  lui  :  Dictionaritim  linguas  An- 
namiticse,  édité  à  Rome  en  1651  par  le  P.  de 
Rhode. 

Rose,  JVeto  Biographical-Dictionary. 

*  BARBOSA  {Agostinha  da  Sylva),  femme 
portugaise,  versée  dans  l'architecture,    vivait 


BARBOSA  ,458 

dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  d'elle  :  Tratado  de  Architectura  e  Arith- 
metica ,  publié  sous  le  pseudonyme  de  Pedro 
do  Albomoz. 
Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana. 

BARBOSA  (  Vincent ,  dom  ) ,  théatin  portu- 
gais, né  en  1663,  mort  en  1711.  Il  laissa  sous 
ce  titre  •  Résumé  des  relations  envoyées  au 
roi  Pierre  II,  de  la  nouvelle  mission  établie 
à  Bornéo  (Lisbonne,  en  1692  ),  un  ouvrage  inté- 
ressant sur  l'île  de  Bornéo ,  puisé  dans  la  corres- 
pondance des  théatins  envoyés  pour  convertir  les 
indigènes. 
Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana. 

BARBOSA  i^Jozé) ,  historien  portugais ,  né 
à  Lisbonne  en  1674,  mort  en  1750.  D.  Joze  Bar- 
bosa était  le  frère  aîné  du  célèbre  Barbosa  Ma- 
chado. Il  entra  dans  l'ordre  des  Théatins,  et  fut 
nommé  historiographe  de  la  maison  de  Bra- 
gance  ;  son  principal  ouvrage  est  intitulé  Cata- 
logo  chronologico ,  historico,  genealoyico  e 
critico  das  Rainhas  de  Portugal  e  seus 
Filhos  ;  làshoa,  1727,  in-4°;  il  commence  à 
doua  Theresa,  femme  du  comte  D.  Henrique,  et 
finit  à  D.  Maria- Anne  d'Autriche,  épouse  de 
Jean  V.  Ce  livre,  fruit  d'une  bonne  critique,  est 
utile  pour  rétablir  plusieurs  points  contestés  de 
rhistoJre  de  la  Péninsule.  F.  Denis. 

Barbosa  Machado,  Bibliotheca  Lusitana. 

BARBOSA  MACHADO  (  Diogo) ,  célèbre  bio- 
graphe portugais ,  né  à  Lisbonne,  le  31  mars 
1682,  mort  en  1770.  H  étudia  à l'université^de 
Coïmjbre,  et  entra  dans  lès  ordres  le  2  juin 
1724.  Quatre  ans  plus  tard  il  fut  créé  abbé  de 
Santo-Adriao  de  Sever,  et  releva  alors  de  l'évê- 
que  de  Porto.  Ce  fut  dans  cette  position  honora 
ble,  mais  modeste,  que  s'écoula  la  longue  car- 
rière de  Barbosa  Machado. 

Dès  l'année  1672,  la  Bibliotheca  hispana 
nova,  de  Nicolas  Antonio,  avait  paru,  et  elle 
avait  pu  servir  de  modèle  au  gi'and  ouvrage  que 
méditait  Barbosa  Machado  ;  mais  il  ne  fallut 
pas  moins  de  dix-huit  ans  à  l'infatigable  Barbosa 
Machado  pour  publier  un  vaste  répertoire  qui, 
malgré  quelques  erreurs,  est  néanmoins  le  plus 
beau  monument  consacré  jusqu'à  ce  jour  à  la 
gloire  littéraire  de  son  pays  ;  il  est  intitulé  Bi- 
bliotheca lusitana,  hisiorica ,  criticà  e  chro- 
nologica,  na  quai  se  comprehende  a  noticia 
dos  autores  Portuguezes,  e  das  obras  que 
compuzerâo  desde  o  tempo  da  promulgaçâo 
da  ley  de  graça,  até  o  tempo  présente;  Lisboa 
occidental,  1741-1759,  4  vol.  in-fol.  (1). 

Près  d'un  siècle  avant  lui,  et  même  environ 
dix-sept  ans  avant  l'apparition  de  la  première 
édition  du  Dictionnaire  de  Nicolas  Antonio,  un 
docteur  de  l'université  de  Coimbre ,  possédant 
une  haute  instruction ,  J.  Soarez  de  Brito ,  avait 


(1)  tJn  professeur  de  l'université  de  Coïmbre,  Bento  Jozô 
Farinha,  a  donné  la  partie  bibUographiquei  de  cet  ou- 
vrage, sous  le  titre  de  Sicmmario  daBibliotheca  lusi- 
tana, 4  vol.  pet.  in-8°  ;  c'est  «p  travail  qui  laisse  beaa- 
coup  à  désirer. 


459  BARBOSA 

mis  la  dernière  main  à  un  livre  beaucoup  moins 
étendu,  mais  qui  devait  concourir  au  même 
but  que  celui  du  gavant  abbé  de  Sever  ;  Soarez 
de  Brito  avait  écrit  son  répertoire  en  latin, 
sous  le  titre  suivant  :  Theatrum  Lusitanise  li- 
tei-arium,  sive  Bibliotheca  scriptorum  om- 
nium lusitanonim,  autore  Joanne  Suarez  de 
Brito,  Lusitano  Mathosiniensi  S.  Theol.  Co- 
nimbric,  atque  Eborensi,  doctove  sedis  apos- 
tolicee  protonotario ,  antiqui  D.  Jacobi  d'Au- 
tos monasterii  abbate,  etc.,  in-fol. 

Ce  dicUonnaire,  dont  la  Bibliothèque  nationale 
djÈ  Paris  possède  dès  le  dix-septième  siècle  l'ori- 
ginal en  autographe,  muni  de  toutes  les  licences 
nécessaires  pour  l'impression,  reste  encore  à  l'état 
de  manuscrit  ;  il  y  a  xcàem  :  soit  que  certaines 
libertés  d'expression  aujourd'hui  fort  innocentes , 
soit  que  des  difficultés  matérielles  en  eussent  em- 
pêché la  publication,  il  fut  perdu  dès  lors  pour 
les  rares  érudits  qui  s'occupaient  de  la  littérature 
portugaise.  Si  Barbosa  Machado  y  puisa,  comme 
il  l'avoue,  de  nombreuses  et  utiles  indications,  ce 
fut  grâce  à  une  copie  faite  par  les  ordres  d'un 
seigneur  portugais,  sur  l'original  consené  à  Paris. 
L'auteur  de  la  Bibliothèque  lusitanienne  ne  pos- 
séda jamais  dans  son  intégrité  le  livre  qui  lui  ser- 
vit de  modèle  ;  et  une  lettre  écrite  à  l'abbé  Sallier, 
par  un  savant  jésuite  de  Dijon ,  prouve  que  cer- 
taines suppressions  avaient  eu  lieu  dans  la  copie 
qui  dut  servir  à  Barbosa  :  tel  qu'il  était,  ce  dic- 
tionnaire lui  fut  d'un  secoiu-s  incontestable  (1). 

D'après  cette  lettre,  dès  l'année  1735  les  mem- 
bres de  l'Académie  d'histoire  fondée  récemment 
à  Lisbonne  avaient  conçu  le  dessein  d'entre- 
prendre xme  biographie  générale  des  écrivains 
nationaux;  ils  abandonnèrent  sans  doute  leur 
projet,  mais  l'œuvre  gigantesque  qui  avait  fait 
reculer  un  corps  savant  composé  de  membres 
nombreux  et  instruits  n'effraya  point  l'infatigable 
Barbosa,  et  dès  l'année  1741  le  premier  volume 
de  son  répertoire  parut,  et  constata  pour  la  pre- 
mière fois,  on  peut  le  dire,  toute  la  richesse  et 
toute  la  variété  de  la  littérature  portugaise.  Ce 
fut  alors  seulement  que  l'on  eut  sur  cette  littéra- 
ture des  renseignements  bibliographiques  exacts 
et  des  dates  précises;  éléments  précieux,  qui 
manquent  presque  totalement  à  la  Bibliothèque 
manuscrite  de  Soarez  de  Brito.  En  soumettant 

(1)  Nous  croyons  devoir  transcrire  ici,  à  titre  de  rensei- 
"nement  bibliographique ,  un  passage  de  la  lettre  ano- 
nyme adressée  à  l'abbé  Sallier  :  «Il  y  a  une  copie  de  cet 
«  ouvrage  à  Lisbonne  ;  elle  a  été  faite  sur  l'original  que 
«  vous  avez  :  j'en  juge  ainsi  sur  ce  que  le  manuscrit  de 
«  Lisbonne,  dont  j'ai  reçu  quelques  extraits,  est  moins 
«  ample  que  le  vôtre,  et  que  l'on  n'y  lit  pas  quelques 
Il  lignes  qui  sont  radiées  dans  celui-ci.  Je  crois  que  ces 
«  ratures  ont  été  faites  par  les  réviseurs  portugais.  Deux 
0  de  ces  endroits  effacez  (  sic  )  sont  rappelés  dans  la  nou- 
«  velle  Bibliothèque  des  dominicains.  Comme  ils  contien- 
«  nent  des  faits  qui  m'intéressent,  j'écrivis  à  Rome;  pour 
«  en  être  eclairci.  Dn  de  nos  Portugais  écrivit  à  Lis- 
ce  bonne;  heureusement  le  jésuite  auquel  il  s'adressa 
«  connaissait  le  seigneur  portugais  dépositaire  de  la  co- 
«  pie  écrite  à  Paris  par  ses  ordres,  dans  le  temps  qu'il  y 
«  était.  Ce  seigneur  ajouta  que  son  exemplaire  était  l'-u- 

«  nique  qui  fût  en  Portugal.  » 


460 

toutefois  à  un  examen  attentif  le  vaste  réper- 
toire de  Barbosa ,  on  s'aperçoit  que  si  les  titres 
des  ouvrages  cités  sont  reproduits  avec  une  cer- 
taine étendue,  ils  laissent  beaucoup  à  désu-er 
quant  à  l'exactitude  typographique.  Les  langues 
étrangères,  et  notamment  le  français,  y  sont  fré- 
quemment outragées  :  il  y  a  même  souvent  des 
omissions  considérables.  Ces  défauts,  apparte- 
nant à  l'époque  où  parut  le  livre ,  ne  sont  sen- 
sibles que  dans  les  articles  concernant  les  per- 
sonnages du  quatorzième,  du  quinzième  et  de  la 
première  moitié  du  seizième  siècle. 

Nicolas- Antonio  avait  eu  à  sa  disposition ,  dès 
l'année  1648,  les  innombrables  documents  biblio- 
graphiques renfermés  dans  le  monastère  de  Saint- 
Benoît  près  de  la  porte  deCarmona,  à  Séville;  il 
avait  pu  profiter  de  la  vaste  bibliothèque  com- 
posée par  le  savant  abbé  Lasema  ;  puis,  durant 
un  séjour  de  dix-huit  ans  à  Rome,  qui  s'était 
prolongé  jusqu'en  1659,  il  avait  été  à  môme  de 
profiter  des  richesses  accimiulées  dans  la  Vati- 
cane  :  non-seulement  Barbosa  se  servit  de  ses  in- 
dications souvent  par  trop  sommaires  en  ce  qui 
concerne  le  Portugal ,  mais  il  y  joignit  les  innom- 
brables renseignements  renfermés  dans  les  dé- 
pôts que  fondait  Joâo  V,  passionné,  comme  on 
sait,  pour  les  beaux  livres;  et  il  compléta  ses  re- 
cherches en  explorant  les  riches  bibliothèques  des 
couvents^  existant  encore  dans  leur  intégrité, 
avant  le  déplorable  tremblement  de  terre  qui 
détruisit  une  partie  de  Lisbonne  en  1755,  et  qui 
fut  si  funeste  aux  archives  de  cette  capitale. 

Cette  épouvantable  catastrophe  n'arrêta  pa« 
dans  ses  laborieuses  investigations  le  savant  abhC 
de  Sever;  et,  quatre  ans  après  le  tremblement  (1( 
terre,  on  vit  paraître  le  quatrième  tome,  renfcr 
mant  les  suppléments  et  les  corrections  indispen 
sables  à  son  vaste  ouvrage.  Ce  volume  complé 
mentaire  est  d'autant  plus  utile,  qu'il  contient  dt 
nombreux  index  établissant  parfaitement  les  sub 
divisions  de  la  littérature  portugaise.  Il  perme 
de  suivre  un  ordre  rationnel  dans  les  recherches 
et  fait  disparaître  jusqu'à  un  certain  point  l'in 
convénient  que  l'on  remarque  dans  toutes  le 
anciennes  biographies  de  l'Italie  et  de  la  Pénin 
suie,  où  les  noms  patronymiques  précèdent  ton 
joiu's  les  noms  de  famille.  : 

Outre  la  traduction  de  l'ouvrage  italien  de  Mu 
cioDandini,  qu'il  a  intitulée  As  verdades  prin  • 
cipaes  e  mais  importantes  dafe  e  da  justiçi' 
cAnsiôa ;Lisboa,  1729,  in-4»,  Barbosa  Macliad 
est  encore  auteur  d'un  grand  ouvrage  liistoriqu 
sur  le  règne  de  D.  Sebastien;  ce  livre,  trop  rare, 
ment  consulté,  porte  le  titre  suivant  :Memoria\ 
para  a  historia  de  Portugal ,  que  compreher>  ! 
dem  0  governo  d'  el  rey  D.  Sebasfiâo,  unie, 
em  0  nome,  e  decimo  sexto  entre  os  monarcha  ■ 
portuguezes ;  Lisboa  occidental,  1736,  173!; 

1747  et  1751,  4  vol.  grand  in-4°.  Ses  travaux  ; 
l'Académie  d'histoire  forment  six  mémoires  in  i 

primés  en  1722,  1724,  1726, 1727,  1731  et  173." 

sous  le  titre  général  de  Contas  de  sens  esttidi 


461  BARBOSA 

academicos.  —  Son  frère  Ignacio-Barbosa  Ma- 
chado ,  qui  était  historiogi'aplie  en  titre  des  pays 
d'outre-mer,  a  donné  :  Fastos  poUticos  e  mili- 
tares  da antiga  e  nova  Lusitania  ;  Lisboa,  1 745, 
in-fol. ,  1. 1,  et  un  grand  nombre  d'opuscules  dont 
on  trouvera  les  titres  dans  la  bibliographie  de 
Figanière.  Ferdinand  Denis. 

Barbosa  Machàio ,  Bibliotheca  Lusitana.  —  Journal 
étranger,  )utn  1757.  —  Jorge-César  de  Figanière  ,  Biblio- 
grafia  historica  Portugueza.  —  Documentas  e  memorias 
da  Academia  real  da  historia,  iu-fol.  —  Journal  de 
Trévoux  de  il iS.  —  Catalogo  dosautores,  en  tête  du 
grand  Dictionnaire  de  l'Académie  des  sciences  de  Lis- 
bonne. —  Jozé-Carlos  Pinto  de  Souza ,  Bibliotheca  his- 
torica. 

*  BARBOSA.  (Machado- Ignace),  historien 
portugais,  né  à  Lisbonne  en  1686,  mort  on  1734. 
Il  étudia  chez -les  oratoriens,  puis  à  Coïmbre.  Il 
alla  ensuite  à  Bahia,  en  qualité  de  juiz  de  fora, 
et  embrassa  la  carrière  ecclésiastique  après  la 
mort  de  sa  femme.  Il  laissa ,  enti'e  autres  ou- 
vrages :  Panegyrico  historico  de  infante  don 
Kami!?/ /Lisbonne,  1717,in-4°  ;  —  Nova  relaçâo 
das  importantes  victorias  que  alcançaorào  as 
armas  portuguesas  na  India;Mà.,  1742;  — 
Fastos  politicos  e  militares  da  antiqua  e  nova 
Lusitania ;ihid.,  1745,  in-fol. 

Machado,  Biblioth.  Lusit. 

ïiAKROT  (Jacques),  l'ainé,  voyageur  anglais, 
vivait  vers  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  En  1699,  il  partit  de  Londres  avec  son 
frère  et  plusieurs  négociants,  pour  visiter  la  Nou- 
velle-Calabre  et  plusieurs  points  de  la  côte  d'A- 
frique. H  remplissait,  sur  le  bâtiment ,  l'emploi 
de  secrétaire  naval.  On  a  de  lui  une  Relation 
duvoyage  dansY  Histoire  générale  desvoyages, 
t.  IV. 

Adelung,  Suppl.  à  Sôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BA.RBOT  {Jean),  voyageur  français,  connu 
par  une  Description  des  côtes  occidentales  de 
l'Afrique  et  des  contrées  adjacentes ,  paraît 
avoir  été  employé  jusqu'en  1682  comme  inspec- 
teur des  établissements  formés  par  les  diverses 
compagnies  françaises  qui  se  succédèrent  sous 
le  nom  de  compagnies  des  Indes  occidentales. 
Forcé  de  quitter  la  France  en  1685,  par  suite  de 
la  révocation  de  l'édit  de  Nantes ,  il  se  retira  en 
Angleterre,  où  il  publia  la  relation  de  ses  voyages, 
sous  le  titre  que  nous  venons  de  donner,  d'abord 
en  français,  puis  en  anglais.  On  la  trouve  dans 
la  Collection  des  voyages  de  Churchill;  Lon- 
dres, 1732,  7  vol.  in-fol.  Barbot  est  mort  à  Lon- 
dres en  1720. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

BARBOT  {Marie-Étienne ,yïcom\&),  général 
français,  né  à  Toulouse  le  2  avril  1770,  mort  le  17 
février  1839.  Il  fut  d'abord  employé  en  qualité 
d'adjudant  à  l'armée  des  côtes  de  Brest  et  de  Cher- 
bourg en  1795.  On  le  trouve  employé  dans  le 
même  gi-ade  jusqu'en  1811.  En  1805,  il  fit  partie 
de  l'expédition  aux  Antilles ,  contribua  puissam- 
ment, à  la  tête  de  cinq  cents  hommes ,  à  la  prise 
de  la  Dominique  et  à  celle  de  Saint-Chriâtophe, 
qu'on  évacua  après  y  avoir  enlevé  toutes  les  mu- 


—  BARBOI] 


462 


nitions  de  Fîle  et  brûlé  plusieurs  navires  riche- 
ment chargés.  Nommé  maréchal  de  camp  le  6  août 
1811,  il  fut  employé  dans  la  11^  division  militaire 
jusqu'en  1815.  Il  signa,  le  12  mars,  en  qualité 
de  commandant  supérieur  delavlllede  Bordeaux, 
l'adresse  au  roi,  dans  laquelle  tous  les  officiers 
généraux  et  supérieurs  de  cette  division  mili- 
taire renouvelaient  leur  serment  de  fidélité.  Il 
servit  ensuite  sous  le  général  Clauzel,  et  fut 
nommé  au  commandement  militaire  de  Bordeaux, 
puis  à  celui  de  Toulouse.  Son  nom  est  inscrit 
sur  l'arc  de  triomphe  de  l'Étoile. 
Biographie  des  Contemporains. 

*  BARBOT  (Prosper),  peintre  français,  né  à 
Nantes  en  1798.  Élève  de  Coignet  et  d'autres  ar- 
tistes distingués ,  il  alla  ensuite  en  Italie,  où  il  fit 
de  brillantes  études ,  dont  il  traduisit  les  résultats 
sur  la  toile.  On  remarque  parmi  ses  tableaux 
une  Vue  dît  théâtre  de  Taormina  en  Sicile,  et 
une  Vue  d'Agrigente ,  qui  lui  valut  en  1 827  une 
médaiUe  d'or. 

Nagler,  Neues  AUgemeines  Kûnstler-Lexicon.  —  Ga- 
bet,  Dictionnaire  des  Artistes. 

BARBOTAN  (Claire- Joseph ,  comte  de),  gé- 
néral français,  né  vers  1719,  mort  le  1 1  avril  1 794 . 
Il  représenta  la  noblesse  de  Dax  aux  états  géné- 
raux de  1789.  Membre  du  côté  droit  de  la  cons- 
tituante, il  fut  accusé  plus  tard  d'être  à  la  tête 
d'une  conspiration,  et  ti'aduit  devant  le  tribunal 
du  Gers,  qui  l'acquitta.  Mais  Dubarran  fit  casser 
le  jugement.  Renvoyé  devant  le  tribxmal  révo- 
lutionnaire, Barbotan  fut  condamné  à  mort  et 
exécuté. 

Biographie  nouvelle  des  Contemporains. 

BARBOU,  nom  d'une  famille  d'imprùneurs  qui 
se  sont  fait  connaître  par  l'élégance  et  la  cor- 
rection des  livres  sortis  de  leurs  presses.  Le 
premier  d'entre  eux,  Jean ,  dont  le  souvenir  re- 
monte jusqu'au  seizième  siècle,  publia  en  1539, 
à  Lyon,  une  édition  remarquable  des  Œuvres  de 
Clément  Marot.  —  Hugues  Barbou,  son  fils, 
publia  à  Limoges,  en  1580,  une  très-belle  édi- 
tion, en  caractères  italiques,  des  Épitres  de  Ci- 
céron  à  Atticus.  Les  premiers  imprimeurs  du 
nom  de  Barbou  qui  vinrent  s'établir  à  Paris  au 
commencement  du  siècle  dernier  furent  à  la  fois 
imprimeurs  et  libraires,  mais  ne  laissèrent  rien 
après  eux  que  l'on  puisse  particulièrement  citer. 
—  Joseph-Gérard,  leur  neveu,  qui  leur  succéda 
en  1746,  attacha  son  nom  à  la  jolie  collection  de 
classiques  latins,  qui  s'élève  aujourd'hui  à  76  vo- 
lumes in-12.  L'idée  première  de  cette  entreprise 
ne  lui  appartient  pourtant  pas  :  ce  fut,  dit-on, 
l'abbé  Lenglet-Dufresnoy  qui  conçut  en  1743  le 
projet  de  réimprimer  les  jolies  édititms  des  au- 
teurs latins  publiés  par  Elzevir,  et  qui  réussit  à 
faire  partager  ses  espérances  de  succès  à  une  so- 
ciété d'imprimeurs  qui  publia  successivement 
les  œuvres  de  Catulle,  Tibulle,  Properce,  Lu- 
crèce, Salluste,  Virgile,  Cornélius  Népos,  Lu- 
cain,  Phèdre,  Horace,  Velléius-Paterculus,  Eu- 
trope,  Ju  vénal,  Perse,  Martial  et  Térence.  C'est 


463 


BARBOU  —  BARBULA 


464 


alors  que,  voyant  le  zèle  des  entrepreneurs  se 
ralentir,  Joseph-Gérard  Barbou  acheta  le  fond 
des  auteurs  déjà  publiés,  et  y  ajouta,  depuis 
1755  :  César,  Quinte-Curce,  Plaute,  Tacite,  Se- 
lecta  Senecas,  Oyiâe,  Cicéron,  Justin,  Pline  l' An- 
cien, Pline  le  Jeune,  et  Tite-Live.  H  publia  plu- 
sieurs autres  ouvrages  remarquables,  parmi 
lesquels  il  faut  mettre  au  premier  rang  le  Nou- 
veau Testament  (1767  et  1785),  f  Imitation  de 
Jésus-Christ.  —  En  1789,  Hugues  Barbou  suc- 
céda à  son  oncle  j  et  ce  ne  fut  qu'à  sa  mort,  ar- 
rivée en  1808,  que  le  fonds  des  Barbou  fut 
vendu  à  Auguste  Delalain.  [Enc.  des  g.  du  m.] 
BARBOU  DESCOCRIÈRES  (  Gabriel  ),  géné- 
ral français,  né  le  23  novembre  1761,  mort  à 
Paris  le  8  février  1816.  Engagé  volontaiïe  le  14 
mai  1779  dans  le  régiment  d'Artois,  il  fit  partie 
de  l'expédition  de  Saint-Domingue  ;  à  son  retour, 
il  se  distingua  à  la  bataille  de  Fleurus,  s'empara  de 
Valenciennes  qu'occupaient  les  Autrichiens ,  ob- 
tint le  7  septembre  1794  le  grade  de  général  de 
t)rigade,  et,  placé  à  la  tête  de  l'une  des  brigades 
de  la  division  Bernadotte,  à  l'armée  de  Sambre- 
et-Meuse,  il  contribua  à  l'attaque  de  Weisscn- 
thurm,  au  blocus  de  Cassel  ;  et  le  22  août  1795  il 
défendit  pendant  24  heures  la  position  importante 
de  Tenning  ;  qu'attaquaient  des  forces  bien  supé- 
rieures aux  siennes.  A  l'armée  de  Hollande,  il  se 
distingua  au  combat  d' Alkmaër,  et  détermina ,  le 
1"  octobre  1798,  le  succès  de  la  journée  de  Ber- 
gen, en  enlevant  à  la  baïonnette  ce  village,  qu'oc- 
cupaient les  Russes.  La  part  glorieuse  qu'il  prit 
à  la  bataille  de  Castricum ,  où  U  commandait  la 
cavalerie,  lui  valut,  le  17  octobre  1798,  le  grade 
de  général  de  division;  commandant  d'une  divi- 
sion de  l'armée  de  Boulogne,  il  succéda  au  maré- 
chal Bernadotte  dans  le  commandement  de  l'ar- 
mée de  Hanovie.  Appelé  en  1807  à  faire  partie 
du  deuxième  corps  d'observation  de  la  Gironde, 
il  passa  l'année  suivante  en  Espagne.  Fait  pri- 
sonnier à  Baylen,  il  fat  échangé  le  7  septembre 
1808,  et  passa  l'année  suivante  à  l'armée  d'Italie, 
où  il  commanda  la  cinquième  <livision.  Chargé 
de  la  défense  de  Venise,  il  obUgea  l'archiduc 
Jean  à  lever  le  blocus  du  fort  Malghera;  gouver- 
neur d'Ancône  de  1810  à  1814,  il  fit  sa  soumis- 
sion aux  Bourbons ,  qui  le  nommèrent  chevalier 
de  Saint-Louis  et  grand  officier  de  la  Légion  d'hon- 
neur. Commandant.de  la  troisième  division  mi- 
litaire en  1815,  il  prit  sa  retraite  le  8  février  1816. 
Le  nom  de  ce  général  est  inscrit  sm'  l'arc  de 
triomphe  de  l'ÉtoOe.  S — t. 

Archives  de  la  îguerre.  —  Victoires  et  conquêtes, 
t.  m,  VI,  XI,  XVIII,  XIX.  —  Moniteur  (réimpression  ), 
t.  XXVIII,  670  ;  XXIX,  822. 

BARBOVR  {Jean),  historien,  théologien  et 
poëte  écossais,  né  vers  1316,  mort  à  Aberdeen 
vers  1395.  Il  fut  pourvu  de  l'archidiaconat  de 
cette  ville  par  le  roi  David  Bruce,  et  devint  en- 
suite chapelain  de  ce  monarque.  11  remplit  aussi 
plusieurs  missions  en  Angleterre,  où'il  fut  l'objet 
de  la  considération  d'Edouard  ni,  et  laissa  :  la 


Vie  et  les  Hauts  Faits  du  roi  Robert  Bruce,  en 
ancien  écossais  et  en  vers,  publié  par  Pinkerton, 
avec  notes  et  glossaires,  d'après  im  ancien  ma- 
nuscrit; Londres,  1790,  3  vol.  in-12.  Il  est  sur- 
tout fait  mention  de  Barbour  dans  VAntiquaireil 
de  W.  Scott. 
Rose ,  Neio  Biographical  Dictionary. 

*  BARBOVivs  (  Marc- Antoine),  philosophe  et 
médecin  italien,  natif  de  Crémone,  mort  en  1537. 
Au  rapport  d'Arisi,  Barbovius  aurait  laissé  :  In 
cperibus  Galeni  commentaria  novem  digesta 
codicibus;  — De  morali  Philosophia ,  lib.  m. 

Biographie  Médicale.  I 

*BARBUCALLUs  (Jean),  écrivain  grec, vi- 
vait probablement  vers  la  seconde  moitié  dul 
sixième  siècle.  Il  laissa  onze  épigrammes  qnii 
se  trouvent  dans  Y  Anthologie  grecqxie.  Le  sco-i 
liaste  fait  dériver  le  nom  de  cet  auteur  do  Bar,- 
bucala,  ville  espagnole  sur  l'Èbre,  mentionnéei 
par  Polybe,  Etienne  de  Byzance  et  Tite-Live. 

Sm\tii,  Dictionary .  —  Pauly,  £nc|^cto^a;d»e.  — Anthol.,i! 
^na/.,  111,11  et  232,  Leipzig.—  Jacobs,  Comment,  in 
Anthol.  Grœc,  t.  XIII; 

BARBCD,  célèbre  musicien  persan,  vivait  sous 
la  quatrième  dynastie  des  rois  de  Perse.  Il  ex-  ' 
cellait  tellement  dans  son  art,  que  son  nom  est 
devenu  le  surnom  des  musiciens  renommés  quii, 
sont  venus  après  lui.  On  lui  attribue  l'air  Au-« 
renki,  c'est-à-dire  Y  Air  du  trône,  et  l'invention) 
d'une  sorte  de  lyre  appelée  barbud. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BARBUGLI  OU  BARBALItTS  (Bémétrius] 

jésuite  et  théologien  italien,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de 
lui  entre  autres  ouvrages  :  Zezioni  spirituali 
ad  uso  délie  Monache  formate  sopra  alcuni 
documenti  di  S.  Bernardo;  Venise,  1727, 1752, 
in-12;  —  Enchiridion  Propositionum damna- 
tarum;  Rimini,  1729  ; — Salviani  Massiliensïs, 
episc.  Concordantix ,  operibus  ejus  adnexœ, 
alphabetice  dispositse;  Pesaro,  1729,  in-4°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôclier,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BARBULA,  nom  d'une  famille  romaine  fai- 
sant partie  de  la  gent  patricienne  des  Érailiens. 
Les  personnages  les  plus  marquants  de  cette  fa- 
mille furent  les  suivants  : 

I.  BARBULA  (  Q.  ^miUus  ),  couscil  en  l'ann 
317  avant  J.-C.  A  cette  époque  la  Pouille  fut  en-f 
fièrement  soumise,  et  Barbula  contribua  à  ce  ré- 
sultat. Il  redevint  consul  en  311  avant  J.-C.  et] 
livra,  au  rapport  de  Tite-Live,  une  bataille  restée  I 
indécise. 

n.  BARBULA  (i,  jJEmilius).  Les  Tarentins, 
résolus  de  lutter  contre  les  Romains,  avaient  in-' 
voqué  l'assistance  de  Pyrrhus.  Barbula  fut  chargé 
de  soutenir  la  lutte  pour  Rome;  il  remporta  plu- 
sieurs avantages ,  et  prit  plusieurs  villes .  L'arrivée 
des  troupes  auxiliaires  de  Pyrrhus  donna  quel- 
que temps  une  autre  face  aux  événements.  Ren-  i 
contrée  par  l'ennemi,  peut-êfre  l'armée  romaine  j 
eût-elle  été  déti'uite,  si  Barbula  n'avait  imaginé  | 
un  moyen  qui  la  sauva.  H  fit  placer  au  milieu 
les  Tarentins  qu'il  avait  fait  prisonniers;  lenrsf 


165  BARBULA 

îoncJtoyens  craignirent  alors  de  les  atteindre  en 
ançant  leurs  traits  contre  les  Romains,  et  ceux- 
;i  furent  ainsi  sauvés.  Barbula  se  distingua  de 
néme  plus  tard  contre  les  Samnites,  les  Salen- 
ins,  les  Étrusques. 

HT.  BARBULA.  ou    BARBULAS  (...,).  Il  fut 

partisan  et  ami  de  Marc-Antoine  en  l'an  43  avant 
r.-C.  Après  labataille  de  Philippes,  un  Romain  du 
lom  de  Marcus ,  qui  était  dans  le  camp  opposé, 
je  donna  à  Barbulas  comme  esclave,  pour  échap- 
per, au  moyen  de^ce  stratagème,  à  la  proscrip- 
tion. Barbula  emmena  le  prétendu  esclave  à 
Rome,  où  il  fut  reconnu.  L'ami  de  Marc-Antoine 
obtint  d'Octave,  par  l'intermédiaire  d'Agi-ippa, 
la  grâce  de  Marcus.  La  bataille  d'Actium  four- 
ait  à  celui-ci  le  moyen  de  rendre  à  Barbula  ce 
qu'il  en  avait  reçu.  Il  retrouva  son  sauveur, 
tombé  à  son  tour  aux  mains  de  l'ennemi ,  et  se 
donnant  aussi  pour  esclave  :  Marcus  obtint  pour 
son  ancien  maître  le  pardon  du  vainqueur. 

Tite-Llve,  IX,  XX,  XXI ,  et  passim.  —  Diodore,  XIX, 
XVII,  XX,  m.  —  Orose,  IV-,  —  Appisn,  Histoire  romaine. 

BARBUO   ou    BARBO  SONCINO  (Scipton), 

jurisconsulte  italien,  vivait  à  Padoue,  dans  la 
seconde  moitié  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Summario  délie  vite  de'  duchi  di  Milano,  etc.; 
Venise,  1574  et  1584,  in-fol.  de  18  pages.  Cet  ou- 
vrage, assez  rare,  est  orné  des  portraits  des  ducs 
de  Milan,  gravés  sui'  cuivre  par  Porro  Girolmo, 
graveur  padouan. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARBVOT  (Jean),  médecin  français,  né  à 
Flavigny  en  1630,  mort  en  1665.  Il  était  doc- 
teur de  la  faculté  de  Montpellier.  On  a  de  lui  : 
Fontis  San.  Reginalis  naturalis  medicati  vir- 
tutum  admirabilium  in  gi'atiam  œgrotan- 
tium  explicatio  ;  Paris,  Bessin,  1661,  in-12. 

Jean-Jacques  Schenchzer,  Bibliotheca  scriptorum 
Historiée  naturalis  omnium  terras  gentium  inserven- 
(iujn  .-Tigurl,  1716 ,  in-S",  p-.  21*.  —  Papillon,  Bibliothèque 
des  Aut.  de  Bourgogne,  t.  1,  p.  9.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  ihcXitT,Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BARBUS  i(  Marc),  cardinal  italien  natif  de 
Venise,  mort  à  Rome  le  1 1  mars  1490.  Il  étudia 
le  droit  à^Padoue,  vint  ensuite  à  Rome ,  fut  évê- 
qire  de  Vicence  et  archevêque  d'Aquilée,  puis  car- 
dinal en  1457.  On  a  de  lui:  iîe^a^io  legationis  in 
partibus  septemtrionalibus  ;  —  Décréta  de  cœ- 
libatu  ;  — [une  traduction  des  Responsiones 
Gennadii  ad  Mahometum. 

Mazzucbelll,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARBUS  [Paul),  surnommé  Soncinas,  philo- 
sophe italien,  mort  en  1494.  n  était  de  l'ordre 
de  Saint-Dominique,  et  professa  à  Milan,  Sieime, 
Ferrare  et  Bologne.  On  a  de  lui  :  Quasstiones  ad 
Aristotelis  Metaphysica;  —  In  Y III  libros 
physicorum  et  super  artem  veterem  Aristo- 
telis; —  Disputatio  in  epitomen  operum  Ca- 
preolietTh.  Aquinatem. 

Echard,  Scriptores  ordinis  Prasdicat. 
BARCA  (^Alexandre),  chimiste  italien,  né  à 
Bergame  le  26  novembre  1741 ,  mort  le  13  juin 
1814.  On  a  de  lui  :  un  mémoire  sur  la  décom- 


BARCALl 


466 


position  de  l'acide  phlogistique  (acide' nitrique). 
Ses  idées  sur  les  saturations  chimiques  ont  de 
l'analogie  avec  celles  de  Berthollet. 

Wood,  Athenœ  Oxonienses. 

BARCA  {François),  musicien  et  compositeur 
portugais ,  natif  d'Évora ,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-septième  siècle.  II  fut  cha- 
noine régulier  à  Pahnella  en  1625,  et  devint  maî- 
tre de  chapelle  de  son  couvent.  Ses  composi- 
tions se  trouvèrent,  avant  le  tremblement  de 
1755,  dans  la  bibliothèque  musicale  du  roi. 

Machado,  Bibliotheca  Lusitana.  —  Fétis ,  Biographie 
universelle  des  Musiciens. 

*  BARCA  (Giovanni- Battlsta),  peintre  de  l'é- 
cole vénitienne ,  né  à  Mantoue  ,  travaillait  à  Vé- 
rone en  1650.  Il  quitta  jeune  sa  patrie  pour  aller 
se  fixer  à  Vérone ,  et  se  livrer  à  l'étude  de  la 
peinture.  On  a  quelques  raisons  de  croire  que 
le  Feti  fut  son  maître.  Barca  enrichit  les  palais 
et  les  églises  de  Vérone  d'ouvrages  qui  lui  firent 
décerner  le  titre  de  chevalier.  Ce  maître  est 
plein  de  grâce,  de  qualités  précieuses,  et  il  mé- 
riterait d'être  plus  connu.  E.  B — n. 

Lanzi,  Storia  Pittoriea.  —  Ticozzi,  Dizionario  de' 
Pittori.  —  Orlandi,  Abecedario  Pittoriea- 

*  BARCA  (^Joseph),  général  italien,  originaire 
de  Milan,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  s'éleva  jusqu'au  grade  de 
capitaine  général  au  service  de  l'Espagne,  et 
laissa  :  Gompendio  di  Fortificazione  moderna  ; 
MUan,  1639-,  in-4°;  Bologne,  1643,  in-4°. 

irgelati,  Biblioth.  Mediolan.  —  Mazzuchelli,  Scrittori 
d'Italia.  —  Adelung,  Supplément  à  Jucher ,  Allgemei- 
nes  Gelehrten-Lexicon. 

*■  BARCA  (iPierre- Antoine),  ingénieur  italien, 
natif  de  Milan,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Avertimenti  e 
regole  sopra  l'Architettura  civile  e  militare, 
la  Pittura,  Scultura  e  Perspettiva  ;  Milan  , 
1620,  in-fol. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgermincs  Gelehrten- 
Lexicon.  —  Nagler,  Neues  Allgem.  Kûnstler-Lexicon. 

*  BARCA  DE  ASTORGA  (Pierre),  médecin 
espagnol,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  Il  étudia  la  médecine  à  Alcala 
de  Hénarez,  sous  Pierre-Michel  de  Heredia,  pro- 
fessa avec  succès  dans  la  même  viUe ,  et  se  fit 
•remarquer  dans  la  pratique  de  son  art.  On  a  de 
Barca  de  Astorga  une  édition  des  Œuvres  de 
Michel  de  Heredia;  Lyon,  1665. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon.  —  Carrère,  Bibliothèque  littéraire  de  la  Méde- 
cine. —  Biographie  Médicale. 

*  BARCA  (D.  Vincent  Caldéron  de  la), 
peintre  espagnol,  mort  en  1794.  Il  était  de  l'école 
de  Francisco  de  Goya  :  ses  portraits,  peints  dans 
le  goût  de  ce  maître ,  ont  de  l'expression  et  de 
la  vivacité.  D  fit  aussi  des  tableaux  d'histoire, 
notamment  une  Nativité  de  saint  Norbert, 
pour  le  collège  des  prémontrés  d'Avila. 

Nagler,  Neues  Allgem,  Kûnstler-Lexicon.        v 
*BARCALi,  surnommé    Mohammed  -  Ben- 
Pir-^iijthéologienmahométan,  vivait  au  seizième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Tharikat  Mohammediat 


467  BARCALI  - 

(  Instructiaa  sur  les  principes  duMahométisme)  ; 
—  Emadh-al-halekin  (Exhortation  à  ceux  qui 
attendent  la  mort  pour  se  repentir)  ;  —  Icadh  al 
naimin  (le  Réveil  de  ceux  qui  sont  assoupis). 

lyHerbelot,  Bibliothèque  Orientale. 

*BARCELONETA  (Ugone  di) ,  théologien 
et  prédicateur  italien ,  né  dans  le  Piémont  vers 
l'an  1230.  Il  était  de  l'ordre  de  Saint-Dominique, 
et  devint  cardinal  de  Sainte-Sabine.  Ses  prédi- 
cations lui  firent  un  grand  renom.  On  a  de  lui  : 
Manipulus  Curatorum;  Lyon,  1599;  — Com- 
pendium  theolog.  veritatis  ;  —  Dialogus  de 
Creatione  viundi,  en  manuscrits  à  la  Biblio- 
tlièque  de  Vienne. 
Chlesa,  Scr.  Savoy,  elc. 

*BARCELLON  (/cœw),  graveur  espagnol,  na- 
tif de  Madrid,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-huitième  siècle.  On  connaît  de  lui,  outre 
des  gravures  éparses  dans  plusieurs  ouwages 
espagnols,  à&va  planches  remarquables  exécu- 
tées pour  le  Don  Quichotte  édité  en  1780. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  KûnsUer-Lexicon. 

'  * BABCEI.I.OIVA  {Antonio  delV  Oratorio), 
oratorien  italien,  né  à  Palerme  en  1726,  mort  en 
1805.  Entré  dans  son  ordre,  il  employa  ses  loi- 
sirs à  composer  des  tragédies  que  les  novices 
du  monastère  représentaient.  Chargé  ensuite  de 
la  garde  de  la  bibliothèque  de  l'ordre,  il  l'ou- 
vrit aux  lecteurs  du  dehors.  On  a  de  lui  :  la 
Félicita  de'  Santi;  Palerme,  1810,  3  vol.  in-4°. 
Biogrofta  degli  Uffmini  illitstri  dalla  Sicilia. 
*BARCELLOS  (Fr.  Francisco  de),  poète  T^OT- 
tugais,  mort  le  29  juin  1570.  Il  entra  au  couvent 
de  la  Pena  en  1525,  où  il  se  fit  remarquer  par 
l'exercice  de  toutes  les  verùis  de  son  état  ;  et, 
plus  tard,  il  devint  prieur  du  couvent  de  Saint- 
Marc,  dans  le  voisinage  de  Coïmbre.  Les  poésies 
latines  de  ce  religieux  lui  valurent  une  grande 
considération.  On  a  de  lui  :  Salutiferx  Cruels 
triumphics  in  Christi  Dei  Optimi  Maximi 
gloriam, envers  élégiaqucs;  Coïmbre,  1503. 

BarbosaMachado,  Bibliotheca  Lusitana. 

*  BARCELOS  ou  BRACELOS  (  Pierre  ),  généa- 
logiste portugais,  mort  en  1340.  H  était  fils  na- 
turel du  roi  Denys  de  Portugal,  se  fit  soldat  et 
cultiva  plus  tai'd  les  lettres.  H  laissa  la  Généalogie 
des  principales  familles  portugaises,  ouvrage  im- 
primé en  1540,  trad.  en  espagnol  à  Madrid  en 
1646  sous  le  titre  de  Nobïliario,  m-fol. 

BarbosaMachado,  Bibliotheca  Lusitana. 

*  BARCENA  (  Alfonse  ),  jésuite  et  grammairien 
espagnol,  natif  de  Cordoue,  mort  à  Cusco  dans 
le  Pérou  en  1598.  Il  eut  pour  maître  Jean  d'A- 
vUa,  surnommé  Vapôtre  de  la  Bétique.  Ses  mis- 
sions dans  l'Amérique  méridionale  lui  firent  une 
grande  réputation.  Il  laissa  :  Lexîca  ; — Praecepta 
grammatica  ;  —  Doctrina  christiana;  —  Liber 
de  Confessionis  ratione,  ouvrages  écrits  en  plu- 
sieurs langues,  à  l'usage  des  Indiens. 

Antonio,  Biblioth.  hisp.  nova.         ' 

*BAB-CEPHA  (Moïse),  évêque  et  théologien 
syrien,  mort  vers  913.  Il  entra  de  bonne  heure 


BARCHOU 


468 


dans  le  monastère  de  Sevgius,  situé  sur  le  Tigre, 
devint  évêque  sous  le  nom  de  Sé"vère,  et  exerça 
ses  fonctions  épiscopales  à  Bethraman ,  à  Betz- 
Ceno.  On  a  de  lui  :  Commentaire  sur  le  Para- 
dis, tT&d.  en  latin  par  Masius;  Anvers,  1569 
in-8''. 

D.  Cellier,  Histoire  des  Auteurs  ecclésiastiques,  t.  so, 
p.  77  et  SUIT.  —  Richard  et  Giraud,  Bibliothèque  Sacrée. 

*BARCHAM  (Jean,  docteur),  théologien  et 
antiquaire  anglais, mort  le  25  mars  1642. 11  étudia 
au  collège  d'Exeter,  et  remplit  ensuite  diverses 
fonctions  ecclésiastiques  ;  il  était  en  dernier  lieu 
recteur  et  doyenà  Bocking.  Onadehii  :  une  partie 
de  l'ouvrage  intitulé  the  Displatj  of  Heraldry, 
publié  sous  le  nom  de  John  Guillins  ;  —  the  Li- 
ves  of  Henri  the  second  and  King  John ,  dansi 
VHisiory  of  England  deSpeed. 

Wood  ,  Athen.  Oxonienses. 

*  BARCHETTA  (André),  sculpteur  italien,  na-ii 
tif  de  Naples ,  vivait  dans  la  première  moitié  di 
dix-septième  siècle.  On  estime  fort  ses  statueii 
en  bois,  représentant  saint  François  d'Assise  c 
saint  Antoine  de  Padoue  dans  l'église  de  Saintel 
Marie-Ia-Neuve. 

Nagler,  A'eues  Allgemeines  Kunstler-I/ixicon. 

*BARCHEwiTZ  (  Emcst  -  Christophe  ) 
voyageur  allemand,  vivait  dans  la  prernièn 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  exerça  d'abon 
la  profession  de  tanneur;  plus  tard,  en  1711,  i, 
s'embarqua  sur  un  bâtiment  hollandais  qui  s 
rendait  aux  Indes  Orientales,  et  s'éleva  jusqu'à: 
grade  de  gouverneur  de  l'île  Letliy .  Après  son  re 
tour  en  Europe,  en  1722,  il  se  retira  à  Eifurt  oi 
il  mourut.  On  a  de  lui  :  Neuevermehrte  Ostin 
dianische  Reise-Beschreibung  (Nouvelle  e 
plus  ample  relation  d'un  voyage  aux  Indes  Orien 
taies),  1730,  in-8°;  Erfurt,  1752,  in-8°. 

Adelung,  Supplément  i  .loclier,  Allgemeines  Gelehrter 
Lexicon. 

*BARCHi  (Joseph-Marie),  biographe,  nati' 
de  Mantoue,  vivait  dans  la  première  moitié  d 
dix-septième  siècle.  Il  embrassa  l'état  ecclésiasi 
tique,  fit  des  études  profondes  en  théologie,  i 
parvint  à  la  dignité^de  vicaire-général  de  l'ordrl 
des  Servîtes  pour  toute  l'Allemagne.  Il  fut  en  menu 
temps  le  confesseur  d'Anne  Juliette  Gonzague,  a;; 
chiduchesse  d'Autriche,  qui  était  entrée  dain 
l'ordre  des  Servîtes.  H  écrivit,  entre  autres,  lavi 
de  cette  princesse,  en  langue  allemande;  ceti' 
biographie  fut  traduite  en  italien  par  le  père  M 
gelo  Maria,  et  imprimée  à  Mantoue,  1623,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARCHOU  DE  PEiVHOEN  (Auguste-Thét 
dore-Hilaire,  baron),  écrivain  français  conten 
porain,  natif  de  Brest,  membre  de  l'Académi 
des  inscriptions  et  belles-lettres  et  de  l'assert 
blée nationale,  à  laquelle  il  fut  envoyé  par  les  élc 
leurs  du  Finistère.  Ses  principaux  ouvrages  soni 
Souvenir  de  l'expédition  d'Afrique;  Pariii 
Renouard,  1832,  in-8".  (Extrait  de  la  Revv 
des detix Mondes)  ;  ~ Destination  de  l'homnt 
de  JFic/z^e;  traduit  de  l'allemand;  Paris,  Paulin! 
1833,  in-8°,  et  Charpentier,    1836,  in-S"; 


69  BARCHOU  —  BARCLAY 

iémoires  d'un  officier  d'éfat-major  ;  Expédi- 

ion  d'Afrique;  Paris,  1835,  m-8°;  — Gi.iil- 

atime  d'Orange  et   Louis -Philippe  (1688- 

839);  Paris,  1835,  m-8°;  —  Philosophie  de 

zhelling ;  Paris,  Paulin,   1834,  in-8''  (déjà 

lublié  dans  la  Revue  des  Deux  Mondes ,  t.  ï" 

t  W,  T  série)  ;  —  Un  automne  au  bord  de 

a  mer;  Paris,  1836;  —  Histoire  de  la  Domi- 

lation  anglaise  dans  les  Indes  Orientales; 

'ans  ;  —  Un  mot  sur  la  situation  politique; 

>aris,  1849,  in-S";  —  Lettre  d'un  membre  de 
'.a  majorité  à  ses  commettants;  Paris ,  1850 , 
n-8". 

Qnérard,  Supplément  à  la  France  littéraire. 
BÀRCIA  (  André  Gonzalez  de),  savant  lit- 
térateur espagnol ,  vivait  au  commencement  du 
iix-huitième  siècle.  Il  était,  auditeur  au  conseU 
suprême  de  la  guerre,  et  publia,  sous  le  nom 
supposé  de  Gabriel  de  Cadenas ,  un  .ouvrage 
intitulé  Ensayo  cronologico  para  la  historia 
gênerai  de  la  Florida  dssde  ano  1512  que 
descnbrio  la  Florida  Juan  Ponce  de  Léon; 
Madrid,  in-fol.,  1723. 

AdËliing,  Supplément  à  Jôcher,  Jllgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

"BARCIAT,  poëte  burlesque  français,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  la  Guerre  d'Enée  en  Italie,  ap- 
propriée à  l'histoire  du  temps,  en  vers  burles- 
ques; Paris,  1650,  in-4''. 

Lclong  et  Fontelte  ,  Bibliothèque  historique  de  la 
France.  —  Adelung,  Supplément  à  JOcher,  AUgemeines 
Gilekrten- Lexicon 

*BAaciNO  {Paul- Jérôme),  écrivain  italien, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  fut  vice-correcteur  des  lettres  apostoliques, 
et  laissa  :  Practica  Cancellarise  Apostolicse, 
cum  stylo  et  formls  in  Curia  Romana  usita- 
fts;Lyon,  1549,  in-S°,  et  Paris,  1664. 

MazzucheiU,  Scrittori  d'Italia.—  Marchand,  Diction- 
naire historique,  t.  U,  p.  271.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcher,  Mlgemeines  Celehrten-Lexicon. 

BARCKHATTSEN    oU    BARCHUSEN     {  Jean- 

Conrad  ),  méd'ecin  allemand,  né  à  Horn  dans  le 
comté  de  Lippe  le  16  mars  1666 ,  mort  le  1*'' 
octobre  1723.  Il  étudia  la  pharmacie  et  la  chi- 
mie à  Berlin,  à  Mayence  et  à  Vienne  en  Autri- 
che :  puis,  entraîné  par  son  goût  pour  les  voyages, 
il  parcourut  en  1693  l'Allemagne,  la  Hongrie  et 
ntalie,  d'où  il  passa  en  Mor^e  avec  le  général 
des  troupes  vénitiennes,  qu'il  servit  en  qualité 
de  médecin.  A  la  mort  de  ce  général  en  1694  , 
il  se  rendit  en  Hollande,  et  devint  professeur 
de  chimie  à  l'université  d'Utrecht,  après  y 
avoir  été  reçu  docteur  en  médecine.  Il  occupa 
cette  chaire  jusqu'à  sa  mort,  et  légua  à  l'univer- 
sité d'Utrecht  plusieurs  beaux  ouvrages  de  bo- 
tanique et  d'histoire  naturelle.  Barckhausen 
avait  pour  rival  le  célèbre  Boerhaave,  qui  cepen- 
dant rendait  justice  à  l'exactitude  des  travaux 
de  son  collègue.  Ses  ouvrages  ont  pour  titre  : 
Synopsis  pharmaceutica  ;  Franeofurti  ad  Mœ- 
num,  1690,  in-12;  Ultrajecti,  1696,  in-8°,  sous 


470 

le  titre  de  PharmacopœusSynopticus;  Lugduni 
Batavorum,  1712,  in-8°,  sous  celui  de  Synopsis 
pharmaciœ  ;  —  Pyrosophia;  Lugduni  Bata- 
vorum', 1698,  in-4°;  ibidem,  1718,  in-4°,  avec 
fig.,  sous  le  titre  d'Elementa  chemix,  guibus 
subjuncta  est  confectura  lapidis  philosophici 
imaginibus  reprassentata  ;  —  Acroamata,  in 
quibus  complura  ad  iatro-chemiam  atque 
physicam  spectantia  j?/cunda  rerum  vaHe- 
tate  explicantur;  Trajecti  Batavorum,  1703, 
in-8°;  —  Historia  medtcinse,  in  qua,  si  non 
omnia,  pleraque  saltem  medicorum  ratio- 
cinia,  dogmata,  hypothèses,  sectœ,  etc.,  qux  ab 
exordio  medicinsc  usque  ad  nostra  tempora 
inclartierunt ,  pertractantur  ;  Amstelodami , 
1710,  in-8°;  Trajecti  ad  Rhemim,  1723,  in-4°, 
avec  des  augmentations  :  à  la  fin  de  cette  histoire 
de  la  médecine ,  qui  est  beaucoup  inférieure  à 
celles  de  Leclerc  et  de  Freind,  on  trouve  une  dis- 
sertation De  nepenthe  Ho7neri;oii  Barckhausen 
prétend  que  le  népenthès  d'Homère  est  notre 
opium  ; — Compendiiim  ratiocina  ckemici  more 
geometrarum  concinnatum  ;  Lugduni  Batavo- 
rum, 1712,in-8°  :  c'est  l'abrégé  du  traité  intitulé 
Pyrosophia  ;  on  y  trouve  beaucoup  d'expérien- 
ces ,  mais  aucune  démonstration  exacte.  —  Col- 
lecta medicinœ  practicse  generaîis  ;  Ams- 
telodami, 1715,  in-8°.  La  chimie  est  redevable 
à  Barckhausen  de  plusieurs  faits  nouveaux. 
C'est  lui  qui  a  découvert  l'acide  succinique,  et 
évalué  aux  |f  la  quantité  d'eau  contenue  dans 
l'urine.  Il  était  un  des  adversaires  de  la  Théorie 
du  phlogistique.  Moench  a  dédié  à  Barckhau- 
sen ,  sous  le  nom  de  barhhausia,  un  genre  de 
plantes  qui  comprend  plusieurs  crépis  de  Linné. 

Éloy,  Dictionnaire  do  Médecine.  —  G.  Burmann,  Tra- 
jectum  eruditiim,    p.  14.  —  Hollar,   ad  Heumannum, 

p.  BW. 

BARCL4Y  {Alexandre) ,  poëte  et  prosateur 
écossais,  mort  en  1552.  Il  voyagea  en  Allemagne, 
en  Hollande,  en  Italie  et  en  France,  et  cultiva  les 
langues  étrangères.  On  a  de  lui  :  the  Intro- 
ductory  to  writ  and  to  pronounce  frënch, 
1 52 1  ;  —  the  Ship  of  fools ,  traduit  de  l'alle- 
mand de  Sébastien  Brandt,  1508;  —  the  Cas- 
tle  of  labour,  poëme  allégorique,  1 506  ;  — 
Mirror  of  good  manners ,  sans  date  ;  —  une 
traduction  en  anglais  de  la  Guerre  de  Jttgnr- 
tha,  de  Salluste. 

Wood,  Athense  Oxonienses,  1,205, éd.  Bliss.  —  Rose, 
New  Biographical  Dictionary . 

*  BARCLAY  (  George  ) ,  Écossais,  partisan  de 
Jacques  H,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  En  1696,  il  se  mit  à  la  tête  d'un 
complot  qui  avait  pour  objet  de  s'emparer  mort 
ou  vif  du  prince  d'Orange.  La  chose  fut  dé- 
couverte, et  Barclay  n'eut  que  le  temps  de  fuir. 
Ses  complices,  moins  heureux  ,  furent  pris  et 
exécutés. 
Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BARCLAT  (  Guillaume),  jurisconsulte  écos- 
sais, né  à  Aberdeen  en  1543,  mort  en  160C. 
D'une  ancienne  famille  écossaise ,  il  fut  de  bonne 


471 


BARCLAY 


47 


heure  en  faveur  à  la  cour  de  Maiie  Stuart;  mais 
la  renonciation  de  cette  princesse  à  la  couronne 
ne  permit  pas  à  Barclay  de  tirer  parti  de  sa 
position.  Il  se  détermina  alors  à  faire  un  pre- 
mier voyage  en  France  en  1573,  et  vint  d'abord 
à  Bourges  assister  aux  leçons  des  Cujas ,  des 
Daneau  et  des  Leconte.  Formé  à  l'école  do  ces 
lumières  du  droit ,  il  fut  en  état  de  passer  maî- 
tre dans  la  science  à  son  tour.  Le  duc  Charles  III 
de  Lorraine  lui  confia,  sur  la  proposition  d'Ed- 
mond Hay,  son  oncle,  la  chaire  de  jurispiudence 
nouvellement  créée  à  Pont-à-Mousson  ;  et  dès 
lors  il  se  fit  tellement  remarquer  par  son  savoir, 
qu'U  devint  conseiller  d'État  et  maître  des  re- 
quêtes de  l'hôtel  ducal.  Il  épousa  ensuite  Anne 
deMalIeville,dontil  eut  un  fils,  Jean  Barclay,  qui 
produisit  plus  tard  entre  Guillaume  Barclay  et 
les  jésuites  une  animosité  presque  aussi  vive 
que  celle  qui  éclata  entre  les  pères  de  cette 
compagnie  et  le  fameux  jurisconsulte  Pierre  Ay- 
rault.  La  cause  fiitlamême  :  les  jésuites  voulaient 
enrôler  Jean ,  et  le  père  s'y  refusait.  Seulement , 
ce  qui  n'arriva  pas  à  Pierre  Ayrault ,  Guillaume 
Barclay  fut  obligé  de  quitter  la  Lorraine  ;  et  d'au- 
tre part  son  fils,  à  la  différence  de  René  Ayrault, 
ne  désirait  pas ,  à  ce  qu'il  parait ,  son  admis- 
sion parmi  les  jésuites.  Il  résulta  de  là  que  Guil- 
laume Barclay  et  son  fils  se  rendirent  en  1603  à 
la  cour  de  Jacques  P"",  qui  voulut  bien  employer 
le  célèbre  professeur,  à  la  condition  qu'il  eiâbras- 
serait  la  rteligion  anglicane ,  ce  qu'il  n'accepta 
point  ;  il  reviîit  en  France,  où  il  obtint  à  Angers 
une  chaire  de  droit  vacante  depuis  1599.  Par  un 
singulier  hasard ,  ce  fut  Pierre  Ayrault ,  alors 
lieutenant  criminel  de  cette  ville,  qui  fut  chargé 
de  traiter  avec  lui.  Mais  il  n'était  pas  à  la  fin 
des  ennuis  qu'éprouvent  habituellement  ceux 
qui  s'élèvent  à  un  titre  quelconque  au-dessus  de 
leurs  icontemporains.  Ses  collègues,  parmi  les- 
quels François  Davy,  qui  se  montra  le  plus  ar- 
dent, lui  disputèrent  le  décanat,  qui  lui  fût  néan- 
moins maintenu  par  décision  de  l'université  en 
date  du  7  février  1605.  Il  remplit  ses  fonctions 
avec  talent  et  avec  une  certaine  pompe.  Ménage 
dit  qu'il  tenait  de  son  père  que  le  professeur 
écossais  allait  faire  son  cours  en  simarre  et  une 
chaîne  d'or  au  cou  ;  quilétaiLaccompagné  de  son 
fils,  et  suivi  de  deux  valets  en  livrée.  Barclay 
fit  une  vive  opposition  aux  ligueurs  ;  il  ne  com- 
battait pas  moins  les  ultramontains ,  tels  que 
Bellarmin  ,  Bécan ,  Jean-Eudémon.  Il  passait  à 
bon  droit  pour  un  des  meilleurs  jurisconsultes 
de  son  époque.  On  a  de  lui  :  De  Regno  etRegali 
potestate  adversus  Buchanum ,  Brutum , 
Bouchrium  et  relïquos  Monachomachos  ; 
libri  F/,- Paris,  1600,  in-4'',  et  Hanovre,  1612, 
avec  l'ouvrage  intitulé  De  Potestate  Papas, 
in-S»  ;  —  Commentarius  in  Titt.  Pandecta- 
rum,  de  Rébus  creditis  et  de  jurejurando  ; 
Paris,  1605,  in-S";  — De  Potestate  Paps:,'an 
quatenus  in  principes  sasculares  jus  et  im- 
perium  M6e«^;  Londres,  1607,  in-8°;  Pont-à- 


Mousson,  1610,  in-S";  traduit  en  français,  sou 
ce  titre  :  Traité  de  la  puissance  du  Papi 
sçavoir  s'il  a  quelque  droit  sur  les  prince 
séculiers;  Pont-à- Mousson,  1611,  in-S"  ;  en  ai 
glais,  Londres,  1611,  in-4°  :  l'auteur  y  pos 
avec  chaleur  le  principe  de  l'indépendance  de 
rois  ;  —  Prcemetica  in  vitam  Agricoles ,  dan 
l'édition  de  Tacite  publiée  à  Paris  en  1599,  ave 
les  notes  de  Lipse  et  de  Jos.  Mercier.    V.  R. 

Ménage  ,  Remarque  sur  la  Vie  de  Pierre  Ayrault,  \ 
288.  —  Tomaslnl,  Elogia,  t.  II,  p.  181.  —  Ghlllnl,  Teatr 
d'Domini  letterati.  —  Bayle,  Dictionnaire.  —  Nlcéroi 
Mémoires,  t.  17.  —  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicoi 

BARCLAY  {Jean) ,  poète  et  théologien  frai 
çais,  né  à  Pont-à-Mousson  en  1582,  mort  le  1 
août  1621.  Il  refusa  d'entrer  dans  la  société  d 
Jésus,  et  suivit  son  père  en  Angleterre.  Il  publi 
ensuite  sur  le  couronnement  de  Jacques  P""  u 
poëme  latin  qui  lui  valut  la  faveur  de  ce  princ 
*et  des  emplois  considérables.  Il  fit  imprimer 
Londi-es  la  suite  de  son  Euphormion,  satire  la 
tine  en  deux  livres,  et  le  traité  de  son  père  d 
Potestate  Papae,  auquel   Bellarmin  répondil 
Jean  Barclay  répliqua  dans  un  écrit  intitul 
Pietas.  Le  jésuite  Jean  Eudémon  revint  à  1 
charge,  et  accusa  Barclay  d'hérésie.  Celui-ci  n'eu 
pas  grand'peine  à  prouver  que,  même  en  AngU 
terre ,  il  avait  su  être  bon  catholique.  Il  fut  en 
suite  appelé  par  le  pape  Paul  V  à  Rome ,  où  j 
mourut.  Outre  l'jE'M^/sormio»,  satire  latine,  1627' 
in-12 ,  Elzevh",  et  Leyde  1784 ,  on  a  de  Barclay  \ 
Pietas  ;  in-4''  ;  —  Parsenesis  ad  sectarios  ;  - 
Argenis,  romanmêlé  de  prose  et  de  vers;  Leydcl 
1630,  et  Paris  1776  :  c'est  un  tableau  des  vices  « 
des  révolutions  des  cours;  il  a  été  traduit  eii 
français  par  Drouet  de  Maupertuis;   Anvers  ; 
1711  ;  —  Trois  livres  de  poésies,  in-4°  ;  —  Icov\ 
animorum;  Londres,  1612,  in-8°. 

Chaudon  et  Delandine,  Dictionnaire  historique. 

*  BARCLJiY  {Jean  ),  médecin  écossais,  vivai 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle 
On  a  de  lui  un  ouvi'age  intitulé  Nepenthes  set 
de  Nicotianas  herbse  viribus  ;  EJimb.,  1614 
L'auteur  y  prône  l'usage  de  ce  qu'il  appelle  thi 
happie  and  holie  herbe  (cette  biehheureus( 
et  s'âinte  plante).  Les  deux  vers  suivants  donneun 
la  mesure  de  l'enthousiasme  de  Barclay  ; 
Tobacco  nelther  altereth  bealth  nor  hew 
Ten  thousand  thoasand  know  that  this  is  truc. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BARCLAT  ( Henri),  théologien  américain, m 
à  Albany  en  1734.  Il  entra  dans  les  ordres  ei 
Angleterre,  et  alla  ensuite  en  mission  chez  les  In 
diens  Mohawk ,  d'où  il  revint  à  New-York  poui 
y  remplir  les  fonctions  de  recteur  de  l'église  d( 
la  Trinité.  Il  collabora  à  la  traduction  de  la  'Li 
turgie  en  langage  mohawk;  elle  fut  imprimé* 
en  1769. 
Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BARCLAY  {Robert),  célèbre  quaker,  naquin 
en  1648  à  Gordonstown,  comté  de  Murray,  et 
momTit  le  13  octobre  1690 ,  dans  sa  terre  d'Ury  ' 
Envoyé  au  collège  des  Écossais  de  Paris,  dont  nv 


73 


3  ses  oncles  était  principal ,  il  allait  être  con- 
irti  au  catholicisme,  lorsque  son  père  le  tira  de 
:s  doutes  et  de  son  incertitude  en  lui  insinuant 
s  doctrines  des  quakers.  Robert  apprit  le 
•ec,  l'hébreu  ;  se  jeta ,  à  dix-huit  ans,  dans  l'é- 
de  sérieuse  delà  théologie,  et  devint,  en  peu 
années,  l'un  des  plus  fermes  appuis  de  son 
.rti.  Mais  son  esprit  avait  trop  de  maturité,  son 
gementtrop  de  rectitude,  pour  qu'il  partageât 
s  niaises  contemplations  et  les  pratiques  su- 
îrstitieuses  des  sectaires  qui  l'entouraient.  Il 
;  ménagea  pas  plus  les  enthousiastes  de  sa  secte 
le  ceux  des  partis  opposés ,  et  présenta  l'image 
xe  d'un  théologien  de  bonne  foi,  discutant  avec 
,i-méme,  et  n'écrivant  que  d'après  l'inspiration 
une  raison  sévère.  On  persécutait  les  quakers  : 
irclay  écrivit  leur  apologie ,  et  la  cour  suspen- 
t  pour  quelque  temps  les  mesures  rigoureu- 
•:&  auxquelles  l'entraînait  le  fanatisme  religieux 
;  l'époque.  Mais  cette  mansuétude  fut  de  courte 
u-ée  :  Barclay  revenant  d'un  voyage  en  Hol- 
nde  et  en  Allemagne,  où  il  avait  accompagné 
célèbre  Penn,  fut  jeté  avec  son  père  dans  les 
nsons  d'Aberdeen.  Il  en  sortit  cependant  bien- 
t  après ,  par  l'entremise  d'Elisabeth,  princesse 
ilatine  du  Rhin,  et  jouit  même  de  quelque  fa- 
îur  à  la  cour  de  Jacques  H ,  jusqu'au  moment 
î  sa  mort.  Les  principaux  ouvrages  de  Barclay 
:)nt  :  Catéchisme  et  confession  de  foi,  etc.  ; 
(otterdara,  1675;  — Apologiedelavraiethéolo-, 
ie  chrétienne,  etc.;  Amsterdam,  1676,  in-4°; 
-  Thèses  theologicas;  Traité  sur  V amour  uni- 
3rsel;  1677.  [Eue.  des  g.  du  m.  ] 

.  Fabricius,  Histor.  Biblioth.,  pars  III,  p.  S85,  et  pars  VI, 
46».  —  Cbaofeplé .  N'ouveau  Dictionnaire. 

SARCLAT  DE  TOLLY  (Michel,  prince),  feld- 
laréchal  russe,  né  en  Livonie  en  1750,  mort  à 
(sterbourg  le  25  mai  1818.  Descendant  d'une 
mille  écossaise  établie  en  Livonie  depuis  1689, 
prit  part  successivement  aux  campagnes  contre 
s  Turcs,  contre  les  Suédois  et  contre  les  Polo- 
ais.  En  1806  il  fit  la  campagne  de  Pologne,  et 
3mmanda  l'avant-garde  de  Bennigsen.  Il  fut 
iessé  au  bras  droit  à  la  bataille  d'Eylau ,  et  ob- 
nt  le  grade  de  lieutenant  général.  Vers  la  fin  de 
808 ,  sa  blessure  l'obligea  au  repos  ;  mais  déjà 
n  mars  1809  il  reprit  son  commandement,  et 
urprit  les  Suédois  à  Umeo,  en  .Vestrobothnie , 
ar  une  marche  de  deux  jours  sur  les  glaces 
jui  couvraient  le  golfe  Bothnique.  L'empereur 
Jexandre  nomma  Barclay  de  ToUy  gouverneur 
l;énéral  de  la  Finlande,  nouvellement  conquise , 
t  le  fit  en  1810  ministre  de  la  guerre.  Barclay 
!e  ToUy  fut  l'auteur  du  plan  d'opérations  que 
uivit  d'abord  l'armée  russe  dans  la  campagne 
!le  1812.  Pour  mieux  en  assurer  la  réussite,  il 
,e  chargea  lui-même  de  l'accomplir,  et  prit  le 
ommandement  de  la  première  armée  de  l'Ouest. 
i-ia  seconde  armée ,  placée  à  une  distance  un  peu 
rop  grande  vers  le  nord,  avait  pour  chef  le 
)rinceBagration.  Le  but  de  Barclay  était  d 'atti- 
rer l'ennemi  dans  l'intérieur  du  pays,  de  lui  cou- 


BARCLAY  474 

per  les  vivres ,  de  l'affaiblir  par  de  longues  mar- 
ches à  travers  des  déserts ,  pendant  qu'il  serait 
harcelé  de  tous  côtés  par  la  cavalerie  légère.  Dé- 
truisant donc  les  magasins  à  Vilna  et  à  Vilkomir, 
il  se  retira  sur  la  Duna ,  dans  son  camp  retran- 
ché de  Drissa',  gouvernement  de  Vitebsk.  Mais 
voyant  Napoléon  prêt  à  le  tourner  pour  marcher 
sur  Moscou,  et  craignant  d'être  coupé  de  l'armée 
de  Bagration ,  il  se  précipita  vers  Smolensk  où 
il  arriva  le  28  juillet,  protégé  par  le  général  "Witt- 
genstein,  et  après  avoir  lui-même  repoussé  l'en- 
nemi. Là  s'opéra  la  jonction  des  deux  armées  de 
l'Ouest;  mais  bientôt  la  mésintelligence  se  mit 
entre  les  deux  chefs  ;  «  car,  dit  M.  de  Ségur, 
Bagration,  ce  vieux  Russe,  sur  les  frontières  de 
la  vieille  Russie,  frémissait  de  honte  à  l'idée  de 
reculer  encore  sans  combattre,  »  ainsi  que  le  pro- 
jetait «  la  valeur  froide,  le  génie  savant,  métho- 
dique et  tenace  de  Barclay,  dont  l'esprit,  alle- 
mand comme  la  naissance ,  s'obstinait  de  devoir 
tout  à  la  tactique  et  rien  à  la  fortune  ;  «  Le  même 
écrivain  dit  que  «  cette  retraite  des  Russes  se 
faisait  avec  un  ordre  admb-able,  «  que  leurs  po- 
sitions étaient  si  bien  choisies ,  prises  si  à  pro- 
pos ,  défendues  chacune  tellement  en  raison  de 
leur  force  et  du  temps  que  leur  général  voulait 
gagner,  que  leurs  mouvements  semblaient  tenir 
à  un  plan  arrêté  depuis  longtemps.  «  Parmi  nous, 
ajoute  M.  de  Ségur,  on  le  louait  de  s'être  main- 
tenu dans  cette  sage  défensive....  »  Et  cependant, 
en  Russie,  il  s'était  attiré  fanimadversion  géné- 
rale !  L'empereur  Alexandre  dut  lui  retirer  le 
commandement  pour  le  confier  (le  29  août)  à 
Koutousof,  que  la  faveur  pubUque  lui  désignait. 
Aussitôt  Barclay  de  Tolly  se  rangea  sous  les 
ordres  du  nouveau  généralissime,  et  le  seconda  de 
tous  ses  moyens.  II  commandait  l'aile  droite  de 
l'armée  à  la  bataille  de  la  Moskwa.  Mais,  le  22  sep- 
tembre ,  sa  santé  altérée  l'obligea  de  quitter  l'ar- 
mée ;  il  y  reparut  après  quelques  mois  de  repos, 
et  publia,  le  3  janvier  1813,  sa  fameuse  procla- 
mation aux  troupes  allemandes  comprises  dans 
l'armée  des  Français.  Après  avoir  pris  Thorn,  il 
s'avança  sur  Posen,  entra  en  Lusace,  et  se  si- 
gnala à  la  bataille  de  Bautzen  le  26  mai  ;  il  fut  en- 
suite chargé  du  commandement  en  chef  de  l'armée 
prusso-Tusse  ;  sous  lui ,  Wittgenstein  comman- 
dait les  Russes,  Blùcher  les  Prussiens,  et  le 
grand-duc  Constantin  la  garde  impériale  ;  Barclay 
conserva  ce  commandement  général  après  que  le 
prince  de  Schwrartzemberg  eut  été  placé  à  la  tête 
de  toutes  les  forces  de  la  coalition.  Ce  fut  Bar- 
clay qui  se  rendit  maître,  à  Culm,  de  Yandamme 
et  de  tout  son  corps  d'armée;  et  à  la  bataille  de 
Leipzig  il  fit  de  grands  efforts  pour  se  maintenir 
dans  sa  position.  Le  31  mars  1814,  jour  de  l'en- 
trée des  alliés  à  Paris ,  il  fut  nommé  feld-maré- 
chal-général.  Après  avoir  accompagné  à  Londres 
l'empereur  Alexandre ,  Barclay  rejoignit  son 
armée,  et  prit  son  quartier  général  à  Varsovie. 
Mais  à  la  nouvelle  du  retour  de  Napoléon  il  re- 
porta l'armée  russe,  par  marches  forcées,  sur 


475 


BARCLAY  —  BARCOS 


47i 


le  Rhin,  et  de  là  à  Châlons-sur-Marne,  à  Melun 
et  à  Vertus.  Bientôt  la  majeure  partie  de  l'arniée 
russe  quitta  la  France  sous  les  ordres  de  Bar- 
clay, qui  fixa  son  quartier  général  àMohilef,  d'où 
il  se  rendit  en  1817  à  Saint-Pétersbourg,  où 
Alexandre  lui  fit  l'accueil  le  plus  distingué,  et 
ordonna  en  son  honneur  une  revue  solennelle. 
L'année  suivante,  pour  rétablir  sa  santé  déla- 
brée, il  voulut  faire  un  voyage  à  l'étranger  ;  mais 
ri  mourut  en  route,  à  peu  de  distance  d'Inster- 
bourg,  en  Prusse,  à  l'âge  de  cinquante-neuf  ans; 
il  fut  enterré  à  Riga.  [Enc.  des  g.  du  m.] 
Biographie  des  Contemporains. 

*  BARCO  (Jean-Rodriguez  Garcia  del)  , 
peintre  espagnol  du  quinzième  siècle.  H  peignit 
les  fresques,  et  acquit  par  son  talent  un  tel  renom, 
qu'il  fut  chargé  de  peindre  les  corridors  et  les  ga- 
leries du  château  de  Barco  d'Avila  appartenant 
au  duc  d'Albe,  château  auquel  il  donna  le  nom 
de  l'artiste  décorateur. 

Quilllet,  Dictionjiaire  des  Peintres  espagnols.  —Rose, 
ffew  Biographical  Dictionary. 

*  BARCO  {Alonso  del),  peintre  espagnol,  né  à 
Madrid  en  1645,  mort  en  1685.  Élève  d'Antoli- 
nen ,  Barco  voulut  d'abord  peindre  l'histoire  ; 
mais  il  comprit  bientôt  que  ses  dispositions  étaient 
autres,  et  ne  s'adonna  plus  qu'au  paysage^  qui  lui 
valut  une  grande  célébrité.  Les  tableaux  de  ce 
peintre  se  distinguent  par  la  fraîcheur  du  coloris, 
la  grâce  et  la  délicatesse. 

Naglcr,  rieiies  AUgcmclnes  Kûnstler-Lexicon. 

BARCO-CENTENERA  {Martin  DEL ), mission- 
naire espagnol,  natif  de  l'Estremadure ,  vivait 
dans  la  deuxième  moitié  du  seizième  siècle.  Il 
passa  au  Paraguay  en  1573,  et  écrivit,  sous  le  ti- 
tre à'Argentina,  l'histoire  en  vers  de  la  rivière 
de  la  Plata  ;  Lisbonne  ;  1602,  réimprimée  dans  le 
tome  IH  du  Recueil  de  Barca;  Madrid,  1749. 
C'est  un  poërae  fort  médiocre ,  mêlé  de  fables  et 
d'épisodes  étrangers  au  sujet. 

JH.  Antonio ,  Bibl.  lUspana  not^a. 

BARCOK.  Voy.  Barkxjk. 

BARCOKHEBA    OU    BARCOKEBAS,  fameux 

imposteur  juif,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  deuxième  "Siècle  de  J.-C.  H  tint,  sous  Adrien, 
un  moment  tête  à  toutes  les  forces  de  l'empire 
romain.  Ce  nom  est  composé  de  deux  mots  orien- 
taux qui  signifient  fils  de  l'étoile,  et  faisait  al- 
lusion à  ces  paroles  du  Pentateuque  :  «  Il  sortira 
une  étoile  de  Jacob,  et  il  s'élèvera  un  sceptre 
d'IsraëL  «  Il  fut  plus  tard  changé  par  ses  enne- 
mis en  Bar-Coziba,  c'est-à-dire,  fils  du  men- 
songe. Le  véritable  nom  de  Barcokheba  était 
Siméon  :  c'est  du  moins  celui  qu'il  porte  sur  les 
médailles  qui  nous  restent  encore  de  lui ,  et  qui 
sont  chargées  de  légendes  samaritaines.  On  sait 
que  la  natton  juive  ne  fut  pas  anéantie  en  Pales- 
tine sous  Titus,  et  qu'à  différentes  époques ,  par- 
ticulièrement sous  Trajan ,  elle  chercha  à  recon- 
quérir son  indépendance.  Barcokheba,  voyant 
ses  compatiiotes  impatients  du  joug  romain,  réso- 
lut d'opérer  un  nouveau  mouvement.  Dans  cette 


vue,  il  chercha  à  sonder  les  dispositions  des  Juif 
de  Mésopotamie,  d'Egypte,  de  Grèce,  d'Italie  e 
même  des  Gaules.  Par  ses  ordres,  des  émissaires 
entre  auti-es  le  célèbre  Akiba  (votj.  ce  nom) 
parcoururent  toutes  les  provinces  de  l'empir 
romain.  Quand  tout  fut  prêt,  Barcokheba  se  C 
reconnaître  solennellement  comme  roi  et  comm 
messie ,  et  s'empara  par  surprise  de  plusieur 
places  fortes.  Tous  les  habitants  ,  particulière 
ment  les  chrétiens  qui  refusèrent  de  se  soumettr 
à  lui,  furent  mis  à  mort.  Cela  arriva  vers  l'ai 
131  de  notre  ère.  D'abord,  l'entreprise  de  Bar 
cokheba  eut  le  plus  grand  succès  :  une  multi 
tude  innombrable  de  Juifs  accourut  des  diverse 
parties  du  monde  pour  se  ranger  sous  son  étei: 
dard;  Julius  Sévérus,  général  des  armées d'A 
drien  et  l'un  des  plus  grands  capitaines  de  so 
temps,  fut  d'abord  obligé  d'agir  avec  circonspe{ 
tion,  et  se  contenta  de  surprendre  les  corps  q\ 
n'étaient  pas  sur  leurs  gardes.  Mais  peu  à  peul 
discipline  eut  la  supériorité  sur  le  fanatisme 
privé  de  toute  expérience  mihtaire.  L'armé 
juive,  enfermée  dans  la  forteresse  de  Betliai 
finit  par  succomber  sous  la  faim  et  les  fatigue; 
Barcokheba  péiit  dans  les  supplices ,  et  presqu 
tous  ses  partisans  furent  massacrés  ou  faits  es 
claves.  C'est  de  cette  époque  que  date  l'entier 
dispersion  du  peuple  Israélite  sur  la  face  de  I 
terre.  Non-seulement  Adrien  défendit  aux  Juil 
l'entrée  de  Jérusalem  ;  mais,  voulant  effacer  jus 
qu'au  souvenir  de  leur  ancien  état  religieux  ( 
politique ,  il  fit  raser  la  ville  sainte,  et  la  fit  re 
construire  sous  un  autre  nom.  Les  Juifs  ont  ei 
core  dans  leur  liturgie  des  hymnes  qu'ils  chai 
tent  en  mémoire  de  ce  terrible  événement.  Mai 
si  cette  guerre  fut  si  fatale  aux  vaincus,  elle  coût 
beaucoup  de  sang  aux  vainqueurs.  Elle  dura  ei 
viron  cinq  ans ,  et  ne  fut  terminée  qu'en  l'an  13( 
Il  existe  une  histoire  particulière  de  cette  guerr* 
en  allemand,  par  Mùnter  {Bzr  Jûdische  Krit 
unter  den  Kais^rn  Trajan  und  Hadrian] 
Altona,  1821.  [M.  Reinaud,  dansF^Enc.  des  t 
du  m.] 

Bayle,  Dictionnaire  Critique.  —  Moréri,  DictiormfA» 
Historique. 

BARCOS  (  Martin  de),  théologien  français,  i 
àBayonne  en  1600,  mort  le  22aoùt  1678.  Il  étal 
neveu,  par  sa  mèi-e,  de  Jean  Duvergier  de  Hai 
ranne,  fameux  abbé  de  Saint-Cyran,  et  eut  poi 
maître  Jansénius',  évêque  d'Ypres ,  alors  profes  \ 
seur  de  théologie  à  Louvain.  Il  se  chargea  ensuit 
de  l'éducation  du  fils  d'Arnauld  d'Andilly,  i 
succéda  en  1644  à  son  oncle,  dans  Fabbaye  c 
Saint-Cyran,  qu'il  rétablit  et  réforma.  Ses  lia 
sons  avec  le  docteur  Antoine  Arnauld  lui  firei 
jouer  un  rôle  important  dans  les  disputes  d 
jansénisme.  Ses  principaux  ouvrages,  aujoui 
d'hui  oubliés,  ont  pour  titre  :  la  Grandev 
de  l'Église  romaine  établie  sur  Vautoru< 
de  saint  Pierre  et  saint  Paul,  in-4*';- 
Traité  de  Tautorité  de  saint  Pierre  et  sain 
Paul,  qui  réside  dans  le  pape  successeur  û 


11*77  BARCOS 

:es  deux  apôtres ,  1 645 ,  in-4°  ;  —  Éclaïr- 
issement  de  quelques  objections  que  l'on  a 
armées  contre  la  grandeur  de  l'Église  ro- 
naine,  1646,  m-4°  :  ces  trois  ouvrages  lurent 
omposés  pour^,défendi'e  cette  proposition  insérée 
lar  l'auteur  dans  la  préface  de  la  Fréquente 
ommunion,  et  censurée  par  la  Sorboune  : 
Saint  Pierre  et  saint  Paul  sont  deux  chefs  de 
'Église  romaine ,  qui  n'en  font  qu'un  ;  »  —  une 
lensiire  du  Prœdestinatus  du  père  Sirmond, 
644,  in-8°  ;  —  Delà  Foi,  de  l'Espérance  et  de 
a  Charité;  1691 ,  2  vol.  in-12;  —  Exposition 
le  la  foi  de  V Église  romaine ,  touchant  la 
irâce  et  la  prédestination;  Cologne,  1700, 
0-8",  ou  1697,  in-12.  Cet  ouvrage  parut  pour  la 
•remière  fois  en  1697,  sous  le  voile  de  l'ano- 
lyme  ;  l'archevêque  de  Paris ,  de  Noailles ,  en  fit 
aisir  l'édition  et  condamner  le  livre. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 

*BARD  {Jean),  médecin  américain,  néà  Bur- 
ington  dans  le  New-Jersey  le  l^'  février  1716, 
ûort  en  1799.  Sa  famille,  française  d'origine,  était 
enue  en  Amérique  après  la  révocation  de  l'édit 
le  Nantes.  II  commença  à  pratiquer  la  chirurgie 
n  1737,  et,  à  la  demande  de  plusieurs  habitants 
le  New- York,  vint  s'établir  dans  cette  ville  à 
lartir  de  1743.  En  1750,  il  fit  avec  le  docteur 
liddleton  la  dissection  de  l'assassin  Hermann 
)arrolt  ;  c'est  la  première  opération  de  ce  genre 
[uel'ont  eût  encore  vue  en  Amérique.  Bard  laissa  : 
"Hssay  on  the  PleuresyofLong-Islandin  1749. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary . 

liARD  {Samuel),  médecin  américain,  né  à 
Philadelphie  le  1'"''  avril  1742,  mort  le  24  mai 
821.  Il  étudia  la  médecine  à  Londres  et  à  Édim- 
lourg,  où  il  fut  reçu  docteur  en  1765.  De  retour 
ans  sa  patrie,  il  fonda  à  New-York  une  école 
e  médecine,  une  bibliothèque  publique,  et  un 
ôpital  pour  l'instruction  des  élèves.  Il  compta 
armi  ses  nombreux  élèves  "Washington ,  et  fut 
ommé  en  1813  président  du  collège  des  méde- 
ins  et  chirurgiens  de  New-York.  Bard  a  publié 
n  mémoire  sur  l'Angine  gangreneuse  (traduit 
n  français  par  Pruette,  Paris,  1810,  in-8°), 
t  un  traité  d'accouchements  sous  ce  titre  :  A 
ompendium  of  the  theory  and  practice  of 
'urfiyi/eri/;  New-York,  1811-1815,  in-8°. 

Allen ,  American  Biogruphy. 

''BiL.RDAji  Y  ÂZARA  (Don  Eusebio  de), 
crame  d'État  espagnol,  né  à  Huete  dans  la  pro- 
ince  de  Cuença  en  1765,  mort  à  Madrid  le 

mars  1844.  Destiné  à  la  carrière  diplomatique 
ar  son  oncle,  qui  avait  représenté  son  gouverae- 
aent  à  Paris  et  à  Rome,  il  fut  d'abord  chef  de 
ureau  à  la  chancellerie  d'État  à  Madrid,  en 
808;  puis  il  accompagna  D.  Pedro  Cevallos 
ans  sa  mission  à  Bayonne.  Ce  fut  Bardaji  qui 
édigea  les  notes  qui  mirent  l'Europe  au  courant 
es  conférences  dont  cette  ville  fut  le  siège.  H 
uivit  ensuite  la  junte  centrale  à  Séville;  et,  au 
etour  d'une  mission  qu'il  alla  remplir  à  Vienne , 
l  fut  appelé  par  la  régence  de  Cadix  au  minis- 


—  BARDAS 


478 


tère  des  affaires  étrangères.  L'influence  de  l'am- 
bassadeur d'Angleterre  le  fit  ensuite  envoyer  en 
mission  à  Lisbonne  en  1812,  puis  à  Saint-Pé- 
tersbourg. C'est  alors  qu'il  amena  la  conclusion 
du  traité  de  Welicki-Lucki ,  en  vertu  duquel  la 
Russie  reconnaissait  la  constitution  des  cortès 
de  1812.  Ambassadeur  à  Turin  à  partir  de  1816, 
il  y  favorisa  la  révolution  de  1821  ;  et  lorsqu'elle 
fut  comprimée,  il  fut  chargé  d'une  mission  à 
Paris.  Eu  1822  il  fut  appelé  de  nouveau,  mais 
pour  peu  de  temps ,  au  ministère  des  relations 
extérieures  ;  après  quoi  il  vécut  loin  des  affaires 
politiques  jusqu'en  1834,  époque  où  il  fut 
appelé  à  la  dignité  de  Procer  du  royaume  et 
chargé,  pour  la  troisième  fois,  de  diriger  le  dé- 
partement des  affaires  étrangères.  Il  appartenait 
au  parti  modéré,  favorisait  la  politique  française, 
et  faisait  opposition  au  ministère  Calatrava. 
Lors  de  la  retraite  de  cette  administration  il  ob- 
tint, le  10  août  1837,  et  grâce  à  l'influence 
d'Espartero,  la  présidence  du  conseil  des  mi- 
nistres, qu'il  dut  céder  peu  de  temps  après,  le 
17  décembre  de  la  même  amiée,  au  comte  d'O- 
falia.  A  dater  de  ce  j  oui',  Bardaji  quitta  définiti- 
vement le  champ  de  la  politique. 
Conversations-Lexicon. 

liARDANES,  surnommé  le  Turc.  Voy.  Ikènr 

et  NiCKPHORE. 

B.^RDAJVES.  Voy.  Philippicts, 

BARDAS,  patrice  de  Constantinople ,  mort  le 
21  avril  866,  frère  de  l'impératrice  Théodora, 
mère  de  l'empereur  Michel  En,  fut  un  des  tu- 
teurs de  ce  prince  après  là  mort  de  Théophile, 
en  842.  Homme  instruit,  il  rétablit  les  sciences 
dans  l'empire,  en  décadence  depuis  Léon  l'I- 
saurien  qui  avait  fait  brûler  la  bibliothèque  de 
Constantinople.  Pour  acquérir  plus  d'autorité,  il 
massacra  en  856  Théoctiste,  général  des  troupes 
de  l'empereur  Michel  ni ,  et  fut  mis  à  sa  place. 
Il  fit  ensuite  cloîtrer  l'impératrice  sa  sœur,  répu- 
dia sa  femme  pour  vivre  avec  sa  belle-fille,  et  fit 
chasser  saint  Ignace  du  siège  patriarcal,  qu'il 
donna  à  l'eunuque  Photius,  son  neveu,  en  858. 
Cette  injustice  fut  la  source  du  schisme  de  l'E- 
glise grecque  vers  860.  Bardas,  se  frayant  un  che- 
min à  l'empire,  engagea  Michel  à  l'honorer  de  la 
dignité  de  César.  Ce  titre  ne  l'empêcha  pas  de 
concevoir  une  forte  jalousie  contre  Basile  le  Ma- 
cédonien, homme  de  basse  naissance,  mais 
adroit  et  entreprenant,  qui  gagna  la  confiance  de 
l'empereur  en  servant  ses  plaisirs.  Leur  haine 
mit  tout  en  mouvement  à  la  cour  de  Constanti- 
nople. Bardas ,  voyant  l'ascendant  qu'avait  Ba- 
sile ,  feignit  de  se  réconcilier  avec  son  ennemi  ; 
mais  Basile,  aussi  fourbe  que  lui,  l'assassina. 

BARDAs-scLERUS ,  général  sous  l'empereur 
Jean  Zimiscès  mourut  vers  990.  Il  s'acquit  une 
grande  autorité  à  Constantinople  par  ses  intrigues, 
sa  hardiesse  et  son  coiu-age.  Après  la  mort  de 
Jean  Zimiscès,  en  975,  il  se  souleva  contre 
Basile  II  et  Constantin  le  jeune  Porphyrogénète, 
et  se  fit  proclamer  empereur  par  les  troupes. 


479 


BARDAS 


On  luij  opposa  divers  généraux;  il  fut  presque 
toujours  vainqueur;  mais  il  échoua  contre  Bar- 
das Phocas.  Une  bataille  livrée  à  Amorée  en 
Phrygie  n'ayant  pu  terminer  la  guerre ,  les  deux 
généraux  résolurent  de  se  battre  le  lendemain 
en  duel.  Sclérus,  blessé  dangereusement,  fut 
réduit  à  chercher  un  asile  dans  les  États  du  kha- 
life de  Bagdad,  qui  le  fit  arrêter  en  979.  Ayant 
obtenu  sa  liberté  l'année  d'après ,  il  se  joignit  à 
Bardas  Phocas,  qui  avait  pris  la  pourpre,  et 
partagea  l'empire  avec  lui.  Phocas ,  poursuivi  par 
les  troupes  de  l'empereur,  fut  tué  bientôt  après 
en  986.  Sclérus ,  las  d'une  vie  orageuse ,  se 
rendit  à  Constantinople,  et  se  soumit  volontaire- 
ment à  Basile.  Lorsqu'on  le  présenta  à  l'empe- 
reur, ce  priuce  ne  put  s'empêcher  de  sourire , 
en  voyant  ce  vieillard  presque  octogénaire  que 
l'ambition  n'avait  cessé  de  dévorer.  Cependant, 
loin  de  l'humilier,  U  lui  conserva  sa  charge  de 
grand  maître  du  palais,  et  le  traita  comme  un 
ancien  officier  qui  avait  autrefois  rendu  des  ser- 
vices à  l'État,  en  repoussant  les  Russes,  les 
Bulgares  et  les  autres  ennemis  de  l'empire. 

Le  Beau,  Histoire  du  Bas-Empire. 

*  BARDE  (Vicomte  de),  peinti-e  d'histoire 
naturelle ,  contemporain.  On  a  de  lui  des  aqua- 
relles représentant  certains  minéraux  du  ca- 
binet du  Roi,  des  vases  grecs,  des  oiseaux; 
ces  ptrvrages  figurèrent  aux  expositions  de  1817, 
1819  et  1822.  t 

Nagler,   Nettes  AUgemeines  Kùnstler-Lexicon. 

BAKDE  (  Jean  de  la  )  ou  Labardseus,  diplo- 
mate, né  à  MaroUes-sur-Seine  vers  1600,  mort  à 
Paris  en  1692.  Il  fut  protégé  par  le  cardinal  Ma- 
Karm ,  et  occupa  pendant  douze  ans  le  poste 
d'ambassadeur  français  en  Suisse.  On  a  de  lui, 
en  latin ,  l'Histoire  de  son  temps  ;  les  dix  pre- 
miers livres  (Paris,  1671,  in-4'')  renferment  le 
récit  des  événements  arrivés  de  1643  à  1652  ;  la 
suite  est  restée  inédite.  U  a  aussi  publié  sous  le 
voile  de  l'anonyme  un  livre  de  théologie  :  de 
Eucharistia;  Soleure,  1662,  io-S"  ;  réimprimé  en 
1663  avec  le  nom  de  l'auteur. 

Bayle,  Dictionnaire  critique.  —  Wlequefort,  De  l'Am- 
bassadeur, t.  I,  p.  959. 

*BARDELEBEN  (^Mr^DE),  député  prussien, 
né  le  24  avril  1796.  Il  s'associa,  comme  avait 
fait  son  père ,  mort  pendant  le  siège  de  Kustrin, 
au  dévouement  patriotique  des  Allemands  en 
1813,  bien  qu'il  ne  fût  âgé  alors  que  de  dix-sept 
ans.  n  se  retira  du  service  après  le  rétablissement 
de  la  paix,  épousa  en  1819  lafiUe  du  président 
d'Auerswald  de  Konigsberg,°'et  vécut  dans  la  re- 
traite jusqu'en  1834.  Il  fut  appelé  alors  à  repré- 
senter la  noblesse  à  la  diète  provinciale.  En  1840, 
lors  de  la  prestation  de  foi  et  hommage  au  roi, 
il  s'associa  à  ceux  qui  pétitionnèrent  pour  l'in- 
troduction d'un  nouveau  système  gouvernemen- 
tal, c'est-à-dire  pour  l'organisation  du  gou- 
vernement représentatif.  (La  diète  de  1847  le 
vit  se  poser  en  adversaire  prononcé  des  hom- 
mes placés  au  pouvoir,  et  notamment  de  M.  de 


-  BARDI  480 

Bodelschvring.  D  ne  s'écavtapas  de  cette  ligjie  de 
conduite  en  1848.  Député  du  cercle  de  Kônigs- 
berg  à  l'assemblée  nationale  de  Francfort,  il 
siégea  au  centre  droit.  Après  le  meurtre  du  gé- 
néral d'Auerswald,  son  beau-frère  (  18  septembre 
1848  ),  il  se  rendit  à  Berlin  avec  les  enfants  mi- 
neurs de  la  victime.  Nommé  représentant  à  l'as- 
semblé nationale  de  Prusse,  il  ne  put  y  siéger,  à 
cause  du  retard  dans  la  confirmation  de  son  élec- 
tion, que  lorsque  le  siège  de  l'assemblée  fut 
transporté  à  Brandebourg  ;  il  vota  alors  avec  la 
droite,  et  signa  le  manifeste  des  députés  conser- 
vateurs contre  la  démagogie.  Il  ne  fit  point  partie 
de  l'assemblée  de  1849  ;  mais  il  représenta  Kônigs- 
berg  dans  celle  qui  suivit,  et  s'y  éleva,  avec  une 
énergie  qui  eut  du  retentissement,  contre  la  po- 
litique de  M.  de  Manteufel. 

Conversations-Lexicon. 

*BARDELLi  (Alexandro),  peintre  de  l'école* 
florentine,  né  à  Uzzano  près  Pescia,  mort  en 
1633.  H  fut  élève  du  Currado,  et  se  forma  un 
style  qui  tient  de  celui  de  son  maître  et  de  ce- 
lui du  Guerchin.  On  a  de  lui  quelques  tableaux^ 
dans  l'église  de  Pescia. 

Lanzl,  Storia  Pittorica.  —  Ticozzi ,  Dizionario  dei 
Pittori.  —  L.  Crespl,  Descrizione  délie  ScuUure,  Pitture 
ed  Architetture  di  Pescia.  1 

BARDESANES,  hérétique  valentinien  du  se-ej 
cond  siècle.  Il  réfuta,  après  les  avoir  embrassées,- 
les  doctrines  de  son  maître  Valentin.  Il  défendit  i 
ensuite  le  christianisme,  quoique  contraire  sur 
plusieurs  points  à  l'orthodoxie.  En  vain  Apollo-  ; 
nius  de  Chalcédolne,  maître  de  Marc-Aurèle, 
voulut-il  faire  abandonner  la  religion  du  Christ  à 
Bardesanes  ;  celui-ci  résista.  Il  fit  des  disciples  qui  ^ 
s'appelèrent  les  bardesaniens,  et  développèrent 
le  système  de  leur  maître.  Bardesanes  laissa  un 
ouvrage  dirigé  contre  l'astrologue  Abidas  ;  on  en  i 
trouve  un  curieux  fragment  dans  la  Prépara- 
tion évangélique  d'Eusèbe. 

Eusèbe,  Prépar.  evang.,  1.  VI,  c.-lO. 

BARDET  (Pierre),  avocat,  né  à  Montaguet  eni 
Bourbonnais  le  U  décembre  1591 ,  mort  à  Mou-i 
lins  le  20  septembre  1685.  Il  étudia  à  Toulouse, 
et  exerça  quelque  temps  son  état  à  Paris.  On  a 
de  lui  un  Recueil  d'arrêts  au  parlement  de 
Paris,  2  vol.  in-fol.;  Paris,  1690,  et  Avignon, 
1773,  in-fol.,  2  tom.  en  1  vol.,  publiés  la  pre- 
mière fois  par  Berniyer,  son  compatriote,  qui 
les  accompagna  de  notes  et  de  dissertations.  La 
deuxième  édition  a  été  donnée  avec  des  augmen-i 
tations  par  Lalaure. 

Morérl,  Dictionnaire  historique  (  6dlt.  de  1759  ). 

BARDET  DE  VILLENEUVE.  Voy.  VILLE- 
NEUVE. 

BARDI  (  Dca  c?e^),  religieuse  italienne,  native 
de  Florence,  vivait  au  quinzième  siècle.  On  a 
d'elle  :  Canzone  ou  Ode  sur  la  mort  d'un  geai,  l 
insérée  dans  le  t.  in  des  Opère  burlesche  di  ' 
Berni. 

Mazzuchelll ,  Scrittori  d'Italia. 

BARDI  (/ean),  comte  de  Vernio,  musicographe  i 
itahen,  natif  de  Florence,  vivait  dans  la  dernière 


481  BARDI  - 

moitié  du  seizième  siècle.  H  fut  membre  de  l'A- 
cadémie de  la  Crusca  et  de  celle  des  Alterati  de 
Florence.  Il  fut  appelé  à  Rome  par  Clément  vni, 
qui  le  nomma  maestro  di  caméra.  Au  rapport  de 
Doni ,  Bardi  aurait  eu  le  premier  l'idée  de  mettre 
les  opéras  en  musique.  On  a  de  lui  :  Discorso 
mandata  da  Giov.  de  Bardi  à  Giulo  Cac- 
nni  detto  Romano,  sopra  la  Musica  antica 
e'I  cantar  bene,  dans  Doni,  t.  H,  p.  233. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BARDI  {Jérôme),  historien  italien,  ué  à  Flo- 
rence vers  1544,  mort  le  28  mars  1593.  Il  entra 
dans  l'ordre  des  Camaldules ,  qu'il  quitta  bientôt 
pour  se  retirer  à  Venise,  où  il  devint  curé  de  la 
paroisse  de  Saint-Mathieu  et  Saint-Samuel.  On 
1  de  lui  :  une  continuation  (de  1535  à  1575),  à 
Toannis  Lucidi  Samothsei  Chronicon  ab  orbe 
oondito  usque  ad  annum  1535,  etc.;  Venise, 
1575,  in-4°; —  Cronologla  universale  délia 
:reazione  d'Adamo  sino  al  1581;  Venise,  1681, 
î  vol.  gr.  in-fol.  et  petit  in-4°  ;  —  Vittoria  navale 
■>ttenuta  délia  republica  de  Venezia  contra  Ot- 
lone,  figliuolo  di  Federigol,  imperadore,etc.; 
Venise,  1584, in-4°,  et  1619, in-4°;  —une  expli- 
cation des  tableaux  historiques  qui  ornent  le 
mlais  du  doge  à  Venise,  1587,  in-8°,  souvent 
■éimprimée  ;  —  Belle  cose  notabili  délia  città 
ii  Venezia  e  degli  uomini  illustri  di  quella 
iominante  ;ihid.,  1587, 1592, 1601, 1660,  in-8°; 
—  une  traduction  italiemie  du  Martyrologe  ro- 
nain,  etc.;  Venise,  1585,  in-4°; 

Tiraboschi,  Storia  délia  lett.  ital. 

BAJ&Di  {Jérôme),  médecin  et  théologien  ita- 
ien,  né  à  Rapallo  le  7  mars  1603,  mort  vers 
1670.  Sa  mauvaise  santé  l'obligea  de  se  séparer 
le  la  compagnie  de  Jésus,  à  laquelle  il  appartint 
«ndant  cinq  ans.  De  Gênes  où  il  alla  ensuite,  et 
)ù  il  fut  reçu  docteur  en  médecine  et  en  théo- 
ogie ,  il  vint  à  Pise  ,  où  il  obtint  de  Julien  de 
Hédicis,  archevêque  de  cette  ville,  la  chaire  de 
)hllosophie.  Il  se  rendit  plus  tard  à  Rome,  où  il 
•esta  depuis  1651  jusqu'en  1667,  et  obtint  d'A- 
exandre  Vn  la  permission  d'exercer  la  méde- 
ïine.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Prolusio 
ohilvsophica  habita  in  Pisarum  celeberrimo 
ithenseo,  XI  mensis  novembris  1633;  Pise, 
1634,  in-4°;  —  Medicus  politico-catholicus ; 
jênes,  1643,  in-S";  —  Theatrum  naturas  ia- 
Wochîjmicx  rationalis;  Rome,  1654,  in-4°;  — 
Xaverius  Peregrinus,pede  pari  et  impari  des- 
riptics;  Rome,  1659,  in-4°,  poëme  qui  valut  à 
Sardi  une  pension  de  cinquante  écus  romains , 
le  la  part  du  pape.  H  laissa  un  manuscrit  sous 
e  titre  singulier  :  Musica  medica,  magica, 
iissona,  etc. 

Fcller,  Biographie  universelle. 

BARDI  {Laurent),  philosophe  italien,  natif 
le  Florence ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
lix-septième  siècle,  et  laissa  :  Sapientise  pignus 
amabile,  philosophia  universa  ;  Florence,  1647, 
in-fol. 

Mazzuchelll,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplément 
i  JOclier,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 


BARDIN 


482 


POOT.   BIOGR.  UNIVERS. 


T.  IV. 


*  BARDI  {Minello- Antoine  be),  sculpteur 
italien,  natif  de  Padoue ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  On  ne  saurait  le  classer 
parmi  les  artistes  de  premier  ordre.  H  y  a,  dans 
la  chapelle  de  Saint-Antoine  de  Padoue,  un  bas- 
relief  QXiTiisÛ!iv&  et  une  statue  de  sainte  Jus- 
tine, sortis  du  ciseau  de  Mmello  Bardi. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Sûnstler-Lexicon. 

BARDI  {Pierre  de),  comte  de  Vemio ,  critique 
italien,  natif  de  Florence,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  fut  mem- 
bre de  plusieurs  académies  d'Italie.  On  a  de  lui  : 
Discorso  di  Massimo  Tirio,filosofo  platonico; 
Venise,  1642,  in-4°,  traduit  du  latin  de  Pazzi';  — 
Avolio  Ottone  e  Berlinghieri ,  poema  eroico. 
C'^st  un  poëme  comique  portant  l'anagramme 
de  l'auteur;  Florence,  1643,  in-12. 

Mazzuchelli, 5cniiori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplément 
à  Jôcber,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

-  *BARDiL,i  {Burchhardi),  jurisconsulte  al- 
lemand, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle,  n  professa  les  Pandectes  à  Tubingue, 
et  laissa  :  Conclusiones  theoretico-practicae  ad 
Pandectas,  et  de  nombreuses  dissertations  sur 
divers  points  de  droit. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BARDîi.i  {Jean  Wendel),  écrivain  alle- 
mand, natif  de  Reutlingen ,  mort  le  29  août  1740. 
Après  avoir  étudié  à  Tubingue,  il  accompagna  en 
qualité  de  prédicateur  le  prince  Maximilien-Em- 
manuel  de  Wurtemberg,  vint  ensuite  professer 
à  Stuttgart  en  1710,  fut  nommé  conseiller  ducal 
en  1730,  et  laissa  :  Reisen  und  Campagnen 
dtirch  Deutschland ,  in  Polen  Litthaicen\, 
Roth  und  Weiss-Russland,  Volhynien,  Sibirien 
und  Ukraine  (Voyages  et  campagnes  en  Alle- 
magne, Pologne ,  Lithuanle ,  dans  la  Russie-Blan- 
che et  Rouge,  en  Volhynie,  en  Sibérie  et  dans 
l'Ukraine)  ;  —  Reisebeschreibung  von  Pultawa 
nach  Bender  (relation  d'un  voyage  de  Pultawa 
à  Bender.) 

Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BARDIN  (  Pierre  ),  jurisconsulte  français,  na- 
tif de  Toulouse,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  quinzième  siècle.  Sa  famille  avait  marqué 
parmi  les  capitouls  dès  le  quatorzième  siècle, 
et  lui-même  devint  membre  du  parlement  eu 
1424.  On  a  de  lui  :  De  immunitate  monacho- 
rum  ;  —  De  jurisdictione  ecclesiastica  ;  — 
Media  pro  reprimenda  nimia  Episcoporum 
autoTitate ,  ouvrage  très-hardi  pour  l'époque  ; 

—  un  commentaire  sur  le  titre  des  décrétâtes , 
intitulé  :  De  Episcopali  audientia.  La  plu- 
part de  ces  écrits  sont  remarquables  pour  le 
temps  où  ils  furent  composés. 

La  Taille,  Annales  de  Toulouse. 

BARDIN  (  Jean  ), peintre  français,  né  à  Mont- 
bard  le  31  octobre  1732,  mort  à  Orléans  le  6 
octobre  1809.  H  eut  pour  maîtres  Lagrenée 
l'ainé  et  Pierre,  premier  peintre  du  roi,  et  devint 
membre  de  l'Institut  et  directeur  de  l'école  des 
beaux-arts  d'Orléans.  Il  eut  pour  élèves  David  et 
Regnault.  On  cite  parmi  ses  œuvres  :  TulUe  fai- 

16 


4SÎ 


sont  passer  son  char  sur  le  corps  de  son  père, 
qui  lui  valut  le  grand  prix  au  concours  de  1764. 

—  Sainte  Catherine  au  milieu  des  docteurs , 

—  V Immaculée-Conception  ;  —  l'Exaltation 
de  sainte  Thérèse,  —  une  Vierge,  —  une  Ré- 
surrection ,  —  Andromaque  pleurant  sur  les 
cendres  d' Hector , —  V E enlèvement  des  Sa- 
tines ,  —  le  Massacre  des  Innocents  ne  sont 
pas  non  plus  sans  mérite.  Les  dessins  de  Bardin 
inédits  sont  fort  estimés. 

Nouvelle  Biographie  des  Contemporains.  —  Nagler; 
NeuesiMlgemeines  KUnstler-Lexicon.  —  Le  Bas  ,  Ency- 
clopédie de  la  France. 

BARDIN  (  Pierre  ) ,  membre  de  l'Académie 
française ,  né  à  Rouen  en  1590  ,  mort  en  1637. 
n  se  noya  en  voulant  sauver  d'Humières,  son 
élève  et  son  bienfaiteur.  Chapelain ,  dans  une 
épitaphe  faite  par  ordre  de  l'Académie ,  dit 
«  que  les  vertus  se  noyèrent  avec  lui...  »  Bardin 
laissa  quelques  ouvrages ,  écrits  d'un  style  lâche 
et  incorrect.  Les  principaux,  sont  :  le  Grand 
Chambellan  de  France,  1623,  in-fol.  ;  — 
Pensées  morales  sur  l' Ecclésiaste,  1629,  in-S"  ; 

—  Essai  sur  V Ecclésiaste  de  Salomon;  Pa- 
ris, 1626,  in-8";  —  le  Lycée,  ou  de  l'Honnête 
Homme,  2  vol.  in-8°,  1632  et  1634. 

Le  Bas,  Dictionnaire  Encyclopédique  de  la  France. 

BARDIN  (  Guillaume  )  ,  jurisconsulte  du 
quinzième  siècle ,  fils  de  Pierre  Bardin ,  con- 
seiller au  parlement  de  Toulouse ,  a  écrit  une 
Chronique  du  Languedoc  (  de  1031  à  1454  ), 
imprimée  dans  le  t.  IV  de  l'Historia  chrono- 
logica  parlamentorum  patrias  Occitanias ,  de 
D.  Vaissette  et  D.  de  Vie. 

BARDIN  (  Etienne-Alexandre ,  baron  ) ,  fils 
du  peintre  Jean  Bardin ,  né  à  Paris  le  30  aviil 
1774,  mort  à  Montargis  en  novembre  1840.  Il 
entra,  en  1792,  dans  la  carrière  mUitaire,  et  prit 
part  à  toutes  les  campagnes  de  la  Révolution  et 
de  l'Empire.  D  fut  nommé  en  1811  colonel  des 
pupilles  de  la  garde,  et  remplit,  dans  la  campa- 
gne de  Dresde ,  les  fonctions  de  général  de  bri- 
gade. Il  a  composé  plusieurs  ouvrages  estimés  : 
le  plus  connu  est  un  Manuel  d'infanterie ,  qui 
a  été  traduit  dans  les  principales  langues  de  l'Eu- 
rope. 

M.  le  colonel  MoUière,  neveu  de  Bardin,  a 
publié,  de  1841  à  1851,  le  Dictionnaire  de  l'ar- 
mée de  terre,  ou  Recherches  historiques  sur 
l'art  et  les  usages  militaires  des  anciens  et 
des  modernes  (volume  in-8°  de  5,337  pages, 
divisé  en  dix-sept  parties),  à  la  composition  du- 
quel le  savant  et  infatigable  général  avait  consa- 
cré trente  années  de  sa  laborieuse  carrière.  Bar- 
din a  collaboré  au  Complément  du  Diction- 
naire de  l'Académie  française,  au  Diction- 
naire de  la  Conversation,  à  V Encyclopédie  des 
gens  du  monde,  etc.  Il  était,  depuis  1836,  mem- 
bre de  l'Académie  des  Sciences  de  Turin, 

.  Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France.  — 
j}iographie  des  Contemporains.  —  Quérard ,  France 
littéraire.  Supplément- 

*  BARDINI  {François) ,  écrivain  italien,  vi- 


BAROm  —  BARDON  484 

vait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Chiliœ  quœsitorum  et  respon- 
sionum  Mathematicae  disciplinas  ad  totius 
universi  cognitionem  spectantium  ;  Bologne, 
1573,  in-4°. 

yiaziMcheWx,  Scrittori  d'Italia.  —  AdeluDg,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Ailgemeines  Gelekrten-Lexinon. 

RARDiSANËS  ,  le  Babylonien,  historien,  vi- 
vait au  deuxième  siècle  de  l'ère  chrétienne,  sous 
Éliogabale  et  Alexandre-Sévère.  Bardisanès  a 
écrit  sur  la  Philosophie  des  Indiens.  Il  avait, 
au  rapport  de  Porphyre,  recueilli  des  notices  sur 
ce  sujet  auprès  des  ambassadeurs  envoyés  par 
les  rois  de  l'Inde  à  Éliogabale,  avant  que  celui-ci 
quittât  la  SyTie  pour  se  rendre  à  Rome.  Por- 
phyre a  emprunté  de  l'ouvrage  de  Bardisanès 
un  assez  long  morceau  (sur  le  Styx),  que  Stobée 
a  inséré  dans  ses  extraits. 

Schœll,  Histoire  de  la  liUérature  grecque,  t.  VII, 
p.  278. 

*BARDOMNi  {Mathieu),  géographe  italien, 
né  à  Vérone  dans  la  première  moitié  du  sei- 
zième siècle.  On  a  de  lui  :  Lihri  III  de  Cœli- 
plano  seu  de  Planispheerïo  ;  Venise,  1530. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARDON  {Michel-François  Dandré),\s€m.- 
tre  et  graveur  français ,  né  à  Aix  en  Provence 
en  1700,  mort  à  Paris  en  1733.  Destiné  d'abord 
k  la  magistrature ,  il  se  fit  recevoir  avocat  à 
Paris  et  revint  exercer  en  Provence.  Plus  tard, 
^  il  étudia  le  dessin  sous  la  direction  de  J.-B.  Van- 
loo ,  son  compatriote  ;  et,  après  s'être  fait  con- 
naître en  Provence ,  il  vint  à  Paris ,  où  il  rem- 
plaça Lépicier  dans  la  chaire  de  professeur 
d'histoire  à  l'École  de  peinture.  Il  devint  aussi 
directeur  de  l'Académie  de  Marseille  ;  mais  il 
continua  de  séjourner  dans  la  capitale ,  et  laissa 
le  pinceau  pour  ne  s'occuper  que  de  la  théorie  et 
de  l'instruction  de  ses  élèves,  pour  lesquels  il 
écrivit  la  plupart  de  ses  ouvrages,  dédiés  au 
marquis  de  Marigny,  son  ami  et  protecteur. 
Parmi  ses  tableaux,  dont  quelques-uns  se  voyaient 
aux  Capucins  du  Marais,  aux  Missions-Étran- 
gères et  aux  Filles-Saint-Thomas  de  Villeneuve, 
on  remarque  un  Auguste  faisant  précipiter 
dans  le  Tibre  les  personnes  accusées  de  pé- 
culat,  et  l'Enfance  et  la  Naissance,  qui  a  été 
gravé  par  Balechou.  Bardon  a  publié  :  Histoire 
universelle,  traitée  relativement  aux  arts  de 
peindre  et  de  sculpter;  1769,  3  vol.  in-12; 
—  le  Passage  du  Var,  poëme  historique;  Mar- 
seille ,  1750  ;  —  Conférences  sur  Vutilité  que 
les  artistes  peuvent  retirer  d'un  cours  d'his- 
toire universelle  ;  1751  ;  —  l'Impartialité 
sur  la  musique,  épître  à  M.  J.-J.  Rous- 
seau; 1744; —  Livre  des  Principes  à  des- 
siner; ilbi  et  1764,  in-4°;  —  Monument 
de  la  ville  de  Reims'j  1765 ,  in-12  ;  —  Anec- 
dotes sur  la  mort  de  Bouchardon;  1764  ;  — 
Vie  de  Carie  Vanloo ;  Paris,  1765,  in-12;  — 
Traité  de  peinture,  suivi  d'un  Essai  sur  la 
sculpture,  ettd'un  catalogue  raisonné  des 
plus  fameux  peintres,  sculpteurs  et  graveurs 


485 


BARDON  —  BARË 


485 


de  l'école  française,  pour  servir  d'introduc- 
tion à  l'histoire  universelle  relative  à  ces 
beaux-arts;  Paris,  1765,  2  vol.  iii-12  ;  — 
Costîime  des  anciens  peuples,  collection  de 
360  pi.  gravées  par  Cochin,  et  accompagnées 
de  traits  lùstoriques  et  de  réflexions  critiques  ; 
Paris,  1772,  et  Paris,  1784,  4  vol.  grandin-fol., 
édition  Cochin. 

Nagler,  Neues  Jllgemeines  Kûnstler-l^xicon.  — Qué- 
rard,  ta  France  littéraire.  —  Feller,  Biographie  nni- 
verseile. 

BARDON  DE  BRUN  (Bernard) ,  auteur 
tragique  français ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  seizième  siècle  ;  il  laissa  :  Saint  Jacques, 
tragédie  en  cinq  actes  et  en  vers  ;  Limoges , 
1596,  in-8". 

Bibliothèque  du  Thédtre-Français,  t.  1,  p.  309.  —  Le 
P.  Etienne  Petit,  yie  de  Bernard  Bardon  ;  Bordeaux, 
163fi  ;  Limoges,  1644  et  1668,  in-8'. 

*BARDOïJ  ( ),  artiste  dramatique  fran- 
çais ,  contemporain ,  natif  de  Montpellier.  On 
se  trompa  d'abord  sur  sa  vocation  eu  le  pla- 
çant, à  l'âge  de  dix.-huit  ans,  chez  un  avoué  ; 
aussi  déserta-t-D  un  jour  l'étude  du  légiste  pour 
représenter  sur  un  théâtre  de  société  César,  le 
César  tragique.  Mais  là  n'était  pas  encore  la  vo- 
cation du  futur  Bardou  ;  sa  voix,  sa  figure  prê- 
taient aux  rires  de  la  comédie,  plutôt  qu'aux 
larmes  de  la  tragédie.  Laissant  le  cothurne,  qui 
le  blessait,  il  se  fit  musicien  et  entra  dans  les 
secondes  basses  ;  et  pourtant  il  lui  fallut  encore, 
durant  une  de  ces  pérégi'inations  comiques  que 
Scarron  a  reproduites,  essuyer  les  sévères  leçons 
de  ce  grand  capricieux  qui  s'appelle  le  public. 
Bardou  se  mit  de  nouveau  à  la  recherche  de  son 
véritable  talent.  C'est  au  Vaudeville  de  Paris , 
après  avoir  passé  par  les  villes  du  Midi,  dont  il 
a  d'ailleurs  gardé  l'accent ,  qu'il  eut  enfin  con- 
science de  lui-même  et  de  ses  facultés.  De  nom- 
breuses créations  témoignent  de  la  rondeur  et  du 
naturel  de  Bardou.  Il  s'est  surtout  fait  remar- 
quer, même  à  côté  d'Arnal,  dans  Passé  minuit; 
—  les  Petites  misères  de  la  vie  humaine;  — 
les  Mémoires  du  Diable ,  etc. 

Dictionnaire  de  la  Conversation. 

BARDOU  (Jean),  prêtre  et  littérateur  fran- 
çais, né  en  1729,  mort  le  15  mars  1803.  Il  fut 
curé  de  Billy-aux-Oies,  en  Champagne,  sur  les 
bords  de  la  rivière  d'Aisne,  près  d'Attigny.  On  a 
de  lui  :  Amusement  d'un  philosophe  solitaire  ; 
Bouillon,  1783,  3  vol.  in-8° ;  —  V Esprit  des 
Apologistes  de  la  religion  chrétienne;  1776, 
3  vol.  in-12;  —  Histoire  de  Laurent  Marcel, 
ou  l'Observateur  sans  préjugés  ;  Lille,  1770, 
1781. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BABDOZZi  (  Jean  de),  savant  hongrois,  mort 
le  18  mars  1819.  Il  passa  les  dernières  années 
de  sa  vie  à  Pesth,  adonné  tout  entier  à  l'étude. 
On  a  de  lui  :  une  continuation  des  Analecta  Sce- 
pusii  de  Charles  Magner;  —  Animadversiones 
historico-critico-diplomaticasinopus  de  Insur- 
rectione  nobiUum,  auctore  Josepho  Keresztu- 


rio;  Vienne,  1790  ;  —  Vulgatum  cum  recensione 
apocrisiîim  de  Banderiis  hungaricis  ;  Vienne 
(ouvrage  anonyme),  1785;  — Observationes 
Gregorii  Berzeviczii  libellum  de  commercio 
et  industria  Hung arias  ;  Leutschoviae,  1797. 

Feller,  Biographie  universelle. 

^BARDUA  [Caroline) ,  femme  peiotre  alle- 
mande, contemporaine.  Elle  eut  pour  maître  G.  de 
Kugelchen  de  Dresde,  peintre  distingué  lui- 
même.  Elle  débuta  dans  l'art  par  des  copies  des 
tableaux  de  ce  maître,  et  se  fit  ensuite  connaître 
par  ses  propres  œuvres.  Parmi  les  portraits 
qu'elle  peignit  avec  succès,  on  remarque  celui  du 
prince  Guillaume  de  Prusse,  qu'elle  fit  en  1821. 
Elle  s'était  exercée  antérieurement  dans  un  genre 
plus  difficile  :  sa  Vierge  à  l'Enfant  (  1812  ),  et 
sa  Sainte  Cécile  (  1814),  méritent  d'être  men- 
tionnées. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 
BARDTLIS  ou  BABDYLLIS  (BâpSu^lç  ,  Bdp- 

SuXXtj;  ),  roi  des  Illyriens,  vivait  vers  la  première 
moitié  du  quatrième  siècle  avant  J.-C.  U  lut 
charbonnier  et  chef  de  brigands  avant  de  ceindre 
le  diadème.  Il  se  déclara  contre  les  prétentions 
d'Amyntas  II  au  trône  de  Macédoine.  Devenu 
roi,  l'antagoniste  de  Bardylis  fut  obligé  d'acheter 
la  paix  avec  ce  chef  des  Illyriens  et  de  lui  donnei 
un  fils  en  otage,  ce  qui  n'empêcha  point  Bar 
dylis  de  continuer  ses  incursions  en  Macédoine 
sous  Perdiccas  III,  qu'il  vainquit  et  tua  en  l'an 
360  avant  l'ère  chrétienne.  Lorsque  ensuite,  en 
l'an  361,  Philippe  se  disposa  à  envahir  l'IUyrie, 
Bardylis,  âgé  de  quatre-vingt-dix  ans,  combattit, 
si  l'histoire  dit  vrai,  avec  beaucoup  de  courage  ; 
il  fut  défait  et  tué,  selon  toute  apparence.  11 
laissa,  dit  Plutarque,  une  fille  du  nom  de  Bir- 
cena,  qui  épousa  Pyrrhus,  roi  d'Épire. 

Diodore,  XV,  67  ;  XVI.  2.  —  Plutarque ,  Pèlop.,  26 , 
Pyrr.  9.  —  Smith.,  Dictionary  of  greek  and  roman 
Biography. 

BARDZiNSKi  (Jean-Alamts),  théologien  po- 
lonais du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  les 
ti'aductions  de  la  P  har  s  aie  àeLncain,  envers 
polonais  ;  Oliva,  1691  ;  —  des  tragédies  de  Sé- 
nèque, idem;  Thorn,  1696;  — delà  Consolation 
philosophique  de  Boëce  ;  Thorn,  1694. 

Feller,  Biographie  universelle, 

BARB  ou  BABET,  Française  connue  par  ses 
voyages,  née  en  Bretagne  en  1741.  Habillée  en 
homme,  elle  accompagna  comme  domestique  le 
botaniste  Commerson  dans  le  voyage  autour  du 
monde,  qu'il  fit  avec  BougainviUe  en  1766.  Les 
naturels  d'0-Taïti  découvrirent  son  sexe,  ce 
qui  obligea  la  compagne  de  Commerson  de  rester 
à  bord  jusqu'au  départ.  L'intrépide  voyageuse 
ne  quitta  plus  dès  lors  le  botaniste  auquel  elle 
s'était  associée,  et  l'aida  dans  toutes  ses  explora- 
tions scientifiques.  Lorsqu'il  mourut  à  l'île  de 
France,  elle  épousa  un  militaire  ;  et  l'on  n'a  plus, 
à  partir  de  ce  moment,  de  détails  sur  cette 
femme,  remarquable  à  plus  d'un  titre.  Commer- 
son avait  appelé  du  nosii  de  Baretia  plusieurs 

1(3. 


487 


BARE  —  BARENTIN 


488 


plantes.  Voici  comment  il  parle  de  sa  compa- 
triote :  Vestigia  nostra  secuta  est  per  celsis- 
simasfreti  Magellanici  Alpes,  profimdissimas- 
que  insularum  Australium  sijlvas,I>ianas  ins- 
tar pharetrata,  Minerves  instar  sagax  et  aus- 
tera,  ferarum  hominumque  insidias  non  sine 
plurimo  vitx  et  pudicitix  periculo  sospes  et 
intégra,  afjlante  prospéra  quodam  numine , 
evasit. 

Suppl.  au  Voyage  de  Bougainville,  trad.  de  l'anglais 
de  FrévUle.  —  Commerson,  Martyrologe  de  la  Bo- 
tanique. ■ 

BAREBONE  (  Praise  God,  c'est-à-dire  Louez 
Dieu),  fanatique  anglais  vers  le  milieu  du  dix- 
septième  siècle.  Il  était  corroyeur,  et  devint  en 
1654  un  des  membres  les  plus  ardents  du  parle- 
ment de  Cromvyell.  Lorsque  Monk  vint  à  Lon- 
dres pour  y  rétablir  la  royauté,  Barebone  se  pré- 
senta à  la  tète  d'une  populace  si  nombreuse,  qu'il 
intimida  ce  général.  Barebone  présenta  au  parle- 
ment une  pétition  pour  l'exclusion  du  roi  et  de 
sa  famille  ;  et  Monk  se  plaignit,  par  une  lettre  au 
parlement,  de  l'encouragement  qu'on  donnait  à 
ce  forcené  et  à  ses  compagnons. 

Biographia  Britannica. 

BARELLA  (Augustin) ,  arclùtecte  italien, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  commença  la  reconstruction  des  égli- 
ses de  Sainte-Adélaïde  et  de  Gaétan  à  Munich, 
qui  fut  continuée  quant  à  la  façade  par  F.  de  Cou- 
villier.  On  ignore  si  Barella  mourut  en  Bavière 
ou  en  Italie. 

Nagler,  Neues  AUgmeines  Kiinstler-Lexicon. 

*  BARELLA  (  Christophe  ),  théologien  italien, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Ses  études  terminées  à  Milan ,  il  devint 
secrétaire  de  Visconti,  évêque  de  Crémone,  et  fut 
attaché  plus  tard  au  service  spirituel  d'im  autre 
Visconti,  archevêque  de  Milan.  On  a  de  Barella  : 
Elogj  d'IIomini  illustri  che  1658  pugnarono 
indifesa  di  Trevi;ms. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.—  KgsWaW,  Bibliotk. 
Médiol.  —  Adelung,  Supplément  â  Jocher,  Allgemeincs 
Celehrten  -Lexicon. 

*  BARELLA  (Jean- Baptiste  ) ,  jésuite  et 
écrivain  italien,  natif  de  Milan,  mort  le  23  février 
1687.  Il  laissa:  Venetus  de  classe  Othomana  ad 
Abijdenas  fauces  triumphus,  carmen;  Milan, 
1657,  in-fol.  ;  —  Relazione  délie  esequie  reale 
di  Filippo  IV;  Milan,  1665,  in-fol.  ;  —  Glorise 
Theatrimn  in  solemnibus  injeriis  D.  Felicis 
Sandovaliae,  Ucedae  ducis  ;  Milan,  1671,  in-fol. 

Argelati,  Bibliothèque  Médiol.  —  Mazzuchelli,  Scrit- 
tori d'Italia.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allge- 
meines  Celehrten- Lexicon. 

*  BARELLAS  {Etienne),  historien  espagnol, 
né  en  Catalogne,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Centuria  o 
Historia  de  los  condes  de  Barcelona  D.  Ber- 
nardo  Barcino  y  D.  Zinofre  su  hijo,  Barci- 
none;  1600,  in-fol.  C'est  un  roman  historique. 
Au  jugement  de  Bosch,  l'ouvrage  ne  serait  point 
de  Barellas  ;  il  aurait  été  emprunté  à  un  rabbin 


appelé  Cap-de- Ville,  qui  l'aurait  écrit  à  l'époque 
de  la  domination  des  Maures  en  Espagne. 

Bosch,  de  Titulis  Honorum.  —  Nie.  Antonio,  Bibl. 
hispana  nova. 

*BARELH  (François-Louis),  religieux  et 
biographe  italien,  natif  de  Nicft,  mort  en  1725. 
Il  appartenait  à  l'ordre  des  Barnabites,  et  vécut 
ensuite  à  Bologne.  H  laissa,  entre  autres  ouvra- 
ges :  Memorïe  deW  origine,  fondazione,  avan- 
zamenti,  successi  e  uomini  illustri  in  lettere 
einsantitàde'  Barnabiti  ;  Bologne,  1703-1707, 
2  vol.  in-P;  —  Vitadel  P.  Anton.- Maria  Zac- 
caria,  fondatore  degli  Barnabiti  ;  Bologne, 
1706,  in-12. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Celehrten- Lexicon. 

*BAREXGER  (André-Thomas),  théologien 
français  de  l'ordre  des  Augustins,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  la  Guide  fidelle  (sic)  de  la  Vraie  Gloire, 
présentée  à  monseigneur  le  duc  de  Bourgogne 
vers  1687. 

Journal  des  Savants,  1688.  —  Adelung,  Supplément  à 
Jôcher,  Allgemeines  Celehrten-Lexicon. 

*barejVghi  (Jean),  astronome  italien,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Considerazioni  sopra  il 
Dïalogo  de'  diie  massimi  Sistemi  Ptolemaico  e 
Copernicano  ;  Pise,  1638, 111-4". 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôcher,  Allgemeines  Celehrten-Lexicon. 

*  BARENius  (  George  ),  grammairien  suédois, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle,  et  laissa  :  Nova  grammatica  lingux  ger- 
manicee,  il 01,  quatrième  édition  revue  par  l'au- 
teur, in-8°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Celehrten-Lexicon. 

KAKENTiJi  (Charles-Louis-François  de  Pail- 
le DE  ) ,  ancien  ministre  de  Louis  XVI ,  na- 
quit en  1738,  et  mourut  à  Paris  le  30  mai  1819. 
Il  entra  de  bonne  heure  dans  la  magistrature, 
et  s'y  distingua  comme  premier  président  de  la 
cour  des  aides.  Le  19  septembre  1788,  il  frit 
nommé  garde  des  sceaux,  en  remplacement  de 
Lamoignon.  Ce  fut  lui  qui  ouvrit  la  deuxième  as- 
semblée des  notables  et  ensuite  les  états  géné- 
raux. Le  discours  qu'il  prononça  dans  ces  deux 
solennités  sont  assez  insignifiants.  Pendant  la 
lutte  des  trois  ordres,  il  proposa  vainement  di- 
vers moyens  de  conciliation.  Plus  tard ,  il  attira 
sur  lui  le  mécontentement  de  l'assemblée  natio- 
nale, en  lui  notifiant  la  réponse  de  Louis  XVI  à 
l'adresse  dans  laquelle  elle  réclamait  l'éioigne- 
ment  des  troupes.  Mirabeau  le  dénonça,  en  cette 
occasion,  comme  im  des  plus  dangereux  conseil- 
lers du  rof.  Barentin,  effrayé,  donna  sa  démission. 
Le  comité  de  recherches  l'accusa,  le  18  novembre 
1789,  d'avoir  voulu  rassembler  autour  de  Paris 
une  armée,  dans  le  but  de  comprimer  la  révo- 
lution. Un  mois  plus  tard,  Garran  de  Coulon  re- 
leva cette  accusation  qu'on  avait  laissée  tomber, 
et  fit  traduire  l'ancien  ministre  devant  le  tribu- 
nal du  Châtelet,  qui  l'acquitta.  Barentin  éroigra 


J 


489 


BARENTIN  —  BARÈRE 


490 


peu  de  temps  après  (1).  Il  revint  en  France  au 
18  brumaire  ;  et,  à  la  restauration,  Louis  XVin  le 
nomma  chancelier  honoraire. 

La  Bibliothèque  royale  fit,  en  mai  1830,  l'ac- 
quisition d'un  manuscrit  de  Barentin,  intitulé 
Réfutation  des  erreurs  et  des  faits  inexacts 
(m  faux  répandus  dans  un  ouvrage  publié  par 
M.  Necker  en  1796,  intitulé  De  la  Révoliftion 
française.  Cet  écrit  a  été  imprimé ,  par  les  soins 
de  M.  Maurice  Champion ,  sous  ce  titre  :  Mé- 
moire aiitographe  de  M.  de  Barentin ,  chan- 
celier et  garde  des  sceaux ,  sur  les  derniers 
conseils  du  roi  Louis  XVI;  Paris,  1844,  in-8°. 

Biographie  des  Contemporains. 

BARENTiN-MOJVTCHAL  (vicomtcDE),  gé- 
néral et  savant  français,  né  à  Paris  en  1737, 
mort  dans  la  même  ville  en  mars  1824.  D'une 
famille  dont  plusieurs  membres  s'étaient  distin- 
gués au  service  de  l'État,  il  entra  à  son  tour 
dans  la  carrière  des  armes,  et  fit  la  guerre  de  sept 
ans  en  qualité  de  capitaine  de  cavalerie.  A  la 
paix,  il  devint  officier  supérieur  dans  la  compa- 
gnie écossaise  des  gardes  du  corps,  et  suivit  plus 
tard  dans  l'exil  les  Bourbons  proscrits.  Il  se 
trouva  à  l'armée  de  Condé,  et  commanda  à  Mittau 
la  garde  de  Louis  XVin.  Revenu  en  France 
en  1814,  il  reprit  du  service  malgré  son  grand 
âge,  et  ne  prit  sa  retraite  qu'en  1816.  Il  avait 
profité  des  loisirs  qu'avaient  pu  lui  laisser  les 
armes ,  pour  cultiver  les  lettres.  On  a  de  lui  : 
Voyage  dans  les  États-Unis  de  l'Amérique,  fait 
en  1784,  traduit  de  l'anglais  de  J.-F.-D.  Smith; 
Paris,  Buisson,  1791,  2  vol.  in-8°;  —  Géogra- 
phie ancienne  et  historique,  composée  d'après 
les  cartes  de  d'Anville;  Paris,  Égron,  1807, 
2  vol.  in-8'',  avec  atlas  ;—  Traité  sur  les  haras, 
extrait  de  l'ouvrage  italien  de  Brugnone, 
traduit  et  rédigé  à  l'usage  des  haras  de 
France  et  de  toutes  les  personnes  qui  élèvent 
des  chevaux;  Paris,  1807,  in-8°;  —  M.  Qué- 
rard  attribue  à  Barentin  l'ouvrage  intitulé  Rap- 
port fait  à  sa  majesté  Louis  XVIII  sur  la 
monarchie  française ,  contre  le  tableau  de 
l'Murope  par  M.  de  Calonne;  1798,  in-8''.  Il 
parait  que  ce  rapport  est  dû  à  M.  de  Montyon. 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Jtlahul ,  Annuaire 
nécrologique,  1824,  p.  16. 

BAîiEMTiN-»iOMTCHAL  (madame  de),  mo- 
raliste française ,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-neuvième  siècle.  On  a  d'elle  :  Histoire 
abrégée  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testa- 
ment, semée  de  courtes  réflexions  pour  tous 
les  enfants  et  les  adolescents;  Paris,  1804, 
2  vol.  in- 12. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BARENTS  ou  BARENTSEN  (  Thierry),  appelé 
aussi  Bernard  Dirk ,  peintre  hollandais ,  né  à 

(1)  H  publia  alors  un  Mémoire  pour  M.  de  Barentin, 
ancien  garde  des  sceaux  de  France,  commandeur  des 
ordres  du  roi,  sur  la  dénonciation  dans  laquelle  il  est 
nommé,  et  qui  a  donné  lieu  à  la  plainte  de  MI.  le  pro- 
cureur du  roi  au  Cfiâtelet;  Paris,  Volland,  1790,  in-8°  de 


Amsterdam  en  1534,  mort  dans  la  même  ville 
en  1592.  Il  eut  pour  premier  maître  son  père 
Barentz  le  Sourd;  et  dès  l'âge  de  vingt  ans  il 
se  rendit  en  Italie,  où  il  reçut  du  Titien  le  meil- 
leur accueil  et  le  plus  précieux  enseignement. 
Ce  grand  peintre  appréciait  les  connaissances 
littéraires  et  musicales  du  jeune  Hollandais.  Ba- 
rentsen  séjourna  sept  ans  en  Italie.  A  son  retour 
en  Hollande,  il  se  souvint  des  leçons  du  Titien , 
et  peignit  d'abord  le  portrait.  Celui  du  peintre 
italien  fut  une  des  premières  œuvres  de  Barents, 
qui  l'apporta  d'Italie.  Parmi  les  grands  ouvrages 
qu'il  exécuta  ensuite,  on  remarque  Judith ,  et 
Une  chute  de  Lucifer,  pour  la  communauté  des 
arquebusiers  d'Amsterdam.  Ce  tableau  périt  à 
l'époque  des  guerres  de  religion. 

Descamps,  Fies  des  Peintres.  —  Nagler,  Neues  Allge- 
meines  Eilnstler-Lexieon. 

BARENTZEN  OU  BARENT  (Guillaume), 
navigateur  hollandais,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  En  1594  il  tenta  d'aller 
en  Chine  par  la  mer  du  Nord,  et  atteignit  entre  les 
77  et  78  degrés  de  latitude.  En  1596,  nouvelle 
tentative;  mais  Barentzen  n'alla  encore  pas  plus 
loin  que  le  77®  degré.  Il  laissa  .-  -Noordsche 
Schip-Vaert,  1644;  Amsterdam,  1644,  in-4°, 
traduite  en  français  dans  l'Histoire  générale 
des  Voyages. 

Mentelle,  Histoire  générale  des  Voyages.  —  Rose, 
New  Biographical  Dictionary .  —  Jôcher,  Allgemeines 
Gelehrten-Lexicon. 

BARÈRE  DE  viECZAc  (Bertrand),  célèbre 
conventionnel,  néàTarbes  le  10  septembre  1755, 
mort  le  15  janvier  1841.  Il  étudia  le  droit,  et  fut 
reçu  avocat  au  parlement  de  Toulouse  et  à  l'A- 
cadémie des  Jeux  Floraux ,  pour  un  Éloge  de 
Louis  XII.  Puis  il  revint  à  Tarbes,  où  il  obtint 
la  charge  de  conseiller  à  la  sénéchaussée  du  Bi- 
gorre.  En  1789,  il  fut  député  aux  états  généraux, 
et  publia  un  journal  sous  le  titre  :  Point  du 
jour.  Cet  écrit  périodique,  qui  n'eut  qu'im  fai- 
ble succès,  donnait  le  détail  des  opérations  de 
l'assemblée.  En  juin  1789,  Barère  fit  un  rapport 
dans  lequel  il  développait  les  causes  de  la  disette 
qui  régnait  dans  la  capitale  et  dans  les  départe- 
ments. Il  s'opposa  ensuite  à  la  création  des 
mandats  impératifs ,  et  vota  pour  que  les  biens 
des  ecclésiastiques  ne  fussent  pas  affectés  à  la 
garantie  de  l'emprunt  qu'avait  proposé  le  mi- 
nistre Necker.  Il  parla  en  faveur  de  la  liberté  de 
la  presse,  et  fit  observer  que  c'était  à  cette  liberté 
d'imprimer  que  la  France  devait  le  bienfait  de 
l'assemblée  constituante.  «  Le  moment  est  venu, 
dit-il,  où  aucune  vérité  ne  peut  être  dérobée 
aux  regards  humains.  «  La  réponse  que  le  roi 
fit  à  l'assemblée ,  sur  la  proposition  d'accepter 
quelques  articles  de  la  constitution,  fournit  à 
Barère  l'occasion  de  prononcer  un  discours  où  il 
établit  que  le  roi  devait  acquiescer  à  ces  arti- 
cles, sans  qu'il  eût  la  faculté  de  les  refuser  ni 
d'en  retarder  la  sanction.  A  la  séance  du  11  jan- 
vier 1790,  il  demanda  que  les  membres  du  par- 
lement de  Rennes  fussent  exclus  de  toute  fonc- 


491 


BARÈRE 


492 


tion  publique,  jusqu'à  ce  qu'ils  eussent  juré  de 
se  soumettre  aux  décrets  de  l'assemblée  natio- 
nale. Barère  publia  alors,  sous  le  titre  d'Étren- 
nes  au  peuple,  la  déclaration  des  droits  de 
l'homme  et  du  citoyen,  précédée  d'une  épître 
au\  nations,  dans  laquelle  0  développe  les  prin- 
cipes sur  lesquels  était  fondée  la  constitution 
française.  Dans  la  même  année,  il  fit  déclarer 
les  biens  de  la  couronne  aliénables  par  la  na- 
tion ,  proposa  de  faire  élever  sur  les  ruines  de 
la  Bastille  un  obélisque  où  seraient  gravées  l'é- 
poque de  la  prise  de  cette  forteresse,  celle  de 
la  fédération,  et  la  déclaration  des  droits  de 
l'homme  ;  il  fit  encore  décréter  que  les  grandes 
forêts  appartenant  à  la  nation  seraient  excep- 
tées de  la  vente  des  biens  nationaux;  il  de- 
manda, dans  la  discussion  sur  l'organisation  de 
l'ordre  judiciaire,  que  l'accusateur  public  fût 
remplacé  par  un  magistrat  sans  honoraires,  ap- 
pelé censeur  public  et  nommé  par  le  peuple. 
Le  21  décembre  1790,  Barère  proposa  d'accor- 
der à  la  veuve  de  J.-J.  Rousseau  une  pension 
de  600  livres,  qui  fut  aussitôt  décrétée,  et  portée 
à  1,200  livres  sur  la  proposition  du  député  Ay- 
mard.  En  1791,  Barère  présenta  à  l'assemblée 
un  projet  de  loi  tendant  à  fixer  la  résidence  du 
roi,  des  membres  de  la  famille  royale  et  des 
fonctionnaires  publics.  Le  jour  de  la  mort  de 
Mirabeau,  Barère  demanda  que  toute  l'assemblée 
assistât  à  ses  funérailles.  11  proposa  d'accorder 
aux  hommes  de  couleur  libres  les  mêmes  droits 
qu'à  tous  les  citoyens  ;  il  appuya  les  mesures 
proposées  par  le  comité  contre  les  émigrés;  il 
se  prononça,  dans  l'examen  du  projet  de  loi  sur 
le  pouvoir  exécutif,  contre  la  faculté  qu'avaient 
les  ministres  de  prendi'e  part  à  toutes  les  discus- 
sions de  l'assemblée,  et  vota  pour  qu'ils  fussent 
resti'eints  à  n'être  entendus  que  sur  des  ma- 
tières relatives  à  leurs  fonctions.  Quelques 
jours  après,  il  fit  aussi  la  proi>osition  de  leur  re- 
fuser l'initiative  dans  la  demande  des  contribu- 
tions publiques.  Il  fit  décréter  que  le  tableau 
commencé  par  David ,  représentant  le  Serment 
du  jeu  de  paume ,  serait  achevé  aux  frais  du 
trésor  public.  L'assemblée  nationale  ayant  ter- 
miné sa  session  ,  Barère  devint  membre  du  ti'i- 
bunal  de  cassation,  et  fut  en  1792  député  à  la 
convention  par  le  département  des  Hautes-Pyré- 
nées. Le  29  septembre ,  il  s'opposa  à  ce  que  les 
ministres  Roland  et  Servan  fussent  engagés  par 
la  convention  à  continuer  leurs  fonctions,  «  re- 
gardant cette  invitation  comme  contraire  à  la 
majesté  du  peuple  et  dangereuse  pour  la  liberté.  » 
Barère  fut  à  cette  époque  nommé  membre  du 
comité  de  constitution.  Le  27  octobre ,  il  s'éleva 
contre  la  proposition  de  Gensonné,  tendant  à  ce 
que  les  menibres  de  la  convention  ne  pussent 
remplir  aucune  fonction  publique  avant  l'expi- 
ration de  six  années,  à  compter  de  la  promulga- 
tion de  la  nouvelle  constitution.  Dans  la  même 
session,  il  demanda  la  suppression  de  la  munici- 
palité, disant  «  qu'il  fallait  abattre  le  monstre  de 


l'anarchie,  qui  s'élevait  du  sein  de  la  commune 
de  Paris.  »  U  s'opposa  en  même  temps  à  ce 
qu'on  créât  une  force  armée  pour  protéger  Igi 
convention ,  vota  l'ordi-e  du  jour  sur  les  accusa- 
tions que  Louvet  et  Barbaroux  élevèrent  cou- 
rageusement contre  Robespierre,  et  prétendit  que 
le  crime  du  2  septembre  1792  était  excusable 
aux  yeux  de  l'homme  d'État. 
Président  de  la  convention  le  l^""  décembre 

1 792,  Barère  répondit,  à  une  députation  envoyée 
par  la  commune  de  Paris  pour  presser  le  juge- 
ment de  Louis  XVI,  que  la  convention  natio- 
nale allait  s'occuper  du  procès  de  Louis  le  Traî- 
tre. Le  côté  droit  de  l'assemblée  s'étant  réuni 
pour  demander  qu'on  retardât  la  mise  en  juge- 
ment du  roi,  Barère  répliqua  que  «  Varbre  de 
la  liberté  ne  saurait  croître,  s'il  n'était  ar- 
rosé du  sang  des  rois.  »  Il  vota  la  mort  sans 
appel  au  peuple  et  sans  sursis.  Dans  le  cours  de 

1793,  il  appuya  la  proposition  d'ostracisme  contre 
le  duc  d'Orléans ,  et  contre  les  ministres  Roland 
et  Pache  ;  demanda  pour  Lepelletier  les  honneurs 
du  Panthéon ,  et  fit  proposer  la  peine  de  mort 
contre  les  auteurs  de  toute  proposition  de  loi 
agraire.  Elu  membre  du  comité  de  salut  public, 
Barère,  jusqu'à  l'époque  du  31  mai,  sembls^ 
n'appartenir  à  aucun  parti,  et  garda  une  neu- 
tralité apparente.  Le  triomphe  des  montagnards 
sur  les  girondins  lui  donna  tout  à  coup  la  cou- 
leur qui  l'a  rendu  depuis  si  malheureusement 
célèbre.  Il  se  dévoua  au  parti  le  plus  fort,  à  qui 
il  consacra  toute  sa  peur.  Le  style  fleuri ,  poé- 
tique, gracieux  même,  dont  il  orna  les  mesures 
de  proscription ,  lui  fit  donner  l'étrange  surnom 
de  V Anacréon  de  la  guillotine.  Il  parut  à  la 
tribune  le  1*'  juin,  comme  rapporteur  du  comité, 
et  proposa  de  faire  au  peuple  une  proclamation 
pour  le  rassurer  sur  les  derniers  événements. 
Le  lendemain,  il  invita  ceux  de  ses  collègues  qui 
avaient  été  dénoncés  par  la  commune  de  Paris , 
à  donner  leur  démission. 

Nommé  de  nouveau  membre  du  comité  de  sa- 
lut public  le  10  juillet  1793,  Barère,  à  complet 
de  cette  époque ,  fut  constamment  l'organe  de  ce 
comité ,  et  fit  en  son  nom  une  foule  de  rap- 
ports sur  la  politique,  les  armées,  l'administra- 
tion. Ce  fut  sur  sa  demande  que  fut  ordonnée  la 
destruction  des  tombeaux  des  rois  de  France  ; 
que  Paoli  fut  déclaré  traître  à  la  patrie,  et  le  gé- 
néral Custine  décrété  d'accusation  ;  qu'on  pro- 
nonça  l'expulsion  des  Bourbons,  celle  des  An- 
glais arrivés  en  France  après  le  14  juillet ,  Je 
■jugement  de  la  reine,  et  la  confiscation  des  biens 
appartenant  aux  citoyens  mis  hors  la  loi.  Barère 
fit  encore  décréter  la  démolition  du  château  de 
Caen,  annonça  la  prise  de  Valenciennes ,  la  per- 
sécution exercée  à  Toulon  contre  les  patriotes, 
et  le  blocus  de  Cambrai.  Après  avoir  demandé  la 
levée  en  masse  des  Parisiens ,  il  fit  adopter  la  ré- 
quisition de  dix-huit  à  vingt-cinq  ans,  et,  peu 
de  temps  après,  la  confiscation  des  propriétés 
françaises  appartenant  aux  Espagnols.  Il  justifia 


493 


BARERE 


494 


les  opérations  de  Rewbell  et  de  Merlin  de  Thion- 
ville  à  Mayence ,  fit  décréter  l'envoi  des  troupes 
contre  la  ville  de  Lyon,  et  annonça  à  l'assemblée 
qu'on  venait  d'arrêter  François  de  Neufchâteau, 
auteur  de  Paméla  (  pièce  que  Barère  dit  être 
pleine  de  modérantisme) .  Il  obtint,  le  5  sep- 
tembre, la  création  d'une  armée  révolution- 
naire, fît  décréter  que  la  terreur  était  à  Vordre 
du  jour,  prédit  aux.  royalistes  le  prochain  sup- 
plice de  la  reine  et  de  Brissot ,  proposa  et  fit 
adopter  la  tradition  au  tribunal  révolutionnaire 
de  toute  personne  qui  sèmerait  de  fausses  nou- 
velles ,  et  voulut  que  l'on  condamnât  à  la  dépor- 
tation les  Français  qui  n'auraient  pas  signalé  leur 
civisme  avant  le  10  août.  Malgré  tant  de  gages 
donnés  à  la  Terreur,  Barère  fut  accusé  de  feuil- 
lantïsme  au  club  des  Jacobins,  d'abord  par  Sain- 
tex ,  et  peu  après  par  Dufourny.  Cette  dernière 
dénonciation  fut  repoussée  par  Robespierre,  qui 
s'étonna  que  le  zèle  ardent  de  Barère  pour  le  gou- 
vernement révolutionnaire  n'eût  pas  encore  fait 
perdre  de  vue  quelques  opinions  qui  se  ratta- 
chaient à  des  événements  antérieurs.  Forcé  de 
rétrograder,  ou  de  justifier  les  éloges  de  Robes- 
pierre, il  choisit  ce  dernier  paiti.  Il  se  montra 
dès  lors  l'un  des  plus  chauds  partisans  de  la 
Montagne,  et  la  crainte  d'être  encore  dénoncé 
comme  modéré  le  rendit  implacable.  Rien  n'é- 
chappa à  la  pénétration  et  à  l'activité  naturelles 
de  son  esprit  pour  signaler  le  nouveau  patrio- 
tisme auquel  il  résolut  de  tout  sacrifier,  excepté 
sa  vie.  Il  débuta  en  conséquence  par  faire  révo- 
quer la  loi  qui  donnait  aux  députés  accusés  la 
faculté  d'être  entendus  avant  qu'on  les  décrétât 
d'accusation.  A  la  suite  d'un  rapport  sur  l'armée 
du  nord ,  il  en  fit  conférer  le  commandement  à 
Pichegru,  en  remplacement  de  Jourdan,  et  fit 
nommer  Richard  et  Chaudieu  commissaires  près 
de  cette  armée.  Il  s'opposa  en  janvier  1794  à  l'a- 
doption des  propositions  de  paix  faites  par  les 
puissances ,  et  dit  qu'il  importait  peu  que  la  ré- 
publique fût  reconnue  par  les  souverains  étran- 
gers. Il  dénonça  à  plusieurs  reprises  la  conspi- 
ration d'Hébert,  et  rédigea,  à  ce  sujet,  une 
adresse  au  peuple  ;  il  fit  supprimer  l'armée  ré- 
volutionnaire comme  dangereuse  à  la  liberté  ;  il 
s'opposa  à  ce  que  Danton  fût  entendu  pour  se 
justifier  des  accusations  élevées  contre  lui  par 
Robespierre  ;  fit  proclamer  que  l'armée  des  Al- 
pes avait  bien  mérité  de  la  patrie;  accusa  de 
nouveau  les  alarmistes  ;  fit  ordonner  une  fête 
pour  la  translation  des  cendres  de  Barra  et  de 
Vialla  au  Panthéon ,  et  proposa  d'abolir  la  men- 
dicité. Après  un  rapport  détaillé  sur  la  tentative 
d'assassinat  commise  sm-  CoUot-d'Herbois ,  il  fit 
décréter  que  l'Admirai  et  ses  complices  seraient 
traduits  devant  le  tribunal  révolutionnaire  ;  exposa 
les  attentats  projetés  à  Londres  contre  certains 
membres  de  la  convention,  et  notamment  contre 
Robespierre;  annonça  que  Lebon  venait  de 
découvrir  à  Calais  quarante-huit  caisses  de  poi- 
gnards destinées  aux  quarante-huit  sections  de 


Paris  ;  fit  décréter  la  mise  à  mort  de  tous  les 
Anglais  ou  Hanovriens  qui  seraient  faits  prison- 
niers ;  demanda  la  réunion  des  années  de  la 
Moselle ,  du  Nord  et  des  Ardennes ,  sous  la 
dénomination  d'armée  de  Sambre-et-Meuse  ;  fit 
ordonner  que  les  barrières  de  Paris  seraient 
érigées  en  monuments  à  la  gloire  nationale ,  et 
que  les  garnisons  des  places  de  Condé  et  de  Va- 
lenciennes  seraient  passées  au  fil  de  l'épée,  si 
elles  ne  se  livraient  à  discrétion.  H  engagea 
aussi  l'assemblée  à  sévir  rigoureusement  et  sans 
renaise  contre  les  ennemis  de  l'intérieur  :  <c  Tran- 
sigez aujourd'hui,  dit-il,  ils  vous  massacreront 

demain Non,  non,  il  n'y  a  que  les  morts  qui 

ne  reviennent  pas.  »  Maxime  horrible ,  qui  rap- 
pelle celle  d'un  courtisan  de  la  reine  Elisabeth 
pour  la  décider  à  faire  périr  Marie  Stuart  : 
«  Les  morts  ne  peuvent  pas  mordre.  »  Barère 
était  aussi  un  courtisan,  celui  de  la  Terreur.  On 
le  vit,  le  8  thermidor,  demander  l'impression 
du  discours  de  Robespierre,  et  en  faire  pres- 
que en  même  temps  rapporter  le  décret.  Cette 
irrésolution  tomba  avec  les  événements  du  len- 
demain et  la  chute  de  Robespierre.  Celui  dont 
peu  de  jours  auparavant  il  vantait  les  vertus ,  le 
patriotisme ,  le  désintéressement ,  dont  il  déplo- 
rait les  dangers ,  devint  tout  à  coup  l'objet  de  sa 
haine  et  de  ses  dénonciations.  Il  signala  à  l'as- 
semblée la  dissimulation,  l'hypocrisie,  le  faux  ci- 
visme du  conspirateur,  dont  les  projets  avaient 
été  jusque-là,  dit-il,  voilés  du  plus  profond  mys- 
tère. Cependant  plusieurs  dénonciations  s'éle- 
vaient contre  lui  ;  celle  qui  fût  faite  le  25  août 
1794,  par  Lecointi'e  de  Versailles,  fut  néanmoins 
déclarée  calomnieuse.  Barère  se  plaignit  alors 
des  progrès  de  la  réaction ,  et  dit  qu'on  proscri- 
vait le  cri  de  Vive  la  république  ! 

Legendre  ayant,  le  3  octobre  suivant,  dirigé 
une  nouvelle  accusation  contre  Barère ,  Collot- 
d'Herbois  et  Billaud-Varennes ,  la  convention 
ordonna  qu'on  examinerait  leur  conduite,  et 
nomma ,  à  cet  effet ,  une  comnaission  de  douze 
membres.  L'arrestation  de  ces  députés  fut  décré- 
tée le  2  mars  1795 ,  et  leur  défense  eut  lieu  le  23 
du  même  mois.  Barère  et  ses  collègues  furent 
condamnés  à  la  déportation ,  et  envoyés  provi- 
soirement dans  les  prisons  de  Rochefort.  Après 
le  soulèvement  du  l"^""  prairial,  la  convention  fit 
rapporter  ce  jugement,  et  ordonna  qu'ils  seraient 
traduits  devant  le  tribunal  criminel  de  la  Cha- 
rente-Inférieure ;  mais  quand  ce  décret  arriva, 
deux  des  accusés ,  Billaud  de  Varennes  et  Col- 
lot-dTIerbois ,  avaient  été  déjà  embarqués.  Le 
départ  de  ces  deux  députés  fit  ajourner  la  pro- 
cédure et  sauva  Barère.  Au  13  vendémiaire,  le 
décret  qui  ordonnait  sa  tradition  devant  le  tri- 
bunal de  la  Charente-Inférieure  ayant  été  annulé 
et  sa  déportation  maintenue,  on  allait  mettre 
cette  dernière  mesure  à  exécution ,  quand  il  s'é- 
chappa des  prisons  de  Saintes.  En  1795,  Barère 
trouva  encore  le  moyen  de  se  faire  nommer  au 
corps  législatif;  mais  cette  nomination  fut  rejetée. 


495 


Son  arrestation  fut  ordonnée  de  nouveau,  et  il 
parvint  encore  à  se  soustraire  à  toutes  les  re- 
cherches jusqu'à  l'époque  du  18  brumaire,  où  il 
fut  compris  parmi  les  amnistiés.  Depuis  lors  il 
resta  éloigné  des  affaires  jusqu'aux  Cent-Jours , 
où  U  fut  nommé  député.  En  1816,  banni  de  France 
comme  régicide ,  il  se  réfugia  en  Belgique ,  où  il 
vécut  de  son  modique  patrimoine  et  du  produit 
de  ses  travaux  littéraires.  Après  la  révolution 
de  1830,  il  revint  à  Paris.  En  1832,  il  fut  élu 
député  de  son  département ,  mais  son  élection 
fut  annulée  pour  vice  de  forme.  En  1840,  il  donna 
sa  démission  de  membre  du  conseil  général  des 
Hautes-Pyrénées ,  et  mourut  un  an  après,  à  l'âge 
de  quatre-vingt-six  ans. 

Voici  la  liste  des  ouvrages  qu'U  a  publiés  : 
Esprit  des  séances  des  États  généraux;  in-8°, 
1 789  ;  —  Opinion  sur  le  jugement  de  Louis  XVI; 
in-8°,  1792;  —  B.  Barère  à  Dubois-Crancé ; 
in-8°,  1795;  —  De  la  Pensée  du  gouvernement 
répicblicain  ;  in-8°,  1797;  —  Montesquieu 
peint  d'après  ses  ouvrages;  in-S",  1797;  —  la 
Liberté  des  mers,  ou  le  gouvernement  anglais 
dévoilé;  3  vol.  in-8°,  1798;  —  Lettres  d'un  ci- 
toyen français,  en  réponse  à  lord  Grenville; 
in-S",  1800  ;  —  Réponse  d'un  républicain  fran- 
çais au  libelle  de  sir  Fr.  d'Yvernois,  natu- 
ralisé Anglais,  contre  le  premier  consul; 
in-8°,  1801;  —  Lettres  politiques,  commer- 
ciales et  littéraires  sur  l'Inde,  par  Taylor, 
que  Barère  a  traduites  de  l'anglais  avec  Madgett  ; 
in-8'*,  1801  ;  —  Essai  sur  le  gouvernement  de 
Borne,  traduction  d'un  ouvrage  anglais  de  W. 
Moyle;  in-8'',  1802;  —  les  Beautés  poétiques 
d'Ed.  Young,  traduit  de  l'anglais  avec  le  texte 
en  regard;  in-8°,  1804  ;  —  les  Veillées  du  Tasse; 
in-8",  1804;  —  ^65  Anglais  au  dix-neuvième 
siècle;  in- n,  1804;  —  les  Chants  de  Tyrtée, 
traduit  de  l'italien  en  français  ;  in-8°,  1805,  réim- 
primé en  1806;  —  Histoire  des  révolutions  de 
Naples  depuis  1789  jusqu'en  1806,  in-8°;  — 
Voyage  de  Platon  en  Italie,  traduit  de  l'italien  ; 
3  vol.  in-8°,  1807;  —  Cinq  Nouvelles  athé- 
niennes, sybarites,  italiennes,  traduites  de 
l'italien  de  F.  Pepe;  2  vol.  in-8°,  1808;  —  la 
Vie  de  Cléopâtre,  traduite  de  l'italien  de  Z.  Landi, 
in-8°,  1808  ;  —  Esprit  de  madame  Necker; 
in-8°,  1808;  —  Géochronologie  de  l'Europe, 
ti-aduit  de  l'anglais;  in-8°,  1810;  —  Nouveau 
Voyage  en  Turquie,  par  Griffils,  traduit  de  l'an- 
glais; in-8",  1812  ;  —  De  la  théorie  de  la  cons- 
titution de  la  Grande-Bretagne ,  trad.  de  l'an- 
glais de  Brooke;  in-8°,  1815  ;  —  les  Epoques  de 
la  nation  française,  et  les  quatre  dynasties; 
in-8°,  1815;  —  Considérations  sur  la  Chambre 
des  Pairs  ou  sur  la  chambre  des  représen- 
tants héréditaires  avant  qu'elle  soit  acceptée, 
établie  et  composée;  in-8°,  1815;  —  Mémoi- 
res; Paris,  1834,  2  vol.  in-8°,  précédés  d'une  no- 
tice par  M.  Carnot  fils.  —  On  a  encore  de  Barère 
les  éloges  de  J.-J.  Rousseau,  de  Montesquieu, 
de  Louis  XII,  de  Georges  d'Amboise,  de  P.  Sé- 


BARÈRE  —  BARET  495 

guier,  etc.  Il  a  aussi  rédigé  un  journal  intitulé 


Mémorial  anti-britannique. 

Biographie  nouvelle  des  Contemporains.  —  M.  Car- 
not, Notice  historique  sur  Barère;  Paris,  1S42. 

*  BARET  (/...  ) ,  professeur  et  mathématicien 
français,  mort  en  1814.  Il  professa  à  l'école  cen- 
trale de  Nantes,  et  laissa  :  Mémoire  sur  les  deux 
trigonométries ,  in-8°; — Résolutions  (nouv.) 
des  problèmes  de  l'astronomie  nautique; 
Nantes,  Malassis,  1792;  —  Ménwire  sur  le 
calcul  des  longitudes  de  mer,  lu  à  la  Société  lu 
académique  de  Nantes,  imprimé  par  cette  so- 
ciété. 
Quérard ,  la  France  littéraire. 

BARET (/acgwes DELA  Galanderie), écrivain  n 
français,  né  à  Tours  en  1699,  mort  vers  1650. 
Il  était  référendaire  à  la  chancellerie  de  France  : 
le  Chant  du  Cocq  Français ,  où  sont  rappor- 
tées les  prophéties  d'un  hermite  allemand  ;  , 
1621,  in-S".  Dans  la  première  partie  l'auteur  en- 
gage Louis  Xin  à  faire  la  guerre  aux  Turcs,  pour  r 
les  convertir  au  christianisme  ;  et  dans  la  seconde 
il  prédit  le  triomphe  de  l'Église  sur  l'hérésie  de 
Calvin;  1621,  in-8°. 

Lelong  et  Fonlette,  Bibliothèque  de  la  France.  — 
Adelung,  Supplément  à  Jôcher.  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon.  —  Chalmel,  Histoire  de  Touraine,  t.  IV,  p.  18. 

BARET  (/ecn),  jurisconsulte  français,  né  à 
Tours  en  1511.  II  fat  conseiller  auprésidial  de 
cette  ville,  et  se  distingua  parmi  les  magistrats 
de  son  temps.  On  a  de  lui  :  le  Style  de  Tou- 
raine; Tours,  1588;  —  Coutiimedu  duché  et 
bailliage  de  Touraine ,  avec  la  forme  du  sttjle 
des  procédures  des  cours  et  juridictions  de  ce 
dwcM;  Tours,  1591,  in-4''. 

Chii\mel,  Histoire  de  Touraine,  t.  IV. 

*  BARET  (René),  écrivain  vétérinaire  français, 
petit-fils  du  précédent,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  dix-septième  siècle.  U  fut  maître  d'hô- 
tel du  roi  et  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Michel. 
On  a  de  lui  :  De  la  parfaite  connaissance  des 
chevaux  et  de  toutes  leurs  maladies;  Paris, 
1661. 
Jôcher,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 

BARET  {Jean),  historien  français  du  dix- 
septième  siècle.  Il  rédigea,  sur  les  Mémoires  de 
Charles  de  Joppecourt,  l'Histoire  des  derniers 
troubles  de  Moldavie;  Paris,  1620,  in-8°. 

Chalmel,  Histoire  de  Touraine,  t.  4,  p.  18. 

*BABET  (Nicolas),  publiciste  français,  né 
près  de  Boulogne-sur-Mer,  mort  à  Valenciennes 
en  1799.  Il  se  fit  d'abord  connaître  par  des  vers 
adressés  à  l'archevêque  de  Malines ,  et  publia  en 
1785  le  Courrier  de  l'Escaut,  devenu  depuis  le 
Courrier  Belge.  H  travailla  ensuite  aux  Éphé- 
mérides  de  l'humanité  et  aux  Annales  de  la 
Monarchie.  Lorsque  Dumouriez  entra  en  Bel- 
gique, Baret  fut  membre  des  clubs  et  du  comité 
de  sûreté  générale  de  Bruxelles,  puis  successive- 
ment accusateur  public  près  le  tribunal  révolu- 
tionnaire d'Anvers  et  de  la  Lys.  Au  conseil  des 
anciens,  où  il  siégea  en  l'an  VIII,  Baret  appuya  la 
prohibition  des  marchandises  anglaises.  Lors  de 


497  BÀRET  — 

l'établissement  du  consulat,  Baret  fut  envoyé 
dans  le  nord  pour  y  organiser  les  administrations, 
et  il  était  désigné  pour  siéger  au  tribunat  lors- 
qu'il mourut  en  revenant  à  Paris. 

Biographie  nouvelle  des  Contemporains. 

*BABETA  (Tîodrmwo),  compositeur  italien, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  fut  attaché  en  qualité  de  musicien  à  la  cathé- 
drale de  Crémone.  On  a  de  lui  :  il  Primo  libro 
de'  Madrigali  a  cinque  voci  ;  1615,  Venise, 
in-4";  —  il  Seconda  ^iôro; ibid.,  1615,  in-4°. 

Fétii,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BAKETTi  (  Joseph  ) ,  littérateur  et  poète 
italien,  né  à  Turin  le  22  mars  1716,  mort  à 
Londres  le  5  mai  1789.  Il  fut  d'abord  destiné 
au  barreau  ;  mais  il  se  dégoûta  bientôt  de  l'é- 
tude des  lois,  et  fut  ensuite  placé  à  Guastalla 
chez  un  négociant ,  où  il  se  lia  d'amitié  avec 
un  associé  noimné  Cantoni ,  qui  l'encouragea 
dans  la  poésie.  H  s'y  adonna,  en  effet,  avec 
succès.  Deux  ans  plus  tard  il  voyagea ,  revint 
à  Turin,  visita  Milan,  Venise,  Londres,  où  il 
donna  des  leçons  d'italien,  et  devint  en  1772 
secrétaire  de  l'Académie  des  arts  pour  la  cor- 
respondance étrangère.  On  a  de  lui  :  Tragédie 
di  Pier  Cornelio,  tradotte  in  versi  Italiani 
con  Originale  a  fronte;  Venise,  1747,  1748, 
in-4"  :  cette  traduction  fut  commandée  et  payée 
à  Baretti  par  un  libraire  de  Venise;  —  Lettere 
ad  un  suo  amico  di  Milano  sopra  un  certo 
fatto  del  dottor  Biagio  Schiavo;  Lugano,  1747, 
in-8°  ;  —  Primo  Cicalamenlo  sopra  le  cinque 
lettere  del  sig.  Gius.  Bartoli ,  intorno  il  libro 
che  avrà  per  titolo  :  la  Vera  spiegazione  del 
Dittico  Quiriniano;  Lugano,  1749,  in-8°;  — 
Poésie  piacevoli;  Turin,  1750,  in-8°; —  Fê- 
tante sulle  rive  del  Po,  componimento  dram- 
matica;  Turin,  1750,  «-4"  ;—  Dei  Rimedj  d'a- 
mare  d'Ovidio  volgarizzati ,  dans,  les  Raccolta 
de'  Poeti  Latini,  t.  29;  Milan;  —  li  Tre  libri 
degli  Amori  d'Ovidio  valgarizzatti ;  même  re- 
cueil, t.  30  ;  —  Account  of  Manners  and  Cïis- 
toms  ofltaly;  Londres,  1767, traduit  en  français 
par  Fréville,  1773,  in-12;  imprimé  à  la  suite  des 
Nouveaux  Mémoires  ou  Observations  de  deux 
gentilshommes  suédois  sur  l'Italie  ; — Diziona- 
ria  italiana  inglese  e  inglese  italiano,con  tma 
grammatica per  le  dette  lingue;  Londres,  1771, 
in-4''  ;  —  Travels  through  England,  Portugal, 
Spain  andFrance;Londïes; — Introduction  to 
themast  useful  European  Languages,  con- 
sisting  of  sélect  passages  from  the  most  cele- 
brated  English,  French  and  Italian  and  Spa- 
nish  Authors  ;  Londres,  1772;  —  un  Recueil 
intitulé  Pamphlets,  en  anglais,  où  l'on  trouve 
une  dissertation  contre  le  Traité  de  la  Poésie 
épique  de  Voltaire;  —  Projet  pour  avoir  un 
opéra  italien  à  Londres  dans  un  goût  tout 
nouveau ,  en  anglais  et  en  français  ;  Londres, 
1754. 

Joseph  FrannW,  Notizie  intorno  alla  vita  e  âeçli 
scrittide  Gius.  Baretti;  Tarin,  1790,  in-8°;  Milan,  1813, 


BAREZZI 


498 


BAREUTH  OU  BAREITH  (Frédéric-SopMe- 
Wilhelmine,  margrave  de  ),  née  à  Potsdam  le 
3  juillet  1709,  morte  le  14  octobre  1758.  Elle 
était  fille  de  Frédéric-Guillaume  l^'",  roi  de 
Prusse,  et  par  conséquent  sœur  du  grand  Fré- 
déric. C'était  une  princesse  fort  instruite  ,  qui 
eut,  dans  sa  jeunesse,  beaucoup  à  souffrir  des 
bmtalités  de  son  père.  Elle  épousa,  le  20  novem- 
bre 1741,  le  prince  héréditaire  de  Bayreuth, 
et  mourut  dix-sept  ans  après  son  mariage.  Fré- 
déric n  apprit  avec  un  violent  chagrin  la  mort  de 
cette  sœur  chérie ,  qui  expira  le  jour  même  où 
il  perdit  la  bataille  de  Hochkirchen.  Il  demanda 
à  Voltaire  une  ode  pour  immortahser  la  mar- 
grave de  Bayreuth.  Elle  a  laissé  des  Mémoires 
fort  intéressants,  dont  la  dernière  édition  parut  à 
Paris,  1813,  2  vol.  in-8°. 

Pflster,  Histoire  de  l'Allemagne. 

*  BAREZZI  ou  BAREZZO,  imprimeur  et  sa- 
vant italien,  natif  de  Crémone ,  vivait  dans  la 
première  moitié  du  dix-septième  siècle.  11  exerça 
sa  profession  à  Venise ,  et  se  fit  remarquer  en 
même  temps  par  son  érudition.  On  a  de  lui  : 
Retazione  deUaconquista  del  paterno  imper io 
di  Moscova,  consequito  da  Demetrio  ;  Florence, 
1606 ,  in-4°;  —  Délie  croniche  delV  ordine  de' 
Fratri  Minori;  Venise,  1608,  in-4"; —  Vita  del 
Picaro  &usmana  d'Alfarace,  osservatore  delta 
vita  umana  descritta  da  Matteo  Alemanna  e 
tradotta  /Venise,  1615,  1616, 1622,  2  vol.  in-8"  ; 
—  il  Picariglio  Castigliano,  ovè.  la  vita  di 
Lazarillo  di  Tormes ,  tradotta  dallo  spa- 
gnuolo;  Venise,  1622,  1636,  in-8°;  —  Specchio 
délia  Scienzapolitica;  Venise,  1623,  in-4°  ;  — 
Délia  vita  délia  Picara  Giustina  Diez,  cioè  la 
Dama  vagante,  tradotta  délia  spagnuolo  di 
Franc.  Ubeda;  Y enise,  1629,  in-8°;  — la  Spa- 
gnuolo Gerardo  felice  et  sfortunata ,  storia 
tragica  tradotta  dallo  spagnolo;  Venise, 
1630,  ia-4°; —  Proprinamio  istorico,  geogra- 
fico-poetico ;  Venise,  1643,  in-4°,  et  Venise, 
1694,  in-4". 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jocher  ,  Jllgemeines  Gelefirten-Lexicon. 

*  BAREZZI  ou  BARETius  (François),  théo- 
logien italien ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  était  fils  du  précédent,  et 
devint  vicaire  général  de  l'évêque  de  Torcello. 
On  a  de  lui  :  Additiones  ad  Manuale  confessa- 
rium  Mart.  Navarri;  Venise,  1616,  in-4'';  — 
Greg.ySayri  Thésaurus  casuum  conseientiœ , 
c.additt.  Franc.  Baretii;  Venise,  1618,  in-fôl., 
ouvrage  que  ne  connut  point  Mazzuchelli  ;  — 
Monumenta  legalia  Jul.  Clari,  mis  en  ordre 
par  Barezzi  ;  —  Discorsi  Quaresimali  del  P. 
Diego  Lapez  d'Endrada,  tradotti  dallo  spa- 
gnuolo; Venise,  1645 ,  in-4''.  Barezzi  collabora 
au  Dizzianario  délie  sette  lingue,  édité  par 
son  père  en  1644. 

MazzucheUi,  Scrittori  d'italia.  —  Adelung,  supplé- 
ment à  Jôcher,  Mlgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

J BAREZZI  {Etienne),  peintre  de  Milan,  en- 
core vivant.  On  lui  doit  le  procédé  au  moyen  du- 


499 


BAREZZI  —  BARGE 


'500 


quel  les  peintures  à  fresque  peuvent  être  enle-  i 
Tées  des  murs  et  portées  sur  des  tables  de  bois. 
[Enc.  des  g.  du  m.] 

*RAnFKNECHT  (Christophe),  théologien  al- 
lemand, né  en  1657,  mort  en  1739.  Après  de 
sérieuses  études  à  Kônigsberg ,  il  visita  les  autres 
luiiversités  allemandes,  et  revint  occuper  à  Cœs- 
lin  des  fonctions  pastorales,  qu'il  dut  bientôt  quit- 
ter par  suite  de  dissentiments  avec  le  conseil 
urbain.  En  1702,  il  était  à  Wittenberg,  où  il 
mourut  à  un  âge  avancé.  On  a  de  lui  :  Der  Schul- 
redner  (l'Orateur  classique);  Berlin,  1686;  — 
Lippi  Aurelii  Brandolint  Âugustani  eremitas 
oratïo  de  virtutibus  DomAni  Nostri  Christi, 
édité  par  lui  en  1708. 

Adcliinp,  Suppl.  à  Jôcher,  AlUjem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BARFROVius  (  Jean),  auteur  et  prédicateur 
allemand ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle,  n  laissa  :  Piesni  Niektore, 
chants  allemands  traduits  en  polonais  ;  Thom , 
1727,  in-4°.  Barfkovius  travailla  à  la  révision 
officielle  du  Livre  des  chants  de  Kônigsberg,  et 
à  la  traduction  encore  manuscrite  de  la  Bible  po- 
lonaise. 

Adelang,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Getekrten-Lexicon. 

*BARFOD  (Paul-Frédéric),  publiciste  et 
poète  danois,  né  en  1811,  aux  environs  de  Gre- 
noë,  dans  le  Jutland.  Comblé  d'honneurs  par  le 
roi  Frédéric  VI,  il  professa  d'abord  les  opinions 
les  plus  monarchiques.  Plus  tard,  il  se  montra 
démocrate  avancé  et  ardent  propagateur  de  ce 
qu'on  appelle  l'idée  Scandinave,  c'est-à-dire  de  la 
fusion  de  la  Suède,  de  la  Norvège  et  du  Dane- 
mark en  une  seule  nation;  idée  qui  trouve  natu- 
rellement un  adversaire  non  moins  prononcé , 
liarce  qu'il  y  est  intéressé ,  dans  le  cabinet  de 
Copenhague.  Cependant  le  gouvernement  de 
Suède  se  défendit,  en  1839,  de  toute  participa- 
tion au  mouvement  d'opinion  excité  par  la 
fondation  du  Brage-og-Idun ,  revue  trimes- 
trielle dans  laquelle  Barfod  invitait  les  écrivains 
des  trois  nations  à  entrer  dans  l'arène  de  la  po- 
litique de  l'avenir.  Outre  cette  publication,  qui 
n'a  pas  acquis  l'importance  à  laquelle  s'attendait 
son  fondateur,  on  a  de  lui  :  Histoire  du  Dane- 
mark et  de  la  Norvège  sous  Frédéric  III; 
—  les  Juifs  en  Danemark;  —  Biographie  de 
la  famille  Rantzau.  Ces  ouvrages  ne  sont  point 
dépourvus  de  mérite.  M.  Barfod  cultive  aussi  la 
poésie. 

Conversations-Lexicon. 

*BAR.FCSS  (Jean-Albert ,  comte  de),  géné- 
ral prussien,  né  en  1631,  mort  en  1704.  En  1688 
il  était  parvenu  au  grade  de  lieutenant  général. 
Il  prit  part  à  la  campagne  du  Rhin,  sous  l'élec- 
teur Frédéric  m  ;  et  en  1689,  il  fut  envoyé  avec 
cinq  mille  hommes  au  secours  du  duc  de  Lor- 
raine. En  1691,  il  commanda  six  mille  Brande- 
bourgeois ,  auxiliaires  de  l'empereur  Léopold  V, 
contre  les  Turcs  en  Hongrie,  et  fut  l'objet  des 
félicitations  de  cet  empereur  après  la  bataille  de 
Salakamen.  Barfuss  remplit  d'autres  commande- 


ments militaires  en  1698  et  1699.  Mais  il  se  re- 
tira du  service  de  la  Prusse  devant  les  intrigues 
du  baron  de  Kolbe,  devenu  tout-puissant  à  la  cour  ' 
de  Berlin. 

O.  Hoffmann,  Preuss.  National-Encyclapàdie. 

*BARGAGH  (CeZse),  jurisconsulte  et  profes- 
seur italien,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle ,  et  laissa  :  Comment,  de  Dolo 
malo;  Francfort,  1604,  in-fol. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelelirten-  Lexicon. 

WKKGkGiA  (Jérôme),  jurisconsulte  et  auteur 
dramatique,  frère  de  Scipion  et  de  Celse,  mort 
en  1586.  Il  fut  membre  de  l'Académie  des  In- 
tronati  de  Sienne,  professa  le  droit  civil  ài; 
Sienne,  et  devint  auditeur  de  rote  à  Gênes.  Re- > 
venu  ensuite  à  Sienne ,  il  y  exerça  avec  éclat  la 
profession  d'avocat.  On  a  de  lui  :  Dialoghi  de' 
giuochi  che  nelle  vegghie  Sanesi  si  usano  di 
fare;  Sienne,  1572,  et  Venise,  1581;  —  laPel- 
legrina,  comédie  en  prose,  représentée  à 
Florence  en  1589,  après  la  mort  de  l'auteur,  et 
lors  des  fêtes  célébrées  à  l'occasion  du  mariage 
de  Ferdinand  de  Médicis,  imprimée  à  Sienne 
par  Scipion  Bargagli ;  Venise,  1606  et  161 1.         j 

MazzuchelU ,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARGAGLI  (Scipion),  écrivain  italien  dis-il 
tingué,  mort  le  27  octobre  1612.  Il  fut  créé che-n 
valier  et  comte  palatin  par  l'empereur  Rodol- 
phe U,  qui  lui  conféra  en  même  temps  le  droili 
d'ajouter  à  ses  armes  l'aigle  à  deux  têtes.  Il  de- 
vint aussi  membre  de  l'Académie  des  Intronati 
de  Sienne  et  de  l'Académie  de  Venise,  fondée  en 
1593.  On  a  de  lui  :  Orazione  délie  Lodi  délie 
académie,  prononcée  à  Sienne  devant  l'Académie , 
des  Accesi;  Florence,  1569,  in-4°;  — -  Orazione 
nella  morte  di  monsig.  Alessandro  Piccolo- 
mini,  arcivescovo  di  Patrasso  ed  eletto  di 
Siena; Bologne,  1579,  in-4°  ;  —  i  Trattenimenti 
dove  da  vaghe  donne  e  giovanni  uomini  rap- 
presentati  sono  onesti  e  dilettevoli  giuochi, 
narrate  novelle,  e  cantate,  alcune  amorose 
canzonette;  Florence,  1581,  et  Venise,  1592;—  ! 
le  Imprese;  Venise,  première  partie,  1589;  ' 
deuxième  partie,  1594;  —  i  Rovescj  délie  me- 
daglie  ;  Sienne,  1 599,  in- 1 2  ; — Jephté,  en  italien,  ^ 
du  latin  de  Buchanan;  Venise,  1600  et  1601;—  i 
il  Turamino,  ovvero  del  parlare  e  dello  scriA 
vere  Sanese;  Sienne,  1602,  in-4°.  Cet  opuscule'' 
est  intitulé  Turamino  du  nom  d'un  des  inter- , 
locuteurs. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARGAS  {A.-F.  ),  peintre  belge,  né  à  Bruxel- 
les vers  1690.  Il  peignit  dans  le  genre  de  l'école 
hollandaise  plusieurs  tableaux  que  l'on  trouve 
dans  divers  musées.  Il  reproduisit  aussi,  d'après 
P.  Bout  son  maître,  plusieurs  paysages ,  des  fêtes 
de  village,  des  foires,  etc.  Il  ne  doit  pas  être 
confondu  avec  Marc  Bargas ,  graveur  français, 
natif  de  Toulouse  vers  1659,  qui  reproduisit  éga- 
lement les  œuvres  de  Bout. 

Nagler,  Neues  Kùnstler- Lexicon.  j 

*  BARGE  (Constantin-Roger  m),  juriscou-i| 
suite  italien,  vivait  dans  la  seconde  moitié  dul 


301  BARGE 

:pjinzième  siècle.  H  laissa  sur  le  droit  de  nom- 
oreux  écrits  dont  on  ti'ouve  la  liste  dans  les 

Scritt.  Piemontesi. 

A.  Délia  Cblesa,  Scritt.  Piemontesi.  —  Rose,  New  Bio- 
rapfiical  Dictionary. 

BARGEDÉ  {Nicole  OU  Nicolas),  littérateur 
et  jurisconsulte  français ,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  Avocat ,  puis  président 
du  présidial  d'Auxerre,  il  cultiva  aussi  les  lettres, 
et  composa  des  poésies  qui  témoignent  de  son 
penchant  à  la  mélancolie  et  au  mysticisme.  On 
a  de  lui  :  Moins  que  rien,  fils  aîné  de  la  terre 
(c'est-à-dire  l'homme),  poëme  en  vers  de  dix 
syllabes  ;  Paris,  Thibault,  1 550,  in-8°  ;  —  les  Odes 
pénitentes  du  moins  que  rien  ;  Paris,  Sertenas, 
1550  ;  —  Églogue  sur  le  trépas  de  Marie  d'Al- 
bret,  duchesse  de  Nivernois;  Paris,  Groulleau, 
1550;  —  l'Arrêt  des  trois  Esprits  sur  le  tré- 
pas du  prince  Claude  de  Lorraine,  duc  de 
Giiise;  Paris,  le  même,  1550,  in-8°. 

BARGEDÉ  (Élie),  fils  du  précédent,  juiiscon- 
sulte  et  poète  français.  On  a  de  lui  :  la  France 
triomphante ,  poëme  en  six  livres. 

PaplUen ,  Bibliothèque  des  Juteiirs  de  Bourgogne.  — 
Lelong,  édition  de  Fontette,  Bibliothèque  historique  de 
la  France. 

*BALGELESE  (Nicolas),  théologien  italien, 
natif  de  Bologne  au  seizième  siècle.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  De  perfectione  filiorum 
Dei ,  primum  editi  opéra  Nie.  Bargilesi  ;  Bo- 
logne, 1538,  in-8°;  —  Trattato  sopra  la  ver  a 
e  sincera  Istoria  délia  Casa  santa  di  Loreto  ; 
Bologne,  1558,  in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Adelung,  Supplé- 
raenl  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BARGEMON  OU    BERGAMON   {GuiUiem) , 

poète  provençal ,  mort  vers  1285.  Selon  Jehan 
de  Notre-Dame ,  Bargemon  fut  bon  poëte,  bon 
gentilhomme,  mais  menteur  et  mauvais  plaisant. 
Il  fut  chassé  de  la  cour  du  comte  Bérenger, 
pour  avoir  adressé  trop  de  railleries  aux  dames. 
On  n'a  pas  d'autres  détails  sur  ce  troubadour. 

Laveleye,  Hist.  de  la  langue  et  de  la  litt.  provençale. 

BARGEO.  Voy.  Angelo. 

*  BARGES  {Antoine),  maître  de  chapelle 
alla  Casa  grande  de  Venise,  au  seizième  siècle. 
U  laissa  :  Il  primo  libro  de  Villotte  a  quattro 
voci,  con  un  altro  canzon  délia  Gatina; 
Venise  ,  1550  ,  in-4°.  C'est  un  recueil  curieux 
pour  le  style  des  airs  de  ce  temps. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BARGES  {Jean-Joseph-Léandre,  abbé), 
orientaliste  français  ,  né  le  27  février  1810  à 
Auriol ,  arrondissement  de  Marseille  (  Bouches- 
du-Rhône).  Il  fit  ses  études  classiques  à  Mar- 
seille. Pendant  les  vacances,  un  commentauede 
l'Écriture  sainte  rempli  de  citations  hébraïques 
lui  étant  tombé  entre  les  mains ,  il  forma  le 
dessein  d'étudier  cette  langue  ;  ce  qu'il  fit  en- 
suite en  cachette  et  à  l'insu  de  ses  maîtres  :  il 
avait  alors  atteint  à  peine  sa  quinzième  année. 
Après  son  cours  de  théologie  qu'il  termina  avant 


BARGES 


502 


l'âge  requis  pour  recevoir  les  ordres  sacrés ,  il 
consacra  tout  son  temps  à  l'étude  de  l'hébreu  et 
de  l'arabe,  et  il  suivit  le  cours  de  dom  Gabriel 
laouïl,  qui,  après  avoir  exercé  les  fonctions  d'in- 
terprète auprès  de  l'armée  française  en  Egypte, 
avait  été  nommé  professeur  d'arabe  à  Marseille 
par  l'empereur  Napoléon.  Pour  se  perfectionner 
dans  la  connaissance  de  l'hébreu,  il  s'adressa 
au  khazan ,  c'est-à-dire  le  ministre  officiant  de 
la  synagogue  de  Marseille ,  gi-adué  grand  rabbin 
et  élève  de  l'école  talmudique  de  Livourne. 
Ordonné  prêtre  au  commencement  de  l'année 
1834,  M.  Barges  fut  placé  comme  vicaire  dans 
l'une  des  paroisses  de  sa  ville  natale  ;  mais  au 
bout  de  six  mois  il  quitta  le  service  diocésain, 
pour  se  livrer  avec  plus  de  liberté  à  ses  études 
orientales.  En  1837,  il  fut  nommé  professeur 
suppléant  à  la  chaire  d'arabe  de  Marseille.  En 
1839,  il  fit  im  voyage  en  Algérie,  d'où  il  rap- 
porta plusieurs  manuscrits,  entre  aufres  l'Histoire 
des  Béni  abd'il-  Wady,  par  Yahialbn-KJialdoun, 
frère  cadet  du  célèbre  historien  Abd'er-Rahman 
Ibn-Khaldoun ,  manuscrit  dont  il  révéla  l'exis- 
tence aux  savants  dans  le  Journal  asiatique 
(cahier  de  novembre  1841).  En  1842,  il  fut  ap- 
pelé à  Paris  par  MS"^  Affre  pour  occuper  la 
chaire  d'hébreu  de  la  faculté  de  théologie ,  à 
la  place  de  M.  l'abbé  Glaire  qui  avait  passé  à 
la  chaire  d'Écriture  sainte.  En  1846,  il  entreprit 
un  second  voyage  en  Algérie  ,  où  il  se  propo- 
sait de  visiter  particulièrement  la  province  de 
l'ouest  et  l'antique  cité  de  Tlemcen,  dont  il  étu- 
diait depuis  longtemps  l'histoire.  U  en  rapporta 
deux  ouvrages  manuscrits ,  dont  l'un  renferme 
l'histoire  des  Beni-Zeiyan,  rois  de  Tlemcen,  par 
Mohammed-et-Tenessy,  et  l'autre  traite  de  mé- 
decine. En  1850,  il  fut  nommé  chanoine  hono- 
raire de  la  métropole  par  MS"'  Sibour,  arche- 
vêque de  Paris.  Outre  un  grand  nombre  de 
Mémoires  et  notices  insérés  dans  le  Journal 
asiatique  et  dans  d'autres  feuilles  périodiques, 
on  a  de  M.  l'abbé  Barges  :  Rabbi  Yaphith,  Bas- 
sorensis  karaïtx,  in  librum  Psalmorum  com- 
menfarii  arabicie  duplici  codice  manuscripto 
Bibliothecas  regiee  Parisiensis,edidit  spécimen 
et  in  latinum  convertit  L.  Barges,  professor 
rmguee  hebrxœ  et  chaldaïcœ,  etc.  ;  Paris,  1846, 
in-8°;  —  Temple  de  Baal  à  Marseille,  ou 
grande  inscription  phénicienne  découverte 
dans  cette  ville  dans  le  courant  de  l'année 
1845,  expliquée  et  accompagnée  d'observa- 
tions critiques  et  historiques  ;  Paris,  1 848,  in-8° , 
—  Aperçu  historique  sur  l'Église  d'Afrique 
en  général,  et  en  particulier  sur  l'église  épis- 
copale  de  Tlemcen;  Paris,  1848,  in-8°;  —  Mé- 
moire sur  deux  inscriptions  puniques  décou- 
vertes dans  l'Ile  du  Port-Cothon  à  Carthage; 
Paris,  1848,  in-4°  ;  —  Mémoire  sur  trente-neuf 
nouvelles  inscriptions  puniques  expliquées 
et  commentées;  P&ns,  1852,  in-4'';  —  Histoire 
des  Beni-Zeiyan,  rois  de  Tlemcen,  par  l'imam 
Cidi-Abou-Abd' Allah  Mohammed  Ibd-abd'  eh 


503 


BARGES  — 


Dielyl  et-Tenessy ,  ouvrage  traduit  de  l'a- 
rabe ;  Paris,  1852,  in-8°. 

Documents  inédits. 

BARGETON(l>anie?),  jurisconsulte  et  publi- 
ciste  français ,  né  à  Uzès  vers  1678,  mort  à  Pa- 
ris le  28  mars  1757.  Impliqué  dans  la  conspira- 
tion de  Cellamare  et  enfermé  à  la  Bastille,  il  n'eut 
pas  de  peine  à  faire  reconnaître  son  innocence , 
et  fut  rendu  à  la  liberté  le  14  mai  1719.  Sur 
l'invitation  du  contrôleur  général  Machault,  Bar- 
geton  écrivit  les  Lettres  connues  sous  le  nom 
de  Ne  repugnate  vestro  bono  (Londres  [Paris], 
1750,  in-8°  et  in-12  ) ,  d'après  l'épigraphe  adop- 
tée par  l'auteur,  et  qui  avaient  pour  objet  de 
prouver  l'utilité  d'un  projet  d'impôt  sur  le  clergé. 
L'influence  de  ce  corps  fit  supprimer  les  Lettres , 
par  arrêt  du  conseil  du  1"  juin  1750.  Elles 
furent  réimprimées  à  Amsterdam  (  1750,  in-12), 
et  réfutées  par  Dnranthon  et  l'évéque  de  Gre- 
noble, J.  de  Caulet. 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Feller,  Biographie 
universelle. 

*  BARGHiocHUS  (Jean- Baptiste) ,  théolo- 
gien italien,  mort  à  Rome  en  1664.  Il  apparte- 
nait à  la  société  de  Jésus.  On  a  de  lui  :  Epi- 
grammata  sacra. 

Alegambl,  Bibliotlteca  seriptorum  societatis  Jesu. 

*BABGiiVET  {Alexandre  -  Pierre) ,  né  à 
Grenoble  le  29  juin  1798,  mort  en  1843.  Journa- 
liste et  romancier,  il  appartenait  à  la  phalange  des 
écrivains  libéraux  de  la  Restauration.  Voici  les 
ouvrages  qu'il  a  laissés ,  en  dehors  de  ses  tra- 
vaux de  journalisme  :  les  Dauphins  français, 
poëme,  1817  ;  —  la  Guerre  de  trois  jours, 
poëme ,  1819  ;  —  Aperçu  topographique  et  mé- 
dical sur  les  eaux  minérales  et  sulfureuses 
d'Enghien ,  sous  le  nom  pseudonyme  de  Da- 
mien ,  1821;  —  Dieu  le  vew^  /  considérations 
politiques  et  religieuses  sur  l'émancipation  des 
Grecs,  1821;  —  la  Nuit  de  Sainte-Hélène, 
héroïde  sur  le  tombeau  de  Napoléon  le  Grand, 
1821  ;  — Histoire  véritable  de  Tchen-TcheouU, 
mandarin  lettré, premier  ministre  et  favori  de 
l'empereur  Tien-Ki,  1822  (histoire  du  ministre 
Decazes  et  de  son  ministère)  :  l'auteur  fut  con- 
damné à  quinze  mois  de  prison  et  à  3,000  fr.  d'a- 
mende; —  les  Muses  du  Midi,  1822  ;  —  sur 
Napoléon ,  ou  réponse  aux  journaux  contre-ré- 
volutionnaires ,  1822;  —  Lettre  à  M.  le  vicomte 
de  Chateaubriand ,  sur  l'affaire  de  M.  Maga- 
Ion,  1823; — Souvenirs  poétiques  de  deux 
prisonniers ,  avec  Magalon,  1823;  —  De  la  reine 
d'Angleterre  et  de  Bonaparte,  tous  deux 
morts  d'un  cancer  à  l'estomac,  1823.  —  Fti- 
nérailles  des  rois  de  France,  et  cérémonies 
anciennement  observées  pour  leurs  obsèques , 
1824;  —  Histoire  du  Gouvernement  féodal, 
1825; —  les  Montagnards,  tradition  dauphi- 
noise, 1826;  —  Deux  Seigneurs  de  village, 
1829  ;  —  la  Chemise  sanglante,  roman ,  1829  ; 
—  le  Grenadier  de  l'île  d'Elbe ,  1830  ;  —  In- 
troduction aux  chansons  de  Poutignac,  1830; 


BARÏCELLI  501 

—  la  32*  Demi-brigade,  chronique  militairt  \ 
du  temps  de  la  république,  1822  ;  —  Biscoun  > 
sur  l'histoire  de  l'ordre  du  Temple,  1833;  —  ; 
Chroniques  impériales ,  1833;  —  Martin  Lu- 
ther, 1839. 

*BARG]VANi  (Octave),  compositeur  italien, 
natif  de  Brescia  vers  le  milieu  du  seizième 
siècle.  H  fut  organiste  de  l'église  de  Salô,  et  com- 
posa :  Canzonette  a  quattro  e  otto  voci;  Ve- 
nise, 1595  ;  —  Motetti  à  1,  2,  3,  4;  Venise ,  Ma- 
gni;  —  Madrigale  a  clnque  voci;  Venise,  1601. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

^BARGONE  (Giacome),  peintre  italien,  natif 
de  Gênes ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  se  fit  remarquer  par  son 
dessin ,  son  coloris,  et  le  fini  qu'il  savait  impri- 
mer à  ses  inventions.  Cet  artiste  eut  ime  de  ces 
fins  déplorables  dont  on  a  de  trop  nombreux 
exemples  dans  les  annales  italiemies  ;  ii  M 
empoisonné  par  un  envieux,  Lazzaro  Caivi,  qui 
avait  été  son  maître. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kilnstler-Lexicon. 

*BARGCANi  (François),  poète  et  orateiin 
italien,  né  à  Brescia  en  1664,  mort  en  1742.  l|i 
entra  dans  les  ordres  en  1679,  et  enseigna  les 
belles-lettres  dans  sa  ville  natale.  Il  laissa  des  ' 
poésies  et  des  harangues  latines  éparscs  dansn 
plusieurs  recueils. 

Adclung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Celehricn- 
Lexicon. 

*BARi  (Thomas),  théologien  italien,  vivait' 

probablement  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep-(i 

tiènie  siècle.  Il  laissa  :  Rhetorica  ecclesiastica  ;i 

Naples,  1691. 

Adelung,  Supplément  à  Jôchcr,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*BARiA  (Jérôme),  théologien  italien,  natiï 
de  Nice,  vivait  au  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle,  et  laissa  ;  Pontifcum  décréta  et 
constitutiones  pro  regularibus  ;  Turin. 

Jiicher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

*BARic  (Arnaud),  prêtre  et  médecin  fran- 
çais ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  On  a  de  lui  ;  les  Rares  secrets  ou 
remèdes  incomparables ,  universels  et  par- 
ticuliers,  préservatif  s  et  curatifs ,  contre  la 
peste  des  hommes  et  des  animaux  dans  l'ordre 
admirable,  intérieur  et  extérieur,  du  désin- 
fectement  des  personnes  et  des  maisons ,  des 
animaux  et  des  estables  ;Toulouse,  1646,  in-12. 
Cet  ouvrage  a  été  réimprimé  sous  ce  titre  :  la 
Conduite  assurée  du  désinfectement  des  per- 
sonnes et  des  maisons  en  temps  de  contagion; 
Paris,  1668.  Quelques-uns  des  moyens  indiqués 
eurent  des  résultats  efficaces  et  furent ,  dit-on, 
communiqués  à  l'auteur  par  un  prêtre  nommé n 
Louis  Ribeyron. 

Lelong  et  Fontette;  Biblioth.  hist.  de  la  France.  — 
Adelung ,  Supplément  à  Jôchcr,  Allgemeines  GeleUrten- 
Lexicon.  —  Biographie  médicale. 

*  BARÏCELLI  (Jules-César),  médecin  et  phi- 
losophe italien,  natif  de  Saint-Marc,  vivait  dans  ■•! 
la  première  moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  fut  ■■ 


i'ioâ 


BARICELLl  ~  BARILLÈRE 


506 


!n  grande  réputation ,  et  laissa  r  De  hydronosa 
latura,  sive  sudore  humani  corporis,  libr.  IV; 
Vaples,  1614,  in-4°  ;  —  Hortulus  genialis,  sive 
ircanorum  valde  admirabilium,  tam  in  arte 
nedica  quam,  in  reliqtut  philosophia  compen- 
lium,  curiosis  scrutatoribus  naturse  lectu 
■am  utile,  quam  jucundum  ;  Bologne,  1617, 
n-12,  et  Génère,  1620;  —  De  lactis ,  seri  et 
mtyri  facultatibus  et  usu  ;  accessit  de  chy- 
nico  butyro  non  inutilis  conventus  ;  Naples , 
623,  in-4°. 

Biographie  médicale. 

*BARiER  (  François- Jîilien) ,  graveur  en 
narres  fines,  mort  à  Paris  en  1746.  Il  fut  gra- 
veur ordinaire  du  roi,  et  excellait  dans  son  art.  Il 
ixécuta  souvent  des  figures  presque  impercep- 
ibles,  et  qui  cependant  ne  donnaient  lieu  à  au- 
;une  confusion.  Son  dessin  seul  n'était  pas  ir- 
éprochable. 
Heinecken,  Dictionnaire  des  Artistes. 

*BAB1FFE  (  Guillaume),  écrivain  militaire 
inglais ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
leptième  siècle.  H  parvint  à  un  grade  supérieur, 
;e!ui  de  major,  et  laissa  :  Military  discipline, 
mprimé  plusieurs  fois;  la  dernière  édition  est 
le  1661 ,  in-fol.  On  a  d'un  autre  Bariffe  :  the 
Young  Artillerie  Man  ;  Lonàies,,  1739,  in-4°.  \ 

Oranger,  Biographie  historique ,  t.  IH,  p.  124.  — 
Adeliing,  Suppl.  à  Jôeher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

I  ^BARILE  (Giovanni) ,  peintre  et  sculpteur 
lorentin,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
seizième  siècle.  Comme  peintre,  il  n'eut  aucune 
"éputation  ;  mais  il  était  très-habilev  sculpteur 
in  bois,  et  travailla  aux  portes  et  aux  plafonds 
lu  Vatican,  sur  les  dessins  de  Raphaël.  Toute- 
"ois,  son  talent  ne  l'eût  peut-être  pas  sauvé  de 
'l'oubli ,  s'il  n'eût  eu  l'honneur  d'enseigner  les 
premiers  principes  de  l'art  à  l'un  des  plus  il- 
lustres peintres  florentins ,  Andréa  det  Sarto. 
'  E.  B— N. 

Vasari,  yite  dé  Pittori.  —  Lanzl ,  Storia  Pittorica. 

*  BARiLE  (  Jean-Dominique  ) ,  prédicateur 
et  théologien  italien,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  était  de  l'ordre 
des  Théatins,  et  se  fit  remarquer  comme  prédi- 
cateur. On  a  de  lui  :  le  Moderne  conversazioni 
giudicate  nel  tribunale  coscienza  ;  Ferrare 
et  Rome,  1716,  in-8°;  —  Scuola  di  teologi- 
che  verità  aperta  al  mondo  cristiano  d'og- 
gidi,  osia  l'amor  platonico  smascherato; 
Modène,  1716,  in-4°,  publié  sous  l'anagramme 
de  Nicodème  Belari. 

Adelung,  Supplément  à  Jôeher,  Allgemeines  Gelehrten- 
Lexicon. 

*BARiLETTO  {François),  gondolier  et 
poète  vénitien,  vivait  probablement  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  il  Simbolo  apostolico,  poema  eroico  col 
suo  comento ;Yemse,  1682,  in-12;  —  iZ  Glo- 
ria in  excelsis  Deo,  ovvero  lifurti  del  Tem- 
pio,  poema,  col  suo  comento;  Venise,  1700. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia.  —  AdeluDg,  Supplé- 
ment à  Jôeher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon, 


*  BARiLi  (  Antonio  di  Neri  ),  sculpteur  et 
architecte  siennois ,  travaillait  de  1485  à  1511. 
On  a  de  lui,  dans  la  cathédrale  de  Sienne,  une 
tribune  placée  au-dessus  de  la  porte  de  la  sa- 
cristie, et  richement  sculptée  avec  l'aide  de  son 
fils  Domenico.  De  jolies  sculptures  en  bois,  du 
même  artiste,  sont  conservées  au  palais  Pe- 
trucci. 

Romagnoll,  Cenni  Storico-Artistici  di  Siena. 

*BARiLi  (Aurelio),  peintre  de  l'école  de 
Parme,  florissaiten  1588.  On  a  de  lui,  dans  l'é- 
glise de  la  Steccata ,  des  fresques  qui  ne  sont 
pas  sans  mérite,  mais  qui,  malheureusement 
pourleur  auteur,  sont  écrasées  parles  chefs-d'œu- 
vre qui  les  entourent. 

Lanzi  ,  Storia  Pittorica.  —  Ticozzl ,  Dizionario  de' 
Pittori.  —  Affo,  Notizie  su  le  pitture  di  Parma. 

*BARiLis  (  Bernard),  jurisconsulte  français, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Tractatus  de  potestate 
legis  mimicipalis  in  advenas;  Lyon,  1641,  et 
Francfort,  1654,  in-4°.  L'énoncé  même  du  titre 
indique  l'importance  du  sujet  traité  par  l'auteur. 
H  a  été  donné  à  notre  temps  et  au  code  civil  de 
trancher,  dans  le  sens  de  la  civilisation,  cette 
grande  question  de  droit  international. 

Adelung,  Supplément  à  Jôeher,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*BARiLius  {Jean),  médecin  français,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième 
siècle,  et  laissa  :  Physiologia  humana  et  pa- 
thologia  per  tabulas  synopticas,  ex  Hippo- 
cratis  et  Galeni  genio  ;  Caen,  1653,  in-fol. 

Dictionnaire  des  sciences  médicales.  —  Carrère ,  Bi- 
bliothèque littéraire  de  la  médecine.  —  Adelung,  Supplé- 
ment à  Jôeher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BARILLI  (Louis),  célèbre  chanteur,  né  à 
Bologne  vers  1767,  mort  à  Paris  le  26  mai  1824. 
Il  débuta  en  1805  à  l'Opéra  italien  de  Paris,  et 
eut  un  grand  succès  de  vogue  dans  le  Can- 
tatrici  villane,  la  Prova  d'un  opéra  séria ,  il 
Pazzo  per  la  musica ,  etc.  Il  se  distingua 
principalement  dans  l'opéra  buffa.  Il  dirigea  pen- 
dant plusieurs  années  l'Opéra  italien,  à  la  satis- 
faction du  public  et  de  ses  camarades. 

Sa  femme,  Marie- Anne,  née  à  Dresde  le 
18  octobre  1780,  morte  le  24  octobre  1813,  le 
seconda  avec  talent.  La  pureté  de  sa  voix  charma 
pendant  plus  de  dix  ans  ses  nombreux  admira- 
teur à  rodéon. 
Biographie  des  Contemporains. 

BARILLÈRE  (....,  sieur  de  la),  publiciste 
français ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lai  :  l'Anti-pseudo- 
pacifique ,  ou  Censeur  français  :  Au  Pseudo- 
pacifique réfuté;  Paris ,  1604 ,  in-12 ,  deux  édi- 
tions; —  Lettres  et  avis  d'État  sur  la  navi- 
gation générale  en  l'association  des  quatre 
rivières  royales  navigables  qui  dégorgent 
dans  l'Océan ,  avec  l'état  des  dijficultés  for- 
mées depuis  l'an  ieoi  j.usqu' en  1618,  in-8''. 

Cet  ouvrage  témoigne  éAridemment  d'un  es- 
prit sérieux  et  préoccupé  des  progrès  des  voies 


607 


BARïLLÈRE  —  BARING 


de  communication  du  pays  à  une  époque  où  ces 
questions  étaient  rarement  soulevées. 

Leiong,  Bibliothèque  historique  de  la  France,  édition 
Fontctte. 

RAKiLLON  (Jean),  ou  Jehan  Bourdel, 
historien,  né  à  Issoire  vers  la  fin  du  quinzième 
siècle ,  mort  en  1553.  Il  était  secrétaire  du  chan- 
celier Duprat,  et  laissa  une  histoire  inédite  des 
sept  premières  années  du  règne  de  François  I". 
Cette  histoire,  qui  se  conserve  en  manuscrit  à  la 
Bibliothèque  nationale  (  n°  8437  ),  renferme  un 
grand  nombre  de  documents  diplomatiques  pré- 
cieux. 

Catalogue  de  la  Bibliothèque  nationale  (mss.  ). 

bârillon  {Henri  de ) ,  évêque  de  Luçon , 
né  en  Auvergne  le  4  mars  1639,  mort  à  Paris 
en  avril  1699  ,  à  la  suite  d'une  opération  de  la 
taille,  n  fonda  un  grand  nombre  d'établissements 
de  charité ,.  et  laissa  :  Statuts  synodaux  de 
Luçon,  1681;  —  Ordonnances  synodales  du 
diocèse  de  Luçon;  Paris,  1685,  in-8°;  —  Prô- 
nes et  ordonnances  du  diocèse  de  Luçon  ;Fon- 
tenay,  1693,in-4°. 

Charles -François  Uubois,  Abrégé  de  la  vie  de  messire 
Henri  de  Barillon,  évêque  de  Luçon  ;  Delft  (Rouen), 
1700,  !n-i2. 

BARiNG  (Daniel-Eberhard  ),  historien  alle- 
mand, né  en  1690  à  Oberg  près  de  Hildesheim, 
mort  en  1753.  Il  étudia  la  théologie  et  la  mé- 
decine, et  obtint  la  place  de  sous-conservateur 
à  la  bibliothèque  de  Hanovre.  Ce  fut  lui  qui  le 
premier  recueillit  les  matériaux  poiur  former 
une  bibliothèque  diplomatique.  Sou  principal 
ouvrage  est  intitulé  :  Clavis  diplomatica,  speci- 
tnina  veterum  scripturarum  tradens,  etc.; 
Hanovre,  1737,  in-4°  :  la  seconde  édition  (Sic 
ab  auctore  recognita  emendata  et  locuple- 
tata ,  ut  novum  opus  vïderi  possit  ;  ibid.  , 
1754,  in-4°)  renferme  une  bibliothèque  des  au- 
teurs sur  la  diplomatie.  On  a  aussi  de  lui  un 
Essai  sur  l'histoire  ecclésiastique  et  littéraire 
du  Hanovre. 

Ersch  et  Gruber,  Allgemeine  Encyclopœdie. 
*  BARING  {Éverard  ),  savant  allemand  ,  né 
à  Lubeck  en  1608 ,  mort  en  1659.  Ses  études 
faites,  et  après  quelques  voyages  en  Allemagne, 
il  entra  dans  un  régiment  au  service  impérial. 
Blessé  au  bras  dans  une  rencontie ,  il  quitta 
ïes  armes  pour  s'adonner  à  l'enseignement  privé. 
Il  s'ennuya  bientôt  de  cette  position  et  de  celle 
de  secrétaire  du  diplomate  suédois  Jacques 
Steinberg,  et  rentra  dans  la  carrière  militaire  en 
1633,  pour  l'abandonner  encore  après  la  ba- 
taille deNordiingue.  D  se  livra  alors  aux  travaux 
d'érudition,  commença  l'éducation  des  princes 
Ernest-Auguste  et  Jean-Frédéric  de  Brunswick, 
et  devint  enfin  co-recteur,  puis  recteur  du  gym- 
nase à  Hanovre.  Il  rentra  dans  la  vie  privée  à 
partir  de  1649.  On  a  de  lui  :  Panegyricus 
scriptus  sereniss.  principi  domino  Chris- 
tiano-Ludovico,  duci  Br.  et  Lûneh.,cumcelsi- 
iudini  ejus  senatus populusque  Hanoveranus 
adstrinxissent  homagio  solenni  ;  Hanovre , 


50f 

1645;  —  /fomen  "Ovstpoç,  .vet^  prima  pan 
Iliados,  cum  notis  marginalibus  eoc  Eusta- 
thio  et  veteri  interprète  illustr.,  in  îisum 
scholee  ;  Hanovre,  1644  ;  —  Tractatïis  de  Rhap- 
sodla  Homeri,  ad  Henricum  Rhodeniumi. 
1645,  in-4°.  I 

Oaniel-ÉverardBaring,  Beytrag  zur  Hannoverischen'' 
Sirchen  Wid  Schul-Historie,  t.  Il,  p.  65. -.- Adelung,  ' 
Supplément  à  Jôcher,  AUgemeines  Gelehrten-Lexiron.    \ 

*  BARING ,  célèbre  famiUe  financière  de  Lon- 
dres ,  dont  les  principaux  membres  sont  : 

I.  BARING  (Jean),  fils  d'un  pasteur  de  Brème, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  siècle  dernier, 

11  vint  établir  un  petit  commerce  à  Exeter,  dans 
le  comté  de  Devon. 

H.  BARING  (Francis),  troisième  fils  du  pré-'l 
cèdent,  né  à  Exeter  le  18  avril  1740,  mort  le 

12  septembre  1810.  Membre  du  comité  directeui 
de  la  compagnie  des  Indes  orientales,  il  secondf 
les  'STies  politiques  de  Pitt,  et  entraîna,  par  ses 
Observations  on  the  establishement  ofthi 
Bank  of  England  (  Observations  sur  l'Insti- 
tution de  la  Banque  d'Angleterre),  le  renouvel- 
lement du  privilège  de  cette  banque.  H  mouru 
laissant  deux  enfants. 

m.  BARING  {Henri) ,  troisième  fils  du  préi 
cèdent,  né  en  1776,  mort  le  13  avril  1848. 1 
suivit  lord  Macartney  en  Chine,  et  fut  eniployi 
dans  la  factorerie  de  la  compagnie  des  Indes  i 
Calcutta. 

rv.  BARING  {Alexandre,  lord  Ashburton-) 
né  le  27  octobre  1773,  mort  le  22  mai  1848, 1( 
second  fils  de  Francis.  Sa  vie  tout  entière  fut  con 
sacrée  aux  opérations  ou  aux  études  fmaucière; 
industrielles.  Il  travailla  d'abord  dans  les  bu 
reaux  de  sa  maison ,  et  plus  tard  dans  les  suc 
cursales  qu'elle  avait  fondées  aux  Etats-Unis  e 
au  Canada.  En  1 817,  il  écrivait  son  Inquïry  inU 
the  causes  and  conséquences  of  the  orders  i) 
coMWci^;  Londres,  1818;  il  assista  ensuite  ai 
congrès  d'Aix-la-Chapelle,  et  y  négocia  l'ernprun 
français.  En  1820,  il  figura  parmi  les  négociant 
pétitionnaires  pour  l'abrogation  des  mesures  res 
trictives  du  développement  du  commerce  exté 
rieur.  Il  devançait  ainsi  le  triomphe  des  idées  qii 
devaient  plus  tard  donner  à  ce  commerce  un  es 
sor  nouveau  sous  Robert  Peel.  En  1834,  il  fu 
appelé  par  cet  homme  d'État  à  la  direction  de 
monnaies  çt  à  la  présidence  du  bureau  de  coni 
merce,  fonctions  qu'il  abandonna  l'année  sui 
vante.  Cependant  attaché  aux  principes  deliberb 
commerciale  des  whigs,  il  se  montra  l'adversairi 
du  système  de  banques  proposé  par  Robert  Peel 
Devenu  pair  sous  le  nom  de  baron  Ashburton 
il  se  relâcha  de  son  penchant  pour  les  idées  d 
franchise  en  matière  de  commerce  ;  il  vota  mêm 
en  1846  contre  le  bQl  proposé  dans  ce  sens  pa 
le  chef  des  tory  s.  En  1842 ,  il  mena  à  bonne  (ii 
les  difQcultés  survenues  entre  les  États-Unis  e 
l'Angleterre. 

Conversations-Lexicon. 

V.  BARING  {Tornhill  Francis),  fils  di 
Thomas  Barina.  Il  devint  en  1830  l'un  des  lord. 


09 


BARING  —  BARJAÛD 


510 


e  la  ti'ésorerie ,  puis  successivement  sous-se- 
l'étaire  d'État,  ministre  des  finances,  lord  de 
amirauté ,  dignité  dont  il  est  encore  revêtu. 
*BARiOL  ou  BARjii,s  (Elyas) ,  poète  pro- 
ençal,  vivait  dans  la  secoude  moitié  du  dou- 
ème  siècle.  Destiné  d'abord  au'  commerce,  il 
référa  la  profession  de  jongleur,  qu'il  exerça  de 
ompagnie  avec  un  certain  Olivier.  Ils  parcouru- 
ent  ensemble  les  castels.  Quant   à  Bariol ,  il 
dressa  à  une  dame,  Garsandede  Sabran  ou  Gar- 
ène  de  Forcalquier,  dix-huit  chansons,  dont  sept 
e  ti'ouvent  à  la  Bibliothèque  de  Paris.  Il  aurait 
ncore  composé,  au  rapport  de  Nostradamus, 
me  Guerra  dels  Baussencz.  Le  même  Nostra- 
lamus  ajoute,  d'après  le  moine  de  Montmasour, 
[ue  «  la  princesse  ne  se  fût  pas  tenue  honorée 
le  lire  ni  chanter  aucune  des  chansons  que  ce 
!)oëte  eût   faites,   parce  qu'elles  étaient  sans 
•ime  ni  raison.  «  D'après  Millot,  Bariol  aurait 
îni  par  prendre  l'habit  monastique. 
Millot, //tsiotre  des  troubadours. 
*BARiSAi«i  (Josep/i),  médecin  allemand-,  né 
e  25  novembre  1756,  mort  le  2  septembre  1787. 
[1  commença  ses  études  à  Salzbourg  sa  ville  na- 
tale, et  se  fit  recevoir  médecin  à  Vienne  en  1780. 
Il  alla  ensuite  en  Italie,  et  étudia  quelque  temps 
à  Pavie,  sous  des  maîtres  habiles.  Revenu  à  Salz- 
bourg, il  fut  médecin  des  communes  qui  entourent 
cette  ville,  et  conseiller  de  l'archevêque.  On  a 
de  lui  :    Bissertatio  inauguralis  de  thermis 
Gastinensibus ;\ieaae,  1780,  m-4°;  —  iiViren- 
•reltung  der  kiesigen  Hebamme  Magdalene 
Geyerin  (Réhabilitation  de  la  nommée  Madeleine 
Geyerm,  sage-femme)  ;  Salzbourg ,  1798,  in-8°; 
—  un  autre  ouvrage  sur  le  même  sujet;  Salz- 
bourg, 1798,in-8°. 
Biographie  Médicale. 

*iiXRisxsi  (Sigismond) ,  frère  de  Joseph, 
médecin  allemand,  né  en  1758,  mort  en  1787. 
Comme  son  ffère ,  il  fit  ses  premières  études  à 
Salzbourg  sa  ville  natale,  et  devint  plus  tard  pre- 
mier médecin  de  l'hôpital  de  Vienne,  au  retour 
d'études  faites  en  Italie  et  dans  la  compagnie  de 
son  frère ,  sous  le  célèbre  Tissot.  On  a  de  lui  : 
Bissertatio  inauguralis  medica  de  insitione 
variolarum  ;\ieane,  1780,  in-4°. 

Biographie  Médicale. 

BARiSANO  {François-Dominique)  ^  philo- 
sophe et  médficin ,  natif  d'Albe  dans  le  Montfer- 
rat,  vivatt  à  Turin  dans  la  deuxième  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Magnus  Hip- 
pocrates  medico-moralis  ad  utramque,  corpo- 
rum  scilicet  atque  animarum  salutem....  ac- 
commodatus;  Turin,  1682,  in-4°  ;  —  Tractatus 
de  thermis  Valderianis  prope  Cuneum  in  Pe- 
demontio  sitis ;  Turin,  1690 ,  m-8°. 

BARisoN  ,  roi  de  Sardaigne,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  douzième  siècle.  Héritier  des 
Sardi  de  Pise,  qui  avaient  soustrait  la  Sardaigne 
à  la  domination  des  Sarrasins ,  il  était  seigneur 
d'Arborea  lorsqu'il  tenta,  en  1164,  de  recouvrer 
ses  droits.  Il  fut  secondé  dans  ce  dessein  par  Fré- 


déric Barberousse ,  auquel  il  paya  un  tribut  de 
4,000  marcs  d'argent,  et  par  les  Génois  qui, 
voulant  soustraire  la  Sardaigne  aux  Pisans,  firent 
l'avance  du  tribut  et  annèrent  une  flotte.  11  paya 
cher  ce  concours  intéressé  :  après  l'avoir  pro- 
mené le  long  des  côtes  de  Sardaigne,  dans  la 
pensée  que  le  peuple  ferait  un  mouvement  en  sa 
faveur,  les  Génois  gardèrent  la  personne  de  ce 
prince,  en  gage  des  avances  faites  pour  le  triom- 
phe de  sa  cause.  11  mourut  en  prison. 

Feller,  Biographie  universelle. 

BARisoNi  (ilièer^m),  jurisconsulte itaUen,  né 
le  7  septembre  1587,  mort  le  15  août  1667. 
D'une  noble  famille  de  Padoue,  il  fit  ses  études 
dans  cette  ville  et  à  Rome  ;  devenu  docteur,  il 
obtint  à  vingt-trois  ans,  en  1610,  lecanonicat  de 
la  cathédrale  de  Padoue,  qu'il  échangea  bientôt 
contre  ime  abbaye  en  Allemagne.  Mais  l'air  du 
pays ,  peu  favorable  à  sa  santé ,  le  fit  revenir  en 
Italie.  H  alla  ensuite  en  ambassade  à  Rome, 
d'où  il  revint  enseigner  le  droit  féodal  à  Padoue 
en  1627,  et  les  Pandectes  en  1631.  En  1636,  il 
fut  élu  vicaire  général  de  l'évêché  de  Padoue  ;  en 
1647,  il  rentra  dans  l'enseignement  pour  faire  un 
cours  de  philosophie  morale;  enfin,  en  1653,  il 
devint  évêque  de  Cénéda  dans  l'État  de  Venise, 
où  il  mourut.  Il  laissa  :  Poesis  Encomium;  Pa- 
doue, 1619,  in-4°;  —  une  édition  de  la  Sec- 
chia  rapita  ,poema  eroicomico,d^Andro  Vinci 
Melisone  (Alexandre  Tassoni),  congli  argo- 
menti;  Pavie,  1622,  m-12;  —  Begli  Antiven- 
tagli  d'Ermidoro  Filalete  ;  Y enise,  1625,  in-4°, 
adressé  à  Ange  Portenari,  pour  défendre  Signo- 
ria,  ami  de  l'auteur  ;  —  Be  Archivis  antiquo- 
rum Commentarius,  publié  dans  le  l*""  volume 
des  Nova  supplementa  antiquitatum  roma- 
narum  de  Poleni ;  Venise,  1737,  in-fol.  ;  — 
Notae  in  chronicon  Rolandini  Patavini,  seic 
Memoriale  temporum  defactis  in  Marchia  et 
prope  ad  Marchiam  Turvisinam,  ouvrage  qui 
dut  êti'e  publié,  suivant  sa  promesse,  par  Fétis 
Osio. 

Mazzuchelli,   Scrtttori  d'ttalia. 

*BARJAC  (Pierre  de),  poète  français  proven- 
çal, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  douzième 
siècle.  Il  était  de  noble  famille.  On  trouve,  dans 
un  poème  de  Guillaume  Balaum,  des  vers  où 
Barjac  exprime  tout  son  amour  pour  la  dame 
de  ses  pensées. 

Milloti  Histoire  littéraire  des  Troubadours.  —  M.  de 
Laveleye,  Histoire  de  la  langue  et  de  la  littérature 
provençale;  Bruielles,  1845. 

*BARjrAC  {Gabriel),  théologien  génois ,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Introductio  in  artem  jesuiticam, 
in  eorum  gratiam  quiejus  artis  mysteriis  atit 
jam  initiati,  aut  prope  diem  initiandi  sunt , 
conscripta;  1599,  in-8°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten. 
Lexicon. 

BARJAUD  (Jean-Baptiste-Benoit) ,  littéra- 
teur, né  à  Montluçon  le  28  novembre  1785, 
mort  en  1813.  Il  montra  beaucoup  de  goût  pour 


511 


BARJAUD  —  BARKER 


ài2 


la  poésie,  composa  plusieurs  comédies  avec 
M.  de  Cormenin,  chanta  la  gloire  de  nos  armes, 
et  demanda,  en  1812,  du  service  au  ministre  de 
la  guerre.  Il  obtint  l'épaulette  de  sous-lieutenant, 
se  distingua  à  la  bataille  de  Bautzen,  et  fut  blessé 
mortellement  le  18  octobre  1813,  à  la  bataille 
de  Leipzig.  Ses  ouvrages  imprimés  sont  :  Poé- 
sies nouvelles,  ou  les  Premiers  Essais  d'un 
jeune  littérateur  (monyme:);Pairis,  ISOSjin-S"; 
—  (avec  M.  D.  ),  le  Bavard  et  l'Entêté,  co- 
médie en  un  acte  et  en  vers ,  représentée  à 
rOdéon  en  1809;  Paris,  1809,  in-8°;  —  Des- 
cription de  Londr es,  texie:  de  l'ouvrage  de  Lan- 
don;  Paris,  1810,  in-8°;  —  Homè)-e  ou  l'Ori- 
gine de  l'Iliade  et  de  l'Odyssée,  poëme,  suivi 
de  celui  de  Charlemagneet  autres  poésies  ;  Paris, 
1811;—  Odes  Nationales,  deux  recueils,  avec 
des  fragments  en  vers  traduits  de  Juvénal ,  de 
Claudien  et  de  Sénèque;  Paris,  1811  et  1812, 
in-8°  ;  —  Ode  à  M.  Lemaire  sur  la  mort  de 
son  >^s,  1812,  in-8°. 

Échard,  Notice  de  M.  Barjaud,  dans  le  Moniteur  du 
♦  décembre  1818. 

BAR-JÉSU.  Voy.   ÉLYMAS. 

RARjrOLS.  Voy.  ELIAS  de  Barjols. 

*BARRAB-RHAN  1^'',  appelé aussi  Barbacan, 
chef  kharizmien ,  mort  en  1246.  Il  était  à  la  tête 
des  bandes  kharizmiennes,  lorsque,  poursuivies  et 
chassées  de  leur  pays  par  les  Mongols,  elles  se 
jetèrent  dans  la  Palestine.  Il  contracta  alors , 
avec  Nfljm-ed-din,  sultan  des  Ayoubites  d'E- 
gypte, une  alliance  aux  termes  de  laquelle  Bar- 
kab  s'empara  de  Jérusalem  et  en  massacra  les 
habitants  en  l'an  1244.  Cette  conquête  de  la  cité 
sainte  fut  suivie  d'une  bataille  aux  environs  de 
Gaza,  livide  la  même  année,  et  dont  le  résultat 
fut  l'extei-mination  des  ordres  militaires  chré- 
tiens. Barkab  vint  ensuite  demander  au  sultan 
l'exécution  de  ses  promesses.  Sur  le  refus  de  ce 
dernier,  un  engagement  eut  lieu.  Barkab  et  ses 
troupes  furent  battus  ;  le  reste  se  réfugia  dans  la 
Mésopotamie,  où  les  habitants  des  campagnes 
achevèrent  de  l'exterminer. 

Malcolm ,  Nist.  of  Pers. 

*BARRAH-RHAN  II ,  souverain  mongol  du 
Kapchak,  mort  vers  1265.  Il  succéda  en  1255  à 
son  ftère  Batu,  et  reçut  du  grand  khan  Mangu 
l'investiture  de  la  souveraineté  de  tous  les  peu- 
ples mongols.  Le  premier  acte  de  son  règne  fut 
d'embrasser  la  foi  mahométane,  en  quoi  il  fut 
imité  par  la  majorité  de  ses  sujets  ;  il  n'adopta 
pas  moins  l«s  mœurs  déprédatrices  de  ses  an- 
cêtres. C'est  ainsi  qu'en  1258  il  ravagea  impitoya- 
blement la  Lithuanie,  dont  les  habitants  russes 
eurent  à  payer  une  capitation,  que  le  khan  vint 
percevoir  lui-même  à  Novogorod  en  1259.  Il  eut 
ensuite  à  comprimer  la  rébellion  de  son  lieu- 
tenant Nogai.  En  1264  il  se  laissa  entraîner ,  par 
les  conseils  du  sultan  des  mameluks  d'Egypte 
et  de  Syrie,  à  attaquer  Abaka-khan,  mongol  de 
Perse,  dont  les  sujets  étaient  attachés  au  déisme 
de  leurs  ancêtres.  II  fut  d'abord  repoussé  avec 


perte  par  le  frère  d'Abaka;  mais,  ayant  mis  sur 
pied  en  1265  une  armée  de  300,000  cavaliers, 
il  s'avança  vers  Téllis.  Mais  la  mort  l'arrêta 
dans  ses  desseins,  et  son  frère  Mangu  Timour 
ramena  les  troupes  dans  leur  pays.  Barkah  fut 
supérieur  au  temps  où  il  vivait.  On  lui  doit  la 
fondation  de  la  ville  de  Serai,  sur  le  Wolga;  et  il 
releva  d'autres  cités  ruinées  sous  son  prédéces- 
seur. On  dit  même  qu'il  protégea  les  lettres ,  et 
ses  lois  furent  longtemps  suivies  sous  ses  suc- 
cesseurs. Il  est  appelé  Borga  par  Gibbon,  et 
Bereke  par  de  Guignes. 

Gibbon,  Décline  and /ail  of  Roman  Empire,  ch.  64. 
—  De  Guignes,  Histoire  générale  des  Huns,  etc. 

*  BARRER  (André),  marchand  anglais,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  En 
1576,  il  arma  de  ses  deniers  deux  vaisseaux  pour  i 
aller  venger  de  sa  personne,  aux  Indes  occiden- 
tales, les  injustices  dont  il  avait  été  l'objet,  quel- 
ques années  auparavant,  de  la  part  des  Espa- 
gnols qu'il  avait  rencontrés  à  Ténériffe. 

Hakluyt,  Collection  of  Foyages  and  diseovcrics.  — 
Rose ,  New  Bioçiraphical  Dictionary. 

*  BARRER  (Edmond-Henri),  philologue  an- 
glais ,  né  à  Hollym ,  dans  le  comté  d'York , 
en  décembre  1788 ,  mort  en  mai  1839.  Il  fit  ses 
humanités  sons  le  recteur  Jackson,  à  Bever' 
ley;  de  là  il  passa  à  l'université  de  Cambridge, i 
où  il  remporta,  en  1809,  le  prix  d'une  mé- 
daille d'or  pour  une  épigramme  latine  et  une^ 
épigramme  grecque.  En  1811,  il  donna  à  Cam- 
bridge des  éditions  correctes  des  discours  de  Ci- 
céron  de  Senectute  et  de  Amicitia ,  d'après  le 
texte  d'Ernesti,  ainsi  que  de  la  Germanie  et  de 
\Agricola  de  Tacite,  avec  des  notes  en  anglais. 
Un  volume  de  Récréations  classiques,  plusieurs 
saines  critiques  dans  le  Classical  Journal ,  la 
Rétrospective  Review,  et  le  British  Critic,  at- 
testent-son  activité.  Il  a  en  aussi  une  part  con- 
sidérable à  l'édition  du  dictionnaire  grec  de  Henri 
Estienne  (Thesatirus  Greecœ  Linguse),  publiée 
par  Vaipy.  En  1820,  M.  Barker  a  donné  à  Leipzig 
une  édition  correcte  d'Arcadius,  de  Accentibus, 
avec  une  Épître  critique  à  M.  Boissonade.  En 
1831  il  publia,  de  concert  avec  le  professeur 
Dunbar,  un  Dictionnaire  grec  et  anglais.  — 
Vers  la  fin  de  sa  vie  il  perdit  toute  sa  fortune  par 
un  procès ,  et  mourut  à  Londres  dans  un  état 
voisin  de  l'indigence.  {Eue.  des  g.  du  m.] 

Gentleman's  Magazine,  mai  1839. 

BARRER  (Jean),  médecin  anglais,  né  vers  la 
fin  du  dix-septième  siècle,  mort  en  1748.  Il  était 
médecin  d'un  hôpital  de  Londres.  On  a  de  lui  : 
Recherches  sur  la  nature  des^fièvres  qui  ont 
régné  à  Londres  en  1740  et  1741  (en  anglais), 
in-12  ;  —  Essai  sur  la  conformité  de  la  méde- 
cine ancienne  et  moderne  dans  le  traitement 
des  maladies  aiguës,  in-12,  traduit  en  français 
par  Schomberg;  Amsterdam,  1749,  in-12,  avec 
des  notes  de  Lorry;  Paris,  1768,  in-12. 

Biographie  médicale. 

*  BARKER  (Mathieu-Henri),  romancier  an- 
glais, connu  sous  le  pseudonyme  dç  Old  Sailor 


il3 


BARKER  —  BARLAAM 


514 


le  Vieux  Matelot),  né  vers  1790,  mort  le  29  juin 
846.  Fils  d'un  ecclésiastique  de  Deptford,il  entra 
lans  la  marine  à  seize  ans,  et  fut  appelé  en  1 8 1 3  au 
.ommandement  du  schooner  de  guerre  le  True- 
3riton.  A  l'issue  de  la  guerre  continentale,  il 
établit  à  Demerari,  où  il  publia  la  Bemerara 
iazette.  A  Londres,  où  il  revint  en  1823,  il 
',cri\itdsas\aiLiterary-Gazette,  the  Greenwich- 
^ensioners  (les  Pensionnaires  de  Greenwich), 
(ui  eurent  un  grand  succès.  De  1828  à  1841,  il 
édigeale  Nottingham-Mercury,  journal  whig, 
lublié  en  province.  Malgré  ses  nombreuses  pu- 
)lications,  il  était  presque  réduit  à  la  misère 
orsqu'il  mourut.  Ses  principaux  romans  et 
louvelles  sont  :  Land  and  sea  taies  ;  —  TougJih 
Varns  ; —  Waiks  sound  Nottingham;  —  the 
Literary  Mousetrap  ;  —  Hamilton  King  ;  — 
fem  Bunt  ;  —  the  Holly  boat  ;  —  Nights  at 
>(3«; —  the  Life  of  Nelson.  La  plupart  de  ces 
)uvrages ,  signés  tantôt  Father  Ambrose ,  tan- 
ôt  the  Wanderer,  tantôt  enfin  the  Old  Sailor, 
mt  été  publiés  dans  divers  recueils,  tels  que  la 
Uterary  Gazette  ;\q  Bentley' s  Miscellany  ;  le 
Pktorial  Times  ;  V  United  Service  Gazette,  ainsi 
}ue  dans  divers  almanachs  et  keepsakes. 

Conversations-Lexicon . 

*Bâ.RRER  (  Robert  ),  peintre  irlandais,  né  en 
1739,  mort  le  8  avril  1806.  Il  débuta  par  la 
Deinture  du  portrait,  et  se  fit  ensuite  connaître 
par  l'invention  de  ce  qu'on  appelle  le  pano- 
rama, au  moyen  duquel  les  objets  pris  d'une 
Berfaine  élévation,  une  tour  par  exemple,  et 
peints  à  la  détrempe  autour  du  mur  d'un  édifice 
circulaire,  reproduisent  en  quelque  sorte  la  réa- 
lité. La  première  peinture  de  ce  genre  fut  une 
rae  d'Edimbourg  que  Barker  exposa  dans  cette 
ville  en  1788 ,  et  à  Londres  l'année  suivante. 
D'autres  tableaux  se  succédèrent,  tels  que  :  une 
bataille  de  Copenhague  ;  —  une  bataille  de 
Waterloo. 

Supplément  k'Lyson's  Environs  of  London.  —  Rose, 
New  Biographical  Dictionnary.  —  Nagler,  Neues  AU- 
gemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*BARKEY  (Nicolas),  professeur  et  théolo- 
gien allemand,  né  à  Brème  le  11  septembre  1709, 
mort  le  8  juin  1788.  Il  prêcha  successivement  en 
divers  endroits  ;  professa  la  théologie  à  Brème 
en  1754,  et  en  1765  il  se  rendit  à  la  Haye. 
11  est  connu  pour  avoir  publié  le  Muséum  Ha- 
ganum,  3  vol.  in-8°;  la  Haye,  1775-80  ;  la  Bi- 
bliotheca  Bremensis  nova  (Brème,  1760-1767, 
6  vol.  in-8''  ) ,  qu'il  enrichit  de  ses  travaux  d'éru- 
dition ,  et  la  collection  intitulée  Bibliotheca  Ha- 
gana,  dont  il  parut  six  volumes  (Amsterdam, 
1768-1777),  suivis  en  1777  des  Symbolse  litte- 
rariee  Haganee.  Il  a  traduit  de  l'allemand  de  F. 
Nûscheler ,  en  hollandais,  la  Vie  d'Ulrich  Zwin- 
gle;\d,  Haye,  1778,  in-8°. 

Ersch  et  Gruber,  Âllgemeine  Encyclopœdie. 

*  BARKHAUSEN  (  Henri-Louis-  Wilibald  ), 
publiciste  allemand,  né  en  1742,  mort  le  19  juin 
1813.  Après  avoir  étudié  à  Halle,  il  occupa  di- 
verses fonctions  publiques,  entre  autres  celle  de 

NODV.   BIOGR.   UNIVERS.   ™  T.   IV. 


président  à  Halle.  En  1798  il  se  relira  des  affaires, 
et  profita  de  ses  loisirs  pour  voyager  en  France  et 
dans  les  Pays-Bas,  ou  il  publia  ses  idées  en  éco- 
nomie politique.  On  a  de  lui  :  Briefe  ûber  die 
Polizei  des  Kornhandels  (Lettres  sur  la  Police 
du  commerce  des  céréales)  ;  Lemgo,  1773,  in-8°  • 
—  Die  Polizei  des  Kornhandels  aufs  neue  un- 
tersucht  (la  Police  du  commerce  des  céréales 
soumise  à  un  nouvel  examen);  Halle,  1804,  in-8°  % 
son  opinion  sur  cette  importante  matière  tient 
le  milieu  entre  la  prohibition  et  la  liberté  abso- 
lue;— d'autres  écrits  sur  d'autres  sujets  d'intérêt 
public,  que  Tonirouve  dans  Schloetzer. 

Schloetzer,  Staatsanzeigen.  —  Ersch  et  Gruber,  Âllge- 
meine Encyclopœdie. 

BARKOK,  premier  sultan  des  mameluks  cir- 
cassiens  ou  borgistes,  mourut  le  15  de  chawal, 
801  de  l'hégire  (20  juin  1399).  Il  renversa  en 
1390  la  dynastie  des  mamluks  baharites,  et  s'as- 
sit sur  le  trône  d'Egypte.  H  protégea  les  savants^ 
fonda  un  collège  au  Caire,  fit  construire  un  pont 
sur  le  Jourdain,  réparer  l'arsenal  d'Alexandrie, 
et  défricher  le  Fayoum.  Son  règne  fut  troublé 
par  des  séditions  sanglantes.  Barkok  eut  pour 
successeur  Faradj,  son  fils. 

D'Herbelot,  Bibliothèque  Orientale. 

^BARKOWicH  {François-Wenceslas),  sa- 
vant italien,  natif  de  Venise,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-huitième  siècle.  Il  apparte- 
nait à  l'ordre  des  Somasques,  au  sein  duquel  il 
professa  les  mathématiques,  la  philosophie  et  la 
théologie.  On  a  de  lui  :  Dell'  esistenza,  provi- 
denza,  e  degli  altriattributi  di  Dio  ;  délia  na~ 
tura  de'miracoli  ;  dellavmmaterialità,  libertà 
ed  immortalità  délia  mente  umana;  délia 
distinzione  del  bene  e  del  mal  morale;  Ve- 
nise, 1730,  in-8°;  —  Saggio  dell'  origine  e  na- 
tura  délie  passioni  ;  —  Dialoghi  astronomici 
delV  HarriSftradotti  colle  sue  annotaz.;  Ve- 
nise, 1751,  in-8°. 
Mazzuchelli,  5critfori  d'Italia. 

BARKTAROC,  quatrième  prince  seldjoucide 
de  Perse,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  on- 
zième siècle.  Il  succéda  à  son  père  Mélekshah 
en  1092  ;  mais  il  lui  fallut  lutter  pendant  huit  ans 
avant  de  se  voir  reconnu  sultan  du  Djébal,  de 
Hamadan,  d'Ispahan,  de  Bagdad  et  dépen- 
dances. Son  frère  Mohammed  eut  tout  le  pays 
depuis  la  rivière  d'Ispidaz  jusqu'au  Derbend,  le 
Dyarbekir  et  la  Syrie.  Sandjar,  son  autre  frère, 
eut  le  Khoraçan.  Une  dernière  convention  in- 
tervint entre  les  trois  frères  :  il  fut  convenu 
qu'ils  n'auraient  de  relations  qiie  par  l'intermé- 
diake  d'un  vizir  ;  que  la  prière  se  ferait  au  nom 
de  chacun  d'eux  individuellement.  Barkyaroc 
mourut  jeune  :  il  avait  à  peine  vingt-cinq  ans. 
Il  eut  soin,  avant  sa  mort,  de  faire  jurer  aux 
troupes  qu'elles  seraient  fidèles  à  son  fils  Mé- 
leksehah. 
D'Herbelot,  Bibliothèque  orientale. 

*  BARLAAM  {saiut),  martyr  de  Syrie  ou  de 
Cappadoce  vers  le  troisième  ou  quatrième  siècle. 

17 


515 


BARLAAM  -  BARLETTA 


516 


Quoique  de  basse  extraction ,  il  se  montra  de 
bonne  heure  attaché  à  la  foi  chrétienne.  Empri- 
sonné pour  ce  motif  par  le  gouverneur,  il  ne  se 
départit  point  de  sa  constance  ,  comme  en  té- 
moigne la  relation  de  son  martyre.  Aux  tortures 
du  fouet  et  du  chevalet  succéda  celle  de  tenir  la 
main  étendue  sur  des  charbons  allumés  avec  de 
l'encens,  afin  qu'on  pût  soutenir  qu'il  avait  sa- 
crifié aux  idoles.  Au  rapport  de  saint  Basile  et 
de  saint  Chrysostome,  il  renouvela  en  quelque 
sorte  l'héroïsme  de  Mutins  Scévola,  en  se  laissant 
brûler  la  main  par  le  charbon  allumé.  Son  mar- 
tyre ne  cessa  qu'avec  la  vie.  Sa  fête  se  célèbre  le 
19  novembre. 

Basile, Homélies,  XVIII.  —  Tillemont,  V,  166  el  646.  - 
Baillet,  ries  des  Saints,  III.  —  D.  Ceillier,  Hist.,  IV,  5S. 

BARLAAM,  moine  et  théologien  grec  de  Saint- 
Basile,  né  a  Seminara  dans  la  Calabre,  mort 
vers  1348.  Déjà  célèbre  par  ses  connais- 
sances en  théologie,  en  philosopliie,  en  mathé- 
matiques et  en  astronomie,  il  passa  en  Orient 
pour  y  apprendi-e  le  grec,  et  y  obtint  de  l'empe- 
reur Andronic  le  Jeune,  qui  le  prit  en  affection , 
l'abbaye  du  Saint-Esprit.  Envoyé  en  Occident  par 
ce  prince,  avec  la  mission  d'opérer  la  réunion 
des  Églises  gi-ecque  et  latine,  et  pour  faire  armer 
les  souverains  de  la  chrétienté  contre  les  maho- 
métans,  il  eut,  à  son  retour,  de  vives  contro- 
verses avec  Palamas,  moine  du  mont  Athos  et 
chef  des  quiétistes,  qui,  en  appuyant  leur  barbe 
sur  la  poitrine  et  fixant  leurs  yeux  sur  leur  nom- 
bril, prétendaient  voir  la  lumière  des  apôtres  sur 
le  mont  Thabor,  et  soutenaient  en  même  temps 
qu'elle  était  incréée.  Barlaam,  qui  combattit  ces 
ridicules  doctrines,  fut  obligé,  tant  il  se  fit  d'en- 
nemis, de  revenir  en  Occident.  A  Constantinople, 
où  il  séjourna  ensuite,  il  écrivit  contre  les  La- 
tins ;  devenu  ensuite  évêque  de  Giéraci,  il  écri- 
vit contre  les  Grecs  ;  ce  qui  a  fait  supposer  qu'il 
y  avait  eu  deux  Barlaam.  Le  siège  de  l'évêché 
fut  transféré  à  Locri,  grâce  à  Pétrarque,  à  qui 
Barlaam,  étante  Avignon,  avait  donné  des  leçons 
de  grec.  On  a  de  Barlaam  :  Contra  Primatum 
Papœ  liber,  imprimé  d'abord  en  grec  à  Oxford, 
1592,  in-4°,  puisa  Hanovre  en  1603  et  1608,  avec 
les  notes  deSaumaise  ;  —  AoXiffTixviç,  ûveArith- 
meticse  algebraicae,  libri  VI,  avec  le  texte  et  la 
ti'aduction  latine;  Strasbourg,  1572,  in-8",  et 
Paris,  1606,  avec  des  scolies  de  J.  Chamber; 
—  Ethicse  secundum  stoicos,  lib.  2,  dans  Ca- 
nisius,  édition  d'Anvers,  t.  IV,  et  dans  la  Biblio- 
theca  Patrum,  t.  XXVI,  édition  de  Paris  et  de 
Cologne  ;  —  Orationes ,  harangues  prononcées 
à  Avignon  devant  Benoît  Xn,  au  sujet  de  la 
réunion  des  deux  églises;  dans  les  Annales  de 
Bzovius,  année  1359,  §  25  ;  —  des  Lettres  de 
controverse,  dans  les  Antiquas  Lectiones  de  Ca- 
nisiusetdansles  Annales  déjà  citées  de  Bzovius, 
où  se  trouve  aussi  un  traité  de  Barlaam  ,  intitulé 
Probatio  per  sanctam  Scripiuram,  gicod  Spi- 
ritus  Sanctus  et  ex  Filio  est,  quemadmodum 
et  ex  Pâtre. 


Canisius,  Antiqiise  Lectiones.  —  Rocaberti,  Bibliotheca 
Pontiftcia.  —  MazzucheUl ,  Scrittori  d'Italia.  —  Léon 
Allacci,  De  Ecclesia  orientali. 

BARLiECS.  Voy.   BaERLE. 

BARLAND.  Voy..  BaARLAND, 

BARLAND  {Michel),  poète  hollandais  ;  il  était 
jurisconsulte  de  la  ville  de  Goës,  et  lais,=a  un 
Mélange  de  Poésies ;Dordrecht,  1658,  in-8°. 

BABLAMD  (ffîràerif  de),  natifdeZélande,  exerça 
la  médecine  à  Namur.  On  a  de  lui  :  Velitatio  me- 
dica;  Antverpiae,  1532,  in-8°;  — Epistola  me- 
dica  de  aqxiarum  distillatarum  facultatïbus; 
ibid.,  1536,  in-8°;  — une  traduction  du  livre  de 
Galien,  intitulé  de  Medicamentis  paratic  fa- 
ciZiôîfS  ;  Wexise,  1533. 

Nicéron,  Mémoires,  t.  4i.  —.Érasme,  lib.  XX,  c.  lOi,— 
Justus,  In  Chron.  medic.  — Valère  André,  Bibl.  Belg.  — 
Van  der  Linden,  De  Script,  med.  —  Le  Mire,  Un  Êlog. 
Belg.  —  Melchior  Adam,  In  Fit.  germ.  philos.  -~  Le  P,  î|p 
la  Rue,  Celehrtes  Zeeland. 

B ARLES  (Louis),  médecin,  vivait  à  Marseille 
dans  la  deuxième  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  deux  ouvrages  qu'on  peut  regarder 
comme  une  traduction  de  ceux  de  Degraaf  sur 
les  organes  de  la  génération;  il  y  a  joint  quel- 
ques notes  de  Van  Hoorm  et  Veslingius,  avça 
plusieurs  planches.  Voici  les  titres  de  ces  ou- 
vrages :  les  Nouvelles  Découvertes  sur  les  or- 
ganes des  femmes  servant  à  la  génération; 
Lyon,  1674,  m-12  ;  —  les  Nouvelles  Découverffis 
sur  les  organes  des  hommes  servant  à  la  gé- 
nération; Lyon,  1675,  in-12.  Ces  deux  traité; 
ont  été  réunis,  Lyon,  1680,  4  vol.  in-12. 

Biographie  médicale. 

BARLESio.  Voy.  Bârlezio. 

*BARLET  (Annibal),  médecin  français,  vi- 
vait dans  la  seconde  moitié  du  dix-septième  siè- 
cle. Il  fut  démonstrateur  de  chimie  à  Paris.  On  a 
de  lui  :  le  Vray  et  Méthodique  Cours  de  la  phy- 
sique résolutive  ou  chymie,  représenté  par 
figures,  pour  connoistre  la  Théotechnie  ergo- 
cosmique,  c'est-à-dire  l'art  de  Dieu  en  l'ou- 
vrage de  Vunivers;  Paris,  1653,in-4°;  —  Abrégé 
des  choses  nécessaires  au  cours  de  la  chymie 
ou  physique  résolutive;  Paris,  1657,  in-12. 
Une  troisième  édition  a  paru  en  1677,  in-4°. 
C'est  surtout  d'alchimie  qu'il  est  question  dans 
ces  ouvrages. 

Biographie  médicale.  —  Éloy,  Dictionnaire  de  la 
Médecine. 

BARLETTA  (Gabriel),  prédicateur  italien^ 
natif  de  Barletta,  place  ou  château  situé  dans  le 
royaume  de  Naples ,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  quinzième  siècle.  On  a  peu  de  détails  s\ir  sa 
vie  ;  on  sait  seulement  qu'il  existait  encore  en  1 48,0 . 
n  s'est  rendu  célèbre  par  un  genre  d'éloquence 
diversement  jugé,  mais  qui  s'explique  autant 
par  l'époque  où  vivait  ce  prédicateur  que  par 
son  caractèi'e  particulier.  Il  appartenait  à  l'ordre 
de  Saint-Dominique,  et  ses  sermons  eurent, 
lorsqu'il  les  prononça,  un  grand  succès,  dû  sur- 
tout à  l'étrangeté  de  la  forme  ;  témoin  le  sermon 
où  il  parle  du  mauvais  prêtre  :  «  Malus  pres- 
byter,  s'écrie-t-il,  non  dicit  Pater  noster  cum 


517 


BARLETTA  —  BARLOW 


518 


corde.  Incipit  :  Pater  noster  qui  es  in  cœlis 
(  Prœpara  eqnura,  o  serve,  ut  eamus  ad  villam  )  ; 
sanctificetur  nomen  tuum  (O  Catharina,  pone 
ad  focum  illam  camem)  ;  panem  nostrum  quoti- 
dianum  da  nobis  hodie  (Prohibe  catum  a  farci- 
mine),  et  dinriitte  nobis  débita  nosti'a  (Da  equo 
bladum).  »  Évidemment  ce  sont  là  des  paren- 
thèses de  bien  mauvais  goût  ;  mais  le  prédica- 
teur n'ayant  en  vue  que  de  peindre  les  préoccu- 
pations profanes  d'im  ministre  de  Dieu  oublieux 
de  ses  devoirs,  devait  être  rapidement  compris, 
presque  applaudi,  par  la  multitude  à  laquelle  il 
s'adressait.  C'est  ce  qui  explique  la  vogue  du 
dominicain,  vogue  qui  fut  telle,  qu'au  rapport 
d'Altamura,  on  disait  en  forme  de  proverbe  :  Nes- 
cit  prœdicare,  qui  nescit  Barlettare.  Nous  ne 
multiplierons  pas  ici  les  citations  de  cette  élo- 
quence singulière;  nous  dirons  seulement,  avec 
Bayle,  que  très-souvent  le  prédicateur  napoli- 
tain se  laissa  aller  à  dire  des  choses  dont  il  ne 
mesurait  pas  exactement  la  portée  :  comme  il  lui 
arriva  lorsqu'il  se  demanda  à  quels  signes  la 
Samaritaine  reconnut  que  Jésus-Christ  était  juif. 
Nicéron  et  d'autres  auteurs  graves  citent  la  ré- 
ponse inconvenante  de  l'orateur  mal  inspiré,  et 
qui  assurément  ne  prévoyait  point  qu'elle  pût 
être  fâcheusement  interprétée.  Bayle  compare 
Barletta  à  Guillaume  Pépin,  orateur  du  seizième 
siècle  ;  peut-être  lui  trouvera-t-on  aussi ,  en  te- 
nant compte  des  temps,  et  quant  à  la  fougue 
seulement,  quelque  ressemblance  avec  Bridaine, 
ce  missionnaire  impétueux  qui,  las  d'attendre  un 
jour  un  auditoire  négligent,  sortit  du  lieu  saint 
en  surplis,  et  tenant  à  la  maui  une  clochette  qu'il 
fit  retentir  de  carrefour  en  carrefour.  On  trou- 
verait même,  si  ce  n'était  peut-être  aller  trop 
loin,  dans  d'autres  traits  de  Barletta,  une  analogie 
plus  récente  avec  im  prédicateur  contemporain 
du  même  ordre,  par  exemple  cette  apostrophe 
souvent  citée  du  dominicain  italien  :  «  Femmes  de 
seigneurs  et  d'usuriers,  si  l'on  mettait  vos  robes 
de  gala  sous  le  pressoir,  le  sang  des  pauvres  en 
dégoutterait.  »  Tous  ceux  qui  ont  entendu  M.  La- 
cordaire  se  rappellent  des  mouvements  de  ce 
genre,  marqués,  il  est  vrai,  au  coin  du  génie,  du 
bon  goût  et  de  la  civilisation.  On  a  de  Barletta 
un  recueil  de  sermons  {A  Septuagesima  ad 
Feriam  tertiam  post  Pascha;  de  Sanctis;  de 
Paucitate  salvandorum  ;  de  Ira  Dei  et  de  Gho- 
reis,  etc.);  Brescia,  1497-1498,  2  vol.  in-4°.  On 
compte  en  tout  environ  vingt  éditions  de  ces 
sermons.  Au  jugement  de  Mazzuchelli ,  celle  de 
Venise,  1571,  2  vol.  in-8°,  est  la  meilleure.  On 
cite  aussi  celle  die  Bouen,  1515,  petit  in-8°  go- 
thique. V.  ROSENWALD. 

Mazzuchelli, Scrittori  ffltalia.  —  Nicéron.  Mémoires, 
t.  III.  —Bayle,  Dictionnaire.  —  Henri  Estlenne,  Apolo- 
gie d'Bérodote,  c.  IB,  19  et  21.  —  Cave,  Scriptorum  ec- 
clesiasticorum  historia.  —  Altamura,  Bibliothèque  des 
Jacobins.  —  Fontanlni,i5i&îiot/ieea  Napolitana. 

*  BARLETTA  {André),  jurisconsulte  itaUen, 
natif  de  Barolo  dans  la  province  de  Naples,  au 
seizième  siècle.  Il  fut  conseiller  du  roi,  et  laissa  : 


Commentaria  in  leges  longobardicas  ;Yemse , 
1537,  in-8°;  —  d'autres  commentaires  sur  lecode 
romain  ;  Venise,  1601,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARLETTi.  Voy.  Saint-Paul. 

EARLEZIO,  BARLESIO  OU  BABLETIUS  (JtfO- 

rino),  historien  italien,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  quinzième  siècle  ;  on  l'a  souvent  con- 
fondu avec  Marino  Becichemo.  On  a  de  hii  : 
De  Obsidione  Scodrensi,  en  1477  ;  Venise,  1504, 
in-4°;  —  De  Vita  et  Laudïbus  Scanderbergii  li- 
bri  XIII;  Rome,  1506,  in-4°;  —  Compendium 
vitarum  summorum  pontificum  et  imperato- 
rum  Romanorum  usque  ad  Marcellum  II; 
Rome,  1555, 

Sax,  Onomasticon  literarium,  II,  B05.  —  Fabricius', 
bibliotheca  médise  et  inftmse  aetatis,  I,  467-468. 

BÂ.RLOTTA  (  Joseph  ) ,  théologien  et  auteur 
dramatique  itahen,  vivait  dans  la  seconde  moitié 
du  dix-septième  siècle.  D  appartenait  à  l'ordre 
des  Oratoriens,  et  se  fit  remarquer  comme  pré- 
dicateur. On  a  de  lui  :  la  Forza  del  suffragio, 
dialogue;  Trapani,  1684,  in-4°;  —  VAngelo 
protettore,  dialogue;  ibid.,  1685;  —il  Morire 
TO«onoso,dialogo;ibid.,  1686;— iZ  Castocon- 
nubio  dello  spirito,  dialogo;  ibid.,  1691;  — 
VEustachio,  dramma  melotragico;Mà.,  1692; 
—  la  Voce  del  verbo  troncata  in  bocca  al 
martirio  a'  colpidelV  incontlnenzad'Erode; 
ibid.,  1695,  in-4°;  —  VEstasi  in  prospettiva 
delV  universo;  dialogo;  ibid.,  1695,  in-8°;  — 
Prediche  quaresimali;  ibid.,  1698-1707,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARLOW  (François),  graveur  à  l'eau-forte, 
né  à  Cambridge  en  1646 ,  mort  en  1702.  On  a  de 
lui  une  édition  des  fables  d'Ésope  (Londres, 
1666,  in-fol.  ),  ornée  de  110  figures  dessinées  et 
gravées  par  lui.  Barlow  a  fait  d'autres  sujets  re- 
présentant des  animaux,  et  entendait  fort  bien 
ce  genre,  auquel  il.s' était  exercé  dès  son  enfance. 

Strutt,  History  of'Éngravers.  —  Ch.  Le  ^\anc,  Manuel 
de  l'Amateur  d'estampes. 

BARLOW  {Joël),  poète  et  diplomate  améri- 
cain, né  à  Reading  dans  le  Connectieut  vers 
1755,  mort  le  26  décembre  1812.  Il  étudia  au 
collège  de  Darmouth  dans  le  New-Hampshire, 
servit^  ensuite  sous  Washington  dans  la  guerre 
del'Indépendance,  et  se  fit  connaître  par  des  chants 
nationaux  {American  poëm  en.-i778).  A  la 
paix  de  1783,  il  quitta  la  place  d'aumônier  de 
régiment  qu'il  occupait  depuis  quelques  années, 
et  se  fit  libraire  à  Hartford,  puis  avocat.  Dans 
cette  dernière  profession,  un  peu  improvisée 
comme  les  précédentes ,  il  n'eut  pas  de  grands 
succès,  et  partit  en  1788  pour  l'Angleterreet  la 
France,  comme  agent  de  la  compagnie  de  l'Ohio. 
A  Paris,  il  assista  à  l'ouverture  du  grand  drame 
de  la  révolution,  et  se  lia  surtout  avec  les  giron- 
dins. En  1791,  il  pubUa  à  Londres  un  Avis  aux 
classes  privilégiées  ;  —  en  1 792,  un  petit  poëme , 
la  Conspiration  des  rois.  Cette  môme  année,  il 
adressa  une  lettre  à  la  Convention  nationale, 
pour  l'engager  à  abolir  le  pouvoir  royal,  et  porta 

17. 


519 


BARLOW 


5S0 


Ini-même  à  cette  assemblée  une  adresse  des  répu- 
blicains anglais  ;  aussi  la  convention  lui  décerna- 
t-elle  le  titre  de  citoyen  français.  Lors  de  la 
mission  de  l'abbé  Grégoire  dans  la  Savoie  nou- 
vellement conquise ,  Barlow  suivit  son  ami ,  et 
adressa  de  Chambéry  une  proclamation  aux  Pié- 
montais ,  pour  les  sommer  d'en  finir  avec  «  cet 
homme  de  Turin,  qui  se  dit  leur  roi.  «  Puis  il 
fixa  pendant  trois  ans  sa  résidence  à  Paris,  spé- 
culant sur  les  assignats,  et  observateur  de  tous 
les  mouvements  politiques ,  jusqu'à  sa  nomina- 
tion de  consul  américain  à  Alger  et  à  Tripoli.  En 
cette  qualité,  il  négocia  avec  les  deys  un  traité 
fort  avantageux  pour  sa  patrie.  En  1797,  il  re- 
vint à  Paris,  s'adonnant  de  nouveau  aux  spécula- 
tions conunerciales,  et  publia  en  1800  une  bro- 
chure sur  le  système  commercial  des,  États-Unis 
à  l'égard  de  l'Angleterre  et  de  la  France.  En  1805 
il  retourna  dans  les  États-Unis,  et  s'établit  à  Was- 
hington. Là,  dans  ses  loisirs,  il  prépara  une  ma- 
gnifique édition  de  sa  Colombiade  (tJie  Colum- 
biad),  qui  avait  paru  déjà  en  1787,  sous  le  titre 
de  Vision  de  Colomb,  poëme  en  dix  chants,  où  le 
récit  est  noyé  dans  des  déclamations  philosophi- 
ques et  poUtiques  :  ce  poëme  fut  imprimé  à  Phi- 
ladelphie en  1807,  et  à  Londres  en  1809,  in-8". 
En  1811,  Barlovf  fut  nommé  ministre  plénipoten- 
tiaire en  France.  Appelé  au  mois  d'octobre  1812, 
par  le  duc  de  Bassano,  à  Wilna ,  il  tomba  malade 
en  route,  et  mourut  dans  un  misérable  village 
près  de  Cracovie.  Les  ouvrages  en  prose  de  Bar- 
low portent  l'empreinte  d'un  esprit  énergique; 
ses  opinions  sont  hardies,  mais  les  vues  d'en- 
semble y  manquent;  on  n'y  rencontre  point  ce 
jugement  mûr  et  solide  que  réclament  les  spécu- 
lations politiques  et  morales.  Outre  les  œuvres 
poétiques  déjà  citées,  on  peut  mentionner  encore 
vm  poëme  burlesque ,  Hasty  pudding  (  la  Po- 
lenta ),  composé  pendant  son  séjour  en  Savoie,  et 
sa  traduction  anglaise  des  Ruines  de  Volney. 
[M.  Spach,  dans  YEnc.  des  g.  du  m.] 

C.-T.  Oeisner,  Notice  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Joël 
Barlow  ;  Paris,  1813,  in-i». 

BARLOW  (  Nicolas),  célèbre  horloger  anglais, 
qui  inventa  en  1676  les  pendules  à  répétition ,  et, 
environ  quinze  ans  après,  les  montres  de  la 
même  espèce.  Il  eut  pour  rival  dans  le  même 
genre  un  habile  artiste  nonmié  Quare,  dont  les 
montres  obtinrent  la  préférence  sur  les  siennes  ; 
mais  la  gloire  de  l'invention  resta  toujours  à 
Barlow. 

Biographia  Britannica. 

*  BARLOW  (  Peter  ) ,  né  en  1785 ,  professeur 
à  l'Académie  royale  militaire  de  "Woolwich ,  est 
l'im  des  plus  remarquables  savants  que  l'An- 
gleterre ait  produits  de  nos  jours  ;  membre  des 
Académies  de  Saint-Pétersbourg  et  de  Bruxelles , 
de  la  Société  des  sciences  et  des  arts  d'Améri- 
que, et  de  la  Société  royale  de  Londres ,  mem- 
bre correspondant  de  l'Institut  de  France.  Il  a 
été  décoré  en  1825  de  la  médaille  de  Copley,  la 
plus  haute  distinction  que  puisse  décerner  la  So- 


ciété royale.  M.  Barlow  est  connu  dans  le  monde 
savant  à  triple  titre  pour  ses  travaux  sur  les 
mathématiques,  sur  la  physique  et  sur  la 
mécanique.  Comme  mathématicien,  il  a  dé- 
buté par  un  Traité  élémentaire  de  la  théorie 
des  nombres,  et  par  de  nouvelles  Tables  mathé- 
matiques; ces  ouvrages  firent  connaître  son 
nom,  et  lui  ouvrirent  les  rangs  de  la  Société 
royale.  Comme  physicien,  ses  études  les  plus 
remarquables  ont  porté  sur  le  magnétisme,  et  ce 
sont  elles  qui  lui  ont  valu  la  médaille  de  Copley 
et  son  élection  à  l'Institut  de  France.  Lorsque 
les  progrès  de  l'art  nautique  tendirent  à  substi- 
tuer partout  le  fer  au  bois  dans  la  construction 
des  vaisseaux,  lorsque  enfin  des  bâtiments  entiers 
furent  construits  avec  cette  matière,  on  s'aper- 
çut que  l'aiguille  aimantée  de  la  boussole  s'im- 
pressionnait fortement  par  l'action  d'une  si 
grande  masse  de  métal,  et  qu'il  pouvait  s'en- 
suivre dans  la  direction  des  navires  les  erreurs 
les  plus  regrettables.  M.  Barlow  se  préoccupa 
spécialement  de  cette  difficulté,  et  les  résultats 
de  ses  études  ont  été  consignés  dans  un  livre 
sur  le  magnétisme  qui  parut  en  1820,  et  qui  a 
été  réimprimé  avec  de  nombreuses  additions  en 
1824.  L'auteur  proposait  d'obvier  à  l'action  lo- 
cale au  moyen  d'un  disque  de  fer  posé  près  de 
l'habitade,  et  destiné  à  détruire  l'action  de  la 
masse  considérable  de  fer  placée  à  l'avant  du 
navire ,  au-dessous  du  plan  horizontal  de  la 
boussole.  Ce  moyen  a  été  heureusement  em^ 
ployé,  et  a  diminué  de  beaucoup  les  effets  de 
l'action  locale  ;  il  n'a  pas  cependant  complète- 
ment résolu  le  problème,  non  plus  que  les  autres 
procédés  employés  jusqu'à  ce  jour,  mais  ce  n'était 
là  qu'un  des  côtés  du  travail  de  M.  Barlow.  L'au- 
teur, entraîné  plus  loin  que  son  premier  but,  fit 
un  traité  complet  del'électro-magnétisme,  où  l'on 
remarque  surtout  de  nombreuses  et  impor- 
tantes expériences  sur  la  loi  d'attraction  magné- 
tique, sur  l'attraction  locale  des  bâtiments  en  fer, 
sur  le  pouvoir  magnétique  des  diverses  qualités  i 
de  fer  et  d'acier,  une  théorie  du  magnétisme  i 
terrestre  de  l'axe  magnétique  et  de  son  mouve- 
ment annuel;  et  enfin  une  esquisse  historique  suc  i 
l'électro-magnétisme ,  une  détermination  de  ses  > 
lois  mathématiques,  et  une  série  d'expériences  sur  ■ 
cet  objet.  La  science  physique  est  aussi  rede- 
vable à  M.  Barlow  d'une  amélioration  impor- 
tante dans  les  télescopes  achromatiques:  il  ai 
publié  dans  les  Transactions  philosophiques  de  f 
1827  une  série  de  curieuses  expériences  sur  la  i 
courbure  des  verres  objectifs  dans  les  télescopes  ■ 
achromatiques,  travail  remarquable,  où  il  essaya 
le  premier  de  déduire  d'une  théorie  rigoureuse 
les  principes  faciles  pour  la  construction  de  ces  ins- 
truments. M.  Barlow  avait  plusieurs  fois  éprouvé 
une  difficulté  très-grande  à  se  procurer  des  pièces 
de  flintglass  d'une  dimension  suffisante  ;  l'idée  Ini 
vint  alors  de  les  remplacer  par  un  fluide.  Après 
de  nombreux  essais,  il  s'arrêta  au  sulfure  de 
carbone,  qui  possède  une  puissance  de  dispersion 


521  BARLOW  — 

égale  à  celle  du  verre,  et  une  puissance  de  ré- 
fraction double.  Il  construisit  d'après  ce  principe, 
avec  l'aide  de  l'amirauté,  un  télescope  dont 
l'ouverture  avait  huit  pouces,  le  plus  grand  qui 
existât  alors  dans  l'Angleterre.  Avec  cet  ins- 
trument d'une  remarquable  portée,  M.  Barlow 
put  corriger  des  erreurs  dans  les  catalogues  de 
South  et  de  Herschell  ;  il  rendit  compte  de  ses 
travaux  dans  les  Transactions  philosophiques 
de  1829  et  de  1831,  et  la  Société  royale  lui  con- 
fia la  mission  de  construire  pour  elle  un  téles- 
cope semblable. 

Comme  mécanicien,  M.  Barlow  s'est  spéciale- 
ment occupé  des  chemins  de  fer,  et  ses  travaux 
lui  ont  acquis  en  ces  matières  mie  autorité  euro- 
péenne. Sous  ce  point  aussi ,  il  a  surtout  tenté 
d'appuyer  la  pratique  sur  la  théorie.  Au  premier 
rang  de  ses  œuvres  de  ce  genre,  il  faut  placer  son 
grand  ouvrage  sur  les  Matériaux  de  construc- 
tion ;  c'est  le  fruit  de  longues  expériences  ac- 
complies sur  toutes  les  espèces  de  bois  des  chan- 
tiers de  Woolwich,  et  plus  tard  en  compagnie 
avec  l'habile  ingénieur  M.  Telford  sur  les  barres 
de  fer  du  célèbre  pont  que  ce  dernier  construisit 
à  Menxi.  Ce  livre,  plusieurs  fois  réimprimé,  a  été 
traduit  dans  toutes  les  langues  de  l'Europe,  et  il 
est  considéré  en  Angleterre  et  à  l'étranger  comme 
faisant  loi  sur  les  matières  dont  il  traite.  On  doit 
aussi  à'  M.  Barlow  un  travail  important  sur  les 
manufactures  de  la  Grande-Bretagne,  considé- 
rées au  point  de  vue  de  leur  puissance  de  pro- 
duction, et  de  leur  influence  sur  la  fortune  et 
sur  la  santé  des  habitants.  Consulté  souvent 
parles  grandes  compagnies  de  la  Grande-Bretagne 
et  du  continent  en  matière  de  locomotion  par  la 
vapeur,  M.  Barlow  a  écrit  de  plus  sur  la  force 
des  locomotives,  sur  la  rapidité  dont  elles  sont 
susceptibles,  sur  la  résistance  de  l'air,  etc.  ;  enfin 
un  assez  grand  nombre  de  rapports  d'une  très- 
haute  valeur,  et  qu'il  nous  serait  impossible  d'énu- 
mérer  ici.  Voici  les  titres  de  ses  ouvrages  :  An  Ele- 
mentary  investigation  of  the  Theory  of  num- 
bers;  London,  1811,  in-8°;  —  New  mathema- 
tical  Tables  ;'London,  1814,  in-S",  1840,  in-8°; 
—  An  Essay  on  magnetic  attractions  and  on 
the  laws  of  the  terrestrical  electrico-magne- 
tism;  London,  1820,  in-8°  ;  —  2®  édition,  with 
an  appendix;  London,  1824,  in-8'';  —  An  Es- 
say on  the  strength  of  timber;  London,  1826, 
in-8°;  —  Experiments  on  the  transverse 
strenght  and  other-properties  of  malléable 
iron  with  référence  to  its  uses  for  rail  ivays  ; 
London,  1835,  in-8°;  — On  the  machinery  and 
manufactures  ofGreat  Britain  ;  London,  1837, 
in-S";  —  Treatise  on  the  materials,  dermère 
édition,  in-8°;  London,  1851  ;  —  Investigation 
on  the  power  consumed  in  overcomAng  the 
inertie  ofrailway  trains  and  ofthe  résistance 
ofthe  air  in  the  motion  ofrailway  trains  of 
high  velocities;  London,  in-S";  1848.    T.  D, 

Quarterly  Eeview,  vol.  30-3S,  so,  51,  63.  —  Nautical 
Almanach.,  1823,7  vol.  —  Pfiilosophical  Transmtipns., 
vol.  23,  27,29,  31,  34,  35,  36. 


BARLOWE 


522 


BARLOW  (Thomas),  théologien  anglais,  ne 
en  1607  à  Langhill,  mort  à  Bugden  le  8  octobre 
1691.  Après  avoir  étudié  à  Oxford,  il  professa 
les  mathématiques  en  1635.  Il  se  fit  parlemen- 
taire, lorsque  Oxford  prit  parti  pour  le  long  par- 
lement, et  redevint  royaliste  après  la  restaura- 
tion, n  gagna  dans  cette  double  occurrence,  et 
au  moyen  de  cette  conduite  également  double, 
des  places  et  d'autres  faveurs.  C'est  ainsi  qu'en 
1654  il  fut  chargé  de  la  garde  de  la  bibliothèque 
Bodléienne;  en  1660  il  fut  appelé  à  professer 
la  théologie,  et  en  1675  il  devint  évêque  de 
Lincobi.  D'abord  opposé  au  parti  catholique, 
dont  il  signala  les  tendances,  il  plaida  la  thèse 
contraire  à  l'avènement  de  Jacques  U ,  auquel 
il  témoigna  toute  sa  soumission,  sauf  à  jouer 
un  nouveau  rôle  sous  le  prince  d'Orange  :  ce 
qui  eut  lieu.  Type  de  versatilité  politique  et  re- 
ligieuse, Barlow  passait  pour  un  savant  théolo- 
gien, et,  ce  qui  s'accordait  avec  sa  conduite,  pour 
un  bon  casuiste.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
the  Case  of  toleration  in  matters  of  religion, 
1660;  —  Popery  ,  or  'the  Principles  and  opi- 
nions approved  by  the  church  ofRome,  tra- 
duit en  français,  1679;  —  the  Origine  of  sine- 
cures,  1676;  — Exercitationes  aliquot  meta- 
physicas  de  Deo;  Oxford,  à  la  suite  de  la  Méta- 
physique de  Scheibler,  et  réimprhné  en  1658, 
in-4°.  Une  de  ses  leçons  porte  sur  la  question 
de  savoir  :  «  S'il  vaut  mieux  ne  pas  vivre  que 
vivre  malheureux,  «  question  qu'il  résout  dans 
un  sens  peu  chrétien,  en  donnant  la  préférence  au 
trépas  ;  —  des  Lettres  où  il  défend  les  doctrines 
d'Aristote  et  des  Cas  de  conscience  dont  il 
donne  la  solution  :  ce  dernier  ouvrage  publié 
après  sa  mort;  Londres,  1692,  in-8°. 

Giraud ,  Bibliothèque  sacrée.  —  Wood  ,  Mhenas  Oxo- 
nienses.  —  Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BARLOWE  OU  BARLOW  (  Guillaume  ) , 
théologien  anglais ,  mort  en  août  1568.  Il  appar- 
tenait à  l'ordre  des  Augustins.  Reçu  docteur 
en  théologie  à  Oxford,  et  pourvu  du  prieuré 
de  Bisham  à  cause  de  son  mérite,  il  fut  envoyé 
en  Ecosse  par  Henri  Vm  en  1535.  Il  sut  se 
ménager  la  faveur  de  ce  prince,  lors  de  la  sup- 
pression des  monastères,  en  s'abstenant  de  toute 
désobéissance  à  cette  mesure,  et  en  conseiUant  à 
ses  subordonnés  d'en  faire  autant.  Il  ne  tarda  pas 
à  obtenir  les  évêchés  de  Saint- Asaph  (nov.  1535), 
de  Saint-David  (1547),  puis  de  Bath  et  de  Wells. 
Il  fit  plus  :  il  se  convertit  au  protestantisme , 
et  se  maria.  Cependant  des  lettres  de  lui  à 
Henri  Vin  témoignent  que  cette  conversion  lui 
laissa  des  regrets  :  sous  Edouard  VT,  il  se  montra 
de  nouveau  protestant  zélé.  Mais  il  perdit  son 
évêché,  et  même  temporairement  sa  liberté,  sous 
la  reine  Marie.  Plus  tard,  il  alla  vivre  en  Alle- 
magne jusqu'à  l'avènement  d'Elisabeth.  En  1559, 
il  devint  évêque  de  Chichester,  et  conserva  ces 
fonctions  jusqu'à  sa  mort.  Barlow  laissa  onze  en- 
fants. On  a  de  lui  :  Cosmography,  mentionné  par 
W^ood ,  et  des  ouvrages  de  controverse  peu  im.^ 


âS3 


BARLOWE  —  BARNABE 


524 


portants,  tels  qiie  :  Y  Enterrement  de  la  Messe; 
—  Réponses  à  certaines  questions  concernant 
les  abus  de  la  messe  :  ces  deux  ouvrages  se 
trouvent  dans  Y  Histoire  de  la  Réformation, 
de  Burnet  ;  —  V Ascension  des  moines  et  reli- 
gieux représentée  avec  des  figures  ;  —  te  Livre 
de  rÉvé(j[ue;  Londres,  1537.  Barlowe  y  a  tra- 
vaillé. 

Burnet,  History  of  the  Reformation.  —  Wood,  Atha- 
nse  Oxonienses. 

BARLOWE  OU  BARLOW  (Guillaume) ,fhj- 
sicien  et  mathématicien  anglais,  fils  du  précédent, 
né  dans  le  comté  de  Pembroke ,  mort  le  25  mai 
1625.  Après  avoir  étudié  à  Oxford,  il  acquit,  e» 
voyageant  sur  mer.  Une  grande  science  nautique. 
Mms  en  1573  il  abandonna  les  hasards  de  l'Océan 
pour  le  ministère  sacré ,  et  alors  il  devint  d'a- 
bord chapelain  du  prince  Henri,  fils  de  Jacques  I*'', 
ensuite  archidiacre  de  Salisbury.  Le  premier,  il 
écrivit  sur  les  propriétés  de  l'aimant  ;  et  il  fit  en 
cette  matière  d'intéressantes  découvertes ,  consi- 
gnées dans  ses  ouvrages.  On  a  de  lui  ;  the  Na- 
vigator's  Supply  (l'Aide  du  Navigateur)  ;  Lon- 
dres, 1597,  in-4°  :  on  y  trouve  d'utiles  enseigne- 
ments, et  des  notions  sm*  l'usage  des  instruments 
nécessaires  au  navigateur  ;  —  Magnetical  adver- 
tissements  or  diverse  pertinent  Observations 
and  improved  Experiments  concerning  the 
nature  and  properties  ofthe  loadstone  (Aver- 
tissements magnétiques,  ou  Expériences  con- 
cernant la  nature  et  les  propriétés  de  l'aimant); 
Londres,  1616  ;  — ■  Court  examen  des  frivoles 
remarques  (idle  Observations)  de  Mark  Ridley 
is«r  V Avertissement  magnétique;  Londres, 
1618,  in-4''. 

Hiitton ,  Mathematical  Dictionary.  —  British  An- 
nual  I. 

barMécides  (ou  plutôt  Barmékides), 
nom  d'une  famille  persane  qui  florissait  au  hui- 
tième siècle  de  J.-C.  dans  le  Khoraçan ,  pro- 
vince où  commença  la  fortune  des  khalifes  abas- 
sides.  Les  enfants  de  Barmek  s'attachèrent  à 
ces  princes.  Khaled  ben  Barmek,  le  premier 
des  Barmécides  sur  qui  l'histoire  n'ait  point  de 
doutes  ,  fut  principal  ministre  de  Aboul-Abbas- 
Saffah,  le  premier  khalife  abasside  ;  son  influence 
ne  diminua  point  sous  les  règnes  d'AI-Mansour 
et  d'El-Mahdi.  Ce  dernier  remit  enti-e  les  mains 
de  Khaled  l'éducation  de  son  fils ,  qui  devint  si 
célèbre  sous  le  nom  d'Haroun-al-Rachid.  Ya- 
^ia,  fils  de  Khaled,  réunit,  selon  les  historiens 
orientaux ,  les  vertus  les  plus  éclatantes,  et  ren- 
dit les  plus  éminents  services  au  khalife  Harouh, 
qui  le  nomma  son  vizir  à  son  avènement ,  l'an 
786  de  J.-C.  Également  habile  dans  l'adminis- 
tration civile  et  dans  tout  ce  qui  tient  à  l'ai-t 
militaire ,  brillant  surtout  par  une  libéralité  hé- 
réditaire dans  sa  famille,  et  qui  était  passée  en 
ptoverbe  parmi  les  Arabes ,  Yahia  eut  la  plus 
grande  part  à  la  prospérité  du  règne  d'Ha- 
roun-al-Rachid. Ce  prince  lui  donnait  le  titre  de 
père:  Fadhl,  frère  de  lait  de  Haroun,  et  l'un  des 
«juatre  fils  d' Yahia,  non  moins  généreux  que  lui. 


devait  épouser  la  fille  du  khan  des  Khazars- 
mais  cette  princesse  mourut  en  788,  au  moment 
où  elle  venait  rejoindre  son  époux  ;  on  répandit 
le  bruit  que  celui-ci  l'avait  fait  empoisonner.  Le 
khan  irrité  eavaliit,  quelques  années  après,  les 
provinces  de  Chirvan  et  de  Gandjah.  Fadhl  fit 
rentrer  dans  le  devoir  un  prince  Alide  révolté 
contre  Haroun ,  lui  sauva  la  vie  malgré  le  kha- 
life ,  et  fut  aidé  dans  cette  circonstance  par  son 
frère  puîné  Djâfar ,  le  favori  du  maître. 

La  fortune  des  Barmécides ,  arrivée  au  plus 
haut  période  en  dix-sept  années,  devait  bientôt 
s'écrouler.  On  les  accusait  de  n'être  attachés 
qu'en  apparence  à  la  foi  de  Mahomet ,  et  de 
rester  secrètement  fidèles  aux  antiques  croyan- 
ces de  leur  patrie  ;  on  fit  au  khalife  un  épou- 
vantail  de  leur  crédit  et  de  l'influence  dont  ils 
jouissaisnt  sur  les  peuples.  Djâfar  (  le  Giâfur 
des  Mille  et  une  Nuits)  avait  mécontenté  Ha- 
roun, en  favorisant  l'évasion  du  prince  Alide 
son  eimemi  :  Haroun  résolut  la  perte  de  son 
favori  et  de  toute  sa  maison.  Cependant ,  les 
historiens  orientaux  attribuent  à  un  motif  moins 
probable ,  mais  plus  romanesque ,  la  ruine  des 
Barmécides.  Abbassa,  sœur  du  khalife,  lui  était 
aussi  chère  que  Djâfar  :  afin  de  pouvoir  jouir 
en  même  temps  de  leur  présence  et  de  leur 
entretien ,  il  fit  épouser  sa  sœur  à  son  favori , 
mais  il  exigea  que  celui-ci  jurât  de  ne  jamais  user 
des  droits  du  mariage.  Djâfar  tint  longtemps  sa 
promesse  ;  mais  un  jour  Abbassa  écrivit  à  son 
époux  des  vers  où  elle  peignait  en  traits  de  feu 
un  amour  que  le  malheureux  Barmécide  ne 
partageait  que  trop;  le  terrible  serment  fut 
oubUé ,  et  Abassa  eut  un  fils  qui  fut  se- 
crètement élevé.  Le  khalife  sut  tout  :  il  fit ,  en 
803,  trancher  la  tête  à  Djâfar,  avec  des  circons-  ^ 
tances  qui  certes  ne  doivent  point  confirmer  à 
Haroun  le  titre  de  Jtiste  (al-Rachid)  que  i 
l'histoire  a  attaché  à  son  nom.  Dans  toute  l'é-  ' 
tendue  de  l'empire,  les  Barmécides  furent  arré.-  I 
tés,  et  on  confisqua  leurs  biens  ;  une  seule  bran-  ( 
che  de  leur  famille  fut  exempte  de  ce  désastre  ; 
la  veuve  de  Djâfar,  ignominieusement  chassée 
du  palais ,  mourut  dans  la  misère  ;  le  malheu-  ! 
reux  fruit  de  son  amour  fut  précipité  dans  un  i| 
puits ,  que  le  khalife  fit  combler  aussitôt. 

Les  vertus  et  la  gloire  de  cette  famille  ont  été 
célébrés  par  presque  tous  les  poètes  et  tous  les 
historiens  musulmans,  quoique  Haroun  eût  poussé 
la  démence  jusqu'à  défendre,  sous  peine  de 
mott,  de  publier  leurs  louanges  et  de  prononcer 
leur  nom.  La  Harpe  est  l'auteur  d'une  tragédie 
médiocre  intitulée  les  Barmécides  [M.  Reinadd, 
dans  YEnc.  des  g.  du  m.]. 

Erscti  et  Gruber,  Encyclopaedie. 

BARNABE  (saint),  c'est-à-dire,  ^^s  de  con- 
solation ou  de  prophète ,  disciple  de  Jésus- 
Christ  et  apôtre  de  Milan.  Il  était  né  dans  l'île  de 
Chypre,  d'une  famille  de  la  tribu  de  Lévi.  On 
croit  qu'il  étudia  sous  Gamaliel  avec  saint  Paul , 
qu'il  présenta,  en  l'an  37  ,  aux  autres  apôtres. 


(525  BARNABE  - 

trois  ans  après  sa  propre  conversion.  En  l'an 
42  il  fut  envoyé  à  Antioche  par  l'Église  de  Jéru- 
salem ,  pour  affermir  dans  la  foi  les  nombreux 
gentils  récemment  convertis;  il  partit  ensuite 
d' Antioche  avec  saint  Paul ,  pour  prêcher  la  foi. 
Cette  mission  leur  fut  confirmée  par  le  concile  de 
Jérusalem,  où  ils  avaient  contribué  au  décret  con- 
tre les  cérémonies  légales.  Ils  exercèrent  dès  lors 
leur  apostolat  dans  plusieurs  contrées,  en  Syrie, 
en  Grèce,  et  ne  se  séparèrent  que  pour  mieux 
étendre  leur  saint  ministère.  Barnabe  se  rendit 
aussi  en  Chypre  avec  saint  Marc,  son  cousin. 
On  n'a  plus  ensuite  que  des  données  conjectu- 
rales sur  cet  apôtre.  Selon  les  Grecs ,  d'après  une 
relation  d'Alexandre,  moine  de  Chypre  au 
sixième  siècle ,  il  aurait  subi  le  martyre  à  Sa- 
lamine  ;  d'après  d'autres,  il  aurait  continué  son 
apostolat  dans  diverses  contrées.  Il  est  reconnu 
par  l'église  de  Milan  pour  son  apôtre,  pai'ce  que, 
d'après  une  tradition  locale ,  il  y  aurait,  le  pre- 
mier, prêché  la  foi.  Il  vivait  encore  en  56 ,  d'a- 
près saint  Paul  ;  et  sa  mort  est  placée  en  63 
par  saint  Chrysostome.  Toujours  est-il  qu'il  at- 
teignit un  âge  avancé.  Son  tombeau  fut  décou- 
vert en  488,  dans  les  environs  de  Salamine ,  et  on 
lui  aurait  trouvé,  dit-on,  sur  la  poitrine  l'évangile 
de  saint  Mathieu,  en  hébreu  et  de  sa  main.  Les 
Actes  et  Y  Évangile  qu'on  lui  attribue  sont  évi- 
demment supposés  ;  mêmes  doutes  au  sujet  de 
l'Épître  dont  il  serait  l'auteur,  selon  saint  Clé- 
ment d'Alexandrie,  et  que  saint  Eusèbe  et  saint 
Jérôme  rangent  parmi  les  livres  apocryphes.  Cette 
épître  n'a  jamais  été  admise  parmi  les  ouvrages 
canoniques.  H  y  est  dit  que  les  six  jours  de  la 
création  signifient  six  mille  ans ,  à  l'expiration 
desquels  il  y  aura  un  embrasement  général.  On 
n'a  plus  le  texte  grec  des  cinq  premiers  cha- 
pitres ;  mais  il  en  reste  une  autre  version  entière  et 
très-ancienne.  Elle  a  été  imprimée  in-4°  en  1645, 
par  d'Achéry,  avec  une  préface  de  lui  et  les  notes 
de  Nicolas-Hugues  Ménard.  On  la  trouve  aussi 
dans  Cotelier  et  dans  les  Varia  Sacra  de  Le- 
moyne.  Elle  a  été  traduite  par  le  P.  Legras, 
oratorien.  La  fête  de  saint  Barnabe  se  célèbre  le 
11  juin. 

Richard  et  Glraud,  Bibliothèque  sacrée. 

BARNARD  OU  BERNARD  (  Jean  ) ,  lord 
maire  de  Londres,  né  en  1685  à  Reading  dans 
le  Cherkshire,  mort  à  Clapham  le  27  août  1766. 
Ses  parents  étaient  quakers  ;  il  succéda  au  com- 
merce de  son  père ,  qui  était  marchand  de  vin. 
Il  quitta  la  secte  des  quakers ,  rentia  dans  l'É- 
glise anglicane,  et  fut  en  1722  appelé  à  reprjé- 
senter  au  parlement  d'Angleterre  la  Cité  de  Lon- 
dres. En  1727 ,  nommé  alderman  de  Dorgate- 
Ward,  il  présenta  à  la  chambre  des  communes 
xva  bill  pour  assujettir  à  un  service  plus  régu- 
lier les  matelots  de  la  marine  marchande.  En 
1730 ,  la  cour  de  Vienne  ayant  entamé  en  An- 
gleterre une  négociation  pour  un  empnmt  de 
400,000  livres  sterling ,  il  s'opposa  avec  force  et 
avec  succès  au  bUl  qui  fiit  alors  proposé  pour 


BARNAUD 


526 


défendre  à  qui  que  ce  fiit  de  prêter  à  aucun 
prince  étranger  sans  une  autorisation  de  S.  M. 
Quelques  années  après,  il  proposa  un  bill  pour 
diminuer  le  nombre  des  spectacles  et  la  licence 
des  comédiens.  En  1737  il  forma,  pour  réduire 
l'intérêt  de  la  dette  nationale,  un  plan  dont  l'exé- 
cution n'eut  lieu  que  quelque  temps  après.^Suc- 
cessivement  schériff  de  la  viUe  de  Londres  et  du 
comté  de  Middlesex,  promu  ensuite  à  la  dignité 
de  lord-maii'e ,  il  ne  cessa,  dans  ces  différentes 
places,  de  s'attirer  l'estime  et  la  reconnaissance 
de  ses  concitoyens  ;  il  en  reçut  eu  plusieurs  oc- 
casions l'honorable  témoignage,  et  mérita  le  nom 
àePère  de  la  Cité. 

Un  autre  Jean  Barnard  ,  théolo^en  anglais , 
mort  à  Newmark  en  1683,  a  publié,  entre  au- 
tres, Censura  cleri  (Contre  les  ministi-es  de 
mauvaises  mœurs  )  ;  Londres ,  1660 ,  in-4°,  et 
Théologies  historiens  (Vie  de  Pierre  Heylin  ); 
ibid.,  1683,  in-8°. 

Biographia  Britannica. 

*BARNACD  (Jean),  jésuite  et  théologien 
français,  né  à  Charolles  en  1575  ,  mort  à  Lyon 
le  1er  novembre  1640.  Sotvfel  lui  attribue  un 
livre  intitulé  Boctrina  christiana,  dont  il  ne 
donne  pas  la  date.  J.  B. 

Sotwel,  Scriptores  Societatis  Jesu,  p.  660.  —  Papillon, 
Biblioth.  des  Aut.  de  Bourgogne,  t.  I,  p.  10. 

BARNAVO  (Nicolas),  philosophe  et  théolo- 
gien protestant,  originaire  de  Crest  en  Dauphiné, 
vivait  dans  la  deuxième  moitié  du  seizième  siè- 
cle. H  voyagea  en  Espagne ,  en  France ,  en 
Suisse  et  en  Allemagne,  à  la  recherche  de  la 
pierre  philosophale.  Le  temps  de  sa  mort  est 
aussi  inconnu  que  l'époque  de  sa  naissance.  Il 
publia  un  grand  nombre  de  traités  alcliimiques 
énumérés  dans  le  Dictionnaire  de  Prosper  Mar- 
chand, et  imprimés  dans  le  t.  IQ  du  Theatrum 
chemicum  (Strash.,  1659).  Bamaud  est  au  nom- 
bre des  mille  et  un  auteurs  auxquels  on  a  attri- 
bué le  fameux  traité  de  Tribus  Impostoribus , 
que  personne  ne  vit  jamais.  Il  n'est  pas  plus 
démontré  qu'il  ait  écrit  un  commentaire  latin 
sur  le  fameux  logogriphe  du  moyen  âge  qu'on 
appelle  l'épitaphe  à! Alix  Lselia  Crispes ,  etc. 
Mais  Barnaud  semble  s'être  déguisé  sous  le  nom 
de  Nicolas  de  Montaud,  dans  deux  ouvrages 
imprimés  à  un  an  d'intervalle  l'un  de  l'autre, 
et  faits  absolument  dans  le  même  esprit  :  le 
premier ,  intitulé  Cabinet  du  roi  de  France , 
dans  lequel  il  y  a  trois  perles  précieuses  (les 
trois  ordres),  par  le  moyen  desquelles  le  roi  s'en 
va  devenir  le  premier  monarque  du  monde , 
in-8°,  1581  ;  réimprimé  à  Londres  en  1624,  in-S" 
(l'auteur  y  est  désigné  par  N.  D.  C);  l'autre, 
le  Miroir  des  François,  compris  en  trois  livres 
contenant  l'estaf  et  le  maniement  des  af- 
faires de  France ,  tant  de  la  justice  que  la 
police,  1682 ,  in-8°.  Ce  dernier  ouvrage  est  cu- 
rieux et  rare ,  quoiqu'il  en  existe  au  moins  deux 
éditions.  Il  déroule  avec  une  franchise  quelque- 
fois cynique  le  tableau   des  malheurs  de  la 


627 

France  sous  Henri  in  ;  et  les  remèdes  qu'il  y 
propose  ont  une  conformité  singulière  avec  le 
régime  révolutionnaire  établi  plus  de  deux  siècles 
après.  On  y  trouve  la  sécularisation  des  biens 
du  clergé ,  la  déportation ,  le  maximum ,  le  ma- 
riage des  prêtres,  la  fonte  des  cloches,  la  garde 
nationale,  la  réunion  de  la  Belgique,  ducomtat 
■d'Avignon,  du  Milanais,  etc.  Voyez  une  analyse 
piquante  de  ce  Miroir,  dans  un  ouvrage  intitulé 
Malesherbes,  de  M.  de  Lisle  de  Sales;  Paris, 
1803  ,  vol.  in-8° ,  pages  282  à  247.  On  attribue 
aussi  àBarnaud  te  Réveille- Matin  des  François 
et  de  leurs  voisins  {prétendus),  composé  par 
Eusèbe ,  philosophe  cosmopolite ,  en  forme  de 
dialogue  ;  à  Edimbourg,  de  l'imprimerie  de  Jac- 
ques James,  avec  permission,  1581,  in-12  de  f59 
et  de  192  pages. 

"David  Clément,  Bibliothèque  curieuse,  t.  II,  p.  438.  — 
Frosper  Marchand ,  Dictionnaire.  —  F.  Hœfer,  Hist.  de 
la  Chimie,  t.  II. 

BARN ATE  (  Antoine-Pierre-Joseph-Marie  ), 
né  à  Grenoble  le  22  octobre  1761,  mort  à  Paris 
le  30  novembre  1793.  C'est  une  des  plus  grandes 
figures  de  la  révolution  française,  dont  il  mou- 
rut, comme  tant  d'autres,  la  victime.  Son  père, 
homme  sévère,  instruit,  était  procureur  au  par- 
lement :  on  vivait  alors  dans  un  temps  où  les 
professions  se  transmettaient  héréditairement, 
et  où  l'influence  du  foyer  domestique  était  bien 
plus  forte  qu'aujourd'hui.  Sa  mère  était  fille  et 
sœur  d'officiers  supérieurs.  Le  jeune  Barnave 
fut  destiné  au  barreau.  D'un  caractère  vif  et 
impétueux,  il  se  fit  remarquer,  dès  l'âge  de  seize 
ans,  dans  l'affaire  d'im  duel  qu'il  soutint  pour  son 
frère. 

11  est  intéressant  de  suivre  les  progrès  du 
jeune  Barnave,  dont  Mirabeau,  à  son  lit  de  mort, 
a  dit  :  «  Ce  jeune  arbre  deviendra  un  mât  de 
vaisseau.  »  En  1781  (il  avait  alors  vingt  ans)  il 
rédigea  un  recueil  intitulé  Dictionnaire  de 
pensées ,  ou  Recueil  de  morale ,  de  philoso- 
phie, de  poésie,  de  sublime,  de  frivole, 
d'exact,  de  vrai,  de  faux.  Il  contracta  dès  lors 
l'habitude  de  se  rendre  compte  tous  les  ans  des 
progrès  qu'U  avait  faits  dans  la  théorie  ou  dans 
la  pratique  de  la  vie.  |Ainsi,  en  1784,  à  vingt- 
ti-ois  ans,  il  écrivait  :  «  L'été  de  cette  année  et 
le  printemps  précédent  ont  été  le  temps  où 
l'exaltation  de  la  tête  ,  la  fierté  des  idées ,  la 
grandeur  du  sentiment ,  ont  été  le  plus  haut  ; 
et  ces  choses  ont  été  accompagnées  d'une  ac- 
tive vivacité  d'esprit,  d'une  finesse  de  tact, 
d'une  perfection  d'exécution  non  encore  con- 
nues :  j'ai  eu  plus  de  facilité  à  apercevoir,  plus 
d'idées  nouvelles,  mais  aussi  moins  de  suite,  de 
constance  et  d'attention.  Cette  année  a  amené  en 
moi  un  progrès  de  la  pratique  sur  la  théorie  en 
tout  genre;  j'ai  plus  observé  les  faits,  et  mes  ré- 
flexions ont  porté  plus  immédiatement  sur  eux. 
Mes  manuscrits  ont  été  modifiés  comme  mes 
pensées;  mon  estime  pour  les  hommes  et  les 
choses  a  un  peu  suivi  la  pente  de  mes  idées;  ma 


BARNAUD  —  BARNAVE 


528 


sensibilité  en  a  été  plus  émue,  mais  ma  vie  en 
est  devenue  plus  dissipée,  plus  pratique,  plus 
éloignée  du  cabinet.  » 

En  effet,  Barnave  avait  au  même  degré  (ce 
qui  est  fort  rare  )  l'intelligence  de  la  théorie  et 
de  la  pratique  de  la  vie.  Il  travaillait  beaucoup 
dans  son  cabinet,  et  fréquentait  beaucoup  le 
monde  ;  sa  mise  était  élégante ,  ses  manières 
gracieuses  et  distinguées.  Le  monde  ne  voyait  • 
en  lui  qu'un  jeune  homme  frivole,  et  n'y  dlslin-  ii 
guait  pas  un  observateur. 

Au  sujet  du  choix  de  sa  carrière,  on  ti'ouve 
les  notes  suivantes  dans  ses  manuscrits  : 
«  Quelque  carrière  publique  que  j'embrasse ,  il 
me  convient  essentiellement  d'adopter  d'abord 
celle  du  barreau.  Sera-ce  dans  le  corps  judi-  > 
ciaire?  Il  en  résultera  pour  moi  certitude  d'ad-  ' 
mission.  Sera-ce  dans  l'administration.?  L'habi- 
tude du  travail ,  le  poids  public  résultant  de  la 
réputation  d'xm  homme  utile ,  tous  les  avantages 
de  l'éloquence,  serviront  à  m'y  placer  et  à  m'y 
faire  réussir.  En  attendant,  je  recueillerai,'  dans 
cet  état  de  l'indépendance  domestique,  une 
grande  consistance  publique,  en  réunissant  au 
talent  la  probité  et  la  noblesse  que  j'y  porterai , 
incroyablement  relevées  par  la  jeunesse,  par  les 
avantages  de  la  fortune  et  par  cette  élégance  de 
mœurs,  qui  y  sont  si  fort  étrangères.  » 

Au  retour  des  audiences,  le  jeune  avocat 
avait  l'habitude  de  consigner  par  écrit  ses  pro- 
pres impressions,  «  Travailler,  disait-il,  mûrir 
davantage  une  cause ,  et  puis  la  traiter  d'abon- 
dance ,  ou  avec  des  extraits  fort  courts ,  en 
homme  rompu.  Exercer  ce  genre  dans  ma  cham- 
bre, m'attacher  à  la  netteté,  à  la  brièveté.   « 

En  1783,  il  fut  désigné  par  les  avocats  du  bar- 
reau de  Grenoble  pour  prononcer  devant  le  par- 
lement le  discours  de  clôture.  Il  choisit  pour 
sujet  l3i  Division  des  pouvoirs  politiques.  Son 
discours  eut  \m  grand  retentissement,  et  le  mit 
hors  ligne  dans  sa  province.  Il  avait  vingt-deux 
ans. 

On  sait  que  la  province  du  Dauphiné  fut  une 
des  premières  qui  donnèrent  le  signa!  de  la  ré- 
volution. Le  parlement  de  Grenoble  s'insurgea 
contre  certains  édits  du  roi,  qui  détruisaient  les 
libertés  de  la  province.  Or,  un  matin ,  parut  h 
Grenoble  une  petite  brochure,  sans  nom  d'au- 
teur ni  d'imprimeur,  intitulée  Esprit  des 
édits  enregistrés  militairement  le  20  mai 
1788.  Cette  brochure,  toute  de  circonstance,  fit 
alors  beaucoup  de  bruit.  Barnave  en  était  l'au- 
teur, n  ne  tarda  pas  à  être  délégué  du  boui-g  de 
Saillans  avec  son  père  aux  états  du  Dauphiné, 
et  prit  une  grande  part  aux  délibérations  de 
cette  assemblée.  Quelques  mois  après  il  fut  élu 
député  aux  états  généraux,  qui  allaient  s'ouvrir 
à  Versailles.  C'est  ici  que  commence  la  vie  pu- 
blique de  Barnave.  Il  avait  vingt-huit  ans. 

n  nous  apprend  lui-même,  dans  le  chapitre  II 
du  tomeT''  de  ses  Mémoires,  quelles  étaient  les 
dispositions  de  son  esprit,  lorsqu'il  quitta  sa 


)29 


BARNAVE 


>30 


nTIe  natale  pour  aller  prendre  part  aux  affaires 
'énérales  de  la  nation  :  «  Je  n'étais  poiat  exalté 
iu  delà  de  la  raison  ;  mes  principes  politiques 
étaient,  à  quelques  nuances  près,  ce  qu'ils  sont 
mjourd'hui,  ce  qu'ils  n'ont  jamais  cessé  d'être, 
«assionnés  pour  la  Liberté  ;  je  la  voulais  sous 
les  formes  capables  de  lui  imprimer  un  carac- 
lère  durable.  Je  désirais  qu'on  fît  non  pas  le 
3lus,  mais  le  mieux;  je  pensais  et  j'imprimais 
]ue  la  liberté  française  ne  pouvait  exister  que 
50US  un  gouvernement  monarchique.  J'étais 
issez  nourri  des  idées  politiques  pour  savoir 
rue  la  ruine  de  la  liberté  était  toujours  dans 
ton  excès.  J'avais  reçu  de  la  nature  une  âme 
>ssez  forte  pour  penser  que  le  véritable  courage 
l'existé  jamais  sans  mesure,  que  la  puérile 
♦xaltation  est  un  des  attributs  de  la  faiblesse  : 
'abhorrais  la  fausseté.  Tous  ceux  avec  qui  j'ai 
fécu  ont  vu  que  je  faisais  surtout  consister  î'é- 
évation  du  caractère  dans  ces  deux  choses  :  la 
xanchise  et  la  mesure. 

«  J'arrivai  à  Versailles  peu  de  jours  avant 
l'ouverture  des  états  généraux.  Ami  de  Mounier, 
ît  remarqué  dès  les  premières  séances  des  com- 
DQunes  par  quelque  facilité  dans  l'expression,  je 
fus  bientôt  plus  ou  moins  rapproché  de  tous  les 
hommes  qui  paraissaient  devoir  marquer  dans 
le  parti  populaire.  Ma  position  personnelle,  dans 
ces  premiers  moments,  ne  ressemblait  à  celle 
d'aucun  autre  :  trop  jeune  pour  concevoir  l'idée 
de  diriger  une  assemblée  aussi  imposante,  cette 
situation  faisait  aussi  la  sécurité  de  tous  ceux 
qui  prétendaient  à  devenir  chefs  ;  nul  ne  voyait 
en  moi  un  rival,  et  chacun  pouvait  y  apercevoù' 
un  élève  pu  un  sectateur  utile;  car  déjà  je  com- 
mençais à  exercer  dans  l'assemblée  un  ascen- 
dant que  je  devais  surtout  à  la  franchise  et  à  la 
bonté  de  mes  opinions  :  je  fus  donc  accueilli 
avec  bienveillance  par  la  plupart  des  chefs.  » 

Les  états  généraux  s'ouvrent.  Barnave  fut , 
dès  les  premières  séances,  nommé  par  le  tiers 
état  commissaire  à  la  conférence  proposée  en- 
tre les  délégués  des  trois  ordres,  pour  s'enten- 
dre sur  leurs  prétentions  respectives.  Il  parla 
en  faveur  de  la  vérification  des  pouvoirs  en 
commun;  et  à  cette  occasion  un  journal  du 
temps ,  le  Point  du  jour,  dit  :  «  Il  est  impos- 
sible de  parler  mieux,  avec  plus  de  raison  et 
d'énergie  que  ne  l'a  fait  M.  Barnave,  jeune  dé- 
puté du  Dauphiné.  «  C'est  lui  qui  rédigea  la 
première  adresse  au  roi.  Quelques  jours  après , 
il  défendit  la  proposition  de  Mounier,  qui  de- 
mandait que  l'assemblée  se  constituât  en  as- 
semblée légitime  des  représentants  de  la  majeure 
partie  de  la  nation  ,  agissant  en  l'absence  de  la 
mineure  partie.  Il  combattit  Mirabeau ,  qui  dans 
la  répHque  s'exprima  ainsi  :  «  Je  n'imagine 
pas  pouvoir  être  accusé  de  dégrader  le  ^e«^Ze, 
si  je  réfute  l'opinion  de  M.  Barnave ,  dont  la 
jeunesse  ne  fait  qu'ajouter  à  mon  estime  pour 
ses  talents.  «  A  la  fameuse  séance  du  jeu  de 
paume,  il  défendit  la  motion  de  Mounier,  qui 


demandait  que  les  représentants  prêtassent  le 
serment  solennel  de  ne  jamais  se  séparer,  et  de 
se  rassembler  partout  où  les  circonstances  l'exi- 
geraient, jusqu'à,  ce  que  la  constitution  du 
royaume  fût  établie,  et  affermie  sur  des  fonde- 
ments solides. 

C'est  à  l'une  des  séances  suivantes  qu'il  pro- 
nonça, au  sujet  de  la  mort  violente  de  Berthier, 
cette  phrase  célèbre  :  »  Le  sang  qui  vient  de  cou- 
cc'ler  était-il  donc  si  pur  ?  «  Voici  comment  il  se 
juge  lui-même  dans  ses  Mémoires  :  «  Je  pense 
qu'il  est  impossible  de  justifier  cette  expression 
inconsidérée ,  comme  ayant  été  prononcée  dans 
une  assemblée  publique,  et  que,  si  elle  eût  été 
réfléchie,  elle  serait  absolument  inexcusable. 
M.  de  Lally  dénonça  le  fait.  On  aurait  cru  qu'il 
allait  parler  de  Foulon ,  de  Berthier,  de  l'état  de 
Paris ,  de  la  nécessité  de  réprimer  les  meurtres. 
Non  ;  il  parla  de  lui ,  de  sa  sensibilité ,  de  son 
père ,  et  proposa  une  proclamation.  —  Je  me 
levai  alors  ;  j'avoue  que  mes  muscles  étaient  cris- 
pés. Je  dis  que  je  m'affligeais  de  ces  événements; 
mais  que  je  ne  pensais  pas  qu'il  fallût,  pour  cela, 
renoncer  à  la  révolution  ;  que  toutes  les  révolu- 
tions entraînaient  des  malheurs,  etc.  ;  et,  entraîné 
peut-être  trop  loin,  je  prononçai  cette  phrase. 
Telle  est  cette  circonstance  dont  la  haine  et  l'es- 
prit de  parti  se  sont  en^arés  a\ec  tant  de  succès , 
que  j'ai  vu  depuis  beaucoup  de  gens  qui ,  s'étant 
formé  sur  ces  deux  mots  une  idée  complète  de 
ma  personne ,  s'étonnaient  de  ne  trouver  eu  moi 
ni  la  physionomie,  ni  le  son  de  voix ,  ni  les  ma- 
nières d'un  homme  féroce.  »  —  H  est  impossi- 
ble de  se  justifier  avec  plus  de  simpUcité. 

Le  14  juillet  éclata  sur  ces  entrefaites.  Qui- 
conque avait  le  regard  exercé  à  juger  des  effets 
politiques  par  leurs  causes  voyait  l'abîme  où 
glissait  la  monarchie.  Barnave  fut  un  de  ceux  qui 
cherchèrent  à  la  retenir  sur  le  bord  de  l'abîme , 
en  substituant  au  point  d'appui  d'une  aristocra- 
tie celui  d'une  classe  moyenne,  c'est-à-dire  en 
organisant  un  gouvernement  constitutionnel. 

L'espace  ne  nous  permet  pas  de  suivre  les 
séances  de  l'assemblée  constituante,  où  Barnave 
prit  part  à  la  discussion  de  tant  de  questions  de 
premier  ordre.  Dans  la  question  du  veto ,  il  sou-  ^ 
tint  le  veto  suspensif;  dans  celle  de  l'organisa- 
tion du  corps  législatif,  il  soutint  le  système  des 
deux  chambres  ;  dans  celle  de  l'organisation  ju- 
diciaire du  royaume,  il  demanda  l'extension  du 
jury  aux  matières  civiles.  La  lutte  qu'il  engagea 
avec  Mirabeau  sur  la  question  de  savoir  si  la 
nation  déléguerait  au  roi  l'exercice  du  droit  de 
faire  la  paix  et  la  guerre ,  est  une  des  plus  belles 
scènes  historiques  de  l'assemblée  constituante. 

A  cette  époque  eut  lieu  son  duel  avec  Cazalès. 
A  treize  pas  Barnave  tira  et  ne  toucha  pas.  Caza- 
lès fit  deux  fois  long  feu  :  «  Mon  Dieu  !  dit-il , 
«  que  je  vous  fais  d'excuses  !»  —  «  Maisje  suis  là 
pour  attendre,  «  reprit  Barnave.  On  rechargea  les 
armes.  Les  deux  adversaires  cependant  causaient 
amicalement.  «  Je  serais  désolé  de  vous  tuer, 


531 

«  disait  Cazalès  ;  mais  vous  nous  gênez  beaucoup. 
(t  Je  voudrais  seulement  vous  éloigner  de  la  tri- 
«  bune  pour  quelque  temps.  »  —  «  Je  suis  plus 
«  généreux ,  répliquait  Barnave  ;  je  désire  à  peine 
«  vous  toucher,  car  vous  êtes  le  seul  orateur  de 
K  votre  côté ,  tandis  que  du  mien  on  ne  s'aper- 
«  cevrait  seulement  pas  de  mon  absence.  »  — 
Cette  fois  Cazalès  tomba,  frappé  au  front. 

Tant  de  succès  de  tribun  avaient  couronné  la 
/    parole  de  Barnave ,  que  le  25  octobre  1790  l'as- 
semblée l'appela  à  la  présidence. 

Les  affaires  des  côTomes ,  la  question  de  la  ré- 
gence l'amenèrent  ensuite  à  la  tribune.  Le  2 
avril  1791 ,  mourut  le  grand  Mirabeau,  ce  Shalis- 
peare  de  l'éloquence  (comme  dit  si  bien  Bar- 
nave dans  ses  Mémoires).  Voici  les  paroles  qu'il 
prononça  à  ce  sujet  :  «  Les  détails  auxquels 
nous  obligerait  dans  ce  moment  une  discussion , 
troubleraient  et  dégraderaient  le  sentiment  pro- 
fond dont  nous  sommes  pénétrés.  Ce  sentiment 
juge  M.  de  Murabeau ,  puisqu'il  est  le  souvenir 
de  tous  les  services  qu'il  a  rendus  à  la  liberté  de 
sa  patrie.  Je  propose  de  décréter  qu'il  a  mérité 
les  honneurs  qui  seront  décernés  par  la  nation 
aux  grands  hommes  qui  l'ont  bien  servie,  et  de 
renvoyer  pour  l'exécution  au  comité  de  consti- 
tution. )) 

Cependant  les  événements  marchaient  à  pas 
précipités.  La  famille  royale  venait  d'être  arrêtée 
à  Varennes.  Barnave  fut  chargé,  avec  Pétion  et 
Latour-Maubourg,  de  la  ramener  à  Paris.  «  Épo- 
que à  jamais  gravée  dans  ma  mémoire,  dit-il, 
qui  a  fourni  à  l'infâme  calomnie  tant  de  prétex- 
tes ,  mais  qui ,  en  gravant  dans  mon  imagination 
ce  mémorable  exemple  de  l'infortune ,  m'a  servi 
sans  doute  à  supporter  plus  facilement  les  mien- 
nes. M  La  question  de J'inyiqlabilité  royale ,  qui 
surgit  immédiatement  après  le  retour  du  roi, 
fournit  à  Barnave  le  plus  beau  succès  de  tribune 
qu'il  eût  encore  obtenu. 

La  discussion  sur  la  révision  de  l'acte  consti- 
tutionnel commença  le  8  août  1791,  et  se  termina 
le  3  septembre.  Le  14,  le  roi  jura  le  maintien  de  la 
constitution,  et  le  30  du  même  mois  l'assemblée 
constituante  se  sépara.  —  Ici  finit  la  carrière  pu- 
blique de  Barnave.  La  France,  habituée  à  applau- 
dir aux  accents  de  sa  voix,  ne  le  reverra  plus 
qu'une  fois  à  une  autre  tribune ,  confessant  en- 
core avec  son  sang  les  principes  qu'il  avait  pro- 
clamés si  éloquemment. 

Barnave  revint  à  Grenoble  dans  les  premiers 
Jours  de  janvier  1792.  A  cette  date  se  trouvent 
dans  ses  papiers  cesUgnes,  empreintes  d'une  pro- 
fonde mélancolie  :  «  Quel  espace  immense  fran- 
chi dans  ces  trois  années  !  nous  avons  remué  la 
terre  bien  profond  ;  nous  avons  trouvé  un  sol 
fécond ,  mais  combien  en  est-il  sorti  d'exhalai- 
sons corrompues!  Arrivé  sur  mes  foyers,  je  me 
demande  s'il  n'eût  pas  autant  valu  ne  jamais  les 
quitter.  »  Il  écrivit  alors  sa  remarquable  Intro- 
duction à  la  Révolution  française.  Le  1 5  août,  le 
député  la  Rivière  dénonça  à  la  tribune  un  écrit 


BARNAVE  532 

trouvé  dans  un  des  secrétaires  du  cabinet  du  roi 
et  intitulé  Projet  du  comité  des  ministres ,  con- 
certéavec  MM.  Alexandre  Lameth  et  Barnave. 
L'esprit  de  parti,  qui  était  à  cette  époque  tout 
puissant,  vit  dans  cet  écrit  un  plan  de  conju- 
ration, et  le  29  Barnave  fut  décrété  d'accusation 
avec  Alexandre  Lameth  et  les  ex-ministres.  11 
fut  arrêté  à  sa  maison  de  campagne  à  Saint-Ro- 
bert. Après  dix  mois  de  séjour  dans  les  prisons 
de  Grenoble,  il  fut  transféré  au  fort  Barreaux. 
Son  noble  caractère  ne  se  démentit  pas  un  ins- 
tant. «  J'aime  mieux  souffrir  et  mourir,  disait-il, 
«  que  de  perdre  une  nuance  de  mon  caractère 
«  moral  et  politique.  »  Le  3  novembre  1793 ,  il 
fut  enfin  transféré  à  Paris.  Malgré  les  efforts  de 
Boissy  d'Anglas,  il  comparut  le  28  devant  le 
tribunal  révolutionnaire  en  même  temps  que  Du- 
port-Dutertre.  Le  surlendemain,  ils  périrent  tous 
deux.  Barnave  s'adressa  au  peuple  du  haut  de 
l'échafaud,  et  sa  dernière  parole  fut  un  doute  ter- 
rible. <(  Voilà  donc,  s'écria-t-il  en  tendant  le  cou 
à  la  hache  fatale ,  voilà  donc  le  prix  de  ce  que 
j'ai  fait  pour  la  Uberté!  »  La  révolution,  en  effet, 
est  le  Saturne  qui  dévore  ses  propres  enfants. 

La  dernière  lettre  que  Barnave  écrivit  à  sa 
sœur  est  en  quelque  sorte  son  testament  spirituel.  : 
«  Ma  chère  amie,  disait-il^je  vais  peut-être  m'ë- 
loigner  pour  toujours  de  toi.  Ce  moment  est 
cruel  ;  mais  ne  nous  l'exagérons  pas  ;  et,  au  lieu 
de  nous  abandonner  à  la  tristesse  des  pensées 
qu'il  fait  naître,  cherchons  à  recueillir  les  con- 
solations qu'U  peut  nous  laisser.  Je  suis  encore 
dans  la  jeunesse  ;  et  cependant  j'ai  déjà  connu, 
j'ai  déjà  éprouvé  tous  les  biens  et  tous  les  maux 
dont  se  forme  la  vie  humaine.  Doué  d'une  ima- 
gination vive ,  j'ai  cru  longtemps  aux  chimères. 
Je  m'en  suis  désabusé,  et ,  au  moment  de  quitter 
la  vie ,  les  seuls  biens  que  je  regrette  sont  l'ami- 
tié (  personne  plus  que  moi  ne  pourrait  se  flat- 
ter d'en  goûter  les  douceurs  )  et  la  culture  d( 
l'esprit ,  dont  l'habitude  a  souvent  rempli  mes 
journées  d'une  manière  délicieuse.  Mais,  disons 
la  vérité ,  il  y  a  peut-être  trop  d'activité  dans 
mon  âme ,  il  y  a  un  ressort  trop  puissant  dan; 
mon  caractère ,  pour  que  ces  biens  purs  et  san.' 
mélange  aient  pu  me  suffire.  La  mort  n'es 
rien.  Plus  j'ai  eu  le  temps  de  l'envisager ,  plui 
je  m'en  suis  convaincu,  non-seulement  pa 
réflexion,  mais  par  sentiment.  Aujourd'hui,  c'es 
mon  idée  habituelle  ;  j'existe  avec  elle  auss 
calme  que  si  je  ne  l'apercevais,  comme  les  autre  ^ 
hommes,  que  dans  un  vague  éloigneraent.  M 
pauvre  mère  avait  élevé  deux  fils,  dont  elle  avai 
fait  des  hommes  distingués  par  l'élévation  de 
idées  et  du  cœur.  Peut-être,  au  moment  où  t 
liras  ceci ,  elle  les  aura  perdus  tous  deux  à  I  i 
fleur  de  l'âge.  Notre  malheur,  ma  bonne  amieii 
n'est  rien  à  côté  du  sien,  etc...  » 

Barnave  fut  le  second  orateur  de  l'assemblé 
constituante.  Sa  manière  était  grave,  recueillie' 
très-lucide,  un  peu  froide.  C'était  le  défaut  dt| 


son  éloquence.  Il  improvisait  toujours  avec  un 


33 

drôme  facilité  d'élocution.  H  avait  l'organe 
e  la  voix  très-pur ,  la  6guie  irrégulière  ,  mais 
emplie  d'expressions,  les  cheveux  blonds ,  les 
eux  bleus  et  doux ,  la  taille  moyenne,  et  des 

anières  infiniment  gracieuses.  La  fermeté  de 
on  caractère,  la  loyauté  de  son  âme  donnaient 
(caucoup  d'éclat  à  sa  parole.  Il  était  vraiment 
orateur  dont  parle  Cicéron  :  Vir  bonus,  di- 
endi  peritus.  A  la  fin  d'une  séance  où  Baruave 
enait  d'obtenir  un  beau  succès  oratoire,  Mira- 
leau!  caractérisait  ainsi  son  éloquence  :  «  Je 
j'ai  jamais  entendu  parler  si  bien,  si  clairement 
)t  si  '(longtemps;  mais  il  n'y  a  pas  de  divinité 
;n  lui.  » 

Comme  publiciste ,  il  a  laissé  des  travaux 
mportants,  mais  inachevés,  qui  se  distinguent 
)ar  des  observations  justes  et  des  vues  synthé- 
iques.  11  y  a  de  très-belles  pages  dans  son  In- 
troduction à  la  Révolution  :  c'est  dans  la 
seconde  partie  de  ces  fragments  que  se  trouvent 
les  jugements  qu'il  porte  sur  sa  conduite  politique 
i  l'assemblée.  Ses  Réflexions  politiques  sont 
supérieures  ;  mais  il  est  regrettable  qu'elles  ne 
soient  pas  coordonnées.  Les  Études  sur  V  homme 
moral  et  physique,  et  ses  Études  littéraires, 
sont  loin,  à  mon  sens ,  d'égaler  les  deux  ouvra- 
ges dont  je  viens  de  parler.  C'est  aux  soins  de 
M.  Bérenger  (  de  la  Drôme  )  et  à  la  tendre  solli- 
citude de  la  sœur  de  Barnave,  que  nous  devons 
les  quatre  volumes  de  ses  œuvres. 

Comme  homme  d'État,  Barnave  partageait  les 
qualités  et  les  défauts  de  ses  plus  célèbres  collè- 
gues à  l'assemblée.  Le  gouvernement  constitution- 
nel fut  le  but  de  sa'vieiîl  aspira  à  remplacer  Pa- 
nitocratie  de  naissance  par  une  classe  moyenne, 
qui  est  devenue  la  bourgeoisie  de  nos  jours. 
Telle  fut  la  pensée  de  Mirabeau ,  de  Sieyes ,  de 
Dupont ,  de  Mounier,  de  Bailly ,  de  Chapelier. 
Il  voulut  donc  comme  eux,  comme  la  majorité 
qu'ils  représentaient,  reprendre  une  à  une  les 
diverses  pièces  de  la  machine  sociale,  et  les  re- 
toucher; mais  les  étais  qu'il  posa,  pour  opérer 
ce  grand  remaniement  de  notre  société ,  ne 
furent  pas  assez  solides;  et  quand  il  croyait  tout 
terminé,  tout  s'écroulait.  Il  avait  travaillé  à  la 
réédification  de  la  société  avant  d'en  avoir  étayé 
les  ruines  par  un  pouvoir  énergique. 

Barnave,  comme  tous  les  législateurs  de  1791, 
excepté  Mirabeau ,  manquait  de  cet  espiit  prati- 
que qui  fut  le  trait  caractéristique  du  génie  de 
Napoléon.  H.  Bosselet. 

OEuvres  de  Barnave,  en  4  volumes  publiés  par  M.  Bé- 
renger (de  la  Drôme.)  — ie  Moniteur  .—  M.  de  Salvandy, 
Fiede  Barnave.  —  Barnaoe  de  J.  Janin.  —  Sainte-Beuve, 
Causeries,  tome  2. 

BARNER  (/acgMes),  médecin  et  chimiste  al- 
lemand, né  à  Elbing  en  1641 ,  mort  dans  la  même 
ville  en  1686.  Après  avoir  étudié  à  Leipzig,  il 
enseigna  la  chimie  à  Padoue  vers  1670;  puis  il 
revint  à  Leipzig  pour  y  professer  la  médecine  et 
la  philosophie.  Il  se  retira  ensuite  à  Elbing,  où  il 
mourut.  On  a  de  lui  :  Dissertatio  epistolica  ad 
virum  summi  nominis  Joelem  Langelott,  seu 


BARNAVE  —  BARNES  S84 

prodromus  vindiciarum,  experimentornm  ac 
dogmatum  suorum,  qux  David  van  der  Bêche 
cornicula,phimis  alienis  ornata,  in  Epistola 
de  volatilisatione  salis  tartari,  ac  nupero 
tractatu  de  experimentis  ac  meditationibus 
circa  principia  naturalia  pro  suis  vindicavif, 
agiturque  de  genuino  alcalisata  volatilisandi 
modo;  Vienne,  1667,  in-8°;  —  Exercitium chi- 
micum  delineatum;  Padoue,  1670,  in-4°;  — 
Prodromus  Sennerti  novi,  seu  delineatio  novi 
medieinse  systematis ,  in  quo  quidquid  apri- 
mis  sseculis  in  hune  usque  diem  prodiit,  Hip- 
pocratis,  Galeni,  Paracelsi ,  Helmontii ,  Syl- 
vii,  Willisii  dogmata  de  arte  ex  principiis 
anatomico-chymicis    examinantur ;  Vienne, 
1674,  in-4°;  —Spiritîis  vini  sine  acido,  hoc 
est,  in  spiritu  vini  et  oleis  indistincte  non 
esse  acidum  neceapr opter ea  a  spiritu  urinée 
rêvera  coagulari  demonstratio  curiosa,  cum 
modo  conficiendi  salia  volatilia  oleosa,  eo- 
rumque  usu;  Leipzig,  1675,  in-S";  —  Chymia 
philosophica  perfecte  delineata,  docte  enu- 
cleata,  et  féliciter  demonstrata,  a  multis  hac- 
tenus  desiderata,  nunc  vero  omnibus  philia- 
tris  consecrata,  cum  brevi  sed  accurata  et 
fundamentali  salium  doctrina,  medicamen- 
tis  etiam  sine  igné  culinariparabilibus  nec- 
non  exercitio  chymix ,  appendicis  loco  locu- 
pletata;  Nuremberg,  1698,  in-S". 
Biographie  médicale.  —  Hœfer,  Ilist.  de  la  Chimie,  t.  II 
*  BARNES  (Barnabe),  poëte  anglais,  né  vers 
1569.  On  ignore  la  date  de  sa  mort.  La  vie  de  ce 
poëte  est  de  même  peu  connue.  Au  rapport  de 
Wood,  il  quitta  Oxford,  où  il  avait  étudié,  sans 
se  faire  donner  les  titres  habituels.  Wood  ajoute 
à  ce  détail:  What  became  ofhim  afterwards 
i  knolo  not  (  Ce  qu'il  advint  ensuite  de  lui ,  je 
l'ignore).  Il  embrassa  (  cela  est  incontestable  )  la 
carrière  des  armes ,  et  employa  ses  loisirs  à  la 
culture  de  la  poésie  ;  sa  versification  a  du  charme 
et  de  l'élégance ,  mais  il  y  a  peu  d'invention.  On 
a  fait  peser  sur  la  mémoire  de  Bames  une  accu- 
sation qui  paraît  peu  fondée  :  il  aurait  fui  de- 
vant l'ennemi ,  et  aurait  commis  un  vol  domes- 
tique. C'est  Thomas  Nash,  ennemi  de  Gabriel 
Harvey,  ami  du  poëte,  qui  rapporte  ce  fait  ;  et  par 
cela  même  il  y  a  lieu  d'en  douter.  On  a  de  Barnes  : 
Divine  century  oj spiritual  sonnets;  1595;  — 
Cicero's  Offices,  traduit  vers   1606;    —  the 
Devils  charter  (la  Charte  du  diable),  représentée 
devant  le  roi  Jacques  vers  la  même  époque. 
C'est  un  sujet  emprunté  à  la  vie  d'Alexandre  VI. 

Wood,  Mhenee  Oxonienses.  —  Bliss,  additions  to 
Wood. 

BARNES  ou  BARNS  (Jean),  théologien  an- 
glais du  dix-septième  siècle.  Il  étudia  d'abord  à 
Oxford,  et  alla  compléter  ses  études  en  Espagne. 
Il  entra  ensuite  chez  les  bénédictins.  Revenu  en 
Angleterre  en  qualité  de  missionnaire,  il  fut  dé- 
porté en  Nonuandie;  quelque  temps  après,  il 
fut  appelé  à  Dieulouan  en  Lorraine,  pour  y  pro- 
fesser la  théologie  :  c'est  ce  qu'il  fit  encore  à  Douai, 


535  BARNES 

d'où  il  vint  se  fixer  à  Oxford.  Les  œuvres  de 
controverse  qu'il  composa  soit  au  sujet  de  la 
querelle  des  équivoques ,  soit  contre  les  restric- 
tions mentales  et  contre  certaines  prétentions  ul- 
tramontaines,  troublèrent  sa  vie  et  son  esprit. 
Après  s'être  réfugié  successivement  à  Paris ,  en 
Flandre  et  à  Rome,  à  cause  des  craintes  que  lui 
inspirait  l'inquisition ,  il  fut  arrêté  le  5  décembre 
1626,  au  moment  où  il  travaillait  à  réfuter  Reyner, 
et  conduit  par  la  force  armée  jusqu'au  château 
de  Wœrden ,  à  quelque  distance  de  Bruxelles.  Il 
finit  ensuite,  au  rapport  de  Goujet,  ses  jours 
dans  les  prisons  de  l'inquisition,  après  y  avoir 
gémi  trente  ans.  Les  ouvrages  qui  lui  valurent 
toutes  ces  persécutions  sont  les  suivants  :  J>is- 
sertatio  contra  aquivocationes  ;  Taxis ,  1625, 
in-S"  ;  traduit  en  français ,  même  année  ;  —  De 
la  suprématie  des  conciles,  en  anglais  ;  —  Ca- 
thoUco-romanus pacificus ;  Oxford,  lesOjin-S". 
C'est  l'ouvrage  qui  lui  fit  le  plus  d'ennemis  ;  — 
Examen  trophœorum  congregationis  prœ- 
tensse  anglicanes  ordinis S.  Benedicti ;^éms,, 
1622,  in-8°  ;  ouvrage  qui  fut  réfuté  par  Clément 
Reynier  dans  YApostolatus  benedictorum  in 
Anglia;  Douai,  1626.  La  querelle  venait  du  refus 
de  Barnes  de  se  réunir  à  ses  confrères  sous  un 
chef  national ,  reconnu  par  le  pape. 


Wood ,  AthencB  Oxonienses.  —  Dodd ,  Histoire  de  VÉ- 
glise  catholique  anglicane;  Bruxelles,  1742.  —  Moréri, 
Dictionnaire  historique. 

BARNES  {Josué),  savant  théologien  anglais, 
né  à  Londres  le  10  janvier  1654,  mort  le  3  août 
1712.  Élevé  à  l'université  de  Cambridge,  il  fut 
appelé  à  y  professer  la  langue  grecque,  qu'il  écri- 
vait d'ailleurs  avec  facilité ,  mais  sans  élégance  ; 
aussi  a-t-on  dit  de  lui  «  qu'il  savait  le  grec 
comme  un  savetier  d'Athènes  »  (  Barnes  knew  as 
much  Greek  as  an  Athenian  cobbler  ).  Le  doc- 
teur Clarke  renchérit  sur  ce  propos  de  Bentley, 
et  va  jusqu'à  la  négation  du  savoir  de  Barnes 
comme  helléniste.  Le  caractère  de  ce  savant  a 
été  également  l'objet  de  critiques  tout  aussi  peu 
charitaWes.  C'est  ainsi  qu'on  disait  de  lui  qu'il 
plaçait  à  intérêt  ses  aumônes,  persuadé  que  la  Pro- 
vidence les  rembourserait  avec  usure.  Un  calcul 
analogue,  mais  plus  mondain,  lui  aurait  fait  dé- 
dier ses  ouvrages  aux  grands  personnages  du 
temps.  L'anecdote  suivante  s'accorde  avec  les 
assertions  qui  précèdent  :  Mistress  Mason ,  riche 
veuve  de  quarante-cinq  ans,  étant  venue  un  jour 
demander  à  Barnes  la  permission  de  le  coucher 
sur  son  testament  pour  une  rente  de  100  liv. 
sterl.,  le  savant  demanda  et  obtint  qu'elle  y  joi- 
gnit le  don  de  sa  main.  Le  mariage  fut  cé- 
lébré en  1700.  Barnes  calcula-t-il  bien  cette  fois? 
Il  serait  difficile  de  répondre  d'une  façon  péremp- 
toire.  Lorsqu'il  mourut,  sa  femme  imita  Arté- 
mise  en  faisant  élever  à  son  mari  un  monument 
avec  une  inscription  conçue  partie  en  latin,  partie 
en  vers  grecs.  On  a  de  lui  :  Poèmes  et  poésies 
en  latin  et  en  anglais ,  1669  et  1673  ;  —  Tepavia; 
Londres,  1675;  le  sous-titre  est  la  Découverte 


53< 

d^une  petite  espèce  d'hommes  appelés  Pygmée. 
(A  new  discovery  of  people  called  Pygmies) 
Londres,  1675;  — AOXixoxatonTpov,  c'est-à-dir* 
le  Miroir  de  la  vie  des  cours  ;  c'est  la  para- 
phrase de  l'histoire  d'Esther,  en  vers  grecs,  ave< 
des  scolies  dans  la  même  langue  et  une  traduc^ 
tion  latine  ;  —  the  History  of  king  Edward  II f 
1688,  in-fol.  :  l'auteur  applique  dans  cet  ouvrage 
la  manière  de  Thucydide ,  ce  qui  ne  s'accordt 
guère  avec  les  exigences  de  l'histoire  moderne: 
—  Euripidis  qux  extant  opéra  omnia;  Cani' 
bridge,  1694  :  cette  édition,  revue  par  Barnes. 
renferme  le  texte  et  la  traduction  de  Guillaume 
Canter,  une  notice  sur  le  célèbre  tragique  grec, 
une  dissertation  sur  la  tragédie  des  anciens  Grecs, 
des  index  et  des  notes;  —  Anacreon  Teius, 
poeta  lyricus,  summa  cura  et  diligentia  ad 
fidem  etiam  manusc.  Vaticani  emendatus; 
Cambridge,  1705  et  1725,  in-8°;  —  Homeri , 
opéra,  grec-latin  ;  Cambridge,  1710,  2  vol.  in-4'';  î 
avec  les  scolies,  des  variantes  et  des  notes  la-i! 
tines.  Cette  édition ,  très  complète,  est  encoren 
estùnée.  V.  R. 

Gorton ,  General  Biographical  Dictionary.  —  Camp-'i 
beil,  Biographia  Britannica. 


BARKES  ou  BERNERS  (/«?iana),  fille  de! 
sir  James  Bemers,  qui  eut  la  tête  tranchée' 
sous  Richard  n,  naquit  à  Roding,  dans  le  comté  i 
d'Essex,  à  la  fin  du  quatorzième  siècle,  et  mou- 
nit  vers  1480  ou  1486.  Prieure  du  couvent 
de  Sepewell,  situé  près  de  Saint-Albans ,  elle: 
fut  célèbre  par  sa  beauté,  son  courage,  et  la 
passion  des  exercices  que  les  hommes  semblent 
s'être  réservés,  tels  que  la  chasse,  la  pêche,  etc.; 
elle  écrivit  sur  les  amusements  qui  faisaient  ses 
délices.  H  existe  quatre  éditions  de  son  ouvrage: 
la  première  est  de  1481  (réimprimée  à  Londres 
en  1550  et  1555,  in-4°);  la  partie  qui  traite  de 
la  chasse  et  de  la  fauconnerie  qui  fiit  imprimée 
au  monastère  de  Saint-Albans ,  est  rare,  et  re- 
cherchée en  Angleterre.  Le  style  en  est  quelque-' 
fois  un  peu  libre. 

Lingard ,  History  of  Bngland. 

BARNES  (iîoôer^,  théologien  anglais,  mort  le  i» 
30  juillet  1540.  n  s'éleva  dans  ses  prédications, 
sous  une  forme  déguisée,  contre  le  cardinal-minis- 
ti-e  Wolsey.  Emprisonné  une  première  fois,  il  s'é 
chappa  et  gagna  l'AUemagne,  où  il  se  joignit  aux 
réformés.  Revenu  en  Angleterre,  il  s'y  acquit  d'a- 
bord la  faveur  du  roi  Henri  VHI,  qui  le  fit  son 
chapelain  et  l'employa  à  diverses  missions  en  Al- 
lemagne. Il  ne  garda  pas  longtemps  les  bonnes 
grâces  du  capricieux  monarque.  Ayant  soutenu  en 
1540  la  doctrine  de  Luther,  dans  son  sermon  i 
dirigé  contre  Gardmer,  celui-ci  se  plaignit  au  roi, 
qui  exigea  que  Barnes  se  rétréictâl.  11  obéit,  mais 
en  termes  blessants.  H  fut  conduit  alors  à  la  Tour, 
condamné  sans  examen,et  brûlé  comme  hérétique, 
n  persista  jusqu'au  dernier  moment  dans  les  opi- 
nions qu'il  avait  soutenues.  On  a  de  cette  victime 
du  fanatisme  religieux  :  Lives  ofthe  Popes,  from  i 
S.  Peter  to  Alexander  II,  published  with  '<■ 


>37 


i  pré/ace  by  Luther,  1536;  —  Supplication 
'0  king  Henry  VIII,  with  a  déclaration  ofhis 
irtales  condemnedfor  Heresy  by  the  Bishopes. 

Rose,  New  Bioçraphical  Dictionary . 

BARNEVELDT  (Jean  Van-Oldcn) ,  grand 
pensionnaire  de  Hollande,  né  vers  1549,  mort 
mr  l'échafaud  le  13  mai  1619.  En  1585,  lorsque 
es  Espagnols  eurent  pris  Anvers,  les  Provinces- 
Unies,  après  s'être  vainement  offertes  à  Henri  HT, 
ci  de  France ,  s'étaient  livrées  à  la  protection 
ntéressée  de  l'Angleterre.  Barneveldt  contribua 
Duissamment  à  faire  nommer  Maurice  de  Nassau 
îtathouder  de  la  nouvelle  république.  En  1609, 
jjn  habileté,  jointe  à  celle  du  président  Jeannin, 
ministre  de  Henri  TV,  amena  une  trêve  de  douze 
îns  avec  l'Espagne,  qui  reconnut  l'indépendance 
des  Provinces- Unies.  Maurice  était  l'âme  et  le 
chef  du  parti  presque  entièrement  militaire,  qui 
voulait  accroître  son  autorité.  Olden  Barneveldt 
était  regardé  comme  le  chef  du  parti  opposé. 
(c  Ce  vertueux  citoyen  était  républicain  par  ses 
mœurs  et  son  caractère,  encore  plus  que  par  ses 
principes.  Il  ne  séparait  jamais  la  cause  de  la  li- 
berté, dans  son  cœur  ni  dans  sa  tête,  de  celle 
de  l'ordre  et  de  la  justice;  mais  il  se  défiait  de 
l'ambition  et  des  grands  talraits  de  Maurice  ;  il 
craignait  les  excès  auxquels  la  reconnaissance 
pouvait  entraîner  les  Bataves.  A  un  esprit  lumi- 
neux, sage ,  profond ,  il  joignait  une  grande  ex- 
périence des  affaires,  un  zèle  infatigable  pour 
son  pays ,  et  une  simplicité  vraiment  antique.  Il 
avait  blanchi  dans  des  travaux  utiles  à  l'État;  sa 
vigilance  inquiète  avait  veillé  sur  la  république 
naissante;  il  avait  conjuré  les  dangers  extérieurs 
par  sa  fermeté  dans  les  moments  critiques,  et  par 
l'art  des  négociations.  C'était  principalement  à 
lui  que  les  Hollandais  devaient  les  avantages  de 
la  trêve  de  1609 ,  conclue  pour  douze  ans  entre 
l'archiduc  d'Autriche  et  les  états,  et  tout  récem- 
ment il  avait  engagé  le  roi  d'Angleterre  (Jac- 
ques I")  à  leur  rendre  la  Brille,  Flessingue  et 
Ramekens.  Trente-trois  années  de  services  lui 
avaient  acquis  un  crédit  mérité.  i>  (  Ancillon , 
Tableau  des  révolutions  du  système  politique 
de  l'Europe,  etc.,  t.  H).  Les  deux  partis  se  se- 
raient bornés  peut-être  à  une  surveillance  réci- 
proque ,  si  la  querelle  politique  n'eût  été  enve- 
nimée par  des  querelles  théologiques.  Deux  sectes 
opposées  étaient  nées  à  l'université  de  Leyde. 
Jacques  Arminius  avait  mitigé  les  principes  durs 
et  sévères  de  Calvin  sur  la  prédestmation  et  la 
grâce;  François  Gomar  soutenait  les  principes 
de  Calvin  dans  toute  leur  rigueur.  Des  écoles,  ces 
discussions  passèrent  dans  toutes  les  familles  : 
bientôt  la  Hollande  fut  divisée  d'opinion  sur  des 
objets  incompréhensibles  pour  la  plupart  des 
hommes,  obscurs  pour  tous.  Les  nouveaux  sec- 
taires achevèrent  de  tout  perdre  :  on  ne  vit  plus 
que  des  gomaristes  et  des  arminiens  ou  remon- 
trants. Maurice  redoutait  l'ascendant  de  Barne- 
veldt, et  le  haïssait  comme  l'ennemi  secret  de  sa 
personne  et  de  sa  maison.  Il  suffisait  que  Barne- 


BARNES  —  BARNEVELDT  S38 

veldt  épousât  le  parti"  d' Arminius,  pour  que  le 
prince  d'Orange  se  déclarât  en  faveur  de  Gomar. 
Les  deux  partis  se  prononçaient  chaque  jour  da- 
vantage, et  les  chaires  retentissaient  d'injures  et 
de  déclamations  violentes  ;  on  crut  que  le  vrai 
moyen  de  mettre  un  terme  à  cette  lutte  scanda- 
leuse serait  de  porter  le  procès  devant  un  synode 
national. 

Barneveldt  et  les  états  de  Hollande,  qu'il  diri- 
geait de  concert  avec  Grotius,  étaient  contraires 
à  la  convocation  d'un  synode.  Pour  appuyer  cette 
résistance,  et  faire  régner  l'ordre  dans  les  villes 
que  les  gomaristes  troublaient  par  leur  violence, 
les  états  de  Hollande  levèrent  des  troupes  sans 
le  concours  de  Maurice ,  capitaine  général  de  la 
république.  Celui-ci  ouvi-it  en  1618  le  synode  de 
Dordrecht,  composé  de  députés  de  toutes  les 
églises  calvinistes  de  l'Europe,  à  l'exception  de 
celles  de  la  France.  Le  synode  condamna  les  ar- 
miniens, comme  des  amis  secrets  de  l'Espagne. 
Ce  fut  le  signal  des  vengeances.  Maurice  fit  ar- 
rêter et  enfermer  à  la  tour  de  Lœ-wenstein  le 
respectable  et  courageux  Barneveldt,  avec  ses 
amis  Hogerberts,  Grotius  et  Ledenberg.  Les  états 
généraux,  fanatisés  par  les  gomaristes ,  approu- 
vèrent cet  acte  arbitraire.  Barneveldt  fut  jugé  par 
vingt-six  commissaires  vendus  à  Maurice.  Dans 
l'impossibilité  de  trouver  même  des  torts  à  cet 
illustre  citoyen,  on  lui  imputa  des  crimes  ima- 
ginaires :  on  l'accusa  d'avoir  trahi  la  patrie  qui 
lui  devait  son  indépendance.  L'envoyé  de  France, 
du  Maurier,  et  la  princesse  douairière  d'Orange , 
voulant  épargner  à  Maurice  et  à  la  république  un 
éternel  sujet  de  honte  et  de  regrets ,  élevèrent 
leur  voix  en  faveur  de  Barneveldt  :  tout  fut  inu- 
tile. Sa  femme  et  ses  enfants  demandèrent  d'au- 
tres juges  :  leur  demande  fut  refusée;  mais 
ils  ne  voulurent  pas  descendre  à  demander  sa 
grâce ,  qu'ils  auraient  peut-être  obtenue  de  l'or- 
gueil de  Maurice.  A  l'âge  de  soixante-douze  ans 
(  1619) ,  Barneveldt  porta  sur  l'échafaud  sa  tête 
blanchie  dans  des  travaux  honorables.  Tout  en 
protestant  de  son  innocence ,  il  abandonna  sans 
peine  à  la  fureur  de  ses  ennemis  les  restes  d'une 
vie  que  la  nature  devait  bientôt  terminer  ;  et  son 
dernier  soupir  fut  un  vœu  pour  cette  patrie  in- 
grate qui  récompensait  par  le  dernier  supplice 
trente-trois  ans  de  dévouement,  —  Ses  deux  fils, 
Rénéet  Guillaume,  ayantforméledessein  de  ven- 
ger la  mort  de  leur  père,  entrèrent  dans  une 
conspiration  qui  fut  découverte.  Guillaume  prit 
la  fuite  ;  René  fut  pris  et  condamné  à  mort.  Sa 
mère  demanda  sa  grâce  au  prmce  Maurice,  qui 
lui  dit  :  «  n  me  paraît  étrange  que  vous  fassiez 
pour  votre  fils  ce  que  vous  n'avez  pas  fait  pour 
votre  mari  !  «  Elle  répondit  :  «  Je  n'ai  pas  de- 
mandé grâce  pour  mon  mari,  parce  qu'il  était 
innocent;  mais  je  la  demande  pour  mon  fils, 
parce  qu'il  est  coupable.  «  —  La  lettre  d'Olden 
Barneveldt  à  sa  femme  et  à  ses  enfants  avant 
d'être  conduit  au  supplice,  qu'on  trouve  dans  les 
Prsestantium  virorum  epistolx,  est  un  mon»- 


53d 


BAÏINEVELDT  —  BAROCCI 


640 


ment  de  tendresse  et  de  grandeur  d'âme.  [Ene. 
des  g.  du  m.,  avec  addit.  ] 

HoTérl,  Dictionnaire  historique.  —  De  Thou,  Hist. 
nostr.  temp.,  Ub.  I.  —  Outival,  Histoire  de  ce  siècle, 
liy.  U.  —  Dumarller,  Mémoires. 

^BARiïlER  {Jean),  poète  français,  né  à  Nîmes 
vers  1660.  Il  écrivit  des  poèmes  de  divers  genres, 
sonnets,  pastorales,  odes,épigi'ammes,  etc.,  dont 
les  principaux  sont  :  Guirlande  donnée  aux  da- 
mes deNimespar  V Amour;  —  le  Camail  donné 
aux  dames  de  Nîmes  par  une  des  Grâces.  Ces 
poèmes,  restés  manuscrits,  sont  d'une  bonne 
versification ,  et  la  pensée  ne  manque  ni  de  finesse 
ni  de  grâce. 

Ménard,  Histoire  de  la  ville  de  Nîmes,  t.  V  et  t.  VII. 

BARNSTORF  {Bernard) ,  médecin  allemand, 
né  à  Rostock  le  14  septembre  1625,  mort  en 
1686.  H  étudia  la  médecine  à  Wittemberg  et  dans 
sa  ville  natale  ;  il  visita  ensuite  la  Hollande ,  la 
France  et  l'Angleterre,  et  revint  à  Rostock,  où  il 
reçut  le  titre  de  docteur  en  1671.  Il  pratiqua 
alors  son  art,  et  fut  nommé  professeur  en  1686. 
On  a  de  lui  :  Dissertatio  inauguralis  de  morbo 
Virgineo,  sive  fœdis  Virginum  coloribus;  Ros- 
tock, 1671,  in -4°;  —  Programma  de  resusci- 
tationeplantaru7n;  Rostock,  1703,  in-4°.  L'au- 
teur y  ti'aite  de  la  palingénésie  des  plantes  par 
leurs  cendres  ;  mais  son  opinion  est  réfutée  par 
l'expérience  :  les  cendres  ne  peuvent  pas  se  com- 
biner de  façon  à  former  un  être  vivant,  pas  du 
moins  enti'e  les  mains  de  l'homme. 

Biographie  Médicale. 

*  BARNSTORF  {Everard),  fils  du  précédent, 
médecin  allemand,  né  à  Rostock  le  24  avril  1672, 
mort  le  3  janvier  1712.  Après  avoir  étudié  à 
Helmsteedt,  à  léna,  à  Leipzig  et  à  Halle,  il  devint 
docteur  en  1696,  et  passa  ensuite  deux  années 
à  Halle ,  où  il  professa  les  mathématiques  et  la 
médecine.  En  1698,  il  revint  et  pratiqua  à  Wis- 
mar.  En  1699,  il  fut  appelé  à  l'emploi  de  physi- 
cien de  la  ville  d'Anclam,  où  il  resta  jusqu'en 
1703.  En  1704,  il  s'établit  au  même  titre  à  Greifs- 
wald.  On  a  de  lui  :  Dissertatio  inauguralis  de 
ampulatione  membrorvm  sphacelatorum  eo- 
rumque  secura  medela;  Halle,  1696,  in-4°j  — 
Programma  invitatorium  ad  anatomen  cà- 
daveris  juvenilis ,  in  quo  de  eruditionis  na- 
tura,  effectu ,  necessitate  et  latitudine  disse- 
rit,  ejusque  non  infimam  partem  notitiam 
sui  ipsius,  qua  animam  esse  probat  ;  Greifs- 
wald ,  1 706 ,  in-4°  ;  —  Dissertatio  inauguralis 
de  viribus  phantasise  in  sensus,  Resp.  Sigism. 
August.  Pfeiffer;  Ma.,  1708,  in-4°;  —  Pro- 
gramma ad  dissertationem  inauguralem 
Pfei/ferii  de  loquela;  ibid.,  in-4°; —  Con- 
silium  prsBservatorium,  oder  wohlgemeinte 
Gedanken  une  nian  sich  bey  grassirender  und 
herumschleichender  pestilenzialischer  Conta- 
gion zu  verhalten  und  zu  verwahren  habe 
(Conseils  préservatifs,  ou  ce  qu'il  convient  de 
faire  pour  se  préserver  de  la  contagion  pestilen- 
tielle etc.);  ibid.,  1709,  in-8°. 
.  Biographie  Médicale, 


BARNUEVO  (  Pedro  de  Peralta) ,  poète  es- 
pagnol, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  C'était  un  offlcier  espagnol,  em- 
ployé de  son  gouvernement  dans  l'Amérique  du 
Sud.  Au  jugement  de  l'historien  de  la  littérature 
espagnole  (Ticknor),  Barnuevo  était  moins  un 
poète  qu'un  savant.  Il  laissa  :  Lïmafundada 
poema  heroico;  Lima,  1732,  in-4°  :  ce  poème 
divisé  en  deux  parties ,  célèbre  la  conquête  du 
Pérou  par  Pizarre  ;  mais  il  ne  vaut  pas  l'histoire 
de  l'inca  Garcilasso,  d'où  le  fond  a  été  tiré.  L'au- 
teur a  donné  à  son  œuvre  un  tour  mystique  assez 
curieux.  On  y  voit,  par  exemple,  les  Américains 
se  présentant  devant  Dieu,  et  le  suppliant  de  leur 
donner  des  conquérants  qui  les  puissent  conver- 
tir. Barnuevo  oubliait  alors  de  quel  prix  l'Amé- 
rique paya  cette  conversion. 

Ticknor,  History  ofthe  Spanish  literature,  t.  III.  ' 
BARO  (Balthasar) ,  poète  et  jurisconsulte 
français,  né  à  Valence  !en  1600,  mort  en  1650. 
Secrétau-e  de  d'Urfé,  et  patronné  par  la  duchesse 
de  Chevreuse,  il  devint  procureur  du  roi  au 
présidial  de  Valence ,  et  trésorier  de  France  à 
Montpellier.  On  a  de  lui  :  Célinde,  poème  hé- 
roi-tragi-comique  en  5  actes  et  en  prose,  1629, 
in-8°; —  Parthénie ,  1642,  in-S";  —  Clorise, 
pastorale,  1632,in-4°;  —  Clarimonde,  tragé- 
die, 1643,  in-4°;  —  le  Prince  fugitif ,  et  Saint 
Eustache,  mar^,  poèmes  dramatiques ,  1649, 
in-4°  ;  —  Carista,  ou  les  Charmes  de  la  beauté; 
VAme  vindicative,  poèmes  dramatiques;  — 
Rosemonde,  tragédie,  1651,  in-4°;  —  Ode  sur 
la  mort  du  maréchal  de  Schomberg ,  publiée 
dans  les  recueils  de  l'Académie;  —  Contre  l'au- 
teur d'un  libelle,  ode  pour  M.  le  cardinal  de 
Richelieu,  1637,  in-4°.  Ces  ouvrages  sont  inér  ( 
dits ,  et  depuis  longtemps  oubliés. 

Moréri,  Dictionnaire  historique.  —  Pellisson,  Histoire  i 
de  l'Académie  française. 

*  BAROCCI  (Ambrogio),  peintre  et  sculpteur  > 
milanais ,  mort  dans  le  quinzième  siècle.  Il  était  i 
venu  se  fixer  à  Urbin  où  l'appelaient  des  tra- 
vaux ,  et  il  devint  la  souche  de  la  famille  qu'il- 1 
lustra  plus  tard  Frederico  Barocci.  Son  por- 
trait, peint  par  lui-même,  figure  dans  la  collection  i 
iconographique  de  Florence.  E.  B — n. 

Galleria  di  Firenze.  j 

BAROCCI,  (Fiori  Frederico  d'Urbino),  dit 
le  Baroche,  peintre,  né  à  Urbùi  en  1528,  et  mort 
dans  la  même  ville  en  1612.  Son  père  était  sculp- 
teur, et  son  oncle  architecte.  Il  apprit  de  l'un  les 
éléments  du  dessin  et  à  manier  l'argile;  l'autre  lui 
enseigna  la  géométrie,  l'architecture  et  la  pers- 
pective. A  l'âge  de  21  ans  il  alla  à  Rome,  et  mé- 
rita par  ses  progrès  les  éloges  et  les  encourage- 
ments de  Michel-Ange.  De  lâches  envieux  l'm- 
poisonnèrent  dans  un  repas,  et  il  fut  près  de 
quatre  ans  sans  pouvoir  reprendre  le  pinceau. 
Sa  santé,  restée  constamment  délicate,  l'empê^ 
cha  d'accepter  les  offres  honorables  de  plu* 
sieurs  princes  qui  voulurent  l'attirer  dans  leuKl 
;États. 


41  BAROCCI 

Le  Baroche  contribua  puissamment  à  soutenir 
art  à  une  époque  où  les  peintres  commençaient 

s'écarter  des  exemples  donnés  par  les  Ra- 
haël,  les  Titien,  les  Corrége.  Après  avoir 
hidié  successivement  les  ouvrages  de  ces 
-ands maîtres,  et  produit  des  tableaux  dans  la 
ianière  particulière  à  chacun  d'eux ,  le  Baroche 
dopta  enfin  celle  du  Corrége,  qui  s'accordait 
;avantage  sans  doute  avec  sa  façon  de  sentir  et 
l'envisager  la  peinture.  Sa  couleur,  comme  celle 
le  ce  dernier,  a  une  fraîcheur ,  ime  transpa- 
ence ,  une  délicatesse  étonnantes ,  mais  elle  est 
leut-être  un  peu  trop  rosée  et  violacée;  son 
Jair-obscur  est  savant  dans  ses  reflets  et  har- 
ïionieux  dans  ses  effets  ;  ses  figures  sont  cor- 
•ectes ,  grandioses  dans  leurs  attitudes  comme 
lans  leur  disposition ,  par  rapport  à  l'ensemble  ; 
ît,  si  l'on  n'y  reconnaît  pas  toujours  l'étude  ap- 
profondie de  la  nature  quant  aux  formes  et  à  la 
disposition  des  draperies,  on  y  voit,  à  la  belle 
et  juste  répartition  de  la  lumière,  qu'elles  sont 
peintes  d'après  des  maquettes  disposées  et  éclai- 
rées pour  arriver  à  un  effet  longtemps  mé- 
dité. Ainsi  que  le  Corrége,  le  Baroche  affec- 
tionna les  effets  de  plein  jour.  La  Cène  de 
J.-C. ,  le  Saint  François  stigmatisé  et  le 
Saint  Sébastien ,  qu'on  voit  à  Urbin  ;  une  Des- 
cente de  Croix,  peinte  en  1569  pour  la  cathé- 
drale de  Pérouse;  la  Vocation  de  saint  Pierre 
et  de  saint  André,  signée  de  1586,  et  que  Sa- 
delcr  a  gravée  en  1594  ;  une  Annonciation  exé- 
cutée pour  la  chapelle  des  ducs  d'Urbin  dans 
l'église  de  Lorette,  tableau  répété  plusieurs  fois 
par  le  peintre  ;  la  Circoncision,  composition  de 
13  figures  grandes  comme  nature  ,  peinte  en 
1580;  Sainte  Micheline  en  extase  sur  le  Cal- 
vaire; enfin  son  grand  tableau  du  Pardon  ou 
de  Saint  François  en  extase  à  l'apparition  du 
Sauveur  et  de  la  Vierge ,  qui  l'occupa  sept  an- 
nées ,  et  qu'il  a  gravé  lui-même  d'une  pointe 
aussi  spirituelle  que  savante  (  en  1581  ),  sont  les 
ouvrages  les  plus  renommés  du  Baroche.  Ce 
peintre  a  marqué  ses  estampes ,  peu  nombreu- 
ses d'ailleurs,  des  initiales  F.  B.  U.  F. 

Les  tableaux  du  Baroche  sont  rares  dansle  com- 
merce, surtout  ceux  de  grande  dimension  ;  par 
cette  raison,  autant  que  par  leur  mérite,  ils  s'élè- 
vent à  des  prix  excessifs  :  une  composition  de 
deux  figures  de  grandeur  naturelle  ne  vaut  pas 
moins  de  15  à  20,000  fr.  [M.  Soyez,  Eue.  des 
g.  du  m.  ] 

CtcogDara,  Storia  délia  Scultura.  —  Bellori,  P^ite  dei 
Pittori,  ScuUoH  et  Architetti  moderni.  —  Baldinucci, 
Noiizie  de'  Prof  essor  i.  —  Tlcozzi,  Dizonario  dei  Pit- 
tori. 

^BAROCHE  {Pierre- Jules),  jurisconsulte 
français,  né  à  Paris  le  8  novenire  1802.  Or- 
phelin dès  l'âge  de  onze  ans ,  il  étudia  le  droit,  et 
fut  inscrit  au  tableau  des  avocats  en  1823;  ses 
succès  lui  valurent  à  deux  reprises,  en  1846  et, 
1847 ,  le  titre  de  bâtonnier  de  l'ordre.  Parmi  les 
causes  célèbres  qu'il  eut  à  plaider,  on  remarque 
celle  de  Colombier,  compromis  dans  l'affaire 


-  BARON  542 

Quénisset,  et  celle  du  général  Despans-Cubières." 
En  1847,  élu  député  de  la  Charente,  il  signa,  le 
23  février  1848,  l'acte  d'accusation  déposé  par 
M.  OdilonBarrot  contre  le  ministère  Guizot,pour 
avoir  interdit  le  banquet  réformiste  du  douzième 
arrondissement.  Membre  de  l'assemblée  consti- 
tuante, il  fit  partie  du  comité  des  affaires  étran- 
gères, combattit  la  loi  sur  les  incompatibilités, 
et  vota  pour  les  deux  chambres.  Réélu  en  mai 
1849  à  l'assemblée  législative,  il  fut  porté,  le 
15  mars  1850,  au  ministère  de  l'intérieur,  qu'il 
échangea,  le  10  avril  suivant,  contre  le  portefeuille 
du  ministre  des  affaires  étrangères.  M.  Baroche 
est  aujourd'hui  vice-président  du  conseil  d'État. 

Dictionnaire  de  la  Conversation. 
BARŒRO  (Jacques),  chirurgien  italien,  né 
à  Soglio  (dans  le  comté  d'Asti^  en  1790,  mort  le 
9  juillet  1831.  Tl  étudia  à  l'université  de  Turin,  où 
il  devint  professeur  de  chirurgie.  Il  fut  attaché 
à  l'hospice  de  la  Charité  et  à  l'hospice  dit  YO- 
pera  Bogetta  (maladies  vénériennes).  On  a  de 
lui  un  Traité  de  chirurgie  pratique  ;  Turin, 
1824,  2  vol.  in-8°.  Cet  habile  praticien  mourut 
noyé  dans  le  Pô  où  le  traînèrent  les  chevaux  de 
sa  voiture,  qu'un  orage  avait  effrayés. 

Ca\\\s,m, Schriftsieller-Lexicon. 

iEh.Koy  (Bonaventure),  moine  irlandais,  né 
à  Clonmell  (  dans  le  comté  de  Tipperary  )  vers 
le  commencement  du  dix-septième  siècle,  mort 
à  Rome  en  1696.  Son  véritable  nom  était  Fitz 
GÉRALD.  Il  étudia- à  Rome,  et  s'y  fit  franciscain. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Metra  miscel- 
lanea;  Rome,  1645,  in-24;  —  Opuscula  varia; 
Wurtzbourg,  1566,  m-fol.  ;  —  Theologia,  6  vol.; 
Paris,  1676. 

Tanner,  Bibl.  Hibem-Brit. 

*  BARON  {Claude-Jean- Accary) ,  architecte , 
né  à  Paris  en  1783,  élève  de  Labarre.  11  a  rem- 
porté le  second  grand  prix  d'architecture  en 
1812.  n  a  dirigé  les  travaux  du  collège  Saint- 
Louis,  et  d'une  partie  des  prisons  de  la  Seine, 

Gabet,  Dictionnaires  des  artistes. 

*BAKON  {Éguinaire  ),  jurisconsulte  français, 
né  en  1495  à  Saint-Pol  de  Léon,  mort  à  Bourges 
le22août  1555.  nprofessaledroità  Poitiers,  à  An- 
gers et  à  Bourges,  où  il  eut  pour  rival  F.  Duaren. 
Cujas  le  surnomma  le  Varron  de  la  France.  On 
a  de  lui  :  Pandectarum  juris  civilis  Œcono- 
mia,  in  adversariis  mirée  vetustatis  apud 
Pictones  inventa;  Poitiers,  1555,  in-4'';  — 
Notae  in  titulum  de  Servitute  libr.  VU!  Pan- 
dectarum; Angers,  1258,  in-4°;  —  De  divi- 
duis  etindividuis  Obligationibus  ;  Lyon,  1542, 
in-4°  ;  inséré  dans  le  Traetatus  tractatuum , 
t.  VI ,  2^  part.  ;  —  De  Beneficiis  commenta- 
m;ibid.,  1549,  in-4°;—CoTOmewtona  in  qua- 
tuor Institutionum  Zi&ros;  ibid.,  1574, 

Sainte-Marthe ,  JS^oges.  —  Taisand,  Vies  des  célèbres 
Jurisconsultes ,  p.  33.  —  Mlorcec  de  Kerdanet ,  Notices 
sur  les  écrivains  de  la  Bretagne. 

BARON  (  Ernest-Théophile  ) ,  célèbre  lu- 
thiste, né  à  Breslaw  le  27  février  1696,  mort  h 


54â 


BARON 


544 


Berlia  le  12  avril  1760.  Il  séjourna  cinq  ans  à 
Eisenach,  fut  d'abord  attaché  à  la  cour  de  Saxe- 
Gotha,  puis  à  celle  de  Berlin.  On  a  de  lui:  Histo- 
risch-theoretische  und.praktische  Unfersu- 
chung  des  Instruments  der  Lauten, etc.  (Re- 
cherches historiques,  théoriques  et  pratiques  sur 
le  luth)  ;  Nuremberg,  1727,  in-8";  —  Beitrsege 
zur  ffistorich-theoretischen  und  prahtischen 
Untersuchung  der  Laute  (Essais  de  recherches 
historiques,  théoriques  et  pratiques  sur  le  luth), 
dans  les  Essais  historiques  et  critiques  de 
Marbourg,  1. 1,  p.  65  ;  —  Abhandlung  von  dem 
Notensystem  der  Laute  und  der  Theorbe 
(Traité  du  système  de  notation  du  luth  et  du 
téorbe),  dans  le  même  ouvrage,  p.  119;  — 
Abrisse  einer  Abhandlung  von  der  Mélodie 
(Essai  d'une  dissertation  sur  la  mélodie);  Berlin, 

1756,  in-i°  ;  — Zufœllige  Gedanken  ûber  vers- 
chiedene  Materien  (Notices  sur  diverses  matiè- 
res musicales  )  ;  —  une  traduction  allemande  de 
V Essai  sur  le  Beau  du  P.  André,  sous  ce  titre  : 
Versxich  ûber  dos  Schœne,  etc.;  Altenbourg, 

1757,  in-8°; — une  traduction  du  Discours  sur 
r harmonie  de  Gresset,  sous  ce  titre  :  Vom  dem 
uralten  Adel  und  dem,  Nutzen  der  Musik; 
Berlin,  1757,in-6°. 

Fétls,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
BARON  { Hyacinthe -Théodore)  ,   médecin 
français,  né  à  Paris  en  1686,  mort  le  29  juillet 

1758,  n  fut  professeur  de  chirurgie  etde  matière 
médicale ,  puis  doyen  de  la  Faculté  en  1730.  II 
fit  des  réformes  utiles  dans  l'enseignement,  créa 
la  bibliothèque  de  la  Faculté,  et  fit  imprimer  le 
Codex.  On  a  de  lui  :  Est-ne  humor  acidus  x"- 
Xwazuiti  opifex ?  Paris,  1711,  in-4°;  —  An  se- 
nibus  chocolatée  potu-s;  Paris,  1739,  in-4°;  — 
Question  dans  laquelle  on  examine  si  c'est 
aux  médecins  à  traiter  les  maladies  véné- 
riennes; Paris,  1735,in-4°;  —  Quesstio  me- 
dica  :  An  ut  sanandis  sic  et  praecavendis  plu- 
ribus  morbis  eequx  novse  minerales\Passiax:œ  ; 
Paris,  1743,  in-4». 

Biographie  Médicale. 

BARON  (Hyacinthe-Théodore),  médecin, 
fils  aîné  du  précédent,  né  à  Paris  le  12  août 
1707,  mort  le  27  mars  1787.  H  fut  reçu  docteur 
le  29  octobre  1732 ,  sous  le  décanat  de  ce  père, 
qui  lui  avait  servi  de  modèle  et  de  guide  dans  ses 
études.  Comme  la  Faculté  trouva  ensuite  dans  le 
fils  le  même  zèle  et  le  même  attachement  à  tout 
ce  qui  l'intéressait ,  elle  le  choisit  doyen  en  no- 
vembre 1750,  elle  mantint  dans  ce  poste  en  1751, 
1752etl753.  Baronfit  imprimer  en  1752unenotice 
chronologique  des  thèses  soutenues  dans  l'école 
de  Paris  depuis  1536  jusqu'en  1752.  Cette  no- 
tice a  pour  titre  :  Qusestionum  medicarum  sé- 
ries chronologica,in-i°;  on  y  a  joint  :  Compen- 
diaria  medicorum  Parisiensium  notitia;  c'est 
une  liste  des  doyens,  bacheliers,  licenciés  et  doc- 
teurs depuis  1295  jusqu'en  1752.  Baron  continua 
ce  double  recueil ,  et  en  publia  le  premier  sup- 
plément, qui  va  jusqu'en  1 763.  On  lui  doit  aussi  : 


Eitus,  usus  et  laudabïles  facultatis  Medicime  > 
Parisiensis  cons^tetudines  ;'Pst\sis,  1751,in-l2; 

—  Formule  '  des  médicaments  à  l'usage  des  '  i 
hôpitaux  de  l'armée;  Paris,  1758,  in-12.L'em-  i. 
ploi  de  médecin  en  chef  des  armées  du  roi  en  i 
Allemagne  et  en  Italie  lui  avait  fourni  de  nom-  i 
breuses  occasions  de  compléter  ce  travail. 

Biographie  médicale.  '*] 

BARON  D'HÉNorviLLE  (  T^odoTc),  méde- 
cin et  chimiste  français,  frère  du  précédent ,  né 
àParisle  17  juin  1715,  yestmortle  lOmars  1768. 
n  fut  reçu  docteur  en  1741,  et  s'occupa  moins  de 
l'exercice  de  la  médecine  que  de  la  chimie,  sur 
laquelle  il  émit  l'un  des  premiers  des  notions 
saines.  Il  était  élève  de  Rouelle,  auquel  il  succéda 
dans  la  place  d'adjoint-chimiste  au  Jardin  du 
Roi.  Ses  travaux,  insérés  dans  les  Mémoires 
de  l'Académie  des  sciences,  dont  il  fut  membre, 
ont  été  souvent  consultés  et  médités  par  Lavoi- 
sier.  Les  plus  importants  ont  pour  titre  :  de  la 
Précipitation  des  sels  neutres  par  le  sel  de  i 
tartre  (t.  P',  1750);  — Expériences  pour  i 
servir  à  l'analyse  du  borax  (deux  mémoires);  i 

—  Examen  chimique  du  sel  apporté  de  Perse  • 
sous  le  nom  de  borech,  dédié  à  la  Société 
royale  de  Londres  (t.  n,  1755);  —  sur  l'Éva- 
poration  de  l'eau  ;  —  sur  la  Nature  de  la  base 
de  l'alun,  etc.  En  1756,  Baron  donna  une  nou- 
velle édition  du  Cours  de  Chimie  de  Lemery; 
Paris,  in-4°,  avec  des  additions  utiles.  Il  édita 
aussi  là  Pharmacopée  de  Fuller  :  Pharmacopœa 
Thomœ Fulleri,  editiocastigatior ;  Paris,'i768, 
in-12. 

F.  Hœfer,  Hist.  de  la  Chimie,  t.  11. 

BARON  (Jules),  jurisconsulte  et  écrivain 
héraldique  français,  mort  en  1691.  On  a  de  lui  : 
l'Art  héraldique ,  ou  manière  d'apprendre  le 
blason  ;  Paris,  1672  et  1705. 

Lelong,  Bibliothèque  historique  de  la  France,  édition 
de  Fontette. 

*  BARON  OU  BARONius  (Martin),  théolo- 
gien polonais,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Icônes  et  mi- 
racula  sanctorum  Poloniœ;  Cologne,  1605; 
Vita,  gesta  et  miracula  B.  Stanislai;  Craco- 
vie,  1609,  in-4°;  —  VUse,  gesta  et  miracula 
sanctorum  quinquefratrum  Polonorum  ere- 
mitorum  Casimiriensium  Santi  Romualdi; 
Cracovie,  1710,  in-4°. 

lanozkl,  Bibliotheca.  —  Adelung,  Supplément  à  Jôcher, 
Allgem^-ines  Gelehrten-Lexicon. 

BARON  (Michel Boyron,  dit),  célèbre  acteur, 
né  à  Paris  le  8  octobre  1653,  mort  en  cette  ville 
en  décembre  1729.  Son  père,  marchand  de  cuirs, 
épris  d'une  comédienne  ambulante  qui ,  à  la  vé- 
rité, était  la  plus  belle  personne  de  son  temps, 
avait  quitté  son  commerce  pour  s'engager  dans 
la  même  troupe.  Appelé  ensuite  à  Paris,  où  il 
remplit  avec  succès  l'emploi  des  rois  à  l'hôtel  de 
Bourgogne,  [il  inspira  de  bonne  heure  à  son  fils 
le  goût  de  la  scène.  Les  avantages  physiques,  le 
talent  précoce  du  jeune  Baron,  furent  distingué* 


545 


BARON  --  BARONCINÔ 


546 


par  Molière,  qui  le  fit  entrer  au  théâtre  qu'il  di- 
rigeait, et  les  conseils  du  grand  écrivain  lui  furent 
très-utiles  pour  se  perfectionner  dans  son  art. 
Racine  trouva  dans  Baron  un  digne  interprète. 
Également  supérieur  dans  les  deux  genres,  il 
savait  ramener  au  naturel  et  à  la  vérité  des  rô- 
les comiques  un  peu  trop  chargés  ;  et  la  nohle 
simplicité  de  son  jeu  dans  la  tragédie  fit  justice 
de  la  déclamation  ampoulée  de  son  temps.  Pen- 
dant près  de  trente  années,  cet  excellent  ac- 
teur fut  proclamé,  avec  raison, 

Du  théâtre  français  l'honneur  et  la  merveille  ; 
et  la  chronique  scandaleuse  de  l'époque  nous  a 
conservé  plus  d'une  anecdote  qui  prouve  qu'il 
n'obtint  pas  des  succès  moins  Auteurs  pour 
son  amour-propre  près  des  grandes  dames  de 
son  siècle.  On  ne  sait  trop  quel  motif  lui  fit 
abandonner  le  théâtre  en  1691,  dans  toute  la 
force  de  l'âge  et  la  maturité  de  son  talent,  n  per- 
sista près  de  trente  ans  dans  cette  résolution  ; 
puis,  lorsqu'on  était  loin  de  s'y  attendre,  il  re- 
parut à  soixante-sept  ans,  en  1720,  sur  la  scène 
française ,  où  son  retour  fut  accueilli  avec  en- 
thousiasme. Pendant  ime  dizaine  d'années  en- 
core il  y  joua,  avec  la  même  verve,  la  même 
finesse  qu'autrefois,  une  foule  de  rôles  tragiques 
et  comiques,  et  jusqu'au  jeune  Rodrigue, où. 
son  action ,  toute  juvénile ,  faisait  oublier  chez 
lui  le  nombre  des  années.  Comme  son  maître 
Molière,  la  mort  vint  le  frapper  au  milieu  d'une 
représentation  dramatique,  d'une  atteinte  moins 
subite  toutefois,  puisque,  après  avoir  été  porté 
chez  lui  sans  connaissance,  il  n'expira  que  plus 
de  deux  mois  après  cet  accident.  Baron  fut  aussi 
auteur.' Ses  comédies  ont  été  recueillies  en  3  vo- 
lumes in-12;  Paris,  1759.  La  première  édition 
est  de  1736,  2  vol.  in-12.  La  meilleure  de  ses 
pièces  est  r Homme  à  bonnes  fortunes,  produc- 
tion plus  amusante  que  morale,  dans  laquelle 
l'écrivain  avait  en  grande  partie  dramatisé  ses 
aventures  galantes.  Baron  avait  une  haute  idée 
de  son  art  et  de  lui-même  :  «  Tous  les  cent  ans, 
disait-il,  on  peut  voir  un  César;  mais  il  en  faut 
dix  mille  pour  produire  im  Baron.  »  Un  de  ses 
principes  était  que  les  bras,  dans  le  geste  ordi- 
naire, ne  devaient  pas  s'élever  au-dessus  de 
l'œil; mais ,  ajoutait-il ,  laissez  faire,  la  passion 
en  sait  plus  que  les  règles.  »  [Enc.  des  g.  du 
m.,  avec  add.] 

Annales  du  théâtre  français.  —  Lemazurier,  Galerie 
historique  des  acteurs  du  théâtre  français,  I,  78  -118. 

BARON  (Pierre),  théologien  protestant  du 
seizième  siècle,  surnommé  Stempanu^,  proba- 
blement parce  qu'il  était  d'Étampes.  n  quitta  la 
France,  et  obtint  en  1575  une  chaire  de  théologie 
au  collège  Marguerite,  de  l'université  de  Cam- 
bridge. A  la  suite  d'une  longue  polémique  avec 
un  de  ses  collègues,  Whitaker,  sur  la  doctrine 
de  Calvin  concernant  la  prédestination,  il  quitta 
sa  chaire,  et  vint  habiter  Londres,  où  il  mourut 
vers  1 599.  Outre  plusieurs  ouvrages  de  théologie 
aujourd'hui  complètement  oubliés,  on  a  de  Ba- 

NODV.  BIOGR.   UNIVERS.   — '  T.  IV. 


ron  :  Summa  trium  de  prxdestînatione  sen- 
tentiarum  et  preedictiones  in  /owam/Londres, 
1575,  in-4''. 

Bayle,  Dicttonnaire  critique.—  Atlinff,  Théologie  his- 
torique. —  Chautepié,  Dictionnaire. 

*  BARON  {Richard),  publiciste  anglais,  natif 
du  Yorkshire,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-huitième  siècle,  et  mourut  le  22  février  1768. 
étudia  à  l'université  de  Glasgow,  qu'il  quitta  en 
1740;  et  en  1753  il  devint  ministre  d'une  con- 
grégation. Quelques  années  plus  tard,  il  laissa 
ses  fonctions  pour  se  charger,  à  la  demande  de 
Thomas  Hollis,  de  la  publication  des  écrits  poli- 
tiques de  Milton,  Harrington  et  d'autres,  tels  que  : 
the  Pillars  of  Priesterhood  and  Orthodoxy 
shaTsen;  2  vol.  in-12,  1768,  ouvrage  écrit  en 
partie  par  Gordon,  le  traducteur  de  Tacite. 

Biographia  Britannica. 

*  BARON  (  Robert  ) ,  écrivain  anglais  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Cyprian  academy , 
1647,  in-8°  :  cet  ouvrage  lui  fit  des  amis,  et  fit 
bien  augurer  de  son  avenir;  —  des  comédies  et 
des  tragédies,  parmi  lesquelles  Mirza,  que  l'on 
estime  la  meilleure;  — Poems,  1650,  in-g». 

Oranger,  Biograph.  hisU 

BARON  (  Vincent),  théologien,  né  en  1604 
à  Martres,  diocèse  de  Rieux,  mort  à  Paris 
le  21  janvier  1674.  Il  étudia  à  Toulouse,  où 
il  entra  dans  l'ordre  de  Saint-Dominique.  Il  fut 
élu  en  1657  prieur  de  la  maison  du  noviciat  à 
Paris,  et  eut  une  vive  controverse  avec  le  jésuite 
Capisucchi ,  à  propos  de  sa  théologie  morale.  Les 
principaux  de  ses  écrits ,  dont  on  trouve  la  liste 
complète  dans  le  P.  Échard,  t.  H,  p.  655,  Scrip- 
tores  ordinis  Praedicatorum,  ont  pour  titre  : 
Theologia  moralis,  etc.;  Paris,  1655;  2°  édition 
corrigée,  1667,  2  vol.  in-S";  — SS.  Augustini 
et  Thomse  ver  a  et  una  mens  de  humana  li- 
bertate,  etc.;  ibid.,  1666,  2  vol.  in-S"  ;  —  Ethica 
christiana;M.A.,  1673,  in-8°.  Ces  cinq  volumes 
forment  la  théologie  du  P.  Baron. 

Le  P.'  Touron,  Histoire  des  hommes  illustres  de  l'or- 
dre de  Saint-Dominique,  t.  V,  p.  489-498.  —  Dayle,  Dic- 
tionnaire critique.  —  Moréri ,  Dictionnaire  historique. 
—  Journal  des  savants,  années  1666  et  1667. 

*BARONCiNi  (.4n(?r^),  jurisconsulte  italien, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle,  n  séjourna  assez  longtemps  à  Rome.  On 
a  de  lui  :  la  Griselsa,  favola  pastorale  (  in 
versi);  Florence,  1638,  in-12. 

Mazzuchelli,  Serittori  d'Italia. 

*BARONCiNO  (Purpurinus),  théologien  et 
antiquaire  italien,  natif  de  Faënza,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  la  Galleria  Cesarea,  aperta  agli  occhi 
degli  eruditi,  nella  quale  con  le  note  istoriche, 
medaglie,  lapidi  e  altre  figure  si  mostreranno 
le  immagini  degle  mogli  e  di  tutti  gli  impera- 
tori  delV  Oriente  e  Occidente  ;  ¥a.ënza.,  1672, 
in- 1 2  :  il  y  est  question  des  femmes  des  douze  pre- 
miers empereurs  romains;  — Ad  Kalendarium 
Romanmn  Amiterni  effossum  minuscula  cowr 

18 


547  BARONCmO 

mentaria  Ludicrtim  géniale;  Naples,  1680,sous 
le  nom  de  Porporino  di  Faenza. 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 
"^BÂRONE  {Dominique),  auteur  dramatique 
italien ,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  a  de  lui  les  comédies  suivantes  : 
la  Contessa;  Naples,  1725,  in-8°  ;  —  l'Abbate  ; 
ibid.,  1741;  —  il  Governatore ;  ibid.,  1742;  — 
il  Corsale;Mà.,  1744,  in-8°;  —  Claudia; ibid., 
1745, in-8°;  —  Gian  Fecondo; ibid.,  1745, 10-8». 

Mazzucbelli,  Scrittori  d'Italia. 

^BARONE  (François),  poète  italien,  né  à 
Païenne  le  il  novembre  1622,  mort  en  1705.11 
composa  des  poèmes  en  dialectes  toscan  et  si- 
cilien, intitulés  Canzoni  Siciliani  sopra  lu 
funeralidi  lu  re  Filippu  IV  ;  Païenne,  1666, 
in-8°;  —  l'Innondazione  di  Palermo  ;  Pa- 
lerme,  1668,  in-8°;  —  la  Porta  d'Austria,  o 
vera  Porta  nova  rinovata;  ibid.,  1669,  in-8°; 
— Martirio  di  santa  Agata,poemaepico ;  ibid., 
1692,  in-S";  —  Glorie  di  Palermo,  panegirico 
in  sesta  rima;  ibid.,  1701,  in-8°. 

Mazznchelll,  Scrittori  d'Italia. 

*BARONE  (J»farce?^M5),  théologien  italien  de 
l'ordre  de  Saint-Dominique,  mort  en  1699.  Il  de- 
vint prieur  puis  vicaire  général  de  la  congréga- 
tion de  Saint-Marc,  à  Naples.  On  a  de  lui  :  Rime 
Spirituale;  Naples,  1678,  1679;  —  De  exacto 
annortim  numéro  ac  mundi  creatione  opus- 
culum  chronologicum  ;  Racles,  1694,  in-12. 

Mazzuchelli,  Scrittori  cfltalia. 

*BARONi  {Adi'ienne-Basile),  Italienne  du 
dix-septième  siècle,  renommée  pour  sa  beauté. 
Elle  était  telle ,  que  la  plupart  des  poètes  du 
temps  lui  décernèrent  leurs  hommages.  Les  vers 
qu'elle  a  inspirés  ont  été  réunis  en  un  gros  vo- 
lume publié  en  1623,  sous  le  titre  de  Teatro  délia 
gloria  d'Adriana. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARONi  (  Bernardine  di  Simone  ),  peintre 
siennois,  né  en  1675.  On  conserve  de  lui  à  Sienne 
quelques  fresques  à  la  confrérie  délia  Grotta, 
et  un  Saint  Jean  Évangéliste  à  la  confrérie 
consacrée  à  ce  saint. 

Romagnoli,  Cenni  storico-artistici  di  Siena. 

*  BARON!  {Bernardino),  peintre  siennois, 
mort  en  1686,  nommé  quelquefois  Baroni  il  Vec- 
chio.  A  Bologne,  il  a  peint  une  Assomption  pour 
l'église  des  Convertite.  Une  autre  Assomption, 
ancienne  bannière  de  la  cathédrale  de  Sienne, 
orne  aujourd'hui  l'autel  de  la  Chartreuse  de  cette 
ville.  Baroni  travaillait  déjà  en  1630.    E.  B — n. 

Malvasia,  Pitture, Sculime  ed  ArchiteUure di Bologna. 
—  Romagnoli,  Cenni  storico-artistici  di  Siena. 

*  BARONI  {Catherine),  femme  poète  ita- 
lienne, vivait  vers  le  dix-septième  siècle.  Elle 
était  fille  de  Mutins  Baroni  et  d'Adrienne  Basile. 
On  a  d'elle  des  poèmes  qui  se  trouvent  dans 
Jdea  délia  veglia;  Rome,  1640,  in-12. 

Mazzucbelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARONI  (  CavalcabO'Gaspar-Antonio),  pein- 
tre, né  près  de  Roveredo  en  1682,  mort  en  1759. 


-  BARONIUS  548 

n  fat  élève  de  Balestra.  On  a  de  lui  cinq  belles 
fresques  dans  le  chœur  de  l'église  des  Carmes 
de  Roveredo.  Parmi  ses  meilleuis  tableaux  on 
remarque  les  prophètes  JîZie  et  Elisée,  et  la  Cène, 

Vanetti,  la  fie  de  Baroni;  Vérone,  1781,  In-S". 

*  BARONI  (  Domenico  ),  peintre  de  l'école  bo- 
lonaise, mort  en  1671.  Il  est  l'auteur  d'une  Pré- 
dication de  saint  Jean,  placée  sur  un  autel  de 
l'église  Saint-Jean  des  Florentins,  à  Bologne. 

Crespi,  Felsina  Pittrice.  —  Orlandl,  Abecedario  Pil- 
torico, 

*  BARONI  {Léonore),  célèbre  chanteuse  ita- 
lienne du  dix-septième  siècle.  Elle  était  fille  d'A- 
drienne de  Mantoue,  renommée  pour  sa  beauté, 
et  se  fit  tellement  remarquer  par  son  chant  qu'elle 
fut  célébrée  dans  toutes  les  langues.  On  trouve 
réunis  sous  ce  titre,  Applausi poetici  aile  glo- 
rie délia signora  Leonora  Baroni,  Rome,  1636, 
des  poèmes  et  dithyrambes  dont  Léonore  Ba- 
roni fut  l'objet. 

Maugars,  Discours  sur  la  Musique  d'Italie;  Paris, 
1672.  —  Bayle,  Dictionnaire  historique.  —  Fétis,  Bio- 
graphie universelle  des  Musiciens.  —  Vincenzo  Cosla- 
guti,  Aplausi  poetici  aile  glorie  délia  signera  Baroni. 

BARONio  (  Ange),  poète  italien,  natif  de  Cré- 
mone, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle.  Il  enseigna  les  belles-lettres  dans  sa  ville 
natale.  On  a  de  lui  :  Cremon.  Genêt hliacon , 
poëme  héroïque;  Crémone,  1598,  in-8°;  —  De 
zirbis  Cremonx  laudibus  oratio;  Crémone, 
1628,  édité  par  son  fils  Théodore;  —  Thésau- 
rus latime  linguse  Ceesarianus  ex  vocibus  et 
sententiis  Julii  Csesaris  collectus ,  manuscrit. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BARONiiTS  OU  BARONIO  {César) ,  historieti 
et  cardinal,  né  à  Sora  dans  le  royaume  de  Naples 
le  30  août  1538,  mort  le  30  juin  1607.  1!  étudia 
à  Naples  et  à  Rome,  où  il  se  rendit  en  1557, 
et  fut  un  des  premiers  disciples  de  saint  Philippe 
de  Néri.  11  entra  dans  la  congrégation  des  prêtres  . 
de  l'Oratoire,  fondée  par  Néri,  et  en  devint  le 
supérieur  lorsque  ce  dernier  eut  résigné  ses 
fonctions  en  1593;  bientôt  après  il  fut  nommé 
confesseur  de  Clément  VIII,  protonotaire  apos- 
tolique, cardinal,  et  enfin  bibliothécaire  du j 
Vatican.  Il  fut  redevable  de  toutes  ces  dignités 
aux  services  éminents  qu'il  rendit  à  l'Église  ca- 
tholique, en  travaillant  sans  relâche,  depuis 
l'année  1580  jusqu'à  sa  mort,  à  ses  Annales 
ecclésiastiques,  qui  aujourd'hui  encore,  par  la 
richesse  des  documents  authentiques,  puisés  tous 
dans  les  archives  papales,  sont  d'un  secours  in- 
dispensable pour  l'étude  de  l'histoire  de  l'Église. 
De  pareils  services,  et  l'honorable  caractère  de 
Baronius,  lui  avaient  acquis  une  telle  réputation 
que  deux  fois  il  fat  près  d'être  nommé  pape  par 
le  conclave,  où  il  obtint  trente-trois  voix  lors  de 
l'élection  de  Paul  V,  malgré  le  parti  espagnol, 
qui  était  hostile  à  Baronius  à  cause  de  son  traité 
de  la  Monarchie  de  la  Sicile,  où  il  s'était  opposé 
à  l'usurpation  de  Philippe  III.  Chargé  d'un  cours 
d'histoire  ecclésiastique  dans  le  sein  de  la  con- 


i49 


BARONIUS  —  BAROTTÎ 


550 


grégatîoû,  les  études  auxquelles  il  se  livra  le 
firent;  désigner  par  saint  Philippe  de  Néri  pour 
entreprendre  cette  grande  publication;  mais  son 
humilité  s'y  refusa  longtemps,  et  il  fallut  l'ordre 
exprès  de  son  supérieur  pour  vaincre  ses  scru- 
pules. L'histoire  de  l'Église  catholicpie  avait  été 
représentée  sous  un  jour  défavorable  par  les  Cen- 
turies de  Magdebourg,  qui  voulaient  favoriser  le 
protestantisme,  en  prouvant  que  la  docti'ine  et  la 
constitution  de  l'Église  romaine  avaient  souvent 
varié.  La  manière  habile  avec  laquelle  Baronius 
produit  les  preuves,  le  talent  avec  lequel  il  les 
dispose ,  l'éclat  même  de  son  style,  admiré  par 
Scaliger,  font  de  cet  ouvrage  un  livre  qui  sera 
perpétuellement  consulté,  malgré  les  erreurs  qui 
lui  ont  été  reprochées  et  qu'il  était  impossible 
d'éviter,  puisque  le  premier  il  ouvrait  irne  si 
vaste  carrière ,  hérissée  de  tant  de  difficultés. 
Parmi  les  critiques  qui  se  sont  montrés  les  plus 
sévères,  figure  Holstenius,  qui  lui  reproche  de  con- 
naître peu  la  langue  grecque,  ainsi  que  l'histoire 
grecque  ecclésiastique.  Fleury,  quoique  obligé 
souvent  de  s'éloigner  de  l'opinion  de  Baronius, 
se  plaît  à  rendre  hommage  à  sa  profonde  érudi- 
tion, et  déclare  les  Annales,  nonobstant  quelques 
erreurs  qu'on  y  trouve,  un  des  plus  beaux  monu- 
ments et  des  plus  utiles  que  l'Église  ait  produits. 

Les  Annales  ecclesiastici  a  Christo  nato,  ad 
annum  1198  (Romœ,  1588-1593, 12  voL  in-fol.), 
ont  souvent  été  réimprimées.  Le  traité  de  Mo- 
narchia  Sicilise  manque  dans  la  belle  édition 
d'Anvers  (1589-1603,  12  vol.  in-fol.)  :  comme 
l'auteu  r  contestait  les  privilèges  ecclésiastiques  du 
roi  d'Espagne  sur  la  Sicile,  la  cour  d'Espagne  avait 
prohibé  ce  livre  par  une  ordonnance.  Baronius 
a  fourni  lui-même  des  corrections  pour  l'édition 
deMayence  (1601-5,  12  vol.  in-fol.),  et  l'avait 
revue  pour  qu'elle  servît  d'original  à  celles  que 
l'on  réimprimerait.  Le  savant  franciscain  Pagi  a 
corrigé  un  certain  nombre  de  fautes  chronolo- 
giques des  Annales  dans  sa  Critica  in  Ann. 
Ecclesiast.  Baronii  (Anv.,  1705,  4  vol.  in-fol.) 
On  doit  la  continuation  des  Annales,  qui  com- 
mence à  l'année  1198,  et  s'arrête  à  l'année  1571 
(Rome,  1646-77  ),  10  vol.  in-f",  au  père  Raynaldi. 
Le  père  Laderki  a  repris  l'œuvre  à  l'endroit  où 
s'arrête  Raynaldi  :  cette  continuation  est  peu  esti- 
mée, et  inférieure  à  celle  de  Raynaldi  (Rome, 
1728),  3  vol.  in-f ,  qui  elle-même  est  fort  au-des- 
sous de  l'œuvre  de  Baronius.  Les  observations  cri- 
tiques de  Pagi,  insérées  à  leur  place  dans  l'édition 
deLucques  (  1738-1787, 38  vol.  in-fol. ,  avec  les  di- 
verses continuations),  rendent  cette  édition  préfé- 
rable à  toutes  les  autres,attendu  qu'on  y  trouve  des 
notes  de  Mansi,  et  de  plus  les  Index  en  3  volumes, 
qui  ne  sont  pas  dans  l'édition  de  Rome.  En  voici 
la  division  :  ^aroniMS,  1738-49,  19  volumes;  — 
Raynaldus,  1747-56,  15  vol.;  —  Apparatus, 
1740,  1  vol.;  —  Indices,  1757-59,  3  vol. 

Les  trois  volumes  de  Laderki  ne  s'y  trouvent  pas, 
mais  on  peut  y  joindre  :  Tornielli  Annales  sacri, 
mm  comment.  Aug.  Mar.  Negri;  Lucse,  1756, 


4  vol.  in-f°  ;  ouvrage  estimé,  et  qui  sert  d'intro- 
duction aux  Annales  de  Baronius. 

Le  révérend  Aug.  Theiner,  prêtre  de  l'Oratoire, 
préfet  coadjutsur  des  archives  secrètes  du  Va- 
tican, prépare  la  continuation  de  ce  grand  ouvrage, 
qui  formera  8  vol.  grand  in-fol. 

Nicéron,  Mémoires,  t.  27.—  Moréri; Dict.  Mst.  —  Mi- 
chel-Angelo  Buzzi,  Oratio  in  funere  cardinalis  Cœs. 
Baronii  ;  Mogunt.,  1607,  ln-4''.  —  J.  Barnabseus/PMrpwn* 
sancta  S.  f^ita  purpurati  principiis  Cœs.  \Baronii  car- 
dinalis,- Rom.,  1651,  ln-4°.  —  Pope  Blonnt,  p.  361.— Baillet, 
Jugements,  t.  II,  p.  83,  n.  237,  et  t.  VI  des  Anti.,  n.  156, 
p.  185.  —  Morhof ,  Polyfiistor,  t.  III.  —  Crenius,  Ani- 
madv.  Philolog.  —  A.  Banduri,  Bibliotheca  Nummaria. 

—  Alb.  Fabricius,  Bibl.  Lot.  —  Gottl.  Rrantzius,  a<l 
Coringium,  de  scriptoribus ,  saec.  XVII,  p.  221.  — 
Freytag,  Analecta  titteraria,  p.  71.  —  M.  La  Croze,  f^ie 
de  Baroniits.  —  Baccl ,  Vita  de  san  Philippo  Neri  Ap- 
pend.  —  GesDerus  ,  ad  Isagogen  Catal.  Bibl.  Bunav., 
t.  I,  vol.  Il,  p.  1061.  —David  Clément,  Bibliothèque  eu- 
rieuse,  t.  II,p.  U3.  —  Conversations Lexicon. 

BARONIUS  (Juste),  théologien,  né  à  Xanten, 
dans  le  duché  de  Clèves,  abjura  le  calvinisme  au 
commencement  du  dix-septième  siècle,  entre  le» 
mains  du  pape  Clément  vin.  On  a  de  lui  :  Motifs 
de  la  conversion  ,  etc.  ;  —  Traité  de  préjugés 
et  de  prescription  contre  les  hérétiques;  eîun 
recueil  de  lettres  intitulé  :  Epistolarum,  sa- 
crarum  ad  pontif.  libri  sex;  Mayence,  1605  j 
in-8°. 

Moréii,  Dictionnaire  historique.  —  Le  Mire,  Script 
sacr..  XVIII. 

*BARONNAT  (l'abbé),  écrivain  contempo- 
rain. On  a  de  lui  :  le  Prétendu  Mystère  de 
V  Usure  dévoilé,  ou  le  Placement  d'argent 
connu  sous  le  nom  de  Prêt  à  intérêt,  démon- 
tré légitime  par  V autorité  écrite  et  par  l'au- 
torité ecclésiastique  ;  Paris,  1822,  2  vol.  in-8°a 
Cet  ouvrage  a  été  réfuté  par  l'abbé  Bouyon  dans 
le  livre  intitulé  Réfutation  des  systèmes  de 
M.  l'abbé  Baronnat  et  de  monseigneur  de  la 
Luzerne  sur  la  question  de  l'Usure;  Cler- 
mont-Ferrand,  1824,  in-8°. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*BAROTius  {Scipion),  chanteur  et  compo- 
siteur allemand,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-septième  siècle.  Il  était  chanteur  à  l'église 
Saint-Martin  de  Cologne.  On  a  de  lui  :  Sacri 
concentus  à  8  voix,  suivis  d'une  Messe  et  d'un 
Jlfo^Tii^ca^;  Cologne,  1622. 

Féds,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BAROTTI  {Jean- André),  littérateur  italien, 
né  à  Ferrare  en  1701 ,  mort  vers  1775.  Il  étudia 
le  droit  pour  obéfa*  à  ses  parents,  et  suivit  ses 
penchants  en  cultivant  la  poésie.  Ses  principaux 
écrits  ont  pour  titre  :  Ragionamento  sopra 
l'intrinseca  ragione  del  proverbio  :  Nesscn 

PROFETA  ALLA  SDA  PATRU  È  CARO  ;  FerTaTC,  1729  ; 

—  Difesa  degli  scrittori  Ferraresi,  etc.; 
Venise,  1739,  in-4»;  —  Del  dominio  délie 
donne,  discorsi  accademici;  Bologne,  1745, 
in-S»  ;  —  la  Via  délia  Croce ,  rime  sacre  di  Gi- 
rolamo  Baruffaldi,  con  le  Considerazioni  di 
Gio.-Andr.  Barotti;  Bologne,  1732,  in-fol;  — 
Bertoldo,  Bertoldino  e  Cacasenno,  poema  in 
ottava  rima;  Bologne,  1736,.  40-4°;  —  le 

18. 


551 


BAROTTI  —  BAROZZI 


652 


Opère  di  Lodovico  Ariosto ,  con  le  Annofazioni 
del  medesimo ;  Venise,  1741,  4  v.  in-12;  — Me- 
morie  historiche  dei  letterati  Ferraresi;  Fer- 
rare,  1778,  in-fol.,  réimprimés,  avec  une  conti- 
nuation de  Lorenzo  Barotti  ;  Ferrare,  1792-1811, 
3  vol.  in-4°. 

Glogaené,  Histoire  littéraire  de  l'Italie.  —  Branet, 
Manuel  du  Libraire. 

BAROC-DU-SOLEIL  (  Pierre-Antoine  ) ,  lit- 
térateur français,  né  à  Lyon  le  1"  avril  1742, 
mort  le  13  décembre  1793.  Il  fut  membre  de 
l'Académie  de  Lyon,  et  remplissait  avant  la 
révolution  les  fonctions  de  procureur  du  roi  au 
présidial  de  la  même  ville.  D  perdit  la  vie  dans 
l'insurrection  de  1793.  On  a  de  lui  quelques  tra- 
ductions d'ouvrages  anglais,  et  V Éloge  de  Prost 
de  Royer,  où  l'on  trouve  de  la  sensibilité  et  de 
la  philosophie. 

Boissy  A' kn^Xis ,  Études  littéraires ,  t.  HI ,  p.  37T.  — 
Archives  du  Rhône,  t.  XH  ,  p.  86-34. 

BAROUD  {Claude-Odile- Joseph),  juriscon- 
sulte, né  à  Lyon  en  1755,  mort  en  1824.  11  fut 
protégé  par  M.  de  Calonne,  alors  contrôleur  gé- 
néral des  finances.  En  1798  il  rédigea  le  mémoire 
dirigé  contre  Barellon,  banquier,  qui  fit  une  fail- 
lite scandaleuse.  Baroud  a  publié  en  outre. 
Adresse  des  contribuables  aux  créanciers  de 
V  Arriéré;  Lyon,  1816,  in-4°;  —  Observations 
nouvelles  en  faveur  des  acquéreurs  de  biens 
d'émigrés  et  en  faveur  des  émigrés  eux-mêmes, 
ci-devant  propriétaires  de  ces  biens;  2*  édit., 
Lyon,  1818,  in-4°;  —  le  Vœu  général  en  fa- 
veur des  créanciers  des  rentes  sur  l'État;  Pa- 
ris ,  sous  le  pseudonyme  de  H.  Duveyrier. 

Rabbe,  etc.,  Biographie  des  Contemporains.— Quér^rd, 
la  France  littéraire. 

*  BAROZZI  (Giuseppeet  Serafino),  peintres 
bolonais,  vivaient  dans  la  seconde  moitié  du  der- 
nier siècle.  Giuseppc  fut  élève  de  Giovanni  Za- 
nardi,  et  fut  lui-même  le  maître  de  son  frère  Serafi- 
no. Ces  deux  artistes  s'adonnèrent  principalement 
à  la  peinture  d'ornement;  et,  bien  qu'ils  aient  passé 
une  partie  de  leur  vie  en  Russie,  ils  ont  cepen- 
dant laissé  à  Bologne  une  assez  grande  quantité 
de  travaux,  à  Saint-Simon  et  Saint-Thadée,  à 
Saint-George,  à  Saint- Antoine ,  à  Saint-Côme 
et  Saint-Damien ,  à  Sainte-Catherine,  kSanta- 
Maria  délia  Vita,  aux  palais  Gini  et  Bovi  Sil- 
vestri,  etc.;  enfin  à  l'Académie  des  beaux-arts. 

E.  B— N. 

Malvasia,  Pitture,  Sculture-eâ  Architttture  di  Bo- 
logna. 

BAROZZI  ou  BAROCCi  (François),  juris- 
consulte italien,  mort  en  1471.  H  était  parent 
des  papes  Eugène  TV  et  Paul  H,  et  professa,  en 
jurisconsulte  éminent,  le  droit  canon  à  Padoue 
en  1447.  D  était  de  plus  orateur  distingué,  et 
profondément  versé  dans  les  langues  grecque  et 
latine.  H  obtint  de  Paul  n  le  canonicat  de  Ber- 
game  et  l'évêché  de  Trévise. 

BAROZZI  (François),  deuxième  du  nom, 
savant  littérateur  italien,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  Il  était  de  noble  fa- 


mille, et  s'appliqua  à  l'étude  des  langues  grecque 
et  latine,  qu'il  parlait  comme  sa  propre  langue. 
Mais  il  donna  toute  sa  préférence  aux  mathéma- 
tiques. Les  facultés  dont  il  était  doué  furent  ba- 
lancées par  de  singulières  faiblesses  :  il  croyait 
à  la  magie ,  et  il  se  livra,  dit-on,  à  des  pratiques 
de  cette  nature  pour  donner  cours  à  sa  passion 
pour  les  femmes.  Après  un  procès  qui  dura  dix 
mois,  il  fut  emprisonné  par  l'inquisition  en  1587, 
et  condamné,  après  une  confession  de  ses  erreurs, 
à  payer  différentes  sommes  destinées  à  la  fabri- 
cation de  croix  d'argent,  à  pratiquer  certains 
actes  de  piété,  et  à  rester  emprisonné  aussi  long- 
temps qu'il  conviendrait  au  tribunal.  Sa  confes- 
sion nous  apprend  qu'il  avait  un  fils  et  une  fille 
mariée,  instruits  l'un  et  l'autre  dans  la  magie 
par  leur  père  ;  qu'il  avait  donné  la  môme  instruc- 
tion à  Daniel  Malipiero  ;  et  qu'il  avait  vécu  à 
Candie,  où  il  avait  amené,  par  voie  de  sortilège, 
la  pluie  attendue  après  une  longue  sécheresse.  Il 
est  bien  plus  probable  que  toute  sa  magie  con- 
sistait à  être  plus  instruit  que  ses  contemporains. 
Il  laissa  à  Jacques  Barozzi,  son  neveu,  une  biblio- 
thèque considérable,  avec  des  instruments  de 
physique  et  de  mathématiques  ;  cette  bibUothèque 
fut  achetée  en  Angleterre.  On  a  de  François  Ba- 
rozzi :  Procli  Diadochi  Gommentaria  iti  lib.  pri- 
mum  Elementorum  Euclidis ,  latine  per  Fr. 
Barocîum,  cum  ejusdem  scholiis;  Padoue,  1 560, 
in-fol  ;  —  Hieronis  liber  de  Machinis  bellicis 
et  Geodeesia,ttc.,  cum  scholiis;  Venise,  1572, 
in-4°  ;  —  De  Cosmographia  libri  4  ;  Venise, 
1585  et  1598,  in-8°;  traduit  en  italien;  Venise, 
1607,  in-8"; — Geometricum  problema  tredecim 
modis  demonstratum ,  quod  docet  duas  lineas 
in  eodem  piano  designare  gux  numquam  in- 
vicem  coincidant,  etsi  in  infinitumprotrahan- 
tur  ;  Venise,  1586,  in-4»  :  on  voit  qu'il  s'agit  ici 
de  la  théorie  des  parallèles  ;  —  il  Nohilissimo 
ed  antichissimo  giuoco  Pitagorico  chiamafo 
Ritmomachia,  cioè  battagliadi  consonanze  di 
numeri,  in  Unguavolgate  amodo  di  parufrasi 
composto;  Venise,  1572,  in-4°,  avec  figures  :  cet 
ouvrage,  imité  de  Buxérius,  a  été  traduit  en  al- 
lemand par  Auguste,  duc  de  Brunswick-Lune- 
bourg,  sous  le  pseudonyme  de  Gustave  Scieno; 
Leipzig,  1616,  in-fol.  — Description  de  Vile  de 
Crète  en  italien,  restée  manuscrite,  et  qui  se 
trouve  à  la  Bibliothèque  de  Paris. 

Mazzacbelli,  Scrittori  d'Italia.  —  Sax,  Onomasticon, 
III,  282. 

BAROZZI  (Jacques  ),  neveu  du  précédent, 
littérateur  et  mathématicien,  vivait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Commentaire  sur  la  Sphère;  —  Traité  de 
mathématiques;  —  des  Discours  latins,  des 
traductions  du  grec  également  en  latin.  11  ajouta 
de  nombreux  manuscrits  à  la  bibliothèque  que 
lui  avait  léguée  son  oncle,  et  il  en  fit  imprimer 
le  catalogue  à  Venise  en  1617.  Elle  fut  ache- 
tée, au  rapport  de  Tomasini,  par  le  comte- d'A- 
rundel,  et,  selon  Foscarini,  par  le  comte  de  Peni- 


553  BAROZZI 

brock,  qui  en  dota  eu  1629  l'uuiversité  d'Oxford. 

Tomasini,  Bibl.  manuscr.  f^eneiiana. —  Foscarini,  Let- 
teratura  veneziana,  p.  316, 

BAROZzio  (  Giacomo).  Voy.  Vignola. 

*  BAR  PO  (Jean-Baptiste), géographe  et  agro- 
nome italien,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  M  :  le  Delizie  e  i 
frutti  delV  Agricoltura  e  délia  villa  ;  Yenise, 
1633, 1634,  in-4°;  — Descrizione  delta  civitàdi 
Belluno  e  suo  territorio;  Bellune,  1640,  in-4''. 

Mazzuchelll,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARRA  {Joseph),  soldat  français,  né  à  Fa- 
laise en  1780,  mort  en  1793.  S'étant  engagé  à 
treize  ans  dans  les  troupes  républicaines  qui  com- 
battaient dans  la  Vendée,  il  s'y  fit  remarquer  un 
jour  par  sa  valeur.  Entraîné  loin  de  ses  camara- 
des, il  fut  sommé  par  l'ennemi  de  crier  Vive  le 
roi  !  Nouveau  d'Assas,  il  répondit  Vive  la  répu- 
blique! en  embrassant  sa  cocarde  tricolore;  et 
à  l'instant  il  tomba  percé  de  coups.  La  conven- 
tion nationale  décréta  que  les  honneurs  du  Pan- 
théon lui  seraient  accordés,  et  qu'une  gravure 
représentant  sa  mort  serait  envoyée  à  toutes 
les  écoles  primaires,  afin  que  chaque  citoyen  pût 
apprendre  dès  l'enfance  que  le  dévouement  à  la 
patrie  est  un  devoir.  Une  pension  fut  accordée  à 
la  mère  de  Barra;  c'était  une  dette,  car  lesjeune 
soldat  la  nourrissait  avec  sa  paye.  Un  stagiaire 
qui  cherche  ses  inspirations  dans  la  gloire  du 
peuple,  a  exposé  au  salon  de  1839  une  belle  sta- 
tue qui  représente  Barra  expirant  :  le  jeune  ré- 
publicain, couché  à  terre,  serre  contre  son  cœur 
la  cocarde  nationale,  et  semble  protester  ju?que 
dans  la  mort  contre  le  drapeau  blanc ,  qu'on  a 
voulu  lui  faire  saluer;  sa  main  tient  encore  son 
sabre  brisé.  Sur  le  piédestal,  l'artiste  avait  gravé, 
le  décret  de  la  convention  qui  honorait  la  mé- 
moire de  l'héroïque  Barra  ;  le  directeur  du  Musée 
a  jugé  à  propos  de  faire  cacher  sous  du  plâtre 
cette  inscription. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

BARRA  (Pierre),  médecin,  vivait  à  Lyon 
vers  la  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  de  l'Abus  de  l'antimoine  et  de  la  saignée; 
Lyon,  1664,  in-12;  —  de  V  Usage  de  la  glace, 
de  la  neige  et  du  froid,  1671  et  1675,  in-12;  — 
de  Veris  terminis  Partus  humani;  accessit 
historia  mulieris  romanse,  jam  ab  annis  qua- 
tuor gravidas,  1666,  in-8°. 

Biographie  médicale. 

BARRABAND  (  Pierrc-Paul),  célèbre  peintre 
d'oiseaux,  professeur  à  l'école  des  arts  à  Lyon, 
né  à  Aubusson  en  1767,  mort  à  Lyon  le  1^"^  oc- 
tobre 1809.  Il  dessina  et  peignit  pour  la  collection 
des  oiseaux  de  le  Vaillant  (  Histoire  naturelle 
des  oiseaux  d'Afrique  ),  et  fournit  aussi  des 
planches  au  Buffon  publié  par  Sonnini,  à  YEis- 
toire  des  insectes  de  Latreille,  au  magnifique 
ouvrage  sur  l'Egypte,  et  exécuta  de  nombreux 
dessins  pour  la  manufacture  des  Gobelins. 

JouUctte,  Histoire  de  la  Manche,  t.  U,  p.  111. 

BARRABAS.  Voy.   BarABAS. 

*BARRACCA    (  François-Antoine  ) ,  jésuite 


—  BARRAL  554 

natif  de  Cosenza,  mort  à  Paola  le  22  janvier 
1732.  On  a  de  lui  :  Deçà  di  Panegirici;  Venise, 
1716,  in-8°. 
MazzuchelU,  Scrittori  d'Italia. 
*BARRACCO  (Maurice),  écrivain    italien, 
natif  de  Cosenza  dans  le  royaume  de  Naples. 
On  a  de  lui  :  un  XiÔJ'o  di  prie  Comédie  curiose; 
1615. 
Toppi,  Bibliotheca  NapoUtana. 

BARRADAS  OU  BARBADics  (Sébastien), 
théologien  portugais,  né  en  1542,  mort  le  14  avril 
1615.  n  était  issu  d'une  famiUe  noble,  et  appar- 
tenait à  la  compagnie  de  Jésus.  Il  professa  à 
Coïmbre  et  à  Évora  la  rhétorique  et  la  philo- 
sophie avec  un  tel  éclat,  qu'on  le  surnomma  le 
saint  Paul  du  Portugal.  Sa  conduite  était  en 
effet  celle  d'un  saint  ;  et  il  fut  en  si  grande  véné- 
ration, qu'on  venait  de  loin  pour  le  voir  et  em- 
porter un  morceau  de  ses  vêtements.  Il  mourut 
à  soixante-treize  ans ,  et  laissa  :  Comment,  in 
historiam  et  ooncordiam  evangelicam  ;  —  Iti- 
nerarium  filiorum  Israël  ex  jEgijpto  in  ter- 
ram  promissionis. 

Alegambe,  Bibliotheca  scriptorum  Sûcietatis  Jesu.  — 
Lemlre,  De  script,  sœculi  xyil. 

BARRAL  (Joseph-Marie  de),  magistrat, 
connu  aussi  sous  le  nom  de  marquis  de  Mont- 
ferrat,  né  à  Grenoble  en  1742,  mort  le  14  juin 
1828.  D  était  président  à  mortier  au  parlement 
de  cette  ville,  lorsque  la  révolution  éclata.  Ses 
concitoyens  le  mirent  en  1789  à  la  tête  de  leur 
municipalité.  A  l'organisation  des  administrations 
départementales  en  1790,  il  fut  fait  président 
du  département  de  l'Isère,  et,  l'année  suivante, 
juge  au  tribunal  de  cassation.  La  modération  de 
ses  principes  mit  ses  jours  en  danger,  sous  le  ré- 
gime de  la  terreur.  Mis  en  liberté  après  le  9  ther- 
midor, il  revint  à  Grenoble,  et  fut  nommé 
commandant  de  la  garde  nationale  de  cette  ville. 
Après  le  18  brumaire,  on  lui  confia  une  seconde 
fois  la  place  de  maire  ;  il  ne  la  quitta  que  pour 
occuper  celle  de  président  du  tribunal  d'appel. 
Nommé  en  1805  membre  du  corps  législatif,  il 
en  sortit  en  1808,  et,  peu  de  temps  après,  ii 
devint  premier  président  de  la  cour  impériale  de 
Grenoble.  On  lui  doit  une  Description  du  dé- 
partement de  V Isère,  Grenoble  1800,  broch. 
in-8°  (de  40  pages). 

Biographie  des  Contemporains. 

BARRAL  (André- Horace-François,  vicomte 
de),  général,  frère  du  précédent,  né  à  Grenoble 
le  17  août  1743  ,  mort  à  Voù-on  le  15  août  1829, 
fit  d'abord  les  dernières  campagnes  de  la  guerre 
de  sept  ans  comme  sous-lieutenant  au  régiment 
de  la  Ferronnays;  après  1763,  il  revint  dans  l'é- 
tat-major  de  M.  Bourcet,  et  rédigea  par  ordre  de 
cet  officier  général  des  Mémoires  sur  la  chaîne 
des  Alpes,  depuis  le  col  de  Tende  jusqu'au  Saint- 
Gothard.  En  1792,  il  servait  comme  maréchal 
de  camp  dans  l'armée  des  Alpes,  commandée  par 
Kellermann.  Un  ordre  de  la  convention,  d'après 
lequel  il  devait  se  rendre  dans  la  Vendée,  le  dé- 


555 


BARRAL 


556 


termina  à  éraigrer.  De  retour  en  France,  il  fut 
nommé  en  1805  préfet  du  Cher,  et  exerça  ses 
fonctions  jusqu'en  1813,  où  il  sollicita  sa  retraite. 
Il  habitait  sa  terre  du  Voiron,  lorsque  les  Au- 
trichiens occupèrent  en  janvier  1814  le  départe- 
ment du  Mont-Blanc.  Soaâge  avancé  et  la  rigueur 
de  la  saison  ne  l'empêchèrent  pas  de  payer  de  sa 
personne  ;  U  se  mit  à  la  tête  du  petit  nombre  de 
troupes  qui  se  mirent  à  sa  disposition,  et  défen- 
dit ce  poste  des  Échelles  jusqu'à  ce  que  des 
forces  supérieures  l'eussent  obligé  de  l'abandonner 
pour  se  replier  sur  Grenoble.  On  a  de  lui  :  Mé- 
moire sur  les  usines  employées  à  la  fabrication 
du  fer  dans  le  département  du  Cher;  Paris, 
1805,  in-8°  {Journal  des  Mines ,  t.  XXVI);  — 
Lettre  à  M.  Éloi  Johanneau,  en  réponse  à  un 
mémoire  de  M.  Mongez  sur  les  signaux  chez 
les  Gaulois  (Mémoires  de  l'Académie  celtique, 

t.  n). 

Quérard,  la  France  litléraire.  -  Biographie  des  Con- 
temporains. 

BARRAL  ( Louis- Mathias,. comte oe),  arclie- 
véque  de  Tours,  né  le  26  avril  1746,  mort  le  6 
juin  1816.  n  étudia  au  séminaire  de  Saint-Sulpice 
à  Paris.  A  peine  eut-il  terminé  ses  études,  que  le 
cardinal  de  Luynes  se  l'attacha,  l'emmena  avec 
lui  à  Rome,  et  le  choisit  à  son  retour  pour 
grand  archidiacre  de  son  diocèse.  En  1785,  l'abbé 
Barrai  fut  nommé  agent  général  du  clergé.  Au 
commencement  de  la  Révolution,  l'abbé  de  Barrai 
était  coadjuteur  de  l'évêque  de  Troyes,  son  on- 
cle, qui,  devenu  infirme,  lui  céda  sou  évêché. 
En  1788,  U  fut  nommé  évêque  in  partibus.  U 
refusa  de  prêter  le  serment  de  la  constitution 
civile,  et  fut  obligé  de  s'expatrier.  Il  se  retira 
d'abord  en  Suisse  auprès  de  M.  de  Belloy,  de- 
puis archevêque  de  Paris;  de  la  Suisse,  il  passa 
en  Angleterre ,  où  se  trouvait  une  grande  partie 
du  haut  clergé  de  France.  Après  l'événement  du 
18  brumaire,  il  donna  sa  démission,  avec  qua- 
rante-quatre autres  évoques,  pour  faciliter  la 
conclusion  du  concordat.  Le  prélat  démissionnaire 
eut  bientôt  lieu  de  se  louer  de  cette  déférence  aux 
volontés  du  chef  de  l'Église.  De  retour  en  France, 
il  obtint  l'accueil  le  plus  flatteur  du  premier  con- 
sul, qui  lui  confia  la  mission  délicate  de  soumettre 
à  la  nouvelle  constitution  les  prêtres  du  diocèse 
de  Poitiers.  Son  esprit  conciliateur  parvint  à  les 
ramener  à  son  opinion ,  et  il  obtint  le  siège  de 
Meaux  pour  récompense  de  ses  services.  Après 
l'établissement  du  gouvernement  impérial,  0  fut 
successivement  aumônier  de  la  princesse  Caro- 
line et  de  l'impératrice  Joséphine.  Vers  la  même 
époque,  l'archevêque  de  Tours  vint  à  mourir,  et 
l'évêque  de  Meaux  fut  nommé  pour  le  remplacer. 
L'empereur,  qui  avait  souvent  éprouvé  l'habileté 
de  Barrai  dans  les  différends  qu'il  avait  eus  avec 
le  clergé,  se  servit  de  lui  dans  toutes  ses  négo- 
ciations avec  le  pape,  et  lui  témoigna  tout  le  prix 
qu'il  attachait  à  ses  services  en  le  nomment  sé- 
nateur et  comte  de  l'empire.  Le  nouvel  arche- 
vêque, sensible  à  tant  de  marques  de  l'affection 


de  son  souverain,  ne  laissa  échapper  aucune  oc- 
casion de  lui  prouver  sa  reconnaissance,  et,  ce 
qui  est  plus  rare,  il  lui  resta  fidèle  et  attaché.  Ce 
fut  lui  qui,  le  2  juin  1814,  prononça  l'oraison  fu- 
nèbre de  Vimpératrice  Joséphine  ;  et  à  la  messe 
qui  eut  lieu  le  jour  de  l'assemblée  solennelle  du 
champ  de  mai,  le  1"  juin  1815,  il  officia  pontifi- 
calement.  A  la  rentrée  de  Louis  XVm,  Barrai 
fut  déclarédémissionnairepar  l'ordonnance  royale 
du  24  juillet  1815,  et  il  donna  lui-même  la  dé- 
mission de  son  archevêché.  Depuis ,  il  crut  de- 
voir publier  un  mémoire  justificatif,  que  peut-être 
la  pureté  de  ses  intentions  et  la  dioiture  connue 
de  son  caractère  am-aient  pu  le  dispenser  de 
produire.  On  a  de  lui  :  une  Lettre  à  M.  C.  Bu- 
tler, contre  le  serment  de  liberté  et  d'égalité  ;  — 
Sentiment  de  M.  l'évêque  de  Troyes,  résidant 
à  Londres,  sm*  la  légitimité  et  la  fidélité,  ou  ré- 
ponse à  un  écrit  intitulé  Véritable  état  de  la 
question  de  la  promesse  de  fidélité  à  la  consti- 
tution, demandée  aux  prêtres  ;  Paris ,  1800  ;  — 
Fragments  relatifs  à  Vhistoire  ecclésiastique 
du  dix-neuvième  siècle;  Paris,  1814,  in-8°  :  on 
trouve  dans  ces  fragments  des  mémoires  rela- 
tifs aux  négociations  avec  le  pape  en  1810  et  en 
1812,  et  d'autres  écrits  qui  ont  rapport  au  même 
sujet;  —  Discours  prononcé  par  M.  l'arche- 
vêque de  Troyes  aux  obsèques  de  S.  M.  l'im- 
pératrice Joséphine;  Paris,  1814, in-8°;  —  Dé- 
fense des  libertés  de  l'Église  gallicane,  et  de 
rassemblée  du  clergé  de  France  tenue  en 
1782,  ou  Réfutation  de  plusieurs  ouvrages 
publiés  récemment  en  Angleterre  sur  l'in- 
faillibilité du  pape,  ouvrage  posthume;  Pa- 
ris, 1817,  in-4°. 

Biographie  des  Contemporains. 

BARRAL  (l'abbé  Pierre),  savant  littérateur, 
né  à  Grenoble  vers  le  commencement  du  dix-hui- 
tième siècle,  et  mort  à  Paris  le  21  juin  1772.  Il 
vint  de  bonne  heure  à  Paris,  où  il  fit  quelques 
éducations  particulières.  Il  était  janséniste,  et  au 
nombre  de  ceux  qui  écrivaient  avec  le  plus  de 
violence  contre  les  ennemis  de  Port-Royal.  Il 
développa,  de  concert  avec  les  PP.  Guibaub  et 
Valla,  oratoriens,  ses  sentiments  dans  son  Dic- 
tionnaire historique,  littéraire  et  critique  des 
hommes  célèbres,  1758  (Boissons  et  Troyes  ), 
6  vol.  in-8".  On  a  dit  avec  quelque  raison,  que 
ce  hvre  était  le  martyrologe  du  jansénisme,  fait 
par  un  convulsionnaire.  Malgré  ce  défaut,  ce  dic- 
tionnaire peut  être  lu  avec  intérêt.  On  a  encore 
de  lui  :  un  extrait  des  lettres  de  madame  de 
Sévigné,  1788,  in-12,  sous  le  titre  Sevigniana; 

—  un  abrégé  estimé  du  Dictionnaire  des  anti- 
quités romaines,  Paris,  1776,  et  ( seconde  édi- 
tion )  1796,  2  vol.  in-8°;  —  un  Dictionnaire 
historique,  géographique  et  moral  de  la  Bible, 
1758,  2  vol.  'mr%° ;  —  Lettres  à  M***  (sur  l'ou- 
vrageintitulé  Querelles  littéraires);  1762, in-12; 

—  Appelants  célèbres,  avec  un  Discours  sur 
rappel;  Paris,  1763,  in-12; —  Maximes  sîir 
le  devoir  des  rois  et  le  bon  tisage  de  leur 


557 


autorité;  Paris,  1754,  in-12  :  cet  ouvrage  parut 
encore  sous  les  deux  titres  suivants  :  Manuel 
des  souverains,  1754,  in-12  ;  Principes  sur  le 
gouvernement  monarchique;  Londres,  1755, 
in-12.  Barrai  a  été  l'éditeur  des  Mémoires  his- 
toriques et  littéraire  de  l'abbé  Goujet,  1767, 
in-12. 

ChaudoD  et  Delandlne ,  Nouveau  Dictionnaire  histo- 
rique. 

^BARRÀL  {Jean-Augustin),  chimiste  fran- 
çais, né  à  Metz  (Moselle)  en  1819.  Il  fit  ses  études 
au  collège  de  Metz,  et  fut  reçu  en  1838  à  l'École 
polytechnique,  d'où  il  sortit  en  1840  pour  entrer 
dans  l'administration  des  tabacs.  Dès  ce  moment 
il  se  livra  à  l'étude  des  sciences.  Il  débuta  par 
rechercher  dans  la  feuille  de  tabac  la  substance 
toxique  qu'on  y  soupçonnait,  mais  qu'on  n'était 
pas  encore  parvenu  à  obtenir  pure  et  à  analyser. 
Il  parvint  ainsi  à  isoler  la  nicotine ,  alcali  puis- 
sant dont  une  seule  goutte  suffit  pour  donner  la 
mort  à  un  chien ,  et  dont  les  propriétés  véné- 
neuses ont  été  employées  pour  commettre  un 
crime  fameux  dans  les  annales  judiciaires  (1). 

M.  Barrai  quitta  bientôt  l'administration  des 
tabacs  pour  se  livrer  exclusivement  à  l'enseigne- 
ment et  aux  sciences.  En  1845  il  fut  nommé  ré- 
pétiteur de  chimie  à  l'École  polytechnique,  et 
depuis  1841  il  professe  la  chimie  et  la  physique 
à  l'École  préparatoire  du  collège  Sainte-Barbe. 

Ses  principaux  travaux  ont  porté  successive- 
ment :  sur  la  Précipitation  de  l'or  à  l'état  mé- 
tallique; —  sur  la  Constitution  des  faïences 
émaillées; —  sur  la  Puissance  magnétique  des 
aimants  artificiels.  En  1850,  il  exécuta  deux 
voyages  aéronautiques  avec  M.  Bixio.  Dans  le  se- 
cond de  ces  voyages ,  les  deux  observateurs  se 
trouvèrent  au  milieu  de  petits  glaçons  qui  réflé- 
chissaient la  lumière  du  soleil  de  manière  à  en 
former  une  image  placée  au-dessous  du  ballon  ; 
ils  ont  ainsi  vérifié  l'hypothèse  de  l'abbé  Ma- 
riette sur  la  cause  des  halos  et  parasélènes,  qu'il 
attribuait  à  des  glaçons  suspendus  dans  les  hautes 
régions  de  l'atmosphère.  MM.  Barrai  et  Bixio  se 
trouvaient  à  une  hauteur  de  plus  de  7,000  mètres, 
et  ils  enduraient  le  froid  excessif  de  —  40°,  celui 
de  la  congélation  du  mercure ,  précisément  à  la 
même  hauteur  où,  en  1806,  Gay-Lussac  n'avait 
trouvé  que  —  10°.  Il  a  été  ainsi  démontré  que  la 
température  des  différentes  couches  atmosphé- 
riques subit  les  variations  analogues  aux  va- 
riations de  la  température  à  la  surface  de  la 
terre. 

Dès  le  début  de  M.  Barrai  dans  la  carrière 
scientifique ,  ses  idées  s'étaient  portées  vers  les 
applications  de  la  science  à  l'agriculture.  Ainsi, 
dès  1843 ,  il  publia  un  travail  sur  la  cliimie  agri- 
cole pour  montrer  que  toute  la  théorie  des  en- 
grais ne  résidait  pas  dans  l'appréciation  de  l'azote, 
mais  qu'il  fallait  tenir  compte,  comme  on  com- 
mence à  le  faire  aujourd'hui,  du  mode  de  com- 

{i)  y  oyez  dans  la  Gazette  des  Tribunaux,  1850,  les  dé- 
tails du  procès  Bocarmé. 


BARRAL  —  BARRAS  558 

binaison  de  cet  élément,  et  de  son  association 
avec  les  autres  matériaux  utiles  à  la  végétation. 
Depuis  cette  époque,  M.  Barrai  n'a  fait  qu'en- 
trer plus  avant  dans  cette  voie.  Il  a  publié  un 
long  mémoire  sur  la  Statique  chimique  de 
l'homme,  contenant  de  longues  expériences  faites 
sur  lui-même  et  sur  ses  enfants  ;  puis  un  mémoire 
sur  la  Statique  chimique  du  mouton  ;  enfin  un 
livre  sur  la  Statique  chimique  de  tous  les  ani- 
vtuuux  domestiques ,  en  envisageant  surtout  la 
question  au  point  de  vue  des  effets  que  peut 
produire  l'emploi  du  sel  marin.  M.  Barrai  a  fait 
en  outre  diverses  expériences  sur  les  engrais ,  la 
fabi'ication  du  beurre,  et  enfin  un  travail  consi- 
dérable sur  l'analyse  des  matières  contenues  dans 
les  eaux  de  pluie.  Ce  dernier  travail  se  continue 
sous  les  auspices  de  l'Académie  des  sciences,  qui 
a  fourni  à  l'auteur  des  appareDs  de  platine  qui 
permettront  de  résoudre  toutes  les  questions  sur 
le  sujet  comporté. 

M.  Barrai  a  publié  de  nombreuses  notices 
scientifiques  dans  Xà  Revue  des  Deux  Mondes, 
dans  le  Dictionnaire  des  arts  et  manufac- 
tures, Y  Encyclopédie  moderne ,  dans  le  Jour- 
nal d'agriculture  pratique,  dans  les  Annales 
de  chimie  et  de  physique,  et  Y  Annuaire  mé- 
téorologique. Depuis  1 850 ,  il  dirige  le  Journal 
d'agriculture  pratique,  publication  fondée  en 
1837  par  M.  Bixio. 

^BARRALis  {Barthélémy),  méàsicm.  fran- 
çais, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  H  fut  docteur  régent  de  la  faculté 
de  Paris.  On  a  de  lui  une  traduction  de  l'ou- 
vrage de  Sylv.  Facio  sur  la  peste  (Paris,  1620, 
in-S",  et  1624).  D'après  l'opinion  de  Barralis,  Ja 
peste  n'est  pas  cont^euse. 

Biographie  médicale. 

BARRALLiER  (  Honoré-Fronçois-Noël-Do- 
minique),  enfant  prodige,  né  à  Marseille  le  10 
avril  1805,  mort  le  24  juUlet  1821.  A  quinze  ans 
il  avait  achevé  ses  études,  et  se  proposait  d'aller 
à  Paris  pour  y  étudier  les  langues  orientales, 
lorsqu'il  mourut  à  l'âge  de  seize  ans,  à  la  suite 
d'un  bain  pris  en  sortant  d'un  repas.  On  a  de 
lui  :  Discours  sur  l'immortalité  de  l'âme, 
œuvre  posthume  ;  Marseille ,  1822,  in-8°. 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Mahul,  Annuaire 
nécrologique,  1821,  p.  2. 

*BABRANC!0  (ii'rcnf ois),  peintre  espagnol, 
vivait  en  Andalousie  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-septième  siècle.  C'était  un  peintre  de  genre; 
on  a  de  lui  des  bambochades,  auxquelles  il  savait 
donner  de  la  couleur  et  de  la  vérité. 

QuUUet,  Dictionnaire  des  Peintres  espagnols. 

BARRAS  {Louis,  comte  de),  général  de  ma- 
rine, natif  de  Provence,  mort  vers  la  fin  du  dix- 
huitième  siècle.  Il  suivit  le  comte  d'Estaing  dans 
sa  campagne  au  nord  de  l'Amérique ,  et  combat- 
tit en  1782,  sous  les  ordres  de  Grasse,  contre 
l'amiral  Hood ,  dans  la  baie  de  Saint-Christo- 
phe, aux  Antilles.  Il  s'empara  ensuite  des  colo- 
nies anglaises  de  Névis  et  de  MontfeiTat,  et  prit 


559 


BARRAS 


560 


sa  retraite  à  la  couclusion  de  la  paix,  en  1783. 

/De  Coarcelles,  Dictionnaire  des  généraux  français.  ' 
BARRAS  {Paul  -François  -Jean  -  Nicolas , 
comte  de),  membre  du  Directoire,  né  le  30  juin 
1755  à  Lohempoux  (Provence),  mort  à  Chaillot, 
près  Paris,  le  29janvier  1829.  Il  embrassa  d'abord 
la  carrière  militaire ,  servit  comme  sous-lieute- 
nant au  régiment  de  Languedoc,  se  rendit  à  l'île 
de  France  en  1775,  et  passa  dans  le  régiment  de 
Pondichéry.  Après  la  prise  de  cette  ville,  il  servit 
sur  l'escadre  de  Suffren,  puis  au  cap  de  Bonne- 
Espérance  ,  et  revint  enfin  en  France  avec  le 
grade  de  capitaine.  La  dépravation  de  ses  mœurs 
l'entraîna  dans  des  dépenses  qui  absorbèrent 
bientôt  toute  sa  fortune.  La  révolution  éclata  : 
c'était  pour  les  hommes  perdus  de  dettes  une 
occasion  favorable  ;  Barras  en  profita.  11  avait 
deviné,  à  l'énergie  de  la  manifestation  populaire, 
que  la  victoire  ne  serait  pas  pour  la  royauté  ; 
aussi  se  rapprocha-t-il  du  tiers  état,  dans  les  as- 
semblées des  bailliages  de  Provence.  Après  avoir 
fait  acte  de  patriotisme  dans  sa  province,  il  ac- 
courut à  Paris,  où  il  espérait  pouvoir  utiliser 
cette  brûlante  activité  qui  le  tourmentait.  Le  14 
juillet,  0  assista  à  l'attaque  de  la  Bastille;  le  10 
août,  à  la  prise  des  Tuileries.  Ce  n'étaient  point 
ses  opinions  républicaines  qui  le  jetaient  ainsi 
au  milieu  des  assaillants  :  on  peut  en  avoir  la 
preuve  en  l'écoutant  déposer,  comme  témoin, 
dans  les  poursuites  que  fit  le  Châtelet  sur  les 
journées  des  5  et  6  octobre.  H  raconte  «  qu'ayant 
entendu,  le  5,  trois  personnes  dire  des  horreurs 
du  roi  et  de  la  reine,  il  avait  voulu  leur  repré- 
senter l'innocence  du  roi;  mais  qu'ayant  été  mal 
reçu,  il  s'était  éloigné  en  frémissant  d'horreur.  ■» 
Au  moisd'août  1792,ilfutnomméjuréà  la  haute 
cour  d'Orléans,  et,  en  septembre,  député  du  dé- 
partement du  Var  à  la  convention  nationale  : 
il  y  vota  la  mort  de  Louis  XVI  sans  sursis  ni 
appel.  En  octobre  1793,  il  fut  envoyé  en  mis- 
sion dans. le  Midi  avec  Fréron;  là,  les  deux  re- 
présentants punirent  sévèrement  les  contre-révo- 
v^  lutionnaires  de  Marseille_,  et  ramenèrent  tout  à 
l'obéissance.  Alors  Barras,  se  séparant  de  Fréron, 
s'embarqua  à  Saint-Tropez,  arriva  à  Nice,  et  ar- 
rêta, au  milieu  de  la  nuit,  le  général  Brunet , 
accusé  d'avoir  livré  Toulon  aux  Anglais,  de  con- 
cert avec  l'amiral  Trogoff.  Il  revint  ensuite 
presser  le  siège  de  cette  ville  ;  et,  lorsqu'elle  eut 
été  prise  par  les  troupes  de  la  convention,  U 
sévit  contre  les  traîtres  qui  avaient  appelé  les 
Anglais.  Sa  réputation  de  patriotisme  était  si 
bien  établie  dans  le  Midi ,  que  lui  et  Fréron  fu- 
rent les  seuls  représentants  qui  ne  fussent  pas 
dénoncés  aux  Jacobins  par  les  sociétés  populaires 
de  ce  pays.  Mais  Robespierre  ne  s'abusa  pas  sur 
ses  semblants  de  patriotisme  :  il  connaissait  la 
profonde  immoralité  de  Barras;  plusieurs  fois 
il  eut  l'intention  d'en  provoquer  l'arrestation. 
Barras  le  sut  ;  alors  il  travailla  à  renverser  la 
Montagne,  et  fut  un  des  plus  violents  auteurs 
de  l'événement  du  9  thermidor  :  c'est  lui  qui  se 


mit  à  la  tête  des  troupes  qui  s'emparèrent  de 
Robespierre  à  l'hôtel  de  ville.  «  Cet  événement 
lui  donna  une  grande  célébrité.  Tous  les  ther- 
midoriens, après  la  chute  de  Robespierre ,  de- 
vinrent les  hommes  de  la  France.  «  {Mémorial 
de  Sainte-Hélène.)  Le  lendemain,  il  se  démit 
du  commandement,  et  lût  élu  secrétaire  de  la 
convention.  Le  23  septembre,  il  accusa  Moyse, 
Bayle  et  Granet,  d'avoir  causé  les  soulèvements 
du  Midi,  et  fut  lui-même  accusé  par  Escudier  et 
Granet  d'avoir  dilapidé  les  deniers  publics.  Un 
décret  vint  à  son  secours  et  le  justifia,  à  défaut 
de  preuves  valables.  Au  mois  de  novembre  1794, 
il  fut  adjoint  au  comité  de  sûreté  générale,  et  se 
montra  l'un  des  plus  ardents  persécuteurs  des 
montagnards.  En  janvier  1795,  il  parla  contre 
les  émigrés  de  l'Alsace,  en  faveur  desquels  Ben- 
taboUe  réclamait,  et  provoqua  la  célébration  de 
l'anniversaire  de  la  mort  de  Louis  XVI.  Le  4  fé- 
vrier, il  fut  élu  président  de  la  convention  ;  le 
12  germmal,  il  fit  déclarer  Paris  en  état  de  siège, 
lorsque  le  peuple  vint  aux  portes  de  la  salle  de- 
mander du  pain  et  la  constitution  de  1793.  Le 
l^''  prairial  suivant,  il  fut  chargé  de  la  direction 
de  la  force  armée  qui  repoussa  la  tentative  du 
parti  populaire.  Le  13  vendémiaire,  il  commanda 
encore  les  troupes  de  la  convention,  et  s'adjoi- 
gnit le  général  Bonaparte,  qui,  sous  son  nom, 
réprima  l'insurrection  royaliste.  On  imagina,  u 
pour  se  défaire  subitement  des  trois  commis- 
saires près  de  l'armée  de  l'intérieur ,  de  réunir 
dans  la  personne  de  Barras  les  pouvoirs  de  com- 
missaire et  ceux  de  commandant  de  cette  ar- 
mée ;  mais  les  circonstances  étaient  trop  graves 
pour  lui  :  elles  étaient  au-dessus  de  ses  forces.  — 
«  Barras,  dit  l'empereur,  n'avait  pas  fait  la  guerre, 
il  avait  quitté  le  service  n'étant  que  capitaine  ;  il 
n'avait  d'ailleurs  aucune  connaissance  militaire. 
Les  événements  de  thermidor  et  de  vendémiaire 
le  portèrent  au  Directoire.  Quoiqu'il  n'eût  point 
les  quaUtés  nécessaires  pour  cette  place,  il  fit  ce- 
pendant mieux  que  ceux  qui  le  connaissaient 
n'attendaient  de  lui.  Il  donna  de  l'éclat  à  sa 
maison  ;  il  avait  un  grand  train  de  chasse,  et  fai- 
sait une  dépense  considérable.  Quand  il  sortit 
du  Directoire,  au  18  brumaire,  il  lui  restait 
encore  une  grande  fortune;  il  ne  la  dissimulait 
pas.  Cette  fortune  n'était  pas,  il  s'en  faut,  de 
nature  à  avoir  influé  sur  le  dérangement  des 
finances;  mais  la  manière  dont  0  l'avait  acquise, 
en  favorisant  les  fournisseurs ,  altéra  la  morale  f 
publique.  »  (Napoléon,  dans  le  Mémorial  de  { 
Sainte-Hélène.  ) 

Barras,  incapable  d'aucun  travail  suivi ,  lais- 
sait le  soin  de  l'administration  à  ses  collègues , 
et  s'entourait  de  femmes  perdues  et  d'agioteurs, 
qu'il  encourageait  par  son  exemple  et  par  la  pro- 
messe de  son  appui.  Malgré  la  turpitude  de  Bar- 
ras ,  ses  collègues  divisés  lui  accordèrent  beau- 
coup d'influence  pour  l'amener  à  eux.  Il  sentit 
l'avantage  de  sa  position,  et  ne  se  prononça  pour 
aucun  parti.  Cependant  il  se  forma  dans  le  sein 


561 


BARRAS  —  BARRAU 


562 


des  conseils  une  violeute  opposition,  dont  le  but 
était  de  limiter  la  puissance  du  Directoire  et 
surtout  celle  de  Barras.  Attaqué  avec  véhémence 
par  les  journaux  della  faction  clichyenne,  il  se 
vengea  en  attirant  au  Luxembourg  un  des  ré- 
dacteurs de  ces  feuilles ,  et  le  fit  fouetter  indigne- 
ment par  ses  laquais.  Cette  odieuse  affaire  fut  as- 
soupie au  moyen  d'une  grosse  somme  d'argent 
que  Barras  donna,  et  des  menaces  qu'il  fit.  Il  con- 
tribua ensuite  au  renouvellement  des  conseils 
par  le  coup  d'État  du  18  fructidor  an  V.  «  Après 
cette  journée,  Barras  fut ,  en  apparence,  l'homme 
le  plus  considérable  du  Directoire  ;  mais  en  réalité 
c'était  Rewbell  qui  avait  la  véritable  influence  des 
affaires.  Barras  soutint  constamment,  en  public, 
le  rôle  d'un  ami  chaud  de  Napoléon.  Lors  du  30 
prairial ,  il  eut  l'adresse  de  se  concilier  le  parti 
dominant  de  l'assemblée,  et  ne  partagea  pas  la 
disgrâce  de  ses  collègues.  »  (Napoléon,  dans  le 
Mémorial  de  Sainte-Hélène).  Depuis  ce  mo- 
ment il  régna  presque  seul,  jusqu'au  moment 
où  Sieyes  entra  au  Directoire,  le  30  prairial 
an  Vn.  D  resta  en  fonctions  même  après  la  vio- 
lente sortie  des  conseils  contre  Larevellière- 
Lépeaux,  Treilhard  et  Merlin;  mais  son  in- 
fluence diminua  beaucoup.  La  révolution  du  18 
brumaire  annula  son  rôle  politique  ;  le  lendemain, 
il  envoya  sa  démission,  avec  son  acquiescement 
à  des  événements  auxquels  il  ne  pouvait  plus  s'op- 
poser. Quelques  jours  après,  il  demanda  an 
consul  Bonaparte  de  protéger  sa  sortie  de  Paris'; 
et  il  se  retira  à  Grosbpis  ,^,  avec  une  escorte.  D 
renoua  alors  les  négociations  qu'il  avait  presque 
toujours  entretenues  avec  le  parti  royaliste;  puis, 
sachant  qu'il  était  sévèrement  surveillé  par  le 
gouvernement,  dont  il  n'avait  voulu  accepter 
aucunes  fonctions,  il  se  retira  à  Bruxelles ,  où 
le  fruit  de  ses  dilapidations  le  mi!^mêmê  de  dé- 
ployer un  luxe  effréné.  En  l'an  xui,  il  obtint  la 
permission  de  se  retirer  à  Marseille.  Depuis  cette 
époque,  il  parut  renoncerX'jouéf  tm  rôle  poli- 
tique. Cependant  il  paraît  certain  qu'il  eut  con- 
naissance de  la  conspiration  de  Mallet,  et  qu'il 
travailla  à  préparer  les  patriotes  de  la  Provence 
au  coup  de  main  que  ce  général  tenta  à  Paris. 
Il  fut  alors  exilé  à  Rome,  et  mis  sous  la  surveil- 
lance spéciale  d'un  commissaire  de  pohce,  ancien 
émigré,  n  refusa  d'entrer  dans  le  parti  de  Murât 
en  1814,  partit  de  Rome,  fut  arrêté  à  Turin  et 
conduit  à  Montpellier,  où  il  se  mit  à  intriguer 
dans  le  sens  des  royalistes.  Pendant  les  désastres 
de  la  campagne  de  1814,  l'ex-directeur  conspira 
ouvertement  pour  les  Bourbons ,  et  revint  à  Paris 
lors  de  la  rentrée  de  Louis  XVin.  Consulté  sur 
la  marche  du  gouvernement  par  MM.  de  Blacas 
et  d'André,  il  répondit  :  «  Vous  perdrez  le  roi,  et 
vous  ramènerez  nos  calamités  et  Bonaparte.  » 
N'ayant  pu  obtenir  une  audience  du  roi,  il  se 
retira  en  Provence ,  et  ne  revint  à  Paris  qu'a- 
près la  seconde  restauration.  Il  continua  jus- 
qu'à sa  mort  à  louvoyer  entre  la  royauté  et  la 
république.  Voici  le  portrait  de  Barras ,  tracé  par 


l'empereur  Napoléon  lui-même  :  «  Barras  était 
d'une  haute  stature;  il  parla  quelquefois  dans  des 
moments  d'orage ,  et  sa  voix  couvrait  alors  la 
salle.  Ses  facultés  morales  ne  lui  permettaient  pas 
d'aller  au  delà  de  quelques  phrases.  La  passion 
avec  laquelle  il  parlait  l'aurait  fait  prendre  pour 
un  homme  de  résolution.  Il  ne  l'était  point;  il 
n'avait  aucune  opinion  faite  sur  aucune  partie  de 
l'administration  pubUque  (1).  » 

Mémoires  de  Barras.  —  Biographie  des  Contempo- 
rains. —  Bûchez  et  Roux,  Hist.  parlementaire.  —  TLiers, 
Bist.  de  la  Révolution.  —  Mémorial  de  Sainte-Hélène. 

*  BARRAS  DE  LA  PENNE  (Jean- Antoine), 
officier  de  marine ,  natif  d'Arles ,  mort  à  Mar- 
seille le  18  juillet  1750.  Il  fut  commandant  du 
port  de  Marseille  et  inspecteur  des  constructions 
navales.  N'étant  encore  que  lieutenant  de  galère, 
il  se  fit  remarquer  au  bombardement  de  Gênes , 
où  il  coQunandait  un  détachement  de  cinquante 
grenadiers.  On  a  de  lui  :  Remarques  sur  la  dis- 
sertation des  Trirèmes,  ou  vaisseaux  de 
guerre,  par  le  P.  Languedoc,  de  la  compagnie 
de  Jésus;  Marseille,  Boy,  1722,  in-8°;  —Lettre 
critique  au  P.  Laval ,  de  la  compagnie  de 
Jésus,  professeur  royal  de  mathématiques  ; 
Marseille ,  1826,  in-4''  ;  —  Lettre  critique  écrite 
à  M.  le  Bailly  de  ***,  à  Marseille ,  le  dernier 
décembre  1725,  au  sujet  dhm  livre  intitulé 
«  Nouvelles  découvertes  sur  la  guerre,  etc.,  » 
avec  des  remarques  critiques  sur  les  trois 
nouveaux  systèmes  de  trirèmes,  ou  vais- 
seaux de  guerre  des  anciens ,  imprimées  dans 
les  Mémoires  de  Trévoux,  août ,  septembre, 
octobre  1722;  Marseille,  1727,  in-fol.  grand 
pap.  de  67  pages ,  avec  planche  et  vignettes  ;  — 
Réplique  à  la  réponse  du  P.  de  la  Mauge- 
raye,  insérée  dans  les  Mémoires  pour  f  his- 
toire des  sciences,  mars  1728,  a7't.  25;  Mar- 
seille, 1728,  petit  in-8°  de  76  pages,  avec  une 
planche  représentant  la  coupe  de  Tordre  des 
thranites  de  la  galère  de  Philopator.  La  Ré- 
ponse du  P.  de  la  Maugeraye  se  trouve  dans 
les  Mémoires  de  Trévoux  du  mois  de  mars 
1727.  Barras  s'était  en  outre  occupé  de  plusieurs 
ouvrages  que  son  âge ,  les  devoirs  de  son  état 
et  sa  faible  santé  ne  lui  permirent  pas  de  ter- 
miner. —  Nous  citerons  enti'e  autres  :  un  Dic- 
tionnaire instructif  et  critique  des  termes 
propres  aux  galères  ;  un  Portulan  de  la  mer 
Méditerranée ,  et  un  Mémoire  sur  la  descrip- 
tion des  rames ,  dans  lequel  il  se  proposait  de 
rectifier  les  erreurs  d'Isaac  Vossius.  Les  idées  de 
Barras  sur  l'architecture  navale  des  anciens  furent 
attaquées  par  M.  Turin,  son  compatriote. 
P.  Levol. 
Histoire  de  Provence  et  de  la  Marine. 

BARRA V  (Pierre-Bernard),  économiste  fran- 
çais, né  à  Toulouse  en  1767,  mort  en  1843.  Il 
débuta  en  1793  dans  la  carrière  administi-ative , 
et  obtint  ensuite  une  place  dans  les  bureaux  de  la 
guerre,  mais  il  n'y  resta  que  pende  temps;  un 

(1)  Napoléon,  dans  le  Mémorial  de  Sainte-Hélène, 


563 


BARRAU 


riche  mariage  l'ayant  rappelé  dans  ses  foyers,  il 
ne  s'occupa  plus  du  soin  de  faire  valoir  ses  pro- 
priétés ,  et  ce  soin  il  le  traduisit  en  principes  : 
«  De  petites  dépenses,  disait-il,  prévues  et  faites 
«  avec  ordre,  sont  à  peine  sensibles,  tandis  que 
«  les  fortunes  les  mieux  établies  sont  souvent 
«  dérangées  par  une  perte  inopinée;  qu'un  si- 
«  nistre  quelconque  perd  de  son  intensité,  selon 
«  qu'il  est  supporté  par  un  plus  grand  nombre 
«  d'intéressés.  >>  Fort  de  ces  vérités ,  il  établit 
pour  les  départements  du  midi  la  première  so- 
ciété d'assurances  mutuelles  qui  ait  existé  en 
France,  et  publia  en  1800,  sur  cette  matière,  son 
projet  primitif,  qu'il  étendit  à  tous  les  sinistres 
qui  menacent  la  propriété  et  les  individus.  Il  fit 
paraître  à  ce  sujet  :  Traité  des  Fléaux  et  des 
cas  fortuits,  ou  Manuel  du  propriétaire  de 
toutes  les  classes,  1816,  in-S"  :  ce  traité  donna 
l'essor  à  toutes  les  compagnies  qui  se  créèrent 
depuis.  On  a  encore  de  lui  :  Projet  d'assurances 
pour  les  récoltes  en  grains  et  vins ,  contre 
les  ravages  de  la  grêle;  Toulouse,  1801,  in-8°; 
et  Projet  d'assurances  réciproques  pour  les 
maisons  contre  l'incendie;  Toulouse,  1803, 
in-8°  ;  —  l'Ensemencement  et  la  culture  ren- 
dus plus  simples ,  plus  économiques  et  plus 
productifs,  au  moyen  du  semoir  et  du  sarcloir- 
Barrau;  Paris,  1833,  in-8°.  N.  Madroy. 
Biographie  des  Hommes  du  jour. 

*  BARRA  V  (  Théodore-Henri),  neveu  du  pré- 
cédent; pédagogue  français,  né  à  Toulouse  en 
1794.  Après  avoir  enseigné  successivement  aux 
collèges  de  Riom ,  d'Agen  et  de  Niort,  il  fut  ap- 
pelé en  1830  à  la  direction  de  celui  de  Chaumont 
(Haute-Marne),  et  prit  sa  retraite  en  1845.  On 
a  de  lui ,  entre  autres  :  Histoire  d'Agis  TV,  roi 
de  Lacédémone,  condamné  à  vioi-t  par  ses 
propres  sujets  ;  Clermont-Ferrand  et  Paris,  1817, 
in-S"  ;  —  Skander,  nouvelle  grecque  du  quin- 
zième siècle;  Paris,  Eymery,  1825,  in-12;  — 
De  l'Amour  filial.  Leçons  et  récits  adressés  à 
la  jeunesse;  Vans,  1836,  in-8";  —  Des  devoirs 
des  enfants  envers  leurs  parents  ;  Paris,  1837, 
in-18,  souvent  réimprimé  depuis;  —  Direction 
morale  pour  les  instituteurs  ;  Paris ,  Hachette, 
1840,  1  vol.  in-18,  3^  édition;  —  Simples  no- 
tions sur  V agriculture,  le  jardinage  et  les 
plantations; Paris,  in-12,  3'  édit.        N.  M. 

BARRA VD  {Jacques) ,  jurisconsulte  français, 
né  à  Poitiers  en  1555,  mort  dans  la  même  ville 
en  1626.  H  étudia  le  droit  à  Toulouse,  et  vint 
ensuite  plaider  au  barreau  de  Poitiers.  Parvenu 
à  un  âge  avancé,  il  écrivit  sur  le  droit  de  sa 
province.  On  a  de  lui  :  Coustumes  du  comté  et 
pays  de  Poictou  ,  avec  Annotations  sommai- 
res de  M.Jacques  Barraud;  Poitiers,  1625, 
in-4°.  Ces  annotations  se  retrouvent  dans  le 
Coutumier  général  du  Poitou ,  publié  en  1727 
par  J.  Boucheul ,  2  vol.  in-fol.  L'ouvrage  de 
Barraud  a  été  comparé  à  celui  de  Domat  sur  le 
droit  romain,  et  Jean  Faulcon,  commentateur  de 
Barraud,  l'a  mis  sur  la  même  ligne  que  Cujas. 


—  BARRE  564 

r BARRAUD  {Jacques),  fils  du  précédent,  ju- 
risconsulte et  poète  latin,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Recitatio  solemnis  de  sponsalibus  et  matri- 
monio,  1632,  in'-S"; —  une  Traduction  du  dis- 
cours de  la  jeunesse  de  Fox  Morzillo  ;  Paris , 
1579.  Cettfe  traduction  lui  est  attribuée  par 
Duverdier. 

Dreux  du  Radier,  Bibliothèque  historique  et  critique 
du  Poitou,  l.  m,  p.  278.  —Duverdier,  éd.  Rigoley  de  Ja- 
vlgny,  I,  607.  —  ChaudoB  et  Delandine,  Nouveau  Dic- 
tionnaire historique. 

BARRE  {Antoine  le  Fèvre  de  la),  général 
français,  né  vers  le  commencement  du  dix- 
septième  siècle,  mort  le  4  mai  1688,  fut  d'a- 
bord conseiller  au  parlement ,  et  remplit  succes- 
sivement les  fonctions  de  maître  des  requêtes,  > 
d'intendant  du  Bourbonnais  et  de  l'Auvergne , 
et  enfin  de  Paris.  H  quitta  ensuite  la  magistra- 
ture pour  la  marine,  et  parvint  en  peu  de  temps 
au  grade  de  capitaine  de  vaisseau.  Nommé 
gouverneur  de  la  Guyane  en  1663,  il  reprit 
Cayenne  sur  les  Hollandais ,  qui  s'en  étaient 
emparés.  Il  fut  créé  lieutenant  général  en  1667 
et  envoyé  aux  Antilles,  où  il  battit  les  Anglais, 
qu'il  força  à  lever  le  blocus  de  Saint-Christo- 
phe. En  1682,  il  fut  nommé  gouverneur  du! 
Canada  ,  en  remplacement  du  comte  de  Fronte-  ' 
nac.  Mais  d'un  âge  fort  avancé  déjà ,  il  ne  pou- 
vait plus  déployer  l'activité  nécessaire  dans  ua 
poste  où  il  fallait  sans  cesse  lutter  contre  les 
Anglais  et  les  sauvages.  Il  éprouva  quelques 
échecs  contre  leslroquois,  et  fut  rappelé, en 
1685.  On  a  de  lui  :  Description  de  la  France 
équinoxiale,  ci-devant  appelée  la  Guyane,  et 
par  les  Espagnols  El  Dorado;  Paris,  1666, 
in-4°  (livre  rare);  —  Journal  d'un  voyagt-- 
à  Cayenne ,  imprimé  à  la  suite  de  la  Rela- 
tion de  ce  qui  s'est  passé  dans  les  îles^et  la 
terre  ferme  de  l'Amérique  pendant  la  dernière 
guerre  avec  l'Angleterre  en  1666  et  1667  (rela- 
tion attribuée  à  Clodoré)  ;  Paris  ,  1671,  in-12. 

Pinard,  Chronologie  historique  ,  t.  IV,  p.  247.  —  Le  p. 
Charlevolx,  Histoire  de  la  Nouvelle-France,  llv  X  cl  XI.' 
—  Labut,  Nouveau  voyage  aux  îles  de  l'Amérique. 

BARRE  {Jean-François  Le  Fèvre,  chevalier 
DE  L\),  petit-fils  du  précédent,  périt  le  1*"  juillet 
1766,  à  l'âge  de  dix-neuf  ans  ,  victime  de  l'into- 
lérance religieuse.  Ce  malheureux  jeune  homme 
doit  toute  sa  célébrité  à  sa  fin  tragique  et  aux 
circonstances  qui  l'accompagnèrent.  Ainsi  que 
Calas  ,  il  ne  sortit  de  l'obscurité  que  le  dernier 
jour  de  sa  vie.  Le  chevalier  de  la  Barre  naquit 
à  Abbeville  en  1747.  Son  père  ayant  dissipé  une 
fortune  de  plus  de  quarante  mille  livres  de  rente, 
sa  tante,  abbesse  de  Villancourt,  appela  le  jeune 
de  la  Barre  auprès  d'elle,  en  prit  soin  comme  de 
son  propre  fils,  et,  lui  voyant  du  goût  pour  l'étal 
militaire,  elle  sollicita  une  compagnie  de  cavalerie 
qu'elle  était  près  d'obtenir.  Sur  ces  entrefaites,  un 
sieur  Duval  de  Saucourt,  chargé  de  quelques  af- 
faires du  couvent,  et  qui  avait  souvent  occasioi' 
de  voir  l'abbesse,  en  devint  amoureux.  Duval,' 


S65 

qui  avait  soixante  ans,  se  rendit  ridicule,  et  fut 
repoussé  avec  mépris.  Le  jeune  de  la  Barre  par- 
tagea l'indignation  de  sa  tante ,  et  traita  Duval 
avec  une  hauteur  insultante.  Celui-ci,  le  cœur 
ulcéré  ,  jura  de  se  venger.  Ayant  appris  que  le 
chevalier ,  et  le  jeune  d'Étallonde  de  Morival , 
fils  du  président  de  l'élection,  avaient  passé 
depuis  peu,  au  mois  de  juillet  1765,  devant  une 
procession  sans  ôter  leur  chapeau,  s'en  fit 
le  dénonciateur  :  il  peignit  cette  légère  dis- 
traction comme  un  horrible  attentat  contre  la 
religion.  Le  hasard  lui  vint  bientôt  en  aide,  et 
prêta  de  nouvelles  armes  à  sa  calomnie  et  à  sa 
fureur.  Le  9  du  mois  d'août  de  cette  même  an- 
née, un  crucifix  de  bois,  posé  sur  le  pont  neuf 
d'Abbeville ,  fut  mutilé.  L'évêque  d'Amiens,  de 
la  Motte  d'Orléans,  exagéra  la  gravité  de  cette 
irrévérence,  publia  un  monttoire  pour  obliger 
les  fidèles  à  révéler  les  auteurs  de  ce  crime , 
sous  peine  d'excommunication.  Saucourt  en 
accusa  le  chevalier  de  la  Barre,  et  rattacha  mé- 
chamment cette  dernière  aventure  à  celle  du 
mois  de  juillet.  Il  fouilla  dans  la  vie  passée  du 
jeune  homme,  et  découvrit  qu'il  avait  une  fois 
chanté  des  chansons  libertines  à  la  suite  d'un 
souper,  n  exalta  le  fanatisme  de  quelques 
hommes  du  peuple,  en  intimida  d'autres  au 
nom  de  la  religion,  pour  les  faire  déposer 
contre  le  chevalier  ;  et  lorsqu'il  crut  sa  trame 
assez  habilement  ourdie  pour  réussir ,  il  alla 
chez  le  premier  juge  de  la  sénéchaussée  d'Abbe- 
ville, déposa  contre  son  ennemi,  et  força  le  juge 
d'entendre  les  dénonciateurs.  La  procédure  une 
fois  commencée,  il  y  eut  une  foule  de  délations. 
Mais  ce  qui  surprit  étrangement,  et  parut  pres- 
que un  chàtùnent  infligé  par  la  Providence, 
c'est  que  quelques-uns  des  témoins,  suscités  par 
Duval  lui-même,  dénoncèrent  son  propre  fils 
comme  un  des  principaux  complices  des  im- 
piétés secrètes  reprochées  au  chevalier.  Duval 
fit  évader  son  fils,  et,  chose  inconcevable,  n'en 
•poursuivit  pas  moins  son  horrible  procès.  Le 
tribunal  d'Abbeville  condamna  le  jeune  d'Étal- 
londe ,  âgé  de  dix-huit  ans,  à  souffrir  l'amputa- 
tion de  la  langue  jusqu'à  la  racine,  et  l'amputa- 
tion de  la  main  droite  ,  à  la  porte  de  la  princi- 
pale église  ;  ensuite  il  devait  être  conduit  dans 
un  tombereau  à  la  place  du  marché,  être  atta- 
ché à  un  poteau  avec  une  chaîne  de  fer,  et  être 
brûlé  à  petit  feu.  Heureusement  le  jeune  d'É- 
tallonde parvint  à  s'échapper,  et  se  réfugia  en 
Prusse ,  où  il  fut  très-bien  accueilli  de  Frédé- 
ric II,  qui  le  mit  au  nombre  de  ses  officiers. 
«  Il  est,  dit  Voltaire,  regardé  par  tout  le  régiment 
comme  un  excellent  sujet  :  qui  sait  si  un  jour  il 
ne  viendra  pas  se  venger  de  l'affront  qu'on  lui 
a  fait  dans  sa  patrie?  »  Le  chevalier  de  la  Barre 
fut  condamné  à  avoir  la  langue  et  la  main 
droite  coupées ,  et  à  être  ensuite  brûlé  vif.  Un 
arrêt  du  parlement  de  Paris,  rendu  à  la  majo- 
rité de  cinq  voix  sur  vingt-cinq,  mitigea  le  juge- 
ment, en  ordonnant  que  le  chevalier  de  la  Barre 


BARRE  5C6 

serait  décapité  avant  d'être  livré  aux  flammes. 
«  Enfin,  dit  Voltaire,  le  1*""  juillet  1766 ,  se  fit 
dans  Abbeville  cette  exécution  trop  mémorable. 
Cet  enfant  fut  d'abord  appliqué  à  la  torture.  Voici 
quel  est  ce  genre  de  tourment  :  les  jambes  du  pa- 
tient sont  serrées  entre  des  ais  ;  on  enfonce  des 
coins  de  fer  ou  de  bois  entre  les  ais  et  les  genoux, 
les  os  en  sont  brisés .  Le  chevalier  s'évanouit  ;  mais 
il  revint  bientôt  à  lui ,  à  l'aide  de  quelques  li- 
queurs spiritueuses ,  et  déclara  sans  se  plaindre 
qu'il  n'avait  pas  de  compHces.  D  fut  ensuite  con- 
duit au  lieu  du  supplice ,  dans  un  tombereau  , 
avec  un  écriteau  sur  la  poitrine  ,  portant  :  Im- 
pie blasphémateur,  sacrilège  abominable  et 
exécrable.  On  avait  envoyé  de  Paris  cinq  bour- 
reaux pour  cette  exécution.  Il  monta  sur  l'écha- 
faud  avec  un  courage  tranquille ,  sans  plainte , 
sans  colère,  sans  ostentation.  Tout  ce  qu'il  dit 
au  religieux  qui  l'assistait  se  réduisit  à  ces  paro- 
les :  «  Je  ne  croyais  pas  qu'on  pût  faire  mourir 
un  jeune  gentilhomme  pour  si  peu  de  chose.  » 
«  Il  serait  devenu,  continue  Voltaire,  un  excellent 
officier  :  il  étudiait  la  guerre  par  principes  ;  il 
avait  fait  des  remarques  sur  quelques  ouvrages 
du  roi  de  Prusse  et  du  maréchal  de  Saxe,  les 
deux  plus  grands  généraux  de  l'Europe.  »  «  Vous 
vous  étonnez  sans  doute ,  monsieur,  «  dit  Vol- 
taire à  Beccaria ,  auquel  il  avait  adressé  la 
Relation  delà  mort  du  chevalier  de  la  Barre, 
«  qu'il  se  passe  tant  de  scènes  si  tragiques  dans 
un  pays  qui  se  vante  de  la  douceur  de  ses 
mœurs ,  et  où  les  étrangers  même  venaient  en 
foule  chercher  les  agréments  de  la  société;  mais 
je  ne  vous  cacherai  point  que  s'il  y  a  toujours 
un  certain  nombre  d'esprits  indulgents  et 
aimables  ,  il  reste  encore  dans  plusieiu-s  au- 
tres un  ancien  caractère  de  barbarie  que  rien 
n'a  pu  effacer.  Vous  retrouverez  encore  ce 
même  esprit  qui  fit  mettre  à  prix  la  tête  d'un 
cardinal  premier  ministre ,  et  qui-  conduisait 
l'archevêque  de  Paris,  un  poignard  à  la  main , 
dans  le  sanctuaire  de  la  justice.  Certainement  la 
religion  était  plus  outragée  par  ces  deux  actions 
que  par  les  étourderies  du  chevaUer  de  la  Barre  ; 
mais  voilà  comme  va  le  monde  :  Ille  crucem 
sceleris pretiumtulit,hic diadema.  »  (Œuvres 
de  Voltaire,  tome  XIH,  édition  de  Beuchot). 
La  mémoire  du  médheureux  de  la  Barre  fut  ré- 
habilitée par  un  décret  de  la  convention,  le 
15  novembre  1793. 

Voltaire,  Correspondance.  —  Dictionnaire  historique. 

RARRE  (  César-Alexis  CmcHEREAu ,  cheva- 
lier DE  LA.),  littérateur,  né  vers  1630  à  Langeais, 
dans  la  Touraine ,  mort  dans  les  premières  an- 
nées du  dix-huitième  siècle.  H  suivit  la  carrière 
militaire,  et  se  retira  avec  le  grade  de  capitaine. 
Il  cultiva  avec  succès  la  poésie.  On  a  lui  : 
des  Fables;  Cologne ,  1687,  in-S"  ;  —  Conseils 
à  une  jeune  dame  qui  entre  dans  le  monde; 
Tours  (vers  1690  ),  in-4''  (38  pages  );  —  une  épî- 
tre  en  vers  libres. 

Chalinel,  Histoire  de  Touraine,  t.  IV, 


567  BARRE 

BA  RBE  {François  Poulain  de  la.),  littérateur, 
né  à  Paris  en  juillet  1647,  mort  à  Genève  en 
mai  1723.  Il  s'adonna  à  la  philosophie,  aux 
belles-lettres  et  à  la  théologie.  Il  eut  la  cure  de 
la  Flamengrie  (dans  le  diocèse  de  Laon),  qu'il 
quitta  pour  se  retirer  à  Genève,  où  il  se  maria 
en  1690.  Il  y  enseigna  la  langue  française.  On 
a  de  lui  un  traité  De  l'égalité  des  deux  sexes , 
1673,  in-12.  Ses  autres  ouvrages  sont  :  De  V ex- 
cellence des  hommes  contre  l'égalité  des  sexes, 
1675,  in-12, 1692,.in-8''  ;  —  la  Doctrine  des  pro- 
testants sur  la  liberté  et  le  droit  de  lire  VÉ- 
criture  sainte,  sur  le  service  divin  en  langue 
entendue  ,  sur  l'invocation  des  saints,  sur  le 
sacrement  de  l'Eucharistie,  justifiée  par  le 
missel  romain  et  par  la  raison;  Genève,  1720, 
in-8°  ;  et  quelques  traités  d'éducation,  assez  mé- 
diocres. 

Le  long.  Bibliothèque  hiitoriqtie  de  la  France. 

BARRE  { Jean- Jacques  de  la),  théologien 
protestant ,  fils  du  précédent ,  naquit  à  Genève 
en  1696,  et  mourut  en  1751.  Il  a  publié  :  Pen- 
sées philosophiques ,  in-12  ;  —  Dialogues  sur 
divers  sujets,  in-12. 

Qaérard,  la  France-  littéraire. 

BARRE  {Jean  de  la  ),  antiquaire,  prévôt  de 
Corbeil,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Antiquités  de 
la  ville,  comté  et  châtellenie  de  Corbeil,  1647, 
in-4°. 

LeloDg ,  Bibliothèque  historique  de  la  France. 

BARRE  (  Jean  de  la),  httérateur  français,  né 
vers  1650  à  Paris,  mort  vers  1711.  Il  était 
avocat  au  parlement ,  et  se  livrait  à  la  culture 
des  lettres.  On  a  de  lui  une  continuation  du 
Discours  sur  l'Histoire  universelle  de  Bos- 
8uet,  imprimée  à  part;  Paris,  1703,  in-12,  et  une 
traduction  de  Sénèquè,  de  la  Brièveté  de  la 
vie,  1703,  in-12. 
Journal  des  Savants,  1703  et  niB. 

BARRE  {Joseph),  chanoine  régulier  de 
Sainte-Geneviève  et  chancelier  de  l'université 
de  Paris,  mort  dans  cette  ville  le  23  juin  1764 , 
âgé  de  soixante-douze  ans.  H  entra  jeune  dans 
sa  congrégation,  et  y  fit  de  grands  progrès  dans 
les  sciences  ecclésiastiques  et  profanes.  Voici  les 
titres  de  ses  principaux  ouvrages  Vindicias  li- 
hrorum  Deutero-Canonicorum  Veteris  Testa- 
menti,  1730,  in-12;  — Histoire  générale  d'Al- 
lemagne, 1748,  en  11  vol.  in-4°  :  cette  histoire 
est  pleine  de  recherches,  mais  quelquefois 
inexacte  et  peu  élégante;  on  a  remarqué  que 
l'auteur  a  inséré  dans  son  ouvrage  beaucoup 
de  faits  et  de  discours  empruntés  à  l'His- 
toire de  Charles  XII  par  Voltaire;  —  Vie 
du  maréchal  de  Fabert,  1752,  2  vol.  in-12  : 
cette  histoire  est  curieuse,  mais  la  diction  n'en 
est  pas  assez  pure;  —  Examen  des  défauts 
théologiques;  Amsterdam,  1744,  2  vol.  in-12; 
ouvrage  diffus  et  mal  écrit  ;  —  Notes  ajoutées 
aux  œuvres  de  Bernard  Van  Espen,  1753, 4  vol. 
in-fol. 
Quérard,  la  France  littéraire. 


561 
BARRE  {Louis-François-Joseph  HE  LA),éru 
dit  français,  né  à  Tournay  le  9  mars  1688,  mor  i 
le  24  mai  1738.  Il  étudia,  et  se  fit  d'abord  cor 
recteur  d'imprimerie.  En  cette  qualité  il  sur 
veilla  l'impression  de  deux  ouvrages  impoi-tant:  ' 
d'Anselme  Banduri  {Imperium  orientale,  el 
ISumismata  imperatorum  Romanorum).  I 
devmt  membre  de  l'Académie  des  inscriptions  e  | 
belles-lettres.  Outre  une  nouvelle  édition   di 
Spicilegium  d'Achéry,  il  a  édité  Vetera  Ana 
lecta  de  Mabillon;  Paris,  1723,  in-fol.;  —Die 
tionnaire  de  Moréri ,  avec  des  additions  consi 
dérables;  ibid.,  1725;  —  Mémoires  de  l'His- 
toire de  France  et  de  Bourgogne,  connus  sous 
le  titre  de /oMraa^  de  Charles  VI,  1729,  2  vol 
in-4°;  —  le  Secrétaire  du  Cabinet,  et  le  Se- 
crétaire de  to  Cour,   1732,  2  vol.  in-12  ;- 
l'Histoire  de  Louis  XIV,  par  Larrey,  1733,  î 
vol.  in-n-,  — l'Histoirede Paris  de  D.  Lobinau. 
1735, 5  vol.  in-12.  Voilà  les  principaux  ouvrages  ■ 
dont  de  la  Barre  a  donné  des  éditions.  Depuis  : 
1727,  il  dirigea  le  Journal  de  Verdun,  et  publia, 
dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  belles-lettres ,  plusieurs  dissertations ,  parmi 
lesquelles  on  remarque  des  ÉclaircissemenU 
sur  l'histoire  de  Lycurgue,  et  un  Traité  com^u 
plet  dîi  Poëtne  épique.  De  la  Barre  était  aUecW 
de  surdité  :  il  fut  très-heureux  en  ménage. 

Moréri ,  Dictionnaire  historique. 

BARRE  (  Michel  la),  compositeur  de  musique 
et  virtuose,  né  à  Paris  vers  1680,  mort  en 
1744.  C'était  le  plus  célèbre  joueur  de  flilte  de 
l'Opéra  de  Paris,  pour  lequel  il  composa  :  le 
Triomphe  des  Arts,  en  1700;  —  la  Vénitienne, 
en  1705;  remise  en  musique  par  d'Auvergne, 
1768. 

Fétls,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BARRE  {Nicolas),  fonda  en  1678  l'ordre  des 
Frères  et  Sœurs  des  écoles_^  charitables  et  chré- 
tiennes, appelés  Piétistes.  Cet  ordre  est  obligé, 
par  ses  instituts,  à  se  consacrer  entièrement  à  l'é- 
ducation des  pauwes  enfants  de  l'un  et  de  l'autre 
sexe. 

Hélyot,  Histoire  des  Ordres,  1,  8,  ch.  30,  p.  233. 

*  BARRE  (Jean- Jacques),  graveur  en  mé- 
dailles, né  à  Paris  le  3  aoi'it  1793.  A  l'âge  de 
dix-sept  ans,  il  entra  dans  les  ateliers  de  M.  Tio- 
lier,  graveur  de  la  monnaie,  sous  lequel  U  fit  de^ 
rapides  progrès. 

M.  Barre  a  exécuté  un  grand  nombre  de  mé- 
dailles historiques  et  artistiques,  dont  voici  les 
sujets  principaux  :  Shakspeare,  pour  la  Gale- 
rie universelle  ;  —  les  Victoires  et  Conquêtes 
des  Français,  de  1792  à  1815;  —  la  Mort  du 
prince  de  Condé;  —  l'Offrande  à  Esculape; 
—  l'Eglise  de  Sainte-Genevièm  rendue  au 
culte;  —  le  Sacre  de  Charles  X  (deux  mé- 
dailles de  grand  module  )  ;  —  Boieldieu,  pour  la 
ville  de  Rouen  ;  —  le  docteur  Gall  ;  —  la  Pose 
de  la  première  pierre  du  Trocadero,,  et  Pozzo> 
di  Borgo,  en  1830.  C'est  lui  qui  a  gravé  les  mé- 
dailles destinées  à  rappeler  l'inauguration  de  Ja; 


BARBE  —  BARRÉ 


170 


;tatue  de  Louis  XIV  à  Montpellier,  et  'de  celle 
ie  Louis  XVI  à'  Bordeaux  ;  la  visite  de  la  fa- 
nille  royale  à  la  Monnaie,  en  1834;  et  de  1834  à 
1838 ,  les  poinçons  et  bigornes  de  la  garantie, 
jui  ont  rendu  depuis  lors  la  contrefaçon  impos- 
ible;  de  1841  à  1843  ,  les  billets  de  la  banqne 
ie  France  et  de  cdles  de  Rouen ,  de  Lyon  et  de 
Toulouse  ;  une  médaille  de  M.  Firmin  Didot  ; 
e  Retour  des  cendres  de  Napoléon  ;  la  statue  du 
lue  d'Orléans,  en  1842;  le  roi  des  Belges  et  le 
jrince  Czartoriski,  en  1847;  les  sceaux  de  l'É- 
at  et  de  l'assemblée  nationale,  en  1848,  Au 
îoncours  des  monnaies  de  la  république  , 
tf.  Barre  a  obtenu  les  ti'oîs  accessits.  H  a  aussi 
^avé  la  médaille  du  comité  des  arts  et  raonu- 
nents  historiques,  dont  il  est  membre,  et  devant 
equel  il  a  fait,  en  1851 ,  un  rapport  remarqua- 
)le  sur  les  procédés  anciens  et  modernes  du 
monnayage  en  France;  enfin,  il  a  gravé  la 
nédaille  du  prince  président  de  la  répu- 
bliqiie,  en  1850;  celle  des  comices  agricoles 
'•établis,  par  M.  Albert  de  Luynes ,  en  1851  et 
1852  ;  les  médailles  à  décerner  aux  exposants 
lu  dernier  salon,  pour  la  gravure  en  taille-douce 
;t  la  lithographie ,  etc. 

M.  Barre  est,  depuis  le  22  décembre  1842, 
•graveur  général  de  l'hôtel  des  Monnaies. 

D.   DEC. 

■  *  BARRE  {Jean- Auguste),  statuaire,  fils  aîné 
i3u  précédent,  né  à  Paris  en  1811 ,  fut  élève  de 
Cortot  et  de  son  père.  Il  exposa  pour  ses  dé- 
buts, aux  salons  de  1831  et  de  1833,  des  médail- 
lons et  des  bustes  ;  en  1 834,  deux  statues,  l'une  de 
David  posant  sur  sa  fronde  la  pierre  qui  va 
tuer  Goliath,  et  Tautre,  en  marbre  et  de  gran- 
des proportions,  représentant  Ulysse  reconnu 
par  son  chien;  en  1840,  une  statue  de  François 
de  Lorraine,  et  le  buste  en  marbre  de  M.  Alexan- 
dre Duval,  de  l'Académie  française  ;  en  1842  , 
une  statue  d'enfant,  en  marbre,  et  un  bas-relief 
en  bronze  ;  en  1843,  une  statue  d'Achille  de  Har- 
lay  ;  en  1846,  un  buste  de  femme  ;  en  1849,  une 
statuette,  en  ivoire,  de  mademoiselle  Rachel; 
en  1851,  un  bas-relief  en  marbre,  représentant 
la  Liberté,  un  flambeau  à  la  main ,  et  assise  sur 
un  lion,  destiné  au  piédestal  de  la  statue  mcHiu- 
mentale  de  la  Constitution,  qui  devait  être  élevée 
sur  la  place  de  Bourgogne;  en  1852  enfin,  le 
buste  en  marbre  du  président  de  la  république, 
accepté  comme  modèle  officiel  pour  les  coins  des 
nouvelles  monnaies.  D.  de  C. 

BARRE   DE   BEAUMARCHAIS   (Antoine  DE 

iA.),  littérateur,  né  à  Cambrai  vers  le  commence- 
ment du  dix-huitième,  mort  vers  1757.  Il  étudia 
à  Paris,  et  fut  d'abord  chanoine  régulier  de  la 
maison  de  Saint- Victor.  Il  séjourna  ensuite  suc- 
cessivement à  Leyde,  à  la  Haye,  à  Hambourg, 
à  Francfort-sur-le-Mein,  où  il  se  mit  aux  gages 
des  libraires.  On  a  de  lui  :  Aventures  de  don 
Antonio  de  Bufalis ;\3iEa.ye,  17 i2,  1722,  1724, 
in-12;  — Lettres  sérieuses  et  badines  sur  les 
ouvrages  des  savants;  la  Haye,  1729-1733, 


8  voh  m-12  :  «  Cet  ouvrage  contient,  dit  Barbier 
«  {Examen  critique,  etc.),  quelques  analyses 
«  très-bien  faites,  quelques  morceaux  d'his- 
«  toire  littéraire  ti'ès-curieux ,  entre  autres  une 
«  Histoire  des  traductions  françaises  des  ouvrages 
«  de  Cicéron;  »  —  Journal  littéraire,  de  1732 
à  1737  :  ce  recueil  (24  vol.  in-12)  fut  com- 
mencé en  1713,  et  rédigé  jusqu'au  13"  vol.  par 
S'  Gravesande ,  de  Joncourt  et  autres  ;  —  la 
Monarchie  des  Hébreux,  traduit  de  l'espa- 
gnol du  marquis  de  Saint-Philippe;  la  Haye, 
1727  ,  4  vol.  in-12  ;  —  le  Temple  des  Muses, 
orné  de  soixante  tableaux  dessinés  et  gravés 
par  B.  Picart;  Amsterdam  ,  1736  ,  in-fol.  ;  — 
le  Hollandais ,  ou  Lettres  sur  la  Hollande 
ancienne  et  moderne;  Francfort,  1738,  in-12; 
—  Amusements  littéraires,  ou  Correspon- 
dance politique  ,  philosophique ,  critique  et 
galante  (années  1738  et  1739),  1741,  3  vol. 
in-12,  divisés  chacun  en  2  parties  :  l'ouvrage  est 
dédié  à  très-haut  et  très-puissant  prince  le 
Public;  —  le  Héros  chrétien ,  traduit  de  l'an- 
glais de  Steele,  avec  un  traité  des  Vertus  païen- 
nes, dont  l'objet  est  de  ramener  les  hommes  à 
la  loi  naturelle  ;  la  Haye ,  1729 ,  in-12  ;  —  ime 
nouvelle  édition  de  Y  Histoire  des  sept  Sages 
de  la  Grèce  par  de  Larrey ,  avec  des  notes  et 
un  discours  préliminaire;  la  Haye ,  1734,  2  vol. 
in-12. 
Barbier,  Examen  critique  des  Dictionnaires,  etc. 

BA.RRÈ  {Quillaume),  pubHciste,  né  en  Alle- 
magne vers  1760,  d'une  famille  de  protestants 
français  réfugiés ,  suicidé  à  Dublin  en  1 829.  Il 
vint  à  Paris  au  commencement  de  la  révolution, 
et  comme  il  savait  la  plupart  des  langues  vi- 
vantes ,  il  devint  interprète  de  Napoléon.  Il 
composa  contre  ce  dernier  des  couplets  satiri- 
ques, et  s'enfuit  en  Angleterre.  Là  il  publia,  dans 
un  esprit  de  vengeance  personnelle ,  Histoire 
du  consulat  français  sous  Bonaparte  ;  Lon- 
dres, 1807i;  —  l'Origine,  lesprogrès,  la  déca- 
dence et  la  chute  de  Bonaparte  en  France; 
Londres  ,  1815  ,  in-8°.  Barré  a  traduit  en  fran- 
çais l'ouvrage  de  Sidney-Smith  sur  l'expédition 
d'Egypte. 
Quérard,  la  France  littéraire. 
BARRÉ  {Léonard),  publiciste,  natif  de  Bor- 
deaux, mort  vers  1825,  eut  la  raison  altérée 
par  suite  de  quelques  revers  de  fortune  et 
des  révolutions  politiques.  En  1804,  il  adressa  à 
Napoléon  et  au  pape  Pie  VH  un  écrit  intitulé 
le  Véritable  système  de  gouvernement  du 
corps  politique  et  d'économie  générale,  en 
deux  volumes,  traitant,  l'un  de  la  direction  du 
pouvoir  temporel;  l'autre,  de  la  direction  du 
pouvoir  spirituel.  Vers  la  même  année  il  pria  le 
maire  de  Bordeaux  de  metti'e  sous  le  cachet 
municipal  un  paquet  «  des  étincelles  qui  jaillis- 
sent sans  cesse  du  cerveau  de  l'auteur,  afin 
que  les  préposés  des  postes  ne  regardassent  pas, 
écrivit-il,  ce  paquet  comme  renfermant  les  ou- 
vrages de  quelque  fou  :  »  il  ne  s'agissait  pas 


571  BARRÉ  — 

moins,  dans  cet  envoi ,  que  du  salut  de  l'em- 
pire et  de  celui  de  l'univers.  Après  les  événe- 
ments de  1814  et  1815 ,  il  publia  un  livre  sous 
le  titre  Traits  de  lumière,  dont  il  adressa  des 
exemplaires  au  pape ,  «  pour  en  faire  ce  que 
bon  lui  semblera;  »  et  quelques  autres  à  l'em- 
pereur d'Autriche  ,  «  président  du  congrès  de 
Vienne,  en  quelque  lieu  qu'il  soit.  »  En  1818, 
il  écrivit  encore  à  S.  S.  le  pape  Pie  Vil  et  à 
tous  les  grands  maîtres  de  la  franc-maçon- 
nerie, principaux  membres  de  la  diplomatie. 
En  1819,  il  se  mit  en  correapondance  avec  les 
ambassadeurs  de  Perse,  d'Angleterre,  d'Au- 
triche, de  Prusse,  de  Russie,  et  avec  une  foule 
d'autres  personnes  plus  ou  moins  célèbres. 

Quérard  ,  la  France  littéraire. 

BARRÉ  ( Pierre-  Yves  ),  littérateur,  né  à  Paiis 
le  17  avril  1749 ,  mort  le  3  mai  1832.  Il  fut  d'abord 
avocat  et  greffier  commis  au  parlement  dé  Paris  ; 
puis  il  se  livra  à  la  poésie  et  fonda  le  théâtre 
du  Vaudeville  (  12  janvier  1792  ),  pour  lequel  il 
écrivît  un  grand  nombre  de  pièces  parmi  les- 
quelles on  remarque  :  Arlequin  afficheur,  qui 
eut  plus  de  huit  cents  représentations  ;  la  Danse 
interrompue  ;  —  Colombine  mannequin  ;  —  le 
Mariage  de  Scarron  ;  —  Gaspard  [i' Avisé.  En 
1815  Barré  prit  sa  retraite,  et  fut  remplacé  dans 
la  direction  du  Vaudeville  par  Désaugiers. 

Qaérard,  la  France  littéraire. 

BARRÉ  DE  SAINT-VENANT  (  Jean  ) ,  agro- 
nome, né  en  1737  à  Niort,  mort  en  février  1810. 
11  fonda  un  des  plus  riches  établissements  dans 
l'île  de  Saint-Domingue,  et  fut  nommé  membre 
de  la  chambre  d'agriculture  et  de  commerce  des 
colonies.  Il  fonda  au  Cap  une  académie,  connue 
sous  le  nom  de  Cercle  des  Philadelphes.  D  re- 
vint en  France  en  1788,  et  communiqua  à  la  So- 
ciété d'agriculture  du  département  de  la  Seine 
plusieurs  mémoires  sur  le  code  rural,  sur  la  pos- 
sibilité et  sur  les  moyens  d'introduire  dans  les 
parties  méridionales  de  l'Europe  la  culture  du 
coton,  du  café,  de  l'indigo,  et  surtout  de  la  canne 
à  sucre.  On  a  de  lui  un  ouvrage  intéressant  :  Des 
colonies  modernes  sous  la  zone  torride,  et 
particulièrement  de  celle  de  Saint-Domingue; 
Paris,  1802,  in-8'',  avec  cartes. 

Biographie  des  Contemporains. 

*  BARRÉ  (lAMis),  littérateur  français,  né  à 
Lille  en  1799.  Appelé,  comme  professeur  de  lan- 
gues en  Belgique ,  il  y  prit  part  à  la  rédaction 
de  plusieurs  journaux,  et,  de  1830  à  1836,  il 
enseigna  la  philosophie  au  collège  de  Lille.  Sa 
réputation  de  linguiste  le  fit  rechercher  par  les 
éditeurs  pour  l'accomplissement  de  divers  tra- 
vaux lexicographiques,  tels  que":  la  Révision  du 
Dictionnaire  de  Boiste,  en  collaboration  avec 
Ch.  Nodier  ;Didot,  1835;  —  le  Complément  du 
Dictionnaire  de  Napoléon  Landais;  Didier, 
1852.  Entre  autres  ouvrages,  on  a  de  lui  :  Texte 
des  Antiquités  d'Herculanum  et  dePompéi, 
8  vol.  in-8°  ;  Didot,  1840  ;  —  Petite  Biographie 
classique;  Didot,  1844;  —  Conclusion  du  ro' 


BARREAU  57: 

man  comique  de  Scarron;  Bry  aîné,  1849.  - 
M.  Barré  a  donné  en  outre  un  grand  nombn 
de  traductions  françaises,  parmi  lesquelles  nom 
citerons  :  Clarisse  Harlowe,  4  vol.  in-8°  ;  Didol 
1842;  —  Poèmes  de  Walter  Scott,  2  v.  in-8° 
Didot,  1838. 
Catalogues  de  librairie. 

BARREAU  (Alexandrine-Rose),  femme  hé 
roïque,  née  à  Sartens,  département  du  Tarn,  ver 
1771,  morte  à  l'hôtel  des  invalides  d'Avignoi 
le  2  août  1843.  Elle  a  servi  en  qualité  de  grena 
dier  dans  le  deuxième  bataillon  du  Tarn,  à  l'ai 
mée  des  Pyrénées-Orientales,  et  se  fit  surtou 
remarquer  à  l'attaque  de  la  redoute  d'Alloqui 
le  16  août  1794.  L'artillerie  faisait  un  feu  ter 
rible  :  Alexandrine  voit  tomber  son  frère  mor 
tellement  blessé,  et  presque  au  même  momen 
son  mari  est  frappé  par  une  balle.  Loin  d'êtri 
intimidée  par  ce  terrible  spectacle ,  elle  s'élano 
sur  les  batteries ,  qui  portent  partout  la  mort 
pénètre  dans  la  redoute  avec  deux  de  ses  com 
pagnons  d'armes,  et  venge  son  mari  et  son  frèr 
en  immolant  un  grand  nombre  des  assiégés.  Re 
venant  bientôt  sur  la  place  où  elle  a  laissé  le 
objets  de  sa  tendresse ,  elle  leur  prodigue  tou 
les  soins  qui  sont  en  son  pouvoir,  panse  leur 
blessures,  et  les  porte  elle-même  à  l'ambulance 
Elle  se  (Ûstingua  dans  presque  toutes  les  cant 
pagnes  de  la  république  et  de  l'empire. 
Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

BARREAV  (  François  ) ,  célèbre  tourneur,  n 
à  Toulouse  le  26  septembre  1731  ,mort  le  2aoi) 
1814.  U  s'établit  d'abord  à  Avignon,  puis  à  Paris 
Il  se  fit  remarquer  par  les  travaux  de  sa  profes 
sion,  jugés  le  10  juin  1800  par  une  commissio 
de  l'institut,  composée  de  Monge,  Charles  « 
Perrier.  Le  rapport  signala  la  variété,  le  bo 
goût,  l'élégance,  les  belles  proportions,  la  préci 
sion  et  la  délicatesse  de  ces  travaux  de  tourneui 
Il  donna  des  éloges  mérités  à  l'auteur,  qui  avai 
vaincu  des  difficultés  jusqu'alors  insurmontablcii 
ainsi  qu'à  l'extrême  simplicité,  à  la  justesse  et 
la  solidité  des  outils  qu'il  avait  exécutés  et  perfet 
tiennes  lui-même,  et  surtout  de  son  tour  en  l'ai 
et  de  son  tour  à  pointes,  bien  préférables  au 
tours  plus  compliqués.  Parmi  ses  ouvrages  l« 
plus  délicats^  on  cite  une  sphère  en  ivoire  d 
4  pouces  de  diamètre,  portée  sur  un  piédest. 
en  ébène,  et  percée  à  jour  de  trente  ouverture 
au  moyen  desquelles  l'artiste  a  travaillé  dans  1 
même  bloc  une  urne  dont  le  pied  tient  à  la  sphèi 
par  un  pivot  à  vis ,  et  dont  le  couvercle  se  dJ 
vise  à  volonté.  Dans  cette  urne  se  trouve  un 
autre  boule  également  percée  à  jour,  et  qui  coi 
tient  une  étoile  de  douze  rayons.  Barreau  fit  un 
autre  pièce  semblable ,  connue  sous  le  nom  d 
Kiosque,  et  l'offrit  à  Napoléon,  qui  la  plaça 
Trianon.  Barreau  n'a  point  fait  connaître  le  s( 
cret  de  ses  procédés.  Plusieurs  de  ses  ou 
vrages  figurent  au  Conservatoire  des  arts  et  mfi 
tiers. 

Biographie  des  Contemporains, 


573  BARREAUX 

BARREAUX  (  Jacqucs  Vallée,  seigneur  des), 
poëte  et  sybarite,  né  à  Paris  en  1602,  mort  à 
Châlons-sur-Saône  le  9  mai  1673.  Il  changeait 
de  séjour  suivant  les  saisons ,  et  composa  quel- 
ques vers,  dont  il  ne  nous  reste  qu'un  célèbre 
~>onnet  : 

Grand  Dieu!  tes  jugements  sont  remplis  d'équité. 

Encore  ce  sonnet  lui  est-il  contesté  par  Voltaire  : 
«H  est  faux,  ditil,  que  ce  sonnet,  aussi  mé- 
«  diocre  que  fameux,  soit  de  des  Barreaux^  il 
«  est  de  l'abbé  de  Lavau  ;  j'en  ai  vu  la  preuve 
«  dans  une  lettre  de  Lavau  à  l'abbé  Servien.  » 

Voltaire,  Correspondance. 

^BARREiROS  {Gospar),  géographe  portu- 
gais, né  à  Viseu  à  la  fin  du  quinzième  siècle, 
mort  en  1574.  Il  étudia  sous  son  oncle  le  célèbre 
Joao  de  Barros,  devint  chanoine  d'Évora,  et  eu 
1545  il  fut  chargé  par  le  roi  Emmanuel  d'aller 
remercier  à  Rome  le  pape  Paul  DI,  qui  venait 
d'envoyer  le  chapeau  de  cardingil  à  l'infant 
don  Henrique.  Préoccupé  du  vaste  travail  géogra- 
phique qu'il  avait  entrepris,  Joao  de  Barros  re- 
commanda à  son  neveu  de  recueillir  SQJgneus«-= 
ment  les  documents  qu'il  pourrait  se  procurer 
pendant  le  voyage  qui  le  contraignait  à  traverser 
la  Péninsule  et  une  partie  de  la  France.  Il  com- 
mença son  itinéraire  à  partir  de  Badajoz,  et  ne 
l'arrêta  qu'à  Milan.  Les  renseignements  si  curieux 
qu'il  se  procura  alors  enrichirent  plus  tard  sa  cho- 
rographie.  De  retour  en  Portugal ,  Barreiros  se 
livra  plus  que  jamais  à  l'étude  de  la  géographie 
et  à  des  travaux  de  haute  érudition.  Bientôt 
abandonnant  les  dignités  de  l'Église,  il  embrassa 
l'ordre  de  Saint-François,  et  ce  fut  dans  un  cou- 
vent de  franciscains  qu'il  mourut.  Son  parent 
Lopo  de  Barros,  comme  lui  chanoine  d'Evora, 
fit  imprimer  son  principal  traité.  H  est  intitulé 
Chorographia;  Coimbra,  1561  :  on  a  de  lui  éga- 
lement Observacoes-cosmograficas;^!3^  occupe 
surtout  de  la  description  maritime  de  la  Pénin- 
sule. Dans  le  premier  de  ces  ouvrages,  et  grâce 
aux  observations  de  Barros,  il  réforma  un  grand 
nombre  d'erreurs  qui  circulaient  sur  la  géogra- 
phie de  l'Asie.  Il  est  encore  auteur  d'un  savant 
traité  de  Ophira  regione,  et  d'observations  sur 
Bérose  et  sur  Manéthon,  qui  ont  été  traduites 
en  latin  par  André  Scott,  dans  sa  Bibliotheca 
hispana.  Fer».  Denis. 

BarbosaMachado,  Bibliotheca  Lusitana.  —  Joao-Bap- 
tista  de  Castro,  Mappa  de  Portugal. 

BARRRLIER  (Jacques) ,  botaniste  français, 
né  à  Paris  en  1606,  mort  le  17  septembre  1673. 
Il  étudia  d'abord  la  médecine,  obtint  en  1634 
le  grade  de  licencié,  et  renonça  ensuite  à  la  pro- 
fession médicale,  pour  entrer  en  1635  dans  l'ordre 
de  Saint-Dominique.  Dès  lors  il  se  voua  à  la 
théologie ,  et  consacra  ses  moments  de  loisir  à 
l'étude  de  la  botanique ,  qui  devint  sa  science  fa- 
vorite. En  1646,  dans  une  tournée  d'inspection, 
le  père  Thomas  Tarco ,  général  de  l'ordre  des 
Dominicains,  se  l'adjoignit  en  qualité  d'assistant; 
et  ce  fut  ainsi  que  Barrelier  visita  la  Provence, 


—  BARRÊME 


574 


le  Languedoc  et  l'Espagne,  d'où  0  rapporta  de 
nombreux  échantillons  de  plantes.  De  retour  de 
son  voyage  en  Espagne,  il  parcourut  les  Apen- 
nins ,  visita  une  grande  partie  de  l'Italie ,  et  sé- 
journa vingt-trois  ans  à  Rome,  où  il  fonda  le 
jardin  des  plantes  du  couvent  de  Saint-Xyste. 
A  la  mort  du  P.  Martin,  nouveau  général  de 
l'ordre,  auprès  duquel  il  avait  continué  ses  fonc- 
tions d'assistant ,  il  revint  en  1672  dans  sa  ville 
natale,  et  s'établit  au  couvent  de  la  nieSaint- 
Honoré.  Ce  fut  là  qu'il  essaya  de  terminer  son 
grand  ouvrage,  qui  devait  avoir  pour  titre  :  ffor- 
tus  Mundi  ou  Orbis  Botanicus ,  et  pour  la  ré- 
daction duquel  il  entretenait  une  correspondance 
régulière  avec  les  principaux  botanistes  de  l'Eu- 
rope. Il  avait  déjà  fait  graver  à  Rome  (1)  une 
partie  des  plantes  dont  il  devait  donner  la  des- 
cription. Cette  entreprise  était  généreusement 
encouragée  par  Gaston,  duc  d'Orléans ,  pour  le- 
quel il  avait  formé  un  herbier,  composé  particu- 
lièrement des  plantes  du  Dauphiné.  Il  était  tout 
occupé  de  son  travail ,  lorsqu'il  succomba  à  un 
accès  d'asthme,  dont  il  avait  contracté  le  germe 
en  Italie.  Ses  manuscrits  précieux,  qu'il  avait  lé- 
gués à  la  bibliothèque  des  Jacobins-Saint-Honoré , 
furent  dispersés  après  sa  mort  ;  ses  papiers  de 
botanique  devinrent  la  proie  d'un  incendie,  et  on 
ne  sauva  que  les  planches  en  cuivre  de  VHortiis 
Mundi. 

Ces  planches,  et  quelques  citations  de  Plumier, 
de  Boccone ,  de  Tournefort  et  de  Morison,  ont 
préservé  le  nom  de  Barrelier  de  l'oubli.  Antome 
de  Jussieu  les  a  recueillies,  et  en  a  fait  le  sujet 
d'un  beau  travail  qui  a  pour  titre  :  Plantas  per 
Galliam,  Hispaniam  et  Italiam  observais, 
iconibus  aeneis  exhibitx  a  R.  P.  Jacobo  Bar- 
reliero,  Parisino;  opus  posthumum,  accu- 
rante  Antonio  de  Jussieu,  Lugdunœo,  etc.; 
Paris  (Et.  Ganeau),  1714,  in-fol.  Cet  ouvrage 
contient  1324  figures  réparties  sur  334  planches , 
sans  compter  3  planches  de  coquillages  ;  le  texte 
succinct  qui  les  accompagne  n'implique  aucune 
idée  de  classification.  La  plupart  de  ces  figures 
sont  d'un  dessin  fort  net,  mais  laissent  beaucoup 
à  désirer  pour  l'exactitude  des  organes  de  la  re- 
production. —  Plumier,  pour  honorer  la  mémoire 
de  Barrelier,  a  étabH  le  genre  Barreliera ,  de  la 
famille  des  acanthacées.  F.  H. 

Notice  biographique,  placée  en  tète  de  l'ouvrage  pos- 
thume de  Barrelier. 

BARRÊME  (François),  arithméticien  célèbre, 
né  à  Lyon  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle, 
mort  à  Paris  en  1703.  Il  donnait  à  Paris  des 
leçons  de  tenue  de  livres  en  partie  double,  et 
jouissait  de  la  protection  de  Colbert.  On  a  de 
lui  :  les  Comptesfaits  du  grand  commerce,  aie, 
dédiés  au  célèbre  voyageur  Tavemier;  Paris, 
1670;  la  meilleure  édition  est  celle  de  1708,  re- 
vue par  Barrême  fils  ;  —  l'Arithmétique,  ou  le 
Livre  facile  pour  apprendre  l'arithmétique 

(1)  Les  dessins  ont  été  faits,  en  partie,  d'après  ceuxîde 
Columna. 


575  BARRÉME  —  BARRETO 

soi-même,  etc.  ;  Paris,  1677,  in-12,  souvent  réim- 
primé; —  le  Livre  nécessaire  pour  tous  les 
comptables,  etc.,  contenant  les  calculs  des  inté- 
rêts; Paris,  1694  et  1704,  in-12;—  la  Géomé- 
trie servant  à  Varpentage,  1673,  in-12,  avec 
une  ode  dédicatoire  à  Legendre,  négociant;  — 
le  Grand  Banquier,  ou  le  Livre  des  monnaies 
étrangères  réduites  en  monnaies  de  France  ; 
Paris,  1681  et  1696,  in-8",  dédié  à  Colbert;  réé- 
dité et  augmenté  d'un  2^  volume,  par  Barrême 
fils-  Paris  1717  ;  —  l^  Cahier  curieux  de  Bar- 
rême arithméticien,  etc.,  brochure  in-8°,  dé- 
diée au  duc  de  la  Feuillade.  Par  ses  connais- 
sances théoriques  et  pratiques,  l'auteur  rendit 
son  nom  proverbial  :  C'est  un  Barrême,  il 
compte  comme  un  Barrême,  etc. 

Barbier,  Examen  critique. 

BARRÈRE  (Pierre),  naturaliste  français,  né 
à  Perpignan  vers  1690 ,  mort  le  1"  novem- 
bre 1755.  Il  étudia  la  médecine  dans  sa  -sTlle  na- 
tale, fut  reçu  docteur  en  1717,  et  se  mit  aussitôt 
à  voyager  pour  satisfaire  son  goût  pour  la  bota- 
nique. En  1722,  il  fut  envoyé  à  Cayenne,  où  il 
passa  près  de  trois  ans.  De  retour  en  France, 
il  obtint  en  1727  la  chaire  de  botanique  à  Per- 
pignan, et  se  livra  en  même  temps  à  la  pratique 
médicale.  En  1753  il  fut  nommé  premier  mé- 
decin de  la  province  du  Roussillon,  et,  quelques 
mois  avant  sa  mort,  il  occupa  le  décanat  de  la  fa- 
culté de  Perpignan.  Willdenow  honora  la  mé- 
moire de  ce  naturaliste  en  lui  consacrant,  sous 
le  nom  de  Barrera  {Meisteria  de  Scopoli),  un 
genre  de  plante  de  la  Guyane. 

On  a  de  Barrère  :  Questions  de  médecine , 
où  Von  examine  si  la  théorie  de  la  botanique 
ou  la  connaissance  des  plantes  est  nécessaire 
à  un  médecin;  Narbonne,  1740,  in-4'';  écrit 
dirigé  contre  Thomas  Carrère,  qui  niait  l'utilité 
de  la  botanique  pour  les  médecins  ;  —  Essai 
sur  l'histoire  naturelle  de  la  France  équino- 
xiale,  ou  dénombrement  des  plantes,  des  ani- 
maux et  des  minéraux  qui  se  trouvent  dans 
Vile  de  Cayenne  ou  à  la  Guyane;  Paris,  1741, 
in-12  ;  1749,  in-12  :  c'est  une  simple  énuméra- 
tion  des  plantes,  d'après  la  nomenclature  de 
Tournefortet  de  Plumier;  —  Nouvelle  rela- 
tion de  la  France  équinoxiale  ;  Paris,  1743, 
in-12;  on  y  trouve  la  description  de  la  culture 
du  café,  de  la  canne  à  sucre,  du  rocou,  de  l'a- 
loés  et  du  manioc  ;—  Dissertation  sur  la  cause 
physique  de  la  couleur  des  Nègres,  de  la 
qualité  de  leurs  cheveux  ,  et  de  la  généra- 
tion de  Vune  et  de  Vautre;  Paris,  1741,in-8° 
et  in-12  :  l'auteur  cherche  à  établir,  avec  Pe- 
chlin,  Santorini  et  Thomas  Browne,  que  la  cou- 
leur des  nègres  est  due  au  passage  de  la  bile 
dans  le  sang,  qu'il  suppose  noirâtre;  —  Disser- 
tatio  physico-medica,  cur  tanta  humani  in- 
genii  diversités;  Paris,  1742,  in-4°;  —  Omi- 
thologise  spécimen  novum,  sive  s&i'ies  avium, 
in  Ruscinone,  Pyrenaeis  mantibus,  atque  tn 
Gallia  eequinoxiali  observatarum  ;  Perpignan, 


576 

1745,  in-4°  :  l'auteur  propose  une  nouvelle  clas-j 
sification  des  oiseaux,  d'après  les  caractères  des 
patt«s;  —  Sur  la  manière  dont  les  Espagnols 
cultivent  le  riz ,  dans  les  Mémoires  de  V Aca- 
démie des  sciences  ,  année  1743  ;  —  Observa- 
tions sur  Vorigine et  la  Jœ'mationdes pierres 
figurées  ;  Paris,  1746,  in-8;  —  Observations 
anatomiques,  tirées  de  Vouverture  des  cada- 
vres ;  Perpignan,  1751,  in-8°;  1753,  in-4°;  on 
y  trouve  quelques  observations  fort  intéressantes 
d'anatoraie  pathologique  sur  les  maladies  du  foie, 
la  péricandite,  etc.  F-  H. 

Biographie  médicale. 
BARRÈRE.  Voyez  BXRÈRE. 

BARRERiA  OU  BARRIÈRE  (Pierre  de),  car- 
dinal, et  évoque  d'Autun,  natif  de  Rodez ,  vivait  n 
dans  la  fin  du  quatorzième  siècle.  H  refusa  d'a- 
bord d'accepter  la  barrette  des  mains  du  pape  r 
Urbain  VI,  parce  qu'il  pensait  que  ce  pontife  n'a- 1 
vait  été  élu  ni  librement  ni  canoniquement.  Il  i 
accepta  plus  tard  le  cardinalat  qui  lui  fut  offert  : 
de  nouveau  par  Clément  Vil,  élu  dans  des  con- 
ditions plus  régulières.  On  a  de  lui  un  traité  du  i 
Schisme,  composé  contre  Jean  de  Lignano,  dé-  ■ 
fenseur  d'Urbain  ;  il  a  été  publié  dans  le  t.  IV,  , 
p.  429,  de  Y  Histoire  de  V  Université  de  Paris, 
de  Duboulay. 

Casim.  Oudin,  Comment,  de  Scriptor.  eccles.,  tom.  3, 

colon    1380-1381. 

*  BARRES  {Jean  des),  seigneur  de  Chaumont- 
sur-Yonne ,  maréchal  de  France.  Conseiller  de 
Philippe  rv  le  Bel,  il  fut  chargé  en  1311,  avec 
Anseau  de  Joinville  et  Simon  de  Menou  de  sou- 
tenir contre  Thibault  H ,  duc  de  Lorrame,  les 
droits  que  le;  roi  de  France  avait  sur  la  terre 
de  Passavant  en  Argonne.  Élevé,  en  novembre 
1318,  à  la  dignité  de  maréchal  en  remplace- 
ment dé  Jean  de  CorbeU ,  dit  de  Grez ,  il  fut 
envoyé  le  27  septembre  1319,  avec  Pierre  de 
Galart,  maître  des  arbalétriers,  pour  sommer  Ro- 
bert m,  comte  de  Flandre ,  de  comparaître  en 
personne  devant  le  roi  de  France  au  jour  de  Noël 
suivant.  Philippe  V ,  par  lettres  patentes  du  19 
janvier  1319,  lui  assura  une  rente  de  cinq  cents 
hvres  parisis  à  prendre,  tant  qu'il  tiendrait  l'of- 
fice de  maréchal  de  France,  sur  la  terre  et  les 
hommes  taillables  de  Pontbelin.  Il  vivait  encore 
en  1322.  A.  S.. ..Y. 

Pinard,  Chronol.  milit.,  t.  II,  p.  119.  —  Anselme,  Hist.l 
générale,  et  chron.  de  la  maison  royale  de  France, 
"t.  VI,  p.  686. 

*  BARRETO  (le  P.  Melchior  Nunez),  voya- 
geur portugais,  né  à  Porto  en  1520,  mort  le  10 
août  1571.  Il  se  destina  à  l'état  ecclésiastique,  et 
entra  en  1543  dans  l'ordre  des  Jésuites.  Voué  à 
l'apostolat ,  il  partit  fort  jeune  pour  les  Indes 
orientales ,  et  ce  fut  saint  François-Xavier  lui- 
même  qui  le  reçut  à  son  arrivée  au  collège  de 
Goa.  n  ne  tarda  pas  à  devenir  supérieur  de  la 
résidence  de  Baçaim  ;  puis  il  obtint  le  titre  de  pro- 
vincial des  Indes.  Il  visita  successivement  Ma- 
laca,  le  Japon,  puis  revint  à  la  côte  de  Coroman- 
del  ;  bientôt  on  le  voit,  à  la  tête  de  quarante  Por- 


577 


BARRETO 


578 


tugais,  s'aTenturant  dans  les  domaines  du  roi  de 
Bungo,  et  allant  trouver  ce  souverain  lui-même. 
Un  évoque  nestorien,  nommé  Marc-Joseph,  con- 
tre-balançait,  par  ses  prédications  dans  les  mon- 
tagnes du  Malabar,  l'iniluence  des  missionnaires 
catholiques.  Le  P.  Nunez  Barreto  se  rendit  au  lieu 
où  il  résidait,  et  parvint,  diton,  à  le  convaincre; 
à  peine  âgé  de  trente  et  un  ans,  l'ardent  mission- 
naire succomba  à  ses  travaux,  et  mourut  aux  In- 
des. On  doit  à  ce  religieux  des  lettres  impor- 
tantes sur  l'Asie;  il  y  en  a  une  qui  est  recher- 
chée entre  toutes,  et  qiu,  écrite  en  1554,  ne  fut 
imprimée  qu'en  1570,  à  Louvain  :  le  missionnaire 
y  rappelle  les  circonstances  qui  accompagnèrent 
ia  mort  de  samt  François-Xavier,  et  la  manière 
dont  on  procéda  à  ses  obsèques.  F.  D. 

Barbosa  Machado,  Bibliotheca  lusitana. 

*  BARRETO  {Francisco  de),  gouverneur  des 
Indes,  conquérant  du  Monomotapa ,  né  au  com- 
mencement du  seizième  siècle,  mort  sur  les  rives 
du  Rio-Sena  en  1574.  H  était  fils  de  Ruy  Bar- 
reto, et  s'était  d'abord  marié  avec  une  fille  de 
don  Joâo  de  Menezès,  alferes  m6r  ou  grand 
porte-étendard  :  ce  fut  probablement  cette  al- 
Uance  qui  lui  ouvrit  la  porte  des  honneurs. 
Quoique  dépourvu  de  fortune,  il  menait  un  train 
de  seigneur;  et  les  rois  de  Portugal  le  revêtirent 
toujours  de  hauts  emplois.  Il  vint  d'abord  aux 
Indes,  en  qualité  de  commandant  de  la  forteresse 
de  Baçaim  ;  et  de  ce  poste  militaire  il  passa  au 
gouvernement  des  Indes  :  ce  fut,  selon  toutes  pro- 
babilités, avant  de  parvenir  à  cette  dignité  qu'il 
épousa  en  secondes  noces  une  sœur  de  don  Luiz 
de  Ataïde ,  troisième  comte  de  Atouguia,  dont  il 
n'eut  pas  d'enfants  ;  il  perdit  les  deux  fils  nés  de 
son  premier  mariage  en  Afrique  et  aux  Indes. 

Barreto,  devenu  quatorzième  gouverneur  des 
Indes,  succéda  à  don  Pedro  Mascarenhas  en  1555, 
et  il  occupa  ce  haut  emploi  jusqu'au  7  avril  1558. 
Malheureusement  son  nom  se  trouve  mêlé  aux 
persécutions  que  le  plus  grand  poëte  du  Portu- 
gal subit  jadis  dans  ces  conti'ées.  Mais,  si  par  son 
ordre,  Camoëns  fut  exilé  à  Macao ,  il  n'en  a  pas 
moins  accompli  des  travaux ,  dont  l'iustoire 
doit  lui  tenir  compte.  Après  avoir  été  nommé 
commandant  général  des  galères,  il  entreprit 
par  ordre  du  gouvernement  portugais  la  con- 
quête de  ces  vastes  régions  de  l'Afrique ,  qu'on 
désignait  alors  sous  la  dénomination  si  vague 
du  Monomotapa,  et  qui  se  trouvaient  comprises 
entre  le  Rio-Cucama  et  les  côtes  de  l'Abyssmie. 
Il  partit  pour  cette  expédition  à  la  fin  d'avril 
1569,  alla  hiverner  au  Brésil,  et  après  s'être  rendu 
à  Mozambique  entra  en  Afrique,  à  l'endroit  où  se 
jette  à  la  mer  le  Rio-QuHanamé.  n  tenta  de  péné- 
trer dans  ces  mines  de  Masapa ,  d'où  la  reine  de 
Saba  turait,  dit-on ,  ses  trésors ,  et  d'où  l'on  avait 
extrait  récemment  une  pépite  d'or  évaluée  à  douze 
mille  crusades,  et  dont  la  configuration  offrait 
l'aspect  d'un  gros  igname.  Francisco  Barreto  éta- 
blit le  siège  principal  de  ses  opérations  dans  un 
village  appelé  Inhaparapalla,  sur  les  bords  du 

NOUV.   BIOGR.   UNIVERS.  —  T,   IV. 


Rio-Sena ,  et  de  là  il  s'avança  dans  IMntérieur. 
Après  d'incroyables  fatigues  et  à  la  suite  de  for- 
tunes diverses,  il  mourut  misérablement  de  ma- 
ladie ,  au  milieu  des  missionnaires  qui  l'avaient 
suivi,  et  qui  le  suppUaient  de  s'arrêter  dans  ses 
expéditions  périlleuses.  Ferdikand  Denis. 
r  Diogo  de  Couto,  Da  Asia,  decada  nona.  —  Pedro  Bar- 
reto de  Resende,  Tratado  dos  vizorreys  da  India,  etc., 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  impériale. 

*  BARRETO  (François),  missionnaire  por- 
tugais, né  à  Montemayor  en  1588,  mort  à  Goa 
le  26  octobre  1663.  Il  faisait  partie  de  la  société 
de  Jésus.  Envoyé  aux  Indes  en  qualité  de  mis- 
sionnaire ,  il  y  enseigna  la  philosophie  et  la  théo- 
logie, et  remplit  en  dernier  lieu  les  fonctions  de 
visiteur  de  sa  compagnie  à  Malabar  et  à  Goa. 
On  a  de  lui  :  Relation  des  missions  et  de  l'état 
du  christianisme  dans  la  province  de  Mala- 
bar (  en  italien). 

Alegambe,  Bibliotheca  scriptorum  societatis  Jesu. 

*  BARRETO  (Jean-François),  savant  diplo- 
mate et  linguiste  portugais,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle.  Il  fut  se- 
crétaire de  l'ambassade  portugaise  en  France. 
On  a  de  lui  :  une  Relation  de  cette  ambassade; 
—  un  Traité  d'orthographe  portugaise  ;  —  une 
Bibliotheca  lusitana;  —  Y  Enéide  de  Virgile 
traduite  en  portugais  ;  Lisbonne,  1763, 2  vol.  in-S". 

Nie.  Antonio,  Biblioth.  hispana  nova.t 
BARRETO  (Moniz  de),  vice-roi  des  Indes 
en  1573,  sous  le  règne  de  Sébastien,  et  gouver- 
neur général  des  côtes  orientales  de  l'Afrique  en 
1589.  n  pénétra  dans  les  États  du  roi  de  Mongas, 
et  s'empara  de  sa  capitale.  H  préparait  une  expé- 
dition contre  le  Monomotapa,  lorsqu'il  mourut. 

*  BARRETO  DE  RESENDE  (Pedro),  histo- 
rien et  statisticien  portugais,  né  dans  les  dernières 
aimées  du  seizième  siècle,  mort  à  Lisbonne  en 
1651.  n  était  chevalier-profès  de  l'ordre  mili- 
taire d'Aviz,  et  il  accompagna  dans  l'Inde  en 
1629  don  Miguel  de  Noronha,  comte  de  Linharès, 
lorsque  celui-ci  fut  envoyé  avec  le  titre  de  vice- 
roi  à  Goa.  Fixé  dans  cette  ville ,  Barreto  de  Re- 
sende s'occupa  à  rassembler  les  documents  de 
statistique  les  plus  nombreux  que  l'on  eût  en- 
core réunis  sur  les  Indes  portugaises,  et  il  ne 
revint  en  Portugal  qu'avec  le  comte  de  Lin- 
harès. 

Barreto  de  Resende  a  laissé  sur  l'Inde  un 
splendide  ouvrage  qui  n'a  jamais  été  imprimé,  et 
dont  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris  possède 
probablement  le  manuscrit  original.  Barbosa 
Machado  ne  parait  pas  l'avoir  connu ,  car  il  en 
altère  le  titre.  Nous  reproduisons  ici  celui  que 
lui  a  donné  l'auteur  :  Breue  tratado  ov  epilogo 
de  todos  os  vizorreys  que  tem  havidono  Estado 
da  India,  successos  que  tiverûo  nofempo  de  seus 
goueryios,  Armadas  de  Navios  e  galOes,que  do 
reyno  de  Portugal  fordo  aodito  Estado  ;  e  do 
que  succédée  em  particulara  alguâs  nos  via- 
gens  que  fizerûo,  feito  por  Pedro  Barreto  de 
Rezende,  secretario  do  senhor  conde  de  Lin- 

19 


579  BARRETO 

hares,  vizorrey  do  Estado  da  India,  no  anno 
de  1635,  gr.  in-fol. 

Ce  précieux  volume  donne  les  plans  coloriés 
de  foutes  les  forteresses  possédées  jadis  par  les 
Portugais  aux  Indes  et  en  Afrique;  on  l'a  enri- 
chi également  des  portraits  de  tous  les  gouver- 
neurs et  de  tous  les  vice-rois  qui  se  sont  suc- 
cédé depuis  Vasco  da  Garaa  jusqu'au  comte  de 
Linharès.  Malheureusement  ces  gouaches,  dues 
probablement  à  un  artiste  de  Goa,  laissent  beau- 
coup à  désirer  sous  le  rapport  de  l'exécution  ;  elles 
ont  été  faites  sur  les  peintures  qui  forment  aujour- 
d'hui la  collection  conservée  à  Pangim.  D  existe 
plusieurs  copies  de  ce  fameux  manuscrit;  et  la 
reine  de  Portugal  en  a  fait  faire  une  récemment, 
qui  orne  aujourd'hui  sa  bibliothèque  particulière. 
La  copie  en  petit  format,  que  possède  la  Biblio- 
thèque impériale  de  Paris,  n'offre  point  les  plans 
des  forteresses.  Ferdinand  Denis. 

Barbosn  Macbado,  Bibl\otheca  Lusitana.  —  Raczyns- 
ki,  les  Arts  en  Portugal,  2  vol.  in-S". 

BARRETT  (Gconje),  célèbre  peintre  de  pay- 
sages, né  à  Dublin  vers  1732,  mort  en  1784.  Il 
apprit  son  art  sans  aucun  maître.  Il  vint  à  Lon- 
dres en  1762,  et  forma  le  plan  de  l'Académie  de 
peinhire,  dont  il  fut  membre.  Ses  meilleurs  ou- 
vrages se  trouvent  chez  les  ducs  de  Portland  et 
de  Duccleugh. 

Naglcr,  JVeues  AUgemeines-Kûnstler-Lexicon. 

BARRETT  (  Guillaume),  chirurgien  anglais, 
natif  du  comté  de  Sommerset ,  mort  en  1789.  Il 
mit  vingt  ans  à  écrire  un  oun-age  intitulé  His- 
toire et  antiquités  de  la  ville  de  Bristol,  etc., 
avec  planches;  1790,  Londres,  in-4<'. 

Biographie  médicale. 

BARRETT  {Jean-Jacques  de),  Uttérateur 
d'origine  anglaise,  né  à  Condom  le  12  novembre 
1717,  mort  à  Paris  le  18  août  1792.  H  étudia  à 
Paris  la  littérature  ancienne,  et  devint  professeur 
de  langue  latine  et  inspecteur  général  de  l'É- 
cole militaire.  Il  a  traduit  plusieurs  ouvrages 
de  Cicéron  (  de  la  Vieillesse,  de  V Amitié,  les 
Paradoxes,  le  Sonrje  de  Scipion ,  Lettre  poli- 
tique à  Quintus,  les  Offices),  1759  et  1776, 
in-12;  — les  Métamorphoses  d'Ovide,  1778, 
1796,  2  vol.  in-12;  —  les  Œuvres. de  Virgile 
(révision  delà  traduction  de  Catrou),  1782, 
1787,  2  vol.  in-12;  —  Histoire  de  Florence, 
de  Machiavel,  1784, 1789,  2  vol.  in-12,  —  VÉ- 
loge  de  la  Folie,  d'Érasme,  1789,  in-12  ;  —  les 
Œuvres  de  Tacite ,  traduction  littérale  et  clas- 
sique; Paris,  Aug.  Delalain,  1811,  3  vol.  in-12. 

On  a  souvent  confondu  cet  auteur  avec  Paul 
BARRETT  ou  Barrât,  né  à  Lyon  le  28  juin 
1728,  mort  à  Paris  vers  1795,  et  qui  a  publié  : 
les  Amours  d'Alcidor  et  de  Charisée,  traduc- 
tion (supposée)  du  grec;  Amsterdam  (Paris), 
1751, 2  parties  in-12  ;  —  le  Grelot,  ou  les  Etc., 
ouvrage  dédié  à  moi  (1754),  2  parties  in-12; 
nouvelle  édit.,  augmentée  de  V Anti-Grelot,  et 
suivie  de  l'Ivrogne,  conte  tragi-comique,  1762 , 
in-12;  -~-  Mademoiselle  Javotte,  ouvrage  mo- 


'  BARREY  580 

rai,  écrit  par  elle-même  et  publié  par  \un  de 
ses  amis;  Londres  et  Paris,  1762,  in-12;  — 
l'Homme,  ou  le  Tableau  de  la  vie,  histoire  des 
passions,  etc.,  trouvé  dans  les  papiers  de  l'abbé 
P***;  Francfort,  1765,  3jol.  in-18;  ouvrage  at- 
tribué à  l'abbé  Prévost;  —  Foka,  ou  les  Méta- 
morphoses, conte  chinois  dérobé  à  M.  de 
F***;  Paris,  1777,  in-12;  —  les  Petits  Specta- 
cles de  Paris  (l'année  1773),  in-18;  —  lesCo- 
lifichets,  comédie  en  I  acte  et  en  vers  ;  Paris, 
1751,  in-12;  —  l'Amant  supposé,  comédie  en 
un  acte  et  en  prose  ;  Paris,  1760,^jn-l2. 
Quérard,  la  France  littéraire. 

BARRETT  (John),  savant  anglais,  né  en 
1753,  mort  le  15  novembre  1807.  Il  fut  mem- 
bre du  collège  de  la  Trinité  à  Dublin ,  biblio- 
thécaire et  professeur  de  langues  orientales.  Il 
affecta  beaucoup  d'originalité  dans  ses  habitudes, 
et  laissa,  par  son  testament,  près  de  100,000 
liv.  sterl.  destinées,  suivant  ses  ordres,  «  à  nourf  h' 
«  ceux  qui  ont  faim,  et  à  vêtir  ceux  qui  sont 
«  nus.  »  On  a  de  lui  :  Recherches  sur  Vori- 
gine  des  constellations  qui  composent  le  zo- 
diaque ,  et  sur  les  usages  auxquels  elles  fu- 
rent destinées,  1800; —  Essai  sur  la  pre- 
mière partie  delà  vie  de  Swift,  1808,  in-S"  de 
232  p.  ;  —  Evangelium  secundum  31atthasum, 
ex  codice  rescripto  in  bibliotheca  collegii  SS. 
Trinitatis,  juxta  Dublin. 

Biographia  Britannica. 

BARRETT  (Eaton-Stannard) ,  poète  irlan- 
dais, né  en  1785,  mort  le  20  marsl820.  On  a 
de  lui  :  la  Comète,  œuvre  burlesque,  1803,  in-8»; 
—  Tous  les  Talents,  poème  satirique,  1807, 
in-8°;  —  la  Femme,  poème,  1810,  in-S°;  — 
l'Héroïne,  ou  aventures  de  Chérubin,  3  vol. 
in-12,  2^  édition,  1814. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*  BARREY  (Claude- Antoine),  médecin  fran- 
çais, né  à  Besançon  le  29  juillet  1771,  mort  dans 
la  même  ville  le  27  novembre  1837.  Ses  études 
faites,  il  embrassa  d'abord  en  1792  l'état  ecclé- 
siastique, auquel  il  renonça  ensuite,  pour  ne  se 
donner  qu'à  l'étude  de  la  médecine.  II  fut  em- 
ployé à  la  pharmacie  des  hôpitaux  ;  et  plus  tard, 
lors  de  la  réorganisation  des  écoles,  il  vint  suivre 
à  Paris  les  leçons  des  maîtres  de  la  science.  A 
Besançon,  où  il  revint  ensuite  pour  y  exercer  son 
art,  il  s'acquit  de  nombreux  clients,  et  employa 
ses  loisirs  à  écrire  sur  la  médecine.  Mais  son 
plus  beau  titre  à  la  reconnaissance  de  l'humanité 
souffrante,  ce  fut  le  zèle  qu'il  mit  à  propager  la 
vaccine  à  une  époque  ou  son  efficacité  était  con- 
testée, même  par  les  médecins.  On  a  de  lui  : 
Mémoire  sur  les  Maladies  épidémiques;  Be- 
sançon, 1813,  in-8°;-—  De  la  vaccine  et  de  ses 
effets;  ibid.,  1808,in-8°  ;— Histoirsimpartiale 
de  la  vaccine;  ibid.,  1831,  in-8°;  —  Mémoire 
sur  l'influence  de  l'air  atmosphérique  dans  la 
production  des  maladies  épidémiques ,,. cou- 
ronné par  la  Société  de  Toulouse  en  1820  ;  — 
Rapports  (annuels)  sur  l'état  de  la  vaccine 


68f  BARREY  —  BARRIERE 

dans  le  département  du  Loubs,  à  partir  de 

1804. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BARRI  et  non  barrio  (Gabriel),  théologien 
humaniste  et  géographe  italien,  né  à  Francica 
(Calabre),  -vivait  probablement  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  De  Anti- 
guitateetSitu  Calabriee,  libri  quinque  ;  Rome, 
1571,  in-8o,  et  dans  Vltalia  illustrata,  Franc- 
fort, 1600,  in-fol,  ;  enfin  dans  le  Thésaurus  an- 
tiquitatum  Italias,  de  P.  Burmann  :  une  autre 
édition  estimée  est  celle  de  Rome,  1737,  avec  ad- 
ditions et  notes  de  Thomas  Aceti ,  et  des  remar- 
ques de  Quattromanm"  ;  on  trouve  encore  cet  ou- 
vrage dans  le  Delectus  Scripforum  rerum  Nea- 
politanarum ,  édité,  in-fol.,  à  Naples  par  D, 
Giordani  ;  quoique  publié  si  souvent,  cet  ouvrage 
a  été  critiqué  par  Quattromanni ,  et  même  attri- 
bué tantôt  au  cardinal  Sirlet ,  tantôt  au  cardinal 
Santorio  ;  —  Pro  lingua  latina  libri  très  ;  — 
de  jEternitate  urbis  liber  unus;  de  Laudi- 
bns  Italias  liber  unv^,  publiés  tous  trois  à 
Rome,  1571  :  une  première  édition  moms  com- 
plète avait  paru  en  1554.  Comme  il  arriva  plus 
tard  à  un  grand  roi  (Frédéric  le  Grand),  l'autem* 
.  n'aimait  pas  sa  langue  maternelle  :  dans  son  livre 
dé  Situ  Calabrids ,  il  maudit  ceux  qui  seraient 
tentés  de  le  traduire  en  italien. 

Bnrrnann,  Thésaurus  Antiquitatum  Italise,  t.  V, 
part.  6—  D.  Giordani,  Blbl.  scriptorum  rerum  Neapo- 
litanarum.  —  Ginguene,  Histoire  littéraire.  —  Tlrabos- 
chl ,  Storia.della  Letteratura  italiana. 

*  BARRI  (  Giacomo  ),  peintre  et  graveur,  né  à 
Venise  vers  1630,  mort  après  1684.  Il  imita  le 
Titien,  le  Tiatoret,  et  Paul  Véronèse.  Ses  œuvres 
principales,  assez  estimées,  sont  :  V Adoration  des 
Bergers,  et  la  Madeleine  aux  pieds  du  Christ. 
H  a  publié  :  Viaggio pittoresco,  in  cûi  si  notano 
distint,  tutte  le  pittîcrefamose  de''  piû  celebri 
pittori  che  si  conservano  in  qualsivoglia  città 
deW  Italia;  Y emse,  1671,  in-12;  livre  assez 
rare,  traduit  en  anglais  par  William  Lodge  ; 
Londres,  1679,  in- 8°.  E.  B— n. 

MeIchiorl,;/^ite  de'  Pittori  Feneti;  inss.  —  Lanzi,  Storia 
Pittorica.  —  Ticozri,  Dizionario  de'  Pittori.  —  Orlandi, 
Jbecedario  Pittorieo.  —  Cii.  Le  Blanc ,  Manuel  de  l'A- 
mateur d'istampes. 

BARRiENTOS  (  Barthélémy  ),  commentateur 
espagnol  du  seizième  siècle.  Il  était  né  à  Gre- 
nade, et  enseigna  à  Salamanque  les  humanités  et 
les  mathématiques.  On  cite  de  lui  :  Sylva  anno- 
tationum; —  Commient.  inSomnium  Scipionis; 
—  Cometarum  explicationes  ;  —  Lima  bar- 
barici  et  synonyma  latina  ;  —  Syntaxispar- 
tium  orationis;  —  Notas  in  Christoph.  Cal- 
veti  Stellee  Aphrodisum  expugnatum  ;  — 
Opuscula  de  periodis,  de  monetis  antiquis, 
de  coloribus  et  de  calendis. 

Antonio,  Bibliotheca  hispana  vêtus. 

*  BARRiENTOS  (  Gcnès  DE  ),  théologien  espa- 
gnol, mort  en  1694.  Il  étudia  à  Salamanque,  entra 
dans  l'ordre  de  Saint-Dominique ,  et  se  fit  con- 
naître comme  théologien  et  comme  prédicateur. 
Applaudi  à  la  cour  de  Charles  II  pour  son  élo- 


682 


quence,  il  ne  se  laissa  pas  éblouir  par  ces  succès, 
et  se  consacra  aux  missions  étrangères.  En  1 685 
il  était  aux  lies  Philippines,  et  devint  successi- 
vement évêque  titulaire  de  Troie  et  suffragant 
de  l'archevêque  de  Manille.  On  a  de  lui  :  Expu- 
gnacion  de  el  probalismo  reflexiones  theolo- 
gicas  ;  Manille,  1684,  in-4«'. 

Echard,  Scriptores  ordinis  Prœdicatorum,  t.  II, 
p.  740. 

*  BARRIENTOS  (Zojsez  DE  ),  théologien  espa- 
gnol, né  à  Médina  del  Campoen  1382,  mort  le 
21  mai  1469.  Il  entra  dans  l'ordre  de  Saint-Do- 
minique ,  et  devint  au  concours  professeur  de 
théologie  à  Salamanque.  Il  occupa  cet  emploi 
depuis  1416  jusqu'en  1433,  époque  à  laquelle  il 
fiit  chargé  par  le  roi  de  Castille,  Jean  II,  de  diri- 
riger  l'éducation  de  l'infant  don  Henri.  En  1438 
il  fut  nommé  évêque  de  Ségovie  et  grand 
chancelier  de  Castille,  et  assista  en  1440,  avec  le 
roi,  aux  états-généraux  de  Valladolid  ;  en  1442 
U  changea  le  titre  d'évêque  de  Ségovie  contre 
celui  d'évêque  d'Avila;  et  après  la  réconciliation 
qu'il  ménagea  entre  le  prince  Henri  et  le  roi  son 
père,  il  devint  évêque  de  Cuença,  et  inquisiteur 
général  pour  toute  la  Castille.  H  refusa  l'évêché 
de  Compostelle,  et  se  tint  dans  son  diocèse  de 
Cuença  jusqu'à  sa  mort.  Les  pauvres  furent  ses 
héritiers.  On  a  de  lui  :  Clavis  sapientias;  — 
Index  latinus  ad  sancti  Antonini ,  archiepis- 
copi  Florentini,  summam  Theologicam;  — 
plusieurs  ouvrages  non  imprimés,  mais  dont  les 
sujets  paraissent  singuliers  :  Del  caso  y  for- 
tuna; — Del  dormir  y  despertar  y  del  sonar 
y  de  las  adivinanças ,  y  agueros  y  procédas  ; 
—  Del  adevinar  y  de  sus  especies  y  del  arte 
magica. 

Echard,  Scriptores  ordinis  Prmdicatorum.  —  Tou- 
ron,  Hommes  illustres  de  Fordre  de  Saint- Dominique. 

BARRIÈRE  {François) ,  jésuite  et  théologien 
français,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  les  Grandes  véri- 
tés, de  la  Religion  pour  purifier  le  Chrestien,  le 
conformer  à  Jésus-Christ  et  l'unir  à  Dieu;  en 
trois  parties;  Toulouse,  1704,  in-12. 

Journal  des  Savants,-  nos,  p.  1*8;  f^  éd.  ;  tl8, 2^  éd.- 
Rlchard  et  Giraud  ,  Bibliothèque  sacrée. 

BARRIÈRE  (  dom  Jean  de  la  ),  fondateur  de 
l'ordre  des  Feuillants,  né  àSaint-Céré  en  1544, 
mort  à  Rome  en  1600.  A  dix-huit  ans  il  était 
pourvu  de  l'abbaye  de  Feuillant,  dans  le  diocèse 
de  Rieux,  dont  il  prit  possession  en  1565.  Venu 
à  Paris  avec  le  cardinal  d'Ossat  pour  compléter 
ses  études,  il  revint  faire  profession  à  Toulouse 
en  1573 ,  et  résolut  de  faire  revivre  au  sein  de 
son  ordre  l'esprit  de  saint  Bernard.  Ces  sortes  de 
projets  eurent  toujours  à  vaincre  de  violentes 
oppositions  :  c'est  ce  c[ui  arriva  à  Barrière  ;  mais  il 
vint  à  bout  des  obstacles ,  et  plusieurs  maisons 
embrassèrent  sa  réforme.  Son  institut  fut  re- 
connu par  un  bref  de  Sixte  V  en  date  du  5  sep- 
tembre 1586,  et  affranchi  de  l'obédience  dé  Cî- 
teaux.  Attaché  à  là  cause  royale,  il  obtint  du  roi 
Henri  lU  le  monastère  de  la  rue  Saint-Honoré, 

19. 


583 


BAREIÈRE  —  BARRINGTON 


584 


dont  il  se  mit  en  possession  en  1587.  Quelques- 
uns  des  religieux  placés  sous  son  obéissance  pri- 
rent pai'ti  pour  la  Ligue ,  et  le  firent  suspendre 
par  Sixte  V,  après  l'avoir  fait  interroger  par 
l'inquisiteur  Alexandre  de  Francissis,  auquel  il  ré- 
pondit humblement  qu'il  était  en  effet  un  grand 
pécheur  ;  ce  que  l'on  prit  pour  un  aveu.  On  lui  in- 
terdit de  dire  la  messe,  et  il  eut  Rome  pour  prison. 

Richard  et  Giraud,  Bibliothèque  sacrée. 

BARRIÈRE  (Pierre),  surnommé  La  Sarre, 
régicide,  mort  à  Melunle  26  août  1593.  Il  conçut 
le  projet  que  RavaiUac  mit  si  fatalement  à  exé- 
cution, celui  de  tuer  Henri  IV.  H  communiqua 
son  dessein  à  un  dominicain  italien  du  nom  de 
Séraphin  Banchi,  qui,  l'en  ayant  vainement  dé- 
tourné ,  fit  avertir  le  roi.  Arrêté  à  Melun  au  mo- 
ment où  il  allait  exécuter  son  régicide.  Barrière  fut 
rompu  vif  dans  cette  ville,  sans  témoigner  aucun 
repentir.  Il  affirma  sur  l'échafaud  ce  qu'il  avait 
déjà  déclaré  dans  son  testament,  savoir,  qu'il  avait 
été  poussé  à  eet  attentat  par  on  capucin  lyonnais , 
par  le  curé  Aubri  et  par  le  P.  Varade. 

Pasquier,  Lettres,  liv.  II,  lettre  2«.  —  De  Thou  ,  His- 
toire, Uv.  107.  —  Relation  du  régicide  Barrière  ;  Paris , 
1594,  In-S». 

BARRIÈRE  (Pierre  de  la).  Voy.  Barreria. 
BARRIÈRE  (Dominique).  Yoy.  Dominique. 

BARRIN  DE  L.A  GALLISSONIÈRE.  Voy.  Gal- 
LISSONNIÈRE. 

BARRIN  (Jean),  littérateur  et  vicaire  général 
à  Nantes,  né  à  Rennes  en  1640,  mort  en  1718. 
Il  fut  ordonné  prêtre  en  1703,  et  publia  :  une  tra- 
duction des  Épitres  et  Élégies  d'Ovide  (  Œuvres 
galantes  et  amoureuses  d'Ovide)  ;  Paris ,  1676  ; 
la  Haye,  1692  et  1701 ,  in-12  ;  —  la  Vie  de  la 
bienheureuse  Françoise  d'Amboise ,  femme  du 
duc  de  Bretagne  Pierre  H;  Rennes,  1704,  in-12. 
Barbier  lui  attribue  Yémis  dans  le  cloître,  ou  la 
Religieuse  en  chemise,  publiée  sous  le  pseudo- 
nyme de  Vabbé  Duprat,  1683,  1739,  1740;  Lon- 
dres, 1761 ,  in-1 2  ;  Pékin ,  1776 ,  in-S" ,  et  qualifié 
de  livre  infâme  par  LengM-Dufresnoy. 

Barbier,  Examen  critique  des  Dictionnaires,  etc. 

BARRINGTON  (Jean-Shute),  publiciste  et 
théologien  protestant,  né  en  1678  à  Théobald 
(Hertfordshire) ,  mort  en  1734  dans  le  comté  de 
Berks.  Il  publia  plusieurs  écrits  en  faveur  de  l^É- 
glise  anglicane,  fut  nommé  en  1708,  commissaire 
des  douanes,  et  entra  en  1720  au  parlement, 
d'où  il  fut  expulsé  en  1723,  pour  l'affaire  de  la 
loterie  deHarburgh,  dont  il  était  sous-gouver- 
neur. Ses  principaux  ouvrages  sont  :  nu  Essai  sur 
l'intérêt  de  l'Angleterre  relativement  aux 
protestants  non  conformistes,  1701  et  1703, 
in-4''  ;  —  les  Droits  des  protestants  non  con- 
formistes, 1705,  in-4°;  —  Miscellanea  sacra, 
1725,  2  vol.  in-8°;  2^  éd.  augmentée,  1770;  — 
Essai  sur  les  diverses  dispensations  de  Dieu 
sur  le  genre  htimain ,  etc.,  1725,  in-8''. 

Biographia  Britannica. 

BARRINGTON  (Daincs),  savaut  anglais,  fils 
du  précédent,  naquit  vers  1730,  et  mourut  le 


14  mars  1800.  Il  étudia  d'abord  la  jurispru- 
dence en  1751,  et  devint  maréchal  du  tribunal 
supérieur  de  l'amirauté  en  Angleterre;  mais 
en  1753  il  résigna  cette  place,  lorsqu'il  fut 
nommé  secrétaire  de  l'administration  de  l'hôpital 
de  Greenwich.  En  1757  il  accepta  une  place  de  ' 
juge  dans  le  Northwales,  et  ensuite  à  Chester; 
en  1765  il  se  démit  de  ses  différents  emplois,  à 
l'exception  de  celui  de  commissaire  général  de 
l'approvisionnement  de  Gibraltar,  et  du  titre  de 
conseiller  du  roi ,  qui  lui  avait  été  donné  quelque 
temps  auparavant.  Il  remplit  à  diverses  reprises  ' 
les  fonctions  de  vice-président  de  la  Société  royale 
de  Londres.  Son  premier  ouvrage  parut  sous  le 
titre  :  Observations  on  thestatutes  chiefly  the 
most  ancientfrom  magna  charta  to2i  Jac.  l, 
c.  27,  with  an  appendix,  being  a  proposai 
for  nevj  modeling  the  statutes,  1766,  in-4°; 
ouvrage  qui  eut  cinq  éditions.  En  1767 ,  il  pu- 
blia the  Naturalist's  calendar,  et  inséra  diffé- 
rents essais  sur  la  physique  dans  les  Mémoires 
de  la  Société  royale  des  sciences.  En  1773,  il  fit 
paraître  the  Anglo-Saxon ,  from  the  histo- 
rian  Orosius ,  by  Alfred  the  Great;  together 
with  an  English  translation  from  the  Anglo- 
Saxon,  grand  in-8°,  avec  des  observations.  A 
cet  ouvrage  est  jointe  une  carte  de  l'Europe,  avec 
des  observations  et  des  conjectures  par  J.-R.  Fors- 
ter.  Barrington  s'occupa  activement  des  recher- 
ches relatives  au  passage  du  Nord  dans  la  mer 
des  Indes,  et  provoqua  le  voyage  du  capitaine' 
Philips  par  son  livre  intitulé  Probabilty  of 
reaching  the  north  pôle;  1775,  in-i";  il  le 
réimprima  dans  ses  Miscellanies,  1787,  in-4», 
ainsi  qu'une  Dissertation  sur  le  système  de 
Linné,  qu'il  trouvait  obscur  et  ininteUigible 
sous  plus  d'un  rapport.  H  y  inséra  aussi  :  Voyage 
d'Othar,  et  éclaircissements  sur  la  géogra- 
phie du  neuvième  siècle,  d'après  Orosius; 
un  Voyage  espagnol,  de  Vannée  1775,  pour 
examiner  les  côtes  de  l'Amérique,  au  nord 
de  la  Californie.  Parmi  les  Ménoires  de 
Barrington  qu'on  trouve  dans  le  Recueil  des  An- 
tiquaires de  Londres,  il  s'en  trouve  un  qui  con- 
tient des  Recherches  sur  l'invasion  de  Jules- 
César-en  Angleterre,  et  surtout  sur  le  passage 
de  la  Tamesis.  Il  y  soutient  l'opinion  avancée 
par  le  docteur  Owen ,  savoir,  «  que  la  Tamesis 
n'était  pas  la  Tamise,  mais  la  rivière  de  Medway.  » 
BARRINGTON  (Shute),  théologien  anglican, 
sixième  fils  du  lord  de  ce  nom,  naquit  à  Becket 
dans  le  Berkshire  en  1734 ,  et  mourut  le  27 
mars  1826.  Jouissant  de  l'estime  particulière  de 
George  IQ,  il  obtint  successivement  l'évêché  de 
Salisbury  et  celui  de  Durham.  D  publia  divers 
écrits  pour  démontrer  que  la  révoluti'on  fran- 
çaise avait  pour  cause  la  corruption  de  l'Église 
de  Rome.  Ses  écrits  (brochures  politiques,  ser- 
mons, mandements)  ont  été  réunis  en  un  vo- 
lume, publié  à  Londres  en  1811.  En  1815,  il  pu- 
blia une  Esquisse  de  la  vie  politique  de  Wil- 
liam, deuxième  vicomte  Barrington,  son  frère. 


585 


BARRINGTON  —  BARROIS 


586 


Sa  maison  était  le  rendez-vous  des  hommes  les 
plus  éminents  de  l'époque. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary.' 

*BARRio  JuvGïJLO  {Gabriel  Ferez),  écri- 
vain espagnol,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  fut  secrétaire  royal,  et 
écrivit  des  ouvrages  qui  se  rapportent  à  ces 
fonctions.  On  a  de  lui  :  Secretario  y  consejero 
de  sennores  y  ministros,  intitulé  originaire- 
ment  :  Direccion  de  secretarios ;  Madrid,  1613. 

Antunio',  Bibliotheca  hispatia  nova. 
*BARRIO  NUEVO    OU   BARNCEVO  (Garcia 

de)  ,  vice-roi  espagnol ,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  H  lut  vice-roi  de 
Naples  et  conseiÛer  d'État.  On  a  de  lui  :  Pane- 
gyricus  ad  eomitem  de  Lerwos,  Neapolitanum 
proregem;  — Defênsa  de  D.  Franc,  di  Bar- 
nuevo  Peralta  su  hizo. 

Antonio ,  Bibliotheca  hispana  nova. 

*  BABRio-NUEVO  OU  BARNUEVO  [(Fran- 
cisco Masquera  dk)  ,  poète  espagnol,  vivait  dans 
la  première  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  la  Numantina  del  Licenciado  don 
Francisco  Masquera  de  Barnuevo ,  dirigida 
à  la  nobilissima  ciudad  da  Soria  y  à  sus  doce 
Linages  y  casas  à  ellas  agregadas;  Séville , 
1612,  in-4°.  Ce  long  titre  annonce  que  le  poëme 
est  consacré  à  la  gloire  de  Soria,  patrie  du  poète, 
et  qui  n'aurait  été  autre  que  l'ancienne  Numance. 
L'œuvre  comprend  quinze  chants  assez  bour- 
souflés, auxquels  se  joint  une  relation  historique 
en  prose  ayant  trait  au  même  sujet.  ^Barnuevo 
appelle  sa  Numantina  une  composition  de  sa 
jeunesse ,  mais  imprimée,  dit-il,  lorsqu'il  était 
déjà  avancé  en  âge.  Au  jugement  de  Ticknor,  le 
poëme  témoigne  en  effet  de  peu  de  maturité. 

Ticknor,  History  of  Spiinish  Literature,  II,  464.  — 
Antonio,  Bibliotheca  hispana  nova. 

*BARRios  ou  BABios  DE  {Banicl-Lévi) , 
appelé  aussi  Michel,  théologien  et  poète  juif  espa- 
gnol, vivait  dcuis  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  H  résida  à  Amsterdam,  se  Uvra  à  la 
culture  des  lettres  et  de  la  poésie,  et  laissa  en 
langue  espagnole  :  le  Triomphe  du  gouverne- 
ment et  de  l'antiquité  belge  ;  —  Relation  des 
poètes  et  des  écrivains  espagnols  d''origine 
juive;  —  Coro  de  las  Musas  ;  —  V Histoire 
universelle  des  Juifs  ;  —  Casa  de  Jacob,  où 
il  est  question  de  l'état  actuel  des  Juifs  ;  — 
Theologia  Natural. 

Wolf,  Bibliotheca  Hebr. 

*BARRios  {Jean  de),  chirui^ien  espagnol 
de  la  fin  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  De  la 
verdadera  cirurgia,  medicina  y  astrologia; 
1607,  in-fol.  Cet  ouvrage  valut  à  l'auteur  un 
certain  renom. 

Biographie  Médicale. 

BARRIS  {Pierre- Joseph-Paul),  président  de 
la  cour  de  cassation,  né  à  Montesquieu  (Gers) 
le  30  juin  1759,  mort  à  Paris  le  27  juillet  1824. 
D  fut  nommé  député  à  l'assemblée  législative  en 
septembre  1791.  En  1792,  il  fit  rendre  un  décret 
sur  le  remplacement  des  membres  des  direc- 


toires administratifs,  à  défaut  de  suppléants. 
Après  la  session ,  il  fut  nommé  juge  à  la  cour  de 
cassation,  et  ensuite  président  de  la  même  cour. 
Il  a  signé  toutes  les  délibérations  qu'elle  a  prises 
collectivement  tant  en  faveur  des  Bourbons  qu'en 
faveur  de  Napoléon.  Il  présidait  la  section  crimi- 
nelle qui,  le  14  décembre  1815,  rejeta  le  pourvoi 
de  Lavalette,  directeur  général  des  postes,  con- 
damné à  mort  par  la  cour  d'assises  de  la  Seine. 

Le  Courrier  français,  30  juillet  1824.  —  Le  Moniteur, 
10  août  1824. 

* BARROILHET  {Paul ),  artiste  chanteur  fran- 
çais, né  à  Bayonne  (Basses-Pyrénées)  le  22  sep- 
tembre 1810.  FOs  d'un  honorable  commerçant,  il 
dut  lutter  fort  longtemps  contre  la  volonté  bien 
prononcée  d'un  père  qui  voyait  en  lui  son  succes- 
seur, avant  de  pouvoir  s'adonner  sans  réserve  au 
penchant  qui  l'entraînait  vers  l'étude  de  la  musi- 
que. A  l'âge  de  dix-huit  ans  il  entra  au  Conser- 
vatoire, et  fut  confié  aux  soins  de  BenderaU.  Deux 
années  lui  suffirent  pour  compléter  ses  études  ;  et, 
n'osant  point  aborder  du  premier  coup  la  scène 
de  l'Opéra  de  Paris ,  il  partit  pour  l'Italie  à  la  fin 
de  1830,  muni  de  recommandations  de  Rossini. 
H  resta  quelque  temps  à  Milan ,  et  visita  succes- 
sivement Gênes,  Vérone,  Brescia,  Bergame, 
Trieste,  Turin,  fut  engagé  à  Palerme  en  1835, 
et  à  Rome  en  1 836.  Il  y  créa  avec  un  rare  succès 
l'Assedio  di  Calais  que  Donizetti  écrivit  exprès 
pour  lui  ;  il  se  fit  applaudir  bien  plus  encore  dans 
le  Roberto  Devereux  et  le  Colombo  du  môme 
auteur.  C'était  sous  les  auspices  de  la  Pasta,  de 
Rubini  et  de  GaUi  que  M.  Barroilhet  avait  fait  ses 
premières  armes  et  partagé  leurs  couronnes.  Une 
maladie  du  larynx,  qui  s'est  reproduite  à  Paris  en 
1840 ,  l'éloigna  momentanément  de  la  scène  en 
1839. 

Adolphe  Nourrit  le  retrouva  à  Naples ,  et  les 
deux  grands  artistes ,  frères  par  le  talent ,  le  de- 
vinrent bientôt  par  le  cœur.  Après  la  mort  de 
Nourrit,  Barroilhet  quitta  l'Italie,  et  vint  s'en- 
gager au  grand  Opéra  de  Paris,  objet  de  son 
ambition.  Il  y  débuta  dans  la  Favorite  avec  un 
succès  complet.  U  fut  surtout  applaudi  dans 
Guillaume  Tell,  Charles  VI,  le  Lazzarone. 
Rarement  on  avait  entendu  un  baryton  aussi 
parfait.  En  1847  il  quitta  l'Opéra,  parce  qu'il  ne 
voulut  point  renouveler  son  engagement  aux 
conditions  que  l'administration  lui  offrait  ;  depuis 
lors ,  il  s'est  fait  entendre  fréquemment  dans  des 
soirées  musicales  et  dans  des  concerts. 

Vincent  de  Jozeran. 

La  France  musicale,  4*  année  n"  10.  —  Bévue  géné- 
rale biographique,  année,  1845,  4^  livraison.  —  Diction 
naire  de  la  Conversation, 

BARROIS  (  Jacques-Marie) ,  hbraire  à  Pa- 
ris, né  en  1704 ,  mort  le  20  mars  1769,  à  soixante- 
cinq  ans.  «  n  connaissait,  dit  Ladvocat,  non- 
«  seulement  les  éditions  et  les  prix  des  livres , 
«  mais  leur  contenu,  m  On  a  de  lui  un  grand 
nombre  de  catalogues,  parmi  lesquels  on  remar- 
que surtout  son  Catalogue  des  livres  de  FafÀ 


587 


BARROIS  —  BARROS 


588 


connet,  avec  des  éclaircissements  et  une  table; 
1763,  2  vol.  in-8°. 

France  littéraire. 

*BARROis  (Etienne),  historien  français, 
vivait  vers  le  mflieu  du  dix-huitième  siècle.  On 
a  de  lui  :  Histoire  mémorable  du  siège  de  la 
ville  d'Orléans  par  les  Anglais  &a.  1428  et  1429; 
Orléans,  1739,  in-8°.  Cet  ouvrage  manque  de 
critique,  et  le  style  en  est  mauvais. 

Lelong .  Bibliothèque  historique  de  la  France,  édit. 
de  Fontette. 

BARROis  (rfowi  Humbert),  théologien  de 
l'ordre  de  Saint-Benoît.  Il  entra  dans  l'ordre  à 
Moyen-Moutier  en  1711,  devint  abbé  en  1727, 
et^fut  revêtu  des  principales  dignités  de  la  con- 
grégation de  Saint- Vamie.  Il  a  publié  divers  ou- 
vrages sur  la  constitution  de  son  ordre  et  sur 
d'autres  sujets. 

Calmet,  Bibl.  de  Lorraine. 

BARROS  (le  P.  André),  écrivain  portugais, 
né  à  Lisbonne  au  dix-septième  siècle ,  mort  au 
dix-huitième.  Il  étudia  chez  les  jésuites  en  1691, 
et,  après  avoir  suivi  leurs  cours,  il  entra  dans  leur 
institution.  D  occupa  successivement  les  fonc- 
tions de  professeur  et  de  maîh'e  des  novices  à  la 
maisonde  Lisbonne.  L'Académie  royale  d'histoire 
l'admit  parmi  ses  membres.  Outi'ele  compte  rendu 
de  ses  travaux  académiques ,  on  a  de  lui  une  vie 
estimée  de  Vieyra,  qui  a  paru  sous  ce  titre  :  Vida 
do padre  Antonio  Vieyra,  da  companhia  de 
Jésus,  pregador  de  S.  Magestad.        F.  D. 

Rarbosa  Machado,  Bibliotlieca  Lusitana. 

BARROS  (Joâo  de),  historien,  surnommé  le 
Tite-Live  portugais,  né  à  Viseu  en  1496,  mort  à 
Alitera  près  de  Villa-do-Pombal  en  1570  (1).  Il 
entra,  encore  enfant,  au  service  du  roi  Emma- 
nuel, et  raconte  lui-même,  avec  une  naïveté  char- 
mante, «  qu'il  était  de  la  hauteur  d'un  pion  du 
jeu  des  échecs,  »  lorsqu'il  fut  admis  en  qualité 
de  moço  fidalgo  dans  le  palais.  Les  facultés 
peu  communes  qui  se  manifestèrent  de  bonne 
heure  chez  le  jeune  Barros  le  firent  attacher 
particulièrement  au  service  de  l'infant  dom 
Joâo,  reconnu  déjà  coràme  héritier  du  trône.  Ce 
fut  pendant  qu'il  appartenait  à  la  maison  de  ce 
prince,  qu'il  composa  un  roman  de  chevalerie 
intitulé  0  Emperador  Glarimundo ,  qui,  pour 
n'être  point  signalé  par  Cervantes ,  n'en  a  pas 
moins  tous  les  défauts  du  genre,  comme  il  a 
aussi  toutes  les  qualités  de  style  qui  font  pres- 
sentir l'habile  écrivain.  Composé  à  vingt  ans, 
sous  les  yeux  du  prince,  qui  en  corrigea,  dit-on, 
certains  passages ,  le  Glarimundo  laissait  voir 
en  germe  toutes  les  qualités  de  l'historien.  Em- 

(1)  L'origine  de  Barros  a  soulevé  quelques  discussions  ; 
selon  les  uns,  il  serait  fils  naturel  de  Lopo  de  Barros,  gentil- 
homme d'une  excellente  taraille,  possédant  un  majorât 
aux  environs  de  Braga ,  et  11  aurait  vu  le  jour  dans  cette 
ville  :  selon  d'autres  autorités ,  11  serait  né  en  légitime 
mariage ,  et  le  nom  déjà  Illustre  qu'il  portait  viendrait 
d'un  Heu  désigné  sous  le  nom  de  Barros,  et  qui  se  trouve 
situé  dans  la  province  d'entre-Douro-e-Miiiho.  Severim 
de  Parla,  qui  entre  dans  des  détails  assez  nombreux  à  ce 
sujet,  se  tait  malheureusement  sur  le  fait  principal,  etne 
nous  dit  rien  sur  les  premières  années  du  célèbre  Wstorien. 


manuel  ne  s'y  trompa  point  ;  il  fit  au  jeune  Bar- 
ros la  proposition  de  raconter  les  événements 
dont  le  bruit  retentissait  alors;  là  s'arrêtèrent 
les  bonnes  dispositions  du  monarque.  Un  peu 
plus  d'un  an  après  l'apparition  du  Glarimimdo, 
Emmanuel  mourait,  et  léguait  à  son  fils  le  soin  de 
mettre  en  lumière  le  génie  naissant  dont ,  mieux 
que  tout  autre,  0  avait  dû  comprendre  la  portée. 

Les  premières  années  du  règne  de  Joâo  ni 
furent  occupées  d'une  manière  trop  active  pour 
que  le  fils  d'Enunanuel  pût  réaliser  immédiate- 
ment la  pensée  de  son  père  ;  il  fit  mieux  peut- 
être  ,  car  il  accorda  au  jeune  gentilhomme  de  sa 
chambre,  qui  ne  s'était  fait  connaître  que  par  une 
œuvre  d'imagination ,  la  'direction  de  la  factore- 
rie du  château  de  Mina,  sur  les  côtes  d'Afrique , 
et  le  mit  ainsi  à  même  d'étudier  autre  part  que 
dans  les  livres  le  grand  mouvement  commer- 
cial qui  allait  changer  le  monde,  et  les  régions 
encore  peu  connues  où  s'était  manifesté  pour  la 
première  fois  ce  besoin  incessant  d'explorations, 
cette  activité  de  découvertes,  que  lui-môme  il 
provoquait. 

Barros,  qui  s'était  mariéjeune,  quitta  l'Europe, 
et  ne  fit  qu'un  assez  court  séjour  à  Castello-de- 
Mina  ;  il  ne  resta  en  Afrique  que  le  temps  né- 
cessaire pour  colorer  les  récits  merveilleux  dont 
la  brillante  réalité  devait  effacer  les  fictions  rê- 
vées durant  sa  première  jeunesse.  Parti  en  1522, 
nous  retrouvons  Barros  pourvu  en  1523  d'un 
poste  plus  important;  il  est  nommé  trésorier  de 
la  douane  de  l'Inde ,  de  Mina  et  de  Ceuta ,  et  il 
exerce  ces  fonctions  jusqu'en  décembre  1525  ; 
deux  ans  plus  tard ,  la  peste  qui  se  manifeste  à 
Lisbonne  l'oblige  à  chercher  un  air  plus  pur,  et 
il  se  réfugie  dans  cette  retraite  da  Ribeira  de 
Alitem,  près  de  Pombal,dont  le  séjour  lui  fut  tou- 
jours si  cher,  qu'après  la  réalisation  de  ses  en-  ■ 
treprises  littéraires,  ou  l'accomplissement  des 
devoirs  nombreux  imposés  par  ses  fonctions 
difficiles,  ce  sera  toujours  là  qu'il  viendra  cher- 
cher quelques  heures  de  repos.  Ce  fut  à  AUtem 
que  Duarte  de  Resende,  son  parent,  dont  la  célé- 
brité scientifique  était  grande  alors ,  lui  fit  tenir 
un  récit  ignoré  de  la  mémorable  expédition  de 
Magellan,  et  l'engagea  à  le  publier  en  le  revêtant 
de  ce  style  dont  il  venait  d'admirer  la  suprême 
élégance.  Barros  ne  suivit  pas  le  conseil  ;  mais  il  < 
médita  l'écrit.  Les  travaux  du  grand  navigateur 
portugais  ne  sortirentplus  dès  lors  de  sa  mémoire. 
En  faisant  par  la  pensée  le  tour  du  monde,  et  en 
parcourant  du  regard  les  vastes  mers  de  l'Orient  ' 
asservies  aux  Portugais,  Barros  sentait  son  amour 
patriotique  grandir,  et  l'historien  se  révélait. 

La  haute  probité  du  fonctionnaire  est  connue, 
comme  son  talent  est  admiré  ;  et  toujours  quel- 
que nouvelle  faveur  de  la  cour  l'éloigné  des  tra- 
vaux qu'il  médite,  les  propositions  qui  lui  ont  été  ' 
faites  naguère  par  Emmanuel  sont  oubliées.  Ett 
1533  (1),  Barros  est  revêtu  du  titre  A&feitor  da 

(1)  Et  non  en  1B32,  comme  le  dit  en  hésitant  Manuel  I 


589 


casa  da  India  e  minas,  ce  qui  équivaut  à  celui 
de  directeur  général  des  douanes. 

Les  nombreux  détails  administratifs  qu'entraî- 
nait après  soi  un  emploi  de  cette  nature,  servi- 
rent et  retardèrent  à  la  fois  les  travaux  de  l'écri- 
vain. Si  d'innombrables  documents  historiques 
vinrent  comme  d'eux-mêmes  se  présenter  sous 
ses  yeux,  il  avait  une  probité  trop  haute,  un 
trop  grand  amour  du  bien  public,  pour  employer 
à  une  occupation  purement  littéraire  le  temps 
qui  appartenait  à  l'État  ;  et  il  a  soin  de  faire  re- 
marquer lui-même  à  son  fils  que  ses  nombreux 
ouvrages  peuvent  être  lus  par  lui  sans  crainte , 
et  sans  qu'il  redoute  rien  pour  le  salut  de  son 
âme  ;  leur  publication  est  le  fruit  de  ses  veilles, 
ils  ont  été  pour  la  plupart  écrits  durant  la  nuit. 

L'œuvre  de  Barros  n'est  pas  l'œuvre  d'un 
simple  chroniqueur;  et  l'on  ne  saurait  se  faire 
une  idée  exacte  des  travaux  préparatoires  qui 
précédèrent  la  publication  de  sa  grande  histoire 
de  l'Orient.  En  effet,  depuis  la  chronique  d'Azu- 
rara  jusqu'au  Tarigh  et  aux  grandes  cartes  du 
Céleste  Empire  qu'il  se  fait  expliquer  par  un  Chi- 
nois tombé  en  esclavage,  et  qu'il  a  acheté  uni- 
quement pour  qu'il  le  puisse  servir  dans  ses 
investigations,  tout  est  consulté  par  lui  sans 
qu'il  néglige  le  moindre  détail;  et  plus  tard,  lors- 
que Joâo  in,  se  rappelant  le  style  plein  d'élé- 
gance de  l'auteur  de  Clarimundo ,  le  charge  offi- 
cielleraenl  d'écrire  le  récit  que  d'autres  ont  en- 
trepris ,  mais  que  nul  n'a  su  achever,  U  n'y  a 
point  d'archives  des  vice-rois  de  l'Inde  qui  ne 
soient  soumises  à  ses  investigations  :  les  papiers 
de  Nuno  da  Cunha,  qui  lui  passèrent,  dit-il,  tous 
sous  les  yeux ,  étaient  à  eux  seuls  si  nombreux, 
que  deux  vastes  coffres  ne  pouvaient  les  conte- 
nir. A  partir  du  moment  où  il  s'est  chargé  de 
dévoiler  enfin  les  mystères  de  l'Orient  à  l'Eu- 
rope ,  tout  chez  Barros  concourt  à  l'accomplisse- 
ment de  cette  grande  mission ,  et  il  n'y  a  pas  de 
moyen,  si  humble  qu'il  soit,  que  ce  grand  esprit 
ne  mette  en  œuvre  pour  parvenir  à  ses  fins. 
Des  enfants  des  Paravias  du  Malabar  arrivent- 
ils  en  effet  à  Lisbonne ,  et  doivent-ils  être  éle- 
vés avec  les  jeunes  Abyssins ,  auxquels  le  gou- 
vernement portugais  fait  donner  une  éducation 
qu'on  veut  répandre  plus  tard  parmi  les  anti- 
ques chrétiens  de  l'Ethiopie,  aussitôt  Barros  se 
met  à  l'œuvre  :  non-seulement  il  compose  une 
grammaire  portugaise  pour  ces  jeunes  Indiens , 
mais  il  fait  graver  pour  eux  un  abécédaire  ;  et 
le  premier  (ce  que  l'on  ignore)  il  a  l'idée  ingé- 
nieuse de  placer  chaque  caractère  de  l'alphabet 
au-dessous  d'un  objet  gravé,  dont  la  dénomina- 
tion commence  par  la  lettre  qu'il  figure.  «  Il  veut, 
dit-il  d'une  façon  touchante,  enseigner  ainsi  à 
ces  enfants  de  la  Perse,  de  l'Ethiopie,  des  bords 
du  Gange,  une  langue  que  l'on  n'a  pas  encore 


BARROS  590 

entendue  dans  leurs  temples ,  et  dont  on  doit  se 
servir  pour  y  célébrer  le  Seigneur.  » 

A  cette  époque  de  sa  vie ,  Barros  porte  un  re- 
gard investigateur  sur  toutes  les  contrées  incon- 
nues qui  composent  le  nouvel  empire  d'au  delà 
les  mers  :  malheureusement  pour  sa  tranquillité, 
il  ne  se  contenta  pas  de  décrire  quelques-unes  de 
ces  régions,  il  voulut  coloniser  les  plus  récentes 
découvertes  ;  et  Joâo  III  lui  ayant  fait  la  conces- 
sion de  cinquante  lieues  de  terrain  le  long  des 
côtes  du  Brésil ,  dans  la  région  fertile  que  l'on 
désigne  aujourd'hui  sous  le  nom  de  province  du 
Maranham ,  il  s'associa  en  1539,  pour  peupler  ces 
conti'ées,,  Ayrès  da  Cunha,  et  Andrada,  le  grand 
trésorier  du  royaume.  Un  naufrage  dans  lequel 
il  faillit  perdre  ses  enfants ,  et  où  il  perdit  sa 
fortune,  fut  le  résultat  de  cette  expédition  mal- 
heureuse; il  paya  plus  tard  jusqu'aux  dettes  de 
ses  associés,  oubliant  l'exiguïté  de  sa  situation 
personnelle,  et  n'ayant  pitié,  dit  un  contemporain, 
que  delà  situation  déplorable  de  quelques  femmes 
et  de  quelques  enfants. 

Ce  ne  fut  que  deux  ans  après  cet  événement, 
c'est-à-dire  en  1541,  que  Barros  fut  chargé  offi- 
ciellement d'écrire  V Histoire  de  la  conquête  des 
Indes.  Dès  1549,  les  décades  sont  tellement  avan- 
cées, que  Jean  Riccio  de  Moutepuiciano  ayant 
demandé  en  Poitugal,  par  ordre  de  Paul  lîî^  des 
renseignements  sur  ces  régions  de  l'extrême 
Orient,  que  l'on  ne  connaissait  pour  ainsi  dire 
que  de  nom,  Barros  livi-a  ses  précieux  documents 
à  Paul  Jove,  qui  en  fit  usage ,  sans  jamais  citer 
le  nom  de  l'écrivain  portugais. 

Trois  ans  plus  tard,  en  1552,  la  première  dé- 
cade de  l'Asie  parut.  Ce  fut  une  révélation  pour 
les  peuples  de  l'Occident;  et  le  succès  du  livre  fut 
tel,  qu'en  dépit  des  fonctions  attribuées  à  l'histo- 
riographe en  titre  de  la  couronne,  Jean  m  com- 
manda officiellement  à  Barros  d'écrire  l'histoire 
du  règne  de  son  père  ;  mais  cette  histoire,  quel- 
que brillante,  quelque  variée  qu'elle  fût,  se  con- 
fondait dans  l'esprit  de  l'écrivain  avec  celle  des 
conquêtes  de  l'Asie  ;  il  avait,  par  le  fait,  rempli 
comme  à  son  insu  l'ordre  qu'on  lui  transmettait. 
Lorsqu'en  1553  la  seconde  décade  eut  paru, 
les  grands  faits  qui  avaient  illustré  le  règne 
d'Emmanuel  se  trouvaient  dignement  exposés  -. 
les  historiens  postérieurs  ne  firent  que  copier  le 
maître.  Les  deux  volumes  qui  constataient  la 
gloire  du  Portugal  furent  traduits  immédiatement 
en  italien  par  Alphonse  d'Ulhoa.  Sous  cette 
forme  ils  se  répandirent  dans  le  reste  de  l'Eu- 
rope (1),  et  le  nom  de  Jean  de  Barros  acquit  bien- 
tôt une  telle  autorité,  que  ses  récits  dissipèrent 
tout  à  coup  les  fables  ridicules  que  l'on  débitait  de- 
puis des  siècles,  et  que  Marc  Paul  lui-même  n'a- 
vait pu  extirper.  Toujours  préoccupé  des  de- 


Severira  de  Faria,  le  biographe  le  plus  accrédité  de  Bar- 
ros, un  précieux  ms.  de  la  Bib.  imp.  donne  l'acte  de  no- 
mination :  il  émane  d'Evora,  où  était  alors  Joao  lU  ,  etU 
est  daté  du  23  décembre  1533. 


(1)  Les  deux  premières  décades  traduites  en  français, 
qui  existent  à  la  Bib.  impériale  sous  le  n°  S.  F  1856,  sont 
restées  inédites.  C'est,  du  reste,  une  version  faite  sur  !e  tra- 
vail d'Ulhoa,  et  où  l'orthographe  vicieuse  des  noms  fait 
reconnaître  un  travail  de  seconde  main. 


591  BARROS 

voirs  que  lui  imposaient  ses  fonctions,  et  consa- 
crant d'ailleurs  ses  veilles  à  l'achèvement  de  di- 
vers ouvrages  qu'il  ne  put  jamais  terminer,  ou 
dont  la  publication  n'euî  guère  de  retentissement 
hors  du  Portugal,  Barros  ne  parvint  à  donner  sa 
troisième  décade  qu'en  l'année  1563;  celle-ci  ne 
trouva  point  d'interprète,  et  c'était  peut-être  celle 
où  le  talent  de  l'écrivain  apparaissait  à  son  plus 
haut  point  de  maturité  :  les  premières  naviga- 
tions des  Portugais  vers  la  Chine,  la  description 
complète  de  Sumatra,  la  peinture  de  Java,  des 
Célèbes  et  d'une  foule  de  régions  inconnues,  com- 
plétaient le  vaste  tableau  qu'û  avait  déjà  tracé. 
Ce  livre  fut  moins  connu  d'abord  que  ceux  qui 
l'avaient  précédé  ;  le  nom  de  Barros  allait  toute- 
fois grandissant,  mais  avec  la  gloire  venaient 
les  infirmités  :  celui  qu'on  appelait  déjà  le  Tite- 
Live  portugais  voulut  se  réserver  ce  qui  lui  res- 
tait de  force  pour  accomplir  son  œuvre;  en  1567 
il  se  démit  de  sa  charge,  et  l'année  suivante  il  se 
retira  dans  sa  riante  solitude  de  la  Ribeira  d'A- 
litem.  Il  emporta,  pour  y  mettre  la  dernière 
main ,  cette  quatrième  décade ,  qui  était,  dit-on, 
pour  ainsi  dire  terminée ,  et  que  le  dix-septième 
siècle  nous  a  transmise  mutilée  d'ime  façon  dé- 
plorable ,  ou  n'offifant  plus  qu'un  reflet  presque 
effacé  du  style  primitif  :  celui  auquel  Philippe  II 
l'avait  confiée  pour  la  faire  connaître  au  monde , 
Lavanha,  nous  avoue  ingénument  qu'il  en  a  ra- 
jeuni les  expressions  surannées  !... 

Pourvu  d'une  pension  de  mille  cruzades,  et 
muni  d'un  privilège  sur  certaines  marchandises 
qu'il  avait  droit  de  faire  venir  des  Indes  orien- 
tales, Barros  vécut  encore  quelques  années  ; 
mais  s'il  fût  à  l'abri  du  besoin,  il  s'aperçut 
trop  tard  qu'il  n'avait  jamais  profité  de  la  faveur 
royale  pour  accroître  sa  fortune  ;  et  pour  tout 
héritage  il  ne  put  léguer  à  ses  nombreux  enfants 
qu'im  grand  nom,  imi  au  souvenir  d'une  intacte 
probité.  Il  mourut  à  Riheira-de-Alitem  le  20  oc- 
tobre 1570  ou  1571  ;  il  avait  alors  environ 
soixante-quatorze  ans.  On  l'enterra  d'abord  dans 
un  ermitage  solitaire  sous  l'invocation  de  Saint- 
Antoine,  au  delà  du  Rio-Arunca.  Son  corps  resta 
dans  ce  lieu  presque  ignoré  jusqu'en  l'année 
1610,  époque  à  laquelle  un  dignitaire  ecclésiasti- 
que qui  avait  pour  lui  une  vénération  particulière, 
et  que  l'on  nommait  dom  Jorge  deAtaïde,  recueillit 
ses  ossements.  H  les  fit  transporter  dans  le  somp- 
tueux monastère  d'Alcobaça,  où  il  prétendait  les 
déposer  dans  une  riche  sépulture;  une  mort  pré- 
maturée l'empêcha  d'accomplir  son  dessein.  Le 
buste  du  grand  historien  se  voyait  dès  le  dix- 
septième  siècle  au  Vatican,  et  dans  une  des  salles 
du  conseil  de  Venise. 

Barros  abeaucoup  écrit  ;  et,  selon  l'opinion  d'un 
savant  professeur  de  Coïmbre,  l'inquisition,  à  une 
certaine  époque,  a  détruit  plusieurs  de  ses  ou- 
vrages. Nous  ne  connaissons  en  France  que  ses 
décades,  dont  les  titres  sont  même  altérés  dans 
certaines  bibliographies  :  nous  allons  reproduire 
ici  dans  leur  intégrité  ceux  des  quatre  volumes 


WA 


qui  constituent  la  première  publication ,  et  que 
l'on  réunit  bien  rarement  :  Asia  de  loam  de 
Barros,  dos  fectos  que  os  Portuguezes  fize- 
ram  no  descobrimento  e  conquista  dos  mares 
e  terras  do  Oriente,  impressa  per  Germdo 
Galharde  em  Lixboa,  a  28  de  junho  anno 
1552,  in-fol.  max.  goth;  —  Segunda  decada 
da  Asia  de  loâ  de  Barros  dos  feitos  que  os 
Portuguezes  fizeram  no  descobrimento  e  c6- 
quista  dos  mares  e  terras  do  Oriente,  im- 
pressa per  Germâo  Galharde  em  Lixboa.,  aos 
28  dias  de  março  de  1555,  i7i-foL  max.  ;  —  Ter- 
ceira  decada  da  Asia  de  loâm  de  Barros  :  Dos 
feytos  que  os  Portuguezes  fizeram  no  desco- 
brimento, e  conquista  dos  mares  e  terras 
do  Oriente  ;  em  Lisboa,  por  loam  de  Barreira, 
1 563,  in-fol.  :  le  frontispice  est  gravé  en  bois,  et  à 
la  fin  on  lit  les  lignes  suivantes  :  Foy  impressa 
a  présente  obra  em  Lixboa,  por  loâm  de  Bar- 
reira, impr essor  del  rey  nosso  senhor;  aca- 
bouse  aos  18  dias  do  mes  de  agosto  1563; 
M.  de  Figanière  fait  observer  que  dans  quelques 
exemplaires  on  lit  1553,  par  pure  erreur  typogra- 
phique ;  —  Quarta  decada  da  Asia  de  Joâom 
de  Barros,  dedicada  a  el  rey  D.  Filippe  II, 
reformada,  acrescentada  e  illustrada  com 
notas  e  taboas  geographicas ,  por  Joûo-Bap- 
tista  Lavanha;  Madrid,  na  impressdo  real, 
1615,  in-fol. 

Les  décades  I,  H,  ni,  ont  été  réimprimées  pour 
la  seconde  fois  à  Lisbonne  en  1628,  in-fol.,  par 
Jean  Rodriguez,etla  première  seulement  en  1752, 
in-fol.,  par  Pedro  Ferreira;  puis  les  quatre  dé- 
cades réunies  ontétépubhées  de  nouveau  de  1777 
à  1778 à  Lisbonne,  en  8vol.in-8°,  avec  index;  et 
dans  cette  dernière  réimpression  elles  se  joignent 
aux  décades  de  Diogo  deCouto.  Outrel'histoirede 
Yemperador  Clarimundo,  réimprimée  en  1 553, 
Barros  publia  à  diverses  époques  les  livres  sui- 
vants :  Rhopica  Pneuma,  ou  la  Mercadoria 
spiritual;  Lisboa,  1532,  t'w-4"  :  c'est  un  dialogue 
métaphorique  entre  l'entendement  et  la  vérité  ;  — 
Cartinha  para  aprender  à  1er  ;  Lisboa,  1539, 
in-i";  —  Grammatica  da  lingua portugueza  ; 
Olyssipone,  1540,  in-4°;  — Dialogo  da  Viciosa 
Vergonha;  Olyssipone,  Luiz  Rodriguez,  1540, 
in-4°  ;  —  Dialogo  depreceitos  moraes  com  pra- 
tica  délie  em  modo  de  Jogo;  Lisboa,  Luiz  Ro- 
driguez, 1540,  in-4°;  —  Panegyrico  àmui  alta 
e esclarecida princeza  infaiitaD.  Maria;  Lis- 
boa, 1655,  in-fcil.,  dans  les  Noticias  de  Portugal 
de  Severim  de  Faria  :  ce  biographe  donne  égale- 
ment la  liste  des  ouvrages  manuscrits  de  Barros, 
mais  on  pourrait  l'étendre  encore;  nous  la  re- 
produisons :  Problemas  moraes  exclamaçâo 
contra  as  opiniôes  e  abusos  do  mundo présente 
(c'est  un  traité  de  morale  en  vers,  composé  vers 
1561,  et  qui  n'a  pas  moins  de  460  redondilhas); 

—  Decada  de  Africae  Geographia  universalis; 

—  Historia  natural  do  Oriente,  que  consta  de 
plantas  e  animaes  daquellas  provincias  e  dos 
obras  artificiaes  pertencentes  a  commentaçâo. 


593 


BARROS  —  BARROT 


594 


e  commercto  de  ambas  estas  materias;  —  Sum- 
mario,  que  trata  das  provincias  do  Mundo, 
em  especial  das  Indias  assim  de  Castella  como 
de  Portugal,  e  trata  largamente  da  arte  de 
marear  juntoMente  com  a  esfera  em  romance 
como  regimento  do  sol  e  do  norte  e  outras 
derrotas ,  e  alamas  das  terras  e  com  outra 
militas  causas  necessarias  aos  navegantes, 
in-fol.;  — Historia  dos  rey  de  Persia  Grdo  Ta- 
morlâo  e  Preste  Joûo.  Soarez  Toscano  parle 
d'un  traité  d'Antiquités  que  Barros  aurait  laissé 
en  manuscrit  dans  la  pro\1nce  de  Douro  e  Mioho, 
où  on  le  conservait  de  son  temps  ;  mais  ce  qu'il 
y  a  de  plus  regrettable  sans  contredit,  c'est  cette 
liistoire  du  Brésil,  pour  laquelle  l'auteur  des  dé- 
cades avait  dû  réunir  des  documents  à  jamais 
perdus  aujourd'hui.  Ferdinand  Denis. 

Manoel  Severim  de  Faria.  —  Vida  de  Joûo  de  Barres. 
— Barbosa  Maehado,  Bibliotheca  Lusitana.—  Léon  Plnelo, 
Bibliotheca  Oriental  y  occidental.  —  Retratos  e  elogios 
dos  varoes,  e  donas  que  illustraram  a  naçâo  Portu- 
gueza.  — Panorama,  jornal  Hterario. 

*  BARROS  {Joâo  de),  né  à  Porto  au  sei- 
zième siècle,  mort  après  1549.  Il  étudia  la  juris- 
prudence à  Coïmbre,  et  acquit  assez  de  célé- 
brité dans  la  science  du  droit  pour  être  revêtu 
des  hautes  charges  de  la  magistrature.  Lorsque 
le  cardinal  dom  Henrique  devint  administrateur 
du  couvent  de  Pedroso,  il  lui  ordonna  de  réfor- 
mer les  archives  de  plusieurs  couvents ,  et  le  zèle 
dont  le  loue  Barbosa  Maehado  en  cette  occasion 
pourrait  bien  nous  avoir  privé  de  plus  d'un  do- 
cument original  jugé  alors  parfaitement  inutile. 
n  a  écrit  plusieurs  ouvrages,  dont  le  principal  a 
pour  titre  :  Espelho  de  Cazados,  em  que  se 
disputa  quao  excellente  seja  o  cazamento  ; 
Porto,  1540,  in-4°.  F.  D. 

Barbosa  Maehado,  Bibliotheca  Lusitana. 

BARROSO  {Michel),  peintre  espagnol,  né  à 
Consuegra  dans  la  Nouvelle-Castille  en  1538 , 
mort  en  1590.  H  étudia  à  Madrid,  sous  le  célèbre 
Becerra,  à  la  mort  duquel  il  revint  dans  sa  ville 
natale.  En  1585  il  peignit  à  Tolède,  pour  l'église 
Saint- Jean,  un  tableau  qui  lui  valut,  le  15  no- 
vembre de  la  même  année ,  l'obtention  du  titre 
de  peintre  de  Philippe  II.  On  lui  confia  le  soin 
de  peindre  l'un  des  quatre  angles  du  cloître 
des  Évangélistes  de  l'Escurial  ;  ce  qu'il  exécuta , 
secondé  par  Louis  de  Cai'bajal,  Romulus  Cin- 
cinnatus,  et  Peregriuo  Tibaldi.  Il  représenta 
alors  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur  des  portes  de 
l'Oratoire  :  l'Ascension  ;  —  l'Arrivée  du  Saint- 
Esprit  ;  —  l'Apparition  de  Jésus  à  ses  disci- 
ples ;  —  la  Descente  du  Saint-Esprit  lors  de 
la  prédication  de  saint  Pierre;  et  sur  les  mu- 
railles du  dehors  il  peignit  à  fresque  les  mêmes 
sujets.  Le  tout  est  correctement  rendu ,  mais  sou- 
vent il  y  a  absence  de  vigueur  et  inintelligence 
du  clair-obscur.  A  la  mort  de  ce  peintre  distin- 
gué, qui  cultiva  aussi  d'autres  branches  des  con- 
naissances humaines ,  telles  que  l'architecture, 
la  musique  et  les  langues,  sa  veuve  reçut  de 
Philippe  n  un  don  de  cent  ducats  d'or. 


QuUIiet,  Dictionnaire  des  peintres  espagnols.  —  Na- 
gler,  Neues  AUgemeines  Kunstler-Lexicon. 

*  BARROT  {Jean- André),  conventionnel,  père 
du  suivant,  mourut  le  19  novembre  1845.  Il  vota 
à  la  convention  contre  la  mort  de  Louis  XVI 
et  pour  l'appel  au  peuple  ;  et,  ce  qui  semble  con- 
tradictoire, il  ne  voulut  pas  du  sursis.  Plus  tard, 
au  sein  du  corps  législatif  et  de  la  chambre  des 
députés  de  1814,  il  témoigna,  dans  des  conjonc- 
tures importantes,  son  attachement  à  la  cause 
royale.  Le  18  mars  1815,  il  proposa  et  fit  voter 
par  acclamation,  par  la  chambre,  un  manifeste 
dirigé  contre  Napoléon.  Pendant  les  Cent-Jours 
il  resta  étranger  aux  affaires  ;  et,  lors  de  la  se- 
conde restauration,  U  demanda  et  obtint  des  fonc- 
tions dans  la  magisti'ature  :  il  fut  nommé  membre 
du  tribunal  de  première  instance.  Il  avait  solli- 
cité la  place  de  conseiller.  On  rappela  alors  son 
vote  contre  le  sursis ,  et  il  fut  défendu  dans  cette 
occasion  par  son  fils ,  M.  O.  Barrot.  «  Dans  le 
corps  législatif ,  disait  ce  dernier,  M.  Barrot 
soutint  son  caractère;  seul  dans  ce  corps  il  vota 
contre  l'empire  ;  les  registres  en  font  foi  ;  et  son 
département  lui  doit  d'avoir  été  le  seul  dont  le 
représentant  n'ait  pas  sanctionné  l'usurpation. 
A  une  époque  plus  récente  ,  lorsque  le  corps  lé- 
gislatif, réveillé  de  sa  trop  longue  léthargie  par 
l'excès  de  nos  malheurs,  se  dressa  enfin  contre 
le  despotisme,  M.  Barrot  fut  l'un  des  plus  ardents 
promoteurs  de  cette  fameuse  opposition  qui  ar- 
racha le  masque  du  tyran.  »  M. 'Barrot  père  est 
mort  à  quatre-vingt-treize  ans. 

Moniteur  universel. 

^  BARROT  (  Camille  -  Hyacinthe  -  Odilon), 
homme  d'État  français,  né  à  Villefort  (Lozère) 
le  19  juillet  1791,  commença  ses  études  aupry- 
tanée  de  Saint-Cyr,  et  les  continua  au  lycée  Na- 
poléon. Fils  d'un  homme  qui  avait  figuré  dans 
nos  luttes  pohtiques,  il  y  fut  mêlé  lui-même  de 
bonne  heure.  A  dix-neuf  ans  il  plaidait  devant 
les  tribunaux  ordinaires  ;  et  à  vingt-trois  ans,  au 
moyen  d'une  dispense  d'âge,  il  figurait  parmi  les 
avocats  à  la  cour  de  cassation.  Parmi  les  causes 
qui  le  firent  connaître,  on  cite  celle  de  Wilfrid 
Regnault,  sauvé  par  ses  efforts,  unis  à  ceux  de 
Benjamin  Constant,  d'une  condamnation  capitale 
prononcée  par  la  cour  d'assises  de  l'Eure  (1818), 
et  celle  des  protestants  du  Midi,  prévenus  de  n'a- 
voir point  tapissé  leurs  maisons  le  jour  de  la 
procession  de  la  Fête-Dieu  (1817-1819).  L'avo- 
cat ,  sans  s'arrêter  à  l'article  de  la  charte  qui 
proclame  une  religion  de  l'État,  s'appuya  sur 
celui  qui  consacrait  la  Uberté  des  cultes  ;  et  la 
cour  de  cassation  consacra  cette  thèse,  a  La  loi 
est  donc  athée  en  France  !  s'écria  alors  M,  de 
La  Mennais  dans  le  journal  le  Conservateur.  — 
«  Oui,  elle  est  athée  et  doit  l'être,  »  répondit 
M.  Odilon  Barrot  lorsque  la  question  revint  de- 
vant les  chambres  assemblées,  sous  la  présidence 
de  M.  de  Serre,  garde  des  sceaux.  «  Elle  doit  l'ê- 
tre, ajoutait-il,  en  ce  sens  qu'elle  protège  toutes 
les  religions  et  ne  s'identifie  avec  aucune.  »  Cette 


595 


BARROT 


596 


doctrine,  quoique  blâmée  parle  garde  des  sceaux, 
prévalut.  Une  dernière  cause  émouvante  était 
réservée  à  M.  Odilon  BaiTot  :  celle  de  l'infortuné 
colonel  Caron.  H  l'eût  sauvé,  s'il  avait  pu  l'êti'e  ; 
mais  il  ne  put  le  souslrcùre  à  la  juridiction  mi- 
litaire. 

Allié  par  son  mariage  à  Labbey  de  Pompiè- 
res,  dont  il  avait  épousé  la  petite-fille,  M.  Odi- 
lon Barrot  débuta  dans  la  carrière  politique  en 
présidant  la  société  Aide-toi,  le  ciel  f  aidera. 
n  essaya  d'imprimer  à  cette  société  une  direction 
lentement  et  légalement  progressive.  Au  ban- 
quet dit  des  Vendanges  de  Bourgogne,  offert 
aux  deux  cent  vingt  et  un  membres  de  l'oppo- 
sition, il  proposa  un  toast  «  Au  roi  !  »  mais,  pour 
donner  quelque  satisfaction  à  ceux  qui  s'y  refu- 
saient, il  imagina  cette  formule  plus  élastic[ue  : 
«  Au  concours  des  trois  pouvoirs!  «  Au  nom 
des  électeurs  de  Paris  qu'il  avait  mission  de 
représenter  à  ce  banquet,  il  harangua  les  deux 
cent  vingt  et  un  dans  un  discours  où  se  trou- 
vait ce  passage  souvent  cité  :  «  Que  les  voies 
légales  suffisaient  au  triomphe  de  la  liberté  ; 
que  si  néanmoins  ces  voies  étaient  violemment 
fermées  par  l'autorité,  alors  il  n'y  aurait  de  res- 
sources que  dans  le  courage  des  citoyens,  et  que 
ce  courage  ne  manquerait  pas.  »  Paroles  im- 
prudentes qui  devaient,  non  prédire,  mais  provo- 
quer une  révolution. 

En  juillet  1830,  M.  Barrot  fut  secrétaire  de 
la  commission  municipale.  Ses  précédents  de- 
vaient le  rendre  partisan  d'une  royauté  mitigée 
par  des  institutions  libérales  ;  et  ce  fut  lui,  dit- 
on,  qui  conseilla  à  la  Fayette  de  refuser  la  pré- 
sidence de  la  république,  qui  lui  était  offerte 
par  plusieurs  députations.  Il  fut  l'un  des  trois 
commissaires  chargés  de  conduire  jusqu'à  Cher- 
bourg la  dynastie  déchue.  On  ajoute  qu'il  se  se- 
rait fait  donner  par  le  vieux  roi  un  écrit  cons- 
tatant sa  conduite  dans  cette  conjoncture.  Au  re- 
tour de  sa  mission,  il  fut  appelé  à  la  préfecture 
de  la  Seine,  où  il  resta  six  mois,  qui  furent  mar- 
qués par  des  conflits  d'autorité  avec  M.  Gui- 
zot ,  ministre  de  l'intérieur,  par  le  procès  des 
ministres  de  Charles  X,  et  par  l'émeute  de  Saint- 
(4crmain  l'Auxen'ois.  M.  Barrot  fut  remplacé 
comme  préfet  de  la  Seine  par  M.  de  la  Borde. 

Devenu  membre  de  la  chambre  des  députés,  il 
enti'a  dans  la  période  d'opposition  parlementaire 
qui  le  fit  chef  de  la  gauche  modérée.  Il  se  pro- 
nonça contre  le  ministère  Casimir  Périer,  dit  du 
13  mars;  combattit  l'hérédité  de  la  pairie,  et 
proposa  l'élection  directe  des  pairs  par  les  con- 
seils municipaux  ;  se  mêla  activement  et  en  ju- 
risconsulte aux  discussions  sur  la  révision  du 
code  pénal;  fut  rapporteur  du  projet  relatif  au 
rétablissement  du  divorce  ;  et,  revenant  dans  une 
occasion  assez  déUcate  à  son  rôle  parlemen- 
taire, il  protesta  contre  la  dénomination  de  su- 
jet que  l'on  voulait  remettre  à  la  mode,  et  qu'il 
déclara  insultante  et  inconstitutionnelle.  A  la 
mort  de  Casimir  Périer,  il  provoqua  et  signa 


le  manifeste  extra-parlementaire  désigné  sous 
le  nom  de  Compte  rendu  et  que  lui-même  qua- 
lifia de  faute  de  tactique.  Vinrent  les  journées 
des  5  et  6  juin,  à  l'occasion  des  funérailles  du  gé- 
néral Lamarque.  A  partir  de  ce  moment,  M.  Bar- 
rot refusa  de  suivre  ou  d'arborer  un  auti-e  dra- 
peau que  celui  de  la  gauche  dynastique.  Tqx\- 
tefois ,  homme  de  légalité,  et  s'appuyant  sur  Ip 
principe  posé  par  la  charte,  que  nul  ne  pouvait 
être  distrait  de  ses  juges  naturels,  il  fit  annuler 
par  la  cour  suprême  la  mise  en  état  de  siège  de 
Paris,  à  la  suite  des  événements  de  juin.  Puis 
il  reprit  son  rôle  de  chef  d'une  opposition  presque 
invariablement  systématique.  C'est  ainsi  qu'il 
combattit  les  lois  de  septembre  et  de  disjoncr 
tion  ;  qu'il  soutint  toutes  les  propositions  de  ré- 
forme électorale  et  parlementaire,  et  qu'après 
avoir  combattu  les  ministères  du  11  octobre  et 
du  22  février,  il  fut  un  des  chefs  de  la  coalition 
contre  le  ministère  Mole. 

M.  Barrot  refusa  au  ministère  les  fonds  se- 
crets qu'il  accorda  au  président  du  conseil  du  l^"" 
mars  1840  (M.  Thiers),  dont  il  adopta  la  théorie 
àe?,  faits  accomplis,  théorie  éclose  particulière- 
ment à  l'occasion  de  la  question  d'Orient.  Cette 
phase  ministérielle  de  M.  Barrot  s'arrêta  à  l'avé- 
nement  du  ministère  du  29  octobre.  S'il  con- 
sentit ,  mû  sans  doute  par  un  sentiment  de  pa- 
tiiotisme,  à  ce  qije  Paris  fût  fortifié,  il  vota  con- 
tre la  loi  de  régence,  et  combattit  éloqucmment 
la  faiblesse  du  gouvernement  dans  la  question  du 
droit  de  visite,  qui  préoccupa  si  vivement  l'opi- 
nion publique. 

Enfin  une  nouvelle  révolution  à  laquelle  M.  Bar- 
rot et  ses  amis  n'ont  pas  peu  contribué,  chassa 
du  trône  la  branche  cadette  des  Bourbons.  A  la 
veille  du  24  février  1 848,  il  se  trouvait  à  la  tête  de 
cette  partie  de  la  chambre  qualifiée  d'aveugle 
par  le  pouvoir  qu'elle  combattait.  Défenseur  du 
droit  de  réunion  dans  la  question  des  banquets, 
il  accepta  d'abord  l'invitation  de  se  rendre  à  celui 
du  douzième  arrondissement,  puis  se  retira  de- 
vant l'interdiction  émanée  de  la  police.  11  porta 
alors  à  la  chambre  le  fameux  acte  d'accusation, 
contre-signe  de  cinquante-ti*ois  de  ses  collègues. 
Le  24  février  en  fit  un  ministre  avec  M.  Thiers, 
mais  un  ministre  de  quelques  heures,  débordé 
par  un  mouvement  qui  n'avait  plus  rien  de  dy- 
nastique. Il  revint  à  la  chambre  envahie,  pour  y 
plaider  la  cause,  désertée  par  M.  de  Lamartine, 
de  la  régence  de  la  duchesse  d'Orléans. 

A  l'assemblée  constituante,  où  il  vint  siéger 
ensuite,  il  demanda  la  nomination  directe  des  mi- 
nistres, fit  partie  du  comité  de  constitution,  et  pré- 
sida la  commission  d'enquête  nommée  à  la  suite 
des  événements  du  15  mai  et  du  mois  de  juin. 

Le  10  décembre  1848  donna  à  M.  Barrot  la  pré- 
sidence du  conseil  et  les  fonctions  de  garde  des 
sceaux.  Après  avoir  été  si  jaloux  du  pouvoir  par- 
lementaire ,  il  conseilla  à  l'assemblée  de  se  dis- 
soudre, par  l'adoption  de  la  préposition  de  M.  Ba- 
teau ;  il  prit  la  défense  de  l'expédition  de  Rome; 


597 


BARROT  — 


présenta  des  projets  contre  la  presse ,  contre  le 
droit  de  réunion;  et  après  le  13  juin  1849 ,  l'an- 
cien président  du  banquet  réformiste  demanda  le 
renvoi,  devant  la  haute  cour  de  Versailles ,  des 
gardes  nationaux  qui  s'étaient  rendus  en  pétition- 
naires à  l'assemblée,  à  l'occasion  de  l'expédition 
de  Rome. 

Forcé  par  sa  santé  de  s'éloigner  momentané- 
ment des  affaires  (sept.  1849),  il  se  trouva  rem- 
placé par  M.  Rouher  à  la  suite  du  message  du 
31  octobre,  qui  appréciait  en  ces  termes  le  mi- 
nistère qui  se  retirait  :  «  Sans  rancune  contre  au- 
cune individualité,  conti'e  aucun  parti,  j'ai  laissé 
arriver  aux  affaires  les  hommes  d'opinions  les 
plus  diverses,  mais  sans  obtenir  les  heureux 
résultats  que  j'attendais  de  ce  rapprochement.  Au 
lieu  d'opérer  ime  fusion  de  nuances,  je  n'ai  ob- 
tenu qu'une  neutralisation  de  forces.  »  Redevenu 
simple  représentant ,  l'ancien  président  du  con- 
seil vota  en  faveur  de  la  loi  relative  à  la  déporta- 
tion ,  et  se  prononça  pour  la  révision  de  la  cons- 
titution qu'il  voulait  moins  républicaine,  révision 
qui  ne  fut  pas  adoptée.  Depuis  le  2  décembre, 
M.  Odilon  Barrot  vit  en  dehors  des  affaires  pu- 
bliques. V.  R. 

Moniteur,  1830-1852.  —  Lesur,  Annuaire  historique 
(  môme  période  ).  —  Cormenin ,  Études  sur  les  orateurs 
parlementaires.  —  Louis  Blanc,  Histoire  de  dix  ans.  — 
Dictionnaire  de  la  Conversation. 

*  BARROT  (Ferdinand),  frère  d'Odilon  Bar- 
rot,  né  en  1805.  Devenu  substitut  du  procureur 
du  roi  après  juillet  1830,  il  reprit  la  robe  d'avocat 
en  1836.  A  la  chambre  des  députas  où  il  fut  ap- 
pelé ensuite ,  il  se  fit  remarquer  par  un  discours 
sur  l'état  de  l'Algérie,  et  obtint  la  concession  de 
600  hectares  de  terrain  en  Afrique.  L'Algérie  fit 
de  lui  son  représentant  en  1848.  Il  vota  avec  les 
membres  composant  la  réunion  de  la  rue  de  Poi- 
tiers. Après  le  10  décembre,  le  président  de  la 
république,  dont  il  avait  été  le  conseil  devant  la 
cour  des  pairs ,  se  l'attacha  en  qualité  de  secré- 
taire général.  Le  31  octobre  1849,  lors  delà  re- 
traite de  son  frère ,  il  prit  le  porte-feuille  de  l'in- 
térieur, et  fut  remplacé,  le  15  mars,  à  la  suite 
d'un  refus  de  concours  de  la  majorité,  par  M.  Ba- 
rociie.  Chargé  de  remplacer  M.  Lucien  Murât  à 
l'ambassade  de  Sardaigne,  il  resta  à  Turin  jus- 
qu'en novembre,  et  fut  réélu  à  Paris ,  au  mois 
de  juUlet,  membre  de  l'assemblée  législative.  Au 
mois  de  janvier  1852  il  fut  nommé  membre  de  la 
commission  consultative ,  et,  par  suite ,  du  nou- 
veau conseil  d'État,  où  il  fait  partie  de  la  section 
des  ti-avaux  publics,  de  l'agriculture  et  du  com- 
merce. 

Moniteur,  184S-1852. 

*  BARROUGH  (  Philippe  ) ,  médecin  anglais. 
On  a  de  lui  :  Method  of  Physics;  Londres, 
1610,  in-4°,  souvent  réimprimée  depuis. 

Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 

B ARROW  (Isaac),  géomètre  et  théologien 
anglais,  né  à  Londres  en  octobre  1630,  mort  le 
4  mars  1677.  Les  partis  qui  troublaient  alors 


BARROW  598 

l'État  et  l'Église  le  gênèrent  d'abord  dans  le  choix 
d'une  carrière.  Après  avoir  vainement  sollicité 
la  place  de  professeur  de  langue  grecque  à  Cam- 
bridge, il  quitta  l'Angleterre  en  1655,  voyagea 
en  France  et  en  Italie,  combattit  vaillamment 
contre  un  corsaire  algérien  qui  l'attaqua  dans 
un  voyage  à  Smyrne,  se  rendit  ensuite  à  Cons- 
tantinople,  retourna  en  Angleterre  en  1659,  et  y 
fut  attaché  à  l'Église  métropolitaine.  L'année 
suivante ,  il  fut  nommé  professeur  de  langue  grec- 
que à  Cambridge,  ensuite  professeur  des  sciences 
mathématiques.  La  lecture  d'Eusèbe  et  de  Sca- 
liger  le  conduisit  à  l'étude  de  la  chronologie,  et 
celle-ci  le  conduisit  à  l'astronomie,  qui  l'obligea 
de  se  livrer  à  la  géométrie.  Barrow  fut  le  maître 
de  Newton,  dont  il  devina  le  génie.  Pour  conser- 
ver à  l'université  de  Cambridge  un  si  grand  ta- 
lent, il  céda  sa  chaire  à  cet  élève,  et,  retiré 
dans  la  solitude,  il  se  livra  tout  enlier  à  l'étude 
de  la  théologie.  En  1670  il  fut  nommé  docteur 
en  théologie  et  chapelain  de  Charles  II;  en  1675 
il  devint  chancelier  de  l'université  de  Cambridge. 
Également  célèbre  comme  théologien  et  comme 
historien  des  sciences  matliématiques ,  Barrow 
est  regardé  comme  l'inventeur  du  triangle  appelé 
différentiel,  et  duquel  se  déduit  sur-le-champ 
la  sous-tangente  d'une  courbe  quelconque.  Il  y 
prépara  l'application  du  calcul  différentiel  à  la 
géométrie.  IJarrow  se  fonda  sur  la  théorie  de 
Fermât  ;  mais  son  exposition  est  plus  simple,  et 
elle  a  l'avantage  de  parler  aux  yeux.  On  aurait 
tort  cependant  de  regarder  le  géomètre  anglais 
comme  le  véritable  inventeur  du  calcul  différen- 
tiel. Barrow  a  été  enterré  dans  l'église  de  West- 
minster. Ses  principaux  ouvrages  ont  pour  titre  : 
Lectiones  opticœ  et  geometricx ,  in  quibus 
phœnomenon  opticorum  genuinœ  rationes  in- 
vestigantur  ac  exponuntur,  et  generalia  cur- 
varum  linearum  symptomata  declarantur  ; 
Londres,  1674,  in-4'',  1  vol.;  —  Archimcdls 
Opéra,  Apollonii  Pergœi  Gonicorum  libri  4, 
Theodosii  Sphset^ica,  methodo  nova  illustrata 
et  succincte  demonstrata  ;  Londx'es,  1675,  in-4°, 
1  vol.;  —  Euclidis  Elementorum  libri  15, 
br éviter  demonstrati  ;  Londres,  in-12,  1  vol.  : 
ce  livre  est  très-estimé  ;  il  a  eu  plusieurs  éditions, 
la  première  est  de  1659,  et  ne  comprend  que 
les  Éléments;  —  Isaaci  Barrow,  mathemati- 
cee  professoris  Lucasiani,  Lectiones  habitas  in 
scholis  publicis  académie  Cantabrigiensis ; 
Londres,  1684,  1  vol.  in-12.  Enfin,  on  a  de  lui 
des  Œuvres  théologiques,  morales  et  poéti- 
ques, en  3  volumes  in-fol.,  édit.  par  Tillotson. 

Moréri,  Dictionnairehistorique.— P'ie  et  Angoisses  d'I- 
saac  Barrow,  —  Conversations-Lexicon.  —  Ward,  the 
Live  of  the  professors  of  Gresham  Collège.  —  Kônig, 
Bibl.  vet.  et  nov.  —  Montucla,  Histor.  des  Mathémati- 
ques, t.  II,  part.  IV,  c.  s,  p.  810. 

*  BARROW  {John),  médecin  anglais,  vivait 
vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Médical  Dictionary,  or  explication  of 
ail  the  terms  used  in  Physic,  Anatomy, 
Surgery ,   Chymistry,   Pharmacy,  Botany  ; 


699 


BARROW  —  BARRUEL 


600 


Londres,  1749,  m-8°;  — New  essay  oftheprac- 
iice  qf  Phijsic;  Londres,  1767,  in-12.  Cet  ou- 
vrage contient  des  remarques  pratiques  sur  les 
fistules ,  sur  les  médicaments  dits  spécifiques, 
sur  la  ciguë,  etc. 

Carrère,  Bibl.  de  la  Médecine. 

BARROW  (John),  compilateur  anglais,  mort 
vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle.  Il  s'est  fait 
connaître  comme  auteur  d'un  Dictionnaire  géo- 
graphique, d'un  Abrégé  chronologique,  on  His- 
toire des  découvertes  faites  par  les  Européens 
dans  les  différentes  parties  du  mortde;  Lon- 
dres, 1756;  d'abord  publié  sous  le  voile  de  l'a- 
nonyme, puis,  en  1765,  sous  le  nom  du  véritable 
auteur;  Paris,  1766,  12  vol.  in-12.  Le  t.  1^''  et 
le  2'  contiennent  les  voyages  de  Christophe  Co- 
lomb, de  Vasco  de  Gama,  d'Alvarez  Cabrai  et 
de  Femand  Cortez,de  149Î  à  1523;  et  les  deux 
derniers  les  voyages  dlJlloa,  d'Anson,  d'Elus,  et 
le  naufrage  du  vaisseau  le  Dodington,  de  1735 
à  1755.  Les  autres  renferment  les  voyages  de 
Pfearre,  Dampier,  Soto,  Magellan,  wâfer,  Ra- 
leigh,  Thomas  Rowe,  Nieuhoff,  Rogers,  etc. 

Biographia  Britannica. 

*  BARROW  {John),  écrivain  anglais,  né  en 
1764,  mort  en  1849.  Il  était  professeur  dans  une 
institution  de  Greenwich  lorsque  lord  Macartney 
se  l'attacha  dans  sa  célèbre  ambassade  en  Chine, 
et  voulut  aussi  l'avoir  pour  secrétaire  dans  sa 
mission  au  cap  de  Bonne-Espérance.  En  quittant 
ce  poste,  il  n'hésita  pas  à  lui  confier  les  fonc- 
tions importantes  d'auditeur  général  pour  les  af- 
faires civiles  et  militaires.  De  retour  dans  sa  pa- 
trie, Barrow  publia  une  relation  de  son  séjour 
dans  le  sud  de  l'Afrique,  ouvrage  qui  l'éleva  assez 
haut  dans  l'estime  publique  pour  que ,  trois  ans 
après ,  il  fût  promu  au  poste  honorable  de  se- 
crétaire de  l'amirauté.  11  y  resta  sous  les  gou- 
vernements politiques  les  plus  opposés,  et  il  sut, 
dans  ces  fonctions  élevées ,  servir  doublement 
sa  patrie  par  ses  ouvrages,  et  par  l'intelligent 
appui  qu'U  donna  aux  expéditions  scientifiques 
qui  méritèrent  alor^  à  l'Angleterre  la  reconnais- 
sance du  monde  savant.  Les  Franklin,  les  Ross, 
)es  Back,  les  Buckey,  lui  en  témoignèrent  haute- 
/nent  leur  reconnaissance  en  donnant  son  nom  à 
un  cap  du  continent  américain,  et  en  lui  offrant 
en  1845,  lorsqu'il  crut  devoir  quitter  la  vie  pu- 
blique, un  magnifique  candélabre.  Créé  baronnet 
en  récompense  de  ses  services,  John  Barrow  de- 
vint président  de  la  Société  géographique  de 
Londres ,  et  membre  de  la  plupart  des  sociétés  sa- 
vantes de  l'Angleterre.  On  a  de  lui,  entre  autres 
ouvrages  :  Travels  in  South  Africa,  1  vol.  in-4''; 
Londres  ;  — Excursion  in  the  North  of  the  Eu- 
ropa  ;  in-12  ;  Londres,  1834  ; — A  tour  round  Is- 
land,  in-12; Londres,  1836;  —  the  lÀfeof  Ri- 
chard Çarl  Howe,  in-8»;  Londres,  1838;  —  A 
chronological  history  of  voyages  into  the  Arc- 
tic  régions,  in-8»  ;  Londres,  1838  ;  —  the  Life  of  i 
Georges  lord  Anson,  in-8°;  Londres,  1839;  — 
Tour  in  austrian  Lombardy,  iQ-12;  Londres, 


1841; —  the  Life,  Voyages  and  Exploits  oj 
amiral  sir  Francis  Drake,  in-8°;  Londres, 
1843;  —  Memoirs  of  the  Naval  Worthies  o/ 
qiieens  Elisabefh's  reign,  in-8°;  Londres,  1845; 
the  Life  and  correspondance  of  admirai  sir 
William  Smith,  2  vol.  in-8'';  Londres,  1848; 
—  the  Life  of  Peter  the  Great,  dans  le  Family 
Ziftrar?/;  in-12,  New-York,  1845.  T.  D. 

*RARROWBY  (Gwi^ZaMme),  médecin  anglais, 
né  à  Londres  au  commencement  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  .A  treatise  of  the  ve- 
nereal  disease ,  in  six  boohs ,  translated  out 
ofthe  latin  ofD.  John  Astruc;  Londres,  1737, 
2  vol.  in-8'.  \, 

Carrère,  Bibl.  de  la  Méd.  —  Éloy,  Dict.  de  la  Médec. 

BARRCEii  (l'abbé  Augustin  de),  savant  jé- 
suite, né  le  2  octobre  1741  à  Ville-Neuve  de 
Berg,  près  de  Viviers;  mort  à  Paris  le  5  octobre 
1820.  Après  avoir  concouru  avec  Fréron  à  la  rédac- 
tion de  V Année  littéraire,  il  rédigea  le  Journal 
ecclésiastique  jusqu'au  mois  d'août  1792.  H 
émigra  alorâ  et  se  réftigia  en  Angleterre,  où  il  fit 
paraître  un  ouvrage  contre  la  révolution  fran- 
çaise, sons  le  titre  de  Mémoires  sur  le  jacobi- 
nisme. Cet  ouvrage ,  écrit  ab  irato ,  fut  prohibéi 
en  France,  ce  qui  le  fit  rechercher  par  l'esprit  dei 
parti.  Après  la  révolution  du  18  brumaire  an  VUH 
(9  novembre  1799  ),  l'abbé  Barruel  s'empressa 
de  solliciter  sa  rentrée  en  France;  et,  le  8  juillet 
1800,  il  fit  circuler  à  Paris  un  opuscule  dans 
lequel  il  recommandait  avec  chaleur  la  fidélité 
au  gouvernement  consulaire.  Cet  écrit  valut  à 
Barruel  la  bienveillance  du  premier  consul,  qui, 
pour  le  récompenser,  le  nomma  chanoine  de  la 
cathédrale  de  Paris.  En  1803,  TâSbé  Êarruel 
publia  en  deux  gros  volimies  xme  apologie  du 
concordat,  intitulée  Be  l'autorité  du  Pape. 
Cette  apologie  fut  attaquée  avec  autant  d'énergie 
que  de  persévérance  par  l'abbé  Blanchard ,  qui 
fit  paraître  à  Londres  trois  réfutations  succes- 
sives, sous  le  titre  de  Controverse  pacifique,  etc. 
(Voy.  Blanchard).  Les  principaux  ouvrages- 
de  l'abbé  Barruel  sont  :  Ode  sur  le  glorieux 
avènement  de  Louis-Auguste  (Louis  XVI), 
1774  ,  in-8'';  —  une  traduction  du  poëme  sur 
les  Éclipses,  élégamment  écrite  en  latin  par  le 
Jésuite  ragusain  Boscovich;  —  les  Helviennes , 
ou  Lettres prommatês~philosophiques,  1781 
et  1812,  5  vol.  in-12;  —  le  Patriote  véridique, 
ou  Discours  sur  les  vraies  causes  de  la  révo- 
lution, 1789,  in-S";  —  Lettre  sur  le  divorce, 
1790,  in-8°;  —  les  Vrais  principes  sur  le  ma- 
riage, opposés  au  rapport  de  M.  Durand-Mail- 
lane,  1790,  in-8°;  —  Collection  ecclésiastique, 
ou  Recueil  complet  des  ouvrages  faits  depuis 
l'ouverture  des  états  généraux,  relativement 
au  clergé,  1791-92, 14  vol.  in-8°(l)  ;  — Histoire 
du  clergé  de  France  pendant  la  révolution, 
1794,  in-S",  et  1804,  2  vol.  in-12  ;  —  Questions  ■ 

(1)  Picot,  qui  devait  être  bien  informé,  assure  [Ami 
de  la  religion ,  XXV,  Mi)  que  Barruel  ne  fut  que  le 
prête-nom  du  collecteur,  l'abbé  N.-M.-S.  Gulllon. 


601  BARRUEL 

décisives  sur  les  pouvoirs  ou  la  juridiction  des 
nouveaux  pasteïtrs,  1791,  m-12;  — MÉSHSlâL. 
pour  servir  ^J^stpire  du  Jacobinisme,  1797 
et  1803,  5  vol.  in-8°.  Il  en  a  paru  ïïil  aBfèp  en 
2  volr-m-12.  Ces  divers  écrits,  tous  dirigés  contre 
les  principes  et  les  événements  de  la  révolution, 
sont  déparés  par  exagération  et  par  une  critique 
acerbe. 

Biographie  nouvelle  des  Contemporains.  —  Jean-Jo- 
seph Dnssaut,  Notice  mr  la  Kie  et  les  ouvrages  de  Bar- 
r«e;,- Paris,  1825,  ln-8°. 

BARBïJEi^EEAlTVERT  (\Antoine  -  Joseph  , 
comte  de),' publiciste  français ,  né,  le  17  janvier 
1756  ,  au  château  de  Beauvert  près  de  Bagnols 
en  Languedoc;  mort  à  Turin  au  mois  de  jan- 
vier 1817.  Ses  parents  étaient  pauvres.  Cousin  de 
Rivarol ,  il  crut  avoir  les  mêmes  droits  que  lui 
à  devenir  comte;  il  en  prit  le  titre,  ce  qui  lui  fit 
faire  un  mariage  avantageux.  H  entra  alors  dans 
la  carrière  militaire,  et  fut  successivement  ca- 
pitaine d'une  compagnie  de  milice  de  la  province 
de  Bretagne,  et  colonel  de  la  garde  nationale  de 
Bagnols.  Lorsque  la  révolution  éclata,  il  défendit 
la  noblesse  au  sein  de  laquelle  il  s'était  introduit, 
et  travailla  au  violent  pamphlet  connu  sous  le  titre 
des  Actes  des  Apôtres.  Après  l'arrestation  de 
Louis  XVI  àVarennes,  il  s'offrit  en  otage  pour  le 
roi,  et  reçut,  pour  ce  fait,  la  décoration  de  Saint- 
Louis.  H  disparut  pendant  la  terreur,  et  fut,  après 
le  18  brumaire,  condamné,  comme  journaliste,  à 
la  déportation  ;  mais  il  se  cacha ,  et  ne  put  être 
découvert.  H  publia  ensuite,  à  l'occasion  du 
18  brumaire,  quelques  brochures  ,  qui  le  firent 
enfermer  au  Temple  pendant  deux  ans.  Mis  en  li- 
berté, grâce  à  l'intercession  de  Joséphine,  il  solli- 
cita une  préfecture,  et  obtint  la  place  d'inspecteur 
des  poids  et  mesures  à  Besançon.  En  1816,  il  se 
fit  dénonciateur  :  un  nommé  Biennais  fut  accusé 
par  lui  d'avoir  été  un  des  acteurs  des  massacres 
des  2  et  3  septembre  1792.  Le  tribunal  punit  Bar- 
rnel  et  acquitta  Biennais,  qui,  ruiné  par  cette  ca- 
lomnie, devint  fou  et  se  tua. 

On  a  de  Barruel  :  Vie  de  Rousseau  ;  Londres  et 
Paris,  1789,  iu-8°;  — Actes  des  philosophes  et 
des  républicains  ;  Paris,  1807,in-8°;  —  Histoire 
tragi-comique  de  la  soi-disant  ci-devant  prin- 
cesse Stéphanie-Octavie  deBourbon-Conti;  Be- 
sançon, 1810,  in-S"  ; — Lettressur  quelquespar- 
ticularités  secrètes  de  l'histoire  pendant  l'in- 
terrègne des  Bourbons  ;  Paris,  1815, 3  vol.  in-8°  ; 
— Adresse  atix  immédiats  représentants  et  or- 
ganes du  peuple,  membres  du  premier  corps 
législatif  en  France  qui  ait,  en  se  réunissant, 
Vintention  et  le  pouvoir  de  protéger  la  reli- 
gion ,  de  consolider  sur  le  trône  V antique  et 
respectable  famille  des  Bourbons ,  de  fermer 
et  cicatriser  les  plaies  profondes  que  les  jaco- 
bins ontfaitesà  l'État,  etc.;  Paris,  1815,  m-S"; 
—  Dix-huit  gentilshommes  purs,  au  nom  de 
tous  les  royalistes ,  sollicitent  en  faveur  de 
M.  Barruel-BeoMvert,  leur  digne  client,  frère 
d'armes  et  compagnon  d'infortune,  les  justes 


—  BARRY 


602 


récompenses  de  S.  M.  Louis  le  Désiré  et  l'Ob- 
tenu; 1816,  in-8°. 

Babbe,  etc.,  Biographie  universelle  et  portative  des 
Contemporains. 

*  BARRY  (Charles),  architecte  irlandais,  né 
vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  occupe  aujour- 
d'hui le  premier  rang  parmi  les  architectes  de  la 
Grande-Bretagne.  H  s'est  acquis  une  haute  répu- 
tation dans  sa  patrie.par  la  construction  d'un  très- 
grand  nombre  de  monuments,  parmi  lesquels  on 
remarque  le  Club  des  voyageurs,  le  Club  de  la 
réforme  avec  son  immense  salle,  les  écoles  de 
Birmingham ,  la  Galerie  nationale  de  Bridgewa- 
ter,  et  l'élégante  bibliothèque  du  CoUége  des  chi- 
rurgiens. Son  œuvre  la  plus  importante  est  le 
Nouveau  Parlement,  édifice  immense,  destiné 
à  recevoir  la  chambre  des  pairs  et  celle  des 
communes,  avec  toutes  les  administrations  qui 
en  dépendent.  Commencé  en  1836,  le  Parle- 
ment n'est  pas  encore  tenniné,  et  il  coûte  déjà 
un  miUion  et  demi  de  livres  sterling  (37  millions 
et  demi  de  francs).  Ses  proportions  sont  im- 
menses, et  l'architecture  en  est  assez  belle. 

T.  D. 

BARRT  (  Edouard  ) ,  médecin  anglais ,  mort 
en  1776.  H  exerça  d'ahord  la  médecine  à  Cork, 
en  Irlande  ;  il  fut  ensuite  professeur  de  médecine  à 
Dublin ,  et  premier  médecin  des  armées  royales 
en  Iriande.  On  a  de  lui  :  Treatise  on  the  three 
différent  digestions  and  discharges  ofthe  hu- 
man  body  ;  Londres,  1759 ,  in-8''  ;  —  A  treatise 
on  a  consumption  ;  Londres,  1759,  in-8°. 

C  arrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine.  —  Éloy;  Dictio- 
naire  de  la  Médecine. 

BARRT  (  Edouard  ) ,  théologien  anglican ,  né 
à  Bristol  en  1759,  mort  le  16  janvier  1822.11  étu- 
dia à  l'université  de  Saint-André,  et  fut  curé  de 
Mary-]e-Bone  à  Londres,  et  de  Saint-Léonard  à 
"Walling-Fort.  Parmi  ses  écrits  on  remarque  : 
Appel  amical  à  une  nouvelle  espèce  de  dis- 
-senters,  imprimé  plusieurs  fois;  —  Lettre  à 
M.  Cumberland,  à  l'occasion  de  sa  Lettre  à 
Vévêque  de  Landaff,  1783,  in-8°;  —  Sermon 
prêché,  le  14  août  1786,  devant  la  compagnie 
d'assurance  britannique,  in-4°;  —  Sermon 
prêché  aux  criminels  condamnés  à  mort,  à 
Newgate,  le  20  avril  1788  ;in-4°  ;  —Douze  Ser- 
mons prêches  en  diverses  circonstances,  1789, 
in- 8°; — Lettre  sur  l'usage  de  boxer,  adressée 
au  roi,  aux  lords  et  aux  communes,  1789. 

Chalmers,  Biographical  Dictionary. 

BARRT  (George),  théologien,  géographe,  né 
au  Berwikshire  en  1747,  mort  dans  l'île  de 
Shapinshay  vers  la  fin  de  1804.  Il  étudia  à 
Edimbourg ,  prêcha  l'Évangile  dans  les  lies  des 
Orcades ,  et  particulièrement  à  Kirkwall  et  à 
Shapinshay.  La  description  de  ces  deux  diocèses 
parut  dans  le  recueil  de  John  Sinclair.  Un  an 
après  sa  mort ,  parut  la  première  histoire  com- 
plète des  îles  Orcades,  sur  lesquelles  Torfée, 
Wallace  et  Buchauan  n'avaient  donné  que  de 
faibles  renseignements,  Cette  histoire  politique , 


603  BARRY 

physique  et  morale,  a  pour  titre  :  A  statical 
Account  of  Scotland  drawn  upfrom  the  com- 
munications ofthe  ministers  of  the  différent 
parishes;  Edimbourg,  1792  ,^1799,  in-8°. 
Cbalmers,  Biographical  Dictionary. 
BARRT  (  Gérald  ) ,  appelé  aussi  Giraldus 
Cambrensis ,  savant  anglais ,  né   au  château 
de  Manorbeers  vers  l'an  1146.  Il  commença  ses 
études  en  Angleterre,  et  vint  ensuite  les  conti- 
nuer à  Paris.  Revenu  dans  son  pays  il  s'y  fit 
connaître  à  la  fois  par  ses  talents  et  l'ardeur  de 
son  ambition.  Neveu  de  l'évêquede  Saint-David, 
il  fut  élu  à  la  place  de  ce  prélat,  mais  constam- 
ment écarté  de  son  siège  par  Henri  II.  H  retourna 
alors  à  Paris,  et  s'y  adonna  à  l'étude  de  la  théo- 
logie et  des  décrétales.  On  lui  offrit,  mais  il  re- 
fusa une  chaire  de  droit  canon  ;  et  à  son  retour 
en  Angleterre  il  fut  chargé  d'administrer  le  dio- 
cèse  de  Saint-David,  dont  le  titulaire  venait 
d'être  expulsé  par  ses  diocésains.  Lors  de  la 
réintégration   de  ce  prélat ,  Barry  fut  nommé 
chapelain  du  roi  Henri  H,  qui  l'appela  à  remplir  les 
fonctions  de  secrétaire  et  de  conseiller  du  prince 
Jean  en  Irlande.  Comme  il  n'approuvait  pas  les 
actes  de  ce  prince  à  l'égard  des  Irlandais  ,  il  re- 
fusa de  recevoir  de  lui  l'épiscopat.  Ce  fut  alors 
qu'il  rassembla  les  matériaux  de  sa  topographie 
de  l'Irlande  ;  et  lorsqu'il  revint  en  Angleterre , 
il  lut  publiquement  ce  livre  à  Oxford  pendant 
trois  jours  consécutifs.  En  1188  il  prêcha  avec 
l'archevêque  Baudoin  la  croisade  aux  Gallois, 
et  donna  l'exemple  en  faisant  vœu  de  se  croiser 
avec  le  roi  Richard.  Mais,  chargé  d'administrer 
le  royaume  en  l'absence  de  ce  monarque,  il  fut 
relevé  de  son  vœu  par  le  pape.  En  1192  il  se 
retira  de  la  cour,  à  la  suite  de  quelques  discus- 
sions avec  le  chancelier  d'Angleterre,  et  vint  se 
fixer  à  Lincoln.  L'évêché  de  Saint-David  ,  qui 
avait  déjà  fait  l'objet  de  son  ambition,  étant 
devenu  de  nouveau  vacant  en  1198  ,  Barry  fut 
engagé  à  ne  présenter  aucun  candidat.  A  quoi  il 
répondit  «  qu'un  personnage  épiscopal  devait 
être  sollicité,  et  non  solliciter  (  virum  episcopa- 
lem  peti,  non  peter e  debere).  »  Élu  par  le  chapi- 
tre l'année  suivante,  il  ne  fut  point  agréé  par  le 
roi  Richard  ;  ce  qui  lui  fit  entreprendi'e  trois  fois 
le  voyage  de  Rome,  pour  en  référer  au  pape.  II 
ne  fut  pas  plus  heui'eux  dans  son  ambition  que 
par  le  passé  ;  aussi  lorsque  cet  évêché  lui  fut 
encore  offert  en  1215,  le  refusa-t-il  décidément. 
Il  était  opposé  aux  moines  ,  et  on  lui  prête  même 
cette  variante  à  l'Oraison  dominicale  :  Â  mona- 
chorum  malitia  libéra  nos,  Domine.  —  On  a 
de  lui  :  Topographla  Hiberniee,  en  3  livres  ;  — 
JJistoria  Vaticinalis  de  expugnatione  Hiber- 
nix,  en  2  livres  :  ces  deux  ouvrages  ont  été  pu- 
bliés par  Camden ,  à  Francfort,  en  1602  ;  —  De 
[llaudabilibus  Walliœ;  —  Itinerarium  Gam- 
brigs,  en  2  livres  ;  on  yitrouve  des  détails  intéres- 
sants sur  la  prédication  des  croisades  ;  ce  livre  est 
suivi  de  la  Cambi^iaeBescriptio  du  même  autem*, 
eta  été  traduit  en  anglais  en  1806,  par  ColtHoare; 


604 

—  De  Rébus  a  se  gestis,  dans  VAnglia  sacra  de 
Wharton  ;  —  Ecclesiœ  spéculum ,  sive  de  mo' 
nasticis  ordinibus  libri  IV. 

Canaden  ,  English  chronicles,  —  Wharton  ,  Anglià 
sacra.  —  Î5achmann,  Histoire  littéraire  des  anciens 
voyages.  —  Malte-Brun,  Annales  des  voyages,  t.  Ilf, 

p.  410. 

BARRT  (Jacques),  jurisconsulte,  lord  de 
Santry,  et  premier  juge  du  banc  du  roi  en  Ir- 
lande, naquit  vers  le  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle' à  Dubhn,  où  son  père  était  un  des 
représentants  au  parlement.  Il  mourut  en  1678. 
n  était  fort  attaché  à  la  cause  des  royalistes,  et 
intime  ami  du  comte  de  Stafford.  A  la  restau- 1 
ration ,  il  obtint  la  pairie  et  la  charge  de  juge- 1 
mage.  On  a  de  lui  un  ouvTage  intitulé  :  the  Case  i 
o/;e«Mre5;  Dublin,  in-fol.,  1637,  et  in-12, 1725. 
Tanner,  Bibl.  Brit.  Hiber. 

KARRY  (Jacques),  peintre  d'histoire,  né  à 
Cork  en  Irlande  en  1741 ,  mort  en  1806.  A  dix-  v 
neuf  ans,  il  fit  un  tableau  représentant -Sainf  i 
Patrice  baptisant  le  roi  de  Cashel.  Cet  oti-  i 
vrage  fut  exposé  à  la  Société  de  Dublin  peut  i 
l'encouragement  des  arts,  et  fut  pour  l'artiste  ufi  i 
titre  de  recommandation  auprès  de  Burke,qui  i 
présenta  l'auteur  à  sir  Josué  Reynold ,  au  doc- 
teur Johnson  ,  et  à  plusieurs  autres  hommes  ■ 
influents.  Burke  lui  procura  les  moyens  devisi-  i 
ter  l'Italie,  et  c'est  là  que  Barry  se  perfectionna  li 
dans  ses  études.  A  son  retour  en  1775,  il  publia  i 
ses  Recherches  sur  les  obstacles' réels  et  ima- 
ginaires a  l'amélioration  des  arts  en  Angle- 
terre, in-8°  ;  l'auteur  y  réfute  les  théories  de  Du-  i 
bos ,  de  Montesquieu  et  de  Winkelmann,  sur  l'in-  i 
fluence  du  climat.  Deux  ans  après ,  il  fut  reçu  t 
membre  de  l'Académie  de  peinture ,  et  en  1 786  il  i 
fut  nommé  professeur.  En  1799  sa  place  lui  ftrt  ■ 
ôtée,  et  peu  après  il  fut  exclu  de  l'Académie.  Il 
mit  sept  ans  à  faire ,  pour  la  Société  de  l'encoura- 
gement des  arts,  une  suite  de  six  grands  tableaux 
nommée  V Elysée,  représentant  le  progrès  de  la 
société  et  de  la  civilisation,  tableaux  fort  admirés  » 
des  Anglais.  On  les  voit  dans  la  salle  des  Adelphi.  i 
La  mort  l'empêcha  d'achever  un  gralid  tableau,  , 
la  Pandore ,  de  16  pieds  de  long  sur  10  de  <■ 
large.  Barry  était  d'un  caractère  original ,  peu 
sociable  et  menait  une  vie  très-sobre.  Il  a  été 
enterré  à  la  cathédrale  de  Saint-Paul.  Outre  les 
tableaux  nommés,  on  a  de  lui  :  Adam  et  Eve;  , 
une  Vénus  ;  —  Jupiter  et  Junon  sur  le  mont  \ 
Ida  ;  —  la  Mort  du  général  Wolf. 

OEuvres  de  Barry ,  avec  une  notice  sur  su  vie;  Lon= 
dres ,  1809,  2  vol.  in-4°. 

BARRY  (  Marie-Jeanne  Gomard  de  Vacber- 
NIER,  comtesse  du),  maîtresse  de  Louis  XV,  née  à 
Vaucouleurs  le  19  août  1746,  guillotinée  le  7  dé- 
cembre 1793.  Elle  était  fille  d'une  couturière,  nom- 
mée Bécu  (1),  dite  Cantigni,  et  de  Vaubernier, 


(1)  Anne  Bécu ,  dite  Cantigny ,  née  à  Vaucouleurs  le 
16  avril  ni3,  devenue  veuve  le  14  septembre  1748  (si  tant 
est  qu'elle  eût  épousé  Vaubernier),  se  remaria  ù  Taris, 
le  18  juillet  1749,  avec  un  nommé  Nicolas  Rançon,  do- 
mestique, et  mourut  le  20  octobre  1788.  L'étrange  celé- 


BARRY 


606 


comnris  aux  barrières  à  Vaucouleurs ,  patrie  de 
Jeanne  d'Arc.  Douée  d'une  beauté  peu  commune, 
elle  vint  fort  jeune  à  Paris ,  prit  en  y  arrivant 
le  nom  de  M"®  Lange ,  se  plaça  comme  ouvi'ière 
chez  une  marchande  de  modes,  et  ne  tarda  pas 
à  tomber  dans  la  débauche.  Renonçant  bientôt  à 
toute  occupation  honnête,  elle  se  laissa  entraîner 
dans  les  boudoirs  de  la  Gourdan,  qu'un  trafic  in- 
fàmemettait  en  relation  journalière  avecles  grands 
seigneurs  d'alors.  Le  comte  Jean  du  Barry,  fa- 
meux parmi  les  roués  les  plus  éhontés  et  les  plus 
dépravés,  vitM"®  Lange  dans  cette  maison,  et  l'en 
retira  pour  la  conduire  dans  la  sienne,  où  il  tenait 
un  jeu  public  dont  le  revenu  fournissait  à  ses  dis- 
sipations. H  comptait  que  les  charmes  de  sa  nou- 
velle conquête  ne  pourraient  manquer  de  grossir 
chez  lui  le  nombre  des  joueurs  et  des  dupes  ; 
puis,  le  succès  dépassant  son  espérance ,  il  fonda 
sur  elle  les  plus  hauts  projets  de  fortune,  et  la  pré- 
senta à  Lebel,  valet  de  chambre  de  Louis  XV,  qui 
cherchait  par  tous  les  moyens  à  procurer  à  son 
maître ,  insatiable  de  voluptés ,  des  jouissances 
que  ses  sens  émoussés  se  refusaient  à  lui  don- 
ner. Ce  fut  par  cet  intermédiaire  que  M"^®  Lange 
arriva  jusqu'au  roi,  qu'elle  enivra  d'amoiur.  Sa 
faveur,  quelque  temps  dissimulée,  devint  bientôt 
publique  ;  et  ni  la  clameur  du  monde,  ni  le  mé- 
pris des  courtisans,  ni  la  colère  et  les  pleurs  de 
la  famille  royale,  ni  les  avis  de  la  plupart  de  ses 
conseillers,  ne  purent  détacher  le  monarque  de 
cette  folle  passion.  U  entendit  les  murmures,  les 
souffrit  patiemment,  vit  toutes  les  femmes  de  la 
cour  s'éloigner  de  sa  favorite ,  apprit  qu'il  était 
en  butte  aux  satires  et  aux  brocards  de  l'Europe 
entière,  fut  quelquefois  personnellement  exposé 
aux  sarcasmes  de  ses  courtisans,  et  n'en  per- 
sista pas  moins  dans  son  avilissante  tendresse. 
«  Je  sais  bien,  dit-il  un  jour  au  duc  d'Ayen 
(Noailles),  que  je  succède  à  Sainte-Foix.  — 
Oui,  sire,  répondit  le  duc  en  s'inclinant ,  comme 
V.  M.  succède  à  Pharamond.  »  M"^  de  Vau- 
bernier  (c'est  le  nom  sous  lequel  on  désigna  d'a- 
bord la  petite  Lange  à  Versailles)  fut  mariée 
au  comte  Guillaume  du  Barry,  frère  de  Jean  son 
ancien  amant,  qui,  ayant  une  femme,  n'avait  pu 
l'épouser  lui-même;  et  la  cérémonie  de  sa  pré- 
sentation à  la  cour,  sous  le  nom  de  la  comtesse 
du  Barry,  eut  lieu  le  22  avril  1769.  Dès  que  la 
faveur  de  la  du  Barry  eut  reçu  cette  sanction 
publique ,  elle  n'eut  plus  de  bornes ,  et  elle 
a  duré,  sans  s'affaiblir,  jusqu'à  la  mort  de 
Louis  XV.  Les  courtisans  qui  furent  les  plus 
empressés  à  s'abaisser  devant  sa  fortune  devin- 
rent ,  par  son  crédit ,  les  maîtres  du  royaume  ; 
le  duc  de  Choiseul,  qui  refusa  avec  hauteur 
toute  proposition  d'accommodement  avec  elle, 
fut  disgracié  (janvier  1771);  le  duc  d'Aiguillon 
devint  son  confident  intime ,  son  conseil ,  son 
amant  même ,  dit-on ,  et ,  de  concert  avec  elle , 
gouverna  le  monarque.  Le  chancelier  Maupeou, 

brilé  de  la  Dlle  nous  fait  penser  qu'on  ne  lira  pas  sans 
Intérêt  ces  quelques  détails  sur  la  mère.  J.  R.  i 


son  vil  complaisant ,  l'appela  «  ma  cousine ,  » 
chercha  entre  elle  et  lui  des  titres  de  parenté 
lointaine;  revêtu  de  la  simarre,  U  lui  présentait 
à  genoux  ses  pantoufles  à  son  petit  lever,  et  se 
prêtait  aux  espiègleries  de  son  petit  nègre  Za- 
more.  L'abbé  Terray ,  aussi  souple  avec  elle 
qu'il  était  insolent  avec  le  reste  de  la  France  , 
prodiguait  sans  relâche  à  ses  dilapidations  les 
trésors  qu'il  extorquait  au  peuple.  L'adminis- 
tration corruptrice ,  déprédatrice ,  inepte  et  sou- 
vent violente  de  ce  triumvirat  hâta ,  autant  que 
l'avilissement  de  la  personne  royale,  la  ruine  de 
la  monarchie.  Cependant  plusieui's  enfants  de 
Louis  XV  et  plusieurs  autres  membres  de  sa 
famille  se  tinrent  constamment  éloignés  de 
M"°  du  Barry,  et  ne  l'accueillirent,  lorsque  la 
volonté  souveraine  exigea  quelques  entrevues 
avec  elle,  qu'avec  une  méprisante  froidem*.  Ce 
dédain  isola  le  roi  de  sa  famille;  il  fit  bâtir  en 
quelques  mois,  pour  la  courtisane  favorite,  le 
magnifique  pavillon  de  Luciennes,  et  passa  les 
dernières  années  de  sa  vie  dissolue,  au  sein  de 
l'abjection,  dans  le  boudoir  de  sa  maîtresse,  en- 
touré d'un  petit  nombre  de  courtisans  diffamés, 
compagnons  habituels  de  ses  orgies.  H  faut  rap- 
peler, pour  donner  une  idée  du  ton  que  M"®  du 
Barry  avait  apporté  à  la  cour,  quelques  anec- 
dotes bien  connues ,  mais  trop  éminemment  ca- 
ractéristiques pour  qu'û  soit  possible  de  les 
omettre.  On  rapporte  que  quand  M"'°  du  Barry 
travaillait  à  ruiner  le  duc  de  Choiseul  dans  l'es- 
prit de  son  maître,  elle  se  plaisait,  n'osant  en- 
core attaquer  de  front  et  d'une  manière  sé- 
rieuse im  ministre  puissant,  à  ])rendre  dans  cha- 
que main  une  orange ,  et  les  faire  sauter  l'une 
après  l'autre,  en  répétant  ;  Saute ,  Choiseul  ! 
saute,  PrasUn!  Ce  jeu  fréquemment  répété 
faisait  rire  Louis  XV,  et  l'accoutumait  à  lui  en- 
tendre demander  le  renvoi  d'un  honmme  qu'il  ai- 
mait, et  dans  lequel  il  avait  à  juste  titre  placé  sa 
confiance.  Louis  XV  aimait  à  faire  son  café  lui- 
même  :  un  jour  que ,  préoccupé,  il  laissait  la  li- 
queur bouillir  et  se  répandre  sur  les  cendres  de 
sa  cheminée  ,  «  Prends  donc  garde,  la  France , 
lui  cria  la  comtesse  qui  s'en  aperçut ,  ton  café 
f..t  le  camp.  «  Une  autre  fois ,  pour  exciter  la 
haine  de  Louis  XV  contre  le  parlement,  elle  lui 
dit,  en  lui  montrant  du  doigt  un  tableau  de  Van- 
Dyclc,  où  l'on  voyait  Charles  F"" ,  seul  dans  une 
forêt,  fuyant  ses  sujets  révoltés  :  <c  Eh  bien,  la 
France  !  tu  vois  ce  tableau  :  si  tu  laisses  faire  ton 
parlement,  il  te  fera  couper  la  tête,  coname  le  par- 
lement d'Angleterre  l'a  fait  couper  à  Charles.  » 
La  similitude  des  noms  empêchait  M™®  du  Barry 
de  faire  aucune  différence  entre  le  corps  de  la 
magistrature  française  et  la  chambre  des  com- 
munes en  Angleterre. 

Le  duc  d'Orléans  s'était  rapproché  de  M"®  du 
Bari7 ,  dans  l'espoir  d'obtenir  du  roi ,  par  son 
entremise  ,  la  peraiission  d'épouser  publique- 
ment W^"  de  Montesson,  dont  il  était  épris  .• 
«  Épousez  toujours  ,  gros  père ,  lui  répondit  la 


C07 


BAllRY 


608 


favorite  en  loi  frappant  sur  le  ventre  ;  après  cela 
nous  verrons.  »  La  mort  de  Louis  XV  (10  mai 
1774)  mit  fin  au  règne  iTonfeus  de  cette  courti- 
sane :  un  ordre  de  Louis  XVI  l'exila  sur-le^ 
champ  à  l'abbaye  de  Pont-aux-Dames^  près 
Meaux  ;  mais  la  reine,  que  madame  du  Barry  dé- 
testait, et  n'avait  jamais  appelée,  du  temps  de  sa 
faveur,  que  la  petite  rousse ,  intercéda  pour 
son  rappel,  et  il  lui  fut  permis,  l'année  suivante, 
de  fixer  son  séjour  à  Luciennes,  avec  une  pen- 
sion. Elle  y  vécut  dans  le  luxe  et  dans  les  plai- 
sirs ,  n'ayant  guère  d'autre  société  que  celle  du 
duc  de  Brissac,  son  amant,  jusqu'au  commence- 
ment de  la  révolution.  Elle  partit,  au  mois  de 
juillet  1792,  pour  l'Angleterre,  afin  d'y  mettre 
en  sûreté  ses  diamants  et  une  partie  de  ses  ri- 
chesses ;  mais  elle  revint  quelques  mois  après , 
pour  n'être  pas  atteinte  par  les  lois  qui  ve- 
naient d'être  rendues  contre  les  émigrés.-  Un 
sort  plus  cruel  l'attendait  :  elle  fut  arrêtée  en 
juillet  1793,  traduite  au  mois  de  novembre  au 
tribunal  révolutionnaire,  et  accusée  devoir  dis- 
sipé les  trésors  de  l'État,  conspiré  contre  la  ré- 
publique, et  porté,  à  Londres,  le  deuil  du  ty- 
ran. Condamnée  à  mort  le  7  décembre  1793, 
elle  fut  traînée  à  l'échafaud  le  lendemain,  à  cinq 
heures  du  soir.  Dès  l'instant  de  sa  condamna- 
tion ,  elle  perdit  la  tête;  quelques  heures  avant 
de  mourir,  elle  espéra  sauver  ses  jours  par  de 
prétendues  révélations,  fiit  conduite  à  l'hôtel  de 
ville,  et  y  dénonça,  en  présence  de  la  commune 
assemblée  pour  l'entendre ,  deux  cent  quarante 
personnes  dont  elle  citait  les  noms  au  hasard,  et 
dont  plusieurs  furent  saisies  et  mises  à  mort 
d'après  sa  déposition.  Sur  la  charrette  qui  la 
conduisit  de  la  Conciergerie  à  la  place  de  la  Ré- 
volution, elle  continua  de  donner  des  signes  d'un 
désespoir  qui  allait  jusqu'à  l'égarement  :  «  Bon 
peuple,  criait-elle  à  la  multitude  qui  la  poursui- 
vait de  ses  injures,  bon  peuple,  délivrez-moi  :  je 
suis;  innocente  !  »  Sur  l'échafaud  elle  recouvi-a 
ses  sens,  qu'elle  avait  un  instant  perdus,  pour  se 
débattre  encore,  et  supplier  l'exécuteur  de  pro- 
longer sa  misérable  vie. 

«  Monsieur  le  bourreau ,  lui  disait-elle ,  ayez 
pitié  de  moi  !  Encore  un  moment,  plus  rien  qu'un 
moment  !  »  Elle  était  âgée  de  quarante-sept  ans. 
M""  du  Barry,  pendant  son  règne,  montra  quel- 
ques velléités  de  protéger  les  lettres  et  les  arts. 
Billardon  de  Sauvigny  publia,  sous  ses  auspices, 
une  collection  de  poésies  composées  par  des 
femmes  sous  le  titre  de  Parnasse  des  Dames, 
et  plusievurs  écrivains  célèbres  pourraient  être 
comptés  au  nombre  de  ses  adulateurs.  Mais  elle 
était  dénuée  de  discernement  et  de  goût,  au- 
tant que  d'instruction  ;  et  les  encouragements 
qu'elle  fit  donner  à  la  littérature  ne  furent  dus 
au  fond  qu'à  ses  caprices,  ou  aux  calculs  de  sa 
vanité.  Les  saitires,  les  épigranunes,  les  diatribes, 
les  libelles  auxquels  sa  faveur  donna  lieu  ,  sont 
infiniment  plus  nombreux  que  les  vers  composés 
à  sa  louange;  nous  bornerons  à  citer  le  CQuplet 


d'une  chanson  qui  lui  était  adressée,  et  qui  passe 
pour  être  du  duc  de  3N!ivemais  : 

Lisette,  ta  beauté  séduit 

Et  charme  tout  le  monde; 
En  vain  la  bourgeoise  en  gémit 

Et  la  duchesse  en  gronde  : 
Chacun  sait  que  Vénus  naquit 

De  l'écume  de  l'onde. 

On  évalue  à  35  millions  de  francs  les  sommes 
que  la  faveur  de  cette  courtisane  a  coûté  à  la 
France. 

Les  seuls  ouvrages  qu'on  puisse  consulter  avec 
confiance  sur  M™°  du  Barry,  sont  :  Histoire  de 
France  pendant  le  dix-huitième  siècle,  par 
M.  Ch.  de  Lacretelle,  et  la  Vie  privée  de  Louis  XV 
(  par  Moufle  d'Angerdlle  ,  avocat)  ;  Londres, 
1781, 4  vol.  in-12. —  Quant  aux  suivants  :  Lettres 
originales  de  3/"°  la  comtesse  du  Barry,  etc. 
(  fabriquées  par  Pidansat  de  Mairobert  )  ;  Lon- 
dres, 1779,  in-12;  —  Anecdotes  sur  M"'  la 
comtesse  du  Barry,  depuis  sa  naissance  jus- 
qu'à la  mort  de  Louis  X\^  (  attribuées  à  The- 
veueau  de  Morande  ou  à  Pidansat  de  Mairo- 
bert );  Londres,  1776-1777,  2  parties  in-12  ;  — 
Mémoires  de  M^'  du  Barry  (  par  M""  Gué- 
rard ,  baronne  de  Méré  )  ;  Paris ,  1803  ,  4  vol. 
in-12;  —  Mémoires  de  M"'^  la  comtesse  du 
Barry  Gatti'ibués  à  MM.  Paul  La  Croix  et  La 
Mothe-Langon);  Paris,  1829-1830,  6  vol.  in-8°; 
1843,  5  vol.  in-8»;  ce  ne  sont  que  des  romans 
tout  à  fait  indignes  de  confiance.  [Encyel.  des 
g.  du  m..,  avec  addit.  ] 

Saint -Edme,  Ainours  et  galanteries  des  rois  de 
France. 

BARRT  ou  BARRI  (^Paul  DE  ),  écrivain  ascé- 
tique, né  en  1585  à  Leucate,  diocèse  de  Nar- 
bonne,  mort  à  Avignon  le  28  juillet  1661.  Il 
était  jésuite  :  son  nom  serait  oublié,  si  Pascal 
n'eût  versé  le  ridicule  sur  ses  Uvres.  On  a  de 
lui  :  le  Paradis  ouvert  à  Philagie ,  par  cent 
dévotions  à  la  Mère  de  Dieu;  Lyon,  1636, 
in-12;  —  la  Sainte  Faveur  auprès  de  Jésus, 
par  cent  dévotions  aux  sacrés  mystères;  — 
les  Saintes  Résolutions  de  Philagie,  trad.  en 
latin,  Ingolstadt,  1646,  in-32;  —  les  Saints  Ac- 
cords de  Philagie  avec  le  Fils  de  Dieu;  — 
la  Riche  Alliance  avec  les  saints  du  Para- 
dis ;  Lyon,  1638,  m- 12;  —  la  Pédagogie  cé- 
leste; —  les  Cent  illustres  de  la  maison  de 
Dieu  ;  Lyon,  1660,  in-S"  ;  —  les  Illustres  Amants 
de  la  Mère  de  Dieu;  —  Pensez-y  bien  :  ce  der- 
nier ouvrage,  dans  lequel  on  a  fait  des  corrections 
et  des  retranchements,  est  très-souvent  réim- 
primé, et  le  seul  que  lisent  encore  les  personnes 
pieuses. 

Alegarabe,  Bibliotheca  scriptorum  Societatis  Jesu. 

♦barry  (René),  historiographe  du  roi,  vi- 
vait au  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Vie  de 
Louis  XIII,  en  latin;  cet  éloge,  traduit  en 
français  par  Jean  Nicolaï ,  se  trouve  dans 
l'ouvrage  intitulé  le  Triomphe  de  Louis  le 
Juste ,  poëme  latin  de  Charles  Beys  ;  Paris  » 
1649,  in-fol.  ;  ~  Rhétorique  française;  Paris, 


60» 


BARRY  —  BAKÎA 


610 


iB-4*'}  —  Conversations;  Vaxis',  1675  ,  2  vol. 
in-4°.  Il  a  encore  laissé  divers  ouvrages  sur  la 
logique,  la  morale,  la  physique  et  la  métaphy- 
sique. 

Lelong,  Bibliothèque  historique  de  la  France. 
&A.n¥ir  (Spranger),  célèbre  acteur,  né  à  Du- 
blin le  20  novembre  1719;  mort  vers  1780.  Son 
goût  pour  lé  théâtre  l'éloigna  de  l'état  d'orfèvre 
auquel  on  l'avait  d'abord  destiné;  il  débuta  avec 
succès,  eu  1744,  dans  le  rôle  d'Othello.  Après 
avoir  joué  quelque  temps  à  Cork ,  il  revint  à 
Dublin,  où  les  premiers  acteurs  de  l'Angleterre, 
Garrick ,  Sheridan ,  Quin  et  Cibber,  se  faisaient 
applaudir  du  public.  Ban^  sut  égaler  ses  com- 
pétiteurs. L'affluence  des  spectateurs  fut  si 
grande,  qu'on  disait  comme  en  proverbe;  «  Un 
tel  est  mort  d'un  rhume  donné  par  Garrick, 
Quin  ou  Barry.  «  Ce  dernier  vint  à  Londres, 
en  1746,  partager  à  Drury-Lane  les  travaux  et 
presque  la  gloire  de  Garrick ,  qui  était  le  prin- 
cipal acteur  et  directeur  de  ce  théâtre.  Souvent 
dans  les  mêmes  rôles  ils  balancèrent  les  applau- 
dissements du  public;  mais  Barry  se  lassa  de 
cette  concurrence,  et  retourna  en  Irlande.  Ce- 
pendant il  ne  tarda  pas  à  revenir  en  Angleterre, 
où  il  obtint  les  mêmes  succès.  Il  excella  dans  les 
rôles  d'amoureux ,  dans  l'expression  de  la  dou- 
leur et  du  désespoir,  dans  l'art  de  peindre  à  la 
fois  les  diverses  passions  qui  agitaient  les  per- 
sonnages qu'il  avait  à  rendre. 

Biographia  Dramatica. 

BARRY-cÈRGS  (le  comte  Jean  du),  dit  le 
Roué,  beau-frère  de  la  fameuse  comtesse  du 
Barry,  naquit  à  Lévignac,  près  de  Toulouse,  en 
1722,  et  fut  guillotiné  dans  cette  dernière  ville 
le  17  janvier  1794.  Il  arriva  à  l'âge  de  vingt-huit 
ans  à  Paris,  où  il  mena  une  vie  d'intrigues  et  de 
débauches,  dont  la  du  Barry  faisait  les  frais.  Il  se 
montra  d'abord  partisan  de  la  révolution ,  et  fut 
nommé  colonel  d'une  des  légions  de  la  garde 
nationale;  mais  bientôt  il  désapprouva  les  in- 
novations des  révolutionnaires ,  fut  arrêté  après 
le  10  août  1792,  et  condamné  à  mort  par  le  tri- 
bunal révolutionnaire  étabU  à  Toulouse. 

Biographie  Toulousaine. 

BARSABAS ,  nom  donné  dans  le  Nouveau 
Testament  à  deux  disciples  de  Jésus-Christ, 
amis  et  compagnons  des  apôtres.  Joseph  Barsa- 
bas  fut  l'un  des  deux  candidats  élus  pour  rem- 
placer l'apôtre  Judas  ;  mais  le  sort  favorisa  son 
compétiteur  Matthias.  Jude  Barsabas,  qui,  sui- 
vant les  uns,  était  frère  du  précédent,  et,  suivant 
les  autres,  frère  de  l'apôtre  Judas  Thaddée ,  fut 
élu  par  les  apôtres,  par  les  anciens  et  par  toute 
l'Église  de  Jérusalem,  pour  accompagner  Paul  et 
Barnabe  à  Antioche.  [  Enc.  des  g.  dît  m.  ] 

^ctes  des  Apôtres;  I,  23,  XV,  22, 

BARSiNE,  fille  d'Artabaze ,  et  concubine  d'A- 
lexandre le  Grand,  qui  en  eut  un  fils,  appelé 
Hercule.  Alexandre  la  donna  en  mariage  à  Eu- 
raènes  de  Cardie.  Elle  fut  probablement  tuée  en 


iSOUV,  BIOGR.   UNIVERS. 


T.  IV. 


même  temps  que  son  fils,  par  l'ordre  de  Cas- 
sandre,  l'an  309  avant  J.-C.  C.  R. 

Diodore,  liv.  II.  —  Justin,  liv.  V. 

*BARSONY  DE  LOVAS  BERBNY  (George), 
théologien  hongrois,  né  à  Peterfalva,  en  Hon- 
grie, vers  le  commencement  du  dix-septième 
siècle;  mort  le  18  janvier  1678.  Il  embrassa 
l'état  ecclésiastique,  prêcha  plusieurs  années  à 
Szerdahely,  devint  chanoine  à  Gran  en  1653,  et 
fut  nommé  évêqiie  de  Gross-Wardein  en  1663. 
H  se  fit  remarquer  par  son  zèle  contre  le  protes- 
tantisme. On  a  de  lui  :  Veritas  toti  mundo  de- 
clarata  :  arguniento  triplici  ostendens  J.-C. 
Regiamve  Majestatem  non  oUigari  tolerare 
in  Hungaria  sectas  lutheranam  et  calvinia- 
«am;  Kaschau,  1671,  in-12;  Vienne,  1672,in-12. 
D.  Joh.  Posahazi  fit  paraître  une  réfutation  de 
cet  ouvrage  sous  le  titre  :  Falsitas  veritatis 
toti  mu7ido  declarata,  etc. 
Horanyi,  Memor.  Hungar. 

*BARSOTTi  [Jean-Charles),  théologien  ita- 
lien, vivait  à  Florence  vers  le  miUeu  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  Vita  del  servo  di  Dio 
Gaetano  Pratesi  marescalco  Fiorentino;  Flo- 
rence, 1756,  m-i". 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Jtalia. 

*RARSOTTi  (Nicolas),  écrivain  ascétique 
italien,  était  capucin  à  Lucques  vers  le  milieu  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Spirituale  hu- 
manee  semper  peregrinœ  mortalis  vitae  re- 
inigium,  habens  portum  suum  immortalem, 
seternam  vitam  :  cet  ouvrage  fut  d'abord  imprimé 
en  italien,  puis  il  en  parut  un  abrégé  en  latin  à 
Vieime,  1647;  —  Cijnosura,  seu  Maria  Stella 
polaris  duodecim  diffusa  radiis,  septenisque 
sphserica  planitie  circumplexa  orbibus,  Ma- 
rix,  nomen  rutilans,  versibus,  361,  184,  624, 
640,etc.,in-fol.  ;  Vienne,  1655,  in-fol.  ; — Sermo- 
nes  evangelici  pro  quadragesima  et  adventu  ; 
Vienne,  1667,  in-4'';  —  Sermones  de  sanctis 
per  annum  occurrentibus  ;  Vienne,  1668,  in-4°. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia.  —  Bernb.  à  Bononla , 
Bibl.  Capuccin. 

BARSCMA,  célèbre  hérétique,  métropolitain  de 
Nisihe,  mort  en  489  de  J.-C.  Il  propagea  dans  la 
Perse  et  la  Chaldée  le  nestorianisme,  presque 
anéanti  à  la  mort  de  son  auteur.  Il  soutint  que 
le  mariage  devait  être  permis  aux  évêques,  aux 
prêtres  et  aux  clercs,  d'après  cette  parole  de 
l'apôtre  :  Melius  est  nubere,  quant  uri.  Il  fit 
mettre  à  mort  Babucéus,  évêque  de  Séleucie,  son 
antagoniste,  et  fit,  avec  le  concours  de  Sirouz, 
roi  de  Perse,  une  guerre  sanglante  aux  partisans 
de  l'Église  d'Occident.  Il  reste  encore  aujour- 
d'hui quelques  débris  de  sa  secte. 
U  Richard  et  Giraud ,  Bibliothèque  Sacrée. 

BART.  Voy.  Barth. 

BARTA  (Balthasar),  chroniqueur  hongrois, 
né  à  Szobozlo  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui,  en  langue  hon- 
groise, une  chronique  de  la  ville  de  Debriczin,  où 
il  était  conseiller. 

Horanyi,  Memor,  Hung. 

20 


cil 


BARÏA  —  BARTELS 


612 


*BARTA  (George),  tacticien  espagnol,  vivait, 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Govierno  délia  cavalleria  ligera;_ 
Bruxelles,  1624,in-fol. 

Cat.,  Bibl.  Dubois,  part.  2,  p.  637. 

*BARTALi  {Jean -Baptiste),  chroniqueur 
italien,  né  à  Casciano,  dans  le  territoire  de 
Sienne.  Il  vivait  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Diario  Sanese,  in  cui  si  reggono 
alla  giornata  tutte  le  cose  più  importanti , 
accordate  nella  città  di  Siena  ;  Sieime,  1697, 
in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*RARTAL1NI  (Francesco) ,  peintre,  né  à 
Sienne  en  1569,  mort  en  1609.  Il  fut  l'élève  fa- 
vori de  Francesco  Vanni.  On  a  de  lui  une  Vierge 
de  la  plus  douce  expression,  dans  l'oratoire  de 
Saint- Joseph  à  Sienne  ;  ce  tableau  porte  la  date 
de  1604. 

Romagnoli,  Cenni-.storico-artistici  de  Siena.  —  Va- 
léry, f^oyages  historiques  et  littéraires  en  Italie. 

*BARTAi,rcci  (Giovanni),  arcliitecte,  né  à 
Sienne  en  1732,  mort  en  1802.  Il  peignit  l'orne- 
ment avec  habileté ,  comme  on  peut  en  juger  par 
ceux  de  ses  travaux  en  ce  genre  qui  se  voient 
encore  à  Sienne  dans  le  palais  Gori.  E.  B— n. 
Romagnoli ,  Ceuni  storico-artistici  de  Siena. 

BARTAS  (G^iillaume  de  Salliiste  du)  ,  poëte 
gascon,  né  en  1544  et  mort  en  1590.  Il  appar- 
tient à  cette  classe  d'écrivains  qui,  célèbres  autre- 
fois, ont  été  dédaignés  de  nos  jours.  Mais  entre 
les  mystères  religieux  ou  païens  que  l'on  jouait 
en  plein  air  sur  d'ignobles  tréteaux,  et  les  tragé- 
dies de  Corneille  ou  de  Racine,  il  y  a  une  diffé- 
rence énorme ,  un  vide  immense.  L'art  se  déve- 
loppe lentement  à  travers  les  siècles-  Alors  sont 
venues  les  pléiades  du  moyen  âge ,  comme  pour 
préparer  la  grande  époque  littéraire.  Le  nom  de 
Salluste,  auquel  il  avait  ajouté  celui  de  son  châ- 
teau, fut  illustré  non-seulement  dans  les  lettres, 
mais  encore  dans  l'art  militaire;  ce  qui  le  fit 
employer  dans  plusieurs  négociations  impor- 
tantes auprès  des  souverains  étrangers,  qui 
voulaient  le  garder  auprès  d'eux.  Enfin,  pour 
achever  de  ne  pas  ressembler  aux  poètes  ses 
amis  et  ses  contemporains,  qui  presque  tous  por- 
taient la  robe,  et  toutefois  se  laissaient  aller  à  la 
plus  honteuse  dissolution ,  du  Bartas  eut  pour 
vertus  principales  la  modestie  et  la  chasteté, 
ainsi  que  ses  œuvres  en  font  foi.  De  Thou,  qui 
l'avait  connu  dans  ses  voyages  en  Guyenne,  parle 
de  sa  candeur  et  de  sa  bonne  foi.  La  Première 
Semaine,  ou  la  Création,  est  celui  de  ses  ouvrages 
qui  lui  fait  le  plus  d'honneur;  la  Seconde  Se- 
maine, histoire  abrégée  des  faits  et  des  héros 
primitifs ,  est  le  plus  faible  de  ses  poèmes.  L'  V- 
ranie,  production  de  sa  première  jeunesse,  est 
un  poème  consacré  à  l'éloge  de  la  poésie.  Dans 
celui  de  Judith,  dans  son  hymne  sur  la  bataille 
d'Ivry,  et  dans  quelques  autres  pièces  qu'il 
adressa  à  la  reine  de  Navarre  et  au  roi  d'Ecosse, 
on  retrouve  ses  défauts ,  mais  non  pas  ses  qua- 


lités :  c'est  partout  une  affectation  de  tournures 
grecques  et  latines,  une  sorte  de  jeux  de  mots 
presque  continuels,  et  du  plus  mauvais  goût. 
Il  fut,  dit  La  Croix  du  Maine,  réimprimé  plus  de 
trente  fois  en  six  ans,  et  traduit  en  latin,  en  italien, 
en  anglais,  en  allemand  et  en  espagnol  ;  ce  qui 
n'empêcha  pas  du  Bartas  d'être  qualifié  de  très- 
méchant  poète  par  le  cardinal  Duperron.  D'après 
Charles  Sorel,  la  Semaine  «  n'est  quasi  que  l'His- 
toire Naturelle  de  Pline,  mise  en  vers ,  avec  quel- 
ques autres  remarques  sur  le  même  sujet  prises 
dans  des  livres  fort  communs.  » 

Le  père  Rapin  accuse  du  Bartas  d'avoir  fait 
consister  l'essence  de  la  poésie  dans  la  grandeur 
et  la  magnificence  des  paroles ,  et  d'avoir  créé 
des  mots  composés  à  la  manière  des  Grecs.  Ron- 
sard, consulté  sur  ce  qu'il  pensait  de  la  Semaine: 
«  M.  du  Bartas ,  répondit-il ,  a  plus  fait  en  une 
semaine  que  je  n'ai  fait  en  toute  ma  vie.  »  Cette 
réponse,  qui  n'avait  de  rapport  qu'à  la  fécondité 
du  poëte,  fut  mal  interprétée  :  on  s'imagina  que 
Ronsard  se  croyait  inférieur  à  du  Bartas.  Ron- 
sard, pour  démentir  ce  bruit,  composa  le  sonnet 
à  Dorât,  où  il  déclare  en  quelque  sorte  qu'il  se 
croirait  déshonoré  s'il  avait  pu  donner  à  supposer 
rien  de  tel.  La  première  édition  des  œuvres  de  du 
Bartas  est  de  1601 ,  2  vol.  in-12;  celle  de  1611, 
2  vol.  in-fol.,  avec  les  commentaires  de  Simon 
Goulard  de  Senlis,  est  plus  complète.  [Enc.  des 
g.  du  m.,  avec  addit.  ] 

Ste-Marthe,  £7.,t.  IV.  — Ou  Verdier  et  la  Croix  du  Maine, 
Bibl.  franc.  —  Ste-Beuvc,  Tabl.  de  la  Poés.  fr.,  p.  loi. 

*BARTELETT  (Jean),  chirurgien  anglais, 
vivait  dans  le  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Pharmacopœa  hippiatrica;  Londres,  1765. 
Dans  cet*ouvrage,  l'autexu"  applique  aux  chevaux 
la  médecine  employée  pour  les  hommes. 

Carrère ,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 

BARTELS  (Ernest-Daniel- Auguste),  méde- 
cin allemand ,  né  à  Brunswick  le  26  décembre^ 
1778,  mort  à  Berlin  le  26  juin  1838.  Il  étudia  la 
médecine  à  léna ,  et  fut  successivement  profes- 
seur d'anatomie  et  de  physiologie  à  Helmstœdt, 
à  Marbourg  et  à  Breslau.  En  1827,  il  fut  appelé 
à  Berlin  pour  remplacer  A.  Berends  dans  la  chaire 
de  clinique  médicale.  Ses  ouvrages,  écrits  en 
allemand,  ont  pour  titre:  Fondements  d'une 
nouvelle  théorie  de  la  chimie  et  de  la  phy- 
sique, d'après  l'expérience;  Hanovre,  1804, 
in-8°  ;  —  Remarques  anthropologiques  sur  le 
crâne  et  le  cerveau  chez  l'homme,  principa- 
lement dans  leurs  rapports  avec  les  décou- 
vertes de  Gall;  Berlin,  1806,  in-S";  —  Plan 
systématique  d'une  biologie  générale;  Franc- 
fort, 1808,  in-S";  —  Physiologie  de  la  force 
vitale  chez  l'homme;  Fribourg,  1810,  in-8"';  — 
Esquisse  d'une  physiologie  et  d'une  physique 
du  magnétisme  animal;  Francfort,  1812,  in-S"  ; 
—  Recherches  pathologiques ,  t.  !"■  ;  Marbourg, 
1812,  in-8°;  —  la  Respiration  considérée  chi- 
miquement, et  comme  une  dépendance  du  cer- 
veau; Breslau,  1813,  in-8'';  —  EiicharistoUf 


613 


BARTELS  —  BARTH 


614 


ou  des  rapports  du  monde  avec  la  Divinité, 
1819,  in-8°;  —  Principes  des  sciences  natu- 
relles ;l,&\'Ç)ïig,  1821,  in-8°;  —  Manuel  de  thé- 
rapeutique générale;  Marbourg,  1824,  in-8°; 
—  Sur  les  Mouvements  internes  et  externes 
des  plantes  et  des  animaux;  Marbourg,  1828, 
in-8°;  —  Considérations  sur  la  philosophie  de 
la  religion  et  ses  principaux  problèmes; 
Leipzig,  1828,  in-8°;  — Physiologie  pathogé- 
nique,  ou  les  doctrines  physiologiques  consi- 
dérées dans  leur  application  à  la  pathologie  ; 
Cassel,  1829,  in-S";  —  Esqxiisse  d^  pathologie 
et  de  thérapeutique  du  choléra  oriental ;BeT- 
lin,  1832,  in-S";  —  Traité  théorique  et  pra- 
tique sur  les  fièvres  nerveuses,  contenant 
non-seulement  les  fièvres  nerveuses  propre- 
ment dites,  mais  encore  les  fièvres  épidé- 
miques  et  les  fièvres  intermittentes  ;  Berlin, 
1837-1838,  2  vol.  in-8°. 

Callisen  ,  Mediz.  Schriftsteller-Lexicon.  —  Conversa- 
tions-Lexicon. 

BAUTENSTEIM  {Laurent- Adam), mathéma- 
ticien, poëte  et  linguiste  allemand,  né  à  Heldburg 
le  28  août  1711,  mort  le  25  février  1796.  De 
1726  à  1732,  il  étudia  à  Cobourg,  et  resta  ensuite 
à  léna  jusqu'en  1735.  Il  devint  professeur  d'é- 
loquence et  de  poésie  en  1757,  et  de  mathéma- 
tiques en  1765.  On  a  de  lui  :  Religionis  chris- 
tianas  excellentia;  Cobourg,  1757;  —  Anwei- 
sung  zur  Griechischen  Sprache  (Méthode 
simplifiée  pour  apprendre  la  langue  grecque); 
Cobourg,  1757,  in-4°;  —  Latinse  linguse  com- 
mendatio  ex  ipsa  discendi  difficultate  et  mo- 
lestia  repetita;  pars  I-DI;  Cobourg,  1765, 
m-4°  ;  —  Cur  Virgilius  moriens  Mneida  com- 
buri  jusserit;  Cobourg,  1772,  1774;  —  Bis- 
cussio  recentissimae  machinas  quadraturse 
circuli;MA.,  1772,  in-4''. 

Mensel ,  Gelehrtes  Deutschland. 

BA.RTENSTEIN  {Jean-Christophe  de),  juris- 
consulte, vice-chancelier  d'Autriche  et  de  Bo- 
hême ,  né  en  1 690 ,  mort  à  Vienne  le  6  août  1 766. 
Il  écrivit  plusieurs  manifestes,  parmi  lesquels 
on  remarque  la  déclaration  de  guerre  contre  la 
France  en  1741,  et  rédigea  pour  l'instruction  du 
prince,  depuis  erapereiu"  sous  le  nom  de  Joseph  II, 
un  Droit  de  la  nature  et  des  gens;  tienne, 
1790,  in-8°. 

BARTH  (Christophe-Godefrotj  ),  savant  alle- 
mand, né  à  Blech,  en  Bavière,  le  27  septembre 
1675  ;  mort  à  Bayersdorf  le  25  juillet  1723.  Après 
avoù"  rempli  différentes  fonctions ,  il  fut  nommé 
archevêque  de  Bayersdorf.  On  a  de  lui  :  Disp.  de 
studiis  Romanorum  litterariis  in  urbe  et  pro- 
vinciis;  Halle,  1698,  in-4°;  —  Disp.  Para- 
digma  viri  prudentis  in  T.  Pomponio  Attico  ; 
Halle,  1699,  in-4";  —  De  axiomatibus  et  de- 
finitionibus  metaphysicis  ;  Halle,  1699;  —  De 
recitatione  et  retractatione  veterum;  Halle, 
1701 ,  in-4''  ;  —  De  secessibus  veterum  ad  men- 
tem  sententiamque  Plinii ;UdMe,  1701,  in-4"; 
—  De  imaginibus  veterum  in  bibliotheca  vel 


alibi  positis  ;  Halle,  1702,  in-4°.  Il  a  aussi  laissé 
des  cantiques  spirituels. 

VVesel,  Liederdic/iter,  t.  1. 

BARTH  ou  BARTHius  (  Gaspard  de),  savant 
philologue  allemand,  né  le  22  juin  1587  à  Cus- 
trin,  mort  à  Halle  le  17  septembre  1658.  Il  étu- 
dia à  Gotha  et  à  Eisenach  ;  il  visita  la  France ,  la 
Suisse ,  l'Italie ,  l'Espagne ,  l'Angleterre  et  la  Hol- 
lande. A  douze  ans,  il  traduisit  en  vers  latins 
les  Psaumes  de  D^vid ,  et  à  seize,  ans  il  publia 
une  dissertation  sur  la  manière  de  lire  les  auteurs 
anciens.  Il  passa  le  reste  de  sa  vie  à  Leipzig  et  à 
Halle.  On  a  de  lui  de  savants  commentaires  sur 
Claudien;  Francfort,  1650,  in-4";  sur  Stace, 
Zeitz,  1664,  4  vol.  in-4°;  et  sur  plusieurs  autres 
auteurs  classiques.  Son  principal  ouvrage  porte 
le  titre  Adversaria;  Francfort,  1624,  in-fol.  La 
liste  de  ses  écrits  se  trouve  dans  les  Mémoires 
de  Nicéron. 

BARTH  (Frédéric-Gottlieb),  philologue,  né 
à  Wittenberg  le  5  août  1738,  mort  à  Pforta 
le  6  octobre  1794.  On  a  de  lui  une  édition  peu 
estimée  de  Properce,  avec  des  notes,  des  va- 
riantes et  un  index;  Leipsick,  1777,  in-S»;  — 
Scripturœ  aliquot  animadversionum  ad  Ana- 
creontem;  Naumbourg,    1777,  in-4°. 

Hieronyraus  Kromayer,  Programma  academicutn  in 
Casp.  Barth.  —  Lage,  Parentalia  memoriœ  Casp.  Bar- 
thii;  Lips.,  1661,  In- fol.  —  Weinhold,  Programma  de 
Casp-  Barthio  ;  1713,  in-fol. 

BAKTH  OU  BART  (Jean),  célèbre  marin,  fils 
d'un  simplepêcheur,  naquit  à  Dunkerque  en  1651, 
et  y  mourut  le  27  avril  1702.  Il  servit  très-jeune 
dans  la  marine  hollandaise ,  et  entra  au  service 
de  la  France  lorsque  celle-ci  fit  la  guerre  à  la 
Hollande.  A  cette  époque,  les  roturiers  ne  pou- 
vaient être  officiers  dans  la  marine  royale  ;  aussi 
Jean  Barth  se  fit-il  capitaine  de  corsaire.  Il  se  si- 
gnala tellement  par  son  audace  et  par  son  indomp- 
table bravoure ,  que  Louis  XIV  lui  donna  une 
commission  pour  croiser  dans  la  Méditerranée. 
Ses  exploits  forcèrent  le  roi  à  le  nonuner  lieute- 
nant de  vaisseau.  Dans  une  action  où  il  lutta 
contre  les  Anglais  avec  des  forces  bien  inférieures, 
et  dont  le  chevalier  de  Forbin  partagea  l'hon- 
neur avec  lui ,  il  fut  fait  prisonnier,  et  enfermé  à 
Plymouth.  Il  parvint  à  s'évader,  fit  plus  de 
soixante  lieues  en  mer  sur  un  bateau  de  pêcheur, 
et  arriva  en  France,  où  Louis  XIV  l'éleva  au 
grade  de  capitaine  de  vaisseau.  En  1696,  Jean 
Barth  alla  à  Versailles  :  le  roi  le  reçut  avec  dis- 
tinction ,  et  lui  parla  avec  ménagement  du  seul 
échec  qu'il  eût  éprouvé  l'année  auparavant. 
Aussitôt  Jean  Barth  retourne  à  Dunkerque, 
fait  une  croisière ,  quoique  les  Anglais  blo- 
quent le  port,  se  couvre  de  gloire,  rentre 
triomphant,  et  adresse  au  comte  de  Toulouse, 
amiral  de  France ,  un  rapport  simple  et  éner- 
gique sur  ce  qu'il  a  fait  et  sur  la  peur  qu'il  a 
causée  aux  Hollandais,  avec  prière  d'en  faire  part 
au  roi  :  ce  rapport  existe  encore  aujourd'hui,  et 
n'a  jamais  été  imprimé.  Louis  XIV  le  nomma 
chef  d'escadre  en  1697,  et  à  cette  occasion  l'on 

20, 


eu 


BARTH  —  BARTHE 


C16 


raconte  que  le  roi  ayant  lui-même  annoncé  à 
Barth  son  avancement,  celui-ci  répondit  :  «  Sire, 
vous  avez  bien  fait,  »  Les  couitisans  rirent  aux 
éclats  de  cette  réponse,  qui,  selon  eux,  exprimait 
une  sotte  vanité.  «  Vous  n'avez  pas  compris 
Jean  Barth,  leur  dit  Louis  XIV;  sa  réponse  est 
celle  d'un  homme  qui  sent  ce  qu'il  vaut,  et  qui 
compte  m'en  donner  de  nouvelles  preuves.  »  La 
confiance  du  monarque  ne  fut  pas  trompée.  Ce- 
pendant la  paix  de  Riswyck  interrompit  les  ex- 
ploits de  Jean  Barth.  Il  passa  ses  dernières  an- 
nées à  Dunkerque,  où  il  mourut  âgé  de  cinquante 
et  un  ans.  Son  inébranlaLle  résolution ,  sa  nide 
francliise,  sa  téméraire  bravoure,  ont  fait  de  lui 
le  modèle  populaire  du  marin  français.  Au  mi- 
lieu des  traits  de  courage  ou  des  réparties  sail- 
lantes qu'on  a  conservées  de  ce  marin,  nous  ne 
citerons  qu'un  fait,  parce  que,  mieux  que  tout 
autre,  il  peint  son  caractère.  Il  avait  été  chargé 
de  conduire  à  Elseneur  le  prince  de  Conti,  qui 
venait  d'être  élu  roi  de  Pologne.  Il  fut  attaqué 
en  chemin  par  les  Anglais,  et  courut  le  danger 
d'être  pris.  Après  l'action,  le  prince  de  Conti  lui 
témoigna  sa  joie  d'être  libre  encore.  «  Nous  n'a- 
vions pas  à  craindre  d'être  faits  prisonniers,  ré- 
pondit Jean  Barth  :  mon  fils  était  à  la  sainte-barbe, 
prêt  à  nous  faire  sauter  s'il  eût  fallu  nous  rendre.  » 
[Enc.  des  g.  du  m.] 

André  UicJier,  f^ie  de  Jean  Bart;  Paris,  1780,  in-lS  ; 
ibid.,  1782,  in-12;  ibid.,178»,  ln-12;  ibld.,  1798,in-12;  1813, 
iD-12  ;  ibid.,  1833,  ln-12.  —  Louis-Eugène  Poirier,  Éloge 
historique  de  Jean  Bart,  etc.  ;  1807,  in-S".  —  Leben  des 
beruhmten  Seejahrers  Joli.  Bart;  Leipz.,  1782,  in-8°  ; 
ibid.,  1807,  in-8=.  —  Vanderest,  Histoire  de  Jean  Bart; 
Paris,  1841,  in-S". 

BARTH  {Michel),  médecin  allemand,  né  vers 
1650  à  Annaberg  en  Saxe,  mort  en  1684.  Il  pro- 
fessa à  Leipzig.  On  a  de  lui  :  Lettres  sur  la  Mé- 
decine, et  des  vers  latins  estimés,  insérés  en 
partie  dans  Dellciœ  poetarum  germanorum , 
vol.  I. 

Van  der  Linden,  De  Scriptoribus  medicis.- —  Jôcher, 
Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BARTH  (Paul),  orientaliste  allemand ,  né  à 
Nuremberg  le  20  décembre  1635,  mort  dans  la 
même  ville  le  4  août  1688.  Il  était  très-versé 
dans  les  langues  orientales,  remplit  différentes 
fonctions  ecclésiastiques,  et  devint  diacre  de 
Saint-Sebald ,  à  Nuremberg,  en  1676.  On  trouve 
à  la  bibliothèque  de  Nuremberg  un  ouvrage  écrit 
de  sa  propre  main;  il  a  pour  titre  :  Versio 
Evangeliorum  Actorumque  apostolicorum 
arabica,  cum  latina  ejusdem  translatione 
junctim  apposita. 
G.-Andr.  WiUs,  Nûrnb.  Gel.-Lex. 

^RARTH-BARTHENHEIM    (  Jean-BaptlstC- 

Louis-Honoré ,  comte  de),  publiciste  franco- 
autrichien,  né  à  Haguenau  (Alsace)  le  5  mars 
1784,  ijiort  à  Vienne  le  22  juin  1846.  Il  étudia  à 
Fribourg  et  à  Goettingue ,  et  entra  au  service  de 
l'administration  publique  en  Autriche,  parcourut 
rapidement  tous  les  degrés  de  la  hiérarcliie,  et 
devint  conseiller  aulique  de  la  chancellerie  de  cour 
de  l'empire  d'Autriche.  On  a  de  lui  entre  autres  : 


Rapports  politiques  des  diverses  autorités 
constituées  à  l'égard  des  paysans  de  la  basse 
Autriche,  1818;  —  Système  de  la  police  ad- 
ministrative à  l'égard  de  l'Autriche,  en  deçà 
de  VEns;  1824.  Outi'e  ces  livres  si  utiles  à  tous 
ceux  qui  veulent  s'initiera  la  législation  politique 
ou  administrative  de  l'empire  d'Autriche ,  on  doit 
à  M.  de  Barthenlieim  la  fondation  d'une  société  de 
patronage,  ainsi  que  d'une  maison  de  refuge  et  d'é- 
ducation pour  les  jeunes  détenus.  V.  de  Jozet. 

Almanacli  de  Cotha.  —  Revue  générale  biographique. 
—  Documents  particuliers. 

*  BARTHE  (  Félix  ),  jurisconsulte,  ancien  garde 
des  sceaux  de  France,  ùéà  Narbonne  le  28  juillet 
1795.  Il  fit  ses  premières  études  dans  sa  ville 
natale,  puis  il  étudia  le  droit  à  Toulouse,  et  vint 
à  vingt-deux  ans  à  Paris  achever  son  stage.  En 
Juin  1820,  à  l'occasion  de  la  mort  du  jeune  Lalle- 
mand,  il  s'affilia  au  carbonarisme,  etjura  une  haine 
profonde  au  gouvernement  alors  établi.  Il  se  fit 
d'abord  connaître  comme  défenseur  de  Gravier 
et  de  Bouton,  accusés  d'avoir  voulu,  par  l'explo- 
sion de  pétards  jetés  aux  environs  des  Tuileries, 
faire  avorter  la  duchesse  de  Bcrry,  alors  grosse 
du  duc  de  Bordeaux.  Quoique  les  accusés  eussent 
été  condamnés  à  mort,  et  que  leur  pourvoi  eût 
été  rejeté  par  la  cour  de  cassation ,  cette  défense 
attira  sur  le  jeune  avocat  l'attention  du  public. 
Il  se  fit  remarquer  successivement  par  ses  plai- 
doyers dans  l'affaire  du  colonel  Caron,  dans 
celle  de  Béfort,  jugées  par  la  cour  d'assises  de 
Colmar,  dans  le  procès  des  quatre  sergents  de 
la  Rochelle.  En  1823,  il  entreprit  la  défense  de 
M.  Nicolas  Kœchlin,  contre  lequel  l'autorité  avait 
fait  diriger  des  poursuites  à  cause  de  la  brochure 
que  cet  aacien  député  avait  publiée,  sous  le  titre 
de  Relation  des  événements  qui  mit  eu  lieu 
les  2  et  3  juillet  1822 ,  relativement  à  la  malen- 
contreuse affaire  du  colonel  Caron.  A  la  suite  d'un 
chaleureux  plaidoyer,  où  il  apporta  les  preuves 
de  tous  les  faits  allégués  par  son  cUent,  M.  Barthe 
fut  suspendu  de  ses  fonctions  d'avocat  pendant 
un  mois  ;  M.  Kœchlin  fut  condamné.  —  Après  la 
publication  des  fameuses  ordonnances  du  26  juil- 
let 1830,  M.  Barthe  se  rendit  à  une  réunion  d'a- 
vocats et  de  quelques  journalistes ,  chez  M.  Du- 
pin  aîné  ;  à  une  heure ,  le  même  jour,  au  bureau 
du  National,  il  assistait  à  une  assemblée  où 
l'on  décidait  qu'il  serait  fait  une  protestation;  le 
soir,  il  lisait  comme  président,  aux  journalistes 
réunis,  ce  monument  d'une  hardie  résistance. 
Les  journaux  devaient  donc  paraître  le  lende- 
main ;  mais  plusieurs  imprimeurs  refusèrent  leurs 
presses ,  entre  autres  celui  du  Journal  du  Com- 
merce. M.  Barthe  le  fit  assigner  dans  les  vingt- 
quatre  heures.  Mais  le  mercredi,  lorsqu'il  se  ren- 
dit au  palais  pour  çoutenir  la  dernière  lutte  en 
faveur  de  la  liberté  de  la  presse,  le  combat  des 
trois  journées  s'engageait  de  toutes  parts.  Les 
tribunaux  vaquèrent.  Le  jeudi  29,  M.  Barthe  se 
rendit  à  l'hôtel  de  ville  :  il  fut  invité  à  se  réuiur 
à  la  commission  municipale,  et  partagea  les  tra- 


617 


BARTHE 


vaux  de  cette  nuit.  Le  lendemain ,  il  soumit  à  la 

commission  et  fit  imprimer  le  premier  acte  public 

de  rupture  entre  la  France  et  la  famille  alors 
régnante.  La  révolution  était  faite  :  le  nouveau 
pouvoir  cherchait  à  s'entourer  de  tous  les  hommes 
qui,  dans  l'opposition,  avaient  montré  du  talent; 
le  garde  des  sceaux  imposa  comme  un  devoir  à 
M.  Barthe  les  fonctions  de  procureur  du  roi. 
Quelque  temps  après,  au  mois  d'octobre,  les 
électeurs  des  11®  et  12®  arrondissements  réunis 
lui  donnèrent  leurs  suffrages.  H  prononça  son 
premier  discours  à  la  chambre  le  9  décembre 
1830,  dans  la  discussion  de  la  loi  sur  le  fonds 
commun  de  l'indemnité  accordée  aux  émigrés. 
Dans  sa  réponse  au  discours  de  M.  Berryer,  il 
établit  avec  lucidité  la  j  ustice  de  la  loi  qui  dis- 
posait pour  la  sûreté  du  pays  de  ce  fonds  com- 
mun, sur  lequel  aucun  droit  n'était  acquis  à  per- 
sonne; et,  relevant  les  éloges  donnés  par  son 
adversaire  au  gouvernement  de  la  restauration, 
il  évoqua  les  plus  funestes  souvenirs ,  et  demanda 
qu'au  moins  par  pudeur  on  retrcinchât  quelques 
pages  de  ces  quinze  années  d'honneur  et  de 
gloire.  —  Le  28  décembre  suivant,  M.  Barthe 
fût  nommé  ministre  de  l'instruction  publique ,  et 
eut  à  réprimer  des  troubles  qui  avaient  éclaté 
aux  écoles  de  droit  et  de  médecine.  Le  13  mars, 
il  fit  partie,  comme  ministre  de  la  justice,  du  ca- 
binet de  Casimir  Périer.  On  lui  doit  les  lois  du 
31  août  1831  et  du  17  janvier  1832,  qui  adou- 
cissent le  code  pénal  et  la  contrainte  par  corps. 
M.  Barthe,  devenu  ministre  de  la  branche  ca- 
dette, oubha  le  libéralisme  qu'il  professait  sous 
la  branche  aînée;  le  défenseur  des  quatre  ser- 
gents de  la  Rochelle  poursuivit  rigoureusement 
les  accusés  politiques  de  juin.  Après  sa  sortie 
du  ministère  le  4  avril  1 834 ,  il  fut  nommé  pre- 
mier président  de  la  cour  des  comptes ,  en  rem- 
placement de  Barbé-Marbois. 

Dictionnaire  de  la  Conversation. 

^  RARTHE  {Girard  de  la),  peintre  français 
contemporain.  Il  résida  au  commencement  du 
siècle  à  Moscou,  et  y  dessina  les  Vues  de  cette 
ancienne  capitale  de  la  Russie ,  gravées  et  colo- 
riées aux  frais  de  Walzer  d'Hérisau  par  Gutten- 
berg,  Lamenit  et  Lorry.  On  a  de  lui  des  paysages 
et  de  gracieuses  aquarelles. 

Nagler,  JVeues  AUgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

BA.RTHE  (Nicolas-Thomas) ,  littérateur,  né 
à  Marseille  en  1737,  mort  àParis  le  15juin  1785. 
H  étudia  au  collège  de  Juilly,  et  débuta  dans  le 
monde  littéraire  par  quelques  pièces  fiigitives. 
Son  épître  à  Thomas  sur  le  Génie,  considéré 
par  rapport  aux  beaux-arts,  est  remarquable  ; 
c'est  son  meUleur  ouvrage  :  le  dialogue  en  est  fa- 
cile et  brillant.  En  1764 ,  il  fit  représenter  à  la 
Comédie-Française  la  pièce  intitulée  VAma- 
teur;en  1768,  il  donna  les  Fausses  infidélités; 
en  1772,  la  Mère  jalouse;  et  en  1778,  PHomme 
personnel,  comédie  en  cinq  actes.  Quelques- 
unes  de  ces  pièces  sont  imprimées  dans  le  Eé- 
pertoiredu  Théâtre- Français  ;  on  les  trouve, 


BARTHEL  618 

avec  quelques  morceaux  de  poésie  et  quelques 
fragments  de  l'Art  d'aimer  (imitation  d'Ovide), 
dans  les  Œuvres  choisies  de  Bat-the  ;  Vsris , 
1811,  in-12.  Ce  littérateur  a  plus  d'analogie  avec 
Desmahis  qu'avec  Gresset.  Recherché  dans  le 
monde  par  son  esprit,  il  était  de  tous  les  dîners 
et  de  tous  les  soupers.  Il  mourut  à  la  suite  d'une 
opération  chirurgicale,  qu'il  supporta  courageu- 
sement. Un  de  ses  amis  venait  lui  apporter  un 
billet  de  loge  pour  la  première  représentation 
de  Vlphigénie  en  Tauride  de  Piccini  :  «  Mon 
cher  ami ,  lui  dit-il ,  on  va  me  porter  à  l'église  ; 
je  ne  puis  aller  à  l'Opéra.  » 

Biographie  des  Contemporains, 
*BARTHÉE  (Melchior),  sculpteur  saxon, 
mort  en  1674.  Il  étudia  à  Venise  sous  Just  le 
Curt,  et  y  exerça  lui-même  son  art.  Il  travaUla 
dans  le  goût  du  Bemin,  et  devint  un  des  élèves 
les  plus  distingués  de  cette  école.  C'est  à  lui  que 
fut  confiée  l'exécution  des  statues  du  tombeau 
de  Pesaro,  dans  l'église  de  Frari.  Et  c'est  encore 
à  son  ciseau  qu'est  due  la  statue  de  saint  Jean- 
Baptiste  à  l'église  degli  Scalzi. 

Nagler,  Neiies  AUgemeines  Kûnstler-T^exicon. 
BARTHEL  {Jean  -  Gaspard) ,  jurisconsulte 
allemand,  né  à  Kissingen  en  1697,  mort  à  Wurtz- 
bourg  le  18  avril  1771.  Il  étudia  à  Wurtzbourg 
sous  les  jésuites ,  et  se  rendit  ensuite  à  Rome , 
où  il  continua  à  s'instruire  auprès  du  cardinal 
Lambertini ,  depuis  pape  Benoît  XTV.  De  retour 
dans  sa  pati'ie,  il  fut  nommé  successivement  pro- 
fesseur de  droit  canonique,  chanoine  du  chapitre 
et  vice-chancelier  de  l'vmiversité  de  Wurtzbourg. 
Il  introduisit  dans  les  universités  catholiques 
d'Allemagne  une  meilleure  méthode  d'enseigner 
le  droit  ecclésiastique,  et  publia  de  nombreux 
écrits  concernant  les  rapports  de  l'Allemagne 
avec  la  cour  de  Rome.  Ses  principaux  ouvrages 
ont  pour  titre  :  Historia  generalis  pacificatio- 
num  Imperii  circa  religionem  sistens,  1736, 
in-4°  ;  —  De  jure  conformandi  antiquo  et  nova, 
1744,  in-4°;  —  De  restituta  canonicorum  in 
Germania  electionum  politia,  ibid.,  1740;  — 
Tractatus  de  eo  quod  circa  libertatem  exercitii 
religionis  ex  lege  divina ,  et  ex  lege  Imperii 
justujnest,  etc.;  1764,  in-4°. 

^ita  J.  Casp.  Bartkeli,  nune  primitm  seorsim  eiy 
ciisa;  Francf.  et  Leipz.,  17B2,  in-8°. 

*  BARTHEL  OU  BARTEL  {Jean-Christiau- 
Frédéric),  peintre  et  graveur  allemand,  né  à 
Leipzig  en  1775.  Aussi  bon  dessinateur  que  gra- 
veur habile,  on  a  de  lui  soixante-sept  planches 
qui  se  trouvent  énumérées  dans  Mensel.  La  plus 
remarquable  est  celle  qui  représente  une  grotte 
avec  un  paysage,  d'après  Thormeyer.  On  cite 
aussi  le  Château  de  Heidelberg ,  d'après  Pri- 
mavesi;  eiVaucluse,  d'après  la  seule  imagina- 
tion de  Barthel.  Il  travailla  ensuite  pour  les 
libraires ,  s'occupa  de  peinture,  et  se  rendit  à 
Brunswick ,  où  il  peignit  pour  le  château  les 
Quatre  heures ,  le  Dieu  du  jour,  et  quelques 
sujets  homériques.  H  s'occupa  aussi  de  la  philo- 


619 


BARTHEL  — 


Sophie  ancienne  et  moderne  dans  ses  rapports 
avec  les  beaux-arts,  et  publia  :  Eiimorpbea  ; 
Leipzig,  1807. 

Meusel,  Deutsches  Kûnstler-Lexicon. 

BARTHÉLÉMY  (saint),  apôtre.  On  ignore  le 
lieu  de  sa  naissance  ;  on  sait  seulement  qu'il  était 
de  la  Galilée.  L'Évangile  ne  nous  apprend  rien 
de  particulier  sur  sa  personne.  Au  rapport  de 
plusieurs  anciens  écrivains,  il  pénétra  dans  les 
Indes.  Eusèbe  nous  dit  même  que  saint  Pantène 
étant  allé  dans  ces  régions  pour  ■  réfuter  les 
brahmanes,  y  trouva  des  traces  du  christia- 
nisme ,  et  qu'on  lui  montra  une  copie  de  l'évan- 
gile de  saint  Mathieu,  en  hébreu ,  que  saint  Bar- 
thélémy ,y  avait  apportée.  A  son  retour,  le  saint 
apôtre  rencontra  saint  Philippe  à  Hiérapolis,  en 
Phrygie.  De  là  il  se  rendit  en  Lycaonie.  Saint 
Chrysostome  assure  qu'il  y  prêcha  la  religion 
chrétienne.  On  ne  sait  rien  de  certain  ni  sur  le 
lieu  ni  sur  le  genre  de  sa  mort.  Les  Grecs  mo- 
dernes et  les  Latms  s'accordent  à  dire  qu'il  mou- 
3rut  dans  la  ville  d'Albane  ou  Albanie,  sur  la  mer 
Caspienne.  Les  uns  prétendent  qu'il  fut  condamné 
à  être  crucifié;  les  autres  veulent  qu'il  ait  été 
écorché  vif,  ce  qui  n'exclut  pas  le  crucifiement. 
Ce  double  supplice  était  en  usage  non-seulement 
en  Egypte,  mais  encore  chez  les  Perses.  Son 
supplice  (d'après  la  légende  il  fut  écorché  vif, 
puis  crucifié)  a  souvent  été  représenté  par  les 
artistes;  et  Michel-Ange  lui-môme ,  dans  son 
Jugement  dernier,  qui  est  peint  sur  les  murs 
de  la  chapelle  Sixtine,  nous  le  montre  tenant 
sa  peau  dans  ime  main,  et  l'instrument  de  son 
supplice  dans  l'autre. 

Saint  Barthélémy  n'a  laissé  aucun  écrit.  Le 
pape  Gélase  déclara  apocryphe  l'évangile  que 
quelques  hérétiques  lui  attribuaient.  Théodore  le 
Lecteur  rapporte  que  l'empereur  Anastase  enri- 
chit des  reliques  de  l'apôtre  la  ville  deDmas,  qu'il 
fit  bâtir  en  Mésopotamie.  Saint  Grégoiie  de  Tours 
assure  qu'elles  furent  portées  dans  l'île  de  Lipari, 
avantla  fin  du  dixième  siècle.  Selon  Anastase  le  Bi- 
bliothécaire, elles  furenttransférées,  en  809,  de  Li- 
pari à  Bénévent  ;  selon  Baronius,  on  lesti'ansporta 
de  Bénévent  à  Rome,  en  983.  Depuis  ce  temps- 
là,  elles  sont  conservées  dans  un  monument  de 
porphyre  placé  sous  le  grand  autel  de  la  célèbre 
église  qui  porte  à  Rome  le  nom  du  saint.  On  croit 
que  saint  Barthélémy  est  le  même  que  Nathanaël. 

Eusèbe,  I.  V,  o.  10.  —  Grég.  Niss.,  Homil.  IS.  —  S.  Chry- 
.sost.  171  Joan-,  homil.  19.  —  Grégoire  de  Tours,  1. 1,  c.  34. 
—  Théodore  le  Recteur,  1.  II,  c.  37.  —  Othon  de  Frising, 
].  VI,  c.  2S.  —  Les  Martyrologes.  —  Baronius,  Annal.  — 
Bollandus,  Jeta  Sanct.  —  Balllet,  f^ies  desSaints. 

*  BARTHÉLÉMY  OU  BARTHOLOM.aEUS  d'É- 

desse,  moine  qui  paraît  avoir  vécu  en  Syrie  vers 
l'an  730  aprifes  J.-C.  Il  écrivit  une  Réfutation  du 
Coran  (manuscrit  à  la  bibliothèque  de  Leyde), 
publiée  en  1685 dans  letora.  Ides  Variorum Sa- 
crorum,  gr.  et  lat.,  in-4%  pag.  302-428 ,  avec  un 
autre  traité  du  même  écrivain  contra  Muham- 
metum,  pag.  429-441. 
Cas.  Oudln,  Com,  de  Script.  Ecoles.,  t.  I,  col.  1783-85. 


BARTHÉLÉMY  620 

BARTHÉLÉMY  OU  BARTHOLOM.KVS  {Pier- 
re ) ,  prêtre ,  né  à  Marseille ,  accompagna  en 
1096  Raimond   de  Saint-Gilles,  et  Adhémar, 
évêque  du  Puy,  dans  la  première  croisade.  Il 
joua  un  grand  rôle  dans  le  siège  d'Antioche.  Il  i 
raconta  aux  croisés  que  saint  André  lui  était  ap- 
paru, et  qu'il  lui  avait  indiqué  l'endroit  (sous 
l'autel  saint  Pierre  d'Antioche)  où  était  cachée  la 
lance  avec  laquelle  fut  percé  le  flanc  du  Sau- 
veur. Cette  lance  devait  mettre  en  fuite  les  infi- 
dèles. L'authenticité  de  cette  découverte  ayant  i 
été  contestée,  il  se  soumit,  le  vendredi  saint  ' 
1099,  à  l'épreuve  du  feu,  et  mourut  à  la  suite 
de  cette  épreuve.  Dès  lors  on  oublia  la  lance  mi- 
raculeuse. 

Michaud  ,  Histoire  des  Croisades. 
*  BARTHÉLÉMY     OU      BARTHOLOM.«;US  , 

évoque  d'Urbin,  vivait  au  milieu  du  quator- 
zième siècle.  On  a  de  lui,  par  ordre  alphabé- 
tique ,  un  extrait  des  pensées  de  saint  Augus- 
tin et  de  saint  Ambroise,  intitulé  Milleloquium 
Ambrosti  et  Milleloquium  Augustini.  Ce  der- 
nier ouvrage,  dédié  au  pape  Clément  VI,  fut 
imprimé  à  Lyon,  en  1644,  in-fol.,  et  réimprimé 
à  Paris  en  1645,  in-fol.  Quant  au  Milleloquium 
Ambrosii,  il  fut  aussi  publié  à  Lyon,  en  1646 
et  in-fol. 

Cas.  Oudin,  Com.  de  script.  Eccles.,  t.  III,  col.  964-66. 
—  Possevla,  Apparatus  sacer.  —  Ughelll,  Italia  sacra, 
t.  II,  col.  865. 

BARTHÉLÉMY,  BARTHOLOM.£US OU  BAR- 
TOLE  de  Cologne,  savant  Httérateur,  né  en  cette 
ville  vers  1460 ,  mort  à  Minden  vers  1514.  Il  étu- 
dia les  langues  grecques  et  latines  à  Deventer, 
sous  Alexandre  Hegius,  et  fut  condisciple 
d'Érasme.  Il  professa  ensuite  la  littérature  an- 
cienne à  ZwoUe  et  à  Minden.  H  fut  un  des  plus 
zélés  restaurateurs  des  études  classiques.  On  a 
de  lui  :  Sylva  carminum;  Deventer,  1491  et 
1505,  in-4'';  —  Dïalogus  mythologicus  ;  Deven- 
ter, 1496,  in-4°;  —  Epistola  mythologica,  sui- 
vie des  fables  d'Ésope  traduites  en  latin  par  Lau- 
rent de  Valle  (  Vallensis  ) ,  et  d'une  traduction 
en  vers  latins  des  Géorgiques  d'Hésiode ,  par 
Nicolas  de  Valle;  Zwolle,  1499,  in-4'';  —  Ca- 
nones,ibid.,  1500,  in-4"; — Lihellus  elegiacics 
de  septem  doloribus  Virg.  Marise;  Deventer, 
1514,  m-4°. 

Montfaucon  ,  Biblioth.  manuscript.  —  Trithème  ,  Be 
script.  Eccles.  —  Possevin,  Apparatus  sacer. 

BARTHÉLÉMY  DES  MARTYRS  OU  BARTHO- 

LOMJECS  a  Martyribus ,  archevêque  de  Braga, 
né  à  Lisbonne  en  mai  1514,  mort  le  16  juillet  1 590. 
Son  surnom  lui  vient  de  l'égHse  où  il  fut  baptisé. 
H  entra  jeune  dans  l'ordre  de  Saint-Dominique.  A 
l'âge  de  trente  ans  ,  il  fut  adjoint  au  provincial  ; 
et  en  1551  il  devint  précepteur  de  l'infant  don 
Louis,  frère  de  Jean  III ,  et  archevêque  de  Braga 
en  1 559.  Il  se  rendit  à  pied  au  troisième  concile  de 
Trente ,  et  il  y  avait  trois  cent  trente-deux  lieues 
de  Braga  à  Trente.  Sa  conduite  dans  le  concile 
lui  conciha  l'estime  et  la  vénération  de  tous  les 
prélats.  Assistant  un  jour  à  une  conférence  où  les 


621 

cardinaux  se  tenaient  couverts  devant  le  saint- 
père  ,  tandis  que  les  évoques  étaient  debout  et 
tête  nue ,  U  en  témoigna  hautement  son  indigna- 
tion ,  et  fut  approuvé  par  le  souverain  pontife , 
qui  réforma  cet  abus,  attentatoire  à  la  dignité 
épiscopale.  A  Trente,  il  se  lia  d'une  étroite  ami- 
tié avec  saint  Charles  Borromée  et  le  cardinal 
Michel  Grislerio ,  qui  fut  depuis  le  pape  Pie  V. 
En  1566  il  convoqua  en  Portugal  un  concile  pro- 
vincial ,  qui  dura  sept  mois  ;  et  on  y  arrêta  beau- 
coup de  points  de  discipline.  Philippe  l'invita, 
en  1581,  à  assister  aux  cortès  de  Thomar,  et  l'y 
reçut  avec  de  grands  honneurs.  Barthélémy  des 
Martyrs  passa  les  huit  dernières  années  de  sa 
vie  dans  les  exercices  de  piété. 

On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages ,  dont  le  plus 
souvent  réimprimé  est  le  Stimulus  Pastorum; 
il  en  existe  une  traduction  française  par  G.  de 
Mello  (Paris,  1672,  in-12  ),  sous  ce  titre  :  le  De- 
voir des  Pasteurs.  Le  Compendium  spïritua- 
lis  DoctrinBË  a  été  traduit  en  français  par  Michel 
Godeau  (  Paris,  1699 ,  2  volumes ,  ou  plutôt  deux 
parties,  in-12).  La  totalité  des  œuvres  de  Bar- 
thélémy des  Martyrs ,  réunies  par  les  soins  du 
P.  d'Inguimbeii ,  a  été  publiée  à  Rome,  1734- 
1735,  en  2  volumes  in-fol. 

Nie.  Antonio,  liibl.  fiisp.  nova. 

BARTHÉLÉMY  (Nicolos),  poëte  latin  et  béné- 
dictin, né  en  1478  à  Loches,  petite  ville  de  la  Tou- 
raine;  mort  vers  1 535.  Il  fut  d'abord  prieur  de  Fret- 
teval,  près  de  Vendôme  et  Châteaudun,  et  ensuite 
de  Notre-Dame  de  Bomie-Nouvelle  à  Orléans. 
C'était  un  ami  de  Guillaume  Budé.  Outre  les  vies 
inéd  ites  de  Louis  Xll,de  Charles  VIII  et  de  Charles 
d'Orléans,  on  a  de  lui  :  Epigrammata,  Momix, 
IdylUa,  etc.;  Paris,  1514,  in-8°,  et  1532,  in-8°  : 
suivant  La  Monnoye ,  c'est  d'un  hendécasyllabe 
de  Barthélémy  que  Rabelais  a  tiré  le  conte  de 
Dodin  et  du  Cordelier,  qu'on  lit  dans  le  Pan- 
tagruel, liv.  3,  chap.  23.  (  Voy.  le  Menagiana, 
t.  r%  p.  367,  édition  de  1715.)  —De  Vita  ac- 
tiva et  contemplativa  liber  unus  ;ihid.,  1523, 
ia-8°; — ^wnœ^C  c'est-à-dire  Méditations);ibid., 
1531 ,  in-8°;  —  Christus  xyiouiius  ;  ibid.,  1531, 
in-8° ;  tragédie  en  quatre  actes,  réimprimée;  An- 
vers, 1537,  in-8''. 

Nicéron,  Mémoires,  t.  XXXVIU.--  D.  Clément,  Biblio- 
thèque curieuse. 

BARTHÉLÉMY  (Nicolos),  avocat  à  Senlis,  est 
l'auteur  de  YApologie  du  banquet  sanctifié  de 
la  veille  des  Rois;  Paris,  1664,  in-12.  Il  fut 
réfuté  par  Deslyons. 

BARTHÉLÉMY  (Jean-Chrétien),  historien 
allemand,  né  à  Ilmeoan  le  26  février  1708,  mort 
à  Weimar  le  1^''  février  1778.  Il  étudia  la  théo- 
logie à  léna.  La  faiblesse  de  sa  santé  ne  lui  per- 
mettant pas  de  remplir  les  fonctions  du  minis- 
tère ecclésiastique,  il  s'adonna  à  la  philologie  et 
à  l'histoire  ecclésiastique.  En  1750,  il  devint  bi- 
bliothécaire ordinaire  du  prince  de  Weimar.  On 
a  de  lui  :  Acta  historica  ecclesiastica,  depuis 
la  96*  partie  jusqu'à  la  120*;  Weimar,  1753- 


BARTHJÉLEMY  622 

1758;  —  Beitràge  zu  den  Actis  hist.  eecles. 
des  Iten  Bandes,  etc.;  Weimar,  1754-1761, 
in-8";  —  Nova  Acta  historica  ecclesias- 
tica, etc.;  Weimar,  1758-1772,  11  volumes 
in-8°. 

Eloge  de  J.-C.  Barthélémy  ;  Weimar,  1778,  ln-8°. 
BARTHELEMY  (Jean-Jacques),  savant  lit- 
térateur français,  né  le  20  janvier  1716  à  Cassis, 
près  Aubagne  en  Provence,  mort  à  Paris  le  30  avril 
1795.  «Dans  ces  parties  méridionales  de  la  France, 
dit  Sainte-Croix  dans  son  Éloge  de  Barthélémy, 
où  jadis  florissaient  des  colonies  grecques ,  na- 
quit un  homme  qui  devait  un  jour  retracer  à  nos 
yeux  le  tableau  fidèle  et  animé  de  l'histoire,  des 
opinions ,  des  mœurs ,  des  sciences  et  arts  de 
leur  métropole.  »  A  l'âge  de  douze  ans,  Barthé- 
lémy entra  au  collège  de  l'Oratoire  à  Marseille  ;  il 
s'était  destiné  lui-même  à  l'état  ecclésiastique; 
mais  comme  le  célèbre  Belzunce,  évêque  de 
Marseille,  refusait  d'y  admettre  ceux  qui  étu- 
diaient à  l'Oratoire,  U  fit  ses  cours  de  philoso- 
phie et  de  théologie  chez  les  jésuites,  après  s'être 
fait  cependant  un  plan  d'études  qui  le  rendait 
indifférent,  comme  il  le  dit  lui-même,  «  aux  bé- 
lîtres et  aux  fureurs  de  ses  nouveaux  régents,  » 
dont  l'un  prenait  son  boimet  à  trois  cornes  pour 
donner  l'idée  d'un  cube,  et  dont  l'autre  écumait 
et  gesticulait,  en  bornant  sa  théologie  à  prouver 
que  les  cinq  propositions  étaient  dans  Jansé- 
nius.  Barthélémy  entra  bientôt  au  séminaire  di- 
rigé par  les  lazaristes  ;  là,  dans  ses  moments  de 
loisir,  il  étudia  les  langues  orientales  ;  et,  quoique 
pénétré  des  sentiments  de  la  religion,  peut-être 
même,  dit-il,  parce  qu'il  en  était  pénétré,  il  n'eut 
pas  la  moindre  idée  d'entrer  dans  le  ministère 
ecclésiastique.  Il  se  contenta  d'en  garder  l'habit, 
qui ,  comme  on  le  sait ,  était  à  cette  époque  une 
sorte  de  passe-port.  Retiré  à  Aubagne  dans  le 
sein  de  sa  famille,  Barthélémy  y  aurait  passé 
sa  vie  dans  une  tranquille  obscurité,  si  le  ha- 
sard n'avait  favorisé  son  amour  pour  les  sciences, 
et  n'avait  déterminé  la  carrière  dans  laquelle  il 
s'est  illustré.  Dans  plusieurs  voyages  qu'il  fit  à 
Marseille ,  il  renconti^a  M.  de  Cary ,  savant  an- 
tiquaire, qui  l'initia  dans  les  secrets  de  la  numis- 
matique. Il  puisa  les  premiers  éléments  de  la 
science  archéologique  dans  les  manuscrits  de 
Peiresc,  qui  enrichissaient  la  bibliothèque  du  pré- 
sident de  Mazangues,  à  Aix.  H  sentit  bientôt 
que  la  province  n'offrait  ni  ressources  à  son  ta- 
lent, ni  espoir  à  sa  fortune  :  il  vint  à  Paris,  et 
fut  reçu  chez  Gros  de  Boze,  ancien  secrétaire 
de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres, 
et  garde  du  cabinet  des  médailles.  Ce  savant  sut 
tellement  apprécier  le  jeune  Barthélémy,  que, 
dix-huit  mois  après  son  arrivée  dans  la  capitale, 
il  le  fit  nommer  son  adjoint  à  la  garde  des  mé- 
dailles. Barthélémy  n'avait  alors  que  trente  ans. 

Deux  ans  après,  il  fut  élu  membre  de  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-letti'es ,  et  en 
1753  il  succéda  à  de  Boze  comme  garde  du  ca- 
binet des  médailles,  après  avoir  étd  huit  ans  son 


623  BARTHELEMY 

adjoint.  Pour  compléter  ses  études  et  mettre, 
pour  ainsi  dire,  le  sceau  à  ces  connaissances 
pratiques,  Barthélémy  sentit  la  nécessité  de  vi- 
siter l'Italie,  n  partit,  muni  d'une  commission 
du  roi  et  d'une  gratification  de  6,000  francs.  Be- 
noît XIV  le  reçut  avec  cette  affabilité  et  cette 
bonhomie  spirituelle  quile caractérisaient.  Ce  fut 
dans  ce  voyage  que  Barthélémy  connut  M.  de 
Stainville,  depuis  duc  de  Choiseiil,  dont  la  pro- 
tection influa  si  puissamment  sur  toute  son  exis- 
tence. Protégé  par  ce  ministre,  Barthélémy 
n'abusa  jamais  de  sa  position  ;  il  refusa  presque 
autant  de  bienfaits  qu'il  fut  obligé  d'en  recevoir. 
Sa  conduite  fut  toujours  noble  et  généreuse.  Il 
ne  voulut  accepter  la  place  de  directeur  du  Mer- 
cure ;(\'a:  on  enlevait  à  Marmontel,  que  pour  lui 
en  rendre  le  brevet;  et  pourtant  sa  démarche, 
mal  interprétée,  lui  fit  des  ennemis,  parmi  les- 
quels d'Alembert  se  montra  le  plus  acharné.  On 
peut  vanter  sa  modération,  et  citer  sa  conduite 
délicate  dans  le  combat  de  générosité  qui  s'éleva 
entre  lui  et  le  savant  Le  Beau,  à  l'occasion  de 
la  place  de  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie 
des  inscriptions.  —  Sa  vie  fut  active  et  labo- 
rieuse. On  sait  peu  dans  le  monde  combien  le 
désir  de  s'instruire  coûte  de  veilles,  et  combien 
d'heures  il  fait  dérober  aux  plaisirs  et  même  au 
repos.  Chaque  jour  Barthélémy  se  levait  à  cinq 
heures  et  travaillait  jusqu'à  neuf,  heure  à  la- 
quelle il  se  rendait  chez  M.  de  Boze.  H  y  restait 
jusqu'à  deux,  et,  après  dîner,  reprenait  son  tra- 
vail jusqu'à  sept  ou  huit  heures.  L'histoire  de 
Barthélémy  est  dans  ses  travaux ,  et  cette  his- 
toire est  intimement  liée  à  celle  du  cabinet  des 
médailles,  au  milieu  duquel  il  vécut  près  d'un 
demi-siècle.  Il  arrangea  toutes  les  médailles  trans- 
portées de  Versailles  à  Paris ,  dans  le  cabinet  où 
elles  sont  maintenant,  les  vérifia  toutes  sur  les 
catalogues,  et  classa  dans  la  suite  les  médailles  du 
maréchal  d'Estrées,  celles  de  l'abbé  de  Rothehn, 
le  cabinet  de  M.  de  Cary,  celui  de  M.  de  Clèves, 
et  enlin  le  superbe  cabinet  de  M.  Pellerin ,  et 
les  pièces  acquises  de  celui  de  M.  d'Ennery.  Les 
médailles  antiques  acquises  par  Barthélémy  et 
classées  par  lui  dans  le  cabinet  des  médailles , 
montèrent  à  20,000,  et  égalèrent,  autant  pour  la 
rareté  que  pour  la  quantité,  celles  qui  depuis  son 
étabUssement  l'avaient  placé  au  premier  rang  de 
tous  les  cabinets  de  l'Europe.  En  1789,  Barthé- 
lémy succéda  à  Beauzée  dans  l'Académie  fran- 
çaise, qui  avait  résolu  de  l'élire  malgré  sa  mo- 
deste résistance.  A  l'époque  de  la  révolution  U 
perdit  ses  emplois,  et  fut  incarcéré.  Cepen- 
dant il  resta  peu  de  temps  en  prison,  et  obtint 
de  Paré,  ministrede  l'intérieur, la  place  de  biblio- 
thécaire ,  qu'il  conserva  jusqu'à  sa  mort. 

L'ouvrage  qui  acquit  à  Barthélémy  une  répu- 
tation européenne,  est  le  Voyage  du  jeune  Ana- 
charsis  en  Grèce,  dont  la  première  édition  est 
de  1788,4  fo\.  in-4°,  avec  atlas.  L'auteur  y  avait 
tiavaiUé  trente  ans.  Outre  cet  ouvrage  capital, 
il  a  publié  un  grand  nombre  de  notices  et  de  dis - 


624 
sertations  sur  divers  sujets  d'archéologie  :  on  les 
trouve  en  grande  partie  insérées  dans  les  Mé- 
moires de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres.  Les  plus  remarquables  sCnt  :  Réflexions 
stir  l'alphabet  et  la  langue  de  Palmyre;  Pa- 
ris, 1754  ;  —  Explication  de  la  mosaïque  de 
Palestrine;  Paris,  1760;  —  Dissertation  sur 
une  inscription  grecque  relative  aux  finances 
d'Athènes;  Paris,  1792;  —  Essai  d'une palœo- 
gr  aphte  numismatique. —  Cary  te  et  Polydore, 
roman;  Paris,  1760.  Sainte-Croix  a  publié  les 
œuvres  diverses  de  Barthélémy  en  1798,  2  vol. 
in-S",  ou  4  vol.  in-t8.  On  y  remarque  la  Chante- 
loupée,  petit  poëme  inspiré  par  le  séjour  de 
l'auteur  à  la  campagne  du  duc  de  Choiscul  ;  et 
d'excellentes  notes  relatives  au  cabinet  des  mé- 
dailles, à  la  manière  de  l'administrer,  aux 
connaissances  préliminaires  et  pratiques  néces- 
saires pour  l'étude  de  la  numismatique.  Les  Œti- 
vers  de  l'abbé  Barthélémy  ont  été  publiées,  a'^ec 
une  notice  de  M.  Villenave,  à  Paris,  1821 ,  4  vol. 
in-8,  avec  atlas  in-4°,  ou  in-8'' ,  de  68  planches. 
C'est  la  seule  édition  complète.  La  plus  belle  édi- 
tion du  Voyage  du  Jeune  Anacharsïs  est  celle 
de  Didot  jeune,  7  vol.  grand  in-4'',  et  atlas  grand 
in-fol.,  Paris,  1799.  Peu  d'ouvrages  ont  été  aussi 
souvent  réimprimés;  maintenant  il  aurait  besoin 
de  quelques  améliorations,  dues  au  progrès  des 
sciences  historiques  et  achéologiques.  [Enc.  des 
g.  du  m.] 

L.-J.-B.  Maneini-Nivernais,  Estai  sur  la  vie  de  Jean- 
Jacques  Barthélémy  ;  Paris,  an  III ,  1795,  in-S».  —  Math. 
G.-Ch.  Villenave,  Notice  sur  les  ouvrages  de  Jean- 
Jacques  Barthélémy  ;  Paris,  1821,  in-8<'. 

BARTHÉLÉMY  {François,  marquis  de),  di- 
plomate français,  né  à  Aubagne  (Bouches-du- 
Rhône)  le  20  octobre  1747,  mort  à  Paris  le  3  avril 
1830.  n  fut  élevé  par  son  oncle  l'abbé  Barthélémy, 
qui  le  fit  admettre,  très-jeune  encore,  dans  les  bu- 
reaux des  affaires  étrangères,  sous  M.  de  Choiseul, 
dont  le  célèbre  écrivain  était  l'ami.  Le  jeune  Bar- 
thélémy accompagna  le  baron  de  Breteuil  dans  sa 
mission  en  Suisse  et  en  Suède;  puis  il  fut  envoyé 
en  AngleteiTe,  où  il  résida  jusqu'à  la  fin  de  1793, 
d'abord  comme  secrétaire  de  légation,  et  ensuite 
avec  le  titre  de  chargé  d'affaires.  Ministre  plénipo- 
tentiaire en  Suisse  dans  les  années  1792-1793,  tout 
en  servant  activement  les  intérêts  delà  France, 
il  se  montra  généreux  envers  les  réfugiés  fran- 
çais, et  ferma  les  yeux  sur  les  trames  de  plu- 
sieurs d'entre  eux.  Les  talents  de  Barthélémy 
le  faisaient  rechercher  par  les  hommes  influents 
de  cette  époque.  H  négocia  successivement  la 
paix  de  Bâle  avec  la  Prusse,  avec  l'Espagne,  et 
avec  l'électeur  de  Hesse.  Cette  suite  de  services 
avait  porté  l'attention  publique  sur  Barthélémy  ; 
en  179?  il  fut  élu,  par  les  deux  conseils  législa- 
tifs, membre  du  Directoire.  Cette  élection  n'ayant 
réussi  que  par  l'influence  du  parti  clichyen ,  il 
lui  fallut  partager,  au  18  fructidor,  le  sort  de  ce 
parti.  Arrêté,  emprisonné,  envoyé  avec  Pichegru 
et  Ramel  à  la  Guyane  et  à  Sinnamari,  il  s'évada 
de  ce  dernier  lieu,  gagna  les  États-Unis,  et, 


625 


après  y  avoir  fait  ua  court  séjour,  passa  en 
Angleterre.  Le  Directoire  ne  manqua  pas  de  le 
faire  porter  sur  la  liste  des  émigrés.  Mais,  après 
le  18  brumaire,  le  premier  consul  rappela  ce 
diplomate,  le  fit  entrer  au  sénat  le  13  février 
1800,  et  lui  conféra  le  titre  de  comte  de  l'empire. 
Sincèrement  dévoué  au  grand  homme,  Barthé- 
lémy paya,  par  ses  services  actifs  dans  les  com- 
missions, la  faveur  signalée  qu'il  lui  marquait; 
et,  le  15  août  1802,  il  parut  devant  Bonaparte 
comme  président  de  la  députation  du  sénat  qui 
lui  offrit  le  consulat  à  vie.  Dans  les  années  sui- 
vantes, Barthélémy  ne  se  montra  pas  moins  dé- 
voué; mais  sa  conduite  en  1814,  lors  delà  chute 
de  l'empire,  a  été  l'objet  de  censures  très-sévè- 
res. Dès  les  premiers  jours  d'avril  1814,  on  le  vit 
briguer,  malgré  ses  antécédents,  la  présidence  de 
la  commission  du  sénat  où  fut  prononcée  la 
déchéance  de  Napoléon  et  des  siens.  Le  21  mai, 
Barthélémy  fut  nommé  par  Louis  XVm  membre 
de  la  commission  chargée  de  rédiger  la  charte  ' 
accordée  aux  besoins  de  l'époque.  Le  4  juin,  U 
fut  appelé  à  la  chambre  des  pairs,  et,  le  4  janvier 
1815,  il  reçut  le  cordon  de  grand -officier  de  la 
Légion  d'honneur.  Pendant  les  Cent-Jours,  Na- 
poléon ne  voulut  pas  comprendre  l'ancien  vice- 
président  du  sénat  dans  la  nouvelle  chambre 
des  pairs.  Cette  exclusion  que  l'empereur  pro- 
nonça contre  Barthélémy  lui  permit  de  repren- 
dre sa  place  à  la  première  chambre  des  pairs , 
dès  le  mois  de  juillet  suivant.  Il  fut  nommé  , 
alors  ministre  d'État,  et  créé  marquis.  Pendant 
cinq  ans,  Barthélémy  appuya  d'un  vote  silen- 
cieux le  gouvernement;  mais,  au  mois  de  fé- 
vrier 1819,  il  se  sépara  du  système  pohtique 
suivi  par  le  ministère  Decazes,  rompit  le  si- 
lence, et  fit  à  la  chambre  des  pairs  une  des  mo- 
tions qui  ont  le  plus  agité  la  France  pendant  la 
restauration.  L'objet  de  cette  motion  était  de 
supplier  le  roi  de  changer  la  loi  des  élections , 
jugée  alors  trop  démocratique  par  la  cour.  Bar- 
thélémy soutenait  qu'en  réunissant  le  droit  de 
patente  à  la  contribution  foncière ,  dans  le  but 
de  faire  participer  dans  de  plus  larges  propor- 
tions l'industrie  et  le  commerce  aux  droits 
politiques,  on  donnait  une  latitude  funeste  au 
droit  d'élection.  Cette  proposition,  repoussée 
alors,  fut  reproduite  dans  la  session  suivante 
(1819  à  1820)  par  le  gouvernement,  qui  l'a- 
vait combattue  l'année  précédente.  Barthélémy 
n'ayant  point  été  marié,  il  laissa  à  son  petit-ne- 
veu, M.  Sauvaire,  son  titre  et  sa  fortune.  Ce  der- 
nier a  siégé  à  l'assemblée  constituante,  sous  le  nom 
de  Sauvaire-Barthélemy  {Enc,  des  g.  du  m., 
avec  add.] 

Biographie  des  Contemporains. 

BARTHÉLÉMY  {Antoine- JosepJi),  juriscon- 
sulte belge,  né  à  Bruxelles  en  1764,  mort  le 
10  novembre  1832.  Il  étudia  le  droit  à  Louvain, 
devint  en  1794  membre  du  conseil  provisoire , 
après  la  conquête  de  la  Belgique  par  les  Fran- 
çais ;  vota,  en  1830,  pour  l'exclusion  de  la  mai- 


BARTHÉLEMY  626 

son  de  Nassau,  et  fut,  en  1831,  ministre  de  la 
justice.  On  a  de  lui  :  Dissertation  sur  l'ancien 
et  le  nouveau  système  hypothécaire  ;  Bruxelles, 
1806,  in-8°;  —  Exposé  succinct  de  Vétat  des 
Pays-Bas,  depuis  le  quinzième  siècle  jusqu'au 
traité  de  paix,  signé  à  Paris  le  30  mai  1814; 
Bruxelles,  1814,  in-8°  ;  —  Des  gouvernements 
passés  et  des  gouvernements  à  créer  (  suit*  à 
l'ouvrage  précédent);  Bruxelles,  1815. 
Dictionnaire  des  Littérateurs  belges. 

*  BAKTHÉLEiMT  (/eaw-Siîttow),  peintre  fran- 
çais contemporain,  né  à  Laon  en  1742,  mort  à  Pa- 
ris en  1811.  Il  fut  élève  de  Nat.  Hallé.  En  1770, 
il  peignit  pour  l'ambassadeur  d'Autriche  le  pla- 
fond d'une  salle  de  bal,  œuvre  qui  excita  l'admi- 
ration générale.  U  alla  ensuite  à  Rome  ;  après  son 
retour  en  1779,  il  fut  nommé  membre  de  l'A- 
cadémie, et  continua  de  pemdre  et  d'exposer 
des  tableaux  toujours  remarqués.  Son  Siège  de 
Calais  mérite  d'être  cité.  En  1808,  il  représenta 
l'Empereur  traversant  le  détroit  de  Suez  ;  et  en 
1809  il  le  peignit  visitant  le  mont  Sinaï.  Anté- 
rieurement il  avait  représenté  Eustache  de 
Saint-Pierre  et  Edouard  III. 

Nagler,  Neues  ^llgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

BARTHÉLÉMY  (  Régis-François  ) ,  historien 
français,  né  en  1739  à  Grenoble,  mortle  14  no- 
vembre 1812.  n  embrassa  l'état  ecclésiastique,  et 
devint  chanoine  de  la  cathédrale  de  Grenoble.  On 
a  de  lui:  Éloge  historique  de  Marguerite  de 
Bourgogne ,  épouse  du  dauphin  Guigues  IV, 
imprimé  dans  les  Mémoires  de  la  Société  litté- 
raire de  Grenoble,  1. 1,  1787,in-8°; —  Oraison 
funèbre  de  Louis  XV;  Grenoble,  in-8°  de 
52  pages;  — et  une  iïîS^oire(  inédite)  de  Greno- 
ble  et  des  Dauphins,  dont  deux  fragments  ont 
paru  dans  VAnnuaii^e  de  l'Isère ,  an  IX  :  le 
manuscrit  de  cette  histoire  (2  vol.  in-fol.)  a  été 
légué  à  M.  Albert  Duboys,  avocat. 

Biographie  des  Contemporains. 

BARTHÉLEiiiY  (l'abbé  Louis),  littérateur 
français,  né  à  Grenoble  le  19  février  1759,  mort 
vers  1815.  Il  vécut  quelque  temps  à  Genève  et 
à  Paris ,  et  se  retira  en  1791  à  Beaujeu ,  en  Beau- 
jolais. Il  s'est  fait  particulièrement  connaître 
par  sa  Grammaire  des  Dames  ;  6^  édit.;  Lyon, 
1806,  in-8";  la  1"  édit.  est  de  1785.  Ses  autres 
ouvrages  sont  :  la  Cantatrice  grammairienne, 
ou  l'Art  d'apprendre  V orthographe  française 
sans  le  secours  d'aucun  maître,  par  le  moyen 
de  chansons,  etc.;  Genève  et  Lyon,  1787,  in-8°; 
—  Tableau  de  l'histoire  de  France;  Paris,  1788, 
2  vol.  in-12; —  Mémoires  secrets  de  madame  de 
Tendu,  ses  tendres  liaisons  avec  Ganganelli, 
ou  l'heureuse  découverte  relativement  à  d'A- 
lembert;  Grenoble  (Paris),  1790,  2  parties  in-8"; 
espèce  de  roman  composé  pour  prouver  que  d'A- 
lembertest  né  dans  le  Dauphiné;  —  le  Destin  de 
la  France  ;  Paris,  1790,  in-8°  et  iQ-l2;  —  Vie 
privée  de  Mably ,  précédée  du  Destin  de  la 
France;  ibid.,  1791,  in-S";  —  Tûbleau  de  la 
cour  de  Rome  ;  ibid.,  1791,  in-8°; — Accord  de  la 


627 


BARTHELEMY 


628 


religion  et  de  la  liberté  ;  ibid.,  1791,  iii-8";  — 
VAmi  des  peuples  et  des  rois,  précédé  d'une 
nouvelle  édition  du  Destin  de  la  France,  aug- 
mentédeplus  de  cinq  cents  pages, enrichi  d'au- 
tant de  notes  et  de  la  vie  privée  de  Mably  ; 
Lyon,  1809,  in-8°,  2  vol.  ;  —  Nouvel  abrégé  des 
sciences  et  des  arts,  précédé  d'un  discours  sur 
la  religion  ;ih\d.,  1808,  in-12. 

*  BARTHÉLEMT  (Auguste-Marseille),ipoëUi 
satirique,  né  à  Marseille  en  1796.  Il  entra  fort 
jeune  au  collège  de  Juilly,  et  y  fit  ses  études 
classiques.  Avant  de  quitter  son  pays  natal ,  il 
débuta  dans  la  carrière  littéraire  par  une  vio- 
lente Satire  contre  les  Capucins;  puis»  chan- 
geant subitement  de  parti,  il  écrivit  dans  le  Dra- 
peau blanc,  journal  ministériel  alors,  un  article 
contre  la  liberté  de  la  presse,  dont  Charles  X 
se  montra  si  satisfait,  qu'il  octroya  à  l'auteur 
une  gratification  de  1500fr.  prise  sur  sa  cassette. 
Quelque  temps  après ,  ce  jeune  poète  composa 
une  Ode  sur  le  Sacre  (  une  feuille  in-4°  ;  Paris, 
1825). 

Une  Épitre  à  M.  de  Chalabre,  administra- 
teur des  jeuxpublics  (iD-8°,  Paris,  1825),  qui 
avait  précédé  YOde  sur  le  Sacre,  ayant  eu  pour 
résultat  une  rencontre  entre  le  fils  du  personnage 
attaqué  et  le  poète  satirique,  M.  Barthélémy  prit 
pour  témoin  son  compatriote  M.  Méry  ;  et  c'est  de 
ce  jour,  si  l'on  en  croit  Jacques  Arago,  que  date 
l'intimité  des  deux  amis,  devenus  collaborateurs 
assidus.  D'autres  prétendent  que  M.  Méry  ayant 
adressé  une  Épitre  à  Sidi- Mahmoud,  M.  Barthé- 
lémy lui  répondit  par  ses  Adieux  au  môme  per- 
sonnage (une  feuille  in-8°,  Paris  ,  1825),  et  que 
les  deux  poètes  s'associèrent  dès  lors  pour  la  publi- 
cation d'une  troisième  pièce  intitulée  Réponse  de 
Sidi-Mahmoîid.  C'est  cette  version  que  nous 
adoptons  ;  car  elle  est  justifiée  de  tous  points 
pour  les  petits  poèmes  dont  il  s'agit,  qui  furent 
aussitôt  réunis  sous  ce  titre  :  lesSidiennes,  épî- 
tres  et  satires  sur  le  dix-neuvième  siècle,  par 
MM.  Méry  et  Barthélémy. 

Bientôt  parurent  les  Grecs ,  épitre  au  Grand 
Turc,  par  M.  Barthélémy  seul  (  in-8°  de  2  feuilles  ; 
Paris,  1826); — la  Villéliade,  poème  héroï- 
comique  en  quatre  chants ,  qui  furent  portés  à 
cinq,  puis  à  six,  dans  les  deux  éditions  suivantes 
(in-8°,  1826);  — les  Jésuites ,  épître  au  prési- 
dent Séguier  (Méry  et  Barthélémy,  in-S»  de  3 
feuilles,  1826  ),  satire  que  le  Constitutionnel  et  le 
Courrier  français  portèrent  aux  nues  ;  —  Rome 
à  Paris,  poème  en  quatre  chants,  plein  de  vi- 
rulentes attaques  contre  le  fanatisme  religieux 
(  in-S"  de5  feuille^"  1826;  8  éditions  successives  )  ; 
—  Biographie  des  Quarante  de  l'Académie 
française,  critiqué  mordante  ,  en  prose,  par 
MM.  Barthélémy,  Léon  Vidal  et  Méry  :  biographie 
qui  eut  un  grand  succès  (  in-8°  ;  Paris,  1 826  )  ;  — 
Malagutti  et  Ratta,  ou  les  Deux  Ultramon- 
tains  (  poème  sans  nom  d'auteur),  à  propos  d'une 
tentative  d'assassinat  et  de  vol  sur  un  sieur  Bro- 
dât, changeur  au  Palais-Royal  (  in-8°,  1826  )  ;  — 


la  Peyronnéide ,  ou  épître  à  M.  de  Peyronnct; 
—  la  Bacriade,  ou  la  guerre  d'AZjyer, poème  en 
cinq  chants;  —  la  Censure,  le  Congrès  des  mi- 
nistres, à  propos  du  licenciement  de  la  garde 
nationale  de  Paris ,  et  Une  Soirée  chez  M.  de 
Peyronnet:  brochures  en  vers  incisifs,  qui  don- 
naient au  public  un  avant-goût  de  la  Némésis , 
dont  MM.  Barthélémy  et  Méry  préparaient  ainsi 
le  succès  (in-8'',  1827). 

M.  Barthélémy,  qui  venait  d'inaugurer  l'année 
1828  par  ses  adieux  au  ministère,  sous  le  titre 
Étrennes  à  M.  de  Villèle,  publia  aussitôt,  en 
collaboration  avec  M.  Méry,  son  grand  poème  en 
8  chants, Napoléon  en  Egypte  (in-S»  de  9  feuill., 
1828),  dont  le  plan  manque,  il  est  vi'ai,  d'unité 
et  de  portée ,  mais  qui  présente  à  chaque  page 
des  descriptions  éminemment  poétiques  et  des 
images  sublimes.  Cette  fois,  du  moins,  son  encens 
paraissait  se  purifier  au  culte  de  la  gloire  et  du 
malheur.  M.  Bartiiélemy,  non  content  d'adresser 
des  exemplaires  de  son  poème,  avec  une  dédicace, 
à  tous  les  membres  de  la  famille  de  son  héros,  dis- 
séminés, par  la  proscription,  à  Rome,  à  Florence, 
à  Trieste  et  jusqu'à  Philadelphie,  l'ésolutde  por- 
ter lui-même  son  offrande  au  prince  que  la  mai- 
son d'Autriche  tenait  captif  dans  le  palais  de 
Vienne.  Mais  son  voyage  n'eut  d'autre  résultat 
que  de  lui  permettre  d'entrevoir  un  instant,  au 
théâtre ,  celui  dont  il  s'était  flatté  d'avoir  une 
audience  ;  et  il  n'obtint  pas  même  la  faveur  de 
lui  faire  parvenir  son  oeuvre. 

Le  poète,  de  retour  à  Paris,  que  M.  Méry  avait 
quitte  pour  aller  rétablir  au  soleil  de  Provence 
une  santé  délabrée,  composa,  sur  les  impres- 
sions qu'il  venait  de  ressentir,  un  opuscule  inti- 
tulé le  Fils  de  l'Iwmme  (in-8°  de  3  feuill.  et 
demie;  Paris,  1829),  auquel  son  ami  collabora 
par  correspondance.  Cette  brochure,  de  trois  cent 
cinquante  vers,  fut  saisie;  et  M.  Barthélémy,  pour- 
suivi seul,  comparut  devant  le  tribunal,  assisté 
de  M.  Mérilhou,  et  présenta  lui-même  sa  défense 
en  très-beaux  vers,  qui  ne  purent  conjurer  une 
condamnation  à  trois  mois  d'emprisonnennent  et 
à  mille  francs  d'amende.  Le  jugement,  rendu  à  la 
fin  de  juiUet  1829,  ayant  été  confirmé  le  7  jan- 
vier suivant  par  la  cour  d'appel,  M.  Barthélémy, 
qui ,  dans  l'intervalle ,  avait  publié  sa  défense  et 
les  diverses  pièces  de  la  procédure,  sous  le  titre, 
Procès  du  Fils  de  l'homme  (in-S"  de  5  feuill., 
Paris,  1829),  se  rendit  à  la  prison  de  Sainte-Pé- 
lagie, pour  y  subir  sa  condamjiation. 

Mal  recommandé  aux  faveurs  ministérielles 
pcfr-  ses  précédents,  et  notamment  par  une  satire 
intitulée TV^a^erZoo  (in-4»  de  4  feuill.  et  demie) , 
écrite  d'indignation ,  sur  des  notes  à  lui  four- 
nies par  les  généraux  Gérard  et  Gourgaud ,  et 
dirigée  contre  Boui-mont  devenu  ministre , 
Barthélémy  n'était  pas  dans  une  position 
plus  favorable  ^is-à-vis  du  préfet  de  police , 
qu'il  avait  rudement  heurté  dans  son  Épître 
à  M.  de  Saintine  (in-8»  de  2  feuill.,  1830). 
Aussi  le  prisonnier  r€cut-il ,  au  moment  où  son 


C29 


BARTHELEMY  —  BARTHEZ 


630 


troisième  mois  de  captivité  touchait  à  sa  fin , 
une  missive  toute  fiscale  qui  le  sommait  de 
payer  sans  délai  1181  francs  pour  amende  et 
frais,  sous  peine  de  voir  son  incarcération  pro- 
longée de  trois  nouveaux  mois...  Le  critique 
paya  de  sa  personne  ;  et,  comme  appoint ,  il 
adressa  à  M.  Guillebert,  receveur  de  l'enregis- 
trement, une  verte  épStre  ayant  pour  titre  la 
Bourse  ou  la  Pi'ison  (in-8°  de  Sfeuill.). 

La  révolution  de  juillet  venait  d'éclater. 
M.  Barthélémy,  qui  avait  déjà  publié,  sous  le  titre 
de  Dix-huit-cent-trente ,  une  satire  politique 
(in-8°  de  3  feuill.  trois  quarts),  en  recouvrant  sa 
liberté  entra  de  nouveau  en  collaboration  avec 
M.  Méry ,  revenu  de  Marseille  ;  et  tous  deux  ils 
chantèrent  la  victoire  dans  un  petit  poëme,  l'In- 
surrection, dédié  aux  Parisiens  (in-8°  de  3  feuill. 
et  demie),  mais  où  Louis-Philippe  trouva  surtout 
d'emphatiques  éloges.  «  Sous  ce  prince ,  disaient 
les  bardes  marseillais , 

«  Sous  lui,  sous  sa  féconde  race, 
«  Vivons  sans  ployer  les  genoux; 
«  Soyons  fiers  it'avoir  parmi  nous 
«  Un  roi  que  la  Fayette  embrasse.  « 

Le  roi  qu'embrassait  la  Fayette  gratifia  Barthé- 
lémy d'une  pension  de  1200  francs...  Mais,  soit 
que  le  besogneux  Juvénal  fût  déjà  tributaire  du 
trente-et-quarante ,  soit  qu'il  eût  espéré  mieux 
de  la  générosité  royale ,  il  lança,  comme  un  brû- 
lot ,  contre  la  flottille  ministérielle ,  sa  Némésis 
hebdomadaire.  Persil ,  Guizot  et  d'Argout  criè- 
rent à  la  trahison!  La  pension  mensuelle  du 
critique  audacieux  fut  biffée  d'un  trait  de  plume , 
Il  la  muse  vengeresse  sembla  puiser  dans  sa 
rancune  une  énergie  nouvelle  : 

«  Je  respire,  affranchi  de  leur  étau  de  fer: 
«  Le  pain  de  servitude  à  ma  bouche  est  amer,  » 

s'écria  le  poète  ;  et  le  peuple ,  dont  il  convoitait 
«  la  volontaire  obole ,  »  crut  à  son  désintéres- 
sement, et  lui  battit  des  mains.  Némésis  fit  siffler 
pendant  cinquante-deux  semaines  son  fouet  de 
serpents  (depuis  mars  1831  jusqu'au  1"''  avril 
1832)  ;  puis  soudain  sa  lanière  lui  tomba  des 
mains,  Barthélémy  publia,  sans  nom  d'auteur, 
après  l'insurrection  de  juin  1832',  la  Justifica- 
tion de  Pétat  de  siège  (  en  prose ,  in-S"  de  2 
feuilles),  qui,  dénoncée  par  tous  les  journaux,  fut 
avouée  par  son  auteur,  et  signée  de  son  nom  à  la 
seconde  édition.  Cette  pièce  fut  bientôt  suivie  de 
Ma  Justification,  où  se  lit  ce  vers  de  caméléon  : 

«  L'homme  absurde  est  celui  qui  ne  change  jamais!  » 

Les  douze  journées  de  la  Révolution ,  dont 
la  publication  commençait  (  24  feuill.  in-8°,  en 
douze  livres,  Paris,  1832),  passèrent  dès  lors 
comme  inaperçues,  quel  qu'en  fût  le  mérite 
littéraire. 

En  voici  la  nomenclature  bibliographique, 
par  ordre  de  date  :  la  Dupinade  ,  ou  la  Révo- 
lution dupée ,  poëme  héroï-comique  en  trois 
chants  (de  Barthélémy  et  L.  Reybaud),  publié 
sans  nom  d'auteur  (in-S"  de  88  pag.;  Paris, 
1831)  ;  —  Œuvres  poétiques  de  Barthélémy  et 


Méry,  comprenant,  outre  les  satires  déjà  citées, 
une  notice  siir  les  deux  auteurs ,  par  M.  Louis 
Reybaud  ;—ÉpUre  à  M-  de  Villèle;  —Marseille, 
ode  lue  par  M.  Méry  à  la  séance  d'ouverture  de 
l'Athénée  de  Marseille,  le  31  mai  1829;  —  les 
Imitations,  au  nombre  de  cinq  ;  —  le  Banquet 
de  Juilhj  et  le  Jardin  des  Plantes,  qui  avait 
déjà  paru  dans  le  Livre  des  Cent-et-un  (4  vol. 
in-8°); —  la  Mort  du  général  Lamar  que,  envers 
alexandrins  (in-8° d'une  feuille); —  l'École  du 
peuple,  ou  V Instruction  primaire,  par  M.  Bar- 
thélémy (1  feuill.  in-8°  ;  Paris,.  1833);—  les  Ay- 
galades  et  Fontanieu ,  strophes  à  M.  le  comte 
de  Castellane ,  par  MM.  Méry  et  Barthélémy 
(  in-8''  d'une  feuille  et  demie;  Marseille,  1835);  — 
l'Enéide,  traduite  en  vers  français  par  M.  Bar- 
thélémy seul,  ouvrage  commencé  en  1835  et  ter- 
miné en  1838  (4vol.  in-S";  V&xi?,);  — Cinquième 
Anniversaire ,  poëme  (in-8''  de  4  feuill.;  Paris, 
1836);  —  Gonstantine,  chant  de  guerre  dédié 
à  l'armée  d'Afrique  (  1  feuille  in-4''  ;  Paris , 
1837);  —  Paris,  revue  satirique  ,  à  Gabriel 
Delessert  (in-8°,  1  feuille  et  demie,  1838  );  —  la 
Bouillotte,  poëme  en  cinq  parties  (in-8"  de 
5  feuill.;  Paris,  1839);  —  la  Syphilis  ,  traduc- 
tion en  vers  français  d'un  fragment  du  poëme 
latin  de  Frascator  (demi-feuill.  in-8°  ;  Paris, 
1840);  —  le  Èlardi  des  Cendres,  épitaphe 
en  vers  sur  Napoléon  (1841);  — Marseille, 
petite  revue  d'une  grande  ville  (in-4''  de  2 
feuill.,  1842);  —  le  Bacara,  poëme  didactique, 
suivi  du  Craps  ,  dédié  aux  Bordelais  (in-8°  de 
2  feuill,  1843);  —  Nouvelle  Né7nésis,en2iïi\reA- 
sons  (24  feuill.  in-8°;  Paris,  1844)  ;  —  la  Va- 
peur, poëme  (in-8°  d'une  feuill.  et  demie;  Paris, 
1845);  —  le  Zodiaque,  suite  de  satires  publiées 
en  feuilletons  dans  le  Siècle  (1846);  —  A 
S.  S.  Pie  IX,  épître  imprimée  en  encre 
rouge  (in-8°  de  4  feuill.,  1846);  —  A  M.  le 
baron  de  Rothschild ,  le  Peuple  juif,  poëme 
(grand  in-8'',  2  feuill.,  1847  );  —  Aux  Électeurs 
de  la  Manche,  satire  électorale,  en  feuilleton 
dans  le  Siècle  (mai  1848);  —  enfin,  le  Deux 
décembre ,  poëme  apologétique  de  400  vers  , 
publié  en  feuilleton  dans  la  Patrie  du  22  février 
1852.  J.-F.  Destigny  (de  Caen). 

Biographie  des  Hommes  du  jour,  t.  I,  p.  96.  —Le  Sa- 
cerdoce littéraire,  Montpellier,  1S36.  —  Quérard  ,  la 
France  littéraire. 

BARTIIÉLEAIY-HADOT.  Voy.  Hadot. 
BARTHÉLÉMY  ET  PISE.   Voy.  Albizzi. 
BARTHEJUA.  Voy.  VaRTOMANUS. 
BAHTHEZ  ou  BARTHÈS  DE  JMABMORIÈRES 

(  Guillaume  ) ,  savant ,  vivait  vers  le  milieu  du 
dix-huitième  siècle.  E  était  ingénieur  des  ponts  et 
chaussées  de  la  province  du  Languedoc.  On  a  de 
lui  :  Essai  sur  divers  avantages  que  l'on  pour- 
rait retirer  de  la  côte  du  Languedoc ,  rela- 
tivement à  la  navigation  et  à  l'agriculture  ; 
Montpellier  ( sans  date),  in-4»  avec  2  planches; 
—  Mémoires  d'agriculture  et  de  mécanique, 
avec  le  moyen  de  remédier  aux  abus  dujau- 


631 


BARTHEZ 


632 


geage  des  vaisseaux  dans  tous  les  ports  du 
royaume  ;  P&ris,  1762,  in-8"  ;  —  Traité  des 
moyens  de  rendre  la  côte  de  la  province  de 
Languedoc  plus  florissante  que  jamais  ; 
Montpellier,  1785,  in-8°,  avec  une  carte;  — 
deux  mémoires,  l'un  sur  les  Soufflets  à  chute 
d'eau,  l'autre  sur  les  Soufflets  de  certaines 
forges,  insérés  dans  les  Mémoires  de  l'Acadé- 
mie des  Sciences  ;  Montpellier. 

Quérard,  la  France  littéraire. 
BARTHEZ  OU  BARTHÈS  DE  MARMORIÈRES 

(le  baron  j4«^ome),  littérateur,  fils  du  précé- 
dent, naquit  à  Saint-Gall  en  Suisse  en  1736, 
dans  un  voyage  qu'y  firent  ses  parents ,  et  mou- 
rut à  Condé-Saint-Libiaire,  près  de  Meaux,  le  3 
août  1811.  Avant  la  révolution,  il  était  colonel 
d'un  régiment  suisse,  et  secrétaire  du  comte  d'Ar- 
tois. Il  eut  quelques  relations  avec  J.-J.  Rous- 
seau ,  qui  en  parle  dans  le  dernier  livre  de  ses 
Confessions.  On  à  de  lui  :  un  roman  (  sup- 
posé traduit  du  chaldéen  )  intitulé  Elnathan, 
ou  les  Ages  de  l'homme;  3  vol.  in-8°,  1802;  — 
la  Mort  de  Louis  XVI,  tragédie  en  trois  ac- 
tes, avec  le  Martyre  de  Marie-Antoijiette  ; 
Neufchâtel  (Suisse),  1793,  in-18,rare;  — 
Observations  sur  une  brochure  du  colonel 
Weiss,  par  un  officier  suisse;  1793,  in-S"  ;  — 
Moïse  en  É'jypte  et  chez  les  Madianites, 
par  un  solitaire  dic  canton  d'Appenzell; 
Paris,  1802,  in-8''.  —  Son  fils  a  publié  des 
Nouveaux  Essais  sur  la  noblesse ,  Neufchâtel, 
1781,  in-4°,  dont  il  n'a  paru  que  le  tome  I,  et 
un  discours  sur  la  liberté  helvétique  ;  Lucerne, 
1800,  in-S". 

Quérard ,  la  France  littéraire. 

BARTHEZ  ou  BARTHÈS  (Paul-Joscph),  frère 
du  précédent,  célèbre  médecin  français,  né  à  Mont- 
pellier le  11  décembre  1734,  mort  le  15  octobre 
1806.  D  étudia  la  médecine  à  Montpellier,  et  vint  à 
Paris,  où  Falconet  le  mit  en  rapport  avec  l'abbé 
Barthélémy  ,  le  président  Hénault ,  Mairan  , 
d'Alembert,  etc.  En  1756  ,  il  fut  nommé  mé- 
decin militaire,  et  employé  en  cette  qualité  à 
Coutances.  Il  mit  à  profit  cette  occasion  pour 
observer  avec  soin  l'épidémie  qui  frappa  le  camp 
de  Granville  ,  et  la  décrivit  dans  un  mémoire 
imprimé  dans  le  recueil  de  l'Académie  des  scien- 
ces. De  retour  à  Paris  en  1757,  il  devint  censeur 
royal,  et  l'un  des  collaborateurs  du  Journal  des 
Savants  et  de  V Encyclopédieméthodlque.  Trois 
années  plus  tard,  il  concourut  pour  une  place  va- 
cant* à  la  faculté  de  médecine  de  Montpellier ,  et 
parvint,  non  sans  obstacles,  à  l'emporter  sur  ses 
concurrents.  H  brilla  d'un  plus  grand  éclat  dans 
la  caiTière  de  l'enseignement  ;  ses  succès  comme 
professeur  donnèrent  un  nouveau  lustre  à  l'é- 
cole de  médecine  de  Montpellier.  Barthez  fut 
nommé  en  1773  coadjuteur  et  survivancier  du 
chancelier  de  la  faculté ,  et  commença ,  dès  celte 
époque,  à  jeter  les  fondements  de  la  grande  répu- 
tation dont  il  a  joui  comme  médecin  praticien. 
La  même  année  vit  naître  le  germe  de  la  méthode 


philosophique  qu'il  développa,  six  années  plus 
tard,  dans   ses    Nouveaux   éléments   de   la 
science  de  l'homme.  L'inunense  célébrité  qu'il 
devait  à  ses  connaissances  médicales  lui  fit  am- 
bitionner d'autres  succès.  Il  étodia  la  législation, 
fut  reçu  docteur  en  droit  en  1780 ,  et  acquit 
une  charge  de  conseiller  à  la  cour  des  aides 
de  Montpellier.    Barthez  ne  retira  pas  de  ses 
études  et  de  son  argent  les  bénéfices  qu'il  enat^ 
tendait  :  la  hauteur  et  la  violence  de  son  carac- 
tère, l'excessive  irritabilité  de  son  amour-propre  ' 
fatiguèrent  ses  collègues,  qui  lui  suscitèrent  deS' 
querelles  et  des  désagréments  de  toute  espèce, 
par  suite  desquels    il  se  détermina  à  quitteri 
Montpellier  et  à  venir  s'établir  à  Paris.  De' 
grands  succès  l'attendaient  dans  la  capitale  : 
il  fut  nommé  médecin  consultant  du  roi ,  et,  en 
1781,  premier  médecin   du  duc  d'Orléans.  La 
plupart  des  sociétés  savantes  de  l'Europe  ins- 
crivirent son  nom  sur  la  liste  de  leurs  membres; 
il  entra  au  conseil  d'État,  et  était  consulté  del 
toutes  les  parties  de  l'Europe.  A  la  révolution,ii 
il  perdit  ses  places  et  ses  titi'es,  et  se  retira  dansi 
le  Languedoc,  où  il  se  livra  à  des  travaux  scien-n 
tifiques.  Lors  de  la  réorganisation  des  écoles  del 
médecine,  il  fut  nommé  professeur  honoraire  del 
la  faculté  de  Montpellier,  et  prononça  un  discoursr 
remarquable  pour  l'inauguration  du  buste  d'Hip-i 
pocrate,  donné  par  le  gouvernement.  Il  mourut  i 
quelque  temps  après,  de  la  gravelle.  «  Barthez , 
dit  l'auteur  de  son  éloge,  M.  Lordat,  était  d'unei 
taille  au-dessous  de  la  médiocre,  mais  d'ailleurs 
assez  bien  prise  :  il  avait  la  tête  volumineuse,  \ 
le  front  découvert ,  les  yeux  inégaux ,  le  nez 
épaté ,  la  bouche  manquant  de  symétrie ,  la  face 
large  et  carrée,  le  teint  pâle  et  cachectique,  mais 
une  physionomie  pleine  d'expression.  »  Barthez 
peut  être  considéré  comme  le  chef  des  doctrines 
spirituahstes  de  l'école  de  Montpellier.  Entraîné 
par  une  imagination    brillante,   il    établit  des 
principes  sur  des  abstractions,  sur  des  subtilités' 
métaphysiques  ;  il  néglige  trop  les  faits ,  et  at- 
tache trop  peu  d'impoi-tance  aux  expériences. 
Lorsque  ce  grand  médecin  parut ,  la  doctrine^ 
hippocratique  était  presque  abandonnée  ;  les  phy- 
siologistes expliquaient  la  plupart  des  fonctions 
de   l'économie  animale  par  des  lois  physiques 
ou  chimiques;  Van  Helmont  et  Stahl  avaient  tenté 
vainement  d'opérer  une  révolution  dans  la  phi-' 
losophie  médicale  ;  les  médecins  n'avaient  pas  dei 
théorie  satisfaisante  sur  la  vie.  Barthez  étudia  | 
les  phénomènes  qui  se  passent  dans  les  corps 
organisés  vivants,  les  isola  de  tonte  cause  étran- 
gère, les  subordonna  à  des  facultés  spéciales, 
et  soumit  ces  facultés  à  un  principe  unique,  qu'il 
nomma  principe  vital.   Quel  est  ce  principe? 
Lui-même   avoue  qu'il  lui  est  impossible  d'en 
détermmer  la  nature ,  de  savoir  s'il  doit  être , 
distingué  de  l'âme  et  du  corps,  s'il  n'est  qu'naj 
mode  de  l'organisation.  Cependant  il  personnifidj 
cet  être  abstrait,  il  en  fait  un  agent  auquel  il ij 
soumet  tous  les  actes  des  organes.  La  base  dei| 


633 


BARTHEZ  —  BARTHOLDY 


634 


sa  philosophie  est  l'individualité  physiologique, 
l'unité  d'action  dans  l'économie  animale.  Bar- 
thez  avait  trop  de  génie  pour  être  patient  ob- 
servateur; il  n'ouvrait  pas  de  cadavres,  et  cepen- 
dant combien  de  dogmes  il  aétablis  !  Barthez  aété 
le  Hegel  delà  médecine,  et  sa  doctriue  a  éprouvé 
le  sort  de  celle  du  philosophe  de  Berlin  :  elle 
a  fait  des  enthousiastes ,  elle  a  rencontré  un  nom- 
bre plus  grand  de  critiques,  et  elle  a  été  mère 
de  doctrines  qui  lui  ont  survécu. 

Barthez  a  beaucoup  écrit ,  et  sur  un  grand 
nombre  de  sujets  divers;  on  a  de  lui  :  Mémoires 
sur  ces  questions  :  En  quel  temps  et  par  quels 
moyens  le  paganisme  a-t-il  été  entièrement 
détruit  dans  les  Gaules  ?  Quel  fut  l'état  des 
villes  et  des  républiques  situées  dans  le  con- 
tinent de  la  Grèce  européenne,  depuis  qu'elle 
eut  été  réduite  en  province  roumaine ,  jusqu'à 
la  bataille  d'Actium  ?  mémoires  couronnés  par 
l'Académie  des  inscriptions  en  1754  et  1755;  — 
Dissertation  sur  l'épidémie  qui  régna  au  camp 
de  Coutances  en  1756  (  dans  les  Mémoires 
des  savants  étrangers,  Académie  des  sciences, 
tome  in);  —  Oratio  deprincipiovitali  homi- 
nis;Montpe\]ier,m-i'',  1773;— Novadoctrinade 
Functionibus  corporis  humani;  ibidem,  1774  : 
ces  deux  derniers  écrits  sont  l'exposé  des  idées 
nouvelles  de  Barthez  sur  la  plupart  des  fonctions 
de  l'économie  animale,  et  le  germe  de  l'ouvrage 
suivant; —  Nouveaux  éléments  de  la  science 
dePhomme,  in-8°;  Montpellier,  1778;  seconde 
édition  fort  augmentée ,  Paris,  1806,  2  vol.  in-S"  : 
c'est  peut-être  de  tous  les  livres  de  physiologie 
celui  qui  contient  le  plus  de  pensées  grandes  et 
neuves;  seulement  il  est  écrit  dans  un  style  trop 
métaphysique  :  l'une  des  parties  les  plus  impor- 
tantes de  ce  livre  est  celle  qui  traite  des  sym- 
pathies, sujet  dont  Barthez  s'était  occupé  avec 
prédilection;  —  Libre  discours  sur  la  pré- 
rogative que  doit  avoir  la  noblesse  dans  la 
constitution  et  dans  les  états  généraux  de 
France;  Paris,  in-8",  1789;  —  Nouvelle 
mécanique  des  mouvements  de  l'homme  et 
des  animaux;  Carcassone,  in-4°,  1798  :  c'est 
l'ouvrage  le  plus  savant  qui  existe  sur  cette  ma- 
tière; Barthez  a  beaucoup  ajouté  aux  travaux 
de  Borelli  sur  la  mécanique  et  le  mouvement 
des  animaux ,  non-seulement  en  faisant  connaî- 
tre ses  erreurs,  mais  encore  en  expliquant  d'une 
manière  nouvelle  et  plus  vraie  les  différents 
genres  de  locomotion;  —  Discours  sur  le 
génied''Hippocrate;  in-i",  Montpellier,  1801: 
l'auteur  montre  Hippocrate  comme  le  fonda- 
teur de  la  médecine,  le  modèle  des  observateurs, 
l'inventeur  des  vrais  principes  sur  lesquels  doivent 
être  établies  les  divisions  des  espèces  de  mala- 
dies et  les  méthodes  de  traitement,  enfin  comme 
le  créateur  de  la  médecine  pratique  ;  —  Traite- 
ment des  maladies  goutteuses;  2  vol.  in-4°, 
Paris,  1802;  réimprimés  en  1819.  On  trouve 
dans  cet  ouvrage  les  vues  générales  de  Bar- 
thez sur  les   méthodes  thérapeutiques.  C'est 


sans  doute  par  amour-propre ,  ou  par  la  con- 
viction de  la  vérité  de  ses  théories  ,  qu'il  n'a 
fait  aucune  modification  à  sa  doctrine  dans  la 
seconde  édition  de  ses  Nouveaux  éléments  de 
la  Science  de  l'homme,  qui  parut  trente  ans 
après  la  première  :  il  y  paraît  totalement  étran- 
ger aux  découvertes  qui  signalaient  une  physio- 
logie nouvelle ,  il  se  tait  sur  ses  contemporains, 
et  n'a  foi  qu'en  lui-même.  Ses  ouvrages  pos- 
thumes sont  :  Traité  du  Beau;  in-8°,  Paris,  1807, 
édité  par  le  frère  de  l'auteur;  —  Consulta- 
tion de  médecine;  2  vol.  in-8".,  Paris,  1810, 
l'un  des  recueils  de  consultations  les  plus  esti- 
més. 

Nouvelle  Biographie  des  Contemporains.  —  M,  Lor- 
dat,  Exposition  de  la  doctrine  médicale  de  P.-J.  Bar- 
thez, et  Mémoires  sur  la  vie  de  ce  médecin  ;  Paris,  1818, 
1  vol.  in-8°. 

BARTHIUS.  Voy.  BARTH. 

itARTiNELLi  (  Maurice  ),  chirurgien  itaUen, 
vivait  à  Novarre  dans  la  première  moitié  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  il  Nobile  e  Dilette- 
volegiuoco  dello  Sbaraglino;  Bergame,  1607, 
in-12;  Venise,  1668,  in-12. 
Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BARTLETT  (Jean  ),  musicographe  anglais, 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  A  book  of  aires  with  a 
triplicity  qf  musick,  whereof  :  the  ftst  part  is 
for  the  lute  or  orpharion,  and  the  viol  da 
gamba  and  4  parts  to  sing  ;  the  second  is  for 
trebles  to  sing  to  the  lute  and  viole  ;  the 
third  part  is  for  the  lute  and  voice,  and  the 
viole  da  gamba  (livre  d'airs  avec  un  triple 
arrangement  de  musique,  savoir  :  la  première 
partie  pour  le  luth  ou  orpharion,  la  basse  de 
viole,  et  quatre  parties  de  chant  ;  la  seconde,  pour 
des  voix  de  dessus,  le  luth  et  la  viole  ;  la  troi- 
sième, pour  le  luth,  les  voix  et  la  basse  de  viole  )  ; 
Londres,  1606,  in-f°. 

FiJtis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BARTOLDO,  sculpteur  de  l'école  florentine, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  quinzième  siè- 
cle. Élève  de  Donatello,  il  exécuta  sur  les  des- 
sins de  son  maître  les  deux  admirables  chaires 
de  bronze  de  Saint-Laurent  de  Florence.  La 
Descente  de  Croix,  bas-rehef  de  l'une  de  ces 
chaires,  rappelle,  pour  les  poses,  les  formes,  la 
variété  et  la  force  de  l'expression,  les  bas-reliefs 
antiques. 

Fanlozzi,  Nuova  Guida  di  Firenze. 

BARTHOLDY  (  Jacob-Salomon  ),  diplomate 
prussien,  né  à  Beriin  le  13  mai  1779,  mort  le 
26ujuillet  1825.  n  étudia  le  droit  et  la  philoso- 
phie à  l'université  de  Kœnigsberg.  Il  séjourna 
quelque  temps  à  Paris ,  à  Rome  et  à  Naples,  et 
fit  avec  le  dessinateur  Gropius  im  voyage  en 
Grèce.  En  1805,  il  se  lia  à  Dresde  avec  le  célèbre 
pasteur  Reinhard,  entre  les  mains  duquel  il  ab- 
jura le  judaïsme,  et  se  fit  baptiser.  Après  la  ba- 
taille d'Iéna,  il  conçut  une  haine  invincible  con- 
tre Napoléon.  En  1809,  il  s'engagea  comme  vo- 
lontaire, et  signala  sa  bravoure  dans  diverses 


635  BARTHOLDY 

rencontres,  particulièrement  èi  la  bataille  d'É- 
bersberg,  où  il  fut  grièvement  blessé.  En  1813, 
il  fut  employé  dans  la  chancellerie  d'état  de 
Prusse,  et  suivit,  en  1814,  les  armées  alliées  à 
Paris.  En  1816,  il  fut  nommé  consul  général  à 
Rome,  où  il  mourut.  Outre  quelques  mémoires 
manuscrits  et  quelques  articles  insérés  dans  la 
Gazette  d'Augsbourg,  on  a  de  lui  :  Mémoires 
pour  servir  à  la  connaissance  de  la  Grèce 
moderne  et  de  la  république  ionienne ,  com- 
posés pendant  un  voyage  en  Grèce  dans  les  an- 
nées 1803  et  1804  (en  allemand);  1  vol.  avec 
9  planches  ;  Berlin ,  1805,  10-4"  (  traduit  en  fran- 
çais par  A.  du  C.  ;  Paris,  1807,  2  vol.  in-8°);  — 
la  Guerre  des  Tyroliens  en  1809  ;  Berlin,  1814, 
1  vol.  in-8°  (en  allemand  ),  avec  une  carte  ;  — 
Traits  de  caractère  du  cardinal  Hercule  Con- 
salvi;  Stuttgard,  1825,  1  vol.  in-8°  (  en  alle- 
mand ),  avec  le  portrait  du  cardinal. 

Conversations-Lexicon. 
BARTHOLB  OU  BARTOLE,  jurisconsulte,  né 

en  1313  àLasso-Ferrato,  dans  l'Ombrie;  mort  à 
Pérouse  en  1356.  Le  nom  de  Cujas  et  celui  de 
Barthole  sont  souvent  cités  ensemble;  mais  l'on 
ne  saurait  donner  une  raison  satisfaisante  de  ce 
rapprochement:  ils  n'appartiennent  point  à  la 
même  école;  ils  ont  vécu  à  des  époques  diffé- 
rentes, l'un  en  France,  l'autre  en  Italie  ;  et  leurs 
travaux  ont  des  caractères  bien  distincts.  Bar- 
fliole  eut  pour  père  François  Bonnacurse.  Dans 
un  endroit  de  ses  écrits,  il  dit  qu'il  apprit  à  lire 
de  Pierre  Minorita,  qui  s'était  dévoué  à  l'instruc- 
tion des  enfônts  trouvés  :  d'où  l'on  avait  conclu 
à  tort  qu'il  était  bâtard.  Il  étudia  sous  Cinus  lîu- 
trigare  et  Reiner.  Quelque  temps  juge  à  Todi  et 
à  Pise,  il  se  consacra  à  l'enseignement  du  droit, 
d'abord  à  Pise,  puis  à  Pérouse.  Ses  succès  le 
rendirent  le  personnage  le  plus  recommandable 
de  la  ville,  qui,  dans  une  occasion  importante, 
l'envoya  comme  député  à  l'empereur  Charles  IV. 
Le  savant  jurisconsulte  se  montra  aussi  habile 
diplomate  :  il  obtint  pour  ceux  qui  l'envoyaient  ce 
qu'ils  demandaient,  et  pour  lui  de  grandes  fa- 
veurs, notamment  des  armoiries  qui  représen- 
taient, dans  un  champ  d'or,  un  lion  de  même 
à  double  queue.  On  a  prétendu  que  ce  dernier 
présent  fut  le  prix  du  concours  qu'il  prêta  à 
l'empereur  dans  la  rédaction  de  la  Bulle  d'or. 
Il  a  laissé  des  ouvrages  qui  ne  sont  plus  con- 
sultés que  par  un  petit  nombre  d'érudits.  La 
sagacité  la  plus  déliée  s'y  trouve  jointe  à  l'érudi- 
tion la  plus  vaste,  et  quelquefois  aussi  à  une 
naïveté  qui  nous  paraît  aujourd'hui  singulière. 
Par  exemple,  pour  bien  faire  comprendre  la 
marche  d'une  procédure ,  il  avait  composé  un 
livi-e  intitulé  Procès  de  Satan  contre  la  Vierge, 
devant  le  tribujial  de  Jésus  (  Processus  Satanae 
contra  Virginem,  coram  judice  Jesu) ,  imprimé 
dans  le  Processus  juris  joco  serior;  Hanau, 
1611,  in-8°.  Le  diable  réclame  le  genre  humain 
comme  sa  propriété ,  invoquant  sa  longue  pos- 
session ;  la  Vierge  Marie  lui  répond  qu'il  a  pos-  ' 


—  BARTHOLIN 


636 


sédé  de  mauvaise  foi ,  etc.  ;  la  Vierge  gagna  sou 
procès.  —  Barthole  a  écrit  sur  toutes  les  parties 
du  droit;  il  savait  l'hébreu,  la  théologie,  la  géo- 
métrie, enfin  toutes  les  sciences  en  honneur  de 
son  temps.  On  raconte  qu'il  avait  tant  de  pas- 
sion pour  l'étude,  qu'il  pesait  ses  aliments,  afin 
disent  les  historiens,  d'entretenir  l'équilibre 
et  la  vigueur  de  son  âme.  Barthole  laissa  six 
enfants  et  une  médiocre  fortune.  Pasquier  lui  re- 
proche de  la  prolixité.  «  Barthole  et  ses  contem- 
porains, dit-il,  se  débordèrent  en  torrent  en 
l'application  du  droit.  »  Mais  Dumoulin  l'appelle 
le  premier  et  le  coryphée  des  interprètes  en 
droit.  Le*  œuvres  de  Barthole  ont  été  impri- 
mées à  Lyon,  1544,  à  Turin,  1577,  10  vol.  in- 
fol. ,  et  à  Venise  avec  les  notes  de  J.  Ancellus, 
de  Bottise  et  de  Pierre  Mangrella,  1590,  tl  vol. 
in-fol.  [Enc.  des  g.  du  m.] 

Paul  Jovc,  »7i  /ilog.,  cap.  7.  — Lancelot,ini>tto  Bartlt. 

—  Fabrlcius,  Bibl.  gnec.  l.  VI,  c.  vx,  p.  655  ;  vol.  Xll.  — 

—  Fabrlcius,  Bibl.  lat.  med.,  t.  I,  p.  486.  —  Terrasson, 
Histoire  de  la  jui-ispruden.ce.  —  Catal.  Bibl.  Bunav,, 
t.  I.  —  Homraellus,  Littéral,,  juris. 

BARTUOLi.  Voy.  Bartoli. 

BARTHOLIN,    UARTHOLINUS,    famille   da-    Il 

noise  qui,  de  père  en  fils,  s'est  distinguée  dans  n 
les  sciences.  En  voici  les  principaux  membres  : 
I.  BARTHOLIN  (  Gaspard  ),  médecin  danois, 
né  le  12  février  1585  à  Malmoë,  en  Scanie;  mort  i 
le  13juUlet  1630.11  voyagea  en  Allemagne,  en  u 
France ,  en  Angleterre  et  en  ItaUe  ;  puis  il  ensei-  i 
gna  la  médecine  à  Padoue,  à  Wittemberg  et  à 
Copenhague,  où  il  fut  nommé  recteur  de  l'uni- 
versité en  1618.  Il  laissa  six  fils,  qui  tous  se  dis- 
tinguèrent par  leurs  écrits.  De  quarante-neuf  ou- 
vrages qu'il  publia,  nous  ne  citerons  que  les 
principaux:  Parodo^amedica;  Bâle,  1610,in-4''; 

—  Anatomicae  Institutiones  ;  Alby  ,1611,  in-8° , 
traduit  en  français  par  Abr.  Duprat  ;  Paris,  1647, 
in-4°  ;  —  Rhetorica  major,  1616  ;  —  Manuduc- 
tioadverampsychologiam  ex  sacris  litteris; 
Copenhague,  1619,  in-8°;  —  Oratio  de  ortu, 
progressu  et  incrementis  Hafniensibus ;  Co- 
penhague, 1620,  in-4'';  —  Logica  major  locu- 
pletata;  Strasbourg,  1621,  in-8°;  —  de  Pyg- 
maeis ;id.;  1623,  in-8°;  — de  Lapide  nephri- 
tico,  ubisimulde  amuletis  prœcipuis,  etc.;  Co- 
penhague, 1627,  in-8°;  —  De  Unicornu;  ibid.; 
— Systemaphysicum;Co]^eDhSiguQ,,  1628,  in-S". 

Nicéron,  Mémoires,  l.  VI  et  X.  —  Van  der  Linden,  de 
Script,  medic.  —  Catal.  bibl.  Bunav.,  t.  I.  —  Haller,  Bi- 
bliotheca  anatomica. 

U.  BARTHOLIN,  BARTOLE  OU  BARTHÉ- 
LÉMY, antiquaire,  fils  aîné  du  précédent,  n'est 
connu  que  par  sa  Bibliotheca  selecta,  publiée 
en  1669.  On  cite  le  talent  précoce  de  cet  antiquaire, 
qui ,  à  quatorze  ans ,  prononça  en  public  des 
discours  en  langue  grecque.  Il  fut  professeur 
d'éloquence  et  archiviste  du  roi  Frédéric  ni. 

m.  BARTHOLIN  [Albert),  médecin,  frère  de 
Gaspard,  né  en  1597,  mort  en  1643,  dans  l'île 
de  Seeland  :  il  laissa  un  traité  de  Scriptis  Da- 
norum,  publié  après  sa  mort  par  son  frère  Tho-    ; 
mas  ;  Copenhague,  1666,  in-8°. 


687 


BARTHOLIN 


638 


rv.  BAitTHOLiN  (Érasme),  médecin  et  géo- 
mètre ,  frère  des  précédents,  «é  à  Roskild  le  13 
août  1625,morten  1698.  Après  un  voyage  en  Ita- 
lie, il  revint  àCopenhague  enseigner  la  géométrie 
et  la  médecine.  On  a  de  lui  :  de  Cometis  annorum 
1664  et  i6&à -y—Opusculum,  ex  observatmiibus 
Hafnise  habitis  adornatum,  1665,  in-4°,  fig.; 

—  Expérimenta  crystalli  Islandici  disdia- 
clasti,  quibus  mira  et  insolita  refractio  dete- 
gitur;  Copenhague,  1670,  in-4°  ;  —  de  Naturx 
mirabilibus  Qusestiones  académies;  MA., 
1674,  in-4°.  L'auteur  y  traite  de  la  forme  cristal- 
line, de  la  neige,  de  l'attraction,  de  la  mé- 
moire, etc.  Enfin  on  a  de  lui  des  observations  de 
physique,  dans  les  Éphémérides  des  cur.  de  la 
nat.,  dans  les  Mém.  de  l'Acad.  de  Copenh. 

Nieéron,  Mémoires,  t.  XXXH. 

V.  BARTHOLIN  (  Tliomas  ),  médecin  danois, 
le  plus  célèbre  des  fils  de  Gaspard  Bartholin, 
naquit  à  Copenhague  le  20  octobre  1619  et 
mourut  le  4  décembre  1680.  fl  voyagea  dans 
presque  toute  l'Europe,  et  se  ha  d'amitié  avec 
la  plupart  des  savants  de  son  temps.  En  1646, 
il  fut  nommé  professeur  d'anatomie  à  Copenha- 
gue ,  et  enrichit  cette  science  de  plusieurs  dé- 
couvertes. En  1670,  il  perdit  sa  nombreuse  bi- 
Wiothèque  par  un  incendie.  Pour  le  dédommager 
de  cette  perte,  Christian  Vlui  donna  les  émolu- 
ments de  médecin  du  roi,  l'exempta  d'impôts, 
le  nomma  directeur  de  la  bibUothèque  de  l'uni- 
versité, et,  en  1675,  conseiller  d'État.  Ses  princi- 
paux ouvrages,  dans  l'ordre  chronologique,  sont: 
Anatomica,  ex  Gasparis  parentis  Institutio- 
nibus,  omniumque  recentiorum  et  propriis 
observationibus  locupletata;  Leyde,  1641, 
in-8°,  souvent  édité  ;  —  de  Luce  animalium,  li- 
brini;heyde,  1647,  in-S";  et  Copenhague,  1669, 
jn-S",  sous  ce  titre  :  de  Luce  hominum  et  bru- 
torum  :  il  y  est  question  de  la  phosphorescence 
des  matières  organiques;  —  de  Armillis  vete- 
rum;  Copenhague,  1647,  m-8°;  Amsterdam, 
i676,  avec  des  figures  et  notes  d'Olaiis  Wormius; 

—  de  Cygni  Anatome  ejusque  Cantu;  Copen- 
hague, 1650,  in-4",  et  1668,  in-8°;  —  de  Cruce 
Christi;  ibid.,  1651,  in-8°;  —  de  Laeteis  tho- 
racicis  in  homine  brutisque  nuperrims  ob- 
servatis,  historia  anatomica;  Mo.,  1652,in-4°, 
souvent  réédité;  —  Vasa  lymphatica  nuper 
Hafnise  in  animantibus  inventa  et  in  ho- 
mine, et  hepatis  exequise;  ibid.,  1653,  in-4°, 
souvent  édité;—  Historiarum  anatomicarum 
etmedicarum  centuriseVI;  ibid.,  1654  à  1661, 
in-8°  ;  —  Cista  medica  Hafniensis;  ibid.,  1652, 
in-8°  ;  —  de  Medicina  Danorum  domestica; 
ibid.,  1666,  in-8°  :  c'est  une  topographie  médi- 
cale, enrichie  d'observations  curieuses;  —  de 
Cometa  Consilium  medicum,  cum  monstro- 
rum  nuper  in  Dania  natorum  Historia;  ibid., 
1666,  in-8°;  —  Epistolarum  msdicinalium  a 
doctis  vel  ad  doctos  scriptarum  centuriee  IV; 
ibid.,  1663, 1667,3  vol.in-S";— rfe  Medicispoe- 
tis  Dissertatio;Mi.,  1669,  in-S»;  —  de  Bi- 


bothelicse  incendio  JDissertatio  adfilios;Md., 
1670,  in-S";  —  de  Morbis  biblicis;  ibid.,  1672, 
in-8°  ;  —  Disquisitio  medica  de  sanguine  ve- 
tito,  cum  Salmasii  judicio;  Francfort,  1673, 
in-8°;  —  de  Peregrinatione  medica;  Copenha 
gue,  1674,  in-4'';  —  de  Anatome  practica  ex 
cadaveribus  morbosis  adornanda;  ibid.,  1674, 
in-4°;  — de  Puerperio  veterum;  id.,  1675, 
in-4°;  Amsterdam,  1716,  avec  fig.,  in-16;  — 
Acta  medica  et  philosophica  Hafniensia,  an- 
nées 1672-1679,  5  vol.  in-4°,  fig.;  recueil  pério- 
dique, rempli  de  documents  curieux  ;  —  de  Un- 
guento  armario;  traité  sur  la  poudre  de  sym- 
pathie, réimprimé  dans  le  Theatrum  sympathe- 
ticuni;  Nuremberg,  1662,  in-4°;  —  Mantissa 
ex  Miscellaneis  medïcïs  de  annulis  auriuni; 
Amsterdam,  1676,  in-12;  —  Dissertationes  de 
libris  legendis;  Copenhague,  1672  et  1676, 
in-8°;  la  Haye,  1711,  in-12,  avec  une  préface 
de  Jean-Gérard  Meuschen  ;  —  des  articles  scien- 
tifiques dans  les  Ephemerides  curiosorum  nà- 
turse;  —  des  éditions  de  plusieurs  ouvrages, 
parmi  lesquels  on  remarque  celui  de  J.-H.  Mei- 
bom  :  de  Usu  flagrorum  in  re  medica  et  vene- 
rea,  avec  des  additions;  Francfort,  1670,  petit 
in-8°. 

Van  der  Linden,  de  Script,  med.  —  Wicéron, Mémoit-es, 
t.  IV  et  X.  —  Georg.  Hannseus,  Oratio  inobitum  Thomae 
BartkoUni;  Hatn,  1680,4.  —  Worniius,  Oratio  inexces- 
simm  'Thamae  Barthotini;  Hafn,  1681,  4.  —  Jac.  Oliger, 
Oratio  in  ejusdem  obitum;  Hafn,  1681,  4.  —  Krelier, 
Theatrum,  part.  UI,  p.  1398.  —  Morhof,  Polyli.    liter. 

—  Haller,  Bibliotheca  anatomica,  t.  1.  —  Haller,  Bi- 
bliotheca  chirurgica,  t.  I.  —  Ejusd.,  Bibliotheca  medi- 
cinse  practicse,  t.  11. 

BARTHOLIN  (Gaspard),  médecin  danois, 
fils  du  précédent,  naquit  vers  1650,  et  mourut 
vers  1705.  Il  fut  professeur  à  Copenhague,  et 
médecin  du  roi  de  Danemark.  On  a  de  lui  : 
Exercitationes  miscellaneae  varii  argumenti, 
in  primis    anatomici;   Leyde,   1675,   in-S"; 

—  Diaphragmutis  Structura  nova;  Paris, 
1676,  in-8°  :  l'auteur  y  a  traité  des  prépara- 
tions anatomiques  par  voie  d'injection  ;  —  de 
inauribus  veterum  Syntagma;  Amsterdam, 
Wetstein,  1676,  in-12;  —  de  Tibiis  veterum 
et  eancm  antiquo  usu,  libri  ^rcs;  Amst.,  1679, 
in-12,  fig.  ;  —  de  Ovariis  mulierum  et  genera- 
ttonis  historia  epistola  anatomica;  Rome, 
1677  ;  Amsterdam,  1678; Nuremberg,  1679;Lyon, 
1696,  in-12;  —  de  ductu  salivali  hactenus  non 
descripto,  Observatio  anatomica; Copenhague, 
1684,  in-4°  ;  — Spécimen  Compendii  physici  ; 
ibid.,  1687,  in-4°;  —  Spécimen  Philosophiae 
naturalis;  ibid.,  1692,  in-4»:  c'est  une  nou- 
velle édition  de  l'ouvrage  précédent  ;  on  y  trouve 
aussi  :  de  fontium ,  fluviorumque  Origine  ex 
pluviis ,  opuscule  déjà  publié  en  1689;  —  de 
Respiratione  animalium;  ibid.,  1700,  in-4''  ; 
— Spécimen  Historiœanatomiceepartium  cor- 

,  poris  htimani ,  ad  recentiorum  mentem  ac- 
commodatee ,  novisque  observationibus  illus- 
tratae;  ibid.,  1701,  in-4°  :  c'est  le  meilleur  ouvrage 
de  l'auteur;  —  Prscfatio  ad  Vegetii  Artemvete- 


639 


BARTHOLIN 


rinarium;  ibid.,  1701,  in-S";  —  Bissertatio  de 
glossepetris  ;  ibid.,  1704,  in-4°,  et  1706,  in-l'I. 

Son  frère,  Thomas  Bartholin,  médecin,  juris- 
consulte, antiquaire  et  archiviste  du  roi  de  Da- 
nemark ,  mort  en  1690  ,  a  publié  :  Observatio 
de  variis  miris  circa  glaciem  islandicam  ; 
Copenhague ,  1670 ,  in-12  ;  —  de  Vermibus  in 
aceto  et semine;  ibid.,  1671,  in-12  j  —  Antiqui- 
tatesDaniC3e;\\ÀA.,  1689,  in-4''. 

Brochmand,  Oratio  de  vita  et  morte  Gasp.  Bartholini  ; 
Hafin.,  16Î9,  ln-8°  ;  Faf.,  1676,  ia-S».  —  Kônig.,  Bibl.  vet.  et 
120V.  —  Morhof.,  Polyh.  Liter.  —  A.  Haller,  Bibt. 

BARTHOLIN  (Laurent),  médecin,  vivait 
vers  1500.  On  a  de  lui  :  Tractatus  de  balneis 
Porsennee  ;  ce  traité  se  trouve  dans  le  recueil  de 
Balneis,  édité  à  Venise> 

Carrère,  Bibliothèque  de  la  médecine. 

BARTHOL.IN  OU  BARïOLiNi  (Richard), 
savant  littérateur,  natif  de  Pérouse,  vivait  dans 
la  première  moitié  du  seizième  siècle.  U  fut 
chanoine  de  Spolète,  et  aumônier  du  cardinal  de 
Gurck,  archevêque  de  Salzbourg.  On  a  de  lui  :  de 
Bello  Norico ,  Austriados  libri  duodecini; 
Strasbourg,  1516,  in-4°,  réimprimé  dans  les  Ve- 
teres  Scriptor.  Germanie,  de  Just  Reuber, 
p.  469  ;  —  Hodoporicon,  id  est  itinerarium  car- 
dinalis  Gurcensis ,  quseque  in  conventu  Maxi- 
miliani  et  regum  Vladislai,  Sigismundi  et 
Zudovici  memoratu  dignagesta  sunt;  Vienne, 
1515,  in-4°,  très-rare;  unprimé  dans  Freher, 
Germanie,  rerum  Scriptores,  t.  H:  on  y 
trouve  quelques  détails  sur  la  géographie  et  les 
mœurs  de  l'Allemagne  ;  —  de  Conventu  Au- 
gustensi  concinna  Descriptio;  rébus  etiam 
externarum  gentium  qux  intérim  gesta  sunt, 
cum  elegantia  intersertis  ;  Augsbourg,  1518  , 
in-4°;  réimprimé  par  Schelhorn  en  1738,  dans 
Amœnitat.  Hist.  ecclesiast.,  etc.,  657-709,  et 
par  Senkenberg,  dans  les  Selecta  juris  et  his- 
tor. ,  t.  rV,  625-680; — Oratio  ad  Maximilianum 
August.  de  expeditione  contra  Turcos  susci- 
pienda  ;  Augsbourg,  1518,  in-4°  ;  réimprimée  dans 
V  Anti-Turcicum  de  Nicol.  Reusner  ;  —  Carmen 
heroicum,  géniale,  laudabundum  et  trium* 
phans  super  Caroli  Romanorumregis  electio- 
ne;  Strasbourg,  1519,  in-4°  ;  —  une  lettre  deBar- 
tholin  à  son  imprimeur,  dans  Goldast,  Philologi- 
car.  Epistolar.  centur.  ;  Francfort,  1610,  in-S». 

Oldoin,  Athen.  Rom, 

BARTOLOMJEITS.  Voy.  BARTHÉLÉMY. 
"BARTHOLOM^CS    OU  BARTHÉLÉMY    DE 

6LANTVILLE,  savant  anglais,  vivait  dans  lase- 
conde  moitié  du  quatorzième  siècle.  Il  descendait 
des  comtes  de  Suffolk,  et  fut  moine  franciscain.  On 
a  de  lui  :  de  Proprietatibus  rerum,  traduit  en 
français  par  Jean  Corbichon  (  1372  ),  et  en  anglais 
par  JeanTrévisa  (  1398).  La  plus  ancienne  édi- 
tion connue  du  texte  latin  est  celle  de  Nicolas 
Pistor  de  Bensheim  et  Marc  Reinhardt  de 
Strasbourg ,  sans  indication  de  ville  (  1480 , 
in-fol.,  gothique).  Il  y  est  question  des  instru- 
ments en  usage  à  cette  époque ,  de  la  trompette, 
du  chalumeau,  de  la  sambuque,  de  la  sympho- 


-  BARTOLI  640 

nie,  de  la  cythai-e,  du  psaltérîon,  de  la  lyre, 
descimbales,  du  sistre  etdes  cloches.  Hawkinsa 
souvent  eu  recours  à  cet  ouvrage. 

Hawkins,//»sf.  of  the  science of  Music,  II,  123.  —  Biog. 
Britan. 

^BARTHOLOiUEl  (Ange-Mickel),  musico- 
graphe français  du  dix -septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Table  pour  apprendre  facilement  à  tou~ 
cher  du  théorbe  ;  Paris,  Ballard,  1669. 

Fêtis,  Biographie  universelle  des  musiciens . 

BARTiscH  (  George  ) ,  chirurgien  allemand  j 
natif  de  Kœnigsbruck  (  et  non  de  Kœnigsberg  ), 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  se  livra  particulièrement  à  la  médecine  ocu- 
listique  et  herniaire.  On  a  de  lui ,  sous  le  titre 
d"0(p6aXiJioSouX£Îa,  un  traité  pratique  sur  les 
maladies  des  yeux  (  en  allemand  )  ;  Dresde  et 
Francfort,  1584, in-fol.; Nuremberg,  1646,  in-4°; 
Leyde,  1725,  avec  des  planches  faites  d'après 
celles  de  l'ouvrage  de  Vésale  :  de  corporis  hu- 
mant Fabrica.  Il  s'est  fait  connaître  aussi  par 
un  instrument  (dont  l'invention  a  été  revendiquée 
par  Rau)  destiné  à  fixer  la  paupière  dans  cer- 
taines opérations. 

Biographie  médicale. 
BARTLEMANN   OU    BARTHELMONT ,   Bar- 

thelemon  (Hippolyte),  célèbre  violoniste  et 
compositeur,  né  vers  1740,  mort  vers  1800.  Il 
résida  quelque  temps  à  Paris,  et  fut  dù'ecteur  de 
musique  du  Wauxhall  à  Londres.  On  a  de  lui 
plusieurs  opéras,  parmi  lesquels  on  remarque 
Pelopida  (  en  1766),  le  Fleuve  Scamandre  (en 
1768),  et  la  Ceinture  enchantée  (en  1776). 

Jacques  Bartlemann,  peut-être  fils  du  précé- 
dent, natif  de  Londres,  se  rendit  célèbre,  vers 
1778,  comme  chanteur  et  compositeur. 

César  Gardeton,  Armâtes  de  la  Musique,  année  18îO.    ] 

BARTOLE.  Voy.  BaRTHOLE. 

*  BARTOLI  (Bomenico) ,  appelé  aussi  Bo- 
menico  d'Asciano,  peintre  de  l'école  de  Sienne, 
florissait  vers  la  moitié  du  qumzième  siècle.  U 
était  élève  et  neveu  de  Taddeo  Bartoli.  En  1470, 
il  décora  la  salle  des  Pèlerins  de  l'hôpital  de  la 
Scala  de  Sienne  de  cinq  fresques  occupant  au- 
tant de  grandes  lunettes ,  et  représentant  l'his- 
toire de  cet  établissement.  Toutes  les  figures 
sont  dé  grandeur  naturelle.  Ces  fresques  ont  un 
peu  souffert ,  et  la  salle  où  elles  se  trouvent  est 
sombre  :  cependant  on  peutypuiserdes  renseigne- 
ments fort  précieux  sur  les  costumes  du  temps. 
La  perspective  est  mieux  observée  que  dans  les 
ouvrages  de  Taddeo.;  les  mouvements  des  che- 
vaux sont  rendus  avec  une  habileté  rare  pour 
l'époque  ;  enfin ,  tel  est  le  mérite  de  ces  pein- 
tures, que  Raphaël  et  Pintaviochio  ne  dédaignè- 
rent pas  de  les  consulter.  Elles  sont  signées  : 
Bominicus  Bartoli  de  Senis  me  pinxit  anno 
Bo.  MCCCCXXXX.  E.  B— n. 

Roraagnoli,  Cenni  storico-artistici  di  Siena.  —  Or- 
landi,  Abecedario  Pittorico.  —  Ticozzi,  Dictionario  de' 
Pittori. 

*  BARTOLI  (Cajetan),  chirurgien  italien, 
vivait  dans  la  dernière  moitié  du  dix-huitième 


641 


BARTOLÏ 


642 


siècle.  On  a  de  lui  :  Primizie  cMrurgico-pra- 
tiche  ;  Ferrase,  1714. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

BARTOLi  (  Cosme  ) ,  célèbre  littérateur  ita- 
lien, vivait  dans  la  seconde  moitié  du  seizième 
siècle,  n  cultiva  avec  un  égal  succès  les  mathé- 
matiques et  les  belles-lettres.  Il  fiit  en  1.540  un  des 
premiers  membres  de  l'Académie  degli  Umidi, 
dont  il  rédigea  les  règlements.  En  1568  le  grand- 
duc  le  nomma  résident  à  Venise  où  il  séjourna 
trois  ans.  A  son  retour  à  Florence,,  Bartoli  ob- 
tint le  prieuré  de  Saint-Baptiste.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Marsilio  Ficino  sopra  l'amore 
ovvero  convitto  di  Plattone,  translatato  da 
lui  délia  greca  lingua  nella  latina,  e  op- 
pressa volgarizzato  nella  toscana  ;  Florence, 
1544 ,  in-8°,  collationué  sur  le  texte  deFicin,  et 
accompagné  d'un  discours  sur  la  nouvelle  ortho- 
graphe employée  dans  l'ouvrage;  — l'Architet- 
twa  di  Leon-Batista  Alberti,  tradotta  in  lin- 
gua fiorentina  colV  aggiunta  de'  disegni; 
Florence,  1650,  in-fol.,  fig.;  Venise,  1565,  in-4''; 
et  Rome,  1584,  in-4°; —  OpuscoU  morali  di 
Leon-Batista  Alberti,  tradottie  parte  corretti 
da  Cosmo  Bartoli;  Venise,  1568;  —  Manlio 
Séverine  Boezio ,  délia  Consolatione  ,  délia 
Filosofia,  tradotto  in  volgare;  Florence,  1551, 
traduction  faite  par  ordre  du  duc  pour  être  en- 
voyée à  Charles-Quint  ;  mais  la  version  de  Var- 
chi  fut  préférée  ;  —  Modo  di  misurar  le  dis- 
tanze,  le  superficie,  i  corpi,  lepiante,  lepro- 
vineie,  le  prospettive,  e  tutte  le  altre  cose  ter- 
rene  secondo  le  vere  regole  di  EucUde;  Venise, 
1564  et  1589,  in-4°;  —  Vita  di  Federigo  Bar- 
barossa  imperatore  romano  ;  Florence,  1556, 
in-8°  ;  —  Ragionamenti  accademici  sopra  al- 
cuni  luoghi  di  Dante,  con  alcune  invenzioni 
e  significati ,  etc.  ;  Venise ,  sans  date ,  in-4°  ; 
ibid.,  1567  et  1707  :  à  la  fin  du  troisième  de 
ces  ragionamenti  se  trouve  une  canzone  qui 
a  suffi  à  Crescimbeni  pour  mettre  Bartoli  au 
nombre  des  poètes  itaUens  ;  —  Discorsi  istorici 
universali  (ils  sont  au  nombre  de  quarante); 
Venise,  1569,  in-4°;  Gênes ,  1582,  in-4°. 

Tliiioscbl,  Storia  délia  Letteratura  Italiana.  —  Gin- 
gaené,  Histoire  littéraire  de  l'Italie. 

BARTOLI  (Daniel),  savant  italien,  de  l'ordre 
des  Jésuites,  né  à  Ferrarele  12  février  1608, 
mort  à  Rome,  le  13  janvier  1685.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  ime  Histoire  de  la  compagnie 
de  Jésus,  en  italien;  Rome,  1653-1675;  6  vol. 
in-fol.  :  cette  histoire,  puisée  en  partie  dans  les 
manuscrits  du  Vatican,  renferme  des  documents 
curieux  ;  plusieurs  parties  de  cet  ouvrage ,  telles 
que  l'Asie,  ont  été  publiées  à  part  en  1667,  troi- 
sièmeédition,  augmentée  delamissioneuMongoIie 
et  de  la  vie  du  P.  Ridolphe  Aquavlva;  —  Uomo 
di  lettere,  traduit  en  français  par  le  P.  Livoy; 
1769,  in-12  ;  —  il  Torto  e  il  Diritto  del  non  si 
puà,  ouvrage  dirigé  contre  les  puristes;  —  il 
Trattato  del  suono,  de'  tremorici  armonici  e 
dell'  udito;  Rome,  1680,  in-4°;  —  del  Qhiac- 

NOUV.   BIOGR.   UNIVERS.   —  T.   IV. 


cio  e  délia  coagulatione ;  Rome,  1681,  in-4°  ; 

—  délia  Tensione  e  Pressione. 

Tirabowhi,  Storia  délia  Letteratura  italiana. 

BARTOLI  {Dominique),  poète  italien,  né 
dans  le  voisinage  de  Lucques  le  14  décembre 
1629,  mort  le  8  septembre  1698.  Il  étudia  à  Luc- 
ques ,  et  aida  le  P.  Bévérini  dans  sa  traduction 
deYÉnéide.  D  eut  ensuite  une  querelle  littéraire 
qui  dura  pendant  toute  une  année ,  au  sujet  du 
Psalmista  toscano  de  Loretto  Mattei ,  dans  le- 
quel il  avait  signalé,  sous  l'anagramme  de  Nico- 
demo  Liberato ,  des  fautes  de  langue.  Mattei  ré- 
pliqua sous  l'anagramme  d'Oretto  Tameti.  La 
querelle,  entrecoupée  ainsi  de  répliques  et  de  con- 
tre-répliques, se  termina  pacifiquement  :  les  deux 
contendants  devinrent  amis,  s'adressèrentdes  son- 
nets réciproquement  élogieux,  et,  ce  qui  ne  se 
verrait  guère  de  notre  temps ,  s'envoyèrent  l'un 
à  l'autre  leur  portrait.  Cette  liaison,  commencée 
par  voie  de  correspondance ,  devint  plus  étroite 
lors  du  voyage  de  Bartoli  à  Rome  en  1693,  et  de 
son  entrevue  avec  Mattei.  On  a  de  Bartoli  : 
l'Asta,  d'Achille  cheferisce  persanare  el  Psal- 
mista Toscano  del  signore  Loretto  Mattei ,  cen- 
sura cortese  del  signore  Domenico  Bartoli, 
col  brève  raconta  délie  principali  contese  de' 
paeti  volgari;  Modène,  1695, in-12;  —  Canzo- 
niero,  part.  1  et  2;  Luccpies,  1695,  in-12;  — 
Rime  giocose,  œuvre  posthume  ;  Lucques,  1703, 
in-12. 

Tiraboschl,  Storia  délia  Letteratura  italiana,  —  Gin- 
guené ,  Histoire  littéraire  de  l'Italie. 

*  BARTOLI  (Francesco),  peintre  de  l'école  de 
Modène,  mort  en  1779.  Il  fut  élève  de  Fran- 
cesco BMiena,  et  s'adonna  principalement  à  la 
décoration  théâtrale. 

Tiraboschl,  Notizie  degli  artefici  modenesi. 

*  BARTOLI  (Jean-Baptiste),  canoniste  italien, 
né  àVenisele  21  juillet  1695,  mort  vers  1765. 11 
fut  successivement  chanoine  de  l'égUse  cathédrale 
de  Ceneda  ,  professeur  de  di'oit  canon  à  Padoue 
et  évêque  de  Feltre.  n  vivait  encore  à  Rome  en 
1758,  avec  le  titre  d'arclievéque  de  Nazianze.  On 
a  de  lui  :  De  Mquitate;  Venise,  1728;  —  Ins- 
titutiones juris  canomci ;Ausugii,  1749,  in-4''; 

—  Apologia  pro  Honorio,  pontif.  rom.  ;  Au- 
sugii,  1750,  in-4°;  —  De  pontifice  maximo, 
post  obitum  Benedicti  XIV  deligendo  oratio  ; 
Rome,  1758,  in-4°. 

MazzuchelU,  Scrittori  d'Italia. 

BARTOLI  (Joseph),  antiquaire  italien,  né  à 
Padoue  en  février  1717,  mort  vers  1788.  H  étu- 
dia le  droit  pour  plaire  à  ses  parents ,  occupa 
pendant  quelque  temps  la  chaire  de  physique 
expérimentale  à  l'université  de  Padoue,  et  fut 
nommé  en  1745  professeur  de  belles-lettres  à 
Turin  :  il  fut  aussi  correspondant  de  l'Académie 
des  inscriptions  de  Paris.  Outre  quelques  poé- 
sies ,  lettres  et  opuscules,  on  a  de  lui  :  Due 
dissertazioni  ;Yérone,  1745,  in -4°  :  la  première 
est  relative  au  Musée  d'inscriptions  récemment 
ouvert  à  Vérone;  la  seconde  a  trait  à  ime  ins- 
cription grecque  inédite  qui  se  trouve  au  même 

21 


643 


BARTOLI  — 


musée;  —  Lettere  apologetiche  sopra  alcuni 
novellieri  giornalisti;  Tmin,  sans  date,  in-4°  : 
ces  lettres  apologétiques  paraissent  avoir  été 
publiées  postérieurement  à  l'année  1753  ;  elles 
avaient  pour  objet  d'expliquer  un  ancien  dipty- 
que publié  par  le  cardinal  Quirini,  et  parurent 
séparément  depuis  la  fin  de  1757  ;  —  il  Vero  di- 
segno  délie  due  Tavolette  d'avorio  chiamate 
dittico  quiriniano,  ora  la  prima  volta  dato 
i7i  luce  da  Giuseppe  Bartoli,  in-4°  :  il  s'agit  en- 
core dans  les  trois  dissertations  que  contient  ce 
volume  du  diptyque ,  de  son  antiquité  attaquée 
par  Maffei,  et  de  la  fausse  explication  qui  est 
donnée  de  ce  même  diptyque;  —  la  Quarta 
Egloga  di  VirgiUo  spiegata;  Rome  ,  1758;  — 
des  poésies  insérées  dans  différents  recueils. 

"  Mazzuchelll,  ScrUtori  d'Ilalia,  H,  2'^  partie,  p.  44S. 

BARTOLI  (Minerve),  femme  poète  italienne, 
native  d'Urbin,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  On  a  d'elle  des  poésies,  imprimées 
dansFederigo  Ricciuoli,  Eglogheerime;  Urbin, 
1594,  in-4°;  et  dans  Alexandre  IVIiari,  Poésie; 
Reggio,  1591  ;  —  des  sonnets  dans  le  Parnasso 
de'  poetie  délie  più  illustri  rimatrici  d'ogni 
secolo,  recueillis  par  la  comtesse  Louise  Ber- 
galli. 

Tiraboschi ,  Storia  delta  Letteratura  italiana. 

BARTOLI  (  George),  littérateur  italien,  frère 
de  Cosme ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  sei- 
zième siècle.  H  fut  membre  de  l'Académie  flo- 
rentine. On  a  de  lui  :  Degli  elementi  del  parlar 
toscano  ;  ouvrage  posthume,  édité  à  Florence  par 
Cosme  Bartoli,  en  septembre  1584. 

Tiraboschi,  Storia  delta  Letteratura  italiatia. 

BARTOLI  {Sébastien),  médecin  italien,  natif 
de  Montelle,  mort  en  1676.  C'était  un  médecin 
spagirique,  beau  parleur,  hardi  dans  la  pratique, 
et  surtout  très-heureux.  Il  obtint  les  bonnes 
grâces  du  vice-roi  et  de  la  noblesse  de  Naples. 
On  a  de  lui  :  Examen  arfis  medicœ  dogmatum 
communiter  receptorum  in  decem  exercita- 
tiones  paradoxas  distinctum;  Venise,  1666, 
iu-4°  ;  —  Triumphus  spagiricae  mxidicinx  ;  — 
Brève  ragguaglio  de'  bagni  di  Pozzuolo;  Na- 
ples, 1667  ;  —  deux  traités  sur  les  bains  ;  Naples, 
1679. 

Biographie  médicale. 

BARTOLI  {Pietro  Santé),  peintre  et  graveur 
à  l'eau-forte,  né  vers  1635,  selon  les  uns  à  Bar- 
tola,  selon  d'autres  à  Pérouse,  mort  en  1700.  Il 
fut  élève  de  P.  Lemaire  et  de  Nicolas  Poussin. 
Il  réussissait  à  copier  les  ouvrages  du  dernier 
avec  une  telle  perfection ,  que  le  maître  lui-mêine 
y  fut  quelcpiefois  trompé.  Quoi  qu'il  en  soit,  il 
est  beaucoup  plus  connu  comme  graveur.  Il 
dessinait  l'antique  avec  autant  de  pureté  que 
d'exactitude,  et  ses  gravures  contribuèrent  puis - 
sanunent  à  populariser  en  Europe  les  chefs- 
d'œuvre  de  l'art  grec  et  romain.  Il  a  reproduit 
un  grand  nombre  de  peintures  des  Catacombes. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  des  siijets  de 
\ Ancien  et  du  Nouveau  Testmnewt,  d'après  les 


BARTOLINI  644 

fresques  de  Raphaël  au  Vatican  ;  —  Daniel  dans 
la  Fosse  aux  lions,  d'après  Pierrede  Cortone  ;  — 
la  Nativité  de  la  Vierge,  d'après  l'Albane;  —  la 
N^ativitédeJ.-C.fd'aipvès,  Annibal  Carrache;  —  la 
Prédication  de  saint  Jean-Baptiste,  d'après  le 
tableau  de  Mola  aujouid'hui  au  Louvie  ;  —  Jupi- 
ter foudroyant  les  Géants,  d'après  la  fresque  de 
Jules  Romain  au  palais  ducal  à  Mantoue  ;  —  les 
Noces  Aldobrandines,  d'après  l'antique; — les 
bas-reliefs  de  la  colonne  Trajane  et  de  la  colonne 
Antonine;  —  un  recueil  de  peintures  antiques  ; 
—  une  foule  de  monuments  de  Rome,  etc. 

Bartoli  mourut  à  Rome,  où  il  avait  passé  la 
plus  grande  partie  de  sa  vie,  et  fut  enterré  près 
du  Poussin  dans  l'église  de  S.  Lorenzo  in  Lucina. 

Son  fils  Francesco  Bartoli  fut  aussi  un  gra- 
vem-  habile,  et  continua  les  travaux  de  son  père. 
E.  B— N. 

Orlandi,  Abecedario  Pittorieo.  —  hami,  Storia  i'itto- 
rica.  —  PascoU,  P^ite  de*  Pittori,  Sndtori  c  Architetti 
moderni.  —  Ch.  Le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'es- 
tampes. 

*  BARTOLI  (Taddeo),  peintre  de  l'école  de 
Sienne,  florissait  de  1390  à  1414.  Son  véritable 
nom  est  Taddeo  di  Bartolo  Battilori  ;  il  était  fils 
de  Bartolo  Frerli,  et  petit-fils  de  maestro  Fredi, 
également  peintres  tous  deux.  Taddeo  les  sur^^ 
passa  de  beaucoup  ;  ses  principaux  ouvrages  se 
voient  au  Palais-Public  de  Sienne,  où  il  travailla 
à  deux  époques  éloignées,  ce  qui  permet  d'ap- 
précier ses  progi'ès.  A  la  voûte  du  vestibule  est 
une  demi-figure  de  Christ  de  proportion  colos- 
sale et  d'un  grand  caractère ,  entourée  de  cinq 
charmantes  têtes  de  chérubins,  et  do  quatre  mé- 
daillons représentant  les  Évangélistes.  Ces  fres- 
ques datent  de  1390.  Peu  de  temps  après,  Taddeo 
peignit  à  Pise  le  Couronnement  de  la  Vierge, 
qui  se  voit  encore  aujourd'hui  au-dessus  de  la 
porte  de  la  chapelle  du  Campo-Santo.  En  1393, 
il  peignit  dans  l'église  de  San-Gemignano  les 
doiize  Apôtres,  le  Paradis  et  l'Enfer.  Taddeo, 
après  avoir  exécuté  à  Péroùse  des  fresques  au- 
jourd'hui détruites,  revint  en  1398  à  Sienne,  où 
nous  le  retrouvons,  huit  ans  plus  tai'd,  travaillant 
de  nouveau  au  Paldis-Public.  De  1406  à  1414,  il 
y  peignit  la  chapelle,  et  le  vestibule  fort  obscur 
qui  la  précède  et  paraît  avoir  été  son  dernier 
ouvrage.  Dans  deux  grandes  hmettes  de  ce  ves- 
tibule sont  des  figures  isolées  dans  des  arcades 
peintes ,  une  espèce  de  galerie  d'hommes  illus- 
ti'es  de  l'antiquité,  accompagnés  chacun  d'une 
légende  latine.  Cet  ouvrage,  plein  d'originalité  et 
de  noblesse,  a  été  imité  par  le  Perugin  dans  les 
Stanze  del  Cambio,  de  Pérouse.       E.  B— w. 

Lami,  Storia  Pittorica.  —  Orlanâi ,  Abecedario  Pit- 
torieo, —  Ticozzl,  Dizionario  de'  Pittori.  —  Vasari, 
Fite  de'  Pittori.  —  Rnrnagnoli,  Cenni  Storico-Artistici 
di  Siena. 

*BARTOLiwi  (  Giuseppe-Maria),  "peintre  de 
l'école  bolonaise,  né  à  Imola  en  1657,  mort  en 
1725,  ainsi  (jue  l'apprend  l'inscription  gravée 
sur  son  tombeau  dans  l'église  del  Carminé,  k 
Imola.  Il  fut  élève  de  Lorenzo  Pasinelli  dans  sa 
patrie,  puis  de  Carlo  Cignani  à  Forli  ;  il  garda . 


645  BART  OLINI  — 

toujours  quelque  chose  de  la  manière  du  premier. 
Ce  peintre  avait  delà  facilité,  et  il  mériterait  d'être 
plus  connu;  malheureusement  pour  sa  réputation, 
ses  principaux  ouvrages,  tels  que  le  Miracle  de 
mint  Biaise  et  quelques  autres,  sont  restés  à 
Imola,  petite  ville  peu  visitée  des  voyageurs. 

Orelli,  Memorie.  —  Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Or- 
laiidi,  Abecedario  Pittorico. 

*BARTOi,ixi  (Lorenso) ,  célèbre  sculpteur, 
né  à  Florence  vers  1778,  mort  le  20  janvier  1850. 
Dans  sa  jeunesse  il  eut  pour  maître  Desmarets, 
peintre  français  établi  à  Florence,  et  sous  lequel 
il  fit  de  rapides  progrès  comme  dessinateur  ;  mais 
sa  vocation  le  portant  à  manier  l'ébauchoir  et  le 
ciseau  plutôt  que  le  pinceau  et  la  palette,  il  vint 
se  fixer  à  Paris,  et  entra  dans  l'atelier  du  sculp- 
teur Lemot.  C'est  une  chose  digne  de  remarque  que 
l'un  des  plus  grands  artistes  de  l'Italie  moderne 
ait  eu  pour  maîtres  deux  Français,  et  n'ait  guère 
étudié  son  art  qu'en  France.  Au  commencement 
de  ce  siècle,  Bartolini  remporta  le  second  prix 
de  sculpture  par  un  bas-relief  dont  le  sujet  était 
Cléobis  et  Biton.  Cet  ouvrage,  que  les  connais- 
seurs mirent  bien  au-dessus  de  ceux  de  ses  con- 
currents, et  même  de  celui  qui  avait  obtenu  le 
premier  prix,  fit  véritablement  époque  et  révolu- 
tion dans  l'art;  on  crut  voir  revenir  les  beaux 
temps  de  la  sculpture  grecque;  et  en  effet,  au- 
cun artiste,  pas  même  Canova,  n'approcha  aussi 
près  que  Bartolini  de  la  pureté  idéale  et  de  la 
noble  simplicité  des  œuvres  du  siècle  de  Péri- 
clès.  Sa  réputation  fut  bientôt  établie;  Denon 
lui  demanda  des  projets  de  médailles  ;  Napoléon 
lui  commanda  une  foule  de  travaux,  dont  plu- 
sieurs malheureusement  ne  furent  pas  teiminés, 
Bartolini  ayant  quitté  Paris  pour  retourner  à 
Florence  à  la  chute  de  rem|jire.  Antérieurement 
il  avait  fait  plusieurs  voyages  en  Italie,  et  avait 
fondé  l'école  de  sculpture  de  Carrare,  qui  a  rendu 
à  l'art  de  si  grands  services. 

Les  principaux  ouvrages  exécutés  en  France 
par  Bartolini  sont  le  buste  colossal  de  Napoléon, 
placé  aujourd'hui  sur  la  porte  du  Musée  du  Lou- 
vre ;  les  bustes  de  Cheruhini,  de  Méhul,  et  de 
madame  Regnauld  de  Saint-Jean  d'Angély  ; 
unemagaiflque  statue  AièV  Empereur,  qui  ne  fut 
point  livrée  au  gouvernement  par  suite  des  évé- 
nements de  1815,  et  qui  depuis  est, passée  en 
Amérique.  Depuis  son  retour  à  Florence ,  Bar- 
tolini n'a  cessé  de  produire  de  nombreux  tra- 
vaux. Je  ne  citerai  pas  une  foule  de  bustes  d'An- 
glais et  d'Anglaises  ;  il  me  suffira  d'indiquer  les 
groupes  de  la  Charité  et  d'Hercule  et  Lycas, 
plusieurs  tombeaux,  dont  un  des  plus  remarqua- 
bles est  celui  de  lady  Stratford-Canning,  morte 
en  Suisse  en  1817.  Ce  beau  monument ,  placé 
dans  la  cathédrale  de  Lausanne,  se  compose 
d'une  grande  urne  de  marbre  blanc,  enrichie  de 
figures  de  demi-relief  de  la  plus  rare  perfection. 

BartoUni  a  envoyé  aux  expositions  de 
France  plusieurs  ouvrages  également  dignes  de 
sa  réputation;  il  a  exposé  en  1834  le  buste  de 


BARTOLOCCÎ  646 

Rossini;  en  1840,  le  petit  modèle,  en  marbre  de 
Carrare,  d'un  monument  consacré  à  la  mémoire 
de  M.  Nicolas  Demido/f;  en  1841',  une  statue 
en  marbre  d'Arnima ,  mjmphe  de  l'Arno  ;  en 
1844,  un  buste  de  femme;  enfin,  en  1845,  la 
Nymphe  au  scorpion,  délicieuse  figure  de  marbre 
qui  prouva  que  l'âge  n'avait  porté  aucune  at- 
teinte à  la  fraîcheur  de  son  talent. 

Lorenzo  Bartolini  est  mort  dans  sa  patrie,  ad- 
miré de  tous  comme  artiste,  aimé  et  estimé 
comme  homme  de  ceux  qui  avaient  le  bonheur 
de  le  connaîti-e.  Une  étroite  amitié  l'unissait  à 
notre  célèbre  peintre  Ingres,  auquel  nous  devons 
une  partie  des  renseignements  que  renferme  cette 
notice.  Ernest  Breton. 

*BABTOMîïO  (  Tweo), sculpteur,  né  à  Pienza 
en  Toscane,  vivait  au  milieu  du  seizième  siècle. 
Il  est  le  plus  moderne  des  artistes  qui  ont  tra- 
vaillé aux  stalles  de  la  cathédrale  de  Sienne.  11 
en  a  exécuté  une  partie  en  1569,  en  compagnie 
de  Benedetto  de  Montepulciano ,  sur  les  dessins 
de  Ricci.  Bartolino  est  aussi  l'auteur  d'un  bel 
autel  qui,  de  l'église  de  Certano,  a  été  apporté 
dans  la  sacristie  de  ia  chapelle  moderne  de  Saint- 
Bernard,  hors  la  porte  Ttifi  de  Sienne. 

Romagnoli,  Cenni  Storico-Artistici  di  Sienna. 

*BARTOi.o  {Fredi,  abrév.  de  .Manfi-edi), 
peintre  de  l'école  de  Sienne,  travaillait  déjà  en 
1356,  et  mourut  fort  âgé  en  1410.  Il  était  fils 
d'un  peintre  assez  médiocre  des  premières  an- 
nées du  quatorzième  siècle,  nommé  maestro 
Fredi.  Bartolo  surpassa  son  père  dans  le  dessin 
aussi  bien  que  dans  le  coloris,  quoique  sa  ma- 
nière soit  encore  sèche,  barbare,  et  tenant  beau- 
coup de  celle  des  maîtres  grecs.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  les  fresques  qui  se  voient  encore 
dans  l'égHse  de  San-Gemignano ,  et  sur  les- 
quelles on  lit  cette  inscription  :  Ann.  Dom. 
MCCCLVI,  Bartolus  magistri  Fredi  de  Senis 
me  pinxit.  Lanzi  attiibue  par  erreur  cette  pein- 
ture à  Taddeo  BartoU,  fils  de  Bartolo  Fredi.  A 
San-Gemignano,  Bartolo  a  peint  toute  la  muraille 
de  la  basse  nef  de  gauche,  et  y  a  représenté 
une  foule  de  sujets  tirés  de  l'Ancien  Testament. 
Sous  la  tribune  de  l'orgue,  est  une  autre  fresque 
du  même  maître ,  la  Tentation  de  Job.  Toutes 
ces  peintures,  d'une  grande  médiocrité,  ne  sont 
guère  intéressantes  que  sous  le  rapport  histo- 
rique ;  elles  sont  en  outre  fort  endommagées  par 
le  temps ,  et  les  plus  voisines  de  la  porte  ont 
évàdemment  été  retouchées  par  une  autre  main. 

E.  B— N. 
Voile  (délia),  Lettere  Senesi.—  hami,  Storia  Pittorica^ 
BARTOLOCCI  OU  BABTOLOCCISIS  (Jules), 

savant  italien,  né  en  1613  à  Celano,  dans  l'A- 
bi'uzze;  mort  le  1"  novembre  1687.  Il  était  re- 
ligieux de  l'ordre  de  Saint-Bernard  :  il  professa 
la  langue  hébraïque  et  rabbuiique  au  collège  de 
la  Sapience  à  Rome.  On  a  de  lui  :  Bihllotheca 
magna  rabbinica,  etc.;  Rome,  4  vol.  in-fol.;  le 
1"  vol.  parut  en  1675;  le  1"  vol.,  en  1678;  le 
3°  vol.,  en  1683  ;  et  le  4%  en  1693,  Les  trois  pre-, 

21. 


647 


BARTOLOCCl  —  BARTOLOZZl 


648 


miers  ont  été  publiés  par  l'auteur,  et  le  qua- 
trième par  Imbonat,  disciple  de  Bartolocci. 
Imbonat  a  ajouté  un  cinquième  volume ,  sous  le 
titre  :  Bibliutheca  latina  hebraica,  etc.;  Rome, 
1694,  in-fol.  Ce  grand  travail  de  Bartolocci  est 
estimé  ;  cependant  il  a  été  souvent  critiqué. 
«  Beaucoup  d'érudition  juive,  »  dit  B.  Simon* 
dans  S3i bibliothèque  critique,  «  mais  peu  de 
jugement,  et  par-dessus  tout  une  ignorance  pro- 
fonde dans  les  matières  les  plus  communes  qui 
regardent  la  critique.  » 

Wolf ,  Bibliotheca  Hebraica. 

BARTOLoniMEi  {Jérôme),  poète  italien ,  né 
à  Florence  vers  1584,  mort  le  8  mai  1662.  Il  fut 
membre  de  l'Académie  de  la  Crusca  et  de  l'Aca- 
démie florentine ,  et  séjourna  quelque  temps  à 
Rome  sous  Urbain  vni.  Ses  principaux  ouvrages 
sont:  Tragédies  ;^C)Xa6,  1632,  in-12;  les  mêmes 
corrigées  et  augmentées  de  trois  tragédies  ;  Flo- 
rence, 1655,  2  vol.  in-4°  ;  —  V America,  poema 
eroico,  al  cristi  anissimo  Luigi  XIV,  re  di  Fran- 
cia  e  di  Navarra;  Rome,  1650,in-fol.;  — Drami 
musicali  m/rrali;  Florence,  1656,  in-4°;  — 
Bialoghi  sacri  musicali  intorno  a  diversi  so- 
getti;  Florence,  1657,  in-4'';  —  Didascalia, 
sive  dottrina  comica;  Florence,   1658,  in-é". 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Jtalia. 

BARTOLOMMEi  {MatMas-Marie),  littéra- 
teur, fils  du  précédent,  naquit  à  Florence  le  14 
août  1640,  et  mourut  dans  sa  ville  natale  le  24 
décembre  1695.  H  joua  lui-même  quelques-unes 
de  ses  comédies  sur  le  théâtre  du  cardinal  Léo- 
pold  de  Toscane.  Le  grand-duc  Cosnie  HI  se 
l'attacha  comme  gentilhomme  de  sa  chambre. 
Les  pièces  de  Bartoiommei  ont  pour  titre  : 
A7iwre  opéra  a  caso;  Florence,  1668,  in-12;  — 
la  Sofferenza  vince  Fortuna;  Florence,  1669, 
in-4"';  —  le  Gélose  catitele;  Bologne,  1669  et 
1694;  —  il  Finto  marchese;  Rome,  1676;  — 
la  Pnidenza  vince  Amore;  Venise,  1682;  — 
Trattenimento  scenico;  Bologne,  1697.  Barto- 
iommei publia,  en  1694,  le  joli  poème  villageois 
de  Baldovini,  intitulé  Lamento  di  Cecco  da 
Varlungo  (voy.  Baldovini). 

Ginguené,  Hist.  littéraire  de  l'Italie. 

*BARTOLOMMEl  (SimoH- Pierre) ,  anti- 
quaire italien,  né  le  16  novembre  1709  à  Per- 
gine,  dans  le  territoire  de  Trente ,  mort  en  1764. 
Ou  a  de  lui  :  Diss.  de  Tridentinarum,  Vero- 
nensium,  Moranensiumqiie  monetarum  spe- 
eiebus  et  valore;  Trente,  1749,  in-4'';  —  les 
ouvrages  suivants  ont  été  publiés  dans  l'année 
1758  :  Origines  et  idiomMta  populorum  inco- 
lentium  Alpes  Perginenses;  —  Historia  Per- 
glnensis;  —  Origines  gallicx  in  principatu 
Tridentino  ;— -  Qui  fuerint  Galli,  et  unde  ve- 
nerint; — De  Vestibus,  modo  accumbendi  et' 
potandi  veterum  Thracum;  —  De  tempore 
quo  Hetrusci  a  Gallis  ab  Hetruria  pulsi  in 
Rhetiam  sese  receperunt. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 
BARTOTLOMMEO  DELLA PORTA.  Voy. BAGCIO 

DELLA  Porta, 


*BABTOi,OMMEO,  de  Florence,  l'un  des 
plus  anciens  peintres  de  l'école  florentine,  pei- 
gnit vers  1250  la  belle  Annonciation  si  vénérée 
dans  l'église  des  Servîtes  de  Florence,  et  qu'on 
a  cru  longtemps  pouvoir  attribuer  à  Cavallini , 
élève  du  Giotto,  tant  cette  œuvre  paraissait  au 
dessus  de  son  siècle. 

Lanzl,  Storia  Pittorica.  —  Lami,  Dissertasione  su  i 
Pittori  e  Scultori  Italiani.che  ftorirono  daliOOO  al  1300. 

BARTOLOMMEO,  de  Messine,  helléniste,vivait 
dans  le  treizième  siècle.  Il  fut  chargé  par  Main- 
froi ,  fils  de  l'empereur  Frédéric  II ,  de  traduire 
Aristote  ;  et  il  le  fit  sans  recourir  aux  traductions 
arabes.  D'ailleurs,  les  croisades  venaient  d'enri- 
chir la  littérature  de  l'Occident  des  ouvrages  de 
physique  et  de  métaphysique  d' Aristote.  La  tra- 
duction de  YÉthiquep&r  Bartolommeo  existe  ma- 
nuscrite à  la  bibliothèque  de  Santa-Croce,  à  Flo- 
rence. 

Schœll,  Hist.  da  la,  Littérature  grecque,  t.  Vil,  p.  278. 

*  BARTOLOMMEO  (  maestro  ) ,  sculpteur  et 
architecte  vénitien,  de  la  fm  du  quatorzième 
siècle.  Il  est  l'auteur  de  la  porte  prmcipale  du 
palais  des  Doges ,  porte  dite  délia  Carta,  et  des 
statues  qui  la  décorent  ;  son  nom  est  gravé  sur 
l'arcliitrave.  Dans  la  même  ville,  on  voit  de  lui 
plusieurs  statues  à  la  façade  de  la  confrérie  de 
SaintrMarc  ;  mais  c'est  au-dessus  de  la  porte  de 
l'ancienne  confrérie  de  la  Miséricorde  qu'il  faut 
aller  admirer  son  chef-d'œuvi'e,  une  gi'ande, 
noble  et  belle  figure  de  la  Vierge  accueillant 
les  prières  des  fidèles.  Il  faut  se  garder  de  con- 
fondre, ainsi  qu'on  l'a  fait  souvent,  maestro  Bar- 
tolommeo avec  Bartolommeo  Buono  (  Voy. 
BooNo).  E.  B  — N. 

A.  Quadri,  Otto  giomi  in  Venezia.  —  Valéry,  Foya- 
ges  historiques  et  littéraires  en  Italie. 

*BARTOLONi  { Pierre- Dominique  ) ,  méde- 
cin italien,  né  à  Empoli  dans  l'état  de  Florence , 
vivait  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle.  Il  ac- 
compagna le  grand-duc  Jean-Gastou  dans  son  i 
voyage  en  Allemagne  et  en  Bohême.  On  a  de 
lui  :  Bacco  in  Boemia,    ditlrambi  ;   Prague, 
1717,  in-4°.  Domin.-Maria  Manni  assure  qu'il  a  > 
aussi  laissé  quelques  ouvrages  de  médecine,  et  i 
une  histoire  de  la  Bohême  en  4  vol. 

MazzucheUi ,  Scrittori  d'Italia. 

BARTOLOZZl  (  François  ) ,  graveur  italien, 
né  à  Florence  en  1725,  mort  à  Lisbonne  en  i 
1813.  n  eut  pour  maître  Ugo  Ferreti,  de  Flo- 
rence, et  Joseph  Wagner,  de  Venise.  En  1764  il 
se  rendit  en  Angleterre,  et  s'établit  dans  une  pe- 
tite ville  aux  envh-ons  de  Londres ,  où  il  exécuta  = 
un  grand  nombre  de  gravures  remarquables  par 
la  netteté  du  burin.  En  1806  il  fut  invité  à  se 
rendre  en  Portugal ,  où  le  roi  lui  fit  une  pen- 
sion. Tour  à  tour  graveur  à  l'eau-forte,  au  bu- 
rin, au  pointillé,  peintre  en  miniature,  au  pastel, 
il  excella  dans  chacun  de  ces  gem-es.  Tous  ses 
ouvrages  décèlent  l'honune  inventif,  l'homme  de 
génie,  l'homme  de  goût;  ses  travaux  sont  in- 
nombrables. Son  œuvre  a  été  vendue  jusqu'à 
1,000  livres  sterling  en  Angleterre,  à  l'époque 


649 


BARTOLOZZI  —  BARTON 


650 


où  sa  réputation  éclipsait  celle  de  tous  ses 
rivaux.  Aujourd'hui  que  l'enthousiasme  est 
passé ,  que  le  genre  du  pointillé  dans  lequel  il  a 
excellé  est  apprécié  à  sa  juste  valeur,  l'on  ne 
recherche  plus  que  ceux  de  ses  ouvrages  qui 
sont  placés  hors  ligne  par  l'excellence  de  leur 
exécution.  Us  sont  trop  nombreux  pour  pouvoir 
être  cités  ici.  M.  Ch.  Le  Blanc,  dans  son  Manuel 
de  l'amateur  d'estampes,  décrit  jusqu'à  sept 
cents  pièces  de  Bartolozzi.  Parmi  ses  estampes 
les  plus  estimées,  on  cite  :  la  Mort  de  Bidon , 
d'après  Cipriani;  le  Silence,  la  Naissance  de 
Pyrrhus,  la  Femme  adultère,  d'après  les  Car- 
rache;  Clytie  changée  en  tournesol,  le  Mas- 
sacre des  Innocents,  d'après  le  Guide;  la  Mort 
de  Ghatham,  d'après  Copley  ;  une  Circoncision, 
d'après  le  Guerchin  ;  le  dictateur  Camille , 
d'après  Sébastien  Ricci  ;  xme  Sainte  Famille,  d'a- 
près Benoît  Luti.  Bartolozzi  fut  le  collaborateur 
de  Bracci  pour  l'oiivrage  intitulé  Memorie  degli 
antichi  incisori  che  scolpirono  i  loro  nomi 
nelle  gemme  e  cammei,  con  molti  monumenti 
inediti;  Florence,  1784-1788,  2  vol.  in-fol. 
Ch.  Le  Blanc,  Man.  de  VAmat.  d'estampes. 

BARTOLVCci  (  Jean-Boptlste  ),  médecin  ita- 
lien, né  à  Assise.  Il  exerça  la  médecine  à  No- 
cera.  On  a  de  lui  :  Del  Bagno  delV  acqua 
Manca  o  Santa  di  Nocera;  Pérouse,  1636, 
1656,  in-4°. 

Mazzuchelll,  Scrittori  d'Ualia. 

BARTOLCCCI  (  Vincent  ),  jurisconsulte,  né  à 
Rome  le  22  avril  1753,  mort  en  1823.  Il  étudia 
ie  droit,  et  obtint  sous  Pie  VI  la  place  d'avocat 
fiscal  consistorial.  Lors  de  la  réunion  des  États 
romains  à  l'empire  irançais ,  il  fut  nommé  par 
Napoléon  premier  président  de  la  cour  impériale 
■de  Rome,  et  en  1811  il  entra  au  conseil  d'État. 
A  la  restauration,  il  reprit  sa  place  d'avocat  fiscal 
à  Rome ,  et  fut  chargé  par  Pie  Vn  de  la  rédac- 
tion du  bref  qui  rendit  aux  séculiers  les  places 
de  magistrature  dans  les  légations. 

biographie  des  Contemporains. 

BARTON  (  Benjamin-Smith) ,  médecin  amé- 
ricain, né  en  1766  à  Lancastre,  ville  de  la  Pen- 
«ylvanie,  mort  en  1816.  Il  étudia  la  médecine  à 
Edimbourg  et  à  Goettingue.  A  son  retour  en 
Amérique,  il  fut  nommé  professeur  d'histoire 
naturelle  dans  sa  ville  natale.  Atteint  de  phthisie 
pulmonaire,  il  fit  un  voyage  en  France  pour  ré- 
tablir sa  santé  ;  mais  ce  voyage  lui  fut  plutôt 
funeste  qu'utile,  car  U  mourut  peu  de  temps 
après.  On  a  de  lui  en  anglais  :  Mémoire  sur  la 
faculté  de  la  fascination  qui  a  été  attribuée  à 
divers  serpents  d'Amérique;  Philadelphie, 
1796,  in-8°,  avec  un  supplément  publié  en  1800. 
Ce  mémoire  a  été  traduit  en  allemand,  avec  des 
notes,  'par  E.-A.-G.  de  Zimmermann  ;  Leipzig, 
1798,  in-8°;  —  Essai  d'une  matière  médicale 
pour  les  États-Unis  ;  Philadelphie,  1798,  in-8°, 
et  1810;  —  Nouveaux  Aperçus  sur  l'origine  des 
tribus  et  des  nations  de  l'Amérique  ;  Philadel- 
phie, 1798,  \a-2,°;— Fragments  de  l'histoire  na" 


turelle  de  la  Pensylvanie  ;  Philadelphie ,  1799, 
in-fol.  ;  —  Notes  relatives  à  quelques  antiqui- 
tés américaines;  Philadelpliie,  1796,  in-4°;  — 
Mémoires  sur  le  goitre  et  la  fréquence  de  cette 
maladie  dans  différentes  parties  de  l'Améri- 
que du  Nord;  Philadelphie,  1800,  in-4'';  tra- 
duit en  allemand,  avec  des  notes,  par  G.  Leibsch  ; 
Goettingue,  1802,  in-8°;  —  Éléments  de  bota- 
nique, ou  Esquisse  de  V histoire  naturelle 
des  végétaux;  Philadelphie,  1804,  2  vol.  in-8°, 
avec  planches  coloriées,  réimprimés  en  1812  et 
1814; —  un  grand  nombre  d'articles  dans  les  Traiï- 
sactions  de  la  Société  américaine,  et  dans  le 
Magasin  Philosophique  de  Tilloch.  —  Il  ne 
faut  pas  confondre  ce  médecin  avec  un  autre 
Bakton  ,  professeur  de  botanique  à  Philadelphie, 
auteur d'ime Minière  médicale  des  États-Unis, 
1817,  in-4",  et  d'une  Flore  des  environs  de  Phi- 
ladelphie; 1818,  2  vol.  in-8°. 

Biographie  Médicale. 

*  BARTON  (Bernard),  poète  anglais,  géné- 
ralement connu  sous  le  nom  du  Poète  quaker, 
né  en  1784,  mort  le  19  février  1849.  Il  fit,  en 
1812,  sa  première  apparition  dans  le  monde 
littéraire  par  un  volume  de  poésies.  On  s'étonna 
de  voir  un  poëte  sortir  de  la  secte  des  quakers, 
qu'un  injuste  préjugé  faisait  considérer  comme 
hostUe  aux  beaux-arts.  La  presse  tout  entière 
répéta  son  nom,  et  lui  fit  Ulie  réputation  que  son 
talent  seul  ne  lui  eût  probablement  pas  méritée. 
n  obtint  même  les  honneurs  de  la  scène,  qu'il 
n'avait  sans  doute  pas  ambitionnés;  il  fut  en 
correspondance  avec  les  hommes  les  plus  émi- 
nents  de  son  temps.  H  demeurait  à  "Woodbridge 
où  il  était  commis  de  banque ,  et  où  il  resta  jus- 
qu'à sa  mort,  qui  arriva  par  une  maladie  de  cœur. 
Ses  vers,  très-nombreux,  sont  répandus  un  peu 
partout;  échappés  sans  bravail  à  une  plume  fa- 
cile, ils  laissent  beaucoup  à  désirer  sous  le  rap- 
port de  la  correction  ;  mais  on  y  trouve  un  sen- 
timent vrai  de  la  nature,  qui  offre  parfois  beau- 
coup de  charme.  On  a  de  lui  :  Metrical  effu- 
sions, 1812  ;  —  Poems,  in-8°;  Londres,  1820  ;— 
Others  Poems,  in-8°;  Londi-es,  1822;  —  Minor 
poems  including  Napoléon,  2°  édit.,  1824;  — 
Poetic  vigils ,  in-8°;  Londres,  1824;  —  Dévo- 
tion verses,  m-i2;  1826,  Londres;  —  A  widow's 
taie  and  other poems,  1828;  —  Fisher's  Ju- 
vénile scrap  book,  1836;  —  the  Reliquary, 
1836;  —  Household  verses,  1845;  —  Sélec- 
tions from  the  poems  and  letters  of  Bernard 
Barton  byhisdaughter;  1849,  Londres.  T.  D. 

BARTON  {Elisabeth),  visionnaire  anglaise, 
née  dans  le  comté  de  Kent  vers  le  commence- 
ment du  seizième  siècle,  morte  le  22  avril  1534. 
Atteinte  d'une  maladie  hystérique ,  elle  se  di- 
sait inspirée  de  Dieu ,  et  faisait  des  prophéties. 
Elle  prédit  à  Henri  vni  que,  s'il  épousait  Anne 
de  Boulen,  il  perdrait  sa  couronne  et  mourrait 
un  mois  après  son  mariage.  Excitée  par  son  curé, 
prêtre  fanatique,  elle  û'isait  aussi  que  Henri  n'était 
plus  roi  depuis  qu'il  é^'âit  hérétique.  Henri  Vm 


651  BARÏON  — 

la  fit  mettre  à  raori  comme  criminelle  d'État.  Fis- 
lier ,  évéque  de  Rochester,  et  le  célèbre  chance- 
lier Thomas  Morus ,  forent  enveloppés  dans  la 
condamnation  de  cette  prophétesse ,  quoique 
Morus  la  qualifiât  de  sotte  nonne. 

Bioqraphia  Britannica. 

BARTRAai  (  Jean  ),  natui-aliste  américain,  vi- 
vait dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  Fils  d'un  riche  quaker  de  la  Pensylvanie , 
il  parcourut  plusieurs  conti'ées  de  l'Amérique 
septentrionale  à  une  époque  où  elles  étaient  en- 
core couvertes  d'immenses  forêts  vierges,  et  en 
fit ,  l'un  des  premiers,  connaître  les  principales 
productions  naturelles.  En  1743,  D  parcomutro- 
nondago  et  les  environs  du  lac  Ontario  ;  et  en 
1763  et  1766  ,  il  visita  les  bords  de  la  rivière 
Saint-Jean,  dans  la  Floride.  Il  publia  les  résultats 
de  ses  pérégrinations,  et  en  communiqua  une.  par- 
tie àLinné,  à  Dillon  et  à  KaUn,  qui  eu  parlent  dans 
leurs  écrits.  On  a  de  lui  :  Observations  on  the 
inhabitants,  climate,  soil,  productions,  ani- 
mais, etc.  ;  madein  his  iravelsfrom  Pensylva- 
nia  to  Onondago,  Oswego  and  the  lake  Onta- 
rio;  Londres,  1751,  in-8°.  Guillaume  Stork,dans 
son  ouvrage  intitulé  Description  of  the  Cast- 
Florida,  Londres,  1769,  in-4°,  donne  un  extrait 
du  journal  du  voyage  de  Bartram  en  Floride. Panni 
les  plantes  qu'on  y  trouve  indiquées  pour  la  pre- 
mière fois ,  on  cite  VUllcium  Floridanum ,  joU 
arbrisseau,  aujourd'hui  cultivé  dans  nos  serres. 
Linné  a  consacré  à  la  mémoire  de  Bartram  le 
genre  Bartramia,  de  la  famUle  des  liliacées. 

F.  H. 

Jiiographie  médicale. 

*BARTSCH  (J.-Àdam  de  ),  dessinateur  et 
graveur  à  l'eau-forte  et  au  burin ,  né  à  Vienne 
(Autriche)  en  1757,  mort  dans  cette  vUle  le  21 
août  1820.  Il  était  membre  de  l'Académie  des 
beaux-arts,  et  premier  garde  de  la  Bibliothèque 
impériale.  Son  œuvre  se  compose  de  cinq  cent 
cinq  pièces,  dont  quelques-unes  sont  fort  rares. 
n  en  existe  un  excellent  Catalogue  dressé  par 
le  fils  de  l'auteur;  Vienne,  1818,  in-8"'.  Parmi 
les  ouvrages  nombreux  relatifs  à  l'art  de  la  gra- 
vure, que  l'on  doit  à  Bartsch,  on  distingue  sur- 
tout celui  qui  a  pour  titre  le  Peintre-Graveur  ; 
Vienne,  1803-1821,  21  vol.  in-8°. 

Ch.  Le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

*  BARTSCH  {Henri),  savant  allemand ,  né  à 
Kœnigsberg  le  26  février  1667,  mort  le  25  juin 
1728.  Après  avoir  étudié  dans  sa  ville  natale  le 
droit,  la  théologie,  la  philosoplùe,  les  mathéma- 
tiques et  les  langues  orientales ,  il  parcourut  l'Al- 
lemagne, la  Hoiiande,  lltalie,  la  Suisse,  la  Hon- 
grie et  la  Bohême.  De  retour  à  Kœnigsberg ,  il 
fut  successivement  avocat ,  secrétaire  et  gardien 
des  archives  de  la  ville.  On  a  de  lui  :  Nachri- 
chten  von  seinen  Reisen  (Relations  de  ses 
voyages).  On  la  trouve  en  manuscrit  à  la  biblio- 
thèque de  Kœnigsberg. 

Gadebuscli ,  Liefl.  Bibl. 

BARTSCH  (  Jean  ),  médecin  hollandais,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-huitième  siècle. 


BARUFFALDI  652 

Il  fut  l'ami  de  Linné  et  de  Boerhaave,  qui  l'en- 
voyèrent à  Surinam  pour  y  étudier  les  produc- 
tions naturelles  du  pays.  Mais  il  succomba  bien- 
tôt à  l'insalubrité  du  clunat  et  aux  tracasseries 
que  lui  avait  suscitées  le  gouverneur.  On  a  de 
lui  :  De  Calore  corporis  humani  hydraulico; 
Leyde,  1737,  in-4°  :  l'auteur  y  attribue  la  pro- 
duction de  la  chaleur  animale  au  frottement 
des  liquides  contre  les  parois  des  vaisseaux  qui 
les  contiennent.  Linné  a  établi,  en  mémoire  de 
Bartsch ,  le  genre  Bartsia,  de  la  famille  des  rhi- 
nanthacées. 
Biographie  médicale. 

*BARCcco  (Giacomo),  peintre  de  l'école 
vénitienne ,  né  à  Brescia ,  vivait  dans  la  première 
moitié  du  dix-septième  siècle.  U  marcha  sur  les 
traces  de  Palma,  et,  comme  lui,  prodigua  les  tein- 
tes sombres  dans  ses  tableaux.  Un  grand  nombre 
de  ses  ouvrages  se  trouve  dans  les  églises  de 
Brescia  ;  les  principaux  sont  :  des  Mystères ,  à 
Saint-Dominique;  l'Enfer,  à  Sainte-Afi-a;  le 
Christ  allant  au  Calvaire,  à  la  Miséricorde. 
E.  B— N. 

Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Orlandi ,  Abecedario  Pit- 
torico.  —  Tico/.^i ,  Dizionario  de'  pittori.  —  Averoldi , 
Scelte  Pitture  di  Brescia. 

BARUCH,  fils  de  Néri,  de  la  tribu  de  Juda,  ser- 
vit, vers  606  av.  J.-C,  de  secrétaire  au  prophète 
Jérémie,  qu'il  ne  quitta  qu'après  sa  mort.  Ce  fut 
Baruch  qui,  sous  sa  dictée,  écrivit  ses  prophé- 
ties. Joakira,  roi  de  Juda,  eut  connaissance  de 
cette  collection  de  prophéties  :  il  en  lit  faire  la 
lecture  devant  lui,  et,  après  en  avoir  entendu 
quelques  passages,  il  prit  le  livre,  le  coupa  avec 
le  canif  du  secrétaire,  et  le  brûla  tout  entier  dans 
un  brasier  qui  était  devant  lui.  En  même  temps 
il  ordonna  d'arrêter  Baruch  et  Jérémie;  mais 
on  ne  les  trouva  pas.  Jérémie  fit  de  nouveau  •■ 
écrire  ses  inspirations  par  Baruch,  et  il  ajouta  de 
nouvelles  prophéties  aux  anciennes.  La  qua- 
trième année  de  Sédécias ,  Baruch  alla  à  Baby- 
lone  pour  y  porter  une  lettre  de  Jérémie,  dans  la- 
quelle le  prophète  prédisait  les  malheurs  qui  de- 
vaient arriver  à  cette  ville.  Jérémie  étant  mort 
en  Egypte ,  Baruch  se  retira  à  Babylone,  où  ih 
acheva  ses  jours.  Le  livre  qui  porte  le  nom  de 
Baruch  n'existe  qu'en  grec,  et  n'est  pas  canoni- 
que pour  les  Israélites.  Outre  la  version  des  Sep- 
tante ,  il  existe  de  Baruch  des  versions  en  syria- 
que et  en  arabe.  Le  livre  de  Baruch  est  reconnu 
pour  authentique  par  l'Église  catholique.  [Ejic. 
des  g.  du  m.] 

Baruch,  I,  1.  —  Jérémie,  XXXVI,  43.  -  lisser,  Annal. 
Fet.  Testam. 

BARUFFALDI  (Jérôme),  littérateur  et  poète 
italien,  né  à  Fer  rare  le  17  juillet  1675,  mort  le 
l^*"  avi'il  1753.  Il  fut  professeur  de  belles-lettres 
et  grand  vicaire  de  l'archevêché  de  Ravenne.  II 
avait  fondé  à  Ferrare  une  réunion  httéraire  qui 
devint  une  académie ,  sous  le  titre  de  la  Vigna. 
Depuis  sa  nomination  à  l'archiprêtrise  de  l'église 
collégiale  de  Cento,  il  partagea  son  séjour  entre 
Cento  et  Ferrare.  Il  écrivit  plus  de  cent  ouvrages, , 


653  BARUFALDI 

dont  Mazïuchelli  donne  la  liste.  Les  princi- 
paux' sont  :  Dissertatio  de  poetis  Ferrarien- 
sibiis;VeTrave,  1698,  in-4<',  et  dans  le  Thesaur. 
Antiquit.  ital.  de  Graevius  ;  —  Dissertatio  de 
prseficis  ad  illustrationem  urnœ  sepulchralis 
Fl.  Quartillse  prœficee,  etc.;  Ferrare,  1713, 
in-8°  ;  —  Studiorum  EpJiemerkles  almee  Fer- 
rariensis  universitatis  ejusque  collegiorum  ; 
6  petits  vol.  in-12,  Ferrare,  depuis  1725  jus- 
qu'en 1730;  —  Délia  Storia  di  Ferrara  lib. 
IX,  etc.; Ferrare,  il()ù,m-V' ;—  Letteradifen- 
siva  di  messer  Antonio  Tibaldeodi  Ferrara  al 
sig.  dottore  Lod.  —  Ant.  Muratori  daModena; 
1709;  _  Rime  scelle  de  poeti  Ferraresi  anti- 
chi  e  modei-ni,  etc.  ;  Ferrare,  1 7 1 3,  in-8°; — /a  Ta- 
baccheide,  ditirambo,  colle  annotazioni;  etc., 
Ferrare,  1714,  in-4°;  —  il  Grillo,  poëme  en  dix 
chants  ;  Vérone,  1738,  in-8°;  —  il  Canapajo, 
lib.  y/J/;  Bologne,  1741  ,in-4°  :  poëme  sur  la  cul- 
ture du  chanvre,  l'un  des  meilleurs  poëmes  di- 
dactiques italiens  ;  —  i  Baccanali ,  poëmes  di- 
thyrambiques ,  moins  considérables  que  la  Ta- 
baccheide;  Venise,  1722,  m-il  ;  —  Clizia , 
scena  pastorale,  cantata  in  musica  nel  teatro 
Scroffa;  Ferrare,  1716,  in-4°;  —  Ezzelino,  tra- 
gedia  in  versi  sciolti  ;Yemse,  1721,  in-8°;  cor- 
rigée et  améliorée ,  Ferrare ,  1722,  1726  et  1727, 
in-8°  ;  —  Giocasta  la  giovine,  tragedia  di  scena 
mutabile,  etc.,  avec  un  discours  sur  les  chan- 
gements de  scène  ;  Faenza,  1725,  in-S"  ;  Venise, 
1727,  in-8°;  —  la  Deifobe,  tragedia;  Paris, 
1727,  in-8°  ;  —  il  Sacrifizio  d'Abele,  rappresen- 
tazione  sacra;  Bologne,  1739,  in-8". 

p.  Burraannus,  in  prœfatione  ad  Th.es.  liai.,  iom. 
IX,  part.  VI,  p.  17.  —  Mazzuchelli,  Svrittari  d'Italia, 
vol'.  II,  part.  I,  p.  483. 

BARCFFALDi  {Jérôme),  bibhographe  ita- 
Uen,  neveu  du  précédent,  naquit  le  15  janvier 
1740  à  Ferrare,  et  mourut  au  mois  de  février 
1817.11  entra  dans  l'ordi-edes  Jésuites,  et,  après 
la  suppression  de  cet  ordie,  il  fut  nommé  ins- 
pecteur des  études  dans  le  Ferrarois.  On  a  de 
lui:  Saggio  délia  tipografia  Ferrarese;  Fer- 
rare, 1777,  in-8"  :  catalogue  des  ouvrages  im- 
primés dans  cette  ville,  de  1471  à  1500;  —  Com- 
mentario  storico  délia  biblioteca  Ferrarese; 
ibid.,  1782,in-8°;  — Fito  di  Claudio  Tedeschi; 
ibid.,  1784,  in-8°;  —  Notizie  délie  Accademie 
letterarie  Ferraresi  ;  ibid.,  1787,  in-8°;  —  Ca- 
talogo  di  latte  V  edizioni  delV  Orlando  Fu- 
rioso;  ibid.,  1787,  in-8'';  —  Vita  di  Lodov. 
Ariosto;  ibid.,  1807,  in-4"  :  c'est  la  meilleure 
biographie  d'Arioste  ;  —  Continuazione  délie 
memorie  istoriche  de'  letterati  Ferraresi;  ibid. , 
1811,  ïa-i°  {voy.  Barotti);  quelques  articles 
insérés  dans  les  Opusculi  Ferraresi. 

Ti'psLldo,  Biographia  degli  Italiani,  etc. 
BARCTEL  {Grégoire  de),  poëte  languedocien, 
né  vers  1620  à  Villefranche  de  Lauraguais,  mort 
vers  la  fin  du  dix-septième  siècle.  Il  remporta, 
en  1651,  le  premier  prix  à  l'Académie  des  Jeux 
Floraux  de  Toulouse,  sur  le  jeu  du  lansquenet, 
poëme  qu'il  publia,  avec  ses  premiers  essais  de 


BARYE 


654 


poésie,  sous  le  :  titi'e  le  Triomphe  de  l'Églan- 
fine;  Toulouse,  1 65 1 ,  in^". 
Biographie  Toulousaine. 

BAnvrui.  {Thomas-Bernard,  le  P.  ),  pvcài- 
cateur,  né  à  Toulouse  en  1720 ,  mort  à  la  Char- 
treuse de  Saix  en  1792.  11  entra  dans  l'ordre  de 
Saint- Dominique,  et  se  distingua  par  son  talent 
de  prédication.  On;a  de  lui  :  Sermons,  panégy- 
riques et  discours; Toulouse,  1788,  3  vol.  in-12. 
Biographie  Toulousaine. 

BARWiCR  {Pierre),  médecin  anglais,  né 
vers  l'an  1619  à  Wetlierstack,  dans  le  West- 
moreland,  mort  à  Londres  en  1705.  Il  étudia  à 
l'université  de  Cambridge ,  et  fut  médecin  ordi- 
naire de  Charles  H.  On  a  de  lui  :  Défense  de  la 
découverte  de  la  circulation  du  sang  par 
Hervey  ;  —  Vie  de  Jean  Barwiclî,  son  frère, 
écrite  en  latin;  1721,  iû-8°.  On  attribue  aussi  à 
Barwick  im  livre  intitulé  De  iis  qtise  medico- 
rum  animos  exagitant;  Londres,  1671,  in-4''. 

Biographie  médicale. 

*BAEV  {Henri),  graveui- flamand,  né  vers 
1625,  mort  vers  la  fia  du  dix-septième  siècle. 
Ses  estampes  sont  remarquables  par  la  pureté 
du  burin.  On  estime  les  suivantes  :  une  Vieille 
qui  jette  de  Peau  par  une  fenêtre ,  d'après 
P.  Mieris;  —  une  Jeu7ie  Personne  endormie, 
ayant  derrière  elle  xm  jeune  homme;  —  un 
Mendiant  et  un  Faiseur  de  balais,  d'après  le 
même  ; — l'Été  et  l'Automne,  tableau  allégorique 
copié  sur  Van-Dyck  ;  —  un  Mériage  rustiqïie, 
d'après  PieiTeVau-Âersan  ;  —  les  portraits  d'Hu- 
gues Grotius,  de  Corneille  Kettel,  de  Michel 
Rutjter,  de  l'amiral  Vhigh,  de  Tromp,  de  Ja- 
cob Bâcher ,  etc.  Elles  sont,  pour-  la  plupart, 
marquées  des  initiales  H.  B. 

Descainp,  Vie  des  Peintres,  etc. 

*  BARYE  {Antoine- Louis),  statuaire  et  gra- 
veur, né  à  Paris  en  1796,  fut  élève  de  Bosio  et 
de  Gros.  Il  apprit  tout  à  la  fois  à  manier  avec 
art  le  ciseau,  le  pinceau  et  le  burin.  En  1819, 
il  obtint  une  médaille  d'argent  au  concours  de 
gravure,  et,  l'année  suivante,  le  deuxième  grand 
prix  de  sculpture,  dont  le  sujet  était  la  Malédic- 
tion de  Caïn.  11  exposa,  en  1827,  plusieurs 
bustes  et  médaillons;  en  1831,  un  Saint  Sébas- 
tien et  le  groupe  du  Tigre  et  du  crocodile,  dont 
le  succès  éclatant  détermina  la  spécialité  de  son  ta- 
lent, incertaine  jusqu'alors ,  et  lui  valut  une  mé- 
daille de  deuxième  classe;  en  1833  et  1834,  un 
groupe  représentant  Charles  VI  au  moment  où 
une  vision  lui  apparut,  dans  la  forêt  du  Mans , 
œuvre  que  la  princesse  Marie  acheva  sur  sa  com- 
position; un  buste  du  duc  d'Orléans,  un  Cava- 
lier du  quinzième  siècle,  et  plusieurs  animaux 
parmi  lesquels  on  remarque  le  Lion  saisissant 
un  serpent  dans  ses  griffes,  que  l'on  admire 
aujourd'hui  dans  le  jardin  des  Tuileries,  à  l'en- 
trée de  la  terrasse  du  bord  de  l'eau. 

On  lui  doit  aussi  ce  charmant  groupe  de 
Jeunes  owrs  jouant  ensemble,  dontles  marchands 
de  bronze  vendent  si  cher  les  réductions,  aussi 


655 

délicates  que  gracieuses,  et  les  neuf  groupes  de 
merveilleuses  figurines  représentant  une  chasse, 
dont  il  couronna  un  surtout  de  table  commandé 
par  le  duc  d'Orléans.  M.  Barye  resta  plusieurs 
années  sans  rien  exposer.  En  1850  enfin  il  a 
fourni,  pour  son  contingent  au  salon,  deux 
groupes,  un  Centaureeiwi  Lapithe,  commandés 
par  le  ministre  de  l'intérieur,  et  le  modèle  en 
plâtre  d'un  Jdguar  dévorant  un  lièvre,  dont  le 
bronze  a  eu  les  honneurs  de  l'Exposition 
de  1852.  J.-F.  Destigny  (de  Caen). 

BARYPHOims.  Voyez  Grobstimm. 

BARZENA(le  -pkxQ  Alphonse),  jésuite,  sur- 
nommé V Apôtre  du  Pérou ,  né  en  1528  à  Cor- 
doue,  mort  à  Cusco  en  janvier  1598.  H  fut  dis- 
ciple de  Jean  d'Avila,  et  passa  au  Pérou.  H  ap- 
prit les  langues  du  Tucuman  et  du  Paraguay, 
et  consacra  sa  vie  à  l'instruction  des  indi- 
gènes. Outre  des  catéchismes  et  quelques  opus- 
cules ascétiques,  on  lui  doit  :  Lexica  et  prse- 
cepta  grammatica ,  item  liber  confessionis 
etprecum,in  quinque  Indorum  linguis,  qua- 
rum  usus  per  Américain  Australem,  nempe 
Puquinica,  Tenocotica,  Catamareana,  Gua- 
ranica,  Natixana,  sive  Moguazana;  Limai, 
1590,  in-fol.;  livre  très-rare,  qui  passa  pour  le 
premier  qui  ait  été  imprimé  au  Pérou  (1). 

Sotvel,  Biblioth.  Societ.  Jesu. 

BARZiNi  (  François  ),  astrologue  florentin  :  on 
a  de  lui  :  il  Sitppuiario  délie  stelle  por  l'anno 
1667,  a^giuntovi  la  d\fesa  delV  astrologia; 
Venise,  1667,  iI^4<';  —  la  Nascita,  vita  ed 
accidenti  occorsi  dl  capitano  Tiberio  Squi- 
letti;  Venise,  1677. 
Hazzuchelli,  Serittori  d'italia. 

BABZizio.  Voyez  Gasperini. 

BARZONi  (  Fic^oî'),  publiciste  italien,  né  a 
Lonato,  dans  l'État  de  Venise,  en  1768;  mort  à 
Naples  en  1829.  Il  étudia  à  Brescia,  et  se  mon- 
tra pendant  toute  sa  vie  hostile  à  la  révolution 
française ,  et  particulièrement  à  Napoléon.  Parmi 
ses  écrits,  on  remarque  :  les  Romains  en 
Grèce;  1797,  broch.  in-8°  :  Napoléon  fit  saisir 
cette  brochure,  et  l'auteur  fut  obligé  de  se  tenir 
caché;  —  le  Solitaire  des  Alpes;  1794;  — 
la  République  française  ;  Venise,  1799,  in-S"; 
—  Revoluzioni  délia  republica  Veneta  del 
signore  Vittorio  Barzoni,  autore  de'  Romani 
in  Grecia;  vol.  in-8°,  Philadelphie  (Milan), 
31  mai  1800;  2'  édit.,  1814,  Milan;  —  Motifs 
de  la  rupture  du  traité  d'Amiens  ;  vol.  in- 
12,  Malte,  1804;  2*  édition,  Malte,  en  1811; 
et  3*  en  1815,  à  Milan;  —  Descrizioni,  n°  14, 
presso  Baret,  a  Milano  ;  ouvrage  curieux,  qui 
renferme  un  tableau  très-pittoresque  des  Apen- 
nins, une  description  de  plusieurs  statues  de 
Canova,  les  honneurs  des  prisons  de  Venise, 
et  la  peste  qui  ravageait  Malte  en  juillet  1813. 

William  Tliompson,  Life  and  Tf^ritinqs  of  '  Kict. 
Barzoni,  Lond.  1831. 

(1)  La  Bibliothèque  Impériale  possède  un  Focabulario 
Imprimé  à  Los  Reyes  en  1686.  R. 


BARYE  —  BASAH  656 

BAS.  Voyez  Leba&. 

*  BAS  ou  BASSE,  nom  de  deux  graveurs  : 
Martin,  graveur  hollandais,  vivait  vers  1600. 
On  reconnaît  à  sa  manière  qu'il  était  élève  de 
Wierixe.  D  a  laissé  des  portraits  remarquables , 
entre  autrescelui  de  Philippe  Gening,  jésuite,  qui 
figure  en  tête  de  ses  Mémoires ,  à  la  date  de 
1591.  Le  portrait  de  Philippe  Bosqueri  est  si- 
gné Mart.  Basse.  Martin  a  encore  gravé,  sous 
la  date  de  1622,  ymSaint  Pierre  et  saint  Paul 
pour  un  petit  frontispice. 

William,  autre  graveur  qui  n'a  laissé  qu'une 
Vierge  avec  l'enfant  Jésus  et  saint  Jean, 
gravés  en  ovales,  et  signés  W.  Basse.  On  lui 
attribue  encore  un  paysage  gravé  à  l'eau-forte, 
dans  lequel  on  voit  des  satyres. 

Strutt,  Dictionarg  of  Fiigravers.  —  Bryan,  Dictio- 
nary,  etc.  —  Heinecken,  Dict.  des  Artistes. .— Nagler, 
Neues  AUgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

BASACOMATRius  (Borromée),  théologien 
français  ou  italien ,  de  l'ordre  de  Saint-Domi- 
nique, vivait  dans  la  première  moitié  du  qua- 
torzième siècle.  On  a  de  lui  :  Tractatus  de 
philosophia  et  philosophis. 

Echard,  Scriptores  ordinis  Dominicanorum. 

*  BASA  DONNA  (Jean),  poète  italien,  vivait  à 
Venise  vers  1540.11  était  jurisconsulte  et  membre 
du  sénat.  La  république  de  Venise  l'envoya  en 
ambassade  auprès  du  pape  Paul  Dl.  On  a  de 
lui  des  dialogues  latins;  Venise,  1518. 

Mazzachelli,  Serittori  d'italia. 

*BASAÏTi  (Marco),  peintre  de  l'école  véni- 
tienne, vivait  au  commencement  du  seizième  siè- 
cle. Né  de  parents  grecs  dans  le  Frioul,  il  passa 
à  Venise  la  plus  grande  partie  de  sa  vie;  aussi 
ne  connaît-on  de  lui  à  Friuli  qu'une  Descente  de 
croix,  à  l'abbaye  de  Sesto.  En  revanche,  ses 
ouvrages  sont  nombreux  à  Padoue  et  à  Ve- 
nise ,  où  l'on  admire  surtout  la  Prière  au  Jar- 
din, tableau  peint  en  1518,  fort  endommagé  au- 
jourd'hui, et  la  Vocation  de  saint  Pierre,  qui 
passe  pour  son  chef-d'œuvre,  et  dont  une  répé- 
tition sur  bois  existe  dans  la  galerie  impériale 
de  Vienne.  N'oublions  pas  la  belle  Assomption 
qui  se  voit  à  Saint-Pierre  et  Saint-Paul  de  Mu- 
rano.  Basaïti  fut  un  des  rivaux  les  plus  redou- 
tables de  Giovanni  Bellini.  Ses  figures  ont  une 
beauté,  une  élégance  que  l'on  trouverait  diffici- 
lement dans  les  autres  ouvrages  de  cette  époque 
de  l'école  vénitienne  ;  son  coloris  est  agréable, 
mais  faible.  E.  B — n. 

Zanetti,  délia  Pittura  Feneziana.  —  Vasarl,  P^ite  de' 
Pittori.  —  Lanzi,  Storia  Pittorica.  —  Orlandi,  Abece- 
dario  Pittorico.  —  Tlcozzi ,  Dizionario  de'  Pittori.  — 
Baldinuccl,  Notizie  dei  Professori. 

BASAN  OU  BAZAN  {Pierrc-François),  graveur 
et  marchand  d'objets  d'art ,  né  à  Paris  le  23 
octobre  1723,  mort  le  12  janvier  1797. Élève  de 
Fessardet  de  Daullé,  il  étudia  le  dessin  et  la  gra- 
vure, qu'il  laissa  ensuite  pour  se  livrer  au  com- 
merce. Tout  en  formant  en  France  et  à  l'étranger 
un  grand  nombre  d'amateurs,  il  grava  lui-même 
plusieurs  sujets,  dont  quelques-uns  se  trouvent 


657 


BASAN  --  BASCHl 


658 


au  musée  de  Dresde  et  dans  la  galerie  du  comte 
de  Briihl.  Parmi  les  œuvres  qui  portent  son 
nom,  on  remarque  :  Antiope,  d'après  le  Corrége, 
gravé  sous  la  direction  de  Basan;  —  un  Ecce 
Homo,  d'après  le  Caravagge  (galerie  du  comte 
de  Briihl)  ;  —  Saint  Maurice,  d'après  Gior- 
dano ,  même  galerie  ;  —  Bacchus  et  Ariane , 
d'après  le  même  (musée  de  Dresde)  ;  —  le  Sau- 
veur rompant  le  pain ,  d'après  Dolce  (  même 
musée);  —  les  Joueurs  de  cartes,  d'après  Te- 
niers;  —  la  Lecture  diabolique,  d'après  le 
même  ;  —  le  Bourgmestre  Six,  d'après  Rem- 
brandt :  l'ensemble  des  œuvres  signées  Ba- 
san ou  Bazan  comprend  quatre  cent  cinquante 
pièces.  Enfin,  on  a  de  lui  un  ouvrage  intitulé 
Dictionnaire  des  graveurs  anciens  et  moder- 
nes, le  meilleur  qui  ait  encore  été  publié;  1767, 
3vol.  in-12;  1789,  2  vol.  in-8°  ;  et  1809,  avec  une 
Notice  sur  l'art  de  la  gravure ,  par  Choffard , 
avec  la  vie  de  l'auteur. 

Nagler,  Neues  AUgemeines  Kiinstler-Lexicon.  —  Ch. 
Le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur,  etc. 

"^BASANiER  {Martin),  mathématicien  et 
musicien,  vivait  à  Paris  vers  1584.  On  a  de  lui  : 
Plusieurs  beaux  secrets  touchant  la  théorique 
et  pratique  de  la  m/usique.Ctt  ouvrage  est  ex- 
trêmement rare. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

bjlscapé  ( Charles),  abréviation  de  Basilica 
Sancti-Petri ,  savant  prélat  italien ,  né  en  1550 
à  Milan ,  mort  à  Novarre  le  6  octobre  1615.  Il 
étudia  d'abord  le  droit,  embrassa  ensuite  l'état 
ecclésiastique,  et  prit  l'habit  des  clercs  réguliers 
de  Saint-Paul.  Honoré  de  la  confiance  du  pape 
Paul  V,  il  fut  chargé  d'une  mission  à  Madrid,  et 
obtint  à  son  retour  l'évêché  de  Novarre.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  De  Metropoli  Me- 
diolanensi;  Milan,  1575,  1596,  1598,  in-S",  et 
1628,  in-fol.  ;  —  De  regulari  disciplina  Mo- 
mimenta  Patrum  ;Milan,  1588;  —  De  vita  et 
rébus  gestis  Caroli,  card.  archiep.  Mediol.  ; 
Ingolstadt,  1592,  in  4";  Brescia,  1602,  in-4°;  — 
Novarria,  seu  de  Ecclesia  Novarriensi  libri 
dMo;  Novarre,  1612,  in-4°. 

h.rse.\\a.W,  Bibliotheca  scriptor.  Mediolan.,  t.  I,  p.  124, 
et  t.  H,  p.  1027  ;  et  Mazzucbelli ,  Scrittori  d' Italia,  t.  11, 
p.  612. 

*BASCAPÉ  {Jérôme),  jurisconsulte  italien, 
mort  en  1641.  Il  fut  successivement  patrice  de 
Milan,  sénateur  et  podestat  de  Crémone.  On  a  de 
lui  :  Consilium  in  Controversia  Jurisdictio- 
nali  cum  ecclesiasticis  ;  Milan,  1599,  in-fol.  ; 
—  Discursus  Jurisdictionalis  pro  Detentione 
Presbyteri  ejecti  areligione;  ibid.,  1610,  etc. 

MazzuchelU,  Scrittori  d'Italia. 

*BAscARiNi  (  Jean  ),  médecin,  astronome  et 
poète  italien,  né  à  Florence  au  commencement 
du  dix-septième  siècle,  mort  le  22  mars  1673.  D 
obtint  une  chaire  de  médecine  et  de  philosophie 
à  l'université  de  sa  ville  natale.  On  a  de  lui  : 
Dispensationum  medico  —  moralium  Cano- 
nes  XII;  Ferrare,  1661-1673;  Mantoue,  1718, 
in>4°,  avec  des  notes  de  Benetti  ;  —  Piee  stir- 


pis  Procerum  Elogia  historica  ;  —  Discorso 
sopra  la  Cometa  Barbata,  comparsa  nel  sols^ 
tizio  iemale  del  1654. 

Kestner,  Med.  Gelehrten-Lexicon. 
*  BASCETTi  (  Clément  ) ,  théologien ,  né  à 
Monastica,  vivait  vers  1680.  Il  était  frère  mi- 
neur et  prêcheur.  On  a  de  lui  :  Viridiarium 
theologicum,  etc.;  Vicence,  1688,  4  vol.  in-12; 
—  Giardinetto  di  verità,  etc.;  1693,  in-4°. 

MazzuchelU,  Scrittori  d'Italia. 

*BASÇH  (Sigism/>nd)',  professeur  de  philo- 
sophie ,  né  à  JuUusburg  (  Silésie  )  le  3  septem- 
bre 1700  ,  mort  le  2  avril  1771.  11  fut  successi- 
vement co-inspecteur  à  Christianstadt  en  1730, 
archidiacre,  memlire  du  consistoire,  premier 
prédicateur  de  la  cour  et  surintendant  général  à 
Hildbourghausen  en  1732  ;  puis  il  occupa  les 
mêmes  places  à  Weimar  en  1756,  où  il  fut 
aussi  inspecteur  du  gymnase.  On  a  de  lui  un 
livre  de  Chorals,  et  la  Pré/ace  d'un  livre  inti- 
tulé Von  der  Sprache  des  Hei'zens  im  Singen 
(le  Langage  du  chœur  dans  le  chant),  1754. 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BASCH  (Simon),  philosophe  et  astronome 
allemand,  né  à  Herraanstadt,  vivait  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Dissertatio  philosophica  de  materia 
prima  peripatetica  adversu^  Ildefonsium  de 
Pennafiel;  —  Astronomica  de  Stellis  error 
ticis  extr aor dinar iis ,  seu  Cometis  ;  Witten- 
berg,  1659,  in-4°;  — De  acerbis  Transylvanise 
vicissitudinibus  ;  resté  manuscrit. 

Horanyi,  Memoria  Hungarorum.  —  Benke,  Transyl- 
vania. 

"•BASCHENis  (Evarista),  peintre  de  l'école 
vénitienne,  né  à  Bergame  en  1617,  mort  en 
1677.  Baschenis,  quoique  prêtre,  s'adonna  à  la 
peinture  ;  on  ignore  sous  quel  maître  ;  du  reste , 
il  peut  être  regardé  comme  le  créateur  de  son 
genre.  Il  peignait  des  trophées  d'instruments  et 
des  cahiers  de  musique,  mêlés  d'éeritoires  et  au- 
tres objets  ,  avec  une  vérité  dont  personne  n'a 
approché  depuis  ;  il  savait  rendre  jusqu'à  la  pous- 
sière qu'il  supposait  couvrir  ses  compositions. 
Les  petits  tableaux  de  cet  artiste  sont  encore 
fort  recherchés  aujourd'hui.  E.  B — N. 

Zanetti ,  Délia  Pittura  veneziana.  —  Tazzl,  Vite  de 
Pittori,  Scnltori  ed  Architetti  Bergamaschi.  —  Lanzl, 
Storia  Pittorica. 

*BAscHENOw  (  WassUi),  ai'chitecte  russe, 
né  au  commencement  du  dix-huitième  siècle  , 
mort  en  1798.  Il  était  élève  de  l'Académie  de 
Moscou,  qui  le  fit  voyager  en  pays  étranger.  A 
son  retour,  en  1765,  il  fut  nommé  académicien. 
Il  projeta  un  plan  pour  la  reconstiuction  du  pa- 
lais Kremli  à  Moscou.  Il  a  aussi  bâti  le  palais  de 
Zarizin,  dans  le  goût  gothique;  mais  ce  palais 
fut  démoli  bientôt  après,  par  les  ordres  de  l'im- 
pératrice Catherine  Ê.  Sous  le  règne  de  Paul  T'', 
il  fut  nommé  vice-président  de  l'Académie  des 
Arts. 

Eneyclop.  Russe. 

BASCHl  (Mathieu),  visionnaire,  né  dans  le 
duché  d'Urbin  (Italie)  vers  la  fin  du  quinzième 


659 


BASCHI  —  BASEDOW 


660 


siècle,  mort  à  Venise  en  1552.  Il  entra  comme 
frère  mineur  au  couvent  de  Montefalconi,  où 
une  sorte  de  folie  religieuse  s'empara  de  lui. 
Une  nuit ,  il  rêve  qu'un  spectre  couvert  d'un 
habit  singulier  lui  recommande  de  se  vêtir  de 
la  même  manière.  Baschi  part  immédiatement 
pour  Rome,  paraît  avec  son  bizarre  accoutre- 
ment devant  Clément  VII,  qui  croit  voir  un  fan- 
tôme, et  lui  demande  ce  qu'il  veut.  «■  Saint-père, 
répond  Mathieu,  je  suis  un  frère  mineur,  enfant 
de  Saint-François.  Je  veux  observer  la  règle  de 
mon  sèraphique  père,  comme  il  l'observait  lui- 
même.  Il  est  démontré  que  ce  grand  saint  ne 
portait  qu'un  habit  grossier,  avec  un  capuchon 
pointu,  sans  scapulaire ,  comme  vous  me  voyez.  « 
Le  saint-père  hésita  d'abord;  mais,  après  quel- 
ques difficultés,  il  approuva,  sur  la  foi  de  la 
vision  et  du  visionnaire ,  la  réfoiTue  du  cos- 
tume des  franciscains  (1528).  Cette  réfomie  sus- 
cita contre  Mathieu  une  foule  d'ennemis ,  dans 
l'ordre  même.  La  plupart  refusèrent  de  s'y  sou- 
mettre. Les  frères  mineurs  mirent  tout  en  œu^TC 
pour  l'annuler,  et  parvinrent  à  faire  mettre  mo- 
mentanément frère  Mathieu  en  prison.  Le  nouveau 
costiune  consistait  en  une  robe  assez  ample ,  en 
grosse  étoffe  de  laine  marron  clair,  serrée  à  la  cein- 
ture par  une  corde  ;  par-dessus,  un  petit  manteau 
de  même  étoffe,  auquel  s'adaptait  un  immense 
capuchon.  C'est  ce  capuchon  qui,  depuis,  a  fait 
donner  le  nom  de  capucins  aux  religieux  qui 
l'ont  porté,  et  dont  Mathieu  Baschi  fut  le  pre- 
mier général. 

Marc  de  Lisbonne,  Hist.  scraphita.  —  Baverius,  ^)i- 
nal.  Capucinorum. 

BASCHI.   Voy.  AUBAIS. 

*BASCHiERA  {Nicolas  DE ),  coloncl  et  artiste 
romain ,  qui  a  dessiné  le  superbe  fronton  en  mar- 
bre de  Saint-Pierre  à  Mantoue.  Il  est  mort  vers 
1760. 

Nagler,  JVeues  Mlgemeines  Kûnstler-I.exicon. 

*BASCiACOMARi  (j&oîTowirfe),savant  italien, 
né  à  Bologne  d'une  famille  noble ,  vers  le  com- 
mencement du  quatorzième  siècle.  Il  était  de 
l'ordre  des  Dominicains,  et  docteur  de  droit  ca- 
uon  et  de  di'oit  civil.  On  a  de  lui  :  Commentaria 
in  Aristotelis  Logicam  ;  —  In  nniversam  Aris- 
totelis  naturalem  philosophiam ;  —  In  nni- 
versam moralem  philosophiam  Aristotelis; 
—  De  sectis  et  moribus  Gentilium.  Mazzu- 
cheUi  n'indique  ni  la  date  ni  le  lieu  de  la  publica- 
tion de  ces  ouvrages. 

MazzQCheUl ,  Scrittori  d'Italia. 

BAscHiLOW  OU BASHiLOF  ( Semen),  savant 
russe,  né  en  1740  à  Moscou ,  mort  en  1770.  Après 
d'excellentes  études  il  devint  professeur  de  ma- 
thématiques au  séminaire  de  Troitzki.  H  fut  suc- 
cessivement traducteur  de  l'Académie  des  sciences 
à  Saint-Çétersbourg  et  secrétaire  du  sénat.  Une 
maladie  de  consomption  l'enleva  fort  jeune  à  la 
science  et  aux  lettres.  On  a  de  lui  :  Édition  cri- 
tique des  premiers  chroniqueurs  russes,  2  vol. 
1767,  in-8°;—  Dialogues  des  animaux,  1768; 


—  traduction  du  Candide  do  Voltaire,  1769;  — 
divers  articles  dans  l'Encyclopédie  Méthodi- 
que; —  des  pièces  satiriques,  et  des  lettres 
latines  à  Schlôzer. 

Rose,  New-Biographical  Dictionary. 

*BASCO  (Godislas),  lùstorien  polonais,  mort 
en  1273.  Il  fut  trésorier  de  Boguphale  H,  évêque 
de  Poseu,  et  laissa  :  Continuation  de  l'ouvrage 
intitulé  Chronicon  Lechitarum  et  Polonorum, 
1253-1271.  On  trouve  cette  continuation  dans 
lesScriptores  Silesix  de  Sommerberg,  t.  H;  elle 
a  été  aussi  publiée  à  part  par  Zaluski  ;  Varsovie, 
1752,  in-4''. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicm. 

BASEDOW  {Jean-Bernard),  célèbre  péda- 
gogue ,  connu  aussi  sous  le  nom  de  Bernard  de 
Nordalhingen,  qu'il  substitua  en  plusieurs  oc- 
casions à  son  véritable  nom,  naquit  le  8  se|K 
tembre  1723  à  Hambourg,  où  son  père  était 
perruquier,  et  mourut  à  Magdebourg  le  25  juillet 
1790.  11  fréquenta  d'abord  \e  Johanneum  de  sa 
'sille  natale,  étudia  ensuite  la  philosophie  et  la 
théologie  à  l'université  de  Leipzig,  et  accepta 
plus  tard  une  place  de  précepteur  dans  le  Hols- 
tein.  En  1753  il  devint  professeur  de  morale  et  i 
de  belles-lettres  à  l'Académie  de  Soroë  (  Danç-. 
mark),  et  en  1761  il  passa,  en  la  môme  qua- 
lité, au  gymnase  d'Altona.  Là  il  publia  quckjues  • 
ouvrages  théologiques  qui  furent  mis  à  l'index  > 
comme  hétérodoxes.  L'apparition  de  VÉmile, 
de  Rousseau  (  1702  ),  lui  suggéral'idée  de  se  faire 
le  réformateur  de  l'éducation ,  et  de  mettre  en 
pratique  les  méthodes  proposées  par  Jean-Jac- 
ques et  par  Coménius ,  auteur  pour  lequel  il  avait  i 
une  grande  estime.  Pour  exécuter  un  pareil  pro- 
jet, Basedow  ne  manqua  ni  d'habileté  ni  d'éner- 
gie, et  les  circonstances  ne  lui  furent  point  défa- 
vorables. Une  somme  de  15,000  thalers  (environ  < 
56,000  francs)  qu'il  obtint,  à  titre  de  secours,  de 
plusieurs  souverams  et  particuliers  en  Allemagne, 
suffirent  pour  couvrir  les  frais  de  publication  de 
son  Ouvrage  élémentaire  (Elementar-Werk) 
qui  parut  en  1774,  3  vol.  in-4'',  Altona ,  souvent 
réimprimé.  Cet  ouvrage,  que  Basedow  fit  an- 
noncer par  de  pompeux  prospectus,  était  une 
espèce  d'Or&is^îc^Ms,  composé  de  cent  planches 
gravées  par  le  célèbre  Chodowiecky,  et  accom- 
pagné d'un  texte  explicatif  en  langues  allemande, 
française  et  latine.  11  était  destiné  à  procurer  à 
la  jeunesse,  tout  en  l'amusant,  la  connaissance 
d'ime  foule  de  choses  du  monde  réel ,  propres  à 
faire  naîti-e  des  sentiments  cosmopolites,  c'est- 
à-dire  contraires  à  toute  nationalité  étroite  et 
exclusive,  sentiments  dont  le  développement 
constituait  le  but  spécial  de  sa  méthode. 

Dès  1771,  Basedow  avait  été  appelé  auprès  du 
prince  François-Frédéric-Léopold  d'Anhalt-Des- 
sau ,  qui  méditait  une  réforme  dans  l'instruction 
publique;  et  en  1774  Basedow  ouvrit,  àDessau, 
le  Philanthropinum,  la  première  école  où  sa. 
méthode  ait  été  appliquée,  et  qui  devint,  pouri 
ainsi  dire,  le  modèle  de  toutes  celles  qui  l'adop-i 


661  BASEDOW  - 

tèrent  dans  la  suite.  Cependant  Basedow  tint 
moins  qu'il  n'avait  promis.  Son  esprit  inquiet,  et 
toujours  occupé  de  plans  immenses  et  en  partie 
chimériques;  son  caractère  dur  et  impérieux, 
qui  choquait  tous  ceux  avec  qui  il  avait  des 
rapports,  s'opposaient  à  ce  qu'il  restât  longtemps 
attaché  à  son  établissement.  Après  maintes  al- 
tercations avec  ses  collaborateurs,  et  particulière- 
ment avec  Wdke,  il  quitta  le  Philanthropinum 
en  1778.  Mais  son  zèle  pour  la  propagation  de 
ses  doctrines  ne  se  ralentit  pas  ;  il  continuait  les 
développer  dans  un  grand  nombre  d'écrits  péda- 
gogiques et  philosophiques,  qui  se  distinguent 
moins  par  la  profondeur  que  par  une  certaine 
recherche  de  popularité.  Depuis  sa  sortie  du 
Philanthropinum,  Basedow  séjourna  tour  à  tour 
dans  les  principales  villes  d'Allemagne,  et  se 
fixa  enfin  à  Magdeboui'g,  où  il  mourut  âgé  d'en- 
viron soixante-sept  ans.  L'influence  morale  que 
Basedow  exerça  sur  son  époque  fut  très-consi- 
dérable, et  l'on  peut  dire  que  l'enseignement  pri- 
maire en  Allemagne  reçut  par  ses  soins  une 
puissante  et  salutaire  impulsion.  Si  les  érudits  de 
profession  se  sont  crus  en  droit  de  lui  reprocher 
des  exagérations,  des  erreurs,  des  puérilités , et 
surtout  une  certaine  indifférence  pour  les  litté- 
ratures classiques  (  qui  provenait  sans  doute  de 
ce  qu'il  ne  les  avait  pas  assez  approfondies),  per- 
sonne ne  lui  contestera  le  don  d'une  éloquence 
mâle,  entraînante,  par  laquelle  il  sut  répandre 
d'excellentes  idées ,  inspirer  à  ses  contemporains 
un  vif  intérêt  pour  l'éducation  de  la  jeunesse,  et 
appeler  l'attention  du  gouvernement  sur  diffé- 
rentes écoles  où  sa  méthode  fut  suivie.  La  liste 
complète  des  ouvrages  de  Basedow  se  trouve 
dans  l'Allemagne  littéraire,  deMeusel,  t.  P% 
p.  189-195.  [Enc.desg.  dw  m.,  avecaddit.] 

J.-Ch.  Meyer,  f^ie,  caractère  et  écrits  de  Basedow, 
2  vol.  in-8°;  Hambourg,  1791  et  1792  (en  allemand).  — 
Thlerbach,  Prolusio  de  rébus  Joh.-Bern.  Basedovii; 
Lubeck.,  1775,  in-4°.  —  Ruthmann,  Beitràge  zur  Lebens- 
geschichte  Joh.-Bern.  Basedow' s;  Magdeb.,  1791,  in-S». 

*  BASEGGio  (  Lorenzo),  né  à  Venise ,  a  com- 
posé la  musique  de  Equivoci  rfeZ  caso  ;  Venise, 
1712,  et  Laomedonte;  Venise,  1715. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BASELius  OU  VAN-BASLE  {Jacques  ),  théo- 
logien et  historien  hollandais,  né  en  1530,  mort 
à  Berg-op-Zoom  en  1598.  Il  prêcha  à  Flessingue 
et  à  Berg-op-Zoom,  et  laissa  une  Relation  du 
siège  de  cette  ville  en  1588,  imprimée  en  1603, 
in-4". 

Kœnig,  Bibliotkeea  vêtus  et  nova. 

BASBLius  (Jacques),  théologien  hollandais, 
petit-fils  du  précédent,  natif  de  Leyde,  vivait 
dans  la  première  moitié  du  dix-septième  siècle. 
D  fut  pasteur  à  Kerkwerven,  et  s'adonna  à  l'his- 
toire civile  et  ecclésiastique.  On  a  de  lui  :  Sul- 
pitius  Belgicus,  sive  Historia  religionis  ins- 
tauratie,  corruptas  et  reformatée  in  Belgio  et 
a  Belgis;  Leyde,  1657,  in-i2,  traduit  en  hollan- 
dais par  Melchior  Leydekker,  et  imprimé  à  la 


BASHUYSEN 


662 


suite  du  Nederlandschei  Historié  de  Z.  Van- 
Boxhorn,  2^  édition;  Amsterdam,  1739. 

Kœnig,  Bibliotheca  vêtus  et  nova. 

BAZELius  (  iVicoZas  ),  chirurgien,  vivait  dans 
la  seconde  moitié  du  seizième  siècle.  Il  fut  chirur- 
gien à  Bergues-Saint-Winox  en  Flandre,  et  laissa  : 
Descriptio  cometse  quxapparuit  iinov.  anno 
1577,  una  cumprognosticis  anni  calamitosis- 
simi  1578;  Anvers,  1578,  in-4». 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelefirten-Lexicon. 

*BAS£LLi  (Benoit),  médecin  et  chirurgien 
italien,  né  à  San-Pellegrino  au  milieu  du  sei- 
zième siècle,  mort  le  17  mai  1621.  H  étudia  la 
médecine  à  Padoue  sous  Jérôme  Massaria ,  Fa- 
brice d'Aquapendente  et  Campo-Longo.  En  1594, 
il  voulut  être  admis  dans  le  collège  des  méde- 
cins de  sa  patrie;  mais  on  refusa  de  l'adopter 
parce  qu'il  exerçait  la  chirurgie,  spécialité  que  les 
vieux  médecins  regardaient  conune  au-dessous 
d'eux.  C'est  pour  combattre  ce  préjugé  que  Ba- 
selli  écrivit  cet  ouvrage  :  Apologie,  qua  pro  chi- 
rurgiœ  nobilitate  chirurgi  strenue  pugnan- 
tur,  libri  très;  Bergame,  1604,  in-4°. 

Biographie  médicale. 

*BASHAW  (Edouard),  théologien  anglais, 
né  au  commencement  du  dix-septième  siècle, 
mort  en  1671.  Il  fut  un  des  plus  ardents  de  la 
secte  des  non-conformistes.  Il  avait  étudié  à  l'é- 
glise de  Christ  à  Oxford  où  il  prit  ses  degrés,  et 
reçut  les  ordres  à  Exeter.  C'était  un  homme  de 
beaucoup  de  talent,  mais  d'un  caractère  violent. 
Il  fut  mis  à  Newgate  pour  avoir  refusé  de  prê- 
ter le  serment  d'allégeance  et  suprématie,  et 
mourut  en  prison.  On  a  de  lui  deux  Disserta- 
tions antisociniennes ,  et  une  autre  Disserta- 
tion sur  la  monarchie  absolue  et  politique. 

Clialmers,  Biogr.  Dict. 

*BASHR1BI  (Mattei-Semenof),  hérésiarque, 
vivait  à  Moscou  dans  le  milieu  du  seizième  siècle. 
Il  se  déclara  l'adversaire  des  Églises  grecque  et 
romaine ,  et  nia  la  divinité  du  Christ.  Ses  opi- 
nions offraient  un  mélange  d'arianisme  et  de  so- 
einianisme  ;  elles  étaient  répandues  en  Pologne,  en 
Lithuanie,  et  pénétraient  déjà  dans  la  Russie.  Ivan 
le  Terrible,  qui  était  alors  czar,  fit  emprisonner 
Eashkin;  celui-ci,  une  fois  captif,  commença 
par  se  rétracter,  et  dévoila  les  noms  de  l'associa- 
tion qui  adhérait  à  ses  doctrines,  et  qui  comptait 
des  membres  dans  le  clergé  et  dans  les  ordres 
religieux.  Un  synode  fut  convoqué  par  Ivan  et 
par  Maliarius,  patriarche  métropolitain  ;  on  exa- 
mina les  charges  qui  pesaient  conti'e  Bashkin,  et 
il  fut  condamné  seulement  à  la  détention.  Cette 
modération ,  dans  le  pays  du  despotisme ,  con- 
traste singulièrement  avec  l'intolérance  qui  ré- 
gnait à  Genève,  par  exemple,  où,  dans  le  même 
temps,  on  brûlait  Michel  Servet. 

Rose ,  New  Biographical  Dictionary. 

BASHUYSEN  ( Henri- Jacques  Van), orienta- 
liste allemand,  né  à  Hanau  en  1679,  mort  en 
1758.  II  étudia  à  Brème,  Leyde  et  Franeker, 
devint  professeur  de  langues  orientales  et  d'his- 
toire ecclésiastique  à  Hanau  en  1701,  professeur 


663 


BASHUYSEN  -  BASILE 


de  théologie  en  1703;  prédicateur  réformé  à 
Steinau  en  1705  ;  pasteur  à  Hanau  en  1707  ;  pro- 
fesseur de  philologie  en  1709;  membre  de  l'A- 
oadémie  des  sciences  de  Berlin  en  1712;  rec- 
teur en  1716;  enfin  professeur  de  langues  orien- 
tales et  d'histoire  à  Zerbst.  Tous  ces  emplois , 
il  les  remplit  avec  distinction  et  activité.  Son 
goût  très-prononcé  pour  les  langues  orientales 
et  surtout  pour  l'hébreu  le  porta  à  établir,  à  ses 
frais  et  dans  sa  maison,  une  imprimerie  spéciale, 
destinée  à  éditer  les  meilleurs  commentaires  hé- 
breux. Les  principaux  de  ces  nombreux  ouATa- 
ges  sont  :  Panegyricus  Hebraicus  de  lingua 
hebraica  in  scholam  Solitariensem  intro- 
ducta,  1706;  — Encomium  Linguae  hebraicae, 
1706  ;  —  Cattieri  Methodus  admvrabilis  dis- 
cendi  linguam  graecam;  Francfort,  1705,  in-8°  ; 

—  Abarbanelis  commentarii  in  Pentateu- 
chum  Mosis,  cum  additione  locorum  Biblise 
et  Talmud;  Hanau,  1710,  in-fol  :  cette  édition, 
en  Cciractères  plus  soignés  que  dans  les  éditions 
de 'Venise,  restitue  les  endroits  supprimés  par 
lesinquisiteurs  ;  — Psalterium  Buvidicum,  cum 
notis  raôèinim/Hanau,  1710,in-12;  — Alpha- 
betum  conversionis  Judaeorum,  1713  ;  —  Spéci- 
men clavis  talmudiC3e,cumannexis,  1714;  — 
Clavis  talmudicamaxima;  Hanau,  1714,in-4°; 

—  Clavis  talmudica  maxima,  constans  ex 
R.  Jostias  libro  et  R.  Jamaelis,  cumversioneet 
notis  varior.  ;  Hanau,  1740,  in-4''  ;  —  Commen- 
taria  scrtpturaria ,  contenant  les  vingt  et  un 
premiers  chapitTCS  de  la  Genèse ,  avec  notes  ti- 
rées des  rabbins  et  en  caractères  rabbiniques , 
1707. 

Gœlten,  Gelehrtes  Europa,  t.  I,  p.  46B.  —  Adelung, 
Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehrten-Lexicon. 

BASi  (Antoine),  médecin  italien,  né  à  Pa- 
doue.  Il  vivait  vers  le  commencement  du  sei- 
zième siècle.  On  a  de  lui  :  Florida  corona,  quse 
ad  sanitatis  hominum  conservationem  ac 
longœvam  vitamperducendam  sunt  perneces- 
saria,  continens.  Cet  ouvrage,  d'après  Mangetti, 
est  imprimé  dans  Lugo  Emperio ,  1510,  in-fol. 

Mazzuchellt,  Scrittori  d'Italia. 

BASILE,  archevêque  de  Thessalonique  en 
l'aa  300  de  notre  ère,  mort  en  384.  Il  était  géné- 
ralement connu  sous  le  nom  d!Ascolius  ou  d'^- 
cholius.  L'empereur  Théodose ,  se  sentant  un 
jour  indisposé,  voulut  être  baptisé  par  lui.  Saint 
Ambroise  honora  Basile  d'une  amitié  toute  par- 
ticulière, sentiment  dont  il  fit  preuve ,  du  reste, 
dans  des  lettres  écrites  après  la  mort  de  l'ar- 
chevêque. Basile  fiit  présent  au  concile  qui  eut 
lieu  à  Rome  en  382. 

Baronius,  Annales.  —  TUlemont,  Mémoires  eccles. 

BASILE  (saint) ,  prêtre  de  l'église  d'Ancyre, 
mort  le  29  juin  362.  Ù  était  fort  opposé  à  l'aria- 
nisme,  et  périt  au  milieu  des  supplices ,  après 
avoir  annoncé,  dit-on,  à  l'empereur  Julien,  qui 
se  disposait  à  marcher  contre  les  Perses ,  qu'il 
perdrait  l'empire  avec  la  vie.  L'Église  célèbre  la 
fête  de  ce  martyr  le  22  mars. 

Baillet,  Vies  des  Saints,  22  mars.  —  Richard  et  Gl- 


raud ,  Biblioth.  sacrée. 
p.  193. 


664 

Magasin,  Eiicycl.,  1818  ,  t.  s 


BASILE  (saint) ,  évêque  de  Césarée,  né  à 
Césarée  en  Cappadoce  en  329,  mort  le  1*"^  jan- 
vier 379.  Il  occupe  un  rang  illustre  parmi  les 
évêques  qui  honorèrent  non-seulement  l'Église, 
mais  leur  siècle  et  l'humanité  tout  entière.  Sa 
première  éducation  fut  confiée  aux  soins  de 
sainte  Macrine,  son  aïeule,  qui  faisait  sa  rési- 
dence dans  le  Pont,  où  sa  famille  tenait  un  rang 
considérable.  Sa  jeunesse  fut  emironnée  des 
images  les  plus  propres  à  le  former  à  la  vertu  : 
«  Je  n'ai  jamais  oublié,  dit-il,  quelles  fortes  im- 
pressions faisaient  sur  mon  âme  encore  tendre 
les  exemples  que  j'avais  sons  les  yeux.  »  Emilie 
sa  mère ,  Macrine  sa  sœur,  deux  de  ses  frères, 
Grégoire  et  Pierre,  évêques,  l'un  de  Nysse, 
l'autre  de  Sébaste,  ont  mérité  d'être  mis  au  nom- 
bre des  saints.  Des  maiti-es  habiles  le  dirigèrent 
dans  l'étude  des  lettres  et  des  sciences,  et  en 
peu  d'années  ses  progrès  ne  lui  avaient  plus 
laissé  de  rivaux.  On  l'envoya  d'abord  à  Cons- 
tantinople ,  puis  à  Athènes ,  pour  y  écouter  les 
leçons  des  philosophes.  Ce  fiit  dans  cette  der- 
nière ville  qu'il  se  lia  de  la  plus  étroite  amitié 
avec  saint  Grégoire  deNazianze.  L'un  et  l'autre 
s'y  formèrent  à  l'éloquence,  et  se  firent  remar- 
quer de  Julien,  depuis  empereur,  que  le  même 
motif  avait  amené  dans  ce  sanctuaire  des  arts  de 
la  Grèce.  Basile  y  laissa  son  ami  Grégoii'e  de 
Nazianze,  et  revint  dans  sa  patrie  ouvrir  une 
école  de  rhétorique,  et  se  livrer  aux  exercices  du 
barreau,  qu'il  abandonna  pour  la  solitude.  Se  déli- 
vrant de  tous  ses  biens,  dont  il  fit  d'abondantes  au- 
mônes, il  partit  pour  visiter  les  principaux  sanc- 
tuaires. Après  avoir  pendant  deux  ans  voyagé  dans 
l'Egypte,  visité  les  solitah-es  d'Orient,  il  fixa  sa  re- 
traite dans  le  Pont,  sur  une  montagne  dont  l'éléva- 
tion, en  lui  ménageant  les  aspects  les  plus  pittores- 
ques, semblait  le  rapprocher  de  plus  près  des  cieux. 
Il  en  a  décrit  le  site  en  tenues  pittoresques  et 
poétiques  ;  c'est  même  un  des  beaux  morceaux 
de  la  littérature  chrétienne,  nourrie  des  souve- 
nh's  des  anciens  modèles  que  saint  Basile  avait 
étudiés  à  Athènes. 

«  Un  autre,  écrit-il  à  saint  Grégoire  de  Na- 
c  zianze ,  admirerait  la  variété  des  Heurs  et  le 
chant  des  oiseaux;  mais  je  n'ai  pas  le  loisir  d'y 
faire  attention.  Ce  séjour  me  donne  le  plus  doux 
des  biens  pour  moi,  la  tranquillité.  Non-seu- 
lement il  est  affranchi  du  bruit  des  villes,  mais 
il  ne  reçoit  pas  môme  de  voyageur,  excepté 
parfois  quelques  chasseurs   qui  viennent  se 
mêlei-  à  nous  ;  car  nous  avons  aussi  des  bêtes 
fauves,  non  pas  les  loups  de  vos  montagnes, 
i  mais  des  troupeaux  de  cerfs  et  de  chèvres  sau- 
vages. Pardonnez-moi  donc  de  fuir  dans  cet 
asile.  Alcméon  lui-même  s'arrêta ,  quand  il  euti 
(  rencontré  les  îles  Échinades.  » 

Saint  Grégoire,  cédant  enfin  à  ses  pressantes 
sollicitations ,  vint  se  réunir  à  lui.  Leur  temps 
se  trouvait  partagé  entre  l'étude  et  les  travaux  )| 


565 


BASILE 


cae 


des  champs.  «  Saint  Basile,  dit  M.  Villetnain, 
suivait  dans  cette  retraite  avec  ses  amis  une  rè- 
gle dévie  religieuse,  dont  il  était  le  fondateur,  et 
qui  s'est  perpétuée  de  nos  jours  dans  les  monas- 
tères de  la  Grèce  et  de  l'Orient.  Cette  règle,  mê- 
lant à  la  vie  contemplative  les  travaux  des  champs 
et  l'étude,  s'éloignait  également  des  rigueurs  im- 
pitoyables et  de  l'indolente  quiétude  de  quel- 
ques moines  d'Orient ,  vrais  fakirs  du  christia- 
nisme. 

«  En  fac^  de  son  asile,  sur  l'autre  rive  de  l'Iris 
qui,  descendu  des  montagnes  d'Arménie,  se  jette 
dans  l'Euxm,  était  un  bien  de  campagne  héré- 
ditaire dans  la  famille  de  Basile ,  et  où  sa  mère 
et  sa  sœur  venaient  de  fonder  un  couvent  de 
femmes,  tandis  que  son  frère  aîné  habitait  un 
ennitage  au  bord  du  même  fleuve.  Ainsi  entouré, 
Basile  s'éloignait  rarement  de  la  retraite.  Sa  pe- 
tite communauté  était  pauvre ,  mais  la  sobriété 
et  le  travail  des  mains  suppléaient  à  tout  ;  on  bê- 
chait, on  arrosait  la  terre  ;  on  exploitait  des  bois, 
des  carrières.  Une  part  des  journées  était  consa- 
crée à  l'étude  des  lettres  chrétiennes ,  à  l'instruc- 
tion de  quelques  disciples  venus  de  Grèce  et  d'A- 
sie, à  la  prière  et  aux  chants  rehgieux  ;  et  Gré- 
goire de  Naziance  se  souvient  avec  plaisir  des 
belles  hymnes  qu'il  avait  entendues  dans  le 
chœur  de  la  rustique  chapelle,  et  du  platane  qu'U 
avait  planté  lui-même  dans  le  jardin  du  monas- 
tère naissant  (1).  » 

La  Providence  ne  permit  pas  que  ces  deux 
amis  restassent  l'un  et  l'autre  ensevelis  dans  un 
monastère.  Une  famine  étant  survenue  dans  la 
Cappadoce,  Basile  vola  au  secours  de  ses  compa- 
triotes, signala  à  la  fois  sa  charité  par  d'éloquen- 
tes homélies  en  faveur  des  pauvres,  et  son  ortho- 
doxie en  soutenant  avec  autant  de  vigueur  que 
de  sagesse  la  cause  de  la  foi  cathoUque  contre 
l'empereur  Valens  et  les  évêques  ariens  qui  do- 
minaient à  sa  cour.  Il  n'était  encore  que  simple 
prêtre.'Après  la  mort  d'Eusèbe,  évêque  de  Césa- 
rée,  tous  les  vœux  l'appelaient  au  gouvernement 
de  cette  église,  l'un  des  sièges  les  plus  considé- 
rables de  l'Orient.  Césarée  était  la  métropole 
des  deux  grandes  provinces  de  la  Cappadoce  et 
du  Pont,  c'est-à-dire  de  la  meilleure  partie  de 
l'Asie  Mineure  ;  c'en  était  assez  pour  éveiller 
les  ambitions.  L'élection  fut  orageuse.  La  faction 
arienne  s'agitait  pour  repousser  l'intrépide  dé- 
fenseur de  la  foi  de  Nicée.  Les  catholiques  tin- 
rent bon  :  Basile  fut  proclamé.  Cependant  Va- 
lens essayait  de  vaincre  par  la  persécution  ceux 
des  évêques  qu'ils  n'avaient  pu  attirer  à  son  parti  ; 
Basile  ne  fut  pas  épargné.  Plusieurs  d'entre  eux 
avaient  fléchi  devant  ses  menaces  ;  mais  Valens 
croyait  n'avoir  rien  gagné  tant  qu'il  n'avait  pas 
triomphé  de  l'archevêque  de  Césarée.  Le  préfet 
Modeste  avait  ordre  de  lui  assurer  cette  con- 
quête. Il  manda  à  son  tribunal  Basile ,  qui  com- 
parut, «  non  pas,  dit  saint  Grégoire  de  Nazianze, 

(1)  Tableau  de  l'éloquence  chrétienne,  p.  123, 


comme  s'il  eût  été  cité  en  jugement,  mais  comme 
s'il  se  fût  rendu  à  une  fête  nuptiale.  «  Modeste 
était  assis  sur  son  tribunal,  entouré  de  ses  lic- 
teurs, armés  de  leurs  faisceaux,  et  de  tout  l'ef- 
frayant appareil  de  la  tyrannie.  Basile  était  de- 
bout ,  comme  Jésus-Christ  devant  Pilate ,  dit 
encore  l'éloquent  panégyriste.  Le  magistrat  le 
menace  des  châtiments  les  plus  sévères,  parle 
de  confiscation  de  biens,  d'exil,  de  tortures,  de  la 
mort  même,  si  l'évêque  ne  se  réunit  à  la  reli- 
gion du  prince.  Basile ,  par  la  fermeté  de  ses 
réponses ,  remplit  l'âme  du  préfet  d'admiration. 
Modeste  finit  par  dire  :  «  Personne  ne  m'a  ja- 
mais parlé  de  la  sorte.  — Apparemment,  répond 
Basile,  que  vous  n'aviez  pas  encore  rencontré 
d'évôque.  »  Le  préfet  calmé  renvoya  saint  Ba- 
sile, et  alla  sur-le-champ  retrouver  l'empereur 
pour  lui  dire  :  «  Nous  sommes  vaincus  :  cet 
évêque  est  au-dessus  des  menaces  ;  on  n'obtien- 
drait de  lui  rien  de  plus  par  les  promesses.  « 
Valens  en  voulut  faire  l'essai  par  lui-même.  H 
se  rendit  à  l'église  un  jour  de  fête  solennelle. 
Quand  il  eut  entendu  le  chant  majestueux  des 
psaumes ,  qu'il  eut  vu  le  bel  ordre  et  la  modes- 
tie d'un  peuple  immense  qui  ressemblait  à  une 
assemblée  de  pieux  solitaires;  quand  surtout  il 
eut  aperçu  la  pompe  toute  céleste  du  culte  et  des 
cérémonies,  l'évêque,  tel  que  le  sacrificateur 
éternel  qu'il  représentait,  immobile  devant  l'au- 
tel et  aussi  recueilli  que  si  l'on  eût  été  en  pleine 
paix,  le  prince  demeura  lui-même  immobile,  et 
comme  glacé  d'une  sainte  terreur.  Mais  s'étant 
un  peu  remis  de  ce  saisissement,  il  vint  présen- 
ter son  offrande;  les  ministres  hésitaient  s'ils 
devaient  aller  au-devant  du  prince  pour  le  rece- 
voir. Basile  l'attendit,  et  reçut  l'offrande  de  Va- 
lens arien  comme  celle  des  orthodoxes.  Ce  grand 
caractère  de  sagesse,  uni  à  la  charité,  dirigea 
constamment  la  conduite  du  saint  évêque  de 
Césarée.  H  se  manifesta  dans  ses  rapports  tant 
avec  les  dissidents,  à  quelque  secte  qu'ils  ap- 
partinssent, qu'avec  son  digne  ami  saint  Gré- 
goire de  Nazianze,  dont  l'histoire  est  liée  intime- 
ment à  la  sienne.  Selon  le  témoignage  universel, 
saint  Basile  savait  conciUer  tous  les  devoirs  sans 
en  exagérer  ni  affaiblir  aucun.  Faible  de  corps, 
consumé  par  la  souffrance  et  les  austérités,  ac- 
cablé par  les  chagrins  que  lui  causaient  les  maux 
de  l'Éghse,  saint  Basile  ne  se  dévouait  pas  moins 
au  service  de  tous  :  ne  négligeant  aucune  affaire, 
entretenant  la  correspondance  la  plus  étendue, 
il  prêchait  assidûment,  publiait  de  savants  trai- 
tés de  controverse  ou  de  morale,  réfutait  l'héré- 
siarque Eunomius,  traçait  les  règles  de  la  vie  mo- 
nastique et  de  la  pénitence,  voyageait  par  delà  son 
diocèse  pour  apaiser  ou  prévenir  les  schismes , 
bâtissait  à  Césarée  une  magnifique  église  ;  et  tan- 
dis que  lui-même  n'avait  qu'une  seule  tunique  et 
ne  vivait  que  de  gland  et  de  grossiers  légu- 
mes ,  il  construisait  de  vastes  hôpitaux ,  où  0 
servait  de  ses  propres  mains  les  pauvres  et  les 
lépreux.  I!  mourut  âgé  de  cinquante  et  un  ans, 


667 


BASILE 


668 


Tout  le  peuple  de  la  province  accourut  à  ses  fu- 
nérailles. «  Les  païens  et  les  Juifs  le  disputaient 
aux  chrétiens  par  l'abondance  de  leurs  larmes , 
car  il  avait  été  le  bienfaiteur  de  tous.  Plusieurs 
pei'sonnes  ayant  péri  dans  la  foule  prodigieuse 
qui  se  pressait  à  son  convoi ,  on  les  trouvait  heu- 
reuses d'être  mortes  un  tel  jour  ;  et  plus  d'un  en- 
thousiaste, dans  son  christianisme  idolâtre,  les 
nommait  des  victimes  funéraires  :  bvy.a.ta.  èm- 
tdçia  (1). 

Les  lettres  de  saint  Basile  sont  ce  qu'il  y  a  de 
plus  savant  et  de  plus  curieux  dans  ses  ouvra- 
ges, et  peut-être  dans  toute  l'antiquité  ecclésias- 
tique. Le  style  en  est  aussi  pur  que  les  pensées 
en  sont  élevées  )  l'histoire  de  son  temps  s'y  re- 
produit pour  ce  qui  concerne  l'histoire  de  l'Église. 
Elles  traitent  d'une  infinité  de  questions  de  doc- 
trine, de  discipline  et  de  morale.  Celles  même 
de  compliments ,  de  consolations  ou  d'exhorta- 
tions, sont  écrites  avec  esprit  et  remplies  de  pen- 
sées solides  ;  partout  on  y  sent  la  présence  ou  le 
reflet  de  la  littérature  antique.  Passionné  pour 
l'éloquence  et  la  poésie  des  anciens  modèles ,  il 
en  inspù-e  le  goût,  et  en  recommande  les  monu- 
ments aux  jeunes  chrétiens  de  ce  monde  ^rec 
d'Europe  ,  d'Afrique  et  d'Asie.  H  écrivit  même 
pour  eux  un  traité  sur  le  bon  usage  à  tirer  de  la 
lecture  des  auteurs  prof  ânes ,  «  c'est-à-dire,  dit 
M.  Villemain,  sur  la  manière  d'y  chercher  les 
semences  de  vérités  naturelles  et  les  principes 
de  vertus  qu'Us  renferment.  Juhen  avait  voulu 
désarmer  le  christianisme  de  la  puissance  intel- 
lectuelle, en  faisant  fermer  les  écoles-,  saint  Ba- 
sile et  les  Pères  de  l'Église  grecque  cherchaient  à 
ranimer  le  feu  sacré,  qui  en  s'éteignant  aurait 
privé  la  religion  d'une  des  plus  nobles  parties  de 
sa  puissance.  H  envoyait  de  la  province  de  Cap- 
padoce  de  nombreux  disciples  au  rhéteur  païen 
Libanius  ;  il  lui  demandait  pour  eux  des  paro- 
les élégantes,  qui  devaient  servir  à  embellir  les 
vertus  de  la  religion. 

«  Plusieurs  de  ses  homélies,  dit  M.  Villemain, 
ne  sont  que  des  traités  de  morale  contre  l'ava- 
rice ,  l'envie ,  l'abus  de  la  richesse  ;  mais  l'onction 
évangélique  leur  donne  un  caractère  nouveau. 
Saint  Basile  est  surtout  le  prédicateur  de  l'au- 
mône ;  il  a  compris  mieux  que  personne  ce  grand 
caractère  de  la  loi  chrétienne ,  qui  ramenait  l'é- 
galité sociale  par  la  charité  religieuse.  L'état  mal- 
heureux dumonde  exigeantde  grands  efforts  pour 
rendre  les  hommes  secourables  les  uns  aux  au- 
tres, ce  n'est  pas  une  fiction  oratoire  que  le  pas- 
sage où  saint  Basile  décrit  le  désespoir  et  les  in- 
certitudes d'un  père  forcé  de  vendre  un  de  ses 
enfants  pour  avoir  du  pain.  » 

Un  état  de  choses  aussi  barbare  sanctionné  par 
les  lois,  une  dureté  d'âme  engourdie  par  la  mol- 
lesse et  par  l'absence  de  la  charité ,  enflammait 
l'indignation  et  l'éloquence  de  saint  Basile ,  lors- 
que dans  l'une  de  ses  homélies  il  s'écrie  : 

(1)  M.  Villemain,  Tableau  de  l'Éloquence  chrétienne, 
p.  »s. 


«  Dieu  n'est  pas  injuste  dans  le  partage  inégal 
des  biens  qu'il  a  fait  enti-e  les  hommes.  Pour-  ' 
quoi  donc  êtes-vous  riche ,  et  pourquoi  o^lui-là  ' 
est-il  pauvre?  C'est  afin  que  vous  qui  êtes  riche 
vous  receviez  la  récompense  d'une  fidèle  admi- 
nistration ,  et  que  ce  pauvre  soit  récompensé  do  ; 
sa  patience.  Aussi ,  quand  vous  vous  appropriez  ' 
ce  bien  qui  est  à  plusieurs  particuliers,  et  dont 
vous  n'êtes  que  le  dispensateur,  vous  êtes  un 
voleur,  vous  retenez  ce  qui  n'est  pas  à  vous.  Oui, 
le  pain  que  vous  gardez  chez  vous,  dont  vous 
avez  trop  pour  votre  famille,  est  aux  pauvres 
qui  meurent  de  faim  ;  les  habillements  que  vous 
serrez  dans  vos  armoires  sont  à  ceux  qui  sont 
nus  ;  l'argent  que  vous  cachez  est  à  ceux  qui  sont 
ruinés ,  etc.   Ces  discours  sont  beaux ,  me  ré-  ' 
pondrez-vous  ;  mais  l'or  est  encore  plus  beau.  ! 
C'est  ainsi  que  parlent  les  avares,  quand  ils 
nous  entendent  prêcher;  plus  nous  leur  parions 
conti'e  les  richesses,  plus  ils  conçoivent  d'amour 
et  de  passion  pour  elles.  Mais  qu'ils  songent  aux  ' 
terribles  paroles  de  J.-C.  :  Allez ,  maudits,  aux 
feux  éternels  ;  car  f  ai  eu  faim,  et  vous  ne 
m'avez  pas  donné  à  manger  ;f  ai  eu  soif,  et 
vous  ne  m'avez  pas  donné  à  boire.  Ce  ne  sont- 
pas  seulement  ceux  qui  prennent  le  bien  d'au- 
trui  qui  seront  damnés,  mais  encore  ceux  qui' 
ne  font  pas  part  aux  pauvres  de  leurs  richesses.» 

Saint  Basile  n'excelle  pas  moins  dans  les  pein-^ 
tures  de  la  brièveté  de  la  vie,  des  maux  desbiens 
terrestres  ,  de  la  tromperie  des  joies  les  plus 
pures.  Après  les  anciens  philosophes,  il  est  élo- 
quent d'une  autre  manière.  «  De  même,  dit-il,  que 
«  ceux  qui  dorment  dans  un  navire  sont  pous- 
cc  ses  vers  le  port,  et  sans  le  savoir  arrivent  au 
«  terme  de  leur  course,  ainsi,  dans  la  rapidité 
«  de  notre  vie  qui  s'écoule,  nous  sommes  entraî- 
«  nés  d'un  mouvement  insensible  et  continu 
«  vers  notre  dernier  terme.  Tu  dors ,  le  temps 
«  t'échappe  ;  tu  veilles  et  tu  médites ,  la  vie  ne 
«  t'échappe  pas  moins.  Nous  sommes  comme 
«  des  coureurs  obligés  de  fournir  la  carrière. 
«  Tu  passes  devant  toutes  choses ,  tu  laisses 
«  toutes  choses  derrière  toi  ;  tu  as  vu  sur  la 
«  route  des  arbres,  des  prés,  des  eaux,  et  ce  qui 
«  peut  se  rencontrer  d'agréable  aux  regards.  Tu 
«  as  été  un  moment  charmé ,  et  tu  as  passé 
«  outre  ;  mais  tu  es  tombé  sur  des  pierres ,  des 
«  précipices,  des  rochers,  parmi  les  bêtes  fé- 
«  roces ,  les  reptiles  venimeux,  et  autres  fléaux. 
«  Après  en  avoir  souffei't ,  tu  les  as  lais-sés 
«  encore  derrière  toi.  Telle  est  la  vie  ;  ni  ses 
«  plaisirs  ni  ses  peines  ne  sont  durables.  » 

Le  plusexellent  ouvrage  de  saint  Basile,  selon 
Photius,  c'est  celui  où  les  six  jours  de  la  créa- 
tion sont  racontés  et  expliqués;  et,  malgré  les 
erreurs  de  la  physique  connue  alors ,  on  croirait 
lire  parfois ,  dit  M.  Yillemain  ,  de  belles  pages 
détachées  des  Études  de  la  naiure.  C'est  le 
même  soin  pour  montrer  partout  Dieu  dans  son 
ouvrage,  pour  s'élever  aux  bontés  du  Créateur, 
les  faire  comprendre  et  les  faire  aimer. 


BASILE 


670 


((  Si  quelquefois ,  dit  saint  Basile,  dans  la  sé- 
<  rénité  de  la  nuit,  portant  des  yeux  attentifs  sur 
!(  l'inexprimable  beauté  des  astres,  vous  avez 
:<  pensé  au  Créateur  de  toutes  choses;  si  vous 
:(  vous  êtes  demandé  quel  est  celui  qui  a  semé 
:(  le  ciel  de  telles  fleurs  ;  si  quelquefois ,  dans  le 
«  jour  ,  vous  avez  étudié  les  merveilles  de  la 
«  lumière ,  et  si  vous  vous  êtes  élevé  ,  par  les 
«  choses  visibles ,  à  l'Être  invisible  ;  alors  vous 
«  êtes  un  auditeur  bien  préparé,  et  vous  pouvez 
«  prendre  place  dans  ce  vaste  amphithéâtre. 
«  Venez  :  de  même  que ,  prenant  par  la  main 
«  ceux  qui  ne  connaissaient  pas  une  ville  ,  on  la 
'«  leur  fait  parcourir;  aussi  je  vais  vous  con- 
«  duh'e ,  comme  des  éti'angers ,  à  travers  les 
«  murailles  de  cette  grande  cité  de  l'univers.  » 
On  voit  que  saint  Basile  sait  prendre  tous  les 
itons.  Ses  écrits  devraient  donc  être  plus  répan- 
dus qu'ils  ne  le  sont  généralement.  On  n'avait 
même  de  traduction  française  que  d'un  petitnom- 
bre  de  ses  ouvrages,  lorsqu'en  1847  M.  Roustan 
en  a  donné  pour  la  première  fois  une  traduction 
complète  en  12  vol.  in-S°;  Paiis,  chez  Périsse. 

La  première  édition  en  grec  a  été  donnée  par 
Froben  en  1532,  in-fol.  Quelques  parties  parurent 
à  Venise  en  1535  chez  Etienne  Sabio,  in-fol.  Le 
tout  fut  réimprimé  à  Bâle  en  1551  ;  in-fol.,  puis 
en  grec  et  en  latin  par  les  soins  de  Fronton  du 
Duc,Paris,  1618;  troisparties  en  2  vol.  in-fol.  L'é- 
ditionimprimée  parMorel  en  1638,en  trois  parties, 
est  préférable.  J.  Garnier  etPrud.  Maran  en  ont 
dminéune  nouvelle  édition  en  1721  ;  Paris,  3  vol. 
in-fol.  Elle  était  devenue  rare,  mais  MM.  Gaume 
frères  en  ont  donné  une  nouvelle  et  ti'ès-bonne 
édition,  grec  et  latin,  en  4  volumes  grand  in-8°  ; 
Paris,  1839.  [L'abbé  Guillon,  évêque  de  Maroc, 
dans  YEnc.  des  g.  du  m.,  avec  addit.  ] 

Théodoret,  Eccles.  Bist.,lV,  —  SocT3te,  Hist,  Eecles., 
C.  26.  —  Sozoraènc,  lib.  VI,  e.  IG,  17.  —  Fabrlcius,  Bi- 
blioth.  Grœca.  —  Catal.  Biblioth.  Bunav.  —  Dom  Cel- 
lier, Auteurs  ecclés.  —  Diipin,  Nouv.  Bibl.  des  auteurs 
ccclésiasUqiies ,  t.  II.  —  Villemain ,  'Tableau  de  VElo- 
Quence  chrétienne. 

BASILE,  archevêque  de  Séleucie,  élu  vers 
l'an  440,  mort  vers  458.  «  Le  style  de  ses  dis- 
cours, dit  Photius  en  parlant  de  lui,  est  animé, 
plein  de  feu,  d'une  cadence  plus  égale  que  celle 
d'aucun  autre  écrivain  grec;  seulement  l'exces- 
sive accumulation  d'ornements  en  rend  la  lec- 
ture fatigante.  Ce  n'est  point  là  le  langage  de  la 
nature.  »  Aussi  a-t-il  bien  moins  de  célébrité  que 
l'évêque  de  Césarée.  Il  nous  reste  de  lui  quarante 
homélies  qui  portent  pour  la  plupart  sur  des  su- 
jets de  l'Ancien  Testament.  La  plus  intéressante 
est  celle  du  Sacrifice  d'Abraham.  Le  pathétique 
y  est  porté  au  plus  haut  degré.  Une  certaine  con- 
fusion qui  parut  dans  son  langage  devant  les  con- 
ciles de  Constantinople  et  d'Éphêse,  dans  la  cause 
d'Eutychès,  le  rendit  suspect  et  causa  sa  dis- 
grâce :  il  fut  déposé,  mais  réhabilité  peu  de 
temps  après.  On  trouve  ses  discours  réunis  à 
ceux  de  saint  Grégoire  le  Thaumaturge,  dans 
l'édition  de  ce  Père  publiée  en  1626,  1  vol.  in- 


fol.  [M.  l'c^bé  GmtLON ,  dans    VEnc.   des  g. 

du  m.] 

Photius,  Bibliotheca. 

*  BASILE,  surnommé  le  Gilicien,  qui  vivait  à 
la  fin  du  cinquième  siècle  et  au  commencement  du 
sixième.  Il  avait  écrit  une  Histoire  Ecclésias- 
tique, depuis  le  temps  de  l'empereur  Marcien 
jusqu'au  commencement  du  règne  de  Justin  de 
Thrace.  NicépUore  en  fait  mention  au  commen- 
cement de  son  ouvrage.  Il  avait  écrit  aussi  seize 
livi'es  contre  Jean  Scytopolite.  Selon  Pho- 
tius (cod.  42  et  107),  Basile  était  partisan  de 
l'hérésie  de  Nestorius.  Gh.  R. 

Fabrlcius,  Bibliolkèque  Ecclésiastique. 

BASILE  I",  surnommé  le  Macédonien,  em- 
pereur d'Orient,  naquit  dans  un  boui^  de  Macé- 
doine, près  d'Andrinople,  en  813,  de  parents  très- 
pauvres,  et  mourut  en  886.  ïl  embrassa  le  métier 
des  armes,  et  fut  fait  prisonnier  par  les  Bulgares. 
Échappé  de  sa  prison,  il  vint  à  Constantinople, 
n'ayant  qu'une  besace  et  un  bâton.  L'empereur 
Michel  le  fit  son  écuyer,  puis  son  grand  cham- 
bellan, et  l'associa  enfin  à  l'empire.  Basile  es- 
saya de  la  persuasion  pour  faire  renoncer  Mi- 
chel à  ses  excès.  Celui-ci,  ennuyé  d'avoir  uu 
censeur  dans  un  homme  à  qui  il  avait  donné  la 
pourpre,  résolut  de  le  fjure  mourir.  Basile  le 
prévint,  et  jouit  seul  de  l'empire  dès  867.  Il 
donna  ses  premiers  soins  à  fermer  les  plaies  de 
l'Église  et  celles  de  l'État  :  il  remit  sur  le  trône 
patriarcal  Ignace,  et  en  chassa  Photius,  qu'il  ré- 
tablit un  an  après.  Il  se  fit  craindre  des  Sarrasins 
d'Orient,  et  s'empara  de  Césarée.  Le  trésor  pu- 
blic était  épuisé  par  les  profusions  de  Michel. 
Une  sage  économie  remplit  ce  vide;  tous  les 
exacteurs  furent  recherchés  et  punis.  Les  com- 
plices des  débauches  du  dernier  enij^ereur  furent 
condamnés  à  rendre  la  moitié  des  folles  largesses 
dont  ils  avaient  été  gratifiés.  Après  un  règne  de 
dix-sept  ans ,  Basile  fut  tué  à  la  chasse  par  un 
cerf  qui  lui  enfonça  son  bois  dans  le  ventre.  Il 
laissa  la  réputation  d'un  prince  doux,  faible,  et 
néanmoins  ambitieux.  Photius  le  séduisit  en  lui 
dressant  une  généalogie  par  laquelle  il  le  faisait 
descendre  de  parents  illusti'es.  C'est  sous  son 
règne  que  les  Russes  embrassèrent  le  christia- 
nisme et  la  doctrine  de  l'Église  grecque.  On  a 
de  lui  quelques  Lettres  dans  la  Bibliothèque  des 
Pères,  et  des  Avis  à  son  fils  Léon  le  Philosophe 
dans  le  1. 1  de  YImperium  orientale  du  P.  Ban- 
duri  ;  traduction  française  par  D.  Porcheron  , 
Paris,  1690,  in-l2,  puis  par  l'abbé  Gavleaux; 
Nantes,  1782,  in-12,  en  géorgien;  Moscou,  1734, 
in-12. 

Curopalate;  Nicétas;  Constantin  Porphyrogénète,  — 
Basilius  Macedo.seu  Historia  de  Fita  et  ejus  Rébus  ges~ 
tis;  Frf.,  1551,  in-S".  — Le  Beau,  Histoire  du  Bas-Empire. 

BASILE  II,  empereur  d'Orient,  fils  de  l'em- 
pereur Romain  le  Jeune,  naquit  en  956,  et  mou- 
rut en  1025.  Il  succéda  en  976  à  Jean  Zimiscès. 
Son  frère  Constantin,  qui  lui  fut  donné  pour  col- 
lègue, n'eut  que  les  dehors  du  pouvoir.  C'était 
un  prince  sans  vertu  et  sans  talents,  qui  ne  jouit 


671 


BASILE 


6/2 


d'une  ombre  d'autorité  que  pour  se  livrer  à  la 
débauche.  Basile  ne  lui  ressemblait  en  rien;  il 
avait  de  la  bravoure,  mais  n'aima  pas  les  lettres. 
Il  y  eut  deux  révoltes  sous  son  règne;  d'abord 
celle  de  Bardas,  qui  fut  vaincu  dans  la  Perse 
par  Phocas  ;  puis  celle  de  Phocas,  qui  ne  se 
croyait  pas  assez  récompensé  de  ce  service  :  sa 
défaite  et  sa  mort  rétablirent  la  tranquillité.  Ba- 
sile alors  tourna  ses  armes  contre  les  Bulgares, 
en  tua  cinq  mille  dans  une  bataOle  livrée  en 
1014,  et  en  fit  quinze  mille  prisonniers,  qu'il 
traita  avec  une  inhumanité  singulière.  Les  ayant 
partagés  par  bandes  de  cent,  il  fit  crever  les  yeux 
aux  quatre-vingt-dix-neuf  de  chacun,  et  ne  laissa 
qu'un  œil  au  centième  pour  conduire  les  autres 
à  leur  roi.  Ce  cruel  spectacle  jeta  la  consterna- 
tion parmi  les  Bulgares ,  qui,  craignant  la  même 
destinée,  se  rangèrent  sous  l'obéissance  de  l'em- 
pereur de  Constantinople.  Les  Sarrasins ,  qui  fai- 
saient des  courses  sur  les  terres  de  l'empire, 
furent  aussi  vaincus.  Basile,  heureux  dans  toutes 
ses  expéditions ,  et  ayant  occupé  le  trône  plus 
longtemps  qu'aucun  de  ses  prédécesseurs,  mou- 
rut à  soixante-dix  ans  ;  il  en  avait  régné  tiente. 

Zonaras;  Cedrène.  —Le  Beauj  Hist.  du  Bas-Empire. 

BASILE,  surnommé  le  Grec ,  natif  de  l'Ar- 
méoie,  vivait  vers  la  fin  du  neuvième  siècle.  On 
a  de  lui  :  Ordo  prsesïdentix  Sanctissimoritm 
Patriarcharum,  que  Guill.  Bevereg  a  pubUé  en 
grec  et  en  latin  à  la  fin  du  tome  H  des  Concilia 
et  Canones  ab  Ecclesia  grseca  recepta;  Oxon., 
1672,  2  vol.  in-fol. 

Oudln,  Comtn.  de  Script,  écoles.,  t.  II,  col.  339-340. 

BASILE,  patricien  de  Constantinople,  vivait 
vers  l'an  930  de  notre  ère.  Il  était  chambellan 
de  l'empereur  Constantin  Porphyrogéuète.  On  a 
de  lui  un  traité  écrit  en  grec  sur  la  Tactique 
navale. 

Fabrlcius,  Bibliotheca  Grseca,  t.  VIII. 

BASILE,  surnommé  l'Oiseau,  d'une  origine 
obscure,  aida,  en  944,  Constantin  Porphyrogé- 
uète à  se  défaire  de  Romain  Lécapène  et  de  ses 
fils,  pour  être  seul  maître  de  l'empire.  Lorsque 
Romain  le  Jeune  eut  succédé,  en  959,  à  son 
père  Constantin,  Basile  trama  un  complot  con- 
tre la  vie  du  jeune  empereur.  Le  complot  fut 
découvert,  et  Basile,  atteint  d'aliénation  men- 
tale, fut  relégué  dans  l'Ile  de  Proconnèse. 

Le  Beau,  Histoire  du  Bas-Empire. 

BASILE,  médecin,  fondateur  de  la  secte  des 
bogomiles,  hérétiques  de  Bulgarie,  fut  brûlé  vif 
en  1118.  (Le  nom  de  bogomiles  vient  du  sla- 
von,  Bog,  Dieu,  et  milotti,  ayez  pitié  de  nous  ). 
Vers  1110  il  attaqua  le  mystère  de  la  sainte 
Trinité,  en  avançant  que  Dieu  avait  eu,  avant 
Jésus-Christ,  un  autre  fils  nommé  Sathanaël, 
qui,  s'étant  révolté  contre  son  père,  avait  été 
chassé  du  ciel  avec  les  anges  compagnons  de  sa 
révolte,  et  s'était  établi  sur  la  terre  ;  que  c'était 
lui  qui  avait  trompé  Moïse ,  en  lui  donnant  la 
loi  ;  que  Jésus-Christ,  envoyé  pour  détruire  sa 
puissance,  l'avait  renfermé  dans  l'enfer,  et  avait 


retranché  la  dernière  syllabe  de  son  nom;  en 
sorte  que  ce  fils  déchu  ne  se  nommait  plus  que 
Sathan.  Basile  rejetait  la  résurrection,  les  livres 
de  Moïse  et  l'Eucharistie;  regardait  le  baptême 
comme  inutile,  proscrivait  les  églises  comme 
autant  d'habitations  du  démon,  et  ne  voulait 
pas  d'autres  prières  que  le  Pater.  Les  deux  dé- 
moniaques dont  il  est  parlé  dans  l'Écriture,  qui 
habitaient  dans  les  sépulcres,  lui  paraissaient  dé- 
signer les  prêtres  et  les  moines  qui  habitaient 
les  églises  où  l'on  garde  les  os  des  morts.  Il 
comparait  aussi  les  moines  enfermés  dans  leurs 
monastères  aux  renards  qui  se  cachent  dans 
leurs  tanières.  Il  condamnait,  de  plus ,  l'usage  de 
la  viande  et  des  œufs.  Il  déclamait  contre  le 
mariage,  et  permettait  la  communauté  des  fem- 
mes. Comme  il  enseignait  avec  le  plus  grand  se- 
cret, on  usa  de  la  ruse  pour  le  convaincre.  L'em- 
pereur de  Constantinople ,  Alexis  Comnène,  fei- 
gnit de  vouloir  embrasser  ses  principes  ;  et  Ba- 
sile, flatté  de  l'honneur  d'avoir  un  disciple  si 
illustre ,  débita  sa  doctrine  le  plus  élégamment 
qu'il  lui  fut  possible.  Mais  pendant  qu'il  parlait, 
un  secrétaire,  caché  par  ordre  du  monarque  der- 
rière un  rideau,  écrivait,  jusqu'au  moindre  mot, 
tout  ce  que  l'hérésiarque  dogmatisait.  Alors 
l'empereur  convoqua  un  concile  à  Constantinople; 
Basile  y  soutint  ses  opinions,  et  déclara  qu'il 
était  prêt  à  tout,  plutôt  que  de  se  rétracter.  On 
lui  permit  d'opter  entre  le  bûcher  et  la  croix.  Il 
choisit  le  bûcher,  et  s'y  précipita,  persuadé  que 
les  anges  viendraient  le  délivrer.  Les  derniers 
bogomiles  furent  condamnés,  en  1143,  au  concile 
de  Constantinople.  Euthyme  Zygabène  fut  chargé 
par  Alexis  de  réfuter  la  doctrine  de  Basile,  dans 
un  ouvrage  intitulé  Orthodoxse  Fidei  Panoplia 
dogmatica. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 

BASiLE-VALENTiN,  célèbre  alchimiste.  Pres- 
que tous  les  auteurs  s'accordent  à  placer  Basile- 
Valentin  au  commencement  du  quinzième  siècle 
(vers  l'année  1413);  et  ils  ajoutent  qu'il  vivait, 
en  qualité  de  moine  de  l'ordre  de  Saint-Benoit, 
dans  le  couvent  de  Saint-Pierre,  à  Erfurt  en 
Prusse.  Maurice  Gudcnus  a  le  premier  contribué 
à  répandre  cette  opinion.  Cependant  il  y  a  des 
raisons  puissantes  pour  admettre  que,  non-seule- 
ment il  n'y  a  jamais  eu  de  moine  bénédictin  de 
ce  nom,  mais  que  l'auteur  pseudonyme  des  ou- 
vrages de  Basile-Yalentin  appartient  à  la  fin  du 
quinzième  siècle,  ou  peut-être  même  à  une  épo- 
que plus  récente.  Le  nom  de  Basile-Valentin 
ne  se  trouve  ni  sur  la  liste  provinciale  des  bé- 
nédictins d'Erfurt,  ni  sur  la  liste  générale  de 
tous  les  religieux  de  cet  ordre,  déposée  dans  les 
archives  de  Rome.  Deux  faits  démontrent  d'une 
manière  péremptoire  que  l'auteur  en  question 
n'est  pas  aussi  ancien  qu'on  le  pense  générale- 
ment :  1°  la  préparation  des  caractères  d'impri- 
merie avec  un  alliage  d'antimoine,  qui  se  trouve 
désignée  dans  un  de  ses  principaux  ouvrages; 
2°  l'indication  de  la  maladie  syphilitique,  sous 


le  nom  de  mal  français ,  ou  de  nouvelle  ma- 
ladie des  militaires  (  Newe  Krankheit  der 
Krieqsleut),  et  que  l'auteur  conseille  de  com- 
t)attre  par  les  sels  de  mercure,  d'antimoine  et  de 
plomb.  Ceux  qui  font  vivre  cet  alchimiste  au 
commencement  du  douzième  siècle  n'ont  donc 
aucune  raison  plausible  à  alléguer.  Les  princi- 
paux ouvrages  de  Basile-Yalentin  ont  pour  titre  : 
Microcosmm  deque  Magno  mundi  mysterio  et 
inedicina  hominis;  Marpurg,  1609,  in-8°;  — 
Azoth,  sive  Aurelisephilosophorum;¥TaQdoTt, 
1613,  in-4°,  traduit  en  français  en  1660  et  1669; 
—  Les  douze  clefs  de  la  philosophie  de  frère 
Basile-Valentin,  traitant  de  la  vraie  médecine 
métallique,  à  la  suite  de  la  traduction  fran- 
çaise de  l'^zo^^,  1660,  in-12,  et  1669,  in-8°;  — 
Practica  una  cum  duodecim  clavibus  et  ap- 
jjendice;  Francfort,  1618,in-4°;  —Apocalypsis 
chymica;  Erfurth,  1624,  in-8°  ;  —  Manifestatio 
artificiorum,  etc.  ;  Erfurt,  1624,  in-4"',  traduit 
en  français  par  J.  Israël,  sous  ce  titre  :  Révéla- 
tion des  mystères  des  teintures  essentielles 
des  sept  métaux,  et  de  leurs  vertus  médica- 
les; Paris,  1646,in-4°;  —  Currus  triumphalis 
antimonii;  Leipzig,  1624,  in-8°;  idem,  cum 
commentariis  Theod.  Kerkringii;  Amsterdam, 
1671,  in-12;  —  Tractatus  chimico^hilosophi- 
cus  de  rébus  naturalibu^  et  prseternatura- 
libus  metallorum  et  mineralium;  Francfort, 
1676,  ia-8°;—Haliographia,  de  Preeparatione, 
Vsu ,  ac  Virtutibus  omnium  salium  minera- 
lium, animalium  ac  vegetabilium,  ex  manus- 
criptis  Basilii  Valentini  collecta  ab  Ant. 
Salmincio;  Bologne,  1644,  in-8°.  On  raconte 
qu'une  des  colonnes  de  l'église  d'Erfurt  s'é- 
tant  ouverte  tout  à  coup ,  comme  par  miracle, 
on  y  avait  trouvé  les  écrits  de  cet  alchimiste. 
On  se  rappelle  que  cette  vieille  anecdote  est 
empruntée  aux  maîtres  de  l'art  sacré.  Aucun 
des  ouvrages  de  Basile-Valentin,  dont  la  plu- 
part sont  écrits  dans  l'ancien  dialecte  haut-saxon, 
n'a  été  imprimé  antérieurement  au  dix-septième 
siècle.  Les  éditions  les  plus  anciennes  sont  de 
1602  ou  de  1604.  La  bibliothèque  de  l'Arsenal 
possède  plusieurs  manuscrits  du  dix-septième 
siècle  (n"  162,  n">  163,  n»  164,  n"  165),  conte- 
nant la  traduction  française  de  quelques-uns  des 
ouvrages  de  Basile-Valentin.  H. 

Ferd.  Hœfer,  Histoire  de  la  Chimie,  1. 1,  p.  45*-486.  — 
Carrère,  Bibliothèque  littéraire  historique,  t.  I. 

BASILE,  prince  de  Moldavie  dans  le  dix-sep- 
tième siècle,  fut  chassé  par  ses  sujets,  aidés 
d'Etienne  XII,  dit  Burduze,  c'est-à-dire  le  Gros. 
11  essaya  de  remonter  sur  le  trône  par  la  force 
des  armes,  et  s'adressa ,  pour  cela ,  à  son  beau- 
père  Kiemielnisky ,  hetman  des  Cosaques.  Ce- 
lui-ci, adonné  à  l'ivrognerie,  lui  présenta  pour 
toute  réponse  une  coupe  de  koumis  (  petit-lait 
fermenté  ),  sa  liqueur  favorite;  Basile,  indigné, 
s'écria  :  «  J'avais  cru  jusqu'ici  que  les  Cosaques 
«  étaient  hommes  et  engendrés  par  des  hommes , 
«  mais  je  vois  qu'il  n'y  a  que  trop  de  fondement 

NOUV.  BIOGR,   CSIVERS.   —  T.   IV, 


BASILE  674 

«  à  ce  qu'on  dit  parmi  nous,  que  les  Cosaques 
«  sont  ou  des  ours  changés  en  hommes,  ou  que, 
«  d'hommes  qu'ils  étaient,  ils  sont  devenus 
«  ours.  » 

BASILE  {Dominique),  poète  napolitain ,  vi- 
vait au  commencement  du  dix-septième  siècle.  Il 
a  traduit  en  dialecte  napolitain  il  Pastor  Fido  de 
Guarini,  imprimé  à  Naples  en  1628,  in-12. 
Quadrlo,  Storia  délia  poesia  italiana. 

BASILE  {Jean-Baptiste) ,  poète  napolitain, 
mort  en  1637.  Il  était  gentilhomme  du  duc  de 
Mantoue.  On  a  de  lui  :  Opère  poetiche;  Man- 
toue,  1612,  in-12,  comprenant  :  Madrigali  ed 
Ode;  —  la  Venere  addolorata,  favola  tragica 
da  rappresentarsi  in  musica;  —  Egloghe 
amorose  e  lugubri;  —  le  Avventurose  Dis- 
venture,  favola  maritima;  —  il  Pianto  délia 
Vergine,  poemetto  sacro,  etc.  ;  —  les  ouvrages 
suivants ,  écrits  en  dialecte  napolitain  et  publiés 
sous  le  nom  de  Gian-Alesio  Abbattutis,  ana- 
gramme de  Giovan-Batista  Basile  :  le  Muse  Na- 
poletane,  egloghe  (9  églogues);  Naples,  1635, 
in-12,  et  1678,  in-12;  —  lo  Cunto  de  li  Cunti, 
ovvero  lo  trattenemiento  de  lipeccerille;  Na- 
ples, 1637,  1684,  in-12;  Rome,  1679,  in-12  :  il 
a  paru  deux  traductions  de  cet  ouvrage,  l'une 
en  langue  italienne  vulgaire,  Naples ,  1 754,  in-12  ; 
l'autre  en  patois  bolonais ,  Bologne  1742,  et  Ve- 
nise, 1813,  in-4°;  —  la  Vajasseide,  poème  en 
cinq  chants,  de  Giulio-Csesare  Cortesi,  édition 
accompagnée  de  morceaux  en  prose  de  Jean- 
Baptiste  Basile. 

Toppi,  Bibliotheca  Napolitana. 

BASILE  {Adrienne),  sœur  du  précédent, 
poète  et  musicienne.  On  a  d'elle  un  recueil  de 
poésies  intitulé  Composizioni  in  ver  si.  Elle  a 
publié  à  Rome,  1637  ,  in-4°,  un  poëme  de  son 
frère,  intitulé  Théagène,  imité  des  Éthiopiques 
d'Héliodore. 

Toppi,  Bibliotheca  Napolitana.  —  J.-B.  Marini,  Adone, 
Vll«  chant. 

*  BASILE  {Gennaro),  peintre  napolitain,  vi- 
vait à  Briinn  (Moravie)  vers  1756.  Son  meilleur 
ouvTage  est  un  tableau  d'autel  qui  se  trouve  dans 
la  chapelle  du  château  de  Seeberg,  à  Salzbourg. 
La  plupart  de  ses  œuvres  sont  restées  en  Mo- 
ravie. 

Nagler,  Neues  Mlgetneines  Kûmller-Lfxicon. 

BASILE  DE  soissoss,  théologien  français. 
Il  vivait  dans  la  dernière  moitié  du  dix-septième 
siècle.  Il  était  de  l'ordre  des  Capucins ,  et  fut 
longtemps  missionnaire  en  Angleterre.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  Défense  invincible  de 
la  présence  réelle  de  J.-C.  en  l'Eucharistie, 
où  elle  est  prouvée  par  près  de  trois  cents  ar- 
guments, dont  toutes  les  majeures  sont  prises 
de  l'Écriture  sainte;  Paris,  1676,  1677,  1679, 
in-8''  ;  —  Defensio,  seu  vera  religio  clare  de- 
monstrata,  et  novarum  sectarum  falsitas 
penitus  eversa;  Paris,  1676;  —  Fondement 
inébranlable  de  la  doctrine  chrétienne;  Pa- 
ris, 1680-1683, in-8°  ;  —  laVéritàble  Décision 

22 


6?5 


BASILE 


de  toutes  les  controverses  par  la  résolution 
de  la  question  ;  quel  doit  être  le  juge  des  con- 
troverses; Paris,  1685,  in-S";  —  Abrégé  de  la 
doctrine  chrétienne  ;  Paris,  1685,  in-12;  —  la 
Science  de  bien  mourir;  Paris,  1686,  iii-12; 
—  De  existentia  Bei  contra  infidèles,  ubi 
probatur  quod  JDeus  sit,  aut  nihil. 

Bernhardi  a  Bononia ,  Bibliotheca  scriptorum  capu- 
cinorurn. 

*  BASILETTI  (ZoMis),  peintre  italien  contem- 
porain, natif  de  Brescia.  Il  étudia  d'abord  dans 
sa  ville  natale,  et  se  perfectionna  ensuite  à 
Rome,  où  il  peignit  des  tableaux  d'histoire  et 
des  portraits.  Il  se  livra  aussi  au  paysage  et 
à  l'architecture.  On  a  remarqué  à  l'exposition  de 
Milan,  en  1828,  une  Vue  de  l'église  Saint-Paul 
d'Ostie.  Basiletti  doit  être  compté  parmi  les  bons 
j)eintres  italiens. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kunstlet-Lexicon. 

*BAsiLi  (Pier-Angelo),  peinti'e  de  l'école 
romaine,  né  à  Gubbio  vers  1540,  mort  en  1604. 
Il  fut  élève  de  Félice  Damiani  et  de  Roncalli , 
qu'il  surpassa  en  délicatesse  et  en  intelligence 
de  la  perspective.  L'arrangement  de  ses  figures 
montre  qu'il  avait  étudié  les  gravures  d'Albert 
Diirer,  qui  furent  d'une  si  grande  ressource  pour 
tous  les  artistes  italiens  de  cette  époque.  Ses  ou- 
vrages sont ,  pour  ainsi  dire ,  enterrés  dans  la 
petite  ville  de  Gubbio,  sa  patrie  ;  les  fresques  du 
cloître  de  Saint-Ubalde,  et  la  Prédication  de 
J.-C,  à  Saint-Martial,  sont  les  plus  estimés. 

E.  B— N. 

Ranghiasci,  Elenco  de'  professori  Euguhxninelli  arte 
d[eldisegno.  —  Tlcoz7.\,  Dizionario  deiPittori.  —  Lnnzi, 
Àtoria  Pittorica. 

*BASiLi  (D.  André),  compositeur  de  l'école 
romaine,  fut  maître  de  chapelle  de  l'église  de 
Lorette  vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  et 
mourut  en  1775.  Il  a  beaucoup  écrit  pour  l'Église. 
Fétis  possède  huit  messes  à  quatre  voix  de  ce 
maître,  en  manuscrits,  et  deux  à  huit  voix.  Dans 
labibliothèquemusicalede  l'abbé  Santini,àRome, 
on  trouve  cinq  offertoires  à  trois,  quatre  et  cinq 
voix,  de  Basili,  deux  Christus  factus  est,  à 
quatre,  un  Miserere  à  huit,  et  un  autre  à  dix. 
Le  Miserere  à  huit  voix  a  été  publié  à  Leipzig 
(Breitkopf  et  Hairtel),  sous  ce  titre  :  Miserere 
a  otto  voci,  concertati  con  repieno  ed  un  ver- 
setto  a  sedici  voci  reali,  senza  accompagna- 
mento. 

Fétis,  Biographie  uniierselle  des  Musiciens. 

*  BASILI  (François),  fils  d'André  BasUi,  mu- 
sicien italien,  né  à  Lorette  en  1766.  Il  était  élève 
d(;  l'abbé  Tannacomi  qui  enseignait  à  Rome,  et 
devint  maître  de  chapelle  à  Foligno.  Il  écrivit, 
tant  à  Foligno  qu'à  Macerata,  des  cantates  et  des 
opéras.  H  fit  aussi  de  la  musique  d'église,  dont 
plusieurs  morceaux  ont  été  imprimés  à  Florence, 
à  Leipzig  et  à  Milan. 

Schilling,  Univ.  Lexic, 

*  BASILI  (D. -Francisco),  né  à  Pérouse  vers 
le  milieu  du  dix-septième  siècle ,  fut  maître  de 
chapelle  de  l'église  neuve  de  cette  ville.  En 


BASILIDE  Ô76 

1696,  il  écrivit  pour  l'Académie  des  Unissom 
un  drame  qui  fut  exécuté  sous  le  titre  de  Sente 
Cecilia  virgine,  et,  peu  de  temps  après,  un  ora- 
torio intitulé  i  Martiri. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  3Iusicieiis. 

BASILIEN  ou  BASILIANCS,  gouverneur  de 
la  province  d'Egypte  vers  l'an  213.  H  était  en 
Egypte  lors  du  meurtre  de  Cavacalla  et  de  l'a- 
vénement  de  Macrin ,  qui  lui  confia  le  comman- 
dement des  prétoriens.  Avant  de  prendre  posses- 
sion de  cet  emploi,  il  fit  mettre  à  mort  les  émis- 
saires chargés  d'annoncer  l'accession  d'Élagabale 
au  trône  impérial  ;  mais  lorsqu'il  apprit  que  le 
fait  était  réel ,  il  se  réfugia  en  Italie,  y  fut  trahi 
par  un  ami,  arrêté,  et  conduit  vers  le  nouvel  em- 
pereur, par  ordre  duquel  il  fut  tué. 

Dion  Cassius,  LXXVIII. 

BASiLico  (Cyriaque),  poète  italien,  natif  de 
Naples,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  i  Successi  di  Eu- 
molpione  (en  vers);  Naples,  1678,  in-12  :  c'est 
une  traduction  du  Satyricon  de  Pétrone;  —  il 
Moreto  {in  versi  sciolti);  traduit  de  Virgile, 
selon  les  uns,  et  de  Cornélius  Severus,  selon  les 
autres. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

BASILICO  (Jérôme),  jurisconsulte  italien, 
natif  de  Messine,  mort  en  1670.  Il  exerça  d'a- 
bord sa  profession  en  Sicile,  ensuite  en  Espagne; 
devint  juge  du  tribunal  suprême  dans  son  pays, 
et  mourut  à  Madrid.  Il  ne  s'en  tint  pas  à  l'étude 
du  droit  :  il  cultiva  encore  avec  succès  les  bel- 
les-lettres ,  l'éloquence  et  la  poésie.  Les  acadé- 
mies de  Messine  et  de  Palerme  le  comptèrent 
au  nombre  de  leurs  membres.  On  a  de  lui  : 
gli  Anelli  de  S.  Agata,  discorso  accademico; 
Messine,  1654,  in-4°; —  il  Fato  nemico  aW 
armi  francesi  in  Sicilia;  Palerme,  1655;  — 
le  Dame  guerrière,  discorso  accademico: 
Palerme,  1655;  —  la  Ruotadegli  urnani  avve- 
nimenti,  discorso  accademico  ;  Palerme,  1G61; 
—  gli  Applausi  delta Siciglia  al  governo  deW 
eccellsntissimo  signore  D.  Francisco  Gaeteno, 
du£adi  Sermoneta ;  Messine,  1663  :  ce  duc  de 
Sermoneta  était  vice-roi  et  capitaine  général  en 
Sicile;  —  Panegirico  scritto  a  Gio.  Everardo 
Nitardo,  conf essore  delta  regina;  Madrid, 
1668,  in-fol.;  —  Felicitades  de  Espana  y  del 
mundo  christinno ,  applauso  panegirico  en 
la  acclamacion  del  rey  senor  Carlos  II;  Ma- 
drid, 1666,  in-fol.; —  Decisiones  criminales 
magnes  regise  curias  regni  Siciliœ;  Florence, 
1691,  in-fol.,  etSéville,  1699,  même  format. 

Mazzucbelli,  ScrittoH  d'italia. 

BASILIDE,  chef  de  l'une  des  écoles  religieu- 
ses les  plus  remarquables  d'Alexandrie ,  naquit 
selon  les  uns  en  Syrie,  selon  d'autres  en  Perse  ou 
enÉgypte,  et  vécut  sous  les  règnes  deTrajan,  d'A- 
drien et  d'Antonin  le  Philosophe  ;  il  mourut  vers 
130  de  J.-C.  Il  connaissait  le  christianisme ,  mais 
il  était  persuadé  que  cette  religion  avait  subi  de 
grandes  altérations  depuis  la  mort  de  son  fon- 


677 


BASÏLIDE  — 


dateur  ;  qu'elle  était  d'ailleurs  incomplète,  qu'elle 
se  séparait  trop  du  judaïsme  bien  compris,  et 
qu'elle  était  susceptible  de  recevoir  d'utiles  com- 
pléments des  anciennes  doctrines  de  la  Perse  et 
de  l'Egypte.  En  cela  Basilide  se  rencontre  avec 
Manès  et  une  foule  de  docteurs  des  premiers 
siècles  de  l'Église ,  flétris  par  elle  du  nom  com- 
mun d'hérésiarques ,  et  qui  sont  moins  des  dé- 
serteurs de  l'Église  que  des  chefs  d'école  indé- 
pendants. Disciple  de  Glaucias,  interprète  de 
saint  Pierre,  et  peut-être  aussi  disciple  de  Mé- 
nandre,  Basilide  avait  la  prétention  d'enseigner 
le  christianisme  primitif;  et  il  rédigea  sur  les 
Évangiles,  en  24  livres,  un  commentaire  malheu- 
reusement perdu  pour  nous  (1).  Sa  doctrine, 
teUe  que  l'indique  saint  Clément  d'Alexandrie  et 
que  l'expose  saint  Irénée,  n'était  qu'un  reflet  de 
ceUe  de  Zoroastre.  Il  admettait  deux  principes 
primitifs  indépendants  l'un  de  l'autre,  disait-il, 
celui  du  bien  ou  de  la  lumière,  et  celui  du  mal 
ou  des  ténèbres.  Tout  ce  qui  existe  est  émané  de 
l'un  ou  de  l'autre.  Le  principe  du  bien ,  le  Dieu 
suprême,  forme  avec  ses  perfections,  qui  sont  au 
nombre  de  sept,  la  bienheureuse  ogdoade.  Les 
sept  perfections  ou  puissances  dans  lesquelles  il 
se  reflète  sont  reflétées  à  leur  tour  dans  sept' 
nouvelles  puissances  qui  en  émanent,  et  des- 
quelles il  en  émane  d'autres  qui  les  reflètent  tou- 
jours plus  faiblement.  De  ces  émanations  U  y 
en  a  365 ,  qui  forment  365  mondes  ou  cieux, 
compris  dans  le  mot  abraxas,  dont  les  lettres, 
d'après  le  système  de  la  numération  grecque, 
forment  le  nombre  365,  nombre  mystérieux,  sou- 
vent énoncé  sur  les  pierres  symboliques  des  di- 
verses écoles  gnostiques,  dont  celle  de  Basilide 
fut  l'une  des  principales.  Le  chef  du  365^  monde, 
le  dernier,  le  plus  imparfait  de  tous  les  mondes, 
le  plus  rapproché  de  la  matière,  gouverne  l'uni- 
vers matériel,  d'après  les  desseins  de  Dieu,  il 
est  vrai,  mais  il  n'en  saurait  comprendre  les  lois 
éternelles.  La  vie  de  l'homme  est  une  carrière  de 
purification  dirigée  par  des  génies  qui  président 
aux  peuples  comme  aux  individus.  Toute  souf- 
france est  une  expiation.  Le  martyre,  la  plus 
grande  de  toutes ,  est  une  grâce  divine.  Pour  as- 
surer à  tous  la  purification  nécessaire,  l'intefli- 
gence  céleste  s'est  unie,  au  baptême  du  Jour- 
dain ,  à  l'homme  Jésus ,  dont  elle  s'est  hâtée  de 
se  séparer  avant  la  passion.  La  purification  se 
ferait  aisément,  sans  les  instincts  que  donne  la 
matière  et  sans  les  passions  qu'inspire  à  l'âme 
une  sorte  de  puissance  brute  et  de  mauvaise 
nature ,  émanée  des  animaux,  des  plantes  et  des 
pieiTes.  Cette  influence  explique  la  nécessité  de 
la  métempsycose  qu'enseigne  Basilide.  Sa  morale 
se  résume  en  ces  mots  :  Aimer  tout  comme 
Dieu;  n'avoir,  comme  lui,  ni  haine  ni  désir. 
Les  disciples  de  Basilide  (basilidiens)  furent 
nombreux  en  Egypte,  en  Syrie,  en  Italie  et  même 
dans  la  Gaule ,  où  ils  se  maintinrent  jusqu'au 

(1)  On  trouve  quelques  fragments  de  ce  commentaire 
dans  le  Spicilegium  de  Grot. 


BASILIQUE  678 

quatorzième  siècle  de  l'ère  chrétienne.  Sauf  la 
morale,  ils  changèrent  peu  la  doctrine  de  leur 
maître.  Ils  enseignaient  que  celui  qui  s'élève  à  la 
connaissance  du  monde  intellectuel  et  de  la  cause 
première  est  égal  à  l'Intelligence  divine  ;  qu'il 
n'est  plus  lié ,  dans  cet  état  de  perfection ,  à  au- 
cune loi,  et  peut  se  iivi'er  à  tous  ses  désirs.  On 
les  accusa  aussi  de  magie.  Leur  doctrine  et  leur 
école  s'éteignirent  dans  l'obscurité.  [  M.  Matter, 
dans  l'Enc.  des  g.  dii  m.] 

TertuUien,  de  Prœsc,  c.  46.  —  Clément,  Strqmat.,  2, 
S  et  4  ;  —  Saint  Irénée,  II,  23,  de  Hser.  —  Saint  Épiphane, 
//asr.,  .23.  —  Matter,  Hist.  critique  du  gnosUcisme  ;  Pa- 
ris, 1828,  3  ïol.  in-8°.  —  Ritter,  Bist.  de  la  Philosophie 
littéraire. 

BASILINE,  seconde  femme  de  Jules  Constan- 
tin et  mère  de  l'empereur  Julien ,  vivait  vers 
330.  EUe  embrassa  la  religion  chrétienne,  et  de- 
vint bienfaitrice  de  l'Église  d'Éplièse,  à  laquelle 
elle  donna  des  terres.  EUe  favorisa  ensuite  l'a- 
rianisme  et  persécuta  saint  Eutrope,  évêque 
d'Andrinople ,  qu'eUe  fit  exiler. 

Le  Beau,  Histoire  du  Bas-Empire. 

BASILIQUE ,  empereur  d'Orient,  frère  de  Vé- 
rine,  femme  de  Léon  P'^  mourut  en  477.  Sous 
le  règne  de  Léon  F',  en  468,  il  fut  chargé  de  la 
guerre  contre  Genséric ,  qui  s'était  rendu  maître 
de  l'Afrique.  Mais  les  ariens,  craignant  de  voir 
détruire  la  puissance  d'un  roi  qui  était  de  leur 
secte,  corrompirent  Basilique  par  la  promesse 
de  l'empire.  Ce  général  donna  le  temps  au  loi 
vandale  de  rassembler  des  troupes  et  une  flotte, 
qui  dispersa  ou  brûla  ceUe  des  Romains.  Basi- 
lique fut  obligé  de  se  cacher  jusqu'à  ce  que  sa 
sœur  eût  cahué  son  époux  l'empereur  Léon. 
Après  la  mort  de  ce  prince  en  474,  il  usurpa 
l'empire,  et  fut  bien  accueilli  par  le  peuple  de 
Constantinople.  Il  favorisa  les  ariens,  protégea 
les  eutychéens,  et  persécuta  les  orthodoxes. 
Zenon  l'Isaurien,  légitime  empereur,  qui  avait 
été  obligé  de  prendre  la  fuite ,  revint  à  Constan- 
tinople avec  une  armée,  et  livra  bataille ,  en  août 
476,  à  Basilique,  qui  fut  vaincu  et  n'eut  d'autre 
asile  qu'une  église  des  cathohques  qu'il  avait 
persécutés.  Zenon  se  fit  livrer  l'usurpateur  avec 
sa  femme  et  ses  enfants,  et  les  fit  renfermer- 
dans  une  tour  d'un  château  de  Cappadoce,  où  ils 
moururent  bientôt  de  froid  et  de  faim.  Pendant 
sa  courte  administration ,  Basilique  ne  fit  usage 
de  sa  puissance  que  pour  pilier  les  peuples  et 
les  accabler  d'impôts.  Il  avait  pour  principe, 
«  qu'un  roi  qui  veut  gouverner  avec  autorité 
doit  dévorer  la  haine  que  ses  injustices  inspi- 
rent. «  De  son  temps  (en  476),  une  partie  de 
Constantinople  fut  réduite  en  cendres  ;  et  l'on  re- 
gretta surtout  la  bibUothèque  pubhque ,  qui  ren- 
fermait, dit-on,  plus  de  cent  vingt  mille  volumes. 
Au  nombre  de  ces  volumes,  manuscrits,  qui 
devim-ent  la  proie  des  flammes,  se  trouvaient 
les  quarante-huit  livres  de  VlUade  et  de  \'0- 
dyssée,  écrits  en  lettres  d'or  sur  l'intestin  d'un 
serpent,  dans  une  longueur  de  plus  de  cent  pieds, 
Procop.  de  Bello  Fandal.  -Évagre,  III,  3  et  4.  -  Ni  • 
céphore,  XV,  27. 

22. 


679  BASILIUS 

*BASiLi€S  OU  BASILE  (  de  Glemona) ,  mis- 
sionnaire français  en  Chine  au  dix-huitième  siècle. 
Jl  composa  un  Dictionnaire  chinois,  intitulé 
H  an  tsû  siï,  1726,  dont  plusieurs  exemplaires 
circulèrent  en  Cliine  et  en  Europe  :  il  a  été  traduit 
eu  espagnol,  en  russe,  en  portugais  et  en  fran- 
çais ;  il  a  servi  de  modèle  à  celui  que  de  Guignes 
publia  en  1813,  d'après  les  ordres  de  Napoléon; 
—  im  Dictionnaire  chinois,  français  et  latin, 
grand  in-fol.  Julien  Klaprotha  publié  en  1820  un 
supplément  à  l'œuvre  du  père  B.  de  Glemona. 

Rose ,  New  Biographical  Dictionary. 

BASILIUS  (A'icoZas),  chroniqueur  allemand. 
Il  était  bénédictin  dans  le  couvent  d'Hirson,  et 
vivait  vers  le  commencement  du  seizième  siècle; 
il  a  continué  la  Chronicque  de  Naucler,  de  1501 
à  1514.  On  trouve  cette  continuation  dans  les 
éditions  de  Cologne,  1514;  d'Augsbourg,  15.16. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allyemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

BASILOWITCH.  Voy.  IVAN  F"". 

BASILVS,  nom  que  portait  une  branche  de  la 
Minucia  gens.  Les  personnages  les  plus  impor- 
tants de  ce  nom  sont  les  suivants  : 

I.  BASILUS  MINUCIUS,  tribun  militaire,,  vi- 
vait vers  l'an  86  avant  J.-C.  Il  fut  sous  les  or- 
dres de  Sylla ,  lors  de  la  guerre  contre  Arché- 
laus,  général  de  Mithridate. 

n.  BASILUS  MINUCIUS,  dont  on  ne  sait  rien, 
si  ce  n'est  qu'il  fut  noté  d'infamie  pour  ses  dé- 
prédations ,  et  que  son  tombeau  se  trouvait  sur 
la  voie  Appienne. 

m.  BASILUS  MINUCIUS  (Z.),  appelé  aussi 
M.  Satrius  du  nom  de  son  oncle  adoptif ,  vivait 
vers  l'an  54-44  avant  J.-C.  Il  combattit  dans  les 
Gaules  lors  de  la  guerre  contre  Ambiorix,  et  fut 
mentionné  à  cette  occasion  par  César.  Il  com- 
manda ensuite  deux  légions  en  quartier  d'hiver 
aux  environs  de  Reims;  et,  lors  de  la  guerre  ci- 
vile, il  fut  mis  à  la  tête  d'une  pai-tie  de  la  flotte 
de  César,  et  cependant  il  fut  un  des  meurtriers 
de  ce  grand  homme.  L'année  suivante,  il  tomba 
lui-même  sous  les  coups  de  ses  esclaves ,  dont 
il  avait  châtié  quelques-uns  de  la  façon  la  plus 
inhumaine.  On  a  une  lettre  où  Cicéron  félicite 
Basilus  du  meurtre  de  César. 

\^^\en, Mithridate,  50.  —  Cicéron,  de  Officiis.  —  Cicé- 
ron, Epist.  Ord  familiares,  VI,  is.  —  Cicéron,  ad  Atticum, 
vu,  9.  —  César,  Bellum  gallicum,  VI,  29,  30. 

*BASIN  OU  BAZIN  (Thomos) ,  prélat  chroni- 
queur et  moraliste  français,  né  en  1402  à  Caude- 
bec,  mort  le  30  décembre  1491.  Il  se  destina 
d'abord  au  barreau ,  et  fit  ses  études  à  Paris  et  à 
Louvain.  Deux  années  de  pérégrinations  roma- 
nesques le  conduisirent  ensuite  à  Rome,  à  Rouen, 
puis  à  Londres  ;  puis,  par  la  Hollande ,  le  Rhin , 
les  Alpes,  à  Ferrai'e  et  à  Florence;  là,  il  as- 
sista au  fameux  concile  éciiménique  de  1439, 
destiné  à  faire  cesser  le  schisme  des  Grecs  et  des 
Latins.  Ainsi  revenu  en  Italie,  il  fit  partie,  grâce 
aux  relations  qu'il  y  avait  formées,  d'une  ambas- 
sade envoyée  par  la  cour  de  Rome  en  Hongrie, 
à  la  suite  du  cardinal-archevêque  d'Otrante.  De 


—  BASIN 


eso 


retour  à  la  cour  papale,  Eugène  IV  le  gratifia , 
pour  prix  de  sa  mission,  d'un  canonicat  à  la  ca- 
thédrale de  Rouen,  accompagné  de  quelques 
moindres  bénéfices.  Bientôt  il  fut  appelé  par 
le  gouvernement  anglais,  toujours  maître  de  la 
Normandie,  à  remplir  la  chaire  de  droit  cauoa 
au  sein  de  l'université  de  Caen,  récemment  ins- 
tituée. La  manière  dont  il  remplit  ce  poste 
attira  sur  lui  une  distinction  nouvelle  et  de  nou- 
velles faveurs.  Il  devint  successivement  clia- 
noine  de  Bayeux,  conservateur  de  l'université, 
officiai  de  l'évêque,  et  fut  enfin  promu  eu  1447 
au  siège  épiscopal  de  Lisieux,  l'un  des  plus  ri- 
ches et  des  plus  importants  de  la  Normandie. 
Cette  fonction  lui  donnait  en  outre  un  siège  au 
conseil  royal,  qui  exerçait  la  régence  en  Nor- 
mandie, sous  le  nom  de  Henri  VI. 

Basin  occupait  cette  éminente  position,  lors- 
qu'en  1449  les  Anglais  ayant  rompu  les  trêves 
jurées,  Charles  VU  résolut  de  reconquérir  cette 
belle  partie  de  son  royaume.  L'expédition, 
réunie  tout  d'abord  autour  de  Pont-Audemer, 
fit  un  premier  mouvement  sur  Lisieux,  et  vint 
mettre  le  siège  devant  cette  ville.  L'évêque  Ba- 
sin, par  le  titi-e  dont  il  était  revêtu,  par  l'é- 
tendue de  son  pouvoir  temporel  joint  à  son 
caractère  moral  et  religieux ,  se  vit  alors  cliargé 
de  la  plus  grave  responsabilité.  Pris  en  quel- 
que sorte  à  la  fois  pour  arbitre  et  pour  otage 
par  les  assiégeants  et  par  les  assiégés ,  il  se  con- 
duisit avec  une  habileté  extrême  ;  et,  tout  en  don- 
nant le  signal  dei'obéissance  au  roi  de  France, 
il  dicta  une  capitulation ,  dont  les  termes  fuient 
acceptés  des  deux  partis.  Dès  lors  cet  exemple 
et  ce  traité  servirent  en  quelque  sorte  de  modèles, 
et  contribuèrent  puissamment  à  déterminer  la 
soumission  successive  des  divers  sièges  épisco- 
paux,  c'est-à-dire  des  points  importants  de  la 
province.  Charles  VTI  récompensa  le  zèle  du  pré- 
lat rallié  en  l'admettant  à  son  tour  comme  mem- 
bre de  son  conseil  privé  ou  grand  conseil ,  avec 
une  pension  de  six  cents  à  mille  livres,  et  lui  donna 
de  nombreuses  marques  d'affection  et  de  con- 
fiance. Aussitôt  qu'il  fut  maître  de  la  Normandie, 
le  roi  songea  à  remplir  un  devoir  dont  l'accom- 
pUssement  lui  eût  été  jusque-là  impossible,  en 
provoquant  auprès  de  la  cour  de  Rome  la  réfor- 
mation du  jugement  qui  avait  frappé  Jeanne  d'Arc, 
et  la  réhabilitation  de  la  victime.  Basin  fut  un 
des  prélats  employés  à  préparer  le  succès  de 
cette  entreprise.  En  1453,  il  écrivit  dans  ce  but, 
et  à  la  prière  du  roi,  un  mémoire  justificatif  en 
faveur  de  l'héroïne  (1).  Deux  ans  après,  il  rédi- 
gea et  dédia  à  Pierre  de  Brézé ,  grand  sénéchal 
de  Normandie,  un  autre  mémoire  important  sur 
la  réforme  de  la  procédure  à  l'échiquier  de  Nor- 
mandie, mais  qui  ne  reçut  aucune  application 
dans  la  pratique. 

Vers  cette  époque ,  le  prélat  vivait  renfei-mé 
dans  l'exercice  de  son  ministère.  Le  Dauphin,  qui 

(1)  Publié  par  M.  J.  Quicherat,  Procès  de  la  J'ucelle 
t.  m,  p.  813. 


6S1 


BASIN 


682 


fut  depuis  Louis  XI ,  tenta  de  nouer  avec  lui 
des  intelligences  secrètes,  dans  le  but  de  se 
faire  déférer,  par  des  voies  frauduleuses ,  le 
gouvernement  de  la  Normandie.  Basin  repoussa 
les  ouvertures  et  les  moyens  de  séduction  pra- 
tiqués auprès  de  lui.  Par  là  il  s'attira  le  ressen- 
timent du  terrible  monarque ,  qui  ne  tarda  pas 
à  remplacer  sur  le  trône  le  prince  sous  lequel  il 
s'était  conduit  en  sujet  rebelle  et  en  fils  déna- 
turé. Basin  accrut  encore  l'animosité  de  ce  re- 
doutable adversaire  en  prenant  une  part  active 
à  la  Ligue  du  bien  public.  Ce  mouvement  eut, 
comme  on  sait,  pour  résultat  ie  triomphe  éphémère 
de  cette  ligue,  et  l'élévation  de  Charles,  frère  du 
roi ,  au  titre  de  duc  de  Normandie. 

Mais  bientôt  les  chances  de  la  guerre  et  de  la 
politique  tournèrent  en  faveur  de  Louis  XT.  A 
partir  de  ce  moment,  l'infortuné  Basin  expia  les 
torts  de  son  imprudence ,  ou  plutôt  de  sa  droi- 
ture et  de  sa  loyauté,  par  une  suite  continue  de 
persécutions,  empreintes  tantôt  d'une  iniquité  et 
d'une  cruauté  cyniques ,  tantôt  distillées  avec  un 
art  infernal ,  ou  déguisées  sous  les  semblants 
d'une  abominable  hypocrisie.  Banni  ou  rappelé , 
tour  à  tour  par  les  caprices  d'une  haine  impla- 
cable, mais  habile  à  prendre  tous  les  masques,  et 
à  couvrir,  sous  des  amorces  trompeuses,  les 
pièges  tendus  à  ses  victimes ,  il  se  rendit  suc- 
cessivement à  Louvain  et  à  Bnixelles ,  auprès 
du  duc  de  Bourgogne.  C'est  alors  que  le  roi , 
redoutant  à  son  tour  la  présence  chez  son  rival 
d'un  homme  inoffensif,  mais  justement  ulcéré, 
le  fit  venir  à  Orléans  où  se  tenait  la  cour,  en 
employant  auprès  de  lui  force  instances  et  flat- 
teries mensongères.  Puis  une  fois  qu'U  le  tint 
en  sa  présence,  il  le  reçut  avec  une  froideur 
insultante,  présage  certain  des  sentiments  vin- 
dicatifs qu'il  lui  réservait  pour  l'avenir.  En  ef- 
fet, prompteraent  éloigné  avec  le  titre  de  chan- 
celier de  Roussillon,  puis  d'ambassadeur  en 
Aragon  auprès  du  duc  de  Calabre,  Basin,  averti 
à  temps  lorsqu'il  revenait  de  cette  mission, 
se  croisa  sur  la  route  avec  un  agent  du  roi 
chargé  de  l'arrêter.  Il  dut  alors  chercher  un 
refuge  en  Savoie  auprès  d'Yolande  de  France, 
qui  gouvernait  ce  duché.  De  là  il  passa  en  Al- 
lemagne, habita  par  intervalles  Genève,  Bâle, 
Trêves ,  Louvain,  Ulrecht,  Bréda,  et  se  fixa  fina- 
lement à  Utrecht,  où  il  demeura  jusqu'à  la  mort 
de  Louis  XI,  et  où  lui-même  termina,  plein  de 
jours ,  une  carrière  sans  cesse  agitée.  En  1474, 
Louis  XI,  à  l'aide  d'obsessions,  de  violences  dé- 
tournées, exercées  sur  les  parents  et  amis  de 
Basin,  lui  avait  arraché  sa  démission  du  siège 
de  Lisieux,  dont  les  revenus  étaient  déjà  sé- 
questrés. Basin  reçut  en  compensation,  de  la  cour 
de  Rome,  le  titre  d'archevêque  de  Césarée  en 
Palestine,  avec  une  modique  pension  sur  la  riche 
prélature  dont  il  avait  été  dépouillé.  H  devint, 
peu  de  temps  après,  l'hôte  et  l'ami  de  David, 
bâtard  de  Bourgogne,  évêque  et  seigneur  d'U- 
trecht,  qui  l'associa,  en  qualité  de  coadjuteur,  à 


l'administration  de  son  diocèse.  Basin  mourut  à 
l'âge  de  quatre-vingt-neuf  ans,  et  fut  inhumé  dans 
le  chœur  de  l'égUse  de  Saint-Jean. 

Outre  les  écrits  déjà  cités,  on  a  de  lui  :  His- 
toire de  Charles  VII  et  de  Louis  XI  (De 
rébus  gestis  Caroli  VII  et  Ludovici  XI  His- 
toriarum  libri  XII  )  ;  —  Apologia  (  apologie 
de  l'auteur  contre  les  soupçons  et  imputations 
de  Louis  XI);  —  Breviloquium  peregrina- 
tionis,  etc.,  intitulé  aussi  Brief  discours  du 
pèlerinage  et  des  quarante-deux  stations 
qu'a  faits  dans  le  désert  du  monde,  etc.; 
—  un  opuscule  théologique  ayant  pour  titre 
Censure  du  chartreux  de  Buremonde ,  dirigé 
contre  les  opinions  religieuses  de  Paul  Middel- 
bourg.  Ces  ouvrages  sont  tous  écrits  en  latin,  et 
le  mémoire  justificatif  en  faveur  de  la  Pucelle 
est  le  seul  qui  jusqu'à  présent  ait  reçu  les  hon- 
neurs d'une  publication  intégrale  (1).  Cepen- 
dant l'Histoire  de  Charles  VII  et  de  Louis  XI 
est  du  plus  haut  intérêt.  Le  ton  dans  lequel 
cet  ouvrage  est  conçu,  et  les  circonstances  au 
milieu  desquelles  il  fut  écrit,  ont  engagé  Basin 
à  ne  point  y  attacher  son  nom,  et  à  n'en  faire 
connaîti'e  l'auteur  que  d'une  manière  en  quelque 
sorte  énigmatique.  Le  nom  à'Amelgard,  prêtre 
liégeois,  accolé  à  Vex  libris  sur  un  exem- 
plaire manuscrit  de  cet  ouvrage,  a  longtemps 
fait  attribuer  à  cet  inconnu  la  chronique  de  Tho- 
mas Basin.  (  Voy.  Amelgard  ).  Mais  cette  ques- 
tion a  été  parfaitement  éclaircie  de  nos  jours 
par  M.  Quicherat.  Cette  chronique  reprend  la 
série  des  faits  à  l'assassinat  de  Louis,  duc  d'Or- 
léans, en  1407,  et  les  conduit  jusqu'à  la  mort  de 
Louis  XI  (1483).  L'histoire  de  Charles  Vn  y 
occupe  moins  d'étendue  que  celle  de  son  succes- 
seur. Jusqu'au  moment  où  l'auteur  joua  lui- 
même  un  rôle  sur  la  scène  des  affaires  publi- 
ques ,  il  paraît  s'être  borné  à  une  sorte  d'épi- 
tomé  des  principaux  événements ,  recueUli  de 
sourcesconnues  ou  indirectes.  Son  récit  commence 
à  prendre  vers  1449  l'intérêt  d'un  témoignage 
direct,  oculaire,  animé,  principalement  en  ce  qui 
concerne  les  faits  mémorables  dont  la  province 
qu'il  habitait  fut  lé  théâtre  à  divers  intervalles. 
Cet  intérêt  s'accroît  singulièrement  sous  le  règne 
de  Louis  XT,  à  cause  des  circonstances  biogra- 
phiques ci-dessus  rapportées. 

Vallet  de  Viriville. 

Manuscrits  de  la  Bibliothèque  impériale,  n"  6962;  8970, 
6970  A,  6970  B.,  664.  —  M.  Quicherat ,  5ar  la  Fie  et  les 
Ouvrages  de  Thomas  Basin,  dans  la  Bibliothèquel  de 
l'École  des   Chartes,  t.  III,  p.  313  et  suiv. 

BASIN  {Bernard),  théologien  espagnol,  cha- 
noine de  Saragosse,  vivait  à  la  fin  du  quinzième 
siècle.  On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages  :  Trac- 
tatus  de  Artihus  magicis  et  magorum  malefi- 
cii5;  Paris,  1485,  in-4°  gothique,  et  1506,  in-8°. 

Moréri,  Dict.  hist.  —  Gaguin,  in  Lud,  jï/,- —Sainte- 
Marthe,  Callia  christ.,  t.  II. 

BASIN  (Jean  ),  littérateur  lorrain,  natif  de 
Sandancourt,  mort  à  Saint-Dié  (  Vosges  )  vers 

(1)  Voy.  ci-dessus,  col.  680. 


683 


BASm  - 


1322.  n  fut  chapelain  de  la  chapelle  du  Saint- 
Esprit,  située  dans  l'église  collégiale  de  Saint-Dié. 
ïl  n'est  connu  que  par  son  édition  du  poëme  in- 
titulé Insigne  Nanceidos  Opus  de  Pierre  de 
Blaru,  son  compatriote  et  son  ami. 

Jean  Rayr,  Recherches  des  aaintes  antiquités  des 
Vosges,  p.  260.  —  D.  Calœet,  Bibliothèque  de  Lorraine. 

BASiN  (  Simon  ),  dominicain ,  né  à  Paris  le 
12  mars  1608,  mort  dans  sa  yille  natale  le  18 
juillet  1671.  Il  fut  chapelain  d'Anne  d'Autriche  , 
femme  de  Louis  Xm  ;  puis  il  se  retira  chez  les 
dominicains,  où  il  prit  le  nom  de  Thomas.  Il  a 
écrit  en  français  des  odes,  des  sermons,  et  une 
tragi-comédie.  Il  a  laissé  quelques  poésies  grec- 
ques et  latines.  La  plupart  de  ses  ouvrages  sont 
manuscrits. 

Échard,  Script,  ord.  Prœdicat. 

BASIKE  OU  BAZINE,  femme  de  Childéric  \", 
mère  de  Clovis,  vivait  au  milieu  du  j«  siècle.  Chil- 
déric, forcé  de  fuir  en  Germanie  pour  échapper 
à  la  fureur  des  Francs,  qui  voulaient  le  mettre  à 
mort  après  l'avoir  déposé,  avait  trouvé  un  asile 
dans  la  Thuringe.  Lorsqu'il  eut  été  rappelé  par 
les  Francs,  et  remis  en  possession  de  la  royauté, 
Bazine ,  femme  du  roi  des  Thurbigiens ,  quitta 
son  mari,  et  vint  le  trouver.  «  On  rapporte,  »  dit 
Grégoire  de  Tours,  à  qui  nous  empruntons  cette 
légende,  «  que  Childéric  lui  demandant  avec 
curiosité  pourquoi  elle  était  venue  vers  lui  d'un 
pays  si  éloigné,  elle  répondit  :  «  J'ai  reconnu  tes 
mérites  et  ton  grand  courage ,  et  c'est  pour  cela 
que  je  suis  venue,  afin  d'habiter  avec  toi  ;  car  il 
faut  que  tu  saches  que  si ,  dans  les  pays  d'outre- 
mer, j'avais  connu  quelqu'un  plus  capable  et 
plus  brave  que  toi ,  j'aurais  été  de  même  le  cher- 
cher, et  cohabiter  avec  lui.  »  Le  roi,  tout  joyeux, 
s'unit  à  elle  en  mariage.  Or,  la  nuit  de  la  noce, 
il  arriva  que  Bazine,  repoussant  les  embrasse- 
ments  de  son  nouvel  époux,  le  pria  d'aller  de- 
vant la  porte  du  palais ,  et  de  revenir  lui  dire  ce 
qu'il  aurait  vu.  Childéric,  ne  croyant  pas  devoir 
mépriser  les  avis  d'une  femme,  fit  ce  qu'elle  lui 
«lisait,  et  vit  passer  devant  sa  porte  des  léopards, 
des  licornes  et  des  lions.  Effrayé,  il  se  hâta  de 
retourner  auprès  de  Bazine,  et  de  lui  tout  dire. 
Elle  l'engagea  à  être  sans  inquiétude ,  et  à  sortir 
ruie.  seconde  fois.  Le  roi  vit  alors  passer  des  ours 
et  des  loups ,  et  vint  l'annoncer  à  la  reine ,  qui 
Se  renvoya  une  troisième  fois  ;  il  vit  des  chiens, 
et  des  animaux  plus  petits  encore,  qui  se  déchi- 
raient entre  eux.  Surpris  d'un  pareil  spectacle, 
il  retourna  dans  le  lit  conjugal ,  et  demanda  à  sa 
femme ,  plus  expérimentée  que  lui ,  l'explication 
de  tous  ces  prodiges.  Bazine  le  pria  de  passer 
cette  nuit  dans  une  chaste  continence ,  et  pro- 
mit de  lui  tout  expliquer  au  point  du  jour.  En  ef- 
fet elle  lui  dit,  quand  le  soleil  fut  levé  :  «  Cela 
nous  révèle  les  choses  à  venir,  et  l'histoire  de 
notre  postérité.  Notre  fils  sera  puissant  et  fort 
comme  un  lion  ou  une  licorne  ;  ses  enfants  se- 
ront rapaces  et  audacieux  comme  les  loups  et 
les  ours;  la  postérité  qui  naîti'a  d'eux,  et  les 


BASINIO  684 

derniers  rejetons  de  notre  race ,  seront  lâches 
comme  des  chiens.  Quant  aux  plus  petits  ani- 
maux que  tu  as  vus  se  déchirer  entre  eux,  ils 
sont  l'image  du  peuple ,  en  proie  aux  factions  et 
aux  guerres  intestines  quand  il  n'est  plus  retenu 
par  la  crainte  de  ses  chefs.  «  Childéric  se  réjouit 
de  voir  qu'une  si  nombreuse  postérité  devait 
naître  de  lui.  » 

Une  autre  BAzrNE,  fille  de  Chilpéric  et  d'Au- 
dovève,  fut  violée  par  les  domestiques  de  Frédé- 
gonde,  et  renfermée  dans  un  couvent  à  Poitiers. 

Aimoin,  llb.  4,  cap.  8.  —  Grégoire  de  Tours,  Histoire 
des  Francs,  lib.  Il,  cap.  X.  —  Le  Bas,  Dictionnaire 
encyclopédique  de  la  France. 

BASiNOE  ou  BASiNGSTORE  {Jean),  phi- 
lologue du  treizième  siècle.  Il  fut  arcliidiacre  à 
Londres  et  à  Leicester,  et  mourut  en  1252.  Il 
alla  étudier  à  Athènes,  où  la  fille  de  l'arche- 
vêque lui  apprit  le  grec.'  Il  a  laissé  une  traduc- 
tion latine  d'une  grammaire  grecque,  qu'il  in- 
titula Donatus  Grsecorum  ;  —  la  Concordance 
des  Évangiles;  —  un  commentaire  sur  une 
partie  des  sentences  de  Lombard  ,  intitulé  Par- 
ticulas  sentenïiarum per  distinciiones  ;  —  et 
un  volnme  de  Sermons.  C'est  lui  qui  fit  con- 
naître en  Angleterre  les  figures  et  les  chiffres 
dont  les  Grecs  se  servaient  pour  exprimer  les 
nombres. 

Sclirell,  Hist.  de  la  litt.  grecque,  t.  7,  p.?.80.  —  Schnei- 
der, ad  Aristotelis  Bistoriam  naturalem.  —  Fabri- 
cius,  Bibliotheca  mediee  et  infimse  xtatis,  tom.  IV, 
p.  150. 

RASiNio  DE  RASANii,  poëte  italien,  né 
vers  1425  à  Parme, ou  dans  le  voisinage  de  cette 
ville,  mort  en  1457.  Il  étudia  le  grec  sous  Théo- 
dore de  Gaza,  et  devint,  en  1448,  professeur  d'é- 
loquence latine  à  Ferrare.  Il  perditcette  place  pour 
n'avoir  pas  défendu  assez  bravement  les  intérêts 
de  Lionel  d'Esté  contre  François  Sforza,  duc  de 
Milan,  et  se  retira  à  Rimini,  à  la  cour  de  Sigis- 
mond  Malateste ,  dont  il  chanta  les  louanges. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Libri  quatuor, 
Isottaei  inscripti  ;  recueil  de  trente  épîtres  à 
l'imitation  à&?,Héroïdes  d'Ovide,  enhonneurd'f- 
sotta,  maîtresse  de  Sigismond.  Ces  épîtres  ont 
été  publiées  par  Prudhomme,  dans  un  volume 
.intitulé  Trinm  Peetarum  Porcetii,  Basinïi 
et  Trebani  Opuscula;  Paris,  1539,  in-8^  ;  — 
Epistola  versibus  exarata  ad  Sigisnmnd. 
Pandulphum  Malatestum,  de  Ungux  graecas 
laiidïbus  et  necessitate,  imprimé  dans  les 
Anecdota  litteraria,  t.  2,  p.  401  ;  —  Epistola 
ad  Robertum  Ariminensem ,  ibid.,  p.  300;  — 
Hesperidos  libri  tredecim  :  on  y  trouve  l'histoire 
de  la  guerre  de  Sigismond  contre  Alfonse  d'Ara- 
gon (  Voy.  une  analyse  de  ce  poëme  dans  le  Con- 
servateur, ann.  1757,  t.  3,  p.  199-338);  —  As- 
tronomicon  libri  duo,  poëme  imité  de  celui  d'A- 
ratus.  L.  Drudi  a  publié  un  choix  des  oeuvres  de 
Basinio,  sous  le  titre  :  Basinii  poemata  prses- 
tantiora,  nunc  primum  édita  et  commentariis 
ilhistrata  ;^\m\n\,  1794-1795,  2  vol.  in-4". 
P,  Affo,  Scrit'ori  Parmigiani,  t.  Il, 


685 


BASIRE  —  BASRERVILLE 


686 


*  BASIRE  (  Claude  ),  conventionnel,  né  à 
Dijon  en  1764,  mort  le  3  avril  1794.  H  était 
commis  aux  archives  des  états  de  Bourgogne 
lorsque  la  révolution  éclata.  D  fut  d'abord 
nommé  membre  du  directoire  du  district  des 
Cordeliers,  puis  député  de  la  Côte-d'Or  à  l'as- 
semblée législative.  Dans  la  séance  du  1 1  no- 
vembre, il  dénonça  un  receveur  général  des 
finances  qui  engageait  ses  employés  à  émigrer. 
Le  23,  il  vota  la  suppression  des  costumes 
religieux  et  la  liberté  des  cultes;  le  25,  U 
fit  créer  le  comité  de  surveillance.  Le  4  février 
1792,  il  s'éleva  contre  l'exportation  du  numé- 
raire, et  demanda,  trois  jours  après,  comme 
remède  à  ce  mal,  la  séquestration  des  biens  des 
émigrés.  C'est  par  lui  que  la  nation  fut  instruite 
de  l'existence  du  comité  autrichien,  dont  le 
but  était  une  réaction  contre-révolutionnaire. 
Un  juge  de  paix,  nommé  La  Rivière,  lança  contre 
lui  un  mandat  d'amener  ;  mais  l'assemblée  le  prit 
sous  sa  protection,  et  mit  La  Rivière  en  accusa- 
tion. Depuis  ce  temps,  Basire  coopéra  activement 
aux  journées  du  20  juin  et  du  10  août  1792. 
Après  cette  dernière  journée,  il  sauva  plusieurs 
soldats  suisses  en  faisant  décréter  qu'ils  étaient 
sous  la  sauve-garde  de  la  loi.  C'est  à  lui  que  l'on 
doit  la  prohibition  des  inhmnations  dans  les 
églises.  Représentant  du  département  de  la 
Côte-d'Or  à  la  convention  ,  il  se  rangea  d'abord 
parmi  les  montagnards,  demanda  la  peine  de 
mort  conti'e  tout  individu  qui  proposerait  de 
créer  «  une  puissance  héréditaire  et  indivi- 
duelle, ■»  dénonça,  le  14  décembre  1792,  Bris- 
sot  et  Louvet,  et  vota  la  peine  de  mort  dans  le 
procès  de  Louis  XVL  Dans  le  mois  de  février 
1793,ilfutnomméaucomitéde  sûreté  générale,  et 
ensuite  envoyé  en  mission  à  Lyon,  avec  Legendre 
et  Rovère.  Il  cassa  la  municipalité  de  cette  ville, 
qui  était  du  parti  girondin,  et  la  recomposa  avec 
des  hommes  qui  partageaient  ses  principes.  Au 
31  mai,  il  parla  contre  lacommission  des  Douze, 
et  demanda  que  la  convention  allât  fraterniser 
avec  le  peuple,  qui  attendait  à  la  porte  que  l'as- 
semblée expulsât  de  son  sein  les  partisans  de 
Vergniaud  et  de  Brissot.  Le  22  juillet,  il  dénonça 
Custine;  le28août,  il  provoqua  la  loi  qui  décla- 
rait la  république  en  état  de  révolution  jusqu'à 
la  paix.  Quelques  jours  après ,  il  fut  nommé  se- 
crétaire de  la  convention,  et  proposa  la  loi  qui 
ordonnait  le  tutoiement.  Le  10  novembre,  il  com- 
battit la  motion  qui  avait  pour  but  de  forcer  les 
représentants  du  peuple  à  rendre  compte  de  leur 
fortune,  et  parla  contre  le  système  de  la  Ter- 
reur. Accusé  de  complicité  avec  Chabot  et  d'au- 
tres députés  convaincus  d'avoir,  en  vue  d'un  sor- 
dide intérêt,  falsifié  un  décret  de  la  convention 
relatif  à  la  Hquidation  de  la  compagnie  des  Indes, 
et  d'avoir  corrompu  Fabre  pour  acheter  son  si- 
lence ;  Basire,  quoiqu'il  eût  dénoncé  le  crime  au 
comité  de  salut  public ,  fut  décrété  d'arrestation 
le  16  janvier  1794.  Aprèsune  détention  de  quatre 
mois  au  Luxembourg,  il  fut  traduit  devant  le  tri- 


bunal révolutionnaire,  condamné  à  mort  le  3  avril, 
et  exécuté  le  même  jour.  Le  corps  légistatif  ac- 
corda, le  2  mai  1797,  une  pension  à  sa  veuve. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Moniteur. 

BASiRB  (Isaac),  théologien  angUcan,  né 
dans  l'île  de  Jersey  en  1607  ,  mort  en  1676.  Il 
fut  d'abord  maître  d'école  à  Guemesey ,  puis 
chapelain  de  Charles  I^"".  Pendant  le  règne  de 
Cromwell,  il  parcourut  la  Morée,  la  Palestine, 
la  Mésopotamie  ;  il  professa  la  théologie  en 
Transylvanie,  à  l'université  de  Weissembourg. 
A  la  restauration,  il  rentra  en  Angleterre  et  de- 
vint chapelain  de  Charles  H.  On  a  de  lui,  entre 
autres  ouvrages  :  Deo  et  Ecclesise  sacrum,  ou 
le  Sacrilège  jugé  et  condamné  par  saint  Paul 
dans  l'épître  aux  Romains,  II,  22  ;  —  Biatriba 
de  antiqua  Ecclesise  hritannicee  libertate; 
Bruges,  1656,  in-8°  ;  —  Historié  dupresbyté- 
rianisme  anglais  et  écossais;  Londres,  1659  et 
1660,  in-8°. 

BioqrapMa  Britannica. 

*  BASIRE  {Jacques),  graveur  anglais,  né  à 
Londres  le  6  octobre  1730  (1),  mort  le  6  septem- 
bre 1802  (2).  Élève  de  son  père  Isaac  Basire,  il 
laissa  quelques  œuvres  de  mérite,  gravées  d'après 
les  maîtres  ;  les  plus  estimées  sont  :  le  Camp  du 
Drap  d'or  ou  V Entrevue  de  François  I^",  et 
d'Henri  VIII  ea  1520  ; —  le  capitaine  Cooh  en 
1777,d'aprèsHodjes,  in-fol.;  —  Lady  Stanhope, 
d'après  WUson;  —  lord  Camden,  d'après  Rey- 
nolds; —  Oreste  et  Pylade,  d'après  West.  Le 
portrait  de  Basire,  gravé  par  son  fils,  se  voit  en 
tête  du  neuvième  volume  des  Anecdotes  litté- 
raires de  Nichols. 

Nichols,  Literary  anecdotes  ofthe  eigkteenth  century. 

BASIRE  {Jacques  ),  fils  du  précédent,  né  en 
1769,  mort  à  Chigwell,  près  de  Londres,  le  13  mai 
1822.  Il  grava  la  plupart  des  planches  publiées 
par  la  Société  royale  et  celle  des  antiquaires  de 
Londres,  ainsi  que  les  planches  qui  accompa- 
gnent un  grand  nombre  de  volimaes  des  Parlia- 
mentary  Records.  L'aîné  de  ses  enfants,  Jac- 
ques Basire ,  dessinateur  et  graveur  estimé ,  a 
continué  la  plupart  de  ses  travaux. 

Strult,  History  of  Èngravers.  —  Jnnual  Biography 
and  Obituary,  1823. 

BASRERVILLE  (  Jean),  célèbre  imprimeur  et 
graveur,  né  à  Wolverby  en  1706,  mort  en  1776 
à  Birmingham.  U  quitta  sa  profession  de  maître 
d'école  pour  se  faire  imprimeur.  Il  grava  et  fondit 
lui-même  ses  caractères,  et  leur  donna  une 
grande  perfection.  H  fit  le  premier  fabriquer  le 
papier  non  fiUgrané,  ait  papier  vélin.  Ses  prin- 
cipales éditions  se  distinguent  encore  par  leur 
noble  simplicité,  sans  vignettes  ni  ornements 
superflus.  Cependant  son  Orlando  Furioso, 
1775,  4  vol.  in-8°,  en  est  orné.  On  recherche  ses 
éditions  de  Virgile,  1757,  in-4°,  d'Horace,  de 
Juvénal  et  de  Perse,  aussi  bien  que  de  la  Sible 
anglaise,  imprimée  aux  frais  de  l'université  de 

(1)  Et  non  1740,  comme  il  est  dit  dans  quelques  biogra- 
phies. 

(2)  Et  non  1780,  comme  on  l'a  prétendu  par  erreur. 


687 


BASKERVILLE  —  BASNAGE 


688 


Cambridge.  Il  est  fâcheux  que  ce  magnifique  ou-  ■ 
vrage  in-fol.  soit  imprimé  sur  un  papier  tiop  j 
mince  et  trop  transparent,  qui  laisse  apercevoir 
le  verso  des  pages.  La  société  littéraire  qui  a 
donné,  en  1785,  une  édition  de  Voltaire  in-4°  et 
in-8°  (édition  de  Kelil),  a  acquis  les  poinçons  de 
Baskerville  pour  servir  à  son  impression. 

A.  F.  Dldot,  Essai  sur  la  Typographie. 

*BASKO,  historien  polonais ,  vivait  vers  le 
milieu  du  quatorzième  siècle.  Il  est  considéré 
comme  le  plus  ancien  historien  après  Kadlubko,  et 
a  écrit  \m&Histoire  de  Pologne{l370)  sous  le  rè- 
gne de  Casimir  le  Grand. 

Catat.  Script.  poCnn.  —  Hartknoch,  Catal.  guorund. 
Script,  polon. 

BASRCAL,  PASKCAL  OU  PASQUAL  {Abul- 

Hussem  ),  lexicographe,  né  à  Gordoue  au  com- 
mencement du  douzième  siècle,  mort  en  1182. 
On  a  de  lui  une  Bibliothèque  arabico-espagnole 
divisée  en  dix  parties  (  manuscrite,  sous  le  n"  1 672, 
à  la  bibliothèque  de  l'Escurial).  On  lui  attribue 
une  Histoire  des  cadls  de  Cordoue  et  une  Bis- 
toire  d'Espagne. 

D'Herbelot,  Biblioth.  orientale.  —  Casirl,  Bibliotheca 
arabica- hispana. 

BASiUADJi  {Ibrahim),  imprimeur  hongrois, 
mort  en  1746.  Il  fonda  à  Constantinople  la  pre- 
mière imprimerie.  Par  un  Jetva  du  sultan 
Achmet  in,  il  lui  fut  permis  de  tout  imprimer, 
excepté  le  Koran  et  les  commentaires  canoni- 
ques. On  cite,  parmi  les  ouvrages  sortis  de  ses 
presses  :  un  dictionnaire  arabe-turc  par  Djé- 
vhéry  et  Wan-Kouii,  en  2  vol.  in-fol.,  1729;  — 
Tarikhi  Seijiar  (Journal  du  Voyageur),  ou  his- 
toire de  Virriiption  des  Aghuans  et  de  leur 
guerre  avec  les  Persa7is,  ouvrage  traduit  du 
latin  en  langue  turque;  —  Tarikhi  Hindi  Garbi 
(Histoire  d'Amérique);  —  Tarikhi  Tijynour 
Kourkan  de  Nazami  Zadeh  (llistoh-a  deTamer- 
lan),  in-4°,  traduit  de  l'arabe;  —  Tarikhi  mers 
cl-cadym  Weldjédijd,  ou  Histoire  de  V Egypte 
ancienne  et  nouvelle,  par  Sohaïli-Effendi  ;  — 
Gulcheni  Kholafa,  ou  Bouquet  de  roses  des 
Califes,  par  Nazami-Zadeh,  in-fol.;  —  Gram- 
mfiire  turque-française,  du  P.  Holdermann, 
jésuite  allemand ,  missionnaire  à  Galata  ;  —  le 
Bjihan  numa,  ou  Petit  atlas,  d'Hadjy-Khalfa, 
in-fol.;  —  Kitab  Tarikhi  Neima,  ou  Annales 
ottomanes  de  Neima,  2  vol.  in-fol.,  de  l'année 
1728  ;  —  Ahrali-Ghazevatder  dyari-Bosna, 
ou  Giierres  de  Bosnie  depuis  1736  jusqu'en 
1739,  par  Omar-Effendi. 

BASMAïsoN  pouGNET  (  Jean  de),  juriscon- 
sulte français,  natif  de  Riom,  vivait  au  seizième 
siècle.  Il  appartenait  à  une  famille  distinguée,  fit 
de  bonnes  études,  et  se  lia  à  Paris  avec  Etienne 
Pasquier.  De  retour  à  Riom,  il  exerça  avec  dis- 
tinction la  profession  d'avocat.  En  1576,  il  re- 
présenta la  province  d'Auvergne  aux  états  de 
Blois,  où  il  émit  l'opinion,  remarquable  pour  l'é- 
poque, qu'il  fallait  user  d'indulgence  envers  les 
protestants.  Cette  modération  lui  valut  d'être 
choisi,  avec  l'évêque  d'Autun  et  le  seigneur  de 


Montmoin,  pour  aller  inviter  le  prince  de  Condé 
à  assister  aux  états.  Basmaison  fut  encore  en- 
voyé deux  fois  vers  Henri  DI  pour  les  affaires  de 
sa  province.  Les  hgueurs,  auxquels  il  était  op- 
posé, le  persécutèrent  dans  les  dernières  années 
de  sa  vie.  Il  paraît  qu'il  eut  le  projet  de  laisser  le 
barreau  pour  la  lieutenancc  de  la  sénéchaussée 
d'Auvergne ,  et  qu'il  en  fut  détourné  par  Pas- 
quier, qui  lui  écrivit  à  ce  sujet  une  letti-e  où  l'on 
remarque  ce  passage  :  «  Il  y  a  trente  ans  et  plus 
que  vous  tenez  l'un  des  premiers  lieux  entre 
ceux  de  notre  ordre  en  notre  pays ,  étant  chéri 
et  aimé  des  grands,  respecté  du  commun  peuple, 
vivant  en  une  honnête  liberté,  sans  altération 
de  votre  conscience;  et  maintenant  qu'êtes  ar- 
rivé sur  l'âge,  désirez  ambitieusement,  poursuive/, 
d'être  lieutenant  de  province.  Étant  avocat  du 
commun,  votre  fortune  dépend  de  vous  et  de 
votre  fonds;  étant  appelé  à  cet  état,  vous  dépen- 
drez désormais  des  grands  qui  le  vous  auront 
octroyé.  »  Ce  sage  conseil,  si  sagement  exprimé, 
fut  suivi.  On  a  de  Basmaison  :  Sommaire  dis- 
cours de  fiefs  et  arrière-fiefs  ;  Paris,  1579;  ou- 
vrage intitulé  Paraphrase  stir  la  coutume 
(d'Auvergne),  1590,  réimprimé  plusieurs  autres 
fois,  et  digne  de  l'être  à  raison  des  connaissances 
que  l'auteur  y  a  répandues  ;  —  un  dernier  com- 
mentaire écrit  en  latin,  et  entrepris  par  le  conseil 
du  célèbre  Charles  Dumoulin ,  mais  qui  ne  s'est 
point  retrouvé.  V.  R. 

Pasquier,  lettres.  —  Morcri,  Dictionnaire  hislorique. 

BASMANOFP  (Pierre),  général  russe,  aida 
en  1605  au  faux  Démétrius  ou  Dmitri  h  monter 
sur  le  trône  au  préjudice  de  Fédor,  fils  du  czar 
Boris.  11  fut,  le  18  mai  1606,  assassiné  par  Mi- 
chel Tatistcheff,  au  momentoù  il  essayait  de  tenir 
tête  à  une  foule  de  conspirateurs  qui  voulaient 
pénétrer  dans  le  Kremlin. 

Encyclopédie  Russe. 

BASNAGE  (Benjamin  ),  théologien  protes- 
tant, né  à  Carentan  en  1580,  mort  en  1652.  On 
a  de  lui  un  traité  de  l'Eglise,  estimé  de  ses  co- 
religionnaires. 

BASNAGB  DE  FLOTTEMASVII.LE  (  Sa- 
muel), petit-fils  du  précédent,  né  en  1638  à 
Bayeux,  mort  à  Zutphen  en  1721.  On  a  de  lui  : 
Annales  politico-ecclesiastici  annorum  1645,a 
Csesare-Augusto  usque  ad  Phocam;  Rotter- 
dam, 1706,  3  vol.  in-fol.;  —  de  Rébus  sacris  et 
ecclesiasticis  Exercitationes  historico-criticx, 
in  quibus  cardinalis  Baronii  Annales  ab  A.C. 
35,  in  qtio  Casaubonus  desiit,  expanduntur  ; 
1662,  in-4". 

BASNAGE  DU  FRAQUENAY  OU  FRANQUES- 

NAY  (Henri),  jurisconsulte  français,  fils  puîné 
de  Benjamin,  né  le  16  octobre  1615  à  Saintc- 
Mère-Église,  dans  le  voisinage  de  Carentan, 
mort  à  Rouen  le  20  octobre  1695.  11  fut  un 
des  plus  habiles  et  des  plus  éloquents  avocats  dri 
parlement  de  Nonnandie.  Consulté  et  plaidant 
dans  toutes  les  affaires  importantes,  il  eût  été 
appelé  à  prendre  part  à  la  révision  générale  des 


689  BASNAGE 

droits  coutumiers  de  France,  si  ce  projet  conçu 
par  Letellier  eût  abouti.  En  1677  il  fut  commis^ 
saire  pour  les  affaires  de  religion,  et  s'acquitta 
avec  distinction  de  son  mandat.  Quoique  sing»- 
lièrement  érudit,  il  était  doué  de  l'imagination 
la  plus  vive,  et  estimé  de  tous  au  rapport  de 
Bayle,  bien  qu'il  fût  protestant.  On  a  de  lui  : 
Coutumes  du  pays  et  duché  de  Normandie, 
avec  commentaires,  2  vol.  in-fol.,  1678,  1681, 
1694; —  Traité  des  hypothèques, m-k°,  1687, 
1724.  Les  œuvres  complètes  de  Henri  Basnage 
ont  été  publiées  à  Rouen  en  2  vol.  in-fol.,  1709, 
1776,  par  Jacques  Basnage  de  Beauvai;  il  y  a 
une  4^  édition  avec  des  notes  de  La  Guesnerie, 
Rouen,  1778,  2  vol.  in-fol.  V.-R. 

Bayle,  Dictionnaire.  —  Moréri,  Dict.  hist.  —  Bibliot. 
wniv.,  t.  XXII,  p.  426-«8.  -Faisand,  f^iesdesplus  célè- 
bres Jurisconsultes. 

BASNAGE  DE  BEAUVAL  (  Jacques),  fils  aîné 
du  précédent,  né  à  Rouen  le  8  août  1653,  mort 
le  22  décembre  1722.  Son  père  l'envoya  fort 
jeune  à  Saumur,  pour  étudier  sous  Tannegui  Le 
Fèvre.  Doué  des  plus  heureuses  dispositions, 
à  dix-sept  ans  le  jeune  Basnage  était  déjà  fami- 
liarisé avec  les  auteurs  grecs  et  latins,  et  savait 
presque  toutes  les  langues  modernes.  Se  sentant 
du  goût  pour  la  profession  de  ministre,  Bas- 
nage ,  malgré  les  avis  pleins  de  sollicitude  de 
Tannegui  Le  Fèvre,  son  maître,  se  rendit  à  Ge- 
nève ,  on  il  commença  ses  études  de  théologie, 
et  ensuite  à  Sedan,  où  il  les  acheva  sous  Jurieu 
et  Beaulieu.  De  là  il  retourna  à  Rouen,  où  il  fut 
reçu  ministre  au  mois  de  septembre  1676.  Il  se 
maria  en  1684,  «t  épousa  Susanne  du  Moulin, 
petite-fille  du  fameux  Pierre  du  Moulin.  Le 
temple  de  Rouen  ayant  été  interdit  le  6  juin 
1685,  Basnage  obtint  du  roi  la  permission  de  se 
retirer  en  Hollande.  S'étant  fixé  à  Rotterdam , 
il  y  fut  ministre  pensionnaire  jusqu'en  1691 , 
où  il  fut  nommé  pasteur  ordinaire  de  l'église 
wallonede  cette  ville.  Le  pensionnaire  Heinsius, 
qui  l'avait  pris  en  amitié,  désirant  l'avoir  auprès 
de  lui,  le  fit  demander  en  1709  par  l'église 
wallone  de  la  Haye.  Là ,  par  le  crédit  de  son 
protecteur,  Basnage  se  vit  appelé  à  jouer  un 
rôle  politique  qui  ne  fut  pas  sans  éclat.  Chargé 
de  plusieurs  missions  importantes,  il  s'en  ac- 
quitta avec  habileté.  L'abbé  Dubois ,  venu  à  la 
Haye  en  1716,  pour  y  négocier  une  alliance  dé- 
fensive entre  la  France,  l'Angleterre  et  les  états 
généraux ,  eut  ordre  du  régent  de  s'entendre 
avec  Basnage.  Ils  agirent  de  concert,  et  réussi- 
rent à  faire  conclure  l'alliance  le  14  février  1717. 
Le  duc  d'Orléans ,  reconnaissant  des  services 
que  Basnage  avait  rendus  en  cette  circonstance, 
lui  fit  restituer  tous  les  biens  qu'il  avait  en 
France.  Cependant,  au  milieu  de  toutes  ces 
distractions ,  Basnage  cultivait  toujours  les  let- 
tres avec  ardeur  ;  mais  sa  santé ,  qui  jusque-là 
lui  avait  permis  de  suffire  à  ces  soins  divers, 
s'altéra  sensiblement  en  1722. 
Basnage  avait  de  la  douceur,  du  liant  dans  le  • 


—  BASOLI 


G90 


caractère ,  et  il  joignait  à  ces  qualités  naturelles 
ce  que  donne  l'usage  du  grand  monde,  une 
exquise  politesse.  Le  Vier  lui  prête  aussi  une 
grande  franchise,  ce  qui  se  concilie  plus  diffi- 
cilement avec  sa  vocation  pour  la  diplomatie. 
Quant  à  la  solidité  et  à  l'étendue  de  son  savoir, 
elles  sont  suffisamment  attestées  par  les  nombreux 
ouvrages  qu'il  a  laissés,  et  dont  les  principaux 
sont  :  la  Communion  sainte ,  ou  Traité  sur 
la  Nécessité  et  les  Moyens  de  communier 
dignement;  Rotterdam,  1688,  in-18  :  cet 
ouvrage,  qui  fut  approuvé  même  des  catholi- 
ques ,  a  eu  un  grand  nombre  d'éditions  ;  — 
Traité  de  la  Conscience,  dans  lequel  on  exa- 
mine sa  nature,  ses  illusions ,  etc.;  Amster- 
dam ,  1696,  2  vol.  in-8°  ;  on  y  trouve  la  réfu- 
tation des  arguments  de  Bayle  sur  la  conscience 
errante  ;  —  Histoire  de  V Église ,  depuis  Jé- 
sus-Christ jusqu'à  présent  ;  Rotterdam,  1699, 
2  vol.  in-fol.;  —  Histoire  des  Juifs,  depuis 
Jésus- Christ  jusqu'à  présent,  etc.,  pour  ser- 
vir de  supplément  à  l'Histoire  de  Josèphe; 
Rotterdam ,  1606  ,  5  vol.  in-12  :  ce  livre  est  un 
de  ceux  qui  font  le  plus  d'honneur  à  Basnage  ; 
il  a  été  réimprimé  à  Paris  en  1710,  avec  quel- 
ques changements  et  suppresions  par  l'abbé 
Dupuis  ,  sans  nom  d'auteur;  —  Dissertation 
historique  sur  les  duels  et  les  ordres  de  che- 
valerie (Amsterdam,  1720,  in-S").  Cet  ou- 
vrage ,  rempli  d'une  curieuse  érudition ,  a  été 
depuis  souvent  mis  à  contribution  par  des  auteurs 
qui  ne  l'ont  pas  nommé; —  Histoire  des  ou- 
vrages des  savants;  Rotterdam,  1687-1709  :  c'est 
un  recueil  périodique,  composé  de  24  vol.  in-12. 

Le has, Encyclopédie  de  la  France,  etc.;  vol.  in-lî. — 
Nlcéron  ,  Mémoires,  t.  IV  et  X. 

BASNAGE  DE  BEAUVAL  (Henri),  juriscon- 
sulte ,  frère  du  précédent ,  naquit  à  Rouen  le 
7  août  1656,  fut  avocat  au  parlement  de  cette 
ville,  et,  après  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes, 
se  réfugia  en  Hollande,  où  il  mourut  le  19  mars 
1710.  On  a  de  lui  :  Tolérance  des  religions , 
1784,  iQ-12;  —  Histoire  des  ouvrages  des 
savants  ,  1687  et  1709,  24  vol.  in-12  ;  —  Dic- 
tionnaire universel ,  recueilli  et  compilé  par 
feu  Antoine  Furetière  ;  2'  édition  augmentée , 
1701,  3  vol.  in-fol.  L'édition  du  Dictionnaire 
de  Trévoux,  1704,  3  vol.,  n'en  est  qu'une  réim- 
pression. <(  Tout  y  est  semblable ,  dit  le  P.  Ni- 
«  céron ,  méthode  ,  orthographe  ,  exemples...  ; 
«on  y  a  laissé  jusqu'aux  fautes  d'impression; 
n  il  y  a,  à  la  vérité,  quelques  additions,  dont  la 
"■  plupart  sont  entièrement  étrangères  au  dic- 
«  tionnaire.  »  Une  nouvelle  édition  a  paru  en 
1626  (4  vol.  in-fol.  ),  après  la  mort  de  Basnage. 

Bayle,  Dictionnaire  historique.  —  Niceron  ,  Mémoires, 
t.  Il  etX. 

*  BASOLI  (Antoine),  peintre  italien  contem- 
porain, natif  de  Bologne,  n  forma  son  talent  à  l'A- 
cadémie de  cette  ville,  d'où  il  se  rendit  à  Rome 
pour  s'y  perfectionner  à  l'école  des  maîtres.  Il 
peignit  les  décors ,  surtout  ceux  de  théâtre.  On 


691 


BASOLI 


sait  que  ce  genre  de  peinture  est  singulièrement 
estimé  en  Italie.  On  a  de  lui  ;  Raccolta  di  pros- 
pettive  série,  rustiche,  e  dipaesaggio;  Bologne, 
1810,  in-fol.  obi. 

Orlof,  Histoire  de  la  peinture  en  Italie. 

*  BASQUE  {Michel  le),  nom  d'un  fameux 
capitaine  boucanier  qui ,  de  concert  avec  l'O- 
lonnais  ,  prit  les  villes  de  Maracaîbe  et  de  Gi- 
braltar, à  la  tête  de  600  hommes  à  peu  près,  dans 
le  golfe  de  Venezuela.  Leur  butin  fut  estimé  à 
400,000  couronnes. 

Charlevolx,  Histoire  de  la  Nouvelle -France. 

*BASS  {Edouard),  théologien  américain,  né 
à  Dorchester  en  1726,  mort  en  1803.  Il  fut  le 
premier  évêque  de  Massachussetts  et  laissa  la 
réputation  d'un  savant  canoniste. 

Biographie  universelle  (  édition  belge  ). 

*BASS  {George) ,  explorateur  anglais,  vivait  à 
la  fin  du  dix-huitième  siècle,  et  mourut  dans 
les  premières  années  du  dix-neuvième.  Il  était 
chirurgien  de  la  Confiance ,  vaisseau  de  guerre 
anglais,  et  découvrit  le  détroit  de  Bass,  entre  le 
continent  de  la  Nouvelle-Hollande  et  la  terre  de 
Van-Diémen.^Bass  mourut  sans  recevoir  aucune 
marque  de  distinction  ou  récompense  pour  une 
exploration  qui  faillit  lui  coûter  la  vie ,  puisque 
lui  et  son  équipage  restèrent  plusieurs  jours 
sans  vivres. 

Fllnder's  Journé!/  of  Discovery  to  terra  Australis, 

BASS  ou  BASSics  {Henri),  médecin  alle- 
mand, né  à  Brème  en  1690,  mort  en  1754.  Il  se 
rendit  en  1713  à  Halle,  où  il  suivit  les  leçons 
du  célèbre  Hoffmann.  En  1715  il  passa  à  Stras- 
bourg, et  deux  ans  après  à  Bâle ,  où  il  se  livra 
tout  entier  à  l'étude  de  l'anatomie  et  de  la  chirur- 
gie. Reçu  docteur  à  Halle  en  17 18,  il  y  fut  quelque 
temps  après  nommé  professeur  extraordinaire 
d'anatomieet  de  chirurgie,  place  qu'il  a  remplie 
jusqu'à  sa  mort.  On  a  de  lui  :  Disputatio  de 
fistula  ani  féliciter  curanda;  Haie,  1718  : 
c'est  la  thèse  inaugurale  que  Haller  inséra  dans 
son  recueil  des  thèses  chirurgicales  ;  Macquart 
l'a  traduite  en  français;  Paris,  1759,  in-12  : 
l'auteur  y  compare  les  méthodes  adoptées  par  les 
anciens  avec  celles  qui  étaient  en  usage  de  son 
temps,  et  il  croit  trouver  beaucoup  de  con- 
formité entre  elles;  —  Grûndlicher  Bericht 
von  Bandagen  ;  Leipzig,  1720  et  1723,  in-8°  ; 
Amsterdam,  1748  :  c'est  un  traité  sur  les  banda- 
ges; —  Observationes  anatomico-chirurgico- 
medicee;  Halle,  1731,  in-8''  :  l'auteur  y  a  joint 
plusieurs  bonnes  figures  et  la  description  de 
plusieurs  instruments  de  son  invention;  — 
Tractatus  de  Morbis  venereis;  Leipzig,  1764, 
in-S"  :  l'auteur  y  a  ajouté  quelques  observations. 
Bass  a  encore  donné  eu  allemand  des  Commen- 
taires sur  la  chirurgie  de  Nuck,  qui  ont  été  im- 
primés à  Halle,  en  1728,  in-8°. 

Biographie  Médicale. 

BASSA( don  Pedro-Hola^co),  colonel  espa- 
gnol, natif  de  Reus  (Catalogne),  massacré  en  1835 
par  le  peuple  de  Barcelone.  Il  se  fit  remarquer 


BASSAN  692 

dans  les  guen-es  contre  les  Français  en  Catalogne 
{ 1808),  et  par  son  attachement  à  Ferdinand  VII. 

Biographie  Universelle  (édit.  espagnole). 

BASs^vs  {Nicolas) ,  typographe  allemand, 
natif  de  Francfort-sur-le-Mein ,  vivait  dans  la 
seconde  moitié  du  seizième  siècle.  On  lui  doit 
l'impression  de  nombreux  ouvrages  de  médecine 
et  de  botanique  et  la  publication  des  œuvres  de 
Tabernaemontanus,  remarquables  par  leurs  plan- 
ches. C'est  amsi,  qu'à  la  mort  de  Tabemsemonta- 
nus  (en  1590),  qui  laissait  inachevé  son  Kràuter- 
buch  (herbier),  Bassaeus  fit  continuer  l'ouvrage 
par  N.  Braun,  et  le  publia  dans  la  même  année 
en  trois  parties  qui  se  suivirent,  en  même  temps 
que  la  seconde  édition  de  Y  Icônes  plantarum, 
4  vol.  in-4°.  Quant  aux  figures  de  ce  dernier 
ouvrage ,  elles  furent  publiées  sous  le  nom  de 
Bassaeus,  sans  le  texte  et  sous  ce  titre  :  Icônes 
plantarum;  Francfort,  1590,  4  vol.  in-4°.  On 
y  trouve  gravées  sur  bois  2,555  figures  de 
plantes  officinales  et  autres.  C'était  la  plus  riche 
collection  que  l'on  eût  encore  vue. 

Haller,  Bibliother.a  Botanicor. 

BASSAL,  (/ecn),  prêtre  et  diplomate ,  né  à  Bé- 
ziers  le  12  septembre  1752,  mort  en  1802.  Il  se 
fit  remarquer  par  son  enthousiasme  au  com- 
mencement de  la  révolution ,  et  devint  en  1790 
curé  constitutionnel  de  Saint-Louis ,  à  Versail- 
les, puis  député  du  département  de  Seine-et- 
Oise  à  l'assemblée  législative.  Dans  le  mois  de 
mars  1792 ,  il  proposa  une  amnistie  sur  les  mas- 
sacres de  la  Glacière,  à  Avignon  ;  en  mai,  il  pro- 
voqua un  décret  d'accusation  contre  Brissac, 
commandant  de  la  garde  constitutionnelle  du  roi. 
Nommé  membre  de  la  convention,  il  vota  la  mort 
de  Louis  XVI,  et  le  22  janvier  1794  fut  élu  secré- 
taire de  l'assemblée.  Envoyé  dans  le  Jura  pour 
étouffer  l'insurrection  fédéraliste  ,  il  eut  à  se 
justifier  à  son  retour  du  peu  d'énergie  qu'il  avait 
déployé  ;  mais  les  jacobins  acceptèrent  les  ex- 
plications qu'il  donna,  et  l'élurent  président  de 
leur  société.  Il  fut  ensuite  envoyé  en  Suisse 
pour  surveilier  les  opérations  diplomatiques  de 
Barthélémy.  Après  la  session  conventionnelle, 
Bassal  devint  le  secrétaire  de  Championnet ,  et 
le  suivit  en  Italie  ;  l'année  suivante ,  il  fut  tra- 
duit devant  une  commission  militaire  ,  comme 
dilapidateur  des  deniers  publics.  Sauvé  par  la 
chute  de  Merlin ,  Treilhard  et  Larevellière-Lé- 
peaux,  le  30  prairial  an  VII ,  il  rejoignit  Cham- 
pionnet à  l'armée  des  Alpes  ,  et  revint  à  Paris  à 
la  mort  de  ce  général. 

Le  Bas,  encyclopédie  de  la- France.  —'Biographie 
des  Contemporains. 

BASSAN  ou  BASSANO,  nom  de  plusieurs 
peintres  italiens,  appartenant  tous  à  la  même 
famille. 

I.  BASSAN  {François  da  Ponte,  dit  le), 
peintre  italien  ,  natif  de  Vicence,  mort  en  1530. 
Il  appartenait  à  la  première  école  vénitienne,  et 
suivit  les  principes  des  deux  Bellin.  Distingué 
par  ses    connaissances,   il  put   devenir  chefi 


693 


BASSAN 


d'école.  Ses  ouvrages  témoignent  de  ses  pro- 
grès successifs.  Les  fresques  de  Milan,  dues 
à  ce  maître ,  sont  d'un  bon  dessin  ;  mais  les  lu- 
mières et  les  ombres  sont ,  au  jugement  de  Lo- 
mazzo,  mal  distribuées. 

Lomazzo,  Traité  de  peinture.  —  Lanzi ,  Storia  pitto- 
rica. 

n.  BASSAN  {Jacques  da  Ponte,  dit  le  vieux), 
peintre  italien,  fils  de  François ,  naquit  en  1510 
à  Bassano,  ville  des  États  de  Venise,  et  mourut  à 
Venise  en  1592.  Il  fut  élève  de  son  père,  travailla 
quelque  temps  à  Venise,  et  forma  ce  qu'on  appelle 
son  troisième  style  d'après  leCorrége.  Admirateur 
de  la  nature,  il  peignit  des  paysages  et  des  animaux 
avec  beaucoup  de  vérité.  Mais  son  pinceau  n'est 
pas  si  vrai  dans  les  sujets  historiques,  parce  qu'il 
connaissait  très-peu  les  beautés  de  l'antique.  On 
voit  plusieurs  de  ses  tableaux  à  Paris,  au  Louvre 
(  le  Christ  porté  au  tombeau; — Joseph  d'Ari- 
mathie).  «iBassan,  dit  le  célèbre  Annibal  Carra- 
che,  fut  un  peintre  excellent,  digne  d'une  plus 
grande  louange  que  celle  que  Vasari  lui  donne, 
parce  qu'entre  les  beaux  tableaux  qu'on  voit 
de  lui ,  il  a  fait  encore  de  ces  miracles  qu'on 
rapporte  des  anciens  Grecs  ,  trompant  par  son 
art  non-seulement  les  bêtes,  mais  les  hommes  ; 
ce  que  je  puis  témoigner,  puisque,  entrant  un  jour 
dans  sa  chambre,  je  fus  trompé  moi-même,  avan- 
çant la  main  pour  prendre  un  livre  que  je  croyais 
ira  vrai  livre,  et  qui  ne  l'était  qu'en  peinture.  » 
Le  Bassan  avait  mis  dans  son  jardin  diverses 
figures  de  reptiles  et  d'animaux  qu'à  la  pre- 
mière vue  on  croyait  vivants.  Ce  peintre  excel- 
lait aussi  dans  le  portrait.  Il  fit  ceux  de  l'Arioste 
et  du  Tasse,  et  de  plusieurs  hommes  célèbres  de 
son  temps.  Lui-même  se  peignit  avec  les  attri- 
buts de  son  art.  I!  partageait  son  temps  entre  la 
lecture  ,  la  musique ,  la  peinture,  et  les  soins  du 
jardinage.  Il  laissa  quatre  fils,  tous  peintres.  Plu- 
sieurs de  ses  tableaux  sont  en  Italie,  d'autres  dans 
la  galerie  de  Dresde  et  dans  celle  de  Vienne;  ce 
sont  des  sujets  tirés  de  la  Bible  :  Noé  avec  sa 
famille  ;  —  les  Vendeurs  chassés  du  temple  ; 
—  le  Repas  chez,  Marthe; —  le  Retour  de  Jacob; 
— le  Repas  chez  le  Pharisien;  —  la  Reine  de 
Saba;  —  la  Naissance  de  Jésus-Christ ,  etc. 

ni.  BASSAN  (François),  peintre,  fils  du 
précédent,  né  en  1548,  mort  à  Venise  en  1591. 
Il  travailla  avec  le  Tintoret  au  palais  de  Saint- 
Marc,  et  y  peignit  quelques  fresques,  sur  les 
dessins  de  Paul  Véronèse.  Il  fit  aussi  beaucoup 
d'ouvrages  pour!  les  églises  et  pour  différents 
particuliers.  Des  marchands  en  répandirent  plu- 
sieurs dans  les  pays  étrangers  ;  et  l'on  prétend 
que  des  copies  faites  par  les  élèves  de  François 
Bassan  furent  vendues  pour  des  originaux.  Il 
avait  peint  un  magnifique  tableau  représentant 
l'Enlèvement  des  Sabines,  qui  fut  vendu  très- 
cher  au  maréchal  d'Ancre.L'humeurmélancolique 
de  cet  artiste  lui  fit  croire,  sur  la  fin  de  sa  vie  , 
qu'il  était  sans  cesse  poursuivi  par  des  archers. 
Un  jour  qu'on  frappa  violemment  à  sa  porte,  il 


BASSANI  694 

crut  que  les  archers  arrivaient  :  il  se  jeta  par  la 
fenêtre,  et  mourut  quelque  temps  après.  Le 
Louvre  possède  de  lui  un  tableau  représentant 
Jésus  dans  la  maison  de  Marthe  et  de  Marie. 

IV.  BASSAN,  dit  le  Chevalier  (Léandre) , 
frère  de  François,  peintre,  né  en  1560,  mort  à 
Venise  en  1623.  Il  excella  dans  le  portrait.  Il 
peignit  entre  autres  le  doge  Grimani ,  qui  le  fit 
chevalier  de  Saint- Marc.  H  était  toujours  vêtu 
magnifiquement;  il  avait  un  goût  passionné  pour 
la  musique.  Avec  les  mêmes  talents  que  soà 
frère  François,  Léandre  Bassan  avait  les  mêmes 
accès  de  folie  :  il  s'imaginait  toujours  qu'on  vou- 
lait l'empoisonner.  Il  y  a  cinq  tableaux  de  cet 
artiste  à  Dresde  :  le  Départ  de  Jacob  ;  l'Adora- 
tion des  Bergers  ;  un  Marché  d'animaux  ;  le 
Portrait  d'un  doge  de  Venise,  et  un  sujet  pas- 
toral. La  galerie  de  Vienne  possède  de  lui  le 
portrait  d'un  ecclésiastique  et  un  tableau  de 
famille;  et  au  musée  du  Louvre  on  voit  de  lu; 
les  Juifs  surpris  de  la  résurrection  de  Lazare. 

V.  BASSAN  (  Jean-Baptiste  et  Jérôme  ) , 
peintres,  le  premier,  mort  en  1613,  âgé  de 
soixante  ans,  elle  second,  en  1622,  âgéde  soixante- 
deux  ans,  s'appliquèrent  presque  uniquement  à 
copier  les  tableaux  de  leur  père.  Ils  parvinrent 
si  bien  à  saisir  sa  manière  aisée  et  naturelle, 
que  les  marchands  vendent  souvent  leurs  copies 
pour  les  originaux  ;  et  voilà  pourquoi  on  voi^ 
tant  de  tableaux  que  l'on  dit  être  de  la  main  de 
Jacques  Bassan. 

Piles,  f^ie  des  Peintres.—  Vasari.—  Lanzi,  Storia  délia 
Pittura.  —  Lomazzo ,  Traite  de  Peinture.  —  Nagler, 
Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*BASSAND  (Jean-Baptiste),  médecin,  né  en 
1680  à  Baume-les-Dames ,  petite  ville  de  Fran- 
che-Comté ;  mort  à  Vienne  (Autriche  )  le  30  no- 
vembre 1742.  Il  étudia  la  médecine  à  Leyde  sous 
le  célèbre  Boerhaave ,  avec  lequel  il  se  lia  d'a- 
mitié. Nommé  chirurgien  militaire  au  service  de 
l'Autriche,  il  parcourut  une  grande  partie  de  l'Al- 
lemagne ,  de  l'Italie  ,  de  la  Hongrie,  et  envoya 
à  son  maître ,  avec  lequel  il  entretenait  une  cor- 
respondance, beaucoup  de  minéraux  et  de  plan- 
tes. La  correspondanoj  de  Boerhaave  avec  Bas- 
sand  (ad  Joan.-Bapt.  Bassandum ,  Herm. 
Boerhavii  Epistolx  )  a  été  publiée  à  Vienne  en 
1 778,  in-8° ,  sur  les  autographes  conservés  à  la 
bibUothèque  de  Vienne. 

Biographie  Médicale. 

*,BASSANi  OU  BASSIANO  (Alexandre),  l'An- 
cien ,  surnommé  Maggi  ou  Magius,  jurisconsulte 
italien  ,  mort  à  Ravenne  en  1495,  où  il  était  pré- 
teur de  la  ville.  Il  fut  dans  plusieurs  villes  asses- 
seur du  podestat,  après  avoir  pratiqué  le  droit 
à  Padoue,  sa  ville  natale.  Il  laissa  manuscrit  : 
De  officia  prastoris,  dont  Scardeoni  fait  un  grand 
éloge. 
Scardeoni,  De  Antiquitatibus  urbis  Patavii,  H,  10. 

*  BASSANI  OU  BASSIANO  (Alexandre),  anti- 
quaire italien,  natif  de  Padoue,  vivait  au  sei- 
zième siècle.  Il  fut  chargé,  avec  Jean  Cavaccio, 


695 


BASSANI 


de  la  description  des  figures  des  empereurs  ro- 
mains qui  ornent  la  salle  du  chef  militaire  de 
Padoue.  Il  laissa  aussi  manuscrites  les  vies  des 
douze  Césars ,  ouvrage  mentionné  par  Scar- 
deoni. 
Soardeoni,  De  Jntiquitatilnis  urbis  Patavii. 

*  BASSANI  OU  BASSANO  (Cesare),  peintre  et 
graveur  italien,  né  à  Milan  vers  1581,  vivait  en- 
core en  1630.  Il  est  moins  connu  par  ses  tableaux 
que  par  les  planches  qu'il  a  gravées  d'après 
Crespi,  le  Guide,  Jacopo  da  Ponte,  Giacomo  Lodi, 
Orazio  da  Ferrara,  etc.  Une  des  estampes  les 
plus  curieuses  de  son  œuvre  est  celle  qui  repré- 
sente l'exécution  des  malheureux  si  injustement 
accusés  pendant  la  peste  de  Milan  d'avoir  répandu 
des  onguents  mortifères.  E.  B — n. 

neinecken  ,  Dictionnaire  des  Graveurs,  —  Huber,  No- 
tice des  Graveurs.  —  Ch.  Le  Blanc,  Manuel  de  VAma- 
teur  d'estampes. 

BASSANI  (  Jacques  -  Antoine  ) ,  prédicateur 
et  poète  italien,  né  à  Venise  en  1686,  mort 
le  21  mai  1747.  Il  appartenait  à  l'ordre  de  Jé- 
sus, et  prêcha  dans  presque  toutes  les  villes  d'I- 
talie. Il  compta  parmi  ses  auditeurs,  à  Ronne  et 
à  Bologne,  le  pape  Benoît  XTV.  Il  séjournait 
habituellement  à  Padoue,  où  il  mourut.  On  a 
de  lui  :  Trente  sermons  ;  Bologne,  1752,  in-4°; 
Venise,  1753,  ^1-4»  :  ses  autres  sermons,  quoi- 
qu'ils aient  eu  du  succès,  n'ont  pas  été  im- 
primés ;  —  des  poésies  latines  et  italiennes,  pu- 
bliées par  le  P.  Roberti,  à  Padoue,  1749. 

Maziuclielli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BASSANI  (  Jean  ) ,  compositeur  itahen ,  vi- 
vait à  Venise  au  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle.  Il  inventa  un  instrument  appelé 
ba.ssanello,  dans  lequel  on  soufflait  avec  un  ro- 
seau creux.  Bodenchatz  a  inséré  un  motet  à 
huit  voix  de  la  composition  de  Bassani,  dans  son 
Florilegmm  musicum  Portense. 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BASSANI  (  Jean-Baptiste  ) ,  compositeur 
italien,  né  à  Padoue  vers  1657.  Un  cordeher,  le 
père  Castrorillari,  lui  enseigna  la  musique.  Il  fut 
d'abord  maître  de  chapelle  de  l'église  cathé- 
drale de  Bologne,  de  l'Académie  des  philharmoni- 
ques de  cette  ville,  et  ensuite  maître  de  chapelle 
à  Ferrare,  et  de  l'Académie  délia  Morte.  Ses 
compositions  lui  assurent  une  place  distinguée 
pai-mi  les  plus  habiles  musiciens  de  son  temps. 
Il  fut  aussi  gi'and  vioUniste,  et  eut  pour  élève  le 
fameux  Corelli.  Ses  ouvi-ages  furent  publiés  de 
1680  à  1703  :  ils  se  composent  de  six  opéras  et 
de  trente-un  œuvres  de  musique  religieuse  et 
instrumentale.  Voici  les  titres  de  ses  opéras  : 
Falaride,  tiranno  d'Aggrigente;  Venise,  1684  ; 

—  Amorosa  preda  di  Paride  ;  Bologne,  1684; 

—  Alarico,  re  de'  Goti;  Ferrare,  1685  ;  —  Ge- 
nevra,  infanta  di  Scozzia  ;  ¥eTTa.r&,  1690;  — 
il  bonté  di  Bacheville  ;Pisioie,  1696;  —  la 
Morte  delusa;  Ferrare,  1696. 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

"* BASSANI  (Jérôme) ,  compositeur  dramati- 
que et  habile  contrapuBtiste,  né  à  Venise  vers 


BASSANTIN  6î)6 

la  fin  du  dix-septième  siècle.  11  a  composé  bchu- 
coup  de  messes,  de  vêpres,  de  motets,  et  quel- 
ques opéras ,  parmi  lesquels  on  remarque  :  il 
Bertoldo,  représenté  à  Venise  en  1718,  eiVA- 
mor  per  Forza,  dans  la  même  ville ,  en  1721. 
Bassani  a  joui  de  la  réputation  d'un  très-habile 
maître  de  chant. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
*  BASSANI  (Louis),  historien  italien,  qui  vi-  i 
vait  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  il  Costume  e  i  Modi  particolari  délie 
vite  dei  Turchi;  1645,  in-8". 

fia.ij,uciie.\\\,  Scrittori  d'Italia. 

'* BASSANI  (  Mathieu- Antoine),  jm'\?,(X)ni,\ii!Uà 
itahen,  né  à  Solarolo,  dans  l'évêché  de  Faën/a; 
il  vivait  encore  en  1757.  On  a  de  lui  :  Praxis 
theorico-criminalis ,  addita  ad  modernam  n 
praxim  B.  Thomœ  Scipioni,  hic  per  extensum 
insertam  ;  Ferrare,  1755,  in-fol. 

Mazzuclielli,  Scrittori  d'Italia. 

*BASSANiNO  (François),  hagiographc  véni- 
tien, qui  publia  Vita  e  morte  di  sancta  Rosalia  i 
Palermitana;  Venise,  1733,  in-12. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BASSANO  (Alvarez  de  Sainte-Croix  ).  Voy. 
Sainte-Croix. 

BASSANO  (duc  de).  Voy.  Maret. 

BASSANO  (Annibal),  architecte  itahen,  natif  f 
de  Padoue  ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  ij 
quinzième  siècle.  Il  dessina  en  1493  la  Loggia  du  ' 
conseil  de  la  ville.  Milizia  mentionne  cet  artiste  i' 
remarquable,  tout  en  le  confondant,  selon  Ti- 
cozzi,  avec  Alexandre  Bassano,  auteur  du  livre  : 
Dichiarazione  délia  arca  fatto  in  Padova  i 
alla  venuta  delta  regina  Bona  di  Polonia,  , 
imprimé  à  Padoue  en  1556. 

Mlllzia,  P'ite  dei  Archxtetti. 

BASSANTIN  OU  BASSENTIN  (/acç'îies),  as- 
tronome écossais,  né  vers  1504,  mort  en  1568. 
Il  s'appliqua  particulièrement  à  l'étude  des  ma- 
thématiques ,  qu'il  enseigna  pendant  quelque 
temps  avec  distinction  dans  l'université  de  Pa- 
ris. Il  feignit  d'ajouter  foi  aux  prédictions  de 
l'astrologie  judiciaire;  car  à  cette  époque  un  as- 
tronome ne  pouvait  dédaigner  les  pratiques  de 
l'astrologie  judiciaire  sans  passer  pour  un  igno- 
rant aux  yeux  de  ses  confrères.  De  retour  dans  s 
sa  patrie  en  1562,  il  eut,  sur  la  frontière  d'E- 
cosse une  entrevue  avec  Robert  Melvill ,  célè- 
bre par  son  attachement  chevaleresque  à  Marie 
Stuart.  Cette  rencontre  fut  interprétée  singuliè- 
rement :  on  dit  et  répéta  que  Bassantm  avait 
écarté  devant  Melvill  les  voiles  qui  couvraient 
l'avenir,  et  ce  bruit  fit  regarder  l'asti'onome 
comme  un  savant  profondément  versé  dans 
les  choses  occultes.  Au  vrai,  Bassantin  était  un 
profond  politique ,  et  sa  pénétration  lui  tenait 
lieu  du  don  de  prophétie.  On  a  de  lui  :  Astro- 
nomia ,  opus  absolut issimum,  imprimé  trois  t 
fois  en  français  ou  en  latin  (dern.  édit.);  Ge-- 
nève,  1599,  in-fol.;  —  Paraphrase  de  l'astrO'  • 
lobe,  avec  une  am,plification  de  l'usage  de,t 


697  BASSANTIN 

cet  instrument;  Lyon,  1555,  et  Paris,  1617, 
ra-8°  ;  —  Discours  astronomiques;  Lyon,  1557, 
în-fo!.;  —  Super  mathematica  genêt kliaca,  ou 
calculs  des  horoscopes;  —  Arithmetica ;  — 
Musique  selon  Platon;  —  De  Mathest  in  gé- 
nère. 

Monlucla,  Histoire  des  Mathématiques. 

BASSARABA  (  Constantin  Bracovan  ou  Can- 
TACozÈNE  ),  prince  de  Valachie,  mort  en  1714. 
Après  son  mariage  avec  Hélène,  fille  de  Cons- 
tantin Cantacuzène,  il  ajouta  à  son  nom  celui  de 
la  famille  de  cette  princesse,  qu'il  changea  ensuite 
contre  celui  de  Bassaraba,  nom  d'une  ancienne 
maison  valaque,  en  même  temps  qu'il  avait  obtenu 
par  le  crédit  de  ses  beaux-frères  la  principauté 
de  Valachie.  Lorsqu'on  1710  la  Turquie  voulut 
faire  gouverner  cette  province  par  Démétrius 
Cantemir,  Brancovan  embrassa  le  parti  russe, 
!pour  se  vouer  de  nouveau  aux  intérêts  de  la 
Porte  ;  et  Cantemir,  devenu  prince  de  Moldavie, 
associa  sa  fortune  à  celle  du  czar.  Accusé  de 
trahison  après  la  campagne  du  Pruth,  Brancovan 
fut  étranglé  en  1714  aux  Sept-Tours,  avec  ses 
quatre  fils  Constantin ,  Etienne ,  Raducanut  et 
Mathieu. 

Voltaire,  Histoire  de  Charles  XU.  —  Biographie  uni- 
verselle (  édition  beige  ). 

*BASSAS  (Barthélémy),  grenadier  à  la  73° 
demi-brigade  d'infanterie  de  ligne,  né  à  Roque- 
mond  (Gard),  fit  preuve  d'un  courage  remar- 
quable à  l'affaire  d'Airolo  en  Suisse,  le  27  mai 
1799.  Grièvement  blessé,  après  avoir  fait  des 
prodiges  de  valeur,  il  se  précipita  avec  une  in- 
trépidité extraordinaire  dans  les  rangs  ennemis, 
fit  quinze  prisonniers ,  les  ramena  au  quartier 
général,  courut  de  nouveau  sur  le  champ  de  ba- 
taille, fît  de  nouveaux  prisonniers,  revint  une 
troisième  fois  à  la  charge,  et  fut  tué  par  la  mi- 
traille en  courant  sur  une  pièce  de  canon. 

Le  Bas .  Encyclop.  de  la  France. 

*  BASSE  (Guillaume),  littérateur  anglais,  né 
au  commencement  du  dix-septième  siècle.  On 
ignore  la  date  de  sa  mort.  Il  est  connu  par 
quelques  vers  sur  la  mort  de  Shakspeare,  qui 
furent  remarqués.  On  lui  attribue  :  the  Sword 
and  Buckler  (poëme),  1602  ;  —  Great  Brit- 
taines  Sunnes-set ,  bewailed  with  a  shower 
ofteares  (poëme)  ,1613;—  Annalia  Bubren- 
sia,  1636. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BASSÉE  (Bonaventure  de  la),  capucin,  se 
nommait  dans  le  monde  Lotiis  le  Pippre.  Il  na- 
quit vers  la  fin  du  seizième  siècle  à  la  Bassée, 
petite  ville  d'Artois,  et  mourut  au  couvent  de 
Soignies,  en  Hainaut,  le  11  septembre  1650.  Il 
enseigna  d'abord  la  philosophie  au  collège  de 
Douai,  se  fit  chanoine  régulier  à  Hénin  près  Ar- 
ras,  et  passa  ensuite  dans  l'ordre  des  Capucins. 
On  a  de  lui  :  Parochianus  obediens,  seu  de  du- 
plici  debito  parochianorum  audiendi  verbi  et 
Mïssae  parochialis  ;  Douai,  1633,  in-12.  Il  a  été 
traduit  en  français  sous  ce  titre  :  «  le  ParoiS' 


—  BASSELIN 


698 


sien  obéissant....  du  latin  du  R.  P.  B.  B.  C.  P., 

translaté  par  François  de  la  Tombe  (curé  de 
Saint-Quentin  à  Toumay),  et  par  lui  augmenté 
d'aucunes  amiotations  ;  Tournay,.  1634-,  in-l2:  le 
même  ouvrage,  revu  et  corrigé,  parut  sous  le 
titre  :  Theophilus  parochialis,  seu  dequadru- 
plici  debito  in  pi-opria  parochia  per  sal- 

vendo ;Anvers,  1635,  in-12;  Rouen,  1635, 

in-8°;Rome,  1638,  in-12;  et  sous  le  titre  de  Pa- 
rochophilus ,  seu  libellus  de  quadruplici  de- 
bito  ;  Paris,  1657,  in-12,  3*  edit.;  ibid.,  1679, 

in-l6,  avec  le  nom  de  l'auteur.  La  première  partie 
de  cet  ouvrage,  qui  concerne  la  messe  de  paroisse, 
a  paru  en  français  sous  ce  titre  :  le  Théophile  pa- 
roissial, par  le  R.  P.  B.  B.  C.  P.,  traduit  du  latin 
par  Benoît  Puys,  docteur  en  théologie....  ;  Lyon, 
1649,  in-12.  Le  P.  Henri  Albi  publia  contre  cet 
ouvrage  l' Anti-Théophile  paroissial;  Lyon, 
1649,  in-12.  Benoît  Puys  répliqua  par  une  Ré- 
ponse chrétienne  k  un  libelle  anonyme;  Lyon, 
1649.  Le  jésuite  revint  à  la  charge  par  son  Apo- 
logie pour  r  Anti-Théophile  paroissial  ;  Lyon, 
1649,  in-12.  Il  se  déguisa  sous  le  pseudonyme 
de  Paul  de  Caôiac,  prêtre' régulier.  Cette  dis- 
pute, continuée  avec  une  grande  vivacité,  se  ter- 
mina par  une  réconciliation  qui  se  fit  entre  les 
parties,  en  présence  de  dix-sept  personnes.  Les 
détails  ci-dessus  sont  nécessaires  pour  l'intelli- 
gence d'une  partie  de  la  15''  lettre  provinciale  de 
Pascal.  Ils  expliquent  aussi  pourquoi,  dans  plu- 
sieurs catalogues  ,  les  noms  de  Louis  le  Pippre , 
chanoine  régulier,  sont  mis  entre  deux  paren- 
thèses, à  la  suite  de  ceux  de  Bonaventure  de  la 
Bassée. 

Paquot,  Memotrei  pour  servir  à  l'Histoire  littéraire 
des  Pays-Bas,  t.  \,  S"  édit.  In-fol.  —  Barbier,  Examen 
critique  des  dictionnaires. 

*  BASSÉE  ou  DE  LA  BASSÉE  (Éloi),  théo- 
logien français,  né  vers  1585,  mort  en  1670.11 
professa  la  théologie  aux  capucins  de  Lille,  et 
laissa  :  Flores  theologlae  practicae;  Douai, 
1639;  —  Supplementum,  1658. 

Biographie  universelle  (édition  belge). 

BASSELIN  (Olivier),  poète  ouvrier  (son 
nom  s'écrit  aussi  Vasselin,  Bachelin,  Bisselin), 
naquit  dans  le  Val-de-Vire,  en  Normandie,  vers 
le  milieu  du  quatorzième  siècle,  et  mourut  vers 
1418  ou  1419.  Il  était  fouleur  de  draps,  et  cette 
industrie  occupe  encore  beaucoup  d'ouvi'iers 
dans  la  ville  natale  de  Basselin.  Doué  d'une 
imagination  féconde,  d'une  gaieté  franche  et  d'un 
esprit  piquant,  il  composa  un  grand  nombre  de 
chansons  bachiques  qui  attestent  son  talent  na- 
turel et  son  ignorance  complète  des  règles  de  l'art. 
Sa  vie  est  fort  peu  connue.  Ses  chansons  et  ses 
rondesj  oy  euses  n'ont  été  imprimées  que  longtemps 
après  sa  mort.  «  Les  chansons,  origine  de  nos  vau- 
de- villes,  devraient,  dit  Ménage,  s'appeler  vau- 
de-Vire,pa.Tce  qu'elles  furent  premièrement  chan- 
tées au  Vau-de-Vire,  nom  d'un  lieu  proche  de  la 
ville  de  Vire.  «  Après  avoir  longtemps  passé  de 
bouche  en  bouche,  les  vaux-de-Vire  furent  re- 


699 


BASSELIN  —  BASSERMANN 


?00 


cueillis  par  un  compatriote  de  Basselin,  Jean  le 
Houx,  qui  les  fit  imprimer  vers  1576.  Cette  pre- 
mière édition  a  disparu.  Entre  1664  et  1670  (la 
date  manque),  parut  une  nouvelle  édition  (exces- 
sivement rare),  sous  le  titre  :  le  Livre  des  chants 
nouveaux  de  Vaudevire,  par  ordre  alpha- 
bétique,  etc.  M.  Asselin  a  publié  en  1811,  Vire 
[  Avrancties],  in-8°,  au  nombre  de  cent  qua- 
rante exemplaires  seulement,  une  édition  des 
chansons  de  Basselin,  à  laquelle  on  préfère 
celle  que  donna,  plus  tard,  M.  L.  Dubois;  Pa- 
ris, 1825,  in-8°.  On  doit  enfin  à  M.  Julien  Tra- 
vers la  plus  récente  édition  du  poète  virois; 
Avranches,  1833,  in- 18.  Basselin  passe  à  juste 
titre  pour  un  de  nos  plus  anciens  auteurs  de 
chansons,  et  sous  ce  rapport  il  mérite  des  éloges 
pour  son  style  naturel  et  facile,  et  pour  son  ori- 
ginalité. 

NIcot,  Trésor  de  la  langue  française.  —  Dubois,  dans 
le  Mercure  du  7  septembre  I8li. 

*BASSEN  {Van),  peintre  et  sculpteur  hollan- 
dais, vivait  vers  le  milieu  du  dix- septième  siècle, 
n  est  surtout  renommé  pour  les  perspectives  et 
la  mise  en  lumière  de  ses  tableaux.  Il  vécut 
longtemps  à  Londres,  où  il  fut  très-apprécié.  Les 
portraits  de  Charles  I*'  et  de  sa  femme,  du  roi 
et  de  la  reine  de  Bohême,  qu'on  voit  au  palais 
de  Kensington,  sont  de  Bassen.  On  a  vendu  à  Ox- 
ford ,  il  y  a  quelques  années ,  à  un  prix  fort 
élevé,  une  armoire  d'ivoire  sculptée ,  ornée  de 
dessins  de  la  main  de  Bassen. 

Fiorlllo,  Dictionnaire  des  Peintres,  —  Nagler,  iVewes 
Mlgemeines  Kilnstler-Lexicon. 

*BASSENGE  (j^gride),  maître  de  chapelle  de 
l'a'rchiduc  Mathias  et  du  roi  de  Pologne,  né  à 
Liège  dans  la  première  moitié  du  seizième  siècle. 
On  a  de  lui  ;  Motettorum  quinque,  sex  et  octo 
vocum  liber;  Vienne,  1591. 

Félls,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BASSENGE  (Jean-Ntcolas),  poète  belge,  né  à 
Liège  en  1758,  mort  le  16  juillet  1811.  En  1789, 
il  prit  une  grande  part  à  la  révolte  des  Liégeois 
contre  leur  prince-évêque.  Après  la  réunion  du 
pays  de  Liège  à  la  France  et  après  le  18  bru- 
maire, il  fut  nommé  député  du  nouveau  corps 
législatif.  Il  passa  ses  dernières  années  dans  sa 
ville  natale.  Ses  poésies,  réunies  à  celles  de  ses 
amis  Régnier  et  Henkart,  ont  été  publiées  sous 
le  titre  :  Loisirs  de  trois  amis,  2  vol.  in-8°; 
Liège,  1820. 
Dictionnaire  des  littérateurs  de  la  Belgique. 

*  BASSENN  (  Théodore-Régnier  de  ),  juriscon- 
sulte hollandais ,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  De  jureju- 
rando  veterum,  imprimis  Romanorum  Liber 
singularis ;  Vtrecht,  1728,in-8°. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Celehr- 
ten-Lexicon. 

BASSEPORTE  (Madeleine-Françoise) ,  fem- 
me peintre  de  fleurs  et  d'oiseaux ,  née  à  Paris 
le  5  septembre  1700,  morte  vers  1780.  Elle  fut 
l'élève  dnfameux  Robert,  et  succéda  en  1 732  à  Au- 


briet  dans  la  place  de  dessinateur  du  Jardin  des 
plantes.  Naturellement  bonne  et  bienfaisante,  elle 
se  plaisait  à  encourager  les  talents  naissants  ;  c'est 
à  sa  faveur  et  à  son  crédit  que  l'Archevêque , 
pemtre  du  roi  de  Suède,  et  le  chimiste  Rouelle, 
durent  une  partie  deleur  avancement.  Elle  fut  liée 
avec  l'abbé  Pluche ,  auteur  du  Spectacle  de  la 
nature,  et  orna  cet  ouvrage  de  quelques  deâsins. 
Ses  œuvres  se  trouvent  répandues  dans  les 
porte-feuilles  des  amateurs;  il  ne  reste  d'elle 
que  la  continuation  de  la  collection  des  plantes 
peintes  sur  vélin ,  commencée  par  Gaston ,  duc 
d'Orléans  ,  frère  de  Louis  XHI ,  et  qui  se  voit 
au  Muséum  d'histoire  naturelle  (Foj^.  Nécrologe 
de  Palissot). 

Le  Bas,  Encyclop.  de  la  France.  —  MahuI,  Annuaire 
nécrologique. 

*BASSERMANN  (Frédéric-Daniel),  publi- 
ciste  et  homme  politique  allemand,  né  à  Manheim 
en  1811.  Il  débuta  par  la  carrière  commerciale 
qui  le  porta  à  se  rendre  au  Havre  et  à  Paris,  ou 
il  occupa  le  modeste  emploi  de  commis ,  tout  en 
employant  ses  loisirs  à  étudier  les  mathémati- 
ques, la  physique  et  l'histoire.  Il  revint  ensuite 
étudier  à  l'université  d'Heidelberg.  Puis  il  s'oc- 
cupa d'industrie,  et  n'arriva  à  la  vie  publique 
qu'en  1837,  par  le  choix  que  fit  de  lui  la  ville  de 
Manheim  pour  la  représenter  dans  l'administra- 
tion locale.  Il  justifia  ce  choix  en  contribuant  à 
diverses  améliorations  intérieures.  La  confiancti 
de  ses  concitoyens  l'appela  ensuite  à  siéger  au 
sein  de  la  chambre  élective  de  Bade,  où  se  mai^- 
festait  alors  une  ardente  opposition  au  gouver- 
nement. Il  se  rangea  de  ce  côté ,  et  en  devint 
bientôt  un  des  membres  influents.  La  classe 
moyenne  eut  enfin  un  représentant  digne  d'elle. 
Mais,  quoique  animé  des  intentions  les  plus  libé- 
rales, il  y  avait  en  lui  quelque  chose  de  conserver 
leur  qui  devait  l'empêcher  de  smvre  son  parti 
dans  les  tendances  extrêmes.  A  la  session  de 
1847-1848,  il  fit  une  motion  dans  le  sens  delà 
formation  d'une  assemblée  nationale  allemande. 
C'était  peu  de  temps  avant  la  révolution  de  Fé- 
vrier. Il  se  montra  l'énergique  défenseur  du  gou- 
vernement lorsqu'il  le  vit  aux  prises  avec  les 
agitations  populaires.  Devenu  membre  de  l'assem- 
blée nationale  allemande,  il  combattit  l'extrême 
gauche  comme  il  venait  de  le  faire  à  Francfort 
en  mars  1848,  et  devint  sous-secrétaire  du  mi- 
nistère d'empire  créé  en  août  1848;  il  en  fit 
partie  jusqu'à  la  retraite  du  cabinet  Gagern.  En 
novembre  1848  et  en  mai  1849  il  alla  à  Berlin, 
pour  s'y  entendre  avec  la  cour  de  Prusse.  Sa  car- 
rière politique  active  touchait  alors  à  sa  fin,  en- 
travée qu'elle  était  par  une  maladie  nerveuse,  et  il 
ne  put  même  plus  occuper  son  siège  de  représen- 
tant dans  la  chambre  badoise.  U  a  publié  :  Deut- 
schland  und  iîMS5?anrf(  Allemagne  et  Russie); 
Manheim,  1839  ;  livre  où  l'auteur  signale  l'enva- 
hissement progressif  "du  gouvernement  de  Saint- 
Pétersbourg. 

Conversations- Lexicon. 


701 


BASSET  —  BASSEWlïZ 


702 


BASSET  (....),  raëdecia  français;  il  exerçait 
la  médecine  à  Montpellier.  On  a  de  lui  :  l'Art  de 
faire  des  Garçons;  Montpellier,  1755,  in-8°. 

Carrère,  Bibliothèque  de  Médecine. 

BASSET  (  Claude),  échevin  de  Lyon  en  1685, 
cultiva  les  belles-lettres.  En  1 657, il  fitreprésenter 
par  la  troupe  de  Molière,  à  son  passage  à  Lyon, 
une  tragédie  intitulée  Irène,  mais  qui  ne  fut  ja- 
mais imprimée. 

Chorier,  dans  son  poème  intitulé  Indignatio  ,  Greno- 
ble, 1680.  —  Pernetti,  Recherches  pour  servir  à  l'his- 
toii'e  des  Lyonnais  dignes  de  mémoire,  t.  Il,  p.  417. 

BASSET  {César- Auguste),  héaé^cixoi,  né  à 
Soissons  le  2  avril  1760,  mort  à  Paris  le  24  no- 
vembre 1828.  Il  était  professeur  de  rhétorique  à 
l'école  de  Sorèze  en  1791.  Il  émigia,  et  ne  rentra 
en  France  qu'en  1 806,  lorsque  le  calme  fut  entiè- 
rement rétabli.  A  l'organisation  de  l'université,  il 
fut  nommé  censeur  des  études  da  collège  Charle- 
magne,  et  devint  ensuite  sous-directeur  de  l'École 
normale,  emploi  dont  il  était  digne  et  par  ses  lu- 
mières et  par  son  expérience.  Sous  la  restauration 
il  se  monfra  un  des  plus  zélés  propagateurs  de  la 
méthode  d'enseignement  mutuel,  et  fut  l'un  des 
fondateurs  et  des  membres  les  plus  distingués  de 
la  Société  pour  l'amélioration  de  l'instruction 
élémentaire.  Ses  principaux  ouvrages,  par  ordre 
chronologique,  sont  :  Essais  sur  l'éducation  et 
sur  l'organisation  de  quelques  parties  de  l'ins- 
truction publique  ;  Paris,  1811,  in-8°;  2*  édition, 
augmentée;  ibid.,  1814,  in-8°;  —  Coup  d'œil 
général  sur  l'éducation  et  l'instruction  pu- 
bliques en  France,  avant,  pendant  et  depuis 
la  Révolution;  ibid.,  1816,  in-8°  ;  —  Direction 
pour  les  fondateurs  et  fondatrices,  pour  les 
maîtres  et  maîtresses  des  écoles  d'enseigne- 
ment perfectionné  ;  ibid.,  1807,in-12;  V  édit., 
1819;  —  Manuel  du  Comité  cantonal  sous  le 
rapport  de  l'inspection  des  maîtres,  etc.;  ibid., 
1817,  in-8°;  —  Manuel  de  l'Inspecteur,  ou 
qitalités  principales  à  observer  dans  une  école 
d'enseignement,  etc.;  ibid.,  1819,  in-12;  — 
Explication  morale  des  proverbes  populaires 
français;  ibid.,  1826,  in-8°;  —  Établissement 
et  direction  des  écoles  primaires  et  gratuites 
d'adultes,  tenues  les  soirs  et  les  dimanches , 
pour  la  classe  ouvrière;  ibid.,  1828,  in-12. 

Revue  encyclopédique,  t.  XXV.-  Lehàs.Viciiminaire 
encyclopédique  de  la  France. 

*  BASSET  (Françoise),  femme  graveur  fran- 
çaise ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  ad'elle  des  Académies,  quelques 
gravures  ^d'après  Boucher,  et  vingt  planches  in- 
titulées Habillements  modernes  et  galants. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*  BASSET  (Jean-Guido),  jurisconsulte,  fran- 
çais. Il  vivait  vers  la  fin  du  dix-septieme  siècle. 
On  a  de  lui  :  Plaidoyez  et  arrêts  de  la  cour 
de  parlement,  aipdes  et  finances  de  Dau- 
phiné;  Paris,  1695,  in-4°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jocher,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 
BASSET  (Pierre),  historien  anglais  du  quin- 
zième siècle.  Il  fut  chambellan  du  roi  Henri  V , 


qu'il  suivit  en  France,  et  laissa  Acta  régis  Hen- 
rici,.  resté  manuscrit  dans  la  bibliothèque  du 
collège  d'Herald. 

Tanner,  Bibliotheca  Britannico-Hibernica. 
BASSET  DE  LA  MARELLE  (Louis),  juris- 
consulte français,  né  à  Lyon  vers  1730,  mort  à 
Paris  le  7  juillet  1794.  D'abord  conseiller  au  par- 
lement de  Paris,  il  fut  nommé  ensuite  président 
du  grand  conseil.  Passionnément  opposé  à  la  ré- 
volution, il  fut,  en  haine  aux  jacobins,  dénoncé  à 
leur  tribune  ;  arrêté  avec  son  fils,  il  demeura  pri- 
sonnier au  Luxembourg  jusqu'en  juillet  1794.  Il 
fut  impliqué  alors  dans  une  de  ces  conspirations 
de  prison  si  fréquentes  à  cette  époque,  puis  con- 
damné à  mort  vingt  jours  avant  la  chute  de  Ro- 
bespierre. Son  fils  fut  exécuté  sous  ses  yeux.  On 
a  de  Basset  de  la  Marelle  :  la  Différence  du  pa- 
triotisme national  chez  les  Français  et  chez 
les  Anglais;  Lyon,  1762,  et  Paris,  1766,in-8'',  lu 
à  l'Académie  de  Lyon. 

Rabbe,  etc..  Biographie  universelle  des  Contempo- 
rains. 

*BASSETT  (TT^omos),  jm-isconsulte  anglais, 
qui  vivait  dans  la  dernière  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Catalogue  of  the  common 
and  Statute-Law  Books  of  England  and  some 
others,  relating  thereunto;  Londres,  1671', 
in-12. 

Adelung,  Suppl.  à  Jocher,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BASSETTi  (Marc-Antonio),  peintre  de  l'école 
vénitienne,  né  à  Vérone  en  1588,  mort  en  1630. 
Il  fut  élève  de  Bruciasorci  à  Vérone ,  puis  il  alla 
étudier  à  Venise  d'après  le  Tintoret  et  le  Titien, 
et  se  rendit  ensuite  à  Rorhe,  où  il  fit  un  assez 
long  séjour.  Il  y  a  peint  deux  fresques  dans  l'é- 
glise de  Santa-Maria  delV  Anima,  la  Naissance 
et  la  Circoncision  de  J.-C.  De  retour  dans  sa 
patrie,  il  ne  put  malheureusement  jouir  long- 
temps de  la  considération  et  du  titre  de  cheva- 
lier que  lui  avait  mérité  son  talent  ;  victime  de 
son  charitable  dévouement  dans  la  terrible  peste 
de  1630,  il  succomba  à  ce  fléau  à  l'âge  de  qua- 
rante-deux ans.  Le  dessin  de  Basselti  est  gran- 
diose; son  coloris  est  digne  de  l'école;  son  ta- 
bleau de  l'église  Saint-Étienne  de  Vérone  repré- 
sentant cinq  évêques  n'eût  pas  été  désavoué 
par  le  Titien.  E.  B— n. 

Ridolfi,  f-^itede'  Pittori  veneti.  —  Lanzi,  Storia  Pitto- 
?-ica.  —  Orlandi,  Abecedario  Pittorico.  —  Guida  di  Ve- 
rona,  1825.  —  Pistalesi,  Descrizione  di  Borna. 

*BASSETTi  (Simon),  savant  italien,  vivait  à 
Bergame  au  commencement  du  dix- septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Virtutum  et  vitiorum  mo- 
nomachia;  Bergame,  1616;  —  De  Laurentii 
Justin.  Bergami  prsefecti  discessu  Dialog., 
1617. 

Calvl,  Script.  Bergam. 

BASSETILLE.    Voy.  BaSSVILLE. 

*  BASSE wiTZ  (Henri-Frédéric),  historien 
russe,  né  en  1680,  mort  en  1749.  Il  était  prési- 
dent du  conseil  privé  du  duc  de  Schleswig-Hols- 
tein,  et  chevalier  de  première  classe  de  l'ordre 
de  Saint-André.  Il  resta  comme  ambassadeur  à 


TOâ  ^  BASSEWITZ 

la  cour  de  Pierre  le  Grand,  et,  pendant  sa  ré- 
sidence en  Russie,  composa  des  Mémoires  his- 
toriques sur  les  affaires  du  pays,  depuis  1713 
jusqu'à  1725.  Des  extraits  ont  été  publiés  dans 
le  Magazinfûr  die  neue Historié ,  sous  le  titre 
d'Éclaircissement  sur  plusieurs  faits  relatifs 
au  règne  de  Pierre  le  Grand.  A  la  mort  du  czar, 
Bassewitz  contribua  à  ravénemeot  de  Cathe- 
rine I"  au  trône. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*BASSi  (....),  chanteur  itaUen  du  dix-hui- 
tième siècle,  mort  en  1825  à  Vicence,  un  des 
meilleurs  bouffes  que  l'Italie  ait  produits,  peut- 
être  le  dernier  de  l'ancienne  école.  En  1797,  il 
visita  l'Allemagne  avec  Guardasoni,  et  il  s'y  fit 
une  grande  réputation  dans  Don  Giovanni. 

Schilling,  Lexicon  der  Tonkunst. 

*BASSi  {Bartolommeo) ,  peintre,  né  à  Gênes 
dans  les  premières  années  du  dix- septième  siècle, 
mort  à  l'âge  de  quarante  ans.  Il  fut  élève  d'An- 
dréa Ansaldi,  et  s'adonna  à  la  peinture  de  pers- 
pective ,  genre  dans  lequel  il  acquit  beaucoup  de 
réputation  par  le  charme  et  la  fécondité  de  ses 
compositions.  E.  B — n. 

Tlcozzl,  Dizionario  de'  Pittori.  —  OrUndl.  yibecedario 
Pittorico.  —  Soprani,  f^'ite  dei  Pittori,  Scultori  ed  Ar- 
ehitetti  Gcnavesi. 

BASSi  (Ferdinand),  naturaliste  italien,  né  à 
Bologne,  mort  le  9  mai  1774.  11  voyagea  beau- 
coup, et  légua  à  l'institut  de  Bologne  sa  biblio- 
thèque, ses  herbiers,  et  tout  ce  qui  pouvait,  dans 
sa  succession,  servir  au  progrès  des  sciences.  On 
a  de  lui  une  dissertation  intitulée  Délie  terme 
Porretane;  Rome,  1767,  in-4<>  :  c'est  l'histoire 
naturelle  du  mont  Boccone  ;  —  des  Mémoires 
insérés  dans  la  collection  de  l'institut  de  Bolo- 
gne; on  y  remarque,  entre  autres,  son  Iter 
ad  Alpes  (Apenninas),  où  il  traite  de  plusieurs 
plantes  curieuses  des  Apennins.  Il  consacra  à  la 
mémoire  des  frères  Ambrosini,  sous  le  nom 
ô\itnb7'osinia,  un  genre  de  plantes  dont  il  avait, 
le  premier,  bien  observé  les  organes  floraux. 
Linné  a  donné,  en  l'honneur  dé  Bassi,  le  nom  de 
Bassia  à  un  genre  d'arbres  de  la  côte  de  Malabar. 

Biographie  médicale. 

■*BASSi  {Francesco),  peintre  de  Bologne, 
mort  en  1732.  Selon  Crespi,  Malvasia,  et  la 
plupart  des  auteurs,  il  fut  élève  de  PasineUi ,  et 
mourut  à  vingt-neuf  ans  ;  mais  Oretti,  dans  ses 
mémoires  manuscrits,  affii-me  tenir  du  fils  même 
de  Bassi  qu'il  avait  quatre-vingts  ans  en  1732  , 
époque  de  sa  mort,  et  qu'il  avait  été  disciple  de 
Barbieri  et  de  Gennari.  Deux  grandes  fresques 
de  l'église  Saint-Biaise  de  Bologne,  la  Conver- 
sion de  saint  Guillaume  d'Aquitaine  et  la 
Communion  de  sainte  Véronique,  passent  pour 
être  ses  premiers  ouvrages.  On  voit  de  lui  dans 
la  même,  ville  à  Saint-Antoine-Abbé ,  l'Ame  du 
saint  montant  au  ciel;  et  à  Saint- Jérôme ,  le 
B.  Niccolo  Albergati.  Bassi  fut  très-habile  co- 
piste ,  et  excella  surtout  à  reproduire  les  ouvra- 
ges du  Guerchin.  E.  B — n. 

Jlalvasia ,  Piltvre,  ScitUure  ed  Arehitetture  di  Bolo- 


—  BASSI  704 

gna.  —  Oretll,  Memoria  msi.  —  Lanzl,  Storia  Piltnriea. 
—  Crespi,  Felsina  Pittriee. 

*  BASSI  (Francesco),  peintre,  né  à  Crémona 
en  1642,  mort  en  1700.  Il  passa  la  plus  grande 
partie  de  sa  vie  à  Venise,  oii  on  l'avait  surnommé 
il  Cremonese  dai  paesi.  C'est  en  effet  au  genre 
du  paysage  qu'il  s'adonna.  Ses  tableaux  sont 
d'un  goût  varié ,  gracieux  ;  ses  ciels  sont  pleins 
de  chaleur  ;  sa  touche  est  ferme ,  vraie  et  spiri- 
tuelle. Bassi  animait  ses  paysages  par  des  figures 
et  des  animaux  bien  rendus ,  et  posés  avec  in- 
telligence. 

Lanzi ,  Storia  Pittorica.  —  TIcozzi ,  Dizionario  dei 
Pittori.  —  Wlnckelmann,  Neues  Mahler lexicon. 

*  BASSI  (  Giovanni-Maria  ) ,  sculpteur  bolo- 
nais, vivait  vers  1710.  Il  fut  élève  de  Gabricle 
Branelli,  et  exécuta  un  grand  nombre  de  statues, 
de  bustes,  de  médailles  ou  médaillons.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont,  au  palais  archiépiscopal 
de  Bologne  :  une  Sainte  Famille  déterre  cuife 
coloriée ,  à  l'église  Saint-Biaise  ;  les  statues  de 
la  Foi  et  de  la  Charité,  à  la  confrérie  des  Anges  ; 
un  Saint  Antoine  abbé  et  quatre  autres  figures; 
enfin,  dans  le  dortoir  du  couvent  de  Saint-Fran- 
çois, plusieurs  bustes  de  papes  et  de  cardinaux. 

E.  B— >. 
Malvasia  ,  PiJttire,  Ji»«Wure«d  Arehitetture  di  /io- 
lo0ia. 

BASSI  (jy«giMe.s-yJ5Con^i des).  Sarde,  origi- 
naire de  Pise,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
quatorzième  siècle.  Il  hérita  des  seigneurs  d'Ar- 
borea  et  d'Oristagne ,  en  Sardaigne ,  après  avoir 
payé  10,000  florins  à  la  république  pisane,  qui 
les  exigea  de  lui.  Devenu,  par  ces  fiefs,  posses- 
seur d'un  tiers  de  la  Sardaigne,  il  résolut  de  se  ■ 
venger  à  tout  prix  des  Pisans ,  qui  l'avaient  mis  ■ 
ainsi  à  contribution,  et,  dans  ce  but,  de  livrer  i 
la  Sardaigne  au  roi  Jacques  II  d'Aragon.  Les  Do- 1 
ria  et  les  Malaspina  s'engagèrent  àsemrcecom- 1 
plot.  Hugues  des  Bassi ,  pour  mieux  ourdir  sa 
trame,  dénonça  aux  Pisans  le  plan  de  la  cour 
d'Aragon,  et  leur  demanda  des  secours  pour  le 
déjouer;  mais  aussitôt  que  ces  nouveaux  alliés 
lui  furent  accordés,  il  les  isola  les  uns  des  autres, 
etlesfitmassacrerséparémentle  11  avril  1323.  Un 
massacre  général  fut  organisé  contre  les  autres 
Pisans ,  marchands  ou  voyageurs ,  qui  se  trou- 1 
valent  dans  l'île.  Cependant  le  roi  d'Aragon  n'en- 1 
tra  pas  immédiatement  en  possession  de  la  Sar-  • 
daigne  ;  le  traité  qui  consacre  son  droit  d'occu- 1 
pant  ne  fut  signé  que  le  10  juin  1327. 
SismondI,  Hisl.  des  Républiques  italiennes. 

*BASSI  (Joseph),  comte  de  Villetri,  écrivain 
itahen,  vivait  à  Rome  vers  1630.  11  jugeait  les 
choses  humaines  en  philosophe ,  et  les  stig- 
matisait en  satirique.  On  a  de  lui  :  Se  le  cose  < 
umane  sieno  piii  degne  di  riso  o  di  pianto; 
Rome,  1625 ,  in-12  ;  —  un  autre  traité  en  italien 
sur  le  Propre  des  hommes  de  prendre  les  im- 
perfections de  leurs  voisins,  plutôt  que  d'ap' 
plaudir  à  leurs  perfections ,  1625,  in-12. 

L.  Allatius ,  Opes  Vrbanee.  —  Mazzuchclll ,  .Scrittor%  1 
d'italia. 


705  BASSI  — 

*BASSi  (Jules),  mathématicien,  natif  de 
Plaisance,  vivait  vers  le  milieu  du  dix-septième 
siècle.  Onadelui:  Ârithmeticapratiea  Ubri  VII, 
e  dellapratica  geometria  trattati  VIII;  Plai- 
sance, 1666,  in-fol. 
Mazzuchelli ,  Scrittori  d'italia. 

BASSI  (Laure-Marie-Catherine) ,  savante 
italienne,  née  à  Bologne  le  31  octobre  1711,  morte 
le  20  février  1778.  A  l'âge  de  vingt  et  un  ans, 
elle  soutint  publiquement  une  thèse  de  philoso- 
phie devant  les  cardinaux  Lambertini  et  Gri- 
maldi ,  et  reçut  le  titre  de  doctem*.  Le  sénat  de 
Bologne  l'appela,  en  outre,  à  une  chaire  de  phi- 
losophie. Elle  épousa  en  1738  le  docteur  Joseph 
Verati ,  dont  elle  eut  plusieurs  enfants.  La  répu- 
tation de  madame  Verati  reçut  un  nouvel  éclat, 
par  les  leçons  de  physique  expérimentale  qu'elle 
donna  depuis  1745  jusqu'à  sa  mort.  Madame  du 
Bocage,  dans  ses  Lettres  sur  l'Italie,  dit  qu'elle 
l'entendit  dans  un  cours  public  développer  avec 
autant  de  précision  que  de  profondeur  les  phéno- 
mènes de  l'irritabilité.  La  plupart  des  savants  de 
l'Europe ,  avec  lesquels  Bassi  était  en  relation , 
admiraient  sa  vaste  httérature  grecque ,  latine , 
française,  itahenne,  et  aimaient  son  caractère. 
Elle  se  distingua  encore  par  une  grande  charité 
envers  les  pauvres  et  les  orphelins. 

Bibliothèque  Italique,  t.  XVI.  —  Jean  Fantuzzi,  Éloge 
deLaure  Bassi;  Bologne,  1778,  in-i". 

*  BASSI  (M...),  secrétaire  du  prince  de  Condé, 
membre  de  la  Société  des  amateurs  fondée  et 
dirigée  par  Gossec,  a  pubhé  un  pamphlet  sur 
l'Opéra  italien  que  Léonard ,  coiffeur  de  la  reine, 
avait  essayé  d'établir  à  Versailles,  avant  que  ce 
spectacle,  qu'on  appelait  alors  les  Bouffons , 
fût  étabU  à  Paris  à  la  foire  Saint-Germain.  Cette 
brochure  a  pour  titre  :  Lettre  adressée  à  la 
Société  olympique,  à  l'occasion  de  l'Opéra 
bouffon  italien  établi  à  Versailles;  Paris,  no- 
vembre 1787,  24  pages. 

Mercure  de  France,  1787,  n°  SI. 

*  BASSI  (Martine),  architecte  milanais,  qui 
florissait  au  seizième  siècle.  Il  coopéra  à  la  cons- 
truction de  la  cathédrale  de  Milan.  Lorsque  le 
Pellegrini ,  abandonnant  le  style  ogival  suivi  de- 
puis deux  siècles  dans  ce  célèbre  édifice,  voulut 
élever  un  portail  de  style  grec,  Bassi  s'opposa  de 
tout  son  pouvoir  à  cettfi  funeste  innovation;  il  en 
appela  au  jugement  de  Palladio,  de  Vasari,  de 
Bertano ,  qui  tous  trois  désapprouvèrent  haute- 
ment le  projet  de  Pellegrini.  Bassi  publia  à  cette 
occasion  un  ouvrage  intitulé  Dispareri  in  ma- 
teria  d'architettura  e  prospettiva,  (  Manières 
de  voir  différentes  en  fait  d'architecture  et  de 
perspective)  ;  Brescia,  1572,  in-4°  ;  Milano,  1771, 
in-4°.  Cette  dernière  édition,  donnée  par  F.-B. 
Ferrari,  est  augmentée  de  quelques  écrits  de 
Bassi  relatifs  à  l'égUse  de  Saint-Laurent-le-Ma- 
jeur  de  Milan.  E.  B — n. 

Quatremère  de  Quincy,  Dictionnaire  d'Architecture, 

*BASSi  (Pierre-André  de)  ,  poète  italien,  vi- 
vait à  Ferrare  vers  1470.  Il  publia  la  Teseide, 

NOUV.   BIOGR.   UNIVERS.   —  T,   IV. 


BASSINET  706 

paema  di  Giovanni  Boccaccio;  Ferrare,  1475, 
in-fol.  On  a  de  lui  ;  le  Forze  d'Ercole;  Fen-are, 

1475. 
Mazzuchelli,  Scvittori  d'italia. 

BASSI  (Siméon  ),  écrivain  italien,  natif  de  Bé- 
névent,  vivait  à  la  fin  du  seizième  et  au  commen- 
cement du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Apo- 
logiaper  la  monarchia  di  Spagna,  en  réponse  à 
la  Pietra  del  Paragone  politico  deTrajano  Boc- 
calmi;  —  Bime  toscane;  Madrid,  1610, in-4° ; — 
Frammenti  delV  Epica  poesia;  Venise,  1615, 
in-4°. 

Ginguené,  Hist.  littéKaire  d'Italie. 
BASSI.    Voy.   POLITIEN. 

*BAssiANi  (Bernardino),  peintre  et  graveur 
au  burin,  travaillait  en  1641.  Son  portrait  du 
duc  de  Feria  est  une  pièce  rare  et  recherchée. 

Cl].  Le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

*BASSiANi  (/ean),  jurisconsulte  italien,  né 
à  Crémone  vers  la  fin  du  douzième  siècle  ;  il  mou- 
rut centenaire ,  au  rapport  d'Odefrède.  Il  est  re- 
marquable comme  écrivain,  pour  la  précision 
avec  laquelle  il  expose  ses  opinions  et  celles 
des  autres.  Savigny,  dans  son  Histoire  du  droit 
romain  au  moyen  âge,  donne  la  liste  et  l'appré- 
ciation des  ouvrages  de  Bassiani. 

Savigny,  Geschichte  des  Rômischen  Rechts  im  Mittel- 
alter. 

BASSiANO  (Landi) ,  dit  communément .Bas- 
sianus  Landus,  célèbre  médecin  de  Plaisance  en 
Italie,  assassiné  en  1562  par  un  soldat,  qui  le 
perça  de  plusieurs  coups  de  poignard  au  mo- 
ment où  il  rentrait  le  soir  chez  lui.  Il  a  laissé  : 
De  Immana  historia,  vel  de  singularum  ho- 
minispartium  cognitione  Ubri  duo  ;  Bâle,  1 54^2, 
in-4°;  —  De  incremento  libellus ;  Venise, 
1556,  in-8°;  —  latrologia,  sive  dialogi  duo, 
in  quibusde  universse  artis  medicse,  préecipue 
vero  morborum  omnium  et  cognoscendorum 
et  curandorum  absolutissima  methodo  dis- 
seritur;  Bâle,  1543,  in-4°;  Venise,  1537,  in-4». 
Biographie  Médicals. 

*BASSiANO  (Ulysse),  poète  italien,  natif  de 
Bologne,  vivait  à  Rome  vers  1549.  Plusieurs  de 
ses  poèmes  ont  été  insérés  dans  le  rare  travail 
d'Ubaldini,  Carm.  poet.  nobil.  Mediol.,  1563, 
in-8». 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

BASSIANUS.  Voy.  Caracalla. 

BASSiANUS.  Voy.  Élagabal. 

BASsiANUS  (Landus).  Voy.  Bassiano. 

*BASSiG]VANA  (Jean-Étiènne  de),  frère  car- 
mélite, vivait  de  1480  à  1520.  On  a  de  lui  :  Ora- 
tio  de  Animée  immortalitate,  cum  exhorta- 
tione  contra  infidèles. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

BASSINET  (l'abbé  Alexandre- Joseph  de), 
publiciste,  né  le  22  janvier  1733  à  Avignon,  mort 
le  16  novembre  1813.  H  vint  de  bonne  heure  à 
Paris,  où  il  prêcha  à  la  cour  et  devant  l'Académie 
française ,  qui  avait  aussi  ses  prédicateurs.  Il  fut 
nommé  grand-vicaire  à  Verdun,  Lors  de  l'inva- 

23 


707  BASSINET  —  BASSOMPIERRE 

sion  de  la  Champagne  par  les  armées  coalisées,  il 
reçut  dans  sa  maison  le  comte  de  Provence,  ce  qui 
lui  fit  éprouver  des  persécutions  qui  l'obligèrent 
à  se  cacher  (1).  Revenu  à  Paris  en  1806,  il  fut  in- 
quiété par  le  gouvernement,  et  renfermé  au  Tem- 
ple ;  il  en  soitit  pour  se  retirer  à  Chaillot ,  dans 
l'établissement  de  Sainte-Périne ,  où  il  est  mort. 
Bassinet  a  rédigé  des  ouvrages  périodiques  et 
particulièrement  le  magasin  enajclopédique. 
On  a  de  lui  :  Panégijrïqiie  de  saint  Louis; 
Paris,  1767,  in-8°;  —  Histoire  moderne  de 
Russie,  traduite  de  l'anglais  de  William  Tooke; 
Paris,  1802 ,  6  vol.  in-8°  ;  —  Histoire  sacrée  de 
l'Ancien  et  du  Nouveau  l'estament , représentée 
par  figures ,  accompagnées  d'un  texte  histo- 
rique; Paris,  1804-1806,  8  vol.  in-8°,  avec  six 
cent  quatorze  gravures.  L'abbé  Lecuy  est  autem' 
du  huitième  volume,  qui  contient  les  Actes  des 
apôtres  et  l'Apocalypse.  L'abbé  Bassinet  fut« 
aussi  l'éditeur  des  Sermons  et  panégyriques  de 
Cicéri,  Avignon,  1761,  6  vol.  in-12,  et  des  Œu- 
vres complètes  de  Luneau  de  Boisgermain. 

Nouvelle  Biographie  des  Contemporains. 

*  BASSINI  (  Tommaso  ) ,  peintre  du  quator- 
zième siècle.  C'est,  selon  Tiraboschi,  un  des  plus 
anciens  maîtres  de  l'école  de  Modène. 

Tiraboschi,  IVotizie  deçli  artiftci  Modenesi. 

*BASSiRON  (Philippe),  contrapuntiste fran- 
çais du  quinzième  siècle,  dont  Ottavio  Petrucci 
(  de  Fossombrone  )  a  inséré  des  messes  dans  sa 
précieuse  collection  intitulée  Missae  diversorum 
auctorum;  Venise,  1513,  in-fol. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

RASSics  {Henri).  Voy.  Bass. 
BASSO ,  nom  commun  à  plusieurs  écrivains 
d'Italie ,  dont  les  principaux  sont  : 

*  BASSO  {Jean  ) ,  professem'  de  philosophie  à 
Padoue ,  qui  combattit  un  des  premiers  les  doc- 
trines d'Aristote  sur  la  génération  spontanée. 

Nov.  Lettei'.  di  f^enezia. 

*  BASSO  {Antonio),  jurisconsulte  et  poète 
napolitain ,  prit  une  grande  part  dans  la  révolu- 
tion de  1647.  Leduc  de  Guise  dit  de  lui  dans  ses 
Mémoires  :  «■  Basso  fut  celui  qui  porta  la 
<c  parole ,  homme  éloquent  et  d'un  esprit  fort 
«  chaud  et  fort  emporté.  11  me  dit  que  l'établis- 
«  sèment  de  larépublique  était  si  nécessaire,  qu'il 
«  me  priait  d'en  vouloir  jeter  les  premiers  fon- 
«  déments.  »  Basso  mounit  décapité,  après  avoir 
subi  la  torture.  On  a  de  lui  :  Parte  prima  délie 
poésie;  Naples,  1645,  in-4''. 

Toppi,  Bibl.  Napol.  e  Addizioni. 

*  BASSO  (  Charles-André  ) ,  ami  du  cardinal 
Gilbert  Borromée,  a  écrit  quelques  livres  religieux. 

Mazzucbelli ,  Scrittori  d'Italia. 

(1)  On  trouve  dans  les  Pièces  de  l'Armoire  de  fer 
{  n"  8,  t.  I,  p.  19  )  la  note  suivante,  relative  à  un  projet 
de  raissioD  contre-révoUilionnaire  qui  devait  être  confiée 
à  Bassinet:  «Bassinet,  abbé,  ci-devant  prévôt  de  l'église 
de  Verdun,  connu  en  littérature  par  un  éloge  du  Dauphin, 
père  du  roi,  homme  de  beaucoup  d'esprit,  aristocrate 
violent,  mais  plein  d'activité.  —  Il  verra  Verdun,  Nancy, 
Thionville,  Pont-ù-Mousson,  Melz,  Hagueneau,  Stras- 
bourg, Landau.  Son  voyage  coûtera,  frais  de  route  et 
honoraires,  par  mois,  mille  livres,  »         R, 


708 
*BASSOL  {Jean),  scolastique  écossais  de  la 
fin  du  treizième  siècle,  mort  en  1347.  Après  avoir 
étudié  les  belles-lettres  et  la  philosophie  à  Oxford, 
il  entra  dans  l'ordre  des  Minorités.  Scott  avait 
l'habitude  de  dire  :  «  Si  Jean  Bassol  était  pré- 
sent, j'aurais  un  auditoire  suffisant  :  »  Plus  tard, 
Bassol  étudia  la  médecine  et  s'occupa  de  philoso- 
phie scolastique.  On  a  de  lui:  Commentariaseu 
lectura  in  quatuor  libros  Sententiarum,  cura 
Orontii  Finei  Delphinatis  édita;  Paris,  1517, 
in-fol.;  —  Miscellanea  philosophica  et  me- 
dica. 

Cave,  Historia  literaria ,  etc. 

BASSOMPIERRE  {François,  baron  de),  mar- 
quis d'Harouel,  maréchal  de  France,  né  au  châ- 
teau d'Harouel,  en  Lorraine ,  le  1 2  avril  1 579  ; 
mort  le  12  octobre  1646.  Il  descendait  d'ime 
branche  de  la  maison  de  Clèves ,  qui  tuait  son 
origine  d'Ulric  DI ,  comte  de  Ravenstein.  C'est 
sous  le  règne  de  Henri  IV  qu'il  parut  à  la  cour, 
où  sa  galanterie  et  le  luxe  qu'il  déploya  dans  les 
fêtes  le  rendirent  bientôt  un  personnage  à  la 
mode.  Il  fit,  en  1602  ,  ses  premières  armes  en 
Savoie  ;  en  1 603,  il  alla  servir  dans  l'armée  im- 
périale, contre  les  Turcs.  De  retour  en  France, 
et  recherché  pour  son  esprit,  sa  bonne  tour- 
nure, son  origine  et  son  mérite,  il  devait  épou- 
ser la  fille  du  connétable  de  Montmorency,  dont 
Henri  IV  était  éperdument  amoureux ,  lorsque 
celui-ci  lui  dit  un  jour  :  «  Bassompierre ,  je 
«  veux  te  parler  en  ami  ;  je  suis  devenu  non- 
«  seulement  amoureux,  mais  fol  et  outré  de  ma- 
te demoiselle  de  Montmorency.  Si  tu  l'épouses 
«  et  qu'elle  t'aime,  je  te  haïrai;  si  elle  m'ai- 
«  moit,  tu  me  haïrois  :  il  vaut  mieux  que  ce  ne 
«  soit  pas  la  cause  de  notre  mésintelligence.  » 
Bassompierre  céda  en  ami,  et  oublia  une  femme 
charmante  qu'il  aimait.  Il  paraît,  du  reste,  d'a- 
près Tallemant  des  Beaux ,  que  Bassompierre  a 
singulièrement  embelli  cette  aventure  dans  ses 
Mémoires.  Tallemant  dit  simplement  :  «  M.  de 
Bassompierre,  au  bout  de  quelques  années,  vou- 
lut aussi  la  prendre  sans  biens  ;  mais,  quoiqu'il 
fût  bien  fait  et  fort  bien  avec  le  connétable ,  et 
que  l'affaire  fût  fort  avancée ,  madame  d'Angou- 
lême  la  rompit.  Bassompierre,  depuis,  fit  tout  ce 
qu'il  put,  mais  en  vain,  pour  faire  croire  qu'il 
était  bien  avec  elle.  « 

Bassompierre  devint  colonel  général  des  Suis- 
ses, et  conserva  son  crédit  sous  la  régence  de  Marie 
de  Médicis.  Il  était  grand  maître  de  l'artillerie 
en  1617,  au  siège  de  Château-Porcien  ;  il  fut 
blessé  à  celui  de  Rethel,  et  prit  part  au  combat 
du  Pont-de-Cé,  ainsi  qu'aux  sièges  de  Saint-Jean- 
d'Angely  et  de  Montpellier.  En  1622,  Louis  XIII 
lui  donna  le  bâton  de  maréchal  de  France.  Le 
favori  de  Luynes  ,  auquel  le  crédit  de  Bassom- 
pierre portait  ombrage,  lui  proposa ,  pour  l'é- 
carter de  la  com',  des  emplois  éminents.  Peu  dis- 
posé à  disputer  une  faveur  dont  peut-être  il  ne 
se  souciait  guère ,  le  maréchal  accepta  l'ambas- 
sade d'Espagne.  Là  il  prit  part  aux  négociations 


709 


BASSOMPIERRE  —  BASSOT 


entamées  au  suj  et  de  la  Valteline,  et  qui  furent  ter- 
minées par  le  traité  de  RIadrid  (  1623  ).  L'année 
suivante,  il  fut  successivement  envoyé  en  Suisse 
et  en  Angleterre.  Au  siège  de  la  Rochelle ,  Bas- 
sompierre  commanda  un  corps  de  troupes  sé- 
paré; mais,  quoiqu'il  poussât  l'attaque  avec  la 
bravoure  et  l'ardeur  qui  lui  étaient  naturelles,  il 
n'en  reconnaissait  pas  moins  que  la  chute  de 
cette  ville  entraînerait  celle  du  parti  protestant 
dont  elle  était  le  boulevard,  et  donnerait  une 
nouvelle  force  au  cardinal  de  Richelieu,  déjà  si 
redoutable  à  l'aristocïatie.  Convaincu  que  ce  mi- 
nistre cherchait  à  établir  la  puissance  royale  sur 
les  ruines  de  la  noblesse,  il  disait  un  jour  :  <c  Je 
crois  que  nous  serons  assez  fous  pour  prendre 
la  Rochelle.  »  La  place  se  rendit  le  28  octobre 
1628,  malgré  les  efforts  des  Anglais  et  la  résis- 
tance opiniâtre  de  ses  défenseurs.  —  Toujours 
.  dévoué  à  la  cause  des  grands,  Bassompierre  se- 
conda tant  qu'il  put  leurs  attaques  contre  Riche- 
lieu. Quand  il  ne  pouvait  agir,  il  parlait.  Le  mi- 
nistre ,  offensé  de  la  hardiesse  de  ses  discours  , 
trouva  bientôt  l'occasion  de  s'en  venger.  Bas- 
sompierre ,  accusé  d'avoir  pris  part  à  l'intrigue 
qui  amena  le  mariage  de  Gaston  d'Orléans  avec 
:  la  princesse  Marguerite ,  sœur  du  duc  de  Lor- 
raine ,  fut  mis  à  la  Bastille  le  23  févi'ier  1631. 
On  dit  qu'avant  d'être  arrêté  il  brûla  plus  de 
6,000  lettres ,  preuves  et  souvenirs  de  ses  suc- 
;  ces  auprès  des  dames.  La  princesse  de  Conti , 
■  Louise  de  Lorraine,  dont  il  était  l'amant,  et  qu'il 
avait  épousée  en  secret,  mourut  de  douleur  en  ap- 
[  prenant  son  arrestation.  La  liberté  ne  lui  fut 
:  rendue  que  douze  ans  après,  à  la  mort  de  Ri- 
'  chelieu.  Bassompierre  fut  réintégré,  par  Mazarin, 
;  dans  la  charge  de  colonel  général  des  Suisses, 
!  dont  il  avait  été  forcé  de  se  défaire.  On  songeait 
i  même  à  le  nommer  gouverneur  de  Louis  XIV5 
,  lorsqu'il  mourut  d'apoplexie,  à  l'âge  de  soixante- 
sept  ans.  —  Quand  Bassompierre  sortit  de  la  Bas- 
tille, Louis  Xin  lui  demanda  son  âge  ;  il  ne  se 
;  donna  que  cinquante  ans,  quoiqu'il  en  eût  plus  de 
,  soixante.  Leroi  paraissant  surpris,  «  Sire,  répondit 
Bassompierre,  j  e  retranche  dix  années  passées  à  la 
Bastille,  parce  que  je  ne  les  ai  pas  employées  au 
service  de  Votre  Majesté.  «  On  trouve  dans  ses 
i  écrits  et  dans  les  mémoires  du  temps  des  détails 
piquants  sur  ses  aventures,  tour  à  tour  romanes- 
ques ,  plaisantes  et  bizarres.  Ses  amours  avec 
M"*  d'Entragues,  sœur  deM"^  deVerneuil,  maî- 
tresse du  roi,  firent  beaucoup  de  bruit.  Pendant 
huit  ans  cette  dame  réclama ,  sans  succès ,  le 
titre  de  maréchale  de  Bassompierre,   qu'elle 
croyait  devoir  porter ,  en  vertu  d'une  promesse 
de  mariage  que  le  maréchal  lui  avait  faite.  Le 
1  rencontrant  un  jour  au  Louvre,  elle  le  pressa 
de  la  reconnaître  pour  sa  femme  :  «  Pourquoi , 
lui  répondit-il  ironiquement,  prenez-vous  un 
nom  de  guerre?  »  —  «  Vous  êtes  le  plus  sot 
des  hommes,  »  s'écria-t-elle  indignée.  —  «  Que 
diriez-vous  donc  ,  réphqua  le  maréchal ,  si  je 
j  vous  avais  épousée  ?  »  Un  fils  né  de  leurs  amours 


710 

mourat  évêque.  Le  maréchal  de  Bassompierre 
ne  laissa  pas  d'autre  postérité. 

On  a  de  lui  :  Mémoires  du  maréchal  de  Bas- 
sompierre depuis  1598  jusqu'à  son  entrée  à  la 
Bastille  en  i63i;  Cologne,  1665,  2  vol.  in-12; 
Amsterd.,  1723,  4  vol.  Ces  Mémoires,  écrits 
avec  assez  de  pureté  et  d'un  style  quelquefois 
animé  et  toujours  spirituel ,  renferment  une  foule 
de  détails  précieux  sur  les  hommes  et  sur  les 
événements  dej'époque  où  a  vécu  l'auteur  :  on  y  lit 
avec  intérêt  des  anecdotes  sur  sa  vie  orageuse, 
ses  duels ,  ses  amours ,  ses  folles  dépenses  ;  ainsi 
il  avoue,  entre  autres,  qu'il  devait  1,600,000  fr. 
somme  énorme  alors.  La  nièce  du  cardinal  de  Ri- 
chelieu, la  duchesse  d'Aiguillon,  lui  offrit  500,000 
fi-ancs  pour  en  disposer  comme  bon  lui  semblerait. 
Bassompierre  les  refusa  avec  fierté  :  «  Madame, 
lui  dit-il,  votre  oncle  m'a  fait  trop  de  mal  pour 
que  je  reçoive  de  vous  tant  de  bien.  »  —  Ambas- 
sades de  M.  le  maréchal  de  Bassompierre  en 
Espagne,  en  Suisse  et  en  Angleterre  ;  Colo- 
gne, 1661,  1  vol.  in-12;  — Notés,  écrites  dans 
sa  prison  ,  sur  la  marge  d'un  exemplaire  des 
Vies  des  rois  Henri  IV  et  Louis  XIII  -  par 
Dupleix  :  ces  notes  ,  ou  plutôt  ces  critiques  har- 
dies et  amères  ,  qui  n'étaient  pas  destinées  â 
voir  le  jour,  ont  été  publiées  sans  son  consen- 
tement par  un  minime  auquel  il  les  avait  con- 
fiées (Paris,  1665, 1  vol.  in-12)  ;  —  de  nouveaux 
Mémoires  dvL  maréchal  de'  Bassompierre  ,  re- 
cueillis par  le  président  Hénault ,  et  publiés  en 
1802  par  Serieys,  1  vol.  in-8°,  mais  dont  on  ne 
saurait  garantir  l'authenticité. 

Tallemant  des  Réaux.  —  M.  de  Puymaigre,  f^ie  de 
Bassompierre,  1848.  —  De  Feletz,  Jugements  historiques 
et  littéraires,  p.  78.  —  Le  Bas  ,  Dictionnaire  eneyclo- 
pédique  de  la  France.  —  Anselme  ,  Histoire  générale 
et  chronologique  des  grands  officiers  de  la  couronne, 
t.  VII,  p.  64. 

BASSOT  (  Jacques  ) ,  auteur  apocryphe  ,  du 
commencement  du  dix-septième  siècle.  Ce  nom 
est  devenu  célèbre,  parce  qu'il  a  passé  pour  êti'e 
celui  de  l'auteur  d'une  brochure  qui  eut  un 
grand  retentissement,  et  qui  est  intitulée  JTis^oire 
véritable  du  géant  Teutohochus,  roi  des  Teu- 
tons, Cimhres  et  Ambrosins,  défaits  par  Ma- 
rius,  consul  romain,  cent  cinquante  ans 
avant  la  venue  de  notre  Sauveur  ;  lequel  fut 
enterré  auprès  du  château  nommé  Chaumont, 
en  Dauphiné;  Paris  ,  1613,  in-S";  édit.  à  Lyon 
(la  même  année),  sous  le  titre  de  Discours  vé- 
ritable de  la  vie ,  mort  et  des  os  du  géant 
Teutobochus,  in-S".  Le  véritable  auteur  de  ce 
livre  paraît  être  un  chirurgien  de  Beaurepaire, 
nommé  Pierre  Masuyer,  qui  montra  au  public , 
pour  de  Targent,  les  ossements  d'un  animal 
fossile  qu'il  voulait  faire  passer  pour  ceux  d'un 
roi  gaulois,  Teutobochus.  Cette  histoire  excita 
une  vive  discussion  entre  deux  anatomistes  ha- 
biles, Habicot  et  Riolan.  Les  ossements  du  pré- 
tendu roi  Teutobochus  étaient  ceux  d'un  mas- 
todonte ou  éléphant  fossile. 

Biographie  médicale.  —  heloag  ,  Bibliothèque  MSt 
.      23. 


711 


BASSOT  —  BASSVILLE 


712 


torique  de  la  France,  édlt.  Fontette.  —  Barbier ,  .Dic- 
tionnaire des  ouvrages  anonymes.—  Prosper  Marchand, 
Dictionnaire  historique,  1. 1*',  p.  86. 

*BAssoTTi  (Giovanni-Francesco),  peintre 
de  l'école  romaine ,  né  à  Pérouse,  florissait  vers 
1665.  Ceux  de  ses  ouvrages  qui  se  voient  dans 
sa  patrie  justifient  les  éloges  que  lui  donnent  Pas- 
coli  et  Orlandi. 

PascoU ,  F'ite  dei  Pittori,  Scultori  e  Architetti  mo- 
demi.  —  Orlandi,  Abecedario.Pittorico. 

BASSUEii  {^Pierre),  chirurgien,  né  à  Paris  en 
1706,  mort  le  4  juin  1757.  H  fut  un  des  premiers 
membres  de  la  Société  académique  de  cidrurgie 
fondée  en  1731.  Quelques-uns  de  ses  Mémoires 
ont  été  insérés  parmi  ceux  des  Académies  des 
sciences  et  de  chirurgie.  On  y  remarque  :  Re- 
cherches sur  le  changement  défigure  dans  la 
systole  ducœur  (année  1731,  Mémoires  de  l'A- 
cadémie des  sciences  )  ;  —  Dissertation  hy- 
draulico-anatomique,  ou  nouvel  aspect  de  l'in- 
térieur des  artères  et  de  leur  structure,  par 
rapport  au  cours  du  sang,  dans  le  Recueil  des 
savants  étrangers,  année  1750. 

Biographie  médicale. 

BASSUS,  nom  commun  à  plusieurs  personna- 
ges de  l'antiquité.  En  voici  les  principaux  dans 
l'ordre  chronologique  : 

*I.  BASSUS  {Cesius  ) ,  poète  latin,  vivait  vers 
l'an  40  de  notre  ère.  On  trouve  des  fragments  de 
ses  poésies  dans  le  Corpus  poëtarum,  et  ce  fut  à 
lui  que  Perse  adressa  sa  sixième  satire. 

Smith,  Greek  and  Roman  Biography. 

n.  BASsrs  (  Lollius  ) ,  poète  grec ,  natif  de 
Smyme ,  vivait  vers  l'an  19  de  notre  ère,  comme 
on  le  voit  d'après  vn  poëme  qu'il  avait  fait  sur  la 
mort  de  Germanicus.  ïï  est  auteur  de  dix  épi- 
grammes  qu'on  trouve  dans  VAnthologie  grec- 
que. 

Tacite,  Annales,  II,  71.  —  Schœll,  Histoire  dé  la  Litté- 
rature grecque. 

m.  BASsrs  (Cesellius),  chevalier  romain, 
carthaginois  d'origine ,  vivait  dans  le  premier 
sièclede  J.-C.  11  avait,  sui-  la  foi  d'un  songe,  pro- 
mis à  Néron  de  lui  faire  trouver  d'immenses 
trésors  qui  avaient  été  cachés  par  Didon  lors- 
qu'elle fuyait  en  Afrique.  L'empereur  ajouta  foi 
à  ce  conte,  et  envoya  des  vaisseaux  vers  le  lieu 
indiqué.  Bassus  y  partitde  son  côté;  mais  n'ayant 
pu  rien  trouver,  Use  donna  la  mort  par  désespoir. 

Tacite,  Annales,  XVI,  i-3.  —  Suétone,  Néron,  31. 

IV.  BASSUS  (  Saleius),  poète  romain,  con- 
temporain de  Stace,  vivait,  par  conséquent,  vers 
l'an  60  de  notre  ère.  Il  parait  qu'il  mourut 
jeune.  Quintilien  caractérise  ainsi  son  talent  : 
«  il  était  véhément  et  poétique.  »  Vespasien  l'es- 
timait beaucoup  ;  il  lui  donna  en  une  seule  fois  cinq 
centmiUe  sesterces. 

Quintilien,  X,  L.  90.  —  Dialog.  de  Orat. ,  c.  S,  9. — 
JuvénaljVII,  80.  —  Wernsiotti,  Poetee  lat.  minores, 
V.  IV. 

V.  BASSUS  (  Cnéius-Aufidius-ùrestes  ),  ora- 
teur et  historien  romain ,  virait  vers  l'an  60  de 
•notre  ère.  D  a  écrit  un  récit  des  gueiTes  des  Ro- 


mains en  Germam'e,  et  aussi  une  histoire  générale 
de  Rome  qui  a  été  continuée  en  trente  et  un  livres 
par  Pline  l'Ancien.  D  ne  nous  en  reste  aucun  frag- 
ment. 

Dialog.  de  Orat.,  2S.  —  Pline,  Epist.,.  III,  s,  9. 

VI.  RASsus  (  Lucilius  ),  préfet  des  flottes  de 
Ravenne  et  de  Misène,  sous  Vitellius,  vers  l'an 
69  de  notre  ère.  Il  succéda,  dans  le  gouverne- 
ment de  la  Judée,  à  Céréalis  Vitalianus.  Comme 
les  Juifs  continuaient  à  se  révoltei-  après  la  prise 
de  Jérusalem,  Bassus  les  poursuivit  paitout  où 
ils  s'étaient  retirés.  Il  prit  les  châteaux  d'Héro- 
dion  et  de  Machéronte,  et  éteignit  la  rébellion.  ]| 
mourut  dans  son  gouvernement,  et  eut  pour  suc- 
cesseur Flavius  Sylva. 
Josèphe,  De  Bell.  Judaïco,  1.  VII,  c.  30. 

Vn.  BASSUS  (Pomponius  ),  consul  romain 
vers  211  de  notre  ère,  sous  Septime  Sévère. 
Héliogabale  étant  épris  de  sa  femme ,  Annia 
Faustina ,  le  fit  condamner  à  mort  par  le  sénat 
sous  un  prétexte  frivole,  et  put  ainsi  épouser, 
avec  le  plus  odieux  cynisme,  la  femme  devenue 
veuve. 

Dion  Cassius,  LXXVIII,  21  ;  LXXIX,  B,  -  Hérodlen,  V, 

6,  8. 

Vm.  BASSUS,  hérétique,  dans  le  second  siècle 
de  noti'e  ère.  Il  était  disciple  de  Cérinthe,  d'EI- 
bion  et  de  Valentin.  Selon  lui,  la  vie  des  hom- 
mes et  la  perfection  de  toutes  choses  consis- 
taient en  sept  planètes  et  en  vingt-quatre  lettres, 
parce  que  J.-C.  aurait  dit  de  lui-même  qu'il  était  ' 
Valpha  et  Yoméga.  Il  ajoutait  qu'il  ne  fallait  i 
pas  attendre  son  salut  de  J.-C.  seul. 

Phllastrius,  De  Hœres. 

BASSUS  BASSIAMUS.  Voy.  BaSSIAJSCS. 

BASSUS  {Jean-Marie,  baron  de ),  peintre  et 
musicien  allemand,  né  à  Boschiavo  le  i"  mai 
1769,  mort  à  Neubourg  en  1830.  Conseiller  au- 
lique  à  Munich,  il  profita  de  sa  position  pour 
protéger  les  arts.  Il  était  bon  violiniste,  élève 
d'Eck  ,  et  dirigea  plusieurs  concerts.  Il   créa  à  i 
Munich  une  société  musicale  d'où  sont  sortis  des,  i 
virtuoses,  et  composa  lui-môme  des  morceaux  i 
qui  furent  appréciés.  Le  baron  de  Bassus  était  i 
aussi  peintre  ;  il  a  laissé  des  tableaux  qui  sont  ' 
plutôt  d'un  artiste  que  d'un  amateur. 

Gerber,  Lexicon  der  Tonkûnstler. 

BASSVILLE  ouBAssEViLLE  { Nicolas-Jeati 
HuGOD  ou  Hdsson  de),  littérateur  et  diplomate, 
assassiné,  le  13  janvier  1793,  par  la  populace  i" 
de  Rome.  On  ignore  le  lieu  et  la  date  de  sa  > 
naissance.  H  se  livra  d'abord  à  l'instruction 
publique,  travailla ,  pendant  la  révolution,  à  la 
rédaction  du  Mercure  national,  et  fut  nommé  en 
1792  secrétaire  de  légation  à  Naples.  Nous  em- 
pruntons à  l'Histoire  du  pape  Pie  VII,  par 
M.  le  chevalier  Artaud  (  1. 1,  p.  17  ),  les  circons- 
tances de  cette  horrible  violation  du  droit  des 
gens  :  «  M.  de  Bassville  avait  été  nommé,  sous 
le  ministère  de  Dumouriez ,  secrétaire  d'ambas- 
sade à  Naples;  il  y  résidait  lorsqu'il  reçut  l'oi- 
dre  d'aller  à  Rome  pour  protéger  les  intérêts  de 


713 


BASSVILLE  —  BAST 


714 


nos  négociants.  D  y  tenait  personnellement  une 
conduite  réservée  ;  mais  on  lui  envoya  un  nommé 
Flotte,  qui  était  porteur  des  ordres  les  plus  vio- 
lents, avec  l'injonction  de  faire  prendre  aux  Fran- 
çais la  cocarde  nationale  ,  et  d'arborer,  sur  la 
porte  du  consul,  l'emblème  de  la  liberté.  Le  car- 
dinal Zélada,  secrétaire  d'État,  déclara  qu'il  y  au- 
rait une  émeute  à  Rome ,  si  l'on  exécutait  ces 
ordres.  Malgré  cette  défense,  Flotte  força  Bass- 
ville  à  faire  prendre  la  cocarde  au  cocher  et  au 
domestique  qui  devaient  les  conduire  à  l'Acadé- 
mie de  France,  le  13  janvier  1793.  C'était  l'heure 
de  la  promenade  du  Corso  :  il  y  eut  alors  une 
effroyable  émeute  près  de  la  place  Sciarra.  Le 
cocher  ramena  vivement  la  voiture  au  logis  de 
Bassville.  Des  flots  de  peuple  le  poursuivirent  ; 
et  au  moment  où ,  rentré  dans  son  cabinet ,  il 
écrivait  à  la  secrétairerie  d'État,  un  barbier  le 
frappa  d'un  rasoir,  avant  que  la  troupe  appelée 
au  secours  pût  entrer  dans  le  cabinet.  BassviUe, 
transporté  dans  \m  corps  de  garde  voisin,  expira 
peu  d'heures  après  ,  dans  les  plus  vives  dou- 
leurs ,  en  recevant  les  secours  de  la  religion ,  et 
en  disant  :  «  Je  meurs  victime  d'un  insensé.  « 
Flotte  se  cacha,  et  fut  en  vain  cherché  par  le  peuple 
pendant  trois  jours.  La  maison  de  l'agent  du  com- 
merce Moutte,  où  logeait  Bassville,  fut  pillée.  « 
La  convention  vit  dans  ce  crime,  auquel  les 
intrigues  des  agents  du  gouvernement  pontifical 
n'étaient  peut-être  pas  étrangères  ,  un  outrage 
manifeste  contre  le  droit  des  gens  :  ime  ven- 
geance éclatante  fut' ordonnée;  et,  en  effet,  par 
l'article  ii  de  l'armistice  signé  à  Bologne  le  23 
juin  1796,  «  le  pape  fut  obligé  d'envoyer  le  plus 
tôt  possible  son  plénipotentiaire  à  Paris,  pour  ob- 
tenir du  Directoire  exécutif  la  paix  définitive ,  en 
offrant  les  réparations  nécessaires  pour  ce  meur- 
tre ,  et  pour  les  outrages  et  les  pertes  que  les 
Français  avaient  essuyés  dans  ses  États.  Par 
l'article  xviii  du  traité  du  19  février  1797 ,  le 
pape  s'obligea  «  à  faire  désavouer  par  un  minis- 
tre à  Paris  l'assassinat  commis  sur  la  personne 
du  secrétaire  de  légation  Bassville,  et  à  mettre  à  la 
disposition  du  gouvernement  français  une  somme 
de  trois  cent  mille  livres,  pour  être  répartie  entre 
ceux  qui  avaient  souffert  de  cet  attentat.  «  L'adop- 
tion du  fils  du  malheureux  Bassville  fut  décrétée 
par  la  convention.  Plusieurs  écrivains  italiens  et 
nationaux  ont  traité  cetévénementien  prose  et  en 
vers.Monti,  entreautres,  a  fait  de  Bassville  le  hé- 
ros d'un  poëme  renommé.  Bassville  était  membre 
de  plusieurs  académies  ;  il  a  publié  :  Mémoires  his- 
tof'iques,  critiques  etpolitiques  sur  la  révolu- 
tion de  France,  etc.,  2  vol.  in-8°  ;  — Eléments 
demythologie,  in-8°,  1784;  —  Précis  histori- 
que sur  la  vie  du  Genevois  Lefort,  premier  mi- 
nistrede  Pierre  le  Grand,  in-8°,  1785; — 31é-, 
moires  secrets  sur  la  cour  de  Berlin,  in-8°.  On 
lui  doit  aussi  un  recueil  de  Poésies  fugitives. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 
BAST  {Dominique  de),  peintre  paysagiste 
flamand,  contemporain.  Après  avoir  étudié  les 


rudiments  de  son  art. à  Gand,  travaillé  dans 
plusieurs  maisons  de  commerce ,  il  voyagea ,  et 
étudia  soigneusement  la  mer.  Aussi  ses  marines 
sont-elles  bien  faites  et  fort  appréciées.  H  ne  pei- 
gnit qu'en  amateur,  et  s'acquit  cependant  une 
grande  considération.  On  trouve  ses  œuvres 
dans  plusieurs  galeries. 
De  Bast,  Annales  du  salon  de  Gand. 

BAST  (  Frédéric-Jacques  ),  philologue  et  di- 
plomate allemand ,  né  en  1772  dans  le  duché  de 
Hesse-Darmstadt,  mort  à  Paris  le  13  novembre 
1811.  D  fut  successivement  attaché  à  la  légation 
hessoise  à  Vienne  et  à  Paris.  On  a  de  lui  une  lettre 
adressée  à  M.  Boissonade,  sous  le  titre  :  Lettre 
critique  sur  Ântoninus  Liberalis  Parthenius 
iris  fenè^e;  Paris,  1805,  in-8'';  —  des  no^es  et 
dissertations  paléographiques  dans  la  nouvelle 
édition  de  Grégoire  deOorinthe,  publiée  en  1811 
à  Leipzig  par  les  soins  de  M.  Schœfer. 

Quérarrf,  la  France  littéraire. 

BAST  {Lievin-Amand-Marie\i^),  publiciste, 
neveu  du  précédent ,  né  à  Gand  le  2  mars  1787  , 
mortlelO  septembre  1832.  H  devint,  en  1808,  un 
des  fondateurs  de  la  Société  des  arts  et  de  lit- 
térature de  Gand,  et  créa  en  1824  le  Messager 
des  Sciences  et  des  Arts  du  royaume  des  Pays- 
Bas.  H  fut  conservateur  du  cabinet  des  médailles 
à  Gand,  et  secrétaire  du  collège  des  Curateurs. 
On  a  de  lui  :  Description  de  l'arc  de  triomphe 
érigé  par  la  Société  du  commerce  de  Gand,  à 
l'occasion  du  mariage  de  Napoléon  et  de  Mor 
rie-Louise,  et  de  leur  entrée  à  Gand  le  17  mai 
1810,  in-4'';  Gand,  1811  ;  —  Projet  d'unpalais 
(par  l'architecte  T.-F.  Suys,  d'Ostende)  jpoMr  la 
Société  royale  des  beaux-arts  et  de  littérature 
deGand,m-8'';  ibid.,  1821  ;  —  Annales  du  salon 
de  Gand  et  de  l'école  moderne  des  Pays-Bas, 
in-8°;  ibid.,  1823;  —  Notice  sur  le  chef-d'œu- 
vre des  frères  Van  Eyck,  traduit  de  l'allemand 
de  M.  G. -F.  Waagen,  in-S";  Gand,  1825;  — 
Notice  historique  sur  Antonello  de  Messine, 
traduite  de  l'italien;  Gand,  1825,  in-S". 

A.  Voisin,  Notice  biographique  sur  de  Bast,  dans  la 
deuxième  livraison  du  Nouveau  Messager  des  Sciences. 

BAST  (  Martin-Jean  de), prêtre  et  antiquaire, 
né  à  Gand  le  26  octobre  1753,  mort  dans  la 
même  ville  le  11  aviil  1825.  Entré  dans  les  or- 
dres en  1775,  il  était  curé  dans  sa  ville  natale 
lorsqu'en  1789  il  prit  une  part  active  à  la  révo- 
lution brabançonne.  En  novembre  de  la  même 
année,  il  célébra  la  messe  sur  une  caisse  de  tam- 
bour, dans  la  place  du  Marché  aux  grains,  et 
donna  l'absolution  aux  auteurs  du  pillage  de 
cinq  des  principales  maisons  de  Gand.  Nommé 
membre  du  comité  de  la  Flandre,  dans  lequel  il 
était  fort  influent ,  il  fit  rejeter  les  propositions 
contenues  dans  un  placard  de  la  gouvernante 
Marie-Christine;  mais  l'autorité  de  l'Autriche 
ayant  été  rétablie,  il  renonça  pour  toujours  aux 
affaires  puMiques,  Après  l'invasion  française,  de 
Bast,  pour  se  soustraire  aux  persécutions  diri- 
gées conti'e  les  prêtres,  se  cacha,,  et  se  livra,  dans 


yiS  BAST  — 

sa  retraite,  à  l'étude  des  antiquités  et  surtout  de 
la  numismatique.  Sous  le  gouvernement  impé- 
rial, il  devint  chanoine  de  la  cathédrale  de  Gand. 
En  1817,  ses  infirmités  le  forcèrent  à  renoncer 
au  ministère  ecclésiastique.  Plus  tard  il  céda, 
moyennant  une  pension  viagère ,  sa  précieuse 
collection  de  médailles  et  d'objets  d'antiquité  au 
roi  Guillaume,  qui  la  partagea  entre  l'université 
de  Gand  et  les  cabinets  de  la  Haye  et  de  Leyde. 
De  Bast  était  membre  de  l'institut  des  Pays- 
Bas,  de  l'Académie  de  Bruxelles  et  de  la  Société 
des  antiquaires  de  France.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  Recueil  d'antiquités  romaines  et 
gauloises,  troïivées  dans  la  Flandre  propre- 
ment dite,  etc.;  Gand,  1804,  in-8",  2«  édit. 
avec  fig.  gravées  par  P.-J.-J.  Tiberghien  ;  Gand, 
1808,  gros  in-4°;  —  Premie)-  supplément  au 
Recueil  d'antiquités  romaines  et  gauloises, 
en  réponse  à  l'ouvrage  intitulé  la  Topogra- 
phie de  la  ville  de  Gand,  par  C.-L.  Diericx; 
Gand,  1809,  in-4°;  —  Second  supplément  au 
Recueil  des  antiquités  romaines  et  gauloises, 
contenant  la  description  de  l'ancienne  ville 
de  Bavai  et  de  Famars,  suivi  de  remarques 
historiques  et  critiques  sur  les  prétendiis  fo- 
restiers de  Flandre,  sur  les  Missi  Dominici, 
sur  nos  premiers  comtes,  etc.;  Gand,  1813, 
in-4°  ;  —  Recherches  historiques  et  littéraires 
sur  les  langues  celtique,  gatiloise  et  tudesque; 
Gand,  1815-1816,  2  vol.  in-4°;  —  l'Institution' 
des  communes  dans  la  Belgique  pendant  les 
douzième  et  treizième  siècles,  suivie  d'un 
traité  sur  l'existence  chimérique  de  nos  fo- 
restiers de  Flandre;  Gand,  1819,  in-4°;  — 
l'Ancienneté  de  la  ville  de  Gand  établie  par 
des  chartes  et  d'autres  monuments  authen- 
tiques, etc.  ;  Gand,  1821,  in-4°  ;  —  Méditations 
sur  la  vie  et  la  mort  de  Jésus-Christ  (en  fla- 
mand); Gand,  1805,  deux  parties  in-8°. 

E.  Regnard. 
Messager  des  Arts  et  des  Sciences  de  la  ville  de  Cand, 
année  183C.   —  Archives  historiques  et  littéraires  du 
nord  de  la  France,  t.  I. 

*BAST  (  Pierre  ),  graveur,  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  Le  lieu  de  sa  nais- 
sance et  les  détails  de  sa  vie  sont  ignorés.  Il  a 
gravé  six  paraboles  qui  ont  été  publiées  en  1598 
par  C.  Wsescher.  Quelques-unes  de  ses  gravures 
se  trouvent  dans  l'Histoire  Néerlandaise  de 
Meteren. 

Nagler,  Neiies  AUgemeines  Kilnstler-Lexicon. 

*  BAST  (  Louis- Amédée  de),  romancier  fran- 
çais, né  à  Paris  le  8  septembre  1795.  Officier  en 
demi-solde  sous  la  restauration ,  il  quitta  la  car- 
rière des  armes  pour  celle  des  lettres,  et  débuta 
par  une  épître  intitulée  Ma  destinée.  Outre  un 
grand  nombre  d'articles  imprimés  dans  des  re- 
cueils périodiques,  on  a  de  lui  :  Malfilâtre, 
roman  historique;  Paris,  1834;  —  le  Testament 
de  Polichinelle,  1835;  —  les  Aventures  des 
fleurs,  avec  une  notice  historique  sur  leur  ori- 
gine; Paris,  1839. 

Onérard,  la  France  littéraire,  t.  !. 


BASTARD  716 

BASTA  (George),  écrivain  militaire,  natif  de 
Rocca,  près  de  Tarente,  mourut  en  1607.  Il  com- 
mandait un  régiment  de  cavalerie  albanaise  en 
1579,  époque  où  le  duc  de  PaiTue  prit  possession 
du  gouvernement  des  Pays-Bas.  Il  parvint,  en 
1596,  à  approvisionner  la  ville  de  Ta  Fère, 
assiégée  par  Henri  IV.  Il  passa  ensuite  au  ser- 
vice de  l'Autriche,  et  se  signala  par  sa  bravoure 
en  Transylvanie  et  en  Hongrie.  On  a  de  lui  ; 
Maestro  di  campo  générale;  Venise,  1606;  ~ 
Governo  délia  cavalleria  leggiera;  Francfort, 
1612. 

Spontini,  fJist.  Transylv.  —  Strada,  de  Belle  Belgico. 
—  Mercure  Français,  t.  I. 

*BASTA  (Joseph),  jurisconsulte  italien,  né 
en  1743,  mort  en  1819.  Il  étudia  à  Naples,  entra 
d'abord  dans  les  ordres,  puis  il  ouvrit  une  école 
particulière  pour  les  étudiants  en  droit.  Ferdi- 
nand F"  le  nomma  professeur  de  l'université. 
On  a  de  lui  :  Institutiones  Jurium  Universi- 
tatum;  Naples,  1777;  —  Institutiones  juris 
Romano-Neapolitani,  1780. 

Tipaldo,  Biogr.degli  Italiani  ilhistri,  t.  IV,^.  321. 

*  BASTARD  OU  BESTARD  (....),  peintre  na- 
tif de  Majorque,  et  élève  de  Maratta.  On  trouve 
de  ses  œuvres  dans  l'île  de  Palma;  son  meilleur 
tcibleau  est  celui  des  Anges  servant  le  Christ 
dans  le  désert,  qu'on  voit  dans  la  maison  de 
l'université  à  Palma. 

Fiorillo,  Dictionnaire  des  Peintres.  —  Nagler,  Neues 
AUgemeines  Kilnstler-Lexicon. 

BASTAR»  (  Dominique  de),  jurisconsulte  et 
doyen  du  parlement  de  Toulouse ,  naquit  dans 
cette  ville  le  18  janvier  1683  ,  et  mourut  en  no- 
vembre 1777.  Il  rédigea,  entre  autres  rapports 
remarquables,  celui  qui  est  relatif  aux  célèbres 
propositions  de  l'Église  gallicane,  consacrées 
par  redit  de  1682. 

Son  fils  (né  à  Toulouse  le  16  décembre  1722, 
mort  le  20  janvier  1780),  fut  premier  prési- 
dent du  parlement  de  Toulouse,  et  rendit  des 
services  signalés  sous  les  règnes  de  Louis  XV 
et  de  Louis  XVI. 

Biographie  toulousaine. 

BASTARD  OU  BASTART  (Guillaume  de),  vi- 
comte deFussy  et  de  Terlan,  né  à  Bourges  vers  la 
fin  du  quatorzième  siècle,  mort  à  Paris  en  1447. 
n  était  maître  des  requêtes,  capitaine  de  la  grosse 
tour  de  Bourges ,  Ueutenant  général  pour  le  roi 
en  Berri,  sous  Charles  VI  et  Charles  vn.  —  Son 
frère  Vespasian  et  plusieurs  de  ses  descendants 
se  distinguèrent  dans  la  carrière  des  armes. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 

RASTARD  (  Thomas  ),  poëte  anglais,  natif 
de  Blandfort,  dans  le  comté  de  Dorset,  mort' en 
1618.  Il  étudia  à  Oxford,  prit  l'habit  ecclésias- 
tique, composa  des  satires  et  mourut  dans  une 
prison  pour  dettes.  On  a  de  lui  :  des  épigratrir 
mes  ;  —  un  poème  latin  en  trois  chants ,  intitulé 
Magna  Britannia;  Londres,  1605,  in-4°;  — 
Sermons,  2  vol.  in-4°;  Londres,  1615. 

Biographia  Britannica. 


7ir 


BASTARD 


♦kastard  (T....),  botaniste  français,  con- 
temporain. On  ignore  la  date  de  sa  naissance  et 
de  sa  mort.  Avant  1815,  il  était  professeur  de 
botanique  et  directeur  du  jardin  des  plantes  à 
Angers  ;  il  perdit  ces  deux  places  à  la  seconde 
restauration,  pour  avoir  été  membre  du  bureau 
central  de  la  congrégation  angevine,  qui  signa, 
le  7  mai  1815,  le  pacte  fédératif  du  département 
de  Maine-et-Loire  en  faveur  de  Napoléon.  Bas- 
tard  a  publié  :  Essai  sur  la  Flore  de  Maine-et- 
Loire,  un  vol.  in-12;  Angers,  1807;  —  Notice 
sur  les  végétaux  les  plus  intéressants  du  Jar- 
din des  Plantes  d'Angers,  in-12  ;  Angers,  1809; 
—  Supplément  à  la  Flore  de  Maine-et-Loire, 

I  vol.  in-12;  Angers,  1812.  C'est  une  des  meil- 
leures flores  locales  qui  aient  paru  en  France; 
quelques  plantes  y  sont  décrites  pour  la  pre- 
mière fois. 

Le  Bas ,  Dict.  encyclop.  de  la  France. 

BASTARD  Xi'v.sfk.'SG  {Bominique-François- 
Marie,  comte  de  ),  pair  de  France,  président  de 
chambre  à  la  cour  de  cassation,  grand-croix  de 
k  Légion  d'honneur,  né  le  31  octobre  1783  à  No- 
garogers,  mort  à  Paris  le  23  janvier  1844.  Il  em- 
brassa de  bonne  heure  la  carrière  du  barreau,  et 
s'y  fit  remarquer  dans  plusieurs  circonstances 
par  une  sagacité  peu  commune.  Il  devint  bientôt 
conseiller-auditeur  à  la  cour  d'appel  de  Paris , 
puis  conseiller  à  la  cour  impériale  de  cette 
même  vUle  en  1810.  Lors  des  Cent-Jours,  il 
continua  de  siéger  à  cette  cour;  mais  il  vota 
conti-e  l'acte  additionnel,  ce  qui  le  fit  main=^ 
tenir  dans  ses  fonctions  après  le  second  retour 
de  Louis  XVIII.  Nommé  à  la  présidence  trois 
ou  quatre  mois  après,  il  se  rendit  à  Lyon,  par 
ordre  du  gouvernement,  vers  la  fin  de  l'année 
1815,  avec  le  titre  de  premier  président  de  la 
cour  royale  de  c«tte  même  ville.  En  1819,  il  fut 
rappelé  à  Paris,  fut  nommé  membre  de  la  cham- 
bre des  pairs,  et  chargé  en  1820  d'instruire  le 
procès  de  Louvel,  assassm  du  duc  de  Berri. 
Dans  cette  douloureuse  affaire  il  déploya  autant 
d'intégrité  que  de  jugement  :  toujours  indépen- 
dant dans  ses  opinions  politiques,  et  surtout 
dans  sa  manière  équitable  de  poser  les  ques- 
tions, il  repoussa  victorieusement  l'opinion  de 
ceux  qui  osaient ,  sans  pourtant  y  croire ,  accu- 
ser une  partie  de  la  nation  d'un  crime  isolé,  et 
qui  était  détesté  de  la  France  entière.  M.  de  Bas- 
tard,  l'un  des  membres  de  la  commission  char- 
gée de  l'instruction  du  procès  des  ministres  de 
Charles  X  accusés  par  la  chambre  des  députés , 
fut  aussi  choisi  pour  en  faire  le  rapport  à  la  cour 
des  pairs,  dans  la  séance  du  29  novembre  1830. 

II  résuma,  avec  prudence  et  impartialité,  le  récit 
des  graves  événements  qui  venaient  d'avoir  lieu. 
Ce  magistrat  a  toujours  montré  beaucoup  de 
prudence  et  de  sagacité  dans  les  diverses  fonc- 
tions qu'ilarempUes.  Un  de  ses  frères,  Armand 
de  Bastard,  fut  préfet  delà  Haute-Loire  en  1817. 
[  Éncyc.  des  g.  du  m.  ] 

Le  Bas ,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 


-  B ASTER  718 

*BASTARDï  (Zacc/jena),  natif  de  Modène, 
moine  du  mont  Cassin,  mort  à  Reggio  vers  1650. 
On  a  de  lui  :  Ceeremoniale  monasticum  Casi- 
nense;  Venise,  1639-,  in-4°,.  et  quelques  autres 
travaux. 
MazzucbeUi ,  Scrittori  d'Italia. 

RASTARO  (Giuseppedel),  peintre  de  l'école 
romaine ,  vivait  au  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle.  On  a  de  lui  à  Rome,  à  la  voûte  de 
la  sacristie  de  la  Minerve,  un  Saint  Domi- 
nique. E.  B — N. 

Orlanal,  Abecedario  Pittoriço.  —  Pistolesi,  Descri- 
zione  di  Roma. 

BASTE  (Pierre),  contre-ainiral  français,  né  à 
Bordeaux  le  21  novembre  1768,  mort  le  29  jan- 
vier 1814.  Il  s'engagea  comme  simple  marin  en 
1781,  et  franchit  rapidement  tous  les  grades  in- 
férieurs. Il  se  distingua  au  siège  de  Mantoue,  où 
il  commandait  la  flottille  armée  sur  les  lacs.  Au 
siège  de  Malte,  à  la  bataille  d'Aboukir  et  à  l'ex- 
pédition de  Saint-Domingue,  il  donna  de  nou- 
velles preuves  de  son  courage.  En  1 805,  il  com- 
battit avec  une  rare  intrépidité  contre  un  brick 
anglais.  D  commandait  alors  un  des  équipages 
du  bataillon  des  marins  de  la  garde  impériale.  Il 
fit  partie  de  la  grande  armée  eu  1807,  M,  chargé 
d'équiper  à  Dantzick  une  flottille  pour  faciliter 
les  opérations  du  siège  de  PUlau,  et  s'empara 
d'un  convoi  de  quarante-deux  voiles  qui  ame- 
nait des  vivres  à  l'ennemi.  En  1808,  la  guerre 
d'Espagne  lui  fournit  de  nouvelles  occasions  de 
se  distinguer.  A  la  tête  de  douze  cents  hommes, 
il  conserva  intactes  vmgt  lieues  de  terrain,  et 
s'empara  de  vive  force  de  la  ville  de  Jaen.  En 
1809,  il  fut  élevé  au  grade  de  colonel  des  marins 
de  la  garde,  arma  une  flottille  sur  le  Danube,  et 
fut  chargé  de  se  rendre  maître  de  l'île  de  Mulhei- 
ten.  Ces  travaux  furent  exécutés  avec  autant 
d'habileté  que  de  promptitude ,  et  couronnés  d'un 
plein  succès.  Baste  revint  ensuite  en  Espagne, 
et  s'y  rendit  maître  de  la  ville  d'Almanza.  Napo- 
léon le  nomma  comte  de  l'empire  le  15  août  1809, 
et  réleva  au  grade  de  contre-amiral  en  1811. 
Baste  mourut  des  suites  d'une  blessure  qu'il  avait 
reçue  au  combat  de  Brienne. 

Le  Bas ,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France.  — 
Victoires  et  Conquêtes,  t.  XVL 

*BASTEl.t,  {André),  médecin  italien,  né  à 
Melfi,  dans  le  royaume  de  Naples.  H  vivait  vers 
la  fin  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Spéculum 
medicinse;  Madrid,  1599,  in-4°. 

Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 

*  BASTENAIRE-DATTDENART  {F.  ),  manufac- 
turier contemporain,  dont  nous  ignorons  la  date 
de  naissance.  On  a  de  lui  :  Art  de  la  vitrifica- 
tion, etc.;  Paris,  1825;  —  Art  de  fabriquer  la 
porcelaine,  etc.;  Paris,  1827;  —  Ai't  de  fa- 
briquer les  poteries  communes,  usuelles ,  les 
poêles,  les  grès  fins  et  grossiers,  les  creusets, 
les  carreaux,  etc.  ;  Paris,  1835. 

Quérard,  la  France  littéraire. 
BASTEB  (Job),  botaniste  hollandais,  né  à 
Ziriskee  (Zélande),  en  1711,  mort  en  1775.  D  se 


719  BASTER  — 

voua  presque  exclusivement  à  l'étude  de  l'histoire 
naturelle,  et  particulièrement  de  la  botanique. 
Il  fut  reçu  médecin  à  Leyde  en  1731,  où  il  sou- 
tint une  thèse  De  Osteogenia.  On  a  de  lui  :  Na- 
turlyken  uytspaningen  behelzende  eeninge 
Waarneemingen  over  somige  Zee-Planten  en 
Zee-Insecten  (  Observations  sur  quelques  plantes 
et  insectes  de  la  mer)  ;  Harlem,  1759 ;  —  Opus- 
cula  subseciva ,  observationes  miscellaneas  de 
animalibus  et  plantis  quibusdam  marinis , 
eorumque  ovariis  et  seminibus,  continentia; 
ibid.,  1762-1765, 2  vol.  in-4°  ;  plusieurs  mémoires 
d'histoire  naturelle,  dans  les  Verhandelingen 
(Mémoires  )  des  Académies  de  Harlem  et  de  Fles- 
singue,dans  les  Transactions  philosophiques , 
et  dans  les  Ephém.  de  V Académie  des  curieux 
de  la  nature.  Le  nom  de  Bastera  a  été  donné  à 
des  genres  de  plantes  très-différents. 

naller,  Bibl.  Betanica. 

*BASTERio  (Nicolas  di  Carmagnola),  phi- 
losophe et  théologien  italien,  au  commencement 
du  dix-septième  siècle.  H  professa  pendant  quel- 
ques années  à  Pavle.  On  a  de  lui  :  Trattato  dei 
silogismi,  con  alcuni  commentarii  sopra  la 
Logica  di  Paulo  Veneto;  Pavie,  1610. 

Cblesa ,  Scritt.  Piémont. 

BASTERRÈCHE  {  Jean- Pierre) ,  financier 
français,  né  à  Bayonnele  19  février  1762,  mort 
le  5  janvier  1827.  Il  fut  député  en  1815  pendant 
les  Cent-Jours,  et  laissa  une  réputation  d'homme 
intègre.  On  a  de  lui  :  Choix  de  discours  pro- 
noncés dans  les  sessions  de  1820-1826,  avec 
une  notice  sur  sa  vie  par  le  lietitenant  gé- 
néral Lamarque  ;  Paris,  1828,  in-S".  —  Un  de 
ses  parents,  Léon  Basterrèche,  régent  de  la 
banque  de  France,  mort  en  1802,  a  publié 
un    Essai   sur   les   Monnaies;  Paris,    1801, 

in-4°. 

Quérard,  la  France  littéraire. 
*BASTHOLM  (Chrétien),  célèbre  ecclésias- 
tique danois,  né  à  Copenhague  en  1740, mort  en 
1819.  Il  étudia  la  théologie,  et  consacra  ses  mo- 
ments de  loisir  aux  sciences  naturelles,  pour  les- 
quelles il  montra  beaucoup  de  goût.  En  1764  il 
composa  un  écrit  qui  remporta  le  prix  à  l'uni- 
versité de  Copenhague,  et  qui  avait  pour  titre  : 
An  omnia officia,  tam  naturalia  quam  socia- 
lia,  e  studio  propriam  nostram  felicitatem 
promovendi  deduci  queant;  mais  le  professeur 
Hohn,  chargé  de  la  censure,  refusa  V Imprima- 
tur, parce  que ,  disait-il ,  l'opinion  de  l'auteur 
s'exprimait  trop  librement  à  propos  des  relations 
des  princes  avec  leurs  sujets.  Bastholm  se  refusa 
aux  retranchements  qu'on  exigeait  de  lui,  et  l'é- 
crit resta  inédit.  On  a  de  lui  :  De  morte  œterna 
ut  conséquente  naturali  vitse  anteactae,  17 6i; 
—  Traité  sur  la  résurrection  (en  allemand); 
Copenhague,  1774  ;— Éloquence  spirituelle  (en 
danois),  i77  b;— Histoire  juive  (en  allemand); 
Copenhague,  1777;  —  Philosophie  pour  les  il- 
lettrés, 1787  (en  allemand)  ;—  Courte  revue  de 
la  religion  révélée  ;  Copenhague,  1789;  —  Xe^ 


BASTIANO  720 

t7-es  philosophiques  sur  l'état  de  l'âme  et  sur 
la  mort  du  corps,  1790  ;  —  Voies  de  la  Provi- 
dence pour  ennoblir  la  race  humaine  par  le 
moyen  de  la  religion  de  Jésus;  et  une  foule 
d'autres  œuvres,  la  plupart  élémentaires,  sur  la 
religion. 

Ersch  et  Gïuber,  Allgem.  Encyclopàdie  der  ïnssen- 
scliaften. 

*BASTIANI  (François),  graveur  vénitien, 
qui  grava  d'après  le  Guide,  Francesco  Salviati  et 
d'autres  maîtres. 

Heinecken  ,  Dictionnaire  des  Artistes. 

*  BASTiANi  (  Giuseppe  ),  peintre  de  l'école  ro- 
maine ,  né  à  Macerata  dans  la  marche  d'Ancône, 
vivait  à  la  fin  du  seizième  siècle.  Il  fut  élève  de 
Gasparini.  Plusieurs  fresques  de  cet  aiiiste  exis- 
tent encore  à  Macerata  ;  les  plus  estimées ,  qui 
fui'ent  exécutées  par  lui  dans  la  chapelle  des 
Carmes,  datent  de  1594.  E.  B — n. 

Lauzi,  Sloria  Pittorica.  —  Tlcozzi,  Dizionario  de' 
Pittori. 

*  BASTIANI  (Jacob-Philippe),  médecin  ita- 
lien ,  né  à  Orbitello,  mort  à  S.-Casciano  en  1746. 
On  a  de  lui  :  Dell'  e/ficacia  dé'  Bagni  di  S.  Cas-  ' 
ciano;  Montefiascone ,  1733. 

Mazzuchclll,  Scrittori  d'italia. 

BASTIANI  (l'abbé  iV.  ),  favori  de  Frédéric 
le  Grand,  né  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle,  mort  à  Potsdam  en  1787.  Sa  vie 
est  un  véritable  roman.  Sorti  on  ne  sait  com- 
ment de  l'ItaUe,  sa  patrie,  il  vécut  longtemps 
dans  la  plus  grande  misère.  Après  diverses  aven- 
tures, résultat  d'une  conduite  un  peu  déréglée,  il 
s'engagea  à  Francfort-sur-le-Mciu  dans  la  milice 
prussienne.  Plus  tard  il  entra  dans  les  ordres,  de- 
vint secrétaire  de  l'évêque  de  Breslau,  puis  cha- 
noine, et  fut  chargé  par  Frédéric  le  Grand  de  plu- 
sieurs négociations  importantes  à  la  courdeRornc. 

Chaudon  et  Delandine  ,  Dictionn.  historique. 

BASTiANiMO  (Sébastien-PMUppi),  peintre 
de  l'école  de  Ferrare ,  surnommé  il  Ch^attello , 
naquit  vers  1523,  et  mourut  dans  sa  ville  natale 
en  1602.  H  étudia  à  Rome  sous  Michel- Ange,  dont 
il  devint  un  des  plus  heureux  imitateurs.  Son 
principal  ouvrage  est  un  Jugement  dernier, 
fresque  dont  il  décora  le  chœur  de  la  cathédrale 
de  Ferrare. 

Lanzi,  Storia  Pi«or.  —  Valéry,  foyage  en  Italie, 
t  III,  p.  62. 

*  BASTIANO  DI  FRANCESCO, peintre  et  sculp- 
teur siennois  de  la  seconde  moitié  du  quinzième 
siècle.  En  1481,  il  a  peint  à  fresque  des  Pro- 
phètes sur  l'attique  de  la  cathédrale  de  Sienne; 
en  1485,  près  de  la  chapelle  dite  Del  voto,  il  a 
gravé  dans  le  pavé  une  vaste  composition  d'An- 
tonio Frederighi ,  la  Victoire  de  Jephté. 

E.  B— N. 
Roraagnoli ,  Cenni  Storici  artistici  di  Siena. 

*  BASTIANO  DI  SAN-OAI.LO ,  artiste  italien 
du  quinzième  siècle,  élève  du  Pérugin ,  condisci- 
ple et  ami  de  Raphaël.  H  peignait  les  décoration? 
et  les  brillantes  perspectives  des  théâtres  d'alors. 
Il  avait  acquis  une  telle  supériorité  dans  ce  genre, 


721  BASTIANO 

qu'il  s'y  livra  presque  exclusivement  tout  le 
reste  de  sa  vie. 

Vasarl ,  f^ite  de'  Pittori. 

*BASTIAT  (Frédéric),  économiste  français, 
né  à  Bayonne  le  29  juin  1801 ,  mort  à  Rome  le 
24  décembre  1850.  Fils  d'un  négociant  qui  le 
destinait  à  la  carrière  commerciale,  il  com- 
mença ses  études  au  collège  de  Saint-Sever, 
et  les  acheva  à  celui  de  Sorèze.  n  entra  ensuite 
dans  la  maison  de  commerce  d'un  de  ses  oncles 
établi  à  Bayonne ,  et  employa  ses  loisirs  à  étu- 
dier les  arts  et  la  littérature ,  particulièrement 
les  questions  économiques.  Jugedepaix  en  1831, 
il  fut  élu  quelque  temps  après  membre  du  conseil 
général  des  Landes.  Appelé  en  Espagne  et  en 
Portugal  en  1840  par  la  liquidation  de  quelques 
créances ,  il  ne  perdit  pas  cette  occasion  d'étu- 
dier les  mœurs  et  les  mstitutions  de  ces  deux 
pays ,  qui  ont  encore  tant  à  faire  pour  être  au  ni- 
veau financier  et  économique  des  autres  nations. 
Ce  fut  en  1844  qu'il  se  décida  à  faire  part  au 
public  du  fruit  de  ses  méditations.  Il  rencontra 
l'obstacle  ordinaire ,  la  difficile  hospitalité  que 
l'on  accorde  aux  inconnus  ;  enfin  il  débuta  dans 
le  Journal  des  Économistes  par  un  travail  in- 
titulé de  l'Influence  des  tarifs  français  et  an- 
glais sur  l'avenir  des  deux  peuples.  C'était 
débuter  par  une  question  presque  vitale,  et  qui 
contenait  en  germe  la  théorie  économique  de 
l'auteur,  qui  s'y  posait  »^s  lors  en  adversaire 
prononcé  du  système  protecteur.  Cependant 
les  événements  marchaient,  et  le  moment  vint 
où  l'économie  politique  devait  s'ériger  en  doc- 
trine politique  et  gouvernementale.  Bastiat  com- 
battit, dans  le  même  journal ,  le  socialisme  et 
le  droit  au  travail . 

Dans  un  voyage  qu'il  avait  fait  en  Angleterre, 
il  s'était  lié  avec  l'O'Connel  du  libre  échange  : 
avec  Cobden.  A  son  retour  à  Mugron ,  où  il  s'é- 
tait établi ,  il  traduisit  en  1845  les  discours  des 
libres-échangistes,  et  fit  précéder  cette  ti-aduc- 
tion  d'une  introduction  intitulée  Cobden  et  la 
Ligtie,  on  l'agitation  anglaise  pour  la  liberté 
des  échanges.  L'auteur  y  fait  ressortir  tous  les 
inconvénients  du  système  prohibitif;  et,  sans 
vouloir  trancher  ici  une  question  d'une  si  haute 
importance,  on  peut  prévoir  que  le  libre  échange 
sera  un  jour  le  dénoûment  général  des  théories 
économiques,  à  mesure  surtout  que  la  rapidité 
des  communications  fera  des  peuples  comme 
une  seule  famille.  Venu  à  Paris,  Bastiat  conti- 
nua, comme  il  avait  fait  à  Bordeaux,  sa  propa- 
gande des  principes  du  libre  échange.  Il  devint 
secrétaire  de  la  société  et  rédacteur  en  chef  du 
journal  créé  par  les  sociétés  libre-échangistes. 
Après  la  révolution  de  1848,  il  siégea  successi- 
vement à  la  constituante  et  à  l'assemblée  légis- 
lative ,  et  mourut  pendant  un  voyage  qu'il  avait 
fait  en  Italie  pour  rétablir  sa  santé,  depuis  quel- 
que temps  délabrée. 

Outre  l'écrit  cité ,  on  a  de  Bastiat  :  Sophis- 
mes  économiques,  dirigés  contre  le  système 


—  BASTIDE 


722 


prohibitif;  —  Propriété  et  Loi,  Justice  et  Fra- 
ternité ,  opuscule  destiné  à  combattre  le  socia- 
lisme; —  Protectionisme  et  Communisme; 
Paris,  1849,  m-16  :  l'auteur  de  la  lettre  démon- 
tre que  le  protectionisme  est  le  communisme 
par  en  haut  et  en  faveur  du  riche,  comme  l'autre 
est  le  communisme  par  en  bas  et  en  faveur  du 
pauvre  ;  —  Capital  et  Rente,  brochure  contre 
le  prêt  gratuit  ;  —  Paix  et  Liberté,  ou  le 
Budget  républicain;  Paris,  1849,  in-32;  — 
Incompatibilités  parlementaires;  Paris,  1849, 
in-32; —  VÉtat ,  maudit  argent;  ibid.,  1849, 
in-32;  —  Harmonies  économiques  :  ce  livre  est 
peut-être  le  plus  important  de  l'auteur.  V.  R. 

Dictionnaire  de  la  Conversation,  —  Journal  des  ÉCO' 
nomistes. 

BASTIDAS  (Rodrigue  de),  navigateur  espa- 
gnol ,  de  la  fin  du  quinzième  siècle.  A  l'époque 
des  découvertes  de  Christophe  Colomb,  il  s'associa 
avec  Jean  de  la  Casa  pour  entreprendre  de  nou- 
velles expéditions.  H  visita,  entre  autres,  les 
côtes  de  la  mer  des  Antilles ,  donna  son  nom  au 
port  où  s'éleva  plus  tard  Carthagène,  et  fut  ar- 
rêté dans  le  cours  de  ses  explorations  par  la 
jalousie  de  Bovadilla,  qui  lui  reprochait  d'avoir 
traité  avec  les  Indiens  sans  l'autorisation  du 
gouvernement  de  la  métropole. 

Al.  de  Humboldt ,  Examen  critique  des  Dec.  géogra- 
phiques, etc. 

BASTIDE  (dom Philippe),  savant  bénédictin 
de  la  congrégation  de  Saint-Maur,  né  à  Saint-Be- 
noît du  Sault,  diocèse  de  Bourges,  vers  1620; 
mort  à  l'abbaye  de  Saint-Denis  le  23  octobre  1690. 
II  fut  successivement  prieur  de  Samt-Nicaise  de 
Reims ,  de  Corbie  et  d'autres  grands  monastè- 
res. On  a  de  lui  deux  savantes  dissertations  : 
De  antiqua  ordinis  Sancti-Benedicti  intra 
Gallias  propagatione  ;  — De  decimis  et  earum 
origine  apud  Judseos,  gentiles  et  christianos. 
Dom  Bastide  a  encore  laissé  plusieurs  ouvrages 
manuscrits. 

Leiong,  Bibliothèque  historique  de  la  France. 

*  BASTIDE  (J.-B.  ),  ai-tiste  anglais,  qui  a  des- 
siné, en  collaboration  avec  le  capitaine  Lem- 
prière,  huit  grandes  vues  sous  le  titre  Aë:  A  gê- 
nerai and  particular  prospectus  of  the  Is- 
lands  of  Jersey,  Guernsey,  etc. 

Heinecken',  Dictionnaire  des  Artistes. 

BASTIDE  (Jean-François  de),  littérateur 
français,  né  à  Marseille  le  13  juillet  1724,  mort 
à  Milan  le  4  juillet  1798.  H  était  fils  du  heute- 
nant  criminel  de  Marseille ,  petit-neveu  de  l'abbé 
Pellegrki ,  et  vint  fort  jeune  à  Paris ,  où  il  se  lia 
avec  Dorât,  Voisenon  et  Crébillon  fils.  Sous  de 
tels  maîtres,  il  fit  des  progrès  rapides.  Entraîné 
par  le  torrent  et  encouragé  par  des  amis  com- 
plaisants, il  se  jeta  sans  réflexion  dans  le  genre 
qui  donnait  des  acheteurs ,  sans  trop  s'inquié- 
ter s'il  donnait  aussi  la  réputation  ;  alors  on  vit 
sortir  de  sa  plume  facile  les  Confessions  d'un  fat, 
en  1749;  —  la  Trentaine  de  Cythère,  1752  ;  — 
les  Têtes  folles,  1753  ;  —  Aventures  de  Victoire 
Ponty,  1758.  Il  donna  ensuite  des  comédies,  des 


7^3 


BASTÏDE 


traités  d'histoire ,  etc.  ;  puis  il  rédigea  successi- 
Tcment  le  Spectateur  français ,  la  Bibliothè- 
que universelle  des  romans,  le  Mercure  de 
France...  Les  ouvrages  de  Bastide  sont  fort  su- 
perficiels ,  et  lui  attirèrent  de  nombreuses  criti- 
ques. Voltaire,  entre  autres,  lui  adressa,  en  1758, 
une  lettre  philosophique  fort  mordante.  Quoi 
qu'il  en  soit ,  si  ses  ouvrages  ne  firent  rien  pour 
sa  gloire ,  ils  furent  très-utiles  à  sa  fortune.  Dans 
la  seconde  partie  de  ses  Variétés  historiques , 
littéraires,  galantes,  etc.,  on  trouve  une  lettre 
sur  les  grandes  écoles  de  WMsique ,  où  les 
styles  de  Lulli,  de  Pergolèse  et  de  Haendel  sont 
analysés. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Barbier,  Exa- 
men critique. 

BASTIDE  (Jean-Baptiste  de),  frère  du  pré- 
cédent, né  à  Berlin  vers  1747,  mort  à  Paris  le 
l*""  avril  1810.  H  légua  ses  manuscrits  et  toute 
sa  fortune  à  la  Bibliothèque  impériale  de  Paris. 
Il  a  fourni  au  Recueil  de  l'Académie  de  Berlin 
plusieurs  dissertations  grammaticales  et  phi- 
losophiques. 

Quérard  ,  la  France  littéraire. 

*  BASTIDE  [Jules) ,  publiciste,  né  à  Paris 
en  1800.  Il  étudia  au  lycée  Henri  IV,  suivit  les 
cours  de  l'École  de  droit ,  s'associa  un  instant  à 
l'opposition  soulevée  contre  le  gouvernement  de 
la  lestauration ,  et  finit  par  se  faire  marchand  de 
bois.  Pendant  les  journées  de  juillet  1830,  il 
paya  de  sa  personne  en  arborant,  dit-on,  le 
premier,  le  drapeau  tricolore  au  haut  des  Tui- 
leries. Plus  tard ,  il  s'associa  au  parti  qui  entre- 
prit, par  tous  les  moyens,  de  renverser  la  dy- 
nastie de  la  branche  cadette.  Arrêté  lors  du  mou- 
vement insurrectionnel  organisé  à  Grenoble  en 
1832  par  Buonarotti,  il  fut  acquitté  par  le  jury. 
Condamné  à  mort  pour  la  part  qu'il  avait  prise 
à  l'émeute  qui  éclata  le  5  juin  suivant,  à  l'occa- 
sion des  funérailles  du  général  Lamarque,  il  se 
réfugia  à  Londres,  où  il  resta  deux  ans.  En  1834 
il  revint  à  Paris,  après  avoir  obtenu  sa  grâce.  H 
prit  alors  avec  M.  Thomas ,  son  associé  dans  le 
commerce  de  bois,  la  direction  du  National,  qui 
ne  prospéra  que  lorsque  la  verve  de  M.  Marrast 
eut  réparé  la  broche  qu'avait  faite  à  l'influence 
de  ce  journal  la  mort  de  Carrel.  M.  Bastide  se 
sépara  du  National  en  1846,  et  fonda  avec 
M.  Bûchez  la  Revue  nationale. 

L'un  des  organes  du  parti  qui  parvint ,  le  24 
février  1848,  à  subsistuer  inopinément  la  répu- 
))lique  à  la  monarchie  constitutionnelle,  il  rem- 
plit successivement  les  fonctions  de  secrétaire 
général  et  de  ministre  des  affaires  étrangères.  Il 
siégea  en  même  temps  à  l'assemblée  consti- 
tuante ,  et  garda  son  portefeuille  jusqu'au  20  dé- 
cembre 1848.  Écrivain  de  quelque  mérite, 
M.  Bastide  fut,  comme  homme  politique,  com- 
plètement au-dessous  de  la  situation. 

Moniteur,  de  1832  à  1848.  —  Regnault,  Histoire  de  huit 
ans. 

BASTIDE  (Louis),  jurisconsulte  et  théolo- 
gien, vivait  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle  et 


-  BASTIEIN  724 

au  commencement  du  dix-huitième.  On  a  de  lui. 
entre  autres  ouvrages  :  De  l'accomplissement 
des  Prophéties,  1702,  2  vol.;  en  réponse  au 
livre  de  Jurieu;  —  Caractère  des.  officiers  de 
révêque ,  avec  deux  traités  en  latin,  l'un  de  la 
Juridiction  et  l'autre  de  l'Usure,  Paris,  1692 
in-12;  —  Des  Panégyriques ,  cités  avec  éloge 
par  Fléchier. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 

*  BASTIDE  (Marc),  bénédictin  de  la  con- 
grégation de  Saint-Maur,  natif  de  Saint-Benoit 
du  Sault,  en  Berri,  mort  le  7  mai  1668.  Il  a 
laissé  :  Traité  de  la  manière  d''élever  les  novi- 
ces;—  le  Carême  bénédictin;  —  Traité  de  la 
congrégation  de  Saint-Maur, 

D.  Lecerf,  Bibliothèque  de  la  congrégation  de  Saint- 
Maur. 

BASTIDE  (  Marc- Antoine  de  l\),  diplomate 
et  publiciste ,  né  à  MDhau  en  Rouergue  vers  1 624 , 
mort  le  4  mars  1704.  Il  vint  fort  jeune  à  Paris, 
fut  protégé  par  le  célèbre  financier  Fouquet ,  et 
resta  sept  ans  à  Londres  en  qualité  de  secrétaire 
d'ambassade.  Il  fit  paraître  à  Rouen,  en  1672,  une 
réponse  au  livre  de  Bossuet  sur  l'exposition  de 
la  doctrine  de  l'Église  catholique  ;  et  en  1 680,  une 
seconde  réponse,  ou  plutôt  une  critique  de 
l'avertissement  et  des  pièces  mises  à  la  tête  de  la 
nouvelle  édition.  C'est  lui  qui  a  traduit  Ratramne 
en  1672,  et  publié  des  remarques  sur  le  livre  du 
ministre  d'Huisseau ,  intitulé  la  Réunion  du 
Christianisme.  Il  a  revu  et  corrigé  la  version  des 
psaumes  par  Conrat,  Paris,  vers  1680,  in-12; 
Londres,  1701.  Bastide  était  l'un  des  anciens  de 
l'église  de  Charenton  lors  de  la  révocation  de 
redit  de  Nantes.  Il  fut  relégué  à  Saint-Pierre-le- 
Moutier,  puis  à  Chartres  ;  on  lui  fit  obtenir  un 
congé  en  1G87  pour  passer  en  Angleterre.  Dans 
cet  asile  il  publia  le  Livre  des  Psaumes ,  nou- 
velle version  retouchée  sur  l'ancienne  de  1688, 
Amsterdam ,  1692,  in-12,  et  composa  diverses 
pièces  sur  des  sujets  de  controverse,  pour  servir 
de  réponse  à  PelUsson.  Il  a  laissé,  entre  autres,  un 
Traité  de  V Ettcharistie ,  où  il  rapporte  exac- 
tement les  sentiments  et  la  croyance  des  Pères 
de  la  primitive  Église  jusqu'au  quatrième  siècle. 
Bayle  attribue  à  Bastide  une  réponse  apologéti- 
que à  MM.  du  clergé  de  France ,  sur  les  actes 
de'leurs  assemblées  de  1682;  Amsterdam,  H.  Des- 
bordes, 1683, in-12. 

Basnage,  Histoire  des  ouvrages  des  savants,  année 
1704.  —  Barbier,  Examen  critique,  etc. 

BASTiEN  (  Jean-François),  libraire  et  agro- 
nome, né  le  14  juin  1747  à  Paris,  morten  1824. 
Outre  des  éditions  des  Œuvres  de  Montaigne,  de 
Charron,  de  Rabelais,  de  Scarron,  de  d'Aletn- 
bert,  on  lui  doit  plusieurs  compilations  utiles, 
faites  d'après  les  meilleurs  ouvrages  agrono- 
miques. Parmi  ces  compilations  on  remarque  : 
la  Nouvelle  Maison  rustique;  Paris,  1798; 
2*  éd.,  1804,  3  vol.  in-4°;—  l'Année  du  jardi- 
nage, compilation  faite  d'après  les  meilleurs  i 
auteurs,  anciens  et  modernes  ;  ib.,  1799,  2  vol.  i 
in-8°;  —  le  Calendrier  du  Jardinier;  ibid.,  ' 


725 


BASTIEN  —  BASTWICK 


726 


1805;  3*  éd.,  1812,  ia-l2;  —  te  Nouveau  Ma- 
nuel du  jardinier  ;  ibid.,  1817,  2  voh  in-12. 
Musset-Pathe.v,  Bibl.  agronom.,  p.  aga. 

*  BASTINELLER  (  André  ) ,  jurisconsulte  al- 
lemand, né  à  Halle  le  11  mars  1650,  mort  le 
20  mars  1724.  On  a  de  lui  :  Bisp.  de  dominio 
in  génère  ac  in  specie  cum  primis  vero  im- 
perio;  léna,  1672,in-4<*:  —  JDisput.  inaug.  de 
denuntiationibus ,  civili,  canonica  et  evange- 
fi.Cfl!;Altorf,  1675,  in-i». 

VoD  Dreyhaupt,  Beschreibung  des  Saalkreises  ;  Halle, 
1749.  —  Dunkel,  Nachrichten  von  verstorbenen  Ge- 
lehrten. 

BASTiNELiLER  (  Gebhard-Christian),juT\s- 
consulte  allemand ,  fils  du  précédent,  né  à  Halle 
le  15  mai  1689,  mort  à  Wittemberg  le  18  octo- 
bre 1755.  On  a  de  lui  un  grand  nombre  de  dis- 
sertations sur  différents  sujets  de  droit.  On  en 
voit  rénumération  dans  Adelung,  Supplément  à 
Jôcher,  Allgememes  Gelehrten-Lexicon. 

Weldlich,  Geschichte  der  ja>j^  lebenden  Rechts-Ge- 
lehrten  in  Deutschland  (  Vie  des  jarisconsultes  alle- 
mands, etc.)  ;  Merseburg,  1748. 

*  BASTiNEtiLEB  (Jean-Frédéric),  iuriscoQ- 
sulte  allemand,  frère  aîné  du  précédent,  né  à 
Halle  le  8  juillet  1682,  mort  à  Leipzig  le  24  août 
1754.  On  a  de  lui  :  De  differentia  juris  Magde- 
burgici  a  jure  civili  circa  materiam  contrac- 
tuum. 

Adelung,  Supplément  à  Jôcher,  Allgemeines  Gelehr- 
ten-Lexicon. 

*  BASTiNi  (  FincenO ,  compositeur  italien, 
vivait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle.  Il  a  fait 
imprimer  :  Madrigali  a  sei  voci  ;  Venise,  1 567. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BASTIOU  (rves),  pédagogue ,  né  le  13  mai 
1751  à  Pontrieux  en  Bretagne,  mort  à  Paris 
le  8  mai  1814.  Il  fut  d'abord  principal  du  col- 
lège de  Trégnier,  puis  aumônier  à  l'hôtel-Dieu, 
enfin  au  collège  Louis-le-Grand.  On  a  de  lui  : 
Association  aux  saints  anges,  proposée  à  tous 
les  fidèles  zélés  pour  la  gloire  de  Dieu;  Paris, 
1780,  in-12  ;  —  Exposition  des  principes  de 
la  langue  française ,  sous  le  nom  du  citoyen 
Yves;  ibid.,  1798,  in-12  ;  —  Éléments  de  logi- 
que, pour  servir  d'introduction  à  l'étude  de 
la  grammaire  et  de  l'éloquence  ;  ibid.,  1804, 
in-12;  —  Grammaire  de  l'adolescence;  ibid., 
1810,  in-12;  —  Gramm,aire  de  l'enfance, 
par  demandes  et  par  réponses ,  ibid.,  1814, 
in-12;  —  Manuel  chrétien  des  jeunes  demoi- 
selles,  in-18;  — Manuel  chrétien  des  étu- 
diants ,  in-18  ;  Paris  ,  1825  ,  édition  revue  et 
augmentée  par  l'abbé  Guillon. 
Quérard,  la  France  littéraire. 

BASTON  (  Guillaume- André-René),  théolo- 
gien et  publiciste ,  né  à  Rouen  le  29  novembre 
1741,mortà  Saint-Laurent  (Eure)le26  septembre 
1825.  n  embrassa  l'état  ecclésiastique,  fut  pro- 
fesseur de  théologie  à  Rouen ,  émigra  pendant 
la  révolution,  et  devint,  après  le  concordat, 
grand-vicaire  à  Rouen.  En  1813,  il  fut  nommé 
évêque  de  Séez  ;  mais  à  la  restauration  il  fut 
obligé  de  quitter  son  évêché.    Ses  principaux 


ouvrages  sont  :  Cours  de  Théologie,  publié  de 
concert  avec  l'abbé Tuvache;  Paris,  1773  à  1784. 

—  Lettres  de  M.  Philétès  sur  une  controverse 
avec  les  curés  du  diocèse  de  Lizieux,  1775, 
in-4°  ;  —  les  Entrevues  du  pape  Ganganelli, 
servant  de  suite  à  ses  Lettres,  1777, in-12;  — 
Voltairimeros,  ou  première  journée  de  M.  de 
V.  dans  l'autre  monde,  1779,  in-12;  —  Nar- 
rations d'Omaï,  compagnon  de  Cook,  1790, 
4  vol.  in-8'*  ;  —  Réclamations  pour  l'Église  de 
France  contre  M.  de  Maistre,  2  vol.  in-S", 
qui  parurent  en  1821  et  en  1824  ;  —  Antidote 
contre  les  erreurs  et  la  réputation  de  l'Essai 
sur  l'indifférence,  etc.,  1823 ,  in-S"  ;  —  Jean 
Bockelson,  ou  le  roi  de  Munster,  fragment 
historique,  1824,  in-S°;  —  Précis  sur  l'usure 
attribuée  aux  prêts  du  commerce,  1824,  in-S"  ; 

—  Concordance  des  lois  civiles  et  des  lois  ec- 
clésiastiques de  France  sur  le  mariage,  1824, 
in-12. 

Notice  biogr.  sur  l'abbé  Baston  ;  Rouen,  broch.  In-S". 

—  Jmi  de  la  Religion,  n°  1276,  1281  et  1283. 

*  BASTON  (  Josquin  ),  compositeur  flamand, 
vivait  en  1556.  On  l'a  quelquefois  confondu  avec 
Josquin  des  Prez.  Saiblinger  a  placé  quelques 
motets  de  Baston  dans  sa  collection  intitulée 
Concentus  musicus,  etc.;  Augsbourg,  1545, 
in-4°. 

Vêtis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BASTON  (  Robert  ),  poète  et  historien  anglais, 
né,  vers  le  milieu  du  treizième  siècle,  aux  envi- 
rons de  Nottingham  ;  mort  vers  1310.  H  fut 
prieur  d'un  couvent  de  carmes  à  Scarborough, 
et  accompagna  Edouard  I"^  dans  son  expédi- 
tion en  Ecosse ,  pour  en  chanter  les  exploits. 
Mais  Baston ,  fait  prisonnier,  fut  obligé  de 
chanter  la  bravoure  de  Robert  Bruce,  ennemi  d'E- 
douard. Il  a  laissé  entre  autres  :  de  Strivilniensi 
obsidione; —  de  altero  Scotorum  Bello;  — 
de  Scotias  guerris  variis  ;  —  de  Va7'iis  vvundi 
statibus  ;  —  de  Sacerdotum  luxuriis;  —  de 
Divite  et  Lazare. 

Vossius,  deHistor.  £a<.,c.  63.p.  470.  —  Fabricius,  Bibl. 
Lat.  Med.  astat. 

*  BASTOCL  (  Loiiis  ) ,  général  français ,  né  à 
Monthouteux  le  19  août  1753.  Soldat  au  régi- 
ment de  Vivarais  le  8  avril  1773,  il  quitta  le  ser- 
vice le  10  septembre  1789.    Élu  lieutenant  du 

,  deuxième  bataillon  du  Pas-de-Calais  le  25  sep- 
tembre 1791,  chef  de  ce  bataillon  le  V  avril 
1792,  et  général  de  brigade  le  15  septembre  1793, 
il  prit  part  aux  campagnes  des  armées  du  Nord, 
de  Sambre-et-Meuse,  d'Allemagne,  de  Mayence, 
et  du  Rhin.  Blessé  mortellement  à  la  bataille  de 
Hohenlinden  le  3  décembre  1800,  il  mourut  à 
l'âge  de  quarante-sept  ans.  Le  nom  de  ce  général 
est  inscrit  sur  les  tables  de  bronze  du  palais  de 
Versailles. 

Archives  de  la  Guerre.  —  Victoires  et  Conquêtes. 

BASTWICK  (John),  théologien  et  médecin 

anglais,  né  en  1 593  dans  le  comté  d'Essex  ,  mort 

vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  D  étudia 

la  médecine  à  l'université  de  Cambridge,  voyagea 


727  BASTWICK 

longtemps  sur  le  continent,  fut  reçu  docteur  à  Pa- 
doue,  et  s'établit  à  Colchester  en  1624.  Il  consacra 
tous  ses  moments  de  loisirs  à  des  controverses 
religieuses.  C'est  ainsi  qu'il  fit  imprimer  à  Leyde 
un  petit  ouvrage  intitulé  Elenchus  religionis 
papisticse,  in  quo  probatw  neque  apostolicam, 
neque  catholicam,  imo  neque  Romanam  esse, 
in-24.  De  retour  en  Angleterre,  il  publia  le 
Flagellum pontiflcum  et  episcoporum (Lon- 
dres, 1635  ,  1636  et  1641),  qui  souleva  contre 
lui  les  évoques  anglais.  Il  fut  poursuivi,  dé- 
gradé ,  frappé  d'excommunication  ;  son  livre 
fiit  brûlé  :  lui-même  fut  condamné  à  une  amende 
de  cent  livres  sterling,  aux  frais  de  procé- 
dures, et  à  rester  en  prison  jusqu'à  ce  qu'il 
se  fût  rétracté.  Pendant  deux  ans  de  captivité, 
il  écrivit  une  apologie  intitulée  Apologeticus  ad 
prassules  Anglicanos  erimimim  ecclesiastico- 
rum  in  curia  celsa  commissiones  ;  Londres, 
1636 ,  in-8° ,  et  un  ouvrage  intitulé  la  Nou- 
velle lifanie,  dans  lequel  il  inculpait  lesévêques, 
et  se  plaignait  amèrement  de  l'injustice  et  de  la 
sévérité  de  la  commission  qui  l'avait  condamné. 
Ses  plaintes  ne  firent  qu'aggraver  son  sort.  Il 
fut  condamné  de  nouveau  à  une  amende  de 
cinq  mille  livres,  au  pilori,  à  avoii'  les  oreilles 
50upées,  et  à  une  prison  perpétuelle.  H  fut  d'abord 
transféré  au  château  de  Launceston,  dans  le  pays 
de  Comouailles ,  et  ensuite  dans  celui  de  Sainte- 
Marie,  dans  l'ilede  ScUly,  où  il  resta  jusqu'en  1 640. 
A  cette  époque  la  chambre  des  communes  le 
rappela  à  Londres;  la  procédure  fut  annulée,  le 
jugement  fut  révoqué,  et  Bastwick  obtint  des  dé- 
dommagements convenables ,  pris  sur  les  biens 
de  ses  juges. 

Kœnig,  Biblioth.  vêtus  et  nova. 

B ASUEL  (François  ),  curé  de  Granvillers  dans 
la  Franche-Comté,  de  la  deuxième  moitié  du 
seizième  siècle,  n'est  connu  que  par  un  recueil 
de  sermons  intitulé  Sermons  familiers  et  très- 
chrétiens  sur  les  évangiles  des  dimanches  et 
fêtes ,  nouvellement  imprimés  en  Van  1561; 
volume  in-8°,  divisé  en  2  parties. 

La  Croix-du-Maine  et  du  Verdier,  Biblioth.  franc- 

BASTILLE  (  Lamoignon  de),  historien  fran- 
çais, vivait  vers  la  fin  du  seizième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  du  Lan- 
guedoc; Amsterdam,  1735. 

Lelong,  Bibl.  hist.de  la  France.  —  Anecdotes  secrètes 
sur  divers  sujets  de  littérature,  1784,  p.  673. 

BASZKO  (Godislas),  chanoine  dePosen,  vi- 
vait vers  la  fin  du  treizième  siècle  :  il  a  laissé  une 
chronique  de  la  grande  Pologne,  commençant 
à  l'année  1227,  où  finit  celle  de  Boguchwal.  On  la 
trouve  dans  le  receuil  de  Sommersberg. 

Fabrlclus,  Bibl.  med.  et  inf.  setatis. 

BATACCBi  (  Dominique  ),  poète  et  romanwer 
italien,  né  àLivourneen  1749,  mort  en  1802.  On 
a  de  lui  :  Raccolta  di  Novelle  (Londra,  annoVI 
délia  reppublica  francese,  4  vol.  in-12  ),  sous 
le  nom  du  père  Athanase  de  Verrocchio,  traduit 
en  français  par  Louet,  de  Chaumont,  sous  ce 


-  BATALUS  728 

titre  :  Nouvelles  galantes  et  critiques;  Paris, 
1803,  4  vol.  in-18;  —  le  Rete  di  Vulcano] 
poema;  Sienne,  1779  (1797),  2' vol.  in-12;  -^ 
—  il  Zibaldone,  poëme  burlesque,  en  douze 
chants;  Paris  (1805),  in-12.  Cet  auteur  est  tenu 
en  peu  d'estime  par  ses  compatriotes ,  qui  con- 
sidèrent ses  œuvres  comme  diffamatoires ,  et  lui 
reprochent  des  obscénités. 
Biographie  universelle  (édition  belge  ). 
*BATAGLIA.  VoyeZ  BATTAGLIA. 

*BATAGLiA  (N...),  colonel  du  corps  des 
gardes  d'honneur  en  1810.  C'était  un  des  pro- 
priétaires les  plus  riches  de  lltalie  :  il  périt  de 
misère  et  de  fatigue  à  Smolensk,  dans  la  désas- 
treuse campagne  de  Moscou. 
Rabbe ,  etc..  Biographie  des  Contemporains. 

*BATA6Lion  (Franccsco),  peintre  de 
vues  et  de  paysages.  On  a  de  lui  une  collection 
de  dix  vues  prises  de  la  ville  de  Brixen.  Elles 
ont  été  gravées  par  Francesco  Zucci  à  Venise. 

Helneeken,  Dictionnaire  des  Artistes. 

*BATAiLLARD  (Charles),  homme  de  lettres, 
vivait  à  Paris  au  commencement  du  dix-neu- 
vième siècle.  On  a  de  lui  :  De  la  paix  gé- 
nérale, ou  Tableau  politique  et  maral  de  la 
France,  etc.,  Paris,  1801,  in-8"; —  VAmi 
des  gouvernements ,  ou  les  Principes  et  les 
lumières  de  la  saine  philosophie  opposés  aux 
paradoxes  et  aux  maximes  pernicieuses  du 
philosophisme,  in-8°,  1802;  —  Mon  offrande 
aux  parents  et  aux  instituteurs,  1802  ;  —  Ac- 
cord du  Christianisme  avec  la  Philosophie, 
1802,  in-8°;  —  le  Double  concordat,  1802  ;  — 
Du  duel  considéré  sous  le  rapport  de  la 
morale,  de  l'histoire,  de  la  législation  et  de 
l'opportunité  d'une  loi  répressive;  ouvrage 
dédié  aux  chambres,  suivi  du  Combat  et  duel 
des  seigneurs  de  la  Chastaigneraye  et  de  Jar- 
nac,  raconté  par  Scipion  Dupleix,  conseiller 
durai  Louis  XIII;  Paris,  1829,  in-8°. 

Biographie  des  Contemporains.  —  Quérard,  la  France 
littéraire. 

*  BATAILLE  (Gaôrie^),  célèbre  luthiste ,  vi- 
vait à  Paris  au  commencement  du  dix-septième 
siècle.  II  a  publié  des  airs  mis  en  tablature  de 
luth;  premier  cahier,  Paris,  Ballard,  1608, 
in-4°;  les  autres  cahiers  parurent  en  1609, 
1611  et  1613.  Il  composa,  en  société  avec  Gué- 
dron  ,  Mauduit  et  Bochet ,  le  ballet  dansé  par 
Louis  Xin  en  1617,  le  ballet  sur  la  dernière 
victoire  du  roi  en  1620,  et  plusieurs  autres, 
qui  furent  exécutés  dans  les  appartements  du 
Louvre. 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BATALLIEB  (  Jean  ),  religieux  dominicain, 
natif  de  Lyon,  réforma  la  Légende  dorée,  et  la 
publia  en  1476.  C'est ,  dit-on,  le  second  ouvrage 
avec  date  sorti  des  presses  de  l'imprimerie 
lyonnaise.  Cette  édition,  exécutée  en  lettres  ron- 
des, est  fort  rare. 

Échard  ,  Script,  ord.  Prasd.  —  Péricaud  ,  Bibliogra- 
phie lyonnaise  du  quinzième  siècle. 

BATALUS  (d'Éphèse).  Voyez  battalus. 


729 


BATE  —  BATES 


730 


BATE  OU  BATiis  (  Jean  ),  théologien  anglais, 
né  dans  le  comté  de  Norffiumberland  vers  le 
milieu  du  quatorzième  siècle,  mort  en  1429.  Il 
étudia  à  York  et  à  Oxford,  et  devint  prieur  d'un 
couvent  de  cannes  à  York.  On  cite,  parmi  ses 
ouvrages  :  sur  les  Universaux  de  Porphyre  ;  — 
sur  les  Catégories  d'Aristote  ;  — Questions  sur 
la  nature  de  l'âme;  —  Abrégé  de  Logique,  etc. 
Dans  ces  ouvrages,  peu  connus  et  presque 
tous  inédits,  on  voit  déjà  poindre  le  protestan- 
tisme. 
Cbalmers,  Biograph,  Dict. 

BATE  (  Guillaume  ),  médecin  et  historien  an- 
glais, né  à  Maidsmorton  en  1608,  mort  le  19  avril 
1669.  D  étudia  à  Oxford,  se  distingua  comme 
praticien ,  et  sa  réputation  le  fit  choisir  pour 
premier  médecin  par  Charles  I^''  lors  de  son 
séjour  à  Oxford.  Après  la  défaite  des  royalistes, 
Bâte  se  fit  admettre  dans  le  collège  des  médecins 
de  Londres.  Son  dévouement  à  Charles  I*' 
ne  l'empêcha  pas  de  se  conciUer  la  faveur  du 
parlement,  qui  l'envoya  en  1651,  avec  Whrigt, 
auprès  de  Cromwell  malade,  et  dont  U  devint 
ensuite  le  premier  médecin.  Plus  tard  il  occupa 
le  même  emploi  auprès  de  Charles  H.  Accusé 
d'avoir  hâté  par  le  poison  la  mort  du  protecteur, 
il  ne  se  justifia  que  difficilement.  Jean  Shipton , 
apothicairede  Londres,  qui  avait  préparé  pendant 
près  de  vingt  ans  les  médicaments  dont  ce  mé- 
decin faisait  usage,  en  a  formé  un  recueil  alpha- 
bétique qui  parut  sous  ce  titre  :  Pharmacopœa 
Bateana ;  Londres ,  1688,  in-S»;  1691,  in-12; 
1694,  in-8°;  Francfort,  1702,  in-12;  Amster- 
dam, 1731,  in-12.  Cette  pharmacopée  a  été 
traduite  en  anglais;  Londres,  1694,  1706,  1713, 
et  1720,  in-8°.  lîate  y  a  donné  quelques  ob- 
servations sur  le  rachitis,  qui  ont  été  publiées 
avec  ce  que  Glisson  a  écrit  sur  cette  matière,  de 
Rachitide,  sive  morbo  puerili,  etc.  ;  Londi-es , 
1668,  in-8°;  la  Haye,  1682,  in-4°.  On  a  encore 
de  lui  the  Royal  apology ,  or  the  déclaration 
of  the  commons  in  parliament ,  the  ll'h/e- 
bruary ;i&i7,  1648,  in-4°.  C'est  une  apologie 
de  Charles  F"^.  H  composa  ensuite  une  autre  pièce 
en  latin  sur  le  même  sujet ,  et  qui  a  pour  titre  : 
Elenchus  mofuum  nuperorum  in  Anglia,  si- 
mul  ac  juris  regii  et  parlamentarii  brevis 
narmifio;  Paris,  1649,  in-12  :  l'édition  de  1663, 
in-'S",  est  la  plus  estimée.  H  en  existe  une  tra- 
duction française  sous  le  titre  Abrégé  des  mou- 
Dements  d'Angleterre;  Anvers,  1650,  in-16. 

Van  der  Linden,  DeScriptor.  med.  —  Biographie  Mé- 
dicale. 

BATE  (  Henri  ) ,  ecclésiastique  et  journaliste 
anglais ,  du  dix-huitième  siècle.  Il  harcela  avec 
acharnement  les  membres  de  l'opposition  dans 
la  feuille  ministérielle  qu'il  rédigeait;  plusieui'S 
se  déclarèrent  insultés,  et  le  provoquèrent  en 
duel.  Il  écrivit  pour  le  théâtre  quelques  pièces 
bouffonnes,  telles  que  :  Henri  et  Eugène,  1774, 
1776  ;  —  la  Flèche  de  lard,  1788  ;  —  le  Maure 
blanchi,  \ll&.  Leur  succès  fut  éphémère. 

Biographia  Britannica. 


BATE  (  Jules  ) ,  théologien  anglais,  mort  en 
1771.  C'était  un  disciple  de  Jean  Hutchinson 
(  Voy.  ce  nom  ),  dont  il  a  édité  les  ouvrages.  II 
est  auteur  d'un  Dictionnaire  anglais  et  hébreu. 

Pitseus,  De  Scrip.  Anglicis. 

BATECUMBE  OU  BATECOMBE  (Guillaume), 
mathématicien  anglais,  étudia  à  Oxford  et  vivait 
vers  l'année  1420,  sous  le  règne  de  Henri  V.  Il 
a  laissé  :  de  Sphserae  concavas  fabrica  et  usu  ; 

—  de  Sphxra  solida  Conclusiones  Sophias; 

—  de  Operatione  astrolabii. 

PitseuSj  De  Scrip.  Angl.  —  Voss,  De  Mathematicis. 
BATELIER  OU  BATHELIER   (  Jacques  LE  ) , 

sieur  d'Aviron,  jurisconsulte  de  la  deuxième 
moitié  du  seizième  siècle.  Il  était  avocat  au  pré- 
sidial  d'Évreux,  et  composa,  vers  l'an  1587,  des 
Commentaires  sur  la  coutume  de  Norman- 
die, imprimés  avec  ceux  de  J.  Bérault  et  de  Go- 
defroy;  Rouen,  1626,  1684,  1776,  2  vol.  in-fol. 
Lelong,  Bibliothèque  historique  de  la  France. 

BATEMAN  (  Thonias  ) ,  médecin  anglais,  né 
en  1778,  mort  à  Whitby  (Yorskshire)  le  9  avril 
1821.  Il  s'occupa  spécialement  du  traitement  des 
maladies  de  la  peau.  On  a  de  lui  :  Delinea- 
tionsofthe  cutaneous  diseases  comprised  in 
the  classification  of  the  late  doctor  Willan; 
Londres,  1817,  in-4'' ;  c'est  un  atlas  explicatif  de 
l'ouvrage  suivant  :  A  practical  Synopsis  of 
cutaneous  diseases;  Londres,  1813,  in-8°  :  on 
y  trouve  une  classification  des  maladies  de  la  peau, 
fondées  sur  les  caractères  extérieurs  ;  l'ouvrage  a 
été  traduit  en  français  par  M.  G.  Bertrand,  sous  le 
titre  :  Abrégé  pratique  des  maladies  cutanées, 
classées  d'après  le  système  nosologique  dudoe- 
teur  Willan;  Paris,  1820,  in-S";  et  en  alle- 
mand par  Abr.  Hahneman,  avec  préface  et  notes 
de  K.  Sprengel;  Halle,  1815,  in-8''  :  une  tra- 
duction italieime  fut  pubhée  à  Pavle,  1822,  2  vol. 
in-8°  ;  —  Report  on  the  diseases  of  London , 
and  the  state  of  the  weather  from  1804  to 
1816;  Londres,  1816,  in-8°  ;  —  A  succinct  Ac- 
count of  this  country,  as  exemplified  in  the 
epidemical  disease  now prevaling  in  London; 
Londres,  1818,  in-8». 

Account  of  the  îife  and  character  of  Thom.  Bate- 
man;  Lond.,  1826,  in-8°. 

BATEMEJVT  (S.  ),  peintre  anglais,  auteur  d'un 
portrait  de  mistress  Siddons,  pris  de  profil.  Tho- 
mas Burke  l'a  gravé  au  pointillé. 

Heinecken,  Dictionnaire  des  Artistes. 

*batejV  {Henri),  astronome  flamand,  du 
treizième  siècle.  H  écrivit  en  1256  ime  critique 
de  l'édition  des  Tables  Alfonsines  (voh-  Al- 
rojvSE  X,  le  Savant,  tome  IT,  page  42).  On  la 
trouve  en  manuscrit  à  la  Bibliothèque  impé- 
riale, n  a  laissé  un  autre  travail  intitulé  Spé- 
culum Divinorum  et  Naturalium  en  manus- 
crit, à  la  bibliothèque  de  Saint-Omer.  L'auteur 
y  traite  de  la  musique  et  des  priacipales  ques- 
tions philosophiques  de  son  temps. 

Haenel,  Catalogi  librorum  manuscr. 

BATES  OU  BATEMAN  (Guillaume),  théolo- 
gien et  prédicateur  presbytérien,  né  en  1625, 


731 


BATES  —  BATHORI 


732 


mort  à Hackney ,  près  de  Londres,  en  1699.  Il 
était  pasteur  à  Durham,  dans  la  partie  mëridio- 
nale  de  l'Angleterre,  lorsqu'il  fut  destitué  de 
son  emploi  peu  de  temps  avant  sa  mort.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Réflexions  sur 
l'Existence  de  Dieu  et  siir  l'Immortalité  de 
l'âme,  avec  un  discours  sur  la  divinité  de 
Jésus-Christ  ;  —  l'Harmonie  des  attributs 
divins  dans  la  rédemption  des  hommes  par 
Jésus-Christ  ;  —  le  Souverain  Bonheur,  etc.  ; 
— Vitse  selectee  vïrorumquidoctrina,  dignitate 
et  pietate  inclaruere  ;  Londres ,  1681,  in-4°. 

Pitsens ,  De  Scri-pt.  Angl. 

BATES  (  Jean),  musicien  et  organiste  anglais, 
né  en  1740  à  Halifax  (duché  d'York),  mort  à 
Londres  en  1799.  11  joignit  dans  sa  jeunesse  l'é- 
tude de  la  musique  à  celle  des  mathématiques. 
Son  ouvrage,  On  Harmonies,  fit  grand  bruit  en 
Allemagne,  en  France  et  en  Italie.  Bâtes  occupa 
plusieurs  charges  à  Londres,  entre  autre?  celle 
de  directeur  de  l'hôpital  de  Greenwich.  L'orgue 
était  son  instrument  favori.  Depuis  1784,  il  con- 
duisait tous  les  ans  l'orchestre  réuni  pour  célé- 
brer l'anniversaire  de  H2endel,et  y  touchait  l'or- 
gue. On  a  de  lui  :  Pharnacès ,  opéra,  et  les 
opérettes  suivantes  :  Thealrical  Candidates, 
Floi-a  et  Lady's  frolic  ;  plusieurs  sonates  pour 
piano. 

Englisli  Dictionary-  o/Music. 

*  BATES  (Thomas),  chirurgien  anglais,  vi- 
vait à  Londres  au  commencement  du  dix-hui- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  An  Enchiridion 
offevers,  incident  ta  «eamen  ;  Londres ,  1708, 
in-8°. 

Carrère ,  Bibliothèque  de  la  Médecine, 

*BATESOiv  (Thomas),  organiste  de  la  ca- 
thédrale de  Chester  vers  1600.  Il  a  publié  une 
collection  de  madrigaux  anglais  pour  trois,  qua- 
tre et  cinq  voix.  Il  a  aussi  collaboré  à  la  collec- 
tion de  madrigaux  de  Morley ,  appelée  the 
Triumphs  of  Oriana.  Il  est  regardé  comme  un 
des  meilleurs  compositeurs  de  musique  légère. 

Dict.  of  Mtisic. 

BATHE  (Guillaume),  jésuite  irlandais ,  né  à 
Dublin  en  1564,  mort  à  Madrid  le  17  juin  1614. 
A  trente  ans,  il  abjura  le  protestantisme  dans 
lequel  il  était  né,  quitta  son  pays,  et  se  fit  jésuite 
en  Flandre.  Après  avoir  voyagé  quelque  temps 
en  Italie  et  en  Espagne,  il  fut  nommé  directeur 
du  séminaire  irlandais  à  Salamanque.  On  a  de 
lui  :  A  briefe  Introdxiction  to  the  true  art 
of  Musicke,  etc.  ;  Londres,  1584,  in-4°;  —  Ja~ 
nua  img'Mantm;  Salamanque,  1611,  petit  in-4°; 
ouvrage  remarquable,  rédigé  d'après  le  plan  de 
la  Janua  linguarum  de  Comenius  ;  —  A  briefe 
Introduction  to  the  skill  ofsong,  etc.;  Londres, 
sans  date.  Thomas  Este,  à  qui  l'on  doit  cette 
édition,  y  a  fait  des  corrections  et  des  change- 
ments. Enfin  Bathe  a  publié  en  espagnol,  sous  le 
pseudonyme  de  Pierre  Manrique,  un  livre  as- 
cétique sur  la  Préparation  au  sacrement  de 
pénitence  ;  Milan  ,1614,  in-é" . 


Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens.  -  Rose 
Neiv  Biographical  Dictionary.  ' 

BATHEM  ou  BATTEM  ou  BATTUM  (  Gérard 

van  ),  peintre  depaysage,  mort  à  Amsterdam  vers 
1690.  Les  paysages  qu'il  a  peints  sont  d'un  grand 
effet  :  on  y  voit  des  montagnes  couvertes  de  mou- 
tons et  de  bergers,  avec  des  brigands  fuyant  dans 
les  gorges.  Son  style  est  plus  large  et  plus  hardi 
que  celui  de  Snellink.  Cependant  les  dessins  de 
cet  artiste  sont  regardés  comme  supérieurs  à 
ses  peintures.  Ils  sont  recherchés  à  des  prixtrès- 
élevés  pour  les  collections  de  choix.  Heinecken' 
s'est  trompé  en  faisant  de  Bathem  un  élève  de  i 
Rembrandt. 

DescLamp,  Fies  des  peintres  flamands. 

BATHILDE  ou  BATiLDE  (sainte),  époa&cde.i 
Clovis  n,  d'origine  anglo-saxonne,  morte  en  680.  > 
D'abord  esclave  d'unseigneurdanois,ellefutachc- . 
tée  à  vil  prix  par  Archambaud,  qui  la  fit  ensuite  i 
épouser  à  Clovis  II.  Ce  prince  étant  mort  fort  > 
jeune,  Bathilde  devint  régente  du  royaume.  Elle  i 
gouverna  avec  sagesse  pendant  la  minorité  ora- 1 
geuse  de  Clotaire  ni  sonfds,  et  mourut  religieuse  ■ 
à  l'abbaye  de  Chelles,  qu'elle  avait  restaurée.  Elle  i 
avait  fondé  aussi  l'abbaye  de  Corbie.  <c  L'his- 
toire, dit  Hénault,  lui  rend  le  témoignage  qu'elle  i 
n'oublia  point  sur  le  trône  sou  premier  état,  et  i 
que ,  devenue  religieuse,  elle  ne  se  souvint  ja- 
mais  qu'elle  eût  porté  la  couronne.  »  Pendant 
son  règne,  elle  mit  tous  ses  soins  à  supprimer  ■ 
l'esclavage  et  les  exactions  qui  réduisaient  les 
particuliers  à  vendre  leurs  enfants  ;  elle  réprimales 
brigues  pour  l'épiscopat  et  la  simonie.  Ébroïn  , 
le  plus  grand  homme  d'État  de  la  première  race, 
lui  servit  longtemps  de  conseil.  «  Bathilde ,  dit 
un  lustorien,  était  parfaitement  belle  ;  et  son  es- 
prit juste  et  délicat  répondait  à  tout  ce  que  pro- 
mettait sa  physionomie.  Ses  charmes  étaient  sou- 
tenus, non-seulement  de  ces  grâces  touchantes , 
et  sans  lesquelles  la  beauté  est  imparfaite,  mais 
encore  de  beaucoup  de  vertu.  »  Elle  fut  canonisée 
par  le  pape  Nicolas  F''.  Sa  fête  est  célébrée  le 
30  janvier,  qui  passe  pour  le  jour  de  sa  mort 
Ses  reliques  reposaient  sous  le  grand  autel  de 
l'abbaye  de  Chelles ,  avec  celles  de  saint  Genès, 
évoque  de  Lyon,  son  aumônier,  et  celles  de 
sainte  Bertile,  abbesse  de  ce  monastère.  Bathilde 
eut  de  Clovis  n  trois  princes  :  Clotaire  III,  Chil- 
déric  II,  et  Thierri  lïl. 

Vie  de  sainte  Bathilde,  traduite  par  ArnaulJ  d'An- 
dilly,  dans  les  Viesde  plusieurs  saints  illustresde  divers 
siècles,  etc.,  choisies  et  traduites  en  français  ;  Paris, 
166B,  2  vol.  In-S".  —  Baillet,  Fita  sanctse  Bdthildis,  rc- 
Qinse  Francorum,  p.  571-574. 

BATHORI  ou  BATTORi,  nom  d'une  famille 
princière  de  Transylvanie ,  d'origine  allemande, 
qui  s'était  fixée  dans  ce  pays  sous  le  roi  PieJTC, 
vers  le  milieu  du  quatorzième  siècle.  Parmi  les 
membres  les  plus  distingués  de  cette  famille, 
on  remarque  les  suivants  : 

l.  BATHORI  (Etienne)  élu  en  1571  prince  de 
Transylvanie,  et  confirmé  dans  cette  dignité  par 
le  sultan  Sélim  H,  ainsi  que  par  l'empercm' 


733  BATHORI  - 

Maximilien.  Son  rival  Gaspard  Béthesi  pénétra 
avec  une  troupe  considérable  en  Transylvanie  ; 
mais  il  fut  battu  en  1575  à  Saint-Paul,  et  exécuté. 
A  cette  époque  les  Polonais  élurent  Bathori  à  la 
place  de  Henri  de  Valois.  Il  fut  couronné  roi 
de  Pologne  en  1576  à  Cracovie,  épousa  la  fille  du 
dernier  roi  de  la  race  des  Jagellons,  et  régna  glo- 
rieusement jusqu'à  sa  raort  en  1586. 

n.  BATHORI  {Christophe),  prince  de  Tran- 
sylvanie, mort  en  1581.  Il  était  frère  et  succes- 
seur du  précédent,  élu  roi  de  Pologne.  Il  appela 
les  jésuites  dans  le  pays ,  et  les  chargea  de  l'é- 
ducation de  son  fils. 

in.  BATHORï  (  Sigismond  ),  frère  du  précé- 
dent, prince  de  Transylvanie,  mort  à  Prague  le 
27  mars  1613.  Il  fut  élu  du  vivant  même  de  son 
père,  et  laissa  prendre  au  clergé  une  influence 
excessive,  dont  le  premier  résultat  fut  une  rupture 
avec  la  Porte.  Les  états  opposèrent  alors  une  ré- 
sistance qu'il  étouffa  dans  le  sang.  II  se  maria 
ensuite  avec  une  princesse  de  Habsbourg,  et  pro- 
mit à  l'empereur  Rodolphe  qu'en  cas  de  décès 
sans  enfants,  la  couronne  de  Transylvanie  passe- 
rait aux  héritiers  de  l'empereur.  Presque  aus- 
sitôt, grâce  à  l'influence  du  jésuite  Simon  Genga, 
il  abdiqua  en  faveur  de  Rodolphe  et  embrassa 
l'état  ecclésiastique.  Les  états  résistèrent  de  nou- 
veau ;  un  des  orateurs  les  plus  éloquents,  Etienne 
Josibia,  eut  la  tête  tranchée;  et  en  1588  Bathori 
livra  le  pays  au  gouvernement  autrichien,  qui 
lui  avait  promis ,  en  récompense,  le  chapeau  de 
cardinal.  Mais  il  l'attendit  vainement ,  et  revint 
en  Transylvanie  pour  y  installer  son  frère  Bal- 
thazar;  puis  il  alla  trouver  en  Pologne  son 
beau-frère  Zamoliski.  L'empereur  Rodolphe  en- 
voya contre  Balthazar  George  Basta  et  Michel , 
voïvode  de  Valachie,  qui  le  battirent  sous  les 
murs  de  Kronstadt ,  et  le  forcèrent  de  fuir.  Bal- 
thazar tomba  alors  entre  les  mains  du  peuple, 
qui  regorgea.  Les  vainqueurs  s'étant  divisés,  les 
Autrichiens  furent  chassés  du  pays  par  les  Tran- 
sylvaniens (1601)  ;  et  Sigismond  Bathori  fut  ré- 
tabli dans  sa  principauté.  Bientôt  de  nouvelles 
péripéties  l'accablèrent  :  Bathori  fut  battu  par 
Basta  et  Michel  réconciliés ,  et  fut  obligé  de  se 
réfugier  en  Valachie.  Il  rentra  une  dernière  fois 
en  Transylvanie  et  abdiqua,  contre  une  pension 
de  300,000  thalers  et  le  château  de  Lobkowitz 
pour  résidence.  Ce  prince  qui  défendit  si  mal 
les  intérêts  de  son  pays,  mourut  à  Prague. 

IV.  BATHORI  {Elisabeth,  princesse  de), 
nièce  d'Etienne  Bathori,  roi  de  Pologne,  née 
à  la  fin  du  seizième  siècle,  morte  en  1614.  Elle 
fut  mariée  à  François  Nadasty,  grand  seigneur 
hongrois.  Elle  restera  dans  l'histoire  conmae  un 
type  de  férocité  sans  exemple.  Son  bonheur 
était  de  trouver  en  faute  ses  filles  d'honneur,  afin 
d'avoir  une  occasion  de  les  faire  souffrir.  Un 
jour  ayant  frappé  l'une  d'elles  avec  violence,  son 
sang  vint  rejaillir  sur  son  visage,  et  elle  crut  re- 
marquer que  sa  peau  était  devenue  plus  blanche 
à  la  place  qu'il  avait  recouverte.  Un  projet  in- 


BATHURST 


734 


fernal  lui  ti-aversa  alors  l'esprit".  Elle  invita  à  une 
grande  fête,  dans  son  château  de  Czeilhe,  toutes 
les  jeunes  filles  de  la  contrée.  Persuadée  qu'un 
bain  de  sangla  rajeunirait,  elle  fit  égorger  en  se- 
cret plus  de  trois  cents  de  ces  invitées.  La  dis- 
parition d'une  fiancée  révéla  le  secret  de  ce  crime 
inouï.  La  justice  s'empara  des  coupables.  Deux 
femmes  d'Elisabeth  eurent  la  main  droite  et  la 
tête  tranchées  ;  un  nain  qui  les  secondait  eut  la 
mam  droite  coupée,  et  fut  brûlé  vif  ;  Elisabeth 
fut  enfermée  dans  un  cachot  muré,  où  elle  mou- 
rut au  bout  de  trois  ans. 

V.  BATHORI  (  Gabor  ou  Gabriel),  mort  le  1 1 
octobre  1613.  Élu  en  1608,  il  se  rendit  odieux 
par  ses  débauches  et  son  orgueil.  Il  comprima 
d'abord  une  révolte  de  la  noblesse  (1610);  mais 
les  Saxons,  soulevés  à  leur  tour,  le  battirent  sous 
les  murs  de  Kronstadt,  grâce  à  l'appui  du  voï- 
vode de  Valachie.  Le  roi  de  Hongrie  Mathias  se 
mêla  à  la  querelle,  et  jugea  le  moment  opportun 
pour  conquérir  la  Transylvanie.  Il  s'empara  de 
Weisenburg,  et  assiégea  Bathori  dans  Hermans- 
tadt.  Un  secours  de  troupes  turques  amené  par 
Bethlen  Gabor,  cousin  de  Bathori,  sauva  ce  der- 
nier, et  fit  conclure  la  paix  en  1 61 1 .  Mais  ce  service 
fut  mal  récompensé  :  Bathori,  poussé  par  une 
jalousie  mal  fondée,  attenta  à  la  vie  de  son  bien 
faiteur,  qui  s'enfuit  en  Turquie  ,  et  revint  avec 
le  titre  de  prince  de  Transylvanie  et  une  armée 
turque.  Abandonné  par  ses  sujets,  Bathori  se  ré- 
fugia à  Clausenburg,  puis  à  Grosswardeui ,  où  il 
fut  poignardé  par  ses  ennemis. 

Conversations-Lexicon.  —  Serviez,  Bathori,  roi  de 
Pologne. 

BATHORI  (iccZis/as,  comte),  savant  théolo- 
gien hongrois,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du 
seizième  siècle.  Il  entra  dans  l'ordre  de  Saint- 
Paul  l'ermite,  et  passa  presque  toute  sa  vie 
dans  le  cloître  de  Saint-Laurent,  à  Ofen.  On  a  de 
lui  une  traduction  de  la  Bible,  et  les  Vies  des 
Saints  en  langue  hongroise. 

Horanyi,  Memoria  Hungaror. 

BATHORI  {Sophie),  princesse  hongroise  qui 
vivait  au  dix- septième  siècle.  Elle  épousa  George 
Rakotzi,  prince  de  Transylvanie,  à  la  mort  du- 
quel elle  se  convertit  au  catholicisme  et  vécut 
dans  la  retraite  et  la  méditation.  Elle  laissa  ses 
biens  aux  jésuites,  qui  en  furent  dépouillés  à 
main  armée  par  Tôkeli.  On  a  d'elle  un  Livre 
de  prières,  publié  à  Tyrnau. 

Horanyi,  Memoria  Hungarorum. 

BATH5JRST,  famille  anglaise  dont  l'origine  se 
rati:ache  à  la  conquête  de  l'Angleterre  par  les 
Normands,  et  dont  quelques  membres  ont  figuré 
à  divers  titres  dans  l'histoire. 

BATHURST  {Allen),  homme  d'État  anglais,  né 
à  Westminster  en  1684 ,  mort  en  1775.  Il  étudia 
à  Oxford,  prit  pendant  vingt-cinq  ans  une  part 
active  aux  débats  de  la  chambre  des  lords, 
et  fit  la  plus  vive  opposition  à  l'administration 
de  Robert  Walpole.  H  fut  membre  du  conseil 
privé  de  George  U,  trésorier  du  prince  de  Galles 


735 


BATHURST  —  BATHYANI 


7S6 


(  George  m);  Sterne  en  trace  le  portrait  sui- 
vant dans  sa  troisième  lettre  à  Élisa  :  «  Ce 
seigneur,  je  le  répète,  est  un  prodige.  A  quatre- 
vingts  ans ,  il  a  tout  l'esprit ,  toute  la  vivacité 
d'un  homme  de  trente  ans ,  une  disposition  à  se 
laisser  charmer ,  et  le  pouvoir  de  plaire  au  delà 
tout  ce  que  je  connais;  ajoutez  à  cela  de  l'ins- 
truction, de  la  politesse,  de  la  sensibilité.  » 

Notice  biographigue  sur  Allen  Batfiurst,  dans  l'An  • 
nual  Registre,  1775,  p.  22. 

BATHURST  (Benjamin) ,  né  à  Londres  le 
14  mars  1784.  Envoyé  à  Vienne  en  1807  avec 
des  dépêches  du  gouvernement  anglais,  i'  dispa- 
rut mystérieusement  près  de  Hambourg,  sans 
qu'on  ait  jamais  pu  retrouver  sa  trace.  Un  lam- 
beau de  vêtement  jeté  sur  le  bord  de  l'Elbe 
ferait  supposer  que  cet  envoyé  fut  assassiné. 

Rose,  NeiD  Biographical  Dictionary . 

BA.THITRST  {Henri),  baron  d'Apsley,  chan- 
celier d'Angleterre,  fils  d'Allen  Bathurst,  né  en 
1714,mortenl794.Enl771ilfutcréélordApsley, 
et  remplit  les  fonctions  de  sénéchal  au  procès  de 
la  duchesse  de  Kingston.  On  a  de  lui  :  the  Case 
qf  miss  Siuordfeger,  br.  in-4° ,  et  un  hvre  sur 
la  Théorie  de  l'Évidence,  in-S". 

BATHURST  (  Henri,  comte  de  ) ,  homme  d'É- 
tat anglais ,  fils  du  précédent,  naquit  le  22  mai 
1762,  etmouratle26  juillet  1834.  Il  eut  la  confiance 
de  George  rv,  même  avant  l'avènement  de  ce 
prince  au  trône.  Il  fut  nommé  en  1795  membre 
de  la  commission  pour  l'Inde,  puis,  en  1809,  se- 
crétaire d'État  pour  les  colonies  dans  le  ministère 
de  lord  Castlereagh.  Pendant  son  administration 
deux  étabUssements  coloniaux  fondés,  l'un  sur  la 
côte  occidentale  de  l'Afrique,  dans  l'île  Sainte-Ma- 
rie, à  l'emhouchure  de  la  Gambie ,  l'autre  dans 
les  terres  australes,  à  140  milles  de  Sidney,  reçu- 
rent son  nom.  Dans  la  chambre  des  pairs  et  au 
conseil  du  cabinet,  ce  ministre  tory  se  montra 
ardent  adversaire  de  Napoléon  et  de  la  France, 
n  demanda ,  lors  du  retour  de  Napoléon  de  l'ile 
d'Elbe  ,  des  mesures  hostiles  contre  lui,  en  s'é- 
criant  que  l'Angleterre  se  déshonorerait  si  elle 
le  laissait  régner.  Il  se  fit  accorder  un  alien-bill 
très-arbitraire  ,  pour  pouvoir  éloigner  les  Fran- 
çais des  États  britanniques.  Il  insista  pour  que 
l'Angleterre  garantît  et  payât  une  partie  de  l'em- 
prunt fait  par  la  Russie  en  Hollande.  Lord  Ba- 
thurst appuya  vivement  la  proposition  de  l'éta- 
blissement des  forteresses  en  Belgique.  H  de- 
manda en  1816 ,  contre  le  vœu  d'une  grande 
partie  de  la  nation ,  que  l'Angleterre  maintînt 
sur  pied  une  armée  nombreuse.  Lord  Bathurst 
fut  constamment  opposé  à  l'émancipation  des 
catholiques,  à  la  réforme  parlementaire,  et  à 
toutes  les  mesures  libérales  demandées  par  les 
whigs.  Lorsque  enfin  les  vœux  de  la  nation  se 
furent  prononcés  avec  assez  d'énergie  pour 
porter  Canning  au  ministère ,  lord  Bathurst  sen- 
tit qu'il  devait  se  retirer ,  et  suivit ,  en  avril 
1829,  l'exemple  de  Wellington  ,  de  Peel  et  du 
chancelier  Eldon.  Cependant  les  torys  ne  tardè- 


rent pas  à  rentrer  dans  le  ministère,  et^Q  1828 
lord  Bathurst  fut  nommé  président  du  conseil. 
Ce  nouveau  ministère,  s'il  avait  pu  se  mainte- 
nir ,  aurait  probablement  secondé  le  ministère 
Polignac  en  France  ;  mais  la  révolution  française 
de  ISSOl'ébranla  si  fortement,  que  déjà  avant  la 
fin,  de  cette  année  il  lut  obligé,  par  l'opinion  pu- 
blique, de  prendre  sa  retraite.  [Enc.  des  g.  du  m.] 

GortoD,  Biographical  Dictionnary. 

BATHURST  {Ralph),  médecin, poëtc et  théo- 
logien anglais,  né  en  1620  dans  le  comté  de 
Northarapton,  mort  en  1704.  Il  étudia  à  Oxford, 
devint  médecin  de  la  marine  sous  Cromwell , 
et  fut,  en  1688,  président  de  la  Société  royale  de 
Londres.  Après  la  restauration ,  il  quitta  la  mé- 
decine pour  embrasser  l'état  ecclésiastique.  D 
fut  successivement  chapelain  de  Charles  H,  pré- 
sident du  collège  de  la  Trinité  d'Oxford,  doyen 
de  Wells,  et  vice-chancelier  de  l'université 
d'Oxford  en  1673.  En  1691i,  il  refusa  l'évêché 
de  Bristol.  On  a  de  lui  :  Prœlectiones  très  de 
respiratione ;  Oxford,  1654;  ouvrage  très-cu- 
rieux. »  L'auteur,  dit  Carrère,  présente  la  res- 
«  piration  comme  une  fonction  volontaire  qui 
«  dépend  de  l'action  du  diaphragme  et  des 
«  muscles  épigastriques.  Bathurst  pi'étend  que 
«  l'air  est  chargé  de  parties  niti'euses  qui  pénè- 
«  trent  dans  ^es  pomnons  à  chaque  inspiration. 
«  n  est  partisan  de  la  doctrine  de  Vanhelmont,  et 
«  admet  un  acide  dans  l'estomac.  »  —  Nouvelle 
de  Vautre  monde,  en  anglais;  Oxford,  1651, 
in-4°  :  c'est  l'histoire  miraculeuse  d'Anne  Green, 
pendue  à  Oxford,  le  14  décembre  1650,  pour 
crime  d'infanticide,  et  rappelée  à  la  vie  par  les 
soins  de  Bathurst  et  du  docteur  Willis,  son  ami; 
—  quelques  poésies  latines,  imprimées  dans  les 
Analecta  Musarum  anglicanarum.  Un  choix 
de  ses  œuvres  a  été  publié  sous  le  titre  de  Lite- 
rary  remains. 

Carrère,  Bibliothèque  littéraire,  historique,  etc.,  de  la 
médecine.  —  Warton,  Fie  de  Bathurst,  1761,  in-8°. 

*  BATHURST  {Théodore),  traducteur  an- 
glais ,  vivait  au  milieu  du  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  traduction  en  vers  latins  de  Spen- 
ser's  Shepherd's  Calendar,  publiée  en  1653  par 
W.  Dillingham.  Dans  sa  dédicace  à  Francis 
Lane,  Bathurst  dit  de  Dillingham  :  Poeia  non 
minus  elegans  quam  gravis  idem  postea  » 
theologus.  Il  a  également  traduit  le  premier  r 
livre  de  Lucrèce. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BATHYANI  OU  BATTTANi,  famille  hongroise, 
dont  plusieurs  membres ,  piinces,  comtes,  bans 
de  Croatie ,  évêques ,  grands  dignitaires  ,  ont 
joué  un  rôle  marquant  dans  l'iiistoire  de  leur  pays 
et  de  la  monarchie  autrichienne.  Le|  premier, 
Benoît  Bathyani ,  fut ,  à  la  fin  du  quinzième 
siècle,  trésorier  du  roi  Vladislaf  II.  Outi'e  le 
bourg  de  Battyan ,  cette  famille  possède  la  sei- 
gneurie de  Rakitsan,  et  la  dignité  de  comte  ou  de 
chef  du  comitat  d'Eisembourg  lui  appai-tient  i 
héréditairement.  —  Le  prince  Charles-JosepU 


r37 


de  Bathyaui ,  mort  le  15  avril  1772,  fat  feld- 
Tnaréchal  au  service  de  l'Autriche ,  et  se  distin- 
gua dans  les  guerres  contre  Frédéric  n ,  roi  de 
Prusse. 

Les  autres  membres  de  cette  illustre  famille 
sont  dans  l'ordre  chronologique  : 

I.  BATevANï  (/(/w «ce,  comte  de),  savant 
canoniste  et  évêque  de  Weissembouvg  (Tran- 
sylvanie) ,  naquit  le  30  janvier  1741 ,  et  mourut 
à  Carlsbourg  le  17  novembre  1798.  Il  étudia  à 
Prague  et  k  Vienne ,  et  fut  nommé  évêque  en 
1781.  H  fonda  en  1796,  à  Carlsbourg,  un  obser- 
vatoire auquel  il  légua  sa  bibliothèque  et  une 
somme  de  40,000  florins.  On  a  de  lui  :  Res- 
ponsa  ad  dubia  anonymi  adversus  privi- 
legium  Sancti-Stephani ,  Sancti-Martini  de 
Monte-Pannonise  archi-abbatiee  concessum, 
anno  1001,  proposita  sine  loco;  1779,  in-8°, 
sous  le  pseudonyme  d'Adamas  Palladius; 
—  Mathsci  Beuvelet  norma  cleri ,  pro  ins- 
titutione  dericorum  seminarii  Sancti-Ni- 
colai  Cliardonensis,  ohm  gallice  edidlt,  nunc 
in  Ksîim  seminarii  Albensis,  et  totius  cleri 
Transrjlvanïee  latinam  reddidit ,  et  quo- 
rumvis  eccleslasticoriim  necessitatibus  ac- 
coinmodavit;  2^  édit.fYieaae,  1784,  in-8°;  — 
Leges  ecclesiasticœ  regni  Hungarix  et  pro- 
vïncïarum  adjacentium  collectée  et  illus- 
trâtes; "Weissembourg,  1785,  in-fol.  ;  —  Sancti 
Gerardi  episcopi  Chanadensis  scripta  et 
acta  hactenus  inedita,  cum  série  episcopo- 
rum  Chanadensiiim  {ab  anno  1035  ad  1687); 
Albse-Carolinae,  1790,  in-4''. 

Ant.  Martoiilfi,  Initia  astronomica  speculœ  Bar- 
tUiancB  ;  Weissembourg  ,  1798,  in-S". 

*n.  BATHYANi  {Casimir,  le  comte),  homme 
d'État  hongrois,  naquit  le  4  juin  1807.  Après 
avoir  achevé  ses  études,  il  visita  toute  l'Eu- 
rope ,  et  s'arrêta  surtout  en  Angleterre.  Peut- 
être  cette  circonstance  ne  fut-elle  pas  sans  in- 
fluence sur  la  couleur  politique  qu'il  adopta  à 
soii  retour  en  Hongrie.  En  effet,  durant  les 
diètes  de  1840,  1843,  1844,  il  se  rangea  cons- 
tamment du  côté  du  parti  libéral ,  encouragea 
les  entreprises  nationales,  et  favorisa  surtout 
l'impression  d'ouvrages  libéraux  écrits  en  lan- 
gue hongroise ,  parmi  lesquels  ses  discours , 
publiés  en  1847,  à  Leipzig.  Appelé  en  1848  à 
remplir  les  fonctions  à'Obergespan  (grand- 
bailli  )  et  de  commissaire  du  gouvernement  dans 
le  comté  de  Barany ,  il  fut  à  la  fois  fonction- 
naire actif  et  guerrier  plein  d'énergie.  C'était 
au  moment  où  la  lutte  hongroise  et  croate  se 
trouvait  engagée.  Il  occupa  avec  les  troupes  hon- 
groises la  place  foi'te  d'Essek,  assura  la  naviga- 
tion du  Danube  et  de  la  Drave,  et  remporta  d'im- 
portants avantages  dans  les  journées  de  Szarwas 
(13  novembre  1848)  et  CheziR  (19  décembre). 
Lors  de  la  reddition  d'Essek  aux.  Autrichiens 
en  février  1849,  il  se  réfugia  à  Debreczin,  et 
fut  nommé  gouverneur  civil  et  militaire  de  la 
petite  Koumanie,  de  Szegedin,  de  Theresiopel  et 

^00V.  BIOGR.  UNIVERS.  —  T.   IV, 


BAÏHYANÎ  738 

de  Zombor  ;  c'est  en  cette  qualité  qu'il  pai-ticipa  à 
l'expédition  de  Perczel  dans  la  Bacska.  Le  14  avril 
1849,  date  de  la  proclamation  de  l'indépendance 
de  la  Hongrie,  Bathyani  fut  appelé  au  ministère 
des  affaires  étrangères.  Il  sui\it  Kossuth  dans 
sa  retraite  sur  Szegedin  et  Arpad ,  et  protesta 
contre  la  dictature  donnée  à  son  insu  à  Georgey. 
Après  la  catastrophe  de  Vilagos ,  il  se  retira  sur 
Widdm,  et  fut  interné,  avec  Kossuth  et  les  autres 
chefs  de  la  révolution ,  d'abord  à  Schumla ,  en- 
suite à  Kutayeh.  Rendu  à  la  liberté  par  le  gouver- 
nement turc  en  même  temps  que  les  autres  ré- 
fugiés ,  il  vint  à  Paris,  et  vit  encore  aujourd'hui 
en  exil. 

*ni.  BATHYANI  (Louis ,  comtc),  homme 
d'État  hongi-ois,  né  à  Presbourg  en  1809,  mort 
le  6  octobre  1849.  A  seize  ans,  il  entrait  dans  l'ar- 
mée avec  le  titre  de  cadet.  Envoyé  en  garnison 
à  Venise ,  il  sentit  son  intelligence  se  développer 
à  la  vue  des  chefs-d'œuvre  qui  font  l'ornement 
de  cette  ville.  A  la  suite  d'un  procès  gagné  contre 
sa  mère ,  qui  se  laissait  aller  à  des  prodigalités 
ruineuses ,  et  devenu  possesseur,  lors  de  sa  ma- 
jorité ,  d'une  fortune  considérable ,  il  écouta  les 
conseils  de  Rumohr,  et  se  livra  tout  entier  aux 
études  scientifiques  et  politiques.  Puis  ,  accom- 
pagné de  la  comtesse  AntonieZichy,  sa  femme,  il 
voyagea  en  Europe  et  en  Orient.  A  son  retour,  il 
fut  tellement  frappé  du  mouvement  national,  qu'il 
s'appliqua  à  approfondir,  sous  la  direction  de  Hor- 
vath ,  la  langue  et  l'histoire  de  la  Hongrie.  On  le 
voit,  dès  1840,  figurer  parmi  les  orateurs  de 
l'opposition,  dans  la  chambre  des  magnats. 
Applaudi  par  l'opinion  publique,  il  s'attacha 
au  parti  libéral  :  dès  1843  et  1844 ,  il  s'éleva 
contre  le  gouvernement  autrichien,  appuya  les 
motions  tendantes  à  favoriser  l'industrie  hon- 
gi'oise,  et  prit  ouvertement  parti  contre  le 
chancelier  Appony  et  l'Institut  des  adminis- 
trateurs. D'abord  opposé  à  Kossuth ,  il  se 
lia  ensuite  avec  cet  homme  politique ,  qu'il  s'ef- 
força de  faire  élire  à  la  diète  de  1847,  comme 
représentant  du  comitat  de  Pesth.  Il  devint  sur- 
tout influent,  lorsque  l'archiduc  Etienne,  son  ami 
depuis  de  longues  années,  fut  investi  du  palati- 
nat  de  Hongrie ,  et  nommé  président  du  minis- 
tère créé  par  suite  des  journées  de  mars  1848.  Il 
s'efforça  d'abord  de  maintenir  l'union  politique 
de  la  Hongrie  et  de  l'Autriche  ;  mais  il  résigna  ses 
fonctions  le  11  septembre,  après  l'invasion  de  Jel- 
lachich ,  et  après  des  négociations  infructueuses 
entamées  avec  le  cabinet  autrichien.  Le  12  sep- 
'  tembre,  il  fut  chargé  par  l'archiduc  de  composer 
un  cabinet  nouveau ,  qui  n'obtint  pas  la  sanction 
royale. 

La  diète  ayant  été  dissoute,  à  la  suite  du 
meurtre  du  comte  Lambert,  commissaire  civil, 
Bathyani  se  rendit  à  Vienne ,  tant  pour  prévenir 
les  effets  de  ce  sanglant  épisode ,  que  pour  faire 
établir,  s'il  étaitpossible,ime  nouvelle  administra- 
tion. Mais  après  de  vains  efforts  il  revint  dans  son 
'  domaine  d'Ikervar,  pour  combattre,  à  la  tête  de 

24 


739 


BAÏHYAM  —  BATKA 


740 


ses  domestiques,  dans  le  corps  franc  de  Vidos. 
Une  chute  qu'il  fit  quelque  temps  après  l'empêcha 
de  prendre  une  plus  longue  part  aux  opérations  de 
la  guerre.  En  novembre  1848,11  se  rendit  à  Pesth 
po  ur  y  occuper  son  siège  à  la  diète  ;  mais  il  ne  fut  pas 
appelé  à  faire  partie  du  comité  de  défense.  A  la 
dernière  séance  tenue  à  Pesth  par  la  diète,  il 
tit  nommer  une  députation  chaînée  de  traiter 
avec  Windischgraetz ,  au  moment  où  ce  général 
s'approchait  avec  une  armée  auti-ichienne.  La 
députation  ne  fut  point  reçue.  Bathyani,  qui  était 
resté  à  Pesth  pendant  la  retraite  du  gouverne- 
ment hongrois  à  Debreczen ,  fut  arrêté  chez  sa 
belle-sœur  la  comtesse  Karoly,  après  l'arrivée  de 
"Windischgraetz  (8  janvier  1849).  Il  fut  trans- 
féré à  Ofen,  puis  à  Olmùtz  et  à  Laibacli;  enfin 
(août  1 849)  à  Pesth,  où,  le  5  octobre,  le  noble  comte 
fut  condamné,  par  un  conseil  de  guerre,  à  être 
pendu.  Il  chercha,  en  se  portant  plusieurs  coups 
de  poignard ,  à  prévenir  un  supplice  infamant, 
et  obtint  enfin  la  grâce  d'être  fusillé.  Ses  biens 
furent  confisqués,  et  sa  veuve  se  retira  avec  ses 
enfants  à  l'étranger. 

Conversations-Lexicon.  —  Horvath,  Louis  Bathyani, 
martyr  politique  ;  Himbourg,  1850. 

BATHYCLÈs,  sculpteur  grec,  natif  de  Magné- 
sie, vécut  environ  vers  l'an  530  avant  l'ère  chré- 
tienne. Il  se  rendit  célèbre  par  les  bas^reliefs 
dont  il  orna  le  fameux  trône  d'Amyclée. 

Pausanias,  Ilf,  18. 

BATHYLLE,  célèbre  pantomime,  natif  d'Alexan- 
drie, vivait  environ  30  ans  avant  J.-C.  II  était  af- 
franchi, et  l'un  des  intimes  de  Mécène.  Il  excellait 
dans  la  pantomime  comique,  tandis  que  Pylade 
remplissait  à  merveille  les  rôles  tragiques.  Ra- 
thylle  était  très-aimé  du  peuple  romain,  qui  l'ap- 
plaudissait avec  enthousiasme  dès  qu'il  enti'ait  en 
scène.  Il  avait  fait  école ,  et  un  grand  nombre  de 
comiques  suivùent  ses  préceptes.  Les  Romains 
se  partagèrent  en  deux  camps  pour  les  deux  cé- 
lèbres acteurs  ;  il  y  avait  les  bathylliens  et  les 
pyladiens.  Les  partisans  du  genre  comique 
s'étant  trouvés  en  plus  grand  nombre ,  Pylade, 
qui  représentait  le  genre  tragique,  fut  banni  de 
Rome.  —  Il  y  eut  un  Bathylle  qui  fut  favori  d'A- 
nacréon.  Ce  poète  en  célébra  la  beauté,  et  les 
Samiens  lui  élevèrent  une  statue. 

Tacite ,  Annales,  I,  B4.  —  Sénéque,  Quœstiones  natu- 
rales,  VU,  32.  —  Juvénal,  VI,  63.  —  Suétone,  Octavius, 
43.  —  Cahusat,  Traité  de  la  Danse.  —  De  l'Aulnaye,  de 
la  Saltation  théâtrale;  Paris,  1790,  in-8°. 

*  BATiGNE  (...),  médecin  français,  mort  en 
1773.  Il  fut  reçu  docteur  à  Montpellier,  et  vint 
occuper  à  Berlin  l'emploi  de  médecin  de  la  mai- 
son française  des  pauvres,  établie  dans  cette 
ville.  On  a  de  lui  :  Essai  sur  la  digestion  et 
sur  les  principales  causes  de  la  vigueur  et  de 
la  durée  de  la  vie;  Berlin,  1768,  in-12j  Paris, 
1769,  in-8". 
Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 

BATILDE.  Voy.  Bathilde. 

*BATISSROF  OU  BATIUSHROV  (Constatl- 

tin-Nicolawitch) ,  écrivain  russe,  néàVologda 


en  1787,  mort  en  1816.  Il  servit  d'abord  dans 
l'armée  russe,  mais  une  grave  blessure  qu'il  re- 
çut à  la  jambe  l'empêcha  de  continuer  son  ser- 
vice. Il  avait  une  prédilection  marquée  pour  la 
littérature  italienne ,  et  s'attachait  à  en  imiter  les 
beautés.  On  a  de  lui  :  Critique  des  œuvres  de 
Lomonosofet  de  Muraviev  ; —  Une  soirée  avec 
le  prince  Kantemir  ;  —  Visite  à  l'Académie 
des  beaux-arts  ;  —  Extraits  d'une  correspon- 
dance de  Finlande; —  Critiques  du  Tasse, 
de  VArioste  et  de  Pétrarque.  Plusieurs  de  ses 
poésies  ont  été  publiées  dans  \ Anthologie  russe 
de  Bowring. 
Dicttonn.  encyclop.  russe.—  ForcignÇuarterty Beview, 

*  BATISTE  (  N...  ) ,  célèbre  violiniste  du  dix- 
huitième  siècle.  Après  avoir  reçu  la  consécration 
de  son  talent  en  France,  son  pays  natal ,  il  par- 
courat  l'Allemagne ,  la  Pologne  et  l'Italie.  Le  cé- 
lèbre musicien  Core.lli ,  l'entendant  jouer,  se  sen- 
tit tellement  ému,  qu'il  courut  l'embrasser,  et  lui 
fit  présent  de  son  archet.  Batiste  se  retii'a,  sur  la 
fin  de  ses  jours,  à  la  cour  du  roi  de  Pologne, 
dont  il  fit  les  délices.  Il  excellait  moins  dans  la 
difficulté  du  jeu  que  dans  l'expression.  Il  tirait  de 
son  instrument  les  sons  les  plus  ravissants.  On 
lui  attribue  l'invention  de  la  double  corde. 

r.erber,  Neues  Lexic.  der  Tonkûnstler,  etc. 

*BATiSTiN  (Jean-Baptiste-Struck) ,  musi- 
cien célèbre,  Allemand  d'origine ,  né  à  Florence 
à  la  fin  du  dix-septième  siècle ,  mort  à  Paris  le 
9  décembre  1755.  Il  était  à  la  fois  directeur  de 
l'Opéra ,  et  chargé  ordinaire  de  musique  de  la 
maison  du  duc  d'Orléans.  Le  premier,  avec  Labbé, 
il  joua  du  violoncelle  à  l'Opéra.  Louis  Xrv  lui 
accorda  une  pension  pour  le  fixer  en  France  :  il 
en  obtint  une  autre  de  500  fr.,  le  15  décembre 
1718,  sur  le  produit  des  représentations  et  des 
bals  de  l'Opéra ,  pour  en  jouir  pendant  tout  le 
temps  qu'il  demeurerait  à  Paris.  Il  a  fait  repré- 
senter à  l'Opéra  :  Méléagre  (  1709) ,  Manto  la 
Fée  {\in) ,  Polydore  (1720).  Ses  autres  ou- 
vrages, ballets  ou  opéras ,  ont  été  écrits  pour  la 
cour,  et  n'ont  pas  été  représentés  à  Paris;  ce 
sont  :  l'Amour  vengé,  Céphale ,  Tfiétis  ou  la 
Naissance  d'Achille,  Neptune  et  Amymone, 
Proserpine,  Diane,  Flore,  Heraclite  et  Démo- 
crite,  Philomèle,  Ariane,  les  Fêtes  bolonaises, 
Lérida,  Mars  jaloux,  le  Sommeil  de  l'Amour, 
les  Troubles  de  l'Amour.  On  a  aussi  de  lui  quatre 
livres  de  Cantates  (  1708-1714) ,  ainsi  qu'un  re- 
cueil d'airs  nouveaux. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BATizi  (André  et  Michel),  deux  protestants 
hongrois  du  seizième  siècle.  Le  premiera  écritdes 
hymnes  nationaux  ;  le  second,  des  livres  religieux. 

Horanyi,  Memor.  Hung. 

BATKA  [Laurent),  musicien  allemand,  né  à 
Lischau  (Bohême)  en  1705,  mort  à  Prague  en 
1759.  Il  fut  directeur  de  musique  à  plusieurs 
églises  de  cette  dernière  ville.  Il  laissa  cinq  fils, 
dont  les  noms  suivent  : 

Wenceslas,  musicien  de  chambre  de  l'évêque 


741  BATKA  - 

de  Breslau,  natif  de  Prague,  mourut  vers  1800.  Il 
était  excellent  ténor,  et  jouait  fort  bien  du  basson. 
Des  concertos  qu'il  a  composés  sont  restés  en 
manuscrit. 

Martin ,  virtuose  sur  le  violon,  succéda  à  son 
père,  et  mourut  à  Prague  en  1779.  Il  a  laissé  en 
manuscrit  plusieurs  concertos  et  des  études  pour 
le  violon. 

Michel,  excellent  violiniste ,  né  le  29  septem- 
bre 1755,  mort  vers  1810.  On  ne  connaît  rien 
de  sa  composition. 

Antoine,  habile  chanteur,  né  le  21  novembre 
1759,  mortvers  1820,  devint  musicien  de  chambi'e 
de  l'évêque  de  Breslaw. 

Jean,  fils  de  Michel,  né  à  Prague  vers  1/91, 
est  un  pianiste  fort  distingué  qui  s'est  fixé  à  Pesth 
en  Hongrie.  Il  a  laissé  des  rondes,  danses,  valses, 
quadrilles ,  chaasons ,  et  une  Marche  nationale 
hongroise  pour  le  piano. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BATLOWSRY,  peintre  polonais,  vivait  à 
Dresde  à  la  fin  du  dix-septième  siècle.  Bodenehr 
a  gravé  d'après  lui  le  portrait  de  George  Meister, 
Jardinier  de  la  cour,  et  celui  d'Etienne  Pilarick , 
en  1698. 

neinecken,  Dict.  des  artistes. 

*BATMAN  (Stephen),  théologien  anglican  et 
poète,  né  en  1537  à  Bruton  (Sommersetshire), 
mort  en  1587.  On  a  de  lui  :  the  Travayled  Pil- 
grim  bringing  news  from  ail  Parts  of  the 
World  (poème),  1560,  in-4°  ;  —A  christall 
Glass  of  Christian  Reformation,  1569;  — 
Joyfull  news  out  of  Helvetia  from  Theophras- 
tus  Paracelsiis  declaring  che  ruinate  fall  of 
the  papal  dignity ,  1570;  —  Treatise  against 
usury,  1575;  —  Golden  book  of  the  leaden 
gods,  1577;  —  the  Boom,  warning  ail  men 
to  judgement ,  wherein  are  contained  ail  the 
strange  prodigies  happened  in  the  world, 
with  secret  figures  of  révélation,  gathered 
in  the  manner  of  a  gênerai  Chronicle  out  of' 
approved  Authors ,  1581. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary, 

BATMANSON  {Jean),  publiciste  anglais, 
mort  le  16  novembre  1531.  Il  était  prieur  d'un 
couvent  de  chartreux  à  Londx-es,  et  écrivait  contre 
Érasme  et  contre  Luther.  On  cite  de  lui  :  Ani- 
madversiones  in  annotationes  Erasmi  in  No- 
vum  Testamentum ;  —  Commentaria  in  Pro- 
verbia  Salomonis ,  in  Cantica  Canticorum; 
—  De  unica  Magdalena  ;  —  Institutiones 
noviciorum;  —  De  contemptu  mundi. 

l'itseus ,  De  Script.  Jngl. 

*  RATON  ou  BATTUS,  poète  comique,  vivait 
probablement  vers  420  avant  J.-C.  Il  avait  com- 
posé en  grec  les  comédies  :  le  Meurtrier,  les 
Bienfaiteurs,  le  Trompeur,  dont  il  ne  reste  que 
des  fragments. 

Schœll,  Hist.  de  la  Litt.  grec,  t.  II,  p.  112. 

*  BATON  (BdtTwv),  de  Sinope  (et  non  de  Syra- 
cuse ) ,  rhéteur  et  historien  grec ,  vivait   vers 


BATONI 


742 


l'an  277  avant  J.-C.  Il  laissa  les  écrits  suivants, 
mentionnés  par  plusieurs  écrivains  de  l'antiquité  : 
nspffixâ  (Commentaires  sur  les  Affaires  perses)  ; 

—  des  Tyrans  d'Éphèse  ;  —  sur  la  Thessalie 
et  l'Hémonie;  —  une  Histoire  de  l'Attique; 

—  sur  le  poëte  Ion. 

Plutarque,  ^9«s,  15.  —  Strabon,  XII,  p.  54B.— Athénée, 
VII,  p.  289;  VI,  p.  251;  XIV,  p.  639(é(lit.  Schweigh.). 

BATON  (Charles),  musicien,  mort  en  1758. 
Il  fut  surnommé  le  Jeune,  pour  le  distinguer  de 
son  frère  Henri  Bâton  l'aîné.  L'un  excellait  à 
jouer  de  la  musette,  l'autre  de  la  vielle.  Charles 
Bâton  perfectionna  ce  dernier  instrument.  On 
a  de  lui  :  Examen  de  la  lettre  de  3'L  Rous- 
seau sur  la  musique  française  ;Vdns,  1753, 
in-8";  2«  édition  en  1754. 

Fétis,  Biogr.  des  Mus.  —  Mercure,  1757. 

BATONI  (Pompée),  peintre  italien,  né  à  Luc- 
ques  en  1708 ,  et  mort  à  Borne  le  4  février  1786, 
élève  de  Conca,  de  Massucci  et  de  Francesco 
Fernandi,  peintres  presque  inconnus  aujour- 
d'hui, est  un  de  ces  artistes  dont  la  renommée 
dépasse  le  mérite.  Plusieurs  admirateurs  de  Ba- 
toni  ont  voulu  le  placer  sur  la  même  ligne  que 
Mengs  ;  mais  il  serait  à  désirer  que  Batoni  eût 
réuni  aux  dons  qu'il  tenait  de  la  nature  et  à  ses 
talents  pittoresques  les  connaissances  et  les  pen- 
sées profondes  de  Mengs.  PoUr  être  juste  envers 
Batoni,  il  faut  convenir  qu'il  surmonta  l'influence 
du  siècle  de  décadence  dans  lequel  il  vécut,  et 
que  si  ses  tableaux  n'annoncent  ni  une  étude 
approfondie  de  la  nature ,  ni  celle  de  l'antique , 
non  plus  que  celle  des  ouvrages  des  grands  maî- 
tres dont  l'Italie ,  qu'il  ne  quitta  pas ,  lui  offrait 
mille  modèles ,  ils  n'en  ont  pas  moins  droit  à 
l'estime  des  amateurs  de  l'art ,  par  un  sentiment 
précieux  de  vérité,  un  bon  caractère  de  dessin, 
une  couleur  nette ,  vive ,  brillante ,  fondue  sans 
sécheresse ,  et  par  une  prestesse  et  une  adresse 
de  pinceau  rares.  Batoni  peignit  d'une  manière 
variée ,  tantôt  par  touches ,  tantôt  par  empâte- 
ment; parfois  il  terminait  du  premier  jet,  d'au- 
tres fois  il  ébauchait  l'ensemble,  et  donnait  en- 
suite, d'un  seul  trait,  la  force  nécessaire.  Il  était 
si  sûr  de  ses  effets,  qu'il  couvrait  souvent  son 
tableau  d'un  voile  avant  d'opérer,  et  ne  descen- 
dait ce  voile  qu'à  mesure  que  l'ouvrage  avançait. 
On  cite,  comme  ses  chefs-d'œuvre  :  le  Saint  Celse, 
dans  l'église  de  ce  nom  à  Rome  ;  la  Chute  de  Si- 
mon le  Magicien ,  à  la  Chartreuse  de  la  même 
ville;  le  Martyre  de  saint  Barthélémy,  dans 
l'église  des  PP.  Olivetains  à  Lucques  ;  la  Sainte 
Catherine  de  Sienne  ;  les  Filles  de  Darius  ; 
l'Enfant  Prodigue  de  la  galerie  impériale  de 
Vienne;  la  Madeleine,  de  la  galerie  de  Dresde. 
Batoni  excella  dans  le  portrait.  Celui  de  Joseph  H, 
qu'il  exécuta  à  Rome  en  1769,  lui  valut  des 
lettres  de  noblesse  de  la  part  de  l'impératrice 
Marie-Thérèse.  Les  dessins  crayonnés  de  ce 
peintre,  consei-vés  à  l'Académie  impériale  de 
Vieime,  sont  d'un  fini  précieux ,  et  plus  savants 
d'anatomie  que  ses  peintures.  On  a  regardé  Ba- 

24. 


743 


BATONI  —  BATT 


toni  comme  le  restauratem*  de  l'école  romaine 
moderne.  [Enc.  des  g.  du  vi.] 

Onofrio  BoDi ,  Eloge  dePompeo  Batoni;  Rome,  1787, 
lii-S».  —  Vislo\esi , Descrizione  di  Roma.  —  Mazzarosa, 
<:uida  di  Lucca.. —  Laoïl,  Storia  Pittorica.  —  Ticozzi, 
Dizionario  dei  Pittori. 

BA.TRACVS  et  SAtTBCS,  architectes  de  Sparte, 
Técurent  vers  le  premier  siècle  de  notre  ère,  bâ- 
tirent à  leurs  frais  les  portiques  d'Octavie  à 
Rome,  et  les  entourèrent  de  galeries.  Us  espé- 
rèrent obtenir  la  permission  d'écrire  leurs  noms 
sur  le  frontispice.  Cette  demande  leur  ayant  été 
refusée,  ils  gravèrent  sur  les  socles  de  colonnes 
des  grenouilles  et  des  lézards,  et  par  là  ex- 
primèrent leurs  noms,  qui,  en  grec,  signifient  l'un 
grenouille,  et  l'autre  lézard.  En  1771 ,  on 
voyait  encore  dans  le  couvent  de  Saint-Eusèbe,  à 
Rome,  quelques-unes  de  ces  colonnes  et  leur 
piédestal. 
Smith ,  Greek  and  Roman  Biography. 

BATSCH  ( Auguste- Jean-George-  Charles  ), 
naturaliste  allemand,  né  à  léna  le  28  octobre 
1761 ,  mort  le  29  septembre  1802.  Fils  d'un 
avocat  d'origine  livonienne ,  il  étudia  la  méde- 
cine sous  Gruner,  Loder,  Starcke;  s'établit  en 
1781,  à  Weimar  comme  praticien ,  et  consacra 
tous  ses  loisirs  à  des  recherches  d'histoire  na- 
turelle. En  1784  ,  le  comte  de  Reuss  le  chargea 
de  mettre  à  Koestriz  en  ordre  un  riche  muséum 
zoologique  et  minéralogique  qu'il  venait  d'ac- 
quérir, ce  qui  exigea  une  année  de  travail.  De 
1787  jusqu'à  sa  mort,  Batsch  rempUt  successive- 
ment à  l'université  de  léna  les  fonctions  de  pro- 
fesseur suppléant  d'histoire  naturelle  et  de  mé- 
decine, de  professeur  titulaire  de  philosophie,  et 
de  directeur  de  la  Société  pour  l'avancement 
des  sciences  naturelles.  Gmelin  lui  a  consacré 
le  genre  JSa^sc^ifl,  delà  famille  des  borraginées. 
Les  principaux  ouvrages  de  Batsch  sont  :  Elen- 
chus  fimgorum  ;  Halle,  1783,  in-é";  suites  de 
cet  ouvrage,  ibid.,  1786,  in -4",  et  1789,  in-4°, 
avec  232  figures  :  c'est  une  excellente  monogra- 
phie des  champignons  qui  croissent  aux  envi- 
rons de  léna  ;  —  Catalogue  du  cabinet  d'his- 
toire naturelle  du  comte  de  Eeuss-Plauen, 
à  Kœtritz  (en  allemand)  ;  léna,  1785  ,  2  vol. 
in-8°  ;  —  Dissertatio  inauguralis  botanlcft, 
sistens  dispositionem  generum  plantarum 
lenensium ,  secundum  Linnxum  etfamilias 
naturales;  léna,  1786,  in-4'';  — Naturgeschi- 
chte  der  Bandwurmgattungen,  etc.  (  Histoire 
des  lombrics  intestinaux ,  et  particulièrement 
du  ténia)  ;  Halle,  1786,  in-S";  —  Versuch  einer 
Anleitung  zur  Kenntniss  und  Geschichte  der 
PJlanzen ,  etc.  (  Essai  d'une  introduction  à  la 
connaissance  et  à  l'histoire  des  plantes  )  ;  Halle, 
2  vol.  in-8'',  avec  1 1  planches,  1787-1788  ;  —  Ver- 
such einer  historischen  Naturlehre ;  eic.  (Es- 
sai d'une  Histoire  des  doctrines  naturelles,  etc.  ); 
ibid.,  2  vol. in-S";  1789-1791  -j—Erste  Grûnde 
der  systematischen  Chemie  (  Éléments  de  la 
chimie  systématique);  léna,  1789,  in-8°;  — 
Blumenzergliederung  ausverschiedenen  Gat' 


744 


tungen  der  PJlanzen;  Halle,  1790,  in-4%  20 
planches  color.  :  cet  ouvrage,  sur  l'anatomie  des 
organes  floraux  des  plantes,  renferme  des  obser- 
vations neuves  et  originales  ;  —  Versuch  einer 
Arzneymittellehre{  Essai  d'une  doctrine  de  la 
matière  médicale)  ;  léna,  1790,  'm-8°;—Testaceo- 
rum  arenulx  marinee,  etc.;  ibid.,  1791,  in-4»; 

—  Botanische  Bemerkungen  (  Observations  dé 
botanique);  Halle,  1792,  in-8°  ;  —  Botanische 
TJnterhallungen  fur  Naturfreunde  (Entretiens 
botaniques,  etc.);  léna,  2vol. in'8'',  1792-1793; 

—  Synopsis  universalis  analytica  generum 
plantarum  fere  omnium  cognitarum,  secun- 
dmn  methodum  sexualem,  etc.;  ibid.,  2  vol. 
in-4<',  1793-1794;  —  Geoeffneter  Blumengar- 
ten,  etc.,  ouvi-age  botanique  élémentaire;  Wei» 
mar,  1797,  in-8"  ;  traduit  en  français  avec  des 
notes  par  Bourgoing;  Weimar,  1799,  in-S";  — 
Tabîilse  affinitatum  regni  vegetabilis ;  Wei- 
mar, 1802,  in-8''  :  on  y  trouve  les  premiers  essais 
d'une  classification  par  familles  naturelles. 

F.  H. 

Biographie  médicale. 

BATT  {Charles),  médecin  flamand  du  seizième 
siècle,  n  était  médecin  ordinaire  de  la  ville  de 
Dordi-echt  en  1593  et  1598.  On  a  de  lui  :  Livre 
de  Médecine,  où  sont  décrites  toutes  les  par- 
ties internes  du  corps  humain,  et  leurs  ma- 
ladies depuis  la  tête  jusqu'aux  pieds,  avec  la 
manière  de  les  guérir,  traduit  de  l'allemand  de 
Christophe  Wirtsung;  2^  édition,  Dordrecht, 
1593  et  1601,  in-fol.  ;  —  Pratique  de  la  Chirur- 
gie, composée  en  français  par  Jacques  Guil- 
laume; Dordrecht,  1598,  in-fol.  ;  —  la  Chirurgie 
et  toutes  les  œuvres  d'Ambroise  Paré,  en  28 
livres,  avec  des  figures  d'anatomie,  d'instru- 
ments de  chirurgie,  de  divers  monstres,  etc.  ; 
Amsterdam,  1615,  in-fol.  :  les  gravures  sont  sur 
bois  et  fort  grossières  ;  —  Livre  contenant  di- 
vers secrets  pour  les  arts  et  pour  la  médecine; 
Amsterdam,  in-12  ; —  Manuel  des  Chirurgiens, 
avec  le  traité  d' Hippocrate  sur  les  plaies  de  la 
tête,  et  celui  de  Guillaume  Fabrieius  de  Hildea 
siir  la  brûlure;  Amsterdam,  1653,  in-12. 

Biographie  Médicale. 

BATT  (Corneille),  né  à  Tervière  (en  Zé- 
lande)  en  1449,  mort  en  1517.  Il  exerça  la  fné- 
decine  avec  distinction.  On  a  de  lui  :  Descrip- 
tion du  monde,  en  flamand,  et  quelques  autres 
ouvrages  principalement  destinés  à  servir  à  l'é- 
ducation d'Adolphe  de  Bourgogne  son  élève,  en- 
tre autres  une  Cosmologie  en  hollandais  (1512), 
qui  fut  très-utile  à  Neijersberg  poiu'  sa  Chro- 
nologie de  Zélande. 

Éloy,  Dict.  de  méd. 

*  BATT  (Jacques),  frère  du  précédent,  sa- 
vant zélandais,  ami  d'Érasme.  Jacques  était  se- 
crétaire de  la  viile  de  Flessingue.  Goudhoevcn , 
dans  sa  Chronologie  de  Hollande,  donne  la 
liste  de  ses  ouvrages. 

*BATT  (Liévin),  médecin  hollandais,  né  à 
Gand  en  1545,  mort  en  lô91.  II  professa  pen- 


74.' 


BATT  —  BAïTALUS 


dant  six  ans  les  mathématiques  à  Rostock ,  jus- 
qu'en 1565 ,  époque  où  la  peste  et  la  guerre  le 
contraignirent  de  se  retirer  ailleurs.  Reçu  doc- 
teur en  médecine  à  Venise ,  il  revint  à  Rostock 
pour  y  enseigner  dans  l'université.  On  a  de  lui  : 
Epistolœ  aliquot  medica  tractantes,  insérées 
dans  les  Miscellanea  de  Henri  Smétius;  Franc- 
fort, 1611,  in-8°. 

Conrad,  son  fils,  né  à  Rostock  le  13  mai 
1573,  mort  le  20  décembre  1605,  professa  éga- 
lement la  médecine.  On  a  de  lui  plusieurs  articles 
dans  les  Miscellanea  de  Smétius. 

Goudhoeven,  Chronique  de  Hollande. 

BATT  ou  BATTPS,  nom  de  plusieurs  savants 
hollandais. 

UATT  (Barthélémy),  né  à  Alost  (Flandre)  en 
1515,  mort  à  Rostock  en  1559.  Il  fut  persécuté 
par  l'inquisition  pour  avoir  embrassé  le  luthéra- 
nisme. On  a  de  lui  :  de  Œconomia  christtana 
libri  duo  ;  Anvers,  1558,  in-12. 

BATT  (Guillaume) ,  médecin,  né  à  Caling- 
bom  (Angleterre)  en  1744,  mort  à  Gênes  en 
1812.  Il  fut  reçu  docteur  à  Montpellier  en  1770, 
et  devint  professeur  de  chimie  à  Gênes,  où  il  in- 
troduisit la  vaccine.  On  a  de  lui  quelques  articles 
insérés  dans  les  Mémoires  de  la  Société  médi- 
cale d'émulation  de  Gênes. 
Biographie  Médicale. 

*  BATT AGLIA,  célèbre  architecte  du  dix-hui- 
tième siècle,  qui  se  distingua  par  l'achèvement 
du  magnifique  couvent  de  Catanea.  Un  seul  fait 
donnera  une  idée  de  cette  magnificence;  les 
masses  de  pierre  qui  soutenaient  les  cloîtres  fu- 
rent remplacées  en  1605  par  104  colonnes  de 
marbre  de  Carrare.  La  plupart  furent  détruites 
par  une  éruption  de  l'Etna.  Ce  couvent  ressem- 
blait plus  à  im  palais  qu'à  une  retraite  reli- 
gieuse; les  stucs,  les  bas-reliefs,  les  sculptures, 
les  arabesques,  avaient  été  prodigués  sur  les 
murs.  Des  cours  immenses  reliaient  harmonieu- 
sement entre  eux  ces  divers  monuments  ;  l'église, 
le  musée,  la  bibliothèque,  les  réfectoires  et  jus- 
qu'à la  cuisine,  tous  ces  édifices  étaient  entre- 
tenus avecla  plus  grande  somptuosité.  La  position 
du  couvent  était  surtout  admirable  vis-à-vis  de 
l'Etna ,  qui  projetait  presque  sur  sa  façade  une 
terrible  majesté. 

Hittorf  et  Zantb,  Architecture  moderne  de  la  Sicile. 
*BATTAGI.IA  OU  BATTALEA  (  AroU  ),  savant 

italien,  natif  de  Trevi,  vivait  dans  la  seconde 
moitié  du  seizième  siècle.  Il  fut  professeur  d'é- 
loquence à  Milan,  et  secrétaire  d'Ange  de  Médi- 
cis ,  devenu  pape  sous  le  nom  de  Pie  fV.  On  a 
de  lui  :  Recta  interpretatio  et  dispositio  ver- 
suum  aliquot  in  heroidas  Ovidii;  Venise,  1543. 
Maz7.uchelli ,  Scrittori  d'Italia.  —  Argellati ,  Biblio- 
theca  Mediolan. 

*  BATTAGLiA  (César),  écrivam  italien,  né  à 
Milan  en  1605.  Il  étudia  la  philosophie  à  Cré- 
mone, la  théologie  à  Bologne,  et  se  mit  à  prê- 
clier  avec  succès  dans  la  plupart  des  villes  d'I- 
talie, n  fut  intimement  lié  avec  François ,  duc 


d'Kste.  On  a  de  lui  :  l'Esemplare  e  il  dîadema 
del  Principe ,  predica  fatta  alla  republica 
di  Lucca;  Lucca,  1670,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BATTAGLIA  (DioMsio),  peintre  de  l'école 
vénitienne ,  né  à  Vérone ,  travaillait  dans  la  pre- 
mière moitié  du  seizième  siècle.  Pozzo  et  Lanzi 
indiquent  comme  étant  de  Battaglia  une  Sainte 
Barbe,  placée  dans  l'éghse  Sainte-Euphémie  de 
Vérone  :  ce  tableau  est  du  Torbido;  c'est  une 
Madone  avec  plusieurs  saints,  qui  est  l'œuvre 
de  Battaglia.  Près  de  l'égUse  Sainte-Catherine, 
sur  la  façade  d'une  maison ,  cet  artiste  a  peint  à 
fresque  la  Vierge  entre  saint  Sébastien  et 
saint  Roch.  Il  a  décoré  également  à  fresque,  en 
1537,  la  façade  entière  de  la  Casa  Sanguinetti, 
près  San  Pietro  in  Carcere.       E.  B — n. 

Pozzo,  Kite  de'  Pittori,  degli  Scultori  e  degli  Archi- 
tetti  reronesi.  —  l.anzi,  Storia  Pittorica.  —  Compendio 
storico  délia  città  di  f'erona. 

BATTAGLIA  (françow),  sénateur  de  Venise, 
mort  en  1799.  Il  fut  un  des  plus  zélés  partisans 
de  la  révolution  française,  et  proposa,  en  1796, 
une  alliance  entre  les  deux  républiques.  La  décla- 
ration de  guerre  qui  parut  en  1797  contre  les 
Français ,  fut  démentie  par  ce  sénateur,  comme 
une  pièce  fausse  (elle  était  de  Salvadori,  rédac- 
teur du  Thermomètre  politique  ).  Il  mourut  de 
chagrin  de  voir  sa  patrie  livrée  aux  Autrichiens. 

TipaldOjBtOf?.  degli  Italiani  illustri  delseeolo  Xf^IU. 

îiXTTAGt,ix(Michel-Angelodella).  Voy.  Cer- 

QUOZZI. 

*BATTAGLiNi  (Frawçois),  savant  italien,  na- 
tif de  Rimini,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  Il  cultiva  avec  ardeur  les 
lettres  et  la  poésie  ancienne,  devint  docteur  en 
droit,  puis  chanoine  de  Rimini.  On  a  de  lui  : 
Heraclitus  humanx  vitœ  miserias  lugens  ; 
Rome,  1629,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 
BATTAGLiNi  (Marc),  antiquaire  italien,  né 
le  25  mars  1645  dans  une  petite  ville  du  diocèse 
de  Rimini,  mort  àCésène  le  19  septembre  1717. 
n  fut  évéque  de  Nocera  et  de  Césène.  On  a  de 
lui  :  Istoria  universale  di  tutti  i.concilj  gê- 
nerait eparticolari  di  Santa-Ghiesa  ;Yemse, 
1686,  in-fol.  :  il  parut  en  1689  une  deuxième  édi- 
tion, augmentée  de  quatre  cent  trois  conciles; 
trois  autres  éditions  parurent  successivement  à 
Venise  en  1696,  1704  et  1714;  —  Ànnali  del 
Sacerdozio  e  delV  Imperio  intomo  ail'  intero 
secolo  decimo settimo  di  nostra sahite ;Yenise, 
4  vol.  in-fol.;  le  1",  1701,  le  2^,  1704,1e  3^  1709, 
et  le  4^,  1711.  Une  édition  des  œuvres  complètes 
de  Battaglini  a  paru  à  Ancône,  1742,  3  vol.  in-fol. 

Dghelli,  Italia  sacra. 

*BATTALîJSou  BATALUS  (BaxaXoç),  jOUeur 
de  flûte,  natif  d'Éphèse,  vivait  vers  l'an  408  avant 
J.-C.  Sa  mollesse  devint  proverbiale,  et  fut  le 
sujet  d'une  comédie  d'Antiphane.  On  sait  que 
Démosthène  fut  surnommé  Battalus  dans  sa 
jeunesse. 

Lihaoiae,  nta  Demosthenis,  p.  i,  édition  Relske. — 
Piutarque ,  Démosthène. 


U1 


BATTARA  —  BÀTTEUX 


"48 


BATTAftA  (  J.  Antoine  ),  théologien,  médecin 
et  botaniste  italien ,  natif  de  Rimini ,  mort  en 
1 7f<9.  D  fut  curé  dans  sa  ville  natale,  et  s'occupa 
fiiirtout  de  botanique.  Les  champignons  attirèrent 
particulièrement  son  attention.  Il  a  même  donné 
son  nom  à  un  champignon  classé  comme  une 
espèce  nouvelle  par  Persoon.  On  a  de  lui  :  Fun- 
fjorum  agri  Ariminensis  historia;  Faënza, 
1755  et  1759,  irr-i",  avec  deux  cents  figures.  Il 
s'attache  à  prouver  que  les  champignons  sont  des 
plantes,  issues  des  graines  et  non  de  la  putré- 
faction ;  —  Pratica  agraria,  distribiita  in  varii 
dialoghi;  Rome,  1778,  2  vol.  in-12,  et  Césène, 
1783;  —  Litterse  ad  C.  Soninnim,  dans  les 
Atti  delV  Academia  di  Siena,  t.  IV;  —  Epis- 
tola  selecta  de  Re  naturali  observationes  com- 
plectens  ;  Rimini ,  1774,  in-4°  :  ce  sont  des  lettres 
sur  l'histoire  naturelle;  —  Bervm  naturalium 
historia ;TMme,  1773-82,  2  vol.  in-fol.  C'est  une 
nouvelle  édition,  classée  dans  un  autre  ordre  et 
annotée,  du  Musetim  Kircherianum  de  Bo- 
nanni. 

Biographie  médicale. 

BATTEi.  (André),  voyageur  anglais,  né  dans 
le  comté  d'Essex  vers  1565,  mort  vers  1G40.  Il 
s'embarqua  le  20  avril  1589,  à  Londres,  pour  le 
Rio  de  la  Plata.  Tombé  entre  les  mains  des  Por- 
tugais sur  la  côte  du  Brésil,  il  fut  envoyé  à 
Loanda,  sur  là  côte  occidentale  de  l'Afrique,  où 
il  passa  trois  ans  en  esclavage  au  service  des 
Portugais.  Après  la  conclusion  de  la  paix ,  lors 
de  l'avènement  de  Jacques  \",  il  revint  en  An- 
gleterre, et  passa  le  reste  de  sa  vie  àLeigh,  dans 
sa  contrée  natale. 

Collection  des  Voyages  en  Afrique  de  M.  Walckenal-r. 

■•BATTïXLi  {Jean-Christophe),  savant  an- 
tiquaire italien,  né  à  Sasso-Corvario  en  1658, 
mort  le  30  juillet  1725. 11  devint  successivement 
camérier  et  bibliothécaire  de  Clément  XI,  secré- 
taire des  brefs ,  référendaire ,  enfin  archevêque 
d'Amasie,  dignité  dans  laquelle  il  mourut.  On  a 
de  lui  :  Expositio  aurei  numismatis  ffera- 
cliani  ex  musœo  démentis  X/;Rome,  1702, 
in-8"  ;  —  Dissertatio  de  sarcophago  marmoreo 
Probi.  Anicii  et  Probse  Falconiœ;  Rome,  1705, 
in-8°;  —  Oratio  de  laudibus  PU  V;  Rome, 
1712,  in-4''  ;  —  Vita  démentis  XI;  Rome,  1 723, 
in  fol.;  —  De  Vestigiis  villas  Plinianas,  epistola 
nd  Jos.  Mar.  Lancisium. 

Mazz.uclielli,  Scrittori  d'italia. 

*BATTELT  (Jean),  prêtre  anglican  et  anti- 
quaire, né  en  1647,  mort  en  1708.  On  a  de  lui  : 
Antiquitates  Rutupinse;  cet  ouvrage  est  écrit 
en  latin  élégant,  sous  la  forme  d'un  dialogue  entre 
deux  amis ,  1711.  Un  abrégé  en  fut  publié  en  1774 
sous  le  titre  :  the  Antiquities  of  Richborough 
and  Reculver,  illi. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*BATTEN  (Adrien),  organiste  et  vicaire  du 
choeur  de  Saint-Paul ,  à  Londres,  exerça  ces  em- 
plois sous  les  règnes  de  Charles  P"^  et  de  Charles  U, 
c'est-à-dire  de  1640  à  1680.  C'était  un  bon  har- 


moniste de  l'ancienne  école.  Plusieurs  de  ses  an- 
tiennes ont  été  insérées  dans  la  collection  de 
Barnard. 

Félts,  Biographie  des  Musiciens. 

*BATTERA  (DoToteo),  frère  capucin  et  prê- 
cheur célèbre.  U  publia  :  Sette  ricordi  princi- 
pali  necessarii  a  ciaschedun  christiano;  Bres- 
cia,  1590. 

Cozzanda ,  lAbr.  Bresciana. 

BATTEUX  (  Charles  ),  littérateur,  né  le  6  mai 
1713  au  village  d'Alland'huy,  près  de  Vouzicrs; 
mort  à  Paris  le  14  juillet  1780.  Il  fit  ses  études  à 
Reims,  entra  dans  les  ordres  et  professa  la  rhétori- 
que.Une  odelatine  en  l'honneur  de  la  vUle  où  il  avait 
été  initié  aux  éléments  des  lettres,  fut  la  pre- 
mière production  qui  le  fit  connaître.  Elle  fat 
imprimée  en  1739  (1).  Vers  la  même  époque,  Bat- 
teux  vint  à  Paris.  U  occupa  d'abord  la  chaire 
d'humanités  au  collège  de  Lisieux,  puis  celle  de 
rhétorique  au  collège  de  Navarre,  et  enfin  celle 
de  philosophie  grecque  et  latine  au  collège  de 
France.  Il  débuta  dans  la  carrière  de  la  critique 
littéraire  par  un  Parallèle  de  la  Henriade  et 
du  Lutrin;  Paris,  1746,  in-12.  La  même  année, 
il  donna  son  traité  des  Beaux-Arts  réduits  à 
un  même  principe.  «■  Le  principe  auquel  l'abbé 
Batteux  ramène  les  arts,  dit  Fétis,  est  l'imitation 
de  la  nature;  principe  fécond  en  apparence, 
mais  vague  et  de  peu  d'utilité  lorsqu'on  vient  à 
l'application,  surtout  en  musique,  de  tous  les 
arts  le  moins  positif.  Son  objet  n'est  pas  d'imi- 
ter, mais  d'émouvoir.  Malheur  au  compositeur 
qui  en  cherche  le  secret  dans  des  déclamations 
académique.=,  au  lieu  de  le  trouver  dans  son  ame  ! 
Au  reste ,  il  est  arrivé  à  l'abbé  Batteux ,  comme 
à  tous  les  savants  qui  ont  écrit  sur  la  musique, 
de  prouver  à  chaque  page  qu'il  n'en  avait  pas  la 
plus  légère  notion.  On  a  cependant  beaucoup  loué 
son  ouvrage.  » 

Quelque  temps  après,  parut  le  Co^irs  de 
belles-lettres  (Paris,  1765,  5  vol.  in-12),  qui, 
plus  précis  que  le  Traité  des  études  de  Rollin, 
a  dans  le  style  trop  de  roideur  et  de  sécheresse. 
Les  règles  des  différents  genres ,  tant  en  poésie 
qu'en  prose,  y  sont  exposées  avec  méthode,  et 
rendues  sensibles  par  des  exemples  d'un  choix 
souvent  heureux ,  tirés  des  littératures  grecque, 
latine  et  française.  Batteux  publia  en  1750  une 
Traduction  d'Horace  (Paris,  in-12),  qui  n'a 
que  le  mérite  de  l'exactitude  :  c'était,  du  reste,  le 
seul  auquel  il  déclarait  lui-même  avoir  visé.  De 
1754,  époque  à  laquelle  il  fut  admis  à  l'Acadé- 
mie des  inscriptions  et  belles-lettres,  jusqu'à 
son  entrée  à  l'Académie  française ,  qui  eut  lien 
en  1761,  il  ne  paraît  pas  avoir  donné  d'autre, 
publication  nouvelle  que  celle  de  la  Morale  d'Jî- 
picure  tirée  de  ses  propres  écrits  (Paris,  1758, 
in-12).  Ce  petit  volume  servit  à  fixer  l'opinion  sur 
les  principes  du  philosophe  gi'ec.  Le  traité  de  la 

(1)  In  civitatem  Remensem  Ode;  Reims,  1739,  in-4°  de 
11  pages.  Batteux  avait  publié  précédemment  In  pacis 
reditum  Ode;  Reims,  1737,  in-i»  de  6  pages.         R. 


749 


BÀTTEUX  —  BÀTTIFERR! 


750 


Construction  oratoire  parut  en  1763,  et  fut  plus 
tard  suivi  du  Nouvel  Examen  du  préjugé  sur 
l'inversion  (Paris,  1767,  in-12),  opuscule  en  ré- 
ponse aux  attacpies  dirigées  par  Beauzée  contre  la 
doctrine  émise  dans  le  premier  ouvrage.  Accordant 
aux  langues  inversives,  pour  la  peinture  des  sen- 
timents, l'avantage  sur  celles  où  la  construction 
est  fixe,  Batteux  explique  la  marche  des  pre- 
mières par  un  besoin  de  l'esprit ,  satisfait  selon 
lui,  chez  celles-là  seulement,  c'est-à-dire  par  la 
faculté  que,  grâce  aux  désinences  de  la  déclinai- 
son, elles  possèdent  de  faire  sentir  les  rapports 
des  mots  dans  le  discours,  tout  en  y  conservant 
l'ordre  de  filiation  des  idées.  En  1769,  il  donna 
son  Histoire  des  omises  premières,  exposé 
sommaire  des  pensées  des  philosophes  sur  le 
principe  des  êtres  (Paris,  2  vol.  in-8°);  il  y 
ajouta,  comme  pièces  à  l'appui,  la  traduction  de 
la  Lettre  d'Aristote  à  Alexandre  le  Grand  ;  De 
la  nature  de  Vunïvers,  d'Ocellus  Lucanus  ;  et  de 
l'Ame  dumonde,  de  Timée  de  Locres.  Cette  pu- 
blication, oti  l'auteur  s'élève  contre  l'abus  que  l'on 
fait  du  principe  de  l'autorité  en  matière  de  philo- 
sophie ,  et  rappelle  à  l'observation  directe  de  la 
nature,  ne  contribua  pas  peu,  dit  Leniierre,  son 
successeur  au  fauteuil  académique ,  à  faire  sup- 
primer après  lui  la  chaire  qu'il  occupait  au  col- 
lège de  France.  Il  pubha  en  1771,  avec  des  tra- 
ductions etdes  remarques,  les  Quatre  poétiques 
d'Aristote,  d'Horace ,  de  Vida  et  de  Bolleau 
(Paris,  2  vol.  in-8°),  et  réunit  en  1774,  sous  le 
titre  de  Principes  de  la  littérature ,  son  traité 
des  Beaux-Arts ,  le  Cmirs  de  Belles-Lettres,  et 
le  Traité  de  la  Construction  oratoire.  Son  Cours 
d'études  à  l'usage  des  élèves  de  l'École  mili- 
taire, kb  vol.  iu-12,  fut  composé  par  ordre  du 
gouvernement,  et  avec  une  rapidité  qui  nuisit 
autant  à  la  santé  de  l'auteur  qu'au  succès  de  l'ou- 
vrage. L'année  de  sa  mort,  c'est-à-dire  en  1780, 
il  fit  encore  jparaltre  un  recueil  de  Chefs-d'œuvre 
d'éloquence  poétique,  à  l'usage  des  jeunes  ora- 
teurs. —  Une  Collection  de  mémoires  sur  l'his- 
toire et  les  mœurs  des  Chinois ,  qu'il  avait  com- 
mencée en  1776,  fut  achevée  après  lui  par  de 
Guignes. 

Le  Bas ,  Dicliann.  encytlop.  de  la  France.  —  Lemierre, 
Disc,  à  l'Acad.  franc.  —  M™''  Dacler,  Èlnge  de  Batteux, 
dans  les  Mém.  de  l'Acad.  des  Inscrlpt.,  tom.  XLV.  —  Le 
Nécrologe  des  hommes  célèbres  de  France,  t.  XVl, 
p.  47-84,  année  1781.  —  L.  Uupuy,  Éloge  de  Batteux, 
dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des  inscriptions, 
t.  X,  1.  V  ;  Hist.,  p.  91.  —  Fétis,  Biographie  des  Mu- 
siciens. 

BATTIE  (  Guillaume  ) ,  médecin  anglais ,  né 
en  Devonshire  en  1704,  mort  en  1776.  Il  étudia 
d'abord  à  Éton,  puis  à  l'université  de  Cambrige. 
Il  exerça  successivement  la  médecine  à  Ux- 
bridge  et  à  Londres.  Le  docteur  Battie  prit  une 
part  si  active  dans  la  dispute  entre  le  collège  des 
Médecins  de  Londres  et  le  docteur  Schomberg, 
en  1750,  qu'elle  lui  valut  unpoëme  satirique  in- 
titulé la  Battiade.  Il  fut  nommé  médecin  de 
l'hôpital  Saint-Luc,  et  fonda  à  Islington  une  mai- 
son particulièrepour  les  aliénés.  On  a  de  lui  entre 


autres  :  un  Traité  de  la  folie;  —  une  édition 
d'Isocrate;  Cambridge,  1749,  en  2  vol.  in-8", 
et  deux  opuscules  de  médecine  :  De  principiis 
animalibus  exercitationes  in  Collegium  re~ 
gium  medicorum,  1751  et  1752; —  Aphorismi 
de  cognoscendis  et  curandis  morbis  ad  prin- 
cipia  animalis  accommodati,  1762. 

Biographie  médicale.  ~ 

*  BÂTTîER  (  Samuel  ),  médecin  suisse,  né  à 
Bâle  le  23  janvier  1667,  mort  le  23  avril  1744. 
n  étudia  la  médecine,  après  avoir  appris  la  langue 
grecque,  la  philosophie  et  les  mathématiques,  que 
lui  enseigna  le  célèbre  Bernoulli.  En  1690,  il  fut 
reçu  docteur  en  médecine,  etil  vint  à  Paris,  où  il 
se  lia  d'amitié  avec  Malebranche,  Homberg  et 
Tournefort.  On  a  de  lui  :  Dissertatio  de  gene- 
ratione  hominis,  1690,  in-4°;  —  Spécimen 
Philologicum ,  sive  Observationes  in  Dioge- 
nem  Laert'mm ,  etc.,  1695,  in-4°;  —  Disserta- 
tiones  de  mente  humana,  1697-1701,  in-4'';  — 
Descriptio  Œconomies  Corporis  humant, 
1711; —  Disquisitio  de  IdeaDei  non  innata, 
in  qua  Lockius  adversus  Shcriokium  vindi- 
cafîir,  1721,  in-4°.  Il  a  publié  aussi  des  com- 
mentaires  et  des  7iotes  sur  le  Nouveau  Testa- 
ment, sur  les  tragédies  de  Sophocle  et  d'Eu- 
ripide; et  il  revit  les  éditions  de  Julius  Pollux 
(  par  Hemsterhuys  )  et  d'Hippocrate  (parTriller). 

Nov.  Bibl.  germ,,  t.  III. 

BATTïER  (  Simon  ),  jurisconsulte  suisse,  né 
le  1"  mars  1629,  mort  le  18  juiUet  1681.  Il  étu- 
dia le  droit  en  philosophe  et  en  historien,  au- 
tant qu'en  jurisconsulte,  et  fit  de  nombreux 
voyages  pour  joindre  l'expérience  à  l'instruction. 
C'est  ainsi  qu'il  -sisita  Genève ,  où  il  séjourna 
deux  ans,  et  plusieurs  villes  d'Italie,  telles  que  Vé- 
rone, Padoue,  Ferrare,  et  surtout  Rome,  où  il  se 
livra  à  l'étude  des  mœurs  et  des  institutions  de 
l'antiquité.  Il  revint  en  Suiftse  en  passant  par 
Naples,  Florence,  Pise  et  Milan,  et  fut  chargé 
d'enseigner  la  rhétorique,  la  morale;  et  plus 
tard,  en  1678,  le  Code,  après  avoir  déjà  professé 
les  Institutes.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Dissertatio  de  Virtute;  Bàle,  1660,  in-4°;  — 
Politia  de  Legatis  et  Legationibus ;Bçil&,  1665, 
in-4°  ;  —  Disputatio  de  prsemiis  et  congrua 
illorum  distributione  ;  ibid.,  1666,  in-4°;  — 
De  Liberalitate ;  ibid.,  1667,  in-4°;  —  Posi- 
tiones  aliquot  controversée  ex  diversis  utrius- 
que  juris  civilis  et  canon,  articulis  coactee  ; 
ibid.,  1666,  in-4°;  —  Exercitatio  de  Repu- 
blica  mixtà;\\Adi.,  1672,  in-4°;  —  Disputatio 
de  Majestate;  ibid.,  1674  ;  —  Disputatio  de 
Exercitio  jurium  magistratus ;  ibid.,  1674;  — 
Disputatio  de  Paciftcationibus ;  ibid.,  1674; 
—  Tractatio  politica  armorum  iisque  con- 
nexorum;  ibid.,  1674,  in-4°. 
Mhenx  Ranricas,  p.  142. 

BATTiFEKEi  (  Laurc  ) ,  femme  poète  ita- 
lienne, née  en  1523,  morte  à  Florence  en  1589. 
Elle  était  fille  naturelle,  mais  légitimée,  de  Jean- 
Antoine  Battiferri  d'Urbin,  Elle  épousa,  en  1550, 


751  BATTIFERRI 

Barthélémy  Amnianati,  célèbre  artiste  florentin. 
Torquato  Tasso  dit  en  parlant  d'elle,  dans  le  cen- 
tième chant  d'Amalis  : 

Laura  Battiferra  ,  onore  d'Urbino. 
Battiferri  fit  partie  de  l'Académie  des  Intronati 
de  Sienne.  On  a  d'elle  :  il  Primo  Lïbro  délie 
opère  toscane;  Florence,  1560,  in-4'';  Naples, 
1B94,  in-I2  ;  —  i  Sette  Salmi  Penitenziali, 
tradotti  in  lingua  toscana,  con  gli  argo- 
menti  sopra  ciascuno  dif.essi,  e  con  alcuni 
siioi  sonetti  spïrittiali  ;  Florence,  1564,  1566 
et  1570,  in-4";  Naples,  1597,  in-12. 

Mazzuchelll ,   Scrittori  d'Italia. 

*  BATTIFERRI  (  Lmiis  ),  compositeur  itahen, 
vécut  au  commencement  du  dix-septième  siècle. 
Il  est  auteur  de  messes,  de  psaumes,  de  motets, 
de  litanies,  et  d'un  Salve  ifejina;  morceaux  indi- 
qués dans  le  catalogue  de  Pastorff,  imprimé  en 
1633. 

Fdtis,  Biographie  des  Musiciens. 

BATTIFERRI  {Mathieu),  médecin  italien, 
vivait  dans  la  seconde  moitié  du  quinzième  siècle. 
Il  enseigna  la  médecine  à  Ferrare,  et  pratiqua  en- 
suite à  Venise.  On  a  de  lui  :  Commentaria  Al- 
berti  Magni  in  librum  natural.  Arisfotelis; 
Venise,  1488,  in-4°. 
Biographie  médicale. 

*  BATTIFERRO  (  Louis  ) ,  musicien  italien, 
maître  de  chapelle  à  l'église  detlo  Spirito- 
Santo  de  Ferrare,  naquit  à  Urbino  vers  la  fin 
du  dix-septième  siècle,  et  mourut  vers  1750. 
On  a  de  lui  douze  Ricercari  a  cinque  e  sei 
soggetti;  Ferrare,  1719. 

Fétls ,  Biographie  des  Musiciens. 
BATTILORI.  Voy.  Bartela  Fredi. 

BATTINELLI  (François),  historien  italien, 
natif  de  Naples,  mort  le  7  février  1674.  On  a  de 
lui  :  Stachilogia  istorica,  cioè  scelta  d'istorie, 
lihro primo;  Naples. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BATTISHIL  OU  BATTISHALL  (  Jonathan  ), 
compositeur  anglais,  né  à  Londres  en  1738, 
mort  à  Islinglon  en  1801.  On  a  de  lui  :  Alc- 
mena,  opéra,  1764,  qui  fut  mal  accueilli  du  pu- 
blic, n  quoique  la  musique,  dit  le  docteur  Busby, 
en  fût  excellente  ;  »  —  the  Vîtes  of  Hécate,  et  un 
grand  nombre  d'hymnes  d'église  et  de  mor- 
ceaux. Battishill  avait  une  passion  profonde 
pour  sa  femme  miss  Davies,  célèbre  cantatrice 
de  Covent-Garden.  Il  la  perdit  en  1775,  et  dès 
lors,  pour  chasser  sa  douleur  ,  il  se  livra  à  une 
orgie  perpétuelle  qui  finit  par  le  tuer. 

Smith,  ffaivnonia  sacra.  —  Choron  et  Fayolle,  Dict.  de 
Musique.  —  Fétis,  Biographie  des  Musiciens. 

BATTiSTA  (  Fulgose  ),  doge  de  Gênes,  exilé 
par  son  aïeul  vers  1483.  On  a  de  lui  :  Exempta 
memorabilia ,  en  neuf  livres;  Camille  Gilino  de 
Milan  les  a  ti'aduits  en  itahen. 

BATTISTA  (Ignace),  littérateur  vénitien, 
vivait  vers  1543.  Il  enseigna  les  belles-lettres 
dans  sa  ville  natale.  On  a  de  lui  :  Historia  im- 


—  BATTISTE  752 

peratorumromanorum;  —  Le  Origine  Turca- 
rum. 

BeUarmin,  De  Scriptoribus  ecclesiasticis. 

BATTISTA  (  Spagmwli  ),  poète  latin,  sur- 
nommé le  Mantouan,  né  à  Mantoue  vers  1436, 
mort  en  1516.  Il  entra  fort  jeune  dans  l'ordre 
des  Cannes;  devenu  général  de  cet  ordre,  il 
entreprit  de  le  réformer,  et,  n'ajant  pu  y  réus- 
sir, il  s'en  retira  pour  se  livrer  à  son  goût 
pour  la  poésie.  Érasme  écrivit,  dans  une  letti-e, 
qu'un  jour  Battista  aurait  une  réputation  égale 
à  celle  de  VirgUe.  Les  œuvres  complètes  de 
Battista  ont  été  publiées  à  Paris  en  3  vol.  in-fol., 
en  1513,  avec  commentaires ,  et  en  4  vol.  petit 
in-4°,  sans  commentaires,  à  Anvers  en  1576.  On 
y  trouve  un  grand  nombre  d'ejrZogfî^cs,  un  poëme 
en  l'honneur  de  Léon  X,  des  épîtres  aux  saints, 
des  silves,  des  élégies,  etc.  D'Amboiso  en  a  tra- 
duit une  partie  sous  le  titre  de  Bucoliques  ;  Pa- 
ris, in-4°,  sans  date;  un  autre  auteur  du  sei- 
zième siècle  a  aussi  traduit  une  épître  à  la  Vierge 
et  aux  saints,  sous  le  titi'e  de  la  Parthénie  Ma- 
rianne, etc.;  Lyon,  1523,  in-fol. 

Paul  Glove,  Elogia.  —  Tiraboschl,  Storia  delta  Letie- 
ratura  italiana. 

BATTISTA  de  Ferrare ,  littérateur  italien , 
vivait  vers  1494.  On  a  de  lui  :  Florida,  ou  Hist. 
Christianitatis  usque  ad  hxc  tempora;  — 
Chronica  ordinïs  Carmelit.  ;  —  De  ruina  Ro- 
nutni  imperii; — Chronicon  Ferrarensiuvi  ; — 
De  monte  Sina  ;  —  Vita  Mathildis ,  etc.  Il  a 
aussi  traduit  du  grec  quelques  sermons  de  saint 
Jean  Clu-ysostome. 

Ghilini,  Teatro  d'Huomini  letterati. 

BATTISTA,  surnommé  Trovamala.Voy.  B,U'- 

TISTA. 

BATTISTA  (JOSe/'/O-    Voy.'ËS.VTViPlS.. 

*  BATTISTA  D'AGNOLO,  dit  Battista  del 
Moro,  peintre  de  l'école  vénitienne,  né  à  Vé- 
rone, vivait  vers  la  moitié  du  seizième  siècle. 
Il  fut  élève  de  Francesco  Torbido,  dit  le  Moro, 
auquel  il  emprunta  ce  même  surnom.  Battista  a 
beaucoup  travaillé  à  Vérone;  ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  la  Conversion  de  saint  Paul, 
peinte  à  fresque  au-dessus  de  la  porte  de  Sainte- 
Euphémie,  oXhS.-Fermo,  deux  tableaux  :  Saint 
Nicolas,  avec  saint  Augustin  et  saint  Antoine 
abbé;  la  Madone,  avec  saint  Pierre  et  plu- 
sieurs autres  saints.  On  cite  encore  parmi  les 
peintures  de  Battista  plusieurs  façades  de  mai- 
sons à  Venise;  l'intérieur  delà  cour  du  palais 
Trevisani  dans  l'île  de  Murano  ;  enfin  une  Ma- 
deleine, tableau  placé  dans  la  cathédrale  de 
Mantoue.  Battista  eut  un  fils  nommé  Marco,  qui 
l'aida  dans  ses  travaux.  E.  B — n. 

Baldiniicci,  Notizie  de'  Professori.  —  Compendio  sto- 
rico  délia  città  di  Ferona. 

BATTISTE  (Jean  ),  théologien  américain,  vi- 
vait à  la  fin  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Advertencias  pare  los  confesores  de  los  In- 
dios;  Mexici,  1599,  in-S";  —  Confesonario  o 
suma  dos  casas;  S.-Jago  de  Flaticulco ,  1599, 


753  BATTISTE  — 

2  V.  iu-S"  ;  —  Platicas  morales  de  los  Indios 
para  la  doctrina  de  sus  fiijos,  1601,  in-8°. 

Antonio,  Bibl.  hisp.  nova. 

*BATTiSTELLA  (François),  littérateur  ita- 
lien ,  vivait  dans  la  seconde  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  Tirsi  mentito,favola 
pastorale;  Vicence,  1614;  Venise,  1629,  in-12. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*BAT'nsTELLA  (Jacques),  poète  italien, 
natif  de  Vérone,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  De  Mar- 
garita  Austriaca,  Philïppl  III,  Hispan'm ré- 
gis, sponsa;  Yérone,  1598,  in-4°;  —  Eridamis 
ad  Clemenfem  VIII,  carmen;  ibid.,  1598;  — 
Oratio  de  Labore  in  studiis  litierarum  adhi- 
bendo  ;  ibid.,  1610,  in-4°  ;  —  De  Ratione  qua  in 
Utteris  exceller e  valeamus;  ibid.,  1620,  in-4°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'italia. 

*]3ATTiSTELLi  (Pier-Francesco),  peinti-e. 
bolonais,  vivait  en  1624.  Il  peignait  avec  une 
grande  habileté  la  perspective  et  l'ornement.  Il 
travailla  à  Bologne  et  à  Parme. 

Masini,  Bologna  perhistrata.  —  Malvasia ,  Pitture, 
ScuUure  ed  jrchitettiire  di  Bologna. 

lîATTISTELLO.  Voy.  CaRACCIOLA. 

BATTisTi  {Barthélémy),  médecin,  né  le  14 
mai  1755  à  Roveredo,  petite  ville  du  Tyrol  ita- 
lien, mort  ta  Fiume  le  6  mai  1831.  Il  étudia  à 
Vienne  sous  le  célèbre  StoU.  Il  fut,  en  1788,  at- 
taché au  grand  hôpital  de  Vienne,  et  devint  mé- 
decin de  l'empereur  d'Autriche.  On  a  de  lui  : 
une  traduction  italienne  de  l'ouvrage  de  Storck  : 
Instructions  médico-pratiques  à  l'iisage  des 
chirurgiens  civils  et  militaires,  1776,  1  vol. 
in-8°;  —  Defmminarum  Morbis,  1780,  disser- 
tation inaugurale. 

Callispn,  Mediz.  Schriftsteller-Lexicon. 

*BAT'riSTi  (  Loreto  de),  médecin  italien,  na- 
tif d'Urbin,  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  Il  fut  proto-médecin  du  duché 
d'Urbin,  et  publia  :  Apologetïcus  discursus  con- 
tra Bartholomxum  Petruccium,  exorcistam 
civitatis  Urbanix,  mulierem  juvenem  vene- 
ftciis  obsessatn  ;  Vrhin,  1703. 

Biographie  médicale. 

*BATTiSTiNi  (François),  improvisateur 
italien,  né  en  1747,  mort  en  1825.  Il  fut  profes- 
seur d'éloquence  latine  et  italienne  au  collège  de 
la  Propagande,  jusqu'à  l'invasion  française  en 
Italie.  On  a  de  lui  :  l'Ambra,  in  ver  si  sciolti; 
Rome,  1803. 

TipaWo,  Biog.  dcgl.  Italiani  illusiri. 

*BATTiSTïNî  (Jacques),  maître  de  chapelle 
de  la  cathédrale  de  Novarre  (Milanais),  a  pu- 
blié :  Motetti  sacri,  opéra  ;  Bologne,  1698,  in-4''  ; 
^  Armonie  sagre  ;  Bologne,  1700,  op.  2,  in-4". 
Schilling ,  Lexicon  der  TonJiunstler. 

BATTISTINO  DEL  GOSSI.   Voy.  RuGGIERI. 

*BATTO,  sculpteur  de  l'antiquité,  mentionné 
par  Pline;  on  ignore  le  temps  et  le  lieu  où  il 
Técut.  D  exécuta  des  statues  d'athlètes,  de  guer- 


BATU-KHAN  7;14 

riers,  de  chasseurs  et  de  sacrificateurs,  envoyait 
à  Rome,  dans  le  temple  de  la  Concorde,  un  Apol- 
lon etune  Junon,  sortis  du  ciseau  de  ce  sculpteur. 

Pline,  Hist.  Nat.,  XXIV,  8,  5519. 

*BATTON  (Désiré-Alexandre),  compositeur 
français,  né  à  Paris  le  2  janvier  1797.  Il  fut 
élève  de  Chérubini  dans  la  science  du  conire- 
point,  et  remporta  en  1817  le  premier  grand  prix 
de  composition  musicale  à  l'Institut  de  France, 
pour  une  cantate  intitulée  la  Mort  d'Adonis. 
On  a  de  lui  :  la  Fenêtre  secrète,  opéra-comique 
en  ti'ois  actes,  représenté  en  1818  au  théâtre 
Feydeau;  — le  Prisonnier  d'État,  opéra-comi- 
que en  un  acte ,  représenté  au  théâtre  Feydeau , 
1828;  —  le  Camp  du  Drap  d'Or,  opéra,  en 
société  avec  MM.  Rifeau  et  Leborne;  —  la. 
Marquise  de  Brinvilliers  (1832), écrit  en  société 
avec  Auber,  Carafa  et  Hérold.  Ce  fut  vers  1835 
que  M.  Batton  quitta  un  moment  la  carrière  mu- 
sicale pour  le  commerce  des  fleurs  artificielles.  Il 
est  aujourd'hui  professeur  au  Conservatoire  de 
musique. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BA.TTORI.  Voy.  Bathori. 

BATU-KHAN,  souverain  du  Kaptschak ,  moii 
en  1254.  Son  histoire  est  obscure  comme  celle 
des  nombreux  descendants  de  Dgenguyz  (Tchin- 
ghiz-Khan.  )  Il  était,  selon  quelques  historiens,  fils 
de  Tchinglùz-Khan,  et,  d'après  d'autres,  de  Tou- 
chi,  fils  aîné  de  Tchinghiz,  qui  mourut  six  mois 
avant  son  père.  Ce  dernier  avait  à  sa  mort 
(1223)  laissé  en  partage  à  son  petit-fils  Batu- 
Khan  les  provinces  de  Kaptschak ,  d'Allan,  de 
Rous,  ainsi  que  la  Bulgarie;  mais  le  nouveau 
possesseur  ne  tarda  pas  à  reculer  les  bornes  de 
cet  empire.  Après  avoir  accompagné  le  grand- 
khan  Oktaï  dans  son  expédition  contre  la  Chine 
et  soumis  ses  voisins,  il  marcha  vers  la  Pologne, 
la  ravagea,  brûla  Cracovie,  et  s'avança  même  en 
Silésie  jusqu'à  Liegnitz,  où  il  défit  dans  le  champ 
de  Waîilstadt  (1241),  après  une  lutte  sanglante, 
le  duc  Henri  de  Breslau.  11  conquit  ensuite  la 
Moldavie  et  la  Hongrie.  Bêla  IV,  roi  de  ce  pays, 
voulut  arrêter  les  progrès  de  l'ennemi;  mais  il  fut 
forcé  de  se  retirer  en  Dalmatie  (1 242) .  Batu-Khan 
et  ses  Mongols  l'y  suivirent,  la  dévastèrent ,  mais 
heureusement  en  partirent  la  même  année.  Cefut 
à  peu  près  vers  cette  époque  que  Mangou-Khan, 
frère  de  Houlakou,  établit  en  Perse  la  domina- 
tion mongole.  Batu-Khan,  qui  était  assez  puis- 
sant pour  le  combattre ,  aima  mieux  l'aider  dans 
ses  conquêtes.  Après  que  Mangou  se  fut  emparé 
de  la  Perse,  il  le  reconnut  pour  chef  de  la  famille 
de  Tchinghiz-Khan  et  lui  facilita  même  la  con- 
quête de  la  Chine,  qu'il  posséda  jusqu'à  l'an  de 
l'hégire  658.  Batu-Khan  était  mort  quatre  ans 
auparavant.  —  Bien  que  quelques-uns  de  ces 
princes  ,  qui  tous  appartenaient  à  la  race  mon- 
gole, aient  embrassé  le  christianisme  ou  le 
mahométisme ,  la  plupart  suivaient  une  religion 
particulière,  qui  toutefois  avait  pour  base  le 
monothéisme.  Batu ,  dont  le  nom  signifie  force. 


756  BATU-KHAN 

persévérance,  passa  du  chamanisme  à  la  reli  - 
gion du  dalaï-laraa.  [Enc.  des  g.  du  m.] 

D'Herbelot,  JJibliothégue  Orientale. 

BATTUS  OU  BATTIADE  (  BàtTOç,  BaTTiàSat  ), 
rois  de  Cyrène  durant  huit  générations.  Ils  se 
succédèrent  dans  l'ordre  suivant  : 

BATTUS  I*'',  né  à  Théra,  fondateur  de  la  colo- 
nie de  Cyrène  vers  l'an  631  ou  641  avant  J.-C. 
Sa  mère  était  une  princesse  Cretoise ,  et  il  des- 
cendait, par  son  père,  d'Eupbémus,  l'un  des  Argo- 
nautes. 11  fut  appelé  Battus,  c'est-à-dire  roi,  se- 
lon Hérodote,  parce  qu'il  reçut  de  l'oracle  la 
mission  de  fonder  une  colonie  ;  selon  d'autres 
commentateurs,  Bocttoç  viendrait  de paTxof î^siv 
(bégayer).  Quoi  qu'il  en  soit,  il  résulte  d'une  tra- 
dition cyrénéenne  que  Battus  étant  allé  à  Del- 
phes pour  consulter  l'oracle  sur  sa  difficulté  à 
s'exprimer,  il  lui  fut  répondu  qu'il  devait  fonder 
une  colonie  en  Liby  e .  Cet  ord  re  divin  ne  fut  exécuté 
ni  immédiatement  ni  sans  difficultés.  On  a  peu 
de  détails  sur  les  autres  actes  de  Battus;  il  pa- 
raît constant  qu'il  se  tii'a  habilement  des  obsta- 
cles que  rencontre  toujours  une  colonie  nais- 
sante. Ce  fut,  à  ce  qu'on  lit  dans  les  Fragments 
de  Diodore,  un  prince  législateur,  et  d'un  carac- 
tère modéré  ;  ses  œuvres  pieuses  sont  vantées 
par  Pindare. 

Héroilole,  IV,  150-163.  -  Pindare  ,  Pythiques,  V,  125.  — 
Bœckh,  Économie  publique  d'^Jlkènes,  II,  10.  —  Dio- 
dore, Fragments. 

BATTUS  II,  surnommé  l'Heureux,  fils  d'Ar- 
césilas  F'',  vivait  vers  l'an  570  avant  J.-C.  Sous 
son  règne,  la  colonie  s'accrut  par  l'arrivée  d'un 
grand  nombre  d'individus  venus  de  diverses 
parties  de  la  Grèce,  et  surtout  de  la  Crète  et  du 
Péloponnèse.  Ils  s'emparèrent  d'une  portion  du 
paj's,  dont  ils  dépouillèrent  les  Libyens.  Ceux-ci 
s'adressèrent  alors  à  Àpriès,  roi  d'Egypte,  qui 
fut  vaincu  dans  la  province  de  l'Irasa  par  Battus, 
d'après  le  surnom  de  celui-ci  :  BaTtoç  6  Eù6aî- 
|i.cov.  Battus  l'Heureux. 

Hérodote,  IV,  160. 

BATTUS  III,  le  Boiteux  (oXialbi),  filsd'Arcfr^ 
silas  II,  vivait  vers  l'an  544  avant  J.-C.  Il  régna 
au  moment  où  l'amour  de  laliberté,  produit  par 
les  excès  des  monarques,  se  réveilla  chez  les 
peuples  grecs.  Les  Cyrénéens  voulurent  limiter 
à  leur  tour  l'autorité  de  leur  roi.  Conseillés  par 
l'oracle  de  Delphes,  ils  s'adressèrent  à  Déraonate 
de  Mantmée,  qui  introduisit,  entre  les  colons  pri- 
mitifs et  les  nouveaux,  une  autre  division  de  ter- 
ritoire. Quant  au  pouvoir  royal,  il  se  trouva  ré- 
duit à  des  prérogatives  en  quelque  sorte  déri- 
soires, celle,  par  exemple,  de  présider  aux  sacri- 
iices;  on  laissa  en  outre  au  roi  la  jouissance 
d'une  certaine  portion  de  territoire.  On  n'a  point 
d'autres  détails  sur  ce  Battus,  qui  ne  fut  plus  roi 
que  de  nom. 

Hérodote,  IV,  165.  —  Aristote,  Politique,  V,  lo. 

BATTUS  IV,  surnommé  le  Beau  (ôKaXàç), 
probablement  fils  d'ArcéSiias  DI,  vivait  vers  la 
seconde  moitié  du  cinquième  siècle  avant  J.-C.  Oo 


BATZ 


756 


n'a  pas  d'autres  détails  sur  lui.  Il  y  eut  un  Bat- 
tus V,  sur  lequel  on  a  encore  moins  de  données. 

Hérodote,  IV,  203. 

*  BATTUS,  savant  hollandais.  Voy.  Batt. 
nxTvrA  {Abn-Abdallah-Mokammed-Ebn), 

voyageur  maure,  au  quatorzième  siècle.  Il  par- 
courut tout  l'Orient  ;  de  Constantinopleil  retourna 
à  Kapchak ,  et ,  partant  d'Astrakan  à  travers  le 
désert,  il  pénétra  jusqu'à  Khiva.  Il  visita  aussi  la 
Chine.  Ses  voyages  sont  des  plus  curieux,  eu 
égard  à  l'époque  où  il  les  accomplit.  M.  Kosegar- 
tenlesa  fait  connaître  dans  une  dissertation  intitu- 
lée de  Muhammede  Ebn  Batuta  Arabe  Tingi- 
tano  ejusque  Itineribus  commentatio  acade-  > 
mica;  léna,  1818,  in-4°.  Ils  ont  été  traduits  en 
anglais  par  M.  Sam.  Lee;  Londres ,  1829,  in-4°. 

Bnrcthardt,  Travels  in  JVubia,  Appendis,n<'  lU. 

*  BATTY,  artiste  anglais,  né  à  Londres,  qui  a 
gravé  et  publié,  avec  Thomas  Langley,  les  plans 
et  les  hauteurs  du  château  de  Windsor. 

Helnecken,  Dictionnaire  des  artistes. 

BATZ  {Manaud  III ,  baron  he),  l'un  des 
quatre  guerriers  qui,  en  1577,  sauvèrent  la  vie 
à  Henri  IV,  assailli  par  toute  la  garnison  aux 
cris  de  rires  à  Za  brcfye  verte  !\ov?,  de  son  entrée 
dans  la  ville  d'Eause. 

Masset-Pathay,  fie  militaire  et  privée  de  Henri  IF. 
—  Lettres  missives  de  Henri  ir,  publ.  par  M.  Berger  de 
Xivrey. 

BATZ  (  Jean,  baron  de  ),  général  français,  né 
à  Gaule  près  de  Tartas,  le  26  décembre  1760; 
mort  le  10  janvier  1822  à  Chadieu,  près  Cler- 
mont.  Il  était  grand  sénéchal  du  duché  d'Albret 
à  l'époque  de  la  révolution.  En  1789,  la  noblesse 
de  Nérac  le  nomma  député  aux  états  généraux. 
Il  s'y  occupa  spécialement  des  finances,  et  com- 
battit les  plans  du  comité.  Le  3  juillet  1790,  il 
fit  un  rapport  sur  la  dette  publique,  et  proposa 
de  ne  considérer  comme  dettes  de  l'État  que 
celles  qui  auraient  été  reconnues  et  admises  par 
l'assemblée  elle-même.  Deux  mois  après,  il  vota 
contre  l'émission  des  assignats,  qu'il  compara 
aux  billets  du  fameux  Law.  Plus  tard ,  il  fit 
d'autres  rapports  sur  les  finances;  puis,  en  ren- 
dant compte  des  abus  qui  avaient  causé  leur 
délabrement,  il  dénonça  les  frères  Perler,  célè- 
bres hydrauliciens  et  administrateurs  des  eaux 
de  Paris,  comme  redevables  envers  l'État  d'une 
somme  de  vingtmillions.  Enfin,  il  concourut  au\ 
protestations  des  12  et  15  septembre  1791,  con- 
tre ce  qu'on  appelait  les  innovations  de  l'assem- 
blée constituante.  On  trouva  cette  démarche 
d'autant  plus  étrange,  que  le  baron  deBatz  avait 
constamment  coopéré  aux  divers  actes  de  cette 
assemblée.  Le  2 1  janvier  1 793,  il  fit  une  vaine  ten- 
tative pour  délivrer  Louis  XVI  sur  le  boulevard 
Bonne-Nouvelle,  pendant  le  trajet  du  roi  prison- 
nier (1).  Dans  les  derniers  mois  de  1793,  ilserendit 


(1)  Ce  fait,  quoique  démontré  Jusqu'à  l'évidence  par 
M.  Eckard,  auteur  de  Mémoires  historiques  sur  Louis 
XFIl,  n'en  a  pas  moins  été  démenti  par  M.  A.-J.  Morln 
de  Guérlvière,  dans  une  broctiure  Intitulée  Quelques 
souvenirs  destinés  à  servir  de  complément  aux  pre^tvet 


r-T  BATZ  - 

suspect  par  ses  liaisons  avec  les  conventionnels 
Fabre-d'Églantine ,  Chabot,  Basire,  Delaunay 
dit  d'Angers,  etc.,  qu'on  accusait  de  spéculations 
illicites  sur  les  fonds  publics  ;  opérations  qui 
étaient  traitées  dans  sa  maison  de  campagne  à 
Charonne,  près  Paris.  En  conséquence,  il  fut  im- 
pliqué avec  ces  députés  dans  la  conspiration 
de  l'étranger,  dont  le  but  était  d'enlever  la  veuve 
de  Louis  XVI,  de  dissoudre  la  convention  na- 
tionale, et  d'opérer  la  contre-révolution,  si  l'on 
en  croit  le  rapport  fait  on  juin  1794  par  Élie 
Lacoste,  au  nom  du  comité  de  sûreté  générale. 
De  toutes  les  personnes  comprises  dans  le  décret 
d'accusation  rendu  à  la  suite  de  ce  rapport, 
Batz  échappa  seul  à  toutes  les  poursuites.  Il 
parvint  à  faire  perdre  sa  trace  jusqu'au  13  ven- 
démiaire an  TV,  époque  à  laquelle  il  fut  arrêté  et 
enfermé  au  Plessis,  d'où  il  eut  encore  le  bonheur 
de  s'évader,  sans  cependant  sortir  de  France. 
Batz  y  vécut  tantôt  caché,  tantôt  librement,  jus- 
qu'à l'éi)oque  de  la  Restauration,  où  ses  tribula- 
tions civiles  lui  furent  comptées  comme  des  ser- 
vices militaires.  En  1817  il  fut  nommé  maré- 
chal de  camp,  et  obtint  le  commandement  mili- 
tairedu  Cantal,  dont  il  se  démit  l'année  suivante. 
On  a  de  Batz  quelques  écrits  dont  voici  le  titre  : 
Cahiers  de  l'ordre  de  la  noblesse  du  pays  et 
duché  d'Alhret,  dans  les  sénéchaussées  de 
Casteljaloux,  Castelmoron,  Nérac  et  Tartas, 
en  1789;  Paris,  1820,  in-8°  de 46  p.;  —  la  Con- 
juration de  Batz,  ou  la  Journée  des  Soixante, 
in-S"  de  100  p.,  sans  date  (1795),  sans  nom  de 
ville  ni  d'imprimeur;  —  Histoire  de  la  maison 
de  France  et  de  son  origine,  du  royaume  et 
de  la  principauté  de  Neustrie  ;  Vdxis,,  1815, 
in-S"  broch.  (rare),  80  p. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*BATZ  {Violente  de),  Espagnole  célèbre  par 
sa  beauté,  vivait  au  commencement  du  dix-sep- 
tième siècle.  Quoique  mariée,  elle  entretenait  des 
relations  galantes  avec  un  moine  augustin  nommé 
Arias  Burdée,  qui  était  professeur  dans  l'univer- 
sité de  Toulouse.  Son  mari  l'ayant  surprise  dans 
cette  intrigue,  elle  s'en  vengea  en  le  faisant  as- 
sassiner par  son  amant,  aidé  de  plusieurs  com- 
plices. L'infortuné  tomba  percé  de  dix-sept 
coups  d'épée  et  de  couteau.  Burdée  et  Violente 
de  Batz  furent  condamnés  au  dernier  supplice 
par  le  parlement  de  Toulouse,  et  exécutés  au 
mois  de  février  1 609.  Il  y  a  là  le  sujet  d'un  drame. 

Dictionnaire  historique. 

*BATZONi  INTZE  {Matthias),  savant  hon- 
grois ,  mort  en  1735.  Il  étudia  en  Hollande,  et 
Devint  professeur  de  théologie  et  de  pliilosophie 
à  Clausenbourg.  On  a  de  lui  :  Dïsputatio  de  Po- 
lytheismo  gentilium;  Franecker,  1707,  in-4°; 


de  l'existence  du  duc  de  Normandie,  flls  de  Louis  XVl  ; 
Paris,  1832,  i[i-8°.  M.  Eckard  a  victorleusemeut  réfuté  son 
contradicteur  dans  l'Ombre  du  baron  de  Batz  à  M.  P... 
de  M...  [Prousteau  de  yi.oiM.o\x\s\,  au  sujet  d'une  bro- 
chure intitulée  Quelques  souvenirs ,  etc.;  Paris,  1833, 
in-S». 


BAUD  75S 

—  Disputatio  physica  de  aqua;  Franecker, 
1708,  in-4°. 
Horanyi,  Memoria  Hungarorum. 
BAUCHEREAU  (Gilbert),  enfant  poète,  né  à 
Poitiers  le  22  janvier  1574.  A  quatorze  ans,  il  fit 
paraître  un  recueil  de  poésies  latines,  intitulé 
Faces  funere^.  ;  Paris,  1588,in-12.  Ce  recueil  fut 
suivi  d'un  autre,  intitulé  Gilberti  Blancherelli 
Pléiades;  Poitiers,  1596,  {n-12. 

Baillet,  les  Enfants  devenus  célèbres. 

*  BAUCHEREAU  (Richemont) ,  jurisconsulte 
et  romancier  français,  né  à  Saumur  en  1612.  II 
était  avocat  au  parlement,  et  a  laissé  quelques 
romans ,  dont  les  principaux  sont  :  f  Espérance 
glorieuse,  ou  Amotir  et  Justice  ;  —  les  Passions 
égarées. 

La  Croix  du  Maine,  Biblioth,  franc. 

*BAiiciNETrs  (Guillaume),  médecin  fran- 
çais vivait  au  commencement  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Defensio  ChymicV;  Paris, 
1604,  in- 8°;  —  Notationes  i7i  Apologiam.  et 
cmsuram  scholse  medicorum  Parisiensiton; 
cet  ouvrage  a  été  imprimé  avec  le  premier. 

Van  der  Linden,  de  Scriptoribus  medicis. 

*  BAUCio  (  Charles  de)  ,  théologien  italien  , 
né  à  Capoue;  il  vivait  dans  le  dix-septième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Tractatus  de  Judicio  xmiversali; 
Naples,  1640,in-8°;  —  Varia  opuscîda  de 
miscellaneis  practicis  casuum  conscientias ; 
Naples,  1651,  in-fol.  ;  —  Selecta  casxium  con- 
scientise  reconditorum,  etc.;  Naples,  1652, 
in-fol. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

*  BAUCK  (  M...  A...  ) ,  organiste  à  Lubeck,  a 
publié  à  Hambourg  :  Musikaliches  Gutden/cen 
fur  Klavier  ujid  Gesang,  1790  ;  —  Alléluia, 
deîlœndel,  arrangé  pour  l'orgue,  suivi  d'une 
fugue  à  trois  parties  ;  1799.  Il  a  aussi  composé 
un  Manuel  d'harmonie,  par  demandes  et  par 
réponses,  intitulé  Anleitung  zur  Kenntniss 
der  Harmonie  in  Fragen  und  Antworten ;  Lu- 
beck,  1814,  in-4°. 

Gerber,  Lexicon  der  Tonkûnstler. 

*BAijD,  industriel  de  Versailles,  a  inventé 
vers  1796  une  machine  propre  à  fabriquer  des 
cordes  de  soie  torse ,  destinées  à  remplacer 
celles  de  boyaux  dans  la  monture  de  la  harpe, 
de  la  guitare  ,  et  même  du  violon ,  de  l'alto ,  et 
du  violoncelle.  Il  déposa  des  échantillons  de  ses 
cordes  à  l'Institut ,  et  Gossec  fit ,  en  l'an  VU 
(1798) ,  un  rapport  à  la  classe  des  beaux-arts, 
où  il  est  dit  «  que  ces  cordes  peuvent  se  substituer 
avec  avantage  à  celles  de  boyaux,  pour  la  harpe 
et  la  guitare ,  mais  qu'elles  sont  moins  sonores 
sur  les  instruments  à  archet.  »  M.  Baud  a  publié  : 
Observations  sur  les  cordes  à  instruments 
de  musique ,  etc.  ;  Versailles,  1803.  Phis  tard, 
en  1810,  il  soumit  à  l'examen  de  l'Institut  un 
violon  construit  dans  un  système  de  proportions 
particulières,  et  dont  la  table  n'était  pas  barrée, 
parce  que  l'auteur  de  cet  essai  considérait  la 
barre  comme  un  obstacle  aux  vibrations  longi- 


759 


BAUD  — 


tudinales.  Le  rapport  de  l'Institut  ne  fut  pas 
favorable  à  cette  invention  ;  il  a  été  imprimé 
dans  la  compilation  de  César  Gardeton,  intitulée 
Bibliographie  musicale  de  la  France  et  de 
l'étranger. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
BACD  {Pierre  le).  Voij.  Lebaud. 

BAUDAN  {Antoine),  architecte  français;  il 
vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Avis  présenté  au  cardinal 
de  Richelieu,  pour  la  jonction  de  la  mer 
Océan  avec  la  Méditerranée  ;  Paris,  1633, 
in-8°  :  cet  ouwage  a  donné  la  première  idée  du 
canal  du  Languedoc,  qui  fut  exécuté  dans  la 
suite  par  Riquet. 

l.clong,  Bibl.  fiist.  de  la  France,  édlt.  de  Fontette. 

BArDART  (Guillaume),  théologien  protes- 
tant, né  en  1564  à  Deinse  ,  petite  ville  de  Flan- 
dre, mort  à  Zutphenen  1640. 11  étudia  àEmden, 
et  fut  pasteur  d'abord  à  Sneek  ,  puis  à  Zutphen. 
Il  fut  chargé,  par  le  synode  de  Doidrecht,  de 
faire,  en  collaboration  avec  Bucer  et  Bogerman,une 
nouvelle  traduction  de  l'Ancien  Testament.  Ce  tra- 
vail parut  sous  le  titre  :  Gedenkwaardige  Ges- 
chiedenissen  zo  kerkelijke  als  locreldlijke,  etc.; 
Arnheim,  2  vol.  in-fol.,  1624.  On  a  encore  de  lui 
un  recueil  de  sentences  :  Apophthegmata  chris- 
tiana;  Amsterdam,  1657,  in-4°;  —  Polemogra- 
phia  Auraico-Belgica  ;  Amsterdam,  1622,  in-4° 
(  quatrains  pour  une  collection  de  gravures  re- 
présentant des  épisodes  de  la  guerre  contre 
l'Espagne).  Cet  ou^Tage  avait  été  publié  en  fran- 
çais sous  le  titre  de  Descripjtion  des  sièges, 
batailles ,  rencontres  ,  etc.,  durant  les  guer- 
res des  Pays-Bas  ou  de  Nassaii;  Amsterdam, 
1616,  in-4'',  fig. 

Koppens,  liibliotheca  Belgica,  t.  l.  p.  391. 

*  BA  CDE  (flenri) , poète  et  prosateurfrançais  (1  ), 
né  àMoulins  vers  l'an  1430,  mort  vers  1495.  Atta- 
ché de  bonne  heure  à  des  officiers  de  la  couronne, 
il  eut  occasion  de  s'attirer  dès  sa  jeunesse  les 
tonnes  grâces  du  roi  Charles  VIT  par  «  plusieurs 
bons  et  agréables  services,  »  et  obtint  de  ce  prince 
une  charge  d'élu  en  bas  Limousin  ,  charge  qui 
avait,  comme  on  sait,  pour  objet  de  répartir  l'im- 
pôt, et  de  juger  en  première  Lastanceles  réclamar 
tiens  des  contribuables,, A  cette  époque,  l'office 
d'élu  non-seulement  était  vénal ,  contrairement 
au  sens  même  de  cette  dénomination,  mais  de 
plus  il  pouvait  s'exercer  (comme  aujourd'hui 
en  bien  des  cas  les  fonctions  de  receveur  général) 
par  délégation.  Henri  Bande  en  usa  de  la  sorte, 
et  paraît  avoir  exploité  pendant  toute  sa  vie  cette 
espèce  de  bénéfice  par  la  main  de  clercs  et  de 
grefjiers  pris  dans  sa  propre  famille.  Le  temps 
qu'il  dérobait  ainsi  aux  devoirs  de  sa  charge,  il 
l'employa  principalement  à  Paris  ,  où  il  fit  en 

(1)  Ce  nom  ne  figure,  à  notre  connaissance ,  dans  au- 
cun dictionnaire  liislorique  ou  littéraire  11  a  été,  en  effet 
révélé  tout  récemment  au  public  par  les  doctes  recher- 
ches de  M.  Jules  Quicherat.  Biblioth.  de  l'École  des 
Chartes  ,  t.  X,  p.  94  et  suIt. 


BAUDE  760 

dernier  lieu  sa  résidence  habituelle,  à  sui\Te  ses 
affaires  personnelles  et  le  goût  inné  qui  le  por- 
tait aux  travaux  littéraires.  Le  peu  de  notions  qui 
nous  soient  parvenues  sur  son  compte  est  tiré 
de  ses  propres  écrits. 

Par  le  style  et  la  contexture  de  ses  œuvres 
Baude  appartient  à  la  même  catégorie  que  Villon, 
dont  il  fut  le  contemporain  et  l'émule.  En  1630, 
il  était  encore  goûté;  et  c'est  un  des  littérateurs 
ou  amateurs  de  littérature  le  plus  autorisé  de  ce 
temps,  Jacques  Robertet,  qui  prit  soin  de  conser- 
ver les  œuvres  de  Baude  à  la  postérité.  Cepen- 
dant ,  par  un  injuste  effet  de  la  Fortune ,  son 
nom  a  fini  par  tomber  dans  un  oubli  complet. 
Clément   Marot  connaissait  Baude  et  Yillon  : 
l'étude  attentive  de  ses  vers  prouve  qu'il  esti-li 
mait  l'un  et  l'autre.  Mais  cette  estime,  il  la  té-\> 
moigna  d'une  manière  bien  inégale  à  l'égard  de  i 
chacun  d'eux.    Marot  recueillit  et  publia  les 
œuvres  de  maître  François.  Il  s'employa  ainsi 
à  perpétuer  jusqu'à  nous  la  renommée  poétique  i 
de  son  devancier.  Quant  à  Baude,  il  se  contenta  i 
de  le  copier,  quelquefois  littéralement  (1),  mais 
sans  daigner  même  prononcer  son  nom;  et  ce 
silence  a  pu  contribuer  puissamment  à  l'espèce 
de  prescription  qui  semble ,  à  partir  de  cette 
époque,  peser  sur  la  mémoire  de  notre  auteur. 
Baude,  que  nous  avons  à  dessein  rapproché  de  li' 
Villon,  présente  avec  ce  dernier,  jusque  dans  sa 
biographie,  plus  d'un   point  de  ressemblance. 
Comme  chez  l'auteur  du  Petit  et  du  Grand 
Testament ,  ce  qui  distingue  ses  compositions, 
c'est  une  allure  originale ,  primcsautière ,  par- 
faitement   indépendante    des   diverses    écoles 
alors  protégées  par  la  vogue.  Ses  vers  sont  em- 
preints de  ce  tour  vif  et  assaisonnés  de  ce  sel  i 
gaulois  qui  feront  toujours  lire  Villon ,  malgré  • 
sa  tri^^aIité  et  ses  rudesses  littéraires.  Baude, 
comme  Villon ,  appelle  un  chat  un  chat;  et  ce- 
pendant ses  allusions,  toutes  d'actualité,  et  par 
conséquent  éphémères ,  jointes  à  la  rouille  du  n 
temps,  enveloppent  mainte  fois  sa  pensée  d'une  r 
double  obscurité  ,  devenue  aujourd'hui  presque  i' 
impénétrable.  Comme  lui  aussi,  il  s'inspira- plus  > 
souvent  de  l'ironie  et  du  sarcasme,  que  d'un  ser- 
vile  respect  pour  les  hommes  puissants  et  de 
la  vénération  pour  les  idées  reçues.  De  même  que  i^ 
recoller  de  Paris  enfin,  il  s'attira  par  la  hardiesse  ■ 
de  ses  écrits  les  rigueurs  de  la  justice.  Au  com- 
mencement du  règne  de  Charles  VIII ,  Baude 
fit  jouer  à  la  table  de  marbre  du  Palais  une  sa- 
tire ou  moralité  par  personnages.  Dans  le  dia- 
logue de  cette  comédie ,  le  pouvoir  royal  était 
représenté  sous  la  figure  d'une  Fontaine  d'eau 
vive,  image  de  la  pureté  des  intentions  du  jeune 
monarque.  Mais  malheureusement,  ajoutait  l'au- 
teur, cette  source  limpide  est  gâtée  et  obstruée 
par  une  multitude 

D'herbes ,  racines , 
Roche,  pierre,  boue  et  gravois. 

(1)  Épigramme  du  Gros  prieur  i  la  Haye  ITOO,  p.  87». 


761 


Il  désignait,  sous  cet  emblème  peu  flatteur. 

Tous  ceulx  qui  en  particulier, 

Sans  droit,  sans  raison  et  sans  loix, 

Aynaent  leur  proufit  singulier, 

Le  droit  cours  de  justice  empeschcnt, 

Et  par  leur  ornée  pratique 

Enmy  l'eaue  qu'ils  troublent,  pesclient, 

A  la  fouUe  du  bien  publicque. 

La  pièce,  représentée  avec  l'assentiment  de  la 
cour  du  parlement,  obtint  (tout  porte  à  le  croire) 
un  succès  notable  auprès  du  public.  Mais  ceux 
que  Baude  avait  mis  en  scène  apprécièrent  l'ou- 
vrage différemment.  Il  va  nous  dire  encore 
l'effet  qui  fut  produit  sur  eux,  et  les  conséquen- 
ces qui  en  résultèrent  pour  l'auteur. 

Les  uns  se  veullent  appliquer 
A  herbes,  autres  à  gravois; 
Et  dient  que  pour  les  moquer 
On  a  ce  fait....  Riens  n'y  congnois 
Sauf  leur  honneur.  Mais  tontesfois 
Baude  n'a  tant  sceu  bulssonner  (1), 
N'alléguer  coutumes  ne  droiz  , 
Qu'on  ne  l'ait  fait  emprisonner. 
Baude,  après  brisement  de  portes, 
En  effet  à  raynuict  fut  pris, 
Et  au  petit  Chastellet  mis. 

Notre  poète  resta  enfermé  dans  cette  prison 
pendant  plus  de  trois  mois.  Le  parlement ,  à  la 
sollicitation  du  corps  municipal  (  qni  protégeait 
dans  la  personne  du  satirique  un  notable  de  la 
capitale  et  peut-être  un  de  ses  membres  ou  al- 
liés ),  intervint  en  sa  faveur,  et  fit  cesser  sa  cap- 
tivité. 

Le  texte  de  cette  moralité  n'a  point  été  re- 
trouvé jusqu'à  ce  jour;  mais  nous  en  possédons 
une  seconde  du  même  auteur,  intitulée  Prag- 
matique entre  gens  de  court  et  la  salle  du 
Palais,  à  laquelle  nous  devons  renvoyer  les 
cui'ieux  (2),  et  qui,  outre  les  renseignements  ci- 
dessus  présentés  ,  peut  donner  une  idée  de  la 
première. 

L'ensemble  des  œuvres  connues  de  Baude  se 
compose  de  quelques  morceaux  relatifs  à  la  po- 
litique ou  aux  mœurs  du  temps,  d'épigrammes, 
de  rondeaux,  ballades,  devises  en  vers  pour  ta- 
pisseries, et  antres  pièces  de  peu  d'étendue.  Le 
tout  pourrait  remplir  une  centaine  de  pages 
d'un  in-8°  ordinaire.  Dans  l'une  de  ces  pièces 
fort  obscures,  et  qui  paraît  remonter  à  1485  en- 
viron ,  le  poète  nous  apprend  que  ses  cheveux 
passent  du  gris  au  blanc,  et  qu'il  se  sent  vieil  et 
cassé.  Enfin,  vers  1490  ou  1493,  au  moment  où 
Charles  VIII  commença  réellement  à  gouver- 
ner par  lui-même ,  Baude  lui  adressa  un  dict 
moral  sur  le  maintien  de  jzistice ,  où  il  fait 
ies  vœux  pour  la  prospérité  de  son  règne,  et  lui 
conseille  ,  comme  moyen  ,  l'exacte  observation 
lies  lois  et  le  respect  du  droit  de  chacun.  Il  cite 
pour  exemple  à  ce  sujet,  et  propose  en  modèle 
Ju  jeune  prince,  la  conduite  de  son  aieul  Char- 
les VIL  Baude  donne  cours  dans  cette  pièce  au 
sentiment  d'admiration  qu'il  professe  pour  la 
mémoire  de  ce  dernier  monarque,  et  mentionne 

(I)  On  retrouve  plus  loin  le   même  mot  dans  :  Baude 
missonnait  en  la  forêt  d'espérance. 
(1)  Bibliolh.  de  l'École  des  chartes,  t.  X,  p.  117, 


BAUDE  ÎG2 

par  occasion  le  recouvrement  de  la  Normandie 
et  de  la  Guyenne,  comme  ayant  été  opéré  ''.  puis 
quarante  ans  (1).  » 

A  partir  de  cette  époque,  nous  ne  rencontrons 
plus  aucune  trace  de  l'existence  de  Baude,  qui 
vraisemblablement  termina  bientôt  après  sa  car- 
rière. 

A  ces  notions ,  dont  les  éléments  ont  été  mis 
pour  la  première  fois  en  lumière  par  M.   Qui- 
cherat,  nous  ajouterons  quelques  nouveaux  dé- 
veloppements ,  fruits  de  nos  propres  recherches. 
Le  manuscrit  6222  C.  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale contient,  au  f°  35,  un  opuscule  historique 
en  prose,  dont  l'auteur  est  évidemment  le  même 
Baude  qui,  jusqu'à  ce  moment,  ne  nous  est  en- 
core apparu  que  comme  poète.  Ce  morceau  est 
précédé  d'ime  préface  où  l'auteur  se  nomme  en 
toutes  lettres.  Il  a  cru  toutefois  devoir  couvrir 
ici  sa  personnalité  d'un  voile  bizarre  que  nous 
chercherons  bientôt  à  éclaircir.  L'opuscule  his- 
torique n'est  autre  que  le  mémoire  panégyrique 
(  mais    très-instructif  et   très-curieux  )    inséré 
par  Godefroy  en  tête  de  ses  historiens  de  Char- 
les Vn,  et  donné  comme  anonyme  par  cet  édi- 
teur (2).  Il  est  accompagné  de  plusieurs  vignettes 
ou  miniatures,  peintes  en  camaïeu.  L'une  d'elles 
représente  l'auteur,  ofù'ant  son  livre  à  Char- 
les VIII.  Les  autres  montrent  l'image  de  Char- 
les vn,  accomplissant  les  principaux  actes  habi- 
tuels de  son  gouvernement,  et  présidant  ses  di- 
vers conseils.  Au  milieu  de  chacune  de  ces  vi- 
gnettes, sans  exception,  figure  un  chien  roux, 
d'tine  certaine  race  de  chiens  courants  (et  non 
domestiques,  comme  il  s'en  rencontre  souvent 
dans  les  peintures  de  ce  genre).  Le  texte  est 
précédé  d'une  préface  allégorique,  accompagnée 
elle-même  d'une  vignette  qui  porte  pour  titre  : 
Figure  de  la  Praguerie,  et  qui  reproduit  encore 
le  chien  roux.  Enfin,  dans  cette  préface,  l'auteur 
se  nomme  dès  la  première  phrase  en  ces  ter- 
mes :  (t  Ainsi  que  Baude  buisso7inaii  en  la  forêt 
d'Espérance  (3),  etc.  »  Suit  un  récit  également 
allégorique  de  la  Praguerie,  figurée  sous  l'image 
d'une  chasse  dont  les  personnages  sont  :  1"  un 
ce?/  ailé  (4).  «  signé  de  quarante  cors  (5) ,  « 
c'est-à-dii-e  Charles  VII  ;  2°  un  jeune  brocart  (faon) 
«  signé  de  vingt  cors,  «  et  marchant  en  sens  con- 
traire (  Louis  XI ,  alors  dauphin  )  ;  3°  Baude  lui- 
même,  sous  la  forme  du  chien  roux.  Pour  péné- 
trer le  sens  de  cette  allégorie ,  qui  faisait  allu- 
sion à  l'un  des  scandales  intimes  de  la  maison 
régnante,  scandale  dont  Louis  XI  à  ses  derniers 
instants,  selon  le  témoignage  de  Commines,  s'ac- 
cusait avec  remords,  il  faut  savoir  que  Baude 
et  Baud  (6)  étaient  le  nom  d'une  espèce  de 


(1)  La  conquête  de  la   Normandie  fut  achevée  en  1430, 
et  celle  de  la  Guyenne  en  14B3. 

(2)  Paris,  Imprimerie  royale,  1661,  in-f°,  p.  I  :  Éloge  du 
roi  Charles  Fil,  tiré  d'un  manuscrit  anonyme,  etc. 

(3)  Devise  des  ducs  de  Bourbonnais. 

(4)  Devise  de  Charles  Vil. 

(5)  Agé  de  quarante  ans. 

(e)  Vers  1*75,  ua  premier  individu  de  cette  espèce 


763  BAUDE  - 

chiens  de  chasse,  dressée  surtout  à  courir 
cerf,  et  qui,  sous  le  règne  de  Louis  XI,  acquit  en 
France,  principalement  parmi  les  gentilshommes 
adonnés  à  cet  exercice,  une  familière  notoriété. 
On  peut  deviner  encore,  par  les  termes  obscurs 
de  cette  préface,  que  Baude,  dans  sa  jeunesse,  fut 
employé  par  Charles  VEt  à  poursuivre  le  Dau- 
phin, lors  de  cette  même  conspiration  de  la  Pra- 
guerie.  Il  existe  enfin,  dans  un  autre  manuscrit 
delà  Bibliothèque  nationale  (1),  une  pièce  de  vers 
inédite  et  intéressante,  ayant  pour  titre  :  Regrets 
et  co7nplaintes  de  la  mort  de  Charles  VII, 
dernier  trépassé.  Cette  pièce,  où  la  reine  Marie 
d'Anjou  se  trouve  mentionnée  comme  "Vivante, 
date  par  conséquent  de  1461  à  1463.  Elle  est 
anonyme,  mais  de  nombreux  points  de  rapports 
nous  font  présumer,  avec  une  grande  confiance, 
qu'elle  a  également  pour  auteur  Henri  Baude. 

VaLLET  de  VlRIVlLLB. 


Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  X,  p.  94  et  sui- 
vantes. —  Manuscrits  de  la  Bibliothèque  n  it ,  7t;83,  7686. 
76S7,  Î08  S.  F.,  6222  G.— Quicherat,  BiOliothéque  de  l'École 
des  Chartes,  t.  lll. 

*  U.4UDE  DE  LA  QCARBiÈRE,  trouvère,  vi- 
vait vers  le  milieu  du  treizième  siècle.  Le  ma- 
nuscrit n°  66  (fonds  de  Ca'ngé)de  la  Bibliothèque 
nationale,  contient  deux  chansons  notées  de  sa 
composition.  La  Borde  en  cite  deux  autres,  t.  U, 
p.  313. 

Fétis,  Biographie  des  Musiciens. 
BAUDEAU  (Jacques),  archéologue  français, 
vivait  à  Montpellier  vers  la  fin  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Armoriai  des  états  géné- 
raux de  Languedoc;  Montpellier,  1686,  in-4°. 

Lelon^',  Édition  Fontette. 

UAUDEAU  (Nicolas),  économiste,  né  à  Am- 
boise  le  25  avril  1730,  mort  vers  1792.  Il  fut 
chanoine  régulier  et  prieur  de  Saint-Lô  en  Nor- 
mandie, et  prévôt  mitre  de  Widzinisld  en  Po- 
logne. Lié  avec  Quesnay  et  Mirabeau ,  il  con- 
tribua à  propager  les  principes  de  ces  écono- 
mistes, qu'il  avait  d'abord  combattus  dans  le 
recueil  intitulé  les  Éphémérïdes  du  citoyen, 
ou  Chronique  de  l'esprit  national,  1765  et 
suiv.,  63  vol.  in-12,  recueil  continué  par  Dupont 
de  Nemours.  On  a  de  lui  :  Analyse  de  l'ou- 
vrage du  pape  Benoît  XIV  sur  les  béatifica- 
tions, 1759,  in-12;  —  Mémoires  sur  l'utilité 
des  histoires  particulières  des  provinces,  etsur 
la  manière  de  les  écrire,  1759,  in-8°;  —  Ex- 
position de  la  loi  naturelle,  1767,  in-12;  — 
Avis  au  peuple  sur  son  premier  besoin,  1768, 
in-12;  — Avis  aux  honnêtes  gens  qui  veulent 
bien  faire,  1768,  in-12;  —  Idées  d'un  citoyen 


nommé  SouUlard  fut  offert  au  roi  et  devint  cél  ébrc  par 
ses  qualités  en  vénerie.  Anne  de  Beaujeu,  sœur  de  LoulsXl, 
qui  aimait  beaucoup  la  cliasse,  envoya  une  lice  rouge 
nommée  Baude,  qui  croisée  à  Souillard,  donna  des  pro- 
duits tiès-renomraés,  par  lesquels  se  multiplia  la  nouvelle 
espèce.  Foy.  Jacques  du  Fouilioux,  1640,  în-4'',  p.  2,  et 
Jcs  autres  sources  indiquées  par  l'auteur  de  cet  article 
dans  la  Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes,  t.  XI .  p.  478, 
note  2. 
,  (1)  Gaigniéres,  37,  l"  I. 


BAUDELOCQUE  764 

le  sur  les  vrais  pauvres,  1765,  in-8°  ;  --  Sur  le 
commerce  d'Orient  et  la  compagnie  des  Indes, 
1764,  in-S"  ;  —  Sur  l'administration  des  finan- 
ces du  roi,  1763,  3  vol.  in-8°;  —Lettres  d'un 
citoyen  à  un  magistrat  sur  les  vingtièmes  et 
autres  impôts,  1768,  in-12;  —Lettres  et  Mé- 
moires à  un  magistrat  du  parlement  de  Pa- 
ris, sur  l'arrêt  du  conseil  du  13  septembre 
1774,  in-12;  —  Nouvelles  Éphémérides écono- 
miques, 1774-1776,  19  vol.  in-12.  Le  volume 
de  juillet  1776,  n"  2,  contient  un  Mémoire  sui- 
tes affaires  extraordinaires  de  finances  faites 
en  France  pendant  la.  dernière  guerre,  depuis  • 
1756  jusqu'en  1763.  D'après  ce  mémoire,  le  roi, 
pour  suppléer  à  l'insuffisance  de  ses  revenus,  avait  i 
touché  plus  de  1  milliard  500  millions  227,761  > 
livres.  Le  gouvernement  trouva  très-mauvais 
qu'un  journaliste  révélât  ainsi  les  secrets  de  l'É- 
tat; il  arrêta  la  iJublication  des  Éphémérides, 
et  exila  le  journaliste  en  Auvergne.  Parmi  les 
autres  écrits  de  Bandeau,  on  remarque  :  Prin- 
cipes économiques  de  Louis  XII  et  du  cardi- 
nal d'Amboise,  1785,  in-8°;  —  Charles  V, 
Louis  XII  et  Henri  IV  aux  Français ,  1787, 

2  vol.  in-8'';  —  Idée  d'une  souscription  pa- 
triotiqtie  en  faveur  de  l'agriculture,  dît  com- 
merce et  des  arts,  1765,  in-8";  —  .Sur  l'état 
présent  de  l'agriculture  en  Angleterre,  tra- 
duit de  l'anglais,  avec  des  remarques  sur  l'é- 
tat de  l'agriculture  en  France,  1118,  ia-*°. 
Le  Dictionnaire  du  Commerce  (Paris,  1783, 

3  vol.  in-4°) ,  qui  fait  partie  de  V Encyclopédie 
méthodique ,  lui  est  attribué  par  plusieurs  bi- 
bliographes. Un  choix  des  écrits  économiques  de 
Bandeau  se  trouve  dans  la  Collection  des  prin- 
cipaux économistes  français ,  volume  intitulé 
Physiocrates. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BAUDELO-CQUE  (Jean-Louis),  célèbre  chi- 
rurgien français,  né  à  Heilly  (Picardie)  en  1746, 
mort  à  Paris  en  1810.  Après  avoir  fait,  sous  les 
yeux  de  son  père,  ses  premières  études,  il  vint  à 
Paris,  et  y  étudia,  sous  le  professeur  Soiayrès,  la 


chirurgie,  l'anatomie,  et  l'art  des  accouchements. 
U  fut  reçu  en  1776  maître  en  chirurgie  au  col- 
lège de  Paris,  devint  ensuite  chirurgien  de  l'hô- 
pital de  la  Charité,  et,  après  y  avoir  exercé  pen- 
dant plusieurs  années  ,  il  se  voua  tout  entier  à 
l'art  des  accouchements.  Joignant  une  pratique 
suivie  à  une  théorie  profonde,  il  fit  faire  d'im- 
menses progrès  à  cette  science,  et  y  acquit 
une  réputation  qui  ne  fit  que  s'accroître  jus- 
qu'à sa  mort.  Modeste  autant  que  savant,  il  sut 
profiter  des  découvertes  que  l'art  qu'il  professait 
avait  faites  de  son  temps,  et  les  appUqua  au  sou 
lagement  de  l'humanité.  Le  forceps  venait  d'être 
inventé  ;  il  en  fit  l'usage  le  plus  heureux,  bien 
différent  de  quelques-uns  de  ses  confrères,  qui  re-  ■ 
poussaient  alors  tout  ce  qui  attaquait  leurs  métho- 
des routinières.  Après  le  rétablissement  de  l'École 
de  santé ,  Baudelocque  fut  chargé  par  le  gou- 
vernement d'y  enseigner  l'art  des  accouchements 


765  BAUDELOCQUE 

et  obtint  bientôt  après  les  places  de  chirurgien 
en  chef  et  d'accoucheur  de  l'hospice  de  la  Ma- 
ternité ;  enfin  ii  fut  nommé  premier  accoucheur 
(le  l'impératrice  Marie-Louise.  Baudelocque  avait 
une  réputation  européenne  comme  professeur 
et  comme  praticien.  Presque  tous  ses  ouvrages 
sont  devenus  classiques.  Il  a  publié  :  Principes 
des  accouchements,  in-S",  1775;  ouvrage  réim- 
primé aux  frais  du  gouvernement  ;  —  l'Art  des 
accouchements,  2  vol.  in-8°,  1775,  avec  fig. , 
publiée  Paris  en  1787,  quah-ième  édition  ;  — et 
un  grand  nombre  de  Mémoires,  Dissertations, 
Rapports,  sur  les  maladies  des  femmes  et  des 
enfants.  [  Snc.  des  g.  du  m.  ] 

Le  Bas,  Dict.  encyclop  de  la  France. 
BACDELOT  DE  DAIRVAL  {Charles-César), 
littérateur,  né  à  Paris  le  29  novembre  1648,  mort 
le  27  juin  1722.  Il  se  fit  recevoir  avocat  au  par- 
lement, et  y  plaida  pendant  quelque  temps  avec 
distinction.  Appelé  à  Dijon  par  un  procès  où  sa 
famille  était  intéressée,  il  y  consacra  ses  loisirs 
à  parcourir  les  bibUothèques  et  à  visiter  les  sa- 
vants. Ayant  trouvé  l'occasion  d'acheter  un  petit 
cabinet  de  livres,  de  figures  et  de  médailles,  il 
le  fit  transporter  à  Paris  ;  et  cette  acquisition 
décida  du  reste  de  sa  vie,  qu'il  employa  dès 
lors  tout  entière  à  l'étude  de  l'antiquité.  Son 
voyage  à  Dijon  fut  l'occasion  du  livre  qu'il  pu- 
blia en  1686,  sous  ce  titre  :  de  l'Utilité  des 
voyages,  et  de  l'Avantage  que  la  recherche 
des  antiques  procure  aux  savants.  Cet  ouvrage 
eut  un  grand  succès,  et  fut  souvent  réimprimé;  il 
valut  à  Baudelot  la  charge  de  garde  du  cabinet 
des  médailles  d'or  et  des  pierres  gravées  de  Ma- 
dame, et  en  1705  le  fit  admettre  à  l'Académie 
des  inscriptions,  à  laquelle  il  légua  sa  bibliothèque 
et  ses  antiquités.  Parmi  ces  dernières  se  trou- 
vaient les  marbres  de  Nointel,  qui  forment  au- 
jourd'hui l'un  des  objets  les  plus  précieux  du 
musée  du  Louvre.  Baudelot  les  avait  acquis 
et  préservés  de  la  destruction  après  la  mort  de 
Thévenot,  entre  les  mains  duquel  ils  étaient  pas- 
sés au  décès  du  célèbre  voyageur,  qui  les  avait 
rapportés  en  France. 

NtceroQ,  Mémoires,  t.  XVII.  —  Bozi,  Éloge  de  Baude- 
lot, dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des  inscript, 
t.    V,  p.  403.  —  Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France. 

*  BAUDEMOND,  abbé  du  monastère  de  Blan- 
din ,  à  Gand  en  Flandre ,  vivait  en  690  de  J.-C. 
Il  a  composé  une  vie  de  Saint- Amand  {vita 
sancti  Amandi,  Trajectensis  episcopi),  dont  il 
fut  probablement  le  disciple.  On  le  trouve  im- 
primé dans  Bollandus,  Acta  Sanctorum,  t.  I. 

Vossins,  de  Historicis  Latinis,  p.270.— Valère-André, 
Bibliotheca  Belgica,  in-4".  —  Caslm.  Oudin,  Comment, 
de  Script,  eccles  ,  1. 1,  col.  1667. 

*  BAHDENS  {Jean-Baptiste-Louis) ,  chirur- 
gien français,  né  en  1804  à  Aire  (Pas-de-Calais). 
Il  fit  ses  études  classiques  à  Amiens ,  étudia  la 
médecine  à  Paris,  et  fut  reçu  docteur  en  1827. 
En  1830  il  suivit,  en  qualité  de  chirurgien  aide- 
major,  l'armée  d'expédition  du  général  Bour- 
mont,  et  fonda  à  Alger  un  hôpital  d'instruction, 


—  BAUDERON 


766 


où  il  professa  pendant  neuf  ans  la  chirurgie  et 
l'anatomle.  Les  bulletins  de  l'armée  louèrent  plus 
d'une  fois  le  zèle,  le  dévouement  et  les  talents 
de  M.  Baudens.  En  1841  M.  Baudens  rentra  en 
France,  et  devint  chirurgien  de  l'hôpital  du  Gros- 
Caillou,  puis  chirurgien  en  chef  du  Val-de-Grâce. 
En  1850,  lors  de  la  nouvelle  organisation  du  Val- 
de-Grâce,  il  fut  nommé  membre  du  conseil  de 
santé  des  armées.  Il  a  publié  :  Clinique  des 
plaies  d'' armes  à  feu;  Paris,  1836  ,  in-8°;  — 
Nouvelle  méthode  des  amputations,  etc.;  Paris, 
1842,  in-8°;  —  Leçons  sur  le  strabisme  et  le 
bégayement,  selon  la  méthode  ténotomique  de 
Stromayer  et  de  Dieffenbach  ;  Paris,  1841,  in-8"; 

—  la  Relation  historique  de  la  campagne  de 
Tagdempt;  Paris,  in-8°. 

Dict.  de  la  Conversation. 

BAïJDEK  {Jean-Frédéric),  paléontologue, 
né  à  Hersbrutk  le  8  janvier  1713,  mort  le  31 
mai  1791.  Il  se  rendit  utile  à  son  pays  par  la  dé- 
couverte qu'il  fit,  près  d'Altdorf,  d'une  carrière 
de  marbre,  et  par  l'établissement  à  Nuremberg 
d'une  manufacture  pour  polir  et  travailler  cette 
pierre.  Il  s'occupa  beaucoup  de  la  recherche  des 
fossiles,  et  exhuma,  entre  autres,  une  tête  d'al- 
ligator, aujourd'hui  déposée  dans  le  cabinet 
d'histoire  naturelle  à  Manheim.  On  a  de  lui 
quelques  dissertations,  parmi  lesquelles  on  re- 
marque celle  qui  a  été  traduite  en  français  sous 
le  titre  :  Relation  des  fossiles  découverts  de- 
puis quelques  années  dans  les  environs  d'Alt- 
dorf; Altdorf,  1772,  in-8°.  Il  perfectionna  et  en- 
couragea par  son  exemple  la  culture  du  houblon , 
et  publia  un  ouvrage  intitulé  Sur  la  meilleure 
manière  de  cultiver  le  houblon,  d'après  les 
résultats  de  l'expérience  (  en  allemand  )  ;  Alt- 
dorf, 1776,  et  1795,  in-4".  Cet  ouvrage  lui  valut, 
de  la  part  de  l'électeur  de  Bavière,  le  titre  de 
conseiller  du  commerce. 

Adclung,  Suppl.  àJôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon 

BAUDERON  (Antoine),  sieur  de  Sénecé,  poète 
français,  né  à  Mâcon  le  13  octobre  1643,  mort 
le  l"""  janvier  1737.  Il  était  petit-fils  du  médecin 
Brice  Baudfiron,  et  passa  une  partie  de  sa  vie 
à  la  cour,  où  il  remplissait  la  charge  de  premier 
valet  de  chambre  de  la  reine  Marie-Thérèse.  Ou- 
tre un  grand  nombre  de  vers  disséminés  dans 
les  recueils  du  temps,  on  a  de  lui  :  Lettre  de  Clé- 
ment Marot  à  M.  de***,  touchant  ce  qui  s'est 
passé  à  Varrivée  de  J.-B.  de  Lulli  aux 
Champs-Elysées;  Paris,  1688,  in-12  ;  —  Nou- 
velles en  ver5;ibid.,  1695,  in-12;  —  Satires 
nouvelles ;\\)vA.,  1795,  in-12;  —  Épigr animes 
et  autres  pièces  mêlées  (  publiées  par  le  P.  du 
Cerceau);  ibid.,  1717,  in-12;  — Paraphrase  des 
Psaumes  de  David  ;  Mâcon,  1722,  in-4°  ;  — 
Œuvres  complètes  (publiées  par  L.-S.  Auger); 
Paris,  an  Xm,  in-12;  2^  édit.,  ibid.,  1806,  in-12  ; 

—  Œtivres  choisies  ;  ihid.,  1826,  in-16  :  ces  der- 
nières font  partie  de  la  jolie  Collection  des 
petits  classiques  français.  M.  P. -A.  C.  (Cap) 
a  fait  réimprimer  à   Lyon  (  1825    in-8°  de  04 


767  BAUBEROÎ^ 

pages  ) ,  au  nombre  de  cent  ex£iïiplaires  seule- 
ment, la  Lettre  de  Clément  Marot ,  comme 
spécimen  d'ime  édition  des  œuvres  de  Séuecé  : 
ollc  devait  avoir  deux  volumes  in-8°.  Il  n'en  a 
paru  que  ce  prospectus.  J.  B. 

Mercure  de  France,  mai  1737,  p.  1839.  —  Papillon,  Bi- 
bliottièque  des  auteurs  de  Bourgogne ,  t.  I,  p.  11  et  12. 

liÂt'DERON  {Brice  ),  médecin,  né  vers  1540 
à  Paray,  dans  le  Charolais,  mort  en  1623.  11 
étudia  à  Montpellier  et  s'établit  à  Màcon,  où  il 
pratiqua  la  médecine  jusqu'à  sa  mort.  C'est  de 
cette  ville  qu'il  date  la  préface  d'un  ouvrage  latin 
imprimé  à  Paris  en  1620,  in-4°,  sous  le  titre  : 
Praxis  medica  in  duos  tractatus  distincta. 
il  se  fit  surtout  connaître  par  sa  Pharmacopée, 
jjubliée  à  Lyon,  1588,  1596,  160.3  et  1628,  in-8°, 
et  depuis  en  latin  sous  ce  titre  :  Pharmacopœa 
e  gallico  in  latinum  versa  a  Philimone  Bol- 
lando,  cui  adjectï  sunt  paraphrasis  et  mis- 
cendorum  medicamentorum  modus.  Huic 
accediint  Joannis  Dubois  observationes  in 
methodum  miscendorum  medicamentorum 
quec  in  quotidiano  sunt  tisu;  Lond.,  1639, 
in-fol.  ;  la  Haye,  1640,  in-4°.  11  y  a  des  éditions 
françaises  postérieures  aux  latines  :  l'une  est  de 
îlouen,  1 644,  in-4°;  l'autre,  deLyon,  1663,  in-4°. 
Il  y  en  a  encore  une  de  Lyon,  1681,  in-8°,  avec 
des  additions  de  Sauvageon. 

KIoy ,  Dictionnaire  des  Médecins.  —  Bayle ,  Diction- 
naire historique.  —  Renou,  Antidotar ,  liv.  VI,  p.  739, 

EAt'DERo:^  (  Gralien  ) ,  sieur  de  Sénecé  , 
médecin  français,  né  en  1583,  mort  en  1615. 
Fils  de  Brice  Bauderon  l'Ancien,  il  exerça  de 
bonne  heure  la  profession  de  son  père.  Il  com- 
posa dans  sa  jeunesse  un  traité  d'anatomie,  et 
un  autre  sur  les  maladies  épidémiques  de  son 
temps,  qui  n'ont  pas  été  imprimés.  On  a  de  lui  : 
des  Notes  stir  la  Pharmacopée  de  son  père; 
Lyon,  1628,  in-S"",  et  1648,  même  format;  — 
p.  215  de  cette  dernière  édition,  un  Discours 
apologétique  sur  la  chalcite.  J.  B. 

Papillon,  Blblioth.  des  Mit.  de  Bourgogne,  t.  I,  p.  14. 

*  BAUDERON  {Bricc),  sieur  de  Sénecé,  lit- 
térateur français  j  né  à  Mâcon  le  14  septembre 
1613,  mort  le  31  octobre  1698.  11  était  fils  de 
Gratien  Bauderon ,  et  petit-fils  de  Brice  Baude- 
ron le  médecin.  Il  eut  deux  femmes  ;  la  seconde, 
appelée  Claudine  Quiny ,  faisait  des  vers.  On 
en  voit  quelques-uns  en  tête  de  Y  Apollon  fran- 
çais de  son  mari.  Bauderon  exerça  pendant  près 
de  cinquante  ans  la  charge  de  lieutenant  général 
au  présidial  de  Mâcon.  Il  a  publié  :  la  Gyvre 
mystérieuse,  ou  Explication  de  la  famille  de 
M.  Colbert;  Màcon,  1680,  in-8''  ;  —  Apollon 
français,  ou  Parallèle  des  vertus  héroïques 
avec  les  propriétés  du  soleil,  distribuées  en 
cent  devises,  accompagnées  d'explications  ; 
Mâcon,  1681  et  1684,  in-12;  —  Paraphrase  du 
Cantique  des  Cantiqiies ;  Màcon,  1634,  in-12; 
—  Harangues  prononcées  aux  assemblées 
des  états  du  Maçonnais,  et  aux  ouvertures 
des  audiences  ;  Mâcon,  1685,  m-4''J —  le  Coq- 
Jioyal,  ou  le  Blason  mystérieux  des  armes 


—  BAUDiER 


7  OS 


de  M.  le  chancelier  Boucherai  ;  Mâcon,  1687, 
'n-12.  Joseph  Boulmiek. 

Papillon,  Bibl.  des  Jut.  de  Bourgogne,  t.  I,  p.  u. 

*BAU»ESSON  {Nicolas),  peintre  do  lleurs, 
né  à  Troyes  en  1613,  mort  à  Paris,  eu  1680, 
après  avoir  habité  longtemps  Rome.  Le  3/er- 
«<ref/flZa«ne  cite  au  nombre  des  meilleurs  pein- 
tres de  son  temps.  On  voyait  autrefois  un  grand 
nombre  de  ses  tableaux  au  château  de  Versailles 

N.  M— y. 

Grosley,  Mercure  galant,  septembre  1680. 

EACDET  {Gui),  évoque  de  Langres,  né  à 
Beaune,  en  Franche-Comté,  à  la  fin  du  treizième 
siècle;  mort  en  1339.  11  fut  d'abord  professeur 
de  droit,  puis  chancelier  de  France  en  1334,  sous 
Philippe  de  Valois. 

Sismondi,  Histoire  des  Français. 

BAUDET  (^^ie«?je),graveur,néàBloisen  1643, 
et  mort  en  1716. 11  fit  beaucoup  d'estampes  d'a- 
près le  Poussin,  Le  Brun,  l'Albane,  le  Domiiii- 
quin,  etc.  Ses  meilleurs  ouvrages  sont  :  le  Frap- 
pement du  Rocher ,  lèVeau  d'or.  Moïse  foulant 
aux  pieds  la  couronne  de  Pharaon ,  d'ajn'cs 
le  Poussin;  le  grand  Escalier  de  Versailles, 
d'après  Le  Brun.  Son  chef-d'œuvre  est  restain|)e 
d'Adam  et  d'Eve,  d'après  le  Dominiquin. 

HeincckcD,  Diclionnojre  des  Artistes.  —  Ch.  le  Blaac, 
Manuel  de  l'amateur  d'estampes. 

nwoiER {Michel),  historiograplie de  France, 
né  en  Languedoc  vers  l'année  1589,  mort  ec 
1645.  Les  biographes  ont  à  peine  consacré  quel- 
ques lignes  à  cet  écrivain  laborieux  et  estimable, 
dont  les  nombreuses  pubHcations  histori(|ues  ont 
été  lues  cependant  avec  intérêt  pendant  lapremièro 
moitié  du  dix-septième  siècle.  Le  peu  de  détails 
qu'ilsdonnent  sur  lui  a  été  emprunté  àMoréri,  qui 
s'est  borné  à  donner  une  liste  de  ses  ouvrages, 
d'après  les  indications  incomplètes  fournies  par  la 
Bibliothèque  des  Historiens  de  la  France,  pur 
le  P.  Lclong.  Dans  le  privilège  accordé  à  ses  dif- 
férents éditeurs  pour  l'impression  successive  de 
ses  livres,  Michel  Baudier  est  toujours  désigné 
sous  le  titre  de  gentilhomme  de  la  maison  du 
roi  et  d'historiographe  de  France.  11  avait 
compris  de  bonne  heure  la  nécessité  de  la  re- 
traite; et  il  se  plaint  si  souvent  de  l'injustice  du 
monde  et  de  l'ingratitude  des  cours,  qu'il  est 
aisé  de  voir  qu'il  avait  souffert  plus  d'une  fois 
lui-même  des  inconvénients  qu'il  signale.  Lié  in- 
timement avec  le  célèbre  sciilpteur  Jean  de  Bo- 
logne (né  à  Douai,  mort  à  Bologne),  il  avait  su 
tempérer  par  son  goût  prononcé  pour  les  arts  lu 
gravité  de  ses  études  habituelles.  Il  avait  employé 
la  plus  grande  partie  de  sa  modeste  fortune  à 
acheter  des  livres,  à  se  procurer  des  manuscrits, 
à  faire  des  collections  de  médailles,  s'appauvris- 
sant  ainsi  chaque  jour ,  en  môme  temps  qu'il 
poursuivait  péniblement  cette  renommée  que 
d'autres  écrivains  plus  heureux  obtenaient  avec 
moins  de  travaux  et  d'efforts. 

Voici  la  liste  complète  de  ses  ouvrages  : 
Histoire  de  la  guerre  de  Flandre  (de  1559 


769 


BAUDIER  —  BÀUDIN 


770 


à  1609);  Paris,  Chappelet,  1618,  in-8°  :  c'est 
la  traduction  d'un  livre  italien  composé  par 
Francesco  Lanario;  le  traducteur  l'a  fait  suivre 
d'une  Histoire  succincte  de  la  Flandre,  qui 
n'est  nullement  dénuée  d'intérêt;  —  Inven- 
taire général  de  Vhistoire  des  Turcs,  par 
un  gentilhomme  de  la  maison  du  roi;  Paris, 
1619,  in-4''  :  c'est  un  ouvrage  très-savant  pour 
l'époque  où  il  fut  composé,  et  dont  se  sont 
depuis  servis  utilement  les  historiens  ;  —  His- 
toire générale  de  la  religion  des  Turcs,  avec 
la  vie  de  leur  prophète  Mahomet  et  des 
quatre  premiers  califes;  plus,  le  livre  et  la 
théologie  de  Mahomet,  traduit  de  l'arabe; 
Paris,  1626,  in-8°;  —  Histoire  générale  du  sé- 
rail et  de  la  cour  du  Grand  Seigneur  ;  Paris, 
1626,  in-4°  :  cet  ouvrage  a  été  imprimé  dans  le 
deuxième  volumedel'Histoire  générale  des  Turcs, 
par  Chalcondyle,  traduite  par  Vigenère,  et  con- 
tinuée par  Artus  Thomas  et  Mézeray  (Paris, 
1662,  in-fol.  )  ;  —  Histoire  de  la  cour  du  roi  de 
Chine;  Paris,  1626,  in-4'';  ibid.,  1668,  in-12  : 
Baudier  tenait  les  particularités  consignées  dans 
son  ouvrage ,  de  la  bouche  d'un  jésuite  flamand 
que  la  reine  Marie  de  Médicis  avait  envoyé  en 
Chine  vers  l'année  1616;  et  il  se  trouvait  lui- 
même  au  Louvre,  lorsque  le  missionnaire  avait 
raconté  au  jeune  roi  Louis  Xni  les  merveilles 
de  la  ville  de  Pékin,  où  il  avait  porté  une  riche 
tapisserie  envoyée  par  la  reine  au  chef  du  Cé- 
leste Empu-e  ;  —  Histoire  de  V administration 
du  cardinal  d'Amboise,  grand  ministre  d'État 
en  France,  où  se  lisent  les  effets  de  la  sagesse 
politique;  ensemble  les  félicités  de  la  France 
sous  un  bon  gouvernement;  Paris,  1634,  in-4°  : 
cet  ouvrage  était  une  protestation  courageuse 
contre  le  livre  dans  lequel  l'académicien  Sirmond 
s'était  efforcé  de  rabaisser  systématiquement  le 
ministre  de  Louis  xn  pour  flatter  bassement  Ri- 
chelieu (  la  Vie  du  cardinal  d'Amboise,  par  le 
sieur  des  Montagnes,  1631,  in-8°)  ;  —  Histoire 
de  l'incomparable  administration  de  Romieu, 
grand  ministre  d'État  de  Raymond Béranger, 
comte  de  Provence,  etc.;  Paris,  1635,  in-8° 
{si  ce  n'est  pas  le  plus  important  des  ouvrages  de 
Baudier,  c'est  au  moins  le  plus  curieux.  Romieu 
n'est  autre  que  le  célèbre  Romée  de  Villeneuve, 
qui  fut  réellement  ministre  du  comte  de  Provence , 
et  dont  les  historiens  ont  raconté  les  actions  ; 
mais  Baudier  a  cru  devoir  composer  un  roman 
dont  il  avait  pu  trouver  l'idée  première  dans 
quelques  vers  du  Dante.  Nostradamus,  Ruffi, 
Bouche,  tout  en  rapportant  la  légende  roma- 
nesque racontée  par  Baudier,  ont  cependant  res- 
pecté la  vérité  historique.  Fontenelle  la  reprit  en 
sous-œuvre  au  dix-huitième  siècle,  et  en  publia 
une  partie  dans  le  Mercure  de  France  de  jan- 
vier 1751,  ce  qui  donna  lieu  à  un  article  très- 
savant  de  dom  Vaissette ,  publié  dans  le  même 
journal  ),  au  mois  de  mai  suivant;  —  le  Soldat 
piémontais  revenant  du  camp  de  Turin  (ra- 
contant la  campagne  d'Italie  de  1640)  ;  Paris, 

NOUV.    BIOGR,    UNIVERS.    —   T.    IV. 


1641,  in-8°  :  le  récit  de  cette  campagne,  dans  la- 
quelle se  distinguèrent  le  prince  Thomas  de  Sa- 
voie, le  comte  d'Harcourt  et  le  marquis  de  Le- 
ganez,  était,  à  l'époque  où  Baudier  publiait  son 
Soldat  piémontais,  l'objet  d'une  douzaine  d'au- 
tres relations  en  français  et  en  italien,  dont 
aucune  n'est  supérieure  à  la  sienne;  —  Histoire 
du  maréchal  de  Toiras,  ensemble  une  bonne 
partie  du  règne  de  Louis  XIII  et  la  généa- 
logie, avec  figures,  1644,  in-fol.,  Paris,  et  1666, 
2  vol.  in-12;  —  Histoire  de  l'administration 
de  Vabbé  Suger;  Paris,  1645,  in-4<'  :  c'est  une 
vie  impartiale  du  ministre  de  Louis  le  Jeune; 
elle  est  sous  ce  rapport  préférable  à  celle  que 
nous  devons  à  la  plume  plus  élégante  de  dom 
Gervaise  (Paris,  Barrois,  1721,3  vol.  in-12);  — 
Histoire  de  la  Vie  du  cardiyial  de  Ximénès; 
Paris,  in-4°  :  c'est  le  plus  considérable  et  le 
plus  intéressant  des  ouvrages  de  Michel  Baudier, 
L'auteur  a  consulté  les  écrivains  espagnols  Go- 
mez  de  Castro,  don  Fernand  de  Pulgar  et  Eugène 
Roblez ,  comme  l'ont  fait  après  lui  Fléchier  et 
Marsollier;  mais  le  Journal  des  Savants  de  1665, 
qui  analyse  les  ouvrages  de  ces  deux  derniers 
écrivains ,  ne  mentionne  pas  celui  qu'ils  avaient 
fait  oublier.  Une  note  que  nous  trouvons  dans 
le  t.  IX  du  journal  littéraire  de  l'abbé  Prévost 
{le  Pour  et  le  Contre),  rnentioanait  une  His- 
toire manuscrite  de  Marguerite  d'Anjou^ 
femme  du  roi  d'Angleterre  Henri  VI,  par  Mi- 
chel Baudier.  Ce  manuscrit,  que  possédait  alors 
(en  1740)  M.  de  Coislin  ,  évêque  de  Soissons,, 
fait  partie  aujourd'hui  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale, où  se  trouve  un  autre  manuscrit  du  même 
auteur,  renfermant  des  notes  étendues  sur  les 
guerres  qui  ont  eu  lieu  entre  la  France  et  l'An- 
gleterre. C.  HiPPEAU. 

Le  Long,  Bihl.  hist.  de  la  France.  —  Bayle  ;  Moréri  ; 
CbaudoD,  etc.,  Diet.  hist. 

*  BAVDiN  (  Alexandre-Louis  ) ,  littérateur , 
frère  du  représentant  des  Ardennes ,  né  à  Sedaa 
le  27  mai  1769. 11  entra  d'abord  dans  la  marine 
en  qualité  d'aspirant,  puis  abandonna  cette 
carrière  et  devint  contrôleur  des  postes  à  Cher- 
bourg, On  a  de  lui  :  la  France  régénérée,  poëme 
civique;  Cherbourg,  1790,  in-4°  ;  —  Les  Buco- 
liques de  Virgile,  trad.  en  vers  français  ;  ibid., 
1814,  in-12. 

Bouillot,  Biographie  Ardennaise ,-  —  Quérard,  la, 
France  littéraire. 

*  BAUDIN  (Jean-Baptiste-Alphonse-Victor),, 
médecin  français,  né  à  Nantua  (Ain)  le  23  oc- 
tobre 1801 ,  mort  à  Paris  le  4  décembre  1851. 
D  étudia  d'abord  à  Lyon,  et  vint  ensuite  se  perfec- 
tionner dans  ses  études  à  Paris,  au  Val-de-Grâce. 
Reçu  docteur  de  médecine  militaire  le  21  mars 
1837,  il  servit  en  Afrique  comme  aide-major  dans 
le  bataillon  des  Zouaves;  mais,  au  bout  de  deux 
ans ,  il  donna  sa  démission  pour  se  livrer  à  la 
pratique  civile.  En  mai  1849  il  fut  élu ,  par  le 
département  de  l'Ain,  membre  de  l'assemblée 
législative,  où  il  siégea  parmi  les  représentants 

25 


771 


BAUDIN 


772 


dits  de  la  Montagne.  Après  le  coup  d'État  du  2 
décembre  1851,  il  essaya  la  résistance,  sinon  la 
conciliation,  lorsqu'il  tombaj,  frappé  d'une  balle 
au  front,  en  tête  d'une  barricade  construite  au 
faubourg  Saint- Antoine,  à  l'angle  de  la  rue  Sainte- 
Marguerite.  Baudin  a  publié  un  travail  estimé 
sur  la  dothinentérite  (  inflammation  des  in- 
testins); Paris,  1837,  in-i"  (tbèse  inaugurale). 
BAUDIN  (Nicolas),  capitaine  de  vaisseau  et 
botaniste ,  né  dans  l'île  de  Ré  vers  1750,  mort 
le  16  septembre  1803.  Fort  jeune  encore,  il  s'en- 
gagea dans  la  marine  marchande ,  et  fut  nommé 
sous-lieutenant  de  vaisseau  en  1786,  lorsque  le 
maréchal  de  Castries  réorganisa  la  marine  royale. 
Quelque  temps  après ,  il  commanda  dans  l'Inde 
un  navire  expédié  de  Livourne  sous  pavillon 
autrichien ,  poui*  faire  des  recherches  sur  l'his- 
toire naturelle.  Il  fit  un  second  voyage  aux  Au- 
tilles  pour  le  même  objet.  De  retour  en  France, 
il  présenta  sa  précieuse  collection  au  Directoire, 
qui  le  nomma  capitaine  de  vaisseau,  et  lui  con- 
fia en  1800  le  commandement  des  deux  cor- 
vettes le  Géographe  et  le  Naturaliste,  avec  la 
mission  d'explorer  les  côtes  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Il  emmena  avec  lui  un  jeune  Chi- 
nois, et  se  rendit  d'abord  à  l'île  de  France;  de 
là  il  se  dirigea  vers  la  Nouvelle-Hollande,  dont  il 
trouva  les  côtes  inabordables  au  nord-ouest. 
Baudin  parcourut  avec  soin  la  grande  baie  des 
Chiens  marins  de  Dampier  (  Dirk  hertogs  des 
Hollandais),  sur  laquelle  il  donna  des  renseigne- 
ments importants  ;  enfin  il  reconnut  la  partie  si- 
tuée entre  le  détroit  de  Bass,  et  l'extrémité  orien- 
tale de  la  Terre-de-Nuits ,  près  de  la  région  ap- 
pelée par  Cook  Nouvelle-Galles  méridionale. 
La  moitié  de  l'équipage  succomba  aux  fatigues 
de  ce  voyage,  et  le  capitaine  lui-même  termina 
sa  carrière  à  î'Ue  de  France.  Sa  conduite  pen- 
dant cette  navigation  a  été  l'objet  de  reproches 
assez  graves.  Le  voyageur  naturaliste  Pérou,  qui 
a  eu  beaucoup  à  se  plaindi-e  de  Baudin,  a  publié 
une  partie  de  cette  expédition  sous  le  titre  : 
Voyage  aux  Terres  Australes,  par  les/régates 
le  Géographe  et  le  Naturaliste;  Paris,  1807,  3 
vol.  in-4°. 

Biographie  des  Contemporains. 

BACDIN  des  Ardennes  {Pierre- Charles - 
Zo«î5),  conventionnel,  né  à  Sedan  le  18  décembre 
1748  ,mortle  14  octobre  1799.  lise  destinaau  bar- 
reau ;  mais  l'exil  du  parlement  de  Paris,  en  1771, 
lui  fit  quitter  cette  carrière.  Il  devint  alors  pré- 
cepteur des  enfants  du  président  Gilbert  de  Voi- 
sins. En  1786,  il,fut  directeur  des  postes  à  Sedan. 
L'estime  dont  il  jouissait  le  fit  nommer  maire 
de  cette  ville  en  1790,  et,  au  mois  de  septembre 
1791,  membre  de  l'assemblée  législative,  où 
il  fit  partie  du  comité  d'instruction  publique. 
Membre  de  la  convention,  il  vota  pour  la  dé- 
tention de  Louis  XVI ,  et  le  bannissement  à 
l'époque  de  la  paix;  puis  il  demanda  l'appel  au 
peuple,  et  le  sursis.  En  floréal  an  El,  il  fit  par- 
tie de  la  commission  les  onze,  chargés  de  rédi- 


ger et  de  proposer  un  projet  de  constitution.  B 
insista  fortement  pour  la  réélection  des  deux 
tiers  de  la  convention ,  comme  partie  du  uqu'!-  , 
veau  corps  législatif.  Le  jour  même  de  sa  nq-  . 
mination  à  la  présidence  de  la  convention ,  au 
commencement  de  l'an  IV,  il  venait  de  faire 
rendre  un  décret  pour  la  convocation  des  assem- 
blées électorales.  Il  adressa  un  discours  aux  pa- 
triotes de  1789  qui  se  présentèrent  pour  défen- 
dre la  Convention  le    12  vendémiaire.   Avant 
que  cette  assemblée  fût  dissoute,  on  y  proclama 
une  amnistie  pour  les  délits  révolutionnaires ,  et 
généralement  pour  tous  les  actes  qui  rentreraient 
dans  cette  catégorie.  C'est  Baudin  qui  fit  adopter 
cette  mesure.  «  Où  est  l'homme ,  disait-il ,  qui 
n'ait  point  à  regretter,  ou  quelques  excès  dans  i 
un  emportement,  excusable  d'ailleurs,  ou  quel-  '■■ 
ques-uns  de  ces  ménagements  qui  dégénèrenten 
faiblesses,  ou  des  variations  équivoques,  ou  des 
moments  d'mdécision,  ou  même  une  inaction  ii 
nuisible?  «  —  Lors  de  la  formation  d'un  nouveau  n 
corps  législatif  qui  se  composait  du  conseil  des  r 
cinq-cents  et  du  conseil  des  anciens,  Baudin  eny  i 
tra  dans  ce  dernier  conseil,  dont  il  fut  successi- 
vement nommé  secrétaire ,  commissaire  aux  ar-r 
chives ,  et  président.  Il  n'oubUa  point  les  prin- 
cipes qu'il  avait  suivis  jusqu'alors;  il  s'opposât 
également  aux  hommes  qui  voulaient  renverser  i 
les  institutions  nouvelles,  et  à  ceux  qui  ne  parais-s 
saient  les  adopter  que  pour  en  abuser  au  milieui 
de  l'anarchie.  Il  combattit  avec  beaucoup  de  vi-i- 
gueux  le  parti  clichyen ,  dont  l'opposition  au  JA->\ 
rectoire  n'était ,  selon  lui ,  qu'un  achemiuementi 
à  la  royauté.  Baudin ,  qui  avait  applaudi  à  lal< 
chute  de  la  Bastille,  appuya  la  proposition  del( 
faire  entrer  des  troupes  dans  le  rayon  constitu-j 
tionnel.  Ce  qui  l'y  engageait  sans   doute ,  c'est 
que  Pichegru  s'y  opposait  au  conseil  des  cinqi| 
cents,  dont  il  était  membre.  On  ne  pouvait  repro-n 
cher  à  Baudin  de  l'inconstance  en  politique;  diw 
rant  cette  session  de  l'an  VI,  il  prit  souvent  lalj 
parole,  et  toujours  pour  le  triomphe  des  maxi-i 
mes  qu'il  avait  adoptées  dès  le  principe.  L'année^ 
suivante,  il  obtint  qu'on  renvoyât  à  une  commis-» 
sion  d'examen  le  projet  d'assimiler  aux  émigré» 
les  Français  qui  s'étaient  soustraits  à  la  dépoK-* 
tation.  En  qualité  de  membre  de  l'Institut,  il  M 
hommage  au  conseil  d'un  ouvrage  posthume  d«li 
Bailly.  Chargé  une  seconde  fois  de  la  présidence 
il  prononça,  à  l'occasion  de  l'anniversaire  du  14( 
juillet,  un  discours  dans  lequel,  après  avoir  rapjp 
pelé  ce  que  la  révolution  avait  produit,  ce  qu'eUil 
avaitidétruit,  et  tout  ce  qu'elle  avait  fait  de  grandd 
il  s'élevait  contre  la  dangereuse  idée  de  change» 
désormais  la  distribution  des  pouvoirs,  distribua 
tion  qui  ne  tarda  pas  à  être  totalement  interve^i 
tie  par  l'événement  du  18  brumaire.  Quelquii 
temps  auparavant,  il  s'était  élevé  avec  forçw 
contre  Barrère  :  il  n'avait  point  demandé  qu'on  Iil 
jugeât,  mais  qu'enfim  on  le  laissât  dans  l'oubli.  I 
s'était  aussi  élevé  contre  la  réunion  du  Manégea 
et  contre  la  mise  eu  accusation  des  dlrectew^ 


778 


BAUDIN  —  BAUDIS 


774 


renvoyés  le  30  prairial,  Merlin,  TreiJhard  et  La- 
rcrellière-Lépanx,  auxquels  il  reprochait  néan- 
moins d'avoir  compromis ,  par  incapacité  ou  par 
faiblesse,  l'existence  de  la  république.  La  tyran- 
nie du  Directoire  lui  paraissait  aussi  humiliante 
que  révoltante,  et  il  en  appelait  hautement  la  fin 
par  ses  vœux.  Quand  Napoléon  débarqua  à  Fré- 
jus,  on  a  prétendu  que  Baudin  mourat  de  joie  à 
cette  nouvelle.  On  a  de  lui  :  Réponse  à  l'écrit 
de  La  Harpe,  que  je  n'ai  point  îw;  Paris,  1794, 
in-S";  —  Anecdotes  et  réflexions  générales  sur 
la  constitution  ;  ibid.,  1794,  in-8°  ;  —  Éclaircis- 
sements sur  l'article  355  de  la  constitution , 
et  sur  la  liberté  de  la  presse  ;  Md.,  1795,in-8°; 
—Du  fanatisme  et  des  cultes  ;  ibid.,  1795,  in-8". 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la,  France,  —  Bouillot,  Bio- 
graphie Ardennaise. 

*  BAUDIN  des  Ardennes  (Charles),  vice- 
amiral  français ,  fils  du  précédent ,  naquit  à  Se- 
dan le  21  juillet  1784.  Il  entra,  le  24  novembre 
1799,  au  service  de  la  marine  militaire  en  qua- 
lité de  novice  sur  le  navire  le  Foudroyant.  En- 
seigne à  bord  de  la  frégate  la  Piémontaise, 
il  assista  en  1808  à  un  combat  contre  les  An- 
glais dans  la  mer  des  Indes ,  où  il  eut  le  bras 
droit  emporté  pai'  un  boulet.  Quoique  ainsi  mu- 
tilé, il  continua  honorablement  sa  carrière,  et 
se  distingua  de  nouveau,  en  1812,  dans  un  com- 
bat singulier  contre  un  brick  anglais  dans  la  Mé- 
diterranée. En  1814,  M.  Baudin  était  parvenu 
au  gj'ade  de  capitaine  de  vaisseau  ;  il  continua 
de  servir  en  cette  qualité  jusqu'après  les  Cent- 
Jours  ;  mais  il  donna  sa  démission  à  la  seconde 
rentrée  des  Bourbons,  contre  lesquels  il  s'était 
prononcé  énergiquement.  C'est  à  tort  qu'on  lui 
a  attribué  l'offre  qui  fut  faite  à  Bonaparte  de  le 
transporter  aux  États-Unis  d'Amérique.  Retiré 
du  service ,  le  capitaine  Baudin  fonda  au  Havre 
une  maison  de  commerce  qui  acquit  bientôt  une 
grande  prospérité,  grâce  à  la  probité  connue  de 
son  directeur.  Elle  entretenait  des  relations  nom- 
breuses, surtout  dans  les  possessions  françaises 
cle  l'Afrique.  Mais,  après  la  révolution  de  1830, 
des  faillites  considérable^s  vinrent  ébranler  le 
crédit  de  cette  maison,  et  M.  Baudin  fut  obligé 
de  renoncer  aux  affaires;  ce  qu'il  fit  d'une  ma- 
aière  honorable ,  et  en  payant  tous  ses  créan- 
ciers. D  reprit  alors  du  service,  et  reçut,  en  1838, 
l'ordre  de  transporter  à  Saint-Domingue  un  com- 
missaire français,  chargé  de  régler  le  chiffre  et  le 
mode  de  payement  de  l'indemnité  imposée  au 
gouvernement  haïtien.  En  cas  de  refus,  son  es- 
cadrille devait  canonner  le  Port-au-Prince.  Les 
négociations  s'étant  terminées  heureusement ,  le 
capitaine  descendit  à  terre,  et  fut  reçu  de  la  ma- 
nière la  plus  honorable  par  le  président  de  la 
république.  A  peine  de  retour  en  France ,  il  fut 
élevé  au  grade  de  contre-amiral,  et  chargé  d'aller 
tirer  vengeance  des  actes  de  violence  commis  ou 
tolérés  par  le  gouvernement  mexicain  sur  les 
négociants  français  établis  dans  cette  république. 
Après  d'assez  longs  pourparlers ,  qui  n'eurent 


aucun  résultat,  l'amiral  Baudin  attaqua  avec 
quatre  vaisseaux  seulement  le  fort  de  Saint-Jean 
d'UUoa,  regardé  jusqu'alors  comme  imprenable; 
en  moins  de  quatre  heures,  cette  forteresse  n'é- 
tait plus  qu'un  monceau  de  ruines,  sur  lequel  nos 
marins  s'élancèrent  à  la  poursuite  des  Mexicains. 
Ce  beau  fait  d'armes,  qui  montra  aux  autres 
puissances  ce  que  vaut  la  marine  française,  ter- 
mina la  querelle.  Les  négociations  furent  re- 
prises; mais  le  résultat  qu'elles  amenèrent  fut 
peu  avantageux  aux  vainqueurs.  Après  1848, 
M.  Baudin  a  été  élevé  à  la  dignité  de  grand  cor- 
don de  la  Légion-d'Honneur,  et  maintenu  sur  le 
cadre  de  l'activité  de  service.  C'est  un  des  mem- 
bres les  plus  éminents  du  conseil  de  l'amirauté. 
Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Archives  de  la 
Marine  et  de  la  Légion-d'honneur. 

BAUDiiv  (....),  né  vers  1766,  mort  en 
1830.  Il  était  vicaire  épiscopal  dans  le  diocèse 
de  Paris ,  lorsque  la  révolution  éclata.  Il  se  fit 
remarquer  au  club  des  Jacobins ,  dont  il  devint 
un  des  principaux  membres.  Commissaire  du 
pouvoir  exécutif  dans  la  Vendée,  il  s'opposa  aux 
excès  des  conventionnels  Hcntz  et  Francastel  ; 
mais  ils  le  firent  arrêter,  et  le  retinrent  huit  mois 
en  prison.  Dès  qu'il  fut  libre ,  il  renonça  solen- 
nellement à  la  prêtrise ,  et  dit  à  la  convention 
que,  «chez  un  peuple  de  citoyens,  il  ne  fallait  pas 
plus  de  prêtres  que  de  rois.  »  Il  fut  envoyé  de 
nouveau  dans  les  départements  de  l'ouest  par  le 
général  Hoche,  pour  concourir  à  la  pacification 
de  ce  pays.  Les  événements  du  18  fructidor  le 
rappelèrent  à  Paris,  où  il  remplit  les  fonctions  de 
commissaire  du  pouvoir  exécutif  près  du  bureau 
central.  Il  ne  tarda  pas  à  être  destitué  ;  mais  il 
fut  ensuite  nommé  adminibtrateur  des  hospices 
civils  de  Paris.  Depuis  le  18  brumaire,  il  vécut 
dans  la  plus  profonde  retraite. 

Biographie  des  Contemporains. 

BAtTDiNOT  ( Palamède) ,  écmam  moraliste, 
originaire  du  Charollais,  vivait  dans  les  premières 
années  du  dix-septième  siècle.  U  était  avocat  au 
parlement  de  Dijon,  et  juge  de  Paray.  On  a  de 
lui  :  Conseils  et  Sentences  morales  ;  Dijon , 
Guyot,  1617.  J.-B. 

Papillon,  BibliotMque  des  /tuteurs  de  Bournogne,  1. 1, 
p.  15. 

*  BAUOTOT  (Charles-Nicolas),  violoncelliste, 
né  à  Nancy  le  29  mars  1773  (on  ignore  la  <latc 
de  sa  mort).  Il  reçut  des  leçons  de  Janson  l'aîné, 
et  succéda  à  son  maître  comme  professeur  an 
Conservatoire  en  1802.  Peu  de  temps  après  son 
entrée  dans  cette  école ,  il  fut  chargé  de  faire, 
avec  Levasseur,  une  méthode  de  violoncelle  qui 
fut  lédigée  par  Baillot.  On  a  de  lui  plusieurs 
ouvrages  pour  le  violoncelle. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAUDIS  (  Godefi-oy- Léonard  ) ,  antiquaire 
allemand,  mort  à  Brunswick  vers  1760.  On  a  de 
lui  :  Disput.  de  Hermis,viarumindicifnis,  ad 
illustrationem  Ovid.  Ub.  II,  v.  104  Metamor- 
jpAos.  ;  Leipzig,  1729,  in-4'';  — Disput.  duœde 
Monogrammatibus  imperatorum  Germanico- 

25. 


775 


BAUDIS  —  BAUDOIN 


776 


rum,  a  Carolo,etc.,  usque  ad  Conradum  III  ; 
Leipzig,  1737,  in-4°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  AHgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAUDIS  (Joachim),  médecin  allemand,  natif 
de  Breslau,  vivait  vers  la  fin  du  seizième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Consilia  medica ,  ouvrage  qui  se 
trouve  dans  le  recueil  de  Laur.  Scholzius  ;  Franc- 
fort, 1598,  in-fol. 

Kestner,  Àledicinisches  Gelehrten-Lexicon. 

*BAUDISCH  (/...)>  peintre,  connu  seule- 
ment pour  avoir  gravé,  d'après  B.  Kilian,  le  por- 
trait de  Marguerite-Thérèse,  infante  d'Espagne. 

Heinecken,  Dict.  des  Artistes. 

^BACDissiN  (Wolf -Henri-Frédéric ,  comte 
de)  ,  littérateur  allemand,  né  le  30  janvier  1789. 
Il  eut  pour  premier  maître  le  célèbre  Kohlrausch, 
étudia  ensuite  à  l'université,  et  devint  secrétaire 
de  légation  au  service  du  gouvernement  danois. 
D  séjourna  en  cette  qualité,  de  1810  à  1814,  à 
Stockholm,  Vienne  et  Paris.  En  1813  il  dut  pas- 
ser six  mois  à  la  forteresse  de  Frederischfort, 
pour  avoir  témoigné  des  sentiments  par  trop 
libéraux.  Il  voyagea  ensuite  pendant  plusieurs 
années  en  Italie,  en  France  et  en  Grèce.  En  1827 
il  vint  à  Dresde,  où  il  se  lia  avec  Tieck.  C'est  sur- 
tout à  partir  de  ce  moment  qu'il  se  fit  connaître 
par  ses  publications.  On  a  de  lui  plusieurs  pièces 
de  théâtre  d'après  Shakspeare  ,  faites  en  collabo- 
ration avec  Tieck,  notamment  :  Viel  Larmen  um 
nichts  (Beaucoup  de  bruit  pour  rien  )  ;  —  Ende 
gut,  ailes gut  (Tout  est  bien,  qui  finit  bien)  ;  — 
Antonius  und  Cleopatra  ; —  Troihis  und  Cres- 
sida;  —  Die  lustigen  Weiber  von  Windsor 
(les  Joyeuses  Commères  de  Windsor),  etc.;  — 
Ben  Jonson  und  seine  Schule,  mit  Anmerkun- 
gen  und  einem  historischen  ûberblick  ûber 
die  Geschichte  der  englischen  Bûhne  (  Ben  Jon- 
son et  son  École ,  avec  des  observations  et  un 
aperçu  sur  l'histoire  de  la  scène  anglaise  )  ;  2  vol., 
Leipzig,  1836.  On  trouve  dans  cet  ouvrage  une 
série  de  traductions  de  vieux  drames  anglais. 

Conversations- Lexicon. 

BAUDirs  OU  BAUDiEB  {Dominique) ,  histo- 
rien et  poète,  né  à  Lille  en  1561,  mort  en  1613. 
Ses  parents ,  persécutés  comme  protestants ,  s'é- 
taient retirés  à  Aix-la-Chapelle.  Il  commença  ses 
études  à  Leyde,  etles  acheva  à  Genève  sous  Bèze. 
Reçu  docteur  en  droit  en  1585,  il  voyagea  en  An- 
gleterre et  en  France,  où  il  avait  l'intention  de  se 
fixer.  Vainement  il  fit  tous  ses  efforts  pour  être 
accrédité  à  la  cour  de  Henri  TV  comme  ambassa- 
deur des  états  généraux.  Il  retourna  à  Leyde  en 
qualité  de  professeur  en  1602,  et  fut  nommé  histo- 
riographe ainsi  que  Meursius  ;  mais  les  désordres 
de  sa  vie  privée ,  en  lui  enlevant  successivement 
toutes  ses  ressources,  le  précipitèrent  au  tom- 
beau. Baudius  a  laissé  une  double  réputation  d'é- 
crivain latin ,  comme  poète  et  comme  prosateur  : 
bien  peu,  dans  ce  siècle,  l'ont  égalé.  Son  Histoire 
des  douze  ans  de  trêve  est  écrite  dans  un  très- 
bon  style,  et  décèle  un  esprit  nourri  des  beautés 
de  Cicéron.  Ses  poëmes  ont  un  certain  cachet  de 
misanthropie  un  peu  sauvage  ;  mais  on  y  remar- 


que les  inspirations  d'un  cœur  chaud  et  d'un  es- 
prit philosophique.  On  a  de  lui  :  De  induciis 
belli  Belgici  ;  Leyde,  1613-1629,  in-12;  —  Epis- 
tolse,  accedunf  Orationes  et  libellus  de  Fenore; 
Amsterdam,  1662,  petit  in-12;  — Amores;Lse- 
lii  Capilupi  Cento  Virgilianus  in  fœminas  ; 
Ausonii  cento  nuptialis;  Pervigilium  Vene- 
ris,  etc.';  Amsterdam,  1638. 

Bayle,  Dictionnaire  critique.  —  Moréri ,  Dictionnaire 
historigite.—  Valère  André,  Bibl.  Belgica.—  Joannes  Meur- 
sius, Athen.  Batav.  —  Melchlor  Adam,  In  Fit.  German. 
Phil.  —  Sweertius ,  AtUense  Belgicœ,  p.  2!8.  —  Batllet, 
Jugements,  t.  IV,  Poètes  modernes,  p.  162,  n"  1385.  — 
Foppens  ,  Biblioth.  Belgic.,  t.  I ,  p.  247.  —  David  Clé- 
ment, Bibliothèque  Curieuse,  t.  II,  p.  495. 

BAUDOCHE  (  les  ),  ancienne  famille  aujour- 
d'hui éteinte,  donna  depuis  1315  jusqu'en  1549 
un  grand  nombre  de  maîtres  échevins  à  la  ville 
de  Metz,  qui  formait  alors  une  république  indé- 
pendante. Plusieurs  Baudoche  se  sont  signalés 
dans  la  carrière  des  armes.  Claude  Baudoche 
construisit  de  ses  deniers,  en  1526,  unemagnifique 
église  à  Sainte-Barbe ,  dont  il  était  seigneur.  Il 
n'en  reste  plus  que  le  chœur  et  quelques  vitraux 
peints,  où  se  voit  encore  l'image  du  fondateur. 

Bégin,  Biographie  de  la  Moselle. 

*  BAUDOIN   DES   AUTIEX  OU  DES  AUTELS, 

poète  et  musicien  français,  vivait  vers  1250.  On 
trouve  une  chanson  notée  de  sa  composition, 
dans  im  manuscrit  de  la  Bibliothèque  impériale, 
n°  65  (fonds  de  Cangé). 

La  Croix  du  Maine,  Biblioth.  franc. 

BAUDOIN.  Voy.  Baldwin  et  Batjdouin. 

BAUDOIN  ou  BAUDUiN,  sumommé  de  Condé, 
poète  français,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  treizième  siècle.  D  eut  pour  contemporain  et 
rivaux  Jehan  de  Condé  et  le  fameux  Bute- 
bœuf.  On  a  de  lui  des  fabliaux,  dits  contes,  etc., 
conservés  dans  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
impériale  (  n°  173,  fonds  de  la  Belgique,  et  2736, 
fonds  de.  la  Vallière  ).  En  voici  les  titres  :  le 
DitdesPreudomes  et  le  Fabliau  duPreudome; 

—  le  Dit  de  l'Éléphant;  —  le  Dit  de  Gentil- 
lesse; —  le  Dit  du  Bachelier;  —  l'Ave  Maria, 
envers;  — Fabliau  du.  Manteau  di"  honneur  ; 

—  les  Vers  sur  le  Droit;  —  le  Dit  du  Corps; 

—  le  Dit  du  Garde- Corps;  —  le  Dit  du  Dra- 
gon qui  envenime  aulcun  chevalier  ;  —  le  Dit 
d'Avarice;  —  les  Trois  Morts  et  les  Trois  Vi- 
vants, dit  moralisé; —  l'Équivoque  de  Bau- 
doin de  Condé. 

Van  Praet,  Catalogue  de  la  Vallière,  t.  II,  p.  23S. 

BAUDOIN  ou  BAUDOUIN  (  Jean  ),  littérateur 
français,  né  à  Pradelle,  dans  le  Vivarais,  vers 
1590;  mort  en  1650.  Ses  études  terminées,  il  vint 
se  fixer  d'assez  bonne  heure  à  Paris.  Il  apprit 
dans  ses  voyages  l'italien,  l'espagnol  et  l'anglais; 
mais  il  n'eut,  à  ce  qu'il  paraît,  qu'une  connais- 
sance médiocre  du  grec  et  du  latin.  Joignant  à 
cela  une  grande  facilité  pour  le  travail ,  il  enfanta 
un  nombre  considérable  de  volumes,  dont  la 
plupart  sont  des  traductions.  On  peut  en  voir  la 
liste  dans  YHistoire  de\  V Académie  française, 
par  Pellisson  et  d'Olivet;  nous  nous  contente- 


777 


BAUDOIN  —  BAUDOT 


778 


rons  de  citer  les  traductions  de  Xiphilin,  de  Sué- 
tone, de  "Velléius  Paterculus,  de  Tacite,  du  Tasse, 
de  Davila,  de  Bacon,  de  Lucien,  etc.  Toutes  ces 
traductions,  oubliées  depuis  longtemps,  fourmil- 
lent d'erreurs.  La  plupart  même  n'appartenaient 
pas  en  propre  à  l'auteur  :  Baudoin  se  contentait 
de  retoucher  les  ouvrages  de  ses  devanciers.  On 
peut  donner  comme  excuse  qu'il  travaillait  ^rqp- 
terfamem,  non/amam.  Les  seuls  ouvrages  de 
Baudoin  qui  soient  encore  lus,  sont  :  Iconologie, 
ou  Explications  deplusieurs  images,  emblèmes 
et  autres  figures  hiéroglyphiques,  tirée  de  Cé- 
sar Ripa,  1636,  in-fol.;  1698,2vol.  in-l2; — Em- 
blèmes avec  dés  discours  moraux  qui  peuvent 
servir  d'explication,  1638-1646,  3  vol.  in-8°. 
Pellisson  reconnaît  dans  Baudoin  un  style  facile, 
naturel  et  clair.  Ce  sont  sans  doute  ces  qualités 
qui  lui  ouvrirent  les  portes  de  l'Académie  fran- 
çaise, dès  la  formation  de  cette  compagnie  ;  il  était 
vers  cette  époque  lecteur  de  la  reine  Marguerite. 

Mémoires  de  Nicéron,  t.  XII  et  XX.  —  Pellisson  et 
d'OUvet,  dans  l'Histoire  de  l'Académie  française. 

♦BAUDOIN  OU  BAUDOYN  (Noël),  coutra- 
puntiste  français,  vivait  dans  la  première  moitié 
du  seizième  siècle.  Il  fut  attaché  à  la  chapelle 
pontificale  en  qualité  de  chanteur.  On  trouve 
dans  les  archives  de  cette  chapelle  quelques 
messes  manuscrites  de  sa  composition, 

Fétls,  Biographie  des  Musiciens. 

BAUDONOVIE.  Voy.  Radegonde. 

BAUDORT  {Joseph  DU ) ,  jésuite  littérateur, 
né  à}Vannes  le  16  février  1710,  mort  à  Paris  le 
4  mai  1749.  Il  avait,  huit  ans  auparavant,  oc- 
cupé la  chaire  de  rhétorique  au  collège  de  Louis 
le  Grand,  après  la  mort  du  P.  Porée.  On  a  de  lui 
des  Œuvres  diverses  dont  la  première  édition  est 
de  Paris,  1750,  in-12,  et  la  dernière  de  1809, 
in-12.  On  y  remarque  quatre  Discours  latins  et 
quatre  Plaidoyers  français,  et  une  Ode  au  roi  sur 
sa  convalescence.  La  latinité  du  P.  Baudory  est 
assez  correcte,  mais  inférieure  à  celle  des  Cos- 
sart  et  des  Jouvency. 

Moréri,  DictioTMaire  historique. 
■  *  BAUDOT  {Auguste- Nicolas),  général  fran- 
çais, né  à  Rennes  le  15  février  1765,  mort  à 
Alexandrie  le  29  mars  1801.  Capitaine  au  pre- 
mier bataillon  d'Dle-et- Vilaine  le  12  septembre 
1791,  il  avança  rapidement,  devint  aide  de  camp 
des  généraux  Moreau  et  Kléber,  et  fut  nommé 
général  de  brigade  le  19  juillet  1800.  Blessé  mor- 
tellement le  21  mars  1801  devant  Alexandrie 
(  basse  Egypte  ) ,  il  mourut  à  l'ambulance  du 
quartier  général,  à  l'âge  de  trente-six  ans.  Le 
nom  de  ce  général  est  inscrit  sur  les  tables  de 
bronze  du  palais  de  Versailles.        A.  S.... y. 

Archives  de  la  Guerre.  —  Victoires  et  Conquêtes,  1. 111, 
VIU  et  XIV. 

BAUDOT  (  François  ),  antiquaire  français,  né 
à  Dijon  vers  1638,  mort  dans  sa  ville  natale  le  4 
avril  1 7 1 1 .  n  avait  beaucoup  voyagé,  et  se  distingua 
aussi  dans  la  poésie.  Ses  deux  principaux  ouvra- 
ges sont  :  Lettres  en  forme  de  dissertation  sur 
Vancienneté  de  la  ville  d'Autun  et  sur  l'ori- 


gine de  celle  de  Dijon;  Dijon,  1711,  in-12;  — 
Fastes  d'Ovide,  traduits  en  vers  français. 
Sa  famille  possède  le  manuscrit  de  cette  traduc- 
tion à  Dijon. 

Papillon,  Bibliothèque  des  Auteurs  de  Bourgogne. 

BAUDOT  (Marc-Antoine),  membre  de  la 
convention  nationale,  mort  en  1830.  D'abord 
médecin  à  Charolles,  il  fut  nommé,  en  1791 , 
député  suppléant  à  l'assemblée  législative ,  puis, 
en  1792,  représentant  du  peuple  à  la  convention 
nationale,  par  le  département  de  Saône-et-Loire. 
Dès  son  début,  il  présenta  un  décret  d'accusa- 
tion contre  Dillon,  Maury,  Courvoisier  et  Choi- 
seul-Gouffier.  Dans  le  procès  de  Louis  XVI,  il 
vota  pour  la  mort  et  l'exécution  dans  les  vingt- 
quatre  heures.  Envoyé  en  mission  à  Toulouse 
à  l'époque  du  31  mai ,  il  fut  presque  aussitôt 
forcé  de  quitter  cette  ville ,  insurgée  contre  la 
Montagne.  Le  23  juillet,  il  fit  décréter  que  tous 
ceux  qui  se  trouveraient  dans  les  villes  insur- 
gées, et  n'en  sortiraient  pas  sous  trois  jours, 
seraient  traités  comme  les  émigrés  :  c'est  aussi 
sur  sa  proposition  que  les  cloches  furent  con- 
verties en  canons.  H  alla  ensuite  à  Montauban 
renouveler  les  corps  administratifs ,  accusés  de 
fédéraUsme  ;  sa  mission  s'étendait  sur  le  dépar- 
tement des  Pyrénées-Orientales,  de  la  Haute- 
Garonne  et  de  la  Gironde;  il  en  changea  les  au- 
torités, et  déploya  ime  grande  sévérité  contre  les 
émigrés  et  les  fédérahstes  ;  à  son  retour,  il  fut  fé- 
licité par  la  convention  et  par  les  jacobins.  En- 
voyé de  nouveau  à  l'armée  du  Rhin,  il  s'y  con- 
duisit avec  toute  l'énergie  qu'il  avait  déployée 
dans  ses  missions  précédentes.  A  la  bataille  de 
Kaiserslautern,  il  chargea  lui-même  à  la  tête  des 
soldats,  et  se  fit  ensuite  le  défenseur  de  Hoche , 
contre  lequel  Saint-Just  avait  d'injustes  préven- 
tions. Bientôt  après  il  demanda  son  rappel.  En 
1794,  il  fut  élu  secrétaire  de  la  convention.  Après 
le  9  thermidor,  qu'il  désapprouva,  il  fut  envoyé  à 
l'armée  des  Pyrénées-Orientales  ;  mais  le  parti 
thermidorien  n'ayant  pu  se  l'attacher,  le  fit  dé- 
clarer d'accusation  à  la  suite  de  l'insurrection  de 
prairial.  Il  fut  alors  enfermé  au  château  de  Ham, 
et  recouvra  seulement  sa  liberté  à  la  suite  de 
l'amnistie  du  3  brumaire  an  IV.  Après  le  13  ven- 
démiaire de  la  même  année ,  il  fut  employé 
comme  chef  de  division  au  ministère  de  la  guerre, 
dirigé  alors  par  Bernadette.  A  la  chute  de  ce 
ministère ,  il  rentra  dans  son  département,  et  y 
exerça  la  profession  de  médecin.  Pendant  les 
Cent-Jours  il  remplit  une  courte  mission ,  et  à 
la  seconde  restauration  il  fut  baum" ,  en  vertu  de 
la  loi  du  12  janvier  1816.  Il  se  retira  d'abord  en 
Suisse,  où  U  fut  en  butte  à  des  persécutions;  puis 
à  Liège,  où  il  vécut  plus  tranquille  jusqu'à  sa 
mort. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Biographie  des 
Contemporains. 

BAUDOT  (Pierre-Xoztis),  archéologue,  né  le  21 
février  1760  à  Dijon,  mort  à  Pagny  le  4  mars 
1816.  n  étudia  d'abord  à  Paris  la  jurisprudence. 


779 


BAUDOT 


et  selivraensuite  avec  goût  à  l'étude  de  la  numis- 
matique. Outre  plusieurs  articles  insérés  dans  le 
Magasin  encyclopédique  de  1808  a  1814,  on  a 
de  lui  un  grand  nombre  de  mémoires  et  d'opuscu- 
les. On  y  remarque  :  Éloge  historique  de  l'abbé 
Boullemier;  Dijon,  1803,  in-8°;  —  Recherches 
sur  des  médailles  et  des  monnaies  anciennes 
trouvées,  à  différentes  époques,  dans  le  dépar- 
tementide  la  Côte-d'Or;  ibid.,  1809,  in-S";  — 
Dialogue  entre  les  Bourguignons  Edme-Tho- 
mas-François  Pasumot  et  Ch.  Boullemier, 
aux  Champs-Elysées  ;  Paris,  1811,  in-S";  — 
Dialogue  aux  Champs-Elysées ,  pour  servir 
de  suite  à  l'Éloge  de  M.  Devosges  ;  Besançon, 
1813,  in-8°  ;  —  Lettre  à  M.  Girault ,  pour  ser- 
vir de  supplément  à  ses  Essais  historiques 
et  biographiques  sur  Dijon;  Dijon,  1815, 
in-12. 

Quérard,  la  France  littéraire,  1. 1.  —  Papillon,  Bi- 
hliothèque  des  auteurs  de  Bourgogne,  t.  I"^,  p.  16. 

BAUDOT  DE  JULLT  {Nicolas) ,  historien 
français,  né  à  Paris  le  17  avril  1678,  mort 
le  29  août  1759.  Fils  d'un  receveur  des  tailles, 
il  Rétablit  à  Sarlat,  où  il  fut  subdélégué  de  l'in- 
tendant. Les  devoirs  de  son  emploi  et  les  char- 
mes de  la  littérature  remplirent  le  cours  de  sa 
vie.  On  a  de  lui  quelques  ouvrages  historiques 
écrits  avec  beaucoup  d'art  et  de  méthode  : 
V Histoire  de  Catherine  de  France,  reine  d'An- 
gleterre; Paris,  1696,  in-12  :  cette  histoire  tient 
beaucoup  du  roman;  —  Germaine  de  Foix, 
nouvelle  historique,  1701,  in-12  ;  —  l'Histoire 
secrète  du  connétable  de  Bourbon ,  1696 , 
in-12;  —  la  Relation  historique  et  galante  de 
Xinvasion  d'Espagne  par  les  Maures  ;  Paris , 
1722 ,  4  vol.  in-12.  Ces  trois  ouvrages  sont  à 
peu  près  du  même  genre  que  le  premier;  mais 
U  y  en  a  d'autres  de  lui  plus  solides ,  comme  : 
YHistoire  de  la  conquête  d'Angleterre  par 
Guillaume,  duc  de  Normandie,  1701,  in-12; — 
l'Histoire  de  Philippe- Auguste,  1702,  2  vol. 
in- 12; etcellede  Charles  VII,  1697,  2  vol.  in-12; 
l'ordre  et  le  style  en  font  le  principal  mérite  :  l'au- 
teur n'avait  consulté  que  les  sources  originales. 
On  a  encore  de  lui  :  l' Histoire  des  Hommes  il- 
lustres ,  tirée  de  Brantôme  ;  —  l'Histoire  de 
la  Vie  et  du  Règne  de  Charles  VI,  en  9  vol. 
in-12  ,  1756;  —  l'Histoire  du  règne  de 
Louis  XI,  6  vol.  in-12,  1756  ;  —  l'Histoire  des 
révolutions  deNaples,i  vol.  in-12,  1757.  Ces 
trois  derniers  ouvrages  ont  paru  sous  le  nom 
de  M"®  de  Lîi-ssan.  Le  style  en  est  un  peu  né- 
gligé, et  manque  souvent  de  précision. 

CbaudoD ,  Dictionnaire  historique.  —  Quérard,  la 
France  littéraire. 

BAUDOUIN  ,     BALDUIN  ,    BALDWIN  ,  nom 

porté  par  un  grand  nombre  de  personnages  cé- 
lèbres, que  nous  avons  divisés  en  quatre  groupes  : 
1°  les  Baudouin,  comtes  de  Flandre  ;  —  2"  les 
Baudouin ,  rois  de  Jérusalem  ;  —  3°  les  Bau- 
douin, empereurs  de  Constantinople; — 4°  les 
Baudouin  écrivains,  savants,  artistes,  etc. 


BAUDOUIN  780 

I.  Les  Baudouin,  comtes  de  Flandre. 

BAUDOUIN  ou  BALDUiN  ,  nom  porté  par 
neuf  comtes  de  la  Flandre,  pays  de  l'ancienne 
Belgique.  Ce  pays  fut  érigé  en  comté  par  Charles 
le  Chauve,  roi  de  France,  en  faveur  du  mariage 
de  sa  tille  Judith  avec  Baudouin  P',  surnommé 
Bras  de  fer,  qui  mourut  en  879.  Celui-ci  eût 
pour  successeur  son  fils  Baudouin  II,  dit  le 
Chauve  (  mort  en  918),  qui  fit,  en  900 ,  assas- 
siner Foulques,  archevêque  de  Reims,  afin  de  se 
venger  de  ce  que  le  roi  Charles  le  Simple  lui 
avait  ôté  l'abbaye  de  Saint-Waast  d'Arras,  pour 
la  donner  à  ce  prélat.  Son  petit-fils,  Bau- 
douin m ,  mourut,  en  962 ,  de  la  petite-vérole. 

—  Baudouin  IV,  surnommé  le  Barbu,  mort 
à  Gand  en  1036 ,  enleva  plusieurs  places  à  Go- 
defroi  d'Ardennes,  duc  de  la  basse  Lorraine,  et 
institua  les  foires  de  Flandre.  —  Son  fils,  Bau- 
douin V ,  dit  de  Lille  onle  Débonnaire ,  mort 
en  1067,  eut  de  sanglants  démêlés  avec  l'empe- 
reur Henri  m  ;  il  fit  établir  le  Fossé-Neuf,  fa- 
meux canal  qui  sépare  l'Artois  de  la  Flandre; 
en  1060,  après  la  mort  de  Henri  P'",  roi  de 
France,  il  fut  chargé  de  la  régence  du  joyaiime 
pendant  la  minorité  de  Philippe,  et  seconda 
l'expédition  qui  mit  la  couronne  d'Angleterre 
sur  la  tête  du  duc  de  Normandie ,  son  gendre. 

—  Son  fils  ,  Baudouin  VI ,  dit  de  Mons  ou  le 
Bon ,  mort  à  Oudenarde  en  1070  ,  assigna  Je 
comté  de  Flandre  à  Arnoul  son  fils  aîné,  et  celui 
de  Hainaut  à  Baudouin  son  second  fils,  —r 
Baudouin  VII ,  dit  à  la  Hache  ou  Hapkin , 
mort  en  1119  d'un  coup  de  lance  au  siège  du 
château  d'Eu ,  fut  le  fidèle  allié  du  roi  Louis  le 
Gros  contre  Henri  I",  roi  d'Angleterre.  - 
Baudouin  VIII,  mort  en  1195,  se  réconcilia 
avec  Philippe- Auguste ,  après  une  entrevue  à 
Péronne,  et  rendit  en  1192  hommage  au  roi  de 
France,  dans  la  ville  d'Arras.  —  Baudouin  IX. 
fut  d'abord  en  guerre  avec  Philippe- Auguste,  roi 
de  France,  se  réconcilia  avec  lui,  prit  la  croix, 
en  1201,  dans  l'église  de  Saint-Donatien  de  Bru- 
ges, et  nomma,  pour  gouverner  ses  États  en 
son  absence ,  Guillaume  son  oncle ,  Philippe  son 
frère,  et  Bouchard  d'Avesnes. 

Le  Broussart,  Mém.  sur  les  Baudouins  camtei  de  Flan- 
dre; Bruxelles,  1820. 

II.  Les  Baudouin,  rois  de  Jérusalem. 

BAUDOUIN  I",  roi  de  Jérusalem,  natif  dû 
Flandre,  mort  en  1118.  Descendant  du  comte 
de  Flandre ,  cinquième  du  nom ,  il  se  mit  avec 
son  fi'ère,  Godefroi  de  Bouillon ,  à  la  tête  de  la 
première  croisade  prêchée  en  1095.  C'est  moins  la 
piété  que  l'espoir  de  conquérir  une  principauté 
en  Asie,  qui  lui  fit  prendre  la  croix.  Il  eut  de  vio- 
lents démêlés  avec  Tancrède  pour  la  possession 
de  Tarse  et  de  Malmistra,  et  fonda  le  comté  F 
d'Édesse,  dont  il  fut  mis  en  possession  par  les 
habitants  insurgés  contre  son  prédécesseur,  et  qui 
resta  quarante-sept  ans  entre  les  mains  des  La- 
1  tins.  Il  paraît  que  l'ambition  de  Baudouin  ne  M 


781 

pas  étrangère  à  ce  résultat,  qu'il  aurait  préparé  et 
amené  en  désertant  la  cause  du  prince  d'Édesse, 
qui  l'avait  adopté  pour  son  fils.  C'est  à  lui  que 
se  rapporte  ce  passage  du  I"''  livre  de  la  Jéru- 
salem délivrée,  où  U  est  dit  que  «  l'Étemel  voit 
dansÉdesse  l'ambitieux  Baudouin,  qui  n'aspire 
qu'aux  grandeurs  humaines  dont  il  est  occupé  tout 
entier.  »  En  effet,  il  ne  s'associa  point  à  la  prise 
de  Jérusalem.  En  1100  il  abandonna  ce  comté' 
d'Édesse  à  son  cousin  Baudouin  de  Bourg,  et  suc- 
céda à  Godefroi  sur  le  trône  de  Jérusalem.  En 
ilOl ,  une  nouvelle  armée  de  croisés  partit  de 
France  pour  la  terre  sainte ,  sous  la  conduite 
de  Hugues  le  Grand ,  de  Guillaume ,  duc  d'A- 
quitaine, d'Etienne,  comte  de  Blois,  etc.  Mais 
cette  seconde  expédition  n'eut  aucun  succès ,  la 
plupart  des  croisés  ayant  péri  sur  la  route,  par 
la  perfidie,  dit-on,  d'Alexis,  empereur  de 
Constantinople;  les  auti'es  passèrent  au  ser- 
vice du  roi  Baudouin.  Celui-ci  les  mena ,  le  27 
mai  1102,  au  combat  de  Bama,  où  ils  furent 
presque  tous  tués  ou  faits  prisonniers.  Baudouin 
se  jeta  dans  Joppé  (Jaifa  ),  avec  ce  qu'il  avait 
pu  ramasser  de  troupes  dans  les  environs.  Les 
Sarrasins  ne  tardèrent  pas  à  venir  l'assiéger 
dans  cette  place.  Mais,  dans  une  sortie,  il  tomba 
sur  eux  si  à  propos  qu'il  les  mit  en  fuite.  Ce 
retour  de  prospérité  ramena  le  courage  des  croi- 
sés. Au  mois  de  mai  1104,  Baudouin,  avec  le  se- 
cours d'une  flotte  génoise  de  soixante-dix  vais- 
seaux, s'empara  de  Ptolémaïde  (  Saint- Jean- 
d'Acre  ) ,  après  vingt  jours  (  et  non  vingt  mois) 
de  siège.  H  avait  échoué ,  l'année  précédente , 
devant  cette  place.  En  1109,  il  prit  Bérythe 
(Bairuth),  qu'il  tenait  assiégée  depuis  soixante- 
quinze  jours.  L'année  suivante  (le  17  mai),  il 
attaqua  Sidon  (  Sayd  ),  et  s'en  rendit  maître  au 
mois  de  décembre.  L'an  1115,  il  bâtit  le  château 
de  Montréal.  Enfin,  après  avoir  remporté  plu- 
sieurs victoires  sur  les  Sarrasins ,  Baudouin  fut 
atteint  de  la  dyssenterie  en  Egypte ,  au  siège  de 
Pharamia,  et  mourut  en  revenant  en  Palestine, 
à  Laris,  dans  le  désert.  Ses  entrailles  furent  en- 
terrées dans  un  lieu  nommé  Hegiarat-Barduil,  le 
sépulcre  ou  la  pierre  de  Baudouin;  son  corps 
fut  porté  à  Jérusalem  pour  y  être  inhumé  auprès 
de  celui  de  Godefroi,  son  frère.  Baudouin  ne  laissa 
aucun  enfant  des  trois  femmes  qu'il  avait  eues. 

Guillaume  de  Tyr,  II,  12-16.  —  Histoire  littéraire  de 
la  France.  —  Gibbon,  Décline  and  fall.  —  Lebeaa,  His- 
toire du  Bas-Empire,  t.  XV,  annotée  par  Saint-Martin. 

BAUDOUIN  II,  roi  de  Jérusalem,  mort  le  21 
août  1131,  fils  aîné  de  Hugues,  comte  deBethel, 
et  cousin  de  Baudouin  P"",  qu'il  avait  remplacé 
dans  le  comté  d'Édesse.  Il  fut  couronné  roi  de 
Jérusalem  le  jour  de  Pâques  de  l'an  1118.  L'an- 
née suivante,  il  vint  au  secours  d'Antioche  me- 
nacée par  les  musulmans,  sous  les  ordres  d'H- 
ghazi,  et  les  battit  en  diverses  rencontres.  En 
février  1124,  Baudouin  fut  fait  prisonnier  par 
l'ortokide  Balak  ,  en  voulant  délivrer  Galeran 
son  parent,  et  Joscelin  comte  d'Édesse,  enfer- 


BAUDOUIN  782 

mes  dans  le  château  de  Khortobert.1  Pendant  sa 
captivité,  le  royaume  de  Jérusalem  fut  administré 
par  Eustache  Gamier,  seigneur  de  Césarée  et 
de  Sidon.  Ce  fut  sous  cette  régence  que  la  ville 
de  Tyr  tomba,  le  7  juillet  1124,  au  pouvoir  des 
croisés,  malgré  le  triple  mur  qui  l'environnait, 
après  un  siège  de  près  de  cinq  mois,  commencé 
le  15  février  précédent  par  le  patriarche  Gor- 
mond.  Baudouin,  racheté  le  29  août  de  la  même 
année  avec  le  comte  Joscelin ,  tenta  inutilement 
le  siège  d'Alep.  En  1125,  il  chassa  du  territoire 
d'Antioche  Bourski,  général  du  sultan  de  Perse. 
Les  six  années  suivantes  dé  sa  vie  furent  em- 
ployées à  différentes  expéditions,  dont  le  succès 
ne  répondit  pas  toujours  à  sa  valeur.  H  laissa 
néanmoins  le  royaume  de  Jérusalem  fort  agrandi 
par  ses  armes.  Ceroyaume  comprenait,  à  sa  mort, 
toute  la  Syrie,  à  l'exception  d'Alep,  de  Damas, 
d'Émèse  et  d'Hamach,  avec  leurs  territoires.  — 
Baudouin  n'eut  point  d'héritiers.  Ce  fut  sous  son 
règne  que  furent  approuvés  par  le  pape  les  or- 
dres militaires  de  Saint-Jean  et  du  Temple,  qui  oc- 
cupèrent une  place  importante  dans  l'histoire. 
Voici  le  portrait  que  fait  de  Baudouin  II  Guil- 
laume de  Tyr  (  livre  12,  c.  4)  :  «  C'était  un  des 
hommes  les  mieux  faits  de  son  temps.  Il  avait  la 
taille  avantageuse,  le  visage  agréable,  la  chevelure 
blonde,  peu  épaisse,  mêlée  de  blanc;  la  barbe 
claire,  descendant  néanmoins  jusqu'à  la  poitrine  ; 
les  couleurs  vives  et  tirant  sur  le  rose,  autant  que 
cette  barbe  permettait  de  s'en  apercevoir.  Ha- 
bile au  maniement  des  armes  et  à  l'équitation , 
savant  par  une  longue  expérience  dans  l'art  mili- 
taire ,  circonspect  dans  la  conduite  des  affaires, 
et  heureux  dans  ses  expéditions ,  la  piété  consa- 
crait tous  ces  avantages.  H  était  tendre  et  com- 
patissant, reUgieux,  pénétré  de  la  crainte  de  Dieu  ; 
tellement  assidu  à  sa  prière,  qu'à  force  de  génu- 
flexions et  de  prostemements,  ses  genoux  et  ses 
mains  en  avaient  contracté  des  durillons  j  d'ail- 
leurs actif,  et  touj  ours  prêt,  malgré  son  âge  avancé, 
à  se  porter  où  l'appelaient  les  besoins  de  l'État.  « 
Foulques  d'Anjou,  qui  avait  épousé  sa  fille  Mé- 
lisande,  lui  succéda. 
Guillaume,  de  Tyr  Orderic  Vital,  Historia,  dans  Bouquet. 

BAUDOUIN  m ,  roi  de  Jérusalem ,  né  en 
1130,  mort  le  23  février  1163.  Il  succéda  à  Foul- 
ques son  père  en  1143,  et  gouverna  d'abord 
sous  la  tutelle  de  sa  mère  Mélisande.  Sous 
son  règne ,  les  chrétiens  d'Orient  perdirent  le 
comté  d'Édesse,  envahi  par  Zenghi ,  sultan  d'A- 
lep. La  nouvelle  de  cette  perte  donna  lieu  à  une 
nouvelle  croisade,  qui  eut  pour  chefs  l'empereur 
Conrad  et  Louis  le  Jeune,  roi  de  France.  A 
l'arrivée  de  ces  deux  princes,  l'an  1 148,  enPales- 
tine ,  Baudouin  se  joignit  à  eux  pour  faire  le 
siège  de  l'importante  ville  de  Damas;  entre- 
prise que  la  jalousie  et  l'avarice  des  Francs  de 
Syrie  rendit  infructueuse.  Pour  contenir  la  gar- 
nison musulmane  d'Ascalon,  il  fit  relever  et  for- 
tifier en  1149  l'ancienne  vflle  de  Gaza.  Le  19 
août  1153,  il  prit  la  ville  d'Ascalon,  après  sept 


783 


BAUDOUIN 


784 


mois  de  siège,  et  en  fit  don  à  son  frère  Âmaury. 
Il  se  rendit  maître  en  1159  de  Césarée,  qu'il 
céda  à  Renaud  prince  d'Antioche.  Baudouin  ne 
laissa  pas  d'enfants  ;  Amaury  lui  succéda. 

BACDOUiN  IV,  roi  de  Jérusalem,  né^n  1160, 
mort  le  16  mars  1186.  H  succéda  à  son  père 
Amaury  en  1173,  et  régna  d'abord  sous  la  tu- 
telle de  Milon  de  Planci.  Le  25  novembre  1177, 
Baudouin  défit,  dans  la  plaine  de  Rama,  Saladin, 
qui  venait ,  avec  des  troupes  innombrables ,  at- 
taquer Jérusalem;  et  Dieu  donna  la  victoire, 
<lit  une  chronique  manuscrite ,  aux  chrestiens , 
pour  ce  qu'ils  avaient  la  vraie  crois  avec  eux. 
Mais  leurs  affaires  en  Palestine  n'en  devinrent 
pas  meilleures  ;  elles  dépérissaient,  au  contraire, 
chaque  jour,  par  l'accroissement  delà  puissance 
de  Saladin.  Le  sultan ,  maître  de  l'Egypte  et  de 
la  Syrie,  surprit  en  1178  Baudouin  près  de  Si- 
don,  le  défit,  et  fut  sur  le  point  de  le  faire  pri- 
sonnier. Saladin  battit  encore  les  croisés  le  10 
avril  1179,  et  prit  la  forteresse  du  Gué  de  Ja- 
cob, construite  peu  de  temps  auparavant  sur  les 
bords  du  Jourdain.  En  1182,  au  commencement 
de  l'été ,  Baudouin  remporta  une  victoire  signa- 
lée sur  Saladin ,  près  de  Tibériade.  Celui-ci  était 
à  la  tête  de  vingt  mille  hommes ,  et  les  chrétiens 
n'avaient  pas  plus  de  sept  cents  chevaux ,  avec 
trois  ou  quatre  mille  fantassins.  L'année  suivante, 
.Baudouin,  devenu  lépreux  et  incapable  d'agir, 
maria  Sibylle ,  sa  sœur,  veuve  de  Guillaume  de 
Montferrat,  dit  Longue-Épée,  à  Gui  de  Lusi- 
gnan,  fils  de  Hugues  le  Brim;  elle  apporta  en  dot 
le  comté  d'Ascalon  et  de  Joppé.  Son  dessein,  en 
faisant  cette  alliance,  était  de  donner  un  régent 
au  royaume ,  et  im  tuteur  à  Baudouin  son  ne- 
veu, et  héritier  présomptif  de  sa  couronne.  Mais 
Gui  ne  garda  pas  longtemps  la  régence  ni  la 
tutèle  :  elles  lui  furent  ôtées  à  la  demande  des 
barons ,  qui  l'en  jugeaient  incapable ,  pour  être 
données  l'une  au  comte  de  Tripoli,  l'autre  au 
comte  d'Édesse.  Baudouin  voulut  même ,  à  la  per- 
suasion des  ennemis  de  Lusignan,  faire  casser  son 
mariage.  Mais  Lusignan,  sensible  à  ces  affronts, 
quitta  la  cour,  et  se  retira  avec  sa  femme  à  Asca- 
lon.  Il  n'y  reste  pas  tranquille.  Baudoum,  ayant  as- 
semblé les  prélats  et  les  barons,  le  fit  citer  à  leur 
tribunal.  Lusignan  prétexte  une  maladie ,  poui" 
s'excuser  de  comparaître.  Sur  le  refus  que  les  ba- 
rons firent  de  le  juger  sans  l'entendre,  le  roi,  tout 
infirme  qu'il  était,'marcha  vers  la  ville  d'Ascalon, 
dont  il  trouva  les  portes  fermées.  Il  les  frappa 
plusieurs  fois  de  sa  main,  tandis  qu'on  lui  criait 
du  haut  des  murailles  de  se  retirer.  Il  pritce parti, 
et  revint  à  Jérusalem  avec  la  honte  d'avoir  com- 
promis son  autorité.  En  1 1 84  Baudouin ,  voyant 
le  triste  état  du  royaume  et  les  progrès  rapides 
de  Saladin ,  envoya  le  patriarche  de  Jérusalem , 
avec  les  deux  grands  maîtres  de  l'Hôpital  et  du 
Temple,  en  Occident,  pour  implorer  le  secours 
des  princes  chrétiens.  Pendant  leur  traversée, 
Baudouin  mourut  à  l'âge  de  vingt-cinq  ans,  sans 
laisser  d'enfants  et  sans  avoir  mêrne  été  marié. 


Son  neveu,  couronné  par  ses  soins  le  20  novem- 
bre 1183,  sous  le  nom  de  Baudouin  V,  mourut 
en  1185,  empoisonné,  dit-on,  par  sa  mère  Sibylle, 
épouse  en  premièresmoces  de  Guillaume,  comte 
de  Montferrat,  et  devenue  depuis  la  femme  de 
Guy  de  Lusignan ,  auquel  elle  aurait  voulu  as- 
surer ainsi  la  couronne. 

Gaillaame  de  Tyr.  —  yirt  de  vérifier  les  dates.  —  Lc- 
beau,  Histoire  du  Bas-Empire. 

m.  Les  Baudouin,  empereurs  de  Consiantinople. 

BAUDOUIN  I,  empereur  français  de  Consian- 
tinople, né  à  Valenciennes  en  1 171,  mort  en  1206 
(  le  14  avril  1205,  suivant  une  chronique  du  qua- 
torzième siècle).  Fils  de  Baudouin,  comtedu  Hai- 
naut,  et  de  Marguerite,  sœur  de  Philippe,  comte 
de  Flandre,  il  prit  la  croix  en  1200  avec  son  frère 
Thierry,  et  se  joignit  aux  Vénitiens  en  1202. 
Une  flotte  considérable ,  commandée  par  le  doge 
Dandolo ,  se  dirigea  sur  Constantinople ,  choisi 
pour  point  d'attaque,  sur  les  supplications  d'A- 
lexis l'Ange,  qui  s'était  rendu  à  Venise  dans  ce 
but,  et  aussi  pour  faire  rétablir  sur  le  trône  impé- 
rial son  père,  qu'Alexis  UI  l'Ange  avait  fait  empri- 
sonner, et  auquel  il  avait  fait  crever  les  yen  x.  Deux 
ans  après,  Baudouin  entra  dans  Constantinople, 
et  fut  couronné  empereur  le  16  mai  1204,  dans 
l'église  de  Sainte-Sopliie.  Cette  cérémonie  faite , 
les  croisés  procédèrent  à  un  nouveau  partage. 
Le  marquis  de  Montferrat  s'adjugea  la  Thessa- 
lie,  qui  le  rapprochait  des  États  du  roi  de  Hon- 
grie ,  son  beau-frère  ;  le  comte  de  Blois  eut  la 
Bithynie,  avec  le  titre  de  duché.  Un  gentilhomme 
de  Bourgogne,  nommé  la  Roche,  obtint  Athènes. 
Guillaume  de  Champlitte,  seigneur  franc-com- 
tois ,  eut  l'Achaïe ,  ou  la  Grèce  proprement  dite. 
On  créa  diverses  principautés  pour  récompenser 
les  différents  chefs  de  l'expédition;  mais  les  mieux 
partagés  furent  les  Vénitiens  (  Voy.  Dandolo 
(Henri),  doge  de  Venise).  Baudouin  ne  séjourna 
pas  longtemps  dans  sa  capitale.  Il  se  mit  à  poursui- 
vre l'usurpateur  Murzuphle,  qui  occupait  encore 
la  Thrace.  Celui-ci  fut  arrêté  près  du  Bosphore 
par  Thierri  de  Loos ,  et  amené  au  nouvel  empe- 
reur, qui  le  condamna  à  être  précipité  du  haut 
d'une  colonne  élevée.  Et  oyez ,  dit  Villehar- 
douin,  une  grant  merveille,  que  en  celé  co- 
lumne,  dont  il  chait  aval,  avait  images  de 
maintes  manières  avrées  en  marbre.  Et  entre 
celés  images  si  en  avait  une  qui  est  laborée 
en  forme  d^empereur,  et  celé  si  chait  autre 
val.  Car  de  long-temps  est  profeticie  qui  au- 
rait un  empereur  en  Constantinople ,  qui  de- 
vait estre  gitez  aval  de  la  columne.  Et  ensï 
fut  celé  semblance  et  celé  profeticie  avérée. 
L'année  suivante,  Baudouin  fut  défait  le  15  avril 
près  d'Andrinople ,  et  fait  prisonnier  par  Joan- 
nice ,  roi  des  Bulgares ,  que  les  Grecs  avaient 
appelé  à  leur  secours.  Ce  roi  barbare,  après 
avoir  retenu  Baudouin  près  d'un  an  dans  les  fers, 
lui  fit  couper  les  bras  et  les  jambes,  et  jeta  ie 
corps  dans  un  précipice,  où  il  devint  la  proie  des 


785 


BAUDOUIN 


r86 


oiseaux,  et  ne  mourut  qu'au  bout  de  trois  jours. 
Tel  est  le  récit  que  Nicétas  Chômâtes  fait  de  la 
mort  deBaudouin.  D'autres  historiens,  particuliè- 
rement Meyer  et  Raynaldi,  laissent  en  doute  s'C 
fut  tué  sur  le  champ  de  bataille,  ou  s'il  mou- 
rut en  prison.  Cette  dernière  version  paraît  la 
plus  vraie,  à  en  juger  par  la  réponse  que  le  roi  des 
Bulgares  fit  au  pape  Innocent  m ,  qui  lui  avait 
écrit  pour  demander  l'élargissement  de  l'empe- 
reur. Joannice  dit  au  pape  qu'il  ne  pouvait  lui 
donner  cette  satisfaction,  parce  que  Baudouin 
était  mort  dans  sa  prison  :  quia  debitum  carnis 
exsolverat,  cum  in  carcere  teneretur  {Gesta 
InnocentiilII,  pag.  117  ).  Baudouin  est  fort  loué 
même  par  tes  Grecs ,  pour  sa  charité,  sa  justice 
et  sa  chasteté.  D  avait  épousé  Marie  de  Cham- 
pagne, fille  de  Philippe,  roi  de  France,  et  laissa 
deux  filles. 

Nlcétas  Chômâtes.  —  Chronique  de  la  conquête  de 
Constantinople  et  de  l'établissement  des  Francs  en  Ma- 
rée, par  un  auteur  anonyme  du  quatorzième  siècle,  tra- 
duite du  grec  en  français  par  J.-A.  Buchon;  Paris,  18îS.  — 
Le  Beau ,  Histoire  du  Bas-Empire, 

BAUDOUIN  II,  dernier  empereur  français  de 
Constantinople  ,  né  en  1217  ,  mort  en  1273.  Il 
était  fils  de  Pierre  de  Courtenay  et  d^Yolande , 
sa  seconde  femme.  Il  succéda  en  1228  à  son 
frère  Robert.  Il  s'associa  à  l'empire  Jean  de 
Brienne,  comte  de  la  Marche,  dont  il  avait  épousé 
la  fille.  Assiégé  deux  fois  dans  Constantinople 
par  Vatace,  empereur  de  Nicée,  et  par  Azan,  roi 
des  Bulgares,  il  fut  trop  faible  pour  résister  à 
la  ligue  de  ses  ennemis,  et  se  rendit  en  Italie  pour 
solliciter  le  secours  du  pape.  Il  fut  très-bien  ac- 
cueilli à  la  cour  de  Louis  IX,  roi  de  France,  dont 
il  stimula  le  zèle  par  le  présent  qu'il  lui  fit  de  la 
couronne  d'épines ,  relique  vénérée  dans  toute 
la  chrétienté.  En  1239,  Baudouin  partit  pour 
Constantinople  avec  une  troupe  de  croisés; 
mais  ceux-ci  le  quittèrent  en  route,  et  prirent 
le  chemin  de  la  Palestine.  D  sollicita  ensuite  de 
nouveaux  secours,  avec  lesquels  il  parvint  à 
remporter  quelques  avantages  sur  Vatace.  Celui- 
ci,  mort  en  1255,  eut  pour  successeur  son  fils 
Théodore  Lascaris  le  jeune,  qui  ne  régna  que 
quatre  ans ,  et  laissa  la  couronne  à  Jean  Lasca- 
ris son  fds ,  âgé  de  huit  ans ,  sous  la  régence 
d'un  nommé  Muzalon.  Michel  Paléologue ,  ayant 
fait  tuer  ce  tuteur,  se  fit  déclarer  régent  à  sa 
place,  et  prit,  le  1^"  décembre  1259,  le  titre 
d'empereur,  conjointement  avec  Jean  Lascaris. 
Paléologue  conçut  ensuite  le  projet  de  chasser 
les  Français  de  la  Grèce,  et  de  se  rendre  maître 
de  Constantinople.  Il  fit  investir  cette  capitale, 
y  entra  par  un  souterrain  le  29  juillet  1261 ,  et 
força  la  garnison  de  lui  céder  la  place.  Bau- 
douin vit  de  son  palais  la  ville  incendiée.  Il  quitta 
les  ornements  impériaux,  qui  furent  portés  à  Pa- 
léologue, et,  s'étant  déguisé,  il  entra  dans  une 
barque  qui  le  transporta  dans  l'île  de  Négrepont  ; 
delà  il  se  retira  en  Italie,  où  il  mourut  dans  l'obs- 
curité à  l'âge  de  cinquante  ans.  Sa  femme  Mar- 
the de  Brienne,  fille  de  Jean  de  Brienne,  lui  donna 


un  fils  unique,  Philippe,  qui  porta  le  vain  titre 
d'empereur  et  mourut  en  1285. 

Du  Cange,  Histoire  de  Constantinople ,  l\v.  4  et  6.  — 
Du  Bouchet ,  Histoire  de  la  maison  de  Courtenay.  — 
Le  Beau ,  Histoire  du  Bas-Empire. 

IV.  Les  Baudouin  écrivains ,  savants ,  artistes. 

BAUDOUIN  D'AVESNE,  sire  de  Beaumont, 
chroniqueur,  mort  en  1289.  Il  écrivit  l'Histoire 
généalogique  des  comtes  de  Hainaut,ioïdi\  àes- 
cendait.  Cette  chronique  a  été  publiée  par  J.  Le- 
roy, Anvers,  1693,  in-fol.  (57  pages).  On  en 
trouve  un  extrait  dans  le  t.  m  du  Spicilegium 
ded'Achery.  Enguerrand  de  Coucy,  dit  le  Grand, 
en  tira  le  Lignage  de  Coucy  et  de  Dreux,  qu'il 
continua  jusqu'en  1303. 

Val.  André,  Bibl.  Belg.  —  Du  Chêne,  Généalogie  des 
princes  du  Luxembourg. 

*  BAUDOUIN  DE  NiNOVE  ,  chanoinc  de  l'église 
abbatiale  de  Ninoveen  Flandre,  de  l'ordre^' des 
Prémontrés ,  vivait  à  la  fin  du  treizième  siècle. 
D  a  laissé  une  chronique  depuis  la  naissance  de 
J.-C.  jusqu'à  l'année  1294:  cette  chronique  était 
conservée  parmi  les  manuscrits  de  l'abbaye  de 
Ninove.  Jean  le  Page  en  parle  dans  la  Biblio- 
thecaPrsemonstratensis,l\b.  I,cap.  17,  pag.  306. 

Ch.  R. 
Vossius,  de  Hisloricis  latinis,  cap.  60.  —  Valère  An- 
dré, Bibliotheca  Belgica,  fistg.  101.  —  Caslm.  Oudln  , 
Com.  de  Script,  écoles.,  tom.  III,  col.  620. 

*  BAUDOUIN  DE  Paderborn  ,  connu  sous 
le  nom  de  Balduinus  Parochus ,  parce  qu'il 
était  curé  de  cette  ville,  vivait  vers  1418.  Il  com- 
posa une  Histoire  universelle  depuis  les  pre- 
miers temps  jusqu'à  son  époque. 

Possevin,  Apparatus  Sacer.  —  Vossius ,  de  Hist.  la- 
tinis. 

*  BAUDOUIN  I^Antolne-François) ,  graveur, 
né  à  Dixmude  en  1640,  mort  à  Paris  en  1700: 
II  fut  élève  de  Van  der  Meulen.  Les  gravures  de 
cet  artiste  produisent  un  bon  effet.  Les  princi- 
pales sont  :  une  Chasse  au  Cerf,  —  un  grand 
Paysage  avec  le  voyage  de  la  reine  à  Ver- 
sailles ; —  deux  belles  Perspectives  des  jardins 
italiens;  —  Vues  des  châteaux  de  Joux,  de 
Versailles,  de  Vincennes,  de  Fontainebleau. 
Hébert,  dans  son  Dictionnaire  pittoresque ,  a  fait 
de  ce  graveur  deux  personnages  distincts ,  sous 
les  prénoms  d'Antoine  et  de  François. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kilnstlcr-Lexicon. 
BAUDOUIN  (Benoît),  antiquaire  français,  na- 
tif d'Amiens,  mort  à  Troyes  en  1 632 .  H  fut  d'abord 
cordonnier,  comme  son  père,  n  étudia  ensuite  la 
théologie,  et  devint  principal  du  collège  de  Troyes. 
On  a  de  lui  :  de  Calceo  antiquo  et  mystico  ; 
Paris,  1615,  in-8°,  ouvrage  ciu-ieux  dont  Fries 
donna  une  nouvelle  édition ,  Amsterdam,  1667, 
in-12,  en  y  ajoutant  le  traité  de  Nigronus,  de  Ca- 
liga  veterum  (Leyde,  1711,  in-12;  Leipzig, 
1733,  in-12).  L'auteur  fait  remonter  l'origine  des 
chaussures  à  Adam. 

Nicéron,  Mém,oires. 

BAUDOUIN  {François) ,  théologien  et  juris- 
consulte, né  à  Arras  le  1*"^  janvier  1520,  mort  à 


787 


BAUDOUIN 


788 


Paris  le  3  novembre  1573,  enseigna  successive- 
ment le  droit  à  Bourges,  à  Angers,  à  Paris,  à 
Strasbourg,  et  à  Heidelberg.  Antoine  de  Bour- 
bon, roi  de  Navarre,  qui  lui  confia  l'éducation 
d'un  de  ses  fils  naturels ,  l'envoya  au  concile  de 
Trente  pour  être  son  orateur.  Henri  DI,  n'étant 
encore  que  duc  d'Anjou,  lui  proposa  d'écrire  la 
justification  de  la  Saint-Barthélémy;  Baudouin 
s'y  refusa,  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  d'enti'er  au 
conseil  de  ce  prince.  Il  momut  au  moment  où  il 
se  disposait  à  le  suivre  en  Pologne.  On  a  de  lui 
un  commentaii'e  sur  lesllnstitutes  de  Justinien , 
et  plusieurs  opuscules  de  jurisprudence,  d'iiis- 
toire,  de  théologie  et  de  controverse;  ceux  qui 
concernent  le  droit  ont  été  recueillis  en  corps  par 
Heineccius,  et  forment  le  tome  I  de  sa  Jurïspru- 
dentia  romana  et  attica;]'Leyde,  1738-1741, 
3  vol.  in-fol. 

Nicéron,  Mémoires,  t.  XXVUI.  —  Sainte-Marthe,  Élo- 
ges. —  La  Croix  du  Maine  et  Duverdler,  Bibliothèques 
françaises. 

BAUDOUIN  (jFranfois-Zeaw  ),  imprimeur-li- 
braire, né  à  Paris  en  1759,  mortà  Antony,  près 
Paris,  en  1838.  Nommé  député  du  tiers  état  aux 
états  généraux ,  il  obtint  l'emploi  d'imprimeur 
de  l'assemblée  nationale.  Dès  les  premières  séan- 
ces ,  il  offrit  d'imprimer  gratis  la  liste  des  pen- 
sions données  par  la  cour.  A  la  fin  de  juin  1789, 
il  parvint  à  sauver  de  la  fureur  du  peuple  l'ar- 
chevêque de  Paris.  Il  fut  moins  heureux  dans 
ses  efforts  en  faveur  du  malheureux  Foulon.  Au 
mois  d'août  1791,  il  fit  hommage  à  Tassemljlée 
nationale  du  premier  volume  des  procès-ver- 
baux des  séances.  Il  refusa,  au  17  juillet  1792, 
d'imprimer  la  pétition  du  Champ-de-Mars,  et  dès 
ce  moment  il  perdit  la  confiance  des  patriotes. 
Au  10  août ,  il  sauva  plusieurs  Suisses  poursui- 
vis par  le  peuple.  Vers  cette  époque  il  acheta 
le  Logographe ,  journal  spirituellement  rédigé, 
dont  les  opinions  étaient  opposées  aux  principes 
révolutionnaires.  II  en  envoyait  régulièrement  le 
premier  exemplaire  à  Louis  XVI,  qui  ne  se  cou- 
chait, dit-on,  jamais  sans  l'avoir  lu,  même  lorsque 
l'envoi  avait  lieu  après  minuit.  Ce  journal  fut 
supprimé  le  15  août  1792.  Le  parti  de  la  Gironde, 
tout-puissant  alors,  força  Baudouin  de  confier  à 
Louvet ,  avec  un  traitement  de  dix  mille  francs, 
la  rédaction  du  Journal  des  Débats,  dont  il 
était  également  propriétaire.  Sous  la  convention, 
Baudouin  s'effaça  le  mieux  qu'il  put;  ses  presses 
appartenaient  à  tout  parti  qui  triomphait.  Com- 
promis au  mois  d'octobre  1792  par  les  papiers 
ti'ouvés  dans  l'armoire  de  fer,  il  vint  se  présen- 
ter à  la  ban-e  de  la  convention ,  et  déclara  qu'il 
n'avait  jamais  rien  reçu  des  scélérats  qui  dis- 
posaient de  la  Liste  civile.  Ces  expressions 
témoignent  de  l'effroi  qu'avait  causé  à  Baudouin 
cette  dénonciation ,  qui  du  reste  n'eut  pas  de 
suite.  Dès  lors  il  se  mit  à  suivre  avec  assiduité 
les  séances  des  jacobins,  et  déposa  sur  le  bureau 
du  président  sa  médaille  d'électeur  de  1789, 
«  parce  que,  disait-il ,  elle  portait  l'empreinte 


d'un  tyf au.  »  Il  se  fit  ïêcevou-  au  comité  révo- 
lutionnaire de  la  section  des  Tuileries.  Après  le 
9  thermidor  il  fut  arrêté,  renfermé  à  Vincennes, 
au  Luxembourg,  à  la  Force,  et  allait  être  trans- 
féré au  château  de  Ham,  lorsqu'il  M  rendu  à  la 
liberté.  En  1805,  il  fut  appelé  à  Saint-Péters- 
bourg pour  y  [fonder  une  imprimerie.  Ses  plans 
allaient  être  mis^à  exécution;  déjà  même  on  lui 
avait  donné  le  titre  de  directeur  de  l'imprimerie 
impériale ,  lorsque  la  guerre  éclata  de  nouveau 
entre  la  Russie  et  la  France.  Le  projet  fut 
ajourné.  Baudouin,  qui  était  resté  en  Russie  jus- 
qu'en 1809,  ne  reçut  pas  d'indemnité  pour  ses 
déplacements  et  la  perte  de  son  temps  ;  il  rentra 
alors  en  France,  et  publia  en  1810  un  Projet  de 
règlement  pour  l'imprimerie  et  la  librairie, 
1  vol.  in-4°.  Il  obtint  ensuite  l'emploi  de  contrô- 
leur en  chef  dans  les  droits  réunis  à  Groningue. 
A  la  révolution  de  Hollande,  en  1813,  il  revint  à 
Paris ,  et  fut  employé  au  ministère  de  la  police 
générale,  section  de  l'imprimerie  et  de  la  librai- 
rie, jusqu'en  1821.  Depuis  cette  époque,  il  vécut 
dans  une  modeste  retraite.  —  Ses  fils  exercèient 
le  commerce  delalibraiiie  ;  VnTLà'Q\x\,  Alexandre 
Baudouin ,  qtii  fût  secrétaire  de  la  présidence 
de  la  chambre  des  représentants  des  Cent-Jours, 
est  auteur  de  quelques  écrits  concernant  l'im- 
primerie et  la  librairie,  entre  autres  :  Notice  sur 
la  police  de  la  presse  et  de  la  librairie  sous 
la  monarchie,  la  république  et  Vempire,  in-8°; 
Paris  1852;  on  y  trouve  des  aperçus  et  des  do- 
cuments intéressants. 
Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  dé  la  France. 

*  BAUDOUIN  (l'abbé  Gabriel  ),  prêtre  fran- 
çais de  la  congrégation  de  Saint-Vincent  de  Paul, 
fondateur  du  grand  hospice  de  l'Enfant  Jésus  à 
Varsovie,  né  le  5  avril  1689  à  Avesnes  en  Flan- 
dre, mort  le  10  février  1768  à  Varsovie.  Venu 
en  1717  en  Pologne,  l'abbé  Baudouin  s'y  distin- 
gua tellement  pendant  plus  d'un  demi-siècle  par 
toutes  les  vertus  évangéliques ,  qu'il  lui  fut 
donné  d'ériger  la  première  maison  d'enfants 
trouvés  et  le  premier  hôpital  digne  de  ce  nom, 
aux  frais  de  la  bienfaisance  particulière ,  que  le 
roi  Auguste  IH  et  la  diète  du  couronnement 
de  Stanislas  Poniatowski  consolidèrent  ensuite 
par  des  dotations  considérables,  et  qui  aujour- 
d'hui encore  est  à  la  tête  des  établissements  de 
charité  de  la  capitale  de  ce  pays.  Un  trait  suf- 
fira pour  dépeindre  l'abbé  Baudouin.  Il  arrive 
une  fois  en  solliciteur  dans  une  grande  maison, 
où  le  jeu  absorbait  l'attention  de  la  société. 
Une  timide  supplique  est  hasardée  auprès  du 
banquier;  elle  passe  inaperçue.  L'abbé  ose 
revenir  à  la  charge  ;  mais  l'homme  tenant  les 
cartes  subissait  en  ce  moment  une  forte  perte, 
et,  sous  le  coup  d'une  excitation  fébrile,  ne  ré- 
pond à  sa  demande  que  par  un  soufflet.  «  Voilà 
pour  moi,  fit  le  digne  successeur  de  saint  Vin- 
cent de  Paul;  mais  qu'y  aura-t-il  pour  mes  or- 
phelins? »  A  ce  mot,  son  brutal  offenseur  sfc 
Jette  à  son  cou  pour  lui  demander  pardon,  et  l'on 


789  BAUDOUIN 

se  doute  combien  la  quête  du  noble  représentant 
de  la  religion  dut  se  trouver  grossie  en  im  clin 
d'oeil  et  de  toutes  parts.      C.  Morozevitch. 

J.-N.  Niemcewiez,  Spiewy  Mstoryane  {  Chants  histori- 
ques) ;  Varsovie,  1819,  in-S".  —  BrodrinskI,  X>rjeta,  wyda 
nie  zupetne  i  pomnoione,  œuvres,  édition  complète; 
Vitna.  1844.  10  vol.  Sn-S".  —  Mata-EncyUopedya  potska 
(Petite  Encyclopédie  polonaise  )  ;  Leszno,  1841,  Iq-S". 

BAUDOUIN  {Jean  ).  Voy.  Baudoin. 

*  BAUDOUIN  {Louis-Marie),  prêtre  et  fon- 
dateur des  dames  Ursulines  de  Jésus ,  né  le  2 
août  1765  à  Montaigu,  diocèse  de  Luçon,  mort 
à  Chavagnes  le  12  février  1835.  Il  fit  ses  étu- 
des à  Luçon ,  au  séminaire  des  lazaristes ,  et  se 
réfugia  en  Espagne  pendant  la  révolution.  A  la 
nouvelle  d'une  amnistie  accordée  au  clergé ,  il 
rentra  en  France,  et  se  rendit  aux  Sables  d'O- 
lonne.  Là,  de  concert  avec  une. pieuse  dame,  an- 
cienne religieuse  hospitalière,  il  résolut  de  for- 
mer une  société  de  jeunes  filles,  destinée  adon- 
ner une  éducation  chrétienne  aux  jeunes  per- 
sonnes, surtout  dans  les  campagnes.  Diverses 
circonstances  le  mirent  dans  la  nécessité  de 
différer  l'exécution  de  son  projet.  Enfin,  grâce 
aux  efforts  persévérants  du  digne  ecclésiastique, 
la  Congrégation  des  dames  Ursulines  de  Jésus 
reçut  une  forme  régulière,  et  prit  bientôt  un  ra- 
pide accroissement. 

Feller,  Dictionnaire  historique. 

*  BAUDOUIN  { Marie- Ag laé  ) ,  femme  de 
lettres,  née  à  Carouge  le  22  mai  1764,  morte  le 
22  octobre  1816.  On  a  d'elle  :  la  Petite  Cen- 
drillon,  ou  Histoire  d'une  jeune  Orpheline; 
Paris,  1820,  in-18;  —  le  Coin  du  feu  de  la 
Bonne  Maman,  4"  édit.;  Paris,  1821,  2  vol. 
in-18. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BAUDOUIN  {Pierre- Antoine),  peintre  fran- 
çais en  miniature  et  à  la  gouache ,  né  à  Paris 
le  14  octobre  1723 ,  mort  à  Paris  le  15  décembre 
1769.  Reçu  à  l'Académie  de  peinture  en  1763 , 
il  a  exposé  aux  salons  de  1761,  65  et  67,  plu- 
sieurs œuvres,  dont  Diderot  parle  avec  quelque 
détail.  Il  avait  épousé,  le  8  avril  1758,  la  fille  ca- 
dette de  Boucher  ;  et  voici  ce  qu'on  lit  dans  la 
correspondance  de  Grimm ,  à  propos  de  la  mort 
de  ce  dernier  :  «  Baudouin,  son  second  gendre , 
est  mort  l'hiver  dernier,  jeune  aussi,  épuisé  par 
le  travail  et  par  les  plaisirs.  Il  peignait  à  goua- 
che ou  en  miniature,  et  il  s'était  fait  un  petit 
genre  lascif  et  malhonnête  qui  plaisait  beaucoup 
à  notre  jeunesse  libertine.  «  P.  Ch. 

Mariette,  Abecedario,  publ.  par  MM.  de  Cbennevière 
et  de  Montaiglon  dans  les  Archives  de  l'art  français. 

*  BAUDOUIN  {Simon-René  ),  graveur  français, 
né  le  13  avril  1723;  on  ignore  la  date  de  sa  mort. 
Lieutenant  des  grenadiers  dans  les  gardes-fran- 
çaises, puis  colonel  d'infanterie,  il  eut  un  goût 
marqué  pour  les  arts.  On  a  de  lui  soixante- 
trois  gravures  in-folio,  représentant  les  diverses 
manœuvres  de  l'infanterie  française;  quelques 
batailles  d'après  Jos.  Parrocel,  et  de  petits  pay- 
sages d'après  Michault  et  autres,  1757. 


BAUDRAIS 


790 


Heinecken ,  Dictionnaire  des  Artistes.  —  Strult,  Dict. 
of  Ençrr.  —  Le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

*BAUDOUX  ou  BEAUDoux  {Robert),  gra- 
veur, né  à  Bruxelles,  vivait  vers  1620-1628.  On  a 
de  lui  :  des  dessins  de  vaisseaux ,  des  scènes  ma- 
ritimes ,  des  gravures  exécutées  pour  l'Académie 
de  l'Épée,  et  publiées  à  Anvers,  en  1628,  par  Gi- 
rard Thibault; — \m  portrait  de  Chrétien,  prince 
héréditaire  de  Danemark,  fils  de  Chrétien  IV} 
—  une  Histoire  de  Joseph, en  douze  planches; 
— une  Nativité, oixl'on  remarque  une  vache  sur 
le  dernier  plan;  —  un  Vieillard  et  sa  Jemme 
demandant  V aumône;  et  d'autres  gravures 
d'après  Henri  Goltz. 

Heinecken,  Dictionnaire  des  Artistes. 

*BAUDOZIANUS  OU  AB  ARCA  BAUDOZA 

{Pierre^,  surnommé  Cestius ,  jurisconsulte  et 
critique  français,  vivait  dans  la  dernière  moitié 
du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Poeticee  latinx 
Thésaurus  libris  decem  ;  Lyon,  1586,  in-S"  ;  — 
Poeticee  elocutionis  Formulée;  Lyon,  1590, 
in-12  ; —  Gommentarium  in  Institutiones  ju- 
ris  civilis;  —  Corpus  juris  glossarum;  Lyon, 
1593,  in-4°;  Genève,  1614,  in-4°. 
Morhof,  Polyhistor. 

BAUDRAIS  {;Jean  ) ,  littérateur  français,  né  à 
Tours  le  14août  1749,  mort  le4  mai  1832.  Il  vint 
à  Paris  à  l'âge  de  20  ans,  s'y  maria,  et  donna  à 
l'occasion  de  la  naissance  du  Dauphin,  en  1781, 
l'Allégresse  Villageoise ,  divertissement  mêlé 
de  chants  et  de  danses.  En  1782,  il  publia  un 
poëme  héroï-comique,  intitulé  la  Vanité  est 
bonne  à  quelque  chose;  et  en  1783,  un  diver- 
tissement en  vers,  à  l'occasion  de  la  paix,  sous 
le  titre  du  Dieu  Mars  désarmé.  Dès  le  com- 
mencement de  la  révolution,  Baudrais  fut  chargé 
de  divers  emplois  publics.  On  l'a  vu  successive- 
ment commissaire  de  son  district  (  celui  des  Filles 
Saint-Thomas),  employé  à  la  signature  des  as- 
signats, contrôleur  général  de  ce  papier-mon- 
naie, deux  fois"  membre  du  corps  électoral,  mem- 
bre du  conseil  général  de  la  commune,  mem- 
bre du  corps  et  du  bureau  municipal.  Ce  fut  en 
cette  dernière  qualité  qu'il  reçut  et  contre-signa 
le  Testament  olographe  de  Louis  XVI,  et  que 
sous  le  régime  de  la  terreur,  il  exerça  les  attri- 
butions de  censeur.  Il  était  administrateur  de 
police,  juge  de  paix  de  la  section  de  la  Halle-aux- 
Blés,  à  l'époque  où  il  fut  envoyé  à  la  Guadeloupe 
pour  y  exercer  les  fonctions  de  juge  au  tribunal 
civil,  criminel  et  d'appel  en  matière  de  commerce 
et  de  prises  maritimes.  Il  résidait  depuis  trois 
ans  dans  cette  colonie,  lorsque,  par  suite  de 
l'explosion  de  la  machine  infernale  (3  nivôse 
an  ES),  il  fut  déporté  de  la  Guadeloupe  à Cayenne, 
comme  ayant  été  mis  sur  la  liste  des  auteurs  ou 
complices  de  cette  conspiration  royaliste,  bien 
qu'il  se  fûtsignalé  par  des  opinions  très-différentes, 
et  qu'U  se  trouvât  à  quinze  cents  lieues  de  Paris 
lorsqu'elle  éclata.  Il  fut  cependant  chargé  à 
Cayenne  du  greffe  du  tribunal  civil ,  criminel,  de 
commerce,  etc.,  des  fonctions  de  notaire  et  de  la 


791  BAUDRAIS  - 

tenue  des  registres  de  l'état  civil,  fonctions  qu'il 
cumula  pendant  trois  ans ,  mais  dont  il  dut  se 

démettre,  ayant  refusé  de  prêter  serment  à  l'em- 
pereur Napoléon.  Retiré  avec  sa  femme,  qui  l'a- 
vait accompagné  dans  le  lieu  de  sa  déportation 
aux  États-Unis  d'Amérique,  il  y  passa  treize  ans, 
vivant  du  travail  de  ses  mains.  De  retour  en 
France  en  1817,  Baudrais  donna  de  sa  per- 
sonne un  démenti  aux  auteurs  d'une  Kographie 
qui  le  font  mourir  vers  1801 ,  par  suite  de  la 
conspiration  du  3  nivôse,  après  l'avoir  confondu 
avec  un  sieur  Baudray  qui  a  tenu  le  café  des 
Bains  chinois,  sur  le  boulevard  des  Italiens,  Il 
mourut  du  choléra  à  l'âge  de  quatre-vingt-trois 
ans.  Outre  les  pièces  citées,  on  a  de  lui  :  Étren- 
nes  de  Polymnie; — Choix  de  chansons  ;  —  Ro- 
mances et  Vaudevilles,  avec  des  airs  notés, 
5  vol.  in-S";  Paris,  1785-1789;  —  Essai  sur 
l'Origine  et  les  progrès  de  l'art  dramatique  en 
France,  3  vol.  in-8°;  Paris,  1791  (ouvrage  ina- 
chevé). Enfin,  il  édita  avec  Le  Prince  la  Petite 
Bibliothèque  des  Théâtres, 72  vol.  in-8'*;  Paris, 
1783-1790  (Collection  incomplète). 

Biographie  des  Contemporains. 
BAUDRAN  (  Barthélémy),  théologien  jésuite , 
né  vers  1730  à  Vienne  en  Dauphiné,  mort  à  Lyon 
vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de  lui  de 
nombreux  ouvrages ,  réunis  sous  le  titre  :  Œu- 
vres spirituelles  de  Baudran  ;  Lyon,  1 777,  in-8°. 
Baudran,  souvent  sous  le  voile  de  l'anonyme,  a 
publié  séparément  :  l'Ame  contemplant  les 
grandeurs  de  Dieu,  avec  l'Ame  se  préparant 
à  l'éternité;  Lyon,  1778,  in-12;  —  l'Ame  éle- 
vée à  Dieu;  Lyon,  1776,  in-12  ;  —  l'Ame  éclai- 
rée par  les  oracles  de  la  sagesse  dans  les  pa- 
raboles de  béatitudes  évangéliques ;  Lyon, 
1776,  in-12;  —  l'Ame  affermie  dans  la  foi; 
Lyon,  1777,  in-12  ;  —  l'Ame  intérieure,  ou  Con- 
duite spirituelle  dans  les  voies  de  Dieu;  Lyon, 
1776,  in-12. 

Alcgambe  et  Rlbadeneira,  Scriptores  Soc.  Jesu. 
BAUDRAN  (Mathieu),  membre  de  la  con- 
vention nationale,  mort  à  Vincennesen  1812.  Il 
était  juge  au  tribunal  du  district  de  Vienne  en 
Dauphiné,  lorsqu'en  1792  il  fut  élu  député  de  la 
convention  nationale.  Il  vota  la  mort  de  Louis  XVI, 
et  fut  envoyé  en  mission  dans  le  département 
de  la  Mayenne.  C'est  lui  qui  fut  chargé  du  rap- 
port do  la  commission  d'enquête  dans  l'affaire 
Carrier.  Son  mandat  fini,  il  refusa  de  faire  partie 
des  conseils.  Il  reprit  les  fonctions  d'avocat,  qu'il 
avait  exercées  avant  la  révolution. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France. 

BAUDRAN  OU  BACDRAND(McAe^4n?0^ne), 

géographe,  né  à  Paris  le  28  juillet  1633 ,  mort  le 
29  mai  1700.  n  étudia  au  collège  de  Clermont 
sous  le  père  Briet,  et  prit  du  goût  pour  la  géo- 
graphie en  corrigeant  les  épreuves  de  l'ouvrage 
de  son  maître,  intitulé  Parallela  Geographiee 
veteris  et  nova;.  U  devint  ensuite  secrétaire  des 
cardinaux  Antoine  Barberin  et  de  Camus,  et  assista 
en  cette  qualité  à  plusieurs  conclaves.  On  a  de 


BAUDRaND 


792 


lui  :  une  édition  du  hvre  de  Paphe  Masson ,  Des- 
criptio  fluminum  Galliœ,  1578;  —  une  édition 
augmentée  de  moitié  dn  Lexicongeographicum 
dePh.  Ferrarius,  1670,  in-fol.  ;  —  Geographia 
ordine  litterarum  disposita,  in-fol.,  2  vol., 
1681  et  1682;  —  Dictionnaire  géographique 
et  historique,  2  vol.  in-fol.  ;  Paris,  1705.  Cet 
ouvrage,  qui  est  en  grande  partie  une  traduction  du 
précédent,  fut  achevé  par  le  bénédictin  dom  Gelé, 
et  publié  par  le  frère  de  l'auteur.  Antoine  Bau- 
dran a  laissé  en  manuscrit  :  Geographia  chris- 
tiana,  sive  Notitia  archiepiscopatuum  et 
episcopatuum  totius  orbis,  etc. 

Nicéron,  Mémoires,  t.  II.  —  Trentus,  Animadv.  philo- 
log.,  t.  VIII,  p.  61-30.—  Fabrlclus,  Centur.  Plagiar. 

BAUDRAND  (Henri),  théologien,  né  à  Paris  en 
1637,  mort  à  Beaune  en  Gâiinaisle  18  octobre 
1699.  Il  fut  directeur  en  théologie,  et  curé  de 
Saint-Sulpice  à  Paris.  Il  a  laissé  un  Recueil 
manuscrit  des  actes  de  la  faculté  de  théolo- 
gie de  Paris ,  4  vol.  in-fol.  Ce  manuscrit  a  été 
conservé  à  labibl.  du  séminaire  de  Saint-Sulpice. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 

*  BXVDRXJiV  (Mari€-Étienne-François-Hen- 
ri,  comte),  général  français,  né  le  21  août  1774  à 
Besançon  (Doubs),  mort  à  Paris  le  10  septembre 
1848.  Destiné  d'abord  à  la  carrière  du  barreau , 
le  jeune  Baudrand  préféra  celle  des  armes.  Il 
entra  comme  soldat  dans  le  deuxième  bataillon 
du  Doubs,  et  servit  à  l'armée  du  Rhin  depuis  le 
mois  de  fructidor  an  F'  de  la  république  jusqu'au 
22  ventôse  an  XI.  Admis  à  l'école  du  génie  de 
Metz  en  qualité  d'élève  sous-lieutenant,  il  obtint 
le  grade  de  lieutenant  à  sa  sortie  de  l'école  le 
l^'  germinal  an  III ,  devint  capitaine  le  l^*"  ther- 
midor suivant,  et  fut  successivement  attaché  aux 
états-majors  de  l'armée  d'Angleterre,  deMayence, 
de  Naples  et  d'Italie ,  où  ses  seiTÏces  lui  conci- 
lièrent l'estime  et  la  bienveillance  de  ses  supé- 
rieurs. Atteint  de  deux  coups  de  feu ,  le  3  prai- 
rial an  Vin ,  à  la  défense  de  la  tête  du  pont  du 
Var,  Baudrand  suivit  le  général  Suchet  lorsqu'il 
se  porta  sur  Gênes  avec  sa  division ,  assista  au 
blocus  de  Savone,  au  siège  de  Peschiera,  et  eut 
la  direction  de  cette  place  après  sa  reddition,  le 
l^'  frimaire  an  IX.  H  fit,  dans  l'état-major  du 
prince  Murât,  la  campagne  de  Tan  XIV,  retourna 
à  l'armée  de  Naples  en  1806,  se  trouva  au  siège 
de  Gaëte ,  et  fut  promu  au  grade  de  chef  de  ba- 
taillon. Le  15  juillet  1807,  il  partit  avec  le  corps 
d'armée  destiné  à  occuper  les  îles  Ioniennes,  et 
remplit  les  fonctions  de  dh-ecteur  de  fortifica- 
tions à  Corfou  depuis  le  15  octobre  1808  jusqu'au 
mois  de  juin  1813,  où  il  fut  nommé  colonel. 
En  1815,  Napoléon  lui  confia  les  fonctions  de 
chef  de  l'état-major  général  du  génie  de  l'armée 
du  Nord.  Il  prit  part  à  la  bataille  du  Mont-Saint- 
Jean ,  suivit  l'armée  de  la  Loire ,  et  ne  s'en  sé- 
para qu'après  le  licenciement.  Après  la  seconde 
restauration,  il  fut  chargéparle  gouvernement  de 
quelques  missions  importantes  dont  il  s'acquitta 
avec  succès.  On  le  nomma  bientôt  directeur  des 


793 


BATJDRAND  —  BAUDRILLART 


794 


fortifications  à  Cambrai,  et  général  de  brigade  le 
29  avril  1821.  Après  la  révolution  de  1830,  Bau- 
drand  fut  nommé  lieutenant  général",  et  accom- 
pagna le  prince  royal  dans  les  différentes  excur- 
sions qu'il  fit  à  Londres ,  en  Belgique,  et  dans  les 
principales  villes  du  Midi.  Élevé  à  la  pairie  le 
1 1  octobre  1832  ,  il  assista,  comme  aide  de  camp 
du  duc  d'Orléans,  au  siège  d'Anvers,  et  fut  en 
1837  nommé  gouverneur  du  comte^de  Paris.  Sa 
veuve  s'est  remariée  avec  l'un  des  peintres  les 
plus  distingués  de  l'école  française,  M.  Ary 
Scheffer.  A.  Amic. 

Les  Fastes  de  la  Légion  d'honneur. 

*BAUDREXEL  ( Philippe- Jacques) ,  théolo- 
gien et  compositeur  de  musique,  né  à  Fies 
(Souabe)  vers  1635,  mort  vers  1700.  On  a  de 
lui  :  Primicias  musicalis,  continentes  Te 
Beum,  Missas,  Requiem,  Mottettas  Sexdecim, 
De  communi  quinque  et  sex  voc.  concert,  cum 
duo.  violinis,  etc.;  Ulm,  1664,  in-4o  ;  —  Psalmi 
vespertini  de  Dominica,  de  B.  Virgine,  Apos- 
tolis  et  Jestis  totius  anni,  in  primis  et  seciin- 
dis  vesperis;  Cologne,  1668,  in-4°. 

C.  à  Beughem ,  Bibl.  Mathem. 

BAVDRi.  Voy.  Balderic. 

BAtTDRicouRT  (Jean  de),  maréchal  de 
France,  mort  à  Blois  le  11  mai  1499.  H  était  fils 
de  Robert,  bailli  de  Chaumont  et  capitaine  de 
Vaucouleurs ,  qui  présenta  Jeanne  d'Arc  au  roi 
Charles  Vil.  Il  s'attacha  d'abord  à  Charles  le  Té- 
méraire ,  et  se  Joignit  à  lui  pendant  la  guerre 
du  Bien  public.  Depuis  il  passa  au  service  de 
Louis  XI,  qui  lui  donna  le  collier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel  vers  1472,  et  le  fit,  en  1480,  gou- 
verneur de  la  Bourgogne  et  de  Besançon.  En  1477 
il  fut  envoyé  en  ambassade  auprès  des  cantons 
suisses ,  et  obtint  du  gouvernement  que  défense 
fût  faite ,  sous  peine  de  la  vie,  à  tous  les  citoyens 
de  la  république  de  porter  les  armes  contre  la 
France.  Après  la  mort  de  Louis  XI,  U  resta  fidèle 
à  Anne  de  Beaujeu.  Pendant  la  réaction  féodale 
de  1488,  il  contribua  beaucoup  à  la  victoire  de 
Saint-Aubin,  et  reçut  en  récompense  le  bâton  de 
maréchal.  En  1495 ,  il  suivit  Charles  Vin  dans 
son  expédition  d'ItaJie.  Il  mourut  sans  laisser  de 
postérité,  et  fut  enterré  dans  l'église  des  Minimes, 
à  Plessis-lez-Tours. 

Pinard,  chronologie  militaire,  t.  U.  —  Anselme,  Hist, 
penéalog.  et  chronolog.  de  la  maison  royale  de  France, 
t.  VI.  —  Le  Bas,  Dictionnaire  encyclop.  de  la  France. 

*BArDRiMONT  (Alexandre-Édouard),  chi- 
miste français,  naquit  à  Compiègne  en  1806.  Il 
fut  d'abord  pharmacien  des  hôpitaux  de  Paris, 
étudia  ensuite  la  médecine ,  et  fut  reçu  docteur 
en  1831.  A  cette  époque  il  s'établit  à  Valenciennes, 
où  il  rendit  de  grands  services  pendant  la  pre- 
mière invasion  du  choléra.  De  retour  à  Paris,  il 
devint  successivement  préparateur  de  chimie  au 
collège  de  France  et  professeur  agrégé  à  la  fa- 
culté de  médecine.  Il  est  aujourd'hui  professeur 
de  chimie  à  la  faculté  des  sciences  de  Bordeaux. 
Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Introduction  à 


l'étude  de  la  chimie  par  la  théorie  atomique, 
Paris,  1834,  in-8°;  —  Quel  est  l'état  actuel  de 
la  chimie  organique,  et  quels  secours  a-t-il 
reçus  des  recherches  microscopiques?  thèse 
soutenue  pour  le  concours  à  la  chaire  de  chimie 
organique,  à  laquelle  fut  nommé  M.  Dumas;  — 
Traité  élémentaire  de  minéralogie  et  de  géolo- 
gie; Fans,  m-8°;  —  Traité  de  chimie  générale 
et  expérimentale  ;  Paris,  1845,  2  vol.  in-8°;  -^ 
un  grand  nombre  d'articles  scientifiques ,  dans  le 
Dictionnaire  de  physique  et  de  chimie,  etc. 

Les  Médecins  de  Paris,  1845. 

BAUDRILLART  (  Jacqucs-Joscph  ) ,  Célèbre 
agronome  français ,  né  à  Givron  (  Ardennes  )  le 
20  mai  1774,  mort  à  Paris  le  24  mars  1832.  Fils 
d'un  cultivateur,  il  se  destina  d'abord  à  la  car- 
rière militaire,  et  suivit  en  1791  le  bataillon 
des  Ardennes.  En  1795  il  entra  dans  l'adminis- 
tration, et  y  fut  successivement  employé  dans  les 
armées  de  Sambre-et-Meuse ,  de  Mayence,  du 
Danube  et  du  Rhin.  Mais  quelques  infirmités 
contractées  au  service  lui  firent  obtenir  son  congé, 
et  il  vint  à  Paris  en  180L  En  1802,  il  fut  ad- 
mis dans  l'administration  des  forêts,  et  il  parvint 
au  grade  de  chef  de  division.  On  a  de  lui  :  l'Ins- 
truction sur  la  culture  du  bois,  traduite  de 
l'allemand  de  Hartig;  Paris,  1805,  in-12  :  le  sys- 
tème d'exploitation  par  éclaircies,  et  celui  de  la 
régénération  des  futaies  par  des  enseignements 
naturels,  y  sont  enseignés  pour  la  première  fois 
en  France;  —  Sur  la  Combustibilité  des  diffé- 
rentes espèces  de  bois,  et  sur  les  avantages 
comparés  que  leur  emploi  peut  offrir,  tant 
par  rapport  à  l'économie  du  combustible  que 
relativement  à  l'intensité  du  chauffage;  Pa- 
ris, 1707,  in-12  ("traduit  de  l'aUemand  de  Har- 
tig); —  traduction  du  Manuel  forestier  de 
Burgsdorff  (Paris,  1808,  2  vol.  in- 8°);  —  Mé- 
morial forestier,  recueil  complet  et  suivi  des 
lois,  arrêtés  et  instructions  relatifs  à  l'admi- 
nistration forestière,  de  l'an  7X  (1801)  à  l'an 
XIV  (1806-1807);  Paris,  6  vol.  in-8'';  —  An- 
nales forestières,  suite  au  Mémorial  forestier, 
avec  la  collaboration  de  MM.  Doniol  et  Chan- 
laire;  Paris,  1808-1816,  8  vol,  in-8'';  —  Collec- 
tion chronologique  et  raisonnée  des  Arrêts  de 
la  cour  de  cassation,  depuis  l'an  VII  (1798) 
jusqu'en  1808  (avec  M.  Doniol);  Paris,  1808, 
in-S";  —  Plantations  des  routes  et  ave- 
nues; moyens  de  les  rendre  perpétuelles; 
broch.  in-8°;  —  Annuaîreforestier,  pour  1811, 
1812  et  1813;  Paris,  3  vol.  in-12  ;  —  Mémoire 
sur  la  pesanteur  spécifique  des  bois  ;  sur  le 
cordage  des  bois  de  chauffage  ;  sur  les  diffé- 
rences en  solidité  et  poids  de  la  corde,  sui- 
vant les  espèces  de  bois,  la  forme  et  la  gros- 
seur des  bûches  et  leur  dessèchement  ;  Paris, 
1815,  in-S";  —  Dictionnaire  de  la  culture 
des  arbres  et  de  l'aménagement  des  forêts 
(  avec  M.  Bosc  );  Paris,  1821  et  1823,  in-4°  :  cet 
ouvrage  fait  partie  de  l'Encyclopédie  méthodi- 
que, où  il  forme  le  tome  TV  du  Dictionnaire 


795 


BAUDRILLART  —  BAUDRY 


796 


d'agriculture  ;  —  Code  forestier ,  avec  un  com- 
mentaire, etc.;  Paris,  1827,  2  vol.  in-12;  — 
Code  de  la  pêche  fluviale ,  avec  un  commen- 
taire, et  suivi  d'un  Dictionnaire  de  la  pêche  Hu- 
vialej  Paris,  1829,  2  vol.  in-12,  avec  atlas;  — 
Traité  général  des  eaux  et  forêts,  chasses  et 
pêches;  Paris,  1821-1834,  10  vol.  in-4°,  avec 
3  atlas  gr.  in-4°.  Ce  livre  capital  est  divisé  en 
quatre  parties  :  1°  un  Recueil  chronologique  des 
ordonnances,  lois,  arrêts,  etc., sur  lamatière; 
2°  un  Dictionnaire  général  raisonné  et  histo- 
rique des  eaux  et  forêts;  3°  un  Dictionnaire 
des  chasses;  4°  un  Dictionnaire  des  pêches.  On 
y  trouve  toutes  les  méthodes  de  culture,  d'amé- 
nagement et  d'exploitation  des  bois  ;  les  principes 
de  botanique,  de  minéralogie,  de  physique  et  de 
mathématiques  apphcables  à  l'économie  fores- 
tière; l'histoire  naturelle  de  tous  les  poissons  qui 
font  l'objet  de  la  pêche  ;  les  dispositions  réglemen- 
taires de  cette  industrie,  et  la  description  de  tous 
les  instruments  et  procédés  dont  on  fait  usage  ; 
l'histoire  de  la  chasse  chez  les  peuples  anciens 
et  modernes;  la  description  de  toutes  les  espèces 
et  de  tous  les  procédés  de  chasse,  avec  la  bi- 
bliogi'aplùe  raisonnée  des  auteurs  de  toutes  les 
époques  qui  en  ont  traité.  Le  Discours  prélimi- 
naire de  ce  grand  ouvrage  est  à  lui  seul  un  tra- 
vail remarquable  sur  l'histoire  des  eaux  et  fo- 
rêts chez  tous  les  peuples  et  dans  tous  les  âges. 

Mauroy. 
M,  Sylv-estre,  Éloge  de  Baudrillart,  dans  les  Mé- 
moires de  la  Société  d'agriculture,  année  1832. 

*BAUDRINGHEEN  OU  BAtTORIGEEN,  peiutl'e 

à  Amsterdam,  vivait  vers  1640.  Son  genre  se 
prêtait  facilement  h  la  gravure;  il  a  fait  un 
grand  nombre  de  portraits  qui  ont  été  gravés  par 
Matham,  Conladus,  Suyderhoef  et  Van  Dalen. 
Helnecken,  Dictionnaire  des  artistes. 

BAUDRON  (  Antoine- Lawent),  musicien,  né 
à  Amiens  le  16  mai  1743,  mort  en  1834.  Il  fut, 
depuis  1766,  chefd'orchestreduThéâti-e-Français. 
Il  composa  la  musique  pour  quelques  pièces  du 
répertoire,  entre  autres  pour  le  Pijgmalion  de 
J.-J.  Rousseau  ;  —  le  Barbier  de  SéviUe,ea  1775; 
— le  Mariage  de  Figaro  etlts  chœurs  d'Athalie. 

Fétls,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BAUDRY  ou  BAUD  Y  (...),  médecin  français  ; 
il  vivait  dans  la  première  moitié  du  dix-huitième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Traité  des  eaux  minérales 
de  Bourbonne-les-Bains ,  contenant  une  ex- 
plication méthodique  sur  tous  leurs  usages  ; 
Dijon,  1736,  in-8°.  L'auteur  était  intendant  des 
eaux  minérales  de  Bourbonne-les-Bains. 

Carrère,  Bibliotlièqtie  de  la  Médecine. 

BAiTDRY-D'ASSON  (Antoine),  théologien  jcffl,- 
séniste,  natif  du  Poitou,  mort  à  Paris  en  1668. 
A  trente  ans  il  quitta  sa  contrée  natale,  où  il  pos- 
sédait un  riche  prieuré,  et  entra  en  1647  à  Port- 
Royal-des-Champs,  près  Paris.  A  la  suppression  de 
Port-Poyal  en  1662,  il  s'établit  avec  de  Sainte- 
Marthe  et  du  Cambout  de  Pont-Château  dans 
une  maison  du  faubourg  Saint- Antoine ,  où  il 


mourut.  On  lui  attribue  :  Placet  pour  les  àb- 
besses ,  prieures  et  religieuses  de  Port-Royal, 
contre  M.  l'archevêque  de  Paris;  Paris,  1664; 
—  Lettre  à  la  sœur^Madeleine  de  Sainte-Mel- 
tide,  qui  avait  signé  le  formulaire  et  qui  rétracta 
sa  signature;  Pafis,  1664;  —  Lettre  à  la  mère 
Dorothée ,  mise  abbesse  de  Port-Royal  par 
M.  l'archevêque  de  Paris ,  en  1667  ; — Lettre  au 
P.  Annat,  jésuite,  touchant  un  écrit  qui  a 
pour  titre  :  la  Bonne  fortune  des  Jansénistes, 
du  15  janvier  1657  ;  il  puWia,  en  collaboration  de 
Pont-Chàteau,  de  Sainte- Marthe,  Antoine  Ar- 
nauld  et  Varet  :  Morale  pratique  des  jésuites, 
nouvelle  édition  à  Bologne,  1669  et  années  sui- 
vantes, 8  vol.  in-S". 

Dreux  du  Radier ,  BiUothèque  du  Poitou. 

BAUDRY-b'ASSON  (Gabriel),  chef  de  Ven- 
déens ,  né  dans  le  Poitou  en  1755,  mort  en  1793. 
Il  avait  quitté  le  service  avant  la  révolution ,  et 
vivait  dans  une  maison  de  campagne  près  de  la 
Châtaigneraie,  quand  il  fut  appelé  au  comman- 
dement de  la  garde  nationale  de  son  canton.  S'é- 
tant  prononcé  contre  les  actes  de  l'assemblée 
nationale ,  il  fut  choisi  pour  chef  par  une  troupe 
de  paysans  dans  le  premier  mouvement  de  1792, 
s'empara  de  Châtillon-sur-Sèvre,  et  attaqua  Mor- 
tagne  ;  mais  il  fut  battu  par  les  gardes  nationaux, 
qui  dispersèrent  sa  bande.  H  se  cacha  alors  dans 
un  souterrain  ;  et  au  moment  de  la  grande  in- 
surrection vendéenne ,  il  reparut  à  la  tête  des 
paysans  de  son  canton ,  et  cocomanda  une  divi- 
sion de  l'armée  du  centre.  Il  prit  part  au  com- 
bat de  Saint-Vincent  de  Luçon,  et  fut  tué  à 
l'attaque  du  Mans.  Son  frère  Esprit  Baudry 
combattait  dans  les  rangs  républicains;  ils  se 
rencontrèrent  plusieurs  fois  sur  le  champ  de 
bataille.  Un  autre  Baudry  fut  signataire  du  traité 
de  paix  conclu  à  la  jaunaye  en  1795. 

Biographie  des  Personnes  marquantes  de  la  Chouan- 
nerie. 

*  BAUDRY  DE  BALZAC  (Caroline),  femme 
peintre  de  fleurs  et  de  fruits,  née  à  Metz  en  1799. 
Élève  de  Van  Spàndonlc,  elle  peint  à  l'huile  et  sur 
porcelaine  pour  la  manufacture  de  Sèvres.  En 
1824,  elle  mit  à  l'exposition  deux  beaux  ou- 
vrages ,  une  corbeille  de  fruits  et  un  chapeau  de 
paille  rempli  de  fleurs. 

Nagler,  Nettes  AUgemeines  Kûnsller-Lexicon. 

BAUDRY  DES  LOZIÈRES  (  LouiS-NarciSSB  ), 

voyageur  et  polygraphe  français,  né  à  Paris  le 
\  16  juin  1761 ,  mort  dans  la  même  ville  le  29  juil- 
'  let  1841.  D'abord  avocat,  il  entra  plus  tard 
;  dans  la  carrière  militaire,  et  devint  colonel  in*- 
:  pecteur  des  dragons  à  Saint-Domingue  ;  pui.s 
:  conseiller  au  Port-au-Prince  en  1789.  Les  colo- 
nies admirèrent  son  éloquence,  et  se  montrèrent 
j  reconnaissantes  de  ses  sei-vices.  A  son  retour  il 
;  enti'a  dans  les  bureaux  de  la  marine ,  où  il  se 
i  trouvait  en  1809,  lorsqu'il  écrivit  ses  Soirées  du 
•  faubourg  Saint-Germain,  que  la  police  impé- 
1  riale  ne  lui  permit  d'abord  point  de  publier. 
■  Plus  tard  il  devint  liistoriographe  da  ministère 


797  BAUDRY 

auquel  il  était  attaché.  On  a  de  lui  :  Voyage  à 
la  Louisiane  et  sur  le  continent  de  VAméri-r 
que  septentrionale,  fait  dans  les  années  1794- 
1798;  Paris,  1802,  iD-8°;  —  Second  voyage  à 
la  Louisiane,  1803,  2  vol.  in-8°;  —  les  Éga- 
rements du  nigrophilisme  ;  ibid.,  1 802,  in-S"  ; — 
Aïthès,  ou  le  Héros  chéri  des  dieux; —  Une  des 
plus  anciennes  histoires,  imitée  du  grec, 
contenant  des  hauts  faits  d'un  grand  homme, 
son  enfance,  ses  plaisirs,  sa  politique,  son 
élévation  et  la  récompense  de  ses  vertus,  his- 
toire aUégorique;  ibid.,  1804,  2  vol.  in-12  :  le 
héros  est  l'empereur  Napoléon  ;  —  la  Naissance 
du  roi  de  Rome,  en  vers  anglais,  dans  les  Hom- 
mages poétiques,  t.  H,  p.  443;  —  les  Soirées 
d'hiver  dufaubourg  Saint-Germain,  ou  Essais 
sur  l'esprit  du  temps  et  des  conversations  en 
général;  Paris,  1809,  in-8''.  Baudry  des  Lozières 
était  le  beau-frère  de  Moreau  de  Saint-Méry. 

Quérard,  la  France  littéraire.  —  Annales  maritimes, 
1841,  t.  II. 

BAUDiiER  (  GiZZes-ylrwawd ),  théologien,  né 
à  Peyrusse-Massas ,  près  d'Auch,  au  mois  de 
mars  1744;  mort  en  1787.  Il  cultiva  les  langues 
hébraïque  et  gi'ecque ,  et  professa  la  théologie  au 
séminaire  d'Auch.  Outre  quelques  manuscrits 
inachevés,  on  a  de  lui  une  traduction  des  Psau- 
mes; Paris  (Samson),  1783,  2  vol.  in-12. 
CbaudoD,  Dictionnaire  historique. 

BAUDiriN  (  Dominique),  théologien  et  orato- 
rien,  né  à  Liège  le  14  novembre  1742,  mort  le 
3  janvier  1809.  D  se  consacra  à  l'enseignement  de 
la  jeunesse,  et  fut  longtemps  professeur  d'his- 
toire à  Maëstricht.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Essai  sur  l'immortalité  de  l'âme;  Dijon,  1781, 
in-12,  réimprimé  sous  ce  titre  ;  de  l'Immorta- 
lité de  l'homme,  ou  Essai  sur  l'excellence  de 
sa  nature;  Liège,  1805,  rn-12;  —  la  Religion 
chrétienne  justifiée  au  tribunal  de  la  politique 
et  de  la  philosophie;  ibid.,  1788  et  1797,  in-12. 

Quérard ,  la  France  littéraire. 

*  BXVDViss  (  Adrien-François  ) ,  peintre , 
dessinateur  et  graveur  à  l'eau  forte,  né  à  Dix- 
mude  en  1640,  mort  après  1700.  D  travailla  d'a- 
bord à  Anvers ,  d'où  il  fut  amené  à  Paris,  à  ce 
que  l'on  croit,  par  Vander-Meulen,  dont  il  devint 
le  beau-frère  (12  janvier  1670),  et  d'après  le- 
quel il  a  gravé  la  plupart  des  pièces  qui  forment 
son  œuvre.  Il  retourna  à  Anvers  en  1690,  et  s'y 
associa,  dit  Mariette,  avec  Pierre  Bout,  peintre 
de  figures ,  pour  la  composition  de  tableaux  où 
l'un  peignait  les  personnages  et  l'autre  le  pay- 
sage. 

Le  Blanc,  Manuel  de  l'amateur  d'estampes. 

BAUDVS  {Jean-Louis-Amable  de),  publi- 
ciste,  né  à  Cahors  en  1761,  mort  à  Paris  en  1822. 
Avant  la  révolution ,  il  fut  avocat  du  roi  au  pré- 
sidial  de  Cahors.  Il  adopta  avec  chaleur  les  nou- 
veaux principes,  se  déclara  pour  les  parlements 
en  1788,  et  se  refusa  à  l'enregistrement  des  or- 
donucuices  qui  établissaient  les  cours  plénières. 
C'est  à  cette  conduite  qu'il  dut  sa  popularité  et 


—  BAUER 


798 


la  faveur  d'être  élevé,  malgré  sa  jeunesse,  aux 
fonctions  de  procureur  général  syndic  du  dépar- 
tement du  Lot.  Cependant  il  émigra  en  179t,  et  se 
retira  à  Hambourg,  où  il  rédigea  le  Spectateur 
du  iVorc?  jusqu'à  l'époque  du  Consulat.  Il  rentra 
alors  en  France,  et  parvint  à  être  nommé  archi- 
viste du  ministère  des  affaires  étrangères,  malgré 
une  foule  d'articles  furibonds  publiés  dans  son 
journal  contre  Napoléon  Bonaparte.  Le  roi  Murât 
l'appela  ensuite  à  Naples,  et  lui  confia  l'éducation 
du  prince  Achille ,  son  fils.  Après  le  décret  de 
Napoléon  rappelant  les  Français  qui  se  trouvaient 
hors  du  territoire  de  l'empire,  Baudus  revint  à 
Paris,  et  y  resta  sans  emploi  jusqu'après  la  res- 
tauration, époque  où  il  fut  de  nouveau  attaché 
au  mmistère  des  affaires  étrangères.  En  1820,  U 
fit  partie  de  la  commission  de  censurer 

Le  Bas ,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France.  — 
Lavalelle,  Mémoires. 

*BAïJER  ( ),  conseiller  de  cour  du  roi  de 

Prusse  vers  1786,  se  distingua  par  l'invention  de 
deux  pianos  nouveaux,  l'un  appelé  Crescendo, 
et  l'autre  Royal-crescendo  ;  il  fit  aussi  des  hor- 
loges à  musique.  L'impératrice  de  Russie  en  paya 
une  3,000  roubles. 

Schilling ,  ZeOTcon  der  Tonkunst. 

*  BAUER  (  Adolphe-Gaspard), \héolo^en  pro- 
testant allemand,  né  à  Heltstedt  le  27  février 
1662,  mort  le  4  mars  1719.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  Disp.  de  Religione  christiana; 
Wittemberg,  1685,  in-4°;  —  Disp.  de  Jehova 
Elohimprovisore  et  vitee  socialis  consultatore 
ex  Gen.  II,  18;  Wittemberg,  1686,  in-4°;  — 
De  Inductione;  ibid.,  1687,  m-k";  —  Lexico- 
logia  sacra;  ibid.,  1687,  in-4°;  —  De  Beatitu- 
dine  Dei;  ibid,  1687,  in-4°. 

Leporius ,  Leben  der  Gelehrten  in  Deutschl.,  1. 1,  p.  85. 

*BAîrER  {Antoine),  jurisconsulte  allemand, 
né  à  Marbourg  le  16  août  1772,  mort  le  1"  juin 
1843.  D  professa  le  droit  à  Gœttingue,  et  devint 
conseiller  ordinaire,  puis  conseiller  extraordi- 
naire de  justice.  Après  les  événements  qui  signa- 
lèrent les  années  1813  et  suivantes,  il  fut  appelé, 
en  qualité  de  membre  d'une  commission  spéciale, 
à  rédiger  les  projets  de  code  pénal  et  d'instruc- 
tion criminelle.  On  a  de  lui  :  Anmerkungen 
zu  dem  Entwurfe  eines  Strafgesetzbuchs  fur 
das  Kônigreich  Hannover  (Observations  au 
sujet  du  projet  de  code  pénal  pour  le  royaume 
de  Hanovre),  2  vol.;  Gœttingue,  1826-1828;  — 
Vergleichung  des  ursptning lichen  mit  dem  den 
Stànden  vorgelegten  £'n#M;wr/s(  Comparaison 
du  projet  primitif  avec  le  projet  proposé  aux 
états;  Gœttingue,  1831;  —  Grundssetze  des 
Criminal-processes  (Principes  d'instruction  cri- 
minelle); Nuremberg,  1805,  publié  plus  tard 
sous  ce  titre:  Lehrbuch  des  Strafprocesses 
(Manuel  d'instruction  criminelle);  Gœttingue, 
1835  et  1848;  —Lehrbuch  des  Naturrechts 
(Manuel  de  droit  naturel)  ;  Marbourg,  1808  :  c'est 
une  philosophie  du  droit  pénal  ;  —  Die  War- 
nungstheorie  nebst  einer  Darstellung  und 


799 


BAUER 


800 


Beurtheilung  aller  Strajrechts-theorien  (Théo- 
rie du  droit  préventif,  avec  l'exposition  et  l'ap- 
préciation de  toutes  les  théories  de  droit  peinai  )  ; 
Gœttingue,  1830;  — Anleiiung  zur  Criminal- 
praxis  (Introduction  à  la  pratique  du  droit  cri- 
minel); Gœttingue,  1837;  —  Lehrbuch  des 
franzôsischen  Rechts  (Manuel  de  droit  français); 
Marbourg,  1812. 

Convertations-Lexicon. 

BAUER  (  Charles-Louis  ),  philologue  alle- 
mand, né  à  Leipzig  le  18  juillet  1730,  mort  à 
Hirschberg  en  179a.  Il  fut  recteur  du  gymnase 
de  Hirschberg,  en  Silésie.  On  a  de  lui  :  Glossa- 
rium  Theodoreteum ,  dans  le  5*  volume  de  l'é- 
dition de  Théodoret  donnée  par  Schulze  ;  Halle, 
1769-1774,  in-S";  —  une  bonne  édition  de  Thu- 
cydide, commencée  par  J.-C.  Gottleber,  2  vol. 
in-4°,  Leipzig,  1790,  contenant  le  texte,  une  tra- 
duction latine ,  des  scholies ,  des  commentaires , 
et  un  index;  —  Excerpta  Liviana,  édition 
nouvelle,  1801,  in-8'';  —  Dictionnaire  alle- 
mand-latin ;  la  3*  édition  est  de  1805,  in-8°  ;  — 
Recueil  d'exercices  pour  apprendre  à  écrire 
en  latin,  1787-1792,  in-8°. 

Daniel,  C.-L.-W.  Bauer,  etc.;  Hirschberg,  1806,  ln-8°. 

♦BAUER  {^Chrétien- Frédéric),  théologien 
protestant  allemand,  né  le  27  octobre  1696  à 
Hofgarten  en  Thuringe,  mort  à  Wittemberg  le 
28  septembre  1782.  Après  avoir  rempli  diffé- 
rentes fonctions ,  il  devint  professeur  de  théolo- 
gie à  Wittemberg.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Vernûnftige  Geivissheit  der  hebràischen  Ac- 
centuation, ou  Certitude  raisonnable  de  l'ac- 
centuation hébraïque  ;  Leipzig,  1730;  —  Disp. 
de  Melchisedeco  ex  Hebr.  VII,  2;  Leipzig,  1720, 
in-4°;  —  Erlàuterter  Grund-text  des  Predi- 
gers  Salomo,  ou  Texte  original  de  l'Ecclé- 
siaste  expliqué;  Leipzig,  1732,  in-4°;  —  Ein- 
leitung  zur  hebràischen  Accentuation,  ou 
Introduction  à  l'accentuation  hébraïque; 
Leipzig,  1742,  in-8°  ;  —  Interpretatio prophé- 
tise Joelis;  Leipzig,  1747r  in-4°. 

Dimkel,  Nachrichten  von  verstorbenen-Gelehrten. 
—  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-î-exicon. 

*  BAUER  (Chrysostome),  habile  constructeur 
d'orgues,  né  dans  le  Wurtemberg,  vivait  au 
commencement  du  dix-huitième  siècle.  Il  subs- 
titua au  système  mesquin  de  soufflerie  des  or- 
gues, qu'on  avait  employé  jusque-là,  un  jeu  de 
soufflets  beaucoup  plus  grands. 

Adelang,  Musica  tnechanica  Organœdi,  p.  S76. 

*^K.vv.'R{  Ferdinand),  peintre  d'histoire  na- 
turelle, né  à  Feldsperg  (Autriche)  en  1744,  mort 
près  de  Vienne  le  17  mars  1826.  Il  s'appliqua  de 
bonne  heure  à  dessiner  et  à  colorier  les  plantes 
d'après  nature,  et  dès  1782  il  avait  peint  une 
collection  qui  ne  forme  pas  moins  de  60  volumes 
in-folio,  et  qui  se  trouve  dans  la  bibliothèque  du 
prince  de  Lichtenstein.  Le  docteur  Sibthorp,  qui 
voyagea  en  Grèce  dans  le  seul  but  d'y  faire  de 
la  botanique,  l'emmena  avec  lui  vers  1787.  C'est 
dans  cette  tournée  que  Bauer  a  ti'acé  ces  incom- 


parables dessins  qui  ornent  la  Flora  Grœca  pu- 
bliée par  Smith  après  la  mort  du  docteur  Sib- 
thorp, n  fit  partie  de  l'expédition  en  Australie, 
commandée  par  le  capitaine  Flinders.  Le  chef- 
d'œuvre  de  Bauer  est  son  grand  ouvrage  in-folio, 
intitulé  Illustrationes flores  Novee  Hollandise; 
Londres,  1813. 

Abrégé  de  VÉloge  de  Bauer,  prononcé  deyantla  Société 
lioéeDne  de  Londres  le  18  juin  18S9. 

*  BAUER  (Fulgence),  mathématicien  et  physi- 
cien allemand,  mort  à  Vienne  le  3  mars  1765; 
il  professa  les  mathématiques  et  la  physique  à 
Vienne.  Il  fut  un  des  premiers  qui,  dans  l'Alle- 
magne catholique,  fit  une  étude  de  la  pureté  de 
la  langue  allemande.  On  a  de  lui  :  Rede  von 
dem  Vorzuge  der  deutschen  Sprache  in  der 
Naturkundeund  Grosen^eAre, ou  Discours  sur 
les  avantages  de  la  langue  allemande  dans  l'his- 
toire naturelle  et  dans  les  mathématiques;  Vienne, 
1763,  in-4'';  —  Dissertatio  experimentalis  de 
electricitatis  theoria  et  usu;  Vienne,  1764, 
in-4». 

Mensel,  Gelehrtes  Deutschland. 

*  BAUER  (George-Laurent),  antiquaire  al- 
lemand, né  à  Heidelberg  en  1754,  mort  en  1806. 
Il  fut  d'abord  professeur  de  morale  et  de  litté- 
rature orientale  à  l'université  d'Altdorf  près  de 
Nuremberg,  et  il  enseigna  plus  tard  la  théologie 
dans  sa  ville  natale.  On  a  de  lui  plusieurs  ou- 
vrages d'exégèse  et  d'antiquités  bibliques. 

Mensel,  Gelehrtes  Teutschland. 

*  BAUER  {Jean-Frédéric),  médecin  allemand, 
né  à  Leipzig,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-huitième  siècle.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Dissertatio  de  hodiernorum  empiri- 
corum  fraudibus ;  Leipzig,  1720,  in-4";  —  De 
Nervis  eorumque  prasstantia  in  corpore  hu- 
mano;  Leipzig,  1721,  in-4°;  —  De  Scarifica- 
tione,  certo  et  securo  remedio  antipodagrico  ; 
Leipzig,  1732,  in-4''; —  De Inoculatione  vario- 
larum  in  utramque  partent  disputata;  Leip- 
zig, 1737,  in-4°;  —  De  Causa  fœcunditatis 
gentis  circumcisx  in  circmncisione  quse- 
renda;  Leipzig,  1739,  in-4»;  —  De  Usu  me- 
dico  exerciti(/rum  corporis  potissimum  per- 
sonis  illustribus  familiarum ;  Leipzig,  1726 , 
in-4°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Mlgem.  Gelelirten-Lexicon. 

BAUER  (Jean-Godefroi),  jurisconsulte  alle- 
mand, né  à  Leipzig ,  le  20  février  1695,  mort  le 
2  mars  1763.  Parmi  les  nombreux  mémoires 
qu'il  a  publiés,  on  remarque  :  De  Indole  et  Na- 
tura  investiture  feudalis;  Leipzig,  1746, 
in-4'*  ;  —  De  Ducibus  et  Comitibus  Germaniss 
sub  Merovingiset  Carolingis  ;\h\d.,  1747,  in-4°; 
—  De  Plebeiis  qua  ratione  feuda  equestria 
comparare  possint;  ibid.,  1748,  in-4°,  etc. 

Jôcher,  Mlgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAUER  (Jean-Guillaume).  Voy.  Bauk. 
BAUER  (Jean- Jacob),  libraire  allemand,  né 

à  Strasbourg  le  16  septembre  1706,  mort  à 
Nuremberg  le  29  janvier  1772.  On  a  de  lui  : 


801 


BAUER  —  BAUERMULLER 


802 


Bibliotheca  Ubrorum  rariorum  universalis  ; 
Nuremberg;  1770-1772,  in-8°.  Will  et  Humell  y 
ajoutèrent  2  vol.  de  supplément,  1778,  m-8°j 
un  3"  vol.  de  supplément  parut  en  1791. 

AdelUDff,  Suppl.  à  Jocher,  AUgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAUER  {Joseph),  maître  de  chapelle  de  l'é- 
voque de  Wiirtzbourg  vers  la  fin  du  dix-hui- 
tième siècle.  Il  a  publié,  de  1772  à  1776,  cinq  œu- 
vres de  quatuor  pour  piano,  flûte,  violon  et  basse. 

Sa  fille  Catherine,  pianiste  distinguée,  s'est 
fait  connaître  par  trois  œuvres  d'airs  variés,  pu- 
bliés à  Offenbach  chez  André ,  et  par  deux  re- 
cueils de  danses  allemandes  et  de  valses,  qui 
ont  paru  à  Mimich. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

«BAUER  {Bruno),  philosophe  et  théologien 
allemand,  naquit  à  Eisenberg  le  6  septembre  1809. 
Il  étudia  à  Berlin,  et  se  livra  ensuite  particulière- 
ment aux  spéculations  théologiques.  Il  se  fit  bien- 
tôt remarquer  par  la  hardiesse  de  ses  opinions 
sur  les  matières  bibliques.  On  sait  que  ces  ques- 
tions ont  beaucoup  occupé  l'Allemagne  presque 
en  tout  temps.  Bauer  prit  une  vive  part  aux 
querelles  reUgieuses ,  comme  l'atteste  chacun  de 
ses  ouvrages.  On  a  de  lui  :  Examen  de  la  vie 
de  Jésus,  du  docteur  Strauss,  dans  les  Annales 
de  la  critique  scientifique  ;Btx\m.  f  1835-1836; 

—  Zeitschri/t  fur  spéculative  Théologie  {Jour- 
nal de  théologie  spéculative  )  ;  Berlùi,  1836-1838  ; 

—  Kritische  Darstellung  der  Religion  des  Al- 
ten  Testaments  (Exposition  critiquede  la  refigion 
de  l'Ancien  Testament) ;  2  vol.;  Berlin,  1838; 

—  HerrDoctor  ffcngstenberg  ;  épître  adressée 
à  M.  Hengstenberg;  Berlin,  1839;  —  Die  evan- 
gelische  Landeskirche  Preussens  und  die 
Wissenschaft  (L'Église  évangéUque  de  Prusse 
et  la  science);  Leipzig,  1840;  —  Kritik  der 
evungelischen  Geschichte  des  Johannes  (  Cri- 
tique de  l'histoire  évangélique  de  Jean);  Brème, 
1840;  —  Kritik  der  evangelischen  Synop- 
tiker  (Critique  de  la  synoptique  évangélique), 
2  vol.;  Leipzig,  1840  et  1841  ;  —  Die  Sache  der 
Freiheit  und  meine  eigene  Angelegenheit  (De 
la  liberté  et  de  ma  situation  personnelle  )  ;  Zu- 
rich, 1843;  —  Das  entdeckte  Christenthum 
{ le  Christianisme  dévoilé  )  ;  ibid.,  1843  ;  —  Po- 
saune  des  Jûngsten  Gerichts  uber  Hegel  den 
Atheisten  (la  Trompette  du  jugement  dernier 
au  sujet  d'Hegel  l'Athée);  Leipzig,  1841;  — 
Hegels  Lehre  von  der  Kunst  und  Religion 
(Doctrine  d'Hegel  sur  l'art  et  la  religion);  Leip- 
zig, 1842;  —  Die  Judenfrage  (la  Question 
juive);  Brunswick,  1843;  —  Allgemeine  Li- 
teraturzeitung  { Gazette  universelle  de  la  litté- 
rature) ;  Charlottenbourg,  1843-1844;  —  Den- 
kwûrdigkeiten  zur  Geschichte  der  neuern 
Zeit  seit  der  Fanzôsischen  Révolution.  (Mé- 
moires pour  servir  à  l'histoire  des  derniers 
temps  depuis  la  révolution  française);  Charlot- 
tenbourg, 1843,  en  collaboration  avec  son  frère 
Edgar  et  d'autres;  —  Geschichte  der  Politik , 
CuUur   und   Aufklàrung   des  achtzehnten 

^0UV.   B[OGR.  tJNlVERS.  —  T.   IV. 


Jahrhunderts  (Histoire  de  la  politique  et  de  la 
civilisation  au  dix-huitième  siècle),  4  vol.; 
Charlottenbourg,  1843-1845;  —  Vollstàndige 
Geschichte  der  Parteikàmp/e  loàhrend  der  J. 
1842-1846  (Histoire  complète  de  la  lutte  des 
partis  en  Allemagne  durant  les  années  1842-1846), 
3  vol.;  Charlottenbourg,  1847;  —  Die  biiryer- 
liche  Révolution  in  Deutschland  (  la  Révolu- 
tion bourgeoise  en  Allemagne)  ;  Berlin,  1849;  — 
Der  Untergang  des  Frankfurter  Parlaments 
(la  Chute  du  parlement  de  Francfort);  Berlin, 
1849  ;  — Kritik  der  Evangelien  und  Geschichte 
ihres  Ursprungs  (  Critiquedes  Évangiles,  et  his- 
toire de  leur  origine,  2  vol.;  Berlin,  1850);  — 
Die  Apostelgeschichte  (Histoire  des  Apôtres); 
Berlin,  1 850  ;  —  Kritik  der  Paulinischen  Briefe 
(  Critique  des  épîtres  de  Paul)  ;  Berlin,  1850. 
Conversations-Lexicon. 

*  BAUER  {Edgar),  publiciste  allemand,  frère 
du  précédent,  naquit  à  Charlottenbourg  en  1821. 
Il  fut  mêlé  aux  controverses  sur  lesquelles  por- 
tèrent les  écrits  de  son  frère,  dont  il  défendit  et 
imita  la  polémique.  On  a  de  lui  :  Bruno  Bauer 
und  seine  Gegner  { Bruno  Bauer  et  ses  adver- 
saires) ;  Berlin,  1 84  2  ; — DerStreit  der  Kritik  mit 
der  Kirche  und  Staat  { la  Querelle  de  la  cri- 
tique avec  l'Église  et  l'État),  1843  :  cet  ouvrage 
valut  à  son  auteur  une  condamnation  à  quati'e 
années  d'emprisonnement  dans  une  forteresse; 
—  Press-process  (Procès  de  Presse);  Berne, 
1844;  —  Geschichte  der  constitutionellen 
Bewegung  in  sûdlichen  Deutschland  wàhrend 
der  J.  1831-1834  (  Histoire  de  l'agitation  constitu- 
tionnelle dans  l'Allemagne  du  sud,  de  1831  à 
1 834)  ;  3  vol.;  Charlottenbourg,  1845-1846  ;  —  Die 
liberalen  Bestrebungen  in  Deutschland  (les 
Tendances  libérales  en  Allemagne);  Zuiich, 
1843;  —  Die  Kunst  der  Geschichtschreibung 
îtnd  Dahlmann's  Geschichte  der  Franzôsis- 
cAeni?eDo/M^iow(  de  l'Art  d'écrire  l'histoire  et  de 
l'histoire  de  la  Révolution  française  par  Dall- 
mann);  Magdebourg,  1846;—  Geschichte  des 
Lutherthums  (Histoire  du  Luthéranisme), 
Leipzig,  i8ià-i8i7;  — Uber  die  Eheim  Sinnedes 
Lutherthîims  (  du  Mariage  au  point  de  vue  du 
luthéranisme);  Leipzig,  1847. 
Conversations-Lexicon. 

*  BAUERLE  {Adolphe),  auteur  comique  al- 
lemand, né  à  Vienne  en  1784.  Il  réussit  à  repro- 
duire sur  la  scène  les  types  grotesques  de  Vienne. 
Quelques-unes  de  ses  pièces  ont  été  jouées  sur 
tous  les  théâtres  autrichiens.  On  a  de  lui  :  Ko- 
misches  Theater  (Théâtre  comique),  en  cinq 
volumes,  publiés  à  Pesth;  —  Was  verdankt 
Oestreich  der  Regierung  Franz  I  { Ce  que  l'Au- 
triche doit  au  gouvernement  de  François  l")  ; 
Vienne,  1834. 

Conversations-Lexicon. 

BAUERMULLER  {Jean-Simou  ),  médecin  al- 
lemand, vivait  dans  la  première  moitié  du  dix- 
huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  Diss.  Physicam 
Hippocratis  exhibens  ;  Wûrzbourg,  1729,  in-4°. 

Adelung,  Suppléin.  à  Jocher,  AUgem,  Geleh.-Lexicon.  • 

26 


fj03 


BAUERNFEIND  — 


*  BAUEBKFEIND  {George-&iiillaume),fem- 
tre  et  graveur,  né  à  Nuremberg  vers  1735,  mort 
le  29  août  1763.  Il  faisait  partie  de  l'expédition 
célèbre  de  Niebuhi-,  que  le  roi  de  Danemark  avait 
envoyée  en  1761  dans  l'Arabie  Heureuse;  mais  il 
mourut  en  chemin,  pendant  le  trajet  de  Moka  à 
Bombay.  D  avait  rendu  des  services  importants, 
et  dessiné  pour  le  professeur  Forskal  les  Icônes 
rerum  naturallum,  d'après  nature.  Les  quinze 
premiers  dessins  du  voyage  de  Niebuhr  sont 
de  lui. 

îfagler,  Allgemeines  Eûnstler-Lexicon. 

*  BAUERNFELD  {Édouard  de),  poète  comi- 
que allemand,  né  à  Vienne  en  1804.  Il  étudia  d'a- 
bord le  droit,  et  plus  tard  il  cultiva  la  poésie 
pendant  les  loisirs  que  lui  laissait  sa  modeste 
vie  d'employé.  Après  quelques  essais  dans  la 
comédie,  il  ne  craignit  pas  de  porter  la  politique 
sur  la  scène,  en  saisissant  au  passage  les  ridicules 
qui  abondent  en  cette  matière.  Les  circonstances 
durent  singulièrement  exciter  la  verve  du  poète. 
On  lui  reproche,  il  est  vrai,  d'être  presque 
toujours  resté  à  la  surface.  Mais  la  nature  des 
choses  ne  permet  guère  d'aller  au  delà  :  la  poli- 
tique sérieuse  réussirait  difficilement  au  théâtre. 
L'exemple  de  M.  Scribe  confirme  cette  observa- 
tion :  m>e  de  ses  meilleurs  pièces,  Bertrand  et 
Raton,  ne  doit  son  succès  qu'à  la  précaution 
prise  par  l'auteur  de  laisser  la  politique  sur 
le  second  plan.  Bauemfeld  a  fait  de  même  : 
son  dialogue  est  facile  et  sans  prétention; 
l'intérêt  est  soutenu,  et  l'expression  est  presque 
toujours  heureuse.  Un  choix  de  ses  nombreux 
ouvrages  se  trouve  dans  les  Lustspielen  (  comé- 
dies) ;  Vienne ,  1833,  et  dans  le  Theater,  2  vo- 
lumes; Manheim,  1836-37;  —  Shakspeares 
sâmmtlièke  Gedichte  (Œuvres  complètes  de 
Shakspeare),  tradnites  en  collaboration  avec 
Schaumacher;  Vienne,  1827;  —  Flûchtige  Ge- 
danken  uber  das  deutsche  Theater  (  Pensées 
détachées  sur  le  théâtre  allemand  )  ;  Vienne, 
1849.  V.  R. 

Conver  salions- Lexicon. 

*  BAUFETi  {Guillaume),  évêque  de  Paris, 
mort  en  1340.  À  fut  d'abord  médecin  du  roi  Phi- 
lippe de  Valois,  et  laissa  un  opuscule.  De  sep- 
tem  Ecclesiœ  sacramentis ,  imprimé  à  Leipzig 
en  1512,  et  à  Lyon  en  1567. 

Gallia  Christiana,  t.  VII.  —  Cas.  Oudin,  Comment, 
de  Scriptor.  eccles.,  t.  111 ,  col.  731-732. 

BAUFFREMONT  OU  BEAUFFREMOIÎT,  très- 

ancienne  famille  française,  longtemps  soumise 
à  l'empire  d'Allemagne,  et  qui  tire  son  nom 
d'un  village  avec  un  château  en  Lorraine ,  à  deux 
lieues  de  Neufchâteau,  et  qui  acquit  ensuite  des 
possessions  dans  la  Bourgogne.  Il  est  fait  men- 
tion d'un  baron  de  Bauffremont  dans  l'année 
1203.  Cette  maison  se  divisa  bientôt  en  deux 
branches,  dont  l'aînée  ne  tarda  pas  à  s'étemdre. 
Elle  en  eut  deux  autres ,  notamment  celle  de 
Scey  (de  Scey-sur-Saône ),  qui  fit  l'acquisition 
de  Senescey,  entre  Châlons  et  Toumus.  Mais 


BAUFFREMONT  804 

c'est  la  branche  cadette  de  la  ligne  directe  qui  est 
la  plus  célèbre  ;  elle  comptait  parmi  les  plus  no- 
bles familles  du  duché  de  Bourgogne,  et  un  ancien 
adage  très-connu  dans  cette  province  portail  : 
«  Riche  de  Chàîons,  noble  de  Vienne,  fier  de  Neu- 
châtel ,  preux  de  Vergy  ,  bons  barons  de  Bauf- 
frem.ont.  »  La  principauté  de  Listenais,  le  duché 
de  Pont-de-Vaux,  le  marquisat  de  Marnay-ia- 
Ville,  etc.,  entrèrent  successivement  dans  ct'tfc 
famille,  héritière  par  alliance  des  Gorrevod  et 
des  Courtenay  (  w?/.  ces  noms);  ces  derniers 
descendaient  en  ligne  droite  du  roi  Louis  VI,  dit 
le  Gros. 

Les  principaux  membres  de  cette  illustre  fa- 
mille sont,  par  ordre  chronologique  : 

Pierre  de  Bauffremont,  qui  épousa  en  1448, 
par  traité  passé  à  Bruxelles,  Marie,  fille  légitimée 
de  Philippe  le  Bon ,  duc  de  Bourgogne.  Cette  haute 
alliance  prouve  ce  que  valait  alors  la  maison  de 
Bauffremont,  qui  déjàavait  fait  entrer  une  de  ses 
filles  dans  la  maison  même  de  Bourgogne,  Mario 
de  Bauffremont,  dame  de  Couches,  que  prit 
pour  femme  Etienne  de  Montaigu  F'',  seigneur 
de  Sombernon,  fils  d'un  puîné  de  la  maison  de 
Bourgogne.  Pierre  de  Bauffremont,  chevalier 
de  l'ordre  de  la  Toison  d'or,  seigneur  de  Chai- 
ni,  etc.,  ne  laissa  que  trois  filles. 

Guillaume ,  frère  du  précédent,  tige  de  cette 
branche  de  la  noble  maison,  que  l'on  retrouve, 
aux  quinzième,  seizième  et  dix-septième  siècles, 
mêlée  aux  principaux  événements  de  notre  his- 
toire, aux  affaires  politiques  et  religieuses,  aux 
batailles  et  aux  sièges,  aux  discussions  des  par- 
lements et  des  états  généraux.  Il  eut  un  fils, 
Pierre,  baron  de  Senescey,  de  Scey,  etc. 

Nicolas,  petit-fils  du  précédent,  baron  de 
Senescey ,  bailli  de  Châlons.  Il  fut  gouverneur 
d'Auxonne.  Jeté  au  miUeu  des  guerres  de  reli- 
gion, il  s'y  montra  catholique  et  ligueur,  au  gré 
de  Médicis  et  des  Guise.  Sous  Charles  IX,  il 
fut  nommé  grand-prévôt  de  France  ;  ce  qui  ne 
le  forçait  pas  pourtant  de  faire  office  de  bour- 
reau comme  il  le  fit  dans  la  journée  de  la  Saint- 
Barthélémy,  où  il  alla  lui-même,  à  la  tête  d'une 
bande  d'assassins ,  arracher  La  Place,  premier 
président  de  la  cour  des  aides,  de  la  retraite  où 
il  était  caché,  sous  le  prétexte  de  le  mener  au 
Louvre  et  sous  la  protection  du  roi,  pour  le  li- 
vrer en  chemin  aux  tueurs  qui  l'attendaient.  Son 
sang,  qu'il  versa  bravement  dans  l'armée  catho- 
lique, aux  deux  combats  de  Jamac  et  de  Mon- 
contour,  n'efface  pas  celui-là.  Aux  états  deBloisde 
1 576  il  prit  la  parole  commeorateur  de  la  noblesse, 
et  harangua  le  roi  Henri  IH.  Cette  harangue, 
qui  fit  quelque  sensation  dans  le  temps  et  eut 
deux  fois  les  honneurs  de  l'impression,  est  peu 
d'accord  avec  la  conduite  qu'il  avait  tenue  jusque- 
là  :  le  rude  soldat  de  la  guerre  civile  y  parle  de 
paix,  et  le  séide  de  la  S^int-Barthéleiny,  de  tolé- 
rance et  de  calvinisme.  On  le  dirait  converti  à  !a 
modération  et  au  parti  des  politiques.  Mais 
bientôt  après  il  redevient  guizard  ;  et  l'homme 


805 


BAUFFREMONT 


806 


■jui  avait  porté  à  Moncontour  le  guidon  de  Lor- 
raine est  choisi  par  le  duc  pour  garder  Auxonne, 
l'une  des  plus  fortes  places  de  Bourgogne,  quand 
la  guerre  a  recommencé  plus  chaude  que  jamais. 
Nicolas  de  Bauffremont  prit  donc  sa  part  des 
fureurs,  des  intrigues  et  des  désastres  de  ces 
temps  déplorables,  et  son  nom  s'y  tache  plus 
qu'il  n'y  brille.  L'illustration  nouvelle  qu'il 
donne  aux  Bauffremont,  c'est  de  compter  parmi 
les  savants  de  l'époque,  et  d'être  cité  honorable- 
ment par  De  Thou,  Davila ,  Dupleix,  Belleforêt, 
Louis  Jacob.  De  Rubis  lui  dédia  ses  commen- 
taires sur  la  coutume  de  Bourgogne.  Il  mourut 
(  1582)  en  son  château  de  Senescey.  On  a  de  lui 
une  traduction  du  Traité  de  la  Providence,  de 
Salvien  ;  Lyon,  1 573,  in-S"  ; — Harangue  pour  la 
noblesse,  en  1561  ; — Proposition  pour  toute  la 
noblesse  de  France,  faite  en  1577  aux  États  de 
Blois;  Paris, in-8°. 

Claude,  fils  du  précédent,  baron  de  Senes- 
cey ,  gouverneur  d' Auxonne.  Il  fut ,  comme  son 
père,  ligueur  ardent,  et  partisan  de  Lorraine. 
Député  de  la  noblesse,  il  harangua  les  états 
de  Blois  de  1588.  Ses  paroles  étaient  plus  me- 
surées et  plus  sages  que  ses  actes.  Sa  ha- 
rangue fit  du  bruit  :  on  la  trouve  dans  le 
tome  m  des  Mémoires  de  la  Ligue.  C'est  en 
écrivant  qu'il  paraît  surtout  avoir  servi  la  fac- 
tion catholique,  et  l'avoir  servie  avec  assez  d'é- 
clat pour  qu'il  figurât  dans  les  satires  contem- 
poraines. Dans  la  Bibliothèque  de  il!/"^  de 
Montpensier,  on  lui  attribue  les  Miracles  de  la 
Ligue.  Le  Remerciment  fait  au  nom  de  la 
noblesse  de  France  est  de  lui ,  et  peut-être 
aussi  le  Recueil  de  ce  qui  s'est  négocié  en  la 
compagnie  du  tiers-état ,  aux  états  de  Blois , 
depuis  le  15  novembre  1576  jusqu'en  mars 
1577,  réimprimé  dans  le  Recueil  général  des 
états  tenus  en  France,  1651 ,  in-4°.  Il  mom-ut 
à  Senescey  en  1596,  âgé  de  cinquante  ans. 

Sous  Henri  de  Bauffremont,  fils  du  précé- 
dent ,  commence  pour  la  puissante  et  fière  mai- 
son des  Bauffremont  la  révolution  que  subirent 
les  nobles  et  antiques  familles  de  France  au  sor- 
tir de  la  guerre  civile.  Elle  s'attacha  fidèlement  à 
la  royauté,  et  devint  sujette  de  la  cour,  d'égale 
qu'elle  était  dans  sa  province  ;  mais  ses  services 
lui  furent  payés  en  accroissements  de  titres ,  de 
hautes  fonctions,  d'honneurs.  Henri  de  Bauf- 
fremont, baron  de  Senescey,  gouverneur 
d'Auxonne,  fut  nommé  lieutenant  du  roi  au 
comté  du  Maçonnais,  choisi  en  1614  pour  prési- 
der la  chambre  de  la  noblesse  aux  états  de  Pa- 
ris, et  créé  chevalier  des  ordres  de  Sa  Majesté, 
dont  il  reçut  le  collier  en  1619.  Sa  femme , 
Marie-Catherine  de  la  Rochefoucauld  ,  de  com- 
tesse devint  duchesse  de  Rendan,  première 
dame  d'honneur  d'Anne  d'Autriche,  puis  gou- 
vernante de  Louis  XIV,  encore  tout  enfant.  Henri 
fut  tué  au  siège  de  Montpellier  en  1622. 

Son  fils  Henri,  cumulant  les  mêmes  gouver- 
nements d'Auxonne  et  de  Mâcon ,  et  mestre  de 


camp  du  régiment  de  Piémont,  fut  tué  ou  plutôt 
assassiné  par  un  soldat  allemand  à  la  bataille  de 
Sedan  (  6  juillet  1641  ).  Louis,  son  frère,  fut  fait 
prisonnier  dans  la  même  journée.  En  eux  finit 
cette  branche. 

Claude  de  Bauffremont,  appartenant  à  l'autre 
branche.  Entré  dans  les  ordres,  il  est  sacré  évê- 
que  de  Troyes  du  vivant  même  du  titulaire  An- 
toine Caraccioli,  qui,  en  embrassant  le  calvinis- 
me, venait  de  perdre  ses  droits  au  siège  épisco- 
pal.  D  le  remplaça;  mais  il  se  vit  obligé  de  lui 
payer  une  redevance  de  quelques  milliers  d'écus. 
Ce  prélat ,  au  milieu  des  circonstances  critiques 
oii  se  trouvait  l'Église ,  sut  exercer  avec  habi- 
leté et  vertu  son  long  ministère.  Il  mourut  en 
1593. 

Antoine  de  Bauffremont,  frère  du  précédent 
et  chef  de  la  famille ,  seigneur  de  Listenais  du 
chef  de  sa  mère  Antoinette  de  Vienne ,  marquis 
d'Arc  en  Barrois.  Il  fut  de  bonne  heure  placé  près 
de  Henri  ni  :  conseiller  d'État,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'ordonnance ,  gentilhomme  or- 
dinaire de  la  chambre  du  roi,  clievalier  de  ses  or- 
dres en  1585,  chevaUer  d'honneur  du  parlement 
de  Bourgogne,  dont  il  fit  partie  en  1561 ,  il  n'eut 
qu'un  fils ,  mort  sans  postérité.  Le  reste  de  la 
maison  se  ménagea  une  fortune  en  Espagne.  — 
Charles-Louis,  frère  du  précédent,  marquis  de 
Messimieux ,  fut  grand  d'Espagne,  chevalier  de 
la  Toison  d'or,  et  général  de  bataille.  —  Pierre, 
son  fils,  marquis  de=Listenais  ,  fut  élevé  comme 
enfant  d'honneur  près  du  roi  d'Espagne.  Après 
la  conquête  de  la  Franche-Comté,  il  revint  en 
France,  et  reçut  les  deux  régiments  à  la  tête 
desquels  s'était  fait  tuer  son  frère.  Il  mourut 
en  1685. —  Au  milieu  des  guerres  incessantes  de 
Louis  XIV,  la  maison  de  Bauffremont  joua  tou- 
jours un  rôle  honorable,  et  fournit  une  longue  série 
d'hommes  de  guerre  :  un  marquis  de  Listenais, 
deux  fois  blessé  en  Allemagne ,  chevalier  de  la 
Toison  d'or  et  maréchal  de  camp ,  resté  sur  le 
champ  de  bataille  en  1710  ;  Louis-Bénigne,  mar- 
quis de  Bauffremont,  puis  de  Listenais,  fut 
blessé  entre  autres  à  Malplaquet  en  1709,  et, 
de  sous-lieutenant  des  gendarmes  de  Bourgo- 
gne ,  devint  colonel  des  dragons  de  son  frère , 
chevalier  de  la  Toison  d'or  et  brigadier  d'armée 
en  1719. 

Alexandre- Emmanuel- Louis  ,  prince  de 
Bauffremont,  duc  et  pair  de  France,  fils  du  prince 
de  Listenais,  vice-amiral.  Il  naquit  à  Paris  le  27 
avril  1773,  et  épousa  à  Madrid  lafille  aînée  du  duc 
de  la  Vauguyon ,  ambassadeur  de  France  près 
de  cette  cour.  Quand  la  révolution  éclata ,  il 
alla  rejoindre  les  princes  en  Allemagne,  et  prit 
part  avec  eux  à  l'invasion  en  Champagne.  De 
là,  il  revint  aux  Pyrénées,  et  fit  les  campagnes  de 
1793  et  de  1794  contre  la  république  française. 
Rayé  de  la  liste  des  émigrés  en  1795 ,  il  vivait 
retiré  avec  sa  famille  en  Franche-Comté,  quand 
Napoléon ,  qui  déjà  l'avait  fait  comte,  le  nomma 
président  du  collège  électoral  de  la  Haute-Saône, 

26. 


807 


BAUFFREMONT  —  BAUHIN 


808 


et  le  reçut  en  cette  qualité  le  12  avril  1812.  Na- 
poléon n'eut  point  à  se  plaindre  de  ce  choix. 
En  juin  1815,  il  le  nomma  pair  de  France;  mais 
le  comte  refusa,  sous  prétexte  de  faiblesse  d'âge 
et  de  santé  :  c'est  de  Louis  XVm  qu'il  reçut  la 
pairie.  Il  mourut  le  22  décembre  1333. 

Alfonse,  duc  de  Bauffremont,  fils  aine  du 
précédent ,  créé  comte  par  Napoléon.  Aide  de 
camp  de  Murât,  il  se  distingua  à  la  bataille  de 
la  Moskowa  (Moskva  ),  dans  la  campagne  désas- 
treuse de  Saxe  en  1813,  et  à  Dresde.  En  octo- 
bre 1814,  il  servit  d'escorte  au  comte  d'Artois 
comme  commandant  de  la  garde  d'honneur  de 
Vesoul.  En  1815  il  fut  rappelé  par  Murât,  puis 
envoyé  en  France  à  la  première  nouvelle  du  dé- 
barquement de  Napoléon ,  pour  assurer  l'empe- 
reur qu'il  pourrait  compter  sur  son  frère  de  Na- 
ples.  Il  fut  pris  au  retour,  gardé  neuf  jours  à 
Turin,  et  renvoyé  en  France.  Depuis  il  a  voyagé 
en  Russie,  où  il  prit  quelque  temps  du  service. 
[Haussard,  dans  VEnc.  des  g.  du  m.,  avec  add.] 
Anselme,  Histoire  générale  et  chronologique  de  la 
maison  royale  de  France.  —  Moréri,  Dictionnaire  his- 
torique. —  Sainte-Marthe,  Histoire  généalogique  de 
France.  —  Art  de  vérifier  les  dates. 

BACGÉ  [Etienne  de),  évéque  d'Autun  en 
1113  ,  renonça  à  son  évêché  pour  embrasser  la 
vie  religieuse  dans  le  monastère  de  Ciuny. 
Jean  Montéléon  a  publié,  en  1517,  un  ouvrage 
de  cet  évoque,  sur  les  Ordres  ecclésiastiqnes 
et  les  Cérémonies  de  la  Messe. 

Moréri,  Dictionnaire  historique. 

BAUGIER  {Edme)  ,  médecin  français,  vi- 
vait à  Châlons- sur-Marne  vers  la  fin  du  dix- 
septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Traité  des  eaux 
minérales  d'Attancourt  en  Champagne,  avec 
quelques  observations  sur  les  eaux  minéra- 
les de  Germaise;  Châlons-sur-Maine,  1696, 
in-12. 

BAt'GiER  (Edme),  seigneur  de  Breuvery, 
fils  du  précédent,  doyen  duprésidialde  Châlons- 
sur-Marne,  est  l'auteur  des  Mémoires  histori- 
ques de  la  province  de  Champagne;  Chàlons, 
1721,  2  vol.  in-8°. 
Lelong,  édition  Fontette. 

*BAUGiN  {Lubin),  peintre  français,  sur- 
nommé le  petit  Guido,  vivait  à  Paris  vers 
1650.  On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages  :  une 
Sainte'Famille,  gravée  par  F.  de  Poilly  ;  —  le 
Mariage  de  sainte  Catherine,  gravé  par  Bloo- 
teburg  ;  —  Saint  Zosime  administrant  la 
communion  à  sainte  Marie  V Égyptienne  ;  — 
vme  Charité  ;  —  des  portraits ,  etc. 

Heinecken,  Dictionnaire  des  Artistes. 

*BA.UHESius  {Pierre) ,  médecin  allemand  , 
vivait  vers  le  milieu  du  seizième  siècle  :  on 
a  de  lui  :  De  thermarum  Aquisgranensium 
viribus,  causa  ac  legitimo  usu;  Eplstolœ 
scriptx  an.  1550,  in  quibus  etiam  acida- 
rum  aquarum  tiltra  Leodium  sistentium  Ja- 
cultas  etsumendi  ratio  explicantur  ;  Anvers, 
1555,  in-8°;  —  Consilia  qusedam  de  Arthri- 
lide;  Francfort,  1592,  in-8°. 

Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 


BACHiN,  BAUHiNtrs,  famiIledesavants,d'ori* 
gine  française,  qui  s'est  illustrée  pendantle seiziè- 
me et  dix-septième  siècle,  et  dont  voici  les  prin- 
cPpaux  membres  dans  leur  ordre  chronologique  : 

BACHIN  (Jean),  médecin,  né  à  Amiens  le 
24  août,  mort  en  1582.  Il  abandonna  l'Église 
catholique  pour  se  convertir  en  1532  au  protes- 
tantisme, après  avoir  lu,  dit-on,  la  traduction 
latine  du  Nouveau  Testament,  qu'Érasme  venait 
de  publier.  Quoique  premier  médecin  de  la  prin- 
cesse Marguerite,  sœur  du  roi  François  I*',  il 
fut  enveloppé  dans  les  persécutions  que  Ton  sus- 
cita contre  le  parti  de  la  réforme  :  il  s'enfuit  de 
la  cour,  et  se  tint  quelque  temps  caché  dans  la 
forêt  des  Ardennes  ;  puis  il  se  retira  à  Anvers, 
qu'il  se  hâta  de  quitter  pour  se  soustraire  à  l'in- 
quisition espagnole,  et  vint  se  fixer  à  Bâle.  Là  il 
fut  d'abord  employé  comme  correcteur  dans  la 
célèbre  imprimerie  de  Jean  Froben,  et  se  fit 
agréger  au  collège  des  médecins,  dont  il  de- 
vint, par  la'  suite,  le  doyen.  Il  ne  publia  rien 
lui-même,  mais  il  laissa  deux  fils,  Jean  et  Gas- 
pard, qui,  par  leurs  travaux,  honorèrent  le  plus 
leur  patrie  adoptive.  H. 

Reusner,  /cônes  illnstr.  virorum.  —  Vao  dcr  Undcn, 
De  Scriptor.  medicis. 

BAUHIN  {Jean),  médecin  et  naturaliste,  fils 
aîné  du  précédent,  naquit  à  Bâle  (1)  en  1541,  et 
mourut  en  1613.  Il  étudia  les  éléments  de  la 
médecine  sous  son  père,  et  fréquenta  en  1660 
l'université  de  Tubmgue,  où  il  suivit,  pendant 
im  an,  le  cours  de  botanique  du  célèbre  Fuchs. 
Il  se  rendit  ensuite  à  Zurich,  où  il  se  lia  d'amitié 
avec  Conrad  Gesner,  qui  l'appelait  alors  dans 
ses  écrits  eruditissimus  et  ornatissimus  Ju- 
venis,  et  il  accompagna  ce  grand  naturaliste 
dans  ses  excursions  scientifiques  en  Suisse. 
Après  avoir  ainsi  visité  une  partie  des  Alpes  et  le 
pays  des  Grisons,  il  se  mit ,  pour  enrichir  ses 
herbiers,  à  parcourir  l'Alsace,  la  forêt  Noire,  la 
haute  Bourgogne  et  la  Lombardie,  oii  il  s'arrêta 
quelque  temps  à  Padoue,  et  entendit  à  Bologne 
le  célèbre  Aldrovande.  Il  vint  aussi  en  France,  et 
étudia  à  Montpellier  l'histoire  naturelle  sous 
Rondelet.  Reprenant  bientôt  ses  pérégrinations 
botaniques,  il  visita  le  Languedoc,  particulière- 
ment les  environs  de  Narbonne,  et  le  Dauphiné, 
si  riche  en  plantes  curieuses  et  rares.  A  Lyon 
il  fit  connaissance  avec  le  célèbre  botaniste  Dalé- 
champs;  mais,  pour  échapper  aux  persécutions 
religieuses  (Bauhin  était  protestant),  il  se  hâta 
de  quitter  la  France.  Après  avoir  séjourné  quel- 
que temps  à  Genève,  il  retourna  dans  sa  ville 
natale;  il  y  obtint,  en  1566,  la  chaire  de  rhéto- 
rique, et  continua  de  se  livrer  à  l'exercice  de  la 
médecine.  Sa  réputation  de  praticien  franchit  les 
limites  de  Bâle  :  le  duc  Ulric,  de  Wirtemberg- 
Montbelhard ,  l'appela  en  1570  auprès  de  lui,  et 
se  l'attacha  en  qualité  de  premier  médecin.  Ces 
fonctions,  que  Bauhin  remplit  avez  zèle  pendant 

(1)  Haller  (  Bibl.  botan, ,  t.  H,  p.  382  )  le  fait  naître  à 
Lyon, 


809 


BAUHLN 


810 


quarante-trois  ans,  lui  perjrnirent  de  poursuivre 
fructueusement  son  étude  favorite  :  le  duc  Ulric 
aimait  la  botanique,  et  faisait  cultiver,  dans  son 
jardin  de  Montbelliard ,  un  grand  nombre  de 
plantes  nouvellement  introduites  en  Europe. 
Ainsi  favorisé  par  les  circonstances,  Jean  Bauhin 
a  pu  figurer  au  premier  rang  des  botanistes  du 
seizième  siècle  ;  et  on  s'étonne  avec  raison  qu'il 
se  soit  souvent  borné  au  rôle  de  simple  compila- 
teur, lui  qui  pouvait  observer  tant  de  choses  par 
lui-même. 

Jean  Bauhin  a  publié,  dans  l'ordre  chronolo- 
gique, les  ouvrages  suivants  (I)  :  Epistotœ  ad 
Gesnerum  ;  Bà\e ,  1591,  in-8°  :  ces  lettres,  sur 
différents  sujets  de  botanique,  ont  été  publiées 
car  les  soins  de  Gaspard  Bauhin,  frère  cadet  de 
Jean;  on  trouve  dans  ce  même  opuscule  un 
petit  traité  De  Plantis  a  JDivissanctisvenomen 
habentibus;  —  Memcyrabilis  historia  lupo- 
rum  aliquot  rabidorum ,  qui  circa  annum 
1590  apud  Mompelgardum  et  Beffortum , 
multorum  damno,  publiée  grassati  sunt,  ad- 
ditis  medicamentis  et  auxiliis  ad  eam  et  cas- 
terorum  animalium  rabiem  conferentibus  ; 
Montbelliard,  1591,  in-S";  traduite  en  allemand, 
ibid.,  même  année;  en  français,  ibid.  ,  1693  , 
in -8°  :  les  remèdes  indiqués  dans  cette  histoire  cu- 
rieuse de  quelques  loups  enragés,  ont  été  vantés 
de  nouveau  de  nos  jours;  —  De  Plantis  ab- 
sinthii  nomen  habeiitibus  ;Monthe\\\a.Td,  1593 
(et  non  1595)  et  1599,  in-S";  c'est  l'extrait 
d'un  grand  ouvrage  (publié  longtemps  après  la 
mort  de  l'auteur  )  sur  la  concordance  des  noms 
de  botanique;  on  y  trouve  le  livre  de  Claude 
Rocard  sur  le  même  sujet;  —  Traité  des  ani- 
mauls  aians  aisles,  qui  nuisent  par  leurs pi- 
queures  et  morsures,  avec  les  remèdes,  etc.  ; 
Montbelliard,  1595,  pietit  in-S"  :  l'auteur  s'y  élève 
contre  le  préjugé  qui  faisait  regarder  comme  veni- 
meu  X  certains  papillons  diurnes  ;  —  Historia  novi 
et  admirabilis  fontis  balneique  Bollensis,  in 
ducatu  Wirtembergico ,  ad  acidulas  Gopin- 
^OîseSjCtc;  Montbelliard,  1598,  in-4°  ;  ibid.,  1600, 
in-4°,  etc.  :  c'est  la  description  des  eaux  miné- 
rales qu'on  avait  découvertes  à  Boll  dans  le  du- 
ché de  Wurtemberg  ;  une  nouvelle  édition  parut 
sous  le  titre  :  De  aquis  medicafis  nova  metho- 
dus,  qtiatuor  libris  comprehensa,  etc.;  Montbel- 
liard, 1605,  in-4°  ;  1607,  in-4°  ;  1612,  in-4°  ;  trad. 
en  allemand  par  Foerter,  Stuttg. ,  1599,  in-4°, 
1602-1603  :  on  y  trouve  un  grand  nombre  d'ex- 
cellentes gravures  sur  bois,  représentant  des 
variétés  de  pommes,  de  poires,  des  plantes,  des 
insectes,  des  oiseaux,  etc.,  du  duché  de  Wurtem- 
berg ;  —  De  auxiliis  adversus  pestem  ;  Mont- 
belliard, 1607,  in-S". 
Mais  les  deux  ouvrages  qui  ont  immortalisé 


(1)  Le  premier  ouvrage  de  Jean  Bauhin  est  resté  iné- 
dit :  c'était  un  Catalogus  stirpium  Jllonspelliensium , 
envoyé  vers  1563  à  Conrad  Gesner,  qui  en  parle  dans 
ses  Epist.  (Foy.  Haller,  Bibliotheca  botanica,  t.  II, 
addit.; 


le  nom  de  Bauhin  ne  parurent,  avec  des  addi- 
tions nombreuses,  qu'après  la  mort  de  leur  au- 
teur; l'un  a  pour  titre  :  Historiée  plantarum 
generalis  novee  et  absolutœ Prodromus  /Yver- 
dun,  1619,  in-4»;  il  fut  publié  parles  soins  de 
J.-H.  Cherler,  médecin  à  Bâle,  qui  avait  épousé 
la  fille  unique  de  Jean  Bauhin.  L'autre  ouvrage, 
beaucoup  plus  considérable,  est  intitulé  His- 
toria universalis  plantarum  nova  et  absolu- 
tissima,  cum  consensu  et  dissensu  circa  eas  ; 
Yverdun,  1650-1651 ,  3  vol.  in-fol.,  publié  par 
François-Louis  de  Grafenried,  patrice  de  Berne, 
et  Chabrée,  médecin  dTTverdun,  qui  y  ont  ajouté 
leurs  propres  observations.  Cet  ouvrage,  vaste 
compilation  des  travaux  de  Fuchs,  Daléchamps, 
Lobel,  l'Écluse,  etc.,  renferme  tout  ce  qui  a  été 
écrit  sur  les  plantes  depuis  l'antiquitéjusqu'au  dix- 
septième  siècle  ;  il  est  divisé  en  quarante  livres 
qui  figurent  en  quelque  sorte  des  classes,  comme 
les  chapitres  représentent  des  familles  du  règne 
végétal.  On  y  trouve  la  description  d'environ  cinq 
mille  plantes,  avec  trois  mille  cinq  cent  soixante- 
dix-sept  figures ,  dont  la  plupart  sont  emprun- 
tées à  Fuchs.  Les  frais  de  publication,  qui  s'é- 
levèrent à  90,000  francs  environ  de  notre  mon- 
naie ,  furent  avancés  par  Louis  de  Grafenried. 
Les  deux  premiers  volumes  sont  dédiés  aux 
avoyers  de  Berne,  et  le  troisième  à  Henri,  duc 
d'Orléans-Longueville,  prince  de  Neufchâtel. 
Chabrée  en  publia,  plus  tard,  un  abrégé  sous 
le  titre  de  Sciagraphia,  Genève,  1666,  1676  et 
1677,  in-fol.  Toutes  les  figures  de  VHîstoria 
universalis  plantarum  s'y  trouvent  repro- 
duites; c'est  l'énumération  à  peu  près  complète 
des  plantes  jusqu'alors  connues  (1).        F.  H. 

Van  der  Llnden,  De  scriptoribus  medicis.  —  Scheucii- 
zer,  Nov.  Literat.  Helvet.  —  Haller,  BiblioUieca  bota- 
nica. —  Sprengel,  Historia  rf.i  Herbar.,  t.  I. 

BAUHIN  (  Gaspard  ) ,  célèbre  anatomiste  et 
botaniste ,  frère  puîné  du  précédent ,  naquit  à 
Bâle  le  17  janvier  1560,  et  mourut  dans  sa  ville 
natale  le  5  décembre  1624.  D'une  constitution 
débile ,  il  fut  d'abord  destiné  à  l'état  ecclésias- 
tique; coais  sa  vocation  l'entraîna  bientôt  vers 
l'étude  de  la  médecine  et  des  sciences  natu- 
relles. Dès  l'âge  de  seize  ans  il  suivit  les  cours 
de  l'université  de  Bâle,  où  il  eut,  outre  son  père, 
pour  maîtres,  Théodore  Zwinger  et  Félix  Plater. 
En  1577,  à  l'époque  d'une  épidémie  qui  désolait 
la  ville  de  Bâle,  il  se  rendit  à  Padoue,  et  enten- 
dit, dans  cette  fameuse  université,  Fabrice 
d'Aquapendente ,  Mercuriali ,  Capivacci  et  Gui- 
landini.  Son  parrain ,  Gaspard  Hellet ,  savant  et 
riche  Hollandais,  lui  avait  légué  sa  bibliothèque 
et  sa  fortune.  Le  jeune  Bauhin  en  fit  le  meilleur 
usage,  efi  cherchant,  par  tous  les  moyens,  à  dé- 
velopper son  instruction.  H  parcourut  l'Italie, 
herborisant  et  formant  des  collections  de  plantes  ; 


(1)  Selon  Dupetit-Tliouars ,  on  attribue  aussi  à  Bauhin 
un  livre  in-40  (format  oblong  ),  Imprimé  en  1592,  sans 
autre  titre  que  ce  vers  .  Fivitur  ircgercio,  cxtera  mortis 
erunt. 


su 


DAUHIN 


812 


et,  après  une  absence  de  près  de  deux  ans ,  il 
revint  à  Bâle.  Mais  il  n'y  séjourna  qu'environ 
un  mois  :  il  partit  en  1579  pour  Montpellier, 
où  il  étudia  pendant  un  an.  Il  vint  ensuite  à 
Paris,  et,  aprèâ  avoir  visité  une  partie  de  la 
France  et  de  l'Allemagne,  D  fut  en  1580  rappelé 
dans  sa  patrie  par  son  père  malade.  L'année 
suivante,  il  reçut  le  grade  de  docteur,  avec  l'au- 
torisation de  faire  des  cours  particuliers  de  bota- 
nique et  d'anatomie.  En  1582  il  enseigna  la  lan- 
gue grecque,  réputée  alors  indispensable  à  tous 
les  savants;  et  en  1588  on  créa  pour  lui,  dans 
l'université  de  Bâle,  une  chaire  d'anatomie  et  de 
botanique.  En  1596,  il  fut  nommé  médecin  du 
duc  Frédéric  de  Wurtemberg;  et,  dix-huit  ans 
après,  on  le  retrouve  à  Bâle,  cumulant,  depuis 
la  mort  de  Félix  Plater,  la  chaire  de  médecine 
pratique  avec  les  fonctions  de  médecin-inspec- 
teur. H  mourut  dans  sa  soixante-quinzième  an- 
née (1). 

Gaspard  Bauhin  fut  plus  célèbre  encore  que 
son  frère.  Le  premier,  il  essaya  de  porter  l'ordre 
dans  le  chaos  de  la  synonymie  et  de  la  nomen- 
clature ,  jusqu'alors  suivies  en  botanique  et  en 
anatomie.  Il  désigna  les  plantes  par  quelques 
phrases  courtes ,  significatives ,  et  créa  ainsi  la 
plupart  des  noms  génériques  qui  furent  plus 
tard  adoptés  par  Linné  ;  de  même  qu'en  anato- 
mie, la  plupart  des  noms  qu'il  donna  aux  mus- 
cles d'après  leur  figure,  leurs  attaches  et  leurs 
usages,  ont  été  conservés  jusqu'à  Chaussier. 
Gaspard  Bauhin  ne  fut  donc  pas  un  simple 
compilateur  :  il  eut  le  mérite  et  la  gloire  d'un  lé- 
gislateur ;  son  nom  a  fait  longtemps  autorité ,  et 
aujourd'hui  encore  on  le  cite  quelquefois  à  côté 
des  noms  de  Toumefort  et  de  Linné.  Plumier 
lui  a  consacré  un  genre  de  plantes  exotiques 
(  Bauhinia) ,  de  la  famille  des  légumineuses. 

Voici  les  titres  des  ouvrages  de  G.  Bauhin 
dans  l'ordre  chronologique  :  Decorporis  humani 
partibus  externis ,  hoc  est ,  universalis  me- 
thodi  anatomicae,  quam  ad  Vesalium  accom- 
modavit,  liber  primus,  multis  novis,  iisdem- 
que  raris  observationibus  propriis  refertus; 
Bâle,  1588  et  1592,  in-S";  —  Anatomes  liber 
secundus ,  partium  spermaticarum  tractio- 
nemper  quatuor  causas  continens;  MA.,  1591, 
în-8°  :  ces  deux  livres ,  refondus ,  ont  été 
publiés  sous  le  titi'e  :  Theatrum  anatomicum 
infinitis  locis  aucfum,  ad  morbos  accommoda- 
tum  et  ab  errorlbus  ab  auctore  repurgatum , 
observationibus  et  figuris  aliquot  novis  illus- 
tratum;  Bâle,  1592,  in-S»;  Francfort,  1621, 
in-4°  :  c'est  dans  cet  ouvrage ,  à  tort  décrié 
par  l'irascible  Riolan ,  que  l'on  trouve  la  pre- 


(i)  Nlcéron  {Mémoires  des  hommes  illustres,  t.  XVII, 
p.  230)  rapporte  l'épitaphe  qu'on  mit  sur  le  tombeau  de 
G.  Bauhin.  Cette  épitaphe,  assez  longue,  commence  ainsi  : 

iEternae  memoriae 
Casparo  Joannls  senloris,  fratrl  Baubtno, 
Magni  judlcii,  rari  solUcltique  ingenit, 
PaternsB  vlrtutls  et  artls  ajmulus. 


mière  description  exacte  de  la  valvule  iléo-cœ- 
cale  ,  qui  porte  encore  aujourd'hui  le  nom  de 
valvule  de  Bauhin ,  bien  qu'elle  paraisse  déjà 
avoir  été  connue  de  Rondelet ,  d' Achillini ,  de 
Laguna  et  de  Fallope  ;  —  une  traduction  latine 
du  mémoire  de  François  RoussetsM7'  un  cas  sin- 
gulier d'opération  césarienne,  nécessitée  par 
un  fœtus  pétrifié,  etc.;  Bâle,  1591,  in-S";  — 
une  traduction  latine ,  avec  des  notes,  du  traité 
d'Anguillara  :  De'  semplici  ;  Bâle,  1593,  in-8°; 

—  ^uTOTitvaÇ,  seu  Enumeratio  plantarum  ab 
herbariis  nostro  seeculo  descriptarum  cum  ea- 
rum  differentiis ,  etc.;  Bâle  ,  1596,  in-4°  :  cet 
ouvrage  remarquable ,  orné  du  portrait  de  l'au- 
teur (à  l'âge  de  vingt-neuf  ans),  contient  la  des- 
cription succincte  de  2,700  espèces,  avec  leurs 
variétés  ;  il  commence  par  les  graminées  et  finit 
par  les  papilionacées  ;  on  y  trouve  la  première 
mention  exacte,  détaillée ,  de  la  pomme  de  terre, 
que  G.  Bauhin  rangea,  avec  une  sagacité  peu 
commune ,  dans  la  famille  des  solanées  ,  en  lui 
donnant  le  nom  scientifique  de  solanum  tube- 
rosum,  qu'elle  conserve  encore;  il  nous  apprend 
en  même  temps  que  la  pomme  de  terre  était  alors 
cultivée  comme  une  curiosité  dans  les  jardins 
d'un  petit  nombre  d'amateurs,  dont  il  fait  men- 
tion ;  le  Phijtopïnax  n'était  que  la  première 
partie  d'un  grand  ouvrage  dont  la  suite  n'a  point 
paru  ;  —  une  édition  fort  estimée  des  œuvres 
complètes  (  opéra  omnia  )  de  P.-A.  Mathiole  ; 
Francfort,  1598,in-fol.,  réimpr.  à  Bâle,  1674  , 
avec  des  notes,  des  corrections  et  350  gravures 
nouvelles,  empruntées  en  grande  partie  à  Came- 
rarlus  ;  —  IlîvaÇ  theatri  botanici,  sive  Index 
Theophrasti ,  Dioscoridis,  Plinii  et  botanico- 
rum  qui  a  sseculo  scripserunt  opéra,  plan- 
tarum circiter  sex  millium  ab  ipsis  exhibita- 
rum  noinina ,  cum  earumdem  synonymis  et 
differentiis  methodice  secundum  earum  et 
gênera  et  species  proponens;  Bâle,  1596,in-4°; 
ibid.,  1624,  in-4'',  ibid. ,  1671 ,  in-4'»  ;  cet  ou- 
vrage classique,  fruit  de  quarante  années  de 
travaux,  a  été,  jusqu'à  Tournefort  et  Linné,  pour 
ainsi  dire  l'Évangile  des  botanistes  ;  on  y  trouve 
les  premiers  indices  de  la  classification  natu- 
relle ,  inaugurée  un  siècle  et  demi  plus  tard  ; 

—  Prseludia  anatomica;  Bâle,  1601,  in-4'';  — 
Animadversiones  in  Historiam  generalem 
plantarum  Lugduni  editam  ;  item,  catalogus 
plantarum  circiter  quadringentarum  eo  in 
opère  bis  terve  positarum;  Francfort,  1601, 
in-4°  :  c'est  une  critique,  un  peu  amère  et  quel- 
quefois injuste,  de  l'Histoire  générale  des 
Plantes  de  Daléchamps;  —  De  ossium  na- 
tura  ;  Bâle,  1604,  in-4°;  —  De  compositione 
medicamentorum,  sive  medicamentorum  com- 
ponendorum  ratio  et  metkodus  in  prselectio- 
nibus  publicis  proposita;  Ofîenbach  ,  1610, 
ui-S";  Francfort,  1611  ,  in-8°;  —  De  lapidis 
bezoar  orientalis  et  occidentalis ,  cervini 
item  et  germani  ortu,  etc.;  Bâle,  1613,  in-8°  ; 
ibid.,  1625,  in-i" ;— Oratio  de  Aowwe;Bâle, 


813 


BAUHIN  —  BAULDRI 


814 


1614',  in  4°  ;  —  De  hermaphroditorum  mons- 
trosorumque  partuum  natura,  etc.;  Oppen- 
heim,  1614,  in-S";  Francf.,  1614,  in-S";  ibid., 
1629,  m-8°;  —  De  remediorumformuUs,  grae- 
cis,  arabibus ,  latinis  usitatis ,  etc.;  Francf., 
1619,  in-4<'; —  Vivas  imagines  partium  cor- 
poris  humani ,  seneis  formis  expressas,  et  ex 
theatro  anatomico  G.  Bauhini  desumptae; 
Bâie,  1620,  m-4°;  Francf.,  1640,  m-4°;  la  plu- 
part de  ces  planches  sont  celles  de  Vésale,  mais 
réduites;  —  IIp6ôpo[xoç  theatri  botanici,  in 
quo  plantœ  supra  sexcentas,  ab  ipso  primum 
descriptee  ,  cum  plurimis  figttris  proponun- 
tur;  Francf.,  1620,  in-4°;  Bàle,  1671,  in-4''  • 
le  nombre  des  plantes  nouvelles ,  décrites  ici 
pour  la  première  fois  par  Bauhin,  se  réduit, 
selon  Sprengel ,  à  deux  cent  cinquante  ;  —  Ca- 
talogus  plantarum  circa  Basileam  nascen- 
tium  cum  earumdem  synonymis  et  locis  in 
quibus  7-eperiuntur ,  etc.;  Bâle,  1622,  in-8°: 
cette  flore  des  environs  de  Bâle  a  servi  en 
quelque  sorte  de  modèle  aux  nombreux  ouvrages 
de  ce  genre  qui  se  sont  depuis  lors  succédé; 

—  Theatrum  botanicum,  sive  Historia  plan- 
tarum ex  veterum  et  recentiorum  placitis, 
propriaque  observatione  concinnata ,  liber 
primus ;Bèle,  1658,  in-fol.;  ibid.,  1663,  in-fol.  : 
cet  ouvrage,  rédigé  sur  un  plan  immense,  et  resté 
inachevé,  ne  parut  que  trente  ans  après  la  mort  de 
l'auteur,  par  les  soins  de  son  fils  Jean-Gaspard  ;  — 
Dialogusde  morbo  Gallico;  Bâle,  1674,  in-fol.; 
omTage  posthume,  dont  la  publication  est  égale- 
ment due  au  fils  de  l'auteur  ;  —  une  édition 
estimée  du  Kràuterbuch  deTabernœmontanus  ; 
Bàle,  1625,  in-fol.;  — Epistolsealiquotmedicœ, 
insérées  dans  la  Cisto  wiedica  de  Jean  Homung; 
Nuremberg,  1625,  in-4°;  Leipzig,  1661,  in-4'\ 
Les  herbiers  de  G.  Bauhin  se  conservent  encore 
aujourd'hui  à  la  bibliothèque  de  Bâle. 

Son  fils  Jean-Gaspard  Bauhin,  né  à  Bâle 
le  12  mars  1606,  mort  le  14  juillet  1685,  occupa 
pendant  trente  ans  la  chaire  de  botanique  à  l'u- 
niversité de  Bâle  ,  et  devmt  en  1659  médecin 
ordinaire  de  Louis  XTV^,  avec  le  titre  de  conseiller 
et  une  pension.  On  a  de  lui  :  Dissert,  de  peste  ; 
Bâle,  1628,  in-4°;  — Dissert,  de  morborumdif- 
fei-entiis  et  causis  ;  Bâle,  1670,  in-4°;  —  Diss. 
de  epilepsia ;  ibid.,  1672,  in-4". 

Jean-Gaspard  Bauhin  eut  huit  fils ,  dont  un 
seul,  Jérôme,  mérite  d'être  mentionné.  Né  le  26 
février  1637, mort  le  27 janvier  1667,  il  publia: 
Diss.  de  peripneumonia ;  Bâle,  1658,  \a-^°; 

—  Diss.  de  odontalgia,  ibid.,  1660,  in-4°  ;  — 
Prolegomena  medica,  ibid.,  1668.        F.  H. 

Van  der  Llnden,  de  Script,  medicis.  —  Nicéron,  Jffe- 
tnoires,  t.  XVII.—  Sprengel,  Hist.  rei  Herb.,  1. 1.  —  Hal- 
ler,  Bibl.  botanica. 

BÂUHtTis  ,  en  latin  Bauhusixjs  (  le  P.  Ber- 
nard ),  Jésuite,  né  à  Anvers  en  1575,  mort  dans 
sa  ville  natale  le  25  novembre  1629.  Il  fut  pro- 
fesseur au  collège  de  Bruges,  et  prêcha  avec  dis- 
tinction dans  plusieurs  villes  de  la  Belgique. 


On  a  de  lui.  :  Epigrammatum  libri  V  ;  Anvers , 
1615,  1619, 1620,  in-12  ;  on  y  trouve  ce  fameux 
vers,  Proteus  parthenicus ,  en  l'honneur  de  la 
Vierge  :  Tôt  tibi  sunt  dotes,  virgo,  quoi  sidéra 
cœlo,  vers  susceptible  d'être  combiné  de  mille 
vingt-deux  manières  différentes,  nombre  égal  à 
celui  des  étoiles  jusqu'alors  calculées.  Ce  vers  oc- 
occupa  Bemoulli,  qui  le  montra  susceptible  de 
trois  mille  trois  cent  douze  combinaisons  différen- 
tes, sans  cesser  d'être  un  vers  hexamètre.  De- 
puis lors  le  P.  Prestet  a  montré  que  ce  même 
vers  pouvait  être  varié  de  ti'ois  mille  trois  cent 
soixante-seize  manières ,  sans  perdre  sa  qualité 
rhythmique.  Éric  Dupuy  le  publia  sous  toutes  ses 
formes  dans  Pietatis  thaumata;  Anvers,  1617, 
in-4°.  On  l'a  réimprimé  sous  le  titre:  Proteus 
parthenicus,  id  est,  Berh.  Bauhusii  hexame- 
ter  Marianus  bis  et  vicies  sensu  et  métro  ser- 
vatis ,  variatus ;  liOMYSm,  1833,  in-l6. 

Sotwel,  Bibliotheca  Societatis  Jesu,  p.  629  ;  —  Barbier, 
Examen  critique,  p.  91. 

BAOLACKE  (Léonard),  paMciste,  né  à  Genève 
en  octobre  1670,  mort  dans  cette  ville  en  1761. 
Il  fut  agrégé  à  la  coiapa^nie  des  pasteurs  en  1704, 
et  nommé  bibliothécaire  en  1728.  Il  réunissait  à 
un  haut  degi'é  les  connaissances  du  théologien , 
du  moraliste,  de  l'historien,  du  critique  et  de  l'an- 
tiquaire. On  a  de  lui  un  grand  nombre  de  dis- 
sertations, parmi  lesquelles  on  remarque  :  Éclair- 
cissement sur  rhistoire  de  Genève ,  dans  le 
Journal  helvétique ,  1784  ;  —  Recherches  sur 
la  fondation  de  l'Église  cathédrale  de  Genève; 
ibid. ,  années  1745,  1750,  1752;  —  Eclair- 
cissement sur  une  tête  d'Apollon  que  l'on  voit 
sur  Vun  des  murs  de  l'église  de  Saint-Pierre 
de  Genève;  ibid.;  —  Lettre  sur  l'aigle  im- 
périale sculptée  sur  le  frontispice  de  la  ca- 
thédrale de  Genève ;'ûM.,  1754;  —  Lettre  sur 
l'histoire  de  Genève  et  sur  tes  grands  hom- 
mes que  cette  ville  a  produits;  dans  le  Jour- 
nal helvétique,  1755;  —  sur  une  ancienne 
Version  italienne  de  la  Bible,  attribuée  à 
Sixte  V,  par  Gregorio  Leti ,  dans  la  Bibliothè- 
que germanique  ;  —  Lettre  sur  la  mort  tragi- 
que de  Balomier,  sous  Louis,  duc  de  Savoie; 
dans  le  Journal  helvétique,  année  1730. 

Sennebiep,  Histoire  littéraire  de  Genève,  t.  III,  p.  38- 
46  (_Dict.  Hist.).  —  Hailer,  Kritisches  Ferzeichniss  aller 
Schrift.  der  Schweiz. 

*  BAULDRI  ou  BABTLDRY  (André),  poëte 
français,  né  en  1641,  mort  le  4  décembre  1717. 
D  était  curé  de  Saint-Thibault-en-Auxois ,  et 
académicien  d'Arles.  On  a  de  lui  :  Poëme  hé- 
roïque sur  ce  que  le  roy  a  fait  pour  l'Église; 
et  sur  l'Édit  nouvellement  rendu  en  faveur 
des  curés ,  in-4°.  »  j.  b. 

Papillon,  Bibl.  des  Aut.  de  Bourgogne,  t.  I,  p.  18. 

BAULDRI  ou  BAULDRY  (Paul) ,  historien, 
né  à  Bouen  en  1639,  mort  en  1706,  fils  de 
parents  protestants.  lise  retira  en  Hollande, 
où  il  étudia  la  théologie  et  les  auteurs  anciens, 
n  devint  professeur  d'histoire  sacrée  à  Utrecht, 
et  épousa  la  fille  du  célèbre  Henri  Basnage.  Ou 


815 


BAULDRI 


a  de  lui  :  une  édition  du  traité  de  Lactance, 
De  mortïbvLS  persecutorum ,  avec  des  notes  sa- 
vantes ;  Utrecht,  1 692 ,  in-8°  :  Eauldri  y  j  ustifie  plus 
d'une  fois  Lactance  contre  les  vaines  critiques 
de  Jacques  ToUius;  il  admet  l'arrivée  de  saint 
Pierre  à  Rome ,  attestée  par  Lactance ,  et  con- 
testée par  la  plupart  des  protestants;  tout  ce 
que  renferme  l'édition  de  Bauldri  a  passé  dans 
le  second  volume  de  celle  que  Lenglet-Dufres- 
noy  a  donnée  à  Paris  en  1748,  2  vol.  in-4°;  — 
une  nouvelle  édition  d'un  petit  ouvrage  du  Fure- 
tière,  intitulé  Histoire  des  derniers  troubles 
arrivés  au  royaume  d'Éloquence;  Utrecht, 
1703  ,  in-12  ;  —  Syntagma  calendariorum ; 
etc.;  Utrecht,  1706;  tablettes  chronologiques  peu 
connues  ;  —  plusieurs  Dissertations,  imprimées 
dans  divers  recueils  ;  —  un  éloqe  de  Mathieu 
de  l'Arraque,  ministre  de  Rouen,  dans  la  Répu- 
blique des  lettres,  mars  1684. 
Adrien  Reland, £io.7e  de  fiauWri,- Utrecht,  1706,  in-i". 
BArnEU.  Voy.  Beaulieu. 

BAULME- SAINT- AMOUR    {Jean    DELA), 

seigneur  de  Martaccy,  littérateur  et  philologue,  né 
en  Franche-Comté  en  1539,  mort  vers  1578.  Il 
apprit  le  grec  et  le  latin  sous  Gilbert  Cousin ,  et 
publia,  à  l'âge  de  douze  ans,  ses  premiers  essais 
de  poésie  latine,  sous  le  titre  :  Primïtise  qxurdam 
generosissimi  ac  vera  nobilitateprxstantissimi 
adolesc.  Joannis  a  Balma,  anno  setatis  suœ 
diiodecimo ,  1551.  En  1553,  il  fit  paraître  un  petit 
volume  in-8°,  intitulé  Miscellanées  :  ce  recueil 
contient  la  Façon  de  vivre  en  coter,  traduit  du 
latin  d'Érasme  ;  un  Dialogue  en  vers  français 
sur  le  trépas  de  dame  Antoine  de  Montmartin, 
et  quelques  autres  pièces. 

D.  Grappin,  Jbrcgé  de  l'Histoire  du  comte  de  tmir- 
gogne.  —  Duverdierel  la  Croix  du  Maine,  Bibl. franc. 

BAULOT  ou  BAtTLlEU  {Jacqucs),  chirurgien 
lithotomiste,  naquit  en  1651  àÉtendonne  près 
de  Lons-le-Saulnier  en  Franche-Comté,  et  mourut 
près  de  Besançon  en  1720.  Ses  parents  étaient 
fort  pauvres;  il  les  quitta  pour  s'engager  dans  un 
régiment  de  cavalerie.  Après  l'expiration  de  son 
engagement,  il  s'attacha  à  un  certain  Pauloni, 
chirurgien  empirique  très-renommé  pour  tail- 
ler les  malades  atteints  de  la  pierre.  Après  lui 
avoir  servi  d'aide  pendant  cinq  ou  six  années ,  il 
se  rendit  en  Provence.  C'est  là  qu'il  se  mit  à 
porter  une  espèce  d'habit  monacal ,  et  ne  fut 
plhs  dès  lors  connu  que  sous  le  nom  de  frère 
Jacques.  De  Provence,  il  passa  en  Langue- 
doc, ensuite  dans  le  Roussillon,  et  de  là  dans 
les  autres  provinces  de  France.  Il  vint  aussi  à 
Paris,  qu'il  quitta  bientôt  pour  continuer  ses 
courses.  H  parut,à  Genève  ,  à  Aix-la-Chapelle, 
à  Amsterdam,  et  opéra  partout.  Ses  succès  furent 
assez  variés.  H  ne  voulait  prendre  aucun  soin 
des  malades  après  l'opération,  disant  :  «  J'ai 
tiré  la  pierre.  Dieu  guérira  la  plaie.  »  Le  litho- 
tomiste Rau  désapprouva  la  méthode  de  frère 
Jacques,  tout  en  se  l'appropriant.  La  taille  de 
Mau  ou  taille  cnjrtoisej  perfectionnée  par  Chc- 


BAUMBACH  816 

selden  en  Angleterre,  a  donc  pour  auteur  un 
chirurgien  français.  En  reconnaissance  des  cures 
nombreuses  que  Baulot  avait  faites  eu  Hollande, 
on  fit  graver  à  Amsterdam  son  portrait ,  et 
frapper  une  médaille.  Enfin,  après  avoir  paru  à 
la  cour  de  Vienne  et  à  celle  de  Rome ,  il  choisît 
près  de  Besançon  une  modeste  retraite,  et,  après 
avoir  dissipé  sa  fortune,  il  mourut  dans  un  état 
voisin  de  l'indigence.  Il  a  laissé  un  opuscule  im- 
primé en  1702,  où  il  défend  sa  méthode  contre 
les  attaques  de  Méry. 

Vaciier,  f'ie  du  frère  Jacques;  Besançon  ,  1756,  in-i2. 
—  Biographie  médicale. 

*  BAULOT  { Isaac) ,  naturaliste ,  né  à  la  Ro- 
chelle en  16.57,  mort  le  24  septembre  1712.  Il 
s'adonna  de  bonne  heure  aux  sciences  naturelles, 
et  communiqua  aux  savants  des  notes  précieuses 
qu'il  recueillit  dans  ses  longs  voyages.  On  a  lui 
des  remarques  sur  l'ouvrage  de  Ch.  Plumier, 
intitulé  l'Art  de  tourner  ;  Paris, ,  1694,  in-fol.,,. 
etdes  Observations  sur  l'Organe  de  l'ouïe  chef 
la  grande  tortue.  / 

Arcère,  Hist.  de  la  Rochelle,  vol.  2,  p.  425.  / 

BAUMANN  {Chistian  -  Sacale ) ,  théol;i<gJen 
protestant ,  né  à  Berlin  le  30  novembre  1725 , 
mort  vers  la  fin  du  dix-huitième  siècle.  On  a  de 
lui  quelques  mémoires  insérés  en  part  p  dans 
les  Matériaux  politiques  de  Hausen,  *'a  I,  et 
une  édition  de  l'œuvre  de  Siissmilch  ,  s  l'Or- 
dre divin  dans  les  variations  \du  gc.  ïi't  hu- 
mai7v.  \ 

Joclier,  Allgemeines  Gelehrten-Lexieon.  • 

BAUMANN  (  Jean-Frédéric  ) ,  peintrtv  alle- 
mand, né  le  13  mai  1784 à  Géra,  mort  à  Di-esde 
le  29  mars  1830.  Élève  de  Schoenau,il  se  disua- 
gua  particulièrement  dans  le  genre  du  portrait. 
Il  fut  professeur  adjoint  à  l'Académie  de  pein- 
ture à  Dresde. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  K&nstler-Lexicon. 

*BAUMAîiN  (Jean-Godefroy)  ,  musicogra- 
phe allemand ,  fut  pasteur  de  l'église  de  la  nou- 
velle viUe,  à  Schneeberg,  vers  1760.  On  a  de 
lui  ;  Schediasma  historico-theologicum  de 
hymnis  hymnopœis  veterïs  et  recentioris  Ec- 
clesise  verse  atque  christianse  religioni  pro- 
movendse  ac  propagande  inservientibus  ; 
Brème,  1765,  in-8«. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BAUMA]VN  (Jean-Nicolas),  médecin,  vi- 
vait au  commencement  du  dix-septième  siècle. 
Il  laissa  :  de  Tabaci  virtutibus,  tisu  et  abusu; 
—  de  Angina. 

Hlndrelcti,  Pandectœ  Brandenburgicœ. 

BAUMANN  (  Nicolas  )',  professeur  d'histoire 
à  Rostock ,  né  vers  1450  à  Wismar  ou  à  Emden, 
mort  en  1526.  Dans  la  préface  du  Froschmeeus-  ) 
1er  de  Rollenhagen,  on  lui  attribue  le  poème 
satirique  Reinecke  ^e  renard,  en  plat  allemand  y' 
mais  c'est  Henri  d'Alkmaer  qui  paraît  en  ê*i  e 
le  véritable  auteur.  Voy.  Alkmaer. 

*BAU3ïBACH  ( Frédéric- Augustc) ,  compo- 
siteur et  musicographe  allemand ,  né  à  Leipzig 
en  1753,  mort  en  1813.  Il  est  resté  pendant  long- 


817  BAUMBACH 

temps  directeur  de  l'Opéra  à  Hambourg,  et  a  com- 
posé un  gi'and  nombre  de  morceaux  de  chants , 
de  piano ,  etc.  Il  était  collaborateur  du  Diction- 
naire des  beaux-arts  qui  parut  à  Leipzig,  en 
1794,  sous  ce  titre  :  Kurzgefasstes  Handwoer- 
terbuch  iiber  die  Sckônen  Kiinste.  «  La  mu- 
sique de  cet  auteur,  dit  Fétis ,  se  fait  remarquer 
par  un  caractère  de  profondeur  et  de  grave  pen- 
sée. »  Baumbach  était  également  habile  sur  le 
piano  et  la  mandoline. 

Schilling,  Lexicon  der  Tonkttnst. 
*BAUMBACH  (Jean-Balthasar),  orientaliste 
allemand,  mort  le  6  septembre  1622.  Il  professa 
les  langues  grecque  et  hébraïque  à  Heidelberg. 
Il  a  laissé  entreautres  :  De  libro Psalmorum  ; — 
De  triiim  linguarum  orientalium,  hebrorx, 
chaldscœ  et  syras  antiquitate ,  necessitate  ac 
utilitate  ;  —  De  appellationibus  Dei  quse  in 
scriptis  rabbinorum  occurrunt;  —  De  Urim 
et  Tfiumim,  et  Beth  Kol;  —  De  modo  dis- 
putandi  cum  Judœis. 

"Witte,  Diarium  Biographxcum. 

*BAUMCHEN,  sculpteur  allemand,  né  à  Dus- 
seldorf  au  commencement  du  dix-Iiuitième  siècle, 
mort  en  1789.  Il  passa  en  Russie,  où  il  exécuta, 
pour  les  principaux  palais  de  Saint-Pétersbourg , 
des  statues  que  l'empereur  lui  paya  largement. 
La  fortune  lui  était  venue,  et,  avec  elle,  la  nos- 
talgie, n  préféra  retourner  dans  son  pays,  où  l'at- 
tendait la  misère,  à  ce  point  qu'il  fut  obligé,  pour 
vivre ,  de  faire  des  cadres  de  tableaux. 

Biographie  des  Contemporains. 

*  BAUME  {Charles-JosephuE  la),  littérateur 
français,  né  à  Nîmes  vers  le  milieu  de  janvier 
1644,  mort  le  30  avril  1715  à  Marguerites,  près 
de  Nîmes.  Les  fonctions  qu'il  remplit  dans  la 
magistrature  de  sa  ville  natale ,  ne  l'empêchèrent 
pas  de  se  livrer  à  l'étude  des  belles-lettres.  Il 
fiit  un  des  premiers  membres  de  l'Académie 
royale  de  Nimes ,  et  voyagea  quelque  temps  en 
Italie.  On  a  de  lui  :  Relation  de  son  voyage 
de  l'Italie,  en  prose  et  en  vers; —  Remarques 
sur  V Histoire  générale,  1  vol.  in-fol.; — Remar- 
ques sur  V Histoire  de  Languedoc  ;  —  Relation 
de  la  révolte  des  fanatiques ,  1  vol.  in-fol. 

Ménard,  Histoire  de  Nimes. 

BAVME  {Nicolas-Auguste  de  la), marquis  de 
Montrevel,  maréchal  de  France,  né  en  1636, 
mort  le  11  octobre  1716.  Il  embrassa  de  bonne 
heure  l'état  militaire,  et  conquit  chacun  de  ses 
grades  par  une  action  d'éclat.  Il  se  distingua  au 
siège  de  Lille ,  fut  l'un  des  premiers  qui  traver- 
sèrent le  Rhin  en  1672  ;  enfin  sa  belle  conduite  à 
Senef,  à  Namur,  à  Luxembourg,  à  Cassel,  à 
Fleurus,  lui  valurent  en  1703  le  bâton  de  maré- 
chal. Il  fut  alors  nommé  gouverneur  du  Langue- 
doc, et  chargé  de  faire  la  guerre  aux  Camisards, 
qu'il  combattit  sans  pouvoir  les  vaincre.  Cet  of- 
ficier, qui  avait  montré  tant  de  bravoure  sur  les 
champs  de  bataille ,  mourut  de  frayeur.  Dînant 
chez  le  duc  de  Biron ,  il  renversa  une  salière,  et 
s'écria  qu'il  était  mort.  La  fièvre  en  effet  le  prit. 


—  BAUME 


818 


et,  quatre  jours  après ,  il  avait  réellement  cessé 
de  vivre.  Le  duc  de  Saint-Simon,  son  ennemi,  a 
écrit  sur  lui  des  choses  très-piquantes,  mais  sans 
doute  exagérées  :  Baume  était  d'une  ignorance 
inconcevable,  suivant  le  caustique  écrivain,  et 
hors  d'état  de  distinguer  sa  main  droite  de  sa  main 
gauche.  —  La  maison  de  Baume ,  originaire  de 
Bresse ,  a  fini  dans  la  personne  de  François-An- 
toine-Melchior  de  la  ^a«7ne,  maréchal  de  camp, 
député  de  la  noblesse  de  Màcon  aux  états  géné- 
raux de  1789,  et  décapité  le  7  juillet  1794. 

Saint-Simon,  Mémoires.  —  OEuvres  de  Bolssy-d'An- 
glas,  t.  I,  p.  375.  —  Le  Bas,  Dict.  cncyc.  de  la  Franco. 

BAVME  DES  DOSSAT  {Jacques-Françoïs  de 
la),  chanoine  delà  collégiale  de  Saint-Agricole 
d'Avignon,  littérateur,  né  à  Carpentras  en  1705, 
mort  à  Paris  le  30  avril  1756.  On  a  de  lui  : 
Éloge  de  la  paix;  Paris,  1736,  in-4'';  —  la 
Christiade ,  on  le  Paradis  reconquis ,  poème 
en  prose  ;  Paris ,  1753 ,  6  vol.  in-12  :  écrit  d'un 
style  pompeux  et  ampoulé;  l'Écriture  sainte  y 
est  étrangement  travestie;  on  y  voit  Jésus-Christ 
tenté  par  la  Madeleine  :  cette  bizarre  production 
fut  ilétrie  par  arrêt  du  parlement  de  Paris ,  et 
l'auteur  condamné  à  une  amende  ;  —  les  Satur- 
nales françaises ,  1736,  2  vol.  in-12,  publiées 
sous  le  nom  de  M.  Croquet  :  c'est  un  roman  oi? 
se  trouvent  quatre  comédies  ;  —  VArcadie  mo- 
derne, ou  les  Bergeries,  savante  pastorale  hé- 
roïque en  trois  actes  et  en  prose,  1751,  1757, 
1766 ,  in-12  ;  c'est  une  apothéose  littéraire  du  roi 
Stanislas.  L'abbé  Baume  des  Dossat  travailla 
pendant  plus  de  dix  ans  au  Courrier  d'Avignon, 
juscpi'en  1751. 

Chaudoii,  Dictionnaire  historique. 

BACME-MONTRETEi.  {Claude  DE  LA  ),  car- 
dinal-archevêque  de  Besançon,  né  en  1531,  mort 
le  15  juin  1584.  Il  eut  pour  vicaire  général  An- 
toine LuUe,  parent  du  fameux  Raymond  Lullc,  de 
l'îlede  Majorque.  Ce  fut  Antoine  Luilequi  recueil- 
lit les  statuts  synodaux  du  diocèse  de  Besançon, 
et  les  publia  sous  le  titre  :  Statuta  synodalia  Bi- 
sont.  eccles.  metrop.,  cum  tractât,  summariis; 
Lyon,  Roville,  1560,  in-4°.  Baume-Montrevel 
se  fit  remarquer  par  son  zèle  contre  les  calvi- 
nistes, qu'il  chassa  de  son  diocèse.  Ceux-ci  échouè- 
rent dans  leur  tentative  de  s'emparer  de  Besan- 
çon de  vive  force.  Son  oncle  Pierre  de  Baume, 
évêque  de  Genève ,  chassé  de  son  siège  par  les 
calvinistes,  devint  également  cardinal  -  arche- 
vêque de  Besançon. 

Auberi,  Histoire  des  Cardinaux.  —  Chifflet,  Des  evê- 
ques  de  Besançon.  —  Sainte-Marthe ,  Gall.  Christ.,  t.  I, 
p.  184.  —  Guichenon,  Histoire  de  la  Bresse  et  du  Bugey, 
t.  H. 

BAUME  SAI^T-AMOVR  {Philippe  DE  LA  )  , 

marquis  d'Yennes,  mort  à  Paris  vers  1670.  Il  fut 
gouverneur,  pour  le  roi  d'Espagne,  de  la  Franche- 
Comté,  et  accusé  d'avoir,  en  1668,  facilité  la 
conquête  de  cette  province  par  Louis  XIV,  con- 
quête achevée  en  moins  de  trois  semaines.  11  pu  • 
blia,  sous  le  titre  d'Apologie,  une  brochure  (petit 
in -4°  de  75  nages,  1 668  ) ,  dans  laquelle  il  prouve 


819 


BAXJME  —  BAUMEISTER 


820 


qu'il  avait  fait  tout  ce  qui  pouvait  dépendre  d'un 
homme  d'honneur  pour  préserver  de  l'invasion 
un  pays  ruiné  par  les  guerres  précédentes,  et 
abandonné  à  ses  propres  forces.  A  cette  Apologie 
il  faut  joindre  sa  Correspondance  avec  le  par- 
lement de  JDôle  (broch.  in-4''  de  117  pages, 
1668).  Ces  deux  documents,  assez  rares,  sont 
curieux  à  consulter  pour  l'histoire  de  la  conquête 
de  la  Franche-Comté. 

Pellisson,  Histoire  de  Ijmis  Xlf^. 

BAUME  (  Griffet  la  ).  Voy.  Griffet. 
BACME   {Éléazar- François  de  la).    Voy. 

ACHARDS. 

BAUME  (Antoine) ,  célèbre  chimiste  et  phar- 
macien français ,  né  à  Senlis  le  26  février  1728, 
mort  le  15  octobre  1804.  Fils  d'un  aubergiste, 
il  eut ,  comme  beaucoup  d'autres  savants ,  à 
vaincre  les  difficultés  que  multiplie  toujours 
le  défaut  absolu  d'études  premières.  Cependant 
son  ardeur  pour  les  sciences  l'emporta  :  en  1752 
il  fut  reçu  maître  apothicaire  ,  et  peu  de  temps 
après  il  obtint,  au  collège  de  pharmacie,  la 
chaire  de  chimie.  Nul  ne  sut  mieux  allier  la  théo- 
rie avec  la  pratique  :  professeur  et  fabricant ,  Q 
traça  les  préceptes  de  la  science  dont  Lavoisier 
et  Scheele  jetèrent  les  bases,  et  le  premier  il  éta- 
blit une  fabrique  de  sel  ammoniac,  substance  pour 
laquelle  la  France  avait  été  jusque-là  tributaire 
de  l'Egypte  ;  et  son  officine  était  plutôt  une  grande 
manufacture  où  le  muriate  d'étain ,  l'acétate  de 
plomb ,  les  sels  mercuriels ,  se  fabriquaient  par 
quintaux.  Il  perfectionna  aussi  la  porcelaine,  la 
teinture  écarlate  des  Gobelins  et  les  pèse-liqueurs, 
dont  le  plus  usité  porte  encore  aujourd'hui  le 
nom  d'aréomètre  de  Beaumé.  Il  inventa  des 
procédés  pour  dorer  les  pièces  d'horlogerie,  tein- 
dre les  draps  de  deux  couleurs,  blanchir  la  soie 
jaune  sans  l'écraer,  purifier  le  salpêtre,  et  enle- 
ver à  la  fécule  du  marron  d'Inde  son  principe 
amer.  Voilà  certes  assez  de  titres  pour  que  l'A- 
cadémie des  sciences  ouvrît,  en  1773,  ses 
portes  à  l'ingénieux  et  infatigable  chimiste ,  qui 
cependant  ne  voulut  jamais  adopter  la  nouvelle 
nomenclature  de  Guyton  de  Morveau  et  de  La- 
voisier. En  1780,  Baume,  devenu  riche  par  son 
travail,  quitta  le  commerce  pour  cultiver  plus  à 
son  aise  la  science  ;  mais  la  révolution  le  ruina, 
et  il  se  vit  obligé  d'ouvrir  une  nouvelle  officine. 
Baume ,  déjà  âgé ,  supporta  ce  revers  avec  rési- 
gnation, et  mourut  presque  octogénaire. 

Ses  ouvrages  ont  pour  titre  :  Dissertation  sur 
Véther,  dans  laquelle  on  examine  les  diffé- 
rents produits  du  mélange  de  V esprit-de-vin 
avec  les  acides  minéraux  ;Pa.Tis,  1757,  in-12; 
imprim.  dans  les  Mémoires  de  r Académie  des 
sciences,  année  1760;  —  Playi  d'un  cours  de 
chimie  expérimentale  et  raisonnée,  précédé 
d'un  discours  historique  sur  la  chimie;  Paris, 
1767,  in-12,  en  collaboration  avec  Macquer;  — 
Manuel  de  chimie,  o\i  exposé  des  opérations 
et  des  produits  d'un  cours  de  chimie;  ou- 
vrage utile  aux  personnes  qui  veulent  suivre 


un  cours  de  cette  science,  oti  qui  ont  dessein 
de  se  former  un  cabinet  de  chimie  ;  Paris,  1 763, 
in-12;  ibid.,  1766,  in-12;  traduit  en  allemand. 
Vienne,  1774,  in-8°;  en  anglais,  Londres,  1778, 
in-S";  en  itaUen,  Venise,  1783,  in-12;  —  Mé- 
moires  sur  les  argiles,  ou  recherches  et  expé- 
riences chimiques  et  physiques  sur  la  nature 
des  terres  les  plus  propres  à  V  agriculture,  et 
sur  les  mx)yens  de  fertiliser  celles  qui  sont 
stériles;  Paris,  1770,  in-8°,  traduit  en  allemand, 
Leips.,  1771,  in-S";  —  Mémoire  sur  la  meil- 
leure manière  de  construire  les  alambics  et 
les  fourneaux  propres  à  la  distillation  des 
vins ,  pour  en  tirer  les  eaux-de-vie  ;  Paris , 
1778,  in-8°  ;  —  Éléments  de  pharmacie  théo- 
rique et  pratique ,  contenant  toutes  les  opé- 
rations fondamentales  de  cet  art,  avec  leur 
définition,  et  une  explication  de  ces  opéra- 
tions par  les  principes  de  la  chimie,  etc.;  Pa- 
ris, 1762,  in-8°;  ibid.,  1769,  1773  et  1818,  in-8"  : 
la  dernière  édition  a  été  revue  par  Bouillon-Iia- 
grange  ;  — Chimie  expérimentale  et  raisonnée  ; 
Paris,  1773,  3  vol.  in-8°  ;  traduit  en  allemand  par 
J.-C.  Gehler,  Leipzig,  1776 , 3  vol.  in-8°  ;  en  ita- 
lien, Venise  ,  1781, 3  vol.  in-8°  ;  —  Opxiscules  de 
chimie;  Paris,  1798,  in-8"; traduits  en  allemand, 
Francfort,  1800,  in-S"  ; —  un  grand  nombre 
d'articles  dans  le  Dictionnaire  des  arts  et  mé- 
tiers, dans  les  Annales  de  chimie,  dans  le  Jour- 
nal de  physique,  dans  l'ancien  Journal  de 
médecine,  et  dans  les  Mémoires  des  savants 
étrangers.  F.  H. 

Cadet-Gasslcourt,  Éloge  de  Uaumé.  —  Biographie  mé- 
dicale. —  Quérard,  la  France  littéraire. 

BAUMEISTER  {Frédéric-Chrétien),  philo- 
sophe allemand,  né  à  Grossenkcerner,  village  du 
duché  de  Saxe-Gotha;  mort  en  septembre  1785. 
11  étudia  à  léna,  sous  le  célèbre  Wolf,  et  à  Wit- 
temberg.  En  1736,  il  fut  nommé  recteur  du  gym- 
nase à  Goerlitz.  Baumeister  appartient  à  l'école 
du  philosophe  "Wolf.  Outre  un  grand  nombre  de 
dissertations,  on  a  de  lui  :  Philosophia  defini- 
tlva  ;  Wittemberg,  1735,  in-4°  ;  —  Institutiones 
philosophix  rationalls  methodo  Wolfiana 
conscriptœ ;  ibid.,  1736,  in-8°;  —  Institutiones 
metaphysicw  methodo  Wolfiana  adornatx; 
W^ittemberg,  1738,  in-S";  —  Elementa  philoso- 
phiœ recentioris ;  Leipzig,  1747,in-8°;  —  Élé- 
ments de  rhétorique  ;  Goerlitz,  1740,  in-S". 

Briegleb,  Epistola  de  Fita,  Moribus  atque  Studiis 
Frid.-Christ.  Baumeister i  ;  Gott.,  1766,  in-8°. 

*  BAUMEISTER  (George-Ofhmar),  composi- 
teur et  pianiste  allemand,  né  à  Goerlitz  le  27  oc- 
tobre 1800.  C'était  un  des  plus  habiles  pianistes 
de  la  Silésie  ;  Hoffmann  vante  beaucoup  ses  ins- 
pirations et  la  nature  de  son  talent.  On  a  de  lui  : 
Grand  rondeau  pour  le  piano;  Breslau;  — 
Deux  valses  et  un  cotillon  ;  ibid. 

Hoffmann,  Die  Tonkûnstler  Schlesiens. 

*BAUMEisTER  {Jean-Guillaume),  écrivain 
vétérinaire,  né  le  27  avril  1804,  mort  le  3  fé- 
vrier 1846,  n  se  livra  d'abord  à  la  peinture,  dont 


821 


BAUMEISTER  —  BAUMES 


S22 


il  avait  pu  apprendre  les  éléments  chez  son  père, 
peintre  en  miniature.  Il  passa  quelque  temps  à 
Augsbourg,  puis  à  Munich,  et  y  peignit  avec  succès 
les  animaux.  Ce  premier  talent  fut  le  prélude  de 
celui  qui  fit  sa  réputation.  H  étudia  avec  ardeur  l'art 
vétérinaire ,  et  en  1855  il  se  distingua  parmi  tous 
ses  condisciples  de  l'école  spéciale  de  Stuttgart. 
Devenu  médecin  vétérinaire  à  Gemiind,  il  enseigna 
son  art  à  l'Institut  de  Hohenheim.  En  1839,  il  fut 
appelé  à  Stuttgart  en  qualité  de  premier  profes- 
seur vétérinaire.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Kurzgefasste  Anleitung  zur  Hauspferdezucht 
(  Guide  abrégé  del'Élève  du  cheval)  ;  Ulm,  1843  ; 
—  Anleitung  zur  Kenntniss  des  Aeussern 
des  Pferdes  (  Guide  pour  apprendre  à  connaître 
l'extérieur  du  cheval);  Stuttgart,  1843-1844;  — 
Gemein/assliches  Handbuch  der  gesammten 
Thierheilkunde  (  Manuel  général  de  l'art  vété- 
rinaire ,  en  collaboration  avec  Duttenhofer  )  ; 
Stuttgart,  1843-1844;  —  Handbuch  der  Land- 
wirthschaft  lichen  Thierkundeund  Thierzucht 
(  Manuel  de  l'élève  et  de  la  connaissance  des 
animaux);  Stuttgart,  1843-1847. 
Conversations  -Lexicon. 

*  BAUMER  ou  BAUMEa  (George),  sculp- 
teur allemand,  né  en  Bavière  vers  1763,  mort  vers 
1830.  On  a  de  lui  :  la  Reine  de  Bavière;  — une 
Descente  de  Croix,  accompagnée  de  dix-neuf 
figures  en  bas-relief;  —  et  un  Buste  de  Napo- 
léon. Il  a  laissé  aussi  des  travaux  en  ivoire. 

Naglef,  Neues  Allgemeines  SUnstler-Lexicon. 

BAUMER  {Jean-Guillaume) ,  médecin  alle- 
mand, né  le  10  septembre  1719  à  Rehweiler,  en 
Franconie;  mort  à  Giessen  le  4  août  1788.  Il 
étudia  d'abord  la  théologie  à  léna ,  et  devint,  en 
1742,  pasteur  à  Krautheini.  Quatre  ans  après,  il 
résigna  ses  fonctions  par  des  motifs  de  santé,  et 
étudia  la  médecine  à  Halle  en  1755  ;  il  fut  nommé 
professeur  à  la  faculté  de  Médecine  et  de  Philo- 
sophie d'Erfurt.  En  1764,  il  occupa  la  chaire  de 
médecine  à  l'université  de  Giessen.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  Fundamenta  psycholo- 
gica  ;  Evîart,  1752,  in-8°;  —  Naturgeschichte 
des  Miner  air  eichs,  mit  besonderer  Anwendung 
au/Thûriîigen  (Traité  des  minéraux,  particuliè- 
rement de  ceux  de  la  Thuringe  );  Gotha,  1763- 
1764,  2  vol.  in-8°;  —  Historia  naturalis  lapi- 
dumpretiosorum,  omnium,  nec  non  terrarum 
et  lapidum  hactenus  in  usum  medicum  voca- 
/oî7«?i  ;  Francfort,  1771,  in-8°;  —  Fundamenta 
politise  medicœ  ;  Francfort  et  Leipzig,  1777, 
in-8°  ;  —  Medicina  forensis,  prœter  partes 
consuetas  primas  lineas  jurisprudentiee  me- 
dico-militaris  et  veterinario-civilis  continens; 
Francfort  et  Leipzig,  1778,  in-S";  —  Funda- 
menta geographias  et  hydrographie  subterra- 
nese;  Giessen,  1779,  in-8°;  —  Historia  natu- 
ralis regni  mineralis  ;  Francfort,  1780,  in-8°; 
— 5i&iJo^/^eca  c^e7mca;  Giessen,  1782,  in-8°;  — 
Elementa  chemise  theoretico-practicse  ;  Gies- 
sen, 1783,  in-8°  ;  —  Anthropologia  anatomico- 
physica;  Francfort,  1784,  in-S".  Voyez  dans 


Meusel,  Lexicon,  la  liste  complète  des  disserta- 
tions académiques  de  Baumer.  F.  H. 

Ersch  et  Gruber,  Allyemeine  Encyclopœdie. 

BAUMER  [Jean-Paul),  médecin  allemand, 
d'origine  française,  né  vers  1725,  mort  le  19  sep- 
tembre 1771.  Il  fit  ses  études  à  Halle  et  se  fixa 
à  Erfurt,  où  il  devint  professeur  de  médecine. 
On  a  de  lui  :  Disp,  exhibens  prodromum  me- 
thodi  surdos  a  nativitate  faciendi  audientes 
et  loguentes;  Erfurt,  1749,  in-4°;  —  Beschrei- 
bung  cines  zur  Ersparung  des  Holzes  einge- 
richteten  Stuben-Ofens  (Description  d'un  poêle 
propre  à  économiserle  bois  )  ;  Berlin,  1765,  in-4°  ; 

—  Vnterricht,  une  mmi  einem  Menschen,  der 
von  einem  tollen  Hunde  gebissen  worden,  auf 
eine  leichte  Art  helfen  soll  (Instruction  sur 
un  moyen  facile  de  porter  secours  à  un  homme 
qui  a  été  mordu  par  un  chien  enragé);  Erfurt, 
1 765,  in-4°. 

Adelung,  Suppl.  a  Jôcber,  ^i/gen».  Gelehrten-Lexicon, 

BAUMES  [Jean-Baptiste-Timothée),  méde- 
cin français ,  né  à  Lunel  le  2  mai  1777 ,  mort  à 
Montpellier  le  19  juillet  1828.  Après  avoir  exercé 
la  médecine  à  Nîmes  avec  un  certain  éclat,  il  fut 
nommé  professeur  à  l'École  de  médecine  de 
Montpellier,  et  jouit  dans  cette  ville,  pendant 
vingt-deux  années  de  sa  vie,  d'une  grande  ré- 
putation. Vif  et  spirituel,  mais  d'un  caractère 
irascible,  il  se  fit  des  ennemis  de  tous  ses  collè- 
gues, et  se  brouilla  même  avec  Chaptal,  qui, 
après  avoir  été ,  comme  lui ,  professeur  à  la  fa- 
culté de  Montpellier,  fut  pendant  son  ministère 
le  protecteur  de  cette  école  célèbre.  Baumes  es- 
saya de  fonder  ime  théorie  pathologique  sur  la 
chimie,  qui  était  alors  enseignée  avec  tant  d'éclat. 
Outre  un  grand  nombre  d'articles  insérés  dans 
le  Journal  de  la  Société  de  médecine  pratique  de 
MontpeUier,  on  a  de  lui  :  de  V  Usage  du  quin- 
quina dans  les  fièvres  rémittentes  ;  Paris , 
1785,  in-8°  ;  —  Mémoire  sur  la  maladie  du  mé- 
sentère, propre  aux  enfants,  que  Von  nomme 
vulgairement 'Carreau  ;  Paris,  1788  et  1806, 
in-8°  ;  —  Traité  des  Convulsions  des  enfants, 
leurs  causes  et  leur  traitement  ;  Nîmes,  1789 
et  1805,  in-8°;  —  Mémoire  sur  les  maladies 
qui  résultent  des  émanations  des  eaux  sta- 
gnantes et  des  pays  marécageux  ;  Paris,  1789, 
in-8®;  traduit  en  allemand ,  Leipzig,  1792,  in-8°; 

—  Traité  de  la  Phthisie  pulmonaire  ;  Paris, 
1793,  1805,  2  vol.  in-8°;  traduit  en  allemand 
par  Fischer,  Hildburghausen ,  1809,  in-8°;  — 
Méthode  de  guérir  les  maladies,  et  observa- 
tions sur  les  maladies  aiguës  et  chroni- 
ques, etc.  ;  MontpeUier,  an  II  de  la  république, 
in-8°  ;  —  Discours  sur  la  Nécessité  des  stieurs, 
prononcé  le  5  pluviôse  an  m  (1795),  pour  l'inaugu- 
ration de  l'École  de  santé  de  MontpeUier,  in-S"; 

—  Fondements  de  la  science  méthodique  des 
TwaZadies;  Montpellier,  1802,  4  vol.;  — Dis- 
cours sur  la  dignité  et  les  avantages  des  réu- 
nions académiques,  prononcé  la  môme  année, 
à  l'ouverture  de  la  première  séance  publique  de 


S23 


BAUMES  —  BAUMGARTEN 


824 


la  Société  de  médecine  pratique  de  Montpellier, 
in-S"  ;  —  Discours  sur  la  nature ,  l'ordre  et 
l'objet  anmiel  des  travaux  de  la  Société  de 
médecine  pratique,  1803,  in-8°  ;  —  Divers  élo- 
ges prononcés  devant  cette  société,  entre  autres 
ceux  des  docteurs  Draparnaud,  en  1803  ;  Piijol, 
en  1806;  Henri  Fouqxiet,  en  1807;  Tandon, 
en  1808;  Troussel,  1809;  M.-A.  Petit,  en  1812; 
—  Essai  du  système  chimique  de  la  science  de 
r homme  ;^imes,  1798,  in-8°;  traduit  en  alle- 
mand par  Karsten  ;  Berlin,  1802,  in-8°  ;  —  Traité 
élémentaire  de  Nosologie;  Paris,  1801  et  1802, 
4  vol.  in-8°  :  c'est  dans  ce  traité  que  Baumes 
a  développé  sa  théorie  chimico-palhologique ,  qui 
trouva  de  nombreux  adversaires  ;  —  Topogra- 
phie de  la  ville  de  Nimes  et  de  sa  banlieue; 
Nîmes,  1802,  in-4°;  —  Traité  de  la  première 
dentition  et  des  maladies  souvent  très-graves 
gui  en  dépendent; Paris ,  1805 ,in-8° ;  —  Traité 
sur  le  vice  scrofuleux;  Paris,  1805,  in-8°;  — 
Traité  de  l'Ictère  ou  jaunisse  des  enfants,  de 
naissance;  Paris,  1806,  in-8°;  — Éloge  de  Bar- 
thez  ;  Montpellier,  1 807,  in-4°  ;  —  de  l'Instruc- 
tion publique  dans  ses  rapports  avec  l'ensei- 
gnement des  sciences  et  arts  appelés  libéraux 
en  général,  et  de  la  médecine  en  particulier  ; 
Montpellier,  1814,  in-8°;  —  Examen  des  ré- 
flexions de  Bergasse  sur  l'acte  constitution- 
nel du  sénat;  Montpellier,  1814,  in-8". 

Biographie  Médicale.  —  Callisen,  Med.  Schriftsteller- 
Lexicon. 

*baitmgjERTner  (GotthilfùE),  compositeur 
allemand,  né  à  Berlin  en  1741,  mort  vers  1800. 1! 
fut  d'abord  officier  d'infanterie.  On  a  de  lui  trois 
opéras  intitulés  :  Zémireet  Azor,  1775  ; — Andro- 
mède, 1776;  —  le  Tombeau  de  Muphti,  ill'd. 

Gerber,  Neues  Lexicon  der  Tonkilnstler. 

*  BAUMG^RTNER  (/eon).  Statuaire  allemand, 
né  en  Bavière  en  1744,  mort  en  1792.  Il  est 
connu  pour  avoir  modelé  les  magnifiques  chevaux 
qu'on  remarque  sur  la  porte  de  Potsdara  à  Berlin. 

Jack,  Panthéon. 

*BAUMG^RTîVER  (Jean-Baptistc) ,  violon- 
celliste allemand,  né  à  Augsbourg  vers  1725,  mort 
à  Eichstœdt  le  18  mai  1782.  Il  visita  tour  à  tour 
l'Angleterre,  la  Hollande,  la  Suède,  etc.  On  a  de 
lui  :  Instruction  de  musique  théorique  et  pra- 
tique sur  l'usage  du  Violoncelle;  la  Haye,  1774, 
in-4". 

Schilling,  Lexicon  der  TonJcûnstler. 

*  BAUMGJERTNER  (Jean-Wol/gang),  pein- 
tre allemand,  né  à  Kufstein  (  Tyrol  ),  dans  le  com- 
mencement du  dix-huitième  siècle.  Il  a  laissé  de 
ses  œuvres  dans  quelques  églises  voisines  de  Ra- 
tisbonne.  Baumgsertnerfut  un  des  meilleurs  pein- 
tres sur  verre  de  cette  époque. 

Nagler,  If  eues  Mlgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

BArMGARTEN  {Alexandre-ThéopMle),  phi- 
losophe allemand,  né  à  Berlin  le  17  juin  1714, 
mort  à  Francfort-sur-l'Oder  le  26  mai  1762.  Il 
étudia  à  Halle,  à  l'école  des  Orphelins,  dont  son 
frère  était  inspecteur,  et  se  lia  avec  Wolf,  dont 


le  système  philosophique  était  alors  proscrit. 
D'abord  professeur  suppléant  de  logique  et  de 
métaphysique  à  l'université  de  Halle,  il  fut,  en  i 
1740,  appelé  à  occuper  une  chaire  de  philoso- 
phie à  l'université  de  Francfort- sur -l'Oder. 
Comme  son  frère,  il  eut  toujours  une  santé  fort 
chancelante.  Baumgarten  peut  être  regardé  com- 
me le  créateur  de  Vesthétique  ou  de  la  philoso- 
phie du  beau.  Le  nom  même  vint  de  lui.  Baum- 
garten comprit  l'insuffisance  et  la  confusion  des 
règles  déduites  de  certaines  productions  littéraires 
et  artistiques.  Il  chercha  à  fonder  sur  une  base 
scientifique  la  théorie  du  beau  dans  les  arts, 
théorie  dont  les  résultats  devaient  ainsi  acquérir 
un  plus  haut  degré  de  certitude.  Il  pensait  qu'il 
fallait  remonter  à  des  principes  généraux,  puisés 
dans  la  nature  de  l'intelligence  humaine,  pour 
arriver  à  une  véritable  philosophie  du  goût. 
Baumgarten  distinguait  la  perfection  logique  delà 
perfection  esthétique  :  celle-là  lui  semblait  clai- 
rement démontrée,  celle-ci  au  contraire,  obscure 
et  incertaine  ;  et  il  en  conclut  que  nos  idées  sur 
le  beau  sont  encore  ensevelies  dans  le  vague. 
Ses  idées  sur  l'esthétique  furent  d'abord  expo- 
sées dans  un  écrit  académique  :  Disputationes 
de  7ionnullis  ad  poema  pertinentibtis  ;  Halle, 
1735,  in-4''.  Quelques  années  après,  il  fut  désigné 
pour  les  professer  publiquement.  Ses  leçons  ins- 
pirèrent à  George-François  Meyer  l'ouvrage  inti- 
tulé Anfangsgriinde  aller  schœnen  Wissen- 
schaflen  (Éléments  des  belles-lettres),  3  vol. 
in-S»  ;  Halle,  1748-1750.  Ce  fut  huit  ans  plus  tard 
que  Baumgarten  publia  son  grand  ouvrage  jEs- 
^i^e^ica;  Francfort-sur-l'Oder,  1750-1758,  2  voL 
in-8°,  que  la  mort  l'empêcha  d'achever.  Il  n'y  a 
de  complet  que  l'introduction  qui  contient  le  plan 
del'ouvrage.  Ses  autres  ouvrages  sont  :  Metaphy- 
sica;  Halle,  1739,  1743, 1763,  in-8'';  —  Ethica 
philosophica  ;  ibid.,  1740, 1751,  in-8'';  —  Initia 
philosophiae  practicx  primas;  Francfort,  1760, 
in-8°. 

Meyer,  Leben  Jlex.  Gott.  Baumgarten!  Halle,  1763, 
in-8°.  —  Abbt  (Thomas), ieôen  und  Character;  Halle, 
1765,  in-8°.  —  Slicglitz,  Programma  academicum  in  me- 
moriam,  etc.;  Halle,  1757,  in-4°.  —  Semler,  Ehrenge- 
ddchtniss,  1758,  iD-4°. 

BArMGARTEN  (Sigismond-Jacqucs),  théolo- 
gien allemand,  frère  du  précédent,  naquit  à  Wol- 
mirstaidt  le  14  mars  1706,  et  mourut  le  4  juil- 
let 1755.  Il  étudia  à  Halle ,  où  il  fut  nommé  en 
1734  professeur  de  théologie.  Sa  santé  chance- 
lante le  fit  renoncer  aux  fonctions  publiques. 
En  1744  ,  il  commença  la  publication  en  langue 
allemande  de  la  grande  Histoire  universelle, 
dite  de  Halle,  d'abord  traduite  de  l'anglais ,  et 
à  laquelle  des  hommes  éminents ,  tels  que  Sem- 
ler, Schlôzer,  Engel,  etc.,  imprimèrent  une  direc- 
tion nouvelle;  Halle,  1744-175G,  l6vol.  in-8°. 
Baumgarten  excella  surtout  dans  la  dogmatique 
et  dans  la  morale  religieuse  :  son  esprit  droit  et 
logique  le  détourna  du  piétisme,  dont  Halle  était 
alors  le  siège,  ce  qui  lui  attira  beaucoup  de  tra- 
casseries de  la  part  de  ses  collègues.  On  a  encore 


825 

de  lui  :  Nachrichten  von  der  hallischen  Bi- 
bliothek  ;  Halle,  1748-1851,  8  xo\.  ;  — Nachri- 
chten von  merkwûrdigen  Bûchern;  Halle, 
1752-1757,  12  vol.  in-12;  espèce  de  bibliothèque 
de  l'amateur  ;  —  Instruction  sur  la  conduite 
qui  convient  au  chrétien ,  ou  Théologie  mo- 
rale; Halle  1738,  in-8°;  —  Abrégé  de  F  His- 
toire ecclésiastique  depuis  Jésus- Christ;  ibid., 
1742 ,  1745  ,  3  vol.  in-8";  suite  par  Semler,  1  vo- 
lume; ibid.,  1762;  —  Prima)  lineae  breviarii 
antiquitatum  christianarum ;  ibid.,  1747, 
1766,  in-S";  —  Histoire  d'Espagne  de  Ferre- 
ras, avec  les  additions  de  la  traduction  fran- 
çaise; ibid. ,  1753-1754  ,  7  vol.  in-4°  ;  —  His- 
toire d'Angleterre  de  Rapin  Thoyras,  tra- 
duite en  allemand  sur  l'édition  de  Saint-Marc, 
t.  I-V;  ibid.,  1755-1757;  —  la  Doctrine  évan- 
gélique;  ibid.,  1759-1760  ,  3  vol.  in-4°,  etc. 

Semler,  Programma  in  memoriam  S.  J.  Baumgar- 
fen;  Halle,  1787;  — Aug.  Ernesti, /re  op«ic«fc  p/ii/o/o- 
gicis  et  criticis,  p.  335.  —  Nleraeyer,  dans  Allgemeine 
Encyclopxdie. 

*BACMGARTEN  (Charles-Frédéric) ,  com- 
positeur allemand ,  vers  le  milieu  du  dix-hui- 
tième siècle.  Il  était  bassoniste  à  Londres,  au 
théâtre  de  Covent-Garden.  En  1786,  il  composa 
la  musique  d'un  opéra  anglais  intitulé  Robin- 
Hood  ,  qui  fut  reçu  du  public  avec  de  grands 
applaudissements.  On  a  publié  en  Allemagne , 
sous  le  nom  de  Bauragarten ,  un  recueil  de 
chants  pour  les  écoles  de  campagne. 

Fétls ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*BAUiMGARTEN  (George),  chantre  et  maî- 
tre d'école  à  Landsberg,  sur  la  Warta ,  vers  le 
milieu  du  dix-septième  siècle.  Il  est  auteur  d'un 
traité  sur  la  musique ,  intitulé  Rudimenta  mu- 
sices;  Berlin,  1673,  in-8°,  T  édition. 

W  alther,  iWusifc.  Lexicon. 

*BAUMGARTEN  {Jean-Chrétien  Gottloh), 
botaniste  allemand,  né  à  Lucknau  (basse  Lu- 
sace)  le  7  avril  1765,  mort  vers  1830.  Il  a  pu- 
blié :  Transylvanie  Flora;  —  Lipsiensis 
Flora;  Leipzig,  1790,  in-8°;  —  Dissertât io 
de  Arte  decoratoria;  Leipzig,  1791,  in-S"; 
—  Dissertatio  de  corticis  ulmi  campestris 
natura  viribus,  usuque  medico;  Leipzig, 
1791 ,  in-4°;  —  Enumeratio  stirpium  magno 
Transylvanise  principatui  indigenarum  col- 
lecta, ac  secundum  ordinem  sexualem  des- 
cripta;  Vienne,  1816,  3  vol.  in-8°  ;  —  Sertum 
Lipsicum,  seu  stirpes  prœsertim  exoticœ, 
1790;  —  Brevis  trepani  coronati  historia, 
1789,  etc. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BAUMGARTEN  (Martin  de),  voyageur  alle- 
mand, né  en  1473  ,  mort  en  1535.  Il  visita  en 
1507  l'Egypte,  l'Arabie,  la  Palestine,  et  la  Syrie. 
La  relation  de  son  voyage  a  été  publiée  par  Chris- 
tophe Donaver;  Nuremberg,  1594,  in-4°.  On  la 
trouve  aussi  dans  la  collection  de  Churchill , 
t.  P'',  sous  ce  titre  :  Travels  through  Egypt , 
Arabia,  etc. 

NiebuLr,  Voyage  en  Arabie,  etc. 


BAUMGARTEN  —  BAUMGARTNER 


826 

BAUMGARTEN    CRCSIUS  {Dctlcv  CharUS' 

Guillaume  ),  philologue  allemand,  né  à  Dresde 
le  24  janvier  1746,  mort  le  12  mai  1845.  Il  fit  ses 
premières  études  dans  sa  ville  natale  ;  il  visita 
ensuite  l'université  de  Leipzig.  De  1806  à  1817 
il  remplit  diverses  fonctions  dans  l'enseignement, 
et  se  fit  remarquer  surtout  par  son  patriotisme 
pendant  que  l'Allemagne  était  sous  la  domina- 
tion étrangère.  En  1830,  il  fut  appelé  par  ses  con- 
citoyens à  les  représenter  dans  l'administration 
de  la  commune  (Commun-reprsesentant  ).  Il 
porta  alors  toute  son  activité ,  toute  son  atten- 
tion, sur  la  question  de  l'enseignement.  En 
1833  il  devint  recteur  de  l'école  de  Meissen,  et 
il  mourut  dans  l'exercice  de  ses  fonctions.  On  a 
de  lui  :  Vier  Reden  an  die  Deutsche  Jugend 
iiber  Vaterland ,  Freiheit,  etc.  (  quatre  dis- 
cours à  la  jeunesse  allemande  ,  sur  la  patrie,  la 
liberté,  etc.  )  ;  Leipzig,  1814  ■,—Ueber  das  Schul- 
wesen  der  Stadt  Dresden  (sur  l'état  de  l'ensei- 
gnement à  Dresde),  1831  ;  —  des  éditions  d'au- 
teurs classiques,  telles  que  YAgésilas  dePlutar- 
que;—  Xénophon,  1812,  Leipzig;  — S«É^^owe; 
Leipzig,  1816-1818;  —  l'Odyssée  d'Homère, 
avec  les  notes  d'Eustathe  et  d'autres  scoliastes; 
Leipzig,  1822,  3  vol.  in-8°  ;  —  Die  unsichtbare 
Kirche  (l'Église  invisible)  ;  Leipzig,  1816;  — 
Reise  aus  dem  Herzen  in  das  Herz  (Voyage  du 
cœur  dans  le  cœur  )  ;  Dresde ,  iSiS;  —  Reise  au/ 
der  Post  von  Dresden  nach  Leipz-ig  (Voyage 
en  poste  de  Dresde  à  Leipzig  )  ;  Dresde,  1819  ;  — 
Lichtund  Schatten  {hmmèveetomhrey,'DYes,de, 
1821;—  Métamorph.  d'Ovide  ;heiçi.,  1834. 

Conversations-Lexicon. 

*  BAUMGARTNER  (le  chevalier  André), 
homme  d'État  autrichien ,  né  le  23  novembre 
1793.  Il  montra  de  bonne  heure  un  goût  marqué 
pour  les  sciences  mathématiques.  Après  avoir 
étudié  depuis  1810  à  l'université  de  Vienne, 
il  devint  professeur  de  physique  à  Olmùtz  en 
1817 ,  et  à  l'université  de  Vienne  en  1823.  Il 
ouvrit  dans  cette  ville  des  cours  hebdomadaires 
à  l'usage  du  peuple,  sur  la  mécanique  dans  son 
application  aux  arts  et  à  l'industrie.  Ces  cours 
furent  suivis  avec  empressement  par  les  auditeurs 
auxquels  ils  étaient  destinés.  L'histoire  naturelle 
fut  aussi  l'objet  de  ses  recherches.  Obligé  par  le 
mauvais  état  de  sa  santé  d'abandonner  ses  fonc- 
tions universitaires ,  il  devint  successivement  di- 
recteur des  fabriques  de  porcelaine  et  de  tabac , 
fonctions  auxquelles  il  se  dévoua  avec  ardeur  et 
qu'il  remplit  avec  talent.  En  1848 ,  il  fit  partie  du 
ministère  Pillersdorf  en  qualité  de  ministre  des 
travaux  publics  et  des  mines  ;  mais  il  se  retira  à 
l'avènement  du  cabinet  Dobelhof,  sous  lequel  il 
ne  remplit  plus  que  les  fonctions  de  chef  de  divi- 
sion aux  finances.  Au  congrès  douanier  tenu  à 
Vienne  en  1851,  il  défendit  avec  mesure  et 
avec  justesse  les  vues  du  gouvernement  contre 
l'ardeur  et  les  prétentions  de  certains  industriels 
autrichiens.  Il  reprit  à  la  môme  époque  le  mi- 
nistère des  travaux  publics  et  du  commerce , 


827  BAUMGARTNER 

devenu  vacant  par  la  retraite  de  Bruck.  On  a  de 
lui  :  Arseometrie;  Vienne,  1820;  —  Die 
Mechanik  in  ihrer  Anivendung  au/  Kûnste 
und  Gewerbe  (  la  Mécanique  dans  ses  applica- 
tions aux  arts  et  à  l'industrie )[;  Vienne,  1823  ;  — 
Die  Naturlehre  (  Histoire  naturelle  )  ;  Vienne, 
1823  et  1844-1845; — Anleitung  zum  Heizender 
Dampfkessel  (  Guide  du  chauffeur  des  machines 
à  vapeur)  ;  Vienne,  1841  ;  —  Zeitschrift  fur 
Physik  und  Mathematik  (  Journal  de  Physique 
et  de  Mathématiques)  ;  Vienne,  1826-1832. 

Conversations -Lexicon. 

*  BA.I7MGARTNER  (Gallus-Jocques) ,  pu- 
bliciste  suisse,  né  à  Saint-Galles  le  18  oc- 
tobre 1797.  Jl  étudia  le  droit  à  Fribourg.  Venu 
à  Vienne  en  181C,  il  en  fut  expulsé  pour  ses 
opinions  politiques.  Nommé  en  1825  membre  du 
grand  conseil  de  son  canton ,  il  s'acquit  dès  ce 
moment  une  grande  influence  sur  le  peuple,  et 
fut  pour  beaucoup  dans  l'adoption  de  la  cons- 
titution de  1831.  Élu  membre  du  petit  conseil, 
il  se  fit  connaître  par  son  talent  administra- 
tif. Représentant  de  son  canton  à  la  diète ,  il  vota 
pour  la  révision  du  pacte  fédéral  et  pour  la  sé- 
paration de  Bâle.  En  1833  il  amena  une  levée 
de  20,000  hommes  contre  les  cantons  dissidents; 
et,  en  1836,  il  s'opposa  au  Conclusum  adopté 
dans  l'affaire  des  réfugiés.  Journaliste ,  il  figura 
au  prenner  rang  du  parti  du  mouvement,  et 
se  dessina  surtout  avec  énergie  dans  sa  ré- 
sistance aux  tendances  ultraraontaines.  C'est 
ainsi  qu'il  soutint  la  liberté  de  l'enseignement, 
et  qu'il  fut  un  des  membres  les  plus  actifs  de 
cette  conférence  de  Bade,  si  odieuse  au  parti 
opposé.  Après  tant  de  gages  donnés  à  la  cause 
libérale  ,  il  y  avait  peu  d'apparence  que  Baum- 
gartner  dût  arborer  des  couleurs  différentes,  et 
pourtant  c'est  ce  qui  arriva.  Ainsi,  dans  la  ques- 
tion des  couvents  d'Argovie,  il  se  prononça  dans 
le  sens  de  leur  rétablissement,  sauf  quelques 
modifications.  Ses  anciens  amis  crièrent  à  l'a- 
postasie. Il  essaya  de  répliquer;  mais  il  n'eut 
pas  le  dernier  mot.  L'animadversion  fut  si  vive, 
qu'il  se  retira  en  1841  du  petit  conseil,  tout 
en  conservant  sa  place  à  la  diète.  Dans  la  Nou- 
velle Gazette  suisse,  qu'il  rédigea  ensuite,  il 
tenta  de  se  poser  en  homme  de  juste  milieu. 
Mais  ses  efforts  en  faveur  des  jésuites  et  du  Son- 
derbund  donnèrent  un  démenti  à  cette  nouvelle 
attitude.  On  attribue  à  Baumgartner  l'écrit 
anonyme  intitulé  Die  Schweiz  im  J.  1842 
(  la  Suisse  en  1842).  Dans  ses  Erlebnissen 
auj  dem  Felde  der  Politïk  (  Événements  sur 
le  champ  de  bataille  de  la  politique  ) ,  Schaf- 
house,  1844,  il  cherche  à  justifier  sa  conversion 
politique. 
Conversations- Lexicon. 

*BAUMHAUER  {Jean- Frédéric),  sculpteur 
allemand,  vivait  à  Tubingue  vers  1620.  On  a  de 
lui  :  Inscriptiones  monumentorum  qux  sunt 
Tubingae,  1627. 

Nagler,  Nettes  Mlgemeines  Kunstler-Lexicon. 


BAUNY 


828 


JEAUMSTARK  (Antoine),  savant  philologue 
allemand,  né  en  1800.  Après  avoir  commencé  ses 
études  à  Rastadt,  il  alla  à  l'université  d'Heidel- 
berg,  où  il  entendit  les  leçons  des  Crcuzer,  des 
Voss,  des  Baehr  et  des  Schlosser.  En  1832, 
il  fut  chargé  de  l'enseignement  supérieur  au  Gym- 
nase de  Fribourg,  où  l'avait  précédé  sa  réputa- 
tion de  savant ,  et  devint  ensuite  professeur  de 
l'université  et  directeurdu  séminaire.  On  a  de  lui  : 
des  éditions  de  César,  3  vol.;  Fribourg,  1828- 
1832;— deQwi«#e-CMrce,  3  vol.;  Friboorg,  1829; 
—  de  la  traduction  grecque  des  Commen- 
taires de  César,  attribuée  à  Maxime  Planude  ; 
Fribourg,  1831;  —Grundriss  der  alten  Géogra- 
phie (Principes  de  géographie  ancienne),  d'à-  ; 
près  l'ouvrage  de  Letronne  ;  —  Orationes  la- 
tinee  virorum  recentioris  atatis ;  Fribourg; 
1834;  —  une  Traduction  de  César  en  allemand; 
Stuttgart,  1837;  —  Commentar  zu  den  Ge- 
dichten  des  Horaz  (Commentaire  sur  les  poé- 
sies d'Horace),  1841. 
Conversations- Lexicon. 

BAUKE  (Jacques  de  l\),  savant  jésuite, né 
à  Paris  le  15  avril  1649,  mort  le  21  octobre 
1726.  Il  enseigna  les  humanités  dans  la  maison 
professe  de  Paris.  On  a  de  lui  :  Poésies  et  ha- 
rangues en  latin  ;  ces  harangues  sont  au  nomT 
bre  de  quatre  :  la  première  est  un  panégyrique 
de  Louis  XJV;  la  seconde,  un  discours  au  duc 
de  Bourbon  entrant  en  rhétorique;  la  troisième, 
une  oraison  funèbre  du  prince  de  Condé,  1682; 
et  la  quatrième,  un  éloge  du  parlement  de  Paris, 
1684,  éloge  réimprimé  en  1753,  in-12;  —  un 
Recueil  des  ouvrages  latins  du  P.  Sir- 
mond  (Sirmondi  opéra  varia) ;  Paris,  1696, 
5  vol.  in-fol.;  —  Panegirici  veteres,  ad  usum 
Delphini,  in-4'',  1676;  réimprimés  à  Ctreclit, 
1790,  1797,   2  vol.  in-4°. 

Ribadencira,  Script.  Soc.  Jes. 

*BAUi«iER  (dom),  religieux  bénédictin.  On 
a  de  lui  :  Recueil  historique,  chronologique 
et  topographique  des  archevêchés ,  évéchés, 
abbayes  et  prieurés  de  France,  tant  d'hom- 
mes que  de  filles,  de  nomination  et  collation 
royale  ;  les  noms  des  titulaires .  la  taxe  en 
cour  de  Rome,  telle  qu'elle  est  sur  le  livre 
de  la  chambre  apostolique;  les  revenus,  les 
unions  et  pensions  sur  ces  bénéfices  ;  Paris, 
1726. 

Richard  etGiraud,  liibliotkéque  Sacrée,  t.  IV. 

*  BAUNY  (^fie?îne),  théologien  français,  né 
àMouzon  (Ardennes)  en  1564,  mort  à  Saint-Pol 
de  Léon  (Bretagne)  le  4  décembre  1649.  En  1593 
il  entra  dans  l'ordre  des  Jésuites,  et  y  professa  suc- 
cessivement les  humanités  et  la  théologie  morale. 
«  Dignediscipled'Escobar  etdeBusembaum, il  sut 
donner  à  la  conscience,  dit  l'abbé  Bouliiot  (dan.s 
sa  Biographie  Ardennaise),  des  moyens  pour 
imputer  à  ses  ennemis  des  crimes  supposés  sans 
les  calomnier,  pour  les  tuer  sans  être  homicide, 
pour  trahir  la  vérité  sans  mentir ,  pour  s'ap- 
proprier le  bien  d'atitrui  sans  voler,  pour  se  li- 


829  BAUÎÎY 

vrer  à  tous  les  raffinements  de  la  volupté  et 
goûter  toutes  les  douceurs  du  péché  sans  man- 
quer au  précepte  de  la  continence ,  et  pour  ap- 
prendre mille  moyens  de  gagner  le  ciel  en  fai- 
sant tout  ce  qu'il  fautpour  se  damner.  » —  Cepen- 
dant les  ouvrages  du  P.  Bauny  avaient  été,  suivant 
les  statuts  de  la  société,  examinés  et  approuvés 
par  quatre  théologiens  de  l'ordre,  et  par  les  pro- 
vinciaux des  lieux  où  ils  ont  été  imprim.és.  En 
voici  les  titres  :  Constitutiones  synodales  diGe- 
cesis  Leonensis,  a  Renato  deRieux,  episcopo 
Leonensi,  promulgatee  Paulipoli-in-Leonia, 
amiis  1629  a  1630;  Paris,  1630,  in-8°;  — 
Somme  des  péchés  qui  se  commettent  en  tous 
états;  de  leurs  conditions  et  qualités;  en 
quelles  occurrences  ils  sont  martels  ou  vé- 
niels ,  et  en  quelle  façon  le  confesseur  doit 
interroger  son  pénitent;  Paris,  in-8°,  1630, 
1633,  1638,1639,  1641,etRouen,  1643  :  l'auteur 
en  donna  en  1639  un  abrégé  sous  le  titre  de  : 
Extrait  d'un  livre  intitulé  Somme  des  pé- 
chés ,  etc.  ;  —  Summa  casuum  conscientise, 
seu  Manuale  confessariorum ,  in  gratiam  eo- 
rum  quitus  conscientiarum  cura  incumbit; 
Paris,  1631,  in-S»;  —  Pratique  du  droit  cano- 
nique au  gouvernement  de  l'Église,  correc- 
tion des  mœurs  et  distribution  des  bénéfices , 
le  tout  au  style  et  usage  de  France,  avec  la 
décision  des  principales  questions  sur  les 
matières  bénéficiâtes  qui  se  traitent  dans  les 
cours  du  royaume;  Paris,  1633,  in-S";  ibid., 
1640,  1643,  et  Rouen,  1644  :  Bauny  se  montra 
gallican  dans  cet  ouvrage;  aussi  fut-il  condamné 
à  Rome;  —  Theologia  moralis;  Paris,  1640, 
à  1647,  4  vol.  in-fol.  ;  —  Réponse  faite  par  tm 
très-docte  personnage  et  professeur  de  la 
compagnie  de  Jésus,  sur  le  fait  des  Carmé- 
lites de  Bourges;  sans  date,  attribué  au 
P.  Bauny  par  Tabaraud  dans,  son  Histoire  du 
cardinal  de  Bérulle.  Les  Œuvres  morales  de 
Bauny  furent  condamnées  à  Rome  par  décret  du 
26  octobre  1640,  et  censurées  par  l'assemblée  du 
clergé  à  Mantes  en  1642  (12  avril)  et  par  le 
pape  Urbain  Vm  en  1643  (18  mars).  Dans  deux 
opuscules  sans  nom  d'auteur,  sans  lieu  ni  datCj 
mais  que  nous  croyons  de  Bauny  lui-même , 
on  essaya  de  défendre  ses  doctrines ,  en  nom- 
mant les  autorités  sur  lesquelles  s'était  appuyé 
le  subtil  jésuite;  ces  opuscules  sont  :  Gatalogus 
auctorum  quos  cum  P.  Bauny  doctor  theologus 
censura  notandos  judicavif  (  16  pag.  in-8°),  et  : 
Gatalogus  aller  auctorum  quos,  mail  15,  in 
publico  facultatis  consessu,  doctor  cum 
P.  Bauny  censura  notandos  judicavit. 

Alegambe,  Biblioth.Soc.  Jesu.  —  Soiviel,  Extrait  des 
Assertions  du  Jésuite;  et  Réponse  aux  Assertions.  — 
BoulUot,  Biographie  Ardennaise. 

*BAnK  (Frédéric-Guillaume),  général  alle- 
mand, né  en  1731  àBieber,  dans  la  Hesse  électo- 
rale; mort  à  Saint-Pétersbourg  le  4  février  1783. 
Il  entra  fort  jeune  dans  le  corps  du  génie,  et  se  dis- 
tingua ,  pendant  la  guerre  de  sept  ans ,  sous  les 


BAUR 


8S0 


ordres  du  duc  de  Brunswick.  En  1769  il  entra 
au  service  de  la  Russie,  combattit,  sous  Roman- 
zow,  les  Turcs  sur  le  Pruth,  et  fut  nommé  lieute- 
nant général  en  1773.  L'impératrice  Catherine  eut 
pour  lui  une  estime  particulière,  et  le  chai-gea  de 
plusieurs  entreprises  importantes,  telles  que  l'a- 
queduc de  Sarskoe-Selo ,  la  jonction  de  la  mer 
Noire  avec  la  mer  Baltique  par  un  canal  entre  la 
Duna  et  le  Dnieper,  la  consti-uction  du  magnifique 
arsenal  de  Moscou ,  le  curage  du  port  de  Crons- 
tadt,  etc.  Baur  avait  pour  secrétaire  le  célèbre 
auteur  dramatique  Kotzbue,  qui  dirigeait,  au  nom 
de  son  patron,  le  théâtre  allemand  de  Saint-Péters- 
bourg. On  a  de  lui  :  Mémoires  historiques  et 
géographiques  sur  la  Valachie,  avec  le  pros- 
pectus d'un  Atlas  géographique  et  militaire 
entre  la  Russie  et  la  Porte  Ottomane,  publiés 
par  M.  de  B**,  Francfort  (  Brônner  ),  1778,  in-S"; 
l'atlas  n'a  jamais  paru;  —  l'Acte  de  la  Molda- 
vie, pour  servir  à  l'histoire  militaire  de  la 
guerre  entre  les  Russes  et  les  Turcs  ;  Amster- 
dam, 1781,  7  feuilles  in-fol.  (le  tirage  ne  fut 
que  de  300  exemplaires).  H. 

AUgemeine  Encyclopxdie.  —  Meusel,  Histor.  lÂtte- 
ratur,  1781,  cat.  II,  p.  468.  —  Strieder,  Hessische  Gelehr- 
tenCeschichte  (  Histoire  des  savants  hessols  ),  1. 1,  p.  306. 

BA0R,BAUER0UBAWER(/efln-GMiZ/aMTOe), 

peintre  et  graveur,  né  à  Strasbourg  en  1600,  mort 
à  Vienne  en  1640.  Il  excellait  dans  les  paysages 
peints  à  gouache  ou  sur  vélin,  et  dans  les  tableaux 
d'architecture.  Ses  sujets  sontdesvnes,  des  pro- 
cessions, des  marchés,  des  places.  On  a  de  lui  : 
Iconographia,complectens  vitam  Christi, e,ic., 
a  Melch.  Kysell  seri  incisa;  Augsbourg,  1670, 
in-fol.  obi.;  augm.,  1682,  4  parties  in-fol.;  — des 
Gravures  de  Batailles;  1635  ;  —  des  Jardins , 
1636;  —  les  Métamorphoses  d'Ovide;  y ienne, 
1G41,  in-fol.;  Augsbourg,  1687,  in-4°.  On  trouve 
dans  ses  ouvrages  de  la  force  et  de  la  vérité  ;  mais 
ses  figures  sont  petites  et  lourdes .  Baur  était  élève 
de  Brendel,  et  eut  pour  disciple  François  Goubeau. 

Heinecken,  Dictionnaire  des  Artistes,  elc.  —  Le  Blanc, 
Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

*  BAtra  (  Nicolas  ) ,  peintre  hollandais  ,  né  à 
Harlingen  en  1767,  mort  en  1845,  fut  l'émule 
des  maîtres  flamands  et  hollandais  pour  les  pay- 
sages et  les  marines  :  la  plupart  de  ses  œuvres 
ont  été  gravées  ;  on  retrouve  de  ses  peintures 
dans  les  musées  d'Amsterdam  et  de  Harlem. 
Son  Bombardement  d'Alger  a  mis  le  sceau  à 
sa  réputation  de  grand  artiste. 
Nagler,  Neues  Allgemeines  Kiinsller-Lexicon. 

BAUR  (Samuel),  publiciste  allemand,  né  à 
Ulm  le  31  janvier  1768 ,  mort  à  Alpek,  près  Ulm, 
le  25  mai  1832.  Il  étudia  la  théologie  à  léna  et 
à  Tubingen,  et  remplit  les  fonctions  de  pasteur 
à  Burtenberg  et  à  Alpek ,  village  des  environs 
d'Ulm.  C'est  un  des  écrivains  les  plus  féconds 
de  l'Allemagne.  Parmi  ses  nombreux  ouvrages , 
tous  écrits  en  allemand,  nous  ne  mentionnons 
que  les  principaux,  qui  sont  :  Archives  d'esquis- 
ses relatives  aux  principes  de  la  religion; 
Hildburghausen ,  1796-1800,  4  vol.;  —  Plans 


831 


BAUR  —  BAUSË 


882 


de  prédication  sur  toute  la  morale  chrétienne  ; 
Leipzig,  1803-1805,  3  vol.  ;  —  Tàbleaiix  inté- 
ressants delà  vie  des  personnages  mémorables 
dît  dix-huitième  siècle;  ibid.,  1803-1821,  7 
vol.  ;  —  Répertoire  pour  tous  les  actes  qui 
font  partie  des  fonctions  du  prédicateur  ; 
Halle,  1805-1807,  12  vol.,  2^  édition,  1829;  — ■ 
Nouveau  Dictionnaire-Manuel,  historique, 
biographique  et  littéraire  ;  XiXxn,  1807-1816, 
7  vol.  ;  —  Tableaux  des  révolutions ,  soulè- 
vements, etc.,  les  plus  remarquables  ;  ibid., 
1810-1818,  10  vol.  ;  —  Faits  mémorables  de 
l'histoire  des  hommes ,  des  peuples  et  des 
mœurs;  ibid.,  1819-1829,  11  vol.  ;  —  Livre  de 
Conversations  historico-biographiques ;  ibid., 
1822-1831,  7  vol.; —  Cabinet  historique  de 
curiosités  ;  ka^shonrs,,  1826-1831,  6  volumes. 
Baur  coopéra  aux  premiers  volumes  de  VEncy- 
clopédiei  allemande  d'Ersch  et  Gruber.  Ori  a 
aussi  de  lui  une  traduction  allemande  des  Ca- 
ractères de  la  Bruyère ,  Leipzig,  1790;  et 
quelques  autres  traductions. 

Conversations-Lexxcon. 

BÂCRANS  {N ),  poète  et  musicien,  né  à 

Toulouse  vers  1700,  mort  dans  la  môme  ville 
en  1784.  Il  montra  de  bonne  heure  un  goût  mar- 
qué pour  la  musique;  mais  il  fut  obligé  par  sa 
famille  de  suivre  la  carrière  du  barreau ,  et  il 
remplit  quelque  temps  la  charge  de  substitut  du 
procureur  général  au  parlement  de  Toulouse.  Ce 
n'est  qu'après  la  mort  de  son  père  qu'il  se  livra  à 
son  goût.  Pendant  cette  période  de  contrainte  mo- 
rale il  composa  un  Essai  sur  Vélectricité.  Il  vint 
à  Paris ,  et  accepta ,  après  la  mort  de  son  père , 
une  place  de  gouverneur  auprès  d'un  jeune  sei- 
gneur. Reprenant  alors  la  tradition  musicale  de 
Rameau,  il  démontra  en  fait  que  les  idées  de  J.-J. 
Rousseau  surlamusique  n'étaient  point  paradoxa- 
les, et  les  appliqua,  dans  un  Hbretto  versifié  en 
français,  à  un  des  chefs-d'œuvre  de  Pergolèse,  la 
Serva  padrona ,  dont  le  succès  fut  prodigieux. 
Les  airs  de  la  Servante  maîtresse  excitèrent  un 
véritable  enthousiasme.  Le  Maître  de  musique, 
conçu  dans  le  même  style ,  n'eut  pas  moins  de 
vogue ,  et  le  goût  de  la  musique  italienne  devint 
universel. 

Nécrologe  des  yens  célèbres  de  France,  par  une  so- 
ciété de  gens  de  lettres,  t.  1, 1767.  —  Biogr.  Toulousaine. 

*BAUR1A  (André),  théologien,  vivait  à  Fer- 
rare  vers  1521.  On  a  de  lui  :  Defensio  apostolicx 
potestatis  ,  contra Martinum  Lutherum ;¥<ix- 
rare,  1521,  in-4°. 

D.  Clément,  Bibliothèque  Curieuse.  —  Mazzuchelll, 
Scrittori  d'italia. 

bai:  S  A  (Grégoire),  peinti-e  espagnol,  né  à 
Majorque  en  1596,  mort  à  Valence  en  1656.  Il 
eut  pour  maître  Jean  Ribalta.  Palomino  de  Ve- 
lasco  cite  de  lui  un  Martyre  de  saint  Philippe, 
placé  de  son  temps  au  maître-autel  des  Carmé- 
lites de  Valence,  et  le  Martyre  de  plusieurs 
Saints  de  V ordre  des  Trinitaires ,  peint  dans  le 
cloître  de  ces  religieux ,  dans  la  même  ville. 

Bermudez ,  Diccionario,  etc. 


*  BAVSAN  (  Jean  ),  marin  célèbre,  né  à  Gaëte 
en  1757,  mort  en  1821.  Il  s'embarqua  fort  jeune 
sur  le  Marlborough,  etfit  la  guerre  pendant  trois 
ans  sous  le  pavillon  anglais.  Fn  1779,  il  se  trouva 
au  combat  où  l'amiral  Rodney  détruisit  la  flotte 
espagnole.  Il  se  distingua  dans  beaucoup  de  ren- 
contres, enti-e  autres  à  celleoii  laFrancc  perdit  le 
vaisseau  le  Protée,  et  il  fut  blessé  dans  divers 
combats  contrôles  corsaires  africains.  Il  fit  partie 
de  l'expédition  de  Toulon,  et  en  1796  il  soutint 
contre  la  flotte  française,  dans  les  eaux  de  Gênes, 
un  combat  où  il  obtint  les  éloges  du  commandant 
anglais.  Il  fut  nommé  capitaine  de  frégate  en  1 806, 
et  commanda  une  division  de  canonnières  avec 
laquelle,sous  les  ordres  du  maréchal  Masséna ,  il 
coopéra  au  siège  de  Gaëte.  Ce  fut  là  qu'il  se  battit 
victorieusement  contre  vingt-deux  canonnières 
siciliennes  et  une  troupe  d'Anglais.  Chargé  en 
1808  du  commandement  des  forces  navales,  il 
dégagea  la  frégate  la  Cerere  en  perçant  les  lignes 
anglaises,  aux  yeux  d'une  foule  de  spectateurs, 
témoins  de  ce  glorieux  combat.  Le  roi  Murât 
monta  lui-même  à  bord  du  vaisseau  que  Bausan 
venait  d'illastrer,  embrassa  le  brave  comman- 
dant sur  le  pont  du  navire  encore  tout  couvert 
de  morts  et  de  blessés,  le  nomma  capitaine  de 
vaisseau,  commandeur  de  l'ordre  des  Deux-Sici- 
les,  et  lui  assigna  une  dotation  de  10,000  ducats 
en  biens-fonds.  Bausan  continua  ses  exploits,  et 
eut  en  1816  le  commandement  du  bâtiment  de 
garde  dans  le  port  de  Naples;  en  1820,  il  diri- 
gea l'expédition  maritime  chargée  de  tenir  en 
respect  la  population  rebelle  de  Palerme.       __ 

Minerve  Napolitaine.  —  Biographie  des  Contempo- 
rains. 

nkuscn  {Jean-Laurent),  médecin  allemand, 
né  à  Schweinfurt  le  30  septembre  1605,  mort  ea 

1665.  Il  étudia  la  médecine  en  Allemagne,  voyagea 
en  Italie  pendant  deux  ans,  et  fut  reçu  docteur  ea 
droit  à  Altorf  en  1630.  C'est  lui  qui  fonda  V Aca- 
démie des  curieux  de  la  Nature  (1652),  dont  il 
fut  le  premier  président  sous  le  nom  de  Jason. 
On  a  de  lui  :  Salve  academicum ,  vel  Judicia 
et  elogia  super  recens  adornata  Academia  Na- 
turx  Curiosorum;  Leipsick,  1662,  in-^";  — 
Schediasmata  bina  curiosa  de  Lapide  hasma- 
tite  et  cctite;  Leipzig,  1665,  in-8°;  —  Sche- 
diasma  curiosum  de  unicornifossili  ;  Breslau , 

1666,  in-8°  ;  —  Schediasma  posthumum  de  cx- 
ruleo  et  chrtjsocolla ;  lenae,  1668 ,  in-S".  —  Son 
fds  Léonard  a  publié  Commentarii  in  libros 
Hippocratis  de  locis  ,  de  diaeta,  etc.;  Madrid  , 
1694,  in-fol. 

Freher,  Theatrum  erudit. 

*BAUSE  (Jean-Frédéric),  graveur  allemand, 
né  à  Halle  le  5  janvier  1738,  mort  à  Weimar  le  3 
janvier  1 814.  Il  a  gravé  un  grand  nombre  de  por- 
traits d'Allemands  célèbres,  tels  que  poètes  et 
écrivains  de  son  époque.  Il  existe  un  excellent 
Catalogue  de  Vœuvre  de  J.-F.  Bause,  avec  une 
notice  biographique ,  par  le  docteur  George 
Keilj  Leipzig,  1849,  in-S". 


S33 


BAUSE  —  BAIJSSEÏ 


834 


JNagler,  Tfettes  ^llgemeines  Kilnstler-Lexicon.  —  Le 
Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

*  BAUSE  (  Julienne- Wilhelmine) ,  femme 
graveur,  fille  du  précédent ,  née  vers  1770,  mort 
vers  1840,  rivalisait  presque  de  talent  avec  son 
père.  Ses  œuvres  (Versuchein  Radiren  )  publiées 
en  1791,  sont  fort  recherchées  des  connaisseurs. 

Nagler,  Neucs  AUgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

*  BAUSE  {Théodore),  jurisconsulte  et  anti- 
quaire, né  en  Saxe  en  1752,  mort  à  Pétersbourg 
en  1812.  Il  était  professeur  à  l'université  de  Mos- 
cou, et  membre  correspondant  de  l'Académie  des 
Sciences  de  Pétersbourg.  On  a  de  lui  :  Oratio  de 
Jurisprudentia ,  1782;  —  Oratio  de  Russia 
ante  hoc  sseculum  nonprorsus  inculta,  1796; 
—  un  grand  nombre  de  manuscrits  sur  l'écono- 
mie politique ,  l'histoire  littéraire ,  la  diplomatie, 
le  droit  romain,  la  numismatique,  les  antiquités 
russes  et  slaves. 

Adelung.Suppl.  àjôcher,  AlIçem.Gelekrten-Lexicon. 
*BAUSNER  (Bartholomé),  médecin,  né  en 
Transylvanie  vers  1629,  mort  en  1683.  Il  étudia 
la  médecine  en  Hollande,  et  vint  exercer  dans 
son  pays  natal.  On  a  de  lui  :  Dïsputatio  philo- 
sophica  de  cordis  humani  actionibus;  Lyon, 
1654,  in-4°;  —  De  Consensu  partium  humani 
corporis,  librilJI; Amsterdam,  1656,  in-8°;  — 
Exercitationum  metaphysicarum  quinta,  quae 
est  tertia  de  metaphysices  definitione;  Amster- 
dam, 1764,  in-4°. 

Adelung,  Suppl.  à  Jôcher,  Allgem.  Gelehrten-Lexicon. 

*BAïiSNER  {Sébastien),  médecin  hongrois, 
vivait  à  Comorn  au  milieu  du  seizième  siècle. 
On  a  de  lui  un  livre  sur  la  peste ,  intitulé  De  re- 
mediis  adversus  luem  pesti/eram,  1550,  in-8°. 

Horanyl,  Mémor.  Hung. 

* BAUSSAIVCOURT  {François  de),  général 
français,  né  vers  1754,  mort  dans  les  dernières 
années  du  dix-huitième  siècle.  Issu  d'une  fa- 
mille noble ,  mais  pauvi'e ,  il  embrassa  avec  ar- 
deur la  cause  de  la  révolution ,  et  se  distingua 
dans  plusieurs  campagnes.  Il  pai'vint  au  grade 
de  général  de  brigade;  c'est  en  cette  qualité  qu'à 
l'armée  du  Nord,  commandée  par  Custine,  il 
donna  des  preuves  d'un  grand  courage  le  23  mai 
1793  :  lorsque  les  Autrichiens  s'avançaient  sur 
Bouchain,  Baussancourt  les  contraignit  à  se  re- 
tirer. Il  n'en  fut  pas  moins  destitué,  comme  noble. 
Cette  disgrâce  le  fit  mourir  de  chagrin. 
Biographie  des  Contemporains. 

BACSSET  (  Louis-François  de  ),  cardinal,  né 
à  Pondichéry  le  14  décembre  1748,  mort  le 
2i  juin  1824.  Il  vint  fort  jeune  en  France,  en- 
tra au  séminaire  de  Saint-Sulpice ,  et  obtint  un 
bénéfice  dans  le  diocèse  de  Fréjus.  En  1770,  il 
fut  député  à  l'assemblée  du  clergé,  et  se  lia 
avec  M.  de  Boisgelin,  archeA'êque  d'Aix,  qui  le 
nomma  son  grand-vicaire.  En  1778,  il  passa  en 
cette  qualité  à  Digne,  et  calma  les  dissensions 
qui  s'étaient  élevées  contre  M.  de  Caylus, 
évêque  de  Digne,  et  son  chapitre.  Sacré évêque 
d'Alais  en  1784  ,  il  fut  envoyé  par  les  états  du 
Languedoc  aux  deux  asseinblées  des  notables 

NOUV,   BtOGR.   UNIVERS,   ~-  T.    IV. 


de  1787  et  de  1788;  mais  il  ne  fit  point  partie  des 
états  généraux.  Il  adhéra  en  1791  à  la  protestci- 
tion  des  évêques  français  contre  la  constitution 
civile  du  clergé.  Peu  de  temps  après  il  émigra, 
puis  revint  à  Paris  en  1792;  mais  il  ne  tarda 
pas  à  y  être  incarcéré.  Rendu  à  la  liberté  le 
9  thermidor,  il  se  retira  à  Villemoisson,  près  de 
Longjuraeau,  et  y  consacra  tous  ses  moments  à 
la  culture  des  lettres.  En  1806,  il  obtint  un  des 
canonicatsdu  chapitre  de  Saint-Denis.  Cefutpen- 
dant  les  loisirs  que  lui  laissaient  ses  fonctions, 
qu'ayant  reçu  de  l'abbé  Émery  tous  les  manus- 
crits de  Fénelon,  il  entreprit  d'écrire  l'histoire  de 
ce  vertueux  prélat.  Cet  ouvrage  {Histoire  de 
Fénélon  ),  qui  parut  en  1808  et  1809, 3  vol.  in-S", 
obtint  une  grande  vogue,  et  fut  désigné  en  1810 
comme  méritant  le  deuxième  prix  décennal.  En- 
couragé par  ce  succès,  Bausset  composa,  sur  le 
même  plan,  l'Histoire  de  Bossuet,  4  vol.  in-8°, 
1814,  qui  ne  reçut  pas  un  accueil  aussi  favorable 
que  l'histoire  de  l'archevêque  de  Cambrai.  Néan- 
moins ces  deux  productions  ont  assuré  à  leur 
auteur  un  rang  distingué  parmi  les  écrivains  de 
notre  temps.  Il  avait  été  nommé  membre  du 
conseil  de  l'université  lors  de  l'organisation  de  ce 
corps,  eu  1808.  A  la  rentrée  de  Louis  XVni,  il  fut 
porté  à  la  présidence  de  ce  conseil;  mais  il  perdit 
ce  titre  pendant  les  Cent-Jours.  Après  la  seconde 
restauration ,  il  entra  à  la  chambre  des  pairs  ;  en 
1816  ,  il  fut  admis  par  ordonnance  à  l'Académie 
française;  en  1817,  il  obtint  le  chapeau  de  car- 
dinal ,  et  fut  créé  successivement  commandeur 
du  Saint-Esprit  et  ministre  d'État. 

Outre  les  ouvrages  cités,  on  a  du  cardinal  de 
Bausset  :  Réflexions  sur  la  déclaration  exigée 
des  ministres  du  culte  par  la  loi  du  7  vendé- 
miaire an  IV;  Paris,  1796 ,  brochure  in-8°,  rédi- 
gée en  collaboration  avec  l'abbé  Émery,  supérieur 
du  séminaire  de  Saint-Sulpice ,  ami  de  l'auteur. 
Cette  brochure  reparut  l'année  suivante  avec  des 
additions,  sous  le  titre  A' Exposé  du  principe  sur 
le  serment  de  liberté  et  d'égalité,  et  sur  la  dé- 
claration, etc.;  Paris,  vol.  in-8°  ;  —  Notice  his- 
torique sur  le  cardinal  de  Boisgelin  ;  Paris,  an 
Xni  (1804),  in- 12,  réimprimée  à  la  tête  des  Œu- 
vres de  M.  de  Boisgelin  ;  1818,  in-S"  ;  — Notice 
historique  sur  l'abbé  Legris-Duval ;  Paris, 

1820,  in-8'';  —  Notice  historique  sur  S.  E.  Mf 
de   Talleyrand,  archevêque  de  Paris  ;VSins, 

1821,  in-8°  ;  —  Discours  sur  M.  le  duc  de  Ri- 
chelieu,  lu  par  M.  de  Pastoret  à  la  chambre  des 
pairs  le  8  juin  1822 ,  et  imprimé  la  même  an- 
née; Paris,  in-8°  de  quarante-huit  pages.  Le 
cardinal  de  Bausset  légua  sa  chapelle  et  ses  ma- 
nuscrits au  séminaire  de  Saint-Sulpice. 

L'Ami  de  la  Religion,-  année  1824.  —M.  de  Villeneuve, 
Notice  historique  sur  le  cardinal  de  Bausset;  Marseille, 
1824,  brochure  in-8°  de  72  pages.  —  Mahul,  Annuaire  né- 
crologique pour  1824.  —  G**.  Notice  sur  Bausset; 
Marseille,  1824,  in-S".  —  De  Quélen,  Discours  sur  Baus- 
set, Académie  française,  discours  de  réception,  1820-29. 

BAUSSET-ROQrEFORT  (  Pierre-Frauçois- 
Gabriel-Raymond-Ignace-Ferdinand ,  comte 

27 


835 


BAUSSET  —  BAUTISTA 


836 


de),  cousin  du  précédent,  né  à  Béziers  le 31  dé- 
cembre 1757,  mort  le  29  janvier  1829,  fut  évêque 
de  Vannes  et  archevêque  d'Aix.  Une  ordonnance 
de  Charles  X  l'avait  élevé  à  la  pairie  (21  dé- 
cembre 1825). 

BAUSSONNET  (  Guillaume) ,  poète,  graveur 
et  sculpteur  français,  \ivait  au  seizième  siècle. 
C'est  lui  qui  grava  le  frontispice  placé  en  tête  de 
la  première  édition  de  V Histoire  des  grands 
chemins  de  l'empire  romain,  de  Nicolas  Ber- 
gier.  Lors  du  sacre  de  Louis  XIII,  on  admirait  un 
aune  qui  croissait  entre  les  pierres  de  la  princi- 
pale porte  de  Paris ,  et  n'était  entretenu  que  par 
l'eau  de  pluie.  A  l'aspect  de  cet  arbre,  Bausson- 
net  se  sentit  inspiré,  et  composa  l'inscription  sui- 
vante : 

Assis  sur  cette  pierre  dure. 

Je  vis  de  la  fraîcheur  de  l'eau, 

Et  Phébus  nuit  à  raa  verdure. 

Quand  il  prend  son  plus  cbaud  flambeau  ; 

Mais  aujourd'hui  j'ai  d'aventure 

Dn  heureux  change  en  ma  nature  ; 

Car  si  la  trop  cruelle  ardeur 

De  Phébus  me  tue  et  m'offense, 

.le  revis,  voyant  la  splendeur 

l>e  Louis,  soleil  de  la  France. 

Baussonnet  fit  d'autres  inscriptions  pour  l'en- 
trée de  Henri  LV  à  Paris,  pour  le  sacre  de 
Louis  Xin,  et  des  sonnets  publiés  sous  le  nom 
de  Sylvie. 

Lelong,  Bibliothèt{ue  historique  de  la  France  (édition 
de  Fonlette),  t.  IV. 

BA€SSONNET  {Jean-Baptiste,  dom),  béné- 
dictin de  l'abbaye  de  Saint- Remy  de  Reims,  né 
en  cette  ville  en  1700,  mort  à  Paris,  dans  lecou- 
ventdes  Blancs-Manteaux,  le  1'"^  octobre  1780.  Il 
avait  réuni  d'immenses  matériaux  pour  prépa- 
rer une  liistoire  de  Champagne  et  de  Briennais  ; 
le  plan  seul  fut  imprimé  à  Reims  en  1738.  Dom 
Claude  Rousseau,  à  qui  il  avait  remis  ses  papiers, 
ne  réussit  pas  plus  que  lui,  malgré  ses  engage- 
ments, à  terminer  cette  œuvre.  Baussonnet  a 
travaillé  avec  dom  Tassin  au  Nouveaxi  traité 
de  diplomatique,  dit  des  Bénédictins. 

M— Y. 

Grosley,  Biographie  des  Hommes  illustres  delà  Cham- 
pagne. f)j_ij^T^<.^     ''*"^-.  «-.•«,  S. 

*  HAUTAIN  (  Louis^,  philosophe  et  théolo- 
gien français,  né  à  Pans  le  17  février  1796.  Reçu 
élève  de  l'École  normale  en  1813,  il  en  sortit 
en  1816  pour  professer  la  philosophie,  d'abord 
au  collège  de  Strasbourg,  puis  à  la  Faculté  des 
lettres  de  la  même  ville.  L'enseignement  de 
M.  Bautain  ne  tarda  pas  à  avoir  du  retentisse- 
ment. Son  instruction  très-variée ,  unie  à  une 
grande  facilité  d'élocution  et  à  une  certaine  ten- 
dance au  mysticisme,  eut  prise  sur  des  esprits 
shidieux,  et  atïamés  de  croyances  que  ne  pou- 
vaient satisfaire  les  doctrines  philosophiques  de 
l'époque.  Ordonné  prêtre  en  1828,  il  fut  pres- 
que en  même  temps  nommé  chanoine  et  direc- 
teur du  petit  séminaire  à  Strasbourg.  Après  la 
révolution  de  1830,  il  donna  sa  démission  de  la 
chaire  de  philosophie ,  et  eut  quelques  démêlés 


avec  M.  de  Trevern,  évêque  de  Strasbourg,  au 
sujet  de  son  enseignement  philosophique,  accusé 
d'incliner  vers  le  panthéisme.  M.  Bautain  se  jus- 
tifia dans  une  déclaration  signée  de  plusieurs  de 
ses  disciples.  Déjà  docteur  en  médecine  et  doc- 
teur ès-lettres,  M.  Bautain  reçut  en  1835  ,  de  la 
faculté  de  Tubingue,  le  diplôme  de  docteur  en 
théologie.  En  1838,  il  fut  nommé  doyen  de  la  Fa- 
culté des  lettres  de  Strasbourg ,  et  ce  n'est  qu'eu 
1849  qu'il  cessa  de  remplir  cette  fonction.  Il 
prit  dès  lors  la  direction  du  collège  de  Juilly, 
qu'il  n'a  pas  fait  prospérer  autant  qu'on  était  en 
droit  de  l'espérer. 

M.  Bautain  a  beaucoup  prêché  à  l'occasion 
d'œuvres  de  bienfaisance.  Il  a  même  fait  à  Notre- 
Dame,  au  moment  de  la  révolution  de  Février,  des 
conférences  sur  la  religion  et  la  liberté,  qui  ont  été 
publiées.  Appelé  par  MS"  Sibour  à  l'archevêché  de 
Paris  comme  promoteur ,  il  remplit  aujourd'hui 
les  fonctions  de  vicaire  général.  Ou  a  de  M.  Bau- 
tain :  Paraboles  du  docteur  F.-A.  Krumma- 
cher,  traduites  de  l'allemand  ;  Paris,  1821,  in-12, 
3''  édit. ;  aug.,  1840,  in-12;  —  Discours  sur  la 
morale  de  l'Évangile,  comparée  à  la  morale 
des  p  h  ilosop  hqs  ;StraiôbouTg,  1827,  in-S"; —  De 
l'Enseignement  de  la  philosophie  en  France  au 
dix-neuvième  siècle,  1833, in-8''; —  Réflexions 
sur  l'institution  des  conférences  religieuses  à 
Paris,  1834,  in-8°; —  Réponse  d'un  Chrétien 
aux  Paroles  d'un  Croyant  (M.  de  La  Mennais  )  ; 
Strasbourg  etParis,  1834, in-8"  ;  — Philosophie 
du  Christianisme;Correspondances  religieuses 
de  L.  Bautain,  publiées  par  l'abbé  A.  de  Bonne- 
chose;  Paris  et  Strasbourg,  1835,  2  vol.  in-8°; 

—  Lettre  à  31e''  de  Trevern  ;  Strasbourg  et 
Paris,  1838,  in-8°  ;  —  Psychologie  expérimen- 
^ai'e;  Strasbourg  et  Paris,  1839,  2  vol.  in-8";  — 
Philosophie  morale;  Paris,  1840, 2  vol.  in-8''  ; 

—  Conférences  sur  la  religion  et  la  liberté, 

1 848  ;  Paris,  un  vol.  in-S".  A  Rispal. 

Annales  de  philosophie  chrétienne.  —  L'Ami  de  la 
Heligion.   —  Quérard,  la  France  Littéraire,  Suppl. 

BAfTEiii  {Charles),  poète  dramatique,  né  à 
Paris  vers  1580,  mort  vers  1630.  En  1600,  il 
composa  sur  le  mariage  de  Henri  IV  et  de  Marie 
(ie  Médicis  une  pièce  de  vers  qui  parait  être 
très-rare ,  puisqu'il  n'en  est  pas  question  dans 
\d.  Bibliothèque  historique  de  la  France,  du 
P.  Lelong.  llpubUa,  sous  ie  pseudonyme  Mé- 
liglosse  (Langue  de  miel),  tous  les  vers  qu'il 
avait  composés  en  l'honneur  de  la  dame  qu'il  ai- 
mait. (  Catherine  Salles  de  Bayeux)  :  Amours  de 
Catherine;  Paris ,  1605,  m-8°.  Il  y  joignit  deux 
tragédies ,  dont  le  sujet  est  tiré  d'Arioste  :  la 
Rodomontade  et  la  Mort  de  Roger,  réimprimées 
avec  des  changements;  Troyes,  1619  et  1620, 
in-8°. 
Nicéron,  Mémoires.  —  Moréri,  Dictionaire  historique. 

*BAUTïSTA  {François) ,  jésuite  espagnol  et 
architecte,  vivait  au  dix-septième  siècle.  U  di- 
rigea les  travaux  de  l'église  de  Saint-Isidore,  à 
Madrid.  11  eut  le  premier  l'idée  de  construire 


«37 


BAUTISTA  —  BAUX 


838 


des  coupoles  avec  des  bois  de  charpente  recou- 
verts de  stuc. 

Fr.  Lorenzo  de  Saint-Nicolas,  Arte  y  uso  de  ArquUec- 
iura. 

BACTRr  (Guillaume),  comte  de  Serrant, 
publiciste  et  bel  esprit,  naquit  à  Angers  en  1588, 
et  mourut  à  Paris  en  1665.  Il  fut  l'un  des 
premiers  membres  de  l'Académie  française, 
quoiqu'il  n'ait  rien  écrit  de  sérieux.  Sous  le  mi- 
nistère Mazarin,  U  eut  la  direction  de  la  Gazette, 
et  rédigea  tous  les  éloges  qu'elle  adressait  au 
cardinal.  Il  fut  ensuite  interprète  des  ambassa- 
deurs et  des  ministres  plénipotentiaires  en  Flandi-e, 
en  Espagne,  en  Angleterre  et  en  Savoie.  On  cite 
de  lui  plusieurs  bons  mots  qui  ne  méritent  pas 
tous  ce  nom.  Bautru  étant  en  Espagne  alla  vi- 
siter la  fameuse  bibliothèque  de  l'Escurial,  oy  il 
trouva  un  bibliothécaire  foi't  ignorant.  Le  roi 
d'Espagne  l'interrogea  sur  ce  qu'il  avait  remar- 
qué :  «  Votre  bibliothèque  est  très-belle ,  lui  dit 
Bautru;  mais  Votre  Majesté  devrait  donner  à 
celui  qui  en  a  le  soin  l'administration  de  ses 
finances.  —  Et  pourquoi  ?  —  C'est,  repartit  Bau- 
tru ,  qu'il  ne  touche  point  au  dépôt  qyi  lui  est 
confié.  M  II  disait  d'un  certain  seigneur  de  la 
cour,  qui  n'entretenait  les  gens  que  de  contes 
triviaux ,  «  qu'il  était  le  Plutarque  des  laquais.  « 
L'abbé  de  la  Rivière  étant  revenu  de  Rome 
très-enrhumé,  et  sans  avoir  été  nommé  cardinal, 
Bautru  dit  «  que  le  rhume  de  l'abbé  n'était  pas  fort 
extraordinaire,  puisqu'il  était  revenu  sans  cha- 
peau. »  L'une  de  ses  maximes  était  «  qu'il  ne 
fallait  pas  s'abandonner  aux  plaisirs,  mais  seu- 
lement les  côtoyer.  »  Bautru  avait  pour  neveu 
le  comte  de  Nogent,  qui  fut  tué  au  passage  du 
Rhin ,  et  le  marquis  de  Vaubran ,  qui  périt  au 
combat  d'Altenheim  en  1675.  H  a  laissé  une  sa- 
tire imprimée  dans  le  Cabinet  satyrique;  Pa- 
ris, 1666,  2  vol.  petit  in-12.  Bautru  était  l'ami 
de  Basnage,  qui  le  cite  souvent. 

Baillet,  Jugement  des  savants. 

*BADTZMANN  (Jean-Chrlstophe),  médecin 
allemand,  né  à  Hambourg  le  5  octobre  1646.  D 
fut  reçu  docteur  à  Leyde ,  voyagea  en  Italie  et 
en  Allemagne,  et  se  rendit  à  Stawle ,  où  il  suc- 
céda à  son  père  en  qualité  de  médecin  du  roi 
de  Prusse.  En  1716  il  vint  se  fixer  à  Hambourg, 
et  s'y  fit  une  grande  réputation  par  les  cures 
heureuses  qu'il  opéra.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Viginti  et  quatuor  Observationes  medi- 
co-physicce,  imprimées  dans  les  Miscellan. 
Nat.  Cur. 

Mo  lier,  Cimbria  litterata. 

BACvm  {Jean-Grégoire) ,  littérateur  fran- 
çais, né  à  Arras  en  1714,  mort  le  7  janvier 
1776.  D  étudia  le  droit,  et  devint  professeur  à 
l'école  militaire  d' Arras.  En  1769,  il  fit  imprimer 
une  tragédie,  Arminius,  corrigée  ensuite ,  et  re- 
présentée en  1772  à  Paris,  sous  le  titre  des  Ché- 
rusques  ;  pièce  médiocre.  On  a  encore  de  lui 
une  traduction  en  vers  des  Sentences  de  Pu- 
bliîis  Syrus,  in-12.  D  travailla  quelque  temps 


au  Mercure  et  au  Journal  Encyclopédique,  et 
publia  conjointement  avec  Marmontel  un  journal 
littéraire  intitulé  l'Observateur,  qui  n'eut  aucun 
succès. 

Des  Essarts,  les  Trois  Siècles  littéraires. 

*BACX,  nom  d'une  ancienne  maison  fran- 
çaise qui  fait  remonter  son  origine  à  Guillaume, 
dit  Hugues,  qui  vivait  en  1040  et  1050.  Son 
fils  Raymond  épousa  en  1110  Stéphanelle,  fille 
de  Gilbert,  comte  de  Provence,  et  en  eut  quatre 
fils,  dont  trois  moururent  sans  postérité. 

Le  quatrième,  Bertrand  I",  devint  prince 
d'Orange  par  son  mariage  avec  Tiburge  H,  hé- 
ritière de  la  principauté  d'Orange ,  et  fut  assas- 
siné en  1181,  par  ordre  de  Raymond  V,  comte 
de  Toulouse. 

Guillaume  II ,  son  fils,  lui  succéda  en  1182, 
et  obtint  en  1214,  de  l'empereur  Frédéric  H,  le 
titre  de  roi  d'Arles  et  de  Vienne.  Ce  fut  ne 
prince  vain  et  injuste.  Un  joui'  il  rançonna  sui* 
ses  terres  un  marchand  qui  n'avait  pas  voulu 
acquitter  les  droits  de  péage.  Celui-ci  demanda 
justice  au  roi  de  France  Philippe-Auguste,  qui 
lui  répondit  qu'il  était  trop  éloigné  pour  punir 
son  vassal ,  mais  qu'il  lui  permettait  de  se  ven- 
ger comme  il  pourrait.  Le  marchand  ayant  con- 
tre-fait le  sceau  du  roi ,  écrivit  en  son  nom  une 
lettre  à  Guillaume  ,  pour  l'inviter  à  se  rendre 
aux  fêtes  qui  devaient  se  célébrer  dans  sa  cour. 
Guillaume  passa  dans  la  ville  où  résidait  le 
marchand,  qui,  ayant  assemblé  ses  amis,  arrêta 
le  prince,  et  le  força  à  réparer  le  "dommage 
qu'il  lui  avait  fait.  Cette  aventure  fut  chantée 
par  deux  troubadours  du  temps,  Gui  de  Cavail- 
lon  et  Rambaud  de  Vaqueires,  et  peut  faire  ju- 
ger de  la  police  qui  régnait  alors.  Guillaume  fai- 
sait lui-même  des  vers,  et  se  désignait  sous  le 
nom  d'Inglès.  Il  fut  victime  de  sa  haine  contre 
les  Albigeois.  Les  Avignonais,  qui  en  soutenaient 
le  parti,  le  firent  prisonnier  dans  une  embuscade, 
l'écorchèrent  vif,  et  coupèrent  son  corps  en  mor- 
ceaux. Le  pape  Honorius  ni  expédia  un  bref 
pour  exciter  les  croisés  à  punir  cet  attentat;  et 
ce  fut  l'un  des  ïuotifs  du  siège  d'Avignon  par 
Louis  vni,  en  1226. 

Guillaume  III ,  qui  mourut  en  1239,  laissa 
quatre  fils  :  Guillaume  IV,  mort  sans  postérité  ; 
Bertrand  P'^,  qui  passa  en  Italie,  et  fut  la  sou- 
che des  ducs  d'Andrie,  de  Tarente  et  d'Ursin; 
Hugues,  grand  sénéchal  de  Sicile;  et  Ray- 
mond II,  qui  succéda  à  son  frère  Guillaume,  et 
mourut  vers  1282. 

Bertrand  II,  son  fils,  vivait  en  1314.  Il  eut 
pour  successeur  Raymond  III,  qui  réunit  tous 
les  domaines  de  la  maison  de  Baux,  et  se  ren- 
dit fort  puissant.  Il  eut  pour  successeur  Ray- 
mond IV,  qui  ne  laissa,  de  Jeannne  de  Genève, 
son  épouse,  que  deux  filles  :  Marie,  qui  porta 
la  principauté  d'Orange  dans  la  maison  de  Châ- 
lons,  et  Alix,  baronne  de  Baux,  qui,  se  voyant 
sans  postérité,  fit  en  1426  un  testament  par  le- 
quel elle  désigna  pour  être  ses  héritiers  ceux  de 

27. 


S3D 

sa  maison  qui  habitaient  le  royaume  de  Naples. 
C'est  alors  que  Louis  III,  comte  de  Provence, 
fit  saisir  la  baronnie  de  Baux  en  vertu  du  droit 
d'aubaine,  cette  baronnie  ayant  été  laissée  à 
des  étrangers  convaincus  de  félonie  pour  avoir 
combattu  contre  leur  prince. 

Morérl .  Dict.  hist.  -  Chorier ,  Hist.  du  Dauphiné.  — 
La  Pic,  Hi$t.  d'Orange.  -  Ruffi,  Hist.  des  Comtes  de 
Provence.  —Le  Bas  , Dictionnaire  encyclopédiqvede  la 
France. 

BAUX  (Pierre),  médecin  français,  né  à  Ni- 
mes  le  12  août  1679,  mort  à  Saint-Dionisy , 
près  Nîmes,  le  3  septembre  1732.  L  étudia  suc- 
cessivement à  Montpellier,  à  Orange,  et  à  Paris, 
ïl  s'établit  ensuite  à  Nîmes,  où  il  se  fit  bientôt 
une  grande  réputation  à  l'occasion  de  la  peste 
qui  ravageait  la  Provence.  Il  éciivit  un  Traité 
de  la  peste ,  où  l'on  explique  d'une  manière 
nouvelle  les  principaux  phénomènes  de  cette 
maladie,  et  où  Von  donne  les  moyens  de  s'en 
préserver  et  de  la  guérir;  Toulouse,  1722, 
in-12.  On  a  encore  de  lui  plusieurs  articles  in- 
sérés dans  le  Journal  des  Savants,  et  un  ma- 
nuscrit (inédit),  intitulé  Observations  sur  di- 
vers points  de  la  viédecine  théorique  et  pra- 
tique, de  la  physique  et  de  l'histoire  natu- 
relle, in-4°. 

BACX  {Pierre),  médecin  français,  fils  du 
précédent,  mit  beaucoup  de  zèle  à  propager 
l'inoculation.  On  a  de  lui  :  Parallèle  de  lape- 
tite-vérole  naturelle  avec  l'artificielle  ou  ino- 
culée; Avignon,  1761,  in-12;  —  Observations 
météorologiques. 

Biographie  Médicale. 

BACVN  (Bonaventîire),  chancelier  de  l'uni- 
versité de  Paris,  évêque  d'Uzès,  né  à  Dijon  le 
25  novembre  1699, mort  le  16  octobre  1779.  Ou 
cite  de  lui  un  poëme  latin  :  Pax,  carmen  ;  Pa- 
ris, 1714,  in-8°.  Ce  fut  par  son  conseil  que  les 
héritiers  d'Abauzit  livrèrent  aux  flammes  les 
écrits  de  ce  dernier. 

Chaudon,  Dictionnaire  historique, 

iSACZA  {don  Filippo),  géographe  espagnol, 
né  vers  le  milieu  du  dix-huitième  siècle,  mort 
en  Angleterre  en  1833.  Il  étudia  à  Madrid,  ac- 
compagna en  1789  Malaspina  dans  ses  inspec- 
tions navales ,  et  devint  directeur  du  dépôt  hy- 
drographique à  Madrid.  C'est  sous  sa  surveil- 
lance que  furent  publiées  les  belles  cartes  de 
l'Amérique  méridionale,  bien  supérieures  à  celles 
de  de  Brown,  de  Buache,  de  Mail  et  de  Poir- 
son.  En  1823,  il  fut  obligé,  par  les  événements 
politiques ,  à  quitter  l'Espagne,  et  mourut  dans 
l'exil. 

Biographie  universelle  (  édition  espagnole  ). 

*  BAVA  {André),  théologien^italien,  né  à  Ca- 
vagnolo ,  dans  le  Montferrat.  H  vivait  dans  la 
dernière  moitié  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  ; 
Trattato  délia  sede;  Gênes,  1557,  in-8°;  — 
Istruzione  délia  vita  cristiana;  Turin,  1564  , 
in-8°;  ibid.,  1567,  in-8°,  édition  améliorée. 

Jtazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

BAVA  (  Gaétan-Emmanuel  ) ,  comte  de  San- 
Paolo ,  savant  piémontais ,  né  à  Fossano  le  7 


BAUX  —  BÂVARUS 


840 


août  1737,  mort  le  iS  aofttl829.  D'abord  page 
du  roi  Charles-Emmanuel  IU.\  il  entra  ensuite 
dans  l'armée  avec  le  grade  de  capitaine.  Par 
suite  d'une  querelle  avec  son  colonel,  il  quitta 
le  service  militaire ,  pour  se  livrer  à  la  culture 
des  lettres  et  des  sciences.  Il  visita  la  Suisse 
et  la  France,  et  fonda,  en  1777,  l'Académie 
Fossanèse  de  la  philosophie  et  des  lettres.  Sous 
le  règne  de  Napoléon ,  il  ne  quitta  pas  Turin, 
et  fut  nommé  membre  de  l'Académie  impériale 
de  cette  ville.  Il  vécut  célibataire ,  et  légua  sa 
riche  bibliothèque  (5,000  volumes)  à  l'acadé- 
mie qu'il  avait  fondée.  On  a  de  lui  :  Prospetto 
storico  e  fllosofico  délie  vicende  e  dei  pro- 
gressi  délie  scienze ,  arti  e  costumi  del 
secolo  XI  al  secolo  XVIII ;  5  vol.  in-8°;  Tu- 
rin, 1816  (Morano  et  Favole)  ;  —  Canzoni  Pe- 
trarchesche  alla  pace ,  alla  serenità  ,  aW 
ombra  immortale  di  Federico  II ,  re  di 
Prussia;  brochure  in-8°  de  55  pages  (impri- 
merie royale  de  Turin);  —  des  éloges  et  dis- 
cours académiques  insérés  dans  Raccolta  délie 
vite  dei  Piemontesi  illustri ,  et  dans  Memorie 
delV  Academia  délie  scienze. 

Tlpaido  ,  Biografia  degli  Ualiani  illustri,  vol.  III, 
p.  isi. 

l  BAVA  (  Jean  -  Baptiste  -  Eusèbe  ) ,  général 
piémontais,  né  à  Verceil,  au  mois  d'août  1790. 
Au  sortir  du  prytanée  de  Saint-Cyr,  il  servit 
dans  les  armées  française*  jusqu'en  1814,  épo- 
que à  laquelle  il  rentra  en  Piémont  avec  le  grade 
de  capitaine.  Peu  après  1839,  il  devint  lieutenant 
général  et  baron ,  et  à  la  fin  de  1847,  gouverneur 
de  la  province  d'Alexandrie  :  il  se  signala  dans 
la  guerre  de  l'indépendance  italienne.  Par  l'ha- 
bileté de  ses  manœuvres,  il  contribua  à  la  victoire 
de  Gioto,  et  fut  promu  général  d'armée,  grade 
qui  correspond  à  celui  de  maréchal  en  France. 
Nommé  ministre  de  la  guerre  en  1840,  il  quitta 
cette  fonction  pour  reprendre  celle  d'inspecteur 
général  de  l'armée ,  qu'il  remplissait  déjà  précé- 
demment. 
Dictionnaire  de  la  Conversation. 

* BAWfiivs  {yEgidius) ,  jésuite,  écrivain 
latin ,  né  en  Flandre.  11  eut  la  singulière  idée  de 
mêler  la  passion  de  J.-C.  aux  poëmes  de  Virgile, 
et  publia  :  Musa  catholica  Maronis,  sive  cale- 
chismus  Maroniano  carminé  expressus  ;  An- 
vers, 1622,  in-12;  —  Passio  Domini  Nostri 
J.-C.  versibus  heroïcis,  potissimum  e Marone. 

F.  Swerl,  Athenas  belgicœ. 

*  BAVARUS  (Jean),  médecin  et  mathémati- 
cien ,  vivait  dans  le  milieu  du  seizième  siècle. 
On  a  de  lui  :  Prognosticationes  et  ephemeri- 
des  astronomicx,  de  1531  à  1570. 

Hcndrelcli,  Pandectœ  Brandenburaicx. 

*  BAVARUS  {Valentin),  chroniqueur  alle- 
mand, vivait  à  Raumbourg  dans  le  seizième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Rhapsodia  de  dictis  et 
scriptis  Lxitheri,  en  deux  tomes.  Cet  ouvrage 
se  trouve  en  manuscrit  dans  la  bibliothèque  du 
duc  de  Gotha. 

Jôcher,  Allgemeines  Gelekrten-Lexicon. 


S'il 


BAVAY  —  BAVIÈRE 


8^2 


BAVAV  (Paul-Ignace  de)  ,  médecin  et  chi- 
miste, né  à  Bruxelles  le  25  février  1704 ,  mort 
le  20  février  1768.  Il  s'appliqua  d'abord  à  la 
chimie ,  et  négligea  toute  autre  étude ,  même 
celle  du  latin  ;  il  tourna  ensuite  ses  vues  du 
côté  de  la  médecine ,  passa  à  Louvain  en  1735 , 
et  y  fit  de  rapides  progrès  dans  la  profession 
qu'il  venait  d'embrasser.  De  retour  à  Bruxelles , 
il  étudia  l'anatoraie ,  et  fut  nommé  médecin  en 
chef  des  hôpitaux  militaires;  en  1749,  il  fut 
chargé  de  démontrer  publiquement  l'anatomie 
et  d'enseigner  la  chirurgie  ;  il  donnait  ses  leçons 
en  latin,  en  flamand,  et  en  français.  Quelques 
discussions  assez  vives  qu'il  eut  avec  ses  con- 
frères l'obligèrent  de  quitter  BruxeUes  :  il  se 
retira  à  Dendermonde ,  où  il  continua  d'exercer 
son  état.  Quelque  temps  après,  il  revint  à 
Bruxelles  et  y  mourut.  On  a  de  lui  :  Petit  re- 
cueil d'observations  en  médecine  sur  les  ver- 
tus de  la  confection  tonique,  résolutive  et 
diurétique  ;  Bruxelles,  1753,  in-12  :  la  base  de 
cette  confection  était  l'iris  de  Florence  et  la 
scille; —  Méthode  courte,  aisée,  peu  coûteuse, 
utile  aux  médecins,  et  absolument  nécessaire 
au  public  indigent,  pour  la  guérison  de  plu- 
sieurs maladies  ;  Braxelles ,  1759,  in-12  ,  et 
1770,  in-12,  avec  l'ouvrage  précédent. 
Biographie  Médicale. 

BAVEREL  (Jean-Pierre  ) ,  littérateur,  né  à 
Paris  le  3  août  1744',  mort  à  Besançon  le  18  sep- 
tembre 1822.  D  étudia  à  Besançon,  et  y  passa 
la  plus  grande  partie  de  sa  vie.  Il  embrassa  l'é- 
tat ecclésiastique ,  et  se  fit  remarquer  par  sa  po- 
lémique avec  le  P.  Prudent ,  au  sujet  d'un  mé- 
moire que  l'Académie  de  Besançon  avait  proposé 
comme  prix  (Déterminer  les  causes  d'une 
maladie  qui  menace  de  détruire  les  vignobles 
de  la  Franche-Comté).  Il  embrassa  avec  cha- 
leur les  principes  de  la  révolution,  fit  partie  de 
la  Société  populaire,  et  fut  en  1793  enfermé 
comme  suspect  au  château  de  Dijon,  où  il  passa 
un  an.  Il  s'était  fait  beaucoup  d'ennemis  par  son 
esprit  caustique  et  railleur.  Depuis  1807,  il  avait 
été  chargé  par  le  gouvernement  d'écrire  l'histoire 
desmoniunentsdela  Franche-Comté.  On  a  de  lui  : 
—  Réflexions  d'un  vigneron  de  Besançon  sur 
un  ouvrage  qui  a  pour  titre:  Dissertation,  etc.; 
Bezançon,  1778,  in-8°  de  32  pages  ;  —  Observa- 
tions sur  l'ouvrage  du  P.  Prudent  touchant 
les  maladies  des  vignes  de  Franche-Comté  ; 
ibid. ,  1779 ,  in-8''  de  37  pages  ;  —  Coup  d'œil 
philosophique  et  politique  sur  la  main- 
morte; Londres  (Besançon  ),  1785  ,  in-8°  ;  — 
Notice  sur  les  graveurs  qui  nous  ont  laissé 
des  estampes  marquées  de  monogrammes, 
chiffres,  rébus,  lettres  initiales,  etc.;  ibid., 
1808,  2  vol.  in-8°.  Les  manuscrits  de  Baverel 
sont  conservés  à  la  bibliothèque  de  Besançon. 

Dictionnaire  historique,  de  Feller,  édit.  de  M.  Weiss. 

BAVERîNi  (  Francesco  ) ,  musicien  italien  , 
vivait  au  milieu  du  quinzième  siècle.  Il  fut  très- 
versé  dans  la  science  du  contre-point ,  et  com- 


posa la  musique  du  premier  opéra,  intitulé  la 
Conversione  di  san  Paolo.  Cette  pièce  fut  re- 
présentée à  Rome  en  1440 ,  et,  selon  d'autres,  en 
1480.  On  attribue  les  paroles  à  Jean  Sulpitius  de 
Verulam. 

Fétis ,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BA VERio,  en  latin  B averius  (  Jean  ),  méde- 
cin, natif  d'Imola  ,  mourut  à  Bologne  en  1480. 
Il  fut  médecin  du  pape  Nicolas  V,  et  enseigna 
la  philosophie  à  Bologne.  On  a  de  lui  un  ou- 
vrage rempli  de  quelques  observations  utiles, 
sous  le  titre  :  Consilia  de  re  medica,  seu  mor- 
borum  curationibus ;  Bologne,  1489,  in-fol.; 
Strasbourg,  1.542,  in-4°;  Paris,  1521,  in  fol. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*BAVIA  (Louis  de),  historien  espagnol,  né 
à  Madrid  (  on  ignore  la  date),  mort  en  1628.  D 
était  gardien  des  tombes  royales  dans  la  cathé- 
drale de  Grenade.  H  a  continué  Y  Histoire  des 
Papes  de  G.  Illesca.  Une  nouvelle  édition  de  ce 
travail  est  restée  en  manuscrit. 

N.  Antonio,  Biblioth.  hispana  nova. 

*BAViERA  (  Marc- Antoine  ) ,  jurisconsulte 
italien  ,  originaire  d'Imola,  vivait  à  Bologne  vers 
la  fin  du  quinzième  siècle.  Il  fut  professeur  de 
droit  civil  à  Pise  et  à  Padoue.  On  a  de  lui  : 
Commentarïa  in  Institutionem  civilem  ;  Lyen, 
1533;  —  -De  Legatis  seu  Relictis,  1553;  — 
Tract,  de  Mora  et  ejus  effectibus  ;  Leipzig, 
1 640  ;  —  Be  virtiite  et  viribus  Juramenti. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BAVIÈRE  (  ducs,  électeurs,  rois).  Vers  la  fin 
du  cinquième  siècle,  les  Boïoares,  fédération  sem- 
blable à  celle  des  Francs  et  des  Marcomans,  et 
qui  tiraient  leur  origine  soit  des  Hérules,  soit  de 
quelques  restes  de  Boiiet  des  Quades,  étendirent 
leurs  possessions  dans  la  partie  occidentale  du 
Norique  jusqu'au  Lech  ;  Ratisbonne  en  était  la  ca- 
pitale. Après  la  chute  de  l'empire  des  Ostrogoths, 
les  Francs  s'emparèrent  de  la  Rhétie,  et  les 
Boïoares ,  tout  en  conservant  leurs  ducs  parti- 
culiers ,  tombèrent  sous  la  dépendance  des  rois 
d'Austi-asie,  et  reçurent  des  lois  de  Dagobert  (630- 
660  ),  qui  laissa  son  autorité  au  duc  Garibald,  de 
la  race  des  Agilolfinges  (  branche  collatérale  des 
Mérovingiens).  —  Le  règne  de  Thassilo  F"  (699) 
devint  remarquable  par  le  commencement  de  la 
guerre  qui  éclata  entre  les  tribus  slavonnes  et 
les  Avares,  leurs  alliés.  Odilo,  gendre  de  Charles 
Martel,  prit  formellement  le  titre  de  roi;  mais 
ayant  voulu  se  soustraire  en  743  à  la  souveraineté 
des  Francs,  il  fut  vaincu  par  ses  beaux-frères 
Carloman  et  Pépin.  —  Thassilo  II,  contraint  par 
Pépin  le  Bref  (  748  )  à  lui  prêter,  à  la  diète  de 
Compiègne,  le  serment  de  vasselage,  déclara  nul 
ce  serment,  et  s'aUia  contre  son  suzerain  avec 
son  beau-père  Didier,  roi  de  Lombardie,  et  avec 
le  duc  d'Aquitaine.  Après  s'être  adjoint,  en  777, 
son  fils  Théodore  dans  le  gouvernement,  il  forma 
ime  nouvelle  aUiance  avec  les  Avares  contre 
Charlemagne,  qui  venait  de  s'emparer  de  la  Lom- 
bardie, n  fut  cependant  battu ,  et  dans  la  suite 


843 


BAVIERE 


844 


condamné  à  mort  pour  félonie  par  la  diète  d'In- 
gelsheim  en  788;  Charlemagne  commua  cette 
peine,  et  le  relégua  avec  toute  sa  famille  dans  dif- 
férents couvents,  où  sa  race  s'éteignit.  A  la  diète 
tenue  à  Ratisbonne  en  788,  Charles  supprima  la 
dignité  ducale  de  Bavière;  mais  le  pays  conserva 
le  rang  et  le  titre  de  duché  ;  le  gouvernement  en 
fut  confié  à  Gérold,  comte  de  Souabe,  et  beau-frère 
de  Charlemagne.  —  Le  duc  Gerold  introduisit 
lesystème  féodal  des  Francs  en  ce  qui  concernait 
la  juridiction  des  bans  et  arrière-ljans ,  et  l'ad- 
ministration locale  fut  confiée  à  des  comtes. 
L'histoire  fait  mention  à  cette  époque  d'un  comte 
Quntram,  premier  margrave  de  la  Bavière  orien- 
tale (  Ostmark  ),  qui  plus  tard  fut  appelée  Au- 
triche. La  Raab,  à  son  confluent  avec  le  Danube, 
devint  en  799  la  limite  de  la  Bavière,  qui  com- 
prenait aussi  le  Tyrol,  le  pays  de  Salzbourg,  la 
majeure  partie  de  l'Autriche ,  le  Palatinat  supé- 
rieur, Neubourg,  Eichstadt,  Anspach,  Baireuth, 
Bamberg,  Nuremberg ,  et  les  districts  de  Weis- 
senbourg,  Nordiingen  et  Diinkelsbùhl.  Lors  du 
partage  que  Charlemagne  fit  de  ses  États,  la  Ba- 
vière échut,  avec  l'Italie,  à  Pépin.  Plus  tard 
Louis  le  Débonnaire  la  donna,  après  l'avoir  érigée 
en  royaume,  à  Lothaire,  son  fils  aîné,  qui,  ayant 
été  associé  à  l'Empire,  la  céda  en  817  à  Louis 
le  Germanique.  C'est  à  cette  époque  que  la  puis- 
sance temporelle  des  évoques  s'affermit  de  plus 
en  plus,  et  que  les  comtes  palatins,  auxquels  le 
gouvernement  était  confié,  devinrent  si  puissants. 
Lorsqu'à  la  mort  de  Louis,  en  876,  son  fils  Car- 
loman  obtint  la  Bavière,  ce  pays  comprenait  aussi 
la  Carinthie,  la  Camiole,  l'Istrie,  le  Frioul,  la  Pan- 
nonie,  la  Moravie  et  la  Bohême.  La  libre  élection 
des  états  de  Bavière  donna  pour  successeur  à  Car- 
loman,  en  880,  son  frère  Louis  HT.  Pendant  ce 
règne,  la  Carinthie  passa  en  d'autres  mains  ;  et, 
après  la  mort  de  Louis  en  882,  la  Bavière  eut 
successivement  pour  rois  Charles  le  Gros,  Ar- 
nulf  et  Louis  IV.  Pendant  le  règne  de  Charles 
le  Gros,  la  Bavière  fit  de  nouveau  partie  de  l'em- 
pire des  Francs.  Sous  le  règne  de  Louis,  elle  souf- 
frit beaucoup  par  les  invasions  des  Hongrois.  A 
la  mort  de  ce  roi ,  s'éteignit  en  911  la  race  des 
Carlo vingiens  ;  et  Arnulfll,  fils  de  Luitpold,  gé- 
néral bavarois,  qui  depuis  907  était  margrave  et 
général  en  chef,  prit,  du  consentement  du  peuple, 
le  titre  de  duc ,  et  s'arrogea  l'autorité  suprême  ; 
il  signait  ses  ordonnances  :  Arnulf,  par  la  grâce 
de  Dieu,  duc  de  Bavière  et  des  pays  environ- 
nants, n  eut  quelques  démêlés  avec  Conrad,  roi 
d'Allemagne,  qui  cependant  lui  laissa  la  Bavière 
comme  fief  de  l'Empire. 

Ce  pay^  fut  un  prétexte  de  discorde  entre  les 
seigneurs,  jusqu'à  ce  qu'il  tombât  enti'e  les  mains 
d'Othon  de  Wittelsbach,  comte  palatin  de  Ba- 
vière. Quoique  Othon  fût  obUgé  de  céder  la 
Styrie,  les  terres  domaniales  de  la  maison  des 
Welfs,  et  des  districts  considérables  qui  échurent 
aux  prélats,  son  règne  fut  glorieux.  Othon,  mort 
en  1183  et  surnommé  Major  {der  Grœssere  ), 


fut  fondateur  de  la  maison  actuellement  ré- 
gnante.  Il  eut  pour  successeur  Louis  I,  prince 
actif,  qui  recula  les  limites  de  la  Bavière  et  ac- 
quit le  Palatinat  du  Rhin.  —  Sous  Othon  l'Il- 
lustre, palatin  du  Rhin,  les  évêques  surent  se 
rendre  indépendants;  il  étendit  cependant  con- 
sidérablement ses  États.  —  Ses  deux  fils,  Louis 
et  Henri,  régnèrent  d'abord  en  commun,  et  puis 
se  partagèrent  leurs  États.  La  Bavière  supérieure 
échut  à  Louis,  et  la  Bavière  inférieure  à  Henri, 
dont  la  ligne  s'éteignit  déjà  deux  années  après. 
Ces  deux  princes  avaient  recueilli  l'héritage  de 
l'infortuné  Comadin  de  Hohenstaufen.  Le  second 
fils  de  Louis  fut  couronné  empereur  en  1314, 
sous  le  nom  de  Louis  IV  ou  Louis  le  Bavarois. 
Il  fit  en  1329,  à  Pavie,  un  traité  avec  les  fils  de 
son  frère,  d'après  lequel  il  leur  céda  le  Palatinat 
inférieur  et  supérieur,  et  conserva  pour  lui  la 
haute  Bavière  ;  en  même  temps  il  fut  stipulé  que 
les  droits  de  l'électorat  seraient  alternativement 
exercés  par  les  princes  des  deux  lignes,  et  l'on 
régla  définitivement  le  droit  de  succession  en  cas 
d'extinction  de  mâles  dans  l'une  des  deux  lignes 
(  c'est  en  vertu  du  traité  de  Pavie  que  Maximi- 
lien- Joseph  réunit,  en  1799,  tous  les  États  de  la 
dynastie  de  Wittelsbach).  D'après  le  vœu  des 
états,  Louis  rv  réunit  à  la  haute  Bavière  toute  la 
basse  Bavière,  dont  la  maison  régnante  venait  de 
s'éteindre.  Le  palatin  du  Rhin  et  le  duc  d'Au- 
triche voulurent  s'opposer  à  cette  réunion;  mais 
Louis  TV  triompha  de  leur  résistance,  et  obtint 
en  1318  leur  consentement,  au  moyen  d'apanages 
qu'il  leur  fit.  n  gouverna  avec  beaucoup  de  gloire: 
la  Bavière  lui  doit  une  foule  d'institutions  utiles  ; 
il  introduisit  un  code  de  procédure  civile,  régla 
l'administration  intérieure  ,  et  accorda  le  droit 
municipal  à  Munich  ;  mais  aussi,  en  agrandissant 
ses  domaines  au  préjudice  de  la  ligne  palatine,  il 
fit  naître  des  dissensions  de  famille  enti'e  les  deux 
lignes.  Il  laissa  un  riche  héritage  à  ses  six  fils; 
car  ses  États  comprenaient  non-seulement  la  Ba- 
vière, mais  aussi  le  Brandebourg,  les  provinces 
de  la  Hollande  et  de  Zélande,  le  Tyrol,  etc.  La 
discorde  et  les  partages  éparpillèrent  ces  pro- 
vinces ;  mais  après  l'extinction  assez  subite  des 
lignes  fondées  par  les  six  frères,  celle  de  Munich 
parvint  à  réunir  en  partie  cet  héritage.  —  En  1 506 
les  états  de  la  Haute  et  de  la  Basse-Bavière  se 
réunirent  en  assemblée  provinciale ,  et  le  duc 
Albert  II,  de  la  ligne  de  Munich,  frappé  des  in- 
convénients que  ces  partages  continuels  avaient 
pour  les  princes  autant  que  pour  leurs  sujets, 
institua,  du  consentement  de  son  frère  Wolfgang 
et  avec  l'approbation  des  états,  une  pragmatique 
sanction  qui  établit  le  droit  d'aînesse,  et  qui  fixa 
les  apanages  des  princes  puînés.  Cependant,  à  la 
mort  d'Albert,  en  1508,  cette  loi  ne  fut  point  res- 
pectée :  Ernest  et  Louis  formèrent  opposition  à 
ce  que  l'aîné,  Guillaume  IV,  possédât  seul  le 
trône.  Après  différents  démêlés  il  fut  convenu 
que  Guillaume  et  Louis  prendraient  ensemble  les 
rênes  du  gouvernement  ;  et  cela  dura  ainsi  de  1 5 1 5 


845  BAVIÈRE 

jusqu'en  1534,  époque  à  laquelle  mourut  Louis. 
Ces  deux  princes  s'opposèrent  de  toutes  leurs 
forces  à  la  réformation.  Jean  Eck  d'Ingolstadt, 
l'adversaire  de  Luther,  vivait  sous  leur  protec- 
tion ,  qu'ils  avaient  accordée  aussi,  aux  jésuites. 
Guillaume  mourut  en  1550;  son  û\s  Albert  V, 
dit  le  Magnanime,  fut  un  protecteur  libéral  des 
arts  et  des  sciences.  Il  avait  autorisé  ses  envoyés, 
au  concile  de  Trente,  à  faire  la  proposition  que 
la  sainte  cène  fût  célébrée  sous  les  deux  es- 
pèces. Il  accorda  de  grands  privilèges  aux  états 
du  duché,  et  mourut  en  1576.  —  Guillaume  V, 
dit  le  Vieux,  l'alné  de  ses  trois  fils,  lui  succéda  ; 
mais  en  1596  il  abandonna  le  gouvernement  à 
son  filsaîné  Maximilien  P'',  pour  se  retirer  dans 
un  couvent.  C'est  de  son  consentement  que  son 
frère  Ferdinand  avait  épousé  Marie  Peterbeck, 
fille  du  greffier  du  bureau  des  finances  de  Mu- 
nich. Les  enfants  issus  de  ce  mariage  furent 
élevés  par  l'empereur  à  la  dignité  de  comtes  de 
Wartenberg.  Maximilien  F"",  doué  de  rares  qua- 
lités, devint  l'âme  de  la  ligue  formée  contre  l'u- 
nion des  protestants.  Pendant  la  guerre  de  trente 
ans,  l'empereur  Ferdinand  II  éleva  Maximilien  à 
la  dignité  d'électeur  et  de  sénéchal  (  truchsess  ) 
de  l'Empire,  qu'il  rendit  héréditaire  pour  toute  la 
branche  de  Guillaume.  La  paix  de  Westphalie 
confirma  la  dignité  électorale  à  Maximilien  F"^, 
ainsi  que  la  possession  du  Palatinat  supérieur, 
mais  à  condition  qu'il  se  désistât  de  la  haute- 
Autriehe,  qui  lui  avait  été  engagée  pour  une  somme 
de  13  millions  de  florins;  en  même  temps  il  fut 
créé  un  huitième  électorat  en  faveur  de  la  ligne 
palatine,  à  laquelle  fut  assuré  le  droit  de  suc- 
cession en  cas  d'extinction  de  la  branche  de  Guil- 
laume. Maximilien  moui'ut  en  1651,  après  un  rè- 
gne de  cinquante-cinq  ans. —  Dans  la  guerre  pour 
la  succession  d'Espagne,  Maximilien-Emma- 
nuel,  son  petit-fils  (1679-1736  ) ,  se  déclara  pour 
la  France.  Il  en  résulta  qu'après  la  malheureuse 
bataille  de  Hochstedt,  en  1704,  ses  États  furent 
traités  par  l'empereur  en  pays  conquis ,  que  l'é- 
lecteur fut  mis  au  ban  de  l'Empire ,  et  qu'il  ne 
rentra  en  possession  de  ses  droits  qu'après  la 
paix  de  Bade,  en  1714.  Quoique  Char  les- Al- 
bert, son  fils,  eût  adhéré  à  la  pragmatique 
sanction  de  l'empereur  Charles  VI,  il  n'en  fit  pas 
moins  valoir  après  sa  mort  les  prétentions  à  la 
monarchie  autrichienne quelamaison  de  Bavière, 
fondait  sur  d'anciens  traités.  Charles-Albert 
soumit  par  la  force  des  armes  l'Autriche  entière, 
et  en  1741  il  prit  le  titre  à' archiduc,  se  fit 
prêter  serment  de  fidélité  en  qualité  de  roi  de  Bo- 
hême, et  fut  même,  en  1742,  élu  empereur  à 
Francfort,  sous  le  nom  de  Charles  VII.  Mais  le 
bonheur  qui  j  usque-là  l'avait  favorisé  l'abandonna, 
pour  retourner  à  Marie-Thérèse  qui,  victorieuse 
alors ,  reçut  les  hommages  des  états  de  la  Bavière 
et  du  Palatinat  supérieur.  Malgré  l'union  de  1744, 
qui  attachait  à  sa  cause  le  landgrave  de  Hesse- 
Cassel  et  le  roi  Frédéric  n,  et  malgré  les  succès 
de  l'armée  prussienne,  l'empereur  se  vit  dans  la 


846 
nécessité  d'abandonner  la  Bavière,  cédant  à  la 
supériorité  et  aux  talents  de  Charles  de  Lorraine, 
qui  commandait  en  chef  l'armée  autrichienner 
Charles  ne  survécut  pas  à  l'issue  de  la  guerre  : 
il  mourut  en  1745  ,  âgé  seulement  de  quarante- 
huit  ans.  Maximilien- Joseph,  son  fils,  lui  suc- 
céda. Dès  le  commencement  de  la  guerre  il  avait 
pris  le  titre  d'archiduc  d'Autriche;  mais  il  se 
réconcilia  avec  le  cabinet  de  Vienne  quelques  mois 
après  la  mort  de  son  père.  A  la  paix  de  Fûssen, 
du  22  avril  1745,  il  accéda  à  la  pragmatique 
sanction,  assurant  en  mêràe  temps  au  grand-duc 
François  son  suffrage  pour  l'élection  impériale; 
et  de  cette  manière  il  rentra  en  possession  de 
tous  ses  États. 

Maximilien- Joseph  /  (mort  en  1777)  s'ap- 
pliqua alors  aux  soins  du  gouvernement  et  s'ef- 
força, par  tous  les  moyens  possibles,  de  rétablir 
la  prospérité  dans  l'électorat.  Il  fit  refleurir  l'a- 
griculture épuisée ,  l'industrie ,  et  l'exploitation 
des  mines  ;  il  réforma  les  écoles ,  et  porta  des 
améliorations  dans  l'administration  judiciaire, 
dans  la  police  et  les  fmances.  Pour  faire  revivre 
les  lettres ,  il  fonda  l'Académie  des  sciences  de 
Munich ,  en  1759  ;  il  fut  aussi  un  protecteur  gé- 
néreux des  beaux-arts.  Étant  sans  postérité ,  il 
confirma  toutes  les  conventions  héréditaires 
faites  depuis  le  traité  de  Pavie,  en  1329,  avec 
la  famille  électorale  du  Palatinat,  et  concéda 
même  avant  sa  mort  le  droit  de  possession  com- 
mune à  l'électeur  palatin  Charles-Théodore.  En 
lui  s'éteignit  la  ligne  directe  des  V^'ittelsbach. 
Après  sa  mort-,  la  succession  au  trône  de  Bavière 
appartenait  incontestablement  à  l'électeur  pala- 
tin ;  cependant  l'Autriche  forma  des  prétentions 
sur  la  basse  Bavière,  et  menaça  de  les  appuyer 
les  armes  à  la  main,  sans  attendre  même  d'expU- 
cations.  Charles-Théodore,  qui  n'avait  pas 
d'enfants,  se  laissa  persuader  à  souscrire  à  la 
convention  du  14  janvier  1778,  par  laquelle  il 
renonçait  à  cet  héritage.  Mais  le  duc  de  Deux- 
Ponts  ,  excité  par  Frédéric  n ,  y  forma  opposi- 
tion ,  en  sa  qualité  de  plus  proche  agnat  et  d'hé- 
ritier présomptif.  Telle  est  l'origme  de  la  guerre 
pour  la  succession  de  Bavière,  qui  cependant 
se  termina  par  la  paix  de  Teschen,  le  13  mai 
1779,  sans  qu'on  en  fût  venu  aux  mains.  La 
Russie  avait  beaucoup  contribué,  par  sa  déclara- 
tion contre  l'Autriche ,  à  amener  cette  paix  :  les 
conventions  de  famille  furent  garanties,  et  l'élec- 
teur assuré  dans  la  possession  de  la  Bavière,  à 
laquelle  le  Palatinat  du  Rhin  fut  réuni  ;  l'Autriche 
obtint  rinn-Viertel,  avec  Braunau.  La  huitième 
dignité  électorale  s'éteignit  ainsi ,  comme  l'avait 
prescrit  la  paix  de  Westphahe.  L'Autriche  ce- 
pendant ne  put  renoncer  tout  à  fait  au  désir  de 
posséder  la  Bavière  ;  l'empereur  Joseph  n  mit 
en  avant,  en  1784 ,  un  projet  d'échange  qui  avait 
déjà  été  présenté  au  commencement  du  siècle.  Il 
proposait  à  l'électeur  de  recevoir,  en  échange 
de  la  Bavière ,  les  Pays-Bas  autrichiens ,  à  l'ex- 
ception de  Luxembourg  et  de  Namur,  avec  le 


847 


BAVIERE 


848 


titre  de  roi  de  Boiirgogne  ;  il  offrait  en  outre,  à 
titre  d'indemnité,  une  sonune  de  trois  millions 
«le  florins  pour  lui  et  son  frère  le  duc  de  Deux- 
Ponts.  Cette  négociation ,  appuyée  par  la  Russie, 
échoua  contre  la  fermeté  du  duc  de  Deux-Ponts. 
Fort  de  l'appui  de  la  Prusse ,  il  déclara  que  ja- 
mais il  ne  consentirait  à  l'échange  de  ses  pays 
héréditaires  ;  et  Frédéric  II  fit  connaître  qu'il  ver- 
rait dans  un  pareil  échange  la  rupture  de  la  paix 
de  Teschen,  et  surtout  une  violation  de  l'équili- 
bre établi  dans  les  États  de  l'Allemagne.  Cette 
déclaration  força  le  cabinet  autrichien  d'aban- 
donner son  projet  ;  il  protesta  donc  que  jamais 
il  n'avait  pu  songer  à  im  échange  arraché  par 
force.  Ce  qui  encore  a  signalé  le  règne  de  Char- 
les-Théodore, c'est  l'ordre  des  Illuminés,  qui 
prit  naissance  en  Bavière,  et  les  poursuites  qu'il 
y  essuya.  Ces  luttes  intérieures  portèrent  préju- 
dice à  la  liberté  de  la  presse ,  qui  fut  tellement 
restreinte,  que  pendant  quelque  temps  on  re- 
douta un  obscurcissement  total.  Pendant  la 
guerre  de  la  révolution,  le  Palatinat  souffrit 
beaucoup ,  et  la  Bavière  devint  même,  en  1796, 
le  théâtre  de  la  guerre.  Au  milieu  de  cette  crise, 
Chai'les-Théodore  mourut  sans  postérité  ;  la  li- 
gne de  Sulzbach ,  de  la  maison  palatine ,  s'étei- 
gnit en  lui. 

Maximilien-Joseph  (mort  le  13  octobre  1825), 
depuis  1795  duc  de  Deux -Ponts,  lui  succéda  en 
1799.  La  guerre  qui  venait  encore  d'éclater  fut 
terminée  par  la  paix  de  Liméville ,  conclue  le  9 
février  1801 .  Elle  assura  à  la  France  toute  la  rive 
gauche  du  Rhin,  et  fit  perdre  à  la  Bavière  toutes 
ses  possessions  situées  sur  cette  même  rive;  la 
Bavière  céda  aussi  à  l'électeur  de  Bade  la  partie 
du  Palatinat  située  sur  la  rive  droite  du  Rhin; 
mais  elle  obtint  en  revanche  différents  pays  qui 
présentaient  dans  leur  superficie  un  excédant 
de  99  3/4  milles  carrés,  avec  216,000  habitants 
de  plus.  La  guerre  de  1805  fit  ressortir  l'impor- 
tance politique  de  la  Bavière,  tant  pour  la  France 
que  pour  l'Autriche.  Lorsque  l'Autriche  se  pré- 
para à  déclarer  de  nouveau  la  ^erre  à  la  France, 
de  tous  les  princes  dont  les  États  sont  situés  en- 
tre rinn  et  le  Rhin,  l'électeur  de  Bavière  lui 
parut  l'auxiliaire  le  plus  important  :  elle  négocia 
avec  lui  pour  obtenir  qu'il  réunît  ses  troupes  aux 
armées  autricliiennes,  et  qu'il  renonçât  à  la  neu- 
ti'alité  qu'il  aurait  désiré  garder.  Cependant  la 
Bavière  regardait  l'alliance  avec  l'Autriche  comme 
contraire  à  ses  véritables  intérêts.  Lorsque  la 
guerre  éclata  ,  l'électeur  joignit  ses  troupes ,  au 
nombre  de  30,000  hommes  ,  à  l'armée  française, 
et,  par  compensation ,  la  paix  de  Presbourg  va- 
lut à  la  Bavière  une  augmentation  de  territoire 
de  500  mUles  carrés  géographiques,  avec  une  po- 
pulation de  1  milhon  d'âmes  ;  l'électeur  reçut  le 
titre  de  roi  avec  pleine  souveraineté.  Il  céda  le 
pays  de  Wurzbourg ,  qui  fut  érigé  en  électoral , 
en  remplacement  du  Salzbourg,  qui  était  échu  à 
l'Autriche.  Le  gouvernement  de  la  Bavière,  à 
l'exemple  de  ceux  du  Wurtemberg  et  de  Bade , 


profita  de  cette  occasion  pour  soumettre  à  sa 
souveraineté  toutes  les  possessions  de  la  noblesse 
immédiate  de  l'Empire  enclavées  dans  ses  États. 
Son  alliance  poUtique  avec  la  France  fut  resser- 
rée par  le  mariage  de  la  princesse  Auguste ,  fille 
du  roi,  avec  le  prince  Eugène,  fils  adoptif  de 
Napoléon,  qui  venait  d'être  élevé  à  la  vice-royauté 
d'Italie.  Par  suite  de  cette  union,  la  Bavière  céda 
à  Napoléon  le  territoire  de  Berg,  et  reçut  en 
échange  celui  d'Anspach,  que  la  Prusse,  mise  en 
possession  du  Hanovre,  venait  de  céder;  et,  le 
1 2  juillet  1 806,  le  roi  Maximilien-Joseph  signa 
l'acte  de  la  confédération  du  Rhin ,  en  s'enga- 
geant  à  fournir  un  contingent  fédéral  de  30,000 
hommes,  et  à  fortifier  Augsbourg  et  Lindau.  La 
Bavière  fut  ainsi  amenée  à  prendre  part  à  la 
guerre  contre  la  Prusse  en  1806,  et,  en  1809, 
à  celle  contre  l'Autriche,  qui  suscita  l'insurrection 
du  Tyrol  sous  Hofer.  Après  cette  guerre,  la  Ba- 
vière obtint  encore  un  agrandissement  considé- 
rable ,  tant  aux  dépens  de  l'Autriche  que  par 
suite  de  différents  traités  d'échange  avec  le  Wur- 
temberg et  WiJrzbourg.  Lors  de  la  guerre  de 
Russie ,  la  Bavière  fournit  de  nouveau  son  con- 
tingent; le  printemps  de  1812  ne  ramena  que 
quelques  débris  de  cette  armée.  Cependant  Maxi- 
milien-Joseph remit  une  nouvelle  armée  sur 
pied ,  qui  vers  la  fin  d'avril  se  réunit  à  celle  de 
Napoléon ,  au  moment  où  elle  reprenait  les  hos- 
tilités. Mais  bientôt  un  changement  décisif  s'o- 
péra dans  le  système  politique  que  la  Bavière 
avait  suivi  jusqu'alors  :  une  armée  d'observation , 
composée  de  troupes  françaises,  avait  été  formée 
près  de  Wurzbourg,  sous  le  conunandement 
d'Augereau  ,  tandis  que  l'armée  bavaroise ,  pos- 
tée en  observation  le  long  de  l'Inn ,  faisait  face 
à  un  corps  d'armée  autrichien.  Augereau ,  en 
quittant  sa  position,  ayant  dégarni  le  point  le  plus 
vulnérable  de  la  Bavière,  le  roi  se  détermina  à 
se  dégager  de  son  ancienne  alliance.  Le  général 
bavarois  Wrede  entra  anssitôt  en  pourparlers 
avec  le  général  autrichien  Friraont,  et,  le  8  oc- 
tobre, parut  la  déclaration  officielle  par  laquelle 
Maximilien-Joseph  se  retirait  de  la  confédération 
du  Rhin,  et  s'engageait  à  tourner  ses  armes  contre 
la  France.  Le  traité  de  Ried  assura  à  la  Bavière 
la  souveraineté  de  toutes  ses  possessions,  et  une 
indemnité  avantageuse  pour  la  cession  de  pays 
qu'elle  pourrait  être  appelée  à  faire  à  l'Autriche. 
Après  avoir  soudainement  abandonné  la  cause 
de  leurs  anciens  compagnons  d'armes ,  les  Bava- 
rois se  mesurèrent  avec  eux  à  la  bataille  de  Ha- 
nau.  La  paix  de  Paris  termina  la  guerre  en  1814  ; 
et  dans  la  nouvelle  lutte  qui  s'engagea  en  1815, 
le  père  du  roi  actuel,  alors  prince  royal,  se  mit  à 
la  tête  de  l'armée  bavaroise.  Pendant  le  congrès  de 
Vienne,  le  gouvernement  bavarois  prit  une  part 
active  à  la  rédaction  de  l'acte  de  fédération  des 
pays  allemands,  et  déploya  de  grands  talents  di- 
plomatiques en  faisant  respecter  sa  souveraineté 
et,  son  indépendance.  A  la  paix  de  Paris,  conclue 
le  30  mai  1814,  la  Bavière  rendit  à  l'Autriche 


849 


BAVIÈRE  —  BAVON 


le  Tyrol  et  le  Yoralberg,  et  fut  indemnisée  par  le 
grand-duché  de  Wùrzbourg  et  celui  d'Aschaf- 
fenbourg.  Par  suite  du  traité  du  14  avril  1816, 
elle  céda  à  l'Autriche  :  1"  le  Hausrucks-Viertel 
et  rinn-Viertel ,  tels  qu'ils  avaient  été  cédés  par 
l'Autriche  en  1809;  2°  la  principauté  de  Salz- 
bourg,  à  l'exception  de  quatre  bailliages  situés  sur 
la  rive  gauche  de  la  Salzach  et  de  la  Saale  ;  et 
3°  le  bailliage  de  Vils.  Elle  obtint  en  échange  tous 
les  pays  qui  composent  le  cercle  du  Rhin  et 
quelques  arrondissements  du  ci-devant  pays  de 
Fulde.  A  la  même  occasion  l'Autriche  garantit  à 
la  Bavière  la  possession  future  de  tout  le  Palati- 
nat  du  Rhin ,  formant  le  cercle  badois  du  Mein 
et  du  Tauber,  en  cas  d'extinction  de  la  ligne  mâle 
directe  des  grands-ducs  de  Bade.  Quoique  l'in- 
tégrité du  grand-duché  de  Bade  eût  été  assurée 
par  le  recez  de  Francfort  de  1819,  la  Bavière 
fit ,  le  3  juillet  1 827,  une  demande  de  dédomma- 
gement pour  la  partie  du  comté  de  Sponheim 
cédée  à  la  France  par  le  grand-duché  ;  mais  cette 
demande  resta  sans  effet.  Maximilien-Joseph  con- 
clut, le  5  juin  1817,  un  concordat  avec  le  saint- 
siége,  et,  le  26  mai  1818,  il  accorda  une  charte 
constitutionnelle  à  la  BaArière.  H  eut  pour  succes- 
seur son  fils  Louis  I".  Voyez  Louis,  roi  de  Ba- 
vière. [JEnc.  d.  g.  d.  m.] 

Conversations-Lexicon.  —  Monumenta  Boïca,-  Mu- 
nich ,  1764-1830  ,  28  vol.  in-*"  (  Ouvrage  publié  par  l'A- 
cadémie de  Munich).  •—  Lang,  Reçesta  rerum  Boica- 
rum.  —  Tschokke ,  Geschicàte  des  Baierischen  f^olhes 
und  semer  FilrsUn  (  Histoire  du  peuple  bavarois  et  de 
ses  princes);  Aarau,  1820  et  1821,  4  vol.  in-S".  —  Man- 
nert.  Die  selteste  Geschichte  Bogariens  und  seiner 
Bewokner;  Sulzbach,  1826, 2  vol.  ln-8°.  —  Boettiger,  Ges- 
chichte Baierns  ;  Prlangen,  1832,  in-8°.—  Roemer,  Ges- 
chichte, Géographie  und  Statistili  des  Baier landes  ;  Mu- 
nich, 1823,  S  vol.  ln-8°. 

*BAViÈRE  {Jean  DE),ditSans-Pitié,  évêque 
de  Liège,  vivait  au  commencement  du  quinzième 
siècle,  n  remplit  le  pays  de  troubles,  de  scandales 
et  de  calamités.  Les  Liégeois  se  révoltèrent,  et  lui 
opposèrent  Thierry  de  Hornes  :  Jean  les  vainquit 
dans  la  sanglante  bataille  d'Othée,  et  les  dépouilla 
de  leur  liberté  et  de  leurs  privilèges.  11  se  ligua 
ensuite  contre  la  France  avec  le  comte  de  Hai- 
naut  et  le  duc  de  Bourgogne.  Jacqueline  de  Ba- 
vière ,  sa  nièce ,  avait  refusé  de  se  marier  avec 
lui.  Il  l'abreuva  d'amertumes  et  de  dégoûts,  et  se 
fit  céder  la  Hollande  pour  douze  ans ,  par  le  duc 
Jean ,  qui  l'avait  épousée.  En  1418  il  obtint  la  dis- 
pense du  sous-diaconat,  quitta  l'évêché  de  Liège, 
et  épousa  la  veuve  d'Antoine,  duc  de  Bourgogne. 

Biographie  tmiverselle  (  édit.  belge  ), 

*BAVILLE  (Arnault),  général  français,  né  à 
Fronton  (  Lot-et-Garonne  )  le  11  décembre  1757, 
mort  à  Magdebourgle  24  octobre  1813,  par  suite 
de  la  blessure  qu'il  avait  reçue  au  combat  de 
Liebnitz  le  27  août  précédent.  Après  avoir  fait 
les  campagnes  d'Amérique  de  1780  à  1783,  il 
servit  successivement  aux  armées  des  Côtes, 
puis  à  celles  du  Rhin  et  de  la  Moselle  jusqu'au 
19  janvier  1796,  où  il  fut  nommé  commandant 
de  l'hôtel  des  Invalides.  Admis  à  la  retraite  le 
,11  mai  1813,  il  fut  remis  en  activité  le  13  juin 


850 

de  la  même  année,  et  servit  dans  le  premier 
corps  de  la  grande  armée  jusqu'au  combat  de 
Liebnitz  (27  août).  —  Le  nom  de  ce  général 
est  inscrit  sur  les  Tables  de  bronze  du  palais 
de  Versailles,  ainsi  que  sur  l'Arc  de  triomphe. 
A.  S  ...  y. 

Archivés  de  la  Guerre. 

BAViN  ou  Bavin  (Prosper),  antiquaire,  né  à 
Dijon  au  commencement  du  dix-septième  siècle, 
mort  le  29  décembre  1688.  Il  était  maître  des 
comptes  à  Dijon.  On  a  de  lui  :  Généalogie  de  la 
maison  de  Vienne,  avec  les  preuves;  —  Mé- 
moires sur  Philippe  le  Hardi,  Jean  sans  Peur, 
Philippe  le  Bon  et  Charles  le  Téméraire,  ducs 
de  Bourgogne  ;  —  Histoire  du  voyage  du  comte 
de  Nevers  en  Hongrie,  de  la  défaite  de  l'armée 
chrétienne  à  la  bataille  de  Nicopolis,  et  de 
la  prison  et  délivrance  du  comte  de  Nevers , 
avec  les  preuves  ;  —  Mémoires  sur  la  négocia- 
tion du  traité  d''Arras  de  Vannée  1435.  Ces  ou- 
vrages (inédits)  paraissent  être  encore  aujour- 
d'hui entre  les  mains  des  héritiers  de  Bavin. 

Bonaventure  Bavin,  petit-fils  du  précédent, 
a  publié  à  Dijon,  en  1714,in-12,  un  poème  inti- 
tulé Pax{?,\ye  la  paix  ),  dédié  au  duc  de  Villars. 

Papillon ,  Bibliothèque  des  auteurs  de  Bourgogne. 

*  BAVINCOURT  (  Gaspard  de  ) ,  écrivain  fran- 
çais, néà  Arras  vers  l'an  1528,  mort  en  1576.  Il 
fut  d'abord  chevalier  de  Malte ,  puis  entra  dans 
l'ordre  des  Bénédictins  et  devint  abbé  d'Ou- 
denbourg ,  dans  la  Flandre  occidentale.  On  a  de 
lui  :  Libri  II  de  sui  cognitione  ;  —  Peregri- 
natio  Hierosolymitana. 

Foppens,  Bibliotheca  Belgica;  —  Ziegelbauer,  Hist. 
litter.  ordinis  Benedictorum. 

*BAViSANO  (François-Dominique),  mé- 
decin italien,  né  à  Albi  (dans  le  Montferrat). 
Il  devint  médecin  du  duc  de  Savoie  en  1570. 
On  a  de  lui  :  Prophylactica  Provisio  pro 
vertiginosa  af/ectione,  1664,  in-4"; —  la  Pis- 
cina  salutare  ne'  bagni  de  Valdieri ,  con 
trattado  metodico  d'ogni  osservazioni  e  re- 
gola  necessaria  seconda  la  diversità  de'  malt  ; 
Turin ,  1 674  ,  in-8°  ;  —  Magnus  Hippocrates 
medicomoralis ;  Turin,  1682,  in-4°. 

Mazzuchelli ,  Scrittori  d'Italia. 

BAVius,  poète  latin,  mort  dans  la  Cappadoce 
l'an  720  de  Rome  (34  avant  J.-C).  C'était  un 
médiocre  versificateur,  connu  seulement  par  ce 
vers  de  Virgile  : 

Qui  Bavium  non  odlt,  aniet  tua  carmina,  Mxvi. 

Bavius   s'était  érigé  en  critique  de  Virgile  et 
d'Horace. 

Weichert,  de  Q.  Horalii  obtrectatoribus  ;  Leips.,  1830, 
in-S". 

*  BATO  (  Godefroy  de  ) ,  docteur  en  droit  et 
président  du  conseil  de  Charles-Emmanuel ,  du(; 
de  Savoie ,  a  laissé  un  ouvrage  important  sur  le 
Droit  criminel;  Chambery,  1607. 

Chlesa,  Scrittori  Savoiardi  e  Nizzardi. 

BAVOW  OU  BAF  (saint),  patron  de  Gand  en 
Flandre  et  de  Harlem  en  Hollande,  né  en  Bra- 
bant  vers  589 ,  mort  en  653  ou  657.  Son  véri- 


851 

table  nom  est  Allowin.  Il  se  livra  à  la  débauche  } 
dès  sa  jeunesse,  et  ses  déportements  firent  mou- 
rir sa  femme  de  chagrin.  Bientôt  il  changea  de 
conduite,  et  tomba  dans  l'excès  contraire.  Il  se 
fit  d'abord  une  cellule  d'un  vieux  hêtre  qu'il 
trouva  dans  la  forêt  de  Malmedun,  se  renferma 
ensuite  dans  le  couvent  de  Saint-Pierre  de  Gand, 
et  se  fit  déchirer  le  dosa  coups  de  fouet  et  raser  la 
tête.  Il  suppha  son  abbé  de  lui  marquer  une  place 
où  il  ne  pût  se  tenir  que  debout  en  faisant  ses 
prières ,  sans  avoir  la  liberté  de  s'appuyer,  ni  de 
se  pencher  d'aucun  côté  ;  en  même  temps  il  se  fit 
mettre  une  grosse  pierre  sur  les  épaules.  Ce 
fut  dans  la  cellule  d'un  bois  voisin  de  cette  ab- 
baye qu'il  termina  ses  jours.  Sa  fête  se  célèbre 
le  1""  octobre. 

J.  Periére:*,  Acta  Bavonis;  Anvers,  1766,  In-S».  —  Acta 
Sanctorum  belg.  —Chronique  de  Saint- Bav on  à  Oaiid, 
par  Jean  de  Thielrode  (1798);  —  BoUaiidus,  Act.  Sanct., 
avril,  p.  874;  t.  li,  mai,  p.  49i>,  col.  2. 

*BA\osi  (A(/oHse),  théologien  italien,  né 
à  Bologne,  mort  le  5  mai  1628.  Il  était  cha- 
noine régulier  de  l'ordre  de  Saint-Augustin,  et 
en  fut  élu  plusieurs  fois  général.  On  a  de  lui  : 
Controversiâc  Miscellaneœ  ;Yemse,  1580,  1589, 
in-4°  ;  Bologne ,  1607 ,  in-4°  ;  —  Disputationes 
catholicx  in  quibus  prascipue  Grœcorum  quo- 
rumdam  opiniones  orthodoxx  fidei  recipiun- 
tur,  etc.;  Bologne,  1607,  in-4°. 
Mazzuclielli ,  Scj-ittori  d'Italia. 

*  BAVOUX  (François-Nicolas),  juriscon- 
sulte, né  à  Saint-Claude  (Jura)  le  6  décembre 
1774,  mort  à  Paris  le  23  janvier  1848.  Nommé 
professeur  suppléant  à  l'école  de  Paris  au  mo- 
ment où  le  décret  de  1804  rétablissait  l'enseigne- 
ment du  droit ,  et  quelque  temps  après  juge  au 
tribunal  de  la  Seine ,  il  conserva  ces  deux  em- 
plois sous  le  gouvernement  royal  ;  mais  il  s'atta- 
«;ha  peu  à  ce  gouvernement.  Chargé  en  1819  du 
cours  de  droit  criminel ,  il  professa,  sur  la  mort 
civile  des  émigrés  et  sur  la  confiscation  de  leurs 
biens,  des  principes  qui  firent  naître  parmi  les 
élèves  des  discussions  violentes ,  à  la  suite  des- 
quelles l'école  se  partagea  en  deux  camps ,  dont 
l'un,  celui  des  royalistes,  se  trouva  bientôt 
renforcé  par  un  grand  nombre  de  gardes  du 
corps.  Le  gouvernement  prit  le  parti  de  sus- 
pendre le  cours  de  Bavoux ,  et  une  poursuite 
criminelle,  motivée  sur  ses  leçons,  fut  dirigée 
contre  lui.  Cette  poursuite,  dans  laquelle  M.  Bel- 
lart  remplissait  les  fonctions  d'accusateur,  et 
MM.  Dupin  et  Persil  celles  de  défenseurs ,  se 
termina  par  le  triomphe  complet  de  l'accusé  : 
Bavoux  fut  acquitté.  Le  parti  royaliste  fut  forcé 
de  souffrir  l'impression  des  leçons  qui  lui  avaient 
tant  déplu.  Bavoux,  nommé  député  de  la  Seine, 
prit  place  dans  l'opposition  libérale;  et  lors- 
que arriva  la  révolution  de  1830,  il  se  rangea 
parmi  ses  plus  chauds  partisans.  Le  29  juillet,  il 
fut  nommé  préfet  de  police  par  la  commission 
municipale;  mais  il  ne  garda  pas  longtemps  ces 
fonctions,  qu'il  échangea  contre  celles  de  con- 
seiller à  la  cour  des  comptes. 


BAVON  —  BAWR  852 

L%  révolution  de  Juillet  n'ayant  pas  réalisé 
les  espérances  qu'elle  avait  fait  naître ,  Bavoux 
se  trouva  de  nouveau  dans  l'opposition.  Envoyé 
à  la  chambre  élective  par  le  département  du 
Jura,  il  fit  partie  du  groupe  de  députés  hbéraux 
qui  cherchaient  à  résister  aux  envahissements 
du  pouvoir. 

Bavoux  a  fait  paraître  conjointement  avec 
Loiseau  :  Jurisprudence  du  Code  civil ,  re- 
cueil des  arrêts  rendus  par  les  cours  d'appel 
et  par  celle  de  cassation,  depxiis  la  promul- 
gation de  ce  code;  Paris,  1803-1814,  22  vol. 
in-s"  ;  —  le  Praticien  français ,  etc.  ;  Paris , 
1806-1807,  5  vol.  in-S";  — Jurisprudence  des 
cours  de  cassation  et  d''appel,  sur  la  procé- 
dure civile  et  commerciale;  Paris,  1808-1809, 
3  vol.  in-12.  Il  a  publié  seul  :  Leçons  préli- 
minaires sur  le  Code  pénal ,  ou  examen  de  la 
législation  criminelle;  Paris,  1821,in-8°;  — 
Des  conflits,  ou  empiétement  de  l'autorité 
administrative  sur  l'autorité  judiciaire;  Pa- 
ris, 1829, 2  vol.  in-4°;  —  Conseil  d'État,  Con- 
seil royal,  Charnbre  des  pairs,  vénalité  des 
charges,  duel  et  peine  de  mort  ;  Paris,  1838, 
in-8"'. 

*BAVorx  (Évariste),  fils  du  précédent,  avo- 
cat, né  à  Paris  le  5  octobre  1809,  fut  élu  mem- 
bre de  l'assemblée  constituante  en  1848  par  le  ■ 
département  de  Seine-et-Marne,  et  en  1852  il  I 
devint  député  au  corps  législatif.  On  a  de  lui  :  : 
Philosophie  politique,  ou  de  l'ordre  viorai  '■ 
dans  les  sociétés  humaines  ;Pàvh,  1840, 2  vol. 
in-S^*,  ouvrage  dont  il  a  été  rendu  un  compte  : 
favorable  à  l'Académie  des  sciences  morales  et  t 
politiques  ;  —  Alger,  voyage  politique  et  des-  ■ 
criptif  dans  le  nord  de  l'Afrique;  Paris,  1841, 
2  vol.  in-8°;  —  Études  de  législation;  Paris, 
1842,  in-S".  H.  Ei.ondeau. 

*  BAWIER  (/ean),  médecin ,  vivait  dans  laii 
première  moitié  du  huitième  siècle.  Il  était  bailli  i 
de  Coire,  dans  le  canton  des  Grisons.  On  a  de 
lui  :  Kurze  und  grûndliche  Beschreibung  des 
Sauerbrunnen  und  Bades  zu  Fïderis,  in  dem 
Thaï  Prettigau  (Courte  description  des  eaux 
minérales  et  des  bains  de  Fideris,  dans  la  vallée 
de  Prettigôv^' )  ;  Coire,  1744,  in-24;  —  Beschrei- 
bung des  Bades  Gomey  (Description  des  bains 
de  Gomey,  canton  des  Grisons);  Coire,  1741, 

in-16. 
HaJIer,  Catalogue  des  Écrivains  de  la  Suisse. 

*  BAWR.  Voy.  BA.UR,  OU  Bauer.  (  Jean-Guil- 
laume). . 

*  BAWR  (  Alexandrine  -  Sophie  Codry  de 
CHAMPGRA-jfD,  d'abord  comtesse  he  Saint-Simon  , 
puis  baronne  de),  auteur  dramatique  et  roman- 
cière française,  née  à  Stuttgart  (1)  «i  1776. 
Ses  parents  étaient  Français.  Élevée  avec  le  plus 
gi-and  soin ,  M""^  de  Bawr  se  sentit  d'abord  en- 
traînée vers  la  musique,  et  reçut  de  l'auteur  de 
Richard  Cœur  de  Lion,  de  Grétry  lui-même, 

(1)  La  Biographie  des  femmes  auteurs  contemporaines  ' 
françaises  (I,  27)  la  dit  née  à  Paris, 


S53 


BAWR  —  BAXTER 


854 


des  leçons  de  composition.  Son  premier  mariage 
ne  fut  pas  heureux  :  une  profonde  incompatibilité 
de  caractères  se  déclara  bientôt  entre  elle  et  le 
comte  de  Saint-Simon ,  son  mari.  Le  futur  chef 
de  la  secte  saint-simonienne  lui  écrivit ,  un  jour, 
«  que,  malgré  la  tendresse  et  l'estime  que  lui 
inspiraient  sa  personne  et  son  caractère,  les  pen- 
sées étroites  et  vulgaires  dans  lesquelles  elle  avait 
été  élevée,  et  qui  la  dominaient  encore,  ne  lui 
permettaient  pas  de  s'élancer  avec  lui  au-dessus 
de  toutes  les  lignes  connues;  qu'il  était  doncobligé 
de  demander  la  séparation,  le  premier  homme  de 
ce  monde  ne  devant  avoir  pour  épouse  que  la 
première  femme.  »  Cette  première  femme,  le 
comte  de  Saint-Simon  devait  en  effet  désespérer 
de  la  trouver,  s'il  devait  être  récompensé  suivant 
ses/acuités  et  sa  capacité.Le  jour  où  le  divorce 
fut  prononcé,  M.  de  Saint-Simon  pleura  tant,  que 
l'officier  de  l'état  civil  crut  que  c'était  madame 
de  Saint-Simon  qui  demandait  la  séparation.  Cette 
dame  eut  alors  recours  à  sa  plume  pour  vivre. 
Elle  composa  d'abord  des  romances ,  genre  fort 
à  la  mode  alors  ;  après  quoi  elle  s'essaya  dans 
la  comédie,  et  fit  représenter  au  théâtre  Louvois, 
d'abord,  sous  le  pseudonyme  de  M.  François, 
plusieurs  pièces  qui  eurent  quelque  succès.  Vers 
la  même  époque,  elle  épousa  le  baron  de  Bavn- , 
avec  lequel  elle  vécut  dans  la  retraite,  et  qui 
l'eût  rendue  peut-être  longtemps  heureuse,  quoi- 
qu'il ne  fût  pas  <t  le  premier  homme  du  monde,  » 
si  un  accident  terrible  (il  fut  écrasé  par  une 
voiture  chargée  de  pierres  )  ne  l'eût  fait  périr  à 
trente  et  un   ans.    D'autres    malheurs  vinrent 
éprouver  M""^  de  Bawr.  Elle  perdit,  dans  le  cours 
de  la  même  année,  par  des  faillites  et  des  entre- 
prises industrielles   manqoées,  une  partie  de 
la  fortune  qu'elle  tenait  de  son  mari.  Elle  reprit 
courageusement  la  plume ,  écrivit  des  romans  et 
de  nouvelles  pièces  de  théâtre,  parmi  lesquelles 
la  Suite  d'un  Bal  masqué,  encore  jouée  aujour- 
d'hui ,  lui  assure  un  rang  distingué  parmi  nos 
écrivains  dramatiques.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  Argent  et  Adresse,  ou  le  Petit  Men- 
songe ,  comédie  en  un  acte  et  en  prose,  par  le 
citoyen  ***;  Paris,  an  XI  (1802),  in-8°;—  les 
Chevaliers  du  Lion,  mélodrame  en  trois  actes  ; 
Paris,  Pages,  an  XU  (1804);  —  le  Rival  obli- 
geant, comédie  en  un  acte  et  en  prose,  par  M..; 
Paris,  an  XIII;  —  l'Argent  du  Voyaye,oa  l'On- 
cle inconnu ,  comédie  en  un  acte  et  en  prose  ; 
Paris,   1809;  —  la  Suite  d''un  Bal  masqué, 
comédie  en  un  acte  et  en  prose,  par  ...;  Paris, 
1 813  ;  —  le  Double  stratagème ,  comédie  en  un 
acte  et  en  prose;  Paris,   1835;  —  Charlotte 
Brown ,  comédie  en  un  acte  et  en  prose  ;  Paris, 
1835;  —  Auguste  et  Frédéric,  par  madame 
de  B..;  Paris,  1817  ;  —  Histoire  de  la  Blusique; 
Paris,  1823  ;  —leNovice;  Paris,  i829;— Raoul, 
ou  l'Enéide;  Paris,  1832;  —  Flawy  (les),  ro- 
man dii  quinzième  siècle  ;Pa.vis,  1838.    V.  R. 

Quérard ,  Supplément  à  la  France  littéraire.  —  Dic- 
tionnaire de  la  Conversation. 


♦baxiiis  (  Nicaise  ),  poète  belge,  natif  d'An- 
vers, vivait  à  la  fin  du  seizième  et  au  commen- 
cement du  dix-septième  siècle.  Il  était  vicaire  du 
couvent  des  frères  ermites  de  Saint-Augustin.  On 
a  de  lui  :  Thésaurus  elegantiarum  ex  Manutio, 
Vladeracco,  etc.;  Anvers,  1617;  — Sylva  poe- 
matum ,  grœce  et  latine;  Anvers,  1614. 

Swert ,  Athense  Belgicœ. 

BAXTER  (André),  philosophe  écossais,  né  à 
Aberdeen  en  1686  ou  1687,  mort  à  Wittingham 
en  1750.  Il  s'occupa  d'abord  de  l'éducation  de 
quelques  gentlemen,  et  se  procura  ainsi  une  po- 
sition honorable.  Un  ouvrage  qu'il  publia  eu 
1737,  le  rendit  célèbre;  il  est  intitulé ,  Inquiry 
into  the  nature  of  the  human  soûl,  loherein 
the  immateriality  ofthe  soûl  is  evincedfrom 
the  principles  of  reason  and  philosophy ; 
Londres,  in-4°.  Il  écrivit  ensuite  pour  son  fils  et 
ses  élèves  le  traité  en  forme  de  dialogue  :  Matho, 
sive  Cosmotheria  puerilis ,  1745-1765,  in-8",  et 
en  2  vol.  in-t2. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary .  —  Biogruphia 
Britannica. 

BAXTER  (Guillaume),  antiquah-e  et  philo- 
logue anglais,  né  en  1650  à  Lanlugany  (Shrops- 
hire),  mort  en  1723.  Il  était  le  neveu  de  Richard 
Baxter.  Son  éducation  futtellementnégligée,  qu'à 
l'âge  de  dix-huit  ans  il  ne  savait  que  le  gallois, 
sa  langue  maternelle.  L'héritage 'de  son  oncle  lui 
fournit  les  moyens  de  recevoir  une  éducation  dis- 
tinguée :  le  latin,  le  grec,  l'hébreu,  ainsi  que  les 
langues  septentrionales,  lui  devinrent  familières. 
Il  obtint  bientôt  une  place  de  recteur  au  collège 
de  Tottenham  (Middlesex),  etfut  nommé  ensuite 
à  l'école  des  marchands  à  Londres.  Dans  une  de 
ses  lettres,  il  décrivit  la  manière  dont  les  anciens 
se  servaient  pour  écrire  vite.  Ses  ouvrages  sont  : 
Glossarium  Antiquitatum  britaymicarum ; 
Londi-es,  1719  et  1733,  in-8";  — une  édition 
A'Anacréon;  Londres,  1695  et  1710,  in-8°;  — 
une  autre  A' Horace,  accompagnée  d'extraits  des 
scoliastes  anciens  et  de  ses  propres  notes ,  qui 
marquent  un  défaut  absolu  de  goût,  et  qui  ont 
exercé  le  persifflage  de  Wieland  ;  —  De  analo- 
gia,  seu  arte  latinse  linguae  commentariolus ; 
1694,  in-8°.  —  Son  Glossarium  romanarum 
Antiquitatum,  publié  après  sa  mort,  1731, 
in-8°,  ne  contient  que  la  lettre  A  ;  les  éditeurs  y 
ont  ajouté  un  précis  de  la  vie  de  l'auteur.  [Enc, 
des  g.  du  m.  ] 

Biograph.  Brit. 

BAXTER  (i?icMrrf),  théologien  anglais,  non  . 
conformiste,  né  en  1615  à  Rowton  (Shropshire), 
mort  le  8  décembre  1691.  Ses  premières  études 
furent  assez  négligées.  En  1638  il  prit  les  ordres, 
et  en  1640  il  fut  ministre  à  Kidderminster.  Il 
quitta  cette  place  pour  devenir  chapelain  dans 
l'armée  parlementaire.  Il  prêchait  la  modération 
aux  soldats;  et,  quelque  temps  avant  l'abdica- 
tion de  Cromwell ,  il  se  prononça  pour  le  rappel 
de  Charles  n ,  en  présence  même  de  Cromwell. 
Charles  II,  à  la  restauration,  le  nomma  son  cha» 


S55  BAXTER 

]jelain,  et  l'envoya  à  la  conférence  de  Savoie. 
Clarendon  lui  offrit  l'évêché  d'Hereford,  qu'il  re- 
fusa, demandant  comme  une  grâce  de  pouvoir 
retourner  à  sa  cure  de  Kidderminster  ;  mais  la 
persécution  l'attendait.  En  1685,  il  fut  traduit  au 
banc  du  roi ,  pour  quelques  passages  d'une  para- 
phrase qu'il  avait  faite  du  Nouveau  Testament. 
Les  juges  le  condamnèrent  à  deux  ans  de.prison; 
cependant  Baxter  obtint  sa  liberté  peu  de  temps 
après.  On  a  de  lui  près  de  cent  quarante-cinq 
livres,  dont  soixante-trois  traités  de  théologie, 
entre  autres  :  A  narrative  of  his  own  life  and 
Urnes;  —  the  Saints'  everslasting  rest;  — • 
A  paraphrase  on  the  New  Testament; —  A  call 
ta  the  unconverted  ;  —  Dylng  thoughts;  — 
Poor  man'sfamily  book. 

John  GorCon,  General  Biog.  Dict.  —  Biog.  Britannia. 
—  Matlhew  Sylvester,  ReliquiSE  Baxterianse. 

*nX'S.TB,H (Thomas),  mathématicien  anglais, 
vivait  au  milieu  du  dix-huitième  siècle.  Il  espé- 
rait arriver  à  la  solution  de  l'éternel  problème 
de  la  quadrature  du  cercle.  Le  résultat  de  ses 
tentatives  fut  publié  sous  le  titre  :  the  Circle 
squared;  Londres,  1732,  in-8°.  On  a  encore  de 
lui  :  Matho,  or  the  principles  of  Astronomy 
and  naturalphilosophy,  accommodated  to  the 
use  qf  yoxinger  persons,  in-8°;  Londres,  1740. 
Ce  livre  obtint  un  grand  succès. 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

*  BAXTER  (Thomas),  peintre  sur  porcelaine. 
Anglais,  né  le  18  février  1782,  mort  le  18  avril 
1821.  Ses  modèles  sont  fort  estimés,  et  ses  mi- 
niatures surtout  sont  des  chefs-d'œuvre  de  pa- 
tience et  d'étude.  11  a  emprunté  un  grand  nom- 
bre de  sujets  à  Joshua  Reynold  et  à  West.  On 
cite  particulièrement  de  lui  le  portrait  de  mistriss 
Siddons  en  muse  tragique. 
Rose,  New  Biographical  Dictionary. 

BAY  (Alexandre,  marquis  de),  général  es- 
pagnol, né  à  Salins  vers  1650,  mort  en  1715,  se 
distingua  par  sa  conduite  et  sa  bravoure  dans  la 
guerre  de  la  succession.  Il  fut  nommé  en  1705 
vice-roi  de  la  province  d'Estramadure ,  et  se 
rendit  digne  de  ce  poste  éminent  en  le  défen- 
dant avec  succès  contre  les  Anglais  et  les  Por- 
tugais. 

Feller,  Dictionnaire  historique,  édit.  de  M.  Weiss. 

*BAY  (Jean- Baptiste- Joseph  de),  sculpteur 
belge,  né  à  Malines  en  1779.  Il  reçut  les  pre- 
mières leçons  de  dessin  de  Van  Biscum ,  et  se 
forma  ensuite  de  lui-même.  Il  résida  quelque 
temps  à  Paris  et  à  Nantes.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  les  Statues  colossales  d'Apollon 
et  de  Neptune,  dans  le  jardin  botanique  à  la 
Havane;  — Saint  Mathias,  dans  la  cathédrale 
d'Arras;  —  un  Mercure  endormant  Argus, 
et  Argus  dormant,  au  château  de  Compiègne; 
• —  la  Statue  équestre  de  Louis  XIV,  coulée  en 
bronze ,  à  Montpellier.  Bay  vit  encore  à  Paris , 
où  il  est  établi  depuis  1816.  Il  a  deux  fils,  qui 
se  sont  aussi  distingués  dans  les  arts. 

Gabet,  Dictionnaire  des  Artistes.  —  Hagler,  Neues 
Allyemeines  Kûnstler-Lexicon. 


-  BAYARD  856 

*BAYAM  (Jozé-Pereira),  historien  portugais, 
né  à  Gondelim ,  territoire  de  Coimbre,  le  23  mai 
1690,  mort  le  8  mars  1743.  Fils  d'un  laboureur,  il 
entra  dans  les  ordres ,  devint  prêtre  à  Tàge  de 
trente-deux  ans,  et  consacra  tous  ses  moments 
de  loisir  à  des  études  historiques.  On  a  de  lui  : 
Portugal  cuidadoso  e  Lastimado,  com  a  vida 
e  perdado  senhorrey  don  Sebastiào,  historia 
chronologica  de  suas  accoes  e  successos  desta 
monarchia  em  seu  tempo;  suas  jornadas  à 
Africa,  batalha,  perda,  circumstancias  e  con- 
sequencias  notaveis  d'ella;  Lisbéa  occidental, 
1737,  in-fol. 

Cet  écrivain  ne  s'en  tint  pas  à  l'histoire;  il 
aborda  la  légende  populaire;  et  dans  son  traité 
du  purgatoire,  intitulé  Retraio  de  Purgatorio  e 
suas  penas;  Lisboa,  1742,  in-8°,  il  a  donné  le 
récit  du  pèlerinage  au  trou  de  Saint-Patrice,  tel 
qu'il  circule  dans  la  Péninsule.  Comme  éditeur, 
P.  Bayam  eut  le  mérite  d'exhumer  la  belle  chro- 
nique de  don  Pedro,  que  l'on  doit  à  Fernande 
Lopez,  et  que  l'Académie  des  sciences  de  Lisbonne 
a  fait  réimprimer  depuis  avec  tant  de  soin,  dans 
le  t.  IV  de  sa  collection;  elle  est  intitulée  Chro- 
7iica  d'el  rey  don  Pedro  ;  d'esté  nome  e  dos . 
reys  de  Portugal  o  oitavo ,  cognominado  oi 
justiceiro,  na  J'orma  em  que  a  escreveu  Fer- 
nào  Lopez,  primeiro  chronista  mor  d'éste  re- 
gno,  copiada  Jielmente  de  seu  original  anti- 
guo,  dada  a  luz  e  accrescentada  de  novodesde 
0  seu  nascimento  até  ser  rei,  e  outras  accôes  - 
e  noticias  de  que  o  auctor  nào  tracta;  Lisbo- 
cum,  1735,  in-8o,  et  1760,  in-4°.  Bayam  y  in- 
troduisit des  altérations  systématiques,  excu- 
sables en  partie  pour  l'époque  où  parut  ce  livre. 
Ferdinand  Dekis. 

Barbosa  Maehado,  Bibliolheca  Lusitana.  —  Jorge-Cc- 
sar   de  Figanière,  Bibliografla  historica  portugueza;  , 
Lisboa,  1850,  in-8°. 

BXY^^^NK(Alphonse-Hubert  DELMT:iEi\,dn(i 
de),  cardinal  français,  né  à  Valence  (Dauphiné) 
le  30  octobre  1739,  mort  à  Paris  le  26  juillet  1818. 
Auditeur  de  rote  près  de  la  cour  de  Rome  dès  ■ 
1777,  il  fut  nonrmié  sénateur  le  6  aviil  1813,  , 
et  vota  en  1814  la  déchéance  de  l'empereur.  Créé  i 
pair  de  France  par  Louis  XVIII ,  il  assista  au  i 
champ  de  mai ,  fut  néanmoins  conservé  sur  la 
liste  des  pairs,  et  refusa  de  siéger  comme  juge 
dans  le  procès  du  maréchal  Ney.  On  a  de  lui,  en 
italien,  un  écrit  médical  fort  intéressant  et  rare , 
intitulé  Discorso  sopra  la  mal'  aria  e  le  ma- 
lattïe  che  cagionano  principalemente  in  varia 
spiaggie  d'Italia;  Rome,  1793,  in-S"  (br.  de 
76  pages). 

Feller,  Dictionnaire-historique,  édit.  de  M.  Welss. 

BAYARD  (Pierre  du  Terrail,  seigneur  de), 
ou  plutôt  BAYART  (d'après  les  signatures  ori- 
ginales conservées  à  la  Bibliothèque  impériale), 
surnommé  le  chevalier  sans  peur  et  sans  re- 
proche, naquit,  à  la  fin  de  l'année  1475,  au  châ- 
teau de  Bayard ,  situé  au  fond  de  la  vallée  de 
Graisivaudan,  à  six  lieues  de  Grenoble,  et  mou- 


857  BAYARD 

rut  le  30  avril  1524.  H  était  le  fils  aîné  d'Aymond 
ou  Aymé  du  Terrail,  et  d'Hélène  des  Allemans^ 
Laval,  Il  fit  ses  premières  études  sous  son  on- 
cle l'évêque  de  Grenoble.  «  Mon  enfant,  lui  di- 
sait ce  bon  évêque,  sois  noble  comme  tes  an- 
cêtres, comme  ton  trisaïeul,  qui  fut  tué  aux 
pieds  du  roi  Jean,  à  la  bataille  de  Portiers; 
comme  ton  bisaïeul  et  ton  aïeul,  qui  eurent  le 
même  sort,  l'un  à  Zincourt,  l'autre  à  Mont- 
Ihéry  ;  et  enfin  comme  ton  pèie,  qui  fut  couvert 
d'honorables  blessures  en  défendant  la  pa- 
trie. »  Des  lettres  restées  de  lui,  et  dont  la  grâce 
et.  la  pureté  de  style  sont  remarquables ,  prou- 
vent qu'il  reçut  une  éducation  distinguée.  A 
peine  âgé  de  treize  ans,  il  montra  pour  la 
carrière  des  armes  un  goût  prononcé;  ce  qui 
détermina  son  oncle  à  le  présenter  au  duc  de 
Savoie,  Charles  !"■.  Celui-ci  fut  si  charmé  de 
l'air  noble  et  mâle  du  jeime  Bayard,  et  surtout 
de  son  adresse  à  manier  un  cheval ,  qu'il  le  fit 
entrer  dans  les  pages  de  sa  suite.  Le  roi  de 
France  Charles  vni  se  trouvait  alors  à  Lyon , 
pour  un  différend  relatif  au  marquisat  de  Salu- 
ées. Le  duc  de  Savoie  vint  le  visiter  dans  cette 
ville,  et  le  jeune  Bayard,  qui  faisait  partie  du 
cortège,  fat  présenté  au  roi  par  le  comte  de 
Ligny,  Louis  de  Loxemboui^,  qui  l'avait  re- 
marqué. Bayard  quitta  bientôt  le  duc  Charles 
pour  entrer  au  service  du  roi  de  France  ;  et  ce 
fut  au  milieu  des  tournois  et  des  passes  d'armes, 
qu'il  eut  occasion  de  déployer  son  courage  nais- 
sant. A  l'âge  de  dix-huit  ans,  il  accompagna 
Charles  Vin  à  la  conquête  de  Naples.  Ce  fut  à 
la  bataille  deFornoue,  en  1495,  que  Bayard  fit 
ses  premières  armes.  Il  s'y  distingua  d'une  ma- 
nière éclatante,  eut  plusieurs  chevaux  tués  sous 
lui,  et  enleva  des  drapeaux  à  l'ennemi.  Après  la 
mort  prématurée  de  Charles  VIII,  en  1498, 
Louis  XII,  son  successeur,  ayant  entrepris  de 
réduire  le  Milanais,  sur  lequel  il  avait  à  faire  va- 
loir les  droits  de  Valentine  de  Milan ,  son  aïeule, 
contre  Ludovic  Sforce,  Bayard  trouva  dans  cette 
nouvelle  expédition  l'occasion  de  signaler  son 
bouillant  courage.  Pendant  que  l'armée  du  roi 
de  France  se  trouvait  dans  la  Pouille ,  Bayard 
défit  en  1499  un  parti  espagnol ,  et  fit  lui-même 
prisonnier  don  Alonzo  de  Soto-Mayor,  qu'il 
traita  avec  les  plus  grands  égards.  Cependant 
donAloDzo,au  mépris  de  ses  serments,  s'échappa, 
fat  atteint,  et  conduit  devant  Bayard,  qui  lui  fit 
des  reproches  sur  sa  déloyauté  ;  mais  la  rançon 
de  l'Espagnol  ayant  été  payée ,  il  fut  ramené  à 
JAndrès,  où  il  calomnia  la  générosité  de  son 
I  vainqueur.  Bayard ,  l'ayant  appris,  l'appela  en 
j  champ  clos.  Soto-Mayor  perdit  la  vie  dans  ce 
Iduel,  dans  lequel  son  adversaire  déploya  une 
j  force  et  un  courage  extraordinaires.  En  1505,  il 
1  sauva  l'armée  française  en  défendant  seul  con- 
tre un  corps  ennemi  un  pont  sur  le  Garigliano. 
]  n  Comme  un  tigre  échappé,  dit  Théodore  de  Go- 
Idefroy,  il  s'accula  à  la  barrière  du  pont;  et  à 
j  coups  d'épée  se  défendit  si  bien,  que  les  ennemis 


858 


ne  sâvoient  que  diie ,  et  ne  cuidoient  pas  que  ce 
fût  un  homme,  mais  un  diable.  »  Ce  haut  fait 
d'aiTues  lui  mérita  pour  devise  un  porc-épir, 
avec  cette  inscription  :  Vires  agminis  tmus  lia- 
beû.  En  1506,  les  Génois,  à  l'instigation  du  pape 
Jules  n,  s'étant  révoltés  contre  la  France, 
Bayard  passa  en  Italie  à  la  suite  de  Louis  xn  ; 
mais  bientôt  les  révoltés,  effrayés,  se  soumirent  à 
la  cléiHence  du  roi.  En  1509,  la  ligue  de  Cam- 
brai, dans  laquelle  toutes  les  puissances  s'étaient 
réunies  pour  renverser  la  république  de  Venise, 
contraignit  le  roi  de  France'à  recommencer  la 
guerre.  Bayard  fit  des  prodiges  de  valeur  au 
siège  de  Padoue ,  où  il  commandait  une  compa- 
gnie ,  et  entraîna  par  son  audace  et  son  énergie 
la  prise  de  cette  place.  Jules  II,  qui  revendiquait 
le  duché  de  Ferrare  pour  le  saint-siége  et  voulait 
l'y  réunir,  leva  une  armée  dans  le  Bolonais ,  la 
conduisit  entre  Concordia  et  la  Mirandola,  et 
s'y  rendit  lui-même.  Bayard,  inetruit  de  tout  ce 
qui  se  passait,  résolut  d'enlever  le  pape  à  toute 
sa  cour  :  le  hasard  seul  fit  échouer  son  entie- 
prise. 

Cependant  les  Vénitiens  s'étaient  enfermés 
dans  Brescia ,  après  avoir  été  battus  à  Vérone  ; 
Gaston  de  Foix  reçut  l'ordre  de  réduire  cette 
place.  Bayard  fut  chargé  de  la  première  attaque  ; 
la  résistance  des  assiégés  fut  opiniâtre.  Em- 
porté par  son  courage ,  Bayard  allait  franchir  le 
rempart,  lorsqu'il  reçut  dans  le  haut  de  la  cuisse 
un  coup  de  pique  si  violent,  que  le  fer  resta  dans 
la  blessure.  Il  fut  transporté  mourant  dans  la 
maison  d'un  gentilhomme  de  la  ville  qui  avait 
pris  la  fuite ,  abandonnant  aux  violences  des  as- 
siégeants sa  femme  et  ses  deux  filles.  Bayard  prit 
ses  hôtes  sous  sa  pi'otection,  et  reçut  tous  les 
soins  qu'exigeait  sa  santé.  Étant  rétabli  de  sa 
blessure ,  et  se  disposant  à  se  rendre  sous  les 
murs  de  Bavenne,  où  s'étaient  enfermés  les  en- 
nemis, ce  fut  avec  peine  que  ses  hôtes  apprirent 
cette  résolution,  et ,  avant  le  départ  du  guerrier, 
ils  voulurent  le  combler  de  présents,  qu'il  refusa. 
Cependant ,  pressé  d'accepter,  et  ne  voulant  pas 
déplaire  par  son  refus  à  la  noble  famille,  il  fit 
distribuer  les  sommes  considérables  qui  lui 
avaient  été  offertes  aux  institutions  religieuses 
qui  avaient  le  plus  souffert  des  suites  de  l'occu- 
pation de  la  ville  par  l'armée  française.  Arrivé 
au  camp  de  Ravenne,  le  duc  de  Nemours  le 
chargea  d'une  expédition  contre  un  corps  de 
troupes  espagnoles  qui  inquiétait  les  assiégeants, 
et  il  remporta  plusieurs  avantages.  La  ville  de 
Ravenne  fut  prise ,  mais  le  duc  de  Nemours  y 
perdit  la  vie.  Sur  ces  entrefaites ,  l'armée  fran- 
çaise, menacée  par  les  Vénitiens  et  les  Suisses , 
épuisée  par  des  luttes  contMiueiles ,  réduite  dans 
ses  forces,  fut  obligée  de  se  replier  sur  Pavie  ; 
mais  elle  s'y  vit  forcée  par  les  Suisses,  quelques 
efforts  que  pussent  faire  pour  défendre  la  ville 
le  capitaine  Louis  d'Ars  et  Bayard.  Celui-ci,  à  la 
tête  de  trente-six  hommes,  arrêta  les  ennemis 
pendant  deux  heures^  et  eut  deux  chevaux  tués 


859 


SAYARÎ> 


sous  lui.  Les  troupes  françaises  ayant  été  obli- 
gées d'évacuer  la  ville,  Bayard  se  délentlit  brave- 
ment pendant  la  retraite,!  'it  reçut  un  coup  de 
fauconneau  qui  lui  fracassa  l'épaule.  En  1512, 
les  Français  abandonnèrent  la  Lombardie^où  ils 
ne  gardèrent  que  les  places  de  Milan,  Crémone, 
Novarre ,  les  villes  de  Crème  ef  de  Brescia ,  et 
ïepassèrent  les  Alpes.  Bayard  se  rendit  à  Gre- 
noble près  de  son  oncle,  où  il  demeura  quelque 
temps.  Bientôt  le  roi  de  France  envoya  en 
Guyenne  une  armée,  sous  le  commandement  du 
duc  de  Longuevillc,  pour  reprendre  la  Navarre 
sur  le  roi  d'Aragon ,  qui  l'avait  usurpée  au  mé- 
pris des  droits  de  Jean  d'Albret.  Parmi  les  capi- 
taines distingués  on  comptait  le  vicomte  de  Lau- 
trec,  la  Palisse,  et  le  chevalier  Bayard.  Quoique 
les  résultats  de  cette  guerre  fussent  loin  d'être 
avantageux  pour  Louis  XII,  Bayard  ne  se  distingua 
pas  moins,  comme  d'ordinaire,  par  sonintrépidité  ; 
on  dut  à  son  dévouement  la  conservation  d'une 
grande  partie  de  l'armée.  En  1513,  Henri  Vin,  roi 
d'Angleterre,  d'intelligence  avec  le  pape  Jules  II 
et  l'empereur  Maximilien ,  fit  une  descente  près 
de  Calais  avec  des  forces  considérables,  et  mit  le 
siège  devant  Térouanne.  Bayard,  sous  les  ordres 
du  seigneur  de  Piennes ,  gouverneur  de  Picardie, 
fut  chargé  de  repousser  cette  agression.  Bayard 
rencontra  sur  la  route  de  Térouanne  le  roi  Henri, 
escorté  de  douze  mille  hommes  de  pied;  et,  quoi- 
qu'il n'eût  que  douze  cents  hommes  d'armes ,  il 
voulait  risquer  une  attaque.  Piennes  s'y  opposa 
formellement.  Bayard  dut  obéir  ;  toutefois  il  ne 
put  maîtriser  entièrement  son  ardeur,  car  il  at- 
taqua l'arrière-gaide,  et  lui  enleva  l'une  des  douze 
pièces  de  canon  que  Henri  appelait  ses  douze 
apôtres.  Les  deux  armées  s'étant  rencontrées, 
Bayard  fut  fait  prisonnier.  Cependant  les  Français 
furent  mis  en  déroute  à  la  journée  de  Guinegate, 
dite  la  Journée  des  Épei^ons,  et  la  ville  de  Té- 
rouanne fut  contrainte  de  capituler,  faut«  de  vi- 
vres. Tournay  tomba  encore  au  pouvoir  de  l'en- 
nemi. Bayart  soutint  pendant  quelque  temps  les 
efforts  de  plusieurs  corps  très-considérables; 
mais,  forcé  à  la  fin  de  se  rendre  comme  les  au- 
tres, il  le  fit  d'une  manière  sage  et  hardie.  Il 
avait  aperçu  de  loin  un  gendarme  ennemi,  riche- 
ment armé,  qui,  dédaignant  de  faire  des  prison- 
niers, s'était  jeté  au  pied  d'un  arbre  pour  se 
reposer,  et  avait  quitté  ses  aimes.  Il  pique  droit 
à  lui,  saute  de  son  cheval,  et,  lui  appuyant  l'épée 
sur  la  gorge  :  «  Rends-toi,  homme  d'amies,  lui 
dit-il,  ou  tu  es  mort  !  L'Anglais,  croyant  qu'il  était 
survenu  du  secours  aux  Français,  se  rendit  sans 
résistance,  et  demanda  le  nom  du  vainqueur, 
«  Je  suis,  répondit  le  chevalier  d'un  ton  pjus 
adouci,  le  capitaine  Bayard,  qui  vous  rend  votre 
épée  avec  la  sienne,  et  qui  se  fait  aussi  votre 
prisonnier.  «  Quelques  jours  après ,  le  chevalier 
voulut  s'en  aller  :  a  Et  votre  rançon,  lui  dit  le  gen- 
darme? Et  la  vôtre  lui  répondit  Bayard?  —  Je 
vous  ai  pris  avant  de  me  rendre  à  vous  ;  et  j'avais 
votre  parole  lorsque  vous  n'aviez  pas  encore  la 


860 


mienne.  »  Cette  singulière  contestation  fut  portée 
au  tribunal  de  l'empereur  et  du  roi  d'Angleterre, 
qui  décidèrent  que  les  deux  prisonniers  étaient 
mutuellement  quittes  de  leurs  promesses. 

François I"  ayant  succédé  à  Louis XH,  Bayard 
fut  nommé  lieutenant  général  de  la  province  de 
Dauphiné.  Le  monarque  ayant  formé  le  projet  de 
reconquérir  sur  les  feforce  le  duché  de  Milan , 
auquel  il  avait  choit  comme  arrière-petit-fils  de 
Valentine  de  Milan ,  fit  passer  secrètement  des 
troupes  dans  le  Lyonnais,  et  ordonna  à  Bayard  de 
se  porter  en  avant  sur  les  terres  du  marquisat 
de  Saluées,  que  Prosper  Colonne  occupait  pour  le 
pape  et  traitait  en  pays  conquis.  Bayard  euh-a 
dans  le  Piémont,  attaqua  le  général  du  pape,  qui 
était  renfermé  dans  la  ville  de  Carmagnole,  et  le 
fit  lui-même  prisonnier.  Le  roi  reçut  à  Saint-Pol 
la  nouvelle  de  la  prise  de  Prosper  Colonne,  tra- 
versa ensuite  le  Piémont,  et,  chassant  devant  lui 
les  Suisses ,  se  dirigea  vers  Milan.  Bayard  com- 
battait vaillamment  aux  côtés  du  roi  quand  soi» 
cheval  fut  tué  sous  lui.  Il  en  prit  un  autre;  mais 
presque  aussitôt  un  coup  d'épée  coupe  les  rênes; 
le  cheval  s'emporte  et  s'élance  au  milieu  des  ba- 
taillons suisses ,  exposant  son  maître  à  une  mort 
certaine.  Enfin  il  s'arrête  dans  un  plant  de  vigne. 
Bayard  selaisse  aussitôt  glisseï' à  terre  sans  bruit, 
se  débarrasse  de  sa  cuirasse  et  de  son  armet,  et, 
rampant  sur  les  pieds  et  les  mains ,  il  regagne, 
à  travers  les  Suisses,  les  gens  du  connétable  de 
Bourbon  ;  puis,  empruntant  l'arnaure  et  le  cheval 
d'un  des  honunes  d'armes,  il  reconunence  à  com- 
battre et  contribue  puissamment  au  gain  de  la 
bataille ,  qui  avait  duré  deux  jours.  C'est  alor!» 
que  François  1"='  voulut  être  armé  chevalier  par 
Bayard,  qui  refusa  modestement  cet  insigne  iion- 
neiu".  Enfin,  cédantauxsoUicitationsdumonarque, 
il  tira  son  épée  et  dit  :  «  Je  n'ai  plus  qu'à  obéir. 
Sire ,  autant  vaille  que  si  c'étoit  Roland  ou  Oli- 
vier, Godefroy,  ou  Baudouin  son  frère  !  »  Puis  il 
procéda  à  la  cérémonie.  La  défaite  complète  des 
Suisses  rendit  au  roi  le  Milanais,  et  bientôt  après 
la  paix  fut  conclue. 

A  cette  époque ,  la  mort  de  l'empereur  Maxi- 
milien vint  jeter  la  discorde  entre  Charles-Quint 
et  le  roi  de  France,  au  sujet  de  la  couronne  im- 
périale. Le  premier  l'avait  emporté,  et  de  cette 
rivalité  devait  sortir  la  guerre.  Les  Impériaux 
mirent  le  siège  devant  Mauzon,  et  s'en  emparè- 
rent. Celte  première  tentative  inquiéta  le  roi  sur 
la  sûreté  de  la  Champagne.  On  songea  d'abord 
à  défendre  Mézières ,  ville  voisine  de  Mauzon,  et 
Bayard  fut  appelé.  Cependant ,  en  raison  de  la 
proximité  de  l'ennemi,  et  vu  la  difficulté  de  la  dé- 
fense, on  fut  d'avis  de  brûler  cette  ville;  mais 
Bayard  s'y  opposa,  et  dit  au  roi  :  «  Sire,  il  n'y  a 
pas  de  place  faible  là  où  il  y  a  des  gens  de  bien 
pour  la  défendre.  »  Le  siège  fut  mis  devant  Mé- 
zières, mais  bientôt  l'ennemi  fut  contraint  de  le 
lever  (en  1521)  :  jamais  la  défense  d'une  ville 
ne  fut  plus  glorieuse.  «  La  défense  de  Mézières , 
dit  Dampmartin,  suffirait  pour  la  gloire  de  tout 


861 


BATARD 


862 


autre  que  pour  Bayard  ;  mais  elle  n'est  qu'un 
triomphe  de  plus  pour  ce  grand  homme,  modèle 
le  plus  accompli  des  chevaliers.  »  Cette  action 
héroïque  valut  au  Chevalier  sans  peur  une  dis- 
tinction sans  exemple.  H  reçut  du  roi  une  com- 
pagnie de  cent  hommes  d'armes,  honneur  jus- 
qu'alors réservé  aux  seuls  princes  du  sang.  Il 
revint  à  Paris ,  et  le  parlement  lui  envoya  une 
députation  solennelle  pour  le  remercier  au  nom 
de  la  nation.  Bayard  reçut  une  fois  encore  la  mis- 
sion de  faire  rentrer  dans  le  devoir  les  Génois , 
qui  s'étaientde  nouveau  soulevés  contre  la  France. 
Au  commencement  de  1524 ,  l'armée  du  roi  de- 
vant Milan  s'affaibhssait  chaque  jour ,  pendant 
que  celle  de  l'empereur  se  renforçait  :  Bayard  fut 
chargé  de  s'avancer  jusqu'à  Rébec,  petit  village 
à  quelques  heues  de  Milan.  Le  péril  était  immi- 
nent ;  cependant  Bayart  ne  balança  pas  à  obéir. 
Arrivé  à  son  poste ,  il  demanda  un  renfort  qui  ne 
lui  arriva  pas.  Un  combat  meurtrier  s'engagea 
avec  les  troupes  espagnoles,  et  Bayard  fut  con- 
traint de  regagner,  après  une  vigoureuse  résis- 
tance, le  quartier  général.  Peu  après  cet  échec, 
et  dans  une  retraite  entre  Romagnano  et  Gat- 
tinara ,  Bayard,  traversant  la  rivière  de  la  Se- 
sia ,  le  visage  tourné  vers  l'ennemi ,  reçut  dans 
le  ilanc  droit  un  coup  d'arquebuse  qui  lui 
brisa  l'épine  du  dos.  Aussitôt  qu'il  se  sentit 
frappé ,  il  s'écria  :  «  Jésus ,  mon  Dieu ,  je  suis 
mort  !  »  11  donna  ordre  qu'on  le  plaçât  au  pied 
d'un  arbre,  de  manière  à  voir  l'ennemi  en  face. 
Il  baisa  la  garde  de  son  épée  en  guise  de  croix,  et 
récita  quelques  versels  du  Miserere.  Le  seigneur 
d'Aligre  reçut  ses  dernières  volontés  ;  après  quoi 
le  mourant  engagea  ceux  qui  l'environnaient  à  se 
retirer,  pour  ne  pas  tomber  dans  les  mains  des 
ennemis.  Il  survécut  deux  heures  à  sa  blessure, 
et  mourut  à  dix  heures  du  matin ,  à  l'âge  de 
quarante-huit  ans.  Quelques  instants  avant  sa 
mort,  Charles,  duc  de  Bourbon,  connétable,  qui 
était  entré  au  service  de  l'empereur,  vint  à  pas- 
ser devant  lui  :  <i  Ah  !  capitaine  Bayard,  lui  dit- 
dl,  que  je  suis  marri  et  déplaisant  de  vous  voir 
en  cet  état  !  Je  vous  ai  toujours  aimé  et  honoré, 
pour  la  grande  prouesse  et  sagesse  qui  est  en 
vous  ;  ah  !  que  j'ai  grande  pitié  de  vous  !  »  — 
«  Monseigneur ,  je  vous  remercie ,  répondit  le 
chevalier  ;  il  n'y  a  pas  à  avoir  pitié  de  moi,  qui 
meurs  en  homme  de  bien,  servant  mon  roi  ;  mais 
il  faut  avoir  pitié  de  vous,  qui  portez  les  armes 
contre  votre  prince,  votre  patrie,  votre  serment.  » 
La  retraite  des  Français  ayant  laissé  Bayard 
entre  les  mains  des  Impériaux ,  le  marquis  de 
Pescaire  lui  rendit  les  derniers  honneurs.  Selon 
ses  vœux,  son  corps  fut  rendu  à  sa  patrie,  et  trans- 
porté à  Grenoble.  La  nouvelle  de  sa  mort  attrista 
le  roi  de  France  ;  et  les  regrets  que  lui  donnèrent 
même  les  ennemis  de  sa  patrie  prouvent  assez 
jusqu'à  quel  degré  d'estime  son  caractère,  sa 
bravoure,  sa  générosité,  son  désintéressement, 
toutes  ses  vertus  en  un  mot,  l'avaient  élevé  dans 
l'esprit  de  tous.  Il  laissa  en  mourant  une  fille 


naturelle,  d'une  liaison  amoureuse  avec  une  de- 
moiselle fort  belle  de  la  maison  de  Trecque,  à 
Cantu ,  entie  Milan  et  Cône.  H  avait  fait  soigneu- 
sement nourrir  et  élever  cette  fille ,  qui  s'appe- 
lait Jeanne,  et  qu'il  aimait  beaucoup.  Un  an  après 
la  mort  de  son  père,  elle  fut  mariée  à  François 
de  Chastelar,  par  les  soins  de  son  oncle,  évoque 
de  Glandèves. 

François  I*""  regretta  longtemps  son  brave 
Bayard.  Après  le  désastre  de  Pavie,  Fran- 
çois F*",  se  trouvant  prisonnier  de  l'erapereui-, 
s'écriait  :  «  Ah  !  Bayard ,  que  vous  me  faites 
grande  faute  !  ah  !  je  ne  serais  pas  ici  si  vous 
viviez.  Voti'e  présence  m'eût  valu  cent  capitai- 
nes. »  Les  contemporams  de  l'illustre  chevalier 
disaient  de  lui  qu'Û  avait  trois  excellentes  qua- 
lités d'un  grand  général  :  Assaut  de  bélier,  dé- 
fense de  sanglier,  et  fuite  de  loup.  Jamais  la 
valeur,  la  fidélité ,  la  continence ,  les  talents  mi- 
litaires, toutes  les  qualités  enfin  qui  font  les 
grands  capitaines,  ne  se  trouvèrent  réunies 
avec  autant  d'avantage  dans  un  seul  homme. 
Gloire  militaire,  honneur,  patriotisme,  galante- 
rie ,  le  nom  de  Bayard  résume  tout  cela  avec 
éclat.  Un  gentilhomme  demandait  à  Bayard  quel 
bien  xm  gentilhomme  devait  laisser  à  ses  en- 
fants; il  répondit  :  «  Ce  qui  ne  craint  ni  la  pluie, 
ni  la  tempête,  ni  la  force  des  hommes,  ni  la  jus- 
tice humaine  :  la  sagesse  et  la  vertu.  ■»  Quoique 
pauvre,  il  était  généreux  et  libéral;  il  aimait  à 
faire  le  bien  sans  ostentation,  et  à  répandre  ses 
bienfaits  avec  discrétion.  Il  était  d'une  modestie 
parfaite,  et  jamais  on  ne  l'entendait  parler  de  lui 
ni  de  ses  victoires.  Il  resta  toujours  étranger  à 
la  flatterie  et  à  l'artifice  ;  ce  qu'il  estimait  surtout, 
c'était  la  justice,  qu'il  regardait  comme  la  prin- 
cipale vertu  d'un  roi;  c'est  ce  qui  lui  faisait 
dire  :  «  Tous  empires,  royaulmes  et  provinces 
sans  justice  sont  forests  pleines  de  brigands.  » 
Voici  le  portrait  qu'on  nous  a  laissé  de  Bayard  : 
«  11  était  de  stature  haute,  droite  et  grêle,  d'un 
visage  doux  et  gracieux ,  l'œil  noir,  le  nez  traitis, 
tirant  sur  l'aquilin;  il  portoit  la  barbe  rase ,  son 
poil  étoit  châtain.  Il  avoit  la  charnure  fortblanche 
etfortdéUcate.  »  La  statue  de  Bayard,  parRaggi,  a 
été  érigée  en  1823  sur  une  des  places  de  Grenoble. 

Le  Chevalier  sans  paour  et  sans  reproche  (  écrit  par 
son  secrétaire,  sous  le  nom  de  Loyal  Serviteur  );  Paris, 
1616,  iri-4°;  1619,  in-4°,  avec  tin  supplément  par  Claude 
d'Expiily;  Grenoble,  1651,  in-*".  —  Symphorien  Chan- 
pier,  la  f^io  et  les  gestes  du  chevalier  Bayard;  Paris, 
1525,  in-4°;"Lyon,  1558,  in-4"=  ;  Lazare-André  Baquillot, 
Nouvelle  Histoire  du  chevalier  Bayard;  Psris,  no2, 
in-12.  —  Guyard  de  Berville,  Histoire  de  Pierre  dit  le 
chevalier  Bayard  ;  Pins,  neo,  in-l2;  1766,1768,1772, 
in-12;  Lyon,  1803,  in-8°: Paris,  1817, in-12;  1S19, 1820, in-12, 
—  Duteraps,  Éloge  de  Pierre  du  Terrail;  Paris,  1770.  — 
Jean-Baptiste  Dochier,  Éloge  historique  du  chevalier 
Bayard;  Valence,  1789,  in-S".  —  Bucholz,  Bayard;  Ber- 
lin, 1801,  in-8°.  —  Pillol,  Essai  historique  sur  le  cheva- 
lier Bayard ;I)Qani,  1816,  in-12.— Ph.  Cohen,  Histoire  de 
Pierre  du  Terrail;  Paris,  1821,  in-8°l;  1825,  in-8°  ;  1826, 
in-12.  —  Delandinc  de  Saint-Esprit,  Histoirc'de  Bayard; 
Paris,  1842,  in-S".  —  Du  Bellay,  Mémoir.,  llv.  I  et  H.  — 
Chorier,  Histoire  du  Dauphiné.  —  Etienne  Pasquier, 
Recherches  sur  l'Histoire  de  France,  liv,  VI,  ch.  18  et 
SUIT.  —  M.  de  Terre-Basse  Histoire  de  Pierre  Terrail, 


863  BAYARD  - 

feigneur  de  Bayard  ;  suivie  de  recherches  généalogiques, 
pièces  et  lettres  incditcs;  Vans.  1858,  in-8°,  3'  éditioD; 
I.yon,  1831,  in-S".  —  M.  Calvliuoat,  dans  l'Encyclopédie 
des  gens  du  monde.  —  Le  Bas,  Dictionnaire  enojclupé- 
diqne  de  la  France. 

*  BAYARD  {Claude- Martin),  canoniste,  vi- 
vait en  Lorraine  dans  le  seizième  siècle.  Il  étu- 
dia à  Paris,  et  devint  conseiller  du  cardinal  de 
Lorraine.  On  a  de  lui  :  De  perpetuis  et  gene- 
ralibus  vicariis  dialogus;  Parts,  1542,  in-8°  ; 

—  Allusio  in  cardinalatus  originem  et  offi- 
eium;  Paris,  1542,  in-S"  ;  —  Tract atus  com- 
pendiarius  de  legato  cardinali  a  latere  misso  ; 
Paris,  1542,  in-8°. 

Calmet,  Bibliothèque  de  Lorraine. 

*  BAYARD  (  Edouard  ),  médecin  et  poète  an- 
glais, vivait  dans  la  première  moitié  du  di\- 
huitième  siècle.  On  a  de  lui  :  Health,  a  poem 
shewing  how  to  procure,  préserve  and  res- 
tore it;  Londres,  1744,  in-8°,  7^  édition. 

Carréro,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 

BAYARD  {Ferdinand-Marie  ),  écrivain  fran- 
çais, né  à  Moulins-la-Marche  (Orne),  le  28  fé- 
vrier 1763,  mort  vers  1818.  Il  se  destina  d'abord 
à  l'état  militaire,  et  parvint  au  grade  de  capi- 
taine d'artillerie.  Plus  tard,  il  se  mit  à  voyager, 
et  publia  :  Voyage  dans  Vintérieur  des  États- 
Unis  pendant  l'été  de  1791  ;  Paris,  1798,  in-8°; 

—  Voyage  de  Terracine  à  Naples  ;  Paris,  1802, 
in-12;  —  une  traduction  de  la  grammaire  an- 
glaise de  Priestley;  Paris,  1799,  in-i2  ;  —  Ta- 
bleau analytique  de  la  diplomatie  française, 
depuis  la  minorité  de  Louis  XIII  jusqu'à  la 
paix  d'Amiens;  2  vol.  in-8°,  1804  et  1805 
(  l'ouvrage  s'arrête  à  1715  ). 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  ' 

*  BAYARD  {Jean  ),  orateur  et  législateur  amé- 
ricain, né  en  1738  dans  l'État  de  Mai7land, 
mort  à  New-Bruns\vick  en  1807.  D  eut  une  part 
active  à  l'affranchissement  des  colonies  an- 
glaises de  l'Amérique,  et  fut  successivement  ora- 
teur public,  membre  du  congrès  de  New- York, 
et  juge  de  la  cour  des  plaids-communs. 

Allen,  jdmerican  Biographie. 
BAYARD  (  Jean-Baptiste-François  ) ,  juris- 
consulte, né  à  Paris  le  24  juin  1750 ,  mort  le  2 
août  1800.  Il  se  livra  tout  entier  à  l'étude  du 
droit,  et  fut  reçu  avocat  le  8  mai  1776.  En  1791, 
il  fut  chargé  des  fonctions  importantes  d'accu- 
sateur public  près  du  tribunal  du  deuxième  ar- 
rondissement de  Paris.  Au  mois  de  février  1792, 
l'assemblée  électorale  de  Paris  le  nomma  juge  sup-- 
pléantprès  du  même  tribunal  ;  en  1793,  substitut 
du  commissaire  du  pouvoir  exécutif  près  du  tri- 
bunal de  cassation.  Il  remplit  pendant  environ 
six  années  les  devoirs  pénibles  de  son  rigoureux 
ministère  avec  une  impartialité  et  un  savoir  di- 
gnes d'éloges;  le  Directoire  le  nomma  enfin  juge 
au  tribunal  de  cassation.  Bayard  avait  établi 
sa  réputation  de  jurisconsulte  en  publiant  avec 
Camus  et  refondant  le  plan  de  répertoire  de  De- 
nisart,  connu  sous  le  titre  de  Dictionnaire  de 
divisions  nouvelles,  et  de  notions  relatives  à 


BAYCEAU  Sr,l 

la  jurisprudence;  9  vol.  in-4'';  Paris,  1783- 
1790;  ouvrage  inachevé,  qui  finit  au  mot  Hypo- 
thèque. On  doit  encore  à  Bayard  :  Annales  de 
la  Révolution,  ou  recueil  des  pièces  authen- 
tiques et  d'extraits  des  procès-verbaux  faits 
à  l'hôtel  de  ville  de  Paris,  depuis  le  \^  juillet 
1789  jusqu'au  i"  janvier  1793;  3  vol.  in-8". 
Biographie  des  Contemporains. 

*  BAYARD  (  Jean-François- Alfred  ) ,  littéi-a- 
teur  français,  né  à  Charolles  ;  département  de 
Saône-et-Loire,  le  17  mars  1796.  Il  fit  ses  pre- 
mières études  au  collège  de  Sainte-Barbe,  et  se 
destina  d'abord  au  barreau.  Mais  son  goût  l'en- 
traîna pour  la  littérature  des  théâtres;  en  1821 
il  débuta  au  Vaudeville  par  une  charmante  pièce  : 
Promenade  à  FaMcZwse,  et  devint,  bientôt  après, 
l'heureux  collaborateur  de  M.  Scribe,  dont  il 
épousa  la  nièce.  Il  ne  tarda  pas,  par  des  succès 
fréquents  et  mérités ,  à  se  placer  au  nombre  de 
nos  meilleurs  et  plus  féconds  vaudevillistes. 
Parmi  ses  plus  jolies  pièces,  nous  citerons  seu- 
lement les  suivantes  :  la  Belle-Mère ,  comédie- 
vaudeville  en  un  acte,  1826;  —  Christine,  ou  la 
Reine  de  seize  ans,  comédie  historique,  mêlée 
de  couplets,  en  deux  actes,  1828  ;  —  Louise,  ou  la 
Réparation,  comédie-vaudeville  en  deux  actes, 
1829  ;  — Ma  place  et  ma  femme,  coméAi^tnirois, 
actes  et  en  prose  (1830)  ;  —  les  Gants  jaunes; 

—  le  Mari  de  la  Dame  de  chœurs;  —  Marie, 
Mignot;  —  Premier  amour;  —  Mathilde;  — 
le  Démon  de  la  nuit;  —  le  Gamin  de  Paris; 

—  les  Premières  armes  de  Richelieu;  char- 
mants vaudevilles,  où  l'on  trouve  des  détails  du 
comique  le  plus  franc,  un  dialogue  vif,  rapide, 
étincelant  de  saillies  et  d'épigrammes.  Dans  le 
Ménage  parisien  et  le  Mai'i  à  la  campagne, 
deux  pièces  souvent  jouées  au  Théâtre- Français, 
M.  Bayard  a  révélé  le  talent  d'un  véiitable 
poète  comique. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

—  Dictionnaire  de  la  Conversation. 
BAYARDI.  Voy.  Baiardi. 
BAYART.  Voy.  Bayard. 

*  BAYABTE  {Jean-Calazanz  e  Avalos  ),  stra- 
tégiste  espagnol,  né  à  Barcelone  dans  le  dix- 
septième  siècle.  Il  devint  successivement  préfet 
de  Clares-Valls,  et  gouverneur  de  l'île  Major- 
que. Il  s'occupa  beaucoup  d'art  militaire,  et  en 
étudia  les  rapports  avec  les  mathématiques.  On 
a  de  lui  :  Contragaleria,  o  nuevo  adhérente  de 
la  défense  delfoso;  Naples,  in-S". 

Antonio,  Bibliotheca  hispana  nova. 

*  BAYAZED  ANCARi ,  fondateur  de  la  secte 
des  Roschanîs,  ou  illuminés.  Il  naquit  en  1524, 
dans  le  Penjab.  Il  a  exposé  ses  doctrines  en 
hindi,  en  persan  et  en  pouchtou.  L. 

Notice  de  J.  F^cydcn,  dans  les  Recherches  asiatiques, 
t.  X. 

*  BAYCEAU  (  Jacques),  horticulteur  français, 
vivait  dans  le  dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Traité  du  jardinage,  selon  les  raisons  de  la 
nature  et  de  l'art;  Paris,  1638,  in-fol. 

Lelong,  Bibliothèque  historique  de  la  france, 


865 


BAYE  —  BAYER 


866 


BATE  (  François  Berthelot  ,  marquis  de  ), 
général  commandant  Lunéville,  mort  le  3  sep- 
tembre 1776,  a  publié  la  Campagne  du  maré- 
chal de  Créqui  en  1677;  Paris,  1761,  in-12. 

Cbaadon  et  Delandine,  Dictionnaire  historique. 

BATEN  (  Pierre),  savant  français,  né  à  Chà- 
loûs-sur-Marne  en  1725  ,  mort  à  Paris  en  1798. 
Son  nom  n'a  pas  jeté  autant  d'éclat  que  ceux 
de  Lavoisier,  de  Fourcroy,  etc.;  mais  on  lui  doit 
de  belles  découvertes ,  et  ses  travaux  ont  eu 
constamment  un  but  d'utilité  publique.  Il  ma- 
nifesta de  bonne  heure  son  goût  pour  les  sciences 
et  les  arts.  Dans  le  temps  des  vacances  il  visitait 
les  fabriques  et  les  ateliers,  en  examinait  atten- 
tivement les  procédés ,  et ,  jeune  encore ,  il  s'a- 
perçut qu'on  pouvait  les  perfectionner.  Il  vint 
à  Paris  en  1749.  Élève  successivement  de  Char- 
ras  ,  de  Rouelle  et  de  Chamousset,  ce  fut  dans 
le  laboratoire  de  ce  dernier  que  ses  talents  en 
chimie  prirent  un  grand  développement;  ils  ne 
tardèrent  pas  à  être  remarqués.  Le  gouverne- 
ment chargea  Bayen  et  Venel  d'analyser  les 
eaux  minérales  de  la  France.  Ce  travail  fut  inter- 
rompu par  la  nomination  de  Bayen  à  la  place 
de  pharmacien  en  chef  de  l'armée  expédition- 
naire de  Minorque.  Bayen  y  rendit  d'impor- 
tants services.  L'eau  pure  manquait;  les  sol- 
dats ne  buvaient  qu'une  eau  saumâtre  qui  leur 
occasionnait  de  graves  maladies.  Par  ses  con- 
naissances en  histoire  naturelle ,  l'habile  phar- 
macien découvrit  une  source  abondante  qui 
suffit  à  toute  l'armée.  L'artillerie  n'avait  plus 
de  salpêtre  pour  préparer  des  mèches  :  Bayen 
demande  de  la  poudre  à  canon ,  il  en  isole  les 
principes,  et  dans  le  même  jour  fournit  une  as- 
sez grande  quantité  de  nitrate  de  potasse  pour 
que  l'artillerie  pût  continuer  ses  travaux.  De  re- 
tour à  Paris  après  la  guerre  de  sept  ans,  qu'il  fit 
en  Allemagne  en  qualité  de  pharmacien  en  chef, 
Bayen  reprit  son  travail  sur  les  eaux  minérales. 
En  analysant  les  eaux  de  Bagnères-Luchon 
(  Analyse  des  eaux  de  Bagnères  de  Luchon  ; 
Paris,  1765,  in-8°),  il  découvrit  la  propriété  ful- 
minante du  mercure  dans  quelques-unes  de  ses 
combinaisons,  étudia  les  divers  oxydes  de  ce 
métal,  et  constata  d'ime  manière  positive  l'aug- 
mentation de  poids  qu'acquièrent  les  métaux  par 
leur  oxydation  ;  découverte  importante  qui  con- 
duisit à  celle  de  l'oxygène,  et  prépara  les  voies  à 
la  chimie  moderne.  Juste  envers  toute  sorte  de 
mérite,  Bayen  cita  Rey,  médecin  du  Périgord, 
pour  avoir  le  premier  consigné  ce  phénomène 
dans  un  mémoire  imprimé  en  1620,  mais  alors 
totalement  oubUé.  La  minéralogie  lui  doit  aussi 
d'importants  progrès.  Il  donna  les  moyens  d'a- 
nalyser plusieurs  pierres,  telles  que  les  ophites, 
les  serpentines,  etc.  ;  il  analysa  comparativement 
les  divers  marbres,  et  désigna  ceux  qui  conve- 
naient le  mieux  aux  architectes  et  aux  statuaires. 
Il  signala  la  présence  de  la  magnésie  dans  les 
schistes,  et  démontra  la  possibilité  de  faire  servir 
leur  décomposition  à  la  fabrication  du  sel  d'Epsom 

NOUV.    BIOGR.    UNIVERS.    —   T,    IV. 


que  l'on  est  obligé  de  faii-e  venir  de  l'Angleterre. 
Bayen  reconnut  qu'un  alcali  est  nécessaire  pour 
déterminer  la  cristallisation  de  l'alun  ;  que  le  fer 
spathique  est  du  carbonate  de  fer.  Il  consigna 
le  résultat  de  ses  recherches  dans  un  ouvrage 
intitulé  le  Moyen  d'analyser  les  suspensions, 
porphyres,  ophites,  granits,  jaspes,  schistes, 
jades  et  feldspath;  Paris,  1778,  in-8°. 

Henckel  et  Maggraf,  dans  un  mémoire  sur 
l'étain,  reconnurent  que  ce  métal  contenait  tou- 
jours une  certaine  quantité  d'arsenic;  et  l'étain, 
si  utile  dans  nos  usages  domestiques ,  fut  sur  le 
point  d'en  être  banni.  Chargé  par  le  gouverne- 
ment de  répéter  les  expériences  des  chimistes 
étrangers ,  Bayen  (  Recherches  chimiques  sur 
l'étain,  faites  et  publiées  par  ordre  du  gou- 
vernement ;  Paris,  1781 ,  iu-8°  )  prouva  que  ce 
métal  ne  contenait  pas  un  atome  d'arsenic,  et  les 
craintes  du  public  furent  calmées. 

Tous  les  travaux  de  ce  chimiste  ont  été  publiés 
sous  le  titre  d'Opuscules  chimiques;  Paris, 
1798,  2  vol.  in-8°  :  on  y  trouve  :  Examen  chi- 
mique d'une  mine  de  fer  spathique;  —  Exor 
men  chimique  du  marbre  de  Campan;  — 
Examen  de  dix  espèces  de  charbon  de  tourbe, 
avec  des  expériences  sur  l'emploi  de  ce  charbon 
dans  le  travail  du  fer;  —  Examen  chimique 
de  l'ophite  des  Pyrénées.  Ces  notices  se  trou- 
vent aussi  dans  le  Journal  des  mines  (  1797  et 
1798  ),  et  dans  les  Mém.  de  VAcad.  (1780  à 
1785).  A  l'époque  de  la  terreur,  Bayen  brûla  un 
gi-and  nombre  de  papiers,  dont  la  publication 
aurait  été  précieuse  pour  la  science  ;  et,  à  la  réor- 
ganisation de  l'Institut ,  il  fut  nommé  un  de  ses 
membres.  [Enc.  des  g.  du  m.  avec  add.  \ 

Hœfer,  Histoire  de  la  Chimie,  t.  II. 

BAYER  DE  BOPPART  (  Thierry  ),  évêque  de 
Metz,  mort  le  10  janvier  1384.  En  1365,  il  passa 
de  l'évêché  de  Worms  à  celui  de  Metz.  Les  chro- 
niqueurs du  temps  font  l'éloge  de  ses  qualités  per- 
sonnelles. H  termina  les  discussions  élevées  entre 
les  bourgeois  de  Metz  et  son  prédécesseur,  fit 
alliance  avec  les  ducs  de  Lorraine  et  de  Bar,  et 
alla  combattre  contre  le  duc  de  Milan  avec  Char- 
les IV.  n  fut  l'ambassadeur  de  ce  dernier  à  la  cour 
de  Rome.  De  nouveaux  démêlés  avec  la  bour- 
geoisie messine  qu'il  excommunia,  des  querelles 
avec  le  clergé  qu'il  voulut  réformer,  des  guerres 
avec  les  ducs  de  Lorraine  et  de  Bar,  remplirent 
et  troublèrent  le  reste  de  l'existence  de  Bayer. 
Bégin,  Biographie  de  la  Moselle. 
BAYER  DE  BOPPART  {Conrad),  évêque  de 
Metz,  depuis  1415,  mort  le  20  avril  1459.  U  était 
de  la  même  famille  que  Tliierry  Bayer  de  Bop- 
part.  Les  premières  occupations  de  ce  prélat  fu- 
rent d'exterminer  les  brigands  qui  désolaient  le 
pays,  et  de  faire  un  accommodement  entre  les 
Messins  et  le  duc  de  Lorraine.  D  alla  à  Rome 
solliciter  l'archevêché  de  Trêves  pour  son  neveu, 
Jacques  de  Sterck.  A  son  retour,  il  prit  le  parti 
de  René  d'Anjou  contre  Antoine  de  Vaudemont, 
fut  fait  prisonnier  avec  René,  et  paya  sa  liberté 

28 


867 


BAYER 


868 


dix  mille  talents  d'or.  Grâces  aux  démarches  et 
aux  sacrifices  de  son  généreux  allié,  René  rentra 
aussi  dans  ses  États.  L'évêque  de  Metz  lui  fut 
même  utile  pour  y  introduire  des  réformes  et 
soumettre  des  Tassaux  révoltés.  En  1438,  René 
d'Anjou  porta  les  armes  en  Italie.  Alors,  de  con- 
cert avec  Érard  du  Châtelet ,  Bayer  gouverna 
les  deux  duchés.  Le  comte  de  Vaudemont,  les 
ëcorcheurs  et  le  damoiseau  de  Commercy  vin- 
rent ravager  la  Lorraine  et  le  pays  Messin.  Pour 
repousser  la  force  par  la  force ,  Bayer  eut  re- 
cours à  des  emprunts,  et,  à  la  suite  d'une  crise 
financière,  mit  des  impôts  sur  les  États  de  René. 
Celui-ci,  indisposé,  chargea  Vautrin  Hazard, 
curé  de  Condé-sur-Moselle,  de  l'arrêter.  L'évêque 
de  Metz  fut  battu  de  verges,  et  conduit  en  che- 
mise sur  une  haquenée  jusqu'à  Condé-sur-Mo- 
seUe.  Pour  être  remis  en  liberté,  il  dut  se  sou- 
mettre à  de  dures  conditions.  Les  Messins  le  re- 
çurent en  triomphe,  l'aidèrent  à  payer  ses  dettes, 
et  se  liguèrent  avec  lui  en  1439  et  1440,  pour  le 
venger  du  duc  de  Lorraine.  Le  clergé,  dont  fl 
avait  voulu  réformer  les  mœurs,  lui  refusa  le 
subside  décrété  par  le  concile  de  Bâle.  Bayer 
consacra  les  dernières  années  de  sa  vie  à  l'ad- 
ministration de  son  diocèse.  D  protégea  les  ar- 
tistes, et  en  appela  plusieurs  auprès  de  lui. 
'  Dégin,  Biographie  de  la  Moselle. 

BATER  (FrançoiS'-Perez),  antiquaire,  né  à 
Valence  (Espagne)  en  1711,  mort  le  26  janvier 
1794.  H  fut  successivement  professeur  d'hébreu 
à  l'Université  de  Salaraanque,  chanome  de  To- 
lède, précepteur  de  l'infant  don  Gabriel,  et  con- 
servateur de  la  bibliothèque  de  Madrid.  Ses 
ouvrages  imprimés  sont  ;  une  dissertation  sur 
les  rois  de  l'île  de  Tarse;  Barcelone,  1753,  vol. 
in-fol.  ;  —  Damasus  et  Laurentius  Hispanis 
adserti  et  vindicati;  Rome,  1756,  in-4°;  — 
Del  Alfabetoy  lingua  de  los  Fenices  y  de  sus 
colonias  ;  Madvii,  1772,  in-fol.  :  cette  disserta- 
tion accompagne  la  traduction  de  Salluste  par 
l'infant  don  Gabriel,  chef-d'œuvre  typographi- 
que espagnol  ;  —  de  JSummis  Hebreeo-Sama- 
rJtoHis ,- Valence ,  1781,  petit  in-fol.,  avec  fig.  : 
cet  écrit  souleva  quelques  objections;  mais 
Bayer,  quoique  parvenu  à  un  âge  très-avancé, 
les  repoussa  dans  les  Niimmorum  Eebrœo-Sa- 
maritanorum  Vindicix,  1790,  petit-in-fol.  ; 
—  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  l'Escu- 
riat,  4  vol.  m-fol.  Enfin ,  il  a  enrichi  de  notes 
la  nouvelle  édition  de  la  Bibliotheca  hispana 
d'Antonio. 

Biographie  universelle  (édition  de  Madrid). 

*  BATER  (  Jacques  ) ,  célèbre  organiste ,  vi- 
vait à  Kuttenberg,  en  Bohême,  vers  la  fin  du 
dix-huitième  siècle.  Il  a  écrit  beaucoup  de  pièces 
d'orgue  restées  manuscrites.  H  avait  réuni  une 
bibliothèque  de  musique,  fort  riche  en  ouvrages 
rares  sur  la  théorie  et  l'histoire  de  l'art. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BATER  (Jean),  astronome  allemand,  né  à 
AHgsbourg  vers  la  fin  du  seizième  siècle,  mort 


en  1660.  D'une  famille  protestante,  il  se  voua,  à 
l'état  ecclésiastique,  et  se  fit  bientôt  une  si  grande 
renommée  comme  prédicateur  de  l'Évangile,  qu'il 
reçut  le  surnom  d'Os  protestantium.  H  consacra 
ses  moments  de  loisir  à  l'astronomie,  où  il  devint 
bientôt  très-versé,  et  fut  pour  cela  anobli,  en  1 669, 
par  l'empereur  Léopold.  Son  principal  ouvrage 
a  pour  titre  :  Uranometria  ;  Augsbomg,  1603, 
in-fol.,  2^  édit.,  1627,  augmentée  et  publiée  sous 
le  titre  :  Cœluni  stellatum  christianum,  réim- 
primée à  Ulm  en  1723,  in-fol.  Cet  ouvrage  ren- 
ferme, dans  cinquante  et  une  planches ,  les  pre- 
mières cartes  célestes  complètes,  d'après  les  con- 
naissances jusqu'alors  acquises;  l'auteur  en  donne 
l'explication  dans  une  sorte  de  supplément  in- 
titulé Explicatio  caracterum  seneis  tabulis 
insculptorum  ;  Augsbourg,  1654.  Au  lieu  d'ap- 
pliquer aux  étoiles  de  chaque  constellation  des 
noms  arabes  ou  latino-barbares,  il  les  désigna 
par  des  lettres  de  l'alphabet  grec,  en  les  ap- 
pelant par  ordre  de  grandem-  a,  j3,  y»  etc.,  in- 
novation heureuse  et  extrêmement  commode. 
Alexandre  Piccoloraini  eut  déjà  l'idée  de  dési- 
gner les  étoiles  par  des  caractères  grées  dans  sa 
Sfera  del  mondo  (Venise,  1575  );  mais  sa  ré- 
forme ne  fut  pas  adoptée  (  ce  qui  arrive  à  beau- 
coup de  réformes),  et  l'Atlas  de  Piccolomini 
n'est  guère  connu  hors  de  l'Italie.  F.  H. 

Montucla,  Histoire  des  Mathématiques.  —  Krsch  cl 
Gniber,  Encyclopédie  allemande. 

*  BATER  (Jean),  théologien  hongrois,  né  à 
Éperies  en  Hongrie,  et  appelé  en  1650  à  l'uni- 
versité de  Wittemberg,  où  il  devint  professeur 
de  philosophie.  On  a  de  lui  :  de  Notifia  Dei  na~ 
tïirali;  "Wittemberg,  1659,  in-4",  et  quelques  au- 
tres travaux  indiqués  par  Horanyi. 

Horanyi,  Memoria  Hungarorum. 

*  BATER  (  Jean-  Wol/gang  ),  jésuite  mission- 
naire, né  à  Schlesshtz  (Bavière),  mort  en  1796. 
n  fut  envoyé  en  1749  au  Pérou,  pour  y  propager 
la  foi  chrétienne.  Après  la  dispersion  de  son 
ordre  en  1762,  il  revint  dans  son  pays  natal. 
Murr  a  publié  un  récit  abrégé  des  voyages  du 
P.  Bayer;  Nuremberg,  1776. 

Ersch  et  Gruber,  Allgemeine  Encyclop. 

BATER  (  Théophile-Sigefroy  ) ,  orientaliste 
petit-fils  de  l'astronome  Jean  Bayer,  né  en  1694 
à  Kœnigsberg,  mort  à  Saint-Pétersbourg  le  21  fé- 
vrier 1738.  Il  avait  tant  de  goôt  pour  les  langues 
orientales,  qu'il  apprit  même  le  chinois.  Il  voya- 
gea en  Allemagne  pour  rétablir  sa  santé  altérée 
par  l'assiduité  au  travail,  et  pour  étendre  ses 
connaissances  littéraires.  En  1717,  il  revint  dans 
sa  patrie,  et  fut  nommé  bibliothécaire.  Appelé  à 
Saint-Pétersbourg  en  1726,  il  y  donna  des  le- 
çons d'antiquités  grecques  et  romaines.  Il  allait 
revenir  en  Allemagne,  lorsqu'il  mourut.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Muséum  Sinicum  ; 
St.-Pétersb.,  1730, 2  vol.  in-S".  On  y  trouve  entre 
autres  une  grammaire  chinoise,  un  traité  de 
chronologie  chinoise,  des  fragments  de  quelques 
livres  en  chinois  et  en  latin,  etc.  ;  —  Historia 


I    869 


BAYER  —  BAYEUX 


870 


Osfhoëna  et  Edessena ,  ex  nummis  illustrata; 
Saint-Pétersbourg.,  1734,  in-4"  avec  fig.,ouTrage 
estimé  ;  —  traduction  du  livre  du  Tchoun-tsieou , 
ou  Chronique  du  royaume  de  Lu,  par  Confu- 
cius  ;  —  Historia  congregationis  cardinalium 
de  Propaganda  Fide,  17?.I,in-4'',  satire  violente 
contre  l'Église  romaine  ;  —  de  Nummis  roma- 
nis in  agro  Prussico  repertis  Commentarius; 
Lipsiœ ,  1722,  in-4'',  avec  fig.  ;  — de  Niimmo 
Rhodio  in  agro  Sambiensi  reperto  Disserta- 
tio  ;  Ratisbonne,  1723,  fig.  ; —  Historia  regni 
Greecorum  Bactrïani,  etc.;  accedit  Theod.  Wal- 
terii  Doctrina  temporum  /nt^ica;  Saint-Péters- 
bourg, 1738,  in-4°,  avec  fig.  Quelques  autres  écrits 
dans  les  Acta  Eruditorum,  et  dans  les  Mémoires 
de  l'Académie  impériale  des  sciences  de  Péters- 
bourg.  Voyez  le  catalogue  complet  (publié  le 
21  février  1738)  des  écrits  de  Bayer  dans  Sharpe, 
Appendix  au  Syntagma  dissertationum  de 
Thomas  Hyde,  t.  H. 

Chauffepié-  Nouveau  Dictionnaire,  —  Thésaurus  La- 
crozianus,  t.  I. 

*  BAYER  {Jérôme- Jean-Paul),  jurisconsulte 
allemand,  né  le  21  septembre  1792.  Après  avoir 
étudié  à  Salzbourg,  il  pratiqua  d'abord  à  Lancls- 
hut,  devint  docteur  en  droit  en  1815,  visita 
en  1817,  aux  frais  du  gouvernement,  l'université 
de  Gœttingue  ;  et,  à  son  retour  à  Landshut,  pro- 
fessa le  droit  à  partir  de  1819.  En  dernier  lieu 
on  le  trouve  recteur  à  Munich.  On  a  de  lui  : 
Yortrsege  ûber  den  gemeinen  ordentlichen  Ci- 
vil-process  nach  Martins  Lehrbuche  (  Leçons 
de  procédure  civile  ordinau-e,  d'après  le  traité  de 
Martin);  Munich,  1841;  —  Théorie  des  Con- 
curs-processes;  1850,  Munich. 

Conversutions-Lexicon. 

*  BAYER  Y  SUBIAS  (  François  ),  Tpdntre  es- 
pagnol ,  né  à  Saragosse  le  9  mars  1 734 ,  mort 
au  mois  d'août  1795.  Il  se  forma  sous  la  direc- 
tion de  Luxan,  à  Tarragone;  de  Velasquez  et  de 
Mengs,  à  Madrid;  il  fut  peintre  du  roi,  et  devint 
successivement  sous-directeur'  et  directeur  gé- 
néral de  l'Académie  de  Madrid.  Ses  ouvrages 
sont  fort  estimés.  Peu  de  peintres  l'ont  égalé 
pour  la  correction  :  il  avait  une  connaissance 
parfaite  du  clair-obscur,  du  coloris,  et  surtout  de 
l'harmonie.  Peut-être  ses  figures  manquent- 
elles  de  noblesse.  Ses  plus  belles  fresques  sont 
celles  du  cloître  de  la  cathédrale  de  Tolède.  Ses 
principaux  tableaux  sont  :  la  Prise  de  Grenade; 

—  la  Chute  des  Géants; —  V Apothéose  d'Her- 
cule; —  la  Religion  et  les  Vertus  cardinales; 

—  Apollon  prenant  les  arts  sous  sa  protection; 

—  un  Christ  mort.  Bayer  eut  un  fils  qui  se 
distingua  aussi  comme  fresquiste  et  peintre  d'his- 
toire. 

Quilliet,  Dictionnaire  des  Peintres  espagnols, 
BAYEUX  (  George),  littérateur  français,  né  à 
Caen  vers  1752,  mort  le  6  septembre  1792. 
Après  avoir  terminé  ses  études  en  droit,  il  exerça 
la  profession  d'avocat  à  Caen  et  à  Rouen ,  et  s'y 
distingua  dans  plusieurs  causes  importantes. 


Les  occupations  du  barreau  n'absorbèrent  cepen- 
dant pas  tout  son  temps  :  il  en  donna  une  bonne 
partie  à  la  culture  des  lettres.  C'est  même  par 
ses  ti'avaux  d'érudition  et  de  littérature  qu'il 
s'est  fait  principalement  connaître.  Son  plus  im- 
portant ouvrage  est  une  traduction  en  prose  des 
Fastes  d'Ovide,  1783-1788,  4  vol.  in-S"  ;  elle 
n'est  pas  iiTéprochable  sous  le  rapport  de  la  fidé- 
lité, mais  elle  est  remarquable  par  le  discours 
préliminaire  et  par  les  notes  qui  l'accompagnent. 
Dans  ces  notes,  Bayeux  passe  en  revue  tous  les 
usages  civils  et  religieux  des  Romains;  et  son 
travail,  quoique  peut-être  un  peu  diffus,  se  dis- 
tingue souvent  par  une  saine  critique,  et  toujours 
par  un  savoir  étendu.  Une  année  avant  que  la 
publication  de  ce  travail  fût  achevée,  NecRer 
appela  l'auteur  auprès  de  lui,  et  le  fit  premier 
commis  des  finances.  En  1789,  Bayeux  commença 
un  journal  intitulé  Histoire  de  la  révolution 
présente ,  ou  Mémoires  périodiques ,  impar- 
tiaux et  fidèles,  pour  servir  à  l'histoire  de 
France  pendant  les  années  1789  et  suivan- 
tes. Nommé  commissaire  du  roi,  et  ensuite  pro- 
cureur général  syndic  du  département  du  Cal- 
vados, il  fut  mis  en  prison,  et  massacré  par  le 
peuple  de  Caen.  —  Il  a  laissé  en  manuscrit  des 
dissertations  sur  des  objets  d'antiquité,  des  tra- 
ductions de  Claudien,  d'Apulée,  et  une  traduc- 
tion presque  entière  de  Martial.  E  se  proposait 
aussi  d'en  publier  une  de  Pausanias,  à  laquelle 
devaient  concourir  des  savants  et  des  artistes  du 
premier  ordre,  et  dont  il  avait  déjà  fait  paraître 
le  prospectus.  Indépendamment  de  ces  ouvrages, 
publiés  ou  restés  manuscrits,  on  a  encore  de  lui 
des  Réflexions  sur  le  règne  de  Trajan,  1787, 
in-4°,  et  des  Essais  académiques,  1785,  in-8°. 
Ce  dernier  ouvrage  forme  un  petit  volume  ex- 
trêmement rare  et  peu  connu,  imprimé  en  1785, 
in-8°,  sans  indication  de  ville  ni  d'auteur.  Il  ren- 
ferme deux  fragments,  les  seuls  qui  existent  d'un 
grand  ouvrage  que  méditait  l'auteur  sous  le  titre 
à'Antiqiùtés  pittoresques.  Le  premier  de  ces 
fragments  est  intitulé  Toilette;  le  second ,  Pay- 
sages, n  contient ,  en  outre ,  une  dissertation 
sur  l'inscription  sépulcrale  du  jurisconsulte  Aris- 
ton,  ami  de  Pline  le  Jeune,  trouvée  dans  le  Tibre 
en  1704.  Voici  comment  J.-B.  Grainville,  son 
ami,  s'exprime  sur  les  deux  fragments  dont  nous 
venons  de  parler  :  «  Dans  la  description  que 
«  Bayeux  fait  de  plusieurs  tableaux,  les  grâces, 
«  la  volupté  l'inspirent.  Rien  de  plus  séduisant 
«  que  la  toilette  de  la  jeune  et  folâtre  Lalagé, 
«  de  plus  ingénieusement  composé  que  celle  de 
«  la  coquette  Galla;  enfin,  rien  de  plus  frais  que 
«  ses  paysages  :  la  variété  des  objets,  la  vérité 
«  de  l'expression,  la  suavité  des  couleurs,  répan- 
«  dent  sur  cette  galerie  un  charme  qu'on  ne 
«  peut  décrire.  «  Quoique  cet  éloge  soit  un  peu 
exagéré  par  l'amitié,  il  n'en  est  pas  moins  vrai 
que  ces  fragments  sont  deux  morceaux  qui  ho- 
norent l'érudition  française.  On  trouve  dans 
Lalagé  et  Galla  le  type  original  de  Sabine,  ou 

28. 


871 


BAYEUX  —  BAYLE 


872 


Matinée  d'une  dame  romaine  à  sa  toilette, 
par  Bœttiger. 

Le  Bas,  Encyclopédie  de  la  France.  —  Le  BalUy,  dé- 
tails sur  Bayeux,  dans  le  volume  des  Fables  nouvelles  ; 
Paris,  1814,  in-12. 

BAYF.  Voy.  Baïf. 

"  BATFIEL.D  (Robert),  médecin  et  anatomiste 
anglais,  né  vers  1629,  mort  en  1 690.  On  a  de  lui  : 
Tractatus  de  morhorum  capitis  essentiis  ac 
prognostieis ;  Londres,  1667,  in-8°  ;  —  Tractatus 
de  tumorïbus prseter  naturam iljmàxts,  1662, 
in-8°  ;  —  Exercitationes  anatomicœ  in  varias 
regiones  corporis  humani;  Londres,  1660, 1668, 
1677,  in-12. 

Carrère,  Bibl.de  la  Médecine.  —  StromejeuBiographie 
historique. 

*  BAYHOFFER  (Charles -Théodore  ) ,  philo- 
sophe et  publiciste  allemand,  né  à  Marbourg  en 
1812.  Il  étudia  d'abord  dans  sa  ville  natale,  et 
visita  ensuite  les  universités  de  Marbourg  et 
d'Heidelberg.  A  partir  de  1832,  il  s'adonna  de  pré- 
férence à  la  philosophie,  qu'il  professa  de  1838  à 
1845.  Suspendu  de  ses  fonctions  de  professeur 
en  1846,  il  se  tourna  vers  la  politique.  Les  évé- 
nements de  1848  lui  permirent  de  donner  l'essor 
à  ses  opinions  avancées.  Du  26  août  au  2  sep- 
tembre il  fut  président  de  la  chambre  hessoise, 
et  continua  de  siéger  quelque  temps  en  qualité 
de  représentant.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
Grundprobleme  der  Metaphysik  (  Problèmes 
fondamentaux  en  métaphysique);  Marbourg, 
1835;  —  Idée  des  CKristenthums  (Idée  du 
Christianisme)  ;  Marbourg,  1846  ;  —  Beg^nffder 
organischen  Heilung  des  Menschen  (Idée  d'une 
cure  organique  de  l'homme)  ;  Marbourg,  1837  ;  — 
Idée  tind  Geschichte  der  philosophie  (Idée  et 
histoire  de  la  philosophie);  Marbourg,  1838; 
ouvrage  dans  lequel  il  se  montre  partisan  des 
doctrines  de  Hegel  ;  —  Beitrœge  zur  Naturphi- 
losophie  (Nojices  de  philosophie  naturelle); 
Leipzig,  1839-1840  :  l'auteur  s'y  montre  hégé- 
lien prononcé ,  et  cherche  à  concilier  la  théorie 
avec  l'expérience;  —  Veber  das  wahre  Ve- 
rhaeltniss  des  freien  christlichen  Staats  zur 
christlichen  Religion  und  Kirche  (  Des  rap- 
ports réels  entre  le  libre  état  chrétien ,  la  re- 
ligion et  l'Église  chrétienne);  Marbourg,  1838; 
—  Vher  den  Deutschen  Katholicismus  (Du 
catholicisme  allemand);  Marbourg,  1845;  — 
Bas  wahre  Wesen  der  gegenwârtigen  religiô- 
sen  Reformation  in  Leutschland  (l'État  vrai 
de  la  réforme  religieuse  actuelle  en  Allemagne  )  ; 
Manheim,  1846;  —  Untersuchungen  ûber  We- 
sen, Geschichte  und  Eritik  der  Religion  (  Re- 
cherches- sur  l'essence,  l'histoire  et  la  critique 
de  la  religion);  ibid.,  1849. 
Conversations-Lexicon. 

BAYLE  (François),  médecin,  né  à  Saint-Ber- 
trand-de-Commines  en  1622 ,  mort  à  Toulouse 
le  24  septembre  1709.  H  était  professeur  à  l'uni- 
versité de  Toulouse;  à  l'exemple  de  Boerhaave  et 
de  Baglivi ,  il  essaya  d'appliquer  la  physique  et 
les  mathématiques  à  l'art  de  guérir.  Ses  ouvra- 


ges ont  été  réums  et  imprimés  (Opéra  omnia) 
à  Toulouse,  1701,  4  vol.  in-4°.  Plusieurs  de  ses 
écrits  ont  été  pubUés  séparément  sous  les  titres 
suivants  :  Systema  générale  philosophise,  1669, 
in-8°  ;  —  Dissertationes  medicx  très  :  de  Cou- 
sis fluxus  menstrui  mulierum;  dt  Sympathia 
variarum  corporis  partium  cum  utero;  de 
TJsu  lactis  ad  tabidos  reficiendos,  et  de  venae 
Sectione  in  pleuritide  ;  Toviouse,  1670,  in-4'', 
1681,  2  vol.  in-12;  Bruges,  1678,  in-8°;  — 
Tractatus  de  apoplexia;  Toulouse,  1676,  in-12; 
la  Haye,  1678,  in-12;  — Problemata physico- 
wiedica;  Toulouse,  1677,  1681,  in-12;  — Dis- 
sertationes physicœ,  ubi  principia  proprie- 
tatum  in  œconomia  corporis  animalis ,  in 
plantis  et  animalibus  demonstrantur ;  Tou- 
louse, 1677,  in-12;  la  Haye,  1678,  in-12;  — 
Histoire  anatomique  d'une  grossesse  de  vingt- 
cinq  ans;  Toulouse,  1778,  in-12  (1);  —  Dis- 
sertatio  de  experientia  et  ratione  conjun- 
genda  in  physica,  medicina  et  chirurgia;  la 
Haye,  1679,  in-12;  Paris,  1675,  in-12;  —  Re- 
lation de  l'état  de  quelques  personnes  préten- 
dues possédées,  faite  d'autorité  du  parle- 
ment de  ToM^wse ;  Toulouse,  1682,  in-12;  — 
Dissertations  sur  quelques  questions  de  phy- 
sique et  médecine;  Toulouse,  1688,  in-12  ;  — 
Institutiones  physicœ ;T!o\Hou&e,  1700,  in-4°; 
Paris,  1701,  in-4''. 
Biographie  Médicale. 

f  BATLE  (Gaspard-Laurent) ,  médecin  fran- 
çais ,  né  au  Vernet  (Provence)  le  18  août  1774; 
mort  à  Paris  le  11  mai  1816.  Il  fut  destiné  pat 
sa  famille  à  l'état  ecclésiastique  ;  mais  il  y  re- 
nonça bientôt  pouï  embrasser  d'abord  la  pro- 
fession d'avocat.  En  1792,  il  devint  secrétaire 
de  l'administration  du  district  de  Digne.  Chargé 
en  cette  qualité  de  haranguer  les  représeatants 
Barras  et  Fréron,  envoyés  dans  le  Midi  par 
la  convention ,  il  fut  effrayé  du  langage  qu'il 
avait  tenu,  et  courut  se  cacher  à  Montpellier,  où 
il  étudia  la  médecine.  En  1793  il  vint  à  Paris, 
et  s'y  fit  recevoir  docteur.  En  1801  il  fut  nommé 
médecin  de  la  Charité,  et  plus  tard  médecin  de 
l'empereur.  Outre  divers  articles  fort  estimés, 
insérés  dans  des  journaux  de  médecine  et  dans 
le  Dictionnaire  des  sciences  médicales,  on  a 
de  lui  un  traité  sur  la  pustule  maligne ,  sous 
le  titre  :  Considérations  sur  la  nosologie ,  la 
médecine  d^observations  et  la  médecine  pra- 
tique,'survies  de  VhisUÀre  d'une  maladie  gan- 
greneuse non  décrite  jusqu'à  ce  j'owr;  Paris), 
1802,in-8°; —  Recherches  sur  la  phthisie 
pulmonaire,  in-8°  ;  Paris,  1810  :  ce  livre  a  éta- 
bli la  réputation  de  l'auteur,  et  a  été  reproduit 
(  Paris ,  1838,  in-8°),  avec  d'autres  travaux  de 

(1)  On  a,  sur  le  même  phénomène,  un  écrit  de  Fr.  Lam- 
bert :  l'Enfant  trouvé  dans  le  bas  ventre  de  Margue- 
rite Mathieu,  après  vingt-cinq  ans  de  grossesse  et  la 
découverte  des  causes  naturelles  de  ce  prodige;  Tou- 
louse, 1678,  in-S";  et  un  livre  de  Nie.  de  Blegny  :  Histoire 
anatomique  d'un  enfant  qui  a  demeuré  vingt'Cinq  ana 
dans  le  ventre  de  sa  mère,-  Parl« ,  IT?». 


873 


BAYLE 


874 


Bayle,  dans  l'Encyclopédie  des  sciences  médi- 
cales. — Le  Traité  des  maladies  cancéreuses, 
ouvrage  posthume,  dont  il  n'a  paru  que  le  tome 
premier  (Paris,  1833,  in-S"),  publié  par  le  neveu 
de  l'auteur,  devait  former  trois  volumes.  M.  Cayol 
avait  été  désigné  par  Bayle  lui-même  pour  en 
surveiller  la  publication;  mais  des  occupations 
nombreuses  l'en  ont  empêché.  Il  a  dû  abandonner 
ce  travail,  quoique,  dès  1817,  douze  feuilles  en 
fussent  déjà  imprimées. 

Biographie  Médicale. 

BATiiE  (Moïse),  membre  de  la  convention, 
né  en  Languedoc  vers  1760,  mort  vers  1815.  Il 
était  maire  de  Marseille,  lorsqu'il  fut  nommé  dé- 
puté de  la  convention.  Montagnard  ardent,  il 
vota  la  mort  de  Louis  XVI,  des  girondins,  et 
fiit  envoyé  à  Marseille  pour  y  comprimer  l'in- 
surrection fédéraliste.  De  retour  à  Paris,  il  fut 
nommé  le  22  octobre  1793,  président  de  la  con- 
vention ,  puis  membre  du  comité  de  srtreté  gé- 
nérale. Au  moment  de  la  réaction  thermidorienne, 
il  déclara  qu'il  ne  séparait  pas  sa  cause  de  celle 
de  ses  collègues  Collot-d'Herbois  et  Barrère.  Il 
fût  décrété  d'accusation  à  la  suite  de  l'insurrec- 
tion du  12  germinal  an  ni  ;  mais  il  parvint  à  se 
soustraire  au  décret,  et  ne  reparut  qu'après 
l'amnistie  du  4  brumaire.  Sous  le  Directoire, 
Bourguignon ,  ministre  de  la  police,  l'employa 
dans  ses  bureaux  ;  mais  ses  antécédents  révo- 
lutionnaires le  firent  destituer  peu  de  temps 
après.  Il  fut  alors  exilé  dans  une  commune 
éloignée  de  Paris,  où  il  vécut  dans  une  profonde 
misère.  Bayle  avait  des  mœurs  douces,  et  sou- 
vent il  sauva  la  vie  à  des  coupables  qui  s'étaient 
recommandés  à  sa  bonté.  En  1795,  il  avait  pu- 
blié des  Lettres  à  Fréron ,  où  l'on  trouve  beau- 
coup de  faits  curieux. 

Beffroy  de  Refgny ,  Dictionnaire  néologique  des  hom- 
mes et  des  choses,  1. 1,  p-.  444-446. 

BATLE  (Pierre),  célèbre  philosophe  et  criti- 
que, né  au  Cariât,  dans  le  comté  deFoix,  le  18 
novembre  1647,  mort  le  28  décembre  1706.  Son 
père,  ministre  protestant,  lui  donna  les  premiè- 
res leçons;  et  s'û  fut  d'abord  surpris  de  la  viva- 
cité de  son  intelligence  et  de  l'étendue  de  sa  mé- 
moire, il  le  fut  bientôt  de  ses  progrès,  et  l'envoya 
au  collège  de  Puylaurens  pour  lui  donner  des 
maîtres  plus  savants.  Là,  comme  dans  la  maison 
paternelle,  l'insatiable  avidité  de  Bayle  pour  l'ins- 
truction faillit  compromettre  sa  vie;  et  cette  même 
ardeur  le  suivit  à  la  campagne  d'un  parent,  où 
il  fut  obligé  de  se  rendre  pour  prendre  quelque 
repos.  Il  y  trouva  des  livres  ,  et  lut  tout  ce  qui 
lui  tomba  sous  la  main  :  théologie,  morale,  his- 
toire, philosophie,  controverse.  Cependant  il 
distingua,  dans  le  nombre  des  ouvrages  qu'il  dé- 
vorait, le  Plutarque  d'Amyot,  et  Montaigne,  qui 
devinrent  ses  livres  favoris.  Cette  lecture  décida 
de  sa  carrière  littéraire  ;  elle  forma  le  futur  pro- 
fesseur de  philosophie  et  d'histoire.  Bayle  ne 
commença  ses  études  de  logique  qu'à  vingt  et  un 
ans  ;  mais  il  s'y  appliqua  comme  un  homme  qui 


voulait  réparer  le  temps  perdu.  D  avait  d'ailleurs 
les  maîtres  les  plus  habiles  du  temps,  les  jésui- 
tes de  Toulouse.  Cependant  les  argumentations 
auxquelles  il  se  livi'ait,  soit  dans  ses  cours, 
soit  dans  ses  relations  intimes  avec  les  prêtres 
d'une  ville  jadis  si  dévote,  ébranlèrent  ses 
croyances  ;  U  abjura,  et  se  mit  aussitôt  avec  un 
zèle  extrême  à  vouloir  convertir  son  frère, 
déjà  ministre  au  Cariât.  Ce  fut  un  vrai  zèle 
de  néophyte,  qui  ne  tarda  pas  à  se  refroidir,  et 
qui  même  fit  place  aux  regrets.  En  effet,  Bayle 
rentra  brusquement  dans  le  protestantisme,  et 
se  réfugia  à  Genève  pour  échapper  à  la  peine  du 
bannissement  perpétuel  que  les  lois  portaient 
contre  les  relaps.  A  Toulouse,  le  jeune  étudiant 
n'avait  connu  que  cette  vieille  philosophie  du 
moyen  âge,  que  l'on  prenait  alors  pour  la  doc- 
trine d'Aristote.  A  Genève,  il  s'initia  à  la  doctrine 
du  nouveau  réformateur  des  études  philosophi- 
ques, à  celle  de  Descartes ,  qu'il  préféra  dès  lors, 
et  dont  il  ne  dépassa  jamais  les  principes.  Dès 
cette  époque,  comme  pendant  toute  sa  vie,  son 
ambition  se  réduisait  au  bonheur  de  pouvoir 
paisiblement  étudier  les  sciences.  Mais  il  fallait 
gagner  sa  vie,  et  il  fut  successivement  précep- 
teur dans  la  maison  du  syndic  de  Grcnève,  dans 
celle  du  comte  de  Dohna  à  Coppet,  dans  celle 
d'un  négociant  de  Rouen,  dans  celle  d'mi  M.  de 
Beringhen  à  Paris.  D  s'était  hasardé  de  rentrer 
en  France,  espérant  que  sa  double  abjuration 
resterait  inconnue  dans  la  partie  du  royaume 
qu'il  irait  habiter.  En  1675,  à  une  époque  où  il 
prétendait  ne  plus  savoir  les  éléments  de  la  logi- 
que ,  il  disputa,  et  obtint  au  concours,  par  des 
thèses  sur  le  temps,  la  chaire  de  philosophie  à 
l'académie  protestante  de  Sedan.  La  philosophie, 
qui  est  redevenue  enfin  ce  qu'elle  a  été  dans 
son  origine ,  une  science  indépendante ,  une 
douce  et  haute  spéculation,  était  alors  une  af- 
faire fort  grave,  pleine  de  soucis,  hérissée  de 
questions  épineuses,  surchargée  de  discussions 
polémiques.  Si  on  l'étudié  maintenant  pour 
avoir  la  solution  des  grandes  énigmes  de  l'exis- 
tence et  de  la  destinée  humaine ,  on  l'étudiait  au 
dix-septième  siècle  pour  échapper  soit  aux  su- 
perstitions du  peuple ,  soit  aux  rêveries  mys- 
tiques de  la  théologie.  Bayle  la  comprenait  sui- 
vant les  besoins  de  son  temps.  La  rédaction 
de  son  cours  l'occupa  pendant  deux  ans ,  à  tel 
point  qu'il  négligea  même  ce  qui  était  pom' 
lui  la  source  des  seuls  plaisirs  qu'il  connût,  sa 
correspondance  avec  ses  amis.  Son  travail  de 
professeur  débutant  n'était  pas  encore  terminé , 
que  déjà  il  se  sentit  entraîné,  par  une  publication 
mystique  et  un  procès  ridicule,  à  prendre  la  pa- 
role au  nom  de  la  philosophie. 

Le  duc  de  Luxembourg  était  accusé,  non- 
seulement  dans  l'opinion  populaire ,  mais  de- 
vant un  tribunal  composé  de  conseillers  d'État 
et  de  maîtres  des  requêtes ,  d'avoir  fait  im  pacte 
avec  le  diable ,  d'entretenir  avec  lui  des  rela- 
tions fréquentes,  et  d'en  tenir  des  pouvoirs  oç-*- 


875 


BAYLE 


876 


cultes.  Ce  procès  était  honteux  pour  le  siècle , 
et  cela  parut  grave  à  Bayle  ;  il  composa  et  mit 
dans  la  bouche  du  duc  un  discours  également 
propre  à  montrer  l'extravagance  de  sa  renom- 
mée et  celle  de  la  cour  qui  prétendait  le  ju- 
ger. Ce  ftit  un  premier  combat.  Bayle  bientôt 
en  livra  un  secx)nd  et  un  troisième.  Un  mys- 
tique, le  ministre  Poiret,  grand  enthousiaste 
de  M"*  Bourignon  et  de  M™'  Guyon,  asservis- 
sait  à  son  système  et  faussait  dévotement  les 
plus  saintes  notions  de  la  philosophie  sur  Dieu, 
l'âme,  le  monde  et  le  mal  ;  Bayle  se  fit  un  devoir 
de  le  redresser  dans  son  traité  qui  a  pour  titi'e  : 
Cogitationesrationales  de  Deo,  anima  et  malo. 
Une  comète  apparut  en  1680,  et  l'alarme  fut  gé- 
nérale. Bayle  crut  encore  devoir  éclairer  son  siè- 
cle à  cet  égard  ;  mais  ses  Pensées  sur  la  co- 
mète, écrites  à  un  docteur  de  la  Sorbonne, 
(Rotterdam,  1682  et  1721,4  vol.in-12),  n'étaient 
pas  encore  tracées  sur  le  papier,  que  déjà 
Louis  XTV,  inspiré  par  les  prétentions  l'eligieu- 
ses  du  temps ,  avait  supprimé  l'académie  pro- 
testante de  Sedan,  en  dépit  des  garanties  don- 
nées au  duc  de  Bouillon  quand  il  céda  sa  princi- 
pauté ù  la  France.  Bayle,  philosophe  véritable, 
sachant  vivre  de  peu,  portant  en  lui-même  une 
fortune,  fut  sans  inquiétude  sur  son  sort;  mais 
il  accepta  avec  joie  la  position  que  la  ville  de 
Rotterdam ,  toujours  fière  de  la  gloire  littéraire 
qu'elle  devait  à  Érasme,  s'empressa  d'offrir, 
dans  son  école  illustre ,  aux  professeurs  exilés 
de  la  France.  Dans  ce  pays  de  liberté,  Bayle  se 
flattait  de  pouvoir  dire  et  imprimer  tout  ce  que 
lui  inspirait  son  génie  ou  son  amour  de  l'huma- 
nité. Il  y  acheva  d'abord  son  livre  sur  la  comète, 
dont  il  eut  la  douleur  de  voir  le  manuscrit  re- 
poussé par  la  police  de  Paris  ,  mais  qui  n'en  fut 
pas  moins  lu  en  France.  Un  théologien,  homme 
de  talent ,  écrivain  élégant,  mais  aveuglé  par 
l'esprit  de  parti,  le  P.  Maimbourg,  venait  alors 
le  pubUer  une  Histoire  dît  Calvinisme,  où  les 
faits  étaient  représentés  sous  le  point  de  vue  le 
plus  défavorable  aux  réformateurs  et  à  la  ré- 
forme. Dans  le  court  espace  de  quinze  jours, 
Bayle,  qui  était  professeur  d 'histoire  aussi 
bien  que  de  philosophie,  écrivit  une  critique 
générale  de  ce  livre  (1682).  Son  ouvrage,  es- 
timé même  de  son  adversaire,  fut  brûlé  par  la 
mafn  du  bouiTeau  en  place  de  Grève  ;  mais  il 
fut  lu  de  tout  le  monde,  et  parvint  en  peu  de 
temps  à  sa  troisième  édition.  Ce  succès  établit 
la  réputation  de  l'auteur;  mais  il  blessa  l'amour- 
propre  et  la  jalousie  du  plus  irritable  des  hom- 
mes, de  son  ami  Jurieu,  qui  avait  voulu  réfuter 
aussi  l'ouvrage  du  P.  Maimbourg,  mais  dont  la 
réfutation  ne  fut  pas  lue,  et  qui  devint  l'ennemi 
implacable  de  son  collègue. 

Bayle,  tout  aux  études  sérieuses,  conçut  bien- 
tôt (  1684)  le  plan  d'une  pubhcation  périodique 
intitulée  Nouvelles  de  la  république  des  let- 
tres, journal  qui  obtint  un  succès  universel,  et 
ïui  assura  une  sort*  de  dictature  dans  cet  empire 


idéal.  Mais  entrepris  à  cette  époque  encore  peu 
éclairée ,  un  travail  de  ce  genre  entraîna  néces- 
sairement l'auteur  dans  une  foule  de  démêlés  fas- 
tidieux ,  et  il  ne  sortit  pas  de  tous  ces  débats 
aussi  agréablement  que  de  celui  qu'il  eut  avec  la 
reine  Christine.  Cette  princesse,  qui  conserva 
dans  la  condition  privée  ces  liabitudes  d'absolu- 
tisme qu'on  prend  sur  le  trône,  lui  fit  une  affaire, 
parce  qu'il  lui  avait  supposé  quelques  restes  de 
protestantisme  ;  mais  elle  voulut  bien  sacrifier 
sa  colère  aux  spirituelles  flatteries  de  Bayle.  — 
Jurieu  ne  se  laissait  pas  désarmer.  Un  ouvrage  de 
Bayle  digne  de  tous  les  éloges  ,  son  Commentaire 
philosophique  sur  ces  paroles  de  l'Évangile  : 
Contrains-les  d'' entrer,  ouvrage  provoqué  par 
les  persécutions  que  Louis  XIV  dirigeait  alors 
contre  les  protestants ,  fournit  au  rancunier  mi- 
nistre l'occasion  de  laisser  éclater  sa  colère. 
Bayle  y  recommandait  la  tolérance:  son  ennemi 
l'accusa  d'y  prêcher  l'indifférence.  Bayle  répliqua. 
Alors  Jurieu,  pour  mieux  le  perdre,  lui  attribua 
une  brochure  ironique  qui  venait  de  paraître 
(  1690)  sous  le  titre  à' Avis  aux  réfugiés  sur  leur 
prochain  retour  en  France.  Abusant  de  cet 
écrit  de  la  manière  la  plus  odieuse,  Jmieu  peignit 
son  adversaire  comme  l'âme  d'une  cabale  dé- 
vouée aux  intérêts  de  Louis  XIV,  et  hostile  à 
ceux  des  puissances  protestantes,  surtout  à  la 
Hollande  et  à  l'Angleterre.  Bayle  se  llatta  trop 
aisément  de  montrer  la  fausseté  de  tout  cet  écha- 
faudage d'accusations  ,  dans  son  livre  intitulé 
la  Cabale  chimérique.  En  effet,  des  accusations 
d'irréligion  déduites  de  son  livTe  sur  la  comète 
s'étant  mêlées  aux  griefs  pohtiques  qu'on  élevait 
contre  Bayle ,  et  quelques  changements  ayant 
eu  heu  dans  la  composition  du  conseil  muni- 
cipal de  Rotterdam ,  cette  ville  suppi-ima  à  la 
fois  la  chaire  et  la  pension  de  Bayle ,  et  lui  ôta , 
en  1693 ,  jusqu'au  droit  d'enseigner.  La  me- 
sure était  rigoureuse;  car  Bayle,  qui  achetait 
autant  de  hvres  qu'il  en  pouvait  payer,  était 
sans  fortune.  Il  s'émut  peu  de  cette  situation. 
D'autres  académies  l'eussent  accueilli;  mais, 
heureux  d'une  indépendance  qui  lui  permettait 
de  réaUser  le  plan  depuis  longtemps  conçu  d'un 
Dictionnaire  historique  et  critique,  1699,  en  2 
vol.  in-fol.,  il  se  livra  désormais  à  peu  près  exclu- 
sivement à  ce  travail.  La  deuxième  édition,  éga- 
lement imprimée  sous  les  yeux  de  l'auteur,  pa- 
rut en  1702.  Le  succès  qu'obtint  cette  publica- 
tion surprit  l'auteur  lui-même  (  qui  traitait  son 
ouvrage  de  compilation  informe,  composée 
d'articles  cousus  les  uns  à  la  queue  des  au- 
tres), et  lui  imposa  l'obligation  de  perfectionner 
son  recueil.  Il  lui  eût  donné  sans  doute ,  dans 
plusieurs  éditions  nouvelles,  un  plus  haut  degré 
d'exactitude,  sans  les  tracasseries  infinies  que 
ce  livre  lui  attira  de  la  part  de  Jurieu,  du 
consistoire  de  l'église  wallone  et  de  plusieurs 
théologiens,  à  l'occasion  des  articles  David, 
Pyrrhonisme,  Manichéens,  ci  autres.  Ces  que- 
relles, dans  lesquelles  on  alla  jusqu'à  lui  don- 


877 


BAYLE 


878 


ner  des  injonctions  délibérées  en  consistoire  sur 
les  changements  à*  introduire  dans  son  lÎTre 
(injonctions  auxquelles  il  répondit  par  une  do- 
cilité extrême  et  par  des  mémoires  sans  nom- 
bre ) ,  épuisèrent  sa  vie.  Il  mourut  tout  habillé, 
et  pour  ainsi  dire  la  plume  à  la  main.  Les  Jm-ieu, 
les  Leclerc,  les  Jacquelot,  et  une  foule  d'hom- 
mes obscurs ,  avaient  dérobé  les  derniers  mo- 
ments de  Bayle  aux  écrivains  célèbres  qui  l'ho- 
noraient de  son  amitié.  Bayle  avait  été  en  cor- 
respondance avec  Malebranche,  Bignon,  Lamy, 
Benserade,  Fontanelle,  Buckingham,  Schaftes- 
bury,  Burnet,  Abbadie,  Saint-Évremond,  Leib- 
niz, Thomasius,  Buddeus,  Grsevius,  Lenfant, 
Huet  et  Basnage.  Sobre  et  chaste,  modéré  dans 
tous  ses  désirs,  doué  d'une  prodigieuse  capacité 
de  travail,  Bayle  s'était  partagé  entre  l'histoire 
de  la  philosophie,  qui,  de  son  temps,  embrassait 
beaucoup  de  questions  qui  sont  du  domaine  de 
la  théologie.  Professeur  d'histoire  et  de  philoso- 
phie, il  ne  fut  ni  un  historien  ni  un  philosophe 
éminent  ;  il  fut  en  philosophie  un  sijncrétiste, 
penchant  pour  le  scepticisme  ;  en  histoire ,  un 
compilateur  d'une  critique  sévère.  Il  travailla 
quatorze  heures  par  jour  jusqu'à  quarante  ans, 
et  avoua  que  depuis  l'âge  de  vingt  ans  il  ne  se 
souvenait  pas  d'avoir  eu  un  seul  moment  de 
loisir.  D  se  comparait  lui-même  au  Jupiter  «5- 
semble-nuages  d'Homère  ••  <c  Mon  talent,  disait- 
il,  est  de  former  des  doutes  ;  mais  ce  ne  sont  que 
des  doutes.  »  —  «  Dialecticien  admirable  plus 
que  profond  philosophe,  dit  de  lui  Voltaire,  il 
ne  savait  presque  rien  en  physique.  Il  ignorait 
les  décoavertés  du  grand  Newton,  et  presque 
tous  ses  articles  philosophiques  supposent  ou 
combattent  un  cartésianisme  qui  ne  subsiste 
plus.  » 

Le  principal  ouvrage  de  Bayle,  le  Dictionnaire 
historique  et  critique,  qu'il  jugea  lui-même  avec 
trop  de  rigueur,  renferme  ime  foule  d'articles  sans 
intérêt,  qui  ne  sont  que  le  prétexte  de  notes  si 
prolixes  qu'y  rattache  l'auteur  ;  mais  beaucoup 
d'autres  sont  pleins  de  sens ,  de  raison,  de  cri- 
tique, d'érudition.  Sans  doute  on  n'y  ti'ouve  ni  un 
système  de  philosophie  ni  un  système  de  l'eli- 
gion  ;  mais  on  y  rencontre  à  chaque  pas  les  indi- 
cations d'une  haute  raison ,  les  lumières  d'un 
homme  de  bien,  universellement  instruit  ;  et  cet 
ouvrage ,  proscrit  par  la  France  et  la  Hollande, 
s'est  vengé  de  la  Hollande  et  de  la  France  en  les 
éclairant  l'une  et  l'autre.  H  a  exercé  une  in- 
fluence immense  sur  les  lettres  et  la  philosophie 
de  l'Europe.  Des  additions  et  des  remarques 
ont  ajouté  à  la  célébrité  de  cette  grande  compi- 
lation, qui  fut  traduite  dans  presque  toutes  les  lan- 
gues de  l'Europe,  et  réimprimée  xm  grand  nom- 
bre de  fois  après  la  mort  de  l'auteur.  La  3''  édi- 
tion, donnée  par  Prosper  Marchand ,  Rotterdam, 
1720,  4  vol.  in-fol.,  est  particulièrement  recher- 
chée pour  l'épitre  dédicatoire  au  duc  d'Orléans, 
qui  ne  se  trouve  que  dans  quelques  exemplaires. 
L'édition  de  1734  est  la  moins  estimée,  parce 


qu'elle  a  été  imprimée  à  Trévom.  Les  éditions 
de  Bâle,  1740,  et  d'Amsterdam,  même  année, 
4  vol.  in-fol.,  sont  regardées  comme  les  plus 
complètes.  L'édition  anglaise  de  Th.  Birch  et 
Lockman  (Londres,  10  vol.  in-fol.,  1734-1741) 
contient  des  additions  considérables.  Une  édition 
française,  due  aux  soins  de  M.  Beuchot,  a  été 
publiée  dans  les  années  1820  et  suivantes;  Paris, 
16  vol.  in-8°:  cette  édition  est  enrichie  de  notes 
extraites  des  auteurs  qui  ont  critiqué  Bayle  et 
particulièrement  des  remarques  critiques  de 
Joly  (2  vol.  in-fol.  ;  Paris,  1748).  —Les  Œuvres 
diverses  de  Bayle,  la  iHaye,  1727,  1731,  4  voL 
in-fol.,  ont  perdu  de  leur  prix;  son  Cours  de 
philosophie,  imprimé  en  latin  et  en  français, 
n'est  qu'un  exposé  général  des  principales  opi- 
nions des'  philosophes,  accompagné  de  remar- 
ques critiques.  Ses  lettres  choisies  ont  été  pu- 
bliées par  Prosper  Marchand  ;  Rotterdam,  1714, 
et  Amsterdam,  1729,  3  vol.  in-12.  [Matter,  dans 
V Encyclopédie  des  gens  du  monde,  avec  addit.] 

Pierre  des  Maizeaux,  P'ie  de  P.  Bat/le;  Amsterdam, 
1712,  in-12  ;  la  Haye,  1732,  2  vol.  in-12.  —  Durevert,  His- 
toire de  Bajjle  et  de  ses  ouvrages  ;  Amsterdam,  1716, 
in-12.  —  Kicéron,  Mémoires,  t.  VI  etX.  —  G. -F.  Schœt- 
terbeclc,  Dissertatio  de  Pet.  Baylio;  Tntiing.,  1719,  )n-4°. 
—  Feuerbach,  PierreBayle,  seine  FerdienstefUr die  Ges- 
chichte  der  Philosophie,  etc.;  Ansp.,  1838,  in -8".  —  Ren- 
contre de  Bayle  et  de  Spinosa  dans  l'autre  monde  ; 
1711,  in-12.  —  Abbé  Marsy,  Analyse  des  OEuvres  de 
Bayle;  Londres,  17So,  in-12,  augmentée  en  1773  de  4  vol. 
in-12  par  Rolcin  et  Cousin. —Sainte-Beuve,  Du  génie  cri- 
tique de  Bayle,  dans  la  Revue  des  Deux  Mondes,  l"  dé- 
cembre 188S.  — Damiron,  Mémoires  sur  Bayle  et  ses 
doctrines;  Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  mo- 
rales et  polit.,  t.  XI,  p.  319. 

BATLË  ou  BAILLE  (  Pierre  ) ,  membre  de  la 
convention ,  natif  de  Marseille,  mort  vers  la  fin 
de  1793.  Après  avoir  rempli  la  charge  d'admi- 
nistrateur du  département  des  Bouches-du- 
Rhône,  il  fut  élu  député  à  la  convention,  et  siégea 
constamment  au  haut  de  la  Montagne.  Dans  le 
procès  de  Louis  XVI,  il  vota  la  peine  de  mort. 
Le  25  août  1793,  il  fut  envoyé  dans  le  Midi  pour 
faire  exécuter  une  levée  en  masse  ;  et  se  trou- 
vant à  Toulon  au  moment  où  des  toaîtres  hvrè- 
rent  cette  ville  aux  Anglais,  il  fut  arrêté.  On 
voulut  lui  faire  crier  Vive  Louis  XVII!  «  Je  n'ai 
pas  voté  la  mort  du  tyran,  répondit-il,  pour 
voir  régner  son  fils.  «  La  convention,  dans  le 
désir  de  sauver  Bayle,  rendit  tous  les  Anglais 
détenus  en  France  responsables  du  traitement 
qui  lui  serait  fait.  Néanmoins  les  Anglais  ou  les 
royahstes  l'étranglèrent,  dit-on,  dans  sa  pri- 
son. La  convention  accorda  une  pension  à  sa 
veuve. 

Galerie  historique  des  Contemporains. 

^ BAYLE  {Antoine- Laurent- Jessé) ,  méde- 
cm  français,  neveu  de  Gaspard-Laurent,  na- 
quit le  13  janvier  1799  à  Vemet  (Basses- Alpes). 
Il  étudia  à  Paris,  où  0  eut,  entre  autres,  pour 
maître  Laënnec.  En  1824,  il  fonda  la  Revue  Mé- 
dicale ,  dans  laquelle  il  combattit  particulière- 
ment la  doctrine  physiologique.  En  1827,  il  fut 
nommé  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  Paris, 


879  BAYLE  — 

On  a  de  lui  :  Traité  des  maladies  du  cerveau 
et  de  ses  membranes  ;  Paris,  1826;  — Biblio- 
thèque de  Thérapeutique;  Paris,  1828 ,  4  vol.  ; 

—  Traité  élémentaire  d'Anatomie  ;  Paris,  1 844  ; 

—  Atlas  d'Anatomie;  Paris,  1840;  —  Manuel 
d'Anatomie  générale;  Paris,  1827.  —  M.  Bayle 
a  été  le  rédacteur  en  chef  de  V Encyclopédie  des 
Sciences;   1835-1846 ,  40  vol. 

Conversations-Lexicon. 

*batle-barl.lë  (  g...  ) ,  botaniste  piémon- 
tais,  contemporain.  On  a  de  lui  :  Monographia 
agronomica  dei  cereali ;  Milan,   1809,  in-8°; 

—  Descrizione  dei  fungi  nocivi  e  sospetti  ;  Mi- 
lan, 1808,  in-4''. 

Biographie  des  Contemporains. 
BATLET.  Voy.  Bailey. 

BATLIES.  Voy.  Bailies. 

*BATLEY  {^Edouard),  médecin  anglais,  né 
au  commencement  du  dix-huitième  siècle,  mort 
en  1770  à  Bristol.  On  a  de  lui  :  le  Récit  d'tm 
tremblement  de  terre  arrivé  à  la  Havane  le 
25  octobre  1734.  Il  fut  membre  de  la  Société 
royale  de  Londres. 

Philosophical  Transactions,  vol.  XXIX. 

*BXYV!  (Guillaume),  astronome  anglais , 
né  dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siè- 
cle, mort  en  1810.  Il  fut  envoyé  en  1769  au  cap 
Nord,  par  la  Société  royale  de  Londres,  pour  ob- 
server le  passage  de  Vénus.  En  1772,  il  fut  atta- 
ché ,  comm*  astronome,  au  célèbre  voyage  de 
circumnavigation  sur  les  vaisseaux  la  Résolu- 
tion etH' Aventure,  commandés  par  le  capitaine 
Cook.  Le  résultat  de  ses  observations  fut  publié 
à  Londres  en  1774.  Il  entreprit  un  autre  voyage 
avec  la  Résolution  et  la  Découverte  dans  l'o- 
céan Pacifique ,  et  le  récit  en  parut  à  Londres  en 
1782.  nfut  nommé  en  1785  membre  de  l'Acadé- 
mie royale  de  Portsmouth. 

Kose,  JVew  Biographical  Dictionary. 

BATLY,  BAILET  OU  BAILE  (  Louis),  prélat 

anglais ,  n<t  à  Caermarthen  (  pays  de  Galles  ) , 
mort  en  1632.  II  étudia  à  Oxford,  et  fut  succes- 
sivement ministre  d'Évesham,  chapelain  de  Jac- 
ques !*'■,  et  évoque  de  Bangor  i  il  se  fit  surtout 
connaître  par  un  livre  intitulé  la  Pratique  de 
piété,  réimprimé  pour  la  cinquantième  fois  en 
1734,  in-S",  traduit  en  langue  galloise  en  1633, 
et  dans  beaucoup  d'autres  langues.  Quelques 
principes  de  puritanisme,  que  l'on  a  cru  décou- 
vrir dans  cet  ouvrage ,  ont  fait  soupçonner  que 
Bayly  n'en  était  pas  réellement  l'auteur. 

Boissarri,  Icônes  virorumillustrium. 
BAYLY  (  Thomas  ) ,  publiciste  anglais,  fils  de 
Louis  Bayly,  mourut  à  Ferrare  vers  1657.  Il 
étudia  la  théologie  à  Cambridge  et  à  Oxford.  Il 
était  au  château  de  Ragland  lorsque  Charles  'I^' 
y  ftit  reçu  par  le  marquis  de  Worcester ,  après 
la  bataille  de  Naseby  ;  ce  fut  lui  qui  rédigea  les 
articles  de  la  capitulation  de  ce  château.  Pen- 
dant les  voyages  qu'il  fit  en  Flandre  et  en  France, 
il  examina  à  fond  la  religion  catholique,  et  s'y 
convertit.  Sous  le  règne  de  Cromwell,  on  le  re- 


BAYNHAM 


880 


connut  pour  l'auteur  des  pamphlets,  intitulés 
Bibliotheca  regia,  sur  les  systèmes  et  les  plans 
des  républicains,  et  on  l'enferma  à  Newgate. 
Pendant  sa  détention ,  il  publia  un  ouvrage  in- 
titulé la  Fleur  des  murailles,  où  l'on  rencontre 
des  traits  piquants  sur  les  affaires  publiques. 
Bayly  trouva  le  moyen  de  s'échapper,  se  retira 
en  Italie,  ets'attacha  à  Ottoboni,  nonce  àFerrare. 
Outre  les  écrits  indiqués ,  on  a  de  lui  :  la  Vie 
et  la  mort  de  Jean  Fisher,  évêque  de  Roches- 
ter;  Londres,  1635,  in-8°;  —  Certamen  reli- 
giosum,  ou  Conférence  entre  le  roi  Charles  P^ 
et  le  marquis  de  Worcester;  Londres ,  1649 , 
in-8'';  —  la  Charte  royale  accordée  sous  les 
rois  par  Dieu  lui-même,  1649  ;  —  De  la  Ré- 
bellion des  sujets  envers  leurs  rois;  Paris , 

1653,  in-8°;  —  la  Fin  des  controverses  entre 
les  religions  catholique  et  protestante;  Douay, 

1654,  in-4''. 
Biographia  Britannica. 

*  BAYNARD  {Edouard  ),  médecin  anglais,  gui 
vivait  à  Londres  vers  le  commencement  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  "F.uxpoXouffta, 
or  the  history  qf  cold  Bathing ,  both  ancient 
and  modem;  Londres,  1706,  in-8''. 

Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine. 
*BAYivE  (...),  capitaine  de  vaisseau  anglais, 
mort  le  9  avril  1782.  Il  inventa  un  moyen  de 
destruction  appelé  la  caronade  (  du  latin  caro, 
chair  ),  et  en  fit  l'essai  trois  jours  avant  le  fameux 
combat  naval  entre  l'amiral  Rodney  et  le  comte 
de  Grasse.  Bayne  s'appuyant  sur  son  lieutenant 
de  vaisseau,  lui  dit  :  «Maintenant  vous  allez 
voir  l'effet  que  produiront  mes  caronades.  «  Au 
même  instant  un  boulet  vint  frapper  l'inventeur, 
et  le  tua  sur  place. 

Biographia  Britannica. 

*  BAYNE  (  Etienne  ),  jurisconsulte  français,  il 
vivait  vers  le  milieu  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  de  Contractibus,  etc.  ;  Paris,  1645,  in-foi. 

Cat.  Bibl.  Dubois. 

*  BAYNE  OU  BAl^SE  (Jacques),  ministre  dis- 
sident de  l'Église  d'Ecosse,  né  en  1710,  mort  le 
17  janvier  1790.  Il  fut  protégé  par  le  duc  de 
Montrose,  qui  le  maintint  dans  la  paroisse  de 
Killearn,  comté  de  Dumbarton,  à  cause  de  son 
talent  de  prédicateur.  Sa  réputation  était  telle, 
qu'on  l'appelait  le  Cygne  de  l'Ouest.  La  collec- 
tion des  sermons  de  Bayne  a  été  publiée  quarante 
ans  après  sa  mort. 

Chambers,  Eminent  Scotchmen. 

''BAYNHAiu  {Jacques),  fanatique  anglais, 
mort  en  1530.  Conseiller  du  Temple,  il  subit,  sur 
un  simple  soupçon  d'hérésie,  la  torture  dans  la 
Tour  de  Londres.  On  le  remit  en  liberté  ;  mais 
il  fut  de  nouveau  emprisonné  pour  avoir  nié  la 
présence  réelle  dans  l'Eucharistie.  Condamné  au 
bûcher,  il  se  moqua  de  son  supplice,  et  embrassa 
les  fagots  qui  allaient  servir  à  alimenter  la 
flamme ,  et ,  quand  le  feu  les  eut  embrasés ,  il 
s'écria  :  «  Peuple ,  c'est  bien  ici  qu'il  y  a  un 


881 


BAYNHAM 


nûracle  ;  je  n'endure  pas  plus  de  douleur  que  si 
j'étais  dans  un  lit.  » 

Rose,  New  Biographical  Dictionary. 
BATON  (Jean  de),  chroniqueur  français,  né  à 
la  fin  du  treizième  siècle,  à  Bayon ,  dans  la  Lor- 
raine (on  ignore  la  date  de  sa  mort).  Il  appar- 
tenait à  l'ordre  de  Saint-Dominique,  fut  exilé  en 
1326  de  son  couvent,  et  se  retira  à  Moyen-Mou- 
tier,  abbaye  de  l'ordre  de  Saint-Benoit ,  dont  il 
écrivit  l'iiistoire  jusqu'en  1126.  On  trouve  des 
extraits  de  cette  histoire  dans  Belhomme,  His- 
toria  Mediarni  monasterii,  et  dans  D.  Calmet, 
Histoire  de  la  Lorraine,  t.  m,  p.  213  ,  édit. 
de  1728. 

Mabillon,  Annales  ordinis  Sancti  Benedicti. 
BATON  (Nicolas),  théologien,  né  à  Pont-à- 
Mousson  vers  l'année  1570.  Û  fut  chanoine  de 
la  cathédrale  de  Verdun.  On  a  de  lui  :  de  Sacra- 
mentis  et  Sacrificiis  Missx;  Verdun,  in-12';  — 
De  decem  Prasceptis  Decalogi  et  quinque 
Prseceptis  Ecclesiee;  Verdun,  1622,  in-8°  ;  — 
Solutions  des  cas  de  conscience,  etc.;  Verdun, 
1620,  in-8°. 

D.  Calmet,  Bibliothèque  de  Lorraine. 

BATRO  (Pierre  de),  médecin  italien,  né  à 
Turin  vers  l'an  1468,  mort  le  1"  avril  1558.  Il 
fut  professeur  à  l'université  de  Turin  et  premier 
médecin  de  Charles  ni,  duc  de  Savoie.  On  a  de 
lui  :  —  De  pestiîentia,  ejusque  curatione  per 
prxservationum  et  curationum  regimen;  Tu- 
rin, 1507,  in-4''  ;  Paris,  1513,  in-8<>  ;  —  Lexypy- 
retx  perpétuée  quxstiones  et  annexorum,  so- 
lutio;  de  Nobilitatefacultatis  medicinœ;  Tu- 
rin, 1512,  in-fol.  ;  —  De  medendis  humani  cor- 
poris  malis  Enchiridion,  quod  vulgo  Venebe- 
cuM  vocant;  Bâle,  1563, 1578,in-8''  ;  Lyon,  1561, 
in-12;  Francfort,  1612,  in-12. 
,  Biographie  Médicale. 

*  BATTAZ  (Nicolas),  physicien  français,  vi- 
vait vers  le  milieu  du  cÛx-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  Abbréviations  des  plus  difficiles  opé- 
rations de  perspective  pratique;  Annecy,  1644, 

in-8°. 

Cat.  bibl.  Thom. 

BAZAiNE,  mathématicien  français,  né  aux  en- 
virons de  Metz  au  milieu  du  siècle  dernier,  mort 
vers  1820.  Il  fut  d'abord  vigneron,  et  vint  en- 
suite à  Paris  prendre  une  part  active  à  la  révo- 
lution dans  les  clubs  des  jacobins.  On  a  de  lui  : 
Métrologie  française,  ou  Traité  du  système 
métrique ,  d'après  la  fixation  définitive  de 
Vunité  linéaire  fondamentale  ;  Paris,  1802, 
in-8° ,  fig.  —  Cours  de  stéréométrie  appliquée 
au  jaugeage  assujetti  au  système  métrique; 
Paris  (F.  Didot),  1806,  in-8%  avec  fig.  ;  —  Nou- 
veau Transformateur  des  poids  et  mesures; 
Paris,  1806,  in-8°;  — -  Cours  de  géométrie  pra- 
tique appliquée  à  la  mesure  des  objets  de 
commerce  assujettis  au  calcul  métrique; 
Paris  (F.  Didot),  1807,in-8%  avec  fig. 

Bégin,  Biographie  de  la  Moselle. 

ttxzkinE,  (Pierre-Dominique),  fils  du  pré- 
cédent, général  major  au  service  de  Ru  ssie,  na- 


BAZANCOURT  882 

quit  à  Sey  (Moselle)  le  13  janvier  1783,  et  mou- 
rut à  Paris  le  28  septembre  1838.  Il  était  au 
nombre  des  quatre  premiers  élèves  de  l'École 
polytechnique  que  Napoléon ,  sur  la  demande 
d'Alexandre,  envoya  en  Russie  pour  y  former 
des  ingénieurs.  Pendant  la  guerre  de  1812, 
Bazaine  et  ses  camarades  déclarèrent  à  leurs 
chefs  qu'ils  ne  pouvaient  servir  contre  la  France, 
et  demandèrent  leur  congé.  Sur  cette  déclaration, 
ils  furent  dirigés  dans  l'intérieur  du  pays;  un 
zélé  subalterne  les  fit  envoyer  en  Sibérie,  où  le 
capitaine  Krusenstern  les  rencontra,  après  son 
voyage  autour  du  monde.  Ils  furent  rappelés 
après  la  paix,  et  dédommagés  par  un  haut  grade 
dans  l'armée.  On  a  de  Bazaine  :  Traité  élé- 
mentaire du  calcul  différentiel ,  à  l'usage  de 
V Institut  des  voies  de  communication  (des 
ponts  et  chaussées)  ;  Saint-Pétersbourg,  1817, 
in-8°  ;  —  Mémoire  de  la  théorie  du  mouve- 
ment des  barques  à  vapeur,  et  sur  leur  appli- 
cation à  la  navigation  des  canaux ,  des  fleu- 
ves et  des  rivières;  Saint-Pétersbourg,  1818, 
in-4°  ;  —  et  plusieurs  mémoires  dans  le  Recueil 
de  l'Académie  des  sciences  de  Saint-Pétersbourg. 

Notice  sur  le  gén.  Bazaine,  dans  le  Biographe,  n°  933. 

*  BAZALiERO  (Galigula),  poète  italien,  im- 
primeur et  libraire ,  de  Bologne,  vivait  à  la  fin 
du  quinzième  siècle  et  au  commencement  du 
seizième.  Plusieurs  de  ses  pièces  se  trouvent 
dans  Collectanee  greche,  latine  e  volgari  ;  Bo- 
logne, 1504,in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BAZAN  (Ferdinand),  archevêque  de  To- 
lède, né  en  1627,  mort  en  1702.  Son  goût  poul- 
ies lettres  le  porta  à  établir  une  académie  d'é- 
rudits  dans  sa  propre  maison.  Il  a  laissé  quel- 
ques écrits  (inédits)  en  espagnol  et  en  italien. 

Nie.  Antonio;  Bibl.  hisp.  nova.  —  Mazzuchelli,  Scrit- 
tori d'Italia. 

BAZANCOURT  (  Jean-Boptiste-Marin-Au- 
toine  Lecat  de),  général  français,  né  au  Val-de- 
MoUe  (Oise)  le  19  mars  1767,  mort  le  17  jan- 
vier 1830.  Sorti  de  l'École  militaire  en  1775,  il 
fut  capitaine  en  1791  ;  il  fit,  l'année  suivante,  la 
campagne  d'Italie.  Passé  à  l'armée  d'Egypte  en 
l'an  vm,  il  obtint  le  grade  de  chef  de  batafllou, 
et  se  distingua  au  siège  de  Saint-Jean-d'Acre, 
où  il  fut  blessé.  Colonel  du  quatrième  régiment 
d'infanterie  en  1802,  il  se  trouva  en  1805  à  la 
bataille  d'Austerlitz,  et  fut  un  des  signataires  du 
jugement,  rendu  à  l'unanimité  le  21  mars  1804, 
qui  condamnait  à  mort  le  duc  d'Enghien.  Com- 
mandeur de  la  Légion  d'honneur  le  l*''  janvier 
1806,  général  de  brigade  le  6  mars  1808,  puis 
baron  de  l'empire  la  même  année,  Bazancourt 
fut  envoyé  en  qualité  de  commandant  à  Ham- 
bourg, avec  la  mission  spéciale  de  veiller  à  l'ob- 
servation du  blocus  continental.  Appelé  à  com- 
mander ime  brigade  de  la  division  militaire  de 
Paris  en  1809,  mis  à  la  retraite  lors  de  la  pre- 
mière restauration,  il  reprit  du  service  pendant 
les  Cent-Jours,  et  commanda  alors  le  département 


883 


BAZANCaURT  -  BAZARD 


884 


d'Eure-et-Loir.  Mis  de  nouveau  à  la  retraite  en 
1815,  il  mourut  à  Paris  à  l'âge  de  soixante- 
trois  ans.  A.  S.. ..Y. 

Archives  du  ministère  de  la  guerre.  —  Fictoires  et 
conquêtes,  t.  XV. 

BAZANi-CAVAZZOKi  {Virginie),  femme 
poète,  née  à  Mantoue  en  1681,  morte  en  1715, 
à  Guastalla.  Elle  fut  membre  de  l'Académie  des 
Gelati  de  Bologne,  et  demoiselle  d'honneur  de  la 
dernière  duchesse  de  Mantoue,  femme  de  Char- 
les V  de  Gonzaguê,  qui  fut  mis  au  ban  de  l'Em- 
pire pour  avoir  embrassé  le  parti  des  Français. 
On  a  d'elle  :  Fantasie  poetiche;  Naples,  vbl. 
in-8°,  réimprimé  avec  le  titre  de  Divei'timenti 
poetici. 

Biographie  des  femmes  célèbres. 

*  BAZANO  (Jean  de),  chroniqueur  italien, 
vivait  dans  le  quatorzième  siècle.  On  a  de  lui  : 
Chronicon  Mutmense,  ab  anno  1002  usque  ad 
annum  1763. 

Muratori,  Scriptores  Rerum  italicarum. 

BAZARAD,  prince  de  la  Valachie  en  1330.  Il 
repoussa  victorieusement  les  attaques  de  Char- 
les-Robert, roi  de  Hongrie,  qui  fut  cerné  par  les 
Valaques  postés  sur  les  montagnes,  et  aurait 
péri  sans  le  dévouement  d'un  de  ses  officiers. 
Bazarad  est  le  premier  prince  de  Valachie  sur 
lequel  l'histoire  nous  ait  transmis  quelques  dé- 
tails. 

Art  de  vérifier  les  dates. 

BAZARD  (  Amand) ,  fondateur  de  la  charbon- 
nerie  française,  né  à  Paris  le  19  septembre  1791, 
mort  à  Courtry,  près  de  Montfermeil,  le  29  juillet 
1832.  En  1815,  il  prit  une  part  glorieuse  à  la  dé- 
fense de  Paris .  Rentré  dans  la  vie  civile,  il  occupait 
un  emploi  peu  lucratif  à  la  préfecture  de  la  Seine, 
lorsqu'il  entra  en  relation  avec  quelques  patrio- 
tes, à  l'aide  desquels  il  fonda  d'abord  la  loge 
des  Amis  de  la  vérité,  et,  plus  tard,  la  Char- 
bonnerïe  française.  Dès  ce  moment,  sa  vie  fut 
toute  politique  ;  il  publia  plusieurs  brochures,  et 
de  nombreux  articles  dans  le  journal  l'AHstofr- 
gtie.  La  charbonnerie ,  propagée  rapidement  à 
Paris  et  dans  les  départements,  présentait  une 
force  insurrectionnelle  presque  suffisante  pour 
renverser  le  faible  gouvernement  des  Bourbons. 
Bazard,  qui  la  dirigeait  comme  chef  de  la  haute- 
vente  et  de  la  vente-suprême,  travaillait  active- 
ment à  concerter  un  plan  d'attaque.  C'est  à 
lui  que  fut  confiée  la  partie  civile  du  complot 
de  Béfort,  qui  échoua  par  suite  de  l'indécision 
habituelle  du  général  la  Fayette.  Bazard,  sachant 
que  la  police  avait  le  secret  du  mouvement, 
courut  au-devant  du  général,  qui  n'était  plus 
qu'à  quelques  lieues  de  Béfort  ;  et  sans  perdre 
un  moment,  revint  avec  lui  à  Paris,  laissant  sa 
réputation  gravement  compromise  par  ce  trait 
de  courage  et  de  prudence,  qui  fiit  regardé 
comme  un  acte  de  lâcheté  par  ses  compUces. 
Compris  au  nombre  des  condamnés  contumaces 
de  Béfort,  il  n'en  continua  pas  moins  ses  dan- 
gereux voyages  dans  l'ouest  et  dans  le  midi; 


puis  il  revint  à  Paris,  où  il  parvint  à  se  sous- 
traire aux  actives  recherches  de  la  police.  Il  se 
livra  alors  à  des  études  philosophiques,  et  tra- 
vailla sous  le  voile  de  l'anonyme ,  afin  de  faire 
vivi-e  sa  famille.  Dès  ce  jour  Bazai-d  abandonna 
le  métier  de  conspii-atem*  :  il  rencontra  des  dis- 
ciples de  Saint-Simon,  entra  avec  eux  dans  une 
nouvelle  voie  politique,  et  devint  un  des  rédac- 
teurs du  jom'nal  hebdomadaire  le  P7-oduc- 
tetir  (1825).  Mal  soutenus  par  le  public,  ne 
pouvant  disposer  pour  leurs  travaux  philoso- 
phiques que  des  heures  gagnées  siu-  leurs  loi- 
sirs ou  sur  leur  sommeil ,  les  rédacteurs  de  ce 
journal,  trop  sérieux  pom'  ne  pas  être  à  ses  au- 
teurs une  charge  pesante ,  se  décidèrent  à  en  in- 
terrompre la  publication,  afin  d'élaborer  dans  le 
calme  de  la  retraite  les  grandes  et  délicates  ques- 
tions qu'ils  avaient  jusqu'alors  effleurées.  Ce  fut 
dans  les  discussions  intérieures  que  Bazard,  par  la 
fermeté  de  sa  parole,  la  netteté  de  son  esprit  et 
la  solidité  de  son  jugement,  parvint  à  se  placer 
à  la  tête  de  ses  amis.  En  1828,  l'école  saint-si- 
monienne,  après  un  silence  de  deux  ans,  reprit  ses 
travaux  en  établissant  des  conférences  publiques. 
Une  des  plus  belles  questions  que  Bazard  ait 
développées  dans  ces  conférences,  une  de  celles 
oùil  montra  le  plus  de  talent,  ce  fut  la  question  de 
savoir  si  l'humanité  avait  un  avenir  i'eligieiix 
devant  elle.  L'hiver  suivant,  les  cours  continuè- 
rent, et  il  en  fut  rendu  compte  dans  une  revue 
hebdomadaire,  l'Organisateur.  La  révolution  de 
Juillet,  en  ébranlant  toutes  les  vieilles  institu- 
tions, vint  alors  ouvrir  au  saint-simonisme  une 
route  large  et  facile  :  chacun  sentait  qu'il  fallait 
à  la  société  française  autre  chose  qu'une  l'évolu- 
tion politique.  De  nombreux  disciples  vinrent 
grossir  l'auditoire  de  Bazard.  La  devise  que 
les  saint-simoniens  avaient  adoptée  ralliait  à 
eux  les  prolétaires  :  «  Toutes  les  institutions  so- 
ciales, disaient-ils ,  doivent  avoir  pour  but  l'a- 
mélioration morale,  intellectuelle,  physique,  de 
la  classe  la  plus  nombreuse  et  la  plus  pauvre. 
Un  journal  quotidien,  le  Globe,  appela  sur  eux 
l'attention  des  pensem^s;  les  correspondances 
s'organisèrent  en  province  ;  une  nouvelle  société 
se  forma  au  miUeu  de  la  société  ancienne  :  elle 
eut  ses  lois,  ses  mœurs  et  ses  dogmes. 

Peu  métaphysicien,  Bazard  se  laissa  facilement 
entraîner  par  Enfantin,  son  collègue  dans  la  direc- 
tion du  saint-simonisme.  Il  s'en  aperçut;  mais, 
trop  fier  pour  retirer  des  paroles  qu'il  avait  pro- 
noncées et  signées  de  sa  main,  et  trop  conscien- 
cieux pour  faire  sciemment  un  seul  pas  dans  la 
mauvaise  voie,  il  tomba  sous  le  coup  de  son  er- 
reur. Il  avait  admis,  sans  en  prévoir  les  consé- 
quences, l'égalité  del'esprit  etde  la  matière,  l'exal- 
tation du  principe-amour,  la  création  d'un  dioit 
sacerdotal,  intermédiaire  entre  la  nature  divine 
et  la  nature  humaine  ;  et,  poussé  par  l'inflexible 
logique,  il  se  trouvait  transporté  au  delà  de  l'état 
normal  de  la  société.  Jusque-là  il  avait  pu  résis- 
ter à  l'impulsion  d'Enfantin;  il  avait  même  fait 


885 


BAZARD  —  BAZIN 


886 


céder  devant  ses  idées'  celles  de  son  rival,  en 
adressant,  au  nom  du  saint-sinionisme,  au  prési- 
dent de  la  chambre  des  députés,  une  letti'e  dans 
laquelle  il  repoussait  le  dogme  de  la  communauté 
des  femmes,  qu'on  attribuait  aux  disciples  de 
Saint-Simon.  Mais  il  était  désormais  impossible 
aux  deux  chefs  de  vivre  sur  le  même  fonds  d'i- 
dées: en  1831,  une  scission  éclatante  s'opéra  en- 
ti"e  eux;  'et  Bazard,  moins  flexible  et  moins 
adroit  que  son  adversaire,  se  trouva  seul.  Il  es- 
saya de  reconstituer  autour  de  lui  une  école  ;  il 
publia  un  premier  manifeste  qu'il  signa  Bazard, 
l'un  des  deux  chefs  de  l'ancienne  hiérarchie 
saint-simonienne,  chef  de  la  hiérarchie  nou- 
velle; il  attaqua  violemment  Enfantin,  et  dévoi- 
la le  secret  de  la  dissension  qui  avait  commencé 
entre  eux  depuis  vingt  mois  :  il  disait  que  la  so- 
ciété qu'Enfantin  rêvait  devait  êti'e  fondée  sur  la 
corruption,  la  séduction ,  la  fraude.  Mais  il  es- 
saya vainement  de  combattre  :  les  forces  lui 
manquèrent;  et,  dans  une  séance  intérieure, 
pressé  par  la  logique  d'Enfantin,  qui  lui  opposait 
ses  déclarations  précédentes ,  il  tomba  frappé 
d'apoplexie.  Ce  fut  un  coup  dont  il  ne  se  releva 
pas  :  retiré  à  la  campagne,  il  y  mourut  de  lan- 
gueur. Bazard  fut,  pour  nous  servir  des  paroles 
de  M.  Reynaud,  «  un  homme  puissant,  vertueux, 
désintéressé.  La  connaissance  de  la  vérité  fut  la 
prière  constante  de  son  cœur  ;  s'il  a  failli>  c'est 
qu'il  n'y  a  pas  de  chemin  plus  périlleux  que 
celui  des  nouvautés  ;  et  son  ambition,  s'il  y  en  a 
eu  en  lui,  a  été  de  ces  ambitions  qui  ne  naissent 
qu'aux  grandes  âmes.  » 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Le  Globe, 
18Sf  et  1832.  —  Encyclop.  Nouvelle. 

*BAZARDUS  (Jean-Marc) ,  littérateur  "et 
poète  italien,  natif  de  Sarzana,  vivait  à  la  fin  du 
seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  Diseur  sus  acade- 
mici ,  ainsi  que  des  poésies  latines  et  italiennes. 

OldoiD ,  Athenœum  Romanum. 

JBAZE  (iV...) ,  avocat  et  homme  politique, 
né  à  Agen  en  1800.  Il  est  fils  d'un  gi-aveur  sur 
bois.  En  1821  il  débuta,  comme  avocat,  dans 
sa  ville  natale,  et  devint  bâtonnier  de  son  ordre. 
Après  la  révolution  de  1848,  il  siéga  successive- 
ment à  l'assemblée  constituante  et  à  l'assem- 
blée législative.  A  la  constituante,  il  fut  mem- 
bre du  comité  de  la  justice,  et  vota  contre  le 
droit  au  travail,  pour  les  deux  chambres, 
pour  le  vote  à  la  commune ,  pour  la  proposition 
Râteau,  et  contre  la  mise  en  accusation  du 
ministère  du  20  décembre.  A  la  législative,  il 
fut  questeur,  *et  membre  de  la  commission  de 
l'instruction  publique  ainsi  que  de  la  commission 
delaloicontrelesclubs.Ledécretdu9janvierl852 
l'a  éloigné  temporairement  du  sol  de  la  France. 

Dictionnaire  de  la  Conversation. 

*BAZEL  (Nicolas),  médecin  belge,  vivait 
dans  la  dernière  moitié  du  seizième  siècle.  On  a 
de  lui  :  Descriptio  cometœ  qui  die  14  nov. 
1577  appai'VÂt ;  Anvers,  1578,  in-4''. 

Swert ,  Athense  Belgicee. 


BAZHENOT  (VassiUi-Ivanovitch) ,  célèbre 
architecte  russe,  né  à  Moscou  le  l*""  mars  1737, 
mort  à  Saint-Pétersbourg  le  2  août  179a.  Il  étu- 
dia l'architecture  à  l'Académie  des  beaux-arts, 
sous  la  direction  de  Tchevakinsky.  En  1761 , 
il  fut  envoyé  à  Paris  pour  y  poursuivre  ses 
études  ;  il  visita  plus  tard  l'Italie.  A  sa  rentrée 
en  Russie,  l'impératrice  Catherine  le  consulta 
sur  des  plans  d'édifices  qu'elle  voulait  faire  éle- 
ver. C'est  ainsi  que  le  Kremlin  fut  reconstruit 
sur  un  nouveau  modèle;  il  fallut  des  sommes 
énormes  pour  réaliser  ce  projet  :  un  seul  escalier 
tout  en  marbre  était  évalué  cinq  milhons  de  rou- 
bles. La  réputation  de  Bazhenov  est  restée  atta- 
chée à  cette  gigantesque  entreprise.  Il  fut  chargé, 
en  1776,  d'élever  un  palais  dans  le  style  gothique 
ou  dans  le  style  moresque ,  à  son  choix  ;  mais 
l'architecte  suivit  ses  propres  inspirations.  Ca- 
therine ,  mécontente ,  fit  abattre  une  grande 
partie  des  premiers  travaux  et  confia  les  plans 
d'une  nouvelle  construction  à  Kazakov.  Il  paraît, 
du  reste ,  que  Bazhenov  était  tombé  en  disgrâce, 
comme  soupçonné  d'avoir  des  opinions  politiques 
dangereuses,  et  d'entretenir  une  correspondance 
secrète  avec  les  sociétés  maçonniques.  Cepen- 
dant il  revmt  en  faveur  sous  Paul  P"",  qui  le  dé- 
cora de  l'ordre  de  Saint-Paul,  et  le  chargea  de 
l'érection  de  divers  palais.  Son  œuvre  principale 
est  la  magnifique  église  de  Kazan  à  Saint-Pé- 
tersbourg. Bazhenov  s'occupait  aussi  d'études 
littéraires.  On  a  de  lui  une  traduction  de  Vi- 
truve  en  4  vol.  in-4°,  1790-1796. 

Kvgenii,  Notice  sur  Bazhenov,  dans  le  Tëlégraplie  de 
Moscou, 

BAZICALUVA  ou  BAzzicALUVE  (Hercule), 
dessinateur  et  graveur  italien ,  natif  de  Pise.  Il 
fut  attaché  au  service  du  duc  de  Toscane  et  eut 
pour  maître  de  dessin  Giulio  Parigi.  On  a  de  lui 
une  collection  de  douze  grands  paysages ,  cinq 
vues  de  batailles,  et  XEntrée  triomphale  des 
chariots ,  dessm  qui  a  été  gravé ,  d'après  lui , 
par  Stephen  de  la  Bella. 

Heinecken,  Dictionnaire  des  Artistes. 

BAZIN,  noms  de  plusieurs  médecins  français, 
qui  paraissent  avoir  tous  appartenu  à  la  même 
famôle.  Les  voici,  dans  l'ordre  chronologique  : 

I.  BAZIN  (Guillaume), méàicin ,  natif  des  en- 
virons de  Chartres,  mort  en  1500.  Il  fut  élu 
doyen,  en  1472,  de  la  Faculté  de  médecine;  c'est 
sous  lui  que  fut  bâtie  l'ancienne  École  de  méde- 
cine, rue  de  la  Bùcherie.  On  ignore  en  quel 
lieu  la  Faculté  faisait  auparavant  ses  cours.  L'é- 
cole de  la  Bùcherie  ne  fut  achevée  qu'en  1477  , 
et  agrandie  en  1519  et  1571. 

Biographie  médicale. 

n.  BAZIN  (Denis),  médecin  français,  professait 
la  chirurgie  à  Paris  au  commencement  du  dix- 
septième  siècle  ;  il  mourut  le  5  septembre  1632. 
On  a  de  lui  :  Ergo  senilis  juventus  d)xu[Ji.wpia; 
judiciuni;  Paris,  1630,  in-4''. 

in.  *  BAZIN  (Simon  ),  médecin  français,  fils  de 
Claude  Bazin,  mort  en  1660.  Il  fut  doyen  de  la 


887 


BAZIN 


888 


Faculté  de  Paris  en  1638,  et  présida,  en  cette 
qualité ,  au  choix  de  la  nourrice  de  Louis  XIV. 
On  a  de  lui  :  Ergo  ex  carie  pudendi  callosa 
cicatrix  syphilis  certissimum  signum;  Pa- 
ris, 1628 ,  in-4°  ;  —  Ergo  magis  ab  aère  quam 
alimentis  corpus  mutatur;  Paris ,  1598,  in-4°. 

Biographie  Médicale. 

rv.  BAZIN  (  Gilles-Augustin  ),  médecin,  natif 
de  Paris,  mort  en  1754.  Il  exerça  sa  profession  à 
Strasbourg,  et  se  livra  spécialement  à  l'étude  de 
la  botanique  et  de  l'histoire  naturelle.  On  a  de 
lui  :  Observations  sur  les  plantes  et  leur 
analogie  avec  les  insectes;  Strasbourg,  1741, 
in-8°  ;  —  Traité  de  l'accroissement  des  plan- 
tes, 1743 ,  in-8°  ;  —  Histoire  naturelle  des 
abeilles;  Paris,  1744,  2  vol.  in-12;  — Lettres 
sur  les  Polypes  ,  1745,  in-12;  —  Abrégé  de 
V Histoire  des  Insectes,  pour  servir  de  suite  à 
celle  des  Abeilles  ;  Paris,  1747,  2  vol.  in-12  : 
c'est  un  excellent  extrait  de  l'ouvrage  de  Réau- 
mur;  —  Description  des  courants  magné- 
tiques; Strasbourg,  1753,in-4°;  —  le  Traité 
sur  l'acier  d'Alsace  est  du  frère  aîné  de  Bazin. 

Biographie  Médicale. 

BAZIN  {Jacques-Rigomer),\}\ib\\dste,  né 
au  Mans  en  1771,  mort  le  20  janvier  1820.  Il 
se  fit  connaître  de  bonne  heure  par  son  dévoue- 
ment inaltérable  à  la  cause  démocratique.  H  fit 
d'abord  de  l'opposition  au  Directoire  dans  un 
journal,  le  Démocrate,  qui  fut  bientôt  supprimé. 
Il  attaqua  ensuite  le  gouvernement  de  Napoléon, 
et  fut  détenu  à  Ham  comme  complice  de  Malet, 
bien  que  la  justice  n'ait  pu  produire  aucune 
preuve.  Rendu  à  la  liberté  en  1814,  il  essaya 
en  vain  d'organiser  une  guerre  nationale  à  l'in- 
vasion des  alliés.  Ses  brochures  à  quinze  et  vingt 
centimes,  pour  l'instruction  du  peuple,  lui  sus- 
citèrent un  procès  devant  la  cour  royale  d'An- 
gers ,  où  il  fiit  acquitté.  Mais,  en  butte  aux  tra- 
casseries de  la  police,  il  mourut  à  la  suite  d'un 
duel.  Ses  brochures  et  pamphlets  ont  été,  pour  la 
plupart,  publiés  sous  ce  titre  :  le  Lynx  ;  Paris  , 
1814,  in-8°,  et  :  Suite  du  Lynx;  ibid.,  1817, 
in-S".  —  Outre  ces  pamphlets ,  on  a  de  lui  : 
Jacqueline  d'Olysbourg,  mélodrame  représenté 
àl'Ambigu  en  1803;  —  Charlemagne,  tragédie  en 
cinq  actes  et  en  vers;  le  Mans,  1807,  in-8°;  — 
Lettres  françaises,  1807,  in-8°;  —  Let- 
tres philosophiques,  1814,  in-18;  —  Séide, 
nouvelle;  le  Mans,  1816,  in-8°;  —  Voltaire  et 
Rousseau,  conte  si  Von  veut;  ibid.,  1817,  in-^. 

Biographie  des  Contemporains. 

*BAZiN  (  Jean  ) ,  diplomate  français ,  né  à 
Blois  le  25  septembre  1538 ,  mort  en  1592.  Il 
exerçait  dans  cette  ville  les  fonctions  de  procu- 
reur du  roi,  lorsqu'û  fut  choisi  en  1572  pour 
accompagner  en  Pologne  l'évêque  de  Valence , 
chargé  de  proposer  aux  états  de  ce  royaume  le 
duc  d'Anjou  comme  successeur  de  Sigismond- 
Auguste,  dernier  roi  de  la  famille  des  Jagellons. 
Bazin  prononça  en  latin ,  à  la  diète  de  Kalisch , 
une  harangue  qui  fut  accueillie  par  les  plus  vifs 


applaudissements.  Quelque  temps  après ,  il  fut 
envoyé  à  la  diète  de  Varsovie,  puis  à  celle  de  la 
petite  Pologne ,  où  il  sut  gagner  au  duc  d'Anjou 
les  suffrages  de  la  majorité  de  la  noblesse.  Après 
avoir  ainsi  contribué  activement  à  l'élection  de 
ce  prince ,  il  revint  en  France  pour  rendre  compte 
au  roi  du  succès  de  sa  mission.  Mais  bientôt  il 
fut  renvoyé  en  Pologne  avec  le  titre  de  résident. 
Des  dissensions  s'étaient  élevées  parmi  les  nobles  ; 
un  parti  nombreux  demandait  une  diète  géné- 
rale :  il  ne  s'agissait  de  rien  moins  que  de  re- 
venir sur  l'élection  du  roi.  Le  résident  français 
parvint  à  apaiser  tous  ces  troubles,  et  le  duc 
d'Anjou  lui  fut  redevable  ime  seconde  fois  du 
trône  de  Pologne.  A  son  retour  en  France,  Bazin 
fut  accusé  de  protestantisme,  et  forcé  de  s'exiler. 

L'un  de  ses  fils ,  Isaac  Bazin  ,  fut  nommé  en 
1626  député  général  des  protestants  de  France 
auprès  du  roi ,  et  exerça  cet  emploi  jusqu'à  S3 
mort. 

MorérI,  Dict.  hist.  —  Le  Bas,  Encycl.  de  la  France. 

*  BAZIN  (Jean-Baptiste),^héologien  et  hagio- 
graphe  français,  né  à  Auxonne  le  14  janvier  1637, 
mort  dans  la  même  ville  le  30  janvier  1708.  Il 
était,  en  1673 ,  procureur  général  de  l'ordre 
des  Cordeliers  de  Dijon.  On  a  de  lui  :  Praxis 
recollectionis  animas,  ad  usum  Fràtrum  Mi- 
norumde  observantia  provinciaruvi  Galliee; 
Paris,  Dezallier,  1686,  in-12;  —  la  Grand'- 
Messe  et  la  manière  de  l'entendre  et  d'y  as- 
sister saintement,  selon  l'esprit  deJ.-C.  et  de 
l'Église;  Lyon,  1687,  in-12;  —  Éclaircisse- 
ments sur  la  sainte  Messe ,  justifiée  par  l'É- 
criture, les  conciles  et  les  Pères;  Lyon,  de  la 
Roche,  1688  ,  in-12  ;  —  les  Magnificences  de 
Rome  à  la  canonisation  des  bienheureux  Jean 
Capistran  et  Pascal  Baylon,  religieux  de  l'or- 
dre de  Saint-François,  avec  les  Vies  dessaints 
Laurent-Justinien ,  Jean  Faconde  et  Jean  de 
Dieu,  canonisés  avec  eux  ;  Lyon,  1693,  in-8°; 
—  Quelques  remarques  sur  le  grand  couvent 
de  Saint-Bonaventure  de  Lyon;  Lyon,  1697, 
in-12  ;  —  Abrégé  de  la  Vie  de  saint  Jean  Ca- 
pistran ,  etc.  ;  Lyon,  1698,  in-8°. 

Papillon,  Bibliothèque  des  auteurs  de  Bourgogne , 
t.  I,  p.  19  et  20. 

*  BAZIN  (  Louise-Hélène  de),  femme  poète, 
vivait  à  Soissons  dans  la  première  moitié  du 
dix-huitième  siècle.  On  a  d'elle  :  Éloge  de  la 
ville  de  Soisso7is,  en  vers;  Soissons,  1712,  in-4°. 
Elle  en  a  donné  elle-même  un  extrait  ;  Paris , 
1713,  in-4°. 

Lelong,  Bibliothèque  historique  de  la  France,  édit. 
Fontette. 

BAZIN  (Nicolas  ) ,  graveur  français,  né  vers 
1636  à  Troyes,  mort  vers  1706.  H  vint  fort  jeuneà 
Paris,  et  eut  pour  maître  Claude  Mellan.  Ses  pièces 
sont  des  portraits  et  sujets  de  dévotion,  tous  du 
même  format  (in-4°),  qui  porte  encore  le  nom 
de  Bazin.  On  a  de  lui  plusieurs  gravures  es- 
timées, d'après  le  Corrége,  le  Guide,  Philippe  de 
Champagne,  Lebrun,  etc. 

Michel  Huber,  Manuel  des  Curieux,  etc^  t.  VU,  p.  2S7. 


889 


BAZIN  —  BAZOCHE 


890 


BAZIN  (  Thomas  ).  Voy.  Basin. 

*  BAZIN  {Anaïs  DE  Raucou),  historien  fran- 
çais, né  à  Paris  le  8  pluv.  aaV  (27  janvier  1797), 
mort  le  23  août  1850.  Il  commença  ses  études  à 
Paris,  et  les  interrompit  à  dix-sept  ans  pour  entrer 
dans  les  gardes  du  corps.  Devenu  avocat  en  1818, 
il  se  voua  en  même  temps  aux.  travaux  littéraires, 
et  concoiuTit  avec  succès  à  plusieurs  prix  acadé- 
miques. On  a  de  lui  :  Éloge  historique  de 
Chrétien-Guillaume  Lamoignon  de  Malesher- 
6es;  Paris,  F.  Didot,  1831;  ouvrage  qui  fut 
couronné  par  l'Académie  française  le  9  août 
1831;  —  la  Cour  de  Marie  de  Médicis ,  mé- 
moires d'un  cadet  de  Gascogne  { 1615-1618  ); 
Paris,  1830,  in-S";  —  l'Époque  sans  nom,  Es- 
quisses de  Paris  1830-1833;  Paris,  Mesmer, 
1833  ;  —  Histoire  de  France  sous  Louis  XIII; 
Paris,  1837  et  1842  ;  ouvrage  qui  obtint  de  l'A- 
cadémie française  le  prix  fondé  par  le  baron 
Gobert  :  il  est  judicieusement  et  consciencieuse- 
ment écrit;  —  Études  d'Histoire  et  de  Géogra- 
phie ;  Paris,  1844.  M.  de  Raucou  avait  été  auto- 
risé en  1834  à  joindre  à  son  nom  celui  de  son 
bienfaiteur  M.  Bazin ,  et  à  s'appeler  désormais 
Bazin  de  Raucou. 

Sainte-Beuve,  Causeries  du  lundi,  t .  Il,  p.  436.  —  Qué- 
rard ,  lalFrdnce  littéraire,  supplément. 
BAZINE.  Voy.  Basine. 
BAZINGHEN  (  François-André  Abot  de), 
numismate,  né  à  Boulogne-sur-Mer  le  17  juillet 
1710,  mort  en  1791.  Il  ftit  pendant  trente  ans 
conseiller  à  la  cour  des  monnaies  et  contri- 
bua à  fonder  à  Boulogne  une  société  d'agricul- 
ture. On  a  de  lui  :  Traité  des  monnaies  et  de  la 
juridiction  de  la  cour  des  monnaies,  en  forme 
de  dictionnaire;  Paris,  1764,  2  vol.  in-4°;  — 
Tables  des  monnaies  courantes  dans  les  qua- 
tre parties  du  monde;  ihid.,  in-l6';  —  Recher- 
ches historiques  concernant  la  ville  de  Bou- 
logne-sur-Mer et  l'ancien  canton  de  ce  nom; 
ibid.,  1822,  in-8'';  —  les  Aventures  du  comte 
de  Vineville  et  d'Ardelise  sa  fille;  ibid.,  1822, 
in-8°;  roman  historique. 

Carraler,  Éloge  historique  de  Bazinghen  ,  dans  le  Ma- 
gasin encyclopédique  de  Millin,  année  1799. 

BAZIRE  ou  BASIRE  (  Claude  ),  membre  de 
la  convention,  né  à  Dijon  en  1764,  mort  le  3. 
avril  1794.  Il  était  commis  aux  archives  des 
états  de  Bourgogne  lorsque  la  révolution  éclata. 
n  fut  d'abord  nommé  membre  du  directoire  du 
district  de  Dijon,  puis  député  du  département 
de  la  Côte-d'Or  à  l'assemblée  législative.  Dans 
la  séance  du  1 1  novembre ,  il  dénonça  un  rece- 
veur général  des  finances  qui  engageait  ses  em- 
ployés à  émigrer.  Le  23 ,  il  vota  la  suppression 
des  costumes  religieux  et  la  liberté  des  cultes  ;  le 
25,  il  fit  créer  le  comité  de  surveillance.  Le  4 
février  1792  ,  il  s'éleva  contre  l'exportation  du 
numéraire,  et  demanda  trois  jours  après,  comme 
remède  à  ce  mal,  la  séquestration  des  biens  des 
émigrés.  C'est  par  lui  que  la  nation  fut  instruite 
de  l'existence  du  Comité  autrichien,  dont  le  but 
était  une  réaction  contre-révolutionnaire.  Un 


juge  de  paix,  nommé  Larivière,  lança  contre  lui 
un  mandat  d'amené?;  mais  l'assemblée  le 
prit  sous  sa  protection,  et  mit  Larivière  en  ac- 
cusation. Depuis  ce  temps,  Bazirc  coopéra  acti- 
vement aux  journées  du  20  juin  et  du  10  août 
1792.  Après  cette  dernière  journée  il  sauva  plu- 
sieurs soldats  suisses,  en  faisant  décréter  qu'ils 
étaient  sous  la  sauvegarde  de  la  loi.  C'est  à  lui 
que  l'on  doit  la  prohibition  des  inhumations 
dans  les  églises.  Représentant  du  département 
de  la  Côte-d'Or  à  la  convention,  il  se  rangea  d'a- 
bord parmi  les  montagnards,  demanda  la  peine 
de  mort  pour  tout  individu  qui  proposerait  de 
créer  «  une  puissance  héréditaire  et  indivi- 
duelle, «  dénonça,  le  14  décembre  1792,  Brissot 
à  Louvet,  et  vota  la  peine  de  mort  dans  le  pro- 
cès de  Louis  XVI.  Dans  le  mois  de  février  1793, 
il  fut  nommé  membre  du  comité  de  sûreté  géné- 
rale, et  envoyé  en  mission  à  Lyon,  avec  Legen- 
dre  et  Rovère.  Il  cassa  la  municipalité  de  cette 
ville,  qui  était  du  parti  girondin,  et  la  recomposa 
avec  des  hommes  qui  partageaient  ses  principes. 
Au  31  mai ,  il  parla  contre  la  commission  des 
douze,  et  demanda  que  la  convention  allât  frater- 
niser avec  le  peuple,  qui  attendait  à  la  porte,  et  que 
l'assemblée  expulsât  de  son  sein  les  partisans 
de  Vergniaud  et  de  Brissot.  Le  22  juillet,  il  dé- 
nonça Custine  ;  le  28  août,  il  provoqua  la  loi  qui 
déclarait  la  république  en  état  de  révolution  jus- 
qu'à la  paix.  Quelques  jours  après,  il  fut  nommé 
secrétaire  de  la  convention,  et  proposa  la  loi  qui 
ordonnait  le  tutoiement.  Le  10  novembre,  il  com- 
battit la  motion  qui  avait  pour  but  de  forcer  les 
représentants  du  peuple  à  rendre  compte  de  leur 
fortune,  et  parla  contre  le  système  de  la  terreur. 
Accusé  de  complicité  avec  Chabot  et  d'autres  dé- 
putés convaincus  d'avoir,  en  vue  d'un  sordide 
intérêt,  falsifié  un  décret  de  la  convention  re- 
latif à  la  liquidation  de  la  compagnie  des  Indes, 
et  d'avoir  corrompu  Fabre  pour  acheter  son  si- 
lence. Bazire,  quoiqu'il  eût  dénoncé  le  crime  au 
comité  de  salut  public ,  fut  décrété  d'arrestation 
le  16  janvier  1794.  Après  une  détention  de  quatre 
mois  au  Luxembourg,  il  fut  traduit  au  tribimal 
révolutionnaire ,  condamné  à  mort  le  3  avril,  et 
exécuté  le  même  jour.  Le  corps  législatif  ac- 
corda, le  2  mai  1797,  une  pension  à  sa  veuve. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopéd.  de  la  France.'  — 
Biographie  des  Contemporains. 

BAZius  (Jean),  historien  suédois ,  né  en 
1581 ,  mort  en  1640  :  il  était  évêque  de  Vexio. 
On  a  de  lui  :  Inventorium  Ecclesix  Suecorum, 
libris  VlIIjdescriptumusque  adannum  1642; 
Lincopia,  1642,  in-4°.  Bazius  eut  trois  fils,  dont 
l'un,  Benoît,  fut  précepteur  de  Charles-Gustave, 
depuis  roi  de  Suède  sous  le  nom  de  Charles  X. 
Benoît  composa  des  dissertations  sur  divers  su- 
jets de  morale ,  de  littérature  et  d'histoire,  et  fut 
anobli  sous  le  nomà'Ekchielm. 

Berglus,  De  Statu  Ecoles.  Moscovit.  —  Jdcher,  Allge- 
meines  Gelehrten-Lexicon. 

*  BAZOCHE  (de  la  Meuse  ),  avocat  du  roi  au 
bailliage  de  Saint-Mihiel ,  mort  en  1817.  Il  fut 


SOI 


nommé  député  aux.  états  généraux  par  le  tiers  état 
du  bailliage  de  Bar-le-Duc  ;  envoyé  ensuite,  par  le 
département  de  la  Meuse,  à  la  convention  natio- 
nale, il  y  vota  la  déportation  de  Louis  XVI.  En 
1797,  il  fut  nommé  au  conseil  des  anciens,  fut 
élu  secrétaire  l'année  suivante,  et  cessa,  enl'anll, 
de  faire  partie  de  cette  assemblée.  Enfin  il  obtint 
successivement  l'emploi  de  procureur  impérial 
près  le  tribunal  criminel  de  la  Meuse ,  et  celui 
d'avocat  général  à  la  cour  impériale  de  Nancy.  En 
1815,  il  siégea  à  la  chambre  des  représentants, 
et  la  même  année  à  la  chambre  des  députés  des 
départements. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Biographie 
des  Contemporains. 

JJBAZOT  {  Etienne- François),  littérateur 
français  contemporain,  né  à  Château-Chinon 
(Nièvre)  le  13  mars  1782.  Il  a  publié,  à  diffé- 
rentes époques,  le  Manuel  des  Francs -Maçons, 
gros  volume  in- 1 2,  réimprimé  quatre  fois  ;  —  l'É- 
loge historique  de  l'abbé  de  l'Épée,  in-8'',  et 
différents  ouvrages,  entre  autres  2  vol.  in-18  de 
Contes  à  l'usage  de  la  jeunesse,  et  un  Recueil 
de  poésies.  M.  Bazota  dirigé  la  Biographie  nou- 
velle des  Contemporains. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Quérard ,  la 
France  littéraire. 

BAZYàLEN  {Jean  de),  gentilhomme  atta- 
ché àla  cour  de  Jean  IV,  duc  de  Bretagne  (1387). 
C'est  à  lui  que  revint  l'action  généreuse  que  Vol- 
taire ,  dans  sa  tragédie  d'Adélaïde  Buguesclin, 
prête  au  sire  deCouci.  Voyez  Cusson. 

B4ZZACGO.  Voy.  PONCHINO. 

*BAZZANi  (  Gaspero),  peintre,  de  l'école  de 
Modène,  né  à  Reggio  en  1701,  mort  en  1780.  Il 
excella  dans  la  peinture  de  décorations  théâ- 
trales. 

Tiraboschl,  Notizie  degli  Artcfici  Modenesi. 

*BAZZAivi  (  Giîiseppe) ,  peintre  ,  né  à  Man- 
toue,  mort  en  1760  directeur  de  l'Académie  de 
peinture  de  cette  ville.  Il  fut  élève  de  Canti ,  et 
prit  malheureusement  à  son  école  l'habitude 
d'une  précipitation  qui  nuisit  trop  souvent  à  la 
perfection  de  ses  œuvres.  Grand  admirateur  de 
Rubens ,  il  s'efforça  de  suivre  ses  traces,  et  en 
cela  il  fut  aidé  par  sa  brillante  imagination  ;  mais 
il  neputjamais  approcher,  pour  le  coloris,  de  son 
inimitable  modèle.  Il  a  beaucoup  peint  à  fresque  à 
Mantoue.  E.  B — n. 

Volta,  Notizie  de'  Professori  Mantovani. 
BAZZANi  [Mathieu),  médecin  italien,  né  à 
Bologne  le  16  avril  1674,  mort  le  29  décembre 
1749.  Il  étudia  la  botanique  et  la  médecine  dans 
sa  ville  natale,  où  il  obtint  ensuite  une  chaire.  Il 
a  laissé  un  ouvrage  intitulé  De  ambiguë  pro- 
latis  in  judicium  criminationibus  consulta- 
tiones  physico-viedicse  nonnullas,  Î742,  in-4°. 
Il  s'est  surtout  fait  connaître  par  ses  expériences 
sur  le  moyen  de  colorer  les  os  des  animaux  en 
leur  faisant  manger  de  la  racine  de  garance 
(  Commentaires  de  l'Institut  de  Bologne,  t.  n  ). 
L'auteur  avait  nourri  plusieurs  poulets  avec  de 
la  garance,  et  les  résultats  de  ses  expériences 


BAZOCHE  —  BEAœN  892 

sont  en  tout  conformes  à  "celles  deDunamel,  ex- 
cepté que  ses  poulets  ont  très-bien  résisté  ;  au 
lieu  que  ceux  de  Duhamel  n'ont  pu  soutenir  les 
épreuves  auxquelles  il  les  avait  soumis. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

*  BAZZANO  (  François-Angeluccio  di  ),  chro- 
niqueur italien ,  vivait  au  seizième  siècle.  On 
a  de  lui  :  Cronica  délie  cose  delV  Aquila  daW 
anno  1436  al  1585. 

Muratori,  Antiquit.  Italix  medii  œvi,  -vol.  VI. 

*  BAZZANO  {Gtiillatime),  littérateur  italien, 
natif  de  Nice ,  vivait  dans  la  dernière  moitié  du 
seizième  siècle.  On  a  de  lui  :  V  Usura,  comédie 
(en  prose)  ;  Trino,  1565,  in-4°  ;  —  la  Clizia, 
rime  diverse  ;  Trino,  1671,  in-8°. 

Mazzuchelli,  Scrittori  d'Italia. 

BAZZiCALTA  (  Ascagne-Maria  ),  médecin  de 
Lucques,  vivait  au  commencement  du  dix-hui- 
tième siècle.  11  a  publié  un  livre  où  il  explique 
les  causes  des  maladies  par  des  raisons  em- 
pruntées à  la  mécanique.  Ce  livre  a  pour  titre  ; 
Novum  systema  medico-mechanicum  et  nova 
tumorum  methodus,  quorum  nomine  compre- 
henduntur  inflammationes  verse  ;  Parme , 
1701 ,  in-4°.  L'auteur  expliquait  l'inflammation 
par  des  raisons  mécaniques ,  rappelant  ainsi  le 
système  de  Baglivi. 

Biographie  Médicale. 

*  BAzziNOou  BAZZiKi,  nom  commun  à  deux 

musiciens  : 

Natale,  compositeur  et  organiste,  mort  à  Ber- 
game  en  1639.  On  a  de  lui  :  Messe,  motelti  e 
dialoghi  a  cinque  voci  concertati  ;  —  Motteti 
a  una,  due,  tre  e quatro  voci ,  lib.  le  II  ;  — 
Messe  e  Salmi  a  tre  concertati;  —  Arie  di- 
verse-Toates  ces  œuvres  ont  été  imprimées  à 
Bergame. 

François ,  téorbiste  et  compositeur,  frère 
cadet  du  précédent,  né  à  Lovero  (  État  vénitien  ) 
vers  1600,  mort  à  Bergame  le  15  avril  1060.  On 
a  de  lui  :  Suonate  di  tiorba;  —  Canzonèlte 
a  voce  sola;  —  la  Representazione  di  S.  Or- 
sola,  con  diversi  instrumenti,  oratorio, 

D.  Calvi,  Scritt.  Bergameschi. 
BÉ  (le)  Voy.    LEBÉ. 

*BÉ  (du),  médecin  français,  vivait  dans  la 
dei'nière  moitié  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Medullamedicinse  theoreticx;  Faris,  1671. 

Kœnig ,  Bibliotheca  vêtus  et  nova  : 

*  BEACH  (  Jean),  théologien  américain,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
Il  fut  ministre  à  Newton,  dans  la  province  du 
Connecticut.  On  a  de  lui  (  en  anglais  )  :  Recher- 
ches surVÉtat  des  Morts;  1755;  —  le  De- 
voir de  l'amour  de  nos  ennemis,  1758. 

Allen,  .4mer.  ISiograph. 

*  BEACON  OU  BECON  (  Tkomas  ) ,  théologien 
anglais,  né  dans  le  comté  de  Norfolk  ou  de 
Suffolk  en  1510 ,  mort  à  Cantorbéry  en  1570. 11 
étudia  la  théologie  à  l'université  de  Cambridge, 
et  embrassa  avec  ardeur  la  cause  de  la  réforme. 
II  avait  été  nommé  en  1547  à  la  cure  de  Saint- 


893 


BEÀCON  —  BEARDÉ 


Etienne ,  à  Walbrook  ;  mais  0  en  fut  dépossédé 
à  l'avènement  de  la  reine  Marie,  et  envoyé  en 
exil,  n  donna  lui-même,  dans  le  Jewel  0/  Joy, 
un  récit  curieux  de  sa  vie  errante.  Il  rentra  en 
grâce  sous  le  règne  d'Elisabeth,  et  devint 
chanoine  de  Cantorbéry.  H  a  laissé  :  a  Potation 
for  Lent;  —  the  Pathway  unto  Frayer; 
—  the  Nosegay  ;  —  David' s  Harp;  —  A  trea- 
tise  offasting  ;  —  the  Gastle  of  Comfort  ;  — 
the  Solaceof  the  Soûl  ;  —  the  Christian  Bam,< 
guet  ;  —  the  Fortress  of  the  Faithful  ;  —  the 
Christian  Knight;  —  the  Pomander  of 
Frayer;  —  the  Sick  man's  salve.  Tous  ces 
écrits  ont  été  réunis  eu  un  volume  in-fol.  par 
John  Day,  imprimeur,  et  publiés  en  1563. 

Th.  Beacon,  the  Jewell  of  Joy.  —  Rose,  iVew  Biog. 
Dictionary. 

*BEALE  {Barthélémy),  médecin  anglais, 
vivait  vers  le  commencement  du  dix-septième 
siècle.  On  a  de  lui  :  Essay  attempting  a  more 
certain  and  satisfactory  discovery,  both  of 
the  true  causes  of  the  diseases  proceading 
from  vicions  blood ;  Londres,  1706,  in-8°. 
L'auteur  y  établit  la  nécessité  de  la  saignée,  et 
d'un  examen  attentif  du  sang  encore  chaud. 

Carrère,  Bibliothèque  de  la  Médecine.  —  Biographie 
Médicale. 

*BEAbE  (Guillaume),  compositeur  anglais, 
né  à  Londres  vers  1790.11  a  publié,  en  1820 , 
une  collection  de  Madrigaux  et  de  Glees  (  chan- 
sons), qui  jouissent  d'une  grande  réputation  eu 
Angleterre. 

Fétls,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 
*  BEALE  (  Jean  ) ,  médecin  anglais  du  dix- 
septième  siècle.  Il  a  publié,  dans  les  Transac- 
tions philosophiques  de  Londres ,  plusieurs 
mémoires,  parmi  lesquels  on  distingue  les  sui- 
vants :  Sur  la  Phosphorescence  des  matières 
animales ,  tXsur  la  prétendue propriétéqu' au- 
rait l'application  de  la  main  froide  d'xm  mort 
pour  guérir  les  tumeurs  cystiques.  On  lui 
doit  aussi  plusieurs  opuscules  sur  l'agriculture 
et  l'économie  rurale. 

Biographie  médicale. 

BEALE  {Marie) ,  femme  peintre,  née  en  1632, 
dans  le  comté  de  Suffolk  en  Angleterre  ;  morte 
le  8  décembre  1697.  Elle  se  distingua  dans  la 
peinture  des  portraits ,  et  égala  les  artistes  ses 
contemporains  en  coloris,  en  force  et  en  viva- 
cité. Plusieurs  de  ses  portraits ,  tels  que  ceux 
de  Tillotson,  de  StilUngfleet ,  de  Patrick,  de 
Wilkin,  etc.,  existent  encore  dans  la  collection 
du  comte  Ilchester  à  Melbury.  Cette  artiste  a  co- 
pié avec  beaucoup  d'exactitude  les  ouvrages  de 
sir  Pierre  Lely  et  de  Van  Dyck.  Elle  cultivait 
aussi  la  poésie ,  et  a  paraphrasé  quelques-uns  des 
Fsaumes  de  David  dans  la  version  du  docteur 
"Woodford.  Son  époux  et  deux  de  ses  fils  furent 
aussi  peintres. 

Walpole,  Jnecdotes  of  Painting.  —  Heinecken, 
Dictionnaire  des  .artistes. 

BEALE  (Robert),  en  latin  belïjs,  juris- 
consulte anglais,  célèbre  comme  collectionneur 


et  bibliomane,  mort  en  1601.  Exilé  pour  ses  opi- 
nions religieuses,  il  visita  la  France,  l'Allemagne, 
l'Italie,  où  il  fit  l'acquisition  des  livres  les  plus  cu- 
rieux, et  parvint  à  se  faire  ainsi  une  des  plus  belles 
collections  historiques  de  l'Europe.  Elle  servit 
à  former  le  fameux  recueil  des  historiens  espa- 
gnols, publié  à  Francfort  en  1579,  sous  ce  titre  : 
Rerum  hispanicarum  scriptores  aliquot ,  ex 
bibliotheca  clarissimi  viri  Domini  Roberti 
Beli,  Angli.  A  l'avènement  de  la  reine  Elisa- 
beth ,  Beale  revint  dans  sa  patrie,  et  y  reprit  sa 
profession  de  jurisconsulte.  Sir  Francis  "Wal- 
singham ,  dont  il  avait  épousé  la  sœur,  l'initia  à 
la  vie  politique,  en  se  l'adjoignant  comme  secré- 
taire dans  son  ambassade  près  la  corn*  de  France, 
et,  plus  tard,  près  du  prince  d'Orange.  Beale 
fut  à  son  tour  employé  comme  plénipotentiaire 
de  la  Grande-Bretagne  dans  ses  traités  avec  l'Es- 
pagne. Il  assista  en  cette  qualité  à  la  négociation 
qui  amena  le  traité  de  Berwick  en  1600.  On  a  de 
lui  quelques  lettres  diplomatiques  qui  se  trou- 
vent dans  Lodge,  Illustratiqns  of  British  his- 
tory,  et  dans  Wright,  Queen  Elizabeth  and  her 
times. 

Rose ,  Neio  Biographical  Dictionary. 

*BEAiv  (Richard  ) ,  historien,  peintre  et  gra- 
veur anglais,  né  en  1792,  mort  à  Hastingsle  24 
juin  1817.  Le  fini  de  ses  portraits  lui  valut  une 
réputation  méritée;  ses  planches  anatomiques 
sont  remarquables  pour  la  finesse  du  trait,  la 
force  et  la  correction  de  l'ensemble.  Vers  1814, 
Beau  abandonna  la  gravure  pour  la  peinture.  Il 
vint  à  Paris,  et  y  étudia  les  vieux  maîtres,  Michel- 
Ange  ,  Baphaël  et  Albert  Diirer;  il  visita  les  ate- 
liers des  peintres  d'alors,  David,  Gérard,  etc.; 
après  quoi  il  rentra  en  Angleterre ,  où  un 
autre  goût  s'empara  de  lui  :  Bean  s'adonna  en- 
tièrement à  la  musique  jusqu'à  sa  mort,  qui  ar- 
riva par  accident  :  il  se  noya  en  se  baignant  à 
Hastings. 

nentleman's  Mag.,  vol.  XXXVU,  p.  368. 

*  BEARD  (Jean  ) ,  artiste  dramatique  anglais , 
né  en  1716,  mort  en  1791.  Il  était  doué  d'une 
voix  de  ténor  des  plus  rares,  et  joignait  à  une 
excellente  méthode  de  chant  un  véritable  talent 
de  comédien.  Il  a  laissé  de  grands  souvenirs  aux 
théâtres  de  Covent-Garden  et  de  Drury-Lane  : 
lui  seul  a  su  rendre  dans  tout  leur  pathétique 
et  leur  suavité  les  admirables  compositions  de 
Haendel. 

Dict.  of  Music.  —  Hogarth  ,  Memoirs  of  the  Musi- 
cal Dr  amat.,  ir,  67,69. 

*  BEABD  (  Thomas),  graveur  irlandais ,  vivait 
vers  1728.  Il  a  gravé  des  portraits  en  demi-teinte, 
d'après  Guide  et  Kneller. 

Bryan,  Dict. 

BEAHDÉ  DE  L'ABBAYE  (...),  économiste  et 
agronome,  né  vers  le  commencement  du  dix- 
huitième  siècle  (1),  mort  en  1771.  On  a  de  lui  : 

Dissertation  qui  a  remporté  le  prix  sur  la 

(1)  A  Aix-la-Chapelle  peut-être,  où  il  était,  en  1768, 
ducteur  en  droit  civil  et  canon. 


895 


question  proposée  en  1766  par  la  Société  d'é- 
conomie et  d'agriculture  à  Saint-Péters- 
bourg ;  Saint-Pétersbourg,  1768,  in-8°;  Ams- 
terdam, 1769,  in-S".  La  question  à  résoudre  était 
celle-ci  :  «  Est-il  plus  avantageux  à  un  État  que 
le  paysan  possède  en  propre  du  terrain ,  ou  qu'il 
n'ait  que  des  biens  meubles?  Et  jusqu'où  doit 
s'étendre  cette  propriété  pour  l'avantage  de  l'É- 
tat? «  Beardé  la  décide  affirmativement.  Sa  dis- 
sertation (1)  est  suivie,  dans  l'édition  de  1768, 
de  trois  discours  (un  en  français,  par  L.-F. 
Graslin,  et  deux,  en  allemand)  qui  ont  partagé 
l'accessit  :  elle  a  été  reproduite  dans  un  volume 
intitulé  la  Félicité  publique  considérée  dans 
les  paysans  cultivateurs  de  leurs  propres 
terres,  trad.  de  l'italien  par  M.  Vignoli,  pré- 
cédée de  la  dissertation,  etc.  ;  Lausanne,  1770, 
in-8°  (2);  —  Essai  d'agriculture,  ou  Diverses 
tentatives  physiques  proposées  pour  l'avan- 
tage de  la  Société;  Hambourg  et  Brème,  1768, 
in-S";  —  Recherches  sur  les  moyens  de  sup- 
primer les  impôts,  précédées  de  l'Examen  de 
la  Nouvelle  Science;  Amsterdam,  1770,  in-8°. 
V Examen  est  consacré  à  la  réfutation ,  parfois 
un  peu  vive,  des  principes  émis  dans  Y  Ordre 
naturel  et  essentiel  des  sociétés  politiques  de 
Le  Mercier  de  la  Rivière ,  et  dans  le  traité  De 
l'origine  et  des  progrès  d'une  science  nou- 
velle de  Dupont  (3).  Voy.  ces  noms. 

J.  Ravenel. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*  BEATi AJKO  (  Jules-César  ) ,  écrivain  héraldi- 
que ,  né  en  Istrie ,  vivait  vers  le  milieu  du  dix- 
septième  siècle.  Il  était  de  l'ancienne  famille  des 
comtes  de  Gepidia.  On  a  de  lui  :  Araldo  Ve- 
neto. 
i  Mlgemeines  Historisches  Lexicon. 

BEATILLO  (Antoine),  hagiographe  italien, 
né  à  Bari,  près  de  Naples,  le  22  mai  1570;  mort 
à  Naples  le  7  janvier  1642.  Il  enti'a  de  bonne  heure 
dans  l'ordre  des  Jésuites ,  et  devint  successive- 
ment recteur  de  plusieurs  collèges.  Beatillo  s'est 
fait  une  réputation  comme  prédicateur.  On  a  de 
lui:  Historia  civitatis  Barii;  Naples,  1637, 
in-4''  ;  —  Vies  de  saint  Nicolas,  saint  Sabinus, 
saint  Irénée,  etc. 

Alegambe,  Bihl.  script.  Soc.  Jesu. 

(1)  Le  Journal  encyclopédique  en  rend  un  compte  as- 
sez avantageux  (janvier  1770 ,  p.  201-212  )  :  elle  est  traitée 
plus  sévèrement  dans  le  Journal  de  V .agriculture  (sep- 
tembre 1770,  p.  117-132). 

(2)  M.  Quérard  et  la  Biographie  universelle  se  trom- 
pent en  présentant  Beardé  de  l'Abbaye  comme  traduc- 
teur d'un  ouvrage  italien  de  Vignoli.  La  Félicita  publica, 
qui  avait  concouru  pour  le  prix  de  .Saint-Pétersbourg, 
fut  publiée  à  Brescia  en  1769.  Jean  Vignoli  la  traduisit  en 
français,  et,  en  imprimant  son  travail,  il  reproduisit  la 
pièce  couronnée. 

(3)  L'abbé  Baudeau  prit  la  défense  de  ses  amis ,  dans 
une  Lettre  à  M.  Beardé  de  l'Abbaye  sur  sa  critique 
prétendue  de  la  science  économique  ;  voyez  les  Ephé- 
mérides  du  citoyen  (  1770,  Vll,  80-ls7)  :  c'est  un  modèle 
de  discussion  décente  et  modérée.  On  ne  retrouve  pas 
toujours  les  m^es  qualités  dans  un  article  anonynie 
que  l'abbé  Roubaud  Inséra  dans  le  Journal  de  i'yrfgrt- 
ctt«î<re  (juin  1770,  p.  1 15-138.  ) 


BEARDE  —  BEATON  896 

BEATON,  BETON  OU  BÉTHUNE  (David), 

cardinal  et  primat  d'Ecosse,  né  en  1494,  mort 
en  1546.  Il  fut  un  des  plus  ardents  adversaires 
de  la  réforme  dans  son  pays.  Jacques  V,  dont  il 
était  garde  des  sceaux  et  confident,  l'envoya  en 
1533  négocier  son  mariage  avec  Marguerite  de 
France,  puis  en  1538  avec  Marie  de;Lorraine.  En 
1*539,  Beaton  succéda  à  son  oncle  svu:  le  siège  ar- 
chiépiscopal de  Saint- André,  et,  quelque  temps 
après,  le  pape  Paul  ni  le  nomma  cardinal.  Après 
la  mort  du  roi ,  Beaton  devint  chancelier  de  la 
jeune  reine  Marie,  contraria  le  régent,  comte 
d'Arran ,  prince  de  sang  royal,  en  lui  suscitant  un 
rival  dans  la  personne  du  comte  Lennox.  S'étant 
emparé  de  la  personne  de  la  reine ,  il  contraignit 
le  régent  à  solliciter  ime  réconciliation  avec  lui, 
et  à  abjurer  le  protestantisme.  II  eût  voulu,  dans 
sa  politique,  susciter  une  guerre,  et  rompre  com- 
plètement avec  l'Angleterre  ;  mais  il  avait  dissipé 
en  festins  et  en  débauches  la  plus  belle  partie 
des  trésors  de  l'Ecosse ,  et  il  n'aurait  pu  soutenir 
une  telle  guerre.  Le  régent  lui  ayant  abandonné 
la  direotion  des  affahres,  Beaton  ordonna  contre 
les  protestants  la  plus  cruelle  des  persécutions. 
Il  les  recherchait  lui-même,  dans  ses  tournées 
épiscopales,  elles  faisait  périr  par  la  main  du  bour- 
reau, fl  fit  chasser  Knox,  célèbre  réformateiœ,  de 
l'université  de  Saint- André,  et  voulut  qu'on  brûlât 
en  sa  présence  George  Wishart,  le  prédicateur 
le  plus  éloquent  du  protestantisme.  Cette  cruauté, 
poussée  jusqu'à  la  folie,  souleva  contre  Beaton 
des  haines  énergiques  ;  des  gentilshommes,  ses 
ennemis,  pénétrèrent  dans  son  château  pour  le 
tuer;  le  cardinal  demanda  grâce  :  «  Grâce?  lui 
répondit-on  ;  tu  auras  celle  que  tu  as  faite  à  Wis- 
hart. M  Et  à  l'instant  même  il  est  poignardé  ; 
son  cadavre ,  revêtu  des  habits  de  cardinal ,  fut 
accroché  aux  murs  du  château. 

Cook,  Hist.  Réf.  in  Scot.  —  Knox,  Joyful  narrative. 

BEATON,  BETON  OU  BÉTHCNE  (Jacques), 

neveu  du  précédent  et  archevêque  de  Glascovsr, 
né  à  Balfour  en  1530 ,  mort  à  Paris  le  28  avril 
1603.  A  vingt-cinq  ans ,  il  fut  nommé  archevêque 
par  l'influence  du  cardinal  David  Beaton;  mais,  en 
1 560 ,  le  neveu,  digne  de  l'oncle ,  passa  en  France, 
emportant  avec  lui  les  vases  sacrés  et  les  archives 
de  sa  cathédrale.  On  a  de  lui  une  Histoire 
d'Ecosse  qui  n'a  pas  été  imprimée. 

Keith,  Scotch  Bishops. 
BEATON,  BETON,  OU  BÉTHUNE  (  JacqUCS), 

homme  d'État  et  prélat  écossais,  vivait  au  com- 
mencement du  seizième  siècle  ;  il  mourut  en  1539. 
Abbé  de  Dumferline  et  de  Whitern,  il  fiit  élevé, 
trois  ans  après,  à  l'archevêché  de  Glascow.  La 
reine  mère  le  choisit  pour  premier  conseiller; 
et,  en  1515,  il  devint  chancelier  du  royaiune. 
Le  duc  d'Albany  (Jean  Stuart),  gouverneur 
d'Ecosse,  l'investit  de  toute  sa  confiance;  et  lors- 
qu'il vint  en  France  pour  y  prendre  du  service, 
il  le  nomma  président  du  conseil,  chargé,  en  son 
absence,  du  gouvernement.  Beaton  resta  dévoué 
au  duc,  malgré  les  pièges  que  lui  tendit  Angus, 


897 


BEÂTOW  -  BEATRÏX 


898 


qui  conspirait  en  faveur  de  la  maison  de  Dou- 
glas, dont  il  était  proche  parent.  II  ne  trahit  point 
son  mandat ,  malgré  les  sollicitations  de  la  reine 
mère  et  la  politique  de  Henri  VIff,  qui,  jaloux  de 
hriser  l'alliance  cimentée  entre  la  lùauce  et  l'E- 
cosse, voulait  placer  ce  dernier  pays  sous  l'in- 
fluence de  l'Église  anglicane,  Beaton  était  devenu 
en  1522  archevêque  de  Saint-André,  c'est-à- 
dire  le  plus  haut  dignitaire  de  l'Église  d'Ecosse. 
Deux,  ans  plus  tard ,  il  fit  partie  du  conseil  de 
régence,  qui  s'opposa  à  ce  que  la  reine  mère 
séquestrât  la  personne  du  jeune  roi ,  ce  qui  pou- 
vait devenir  la  source  de  troubles  pour  l'Ecosse. 
Le  conseil  en  référa  même  au  roi  d'Angleterre 
et  au  parlement,  qui  décidèrent  que  le  roi  mineur 
serait  éloigné  à  Holy-rood,  et  qu'il  serait  placé 
sous  la  sauvegarde  de  Beaton  et  d'Angus. 
Enfin,  la  majorité  du  souverain  ayant  été  dé- 
clarée par  le  parlement  en  1 525,  le  pouvoir  su- 
prême tomba  entre  les  mains  d'Angus,  et  les 
Douglas  devinrent  tout- puissants.  Beaton,  au 
contraire,  déchu  de  toute  autorité  et  voyant  sa 
vie  en  danger,  fut  obligé  de  se  cacher  dans  les 
montagnes  sous  les  habits  d'un  berger.  Angus 
finit  par  lui  proposer  une  l'éconciliation,  àla  con- 
dition qu'il  abandonnerait  les  taxes  et  dîmes  de 
l'archevêché  de  Saint-André,  à  quoi  Beaton  con- 
sentit. A  partir  de  ce  moment,  la  guerre  reli- 
gieuse fut  allumée  en  Ecosse,  et  le  sang  coula; 
Patrick  Hamilton  et  Henri  Forest  furent  les  pre- 
miers martyrs.  En  1528,  le  roi  d'Ecosse  délivra 
Beaton  de  la  sujétion  où  le  tenait  Angus,  imi  à  la 
maison  de  Douglas  ;  mais  à  dater  de  cette  épo- 
que il  n'y  eut  plus  rien  de  remarquable  dans  la 
vie  de  l'archevêque  de  Saint-André.  Son  dernier 
acte  fut  le  mariage  de  Jacques  avec  Marie  de 
Guise. 

Slate  papers,  t.  IV,  p.  212,  311,  et  4W  —  Crawford  , 
Officers  0/  State.  —  Kellh ,  Scotch  bisfiops.  —  Plnker  - 
ton,  Hist.  Scot.  —  Tytler,  An  Enquiry  into  évidence  a 
C.  Mary,qneenofScotland,  1759.  — Cook,  Hist.  reform, 
in  ScotU 

BÉATRICE  ou  BEACTRIZET  (NiCOlas).  Voy. 

BÉATRIZET. 

*  BÉATRICE  (Portinari),  femme  immorta- 
lisée par  les  vers  de  Dante.  Le  poète  l'avait 
aperçue  dans  une  fête  de  famille,  et  en  devint 
éperdument  amoureux  :  une  mort  prématurée  la 
lui  ravit.  Mais  ce  n'est  que  le  corps  qui  est  cou- 
ché dans  la  tombe;  l'âme  de  Béatrice  veille  tou- 
jours sur  le  poète,  à  qui  elle  apparaît,  et  qui  l'aime 
désormais  d'un  amour  étemel.  Tel  est  le  sujet  qui 
a  inspiré  à  Dante  les  beaux  chants  XXX  et  XXXI 
du  Picrgatoîio.  Dans  l'une  des  scènes  les  plus 
saisissantes ,  on  voit  une  femme  apparaître  au 
milieu  d'un  nuage ,  !a  tête  couverte  d'un  voile 
blanc,  couronnée  de  rameaux  d'olivier,  et  vêtue 
d'un  manteau  de  couleur  verte  jeté  sur  une  robe 
rouge  comme  la  flamme  :  c'est  Béatrice,  l'em- 
blème de  la  science  des  choses  divines  ;  Béatrice, 
qui,  au  milieu  d'un  cortège  céleste,  rappelle  toutes 
les  grandeurs  et  les  faiblesses,  toutes  les  volup- 
tés et  toutes  les  douleurs  de  la  passion  humaine. 

ÎÎOUV.   BIOGR.   UNIVERS.  —  T.   IV. 


Sous  le  charme  d'un  pouvoir  irrésistible,  le  poète 
s'écrie  : 


Senza  degll  ocrhi  avcr  più  conoscenza 
Per  occulta  virtii .  che  da  lei  raosse, 
D'antico  araor  senti  la  gran  potenza... 


w. 


Roncace,  Origine,  fita,  Studj  eCostumi  di Dante  AI- 
lighicri.  —  Baibo,  nta  di  Dcmte. 

BEÂTRlcius.  Voy.  Beatrizet. 

BÉATRix  (sainte),  fut  condamnée  à  mort 
et  étranglée  dans  sa  prison,  en  303,  pour  avoir 
retiré  du  Tibre  et  enseveli  les  corps  de  ses  frères, 
saint  Simplice  et  saint  Faustin ,  martyrs ,  déca- 
pités par  ordre  de  Dioctétien.  Le  pape  Léon  fit 
transporter  les  reliques  de  la  sainte  dans  une  église 
qu'il  avait  fait  bâtir  àRome;delà  elles  furenttrans- 
férées  dans  celle  de  Sainte-Marie  Majeure.  L'É- 
gUse  catholique  fête  ces  trois  martyrsle  29  juillet. 

Gesta  Martyrum.  —  Martyrol.  Rom. 

BÉÀTRix  de  Lorraine,  comtesse  de  Toscane, 
veuve  depuis  1056  de  Boniface  III,  marquis  ou 
duc  de  Toscane,  mourut  le  18  avril  1076.  Elle 
fut  mère  de  la  fameuse  comtesse  Mathilde,  ce 
soutien  du  saint-siége,  qui  naquit  en  1046.  Elle 
gouverna,  comme  tutince  de  ses  enfants,  les  vas- 
tes fiefs  de  Boniface,  qui  comprenaient  la  Tos- 
cane et  presque  toute  la  Lombardie.  Henri  in  la 
fit  arrêter  en  1055,  parce  qu'elle  avait  épousé  en 
secondes  noces  son  ennemi  Godefroi  le  Barbu , 
duc  de  Lorraine.  Ayant  recouvré  sa  liberté  deux 
ans  après,  elle  continua  de  régner  avec  sa  fille 
jusqu'à  l'époque  de  sa  mort. 

Sismondi,  Hist.  des  Républ.  liai. 

BÉATRIX,  femme  de  l'empereur  Frédéric  I"," 
et  fille  de  Renaud,  comte  de  Bourgogne,  fut  ma- 
riée à  cet  empereur  en  1156.  Elle  eut  la  curio- 
sité de  visiter  Milan.  A  peine  y  fut-elle  arrivée, 
que  le  peuple,  désespéré  d'avoir  perdu  son 
ancienne  liberté,  la  traita  d'une  manière  indi- 
gne. Quelques  mutins  se  saisirent  de  sa  per- 
sonne, la  placèrent  sur  une  ânesse,  le  visage 
tourné  vers  la  queue ,  et  la  promenèrent  ainsi 
par  toute  la  ville.  Un  tel  outrage  ne  demeura 
pas  longtemps  impuni;  l'empereur  vint  en 
1162  assiéger  Milan,  prit  et  rasa  la  ville  jus- 
qu'aux fondements,  àla  réserve  de  trois  églises. 
Il  la  fit  ensuite  labourer,  et  y  semer  du  sel. 

Kranlz,  Hist.  Sax.,  1.  VI. 

BÉATRIX  de  Provence,  fille  et  héritière  de 
Raymond  Bérenger  V,  dernier  comte  de  Pro- 
vence, morte  en  1267  à  Nocera.  Elle  épousa  en 
1245  Charles  d'Anjou,  frère  de  saint  Louis,  et  fit 
entrer  le  comté  de  Provence  dans  la  monarchie 
française.  Ses  trois  sœurs  étaient  épouses  de 
souverains.  Son  mari  ayant  été  investi  du  royaume 
de  Naples  et  de  Sicile,  elle  fut  elle-même  cou- 
ronnée à  Rome  le  6  janvier  1265. 

I.e  Bas,  Dict.  Encyclop.  de  la  France.  —  Sainte-Mar- 
the, Histoire  générale  de  la  Maison  de  France. 

*  BÉATRIX  de  Savoie,  mère  de  béatrix 
de  Provence,  fonda,  en  1248,  un  couvent  de 
dominicains  près  de  Sisteron,  et  une  comman- 

29 


899 

derie  à  Naples.  On  voyait  sou  tombeau  dans 
l'église  Saint- Jean ,  à  Aix. 

Bouche,  Hist.  de  Provence.  —  Guichenon,  Hist.  de 
Savoie.  —  Raffi,  Hist.  des  Comtes  de  Provence. 

BÉ.VTRix,  fille  de  Ferdinand,  roi  de  Naples 
et  d'Aragon,  fut  mariée  en  1475  à  Mathias  Cor- 
vin,  roi  de  Hongrie,  et  mourut  en  1 508  à  Ischia. 
Elle  est  célèbre  dans  l'histoire  de  ce  pays  par 
ses  intrigues.  Elle  aimait  par-dessus  tout  l'os- 
tentalion;  mais  il  faut  lui  rendre  cette  justice, 
qu'elle  contribua  beaucoup  au  progrès  des  arts 
et  des  sciences  en  Hongrie,  en  y  faisant  venir 
d'Italie  des  poètes,  des  musiciens  et  des  peintres. 
Béatrix  se  flattait  de  jouir  de  îa  succession  au 
trône  en  écartant  le  fils  naturel  de  Mathias, 
Jean  Comn,  et  en  épousant  quelque  magnat. 
C'est  ce  qui  la  fit  accuser  d'avoir  empoisonné 
le  roi  de  Hongrie.  Toutefois  ses  plans  furent  dé- 
joués, et  elle  passale  reste  de  ses  jours  en  exil. 

Horanyi,  Mem.  Huny.  —  Saiiibucus,  Hist.  Hung. 
BEATRIZET    OU    BEAÏÎTRIZET  (  NiCOlaS  )  , 

dessinateur  et  graveur  lorrain,  connu  aussi 
sous  les  noms  de  Seatrki  et  Beatricetii,  né 
;\  Lunéville  ou  à  Thion ville  vers  1507,  mort  5 
Home  vers  1570. 

Comme  beaucoup  d'artistes  lorrains,  Beatiizet 
se  rendit  à  Rome,  où  il  reçut  les  leçons  d'Agos- 
tino  de  Musi.  Ses  estampes  sont,  en  général, 
fort  estimées,  et  marquées  d'un  monogramme  qui 
varie  souvent,  mais  on  domine  toujours  un  N  et 
un  B.  Son  œuvre,  dans  le  Manuel  de  Ch.  Le 
Blanc,  se  compose  de  109  pièces,  parmi  les- 
quelles on  remarque  : 

D'après  Raphaël ,  Joseph  vendu  par  ses  frè- 
res ; —  la  Cène;  —  J.-C.  délivrant  les  ancê- 
tres des  limbes; —  Ascension  de  J.-C,  d'a- 
près Michel -Ange;  —  Jérémie;  — l'Annoncia- 
tion; —  J.-C.  et  la  Samaritaine  ;  —  J.-C. 
tenant  sa  croix;  —  une  Pietà;  —  la  Conver- 
sion de  saint  Paul;  —  le  Jtigement  dernier  ; 
—  la  Chute  de  Phaéton  ;  —  Tityus  déchiré  par 
levauto^ir;  —  d'après  le  Titien,  J.-C.  au  jardin 
des  Oliviers  ;  —  d'après  l'antique,  le  Laocoon, 
des  statties  et  des  bustes  ; — des  saints,  des  sain- 
tes, desportraits ,  des  sujets  d'histoire,  etc.;  — 
enfin,  42  planches  pour  VJJistoria  de  la  compo- 
sicion  del  cuerpo  humano,  por  J.  de  Val- 
verda;  Roma,  1556,  in-P.  P.  Ch. 

cil.  Le  Blanc,  Manuel  de  l'Amateur  d'estampes. 

BE\TSOiv  (Robert),  historien  écossais,  né 
en  1742  à  Dysart  (Fife),  mort  à  Edimbourg  le 
18  avril  1818.  11  suivit  d'abord  la  carrière  mi- 
litaire, et  se  retira  en  1 766,  avec  le  grade  de  lieu- 
tenant, à  Aberdeen,  où  il  consacra  ses  loisirs  à 
écrire  les  ouvrages  suivants  :  A  political  index 
to  the  historiés  oj  Great  Britain  et  Ireland, 
1  vol.  in-8°,  1786;  — Naval  and  militari/  Me- 
moirs  of  Great  Britain,  from  il  11  to  the  pré- 
sent time;  3  v.  in-S",  1790-1804;  —  View  of 
the  mémorable  action  of  the  Ith.  of  July 
1778;  in-8",  1791;  —  Essay  on  the  compara- 
tive advantages  of  vertical  and  horizontal 
vnndmills;  in-8",  1798;  —  Chronological  re- 


BÉATRIX  —  BEATTIE 


000 


gister  of  both  hoitses  of  parliament ,  from 
1706  to  1807;  3  V.  in-S",  1807. 
Rose,  New  Biographical  Dictionary . 

BEATTIE  [James),  philosophe  et  poète,  né  à 
LawTencekirk  ,  dans  le  comté  de  Kincardine  en 
Ecosse,  le  25  octobre  1735;  mort  à  Aberdeen 
le  18  août  1803.  Il  n'avait  que  sept  ans  quand  il 
perdit  son  père.  Ses  premières  études  furent 
dirigées  par  un  maître  nommé  Milne,  bon  gram- 
mairien, mais  doué  d'assez  peu  de  goût  pour 
préférer  Ovide ,  comme  auteur  classique ,  à 
Virgile.  A  l'âge  de  neuf  ans,  le  jeune  Beattie 
entra  au  collège  Mareschal ,  à  Aberdeen,  où  il 
obtint  la  première  des  bourses  fondées  dans  le 
but  de  favoriser  l'éducation  classique  d'enfant 
appartenant  à  des  familles  peu  aisées.  Il  y  étu- 
dia le  grec  sous  la  direction  dn  principal  Tho- 
mas Blackwell ,  auteur  de  Recherches  sur  la 
vie  et  les  écrits  d'Homère,  de  Lettres  sur  la 
mythologie,  et  de  Mémoires  sur  la  cour  d'Au- 
guste. En  1753,  après  avoir  parcouru  le  cercle 
entier  des  études  classiques,  il  prit  le  grade  de 
maîti'e  es  arts.  Un  emploi  de  maître  d'école 
étant  venu  à  vaquer  dans  la  paroisse  de  For- 
doun,  voisine  de  celle  de  Lawrencekirk,  il  le  de- 
manda, et  l'obtint  en  août  1753.  L'Éghse  d'Ecosse 
était  alors  la  ressource  d'un  grand  nombre  de 
jeunes  gens  instruits.  Beattie  songea  à  s'y  faire 
une  position  modeste ,  mais  indépendante. 
Dans  ce  but,  il  retourna  passer  tout  un  hiver 
au  collège  Mareschal ,  où  il  suivit  les  leçons  de 
théologie  du  docteur  Robert  Pellock.  Au  moment 
où  la  carrière  ecclésiastique  lui  paraissait  la 
seule  qu'il  pût  suivre,  une  chaire  de  grammaire 
vintà  vaquer  à  Aberdeen,  et  lui  fut  donnée.  Deux 
ans  après,  en  1760,  ses  amis  lui  firent  obtenir 
la  chaire  de  philosopliie  du  collège  Mareschal 
d'Aberdeen.  ïl  eut  dans  ses  attributions  l'en- 
seignement de  la  philosophie  morale  et  de  la 
logique.  Ce  fut  dans  l'exercice  de  ses  fonctions 
qu'il  publia  les  ouvrages  dont  nous  donnerons 
plus  bas  rénumération  ,  et  qui  le  firent  hono- 
rablement connaître  en  France,  en  Allema- 
gne ,  en  Hollande ,  en  Italie ,  et  dans  d'autres 
pays  du  continent  Entre  autres  distinctions 
flatteuses  dont  il  fut  l'objet ,  l'université  d'Ox- 
ford lui  conféra  le  grade  de  docteur  es  lois  ;  il 
se  vit,  en  même  temps,  nommé  membre  de  la 
Société  littéraire  et  philosophique  de  Manches- 
ter, et  correspondant  delà  Sociétéroyale  d'Edim- 
bourg. En  juillet  1771,  le  doctem-  Beattie  avait 
visité  Londres  pour  la  première  fois,  et  y  avait 
contracté  des  relations  avec  des  hommes  de  la 
plus  haute  distinction,  tels  que  lord  Mandsfield, 
Littleton,  M.  Burke.  Dans  un  second  voyjige 
qu'il  y  fit  en  1784 ,  il  reçut  du  roi  l'accueil  le 
plus  gracieux,  et  fut  gratifié  d'une  pension.  Dès 
l'année  1767,  il  avait  épousé  miss  Mary  Dun, 
fille  du  docteur  James  Dun ,  directeur  de  l'école 
de  grammaire  d'Aberdeen.  Il  en  eut  deux  enfants, 
qui  étaient  jeunes  encore  quand  ils  perdirent 
leur  mère.   Ils    ne  devaient  pas  lui  survivre 


901  BEATTIE 

longtemps.  L*aîné,  James  Hay,  mourut  à  l'âge 
de  vingt-deux  ans  (Voy.  l'article  suivant^  ;  et  le 
plus  jeune,  Montagu,  le  14 mars  1796,  dans  sa 
dix-huitième  année.  Après  la  mort  de  son  fils 
aîné,  en  faveur  de  qui  il  avait,  en  1787,  résigné 
ses  fonctions,  le  docteur  Beattie  reprit  sa  chaire  ; 
mais  aussitôt  qu'il  eut  perdu  son  second  fils  ,  il 
se  fit  nommer  un  substitut.  A  partir  de  cette 
époque ,  il  abandonna  toutes  ses  anciennes  rela- 
tions, pour  être  tout  entier  au  sentiment  de  son 
inconsolable  affliction.  C'est  ainsi  qu'il;  passa 
dans  la  solitude  les  trois  dernières  années  de  sa 
vie.  Il  termina,  le  18  août  1803,  une  existence 
qu'il  avait  su  rendre  si  honorable  pour  lui-même 
et  si  utile  à  ses  semblables. 

Les  œuvres  de  James  Beattie  se  divisent  en 
poétiques  et  philosophiques.  Parmi  les  premières, 
qui  se  composent  de  pièces  variées,  la  plus 
remarquable ,  sans  contredit ,  est  un  petit  poëme 
intitulé  the  Minstrel  or  Progress  of  genius 
(le  Ménestrel,  ou  les  Progrès  du  génie).  C'est 
je  tableau  des  premiers  effets  de  la  muse  sur  un 
jeune  barde  qui  ignore  encore  le  génie  dont  il  est 
tourmenté.  Tantôt  le  poète  futur  va  s'asseoir  au 
bord  de  la  mer  pendant  la  tempête;  tantôt  il  quitte 
les  jeux  du  village  pour  aller  écouter  à  l'écart  et 
dans  le  lointain  le  son  des  musettes.  Le  poëme 
du  Ménestrel  est  divisé  en  deux  chants ,  et 
chaque  chant  en  un  certain  nombre  de  stances. 
Plusieurs  stances  du  premier  chant  ont  été  tra- 
duites par  Chateaubriand  dans  ses  Considéra- 
tions sur  les  littératures  étrangères.  —  Les 
ouvrages  philosophiques  de  Beattie  sont  les  sui- 
vants :  Essatj  on  the  nature  and  Immutabi- 
Uty  of  truth  (Essai  sur  la  nature  et  l'immuta- 
bilité de  la  vérité),  1  vol.  in-8°,  1770;  — 
Essays  on  poetry  and  music ,  as  they  affect 
the  mind;  on  laughter  and  ludicrous  com- 
positions; on  the  utility  of  classical  learning 
(Essais  sur  la  Poésie  et  la  Musique,  envisagées 
comme  sources  d'émotions  pour  l'àme;  sur  le  rire 
et  les  ouvrages  de  plaisanterie  ;  sur  l'utilité  des 
études  classiques;  1  vol.  in-8",  1776;  —  Dis- 
sertations moral  and  critical  on  memory  and 
imagination;  on  dreaming ,  the  theory  oflan- 
guage ;  illustrations  of  suhlimïty  (Disserta- 
tions morales  et  critiques  sur  la  mémoire  et  l'i- 
magination; sur  le  rêve;  théorie  du  langage; 
exemples  du  sublime);  1  vol.  in-8"',  1790;  — 
Eléments  of  moral  science  (Éléments  de 
science  morale)  ;  2  vol.  in-8°,  1793  :  la  plus 
grande  partie  de  cet  ouvrage  a  été  traduite  en 
français  par  M.  C.  Mallet,  Paris,  1840,  2  vol. 
in-8°.  Ces  divers  ouvrages  n'ont  pas  tous  une 
égale  importance;  le  premier  et  le  dernier  mé- 
ritent surtout  qu'on  s'y  arrête,  tout  à  la  fois  à 
cause  de  leur  étendue  et  de  la  gravité  des 
questions  qui  s'y  trouvent  traitées.  —  L'Essai 
sur  la  nature  et  Vimmutabilité  de  la  vérité  est 
une  éloquente  thèse  contre  le  scepticisme.  Après 
avoir  étabh  que  tous  nos  raisonnements  se  résol- 
vent dans  un  certain  nombre  de  premiers  prin- 


902 

cipes,  et  qu'en  ce  qui  concerne  ces  premiers  prin- 
cipes le  sens  commun  est  pour  l'esprit  humain 
le  critérium  de  la  vérité,  Beattie  s'attache  à 
suivre  le  scepticisme  pied  à  pied  sur  les  prin- 
cipales questions  de  la  philosophie,  telles  que 
celles  de  l'évid ence des  sens  externes,  de  l'évidence 
des  sens  intimes,  de  l'évidence  de  la  mémoire,  du 
principe  de  causalité ,  de  la  liberté  morale,  etc. 
—  Les  Éléments  de  Science  morale  ont  été 
divisés  par  l'auteur  en  psychologie,  théologie 
naturelle ,  éthique ,  économique ,  politique  ,  lo- 
gique ;  toutefois ,  la  morale  y  tient  la  place  la 
plus  considérable.  Le  but  du  philosophe  est 
plutôt  d'application  que  de  théorie;  et  ce  qu'il  se 
propose  principalement ,  c'est  de  faire  servir  la 
doctrine  du  sens  commun,  ce  critérium  par 
excellence  de  l'école  écossaise,  à  la  défense  et  à 
la  propagation  des  vérités  morales  etrehgieuses, 
ébranlées  par  le  scepticisme.  Dans  cette  vue ,  il 
entreprend  d'asseoir  sur  la  base  du  sens  com- 
mun la  philosophie  morale  et  la  théologie  natu- 
relle; et,  parmi  les  diverses  questions  qu'il 
aborde  et  résout  successivement,  se  renconti-ent 
les  problèmes  les  plus  importants  et  les  plus 
graves ,  tels  que  celui  de  la  nature  du  devoir  et 
du  fondement  de  la  morale  ;  celui  des  devoirs 
religieux,  sociaux,  individuels,  domestiques, 
politiques  ;  enfin,  la  question  de  l'existence  et 
des  attributs  de  Dieu,  et  celle  de  l'immatérialité 
et  de  l'immortalité  de  l'âme.  Appréciée  dans 
son  caractère  général ,  la  philosophie  de  Beattie 
est  ime  philosophie  plus  instructive  que  dls- 
puteuse.  C'est  un  système  de  doctiines  moins 
spéculatives  que  pratiques.  Si  quelquefois  un 
peu  de  profondeur  s'y  laisse  désirer,  en  revan- 
che il  y  règne  une  parfaite  lucidité ,  quaUté  sans 
laquelle  toutes  les  autres ,  la  profondeur  elle- 
même,  ne  sont  rien.  C.  Mallet. 

Sir  William  Forbes,  P^ie  de  James  Beattie,  compre- 
nant un  grand  nombre  de  lettres  originales  de  ce  philo- 
sophe; EàXmbourg,  1806,  2  vol.in-i".— F"te  de  James  Beat- 
tie,  mise  à  la  tète  du  recueil  de  ses  poésies  (poetical 
ïrorks  ),  par  A.  Cellias  ;  London,  1823,  1  vol.  in-12.  —  C. 
Mallet,  Préface  annexée  à  la  traduction  des  Éléments 
de  science  morale  de  James  Beattie  ;  Paris,  1840,  2  vol. 
ln-8°. 

BEATTiB  (James-Henry),  6ïs  du  précédent, 
naquit  à  Aberdeen  en  1768,  et  mourut  le  lOnov. 
1790.  A  treize  ans  il  entra  au  collège  Mareschal, 
et  en  1786  il  prit  les  degrés  de  maître  es  arts.  Il 
n'avait  pas  dix-neuf  ans  quand  il  fut  nommé 
professeur  de  morale  et  de  logique  à  l'univer- 
sité d'Aberdeen.  Il  étudia  aussi  l'art  de  la  musi- 
que, et  jouait  bien  du  violon  et  de  l'orgue  ;  il  avait 
eu  l'adresse  de  se  construire  lui-même  ce  dernier 
instrument.  Ce  jeune  homme,  d'une  si  belle  es- 
pérance, mourut  d'une  fièvre  nerveuse  à  l'âge  de 
vingt-deux  ans.  On  a  de  lui  quelques  écrits  en 
prose  ou  en  vers  (composés  pour  la  plupart 
avant  l'âge  de  dix-huit  ans),  dans  les  mélanges 
publiés  en  1800  par  James  Beattie,  avec  une  no- 
tice sur  la  vie  et  le  caractère  de  cet  enfant  prodige. 
James  BeatUe  ,  Account  of  the  Life ,  character  and, 
writings  of  J.  Henry  Beattie;  Lond,,  1791. 

29. 


90= 


BEA.TUS  — 


*beatï:s  ( ), théologien  espagnol,  mort 

en  789,  était  de  l'ordre  des  Bénédictins ,  et  abbé 
du  monastère  du  Val-Gabado ,  en  Asturie.  On  a 
de  lui  :  Lib7-l  de  adoptions  Ckristi  filii  Dei, 
contre  Elipandus ,  imprimé  dans  la  collection 
Veter.  scriptor.,  de  Pierre  Stevart;  —  im 
Commentarium  surV  Apocalypsis  de  saint  Jean, 
qui  n'a  pas  été  imprimé. 
;  Mablllon,  Acta  Sanctorum  ordinis  Sancti  Benedicti. 

*  EEATCS  (Rhenamis),  philosophe  allemand, 
dont  le  véritable  nom  est  Bild,  né  à  Schelestadt 
en  1485,  mort  à  Strasbourg  en  1S47.  Il  a  donné 
la  première  édition  de  Velléius  Paterculus  (His- 
toria  romana) ;  Bàle,  1520,  in-4°,  d'après  un 
ancien  manuscrit  de  l'abbaye  de  Marbach.  Il 
lui  tloit  aussi  la  première  édition  des  œuvres  de 
Tertullien;  Bàle  (Froben),  1521,  in-fol.,  avec  une 
préface  et  des  notes. 

Sax,  Onomasticon,  t,  III,  p.  35.—  Vossius,  Hist.  latin-, 
t.  III.  —  Baillet,  Jugements  des  savants ,  t.  Il,  p.  137. 

*  BEATUS  { Gabriel  ) ,  théologien  et  mathé- 
maticien italien ,  né  en  1607,  mort  le  6  avril 
1673.  n  entra  dans  l'ordre  des  Jésuites,  et  fut 
successivement  professeur  de  philosophie,  de 
théologie  et  de  mathématiques.  Il  a  laissé  :  Usus 
speculi  plani ; —  Natura  inarctum  coacta;  — 
Sphœra  triplex;  —  Quœstiones  morales. 

Alegambe,  Bibliotheca  Scriptorum  Societatis  Jesu. 

*BEATCS  (George),  jurisconsulte  allemand, 
natif  de  Géra ,  vivait  dans  la  première  moitié  du 
dix-septième  siècle.  On  a  de  lui  :  Très  centuriae 
Scntentiarum  Saxonicarum  definitivarum  in 
■matrimonialibus ,  1608;  —  Centuria  X  de 
Contractibus,  1609;  —  Centurias  X  de  Testa- 
mentis  et  Successïonibus ,  1609; —  CenturLv 
VII  Sententiaritmdefmitivaruin  Saxonicarum 
judicialium,  1010;  —  Sententix  definitlvae 
Saxonicas  dicasteriorum  Lipsiensis,  Witteber- 
gensis  et  Jenensis;  —  Decisiones  antinomia- 
rumfeudalium  ;  —  Centuriœ  XSententiarum 
definitivarum  Saxonicarum  deCriminalibus, 
—  Beatus  donna  en  1613  une  traduction  en 
latin  d'un  ouvrage  intitulé  Liber  Azoti,  scilicet 
AurelîxpMlosophorum  materiam  primom  et 
lapidem  philosophorum  explicantes;  et  en 
1619,  une  traduction  en  allemand  du  Virinveyi- 
tns  de  Mich.  Maier. 

.Tdcber,  JlUjemeines  GelehrtcnLexicon. 

*  BEAUBOURG  (  Pierre  Trochon  de),  acteur 
de  la  Comédie-Française  vers  1692 ,  mort  le  17 
décemJ)re  1725.  Il  succéda  à  Baron,  qu'il  ne  par- 
vint pas  à  faire  oublier.  Son  jeu  était  outré;  et 
l'on  disait  que  c'est  d'après  lui  que  le  Sage  a 
tracé  ce  portrait  dans  Gil  Blas  :  «■  Vous  devez 
«  être  charmé  de  celui  qui  a  fait  le  personnage 
«  d'Énée.  Ne  vous  a-t-il  pas  paru  un  grand 
«  comédien ,  un  acteur  original  ?  Fort  original , 
«  répondit  le  censeur  :  il  a  des  tons  qui  lui  sont 
«  particuliers,  et  il  en  a  de  bien  aigus.  Presque 
«  toujours  hors  de  la  nature,  il  précipite  les  pa- 
<c  rôles  qui  renferment  le  sentiment,  et  appuie 
«  sur  les  autres.  Il  fait  même  des  éclats  sur  des 


BEAUCHAMP  904 

«  conjonctions.  Il  m'a  fort  diverti,  et  particuliè- 
«  rement  lorsqu'il  exprimait  à  son  confident  la 
«  violence  qu'il  se  faisait  d'abandonner  sa  priri- 
n  cesse.  On  ne  saurait  témoigner  de  la  douleur 
«  plus  conuquement.  » 

Lemazurier,  Gai.  hist.  desact.  du  Théâtre-François. 

BEAUBRUEiL.  (Jean  de),  avocat  à  Limoges, 
composa  et  fit  jouer  en  1582  Atilie,  ou  AtiUus 
Régulus,  l'une  de  nos  plus  anciennes  tragédies  ; 
Limoges,  1582,  in-8". 

l,a  Croix  (lu  Maine,  Biblioth.  franc. 

*BEAUBRUN,  et  non  BOBRUi\',  nom  com- 
mun à  trois  peintres  : 

Henri  et  Charles,  nés  à  Amboise  au  com- 
mencement du  dix-septième  siècle ,  ti-availlaient 
tous  les  deux  aux  mêmes  porti'aits.  Henri  mou- 
rut académicien  à  Paris  en  1677.  On  a  d'eux  : 
Marie •  Thérèse ,  infante  d'Espagne,  reine  de 
France ,  gravé  par  N.  Poilly  ;  —  Marie-Jeanne- 
Baptiste  de  Savoie,  gravé  par  Van  Schuppen, 
1666;  —  Anne-Marie  d'Orléans,  duchesse  de 
Nemours ,  gravé  par  Nanteuil  ;  et  d'autres  por- 
traits datés  de  1654,  1657,  1661  et  1662. 

Louis ,  originaire  aussi  d' Amboise ,  peintre  de 
portraits,  vivait  à  Paris  vers  1640. 
Helnccken,  Dictionnaire  des  Artistes. 

BEAUCAiRE  DE  Beguillon  (François),  sa- 
vant théologien,  né  en  1514  au  château  de  Cresta 
(Bourbonnais),  mort  en  1591.  Il  fut  d'abord  pré- 
cepteur du  cardinal  Charles  de  Lorraine ,  qu'il 
accompagna  à  Rome,  et  qui  lui  céda  l'évêclié  de 
Metz.  Il  le  suivit  encore  au  concile  de  Trente ,  et 
y  parla  avec  beaucoup  d'éloquence  et  de  zèle 
contre  les  prétentions  des  ultramontains ,  et  sur 
la  nécessité  delà  réforraation.  Beaucaire  se  retira 
en  Bourbonnais ,  après  s'être  démis  de  son  évê- 
ché.  C'est  là  qu'il  composa  ses  Rerum  Gallica- 
rum  commentaria,  ab  anno  1541  ad  annum 
1362;  Lyon,  1625,  in-fol.  On  a  encore  de  lui  : 
De  in/antium  in  matrum  uteris  sanctifica- 
tions ;  Paris,  1565  et  1567,  in-8°  ;  il  y  réfute  cette 
assertion  des  calvinistes,  que  les  enfants  des  fi- 
dèles sont  sanctifiés  dans  le  sein  de  leur  mère, 
n  a  laissé  aussi  quelques  pièces  de  vers  que  l'on 
trouve  dans  les  Delicias  poetarum  Gallorum  il- 
lustrium.  Son  Histoire  de  France  ne  parut 
qu'après  sa  mort,  comme  il  l'avait  désiré;  on  y 
ti-ouve  un  discours  sur  la  bataille  de  Dreux ,  im- 
primé d'abord  séparément  à  Brescia,  1 563,  in-4°. 
Elle  renferme  les  événements  principaux  <le  son 
temps ,  qu'il  décrit  avec  plus  de  détail  que  d'im- 
partialité. Huet  dit  «  que  ce  prélat,  attaciié  d'a- 
bord au  connétable  de  Bourbon  et  à  d'autres 
grands  seigneurs ,  n'a  pas  mis  beaucoup  de  soin 
à  cacher  sa  passion  et  ses  affections  ;  que  son 
savoir  était  assez  superficiel ,  et  qu'il  donne  plu- 
sieurs étymologies  qui  sont  de  véritables  fa- 
daises. » 

'SaWXst,  Jugements  des  Savants.—  Dtiverdier  et  La 
Croix  du  Maine,  Biblioth..  franc. 

*  BEAUCHAMP,  célèbre  danseur  français,  mort 
en  1695,  composa  des  ballets  d'opéra.  Louis  XIV 


905 


BEAUCHAMP 


906 


le  prit  pour  sou  uiaitre  de  danse.  J.-J.  Rousseau 
parle  avec  éloge  des  talents  chorégraphiques  de 
cet  artiste. 

Biographie  universelle  (édition  belge). 

BEAUCHAMP  (AZ/onse  de),  littérateur,  né 
à  Monaco  en  1767,  mort  le  1"  juin  1832.  Son 
père,  chevalierde  Saint-Louis  etmajorde  la  place 
de  Monaco,  le  fit  en  1784  entrer  au  service  deSar- 
daigne  en  qualité  de  sous-lieutenant  dans  un  ré- 
giment de  marine.  A  cette  époque,  il  régnait  déjà 
en  France  une  grande  l'ermentetion  dans  les  es- 
prits ,  et  l'on  pouvait  pressentir  la  lutte  terrible 
qui  allait  s'engager  avec  le  parti  du  privilège  et 
celui  de  l'égaUté,  et  ameuter  l'Europe  entière 
contre  le  parti  vainqueur.  Lorsque  la  guerre 
éclata  entre  le  roi  de  Sardaigne  et  la  république 
française,  Beauchamp,  qui  se  trouvait  au  ser- 
vice du  prince,  refusa  de  marcb  er  contre  la  France. 
Ce  refus  honorable  fut  puni  de  plusieurs  mois 
d'emprisonnement.  Rendu  à  la  liberté ,  Beau- 
champ  vint  à  Paris,  et  bientôt  après  son  arrivée 
il  entra  dans  les  bureaux  du  comité  de  sûreté 
générale.  Il  y  remplit  des  fonctions  subalternes 
jusqu'au  9  thermidor,  où  il  prit  parti  contre  Ro- 
bespierre. Lorsque  le  Directoire  fut  établi,  Beau- 
champ  passa  dans  les  bureaux  du  ministère  de 
la  police ,  où  il  fut  chargé  de  la  surveillance  de 
la  presse.  C'est  là  qu'il  forma  le  dessein  d'écrire 
une  Histoire  de  la  Vendée.  Sa  position  lui  per- 
mettait de  compulser  des  matériaux  nombreux , 
détaillés  et  secrets ,  conservés  dans  les  cartons 
du  ministère.  Il  en  profita,  dit-on,  amplement, 
et  se  fit ,  par  là ,  beaucoup  d'ennemis.  Sans  vou- 
loir discuter  ici  aucun  fait  en  particulier,  nous 
nous  contenterons  de  dire  seulement  que  les 
cartons  d'un  ministère  sont  une  source  trop  sou- 
vent empoisonnée  de  faux  renseignements ,  pour 
qu'un  historien  qui  respecte  sa  mission  y  puise 
avec  sécurité.  Beauchamp  s'occupa  de  cet  ou- 
vrage pendant  plusieurs  années ,  et  il  en  publia 
les  premières  éditions  en  1806,  3  vol.  in-8°.  Son 
livre  obtint  un  véritable  succès.  Il  y  a  dans  ce 
drame  un  spectacle  si  saisissant  pour  l'imagina- 
tion ,  et  dans  cette  lutte  contemporaine  quelque 
chose  de  si  héroïque ,  que  le  lecteur  oublie  qu'il 
touche  à  la  réalité,  et  croit  voir  sous  ses  yeux  un 
combat  de  géants.  Sous  le  ministère  Fouché , 
Beauchamp ,  accusé  d'avoir  indiscrètement  con- 
sulté ,  pour  son  ouvrage ,  les  matériaux  qui  lui 
étaient  confiés ,  fut  privé  de  son  emploi  au  mi- 
nistère. La  troisième  édition  fut  saisie  au  moment 
où  elle  allait  paraître;  et  plus  tard,  en  1809, 
Beauchamp  fut  arrêté,  puis  exilé  à  Reims.  D  ne 
put  rentrer  dans  la  capitale  qu'en  1811,  et  après 
s'être  engagé ,  par  écrit ,  à  ne  plus  rien  publier 
sur  la  politique  contemporaine.  Il  obtint  alors , 
dans  les  droits  réunis ,  une  place  qui  lui  permit 
de  s'occuper  de  travaux  littéraires.  Esprit  actif 
et  laborieux ,  Beauchamp  profita  des  loisirs  que 
lui  laissait  cette  sinécure ,  et  publia  successive- 
ment un  grand  nombre  d'ouvi'ages.  A  l'époque 
de  la  Restauration,  en  1814,  Beauchamp  perdit 


j  sa  place  aux  di-oits  réunis ,  obtint  une  petite 
pension  dont  il  a  joui  jusqu'à  sa  mort,  et  qui  a  été 
conservée  à  sa  veuve.  Beauchamp  avait  conçu  et 
exécuté  presque  seul  le  travail  si  utile  des  TaôZes 
du  Moniteur.  Il  eut  aussi  une  part  très-active 
à  la  Biographie  moderne;  Leipzig  (Paris),  4 
vol.  in-S";  à  la  Biographie  universelle,  publiée 
par  les  frères  Michaud  à  la  Gazette  de  France 
(années  1811-1813),  et  au  Drapeau  blanc. 

Outre  son  Histoire  de  la  Vendée,  on  a  de  lui  : 
le  Faux  Dauphin,  1803,  2  vol.  in-12  ;  —  His- 
toire de  la  conquête  et  des  révolutions  du  Pé- 
rou; Paris,  1807,  2  vol.  in-8°; —  Biographie 
des  jeunes  gens  (avec  Durozoir,  Durdent  et  au- 
tres gens  de  lettres)  ;  Paris,  1813,  3  vol. in-12; 
ibid.,  1823,  4  vol.  in-12;  —  Histoire  des  mal- 
heurs et  de  la  captivité  de  Pie  VII,  sous  le 
règne  de  Napoléon  Btionapar te  ;  Paris-,  1814, 
in-12;  ibid.,  1815,  in-12;  ibid.,  1823,  in-12;  — 
Vie  politique ,  militaire  et  privée  du  général 
3Ioreau  ;  Paris ,  1814,  in-8°;  —  Histoire  du 
Brésil,  depuis  sa  conquête  en  1500  jusqu'en 
1810;  Paris,  1815,  3  vol.  in-8°;  — -  Catastrophe 
de  Murât,  etc.;  Versailles ,  1815  ,  in-8°;  —  la 
Duchesse  d'à  ngoulême  à  Bordeaux;  Versailles, 
1815,  in-8°  ;  —  Histoire  des  deux  faux  Dau- 
phins ;Vdiris ,  1818,  2  vol.  in-12  ou  1  vol.  in-8°, 
—  Mémoires  du  comte  de  Rochecotte,  rédigés 
sur  ses, papiers  et  sur  les  notes  de  ses  princi- 
paux officiers  ;  Paris,  1818,  in-8°;  —  Vie  d'Ali- 
Pacha,  vizir  de  Janina;  Paris,  1822,  1  vol. 
in-8°  avec  portrait;  seconde  édition,  même  an- 
née ;  —  Histoire  de  la  révolution  du  Piémont, 
et  de  ses  rapports  avec  les  autres  parties  de 
l'Italie  et  avec  la  France;  Paris,  1821,  in-8°; 
et  2^  partie  :  De  la  révolution  du  Piémont,  ré  ■ 
digésur  des  mémoires  secrets,  avec  une  réfuta- 
tion de  l'écrit  intitulé  De  la  révolution  pié- 
montaise  (du  comte  de  la  Rosa)  ;  Paris,  1823, 
in-8°;  —  De  la  révolution  d'Espagne  et  de  son 
10  août ,  2^  édit.  ;  Paris,  1822  ;  —  Vie  de  Jules- 
César,  suivie  du  tableau  de  ses  campagnes , 
avec  des  observations  critiques;  Paris,  1823, 
in-S"  ;  —  Vie  de  Louis  XVIII,  roi  de  France  et 
de  Navarre;  Paris,  1821,  in-8°;  seconde  édi- 
tion, 1824,  m-12;  troisième  édition,  1824,  2  vol: 
in-8°,  avec  deux  gravures;  — Réfutation  sur 
l'écrit  Intitulé  Coup-d'œil  sur  l'état  poli- 
tique du  Brésil,  etc.;  Paris,  1824,  in-8°;  — 
Critique  historique,  avec  des  observations  lit- 
téraires sur  l'ouvrage  du  général  Ségur,  in- 
titulé Histoire  de  Napoléon;  Paris,  1825,  in-8°. 
On  a  attribué  avec  raison  à  Beauchamp  les  Mé- 
moires  imprimés  sous  le  nom  de  Fouché. 

Le  Bas,  Dictionii.  encyclop.  de  la  France.  —  Biogr. 
des  Conternp. 

BEAUCHAMP  ou  BEA  ucuAMPs  (Joseph), 
astronome  français,  membre  de  l'Institut,  né  à 
Vesoul  le  29  juin  1752,  mort  à  Nice  le  19  no- 
vembre 1801.  n  se  destina  d'abord  à  l'état  reli- 
gieux ,  et  entra  dans  l'ordre  des  Bernardins  en 
1767.  Mais  son  goût  pour  l'astronomie  lui  fit 


907  BEAUCHAMP  — 

suivre  les  leçons  de  Lalande,  dont  il  devint  l'ami, 
et  bientôt  l'un  des  élèves  distingués.  Dès  1774, 
son  oncle  Miroudot ,  évêque  de  Babylone,  l'avait 
destiné  à  êtie  son  grand  vicaire.  Beauchamp  par- 
lit  en  1781  pour  aller  remplir  ses  fonctions  dans 
le  Levant,  et  en  même  temps  y  faire  des  obser- 
vations astronomiques.  Il  passa  d'abord  à  Alep , 
et  de  là  se  rendit  à  Bagdad.  En  1784  il  alla  à 
Bassora,  et  en  1786,  en  Perse.  La  révolution  le 
fit  revenir  en  France  en  1790,  après  avoir  rendu 
les  plus  grands  services  aux  sciences  comme 
astronome,  comme  géographe  et  comme  anti- 
quaire. Ses  longs  et  pénibles  travaux  sont  consi- 
gnés dans  le  Journal  des  Savants  de  1782, 
1784, 1785, 1787,  1788  et  1790.  Beauchamp  resta 
dans  sa  famille  jusqu'en  1795,  époque  à  laquelle 
le  gouvernement  le  nomma  consul  à  Mascate ,  en 
Arabie.  Il  partit  en  1796,  et  arriva  à  Constanti- 
nopleenl797.  Il  se  rendit  de  là  sur  les  bords  delà 
mer  Noire,  y  fit  des  observations  topographiques, 
etrectifia  quelques  erreurs  qui  existaient  dans  les 
cartes  de  cette  mer.  Il  allait  passer  à  Mascate, 
quand  le  général  Bonaparte,  chef  de  l'expédition 
d'Egypte,  l'appela  dans  cette  contrée.  Beauchamp 
s'y  rendit  en  1798  ,  et  travailla  avec  les  savants 
employés  dans  cette  expédition.  Ses  travaux  sont 
consignés'  dans  les  Mémoires  de  l'Institut  du 
Caire.  En  1799,  il  fut  chargé  par  le  général  en 
chef  d'une  mission  secrète  pour  Constantinople. 
Il  partit;  mais,  à  peine  sorti  du  port  d'Alexan- 
drie ,  il  fut  pris  par  les  Anglais ,  et  livré  au  sul- 
tan comme  un  espion.  On  voulait  d'abord  le  faire 
périr  ;  mais  sur  l'intervention  des  ambassadeurs 
d'Espagne  et  de  Russie ,  il  en  fut  quitte  pour  une 
captivité  très-dure  dans  un  château-foit  sur  les 
bords  de  la  mer  Noire.  La  liberté  lui  fut  rendue 
en  1801.  Le  général  Bonaparte ,  alors  premier 
consul,  le  nomma  commissaire  des  relations  com- 
merciales à  Lisbonne.  Beauchamp  apprit  cette 
nomination  avant  son  retour  ;  mais  à  peine  arrivé 
à  Nice ,  il  y  mourut. 

On  a  de  lui  :  Voyage  d'Alep  à  Bagdad,  dans  le 
Journal  des  Savants,  année  1785;  —  Observa- 
tions faites  à  Bagdad,  et  notices  sur  les  Turcs  et 
les  Arabes;  ibid.,  1785;  —  Voyage  de  Bagdad 
à  Bassora,  le  long  de  l'Euphrate;  ibid.,  1785; 
—  Mémoire  sur  les  antiquités  babyloniennes 
qui  se  trouvent aicx environs  de  Bagdad,  ibid., 
1790  ;  —  Relation  d'un  voyage  en  Perse;  ibid., 
1 790  ;  —  Réflexions  sur  les  mœurs  des  Arabes 
ilànslQ  Journal  encyclopédique,  ibid.,  1793;  — 
Relation  historique  d'un  voyage  de  Constanti- 
nople à  Trébisonde,  dans  la  Décade  philoso- 
phique,  an  V  ;  — Notice  sur  la  Perse,  dans  la 
Correspondance  astronomique  du  baron  Zach , 
1800. 

Lalande,  Notice  historique  sur  Beauchamp,  dans  les 
mémoires  de  l'Institut  (Sciences  morales  et  politiques), 
t.  IV,  p.  S. 

BEAUCHAMP.  Voy.  Moricheau-Beauchamp. 

BJEAUCHAMPS  {Pierre-François  Godau  de), 
liltérateur,  né  à  Paris  en  1 G89,  et  mort  dans  cette 


BEAUCHATEAU  903 

ville  le  12  mars  1761.  Il  débuta  dans  la  littérature 
théâtrale,  et  fit  représenter  en  1721  la  Soubrette, 
comédie  en  un  acte,  qui  fut  suivie  de  dix 
autres  pièces  tombées  bientôt  dans  l'oubli  (le 
Jaloux,  Arlequin  amoureux  par  enchan- 
tement, le  Portrait,  le  Parvenu,  les  Effets 
du  dépit,  les  Amants  réunis,  le  Bracelet,  la 
Mère  rivale,  la  Fausse  Inconstance).  Outre  ces 
pièces ,  on  a  de  lui  :  les  Amours  d'Ismène  et 
d'Isménias,  traduit  du  grec  en  français;  la 
Haye  (Paris,  Coustelier),  1743,  petit  in-8°  :  c'est 
une  traduction  libre  d'un  roman  grec  d'Eusta- 
thius ,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  célèbre 
Eustathe,  évêque  de  Thessalonique  et  savant 
commentateur  d'Homère;  on  a  donné  une  belle 
édition  de  la  traduction  de  ce  roman ,  Paris,  1797, 
in-4°,  figures  enluminées;  Lélio  Carani  l'a  tra- 
duit en  italien,  Venise,  1560,  in-8";  — autre 
roman  grec  (  les  Amours  de  Rhadanthe  et  de 
Dosïclbs),  de  Cyrus -Théodore  Prodrome,  tra- 
duit en  français,  1746,  in-12;  —  Recherches 
sur  les  théâtres  de  France,  1735,in-4°  etin-8", 
3  volumes  :  Beauchamps  ne  s'est  pas  borné  à  com  - 
piler  les  titres  des  pièces  de  théâtre ,  il  y  a  joint 
des  particularités  sur  la  vie  des  comédiens  fran- 
çais ;  —  Bibliothèque  des  théâtres,  contenant 
le  catalogue  alphabétique  des  pièces  drama- 
tiques ,  opéras-parodiés  et  opéras-comiques , 
le  temps  de  leur  rep7'ésentation,  avec  des  anec- 
dotes sur  les  pièces,  les  auteurs,  musiciens  et 
acteurs;  Paris,  1746;  —  Lettres  d'Héloïse  et 
d'Abailard,  en  vers  français  faciles,  mais  pro- 
saïques; 1737,  in-8°;  —  le  Roman  de  Funes- 
tine;  Paris,  1737,  in-12.  Enfin  on  lui  attribue 
Y  Histoire  du  prince  Apprius  (Priape);  la 
Haye  (  Lyon  ) ,  1722 ,  et  Constantinople  (  Paris  ) , 
1728,  in-12;  et  Bipporhia ,  hhtoire  galante, 
divisée  en  3  livres,  avec  une  préface  très-intéres- 
sante ;  Lampsaque  (  Paris  ) ,  1748,  petit in-8°.  ' 

Le  Bas,  Encycl.  de  la  France.  —  Biographie  des  Con- 
temporains . 

*  BEAiTCHAMPS  {Raphaël  de),  historien 
français,  de  l'ordre  des  Bénédictins,  vivait  à 
Marchiennes  dans  la  première  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  On  a  de  lui  :  Synopsis  historix 
merovingicx,  scUicet  historia  succincta  de 
gestis  et  successione  regum  Francorum  qui 
merovingici  dicti,  ab  Andréa  Sylvio  cons- 
cripta,  nuncprolegomenis,  appendicibus,  no- 
tationibus  etparalipomenis  illustrata  ;  Douay, 
1677,  2  vol.  in-4°. 

Lclong,  Bibl.  Hist.  de  la  France,  édition  de  Fontcttc. 

*  BEAUCHATEAU  (  François  Ciiastelet  de  ), 
acteur  delà  Comédie-Française,  mort  en  1665. 
Il  débuta  en  1633  à  l'Hôtel  de  Bourgogne ,  dans 
la  Comédie  des  Comédiens,  tragi-comédie  de 
Gougenol.  On  le  reçut  pour  les  seconds  rôles 
ti'agiques  et  comiques;  mais  il  paraît  que  par 
la  suite  il  s'éleva  jusqu'aux  premiers,  o\\  bien 
que  celui  de  Rodrigue  dans  le  Cid  fut  alors  re- 
gardé comme  un  second  l'ôle.  Il  est  certain  que 
Beauchàteau    le  Jouait,  puisque,   dans  l\hn- 


909 


BEAUCHATEAU  —  BEAUCLAS 


9J0 


promptu  de  Versailles,  Molière  critique  la  ma- 
nière ampoulée  et  peu  naturelle  dont  cet  acteur 
débitait  les  stances  fameuses. 

Peut-être  ne  le  jouait-il  que  comme  double  de 
Floridor,  on  pendant  quelque  indisposition  de  cet 
acteur  célèbre.  On  croit  qu'il  créa  le  rôle  d'Aï- 
cippe  dans  le  Menteur. 

Lemazurier,  Gai.  hist,  des  act,  du  Théâtre- Français. 

BEAUCHATEAC  (  François-MathieuCHASTE- 
i,ET  DE  ),  poète,  fils  du  précédent,  naquit  à  Paris 
le  8  mai  1645,  et  mourut  vers  la  fin  du  dix-sep- 
tième siècle.  Dès  l'âge  de  huit  ans  il  fut  mis  au 
rang  des  poètes.  La  reine,  mère  de  Louis XIV,  le 
cardinal  Mazarin,  le  chancelier  Séguier,  et  les 
premiers  personnages  de  la  cour,  se  faisaient  un 
plaisir  de  converser  avec  cet  enfant.  Il  n'avait 
que  douze  ans  lorsqu'il  publia  un  recueil  de  ses 
poésies,  in-4°,  sous  ce  titre  :  la  Lire  du  jeune 
Apollon,  ou  lamiise  naissante  du  petit  Beau- 
château,  avec  les  portraits  en  taille-douce  des 
personnes  qu'il  y  célébrait;  Paris,  1657,  1650, 
in-4°.  Environ  deux  ans  après,  il  passa  en  An- 
gleterre avec  un  ecclésiastique  apostat,  qui  le  pré- 
senta à  Cromwell.  On  raconte  que  son  compagnon 
le  mena  ensuite  en  Perse,  et  que  depuis  lors  on 
n'entendit  plus  parler  de  lui. 

Claude  Sainte-Marthe,  Lettres  sur  divers  sujets  de 
piété,  de  morale  et  de  conduite  ;  Paris,  1709,  2  vol. 
in-12, 

'KE.ÈLVC^kT'^k.v  { Hippolyte  Chastelet  de), 
frère  du  précédent,  entra  en  1665  dans  la  con- 
grégation des  Pères  de  la  doctrine  chrétienne,  y 
professa  les  humanités  avec  succès,  et  se  fit  re- 
marquer par  son  talent  commeprédicateur.  Mais, 
inconstant  comme  son  frère,  il  quitta  la  congré- 
gation en  1672,  et  se  rendit  en  Angleterre,  où  il 
embrassa  le  protestantisme  en  1675.  Il  devint  mi- 
nistre anglican,  et  nedémentit  point,  dans  sa  nou- 
velle religion ,  l'opinion  qu'il  avait  donnée  de  soq 
talent  pour  la  chaire.  On  lui  attribue  un  Abrégé 
de  la  vie  du  maréchal  de  Schomberrj,  imprimé 
à  Amsterdam  en  1690,  sous  le  nom  de  Lu- 
sancy,  sous  lequel  il  s'était  caché  lors  de  sa 
fuite  en  Angleterre. 

Le  Bas,  Dict.  encycl.  de  la  France, 
BEAUCHÊNE  (Edme-Pierre  Cuanvot  de), 
médecin  français,  né  en.  1748  à  Ville-Franche, 
près  de  Joigny,  mort  à  Paris  le  24  décembre 
1824.  Après  avoir  suivi  pendant  quelques  an- 
nées la  carrière  des  armes ,  Beauchène  l'aban- 
donna pour  se  livrer  à  l'étude  de  la  médecine. 
Reçu  docteur  à  Montpellier,  il  vint  s'établir 
à  Paris,  où  il  ne  tarda  pas  à  être  nommé 
médecin  des  écuries  de  Monsieur.  Beauchène 
embrassa  les  principes  de  la  révolution ,  et  fût 
en  1789  élu  membre  de  la  commune  de  Paris. 
Mais,  effrayé  de  la  marche  que  prenait  la  ré- 
volution, il  se  retira  dans  une  terre  qu'il  avait 
aux  environs  de  Sens.  Quoiqu'il  fût  membre 
de  la  société  populaire  de  cette  ville,  et  qu'il 
assistât  régulièrement  aux  séances  afin  de  ne 
pas  devenir  suspect,  il  ne  prit  part  à  aucune  dé- 
libération. Cependant,  lorsqu'il  fut  question  d'en- 


voyer ime  adresse  à  la  convention  pour  la  féli- 
citer à  l'occasion  de  la  mort  de  Louis  XVT, 
Beauchène  s'y  opposa  de  tout  son  pouvoir  ;  ce 
qui  lui  valut  quelques  mois  de  prison.  Après  le 
9  thermidor ,  il  revint  à  Paris,  et  s'y  livra  de 
nouveau  à  l'exercice  de  la  médecine.  Sous 
l'empire,  il  fut  nommé  médecin  en  chef  du  Gros- 
Caillou  ,  médecin  du  coi-ps  législatif,  de  l'École 
normale,  etc.  Sous  la  restauration  il  devint 
médecin  consultant  de  Louis  XVLII.  Reçu  mem- 
bre de  la  Société  de  médecine,  il  fit  partie  de  la 
commission  chargée  de  présenter  un  rapport  sur 
l'enseignement  médical.  Tourmenté  depuis  quel- 
que temps  par  les  douleurs  de  la  pierre,  il  suc- 
comba à  cette  maladie.  Outre  les  articles  dans 
la  Quotidienne  et  dans  différents  journaux,  on 
a  de  Beauchène  :  De  V Influence  des  af- 
fections de  Vàme  dans  les  maladies  nerveuses 
des  femmes  (Paris,  1781,  in-8°;  réimprimé  en 
1783  et  1798,  et  traduit  en  allemand  ;  Leipzig, 
1784,  in-8°);  —  Observation  sur  une  maladie 
nerveuse  avec  complication  d'un  sommeil 
tantôt  léthargique,  tantôt  convulsif;  ibid., 
1786,  in-8">;  —  Maximes,  reflexions  et  pensées 
diverses  ;\Uà.,  1817,  1818,  1819,1821. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Callisen ,  Med, 
Schrift.  Lexicon.  — Mémoires  de  V  Académie  royale-de 
médecine.  I,  232. 

*  BEAUCHESNE  «E  GAUJN ,  navigateur 
français,  commanda,  en  1698,  une  expédition 
partie  de  la  Rochelle  pour  les  mers  du  Sud.  Le 
6  juin  1699,  il  débarqua  dans  la  baie  d'Esper- 
lan,  à  la  Terre-de-Feu  ;  deux  jours  après,  il 
mouillait  au  détroit  de  Magellan.  Là,  il  prit  pos- 
session, au  nom  du  roi  de  France,  d'une  île-qu'il 
appela  île  Louis-le-Grand.  Il  franchit  ensuite  le 
détroit,  et  longea  les  côtes  du  Chilj;  mais  il 
tomba  au  milieu  de  boucaniers  espagnols;  il 
s'ensuivit  un  engagement  où  il  perdit  quelques-uns 
de  ses  gens.  A  Arica,  il  fut  obUgé  de  payer 
une  contribution  de  50,000  couronnes  à  des  fli- 
bustiers français  qui  y  étaient  établis.  Ce  fut  le 
19  janvier  1701 ,  après  avoir  tourné  lecapHorn, 
qu'il  découvrit  l'île  Beauchène  (52°  50'  sud  de 
latitude  et  60  lieues  est  de  la  Terre-de-Feu). 
La  même  année,  il  revint  à  la  Rochelle. 

Wood,  CrMîzin?  P^otjage  ;  Londres,  |718.  —  Navigation 
aux  terres  Australes . 

BEAUCLAIR  (P..  L...  DE  ),  littérateur, ;né  à 
l'île  de  France  en  1735,  mort  le  11  mai  1804.  Il 
futdirecteur  d'un  institut  d'éducation,  et  conseiller 
du  landgrave  de  Hesse-Darmstadt.  On  a  de  lui  : 
Anti-Contrat  social,  ou  réfutation  du  Contrat 
social;  la  Haye,  1742,  in-8°;  — Histoire  de 
mademoiselle  de  Grisoles,  écrite  par  elle- 
même  ;  Londres,  1770,  in-8°;  —  Histoire  de 
Pierre  III,  empereur  de  Russie,  avec  plusieurs 
anecdotes  singulières;  1774,  in-8°;  —  Cours  de 
Gallicismes;  Francfort,  1794-96,  3  vol.  in-8°. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

BEAUCLAS  (  G.-H.  de),  lexicographe  français, 
vivait  vers  le  mUieu  du  dix-huitième  siècle.  Il 
était  lieutenant  général  de  la  connétablie  et  de 


911  BEAUCLAS 

la  maréchaussée  de  France.  Ou  a  de  lui  :  Dic- 
tionnaire universel ,  historique,  chronologi- 
que, géographique  et  de  jurisprudence  civile, 
criminelle  et  de  police  des  maréchaussées 
de  France;  Paris,  1748,  4  vol.  in-4°. 
Journal  des  Savants,  1748, 1750. 

*  BEAtrcLERC  {Diane),  femme  peinti-e  an- 
glaise, vivait  à  la  fin  du  dix-huitième  siècle.  C'est 
elle  qui  fit  les  dessins  de  la  magnifique  édition 
de  Léonore,  traduction  de  Spencer. 

Nagler,  AlUjemeines  Gelehrten- Lexicon. 
BEAUCOVR    (  GiLLOT    DE  ).      Voy.  GOMEZ    DE 

Vasconcelle. 

*  BEAUCOUSIN  (  Christophe-Jean-Fran- 
çois), jurisconsulte  et  biographe,  né  àNoyonen 
1723,  mort  à  Paris  en  1798.  Après  avoir  passé 
presque  toute  sa  vie  à  recueillir  des  livres  et  des 
manuscrits ,  particulièrement  sur  l'histoire  litté- 
raire, il  mourut  sans  avoir  mis  au  jour  aucun 
ouvrage  important.  La  table  des  auteurs  de  la 
Bibliothèque  historique  de  France  donne  la 
liste  suivante  des  écrits  inédits  de  Beaucousin  : 
les  Vies  d'Antoine  le  Conte,  d.e  Jean  d'Artis, 
de  Bonaventure  Fourcroy,  de  Nicolas  de  Ra- 
mel,  de  Philibert  Belorme  ;  les  Éloges  de 
J.-B.  Hatté,  de  Loiseau,  de  Mauléon,  de 
Jacques  et  Pierre  Sarasin  ; — Ia  Notice  des  ou- 
vrages de  Charles  du  Moulin ,  jurisconsulte  ; 
—  V Histoire  des  Hommes  illustres  de  Noyon . 

':    FjelODg,  Biblioth.  fiist.  de  France. 

*  BEA.UPILS  [Guillaume  ),  jésuite,  néà  Saint- 
Flour  (  Auvergne  )  le  5  février  1674,  mort  à  ïou- 
lousele  30  novembre  1757.  La  prédication,  lacom- 
position  de  quelques  ouvrages  ascétiques,  et  la  con- 
fession, ministère  pour  lequel  il  avait  un  goût 
particulier,  remplirent  presque  toute  sa  vie. 
Outre  quelques  oraisons  funèbres,  on  a  de  lui  : 
Vie  de  madame  de  Lestonac,  1 742,  in-l  2  ;  —  Vie 
de  madame  de  Chantai,  1745  ; —  Lettres  sur 
le  gouvernement  des  maisons  religieuses  ; 
Paris,  1750,  in-12. 

Chaudon  et  Delandine,  Dict.  fiistor. 

*  BEACFILS  (  F...  ),  prêtre  et  poète  français, 
vivait  vers  la  fm  du  dix-septième  siècle.  On  a  de 
lui  :  Épithalame  ou  chant  nuptial  des  noces 
de  l'Agneau,  divisé  en  douze  chants;  Paris, 
1682,  in-4°. 

,    Catalogue  de  la  Bibl.  imp. 

BEAUFFKEMONT.  Voy.  BaDFFREMONT. 

*BEAUFORT  ( ...  DE  ),  peintre  français,  vivait 
dans  la  seconde  moitié  du  dix-huitième  siècle. 
Il  peignait  des  sujets  historiques.  En  1771 ,  il 
exposa  Brutus  jurant  sur  le  cadavre  de  Lu- 
crèce, tableau  qui  excita  une  grande  admiration. 

Nagler,  Neues  Allgemeines  Kûnstler-Lexicon. 

BEAVFORT  (  Henri  de  ) ,  cardinal-évêque  de 
Winchester,  et  frère  de  Henri  rv,  roi  d'Angle- 
terre, mort  le  11  aviil  1447.  Il  fut  trois  fois 
chancelier  d'Angleterre,  et  employé  dans  les  né- 
gociations les  plus  importantes.  Légat  du  pape 
Martin  V  en  Allemagne,  il  prêcha  la  croisade 
contre  les  hussites  en  Bohôme;  et  il  fut  un  des 


-  BEAUFORT  912 

juges  du  tribunal  qui  condamna  la  Pucelle  d'Or- 
léans. En  1430,  il  couronna  dans  l'église  Notre- 
Dame  de  Paris  le  jeune  Henri  VI,  son  élève, 
fit  assassiner  son  neveu  le  duc  de  Glocester,  et 
mourut  six  semaines  après  ce  meurtre.  Shaks- 
peare,  dans  sa  tragédie  de  Henri  VI  (  acte  III, 
scène  3  ),  donne  de  ce  prélat  criminel  un  portrait 
d'après  nature. 

Godvin ,  De  episcopis  fFintlton.  —  KubétX,  Histoire 
des  Cardinaux. 

BEAUFORT  (Marguerite  ),  comtesse  de  Ricii- 
mond  et  de  Derby,  naquit  en  144t  à  Bletshoe 
(comté  de  Bedfort  ),  et  mourut  en  1509.  Elle 
était  fdle  de  Jean  Beaufort,  duc  de  Sommerset, 
épouse  d'Edouard ,  comte  de  Riclimond,  beau- 
frère  du  roi  Henri  VI.  A  dix-sept  ans  elle  de- 
vint mère  d'un  fils  qui  fut  roi  d'Angleterre  sous 
\e  nom  de  Henri  VU.  Le  comte  de  Richmond 
étant  mort,  elle  épousa  successivement  sir  Henri 
Strafford  et  Thomas  lord  Stanley,  ensuite  comte 
de  Derby,  qui  la  laissa  veuve  en  1504.  Margue- 
rite était  d'une  dévotion  extrême,  et  avait  une 
profonde  pitié  pour  les  pauvres,  à  qui  elle  faisait 
toutes  sortes  de  libéralités.  Elle  se  plaisait  sou- 
vent à  dire  que  si  les  princes  de  la  chrétienté 
voulaient  entreprendre  une  nouvelle  croisade 
contre  les  Turcs,  leurs  ennemis  communs,  elle 
suivrait  gaiement  l'armée  en  qualité  de  blanchis- 
seuse. On  lui  doit  la  fondation  des  collèges  du 
Christ  et  de  Saint-Jean ,  et  l'agrandissement  de 
l'université  de  Cambridge.  Selon  Walpole,  on  a 
d'elle  :  the  Mirror  of  gold  to  the  sinful 
soûl,  traduit  en  anglais  d'après  une  traduction 
française  de  Spéculum  aureum  peccalorum , 
1322;  —  la  traduction  du  quatrième  livre  de 
Vlmitation. 

Waipole,  Catalogue  of  royal  and  noble  Autfiors. 

BEAUFORT  (  dom  Eustuchc  DE),  religieux 
de  l'ordre  de  Cîteaux,  né  en  1635,  mort  le  22 
octobre  1709.  Il  embrassa  la  vie  monastique 
malgré  sa  vocation,  mais  pour  satisfaire  sa  vanité 
et  celle  de  sa  famille.  Il  n'avait  que  dix-neuf  ans 
lorsqu'il  fût  nommé  à  l'abbaye  de  Sept-Fonts,qiii 
appartenait  à  l'ordre  de  Cîteaux.  Il  vécut  d'abord 
dans  le  luxe,  la  mollesse  et  les  désordres  les  plus 
scandaleux;  puis  en  1663,  touché  d'un  repentir 
subit,  il  proposa  à  ses  moines  d'abjurer  comme 
lui  leurs  erreurs,  et  de  se  soumettre  à  une  aus- 
tère réforme.  Ces  propositions  furent  très-mal 
accueillies:  les  religieux  lui  suscitèient  d'amers 
déboires,  et  finirent  par  l'abandonner.  Dom 
Eustache  rebâtit  alors  son  couvent,  et  bientôt, 
à  l'exemple  de  Rancé,  il  y  réunit  une  nouvelle 
famille,  qu'il  soumit  aux  règles  les  plus  dures. 
On  disait  même  à  ce  sujet  :  «  La  Trappe  a  plus 
de  réputation,  mais  Sept-Fonts  est  plus  austère.  » 

Vlllefort,  f^ie  des  saints  Pères  du  désert  d'Occident, 
t.  II.  —  Herinont,  Histoire  de  l'établissement  des  ordres 
religieux.  —  Helyot,  Histoire  des  ordres  monastiques, 
militaires,  etc. 

BEAUFORT  (  François  de  Vendôme,  duc  de), 
fils  de  César  de  Vendôme,  et  petit-filsde  Henri  IV, 
naquit  à  Paris  en  janvier  1616,  et  mourut  le  25 


913 


BEAUF.ORT 


914 


juin  1669.  Il  servit  fort  jeune  dans  les  armées, 
et  sous  le  ministère  du  cardinal  de  Richelieu ,  à 
l'époque  de  la  guei-re  générale  qui  éclata  contre 
la  maison  d'Autriche  ;  il  se  montra  avec  distinc- 
tion à  la  bataille  d'Avein ,  aux  sièges  de  Corbie 
(1636),  de  Hesdin  (1639)  et  d'Arras  (1640).  Il  pa- 
raît que  le  duc  de  Beaufort  avait  été  dans  le  se- 
cret des  projets  de  Cinq- Mars,  car  il  se  sauva 
en  Angleterre  au  moment  où  le  cardinal  com- 
mença à  poursuivre  ceux   qui  avaient  trempé 
dans  cette  conspiration.  Le  duc  de  Beaufort  re- 
vint en  France  après  la  mort  du  cardinal.  Quand 
la  régence  commença  (1643),  il  eut  toute  la  con- 
fiance d'Anne  d'Autriche.  Il  se  déclara  le  protec- 
teur de  la  cour  contre  le  duc  d'Orléans  et  le 
prince  de  Condé,  qui  se  faisaient  redouter  de  la 
reine.  Bientôt  sa  vanité  le  rendit  importun  et  in- 
commode. Quand  il  vit  baisser  son  crédit  auprès 
d'Anne  d'Autriche,  il  entra  dans  la  cabale  des 
importants.  Alors  il  essaya  d'humilier  et  de 
blesser  la  régente  par  son  manque  de  respect  et 
ses  grossiers  procédés.  Anne  d'Autriche,  ennuyée 
de  tant  de  présomption  et  de  folie ,  le  fit  enfer- 
mer au  château  de  Vincennes ,  d'où  il  parvint  à 
s'échapper  en  1649.  C'était  l'époque  de  la  Fronde, 
et  le  duc  de  Beaufort,  irrité  contre  la  cour,  se 
rangea  du  côté  des  mécontents.  Il  devint,  avec  le 
prince  de   Conti  et   les  ducs  de  Longueville, 
d'Elbeuf  et  de  Bouillon,  l'on  des  chefs  des  Pari- 
siens. Voltaire  a  porté  sur  le  rôle  que  joua  le 
duc  de  Beaufort  un  jugement  sévère  :  «  Le  duc 
de    Beaufort -Vendôme,    dit-il,    petit- fils    de 
Henri  IV,  l'idole  du  peuple  et  l'instrument  dont 
on  se  servit  pour  le  soulever,  prince  populaire 
mais  d'un  esprit  borné ,  était  publiquement  l'ob- 
jet des  railleries  de  la  cour  et  de  la  Fronde  même. 
On  ne  parlait  jamais  de  lui  que  sous  le  nom  de 
roi  des  halles.  Une  balle  lui  ayant  fait  une  con- 
tusion au  bras,  il  disait  que  ce  n'était  qu'une  con- 
fusion. »  (Voltaire,  Siècle  de  Louis  XIV).  Il  alla 
se  loger  rue  Quincampoix,  se  fit  marguillier  de 
Saint-Nicolas  des  Champs ,  et  il  essaya  par  ses 
manières  et  son  langage  de  mériter  le  titre  de  roi 
des  halles.  L'anecdote  suivante  peut  nous  donner 
une  idée  de  l'étourderie  et  de  la  vanité'  du  duc 
de  Beaufort.  Il  demanda  un  jour  au  président 
Bellièvre  s'il  ne  changerait  pas  la  face  des  af- 
faires en  donnant  un  soufflet  au  duc  d'Elbeuf  : 
«  Je  ne  crois  pas,  lui  dit  gravement  le  magistrat, 
que  cela  puisse  changer  autre  chose  que  la  face 
du  duc  d'Elbeuf.  »  Au  moment  où  le  prince  de 
Condé  commença  la   guerre  civile,  le  duc  de 
Beaufort  devint  un  de  ses  lieutenants.  C'est  alors 
qu'éclata  entre  lui  et  son  beau-frère  le  duc  de 
Nemours  une  inimitié  violente.  Ils  s'appelèrent 
en  duel,  ayant  chacun  quatre  seconds.  Le  duc  de 
Nemours  fut  tué  d'un  coup  de  pistolet  par  le 
duc  de  Beaufort,  et  le  marquis  de  Villars,  qui  se- 
condait Nemours ,  tua  son  adversaire  Héricourt , 
qu'il   n'avait    jamais   vu    auparavant.    Quand 
Louis  XIV  revint  à  Paris  (1652),  le  duc  de  Beau- 
fort  se  souniit  à  l'autorité  royale,  et  ne  prit  au- 


cune part  à  la  guerre  civile ,  que  le  prince  de 
Condé  devait  continuer  pendant  plusieurs  an- 
nées encore.  Plus  tard,  on  voit  le  duc  de  Beau- 
fort  à  la  tête  des  flottes  de  Louis  XIV.  En  1664 
et  1665,  il  fait  plusieurs  expéditions  contre  les 
corsaires  d'Afrique.  En  1666 ,  il  commande  les 
vaisseaux  français  qui  devaient  se  joindi-e  aux 
Hollandais  pour  combattre  l'Angleterre.  Enfin, 
en  1669,  il  va  secourir  les  Vénitiens  attaqués 
par  les  Turcs  dans  l'île  de  Candie.  «  Le  roi  de 
France ,  dit  Voltaire,  donna  inutilement  aux  au- 
tres princes  l'exemple  de  secourir  Candie.  Les 
galères  et  les  vaisseaux  nouvellement  construits 
dans  le  port  de  Toulon  y  portèrent  sept  mille 
hommes,  commandés  par  le  duc  de  Beaufort; 
secours  devenus  trop  faibles  dans  un  si  grand 
danger,  parce  que  la  générosité  française  ne  fut 

imitée  de  personne Ce  secours  ne  servit  qu'à 

retarder  de  quelques  jours  la  prise  de  Candie,  et 
à  verser  du  sang  inutilement.  »  Le  duc  de  Beau- 
fort  périt  dans  une  sortie,  et  le  grand  vizir 
Kiuperli  entra  par  capitulation  dans  la  ville,  qui 
n'était  plus  qu'un  monceau  de  ruines. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France.  —  So- 
rcl.  Histoire  de  la  Monarchie  française  sous  Louis  XI  f^. 
—  Anselme,  Histoire  yenérale  et  chronologique  des 
grands  officiers  de  la  couronne,  t.  I,  p.  199.  —  Masca- 
roD,  Oraison  fiméb.  du  duc  de  Beauf.  —  La  Rochefou- 
cauld, Mémoires. 

BEAUFORT  (  HenH-Emest  Grout,  chevalier 
DE  ),  voyageur  français ,  né  à  Aubevoye  (  Eure  ) 
le  25  février  1798,  mort  le  3  septembre  1825. 
En  1812  ,  il  entra  à  l'École  de  marine  de  Tou- 
lon ,  et  parcourut  le  Levant  pendant  trois  années. 
Son  esprit  observateur  et  son  caractère  entre- 
prenant le  portaient  vers  l'étude  de  la  géographie, 
et  surtout  vers  les  voyages  de  découvertes.  L'ex- 
pédition de  Mungo-Park  attirait  alors  sur  l'Afrique 
l'attention  de  toute  l'Europe  éclairée.  C'est  sur  ce 
point  que  se  dirigea  aussi  le  chevalier  de  Beau- 
fort.  En  1819,  il  arriva  au  Sénégal  en  qualité 
d'enseigne  de  vaisseau  ;  et,  pendant  les  trois  ans 
qu'il  y  séjourna,  il  se  prépara  à  continuer  l'œuvre 
laissée  inachevée  par  la  mort  de  Mungo-Park. 
En  1821  il  revint  en  France,  et  jusqu'au  4  novem- 
bre 1823  il  s'y  appliqua  à  l'étude  des  langues  ainsi 
que  des  sciences  physiques  et  naturelles  qui  lui 
étaient  nécessaires  pour  accomplir  ses  projets.  11 
partit  alors,  soutenu  par  le  gouvernement,  qui,  en 
limitant  ses  plans  fort  exagérés ,  devait  assurer 
le  succès  de  son  entreprise.  L'année  suivante,  il 
explora  la  Gambie,  le  pays  des  Mandingues , 
Bakel,  le  Bondou  ,  le  Karta.  En  1825,  il  visita 
le  Kasso ,  les  cataractes  de  Felou  et  de  Gavina ,  et 
le  Bambouk.  Dans  ces  voyages  il  avait  fait  de 
précieuses  observations,  d'importantes  décou- 
vertes. Ainsi ,  par  des  observations  répétées  de 
longitude  à  Bakel ,  il  a  rapproché  de  l'Océan  le 
haut  Sénégal  des  cartes,  de  plus  de  deux  degrés; 
il  prouve ,  à  l'aide  du  baromètre ,  que  le  Sénégal 
et  la  Gambie ,  dans  les  cent  dernières  lieues  de 
leur  cours,  ont  une  pente  extrêmement  faible, 
et  que  la  capitale  du  Karta  est  peu  élevée  au- 


915  BEAUFORT 

dessus  ûu  premier  de  ces  fleuves  ;  d'où  il  a  même 
inféré  que  Tombouctou  doit  être  peu  élevé  au- 
dessus  du  niveau  de  la  mer.  Enfin ,  il  a  le  pre- 
mier signalé  les  obstacles  que  présente  à  la  na- 
vigation le  Sénégal  supérieur.  (  Voy.  le  Bulletin 
de  la  Société  de  géographie,  n"*  12,  17,  18,  20, 
23,  25).  Le  terme  de  ses  explorations  n'était  pas 
encore  atteint,  lorsqu'il  mourut  d'une  fièvi-e 
pernicieuse,  avec  la  douleur  de  n'avoir  pu  exé- 
cuter le  projet  qu'il  avait  formé  de  visiter  Tom- 
bouctou. 

Jomard,  Notice  sur  M.  de  Beaufort,  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  géographique  de  1826. 

*  BEAUFORT  (  Jean),  médecin  français,  natif 
de  Joncquières,  petite  ville  de  Provence,  vivait 
dans  la  dernière  moitié  du  seizième  siècle.  On  a 
de  lui  :  In  Galeni  de  urinas  significatione  ex 
Hippocrate  libellum  commentarii ;  Paris, 
1581,in-8°. 

Carrère ,  Bibliothèque  de  la  Médecine.  —  Biographie 
médicale. 

*  BEAUFORT  {Louis  de),  médecin  hollan- 
dais, vivait  dans  la  dernière  moitié  du  dix-sep- 
tième siècle.  Il  s'est  efforcé  de  concilier  le  sys- 
tème de  Descartes,  dont  il  était  gi-and  partisan, 
avec  les  notions  de  physique  éparses  dans  les 
livres  de  Moïse.  On  a  de  lui  :  Dissertatio  de 
Peste ;Leyde,  1655,  in-12;  —  Costnopoœa  di- 
vina,  sive  fabrica  mundi  explicata;  Leyde, 
1656,  in-4°  ;  —  Fœderati  Belgii  Alcyonia,  sive 
dissertatio  oratoria  de  Pace  belgica;  Leyde, 
1667,  in-4°. 

Morhof,  Polyhislor.  —  Biographie  médicale. 
BEAUFORT  {Louis  de),  historieu,  membre 
de  la  Société  royale  de  Londres ,  mort  à  Maés- 
tricht  en  1795.  Il  fut  gouverneur  du  prince  de 
Hesse-Hombourg.  On  a  de  lui  :  Histoire  de  Ger- 
monicus  César;  Leyde,  1741 ,  in-4°  ;  —  Disser- 
tation sur  l'incertitude  des  cinq  premiers 
siècles  de  la  république  romaine  ;  Utrecht, 
1738,  in-8",  réimprimée  en  1750,  2  vol.  in-12; 
—  Histoire  de  la  république  romaine,  ou 
Plan  de  l'ancien  gotivernement  de  Rome;  1 766, 
la  Haye,  2  vol.  10-4°  ;  Berne,  même  année,  5  vol. 
in-8°;  la  Haye,  1767,  6  vol.  in-12.  Une  critique 
sage,  des  documents  intéressants,  des  rappro- 
chements judicieux,  un  style  simple,  distinguent 
cet  ouvrage,  qui  a  préparé  la  voie  à  Niebuhr. 

Chaudon  et  Delandine,  Dictionnaire  historique. 

*  BEAUFORT  (iîcf/mer  DE),  médecin  et  reli- 
gieux italien,  mort  en  1722,  exerça  quelque 
temps  la  médecine,  embrassa  l'état  ecclésiasti- 
que, et  se  retira  dans  le  couvent  de  Saint-Galgano 
en  Toscane,  dont  il  devint  abbé.  Il  a  laissé  plu- 
sieurs opuscules,  qui  existent  en  manuscrits  dans 
la  bibliothèque  du  Vatican. 

Biographie  médicale. 

BEAUFORT  D'HAUTPOUL  (^Édouard,  comte, 
puis  marquis  de),  colonel  du  génie,  né  à  Paris 
le  16  octobre  1782 ,  mort  le  24  juillet  1831 .  Après 
avoù"  suivi  les  cours  de  l'Ecole  polytechnique ,  il 
fut  admis  dans  le  corps  du  génie,  et  fit  les  cam- 
pagnes d'Italie  de  1802  à  1810.  D  passa  ensuite 


916 

à  l'armée  de  Portugal,  y  resta  constamment  au 
poste  du  danger,  remplit  dans  la  retraite  les 
fonctions  de  chef  d'état-major  du  génie ,  et  donna 
dans  les  circonstances  difficiles  des  preuves  de 
courage  et  d'activité.  En  1813,  il  revint  en  Ita- 
lie ,  et  ne  cessa  de  servir  qu'après  le  traité  de 
Paris  et  l'abdication  de  Napoléon.  Nommé  par 
Louis  XVIII  chef  de  division  au  ministère  de 
la  guerre,  il  devint  ensuite  ingénieur  en  chef 
temporaire  de  la  ville  de  Paris.  En  1821,  il  fut 
nommé  colonel  du  troisième  régiment  du  génie. 
On  a  de  lui  :  Éloge  du  prince  de  Condé;  — 
Observations  sur  V exposé  des  motifs  des  pro- 
-,  jets  de  lois  présentés  le  8  avril  1822,  pour  Va- 
chèvement  et  la  construction  de  divers  ca- 
naux; Paris,  in-8°,  broch.  de  36  pages;  — 
Observations  sur  ce  qui  a  précédé  la  conces- 
sion du  canal  du  duc  d'AngouUme,  etc.  ;  ibid., 
1822,  in-8°. 
Biographie  des  Contemporains. 
BEAUFORT  DE  THORlGNY(7ean-J5flp<i.S^e), 

général  français,  né  à  Paris  le  18  octobre  1761, 
mort  à  Corbeil  le  l^*"  février  1825.  Il  était  à  peine 
âgé  de  seize  ans,  lorsqu'il  s'enrôla  comme  solfiât 
dans  le  régiment  de  Languedoc,  infanterie.  A  l'ou- 
verture de  la  première  campagne  du  Nord  en  1792, 
il  obtint  le  grade  d'adjudant-major  dans  une  di- 
vision de  gendarmerie  à  pied  ,  avec  laquelle  il 
coopéra  au  succès  de  nos  armes  dans  les  dif- 
férents combats  qui  se  livrèrent  à  cette  époque. 
Nommé  adjudant  général  le  23  octobre  de  îa 
même  année,  il  fut  promu  au  gi'ade  de  colonel 
à  la  fm  de  mars  1793.  Bréda,  Gertruydemberg 
et  Menin  furent  successivement  témoins  de  sa 
valeur.  11  battit  les  Impériaux  à  Comincs,  à 
Warneton,  à  Blaton  et  à  Lincel,  et  fut  blessé,  le 
18  mai  de  la  même  année,  en  pénétrant  l'un  des 
premiers  dans  la  ville  de  "Turcoing,  emportée  de 
vive  force.  Ses  blessures  étaient  à  peine  cica- 
trisées ,  lorsqu'il  fut  arrêté  au  camp  de  César  ; 
mais  il  fut  bientôt  remis  en  liberté,  et  investi 
d'un  commandement  à  l'armée  des  côtes  de  Cher- 
bourg. Beaufort  contribua  puissamment  à  la  vic- 
toire de  Granville,  y  fut  atteint  d'un  coup  de  feu, 
et  reçut  le  grade  de  général  de  division.  Il  se  si- 
gnala ensuite  à  Avranches,  à  Antrain,  à  Pontor- 
son ,  à  Dol  et  à  Fougères.  Quelques  biographes 
prétendent  que,  lorsque  le  proconsul  envoyé  par 
la  convention  voulut  incendier  le  château  de 
Thorigny,  où  six  cents  habitants  de  Saint-Lô 
se  trouvaient  incarcérés,  Beaufort  osa  le  braver 
en  face,  et  brisa  les  fers  des  détenus.  Nous  avons 
quelque  raison  de  douter  de  la  véracité  de  ce 
fait,  qui  ne  s'appuie  sur  aucun  document  authen- 
tique. Quoi  qu'il  en  soit,  le  général  Beaufort  Imt- 
tit  les  Vendéens  à  la  Pèlerine ,  et  les  contraignit 
d'abandonner  le  poste  de  la  Gravelle.  S'il  faut  en 
croire  les  biographes  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
ce  serait  lui  qui,  le  9  thermidor,  appelé  à  Pa- 
ris pour  y  prendre  le  commandement  de  la  force 
armée,  attaqua,  renversa  Robespierre,  et  déli- 
vra la  France  de  ce  dictateur.  Nous  avons  de  la 


917 


BEAUFORT  —  BEAUGARD 


918 


peine  à  comprendre  que  des  esprits  sérieux 
aient  pu  accueillir  avec  autant  de  légèreté  un 
fait  de  cette  importance,  lorsque  le  Moniteur  et 
les  historiens  de  la  révolution  n'ont  pas  même 
prononcé  le  nom  du  général  Beaufort  dans  la  re- 
lation de  cette  journée  mémorable.  Nous  pour- 
rions en  dire  autant  des  exploits  qu'on  lui  attri- 
bue à  l'armée  des  Pyrénées,  où  il  se  couvrit  de 
gloire,  selon  les  mêmes  biographes,  en  enlevant 
des  positions  inexpugnables ,  et  en  faisant  une 
retraite  que  Pérignon  comparait  aux  plus  belles 
marches  de  l'antiquité.  Par  une  exagération  dif- 
ficile à  comprendre,  on  est  allé  jusqu'à  lui  attri- 
buer la  victoire  que  Bonaparte  remporta ,  le  13 
vendémiaire,  sur  les  sections  de  Paris. 

Le  général  Beaufort  de  ïhorigny  reçut  l'ordre 
de  se  rendre  plus  tard  dans  la  Vendée,  où  les 
habitants,  en  reconnaissance  des  bienfaits  qu'ils 
en  avaient  reçus,  lui  offrirent  douze  métai- 
ries, qu'il  refusa.  En  1798,  il  attaqua  les  An- 
glais près  de  l'île  d'Aix,  les  culbuta ,  et  les  obli- 
gea à  chercher  leur  salut  dans  la  fuite.  A  l'avé- 
nement  de  Bonaparte  au  pouvoir  consulaire ,  il 
cessa  de  faire  partie  de  l'armée  active,  et  fut  ar- 
rêté un  peu  plus  tard  comme  conspirateur.  Remis 
en  liberté  après  quelques  mois  de  détention ,  le 
général  Beaufort  fut  obligé,  pour  faire  vivre 
sa  famille,  d'accepter  une  place  d'inspecteur  des 
droits-réunis  dans  le  département  du  Cantal.  Au 
retour  des  Bourbons  en  1814,  il  obtint  avec  la 
croix  de  Saint-Louis  une  faible  pension ,  et  mou- 
rut dans  la  retraite.  A.  Amic. 

Fastes  de  la  Gloire,  4  vol.  in-8°.  —  Biographie  des 
Contemporains. 

BEAUFBANCHET  d'ayat  (Louis-Charles- 
Antoine),  général  français,  né  en  1757  à  Saint- 
Hilaire  d'Ayat,  près  Riom,  mort  en  1812.  On  a 
prétendu  qu'il  était  fils  de  Louis  XV.  Il  servit 
d'abord  comme  aspirant  au  corps  royal  du  gé- 
nie ,  fut  ensuite  page  du  roi ,  et  successivement 
sou.s-lieutenant  et  capitaine  au  régiment  de  Berri, 
cavalerie.  En  1790,  il  était  membre  du  comité 
des  ministres  la-Tour-du-Pin  et  DuportalLIl  était 
colonel  de  cavalerie  en  1791.  Il  fut  blessé  en 
1792  au  camp  de  Famars,  et  assista,  à  la  tête  du 
deuxième  régiment  de  carabiniers,  à  la  bataille 
de  Valmy,  sous  les  ordres  du  général  Keller- 
mann.  Promu  au  grade  de  maréchal  de  camp, 
il  fut  chef  d'état-major  général  du  camp  retran- 
ché sous  les  murs  de  Paris,  commandé  par  le 
général  Ben'uyer.  Envoyé  ensuite  dans  la  Ven- 
dée, il  se  distingua  par  son  courage  à  la  pi'emière 
Itataille  de  Fontenay,  où  les  troupes  républi- 
caines lui  durent  leur  salut;  et  à  la  seconde,  où 
elles  furent  mises  en  déroute ,  m.algré  la  résis- 
jlance  des  chasseurs  de  la  Gironde ,  des  volon- 
taires de  l'Hérault  et  de  Toulouse ,  et  les  efforts 
des  sept  représentants  du  peuple  qui  excitaient 
le  courage  des  soldats.  Il  contribua,  avec  le  gé- 
néral Nouvion  et  quelques  gendarmes,  à  arrêter 
dans  cette  malheureuse  journée  la  poursuite  de 
l'ennemi ,  dont  il  fit  même  pher  la  cavalerie.  Le 


18  brumaire  an  Vil,  Beaufranchet ,  qui  depuis 
cette  campagne  était  resté  sans  emploi ,  fut 
nommé  membre  du  conseil  d'administration  des 
hôpitaux  militaires.  Élu  en  1805  député  au  corps 
législatif  parle  département  du  Puy-de-Dôme, 
il  obtint,  en  1809,  la  place  d'inspecteur  général 
des  haras ,  et  mourut  trois  ans  après.  Le  général 
Beaufranchet  avait  servi  de  père  au  brave 
Desaix ,  né  aussi  à  Saint-Hilaire  d'Ayat. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France.  — 
Diog)  apkie  des  Contemporains. 

*  BEAUGARD,  peintre  français  ,  surnommé 
Thil ,  mort  en  1828.  Ses  principaux  tableaux 
sont:  Voyage  de  Tobie;  —  Amazïli  et  Telcisco 
Jaisant  naufrage,  sujet  tiré  des/??Cfl.s.  Cet  ar- 
tiste a  encore  laissé  des  portraits  et  plusieurs 
tableaux  de  genre. 

Gabet,  Dictionnaire  des  Artistes. 

BEAUGEARD  {Jean),  membre  de  la  conven- 
tion nationale,  né  à  Vitré  en  1764,  mort  dans  sa 
ville  natale  en  octobre  1 832.  Au  mois  de  septembre 
1792,  il  fut  élu  député  à  la  convention  natio- 
nale par  le  département  d'Ille-et- Vilaine.  Dans 
le  procès  de  Louis  XVI ,  il  vota  la  mort  et  l'exé- 
cution dans  les  vingt-quatre  heures.  Il  siégea 
constamment  parmi  les  montagnards.  Après  la 
clôture  des  séances  de  la  convention,  il  fut 
nommé  par  le  Directoire  commissaire  près  l'ad- 
ministration de  son  département.  Il  revint  en 
l'an  VI  au  conseil  des  cinq-cents,  et  ne  passa  pas 
au  corps  législatif,  organisé  à  la  suite  du  18 
brumaire.  Il  ne  reparut  sur  la  scène  politique 
qu'au  mois  de  mai  1815.  Élu  alors  membre  de 
la  chambre  des  représentants ,  il  ne  prit  jamais 
la  parole.  La  loi  contre  les  conventionnels  qui 
avaient  condamné  Louis  XVI  à  mort  le  força 
de  s'expatrier. 

I-eBas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

BEAUGARD  (Jean-Simon-Ferréol),  litté- 
rateur et  avocat,  né  à  Marseille  en  1754,  mort 
à  Lyon  le  21  juin  1828.  H  débuta  d'abord  à  Pa- 
ris par  deux  pièces  de  théâtre  :  les  Amants 
Espagnols,  comédie  en  cinq  actes  et  en  prose, 
1782  ;  —  l'Oncle  et  le  Neveu,  comédie  en  un  acte, 
1789 ,  qui  n'eurent  pas  de  succès.  Un  petit  conte, 
les  Deux  Neuvaines ,  inséré  dans  V Almanach 
des  Muses ,  1787,  lui  attira  ce  sarcasme  de  Ri- 
varol  :  «  C'est  un  géant  qui  donne  le  bout  de 
son  ongle  pour  la  mesure  de  tout  son  corps.  » 
{^\'&^\oi,  Archives  du  Rhône,  1828.)  Pendant  la 
révolution,  il  fut  rédacteur  d'un  journal  em- 
preint d'une  modération  qui  le  fit  dénoncer 
comme  royaliste.  Condamné  à  la  déportation  le 
18  fructidor  an  V,  il  resta  quelque  temps  caché 
à  Bordeaux  ;  mais  il  y  fut  aiTêté  et  bientôt  con- 
duit en  Amérique ,  et  ne  revint  en  France  qu'a- 
près l'amnistie  de  1800.  Il  se  fixa  alors  à  Lyon, 
où  il  se  distingua  comme  avocat.  Il  y  mourut, 
laissant  en  manuscrit  un  travail  important  sur 
le  Code  criminel. 

Le  Bas,  Dlct.  encyclop.  de  la  France.  —  Biographie 
des  Contemporains, 


919 


BEAUGENCI  —  BEAUHARNAIS 


920 


«BEAUGENCI  OU  BEAITOEKCT  (maison  de). 
Beaugency,  l'une  des  places  les  mieux  fortifiées 
du  royaume,  eut,  sous  les  premiers  Capétiens, 
des  seigneurs  héréditaires ,  dont  voici  les  prin- 
cipaux : 

Lancelin  ou  Landri  F"",  que  Ton  croit  fils  de 
Landrisore,  vivait  à  la  fin  du  dixième  siècle ,  et 
était  allié,  dit-on,  à  la  maison  royale  de  France. 
On  ne  le  connaît  que  par  ses  libéralités  envers 
les  églises  et  les  couvents,  libéralités  qui  lui 
furent  communes  avec  presque  tous  les  seigneurs 
de  son  temps. 

LanceliiV  ou  Landri  II,  (ils  du  précédent,  suc- 
céda à  son  père  vers  1060,  aida  Philippe  1'^'',  roi 
de  France ,  dans  ses  guerres  contre  l'orgueilleux 
Hugues  du  Puiset ,  fut  fait  prisonnier  dans  cette 
lutte ,  et  se  fit  remarquer  par  une  instruction 
rare  à  cette  époque. 

Raoul  \",  fils  deLandri  II,  maître  de  Beaugency 
depuis  1080  ,  fut  renommé  par  sa  valeur,  suivit 
Godefroi  de  Bouillon  à  la  croisade  en  1096,  se 
distingua  surtout  au  siège  d'Antioche,  et  à  son 
retour  eut  quelques  querelles  avec  son  suzerain 
le  comte  de  Blois,  Thibaut  IV.  Yves ,  évêque  de 
Chartres,  réconcilia  ces  deux  seigneurs.  Raoul 
de  Beaugency  entra  même  dans  la  ligue  que  Thi- 
baut forma  vers  1112  contre  Louis  le  Gros ,  pour 
soutenir  Hugues  du  Puiset.  Il  participa  aussi  à 
différents  démêlés  entre  ses  voisins. 

Les  frères  de  Beaugency ,  Simon  l^',  Lance- 
lin  ni,  Jean  P',  ne  se  distinguèrent  point  de  la 
foule  des  chevaliers.  Jean  II ,  fils  de  Jean  F"^, 
servit  avec  zèle  Phi  lippe- Augii  ste ,  et,  en  1215, 
vendit  à  ce  prince  ses  droits  sur  le  Vermandois. 
En  1248,  son  fils  Simon  U  accompagna  saint 
Louis  à  la  croisade.  En  1292,  Raoul  II,  se 
voyant  sans  frère  et  sans  enfants,  vendit  à  Phi- 
lippe le  Bel  la  seigneurie  de  Beaugency ,  qui  fut 
donnée  en  douaire  à  la  reine  Clémence ,  veuve 
de  Louis  le  Hutin.  Cette  terre  fut  réunie  au  do- 
maine ,  après  la  mort  de  Clémence. 

^rt  de  veri/ler  les  dates.  —  lincyclopédie  des  gens 
du  monde.  —  Moréri ,  Dictionnaire  historique. 

UEAUGEKURE  {Antoine),  bénédictin  de  la 
congrégation  de  Saint-Maur  et  bibliothécaire  de 
l'abbaye  de  Saint-Germain  des  Prés,  originairede 
Caudebec,  mais  né  à  Paris  en  1628,  mort  le  16 
août  1708.  Il  a  donné  une  nouvelle  édition ,  avee 
des  notes,  des  ouvrages  d'Hildebert,  évêque  du 
Mans,  mort  archevêque  de  Tours,  et  de  Mar- 
bod,  évêque  de  Rennes.  C'est  un  vol.  in-fol., 
imprimé  à  Paris  en  1708.  On  a  aussi  de  lui  :  Vie 
demessire  Joly ,  chanoine  et  instituteur  des 
religieuses  hospitalières  de  Dijon ,  in-S». 

Doin  Lecerl ,  Biblioth.  hist.  et  critique  des  auteurs  de 
la  congrégation  de  Saint-Maur. 

*BEAUGRAND  {Félix),  voyageuf  français, 
de  l'ordre  des  Franciscains,  vivait  vers  la  fin  du 
dix-septième  siècle.  Il  fit  un  pèlerinage  en  terre 
sainte,  et  en  donna  la  Relation;  Paris,  1700, 
in-8°. 

Wadding,  Annales  Minorum, 


''BAUGRANU  {Martin),  théologien,  né  à 
Troyes  en  1620,  mort  en  1698.  Il  fut  pendant 
vingt-cinq  ans  directeur  du  couvent  des  ursuli- 
nes  de  Troyes,  et  publia  un  résumé  de  la  doc- 
trine de  saint  Augustin ,  sous  le  titre  :  Sancti 
Augustini  doctrinx  christianee  praxis  cate- 
chistica;  Troyes,  1678,  in-8''. 

LeIoDg,  Bibl.  hist.  de  la  France- 

BEAUHARNAIS  { Alexa)idr e, -vicomtc  de), 
général  français  ,  né  à  la  Martinique  en  1 760 , 
mort  le  23  juin  1794.  Il  était  major  en  second 
d'un  régiment  d'infanterie ,  lorsqu'il  épousa  ma- 
demoiselle Tascher  de  la  Pagerie,  devenue  de- 
puis l'impératrice  Joséphine.  Il  se  distingua  dans 
les  guerres  d'Amérique,  sous  les  ordres  du  ma- 
réchal de  Rochambeau;  puis  revint  en  France, 
et  reçut  à  la  cour  l'accueil  que  devaient  néces- 
sairement lui  procurer  de  grands  talents  et  une 
valeur  éprouvée.  Il  n'hésita  pourtant  pas  à  em- 
brasser, en  1789,  la  cause  de  la  liberté.  Élu 
député  aux  états  généraux  par  la  noblesse  et  la 
sénéchaussée  de  Blois,  il  fut  un  des  premiers 
de  son  ordre  à  se  réunir  au  tiers  état.  Dans  la 
séance  du  4  août,  il  appuya  la  suppression  des 
privilèges,  et  l'égalité pourtous  les  citoyens.  Il  fut 
nommé secrétairedel'assembléenationale,  et  puis 
membre  du  comité  militaire.  Il  travailla  avec 
ardeur  aux  préparatifs  qu'on  faisait  au  Champ- 
de-Mars  pour  la  première  fédération.  <(  11  était, 
dit  Mercier,  attelé  à  la  même  charrette  que 
l'abbé  Sieyès.  »  Il  eut  le  tort  de  trop  se  souve- 
nir de  son  métier  de  soldat,  lorsqu'il  loua  la 
conduite  de  Bouille  pendant  les  troubles  de  Nancy  ; 
mais  il  montra  une  grande  dignité  quand  on  vint 
annoncer  à  l'assemblée,  qu'il  présidait,  la  fuite  de 
Louis  XVI.  «Messieurs,  dit-il,  le  roi  est  parti 
cette  nuit  ;  passons  à  l'ordre  du  jour.  »  Après 
avoir  présidé  une  seconde  fois  l'assemblée  na- 
tionale ,  il  fut  détaché  à  l'armée  du  Nord  en  qua- 
lité d'adjudant  général;  il  commanda  au  camp 
de  Soissons  sous  les  ordres  de  Custine,  et  prêta 
le  serment  exigé  après  le  10  août.  Nous  avons 
peine  à  trouver  une  tache  dans  une  vie  si  pa- 
triotiquement  employée ,  et  cependant  le  général 
Beauharnais  commit  une  faute  grave  en  restant 
quinze  jours  dans  l'inaction ,  à  la  tête  de  son 
corps  d'armée,  au  moment  où  les  alliés  assié- 
geaient Mayence.  Loin  de  nous  la  pensée  que  la 
trahison  ait  été  la  cause  de  cette  inaction  !  mais 
en  temps  de  révolution ,  une  faute  peut  être  fa- 
cilement considérée  comme  un  crime.  Traduit 
pour  ce  fait  devant  le  tribunal  révolutionnaii'e , 
le  général  Beauharnais  fut  condanuié  à  mort  et 
décapité ,  à  l'âge  de  trente-quatre  ans. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyel.  de  la  France.  —  Bio- 
graphie des  Contemporains. 

BEAUHARNAIS  (  Eugène  de  ,  duc  de  Leu- 
chtenberg,  prince  d'Eichstedt),  vice-roi  d'Italie, 
né  à  Paris  le  3  septembre  1781,  mort  le  22  fé- 
vrier 1824,  fils  du  précédent.  Il  fut  d'abord  ap- 
prenti menuisier  (1),  et  se  destina  ensuite  à  la 

(1}  Mémorial  de  Sainte-Hélène,  t  III,  p.  353., 


921 


BEAUHARNAIS 


carrière  militaire  :  il  partit  pour  la  Bretagne , 
afin  d'y  servir  sous  les  ordres  du  général  Ho- 
che, (jui  avait  été  l'aini  de  son  père.  Sur  la 
fin  de  1795,  le  calme  commençant  à  se  réta- 
blir en  France,  le  jeune  Beauharnais  revint  à  Pa- 
ris ,  et  n'eut  rien  de  plus  pressé  que  de  se  pré- 
senter au  général  Bonaparte,  alors  commandant 
de  Paris,  pour  réclamer  l'épée  de  son  père,  qui , 
par  suite  d'un  désarmement,  avait  été  déposée 
dans  le  magasin  de  la  place.  Ce  noble  mouve- 
ment de  piété  filiale  fit  une  vive  impression  sur 
l'esprit  de  Napoléon,  qui,  accédant  à  la  demande 
du  jeune  orphelin ,  lui  témoigna  le  plus  grand 
intérêt.  Joséphine  saisit  cette  occasion  de  donner 
un  protecteur  à  son  enfant,  et  se  hâta  d'aller 
remercier  le  général.  Cette  première  entrevue 
décida  de  son  sort  et  de  celui  de  sa  famille.  Peu 
à  peu  il  s'établit  une  liaison  de  sympathie  et 
d'amitié  entre  elle  et  Napoléon ,  qui ,  ayant  été 
nommé  commandant  de  l'armée  d'Italie,  épousa 
madame  de  Beauharnais  le  8  mars  1796,  peu  de 
temps  avant  de  partir  pour  sa  nouvelle  destina- 
tion. Eugène,  encore  trop  jeune  pour  être  em- 
ployé en  qualité  d'officier,  resta  à  Paris  pour 
achever  son  éducation.  Vers  la  fin  de  1797  il 
fut  nommé  sous-lieutenant,  et  placé  dans  la  com- 
pagnie des  guides  du  général  Bonapaiie ,  que 
commandait  alors  Bessières.  II  rejoignit  le  quar- 
tier général  pendant  l'armistice  de  Léoben ,  qui 
fut  bientôt  suivi  de  la  paix  de  Campo-Formio. 
D'après  un  article  de  ce  traité,  les  îles  Ioniennes 
devant  passer  sous  la  domination  de  la  France, 
le  général  en  chef  confia  au  jeune  Beauharnais 
la  mission  de  se  rendre  à  Corfou  pour  y  régler 
la  nouvelle  destinée  de  ces  malheureuses  dé- 
pouilles de  la  république  de  Venise.  S'étant  ac- 
quitté de  cette  mission,  Eugène  rejoignit  l'armée 
en  passant  par  Naples  et  par  Rome,  où  le  reçut 
Joseph  Bonaparte ,  alors  ambassadeur  de  la  ré- 
publique française  auprès  du  saint-siége.  Mais  à 
peine  avait-il  mis  le  pied  dans  cette  ville,  qu'il 
rencontra  une  occasion  de  déployer  sa  présence 
d'esprit  et  sa  bravoure  en  résistant  à  l'émeute 
qui  éclata  contre  les  Français ,  et  qui  coûta  la 
vie  au  général  Duphot.  Il  partagea  tous  les  dan- 
gers des  Français  pendant  ce  mouvement  popu- 
laire ,  soit  en  combattant  les  agresseurs,  soit  en 
se  précipitant  à  travers  les  balles,  afin  d'arracher 
à  la  populace  le  corps  du  malheureux  général , 
qu'il  emporta  dans  ses  bras  jusqu'au  palais  de 
l'ambassade. 

Revenu  en  France  au  commencement  de  1798, 
Eugène  Beauharnais  se  disposa  à  suivre  son 
beau-père  en  Egypte,  et  il  s'embarqua  sur  l'es- 
cadre qui  fit  voile  de  Toulon  le  19  mai  de  la 
même  année.  On  connaît  les  fatigues  et  les  priva- 
tions auxquelles  fut  exposée  l'armée  pendant 
cette  mémorable  expédition  ;  on  sait  quels  com- 
bats brillants  elle  eut  à  soutenir  dans  sa  coursfe 
aventureuse ,  au  milieu  des  déserts  et  sous  le 
ciel  brûlant  de  la  Syrie.  Eugène  prit  une  part 
glorieuse  à  ces  immortels  exploits  en  qualité 


d'aide  de  camp  du'général  en  chef.  Toujours  ar- 
dent ,  toujours  le  premier  au  feu ,  il  fut  griève- 
ment blessé  sous  les  mura  de  Saint-Jean  d'A- 
cre :  c'est  la  seule  blessure  qu'il  ait  reçue  dans 
les  nombreuses  occasions  où  il  a  payé  noblement 
de  sa  personne.  Le  9  octobre  1799,  Eugène  dé- 
barqua à  Fréjus  avec  le  général  Bonaparte,  et 
fut  nommé  capitaine  des  chasseurs  de  la  garde 
consulaire  ;  puis,  à  la  journée  de  Marengo,  il  re- 
çut le  grade  de  chef  d'escadron.  Lors  de  l'éta- 
blissement de  l'empire,  il  obtint  le  rang  de  prince 
et  de  colonel  général  des  chasseurs.  En  1805  il 
fut  nommé  archichancelier, d'État,  grand  officier 
de  la  Légion  d'honneur,  et  vice-roi  du  royaume 
d'Italie. 

C'est  ici  que  commence,  à  proprement  parler, 
la  carrière  politique  du  prince  Eugène.  Les 
provinces  dont  se  composait  alors  le  royaume 
d'Italie  avaient  appartenu  à  la  maison  d'Autriche, 
au  pape,  au  Piémont,  à  la  république  de  Venise, 
au  duc  de  Modène,  à  la  Suisse,  et  à  d'autres 
petites  souverainetés.  Ainsi  formé  de  lambeaux 
réunis  par  la  conquête,  et  qu'on  avait  d'abord 
fait  régir  par  des  gouvernements  militaires  ou 
provisoires ,  ce  pays  n'avait  encore  ni  direction 
pohtique ,  ni  unité  nationale,  ni  importance  mili- 
taire. Tout  y  était  à  peu  près  à  créer  ;  les  élé- 
ments ne  manquaient  pas  pour  cela  :  il  y  en 
avait  au  contraire  d'excellents  dans  l'aptitude  et 
dans  l'élan  patriotique  des  populations ,  mais  il 
fallait  une  main  habile  et  une  forte  volonté  pour 
mettre  ces  éléments  à  profit.  Cependant  le  prince 
n'avait  que  vingt-quatre  ans,  et  il  est  rare  qu'à 
cet  âge  on  ait  acquis  le  goût  du  travail  et  l'habi- 
tude des  affaires.  Mais  la  justesse  de  son  esprit 
et  la  droiture  de  ses  intentions  lui  tinrent  lieu  de 
l'expérience  qui  lui  manquait  encore.  Il  appela 
auprès  de  lui  les  hommes  les  plus  probes  et  les 
plus  capables  du  pays,  et  il  eut  la  sagesse  de  dé- 
férer à  leurs  conseils. 

Lorsque  le  prince  Eugène  arriva  en  Italie,  il 
ne  trouva  qu'une  armée  de  15,000  hommes,  et 
une  école  pour  les  armes  spéciales.  A  son  dé- 
part, en  1814,  il  y  laissa  treize  régiments  d'in- 
fanterie, six  de  cavalerie,  deux  d'artillerie,  trois 
de  gendarmerie;  le  tout  foranant  un  effectif  de 
64,000  hommes  ,  y  compris  la  garde  royale  et 
les  troupes  du  génie.  Il  avait  fondé  trois  nou- 
velles écoles  ,  dont  une  pour  l'infanterie  ,  une 
pour  la  cavalerie,  et  une  pour  les  sous-officiers. 
Ces  troupes,  animées  du  meilleur  esprit,  se  dis- 
tinguèrent sur  tous  les  champs  de  iataille.  Il 
augmenta  par  d'importants  travaux  les  fortifica- 
tions de  Mantoue,  de  Venise,  d'Ancône,  de  Pes- 
chiera,  et  de  plusieurs  autres  places  d'un  rang 
inférieur.  Il  fit  creuser  le  port  de  Venise ,  et  ar- 
mer plus  de  trois  cents  lieues  de  côtes,  depuis  les 
bouches  (  boccha  )  du  Cattaro  jusqu'à  la  fron- 
tière de  Naples,  La  direction  de  tous  ces  tra- 
vaux fut  confiée  à  la  haute  capacité  du  lieutenant 
général  comte  Caffarelli.  En  même  temps  on 
promulgua  les  nouveaux  codes  civil,  pénal  et 


yi>^ 


BEAUHARNAÎS 


924 


commercial,  pour  domier  une  tendance  uni- 
forme à  la  législation  du  pays,  dont  chaque  frac- 
tion était  auparavant  régie  par  des  lois  diffé- 
rentes. Indépendamment  des  trois  antiques  uni- 
versités de  Bologne,  de  Pavie,  de  Padoue,  on 
fonda  onze  lycées  pour  l'éducation  de  la  jeu- 
nesse ,  deux  maisons  pour  les  demoiselles,  trois 
écoles  des  beaux-arts ,  une  institution  des 
sourds-muets,  et  un  conservatoire  de  musique. 
Le  conseil  des  mines,  l'école  des  ponts  et  chaus- 
sées et  le  musée  royal  furent  encore  des  bien- 
faits de  l'administi-ation  du  vice-roi.  C'est  éga- 
lement à  ses  soins  qu'on  doit  l'achèvement  de 
la  superbe  cathédrale  de  Milan,  monument  uni- 
que en  Europe,  qui  fait  maintenant  l'admiration 
des  étrangers  et  l'orgueil  de  la  Lorabardie.  Pour 
mettre  le  comble  à  tant  d'excellentes  institutions, 
il  ordonna  d'établir  des  dépôts  de  mendicité, 
qui  firent  disparaître  une  plaie  hideuse  qu'on  le- 
prochait  avec  justice  à  l'Italie. 

De  si  nombreuses  fondations  et  améUorations 
supposent  de  fortes  dépenses,  et  cependant  les 
peuples  ne  furent  jamais  surchargés  d'impôts; 
car  une  sévère  économie  présidait  à  l'adminis-» 
tration  :  non-seulement  les  revenus  ordinaires 
snffi&aient  aux  dépenses,  mais  tous  les  ans  on 
mettait  12  à  14  millions  en  réserve;  en  1813,  les 
économies  s'élevaient  à  92  millions.  Tandis  que 
le  prince  gouvernait  avec  tant  de  sagesse  son 
royaume,  l'empereur  dictait  la  loi,  sur  les  champs 
d'Austerlitz ,  aux  plus  puissants  monarques  de 
l'Europe.  Cette  lutte  mémorable  fut  terminée 
par  le  traité  de  Presbourg  (décembre  1805),  en 
vertu  duquel  l'Autriche  cédait  au  royaume  d'I- 
talie les  États  de  Venise.  A  la  même  époque,  le 
vice-roi  obtint  la  main  de  la  princesse  Auguste- 
Amélie  ,  fille  du  roi  de  Bavière  ;  et  Napoléon, 
voulant  donner  au  prince  Eugène  un  rang  cor- 
respondant à  la  haute  alliance  dont  il  venait  d'être 
honoré,  l'investit  du  titre  depi'incede  Venise,  le 
déclara  son  fils  adoptif,  et  Yhéritier  présomp- 
tif de  la  couronne  d  Italie. 

L'Italie  jouit  de  trois  ans  de  tranquUlité , 
après  le  traité  de  Presbourg  ;  mais  au  commence- 
ment de  1809  un  nouvel  orage  s'apprêtait  à  fon- 
dre sur  ce  pays.  L'Autriche,  alarmée  de  l'ambi- 
tion toujours  entreprenante  de  Napoléon,  en 
appelait  de  nouveau  à  son  épée.  Une  armée  de 
100,000  hommes,  sous  les  ordi-es  de  l'arcliiduc 
Jean  ,  était  réunie  sur  le  revers  des  Alpes  Car- 
niques  et  Juliennes  ;  le  vice-roi  pouvait  en  oppo- 
ser tout  au  plus  60,000  ,  mais  il  avait  ordre  de 
se  borner  strictement  à  la  défensive  ;  car  il  con- 
venait alors  à  la  politique  du  cabinet  de  Saint- 
Cloud  de  ne  pas  commencer  les  hostilités,  pour 
mettre  les  apparences  de  cette  nouvelle  rupture 
sur  le  compte  de  l'agresseur.  En  effet,  le  9  avril, 
sans  qu'il  y  eût  eu  aucune  déclaration  préalable, 
l'archiduc  commença  son  mouvement  offensif 
sur  toute  la  ligne.  L'armée  d'Italie ,  n'étant  pas 
en  mesure  de  faire  face  sur  tous  les  points ,  se 
vit  forcée  de  se  concentrer  deriière  le  Tagha- 


mento.  La  première  rencontre  eut  lieu  le  16  du 
même  mois  aux  environs  de  Sacile.  Les  Autri- 
chiens, au  nombre  de  50,000,  y  attaquèrent  le  vice- 
roi,  qui  avait  environ  36,000  hommes.  La  valeur 
des  troupes  aurait  pu  compenser  l'infériorité  numé- 
rique ;  mais,  réunie  à  la  hâte,  cette  petite  armée 
offrait  peu  d'ensemble,  et  la  jalousie  qui  régnait 
entre  les  généraux  opposa  des  entraves  à  la 
bonne  volonté  du  chef  et  à  Tardeur  des  soldats. 
Le  prince  débuta  donc  par  un  revers  dans  une 
carrière  qu'il  était  destiné  à  parcourir  avec  tant 
d'éclat.  Heureusement  les  victoires  que  l'empe- 
reur remportait  en  Allemagne  ne  permii-ent  pas 
à  l'Autriche  de  profiter  de  ses  avantages  en  Ita-  = 
lie.  L'archiduc  essaya  de  tenir  derrière  la  Piave  ;  1 
et  ce  fiit  là  que  le  prince  Eugène  l'attaqua  le  8 
mai ,  et  y  prit  une  glorieuse  revanche  de  l'échec 
de  Sacile.  Les  Autricldens ,  forcés  sur  tous  les 
points,  y  perdirent  10,000  hommes  et  quinze  piè- 
ces de  canon.  Le  vice-roi  poursuivit  les  vaincus 
dans  les  gorges  de  la  Carinthie,  et  leur  enleva 
les  redoutables  positions  de  Tarwis,  de  Malbor- 
ghetto  et  dePredill,  garnies  d'une  formidable  ar- 
tillerie et  défendues  vaillamment.  Quelques 
jours  après,  il  défit  et  prit  en  entier  le  corps  de 
Jellachich,  fort  de  12,000  hommes,  et,  pour- 
suivant toujours  sa  marche,  il  opéra  sa  réunion 
avec  la  grande-armée  dans  les  plaines  de  l'Au- 
triche. Comblé  d'éloges  par  l'empereur,  le  prince 
eut  ordre  de  pénétrer  en  Hongrie,  où  il  rem- 
porta, le  14  juin,  la  victoire  de  Raab  sur  l'archi- 
duc Jean ,  dont  l'armée  était  d'un  tiers  plus 
forte  que  la  sienne.  Remontant  ensuite  le  Da- 
nube, il  vint  prendre  une  part  aussi  glorieuse 
qu'importante  à  la  bataille  de  Wagi-am.  Malheu:- 
reusement  tant  de  services  et  de  succès  éveillè- 
rent la  jalousie  de  quelques  membres  de  la  fa- 
mille impériale  :  ils  craignirent  de  voir  s'élevei 
dans  le  jeune  héros  un  compétiteur  dangereux, 
qui ,  admiré  en  France,  pourrait  un  jour  réunit 
les  suffrages  de  la  nation.  Ces  craintes  étaient 
d'autant  plus  vives  que  l'empei'eur  n'avait  pas 
d'enfants,  et  qu'aucun  de  ses  frères  ne  paraissait 
encore  en  état  de  le  remplacer  à  la  tète  des  ar- 
mées. Dès  lors  Us  se  mirent  à  l'œuvre  pour  ex- 
citer la  méfiance  dans  l'âme  de  Napoléon.  Ces 
manœuvres  insidieuses ,  secondées  par  un  mi- 
nistre habile  à  nuire,  aboutirent  à  la  dissolution 
du  mariage  de  Joséphine,  dans  le  but  d'éloigner 
de  plus  en  plus  Eugène  des  marches  du  trône. 
Ce  n'est  pas  le  seul  tribut  que  l'empereur  ait 
payé  aux  exigences  de  sa  famille ,  mais  c'est  à 
coup  sûr  le  plus  funeste.  Telle  fut  la  récom- 
pense de  la  loyauté  et  des  services  signalés  du 
prince;  mais  il  ne  songea  pas  à  lui  dans  cette 
circonstance  :  ce  qui  le  navra  au  fond  du  cœur, 
ce  fut  le  coup  mortel  porté  à  une  mère  adorée, 
dont  il  voyait  la  désolation  et  les  inexprimables 
angoisses.  Et  comme  s'il  n'eût  pas  suffi  de  tant 
de  douleur,  ce  fut  lui,  lui  fils  si  tendre  et  si 
chéri ,  qui  dut  présenter  la  coupe  d'amertume  à 
sa  mère  infortunée  ;  car,  en  sa  qualité  d'archi- 


92i 


BEAUHARNAÎS 


926 


chancelier  d'État,  il  fut  forcé  d'annoncer  au  sénat 
ce  cruel  sacrifice. 

En  1812,  Eugène  prit  une  part  active  dans  la 
campagne  de  Russie,  à  la  tête  du  quatrième 
corps ,  fort  d'environ  cinquante  raille  hommes. 
A  la  journée  mémorable  de  la  Moskowa,  dans  ce 
choc  désespéré  du  Nord  contre  le  Midi ,  Eugène 
fut  chargé  d'enlever  la  redoute  de  Borodino , 
c'est-à-dire  d'exécuter  le  mouvement  le  plus  pé- 
rilleux et  le  plus  décisif;  car  c'était  là  que  l'en- 
nemi avait  préparé  la  résistance  la  plus  formi- 
dable. La  position  fut  prise  et  reprise;  mais  en- 
fin elle  resta  aux  Français ,  et  la  bataille  fut  ga- 
gnée. Pendant  la  retraite ,  ce  fut  encore  le  vice- 
roi  qui  soutint  à  Malo-Iaroslavetz  l'attaque  de 
seize  divisions  russes  fortes  au  moins  de  soixante- 
dix  mille  hommes,  n'en  ayant,  lui,  que  qua- 
torze mille  à  leur  opposer.  Malgré  cette  dispro- 
portion ,  il  parvint  à  se  maintenir  toute  la  jour- 
née, et  il  fit  essuyer  à  l'ennemi  une  perte  de 
dix  mille  honames.  Le  vice-roi  prit  aussi  une 
part  glorieuse  aux  combats  de  Viazma  et  de 
Krassnoï  ;  mais  à  la  Bérézina  le  quatrième  corps 
fut  entièrement  détruit.  Le  17  janvier  1813,  le 
roi  de  Naples  quitta  le  commandement  de  l'ar- 
mée à  Poznan,  si  pourtant  on  peut  donner  le 
nom  d'armée  à  quelques  milliers  de  fuyards  de 
tous  les  corps,  de  toutes  les  nations,  épuisés 
par  la  faim  et  le  froid.  Le  vice-roi  eut  le  courage 
de  se  mettre  à  la  tête  de  ces  nobles  débris,  dont 
le  total  n'arrivait  pas  à  douze  mille  hommes. 
Ce  fut  avec  cette  poignée  de  spectres ,  plutôt  que 
de  soldats,  qu'il  entreprit  de  tenir  tête  au  tor- 
rent des  Russes  et  des  Prussiens  qui  s'avançait 
dans  le  cœur  de  l'Allemagne.  Attaqué  tous  les 
jours ,  et  risquant  d'être  débordé ,  Eugène  prit 
sa  route  par  Berlin  et  Wittenberg,  et  arriva  à 
Leipzig  le  9  mars.  Son  armée,  grossie  par  les 
renforts  qu'il  parvint  à  réunir  pendant  sa  marche, 
comptait  alors  cinquante  mille  hommes,  avec 
lesquels  il  put  tenir  la  ligne  de  l'Elbe ,  menacée 
par  cent  cinquante  mille  alliés.  Cette  campagne 
de  cinquante  jours,  depuis  Poznan  jusqu'à 
Leipzig ,  est  peut-être  l'épisode  le  plus  étonnant 
de  l'expédition  de  Russie  ;  et  tous  les  militaires 
s'accordent  à  la  regarder  comme  un  chef- 
d'œuvre  de  stratégie  qui  suffirait  pour  placer  le 
prince  Eugène  au  rang  des  plus  grands  capitai- 
nes. Napoléon  répéta  plus  d'une  fois ,  en  parlant 
de  la  campagne  de  Russie  :  «  Nous  avons  tous 
commis  des  fautes  ;  Eiigène  est  le  seul  qui  n'en 
ait  pas  fait.  «  Dans  le  Mémorial  de  Sainte-Hé- 
lène, t.  ni ,  p.  358 ,  l'empereur  s'exprime  ainsi  : 
«  Il  est  rare  et  difficile  de  réunir  toutes  les  qua- 
lités nécessaires  à  un  général.  Ce  qui  est  plus 
désirable ,  c'est  que  chez  lui  l'esprit  soit  en  équi- 
libre avec  le  caractère  ou  le  courage.  Si  le  cou- 
rage est  de  beaucoup  supérieur,  le  général  entre- 
prend vicieusement  au  delà  de  ses  conceptions; 
et,  au  contraire,  il  n'ose  pas  les  accomplir,  si  son 
caractère  ou  son  courage  demeure  au-dessous 
de  son  esprit.  Cet  équilibre  était  le  seul  mérite 


du  vice-roi,  et  suffisait  néanmoins  pour  en  faire 
un  homme  très-distingué.  )> 

Avant  de  quitter  l'armée ,  le  prince  prit  une 
part  importante  à  la  victoire  de  Lùtzen  :  ce  fut 
lui  qui  tomba  sur  le  tlanc  droit  de  l'ennemi ,  et 
écrasa  les  coi-ps  d'York  et  du  prince  de  Wiir- 
temberg.  Au  commencement  de  mai ,  Eugène  re- 
prit la  route  de  Milan ,  oii  sa  présence  était  in- 
dispensable ;  car  l'Autriche ,  qui  avait  eu  le  bon 
esprit  de  conserver  ses  forces  intactes ,  pouvait 
profiter  de  nos  revers,  et  tomber  d'un  moment  à 
l'autre  sur  l'Italie.  Eugène  eut  à  peine  trois  mois 
pour  lever  et  organiser  une  armée  de  cinquante 
mille  honunes ,  pour  mettre  les  places  en  état  de 
défense,  et  pour  garder  la  frontière.  Au  mois 
d'août,  l'Autriche  se  déclara  contre  la  France. 
Le  prince,  voulant  éloigner  la  guerre  de  l'inté- 
rieur du  royaume,  s'avança  dans  les  gorges  de 
la  Carniole  et  de  la  Carinthie ,  où  il  pouvait  op- 
poser au  nombre  la  force  des  positions,  et  aguer- 
rir ses  recrues  sans  les  compromettre  en  rase 
campagne.  Ce  plan,  habilement  conçu,  lui  donna 
le  moyen  de  contenir  pendant  deux  mois  les 
Autrichiens  dans  les  vallées  de  la  Drave  et  de  la 
Save;  et  il  aurait  réussi  à  sauver  l'Italie,  si  la  dé- 
fection de  la  Bavière  ne  fût  venue  changer  ino- 
pinément la  face  des  affaires.  Ce  revirement  de 
politique  ouvrait  aux  Autrichiens  les  débouchés 
du  Tyrol,  et  leur  permettait  de  pénétrer  sans 
coup  férir  dans  le  cœur  du  royaume,  tandis  que 
le  prince ,  posté  à  cent  lieues  en  avant ,  se  serait 
trouvé  coupé  sans  retour.  Il  fut  donc  forcé  de 
se  replier  sur  l'Adige ,  où  il  parvint  à  se  main- 
tenir près  de  trois  mois  avec  environ  quarante 
mille  hommes ,  et  tenant  tête  au  feld-maréchal 
Bellegarde,  qui  en  avait  au  moins  soixante  mille. 
Sur  ces  entrefaites ,  le  roi  de  Naples ,  entraîné 
par  les  suggestions  d'une  fausse  politique ,  tour- 
nait ses  armes  contre  son  bienfaiteur  et  sa  pa- 
trie. Eu  janvier  1814,  une  armée  de  trente  mille 
Napolitains,  renforcés  de  dix  raille  Anglais  et 
Autrichiens,  était  en  raarche  sur  la  haute  Italie. 
Le  vice-roi ,  menacé  sur  ses  derrières  par  cette 
nouvelle  agression ,  fut  forcé  de  quitter  sa  posi- 
tion de  l'Adige,  et  de  se  replier  derrière  le  Min- 
cio.  Le  8  février,  la  victoire  sourit  pour  la  der- 
nière fois  aux  armes  franco-italiennes,  et  le 
prince  couronna  sa  brillante  carrière  par  un  suc- 
cès éclatant  sur  les  Autricliiens.  Mais  ce  furent 
des  lauriers  stériles;  car  le  grand  empire  al- 
lait alors  s'écrouler  sous  les  coups  de  l'Eu- 
rope coalisée.  Sa  dernière  heure  ne  tarda  pas  à 
sonner,  et  avec  elle  s'évanouit  le  royaume 
d'Itahe ,  la  plus  belle  des  créations  napoléonien- 
nes. Ici  finit  la  vie  pohtique  du  prince  Eugène. 
Retiré  en  Bavière  auprès  du  roi  son  beau-père , 
il  y  obtint,  avec  la  principauté  d'Eichstedt,  le  tihe 
de  duc  de  Leuchtenberg ,  et  le  rang  de  premier 
pair  du  royaume.  Livré  uniquement  à  l'éduca- 
tion de  ses  enfants,  répandant  généreusement 
ses  bienfaits  sur  tous  ceux  qui  avaient  le  bon- 
heur de  l'approclier,  il   ne  jouit  qu'un  petit 


927 


BEAUHATxî^AÎS 


f)L\S 


nombre  d'années  de  cet  honorable  repos  qu'il 
■ivait  si  bien  mérite  ;  un  coup  de  sang  l'enleva  k 
l'âge  de  quarante-trois  ans.  Eugène  Beauharnais 
a  laissé,  de  son  mariage  avec  la  princesse  de  Ba- 
vière ,  six  enfants ,  dont  deux  garçons  et  quatre 
filles.  Va.iaé,Aï(guste-Charles,  époux,  de  la  reine 
de  Portugal,  dona  Maria,  est  mort  le  28 
mars  1835.  Le  cadet,  Maximilien-Joseph ,  duc 
de  Leuchtenberg ,  qui  avait  épousé  en  1842  rar=' 
chiduchesse  Olga ,  ililc  de  l'empereur  Nicolas,  est 
mort  en  1852.  Joséphine ,  l'aînée  des  princesses, 
est  reine  de  Suède  (Oscar)  ;  la  seconde,  Eugénie- 
Hortense,  est  mariée  au  prince  de  HohenzoUern- 
Hechingen  ;  la  troisième,  Amélie-Auguste,  veuve 
de  don  Pedro  T" ,  est  actuellement  impératrice 
douairière  du  Brésil,  duchesse  de  Bragance. 
[Le  général  Armandi,  dansl'^'nc.  des  g.  du  m., 
avec  addit.  ] 

Mémorial  de  Sainte-Hélène.  —  Léonard  Gallois,- 
Histoire  du  prince  Eugène  de  Beauharnais  ;  Paris, 
1821,  in-8'.  —  Charles-Jiilcs  la  Folle.  Histoi'-fde  l'admi- 
nistration du  royaume  d'Italie,  etc.;  Paris,ii523,  in-S<>,et 
1824,  iii-8°.  —  Antoine  Aiibriet,  yie  politique  et  militaire 
d'Eug.  B.,- Paris,  1824,  in-S»  ;  1823.  iii-s".  —  SchonbeiK, 
Prinz  Eugen  vnd  sein  Hof;  Dresd.,  1823,  in-8°.  —  Guil- 
laume de  Vaudoncourt,  Histoire,  etc.  —  Hcnrich-Joli.mn 
See],  Erintterngen  ans  dei  Zeiten,  etc.  (Souvenirs  de 
la  vie  du  prince  Eugène  ).  —  OArnay,  Notice  historique 
sur  le  prince  Eugène;  Paris,  1830,  in-s».  —  Notice  sur  le 
duc  de  leuchtenberg  ;  Rio  de  Jan.,  1832,  in-8'>.  —  Arinandi, 
yiemilitaire  du  prince  Eugène;  etc.;  Paris,  1843,  2  vol. 
ln-18.  —  Guicciardi,  Relation  historique  de  la  révolu- 
tion du  royaume  d'Italie. 

BEAUHARNAIS  {François,  marquis  de),  pair 
de  France,  né  à  la  Rochelle  le  12  août  1756,  mort 
en  1823.  Il  était  frèred'Alex.  Beauharnais.  Nommé 
en  1 789  député  suppléant  aux  états  généraux,  il  n'y 
siégea  que  lorsqu'ils  furent  constitués  en  assem- 
blée nationale,  vota  constamment  avec  le  côté  droit, 
et  protesta,  les  12  et  15  septembre,  contre  tous 
les  actes  de  cette  assemblée.  Son  frère  (  Alexan- 
dre) ayant  proposé  que  l'on  retirât  au  roi  le  com- 
mandement des  armées ,  il  s'opposa  vivement  à 
cette  motion,  ainsi  qu'aux  amendements  auxquels 
elle  donna  lieu.  Jl  n'y  a  point  d'amendement 
avec  L'honneur,  s'écria-t-il  ;  ce  qui  lui  fit  don- 
ner le  nom  de  Féal  Beatiharnals  sans  amen- 
dement. Il  publia ,  à  la  fin  de  la  session ,  un 
compte  rendu  à  ses  commettants.  En  1792,  il 
dirigea  un  nouveau  projet  d'évasion  pour  la  fa- 
mille royale  :  cette  tentative  ayant  échoué ,  il  se 
rendit  à  l'armée  de  Condé ,  où  il  devint  major 
général.  Après  le  18  brumaire,  il  chargea  sa 
belle-sœur  Joséphine  de  remettre  au  premier 
consul  une  lettre  par  laquelle  il  l'engageait ,  au 
nom  de  la  seule  gloire  qu'il  lui  restât  à  ac- 
quérir, de  rendre  le  sceptre  aux  Bourbons. 
Bonaparte  ne  goûta  point  ce  conseil.  Néanmoins 
le  marquis  de  Beauharnais  fut  rappelé  en  France 
lors  du  mariage  de  sa  fille  avec  M.  de  Lavalette. 
Nommé,  à  cette  occasion,  directeur  général  des 
postes,  il  crut  alors  pouvoir  faire  quelques 
amendements  à  ses  opinions ,  et  accepta ,  en 
1805,  la  place  d'ambassadeur  en  Étrurie,  et  en- 
suite en  Espagne,  Mais  il  ne  remplit  pas ,  dans 


sa  seconde  mission  surtout ,  les  vues  de  Napo- 
léon. Il  prit,  à  la  cour  de  Madrid ,  les  intérêts 
du  prince  des  Astiiries  contre  le  prince  de  la 
Paix,  don  Manuel  Godoï,  ce  qui  était  loin  d'être 
confonne  aux  instructions  qu'il  avait  reçues.  Il 
fut  en  conséquence  rappelé ,  et  envoyé  en  exil 
dans  la  Sologne ,  où  il  possédait  un  domaine. 
En  1814  il  revint  à  Paris ,  fut  bien  accueilli  par 
les  Bourbons,  et  élevé  à  la  pairie. 
Le  Bas ,  Dict.  encycl.  de  la  France. 
BEAUHARNAIS  {Marie-Anne-Fravçoise  Mou- 
chard, plus  cotmue  sous  le  nom  de  Fanny,  com- 
tesse de),  femme  de  lettres,  née  à  Paris  en 
1738,  morte  à  Paris  le  2  juillet  1813.  Fille  d'un 
receveur  général  des  finances  de  la  province  île 
Champagne,  elle  se  maria  fort  jeune  au  comte 
de  Beauharnais,  oncle  d'Alexandre  et  de  Fran- 
çois de  Beauharnais  ;  mais,  forcée  bientôt  de  se 
séparer  de  son  mari ,  elle  se  livra  entièrement 
à  la  culture  des  lettres ,  et  s'entoura  d'une  so- 
ciété d'écrivains  et  de  beaux  esprits,  tels  que 
Dorât,  Le  Brun,  Mably,  Bitaubé,  Dussaulx,  Mer- 
cier, Cubières-Palmézeaux.  Sa  carrière  htté- 
laire  fut  souvent  semée  d'agitations  et  d'en- 
nuis. Les  sifflets  de  ses  ennemis  firent  échouer 
son  œuvre  théâtrale  ;  et  quelques  malins  criti- 
ques prétendirent  que  Dorât  et  quelques  autres 
écrivains  de  sa  société,  qui  passèrent  pour  ses 
amants ,  étaient  les  véritables  auteurs  des  pro- 
ductions publiées  sous  son  nom.  On  connaît  la 
cruelle  épigramme  de  Le  Brun  : 

Églé,  belle  et  poL'te,  a  deux  petits  travers  ; 
Elle  fait  son  visage,  et  ne  fait  point  ses  vers. 

Quoi  qu'il  en  soit,  elle  mérita  du  moins  des  éloges 
incontestables  pour  sa  douceur  et  sa  bienfaisance. 
jyjme  pa^jjy  était  membre  de  l'Académie  des  Ar- 
cades de  Rome.  On  ne  lit  plus  guère  aujourd'hui 
ses  ouvrages,  qui  sont  :  les  Mélanges  de  poésies 
fugitives  et  de  prose  sans  conséquence;  Paris, 
1772,  2  vol.  in-8°;  —  les  Lettres  de  Stépha- 
nie, roman  historique;  Paris,  1773,  3  part., 
in-8°  ;  —  l'Abailard  supposé;  Paris  et  Amster- 
dam, 1780,  in-8''; —  l'Aveugle  par  amour; 
1781  ; —  la  Fausse  Inconstance,  1787,  comédie 
en  cinq  actes  et  en  prose  ;  —  l'Ile  de  la  Félicité , 
poème  pliilosophique ,  1801,  in-8°;  —  la  Mar- 
motte philosophique,  1811,  3  vol.  in-12;  — 
le  Voyage  de  Zizi  et  d''Azor,  poëme  en  cinq 
hvres,  1811,  in-8°. 

Madame  Briquet,  Dictionnaire  des  Françaises.  —  Bio- 
graphie des  Femmes  célèbres. 

liEAUHARjVAis  {Claude,  comte  de  ),  pair  de 
France,  fils  de  Fanny  Beauharnais  ,  né  en  1756, 
mort  en  1819.  Il  épousa  d'abord  la  fille  du  comte 
Mainésia,  puis  mademoiselle  Fortan,  fille  d'un 
riche  négociant  nantais.  Il  eut  de  son  premier 
mariage  Stéphane-Louise-Adrienne,  aujourd'hui 
grande-duchesse  douairière  de  Bade.  C'est  elle 
qui  est  venue  (en  1852)  à  Paris  rendre  visite  à 
son  neveu,  actuellement  empereur  des  Fran- 
çais. La  fille  cadette  du  comte  de  Beauharnais, 
Joséphine-Désirée ,  issue  de  son  second  mariage, 


929 


BEAUHARNAIS  —  BEAUJOLAIS 


930 


est  aujourd'hui  mariée  au  marquis  de  Quinquésan 
de  Beausson. 

Biographie  des  Contemporains. 

BEAVHAKS AÏS  (Joséphine).  Voy.  Joséphine 
(impératrice). 

BEAUHARNAIS  (ffortense).  FO^.  HORTENSE 

(reine). 

BEAUJEC  (  Anne  de  ).  Voy.  Anne  de  Beau- 
jeu. 

BEAUJEU  (  maison  de).  La  maison  de  Beau- 
jeu  tire  son  nom  de  Bérard,  Béraud  ou  Ber- 
nard, troisième  fils  de  Guillaume  II,  comte  de 
Lyon  et  de  Forez.  Ce  seigneur  eut  en  partage 
la  baronnie  de  Beaujeu  à  la  mort  de  son  père,  en 
890.  Parmi  les  membres  les  plus  distingués  de 
cette  famille  on  remarque  : 

I.  BEAUJEU  (Humbert  IV),  connétable  de 
France,  mort  le  21  mai  1250.  Il  servit,  comme 
son  père ,  les  rois  Philippe- Auguste  et  Louis  Vin 
dans  la  guerre  des  Albigeois.  Louis  VIII,  avant 
de  quitter  le  Languedoc ,  le  nomma  gouverneur 
de  tout  le  pays ,  et  saint  Louis  lui  confirma  ce 
titre.  Les  événements  les  plus  importants  de  son 
administration  sont  le  sîége  du  château  de  la 
Bessède,  près  d'Aleth  (  1227) ,  où  Géraud  de 
Mota,  l'un  des  chefs  des  Albigeois ,  fut  pris  et 
brûlé  vif.  Humbert  prit  ensuite  le  château  de 
Montech,  et  soumit  tout  le  pays  de  Foix.  En 
1239  ,  il  alla  en  Orient  soutenir  Baudouin  n, 
empereur  de  Constantinople.  En  1240,  il  fut 
nommé  connétable;  il  accompagna  saint  Louis 
pour  la  croisade.  Joinville  fait  un  grand  éloge 
de  la  valeur  et  de  la  sagesse  dont  le  connétable 
de  Beaujeu  donna  des  preuves  dans  cette  expé- 
dition. Selon  les  uns,  il  mourut  en  Egypte  ;  selon 
d'autres ,  en  France. 

Son  fils  se  signala  par  son  courage  à  la  bataille 
de  Massoure  en  1250,  ainsi  qu'au  siège  de  Tunis 
en  1270.  Chargé  en  1274  du  commandement  de 
l'armée  que  Philippe  III  envoya  au  pape  pour 
la  sûreté  du  concile  de  Lyon ,  il  contribua  à  la 
prise  de  Pampelune  ainsi  qu'à  la  réduction  de  la 
Navarre.  Nommé  connétable  de  France  après  la 
mort  de  Gilles  le  Brun,  en  février  1277,  il 
commanda  en  1279  en  Languedoc,  et  mom'ut 
en  1285. 

II.  BEAUJEU  (  Guichard  VI,  le  grand),  mort 
le  24  septembre  1331 ,  servit  sous  les  rois  Phi- 
lippe le  Bel,  Louis  le  Hutin,  Philippe  le  Long, 
Charles  le  Bel  et  Philippe  de  Valois ,  dont  il  fut 
chambellan  et  grand  gouverneur.  Il  termina 
avec  la  maison  de  Villars  une  guerre  qui  durait 
depuis  plus  d'un  siècle ,  combattit  en  1 325  pour 
Edouard,  comte  de  Savoie,  conti'e  Guignes  VIE, 
dauphin  de  Viennois ,  et  fut  fait  prisonnier,  le 
9  août,  à  la  bataille  de  Saint- Jean  le  Vieux.  Il 
resta  en  captivité  jusqu'en  1327.  Il  accompagna, 
en  1328,  Philippe  VI  à  la  guerre  de  Flandre,  et 
commanda  le  troisième  corps  d'armée  à  la  ba- 
taille de  Cassel. 

m.  BEAUJEU  (Edouard  de),  maréchal  de 
France,  fils  du  précédent,  naquit  le  11  avril  1316, 

NOUV.  BIOCR.   UNIVERS.  —  T.  IV. 


et  fut  tué  au  combat  d'Ardres  en  août  1351,  après 
avoir  longtemps  guerroyé  contre  les  musulmans. 
De  Beaujeu,  qui  se  trouvait  en  France  au  moment 
où  Edouard  d'Angleterre  venait  de  passer  la 
Somme,  fut  chargé  par  Philippe  de  Valois  d'aller 
reconnaître  les  forces  de  l'armée  anglaise.  De  re- 
tour de  son  exploration,  de  Beaujeu  s'opposa  de 
tout  son  pouvoir  à  ce  qu'on  livrât  la  bataille  dans 
la  plaine  de  Crécy.  Nonobstant  ses  observations, 
le  combat  eut  lieu  le  26  août  1346;  et  la  défaite 
des  Français  vint  prouver  combien  étaient  justes 
les  prévisions  de  Beaujeu.  Créé  maréchal  de 
France  en  1347,  il  eut  à  lutter  contre  les  Anglais, 
qui ,  maîtres  d'une  partie  des  côtes  de  France, 
voulaient  étendre  encore  leur  domination.  Calais 
était  déjà  tombé  au  pouvoir  de  l'Angleterre  ;  et 
son  gouverneur,  Aimeri  de  Pavie,  qui  venait  de 
s'emparer  de  Guines ,  s'apprêtait  à  se  saisir  de 
Saint-Omer,  lorsque  Geoffroi  de  Charne,  qui 
commandait  cette  place  pour  le  roi  de  France, 
fit  avertir  le  maréchal  de  Beaujeu  du  danger 
que  courait  la  ville.  Marchant  aussitôt  contre  les 
Anglais,  de  Beaujeu  les  attaque  à  Ardres  (Pas-de- 
Calais  ),  les  défait,  s'empare  d' Aimeri  de  Pavie, 
et  trouve  la  mort  sur  le  champ  de  bataille,  à 
l'âge  de  trente-cinq  ans.  Le  nom  de  ce  maréchal 
est  inscrit  sur  les  Tables  de  bronze  du  palais  de 
Versailles.  A.  S.... y. 

rv.  BEAUJEU  (  Pierre  II  de  Bourbon ,  sire 
de),  mort  en  1502.  Il  était  connétable  de  France 
pendant  la  vie  de  son  frère  Jean,  qui  mourut 
en  1488,  et  auquel  il  succéda  dans  tous  les 
biens  de  la  branche  aînée  des  Bourbons,  qui  finit 
en  lui.  Il  fut  régent  de  Charles  VIII  comme 
époux  d'Anne ,  fille  de  Louis  XI  (  Voy.  Anne  de 
Beaujeu  ),  et  mourut  sans  enfants. 

Pinard,  Chronol.  militaire,  t.  I.  —  Anselme  ,  Hist. 
génëal.  et  chronol.  de  la  maison  royale  de  France.  — 
Baluze,  Histoire  d'Auvergne,  t.  VI. 

BEAUJEU  (  Christophe  de  ) ,  seigneur  de 
Jeaulges,  de  l'ancienne  maison  de  Beaujeu  dans 
le  Beaujolais,  suivit  d'abord  la  carrière  des  ar- 
mes, sous  les  rois  Henri  ni  et  Henri  IV;  il  se 
distingua  dans  les  guerres  d'Espagne.  Ayant 
encouru  la  disgrâce  de  son  prince ,  il  fut  exilé 
pour  dix  ans  qu'il  passa  en  Suisse  et  en  Itahe , 
et  se  consola  dans  le  commerce  avec  les  muses. 
A  l'avènement  de  Henri  IV,  il  rentra  en  Fi'ance,  et 
obtint  un  commandement.  Ses  vers  ont  été  recueil- 
lis et  imprimés  sous  le  titre  :  Amours,  ensemble 
le  premier  livre  de  la  Suisse  ;  Paris,  1 589,  in-4''. 
On  y  trouve  des  odes,  des  élégies,  des  complain- 
tes ,  des  quatrains ,  et  ce  que  l'auteur  appelle 
lui-même  un  torrent  de  sonnets,  puisqu'il  y 
en  a  jusqu'à  cent  vingt-un  de  suite.  Le  volume 
est  terminé  par  le  premier  chant  d'un  poème 
sur  la  Suisse,  composé  à  l'imitation  de  la  Fran- 
ciade  deRonsard.  Ce  poème  était  en  douze  chants; 
mais  les  onze  derniers  n'ont  jamais  été  publiés. 

La  Croix  du  Maine  et  Bnverdier,  Biblioth.  franc. 

BEAUJEU.  Voy.  Quiqueran. 
*  BEAUJOLAIS  (maison  de).  En  voici  l'origine  : 
Sous  les  empereurs  carlovingiens,  lors  de  l'éta- 

30 


931 


BEAUJOLAIS  —  HEAUJOUR 


932 


bJissement  du  régime  féodal ,  le  Beaujolais  se 
trouva  compris  dans  l'État  de  Guillaume  l", 
comte  du  Lyonnais  et  du  Forez  ,  qui  reconnut 
pour  roi  le  fondateur  du  nouveau  royaume  de 
Bourgogne ,  Boson.  Ce  comte  étant  mort  vers 
l'an  900,  après  avoir  partage  sa  vaste  seigneurie 
entre  ses  trois  fils,  l'un  d'eux,  Bérard  l*"",  eut 
en  partage  le  Beaujolais,  et  fut  la  tige  des  sires  de 
Beaujeu.  Le  huitième  sire,  Humbertn'^,  fut,  àlafin 
du  douzième  siècle,  le  fondateur  de  Villefranche, 
dont  il  fit  la  capitale  du  Beaujolais  ;  il  épousa 
Agnès  de  Thiem ,  héritière  de  la  seigneurie  de 
Montpensier,  qui  se  trouva  ainsi  appartenir  dans 
cette  maison.  Son  fils,  Guichard  III,  lui  succéda 
dans  ces  deux  baronnies  ;  mais,  après  sa  mort, 
elles  furent  de  nouveau  séparées,  et  l'un  de  ses 
fils ,  appelé  comme  lui  Guichard  ,  devint  la  tige 
des  seigneurs  de  Montpensier  (Voy.  ce  mot).  Le. 
même  Guichard  111,  qui  avait  été  chargé  d'une 
mission  auprès  du  pape  Innocent  m,  vit,  en 
passant  à  Assises  ,  saint  François,  et  en  obtint 
trois  religieux  de  son  ordre,  qu'il  conduisit  en 
France,  et  avec  lesquels  il  fonda  à  Villefranche 
la  première  communauté  de  cette  règle.  En  1265, 
Isabeau ,  héritière  du  Beaujolais ,  transmit  cette 
contrée  par  mariage  à  Renaud,  comte  du  Forez, 
dont  le  second  fils  devint  l'auteur  d'une  nouvelle 
suite  de  sires  de  Beaujeu  ;  le  dernier,  Edouard  H, 
épris,  vers  l'an  1398,  d'un  fol  amour  pour  une 
jeune  fille  de  Villefranche,  la  fit  enlever  violem- 
ment et  conduire  dans  son  château  :  cité  devant  le 
parlement  pour  ce  rapt,  qui  avait  excité  contre  lui 
l'animadversion  publique,  il  fit  précipiter  par  les 
fenêtres  de  son  manoir  le  malheureux  huissier 
qui  avait  osé  lui  faire  la  citation.  Alors  des 
troupes  furent  envoyées  ,  et  le  sire  de  Beaujeu, 
fait  prisonnier,  fut  conduit  à  Paris.  Le  double 
crime  dont  il  s'était  rendu  coupable  lui  faisait 
encourir  la  peine  capitale  :  il  implora  le  crédit 
de  Louis  II ,  duc  de  Bourbon,  son  oncle.  Celui- 
ci  lui  fit  payer  sa  protection  par  la  cession  du 
Beaujolais  et  de  Dombes  ;  l'acte  est  de  l'an- 
née 1400.  Edouard  l'eçut  sa  grâce,  et  mourut  peu 
de  temps  après,  sans  héritiers.  Ce  fut  ainsi  que 
le  Beaujolais  se  trouva  compris  parmi  les  vastes 
possessions  de  la  maison  de  Bourbon.  En  1522, 
Louise  de  Savoie  ,  mère  de  François  I*',  se  fit 
adjuger  cette  province  ,  qui  avait  été  confisquée 
sur  le  connétable  de  Bourbon;  en  1531,  Fran- 
çois P'  la  réunit  à  la  couronne,  ainsi  que  le  pays 
de  Dombes  ;  mais,  en  1 560,  François  n  rendit  le 
Beaujolais  à  Louis  de  Bourbon,  duc  de  Mont- 
pensier, dont  le  petit-fils  Henri ,  mort  en  1608, 
le  transmit  à  Marie  de  Montpensier,  son  unique 
héritière.  Cette  princesse  leporta  en  dot,  en  1626, 
à  Gaston  d'Orléans,  frère  de  Louis  Xni;à  son 
tour,  la  fille  de  Gaston ,  la  célèbre  Mademoi- 
selle ,  légua  le  Beaujolais  avec  tous  ses  autres 
héritages  à  Philippe  ,  Monsieur,  frère  de 
Louis  XIV,  premier  duc  d'Orléans  et  tige  de  la 
branche  cadette  des  Bourbons. 
Depuis  cette  épocjue,  Ip  Beaujolais,  avec  titre 


de  comté,  a  souvent  été  l'apanage  de  quelqu'un 
des  princes  de  cette  maison.  Le  dernier  comte 
de  ce  nom  fut  le  suivant.  {Enc.  des  g.  du  m.  ] 

MorérI,  Dictionnaire  historique.  —  Anselme,  Hist.  ge- 
nèal.  et  chron.  de  la  maison  rwjale  de.  France. 

BEAUJOLAIS  {Louis-Charles  d'Orléans,  com- 
te de),  troisième  fils  de  Louis-PhiHppe- Joseph  , 
duc  d'Orléans,  dit  r^gffflZi^f^,  et  frère  du  roi  Louis- 
Philippe,  naquit  à  Paris  le  7  octobre  1779,  et  mou- 
rut le30  mai  1808. Détenuàl'âgedetreize  ans  dans 
les  prisons  de  l'Abbayeavecsa  famille,  il  fut  trans- 
féré plus  tard  à  Marseille,  ainsi  que  son  père  et  son 
frère,  leduc  de  Montpensier.  Après  une  détention 
de  trois  ans  et  demi,  à  laquelle  il  aurait  pu  facile- 
ment échapper,  si,  par  un  admirable  dévouement, 
il  n'eût  préféré  demeurer  auprès  de  son  frère, 
dont  la  tentative  d'évasion  avait  été  moins  heu- 
reuse que  la  sienne,  il  fut  déporté  aux  États-Unis, 
où  il  retrouva  son  frère  aîné.  Les  trois  princes 
voyagèrent  longtemps  ensemble,  et  revinrent 
ensuite  en  Angleterre  en  1800.  Huit  ans  après  , 
les  atteintes  d'une  maladie  de  poitrine  détermi- 
nèrent le  comte  de  Beaujolais  à  chercher  un 
climat  plus  doux.  Il  allait  gagner  la  Sicile  avec 
son  frère  le  duc  d'Orléans ,  quand  le  mal  auquel 
il  était  en  proie  l'obligea  de  s'arrêter  à  Malte,  où 
il  mourut. 

Madame  de  Genlis.  Mémoires,  t.  V,  p,  73.  —  Mémoires 
du  duc  de  Montpensier. 

BEAUJON  (Nicolas  ),  banquier  philanthrope , 
né  à  Bordeaux  en  1718,  mort  le  26  décembre 
1780.  n  ftil  successivement  banquier  de  la  cour, 
receveur  général  des  finances  de  la  généralité  de 
Rouen,  trésorier  et  commandeur  de  l'ordre  de 
Saint-Louis,  et  conseiller  d'État  à  brevet.  Il  ac- 
quit dans  ces  différentes  positions  une  fortune 
immense,  dont  il  jouit  avec  libéralité,  et  qu'il  dé- 
pensa esn  grande  partie  en  bienfaits  utiles.  L'hos- 
pice qui  porte  son  nom,  et  qui  est  situé  à  Paris, 
faubourg  du  Roule,  fut  fondé  et  doté  par  lui 
avec  magnificence.  L'acte  de  fondation  est  du 
mois  de  juillet  1784.  Beaujon  est  mort  sans  en- 
fants. Son  testament  contenait  pour  plus  de  trois 
millions  de  legs  particuliers. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédiqtie  de  la  France  . 

^VA.ViOVfi  {Louis-Félix ,  baron  de),  diplo- 
mate français,  né  en  1765  en  Provence,  mort  le 
1"  juillet  1836.  Après  avoir  suivi  la  carrière  mili- 
taire, il  entra  dans  la  diplomatie,  et  fut  pendant  plu- 
sieurs années  consul  en  Suède  et  en  Grèce.  Après 
le  18  brumaire  il  fiit  appelé  au  tribunat.  Nommé, 
en  1804,  consul  général  et  chargé  d'affaires  aux 
États-Unis,  il  y  composa,  dans  ses  moments  de  loi- 
sir, un  ouvrage  qu'il  pubha  sous  le  titre  de  :  Aperçu 
des  États-Unis  au  commencement  du  dix-neu- 
vièmesiècle;  Paris,  1814,  in-8°.  Il  fut  nomméen 
1816  consul  général  à  Smyme,  et  en  1817  ins- 
pecteur général  de  tous  les  établissements  fran- 
çais dans  le  Levant.  En  1832  ,  il  fonda  un  prix 
de  5,000  francs  pour  le  meilleur  ouvrage  sur  le 
commerce  de  Marseille;  et  en  1835,  il  entra  à  la 
chambre  des  pairs.  Outre  son  Aperçu  des  États- 
Unis  ,  Beaujour  a  encore  publié  :  le  Traité  de 


933  BEAUJOUR 

Lunéville  et  le  traité  d'Amiens;  Paris,  18(J1, 
in-8"  ;  —  Tableau  du  commerce  de  la  Grèce, 
formé  d'après  une  année  moyenne,  depuis 
1787  jusqu'en  1797;  Paris,  1800  ,  2  vol.  in-8°; 

—  Tableau  des  révolutions  de  la  France,  de- 
puis la  conquête  des  Francs  jusqu'à  l'établis- 
sement de  la  Charte,  etc.;  Paris,  1825,  in-8°; 

—  Théorie  des  gouvernements  ;  Paris,  2  vol. 
in-8°,  ouvrage  tiré  à  un  très-petit  nombre  d'exem- 
plaires. A  ces  ouvrages  il  faut  ajouter  encore  : 
Voyage  dans  l'empire  ottoman  ;  Paris,  2  vol. 
in-S»  (FirminDidot). 

Biographie  des  Contemporains.  —  I,e  Bas,  Diction- 
naire encyclopédique  de  la  France. 

BEA.r.ïOYECLX.  Voy.  Baltazarini. 

BEÂ.ULAC  (  GMi^toMme),  savant  jurisconsulte, 
né  dans  le  département  de  l'Hérault  vers  1745, 
mort  à  Paris  le  23  août  1804.  Il  s'est  fait  connaître 
par  la  publication  d'un  Répertoire  des  lois  et 
des  arrêtés  du  gouvernement,  de  1789  à  l'an 
XT,  par  ordre  alphabétique,  chronologique , 
et  par  classement  de  matières.  Dans  cette  dis- 
tribution de  matières  suivant  trois  systèmes  de 
classification,  Beaulac  a  fait  preuve  d'un  remar- 
quable esprit  d'analyse,  et  en  même  temps  d'une 
science  profonde  de  la  législation. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 

*  BEAULAiGNE  ou  BAULÊGNE  (Barthélémy), 
musicien  français,  était  enfant  de  chœur  à  la  ca- 
thédrale de  Marseille  en  1559 ,  lorsqu'il  dédia  à 
la  reine  Catherine  de  Médicis  des  Motets  mis  en 
musique  à  quatre  parties ,  qui  furent  impri- 
més à  Lyon  par  Robert  Granton,  avec  des  carac- 
tères d'un  genre  nouveau ,  gravés  par  ce  typo- 
graphe; in-12,  oblong.  Beaulaigne  a  publié  un 
second  œuvre  dans  la  même  année ,  composé 
de  Chansons  nouvelles,  mises  en  musique  à 
quatre  parties;  Lyon,  chez  le  même  imprimeur  ; 
in-12,  oblong.  On  trouve  quelques  motets  de  ce 
musicien  dans  le  Thésaurus  musicus,  publié  à 
Nuremberg  en  1564. 

Fétis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

BEAULATON,  poëtc  français,  natif  de  Mon- 
targis ,  mort  en  1725.  On  a  de  lui  une  traduction 
en  vers  français  du  Paradis  perdu  de  Milton, 
1778,  2  vol.  in-8°;  elle  est  peu  estimée. 

Quérard,  la  France  littéraire. 

*'KEA.VTuGVfE  {Alexandre),  astronome  fran- 
çais, vivait  à  la  fin  du  dix-septième  siècle.  On  a 
de  lui  :  le  GrandCourrier  astral,  ou  les  Obser- 
vations astronomiques  pour  l'an  1683;  Paris, 
1683,  in-4°. 

Leiong,  Bibliothèque  historique  de  la  France. 

BEAITLIEV,  nom  commun  à  plusieurs  Fran- 
çais célèbres.  Ceux  qui  sont  antérieurs  au 
seizième  siècle  sont  placés  en  tête;  les  autres, 
beaucoup  plus  nombreux,  sont  rangés  par  ordre 
alphabétique  de  prénoms. 

*BEACLiEr  (Simon  de),  prélat  français,  natif 
de  Beaulieu  en  Champagne ,  mort  à  Orvieto  le 
18  août  1297.  D'abord  archidiacre  de  Chartres 
et  de  Poitiers,  puis  chanoine  de  Bourges  et  de 


-  BEAULÎEtJ 


934 


Saint-Martin  de  Toui^ ,  il  fut  élu  archevêque  de 
Bourges.  Boniface  VDI  le  nomma  cardinal,  et  le 
fit  son  légat  en  France  et  en  Angleterre.  Il  tint 
un  synode,  dont  il  a  écrit  les  Actes;  il  a  aussi 
laissé  des  épitres. 
Oldoin,  Athenseum  Romanum, 

*  BEAULIEU  (Eustache  ou  Huitaces  de), 
poète  et  musicien,  natif  d'Amiens,  vivait  en 
1300.  On  a  plusieurs  chansons  notées  de  sa  com- 
position. 

Féfis,  Biographie  universelle  des  Musiciens. 

*  BEAULIEU  (1)  (Camus  de  Vernet,  dit 
de),  favori  de  Charles  VU,  mourut  en  1427. 
Ce  personnage  est  tellement  obscur,  que  le  P.  An- 
selme, en  le  classant  au  nombre  des  grands 
officiers  de  la  couronne ,  ne  dit  pas  un  mot  de 
ses  ancêtres;  et  sa  fin  prématurée  fut  probable- 
ment cause  qu'il  ne  laissa  point  de  postérité.  Il 
occupe  et  mérite  toutefois  dans  notre  histoire  une 
place  étroite  mais  nécessaire,  comme  un  exem- 
ple de  la  fortune  passagère  des  cours.  Beaulieu 
était  un  simple  écuyer  du  pays  d'Auvergne ,  at- 
taché au  service  de  l'écurie  du  roi.  Il  ne  prend 
pas  d'auti'e  titre  dans  quelques  actes  qui  nous 
sont  restés ,  sous  les  dates  de  janvier  et  avril 
1426.  Un  an  plus  tard  (janvier  1427  ) ,  le  sei- 
gneur de  Giac  (voy.  ce  nom),  favori  du  roi, 
ayant  été  tué  par  les  ordres  du  connétable  de 
Richemont,  Beaulieu  lui  succéda  immédiate- 
ment dans  les  bonnes  grâces  de  Charles  Vn. 
Déjà  commandant  d'une  compagnie  de  la  garde 
du  roi,  il  fut  fait,  coup  sur  coup,  capitaine  du 
château  de  Poitiers  (  résidence  du  monarque  ) , 
premier  écuyer  du  corps,  et  grand  maître  de 
l'écurie.  Enfin,  il  remplaça  complètement  Giac,  et 
obtint  l'absolue  direction  des  finances  et  de  toutes 
les  affaires.  Artus  de  Richemont,  qui  exerçait  de 
son  côté  une  sorte  de  tutelle  sur  ce  roi  enfant, 
étant  informé  du  déplorable  usage  que  le  favori 
faisait  de  sa  puissance ,  alla ,  de  concert  avec 
Yolande  d'Aragon,  belle-mère  de  Charles,  trou- 
ver le  roi ,  résolu  d'en  finir  encore  une  fois  avec 
le  nouvel  intrigant  ;  et  le  maréchal  de  Boussac 
fut  chargé  de  cette  exécution.  Les  historiens  du 
temps  nous  racontent  le  fait  en  ces  termes  ; 
«  Or,  une  journée,  le  roi  estant  dans  le  chasteau 
de  Poitiers ,  le  dit  de  Beaulieu  se  voulut  aller 
esbattre  hors  du  chasteau,  n'ayant  avee  lui  qu'un 
gentilhomme  nommé  Jean  de  la  Grange  :  et  estant 
dans  un  pré  sur  ime  rivière ,  où  le  lieu  estoit 
assez  plaisant  et  agréable,  survindrent  là  soub- 
daineraent  cinq  ou  six  compagnons ,  qui  tirèrent 
tout  à  coup  leurs  espées,  et  frappèrent  sur  lui 
tellement  qu'Us  le  tuèrent  tout  roide...  Et  s'en 
alla  celui  qui  l'avoit  amené,  et  mena  son  mulet 
au  chasteau ,  là  où  estoit  le  roy,  qui  le  regar- 

(1)  Le  P.  Anselme  {Hist.  génealog.  de  la  mais,  de  France) 
l'appelle  Jean  du  Vernet,  dit  le  Camus  de  Beaulieu.  Un 
acte  authentique,  conservé  aux  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque impériale,  et  signé  en  autographe  Camus,  com- 
mence ainsi  :  «  Sachent  tons  que  je.  Camus  de  Femet,  dit 
de  Beaulieu,  etc.  »  Nous  adoptons  de  préférence  ta  for- 
mule de  l'acte  original. 

30. 


935 


BEAULIEÛ 


936 


doit.  Et  Dieu  sçait  s'il  y  eut  beau  bruit...  raais 
il  n'en  fut  autre  chose.  » 

Vallet  de  Viriville. 

Recueil  de  GoAefroy,  Historiens  de  Charles  F^ II,  pages 
15,374,  493,  491,  ISZ.  —  Mss.  Bibl.  impér. ,  n°  10287,_Z£S 
Gestes,  etc.,  £°  129  v;  —  Anselme,  t.  VIII,  p.  498  B. 

*BEAULIEC  (...) ,  musicien  de  la  chambre  de 
Henri  ni,  roi  de  France,  vers  1580.  Il  a  composé 
unepartie  de  lamusique  du  ballet  dontBaltazarini 
avait  fait  le  programme,  pour  les  noces  du  duc  de 
Joyeuse.  «  Cette  musique,  ditFétis,  est  assez  pu- 
rement écrite.  «  Beaulieu  avait  eu  Salmon,  autre 
musicien  de  la  cour  de  Henri  lU,  pour  collabo- 
rateur dans  la  composition  de  cet  ouvrage.  Il  y 
a  lieu  de  croire  que  ce  musicien  est  le  même  que 
Lambert  de  Beaulieu,  dont  il  est  parlé  dans 
une  lettre  de  l'empereur  Rodolphe  H  à  son  am- 
bassadeur à  Paris,  Auger  Busbeck  :  «  Nous 
«'avons  appris,  ditce  prince,  que  le  roi  deFrance, 
«  mort  depuis  peu  de  temps ,  avait  à  son  service 
<(  un  bassiste  d'une  voix  admirable,  et  qui  s'ac- 
<(  compagnait  sur  le  luth,  nommé  Lambert  de 
«  Beaulieu.  Nous  vous  prions  de  faire  des  recber- 
«  ches  pour  découvrir  cet  homme,  et  de  l'engager 
«  pour  notre  cour  à  des  conditions  honnêtes 
«  et  justes.  »  La  conjecture  formée  d'après  cette 
lettre  est  rendue  vraisemblable  par  ce  que  dit 
Baltazar  de  Bourgogne  dans  sa  description  du 
Ballet  comique  de  la  Roijne  :  «  Au-deçà  et  au- 
«  delà  de  leurs  queues  (  des  chevaux  marins  ), 
«  estoyent  deux  autres  chaires,  en  l'une  desquel- 
«  les  s'asseoit  le  sieur  de  Beaulieu ,  représentant 
«  Glaucus,  appelé  par  les  poètes  dieu  de  la  mer  : 
«  et  en  l'autre  la  damoyseUe  de  Beaulieu,  son 
«  espouse ,  tenant  un  luth  en  sa  main,  et  repré- 
«  sentant  aussi  Téthys,  la  déesse  de  la  mer,  etc.  » 
D'après  cela ,  il  est  présumable  que  le  véritable 
nom  de  Beaulieu  était  Lambert,  et  que,  suivant 
un  ancien  usage  qui  subsistait  encore  au  seizième 
siècle  et  même  de  nos  jours,  on  le  désignait  par 
celui  du  lieu  de  sa  naissance. 

Ersch  et  Gruber,  Allgemeine  Encycl.  —  Rodolphi  II 
imp.  Epistolœ.  —  Fétis,  Biographie  universelle  des 
Musiciens. 

BE4ULIEV  (Augustin) ,  navigateur  fran- 
çais, né  à  Rouen  en  1589,  mort  à  Toulon  en  1637. 
Il  obtint,  à  l'âge  de  vingt-trois  ans,  le  comman- 
dement d'un  vaisseau  dans  l'expédition  de  Bri- 
queville ,  sur  la  côte  d'Afrique.  S'étant  attaché 
en  1616  à  la  compagnie  des  Indes,  qui  venait 
de  se  former,  il  fut  successivement  chargé  de 
différentes  expéditions ,  où  il  montra  du  cou- 
rage et  de  l'habileté.  Il  fut  ensuite  employé  au 
siège  de  la  Rochelle  et  à  la  prise  des  îles  Sainte- 
Marguerite.  Il  avait  composé  une  Relation  de  ses 
voyages  dans  les  Indes.  Cet  ouvrage,  où  Beau- 
lieu  a  fait  preuve  de  grandes  connaissances  nau- 
tiques, n'a  été  imprimé  qu'en  1664.  Il  fait  partie 
de  la  grande  Collection  des  Voyages,  publiée 
par  Thévenot. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France.  — 
Thévenot,  Recueil  de  Foyages,  t.  II. 

BEArLiEV  (Charles  Gilloton  de),  écono- 
miste français,  vivait  à  la  fin  du  dix-huitième 


siècle.  Il  appartenait  à  cette  école  d'économistes 
qui  reconnaissaient  pour  chefs  le  docteur  Ques- 
nel  et  Mirabeau  le  père ,  et  qui  espéraient  qu'en 
signalant  tous  les  abus  de  l'administration,  et  en 
favorisant  les  progrès  de  l'agriculture  et  de  l'in- 
dustrie, on  pamendrait  à  améliorer  l'état  maté- 
riel de  la  société ,  et  par  là  son  état  politique  et 
moral  ;  mais  qui  ne  s'apercevaient  pas  qu'en  mi- 
nant les  bases  constitutives  d'une  monarcliie  dé- 
crépite, ils  contribuaient  plus  que  tous  les  autres 
à  la  renverser.  Les  nombreux  opuscules  de 
BeauUeu  n'ont  pu  tirer  son  nom  de  l'oubli  où  il 
tomba  après  sa  mort.  Ses  principaux  écrits  sont  : 
Mémoire  sur  les  moyens  de  perfectionner  les 
moulins  et  la  mouture  des  grains,  1786  ;  — 
de  V Aristocratie  française,  ou  Réfutation  des 
prétentions  de  la  noblesse,  et  nécessité  d'en 
supprimer  l'hérédité  ;Vâxis,  1789,  in-8''; — 
Procès  de  la  noblesse  et  du  clergé,  d'après  les 
faits  extraits  de  l'histoire  de  France,  1789, 
in-8°  ;  —  Principes  du  gouvernement,  et  projet 
de  réforme  dans  toutes  les  parties  de  Vadmi- 
nistration,  1789,  in-8°  ;  —  de  la  Nécessité  de 
vendre  les  biens  de  VÉglise  et  ceux  des  or- 
dres de  chevalerie  pour  payer  la  dette  publi- 
que, 1789;  —  de  la  Liberté  de  la  presse,  prin- 
cipal moyen  d'instruction  et  de  réforme, 
1780,  in-8°. 

Le  Bas,  Dict.  encyclop.  de  la  France.  —  Chaudon  et 
Delandine,  Dict.  hist. 

BEAULIEU  (Claude-François),  publiciste 
français,  né  à  Riom  en  1754,  mort  à  Marly  en 
septembre  1827.  Il  vint  à  Paris  en  1782,  et  tra- 
vailla aux  premiers  journaux  de  la  révolution, 
tels  que  le  journal  pubhé  en  1789,  d'abord  sous 
leiitveàe Nouvelles  de  Versailles,  puis  sous  celui 
AqU  Assemblée  nationale  ;\iè?>  Nouvelles  de  Pa- 
ris,en  1790;  le  Postillonde  la  Guerre,  en  1792. 
Dans  cette  dernière  année,  il  fut  arrêté  pour  ses 
opinions  politiques,  et  transféré  successivement 
à  la  Conciergerie  et  au  Luxembourg.  Redevenu 
libre  après  le  9  thermidor  an  H  (  27  juillet  1794  ), 
il  travailla  encore  à  quelques  feuiUes  publiques, 
et  entreprit  même,  sous  letitre  ànMiroir,  un  jour- 
nal contraire  à  l'esprit  de  la  révolution.  Beau- 
lieu  fut  proscrit  de  nouveau  à  l'époque  du  18 
fructidor  an  5  (septembre  1797),  et  porté 
sur  une  liste  de  déportation.  Mais  il  échappa  à 
cette  mesure  révolutionnaire,  et  en  1803  le  pré- 
fet de  l'Oise  l'employa  aux  archives  de  la  pré- 
fecture, et  le  chargea  de  rédiger  le  journal  du 
département.  Après  un  séjour  de  douze  ans  à 
Beauvais,  il  revint  avec  une  pension,  en  1815,  à 
Paris,  et  vécut  retiré  à  Marly.  Beaulieu  a  com- 
posé aussi  un  grand  nombre  d'articles  pour  la 
Biographie  universelle,  entre  autres  ceux  de 
Danton,  de  Fouquier-Tinville,  de  Marat.  On 
a  encore  de  lui  :  Essais  historiques  sur  les 
causes  et  les  effets  de  larévolution  française, 
Paris,  1801  à  1803,  6  vol.  in-8°  :  cet  ouvrage,  où 
l'on  trouve  des  faits  curieux,  prouve  que  l'auteur 
avait  bien  étudié  l'histoire  de  cette  époque  x^- 


937 


BEAUUEU 


938 


rnarquable  ;  il  est  fâcheux  toutefois  que  l'impar- 
tialité n'ait  pas  toujours  guidé  sa  plume;  — 
Réflexions  sur  des  réflexions  de  M.  Berçasse 
sur  l'Acte  constitutionnel  du  sénat,  1814, 
in-8°;  —  le  Temps  présent,  1816,  in-S";  —  la 
Révolution  française  considérée  dans  ses  effets 
sur  la  civilisation  des  peuples;  Paris,  1820, 
ia-8°. 

Le  Bas,  Dict.  eiicycl.  de  la  France.  —  Biographie  des 
Contemporains. 

BEAULiEU  (Eustory  ou  Hector  de),  poète 
et  théologien,  natif  de  Beaulieu  (bas  Limousin  ), 
écrivait  dans  la  première  moitié  du  seizième  siè- 
cle. 11  fut  successivement  organiste  de  la  cathé- 
drale, comédien ,  prêtre  catholique ,  et  lïiinistre 
protestant.  On  a  de  lui  :  Doctrine  et  instruc- 
tion des  filles  chrétiennes  désirant  vivre  selon 
la  parole  de  Dieu,  avec  la  repentance  de 
l'homme  pécheur,  1565,  in-8";  quelques  chan- 
sons à  trois  et  quatre  parties,  et  un  recueil  de 
poésies,  imprimé in-8°,  à  Lyon,  en  1537,  sous  le 
titre  "de  Divers  rapports.  Ce  recueil  contient 
des  rondeaux ,  dizains ,  ballades ,  épitres ,  chan- 
sons, blasons,  épitaphes,  etc.  Beaulieu  est  en 
outre  auteur  desPro^og'wes,  des  Deux  Moralités, 
de  VEnfant  prodigue,  etc.  Selon  Beauchamps, 
il  changea  son  nom  d'Eustorg  en  celui  d'Hector, 
ce  qui  donna  lieu  à  la  méprise  de  Duverdier,  qui 
en  a  fait  deux  auteurs  différents. 

Le  Bas,  Dict.  encycl.  de  la  France.  —  Cliaudo»  et  De- 
landiiie,  Dict.  hist.  —  Duverdier,  Bibl.  franc, 

♦beaulieu  de  losse  {Jean  de),  général 
français  (  on  ignore  le  lieu  et  la  date  de  sa  nais- 
sance), mort,  en  janvier  1576.  Nommé  en  1543 
gouverneur  de  Térouane,  il  défendit  courageuse- 
ment cette  place  en  1553.  n  prit  part  en  qualité  de 
maréchal  de  camp  à  la  bataille  de  Dreux,  où  il  se 
distingua.  Il  fut  nommé,  le  1^''  mars  1565,  gou- 
verneur de  Lyon  et  du  Lyonnais;  enfin,  en  1567, 
il  devint  membre  du  conseil  du  duc  d'Anjou  et 
lieutenant  général. 

De  Courcelles,  Dict.  hist.  des  génér.  franc. 

*BEAUt,ïEU(/ean-£fl;/}?îS#e  Allais  de),  cal- 
ligraphe  du  seizième  siècle.  On  a  de  lui  VArt  d'é- 
crire, avec  des  gravures  de  Senault;  Paris,  1681, 
1688,  in-fol. 

Leiong,  Bibliothègue  historique  de  la  France. 

BEAULIEU  {Jean-Pierre,  baron  de),  géné- 
ral autrichien,  naquit,  en  1725,  d'une  ancienne 
famille  du  comté  de  Namur,  et  mourut  en  1820. 
Après  s'être  distingué  dans  l'artillerie  pen- 
dant la  guerre  de  sept  ans ,  il  se  retira  dans  sa 
famille,  avec  le  grade  de  lieutenant-colonel. 
Promu  depuis  par  le  chef  de  l'Empire  à  la  di- 
gnité de  général-major,  en  récompense  de  ses 
anciens  services,  il  fut  investi  en  1789  du  com- 
mandement, des  troupes  envoyées  pour  com- 
battre les  Brabançons  révoltés.  Après  les  avoir 
vaincus  dans  toutes  les  rencontres,  il  étouffa  leur 
révolte  par  son  courage,  sa  persévérance,  sss 
opérations  stratégiques,  et  par  son  humanité, 
à  laquelle  les  insurgés  eux-mêmes  rendirent 


Fhommagele  plus  éclatant.  Plus  tard,  en  1792, 
Beaulieu  ne  fut  pas  moins  heureux  contre  les 
troupes  de  la  république  française  qui  avaient  en- 
vahi les  Pays-Bas.  Avec  une  armée  de  quatre 
mille  hommes  et  deux  pièces  de  campagne,  il  tint 
tête  au  général  Biron,  qui  lui  opposait  douze  miUe 
hommes,  obtint  des  avantages  marqués  à  Mar- 
che-en-Famine,  à  Templeuvre,  à  Fumes,  où  il  fit 
sa  jonction  avec  l'armée  anglaise,  sous  le  duc 
d'York,  et  s'empara  de  plusieurs  places ,  entre 
autres  deMenin,  qu'il  prit  d'assaut.  Commandant 
ensuite  le  Luxembourg,  il  continua  de  se  signaler 
par  sa  bravoure,  et  gagna  la  bataille  d'Arlon. 

Cependant  le  général  de  Beauheu  devait  suc- 
comber dans  la  lutte  contre  les  talents  supérieurs 
d'un  jeune  guerrier.  Nommé,  en  1796,  comman- 
dant en  chef  de  l'armée  d'Italie  contre  les  Français 
sous  le  général  Bonaparte,  il  s'empara  d'abord 
à  Volbie  de  tous  les  retranchemens  de  leur  ligne 
d'avant-poste  ;  mais,  ne  pouvant  se  rendre  maître 
de  la  redoute  de  Mondovi ,  il  fut  complètement 
battu  par  le  général  français  près  de  Montenotte. 
Enfin,  après  plusieurs  autres  défaites  et  des  re- 
vers continuels  attribués  par  lui  à  la  jalousie  du 
général  d'Argenteau,  revers  qu'il  essuya  sur- 
tout à  la  défense  du  passage  de  l'Adda  etdu  Min- 
cio,  il  fut  forcé  de  gagner  le  Tyrol.  Là  il  quitta, 
le  25  juin  1796,  le  commandement,  qui  fut  confié 
au  général  Wurnxser,  et  se  retira  à  Lintz,  où  il 
mourut  dans  sa  quatre-vingt-quinzième  année. 
[Enc.  des  g.  du  m.] 

Conversations-  Lexicon. 

BEAULIEU  ( XoMis  LE  Blanc  de),  ministre 
et  professeur  de  théologie  à  l'Académie  calviniste 
de  Sedan,  né  en  1614  à  Beaulieu,  petite  ville  du 
bas  Limousin,  mort  le  23  février  1675.  Il  se  fit 
constamment  remarquer  par  la  sagesse  de  ses 
principes  et  par  son  esprit  conciliant  :  aussi  fut-il 
deux  fois  choisi,  par  le  maréchal  de  Fabert 
d'abord,  et  ensuite  par  Turenne,  pour  dresser 
un  plan  de  réunion  entre  les  catholiques  et  les 
protestants.  Des  négociations  furent  entamées  à 
cet  effet  entre  les  deux  Églises ,  mais  elles  ne 
purent  réussir.  Le  Blanc  de  Beaulieu  a  laissé  des 
Sermons;  un  Traité  de  Vorigine  de  la  sainte 
Écriture;  Londres,  1660;  et  un  recueil  intitulé 
Thèses  Sedanenses,  Sedan,  1675,  in-4°,  qui  est 
son  meilleur  ouvrage. 

Bayle,  Dict.  crit.  —  Saurin,  Examen  de  la  Théol.  — 
Jurieu,  Défense  de  la  Doctr.  univ.  de  l'Ègl.—  Le  Bas, 
Dict.  encycl.  de  la  France. 

BEAULIEU  {Sébastien  de  Pontault,  siem- 
de)  ,  mai'échal  de  camp  et  premier  ingénier 
de  Louis  XIV,  créateur  de  la  topographie  mili- 
taire, morî,  en  1674.  Formé  à  l'école  de  Callot  et 
de  Leclerc,  Beaulieu  levait  sur  les  champs  de  ba- 
taille le  plan  du  terrain,  et  y  ajoutait  des  sujets 
historiques  en  perspective.  Son  œuvre,  magnifi- 
que travail  et  le  plus  curieux  de  tous  les  ou- 
vrages de  ce  genre ,  est  connue  sous  le  nom  du 
Grand  Beaulieu.  On  y  trouve  décrites  toutes 
les  opérations  militaires  des  guerres  de  Louis  xr\^, 


d39 


BEAULIEU  —  BEAUMANOIR 


Ô4Ô 


depuis  la  bataille  de  Rocroi  jusqu'à  la  prise  de 
Wamur  (1643-1692).  Cet  ouvrage  a  pour  titre  : 
(es  glorieuses  Conquêtes  de  Louis  le  Grand, 
ou  Recueil  de  plans  et  vues  des  places  assié- 
Ifëes  et  de  celles  où  se  sont  données  des  batail- 
les, 2  vol.  in-fol.,  ou  3  vol.  avec  les  portraits  ef 
mémoires.  Sou  ouvrage  fut  terminé  parles  soins 
de  sa  nièce.  Depuis  Beaulieu  jusqu'à  Cassini,  la 
topographie  n'a  produit  aucune  œuvre  aussi  im- 
portante. 

Le  Bas,  Dict.  encycl.  de  la  France.  —  De  Courceiles, 
Dict.  des  généraux  français. 

BEAUMANOIR  {Jean,  sire  de),  célèbre  che- 
valier breton,  vivait  vers  le  milieu  du  quator- 
zième siècle.  D  fut  l'ami  et  lecompagnon  d'armes 
de  du  Guesclin.  Dans  la  guerre  civile  qui  désola 
la  Bretagne  au  quatorzième  siècle ,  il  embrassa 
le  parti  de  Charles  de  Châtillon,  comte  de  Blois, 
époux  de  Jeanne  de  Penthièvre,  conti'e  son 
compétiteur  Jean  de  Montfort.  Celui-ci  avait  ap- 
pelé les  Anglais  à  son  secours.  Le  parti  de  Char- 
les obtint  d'abord  contre  eux  quelques  succès  ; 
Beaumanoir  les  força  d'abandonner  plusieurs 
places  dont  ils  s'étaient  emparés ,  et  leur  prit 
entre  autres  la  ville  de  Vamies.  Mais  bientôt  la 
guerre  traîna  en  longueur.  De  Josselin,  où  il 
s'était  enfermé,  Beaumanoir  voyait  la  garnison 
anglaise  de  Ploërmel  parcourir  les  campagnes,  et 
répandre  partout  le  carnage  et  la  désolation. 
Résolu  de  mettre  un  terme  aux  maux  qu'éprou- 
vent ses  compatriotes,  il  demande  un  sauf- 
conduit  au  commandant  anglais  Bembro,  et 
lui  reproche  de  faire  mauvaise  guerre.  L'An- 
glais répond  vivement;  on  s'échauffe,  et  l'en- 
trevue finit  par  un  défi.  On  convint  que  l'on 
se  battrait  trente  contre  trente,  le  27  mars  sui- 
vant (1351),  entre  Ploërmel  et  Josselin,  au 
chêne  de  Mi -voie.  Les  combattants  furent 
exacts  au  rendez-vous  ;  des  spectateurs  étaient 
accourus  de  tous  côtés  pour  assister  à  ce  san- 
glant tournoi.  Mais,  au  moment  d'en  venir  aux 
mains,  Bembro  hésita  :  «  Il  ne  leur  était  pas;per- 
mis,  disait-il,  de  se  battre  sans  y  être  autorisés 
par  leurs  souverains.  »  Beaumanoir  répondit 
qu'il  n'était  plus  temps  d'avoù*  de  semblables 
scrupules ,  et  le  combat  commença  avec  un  égal 
it<,.i3rneménl  de  part  et  d'autre.  Les  Anglais  eu- 
rent d'abord  l'avantage  ;  mais  Bembro  ayant  été 
îaé,  les  Bretons  reprirent  courage ,  et  rempor- 
tèrent une  victoire  complète.  On  dit  qu'à  la  fin 
de  la  mêlée,  Beaumanoir,  blessé  et  dévoré  d'une 
soif  ardente,  demandait  à  boire  :  «  Bois  ton 
sang,  s'écria  l'un  de  ses  chevaliers,  ta  soif  se 
passera!  >>  La  bataille  des  Trente  fut  longtemps 
célèbre  ;  et ,  près  d'un  siècle  après ,  l'on  disait 
encore ,  pour  exprimer  qu'une  action  avait  été 
terrible  :  «  Jamais  on  ne  se  battit  ainsi,  depuis 
le  combat  des  Trente.  »  A  la  bataille  d' Aurai , 
qui  mit  fin  à  la  guerre  de  Bretagne,  Beaumanoir 
sollicita  et  obtint  du  comte  de  Montfort ,  dont  il 
était  prisonnier  sur  parole,  la  permission  de 
combattre  dans  les  rangs  de  son  antagoniste.  Il 


fit  encore  des  prodiges  de  valeur,  mais  ce  fut 
en  vain  :  la  mort  de  Charles  de  Blois  avait  dé- 
cidé de  la  perte  de  la  bataille.  Beaumanoir  fut, 
avec  du  Guesclin,  au  nombre  des  prisonniers. 
Le  sire  de  Beaumanoir  mourut  dans  un  âge 
avancé.  Dans  le  cours  de  sa  longue  carrière ,  il 
avait  souvent  été  chargé  de  missions  importan- 
tes ,  de  commandements  difficiles,  et  jamais  sa 
loyauté  et  son  courage  ne  s'étaient  démentis. 

Charriera,  Chronique  de  du  Guesclin;  Paris,  18S2.  —  Le 
Bas ,  Dict.  encyclop.  de  la  France. 

BEAUMANOIR  (  Philippe  DE  ),  célèbre  magis- 
trat, jurisconsulte  et  poète,  né  dans  le  Cler- 
montais,  ancienne  province  de  Picardie  (Oise), 
dans  la  première  moitié  du  treizième  siècle  ;  mort 
en  1296. 11  a  exercé  longtemps  les  fonctions  de 
bailli,  au  moins  depuis  1273  jusqu'en  1295,  sous 
les  règnes  de  Philippe  le  Hardi  et  de  Philippe 
le  Bel. 

On  croit  qu'il  était  d'une  famille  noble,  et  qu'il 
se  livra  d'abord  à  la  carrière  militaire,  parce  que 
dans  plusieurs  actes  authentiques  on  lui  donne 
la  quaUté  de  miles  ou  chevaher  ;  et,  d'après  un 
compte  qui  a  été  vu  dans  les  anciennes  archives 
de  la  cour  de  Paiùs  avant  l'incendie  de  1 737 , 
Philippe  le  Bel  aurait,  en  1289,  envoyé  le  conte 
Pkelipe  de  Blaumanoir  en  mission  à  Eomc. 

Mais,  dans  le  prologue  de  ses  Coutumes  du 
Beauvoisis,  Beaumanoir  lui-même  dit  qu'il  s'est 
décidé  à  les  écrire,  parce  que  «  noz  devons  avoir 
«  mix  (mieux)  en  mémoire  ce  que  noz  avons 
((  veu  uzer  et jugier  de  nostre  enfance,  en  nostre 
«  pays,  que  d'autres  dont  noz  n'avons  pas  a()fi- 
'<■  ses  les  coustumes  ne  les  usages.  »  Or,  ce  n'é- 
tait pas  la  coutume  des  nobles  de  donner  à  leurs 
enfants  la  pratique  judiciaire,  et  de  les  confiner 
dans  un  bailliage,  au  lieu  de  les  envoyer  à  la 
guerre.  En  1289,  on  le  voit  présenter  les  comptes 
du  bailliage  de  Vermandois  à  la  curia  compu- 
torum  (cour  des  comptes),  et  en  1290  présider 
l'assise  à  Saint-Quentin.  Comment  donc  aurait-il 
pu  accomplir  dans  l'intervalle  et  si  loin, une  mis- 
sion diplomatique  qui  aurait  été  très-importante, 
quoiqu'elle  ait  échoué,  puisqu'il  s'agissait  d'em- 
pêcher le  couronnement,  par  le  pape ,  de  Char- 
les U,  roi  de  Sicile,  qui  eut  lieu  le  26  mai  1289  i' 
Il  est  vrai  que  les  fonctions  des  baillis  étaient 
alors  militau'es  et  civiles  ;  elles  étaient  également 
temporaires  (triennales),  et  point  inamovibles. 
Si  nous  voyons  Beaumanoir  figurer^  comme 
bailli  de  Senlis,  pour  la  première  fois  dans  un  ar- 
rêt du  parlement  de  la  Pentecôte  en  1273,  à  l'oc- 
casion de  la  réformation,  après  enquête  (1),  d'une 
de  ses  sentences  par  laquelle  il  avait  usurpé  sur 
la  juridiction  ecclésiastique  du  prieur  de  Bazain- 
cour,  on  le  trouve,  en  1280,  à  la  tête  du  bailliage 
de  Clermont,  charge  que  lui  avait  conférée  Ro- 
bert, fils  de  saint  Louis,  investi  de  ce  comté,  dis- 
trait de  la  couronne  en  1269.  Cette  fonction  ne 
consistait  guère  que  dans  la  présidence  de  la 

(1)  Recueil  des  Olim,  n»  XXXI,  t.  I,  p.  937,  éd.  Bcu- 
gnof. 


ÎJ41 


BEAUMANOIR 


Ô42 


cour  féodale;  car  Beauinanoir  lui-même  nous 
apprend  (1)  qu'en  ce  comté,  les  hommes  de,  fief 
(les  barons)  avaient  conservé  le  droit  de  juger, 
et  qu'aucun  bailli  ne  pouvait  y  faire  les  juge- 
ments, comme  il  était  d'usage,  avecdes  assesseurs, 
dans  les  autres  bailliages ,  qui  ressortissaient  di- 
rectement à  la  couronne. 

Quand  Beaumanoir  rédigea  ses  Coutumes  de 
Beauvoisis  en  1283,  ainsi  que  l'indique  la  men- 
tion finale  du  livre,  il  déclare  qu'il  a  été  «  entre- 
«  mis  de  garder  et  fere  garder  les  droits  et  les 
«  coustumes  de  la  comté  de  Clermont  par  la  vo- 
«  lonté  de  très-haut  borne  et  très-noble  Robert, 
«  fix  (fils)  du  saint  roy  Loys  ;  et  qu'il  ne  doit 
«  fere  aucune  coze  qui  ne  plaise  à  son  seigneur 
«  le  conte  et  à  ceux  de  son  conseil  ;  »  ce  qui 
semble  le  placer  dans  la  classe  des  baillis  infé- 
rieurs, dont  parlent  les  ordonnances  de  saintLouis 
de  1254  et  de  1256.  Cependant  on  prétend  qu'il 
avait  été  membre  du  conseil  du  parlement  du 
roi,  à  Paris,  même  avant  qu'il  exerçât  les  fonc- 
tions de  bailli  à  Senlis,  parce  qu'il  dit  avoir  vu 
juger  (2),  «  en  l'ostel  le  roy,  »  certains  points 
qu'il  donne  comme  règles  dans  son  livre,  et  parce 
qu'on  aime  à  supposer  qu'im  homme  de  ce  mé- 
rite avait  été  appelé ,  du  vivant  de  saint  Louis, 
dans  son  conseil.  Mais  les  baUiis  étaient  tenus 
de  paraître  environ  trois  fois  par  an  pour  rendre 
compte  des  sentences  qu'ils  avaient  rendues,  ou 
auxquelles  ils  avaient  présidé  lorsqu'il  y  avait 
appel. 

Beaumanoir  présida  les  assises  à  Creil  et  à 
Compiègne,  En  1288,  on  le  revoit  à  Senlis,  et 
même  en  Saintonge,  en  qualité  de  sénéchal,  à 
moins  qu'il  n'y  ait  été  envoyé  seulement  comme 
commissaire  par  le  parlement,  pour  l'enquête 
qui  y  fut  rapportée  à  la  Pentecôte  de  cette  an- 
née (3);  car  la  Saintonge  avait  été  engagée  à 
Henri  ni,  roi  d'Angleterre,  en  1259;  et  la  ces- 
sion en  fut  renouvelée  en  1289  par  Philippe  le 
Bel,  qui  la  reprit  aux  Anglais  en  1293. 

En  1289,  Beaumanoir  présente  à  la  cour  des 
comptes  le  rôle  des  recettes  et  dépenses  des 
prévôtés  du  Vermandois,  dont  il  était  respon- 
sable envers  le  roi  comme  bailli ,  en  vertu  des 
attributions  mixtes  établies  par  les  ordonnances 
du  règne  précédent.  En  1290,  il  préside  l'assise 
de  Saint-Quentin  (4),  et  on  le  voit  chargé  des 
comptes  de  l'armement  qui  eut  lieu  alors,  par  or- 
dre de  Philippe  le  Bel,  contre  la  Flandre.  En  1 292, 
iJ  est  porté,  comme  bailli  de  Tours,  dans  une  Hste 
dressée  par  Brussel  en  son  livre  rfe5#ie/s,  d'a- 
près les  registres  de  la  chambre  des -comptes.  En 
1293,  il  y  présente  encore  les  comptes  du  Ver- 
mandois pour  les  années  1291  et  1292  :  cepen- 
dant on  ne  pouvait  cumuler  les  bailliages ,  et  on 
devait  les  gérer  en  personne.  Enfin,  en  1295,  il 
était  encore  bailli  de  Senlis.  En  1296,  Habille  de 

(1)  Chapitre  l«',  n»  13. 

(2)  Voyez  notamment  le  ch.  82,  I,  479. 

(3)  Olim.,  Il,  S17,  no  V,  et  887,  a»  XVI. 
WOiim.,  11,308,  n"  XXVI, 


Boves  est  qualifié  uxor  quondam  D.  Phil.  de 
Bellomanerio  (1),  et  les  Olim  (2)  mentionnent 
un  arrêt  du  parlement  de  la  Toussaint,  où  il  est 
question  du  fiel  tenu  par  son  fils  aîné,  relevant 
de  l'évêque  de  Sentis.  Il  est  peu  douteux  qu'il 
n'ait  été  anobli,  s'il  n'était  pas  noble  d'origine, 
Un  chanoine  de  Rouen,  Amaury  de  Montfort, 
lui  donna  plusieurs  propriétés  au  territoire  de 
Remin  ou  Remy,  en  Beauvoisis,  et  l'affranchit 
de  toute  sujétion  féodale  envers  lui,  par  des 
lettres  de  juin  1282  ,  confirmées  en  1283  par  le 
prince  Robert,  comte  dé  Clermont  (3). 

Tels  sont  les  faits  qu'on  a  pu  recueillir  sur  ce 
personnage ,  plus  illustre  par  son  ouvrage  sur  la 
coutume  de  son  pays  que  par  l'élévation  si  con- 
testée de  sa  magistrature;  puisqu'il  est  douteux 
qu'il  ait  été  membre  du  conseil  du  roi  comme 
Pierre  de  Fontaine ,  son  prédécesseur,  bailli  de 
Vermandois  en  1254,  et  comme  Boileau,  prévôt 
de  Paris. 

Beaumanoir  a  laissé  quelques  poésies  en  partie 
inédites,  et  en  partie  publiées  par  Lacurne-Sainte- 
Palaie,  et  par  M.  Félix  Lajard;  notamment  le 
Solus,  la  Complainte  d'amours,  et  la  Folle 
Larguèse,  qui  sont  sans  doute  des  passe-temps 
de  sa  jeunesse. 

Mais  son  titre  de  gloire  repose  sur  la  rédac- 
tion des  Coutumes  du  Beauvoisis,  qui  le  place 
au  premier  rang  des  jurisconsultes  du  treizième 
siècle  ;  il  fut  le  contemporain,  outre  ceux  que 
nous  avons  déjà  nommés,  de  Guy  de  Fourqueux , 
depuis  pape  sous  le  nom  de  Clément  TV;  de 
l'Italien  Benoît  Caietan,  depuis  Boniface  VIII; 
d'Oudard  de  Neuville,  Renaud  de  Radepont,  Jean 
de  Chevreuse,  et  d'Etienne  Tristavour,  revêtus 
comme  lui  des  fonctions  pénibles  de  baiUis.  Il 
ne  paraît  pas  avoir  rien  emprunté  à  l'ouvrage  de 
P.  de  Fontaines,  qui  n'a  pas  d'ailleurs  été  pubKé, 
vu  son  état  imparfait,  de  son  vivant;  ni  des  écri- 
vains ecclésiastiques,  tels  que  Durant! ,  évêque 
de  Mendes  et  auteur  du  Spéculum  juris,  ni  des 
jurisconsultes  anglais.  Mais  il  écrivit  évidem- 
ment sous  l'inspiration  des  ordonnances  et  des 
Établisements  de  saint  Louis ,  d'après  les  tra- 
ditions de  ce  grand  règne. 

Un  savant  jurisconsulte  du  dix-septième  siè- 
cle, laThaumassière,  a  publié  la  première  édition 
des  Coutumes  du  Beauvoisis  en  1690  ;  mais  il 
paraît  que  la  copie  fut  très-inexacte,  et  qu'il 
n'en  surveilla  pas  l'impression  ;  car  on  a  vérifié 
qu'elle  est  pleine  de  contre-sens  et  de  fautes  de 
toute  espèce ,  en  la  comparant  aux  manuscrits 
qui  nous  restent,  et  dont  il  en  est  un  au  moins 
qui  passe  pour  contemporain  de  Beaumanoir. 
M.  Beugnot  a  publié  la  seconde  édition  en  1842, 
2  vol.  in-8°,  avec  une  excellente  dissertation,  d'a- 
près le  manuscrit  du  treizième  siècle,  en  dialecte 


(1)  Rouleau  de  là  Chambre  des  comptes  de  Paris, 
cité  par  la  Thaumasslère,  premier  éditeur  des  Coutumes 
de  Beauvoisis,  préface,  p.  vu. 

(S)  Tora.  11,  p.  401,  n"  IX. 

(3)  La  Thaumassiére,  préface,  p.  vm. 


943 


BEAUMANOIR 


944 


de  l'île  de  France,  avec  l'orthographe  du  temps. 
La  langue  était  encore  si  peu  formée,  qu'il 
serait  à  désirer  qu'on  en  publiât  une  traduction, 
comme  on  l'a  fait  des  Établissements  de  saint 
Louis  de  l'an  1270,  en  relevant  soigneusement 
les  variantes  des  manuscrits,  dont  plusieurs  n'ont 
pas  été  vérifiées  par  M.  Beugnot,  et  qui  se  trouvent 
à  Orléans,  à  Troyes,  à  Carpentias ,  et  à  Rome  en 
la  bibliothèque  du  Vatican.  Il  serait  curieux  de 
savoir  en  quoi  le  dialecte  picard ,  donné  par  des 
manuscrits,  diffère  du  dialecte  de  l'île  de  France. 
Quoique  Beaumanoir  avoue  lui-même  qu'il  ne 
connaissait  bien  que  les  coutumes  du  Beauvoisis 
sa  patrie,  qu'il  avait  vu  pratiquées  dès  son  en- 
fance, il  s'étudia  à  fortifier  les  bonnes  règles 
qu'il  y  trouvait,  par  des  exemples  tirés  des 
coutumes  voisines;  mais  ce  qui  indique  un  es- 
prit supérieur,  c'est  qu'il  voulait  établir  le  droit 
commun  de  la  France.  Ce  résultat  n'a  pu  être  ob- 
tenu que  bien  des  siècles  après  lui;  la  rédaction 
définitive  des  principales  coutumes,  en  forme  lé- 
gislative, n'a  été  commencée  qu'en  vertu  d'une 
ordonnance  de  Charles  VU;  elle  n'était  pas  ache- 
vée sous  Louis  XTV,  et  ce  n'est  qu'après  la  ré- 
volution de  1789,  sous  le  consulat  de  Napoléon, 
qu'on  put,  en  1801  et  1802,  en  former  le  code 
civil. 

A  l'époque  de  Beaumanoir,  le  droit  romain, 
introduit  dans  les  Gaules  d'abord  par  le  code 
Théodosien,avaitsuccombédansranarchie  féodale 
de  la  fin  du  neuvième  siècle ,  quand  le  territoire 
français  fut  partagé  en  une  centaine  de  princi- 
pautés ,  et  quand  chaque  seigneur  fut  maître  dans 
ses  terres.  Malgré  la  puissance  du  clergé,  qui 
avait  emprunté  beaucoup  aux  édits  des  empe- 
reurs chrétiens  et  aux  Capitulaires  de  Charle- 
magne,  il  n'existait  presque  partout  que  des 
coutumes  et  des  usages  :  Beaumanoir  remarque 
qu'il  n'y  avait  pas  au  royaume  de  France  «  deus 
«  chastelenies  qui  de  toz  cas  uzassent  d'une 
«  miesme  coustume  (1).  >>  Les  livres  de  Justi- 
nien,  récemment  découverts  en  Italie,  obtinrent 
une  vogue  et  ime  autorité  morale  qui  se  fait 
sentir  dans  l'ouvrage  latin  de  l'Anglais  Bracton 
et  dans  les  Établissements  de  saint  Louis  ;  mais 
les  papes,  qui  avaient  déjà  décrété  des  codes 
ecclésiastiques,  donnaient  à  la  juridiction  clé- 
ricale une  autorité  plus  considérable,  due  à  l'em- 
pire de  la  religion  et  à  l'ignorance  barbare  des 
nobles  :  heureusement  nos  rois  formèrent  au- 
tour d'eux  un  corps  de  légistes  qui  les  aidèrent 
à  affranchir  les  communes,  et,  parl'étabhssement 
d'une  justice  centrale,  à  recouvrer  peu  à  peu 
les  prérogatives  du  pouvoir  législatif. 

Les  baillis .  milice  locale  fortement  liée  au 
parlement  du  i  oi,  duquel  ils  relevaient,  et  près 
duquel  ils  se  rendaient  plusieurs  fois  par  an, 
travaillèrent  efficacement  à  Ihioiter  la  juridic- 
tion de  l'Église,  qui  avait  usurpé  le  pouvoir  civil 
et  criminel,  sous  prétexte  de  l'inviolabilité  des 

(I)  Prologue,  p.  14. 


sacrements  et  des  personnes  ecclésiastiques.  Ils 
profitèrent  encore  plus  de  la  paresse  et  du  dé- 
faut de  prévoyance  des  barons  pour  attirer  par 
des  conflits  réitérés  la  décision  des  affaires  au 
conseil  du  prince,  et  pour  les  décharger  du  poids 
et  des  ennuis  de  la  justice  ordinaire. 

On  remarque  cette  double  tendance  dans  l'é- 
crit de  Beaumanoir  :  seulement  on  est  surpris 
(  et  c'est  une  contradiction  manifeste  avec  sa  mis- 
sion )  d'y  trouver  le  conseil  donné  aux  barons, 
de  pendre  les  bourgeois  ou  autres,  leurs  sujets, 
qui  tenteraient  de  faire  des  confédérations  con- 
tre eux  (1).  Comment  sans  elles  les  chartes  de 
commune  se  seraient-elles  formées,  à  partir  des 
règnes  de  Louis  le  Jeune  et  de  Louis  le  Gros,  et 
auraient-elles  déjà  donné  tant  de  force  au  pou- 
voir royal ,  dont  Beaumanoir  se  montre  d'ail- 
leurs le  partisan  zélé?  Il  est  vrai  qu'il  réserve 
au  roi  l'approbation  de  l'érection  des  commu- 
nes (2).  Mais  les  rois  n'auraient  pu  les  multiplier, 
si  d'abord  les  habitants  de  ces  communes  ,  en 
résistant  à  quelque  grande  injustice,  ne  s'étaient 
confédérés  pour  en  empêcher  le  retour,  et  n'a- 
vaient payé  de  fortes  sommes  aux  rois  pour  ob- 
tenir leur  protection. 

Si  du  moins  Beaumanob*  avait  donné  aux  sei- 
gneurs le  conseil  de  s'unir  aux  comnmnes  pour 
défendre  leurs  privilèges  féodaux,  incessam- 
ment contestés  et -envahis,  en  reconnaissant  les 
premiers  les  droits  des  citoyens  (3),  et  en  leur 
conférant ,  comme  saint  Louis  eut  l'habileté  de 
le  faire  en  1256 ,  l'élection  annuelle  de  leurs 
maires ,  il  aurait  mieux  mérité  de  la  postérité , 
en  aidant  \h  former,  comme  en  Angleterre,  un 
droit  parlementaire. 

En  France,  on  a  suivi  la  direction  contraire, 
en  ruinant  la  féodalité  par  l'alliance  de  la  royauté 
et  des  communes.  Mais  par  ce  moyen  on  est  ar- 
rivé au  pouvoir  absolu  de  Louis  XIV ,  et  on  n'a 
rien  fondé  de  stable  dans  les  mœurs  françaises; 
on  a  marché  d'innovation  en  innovation,  sans 
jamais  s'arrêter,  quand  dans  un  pays  voisin 
on  était  parvenu  de  bonne  heure  à  un  état  de 
liberté  telle,  qu'on  y  trouve  cette  maxime,  sans 

(1)  Le  passage  est  trop  curieux  pour  n'être  pas  cité  : 
«  Quand  li  communs  d'une  vile  ou  de  plusors  viles  font 
«  allance  contre  lor  segneur,...  il  les  doit  penre  à  force; 
«  et  s'il  les  prent,  sitôt  qu'il  n'y  ait  encore  rien  de  fet, 
«fors  que  l'alliance,...  il  doit  punir  toz  les  consentans 
«  par  longue  prison,  et  raemble  (mulcter  d'amende)  à 
«  sa  volonté,  selon  lor  avoir  :  et  s'il  pot  savoir  les  quie- 
«  vetains  qui  l'allance  porcacèrent;  si  les  fait  penre.... 
«  ce  sunt  des  traistres.  (Ch.  30,  n°  63,  1, 430). 

(2)  Ch.  50,  n°  2, 11,  264.  «  Nus  ne  pot  fere  vile  de  com- 
<c  roune  el  royaume  de  Frances,  sans  l'assentiment  du 
«  roy...  et  se  "il  roi  en  veue  faire  aucunes..  Si  doit-il  être 
«  contenu  es  Chartres  des  franchises  qu'il  lor  dones,  sauf 
«  le  droit  des  églises  et  des  chevaliers.  » 

(3)  C'est  ce  que  les  barons  anglais  eurent  la  sagesse  de 
faire;  et  c'est  ce  qui,  en  1265,  leur  donna  la  force,  en  ap- 
pelant les  députés  des  bourgs  au  parlement,  de  fonder 
un  gouvernement  dont  les  libertés  se  sont  accrues  sans 
dommage  pour  l'autorité  royale,  alors  que  la  grande 
charte  de  1215,  dont  saint  Louis,  par  sa  sentence  arbitrale 
de  janvier  1263,  a  vainement  déclaré  le  maintien,  en  annu- 
lant les  statuts  d'Oxford ,  triompha  de  toute  résistance. 


945 


BEAUMANOIR 


946 


cesse  opposée  aux  entreprises  des  rois  :  Nohi- 
mus  leges  Ânglise  mutare. 

Sous  saint  Louis ,  il  est  vrai ,  on  parvint  à 
donner  assez  de  sécurité  aux  citoyens  et  de 
bien-être  à  toutes  les  classes  (par  une  sorte  de 
pondération  des  pouvoirs,  due  au  mérite  des  lé- 
gistes et  des  magistrats  de  ce  temps,  appuyés  de 
l'autorité  d'un  roi  plus  grand  par  ses  vertus 
que  par  l'étendue  fort  limitée  de  sa  prérogative) , 
pour  que  dans  le  siècle  suivant  on  ne  cessât 
de  réclamer  les  us  et  coutumes  du  tems  du 
bon  roy  saint  Loys. 

L'espace  nous  manque  pour  faire  voir  com- 
ment Beauraanoir  contribua  pour  sa  part,  par 
l'habileté  et  la  sagesse  de  ses  décisions ,  et  par 
le  caractère  réglementaire  qu'il  leur  donna,  à 
corriger  les  abus  de  la  puissance  féodale. 

C'est  en  généralisant  aussi  ses  décisions  re- 
cueillies sous  le  nom  A'Olim,  que  le  parlement 
fit  entrer  le  pouvoir  royal  dans  les  pays  soumis 
à  l'autorité  des  barons ,  et  qu'il  reconquit  peu  à 
peu  le  pouvoir  législatif.  Ce  secret  d'État  re- 
monte au  treizième  siècle. 

Beaumanoir  proclame  (1)  que  «  le  roi  peut  faire 
«  tels  establissements ,  comme  il  lui  plaist ,  pour 
«  le  commun  profit,  et  cela  d'une  manière  obli- 
«  gatoire  :  qu'il  n'y  a  si  grand  baron  qui  ne 
«  puisse  estre  trait  en  la  cour  du  roi ,  pour  de- 
«  faute  de  droit  (déni  de  justice)  ou  pour  faux 
«  jugement  (mal  jugé  ).  Toute  laie  (  seigneuriale 
«  et  non  ecclésiastique)  du  royaume  est  tenue 
«  du  roi  en  fief  et  arrière-fief  (2).  »  C'est  pour 
cela  sans  doute  que  la  grande  ordonnance  de 
1256,  sur  les  attributions  des  sénéchaux  et  des 
baiUis,  est  faite  pour  les  provinces  de  la  langue 
d'Oc,  comme  pour  celles  de  la  langue  d'Oyl.  Pour 
amener  la  ruine  des  guerres  privées  et  du  duel  ju- 
diciaire, que  saint  Louis  n'avait  pu  interdire  que 
dans  ses  domaines  (ordonnances  de  1257  et 
1260),  Beaumanoir  établit  (3)  que  le  roi  ou  le 
comte  a  droit  de  s'interposer  entre  les  parties 
qui  se  sont  défiées,  et  que  la  justice  n'a  le  droit 
de  poursuivre  la  punition  du  méfait,  que  s'il 
n'y  avait  pas  eu  combat.  Quoique  Beaumanoir 
reconnaisse  à  la  juridiction  ecclésiastique  le 
droit  de  prononcer  sur  les  contestations  relatives 
aux  mariages  et  aux  bâtardises ,  aux  testaments 
et  aux  dons  faits  aux  églises  et  monastères,  aux 
procès  des  croisés,  à  ceux  des  veuves,  aux  sor- 
celleries (auxquelles  il  croyait  peu) (4),  et  aux 
dîmes,  il  ouvre  la  porte  à  l'intervention  du  par- 
lement, et  des  comtes  comme  gardiens  des  égli- 
ses. Si  la  pragmatique  sanction  de  1268  est 
contestée  dans  un  de  ses  articles,  parce  que  l'o- 
riginal n'est  pas  au  trésor  des  chartes,  ni  dans 
les  monuments  contemporains,  il  n'est  pas  dou- 
teux que  saint  Louis  n'ait  affranchi  son  pou- 
voir des  excommunications,  sous  lesquelles  ont 

(t)  Ch.  34,  n»  41,  11-22. 

(2)  Ch.  11,  n°  12,  I,  168. 

(3)  Ch.  59  et  60. 

W  Ch.  11,  n»  26. 


tremblé  plusieurs  de  ses  prédécesseurs.  Il  main- 
tint les  élections  canoniques  aux  évêchés  et 
aux  bénéfices  ecclésiastiques,  sans  l'intervention 
du  pape;  il  empêcha  les  exactions  faites  au  nom 
de  la  cour  de  Rome.  En  1246,  les  barons  de 
France  avaient  fait  alliance  contre  les  entreprises 
ecclésiastiques,  et  voulaient  que  la  juridiction 
du  clergé  fût  limitée  à  la  connaissance  de  l'hé- 
résie, des  usures  et  des  mariages ,  ce  qui  était 
déjà  ijcaucoup  ;  carClovis  et  Charlemagne  avaient 
fondé  les  fibertés  gallicanes,  en  ne  permettant 
pas  aux  conciles  de  faire  aucunes  lois  sans  leur 
aveu.  Les  baillis  royaux  au  treizième  siècle,  et 
Beaumanoir  en  particulier,  s'étudièrent  à  res- 
treindre la  juridiction  ecclésiastique;  fort  de 
l'appui  du  parlement,  celui-ci  admit  l'appel  contre 
les  actes  de  cette  juridiction ,  comme  envers  la 
juridiction  laïque  (1). 

L'œuvre  de  Beaumanoir  est  complète  en 
soixante-dix  chapitres.  II  est  probable  qu'il  la 
remania  jusqu'à  sa  mort;  et  l'on  croit  que  ses 
successeurs,  dont  elle  devint  le  manuel,  y  ajou- 
tèrent quelquefois.  C'est  probablement  à  cette 
circonstance  qu'est  due  la  mention  de  la  canori- 
sation  de  saint  Louis,  dans  le  Prologue  {2). 

ISAMBERT. 
Montesquieu,  Esprit  des  Lois,  XXVIII,  ch.  23, 27.  —  Lau- 
rière,  Sur  les  Ordonnances  du  Louvre  et  les  Établisse- 
ments. —  Duclos,  ^cad.  des  Inscrip.,  XVII,  p.  184; 
XVIII,  185.—  Dupin,  ^dd.  aux  lettres  sur  la  profession 
d'avocat,  p.  706,  708,  cinquième  édUion.  —  F.  Lajard, 
1838,  dans  VHist.  littér.  de  l'Institut,  1842,  XX,  356.  — 
Ed.  LahoViiaye,  Rev. des LégisL,  1840,XI, 467.  —  Beugnot, 
Notice  en  tête  de  l'éd,  de  Beaumanoir  de  184.0,  p.  131. 

BEAUMANOIR,  ancienne  maison  de  la  pro- 
vince du  Maine,  dont  la  filiation  n'est  bien  con- 
nue qu'à  partir  du  quinzième  siècle.  (Les  deux 
personnages  précédents  ne  paraissent  pas  appar- 
tenir à  cette  famille.  )  Vers  le  milieu  du  quin- 
zième siècle,  un  mariage  apporta  dans  cette 
maison  la  seigneurie  de  Lavardin,  érigée  depuis 
en  marquisat  ;  et  c'est  sous  le  nom  de  Lavardin 
que  sont  connus  les  membres  de  cette  famille, 
à  laquelle  appartiennent  les  deux  personnages 
suivants. 

BEAUMANOIR  {Jean  Lavardin,  marquis 
de),  maréchal  de  France,  né  en  1551,  mort  à 
Paris  le  13  novembre  1614.  Élevé  dans  le  pro- 
testantisme près  de  Henri  IV,  il  commença 
de  servir  en  1569,  et  abjura  en  1572,  après 
les  massacres  de  la  Saint-Barthélémy,  où  son 
père  fut  tué.  Il  servit  alors  le  parti  catholi- 
que sous  le  maréchal  de  Matignon.  Mécontent 
de  ne  pas  voir  ses  services  récompensés  comme 
il  les  appréciait,  et  menacé  d'ailleurs  d'être 
poursuivi  pour  assassinat  (  1574  ),  il  retourna 

(1)  Arrêt  du  parlement  de  la  Toussaint  1264,  contre  l'é- 
vêque  de  Beauvais.  —  Olim,  1,  S91.  —  Beaumanoir,  ch.  il, 
n"  12  ;  I,  163. 

(2)  Le  savant  Loysel,  en  1617,  cite  cet  ouvrage,  comme 
le  premier  et  le  plus  hardi  livre  qui  ait  été  composé  sur 
les  coutumes  de  France.  C'est  là,  en  effet,  son  caractère 
principal.  Beaumanoir,  y  est-il  dit,  «  est  grand  légiste, 
canonlsle  et  coustumler  (a).  » 

[a)  Loysel,  Hém,  da  Béarnais  tt  <2«  Beauvoisii,  Vil,  i3. 


947 


BËAtJMANOÎR 


948 


auprès  du  roi  de  Navarre,  qui  le  nomma  colonel 
de  son  infanterie.  Il  assiégea  Villefranche  en 
Périgord ,  s'en  empara  pendant  les  pouiparlers , 
et  la  mit  à  sac.  Il  servit  Henri  fV  jusqu'en 
1580,  et  prit  part  au  combat  de  Marmande, 
à  la  prise  de  Cahors  et  d'Eause  en  Armagnac. 
En  1580 ,  il  quitta  de  nouveau  le  parti  calviniste 
pour  le  service  de  Henri  TTL,  et  en  fut  récom- 
pensé par  le  grade  de  maréchal  de  camp.  Il  servit 
ensuite  sous  le  duc  de  Joyeuse  jusqu'en  1587,  et 
se  distingua  à  la  bataille  de  Coutras,  perdue  par 
l'armée  catholique;  puis  il  aida  le  duc  deNevers 
à  soumettre  le  bas  Poitou.  En  1589,  il  passa  au 
sei-vice  de  la  Ligue,  après  l'assassinat  de  Henri  lU. 
Lavardin  de  Beaumanoir  fut  des  premiers  à  re- 
connaître Henri  rV,  qui  le  nomma  lieutenant  gé- 
néral en  1590;  gouverneur  du  Maine,  du  Perche 
et  de  Laval,  en  1592;  puis  maréchal  de  France  le 
7  janvier  1595.  Enfin  il  reçut  le  gouvernement  de 
la  Bourgogne  et  du  pays  de  Bresse  après  la  décou- 
verte de  la  trahison  de  Biron.Il  se  trouvait  près 


deHenrilY,  quand  ce  prince  fut  assassiné  en  1610. 
En  1611,  il  fut  nommé,  sous  Louis  XHJ,  ambas- 
sadeur extraordinaire  en  Angleterre ,  pour  y  re- 
nouveler les  anciens  traités  d'alliance. 

De  Courcelles ,  Dictionnaire  historique  des  généraux 
français,  t.  II. 

BEAUMANOIR  (  marquis  de  )  ,  littérateur 
français ,  né  vers  1720  en  Bretagne ,  mort 
vers  1795.  Il  suivit  d'abord  la  carrière  mili- 
taire ,  fit  les  campagnes  de  la  guerre  de  sept 
ans ,  et  se  livra  tardivement  à  la  culture  des 
lettres.  On  a  de  lui  quelques  pièces  de  théâtre  : 
Osman  III  et  Laodice,  reine  de  Cartfiage,  les 
Ressources  de  l'Esprit,  les  Mariages,  la  Jus- 
tification d'Enguerrand  de  Marigny,  etc.,  réu- 
nies sous  le  titre  d'Œuvres  diverses  ;  Lausanne 
(Paris),  1770,2  vol.  in-8''.  Le  peu  de  succès  qu'eut 
sa  traduction  deV Iliade  en  vers,  Paris,  1781,  le 
fit  renoncer  à  une  traduction  de  l'Odyssée  qu'il 
avait  entreprise. 

Le  Bas,  Dictionnaire  encyclopédique  de  la  France. 


FIN  DU   QUATRIEME  VOLUME. 


2^ 


-es