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NOUVELLE
BIOGRAPHIE UNIVERSELLE
DEPUIS
LES TEMPS LES PLUS RECULÉS
JUSQU'A NOS JOURS.
TOME QUATRIEME.
Baaden-Durlach. — Beaumanoîr.
j^(,j/^i-4: OA
PARIS. — TYPOGRAPHIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, RUE JACOB, S6.
NOUVELLE
BIOORAPRIË UNIVERSELLE
DEPUIS
LES TEMPS LES PLUS RECULÉS
JUSQU'A NOS JOURS,
AVEC LES RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
ET l'indication DES SOURCES A CONSULTER;
PUBLIÉE PAR
MlH. FIRim DIDOT FRÈRES,
sous LA DIUECnON
DE M. LE D' HOEFER.
Zomt €timtrtnnc.
PARIS^
EIRMIN DIDOT FRÈRES, ÉDITEURS,
ISIPRIHECRS-LIBRAIBES DE l'iNSTITUT DE FRANCE,'
RUE JACOB, 56.
M DCGG LIIL
NOUVELLE
BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DEPllS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A NOS JOURS.
Les articles précédés d'un astérisque [•] ne se trouvent pas diinj la dernière édition
de la Biographie Universelle, et sont aussi omis dans le Supplément.
Les articles précédés de deux astérisques [J] concernent les hommes encore Vivants.
B
* BAADEN - DVRLACH ( Marguerite de ) ,
femme artiste alleinaude , vivait dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle. Elle grava des ta-
bleaux d'après Rembrandt et Schmidt. On voit
au musée de Munich ime reproduction de ce
genre, datée, à la plume, du 10 février 1760,
Oldenbourg.
Nagler, Mues jillgemeines Kiinstler-Lexicon.
*BAADER (Amélie), femme peintre alle-
mande,"née en 1763. Elle copia des tableaux de
Rembrandt , Schmidt de Berlin et d'autres. Elle
peignit aussi au pastel.
Magler, Ifeues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
BAADKR { Clément- Aloïs), conseiller bava-
rois, frère aîné du précédent, né le 8 avril
1762, mort le 23 mars 1838. Il s'est fait con-
naître par la publication d'un ouvrage biobiblio-
graphique, intitulé Gelehrtes Baierv (Bavière
savante).
ConveTsationS'Ijexicon.
* BAADER (François-Xavier de), philosophe
mystique allemand , né à Munich en 1765 , mort
dans sa ville natale le 23 mai 1841. Dans sa jeu-
nesse, il était atteint de somnambulisme, qui re-
tarda le développement de ses facultés. Il étudia
d'abord la médecine à Ingolstadt et à Vienne;
puis il se rendit en 1788 à Freiberg, en Saxe,
pour apprendre la minéralogie sous le célèbre
professeiu- "Werner. En 1798, le gouvernement
bavarois le nomma inspecteur général des mines,
et, après l'établissement de l'université de Mu-
nich , il obtint la chaire de la philosophie spé-
culative , qu'il garda jusqu'à sa mort. Dans ses
livres et dans son enseignement il s'était pro-
posé pour but l'alliance religieuse mystique des
sciences naturelles, ou de la philosophie avec la
théologie. Jacques Boehme fut le précurseur de
ces doctrines. Les principaux ouvrages de
NOUV. BIOGR, VHtypRS. — T. IV.
Baader, écrits en allemand, ont pour titre :
Éléments de physiologie; Hambourg, in-8",
1797; — I>u carré de Pythagore dans la
nature; Tubingue, 1799; — Éléments de la
physique dynamique; Berlin, 1809 : ces opus-
cules furent réimprimés dans les Philosophische
Schriften (Écrits philosophiques), 2 vol. in-8°,
Mimich, 18Î1; — Révision des préceptes de
V école de Hegel, concernant le christianisme;
Stuttgard, in-8°, 1836; — Cours de dogma-
tique spéculative , 5 cahiers in-8°, Stuttgart et
Munster, 1828-1838; — le Catholicisme occi-
dental et le catholicisme oriental; Leipzig,
1 84 1 , in-8° ( ouvrage posthume ) . H .
F. Hoffmann, Introduction à la doctrine spéculative
de Fr. Baader (en allemand), Aschalfenbourg, 1836.
* BA A DEH ( Jean ) , peintre bavarois , mort en
1779. Il se rendit en Italie avec le célèbre Knol-
ler, et au retour peignit, pour plusieurs églises
de son pays , des tableaux qui lui assignent un
rang distingué parmi les peintres religieux.
Nagler, Neues Allgemeines KUnstler-Lexicon.
* BAADER (Jean-Michel) , peintre allemand,
né en 1736. Il étudia à Paris en 1759 , et revint
en 1788 à Eichstaedt sa ville natale, pour y
exercer l'emploi de peintre de l'évêque de cette
ville. II peignit des tableaux d'intérieur et repré-
senta aussi des sujets d'histoire, entre autres la
Fille de Jeph'té.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
BAADER (Joseph), ingénieur bavarois, frète
des précédents, né à Mvmich en 1763, mort
dans sa ville natale le 20 novembre 1835. II
étudia d'abord la médecine, mais se livra ensuite
exclusivement à la science de l'ingénieur, et per-
fectionna ses connaissances par de longs voyages
en France et en Angleterre. Ses principaux écrits
(en allemand) ont pour titres : Théorie de
BAADER — BAAN
la pompe foulante et aspirante; Baireuth,
1797, in^""; 2'-* édit., Hof, 1820; —Conseils
concernant le perfectionnement des machi-
nes hydrauliques emplotjées dans les mines;
Baireuth, 1800, in-4°; 2^ édit. , Hof, 1820; —
Nouveau système de locomotion ; Munich ,
1817; — Huskisson et les chemins de fer;
Munich, 1830.
Conversations-Lexicon.
iîAABEa {Joseph-François de Paule), mé-
decin allemand , né à Ratisbonne le 15 septembre
1733, mort en 179'i. Il étudia successivement la
théologie , la philosophie et la médecine. En
1759, il fut nommé physicien de la ville d'Am-
berg , et bientôt après attaché en qualité de mé-
decin à la personne du duc Clément à Munich.
En 1777, il obtint le titre de médecin de l'électeur
Maximihen- Joseph lU. On a de Baader : Dis-
sertatio de Ndara corporis humant viven-
tis; Ingolstadt, r/57,in-4°; — Ankûndigung
eines balsamischen Seifen-syrups als eines
' beinahe specifischen Mittels in Schleim-tmd
Obstructions Krankheiten (Annonce d'un sirop
savonneux balsamique, comme remède spécifique
dans les maladies d'obstruction, etc.); Augs-
bourg, 1783, in-8° ; trad. en français par l'au-
teur, Munich, 1784; — Purgirender Mandel-
syrup fur Kinder (Sirop d'amandes purgatif
pour les enfants); Munich, 1789,in-8°; trad. en
français par l'auteur , Munich, 1789, m-S".
Hioyrapkie médicale.
*i{AAi>!!;u ( Tobie), sculpteur bavarois, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième siè-
cle. Il exécuta plusieurs œuvres pour les églises
et les couvents de son pays. On rem.arque
parmi ses sculptures : un Christ sur la croix
avec la Mère de douleur ; — une Vierge avec
Venfant Jésus ; — une autre Vierge , destinée
à l'église de l'hôpital de Municli, et qui mit le
sceau à la réputation de cet artiste.
Naglcr, Neues y/llgemeines Kilnstler-Lexicon.
* BAâHDlî«-MEHEMET-GEBET-.4MEH', doc-
teur persan , vivait probablement dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle ; il laissa la
Somme d'Abbas, abrégé de droit civil et ecclé-
siastique, entrepris par ordre d'Abbas le Grand.
Baahdin ne composa que les cinq premiers li-
vres; le reste fut écrit par son disciple, sur le
plan, la division et les arguments du maître.
Moréri , le Grand Dictionnaire historique. — Richard
et Girard, Bibliothèque sacrée.
*BAAK-EiATTi[GH (Jean), peintre flamand,
vivait vers la seconde moitié du dix-septième
siècle. 11 peignit des paysages dans le gem'e de
Pœlenburg; ses tableaux se rencontrentpeudaas
les musées. On voit à Saint- Hiobs-Gasthuis une
ceavre de ce peintre datée de 1642, et qui mérite
d'être remarquée. On en voit une autre dans la
galerie d'un amateur de Rotterdam, M. Jacques
Meyer.
Nagler, Neues Allgemeines Kiinstier-Lexicon.
1 BAAEE (Ferdinand), pianiste et compo-
siteur allemand, né le 15 avril 1800 à Hende-
leer, près de Halberstadt. Il eut jwur maîtres
de piano et de composition Hummel et Fr.
Schneider. Il rempht d'abord les fonctions d'or-
ganiste et de directeur du chœur à l'église prin-
cipale de Halberstadt, et se fixa plus tard à Wol-
fenbûttel. On a de lui des chansons, rondeaux,
sonates et walses, dont le catalogue se trouve
dans Fétis.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BAAL, roi de Tyr, mort l'an 592 avant J.-C.
Il succéda à Ithobal, et fut détrôné par Nabu-
chodonosor. Après lui , les Tyriens furent gou-
vernés pendant quekpies années par des juges
dépendant des Assyriens.
Josèphe, Contra Appion., llv. III. — Moréri, Diction-
naire historique.
BAALE {Henry Vak ), poète dramatique hol-
landais, mort en 1822. Il laissa deux poèmes,
intitulés De Saracenen et Alexander.
Rose, New Bioç/raphical Dictionanj.
*BAALEW {Pierre de), médecin hollandais,
connu seulement par l'ouvi-age suivant : De
Cortice peruviano, ejusque in febribus inter-
mittentibus Usu ; Leyde, 1 /35, in-4°.
Biographie médicale.
BAAN (Jacques de), peintre hollandais, fils
de Jean Baan, né à la Haye en 1073, mort à
Vienne en 1700. A dix-huit ans il peignait des
portraits qui égalaient ceux de son père. Il sui-
vit ensuite le roi Guillaume IIÏ en Angleterre ,
oîi il continua de peindre dans le môme genre.
Le portrait du duc de Glocester fut surtout re-
marqué. Plus tard Baan alla à Florence , où le
grand-duc raccueillit avec bienveillance, puis à
Rome, où il s'appliqua à reproduire les œuvres
des maîtres.
Bryan , Dictionnaire. — NaRlcr, Neues Allgemeines
Kwutler-Lexicon.
BAAN ( Jean de ) , peintre hollandais , né à
Harlem le 20 février 1633, mort à la Haye en
1702. Il peignit le portrait, et s'acquit dans ce
genre xme grande réputation. 11 eut d'abord
pour maître son oncle Pirmans , peintre peu re-
nommé, puis Jean Backer, et s'attacha surtout à
imiter Van Dyck, ayant fort peu de goût pour
la manière de Rembrandt. En 1660, Baan vint
à la Haye , où il fit les porti'aits des princes de
Tarente , du comte de Horn et d'autres person-
nages considérables. Il se rendit ensuite en An-
gleterre où l'appelait le roi Charles H, qu'il pei-
gnit, ainsi que la reine Catherine de Portugal.
L'envie qu'il avait déjà rencontrée sur son che-
min, en Hollande, l'attendait aussi en Angleterre.
Il revint alors dans son pays natal, où il peignit
les de Witt (Corneille et Jean), qui laissèrent
une si grande trace dans l'iiistoire des Pays-Bas.
Leurs portraits donnèrent lieu à un de ces in-
cidents qui caractérisent la populace de tous les
temps. Après avoh- massacré les deux frères de
W^itt, les meurtriers exigèrent de Baan les ta-
bleaux qui représentaient leurs victimes. On
fouilla sa maison; mais il avait su mettre son
œuvre en sûreté. La populace fuiieuse courutalors
à la maison de ville deDordrecht, d'où elle arra-
cha et mit en pièces tuî autre portrait de Jean de
Witt, chef-d'œuvre de Baan. C'était un tableau de
grandeur naturelle, où l'infortuné grand pension-
naire paraissait assis sur un trophée d'armes, un
bras appuyé sur la bouche d'un canon. Au-dessus
du héros , voltigeaient des enfants qui le couron-
naient de lauriers, et une Renommée publiant ses
louanges; à gauche, une femme et des enfants
vidaient aux pieds du magistrat hollandais une
corne d'abondance ; dans le lointain, on aper-
cevait la prise de Chatham et l'incendie de plu-
sieurs navires.
Le courage et le patriotisme du peintre des de
Witfc Jurent mis à ime autre épreuve. En 1672,
il fut invité par le duc de Luxembourg, gou-
verneur d'Utrccht, à venir peindre Louis XIV,
qui se trouvait alors à Utrecht. Baan refusa,
après en avoir référé au prince de Waldeck.
Louis XrV sut apprécier ce refus; et, loin d'en
témoigner du mécontentement, il chargea le comte
d'Avaux, son ambassadeur en HoUande , de con-
sulter l'artiste hollandais dans tous les achats à
faire pour la France. Plus tard Baan, conseiUé
en cela par sa femme, qui n'aimait pas l'éti-
quette des cours, refusa le titre de premier peintre
de Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg.
A la corn- de Frise, où il fut appelé ensuite, il
peignit les princes et la princesse de Nassau,
conune antérieurement il avait reproduit sur la
toile un autre prince, le grand-duc de Toscane,
qui avait fait placer dans sa galerie et parmi les
tableaux des maîtres l'œuvre du peintre néer-
landais. Ses succès dans le pays de Frise expo-
sèrent Baan à des dangers sérieux, et c'est encore
la main de l'envie qui tenta de le frapper. Un
peintre frison conçut contre lui une telle haine,
qu'U fit exprès le voyage de la Haye pour tuer
l'artiste dont il était jaloux. Après avoir inutile-
ment tenté de le frapper dans la rue à cause d'un
chien qui accompagnait toujours Baan, le Frison
se présenta chez son confrère , demandant à voir
ses tableaux , et chercha, pendant qa'on les lui
montrait , à frapper Baan , lorsqu'un ami de ce-
lui-ci survint assez à temps pour arrêter le bras
de l'assassin, qui prit la fuite.
Dans une autre occasion , Baan n'échappa au
poignard de ses ennemis qu'après avoir perdu
un doigt de la main droite. Pour prouver à ses
envieux qu'il n'était point privé de la vue, comme
ils en répandaient le bruit, U fit encore, en 1692,
le portrait du prince d'Anspach-Brandeboiu-g.
Celui du prince de Nassau-Ziegen , devenu la
propriété du roi de Prusse , passe pour le chef-
d'œuvre de Baan. V. R.
Nagler, Keues AUgemeines KUnstler-Lexicon. — Des-
champs, f'ies des Peintres.
* BAANA, chef de brigands, vivait dans la pre-
mière moitié du onzième siècle avant J.-C. En
compagnie de Rechab son parent, il assassina
Isboseth, fils de Saiil , et, croyant plaire à David,
lui porta la tête de la victime. David châtia les
BAAN — BAARSDORP 6
meurtriers : il leur fit couper les pieds et les
mains, et les fit pendre dans cet état près de la
piscine d'Hébron.
Rois, liv. II, ch. IV. — Josèphe, jàntiq., I. VU , ch. u
— Moréri, le Grand Dictionnaire historiqtie.
BAAR ou BAR ( GeorgCrLouis de ). Voy.
Bar.
BAARDT. Voy. BaART.
BJLARLUVD OU BARLAND {Adrien Van), sa-
vant flamand, né en 1488, mort à Louvain en
1542. Il fit ses études à Gand sous le P. Schot,
et enseigna le latin dans le coUége de Busleiden
en 1518 et 1520. De là, il se rendit en An-
gleterre avec Antoine, seigneur de Grimbergen,
fils du prince de Bergen. Revenu à Louvain,
Baarland professa la rhétorique à la place de
Jean Paludanus. Il fit des élèves remarquables.
Ses opuscules historiques et géographiques ( de
Urbibus inferioris Germanise; de Litteratis
urbis Romse principibus ; de Ducibus Venetis;
de Comitibus Hollandix ; de Episcopis Ulfra-
jectinis; Chronologia brevis ac historia ab
orbe condito ad annum 1532; Chronicon du-
cum Brabantise) ont été imprimés à Cologne,
chez Bernard Gualterus (Walther) en 1603,
in-fol.
Val. André, Bibliotk. Belgica. — Le P. de la Rue, Ce-
lehrtes Zeeland. — Nicéron , Mémoires. — Moréri, le
Grand Dictionnaire historique.
RAARLAND OU BARLAND {Hubert Vam),
médecin flamand, natif de Baarland en Zélande,
vivait dans la première moitié du seizième siècle.
Il exerça d'abord la médecine à Namur, et passa
ensuite une partie de sa vie à Bâle auprès d'É-
rasme , qui fait de lui le plus grand éloge. On a
de Baarland : Epistola medica de aquarum
distillatarum facultatibus ; Anvers, 1536,
in-8° ; — Velitatio medica cum Arnoldo Noot-
sio, qua docetur non paucis abuti nos vulgo
medicamentis simplicibus, ut capillo Vene-
ris , xylaloe, xylobalsanto, spodio; Anvers,
1532, in-S": c'est une réfutation d'Arnoud Noots,
médecin de Louvain. L'auteur y établit que les
médecins ne savent point se servir des simples ,
du capillaire notamment, et relève plusieurs
erreurs d'Avicenne à ce sujet. Baarland a aussi
traduit du grec en latin : Sancfi Basilii oratio
de agendis Deo gratiis et in Julittum mar-
tyr em; — De medicamentis par atufacilibus,
de Galien.
Valère André, Biblioth. belg. — Moréri, Dictionnaire
historique.
*BAARSs>ORP ouBAERSDORP {Corneille),
médecin néerlandais, né à Baarsdorp dans la
Zélande, mort en 1565. Il liit médecin et cham-
beflan de Charles-Quint, et laissa -. Methodus
universae artis medicse, d'après Galien; Bruges,
1538, in-fol.
André, Bibl. belg., I. — Moréri, Dictionnaire historique.
* BAARSDORP {Marin-Comeille) , prêtre
néerlandais, fils du précédent, vivait dans la
première moitié du seizième siècle. D embrassa
l'état ecclésiastique, fit un pèlerinage, et, au re-
î.
BAARSDORP — BABA
tour, devint directeur de l'hôpital Puterryken ,
fondé en 1525. Il laissa tous ses biens à cet hô-
pital, pour servir à l'entretien d'enfants pauvres
qui pouvaient y être admis, instruits et exercés
à une profession, à partir de l'âge de neuf ans.
Horéri, le Grand Dictionnaire historique.
*BAART OU BAERT (Amaud), juriscon-
sulte brabançon, né à Bruxelles en 1554, mort
le 29 mai 1629. Il débuta par le barreau, et pro-
fessa ensuite le droit à Douai. Plus tard, il re-
vint à Bruxelles, où il exerça la magistrature et
fit partie du conseil de Malines. La science de
Baart était si profonde, qu'il savait , dit-on, par
cœur les Pandectes et la plupart des autres lois
romaines. Il laissa : Lectiones extraord'marise
JDuaci hàbitx ; — des Remarques sur la Prac-
tica criminalis de Jacques de Bello-Visu.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon. — Morérl,
le Grand Dictionnaire historique.
BAART ou BAARDT (Pierre), médecin et
poète natif de la Frise, vivait au dix-septième
siècle. Il composa des poèmes latins et hollan-
dais. On a de lui : Friesch borre Practica (Pra-
tique des laboureurs frisons). Ce poème a été
comparé aux Géorgiques de Virgile , au moins
chez les Hollandais; — De Friesche Triton (le
Triton du pays de Frise), autre poème ; — Deug-
den Spoor , ou Nebulo Nebulonum, poème,
1645, in-8».
JÉloy, Dict. de la Méd. — Marchand, Dict. Hist., t. 11,
p. 94. — Adeiung, Supplément à V Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon de Jocher.
BAASA, roi d'Israël, fils d'Ahias, vivait dans
la seconde moitié du dixième siècle avant J.-C.
Il usurpa la couronne d'Israël, après avoir tué
Nabad, fils de Jéroboam , et exterminé toute la
race de ce prince ; puis il déclara la guerre à Aza,
roi de Juda, et se livra à toutes sortes de dérè-
glements. Jéhu, qui vint, au nom du Seigneur,
faire des remontrances à ce roi coupable , fut
victime de sa mission : Baasa le fit mourir.
Rois, m, 13.
*BAAT [Catherine) , femme peintre sué-
doise. Elle ne se distingua pas moins par son
savoir que par son talent pour la peinture. On a
d'elle : les Tables généalogiques de la no-
blesse de Suède, rédigées et peintes par Cath.
Baat. Elle y releva les erreurs de J. Messenius
sur le même sujet.
Chaudon et Delandine ; Nouveau Dictionnaire histo-
rique.
BAAZ OUBA.AZIVS (Benoît), littérateur sué-
dois, frère de Jean Baazius, vivait au commen-
cement du dix-septième siècle, et mourut en
1650. Il exerça divers emplois considérables,
entre autres celui de gouverneur du château
royal , à Stockholm. On a de lui : Oratio de
geminis germanis sororibus, sobrietate et cas-
titate; Upsal, 1629, in-4''; — Disp. de Defini-
tione animse in génère; Riga, 1632, in-4°; —
Bisp. de principiis corporum naturalium
intrinsecus Resp. Erico Bergio^'Dorpd.t, 1G33,
in-4°; — Bisp. gradualis de Mundo, ejusque
partibus ; ibid., 1633, in-4°.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon.
BAAZ (Jean ), théologien suédois, vivait dans
la seconde moitié du dix-septième siècle. Il
laissa Inventarmm Ecclesiœ Sueo-Gothorum ;
Lincoping, 1642; — Harmonia evangelica.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BAB (Jean), théologien arménien, mort
vers la fin du neuvième siècle. Il étudia la théo-
logie et l'histoire au monastère de Meirawank
en Arménie, et s'acquit vm grand renom comme
savant. Il laissa manuscrits : Commentaire des
quatre Évangiles ; — Explication de l'Épître
de saint Paul aux Romains; — Chronolo-
gie de l'histoire ecclésiastique, depuis la nais-
sance de J.-C. jusqu'au temps de l'auteur :
c'est une controverse en faveur du rit arménien.
Chaudon et Delandine , Nouveau Dictionnaire histo-
rique.
BABA, imposteur turc, vivait dans la première
moitié du treizième siècle. Il parut dans la ville
d'Amassée en l'an 1240 de J.-C, et fit adoptera
ses disciples cette profession de foi : <( Il n'y a
qu'un seul Dieu, et Baba est son envoyé. « Les
maliométans tentèrent de s'emparer de Baba ; mais
il leur échappa, et leva une armée avec laquelle
il soutint contre eux de nombreux engagements.
Secondés par les Francs, les musulmans finirent
par le mettre en déroute et disperser sa secte.
chaudon et Delandine , Nouveau Dictionnaire his-
torique.
* BABA ( Sudai-Abiwerdi ), poète persan, na-
tif d'Abiverd dans le Khorassan, vivait au qua-
torzième siècle. Il prit le nom de Sudai à l'oc-
casion de son initiation à une secte qui vivait
dans la contemplation de la Divinité. Il fut fort
estimé des poètes et des princes de son temps.
Les ravages qu'une tribu tartare exerça dans la
ville natale de Baba , lui firent adresser au sul-
tan Shahkokh un poëme qui exprimait les do-
léances des habitants. Cette requête éloquente
eut un entier succès : le sultan prit des me-
sures pour que ces malheurs ne pussent désor-
mais se renouveler. Baba s'adressa aux autres
princes ses contemporains , pour les arracher à
la torpeur des sens. On répète encore en Perse
et à la cour les bons mots du poète. .
Ersch et Gruber, AUgemeine Encyclopsedie. — Hain-
mer, Geschichte der schoenen Medekunst Persiens ,
p. 376.
*BABA (Gabriel), abbé et théologien italien,
natif de Venise , vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. Il devint secrétaire du
cardinal Bichi. Gabriel Baba laissa : Pvincipi e
Bocumenti délia vita cristiana , tradotti del
latino del card. Giov. Bona; Rome, 1676, 1677,
in-12 ; — Biscorso sopra l'esaltazione di papa
Alessandro VIII ; Rome, 1689; — Vita del
card. Lor. Brancati ; Rome, 1699; — la Sta-
tua équestre di Luigi XIV, scultura del Ber-
nino, panegirico in rime; Rome, 1678, in-fol. ;
, Bologne, 1679, in-12.
BABA — BABEK
10
Mazzuchelli, Scrittori d'italia. — Catalogue de la Bi-
bliothèque royale de Paris. — Adelung , Supplément à
Jôcher, Allgemeines Gelekrten-Lexicon.
BAB4-ALI , premier dey indépendant d'Alger,
mort en 1718. Élu en 1710 à laj place d'Ibrahim
emporté par une réTolution, Baba-Ali sacrifia
dix-sept cents individus à sa sûreté. Il secoua
ensuite le joug des pachas turcs-. Baba-Ali fit
arrêter et embarquer pour la capitale de la Tur-
quie le pacha qui avait voulu empêcher l'élection
de 1710, et envoya à Constantinople un ambas-
sadeur chargé de présents, avec ordre de décla-
rer qu'Alger n'avait plus besoin d'un pacha ; que
le dey se chargerait parfaitement de ces fonc-
tions. On fit droit à cette demande , et à partir
de ce jour le dey gouverna seul le territoire al-
gérien. Baba ne fut pas moins habile politique
à l'égard des puissances étrangères. En 1716, il
fit exécuter un Maure qui avait osé frapper le
consul anglais. Ce fait cimenta l'alliance du
dey avec l'Angleterre. Le fatalisme oriental de-
vint funeste à Baba-Ali. Pris de fièvre, il ne
voulut pas aller contre les décrets du ciel en re-
courant à un médecin français, et se laissa mou-
rir sans secours.
Conversations-Lexicon.
* bÂbI-lIl, chef de secte, naquit à Malwa,
au commencement du dix-septième siècle. Il fut
disciple de Chétana-Swâmi. Son système tient
le milieu entre la philosophie Védanta et celle
des soiïs. Ses sectateurs se nomment Bâbâ-lâ-
lîs. Il a laissé un grand nombre de vers hindis
sur les matières religieuses. Langlois.
M. Garcin de Tassy, Histoire de la littérature hin-
doue.
*BABA-NASIBI, marchand persan, mort en
1537. Il exerça à Tabriz l'état de confiseur, et fut
en grande faveur auprès du sultan Yacub.
Ersch et Gruber, AUaemeine Encyclopàdie. — Ham-
mer, Gesckichteder sc/wetienRedekunst PersienSy p. 376.
* BABAS, conseiller d'Hérode l'Ascalonite, vi-
vait dans la première moitié du premier siècle
avant l'ère chrétienne. Son mérite donna de l'om-
brage à Hérode, qui, au lieu de récompenser
Babas de ses conseils et de ses services , lui fit
crever les yeux.
Josèphe, Atttiq. — Moréri, le Grand Dict. histor.
J BABBAGE ( Charles ) , mathématicien an-
glais, né vers 1790. Il est professeur de mathé-
matiques à l'université d'Edimbourg, et membre
de la Société royale de Londres. On a de lui (en
anglais ) : Sur les jeux de hasard (Transact. de
la Soc. d'Édimb., 1821 )j — De V application de
l'analyse à la recherche de théorèmes sur les
lieux géométriques (Transact. de la Soc. d'É-
dimb., 1822); — Observations sur lamesure des
hauteurs par le moyen du baromètre (Édimb.,
Journal of sciences, 1824) ; — Magnétisme par
rotation (Transact. delà Soc. deLond., 1825);
— Observations sur l'application des machi-
nes propres à calculer (Pliilos.Magaz., 1825) ;
— .Détermination du terme général de quel-
ques nouvelles classes de séries infinies (Tran-
sact. de Comb., t. H); — Erreurs des tables
de logarithmes (ibid.); — De l'influence des
signes dans le raisonnement (ibid. ); — Ro-
tations électriques et magnétiques (Transact.
de la Soc. de Londr., 1826) ; — Micromètre zé-
nithal {Mém.de la Soc. astron. de Lond., 1. 1);
— Sîir les causes de la décadence des sciences
en Angleterre; Londr., 1833. M. Babbage est
aussi l'inventeur d'une machine à l'aide de la-
quelle on peut exécuter, avec précision, le calcul
fastidieux des éphémérides astronomiques.
Biographie des Contemporains, supplément.
*BABBARD ( Ralph), mécanicien anglais, vi-
vait dans la seconde: moitié du seizième siècle.
Contemporain d'Elisabeth, il adressa à cette reine
la liste des inventions dont il était l'auteur. Les
détails qu'elle contient sur l'une de ces inven-
tions ferait croire que le mécanicien eut le pre-
mier l'idée du bateau à vapeur.
Halliwell, Rara mathematica, p. Sï. — Rose, Bjogra-
phical dictionary.
*BABBi ( Christophe ), compositeur italien,
né à Césène en 1748. Il étudia le violon sous
Paul Alberghi, et devint maître des concerts de
l'électeur de Saxe en 1780. On a de lui des
concertos de violon, des symphonies pour l'é-
glise et la chambre, des quatuors, des duos pour
la flûte, et une cantate pour le clavecin ; Dresde,
1789.
Fétis, Biographie universelle dés Musiciens.
* BABBi ( Gregorio ), musicien italien, natif de
Césène et frère du précédent. Il était, vers 1740,
un des premiers ténors de l'Italie. Si on juge de
l'importance de son talent par celle de ses ap-
pointements, on admettra qu'elle était grande,
car il toucha 24,000 crusades ( 132,000 fr. ) pour
deux années d'engagement.
Fétls, Biographie des Musiciens,
BABBiNi (Mathieu), chanteur italien, né en
1754, mort en 1816. En 1785 il fut engagé au
théâtre de Vienne; en 1789 il chantait à Venise,
et en 1792 il eut des succès à Beriin, dans l'opéra
sérieux il Varia. H voyagea ensuite dans les
principales villes de l'Europe, revint en Italie, et
chanta à Milan en 1802 dans l'opéra de Nicolini
i Mania, et dans * Misteri Eleusini de Mayr.
Il se retira ensuite du théâtre.
Fétis , Biographie des Musiciens.
*BABE {Jean- Jacques), jurisconsulte alle-
mand, vivait dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. On a de lui : Praxis juridica ad
Camerve Imp. processum.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BABER ou PAPEK, seigneur persan, vivait
dans la première moitié du troisième siècle. Le
prince régnant était Artaban ou Aidewan IV, der-
nier des Arsacides. Babek avait un serviteur
nommé Sasan , en qui il découvrit de si hautes
facultés, qu'il en fit son gendre. De ce mariage
est issu le fameux Ardeschir Babegan, connu
chez les Occidentaux sous le nom d'Artaxerxès
ou Arfaschir.
D'Herbelot, article Ardschir Babegan. — Ersch et Gru-
ber, Allgemeine Encyclopàdie.
11
BABEK — BABER
12
BABEK, surnommé Horremi ou Eorremdin,
sorte d'athée persan, vivait vers le huitième
siècle de J.-C. (201 de l'hégire). On le surnomma
Horremi ou Horremdin, c'est-à-dire professeur
ou auteur d'une religion de joie ou de plaisir :
un tel culte trouvera toujours des prosélytes.
Babek eut donc bientôt à sa suite une multitude
nombreuse, et ensuite une armée avec laquelle
il vainquit et tua de sa main le général du khalife
Al-Mamoun. Il fallut toutes les forces deMotas-
sem, successeur du khalife , pour réduire et faire
prisonnier ce singulier sectaire. On lui fit subir
une mort cruelle : après avoir été promené sur
un éléphant dans les rues de Samai-a, et exposé
de la sorte aux outrages du peuple, il eut les bras
et les jambes coupés, et fut mis à mort ensuite.
On fit périr en même temps un des deux hommes
employés par Babek à ses exécutions, et qui ra-
conta qu'il avait pour sa part exécuté plus de
vingt mille individus.
Moréri, Dictionnaire historique. — D'VleT^ieXoUBibl.
orient. — Chaudon et Delandine, Dict.hist.
* BABEL (P.-E. ), orfèvre et bijoutier français,
mort en 1770. Il dessina et grava l'architecture
et l'ornement. On trouve, dans l'ouvrage de Blon-
de! sur l'architecture, des planches gi-avées par
Babel , entre autres une Thétis avec ses Nym-
phes. C'est encore d'après cet artiste queVivare
grava un livre d'ornements et de dessins. On a
de Babel : Nouveau Vignole, ou Traité des cmq
ordres d'après Vignole.
Heineken , Dictionnaire des artistes.
* BABEL {Hugues), philosophe et rhéteur
néerlandais, mort en 15û6. 11 professa à Louvain
le latin, le grec et l'hébreu, et voyagea ensuite
en Angleterre et en Hollande. On a de lui : Gram-
matica; Dialectica; Rhetorica, et des poèmes
inédits,
Jôchei-, AUgemclnes Celehrten-Lexicon.
* B.4BELL ( Guillaume), compositeur anglais,
né vers 1690, mort en 1722. Il reçut de son père,
qui jouait du basson au théâtre de Drury-Lane ,
les premières leçons de musique, et devint plus
tard élève de HœndeJ. Le jeune Baliell fut ensuite
nommé orgsiniste de l'église de All-Hallows
(dans Bread-Street), et musicien particulier du
roi George I^''. Il composa d'abord des leçons de
clavecin sur les airs de Pyrrhus et de Rinaldo.
Les dernières sont excellentes , mais difficiles à
exécuter. On a en outre de lui : Douze solos
pour violon ou hautbois; — Douze solos pour
flûte allemande ou hautbois; — Concertos
pour de petites flûtes et des violons.
Fétis, Biographie des Musiciens.
*BABEl,OîifïTTS (Auguste), savant fi-ançais,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Suetonius, in usum Del-
phlni;Pans, 1684, in-4°.
Jôcher, Allgemeines Celehrten-Lexicon.
* BABELOT, cordelier, aumônier du duc de
Montpensier, vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle. Il quitta le cloître pour suivre
les armées, et donner carrière à la haine impla-
cable qu'il portait aux calvinistes. « Quand on
luy amenoit ( au duc de Montpensier ) quelques
prisonniers, dit Brantôme, si c'estoit un homme,
il luy disoit de plein abord seulement : Vous estes
un huguenot, mon amy ; je vous recommande à
M. Babelot. Ce M. Babelot estoit uncordellier,
sçavant homme, qui le gouvemoit fort paisible-
ment et ne bougeoit jamais d'auprès de luy, au-
quel on amenoit aussytost le prisonnier ; et luy,
un peu interrogé, aussytost condamné à mort
et exécuté. » Ce simple récit fait connaître suf-
fisamment le personnage. Il eut son tour : pris
par les soldats du prince de Condé, Babelot fut
pendu à un gibet extraordinairement haut. C'est
encore Brantôme qui raconte le fait.
Brantôme, f-'ies des grands Capitaines, t. I. — Cliau-
don et Delandine, Nouveau Dictionnaire historique.
*BABENBERG, famille priflcière allemande,
descendante des rois francs , établie d'abord en
Franconie aux environs de Babenberg. Elle gou-
verna cette contrée avec le titre de Gaugraves à
partir de la première moitié du dixième siècle,
et compte parmi ses membres Léopold T'', devenu
margrave d'Autriche en 983. Cette maison s'é-
teignit en 1246 dans la personne de Frédéric le
Belliqzieux.
La ligne collatérale, fondée par lo prince
Henri, fils de Henri Jasomîrgott, mort en 1177,
et dont les chefs se faisaient appeler ducs d'^w-
triche-Moedling , s'était éteinte, dès l'an 1226,
dans la personne de Henri le Cruel.
C(inver.mtions- Lexicon.
*BABElVO ST.-HUBER (Louis), philOSOphC
allemand, né à Leiningen (Bavière) en 1660,
mort en 1726. 11 entra dans l'ordre des Béné-
dictins en 1682 ; de 1695 à 1702, il fut régent
à Salzbourg; de 1703 à 1706, il professa la théo-
logie scolastique, et l'Écriture sainte de 1706 à
1716. Il fut aussi chancelier et vice-recteur de
l'université. Il se retira ensuite, pour n'en plus
sortir, dans le monastère de son ordre. On a d£
lui : Problemata et Theoremata philosophica ;
Salzbourg, 1689; — Qiuxstiones j)hïlosophicx ;
Salzbourg, 1692; — Fundatrix Ettalensis,
id est thaumaturga ; Munich, 1694, in-4°; —
Régula morum , seu dictamen conscientiœ ;
Salzbourg, 1697; — Tractatus de jure et jus-
tifia, 1 699. — Detis absconditus in sacramento
altaris; Salzbourg, 1700; — De Statu par-
vulorum sine baptismo morientium; ibid.,
1700 ; — Philosophia Thomistica Salisbur-
gensis; Augsbourg, 1716, 1724, in-fol. ; — Prin-
cipia bonitatis et malitix actuum humano-
rum; Salzbourg, in-4°; — Vindiciarum prœ-
determinationes physicx ; SaXzhovxg , 1707,
in-4°; — Dissertationes theologicœ contra
Oiiesnelii propositiones , in-S" ; — Prolusio-
nes academicx , 1724.
Adelung, Supplément à Jôcher, .^llgemeines Celehr-
ten-Lexicoit,
BABEK, OU BABOUB, prince persan, grand-
père de Tinjour et fils de Baisanldior, moi-t en
1457, i! gouvernait l'Astérabad en 1440, époque
13 BASER —
de la mort de son père Shah-Rokh , et avec l'aide
de son frère Ala-ed-Daula, prince d'Hérat, il alla
déposséder Ulug-Bey de la Transoxiane; mais
les deux frères se divisèrent bientôt, et Baber
ne se contenta pas d'enlever à Ala-ed-Daula sa
part de souveraineté; il détrôna encore et fit
mettre à mort, en 1451, son autre frère Moham-
med, qui régnait à Irak et à Fars. Baber se trouva
de la sorte maître d'États assez considérables :
en 1453, il vainquit et contraignit à demander
la paix Abou-Saïd, souverain de la Transoxiane,
qui venait de prendre les armes contre lui. Les
excès de Baber le vainquirent à son tour : quoi-
qu'il eût fait vœu sur la tombe de l'imam Resa
de s'abstenir de vin, il mourut des suites de son
intempérance. Son fils Mirza-Shah-Mahmoud ne
garda pas longtemps les possessions qu'il te-
nait de son père : il en fut dépouillé par d'autres
princes de la famille de Timour.
D'Herbelot, Bibl. orientale. — .Malcolm, Persia. — Mo-
réri, le Grand Dictionnaire historique.
BA.6ER OU BABOCR ( Zuheïr-ed-Deen-Mo-
hammed-Baber- Padtshah) , fondateur de la
dynastie indienne du Timour , mort le 17 juin
1669. Son père Omar-Sbaikh-Mirza, qui descen-
dait du puissant auteur de la race, gouvernait le
petit royaume de Kokan ou Ferghana , dans le
nord-est de la Transoxiane, vers l'an 1493. Ce
prince eut un singulier genre de mort : il fut écrasé
par la chute d'un pigeonnier. Son fils, dont il est
question ici , eut d'abord à lutter, comme il ar-
rive toujours en Asie , contre les princes envi-
ronnants ; mais il sut les repousser tous , et en
1497 il se trouva en pleine possession de Sa-
markande. Un autre ennemi se présenta bientôt,
c'étaient les Uzbekhs , qui , dirigés par Sheibani
ou Shahibek-Khan , eurent bientôt conquis la
Transoxiane. Après avoir longtemps lutté contre
lesenvahisseurs, Baber les repoussa, et recouvra
Samarkande en 1500 ; mais il fut de nouveau dé-
fait, et obligé de fuir avec une poignée d'hom-
mes. Il s'avança alors sur le territoire de Caboul,
où il fut proclamé roi; et, après la mort de
Sheibani , chef des Uzbekhs , il tenta avec l'aide
des Persans de rentrer dans ses États. Le sort
lui fut encore contraire : il fut battu en 1514
dans le voisinage de Bokhara, et de nouveau
obligé de se réfugier dans le royaume de Caboul.
Une inspiration céleste , dit l'historien Abul-
Fazl , fit diriger à Baber ses regards vers l'Hin-
doustan. Il se fit un prétexte et im titre des con-
quêtes de son aïeul Timour, et profita surtout
de la décadence du royaume de Dellii. Il mit
quelques années à réduire le royaume de Canda-
har et le reste de l'Afghanistan, et ce ne fut qu'en
1 524 que Baber envahit sérieusementl'Indoustan.
n fut mis en possession de Lahore par Dowlut-
Khan, gouverneur duPanjab, mécontent de l'em-
pereur Ibrahim-Lodi , que Baber vainquit le 21
avril 1526, malgré ime nouvelle défection de
Dowlut-Khan, dans une bataille restée célèbre
sous le nom de journée de Paniput. Ibrahim fut
BABEUF 1-4
laissé pour mort; et c'est à partir de ce moment
que fut assise dans l'Inde la dynastie du vain-
queur. Il fut tout aussi heureux contre un nouvel
ennemi, Rana-Sanka, rajah d'Oudipour,qu'ildéfit
en mars 1527 sur le champ de bataille de Byana.
Ce nouveau succès valut à Baber le titre de ghazi,
ou défenseur de l'islam. H réduisit ensuite les
princes de Malwa et de Bengale, indépendants jus-
que-là du royaume de Delhi. Mais son intempé-
rance, surtout sa passion pour le vin, ne le lais-
sèrent pas longtemps jouir de ses conquêtes. On
a de lui : Vakiati Baberi (Mémoire de Baber),
traduit en persan par Moiza-Khan-Khaman, et en
anglais, en 1826, par Erskine etLeydin, pour la
Société orientale de traduction. Ces Mémoires
sont écrits en turc djagataï ; ils se divisent en
deux parties : la première s'étend depuis l'avé-
nement de Baber au ti-ône, jusqu'à l'an 908 de
l'hégire. C'est un exposé mêlé de narrations,
de biographies et de détails topographiques. On
y trouve des renseignements sur les États voi-
sins de Baber, sur les mœurs des princes contem-
porains. La seconde partie, en^forme de journal,
contient surtout l'autobiographie de l'auteur, ou-
tre des détails intéressants sur l'Indoustan, le Ca-
boul, et les princes musulmans de ces contrées.
Rose, Biographical Dictionary. — Encycl. des Gens
du monde. — Encycl. Nouvelle.
BABET (^«p^ttes), poète français, né en Bour-
gogne en 1474, mort en 1556. Il étudia en France
et en Allemagne , et professa à Louvain , qu'il
quitta ensuite pour visiter Oxford et Cambridge.
Plus tard il alla en Italie en qualité de gouver-
neur de jeunes gentilshommes, et il assista lui-
même aux leçons des plus célèbres professeurs.
A son retour à Louvain il fit des cours de linguis-
tique ; en 1548 il alla à Heidelberg, et revint mou-
rir à Louvain. On a de lui des poésies qui se
trouvent dans les œuvres de Gilbert Cousin.
Gilbert Cousin , OEuvres.
BABEUF {François-Noël), surnommé Caius-
Gracchus , publiciste et novateur français, né
à Saint-Quentin en 1764, mort le 27 mai 1797.
Les commencements de Babeuf présentent quel-
que chose de confus, de tourmenté et même de
peu honorable. Orphelin dès l'âge de seize ans,
il devint commissaire à terrier après quelque
temps d'apprentissage chez un architecte arpen-
teur de la petite ville de Roye (Somme). Il
salua avec enthousiasme l'aurore de la révolu-
tion , et il en défendit et propagea les principes
dans un journal d'Amiens, intitulé le Corres-
pondant picard. Sa polémique violente lui
attira dès ce moment des poursuites. Conduit
et mis en jugement à Paris, il fut acquitté le
14 juillet 1790. Nommé ensuite administrateur
du département de la Somme, il fut destitué
presque aussitôt après son entrée en fonctions ,
et envoyé avec le même titre à Montdidier.
Dénoncé à cette époque comme faussaire, il
vint se réfugier à Paris, où ii fut arrêté pour
être traduit devant le tribunal de l'Aisne ; et
15
BABEUF
16
rette fois encore U fut acquitté. Revenu de
nouveau à Paris en thermidor an II ( 1 1 juillet
1794), il créa le journal le Tribun du peuple,
ou le Défenseur de la liberté de la presse,
et signa Caïus-Gracchus un article auquel il
donna pour épigraphe cette maxime de Rous-
seau : Le but de la société est le bonheur
commun. Puis il continua de développer dans
cette feuille les doctrines de l'égalité absolue ,
qu'il s'appliqua bientôt à traduire en actes. C'est
en mars 1796 que Babeuf et ses adhérents, deve-
nus nombreux, se constituèrent en comité secret,
centre de la société babouviste , dite du Pan-
théon. Douze commissaires centraux d'arron-
dissement devaient se mettre en rapport avec
les sections , inconnues les unes aux autres ;
d'autre part , des commissaires devaient gagner
les régiments de la garnison de Paris et des
environs. On ne comptait pas moins sur les dé-
partements, où l'on avait agi de manière à y
organiser une armée insurrectionnelle. Il y a
plus : on s'était réuni avec un auti'e comité
formé de quelques députés proscrits en thermi-
dor, et dont toute l'ambition se bornait à faire
proclamer et exécuter la constitution de 1793.
Quant aux espérances des conjurés, elles por-
taient tout entières sur un prétendu effectif de
seize mille liommes destiné à ouvrir l'attaque ,
sur le concours de l'artillerie de Vincennes, des
invalides , des grenadiers du corps législatif et
delà légion de police ; enfin sur l'adjonction des
ouvriers, une fois l'action engagée.
Quant au plan d'attaque, il paraissait des
plus simples : les sections des douze arrondisse-
iments devaient se porter simultanément, et en
trois corps, sur le directoire, sur le corps légis-
latif, et sur l'état-major. A la même heure, des
divisions spéciales devaient attaquer les portes
(les barrières et tous les dépôts d'armes qui se
trouvaient dans Paris. Les mesures paraissaient
donc bien prises; mais les conjurés avaient
compté sans la circonstance ordinaire , celle de
la révélation par l'un d'eux. Ce fut un nommé
Grisel, agent de la conjuration au camp de Gre-
nelle, qui dénonça le complot au gouvernement.
Pour mieux connaître encore tout le plan des
conjurés, le directeur Barras avait fait offrir
au directoire secret d'entrer dans la conspira-
tion. Cette ouverture avait eu lieu le 9 mai ; et
le 10, au moment où l'on fixait au sein de la
réunion le jour de la prise d'armes, les princi-
paux conjui-és furent arrêtés , séance tenante.
Babeuf lui-même fut saisi à son domicile , au
mpment où il rédigeait avec Buonarotti, qui
devint l'historien delà conjuration, les mani-
festes qui devaient établir et réglementer l'in-
surrection. L'instruction du procès commença
immédiatement. Les conjurés, au nombre de
soixante-cinq, comparurent devant la haute
cour de Vendôme, composée de jurés nommés
par les électeurs des départements , l'un des
accusés, Drouet, ne pouvant, à raison de sa
qualité de représentant , être traduit devant une
autre juridiction. Le procès dura trois mois. Ba-
beuf se défendit en homme convaincu ; mais le
ministère public lui interdit le terrain des princi-
pes. Le 5 prairial an V ( 26raai ), le jury prononça
son verdict : Babeuf et Darthé furent condamnés
à mort ; sept autres, parmi lesquels Buonarotti,
furent condamnés à la déportation ; les cinquante-
six accusés venant ensuite furent acquittés.
Babeuf et Darthé se poignardèrent sous les
yeux de leurs juges, au moment même du pro-
noncé de l'arrêt. Comme Robespierre, ils furent
portés expirants sur l'échafaud.
Babeuf n'est pas un personnage historique
ordinaire. 11 mérite une place à part, pour deux
raisons : la première, c'est que, le seul peut-être
des acteurs de la première révolution, il assigna
à cette profonde démarcation entre les temps
anciens et modernes un sens moins politique
que social ; — la seconde raison est , qu'à la
différence de tous les utopistes , les anabaptistes
exceptés, il tenta, eu raison même du milieu
où il se trouvait jeté , de réaliser par la force
les théories écloses dans sa pensée.
Platon avait dit dans le livre des Lais : « Quel-
que part que cela se réalise ou doive se réaliser,
il faut que les richesses soient communes entre
les citoyens, et que l'on apporte le plus grand
soin à retrancher du commerce delà vie jusqu'au
nom de lapropriété. » A la suite du grand philo-
sophe de la Grèce, et sans sortir du domaine de
la spéculation , Thomas Morus dans son Utopie,
Campanella dans la Cité du soleil, Harriugton
dans YOceana, Jean Bodin dans sa République,
enfin Morelly dans le Code de la nature, s'étaient
tous bercés, en l'appliquant diversement, de l'i-
dée d'une société exclusive de la propriété indivi-
duelle. C'est de Morelly surtout que semble pro-
céder Babeuf; quelques-unes de ses innovations
sont copiées du Code de la nature. Dans ce
dernier ouvi-age tout citoyen est déclaré « homme
public, devant être sustenté, entretenu et oc-
cupé aux dépens du public ; — les individus
n'ont rien en propre : ils échangent entre eux
les fruits de la terre dans la mesure de leurs be-
soins. La nation, dans ce système, se trouve di-
visée en familles, tribus, cités et provinces.
L'excédant des produits d'un district comble les
vides d'un autre. »
Voyons maintenant ce que proposent Babeuf et
ses adhérents: «Ilnous faut, porte le Manifeste
des égaux, véd\gé par Sylvain Maréchal et jeté
au sein de la population en avril 1796, il nous
faut non pas seulement cette égalité transcrite
dans la Déclaration des droits de l'homme et du
citoyen, nous la voulons au milieu de nous, sous
le toit de nos maisons. Périssent, s'il le faut, tous
les arts, pourvu qu'ilnous reste l'égalité réelle ! »
Et plus loin : « La loi agraire, ou partage des
campagnes, fut le vœu instantané de quelques
soldats sans principes, de quelques peuplades
mues par leur instinct plutôt que par la raison.
17 BABEUF
Nous tendons à quelque chose de plus sublime
et de plus équitable, le bien commun ou la com-
munauté de biens. Plus de propriété individuelle
des terres : la terre n'est à personne. Nous ré-
clamons, nous voulons la jouissance communale
des fruits de la terre : les fruits sont à tout le
monde. Nous déclarons ne pouvoir souffrir da-
vantage que la très-grande majorité des hommes
travaille et sue au service et sous le bon plaisir
de l'extrême minorité : assez et trop longtemps
moins d'un million d'individus disposa de ce qui
appartient à plus de vingt millions de leurs sem-
blables, de leurs égaux. »
Et ailleurs : «Qu'ilnesoitplusd'autre différence
parmi les honraies que celles de l'âge et du sexe.
Presque tous ont les mêmes facultés, les mêmes
besoins : qu'il n'y ait plus pour eux qu'une seule
éducation, une seule nourriture. Ils se contentent
d'un seul soleil et d'un air pour tous : pourquoi
la même portion et la même quantité d'aliments
ne suffiraient-elles pas pour chacun d'eux ? »
Ces citations résument la doctrine des babou-
vistes. Cette doctrine, qui à sa naissance passa
presque inaperçue, et fut renouvelée dans ces
derniers temps, se heurtera toujours contre l'é-
tat actuel de la société, et contre la nature même
de l'homme.
Dans le projet de Babeuf, dont le Manifeste
n'est que l'exposé des motifs , on trouve un ar-
ticle premier, aux termes duquel nul membre de
la communauté ne peut jouir que de ce que la
loi donne par la tradition réelle du magistrat. »
Là est tout le communisme ; l'individu , cette
réalité vivante , doit s'effacer , disparaître, de-
vant une abstraction qu'on appelle l'État ; l'indi-
vidu, pris isolément, n'est rien, l'État est tout :
seul il subsiste , dirigeant le corps et l'âme de
chacun de ses membres. Ce système léviathani-
que , dont la conséquence immédiate serait le
despotisme le plus intolérable (car l'état des
communistes finirait toujours par n'être qu'un
homme), n'a pas même le mérite de la nou-
veauté : quelques peuples obscurs de l'antiquité,
comme les Nabathéens , qui ne vivaient que de
brigandage dans l'Arabie Pétrée,ravaient pratiqué
en partie ; et certaines théories prêchées en 1848,
d'après lesquelles l'État devait être le commandi-
taire général de la société , étaient depuis long-
temps pratiquées, au grand abrutissement d'un
peuple industrieux, par un pacha turc, par Mé-
hémet-Ali, vice-roi d'Egypte. Les saint simoniens
ont cherché en Orient la femme libre; les ba-
bouvistes, plus heureux, y trouvent leiu-s maxi-
mes de gouvernement.
L'erreur de tous les systèmes, c'est de n'avoir
jamais pu garder l'équiUbre entre deux extrê-
mes : si ailleurs on a exagéré le spiritualisme,
on pousse ici le matériaUsme jusqu'à ses der-
nières limites. D'après le chef du communisme,
l'homme n'est qu'une espèce de mécanique;
c'est l'automate qui se meut géométriquement,
et que l'on préserve seulement de la rouille
IS
pour le faire vivre plus longtemps : « Un logement
sain, commode et proprement meublé; des habil-
lements de travail et de repos , de fil et de laine ,
conformes au costume national ; le blanchissage ,
l'éclairage et le chauffage ; une quantité suffisante
d'aliments en pain, viande, volaille, poisson,
œufs, beurre ou huile, vin ou autres boissons usi-
tées dans les différentes régions ; légumes, fruits,
assaisonnements et autres objets dont la réunioa
constitue une médiocre et frugale aisance. »
Quant à la nourriture intellectuelle, elle n'est
qu'une superfétation inutile ; l'homme automate,
qui ne pense pas pour se diriger, peut s'en
passer parfaitement : « Ni philosophie , ni théo-
logie, ni poésie, ni roman, ni peinture, ni sta-
tuaire , ni gravure , sinon comme délassement.
Sera artiste qui voudra , à la condition de rede-
venir laboureur, et de laisser le pinceau ou le
ciseau pour retourner à la charrue. »
« Nul ne pourra émettre des opinions contraires
aux principes sacrés de l'égalité. Avant d'être
inscrit au livre des citoyens, il faudra confesser
publiquement la croyance communiste. »
Dans le code de la nature de Morelly on trouve
la même prescription, mais avec une sanction
plus sévère : « Celui qui osera prononcer le mot
propriété sera enfermé comme fou furieux dans
une caverne. »
D'après le babouvisme , l'éducation est com-
mune , égale ; les sexes sont élevés dans des éta-
blissements distincts. Point de grands centres de
population ; peu ou point de villes ; point de pa-
lais , des maisons commodes et uniformes ; les
vêtements seront nuancés suivant les âges , les
sexes et les travaux ; mais à part cela, uniformité.
Les théories qui précèdent non-seulement ne
tiennent aucun compte de la nature humaine,
mais elles seraient d'une impuissance absolue à
faire le bien. C'est pourquoi elles ne sont que des
utopies. Il est incontestable que , dans tout état
de société , des améliorations sont nécessaires et
possibles. Mais tout système qui voudra anéantir
la liberté individuelle, le libre arbitre, et faire ta-
ble rase du passé de l'humanité tel que l'histoire
nous l'a légué, choquera la raison et le bon
sens. Les siècles écoulés témoignent de cette
vérité , et le temps présent la rx)nfirme.
On a de Babeuf : Cadastre perpétuel, ou dé-
monst'nilion des procédés convenables à la for-
mation de cet important ouvrage ; Paris, 1789,
in-8°; — Du système de dépopulation, ou la
vie et les crimes de Carrier ; Paris, 1794, in-8''.
Buonarotti , Conspiration pour l'égalité dite Babeuf,
suivie du procès auquel elle donna lieu , et des pièces
justificatives; Bruxelles, 1828,2 vol. In-S". — Encyclo-
pédie nouvelle, article Babeuf, par Buonarotti.— Le
Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. —
Reybaud, Études sur les réformateurs contemporains.—
Sudre, Hisl. du Communisme, p. 232 ; Paris, 1849.
BABEUF {Emile), né le 29 septembre 1785,
fils du précédent, fut, à la mort de son père,
adopté par Félix le Pelletier de Saint-Fargeau ;
puis, après la déportation de son bienfaiteur,
19
BABEUF
accueilli chez un libraire de Paris, chez lequel
il demeura six ans. D voyagea ensuite pour un
libraire d'Allemagne, et s'établit enfin à Lyon.
En 1814 il donna les preuves du plus ardent pa-
triotisme, et suivit Napoléon à l'île d'Elbe. 11
publia en 1815 ime brochure où il protestait
contre l'Acte additionnel, et adressa à la même
époque une lettre au comte Carnet, où il pro-
posait d'ouvrir une souscription en faveur des
victimes de la dernière invasion. Cette lettre
fut réhnprimée à Troyes en lettres d'or. Sous la
deuxième restauration , Babeuf, éditeur du Nain
tricolore, dont quelques articles blessèrent le
gouvernement , fut arrêté en vertu de la loi du 9
novembre , et condamné à la déportation. Il subit
sa peine au mont Saint-Michel , fut gracié en no-
vembre 1818, et revint à Paris, où il reprit son
commerce de librairie.
Le Bas, Encyclopédie historique de la France.
BABET {Athanase-Marie-Pierre), avocat, né
à Orgelet en 1744, mort à Salines le 9 novembre
1815. Nommé député aux. états généraux par le
tiers état du bailliage de Laval, il embrassa avec
chaleur la cause de la révolution. En 1790, il
s'opposa au remercîment voté au département
de la Meurthe , pour sa conduite dans les évé-
nements malheureux qui avaient eu lieu à Nancy.
En 1791, il réfuta l'opinion de l'abbé Maury sur
l'échange du Clermontais , vota contre la suspen-
sion des assemblées primaires , et réclama la pré-
sentation d'un projet de loi contre l'émigration.
Après la fuite de Louis XVI, il appuya la propo-
sition de Vernier, insistant pour que l'assemblée
fût investie de tous les pouvoirs. Le 15 juillet de
la même année, il demanda la déchéance de
Louis XYI, s'il refusait à accepter la constitution,
et la suspension provisoire du pouvoir royal. La
session terminée en 1792, il fiit nommé député
à la convention nationale par le département
du Jura. U vola , dans le procès du roi, la ré-
clusion et le bannissement, et proposa la convo-
cation des assemblées primaires. Peu de temps
après, décrété d'arrestation comme signataire
de la protestation contre les 31 mai, 1®'' et 2 juin
1793, il fut du nombre des soixante-treize dé-
putés incarcérés à cette occasion. Il parvint
à s'échapper de sa prison, et se réfugia en
Suisse. Il fut rappelé avec ses collègues le 8
décembre 1794.
Biographie des Contempoi'ains.
BABEY ( madame ), sœur de Bureau de
Puzy, se rendit célèbre au commencement de la
révolution par un trait de courage : Les habitants
d'Auxonne se portèrent sur un château habité
seulement par une femme avancée en âge et par
sa nièce. M'^'^ de Puzy rassemble aussitôt ses do-
mestiques, se met à leur tête, et court s'opposer
à cet acte de brigandage. Armée d'une hache, elle
terrassa un des assaillants, et imposa aux autres,
étonnés de tant de fermeté de la part d'une jeune
personne de dix-sept ans : plusieurs des assail-
lants se retirèrent, et le plus grand nombre se
— BÂBIE 20
réunit à elle pour seconder ses généreux efforts.
Biographie des Contemporains.
BABi {Jean-François), fameux terroriste,
né à Tarascon en 1759, exécuté le 9 octobre 1796.
Il commanda , sous le régime de la terreur, l'ar-
mée révolutionnaire de Toulouse. Clausel, député
de l'Arriége , l'accusa, vers la fin de frimaire an 2
(décembre 1793), d'avoir continué de comman-
der une armée dissoute par le gouvernement, et
fit rendre contre lui un décret d'arrestation. Babi
vint aussitôt à Paris, se justifia auprès du comité
de salut public , et repartit quelque temps après,
chargé de surveiller secrètement les contre-ré-
volutionnaires du département où il avait des
propriétés. Le 9 thermidor an 2 ( 27 juillet 1794 )
mit un terme à sa mission ; il fut arrêté, et traduit
devant le tribunal criminel de Foix, comme accusé
d'actes arbitraireset deconcussion. Le4brumaire
an 4 (26 octobre 1796) lui rendit la liberté. Pen-
dant sa captivité ses propriétés ayant été entiè-
rement dévastées, il se présenta au conseil des
cinq-cents pour réclamer des indemnités. Sa
demande fut rejetée après un discours de Bordes.
Babi fut du nombre de ceux qui, dans la nuit du
23 au 24 fructidor an 4 (9 et 10 septembre 1796),
se portèrent à l'attaque du camp de Grenelle. Il
fut arrêté sur la route de Sèvres , condamné à
mort, et exécuté à l'âge de trente-sept ans.
Biographie des Contemporains.
*BABiCH (Thomas), linguiste liongrois, vi-
vait dans la première moitié du dix-huitième
siècle. On a de lui une grammaire illyrienne in-
titulée: Gzvit razligoga mirisa duhovnoga,
in-8", imprimée à Venise.
Horanyi,i(/ém. hung. — AdeluDg, Supplément ùJôcbcr,
AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BABiÉ DE BERCENAY {François), publi-
ciste français, né à Lavaur (Tarn) le 29 mars
1761, mort vers 1830 (?). Petit-neveu de l'abbé
de Radonvilliers , il fut destiné, dès son en-
fance, à l'état ecclésiastique; mais il ne prit
que les ordres mineurs, et se maria. On a de
lui : VÉducation militaire nationale, ouvrage
dédié à la Fayette; Paris, 1789, in-8''; — Mé-
moires sur les consulats, publié par ordre du
ministre delà marine Truguet; Paris, Impri-
merie nationale, 1798; — l'Antique Rome
(texte); Paris, 1798, avec des gravures de
Grasset-Saint-Sauveur; — l'Homme de la Na-
ture, ou Voyage chez les peuples sauvages,
d'après les Mémoires de l'abbé Richard, 1802,
3 vol. in-8''; — Histoire de Louis XVI, roi de
France et de Navarre, 1800; Paris, 2 vol. in-8°;
— Vie de Marie-Antoinette d'Autriche, 1802,
3 vol. in-12; — Galerie militaire, ou Notice
historique sur les généraux en chef, depuis le
commencement de la révolution jusqu'en 1805;
Paris (Barba), 7 vol. in-12, ornés de seize por-
traits; en collaboration avec L. Beaumont;
— Archives de V Honneur, etc., 1806, 4 vol.
in-8°; en collaboration avec Imbert de la Pla-
tière ; — Muséum de la Jeunesse; Paris, 24 ca-
21
hiers, 1798, in-S"; le libraire Achard a rédigé
959 articles de ce recueil ; — Dictionnaire des
Non-Girouettes; Paris, 1816, in-8° : cet ou-
vrage fut saisi lors de sa publication, et la vente
en fut prohibée par la police; — Voyage en
Russie pendant les années 1812, 13, 14 et 15,
d'après les Mémoires d'un officier français ; Pa-
ris, l'816, in-8°; — Correspondance de Louis
XF'/, avec des notes, par M"*' Williams, 1805,
2 vol. in-8"; — les Titres de Bonaparte à la
reconnaissance des Français; Paris, an X
(1802, in-8", publié sous le nom de Sulpice de la
Platière. Babié a, en outre, travaillé successive-
ment à la rédaction des journaux suivants : le
Point du Jour, le Mercure universel, le Cour-
rier de Paris, et le Journal des Indications.
Biographie des Contemporains.— Quérard, la France
littéraire, i^' vol , p. 144.
BABiN ( François ) , théologien, né à Angers
le 6 décembre 1651, mort dans sa ville natale
le 19 décembre 1734. Il était chanoine, grand
vicaire et doyen de la faculté de théologie d'An-
gers. 11 rédigea les dix-huit premiers volumes
( de l'édition en gros cai'actères) des Conférences
du diocèse d'Angers, fort estimées et fort ré-
pandues. La suite, contenant trois volumes sur
la grâce, est de Joseph-François Audebois de
la Chalinière, grand pénitencier d'Angers, mort
en 1759. Les cinq autres sont de différents au-
teurs. Le style de Rabin est précis , clair et mé-
thodique. Les Conférences d'Angers formaient
28 volumes in-12, que l'on a réduits à 14, petit
caractère, et auxquels on a ajouté depuis 7 vol.
Babin est encore auteur d'un Journal ou Rela-
tion fidèle de tout ce qui s'est passé dans l'u-
niversité d'Angers , au sujet de la philosophie
de Descartes ; 1679, in-4°.
Moréri, Dictionnaire historique.
*BABiNET (Jacqîies), physicien français,
naquit à Lusignan le 5 mars 1794. Descendant
d'une famille de magistrats , il fut d'abord des-
tiné au barreau ; il fit ses premières études au
lycée Napoléon , où les leçons de Binet dévelop-
pèrent on lui un goût décidé pour les sciences. Il
entra ensuite successivement à l'École polytech-
nique et à l'École d'application de Metz. Il fut
quelque temps attaché au cinquième régiment d'ar-
tillerie, et devint, sous la restauration, professeur
de physique au collège Saijit-Louis. De 1825 à
1828, il fit un cours de météorologie à l'Athé-
née, suppléa, en 1838, Savary au collège de
France, et succéda, en 1840, à Dulong, dans la
section de physique générale de l'Académie des
sciences. On a de M. Babinet : Résumé complet
de la physique des corps impondérables , con-
tenant, outre P acoustique, wi essai sur leur
nature, la théorie de leurs vibrations, leiir
application à tous les phénomènes de l'électri-
cité et du magnétisme , de la lumière et de
la chaleur; Paris (au bureau de l'Encyclopé-
die portative) , 1825 , in-32 ;— Résumé complet
de la physique des corps pondérables, etc.;
BABÎÉ — BÂBÏNGTON
22
ibid., 1825, Hi-32; — Expériences pour véri-
fier celles de M. Trevelyan sur la vibration
des métaux chauffés; Paris, 1835; — Swr la
mesure des forces chimiques ; sur la muasse de
la planète Mercure; sur les couleurs des ré-
seaux; sur la détermination du magnétisme
terrestre; sur la cause du retard qu'éprouve
l'a lumière dans les milieux réfringents, etc.,
dans les Mémoires de la Société philomathique.
On doit aussi à M. Babinet quelques perfection-
nements apportés à la machine pneum.atique , à
l'atmomèlre et à l'hygromètre.
Qutirard, la France littéraire. — Dictionnaire de la
Conversation.
* BABÏNGTON (Antoine), Anglais, partisan
de Marie Stuart, mort le 20 septembre 1586.
C'était un riche propriétaire du Derbyshire, et
dévoué au cathohcisme. Ayant appris qu'un
individu, appelé Savage, avait juré de tuer la reine
Elisabeth, Babington encouragea ce fanatique,
et fit entrer quelques autres gentilshommes dans
le complot, qui fut découvert à Walsingham
par Pooley, un des espions de ce ministre.
Babington demanda l'avis de Marie Stuart elle-
même ; et , dans une lettre qu'il lui adressa , il
déclara qu'il avait résolu avec ses amis de la
délivrer, et « d'expédier sa puissante ennemie,
la reine Elisabeth. » H pressait Marie Stuart
d'autoriser les conjurés à agir pour elle et en
son nom, et de leur tracer la conduite qu'ils
devaient tenir. Comme il arrive toujours, le
gouvernement , prévenu , laissa faire jusqu'au
moment indiqué pour l'exécution : on tenait
d'ailleurs à faire tomber Marie Stuart dans une
sorte de guet-apens , en l'amenant à répondre à
Babington. Celui-ci fut arrêté, et traduit en juge-
ment avec ses complices, au nombre de quatorze.
Babington se reconnut coupable , et fut pendu et
écartelé le 20 septembre 1586. Elisabeth eût
voulu que les condamnés souffrissent un genre
de mort nouveau et plus barbare. Mais il lui
fut représenté que ce serait une infraction à la
loi ; elle consentit alors à ce que l'on n'infiigeât
que le supplice ordinaire, à cette condition que
l'exécution serait prolongée jusqu'à l'extrémité
de la peine, et en présence du peuple. Elle fut d'a-
bord obéie ; mais ( chose remarquable pour l'é-
poque) le sentiment public se prononça tellement
coutre ce rafiioemeut de cruauté , que la pres-
cription de la vindicative sœur de Marie Stuart
ne put être remplie jusqu'au bout. V. R.
D'Israo'li . Curiosités de la littérature, 111, 165. —
Lingard, Hist. d'Angleterre, III. — Erscli et Gruber,
Encyclopédie allemande.
BABÏNGTON ( Gcrvais ) , savant prélat an-
glais, né dans le comté de Nottingham vers le
milieu du seizième siècle, mort le 17 mai 1610.
Il fut élevé au collège de la Trinité à Cambridge,
promu à l'évêché deLanduff en 1591, et succes-
sivement à celui d'Exeter en 1594, et de Wor-
cester en 1597. Il légua à la cathédrale de
Worcester, qu'il avait fait réparer, une riche
bibliothèque. On a imprimé ses œuvres in-4°
ôâ
BABINGTON — BABOÎS
24
ft ensuite in-folio, en 1615 et 1637, avec des
additions; elles contiennent des commentaires sur
plusieurs livres de Y Ancien Testament, sur le
Credo, les Commandements de Dieu, l Oraison
dominicale, quelques sermons, etc. Ces ou-
vrages, écrits dans le style pédantesque du temps,
sont peu estimés sous le rapport littéraire.
Biograpkia Britannica.
^BABINGTON (Jean), mathématicien et
artificier anglais , vivait dans la première moitié
du dix-septième siècle. Il laissa un traité des
feux d'artifice ( Fireworks ) , publié à Londres
en 1635, fort remarqué alors et encore estimé
aujourd'hui. On y trouve annexé un Traité de
géométrie, avec table et figures.
Rose, New Biograpkical Dictionary.
BABINOT (Albert) , littérateur, né dans le
Poitou vers la fin du quinzième siècle, mort
vers 1570. Il embrassa la doctrine de Calvin, et
était, dit-on, si pauvre qu'il gagnait sa vie à ven-
dre des caques de harengs. On a de lui un poëme
intitalé la Christiade, Poitiers, 1569, in-S".
Dreux du Radier, Bibliotk. historique du Poitou.
BABLOT ( Louis-Nicolas-Benjamin ) , mé-
decin français , né à Vadenay en Champagne le
9 8eptemi)re 1754 , mort à Chàlons-sur-Mame le
24 novembre 1802. Il étudia à Reims et s'établit
à Châlons-sur-Marne, où il introduisit le premier
l'usage de la vaccine. Outre un certain nombre
d'articles insérés dans la Gazette de Santé ,
on a de lui , entre autres ouvrages : Épître à
Zulmire sur les avantages et les obligations
du mariage; 1783,in-12; — Mémoire à consul-
ter sur uneimpuissancepi'ovenant d'une cause
morale, dam là Gazette salutaire, 1786, n° 50,
et la Gazette de Santé, n° 45, même année ; —
Biscours sur les maux qu'enfante l'ignorance
des lois; 1795, in-4''; — Poëme s%ir la néces-
sité dhme religion nattirelle; 1797, in-8° ; —
Réflexions sur les dangers de l'eau courante
des rivières, et moyens de parer à la crainte
de se noyer; 1796, in-8°.
Quérard, la France littéraire.
*BABNiGG {Antoine), chanteur et composi-
teur allemand, né à Vienne le 10 novembre 1794.
Il étudia en Allemagne à une époque où l'art
du chant était enseigné d'une manière impar-
faite, et il s'est fait remarquer par la beauté de sa
voix plutôt que par la pureté de sa vocalisation.
On a de lui des sonates à quatre mains pour le
piano , gravées à Vienne.
Fétis, Biographie vniverselledes Musiciens.
BABO { Joseph- Marie) , poète dramatique
allemand, né en 1756 à Ehrenbreitstein, mort le
5 févi-ier 1822. Il fut professeur d'esthétique à
Munich. Sans être au premier rang, Babo a fait
preuve d'un talent peu commim dans ses pro-
ductions dramatiques. B débuta par quelques
drames à scènes incohérentes, mais riches de
couleur et de sentiments énergiques. La tragé-
die d'Othon de Wittelsbach, représentée en
1782, lui valut un succès éclatant et mérité.
Goethe, par son Gœtz de Berlichingen , avait
mis en vogue les pièces chevaleresques: la tourbe
des imitateurs se jeta dans cette ornière; mais
l'ouvrage de Babo , par l'heureux choix du sujet
et l'entente de la scène, se maintint toujours au-
dessus d'eux. Plus tard Babo descendit au drame
bourgeois , et obtint un grand succès pour son
Burgerglûck (le Bonheui- du citoyen. ) C'est une
composition simple et vraie sans trivialité, po-
pulaire sans blesser le bon goût, donnant corps à
uneidée morale sans appeler l'ennui. On a de lui :
Othon de Wittelsbach, déjà cité ; les Peintres;
les Strélitz; le Bonheur du citoyen; Berlin,
1793, 2 vol. in-8°; et un 2^ vol., en 1804, conte-
nant le Pouls, Gênes et la Vengeance. Babo ré-
digeait en 1804 le journal intitulé ÏAurora,
auquel Jean-Christophe d'Arétin coopérait à la
même époque. [Eue. des g. du m., avec add. ]
Conversations-Lexicon. .■ i
*BABO (X., baron de) , agronome allemand ,
président de la Société d'agriculture de Heidel-
berg , né à Manheim en 1790. Il étudia d'abord
la jurisprudence ; mais bientôt il abandonna cette
carrière pour se livrer à l'agronomie, où il eut
poftr maître le célèbre Thaer. Propriétaire d'une
belle terre près de Weinheùn, dans le Palatinat,
il a consacré la plus grande partie de son temps
à la culture de la vigne. Il a consigné le résultat
de ses observations dans un ouvrage intitulé
Traubenvarietasten (Variétés de raisins);
Manheim, 1836-1838. On a encore de lui : Be-
lehrung ûber die zweckmœssige Behandlungs-
art, etc. (Enseignement sur le meilleur traite-
ment des vins en cave) ;Heidelberg, 1837, in-8°;
— Kurze Anleitung zur Wiesencultur (Ins-
truction abrégée sur la culture des praù"ies);
Heidelberg, 1836; — Lehrbuch fur die Wein-
baupraxis ( Traité de viticulture pratique); Hei-
delberg, 1840: l'auteur s'y applique particulière-
ment à comparer les résultats de ses expériences
avec ceux contenus dans le Traité de la culture
de la vigne et de la viniculture , deB.-A. Le-
noir; Paris, 1828. En ce moment, Babo publie à
Manheim un ouvrage sur l'agriculture en général,
qui est comme le résumé de toute sa longue car-
rière agricole. — « Je crois qu'il est de quelque
utilité, dit-il, de consigner dans un dernier écrit
les résultats des nombreuses expériences que j'ai
pu faire pendant ma vie , afin qu'elles ne des-
cendent point avec moi dans la tombe, et que la
jeunesse puisse en profiter. » E. Jaquemin.
Conversations-Lexicon.
*BABO {Lambert), graveur allemand, con-
temporain. Il reproduisit des vues et des ruines ;
parmi les dernières, on remai'que celles de Wein-
heim, et les vues de Riesenstein, de Neckerstei-
nach, du couvent de Lorch d'Heppenheim et
de Starkenberg. Quelques-unes de ces gravures
portent la date de 1815.
Nagler, lieues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
*BABOïS {Marguerite -Victoire), femme
poète, née à Versailles le 8 octobre 1760, morte
25
BABOIS
à Paris le 8 mars 1839. Elle était nièce de Ducis,
avec qui elle entretint une correspondance sui-
vie. Dans une de ses lettres , Ducis semble dé-
plorer l'isolement où la réduisit son mari : « Oh!
combien vous méritez d'être heureuse î et vous
n'avez pas été sentie! et votre cœur est veuf
avec un époux ! Oh ! que la moitié de tous ces
trésors aurait rendu un homme sensible encore
plus heureux! » Madame Babois ne commença
à écrire qu'à trente ans. Elle venait de perdre
une fille qu'elle adorait ; sa profonde douleur lui
inspira sur cette mort une élégie qui la fit pro-
clamer poète. « Quand on pleure comme madame
Babois, dit à ce sujet le critique Geoffroy, on
ne devrait jamais sourire ! » Madame Babois sou-
tint sa réputation littéraire jusqu'à son dernier
jour. On a d'elle : Élégie sur la mort de sa
fille, âgée de cinq ans; Paris, P. Didot, 1805,
in-8° ; — Élégies et poésies diverses ; Paris ,
1810, in-8°; deuxième édit., 1828, 2 vol. gr.
in-18, avec figures, avec des lettres inédites
de madame Babois et de Ducis; — Élégies na-
tionales, 1815; — Élégie sur la mort de
M. Ducis; Paris, 1816, in- 8» de huit pages; —
Épître aux romantiques ;Vs.ns, 1834, in-18 de
dix-huit pages. Madame Babois est, en outre,
auteur de plusieurs romances.
Quérard, la France littéraire, t. P', p. 146. — A. de
Chesnel, Biographie des femmes auteurs contempo-
raines françaises ; Paris, 1836, in-8°, p. 119 à 132.
*BA.BOLEiN (saint), premier abbé de Saint-
Maur-les-Fossés , près de Paris, mort l'an 660.
Il seconda l'évêque Audebert et saint Landry, son
successeur, dans les services qu'ils rendirent au
diocèse de Paris. Saint Babolein contribua à la
fondation de plusieurs églises et hôpitaux.
Cbaudon et Delaodine , Dictionnaire historique.
BABON, burgrave de Ratisbonne, mort en
1030. Il avait trente-deux fils et huit filles , qui
furent dotées par l'empereur Henri II. Les en-
fants de ce burgrave furent la tige de plusieurs
maisons nobles d'Allemagne , entre autres des
comtes d'Abensberg et des comtes de Franco-
nie, familles depuis longtemps éteintes.
Art de vérifier les dates.
^BABOU {Jean, baron de Sagonne), sieur de
la Bourdaisière , grand maître de l'artillerie vers
1529, mort le 11 octobre 1569. Il fut d'abord
gouverneur et bailli de Gien, et eut la charge de
maître de la garde-robe du dauphin François, fils
aîné de François I^'', ensuite du roi Henri II et
de son fils François H. Après la mort de ce der-
nier, Catherine de Médicis choisit le sieur de la
Bourdaisière pour gouverneur de François , duc
d'Alençon, son second fils, et le fit lieutenant de la
compagnie des gendarmes de cepi'ince, capitaine
de la ville et du château d'Amboise, gouverneur
et bailli de Touraine, et gouverneur de la ville
de Brest. Il commanda l'artillerie à la bataille de
Saint-Denis le 10 novembre 1567, et fut fait
chevalier de l'ordre du roi en 1568. Il servit à
la bataille de Jamac le 13 mars 1569. On le
ijomma conseiller d'État le 25 mai suivant. Le
BABRIUS 26
marquis d'Estrées se démit en faveur de Babou
de la charge de grand maître de l'artillerie.
De Co\iTce\\e& , Dictionnaire historique des généraux
français. — Brevets militaires. — Pinard, Chronologie
militaire, t. III, p. 483.— Anselme, Histoire générale et
chronologique des grands officiers de la couronne ,
t. IX, p. 104.
BABOUR. Voy. Baber.
BABRIUS ou BABRIAS (Bâêpioç, Bagpta;),
poète fabuliste grec d'une époque inconnue, pro-
bablement du deuxième sièclede l'ère chrétienne.
C'est une destinée étrange que celle de la collection
connue sous le nom de Fables d'Ésope; on
ignore à quelle époque précise commencèrent à
circuler ces petits apologues, et dans quel siècle
ils reçurent pour la première fois une forme poéti-
que. De tous les auteurs grecs qui, dans l'antiquité
classique, rédigèrent avec quelque talent, soit en
vers, soit en prose, les fables attribuées par la
tradition au vieil Ésope, pas un jusqu'ici n'avait
pu être retrouvé. Les paraphrases et les abrégés
écrits durant le moyen âge semblaient avoir seuls
survécu. Toutefois, dans l'informe recueil d'a-
pologues en prose qui de cent quarante-quatre
pièces s'était élevé, par des découvertes succes-
sives, à près de cinq cents pièces, on distinguait
çà et là une rédaction plus élégante, et même
des traces d'une ancienne et savante versifica-
tion; je ne parle pas des fables réduites en qua-
trains par le moine Ignatius Magister au neu-
vième siècle , et qui paraissent avoir joui long-
temps d'une véritable popularité. Mais certains
manuscrits, surtout celui de la bibliothèque Bod-
léienne que Tyrhwitt a signalé , n'offraient sou-
vent qu'une copie altéi'ée, sous forme prosaï-
que, des ïambes de Babrius ou Babrias, poète déjà
connu, par les citations des grammairiens, comme
un des plus habiles rédacteurs de fables ésopi-
ques. Avec ces secours, une critique hardie,
' mais peut-être légitime, nous avait restitué vingt
fables complètes eu vers scazons, d'une assez
bonne facture, sauf quelques erreurs inévitables
dans un pareil travail de restauration (t). C'est là
qu'en étaient nos études et nos connaissances sur
les fabulistes grecs, quand M. Minoïde Mynas,
envoyé en Grèce, avec une mission de recher-
ches philologiques et httéraires, par M. Ville-
main, ministre de l'instruction publique, décou-
vrit au monastère de Sainte-Laure, dans le mont
Athos, et en rapporta un recueil de fables en vers
scazons, que le manuscrit attribuait à im certain
Balebrius. Ce recueil fut bientôt après public,
avec une traduction latine et un commentaire,
par notre grand helléniste M. Boissonade (2),
qui s'était déjà occupé de Babrius, et qui avait
publié en 1813 une notice élégante sur ce per-
sonnage, dans le Journal de VEmpire. Cette
(1) Voyez Babrii fabulse et fabularum fragmenta,
éd. ICnoch; Haies, 1833, in-8°.
(2) Baêpîoy Mij9ia(i,êot. Babrii fabulse iambicx
CXXllI...; Paris, 1844. gr. in-S". chez, Firmin Didot frères.
M. Boissonade publia, quelques mois après, une édition
classique et abrégée, en un petit voîutpe ln-12, eliez Iç
même libraire.
3f7
publication fut accueillie du inonde savant avec
un vif intérêt; elle provoqua bientôt des critiques,
des éditions , des traductions nombreuses.
Sur les cent vingt-trois fables contenues dans
le manuscrit de Sainte-Laurê, douze se retrou-
vent, avec des variantes, dans le recueil dû aux
travaux successifs de Tyrwhitt, Schneider et
Knoch. Plusieurs vers des cent onze autres sont
cités par Suidas ou d'autres grammairiens. En-
fin , certaines fables en prose , déjà connues ,
viennent s'adapter si naturellement aux ïambes
de Babrius, qu'il est impossible de ne pas recon-
naître dans ces derniers l'original sur lequel elles
ont été rédigées. A cet égard donc, il ne peut
rester le moindre soupçon d'erreur ni de surprise.
Le manuscrit du mont Athos, incomplet par
malheur, nous offre réellement une moitié en-
viron (les fables y sont rangées par ordre alpha-
bétique, et s'arrêtent à Yomicron) de l'ancien
Babrius ; il nous fait remonter de plusieurs siè-
cles vers une forme de l'apologue qu'ont bien
défigurée au moyen âge les Tzetzès , les Ignatius
et les Planudes. Mais à quel siècle, enfin, nous
fait-il remonter.? L'article Babrius, dans Suidas,
ne nous apprend rien sur l'âge de ce fabu-
liste. Avianus, qui le cite dans la préface de ses
fables latmes, est lui-même d'une époque encore
incertaine. Le jurisconsulte Dositheus, transcrit
textuellement deux de ses apologues, mais sans
en nommer l'auteur. Le témoignage très-précis
de l'empereur Julien porte du moins avec lui
une date qui ne permet pas de placer Babrius
au-dessous du troisième siècle de l'ère chré-
tienne, bien qu'Ausone, au quatrième, ne pa-
raisse pas le connaître, ou du moins ne le nomme
pas dans un passage où il semble que ce nom
fût le premier qui dût se présenter à lui (1). Sur
ce point , les textes publiés par M". Boissonade
n'apportent pas d'argument décisif. Deux préfaces,
l'une mutilée, au début du premier livre; l'autre
complète, au début du deuxième , toutes deux
adressées à un certain Branchus, fils du roi
Alexandre ; une allocution au même Branchus
dans la fable 74; un renseignement sur les
mœurs des Arabes dans la fable 57 , renseigne-
ment qui semble prouver que l'auteur visita
l'Arabie, ou même y vécut : tels sont à peu près
les seuls indices chronologiques qui viennent
s'ajouter aujourd'hui aux précédentes conjec-
tures des érudits. On peut croire, avec M. Bois-
sonade, que Babrius est un contemporain des em-
pereurs syriens , dont l'un du moins, Alexandre-
Sévère , n'était pas indigne de protéger les lettres
grecques. Ce rapprochement même expliquerait
assez bien comment Babrius attribue aux Sy-
riens l'invention de l'apologue, comment il té-
moigne une certaine prédilection pour les apo-
(1) Dosithei magistri Interpretamentorum libri III ,
éd. Boclting ( Bonn, 1832), p. S5-38, où l'on trouve seize
apologues ésopiques, parmi lesquels la Fourmi, le Mou-
cheron et le Taureau. Voir les autres témoignages clas-
siques dans Fabricius, Bibl. Gr.,t. I, p. 628, éd. Harles.
BABRIUS 28
logues relatifs aux mœurs de l'Orient (1). Ainsi
ce poète serait postérieur à Phèdre, qu'il surpasse
ordinairement par la précision élégante de son
style, toujours par la régularité de sa versifica-
tion. Ce serait peut-être quelque Romain d'Asie,
Grec par l'éducation et le langage ; son nom com-
plet, Valerius Babrius, aurait été successive-
ment altéré , et confondu avec celui d'un méchant
écrivain du moyen âge, de Gabrias. Dans les
cent onze fables qui nous sont rendues de Ba-
brius ( déduction faite de celles dont on avait
déjà le texte ïambique ), on ne doit pas s'attendre
à ti'ouver autant de sujets complètement nou-
veaux. Loin de là, neuf sujets seulement (sans
compter les deux prologues ) ne nous étaient
connus par aucune rédaction publiée jusqu'ici,
soit en vers, soit en prose (2) ; dix-huit se re-
trouvent dans Avianus, dix-neuf dans Phèdre ,
deux dans Avianus et dans Phèdre , deux dans
l'appendice des fables de ce dernier auteur (3).
Les autres fables se lisent jusqu'à deux et trois
fois , sous diverses formes , dans les recueils en
prose grecque. Quelques-unes même sont déjà
îamUières aux enfants pour le fond du récit,
puisqu'elles faisaient partie du recueil classique
des fables d'Ésope en usage dans nos collèges (4).
Il est vrai que, dans les rédactions grecques en
prose, l'apologue ésopique de Babrius est sou-
vent méconnaissable; on en a im exemple frap-
pant dans la charmante fable de Mercure et les
Arabes, dont la rédaction en prose était presque
barbare et inintelligible. Les nouveaux textes
offrent aussi la matière de piquants rapproche-
ments avec Avianus qui y perdra beaucoup ,
avec Phèdre qui y perdra quelque chose. Il y a
telle fable, par exemple , le Rat de ville et le
Rat des champs, où Babrius rivalise avec Ho-
race, et surpasse avec lui La Fontaine. Il y à tel
vers, par exemple dans le Chêne et le Roseau,
qu'aurait presque envié notre inimitable fabu-
liste. Toutefois l'intérêt qui s'attache à ces com-
paraisons ne doit pas nous faire illusion sur
la valeur réelle des fables récemment décou-
vertes, et sur le talent du poète. Même déga-
gées des interpolations évidentes ou seule-
ment probables que renferme le manuscrit de
Sainte-Laure , les fables de Babrius ne sont pas
toutes des chefs-d'œuvre. Irréprochables peut-
être sous le rapport du mètre , elles sont quel-
quefois bizarres et peu décentes pour le choix du
(1) Prologue 2^. Comparez les fables : Mercure et les
Arabes: l'Arabe et son chameau; le Chameau dansant.
Deuv autres apologues de la collection ésopique (n»» 118
et 405, éd. Côray ), où les Arabes sont mis en scène ,
proviennent peut-être aussi de Babrius.
(2) N°» 2, 8, 48, S4, 60, 61, 110, 112, llG, auxquels on
peut ajouter le n" 26, fable dont il ne restait que deux
vers cités dans Suidas, et que M. Knoch, par une erreur
alors bien excusable , rapportait à une antre fable
{Fragm. 35).
(S) N<" 30, 31, répondant aux fables 103 et 84 de Ba-
brius. Quant à la 95« de Babrius, elle ne ressemble que
par le titre au n° 30 de l'appendice de Phèdre.
(4) Fables 6, 7, 15, 24, 46, 80, 81, 92 et 121, répondant aux
fables 24, 28, 29, 33, 26, 32, 31, 39, et 8 du recueil classique,
29
BABRIUS — BABYLAS
30
sujet ou pour l'expression. A cet égard, les fables
les plus neuves ne sont pas les plus précieuses ;
sur dix , il y en a une charmante, et tout à fait
digne du siècle de Lucien , le Laboureur qui a
perdu son hoyau , et trois ou quatre que l'on
sacrifierait sans regret. Parmi les autres, à côté
des meilleures pièces, comme , les Oiseaux et le
Choucas (même sujet que le Geai paré des
plumes du Paon ), le Corbeau et le Renard , le
Mulet , et surtout le Lion malade ( c'est-à-dire
le Lion, le Renard et la Biche), long récit de
cent vers , entremêlé de discours , et qui semble
un épisode anticipé du fameux Roman du
Renard; à côté de ces pièces excellentes, on
en remarque certaines qui font peu d'honneur
au bon goût de Babrius , et qu'on eût volontiers
laissées dans la prose de Planudes ; telles sont :
VEnfant qui a mangé les entrailles d'une
victime , le Chameau , le Cheval devenu
vieux, le Statuaire et Mercure. On y trouve
certaines descriptions trop naïves , un conte li-
cencieux qui figure étrangement dans un recueil
adressé (comme le fut plus tard celui de la
Fontaine) au jeune fils d'un roi; bien des fables
dont la moralité, obscure ou fausse , se rattache
. pourtant d'une manière intime au récit qui les
précède. On s'étonne surtout de trouver dans
un recueil si court, à très-peu de distance l'une
de l'autre, deux ou trois fables différentes , con-
sacrées à la même idée morale. La Grenouille
qui veut devenir aussi grosse que le Bœuf, le
Lézard qui veut devenir aussi long qu'un Serpent,
et le Milan qui perd sa voix naturelle pour avoir
voulu imiter celle du Cheval, sont-ce là trois jeux
du même poëte , ou les essais de trois poètes
différents sur un seul thème? J'en dirais autant
des deux apologues , le Chêne et le Roseau, le
Sapin et la Ronce, que je vois aboutir à une
seule et même moralité. Ces répétitions et ces
remaniements de la même idée ont quelque chose
de trop étrange pour qu'on les attribue au même
poëte. Mais le recueil par ordre alphabétique
que M. Mynas a retrouvé pourrait n'être qu'un
fablier où, à côté des apologues de Babrius, figu-
rent quelques pièces de ses confrères et de ses
imitateurs. E. Eggek.
Tyrwhltt, De Babrio fabularum y£sopicarum scrip-
tore ; Lood. 1776, réimprimé par Harles à Erlangen,
1786. — Les éditions de Meineke >.de Lachmann, Berlin,
1845 ; de Orelli et Baiter, 1845 ; de ^ix. 1841 ; de Weise ,
Leipzig, 1855, et la lettre de iW. Diibner à Fr. Jacobs :
^nimadversiones criticse de Babrii Muôtàfxêotç;
Paris, 1844.
'^BABU {Jean), auteur de poésies en patois
poitevin, mort vers 1700. Il était docteur en
théologie et curé de Soudan , petite paroisse à
cinq lieues de Niort. D consacra vingt ans de sa
vie à la conversion des calvinistes du bas Poi-
tou ; et, pour se faire mieux comprendre, il em-
prunta le dialecte même de ceux à qui ses tra-
vaux de controverse étaient destinés. Voici un
échantillon de son style :
Mé qui dans mon jargon fis do vers plus de mille,
Pr'expUquer à nos gens les œuvres de Virgile ;
Mé qui chanty Tytire, Alex), Coridon ,
Et Silène endormi so l'ombre d'in brandon (buisson ),
Je veux do même style expliquer la créance.
Et faire ver l'esprit dos huguenaux de France.
On voit, d'après les premiers vers , qu'il avait
traduit une partie des ouvrages de Virgile en
dialecte poitevin. Cette traduction ne nous est
point paivenue. Un sieur de la Terraudière re-
cueillit ses poésies après sa mort, et les fit pa-
raître à Niort en 1701, sous Ce titre : Églogtces
poitevines sur différentes matières de con-
troverse, pour l'utilité duvulgaire de Poitou,
par feu messire Jean Bahu, docteur en
théologie; in-12. Joseph Boulmier.
Dreux du Radier, Bibliothèque historique et critique
du Poitou, t. IV, p. 311 à 319.
*BABîîEB OU BABUB, peintre hollandais,
vivait àUtrecht au commencement du dix-sep-
tième siècle. Il eut pour maître Pierre Neef, et
excella à représenter des intérieurs d'église.
A Santo-Petro-in-Montorio, on voit une Descente
du Christ au tombeau, exécutée par lui, dont
on admire le coloris. Jérôme David et Corn.
Bloëmart ont travaillé d'après lui.
Nagler, Nettes Allgemeines Kunstler-Lexicon.
BABCR. Voy. Baber.
*iîABY (/eaw-i^rflrtf ois), républicain fran-
çais, né à Tarascon en 1759, exécuté à Paris le
18 vendémiaire an v (9 octobre 1796), se montra
l'un des plus énergiques patriotes du départe-
ment de l'Ariége, où il leva une petite armée ré-
volutionnaire. Il fut accusé de continuer les
fonctions de général, malgré le décret qui avait
licencié ses troupes. Décrété d'accusation, il
vint se justifier auprès du comité de salut pu-
blic , qui approuva sa conduite et le nomma
commissaire de la république dans son dépar-
tement. Baby remplit sa mission avec sévérité
et justice jusqu'au 9 thermidor. Peu de ternies
après cette catastrophe , il fut arrêté et conduit
au tribunal criminel de Foix , sous la pré-
vention de terrorisme ; il allait être condamné ,
lorsque l'anmistie de vendémiaire an ni vint
l'enlever à ses juges. Pendant son emprisonne-
ment, ses biens avaient été dévastés. Fort de sa
conscience, il se présenta, le 10 messidor an iv,
à la barre du conseil des cinq-cents, et réclama
une indemnité ; mais il fut représenté comme un
farouche terroriste, et sa demande fut rejetée.
Baby se jeta dans la conspiration du camp de
Grenelle, et fut condamné à mort par une com-
mission militaire. [Le Bas, Enc. de la France.']
Moniteur, de l'an iv.
BABYLAS (saint), évêque d'Antioche, mourut
en 251 martyr de la foi, sous l'empereur Dèce.
n défendit l'entrée de l'église à l'empereur Phi-
lippe, qui était monté sur le trône par le meurtre
de Gordien, son bienfaiteur et son pupille. Gallus
César fit transporter le corps de saint Babylas
à Daphné, faubourg d'Antioche, heu célèbre par
l'oracle d'Apollon ; ses reliques imposèrent si-
lence à cet oracle, auquel Julien l'Apostat en-
31
treprit, en 362 , de rendre la parole. Saint Chry-
sostome a fait l'éloge de saint Babylas.
Bayle , Diclionnaire historique. — Le P. Merlin, dans
le Journal de Trévoux, juiD 1737.
BABTLONE {François de), graveur français,
vivait au seizième siècle, du temps d'Albert
Durer. On ignore l'époque précise et les détails
de sa vie. Il avait adopté pour unique marque
de ses estampes un caducée, ce qui l'a fait sur-
nommer le Maître au caducée. Quelques au-
teurs l'appellent aussi Martin. On cite de lui :
un Sacrifice à Priape ; — Apollon et Diane;
—une Sainte Famille;— l'Adoration des Rois;
— Saint Jérôme écrivant; — Un Batelier tra-
versant une rivière, et quelques autres œuvres.
Hubert, Manuel des Curieux, t. V, p. 66. — Florent
Lecomte, Cabinet d' Architecture, 1. 1, p. 178.
*BABYNET (Hugucs) , chirurgien français,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : la Manière de guérir les
descentes de boyaux sans tailler ni faire inci-
sion; la Haye, 1630 . Il s'y trouve des recettes
assez vulgaires et de peu d'utilité.
Adeliing,, Supplément à VAllgemeines Gelehrten-Lexic.
iBX^ (Théodore), jurisconsulte français,
né à Limoges en 1808. Avocat en 1830, il de-
vint, en 1837, un des collaborateurs du journal
l'Europe monarchique. Un procès célèbre , ce-
lui de M™® Lafarge , commença sa réputation. Il
plaida la cause de l'accusée avec un tel talent,
que l'innocence eut ses partisans aussi bien que
la culpabilité. C'était assurément un des plus
beaux succès que les annales de la défense eussent
enregistrés. M. Bac, qui ne s'était pas borné à la
seule étude du droit positif, mais qui avait en-
core approfondi les matières qui en font res-
sortir l'esprit et la philosophie, se voua ensuite
avec ardeur à la défense de la presse.
En février 1848, M. Bac fut nommé commis-
saire du gouvernement provisoire dans la Haute-
Vienne. Élu membre de l'assemblée consti-
tuante par ce département, il vint siéger à la
Montagne, et fit partie du comité des affaires
étrangères. La tribune fut moins favorable à
l'orateur que le barreau ne l'avait été à l'avocat,
quoique sa parole au sein de l'assemblée ne
manquât ni de chaleur ni d'élévation. Il fut un
de ceux qui défendirent Louis Blanc , accusé à
la suite du 15 mai. En 1849, M. Bac, nommé re-
présentant par la Seine et la Haute- Vienne, opta
pour ce dernier département. Il fut obligé de
quitter la France, en vertu d'un décret du 11
janvier 1852 ; mais un nouveau décret vient de
lui permettre de rentrer dans sa patrie. V. R.
Moniteur universel.
*BACALARIA {Hugucs), troubadour pro-
vençal, vivait vers la seconde moitié du douzième
siècle. Un troubadour nommé Gaucehn Faidit
lui proposa une tenson, espèce de lutte poétique
sur laquelle les cours d'amour étaient appelées
à prononcer. Gaucelm posait à Hugues cette
question : « J'aime sincèrement une dame qui a
un ami qu'elle ne veut pas quitter. Elle refuse
BABYLAS — BACCARINI 32
de m'aimer si je ne consens qu'elle continue de
lui donner publiquement des marques d'amour,
tandis que dans le particulier je ferai d'elle tout
ce que je voudrai : telle est la condition qu'elle
m'impose. « Hugues répond : « Prenez toujours
ce que la jolie dame vous offre, et plus encore
quand elle voudra. Avec de la patience on vient
à bout de tout, et c'est ainsi que bien des pau-
vres sont devenus riches. » Gaucelm n'est pas
de cet avis : « J'aime mieux cent fois, dit-il, n'a-
voir aucun plaisir et rester sans amour, que de
donner à ma dame la permission extravagante
d'avoir un autre amant qid la possède. Je ne le
trouve déjà pas trop bon de son mari; jugez si
je le souffrirais patiemment d'un autre ! J'en
' mourrais de jalousie, et, à mon avis, il n'est pas
de plus cruel genre de mort. » Hugues insiste :
« Celui qui dispose en secret d'une jolie dame a
bien envie de mourir, s'il en meurt. J'aimerais
mieux l'avoir à cette condition que de n'avoir
rien du tout. » La dispute continua, et les deux
troubadours convinrent de s'en rapporter à de
belles dames, dont on ignore la décision.
Cresclmbeni, Giunta aile vite de' Provenzali, p. 220.
— Ginguené, Histoire littéraire d'Italie, t. I.
* BAÇAN ou BAZAN ( Ferd. ), théologien amé-
ricain, vivait dans la première moitié du dix-sep- ■
tième siècle. Il professa la théologie à Mexico,
On a de lui : Commentaria in primam se-
cundse et in tertiam partent S. Thomx de
Aquino.
Jôchcr, Âllgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BACCA ( Pierre ), théologien hongrois, vi-
vait probablement dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : Defensio simpli-
citatis Ecclesix Christi adversus decisionem
quœstionum aliquot theologicarum , ejusque
vindicise adversus Irenxi Simplicii Phila-
delphi epistolam; Franeker, 1653, in-4°.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon-
BACCALAR YSANNA ( Vincent ), marquis de
Saint-Philippe, historien espagnol, né en Sar-
daigne d'une famille espagnole, mort à Madrid
en 1726. Il occupa, sous les rois Charles H et
Philippe V, d'importantes fonctions en Sardaigne;
et lorsque cette île se révolta contre la domina-
tion espagnole, Baccalar fit tant pour la cause
du roi, que Philippe V le fit marquis de Saint-
Philippe. On a de Baccalar : Histoire de la
monarchie des Juifs , en espagnol , traduite en
français ; — Mémoires pour servir à l'Histoire
de Philippe V, de 1699 à 1725, in-12, égale-
ment en espagnol, et traduits en français.
Adelung, Supplément à VAllgemeines Gelehrten-Lexi-
con. — N. Antonio, Bibl. Hisp. nova.
* BACCARINI (Giacomo), peintre de l'école
de Modène, né à Reggio au commencement du
dix-septième siècle, mort en 1682. Il fut élève
d'Orazio Talami, dont il imita avec succès la ma-
nière sage et pleine d'expression. Parmi les nom-
breux ouvrages dont il décora sa ville natale,
on remarque principalement un Repos en
33
BACCARINÏ — BACCHINI
34
Egypte, et un Saint Alexis mort, qu'il peignit
pour l'église Saint-Philippe, et qui ont été gravés
par Buonvicini. E. B — n.
Lanzi, Storia délia Pittura. — TicozzijDizionario dei
Pittori.
*tiXCCELmi. (Mathieu) , poète italien, de
l'ordre des Minorités, mort en 1614. En 1594 il
fut choisi pour prédicateur, confesseur et lec-
teur de son ordre. On a de Baccelini : Teatro
cristiano, ovvero Rime spirituali sopra la Pas-
sione; Paris, 1601, in-S"; — Rime spirituali
sopra varj sogetti; Paris, 1601, in-S" ; —
Psalmi Penitenùali, tradotti in versi; ibid.,
1604, in-12; — Aforismi politici e militari;
ibid., 1610, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à VAllgemeines Gelehrten^Lexicon.
BACCELL1 (Jérôme), littérateur et médecin,
né à Florence en 1514 ou 1515, mort dans sa
ville natale en 1581. Il fut consul de l'Académie
florentine. On a de lui une traduction italienne
de VOdyssée, publiée après sa mort par son
frère Baccio Baccelli, sous ce titre : VOdissea
di Omero, tradotta in volgar fiorentino ;
Florence, 1582, in-8°. Cette traduction, envers
sciolti (non rimes), est dédiée par l'éditeur au
grand-duc de Toscane François Y^. Cette dédi-
cace et les premiers vers de la traduction ont été
imprimés par Lami, dans le Catalogue des
manuscrits de la bibliothèque Riccardi. On
conserve , dans cette même bibliothèque , le ma-
nuscrit original de la traduction italienne des
sept livres de Y Iliade , et celui de VOdyssée en-
tière.
Ginguené , Histoire littéraire de l'Italie. — Taitoni ,
Uibl. deyli autori volgarizz., t. III, p. 12. — Adelung,
Supplément à VAllgemeines Gelehrten-Lexicon.
BACCETTi (Nicolas), historien italien , natif
de Florence, mort en 1647. 11 devint abbé de
Saint-Lucas de Cîteaux , et s'acquit quelque re-
nom par ses écrits. On a de lui : Septimanœ
Historise ; Rome, 1742 , in-fol.
Mazzuchelli, 5crittori d'Italia. — Chaudon et Delan-
dine, A'ouveau Dictionnaire historique.
*BACCEUS (Michel), médecin italien, natif
de Lucques, vivait dans la première moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : Discorso acade-
mico délia Peste, e suoi remedii; 1631 , in-4°.
Léon , Jllatii apes urbanse.
BACCHANELLI OU BACCANELCÎÎJS (Jean),
médecin italien, natif de Reggio, vivait dans
le seizième siècle. Il était contrefait comme
Ésoi^e, et plein d'esprit. On a de lui deux ou-
vrages imprimés ensemble : De Consensu medi-
corum in curandis morbis libri quattior ; — JDe
Consensu medicorum in cognoscendis simpli-
cibus liber; Lutetiae, 1554, in-12; Venetiis,
1555, in-8", 1558, in-16 ; Lugdum", 1572, in-12 :
on y trouve ce qu'il y a de plus utile dans la
pratique des médecins grecs et arabes.
Biographie médicale.
*BACCHERELLI ( Fiwcejîso ), peintre , né à
Florence en 1672 , mort vers 1745. On ne con-
naît de lui d'autre ouvrage que son propre por-
NOUV. BîOGU. UNIVERS. — T. IV.
trait, qui a été gravé dans le Musée de Florence,
mais qui ne figure même plus aujourd'hui dans le
nouveau catalogue de cette galerie. E. B.
Lanzi, Storia délia Pittura. — Calleria reale di
Firenze. — Ticozzi , Dizionario dei Pittori.
* BACCHEBEST, amiral hollandais, vivaitdans
la seconde moitié du dix-huitième siècle. Il
commanda une escadre de la flotte envoyée, sous
le commandement de sir John Balchen, pour
dégager sir Charles Hardy, bloqué dans le Tage
par Rochambeau. Plus hemeux que Balchen,
Baccherest ne fut pas emporté dans la tempête
où se perdit, en 1745, l'amiral anglais.
Rose, New Biographical Dictionary.
*BACCHiARHJS, moine et théologien italien,
vivait probablement dans la seconde moitié du
seizième siècle. Il laissa : Bacchiarii monachi
opuscula de fide et de reparatione lapsi, ad
codices Bibliothecx Ambrosianae , nec non ad
priores editiones castigavit , dissertationibus
et notis auxït Franciscus Florinus Canonicus
Theologus S. patriarchalis ecclesix Aquile-
jensis; Rome, 1750, p. 4; — Anonymi Bac-
' chïarium illustratum, dans les Recueils Galo-
gerana , p. 27.
Muralori, Anecdota, t. II. — Adelung, Supplément à
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BACCHiARiiTS, écrivain ecclésiastique de
l'Église latine sur lequel on n'a presqu'aucun
renseignement. Il paraît qu'il était Irlandais, dis-
ciple de saint Patrice, et contemporain de saint
Augustin. Son livre de Fide et la lettre à Za-
marius de Reparatione lapsi sont insérés dans
la Bibliotheca Patrum.
Gennadius, De viris illustribus, c. 24. — Smith, Dict.
0/ Greek and Roman Biography.
*BACCHIDES (Baxxiôriç,) , eunuque de Mi-
thridate, vivait dans la première moitié du pre-
mier siècle avant J.-C. Défait par Lucullus,
Mithridate, désespérant du sort, ordonna de
faire périr sa femme et ses enfants : c'est Bacchi-
des, appelé aussi Bacchus par Appien , qui fut
chargé de mettre cet ordre à exécution. C'est
encore le même qui gouvernait Sinope au temps
où Lucullus vint assiéger cette ville.
Strabon, XII, p- 546.— Plutarque, Lucullus.— Appien,
Bell. Mithrid., 82.
* BACCHiBÈs , général de Démétrius-Soter et
gouverneur de la Mésopotamie, vivait dans
la seconde moitié du second siècle avant J.-C.
Il vint en Judée pour y rétablir Alcime dans la
sacrificature. Il combattit Judas Machabée, qui,
Hayant attaqué avec des forces inférieures, périt
dans le conibat. Mais Jonathas contraignit Bac-
chidès d'abandonner la Judée.
Chaudon et Delandinc , Nouveau Diction, histor.
BACCHïNï (Benoit), littérateur italien, né le
31 août 1651 à Borgo-San-Donnino , dans le
duché de Parme, mort le i^'' septembre 1721.
Il étudia chez les jésuites, et entra en 1668
dans l'ordre de Saint-Benoît , d'où le prénom
de Bernardin qu'il portait d'abord. Préparé
par de sérieuses études, il se livra bientôt à la
prédication. Deyenu en môme temps secrétaire
S5
BACCHIINI — BACCHYLIDE
36
de l'abbé de Saint-Benoît à Ferrare, Bacchini le
suivit à Venise , à Plaisance, à Panne et à Pa-
doue, et put connaître ainsi les célébrités littérai-
res contemporaines. En 16&3 il quitta son emploi
et la prédication , pour s'adonner à la culture
des lettres. En 1688 il devint théologien du duc
de Parme, qui voulut s'attacher un homme de ce
mérite. En 1689, Bacchini introduisit dans le rè-
glement des bénédictins de Saint-Alexandre de
Parme, dont on lui avait confié la direction, des
modifications qui ne plurent pas généralement, et
qui l'obligèrent même de quitter Parme. Le duc
de Modène lui offrit une compensation en le nom-
mant, en 1691, consuUeur du saint oj'jlce.
Après de nouveaux voyages dans l'intérêt de la
science , et le refus d'accepter les offres du car-
dinal Aguirre qui le voulait retenir à Rome,
Bacchini fut nommé bibliothécaire du duc.
En 1704, on conféra au savant bénédictm le
prieuré de son ordre à Modène. 11 fut ensuite
revêtu d'auti-es dignités ecclésiastiques, et mou-
rut à Ferrare à l'âge de soixante-dix ans. On dit
qu'il avait l'abord rude et les manières peu
agréables. II laissa : Orazione nelV esequie
délia ser. Margherita de" Medici, duchessa
di Parma , 1670; — Giornule de' Letterati;
Parme, 1686-1690, et Modène, 1692, 1693, 1696
et 1697, 9 volumes in-4° ; — Helenas Lucretix
(quae et scholastica) Corneliae Piscoptœ, virginis
pietate eu eruditione admirabilis , ordinis D.
Benedicti privatis votis, adscriptai opéra qu3C
quidem haberi potuerunt ; Parme, 1688, in-8°,
avec une vie de celle dont l'éditeur a recueilli
les œuvres ; — Saggi d'Anatomia , traduits du
français; in Parma, 1688, in-12,et 1713,in-12;—
Clariss. V. Antonio Magliabecho, Matj. Etr.
Ducis Bibliothecarto , Dom. Benedictus Bac-
chinus; Parme, 1688, in-4° : il est question,
dans cette lettre, d'une médaille de Scipion l'A-
fricain; — De sïstrorum figurïs ac dif/erentia
ob siUri romanam efjiqiem communicatam ,
dissertatio ; Bologne , 1691 in-4<> ; Utrecht ,
1696, in-4°; — Anonymi Dialogi très : de
Constantia; de Dignitate tuenda; de Aniore
erga rempublicam ;Moàéne, 1691 ; — Bell' Is-
toria del Monastero di S. Benedetto di Po-
lirone, nello Stato di Mantova ; libri cinque;
Modène, 1696, in-4*' : la première partie seule
a été imprimée ; — Be ecclesiasticx hierarchiae
originibus dissertatio; Modène, 1703, in-4''.
MazzuchelU, Scrittori d'Itatia.— Nicéron, Mémoires,
t. XX.
lîACCHirs (Baxxsïoç ) , surnommé l'Ancien ,
musicien grec, vivait vers le commencement du
quatrième siècle de J.-C. On ne sait rien sur sa
vie. n est l'auteur d'un livre intitulé Introduc-
tion à l'art musical; il traite de l'harmonie
et du rhythme. Le texte grec a été imprimé avec
une traduction latine dans Meibomius, Antiques
musicse Auctores septem, 2 volumes in-4°, Ams-
terd., 1652. Le même ouvrage se trouve, par
fragments , dans les Harmoniques de Manuel
Bryennius ( II, 6 ). 11 a été imprimé par Ferdi-
nand Bellermann dans : Anonymi Scriploris de
Musica, Bacchii senioris Introductio artis
musicee (ElaaYwy^ téx"'^' (Jiouctxrii; ), Berlin ,
1841, in-4" (texte grec ) , avec des notes et des
variantes tirées de trois manuscrits de Paris , et
de deux manuscrits de la bibliothèque de Naples.
Le P. Mersenne a donné une traduction française
du livré de Bacchius dans son Traité de l'Har-
monie universelle, publié en 1627, in-S", sous
le pseudonyme du s/ewr de Hermès, p. 93 à 106.
Fétis, Bioijruphie univers, des Musiciens. — Schrell,
Hist. de la liltérature grecque , t. V. — Smitli, Dict of
Greeck and Roman Biogruphy.
BACCHIUS de Tanagre , médecin d'Alexan-
drie, disciple d'Hérophile, vivait entre les années
300 et 230 avant J.-C. Galien cite de lui un Épi-
tomé du Pouls (Gai., De différent. puls.,liV,
10), des commentaires sur plusieurs écrits d'iïip-
pocrate (Sur l'officine du médecin; sur tes
Aphorismes ) , et la formule d'un médicament
dont Auguste se servait comnied'un remède con-
tre la sciatique. Il avait aussi composé une es-
pèce de lexique (XéÇic) d'Hippocratc , divisé en
trois livres (Voy. Érotien, Glossar., p. 8).
Enfin, Cœlius Aurélianus (Morb. Chron., il,
10 ) cite de Bacchius une classification assez ra-
tionnelle des différentes espèces d'hcmon-ugies.
— 11 y avait plusieurs autres Bacchius, parmi
lesquels nous citerons Bacchius de Milct , qui
avait écrit sur l'agriculture.
Fabriciiis , Bibliotheca rjrœca , édit. Ilarlcs , t. 111
p. 646. — Haller, Bibliotli. medic, t. 1, p. 128. — Scliulzi:
Histoire médicale; Lipz., in-4°, p. 382. —il. Lillrc, (Bu-
vres d'Hippocratc, 1. 1, Introd., p. 84,
BACCHYLIDE, poëte lyrique grec , natif d'Iou-
lis dans l'île de Céos, vivait à la cour d'Hiéron,
tyran de Syracuse , vers la 77^ olympiade ( 472
avant J.-C). Il était oncle d'Eschyle, et neveu,
par sa mère, du célèbre Simonide, son compa-
triote et son modèle. Il fut même, dit-on, le
poëte favori d'Horace, qui le préférait à Pin-
dare. Quelques "vers de celui-ci, pleins d'un dé-
dain superbe pour des rivaux peu dignes de son
génie, et quelques fragments semi-apologétiques
de Bacchylide , le donnent à supposer. Longin
le reconnaît inférieur à Pindare. Au dire du sco-
liaste de Pindare, il y aurait eu rivalité cnh'c ces
deux poètes , qui se trouvaient ensemble , ainsi
que Smonide, à la cour d'Hiéron. On remarque
beaucoup d'élégance et de douceur dans les dé-
bris si mutilés et si peu nombreux qui nous
restent de ses poèmes, surtout dans le beau
Psean adressé à la Paix, que Stobée nous a
conservé en partie , et dans le fragment d'une
scolie en l'honneur du vin, que nous devons à
l'abréviateur d'Athénée. Bacchyhde avait cultivé
toutes les formes et tous les rhythmes de la
poésie lyrique , que les créations successives de
deux siècles avaient portée à son plus haut point
de développement. On cite de lui des hymnes de
différentes espèces, des dithyrambes, des chants
de victoire comme ceux de Pmdare, des chants
37 BACCHYLIDE
pour les danses et pour les chœurs des vierges,
des poésies erotiques, etc. Ces ouvrages étaient
écrits dans le dialecte dorien , dès lors exclusive-
ment consacré à Ja muse lyrique; par leur style
ils se rapprochaient singulièrement des chœurs
des tragiques. Nous avons encore, sous le nom de
Bacchylide, deux épigrammes, l'une en dorien,
l'autre en ionien, qui font partie de l'Anthologie ,
et que rien n'autorise à contester au chantre de
Céos. Les fragments de ses autres poésies, épars
dans les auteurs de l'antiquité, ont été recueillis,
d'une manière plus ou moins incomplète, par
Néander, H. Estienne, Fulvio Orsini, Brunck et
Jacobs ( dans les Analectes et la première Antho-
logie ). Christian-Frédéric Neue en a donné une
collection nouvelle qui en contient soixante et
une , y compris les mots isolés et les citations
indirectes, le tout accompagné d'une inteiliréta-
tion latine et d'un savant commentaire, dans la
monographie intitulée Bacchylidis Cet frag-
menta; Berlin, 1822, p. 76; in-S". [Enc.desg.
du m. ]
Suidas. — Strabon, lib. X. — Smith, Dictionary of Greek
and Roman Biography.
* KACCHYLUS ( BaxxuXXoç), évêque de Corin-
the , vivait dans la seconde moitié du second
siècle, n écrivit, selon Eusèbe et saint Jérôme,
sur la question , si souvent controversée , de l'é-
poque où il convient de placer la fête de Pâques.
Saint Jérôme dit en termes formels que Bacchy-
lus écrivit : De Pascha ex omnium gui in
Achaia erant episcoporum persona.
Kabrlcius, Biblioth. grsec, XII, 364. —Eusèbe, Hist.
ecclésiast,, V, 22, 23. — Jér6me, Cataloy. f^iror. illus-
triu7n., etc., c. 44. — Smith , Dictionary of Greek, and
lioman Bioyraphy.
*BACci (Antonio), peintre médiocre de l'é-
cole vénitienne, né à Padoue, vivait en 1663. Il
habitait Rovigo, où il a laissé plusieurs tableaux
de fleurs et de fruits. E. B.
Lanzl, Storia délia Pittura. — P. CoroneUl, Viaggj.
— Guida di Rovigo.
BACCi (Charles), bénédictin et théologien
italien, né le 25 avril 1629, mort en 1683. De
Florence, où il enseigna la théologie, il alla en
Pologne, et y fonda la congrégation de Cassini.
II revint ensuite à Rome, où il mourut. On a de
lui : De Principiis universse theologise mora-
lis, seu de Actibus humants ; Florence, 1667,
in-fol.
Mazzuchelli, Scriltori d'Iialia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BACCI (Pierre-Jacques), compositeur ita-
lien, natif de Pérouse vers la seconde moitié du
dix-septième siècle. H IwiSA Abigail , opéra re-
présenté à Città del Pieve en 1691. L'air Pensa
aquesf hora , que l'on trouve dans cet opéra,
est d'une remarquable beauté.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BACciARELLi (MarcelUn), célèbre peintre
italien, né à Rome le 16 février 1731, mort à
Varsovie le 5 janvier 1818. Élève de Benefiali,
il fut engagé en 1753 par Auguste in, roi de Po-
logne, électeur de Saxe, à se fixer à Dresde, où
— BACCIARELLI
38
il travailla aux dessins de l'osuvre gravée de la
célèbre galerie. Ayant suivi le roi en Pologne, il
y fit connaissance avec le jeune Stanislas-Auguste
Poniatowski, qui, monté sur le trône, devait l'ap-
peler à sa cour, et lui témoigner toute sa vie la
favem- la plus marquée. En 1761, nous voyons
Bacciarelli faire un voyage à Vienne , où il fit les
portraits de la famille impériale, et où l'on possède
encore de lui une grande composition représen-
tant Apollon et les Muses sur lemont Parnasse.
Quatre têtes dans ce tableau reproduisent les traits
des archiduchesses , filles de Marie-Thérèse. Le
roi Poniatowski appela Bacciarelli auprès de lui
en 1765, et depuis cette époque on lui confia la
direction des beaux-aits de Pologne. Voici les
principaux ouvrages qu'il a laissés dans ce pays.
Au château de Varsovie, dans la salle dite de
marbre, une série de poiiraits des rois de Po-
logne depuis Boleslas Chrobry jusqu'à Stanislas-
Auguste; dans la salle de bal, un plafond re-
présentant Jupiter faisant sortir le monde du
chaos; dans la salle des chevaliers, six grands
tableaux liistoriques : 1" Casimir le Grand don-
nant des lois, et protégeant les paysans à Wis-
litra (1346); 2° la Fondation de Vuniversité
de Cracovie (1369) ; 3° Hommage du duc Al-
bert de Prusse au roi Sigismond P" (1525);
4" Union de la Pologne et de la Lithuanie à
Lublin (1569); 5° Paix de Chotrim (1621);
6° Délivrance de Vienne par SobiesM (1683) :
le troisième de ces tableaux fut porté au Louvre
en 1807, et ne revint à Varsovie qu'à la suite des
événements de 1815. Dans la même salle, les
portraits des dix personnages historiques sui-
vants : Christophe Radziwill, Rewera Potoc-
ki, Stanislas Hozius, Roman Sangunko, Jean-
Charles Chodkiewia, Jean Tarnowski, Martin
Kontski, André Olsrowski, Copernic, et Cra-
mer. A la résidence royale de Larienki, près de
Varsovie , l'histoire de Salomon en plusieurs ta-
bleaux , où un gi-and nombre do têtes de femmes
sont des portraits des beautés les plus marquantes
de la cour de Stanislas- Auguste. A la cathédrale
de Varsovie, un tableau représentant la Vierge
, et l'enfant Jésus entourés d'anges , ayant à leurs
pieds saint Jean-Baptiste, le patron de l'église,
et saint Stanislas, le patron de la Pologne. Ce
tableau fut offert par Bacciarelli à la place de celui
de Pahna le Jeune, que les Français avaient pris
en 1807. A Surorse en Lithuanie (propriété de
la famille Chreptowicz ), un Saint Isidore labou-
reur, et le Christ bénissant les enfants. Enfin
deux grandes compositions , représeutant le roi
I Stanislas-Auguste dans la cabane du meunier
lors de son enlèvement par les confédérés , et sur
son lit de mort à Saint-Pétersbourg (les nom-
breux assistants y sont rendus avec une ressem-
blance parfaite ) ; et un tableau de Napoléon don-
nant une constitution aux Polonais à Dresde
en 1807. Bacciarelli a fait en outre plusieurs cen-
taines de portraits , et a peint presque toutes les
somnjités contemporaines; son atelier était une
89
BACCIARELLI — BACCIO
40
vxaie école de peinture pour le pays qu'il avait
adopté. Le roi Stanislas-Auguste l'avait nommé
directeur général des bâtiments de la couronne;
la diète lui conféra des lettres de noblesse; ses
tableaux lui valurent une belle fortune , et le roi,
lors de son abdication à Grodno en 1795, lui
donna encore un bon de vingt-cinq mille ducats
à faire valoir dans la liquidation des dettes que
les puissances copartageantes s'étaient engagées
à payer. Bacciarelli était membre de la Société
royale des amis des sciences de Varsovie, de
l'Académie de peinture de Saint-Luc de Rome,
de celles de Dresde, de Berlin, de Venise, de
Bologne, etc. A la création de l'université de Var-
sovie, on le nomma doyen de la faculté des beaux-
arts. Sa famille lui a érigé un monument dans la
cathédiale de cette ville. Bacciarelli se distingua
par la pureté du dessin, une composition savante,
le talent de saisir la ressemblance , un pinceau
facUe et un coloris agréable ; mais presque tous
ses ouvrages accusent une certaine pâleur, et
présentent les divers défauts de cette école des
Vanloo et des Boucber, à laquelle ses études et
le goût du siècle le rattachaient.
Calixte Mororewicz.
E. Rastawiecki, Stownich malariow polskic/t; Wars-
rava, 1851, t. I.
*BACciLLERio ( Tiôèj'e ), philosophe et mé-
decin italien, natif de Crémone, mort en 1511.
II professa la médecine à Bologne, à Ferrare, à
Padoue et à Pavie, et mouiut à Rome. Il laissa en
manuscrit des commentaires sur Aristote et
sur Averrhoës.
Biographie médicale.
*B.\cciNETTi [Horace), savant italien, natif
de Buonconvento, vivait au commencement du
dix-septième siècle. Il laissa : De Lucido eique
subordinatis ; Sienne , 1612, in-4''.
Mazzuchelli, Scritiorid'Italia. — Adelung, Supplémeut
à Jôclier, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
*iîACCiNO (^Dominique), médecin italien,
natif de Tabia, vivait vers la seconde moitié du
dix-septième siècle. On a de lui : Tractatus de
angina ulcerosa; Parie, 1691,in-12.
Dictionnaire des Sciences médicales.
BACCIO OU BARTOLOMMEO DELLA PORTA,
connu aussi sous les noms de Fra Bartolom-
MEO, de Fra Bartalommeo da S. Marco, ou sim-
plement IL Frate, célèbre peintre de l'école llo-
rentine,né en 1469, au village de Savignano, près
Prato, àdix milles de Florence, mort en 1517. Dès
son enfance, son goût pour la peinture se ma-
nifesta de manière à ne permettre aucun doute
sur sa vocation. Ce fut, dit Vasari, Benedettoda
Majano qui lui fit connaître Cosimo Rosselli ,
dont il devait être un jour le plus beau titre de
gloire. Après plusieurs années passées dans l'a-
telier de ce maître , Baccio le quitta pour se li-
vrer tout entier à l'étude des chefs-d'œuvre de
Léonard de Vinci , à la manière duquel il fit'plus
d'un emprunt. Ce fut alors qu'il alla demeurer
dans une maison située près la porte San-
Pletro GathoUni, ce qui lui fit donner le sm-nom
de délia Porta, qu'il conserva jusqu'au jour où
il entra en religion.
Baccio excella également dans les sujets de
petite proportion, et dans ceux de dimension
colossale. Ses petits tableaux sont pleins de grâce
et finis avec le plus grand soin, tandis que quel-
ques-unes de ses fresques, et notamment le cé-
lèbre tableau de Saint-Marc de la galerie Pitti ,
sont touchés avec une hardiesse comparable à
celle de Michel-Ange. Habile dessinateur, savant
anatomiste, il ti'açait toutes ses figures nues
avant de les draper. Il dut à l'étude des œuvres
du Vinci une parfaite intelligence du clair-obs-
cur, un empâtement et en même temps une
transparence de couleur dignes des premiers
maîtres de l'école lombarde : mais c'est avec
raison que d'Agincouit lui repioche d'être de-
venu quelquefois pesant , en donnant aux con-
tours un relief excessif. Raphaël étant venu à
Florence en 1504, se lia d'amitié avec Baccio,
et l'initia aux règles de la perspective. Cette
liaison ne profita pas seulement au peintre flo-
rentin ; le chef de l'école romaine dut à la vue
des ouvi'ages et aux conseils de Baccio de tour-
ner ses efforts vers l'étude du clair-obscur et
du relief, qui peut être obtenu par l'empâtement
des couleurs. Ce fut à partir de ce moment que
le Sanzio commença à s'éloigner du faire de son
maître le Pérugin, et à faire présager le peintre
de la Transfigwation et de la Madone de Saint'
Sixte.
Quelques années plus tard, Baccio étant allé à
Rome, y perfectionna encore sa manière par
l'étude des ouvrages de Raphaël et de Michel-
Ange; mais le premier païut toujours occuper
la principale place dans ses sympathies. Inven-
teur des mannequins mobiles, le Frate dut à
cette découverte la possibilité d'étudier les plis
des draperies d'après nature , comme il le faisait
pour tous les autres objets que son pinceau avait
à reproduire. Il n'excella donc pas moins diins
cette partie de l'art que dans la plupart des au-
tres, et c'est à tort que d'Argenville l'accuse de
manquer de légèreté dans ses draperies. Son ar-
chitecture est généralement de bon goftt; les
escaliers sur lesquels il se plaît à grouper ses
figures sont d'un effet majestueux, et les bal-
daquins dont souvent il les surmonte ne man-
quent pas d'élégance. Enfin, avec un peu plus de
noblesse parfois , plus d'habileté d'ordonnance,
plus d'imagination surtout, le Frate n'eût peut-
être pas paru au-dessous de Raphaël lui-même.
Le seul ouvrage important que Baccio ait exé-
cuté à fi'esque avant de renoncer au monde fut
le célèbre Jugement dernier, que nous admi-
rons encore dans l'ancien cimetière de l'hôpital
de Santa-Maria-Nuova à Florence, bien que
cette peinture ait été terminée par Mariotto Al-
bertinelli (1). Cette fresque précieuse est aujour-
{1^ Du vivant de Baccio, et non pas après sa mort
comme le prétend F;into/.7,i dans sa Description de Flo-
rence; car Baccio mourut en lljiT, et Albertinclli en 1512.
41
BACCIO
42
d'iiui protégée par un vitrage : mais malheureu-
sement cette précaution: a été prise trop tard,
car la peinture, qui n'était pas sous un portique,
avait déjà beaucoup souffert, et sa partie infé-
rieure est presque entièrement détruite, ce qui,
du reste, ne pouvait manquer d'arriver, car elle
descendait jusqu'au sol. C'est probablement aussi
dans cette première période de sa vie que
Baçcio peignit, dans le cloître de Santo-Spirito
de Sienne, un Christ sur la croix, qui ne nous
paraît pas tout à fait digne de son auteur.
Naturellement porté à la dévotion , Baccio sui-
vait avec assiduité les prédications du fameux
Savonarole, et il avait été un des premiers à pré-
cipiter ses œuvres profanes dans le bûcher élevé
à la voix du fougueux réformateur. Baccio était
présent lorsqu'on vint pour arrêter Savonarole,
qui, aidé de ses partisans , soutint un véritable
siège dans le couvent de Saint-Marc. La bra-
voure n'accompagne pas toujours le génie et le
talent; et, s'il faut en croire Vasari, la frayeur
fit alors faire à Baccio le vœu de renoncer au
monde s'il échappait au danger. Le supplice de
Savonarole ne fit que hâter l'accomplissement
de son vœu; et le 26 juillet 1500, à l'âge de trente
et un ans, Baccio, l'ami et le disciple de Savona-
role, prit l'habitde dominicain dans le couvent de
Prato. Tout entier aux pratiques de son nouvel
état, il i-esta quatre ans sans toucher ses pin-
ceaux, qu'il ne reprit qu'à la sollicitation de ses
frères, et que désormais il consacra presque
exclusivement à l'embellissement des couvents
de son ordre. Il ne resta que quelques mois à
celui de Prato , et fut envoyé par ses supérieurs
au monastère de Saint-Marc de Florence. 11 pa-
raît toutefois qu'il revint plus tard à Prato, car
il a exécuté dans l'église une Madone qui existe
encore. Il a laissé également une belle Cène dans
le couvent de Saint-Dominique de Pistoja. Pen-
dant un assez long séjour qu'il fit au couvent
de la Maddalena, sur la route de Mugello , il fit
ungrandnombre de fresques, dont quelques-unes
ont été sciées, et transportées à Florence dans la
ciiapelle du dortoir du couvent de Saint-Marc,
et dans la galerie de l'Académie des beaux-
arts. C'est dans ce couvent, véritable musée,
grâce au séjour de Fra Angelico et de Baccio, qu'il
faut chercher les plus belles fresques de ce der-
nier maître, telles que le Saint Benoît servi
par les anges, le Christ entre saint Jean, la
Vierge , saint Benoît et Sainte Catherine de
Sienne, œuvre sublime dans toutes ses parties ;
une Vierge et un Christ véritablement divin,
huit portraits de saints de l'ordre de Saint-Do-
minique, plusieurs Madones, etc.
On trouve des tableaux de Baccio dans la plu-
part des grandes galeries de l'Europe. Le musée
du Louvre en possède deux, la Salutation an-
gélique et le Mariage mystique de sainte Ca-
therine de Sienne. La galerie publique de Flo-
rence offre une Vierge sur un trône, grande et
magnifique composition, l'un des meilleurs ou-
vrages de Baccio, etdeuxprophètes: /o6et [saïe.
Le palais Pitti, outre le Sain^ Marc dont j'ai
déjà parlé et qui est revenu de Paris en 1815,
compte quatre autres ouvrages de Baccio : le
Christ au tombeau, le Christ ressuscité, une
Sainte Famille, une Vierge sur un trône. A
Rome, si la galerie du Vatican ne présente au-
cune œuvre de Baccio , si celle du Capitole n'a
qu'une Présentation au Temple peu authen-
tique, on retrouve ce maître dans plusieurs pa-
lais. Au Quirinal, il est représenté par un
Saint Pierre et un Saint Paul, tableau que
Raphaël ne dédaigna pas de terminer ; au palais
Doria, par une Sainte Famille ; par une autre,
au palais Corsini; enfin par un Mariage de
sainte Catherine, au palais Braschi. Le musée
de Naples possède une magnifique Assomption.
Londres, Bruxelles, Madrid n'ont aucun ou-
vrage du grand maître florentin; il n'en est
pas de même des capitales de l'Allemagne. A la
Pinacothèque de Munich, on admire une Sainte
Famille An style le plus grandiose, à côté d'une
petite Madone , imitée de la manière du "Vinci.
A Vienne, une Présentation au Temple est
datée de 1516, et porte cette inscription, qui
semble un pressentùnent de la mort prochaine
du maître : Orate pro pictore, olim sacelli
hujus novitio. A Berlin , se voit une grande As-
somption peinte en compagnie de Mariette Al-
bertinelli. Enfin, citons encore dans la galerie de
l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, un Saint Jean
etun Saint André. — Des travaux si nombreux,
joints aux pratiques ascétiques, durent user rapi-
dement l'organisation de Baccio. Frappé d'une
attaque d'apoplexie , il fut envoyé aux bains de
San-Filippo , près de Radicofane ; mais il n'en
éprouva aucun soulagement. Une indigestion de
figues lui laissa à peine le temps de revenir à Flo-
rence, où il mourut le 8 octobre 1517, âgé seule-
ment de quarante-huit ans. Il fut enterré au cou-
vent de Saint-Marc. Ses élèves furent Checchino
delFrate, Benedetto Cianfanini, Gabrielle Rustici,
Fra Paolo Pistojese, et le Sogliani. {Voy. ces
noms. ) Ernest Breton.
Vasarl, P'ite deiPittori, etc. — Lanzi, Storia délia
Pittura. — Abecedario pittorico. — Baldinucci, JVo-
tizie dei Professori. — Ticcozi, Dizionario de' pittori.
— Winckelmann, Neues Maier-Lexicon. — L. Viardot,
Musées de l'Europe. — U'Argenville, F'ie des Peintres
italiens. — D'Agincourt, Histoire de l'art par les mo-
numents. — Stendhal, Histoire de la Peinture en Ita-
lie, etc.
BACCIO D.4 3ÏONTE LîJPO, sculpteur et ar-
chitecte florentin, né vers 1445, mort vers 1533.
Le véritable nom de cet artiste paraît avoir été
Bartolommeo Lupi ; on ne sait pourquoi il prit
le surnom de Monte-Lupo, château situé sur les
bords de l'Arno, à douze milles de Florence. Dès
sa jeunesse , il se destina à la sculpture ; mais
longtemps il négligea ses études pour se livrer
aux plaisirs. La sagesse étant venue avec l'âge,
il se mit sérieusement au travail, et de rapides
progi'ès couronnèrent ses efforts. Vasari ne dit
pas quel fut son maître, mais Baldinucci remarque
43
BACCIO — BACCIUS
44
avec raison qu'un examen attentif de ses œu-
vi-es indique clairement qu'il sortit de l'école de
Lorenzo Ghiberti. Si l'on trouve plus de moel-
leux et d'ampleur dans les draperies de Baccio ,
on doit l'attribuer à l'étude qu'U put faire des
ouvrages de Michel-Ange.
BacISo débuta dans la carrière par un écus-
son aux armes de Léon X, soutenu par deux
enfants , et placé à l'angle du palais Pucci et de
là via dei Servi, écusson qui a beaucoup souf-
fert des injures du temps. Après avoir sculpté
pour Pierre François de Médicis un Hercule au-
jourd'hui perdu, il fut chargé, à la suite d'un bril-
lant concours, de faire un Saint Jean évangéliste,
statue de bronze qui obtint le plus grand succès,
f|ui est encore regardée comme son meilleur ou-
vrage, et comme l'une des plus belles parmi les
figures qui décorent l'extérieur de l'église d'Or-
sammichele. H fit ensuite plusieurs beaux cru-
cifix de grandeur naturelle et même de propor-
tion colossale, soit en bois , soit en marbre. Un
des plus estimés se voit à Florence, dans le cou-
vent de Saint-Marc. Cicognara lui attribue aussi
celui qui décore le maître-autel de l'église Saint-
Laurent, et que les guides de Florence indiquent
soit comme étantl'ouvrage de Jean Bologne, soit
comme étant le fameux crucifix de Benvenuto
Cellini. Ce dernier est à l'Escurial. On ignore à
quelle époque de sa vie il fit une statue de Mars,
(|ui accompagne le tombeau du général Bene-
detto Pesaro dans l'église de Santa-Maria-dei-
Frari , à Venise. Cette figure est froide , mais
accuse une grande habileté de main.
Baccio avait déjà érigé à Florence un arc de
triomphe pour l'entrée solennelle de Léon X;
dans sa vieillesse , s'étant retiré à Lucques , il
quitta la sculpture, devenue sans doute trop pé-
nible pour lui , pour s'adonner à l'architecture.
Je passerai sous silence diverses constructions
de moindre importance, pour ne citer que l'é-
glise de Saint-Paolino , premier évêque de Luc-
ques. Cette église fut construite par Baccio en
1522; elle n'a qu'une seule nef en forme de
croix latine , et d'ordre dorique ; mais ses pro-
portions sont nobles et élégantes; et l'édifice
entier est digne des beaux temps de l'art. Baccio
y reçut la sépulture, étant mort à Lucques à
l'âge de quatre-vingt-huit ans, laissant plusieurs
enfants, parmi lesquels un fils qui, lui aussi, fut
un habile sculpteur. ( Voy. Raphaël d\ Monte-
Lupo). Ernest Breton.
Vasari, f^ite dei Pittori, etc. — Baldinucci, Notizie
dei Professori. — Cicognara , Storia délia Scultura. —
Antonio Mazzarosa, Guida d,x Lucca, 1843. — Abeceda-
rio pittorico.
* BACCIOCH1 (Félix- Pascal), époux delà
sœur aînée de l'empereur Napoléon, naquit en
Corse, d'une famille noble mais pauvre, en 1762,
et mourut à Bologne le 28 avril 1841. Entré de
bonne^eure au service, il n'était que capitaine d'in-
fanterie lorsqu'il épousa en 1797 Marie-Élisa,
sœur de Napoléon, alors général en chef de
l'armée d'Italie, dictant à Léoben les prélimi-
naires d'un traité qui courbait l'Autriche sous son
épée victorieuse. Napoléon fut mécontent de ce
mariage; mais il admit néanmoins Bacciochi,
comme membre de sa famille, à prendre part à
sa fortune. Successivement colonel d'infanterie
légère, président du conseU électoral du départe-
ment des Ardennes, sénateur (1804), général,
et grand-cordon de la Légion d'Honneur, il ob-
tint enfin la principauté de Piombino et de Luc-
ques, et fut couronné, avec sa femme, le 10
juillet 1805. A partir de ce moment, les deux
époux vécurent séparément: Bacciochi en simple
général, Élisa en princesse toute-puissante,
sœur de l'empereur Napoléon. Quand la fortune
renversa les trônes fondés par le génie de son
beau-frère, le prince Félix, qui n'avait guère été
que le premier des sujets de sa femme, dut sen-
tir moins vivement qu'elle le passage de la puis-
sance à la condition privée. 11 alla en Allemagne,
et résida quelque temps à Trieste. Depuis 1831 il
jouissait d'une rente de 100,000 écus, avec le titre
'de prince romain. [Enc. des g. du m. ]
Biographie des Contemporains.
BACCIOCHI {Marie-Anne-Élisa Bonapautk,
M"""). Voyez Napoléon. [2. Sœurs de l'empe-
reur, Élisa.]
* BAccïociii-ADORNO, né en Corse, parent
de Félix Bacciochi, entra au sei-vice en 17G1,
fut fait chevalier de Saint-Louis en 1788, et lieute-
nant-colonel des chasseurs royaux corses en 1789.
Il resta attaché à la cause des Bourbons pendant
la révolution, émigraavec ses trois frères en 1 792,
et servit dans l'armée de Condé en 1799, 1800 et
1801. Les efforts des éti'angers unis aux émigrés
n'ayant pas eu le succès qu'ils espéraient, et le
licenciement de l'armée de Condé s'étant effec-
tué, Bacciochi retourna en Corse avec ses ftèrcs.
Établi ensuite à Montpellier, il y exerça les fonc-
tions d'inspecteur aux revues, dont il se démit
volontairement à la nouvelle des événements du
20 mars 1815. Après la seconde restauration, il
fut rétabli dans ses fonctions, et nommé en 1816
officier de la Légion d'honneur.
Nouvelle Biographie des Contemporains.
* BACCiONi (Jose/)7i), professeur de musi-
que, né à Florence en 1763. 11 composa pour
l'Église, mais ses travaux en ce genre sont res-
tés manuscrits. On a de lui un Traité de l'art
du cAawif ; Florence, 1807.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BACCius OU BACCIO (André), médecin
italien, natif de Milan, vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. 11 professa la botanique
à Rome depuis 1567 jusqu'en 1600, et devint
médecin du pape Sixte-Quint. Il dépensa sa for-
tune, et, poursuivi par ses créanciers, il accepta
un asile dans la maison du cardinal Ascagne
Colonna. Ses ouvrages, qui roulent en grande
partie sur l'histoire naturelle et la médecine, sont
intitulés Del Tevere libri II, ne'quali si traita
délia natura delV acque, specialmente dei Te-
vere e delV acque antiche di Koma ; Rome,
45 BACCIUS
1558, 111-8" ;ibi(î., 1599, in-4»; — DiscorsodelV
acque Alhule, bagni di Cœsare Augusto a Ti-
t;o;i,etc.;Rome,1564,in-4°;ibicl., 1567, m-4°; —
Discorso delV'Alicorno, délia natura delV Ali-
corno e délie sue eccellentissime virtù ; Flo-
rence, I573,m-4°,etl582, in-8°; — Dethermis,
lib. 7 ; Venise, 1571, in-fol.; — Tabula simpU-
ciummedicamentoj'um ;^ome, 1577, in-4''; —
Tabula in qua ordo universi et humanarum
scientiarum prima monumenta continenhir;
Rome, 1581 ; — Délie 12 piètre preziose che
risplendevano nella veste sacra del sommo
sacerdote ; Rome, 1581, in-4'' ; — De naturali
vinoj-um historia, de vinis Italiœ, et de Con-
viviis antiquorum, deque Bheni, Gallix, His-
paniœ et de totizis Europx vinis, etc. ; Rome,
159C, in-fol. ; — Délia (jran bcsila delta dagli
antichi Alce, e délie sue proprietà ; Rome ,
1587, in-4' ; — Traita to délie gemme e piètre
preziose /Francfort, 1G03, in-S»; 1643; — De Ve-
nenis et Antidotis prolegomena ; Rome, 1590,
in-4'' ; — VOrigine deW antica città Cluana,
che oggi è la nobil terra di Santf Elpldio;
ouvrage posthume.
Gingiiené, //(sfojre littéraire d'Italie.
* HACCîJKT {Osée), iTié(3ecin et philosophe
genevois, mort en 1649. Devenu pasteur de l'É-
glise réfomiée à Grenoble, il s'appliqua à soulager
les infirmités de ses ouailles. On a de lui : VA-
pothicaire charitable; Grenoble, 1670, in-8° :
Baccuet s'y occupe particulièrement des subs-
tances alimentaires et médicamenteuses les plus
usitées; — Atrium Medicinx Helvetiorum;
Genève, 1691, in-12.
Biographie médicale. — Adelung, Supplément ù
Jôclicr, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BACCUS {Henri), imprimeur et savant
allemand, vivait dans la première moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : une description
du royaume de Naples en italien, augmentée
par César d'Eugenio, et que l'on trouve dans le
Thésaurus antiquitatum et histor. Italiœ.
Jucher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* EACCUSi (Bippolyte), moine et compo-
siteur italien , du seizième siècle. Il fut maitre
de chapelle de la cathédrale de Vérone vers
1590, et fut un des premiers musiciens qui, pour
soutenir les voix dans la musique d'église , y
joignirent des instruments jouant à l'unisson
des voix. Il laissa, entre autres compositions :
Hippolyti Baccusil, eccl. Cath. VeronœmusiCcC
magistri , mlssœ très tum voce , tum omni
instrumentorum génère cantui accommo-
datissimx, cum octo vocibus ; Venise, 1596 ;
— Hippolyti Baccusii, eccl. Cath. Veronœ
mitsices prœfecti, Psalmi omnes qui a sancta
Jîomana Ecclesia in solemnitatibus ad vespe-
r as decantari soient, cumduobus Magnificat,
tum viva voce, tum omni instrumentorum
génère cantui accommodatissimi, cum octo vo-
cibus, nunc prinnim in lucem editi; Venise ,
1597; —quelques autres compositions {madri-
- BACH 46
gaux) ; — Harmonia céleste di diversi excel-
lentissimi musici ; Anvers , P. Phalèse, 1593 ;
— il Trionfo di Dori, recueil de madrigaux ;
Venise , 1592 , et Anvers , 1596.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BACELLAR (Antonio-Barbosa) , écrivain
Portugais, né à Lisbonne en 1610, mort en
1663. niit d'excellentes études chez les jésuites,
et, après avoir pris ses degrés dans la faculté de
droit, finit par être revêtu d'un emploi dans la
haute magistrature de Porto. Bacellar s'occupait
beaucoup de poésie à une époque de décadence;
et nous ne dirons rien ici de ses vers, qui lui ont
valu un certain renom : on les trouvera réunis
dans un recueil bien connu, intitulé Feniz re-
nascida. Comme historien, les services qu'il
a rendus sont plus réels et regardent surtout le
Brésil ; il publia vers le milieu du dix-septième
siècle le livre suivant : Relacào diaria do sitio
e tomada da forte praça do Récif e, récupéra-
çào das capitanias de Itamaracd, Paraïba,
Rio-Grande, Siara et Itha de Fernào de No-
ronha,por Francisco Barreto, mestre gênerai
do Stado do Brazile, governador de Pernam-
buco ; Lisboa, \.65i : ce livre obtint du succès,
et fut traduit immédiatement en italien. Bacellar
a donné un autre ouvrage concernant le siège
d'Elvas, à l'époque où Alphonse VI, dirigé par
Castel Melhor, soutenait une guerre active contre
l'Espagne. Ferdinand Denis.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana.
* BACFARE ( Valentin) , luthiste hongrois ,
vivait au seizième siècle. On a de lui : Tabla-
ture du Luth; — Harmonise musicœ in usum
testicdinis; Cracovie, 1565 , in^". Il se pour-
rait que ce musicien fût le père du suivant ,
bien que les noms soient terminés de manière
différente.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BACFART (Jean), lutWste hongrois, né
à la fin du seizième siècle. On manque de détails
sur sa vie. Il n'est connu que par quelques
morceaux de sa composition insérés dans le
Thesaunis musicus de Besard, 1603.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BACH (1) , célèbre famille de musiciens qui
remonte au seizième siècle, et qui, dans le cours
de deux cents ans , a donné à l'Allemagne plus
de cinquante artistes.
Lechef de cette famille fut VeitBach, boulanger
à Presbourg, qui, forcé de quitter sa ville natale
à cause de la religion protestante qu'il avait
embrassée , vint s'établir meunier à Wechmar,
village de Saxe-Gotha. Passionné pour la musi-
que, qui charmait ses loisirs, il communiqua ce
goût à ses deux fils. L'aîné devint père de trois
enfants mâles qui , à leur tour , eurent chacun
trois fils ; et depuis lors la familie Bach devint
très-nombreuse. Ses membres, dispersés plus
tard dans différentes contrées de l'Allemagne ,
(1) Ce nom peut se traduire en français par Uivière,
qui est aussi un nom de famille trés-rcpandu.
47
BACH
48
étaient convenus de se réunir une fois chaque
année, à jour fixe , pour célébrer une fête mu-
sicale. Ces réunions eurent lieu jusqu'au milieu
du siècle dernier ; et , ce qui est un fait unique
dans les annales de l'art, on vit quelquefois
plus de cent musiciens du nom de Bach , hom-
mes, femmes et enfants, jouant ou chantant
ensemble des morceaux de leur composition. Un
autre usage non moins remarquable s'était établi
dans cette famille : elle rassemblait toutes les
compositions de ses différents membres dans un
recueil qu'ils appelaient les Archives des Bach.
Chajiles-Philippe-Emma.nuel les possédait en
dernier lieu. Après sa mort elles ont été vendues,
et une grande partie en a été acquise par
M. Polchau , à Berlin, amateur distingué, qui
possède une collection d'ouvrages de musique
des plus rares et des plus précieux. L'espace
nous manque pour parler de tous les Bach en
particulier. Nous nous bornerons à citer les
plus célèbres, qui sont les quatre suivants.
[Enc. des g. du m.]
BACH ( Jean-Sébastien ) , célèbre organiste
et contrapuntistc allemand, né le 21 mars 1685
à Eisenach , mort le 28 juillet 1750. A peine âgé
de dix ans , il devint orphelin, et fut obligé de
chercher un asile auprès de son frère aîné Jean-
Christophe, organiste à Ordruff, qui lui donna
les premières leçons de clavecin. Sébastien fit
des progrès rapides ; mais la mort de son frère
survint peu de temps après , et , abandonné à
lui-même , il se rendit à Lunebourg. Là , il
iTouva moyen d'entrer au gymnase et d'y suivre
le cours d'études classiques. Mais il ne renonça
pas à l'art pour lequel il était né; et, recherchant
les occasions de se fortifier sur le clavecin et
sur l'orgue , il fit plusieurs excursions à Ham-
boui'g pour y entendre le célèbre organiste
Reinke ; il visita aussi la chapelle de Celle ,
composée en grande partie d'artistes français,
dont la musique était luie nouveauté pour lui.
En 1703, il vint à Weimar, où il fut nommé mu-
sicien de la cour grand-ducale ; mais il quitta
cette place , l'année suivante, pour celle d'orga-
niste de la nouvelle église à Amstadt. Comme
Buxtehude passait pour l'un des plus grands
organistes de l'époque , Bach fit le voyage de
Lubeck pour l'entendre : il y resta ti'ois mois,
pour étudier en secret la méthode du célèbre
virtuose , et revint ensuite à Arnstadt. En 1707
il se rendit à Mulhausen , où il accepta la place
d'organiste ; mais, dès l'année suivante, il quitta
cette ville pour Weimar, où il fut nommé orga-
niste de la cour, et plus tard, en 1714 , maître
de concert. C'est là qu'il écrivit ses plus beaux
morceaux de musique sacrée , et qii'il atteignit ,
sur l'orgue , un degré de perfection qui jamais
n'a été égalé. Sa supériorité était tellement re-
connue, que personne n'osait se mesurer avec lui ;
et l'on raconte à ce sujet une anecdote assez
plaisante. Marchand, célèbre organiste français,
était venu à Dresde , et avait obtenu beaucoup
de succès par son jeu brillant. Volumier, maître
de concert de la cour de Dresde , invita Bach à
venir en cette ville pour soutenir une lutte
musicale avec l'artiste français. Bach s'y étant
rendu, proposa le cartel à Marchand, qu'on lui
avait fait entendre en secret. Bach fiit exact à
l'heure du rendez-vous ; mais Marchand , qui
avait accepté , se fit attendre. On envoya enfin
le chercher, et grande fut la surprise lorsqu'on
apprit que dans la nuit il avait pris la fuite. Bach
alors se fit entendre seul à la société nombreuse
que la curiosité avait rassemblée, et qu'il étonna
par les prodiges de ses savantes improvisations.
De retour à "Weimar, il fut appelé à la co\ir du
prince d'Anhalt-Kœthen, devint maître de cha-
pelle , et conserva cet emploi près de six ans.
Dans la suite , la place de directeur de musique
à l'école de Saint-Thomas de Leipzig étant de-
venue vacante en 1733, Bach l'accepta, et
l'occupa jusqu'à sa mort. Il reçut plusieurs
autres marques de distinction; en 1736, il fut
nommé par le duc de Weissenfels maître hono-
raire de sa chapelle, et en 1736 il reçut le titre
de compositeur du roi de Pologne, électeur de
Saxe.
Toute l'AUeraagne retentissait de la gloire de
Bach. Frédéric le Grand ne pouvait résister Au
désir de l'entendre : sur son invitation pressante,
Bach se décida à faire le voyage de Berfin. Il joua
devant le roi à Potsdam, et son succès fut com-
plet. Après avoir improvisé une fugue sur un
tlièrac donné par le roi lui-même, il en exécuta
une autre à six voix , d'après un thème de sa
propre invention. A Leipzig, il écrivit une fugue
à trois parties sur le thème du roi, un Ricercare
à six, et quelques canons avec la suscription :
Thcmatis regil elaborationes canonicœ. H les
fit graver avec quelques autres compositions, et
dédia le tout au roi, sous le titre à' Offrande mu-
sicale {M'usikalisches Opfer ). L'excès du tra-
vail avait affaibli sa vue. Une maladie d'yeux le
décida à l'opération de la cataracte, qui, deux
fois manquée, fmit par le rendre complètement
aveugle. Sa santé s'altéra par l'usage des médi-
caments , et il succomba à une apoplexie le
28 juillet 1750, à l'âge de soixante-cinq ans. Il
s'était marié deux fois , et avait eu, de sa pre-
mière femme , sept enfants , et de la seconde
treize; en tout onze, fils et neuf filles. Tous ses
fils, élèves de leur père, furent musiciens de
profession , mais quelques-uns seulement se sont
distingués. Quant aux compositions de Bach,
il en a laissé une prodigieuse quantité , qui sont
des chefs-d'œuvre dans tous les genres. Quel-
ques-uns de ses ouvrages ont été publiés durant
sa vie ; mais la plus grande partie se trouvait
manuscrite dans les Archives des Bach , et
entre les mains de ses élèves. De nos jours on
en a gravé plusieurs, mais il en reste encore
bon nombre d'inédits. En France, on connaît plus
particulièrement son recueil de quarante-huit
préludes et fugues pour le clavecin. Cet ouvrage,
49
BACH
50
admirable sous tous les rapports , suffirait sans
doute à lui seul pour donner l'immortalité à son
auteur ; mais Bach a eu encore des titres plus
importants à la gloire. Pour apprécier toute la
portée du génie de cet homme, il faut connaître
ses grandes conceptions de musique sacrée ,
telles que ses- messes , l'oratorio de la Nativité
de Jésus-Christ, et surtout la Passion d'après
saint Mathieu. Cette dernière a été, en 1829,
exécutée à Berlin devant une foule immense ,
et a excité l'enthousiasme des connaisseurs.
Elle a été publiée la même année. [Enc. des g.
du m. ]
Son fils, Jean-Christophe-Frédéric , né en
1732, mort le 26 février 1795, fut maître de cha-
pelle de Guillaume, comte de la Lippe-Schaum-
bourg, et passa toute sa vie à Biickebourg ; ses
compositions portent le cachet d'une simplicité
noble et ferme. La plupart de ses œuvres sont
encore inédites ; parmi celles qui ont été pubUées
on remarque : Cantiques sacrés de Munster,
deux collections ; Leipzig, 1773-1774, in-4°; —
six Sonates pour le clavecin , violon et basse;
Riga , \in ■■, — trois grands Concertos pour le
clavecin ; Francfort-sur-le-Mein, in-fol.
Fétls , Revue musicale , n°'= 23 et 24 de 1833.
BACH ( Charles-Philippe-Emmanuel), mu-
sicien allemand, deuxième fils de Jean-Sébastien,
natjuit à Weimar en 1714 , et mourut à Ham-
bourg le 14 décembre 1788. Destiné au barreau,
il fit ses premières études à l'École de Saint-
Thomas à Leipzig , fréquenta ensuite les cours
de jurisprudence à l'université de la môme ville,
et passa, pour terminer ses études de droit , à
l'université de Francfort-sur-l'Oder. Toutefois il
ne négligeait pas la musique, dont son père lui
avait enseigné les principes. Ayant organisé un
concert d'amateurs à Francfort, il en dirigea
l'exécution, et finit par renoncer à la jurispru-
dence pour se vouer entièrement à son art favori.
En 1738, il se rendit à Berlin, où sa réputation
musicale l'avait déjà précédé ; et le grand Fré-
déric, alors prince royal, le reçut avec des
marques de bienveillance. Devenu roi deux ans
plus tard , ce prince le nomma musicien de sa
cliapelle et accompagnateur, emploi dont Bach
s'acquittait avec beaucoup de talent, en accom-
pagnant les morceaux de flûte que le roi jouait
en amateur distingué. Après un séjour de vingt-
neuf ans , Bach quitta Berlin pour se rendre à
Hambourg , où on l'avait appelé pour être le
successeur de Telemann, en qualité de directeur
de musique. Avant son départ, la princesse
Amélie de Prusse, voulant récompenser ses
services, lui donna le titre de maître de sa cha-
pelle. Arrivé à Hambourg en 1767, il y passa le
reste de sa vie , refusant toutes les offres avan-
tageuses que lui adressaient d'autres villes d'Al-
lemagne.
Quoique moins célèbre que son père, Em-
manuel Bach tient cependant un rang distin-
gué dans les annales de l'art. Ses compositions
portent l'empreinte de l'originalité : s'étant
aperçu de bonne heure que jamais il n'égalerait
son père, il se fraya une route nouvelle, et se fit
un style où la mélodie s'unit à une science pro-
fonde. « La musique, disait-il , doit toucher le
cœur. «Toutes ses compositions sont le commen-
taire de ces paroles , et il suivit le même prin-
cipe dans son exécution. Son jeu était plein de
grâce ; faire chanter l'instrument était son prin-
cipal soin. En 1753 il publia &(m Essai sur l'art
de toucher du clavecin, ouvrage classique qui
eut im succès immense, et servit de base à une
foule de méthodes qu'on a écrites pour cet ins-
trument. Mozart se plaisait à reconnaître qu'il
devait tout son talent d'exécution à la méthode
d'Em. Bach, et à l'étude assidue qu'il avait faite
de ses œuvres. Le nombre de ses compositions
est considérable. Elles consistent en 210 solos
pour le clavecin , dont 70 sont restés inédits ;
52 concertos de claveciîî avec orchestre, dont 9
seulement sont publiés; 47 trios pour clavecin,
violon et basse; ou pour 2 flûtes ou 2 violons
et basses; 18 symphonies d'orchestie ; 12 so-
natines pour le calvecin, avec accompagnement
de divers instruments ; 19 solos pour instru-
ments à vent , la viole da fjamba , le violon-
celle et la harpe; 3 quatuors pour clavecin,
flûte, alto et basse. Parmi ses compositions
pour le chant , on remarque 22 Passions ;
1 Oratorio, des cantates, des motets, et une
foule d'auti'es morceaux, dont il serait trop
long de faire ici l'énumération. \Enc. des g.
du m. ]
Kélis, Biographie universelle des Musiciens.
*«ACH ( Guillaumc-Friedemann ), musicien
allemand, fils aîné de Jean-Sébastien, et sur-
nommé le Bach de Halle {h cause d'un séjour de
vingt ans qu'il avait fait dans cette ville), naquit
à \YehTnar en 1710, et mourut à Berlin le 1"" juil-
let 1784. Son père lui enseigna le clavecin, l'or-
gue et les principes delà composition. Il l'envoya
ensuite à Leipzig pour y faire ses humanités à
l'École de Saint-Thomas. Ses études terminées,
le jeune Bach voulut se vouer à la jurisprudence,
dont il suivit des coursa l'université de la même
viJle. Mais il i-evint bientôt à la musique, et s'é-
tablit en 1733 à Dresde , où il fut nommé or-
ganiste de l'église de Sainte-Sophie. Appelé en
1747 à Halle, pour remplir la place de direc-
teur de musique et d'organiste à l'église de Notre-
Dame, il y resta jusqu'à 1767. On ignore les mo-
tifs qui lui firent quitter cette place; mais il vé-
cut depuis, en particulier, dans différentes villes
de l'Allemagne , et mourut à Berlin dans la mi-
sère. G.-F. Bach a peu écrit, et presque toutes
ses compositions sont restées manuscrites, à
l'exception de deux sonates de clavecin, impri-
mées, l'une en 1739 à Halle , et l'autre en 1744
à Dresde. Cette dernière devait, selon le titre,
être suivie de cinq autres , mais elles n'ont pas
paru. Douze polonaises ont étépubhées en 1829
à Leipzig. Tous ceux qui l'ont entendu impro-
51
BACH
62
viser sur l'orgue s'accordent à dire qu'il était
un des plus savants harmonistes, et que, pour
la fugue , il ne le cédait qu'à son père. Ce qui
l'empêcha d'obtenir dans le monde le succès
qu'il méritait , ce fut sou caractère sombre et
misanthrope qui, refusant de se plier aux lois
de la politesse , le priva d'amis , et finit par éloi-
gner de lui toutes les personnes dont les servi-
ces ou la protection auraient pu lui être utiles.
[Enc. des g. du m.]
Fttis, Biographie universelle (les Musiciens.
BACH ( Jean-Chrétien ), musicien allemand,
fils cadet de Jean-Sébastien , et surnommé le
Milanais ou l'Anglais, à cause de son séjour
en Italie et en Angleterre , naquit à Leipzig en
1735, mourut à Londres en janvier 1782. Il fut
l'élève de son frère Emmanuel, qui, après la
mort de leur père, lui donna des leçons de cla-
vecin et de composition. En 1754, il partit pour
l'Italie et se fixa à Milan, où on lui confia l'em-
ploi d'organiste de la cathédrale. Il y resta cinq
ans, et ce séjour dans le pays de la mélodie forma
son goût pour la musique vocale , qui lui valut
de nombreux succès. En 1759 il se rendit à
Londres, où il passa le reste de sa vie en qua-
lité de maître de chapelle de la reine d'Angle-
terre. Peu de temps avant sa mort, il avait fait
le voyage de Paris , où il fit graver la partition
de son opéra d'Amadis de Gaule. Outre une
foule de compositions pour le clavecin et autres
instruments , on a de lui quatorze opéras ( Ca-
ton, Orion, Orphée, Thémistocle, etc.), gi-avés
pour la plupart à Londres; un oratorio, un
Salve regina, et quelques autres morceaux de
musique sacrée. Dans ses compositions pour les
instruments , il s'éloigna de l'école sévère de sa
famille, et visa à la popularité. Aussi eurent-
elles , à l'époque de leur publication , un succès
de vogue. Dans ses opéras il préféra la grâce à
la force, et beaucoup de ses airs d'une mélodie
flatteuse firent longtemps les délices des ama-
teurs de Londres. Ses accompagnements, riches
pour l'époque où il écrivit, se distinguaient par
l'heureux emploi des instruments à vent. [Enc.
des g. du m.]
Félis, biographie universelle des Musiciens.
* BACH ( Antoine ), médecin allemand du dix-
huitième siècle. Il laissa entre autres ouvrages :
Abhandlung iiber Kentnisse der Gesundheïts-
pjlege (Traité de la connaissance de l'art de
guérir); Neiss , 1787, in-8° ; — Abhandlung
iiber den Nutzen der gebràuchlichsten Erd-
gewctchse in der Arzneywissenschaft, nebst
einer phytologischen Voraussetzungfûr Lieb-
haber der Botanik (Traité de l'utilité des plan-
tes les plus usuelles, avec un exposé phytologi-
que destiné aux amateurs de botanique ) ; Breslau
et Hirschberg, 1789, in-8°; — Abhandlung
iiber den Nutzen der Blutigeln in der Arzneij-
Wissenschaft ( Traité de l'utilité des Sangsues
dans la pratique de la médecine) ; Breslau, 1789,
in-8°; — Abhandlung iiber die eigenmœch-
tige Kur der Natur oder Genesung der Kran-
ken ohne Arzney ( Traité des effets tout-puis-
sants de la thérapeutique naturelle, ou guérison
des malades sans le secours du médecin); —
Abhandlung iiber die einfacken Fluss-
Krankheiten nebst einer Voraussetzung die
Jahre des hohen Allers zu erreichen ( Traité
des hémorroïdes simples , avec des indications
sur la manière d'atteindre l'âge le plus avancé);
Breslau et Hirschberg, 1794, in-8°; — Sichere
Anleitung wie man bey Krankheiten sich
und dem Arzte eine glûckliche Kur ma-
chen kœnne (leMeiUeur guide pour assurer au
malade et au médecin une cure heureuse);
— Abhandlung iiber die Elasticïtxt oder
Sprannkraft des menschlichen Kœrpers
(Traité de l'élasticité du corps humain) ; Breslau
et Hirschberg, 1794.
f:allisen, Medizinisches Schriftsteller-Lexicon. — Bit)
graphie médicale.
* BACH ( George ), philosophe allemand, mort
en 1649. Il était recteur du gymnase de Stras-
bourg. On a de lui : Vindiciœ pro analysi lo-
gica Corn. Martini; Strasbourg, 1620, in-8»;
— Vindiciœ tertiigeneris communicationis ad-
versus sophisticationes Joh. Combachii, in li-
brosuo de communicatione idiomatum; ibid.,
1641, in-8°; — Examen principiorum , qui-
bus recentiores Physici opéra naturx maie
super str uunt , rerumque aliarum Arlstoteli
oppositarum, nominatim principiorum mun-
di, vaporis, spiritus et lucis, Jo. Am. Comonii ;
ibid., 1G49, in-8°.
Adelung, Supplément ùJôchcr, AUgemeines Celehrtcn-
Lexicon.
BACH (Jean-Auguste) , ]uriscoQS,»\te alle-
mand, né à Hohendorf en Misnie le 17 mai
1721 , mort à Leipzig le 6 décembre 1759. Il
étudia à Leipzig, et y devint, en 1750, profes-
seur de jurisprudence ancienne. On a de lui :
Comment, de divo Trajano , sive de legibus
Trajani; Leipzig, 1747, in-8°; — Historia
jiirisprudentlx romanœ, ouvrage principal de
l'auteur, qui eut plusieurs éditions : la meilleure
est celle de Stockmann ; Leipzig, 1 806, in-8° ; —
de Mysteriis Eleusiniis; Leipzig, 1747, in-8".
Ce traité , et onze auti'es dissertations sur des
sujets de jurisprudence , ont été recueillis par
KIotz, sous le titre à'Opuscula ad historiam et
jurisprudentiam spectantia; Halle, 1767,
in-8°. On doit aussi à Bach une excellente édition
de VŒconomique, de V Apologie, de VAgésilaSf
de VHiéron et du Banquet de Xcnophon;
Leipzig, 1749, in-S"; ainsi que l'édition du grand
ouvrage de Brisson de Formulïs ; Leipzig, 1 754,
in-fol., et de VŒconomia juris de Berger;
Leipzig, 1755, in-4''.
Platncr, Étage de Bach , Leipz., 1789, in-8", réimprime
dans les Opuscules de KIoU.
* BACH {Eothaire de ), musicien et matliémali-
cien français, né à Trêves le 27 août 1(!61, mort
le 29 juillet 1727. Il fut musicien et mathémati-
cien de l'électeur de Cologne. En 1688 il alla à
)3
BACH - BACHAI] MONT
Leyde, devint docteur en médecine, et obtint le
titre de professeur d'astronomie à Cassel.
On a de lui : Praxis Astronomiœ utriusque
et GeograpMse exercitia per usum globi ter-
resiris et cœlestis; — Cyclus lunaris eclip-
ticus perpetuus; — Planetilabium ; — Jovi-
tolabiuni ; — SaturnilaMum. On ignore la
date de ces publications.
ïlarzheim, Biblioth. Colon. — Adelung, Supplément à
Jôcher, Alhjemeines Gelehrten-Lexicon.
BACH ( Victor), médecin, né vers 1770 à Vil-
lefranchc ( Aveyron ) , mort à Paris vers la fin
de 1799. Il exerçait sa profession à Paris lorsque
éclata la révolution, dont il embrassa les prin-
cipes avec enthousiasme. Pendant les luttes de
la convention , il se montra partisan déterminé
de la Montagne. En l'an VT, nommé électeur du
département de la Seine, il manifesta hautement
ses opinions démocratiques. Traduit devant un
jury'd'accusation pour avoir attaqué dans une bro-
ciiure ( la grande Conspiration anarchique de
l'orateur renvoyée à ses ailleurs, par le ci-
toyen Bach) le Directoire et les auteurs de la
loi du 23 février an Vil, il fut renvoyé absous,
et continua sa lutte contre l'autorité directoriale.
Après la claite de Larevellière-Lépaux et de ses
collègues , il parla au club du Manège sur les
dangers de la patrie, et proposa, pour la sauver,
une constitution dont les idées se rapprochaient
du système Babeuf. Bach avait plusieurs fois
prédit que la république serait détruite par un
soldat : l'événement du 18 brumaire vint justi-
fier ses prévisions. Fidèle à ses principes, et ne
voulant pas vivre sous le despotisme militaire, il
se brûla la cervelle au pied de la statue de la Li-
berté, sur la place de la Concorde, à l'endroit
même où fut guillotiné Louis XVI.
l.e Ras, Dictionnaire encijclopédique de la France.
*BACiiACZEK OU BîACHACiiTs (Martin),
cosmograplie allemand, natif de Prague, mort le
17 février 1612. Il remplit d'abord à Vienne ,
auprès de l'évêque Miglicius, les fonctions de
calligraphe, étudia ensuite à Leipzig, puis à Par-
dubitz, et devint recteur à Prague.
Le désir de se perfectionner dans ses études
lui fit fréquenter les universités d'Altdorf et de
Wittenberg, où il fut reçu docteur en théologie.
11 retourna ensuite en Bohême , devint recteur à
Zateck et professa à Prague. On a de lui une
édition estimée de l'ouvrage de Honters : De
Rudimentis cosmographicis ; Prague, 1595,
in-S" ; et des notices académiques dans Mart.
Giczinsky, Programmât. Acad. Prag.
AdeUing, Supplément à Jôrher, AUtjemeines Gelehr-
ten-Lexicon. — Voigt , Acta JAter. Bohem.., l, p. 61, 123.
— Balbini, Bohemia docta, t. Il, p. 274.
*BACHAiE-BEiv-ASHEii, rabbin espagnol,
natif de Saragosse, vivait dans la seconde moitié
du treizième siècle. On a de lui : Kad Hakke-
mach, etc. (Commentaire sur divers passages
de l'Écriture ) ; Venise, 1546; — Biur al Hat-
torah ( Commentaire sur la loi ) , édition de
l'ouvrage estimé de Salomon ben Addereth, dont
Bachaie fut l'élève.
Bartholocclus, Bibiiotheca magna rabbinica. — Wolf,
Bibl. hebriea.
* BACHAIE ( Haddayan-Ben-Joseph-de-Pp-
kuda), rabbin juif, vivait vers la seconde moitié
du treizième siècle. Il laissa en arabe Khovath
i7^a/?ez;a2;o^^ ( Obligation de cœur ) , trad. de
l'arabe en hébreu par Judas-Aben-Tibbon. Il
est question dans cet ouvrage de la vie spiri-
tuelle, des devoirs de l'homme envers Dieu, en-
vers le prochain et envers lui-même; Constanti-
nople, 1550.
Rossi, Dizionario degli Ebr.
* BACHARTiEai - BEAUPUY ( Michel- Ar-
mand), général de division, fils de Bachartier-
Beaupuy et de Jeanne Beaupuy de Vilar, né à
Saint-Médard (Dordogne) le 14 juillet 1755, tué
à la balaille de Reuthngen le 19 octobre 1790.
Sous-lieutenant dans le régiment de Bassigny
le 2 mars 1773, il passa par tous les grades, et
fut nommé général de division le 15 mai 1795;
il mourut à l'âge de quarante et un ans. Sur un
certificat délivré par le ministre de la guerre, on
lit : « Le ministre certifie que ce général a fait
« aux armées du Rhin et de l'Ouest, et du Rhin
« et Moselle, les campagnes de guerre de la ré-
« volution jusqu'au 19 octobre 1796, époque à
« laquelle il fut tué à l'armée du Rhin et Mo-
« selle. i> Le nom de ce général est inscrit sur les
tables de bronze du palais de Versailles. S.
Archives de la guerre. —Moniteur (riiimpresslon ),
t. XIX, 56-68; XXV, 705 ; XXXIII, 331, 33S, 343, 3So, 424.
BACHAUMONT ( François le Coigneux de ),
littérateur et bel esprit, né à Paris en 1624 ,
mort en 1702. Fils d'un président à mortier, il
était lui-même conseiller-clerc au parlement de
Paris , lorsque commença la guerre burlesque
de la Fronde. H figura parmi les ennemis du mi-
nistère, et ce fut même à lui que ce parti dut
le nom que l'histoire lui a conservé. Il dit un
jour que les opposants ressemblaient aux éco-
liers qui , jouant à la fronde dans les fossés de
Paris , se dispersaient dès que le lieutenant civil
approchait , et recommençaient quand ils ne le
voyaient plus. Cette plaisanterie fut aussitôt
adoptée par des gens qui se moquaient de tout
et d'eux-mêmes ; et dès lors les ennemis de Ma-
zarin prirent pour signe de ralliement des cor-
dons de chapeau en forme de fronde. Bientôt ce
signe devint une mode générale, et tout fut à la
fronde : les nœuds d'épée , les rubans et même
le pain. La plume était aussi bien , et plus que
l'épée, l'arme des frondeurs; et Bachaumont,
qui maniait les vers avec esprit et facilité, lança
contre Mazarin maintes épigrammes et plusieurs
chansons. Quand les troubles furent calmés, et
que le parlement revint offrir de serviles hom-
mages au ministre dont il avait mis la tête à
prix, Bachaumont vendit sa charge de conseiller
pour passer ses jours dans l'oisiveté et le plaisir
avec Chapelle, le Bronssin, et tous les aimables
55
BACHAUMONT
épicuriens du Mavois. Les recueils de ce temps
contiennent de lui un grand nombre de couplets
et de pièces légères , insérés sans nom d'auteur.
Ami intime de Chapelle, il fit et raconta avec lui
ce voyage
Qui du plus charmant badinage
Fut la plus charmante leçon. Voltaire.
Plus tard , l'épicurien se convertit. Il épousa
la nièce de madame de Lambert, écrivain mora-
liste du dix-huitième siècle, et répéta à ses amis
étonnés cette maxime : « Un honnête homme
doit vivi-e à la porte de l'église, et mourir dans
la sacristie. » Le Voyage en Provence de Ba-
chaumont et Chapelle, publié séparément à
Utrecht, 1704, à laHaye 1732, et quelques au-
tres écrits de Bachaumont, se trouvent dans les
oeuvres de Chapelle; la Haye et Paris, 1755,
in-12.
Le Bas, Dictionnaire encyclopcdiqite de la France.
BACHAUMONT (Louis), littérateur, né à Pa-
ris vers la fin du dix-septième siècle, mort le
28 avril 1771. H se fit connaître par une espèce
de recueil historique et littéraire intitulé Mé-
moires secrets; 6 vol. in-12, 1777. Ce recueil
fut continué par Pidansat de Mairabert et autres,
qui y ajoutèrent encore 30 vol. in-12. A cette
époque la publicité n'avait d'asile ou d'organe
que dans les salons ; on y critiquait avec réserve
encore les actes du gouvernement; on y lisait
de mordantes épigrammes , on y chantait le soir
les couplets achevés le matin. Une séance à l'A-
cadémie, ime première représentation aux Fran-
çais , à l'Opéra , étaient de grands événements.
Abbés coquets , marquis et mousquetaires , pré-
lats libertins, robins et femmes de cour, femmes
de théâtre et grands seigneurs , gens de lettres
surtout, figurent tour à tour dans ces Mémoires.
Ils renferment en 3G volumes un amas confus de
vers, de prose, de procès mémorables, de
séances académiques , de contes graveleux ou de
dissertations savantes. 11 n'y a point de lecteur,
fut-il infatigable , dont ce volumineux recueil ne
lassât la patience; on y trouve cependant de sin-
gulières anecdotes , des mots plaisants, des traits
agréables et fins, des vers bien tournés, d'agréa-
bles chansons , et des facéties qu'on ne rencon-
trerait pas ailleurs. On y lit de curieux détails
sur le théâtre de Collé, sur M"^ Arnould et ses
reparties si piquantes quand elles sont gaies sans
ôtre obscènes ; on y assiste aux débuts de la
Harpe, aux mésaventures de Poinsinet, au retour
de Voltaire à Paris, ainsi qu'à sa maladie, son
triomphe et sa mort.
C'est surtout dans les salons de madame Doublet
que Bachaumont recueillit ses renseignements.
Ces Mémoires, en 36 volumes, comprennent
depuis le 1*' janvier 1767 jusqu'au 1^" janvier
1788. On prétend que Bachaumont ne présida pas
toujours à la rédaction de ses Mémoires, et que
son valet de chambre le suppléait quelquefois.
M. Ch. de V... a donné un Choix de Mémoires
secrets; Londres (Paris), 1788, 2 vol. in-12. On
— BACHELET 5G
doit encore à Bachaumont : Lettres critiques
sur le Louvre, VOpéra et la place Louis XV,
et les salles de spectacle; 1751, in-S"; — Essai
sur la peinture, la sculpture et l'architec-
ture; 1752, in-8°; — Vers sur l'achèvement
du Louvre; 1755 ; — une édition de Quintiiten,
traduite par Gédoyn , avec une vie du traduc-
teur; 1752, 4 vol. in-12. Il existe plusieurs abré-
gés des mémoires de Bachaumont. Le dernier a
été donné par M.' F*. Barrière dans la BibUo-
théque des Mémoires relatifs à l'histoire de
France du dix-huitième siècle, avec un avant-
propos, des notices, etc., i2vol. in-18; Paris,
1846, Firmin Didot.
Qutrurd, la France littcraire. — Chaudon et Delan-
dinc, Dictionnaire hislorifiue.
*iîACHArs (Jean-Louis) , organiste et com-
positeur allemand, vivait dans la seconde moitié
du dix-huitième siècle. Il eut pour maître Stoel-
zei, et fut regardé comme un des meilleurs com-
positeurs pour le clavecin.
FOtis, Biographie universelle des Musiciens.
BACHE {Benjamin-Franklin) , imprimeur
et journaliste américain, mort en 1799. H était
petit-fils du célèbre Franklin. Jeune encore,
Bâche vint à Paris, où il travailla dans l'impri-
merie Didot. En 1785 il alla étudier au collège
de Philadelphie en Amérique. En 1790, Baclic
commença la publication du General Adver User,
Rose, New gênerai Biographical Dictionary .
* BACHE (Guillaume ) , médecin américain et
petit-fils de Franklin, mort en 1797. On a de lui,
outre un Mémoire sur la pomme de terre, pu-
blié dans le Çolumbian Magazine en 1790, A
dissertation being an endeavour to ascertain
the morbid effect ofcarbonic acid gas or fix-
ed air, on healthy animais, and the manner
in ivhich they are produced; Philadelphie,
1796, in-8°.
llioijraphie médicale.
BACUELEKIE (Hugucs HE i.A ) , troubadour
français , natif d'Uzerche dans le Limousin , vi-
vait vers la seconde moitié du douzième siècle.
Il fut, avec Anselme Faydit, son ami et compa-
triote, un de ceux auxquels Savary de JMau-
léon posa la question de savoir quel est le plus
heureux : de l'amant encouragé par un regard d'a-
mour? de celui à qui sa dame a serré la main?
ou enfin de celui dont elle a doucement pressé
le pied? On trouve dans Millot un fragment du
poëme qui reproduit ce grave débat. Il ne reste
de Bacheleric que sept pièces , parmi lesquelles
deux chansons d'amour assez gracieusement
tournées.
Millot, Hist. des troubadours, II. — Raynouard, Choix
des poésies originales , II, 199. — Auguis, tes l'octcs
français depuis le douzième siècle, I, 180.
*BACHELET-DAMVILLE(ZOMW-^/ej;anrfre),
général de brigade , né à Saint- Aubin ( Seine-In-
férieure) le l*"^ novembre 1771, tué à l'attaque
du village de Gossa (Saxe) le 16 octobre 1813.
Soldat au premier bataillon de la Seine-Infé-
rieure le 1*"" mars 1792, il fit les campagnes de
I
57
BACHELET — BACHELOT
58
1793 à 1799, et devint aide de camp du général
Vandermaessen. Admis au traitement de réforme
le 2 avril 1803, il reprit du service le 5 janvier 1804,
fit les campagnes de l'Espagne , et obtint le grade
de général de brigade le 30 mai 1813. Le nom
de ce général est inscrit sur les tables de bronze
du palais de Versailles. A. S. ..y.
Jrchivcs de la guerre. — Fictoires et conquêtes ,
l. XXII.
*BACHELEY (Jacques) , graveur français,
né à Pont-l'Évêque en 1710, mort en 1781. II ne
commença à graver que vers l'âge de trente ans ;
il vint étudier alors à Paris, sous la direction de
Le Bas. On a de lui des marines et des paysages
estimés, gravés d'après les maîtres hollandais, et
qui lui valurent de devenir membre de l'Acadé-
mie de Rouen. On cite entre autres les gravures
suivantes : Vtie d'Italie et Vue du Tibre, d'après
Brennberg; — Vue du pont des Vosges, d'après
le même ; — Vue du château de Ryswick, d'a-
près Ruysdael ; — Vue des environs d' Utrecht,
d'après le même.
lirsch et Gruber, Encycl, — Naglcr, Neues Kùnstler-
Lcxicon.
* BACHELIER (Jean-Marguerite), notaire
et membre du comité révolutionnaire de Nantes
en 1793, mort dans cette ville le 10 août 1843.
On l'a accusé d'avoir fait frapper de mort tous les
notaires de sa ville natale , pour augmenter le
nombre de ses clients ; mais cette accusation ,
partie d'un royaliste rédacteur de Mémoires,
n'a jamais été appuyée de preuves. Bachelier,
condamné à mort comme complice de Carrier ,
fut gracié quelque temps après. Il tomba dans la
dévotion vers la fin de sa vie , traduisit en vers
les Psaumes, et composa des Cantiques.
Moniteur universel.
BACHELIER (Nicolas) , sculpteur et archi-
tecte , né à Toulouse d'une famille originaire de
Lucques, travaillait encore en 1553. Dans sa
jeunesse, il étudia à Rome sous Michel-Ange,
auquel il dut un style plus noble et plus large
que celui de la plupart des sculpteurs français
de son époque. Peu apprécié de ses contempo-
rains , Bacheher mourut ignoré, et ce ne fut que
longtemps après qu'il fut place au rang qu'il mé-
ritait parmi les artistes du seizième siècle.
E. B— N.
Encyclopédie du dix-neuvième siècle.
BACHELIER ( Jeau-Jacques) , peintre paysa-
giste français , né à Paris en 1724 , mort en 1805.
11 fonda, en 1763, une école gratuite de dessin
en faveur des ouvriers, et l'ouvrit, en 1766, à
quinze cents élèves. Il consacra à cet établisse-
ment les 60,000 livres qu'il avait gagnées dans
la peinture de genre. Le succès répondit à
son attente : il obtint des lettres patentes, et
un présent royal de mille loaîs , pour l'acquisi-
tion et la disposition des bâtiments. Les sous-
criptions privées vinrent encore augmenter les
fonds de création, et cette utile école alla désor-
mais en prospérant. Bachelier conti-ibua aux
progrès de la manufacture de Sèvres, qu'il dirigea
pendant quarante-quatre ans ; il fit abandonner
les peintures chinoises , et donna l'origine à ces
dessins qui ont fait la réputation des porcelaines
sorties de cette manufacture. II aida aussi Caylus
à retrouver la peinture à l'encaustique des an-
ciens, et peignit plusieurs tableaux à l'aide de ce
procédé. On lui doit la découverte d'une autre
espèce d'encaustique pour enduire les statues de
mai'bre, et empêcher ainsi certains lichens de les
détériorer. II peignit des fleurs et des fruits; et
ces peintures ont du naturel et de la fraîcheur.
On cite de lui une Chasse à l'Ours et une Chasse
au lion, tableaux du Louvre.
Nagler,iVe«e.î Jllpemeines Kunstler-Lexicon. — Chau-
don et Delandine, Nouveau Dictionnaire historique.
* BACHELIER {Pierre, sieur de Gentes),
philanthrope français, né à Reims le 7 juin 1611,
mort le 4 mai 1672. Après une jeunesse dissi-
pée , et après des voyages qui ne diminuèrent en
rien son goût des plaisirs du monde, il se sentit
subitement enclin à un autre genre de vie, et se
donna tout entier à la charité et au soulagement
des pauvres; et c'est par là qu'il mérite une
place dans la mémoire des hommes.
Moréri, le Grand Dictionnaire historique.
* BACHELOT ( François-Marie), membre de
l'assemblée législative, vivait dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle. Il passa inaperçu
dans l'assemblée législative dont il faisait partie,
et fut nommé, en 1795, député du Morbihan
au conseil des cinq-cents; il ne prit la parole
qu'une seule fois, dans la séance du 8 vendé-
miaire an Ti, pour défendre le projet de résolu-
tion qui excluait de toutes les fonctions publi-
ques les ci-devant nobles. Il prouva que c'était
à leurs intrigues qu'il fallait attribuer le massacre
des républicains de son département. 11 sortit
peu de temps après du corps législatif, et rentra
dans l'obscurité.
Le Bas, Encyclopédie historique de la France.
* BACHELOT (Jean-Alexis-Augiistin), théo-
logien français, né en 1790 près de Mortagne,
mort en 1838. Il professa d'abord les humanités
et la théologie. Vers 1826 il fut nommé par le
pape préfet apostolique aux îles Sandwich, et
se dirigea aussitôt sur Honolulu-Oahu. Une fois
installé , il eut à lutter contre les missionnaires
anglicans, qui finirent par défendre aux indi-
gènes d'assister à ses prédications. Lui-même
reçut l'ordre de partir, et fut embarqué de force.
Il se réfugia sur les côtes de la Californie. S'é-
tant remis en route dans l'intention d'aborder
aux îles du midi de l'océan Pacifique, il mourut
des fatigues du voyage.
Feller, Dictionnaire historique,
* BACHELOT DE LA PYLAIE {A.-J.-M.) ,
naturaliste français et antiquaire , né à Fougères
(Ille-et-Vilaine) le 25 mai 1786. Possédé de la
noble passion des sciences naturelles , il voyagea
de bonne heure pour la satisfaire, et rapporta, de
ses nombreuses excursions, des collections de
plantes fort curieuses, qu'il fi données généreuse-
59 BACHELOT
ment au Muséum de Paris. M. Bachelot de la
Pylaie est membre et correspondant de diverses
sociétés savantes, et entre autres de la Société
royale des antiquaires de France. On a de lui :
Flore de Terre-Neuve et des îles Saint-Pierre
et Miquelon, avec figures dessinées par l'auteur
sur laplantevivantejParis, F. Didot, 1829, in-4°
( interrompue depuis plus de vingt ans, cette pu-
blication n'aura , selon toute apparence , aucune
continuation) ; — Traité des algues marines ;
Paris, 1829, \n-9,''; — MamLelde Conchyliologie;
Paris, 1828,in-i8 : M. Girault de Saint-Far-
geau, dans son Guide j)ittoresque en France,
dit que ce livre est le premier qui ait été publié
sur ce sujet; — Notice sur la ville de Sainte-
Suzanne , sur les débris des fortifications vi-
trifiées de son ancien château, et sur les dol-
mens situés dans son voisinage (Recueil de la
Société des antiq. de France, t. Vin, 1829) ; —
la Roche aux fées (ibid., t. XTI).
Quérard, la France littéraire (supplément).
* BACHELC ( Gilbert-Désiré-Joseph, baron),
général français , né à Dôle ( Jura ) le 9 fé-
vrier 1777, mort à Paris en juin 1849. Son père
était conseiller-maître à la cour des comptes
de cette ville. Le jeune Bacbelu fut reçu, le 3 jan-
vier 1794, élève sous-lieutenant à l'école du génie
de Metz. Nommé capitaine en 1795, il fit en
cette qualité la campagne du Rhin, et se distin-
gua pendant cette fameuse retraite qui plaça Mo-
reau au rang des premiers généraux français. Il
passa ensuite en Egypte, et se signala à la prise
du Caire, où le général Kléber le nomma chef
de bataillon. Après s'être battu successivement
à Damiette, à Alexandrie, à Kosseïrsur la mer
Rouge, il revint en France avec les débris de
l'armée d'Orient. Promu au grade de colonel
aussitôt après son arrivée à Paris , Bacbelu fit
partie de l'armée expéditionnaire du général Le-
clerc, destinée à faire la conquête de Saint-Do-
mingue , et y servit comme colonel du génie et*
comme aide de camp du général en chef. De re-
tour en France, il fut successivement nommé
membre de la Légion d'Honneur et officier de
cet ordre. Pendant qu'il remplissait au camp de
Boulogne les fonctions de colonel chef d'état-
major du génie , un décret du mois de janvier
1805 lui donna le commandement du 11^ régi-
ment de ligne, à la tête duquel il fit la campagne
d'Austerlitz, ainsi que celle de 1807 enDalmatie,
sous les ordres du maréchal Marmont. Le 30 mai
de cette même année , il attaqua , près de Castel-
Nuovo, une position occupée par deux bataillons
russes et cinq mille Monténégrins , qu'il mit en
pleine déroute et auxquels il fit éprouver une
perte de quatre cents hommes. Cette action, et
sa belle conduite en Croatie durant les années
1808 et 1809, lui valurent, le 5 juin de cette
dernière année , le grade de général de brigade.
Après avou' pris une part glorieuse à la bataille
de Wagram , le général Bachelu obtint le com-
niandement en second de la place de Dantzig.
BACHER
60
En 1812, il fit la campagne de Russie sous le
maréchal Macdonald , et prit une part active ,
pendant la retraite , au combat de Picktispones
près de Tilsitt, en débusquant deux fois les
Russes de ce village. Au siège de Dantzig il dé-
ploya un sang-froid et une bravoure sans égale.
Nonuné général de division le 26 juin 1813, il
rentra en France après l'évacuation de Dantzig,
et fut confirmé par Louis XYlll, en 1814 , dans
le grade de lieutenant général. En 1815, Bacbelu
reprit les armes. Napoléon lui ayant confié le
commandement d'une division du deuxième
corps aux ordres du général Reille , il passa la
Sambre à Marcluennes le 15 juin, attaqua un
corps de troupes alliées vers Gosselies , le cul-
buta, le poursuivit sur la route de Bruxelles, et
lui fit deux cent cinquante prisonniers. Le 16, il
se battit aux Quatre-Bras, et, le 18, son sang
coula comme celui de tant de braves sur le champ
de bataille de Waterloo. Après le licenciement
de l'armée de la Loire, le général Bachelu revint
à Paris. 11 y vivait tranquille, lorsque, le 15 oc-
tobre , le ministre de la police ordomia son arres-
tation. Sa captivité, qui dura quatre mois, fut
suivie d'un exil hors de France. Rappelé en 1817,
on le replaça dans le cadre de l' état-major de
l'armée; mais en 1824 il fut compris dans l'or-
donnance royale qui mettait à la retraite l'élite
des officiers de l'empire. En 1831, il devint mem-
bre du conseil général du Jura ; élu député par
le collège électoral de Dôle en 1837 et par celui
de Chàlons-sur-Saône en 1838, il prit place sur
les bancs de l'opposition, et mourut à l'âge de
soixante-douze ans.
AuG. Amic.
Biographie nouvelle des Contemporains. — Les Fastes
de la Légion d'Honneur.
BACHEK ouiiACHËUUTS (George-Frédéric),
médecin français, né à Blotsheim, dans la haute
Alsace, le 26 octobre 1709, mort à Paris vers la
fin du dix-huitième siècle. Il étudia à l'univeisité
de Besançon, où il fut reçu docteur. Il se fit une
grande renommée par ses pilules d'ellébore, pies-
crites contre certaines hydropisies. 11 les préco-
nisa dans les écrits suivants : Précis de la
méthode d'administrer les pilules toniques
dans les hydropisies; Paris, 1765, 1767,
in-12, et 1771, avec des annotations; — Obser-
vations faites par ordre de la cour sur les
hijdropisies , et sur les effets des p)ilules toni-
ques; Paris, 1769, in-12; — Exposition des
différents moyens usités dans le traitement
des hydropisies; 1765, in-12; — Recherches
sur les maladies chroniques ; 1776, in-8°; —
Traité des incorporations , vertus et proprié-
tés des eaux minérales; 1772, in -.12; — Se-
conde lettre à M. Bouvart, sur les maladies
chroniques; 1776, in-S".
Son fils , Alexandre- André- Philippe-Frédé-
ric, né à Thann vers 1730, mort à Paris le 19 oc-
tobre 1807, fut également médecin. Il commença
d'abord par travailler à la rédaction du Journal
61 BACHER
de médecine depnis 1776 jusqu'en 1793. Élève
de son père , il vint ensuite à Paris, et y fit partie
de la Faculté en 1772. Il préconisait l'emploi des
pilules toniques de son père contre l'iiydropisie,
et continua le Journal de médecine de Rouy
depuis 1776 jusqu'en 1793. Comme il s'occupait
en même temps de philosophie, il étudia les
principes émis dans la Déclaration des droits
de Chomme, et, partant de là , U conçut un plan
de rénovation complète de la société. Son pre-
mier projet était d'établir un Cours de droit
public, dans lequel il devait développer son sys-
tème ; mais il ne put trouver tuie chaire pour son
enseignement. Il prit alors le parti de faire im-
primer ses idées sous ce titre : les Opinions
écartées par V évidence, répertoire politique
et moral, etc. En 1805, parurent deux volumes
de son Cours de droit public, qui devait en
avoir cinq. Ces derniers , quoique imprimés , ne
furent pas mis en vente; aussi sont-ils extrême-
ment rares : ils suffisent néanmoins pour faire
connaître le plan de l'auteur , qui est un des plus
hardis qui aient vu le jour. On lui reproche un
style dur et de fréquentes répétitions.
Nouvelle Biographie des Contemporains. — Quérard,
la France littéraire, t. l^'. — Barbier, Examen des dic-
tionnaires historiques, t. F'', p. 68. — Carrère , Biblio-
thèque historique et critique de la médecine. — Dic-
tionnaire d'Éloy. — Recueil des observations faites dans
les hôpitaux militaires , année 1772, in-4°.
* BACHER ( TV. ) , marchand à Naples , vivait
dans la première moitié du dix-neuvième siècle.
Il conspira en l'an vu, dans le but de renouve-
ler les Vêpres siciliennes , en massacrant l'ar-
mée française qui occupait Naples. Le complot
ayant été découvert, Bâcher fut condamné à
mort , et exécuté avec quelques-uns de ses com-
plices.
Le Bas , Dictionnaire encyclopédique de la France.
BACHRK ( Théobald ), diplomate français, né
le 17 juin 1748 à Thann en Alsace, mort en
1813. Il suivit d'abord la carrière militaire, et
rempHt, de 1797 à 1813, les fonctions de chargé
d'affaires en Suède , à Ratisbonne et à Francfort.
Il a laissé quelques mémoires Intéressants sur
l'Allemagne et la Suisse.
Biographie des Contemporains.
BACHËBACHT (Henri), médecin russe, né
à Saint-Pétersbourg le 27 décembre 1725. Ses
études faites , il entra en qualité d'élève à l'hô-
pital de Moscou, et devint ensuite clùrurgien à
l'hôpital de la marine. En 1746, il alla compléter
SCS études médicales à l'étranger, notamment à
Leyde et à Gœttingue. Il fut reçu docteur dans
la première de ces deux villes le 20 février 1750 ,
et revint ensuite dans sa patrie à la fin de la
même année. En 1751 , il fut nommé médecin de
l'artillerie et du génie; et en 1776, après avoir
rempli cet emploi pendant vingt-six ans , il fut
attaché à la marine impériale. On a de lui : Dis-
sertatio inauguralis de ligamentorummorbis ;
Leyde, 1750, in-4°; — Practische Abhandlwig
ilber den scharbock , zum Gebrauche der
Wundeerzte bei der Russisch Kaiserlïchen Ar-
— BACHET
62
mee.und Flotte (Traité pratique du scorbut, à
l'usage des chirurgiens de l'armée et de la flotte
impériale russe) ; Saint-Pétersbourg, 1790, in- 8° ;
— d'autres traités sur diverses matières médi-
cales : sur l'art d'inoculer (en langue russe,
1769, in-S"; — un Traité sur les maladies que
l'abus des plaisirs vénériens fait naître chez
les deux sexes (-en russe); Saint-Pétersbourg,
1765, in-8°.
Biographie médicale.
BACHERius. Voyez Bâcher.
BACHET {Claude-Gaspard, sieur de Mezi-
riac) , savant français, né à Bourg-en-Bresse le
9 octobre 1581 , mort le 25 février 1638. Il passa
une grande partie de sa jeunesse à Paris et à
Rome. Dans cette dernière ville il s'exerça à la
poésie italienne , ayant pour émule Vangelas , qui
s'y trouvait aussi à cette époque. Pendant son sé-
jour à Paris , il fut question de le faire précepteur
de Louis XIII. Meziriac était si peu courtisan,
et il avait tant d'amour pour l'indépendance,
qu'une pareille proposition l'effraya. Il quitta
brusquement la capitale, et disait qu'il n'avait
jamais été si en peine, s'imaginant déjà porter
sur ses épaules le lourd fardeau du royaume.
De retour chez lui à Bourg, il se maria avec
Philiberte de Chabeu, fille de Claude de Cha-
beu , écuyer du Puget. Son choix fut heureux,
à ce qu'il parait ; car il avoue lui-même que c'é-
tait la meilleure chose qu'il eût faite en sa .vie.
Doué d'un esprit vif, naturel et très-cultivé,
d'une humem douce et enjouée , il gagna l'es-
time et l'affection de tous ceux qui le connais-
saient. Il était l'ami du poète Racan,. dont il fit
jouer les Bergeries à Bourg sur un' théâtre de
société, après avoir fait quelques changements
à la pièce. En 1635, l'Académie française, qui
venait d'être créée, le reçut au nombre de ses
membres. Meziriac fut, au jugement de Bayle, un
assez bon poète en français, en italien et en
latin ; un excellent grammairien , un habile hellé-
niste et un grand critique. Il fut aussi philosophe,
théologien et mathématicien. Voici la liste de
ses ouvrages : Problèmes plaisants et délecta-
bles qui se font par les nombres : ce hvre, le
premier que publia Meziriac , fut imprimé en
1613; onze ans après, l'auteur lui-même en
donna une secoude édition, corrigée et augmentée ;
— Diophanti Alexandrini Arithmeticorum
libri sex, et de numeris multangulis liber
unus; nunc primum greece et latine editi,
atque absolutissimis commentariis illustra ti ,
auctore Claudio Gaspare Bacheto Meziriaco
Sebiisiano;Pa.Tis, 1621,in-fol. : PeUissonditque
Fermât , et tous ceux qui entendaient l'algèbre ,
faisaient grand cas de cet ouvrage; Vossius en
a parlé avec beaucoup d'éloges; Descartes le
tenait aussi en grande estime. Mais il n'en était
pas de même de Malherbe : un jour qu'il entendait
louer outre mesure ce livre comme fort utile au
public, il demanda s'il ferait amender le pain ;
on eût pu adresser la même question au poète
63
BACHET -» BACHEVILLE
64
au sujet de ses odes; — Chansons dévotes et
saintes sur toutes les principales fêtes de
l'année et sur autres divers sujets; Dijon,
1615, in-8°; Lyon, 1618, in-12 : on y trouve
quelques pièces de son frère Guillaume Bachet;
— les Épîtres d'Ovide en vers français, avec
des commentaires fort curieux, par Claude-
Gaspard Bachet, sieur de Meziriac, première
jwrtie, à Bourg-en-Bresse, par Jean Teintu-
rier, 1626, iii-8" : cet ouvrage a fait principa-
lement la réputation de Meziriac ; ce n'est pas
à cause de la traduction, car elle est diffuse,
et dégénère souvent en une languissante pa-
laphrase; la poésie, d'ailleui's, en a vieilli, et
depuis longtemps on ne la lit plus; mais les
commentaires que l'auteur a joints à cette tra-
duction font autorité pai-mi les savants; une
érudition riche et variée, une critique judi-
cieuse, un style clair et aussi agréable que de
pareilles matières peuvent le permettre , en ren-
dront toujours la lecture utile et même at-
trayante. Cet ouvrage était devenu une véritable
rareté typographique, lorsqu'on en publia une
nouvelle édition , augmentée de plusieurs opus-
cules du même auteur, tels que : une Épitre de
la Vierge Marie à Jésus-Christ, en vers latins ;
des Poésies italiennes ; la Vie d'Ésope, tirée
des anciens auteurs ; un discours sur la tra-
duction; des remarq^ics sur l'origine du mot
jAigdzinum ; des remarques sur un jmssage
de Pline (XXXITT, 3) : tous ces opuscules
avaient été publiés séparément ; les deu\ der-
niers seuls étaient inédits. Cette nouvelle édition
parut à la Haye, chez M. -H. du Sauzet, 1716,
2 vol. in-8°. Enfin, parmi les ouvrages que Ba-
chet se proposait de publier, si la mort lui en eût
laissé le temps, se trouvait un commentaire
sur Apollodore , que l'auteur paraît avoir laissé
en manuscrit.
^\ov(:t\ , Dictionnaire historique. — io\y , Éloges de
quelques auteurs français. — Guiclienon, Histoire de
la Bresae et du Bugeij. — Le Has , Dictionnaire ency-
clopédique de la France. — Nicéron, Mémoires.
* liACHUT (Guillaume ) , traducteur et poly-
graphe français, frère du précédent, vivait vers
la première moitié du dix-septième siècle. On a
de lui , entre autres , Épitre d^Œnone à Paris,
traduit du latin d'Ovide; Lyon, 1618, in-12.
Nicéron, Mémoires. — Adelung, Supplément à Jdcher,
Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BACHET ( Pierre ) , seigneur de Meziriac ou
de Meyseria, jurisconsulte français , vivait dans
la seconde moitié du seizième siècle. II fut
lieutenant général du bailliage de Bresse, sous
Henri II, puis juge des appellations lorsque cette
province passa sous la domination de la Savoie.
On a de lui : Consultations, 1 vol., et Let-
tres, 1 vol., contenant sa correspondance avec
les principaux savants de l'Europe. — Pierre
Bachet avait épousé la fille d'un gentilhomme
portugais , Françoise Soria , dont il eut Claude-
Gaspard.
Moréri, Dictionnaire historique.
*BACHETON ( Jérôme- Léopold) , médecin
du dix-huitième siècle. On a de lui : Anatomia
medicinse theoreticae et practicœ ministra,
cautelisque in praxi observandis illustrata ;
Inspruck, 1740,in-4°.
Adelung, Supplément à Jôcher, AUgemeincs Gelehr-
ten-Lexicon.
*BACHETTi {Laurent), médecin et juris-
consulte italien , natif de Padoue, vivait dans la
seconde moitié du dix-septième siècle. Il pro-
fessa la médecine à Padoue de 1688 à 1708, et
se fit également remarquer dans la piatique de
son art. On a de lui : Dialoghi sopra l'acido e
sopra Valkali, con un esame di qualchs ri-
flessione del sig. Boyle sopra questi prin-
cipj, dans la Galleria di Mincrva , t. I ; — Os-
servazione nel cadavero del padre don Pio
Capodivacca , d'un estraordinario ed énorme
allungamento delventricolo, dans le Giorn.de'
letterati d'Italia, t. XXX.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia. — Adclunj?, Supplé-
ment à Jochcr, AUgemeincs Gelehrten-Lexicon.
*BACHETTOJXi { Joscph-Marie) , médecin
italien, natif de Bologne, vivait dans la première
moitié du dix-huitième siècle. On trouve son
nom cité avec éloge dans les commentaires de
l'Institut de Bologne. On a de lui : Lettera
scritta aW illustrissimo D. Dionisio Sancas-
sani , filosofo e medico delV illust. città di
Spoleto, dal sig. Giuseppe Maria Bachettoni,
D. in filosofia e medicina chirurgo, litotomo
ed oculista del illustrissimo ed eccelso se-
nato di Bologna; Spolète, 1729, in-4"; on y
trouve l'indication des moyens de guérir la plaie
qui résulte de la lithotomie.
Biographie médicale, — Adclunfr, Supplément ,à Jô-
cher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BACHEVILLE ( les frères Barthélémy et
Antoine) , officiers et voyageurs français, na-
quirent tous deux à Trévoux, et moururent,
le cadet à Mascate, au mois de juin 1820 , et
l'aîné à Paris , en 1835. Ils suivirent la carrière
des armes, et assistèrent à toutes les batailles
qui illustrèrent les armes françaises depuis
1804 jusqu'en 1814. Lorsque Napoléon eut ab-
diqué, l'aîné, Barthélémy, le suivit à l'île
d'Elbe. Il combattit avec son frère à Fleu-
rus et à Waterloo. Après cette courte et désas-
treuse campagne , les deux frères se letirèrent ,
dans leurs foyers. Accusés de conspiration poli-
tique, ils parvinrent à s'échapper des mains des
gendarmes qui devaient les arrêter. Ils quittè-
rent la France, où leur tête avait été mise à prix,
et se réfugièrent d'abord en Suisse; puis ils
parcoururent la Bavière, la Saxe, laSilésie ; et ar-
rivèrent à Varsovie, où ils furent bien accueillis
de la comtesse Dembinska. Après un séjour de
quelques mois dans le château de cette dame ,
ils se rendirent en Moldavie, où ils se séparèrent
pour ne plus se revoir. Antoine resta à Jassy, et
Barthélémy partit pour Bucharest. De là il vint
à Constantinople , où il apprit que l'ambassadeur
français négociait son extradition. Pour prévenir
65
le danger qui le menaçait , il s'embarqua pour
Smyme, et se rendit ensuite à Athènes. Pressé
par le*esoin, seul, isolé sur une terre étrangère,
et sans espoir d'être secouru, le malheureux
Barthélémy était réduit au désespoir, lorsqu'il
reçut un jour la visite d'un agent du fameux
Ali-Pacha, qui l'engageait à son service. Barthé-
lémy partit avec une caravane pour Janina.
Après quelques jours de marche , ils s'enga-
gèrent dans les gorges du mont Olympe, où ils
furent assaillis par une bande de brigands turcs
qui ravageaient la contrée. Bacheville prit le
commandement de la petite caravane , attaqua
l'ennemi, le culbuta, et l'obligea à chercher son
salut dans la fuite. Le succès de cette rencontre
le recommanda auprès d'Ah-Pacha, dont il obtint
la confiance.
Cependant Antoine, son frère, impatient de le
revoir, se mit en route pour Constantinople.
Trompé dans ses prévisions, et peu désireux de
revoir le sol natal avec la perspective d'être jeté
dans les fers , il partit pour l'Egypte, passa de là
en Perse , et se rendit enfin à Mascate, où les
fatigues du Désert, et le regret d'être séparé de
son frère, lui causèrent une maladie dont il
mourut dans le courant de juin 1820. — De son
côté Barthélémy , indigné des atiocités d'Ali-
Pacha , quitta le service du tyran de Janina; il
sortit furtivement de la capitale de l'Albanie, et
revint en France , où il purgea sa contumace, et
fut acquitté. Auguste Amic.
yoyages des frères Bacheville en Turquie et en Asie,
après leur condamnation par la cour prévôtale du
Rhône en 1316, 1 vol. in-8°, 1822.
* BACHi ( Jean de ) , compositeur français du
seizième siècle. Il laissa des motets, publiés dans
le Thésaurus musicus de Neubert et Monta-
nus; Nuremberg, 1564, t. I.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BACHiACCA {F7-ancesco-Ubertini, dit le) ,
peintre, né à Florence , mort dans cette ville en
1557. Il fut élève du Pérugin, qui enseigna long-
temps en Toscane; mais ce fut sans doute à
l'amitié et aux conseils d'Andréa del Sarto qu'il
dut de s'éloigner de la manière roide et sèche des
anciens, pour se rapprocher du style moderne ;
en effet, ses di-aperies ont une ampleur que l'on
chercherait en vain dans celles de son maître.
Il excella surtout dans les sujets de petite pro-
poiiion ; en ce genre , on admire avec raison un
Martyre de saint Arcade , peint sur un gradin
d'autel dans l'église de Saint-Laurent. Il peignait
habilement ces arabesques que les Italiens ap-
pellent grotesques; il ne réussissait pas moins
bien dans la représentation des animaux, dont il
décorait des plafonds, des lambris, et jusqu'à
des meubles. On cite parmi ces derniers le lit
nuptial de François de Médicis et de Jeanne
d'Autriche. Bachiacca fournit aussi des car-
tons qui furent exécutés en tapisserie par un de
ses frères, Antonio Ubertini. Son autre frère,
Baccio, fut im peintre de talent. E. B....N.
Vasarl, Vite dei pittori — Lanzi, Storia délia pittura.
NOOV. BIOGR, UNIVERS. — T. IV,
BACHEVILLE — BACHMAKN
66
— Baldiniiccl, Notizie dei professori. ■ . Ticozzi, Dizio-
nario dei pittori. — Orlandl , Abecedario pittorico. —
K. Fantozzi , Nuova guida di Firenze.
* 6ACHICH {Antoine), moraliste hongrois,
mort en 1759. Il appartenait à l'ordre de Saint-
François, et remplit d'importantes fonctions dans
sa commimauté. Il laissa une morale chrétienne
en langue slave, sous ce titre : Istina Karst-
janska.
Horany, Mémoria Hungarorum. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BACH1ÈNE ( Guillaume-Albert) , géographe
hollandais, né en 1718, mort en 1783. Kn 1759, il
fut pasteur de l'église réfoi-mée et de Maestricht,
et en 1764 U professa l'asti'onomie et la géogra-
phie dans la même ville. On a de lui : Aardrig-
kundige Beschrijving van liet Joodsche Land
(Description géographique du pays des Israélites),
neuf cahiers, 1765, avec douze cartes; — Ker-
kelijke Géographie, etc. (Géographie ecclésias-
tique), 1778, cinq cahiers avec cartes; — Nieuive
Géographie van de vereenigde Nederlanden
(Nouvelle géographie des Pays-Bas), faisant
suite à l'ouvrage de Busching.
Son frère, Jean-Henri Bachiène, né en
1708, mort en 1789, publia des ouvrages de
morale et de théologie , dont les principaux ont
pour titre : Eerste Beginzelen der goddelijke
Waarheden , 1759; — De Leer der Sacra-
menten, etc.; 1771.
Sax, Onomasticon literarium.
* BACHiLLANi , philosophe et théologien
arabe, mort à Bagdad en 1014. Il exerça les
fonctions de juge dans cette ville, et fut chargé
par le khalife de se rendre à Constantinople
poiir y conférer sur certains points de doctrine
avec les théologiens grecs. Bachillani discuta
tout un jour avec eux sur ces matières, et trans-
crivit ensuite le résultat de cette conférence. Il
fit d'autres ouvrages, restés inédits.
Léon l'Africain, de Medicis et Pkilosophis. — Jôclicr,
Jllgemcines Gelehrten-I,exiçon.
*BAceiM {Arnold), philosophe allemand,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Pansophia Enchiretica, seu
Philosophia univer salis experimentalis in
Academia Moysis, primum per sex prima ca-
pita Geneseos tradita, demum per ignem exa-
mtnata et probata; Nuremberg, 1672 ou 1682.
Adelung, Supplément à Jôcher, AUgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
* BACHINI {Théodore), compositeur etcor-
delier italien, du seizième siècle ou des pi-emières
années du dix-septième. Il devint maître de
chapelle de l'archiduc d'Autriche, duc de Man-
toue. On a de lui : de Musica, traité vraisembla-
blement resté manuscrit, et composé vers 1636»
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
BACHius [j.-A.). Voyez Bach.
BACHMANN-ANDEBLETZ (le baron NiXiolas ■
François de), général suisse, né le 27 mars
1740 à Naefels (canton de Glaris), mort en
1831. A neuf ans, il entra au service de la
France, et fit, en qualité de capitaine', la
3
67
BACHMANN
68
guerre de sept ans. En 1763, ii obtint le gi-ade
de major; en 1769, il fit manœuvrer, au camp
de Verberie, quatorze bataillons allemands et
suisses, sous les yeux de Louis XV ; après la
journée du 10 août 1792, il se déroba par la
fuite à une mort certaine. Il prit du sei-vice en
Sardaigne, où il obtint le grade de général-ma-
jor. Les événements le forcèrent à rentrer dans
son pays, où il prit part, contre les Français, aux
combats de Zurich, de Feldkirch et de Zug,
pendant le règne du parti français en Suisse , et
s'établit quelque temps en Souabe. A la rentrée
des Bourbons il reçut des mains de Louis XVIII
le brevet de commandeur de Saint-Louis , et se
retira dans ses terres ( canton de Claris), ou il
mourut à l'âge de quatre-vingt-onze ans.
Girard, Histoire des officiers stiisses gui se sont dis-
tingues aux services étrangers; Fribourg, 1781, t. I,
p. 48.
*BACHMANN (M. -Antoine), philosophe al-
lemand, vivait dans la première moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : Ja7iuœ lingua-
rum ciim prsefatione Andr. Rivini ; sans
date, in-12 ; — Diss. de hodierno rei numma-
rise statu; Halle, 1622, in-12; — Janua Lati-
nitatis bipatens, h. e. Phrases et Vocabula-
rium lat. et germ., etc. ; Leipzig, 1631, in-16.
Adelung, Supplément à Jôcher,/<iijemeines Gelehrten-
I^xicon.
*BACHiMANN (Charles-Louis) , luthier et
musicien allemand, né à Berlin en 1716, mort
dans la même ville en 1800. Déjà remarquable
par sentaient sur la viole, il se distingua suitout
comme luthier. Ses instruments, et particulière-
ment ses violons et ses violes, sont fort estimés
en Allemagne. On lui doit l'invention des che-
villes à vis pour la conh-e-basse , qu'il appliqua
ensuite aux violoncelles et môme aux violons.
Vers 1780 il imagina une espèce de guitare à
clavier qui portait vers la droite de la table un
mécanisme au moyen duquel on faisait frapper
les cordes par de petits marteaux. Cet instru-
ment ne réussit guère. En 1765, Rachmann fut
nommé luthier de la cour. Cinq ans plus tard ,
il fonda, conjointement avec Benda, le concert
des amateurs de Berlin. Bachmann est mort à
quatre-vingt-quatre ans. Ses deux fils devinrent
musiciens de la chapelle du roi.
Fétis, Biographie des Musiciens.
* BACHMANN (Chrétien-Louis) , médecin et
musicographe allemand, vivait dans la seconde
moitié du huitième siècle. En 1785 il étudiait à
l'université d'Erlangen. On a de lui : EntwurJ
zu Vorlesungen ûher die Théorie der Musik ,
insofern sie Liebhabern derselben nothwen-
dig und nûtzlich ist (Idée d'un cours de
théories de la musique , autant qu'elle est né-
cessaire et utile aux amateurs de l'art ) ; Erlan-
gen, 1785. Au jugement de Gerber, c'est une
reproduction de la dissertation de Forkel sur
le même sujet; — Dissert, inaug. medica de
efjectibus viusicse in hominem ( sans date ).
Gerber, BiographischesLexicon der 'fonkûnstler. —
Fétls. Biographie des Musiciens.
i&kCH^\x^^ {Jacques- Joseph- Antoine-Léger,
baron de) , major-général suisse au service de
la France, né en 1733, mort le 3 septembre
1792. Entré jeune encore dans un des régiments
envoyés en France, il prit part à la guerre de
sept ans, reçut plusieurs blessures sur le champ
de bataille, et se distingua par une rare habileté
dans des manœuvi'es. Il était major général des
Suisses à Paris le 9 août 1792, et défendit alors
à la tête de ses troupes le roi Louis XVI. Bach-
mann fit preuve de courage alors; et le jour sui-
vant, arrêté et conduit à l'Abbaye, puis à la Con-
ciergerie, il fut traduit en jugement devant le
tribunal dit rfw iOaoût. En vain récusa-t-il cette
juridiction par le motif tiré de sa nationalité : on
passa outre, et Bachmann fut condanmé, puis
exécuté, le 3 septembre 1792.
Biographie nouvelle des Contemporains.
BACHMANN {Jean-Henri), généalogiste al-
lemand, né à Feuchtwangen le 13 janvier 1719,
mort à Deux-Ponts le 15 juillet 1786. Il était
conseiller intime et archiviste du duc de Deux-
Ponts. On a de lui ( en allemand ) : Droit poli-
tique du palatinat de Deux-Ponts ; Tubingen,
1784, in-8°, avec dix tableaux synchroniques de
la généalogie de la maison de Deux-Ponts ; —
Exposition des droits par fidéicommis de la
maison palatine en général, et du duc régnant
de Deux-Ponts, sur les pays et les sujets laissés
•par feu Maximilien-Joseph , électeur de Ba-
vière, avec 64 documents et une table généa-
logique; Deux-Ponts, 1778, in-4''; — Douze
chartes, pour servir à Phistoire de la captivité
de Philippe le Généreux, landgrave de If esse,
tirées des archives de Deux-Ponts , et accom-
pagnées de notes ; Manheim, 1767, in-8''.
Sax, Onomasticum literarium.
*BACHMANN (Louis) , philologue contempo-
rain et habile helléniste. On ignore la date de
sa naissance. Il a donné la meilleure édition de
Lycophron. Deux volumes d'Anecdota, extraits
de la Bibliothèque de Paris et des scolies d'Ho-
mère, d'après un manuscrit de Leipzig.
* BACHMANN {Sixte) , compositeur alle-
mand, né le 18 juillet 1754, mort vers 1820. A
neuf ans il lutta sans désavantage avec Mozart
sur le piano. 11 entra ensuite chez les bénédictins
de Rittershausen, et dès lors il commença à com-
poser sur le piano. Chez les prémontrés de March-
thaljOù on l'envoya plus tard , il étudia avec
ardeur la science du contre-point. Bachmann
composa beaucoup dans le style ecclésiastique,
mais pubHa peu de chose. On a de lui : deux So-
nates pour le clavecin; Vienne, 1786 ; — Collec-
tion de petites pièces pour le même instrument ;
Spire, 1791 ; — Sonate pour le piano; Munich ,
1800 ; — Fugue pour l'orgue; Spire, 1792 ; —
plusieurs ouvrages manuscrits , parmi lesquels
des messes, des cantates religieuses, une sym-
phonie, des sonates et quelques.fugues.
Fétiiî, Biographie des Musiciens,
69
BACHMANN
*BACHMANN (Gottlot)), compositeur alle-
mand, né le 28 mars 17&3, mort vers 1810. A
quinze ans , il reçut de l'organiste Frech des le-
çons de piano et de solfège. Sept ans plus tard;
Bachnnann composa quelques sonates de piano.
En 1785, il se rendit à Leipzig pour y étudier le
contre-point et les belles-lettres, et se passionna
pour les compositions de Kozelucli et les quatuors
de Pleyel, qu'il imita. Mais Haydn et Mozart le
firent revenir de cet engouement ; il prit pour mo-
dèles ces deux grands maîtres , et écrivit dans
leur style des quatuors et des symphonies. En
1790, il se rendit de Leipzig à Dresde auprès
de Naumann, qui le conseilla utilement^ et dont
il adopta les préjugés contre la musique instru-
mentale, d'abord préférée. En 1791, Bachmann
devint organiste à Zeitz, où il demeura jusqu'à
sa mort. On a de lui, entre autres compositions :
Phosdon et Naïde, opéra en un acte; — Don
Silvio de liosalva , deux actes arrangés pour le
piano; Brunswick , 1797; — Orphée et Eury-
dice, deux actes; Bninswick, 1798 : — Poé-
sies léfjères de Matthison et de Jacobi, mises en
musique; Halle , 1795 ; — douze Chansons alle-
mandes; Offenbach; — Héro et Léayidre, bal-
lade de Biirger ; Offenbach, 1798 ; — Complainte
d'une jeune fille, de Schiller; Augsbourg, 1799;
— Léonard et Blondine, ballade; Leipzig; —
Léonore , ballade de Biirger; Vienne; — Die
Bûrgschaft, de Schiller; Vienne; — Ballades,
de Goethe; — plusieurs Symphonies pour l'or-
chestre, des Sonates , etc. Les premières de ces
compositions ont été jugées assez faibles.
Fétis, Biographie des Musiciens.
BACHMEGYBi { Etienne- Paul) , médecin
hongrois , natif de Trentschin vers la fm du dix-
septième siècle, mort en 1735. D étudia dans les
universités allemandes , et devint versé dans les
mathématiques et la chimie. Il croyait à l'alchi-
mie, et y perdit une partie de sa fortune et sa vie :
l'éclat d'un vase qui lui servait dans une opéra-
tion chimique lui fit à la figure une blessure grave
dont l'ulcération lui causa la mort. On a de lui :
Observationes de morbo CSŒMER Hungariee
endemio, que l'on trouve dans les Disputationes
medicse de Jean Milleter; Leyde, 1717, in-4°;
— Otia Bachmegybiana , documenta veritatis
fidei romano-catholicée forma colloquii ; Tir-
nau, 1733, in-8° ; — d'autres observations, dans
les Observationes médicinales Vratislavienses ,
tentam. VTH-XV, et dans le Commercium lit-
terarium Noricum; 1733.
Weszprem , Bjojjrap/j. medic. Hungar. — Adelung,
Supplénaent à Jôcher, Mlgemeines Gelehrten-Lexicon.
BACH ON (Jean), mathématicien français,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. Il laissa : Demoyistratio quadraturas
circuli ; Paris, 1657, in-8°, et d'autres écrits dans
le même genre.
De Châles, Hist. des Lyonnais, t. Il, p. 66. — Adelung,
Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
'^BACHOT {Etienne), médecin français et
poète latin natif de Sens, vivait dans la seconde
— BACHOV 70
moitié du dix-septième siècle. Il fut membre
de l'Académie de médecine de Paris. Il soutint
une thèse sur la question de savoir si l'usage
du chocolat est salutaire; et laissa entre
autres ouvrages : — Apologi-e ou défense
pour la saignée contre ses calomniateurs ,
et réponse au libelle intitulé : Examen
ou raisonnement sur l'usage de la saignée;
Paris, 1646-48, in-8°; — Sonnets d'Isaac de
Benserade , traduits en vers latins, sans indica-
tion de date et de lieu d'impression ; — Vespe-
rix et pileus doctoralis cum quœstionibus
medicis; Paris, 1675; — Parerga seu horee
subcesivx , quïbus continentur poemata la-
tina et galUca ; Paris, 1686.
Carrère , Bibl. de la méd. — Adelung, Supplément à
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BACHOT (Gaspaixl), médecin français, né vers
1550 dans le Bourbonnais, mort vers 1630. Il
étudia à Paris sous le célèbre Riolan , et exerça
sa profession à Thiers. Il est connu par un ou-
vrage aussi intéressant que rare, intitulé Er-
reurs populaires touchant la médecine et le
régime de santé; Lyon, 1626, in-8". Cet ou-
vrage, divisé en cinq livres, était destiné par
l'auteur à réfuter celui que Joubert avait publié
sous le même titre.
Carrère, Bibliothèqiie de Médecine.
BACHOV D'ECHT, nom d'une famille origi-
naire de Cologne, devenue noble sous l'empe-
reur Charles V, vers 1525. Les personnages les
plus remarquables de cette famille sont les sui-
vants :
I. Reinhart ou Reinier Bachov d'Echt,
théologien allemand , né en 1544, mort en 1614.
Il devint bourgmestre de Leipzig , où il s'établit
en qualité de commerçant; mais il ne tarda pas
à être banni de cette ville pour ses doctrines cal-
Ainistes, et fut bien accueilli à Heidelberg, où
il mourut. On a de lui : Catechesis Palatina-
tus testimoniis Scripturx ac Sententiis Pa-
trum quiprimis 100 a C. N. annis in Ecclesia
claruerunt ornata.
Son fils, portant le même» nom que le père,
naquit à Leipzig en 1575 ; on ignore la date de
sa mort. Ce fut un jurisconsulte distingué , et
professeur à Heidelberg en 1613. Privé de son.
emploi pendant la guerre de trente ans , et
obligé de se retirer du Palatinat, il vint'à Heil-
bronn en 1622, et retourna plus tarda Heidel-
berg, où il s'adonna tout entier à l'étude et à la
composition de ses ouvrages. Au rapport de
plusieurs écrivains , il abjura avant sa mort la
foi catholique , et embrassa les doctrines luthé-
riennes. On a de lui : Notse et Animadv. ad
Trentleri Disput. ;3\ol.; Heidelberg, 1617-1619,
in-4° ; — Notas et Animadv. in Practica Vesen-
becii; Cologne, 1611 ; — Notas et Animadver-
siones in Ant.-Fabr. Rationalia, et librum de
Erroribus pragmaticorum ; Francfort, 1630 ; —
Tractatus de pignoribus et hypotheçis ; Franc-
fort, 1656; — Tractatus de actionibus; 1657,
3.
71
BACHOV ~ BACICCIO
72
in-4»; — Comment, in primam partem Pan-
dect.; Spire, 1630, in-4°; — Comment. Theor.
pract. in Hb. IV Inst.; Francfort, 1628, in-4°.
Vinnius a fait usage de ce dernier ouvrage sans
mentionner l'auteur.
* n. Frédéric-Jean Bachov , diplomate alle-
mand, né à Gotha en 1643, mort en 1736. Il
remplit les fonctions de ministre du duc de Gotha,
et se distingua particulièrement comme diplo-
mate dans ses rapports avec les cours étrangères.
On a de lui ; Disp. de morum cumjure scripto
contentione; Halle, 1701, in-4°; — Dissert,
octo juris feudalis , publiée à Halle en 1701,
avec programme de Jacques -Frédéric Ludo-
vic!.
*in. ZoMis-fl^enri Bachov d'Echt, diplomate
et poète allemand , né à Gotha en 1725. 11 étudia
à Leipzig, et devint conseiller privé de la cour de
Danemark, qu'U alla représenter ensuite à Ma-
drid, à Dresde et à Ratisbonne. Il cultiva les
sciences et la poésie. On a de lui : un Essai
d'odes et chants spirituels; in-8°, 1774, Al-
tenbourg.
Jôchcr, Allgem. Gelefirten-Lexicon, avec le Supplément
d'Adelung. — Ersch et Gruber, Allgem. Encyclopoedie.
''BACHSCHMiDT(4niome), compositeur alle-
mand , natif de Moelk en Autriche , vivait vers
la première moitié du dix-huitième siècle. Il
se fit remarquer par son talent sur la trom-
pette, dont il tirait des sons qui ne semblaient
pas appartenir à cet instrument. Attaclié à la
chapelle du prince de Wurtzbourg, Baclisclmiidt
fut obligé de quitter cet emploi, parce que la
trompette causait des maux de nerfs à la tante
du prince. Deux autres princes l'employèrent
ensuite à divers titres. Le prince d'Eichstaedt
l'envoya en Italie. Au retour, Bachschraidt com-
posa, dans le style de Graun, plusieurs opéras
italiens et allemands.
Fétis , Biographie ztniverselle des Musiciens.
BACHSTROM {Jean- Frédéric) , savant alle-
mand, né en SUésie à la fin du dix-septième
siècle, mort vers le milieu du dix-huitième. Il eut
une vie fort agitée. Il étudia d'abord la théo-
logie à Halle; en 1717, il fut professeur au
gymnase de Thorn; de 1720 à 1728, aumônier
d'un régiment saxon à Varsovie; puis il étudia
la médecine, et devint membre de la Société
royale des sciences de Londres. En 1729 , il
fonda une imprimerie à Constantinople , et en-
treprit une traduction de la Bible en turc. On a
de lui : de Plica ^otomca;^ Copenhague,
1723; — Nova œstus marini Theoria, etc.;
Leyde, 1734, in-8°; — Art de nager, ou in-
vention à l'aide de laquelle on peut toujours
se sauver du naufrage; Amsterdam, 1741,
in-S", etc. On lui a attribué le Democritus redi-
vivus.
Sax , Onomasticum. — Jôcher, Allr/em. Gelehrten-
Lexicon , avec le Supplément d'Adelung.
EACHTiSHîJA. Voy. Bakhtichua.
BAciARELLi (MarcelUn). Voyez Bacoia-
RELLI.
BACICCIO OU BACCiccio (jeaû -Baptiste
Gaulï), peintre italien, né à Gènes en l639,mort
en 1709. Il perdit de bonne heure ses parents, et
entra dans l'atelier de Borgognone ; mais il eut à
peine le temps d'y apprendre les principes du des-
sin. A l'âge de quatorze ans, entraîné par le désir
d'étudier les chefs-d'œuvre de Rome, il se mit à
la suite d'un envoyé de la république de Gènes ;
arrivé à Rome , il fut placé chez un marchand de
tableaux , chez lequel il eut le bonheur d'être re-
marqué du Bernin et de Mario dei Fiori, qui
l'aidèrent de leurs conseils et de leur appui. A
vingt ans il fit son premier tableau , une Vierge
entre saint Roch et saint Antoine. Ce ta-
bleau fit quelque bruit, et valut à son auteur un
mariage qui, le mettant au-dessus du besoin,
lui permit de se livrer sans préoccupation aux
travaux de son art. Ce fut alors que le prince
Panfili lui confia l'exécution des pendentifs de la
coupole de Sainte- Agnès de la place Navone. Ba-
ciccio y peignit de grands sujets allégoriques pleins
d'une grâce peut-être excessive. Le coloris est
loin de la vigueur ordinaire du maître, ce que
l'on attribue à des conseils qu'il avait reçus du
Bernin.
La réputation du Bacicccio parvint aux oreilles
du pape Alexandre VU, qui voulut le connaître;
il ordonna au chevalier Bernin de le lui présen-
ter, et lui commanda son portrait. Par l'inlluence
du Bernin, qui ne cessa de le protéger, le Bacic-
cio obtint, malgré la redoutable concurrence de
Ciro Ferri, de Carlo Maratta et de Giacinto
Brandi , d'être chargé de la décoration de l'é-
glise de Jésus. Il fut cinq ans à accomplir cette
immense entreprise , son plus beau titre à l'ad-
miration de la postérité. Le cul de four repré-
sente Y Agneau sans tache adoré par les saints
et les anges. Le style en est un peu maniéré,
mais la composition est pleine de vigueur, et le
coloris est magnifique. La coupole représente
J.-C. offrant à son Père les instruments de sa
Passion. Aux pendentifs sont les Quatre évan-
gélistes. La partie capitale de l'œuvre est la voûte
de la grande nef, représentant V Adoration du
nom de Jésus. Un groupe de démons foudroyés
par des rayons qui partentydu saint nom, et que
l'auteur a placé hors du cadre , semble se déta-
cher de la voûte et tomber sur le spectateur. Il
est impossible de pousser plus loin la vigueur
du relief et l'entente des effets de lumière. Les
lunettes et la voûte de la chapelle Saint-Ignace
dans la même église sont également duBaciccio,
qui y a représenté les miracles du fondateur de
la compagnie de Jésus. L'esquisse de cette com-
position se ti'ouve dans la galerie Spada.
Les autres ouvrages de Baciccio , soit à fres-
que, soit à l'huile, sont nombreux dans les
églises de Rome. Il serait trop long de les énumé-
rer ici. Son principal et son dernier grand ouvrage,
après la voûte de Jésus, fut celle de l'église des
Saints- Apôtres , qu'il exécuta en deux mois, à
l'âge de soixante-sept ans; diligence qui du reste
73
BACICCIO — BACK
fut nuisible à la perfection de son œuvre, et sans
doute aussi contribua à l'affaiblissement de sa
santé. Le Baciccio y représente le Triomphe de
Vordre de Saint- François, Trois ans après ,
ayant été chargé de composer les cartons des
mosaïques de l'une des petites coupoles de Saint-
Pierre, il s'échauffa à les mettre lui-même en place
pour juger de leur effet, et gagna une pleurésie
qui l'emporta en peu de jours, le 2 avril 1709,
à l'âge de soixante-dix ans.
Le Baciccio excella surtout dans les portraits,
et dans ces grandes compositions que les Italiens
appellent opère macchinose. La fougue de son
imagination et la vigueur de son coloris le ren-
daient éminemment propre à ce genre, dans lequel
il n'eut pour rivaux que Luca Giordano, Pierre
de Cortone, et Lanfranc. Son dessin n'est pas
toujours parfaitement correct; ses draperies sont
un peu lourdes , ses compositions parfois hasar-
dées et bizarres ; mais ces défauts , surtout sen-
sibles dans ses tableaux , sont rachetés par une
grande fraîcheur de coloris , par la grâce et la
variété de ses têtes , par une touche spirituelle et
puissante à la fois, enfin par une parfaite entente
des raccourcis, qualité si essentielle dans un
peintre appelé par son génie à la décoration des
voûtes et des plafonds.
Le Baciccio compta parmi ses élèves Giovanni
Odazzi, Francesco Civalli, Ludovico Mazzanti,
Gian-Battista Brughi et Pietro Blanchi.
Ernest Breton.
Lanzi, Storia délia Pittura. — Ticozzi, Dizionario
dei Pittori. — |Orlandi, Jbecedario pittorico. — Pascoli,
f^ite dei Pittori, Scultori ed Àrchitetti moderni —
Wiackelmann, Neues Ma/iler-Lexicon. — U'Argenville,
f^ie des Peintres italiens.
* BACILLUS , préteur romain , vivait dans la
seconde moitié du premier siècle avant l'ère cliré-
tienne. Le désespoir qu'il éprouva de ce que
César refusait de le mettre à la tête d'une pro-
vince , porta ce Romain à se donner la mort. Il
n'est pas impossible que ce -personnage soit le
même que Babullius, dont Cicéron place la mort
à la même date.
I)lon Cassius, XLIII, 47. — Cicéron à Atticus, XIII, 48.
BACiLLY {Bénigne Mv,), prêtre et composi-
teur français, né dans la basse Normandie vers
1625. Entre autres ouvrages, on a de lui :
Recueil des plus beaux vers qui ont été mis
en chant , avec le nom des auteurs tant des
airs que de5j3aroZe5;Paris,166l, 2vol.in-12; —
Remarques cwieuses sur l'art de bien chanter;
Paris, 1668, in-12 ; — Premier et deuxième re-
cueils d'airs spirituels à deux parties, par /cm
M. de Bacilly ; Paris, 1692, deuxième éd.; —
Premier et deuxième recueils d'airs bachi-
ques ; Paris, 1677, in-S" obi., deuxième éd. ; —
Remarques curieuses sur l'art de bien chan-
ter, et particulièrement pour ce qui regarde
le chant français ;Pa.vis (Ballard), 1668et 1679,
avec une défense de son Uvre ajoutée par Ba-
cily sous ce nouveau titre : l'Art de bien chan-
ter, de M. de Bacilly, augmenté d'un discour^^
qui sert de réponse à la critique de ce traité;
Paris, 1679, in-12.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BACio ( Henri), savant jésuite, né à Nancy
en 1609, mort à Pont-à-Mousson au commence-
ment de 1 68 1 . D'origine italienne, il fut successive-
ment professeur de rhétorique au collège de Dijon
et préfet des classes à Pont-à-Mousson. On a de
lui deux éloges historiques : Illustrissimi ducis
Bellegardii Laudatio, 1647, in-4°; — Elogium
Henrici Borbonii II; 1647, in-12.
Lelong, Bibliothèque historique de la France.
BACiocHi. Voyez Bacciochi.
* BACIOCHI {Jean-Dominique ), chirurgien
italien, natif de Cortone, vivait dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle. H exerça pendant
onze ans la chirurgie à l'hôpital de Sainte-Marie
de Florence, vint ensuite s'établir à Brescia, et
donna ses soins aux malades de l'hôpital de cette
ville. On a de Baciochi : Lettera intorno l'es-
trazione d'un calcula esistente sotto la lin-
gua; Brescia, 1749, in-8°.
Mazzuchelli. Scritt. d'Italia. — Adelung,, Supplément
à Jôcher, -4ligem.eines Gelehrten-Lexicon.
* BACIOCHI {Jean-Thomas ), moine et poète
italien, né à (iênes en 1668, mort en 1723. Il était
clerc régulier de la Mère de Dieu de Gênes, et
laissa des poésies insérées dans plusieurs recueUs,
notamment dans le Perideo Trapezunzio.
Mazzuchelli, 5cnïf. d'Italia. - A delung, Supplément
à Jôcher, AUegemeines Gelehrten-Lexicon.
* BACis (Bàxiç), poète grec d'une époque
incertaine. On lui attribue les Testaments secrets
('AiroppriTar âtaÔr^xat), dont il est question dans
le plaidoyer de Dinarque contre Démosthène, et
d'où dépendait, au rapport deReiske, le salut d'A-
thènes. Cette assertion ne se soutient guère de-
vant ce fait, qu'Aristophane a révoqué en doute
la véracité de Bacis. Quelque haidi que fût le
langage du comique grec, il est douteux qu'il
eût plaisanté sur un sujet où le salut d'Athènes
se serait trouvé en jeu.
Smith, Dicliunary o/Crcekund Jioman Biography.
BACK ( Abraham); Voyez Baek.
* BACK ( George) , capitaine de'^ vaisseau dans
la marine anglaise, naquit en 1792. C'est l'un
de ces habiles et courageux officiers qui, sur les
pas de Forbisher, tentèrent de se frayer un pas-
sage dans les régions du nord, entre la mer Pa-
cifique et l'océan Atlantique. Midshipman à bord
de l'Aréthuse , il avait fait en 1809 la campagne
d'Espagne, où il eut le malheur de tomber entre
les mains de l'ennemi. Lorsque la paix lui eut
rendu la liberté en le condamnant au repos, il
tourna son énergie vers des luttes plus utiles et
non moins périlleuses. 11 fit en 1818 le voyage
au Spitzberg avec Buckan, et prit une part im-
portante et glorieuse aux deux célèbres expédi-
tions du capitaine Franklin. Malgré les souf-
frances inouïes qu'il y avait endurées, il s'offrit,
en 1833, pour conduire une expédition à la re-
dierche du capitaine Ross parti depuis 1829 , et
dont on n'avait aucune pouveile. 11 appareilla le
75
BACK — BACKER
17 février 1833, accompagné du docteur King,
savant distingué, et il revint à Liverpool le i7
septembre 1835, après une absence de deux ans
et sept mois. Dix mois après son départ, il avait
appris l'heureux retour du capitaine Ross dans
sa patrie. Back se trouvait alors dans les grands
lacs de l'Amérique du Nord ; il résolut, puisque
le premier objet de son voyage n'existait pas,
de lui donner du moins une utilité scientifique :
il s'engagea dans un fleuve considérable que les
naturels appelaient le Tlew-ce-Cloa, et auquel
la Société géographique a donné depuis le nom
de Back; et après une navigation de 530 milles
géographiques au milieu de rescifs , de chutes
d'eau et de bancs de sable, il arriva enfin dans
la mer Polaire, dont la communication avec les
lacs du nord fut ainsi constatée. Il étudia ensuite
soigneusement cette partie des côtes de la mer
Polaire, et remplit le blanc qui se trouvait sur
la carte enti'e le passage Bathurst, le lac du
Grand-Esclave et la baie d'Hudson. Ces décou-
vertes géographiques ne furent pas les seules ; il
fit aussi d'importantes obsers'ations dans un hi-
ver où le baromètre s'abaissa jusqu'à 70 degrés.
On lui doit surtout une étude complète sur les
phénomènes des aurores boréales, dont il adressé
sept cartes très-intéressantes. Il constate leur
influence sur la boussole, où l'une d'eUes produi-
sit sur l'aiguille une déviation de 8 degrés. Le
capitaine Back fut aussi chargé, en 1836, d'une
deuxième expédition dont le but était d'établir
la géographie des côtes entre le passage du Ré-
gent et le cap Turnagain. Surpris par les glaces,
il est resté plusieurs mois dans la plus affreuse
situation qui se puisse imaginer, et c'est à grand'-
peine s'il a pu ramener en Angleterre son équi-
page et son vaisseau. Le capitaine Back a été
nommé baronnet en 1838, et la Société de géo-
grapliie lui a décerné une médaille. Il a écrit
lui-même deux relations de ses voyages, qui sont
bien plus remarquables au point de vue litté-
raire que ne le sont généralement les composi-
tions de ce genre. En voici les titres : Narrative
of the expédition along the Shores of the
Arctic Océan, in the years 1833, 1834, 1835;
in-S", Londres, 1836; — Narrative of an
expédition undertaken with a View to geo-
graphical discovery on the arctic shores , in
1836 , 1837 ; 10-8°, Londi'es, 1838.
T. D.
' Edinburgh Review, Juillet 1839, 1843, V.. O. — Quar.
ierly Review, 1770, V. — ^ chronoloyical History of
voyages into the arctic régions undertaken c/iieflyjor
the purpose of discoverong a North-Est, North-JVest
or polar passage between the Atlantic and Pacific
océan ; in-S" , Londres, 1818, by sir Jhon Barrow. — New
navy Liste, 1850.
*BACK. {Jacques de ), médecin hoUandais, né
à Rotterdam dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. Il fut un des premiers à adopter et
à soutenir la doctrine d'Harvey sur la circulation
du sang. Au rapport de Manget, Bach, dans une
Jettre intitulée de Calcula, insérée dans l'ouvrage
de Berovicius, se livra aune discussion impor-
tante sur certains points de médecine, notamment
sur la gravelle. On a de Back : Dissertatio de
corde, in qua agitiir de nullitate spirituum,
de hxtnatosi, de Viventium calore; Rotter-
dam, 1648, in-12. L'auteur nie, dans cet ouvrage,
l'existence du fluide nerveux, et rapporte toutes
les opérations du système nerveux à l'action des
vibrations.
Rose, New Biographical Dietionary.
* BACKBUSCH (Joacbim-Gérard), poète al-
lemand, natif de Stettin, vivait dans la première
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : His-
toria de Passione J.-G. carminé heroico ex-
pressa; Stettin, 1638, in-4°.
Adelung, Supplément à Jôcher, AUgemeines-Getehr-
ten-Lexicon.
BACKER, nom d'un grand nombre d'artistes
hollandais , dont les principaux sont les quatre
suivants :
I. BACKER {Adrien), peintre hollandais, né
en 1643, mort en 1686. Il étudia en Italie, et peignit
le portrait et l'histoire à Amsterdam. On lui attri-
bue un Jugement dernier placé à l'hôtel de ville
d'Amsterdam, et qui dénote un grand artiste. La
gravure a reproduit plusieurs œuvres d'Adrien
Backer.
*n. BACKER {François de), peintre hollan-
dais, vivait dans la première moitié du dix-hui-
tième siècle. Appelé à la cour de l'électeii'' pala-
tin Jean-Guillaume, Backer s'y fit remarquer
par d'excellentes peintures. On le voit en 1721,
à la suite de la femme de l'électeur, à la cour
de Cosme EH, duc de Florence. Ce grand artiste
fut aussi peintre de l'électeur de Mayence.,
m. BACKER {Jacques ), appelé aussi Jacques
de Palerme, peintre hollandais malgré ce sur-
nom, né à Anvers en 1530, mort en 1660. Il
travailla toute sa vie, de si courte durée, pour
un marchand de Palerme qui exploitait son ta-
lent en affirmant à l'artiste que la vente de ses
œuvres était des plus difficiles. L'excès du tra-
vail tua Backer. Il excellait dans la disposition de
ses sujets. Ce fut surtout un bon coloriste.
rv. BACKER {Jacques), peintre hollandais,
né à Harlem en 1608 ou 1609, mort à Amster-
dam le 27 août 1641. Il vécut en grande par-
tie à Amsterdam, et y peignit l'histoire et le por-
trait. Il avait pour ce genre une telle facilité ,
qu'il lui arrivait souvent d'en peindre plusieurs
en un jour. Il réussissait particulièrement à
rendre les contours musculaires, surtout lors-
qu'il s'agissait de reproduire le corps de la
fenune. Ses tableaux sont, pour la plupart, en
Espagne. On voit à Anvers un Jugement der-
nier, de sa meilleure exécution.
Nagler, Neues Allgemeines Kùnstler-Lexicon. — Hou-
brakeu, Fie des peintres flamands.
BACKER {George), médecin anglais, vivait
vers le milieu du dix-huitième siècle. Il fut mé-
decin ordinaire de la reine d'Angleterre. On a
de lui : de Gatarrho et Dysenteria Londinen-
sibus, epidemicis utrisque, anno 1762; Lon-
77
dres, 1764; — Recherches sur les avantages
de l'inoculation; Londres, 1776, iii-8°; —
Opuscula medica ; Londres, 1771, in-S"; — Es-
sai sur les causes de la colique endémique du
Bevonshire; 1767, in-S".
Biographie médicale.
RACKBR (George de), imprimeur et libraire
à Bruxelles vers la fin du dix-septième et au
commencement du dix-huitième siècle. On a de
lui : une édition revue et corrigée de la traduc-
tion française de Lazarille de Tormes , par
l'abbé de' Charnes, 1698, 2 vol. in-12; — Bic-
tionnaire des Proverbes français, avec leur
explication et leur origine, 1710, petit in-8°,
ouvrage rare, reproduit par Leroux, sous ce ti-
tre : Dictionnaire comique, satyrique, criti-
que, burlesque, libre et proverbial, Amster-
dam, 1718, in-8°, suivi d'autres éditions avec des
additions qui ont fini par en faire un gros livre
assez licencieux. Backer a traduit du flamand
V Histoire du Saint Sacrement de miracle,^a.ï
P. Cafmeyer; Bruxelles, 1720, in-S".
Val. André, Bibl. Belg.
*BACKER (Pierre), sculpteur prussien, vi-
vait dans la seconde moitié' du dix-septième
siècle. Il eut pour maître le célèbre Schlùtter, et
exécuta plusieurs statues d'après les modèles de
ce maître. Backer exécuta la plupart des figures
groupées au pied de la statue de Frédéric-Guil-
laume, placée sur le grand pont de Berlin.
Nagler, Neues Jllgemeines Kunstler-Lexicon.
* BACKEREEL ( Gilles ) , peintre hollandais ,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
11 fut contemporain de Rubeus, dont il imita la
manière. Au rapport de Pilkington, les œuvres
de Backereel peuvent être mises sur la même
ligne que celles de Rubens et de Vandyck. Quoi
qu'il en soit de ce jugement, on doit dii-e que le
saint Charles Borromée de la cathédrale de Bru-
ges, œuvre de Backereel, est un tableau du plus
grand effet ; le dessin en est plus correct que
celui de Rubens, et la pureté du coloris rappelle
la manière de Vandyck. On voit à Bmxelles et
à Anvers d'autres bons tableaux de Backereel.
Houbraken , fie des peintres flamands. — Nagler,
Neues Jllgem. Kunstler-Lexicon.
*BACRHAUSEN ( WendeUn), écrivain mi-
litaire allemand, né en 1614, mort en 1667. On
a de lui : Nûtzliche, grûndliche und lustige
Beschreibung der bei der Infanterie jetziger
Zeit gebraeuchlichen militserischen Exerci-
tien (Utile et amusante description des exer-
cices actuellement en usage dans l'arme de l'In-
fanterie) ; Marpurg, 1664.
Adelung, Supplément à Jôcher, AUgemeiiies GclcJi-r-
ten-Lexicon.
*BACKHïrsEiv (Jean-Martin), écrivain alle-
mand, vivait dans la seconde moitié du dix-hui-
tième siècle. Il laissa : Apologeticum quo JDio-
genem Gynicum a crimine et stultitise et im-
pudentise expeditum sistit ; Kônigsberg , 1 7 27 .
Adelung, Suppl. à Jôcher, Jllgem. Gelehrten-Lexicon.
BACRHUYSEN, Voy. BaKHUYSEN.
BACKER — BACKMEISTER 7S
BACRMEisTEB ( Hartmann- Louis-C hr is-
ifian), savant allemand, né en 1736 à Herbom
en Wétéravie, dans la principauté de Nassau-
Dillenbourg; mort à Saint-Pétersbourg en 1806.
Il fit ses études en Allemagne, et fut appelé vers
1770 en Russie, où il dirigea le collège allemand
de Saint-Pétersbourg. On peut dire qu'il a gran-
dement contribué au progrès des sciences et des
lettres en Russie. Il fut nommé membre de l'A-
cadémie de Saint-Pétersbourg et décoré de l'ordre
de Saint-Wladimir. On a de lui ( en allemand )
Histoire de la Nation Suédoise ; Leipzig, 1767
— Abrégé de la Géographie de V Empire russe
Pétersbourg, 1773 ; — Recueil de mémoires et
de pièces authentiques sur l'Histoire de
Pierre I"; Riga, 1785 ; — Bibliothèque russe,
en 11vol., 1777 à 1788.
Biographie nouvelle des Contemporains.
BACKMEISTER (Jean), médecin allemand,
né le 24 octobre 1680, mort vers 1750. Il étudia
à Leipzig , et devint médecin du prince de Ba-
den-Durlach en 1707. Il laissa : Acta Philippi-
ca, avec des notes ( sans date ) ; — Historia
academias Rostoch., et continuatio Annalium
Herulorum ac Vandalorum Nie. Marescal-
chi , et Antiquitates Rostochienses ab anno
1160 ad 1700, ouvrage de Backmeister père,
édité par le fils.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexieon, —[Biographie
médicale.
* BACKMEiST ER ( Lucas ) , théologien et com-
positeur allemand, né à Lunebourg le 18 octo-
bre 1530, mort à Rostock le 9 juillet 1608. Il
a laissé : Oratio de Luca Lossio ; Rostock, 1 562 ;
— des commentaires sur la Bible, et plusieurs ou-
vrages inédits.
Son fils Lucas, né en 1570, mort en 1638,
a laissé quelques sermons, des écrits de contro-
verse théologique, et Commentarius in pro-
pfietas majores et minores, excepto Daniele.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon. — Adajn, Vitx erudilorum. — Moller, Cim-
bria literata. — Fétis, Biographie universelle des Musi-
ciens.
BACRMEISTEB (Mathieu), médecin alle-
mand, né à Rostock le 28 septembre 1580, mort
le 7 janvier 1626. Il étudia la médecine dans sa
ville natale, fit en 1599 un voyage en Allemagne,
et se rendit à Copenliague en 1603; puis il
suivit en Angleterre le chevaher de Friesen. Après
d'autres voyages à Leyde et dans diverses cités
universitaires de l'Allemagne, il revint à Rostock,
pour y prendre en 1606 le double titre de doc-
teur en médecine et de maître en philosophie,
n exerça ensuite la médecine à Kiel jusqu'en
1612 , puis revint donner des leçons de mathé-
matiques à Rostock. En 1616, il devint mé-
cin du district de Lunebourg, et en 1621 mé-
decin ordinaire du prince. Il laissa, suivant Mol-
ler : un Traité général de médecine pratique,
en vingt-huit dissertations, imprimées d'abord
chacune séparément; — une édition des quatre
79
BACKMEISTER — BACLER
80
premiers volumes des Opéra medica posthuma
de Fr. Joël.
Son fils Jean, mort en 1651 , fut professeur
à l'université de Rostock. On a de lui les disser-
tations suivantes : de Apoplexia; Rostock,
1641, in-4°; — de Quartana ; ibid., 1641,
in-4°; — de Cachexia; ibid., 1658 , in-4°; —
de Casu laborantis podagra ; ibid., 1658, \a-i° ;
— de Hydrope Ascite; ibid., 1664, in-4°; —
Problemataphysiologico-medica; ibid., 1664,
in-4o; — de Imbecillitate ventriculi; ibid.,
1664, in-4°.
Sax, Onomasticon. — Jôcher, AUgemeines Gete.hrten-
Lexicon, avec le Supplément d'Adelung. — MoUer,
Citnbria literata.
*BACROFEN ( J.-G.-Henri ), compositeur al-
lemand, né à Durlach en 1768, mort vers 1840.
Il étudia à Nuremberg, et excella bientôt sur la
clarinette, la flûte, la harpe, le cor anglais , et le
jiiano. Après quelques voyages il vint à Gotha
en 1802, et revint à Nuremberg l'année suivante.
On a de lui, enti'e autres ouvrages : Anleitung
zîim Harfenspiel mit eingestreuten Bemer-
kungen ûber den Bau der Harfe ( Instruction
sur l'art de jouer de la harpe, avec des remar-
ques sur la construction de cet instrument);
Leipsick, 1803; — Anweisung fur die Klari-
nette und das Bassethorn ( Méthode pour la
clarinette et le cor de bassette) ; ibid., 1803 ; —
d'autres compositiong inédites.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*B&CKRi, philanthrope français, mort vers
1815. Il quitta sa patrie pour aller chercher la for-
tune dans un autre hémisphère. Ayant amassé de
grandes richesses et s' étant établi avec ses frères
à Alger, il se fit un devoir de visiter les bagnes
africains , et de consacrer sa fortune à délivrer
ou à secourir ses compatriotes qui gémissaient
dans l'esclavage. En 1799, il vint à MarseDle
dans ce but, et y équipa plusieurs navires pour
Malte. Mais il devint suspect au Directoire, ainsi
qu'un de ses frères, secrétaire de l'envoyé d'Al-
ger ; et le gouvernement, après les avoir incar-
cérés , les fit reconduire sous escorte jusqu'à la
frontière, avec défense de rentrer en France.
Biographie nouvelle des Contemporains,
i *BACKTISHUA. Fo^eS BAKTISmVA.
BACLER D'ALBE (Louis-Albert-Ghislaiïi ,
baron) , peinti'e et ingénieur-géogi'aphe , naquit ,
le 21 octobre 1762, à Saint-Pol, dépai-tement du
Pas-de-Calais, et mourut à Sèvres le 12 septembre
1824. Il partit à l'âge de vingt ans pour l'Italie;
il s'arrêta dans les Alpes , et choisit Sallenches,
au pied du Mont-Blanc , pour son séjour habi-
tuel : il y demeura sept ans. II fut tout à la fois
peintre et naturaliste, et bientôt ses tableaux,
répandus en Suisse et en Allemagne , lui valu-
rent une grande réputation. Il fit de grandes
explorations dans les montagnes ; c'est là qu'il
étudia les rapports de liaison de ces gioupes de
montagnes , et jeta dans sa mémoire les fonde-
ments de cette topographie pittoresque qu'il
devait bientôt mettre à exécution. Le cours des
événements amena la guerre dans la vallée de
Chamouny, en Savoie. Bâcler quitte ses pin-
ceaux, se fait militaire, et vient joindre en vo-
lontaire un bataillon de chasseurs de l'Ariége.
Cerné en une rencontre par des paysans insur-
gés , il tire son sabre , place sa femme et ses
enfants sur l'a vant-train d'une pièce de canon, et
traverse le rassemblement, qu'il intimide par ce
trait d'audace. Lorsque Bonaparte prit le com-
mandement de l'armée d'Italie, des reconnais-
sances militaires confiées à Bâcler et exécutées
avec bravoure et succès , des dessins exacts de
machines de guerre, le firent remarquer parle
général en chef, qui l'attacha à son état^major
avec le titre de directeur du bureau topographi-
que. Bâcler prit part à toutes les actions de la
mémorable campagne de 1796 ; il se distingua
particulièrement à la bataille d'Arcole , dont il
a fait , en 1804 , le sujet d'un grand tableau ,
remai'quable par sa belle exécution. Il a di-essé
également la belle carte du théâtre de la guerre
en Italie (Paris , 1802, en 54 feuilles), et diffé-
rents dessins de nos fastes mihtaires. Les chan-
ces de la guerre, en arrachant l'Italie aux Fran-
çais en 1799, dépouillèrent Bâcler du fruit de
ses longs travaux. Ce revers ne le découragea
pas : il lui suffisait d'avoir pu sauver ses dessins
topographiques ; et , retiré une seconde fois à Sal-
lenches, puis de retour à Paris , il avait presque
refait une partie de ses cuivi'es , lorsque le gou-
vernement autrichien lui rendit ceux qui avaient
été transportés à Vienne. Bonaparte, à son retour
d'Egypte, donna à Bâcler le titre de directeur
de son cabinet topographique, et l'emmena avec
lui dans toutes ses campagnes. Devenu succes-
sivement adjudant-commandant en t807, géné-
ral de brigade en 1813, Bâcler parcourut toute
l'Europe. Admis dans la confiance la plus intime
de l'empereur, il dressait chaque jour l'esquisse
des mouvements des troupes projetés pour le
lendemain. Épuisé enfin de travail, il ne put
résister aux fatigues toujours croissantes de la
campagne de 1814. D revint à Paris, où il se
rendit encore utile dans la direction du dépôt
de la guerre. Mais , en 1816, il perdit son em-
ploi; retiré à Sèvres, il reprit le crayon et le
pinceau , et toujours avec succès. Il y mourut
au milieu de ses ti'avaux.
On a de Bâcler d'Albe : Annales pittoresques
et historiques de paysagistes (recueil de gra-
vures au trait et à l'aqua-tinta, d'après les meil-
leurs ouvrages coimus et inédits des peintres
paysagistes detoutesles écoles ), accompagnés de
notes historiques et critiques sur la vie des
peintres , le mérite de leurs ouvrages et les
principes de Part; Paris, 1803, in-4° de 36 plan-
ches; — Souvenirs pittoresques, ou Vues litho-
graphiées de la Suisse, du Valais, etc., 17 liv.
in-fol. de chacune 6 planches; Paris, 1818 et
suiv. — Souvenirs-pittoresques, contenant la
campagned'' Espagne, suite d'estampes lithogra-
81
BACLER — BACON
82
phiées, 17 liv. in-fol., chacune de 6 planches;
Paris, 1824 ; — Promenades pittoresqties dans
Paris et ses environs , 8 liv. in-fol. de 48 plan-
ches lithographiées. — Vues pittoresques du
haut Faucigny, grammes en couleur. Parmi ses
tableaux, qui ont figuré à l'exposition, on remar-
que la Bataille d'Aréole , qui passa pour son
chef-d'œuvre, la Bataille d'Austerlitz, ut Paris
chez Œnone, qui a décoré la galerie de la Mal-
maison. [Enc. de^ g. du m. avec addit.]
Bulletin de la Société de.géographie , t. H , p. 200. —
Journal des royages, t. XV, p. 185; t. XXIV, p. 24t. —
Mémorial des sciences et des arts, t. IV.
BACO DE LA CHAPELLE , magistrat fran-
çais, mort en 1801. II était procureur du roi à
Nantes, lorsqu'il fut député aux états-généraux
de 1789. Il travailla beaucoup dans les comités,
et ne monta à la tribune qu'une fois pour rejeter
sur l'abbé Maury tous les troubles qui divisèrent
l'assemblée. En 1792 il défendit Nantes, dont
il était maire, contre les attaques des Vendéens:
11 fut ensuite emprisonné à l'Abbaye, pour s'être
prononcé contre le 31 mai, et ne dut son salut
qu'au 9 thermidor ( 27 juillet 1 796 ). H fut envoyé
alors par le Directoire exécutif , en qualité de
commissaire du gouvernement, aux lies de France
et de la Réunion. Mais les colons refusèrent de
le reconnaître ; il fut même déporté aux Manilles.
A son retour en France il obtint la direction de
l'Opéra; puis il fut chargé de se rendre à la Gua-
deloupe en qualité de commissaire. H s'acquitta
avec succès de cette mission, et mourut à la
Basse-Terre.
Biographie nouvelle des Contemporains.
*BACo (Jean-Baptiste), avocat et auteur
dramatique français, vivait dans la seconde moi-
tié du dix-huitième siècle. On a de lui : la Mayo-
naise, comédie en un acte et en prose; Paris,
1756; — Belphégor dans Marseille, comédie
en un acte et en prose ; Marseille, 1756.
Bibliothèque du Théâtre, III, 213.— Adelung, Supplé-
ment à V Allgemeines Gelehrten-Lexicon de Jôcher.
BACON, nom propre de plusieurs personnages
anglais célèbres (1). Robert et Roger Bacon,
placés en tête , appartiennent au moyen âge ; les
autres, classés par ordre alphabétique des pré-
noms, ont vécu depuis le seizième .siècle.
BACON ( Robert ) , moine et théologien an-
glais, né en 1168. Il était de l'ordre des Domi-
nicains : on l'a souvent confondu avec Roger
Bacon. Il étudia à Oxford, et vint se perfectionner
à Paris. De retour à Oxford , il y enseigna la
théologie, et se fit remarquer comme prédicateur.
Sous Henri IQ, Bacon s'associa à l'opposition
que firent les barons à , l'administi'ation du mi-
nistre Pierre des Roches {de Rupibus) et à
l'influence des Poitevins ses compatriotes, admis
par lui à tous les emplois. Lorsque le parle-
ment fut convoqué en 1233, Bacon déclara de-
vant le roi que le seul renvoi de Pierre des Ro-
ches pourrait faire cesser le mécontentement gé-
(1) Le mot anglais Bacon signifie lard.
néral. Ce renvoi eut heu, et l'Angleterre cessa en
même temps de subir la domination des étran-
gers.
Rose, New Biographical Diction ary. — Tanner, Bi-
blioth. Brit.
BACON (Roger), célèbre moine anglais,
surnommé le Docteur admirable , naquit en
1214 à Uchester, dans le comté de Sommerset,
et mourut à Oxford en 1294 (en 1284, suivant
Pitsseus; en 1248, suivant Leland). Pendant que
les philosophes scolastiques perdaient leur temps
dans les vaines discussions du nominalisme et du
réalisme, et ne juraient que sur les paroles d'A-
ristote et de quelques autres autorités ancien-
nes, Roger Bacon lisait attentivement dans le
grand livre de la nature. « Je ferais , disait-il ,
brûler tous les livres d'Aristote, si j'en étais le
maître ; car on y perd son temps à y étudier, et
ils ne servent qu'à propager l'erreur et l'igno-
rance (1). )• C'était le langage d'un grand révo-
lutionnaire. R. Bacon fiitun des hommes qui en
devançant leur siècle sont toujours méconnus,
persécutés par leurs contemporains , et souvent
môme broyés par la roue du temps, dont ils s'ef-
forcent d'accélérer le mouvement.
Roger Bacon étudia d'abord à Oxford, sous
Edmond Rich, depuis archevêque de Cantorbéry,
et sous Richard Fitzarre ; il fit des progrès ra-
pides dans toutes les sciences qu'on y enseignait
alors. Delà, pour compléter ses études, il se ren-
dit à Paris, dont l'université était alors la plus cé-
lèbre de l'Europe, et surtout très-fréquentée par les
Anglais (2). Après avoir obtenu le grade de doc-
teur en théologie, il revint, dit-on, en Angleterre,
et entra dans l'ordre de Saint-François , par le
conseil du savant Robert Greathead ou Grosse-
tête , évêque de Lincoln , qui l'honorait de sa
bienveillance et de sa protection. Suivant d'au-
tres, ce fut à Paris qu'il entra, vers 1240 (selon
Oudin), dans l'ordre des Cordeliers. Ce qu'il y
a de certain, c'est qu'il passa plusieurs années
dans le couvent des franciscams à Paris, et qu'il
y eut beaucoup à souffrir de l'ignorance intolé-
rante de ses fanatiques confrères (3). Le frère
Roger se fit d'abord coimaître en 1259, selon
Cave et Oudin , par un sermon qu'il prononça à
Oxford devant Henri III. II y censura le roi de
ce qu'il déférait trop aux avis de Pierre, évêque
de Winchester, et de ce qu'il donnait les pre-
miers emplois du royaume à des étrangers.
Un goùi prononcé pour les sciences physiques
le porta ensuite à s'appliquer avec ardeur à l'é-
tude des phénomènes delà nature. Pénétré de la
nécessité d'allier les sciences avec les lettres , il
apprit à fond (chose rare à cette époque) les lan-
(1) Si haberem potestatem super libres Aristotells,
ego facerem omnes creraarl, quia non est nisi tempo-
ris amissio studere In illis, et causa erroris, et raultipli-
catio ignorantiae. (R. Bacon, Opus majus.)
(2) Pari.sios Angli proficisci solebant, tanquam ad mer-
caturam bonarum artlum. {fiist. et antiq. Acad. Oxon.,
p. 13G.)
(3) Wadding, Annal. Frat. Miner-.; Lugdun., 1628,
t. II, p. 449.
83
BACON
84
gués latine , grecqae , hébraïque , arabe, afin de
pouvoir lire les anciens dans le texte original. A
l'exemple de Platon, il regardait les mathémati-
ques comme la clef de voûte des autres sciences
{prima erit interscientias, et praecedens alias,
et disponens nos ad eas ) , Opus maj., part. IV,
p. 61. Il rechercha avec beaucoup de soin les ou-
vrages de l'antiquité, et n'épargnait rien pour se
procurer les livres les plus précieux et les plus
utiles. Arrivé à l'âge où l'homme qui réfléchit s'a-
dresse les questions les plus graves de la vie , il
substitua un des premiers l'autorité d'Aristote à
l'autorité de l'expérience. Il s'entoura d'un grand
nomJjre de jeunes gens qu'il se fit un devoir d'ins-
truire, et qui, à leur tour, l'aidèrent dans ses re-
cherches expérimentales. H ne recula devant au-
cun sacrifice; et il raconte lui-même, dans son
Opus majus , que dans l'espace de vingt ans il
dépensa, en expériences, plus de 2,000 hvi-es de
France {duo millia librarum Parisiensium) ,
somme énorme pour ce temps. Pourvu d'une
sagacité extraordinaire, d'un esprit d'observa-
tion inconnu au moyen âge, et suitout d'une
persévérance à toute épreuve, le Docteur admi-
rable devait arriver à des découvertes jusqu'a-
lors inouïes en astronomie , en physique , en
chimie, en médecine, etc. Ce fut à Paris, dans
le couvent des cordeliers, que Roger Bacon com-
mença à se livier à l'étude des sciences. Le
premier il s'aperçut de l'erreur du calendrier
JuUen relativement à l'année solaire, et proposa
en 1264 , à Clément IV, de le rectifier (1). Il ne
fut point écouté. Hélas! il avait parlé trois
siècles trop tôt. Le premier, il étudia l'action
des lentilles et des verres convexes ; il inventa
les binettes à l'usage des presbytes (2). Il donna
le premier la théorie et la pratique des téles-
copes. « Nous pouvons, dit-il, tailler des verres
et les arranger de telle manière par rapport à
notre œil et aux objets , que la réfraction et la
réflexion des rayons se feront dans le sens que
l'on voudra. Il devient aussi possible de lire à
une distance incroyable les lettres les plus peti-
tes, de compter les grains de sable et de pous-
sière, à cause de la grandeur de l'angle sous le-
quel nous apercevons ces objets (3). » En par-
lant des tables astronomiques qu'il avait le pro-
(1) HUt. et antiq. Oxon,, p. 13S. —Me. Copernic, In
l'roœmiu, Op. de Revolutionibus orbium cœlestium.
(2; Upvs majus, p. 352 : Si vero homo aspiciat literas
et alias res minutas per médium crystalli, vel vilri, vel
alterius perspicui suppositi Uteris, et sit portio minor
sphaerae cujus convexitas sit versus oculum, et oculus sit
in aëre, longe raelius videbit literas , et apparebunt el
majores. — Et ideo hoc instrumentuni est utile senibus
et habentibus oculos débiles. Nam literara quantumque
parvara possunt videre in sufficienti raagnitudlne.
(3) Opus majus, p. 357 : Nam possumus sic figurare
perspicua et taliter ea ordinare respectu nostrl vlsus et
rerum , quod frangentur radii et flectentur quocuaque
voluerimus, ut sub quocunque angulo voluerimus rem
prope vel longe, et sic ex incredibili distantia legeremus
literas mlnutissimas, et pulveres et arenasnumeraremus,
propter magnitudinem anguli sub que videremus maxima-
que corpora de prope vix viderimus propter parvitatem
anguli, sub quo videremus.
jet de dresser, Roger Bacon dit : « Mais ce qui
est surtout nécessaire, ce serait d'avoir des gens
qui entendissent bien l'optique, et qui fussent
à même de construù'e des instnmients que cette
science demande, parce que les instruments de
l'astronomie n'agissent que par la vue, selon les
lois de l'optique (1). » Dans un autre endroit il se
plaint de ce que la vérité importune tout esprit
ignorant.
Ce fut surtout par ses observations astronomi-
ques et astrologiques que Roger Bacon s'altira
l'accusation de magie et la haine fanatique de ses
contemporains. L'ignorance et l'envie de ses
conlrères lui suscitaient toutes sortes d'embar-
ras. Les supérieurs de l'ordre auquel il appar-
tenait avaient fait un règlement par lequel il lui
était expressément défendu de communiquer ses
écrits à qui que ce fût, sous peine de les perdre,
et d'être lui-même mis au pain et à l'eau (2).
C'est pourquoi il n'osa d'abord répondie à la
lettre que lui écrivit Clément IV avant d'être
pape , et dans laquelle il fit , par l'intermédiaire
de Raymond, de Loudun, demander au frère Ro-
ger un exposé détaillé de ses merveilleuses in-
ventions. Mais l'ancien secrétaire de saint Louis
( Voy. Clément IV ) étant devenu chef de l'É-
glise peu de temps après (en 1265), il réitéra sa
demande. Ce fut alors que le frère Roger lui
envoya son Opus majus, ainsi que divers au-
tres traités, par Jean de Paris, son disciple chéri ;
il lui envoya aussi quelques instruments de ma-
thématiques qu'il avait construits, et s'ofiïit d'al-
ler lui-même à Rome pour donner verbalement
toutes les exphcations nécessaires. Cette infrac-
tion aux règlements des supérieurs de son ordre
devait bientôt lui devenir fatale (3). Pendant la
vie de Clément IV, qui , loin de désapprouver,
cherchait plutôt à encourager les travaux de
Roger Bacon , les cordeliers , envieux et igno-
rants , n'osaient pas attenter publiquement à la
liberté de leur confrère : ils se bornèrent à le
tracasser de mille manières, à le déranger de ses
études, et à lui rendre la vie insupportable.
Dix ans après, en 1278, sous le pontificat de
Nicolas m, Jérôme d'Esculo , général des fran-
ciscains , vint à Paris en quaUté de légat du saint-
siége. Les cordeliers profitèrent aussitôt de cette
(t) Tabulse astronomicse, in quibus semcl essent
omnes motus cselorum certifîcati a principio mundiusque
ad finem ; — et tum omni die possemus considerare in
cœlo causas omnium quse in terra renoventur, et con-
similem dispositionera cœli quserere in praetcrito , et in-
venire consimiles affectus, et sic de futuro et omnia co-
gnoscerentur. {Opus Tertium ad Clementem, ms. Cot.,
fol. 6.)
(2) Sub prsecepto et pœna amissionis libri , et jejunio
in pane et aqua pluribus diebus, proliibuerunt eum a
comraunicando scriptuna aliquod a se factum cum aliis
quibuscnmque. ( Opus majus , ms. Cot., fol. 3.)
(3) La réponse que le pape fit à la lettre du frère Ba-
con peut donner une idée de l'autocratie absolue des
moines dans leurs couvents. La pontife souverain recom-
mande dilecto fllio Rogerio, dicto Baccon, de lui faire
connaitre le résultat de ses recherches aussi secrètement
qu'il le pourrait : hoc quanto secretius poteris , faciès,
(Wadding, Annal. Fratr.-JUin., t. II, p. 29*.)
I
85
BACON
86
occasion pour dénoncer leur confrère comme
magicien astrologue , et comme ayant fait un
pacte avec le diable. Un des principaux aiticles
qui motivèrent son accusation et sa condamna-
tion avait été fondé sm' un passage de ÏOpus ter-
tium ad Clementem- , et que Clément IV avait
cependant trouvé lui-même fort innocent. Il y est
dit qu'en consultant chaque jour les Tables astro-
nomiques , par rapport à l'état actuel des choses,
on n'aurait qu'à chercher dans les temps passés
le même arrangement des corps célestes, pour
arriver à prédire les événements de l'avenir. Il
ajoute qu'il avait souvent travaillé à dresser
ces tables, mais que l'ignorance de ceux aux-
quels il avait affaire ne lui avait pas permis de
les achever. ( non j9otei consMTOWiare. propter
stuUitiam eorum cum quibus habui facere).
A l'accusation de magie, il réphqua'par sa letti'e
De nullitate magiee. Quant aux expériences
physiques, que l'esprit de l'époque regardait
comme l'œuvre du diable , il répondit : « Parce
que les choses sont au-dessus de votre intelli-
gence, vous les appelez œuvre du démon. Les
théologiens et les canonistes, dans leur ignorance,
les abhorrent comme des productions de la magie,
et les regardent comme indignes d'un clirétien. »
Aucune de ces raisons ne prévalut contre le
fanatisme. La science perdit son procès ; l'igno-
rance triompha. Les ouvrages de Roger Bacon
furent condamnés comme renfermant « des nou-
veautés dangereuses et suspectes {novitates
suspectas), », et l'auteur lui-même expia son
génie par une longue détention (1). Le général
des franciscains fit confirmer cette condamnation
par la cour de Rome. G. Twiue raconte qu'on
enchaîna les livres de Roger Bacon aux tablettes
de la bibliothèque des cordeliers d'Oxford, où
ils furent entièrement rongés parles vers. Jérôme
d'Esculo fut plus tard élu pape sous le nom de
Nicolas rv. Ce fut donc en vain que Bacon en
appela au saint-siége : au Heu d'être relâché de
sa prison, il ne fut resserré que plus étroite-
ment. On rapporte que, pour fléchir le pape, il
lui avait adressé , comme preuve de l'innocence
et de l'utilité de ses travaux , un livre mtitulé
De Prolong atione Vitae, qui se conserve en
manuscrit à la Bibliothèque nationale de Paris.
Enfin, lorsque, usé par une vie si agitée et si bien
remplie , le pauvre frère Roger ne parut plus
redoutable, on le mit en liberté. Accablé d'in-
firmités , il se traîna jusqu'en Angleterre , et vint
mourir à Oxford, une année après sa mise en
liberté. Il faut que ce grand génie, qui aimait
tant la science , ait été bien malheureux , pour
qu'il ait pu sur son lit de mort , laisser échapper
cette plainte amère : « Je me repens de m'être
donné tant de peine dans l'intérêt de la science. »
(1) Per multos annos vinculis detentus , Antiq. ÏJniv.
Oxon., p. 138. — Bacon ne fut mis en liberté qu'en 1293
( un an avant sa mort ) : en supposant qu'il ait été con-
damné en 1278 (année où Jérôme d'Escule vint à Paris),
ce génie immortel aura langui pendant quinze ans en
prison.
Voilà ce qu'il en coûte à vouloir éclairer les
hommes. 01. Borrichius (de Ortu , de Progressic
Chem.) dit avoir vu à Oxford (au dix-huitième
siècle) la maison de Roger Bacon, appelée the
house of friar Bacon. Son corps fut enterré
dans l'église des franciscains , où l'on montrait
longtemps la cellule où le frère Roger travaillait
en repos.
Ouvrages de Roger Bacon. La critique a
beaucoup à faire dans l'appréciation exacte des
livres attribués à Roger Bacon. Le même ou-
vrage porte souvent deux ou trois titres diffé-
rents. U en est résulté qu'on a singulièrement
grossi la liste de ces livres, que P. Borel porte
au moins à vingt-huit.
Parmi les ouvrages de Roger Baeon qui
nous sont parvenus, on doit placer au premier
rang son Opus majus présenté à Clément IV
(ad Clementem quartum), pubhé en 1733 par
le docteur J. Jebb , à Londres , vol. in-fol. Cet
ouvrage, qui traite de presque toutes les sciences,
y compris la hnguistique, renferme des parties
qui ont été publiées comme des traités particu-
liers. Les chapitres les plus intéressants et les
plus détaillés sont relatifs aux divers phénomènes
de la lumière. VOpus minus et VOpus tertium
reproduisent , sous une forme plus abrégée , les
doctrines et les observations contenues dans l'O-
ptis majus. Roger Bacon doit être réellement con-
sidéré comme l'un des fondateurs de l'optique. U
donne très-bien la théorie des miroirs ardents,
et nous apprend qu'il en fabriquait lui-même
de très-bons en acier ( de chalybe bono ) pour
dix Uvres, monnaie de Paris. Il explique le point
focal où les rayons se réunissent : « il faut croire,
ajoute-t-il, que l'Antichrisf se servait de ce moyen
pour brûler les cités, les camps et les ai'mées (1). »
En parlant de la réfraction que les rayons de la
lumière éprouvent dans l'air, il explique pourquoi
nous voyons un astre différemment à l'horizon
qu'au zénith. « Si on observe, dit-il, aux envi-
rons des équinoxes, à l'aide d'instruments d'ob-
servations célestes {per instrumenta quibus
experimur ea qux silnt in cœlestibus), le pomt
d'une étoile à son lever, et qu'on observe ensuite
le point de la même étoUe dans la ligne méridienne,
on trouvera que cette étoile est plus éloignée
sensiblement du pôle boréal du monde quand elle
est au méridien que quand elle est à son lever
{distare sensibiliter invenieteam inloco me-
ridieiplus a polo mundi septentrionali, quam
quando fuit in ortu). L'œil voit donc de ma-
nières différentes dans destempsdifférents. Quand
l'étoile est dans la ligne méridienne , c'est-à-dire
au zénith ou au-dessus de la tête de l'observa-
teur, les rayons arrivent dans l'œil perpendicu-
lairement; et alors, n'étant pas réfractés, l'œil
(1) Omnes radil qui cadunt in tolam superficiem spe-
culi concurrunt in punctum unum,... quia cadunt ad an-
gulos aequales, et ideo reflectuntur ad punctum unum in
axe... Et credendum est quod Antichristus his uteretur, ut
civitates, et castra et exercUus compara t. {Op. maj., p. 69.)
(1) Opus majus, p. 79.
(2) Opus majus, p. 29 : Iris generatur per reflecllones
muUiplices. Non possunt enira radii congregari, nlsi per
fraclionera et refleetionem. Et p. 449 : Similiter si quis te-
nens aquam in ore, et fortitcr spargat aquara In radlis,
ec stet a latere radiorum.
(3) Opusmajus, p. 449 :Atqueslhomo insestate, quando
surgit a sorano, et habet oculos nondum bcne apertos,
subito aspiciat ad foramen per quod intrat radius solis,
videbit colores ; et similiter si claudat oculum , contingit
idem sub umbra supercilioruin , et iterum idem accidit
per vas yitreum plénum -aqua in radlis solis ; et sic per
inlinitos modos tara naturales quam artificiales centingit
colores hujusmodi apparere, sicut diligens experimenta-
tor novit reperlre.
(4) Opus majus, p. 85 : Radil lunœ attrahunt vapores
ad aèrent.
87 BACON
voit l'étoile, en ligne droite, dans son point vé-
ritable. Quand les rayons nous arrivent, au con-
traire, sous des angles obliques, au lever de
l'astre , ils se réfractent : la vision s'opère par des
lignes brisées , et l'œil se trompe sur le point vé-
ritale qu'occupe Vai?,Xre,{radn frangiintuVy et
ideo visas tune videt per lineas fractas , et
erat in loco stellas). Et j'ai vu cela avec des
instruments, et c'est une chose certaine {ego
consideravi in instrumentis hoc idem, et cer-
tum est) (1). « — On voit par ce passage que Ro-
ger Bacon avait entrevu de grandes découvertes,
qui ne devaient être plus nettement formulées
que plus de trois siècles après.
Il explique le premier la formation de l'arc-
en-ciel par l'action des rayons réfléchis et réfrac-
tés dans un milieu diaphane (gouttelettes de pluie),
différent de celui de l'air. Il ajoute plus loin que
c'est le même genre de phénomène coloré qui se
produit, quand , tenant la bouche pleine d'eau ,
on lance cette eau sous forme de pluie fine dans
l'air, contre le soleil (2). Il appela le premier l'at-
tention des physiciens sur la décomposition de la
lumière et le spectre coloré. « Quand un homme,
dit-il , dans un beau jour d'été , au moment où il
s'éveille , tourne ses regards subitement vers une
ouverture par où pénètre im rayon du soleil, il
aperçoit des couleurs. » Puis il indique d'autres
expériences qui reproduisent le, même phéno-
mène (3).
Albumasar avait déjà observé que le phéno-
mène de la marée dépend de la lune : Jluxxis et
rejluxus currunt sicut luna variatur in par-
tibus cœli. Mais Bacon, admettant cette explica-
tion, attribue le phénomène plus particulièrement
à l'attraction que la lune exerce sur l'élément li-
quide (4).
Dans le chapitre intitulé du Mouvement de
la balance, on trouve, entre autres détails as-
tronomiques fort remarquables , l'indication de la
précession des équinoxes , et la réforme du ca-
lendrier, que nous avons mentionnée plus haut.
Voici un des passages les plus saillants : « L'an-
née Julienne, de trois cent soixante-cinq jours
et un quart entier {quarta diei intégra), ne
donne pas la quantité réelle de l'année ( no)i per-
venit ad veram anni quantitatem). Il est
prouvé par tous les computistes anciens et nou-
88
veaux , mais surtout par les voies de l'asti'onomie
{per vîas asti'onomiœ), que la quantité de l'an-
née solaire n'est pas si grande, mais qu'elle est
plutôt moindre {quod quantitas anrii solaris
non est tanta , immo minor ) ; et cette différence
est évaluée à environ la cent trentième partie
d'un jour. C'est pourquoi , eu comptant tous les
cent trente ans un jour de plus , on corrigerait
l'erreur du calendrier. Il y a ensuite une erreur
plus grande, relativement à la fiNation des équi-
noxes et des solstices; mais cette erreur ne \ient j
pas seulement de la quantité de l'année, mais '
encore d'autres défauts graves. Ainsi, on a placé
les équinoxes et les solstices à des jours fixes,
comme s'ils devaient y rester éternellement (1). »
Attentif à tous les phénomènes naturels, R.
Bacon fut le fondateur de la vraie méthode ex-
périmentale, dont il préconise sans cesse les avan-
tages. « Comme le commun des étudiants ignore,
dit-il, entièrement la science expérimentale
{scientïa experimentalis a vulgo studentium
est penitus ignorata), je ne puis pas leur per-
suader son utilité, à moins qu'on en montre
les avantages. Ce n'est que par la méthode ex-
périmentale qu'on arrivera à connaître tout à fait
la nature, l'industrie et l'art, et que l'on parvien-
dra à comprendre la vanité des enchantements,
de la magie, etc. (2). »
Dans son traité sur la Perspective (3), Bacon
traite des points les plus abstrus de l'optique.
Avant lui, les médecins paraissent avoir ignoré
un des faits les pluscurieuxdel'anatomie, l'entre-
croisement du nerf optique , dont il donne même
la raison (4). — Plus loin, il explique la scintil-
lation des étoijes par la densité du milieu vapo-
reux {propter densitatem medii vaporosi); et
comme les vapeurs sont plus épaisses à l'fiorizon,
les étoiles scintillent plus au lever et au coucher
qu'au zénith (5). — Il démontre aussi géométri-
quement que l'angle d'incidence des rayons est
égal à l'angle de réflexion, et donne parfaite-
ment la théorie des verres convexes , des verres
concaves et des veiTes plans , les effets de la ré-
fractioh, la construction des miroirs, des lu-
nettes, etc. (6).
Après VOpus Majus, un des ouvrages les plus
remarquables et enmêmetempsles plus authenti-
ques deRoger Bacon, c'estr£'/JiYresz<rZe5œ«<i;/'e5
secrètes de l'art et de lanature, ainsi que sur
la nullité de la magie {Ephtolai fratrisRog. Ba-
conts, de secretis operibus artis etnaturae etnuUi-
taîe magice; o-pera'joh. Dec. Londinensis, epluri-
bus exemplaribus castigata; Hambourg; 1618,
12... (80 pages); Maxiget., Bibl. chim.,t. l, 610.
(1) Opus majus , p. 170.
(2! Ibid., p. 447-448.
(3) Rog. Bacconis Angli Perspectiva , opéra et studio
Joh. Combach ; Francfort, 1614, in-4°.
{k) Perspectiva , p. 13 lEt ncrvus qui vcnit a dextra
parte vadit ad sinistruna oculum , et qui a sinistro radit
addextrum.ut recta sit cxtensio nervorum ab origine
sua ad oculos.
(5) Perspect,, p. 126.
(6) ma., p. 133, 138, 151, 159, 167 et suiv.
89 BACON
Les éditions antérieures sont: Paris, 1542, in-4"';
Bâîe, 1393, in-8°; Hambourg, 1698 et 1608-,in-8°).
Les propositions qui s'y trouvent devaient pa-
raître bien étranges à l'époque où elles furent
émises. L'auteiir est en opposition flagrante avec
l'esprit général de son temps : c'est un anachro-
nisme vivant. « Le monde, dit-il , est rempli de
prestidigitateurs qui trompent le public en lui
faisant croire ce qui n'est pas. Les ventriloques
[vocum varietatemin ventre fingentes) imitent
des sons de voix éloignées, et font semblant de
converser avec les esprits. D'autres, par l'adresse
de certains tours de mains , étonnent les badauds.
Malheureusement l'homme est toujours disposé à
croire ce qui semble surnaturel ; et il ne se donne (
pas la peine de scruter et d'interroger la nature
à l'aide de la raison. » —Roger Bacon apassé jus-
qu'ici pour le premier auteur qui ait fait mention
de la poudre à canon. J'ai fait voir ailleurs que
Marcus Graecus l'avait depuis décrite en termes
plus explicites que ne le sont les passages sui-
vants de Roger Bacon : « Nous pouvons, avec
le salpêtre et d'autres substances, composer
artificiellement un feu susceptible d'être lancé à
toute distance. On peut aussi parfaitement imiter
la lumière de l'éclair et le bruit du tonnerre. Il
suffit d'employer une très-petite quantité de cette
matière pour produire beaucoup de lumière,
accompagnée d'un horrible fracas : ce moyen
permet de détruire une ville ou une armée. Pour
produire les phénomènes de l'éclair et du ton-
nerre, il faut prendre du salpêtre, du soufre,
et Luru vapo vir can utriet. » Le troisième
ingrédient, que Bacon ne nomme pas, est évi-
demment le charbon. Aussi quelque» savants
ont-ils cru lire dans ces mots cabaUstiques l'a-
nagramme exprimant une proportion de charbon
pulvérisé.
L'auteur a dit à peu près la même chose
dans son Opus majus, et rappelle à cet égard
l'expérience du salpêtre qui brise avec bruit
un morceau de parchemin ( pétard ) dans
lequel on l'enveloppe. « Cette expérience, ajoute-
t-il, est connue, comme un jeu d'enfant, dans
beaucoup de pays. » Ainsi, les effets de la cona-
bustion du salpêtre et de la poudre étaient géné-
ralement connus dès le treizième siècle. Dans
ce même Traité des œuvres secrets de l'art,
Roger Bacon dit des choses si étonnantes con-
cernant la physique et la mécanique, que l'on
serait presque porté à croire qu'il connaissait
la machine à vapeur et le ballon aérostatique.
«. On pourrait construire , dit-il, des machines
propres à faire marcher les plus grands navires
plus rapidement que ne le ferait toute une gar-
nison de rameurs : on n'aurait besoin que d'un
pilote pour les diriger. On pourrait aussi faire
marcher les voitures avec une vitesse incroyable,
sans le secours d'aucun animal. Enfin, il ne se-
rait pas impossible de faire des instruments qui,
au moyen d'un appareil à ailes, permettrait de
voler dans l'air, à la manière des oiseaux. «
90
Libellus de alchimia,cuitituhis : Spéculum
alchemïae; Norimberg, 1614,4; Theat. chim.,
t.y;Mayiget.,£ibL chim. , t. H. Ce petit traité a
été traduit en français par Jacques-Girard de
Tournus, sous le titre de Miroir d'Alquimie;
Lyon, 1557, in-12; Paris, 1612, 1627). On y
trouve plus de théories que de faits d'observa-
tion. A l'exemple de presque tous les alchimistes,
l'auteur regarde le soufre et lemercure comme les
éléments des métaux. « La nature cherche, dit-il,
sans cesse à atteindre la perfection de l'or. Mais,
contrariée dans sa tendance et sujette à ime
foule d'accidents, elle engendre des métaux moins
parfaits , suivant le degré de pureté de soufre
et de mercure. — Les éléments peuvent être
retirés, soit des plantes, soit des substances
animales , soit des minéraux. Mais ce n'est pas
tout; il faut ensuite les combiner dans une juste
proportion {secundum debitam proportionem)
quei'esprithumainignore. Il faut doncavanttout
découvrir une matière dans laquelle le mercure
soit déjà uni à la quantité nécessaire de soufre. Il
faut imiter la nature, qui procède toujours par
des voies simples. Les métaux s'engendrent
dans les mines. Il s'agit de commencer par cons-
truire un fourneau qui ressemble à une mine,
non pas par sa grandeur, mais par une disposi-
tion particulière qui ne permette pas aux ma-
tières volatiles de s'échapper, et qui concentre
la chaleur d'une manière continue. Le vaisseau
dont l'opérateur se sert doit être de verre, ou
d'une substance terreuse ayant la résistance du
verre; le col doit être étroit, et son orifice
exactement fermé avec un couvercle et du bi-
tume. De même que dans les mines le soufre et
le mercure sont préservés du contact immé-
diat du feu par des matières terreuses intermé-
diaires , de même aussi il faut avoir soin que le
feu ne touche pas immédiatement le vaisseau : il
convient, pour cela, de l'entourer d'une enveloppe
solide qui puisse distribuer partout une chaleur
égale. »
R. Bacon admettait un élixir rouge pour jau-
nir les métaux, et un autre pour les blanchir,
c'est-à-dire pour les transformer en or ou en ar-
gent , selon les idées des alchimistes. Faut-il en-
tendre par ce qu'il appelle /cm le gaz d'éclairage,
produit de la distillation d'une matière organique
quelconque ? « Les sophistes m'objecteront sans
doute, dit Bacon, qu'il est de la nature du
feu de monter au ciel , et qu'il est impossible
d'emprisonner la flamme dans aucun vase. Mais
je ne vous demande pas de me croire , à moins
qije vous n'en ayez vous-même fait l'expérience
( non credas mihi, nisi experiaris). L'air est
l'aliment du feu {aër est cibus ignis). » C'est
là ce qu'avaient déjà dit les anciens. Mais Bacon
fait observer qu'il y a un autre air qui éteint la
lumière. « Cet air tient, ajoute-t-il, de la nature
de l'eau, laquelle est contraire au feu. » C'est
sans doute l'acide carbonique ou l'azote dont
Bacon a voulu parler. — Bacon ne nie pas la pré-
91
paration artificielle des métaux. « Il est , dit-il ,
impossible de créer des arbres, parce que les vé-
gétaux se composent d'éléments trop hétérogè-
nes ; il n'en est pas de même des métaux , qui
tous sont de nature homogène. Mais la première
condition pour faire des métaux, c'est de les ré-
duire préalablementen leurs éléments. » — Il con-
seille ensuite de ne pas prendre des colorations ac-
cidentelles pour de véritables transformations.
«C'est ainsi qu'il est facile de blancliir le cuivre,
en tenant une lame de ce métal au-dessus du sel
commun chauffé fortement; mais de ce cuivre
blanchi à l'argent, la distance est grande. »
Spéculum Secret orum. Le Miroir des Secrets
est un abrégé d'alchimie qui, selon l'intention de
l'auteur, est destiné à ceux qui n'ont pas les
moyens de se procurer beaucoup de livres. C'est
dans ce traité qu'on trouve les idées les plus
nettes qui aient été émises sur la fameuse théo-
rie de la transformation des métaux. Voici com-
ment raisonne Bacon, avec cette justesse d'esprit
qui le caractérise si éminemment : <t Vouloir
transformer une espèce dans vme autre, faire de
l'argent avec du plomb, ou de l'or avec du
cuivre, c'est aussi absurde que de prétendre créer
quelque chose de rien. Jamais les vrais alchimis-
tes n'ont eu cette prétention. Non. Il s'agit de
retirer d'abord, par le moyen de l'art, d'un mi-
nerai terreux et brut, un corps métallique bril-
lant, comme le plomb, rétaiii,le cuivre, etc.
Mais ce n'est là qu'un premier degré de perfec-
tion, auquel le travail du chimiste ne doit pas
encore s'arrêter ; car il faut maintenant cher-
cher quelques moyens de ramener les autres mé-
taux, qui é-vistent toujours attirés au sein de la
terre, au plus parfait de tous, l'or, qui se ren-
conti'e toujours dans la nature avec l'aspect qui
le caractérise. L'or est parfait, parce que la na-
ture en a achevé le travail. Il faut donc imiter
la nature ; mais ici se présente un grave incon-
vénient : la nature ne compte pas les siècles
qu'elle met à achever son travail , tandis qu'une
heure peut être le terme de la vie d'un homme.
Il est donc important de trouver un moyen qui
permette de faire en peu de temps ce que la na-
ture fait dans un intervalle beaucoup plus long.
Ce moyen, c'est ce que les alchimistes appellent in-
différemment élixir, pierre pliilosophale , etc. »
L'alchimie, ainsi envisagée, trouve même encore
aujourd'hui beaucoup de partisans.
La plupart des traités chimiques de Roger Bacon
se trouvent réunis en un seul volume , imprimé
en 1620. Il contient en partie les écrits suivants :
1" Brève breviarum de dono Dei. « Le soufre,
le mercure etl'arsenic sont, dit l'auteur, les prin-
cipaux esprits qui entrent dans la composition des
métaux. Le soufre est le principe actif, et le mer-
cure le principe passif; l'arsenic est l'intermé-
diaire qui dispose à leur combinaison. L'arsenic
blanc ( acide arséuieux ) se prépare en sublimant
l'orpiment avec de la limaille de fer. Il est blanc
et transparent comme le cristal ( ut cristallus
BACON 92
hicidum). » R. Bacon ne dit rien des propriétés
vénéneuses de ce corps. A propos de salpêtre, il
signale la propriété de fuser sur les charbons
incandescents. Il le purifie en le dissolvant dans
l'eau, et en évaporant la liqueur filtrée. Le
n° llr)3(fonds de Saint-Germain) des manuscrits
de la Bibliothèque nationale renferme un traité
de Roger Bacon, De ftaturis metaUorum in
rations alckimica et artificiali tranwiuta-
tione. Ce traité n'est autre chose que le Brève
Breviarumde dono Dei, moins quelques varian-
tes de peu d'importance. — 2° Verbum abbrevia-
tum de Leone viridi. Ce petit écrit, de fort peu
d'importance, traite de la distillation de quelques
acétates métalliques , et des vertus prétendues
surnaturelles d'un liquide rouge provenant de la
décomposition du vinaigre. Il termine par la des-
cription du meilleur mode de projection. On rap-
porte que c'est par le traité Du lion vert que
R. Bacon se concilia les bonnes grâces de Raymond
Granfred, général de l'ordre des Franciscains, qui
le fit délivrer de sa prison. — 3° Secretum se-
cretarum naturse, de laude lapidisphilosopho-
rum. Malgré son titre prétentieux, cet écrit ne
renferme rien qui mérite d'être signalé. — 4"
Tractatus trium verborum. Le traité des trois
verbes se compose de trois épîtres adressées à
son disciple Jean de Paris. Dans la première ,
l'auteur fait une remarque qui devait plus tard
attirer l'attention de tous les chimistes : il dit qu'en
soumettant différentes substances ( organiques ) à
la distillation, on obtient dans le récipient, non-
seulement de l'eau, mais encore de l'air, et que
l'air peut être distillé conune l'eau. « A ces deux
éléments il faut, dit-il, encore ajouter le feu. »
Ainsi l'eau, l'air et le feu passent dans le réci-
pient , tandis que la terre reste au fond de la
cornue. — 5° Alchimia major. L'auteur rappelle,
dans ce livre, que l'air est l'aliment du feu ; et
il s'appuie sur l'expérience suivante : « Lorsqu'on
allume une lampe d'huile et qu'on l'emprisonne
sous un vase, on voit qu'elle ne tarde pas à s'é-
teindre; c'est qu'elle manque d'air. » La plupart
des idées contenues dans ce livre sont reproduites
ailleurs. Quant aux traités intitulés Medulla al-
chimias , deArte chemica, Breviarum chemix,
ils sont à peu près identiques avec Y Alchimia
major. Le livre de Potestate artis et naturse,
qui se trouve imprimé dans Artis auriferae. quant
chemiam vocant, est le même que YEpistola
de secretis operibus et de nullitate magiœ. La
seule différence est dans le titre (1). Il n'est pas
certain que les ouvi'ages signalés par Balœus et
Pitsaeus , et attribués à R. Bacon, soient tous au-
thentiques. — Le manuscrit n° 6514 de la Bi-
bliothèque nationale contient un fragment du
Brève breviarum de dono Dei, que nous avons
cité. Un autre manuscrit renferme un traité de
(1) H a été traduit en français par Jacques-Girard de
Toiirnus, sous le titre de VJdmirable pouvoir et puis-
sance de fart, de lanature, etc.j Lyon, 1657, in-S^X très-
rare ) ; Paris, 1629, in-S".
93
R. Bacon, de ProVongatione Vitse, qui, si je ne
me trompe, n'est pas indiqué dans les catalogues
de la Bibliothèque nationale. Les autres ouvrages
de Roger Bacon, qui n'ont pas un rapport direct
avec la chimie, . sont également très-nombreux ;
ils existent en pai-tie imprimés, en partie encore
en manuscrits. F. H.
PitsEBUs, De illustribus Anglix scriptoribus- — Wad-
ding, Annales Minwiim. — Du Boulay, Hist. univ.; Pa-
ris, t. II. — Wood, Hist. et Antiquit. univ.; Oxon. —
Oudin, Comment, de script, écoles., t. III. — Leland,
Comment, de script. Britann. — Tauner, Bibliotheca
Britannica-Hibernica. — Biographia Britannica. —
Histoire littéraire delà France (t. XX, p. 227-252),
excellent article de M. V. Le Clerc. — Penny Encyclopœ-
dia. — V. Cousin, Journal des Savants, 1846. — F. Hoe-
fer, Histoire de la Chimie, 1. 1.
*BAcON {Âni^a), femme savante anglaise, née
vers l'an 1528 , seconde fille d'Antoine Cook ,
précepteur d'Edouard IV. Elle épousa en secondes
noces le garde des sceaux Nicolas Bacon , dont
elle eut deux fils, Antoine et François , le célèbre
philosophe. — Anna Bacon prit une grande
part à l'éducation de ses deux enfants. On a d'elle :
Apologyfor the church ofEngland, trad. du
latin de Jewel en anglais; Londres', 1564; —
une traduction de vingt-cinq sermons de Bernard
Ochin.
Adelung, Supplément à Jocher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon. — Biographia B'ritannica.
* BACON (Nicolas, sir), jurisconsulte anglais,
né en 1510, mort en 1579. Il fut l'objet de la fa-
veur de Henri VIII et devint garde des sceaux et
membre du conseil privé sous Elisabeth. Cette
reine étant venue visiter un jour Nicolas Bacon
dans une modeste maison qu'il possédait à Red-
grave, lui dit en riant : <c C'est là une bien petite
demeure pour un homme comme vous. » —
<c C'est la faute de Votre Majesté, qui m'a fait trop
grand pour ma maison, répondit le chancelier. »
En 1568 et 1571, il présida les commissions
chargées del'examendes plaintes réciproques de
Marie d'Ecosse et de ses sujets : il laissa manus-
crits des traités sur la politique et la législation ,
et im commentaire sur les petits Prophètes. —
Nicolas Bacon est le père du suivant.
Biographia Britannica.
BACON (François, baron deVérulam, vi-
comte de Saint- Alban ) , célèbre philosophe an-
glais, né à Londres le 22 janvier 1560, mort le
9 avril 1626. — Bacon est un de ces grands
hommes dont on parle beaucoup plus qu'on ne
les connaît. Il était fils de sir Nicolas Bacon,
garde des sceaux sous Éhsabeth , et tenait à la
vieille famille des Suffolk. Son père s'était tou-
jours montré un rigide observateur des lois; sa
mère joignait à une piété vive des connaissan-
ces singuhères dans une femme : elle avait tra-
duit de l'itaUen en anglais des ouvrages d'ascé-
tisme , et s'était même mêlée aux controverses
théologiques. L'inteUigence du jeune Bacon avait
grandi de bonne heure sous cette double in-
lluence d'une mère religieuse et d'un père ins-
truit. La cour, à laqudle on l'avait présenté tout
BACON 94
enfant, répétait les saillies naïvement spirituelles,
et Elisabeth l'appelait , en souriant , son petit
garde des sceaux. — On conçoit, sans peine,
que sir Nicolas ne négligea rien pour l'éducation
d'un fils qui donnait de si belles espérances. Il
l'envoya , âgé à peine de treize ans , à l'univer-
sité de Cambridge (1574) ; puis, ses études ter-
minées , il le confia à sir Amyas Pawlet , am-
bassadeur d'Angleterre à la cour de Rome. C'est
ainsi que le jeune Bacon se trouva en rapport
direct avec les hommes actifs et intelligents qui
travaillèrent par toute l'Europe, et notamment à
Paris, à opérer une révolution dans les sciences.
Déjà son parti était pris ; ce n'était plus une sin-
gularité, à la fin du seizième siècle, que de se
prononcer, dès la première jeunesse, contre la
scolastique ; et le futur réformateur était encore
sur les bancs de l'école lorsqu'il écrivait un opus-
cule contre cette physique de définitions et d'abs-
tractions qui n'est guère qu'une logique fort il-
logiquement appliquée. En arrivant à Paris, où
il resta trois ans ( 1577-1580), il dut bientôt se
créer des relations dans ce cercle d'élite qui, dix
ans auparavant, avait applaudi Ramus, et devait,
dix ans plus tard, applaudir Joi'dano Bruno (1).
Néanmoins il est difficile de savoir à quel résul-
tat précis aboutit le commerce intellectuel de
Bacon avec la France savante. Poussé par son
ambition et par le vœu de sa famille, le jeune
philosophe se consacra d'abord aux affaires. Il
s'acqiiitta avec bonheur des missions délicates
que l'ambassadeur lui avait confiées pour la reine,
et parut s'occuper de l'état des sciences beaucoup
moins que de l'état de l'Europe , sur lecpiel il fit
un petit traité.
Cependant son père venait de mourir, et, avec
un beau rang à soutenir, lui laissait peu de for-
tune. L'ex-attaché . d'ambassade se livra avec
ardeur à l'étude du droit, pour trouver dans le
barreau un cliemin à la fortune et aux honneurs ;
mais il ne devait y arriver qu'à travers mille
obstacles. Elisabeth, qui n'aimait les supériorités
d'aucun genre, se sentait peu de sympathie pour
Bacon, qu'elle traitait, comme Louis XIV devait
traiter Fénelon, d'esprit chimérique. Aussi ce
fut en vain que, mécontent de son titi'e peu lu-
cratif de conseiller de la reine, il demanda la
place de solliciteur général ; et, sans la générosité
du comte d'Essex, qui lui fit don d'un domaine,
il se serait trouvé sans moyens d'existence. —
Cependant le philosophe devait trouver le peuple
moins ingrat que la cour. Il fut choisi en 1595
pour représenter le comté de Middlesex à la
chambre des communes. Malheureusement il ne
fit pas de son mandat un usage fort honorable.
Il se rangea dans les rangs honteux de cette
demi-opposition qu'on rencontre dans plus d'un
pays, et qui , inclinant tantôt vers les vœux po-
pulaires , tantôt vers les ambitions ministérielles,
(1) On peut se convaincre, par la lecture des ouvrages
de Bacon, qu'il avait beaucoup lu Montaigne: il l'imite
plus d'une fois dans ses Essais de morale.
BACON
96
fait acheter chèrement par le pouvoir les bills
d'indemnité dont il a besoin. Néanmoins les com-
plaisances du nouveau député pour les ministres
ne lui procurèrent d'abord qu'un médiocre pro-
fit. En vain s'abaissa-t^il jusqu'à flatter la vanité
féminine d'Elisabeth par les éloges les plus em-
phatiques ; en vain, lorsqu'on accusa d'Essex,son
bienfaiteur, de haute trahison , plaida-t-il contre
celui à qui il avait juré une reconnaissance éter-
nelle; en vain publia-t-il même à cette occa-
sion un opuscule intitulé Déclaration des
trahisons de Robert, comte d'Essex ; la reine
trouva que cette déclaration ne tournait pas
suffisamment au pamphlet : « D est aisé de voir,
« dit-elle aigrement à l'auteur, que vous n'avez
« pas oublié votre ancienne affection. ■» Fléchi par
ro{)inion qui pardonne rarement les ingratitudes,
suspect au parti triomphant qui ne voulut pas
payer la sienne, Bacon n'obtint aucune place; et
il tomba dans un tel degré de pauvreté, qu'il fut
deux fois arrêté pour dettes.
Sur ces entrefaites , Jacques F"' montait sur
le trône. L'héritier d'une couronne opère toujours
une petite réaction contre le gouvernement qu'il
remplace : le disgracié d'Elisabeth devint le fa-
vori de son successeur. Ce qui augmenta encore
l'influence dont il jouissait , ce fut l'habileté qu'il
déploya dans une circonstance fort délicate. Le
parlement l'avait chargé de porter au pied du
trône des représentations respectueuses à la fois
et énergiques au sujet des déprédations que com-
mettaient les pourvoyeurs de la couronne. H
fallait pour s'acquitter de cette difficile mission,
et pour contenter la chambre sans mécontenter
le roi, un tact exquis et un rare bonheur de
parole. Bacon eut l'art de satisfaire la cour et le
parlement. Le parlement lui vota des remercî-
ments publics ; le roi lui donna deux pensions qui
montaient ensemble à cent livres sterling. Bien-
tôt après, en 1607, il lui accorda la place qu'il
avait jusque-là vainement demandée , de sollici-
teur-général. C'était l'époque de tous les bon-
heurs pour le philosophe. Les causes lucratives
affluaient dans son cabinet d'avocat; il obtint en
mariage la fille d'un riche alderman de la Cité,
Alix de Barnham ; il fut nommé garde des sceaux,
puis lord grand chancelier (1619); enfin il fut
élevé à la pairie, et décoré successivement du
titre de baron de Yérulam et de vicomte de
Saint-Alban.
Ce fut précisément alors que le malheur et la
honte vinrent l'atteindre et le rendre à la philo-
sophie, que jamais, pour sa gloù-e, il n'aurait dû
abandonner. La chambre des communes l'accusa,
auprès de la chambre des lords, de concussion et
de vénalité. On lui reprochait d'avoir reçu des
ftommes considérables, soit pour les brevets de
places ou de privilèges qu'il délivrait comme
garde des sceaux , soit pour l'expédition plus
prompte des affaires de justice. Il paraît certain
que, par une coupable condescendance pour son
protecteur Buckingham et pour ses inférieurs,
le chancelier avait toléré les graves abus que lui
imputaient les communes ; il s'était même laissé
aller , bien que la cupidité ne fût pas le fond de
son caractère, à prendre sa part dans ces gains
illicites. Du reste, c'était bien moins au chance-
lier lui-même qu'au savoir et peut-être au roi
qu'en voulait la chambre des communes. Peut-
être Bacon eût-il pu sauver à demi son honneur en
avouant, avec ses torts, la pai't considérable qu'y
avait prise Buckingham. Mais le roi et le favori
intervinrent officieusement ; ils déterminèrent
l'accusé à éviter l'éclat d'une poursuite judiciaire.
Bacon eut la faiblesse de suivre leurs conseils ,
et, au lieu de dévoiler devant la chambre les cir-
constances qui atténuaient sa faute, il implora la
clémence de ses juges. La chambre, qui, au fond,
avait plus d'un motif pour être sympathique à
Bacon, n'en fiit pas moins obligée, par l'opinion
publique, de prononcer contre lui un jugement
des plus sévères. Le chancelier fut condamné,
le 3 mai 1621 , à une amende de 40,000 livres
sterling, et déclaré incapable de siéger au parle-
ment , d'occuper un emploi public , et d'habiter
les heux où se rendait la cour. Il dut même être
enfermé dans la Tour de Londres pendant le
temps qu'il plairait au roi. On conçoit sans peine
que sa détention fut de courte durée. Protégé par
les ultra-royalistes , il put bientôt revenir à Lon-
dres; et même, quand ce parti triompha sous
Charles P"", il fiât publiquement réhabilité, et ob-
tint un siège au parlement (1625). Du reste, il
ne devait pas jouir longtemps de ce retour de la
fortime. Il mourut bientôt après, chez son ami
lord Arundel. Le temps de ses disgrâces avait
peut-être été le mieux employé de sa vie : il l'a-
vait consacré à rédiger ou à revoir ses écrits phi-
losophiques. I
Ouvrages de François Bacon.
Les écrits de Bacon qui constituent son vrai
titi'e de gloire, et qui ont fait répéter sur tous les
tons ce mot d'Horace Walpole , « Bacon est le
prophète des vérités que Newton est venu en-
suite révéler aux hommes; » ces écrits ont
trouvé plus d'admirateurs que de lecteurs, et l'on
peut affirmer avec un philosophe contemporain
«■ que leur véritable valeur est encore un mys-
tère. « Pour en présenter une analyse plus exacte,
nous les diviserons en deux séries : 1° ouvrages
de morale et de politique; ^° ouvrages philo-
sophiques , ou relatifs à la question de la mé-
thode. On s'étonnera peut-être que nous ne par-
lions pas ici des ouvrages de physique d'un phi-
losophe qui passe pour avoir créé cette science.
Mais, en vérité , ces ouvrages ont une valeur si
contestable. Bacon s'y montre si éti'anger aux
travaux scientifiques de son siècle, si antipa-
thique à ses plus belles découvertes (il se pro-
nonce contre la théorie de Copernic), que nous
avons ciTi devoir les laisser dans l'ombre (1).
(1) « A ne considérer que les expériences, dit un de ses
admirateurs enthousiastes, on le prendrait pour un cco-<
lier. »
97
BACON
98
Quelques phrases assez énigmatiques, et qui sont
une simple reproduction des idées de Gilbert, ont
donné lieu à cette opinion assez généralement
admise, que Bacon a eu le pressentiment de la
grande doctrine de l'attraction universelle. Mais
cette opinion ne résiste pas à un examen sérieux.
I. Ouvrages de morale et de politique. —
Nous rangeons sous ce titre les Éléments de
droit coutumier, les Essais de morale, la Nou-
velle Atlantide, l'Histoire de Henri Vil, les
Considérations politiques sur la guerre d'Es-
pagne, le Dialogue sur la guerre sacrée , la
Profession de foi. — Il serait exti'êmement dif-
ficile de déterminer d'ime manière précise les
doctrines de Bacon sur la morale et sur la so-
ciété. Bien que mêlé aux affaires publiques, il
semble ne les avoir jamais considérées que dans
leur détail. Cependant, à défaut de principes net-
tement définis , nous trouvons , dans les divers
ouvrages que nous venons de citer, certaines
tendances qu'il importe de constater.
Dans les questions religieuses , Bacon semble
sacrifier un peu à la politique, lorsqu'il entre, en
écrivant au duc de Buckingham, dans les détails
du dogme anglican ; mais il suffit de se rendre
compte de l'esprit général qui anime toutes ses
œuvres, et des idées auxquelles se rattachent ses
plans de réforme scientifique , pour reconnaître
que non-seulement il admit , dans la sincérité de
son âme , tous les principes de la religion natu-
relle, mais que , de plus , il crut profondément à
la vérité et à la fécondité immortelle du christia-
nisme. M. de Maistre, qui se trouvait toujours
heureux d'attaquer les gloires reconnues par le
dix-huitième siècle , a vainement tenté de sou-
lever des doutes sur la bonne foi religieuse de
Bacon. Hume et d'Alembert la lui ont reprochée
avec assez d'aigreur pour que l'on puisse y croire ;
et M. l'abbé Eymery nous paraît beaucoup mieux
inspiré que M. de Maistre , lorsqu'il range l'il-
lustie philosophe anglais parmi les gloires du
christianisme. Il suffirait, du reste, pour s'en
convaincre , de relire cette belle prière qu'on a
trouvée dans ses papiers , après sa mort , et qui
commence par ces mots : « O Seigneur infini-
« ment bon, Père infiniment miséricordieux, qui
« me protèges depuis ma jeunesse, j'adore en toi
« mon créateur, mon rédempteur, mon consola-
« teur. Tu pénètres, ô mon Dieu, les retraites et
« les replis les plus cachés de tous les coeurs , tu
«i sais quelle est leur sincérité ; tu juges l'hypo-
« crisie ; tu pèses comme dans une balance les
« libres pensées des hommes et leurs actions ;(tu
« mesures , comme avec une règle , tous leurs
« desseins, et ni leur vanité, ni leur perversité
« ne peuvent t'échapper. Daigne te rappeler, ô
/ Seigneur, quelle marche a suivie ton serviteur
« à ton égard; souviens-toi de mes premières
n recherches et de mes premières intentions. J'ai
" chéri tes fidèles, j'ai déploré les divisions de
« ton Église , je me suis plu dans l'éclat de ton
« sanctuaire... Ta création et surtout ta sainte
NOUV. BIOGR, UNIVERS. — T. IV.
« Écriture ont été le livre de mes méditations ;
<c je fai cherché dans les cours, dans les champs
« et dans les jardins", mais je t'ai trouvé dans
« ton temple. » N'en déplaise à l'école de M. de
Maistre, il y a dans ces belles paroles un acceni
de sincérité religieuse qu'on œ saurait mécon-
naître.
Nous soupçonnons fort les écrivains qui ac-
cusent Bacon de matérialisme, de n'avoir pas lu
les curieux chapitres qu'il consacre dans le De
Augmentis aux sciences morales. Us se seraient
facilement convaincus qu'il les regarde non-
seulement comme possibles, mais encore comme
nécessaires. Us auraient même vu qu'il adopte ,
sur plus d'un point important , les principes des
scolastiques. Comme les scolastiques, par exem-
ple , il distingue l'âme rationnelle et l'âme irra-
tionnelle : distinction qui , pour le dire en pas-
sant, prouve qu'il n'inclinait pas vers le sensua-
Usme, dont elle est une évidente négation. Seu-
lement , il se sépare d'eux en ce qu'il ne veut
pas qu'on définisse l'âme rationnelle l'acte der-
nier ou la forme du corps. Il pensait, non sans
raison peut-être, que cette définition conduisait
à cette conséquence funeste : « qu'il n'y a entre
« l'âme humaine et celle des brutes que la simple
« différence du plus au moins , et non une dif-
« férence vraiment spécifique. « H semblait
qu'arrivé là , Bacon n'eût plus qu'un pas à faire
pour saisir la vérité, et qu'après avoir si bien vu
l'impm'ssance de l'observation extérieure à déter-
miner la nature de l'âme, il dût proclamer la
nécessité de l'observation interne et des études
psychologiques. Malheureusement il se contenta
de poser les prémisses, et ne sut pas conclure. Il
admit que la révélation seule était appelée à ré-
soudre les problèmes de psychologie. Nouvelle
preuve, du reste, que le chancelier ne vit pas
toujours les harmonies profondes de la philoso-
phie et du christianisme ; sa tendance fut plutôt
de limiter arbitrairement la raison , que de mé-
connaître les droits de la tradition religiease.
Dans les questions politiques, la pensée de
Bacon est beaucoup plus difficUe à saisir. H sem-
ble se défier à l'excès des vues générales, et par
conséquent des innovations. Non sans doute qu'il
les trouvât mauvaises en elles-mêmes ; mais il
sentait une grande révolution qui se préparait
dans l'ombre, et il conseillait aux ministres, sur
lesquels il avait de l'influence, toutes les mesures
qui lui paraissaient capables de la conjurer.
C'est peut-être cette crainte d'une grande per-
turbation sociale, aussi bien que son intérêt
personnel, qui lui inspira un aveugle dévouement
pour la prérogative royale, et en fit le courtisan
de tous les favoris du jour, l'adversaire de tous
les puissants de la veille.
En matière d'économie politique, on ne trouve
absolument rien dans les écrits du chancelier
qui soit digne d'être relevé : il n'eut pas le plus
léger pressentiment de cette science. A ses yeux,
le numéraire est la seule richesse, et il se pro-
4
99
BACON
100
nonce hautement pour ce que l'on a depuis ap-
pelé le système de la balance du commerce :
système qui n'est au fond que la négation de
\ économie politique, puisque, niant tout rapport
entre le numéraire et les autres valeurs , il im-
plique qu'il n'y a pas de lois générales qui prési-
dent à la production , à la distribution , à la con-
sommation des richesses, ou, en d'autres termes,
qu'il n'y a pas de science des richesses. Du reste,
comment s'étonner que Bacon n'ait pas connu les
pi'incipes d'une science qui ne devaient être
formulés qu'un siècle après lui ? Comment s'é-
tonner aussi que, dans cette absence de toute in-
vestigation scientifique sur l'industrie et le com-
merce, le chancelier, dans s,oïs.Histoirede Henri
VU, approuve les mesures funestes et arbi-
traires par lesquelles ce prince avait interdit cer-
taines exportations, et fixé le prix de nombreux
produits, ainsi que le salaire des ouvriers? C'est la
tendance naturelle de tous ceux qui n'ont pas
réfléchi aux lois immuables de la richesse , de
s'imaginer que l'intervention de l'État dans les
phénomènes de la production et de la circulation
industrielles est aussi nécessaire que légitime.
Ce qu'il y a de plus curieux peut-être dans
les œuvres pohtiques et morales de Bacon , c'est
l'exposition méthodique de trois projets sur les-
quels il revient souvent, et qui préoccupent
vivement son esprit.
Le premier de ces projets , tel qu'il l'expose
dans deux opuscules spéciaux , était de fondre
en un seul code les dispositions si nombreuses
et parfois si compliquées de la législation d'Angle-
terre. Deux siècles avantla révolution française,
Bacon A^oulait réahser pour son pays ce qu'elle
conçut et prépara pour le nôtre. Le second
projet de Bacon était d'engager les puissances
européennes dans une croisade contre l'Orient ;
il l'a développé dans un traité spécial ( Dialogue
sur la guerre sacrée), qui parut en 1622. Ce
ti-aité rappelle, en le devançant, le curieux
opuscule de Leibnitz sur la conquête de l'Egypte.
Un fait très-déplorable , et qui existe encore
aujourd'hui , donna lieu au troisième projet de
Bacon. Le chancelier était fort préoccupé de l'é-
parpillement funeste des efforts intellectuels
dans l'humanité , et de cette espèce d'anarchie
du monde scientifique , au sein de laquelle tant
de force spirituelle se dépense sans profit. Il
aurait voulu coordoimer tous les travaux dans
un vaste plan qui auraitassuré un échange rapide
et fécond <\& toutes les découvertes. Il consacra
au développement de cette idée un de ses ou-
vrages les plus curieux , la Nouvelle Atlantide.
Dans cette répubhque imaginaire , qu'il donne
pour modèle aux États emropéens , il plaça un
vaste institut, appelé Société de Salomon,
« lequel, dit-il, est spécialement destiné àl'étude
« et à la contemplation des œuvres de la Divinité,
« en un mot, de toute la création. « Une simple
indication ne suffisait pas ; Bacon décrit en détail
le règlement de cette société, montre les avan-
tages, énumère les ressources dont elle jouit, et
fait voir comment , par une division rationnelle
du travail scientifique, elle arrive à une production
réguUère et immense de richesses spnituelles.
Voici, du reste, comment un des principaux
membres de la Société rend compte, dans la
Nouvelle Atlantide, de son organisation :
« Douze d'enti-e nous sont chargés, dit-il , de
voyager dans les pays étrangers, mais sous les
noms d'autres nations; car nous dérobons avec
soin à toutes les autres la connaissance de la
nôtre. Ils ont ordi'e de rapporter, des contrées
qu'ils ont parcourues, des macliines, des instru-
ments, des échantillons, des modèles , des ex-
périences et des observations de toute espèce ;
nous les appelons commerçants de lumière.
Trois autres membres sont chargés de recueil-
lir dans les livres les expériences utiles ou lu-
mineuses qu'ils pourront y trouver : nous
qualifions ceux-ci deplagiaires. Nous enavons
trois autres pour extraire de tous les arts
mécaniques , ainsi que des arts libéraux , des
sciences même, et de toutes ces pratiques
isolées qui ne font pas encore partie des arts
proprement dits, toutes les expériences et
les observations qui peuvent se rapporter à
notre but : ces derniers sont nos collecteurs.
Trois autres encore s'occupent à tenter de
nouvelles expériences , sur le choix desquel-
les nous nous en rapportons à eux; ceux-ci
sont nos pionniers ou nos mineurs. Nous en
avons aussi ti'ois pom- ranger dans des tables,
sous leurs titres respectifs,, toutes les expé-
riences et les observations faites ou recueillies
par ceux des quatre premières classes ; ce qui
faciUte beaucoup les opérations de l'esprit
nécessaires pour tirer de tous ces faits <les
conséquences générales et en extraire les prin-
cipes; nous qualifions ceux-ci de compilateurs,
de rédacteurs. Trois autres encore , chargés
d'examiner toutes les expériences, de les
comparer, soit entre elles , soit aux différents
buts et besoins de la vie humaine, tâchent de
les appliquer à l'utUité des autres hommes ,
soit pour améliorer leur condition , soit pour
donner de nouvelles lumières aux savants,
lumières destinées à diriger la pratique et à
faciliter la découverte des causes ; à donner
une base aux prédictions et autres genres de
conjectures ; enfin, à acquérir la connaissairce
des pai-ticules , des forces et des mouvements
les plus intimes des corps : nous donnons à
ceux-ci le titre d'évergètes ou de bienfaiteurs.
Cela posé, et après plusieurs assemblées géné-
rales , destinées à examiner tous ces faits et
à se consulter réciproquement, trois membres
tâchent d'imaginer d'autres expériences plus,
lumineuses , plus décisives : nous donnons à
ces trois derniers le nom de lampes. Nous en
avons encore trois pour examiner les expé-
riences de ce dernier genre; et ils doivent
en suite nous en communiquer tous les résultats
101
BACON
102
« dans nos assemblées : nous les appelons les
« greffiers. Enfin, il en est qui, après avoir con-
« sidéré toutes les observations faites par les
« précédents, cherchent les rapports de toutes
« ces vérités, et tâchent d'en tirer des consé-
« quences générales : nous appelons ces derniers
« interprètes de la nature. Nous avons aussi,
« comme vous le pouvez penser, des novices
« ou élèves pour perpétuer notre ordre , qui ,
« sans cette précaution, s'éteindrait bientôt. »
Il y a sans doute dans les détails de cette
organisation bien des singularités qui provo-
quent un sourire involontaire. Mais qui ne voit
que le mal auquel elle était destinée à porter
remède, existe trop réellement ? et qui pourrait
dire qu'un jour il n'y aura pas , entre tous les
hommes qui travaillent de l'esprit , une vaste et
féconde association ?
n. Ouvrages philosophiques de Bacon. —
Nous comprenons sous ce titre : 1° /a grande Res-
tauration des sciences, dont le Nouvel Organe
n'est qu'une partie; — 2° la Production virile
du siècle; — 3° les Pensées et Vîtes sur Vin-
terprétation de la nature; — 4° la Réfutation
des systèmes philosophiques. Ces divers ou-
vrages ont eu la fortune la plus diverse : connus
exclusivement, au dix-septième siècle, par les
hommes les plus éminents , ils furent , au dix-
huitième , l'objet d'un culte presque universel ;
c'est alors que le chancelier fut surnommé le
rénovateur des sciences, regardé comme le père
de cette philosophie nouvelle à laquelle on
devait les immortelles découvertes de Newton.
Il semble que de nos jours la gloire de Bacon
ait un peu décliné. Il s'est même trouvé un
grand écrivain qui a risqué contre le philosophe
du seizième siècle un pamphlet comme lui seul
sait les faire, plein de paradoxes et de sagesse,
d'idées justes et de saillies plus que singulières,
production indéfinissable qui irrite à la fois et
attache invinciblement le lecteur impartial , et
où il ne se rencontre pas une phrase , pas un
mot qui ne renferme ou une théorie surprenante
de profondeur, ou une contre-vérité plus sur-
prenante encore par son audace imperturbable
à braver le bon sens. On devine que nous vou-
lons parler de M. de Maistre et de son livre
posthume, V Examen de la Philosophie de
Bacon.
Aumilicadetantd'apprécialionscontradietoires,
où est la vérité ? Faut-il croire avec les encyclo-
pédistes que la philosophie et la science actuelles
(c'est-à-dire la civilisation moderne) remontent
à Bacon ? Faut-il dire avec de Maistre, et l'école
qui depuis quelques années s'évertue à exagérer
ses exagérations , que Bacon n'a été exalté par
les encyclopédistes que parce qu'il fut le pré-
curseur de Locke, le saint Jean-Baptiste du sen-
sualisme , et que, du reste , il n'a Tien inventé ,
rien éclairé, rien fait, en un mot, pour le pro-
grès des sciences ?
Pour résoudre ce problème, qui a un intérêt
historique incontestable, c'est-à-dire pour dé-
tenxiiner quelle a été la part de Bacon dans la
grande révolution intellectuelle d'où est sortie la
pensée moderne, il faut rendre compte de l'état
du seizième siècle, et savoir à quelles con-
ditions le génie d'un homme pouvait accomplir
cette révolution.
II y avait longtemps déjà , lorsque Bacon pa-
rut, que la philosophie d'Aristote et les procé-
dés scientifiques dont elle- est l'origine avaient
été attaqués dans leur radicale impuissance.
Cependant l'antique édifice de la métaphysique
et de la science du moyen âge se soutenait
encore, soit par sa propre masse , soit parce que
le genre humain n'aime pas à se sentir dans le
vide, et qu'en face des vieilles doctrines com-
promises , mais debout , il ne trouvait que des
théories plus jeunes à la vérité , mais plus com-
promises encore, et surtout plus compromettan-
tes. H résultait même de cette absence complète
de doctrines fixes , raisonnables , logiques , dans
le camp des novateurs , que , tout en sentant les
vices des méthodes reçues, ils étaient loin d'avoir
une notion exacte. Ils parlaient beaucoup d'expé-
rience , mais ils ne savaient pas élever l'expé-
rience à la dignité d'une méthode régulière ou
d'un art. Quel obstacle empêchait donc ces
ardents et vigoureux génies, qui ont fait tant de
découvertes, de constituer, d'organiser' scienti-
fiquement cette mterprétation de la nature,
d'après les faits , dont ils entrevoyaient la puis-
sance et la nécessité? Ce qui les arrêtait dans la
voie féconde sur le bord de laquelle ils étaient
placés , c'est que les principes métaphysiques
qui devaient servir de point de départ aux mé-
thodes nouvelles comme aux nouvelles décou-
vertes n'étaient pas encore éclaircis pour la
pensée humaine.
En général, on fait une trop large part à Bacon
dans la crise intellectuelle du seizième siècle.
Comme les métaphysiciens du moyen âge, il re-
connaît les quatre espèces de causes. Comme eux
encoi'e il admet que de toutes ces causes la cause
formelle est la principale, sinon la seule dont la
science se doive préoccuper : « Quant à la cause
«; finale , dit-il , tant s'en feut qu'il soit utile de
<( la considérer fréquemment dans les sciences ;
« que c'est cette considération même qui les a le
« plus sophistiquées... Quant aux causes maté-
« rielles et efficientes, ce sont toutes notions peu
« approfondies, tout à fait superficielles, et in-
<c suffisantes pour parvenir aune science réelle.,.
« Mais s'il existe un mortel qui connaisse les
« formes, c'est cet homme seul qui peut se flatter
« d'embrasser les lois générales de la nature, et
« de la voir parfaitement une, même dans les
« matières les plus dissemJjlables. »
Il ne faudrait pas croire néanmoins que Bacon
en soit purement et simplement revenu aux
théories du treizième siècle. Ces théories, déjà
ébranlées par Duns Scott, étaient singulièrement
discréditées depuis Ockam , et surtout depuis
4.
103 BACON
Pierre d'Ailly et Gerson. Aussi , quand le chan-
celier s'explique sur la nature de la forme , sa
pensée semble parfois vaciller. Ordinairement il
la regarde comme une qualité sensible, inhérente
à l'objet, et qui le constitue dans son être intime,
en ce sens que toutes les autres qualités, qu'il
désigne sous le nom de natures, s'y rattachent.
C'est pour cette raison qu'U l'appelle nature
naturante, faisant entendre par là qu'elle cons-
titue dans les substances le principe intime qui
les détermine et produit tout ce qui est en elles.
A ce point de vue on peut dire que la théorie
de Bacon ne diffère de celle des scolastiques
qu'en ce que la. forme de ceux-ci est une qualité
abstraite, tandis que celle dont le chancelier
propose la recherche à la science est une qualité
concrète , et qui tombe directement sous notre
perception.
Les procédés intellectuels décrits par Bacon
ne sont pas ceux qu'a adoptés la science mo-
derne. Pour s'en convaincre, il suffit de les ana-
lyser avec quelque exactitude. Suivant Bacon, la
véritable méthode consiste à disposer dans trois
séries distinctes, ou, pour parler son langage tech-
nique, en trois tables, les faits que l'on observe.
Dans la première , qu'il appelle table de l'es-
sence et de la présence, il range toutes les qua-
lités qui semblent se rencontrer naturellement
avec celle dont on recherche la /orme ou le prin-
cipe essentiel. S'agit-il, par exemple, de déter-
miner la forme de la chaleur ? il mettra dans la
table de présence la lumière, le mouvement ,
la vie : pourquoi ? parce que l'expérience prouve
que là où il y a vie, mouvement, lumière, la cha-
leur se produit ou peut se produire.
La seconde table, qu'il nomme table de dé-
clinaison et d'' absence dans les analogues,
est la contre-partie de la précédente. Pour la
soustraire, on prend, une à une, toutes les qua-
lités que l'on a énumérées dans la table de pré-
sence, et l'on spécifie les circonstances où ces
qualités , qui se rencontrent ordinairement avec
celle qu'on étudie, peuvent néanmoins se rencon-
trer aussi en son absence. Par exemple, nous
avons mis la lumière dans la première table ;
nous la mettrons aussi dans le seconde ; « car,
dit Bacon, il suffit d'observer les rayons des
étoiles, pour se convaincre que la lumière peut
être là où n'est pas la chaleur. »
La troisième table (table comparative) est
destinée « à faire comparaître devant l'entende-
« ment, suivant les propres expressions du
« chancelier, les exemples de sujet où la nature
« (la qualité) qui est l'objet de la recherche se
« trouve à différents degrés, en observant les
« accroissements et les décroissements, soit
« dans un seul sujet comparé à lui-même, soit
« dans plusieurs sujets comparés entre eux. ■»
Maintenant, ces tables une fois construites,
quel usage en faire? La réponse est facile, si l'on
se rappelle le but de la science d'après Bacon.
Ce but, c'est de déterminer la forme d'une na-
104
ture donnée, c'est-à-dire la qualité essentielle ,
identique à la chose même , et qui se rencontre
toujours avec cette nature , disparaît, augmente
ou diminue avec elle. Or, cette qualité essen-
tielle doit ressortir, d'après Bacon, de l'examen
comparatif des trois tables. En effet, si une
qualité s'est rencontrée, dans ces tables, qui
se trouve partout lorsque la nature étudiée est
présente, ne se montre jamais en son absence
et se présente avec le même degré et dans la
même proportion qu'elle , il est clair que cette
qualité est la forme que l'on cherche.
Tels sont les procédés que recommandait le
grand philosophe anglais , et dont l'ensemble , à
ses yeux, constitue Vinductioti. Or, ses procédés
ne sont pas ceux dont se servent les sciences
modernes.
« Rien de plus illusoire, dit-il, et de plus in-
suffisant dans sa totalité que la méthode par
laquelle on veut ordinairement nous conduire
des sensations et des faits particuliers aux.
principes et aux conclusions. Cette méthode
se divise en quatre parties , auxquelles répon-
dent autant de vices qui leur sont propres.
D'abord les impressions même des sens sont
vicieuses; car, ou les sens nous refusent leur
secours, on ils nous trompent. En second lieu,
rien de plus ùrégulier que la manière dont on
s'y prend ordinairement pour extraire les no-
tions, et les déduire des impressions des sens ;
rien de plus vague et de plus confus que ces
notions... En troisième lieu, cette sorte d'induc-
tion qui procède par voie de simple énuméra-
tion ne vaut pas mieux. Elle déduit de l'ob-
servation et de l'expérience les principes des
sciences , sans la précaution d'employer les
exclusions de faits non concluants, et d'analy-
ser suffisamment la nature ; en un mot, sans
choisir les faits. En dernier lieu, cette méthode
d'invention et de démonstration, qui consiste à
établir d'abord les principes généraux , à y
appliquer ensuite les principes moyens pour
étabUr ces derniers, cette méthode, dis-je, est
la mère de toutes les erreurs.... La méthode
expérimentale qu'on suit de nos jours est tout
à fait aveugle et stupide. »
Nous pouvons conclure de là le véritable rôle
de Bacon dans la question de la méthode. Il ne
vit pas comment on peut s'élever des faits par-
culiers à la notion générale ; mais il vit qu'on ,
ne pouvait s'y élever immédiatement et sans une
coordination régulière des faits ; ou , en d'autres
termes, il montra qu'on ne pouvait lire, dans les
idées que nous soiunct le monde extérieur, l'es-
sence des êtres qu'il renferme.
En résumé , le philosophe anglais a parfaite-
ment reconnu les vices des méthodes et des
systèmes qui régnaient de son temps. Parmi
les philosophes , le premier il a proclamé que ,
si les sciences n'étaient pas arrivées encore à se
constituer, c'est que les sens ayant obtenu une au-
torité trop grande, les savants avaient prétendu
105 BACOIN
saisir immédiatement dans un fait unique les
principes essentiels et dès lors universels des
choses. Enfin, il eut l'heureuse idée d'ériger
l'expérience en méthode régulière et systémati-
que; mais cette idée ne fut sérieusement réalisée
que4)ar Descartes.
Les œuvres de Bacon , tant en anglais qu'en
latin, n'ont été réunies qu'un siècle après sa mort.
tes deux, éditions les plus complètes sont celle
de 1765 (Londres, 5 vol. in-4°), qui fut donnée
par Robert Stephens , Jean Locker et Thomas
Birch; et celle de 1825-1836, qui fut publiée éga-
ïement^à Londi'es en 12 volumes in-8°, par Bazil
Montagu. Antoine Lasalle en a donné une tra-
duction française , tronquée , avec des notes ;
Dijon, ,1799-1802, 15 vol. in-8. Nous ne citerons
pas les traductions partielles. — Les ouvrages de
Bacon écrits en latin sont : Instauratio ma-
gna, divisée en quatre parties; — De Dignitaie
et Augmentis scientiarum libri novem; Leyde,
Î652, in-12; — Novum Organum, sive Indicia
ver a de interpretatione naturas , libri duo;
Leyde, 1650, in-12; — Parasceve ad Histo-
riam naturalem et experimentalem, etc. ; —
Historta ventorum; — Historia Vitœ et Mor-
ïis; — Historia Densiet Rari ; Londres, 1623,
în-8°; Leyde, 1636, in-12; — Historia gravis et
ievis aditus sympathiaéfit antipathies rerum ;
— Historia sulfuris , mercurii et salis; —
Historia et Inquisitio de sono et auditu ; —
Quwstiones circa mineralia; — Inquisitio de
magnete; — Cogitationes de natura rerum;
— Prodromus, sive Anticipationes philosophie
secundse ; — Cogitata et visa de Interpreta-
tione naturx ; — Descriptio globi intellec-
tualls; — Impetus philosophici ; — Par-
menides, Telesii et Democriti Philosophia; —
Historia regni Henrici sep^imi; Amsterdam,
Elzevir, 1662, in-12; — Sermones fidèles, sive
Interiora rerum; Leyde, 1664, in-12; — De
Sapientia veterum ; Leyde, 1633, in-12; —
Nova Atlantis (ouvrage resté inachevé); —
Imago Julii Ceesaris ; — Imago Augusti Cas-
saris ; — Dialogus de Bello sacra ; — Medi-
tationes sacrée ; — Variœ Epistolse. — Bacon
écrivit d'abord en anglais et traduisit ensuite en
latin son grand ouvrage sur le Progrès et la Di-
gnité des Sciences, et les Essais de morale.
MORIN.
Mallet, Vie de iBaco/ï. — Voltaire, Lettres sur les
Anglais. — Deleyn, Analyse de la Philosophie de Ba-
con, 2 volumes in-12 ; Paris, 1755. — Deluc, Précis
de la Philosophie de Bacon, 2 vol. ln-8"> ; Genève, 1801.
— La préface que Lasalle mit en tête de sa traduction des
OEuvres de Bacon, 1800-1803 ; Paris, IS volumes in-8°. —
L'abbé Eymery, le Christianisme de Bacon, 2 vol. in-12 ;
Paris, 1799. — M. Bouillet ; les OEuvres philosophiques
de Bacon , 1834-1886. — Examen de la philosophie de
Bacon, ouvrage posthume du comte J. de Maistre, 2 vol.
In-8°; Paris, 1836. — Pierre Leroux, dansl'Encyclopédie
nouvelle. — Macaulay, dans la Revue d' Edimbourg
(Juillet 1837). — Benjamin Lafaye, dans la Revue frcm-
çaise et étrangère. — M. Charpentier, les OEuvres
philosophiques de Bacon. — Dictionnaire des Sciences
philosophiques , imi (2 vol. in-12 ). — Biographia Bri-
tannica, — Berlin, Histoire de la vie et des ouvrages
de Fr. Bacon; Paris, 1788
Vie du chancelier Bacon.
106
— William Rev^ley,
BACON (Nathaniel) , peintre anglais, fils de
Nicolas et frère consanguin de François, vivait
dans la seconde moitié du seizième siècle. Il étu-
dia la peinture en ItaUe, et néanmoins il adopta
la manière flamande. On voit en Angleterre, par-
ticulièrement à Oxford , des tableaux , des pay-
sages frais et gracieux, dus au pinceau de Bacon.
Horace Walpole, Ancient Paintings. — Peacham ,
V Graphice, or the most ancient and excellent art of
Drawing, etc.
BACON (Jean), sculpteur anglais, né à
Southwark en 1740, mort en 1799. D peignit
d'abord sur porcelaine, et sentit s'éveiller en lui
un goût prononcé pour la sculpture, à la vue
des modèles exposés dans la manufacture où il
travaillait. De 1763 à 1767, ses travaux rem-
portèrent neuf fois le prix; et en 1768 il devint
lauréat, puis membre de l'Académie des arts,
fondée tout récemment. Une statue de Mars le
fit d'abord connaître ; vinrent ensuite d'autres
œuvres : le monument élevé au comte Chatham
dans l'abbaye de "Westminster, et d'autres du
même genre; une statue de l'Élisa de Sterne
( miss Draper ) ; Vénus, Mars, Narcisse, etc. On
voit des sculptures de Bacon à Calcutta , à la
Jamaïque, et dans d'autres parties du monde.
On lui reproche un manque de simplicité dans
les lignes. Ses bronzes sont particulièrement re-
cherchés. Bacon a publié : Recherches sur le ca-
ractère de la peinture et de la sculpture,
dans le Dictionnaire de Chamber.
Cécll, Mémoires. — Rose, New Biograghical DictiO'
nary. — Nagler, Neus Allgemeines Kiinstler-Lexicon.
* BACON (Phanuel ), écrivain comique an-
glais, né en 1700, mort le 10 janvier 1783. Il
étudia à Oxford, devint ministre à Bramber et
recteur de Balden. On a de lui : the Taxes, 1757,
in-8''; — the Insignificants, 1757, in-S"; —
the Tryal of the timekillers, 1757, in-S"; —
Snipe, dans V Oxford Sausage ; — The artifi-
cial Kite, 1719, réimprimés dans Gentleman's
Magazine, 1758.
Biographia dramatica. — Rose, New Biog. Dict.
* BACON (Samuel ), missionnaire américain,
mort le 3 mai 1820. En 1820, il fut chargé par le
gouvernement de son pays d'aller établir une
colonie en Afrique, et, le 9 mars de la même
année, arriva à la Sierra-Léone avec quatre-
vingt-huit hommes de couleur. De là il pénétra
jusqu'à Campelar, sur la rivière du Sherbro ; mais
il fut atteint, sur la route, d'une maladie qui l'em-
porta au moment où il eût pu rendre encore de
nombreux services.
Rose, New Biographical Dictionary.
BACOJS-TXCOTS (Pierre-Jean-Jacques), an-
tiquaire, né en 1738 à Oyonnax (département de
l'Am), mort en mars 1817. H voyagea en Egypte
et en Grèce, d'où il rapporta, entre autres, un
buste d'Alcibiade en marbre, qu'il attribua à
Socrate, parce que ce nom se lit sur la base. Il
se rendit ensuite en Russie j et se fit maître de
107
BACON — BACREVANTÂTZY
108
langue à Saint-Pétersbourg. A l'époque de la ré-
volution , il fut nommé membre du conseil géné-
ral de l'Ain par l'arrondissement de Nantua ; et
en 1792 il vint à Paris, où il rédigea des brochures
et des articles de journaux intéressants. Il fut atta-
ché à la police, et chargé en 1796, par le Direc-
toire , d'observer l'esprit public à Lyon et dans
les départements voisins. Sous le consulat et l'em-
pire U fut éloigné de Paris , et s'établit marchand
d'antiquités à Lyon. En 1807, il fut condamné
par le tribunal de Nantua, pour escroquerie, à
trois mois de prison et à 600 francs d'amende.
Pendant les Cent-Jours il revint à Paris, et y
mourut deux ans après. Outre plusieurs bro-
chures de circonstance , on a de lui : Traité d'é-
quitation et des maladies hippiafriques , etc.;
Paris, 1776, in-8°; — Manuel du jeune offi-
cier ; ibid., 1782, in-S"; — Nouvelle histoire
numismatique des différents peuples anciens
et modernes, et de tous les papiers-monnaies
de V Europe, 1792, in-S"; — Recherches sur
les origines celtiques, et principalement sur
celles du Burjey, considéré comme le berceau
du Delta celtique ;'PàTis, 1798, 2 vol. in-8°;
réimprimé en 1808. Cet ouvrage se termine par
des Recherches onomatopiques siir divers
noms celtiques , etc.
Quérard, la France littéraire. — Biographie dos
hommes vivants. — archives du Rhône, t. XIX, p. 150.
BACONTUROP OU BACON {Jean), dit le
Docteur résolu, théologien anglais , né à Bacon-
throp (Norfolkshire) à la fin du ti'eizième siècle,
mort à Londres vers l'an 1346. L'usage du temps
était de caractériser les docteurs par une épi-
thète; Jean fut surnommé le Résolu, k cause de
la décision qu'il apportait dans la solution des
cas de controverse qui lui étaient proposés. On
a de lui : Commentaire sur le Maître des Sen-
tences; Milan, 1611, in-fol.; — Traité de la
règle des Carmes.
Rose, I\^ew Biooraphical Dictionary.
* BACOT DE LA BRETOJSKlÈRE (Fronçois),
médecin français , né vers 1670 à Verdun-sur-
Saône, n était docteur de la faculté de Louvain.
On a de lui : Réponse à M. Moreau , médecin
de Châlon; Chalon-sur-Saône, Nanti, 1710,
in-12 ; — Analyse des eaux chaudes minérales
de Bourbonne , avec une dissertation sur les
différents genres de coliques , et des remèdes
pour leur guérison, etc. ; Dijon, de Fay, 1712,
in-12. Joseph Boulmier.
Papillon, BibUoth. des auteurs de Bourgogne, 1. 1, p. 8.
— Carrère, Dibl. de la Médecine. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon,
* BACOT DE ROMANS {Cl.-René , haion),
publiciste français, né à Tours vers 1780. Il fut
préfet de Loir-et-Cher, plus tard membre de la
chambre des députés. On a de lui : Observations
administratives ; Tours, 1823, in-8°.
Quérard, la France littéraire.
BACOtTE {Léon), théologien français, mort
le 13 janvier 1694. Il abjura le luthéranisme, se
fit récollet, devint évêque de Glandèves en 1672,
et évêque de Pamiers en 1685. On a de lui : Del-
phinus, sett de prima principis Institutione ,
libri VI, poëme ; Toulouse, 1670, in-4°, et Paris,
1685, in-12; — Sanctissimo ac beatissimo pa-
ir i démenti IX Carmen panegyricum ; — uae
traduction de la Somme de théologie du P.
Henri de Villalobo, 1635, in-fol.; Paris.
Moréri, Dictionnaire historique.
*BACQCÉ {Joseph), médecin et chimrgien
français, contemporain. D professa l'anatomie et
la chirurgie, et devint chirurgien en chef de l'hô-
tel-Dieu de Saint-André de Bordeaux. On a de
lui un ouvrage intitulé Conférence faite le 22
avril 1816, à la Société royale de médecine de
Bordeaux, sur la formation des pierres dans
la vessie, les prétendus lithontriptiques, et
un nouveau procédé de cystotomie latérale;
Bordeaux, 1816, in-8° de 16 pages, avec une pi.;
— Réflexions sur l'invention et l'inconvénient
de l'instrument à ressort pour l'opération de
la cataracte par extraction; Bordeaux, in-18.
Quérard, la France littéraire.
* BACQUÈRE ( Benoît DE ) , théologicn fran-
çais du dix-septième siècle. Il laissa : Senum
Medicus; Cologne, 1673; une autre partie du
li-vTe est intitulée Senum Salvator, remédia
suggerens pro senum salute œterna. Les con-
seils qu'y donne l'auteur n'ont rien de bien neuf.
Carrère , Bibliothèque de la Médecine. — Adclung ,
Supplément à Jucher, JUgemcines Gelehrten-Lexieon.
BACQUET {Jean), jurisconsulte français,
mort en 1597. Il était avocat du roi près la
chambre du trésor à Paris. On a de lui plusieurs
traités sur le droit romain et le droit fran-
çais, commentés par Perrière. La dernière édi-
tion a paru à Lyon en 1744, 2 vol. in-fol. 11
mourut de chagrin d'avoir vu rompre en place
de Grève son gendre Charpentier, lecteur et mé-
decin de l'université de Paris , supplicié comme
ligueur.
iMoréri, Dictionnaire historique.
* BACQurEViLLE DE LA POTHERiE, histo-
rien français, natif de la Guadeloupe, vivait dans
la seconde moitié du dix-septième siècle. En
1697 il visita en qualité de commissaire royal
la baie d'Hudson, et remplit ensuite les fonctions
de gouverneur adjoint de la Guadeloupe. On a
de lui : Histoire de l'Amérique septentrio-
nale; Paris, 1772. On y trouve, outre la relation
du voyage, la description du Canada, avec des
détails qui ne sont pas toujours authentiques ou
fondés.
Adelung , Supplément à Jôcher, Allgem. Gelehrten-
Lexieon.
* BACREVANTATZY {David), théologien ar-
ménien, né à Bacran, ville de la grande Armé-
nie, vivait dans la première moitié du septième
siècle. Après avoir étudié la pliilosophie dans
son pays, il devint interprète au service des Grecs
de Constantinople. En 647, il fut chargé par l'em-
pereur Constance de rétablir l'union et la bonne
harmonie entre les deux peuples. Dans une as-
semblée tenue à Thouïn l'année suivante l'eo-
109
BACREVA]STATZY — BADALOCCHIO
110
voyé de Constance prononça un discours remar-
quable en faveur de la paix. Il retourna ensuite
à Constantinople, où il mourut. On a de lui : la
Porte de la Sagesse; — un Sermon sur la
conformité de la profession de V Église grecque
avec celle des Arméniens.
Chaudon et Delandine , iVouveau Dictionnatre histo-
rique.
BikCCET (Paul), professeur de philosophie à
Genève en 1632, devint pasteur protestant en
1641, et passa en cette même qualité à Grenoble
en 1654. On a de lui : Disputatio logica de Gau-
sis; Genève, 1634, in-4"; — Disputatio phy-
sica de Materia; — Disputatio physica de
itfMwrfo, diss. inédites; — Hoséas , ou. V Apo-
thicaire charitable; Genève, in-8°, 1670.
Dictionnaire historique.
*BACURius ou BATCRius, roi des Ibères,
vivait dans la première moitié du quatrième
siècle. Il régna sur les peuples qui habitaient le
mont Caucase, du côté de la mer Caspienne.
Converti au christianisme en l'an 327, il devint
comte des domestiques et gouverneur de la Pa-
lestiae sous Constantin. On assigne à la conver-
sion de Bacurius des motifs extraordinaires.
C'est ainsi qu'une esclave chrétienne ayant guéri
de la façon la plus désintéressée la femme et les
fils de ce prince, aurait été l'objet de toute son
admiration. Une autre fois, Bacurius se trou-
vant à la chasse, et surpris par une tempête, se
serait adressé au Dieu qu'adorait l'esclave chré-
tienne, et au moment même l'orage aurait cessé
et le prince aurait retrouvé son chemin , grâce à
la clarté du jour subitement revenue.
Moréri , Dictionnaire historique.
*BACZKO OU GLODZLAUS , chroniqueur po-
lonais, vivait dans la seconde moitié du treizième
siècle. Il était gardien de la bibliothèque de Po-
sen. A la mort de l'évêque Bagalulphe U, Baczko
entreprit la continuation de la chronique de Po-
logne commencée par le prélat, et mena à bout ce
travail, malgré de nombreux empêchements et un
voyage qu'il fut obligé de faire à Rome en 1265.
La chronique de Baczko va jusqu'à l'an 1271.
Le manuscrit , longtemps supposé perdu , a été
retrouvé et livié à l'impression par Sommersberg.
Somnaersberg, Scriptores rerum Silesiacarvm. —
Jôcher, Allgcmcines Gelehrten-Lexicon.
* BADA ( Joseph ), architecte espagnol, vivait à
Malaga vers 1719, et mourut en 1756. Il acheva
la construction de la cathédrale de cette ville, dont
les travaux étaient suspendus depuis 1623. Les
premiers dessins ayant été perdus , Bada en pré-
para d'autres ; il dressa le plan de la façade, qui
fut exécutée en 1724 par Acero.
Rose, New Biographical Dictionary.
*BADAJOZ {Juan de), architecte espagnol,
natif de la ville dont il porte le nom , vivait au
commencement du seizième siècle. U fit partie
de la commission des neuf architectes consultés
en 1512 sur le projet de la nouvelle cathédrale
de Salamanque, qui fut commencée en 1513. La
même année, Badajoz fut chargé de l'érection de
la principale chapelle de l'église Saint-Isidore à
Léon. Un de ses chefs-d'œuvre est le cloître du
monastère de Saint-Zode à Carrion, dans la Vieille-
CastQle, commencé en 1637; on y remarquait
une profusion de médaillons , d'ornements , de
sculptures et de statues représentant des scènes
bibliques avec les patriarches , les prophètes, etc.
C'est encore lui qui commença la somptueuse
façade du couvent de Saint-Marc, à Léon.
Rose, New Biographical Dictionary.
BADAKHSHi (Meulana), poëte persan , na-
tif de Samarcande, vivait au dixième siècle,
sous le règne d'Ulug-Beg. Ses œuvres furent
très-célèbres dans le Mawaranahar, province
voisine de l'Oxus. On a de lui un divan ou re-
cueil de poésies persanes , parmi lesquelles on
remarque cette pensée écrite à propos d'une in-
fortune arrivée à quelques seigneurs : « Il ne
faut pas s'étonner de l'alternative qui se ren-
contre dans les choses du monde, puisque la
vie des hommes se mesure par une horloge de
sable, où il y a toujours l'heore d'en haut et
l'heure d'en bas qui se suivent. »
Daulatshali , Poètes Persans. — M. de Hammer, Ges-
chichte der Schonen Redekunste Persiens. — D'Herbe-
lot, Bibliothèque orientale.
*BADALiNi (Jean-Baptiste), théologien ita-
lien, vivait dans la première moitié du dix-hui-
tième siècle, n professa la philosophie et la théo-
logie, et se livra avec succès à la prédication. On
a de lui : Fragmentorum theologorum, mora-
lium, seu casuum conscientias diversorum col-
lectio; Sinigaglia, 1730, t. F''.
MazzucheUl, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BADALOCCHIO (Sisto-Rosa), peintre et gra-
veur italien, né à Parme en 1581, mort à Rome
en 1647. H fut l'aide et l'élève d'Annibal Car-
rache en même temps que Lanfranc, auquel il
fut peu inférieur pour la facilité, mais très-su-
périeur pour la franchise et la pureté du dessin.
U possédait ces qualités à un tel degré, qu'An-
nibal Carrache disait qu'il dessinait mieux que
lui-même. Si Badalocchio n'a pas obtenu la ré-
putation à laquelle il semblait être appelé, il le
dut à la position secondake qu'il occupa presque
toujoiurs, soit auprès d'Annibal Carrache, soit
auprès du Guide, du Dominiquin, ou de l'AI-
bane, qu'il aida dans leurs travaux. Quoi qu'il
en soit , les ouvrages qu'il exécuta seul peuvent
donner la mesure de son talent. On cite de lui,
à Bologne, la coupole de Saint-Jean, très-belle
copie de celle du Corrége à la cathédrale de
Parme; au palais ducal de Modène, les Travaux
d'Hercule; à Parme, dans l'égUse de la Trinité
des Pèlerins, la Vierge avec sainte Anne, saint
Joseph , saint Joachim et saint Philippe de
Néri; et dans la galerie, un Saint François reu
cevant les stigmates , son meilleur tableau. Non
moins habile graveur que peintre, Badalocchio
dédia en 1707 à Annibal Carrache une belle série
de planches de la galerie Farnèse, gravées en
compagnie de Lanfranc. Il a gravé avec un égal
m
BADALOCCHIO — BADDER
112
succès la coupole de Parme, d'après le Corrége.
E. Breton.
Lanzi , Storia delta Pittura. — Ticozzl , Dizionario
dei Pittori. — Orlandi, Abecedario pittorico. — Malva-
sia , FeHina pittrice.
BADALUCCHI ( Ange ) , auteur comique ita-
lien, natif de Pergola dans le duché d'Urbin,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle, n est appelé à tort Baldalucchio par Alla-
tius. On a de Badalucchi deux comédies : la
Fraude, Venise, 1597, in-8°; — la Cor testa,
Viterbe, 1609, in-I2.
Mazzucbelli, Scrittori d7 taiio. — Adelung , Supplé-
ment à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
BADALUCCHI ( Scipion ) , philologue itahen ,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il laissa Expositio brevis et elegans in Vir-
gilii elegiam de Rosa; Brescia, 1574, in-4<'.
Mazzucfaelii, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BADAJVi ( George ) , médecin italien , natif
de Plaisance , vivait dans la seconde moitié du
dix-septième siècle. On a de lui : Adnotationes
ceniumin stmpliciaMesuee; Pavie, 1568, in-8°.
Carrère, Bibliothèque littéraire de la Médecine. —
Dictionnaire des Sciences médicales. — Adelung, Sup-
plément à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon,
'* BADARACCOj (Giuseppe) , dit le Sordo
peintre, né à Gênes vers 1588 , mort en 1657. Il
fut élève pour le dessin de Bernardo Strozzi , et
pour la peinture d'Andréa Ansaldo. Ayant quitté
ces maîtres pour aller à Florence, il se mit à
étudier les œuvres d'Andréa del Sarto , et les
imita avec un tel succès, qu'aujourd'hui dans la
plupart des galeries ses œuvres sont attribuées
au grand maître florentin , et que son nom ne
se rencontre presque sur aucun catalogue.
Son fils { Giovanni- Ra/faele) , né à Gênes en
1648, mort en 1726, fut aussi un peintre distin-
gué. Il passa de l'école de son père à celle de
Carlo Maratta , qu'il abandonna aussi bientôt ,
pour celle de Pierre de Cortone , dont le genre
facile était plus de son goût. Il s'est fait un nom
par la suavité , la richesse et la solidité de sa pa-
lette : ses tableaux sont nombreux dans les
églises et les musées. Ses deux plus importantes
compositions sont à la chartreuse de Polcevera.
E. Breton.
Lanzl , Storia délia Pittura. — Soprani, f^ita de' Pit-
tori, Scultori ed Architetti Genovesi. — Ratti, Délie vite
de' Pittori , Scultori ed Architetti Genovesi. — Orlandf,
Abecedario pittorico. — Ticozzl , Dizionario de' Pittori.
BADARO {Jean) botaniste italien , né àLan-
guelia, près de Gênes, en 1793, mort en 1831.
Après avoir étudié à Pavie, il visita les Alpes,
les Apennins , la Sardaigne , et s'embarqua, en
1827 pour le Brésil, où il mourut. On a de lui :
Observations sur les parties les plus remar-
quables des fleurs pour leur classification
botanique, insérées dans le Journal physico-
chimique de Pavie ; — Observations sur dif-
férentes plantes de la Ligurie occidentale et
de la Sardaigne (dans [le même journal); —
Sw une espèce de brassica qui se trouve sur
les Apennins maritimes de Ligtirie; — Plan-
tarum Ligurix occidentaUs Centuriee decem ,
inséré dans la Flora italica de Moretti.
Journal physico-chimique de Pavie.
* BADBT {Jean), ouvrier anglais, brillé
comme hérétique , né au milieu du quatorzième
siècle, mort en 1409. Il fut une des victimes
de la persécution des LoUards , sous Henri IV.
A la question d'Arundel, archevêque de Canter-
bury, s'il croyait à la ti'anssubstantiation, lîadby
répondit : « Je crois en la sainte Trinité une et
indivisible; mais si l'hostie consacrée était le
corps de Dieu, alors il y aurait vingt mille dieux
en Angleterre. « Badby fut condamné à être
brûlé à Smithfield. Le prince de Galles ( plus
tard Henri V ) assista à son exécution , l'exhor-
tant, mais en vain, à se rétracter. Lorsque le
patient fut au milieu du feu , il s'écria : « Merci ! »
Le prince fit éteindre un moment le bûcher,
et engagea Badby à se rétracter; mais Badby
resta inflexible.
Rose , New Biographical Dietionary.
BADCOCR (Samuel), critique et théologien
anglais , né à South-Molton , dans le comté de
Devon, en 1747, mort à Londres en 1788. 11
adopta successivement les doctrines des métho-
distes , et des unitaires , et des sociniens. On a
de lui des morceaux de critiques théologiques
insérés dans divers ouvrages périodiques, no-
tamment dans le Monthly Review.
Monthly Kevieto.
BADCOCK (Riclmrd), botaniste anglais, vi-
vait dans la première moitié du dix-huitième
siècle, n a, un des premiers , observé au micros-
cope la structure des anthères et l'émission de
la poussière fécondante de plusieurs espèces vé-
gétales. Il communiqua en 1746, à la Société
royale de Londres, le résultat de ses observa-
tions microscopiques sur les fleurs du houx
et de la grenadille, ainsi que sur la poussière
fécondante de Vif (Lettre à M. Barker, dans
Philosophîcal Transactions , t. XLIV, n"^ 479
et 480. )
Philosophical Transactions of the Hoy. Soc. of Lon-
don, t. XLlV.
* BADDAM , savant anglais , vivait dans la
première moitié du dix-huitième siècle. Il n'est
guère connu que par l'ouvrage intitulé Menioirs
of the Royal Society, or a new abridgnient of
the Philosophical Transactions from 1G65 to
1740; Londres, 1745, 2^ édition.
Adelung , Supplément à Jôcher, AUgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
* BADDER {B.), poëte français, natif du
Bassigny, laissa un ouvrage intitulé Poèmes
d'Amour, 1616, in-4°, à Amsterdam.
Adelung, Supplément à Jôcher, Alloemetnes Gelehrten-
Lexicon.
* BADDER (Louis de), peintre néerlandais,
vivait dans la première moitié du seizième siècle.
Il peignit le paysage , et réussit surtout à rendre
les brouillards et la limpidité des eaux.
Nagler, Neues AUgemeines Kûnstler-Lexicon.
113
BADE
114
BADE, en allemand baden (1 ) (ducs, mar-
graves, grands-ducs), princes souverains alle-
inands, dont l'origine remonte au onzième siècle,
paraissent d'abord dans l'histoire sous le nom
de ducs de Zàhringen . Berthold, fils de Gebhard,
construisit, vers 1040, le château de Zàhringen
en Brisgau, obtint de l'empereur Henri EU l'ad-
ininistration du duché de Souabe, et fut la sou-
che de la maison ducale de Zàhringen , dont les
armoiries sont encore portées par la famille
grand-ducale actuelle de Bade. Son fils aîné
Berthold H, et ses descendants, possédaient une
partie du duché de Bourgogne, et de riches do-
maines dans le Brisgau , le Neckargau et le
Schwarzwald. La ligne directe s'éteignit en 1218,
à la mort de Berthold V. Ce dernier laissa deux
filles : l'une, Agnès, femme du comte d'Urach,
eut en héritage Fribourg en Brisgau, avec une
grande partie des biens que la maison de Zàh-
ringen possédait en Souabe ; l'autre, Anna, femme
du comte deKybourg, hérita des domaines que
cette maison princière possédait en Suisse et en
Bourgogne.
1. Anciens margraves de Bade.
Herman /"(mort le 25 avril 1074), second
fus de Berthold ¥" , continua après la mort de
son frère aîné , la lignée masculine des ducs de
Zàhringen. Il posséda, du vivant de son père,
Bade et Hocliberg en Brisgau, et prit le premier
le titre de margrave de Bade.
On en trouve la première mention dans les
chartes, à propos d'une fondation faite en 1052,
coram Bertholdo duce et Hermanno mar-
chione. Berthold de Constance le nomme Her-
manus marchio, films Bertholdi ducis. L'a-
nonyme de Malck, auteur qui écrivait au com-
mencement du douzième siècle, lui donne la qua-
lité de saint. Dégoûté du monde par les troubles
qui commençaient à s'élever entre l'empire et le
sacerdoce, Herman quitta en 1073 sa patrie, et
se retira dans la célèbi'e abbaye de Cluny, où il
mourut l'année suivante.
Son fils unique Herman II, mort en 1130,
qu'un diplôme de l'empereur Henri IV, consente
dans les archives de l'église de Spire, qualifie de
cornes pa^i Uffgowi (Bade), hérita par Adelbert,
son grand-père maternel , d'une partie du pays
de Bade. Ce fut à la diète tenue à Bâle au
mois de février 1130, qu'il commença à porter
pour la première fois le nom de margrave de
Bade : Hermanus, marchio de Baden. Il fut en-
terré dans l'église du monastère de Backnang,
qu'il avait fondé pour des chanoines réguliers
de l'ordre de Saint-Augustin.
Herman III, fils et successeur d'Herman II,
(1) Le nom de Bade vient de ses bains, déjà renom-
raés du temps des Romains. On appelait Bade Thermse
inferiores, pour le distinguer de Bade (Thermx supe-
riores) en Suisse. On lui donne aussi les noms de Aqtise
Aureliœ, Civitas Aquensis, Thertnœ Martianœ. Le nom
de Bade ou Badia se trouve pour la première fols dpns
Sane cjiaj'te de l'empereur Henri IV, en 1046,
mourut en 1160. Il servit en 1140 l'empereur
Conrad m au siège de Weinsberg , et le suivit
en 1147 à la terre sainte. En 1158, il fut un
des conseillers de l'empereur Frédéric H dans
le jugement que celui-ci rendit à Augsbourg,
le 15 juin, contre Otton, évêque deFrisingue, et
Henri de Lion, duc de Bavière. Dans le diplôme
qui renferme ce jugement, on donne à Herman le
titre de margrave de Vérone.
Herman IV, fils et successeur d'Herman III^
mourut en 1190. Il partagea javec son frère Henri
les domaines patrimoniaux, et fonda les deux
lignes de Bade et de Hochberg. Il obtint de l'em-
pereur Frédéric F"", dit Barberousse, la ville de
Durlach ( qui avait appartenu jadis aux ducs de
Zàhringen) comme dédommagement de la moitié
de la ville de Brunswick , qui lui revint du chef
de sa femme. II prit le parti de Welphe, neveu
de Henri le Superbe , duc de Bavière , dans la
guerre qui s'éleva en 1164 entre lui et Hugues,
comte palatin de Tubinge, appuyé par Frédéric,
duc de Souabe, et d'autres princes. En 1183, il
fut un des signataires du traité de paix que l'em-
pereur Frédéric n fit, à Constance, avec les villes
deLombardie. En 1189, il accompagna cet em-
pereur à la terre sainte, soutint le choc des ar-
mées musulmanes près d'Iconium , et mourut,
ainsi que l'empereur, en Cilicie. L'un et l'autre
furent inhumés dans la cathédrale d'Antioche.
Herman V, dit le pieux, mort le 16 janvier
1243, succéda à son père Herman IV dans la
portion de ses biens dont le château de Bade
était le chef-Heu. Il assista, en 1215, au couron-
nement de l'empereur Frédéric H à Aix-la-Cha-
pelle , et demeura fidèle à ce prince dans ses dé-
mêlés avec un fils rebelle, Henri, roi des Ro
mains.
Herman VI, fils et successeur d'Herman V,
augmenta l'éclat de sa maison par son mariage
avec Gertrude, fille de Henri l'Impie et héri-
tière de Frédéric le Belliqueux, duc d'Autriche,
mort sans postérité l'an 1246. Il s'adressa au
pape Innocent IV pour éti-e confirmé dans cette
succession. Innocent lui accorda sa demande par
lettres datées de Lyon le 16 octobre 1248. Mais
Herman ne jouit pas longtemps de sa fortune :
il mourut empoisonné le 4 octobre 1250, et laissa
pour héritier Frédéric F"".
Frédér-'ïc, margrave de Bade, né l'an 1249,
mort le 29 octobre 1268^ succéda à son père
Herman VI en 1250, sous la tutelle de Ger-
trude sa mère, qui fut frustrée de son héritage.
A la mort de Gertrude, Frédéric, toujours mineiu',
fut recueilU par Louis le Sévère, duc de Bavière,
qui donna en même temps asile à Conradin, pe-
tit-fils, par Conrad son père, de l'empereur
Frédéric 11. Ces deux jeunes princes, privés,
l'un de l'Autriche et de la Styrie , l'autre de la
Sicile, passèrent ensemble plusieurs années à la
cour de Bavière, et y contractèrent une amitié
fondée à la fois sur les liens du sang,, la presque
égalité d'âge, et leur infortune. Conradin, excité
115
BADE
116
par les Italiens à venir reprendre la Sicile sur
Charles d'Anjou , partit avec son cousin Frédé-
ric, l'an 1567. Tous deux furent pris, après une
bataille sanglante, le 23 août 1268, et exécu-
tés ensemble, sur le marclié de Naples, le 29 oc-
tobre suivant. Ainsi, dans la même journée on vit
périr sous le même glaive l'ancienne maison des
Hoheiistaufenetlai branche aînée de la maison de
Bade. Frédéric eut pour successeur Rodolphe F'",
son oncle, second fils de Herman V. Voif. Con-
RADIN.
Voici les margraves les plus marquants qui
ont succédé à Rodolphe I^''.
Bernhardl^\ fUsde Rodolphe VII, dit le Long,
partagea en 1372, avec son frère Roidolphe VIII,
les États paternels, dont la partie inférieure, ayec
Pforzheim et Durlach, échut à Bernhard; et
Bade, avec la partie supérieure, à Rodolphe. Ce
dernier étant mort , en 1391, sans enfants, laissa
toute sa succession à son ftère. Bernhard prit
une part active à la guerre des princes de l'Em-
pire contre les villes libres de l'Allemagne. En
1395, Bernhard conclut à Heidelberg un traité
d'alliance avec l'archevêque de Mayence et l'é-
lecteur palatin , contre une association de nobles
dont le but était de réparer leurs affaires par
le brigandage. Léopold, duc d'Autriche, et
Eberhard , comte de Wurtemberg , ainsi que la
plupart des villes de Souabe, étant entrés dans la
confédération des princes, formèrent, avec eux,
une armée qui anéantit, l'année suivante, la so-
ciété des nobles. En 1412, Bernhard aida Charles,
duc de Lorraine, à repousser Edouard , duc de
Bade , qui avait fait une invasion dans son pays.
En 1421, il se brouilla avec les villes du Brisgau,
à l'occasion de la liberté qu'elles se donnaient de
recevoir ses sujets au nombre de leurs citoyens
lorsqu'ils venaient chez elles établir leur domicile,
et de les faire jouir de leur indépendance. Ces
villes, de leur côté, se plaignaient des impôts que
le marquis, étant gouverneur du Brisgau, avait
établis de son autorité, et à son profit, dans la pro-
vince. L'empereur Sigismond tenta en vain d'a-
mener les choses à un accommodement. Les villes,
au mois d'octobre 1422, firent une confédération
entre elles, pour cinq ans , contre le margrave
de Bade ; et Louis, électeur palatin , entra dans
ce traité, l'année suivante , avec les villes d'Al-
sace, dont il était gouverneur. L'an 1424, les
confédérés, auxquels s'étaient joints le comte de
Wurtemberg et l'évêque de Spire, firent une ir-
ruption dans le margraviat: ils brûlèrent Ras-
tadt , avec plusieurs villages des environs , et
mirent le siège devant Muhlberg. Ce siège du-
rait depuis trois semaines , lorsque Diétric , ar-
chevêque de Cologne, Jean , évêque de Wurtz-
bourg, et Albert , comte de Hohenlohe, arrivè-
rent comme médiateurs , et vinrent à bout de
faire agréer aux parties belligérantes un ti'aité
compris en neuf articles, qui fut signé le lundi
après la Saint-Pierre (3 juillet).
Jacques P', margrave de Bade, fils du pré-
cédent, né le 15 mars 1407, mort en 1453, avait
gouverné, du vivant de son père, la Marche
d'Hochberg. Sa sagesse et sa Ubéralité envers
les églises lui valurent le surnom de Salomon.
« Lorsqu'on lui rapportait , dit jEnéas Sylvius
( devenu pape sous le nom de Pie H), qu'il s'était
commis un vol sur ses terres , U faisait venir
ceux qui avaient été volés , et leur faisait rem-
bourser par le fisc tout ce qu'ils affirmaient,
avec serment , leur avoir été pris ; ensuite se
mettant à la poursuite des voleurs , s'il parve-
nait à les arrêter, il les condanmait sans misé-
ricorde au supplice de la roue. Par là il vint
à bout, en peu de temps , d'établir dans ses
domaines une parfaite tranquillité. Il ne lai
manquait que d'être lettré pour être un prince
accompli, et il sentait vivement lui-même ce dé-
faut ; ce qui fit qu'il ne négligea rien pour l'édu-
cation de ses enfants. «
Charles P'^, son fils et successeur , mort de
la peste ( choléra ) en 1475 , est comparé par
jEnéas Sylvius aux deux plus fameux capita'mcs
de ce temps-là, Frédéric, électeur palatin, et
Albert , archiduc d'Autriche. Il fut clioisi pour
arbitre dans les querelles qui s'élevèrent entre
les princes de l'Empire. Il montra un dévoue-
ment absolu à l'empereur Frédéric W.
Christophe, margrave de Bade, né le 13
novembre 1453, mort le 19 avril 1527, fils
aîné de Charles P', accompagna en 1477, l'ar-
chiduc Maximilien dans le voyage qu'il fit en
Flandre, pour épouser l'héritière de Bourgogne.
Il assista, en 1469 , ce prince dans la guerre
qu'il eut avec la France, et prit, entre autres,
la ville de Luxembourg. En 1503, il hérita, en
vertu d'un pacte de famille, des terres de Hoch-
berg, de Sausenberg, deRoetheln et deBaden-
weÙer. La validité de cet héritage fut contestée
par le duc de Longueville; l'affaire fut portée
au tribunal de l'empereur , et resta indécise
pendant l'espace de soixante-dix-huit ans; après
quoi elle fut terminée à l'amiable par un traité qui
maintint la maison de Bade dans la jouissance
des di'oits contestés. En 1515, Christophe, acca-
blé par les infiimités , fit entre ses trois fils,
Bernhard , Philippe et Ernest , le partage de ses
terres, abdiqua le gouvernement entre leuis
mains , à condition toutefois que de son vivant
ils ne l'exerceraient qu'en son nom et comme ses
vicaires. Philippe Berould de Bologne, son con-
temporain , parle ainsi de lui : « Le margrave
de Bade Christophe, neveu, par sa mère , de
l'empereur Frédéric IV, surpasse tous les au-
tres princes par sa grandeur d'âme et par ses
autres belles qualités. L'empereur Maximilien ne
fit aucun exploit mémorable sans qu'il y eût
part. Les Allemands s'accordent à le mettre à la
tête de tous les grands capitaines de son temps ,
et lui défèrent unanimement le prix de la va-
leur. >) Bernhard III, second fils de Christophe
et son successeur, né le 7 octobre 1474, fut
élevé dans les Pays-Bas, à la cour de Maxhaoi-
117
lien , et^passa la plus grande parhe de sa vie à
Bodemacher, ville voisine de la cour de Bruxelles.
Il introduisit dans ses États la religion protes-
tante , et mourut le 29 juin 1536.
Philippe, fils de Christophe, assista en 1521
à la diète de Worms, et en 1626 à eeile de Spire,
en qualité de commissaire de Charles-Quint. Il
fit, le 14 mai 1533, à Muhiberg, un testament
par lequel il léguait ses États à ses frères Ber-
nard et Ernest, et mourut le 17 septembre de
la même année. Dès lors l'ancienne maison de
Bade se divisa en deux branches, celle de
Bade-Bade, qui est éteinte, et de celle de Bade-
Durlach , qui règne encore.
II. Margraves de Bade-Bade.
Gidllaume I", margrave de Bade-Bade, né le
15 juillet 1593, mort le 22 mai 1677, succéda
à son père Edouard 1", dit le Fortuné, et essaya
de rétablir dans ses États la religion catholique.
Pendant la guerre de trente ans, il reçut en 1631,
de l'empereur Ferdinand lU le commandement
de l'armée du haut Rhin, qui fut défaite par Gus-
tave-Adolphe : les troupes suédoises envahirent
le margraviat et le dévastèrent. En 1640, il
ouvrit la diète de Ratisbonne , et fit de vains
elfoiis pour amener la paix entre les catholiques
et les protestants, dont Frédéric I", margrave
de Bade-Duilach, avait embrassé le parti.
Louis-Guillaume P" , margrave de Bade-
Bade , petit-fils de Guillaume I", naquit à Paris
le 8 avril 1655, et mourut à Rastadt le 4 janvier
1707. Il eut Louis XTV pour parrain. Sa mère,
la princesse de Carignan, désirait qu'il fût
élevé à Paris; mais, à l'âge de trois ans, il fut
enlevé par les ordres de son père et de son
aïeul. Il débuta dans l'art de la guerre sous
Montecuculi et sous le duc de Lorraine. En 1678,
après la paix de Nimègue , il revint dans ses
États , mais pour y rester peu de temps. Lors-
que Vienne fut assiégée par les Turcs , il se
jeta dans cette place : par une vigoureuse sortie,
il opéra sa jonction avec le roi de Pologtie
Sobieski , et contribua puissamment à la défaite
des Ottomans. Dans les campagnes suivantes,
il acquit une gloire méritée à Berckan , à Bel-
grade et à Bude. Quand l'Autriche et la France
se firent de nouveau la guerre , le prince Louis
resta seul chargé de la défense du Danube; il
battit les Turcs à Nissa en 16S9, et à Salenke-
men en 1691. Deux ans api'ès, il fut opposé,
en Souabe, aux armées de Louis XIV (1693) ,
reprit lleidelberg , puis alla en Angleterre pour
concerter avec le roi Guillaume les opérations
de la guerre contre la France. En 1694 il fit une
irruption en Alsace, et déploya une activité re-
marquable. En 1697, il se mit sur les rangs
pour succéder à Sobieski sur le trône de Polo-
gne ; mais il échoua. La paix de Ryswick lui
donna quelque repos. Mais , lors de la guerre
de la succession d'Espagne, il reprit les armes,
et s'empara de Landau ; toutefois il fut battu à
BADE 118
Friedlingen par YiUars et Câlinât. En 1703 ; il
fit construire les lignes de StoUhofen , qui s'é-
tendaient depuis la forêt Noire, par Bùhl, jus-
qu'à StoUhofen et au Rhin. Villars pourtant
remporta une nouvelle victoire à Hochstaedt, où
les Français furent battus , à leur tour, l'année
suivante. Les dernières années du prince Louis
furent moins éclatantes que les premières. Il
avait fait vingt-six campagnes, commandé à vingt-
cinq sièges , et livré treize batailles. On montre
encore au château de Rastadt les trophées que
le margrave rapporta de la guerre contre les
Turcs.
III. Margraves de Bade-Dicrlach.
George-Frédéric P', margrave de Bade-Dur-
lach , né le 30 janvier 1573, mort à Strasbourg
le 24 septembre 1638. Il succéda à son frère
Ernest-Frédéric I", et défendit les protestants
contre Maximilien P% duc de Bavière. En 1610
il entra dans l'union de Halle, conclue, sous les
auspices de Henri IV, contre la maison d'Au-
triche , et prit parti pour Frédéric V, électeur
palatin, appelé au trône de Bohême. Il resta
fidèle à la cause de ce prince, même ( chose rare
surtout chez les princes ) lorsque cette cause se
ti'ouva perdue. En 1622, il abdiqua en faveur
de son fils aîné Frédéric I''', et leva une année de
16,000 hommes, avec laquelle il hvi'a et perdit
contre le comte de Tilly la bataille de Wimpfen.
Cet échec fut pour le margrave de Bade une
source de nouveaux désastres ; ses États furent
envahis par les Bavarois , et lui-même dut se
réfugier à Genève. En 1627, il tenta de nouveau
le sort des bataiUes, grâce à des secours d'ar-
gent qu'il avait obtenus de Charles I"", roi d'An-
gleterre, et au moyen desquels il avait levé une
armée. Mais il se trouva en ptésence de Wallen-
stein, qui le défit. A partir de ce moment, le
margrave ne teuki plus de lutter contre une for-
tune décidément contraire. Il mourut à Stras-
bourg , où il s'était retiré.
Frédéric P^, margrave de Bade-Durlach , fils
de George-Frédéric, né le 6 juillet 1594, mort le
8 septembre 1659. Dans l'impossibilité où il se
trouvait de concilier la conservation de ses États
avec la cause du protestantisme, il se ligua et fit
la guerre avec Gustave- Adolphe. Après la mort
de ce roi de Suède, et après avoir assisté à l'as-
semblée d'Heilbronn, il soutint la cause des pro-
testants jusqu'à la paix de Westphalie, gui le
fit rentrer dans ses États, envahis par les Autri-
chiens. La France etla Suède le soutinrent égale-
ment alors ; et ses droits furent réglés et sauve-
gardés par les articles dix-neuf et vingt du
traité.
Frédéric II, margrave de Bade-Durlach, fils
et successeur du précédent, vivait dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. Chargé de com-
mander les armées du roi de Suède Charles-
Gustave , il combattit contre les Français sous
Montecuculi.
119
BADE
120
Charles-Guillaume I" , margràye de Bade-
Duilach, né en 1679, mort le 11 mai 1738, suc-
céda à Frédéric ni. C'est lui qui fonda, en 1715,
la ville de Carlsruhe à une lieue de Durlach ;
et, pour perpétuer la mémoire de cette fonda-
tion, il créaU'ordre de la Fidélité. Il cultiva les
sciences et les lettres , qu'il avait sérieusement
étudiées à Genève, à Lausanne, à Utrecht. Il
aimait particulièrement la botanique , en même
temps que le luxe et les plaisirs. D eut , dit-on,
à l'exemple des princes orientaux, un sérail dans
son palais. Son petit-fils Charles-Frédéric lui
succéda.
IV. Grands-ducs de Bade.
Charles-Frédéric , d'abord margrave, puis
électeur, enfin grand-duc de Bade, né à Carlsruhe
le 22 novembre 1728, mort le 11 juin 1811. Il
succéda, le 11 mai 1738, à son aïeul Charles-
GuiUaume. Après avoir fait ses études à Lau-
sanne, il visita la France, l'Italie, l'Angleterre, la
Hollande , et ne revint à Carlsruhe qu'à l'expira-
tion de sa minorité en 1750. Il embellit sa capi-
tale par un grand nombre d'édifices, et en aug-
menta de près de moitié la population, eny attirant
ies étrangers par une grande tolérance politique
et religieuse. Pendant la guerre de sept ans il
sut préserver ses États des maux qui affligèrent
l'Allemagne. En 1771, il hérita des domaines de
son cousin , le margrave de Baden-Baden , par
l'extinction de cette branche aînée. A l'époque de
la révolution, il perdit ses possessions en Lor-
raine et en Alsace, et il fit les plus grands sacri-
fices pour rester en paix avec la France. Non-
seulement il ne s'opposa point à l'enlèvement du
duc d'Enghien en 1804, mais il publia, peu de
jours après , un décret d'exclusion pour tous les
émigrés et tous les individus attachés à l'armée
de Coudé. Il resta fidèlement attaché à la fortune
de Napoléon, dont il adopta le code. En 1803
il prit le titre d'électeur, qu'il échangea, en
1806 contre celui de grand-duc, que lui donna
Napoléon. Grâce à sonpuissant allié , il agrandit
considérablement ses Etats, qui, avant le règne
de Charles-Frédéric, comptaient à peine 200,000
habitants. Ce Nestor des souverains mourut à
Carlsruhe , à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Il
eut de ses deux mariages quatorze enfants , qui
furent élevés sous ses yeux avec une simplicité
patriarcale. L'une de ses filles avait épousé Maxi-
miUen> roi de Bavière ; une autre , Gustave IV,
roidcSuède ; et ime troisième, l'empereur Alexan-
dre. Sa première femme, Charlotteiouise de
Hesse-Dannstadt, morte en 1783, avait entretenu
une correspondance avec Voltaire (de 1758 à
1764). Son petit-fils Louis-Frédéric lui succéda.
Charles -Louis -Frédéric, grand -duc de
Bade, petit-fils du précédent , naquit à Carls-
ruhe le 8 juin 1786 , et mourut à Rastadt le 8 dé-
cembre 1818. n assista, en 1804, au couronne-
ment de Napoléon, qui lui fit épouser, le 8 avril
J806, sa fille adoptive mademoiselle Stéphanie
Tascher de la Pagerie, cousine de l'impératrice
Joséphine. A peine ce mariage conclu, il fut ap-
pelé à faire partie de la campagne de la Prusse
et de la Pologne. H se distingua à la bataille de
léna et au siège de Dantzick , et obtint le grade
de général d'infanterie. Il fit plus tard la cam-
pagne d'Autriche, et succéda, en 1811, à son
grand-père , dont il adopta les principes politi-
ques. Le grand-duc de Bade fut l'un des der-
niers à abandonner l'aUiance française ; et cette
fidélité faillit lui faire perdre une grande paitie
de ses États , convoités par le roi de Bavière.
Mais sa fermeté prévit ce partage. Peu de temps
avant sa mort, il avait donné à son peuple une
constitution semblable à celle du royaume de
Wurtemberg. Le grand-duc Charles ne laissa
que trois filles, et eut pour successeur son oncle
Louis-Auguste-Guillaume.
Louis-Auguste-Guillaume, grand-duc de
Bade, fils de Charles-FFédéric, naquit le 9 février
1763, et mourut à Carlsruhe le 30 mars 1830.
Destiné d'abord à la carrière militaire, il servit
dans l'armée prussienne jusqu'au traité de 1795.
Il revint ensuite à Carlsruhe, et fût, jusqu'à la
mort de son père, ministre de la guerre. Pendant
le règne de son neveu, il vécut retiré des affaires.
Appelé au trône en 1818, il s'empressa de faire
sanctionner le système représentatif , accordé par
son père. Mais les chambres s'étant montrées
hostiles au gouvernement, elles furent prorogées
à plusieurs reprises. C'est sous ce règne que,
par un décret de la diète de Francfort, le com-
té de Hohengeroldseck, dans la forêt Noh'e,
possession seigneui'iale des princes Von dcr
Leyen , et que l'Autriche avait séquestrée , fut
réuni au grand-duché, qui dédommagea l'em-
pereur François en lui cédant une partie propor-
tionnelle du bailliage de Wertheim. L'intégrité de
Bade ayant été posée en principe par ce décret,
la Bavière réclama aussi un dédommagement
pour la partie du comté de Sponheim cédée à la
France ; et cette question litigieuse n'est pas en-
core résolue définitivement. Le grand-duc Louis
mourut le 30 mars 1830, sans enfants. Les let-
tres patentes du 4 octobre 1817, qu avaient dé-
claré margraves et princes du sang, avec faculté
de succéder au trône , les comtes de Hochberg,
issus du mariage de Charles-Frédéric avec
Louise-Caroline, comtesse de Hochberg, née
Geyer de Geyersberg, eurent leur plein effet , et
l'aîné des margraves, Léopold , monta au trône.
Léopoldl", grand-duc deBade, mortle24 avril
1852, succéda à Louis-Auguste-Guillaume le 30
mars 1 830 . Il est fils aine, issu du mariage morgana-
tique du grand-duc Charles-Frédéric avec la com-
tesse de Hochberg, de la maison de Geyer-Geyers-
berg. Les enfants de cette union furent déclarés
éventuellement successibles par le statut organi-
que de 1806 et les lettres patentes du 4 octobre
1817, actes reconnus en 1819 par les grandes
puissances, moins la Bavière, que l'intervention j
de l'Autriche empêcha d'appuyer ses réclama-
121
BADE — BADEN
122
tions parla force. C'est de ravénement du grand-
duc Léopold que date , à vrai dire , la sincé-
rité du régime constitutionnel, quoique Bade
eût une constitution depuis le 22 août 1818.
Cette phase politique du gouvernement fut d'a-
bord marquée par l'adoption de plusieurs lois
de réforme et d'utilité publique : réduction de
450,000 florins sur le budget du ministère de
la guerre; diminution de 747,000 florins sur
les impôts en général ; augmentation du salaire
des instituteurs de campagne; adoption d'un
code militaire et d'une nouvelle procédure ci-
vile ; loi sur le rachat des corvées , et nouveau
système municipal; enfin, proclamation de la
loi qui règle la liberté de la presse. Ajoutons
un fait économique de la plus haute importance,
l'agrégation de Bade au zoUverein , union doua-
nière, en 1835. Mais une réaction ne devait pas
tarder à se faire jour.',La révolution de Varsovie
en fut le signal : aux termes des décrets de la
diète fédérale , la loi de la presse fut retirée par
le gouvernement badois (28 juillet 1832). Ce
conflit entre l'esprit libéral et une direction po-
litique contraire se prolongea jusqu'en février
1848. La révolution survenue alors en France
réveilla les espérances du parti libéral, qui se
transforma bientôt^ pour devenir radical. Le
grand-duché de Bade devint alors le théûtre des
plus graves agitations. La constitution de l'em-
pire, votée le 28 mars 1849, d'abord adoptée
par le gouvernement badois, devint le prétexte
d'une insurrection républicame qui éclata parti-
culièrement à Rastadt (mai 1849). Le grand-duc
fut obligé d'abandonner ses États et de se réfu-
gier à Strasbourg. Mais les secours delà Prusse,
dont les forces, dirigées par le général Peucker,
battirent en juin 1849 les républicains, Com-
mandés en dernier heu par Mierolawski , chan-
gèrent la face des choses, et le grand-duc fut
rétabh dans sa souveraineté. Cette restauration
fut suivie d'exécutions, toujours regrettables,
quel que soit le parti quitriomphe. Cependant le
grand-duc ne profita pas de la victoire pour faire
violemment rétrograder les esprits. D'accord
avec les chambres, le gouvernement badois entra
dans uncpolitique plutôt conciliante et modérée.
Dès lois nouvelles réglèrent l'administration
des communes, la presse , le droit de réunion.
On adopta un nouveau code pénal, un nouveau
code de procédure , et cette législation assure à
l'autorité une grande influence.
J.-Chr. Sachs, Einleitung in die Geschichte derMark-
grafichckft und des marhgrdflichen altfûrstlichen
Hause» Baden ; Carlsruhe, 1764, i773, 5 vol. In-^". — Al.
Schreiber, Badische Geschichte ,- ibid., 1817. — Bader,
Badisehe Landesgeschichte ; ibld., 1836. — Hausser,
Denkwûrdigkeiten zur Geschichte der Badischen Révo-
lution. — Art de vérifier les dates.
* BADEGisiLE, évêque du Mans et maire
du lîalais, mort en 585. Il fut maire sous Chil-
péric V, et devint, par la faveur de ce roi, évê-
que du Mans enl581. Marié, il ne se sépara pas
de sa femme lorsqu'il fut élevé à l'épiscopat. Les
annales du temps le représentent comme
adonné au désordi'e et cruel envers ses diocé-
sains, qu'il était loin de traiter comme ses
ouailles. Il assista au second concfle de Mâcon
tenu en 585, et signa avec les autres évoques
les constitutions synodales. Cet évêque, si peu
digne des fonctions qu'il remplissait, mourut à la
suite d'une fièvre qui le saisit à table.
Grégoire de Tours, /iist. de France, I. VI, ch.9. — Mo-
riiri, Dictionnaire historique.
*BADEHORN (Sigismond), théologien alle-
mand, né le 21 mai 1585, mort le 9 juillet 1626.
n étudia à Leipzig, oii il professa ensuite la langue
hébraïque. On a de lui : Armatura Bavidica,
Leipzig, 1620, in-4''.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BADÊME (saint), souffrit le martyre le 9 avril
376 de notre -ère. On ignore la date de sa nais-
sance, n fut arrêté pendant la persécution de
Sapor, et emprisonné avecNersan, prince d'Asie.
Le courage de ce dernier s'étant démenti, on lui
accorda la vie à condition qu'il percerait Baderne
d'un coup d'épée; ce qu'il exécuta. Le corps de
Badême fut traîné sur la claie; mais les chré-
tiens, l'ayant enlevé secrètement, lui rendirent
les honneurs de la sépulture. Quatre ans après ,
le roi Sapor étant mort , ses disciples furent mis
en liberté.
Actes de saint Badême, écrits en syriaque par saint Ma-
thurïius, et publiés par Assemann, Hensclienius et Ruinard.
* BADEN (Gustave-Louis), jurisconsulte et
historien danois, né à Altona le 29 février 1764.
Il devint docteur en droit en 1793, bourgmestre
en 1794, et rempUt plus tard d'autres fonctions
importantes. On a de lui, entre autres ouvrages :
Silva differentiarum prsecipuarum jurïs ro-
mani et Germanïco-Danici, quoad universani
doctrinam de cura atqtie tutela, etc., dissert,
inauguralis; Copenhague, 1793, in-4°; —
Danske Riges Aisiorie (Histoire du royaume de
Danemark); Copenhague, 1797; — Det Norske
Riges Historié (Manuel d'histoire du loyaume
de Norwége ) ; Copenhague , 1804, in-8° ; — For-
sog til et Bansk-norsk juridisk Ord-og Sa-
glexicon (Essai sur la juridiction norwégienne
et danoise); Odensée, 1814, in-8°; — JDansk-
norsk historisk Bibliothek (Bibliothèque histo-
rique danoise); Odensée, 1815.
Nyernp et Kraft, Almindeligt Literatur-Lexicon for
Danmark, Norge, og Island.
* BADEN ( Jacques ), savant philologue danois,
né à Vordingborg le 4 mai 1735, mort en 1804.
Il alla étudier en Allemagne , à Gœttingen et à
Leipzig, devint recteur d' Altona en 1762, pro-
fesseur d'éloquence en 1780, et membre de l'A-
cadémie des belles-lettres de Copenhague. Ses
principaux ouvrages sont : De generalibus
theologiœ polemicse mediis, 1754; — De pos-
sibilitate miraculorum , 1755; — De scientia
divina contra Poiretum, 1756; - Grœsk
Grammatik (grammaire grecque) ; Copenhague,
1764; — Anweisung zur dsenischen Sprache
nebst Chrestomathie (démonstration de lalangue
133
BADEN — BADEO
danoise, accompagnée d'une chrestomatliie);
Copenhague et Odensée, 1767; — Symbola ad
augendas lingux vernaculse copias e Saxonis
grammatici interpretatione danica; Copen-
hague, 1778 et suiv., in-4°; — Grammatica la-
tina; Copenhague, 1782; — Foreslœsninger
cver det danske sprog eller resonner et dansk
grammatica ( Leçon sur la langue danoise et
grammaire raisonnée); Copenhague, 1785 et
1792; — Cyropœdie de Xenophon, traduite en
danois; Copenhague, 1766, in-S"; — Tacite
traduit et annoté; I-IU, 1773-1797, in-8°; —
Quintilien, traduit et annoté; Copenhague,
in&-\lll ; — Phsedri Fabulse , in tcsîcm sc/io-
larum editx; Copenhague, 1777; — Horace,
œuvres complètes , traduites avec commentaires,
Copenhague, 1792-1793; — Horatii opéra om-
nia, ex optimis recensionibus ; accediint variœ
lectiones e duobus codicibus mstis regiis, etc. ;
Copenhague, 1793; — S. Aur. Propertii Ele-
giarum liber quartus in usum scholarum,
commentario illustrât.; Ma., 1798; — Sué-
tone, trad., 1802-1803; — Holbergii Sijnopsis
historiés universalis , revisa et aucta; Copen-
hague, 1773; — Compendium historiée ro-
warac-e; Copenhague, 1781 et 1793.
Nyerup et Kraft, Âlmindeligt Litteratur-Lexicon
for Danmark, Norge og Island.
* BADEN {Laurids de), thélogien danois, né
en 1610, mort en 1689. Il devint recteur de Hor-
sen , sa ville natale , eu 1648. On a de lui : Him-
melstige ( Ascension ) : c'est un traité de morale
puhlié plusieurs fois à Copenhague en 1670 et
1740 notamment.
Nyerup et Kraft, Alminieligt Literaticr-Lexiconfor
Danmark' Nonje og Island.
* BAlf)EN (Sophie-Louise-Charlotte), mora-
liste danoise, née à Copenhague le 2 1 novembre
1740. Elle étudia sous la direction du professeur
J. Baden, et laissa Ber fortsatte Gmndison (le
nouveau Grandisson); Copenhague, 1792.
Dansk-noi-slc Litteratur-Lexicon.
BADEN ( Torkill ), philologue danois , né le 13
avi'il 1668, mort en 1732. H devint recteur à Hol-
berg dans la Zélande, et laissa : Condimenta'la-
tinitaiis, seu elegantix latinse ; Copenhague,
1717, 1720; — TiXbregistes over Biskoperne
nol Siolland, 1720; — Rojna danica, harmo-
niam atque affinitatem linguœ danicse cum
romana exhibens; Copenhague, 1699, in-S";
— Parentalia grammatica, seu observationes
philosophiez ad grammaticam ; Copenhague,
1715, in-8°.
AdelungjSiippl. ù Jôcher, Allgeni. Gelehrten-Tjexicon.
— Nyerup et Kratt, Almindeligt, Literatur-Lexicon.
BADEN ( Torkel ), philologue danois, né à Fré-
dérichsborg le 27 juillet 1765, mort en 1804. H
voyagea en Italie et en Allemagne de 1788 à 1791 ,
devint docteur en philosophie à Gœttingue en
1789, et professem- d'éloquence à l'université de
Kiel en 1794. On a de lui : De eloquentia Pau-
lina, 1786; — De ara Dca ignoto dicata,
Act. XVII, 1786; — Be causis neglecfœ a Ro-
124
manis tragœdias, 1789; — Commentatio de
arte acjudicio E. Philostrati in describendis
imaginibus ; Copenhague, 1 792, in-4° ; — Briefe
ilber die Kunst von und an Hagedorn /Leipzig,
1797; — Hercules furens, spécimen novx
recensionis tragœdiarum L. Annœi Senecœ;
1798, in-8<».
Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon Jor
Danmark, Norge og Island.
*BADE\HAUPT {Hermanu) , compositeur
norwégien, vivait au milieu du dix-septième siè-
cle. Il était directeur de musique à l'église de
Glukstaut, et fit imprimer dans cette ville, en
1674, un ouvrage intitulé Choragium Meli-
cum, qui renferme quarante morceaux de mu-
sique sacrée à troix voix, deux violons et basse.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BADENiîis (Atidré'), théologien allemand ,
mort en 1667. Il se livra d'abord à l'enseigne-
ment, et plus tard à la prédication. On a de lui :
Wider des miihseligen Lebens schnelle Hin-
fluchtigkeit lehrt Gott Klugheit sur Himm-
lischen Weisheit d'après les psaumes 90, 91
et 93 (Dieu nous élève vers la céleste sagesse
pour nous consoler des emiuis de la vie éphé-
mère); Hambourg, 1667. Cet ouvrage eut
beaucoup de succès.
Adelung, Suppl. à JôcheVjAllgein. Gelehrten-Lexicon.
*BADENiiTs (Christian), théologien alle-
mand, fils d'André, vivait dans la première moi-
tié du dix-huitième siècle. Il se livra aux étu-
des théologiques et à la prédication. On a de
lui : Johanniticum de veritate Testimonium
(le Témoignage de Jean sur la vérité); Ham-
bourg, 1710; — Trifolium Hadelicum , projet
d'histoire locale du Hadierland.
Adclung, Suppl. à Joclier, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BADENics (Godefroi-Chistian), théologien
allemand, fils de Christian, vivait dans la pre-
mière moitié du dix-huitième siècle. Il mourut
à vingt-neuf ans, et laissa : AexàXoyo?, te Loi de
Dieu, 1710.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon
*BADENS (François), peintre holiaadais,
surnommé plus tard l'Italien, pour son chaud
coloris, né à Anvers en 1571, mort en 1603. Il
a réussi dans les tableaux d'histoire et le por-
trait ; il a peint des fêtes , des assemblées ga-
lantes, des danses champêtres. Le ton de sa
couleur est éclatant et doré , comme celui des
meilleurs maîtres de l'Italie.
Son frère Jean Badens, né à Anvers en 1576,
mort en 1605, se distingua dans la portraiture.
Il fit sa fortune de bonne heure; mais il fut pillé
par des gens de guerre, et en mourut de .cha-
grin.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
* BADEO (Reginald), théologien et domini-
cain allemand, vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il devint en 1644 prédica-
teur général de son ordre. On a de lui : Brevis
instructio instituendi Rosarium perpetuum
125 BADEO
pro agonisantïbus, trad. de l'italien de Richard
d'Altamure; Bamberg, 1641.
Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BADER {Charles), savant bénédictin, natif'
d'Estal , vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle. On a de lui : Saûl , Israelita-
rum ex-rex, 1708; — Samson Philistseo-
rumflagelhim; 1709; — Ambitio severe cas-
tigata in Maximo Tyranno; 1710; — Patien-
tia calamitatum victrix in Jobo , Hussœo
principe; 1711.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BADER (Ernest), poète latin, vivait dans la
première moitié du dix-huitième siècle. Il laissa :
Poemata varii argumenti Hervica, lyrica, ele-
giaca; Leu^arde, 1702, in-8°.
Adelnn?, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BADER {Matthias), philologue allemand,
■vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Nomenclator-latino-ger-
manicus, trad. en français; — Compendium
prosodicv; — Nomenclator secimdum decem
prœdicamenta ; — une Rhétorique, tirée de
Mélanchthon et Crusius.
Jucher, Allgei)ieincs Gelehrten-Lexicon.
*BAi>ERic ou BADREICH, piincc tliurin-
gien, mort en 530. Il était fils de Basin , roi de
Thuringe, et fut tué en 530 par son frère Her-
menfîed, qui convoitait la possession exclusive
des États laissés par Basin.
Grégoire de Tours, I. I. — Moréri, Dictionnaire hist.
*BADERNA (Bartolommeo) , peintre de l'é-
cole de Parme, né à Plaisance, vivait à la fin
du dix-septième siècle. H fut élève du cav. Fer-
rante ; infatigable et studieux , il travaillait mal-
heureusement avec plus d'intelligence que de
génie, et Fi'anceschini put dire de lui avec jus-
tice qu'il avait frappé à la porte des grands pein-
tres, mais que la porte lui avait été refusée.
E. B— N.
Laïui, Storia délia Pittiira. — Ticozù, Dizionario dei
Pittori. — Guida di Piacenza.
* BADESi (Jérôme), poète italien, vivait dans
la seconde moitié du seizième siècle. Il laissa :
Poema de Sacello Exquilino a Sixto V, ex-
tructo; Rome, 1588, in-8°; — Poemata, Epi-
grammata et alii varii generis Carmina, sans
date connue.
MnrzuchcUi, Sci'ittcrt d^Italia. — Adelung, Supplé-
Hicnt à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BADESSA (Paul), T^oéte silicien, natif de
Messine , florissait vers le milieu du seizième
siècle. On a de lui : une traduction en cinq li-
vres de V Iliade d'Homère, en vers libres
(sciolti) ; Padoue, 1564, in-4°; et des traduc-
tions inédites de l'Odyssée et d'une partie des
Métamorphoses d'Ovide.
Mongltore, Bililiotheca Sicula, t. II. — Giornale de'
Letterati, vol. XXIV.
*BADETO {Arnaud), théologien français,
de l'ordre de Saint-Dominique , vivait dans la
première moitié du seizième siècle. Il fut suc-
cessivement docteur en théologie, prieur à Bor-
- BADIÂ 12G
deaux, et, en 1531", inquisiteur général à Tou-
louse. On a de lui : Breviarium de Mirabili-
bus Mundi; Avignon, 1499; — Margarita vi-
roi'um illustrium; Lyon, 1529; — Margarita
sacrée Scripturx; Lyon, 1529.
Miraeus, de Script, sœc. XP^I. — Échard, Script. Ord,
Prœd. —MoTtxi, Dictionnaire historique. — Jôcher,
AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BADETTO {Vincent-Marie), dominicain et
historien ecclésiastique italien, vivait dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle. Il laissa :
Annaliumordinis Prsedicatorum •,'R.om&,iQb6,
part. F^, in- fol., publiée en collaboration avec
Mamachi, Polidorio et Christianopolo.
AdeUing, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
BADi-EL-ZEMAN, souverain duKhoraçan,
le dernier descendant de Tamerlan , mort en 923
de l'hégire (1517 de J.-C). Il fut vaincu par
Chaibelf, iihan des Uzbecs , et se réfugia en Perse
auprès d'Ismaêl-Séfy , qui lui assigna la ville de
Tauris pour résidence. Après la prise de cette
ville par l'empereur turc Sélim I*"", il fut conduit
à Constantinople, oîi il mourut.
Hammer, Histoire de l'Empire ottoman.
*BADi (Paul-Émile), littérateur italien, vi-
vait dans la deuxième moitié du dix-septième
siècle. On a de lui trois comédies : le Gare delV
Inqanno e dell Amore; Venise, 1689; — il
Trionfo d' Amore e di Marte ; Venise , 1 689,
iH-12; — VArgene; ibid., 1689, in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BADIA (Charles-Augustin), compositeur
italien, vivait à Vienne au commencement du
dix-huitième siècle. Il était maître de chapelle de
Léopold I^". On a de lui : Narciso, opéra ; Vienne,
1699; —la Ninfa Apollo; Vienne, 1700; — la
Carte céleste , oratorio pour la fôte de sainte
Catherine, 1702; — Amore vuol somiglianza ,
1702; — il projeta Elia, oratorio, à Venise,
1720; — Qies-ii nel Pretoria, oratorio, 1730;
— Cantati a voce sola e cembalo; — Tributi
arraonici, coUecUon composée de douze cantates
à voix seule et clavecin, gravée sans date et sans
nom de lieu.
Schilling, Univ. Lexicon der TonJcunst , etc. — Fétis,
Bioçiraphie universelle des Musiciens.
BADIA (Charles-François) , prédicateur ita-
lien, né à Ancône le 20 juin 1675, mort à Turin
le 8 mai 1751. Il prêcha dans les principales
villes de l'Italie, et fut nommé, vers 1730, pré-
sident de l'université de Turin, qui venait d'être
rétablie. Pendant la maladie qui l'enleva, il dit
à son médecin, qui lui faisait entrevoir la possi-
bilité de le guérir -. « Je n'ai pas le tourment de
l'espérance. » On a de lui : Prediche Quaresi-
inali;'lwm et Venise, 1749, gr. in-4°; — Pa-
negirici, Ragionamenti ed orazioni diverse ;
Venise, 1750, in-4°.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia. — Ginguene , Histoire
littéraire de l'Italie.
* BADIA (Joseph- Antoine), médecin italien,
vivait dans la première moitié du dix-huitième
siècle. Il fut professeur à Turin. On a de lui ;
127
BADIA — BADINUS
128
Storia rara di un sangue cavato colsiero nero
ed esperienze sopra lo stesso , dans les Opus-
culi scientif., t. XVIII; — Vocabula lêtini
italique sermonis ex aureis, etc.; Turin,
173r, in-4°, 2 vol., qu'il publia en communauté
avec l'abbé Pasini.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon,
BADIA ( Thomas), théologien et cardinal ita-
lien, né à Modène vers 1483, mort à Rome le 6
septembre 1547. Il entra dans l'ordre des Domi-
nicains, et fut envoyé par le pape Paul ni au
colloque de Worms en 1540, où il se fit remar-
quer par son zèle pour la religion catholique. Il
eut une grande part à la rédaction du Consillum
delectorum cardinalium et aliorum prselato-
rum de emendanda Ecclesia, Paulo III. ju-
bente, conscriptum et exhibitum; Rome, 1538,
in-4°. La lettre de Badia au cardinal Contarini,
sur le colloque de "Worms , a été imprimée dans
les prolégomènes de la 3» partie des Epistolae
selectas du cardinal Polus.
Échard, Scriptores ordin. PrxAieatorum, t. II.
BADIA Y LEBLICH. Voy. Ali-BeY.
^BADIALA {Jacques), dramatiste italien, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
On a de lui : V Umanità ristaurata dalla gra-
cia, nella nascita del Bambino Giesù, dram-
ma sacro; Naples, 1691,i.in-12; — la Forza
délie stelle, ovvero amare è destina, tragi-
corawiedia; Naples, 1693, in-12; — il Finto
D. Luigi, ovvero V onore dlfeso dalV amore ,
iragicommedia;^SLp\es, 1695, in-12; — i Pro-
digj délia Vergine del Carmelo, dramma sa-
cro; Naples, 1699, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Adelang, Supplémont
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*JÎADIAL,E (4Zea;andre), peintre et graveur
italien, natif de Bologne, mort vers 1626, selon
d'autres en 1628 on 1643. Il fut élève de Flaminio
Torre , et laissa de nombreuses et remarquables
gravures, parmi lesquelles on cite une Descente
de Croix, d'après F. Torre; — une Vierge à l'en-
fant, d'après Cignani; — une Sainte Famille,
d'après Torre ; — une autre Sainte Famille, y
«ompris saint Antoine et saint Philippe.
Nagler, Neues Allgemeines Kiinstler-Lexicon. — TI-
cozzi , Dizzionario de' Pittori. — Orlando, Abecedario
Pittorico.
* BADIE ( Louis-Augustin de la. ) , général
français, né le 24 août 1696 , mort en 1765. n
entra au service comme sous-lieutenant au régi-
ment de Picardie, le 13 novembre 1708, et fit
ses premières armes à la bataille de Malplaquet
en 1709. Il fit successivement toutes les campa-
gnes de 1727 à 1744, et se distingua principale-
ment aux lignes d'Etlingen, au siège de Philis-
bourg , à la prise de Prague, à l'affaire de Det-
tingen, et à la bataille de Fontenoy le 11 mai
1745. Les sièges de Tournay, d'Oudenarde, d'An-
dermonde et d'Ath furent également témoins de
sa valeur. Devenu lieutenant-colonel de son ré-
giment le 8 mai 1746, il assista en cette qualité
à la bataille de Reaucourt, au siège de Berg-op-
Zoom en 1747, et à celui de Maestricht en
1748. Nommé brigadier le 10 février 1759, il ser-
vit sur les côtes , se rendit avec son régiment,
en 1760. à l'armée d'Allemagne, combattit à la
bataille de Clotercamp en 1761, et revint en
France en 1762, où il fut promu au grade de ma-
réchal de camp, et mourut peu de temps après.
A. A.
Etats, militaires. — Gazette de France.
* BADiER (Jean-Étienne), bénédictin et
théologien français, né en 1650, mort en 1719.
Après être entré dans les ordres, il professa avec
succès la théologie et la philosophie à l'abbaye
de Saint-Denis. Il devint ensuite successivement
prieur de Saint- JuUen de Tours et de Corbie. On
a de lui : De la Sainteté de l'état monastique,
où Von fait voir l'histoire de l'abbaye de Mar-
moutiers et de celle de l'église royale de Saint-
Martin de Tours, pour servir de réponse à la
Vie de saint Martin donnée par M. Gervaise.
Le Cerf, Bibl. liist. et crit. des auteurs de la congré-
gation de Saint-Maur. — Adelung, Supplément à Jôcher
dans V Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BADILE {Giovanni-Antonio ), peintre de
l'école vénitienne, né à Vérone en 1480, mort en
1560. Il fut le premier dans sa patrie qui aban-
donna complètement le style ancien, et qui réus-
sit à rendre les mouvements et les affections de
l'âme. Son coloris, vif et chaud, a une fraî-
cheur et une morbidesse qui avant lui étaient
également inconnues à Vérone. On cite parmi
ses meilleurs ouvrages : une Résurrection de La-
zare, à Saint-Bernardino, et une Vierge avec
V Enfant et saint Jean-Baptiste, à Saint-Naz-
zaro. Malgré son mérite incontestable, Badil«
serait peut-être peu connu, s'il n'eût eu l'Iionneur
d'être l'oncle et le premier maître de Paolo Ca-
liari, si célèbre sous le nom de Paul Véronèse.
II compta également le Zelottî parmi ses élèves.
( Voy. ce nom. ) C'est par erreur que Borghini
nomme Badile Antonio Baillo. E. B...N.
Lanzi, Storia délia Pittura. — rscozzi, Dizionario de
Pittori. — Pozzo, P^ite de' Pittori, degli Scultori e
degli Architetti P^eronesi. — Malvasta, Guida di Bolo-
gna. — Borghini , il Riposo. — Ridolû, le lUeraviglie
deir arte, etc. — Bennassuti, Guida di Fcrona. — .Maffeî,
Ferona illustrata.
* BADiLio (Fafôre), médecin italien du dix-
septième siècle. Il exerça la médecine à Vérone.
On a de lui : Tractatus de secanda venu in
pueris, vel ante quatuor decimœtatisannum;
Vérone, 1606, in-4° : cet ouvrage était dirigé
contre la doctrine opposée de Messaria.
Biographie médicale.
* BADIN {Martin), traducteur anglais, vivait
au commencement du dix-huitième siècle. Il n'est
connu que par une traduction anglaise des
Commentaires de Jules-César ; Londres, 1705,
in-8°.
Lelong, Bibl. histor, de la France , édit. de Fontette.
— Adetung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Celehrten-Lexicon,
* BADINUS OU BADINO {Louis-Dieudonné),
poète et musicien italien , né à Mondovi le 7
août 1675, mort le 18 novembre 1742. Il se voua
129
BADINUS — BADIUS
130
à l'état ecclésiastique, mais n'en cultiva pas
moins avec ardeur et succès la musique et la
poésie. Il fut maître de chapelle et recteur du
séminaire de Mondovi. Voici ses principaux ou-
vrages : Sacri affectus poetici in honorem B.
Marias Virginis; Mondovi, 1712; — Regii
montis flores Apollinei ; MA., 1715; — Alpha-
betum Âutonomastico-poeticum, Virgini Bei-
parse; Montis regalis sacrum; ibid., 1716.
Mazzuchelii, Scrittori d'Itatia.
* BADIUS, chef campanien, né environ 21 2 ans
avant J.-C. Il provoqua son compagnon Quinc-
tius Crispinus à un combat singulier, lorsque
les Romains assiégeaient Capoue. Crispinus, bien
que d'un camp opposé, refusa d'abord le défi, en se
fondant sur l'amitié qui l'unissait à Badius. Mais
ses soldats l'ayant excité, le combat eut lieu, et
Badius fut blessé à mort.
Tite-Llvc, XXV, 18. - Val. Max., V, i, § 3.
BADirs (Jodocus onJosse), imprimeur et
poète satirique, naquit en 1462 dans le village
d'Aasche, près de Bruxelles, d'où le surnom
d'Ascensius , et mourut en 1535 (1). Il fit ses
premières études à Gand et à Bruxelles ; puis il
voyagea en Italie , apprit le grec à Ferrare , sous
Baptiste Guarini , et fut initié à la typographie ,
invention alors toute récente , qui clôt le moyen
âge. En 1491,11 vint s'établir à Lyon, où il ensei-
gna, pendant une dizaine d'années, la littérature
grecque et latine. Badius y exerça en même temps
l'art typographique. « Il composa et imprima, dit
de La Caille , quantité de bons livres chez Jean
Treschel, imprimeur de Lyon, duquel il épousa
la fille, nommée Thalie. « Au commencement du
seizième siècle , Badius fut appelé à Paris. « Ce
fut à lui, poursuit de La Caille, que le savant
Robert Gaguin , vingtième général de l'ordre des
ïrinitaires , qui connaissait son mérite et sa ca-
pacité pour la correction des impressions , écrivit
pour imprimer ses ouvrages , ainsi qu'on le voit
par la lettre que ce général lui adresse , qui est à
la tête de ses Épitres in-4°, l'an 1498; ce qui
obligea Badius à venir à Paris vers l'an 1499 ou
1500 , après la mort de son beau-père, tant pour
y enseigner la langue grecque que pour y réta-
blir l'art de l'imprimerie, qui commençait à
décliner (2). »
Le père Du Moulinet prétend que Badius ap-
porta le premier en France les caractères ronds ,
et qu'avant lui les imprimeurs s'étaient servis de
caractères gothiques : « Il vint d'Italie en France
environ l'an 1490, tant pour y enseigner le grec
à Paris , que pour y étabhr une fort belle impri-
merie, qu'il appela Prxlum Ascensianum (3). »
Ce renseignement, reproduit sans examen par
presque tous les biographes, est tout à fait
inexact : d'abord Badius, avant de venir à Paris,
(1) Cette date a été bien établie dans le Dictionnaire
de Bayle, t. I, p. 607, note F.
(2) De La Caille, Histoire de l'Imprimerie , p. 72, 73.
(3) Le P. Du Moulinet, dans le Journal des Savants,
SI janvier 1684, p. 38.
WOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. IV.
fit, comme nous venons de le voir, un assez long
séjour à Lyon; ensuite, dès 1469 et 1470, on
avait imprimé en caractères ronds à Paris (1).
On vit sortir des presses de Badius un grand
nombre de livres classiques, tels que Horace,
Perse , Térence , Juvénal , Théocrite , Salluste ,
Valère Maxime, Quintilien, Aulu-Gelle, Cicéron,
Ovide, Sénèque. Ces éditions sont, pour la plu-
part, accompagnées de notes et de commentaires
estimés. Badius composa lui-même plusieurs
ouvrages satiriques, comine ; Sîjlva moralis
contra vitia; — Epigrammatum liber; —
Navis stultiferas Collectanea, 1513, en vers
latins , tirés presque tous des anciens avec un
commentaire en prose ; — Navicula stultarum
mulierum ; trad. en français par J. Droyn , sous
le titre : la Nef des folles ; Paris , 1501 , in-4° :
l'auteur y attaque les vices des femmes , à l'imi-
tation de Sébastien Brandt, qui, dans sa satire
Navis stultifera, Smk flagellé les hommes.
Enfin, il a écrit : De grammatica; — De conscri-
bendis Epistolis; — Psalterium B. Marias ; —
Vita Thomœ a Kempis.
Érasme fit le plus grand cas de Badius ; il en
loua le savoir, la pureté de style, et le mit au-
dessus de Budée. Les amis de ce dernier savant
en jetèrent les hauts cris, et accusèrent Érasme
d'injustice et de partialité. Le bruit en vint même
jusqu'aux oreilles de François l""^ (2). Après avoir
fait ressortir le mérite des œuvres du poète-impri-
meur, Érasme ajouta que Badius aurait encore
mieux « fait, si l'inqruétude de son ménage n'eût
souvent troublé et intenrompu le loisir et la tran-
quillité de ses études (3). »
Badius eut un grand nombre d'enfants , ce qui
fit dh'e dans son épitaphe, en jouant sur les mots
libri et liberi, qu'il aurait fait autant d'enfants
que de livres, s'il s'y était pris plus tôt. Cette épi-
taphe est de son petit-fils Henri Estienne, fils de
Robert Estienne, lequel avait épousé Perrette Ba-
dius (4).
Hic, liberorum plurimorum qui parens,
Parens librorum plurimorum qui fuit,
Silus Jodocus Badius est Ascensius.;
Plnres fiierunt liberis tamenUibri
Quod Jam senescens cœpit illos gignere,
iElate florens cœpit hos quod edere (8).
(1) Voyez Chevillier, Origine de V Imprimerie dé Pa-
ris, p. 54. — Ulric Gering avait déjà, mais très-imparfai-
tement, employé les caractères ronds.
(2) Si verus est rumor, sic fervent amici Budœi, quasi
incinerespatrisacmatrisillius imminxerim. Clamant:
O cœlum, o terra, Budseum cum Badio l Clamant me
invidere glorise Budœi, meque mMltis epigrammtctixs
dilacerant.... Causa deluta est et ad régis cognitionem...
Érasme, Epist., lib. XX, 72.
(3) Erasme, Epist., lib. XXII, 28. — Baillet, Jugements
des Savants, t. U, p. 141.
(4) Deux autres filles de Badius avalent épousé Michel
Vascosan et Jean de Roigny, « qui prit la marque de soa
beau-père, et arbora à ses éditions le Prœlum Jscensia-
num pendant plus de vingt-cinq ans. » ChevilUer, Ori-
gine de l'imprimerie de Paris, p. 138.
(5) Henri Estienne , De artis typograpliicœ querimo-
nia. — Almeloveen, De vitis Stephanorum. « Cette épi-
taphe , dit Bayle , n'est point celle que l'on voit sur le
tombeau de Jodocus Badius, au charnier de l'église col-
légiale de Saint-Benoît, à Paris ; c'est là qu'il fut enterré.
131 BADIUS —
Le fils de J. Badius, Conrad, né à Paris en i
1510, mort vers 1560, suivit les traces de son
père. Les premiers ouvrages sortis de ses
presses sont datés de 1546. Conrad avait em-
brassé les doctrines de Calvin ; pour se soustraire
aux persécutions religieuses , il quitta Paris en
1 549, et se retira à Genève , où il publia , d'abord
avec Jean Crespin, puis avec Robert Estîenne
son beau-frère, un grand nombre de belles édi-
tions , enrichies de préfaces estimées , parmi les-
quelles on cite , comme un exemple de modestie,
celle Kreopharjia ou Cyclops de Théodore de
Bèze. Conrad Badius a, en outre, publié une tra-
duction française (incomplète) à&YAlcoran des
cordeliers, avec des notes ; Genève, 1556, in-12;
— les Vertus de notre maître Nostradamus ,
en rimes; Genève, 1562, in-8°. Sennebier {His-
toire littéraire de Genève) lui attribue une co-
médie contre Castalion, et Jely (Remarques sur
le Dictionnaire de Bay le), les Satyres chres-
tiennes de la cuisine papale; Genève, 1560,
in-8° (très-rare). A. F. D.
Valère André, Bibliotheca Belgica. — Miraeus, De
scriptor. sseciiU XVl. — Érasme , Evist. — Bayle, Dic-
tiormaire historique, avec les remarques de Joly. — Pros-
per Marchand, Dictionnaire historique. — La Caille, his-
toire de l'imprimerie. — Chevilller, Origine de l'impri-
merie de Paris. — Ambr. Flrmin Didot, Essai sur l'His-
toire de l'imprimerie.
* BADIUS ( Raph ) , théologien italien , natif
de Florence, vivait dans la seconde moitié du
dix-septième siècle. Il était de l'ordre de Saint-
Dominique, et devint maître en théologie et doyen
de la Faculté. On a de lui entre autres ouvrages :
Constitutiones et décréta universitatis Flo-
rentines, theologorum una cum illius pri-
meeva origine.
Échard, Scriptores ordinxi Prsedicat.
* BADics ou BADUS OU BALDïTS {Sébas-
tien ) , médecin italien , natif de Gênes , vivait
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
n a laissé : Disputatio de sanguine incales-
cente non mutante naturam; — Anasfasis
corticis Peruvianas contra J.-J. CMJletium ;
— Tractatus de pestilentia; — De phleboto-
miee necessitate in variolis , etc.
Van dcr Linden, De Scriptoribus medicis. — Oldoin,
Athenseum Ligtislicum. - J6cher, MU/emeines Gelehr-
ten-Lexicon.
BADJER {Louis ) , apprêteur d'étoffes à Lyon.
Lorsque cette ville fut prise en 1793 par les
troupes de la convention, le frère de Louis
Badjer était à l'hôpital , par suite des blessures
qu'il avait reçues pendant le siège. Il fut cepen-
dant cité devant la commission militaire établie
pour juger ceux qui avaient pris part à la défense
de cette ville. Louis Badjer l'apprit; et sachant
que son frère était d'avance condamné, il alla
se présenter à sa place et marcha au supplice,
heureux de lui sauver ainsi la vie.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
* BADO ( Jean ) , poëte hongrois, vivait dans
la seconde moitié du dix-septième siècle. H fut
en grande réputation dans son pays, et laissa un
BADOLET 132
poëme sur la mort et la résurrection de Jésus-
Christ.
Horanyî , Memor. Hung. — Benkoe , Tvansylv., t. 2,
p. 363. — Adelung, Supplément à Jochcr, Allgemeines
Gelehrten-Lexicon.
BADOARO ( Frédéric), diplomate et littéra^
teur italien, né en 1518, mort en 1593. Il re-
présenta dix fois la république de Venise auprès
de Charles-Quint et de Philippe II , et fonda en
1556 l'Académie vénitienne dite délia Fama,
qui devait imprimer avec soin une collection des
meilleurs auteurs, mais qui fut, environ dix ans
après , supprimée par un décret du sénat. On
attribue à Badoaro plusieurs écrits diplomati-
ques inédits.
Mazzuclielli, Scrittori d'italia , t. III.
BADOARO ( Jacques }, poëte italien, vivait à
Venise vers le milieu du dix-septième siècle. Il
fut l'ami de Fra Paolo Sarpi. On a de Badoaro :
le Nozze di Enea con Lavinia; Venise, 1640,
in-12; — VVlisse errante; ibid., 1644, in-4°,
in-12; — YElena rapiladaTeseo;MA., 1655,
in-12; trois drames, représentés à Venise sur
les théâtres de Saint-Jean et de Saint-Paul. Son
drame , il Ritorno d' Ulisse in patria , repré-
senté en 1641, paraît être resté inédit.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
BADOARO (Jean), théologien italien, mort
le 17 mai 1714. Il fut patrice et patriarche de
Venise, puis cardinal; et en 1706, évêque de
Brescia. On a de lui : Industrie spirituali per
ben vivere e santamente morire ; Venise, 1744.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia. — Adclang, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BADOARO (Lauro), poëte italien, né à Ve-
nise vers 1546, mort en 1593. Il entra dans la
congrégation de' Crociferi, se fit remarquer
comme prédicateur, devint évêque d'Albe, et
laissa : Rime spirituali ; Bologne, sans date,
in-4°; — Canzone al sommo ed ottimo Pon-
tifice Sisto V; Rome, 1589, in-4"; — i Sette
Salmi Penitenziali ridotti in rime italiane,
sous le pseudonyme de VAgitato; Mantoue,
1591 et 1594, in-4''.
* BADOERO ( Camille), poëte italien, vivait
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
Il laissa : Poésie; Venise, 1662, in-12; — il
Sesto Tarquinio, dramma; Venise, 1678,
in-12; — iZ Leandro, dramma, ou Gli Amori
fatali; Venise, 1679 et 1682, in-12.
Mazzuclielli, Scrittori d'italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jochcr, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BADOBRO {Pierre), doge de Venise depuis
939 jusqu'en 942, époque de sa mort. Il chan-
gea son nom de famille Particiaccio en celui
de Badoero. H obtint de Bérenger H, roi d'Ita-
lie, la confirmation des libertés de la république
de Venise, ainsi que le droit régalien de battre
des monnaies d'or et d'argent. H eut pour succes-
seur Pierre Candiano III.
Sismondi, Histoire des Rép. ital.
BADOLET {Jean), ministre protestant et
professeur d'humanités au collège de Genève
133
BADOLET — BADUEL
tS4
vers le milieu du dix-septième siècle. On a de
lui : la Harangue de Frédéric Spanheim ( Ge-
neva restituta ) , traduite en français, 1 635, in-4'' ;
— Conscientias humanse Anatomia; Genève,
1659, in-4''; —l'Excellence de Vhorlogerie,
in-I2; — Secrets curieux sur diverses choses
de la nature et de l'art, in-8°.
Senebier, Histoire littéraire de Genève.
*badojV {Edmond), auteur dramatique et
romancier français, mort en 1849. Ses débuts
littéraires datent de l'époque de la grande que-
l'elle des classiques et des romantiques. Décri-
vit alors des pièces de théâtre; et, plus tard, des
romans, où l'imagination va souvent jusqu'à
l'exagération. Il mourut trop jeune pour sa re-
nommée ; il donnait en effet des espérances sé-
rieuses. On a de lui: Un Duel sous Richelieu,
drame en trois actes mêlé de couplets ; Paris ,
Barba, 1832, in-8°, et dans la France drama-
tique, 1834; — Vue Aventure sous Charles IX,
comédie en trois actes, en collaboration avec
Frédéric Soulié; Paris, Marchant, 1834; —
Montbrun, ou les Huguenots en Dauphiné;
Paris, Prudhomme, 1838, 2 vol. in-8° : c'est un
roman écrit dans la manière de W. Scott; —
Gingènes, ou Lyon en 93, publié par le Journal
des Débats.
Qiiérard, la France littéraire. —L'illustratton, 2S snp-
lembre 1852.
BABOU (Jean-Baptiste), théologien, frère
de la Doctrine chrétienne , natif de Toulouse,
mourut le 6 septembre 1727, au milieu de l'exer-
cice de son ministère, pendant une inondation de
la Garonne. On a de lui : Exercices spirituels,
avec un catéchisme et des cantiques pour
aider les peuples à profiter des missions;
Toulouse, 1716, in-12.
Delespinc, Relation du débordement de la Garonne,
Toulouse, 1716, in-12.
* BADOUREAU (J.-F.) , gravcur français,
contemporain. On a de lui quelques gravures
recherchées des amateurs , entre autres : Deux
Enfants Jésus, d'après Raphaël, 1819; —
les Sabines d'après David; — le Christ et la
sainte Vierge, d'après le Titien; — la Mis-
sion dangereuse; — Napoléon à cheval; —
la Vierge à la chaise et la Vierge au pois-
son, d'après Raphaël; — le Christ, d'après le
Titien; — Saint- Jean, d'après le Domiuiquin.
Nagler, N'eues AUgemcincs EûnsUer-Lexicon.
EAUCUVIL'LE {Pierre), aide de camp de
Pichegru, né à Poissy-le-Sec (département de
l'Yonne) vers 1760, mort vers 1810. Engagé vo-
lontaire en 1792 , il se distingua dans les campa-
gnes du Rhin, et fut employé par Pichegru pour
h'aiter avec le prince de Condé etl'ambassadeur
anglais Wickam. La prise des équipages de M. de
Klinglin, agent du prince de Condé, fit découvrir
ce complot. Badouville était désigné sous le nom
de Coco dans la correspondance du général. Il
fut arrêté et mis au Temple à la suite du 18
fructidor (4 septembre 1797), et subit différents
interrogatoires , pendant lesquels il ne répondit
que ces mots : « Je ne suis pas Coco ; qu'est-ce
que Coco ? je ne connais pas Coco. » Badou-
ville fut renvoyé, et échappa ainsi à la déporta-
tion, à laquelle Pichegru et ses complices fu-
rent condamnés. Il fut encore arrêté à deux re-
prises différentes et toujours renvoyé absous,
par défaut de preuves suffisantes. Depuis 1805,
il vécut retiré dans son département : sous la sur-
veillance de la police.
Biographie des Contemporains.
* BADRÈs (BàSpnO ou BARES (BopYi;), gé-
néral perse, vivait dans la seconde moitié du
sixième siècle avant J.-C. Il était de la tribu de
Pasargade, et fut chargé du commandement des
forces navales dirigées par Aryandès, gouver-
neur d'Egypte, contre les Barcéens, pour venger
la mort d'Arcésilas m. Après la prise de Barca,
Badrès voulut poursuivre ses succès en prenant
Cyrène ; mais il se trouva paralysé dans ses des-
seins par le refus que lui opposa Amasis , com-
mandant des forces de terre. Ce Badrès est sans
doute celui dont parle Hérodote comme ayant
commandé un corps d'armée dans l'expédition
de Xerxès en Grèce.
Hérodote, IV, 167, 203 ; VII, 77. — Smilh, Dictionary of
Greek and Roman Biography.
* BADRESHi {Abraham) , poëte juif, vivait
en Espagne au treizièi^îe siècle. Il était père du
célèbre Jedaia Appenini ou Penini. On doute si
on doit attribuer au père ou au fils le poëme du
Jour de V Expiation. Stoccurs le reproduit
dans l'édition du Bechinath Olam qui a paru à
Mantoue.
De Rossi, Dizion. storic. degl. autor. Ebrei, t, 59.
*BADSTiJEEB {André), jurisconsulte da-
nois, né à Copenhague le 9 mars 1728, mort
en 1808. Il devint conseiller de chancellerie. On
a de lui : De antiquo jure postliminii, 1748; —
De discrepantiis prsscipuis juris danici et
saxonici circa arrestum, 1748; — De Usuca-
plone Danorum, 1749 ; — De Testamenti Fac-
tione jure danico, 1750.
Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon for
Danmark , Norge, og Island.
BADCARius OU PADUARius {Bonseniiblan-
tes), théologien italien, natif de Padoue, mort
le 28 octobre 1369. Il était frère du cardmal Bo-
naventure Baduarius, et mourut, dit-on, empoi-
sonné. Il a lais.sé : Lectura super i , 2 et 3
Senlentiarum ; — Quœstiones philosophix et
theologiœ.
Pandulphus, De scriptoribws Augustinianis. — EJ^liis,
Encomiast. Augustin.
BÂDUEt, {Claude), littérateur, né à Nîmes
vers la fin du quinzième siècle , mort à Genève
en 1561. H s'éleva, par la protection de la reine
de Navarre, sœur de François \", à un rang
distingué dans l'université de Paris, et fut
nommé, en 1539, recteur du collège des Arts
que François F"" venait d'établir à Nîmes. En
1555, il fut obligé de se retirer à Genève pour
échapper aux poursuites dirigées contre les cal-
vinistes. H y devint ministre et professeur de
5.
135
BADUEL ^ BAECK
136
philosophie et de mathématiques. On a de lui,
entre autres : Oratio fiinebris in funere Flo-
rettse Sarrasise habitas; [epitaphia nonnulla
de eadem, 1542; trad. en français par Ch. Ro-
zel ; Lyon , 1546, in-4'' ; — De ratione vitse stu-
diosse ac litteratae in matrimonio colloeandse
ac degendx; Lyon, 1544, in-4°. L'auteur y
montre l'excellence du mariage, et les désordres
qui accompagnent ordinairement le célibat. H en
existe une mauvaise traduction française par Guy
delà Garde, sous le titre : Traité très-fruc-
tueux de la dignité du mariage, et de l'hon-
nête conversation des gens doctes et lettrés ;
Paris, 1548, in-S".
Moréri, Dictionnaire historique.
* BAOUERO OU BADOiTARi, famille noble de
Venise, dont quelques membres furent revêtus
des premières dignités de l'État.
I. BADtTERO ( Ursus P'), doge de Venise,
mort en 881. H fut élu en 864, battit les Sar-
rasins qui infestaient les côtes de Dalmatie, et
reçut en récompense, de l'empereur Basile r"", le
titre de protospataire.
n. BADïTERO ( Ursus H), vivait dans la
première moitié du dixième siècle. H fut élu
doge en 912. Sous son gouvernement, Venise
reçut de Rodolphe de Bourgogne le droit de
battre monnaie. Baduero se retira dans un cou-
vent en 932.
m. BADUERO {Louis), vivait dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. Député à
Constantinople vers Soliman H, il conclut avec
ce souverain un traité secret , en vertu duquel
la Morée était cédée aux Turcs.
rv. BADUERO {Ange), sénateur vénitien.
Accusé en 1607 de correspondre avec Alfonse
de la Cueva, ambassadeur d'Espagne, il vit ses
biens confisqués et fut condamné à la dégrada-
tion de sa noblesse, à l'exclusion des fonctions
publiques, et à une année de prison.
Moréri , Dictionnaire historique.
* BADUZADE, évêque de Paderbom, vivait
dans la première moitié du neuvième siècle. Il
gouverna ce diocèse depuis 815 jusqu'en 863, et
fonda à Paderborn une école destioée à répandre
rinstruction que cx)mportait l'époque.
HiHoire liUéiaire de la Frav:e, t. IV.
* B^BIA GENS, surnommée aussi Dives, He-
rennius, Sulca, Pamphïhis. Le premier de
cette gent, qui obtint les honneurs du consulat,
fut Cn. B«ebius Pamphilus en l'an 182 avant J.-C.
En voici les principaux membres dans l'ordre
chronologique :
*I. BiEBïUS (Lucius), vivait vers 220 avant
J.-C. II fut un des ambassadeurs envoyés par
Scipion à Carthage en l'an 202 avant l'ère chré-
tienne, et fut chargé ensuite par le célèbre capitaine
de commander le camp des Romains.
*II. B^Bius (Quintus), tribun du peuple,
vivait vers 200 avant l'ère chrétienne. Il se fit re-
marquer par son opposition à la guerre contre
Philippe de Macédoine.
*in. B^Bius {Marcus), un des trois com-
missaires romains envoyés en Macédoine en l'an
186 avant J.-C, pour s'enquéru- des griefs des
Maronites et autres contre Philippe, roi de Ma-
cédoine.
*rv. BiEBius (Zwcî«s), vivait vers 180 avant
J.-C. Il fut un des trois commissaires romains
envoyés en Macédoine en l'an 168 pour étudier
l'état du pays, avant l'exp^tion de Paul-Émile.
*V. BiEBius (Aulus) , vivait vers 170 avant
J.-C. Il fit donner la mort aux membres du sénat
étolien en l'an 167 avant l'ère chrétienne, et fut,
pour ce fait, condamné à Rome. On ignore s'il fut
gouverneur de toute l'Étolie, ou seulement de la
ville où ce meurtre fut commis.
* VI. B^Bius (Caïws),tribundupeHple, vivait
vers 80 avant J.-C. Il fut suborné par Jugurtha
lorsque ce Numide fameux vint à Rome. Baebius
imposa silence à ceux qui interpellèrent Jugurtha
sur certains actes de sa vie, à Mummius parti-
culièrement.
*Vn. BiEBius (Caïus), général romain, vi-
vait vers 60 avant J.-C. Il fut appelé aussi par
Sextus César à prendre le commandement des
troupes romaines dans la guerre sociale.
Tite-Live, XXX, 25; XXXI, XLIV, 18; XLV, 28, 31. —
Poljbe, XV, XXXIU, 6. - Salluste, Jugurth., 33, 34.— Ap-
plen, I, 48; 1,72, lllyr., 13. — Florus, III, 21. - Clcéron,-
In Pis., 36. — Lucain, H, 119.
BAECK {Abraham), naturaliste et médecin
suédois', né en 1713, mort en 1795. Il étudia à
l'université d'Upsal, et s'y distingua dans toutes
les branches de la science. Il fit ensuite de nom-
breux voyages en Angleterre, en Allemagne et
en France, et demeura deux ans à Paris. De re-
tour en Suède , il devint assesseur du collège royal
de médecine en 1745, médecin de la cour en 1748
et ordinaire du roi en 1749, président du collège en
1749 et en 1765, enfin membre de la commission
chargée de dresser les tables de naissance et de
mortalité. On a de lui plusieurs mémoires inté-
ressants sur l'histoire naturelle; par exemple :
Sur un poisson ( le narwal )dont la corne s'était
implantée dans la carène d'un navire, dans les
Mémoires des curieux de la nature, t. Vill;
— Sur la couleur des Nègres, dans les Mé-
moires de l'Académie deSttède,17iS, réimprimé
dans les Analecta Transalpina; — Sur le Pi-
churim, espèce de plante du Brésil, dans les
Mémoires de l'Académie de Suède, 1759; —
sur le Spartium scoparia (genêt à balai),
1765; — Oratio de memorabilibus insectis,
traduction latine d'un discours suédois de Linné.
Baeck a fait pour l'Académie royale des sciences
de Stockholm, dont il était membre, les éloges
d'Hasselquist, d'Olaùs Celsius, et de Linné.
Enfin , il a fait précéder d'une introduction la tra-
duction suédoise de l'ouvrage anglais du baron de
Dinsdale, intitulé Smallpox inoculation (Ino-
culation de la vaccine); Stockholm, 1769. —
Linné a consacré à Baeck, avec lequel il était
très-lié, un genre de plantes (Baeckea) de la
famille des salicariées.
137
BAECK — BAEHR
18S
Rose, Biographical Dictionary. — Gezélius, Biogra-
phiskf-Lexicon.
BAECR OU BECK {Jeati-George), graveur al-
lemand, né vers 1675 i Augsbourg, mort vers
1726. H a gravé quelques tableaux, du Poussin,
et des sujets d'histoire ou de paysage, d'après
des peintres flamands. On cite de lui les portraits
de Louis XTV et de Gustave- Adolphe , roi de
Suède. Ses estampes étaient marquées des ini-
tiales /. B., ou simplement d'un B.
Dictionnaire des Monogrammes, p. 168. — BavereJ ,
Notice sur les graveurs, t. I, p. 30.
BJECK (Joachim), théologien français, né à
Utrecht le 10 août 1562, mort dans cette ville
le 24 septembre 1619. On a de lui : un écrit sur
la Conscience; en français, Bruxelles, 1610,
in.l2; — l'Interprète ou l'avocat des vrais
catholiques; à Bruxelles, 1610; — l'Adversaire
des mauvais catholiques; Bois-le-Duc, 1614;
— le Ban de tous les hérétiques, des politiques
et des catholiques corrompus; Anvers, 1616.
Valère André, Bibliothèque Belgique. — Moréri, Dic-
tionnaire historique.
* BAECK ou BECK ( TA^odoric ) , jésuite et
mathématicien allemand, né à Ûeberlingen en
1599,morten 1676. Il professa les mathématiques
à Fribourg , et la théologie à Lucerne. Il fut en-
suite pendant trente ans confesseur du cardinal
Frédéric de Hesse , et mourut à Rome. On a de
lui : Architectonica militaris, oppugnata ac
de/ensiva.
Allatius , ^pes Vrbanse.
*B.£CKEH {Casimir) , harpiste prussien, né
à Berlin vers 1790. H fut amené fort jeune en
France par madame de Genlis, qui en fit son
élève de prédilection pour la harpe. Elle lui en-
seigna à jouer de cet instrument d'après son sys-
tème , qui consistait à faire usage , dans l'exécu-
tion, du petit doigt de chaque main. Vers 1808,
M. Baecker joua dansâtes concerts, et se fit ap-
plaudir par le brillant et la netteté de son jeu,
ainsi que par la beauté des sons qu'il tirait de son
instrument. H avait alors dix-huit ans , et n'était
connu dans le monde que sous le nom de Casi-
mir ; puis il cessa tout à coup de paraître, et
rentra dans la vie privée. Ce n'est que dix-huit
ans après, qu'il vint réveiller l'attention du
public par l'annonce d'un cours de harpe d'après
la méthode de madame de Genlis; depuis, il
n'a pas cessé de se livrer à l'enseignement de la
harpe.
Félis:, Biographie universelle des Musiciens.
* BAEHER ou BERUS (....), théologien et mé-
decin suisse, né en 1486, mort en 1568. Il pro-
fessa les belles-lettres à Strasbourg , y étudia la
théologie et la médecine, et ensuite s'établit à
Bâle. Il devint recteur en 1529 et en 1532. Son
rectorat rendit le calme à l'université, divisée jus-
q'ue-là par des questions religieuses.
Bœher fut, en outre, médecin de la villede Bâle.
On a de lui : Commentaire sur V Apocalypse
de saint Jean.
I^plong, Bibliothèque sacrée, in-fol. p. 6S7. — Moréri j
le grand Dictionnaire historique.
BAEHR {Jean), musicographe allemand, né
en 1652 à Saint-George sur l'Ems, mort au mois
d'août 1700. Il fut maître de chapelle du duc Au-
guste de Saxe etdes concerts du duc Jean-Adolphe
de Weissenfels. Ses ouvrages, qui sont presque
tous des pamphlets, ont pour titres : Ursus mur-
murât, etc., l'ours murmure, on preuve claire
et évidente de l'ignorance de M. Godefroi Voc-
kerodt, etc.; Weimar, 1697, in-8°. Baehr se dé-
signe lui-même sous le nom d' Ursus, parce que
Baehr signifie ours en allemand. Volckerodt
ayant défendu son opinion dans un autre écrit
intitulé Abus des Beaux-Arts, et notam-
ment de la musique, Baehr l'attaqua plus vio-
lemment encore dans une satire qu'il intitula
le Renard est pris, l'use contre ruse, ou la
chasse musicale aux renoû'ds; Weissenfels,
1797,in-4°. — On a encore de lui : Ursus saltat,
ursus triumphat ; — Bellum musicum, oder
musikalischer Krieg; Weunar, 1701, in-4°; —
Musikalische Discurse durch die Principia
der Philosophie deducirt, etc.; Nuremberg,
1719, in-8° (ouvi'age posthume). Baehr a laissé
en manuscrit un ti'aité de composition intitulé
Sch'ola phonologica, seu tractattis doctrinalis
de compositione harmonica , qui fut en la pos-
session de Matheson. Il mourut atteint d'une
balle à la chasse au sanglier.
V. Matiieson, Grundlage einer Ehren-Pforte, p. IS.
— Fétis , Biographie tmiverselle des Musiciens.
* BAEHR ( Jean-Chnstian-Félix ), célèbre
érudit allemand, né le 13 juin 1798 à Darmstadt.
n fit ses études à Heidelberg, où il fut nommé,
en 1826, professeur de littérature ancienne.
Son enseignement, basé sur un savoir profond,
eut et continue encore d'avoir beaucoup de re-
tentissement. D'une activité à toute épreuve,
M. Baehr a rendu en outre les plus grands ser-
vices , soit comme conservateur en chef de la
bibliothèque de Heidelberg, qui s'est augmentée,
depuis 1833, de 30,000 volumes, soit comme
directeur du Lycée (depuis 1839), et du sémi-
naire philologique (depuis 1845).
Voici, dans leur oi-dre chronologique , les ou-
vrages publiés jusque ce jour par le célèbre pro-
fesseur de Heidelberg : une édition de VAlcibiade
de Plutarque, avec des commentaires; Heidel-
berg, 1822, in-8°; — Vies de Philopœmen, Fla-
minius, Pj/nVîMS (de Plutarque); Leipzig, 1826;
Fragments de Ctésias, recueillis et commentés,
Leipzig, 1826; — Geschichte der Rômischen
Literatur (Histoire de la littérature romaine);
Carlsruhe, 1828, vol. in-8% 3^ édit., ibid., 1844-
1845, 2 vol. in-8°. Cet ouvrage, qui est le prin-
cipal titre de gloire de l'auteur, est le meilleur
qu'on ait jusqu'ici publié sur cette matière. Son
abrégé {Abriss der Rômischen Literatur-Ges-
chichte), Heidelberg, 1833, a été traduit en
français par Roulez (Louvain, 1838). Trois sup
pléments se rattachent à l'Histoire de la litté
rature romaine : 1° Die Christlichen Dichter
und-Geschichtschreïbçr Roms (les Poètes et
139
BAEHR —
historiens chrétiens de Rome) ; Carlsruhe, 1636 ;
— 2° Bie Christlich-Romische Théologie (la
Théologie romano-chrétienne ) ; ibid., 1837; —
3° Geschichte der Romischen Literatur im
karolingischen Zeitalter ; ibid., 1840. Dans son
quatrième supplément l'auteur doit traiter de
YHistoire de la littérature romaine depuis
l'époque carlovingiemie jusqu'au treiz,ième
siècle. C'est surtout dans son grand ouvrage sur
Hérodote (Leipzig, 1832, 1835, 4 vol. in-8°)
que l'auteur s'est distingué par une érudition
aussi variée que solide. Parmi ses travaux moins
connus peut-êti-e, quoique tout aussi importants,
nous citerons encore : De literarum universi-
tate Constantinopoli quinto sssculo condita;
Heidelberg, 1835 ; — Die Entfûhrung der Hei-
delberger Bibliothek nach Rom im Jahre,
1623 (la Transportation de la bibliothèque de Hei-
delberg à Rome en 1623); Leipzig, 1845; enfin
un grand nombre d'articles de critique historique
et archéologique dans Jahn, Jahrbûcher fur
Philologie; dans Pauly, Real-Encyclopàdie ;
dans Ersch et Gruber, Allgemeine Encydopà-
die (depuis la lettre C), etc. M. Baehr est con-
seiller aulique intime du grand-duc de Bade , et
chevalier de l'ordre du Lion de Zahringen. De-
puis la mort de Muncke, 1847, il fut chargé de
la rédaction en chef des Annales de Heidelberg.
Conver salions- Lexicon.
* BAEHRENS (J.-E.-F.), agronome allemand,
né en 1760, mort en 1830. Le premier il sentit
l'importance des engrais artificiels, pour ajouter
à l'action des engrais naturels. Il exposa ses prin-
cipes à cet ég^rd dans un ouvrage intitulé
System der naturlichen und kiinstiiclien
Dûngemittel fur praktische Landwïrthe, mît
Hinsicht aufenglische Landwirtkschaft (Sys-
tème des engrais naturels et artificiels pour les
cultivateurs praticiens , avec des vues sur l'agri-
culture anglaise) ; k 3' édition parut en 1820 à
Dortmund , vol. in-8*. Des comnnissions nom-
mées par les gouvernements de la Saxe, de la
Westphalie et de plusieurs auti-es pays, pour
examiner cet ouvrage, reconnurent l'exactitude
des principes qu'il contient, et le soin qu'avait
pris l'auteur de les appuyer sur la pratique. On
a encore de Baehrens : Vnterricht ûber die
Cultur der Angorischen Kaninchen ( Instruc-
tions sur la culture des lapins d'Angora ) , bro-
chure in-S" ; Dortmund , 179B ; — Veber dos
Westphœlische Grobbrodgenannt Pumpernic-
lùel ( sur le gros pain de Westphalie connu sous
le nom de Pumpernïckel) , brochure in-8";.
Dortmund , 1798 ; — Beitrscge zur Pastoral-
medicln (additions à la médecine rurale) , bro-
chure in-8°; Halle, 1785. E. Jaquemik.
bâelholz ( Daniel ), poète allemand, natif
d'Elbingen , mort en 1688. Il devint membre du
conseil de sa ville, et laissa : un recueil de Son-
nets intitulé ffylas, au nombre de cent, sous le
pseudonyme de Balthis ; Lubeck , 1674 , in-12 ;
— Der Denkwurdige Weinmonath ( le Mémo-
BAENA 140
rable mois des vendanges ), sous le pseudonyme
de C har y des ;B.Simhomg, 1678, in-8°.
Neunneister, De poetis Germanis. — Adelung, Siipplc-
ment à Jôcher, Allgemeines G elehrten- Lexicon.
BAELi ( François) , poète et archéologue ita-
lien, né à Milazzo en Sicile le 15 décembre
1639, mort vers 1710. Il séjourna sept ans à
Paris , où il étudia les mathématiques ; puis il
demeura le même espace de temps à Madrid ,
et visita enfin presque tous les pays de l'Europe.
De retour en Sicile, il publia : lo Statista ris-
tretto ; Venise, 1676, in-12; — la PolUsena,
comédie en vers; Venise, 1676 , in-12; — la
Corona, ovvero il gioco degli Asili., nuova
invenzione ; Venise, 1677, in-12; — il Sici-
liano veridico , ovvero risposta e vera dimos-
trazione del présente e sussequenle stato
delta città di iV/essina ; Francfort, 1676, in-12.
Mongitore, Bibtiotheca Sicula.
* BAEivG ( Christian-Etienne ) , géogi-aphc
danois ou norwégien , vivait dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. On a de lui :
Descriptio urbis Christianise in Norwegia;
Christiania, 1651 , in-4°.
Sibbern, Bibl. Dan., p. 141. — JAdclung , S-upplcment à
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BAENG OU BAENGics (Pierre), écrivain
ecclésiastique suédois, mort en 1696. On ignore
la date de sa naissance. Il devint évêquc de
^Yy bourg. On a de lui : Commentaire sur
l'Épitre de Saint-Paul aux Hébreux; —
Chronologie sacrée; — Vie de saint Anschaire
— Histoire ecclésiastiq^ie de Suède.
Chaudon et Delandine, Dictionnaii-e historique.
* BAEJVA ( Alfonse de ). Voy. Alphonse de
Baena.
* BAENA ( Antonio - Ladislau - Monteiro ) ,
historien géographe portugais, né en Portugal
vers la fin du siècle dernier, mort vers 1851. Il
se destina de bonne heure à la carrière du génie
militaire , et servit dans l'artillerie. Fixé d'abord
à Rio-de-Janeiro , il fut revêtu de titre de moço
fidalgo du palais impérial. Il alla ensuite au
Para, dont il étudia la topographie, et prit part à
quelques expéditions militaires qui eurent iiei
durant les derniers troubles. Établi dans ce pays
avec sa famille , il y demeura jusqu'à la fin do
sa carrière. Quelques années avant sa moit il
avait pris sa retraite, et conservait un titi-e équi-
valant à celui de colonel. Les travaux entrepris
par Monteiro Baena , sur la vaste contrée con-
nue jadis sous la dénomination d'Amazone , ont
aujourd'hui pour la France un double intérêt :
ils doivent être recherchés des savants et des
hommes d'État, puisqu'ils décrivent de vastes
régions qui confinent avec nos possessions de la
Guyane. Baena a donné , il y a une douzaine
d'années, deux ouvrages malheureusement trop
peu connus en France ; le premier est intitulé
Compendio das eras do Para; Para, 1838,
in-8° : c'est un abrégé historique dans lequel
Barredo a été mis fortement à contribution, et
141
BAENA — BAERENSPRUNG
142
qui s'arrête aux événements de 1823. Le second
est un traité spécialement consacré à la géogra-
phie et à la statistique, qui porte le titre suivant :
Ensaio corografico sobre a provincia do Para;
Para, 1839, in-8''. Malgré quelques erreurs de
détail, c'est surtout ce dernier travail qui est
digne de l'intérêt des savants, et qui peut recti-
fier les erreurs grossières qu'on trouve dans
nos cartes ; il est le résultat d'explorations suc-
cessives qu'on ne peut attendre que d'un géo-
graphe fixé sur les lieux , et ayant acquis dëjà
des connaissances étendues sur la topographie
de l'intérieur. La Corografia Paraense ayant
soulevé une polémique acerbe dans la revue
trimestrielle publiée par l'Institut historique de
Rio-de-Janeiro, Baena y a répondu par une bro-
chure rarissime en France, qui porte le titre
suivant : Discurso dirigido ao instituto his-
torico e geografico do Brasil, pelo seu socio
corrcspondenteA.-L.-M. Baena, etc.; Maranhâo,
1844, in-8°. Dans ce travail, qui est presque un
livre , le géographe se défend contre les critiques
de M. Jozé-Joaquim Machado de Oliveira , an-
cien président de la province du Para. Nous
tenons de bonne source que M. Baena possède
en manuscrit im second volume faisant suite à
son Compendio das eras. Il est vivement à dési-
rer que sa famille se décide à publier ce livre ,
rempli , dit-on , de documents du plus haut in-
térêt. Ferdinand Denis.
*BAE]VS ( Robert ), théologien anglais, vivait
dans la seconde moitié du seizième siècle. On
a de lui : De vita , fide et morte Jo. Calvini.
Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAER {Charles-Ernest de ) , naturaliste et
médecin russe , naquit, le 17 février 1792, en
Esthonie. Il étudia à Dorpat. En 1817, il devint
prosecteur à Koenigsberg , et, deux ans après,
professeur ordinaire, et remplaça Burdach dans
la direction du cabinet anatomique agrandi. En
1834, il fut nommé bibliothécaire de l'Académie
de Saint-Pétersbourg. On a de lui : un ouvrage
sur l'Anthropologie, 1*'' volume, à Kœnigsberg,
1824 (ouvrage inachevé) ; — Vebcr dieEntwick-
lungsgeschichte der Thiere (Histoire du dé-
veloppement des animaux); Koenigsberg r le
1" vol. parut en 1828 ; le 2® ( incomplet), en 1837 ;
— Epistola de ovi mammalium et homi-
nis genesi; Leipzig, 1827, in-4°; — Unter-
suchungen ueber die Entvncklungsgeschichte
der Fische ( Recherches sur l'histoire du
développement des poissons); Leipzig, 1835,
in-8°. En 1837, Baer fit un voyage en Laponie
et dans la Nouvelle-Zemble , dont il a publié la
relation dans le Bulletin scientifiqtie de l'A-
cadémie de Saint-Pétersbourg, vol. 2 et 3. Il
a aussi fait insérer dans ce même Bulletin :
Entwickelungsgeschichte der ungeschwaen-
tzten Batrachier ( Histoire du développement
des batraciens sans queue); 1835. — Les tra-
vaux de Baer portent le caractère d'une exac-
titude scrupuleuse. Jaqiiemin.
^x^Vi {Frédéric-Charles) , VLïéxAo^ea pro-
testant, né à Strasbourg le 15 décembre 1719,
mort dans la même ville le 23 avril 1797, associé
correspondant de l'Académie des sciences, et
professeur de théologie à l'université de Stras-
bourg, n a publié un grand nombre d'ouvrages,
dont les principaux sont : Oraison funèbre du
maréchal de Saa;e, prononcée en 1751; — Essai
sur les apparitions , traduit de l'allemand de
Meyer, dans Lenglet-Dufcesnoy , Recueil de
dissertations , t. U, p. 277 ; — Mémoire sur la
plantation et la culture des orties , tiré du
recueil de l'Académie de Stockholm , et publié
dans le& Nouvelles Ephémérides économiques,
1776 ; — Lettre sur l'origine de l'imprimerie,
servant de réponse àux Observations de Fournier
jeune sur l'ouvrage de Schœpflin; Strasbourg,
1761, in-8''; — Essai historique et critique sur
les Atlantiques ; Paris, 1762; — Recherches
sur les maladies épizootiques , traduction du
suédois; Paris, 1776, in-8°; — Dissertation
philosophique et critique sur le vœu de
Jephté ; Strasbourg et Paris , 1765, in-S" ; —
Oraison funèbre de Louis XV, prononcée à
Paris, 1774, in-4''; — Recueil de Cantiques,
en allemand ; Strasbourg, 1777,in-8''; — Sermon
sur les devoirs des sujets envers leur souve-
rain, traduction de l'allemand en français; Ge-
nève et Paris, 1775, in-4°.
Quérard, la France littéraire.
*BAER (A'icote), poète allemand, né le 11
juillet 1639, mort le 12 août 1714. Il composa
des poèmes latins qui ne sont point dépourvus
de mérite. II improvisait même avec facilité. H a
laissé : Ornithophonia ; — Phalainodia; —
Crocodilophonia ; — Regillicinium ; — Arcto-
phonia; — une traduction des églogues de Virgile.
Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAEREBISTE, roi des Daces, contemporain
de César et d'Auguste. Il rejeta les Sarmates au
delà du Borysthène ( Dnieper), défit les Boïens,
se rendit tributaires la Thrace, la Macédoine
et une partie de la Pannonie, et allait soumettre
rillyrie , lorsqu'il fut assassiné par quelques re-
belles, peut-être envoyés par Auguste.
Biographie Universelle.
*BAEREivspRUiVG { SigisMond ) , théolo-
gien allemand, mort en 1738. Il appartenait à la
religion réformée, et se trouva engagé avec Ilti-
gen, Titio et Lœschem dans des controverses
violentes qui lui firent perdre son emploi. On a
de lui, entre autres ouvrages : Vorstellung, was
von den weltûblichen Zechen und Tanzen zîi
halfen { Ce qu'il faut penser des danses et des
banquets mondains); Leipzig, 1700, in-4"; —
Collatio cum Th. Iltigio de confessione pri-
vata; Halle, 1704, in-4°; — Unterschied der
Evangelischen und Socinischen Lehre { De la
différence qu'il y a entre le socinianisme et la
doctrine évangélique); Francfort, 1717, in-S";
Leipzig, 1721, in-8°; — GrosseGewalt des Teu-
fels an zwey merkwilrdigen Exempeln; Ber-
i43
BAERENSPRUKG — BAERT
144
lin; 1719, in-8** (la grande Puissance du diable
prouvée par deux remarquables exemples ) ; —
Bie Wiederherstellung aller Dinge in ihren
ersten guten Zustand der Schoepfung ( Réta-
blissement de toutes choses dans l'état primitif
et parfait de la création) ; Francfort, 1739, in-8°;
œuvre posthume.
Adelung, Suppl. à Jôcheri Allgem. Gelehrten-Lexicon.
BAERLG {Gaspard Van), plus connu sous
le nom latin de Barl^us , poète , théologien et
médecin , naquit le 12 février 1584 à Anvers,
et mourut à Amsterdam le 14 janvier 1648.
Il étudia d'abord- la théologie à Leyde, puis il
se livra à l'étude de la médecine, et devint
en 1635 professeur de philosophie et d'élo-
quence à l'université d'Amsterdam. On a de lui :
Orationes, 1632, in-fol.; -r- Antiputeaniis ;
1633, in-4°; — Medicea hospes , etc.; Amst.,
1638, in-foh ; — 3Iarie de Médicis entrant
■dans Amsterdam, trad. du latin; ibid., 1638,
in-fol. ; — Brisacum capta ( en vers latins ) ;
ibid., 1639, in-fol. ; — Poemata; Amst., 1645,
in-12, 2 vol. ; — Epistolse ; Amst., 1667, in-8°,
2 vol. ; — Lettres de J. de Vicquefort, avec
les réponses de Barlée ( en latin et en fran-
çais); Amst., 1696, in-12; et Utrecht ( en fran-
çais ), 1712 , in-12; — Rerum in Brasilia ges-
tarum ffii^ona; Amsterdam , 1647, in-fol.;
Clèves, 1660, in-8°; — Ens rationis , dans Ad-
miranda rerum Encomia; 1677, in-12; —
Faces Augustx (envers latins), de concert avec
Cornélius Boyust, 1643, in-8°; 1656, in-4°.
Son frère , Lambert Van Baerle, a laissé un
commentaire sur le Timon de Lucien et la Théo-
gonie d'Hésiode.
Corvinus, Oraison funèbre de J. Baerle.
BAERLE ( Melchior Van) , oncle du précé-
dent, littérateur hollandais, natif d'Anvers, vivait
dans la seconde moitié du seizième siècle. Il pé-
rit en tombant dans un puits. On a de lui :
Brabantia Dos, libri V, carminé heroîco, et
Antverpise Encomium, 1562, in-8°; — De
Dits gentium libri elegic.;MA., 1562, in-8° ; —
Bucolica, et Raptus Ganymedis ; \hid., 1572,
et dans les Deliciae Poetarum Belg., t. P'",
p. 212-229; — 07^atio de vitae humanœ felici-
tate , avec un poëme De rerum humayiarum
Vicissiiîidine, ad Caspanim Bartseum fra-
trem; ibid, ( Flantin ) ; 1566 , in-8° ; — De Mi-
seras vitas humanse, 1566.
Coupé, Soirées littéraires, t. 13, p. 270-2S0. — Hoevfft,
Parnassus latino-betgicus, p. 47-48. — Foppens, Biblio-
thecaBelg. — Sax, Onomasticon.
BAERMANN {George- Frédéric), grammairien
et mathématicien allemand , né à Wittemberg
vers le commencement du dix-huitième siècle ,
mort le 10 février 1769. Il étudia à Marbourg
sous le célèbre Wolf, et devint professeur de
mathématiques à Wittemberg. On a de lui : une
édition des Éléments d'Euclide, sous le titre de
Elementorum Euclidis libri XV, ad grssci
contextus fidem recensiti; Leipzig, 1740,in-8°;
— le Maître 4' éloquence, traduit du grec de
Lucien, en allemand; Leipzig, 1743, in-8"; —
diverses thèses publiées dans les Aeta Erudito-
rum; — Courte Introdtiction à la grammaire
allemande { ouvrage posthume ); Leipzig,
1776, in-8°.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BAERMA]VN {Henri), célèbre clarinettiste
allemand, néàPotsdam le 14 février 1784, mort
vers 1840. On a de lui : Œuvres 24, 27 et 28;
Leipzig (Breitkopf et Haertel); — des airs va-
riés avec orchestre, œuvres 12, 20, 21 et 29;
Bonn et Paris; — des fantaisies et des sonates
avec orchestre, œuvres 26 et 31 ; — Des quin-
tettis pour clarinette , deux violons , alto et vio-
loncelle, œuvres 19, 22 et 23 ; Leipzig; — des
quatuors pour clarinette , violon , alto et basse ,
œuvres 18 et 25 ; Leipzig.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BAER31ANN ( Charles ) , frère du précédent,
premier bassoniste de la chapelle du roi de
Prusse. On a de lui : un travail sur la Nature
et les Propriétés du basson , sur son usage
comme instrument de solo et d'orchestre, qui
a paru dans la Gazette musicale de Leipzig
( ann. 22% col. 601).
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BAERSDORP ( Corneille Van ), médecin hol-
landais, né à Baersdorp, village de la Zélande,
vers le commencement du seizième siècle; mort
à Bruges le 24 novembre 1565. Il devint pre-
mier médecin, conseiller et chambellan de
Charles-Quint. On a de lui : De Arthritidis prx-
se7-vaifiowee^,CMra^<one;Francofurti, l592,in-8°;
— Methodus universse artis medicx , for-
mulis expressaex Galeni traditionibus , qua
scopi omnes curantibus necessarii demons-
Irantur, in quinque partes dissecta ; Bruges ,
1538, in-fol.
Biographie médicale.
*BAERSius ou BEKEîSSTiL {Henri), im-
primeur et mathématicien de Louvain , au sei-
zième siècle. On a de lui : Tabulx perpétuée
longitudinum ac latitudinum planetartcm;
1528; — De compositione et usu decretorii
planetarum, 1530; — De compositione et usu
quadrantis , 1535.
Valère André, Biblioth. belg. — Morcri, Dict. histo-
rique.
BAERT {Alexandre-Balthasar-François de
Paule, baron de) , géographe, né à Dunkerque
vers 1750, mort à Paris le 23 mars 1825. H
voyagea en Russie , en Angleterre et en Espagne.
Envoyé en 1791 à l'Assemblée législative, il s'ef-
força vainement de sauver Louis XVI. Après
le 10 août 1792 , il se rendit aux États-Unis, qu'il
parcourut en observateur, et revint en France
après le 9 thermidor. De 1815 à 1816 , il siégea
à la chambre des députés. On a de lui : Mémoi-
res historiques et géographiques sur les pays
situés entre la mer Noire et la mer Caspienne;
Paris, 1799, 1 vol. in-4° publié sous le voile de
I l'anonyme; on y trouve l'Extrait d'un voyage
145
BAERT — BAFFI
146
entrepris en 1784 dans la partie de la- Russie
qu'avoisine la mer Caspienne; — Tableau de
la Grande-Bretagne, de l'Irlande et des pos-
sessions anglaises dans les quatre parties du
monde, 4 vol. iii-8° avec fig. et cartes; Paris,
1800, ouvrage souvent' consulté par Napoléon.
On lui attribue aussi un ouvrage anonyme, le
Consommateur, in-8° ; Paris, 1802.
Quérard, la France littéraire.
BAERT ou BAERTius (François) , jésuite
flamand, né en 1651 à Ypres , mort le 27 octobre
1719. n visita les bibliothèques d'Allemagne,
particulièrement celles de Prague et de Vienne ,
pour y puiser des documents utiles à l'histoire
ecclésiastique. Il aida le P. Papebroch à la tra-
duction des Acta Sanctorum ( mois de mai et
de juin, 15 vol. in-fol. ), et a publié un Commen-
taire plein d'érudition sur la vie de saint Ba-
sile le Grand.
Guill. Cnypers ( CwpenMS ), l'éloge de Baert dans le
lorae II de juillet (v^ci. Sanct.).
BAERT (Philippe ), généalogiste belge , vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. Il
était bibliothécaire du marquis de Chastelar. On a
de lui : Supplément au nobiliaire des Patjs-Bas
et de Bourgogne; 2^ édit., Louvain, 1772, in-12 ;
— le vrai supplément aux deux volumes de
ce nobiliaire ;ià., 1774, in-12; nouvelle édition
publiée par le major de Holleber ; — Bssai his-
torique et critique sur une ancienne ville et
forteresse saxonne nommée Sigisburg, située
dans le comté de la Marck , laquelle fut dé-
truite au treizième siècle ; 1803, in-8°; — De
comitibus Bruxellensihus (en manuscrit).
Quérard, la France littéraire.
* BAERTMNG (Pierre-Conrad) , théologien
allemand, né le 24 novembre 1680, mort en 1734.
Ses études feites, il voyagea en Allemagne, en Hol-
lande , et' se fit remarquer par ses connaissances
théologiques. Il laissa : Zeit und Eivigkeit, oder
die gfgenwsertige und zukûnftige Welt, in al-
lerhand zit/oslUgen moralischen Andachten,
nach Anleitung einiger Schriftsteller (le
Temps et l'Éternité, ou le Monde présent et à ve-
nir, considéré sous plusieurs aspects et d'après
différents auteurs); Brunswick, 1735, in-4°,
œuvre posthume.
Adelung, Suppl. à Jocher, Allgem. Ceiehrten-Lexicon.
*BAERWALD ( Frédéric-Hcnri). Il a paru
en 1833, sous ce nom, une brochure de quatre
feuilles, qui a pour titre : les plus Nouvelles
inventions et les derniers perfectionnements
des instruments de musique, etc.; Quedlin-
bourg et Leîpsick, God. Basse , 1833 , in-8°, avec
3 planches contenant 77 figures.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BJETON (BatTwv), géomètre grec, attaché au
service d'Alexandre le Grand vers 334 av. J.-C.
II était chargé de mesurer les distances des mar-
ches de l'armée macédonienne en Asie. De son
ouvrage intitulé 2T:a6[jLol x^; 'AXe?àvSpou Ttopstaç
(les Stations de la marche d'Alexandre), il ne
reste que des fragments.
Athénée, X, p. 422. — Pline, #. N., VI, 17, § 21, 19,
§ 22. — Solin, 55. — Mùller, Fragmenta Histor. grœcor,
dans la Bibliothèque gréco-latine de M. A. Firmin Didot.
* BAEX ( Joachim ) , écrivain ecclésiastique ,
né en 1562 à Utrecht, mort en 1619. Il était
prêtre d'un des États des Provinces-Unies. On a
de lui un certain nombre d'ouvrages de polémi-
que dirigés contre les protestants. Ils sont écrits
en hollandais.
Valère André , Biblioth. belge.
*BAEZA (Balthazar), théologien espagnol,
originaire du Portugal, mort en 1638. Il devint
prédicateur du roi d'Espagne. On a de lui : Com-
mentaria in canticum Mosis ; in canticum
Ezechiée; in canticum Jesaiee; in epistolam
Jacobi apostoli.
Nie. Antonio, Biblioth. hispana nova.{
BAEZA (Diego de), théologien et prédicateur
espagnol , né en 1582 à Ponferrada dans la Ga-
lice, mort à Valladolid en 1647. Il entra dans
l'ordre de Saint-Ignace, et se fit de bonne heure
connaître comme prédicateur. On a de lui : Com-
mentarii morales in Historiam evangelicam;
Paris et Lyon , 11 vol. in-fol., et un recueil de
sermons, in-4°.
Ribadeneira , Biblioth, Soc. Jesu.
* BAEZA (Gaspard de), jurisconsulte et tra-
ducteur espagnol, vivait dans la première moitié
du seizième siècle. On a de lui une traduction en
espagnol de Paul Jove , et divers ouvrages de
droit.
Mariana, Hist. kisp. — Nicolas Antonio, Biblioth. his-
pana nova. — Moréri , Dictionnaire historique.
* BAFARVLL. (Thomas), théologien espa-
gnol, de l'ordre de Saint-Dominique , vivait dans
la seconde moitié du dix-septième siècle. On a
de lui : Nuovas Indias del Rosario.
Nie. Antonio, Biblioth. hispana nova. — Échard, Scrip-
tor. ordinis Prxdicat.
BAFFA ou BAFFI (Françoise) , femme poète,
vivait à Venise vers 1545. Ses vers, comme ceux
de la plupart des poètes italiens, sont épars
dans différents recueils. Elle a composé un grand
nombre de sonnets, dont la meilleure partie parut
dans Giolito, Madrigali del cav. Luigi Cas-
sola; Venise, 1554, in-8'', et dans Domenichi
Rime diverse; 1549.
Mazznchelli, Scrittori d'italia,
BAFFA OU BAFFI (Nicolas) , helléniste na-
politain, vivait au dix-huitième siècle. Quand
les Français entrèrent dans Naples , il prit part
à la révolte générale que leur vue excita. Après
la rentrée du roi dans sa capitale , Baffi fut
condamné à mort.
Chaudon, Dictionaire historique,
* BAFFI (Barthélémy), théologien italien,
mort à Milan entre 1577 et 1580. A l'âge de
trente-trois ans, il prit l'habit de capucin,
devint professeur à Pavie, et assista au concile
de Trente. On de lui : Orat. de Religione ,
ejusque Prsefecto diligendo; Bologne, 1559,
in-4° ; — De Nobilitate urbis Mediolani ; Bo-
logne, 1562, in-4°; — De admirabili Dei Pro-
videntia 'erga Romanum populum; Milan,
147
BAFFI — BAFOR
148
1562, ia-4°; — Orot. ad PP. concilii Trid.
habita ;BTesdSi, 1563, in-4''; et dans Concil.
de Labbe, 14« part. — De Felicitate urbis Flo-
rentin; Bologne, 1565, in-4° ; — Orat. ad po-
pulum Romanum in comitiis generalibus ha-
bita; MUan, 1565, ^-4°; — Orat. de admira-
bili Charitate divina; ibid., 1569, in-4°; —
Orationum variarum, vol. //Brescia, 1570;
— Orat. de S. S. Theologise prxstantia ; Pa-
vie, in-4°.
" Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
* BAFFI (Jean-Baptiste), médecin et poëte
italien, natif de Pérouse, mort en 1596. H fut
premier professeur de médecine dans sa ville
natale, et devint membre de l'Académie des In-
sensati. On a de lui : Oratio de rei medicœ
Majestate, discours prononcé à l'Académie dont
il était membre; Pérouse, 1593, in-4°; — Ora-
tio de hominis Praestantia, autre discours dans
la même assemblée; Pérouse, 1593, in-4°; —
des Poésies, dans le recueil de L. Sancedo, Ve-
nise 1614, in-12. — Libellus de non usu as-
trologiee in medicina ; — de Sustentanda va-
letudine adversus podagram; — de Aquis et
deMorbisoculorum;— deFebribus. Ces der-
niers ouvrages furent écrits vers l'époque de la
mort de l'auteur.
Biographie médicale. — Jôcher, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon. — Oldoln, Atherneum Ligusticum.
BAFFiN ( William ) , célèbre pilote anglais, né
vers 1584; tué au mois de mai 1622, au siège
d'Ormus. Il accompagna, dans leurs navigations ,
Hudson, Thomas Button, les capitaines Gibbins,
James Hall , et Robert Biletb. On trouve dans
Purchas, Pilgrimages , t. IH, liv. 4, le journal
de la campagne que Baffin fit en 1612 avec James
Hall. En 1615 et 1616, il fit ses dernières expédi-
tions au pôle arctique pour trouver un passage qui
devait conduire par le nord de l'Amérique dans
la mer de la Chine. Ses cartes ont été perdues. On
a supposé que les terres qu'il avait vues étaient
jointes à la côte occidentale du Groenland , et
forn^aient cette vaste baie qui dans toutes les map-
pemondes porte le nom de baie de Baffin. Ce
pilote a le premier observé la plus grande dé-
clinaison de l'aiguille aimantée ( 56° du nord au
sud). On a de lui quelques déterminations de
longitude par la culmination de la lune, et une
lettre adressée à John Wostenhobne , dans la-
quelle il dit positivement « qu'il n'y a pas de
passage au nord du détroit de Davis , ni espoir
d'en trouver. » Baffin périt pendant le siège
d'Ormus, ville du golfe Persique, qui fut prise
par les Anglais le 23 mai 1622.
Penny Cyclopsedia.
BAFFO, surnommée SafiU (laPnre), sultane
favorite d'Amurath m, native de Venise, vivait
dans la seconde moitié du seizième siècle. La vie
de cette chrétienne, devenue toute-puissante en
Orient , offre des particularités qui ne sont pas
dénuées d'intérêt. Prise par des corsaires sur
un vaisseau vénitien qui la transportait à Corfou
avec Baffo son père, elle fut donnée à Amurath HI,
qui conçut pour elle une passion que justifiait au
reste la beauté et, selon toute apparence, le ca-
ractère de la jeune Vénitienne. Si plus tard elle
eut des rivales, elle conserva toujours sur le
cœur et l'esprit du sultan une influence évidente.
Ses ennemis ( et elle en eut un grand nombre )
l'accusèrent de recourir à des moyens surnaturel!?
povu-captiverainsi Amurath; et ce monarque, qui
ne brillait guère par la force du caractère, fit
donner la question aux femmes qui servaient
Baffo, pour avoir le secret de son empire sur lui.
Cette sauvageprocéduren'aboutit pas -. les femmes
de la sultane ne révélèrent rien , parce qu'elles
ne savaient rien; et Amurath lui-même, ayant re-
connu le ridicule de son accusation, rendit à Baffo
toute sa tendresse. Cependant elle ne devint pas
irapératiice , et redemanda en vain à Amurath sa
liberté. A la mort d'Amurath , Baffo gouverna de
même son fils Mahomet DI; mais. en 1603, sous
Achmetni, elle fiit reléguée dans le vieux sérail,
et l'on n'entendit plus dès lors parler d'elle.
V. R.
Dictionnaire des Femmes célèbres. — Chaudoo et Dc-
landine , Nouveau Dictionnaire Mstorique.
BAFFO (George), poète vénitien, mort en 1768.
Doué par la nature d'un génie gracieux et facile,
il n'a su obtenir que la triste gloire d'être le ri-
meur le plus licencieux Je son temps. Ses poésies,
écrites en langage vénitien , ont été publiées à
Venise sous le titre de Cosmopoli, 4 vol. in-8°,
1787. Ses compatriotes vantent l'originalité Je
ses pensées, relevées par un style élégant et
naïf; la naïveté, du reste, est à peine un mérite
chez un poète qui écrivait dans le dialecte de
Venise, si caressant, si doux, si enfantin. Une
singularité bien digne de remarque, c'est que
Baffo était aussi réservé dans la conversation
que libre dans ses vers, et que jamais un mot
inconvenant ne trahissait, dans ses discours, le
poète licencieux.
La sultane favorite d'Amurath HI (Vot/. l'ar-
ticle précédent ) était de la famille de ce poète.
Tipaldo, Biografla degli Jtaliani illustri.
BAFFUS, BAFFO OU BAFFI [Luculliis), mé-
decin, philosophe et poète italien, natif de Pé-
rouse, mort le 16 mars 1634. Il professa la mé-
decine à Pérouse, et fut membre de l'Académie
des Insensati. Il ne laissa que des poésies. On
a de lui : De antiquitate Perugise, poème ; — la
Fama nel nascimiento del grau principe di
Toscana; Venise, 1590, in-4°.
Son fils, mort le 25 juin 1644, publia on re-
marquable discours sur les antiquités de Pérouse,
et un autre à la louange de la même ville. Il fit le
panégyrique du roi de France Louis XIH. On a
en outre de lui : il Coro délie Muse; Pérouse.
Oidoin , Athenxum Ligusticum. — Biographie médi-
cale.
* BAFOR (Balthasar de), conseiller d'Étal
allemand, né vers le milieu du seizième siècle,
mort à Varsovie en 1620. Il était dans la confi-i
dence des empereurs Rodolphe, Mathias etFer-t
149
BAFOR —
dinand, qui n'entreprenaient rien d'important
sans le consulter. Bafor était un catholique zélé ;
il s'engagea dans les guerres religieuses qui , de
la Bohême , gagnèrent tout l'empire autrichien.
n fut envoyé comme chargé d'afYaires près de
Sigismond ni en Pologne, où il mourut.
Starovolscius, Monumenta Sarmatorum ; Cracov., 1655,
în-foiio.
*BAGJ3nrs (Bayaïoç), seigneur "^perse, vivait
vers la seconde moitié du sixième siècle avant
J.-C. Tl fut chargé par Darius Hystaspe de faire
exécuter Oroes , le satrape rebelle de la province
de Lydie. Arrivé à Sardes, Bagœus sonda d'a-
bord les dispositions des gardes du satrape; et
lorsqu'il eut acquis la conviction que l'ordre de
Darius serait obéi, il le fit connaître et exécuter
sans résistance.
Hérodote, III, 128. — Smith, Dictionary of Greék and
Roman biography.
* BAGiBCS ( Bayaîoç ) , général perse , vivait
dans la première moitié du quatrième siècle
avant J.-C. II était frère du satrape Pharna-
baze , et commanda, au rapport de Xénophon ,
un corps de cavalerie qui vainquit Agésilas,
dans le voisinage de Dascylium, lors de l'inva-
sion de ce Lacédémonien en Asie , en l'an 396
avant J.-C.
Plutarque, Agésilas. — Xénophon, Hell., III, 4, § 13.
BAGARD {César), sculpteur lorrain, sur-
nommé le grand César, né à Nancy en 1639,
mort en 1709. n vint avec Jaquin, son maître, à
Paris, et y exécuta , entre autres sculptures , la
Force et la Vertu, figures allégoriques destinées
à décorer l'arc-de-triomphe érigé, en 1659, à
l'occasion du mariage de Louis XIV. Revenu à
Nancy, Bagard produisit de nouvelles et nom-
breuses œuvres : un buste de Louis XTV, pour
la porte de Nancy , construite en 1 67 3 ; — le Tom-
beau de Jean Rousselot , représentant Jésus-
Christ à table avec les disciples d'Emmatis ; —
deux Génies ailés , pour le tombeau de Bassom-
pierre , aux Minimes de Nancy ; — les statues
de saint Jean de la Croix et de sainte Thérèse,
pour les Carmes de la même ville ; — un devant
d'autel sculpté en bois, et représentant la Nati-
vité, pour la même église, et une Vierge (en mar-
bre) soutenue par des anges, pour Notre-Dame
du Mont-Carmel; — un Christ, pour l'église Saint-
Sébastien de Nancy ; — une Vierge, pour le cou-
vent des religieuses de Sainte-Elisabeth de
Nancy ; — quatre statues colossales, pour le no-
viciat des jésuites de Nancy ; — Saint Pierre et
saint Paul, en pied; — Hercule enfant; —
une Sainte Famille ; — une Vierge en bois de
Sainte-Lucie ; — un Saint Pierre, pour les Cor-
deliers de Nancy ; — un Ecce-Homo, grandeur
naturelle, pour une chapelle dans le voisinage
de Nancy ; — plusieurs ouvrages qui décoraient,
avant la révolution qui les détruisit, la Char-
treuse de Bosserville.
BAGARD (Toussaint), fils du précédent,
mort à Nancy en 1712 , suivit honorablement les
BAGARRIS 150
traces de son père, et, comme lui, se distingua
dans la sculpture.
Nagler, Neues Mlgemeines Kûnstler-Lexicon.
*BAGARU (dom Henn), savant bénédictin
de la congrégation de Saint- Van , natif de Nancy,
mort à l'abbaye de Longeville le 26 mars 1709.
On a de lui : Histoire abrégée de la Lorraine;
— Traité des Alliances de la maison d'Autri-
che et des Alliances de la maison de Lor^
raine, ouvrages inédits.
Calraet , Bibliothèque de Lorraine.
*BAGABOTTO OU BAGARATO, jurisconsulte
italien , vivait à Bologne au commencement du
treizième siècle, et mourut vers 1242. Il était con-
sul de Bologne, et sut se faire distinguer aussi bien
par sa bonne administration que par les travaux
qu'il a laissés. On a de lui : Traité sur le re-
proche des témoins; — Traité sur les délais et
les déclinatoires. — Ces traités ont été réunis à
son Tractatus universalis juris , 1584.
Buinatdi, Bibliotheca Bononiensis.
BAGARRIS {Pierre- Antoine Rascas, sieur
DE ) , gentilhomme provençal , vivait au commen-
cement du dix-septième siècle. Il était amateur
d'antiquités et possesseur de médailles et de
pierres gravées, et fut choisi par Henri IV pour
exécuter le projet d'établir le cabinet de médailles
que ses prédécesseurs avaient eu l'intention de for-
mer. Il vint à la cour en 1608, et eut un long en-
tretien avec le roi. Il raconte lui-même, dans ses
Mémoires, qu'il fut introduit dans la chambre
du monarque, et qu'après lui avoir montré des
médailles romaines et des pierres gravées dont
U décrit les plus intéressantes , Henri retint le
tout pour en former un cabinet.
Le roi fit ensuite à Bagarris plusieurs ques-
tions sur les médailles , sur leur antiquité , sur
leur diiférence d'avec les monnaies , et sur leur
utilité. Bagarris discourut assez longuement sur
ce sujet; il a fait imprimer l'espèce de discours
qu'il fit au roi, et qui contient xm petit traité de
numismatique assez curieux pour le temps. Cet
ouvrage est intitulé la Nécessité de l'usage
des médailles dans les monnaies; Paris, 1611,
in-4°. Il est rare et incomplet. Tous les exem-
plaires de ce hvre ne vont pas au delà de la
26^ page , qui a pour réclame le naot DiscovRs.
T. de Murr, dans sa Bibliothèque de peinture,
de sculpture et de gravure, dit que le manus-
crit original se trouvait entier dans la bibliothè-
que du collège de Louis le Grand, à Paris.
Le roi ordonna à Bagarris de trouver des
dessins de médaUles pour en composer l'histoire
de sa vie, et l'autorisa à faire la recherche des
monuments et des trésors de l'antiquité qui
avaient été dissipés pendant les troubles des
guerres civiles , pour en enrichir les cabinets de
ses maisons royales. Il lui en donna l'intendance
sous le titre de maître des cabinets , médailles
et antiquités de S. M.; Bagarris prit celui de ci-
méliarche , qui avait une forme scientifique, et
plus convenable à un antiquaire.
151
BAGARRIS — BAGET
152
La mort de Henri IV , arrivée deux ans après,
suspendit toute cette affaire. Au commencement
du règne de Louis XIH , Bagarris fit tout ce qu'il
put pour faire réussir ce que Henri IV avait
projeté; mais la grande jeunesse du roi, son peu
de goût pour l'étude des médailles, et les guerres
de religion qui survinrent , ne lui permirent pas
de s'en occuper. Bagarris repartit pour la Pro-
vence en 1611, avec les pierres qu'il avait ap-
portées.
Les pierres gravées de Bagarris furent acquises
de sa veuve par Lauthier, d'Aix en Provence ,
et, après sa mort, son fils les céda au roi. Elles
sont maintenant au cabinet de médailles de la
Bibliothèque royale. On remarque parmi ces
pierres : le célèbre cachet de Michel-Ange» le
Mécène de Dioscoride, quelques autres pierres
très-intéressantes , et un Sacrifice sur jaspe san-
guin, qui est gravé à la tête de l'ouvrage de
Bagarris. [ M. Dumersan , dans VJSnc. des g.
du m.]
Dictionnaire des Hommes illustres de la Provence.
*BAGATELLA (Antoine) , musicographe ita-
lien, né à Padoue dans le milieu du dix-hui-
tième siècle. On ignore la date de sa mort. On
a de lui : Regole per la costruzione de' violini,
viole, violoncellie violoni; memoria presen-
tata alV Academia délie scienze, lettere ed
arti di Padova, al concorso del premio delV
arti delV anno 1782; Padoue, 1786, 24 pages
grand in-4'', avec 2 planches ; ouvrage couronné
par l'Académie de Padoue. « Il y a dans cet ou-
« vrage, dit Fétis, quelques préceptes utiles pour
« la construction des instruments à archet, puisés
« dans les proportions de Stradivari et des autres
« habiles luthiers de l'école de Crémone ; mais il
« est à regretter que l'auteur du mémoire ne lui
« ait pas donné plus de développements. « L'ou-
vrage, de Bagatella a été traduit en allemand
par Schaum, sous ce titre : Ueber den Bau der
Violine, Bratsche und Violoncell; Leipzig,
Kljmmel, 1806, in-8°.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BAGATTi [François), compositeur italien ,
vivait à Milan au commencement du dix-septième
siècle. Il a publié deux recueils de motets , ainsi
que des messes et des psaumes.
Piccinelli, Meneo de' Letterati Milanesi.
*BAGAZOTTi (Camillo) , peintre de l'école
romaine, né àCamerino, petite ville de la Marche
d'Ancône, vivait vers le milieu du seizième siècle.
Élève et imitateur de Fra Sebastiano del Piombo,
il a laissé dans la collégiale de Spello une Coin-
m/iinion de sainte Lucie, entièrement conforme
au style de son maître. Ce tableau est signé
Camillus Bagazotus Camer. faciebat.
E. B— N.
Lanzi, Storia délia Pittura. — Orsini, Risposta aile
Lettere pittoriche del signor Annibale Mariotti.
BAGDEDIN ( Mahomet ) , mathématicien
arabe , vivait au dixième siècle. On lui attribue ,
entre autres, un traité Sur la division des su-
perficies, traduit en latin par John Dee, do
Londres, et par Fréd. Coramandini, d'Urbin;
Pesaro, 1570. Selon quelques critiques, cet ou-
vrage n'est que la traduction arabe d'un hvre
grec d'Euclide, aujourd'hui perdu.
D'Herbelot, Bibliothèque orientale.
BAGE (Robert), littérateur anglais, né en
1728 à Darley, village du comté de Derby, mort
en 1801. On a de lui des romans qui eurent un
succès de vogue. Les principaux ont pour titres :
le Mont Heneth; — la Belle Syrienne; —
James Wallace; — Barham Downs ; — VHom-
me tel qu'il est; — VHomvie tel qu'il ïCestpas.
Kose New, Biographical Dictionary.
* BAGELAAR ( Emest-Oxiillaume-Jean ) ,
graveur et dessinateur, vivait vers la fin du dix-
huitième et au commencement du dix-neuvième
siècle. 11 débuta parles armes; et ce ne fut qu'en
1798, à la vue de dessins d'anciens maîtres, qu'il
se sentit disposé à marcher sur leurs traces. Il
commença par le dessin, et donna, depuis 1802
jusqu'en 1820, plus de 300 planches gravées.
Il choisissait ses sujets dans le paysage qui l'en-
vironnait; souvent aussi il suivait sa propre ins-
piration. Son dessin n'a l'ien d'affecté , et sa gra-
vure ne manque pas d'originalité.
Nagler, Neues Allgemeines Kilnstler-I/ixicon.
* BAGENAL (Bcauchamp) , gentilliomme ex-
centrique , né en Irlande vers 1741 , mort en
1801. Il eut une réputation de duelliste, et risqua
sa vie dans une vingtaine de rencontres. Son
terrain favori était le cimetière de Killinane, dans
le comté de Carlow : cet endroit lui était com-
mode , en ce qu'étant boiteux par suite d'acci-
dent, il pouvait se maintenir droit en plaçant
la jambe la plus courte sur la pierre d'une tombe ;
et, delà, il essuyait le feu de son adversaire.
Rose, New Biographical Dictionary.
*BAGEREAU (Nicolas) , jurisconsulte* fran-
çais, vivait dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. Il fut avocat au parlement, et écrivit
sur certaines matières de droit et de procédure.
On a de lui : Diverses leçons sur l'ordonnance
des criées; Paris, 1613, in-12; — Commentaire
sur l'ordonnance des quatremois ; — Décisions
sur les ordonnances des tailles et de la juri-
diction des élus; Paris, 1624, in-8°.
Mémoires m.anuscrits de M. Boucher d'Argis. — Mo-
réri, Dictionnaire historique.
* BAGET (Henri-Jean), anatomiste français,
vivait à Paris vers 1730. On ignore la date de sa
mort. Il enseigna l'anatomie, et fit aussi un cours
d'accouchements. On a de lui : Ostéologie, pre-
mier traité, dans lequel on considère chaque
os par rapport aux parties qui le composent;
Paris, 1731, in-12. Portai estimait beaucoup cet
ouvrage, comme le résultat de longues expé-
riences ; — Myologie ; Amsterdam, 1736, in-S" ;
— Elementa physiologios juxta selectiora ex-
périmenta; Genève, 1749, in-S"; — Lettre
pour la défense et 'la conservation des parties
les plus essentielles à l'homme et à l'État;
153
BAGET — BAGGE
154
Genève, 1758, iu-12;— Réflexions surun livre
intitulé Observations sur les maladies de l'u-
rètre; Paris, 1750.
Quérard, la France littéraire.
* BAGET {Jean, chevalier de), général fran-
çais , né à Lavit-de-Lamagne ( Tarn-et-Garonne )
le 19 octobre 1743, mort le 14 février 1821. Il
fit les campagnes de 1759 , 1761, 1762, en Alle-
magne, et y obtint un avancement rapide. Il
était capitaine quand la révolution éclata. Baget
se prononça en faveur des principes nouveaux ,
et fut nommé aide de camp du général Valence le
10 mars 1792. Il passa à l'armée de la Moselle
en 1793, combattit à la bataille d'Arlon le 19
juillet , et y reçut une blessure à la tête de son
régiment. Devenu général de brigade, il com-
manda la cavalerie de l'avant-garde pendant tout
le reste de la campagne , et se distingua d'une
manière particulière à la bataille de Weissem-
bourg et au déblocus de Landau; mis en tiaite-
ment de réforme le 13 février 1793, il devint peu
de temps après inspecteur général des remontes,
elvconsei-va cet emploi jusqu'en septembre 1802,
époque à laquelle il fut pourvu du commande-
ment de la 10^ division militaire, commande-
ment qu'il conserva jusqu'au moment de sa re-
traite en 1807. A. A.
I,es Fastes de la Légion d'honneur.
BAGETTi OU BAGGETTi (Joscph-Pierre),
peintre paysagiste, né à Turin en 1764, mort
dans sa vÙle natale en mai 1831. H étudia d'a-
bord l'architecture , et devint en 1793 profes-
seur de topographie à l'école du génie à Tu-
rin. En 1807 il fut appelé à Paris, et attaché au
ministère de la guerre avec le grade d'ingénieur
géographe. Il fut spécialement chargé d'exécuter
à l'aquarelle des tableaux représentant les vic-
toires des armées françaises. Dans l'espace de
huit ans, il acheva plus de quatre-vingts tableaux
qui se trouvent dans la galerie de Fontainebleau
et au dépôt de la guerre. On conserve au Musée
un tableau inachevé, de la plus grande dimen-
sion, représentant une vue générale de l'Italie,
depuis les Alpes jusqu'à Naples. En 1815 il re-
tourna à Turin, où il reçut une pension dn roi, et
continua de cultiver son art. On a de lui : Ana-
lisi deir unità delV afjetto e deW imitazione
nelle belle arti; Torino, 1827, in-8".
Tipaldo, Biographia degli Italiani illustri del se-
colo XFIII.
6AGFORO {Jean), antiquaire anglais, né à
Londres en 1657, mort en 1716. Il fut d'abord
cordonnier, puis il devint libraire et antiquaire.
n fut chargé par le docteur Moore , évêque de
Norwich et par le comte d'Oxford, de former les
collections des livres rares et des manuscrits
dont ils ont enrichi leurs bibliothèques. On a de
lui plusieurs Lettres conservées au Muséum
Britannique, et le prospectus d'une Histoire gé-
nérale de l'imprimerie, inséré dans les Philoso-
phai Transactions en 1707.
Biographia Britannica.
BAGGAERT {Jean ), médecin hoUandais, né à
Flessingue vers l'an 1637, mort en 1710. Il exer-
ça sa profession avec succès dans sa ville na-
tale. Rejetant l'autorité des anciens et des mo-
dernes, il en appelait toujours à l'expérience,
comme seule autorité légitime. On a de lui deux.
ouvrages en flamand : la Vérité dégagée des
préjugés par un raisonnement juste sur les
six choses non naturelles , etc. , avec un dis-
cours préliminaire sur la petite vérole , et
quelques observations sur la fermentation, et
sur cl' autres sujets importants; ouvrage où
l'on met en évidence la fausseté des idées
qu'on s'est faites sur les acides et les alkalis;
Middelbourg, 1696, in-12; — Traité de la Pe-
tite Vérole et de la Rougeole, oit fon décrit la
nature, les causes, les signes , les pronostics
et la cure de ces maladies. On y montre aussi
les mauvais effets de la vieille méthode de
tenir les malades chaudement , au péril de
les é^oî^/Zer; Amsterdam, 1710, in-12.
Van der Linden, De scriptoribus medicis.
* BAGGE {Charles-Ernest, baron de), cham-
bellan du roi de Prusse , vivait à Paris vers
1783, et mourut en 1791. Amateur passionnédela
musique, il recherchait les artistes et savait ap-
précier leur talent ; mais il n'avait pas ce tact
pom" lui-même : il jouait mal du violon, et se
croyait de première force. Dans cette persuasion,
il invitait les plus célèbres violinistes à prendre
de ses leçons ; et lorsqu'ils lui objectaient , pour
se débarrasser de ses importunités , la nécessité
d'utiliser le temps pour vivre, il leur offrait de
les payer pour qu'ils devinssent ses élèves. Ce
ridicule lui fit donner le nom de Francaleu du
violon. L'empereur Joseph n lui dit un jour :
« Baron, je n'ai jamais entendu personne jouer
du violon comme vous. » — Outre son goût pour
le violon, Bagge avait aussi la manie de composer ;
il a fait graver à Paris (en 1773) six quatuors
concertos pour 2 violons, alto et basse, en 1782;
un concerto que M. Kreutzer, alors fort jeune ,
exécuta avec beaucoup de succès. On dit qu'il
mourut empoisonné par sa maîtresse. Hoffmann
a fait du baron de Bagge le sujet d'im conte fort
original.
Fétis , Biographie universelle des Musiciens. — Gèr-
ber, Lexicon der Tonkilnstler.
BAGGE {Jacques), amiral suédois, né en
1499 dans la province deHaland, mort entre
1565 et 1570. Il servît d'abord dans l'armée que
Gustave F"" envoya au secours du Danemark, et
se distingua surtout au siège de Haimslad, où il
fut blessé. En 1555 il reçut le commandement
d'une expédition contrôles Moscovites, qui à plu-
sieurs reprises étaient venus envahir et ravager
la Finlande. Cette expédition conduite avec ta-
lent, se termina par la conclusion d'une paix de
quarante ans. Bagge soumit ensuite la ligue des
villes hanséatiques, qui voulait ruiner le commerce
de la ville de Revel. Vainqueur des Danois dans
le combat naval de Bereholm , il en fut vamcu
f55
BAGGE — BAGGOWOTH
156
à son tour en 1564, et mourut dans les fers.
Geyer, Histoire de la Suède.
BAGGER ( Jean ) , prélat danois luthérien,
né à Lunden eu 1646 , mort à Copenhague en
1693. Après plusieurs voyages en Allemagne et
en Angleterre, il devint d'abord professeur des
langues orientales à Lunden , puis pasteur à Co-
penhague, enfin évêque de cette capitale. Il doit
l'honneur d'être mentionné dans l'histoire à un
acte d'intolérance inqualifiable. Consulté enl684,
par son gouvernement, sur la question suivante :
« L'intérêt de la religion évangélique luthérienne
« permet-il que les réformés calvinistes, expul-
K ses de France par Louis XIV, viennent s'éta-
« blir en Danemark ? « l'évêque luthérien ré-
pondit « que l'admission des calvinistes expose-
« rait lésâmes des fidèles luthériens aux dangers
« de la tentation, aux risques de la damnation
t( éternelle ; que les calvinistes, pleins de prin-
« cipes de rébellion, étaient les auteurs du régi-
« cide commis sur la personne de Charles P% et
'<■ qu'ils avaient, en quelque sorte, provoqué et
« nécessité la Saint-Barthélémy ; que leur fausse
« religion, abominable aux yeux de Dieu et de la
« sainte Église, n'est que le voile d'une ambition
« politique qui a pour but de bouleverser le
« monde entier; enfin, qu'en leur qualitéd'hom-
« mes, ils sont nos prochains, et ont droit à notre
X charité , mais que le meilleur service de cha-
« rite à leur rendre, ce serait de chercher à les
« convertir. »
Mémoire du temps.
'■' BAGGESEiv {Zens, c'est-à-dire Emmanuel),
poète danois, né le 15 février 1764 à Korsoër,
dans l'île de Zélande , mort à Hambourg le 3 oc-
tobre 1826. Ses premiers essais poétiques sont
écrits en danois ; mais l'induence de Klopstock
et deWieland s'y fait déjà sentir. Protégé par le
prince de Holstein-Augustenbourg,ilfiten 1787
un voyage en Allemagne qui le mit en rapport
avec les poètes les plus distingués de ce pays ,
alors si riche en beaux talents. Dès ce moment
la langue allemande devint pour Baggesen un
instrument poétique dont il se servit, de préfé-
rence à son idiome national. A Paris, il assista
en spectateur enthousiaste aux premièics scènes
de la révolution française. A partir de ce premier
voyage , toute sa vie se passa en courses : son
caractère inquiet le ramena à diverses l'eprises
de Copenhague en France, en ItaUe ou en Suisse.
En 1793, il épousa à Berne une petite-fille du
célèbre Haller; en 1797, après la mort de sa pre-
mière femme, il se maria avec une Genevoise
à Paris , où il demeura plusieurs années , pen-
sionné par le roi de Danemark. De 1814 à 1820,
on le retrouve à Copenhague, engagé dans des
querelles littéraires avec le poète Œhlenschlseger ;
vers 1 820 il quitte de nouveau sa patrie avec toute
sa famille , sans espoir de retour. Cependant, peu
de mois avant sa mort , poussé par la nostalgie,
il s'achemine de nouveau vers Copenhague, et
meurt en route à Hambourg, — Baggesen offrait
un singulier mélange d'éléments contraires : c'é-
tait , chez lui , une lutte continue entre l'atliéisme
et la foi , la haine et l'amour, l'orguei! et l'humi-
lité , la réflexion et le sentiment. Ses œuvres re-
flètent ces contrastes : jamais d'ensemble , rien
d'achevé; mais une imagination souvent gigan-
tesque, et une sensibilité profonde. Il imita avec
bonheur le style grandiose de Klopstock, la déli-
cate gaieté de Wieland , l'habile versification de
Voss.
Ses poésies lyriques allemandes ont paru pour
la première fois en 2 vol. in-8°, à Hambourg
en 1803; une autre collection du même genre,
intitulée Haidenblumen ( Fleurs de bruyère ) fut
publiée à Amsterdam, 1808, 2 vol. in-8°. Vers
le même temps parut son principal ouvrage : Par-
thénaïs, ou le Voyage dans les Alpes (Hamb.
et Mayence, 1806 ; Amsterdam, 1807 ; Hambourg,
1811 ; Leipzig, 1812 et 1819). Cette épopée-idylle,
dans le genre de la Zowwe de Voss, et dont M. Fau-
riel a donné ime traduction française ( la Par-
thénéide), précédée d'une introduction de lui
(Paris, 1810, in-12), renferme beaucoup de
beautés de détail, par exemple, la personnifica-
tion du vertige , que le poète place sur la cime
du Schreckhorn. A partir de 1810, le talent de
Baggesen prit une direction satirique et polé-
mique; il se plaisait à flageller Fichte, Scheliing,
et les coryphées de l'école mystique qui se répan-
dait alors en Allemagne. Son Faust achevé ( Vol-
lendeter Faust), qui devait, au gré de l'auteur,
abattre la susdite école , est resté manuscrit. Son
dernier ouvrage allemand , Adam et Eve , ou
Histoiredela chute de r/ioj?t?rae (Leipzig, 1826,
in-8°), que Baggesen a intitulé Épopée humo-
ristique, est un mélange de satire triviale, de
passion entraînante , de frivolité maniérée. — Les
ouvrages de Baggesen, imprimés en danois, con-
sistent en drames lyriques assez insignifiants, en
épîtres, en vers fugitifs, en épopées comi(iues,
qui le placent au premier rang des littérateurs
de sa patrie. Le plus remarquable de ses ouvrages
en prose danoise est, sans contredit, le Laby-
rinthe, on excursions d'un poète en Europe
à la fin du dix-huitième siècle et au commen-
cement du dix-neuvième ; Copenhague, 1792-
1793, 4 vol. in-8". Il a paru jusqu'ici 11 vol. de
ses œuvres complètes, en langue danoise (de
1827 à 1831 ). Les fils de Baggesen ont publié la
correspondance de leur père avec Jacobi etRein-
hold (Leipzig, 1831, 2 vol.). Dans ses lettres,
écrites de 1790 à 1801, il parle avec esprit de
la réA'olution française et des chefs des écoles
philosophiques en Allemagne. [jE'nc. desg.dum.]
Notice nécrologique sur Baggesen, dans la Gazette
Htté7'aire du Danemark, année 1826. — D. Fricke, In
memoriam J.-J. Baggesen ; nitoboarg , 1827, br. in-8">
( le docteur FricUe , qui avait fait rautopsie de Baf?gcseD,
trouva le cerveau de ce jxoëte semblable à'celui d'un
aliéné ).
BAGGOWOTH, général russe, mort le 7 oc-
tobre 1SI2. H commanda l'avant-garde àEylau,
et se distingua aux batailles de Heilsberg, deFrled-
157
BAGGOWOTH
land, de Borodino, et fut tué d'unboulet de canon
au combat de Tarontino.
Dictionnaire encyclopédique russe.
BAGIEV ( Jacques ),c\ûTiir^en français, mem-
bre de l'Académie de chinirgie, vivait dans la
seconde moitié du dix-huitième siècle. On a de lui :
Lettre au sujet de quelques remarques insé-
rées dans V édition de Dionis, par Lafaije; Pa-
ris, 1750, in-12; — Deux Lettres, l'xme sur
plusieurs chapitres du Traité de la Gangrène
de Quesnay, l'autre sur le Traité des Plaies
d^armes à feu de Desponts; Paris, 1758, in-12;
— Nouvelle Lettre sur plusieurs chapitres
du Traité de la Gangrène; Paris, 1751, in-12;
— Examen de plusieurs parties de la chirur-
gie, d'après les faits qui peuvent y avoir rap-
port; Paris, t. I", 1756; t. Il, 1757, in-12; —
Sur l'amputation renouvelée de la partie sail-
lante de l'os , dans les Mémoires de l'Académie
de chirurgie (t. Il, p. 274).
Biographie médicale.
*BAG1STANES (BayKJxàvriç), Babylonien, qui
vivait dans la seconde moitié du quatrième siècle
avant l'ère chrétienne. Il abandonna Bessus et ses
complices au moment où Alexandre poursuivit
Darius en l'an 330 avant J.-C, et il informa
Alexandji-e du danger que courait le roi de Perse.
Arrien, 111, 21. — Quinte-Curce, V, 13.
BAGLiONE ou BAGLioNi (Ccsare), peintre
italien, né à Bologne vers 1525, mort à Parme
en 1590. Il reçut les premières leçons de son
père, peintre médiocre, et, comme disent les Ita-
liens, di dozzina. Il eut bientôt surpassé son
maître. Il excella surtout dans les fleurs, les
fruits et les attributs, et dans les paysages, dont
il touchait le feuille avec une rare habileté. Il
réussit moins bien dans les sujets de figures, et
dans les arabesques et cartouches dont il accom-
pagnait ses groupes d'attributs, et qui générale-
ment sont bizarres et de mauvais goût. Sa ma-
nière était légère et expéditive, ainsi qu'il conve-
nait au genre qu'il avait adopté. Ses compositions
ne manquent pas de variété. Baglioni était d'un
caractère enjoué, spirituel etoriginal, quilui avait
attiré l'amitié des Carrache. On raconte que tra-
vaillant au palais ducal de Parme où se trouvent
ses principaux ouvrages , et ayant à peindre des
ruines, il partit en pantoufles et en bonnet de
nuit, sans prévenir personne, pour aller les faire
d'après nature.... à Bome. Il était bon musicien,
et improvisait de jolis vers, qu'il chantait en s'ac-
compagnant sur sa lyre.
Baglioni compta parmi ses élèves Spada, Den-
toue, Storaliet Pisaneili. {Voy. ces noms).
E. B— N.
Lanzi, Storia délia Piitura. — Malyasia , Felsina pit-
trice. — Malvasia, Pitture, Sculture ed Architetture
diUologna. — Ticozzi, Dizionario dei Pittori. — Orlaadi,
jibecedario Piltorico.
BAGLIONE {Giovanni), peintre italiep, né
à Rome vers 1573, mort vers 1650. Il fut élève
lie Francesco Morelli , et concourut dès l'âge de
quinze ans à la décoration de la bibliothèque
— BAGLIONI 158
du Vatican. Peintre infatigable, il a laissé d'in-
nombrables ouvrages, dont les principaux sont : le
grand arc delà chapelle Borghèse,. à Sainte-Marie
Majeure; la voûte de la chapelle Saint-Pierre, à
Sainte-Pudentienne; deux Sybilles, à Saint-
Onuphre ; le don des Vases sacrés, à la tribune
de Saint-Jean-de-Latran; une Adoration des
Mages fi\ \m&\Présentation au Temple, à Saint-
Louis des Français ; enfin Titus devant Jérusa-
lem, plafond du palais Rospigliosi. Ses meilleurs
tableaux sont deux Chiens et un Nègre, au pa-
lais Chigi; nn Saint Etienne, da.ns la cathédrale
de Pérouse; et une Sainte Catherine, dans la
basilique de Lorette. La manière du BagUone
approche de celle du Cigoli , et son coloris ne
manque pas de vigueur : cependant il est difficile
de trouver ce maître complètement à la hauteur
de l'immense réputation dont il jouit de son vi-
vant, et des honneurs dont il fut accablé. Paul V
lui donna un coUier d'or, et le créa chevalier de
l'ordre du Christ. L'Académie de Saint-Luc lui
ouvrit ses portes , et le choisit pour prince ou
président.
En 1642, Baglione publia un ouvrage intéres-
sant, intitulé Vite de' Pittori, Scultori, Archi-
tetti dal pontificato di Gregorio XIII, del
1573 infino ai tempi di papa Urbano VIII ,
del 1642 ; il se compose d'une suite de dialogues
familiej-s entre un étranger et mi gentilhonune
romain amateur des arts. L'auteur se montre im-
partial, sans prétention, et enclin à l'indulgence.
« Toutes les fois que je le hs , dit Lanzi , il me
semble entendre parler un vieillard vénérable
qui insinue plutôt des préceptes de morale que
des règles de beaux-arts, dont il est peut-être
par trop sobre ; ce qui fait supposer qu'il avait
travaillé plutôt par une disposition naturelle au
talent d'imiter, que d'après les principes d'un
goût solide et d'une critique approfondie. »
Baglioni est enterré à Rome, à Saint-Cosme et
Saint-Damien, dans la chapelle de la Vierge et de
saint Jean, qu'il avait fondée et décorée de ses ou-
vrages. Ernest Breton.
Misserini , Storia dell\ /tcademia di San-Luca, —
Lanzi, Storia délia Pittura. — Ticozzi , Dizionario dei
Pittori. — Pistolezi, Descrizione di Roma. — Winckel-
Hianii, Neues Mahler-Lexicon.
BAGLIONI ( Dominique) , poète itahen, natif
de Pérouse, mort le 25 février 1568. Il entra
dans l'ordre de Saint-Dominique, et laissa : Car-
mina etrusca varia ; Carmen in laudem Jo.
Chrysostomi, operis de Conversione peccato-
rum; — la Vita di S. Catarina da Siena,
en vers italiens; — Délia fuga di G.-C. nell'
Egitto ; poèmes écrits, la plupart, peu de temps
avant la mort de Baglioni.
Echard, Scriptor. ordin. Prsedicat.
BAGLIONI {Jean-Paul) , tyran de Pérouse,
mis à mort par Léon X, qui l'avait attiré à
Rome, sous prétexte de le consulter sur les af-
faires de l'État. Tantôt condottiere au service de
César Borgia ou des Vénitiens , tantôt souverain
de Pérouse, puis chassé de cette ville, et repre-;
1S9
BAGLÏOIM — BAGLIVI
ICO
nant son ancien métier de condottiere, il eut
une vie d'aventurier, comme la plupart des petits
tyrans italiens du XIV« et du XV® siècle.
BAGLioKi {Astorre), mort en Chypre en
1571, fils du précédent. Après la mort de son
père , il se retira avec sa mère à Venise. La dé-
fense énergique qu'il fit de Famagouste, assiégée
par les Turcs, et sa mort, l'ont rendu célèbre.
Pendant quatre mois la garnison et les habitants,
encouragés par Baglioni, combattirent avec le
courage du désespoir. Les tours, les murs minés
par les assiégés s'écroulaient, en ensevelissant
sous leurs décombres des troupes de Turcs lors-
qu'elles montaient à l'assaut. Les fenunes , les
enfants , les vieillards , faisaient un rempart de
leurs corps pendant que les Grecs et les Vénitiens
combattaient , et que les habitants reconstrui-
saient leurs murs. Soixante mille Turcs périrent
pendant le siège de cette ville , que Venise aban-
donna à son malheureux sort, malgré tous les ef-
forts delà femme de Baglioni, pour décider la Ré-
pubUque à venir au secours de tant de braves.
Aprèsquatre mois d'héroïques efforts, le l'^'aoùt,
la ville obtint des conditions honorables du per-
fide Mustapha, qui commandait l'armée turque. Il
accueillit avec bienveillance sous sa tente Ba-
glioni, Bragadin, Tiepolo, Hector Martiningue,
et ce qui restait d'officiers; puis, sous un vain
prétexte, il les fit cruellement égorger tous sous
ses yeux , excepté Bragadin , qu'il réserva pour
de plus horribles supplices. En perdant Fama-
gouste , Venise perdit à jamais l'île de Chypre.
On compte Astorre Baglioni au nombre des
poètes les plus élégants de son temps. Il ne reste
de lui que deux sonnets imprimés en 1720,
in-8° , avec ceux de Coppetta et d'autres poètes
de Pérouse.
Gratiani, Hist. de l'île de Chypre. — Dara, Bistoire
de fenise. — Moréri , Dictionnaire historique.
BAGLIONI ( Lelio ) , théologien florentin ,
mort le 31 mars 1620 à Sienne, où il professait
la théologie sous l'habit de servite, qu'il avait
pris en 1591. On a de lui : Tractatus de Prœ-
deslinatione ; Florence, 1577; — Apologia
coyitra le, considerazioni di JS. Paolo da Ve-
nezia, sopra le censure di Paolo V; Pérouse,
1606, in-4''. Beaucoup d'autres écrits théologiques
sont restés inédits.
MazzuchelU, Scrittori d'italia.
BAGLIONI ( Louis ), violouistc et compositeur
italien, vivait à Milan vers 1760. On a de lui :
Tancrede; — la Guinguette allemande
(1777). Ces deux ouvrages ont été représentés à
l'opéra de Stuttgard.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
"" BAGLIONI (Lucas), prédicateur italien,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il se fit remarquer par ses prédications dans plu-
sieurs villes d'Italie. On a de lui : l'Arte del
predicare; 1562, in-8°.
MazzuchelU, Scrittori d'italia.
BAGLIONI ( r/20TOas ), imprimeur italien,
exerçait son art à Venise. Parmi les livres nom-
breux sortis de ses presses, on remai'que au
commencement du dix-septième siècle : VHis-
toire des guerres de Flandre, depuis 1559
jusqu'en 1609, par Fr. Lanario d'Aragon; Ve-
nise, 1616, in-4°, en italien; réimpression de
l'édition d'Anvers, 1615, in-4''. C'est un ouvrage
assez rare.
Panzer, annales typographiques.
* BAGLiOTTO ( JosepJi-Marie, appelé aussi
Joseph-Marie de Navarre ), théologien itali'în,
de l'ordre des Capucins, vivait vers la seconde
moitié du dix-septième siècle. Ses principaux
ouvrages sont : Descrizione del Seraglio, tr>
dotta del francese ; WXïVL , 1687; — la Vita
di S. Gaudenzio, primo vescovo di Novarj;
Venise, 1678; — le Delizie Serafiche in ies-
crizione del sacra monte di Orta; Milan, 1,386.
Adelung, Suppl. à Jooher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
BAGLIVI ( George ), célèbre médecin italien,
né à Raguse en septembre 1669, mort en mars
1707 (1). Sa vie est tout entière dans ses œu-
vres : comme Bichat, il mourut i 'a fleur le
l'âge. Descendant d'une famille arménienne pauvre
et persécutée, il prit le nom de son père adoptif
Baglivi ( Pietro-Angelo ) , riche médecin de
Lecca, qui n'avait pas i'enfants. Il eut d'abord
pour précepteur le jésuite Michel Mondegago,
qui lui enseigna le grec et U latin. Devant suivre
la carrière de son bienfaiteur, d fréquenta suc-
cessivement les universités ie Salerne, de Pa-
doue et de Bologne. Il visita ensuite les princi-
paux hospices de l'Italie, et vint en 1692 à
Rome, où il eut pour maître ^t bientôt pour ami
le célèbre anatomiste Malpiglii , médecin du pape
Innocent XII. Peu de temps après, il fut nommé
professeur d'anatomie au coUége de la Sa-
pience (2).
Son enseignement, neuf, éloquent, hardi, rom-
pant avec les ti-aditions routinières du passé , lui
attira une multitude d'élèves ; le nom de Ba-
glivi franchit les Alpes , et ne tarda pas à être
connu à l'étranger. La Société royale de Londres
et l'Académie impériale des Curieux de la Na-
ture s'associèrent le jeune professeur, le collègue
de Malpighi et de Pacchioni. Mais sa consti-
tution débile ne l'ésista pas longtemps aux ex-
cès du travail. Pendant l'automne Je 1705, Use
déclara une ascite qui enleva, deux ans après,
celui-là même qui prétendait avoir trouvé le
moyen de prolonger la vie au delà de cent ans.
Les ouvrages de Baglivi ont été édités plu-
sieurs fois sous le titre de Opéra omnia me~
(1) Tous les biographes, à l'exception de Fabroni, ont
donné ici des dates inexactes. Les uns font naître Baglivi
en 1663, les autres en 1668. Or, Baglivi raconte lui-mârac
( Prœfat. in specim, IV, Libror-um de Fibra, etc. ), qu'il
tomba malade d'une fièvre aiguë en Janvier 1692, et qu'il
avait alors vingt-trois ans ; il naquit donc en 1669, et il
mourut .à l'âge de trente-huit ans, c'est-à-dire .en 1707,
et non en 1702, comme on l'a prétendu.
(2) Munus docendse anatom.es in Archigymnasio Ro-
mano obtinuit. Fabroni, ntx Jtalorum, etc., t. JV.
p. 79. On voit que Baglivi n'enseignait pas la chirurgie,
comme le prétendent presque tous les biographes.
161
BAGLIVI — BAGNACAVALLO
162
dico-practica ; Leyde, 1704, 1710, 1715, 1745,
1765, iii-4''; Paris, 1711, in-4°; Anvers, 1715,
m-4°; Bâie, 1737, m-4°; Venise, 1754, m-4°.
On a imprimé séparément : De Praxi medica
libri II; Rome, 1696,in-8°; Leyde, 1699,in-8°;
traduction anglaise, Londres, 1703, in^" ; trad.
allemande, Leipzig, 1715, in-4°. C'est dans son
traité de la pratique médicale que Baglivi se
montre grand partisan de la méthode d'oBserva-
tion, d'après ce précepte du chancelier Bacon :
Non fingendum, aut excogitandum, sed inve-
niendum quid natura faciat, aut ferai. Il y
essaie de ramener les médecins aux saines doc-
trines des anciens , notanmient d'Hippocrate ; il
les exhorte à se tenir en garde contre la puis-
sance des préjugés, la manie des systèmes,
et contribua beaucoup au rétablissement de la
médecine en renversant les théories galéniques.
Il trace, sous la forme aphoristique, des règles
excellentes sur le pronostic et le traitement des
maladies, et s'élève surtout contre l'abus des
remèdes. « Les remèdes, dit-il, prodigués à des
intervalles trop rapprochés ou d'une manière in-
tempestive , font souvent dégénérer la maladie,
et produisent des modifications infinies, que le
médecin ignorant confond avec le cours de la ma-
ladie même, tandis qu'elles sont le résultat d'im-
prudentes prescriptions. « Baglivi n'a pas écrit
un traité didactique de pathologie : il a essayé
de classer méthodiquement les maladies ; et
s'il y a quelque exagération à comparer, comme
il a fait, les dents à des ciseaux, l'estomac à une
cornue, les vaisseaux sanguins à des tubes hydrau-
liques, le cœur à un piston, les intestins à un
filtre , le thorax à un soufflet , les muscles à des
leviers, on ne saurait nier qu'il a, l'un des pre-
miers , ouvert la voie aux grandes découvertes
physiologiques. Avant lui , presque tous les mé-
decins atti'ibuaient les maladies à l'altération des
fluides ; le premier il établit que les parties so-
lides du corps sont presque toujours la cause
morbifique, et que les fluides ne sont, dans quel-
ques cas rares, affectés que secondairement. D
devint ainsi le fondateur d'un système nouveau ,
le solidisme, lui qui avait tant parlé contre les
systèmes.
Les autres écrits de Baglivi, imprimés séparé-
ment, sont : Spécimen quatuor lihrorum de
fibra motrice etmorbosa; Pérouse, 1700,Ln-4° ;
Rome, 1704, in-4'' (dédié au pape Clément XI) ;
Utrecht, 1703, in-S" ; Londres, 1703, in-8°; Bâle,
1703, in-8°; Altdorf, 1703, in-8°. Ce traité a
été attribué, dans la Galeria di Minerva, à
Jean Casalecchi, médecin de Reggio. L'auteur
y étabUt sa célèbre hypothèse d'une force sys-
taltique de la dure-mère : il représente cette en-
veloppe fibreuse du cerveau comme la j cause
première du mouvement des membranes en gé-
néral ; — Bissertatio de usu et abusu vesican-
ïmm; Londres, 1699, in-4°; l'usage des vésica-
toires , introduit par les Arabes , est utile dans
beaucoup de cas que l'auteur essaye de déter-
NOUV, BIOGR. UNIVERS, — T. IV.
miner; — Dissertazione sugli effetti délia mu-
sica nelle malattie occagionate dalla morsi-
catura délia tarantola; Rome, 1696, en latin;
ibid.,même année; Londres, 1699, in-4°. L'au-
teur y cite plusieurs observations tendant à prou-
ver que la morsure de la tarentule peut être
guérie par la musique. Cette opinion a été con-
tredite par des observateurs plus récents.
F. H.
Fabroni , P^itse Italorum doetrina excellentium qui
ssecuUs Xril et xrill floruerunt, t. IV, p. 77, 104.
* BAGNACAVALLO {Bartolommco Ramen-
ghi, dit), célèbre peintre de l'école bolonaise,
né à Bagnacavallo en 1484, mort en 1542 (da-
tes de Baruffaldi ). D eut d'abord pour maître
Francia. Il entra ensuite à l'école de Ra-
phaël , qu'il aida dans la décoration des loges du
Vatican ; mais on ignore absolument quelles
parties peuvent lui être attribuées. C'est aux
exemples et aux conseils de ce grand maître,
dont Ù fut le constant imitateur, qu'il dut la ma-
nière tout à fait moderne qu'il rapporta à Bo-
logne, et que l'on retrouve dans ceux de ses ou-
vrages qui existent encore dans cette ville.
Au couvent de San-Salvatore , en compa-
gnie de Biaggio Pupini , il peignit à fresque ,
avec des retouches à sec , une Multiplication
des pains dans le réfectoire, et dans la biblio-
thèque la Dispute de saint Aîtgustin, un de
ses meilleurs ouvrages , et celui sans doute qui
rappelle le plus le genre des compositions de
Raphaël. Il peignit également, sur une voûte du
palais du podestat, quelques médaillons; à l'é-
glise des Servi, des fresques retouchées depuis
par Nicolas Bertuzzi, et accompagnant une An-
nonciation d'Innocenzo d'Imola; enfin, à Sainte-
Marie-Madeleine, ime Madone entre saint Sé-
bastien et saint Roch. Près du couvent de
Saint-Dominique, dans la rue et sous un portique,
est ime autre Madone avec VEnfant et saint
Jean , ouvrage apprécié par le Guide. Au col-
lège d'Espagne , beaucoup d'ouvrages', du Ba-
gnacavallo ont disparu; cependant une vaste
fresque offre des débris pleins de vérité et d'ex-
pression; elle représente le Couronnement de
Charles Va Bologne par le pape Clément VII.
La figure de l'empereur, assez intacte, est singu-
lièrement fine et madrée ; la tête du poète Tris-
sino est une de celles qui ont l£ moins souffert.
Cette peinture, contemporaine de l'événement
qu'elle retrace , est fort curieuse sous le rapport
historique. Dans une loge du même collège est
une Vierge avec l'Enfant, saint Jean et saint
Joseph, et dans la partie supérieure un ange
jetant des fleurs. Cette compositton est tout à
fait dans la manière de Raphaël. Si comme des-
sinateur Bagnacavallo fut au-dessous des prin-
cipaux élèves de Raphaël ; il les égala comme co-
loriste , et les surpassa souvent par la grâce qu'il
savait donner à ses figures , surtout aux Mado-
nes et aux enfants. Cela est tellement , vrai que
le Guide ne craignait pas d'avouer qu'il devait
Î63
BAGNACAVALLO — BAGNI
164
beaucoup sous ce rapport à l'étude des œuvres
du Bagnacavallo, et que les Carrache ne dédai-
gnèrent pas de le copier, et parfois même de l'i-
miter. Regardé par ses contemporains comme le
premier maître de l'école bolonaise, Bagnacavallo
mourut, estimé et envié, à l'âge de cinquante-
liuit ans.
Son fils {Giavmini-Batista), mort en 1601,
aida Vasari dans la décoration de la salle de la
chancellerie. Ces fresques, représentant des traits
de la Vie de Paul III, ftirent terminées dans le
court espace de cent jours, et se ressentent de
cette précipitation. Giovanni-Batista aida aussi
le Rosso et le Primatice dans les travaux qu'ils
exécutèrent en France. Ebnest Berton.
Vasari, f iia dei PUtori. — Lanzi , Storia délia Pit-
tura. — Baldinuccl, Notizie de' projessori. — .Scanelli,
— il Microcosmo délia Pittura. — Malvasia, Felsina
Pittrice. — Ticozzi, Dizioimrio dei Pittori. — Borghini,
il Riposo. — Bumaldi , niinerva Bononiensis. — Baruf-
Taldi, nte de' più insigni Pittori e Scultori Ferraresi.
— Winckelmaiin, Neues Mahler-Lexicon.
* BAGNACAVALLO {Bartholonwieo Junior),
peintre de l'école bolonaise, vivait à la fin du
seizième et au commencement du dix-septième
siècle, n était cousin selon Ticozzi , neveu sui-
vant Orlandi, de Giovanni-Battista. Il peignit
avec habileté l'architecture et l'ornement. On
croit qu'il fut le père d'un autre Giovanni-Bat-
tista, dont il est question dans les manuscrits
d'Oretli.
Ticozzi , Dizionario dei Pittori. — Orlandi , Abeceda-
rio Pittorico.
* BAGNACAVALLO (Scipione), fils de Gio-
vanni-Battista , partagea les travaux de son cou-
sin Bartolommeo Junior.
Ticozzi, Dizionario dei Pittori.
* BAGNACAVALLO ( Joseph-Marie ) , biogra-
phe et capucin italien, natif de Bologne, mort en
1742. On a de lui : Vita délia suor Lucrezia
Michelini ; Modtat , 1726.
iWazzuchelli , Scrlttori d'italia.
*BAGNADORE0U BAGKATOEE (Pîe?rO-Mï-
ria) , peintre de l'école vénitienne, né à Bres-
cia, travaillait en 1594, et vivait encore en 1611.
Élève ou imitateur du Moretto, il orna sa ville
natale d'un grand nombre de fresques et de
tableaux parmi lesquels on remarque un Mas-
sacre des Innocents , placé dans l'église Saint-
François, et signé Balneator. Le coloris de ce
maître , par une exception rare dans l'école
vénitienne , manque un peu de vigueur ; mais
so^ faire est sage et consciencieux , qualité qu'il
dut sans doute à l'étude des gravures , dont il
avait réuni une nombreuse collection qui à sa
mort passa dans les mains du comte Camille
de Gonzague de Novellara. E. B — n.
Cuzzando , Ristrello délia Storia Bresciana, 1664. —
Zamboni, Memorie inforno aile pubbliche fabbriche più
insigni délia città di Brescia, 1798. — Lanzi , Storia
délia Pittura.— Oriandi, Abecedario Pittorico.
*BAGNAJA {don Pietro), peinti'e italien,
vivait dans lapremière moitié du seizième siècle.
n était attaché en qualité de directeur des
chœurs à Saint-Jean-de-Latran, ce qui le porta à
peindre plusieurs tableaux destinés à son ordre.
On voit, dans la sacristie de l'église de Saint-
Jean-de-Verdura , une Sainte Famille dont il
est l'auteur; on voit un autre tableau de ce
peintre à Asti. Ses teintes ont le défaut d'ôtre
trop pâles.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
^BAGNABA (dou Pietro da) , .peintre de
l'école romaine , fils ou neveu du précédent , tra-
vaillait vers le milieu du seizième siècle. Il était <
chanoine régulier deSaint-Jean-de-Latian. Élève
de Raphaël, il réussit à l'imiter au point que
les fresques et les peintures à l'huile dont il en-
richit l'église et le couvent du monastère de
Santa-Maria-di-Porto à Ravenne, et surtout les
arabesques de la voûte du réfectoire, rappellent
tout à fait la manière du grand maître d'Urbin.
Il laissa un ouvrage (inédit?), intitulé Naiiira,
uso e différence de' colori, etc. E. B — n.
Ticozzi. Dizionario de' Pittori. — Mazzuclielli, Scrit-
tori d'italia.
BAGNAsco OU BAGNA SAcco (Antoine),
jurisconsulte italien, vivait au commencement du
seizième siècle. On a de lui : De successione
regni Galliae; Turin, 1593.
Mazzuctielli , Scrittori d'italia. — Adelung, Supplé-
ment à. (ôcher, Allgemeines Celehrlen-Lexicon.
*BAGNAGATTi (Calimerio) , appelé aussi
Belacato Calimerio, poète et avocat italien,
natif de Brescia, vivait dans la première moitié
du seizième siècle. Il composa des poésies lati-
nes , entre autres des épigrarames , qui eurent!
du succès.
IMazzuctielli, Scrittori d'italia.
*BAGNATi {Ignace), savant carmélite na-
politain, né en 1659, mort le 24 juin 1728. 11 con-
sacra sa jeunesse aux mathématiques et à l'astro-
nomie; plus tard il s'attacha exclusivement à
l'éloquence sacrée , et se tit un nom comme pré-
dicateur. On a de lui : Vera mundï Acta defi-
nitaet demonstrata , ouvrage posthume, édité
parCoscioni; Naples , 1742, in-4''.
Mazzuclielli, Scrittori d'italia.
* BAGNATi (Simon), jésuite napolitain , né
le 28 octobre 1651, mort le 19 octobi-e 1727.
Il prit l'habit en 1666, parcourut l'Italie, et y
devint célèbre comme prédicateur. On a de lui :
Panegirici sacri e sermoni; ediz. Il; Venise,
1701, 1702, 5« partie, in-8°; — Attrative di
Giesùin seno a Maria, Sermoni e Panegirici;
Venise, 17 07,in-8" ; — il Venerdî santificato,
cioè la Passione di G. -G. ; ediz. II; Naples,
1709, in-S"; — Apparato Eucaristico , cioè
Meditazioni di appareccio alla communione,
ediz. II; Naples, 1710, in-8" ; — Quaresimale ;
Naples, 1717, in-4°; et divers autres écrits édi-
fiants.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
* BAGNI ( 5 JG^io ), théologien italien, cha-
noine régulier delà congrégation de San-Salva-
tor, près de Terracine. Il a été général de sa
congrégation. On a de lui : Cœremonise obser-
vandee a recitantibus Officiiim divinum et
165
BAGNI — BAGOAS
166
a celebrantibus Missas majores ; Rome, 1710;
— Officia propria canon, regul. Congrega-
tionis S. Salvat ; Rome, 1613; — Be oratio-
num spirituaîium exercitio ; Rome, 1613 ; —
DeprsecipuisS. R. Ecclesise dignUatibus ; Bo-
logne, 1625, 1649, m-4°.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
* RAGNOLi ( Giovanni-Francesco ) , peintre,
né à Florence en 1678 , mort en 1713. On ne
connaît autre chose de ce maître que son por-
trait peint par lui-même, qui figure dans la col-
lection des portraits de la galerie de Florence,
E. B— N.
Lanzi , Storia délia Piitura. — Galleria impériale e
reale di Fiorenze.
*BAGNOl>i (Vincenzio), sculpteur, né à
Reggio-di-Modena , vivait à la fin du seizième
siècle, n exécuta, avec l'aide de son frère Ber-
nardo, les Quatre évangeUstes, et les ornements
du chœur de l'église Saint-Pierre de Bologne.
E. B— N.
Orlandi, Abecedario Pittoriço.
BAGNOLi (Jules-César) , po'ëte italien, né à
Bagna-Cavallo , près Ferrarc , vivait dans la se-
conde moitié du quinzième siècle ; il moumf vers
1630. 11 se plaça au premier rang des poètes ita-
fiens par son talent. Michel Pereth, prince de Ve-
nafre, neveu de Sixte V , le combla de bieufaits.
On a de lui : les Aragonais, tragédie; Trapani,
1682 , in-4'' ; — le Jugement de Paris ; — une
Canzone dédiée à Grégoire XV; 1623.
Eritreo, Pinacotheca imag. illustr. y'irorum,
* BAGNOLi. (Pierre) , savant camaldule de
Bagna-Cavallo , vivait dans la deuxième moitié
du seizième siècle, et fut général de son ordre.
On a de lui : Orationes habitée in adventu Ant.
Pisani; Ravenne, 1580, in-4°; — in Adventu
Jul. Feltrii de Rovere; ibid., 1582 , in-4°; —
Uabitœ in AbbatiaClassensi, ibid., 1585, in-4°.
Mazzucheli, Scrittori d'Italia.
BAGNOLi (Jean-Paul). Voy. Baglioni.
* BAGNOLINO (Giovaïini- Maria Cerva, dit),
peintre de l'école bolonaise, travaillait de 1640
à 1 667 . Malvasia lui domie les prénoms de Pietro-
Antonio, tandis que quelques biographes le nom-
ment Giovanni-Maria da Bologna. Il fut élève
de Menichino del Brizio , et peignit beaucoup à
Venise et dans le Padouan. E. B — n.
Oretti, Memorie, mss. — Ticozzi, Dizionario dei Pit-
toj-i. — Lanzi, Storia dellaPittuia.— Malvasia, Felsina
Pittrice.
BAG1V&LINO (Jérâtne), poète italien, vivait
dans la première moitié du seizième siècle. On a
de lui : Operetta quai tratta degli mirabili
fatti de un cavallero detto Tipaldo, Ferrarese
(iw ottava rima); Venise, 1522, in-4°.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia. ~ Adelung, Supplé-
ment à Jëcber, Jllgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAGNOLa (Jean-François-Joseph, comte),
jurisconsulte et mathématicien, né à Turin en
1709, mort en 1760. Outre son explication des
Tables de Gubbio, Venise, 1748, son principal
ouvrage, on a de lui : Sulla Gente Curzia e delU
Età di Q. Curzio Vistorico; Bologne, 1741 ,
in-S" ; — Sul Ortatore (emploi de la marine) ;
— SulV Aurora boréale; — un Traité sur le
carré des nombres, dans la collection Galoge-
rana.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*BAGivuoLO (le comte), général napolitain,
né dans le royaume de Naples à la fm du seizième
siècle , mort dans la seconde moitié du dix-sep-
tième. Ce général fut appelé par Philippe IV à
servir dans un corps d'armée qui parvint à
chasser les Hollandais du Brésil. Dans sa lutte
contre Maurice de Nassau il développa une habi-
leté incontestable ; et, ne pouvant résister ouverte-
ment à cet habile général, il prit la résolution de
se replier sur Bahia ; ce fut là qu'il reçut du vice-
roi le commandement en chef de l'armée brési-
lienne. Assiégé dans la capitale par le prince
Maurice, il le força, en 1638 ( 28 mai), à regagner
Pernambuco, après avoir souffert des pertes con-
sidérables durant un siège de quarante jours. En
récompense de ce service , il fut créé prince par
Pliilippe IV, et reçut dans le loyaume de Naples
on majorât transmissible à ses enfants. Les écri-
xàim portugais altèrent son nom en l'appelant
Banholo ou Banhuolo. FerdinjVjn'd Denis.
Gaspar Barlœus , Rerum per ociennium in Brasilia et:
alibi f/estarum sub prœfectu Mauritii, Nassovii co-
mitis Mstoria; Amst., 1647, iurfol. — Southney, History
of Brazil.
BAGOAS, eimuque, favori d'Alexandre le
Grand, d'abord attachée Darius. Il était doué
d'une remarquable beauté, et Alexandre eut pour
lui une de ces passions trop fréquentes dans
l'antiquité ; il lui arriva de l'embrasser en plein
théâtre.
Q.-Curee, VI, 5 ; X, i. — Plutarque, Alexandre, 67.
BAGOAS, eunuque égyptien, vivait dans la pre-
mière moitié du quatrième siècle avant J.-C. H
commanda les armées d'Artaxerxès-Ochus, qui
en fit son ami, et lui confia la direction d'une par-
tie des mercenaires lors de son expédition ea
Egypte; ce qui n'empêcha pas Bagoas de l'em-
poisonner ensuite, pour venger, à ce que dit
Élien , l'outrage fait à la religion égyptienne par
la mort du bœuf Apis. Il est plus probable que
le roi Artaxerxès-Ochus s'étant rendu odieux
par ses cruautés, Bagoas traduisit par un assas-
sinat le seiilijneot d'aniraadveisioû publique ex-
cité par ce prince, et dont il craignait sans doute
de voir rejaillir les effets sur lui-même.
Élien, V, Har., VI, 8. — Diod. de Sicile, XVL, 47, 49, 50 ;
XVII, 5. — Strabon, XV, p. 736. — Arrien, Anab,, II, 41.
— Q.-Curce, VI. 3, § 12.
*BAGOAS-CARUS, favori d'Hérodele Grand,
vivait dans la première moitié du premier siècle
avant l'ère chrétienne. II fut surnommé Carus à
cause de la faveur dont il jouissait auprès d'Hé-
rode, ce qui ne l'empêcha point de conspirer
contre ce prince , à cause des cruautés que ce
dernier commettait en Judée. Le complot fut dé-
couvert , et Bagoas fut puni de mort avec ses
complices.
Josèphe, Antiquités, liv. XVII. — Moréri, Dict. Mst,
6.
187 BAGOLINO —
"*EAGOi.iNO (Jean-Baptiste) , médecin de
Vérone, fils du précédent, vivait dans la der-
nière partie du seizième siècle. Il possédait par-
faitement le grec et le latin , et il a même laissé
des traductions dans ces deux langues. H colla-
bora à un grand travail sur Aristote, qui ne fut
imprimé qu'après sa mort.
Rose, Neiv Biographlcal Dictionàry.
*BAGOLiNO [Jérôme), médecin italien , né
à Vérone au commencement du seizième siècle.
La date de sa mort est ignorée. Il fut professeur
de philosophie et de médecine pratique à l'uni-
versité de Padoue. On a de lui ( en collaboration
avec son fils) : De fato , deque eo quocl in
nostra potestate est, ex mente Aristotelis, li-
ber eximius Alexandri Aphrodisiensis, latine
vertit Hieronymus Bagolinus; Veronse, 1516,
in-fol. ; Venise, 1541,in-fol.; 1549, 1553, 1559,
în-fol. ; — Aristotelis priora resolutoria , la-
tino sermone donata, et commentariis illus-
trata a J. -Francisco Burana, adjecta Aver-
rhois expositione secundi secti de facultate
propositionum , et Averrhois in eosdem com-
pendio, eodem Burana interprète, cum annot.
H. Bagolini ;\etâse, 1536, in-fol.; Paris, 1539,
in-fol. ;■ Venise , 1567, in-fol. ; — In Aristotelis
libros duos de generatione et corruptione,
commentarii Johannis Philoponi, H. Bago-
lino, interprète ;Ye.mse, 1541, 1549, 1555,
1559, 1563, in-fol. ; — Commentarii Syriani in
m. m, XIII et XIV Metaphysicorum Aristo-
telis, ex interp. H. Bagolini ;Yen\se, 1558,
in-4°; — Collectanea in libros priorum, in li-
bros I et II posteriorum Analyticorum , lec-
tura privata. Les manuscrits de ces deux der-
niers travaux existaient à la bibliothèque de Pa-
doue, du temps de Tomassini.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
SAGOLiNO (Sébastien) , peintre, musicien
et poète italien, né à Alcamo en Sicile le 19 jan-
vier 1560, mort le 27 juillet 1604. On a de lui :
jEmblematum moralium D. Jo. Horoscli Co-
vazuvias et Leyva, libri III ex hispana lingua
latino carminé redditi; Girgenti, 1601,in-8°;
— Sacra symbola ad Clementem VIII, ejusdem
Horoscii latinitate donata; Girgenti, 1601,
ÎD-8°; — Carmina; Palerme, in-8°, sans date.
Maziuchelli, .îcnitori (i'/ia/ja. —Adelung, Supplément
à Jôcher, Mlgemeines Gelehrteii'I.exicon.
*BAGOPHANES, général babylonien, vivait
dans la seconde moitié du quatrième siècle avant
J.-C. Il commandait la citadelle de Babylone, et
la remit avec les trésors royaux à Alexandre ,
après la bataille de Gaugamèle en 331 avant J.-C.
Quinte-Curce, V, 1.
BAGOT (Jean), jésuite français, né à Rennes
en 1580, mort le 22 août 1664. Il fut professeur
de philosophie dans plusieurs collèges de France,
censeur des livres et théologien de son général
à Rome, et enfin recteur de la maison professe
à Paris. Parmi les ouvrages qu'il a publiés, il y
en a un, Defensio juris Episcopalis, 1655, qui
BAGRATION
168
souleva de graves discussions , parce qu'il s'y
trouvait diverses propositions ultramontaines.
L'ouvrage fut supprimé par l'assemblée du clergé.
Le P. Bagot prit part aux querelles de sa société
avec Port-Royal. On lui attribue l'établissement
à Paris d'une société de jeunes prêtres qui de-
vint, plus tard, le séminaire des Missions étran-
gères.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
* BAGOT (Louis), théologien anglais, né dans
la première partie du dix-huitième siècle , mort
en 1802. Il était fils de lord Bagot, et étudia à l'é-
cole de Westminster, puis au collège du Christ,
à Oxford, où il se distingua. Il fut ensuite nommé
chanoine, et obtint l'évêché de Bristol, et succes-
sivement ceux de Norwich et de Saint-Asaph.
On a de lui : Lettre au docteur Bell sur le sa-
crement de V Eucharistie ; in-8''; — Sermons
sur les prophéties; — quelques discours et
éloges.
Chaudon, Dictionnaire historique.
BAGOT (N...), médecm à Saint-Brieuc, dans
le département des Côtes-du-Nord , adopta les
principes de la révolution sans comprendre ses
mipérieuses exigences. Nommé en 1791 à l'as-
semblée législative, il siégea constanunent parmi
les modérés , qui combattirent toutes les mesures
patriotiques. Dans la discussion qui s'éleva à la
séance du 20 octobre 1701, à propos du serment
exigé des prêtres, il vota contre toute loi ré-
pressive. Depuis ce temps , il ne parut plus sur
la scène politique.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
BAGRATiON (Pierre, prince), général russe,
né vers l'an 1762, mort le 24 septembre 1812.
Descendant des Pagratides de Géorgie , il entra
au service de Russie en 1782 avec le grade de
sergent, et prit d'abord part à la guerre contre
les peuplades du Caucase et du Cuban, qui furent
soumises à la domination russe. Colonel en 1788,
il assista à l'assaut d'Oczakow, et en 1794 il se
signala à l'armée de Pologne. Distingué par Sou-
warof, il fit, avec ce général, les guerres d'Italie
et de Suisse. Le 10 avril 1799, il se rendit maître
de Brescia, et fit prisonniers dix-huit cents hom-
mes. Il lutta avec avantage contre Serrurier et
Moreau. Il commandait l'avant^arde à la ba-
taille de laTrébie, et se signala ensuite dans l'État
de Gênes , puis en Suisse. A son retour en Rus-
sie, il tonia, comme Souwarof, dans la disgrâce
de Paul I*'. En 1805 , sous le successeur de ce
prince, il commanda l'avant-garde de l'armée
austro-russe de Koutousof. Il fit des prodiges de
valeur dans les journées des 13 et 16 novembre,
et contribua à dégager l'armée de Koutousof en
lui permettant, par d'habiles et vigom-euses di-
versions, d'arriver à Znaïm. Bagi'ation fut élevé
alors au grade de lieutenant général. A Auster-
litz, il commandait encore une avant-garde, celle
du prince de Lichtenstein, et se comporta dans
cette journée, comme plus tard à Eylau età Fried-
land, avec une constante valeur. En 1808, il
169
BAGRATION — BAHABUL
170
occupa la Finlande, et battit les généraux Loe-
wenhielra, Klingsparre et Doebeln; et le 10 mars
de la même année, il entra à Abo. En 1809, il
prit part à la bataille de Silistrie, et mit fin à la
guerre en écrasant les Turcs venus du camp
d'Andrinople. Il fit encore une partie de la cam-
pagne de 1812, mais moins heureusement cette
fois; il échoua à Mohilew contre Davoust, et fut
frappé mortellement à Mojaïsk le 7 octobre. Peu
de généraux eurent une carrière mieux et plus
honorablement remplie.
Conversations-Lexicon. — M. de Ségur, Histoire de
Napoléon et de la grande armée.
KAGRIANSKT {Michel Ivanovitch), méde-
cin russe, né à Moscou en 1760, mort en 1810.
Il fut professeur à la Faculté, et secrétaire de l'A-
cadémie médico-chirurgicale de Moscou. Il de-
meura quelque temps à Leyde. A son retour en
Russie vers 1790, il fut arrêté sur le soupçon de
propagande des principes révolutionnaires fran-
çais. H resta enfermé jusqu'à l'avènement de
l'empereur Paul, qui l'envoya comme médecin
officiel du gouvernement'à Yaroslav ; il fut promu
en 1800 au poste d'inspecteur du corps médical.
Il a laissé quelques mémoires mentionnés dans
le Dictionnaire des auteurs russes de Snigne-
Snignerey, Slovar, etc.
BAGSHAW (Christophe), théologien anglais,
mort à Paris en 1525. Il étudia la logique, la phi-
losophie et la théologie, et passa successivement
du protestantisme au catholicisme, sans trop
s'attacher à l'un ou l'autre des deux cultes. On
a de lui , entre autres : JDeclaratio motuum in-
ter Jesuitas et sacerdotes seminariorum in
Anglia; Rouen, 1601.
Wood, Athense Oxonienses.
* BAGSHAW (£'ÉfoMffrd),juriscons)ilte anglais,
mort en 1662. Il se fit d'abord connaître par son
opposition à l'épiscopat anglais. Devenu membre
du long parlement en 1640, il s'aperçut bientôt
des tendances violentes de cette assemblée , ce
qui lui fit prendi-e la résolution d'embrasser le
parti du roi. Mais il tomba aux mains d'un corps
d'armée parlementaire, et fut emmené à la prison
du banc du roi. On ignore la durée de cet em-
prisonnement. On sait seulement qu'il écrivit
alors ses œuvres de polémique. On le trouve
en 1 660 au service du roi, avec le titre de tréso-
rier du Middle-Temple. On a de lui : the Right
of the crown of England as it is established
by Law ( le Droit de la couronne d'Angleterre
suivant qu'il est établi par la loi ) ; — Defence of
the Church, in respect ofthe Revenues, and
in respect oj the Doctrine, Liturgy and Dis-
cipline (Défense de l'Église au point de vue
des revenus, de la doctrine , de la liturgie et de
la discipline).
Rose, New Biographical Dictionary. — Jôcher, Jllg.
Gelehrten-Lexicon. — Wood , Athen. Oxon.
*BAGSHAW (Edouard), fils du précédent
Edouard Bagshaw, publiciste et théologien anglais,
mort en 1671. Sa vie ne présente qu'une longue
suite d'agitation et de tourments. Élève d'Ox-
ford , puis second professeur à Westminster, il
embrassa ensuite l'étaf ecclésiastique; mais à
partir de ce moment il se trouva engagé dans de
si nombreuses polémiques', il y déploya une telle
violence, que le gouvernement eut recours à des
mesures arbitraires contre lui. D fut emprisonné
à Gate-House, à la Tour, enfin à Nevrgate, oii, dit-
on , il mourut. On a de lui : Dissertationes an-
tisocinianœ , 1657 ; — De Monarchia absoluta ,
1669.
Wood , Âthenx Oxonienses. — Rose, New Biogra-
phical Dictionary.
* BAGSHAW (Henri), frère du précédent, théo-
logien anglais, mort le 30 décembre 1709. Son
caractère et sa vie présentent un parfait con-
traste avec ceux de son frère. Élève d'une force
comme lui , il accompagna en Espagne, en qua-
lité de chapelain, l'ambassadeur anglais Richard
Franshaw. A son retour, il remplit les mêmes fonc-
tions auprès d'autres personnages considérables.
On a de lui : Diatribes et discours contre les
papistes et les sociniens ; 1680.
Rose , New Biographical-Dictionary.
* BAGUTTi ( Pietro-Martire ) , sculpteur po-
lonais, vivait à la fin du dernier siècle. D excel-
lait dans l'ornement; ses décorations, de très-bon
goût, sont justement appréciées dans plusieurs
églises de Bologne , telles que celles des Servi ,
des Célestins, de Sainte-Catherine de Saragosse,
et de Santa-Maria délie Muratelle.
E. B— N.
Maivasia, Pitture , Sculture ed Architetture délia
Città di Bologna.
* BAGWEL.L ( Guillaume) , mathématicien et
astronome anglais, vivait au dix-septième siècle.
n est l'auteur d'un ouvrage très-connu, intitulé
the Mystery of Astronomy made plain;\a-i2,
Londres, 1655, 1673. Clavel, dans son catalo-
gue, lui attribue un autre livre : Sphinx The-
banus , description arithmétique de deux glo-
bes. Bagwell fit partie de la commission char-
gée d'apprécier la validité de la demande de Bond,
qui prétendait avoir découvert la longitude.
Rose, New Biographical Dictionary.
BAHA-DAULAH. Voy. B0HA-EdDA.ULAH.
* BAHABUL (le Fou), bouffon d'Haroun-al-
Raschid, vivait dans la'seconde moitié du dix-,
huitième siècle. Parmi les reparties qu'on lui
attribue, il en est qui ne manquaient ni de sel, ni
même de profondeur. Ainsi , on lui annonça un
jour que le khalife l'avait établi surintendant des
loups, renards et singes de l'empire : « C'est-à-
dire, répondit-il au porteur de cette nouvelle, que
le khalife m'a fait souverain de tout le pays , et
surtout des courtisans. » — Une autrefois, il lui
arriva d'aller s'asseoir sur le trône du khalife.
On l'en chassa à coups de canne lorsque ce
souverain entra : « Prends garde ! dit-il au kha-
life. Pour m'être assis à taplace,3'aireçu bien des
coups ; que ne dois-tu pas end urer, toi qui t'y viens
asseoir chaque jour ? »
Cbaïa^on et DeiaçdiBÇj Dictionnaire historique, ;
171
BAHMIONDE - BAHR
172
* ÊAHAMONDfi {fo.-Martinez), écrivain es-
pagnol, vivait dans ta première moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : Elogios de algu-
nos santos y santas, ij de algunos barones
excellentes en vertud; Mayence, 1624, in-fot.
Jôcher, JHgemeines Gelekrten-Lexicon. — Antonio,
SiMiot/i. hisp. nova.
* BÂHARAM-cuRi, sultan de Perse, vivaitdans
la première moitié du cinquième siècle. Il eut
pour précepteur Noaman le Sage. Pendant qu'il
était en Chaldée avec lui , un usurpateur s'em-
para de ses États. Baharam vint l'attaquer avec
une armée considérable. Mais au moment d'en
venir aux mains , on s'arrêta à ua accommode-
ment singulier : il fut convenu que la couronne
serait à celui qui irait la prendre entre deux lions
affamés. Au jour fixé, l'usurpateur, nommé Kesra,
éluda la convention : « Je suis souverain, disait-
il ; ce n'est donc pas à moi de commencer. » Son
compétiteur n'hésita plus alors ; il se précipita
sui" les lions , les tua, et mit la couronne sur sa
tête. Frappés de ce courage extraordinaire, les
Persans et Kesra lui-même se soumirent au pou-
voir du vainqueur. Il régna dix-huit ans. Il est
question de lui dans Saadi, Règne de Gulistan.
Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique.
*BAHiER (Jean), oratorien et poète fran-
çais, mort en 1707. Il a laissé : Fuquetius in
vinculis, poëme latin composé lors de l'arresta-
tion du surintendant Fouquet; — In tabellas
pictoris Jo. de Werner, ad Eustachium Qui-
not Carmen.
Lelong, Biblioth. hist. de la France.
^BAHIL. (Mathias), théologien hongrois, vi-
vait vers la seconde moitié du dix-huitième
siècle. Il traduisit l'ouvrage de Cyprien sur l'O-
rigine et la marche progressive de la papauté
dans la Bohême, et fut persécuté pour ce mo-
tif. Obligé de s'enfuir de la Hongrie, il se rendit à
Bieg, où il publia son histoire et ses tribulations
sous le titre : Traurige Abbiléung der Protes-
tanten in Ungarn; 1747, in-8°.
Adclung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Celehrten-
Lexicon.
*BAHN {Christian-Aug.), théologien et po-
lygraphe allemand, né le 28 mai 1703, mort le 7
octobre 1755. Il étudia à Wittenberg, devint
prédicateur, puis aumônier d'un régiment de ca-
rabiniers qu'il suivit en Pologne. A son retour,
Bahn fut archidiacre à Frankenstein, et plus tard
pasteur à Sachsenbourg. On a de lui : Schediasma
de Alpha et Oméga Grsecorum ; Meissen, 1731,
ui-4° ; — Kurze und grundliche .Beschreibung
des Amtes , Schlosses und Stàdtchens Fran-
Tienstein (Histoire de la ville de Fi'ankenstein ) ;
Dresde, 1747, in-4'' ; — Die Freude ùber wofil
gerathene Kinder (De la joie d'avoir des enfants
bien élevés), 1748, in-4°; — Historische Na-
chrichten von Frankenberg an der Zsoschau
und Sachsenburg in Meissen ; Schnéeberg, 1 745.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon.
* BAHN (iVicoto), théologien allemand, né en
1664, mort en 1704. Il étudia à léna, et devint
pasteur à Dobra et ailleurs. On a de lui : (le
Sang innocent répandu), Das unschuldig ver-
gossne Blnt, 1699; — Das Neue Lied (le Cliaat
nouveau ) ; — Die von Golt kommenden grau-
samen Sturmioinde welche in 1715, viel tau-
sende Baume in den sûdiichen Wàldern, etc.,
(de l'épouvantable Ouragan envoyé de Dieu pour
déraciner des milliers d'arbres dans les forêts
méridionales), 1715; — Jagd und Jagd-histo-
rie (Vénerie et histoire de Vénerie) , en ma-
nuscrit.
Adelung, Supplëment à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon.
bahjVSEX [Benoit), théologien mystique,
natif d'Eyderstœdt dans le Holstein, vivait dan:;
la seconde moitié du dix-septième siècle. Il
exerça d'abord à Amsterdam le métier de teneur
de livres. Il publia sous son nom divers ouvrages
mystiques, tels que : l' Anti-Christianisme ,
dont le véritable auteur était Joachim Betkius ;
— le Traité mystique des trois siècles et de
leur grand mystère, de Jules Superbus; —
V Avant-couretir de la grande conjonction de
1663, de Godefroi Fiirchtenichts ; — les Révé-
lations divines communiquées à Christophe
Cottern , depuis Vannée l&i& jusqu'à l'année
1624.
Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
BAHJV {Jérôme) , théologien allemand, natif
de Hambourg, mort en 1744. On a de lui :
Hôchstverderbliche Au/erziehung der Kin-
der bey den Pietisten.... (Mauvaise éducation
des enfants chez les Piétistes ); 1709, in-4°; —
Johann Arndius Anti-Pietista ; 1712, in-S".
Adelung, Supplément à Jôcher , Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
*BAHB {Joseph-Frédéric) , théologien alle-
mand, né en 1713, mort en 1775. De Leipzig,
où il étudia en 1730, il vintà Wittenberg. En 1739,
il devint diacre à Bischofswerda en 174 1 , pasteur
à Schœnfeld ; puis il remplit successivement di-
verses autres fonctions ecclésiastiques, en même
temps qu'il obtint des grades et des titi'es nou-
veaux ; enfin il devint surintendant (évêque pro-
testant). On a de lui entre autres ouvrages : Ab-
handlung der reinen Lehre unserer Evange-
lischen Kirche von der Sterblichkeitunddem
Leiblichen Tode des mejischltchen Geschlechts,
wider den Democritum redivivum, und andei'e
Socinianische Schivsermer (Traité de la pure
doctrine de notre Église évangélique au sujet de
la destructibilité et de la mort corporelle de l'es-
pèce humaine, pour répondre au Démocrite
ressuscité et autres sociniens ) ; — De sapien-
tissimo legis et Evangeliinexu; Leipzig, 1749.
— Prascepta oratorise sacrée ; — Lebens-
Geschichte Jesu Christi (la Vie de Jésus-
Christ), 1772.
Adelung, Supplément à Jôcher , Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
*BAHR {Thomas), théologien allemand,
vivait probablement dans la seconde moitié du
dix-septième siècle. On a de lui : Disisert. II
173 BÀHR — BAÏDEL
de Cartesio de omnibus dubitante; Greifs-
wald, 1693, inr-4» ; — Eaniena Paséwalcensis ;
Prenslow, 1705, in-4°.
Adelung , Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehr-
ien-Lexicon.
BAHRDT ( Charles- Frédéric ) , théologien
protestant, né à Bischoffs-Werda , en Misnie,
le 15 août 1741, mort le 24 avril 1792. Il étudia
à Leipzig, et se fit d'abord connaître comme
prédicateur. Controversiste ardent, il se fit par-
tout de nombreux ennemis, et, doué d'un esprit
inquiet , il quitta successivement toutes les pla-
ces qu'il avait «wcupées à Leipzig comme pro-
fesseur de pliilologie biblique ; à Erfurth, comme
professeur de phUosophie ; à Giessen, comme
prédicateur; à Maschlins (canton des Grisons),
comme directeur du Philanthropinon , et
comme superintendant-général (archevêque pro-
testant) à Duiitheim, dans les domaines du
prince de Linange-Dachsbourg. Déclaré inca-
pable d'exercer aucune fonction ecclésiastique,
avec défense de publier aucun écrit dans les
pays de l'Empire germanique , il se réfugia à
Halle en Prusse, et établit, aux portes de cette
ville, une taverne achalandée par ses nombreux
élèves et par une foule de curieux. Il mourut
accablé de chagrins domestiques que lui» avait
attirés sa conduite irrégulière. Entre autres
ouvrages, on a de hii : jEssai d'nn système
d'O'gmatiqne biblique, 2 vol. in-8°; Gottia et
Erfurth, 1769-1770; — Considérations libres
sur la religion de Jésus; Leipzig, 1785, in-8°;
— les Nouvelles révélations de Dieu, 4 volumes
in-S"; Riga, 1774; — Profession de foi occa-
sionnée par un arrêt de la cour impériale;
Berlin j 1779, in-S"; — Traduction de Tacite,
1 vol. ; 1781, in-8" ; — Satires deJuvénal, tra-
duites en vers , 1781, in-8° ; — Apologie de la
raison , appuyée sur les principes de V Écri-
ture; ZiJllichau, 1781, in-8°; — Exposé com-
plet des dogmes de lareligon; Berlin, 1781,
in-S" ; — De la liberté de la presse, etc., 1787 ;
— Histoire de la vie , des opinions et des desti-
néesde Ch.-F. Bardt;'i\o\. in-8"., Berlin, 1791;
— Catéchisme de la religion naturelle, etc.;
Gœrlitz, 1795, in-8''; — Bibliothèque de théo-
logie universelle ; Mittau, 1775, 4 vol. in-8°.
Ersch et Gruber, Allgem. Encyclopsedie.
*BAHRËiv (Philippe Vam.), peintre néer-
landais , vivait dans la seconde moitié du <ïïx-
septième siècle. Il peignit avec succès les fleurs
et la iriiniature , et devint inspecteur de la gale-
Tié de peinture de l'archiduc Léopold.
Nagler, ffeues Allgemeines Sûnstler-Lexicon.
*BAi ou BAIS ( Thomas ), chanteur et com-
positeur italien, natif de Bologne, mort le 22 dé-
cembre 1714. Il fut d'abord ténor, puis maître
de la chapelle du Vatican. Il laissa un Miserere
à 5 et à 4 voix. C'est un chef-d'œuvre , dont le
style est plein d'élévation ; on le chanta chaque
année au Vatican, concurremment avec le Mise-
rere d'Allegri. L'œuvre de Bai se trouve dans la
174
Collection de musique sacrée de ChorcHi , que
l'on chante dans la chapelle pontificale pendant
la semaine samte.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BAïAK ou BAiON ( André) , prêtre indien,
natif de Goa , vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il embrassa le christianisme
et vint à Rome, où il entra dans les ordres. On
a de lui : Traduction de l'Enéide envers grecs;
— Traduction de] la Lusiade de Camoëns, en
vers latins.
Chaudon et Delandine , Dictionnaire historique.
BAiARDi ou BAIARDO ( André ) , poète ita-
lien , natif de Parme, vivait au commencement
du seizième siècle. Il obtint la faveur de Ludo-
vic Sforze , duc de Milan. Il eut même une cer-
taine opulence, et posséda le château d'Albari,
qui avait été pris et démantelé en 1482. Ses
poésies sont peu remarquables. On a de lui :
Libro d'Arme e d'Amore nomato Philo-
gine; etc.; Parme , 1507, in-4'' ; Venise , 1520 ;
— Recueil de Rime, composition médiocre , dont
une partie a été publiée par J.-Fr. Fogliazzi ;
Milan, 1756, \n.^2,°, avec la vie de l'auteur.
Mazz.ucheUl, Scrittori d'Itatia.
BAIARDI OU BAIARDO (Octave-Antoine) ,
antiquaire itahen, né vers 1690, mort vers 1765.
n embrassa l'état ecclésiastique, et devint bientôt
référendaire et notaire du saint-siége. En 1747,
il commença , sur l'ordre de Charles III , roi de
Naples, la descripti<Mi des ruines d'Herculanum,
nouvellement exhumées , par la rédaction du ca-
talogue des monuments rassemblés à Portici.
Le travail entier, entrepris sur une trop grande
échelle , était précédé d'un prodrome où étaient
discutés avec une grande prolixité l'époque, les
suites et l'utilité des fouilles d'Herculanum, Im-
patienté du retard de la description même des
monuments , le roi en chargea plusieurs savants
composant l'Académie Ercolanese. Baiardi resta
cependant président de cette académie avec le
traitement de six mille écus. Il laissa des poésies
et d'autres ouvrages manuscrits. Le seul ouvrage
imprimé est le prodrome cité ; il a pour litre :
Prodromo délie anfichità d'Ercolano;'N8iples,
1742-1756, in-4'', 5 vol., orné du portrait en
médaillon de l'auteur. Baiardi a collaboré à la
première partie du magnifique ouvrage intitulé
le Antichità di Ercolano esposte , con qualche
spiegazione; Naples, 1757-1792, in-fol., 9 vol.
divisés en pemtures ( 5 vol. ), bronzes ( 2 vol. ), et
candélabres (1 volume).
L'abbé Barthélémy, Voyage en Italie, p. S2, ISl, 307
et 403.
* RAIBEY (Louis), évêque et tliéologien an-
glais, mort en 1632. D laissa Praxis pietatis,
ouvrage qui, à partir de 1732, eut quatre-vingt-
dix éditions.
Adelung, StipplëineBt à Jficher-, Ailgemeinës Gelehrten-
Lexicon.
* BAiDËL ( Mbolas ), théologien français, vi-
vait dans la première moitié du seizième siècle.
On a de lui à la Bibliothèque de Paris : Sermo-
175
BAIDEL — BAIER
176
nés dominicales et de Sanctis dormi secure
nuneupati; Paris, 1538, m-8°.
Adelung, Suppi. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
* BAiDHAR OU BAissAR, roi d'Égyptc, vi-
vait à une époque incertaine. Il ^divisa son
royaume entre ses quatre fils': Cabth , Ishmoum,
Atrib , et Ssa.
Chanopollion, rÊgypté sous les Pharaons.
* BAIDHAVI ( Nassereddin-Abusaid-Abdàl-
lah ben Omar ) , commentateur et théologien
persan, vivait dans la seconde moitié du treizième
siècle. On a de lui : Commentaire sur le Ko-
ran, ouvrage utilisé par du Ryer pour sa traduc-
tion du Koran en français ; — Attavaleh ou dog-
mes et principes de la religion de Mahoviet ;
— Nezàm attawarikh (Histoire générale).
Rose, New Biographical dictionary.
BAioc-RHAN OU BAIDU-OGUL, roi tartare
ou mongol , de la race de Djenghiskhan, mort en
1294. Ses partisans firent périr son prédécesseur,
pour mettre Baidu-Khau sur le trône. Mais il eut
bientôt à lutter contre Gazan, gouverneur du
Khorazan, qui, voulant venger la mort du précé-
dent souverain , se fit un parti à la cour de Baidu,
et envoya des troupes contre lui. II fut aban-
donné par les siens, puis vaincu et mis à mort
par Neuruz, général de Gazan , après un règne
de huit mois seulement.
D'Herbelot, Bibl. orient. — Moréri, Dictionnaire
Mstoriqtie.
* BAiEL(/^rdme), traducteur allemand, vi-
vait dans la première moitié du dix-septième
siècle. H laissa un traité de Senectute de Cicéroti,
traduit en allemand; Augsbourg, 1626,in-8°.
Adelung, Suppl. à Jôcher; Allgem. Gele/irten-Lexicon.
* BAIER { Ferdinand- Jacques ) , médecin
allemand, né à Altdorf le 13 février 1707 , mort
vers 1770. Il étudia dans sa ville natale, et y
soutint une thèse : de Fulminibus ordini lit-
teratorumfatalibus;yVmzbouTg, 1724, in-4°.
Pour examiner les eaux thermales et la minéra-
logie, il fit un voyage sur les bords du Main
et du Rhin: il visita Spa, et séjourna quelque
temps à Leyde , à Amsterdam, à Hambourg,
et parcourut le Harz. A son retour dans sa
patrie, Baier fut reçu docteur, et en 1750 il
obtint le décanat du collège médical de Nurem-
berg. On a de lui plusieurs mémoires, tels que
De Vulnere dysipulefo scroti scarificatione
sanato; — de Fungo verrucoso per sectionem
féliciter ablato; — de vena; Sectione prophy-
lactica, purgatione prxmittenda ; — de ido-
lis variarum gentium in museo Garantis P.
M. quondam obviis; — de Medicamentis fœ-
tumpellentibusvereconfortativis;-^fdemorbi
complicati Specimine singulari; insérées dans
les Actes de là Société des Curieux de la nature ,
dont il était membre ; — Epistola itineraria ad
Chr.-Jac. Trew, 1766; — Ursulee Gansiœ epis-
tola arcana, ad lo. Frid. Heresium; Ochsen-
furt, 1768, in-8''.
Will, Nûraberg, Gelehrten-Lexicon.
BAIER {Jean- Guillaume), dit V Ancien, \héo-
logien allemand, né en 1647, mort en 1695. Il
était fils d'un marchand de Nuremberg, et fut
élevé avec soin. Il s'appUqua également au droit
et à la théologie; et en 1673 il professa l'histoire
ecclésiastique. En 1682, il fut chargé de confé-.
rer avec l'évêque de Tina sur les moyens de ré-
concilier les protestants avec les cathohques. En
1694 il professa la théologie à Halle; et en 1695
il fut appelé à Weimar pour y faire partie du
consistoire, et remplir les fonctions de chapelain
du prince ; mais il mourut bientôt après. On a
de lui : Compendium theologias positivx ho-
mileiicœ, historien moralis et exegeticse;
1686, iii-8°; — Collatio doctrinas pontificio-
rum et protestantium ; 1692, in-4°; — Col-
latio doctrinas Quakerorum et Protestan-
tium; 1694, in-4''.
Jôclier, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAIER (Jean-Guillaume),',ûls aîné du
précédent, théologien et naturaliste, né à léna le
12juia 1675, mort à Altdorf le 11 mai 1729. Il
ne fut pas moins célèbre que son père en théolo-
gie. On a de lui : Disputatio de Behemoth et
Leviathan, Elephante et Balena; àliàoxï, 1708,
in-4° ; — Disputatio de Fossilibus, diluvii uni-
versi monumentis; Altdorf, 1712, in-4°. Baier
prétend que les deux grands animaux dont parle la
Bible, au livre de Job, sont la baleine et l'élé-
phant; il s'attache aussi à prouver que les fos-
siles sont des monuments du déluge universel.
Biographie médicale.
BAIER ( Jean- David), théologien, frère cadet
du précédent, né à léna le 30 décembre 1681,
mort le 11 septembre 1752. Après avoir fait ses
études dans sa ville natale, il visita Leipzig,
Halle et Nuremberg. Il fit ensuite une éducation
particulière et fut quelque temps attaché comme
prédicateur à la cour de Weimar. II remplit
plus tard plusieurs autres fonctions ecclésiasti-
ques dans diverses localités. En 1730 il alla pro-
fesser la théologie à Altdorf, et remplit avec dis-
tinction cet emploi jusqu'à sa mort.
H laissa, entre autres ouvrages : Disputatio de
Erroribus politicis Constantino M. imputa-
tis ; — Soliditas vise, quam vocant , causali-
tatis, pro asserenda numinis existentia,
contra Poiretum;léndi, 1707, in-4°; — Disp.
de Jo. Hunniadis, S. Corvini, Hungarise gu-
bernatoris ortu et nativitate; léna, 1708,
in-4'' ;— Disp. de Phœnicibus, eorumque stu-
diis et inventis; léna, 1709; — Probl. Theol.
utrum Johannes Baptista fuerit Thauma-
turgus; léna, 1734, in-4°.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. .
BAIER (Jean- Jacques), frère des deux pré-
cédents, médecin et naturaliste, né à léna le 14
juin 1677, mort le 14 juillet 1735. Il était le plus
jeune des fils de Jean-Guillaume Baïer, le célè-
bre théologien. II étudia la médecine dans son
pays natal, et parcourut ensuite tout le nord de
l'Allemagne, pour revenir enfin à léna, où il fut
177
BAIER — BAIF
178
reçu docteur. Agrégé au collège des médecins
de Nuremberg, il fut appelé, en 1703, comme
professeur à AJtdorf. Lucas Schrœcl. l'admit
au nombre des membres de l'Académie des Cu-
rieux de la nature, sous le nom d'Eicgenianus.
Il en devint successivement président adjoint et
président honoraire, avec le rang d'archiatre
impérial et de comte palatin. Il fut aussi pro-
fesseur de physiologie et de chirurgie à Altdorf,
et il occupa cette chaire jusqu'à sa mort. On a
«le lui un grand nombre d'ouvrages, entre autres :
Oryctographia Norica, sive rerum fossilium
ad minérale regnum pertinentium , in terri-
torio Norimbergensi ejusque vicinia observa-
tarum, succincta Descriptio; Nuremberg,
1708, in-4'' , tab. 6. L'auteur en a donné des
suppléments qui ont été imprimés dans la des-
cription de son musée , publiée sous le titre de
Sciagraphia, et insérés dans les Actes des Cu-
rieux de la nature, vol. 2, appendix. L'ou-
vrage principal et les suppléments furent réim-
primés ensemble à Nuremberg, avec 8 planches,
en 1758, in-fol.; — Sciagraphia musaei 5Mi;No-
rimbergae ; 1730 , in-4° ; — Adagiorum medico-
rum Centuria; Altorfn, 1718, in-4°; — Borti
medici Academiae Altorfinensis Historia; ac-
cedit ejusdem auctoris Commemoratio cele-
brioriim Germanica; hortorum botanico-medi-
corum; Altorfii, 1727, in-4° ; — Biographia
professorum medicinse qui in academia Al-
torfina vixerunt ; Norimbergee et Altorfii ,
1728,in-4° ; — Orationum varii argumenti Fas-
ciculus; Altorfii, 1729; — Animadversionesphy-
sico-medicas in Novum Testamentum, 1736,
in-4'' ; — Dissertatio botanico-medica de Arte-
misia; Altdorf, 1720, in-4". — On trouve en-
core une foule de dissertations de Baier dans les
volumes H et III des Actes de V Académie des
Curieux de la nature (1730 et 1733).
Son fils a publié des suppléments au principal
ouvrage du père, sous ce titre .• Monumenta re-
rum petrificatartim prœcipua, Oryctographia;
Noricx supplementi loco jungenda , inter-
prète filio Ferd.-Jacobo ^aiero ;NorirabergBe,
1757, in-fol.; — Epistolae ad viros eruditos,
eorumdemque Responsiones (1700-1733), cu-
rante filio Ferd.-Jacobo Baiero; Francfurt et
Leipzig, 1760, in-4°.
Biographie médicale - Adelung, Sapplément à Jô-
cher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAÏF {^Lazare de), savant et diplomate fran-
çais, né vers la fin du quinzième siècle au châ-
teau des Pins, près de la Flèche (Sarthe) , mort
en 1547. Iliut conseiller du roi François I*"", et
ambassadeur de France à Venise et en Allema-
gne. Outre les traités de Re navali, de Re ves-
tiaria, de Re vascularia , on a de lui : Y Electre
de Sophocle traduite en vers français; Paris,
1737, in-8°, ainsi que VHécube d'Euripide;
Paris, 1550, in-S".
Joachim du Bellay lui attribue d'avoir intro-
duit le premier les mots tirés du grec Épi-
gramme, Élégie, et le mot composé aigre-doux v
Son fils a traduit le traité de Ente de Pic de la
Mirandole ; Paris, 1577, in-8°.
La Croix du Maine et Duverdler, Biblioth. franc-
BAÏF ( Jean-Antoine de ), littérateur, né à
Venise en 1532, mort à Paris le 9 septembre
1689. 11 était fils naturel du précédent, ambas-
sadeur à Venise , qui l'avait eu d'une Vénitienne-
D fut élevé avec le plus grand soin par le célèbre
professeur Daurat, dont la réputation attira à
ses leçons le jeune Ronsard, qui devint ainsi le
condisciple et l'ami du jeune Baïf. Louis le R9y,
dans sa Vie de Ronsard, nous a conservé des
détails intéressants sur l'intimité studieuse de ces
deux jeunes poètes. « Ronsard, dit Daurat, qui
« nourri jeune à la cour, accoutumé à veiller
« avoit été tard, contiauoit à l'étude jusqu'à deux
« ou trois heures après minuit, et, se couchant,
« réveillait Baïf, qui se levoit, prenoit sa chan-
« délie, etnelaissoitrefroidir laplace. «Ilsfurent
tous deux de la pléiade poétique que leurs con-
temporains se plurent à former des sept poètes les
plus estimés de ce temps ( voy. Daurat, Jo-
n^hLE., Joachim du Bellay, Belleau, Pontusdu
Thiard et Ronsard ). Baïf a manié habilement le
vers de dix syllabes ; et dans ses sonnets de Mé-
line et de Francine, on remarque plusieurs
chansons dont le style est facile et même brillant.
Il s'efforça d'introduire dans la langue fran-
çaise des termes latins et surtout des mots grecs,
et voulut même y naturaliser les^comparatifs et
les superlatifs des langues mortes , ce qui lui va-
lut de Joachim du Bellay, autre hardi novateur,
cette pièce de vers qui commence ainsi :
Bravime esprit sur tous excellentime,
et qui finit par :
Et nul de toy hardieurement en France
Va déchassant l'indoctime ignorance,
Docte, doclieur et doctime Baïf.
Ce sont ces essais malheureux ({ui faisaient
dire au malin caj'dinal du Perron : « Le Baif
« est un fort bon homme, mais un très-mauvais
« poète. » A ce goût d'innovations il joignit Tidée
impraficable d'appliquer aux vers français, outre
la lime, une mesure basée sur la quantité des
syllabes , comme en grec et en latin ( vers baï-
fins). Il avait fabriqué aussi un alphabet de dix
voyelles, de dix-neuf consonnes , onze diphthon-
gues et trois triphthongues. La bizarrerie de son
orthographe, afin d'écrire conformément aux
sons , sans aucun égard à l'étymologie et à l'or-
thographe généralement adoptée, système que
Ramus voulut également mettre en pratique ,
n'eut pas plus de succès que des tentatives sem-
blables n'en ont eu de nos jours. Le chancelier
Bacon, dans son livre de Y Accroissement des
sciences, s'exprime ainsi à ce sujet : « L'ortho-
« graphe vulgaire a donné lieu à des disputes :
« doit-on écrire les mots comme on les prononce,
« ou ne vaut-il pas mieux se conformer entière-
« ment à l'usage? L'écriture qui se donne pour
(( réformée , c'esfc-à-dire conforme à la pronqn-
179
« dation , est une de ces subtilités qu'on peut
n regarder comme inutiles ; car la prononciation
« varie à chaque instant , et n'a rien de fixe ; ce
« qui fait disparaître entièrement les dérivations
« de mots , surtout de ceux qui sont tirés des
« langues étrangères... A quoi bon cette innova-
« tion ? «
Il y avait alors dans tous les esprits «ne
ardeur d'innovations très-remarquable ; et même
leurs tentatives malheureuses , comme celle de
Baïf , eurent un côté utile, en apprenant à leurs
successeurs à éviter les écueils contre lesquels ils
s'étaient brisés. Baïf, malgré son manque de for-
tune, fut comme le centime des littérateurs les
plus distingués de son temps. Jean de Baïf avait
obtenu en 1570, au sujet de réunions littéraires
qui avaient lieu chez lui, des lettres patentes de
Charles IX pour l'établissement d'une académie
de poésie et de musique. Il peut donc être con-
sidéré comme le fondateur de la plus ancienne
société littéraiie en France. Voici ce qu'on lit à ce
sujet dans un manuscrit de Colletet sur la Vie de
Baïf: « Le roiCharlesIX, qui aimait Baïf comme
un excellent homme de letti-es , pai-mi d'autres
gi-atifications qu'il lui fit , l'honora de la qua-
lité de secrétaii-e ordinaire de sa chambre. Le
roi Henri in voulut qu'à son exemple toute
la cour l'eût en vénération ; et souvent même
Sa ]Majesté ne dédaignait pas de l'honorer de ses
visites jusques en sa maison du faubourg
Saint- Marcel , où il le trouvait toujours en com-
pagnie des Muses, et parmi les doux concerts
des enfants de la musique, qu'il aimait et qu'il
entendait à merveOle. Et comme ce prince libôral
et magnifique lui doraiait de bons gages (1), il
lui octroya encore de temps en temps quelques
offices de nouvelle création, et de certaines con-
fiscations qui procuraient à Baïf le moyen d'en-
tretenir aux études quelques gens de lettres , de
régaler chez lui tous les savants de son siècle, et
de tenir bonne table. Dans cette faveur insigne ,
celui-ci s'aAÏsa d'établir dans sa maison une
académie de bons poètes et des meilleurs esprits
d'alors , avec lesquels il en di-essa les lois , qui
furent approuvées du roi, jusques au point qu'il
en voulut être , et obliger ses principaux favoris
d'en augmenter le nombre. J'ai vu autrefois
V Institution écrite sur beau vélin, signée de la
propre main du roi Henri III, de Catherine de
Médicis sa mère, du duc de Joyeuse et de quel-
ques autres, qui tous s'obligeaient, par le même
acte, de donner une certaine pension annuelle
pour l'entretien de cette fameuse académie. Mais
hélas!... » Ici Colletet raconte les circonstances
funestes qui la ruinèrent.
Ses principaux ouvrages sont : Œuvt^s de
J.-Ant. de Baïf, secrétaire de la chambre
(1) En 1581 le roi donna à Ronsard et à Baïf la somme
de douze mille livres comptant pour les vers ( masca-
rades, combats et tournois) qu'ils avaient composés aux
noces du duc de Joyeuse, outre les livrées et les étoffes de
soie dont cet illustre seigneur leur avait fait présent à
chacun. (Sainte-Beuve, Tableau de lapoésie, etc., p. 421.)
BAIF — BAIL 180
du roy, contenant 9 livres de poèmes, 7 iivres
des Amours , 5 livres des Jeux , 5 livres des
Passe-temps ; Paris, 1572 et 1573, 2 vol. in-S",
rares. — Etrénes de poëziefrançoèse an vers
mesurés; les Besognes et Jours ,f Hésiode; les
Vers dorés de Pithagoras; Ansenemens de
FauMlides ; Ansenemens de Naumace aux
filles àmarier; Paris, i 574, in-4°; — Mimes, En-
seignements et Proverbes, en 2 livres ; Paris ,
1576, m-12, en 4 livres; Paris, 1597, in-8"; —
Tombeau de la royne de Navarre Margue-
rite, ou Traduction de cent distiques latins
des trois sœurs Anne , Marguerite et Jeanne
de Seymour, sur le trépas de la royne de Na-
varre , par Baïf, du Bellay et Denisot ; Paris ,
1551, in-8°. — Antigone, tragédie en vers de
cinq pieds , traduite du grec de Sophocle ;
Paris, in-S". — Le Brave ou le Taille-bras,
comédie en 5 actes , imitée de Plaute, en vers de
quatre pieds; Paris, 1467, in-8°.
Duverclier et La Croix du Maine, Bibliotli. franc. —
Beauchamp Recherches sur le thé&tre français, t. 1"=',
p. 436 de rin-S'. — Francis Wey, Histoire des Révolue
tions du langage en France. — Sainte-Bouve, Tableau
de la poésie française au seizième siècle, p, 87 et iso,
éd. 1848.
BAIG (le), médecin français, vivait dans la
seconde moitié du dix-huitième siècle. Il exerça
et professa la médecine à Montpellier, et laissa :
Mémoire sur la nature et les propriétés des
eaux minérales de Bagnères; Pau, 1750, in-S".
Adelung, Suppl. à Jôchcr, Allgem. Gelehrten-Lcxicon.
*BAiL {sieur du), romancier fi-ançais, vivait
dans la première moitié du dix-septième siècle.
On a de lui : 7e Roman d'Albanie et de Si-
cile; Paris, 1626. in-8°; — Sélisandre; Paris,
1638, in-8"; — la Fille supposée; Paris, 1639,
in-8f ; — le Fameux Chinois ; Paris, 1642, in-S";
— le Prince ennemi du tyran; Paris, 1642,
in-8°.
Bibliothèque des Romans- — Adelung, Supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAIL [Charles-Joseph) , publiciste Avançais,
né en 1777 à Béthnne, mort le 20 février 1827.
n suivit d'abord la carrière militaire , fit la cam-
pagne de Belgique en 1793, et fut chargé en 1817
de l'organisation administrative du royaume de
Westphalie, dont il pubHa une excellente statis-
tique. Il obtint la place d'inspecteur aux revues ,
et la garda jusqu'en 1818; il fut alors mis à la ,
réforme. Depuis lors il s'occupa de ti'avaux d'é-
conomie politique, d'histoire, etc., et fut un des
collaborateurs de la Revue Encyclopédique.
Outre la publication de la Correspondance de
Bernadotte , prince royal de Suède, avec Na-
poléon; Paris, 1819, in-8», et quelques bro-
chures sur les affaires du temps , on a de Bail :
Des Juifs au dix-neuvième siècle, ou Consi-
dérations sur leur état civil et politique en
Europe , suivies de la biographie des Juifs les
plus illustres; Paris, 1816-1817, in-8°; —
Qu'est-ce que le clergé dans une monarchie
constitutionnelle? ou de V Église selon la
charte; Paris, 1818, in-S"; — ■ Du Cadastre
181
wn'sidéré dans ses rapports avec l'économie
pà'Htiq'Ue et la répartition des impôts; Paris,
1818, m-8°; — De l'Arbitraire dans ses rap-
ports avec nos institutions, ou la police, les
prisons, le jury, les lois pénales et la peine de
: mort en France; Paris, fSlS, in-S"; — His-
toire politique et morale des révolutions de
France, ou chronologie raisonnée des événe-
ments mémorables depuis 1787 jusqu'à la fin
de 1820; Paris, 1821 , 2 vol. ili-8° ; — État des
Juifs en France et en Europe ( complément du
premier ouvrage); Paris, 1823, iQ-8°; —
Études littéraires des classiques français;
Paris, 1824, 2 vol. in-12.
MâhiU, Annuaire nécrologique. — Quérard , la France
•Httéraire.
*BAiL (Louis), tiiéologien français, natif
■d'Abbeville , mort à Paris en 1 669. H fut docteur
en Sorbonne , curé de Montmartre, et sous-péni-
tencier de Paris. Ses ouvrages, aujourd'hui ou-
bliés, firent quelque bruit du vivant de l'auteur.
On a de lui : De 'triplici examine ordinando-
rwn confessorum et pcenitentrum ; 1651,
in-S";— Stimmaconciliorum;ï'3ins, 1645-1650
ot 1659, 2 vol. in-f; — Supientia foris prœdi-
bans; 1666, in-4° ; — Theologia affectiva ; 1672,
2 vol. in-fol. ; — De Bénéficie crucis; 1653,
ite-8°. L'auteur semble vouloir atténuer l'idée que
Pascal donne de la motale relâchée des casuistes.
Moréri, Dictionnaire historique. — Lelong, Biblio-
thèque française.
*BAIL.4. (H. de), jurisconsulte italien, natif
de Bologne, vivait dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. On a de lui un traité des Ac-
tions.
Savigny , Histoire du droit romain au moyen âge.
-~ fiose , l\few Biographical Dictionary.
*BAïl.A ( Josep/J ), jurisconsulte italien, né à
Monréaleen 1585, mort en 1645. Il s'acquit une
gi'ande réputation comme légiste, et remplit
d'importants emplois. En 1625 Q fut appelé à
ïlome, en qualité d'avocat du consistoire des
pauvres. Baila compta parmi ses clients, qui
étaient en grand nombre , la fille d'Amédée II ,
duc de Savoie. A la nouvelle de la mort de cet
homme distingué, le pape Innocent X s'écria :
Ministrum amisimus de cujus fide , probitate
et justitia secxiri vivebamus.
Mazzucheia, Scrittori d' Italia. — Rose,iVe!f> Biogra-
phical DicUonary.
IBAILAY (iVafAawaé7), grammairien anglais,
vivait dans la première moitié du dix-huitième
siècle. On a de lui : Dictionarium Britannicum
quo continentur etymologiss verborum; Lon-
dres, 1736, in-fol.
Aclelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
* BAiLDON ( Joseph ), musicien anglais, vivait
dans la seconde moitié du dix-^huitième siècle.
On a de lui : the Lawrel a new collection of
■ English songs; Londres, 1697 ;— Ode to con-
tentment; Londres, sans date; — Love in a
village, en société avec Bernard, 1763.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
■•BAILE, rsAYLEY OU BAYLY. VOîJ. EAYLY.
BAIL — BAILLÉS
182
BAlLEY (Anselme), théologien et musico-
graplte anglais, mort en 1794. Outre une Qram-
maire hébraïque, et Y Ancien Testament en
anglais et en hébreu , on a de lui : A pratical
Treatise on Singing and playing with just
expression and real élégance ; Londres, 1771,
in-8°. Il ne s'y trouve guère que des préceptes
généraux et connus.
Fétis, Biog. univ. des Musiciens. — Biograph. Britan.
*EAILEY ou BALEY (Pierre), médecin an-
glais, né en 1529, mort le 3 mars 1592. Il étudia
à Winchester et à Oxford, et devint médecin de
la reine Elisabeth. On a de lui : A brie/ dis-
course of certain Médicinal Waters in the
county of Warwick, near Nelonkam ; Londres,
1587, in-12; — A brief treatise on the préser-
vation of the eyesight; Londres, 1602, 1673;
— Directions for Sealth, Natural and Artifi-
cmî, with two Treatises ofapproved Medicines
/or ail Diseases, etc. ; Londres, 1626, in-4''; —
Explicatio Galeni de potu convalescentium
et senum, et ptrœcipue de nostree Aise et Bi-
rix preeparatione , en manuscrit.
Rose , New Biographical Dictionary.
* BAlLEY (Pierre), joui'naliste et poète an-
glais, mort le 25 janvier 1823. Ses études faites,
il devait débuter au barreau ; mais la vocation
littéraire l'emporta. Il publia le recueil périodi-
que appelé Muséum, et laissa : Sketchesfrom St
George" s Fields by Giorgine di Castel Chiuso,
poëme humoristique; — Idwàl , poème dont le
sujet est tiré de l'histoire de laconquête de Galles,
suiAT d'im poëme grec publié plus tard dans te
Journal classique ; — A Queens Appeal in the
Spenserian stanza.
Gentleman , Magazine. — Rose, iA^ew Biographical
Dictionary .
EAiLiES (Guillaume), médedn allemand,
d'origine anglaise , mort à Berlin en 1787. Il était
attaché au service de Frédéric II de Prusse. Ce
roi lui dit un jour que, pour avoir acquis tant
d'expérience, il devait avoir tué beaucoup de
monde. — « Pas autant que Votre Majesté, »
répondit le docteur. On prête à peu près le même
mot à Corvisart, médecin de l'enipereur Napo-
léon. OnadeBailies : An essayon the Bath-Wa-
ters; Londres, 1757, in-4"; — A Narrative of
facts demonstratmg the existence and cause
of a physical confederacy ; Londres, 1757; —
An historical account qf gênerai hospital in
City of Bath ; Londres , 1758, in-8".
Biographie médicale.
*BAiLLART(£'(?me), médecin fiauçais, vivait
probablement dans la seconde moitié du dix -sep-
tième siècl«. On a de lui : Discours du tabac, où
il est traité particulièrement du tabac en pou-
dre; Paris , 1668, 1693, in-12. L'auteur tient en
grande estime la plante qui faitrobjetdesonlivre.
Carrère, Bibliotà. médic. — Adelung, Supplément à
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAILLÉS (Jacques-Marie- Joseph), évoque
de Luçon, né à Toulouse le 31 mars 1798. Or-
donné prêtre eu 1822, il remplit successivement
183 BAILLES — BAILLET
les fonctions de secrétaire général de l'évêché de
Verdun, de vicaire-général et de supérieur du
grand séminaire de Bayonne , de vicaire -gé-
néral de Toulouse. Nommé évêque de Luçon
par ordonnance royale du 15 août 1845, il prit
possession de son siège le 11 janvier 1846. En
1849, M. Lanjuinais, alors ministre de l'ins-
truction publique et des cultes, ayant envoyé
un Israélite professer la philosophie au col-
lège de Napoléon-Vendée, MS' de Luçon or-
donna l'interdiction de la chapelle du lycée.
Cette affaire, envenimée par la polémique des
journaux, reçut une solution favorable aux légi-
times réclamations de l'autorité épiscopale. Le
ministre reconnut qu'il avait commis une faute ,
et le professeur de philosophie ne fut point main-
tenu dans une ville où les convictions des catho-
liques sont si profondes et si vivaces.
Un conflit de juridiction ecclésiastique s'est
élevé récemment entre M8' Baillés et son mé-
tropolitain, l'archevêque de Bordeaux. Voici à
quelle occasion. Un curé du diocèse de Luçon,
que sa conduite avait rendu indigne du sacerdoce,
fut suspendu de ses fonctions par son évêque, qui
prononça contre lui une sentence de conscience
informée. Le curé qu'elle frappait appela de cette
sentence au métropolitain. En avait-il le droit?
cet acte de l'autorité épiscopale pouvait-il être
invalidé? M. l'évoque de Luçon se prononça
pour la négative, et son avis prévalut. H pu-
blia à cette occasion un ouvrage intitulé Des
sentences épiscopales dites de conscience in-
formée, ou du droit de suspendre un titulaire
même inamovible, et de l'appel de cette sen-
tence. A. R.
L'Ami de la religion.
BAILLET {AdJi'ien \ érudit français , né le 13
juin 1649 dans le village de la Neuville, près
Beauvais, mort le 21 janvier 1706. D'abord ré-
gent au collège de cette viUe, où il avait fait ses
études, il entra ensuite dans les ordres, et fut
nommé vicaire de campagne avec un traitement
annuel de 300 francs. L'amour de l'étude lui fit
quitter ses fonctions et sa province pom- venir
s'y livrer entièrement à Paris, où il devint bi-
bliothécaire de M. de Lamoignon. Occupé dès
lors exclusivement des devoirs de son emploi et
de ses travaux scientifiques et littéraires , il con-
centra pour ainsi dire son existence dans ses
livres et dans ses manuscrits, ne faisant qu'un
seul repas, dormant à peine quelques heures,
et souvent tout habillé. Il devait produire beau-
Coup , et sa fécondité fut d'autant plus grande
que, méditant toujours de nouveaux ouvrages ,
jl donnait trop peu de soin à son style. On a de
lui : Jugements des savants sur les principaux
ouvrages des auteurs, 1685 et 1686, 9 vol. in-12.
Baillet ne fit que la première et la dejixième par-
tie (incomplète) de cet ouvrage qui devait avoir
neuf parties, et qui lui attira les critiques des
jésuites , choqués de ce qu'on y avait fait l'éloge
des écrivains de Port-Royal; — Des enfants
184
devenus célèbres par leurs études et par leurs
écrits, 1 688, in-1 2 ; — Des satires personnelles,
traité historique et critique de celles qui por-
tentde titre d'Anti, 1689, 2 vol. in-12: cet ou-
vrage est dirigé contre Ménage , qui avait publié
une Critique des Jugements des Savants, où
Baillet n'avait pas été épargné ; Amsterdam, 1725,
8 vol. in-12; Paris, 1730; — Auteurs déguisés
sous des noms étrangers, empruntés, suppo-
sés,faits àplaisir, chiffrés, renversés, retour-
nés ou changés d'une langue à une autre,
1690, in-12; réimprimé avec des notes de La
Monnoie; Paris, 1722, 7 vol. in-4°; — Vie de
Descartes, 1691, 2 vol. in-4°; abrégé, 1693,
in-12; — Histoire de Hollande, depuis la
trêve de 1609, où finit Grotius , jusqu'à notre
temps; 1690, 4 vol. in-12, publiés sous le nom
de La Neuville; — De la Dévotion à la sainte
Vierge, et du culte qui lui est dû , 1694, in-12 ;
— De la conduite des âmes, 1695, in-12, sous
le nom de Daret de Villeneuve; — Les Vies
des Saints, 1701, 3 vol. in-fol. ou 12 vol. in-8",
ce qui fait un volume pour chaque mois ; — His-
toire des Fêtes mobiles , les Vies des Saints de
l'Ancien Testament, la Chronologie et la To-
pographie des Saints, 1703, in-fol., ou 5 voL
in-8°; nouvelle édit., 1704, 4 vol. in-fol., et 1739,
10 vol. in-4°. « Cet ouvrage, dit l'abbé Lenglet,
« est ce que Baillet a fait de meilleur ; il n'a point
« laissé passer de miracle qu'il ne l'ait examiné
«de tout sens; » — les Maximes de saint
Etienne de Grammont, 1704, in-12, traduit du
latin; — Vie d'Edmond Richer, 1714, in-12 ; on
doute que Baillet en soit l'auteur; — Vie de Go-
defroi Hermant, 1717, in-12; — Histoire des
démêlés du pape Boniface VIII avec Philippe
le Bel, roi de France, 1717, in-12, réimprimée
en 1718; — Relation curieuse et nouvelle de
Moscovie, 1709, in-12, publiée sous le nom de
Balt. Hezeneil de la Neuville, anagramme de
Baillet de la Neuville en Hez. On attribue
aussi à Baillet la Nouvelle relation contenant
les voyages de Thomas Gage dans la Nouvelle-
Espagne, traduite de l'anglais par Beaulieu
Huet Oneil, 1676, 2 vol. in-8» ; 1699, 2 vol. in-12.
[Enc. des g. du m., avec addition].
Nicéroa , Mémoires des hommes illustres. — Qucrard,
la France littéraire.
BAILLET. Votjez Saint-Julien.
BAILLET {Christophe-Ernest , comte de),
jurisconsulte belge, né le 1" septembre 1668
au château de la Tour (duché de Luxembourg ) ,
mort à Bruxelles le 7 juin 1732. Il fut président
du conseil privé de l'empereur Charles VI, et
rendit des services lors du soulèvement de Ma-
lines en juin 1718.
Archives pour l'histoire civile et littéraire des
Pays-Bas, t. Ill, p. 201-231.
* BAILLET (Jean), orateur .français, né à
Dijon d'une ancienne famille de robe, mort à
Paris le 30 janvier 1651. II était doyen de la
Sainte-Chapelle de Dijon , et archidiacre de Los-
cheret, dans l'église de Châlon. On a de lui :
185
BAILLET — BAILLEUL
186
Compliment à Henri de Condé ( cet ouvrage
«e trouve p. 89 de la Description que Pierre
Malpoy donna de l'entrée de ce prince à Dijon
en 1632; Dijon, Guyot, 1632, in-fol. ); —
Harangue faite le 6 mars 1648, à Louis de
Bourbon, lorsqu'il prit possession de son
gouvernement; Dijon , 1650, in-4° ; insérée dans
le Théâtre de l'Éloquence française, Châlon,
Cusset, 1656, in-4°. Joseph Boulmier.
Perry, Hist. de Chdlon, p. 402 ; Papillon, Biblioth. des
j4ut. de Bourgogne, t. I, p. 8.
* BAILLET ( dom Pierre ) , bénédictin et his-
torien français, né à Sedan le 27 novembre 1698.
n appartenait, dans son ordre, à la congréga-
tion de Saint- Vanne de Verdun, où il entra en
1698. On a de lui : Histoires de plusieurs
monastères de Saint-Benoît , notamment celui
de Montier-en-Derf, de Saint-Vanne, de Saint-Ar-
nou-de-Metz, en latin.
D. Calmet, Biblioth. de Lorraine.
* BAILLEUL {Gaspard), ingénieur et géo-
graphe français , vivait dans la première moitié
du dix-huitième siècle. Il laissa plusieurs cartes
géographiques estimées , entre autres : la Pro-
vence; Paris, 1707; — l'Alsace; Paris, 1708;
— la Forêt de Compiègne, 1728 ; — les Envi-
rons de Landau, sans indication de date.
On a du fils de Bailleul : VÉvêché de Dijon;
Dijon, 1746, in-fol.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
BAILLEUL ( Jacques-Charles ) , magistrat
français, né en 1762 à Bretteville, près du
Havre; mort à Paris le 16 mars 1843. Il était
avocat au parlement de Paris lorsque la révolu-
tion commença. Se trouvant inoccupé par suite
de la désorganisation des tribunaux, il alla exer-
cer à Montdidier, puis au Havre, où, après avoir
été juge de paix , il fut élu député à la conven-
tion. Sa conduite dans cette assemblée lut ti-
mide et incertaine. Il siégea constamment parmi
les membres qui composaient la Plaine. Dans le
procès de Louis XVI, il vota pour la réclusion ,
la déportation à la paix, et l'appel au peuple, n
s'éleva encore contre la Journée du 31 mai et la
mise en accusation des girondins. Forcé de fuir,
il fut arrêté à Provins et détenu à la Conciergerie,
d'où il ne sortit qu'à la chute des montagnards
purs. Il fut ensuite membre du conseil des cinq-
cents jusqu'à la révolution du 30 prairial , et pu-
blia sur cette journée et sur celle du 18 fructi-
dor des notices curieuses. Ce fut lui qui prési-
dait l'assemblée lors de l'inaugiu-ation de la salle
du Palais-Bourbon. Appelé au tribunat , il con-
serva de l'indépendance, et fut éliminé en 1802.
n fut cependant, en 1804, nommé directeur des
droits-réunis dans le département de la Somme.
Il a occupé cette place jusqu'à la seconde restau-
ration. H apporta de notables améliorations dans
le système financier de la France. Bailleul fut un
des fondateurs du Constitutionnel, où il publia
un grand nombre d'articles d'économie pohtique.
Pn a de lui plusieurs brochures, dont on trouve
les titres dans la France littéraire de Quérard.
Éloge de Bailleul par M. Tlssot, 1843.
BAILLECL OU BALIOL {Jean De), roi d'E-
cosse, mort en 1305. La couronne lui fut d'a-
bord disputée par Robert Bruce; mais les
états d'Ecosse ayant soumis la contestation à
Edouard P"", roi d'Angleterre , celui-ci accepta
l'arbitrage, comme un droit afférent à sa cou-
ronne, c'est-à-dire comme suzerain de l'Ecosse.
Il donna raison à Baliol, qui lui prêta serment eu
ces tennes ( 26 décembre 1292) : « Monseigneui
sir Edouard, roi d'Angleterre, lord suzerain du
royaume d'Ecosse, moi Jean de Baliol, roi d'E-
cosse, je me rends votre homme lige pour le
royaume d'Ecosse et pour toutes ses apparte-
nances et dépendances; lequel royaume je tiens
et dois de droit et prétends tenir par héritage
pour moi et mes hoirs, rois d'Ecosse, de vous et
de vos hoirs, rois d'Angleterre ; et je voue foi et
loyauté à vous et à vos hériliejs, rois d'Angle-
terre, de vie et membres, et de toutes les di-
gnités de ce monde, contre tous les honames
qui peuvent vivre et mourir. » Il put bientôt
mesurer toute l'étendue de son vasselage : une
des conséquences les plus graves était celle qui
permettait aux parties qui s'étaient présentées
devant les cours du roi d'Ecosse d'en appeler
au seigneur suzerain. C'est ainsi que, dès la
première année de son règne, Baliol fut assigné
quatre fois devant le roi d'Angleterre , une fois ,
entre autres, pour répondre à la réclamation
d'un marchand qui prétendait être payé d'une
somme due par Alexandre ni, prédécesseur du
roi d'Ecosse ; huit jours après, il fut encore as-
signé à l'occasion de Macduff , comte de Fife,
emprisonné par ordre du parlement écossais.
Abreuvé de dégoût , Bailleul fît avec Philippe le
Bel une alliance qui ne put aboutir. Les troupes
écossaises, qui avaient pris l'initiative des hos-
tilités, furent défaites à la bataille de. Durabar
par le roi d'Angleterre ; et, le 24 juiû 1296, Baliol^
« monté sur un petit cheval {a Galloway),.
tenant à la main une petite baguette blanche,
emblème du vasselage, vint trouver le vain-
queur dans un cimetière, et lui exprima son re-
pentir de son alliance avec le roi de France et
de sa rébellion contre son seigneur lige. » ( TAn-
gard ). H n'obtint point son pardon ; et, le 2 juil-
let, il dut signer à Kincardin un acte de recon-
naissance du droit du suzerain de rentrer en
possession du fief; puis il fut envoyé à la Tour
de Londres , mais traité courtoisement. Il garda
un train princier, et eut la liberté de circuler à
vii^ milles au delà de la Cité. Le 1^" avril 1298,
il déclara qu'il renonçait à toute imnùxtion dans
les affaires d'Ecosse. Le pape fut garant de l'exé-
cution de cette promesse , et Baliol fut remis en
1299 aux mains de l'évêque de Vienne, légat du
pape. Par une circonstance digne de remarque ,
le roi d'Angleterre fit cette réserve : que cette re-
mise ne conférerait au pontife que le droit de
disposer de la personne du roi d'Ecosse et d^
187
BAILLEUL — BAILLIE
188
ses biens en Angleterre. Six ans plus tard, le roi
déchu mourut dans sa seigneurie de Cliâteau-
Gaillard, en Normandie. Oa lui doit la fondation,
à Oxford, d'un collège qui porte son nom. Ce
prince était peu fait pour les agitations de la
royauté , surtout à l'époque orageuse où il vécut.
V. R.
P.apin Tboyras, Hist. d'Angleterre. — Lingard, Jiist.
d.' Angleterre.
BAiLLEtTL, OU BALiOL {Éclouard ), fils de
Jean Bailleul, roi d'Ecosse, vivait dans la se-
conde moitié du quatorzième siècle. Appuyé par
Edouard lU, roi d'Angleterre , il revint en Ecosse
en 1332, défit quatre fois le roi David Bruce, et,
après s'être fait couronner, fit hommage de son
j-wyaume au roi d'Angleterre. Mais les Écossais
eurent iionte de cette bassessç de leur roi : ils
se révoltèrent, et le chassèrent. Il se réfugia à
Carlislc, et ne garda que pom- la forme le titre de
roi. D devint le pensionnaire d'Edouard, en fa-
veur duquel il abdiqua le 20 janvier 1356.
' Moréri, Dict. hist. — bingard. Hist. d' Angleterre. —
Bapin Thoyias, Hist. d'Angleterre.
* BAiLLEUX ( Antobie ) , compositeur fran-
çais, mort à Paris en 1791. Il était professeur et
marchand de musique à Paris. On a de lui : le
Bcmquet de l'amitié, cantatille; — Six sim-
phonies à quatre par lies ; Paris, 1758; — Mé-
thode de chant; Paris, 1760, in-fol. ; — Six
symphonies à grand orchestre ; 1767; — Mé-
thode de violon; Paris, 1779 et 1798; — les
Petits concerts de Paris , solfèges pour ap-
prendre facilement lamusique vocale et ins-
trumentale ; Paris, 1784; — Journal d'A-
riettes italiennes.
Fétis, Biographie universelle des Mti.Hciens.
* BAILLI ( Bernard ), prêtre et helléniste al-
lemand, vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle. Il fut abbé d'un monastère à Ra-
tisbonne, et laissa : Ilias in nuce , seu pauca
prœcepta ad grascam linguam breviter ac fé-
liciter discendam ; Ratisbonne, 1722.
Adelung, Suppl. à Jocher, Allgem. (JeleJirten-Lexicon.
BAILLIE (Guillaume), dessinateur et gra-
veur anglais, né vers 1736, mort au commence-
ment du dix-neuvième siècle. Il suivit d'abord
la carrière militaire , parvint au grade de capi-
taine, et quitta le service pour se livrer à sa
passion pour les beaux-arts. Il se distingua dans
la gravure au burin , à la pointe, au lavis et en
manière noire. Ses morceaux les plus estimés
sont ceux qu'il a gravés d'après Rembrandt. On
a de lui une copie fort remarquable du Peseur
d'or, qu'on prend souvent pour l'original. Baillie a
restauré fort habilement la planche connue sous
le nom de la Pièce des cent florins , morceau
de Rembrandt, représentant la GwérisoH du Pa-
ralytique. Baillie marquait ses estampes de la
date de l'année et de celle du mois où il les avait
terminées.
Slralt , Dict. of Engravers. — Nagler, Allgemeines
Kûnsller-Lexicon.
BAILLIE ( Joanna), femme de lettres écos-
saise, sœur du précédent, née en 1762, morte
en 1851. Elle occupa un rang distingué dana
cette période de la poésie anglaise qu'illustraient
les Moore , les Coleridge , les Scott et les Byron.
Ses premiers travaux parurent en 1799, sous le
titre : Séries of plays on the passions. L'en-
thousiaste admiration de Walter Scott valut à ses
œuvres une réputation que justifient, du reste,
une grande connaissance du cœur humain, desj>
caractères fortement conçus et nettement traités^ .
un style siir, et riche en brillantes images. Mais
en se limitant elle-même, dans chacune de ses
pièces, à l'analyse et à l'exposition progressive
d'une seule passion , l'amour dans Basile , la >
haine dans Montford , le remords dans Henri^
quez, la jalousie dans Romiero, miss Baillie ■
donna à ses drames un caractère métaphysique- ■
; et un air de travail systématique qui ne s'accoi»- •
dent guère avec le mouvement et l'infinie variété
1 de la nature. Aussi , ses œuvres dramatiques ,
quels que soient, du reste , leurs mérites supé-
; rieurs, n'abordèrent jamais la scène, ou ne purent I
s'y maintenir. Le monument qu'elle s'est prov
posé d'élever n'en reste pas moins l'une des i
études les plus remarquables que le génie poé-
tique ait faites sur le sujet inépuisable des pas-
I sions , et il assure à son auteur une place hono-
rable au-dessous de Shakspeare, il est vrai, ,
mais bien au-dessus du plus grand nombre des
'. dramaturges anglais. Miss Baillie a donné aussi
deux recueils de poésiesvariées, où se remarquent
! des chants et des ballatles qui ne le cèdent en
rien à ceux de Walter Scott, et un poëme lyrique
( le Beacon ) qui est peut-être l'œuvre la plus par-
I faite de miss Joanna, et l'une des œuvres les plus ■
remarquables du temps. Outre les Plays on the
passions (Londres, in-8°, 1799-1812), on a-i
d'elle : Miscellaneous plays; iu-8°, Londres,
1804; — Mitrical legends of exalted charac-
\ ^er5 ; in-8°, Londres, 1821 ; — Fugitives verses },
; in-12, Londres, 1804; — Poetical miscellanies ; ;
Londres, 1823; — Bramas , 3 vol.; Londres , ,
1836. — Ses œuvres dramatiques ont été réunie* >
çn un fort volume, et publiées séparément ;Lon-
di-es, 1851, in-8°. T. D.
Quarterietj Revieio , vol. 21, 24, 37, 85. — Edinburgfi
Review, vol. 39, 57, 63.
BAILLIE ( /o/m ), orientaliste anglais, né à
Inverness en 1766, mort à Londres en 1823v
Entré dès 1791 au service de la compagnie des
Indes , il profita de sa position pour étudier les
langues de l'Orient. En 1797, il fut chargé par
le gouverneur général , sir John Shore , de tra-
duire de l'arabe le code Imamea, recueil de lois
musulmanes : malheui-eusement il n'en parut i
qu'un volume, contenant les lois commerciales.
Il enseigna l'arabe, le persan et le droit mu-
sulman au collège du Port-Wttliam. Jusqu'à i
1807, il résida quelque temps en qualité d'en-
voyé à la cour du nabab d'Aoude, e4 en 1818 !
il quitta le service pour retourner en Angleterre.
En 1801, Baillie a publié des tables destinées à i
faciliter ses cours de langues ; et, de 1802 à 1803 , ,
jl89 BAILLIE -
il donna l'édition des textes originaux de cinq
ouvrages les' plus estimés sur la grammaire
arabe, savoir : MietAmil, Scherh Miet Amil,
Misbah, Hedayet Alnahw, et la Cafia <ïEbn-
Hadjib.
Rose, New Biograpkical Dictionary.
BAILLIE {Mathieu ) , médecin et anatomiste
anglais, né, le 27 octobre 1761, dans un petit
yillage du comté de Lanark en Ecosse; mort le
'23 septembre 1823. Il était neveu des célèbres
anatomistes Jean et Guillaume Hunter. Après des
études faites sous la direction de son père d'a-
bord, puis à l'université de Glasgow, il prit ses
grades à Oxford, et vint à Londres, où il fut
employé , en qualité de préparateur, par Jean
Hunter, auquel il succéda dans la chaire d'ana-
itomie. Plus tard il devint médecin de l'hôpital
' Saint-George, et membre du collège des méde-
icins de Londres. Ce fut en 1798 seulement que
îBaillie commença à se livrer à la pratique de la
[médecine avec un succès extraordinaii-e. Il de-
i vint médecin du roi et de toutes les notabilités de
[l'Angleterre. Ses qualités personnelles n'étaient
jpas inférieures à son talent comme médecin et
!comme professeur. Outre une fortune de deux
î millions laissée à sa famille, il légua au collège
des médecins de Londres toute sa bibliothèque,
ses préparations anatomiques, et des sommes
considérables pour le soulagement des veuves et
des enfants de médecins. Les principaux ouvrages
de Bailiie ont pour titre : the Morbid Anatomy
of sovie oftlie most important parts of the
human body ; Londres, 1795, in-8°; manuel
d'anatomie pathologique, réimprimé avec des
augmentations en 1798, 1807 et 1812 : il a été
traduit en allemand par Hohnbaum et Sœmme-
ring; Berlin, 1794-1820, in-8°; en italien, par
Zami; Venise, 1820, 2 vol. in-8°; en français,
par Ferrai, Paris, 1803; et par Guerbois, Paris,
1815, in-S" ; — Séries ofEngravings intended
to illustrate the Morbid Anatomy, fascic.
1-10; ibid., 1799-1812, in-4'' : c'est une série de
planches accompagnées d'explications pour servir
de suite à l'ouvrage précédent ; — Lectures and
Observations on médecine, ibid., 1825, in-8°;
traduit en allemand par Hohnbaum ; Leipzig ,
1827; — une édition avec notes de l'ouvrage de
G. Hunter sur V Anatomie pathologique de Vu-
térxis d'une femme enceinte; Londres, 1924,
in-4''. Les Mémoires de Bailiie, publiés dans les
Philosophical Transactions, et quelques autres
écrits, ont été recueillis et publiés par J. War-
drop , avec une notice étendue sur sa vie ; Lon-
dres, 1825, 2 vol. in-8°.
Penny Encyclopcedia.—NoUce sur la vie et les ouvrages
(le ISaillie, dans le Monthly-Review, p. 83, vol. C VUI, p. 83.
BAILLIE, enlatinBATLius (^Robert), théo-
logien et historien écossais, né en 1559, mort en
1662. H étudia d'abord la théologie à Glasgow, et
fut ensuite attaché à la maison de lord Mont-
gomery ; puis il remplit successivement diverses
fonctions ecclésiastiques. En 1640, il fut chargé
BAILLON
190
par les lords écossais d'aller protester à Londres
contre les innovations que l'archevêque Laud
voulait introduire dans l'Église écossaise. A son
retour, BailUe professa la théologie à Glasgow ;
et, en 1643, il représenta l'Église écossaise au
synode de Westminster. En 1661 , il fut chargé
de diriger l'université de Glasgow , en rempla-
cement d'xm partisan, de Cromwell appelé Pa-
trik Gillespie ; et en 1649 il alla complimenter
Charles H à la Haye , au nom de l'assemblée
générale du clergé, n eût pu, être évêque;
mais il refusa , ne voulant pas être appelé sei-
gneur. « On ne voit pas dans l'Ancien Testjtment ,
disait-il à l'archevêque de Glasgow, qu'il y ait
eu des seigneurs dans la maison de Jésus. » On
a.de lui : Antechesis elenctica errorum quœ
hodie vexant Ecclesiam; Londres , 1 654, ifli-8''; —
Dissuasive from the errors ofthe times ; Lon-
dres, 1655, in-4''; — Opzis historicum et ch7'o-
nologicum; Amsterdam, 1663,in-fol. ; — A de-
fence ofthe Reformation ofde chiirch ofScot-
land, against M. Maxwell , bisJiop of Ross, a
Parallel bçtween the Scothish Service-Book
and the Romish Missal, Breviary ; Londres ,
in-4'' ; — Letters and Journals, written by the
deceased M. Rob.. Bailiie, carefully trans-
cribed by Rob. Aiken, containing an im-
partial account of public Transaction civil
ecclesiastieal and military , bot h in England
and Scotland from 1637 to 1662; Edimbourg,
1777.
Adeiung, Suppl.à Jôcher, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
BAiLLiF(ie Roch). Fo?/. Rivière {de la).
BAILLIONI ( M.-Giovanni), mécanicien ita-
lien, natif de Milan, vivait au dix-huitième
siècle. Il inventa un orgue mécanique d'une
construction ingénieuse, destiné à être placé dans
les jardins de Leinate, appartenant à la comtesse
Visconti. Il en a donné la description sous le
titre : Machina pneumatica, inventata de
M.-G. Baillioni, fatta d'ordine délia eccel-
lentissima signora Viscontiper le delizie délia
sua villa di Leinate, dans le Giornale de' let-
terati d''Italia, t. X.
Fétis, Biographie universelle des M,us%ciens.
BAII.LON [Emmanuel), naturaliste français,
mort à Abbeville en 1802. Il cultiva avec suc-
cès l'ornithologie et la physiologie végétale, sous
les rapports de l'utilité immédiate qu'on en peut
retirer dans l'économie rurale et poUtique. Sans
sortir de son pays, il trouva le moyen de re-
cueiUir un grand nombre de faits nouveaux et
curieux ; fit une étude particulière des oiseaux
de mer qui habitent les côtes de la Picardie , et
communiqua ses observations à Buffon , qui le
cite souvent avec éloge. Tous les ans il envoyait
à Paris des oiseaux aquatiques vivants, que l'on
élevait au jardin du Muséum. Il avait le talent
de préparer avec beaucoup de dextérité et de
grâce les oiseaux pom* les collections d'histoire
naturelle , et le Muséum lui doit en grande par-
tie sa collection d'oiseaux de mer et de rivage
,91 BAILLOT —
des côtes de l'Océan, dont plusieurs sont très-
rares, n donna le premier une notice détaillée
sur la bemache , que Buffon n'avait fait con-
naître qu'incomplètement. On a de lui plusieurs
ouvrages justement estimés, entre autres un
Mémoire sur les causes du dépérissement des
bois , et les moyens d'y remédier, 1791, in-4°,
qui lui valut le prix proposé sur cette question
par l'assemblée constituante , et un autre Mé-
moire sur les sables mouvants qui couvrent
les côtes du département du Pas-de-Calais,
et les moyens de s'opposer à leur invasion.
L'auteur proposa, pour fixer les dunes , la clô-
ture du hoya ou roseau des sables (arundo
arenaria). Bâillon avait entretenu avec Buffon
un commerce de lettres, auquel notre célèbre
naturaliste attachait le plus grand prix.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
* BAILLOT ( Pierre- Joseph ) , musicographe
français, vivait dans la seconde moitié du dix-
huitième siècle. U dirigea la musique ordinaire
du duc d'Aiguillon. On a de Bâillon : Nouvelle
méthode de guitare selon, le système'des meil-
leurs auteurs, contenant les plus clairs et
les plus aiséspour apprendre à accompagner
une voix , et parvenir à jouer tout ce qui est
propre à cet instrument; Paris, 1781 ; — la
Musique lyrique, journal d'ariettes , avec ac-
compagnement de guitare ou de harpe, 1772-
1784.
Fétis, Biographie des Musiciens.
BAILLOT ( Etienne-Catherine ) , littérateur,
né à Évry-sur-Aube en 1758 , mort dans sa ville
natale le 15 avril 1825. Avocat au bailliage de
Troyes , il fut en 1789 député aux états géné-
raux , et embrassa la cause de la révolution.
Depuis 1791 il vécut retiré dans son départe-
ment. On a de lui une traduction (en prose) des
Satires de Juvénal (par B...); Paris, 1823, in-8».
Il a laissé en manuscrit des Recherches sur
l'histoire de Champagne.
Biographie des Champenois.
BAILLOT (Pierre), littérateur, né à Dijon le
8 septembre 1752, mort le 20 février 1815. Il
fut professeur de littérature française et de rhé-
torique au lycée de Dijon. On a de lui : Récit
de la bataille de Marathon , lu le 5 septem-
bre 1791, dans la société patriotique de Dijon,
aux gardes nationaux volontaires de la Côte-
d'Or lors de leur départ pour l'armée; 1792,
jQ.go. _ phrndri Fabulœ selectse, avec des
notes; Dijon (Bligny) , 1806;, in-8« ; — Ovi-
. du Métamorphoses selectse,ad usum lyceo-
rum, avec des notes ; Dijon (Coquet) , 1808.
Quérard, la France littéraire.
BAiLLO T ( Pierre - Marie - François - de-
Sales), célèbre violiniste , né le 1" octobre 1771
à Passy , mort à Paris le 15 septembre 1842.
Il eut pour maître Viotti , et fut attaché en 1791
au théâtre de Monsieur. En 1795 , il entra
au Conservatoire comme professeur de violon ,
en remplacement de son ami Rode, parti pour
BAILLOU 192
la Russie. Il délendit ce nouvel établissement de
musique contre les attaques de ses adversaires,
dans une brochure intitulée Recueil de pièces
à opposer à divers libelles dirigés contre le
Conservatoire de Musique ; Paris, 1803, in-4°.
Le 11 décembre 1812,à laséancepubliquepourla
distribution des prix, il lut une Notice siir les
travaux du Conservatoire impérial et sur les
objets soumis à son examen pendant Vannée
1812, in-4°de dix pages. De 1805 à 1808, Baillot
fit admirer son talent en Russie; en 181 5, il par-
courut la Belgique , la Hollande et l'Angleterre,
et y recueilUt gloire et profit. Baillot ne fut pas
seulement un des premiers violinistes de son
temps par un jeu hardi et original ; mais il fut
un homme probe , désintéressé et généreux. Le
principal ouvrage de Baillot est l'Art du violon,
dont la première édition parut en 1803. On a
aussi de lui une Notice sur J.-B. Viotti ; Paris,
1825, in-S". Parmi les pièces de sa composition
on remarque : douze Études caractéristiques
pour le violon , avec accompagnement de basse
chiffrée ; — des duos, des trios, des quatuor, des
concertos, une symphonie concertante pour deux
violons.
Escudier, article sur Baillot dans la Gazette musicale,
année 1841, n° 4S.
BAILLOU, en \a.'ihi£allônius{€hiillaume de),
célèbre médecin français, né à Paris en 1538,
mort en 1616. Il était fils de Nicolas Baillou,
architecte, originaire de Nogent-le-Rotrou : il ap-
prit d'abord les langues latine et grecque , et les
enseigna ensuitélui-mémeau collège de Montaigu.
Puis il étudia la médecine sous Houllier, Femel
et Duret , et fut successivement reçu bachelier
en 1568, et docteur en 1570. Il ne tarda pas à
être attaché comme régent à la Faculté, dont il
fut élu doyen en novembre 1580. Vers cette
époque , la ville de Paris était ravagée par une
épidémie catarrhale ( influenza) ; les écoles
étaient désertes , par la fuite des professeurs
et des élèves. A l'épidémie se joignirent la guerre
civile , et des tracasseries suscitées par le corpg
des chirurgiens, qui, avec l'appui de Henri III
et du pape Grégoire XIH , cherchait à faire un <
corps à part dans l'université. Ces calamités
réunies fournirent à Baillou l'occasion de faire
preuve de son zèle. Il fallait alors un certain
courage pour rappeler les médecins, presque tous
partisans de l'école ai'abe , à l'observation des
faits; Baillot le tenta heureusement, et ouvrit
ainsi un des premiers la grande voie dé la mé-
thode expérimentale , si féconde en résultats.
Il avait cependant beaucoup puisé dans les li-
vres de Galien , et il avait pris Hippocrate pour
modèle. Aux talents de médecin Baillou joignait
les vertus qui font l'homme de bien. Recherché
comme praticien, il eût pu facilement arriver
aux honneurs et aux charges les plus élevées;;
il leur préféra l'indépendance et l'étude. Baillou |i
avait embrassé le calvinisme : il fut désignéi
pour aller à Saint-Denis offrir à Henri IV les
193
BAILLOU — BAILLY
Î94
liommages de la faculté de Paris. Il serrit de mo-
dèle à Sydenhanijtet fut surnonmé ie Sydenham
français. On l'appelait aussi le fiéau des ba-
cheliers {flagellum baccalaureorum) , à cause
de la force de son argumentation et de sa dia-
lectique.
Ses ouvrages, qui témoignent d'une vaste éru-
dition et de profondes études littéraires, ne fu-
rent publiés qu'après sa mort par ses deux ne-
veux, Jacques Chevart et Simon le Letier,
tous deux médecins. Voici, du reste, la liste de
ses ouvrages dans l'ordre chronologique : Con-
siliorum medicinalium liber prtmus; Paris,
1635, in-4° ; — Consiliorummedicinalium liber
secundus; ibidem, l636,in-4"; — Definitionum
medicinalium liber; Paris, 1639, in-4° : 11 y
explique les termes dont Hippocrate s'est servi; —
Epidemicorum et ephemeridum libri duo ;
Paris, 1640,in-4°: c'est un recueO de constitutions
épidémiques depuis 1570 jusqu'en 1579, com-
posé d'après la méthode d'Hippocrate ; — Com-
mentarius in libellum Theophrasti de verti-
gine/ibid., l640,in-4°; — De Convulsionibus
liSellus; ibidem, 1640, in-4°; — Liber de
Rheumatismo et pleuritide dorsali; Paris,
1642, in-4''; — De virginum et mulierum
Moi'bis liber; ibidem, 1643, in-4° : c'est un de
ses meilleurs ouvrages; — Opuscula medica de
Arthritide, de Calcula et urinarum Hypostasi;
Paris, 1643, in-4° ; — Consiliorummedicina-
lium liber ter tins et postremus; Paris, 1649,
in-4'' : c'est un récit des maladies qu'il a obser-
vées ; il en indique les causes, et confirme ce qu'il
avance par des exemples tirés de sa pratique ;
-— Adversaria medicinalia; Paris, in-4°; —
Opéra medica omnia , studio Jacobi Chevart;
Paris, 1635, 1640, 1643, 1649, in-4% quatre vo-
lumes; Venise, 1734, 1735, 1736, in-4'', quatre
tomes en deux volumes; Genève, 1762, quatre
volumes in-4°, avec ime préface de Théodore
Troncliin. — Baillou avait, d'après le précepte
d'Hippocrate ,'.essayé de chercher, dans la cons-
titution atmosphérique, le prmcipe des épidé-
mies , ainsi que les causes des maladies parti-
culières à chaque saison et à chaque climat. Il
fit le premier bien connaître la nature du croup.
F. H.
Van der Linden, De scriptoribus medîcis. — Kersten ,
Medizinisches-Lexicon. — NicéroD, Mémoires, t. XX. —
Sprengel, Geschic/iteder Medizin, t. III. —Biographie
médicale.
* BAILLOU (Louis) , musicien français, vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle.
Après avoir reçu des leçons de violon de Capron,
Baillou se rendit en Italie. Il fut attaché à la
Scala de Milancomme chef d'orchestre, et écrivit
pour ce théâtre la musique de plusieurs ballets.
On a de lui , entre autres ouvrages : Andro-
macca e Pirro, représenté en 1777;— Apollo
placato, 1778;— Calipso abbandonata, même
année; — la Zingara riconosciuta , 1783; —
Lodovico il Moro , 1786; — Gv,atimozin, o la
conquista del Messico, 1787; — Guillelmo
NOUV, BIOGR. UNIVERS. — T. IV.
Tell, 1797 ; — Lucio Giunio Bruto, 1798 ; — la
Disfatta di Abderame , 1809 : ce dernier ou-
vrage en société avec Capuzzi.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BAiLLU (Pierre de), baillieu ou balliu,
graveur flamand, vivait à Anvers dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. Il avait
passé quelques années à Rome, où il s'était per-
fectionné dans son art. On a de lui beaucoup
d'estampes d'après Rubens, Vandyck, Cortone,
le Guide , Annibal Carrache et Rembrandt.
Descamps, f^ie des Peintres flamands.
* BAILLY (Alexandre) , peintre français, né
à Paris en 1764. Il fut élève de David, et peignit
le portrait. Il exposa plusieurs fois, et avec
succès, à Paris, Nîmes, Montpellier et Marseille.
Nagler, Neues Mlgemeines KUnstler-Eexicon.
BAILLY (Antoine-Denis), prote d'impri-
merie, né à Besançon le 8 novembre 1749,
mort à Paris entre 1815 et 1820. Il surveilla
l'impression de la plupart des beaux ouvrages
sortis des presses de Didot jeune, et décida ce
dernier à faire une partie des frais de publica-
tion des Études de la nature de Bernardin de
Saint-Pierre , livre pour lequel l'auteur n'avait
pu trouver d'éditeur. On attribue à Bailly : Dic-
tionnaire poétique d'éducation, Paris, 1775,
2 vol. in-8°, publié sous le pseudonyme de De-
lacroix; — Choix d'anecdotes anciennes et
modernes, recueillies des meilleurs auteurs,
in-12, 4* édition, Paris, 1824, 3 vol. in-18.
Aimé-Martin , Mémoires sur la vie de Bernardin de
Saint-Pierre.
* BAILLY (Antoine), inspecteur général des
finances, mort en 1851, fils du précédent. On a
de lui : Histoire financière de la France de-
puis l'origine de la monarchie jusqu'à la
fin de 1786, avec le tableau général des an-
ciennes impositions, et un état des recettes et
des dépenses du trésor royal à la même époque;
— Administration des Finances du royaume-
uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande, con-
tenant les documents sur l'échiquier, la dette
nationale, les banques, la navigation , le pro-
duit et l'emploi des contributions , droits, taxes,
péages, émoluments perçus par l'État sm- le clergé,
la magistrature, les comtés, les paroisses, les
corporations, etc. ; Paris, 1837, 2 vol. in-8° (Fir-
min Didot frères). — Ces ouvrages, contenant
le résultat de documents originaux mis à la dis-
position de M. Bailly, qui fut envoyé plusieurs
fois en mission en Angleterre pour y étudier
et approfondir le système financier, sont fort
estimés.
* BAILLY (JDavid), peintre hollandais, né à
Leyde en 1588. H eut plusieurs maîtres , entre
autres Corn et Vander Voort. H se mit ensuite
à voyager, et vint à Rome. A son retour, il refusa
une pension que lui offrait le duc de Brunswick,
et s'établit à Leyde. Ses portraits, surtout ceux
qu'il traçait à la plume, lui firent une grande
réputation. Il avait débuté avec assez de succès
195
BAILLY
196
dans la' gravure, qu'il laissa ensuite pour la
peinture.
Nagler, Tfeues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
BAILLT (François), littérateur français,
mort en 1651 , à Sainte-Vertu, près de Chablis.
D était fils d'un vigneron de la paroisse de Saint-
Père d'Auxerre. Il commença ses études dans
cette ville, et les poursuivit à Paris, où il fut
chargé de l'éducation du comte de Tonnerre. Il
voyagea ensuite en Italie et en Flandre. A son
retour, quoiqu'il ne fût que simple clerc , il fut
pourvu delà cure de Vitry, dans le diocèse
d'Auxerre. Mais bientôt, renonçant à l'état ecclé-
siastique, pour lequel il n'avait pas de vocation,
il se maria. On a de lui différentes pièces de théâ-
tre et plusieurs sonnets, etc. ; Anvers , in-4°. Ce
recueil est dédié à l'archiduchesse Isabelle.
J. B.
Papillon, BiWioth. des Aut. de Bourgogne, 1. 1, p. 9.
* BAILLY ( George ) , général français , né en
1685 , mort le 22 mars 1759. Il entra comme lieu-
tenant au régiment d'infanterie de Navarre en
1705 , devint officier d'artillerie en 1706, et fit la
campagne de cette année en Allemagne. Apiès
avoir rempli successivement les fonctions de com-
missaire extraordinaire et de commandant ordi-
naire, le jeune Bailly assista au siège de Douai, à
ceux de Quesnoy, de Bouchain, de Landau, de
Fiibourg, et fut promu au grade de major d'ar-
tillerie au siège de Fontarabie en 1719. Devemi
commissaire provincial le 4 août 1721, il com-
manda en cette qualité l'école de Grenoble jus-
qu'en 1733, époque à laquelle il se rendit à l'ar-
mée d'Italie , où il combattit à la bataille de
Parme, aux sièges de la Mirandole, à la prise
du château de Gonzue, de Reggiolo et de Té-
vère. Après avoir fait la campagne de la Bohème
en 1741, il rentra en France avec l'armée en
1743. Nommé brigadier le 20 février de cette an-
née, il fut employé à l'armée du Rhin sous le
maréchal de Noailles , y commanda l'artillerie à
la bataille de Dettingen , et servit ensuite à celle
d'Italie depuis 1744 jusqu'à la paix. Pendant
les deux campagnes de 1745 et 1746 en Pié-
mont, le brigadier Bailly rendit des services
signalés à l'aimée française, et y déploya autant
de courage que de talent. Nommé maréchal de
camp le 1" mai 1745, il obtint le grade de lieu-
tenant général de l'artillerie le l^'' juillet 1746,
et celui de heutenant général des armées du roi
le 10 mai 1748. Après la conclusion de la paix,
il se retira dans ses foyers, où il mourut à l'âge
de soixante-quatorze ans.
Gazette de France. — Annales des temps.
* BAILLY (Henri), compositeur français,
mort le 25 septembre 1639. Il fut surintendant de
la musique de Louis Xm, et laissa, outre des
ballets et divertissements, plusieurs motets pour
la chapeUe du roi, entre autres un Super flu-
mina, qui eut quelque retentissement.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BAILLT {Jacques), peintre français, né à
Graçay en 1629, mort en 1679. Il peignit avec
succès les fleurs , les fruits , les ornements. Ses
couleurs avaient une telle force, qu'elles péné-
traient la pierre; l'emploi des ingrédients qui
les composaient amena la mort de l'artiste.
Chaudon et Delandine, Nouveau dictionnaire histo-
rique.— Nagler, Neues Allgeîneines Kiiyistler-Lexicon.
BAILLY (Jacques), garde des tableaux du
roi, né à Versailles en 1701, mort le 18 no-
vembre 1768. Il travailla dans le genre comique,
et fît quelques parodies qui eurent un succès
passager. Son théâtre parut en 1768, en 2 vol.
in-8°. On a encore de lui le Catalogue des ta-
bleaux du cabinet du roi au Luxembourg ;
Paris, 1777, in-12. Jacques Bailly fut le père du
savant astronome et infortuné maire de Paris.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
BAILLY (Jean-Stjlvain), savant célèbre et
premier maire de Paris , né à Paris le 15 sep-
tembre 1736, mort le 10 novembre 1793. D'a-^
bord destiné à la profession de peintre, il ne
fit que de médiocres progrès dans le dessin,
lorsque le hasard lui ouvrit une route d'instruc-
tion plus sérieuse. Un mathématicicu nommé
Moncarville avait un fils, auquel Bailly donna
des leçons de dessin en échange de quelques
leçons de mathématiques. Après avoir épuisé
les connaissances de Moncarville, Bailly eut
pour maître le père du célèbre Clairaut. Quelf
ques succès littéraires d'un de ses arais enflam-
mèrent son imagination, et à l'âge de seize ans
il composa deux tragédies, Clotaire et Iphi-
génie en Tauride. Dans la pi-emière de ces
pièces., l'auteur, par une prédestination singu-
lière, met en scène un maire de Paris, massacré
par le peuple. Bailly consulta- sur ses essais dra-
matiques le comédien la Noue, qui lui conseilla
de quitter le théâtre pour la science. Le jeune
littérateur suivit ce conseil , et eut bientôt l'oc-
casion de se lier avec l'abbé de la Caille, qui lui
fit partager ses goûts et ses travaux pour l'as-
tronomie.
Dès 1763 Bailly présenta à l'Académie des ;
sciences ses Observations sur la lune , et ,
l'année suivante, il publia un long travail sur
les étoiles zodiacales. En 1766, parut son
Essai sur les satellites de Jupiter, avec des
tables de leurs mouvements, 1 vol. in-4''. En
1771 il fit paraître un Mémoire sur la lumière
de ces satellites. Ce mémoire, plein de vues
profondes, le classa parmi les grands astro-
nomes de son temps. En 1775 Bailly donna le
premier volume de son Histoire de l'astro-
nomie ancienne et moderne ( ce volume in-4°
comprend seulement Yhistoire de V astronomie
ancienne depuis son origine jusqu'à VétabUs-
sement d'Alexandrie). Ce volume fut suivi de ,
Y Histoire de l'astronomie moderne (jusqu'en
1781 ), 1773-1783, 3 vol. in-4°, et ce n'est qu'en J
1787 que parut Y Histoire de l'astronomie in-
dienne et orientale, 1 vol. in-4°.Ce grand ou-i
vrage est plein de rec^ierches savantes et d'aper-t
197
eus ingénieux; il est écrit dans un style élégant,
dont Fontenelle a le premier donné l'exemple dans
les matières scientifiques. Quelques objections
que lui fit Voltaire sur la philosophie des brames,
qu'il croyait les inventeurs de toutes les sciences,
engagèrent Bailly à publier en 1777 deux écrits
intéressants : Lettres sur Vorigine des sciences
(vol. in-8"), et V Atlantide àç^VMon (vol.in-8°).
L'auteur y attribue la création de tous nos arts
à un peuple ancien , originaire du nord , habitant
primitivement les hauts plateaux de la Tartarie
orientale, peuple qui aurait disparu du globe
par quelque révolution de la nature , et n'aurait
laissé aux autres nations que les éléments de
ses connaissances , quelques traditions et d'obs-
curs souvenirs. De ce peuple détruit, les arts
auraient passé aux Chinois, aux Indiens, aux
Chaldéens, aux Grecs, etc. — Bailly se délassait
de ses travaux astronomiques par la littérature.
Il eut l'accessit à l'Académie française pour ses
Éloges de Charles V, de Molière; et à Rouen,
pour celui de Corneille. L'Académie de Berlin
couronna son Éloge de Leibnitz. On doit encore
à Bailly, les Éloges de Cook, de la Caille et
de Gresset. Ces éloges furent publiés sous ce
titre : Discours et mémoires, illQ,'l vol. in-8°.
Les Éloges de Charles F, de Molière, de Cor-
neille , de l'abbé de la Caille et de Leibnitz
avaient été publiés précédemment en 1770 , vol.
in-S". Cette variété de talents et les grâces de
soû style lui ouvrirent les portes des trois Aca-
démies de Paris , honneur singulier qui n'avait
jamais été obtenu que par Fontenelle. Son dis-
cours de réception à l'Académie française est
très-remarquable par l'agrément de la diction, et
la manière adroite avec laquelle il loue son pré-
décesseur le comte de Tressan {Discours de
réception, 1784, in-4°). Comme commissaire
de l'Académie des sciences, Bailly publia ^
1784 et 1786 deux Rapports importants. Le
premier a pour objet l'examen du magnétisme
animal , qu'il considère comme une des illusions
de l'esprit humain ( Rapport des commissaires
chargés par l'Académie des sciences de l'exa-
men du magnétisme animal, 1784, in-4°). Le
second a pour but de faire substituer quatre
hôpitaux , dans quatre quartiers différents , à
l'hôpital unique qui existe à Paris ( Rapport des
commissaires chargés par l' Académie des
sciences de l'examen du projet (Sun nouvel
hôtel-Dieu, 1787, in-4°). Cet écrit, plein de
connaissances physiques, d'énergie et de sensi-
bilité, avait déterminé l'autorité à exécuter ce
projet utile , lorsque la révolution vint l'arrêter,
et ouvrit à BaUly une nouvelle carrière. Nommé
électeur de son district , puis secrétaire de l'as-
semblée électorale, en^n député aux états,
Bailly se rendit à Versailles, où déjà l'assemblée
nationale se trouvait divisée sur la question
fondamentale du vote par tête ou par ordre. A
son arrivée, il fut élu doyen du tiers état ,^
dont il se trouva dès lors appelé à soutenir les
BAILLY 198
justes prétentions. La résistance des ordres pri-
vilégiés ayant enfin obligé les communes à se
constituer en assemblée nationale, Bailly, de
simple doyen du tiers état, se trouva prési-
dent de l'assemblée constituante; ce fut lui qui
eut l'honneur de présider la séance du jeu de
paume. Lorsque le maître des cérémonies vint,
de la part du roi, ordonner aux membres du
tiers état de sortir de la salle, Bailly lui répon-
dit : « La nation assemblée n'a point d'ordre à
recevoir. » II réclama, en sa qualité de prési-j
dent , le droit de prêter le premier serment de\
ne pas se séparer avant d'avoir établi la consti- j
tution sur des bases solides.
On sait comment, après \m vain essai de coup
d'État, la cour se vit forcée de souscrire à la
réunion des ordres, sans avoir rien gagné à son
imprudente tentative , sinon de constater à la
fois ses regrets et son impuissance. On sait aussi
qu'après avoir appelé des troupes sous Paris
pour dissoudre la représentation nationale , le
ministère fut vaincu de nouveau dans la fameuse
journée du 14 juillet, qui vit tomber à la fois la
Bastille et le pouvoir absolu. Le lendemain de
cette journée, une députation de l'assemblée na-
tionale , dont faisaient partie Bailly et la'Fayette,
s'étant rendue à l'hôtel de ville, une acclamation
universelle décerna (le 16 juillet) au premier le
titre de maire de Paris , au second celui de
commandant général de la milice parisienne ,
qui venait de s'organiser spontanément. Le 17, il
reçut le roi à l'hôtel de ville, et lui présenta la
cocarde nationale. On remarque cette phrase
dans le discours qu'il adressa à ce prince :
« Henri IV avait conquis son peuple; ici c'est
le peuple qui a reconquis son roi. » Bailly fut de
nouveau proclamé maire dans cette même jour-
née. Le 25 août , il prêta , en cette qualité , la
serment suivant au roi : <c Sire , je jure à Dieu ,
entre les mains de V. M., de faire respecter votre
autorité légitime , de conserver les droits sacrés
de la commiine de Paris, et de rendre justice à
tous. « D offrit ensuite au roi im bouquet enve-
loppé d'une gaze sur laquelle était écrit en lettres
d'or : « Hommage à Louis XVI, le meilleur des
rois, w Dans la journée du 6 octobre , il vint rece-
voir le roi à la barrière de Versailles , et lui fit
un long discours, auquel Louis XVI ne répondit
que par ces mots : « Monsieur, c'est toujours
avec plaisir et confiance que je me trouve au
milieu des habitants de ma bonne ville de Paris. »
Le 19, lorsque l'assemblée vint tenir sa pre-
mière séance à Paris , il la complimenta. Il alla,
le 5 février 1790, féliciter le roi sur la séance
qu'il avait tenue la veille à l'assemblée , et sur
le discours qu'il y avait prononcé ; il lui dit, entre
auti*es choses, « qu'il réunissait tous les titres
des monarques chéris, Louis le Juste, Louis le
Bon, Louis le Sage, et bientôt Louis le Grand.
Dans ses fonctions nouvelles , Bailly trouva de
grands et difficiles devoirs à remplir. Il arrivait
au milieu d'une famine, au milieu d'une insurrec-
/"
199 BAILLY
tion, à la tête d'une administration toute neuve,
dont rien encore, ni la marche, ni les attribu-
tions , ni les prérogatives, n'étaient déterminées.
Il fallait maintenir l'ordre au sein de l'efferves-
cence, suppléer par la persuasion à l'autorité
qui n'existait plus nulle part, assurer chacpie
jour la subsistance d'une population de sept cent
mille âmes, et chaque jour répondre du succès
sur sa tête. Il y réussit par un travail de tous les
instants et par un dévouement sans bornes. Il
courut de grands dangers, et se fit de nombreux
ennemis; mais il mérita l'estime publique, et
sut même conserver sa popularité , qui ne re-
çut point d'atteinte sensible, jusqu'au jour où
Louis XVI, entraîné par d'aveugles conseils,
s'enfuit vers la frontière, laissant derrière lui un
manifeste contre la révolution qu'il avait d'abord
adoptée, et, découvert dans sa fuite, fut ramené
captif dans la capitale irritée.
L'assemblée, si grande jusqu'alors, fit ici la
faute immense de rappeler au pouvoir, de re-
mettre en face de la révobition effarouchée, le
prince qui , hostile à cette révolution , ne pouvait
plus lui inspirer de confiance ; qui , vaincu et fait
prisonnier par elle , ne pouvait plus lui inspirer
de respect. Pour réaliser cette combinaison mal-
heureuse, il lui fallut s'engager dans une voie
de réaction. Des divisions commencèrent d'éclater
ënti'e les partisans de l'ordre nouveau ; des résis-
tances se manifestèrent : un mouvement popu-
laire eut lieu au Champ-de-Mars ; des mesures
répressives devinrent nécessaires , il fallut pro-
clamer la loi martiale.
Dans cette pénible occurrence , la Fayette et
Bailly firent leur devoir, quelque pénible qu'il
pût être. Conduite par eux, la garde nationale
s'avança vers le théâti-e de l'insurrection , pré-
cédée du drapeau rouge. Cette démonstration
n'ayant pu calmer le désordre , il fallut employer
la force. Le sang coula , et de ce jour la Fayette
et Bailly devinrent odieux au parti populaire.
On leur imputa ce qu'on se plut à nommer les
massacres du Champ-de-Mars ; on leur fit un
crime d'avoir prêté main-forte à la représenta-
tion nationale , menacée par des résistances hos-
tiles , comme si le pouvoir, alors même qu'il a
pu se tromper, n'avait pas droit d'êti'e protégé
contre la violence et la révolte. Abreuvé de dé-
goûts , Bailly aurait voulu dès lors renoncer aux
fonctions publiques. Élu pourtant une seconde
fois, il pensa que la gravité des circonstances
lui défendait de refuser ; mais, la constitution ter-
minée , il donna sa démission. Les instances de
la commune le décidèrent néanmoins à rester en
place jusqu'à l'époque des élections; et, le 18 no-
vembre 1791, il remit ses pouvoirs entre les
mains de Péthion, nommé son successeur. Rendu
à la vie privée , Bailly aurait pu trouver en An-
gleterre un asile contre les ressentiments qui le
poursuivaient. On le lui proposait ; il refusa :
«L'homme, dit-il, qui s'est vu chargé d'une
grande administration doit, quelque danger qui
200
le menace , rester pour rendre compte de sa con-
duite. » Il se retira à Nantes, où il passa la der-
nière année de sa vie dans la maison de M. Vil-
lenaire ; ce fut là qu'il apprit les événements du
10 août et du 21 janvier. H espéra trouver une
retraite plus sûre à Melun près de son ami, le
célèbre Laplace; il y fut devancé par un déta-|/
chement de l'armée révolutionnaire, formée après
le 31 mai. A son arrivée, une émeute éclata, il
fut arrêté , et , peu de temps après , transféré à
Paris , sur l'ordre du comité de salut public. Une
première fois il fut tiré de sa prison pour déposer
comme témoin dans le procès de Marie-Antoi-
nette; bientôt ce fut son tour de comparaître en
accusé devant le tribunal révohitionnaù'e ; il s'y
défendit sans faiblesse, et reçut sans pâlu- son
arrêt de mort. Dans ses derniers moments, Bailly
montra la dignité d'un sage et la constance d'un
martyr. Traîné lentement au supplice à travers
les imprécations d'une multitude furieuse , glacé
par la pluie qui tombait à torrents , sa bouche
ne fit pas entendre une plainte. Arrivé au lie»
de l'exécution , on brûla devant lui le drapeau
rouge; on démolit l'échafaud préparé, pour ne
pas souiller de son sang le champ de la fédéra-
tion , et on le releva sous ses yeux dans un fossé
voisin. Pendant cette longue agonie, un instant on
le vit frissonner. «Tu trembles, Bailly, « lui dit un
de ses satellites. — « Oui, mon ami, mais c'est
de froid, » répondit-il avec douceur. Bailly avait
vécu cinquante-sept ans. Sa taille était haute,
ses traits allongés, sa figure noble mais froide
son caractère sérieux , son âme douce et sensible.
Outre les écrits ci-dessus mentionnés, il a laissé :
1" des Mémoires qu'il commença à Nantes, mais
qui ont été achevés par une autre main , et où
l'on trouve des détails intéressants sur les pre-
miers événements de la révolution {Mémoires
d'un témoin oculaire de la révolution, ou
journal des faits qui se sont passés sous ses
tjeux, et qui ont préparé et fixé la constitution
française (de 1791); Paris, 1804, 3 vol. in-8°,
réimprimés en 1822 ) ; — 2° Essai sur les
fables et sur leur histoire , qui parut imprimé
en l'an VU. (2 vol. in-S"), ouvrage posthume que
l'auteur avait composé en 1781 et 1 782 : un exem-
plaire en fut présenté en homrnage au corps lé-
gislatif, et deux députés , Baudin et Rewbell, sai-
sirent cette occasion pour payer, du haut de la
tribune, un tribut d'hommages et de regrets à la
mémoire du savant et du citoyen; — 3° Rap-
port secret sur le mesmérisme ( dans le
Conservateur de François de Neufchâteau,
an vm, 2 vol. in-8°); — - 4° Procès-verbal des >
séances et délibérations de l'assemblée géné-
rale des électeurs de Paris, 1790, 3 vol. in-8"; .
— 5° Recueil des pièces intéressantes sur les >
arts, les sciences et la littérature, ouvrage
posthume, 1810, in-S"; on y trouve les vies des
peintres allemands. Le célèbre peintre David a >
fait le portrait de Bailly.
Éloge historique (le J. -S, -Bailly (par Mcrard dcii
201
Saint-Just );• Londres, 1794, in-8°. ( Didot aîné, «94.) —
Dellsle de Salles, Eloge de BceiHy . -Lalande, Eloge
de Bailly , 1794, in-8°. — Lacretellc, Élogede BaiUy. —
Boudrot, Galerie franc., t. II. - M. Fr. Arago, Biogra-
phie de Bailly ; Paris, 1852, in-i".
* BAILLY (Joseph), peintre flamand, natif
de Gand, vivait dans la seconde moitié du dix-
huitième siècle, n peignit avec supériorité le
paysage; et, sans la faiblesse de sa santé et sa
mauvaise fortune, il aurait peut-être égalé Claude
Lorrain.
Nagler, Neues Jllgemeines Kilnstler-Lexicon.
BMLLT (Joseph), médecin, né en 1779 à
Besançon, mort le 15 décembre 1832. H étudia
la médecine et la pharmacie , et prit part comme
officier de santé à la malheureuse expédition de
Saint-Domingue. 11 fit en cpiaUté d'aide-major
les campagnes de l'Allemagne et de la Russie.
En 1823 il prit part, comme pharmacien prin-
cipal, à l'expédition d'Espagne, quoique sa
santé fût déjà très-affaibUe par les fatigues et par
la maladie qui devait le conduire au tombeau.
Outre un Essai sur les puits artésiens, Besan-
çon, 1830, br. in-8° de 20 pages, Bailly a publié
divers articles de sciences d'application, insérés
dans les Mémoires de la Société d'agriculture,
et qui ont pour titre : Essai sur la culture du
lin; Essai sur l'agriculture, considérée dans
ses rapports avec les arts industriels ; Notice sur
le froment locular. — Les articles suivants
sont imprimés dans les Mémoires de l'Académie
de Besançon : I>u But philanthropique des
sciences et des arfs ; — Souvenirs d'un voyage
à. Grenade; — Notice sur Vile de Saint-Do-
mingue; — Burgos et la Vieille-Castille , sou-
venirs de 1823; — Valence et ses environs,
excursion surdes côtes orientales de l'Espagne ;
— Recherches sur les moyens employés suc-'
cessivement en France pmcr extirper la men-
dicité et réprimer le vagabondage. Bailly a
laissé en manuscrits plusieurs nouvelles et des
Mémoires inachevés.
M. Weiss, édit. du Dictionnaire historique de Feller.
* BAILLY (Pierre), médecin français, vivait
dans la première moitié du dix-septième siècle.
On a de lui : Questions naturelles et curieuses,
recueillies dé la médecine, touchant le régime
de santé, par ordre alphabétique; Paris, 1628,
in- 8°.
Carrère, Villiothùque de la Médecine, — .\delung, sup-
plément à Jdcher , AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAILLY «E JuiLLY (Edmc-Louis-Barthé-
lemy), homme politique, né à Troyes en 1760,
mort en juillet 1819. 11 était oratorien et profes-
seur au collège de Juilly à l'époque de la révolu-
tion, dont il adoptâtes principes. En 1792, il fut
nommé député à la convention nationale. 11 se
prononça dans le procès de Louis XVI pour
l'appel au peuple, pour le bannissement, et en-
suite pour le sursis. En mai 1794, il fut nommé
secrétaire de la convention. Envoyé en mission
à Strasbourg après le 9 thermidor, il rendit
compte à cette assemblée des maux que la ville <
BAILLY 202
avait soufferts pendant le règne de la terreur, et
lui annonça qu'il venait d'éliminer tous les em-
ployés attachés à la faction de Robespierre. Dans
la journée orageuse du 1*'' prairial an 111 (20 mai
1 795 ), Bailly occupa le fauteuil en remplacement
de Vernier. Devenu membre du comité de sûreté
générale , il en remplit les fonctions avec modé-
ration. Les liaisons qu'il avait formées avec les
principaux membres du parti chchyen le firent
comprendre sur la liste de dépoi'tation , lors de '
la journée du 18 fructidor an V. Mais le député
Malès ayant feit observer que Bailly était prêtre
assermenté et marié, parvint à obtenir sa ra-
diation. Bailly fit encore partie du corps législatif
en 1798. 11 y fut attaqué ouvertement par Gau-
ran , soa collègue , qui le dénonça à l'assemblée
comme « un royaliste échappé à la déportation
de fructidor, et comme un lâche. » Après les
événements du 18 brumaire, il fut nommé préfet
du département de Lot. En 1813, il fut révoqué
par suite de quelques machinations de ses em-
ployés. Depuis lors il vécut dans la retraite, et
périt par une chute de diligence sur la route de
Rouen, et après avoir subi l'amputation des deux
bras fracturés. On a de lui : Rapport sur
l'organisation des sociétés nationales des
sciences, belles-lettres et ar^s, présenté au con-
seil des cinq-cents, au nom du comité de l'ins-
truction publique, br. in-8°, 1799.
- Biographie des Contemporains.
* BAILLY DE MOKTuioN ( Fvançois-Gé-
déon, comte) , général français, né à l'île Bour-
bon le 27 janvier 1776, mort en 1846. Destiné
de bonne heure à la carrière militaire , il entra
comme sous-Heutenant dans le 74^ régiment de
ligne le 24 février 1793, et fit les premières
campagnes de la révolution dans les armées
de la Moselle et du Nord. Lorsque la conven-
tion evit décrété la destitution de tous les officiers
nobles, Bailly deMonthion fut obligé de quitter
le service de larépublique. Toutefois cette suspen-
sion ne fut pas de longue durée. Le 10 octobre
1793, il reçut le brevet d'aide de camp du géné-
ral Turreau, qu'il suivit aux armées des Pyrénées-
Orientales , de l'Ouest, de Sambre-et-Meuse, de
Mayence, et combattit avec lui sur le Rhin, en
Suisse, sur le Danube, et en Itahe. Il se dis-
tingua à Marengo , et fut nommé colonel sur le
champ de bataille d'Austerlitz. 11 prit une part
aetive aux batailles de Smolensk , de la Mos-
kova , de Malvizaroslawitz , et au passage de la
Bérésina. Promu au grade de général de division
le 4 octobre 1812, il seconda le prince Eugène
dans toutes ses opérations militaires sur l'Elbe,
et assista aux batailles de Lutzen , de Bautzen
et de Wui'zen. Depuis le 8 novembre 1813 jus-
qu'au l'^'' janvier 1814, il remplit les fonctions de
major général de la grande armée en l'absence
du' prince de Wagram, qu'une maladie éloignait
momentanément du théâtre de la guerre. 11 fit
aussi la campagne de France de 1814 ; et lorsque
après la première restauration, en 1815, une
203 BAILLt
nouvtlle invasion menaça le télritôire frariçais,
il fit, comme chef de l'état-major général, la
campagne de Belgique , et reçut une blessure à
la bataille de Waterloo. Il était en non-activité
depuis la seconde restauration, lorsqu'en 1835
le ministre de la guerre l'employa dans l'inspec-
tion générale de l'infanterie. Le généfal Bailly fut
élevé à la pairie le 3 octobre 1837 , et obtint la
grand-croix de la Légion d'honneur le 19 avril
1843. A. A.
Biographie des Contemporalni.
BAiLLT-BRiET (Jean-Baptiste), juricou-
sulte, né en 1729 à Besançon, mort le 27 octobre
1808. On a de lui un livre intitiilé le Comté de
Montbéliard agrandi et enrichi au préjudice
de la Franche-Comté , par l'échange conclu le
21 mai 1786 entre le roi de France et le duc de
Wurtemberg (Besançon);, 1789, in-8° de 336
pages.
Fellcr, Dictionnaire historique, édlU M. G. Weiss.
*BAiLON (Pascal), moine et théologien es-
pagnol, mort à Villaréal en 1592. On a de lui :
Principales mysterios de la Vida de Christo ;
de la veneracion tj dignidaâ dél SS. sacra-
mento de la Eucharistia , principales actiohes
de Nuestra Senhora, y mtœrte dé S. Anna su
madré.
:!!. Antoivlo, Biliotk. hispanà nova.
*BAiLS (Z). Benito), musicographe et ma-
thématicien espagnol, né à Barcelone éit 1743.
îl eut la direction des mathématiques de l'Aca-
démie de San-Fernando, et fut membre de l'Acadé-
mie royale espagiiole d'histoire , Sciences natu-
relles et arts de Barcelone. On a de lui : Lec-
oiones de cla.ve yprincipios de harmonia, frad.
(le Betaetzrieder ; Madrid , 1775, in-é". *
FétiBi Biographie unlvterselle des Musiciens.
*BAï!L,Y ou BAîLEY (Abraham), auteur
comique anglais, vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. 11 laissa : tJie Spightful
Sister, 1667, in-4''.
Biorjraphia dramatica. — Adeitrns, Supplcniciit à
Jdchci-, Aligemeines Gcleàrten-Lexicon.
J BAIL Y {Edouard Hodjes), sculpteur an-
glais, né à Bristol en 1788. 11 occupe aujourd'hui
le premier rang parmi les artistes de la Grande-
Bretagne. Élève favori de Flaxman, Baily a su
puiser à l'école de ce grand maître le sentiment
et le goût de l'art antique. Ses compositions,
pour la plupart très-remarquables, se distinguent
par une correction de lignes, une harmonie et
tine grâce qui le rapprochent bien plus des
sculpteurs grecs et italiens, que des Chartrey
et des Westmacock , les maîtres de l'école an-
glaise. Ses productions les plus célèbres sont :
Hercule tirant Alceste des enfeis , qui lui
valut la médaille à la Société des arts ; Eve à la
Fontaine, qui fonda sa réputation et lui ouvrit
les portes de la Société royale de, Londres; — un
Jlercule jetant Hylas à la mer, groupe qui ne
manque pas de mérite , bien qu'inférieur à celui
de Canova; — V Amour maternel; — une or-
~- BAILY 204
uementalion monumentale à la façade dsBuckin-
gham-Palace, représentant le Triomphe de la
Grande-Bretagne ; — des statues nombreuses ■,
de célébrités du jour, le lord Eglemond, le comte ■
Grey ( 14 pieds de haut), un duc d'Essex co-
lossal ; et surtout Eve écoutant une jeune J'ille
se préparant pour le bain; — la Nymphe
endormie; les trois -Grâces, et le Retour du
chasseur fatigué. T. D.
Eclectic Review, 1851, 2^ vol.'
* BAILY (iï'rflrtm), savant anglais, membre
correspondant de l'Institut de France, né en 1774
àNewburg, mort le 30 août 1844. La première
partie de sa carrière fut consacrée au commerce
et à la finance, oii il fit une fortune considérable.
Membre influent de la Société des agents dc^
change à Londres, il fut chargé de les défendre!
contre les attaques de la Cité , et publia à cette-
occasion des ouvrages qui fixèrent sur lui l'atten^j
tion publique. A cette époque de sa vie se ra^
portent aussi ses travaux historiques, et se
traités remarcpiables sur les assurances, qui fd
rent traduits en plusieurs langues, et sont enco/
considérés aujourd'hui comme IC meilleur o^
vrage composé sur la matière. En 1823 il abaH
donna les affaires ; et, s'adonnant dès lors tout e|
tier à la science , il commença cette série de tn
vaux qui devaient l'illustrer. Président de la Soclé^
astronomique de Londres qu'il avait fondée,
déploya une infatigable activité dans des entrée
prises innombrables où il nous serait impossible
de le suivre. Ses principaux titres à la gloire sont :
1° la réorganisation du Nautical Almanach,
qui lui fut confiée par l'amirauté, et dont il fit un
des plus remarquables monuments scientifiques
de notre époque; ■>.'' la fixation de la yard,
unité de longueur dont l'étalon avait été détruit
dans l'incendie du parlement; 3° la détermi-
nation de la densité de la terre, ou il contrôla ,
par 2,153 expériences successives, les magni-
fiques travaux de Cavendish , et substitua le
nombre de 5,660 à 5,448 trouvé par le célèbre
philosophe ; 4'" la révision du catalogue des
étoiles, pour laquelle il colligea et mit en ordre les
catalogues de Ptolémée, de Tycho-Brahé, d'Hal-
ley , de Fîamsteed , etc. ; 5° enfin , la réduc-
tion des catalogues de Lalande et de la Caille.
Il rédigea presque seul , jusqu'à sa mort , les
comptes-rendus annuels de la Société astrono-
mique, où il publia plusieurs mémoires impor-
tants, aussi bien que dans le Philosophical
Magazine. Ses ouvrages ont pour titres : Tables
for the purchasing and reneioing of stades ;
in-8° , Londres , 1802 ; — Doctrine of interest,
annuities, and assurances ; Londres, 1810,
in-8'', traduit en français par Alfred de Courcy;
Paris, 1830; — A synopsis of the principal
éléments of astronomy deduced from La-
iplace; Londres, 1812, in-8°; — A new chart of
history; Londres, 1817; — Acatalogue of 1766
stars by la Caille; in-8°, 1827 ; — May ers cata- '
logue of stars corrected; in-4", Londres, 1830;
205
-Anaccmnt of the Rev. John Flamsteed,
iirst royal astronomer ;in-i°, Londres, 1835 :
cet ouvrage important fut publié par ordre des
lords commissaires de l'Amirauté, et aux frais de
l'État. T. D.
PhilosopMcal Magazine.
BAiNBRiGDE {Jean), médecin et astro-
nome anglais, né en 1582, mort en 1643. Il fut
élevé à Cambridge et s'appliqua surtout à l'as-
tronomie, pour laquelle il avait un goût prononcé.
Il vint ensuite à Londres, où il fut agi'égé au col-
lège de médecine. Il se fit surtout remarquer par
sa description de la fameuse comète de 1618, ce
qui lui valut de la part d'Henri Savelli, fondateur
de la chaire d'astronomie d'Oxford, le titre de pro-
fesseur de cette science. Ses ouvrages sont : An
astronomical description of the cornet from
the 18"' of november 1618, to the 16*" of
december following ; Londres, 1619, in-4°; —
Procli Sphasra Ptolomxi de Hypothesibus
planetarum liber singularis ; Londres, 1620,
in-4" ; — Ptolomxi Canon regnorum ; — Ca-
nicularia, or Treatise concerningthedog-star
and the canicula dey; Oxford, 1648, in-4''.
Biographie Médicale. —Rose, New Biographical Die-
tionnary.
*BAiNES (Rodolphe), philologue anglais,
mort en 1560. Il professa la langue hébraïque à
Paris, devint évêque de Lichtfeld en Angleterre,
sous la reine Marie, et perdit son évêché sous la
reine Elisabeth. Outre un Commentaire sur les
Proverbes, on a de lui une Grammaire hé-
braïque estimée; Paris, 1550, in-4°.
Jôcher, Mlgemeines Gelehrten- Lexicon.
*BA.iNi (Joseph), musicien italien, né à
Rome en 1776. H entra dans les ordres, et s'ap-
pliqua de bonne heure à l'art musical. Il devint
directeur de la chapelle pontificale. Il se fit con-
naître par ses compositions dans le genre sacré,
restées manuscrites, et surtout par iln Miserere
composé pour la chapelle Sixtine, par ordre
de Pie VII. On a de lui : Lettera sopra il
motetto a quatro cori del sig. D. 3Iarco San-
tucci, corne lavoro di génère nuovo, 1806; —
Saggio sopra Videntità de' ritmi musicale e
poe^ico; Florence, 1820, 76 pages in-8'', tra-
duit en français par le comte de Saint-Leu, sous
ce titre : Essai sur l'identité du rhythme poé-
tique et musical; Florence, 1820, in-8''; —
Memorie storico-critiche délia vita e délie
opère di Giovanne Pierluigi da Palestrina,
Capellano cantore, e quindi compositore délia
cappella pontijicia, maestro di cappella délie
basiliche Vaticana, Lateranense, e Liberiana,
detto il principe délia Miisica; Rome, 1828,
2 vol. in-4''. C'est un des meilleurs ouvrages en,
ce genre, et le plus impoiiant de ceux qui sont
dus à la plume de l'auteur.
• Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BAiNviLLE ( Charles ) , peintre et musicien
français, mort à Paris en 1754. H était parent de
Boileau, qui lui conseilla de cultiver a peinture.
BAILY — BAIRAKTAR 206
Il laissa plusieurs compositions, des Pièces fugi-
tives, un opéra qui n'a pas été misen musique,
et un grand nombre de chansons bachiques.
Chaudon et Delandine, Nouveau Dict. Jiist.
*EAiR OU BAYER (Mclchior), orfèvre alle-
mand , natif de Nuremberg, mort en 1577. Il se
fit remarquer par de nombreux travaux d'art,
parmi lesquels on cite un dessus d'autel en argent
exécuté pour le roi de Pologne.
Nagler, Neues Mlgemeines Kiinstler- Lexicon.
* BAIRAKTAR OUBEIRARDAB (MUStapha-
Pacha), grand vizir ottoman, né en 17S5, mort
le 14 novembre 1808. Dès son début dans la car-
rière des armes , il se distingua par sa valeur.
En 1806, devenu pacha de Rouschouk, il combat-
tit les Russes qui avaient envahi la Molda\de, la
Valachie, et s'étaient emparés de Bucharest. Lors
de la révolte des janissaires et de la déposition
de Sélim , Bairaktar conclut un armistice avec
l'ennemi, et marcha sur Constantinople. On ne
soupçonna pas d'abord ses desseins et le paiii
qu'il embrasserait. Sélim, qu'il voulait rétablir
sur le trône, avait été son bienfaiteur; Mustapha
le retenait prisonnier , et le fit étrangler, pour
que Bairaktar ne pût le délivrer. Mais celui-ci, et
le jour même de son installation, fit exposer à la
porte du sérail trente-trois têtes : c'étaient celles
des assassins du sultan Sélim, de leurs complices,
et des favoris de Moustapha. Il fit étrangler et jeter
dans le Bosphore les officiers des yamacks. Les
femmes du sérail, qui avaient manifesté de la
joie en apprenant la mort du sultan Sélim, furent
cousues dans des sacs et précipitées dans la
mer. Bairaktar le vengea en déposant Musta-
pha, et en mettant la couronne sur la tête de
Mahmoud (28 juillet 1808). Le pacha devint lui-
même grand vizir. Il destitua le grand inuphti et
les ulémas, auteurs et complices de la révolte des
janissaires; il alimenta l'armée, et vouluty intro-
duire des réformes utiles, afin d'avoir désormais
des troupes régulières capables de résister aux
Russes. A cet effet, il convoqua à Constanti-
nople tous les pachas de l'empire ; son plan fut
adopté, et le muphti approuva la décision. Mais
l'orgueil lui fit néghger la prudence dans les
moyens d'exécution du nizam-dgedid. Ses en-
nemis, pour l'affaiblir, suscitèrent Mola-Aza, célè-
bre par sa valeur et ses brigandages, à envahir
Rouschouk. Bairaktar envoya à plusieurs re-
prises une partie de ses troupes les plus dé-
vouées. Bravant le péril , il repoussa les con-
seils que lui donnèrent ses amis de se retirer à
Andrinople en emmenant avec lui Moustapha et
Mahmoud, et resta à Constantinople. En se ren-
dant chez le muphti le jour du Ramazan, son
escorte armée frappa le peuple qui obstruait les
rues. Les janissaires se soulevèrent de nouveau ;
secondés par la populace, et appuyés sur
la flotte, ils entourèrent le sérail le 15 no-
vembre 1808, et sommèrent le vizir de rétablir
Mustapha. Bairaktar se défendit vaillamment;
mais les insurgés mirent le feu au palais; l'in-
207
BAIRAKTAR — BAITELU
208
cendie, s'étendit et menaça d'envahir Constan-
tinople. Mahmoud renfenné dans le sérail se
défendait hardiment contre les janissaires, et,
secondé par le capitan-pacha , se maintenait
derrière les murs du sérail. Témoin de cet hor-
rible incendie , touché des cris des victimes, et
voyant ime partie de ses meilleurs soldats re-
poussée, il autorisa le capitan-pacha à étran-
gler Mustapha, et fit cesser le feu. Tout rentra
dans l'ordre. Mais lorsqu'on put s'approcher du
palais du grand vizir, on y trouva Bairaktar,
son esclave favorite, et l'eunuque qui les avait
suivis, asphyxiés dans une chami)re souterraine.
(Voir SÉLEU m. )
Taohereau de Saint-Denys, Bevolution de Constanii-
nople en 1807 et 1808; Paris, 1819, 2 vol. in.i8°. — Lamartine,
yoyage en Orient. — Conversation-Lexicon. — Rose,
JVeio Biographical dictionary.
BAiRD (sir David), général anglais, né vers
le milieu du dix-huitième siècle, mort le 18 août
1829. H servit d'abord dans l'Inde, où il devint,
dans le combat i de Perimbancum, prisonnier
d'Hyder-Ali, qui ne le remit en liberté qu'au
bout de trois ans et demi de captivité. Il prit
part, en 1791, 1792 et 1793, au siège deSeringa-
patam et de Pondichéry. En 1801 , il servit en
Egypte sous les ordres du général Hutchiuson,
et commanda, en 1806, l'expédition qui enleva
aux Hollandais la colonie du Cap. En 1809, il
commanda les troupes anglaises en Espagne, et
fut blessé au combat de la Corogne.
Théodore Hook, yie de sir David Baird; Londres
S voL In-S", 1838. — Asiatic Jownal de 1833.
* BAIRO (Pierre ), médecin italien, né à Turin
en 1468, mort le 1" avril 1558. Il étudia et
exerça avec succès la médecine dans sa ville
natale. 11 compta parmi ses clients les personna-
ges les plus considérables de son temps, et ob-
tint le titre de médecin de Charles U, duc de
Savoie. On adeBairo: De Pestilentia, ejusque
Curatione per prœservationum etcurationum
regimen; Turin, 1507, in-4'', et Paris, 1513 ; —
Lexipyrelse perpetuse et quecstiones et An-
nexorum solutio ; de Nobilitate facultatis Me-
dicx; Utrum Medicina et Philosophia sint
nobiliores utroquejure, scilicet civili et ca-
nonico; Turin, 1512, in-fol.; — De medendis
humani corporis Malts Enchiridion quod
vulgo Veni-mecumvocant ; Bâle, 1560, in-8", et
Francfort, 1612 ; — Secreti medicinali ; Venise,
1585, in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia. — Biograph. mcdic.
* BAisANCOR , nom de quelques empereurs
mogols et turcomans.
* Batsancor , fils de Caidu-Khan, succéda à
son père dans l'empire des Mogols, avant que
ces peuples se fussent répandus dans la province
de l'Iran, en deçà du fleuve Gihon. Ce prince
eut deux frères, nommés Giucalemgom et
Giusmagm. Le premier devint le chef de la
tribu nommée Tahiut, et le second, de celle qui
porte le nom de Sahiut. Baisancor laissa un fils
nommé Tumakhan , qui lui succéda, et duquel
les Mogols tirent la généalogie de Ginghizkhan.
* Baisancor-Mirza , sultan de la dynastie des
Turcomans du Mouton-Blanc, mori^n 1491. I!
avait dix ans lorsqu'il fut proclamé sultan. Les
Turcomans se trouvaient divisés alors entre deux
factions , dont l'une éleva sur le trône Massig-
Beg, l'autre Ali-Beg. Ils furent chassés l'un et
l'autre par Rostam-Beg, qui s'empara de leurs
États. Quant à Baisancor, placé sous la tutelle
du sofi Khahl-Mosuli , il ne régna qu'un an et
huit mois : il fut défait et tué par Rostam , au-
près de la ville de Berda.
* Baisancor- Mmza, un des derniers princes de
la racedeTamerlan,dela branchedeMiranschah,
qui régnèrent dans la Transoxane,mort en 1499.
Son père Mahmud mourut en 1494 à Saniarcand,
et laissa quatre fils, parmi lesquels Mirza-Baisan-
cor, qui obtint le gouvernement le Samarcand.
Attaqué par son frère Massud , et hors d'état de
lui résister, il se tint caché et déguisé jusqu'à ce
qu'il put se retirer auprès de IChozru-Schaii
dans la ville de Conduz. Son frère Massud l'y
vint attaquer encore ; mais Baisancor fut délivré
par Khosmachah, qui se servit de cette défaite
dans l'intérêt le son ambition. Il fit mourir Bai-
sancor, et devint maitre ainsi de Conduz, Botlan-
Heasar, Badakschiam.
D'Herbelot, Bibl. Orient. — Moréri, Dictionnaire his-
torique.
* BAiTBLLi (Angélique), femme savante
italienne, native de Brescia, vivait dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle. Elle appar-
tenait à une famille noble , aujourd'hui éteinte.
En 1646, Angélique devint abbesse du couvent
des Bénédicfines, placé sous l'invocation de sainte
Julie. On a d'elle : Annali istorici delV edi-
ficazione , creazione e dotazione del serenis-
simo monasterîo di S. Salvatore e S. Giulia
di Brescia. alla Sede Apostolica ed alla regia
potestà immedit ameute sottoposto; Brescia,
1657, in-toi. ; — VUa, Martirio e Morte di
S. Giulia Cartaginese; Brescia, 1657.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia. — Adelung, Supplément
à Jochcr, AUgenicines Gele/irten-Lexicon.
* BAITELU (Françoise), femrne poète et
savante italienne, née le 27 octobre 1706. Elle se
fit remarquer comme poète aussi bien que
comme savante, versée qu'elle était dans les
lettres grecques et latines. On trouve de ses
poésies dans lesComponimenti recitati in una
letteraria Adunanza; Brescia, 1746.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
* BAiTELLi ( François ), poète latin, natif de
Brescia, vivait probablement dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. On a de lui :
Ri7ne con un discorso délia Nobiltà; Brescia,
1625; — la Scipiade , poema ; Brescia, 1636,
in-8"; — VAdulazione, discorso.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
* BAiTELLi ( Jules ), jurisconsulte italien, né
en 1705. D étudia le droit à Padoue, devint doc-
teur en 1728, et remplit divers emplois impor-
tants à Brescia, d'où il était originaire. On a de
209 BAITELU
lui : Componimenti recitati in una letteraria
Adunanza, édités par Baitelli; Brescia, 1746;
— Remarques sur les Tre Lettere delV antico
Stato de' Cenomani; Brescia, 1745.
Memorie intomo alV antico Stato de' Cenomani, —
Mazzuchelli, Scrittori d'italia. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAITELLI (Gmiia). Foy. Fenaroli.
* BÂiTHE OU BEiTHE ( Etienne ), botaniste
et théologien hongrois , vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. 11 fut, en 1582, prédi-
cateur protestant au château de Gissing, appar-
tenant au comte Batthiani. C'est à Baithe que
le célèbre botaniste Clusius (L'Écluse) dut la
communication de quelques plantes rares de la
Hongrie. On a de Baithe : A Keresztyéni tudo-
maniak rôvidsummaia ( Court résumé de la
doctrine chrétienne), 1582,in-8°; — Mikeppen
a Reresztseget Vr vatsorajat ; Gissing, 1582;
— Nomenclator stirpium Pannonicus, dans
Clusius, Historia stirpium rariorum Pan-
nonias, 1583, et dans Czwittinger, Specim.
Hungar. Litterar.; i 583; — Fuves kônyo,
fûvekneh es faknaJe nevekrôk; Nemet-Ujvar,
1595, in-4° : c'est la description d'un herbier en
langue hongroise (ouvrage très-rare); — Ma-
gyar Postula, ou Sermon pour chaque diman-
che; — Carmen congratulatorium Steph.
Pathag , etc., 1692; — Encomium ubiqui-
sticum contra Brentianos; Gissing, 1597,
in-8°. H.
Horanyi, Memor. Hungar. — Wesprem, Biogr.
Medic. Èungar. — Adelung, Supplément à Jôcher, All-
gemeines Gelehrten-Lexicon.
BAITHOSUS, Juif, fondateur, avec son disciple
Sadoc , de la secte des sadducéens , qui portait
aussi dans l'origine le nom de baithosiens. Ce
sectaire niait la vie étemelle et la résurrection.
Voy. Sadoc.
Ctiaudon et Delandlne, Ifouveau Dictionnaire histo-
rique.
*BAIXTIE (Guillaume), médecin anglais
du dix-huitième siècle. On a de lui : A treatise
on madness; Londres, 1757 ; — Aphorismi de
cognoscendis et curandis morbis nonnulli;
Londres, 1762.
Carrère, Bibl. de la médecine. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcber, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BAITZ ( Jean-André-Hartman ), construc-
teur d'orgues, né en Hollande, mort en 1770.
D construisit plusieurs orgues, entie autres celui
de Zierikzée, de seize pieds, à quarante-six
jeux ouverts, trois claviers à la main, un de
pédale, et neuf soufflets ; celui de Benschop , à
un seul clavier ; celui de la grande église de Gro-
ningue, en 1755 ; celui des Mennonites d'Utiecht
(1765); celui- de Wenden, en 1768; celui de
Yssellsein, celui de l'église française de Heusden ;
et celui de Tilburg.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
"*BA1TZ DE COLOMBIER (Aude DE ) , gé-
néral français , né en 1610, mort au mois de dé-
cembre 1657. Il fit ses premières armes dans
Je régiment de Lyonnais en 1630, sous le mar-
— BAIUS 210
quis de Toiras, dans le Montferrat. En 1635, il
retourna en Italie avec son régiment, et resta
sur le théâtre de la guerre jusqu'en 1640, époque
à laquelle eut lieu le siège et la prise de Tmin.
En 1641, il servit sous le comte de la Mothe-
Houdancoml; en Catalogne , où il assista à la
prise de Vais, au siège de Tarragone, et«i l'as-
saut de Tamarit. Après avoir contribué au suc-
cès de l'affaire du 7 novembre, à l'issue de la-
quelle les Catalans abandonnèrent le siège d'Al-
ménas qu'ils tenaient étroitement bloqué, Baitz
se distingua de nouveau aux combats des 19 jan-
vier, 24 et 31 mars 1642, oii les Espagnols
furent battus. Au combat du 19, il fut blessé
d'un coup de mousquet. A peine sa blessure était-
elle cicatrisée, qu'il rejoignit son régiment, avec
lequel il se trouva à la journée de Lérida en
1644, au siège de Roses en 1645, et à la prise de
Porto-Longone en 1646. Il servit de nouveau en
Italie , où il obtint le grade de maréchal de camp
le 23 avril 1649, et celui de lieutenant général
le 8 octobre 1656. Il mourut l'année suivante,
à l'âge de quarante-sept ans.
A. A.
Dépôt de la guerre. — Mémoires du temps.
BAIUS ( Michel ) , nom latinisé de De Bay,
théologien belge, naquit en 1513 au village de
Melin, près d'Ath, dans la province de Hainaut,
et mourut le 16 septembre 1589. Doué d'une in-
telligence vive et profonde, que révèle un por-
trait que l'on a de lui , il se laissa aller au mou-
vement qui à son époque entraînait tous les pen-
seurs. Charles-Quint, en 1551, lui donna ime
chaire d'Écriture sainte à l'université deLouvain.
Bientôt Baius, nommé chancelier de cette uni-
versité , conservateur de ses priAiléges , inquisi-
teur général, mérita l'attention de Philippe H :
il fut désigné pour représenter l'université de
Louvain au concile de Trente. C'est à cette époque
qu'il publia ses doctrines sur le libre arbitre et
la grâce, empreintes de fatalisme et renouvelées
de Pelage. Les doctrines de Baius, blâmées d'a-
bord par quelques docteurs de l'université de
Louvain, furent déférées à la faculté de tliéo-
logie de Paris par quelques dominicains français.
La Faculté censura en 1560 dix-huit articles,
et, sept années après , le pape lui-même, Pie V,
lança contre soixante-seize propositions de Baius
une huile que le cardinal de Grandvelle fit pré-
senter à l'université de Louvain par son vicaire
général Morillon. Baius se soumit ; mais, en 1569,
le docteur l'emportant sur le prêtre , il publia
une seconde apologie de ses doctrines. En 1579,
Grégoire XIU, à l'exemple de Pie V, lança contre
ce livre une nouvellebuUe. Cette fois, Baius fit une
rétractation publique de ses doctrines ; et si , au
fond de sa conscience, il continua de les tenir
pour vraies, au moins il cessa de le dire. Il
mourut bientôt après, à l'âge de soixante-seize
ans. Ce qui donne à Baius une certahie célébrité,
c'est que ses doctrines devaient être recueUlies
plus tard par Jansénius, dans son livre de
211
BAIUS — BAJAZETH
212
YAugustinus, et qu'il était dans leur destinée ,
sous le nom de jansénisme, d'agiter le monde
pendant quatre-vingts ans.
Les œuvrls de Baius ont été imprimées par
les soins de Gerberon, à Cologne, en 1696, in-4''.
G. J.
Val. André, Bibl. Belgica. — Bayle, Dict. historique.
— Swertlus, Athenae Belgicse. — Mireus, Elogia illtts-
trium Belgii Scriptorum.
BÂics {Jacques ), théologien belge, neveu du
précédent, et mort en 1614, a laissé : De Eu-
charistie sacramentofit de sacrificio missee ;
]Louvain, 1605, in-S"; — Institutionum Chris-
tianse religionis libri HT; Cologne, I620,in-fol,
Val. André, Bibl. Belgica.
BAizÉ ( Noël-Philippe ) , prêtre de la Doc-
trine chrétienne, né à Paris le 28 octobre 1672 ,
mort dans sa ville natale le 4 janvier 1746. 11
ftit directeur de la maison de Saint-Charles, rae
des Fossés-Saint-Victor, et rédigea le catalogue
de la bibliothèque de cette maison , catalogue
( 22 vol. in-fol. ) qui se trouve aujourd'hui à la
bibliothèque de l'Arsenal. Outre ce catalogue,
on a de lui : l'éloge du P. le Sémelier, inséré
dans le Mercure de juillet 1725; quelques ar-
ticles dans le supplément de Moréri , et une his-
toire abrégée de la congrégation de la Doctrine
chrétienne et de ses généraux dans le t. VII de la
Qallïa christiana, avec des pièces à la fin du
volume.
Le p. Devisrae , Éloge historiqtie du P. Baize dans le
Mercure de France, juin 1746.
*BAJACCA (Jean-Baptiste), biographe et
jurisconsulte itaUen, natif de Côme, vivait dans
la première moitié du dix-septième siècle. D
remplit l'emploi de secrétaire du cardinal Caglia,
à Rome. On a de lui : la Vita ciel cavalier Gio.-
Bat. Marmi; Rome, 1625, 1635, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori û'Ualia.— Adelung, Supplé-
ment à yùchCT , Mlgemeines Gelehrten-Lexicon. Clé-
ment, Bibl, curieuse.
*BAJARDi {André). Foy. Baiardi.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.'
* BAJARDi ( Octave-Antoine ). Voy. Baiasdi.
* BA JAADO ( Giovanni - Battista ) , peintre
italien, né à Gênes, mort jeune en 1657. Issu
de parents pauvi'es , il était parvenu presque
seul, par l'étude des tableaux des derniers
maîtres, à se former un talent qui donnait les
plus grandes espérances, et qui déjà lui avait
procuré une assez belle fortune, quand il fut
enlevé par la terrible peste de 1657. Ses ou-
vrages sont nombreux à Gênes : ies principaux
sont les fresques du cloître de Saint-Augustin ;
le tableau du maître-autel de l'ancienne église
des Jésuites, Saint Jérôme et saint Xavier;
le plafond de la chapelle des Rehques , dans
l'église du Jésus di Granarolo de' Minimi;
et surtout deux fresques malheureusement
lort endommagées, sous le portique de l'église
Saint-Pierre. Ces dernières sont d'un beau
style, surtout le Christ reçu au ciel par
son Père, en présence de plusieurs saints.
]La voûte est ornée de jolies arabesques. La
manière du Bajardo est solide, facile et gra-
cieuse ; on trouve dans ses ouvrages de la dou-
ceui', une grande pureté de contours, de la
vivacité de coloris , et une parfaite entente des
effets d'ombre et de lumière. E. B — n.
Soprani, J^ite def Pittori, Scultori ed Architetti Ge-
novesi, 1674. — Lanzi , Storia delta Pittura. — Baldi-
nucci, -Notizie dei professori. — Ticozzl , Disionario
dei Pittori. — Orlandi, Abecedario Pittorico.
*BAJAT (Simon et Michel),, deux frères che-
valiers espagnols, vivaient dans la seconde moitié
du douzième siècle. Ils vinrent en Hongrie avec
Constance d'Aragon, fille d'Alfonse H, et femme
d'Émerich ou Henri de Hongrie. C'est d'eux que
descendent les familles de Martinsdorf et de Gù-
wengen, dont la dernière se distingua particu-
hèrement dans les annales de la Hongrie.
Engel, GescA. des ungr. Reichs., \ , &^ô. — Adelung,
Supplément à Jocher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAJAZETH OU BAJAZïD. Deux piinces de
ce nom ont occupé le trône des Ottomans :
le premier est le plus célèbre ; le second , fils
du sultan Mahomet ou Mohammed II, régna
trente ans, de 1481 à 1512 , et mourut de poison
après avoir été détrôné. Le prince Bajazetu, qui
fait le sujet de la tragédie de Racine , était fils
d'Ahmed P"", et devint victime , en 1735 , d'une
intrigue tramée par les femmes du sérail en l'ab-
sence du sultan.
Bajazet P*", sultan des Othomans , fils d'A-
mourath ou Mourad ï'% né l'an de l'hégire 748
( de J.-C. 1347 ) , mort l'an de l'hégire 806 (1403
de J.-C. ). Il monta sur le trône en 792 (de J.-C.
1389), après la mort de son père , tuéàKos-
sova, dans une affaire contre les Serviens. Son
premier acte fut de faire étrangler son frère
puîné, qui voulait lui disputer le pouvoir ; en-
suite il commença ces étonnantes conquêtes qui'
le firent surnommer Ilderim (la Foudre). A
cette époque on l'empire des Seldjoukides
n'existait plus, il s'était élevé sur ses débris
plusieurs petites principautés indépendantes quO'
Bajazet voulut réunir à ses États ; elles formaient
une espèce d'heptarchie consistant alors dans
les États des princes de Sourakhân, d'Aïdinet
de Mentechâ, qui possédaient toutes les côtes de
l'Anatohe , et dans ceux des princes de Germiam
et de Caramanie, dans l'intérieur de l'Asie Mi<
neure. Un autre Bajazid , surnommé Kœuturum;
c'est-à-dire le Boiteux ou le Perclus , régnai!
sur les bords de la mer Noire ; et la familUi
d'Osman occupait les sandjaks actuels de Kho-
dja, m, Khodavendiar et Sultan-Oeghi. Lî
deuxième année de son règne , Ildirim en sou-
mit une partie; et, bien quil eût épousé la fiH(
du prince de Germian (l'an de l'hégire 783, d(
J.-C. 1381 ) , il n'en fit pas moins son beau-pèn
prisonnier, et le dépouilla de ses États. La con
quête de la Caramanie fut plus difficile. Ti
moui-tasch , général de Bajazet , fut pris apvèi
quelques succès, pendant que le sultan étai
allé châtier Etienne, prince de Moldavie, quiij
cédant aux instigations de Kœuturum, s'étaiij
BAJAZET
214
mpal'é de la Valachie et de la Bessarabie. A la
nouvelle de la captivité de Timourtasch , Bajazet
evint rapidement en Caramanie, la soumit tout
entière, s'avança même encore à l'est vers
sivas, Toliak et Kaissariyé , marcha ensuite vers
a mer Noire contre Kœuturum, s'empara de
jalouique et de lenichehr ( de l'hégire 796 ,
iprès J.-C. 1393 ) , assiégea Constantinople , et
orça l'empereur Manuel à accorder aux Turcs
jn faubourg , une mosquée , et un juge de leur
lation. Avant de s'éloigner, il fit construire sur
e canal , au lieu où il est le plus étroit , le châ-
teau de Guïeldche ou Anatoli-Vissar ; puis il
lUa gagner en Hongrie la célèbre bataille de
Nicopolis (de l'hégire 799 , l'an de J.-C. 1396 ,
e 28 septembre) , et revint aussitôt après en
jDrient, pour ajouter à ses États la Grèce et la
Morée. On a cru que l'empereur de Constanti-
lople , effrayé de la rapidité des conquêtes de
jBajazet , avait appelé contre lui Timour et ses
u-mées. La prise de Sivas , qui appartenait au
l>ultan Bourhanedin j avait déjà éveillé les crain-
es du Tatar ; mais ce n'est point là encore la vé-
■itable cause de cette guerre, qui ne se termina
]ue par la captivité de Bajazet.
Le prince Ahmed-Dchelair, fils du sultan Obéis,
ît Kara-Ioussovf, fils de Kara-Mohammed-Beg ,
irince de la dynastie Kara-Koyounli, c'est-à-dire
le la Tête- Noire, dépouillés de leurs États, s'é-
taient retirés auprès de Barkok, sultan d'Egypte ;
nais, comme ils craignaient que celui-ci, qui
pvait fait périr les ambassadeurs de Timour, ne
[les livrât entre ses mains pour obtenir son par-
î'ion , ils se sauvèrent auprès de Bajazet qui les
[accueillit avec bonté, et même donna la sœur de
ÎDchelaïr en mariage à son fils Mustapha-Thelebi
!;de riiégire 8o2, l'an de J.-C. 1499). Sur ces
prîtrefaites, Bajazet s'empara de la ville d'Erfen-
[dsldiân ; le prince qui y gouvernait s'enfuit chez
'ïimour, qui avait alors aussi dans son camp les
ilil-inces dépouillés de Saroukhàn , d'Aïdin , de
'Mcntechâ et de Caramanie. Timour demanda à
Bajazet de lui livrer Dchelaïr et Kara-Ioussouf :
îcelui-ci ayant refusé , et plusieurs ambassades
■ayant été sans succès , les deux conquérants en
[Vinrent aux mains dans une plaine près d'An-
Igora , capitale de l'ancienne Galatie ( de i'hégire
804, après J.-C. 16 juin 1401), dans les lieux
mêmes où Pompée défît autrefois Mithridate.
fMoliammed et Moussa, fils de Bajazet, s'eufui-
i'rcnt les premiers, et'entraînèrent par leur exem-
jplè la désertion des Tatars auxiliaires. Le sul-
itan fut fait prisonnier, et mourut deux ans
(après dans le camp du vainqueur, à Aschkehi-,
[d'une maladie inflammatoire. Il est inexact de
[dire que Bajazet se soit fait mourii- lui-même.
[Pendant sa captivité , Timour le traita toujours
I avec bonté , et l'histoire de la cage de fer est
'une pure invention des écrivains modernes.
'Le témoignage de Seadeddin et de ses prédé-
jcesseurs Mola-Edris et Nechri, ainsi que le si-
'lence de l'historien persan Chereffedin de Jezd,
panégyriste de Timour, ne laissent aucun doute
à cet égard. Hatesi , Mii-khond , Khondémir,
sont également nïuets sur ce point. Bajazet fit
de louables efforts pour réformer la justice, et
-rendre les juges un peu moms corruptibles. Ce
fut aussi lui qui introduisit dans le cérémonial
de la cour ottomane les habits de gala {hha-
laat ) dont se revêtent les émirs , et qui sont
plus connus sous le nom de kaftans. Ce prince
portait toujours son turban à l'ancienne mode ,
était de taille petite et ronde , avait le teint co-
loré, les yeux bleus, la barbe brune, et un grand
nez. Les auteurs orientaux le comparaient à un
lion, n avait bâti , pendant ses quatorze ans de
règne, un grand nombre de mosquées-, entre
autres une à Andrinople et une autre à Broussa.
Ces deux vUles, situées l'une en Europe, l'autre
en Asie, étaient alors les résidences ordinaires
des princes ottomans. [M. de La Nouerais , dans
YEnc. des g. du m. ]
llammer. Histoire des Ottomans.
Bajazet U , fils de Mahomet H , suocéda à
son père en 1481, et mourut l'an de l'hégire 918
(1512 de J.-C). Il eut d'abord à combattre
Dzem ou Zizim, son frère cadet, qui se réfugia à
Rome où il périt misérablement. ( Voy. Alexan-
dre VI et Zizim). Il soumit la Bosnie et la Croatie
( 1481-1438 ) , et étendit ses conquêtes jusqu'aux
embouchures du Danube et du Dnieper. Il tourna
ensuite ses armes du côté de l'Anatolie et de la
Syrie, tombées alors au pouvoir de Caïd-Bey, sou-
dan des Mameluks d'Egypte; mais cette enti'e-
prise n'eut aucun succès. Après avoir enlevé et
perdu plusieurs places, il fut battu deux fois, et
obligé d'accepter la paix. Toujours agité du désir
de conquérir, il tomba sur l'Albanie, qu'il pilla
et ravagea entièrement. Il arma ensuite par mer
et par terre contre les Vénitiens , sous prétexte
de secourir Louis Sforce , duc de Milan , et il
s'empara , dans la Morée, des Ailles de Lépanle ,
de Coron, deModon.Ses progrès rapides effrayè-
rent les Vénitiens , et les forcèrent à demander
la paix. Différentes révoltes dans l'intérieur de
ses États l'occupèrent plus que les guerres
étrangères, et la dernière lui fit perdre l'em-
pire. Les janissaires , gagnés par son fils Sélbn ,
l'obligèrent de lui céder le trône. Ce fils rebelle,
pour mieux s'assurer la couromie, fit empoison-
ner son père en 1512 par son médecin, qui était
un juif. La réparation des murs de Constantino-
ple , et des édifices superbes , sont des monu-
ments de la magnificence de Bajazet. La lecture
des livres d'Averroès le détourna des affaires,
sans lui inspirer un caractère plus doux et plus
humain. Dès le commencement de son règne , il
fit assassiner, ou, selon quelques auteurs, assas-
sina lui-même dans un festin le pacha Acomat ,
son général , à la bravoure duquel il était re-
devable de son trône. [E7W. des g. du m.]
Haramer, Histoire de l'empire ottoman.
BAJAZET, fils d'Ahmed I" et de la sultane
Koisens, mourut étranglé l'an de l'hégire 1044
215
BAJAZET — BAKER
218
( 1635 de J.-C. ). Son frère Amurathrv, jaloux
des qualités supérieures de Bàjazet , le fit périr
pendant une expédition contre les Persans. Ce
sujet a été transporté sur la scène par Racine.
Hammer, Histoire de l'empire ottoman. — Joaannin ,
la Turquie, â^as V Univers pittoresque .
BAJAZET, sultan, fils de Soliman I" et de
Roxelane , mort l'an de l'hégire 966 ( 1559 de
J.-C. ). Dans la suite d'une guerre suscitée
contre son frère aîné Sélim , Bajazet fut vaincu,
se retira à la cour du roi de Perse , et y fut
étranglé par ordre de Soliman I".
Ilammer, Histoire de l'empire ottoman.', — La Tur-
quie, dSLas l'Univers pittoresque.
*BAJOLE (Jean), jésuite français, natif de
Condom, mort à Béziers le 31 mai 1650. Il n'est
connu que parune Histoire sacrée d'Aquitaine;
Cahors, 1 644, in-4° ; ouvrage qui n'est rien moins
qu'historique. Les contes pieux y abondent.
Chaudoii et Delandine , Nouveau Dictionnaire histo-
rique.
BA JON , médecin naturaliste français , mort
vers la fm du dix-huitième'siècle. En 1763 , il fut
envoyé comme chirurgien major à la Guyane, où
il resta douze ans. Pendant son séjour à Cayenne,
il adressa plusieurs notes d'histoire naturelle à
Daubenton , qui le fit nommer correspondant
de l'Académie des sciences. Il rappoi-ta de son
voyage beaucoup de plantes et d'animaux , et
publia ses observations sous le titre: Mémoires
pour servir à l'histoire de Cayenne et de la
Guyane française , dans lesquels on fait con-
naître lanature du climat de cette contrée,Qtc.;
Paris, 1777-1778, 2 vol. in-S", fig.; traduit en al-
lemand; Erfurth, 1780-1784, 2 vol. in-8°. Bajon
a en outre publié plusieurs articles dans le Jour-
nal de Médecine etdansle Journal de Physique.
Buffon a fait usage de son Mémoii-e sur le tapir.
On ignore la date précise de la naissance et de
la mort de Bajon.
Seller, Dictionnaire historique, nouvelle édition par
M. Wciss.
* BAJTAi (Antoine), jurisconsulte hongrois,
né le 14 décembre 1717, mort en 1775. Il étudia à
Rome, vint à Paris, visita les principales villes
de l'Europe, revint en Hongrie d'oùilétaitoriginai-
re, et y enseigna la philosophie expérimentale. En
1749 il adressa aux états assemblés une harangue
qui euttant de succès, qu'il fut nommé professeur
d'histoire et d'antiquités à l'Académie de Lich-
tenstein à Vienne. Chargé d'enseigner l'histoire à
l'arcliiduc, depuis empereur Joseph, Bajtai com-
posa à cette occasion une Histoire secrète de
la Hongrie, restée manuscrite. Les services de
Bajtai lui valurent plusieurs récompenses hono-
rifiques : il fut créé évêque, prévôt du collège
desprêtresde Saint-Martin de Presbourg, etbaron.
Il laissa : Discours solennel adressé aux états
de Hongrie, à V occasion de la pose de la pre-
mière pierre du château d'Ofen; Ofen, 1749;
Breslau, 1756; — Spécimen rationis in histo-
ricis institutionibus susceptse; Vienne, 1750,
in-4''.
Adelung , Suppl. à Jôcher VJUgem. Gelchrten-Lexi-
con. — Horanyi, lUemoria Hungar., etc.
BAKE ( Laurent ) , poète hollandais , sei-
gneur de Wulverhoft, né à Amsterdam vers le i
milieu du dix-septième siècle, mort en 1714. On
a de lui en hollandais : Poésies bibliques, 1 vol.
in-4°; Amsterdam, 1682, réimprimé en 1721;
— Poésies mêlées; Amsterdam, 1737, 1 vol.
in-4°.
AUgemeines Hist.-Lexicon.
BAKER (....), voyageur anglais, mort en 1580.
D partit en 1563 pour la côte de la Guinée, où i
il resta quelque temps. A son retour en Angle-
terre, U essuya de telles calomnies, qu'il résolut i
de s'expatrier tout à fait. Baker se mit alors au
service d'une compagnie, et se rembarqua ( c'était i
pendant la guerre entre la France et l'Angle-
terre). Après une traversée heureuse, il aborda
sur les côtes de Guinée, et descendit à terre,
dans le dessein d'avoir avec les nègres des rela-
tions de commerce. Un orage épouvantable l'em-
pêcha de remonter sur son vaisseau et d'aller
retrouver ses compagnons. Ceux-ci, ne le voyant <
plus revenir, résolurent de retourner en Angle-
terre. Baker fut alors exposé à la faim , et au i
danger d'être dévoré parles animaux féroces.
Ayant réussi à se rembarquer après une nuit hor-
rible, il se retrouva le lendemain en présence^
des nègres, qui heureusement n'en voulaient
qu'aux Portugais, et lui donnèrent même des
vivres. Quelque temps après , il fut recueilli sur
un vaisseau français, qui le traita en prisonnier
de guerre. Baker racheta sa liberté et revint en
Angleterre, où il mourut. On a de lui : Relations ;
du voyage sur les côtes de Guinée, en 1563.
Préface de l'ouvrage de Baker.
BAKER {David ou Augustin), bénédictini
et jurisconsulte anglais, né en 1575 à Abergant
venni , près de Montmouth, mort à Londres ewi
1641. Il étudia à Oxford, et s'appliqua d'abordi
à l'étude du droit. Au rapport de Wood , Baker,i
d'abord incrédule jusqu'à l'athéisme, se convcrtiti
ensuite à une foi si vive, qu'il alla en Italie eli
entra dans l'ordre de Saint-Benoît, où il remplaça;
son prénom de David par celui d'Augustin. 111
revint en Angleterre en qualité de missionnaire.*
Baker a fait d'immenses recherches, res-«
tées inédites, sur l'histoire de son ordre et suii
l'histoire ecclésiastique de l'Angleterre. Ces doi
cuments ont servi àReyner et à Cressy, qui n'onlr
fait que les classer dans l'Apostolat des bé-i
nédictins et dans l'Histoire de l'Église d'Am
gleterre.
Biographia Britannica. — Wood, Athense Oxo't
nienses.
* BAKER (David ErsUne), biographe an-i
glais, mort vers 1770. Il était de la famille df
l'auteur du Robinson , Daniel de Foë. La vocai
tion littéraire de Baker l'emporta sur tous lei»
efforts qu'on fit pour qu'il embrassât la carrièrii
industrielle. Retiré à Edimbourg, il y publia e*
1763 une pièce de théâtre intitulée : the Mus^
BAKER
218
f Ossian, qui eut peu de succès. Baker prit part
ussi à Xa Biographie dramatique, i76i.
Kose , Neio-Biographical Dictionary.
* BAKER {Geoffroy), moine et historien an-
îais, -vivait dans la première moitié du quator-
ième siècle. On a de lui une Histoire des rois
Idouard I'^'^ et Edouard H, traduite en latin du
rançais de Thomas de la More, à la prière de
e dernier.
Tanner, Hist. des Angl. Saxons. — Rose, New Biogra-
hical Dietionary.
: * BAKER (George), médecin anglais, vivait
ans la seconde moitié du seizième siècle. On a
le lui : the Natures and properties of qwick-
ilver, 1575, dansClowes, de Morbo gallico;
3ook of Destinations, containing several
xcellent remédies of destilled waters ; Lon-
tres, 1576, in-4%et 1599.
! Adelung, Suppl. à Jôcher, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
\ * BAKER (Guillaume), imprimeur anglais,
lié en 1742, mort en 1785. Il étaitfils d'un maître
[l'école. On a de lui : Pérégrinations of the
kind by the Rationalist, in-i2, 1770 ; — The-
\es grsecse et latinx sélect., in-8° ; — Remarks
\n the english language; in-8°, 1774.
Rose , New Biographical- Dictionary.
'* BAKER (E...), écrivain anglais, vivait dans
a première moitié du dix-huitième siècle. On a
le lui : Medulla Poetarum romanorum, or the
nost beautiful and instructive passages of
''he roman Poètes ; Londres, 1737, in-8°.
Adelung, Suppl. à Joclier, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
I * BAKER (Henri), naturaliste anglais, né
\ Londres vers le commencement du dix-hui-
'ième siècle, mort dans sa ville natale le 25 no-
j/^embre 1774. H se livra d'abord à la poésie et à
l'éducation des sourds-muets, puis il s'adonna
'i l'étude de la nature. Ses recherches philoso-
)hiques sur la cristalhsation lui valurent en 1744
'a médaille d'or, prix fondé par Cowpley. Les
'•ésultats de ces recherches sont consignés dans
jon ouvrage intitulé the Microscope mode easy ;
Londres, 1743, in-8°, traduit en français sous le
'jtrc de Microscope mis à la portée de tout le
monde, par le père Pezenas , 1754, in-8°, et dans
Employment for the microscope , Londres,
deuxième édition, 1764. Ses poésies ont été pu-
bliées en 1725 et 1726. On a encore de lui beau-
coup de mémoires dans les Transactions philo-
sophiques, n° 457-497. Il légua à la Société
Voyale de Londres 100 liv. sterling, applicables
à une chaire d'anatomie ou de chimie.
Biograpkia Britannica.
* BAKER (Humphry) , mathématicien an-
.glais du seizième siècle. Il vivait à Londres
au temps de la reine Elisabeth. On a de lui :
■the Well Spring of Sciences. C'est un traité
d'arithmétique, devenu populaire; Londres,
1562 et 1687, in-12; — Rules and Documents
(Règles et Documents), relatifs à l'usage des
almanachs, traduit du français, in-4°; Londres,
'1587.
Petji^y Cyclopedia.
* BAKER (Jean), amiral anglais, mort le 10
novembre 1716. Capitaine de vaisseau en 1692,
il accompagna sir Georgé^Rook, chargé d'escorter
la flotte de Smyme. Sous la reine Anne , Baker
se distingua dans l'expédition dirigée contre Ca-
dix. Il prit part à la campagne navale qui fut
marquée par la prise de Gibraltar et la victoire
remportée sur la flotte française de Malaga. En
1716, il s'acquitta avec succès de la mission de
renouveler les traités d'alliance de l'Angleterre
avec les États barbaresques , traités dans les-
quels il fit comprendre les Mindrquins. Baker a
son monument dans l'abbaye de Westminster.
Rose , New Biographical-Dictionary.
* BAKER (/oftn),chanceher anglais, mort en
1558.|En 1526, il accompagna l'évèque de Saint-
Asaph dans son ambassade en Danemark. A
son retour, il devint membre de la chambre des
communes, et fut nommé successivement spea-
ker attomey général, membre du conseil privé,
et chancelier do l'échiquier. Sous Edouard VT,
Baker fut un de ceux qui refusèrent de signer le
bill qui devait exclure du trône les deux sœurs
du roi.
Rose, Neiv Biographical Dictionary.
* BAKER (Richard), poète anglais, né dans
le comté de Kent en 1568, mort le 18 février
1645. Après avoir été créé chevalier en 1603
par Jacques I", et nommé en 1620 premier
shérif du comté d'Oxford, il fut réduit à la pau-
vreté, et mourut dans la prison pour dettes„pour
avoir cautionné des parents de sa femme. On a
de lui entre autres ouvrages : Cato variegatus,
mis en vers, 1636; — ■ Theatrum redivivmn,
en réponse à Y Histriomastix de Prynne, in-8° ;
— Cronicle of the Kings of England, 1653.
Wood, Athenee Oxonienses.
* BAKER (i?o6erO> médecin anglais , vivait
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
On a de lui : Cursus osteologicus, being a com-
pleat doctrine of the bones; Londres, 1699,
in-8°.
Carrère, Bibliothèque de la Médecine. — Adelung,
Supplément à Jôcher Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAKER (Thomas), mathématicien anglais, né
vers 1625 à Ilton, dans le Sommersetshire, mort
en 1690- Il était vicaire de Bishop's-Nymmet ,
dans le Dewonshire. On a de lui : the Geome-
trical Key , or the gâte of Equations unlo-
cJted; or a New Discovery of the construc-
tion of the équations, etc.; Londres, 1684 ^
in-4°.
Biographia Britannica.
BAKER (Thomas), antiquaire anglais, né en
1656, mort en 1740. Il étudia à Cambridge, et y
remplit bientôt l'emploi d'aide (fellow), qu'il
perdit par suite de son refus de serment à
George l". Baker se livra dès lors à l'enseigne-
ment privé, et s'appliqua avec ardeur à l'étude de
l'antiquité. On a de lui : Reflexions upon Lear-
ning , wherein is shown the insufficîency
thereof in its several particiilars , in order
BAKER — BAKHUYSEN
219
to évince the nsefiilness and necessity of Ré-
vélation; Cambridge, 1699 et 1738; — des
Essais historiques, manuscrits, 23 volumes
in-fol., dans le British Muséum.
Adelung. Suppl. àJôcher, Allçem.Cetehrtcn-Lexicon.
* BAKEWELL (Robert), célèbre agronome
anglais , né en 1726 â Disliley, comté de Leices-
ter, mort le 1" octobre 1795. En 1755, après
avoir dirigé pendant quelques années l'exploita-
tion de son père, il commença, sur le croisement
des races bovines et ovines, une série d'expé-
riences qui eurent des résultats inespérés. Il
remporta les premiers prix dans tous les con-
cours agricoles ; les éleveurs venaient, de tous
les points du royaume, admirer et étudier les
animaux de Bakewell. Il n'est pas de branche de
l'exploitation agricole qui ne doive à cet agro-
nome quelque perfectionnement; mais un de ses
plus beaux titres de gloire est d'avoir créé la race
de Dishley ou New-Leicestersàire. Promptement
répandue dans toutes les parties de la Grande-
Bretagne, cette race en a depuis longtemps
franchi les limites; et aujourd'hui elle se trouve
être l'objet d'un commerce important avec les
pays du continent , qui tous cherchent à amé-
liorer leurs races ovines indigènes. Bakewell
porta aussi ses recherches sur les races bo7ines
à longues cornes, et sur celle des gros et forts
chevaux noirs , propres surtout au service de
l'armée. Les races porcines et la culture tes
fourrages d'hiver attirèrent aussi son attention.
Enfin il introduisit et propagea puissamment
dans sa contrée l'art de construire et d'irriguer
les prairies. Il mourut âgé de soixante-dix ans,
à la suite d'une longue et cruelle maladie.
J/VCQCEMIN.
Domestical Encyclop. ; Londres, 1802, t. I, p. 160.
BAKUTIAR. Voy. Azze-ed-Daudiah.
BARHTISHWA, BARHTICBFMA ou lîACTI-
SHiTA, nom d'une famille chrétienne nestorienne
d'où sont sortis, au temps des Abassides, plu-
sieurs médecins de la cour de Bagdad. Les plus
remarquables sont :
I. BAKHTiSHWA (Gezirgis ou Geurgis Al-
Jondisabouri), vivait dans la seconde moitié du
huitième siècledeJ.-C.De sa ville natale Jondisa-
bour, à l'hospice de laquelle il était attaché, il
vint en 769 à la cour d'Al-Mansour, pour y don-
ner ses soins au khalife malade. Celui-ci, voulant
convertir à l'islamisme son médecin, lui dit que,
devenu mahométan, il entrerait en paradis : —
« Je ne demande, aurait répondu Geurgis, qu'à
aller où sont allés mes ancêtres , enfer ou pa-
radis. »
n. BARHTISHWA (5ew-Gez«?'Ê)'îs), fils du
précèdent, vivait dans la seconde moitié du
huitième siècle. Son père lui laissa l'emploi de
médecin de l'hôpital de Jondisabour, qu'il rem-
plit jusqu'à ce qu'il fut appelé à donner ses soins
au khalife Al-Hadi , qui, rendu à la santé par
Bakhtishwa , voulut faire mourir les autres mé-
decins moins habiles que leur confrère. Celui-ci
220
prévint, dit-on, l'exécution de cet ordre barbare
en administrant du poison au khalife (an 786).
Baktishwa fut ensuite appelé en 787 à la cour i
d'Haroun-Al-Raschid, qui le combla d'honneurs
et réleva à la dignité d'archiatre ( ragïs-al-
atebba).
m. BARHTISHWA ( Giabril-Ben-Giiirgis-
Ben), médecin, mort vers 828. Recommandé
par son père au ministre Jaafar, et ayant sauvé
le khalife Haroun-Al-Raschid d'une attaque d'a-
poplexie , Giabril Bakhtishwa devint l'un des
médecins de la cour de ce prince, dont il mérita
surtout la faveur en guérissant d'une paralysie
une dès femmes du khalife. La fortune du mé-
decin changea en 809. Irrité de ne pouvoir être
guéri d'une nouvelle et dernière maladie, Al-Ras-
chld ordonna qu'on fit mourir Bakhtishwa. La
mort du khalife prévint l'exécution de cet ordre
barbare. Le successeur d'Haroun témoigna, au
contraire, une entière estime au médecin de son
père, au point de ne rien vouloir manger ni boire
sans que Bakhtishwa le lui permît.
Les vicissitudes de ce médecin ne touchaient
point à leur fin. A la mort d'Al-Amin, il fut mis
en prison par ordre d'Al-Marnoun, successeur du ^
khalife , et y demeura quatre ans; puis, après
un court intervalle de liberté, il fut emprisonnée
de nouveau, et resta captif cinq autres années.
Relâché enfin, parce que ses soins étaient né-
cessaires au khalife, Bakhtishwa resta en faveur
jusqu'à la fin de ses jours. Devenu malade, et
ne pouvant accompagner le khalife dans, une ex-
pédition contre les Grecs, il envoya son fils à sa
place, et mourut bientôt après.
rv. BARHTISHWA {Ben-Giabril-Ben-BaMi-
feftwa), quatrième médecin du nom, mort en
870. 11 succéda à son père en qualité de méde-
cin d'Al-Mamoun, et éprouva, lui aussi, les vicis-
situdes de la fortune banni et rappelé tour à
tour, il n'arriva pas à temps pour sauver lei.
khalife de la maladie qui le fit mourir (833).
Y.iiXKariSHWA{Giabril-Ben-Obeld-AUah-
Ben), mort en 1005, se fit remarquer dans la
pratique de la médecine , et laissa plusieurs ou-
vrages inédits.
Yi. BARHTISHWA (Obeid-Allah-Ben-Gia-
bril), surnommé Abou-Sa, vivait dans la se-
conde moitié du dixième siècle. On lui attribut
un ouvrage intitulé Al-Randat altabiat ( Hor
tus medicinee ) , en cinquante chapitres , à l'u-
sage du khalife Motaki. L'écrit intitulé Di
utilltate quee ex Animalibus percipi potest.\
et dont parle d'Herbelot comme se trouvant à hi|
Bibliothèque de Paris sous le n° 939, est attri
bué à un membre de la famille de Bakhtishwa
du nom de AbdallaTi-Ben-Giqbril-Ben-Bakh-i
tishwa. I
D'Herbelot, Biblioth. Orient., au mot Baklitischwat
— Ibn-Abi-Osaibia, Fontes Relationum de Classibu
Medicoriim. — Abul-Faradj, Hist. Dj/nast., p. 1« ,
vers. iMt.
BAK.HUYSEN OUBACRHUYSEIN ( Ludolplie) ,
célèbre peintre et graveur hollandais, néàEmbdei
221 BAKHUYSEN
en 1631, mort à Amsterdam en 1709. Ilfut, dans sa
jeunesse, employé en qualité de commis chez son
père, secrétaire des états-généraux; ensuite il
entra dans une maison de commerce à Amster-
dam, et, sans aucune connaissance du dessin , il
commença à dessiner les vaisseaux qui arri-
vaient dans le port. Ces essais furent encoura-
gés , et U résolut de se livrer entièrement à la
peinture. Il reçut des leçons d'Everdingen, et
acquit bientôt, par son assiduité et ses fréquentes
visites dans les ateliers des meilleurs artistes,
un degré extraordinaire de facilité et d'adresse;
mais ce qui contiibua le plus à rendre ses pro-
grès rapides, ce fut le zèle avec lecjuel il étudia
la nature. Il avait coutume, à l'approche d'une
tempête, de s'embarquer dans un léger bateau,
où il observait avec cahne le mouvement des
vagues, le choc effroyable des brisants, et les se-
cousses des vaisseaux agités. Les marins épou-
vantés l'obligeaient souvent à regagner la terre ,
malgré ses plus vives supplications. L'esprit
plein de ce qu'il avait vu, il se hâtait de retour-
ner chez lui, sans dire un mot ou sans se laisser
distraire par aucun objet : là il complétait, avec
une admirable exactitude et jusque dans les plus
petits détails, les "esquisses qu'il avait déjà pré-
parées. Cet amour passionné pour son art donna
aux tableaux de Bakliuysen une telle vérité,
qu'ils sont placés au premier rang dans ce genre
depeinture. Plusieurs princes visitèrent ses ate-
liers, et Pierre le Grand lui-même désira pren-
dre des leçons d'un si habile artiste. Les bourg-
mestres d'Amsterdam lui commandèrent une Ma-
rine, pour laquelle ils donnèrent 1,300 florins,
fis la présentèrent à Louis XIV en 1665. Cerna»
gnifique tableau se voit aujourd'hui au Louvre,
ainsi que sept autres tableaux, parmi lesquels on
distingue une Vue d'Amsterdam, et celle d'une
Mer houleuse à l'entrée dhm port. Le plus
grand mérite de ses ouvrages est une parfaite vé-
rité. Son coloris et sa touche sont remarquables
pour représenter les eaux et leurs mouvements :
ses ciels sont légers et d'une grande variété.
Bakhuysen a aussi gravé à l'eau forte quelques
Vues maritimes ; il s'occupa aussi de poésie, et
donna des leçons de caiUgraphie. Sa gaieté et sa
force d'esprit ne l'abandonnèrent même pas du-
rant les longues souffrances qui mirent fin à sa
vie, à l'âge de soixante-dix-huit ans. Par une de
ces originalités communes aux artistes, quelque
temps avant sa mort , il fit acheter le meilleur
vin qu'on put trouver, et renferma dans une
bourse un grand nombre de pièces d'or; puis
par son testament il invita ses amis à son con-
voi , les pria de boire le vin acheté , et de dé-
penser dans la joie l'or qu'il leur laissait. A la
vente de la galerie de tableaux de P. de Smeth,
d'Amsterdam, en 1810, quatre tableaux de
Bakhuysen furent vendus 550, 805, 980 et 1,400
florins.
Un autre Ludolf Bakhuysen , petit-fils du
précédent, né en 1717, et mort à Rotterdam en
— BAKOSS 222
1782, fut aussi un bon peintre, après avoir été
d'abord négociant et ensuite soldat. Ses tableaux
représentent des scènes guei'rières. [Enc. des g.
du m., avec addit. ]
Nagler, Neues AUgemeines Kil-nsUer-Lexicon.
* BAKRËR {Adrien), neveu de Jacques, pein-
tre hollandais, mort en 1686. H peignit l'his-
toire et le portrait. Son œuvre la plus remar-
quable est un Jugement dernier que l'on voyait
il y a quelques années à l'hôtel de ville d'Ams-
terdam.
Ersch et Gruber, Allgemeine Encydopœdle.
BAKREE (Gerbrand) , médecin hollandais,
né à Enkhuisen , dans la Nord-Hollande , le
1" novembre 1771, mort à Groningue le 14 juil-
let 1828. Il étudia à Leyde, où il fut reçu doc-
teur en 1794. Depuis 1811 jusqu'à l'époque de
sa mort il occupa, pendant dix-huit ans, la chaire
d'anatomie, de physiologie et de chirurgie à
l'université de Groningue. Il fit éclater son zèle
pendant l'épidémie qui désola Groningue. En
1826, outre plusieurs notices, publiées en hol-
landais, sur !e Magnétisme animal et les Vers
intestinaux, on a de lui : Oratïo inauguralïs
de ils qux artis ohstetricix utilitatem augere
possunt, et gratum magis acceptiimque red-
dere; Gronmgue, 1814; — Bescriptio iconis
pelvis feminx et schematum capitis infan-
tilis , iisque illustratus partus humani me-
chanismus ;ibid., 1816, grand in-fol. ; — Osteo-
graphia piscium, Gadi prseseTtim Reglefini,
comparata cum lampride guttato, specie ra-
riore; Ma., 1822, in-8°, avec 13 planches; —
Epidemia quae anno urbem Groningam af-
flixit in brevi conspectu posita, 1826, in-8° ;
— De natura hominis liber elemeniarius ;
MA., 1827, 2 vol. in-8°.
Callisen, Medizinisches Sehriflsieller-Lexiœn.
* BAKRER (Meeuws Meindertszoon ), méca-
nicien hollandais, vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. En 1690, il inventa le
camel, ou machine au moyen de laquelle on
pouvait transporter facilement sur des chaloupes,
au Texel , autant d'hommes de guerre que les
circonstances pouvaient l'exiger.
Wagcnaer, Beschr. van Amsterdam. — Cholmot, Bio-
graphisch ffoordenbœk.
BARRER { Pierre- ffuysinga ), poëte hollan-
dais, né en Amsterdam en 1717, mort dans sa
ville natale le 22 octobre 1801. On a de lui : im
Poëme sur l'inondation de l'année 1740; —
Satires contre les Anglais, vol. in-4° ; — Sur
la versification ancienne et moderne des Hol-
landais, dans les Mémoires de l'Académie de
Leyde ; — une traduction des poésies latines de
T.-W. Higt, Sur le printemps.
Wagenaer, Notice sur Bdkker.
*BAROSS {Jean) , linguiste allemand, natif
d'Hermannstadt, vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. I! laissa : Kurzer und
rechtmàssiger Grund der hochteutschen
Sp-flc/^e, etc. ; Hermannstadt, 1677, in-12;0U'<
2â3
BAKOSS —
vrage élémentaire, à l'usage de ceux qui veulent
apprendre l'allemand.
Benkoe, Transylv. , t. Il, p. 425. — Adelung , Supplé-
ment à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAK.SAI ( Abraham ) , historien et juriscon-
sulte hongrois, natif de Schemnitz, vivait dans la
seconde moitié du seizième siècle. Il fut con-
seiller privé du palatin de Pologne et du prince
de Kesmark. On a de lui : Chronologia ducum
et regum Hungariee ; Cracovie, 1567.
Horanyi, Mentor. Hungar. — Jôcher; AUgemeines
Gelehrten-Lexicon.
* BAKSAÏ ( Bernard), jurisconsulte hongrois,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il fut secrétaire du roi Jean de Hongrie, et con-
tribua à la paix conclue entre ce roi et l'empe-
reur Ferdinand El. On a de Baksaï : Commen-
tarnim ad Jiis Werbœtzi tripartitum Hun=-
garicuni , m-i° .
Horany», Memor. hungar.— Adelung, Supplément
à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BARUSi , géographe arabe , vivait dans la
première moitié du neuvième siècle. On a de lui :
une Géographie, que l'on a traduite dans le Réper-
toire de la littérature orientale , t. II, p. 4.
Adelung, Suppl. à Jôcher, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
BALAAM OU BiLEAM , de Péthor ( Mésopo-
tamie), fameux devin, Yariolus de la Vulgate,
prophétisa vers l'an du monde 2,515 (1489
avant J.-C). Balak, roi de Moab, chargea ce
devin de prononcer contre les Israélites les im-
précations solennelles avant de marcher pour
les combattre. Balaam hésita d'abord. Doué
d'assez de finesse pour prévoir les infaillibles
succès du peuple conquérant , il voulait se garder
de toute démarche qui l'indisposerait contre lui ;
d'un autre côté, il avait quelques précautions à
prendi-e pour se mettre à l'abri de la colère de
Balak. Il se prévalut donc de son caractère sacré,
et déclara qu'il ne prononcerait d'imprécations
que dans le cas où Dieu le lui permettrait. A
trois reprises, au lieu d'imprécations, il ne pro-
nonça que des bénédictions', et s'en excusa en
alléguant des ordres célestes qui lui avaient été
donnés, et des menaces miraculeuses qui lui
avaient été faites. LTmesse, dit-il, dont il s'é-
tait servi pour son voyage , effarouchée par une
vision qu'il n'apercevait pas lui-môme, l'avait
emporté à travers champs ; puis se jetant à terre,
excédée des coups dont il l'accablait, elle avait
pris une voix humaine pour se plaindre : alors
seulement il avait remarqué l'ange du Seigneur
qui, l'épée à la main, lui barrait le chemin, et
qui ne lui avait permis de continuer sa route
qu'en lui enjoignant expressément d'obéir aux
inspirations qu'il recevrait du ciel. [ Enc. des
g. du m.]
Livre des Nombres, XXII et XXIV.
* BALACE , préfet de l'empereur Constance,
vivait dans la première moitié du troisième siècle.
Il persécuta les chrétiens, et ce fut lui que
saint Antoine menaça de la vengeance céleste.
Cinq jours après, Balace, mordu à la cuisse
BALANCRE 224
par un cheval furieux, mourait des suites de cette
blessure, et justifiait ainsi la prédiction du saint.
Moréri , Dictionnaire fiistorique. i
' * BALADUNO ( Ponce) , écrivain connu seu-
lement par une Historia Francorwm qui cepe-
runt Jérusalem , en manuscrit à la biblio-
thèque de Paris.
Fabrlcius , Biblioth. médise et inflmss setatis. — Jôcher,
AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAL^us. Voy. Bale.
BAiAGNY {Jean de). Voy. Montluc.
* BALAGRtrs ( BàXttYpo;) , écrivain grec, qui
vivait à une époque incertaine. On a de lui :
MaxeSovixà (ouvrage sur la Macédoine), co
deux livres.
Etienne de Byzance, au mot "AfAoiêoç "OXêïlXoç,
Avippà^iov. — Snaith, Dictionnary of greek and roman
biography.
* BALAKLEi ( le sultan ) , prince des tarlâ-
res-Zavologénèses , vivait au commencement du
treizième siècle. Il profita, en 1221, des dissen-
sions intestines des ducs de Russie pour envahir
cette contrée. Lorsque les ambassadeurs de Ba-
laklei vinrent chez les Lithuaniens pour en exi-
ger un tribut, ceux-ci leur coupèrent les oreilles
et le nez , et les renvoyèrent ainsi mutilés au
sultan leur maître. Les Russes s'allièrent en-
suite avec les Lithuaniens contre Balaklei , qui
fut défait et mis en fuite à la bataille de Koida-
nowo.
Stanislav. Sarnicius, Annal. Polonici ; Llps., 1712, In-fol.
* BALAM ( Richard ) , mathématicien anglais,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. Il était ami du célèbre Oughtred , l'auteur
de Clavis mathematica. Immédiatement après
l'apparition de cet ouvrage, Balam, qui s'était
fait aussi le disciple d'Oughtred, publia un Traite
d'algèbre /Londres, 1653, in-12.
Rose , New Biographical Dictionnary,
BALAMio OU BALAMY {Ferdinand), mé-
decin originaire de la Sicile , vivait vers le mi-
lieu du seizième siècle. Il fut médecin de Léon X,
et cultiva, outre son art, la poésie et les langues
anciennes. Il a traduit en latin plusieurs opus-
cules de Galien, imprimés d'abord séparément,
mais réunis ensuite dans l'édition de Galien
publiée à Venise en 1586, m-fol. Voici les titres
de ces opuscules : de Cibis boni et mali succi;
Lugduni, 1555, 1560; — Galeni liber de os.si-
bus ad tijrones; Valentise, 1555, in-8°; Franc-
fôrt-sur-le-Mein, 1640, in-fol., avec les remarques
de Gaspar ; — de Optima nostri corporis Cons-
titutione ; — de Bona Valetudine ; — de Hiru-
dinibus, cucurbitula, cutis incisione et sca-
rificatione; Rostock, 1636, in-8°.
Mongitore, Bibliotheca Sicula. — Vander Linden, De <
ScriptnriOus medicis.
* BALANCRE, scrgeut de gi'enadiers au si-
xième bataillon du Doubs , se signala dans un i
combat sur les hauteurs d'Aversdorf (9 décem-
bre 1793). Atteint de trois coups de sabre à lai
tête, il se défendit contre trois dragons autri-
225
BALANCRE
chiens, tua l'un, blessa les deux autres, et se re-
tira en criant: Vive la liberté!
Le Bas, Encyclopédie de la France.
* BA.LANI (D. Ga&neZ), compositeur italien,
vivait à Fano vers la fin du dix-septième siècle.
E a composé de la musique pour la prise d'ha-
bit d'une religieuse, et l'a fait imprimer sous ce
titre : Sacre Canzoni ; Fano, 1682, in-4°.
l'étis, Biogr. univers, des Musiciens. >
* BÂLiASfiTS, prince gaulois, vivait dans la
première moitié du second siècle avant l'ère
chrétienne. Il envoya des ambassadeurs à Rome
pom" offrir son concours dans la guerre entre-
prise contre les Macédoniens. Pour lui témoi-
gner à son tour sa satisfaction, le sénat envoya à
Balanus une chaîne et une coupe d'or, des armes
de luxe, et un cheval richement enharnaché.
Tite-Llve, XLIV, 14.
* BALANZAC {François de Bremond, baron
DE ), un des chefs du parti de la réforme, vivait
au milieu du seizième siècle, et mourut en 1592.
Il embrassa avec ardeur le calvinisme, religion de
sa mère, et combattit à Dreux et à Saint-Denis. Il
signa, avec le prince de Condé et d'autres capi-
taines , le traité de paix proposé par la cour en
1568. Cette même année, il fut condamné à mort
par arrêt du parlement de Bordeaux , comme
chef du parti protestant ; mais, par une singulière
erreur, on mit dans l'arrêt le nom de Charles,
qui était celui de son cousin, l'un des capitaines
de l'armée catholique. L'arrêt ne reçut point
d'exécution. L'année suivante, François de Bre-
mond combattit à Jarnac, Pamprou, Jaze-
neuil, etc. Attaché au roi de Navarre, il prit part
aux affaires de Chizé, Fontenay-le-Comte, Samt-
Maixent. Balanzac de Vaudoré ( car il s'appelle
désormais ainsi, du nom d'un château de sa
femme) se distingua surtout à la bataille de
Coutras (20 octobre 1587), et contribua au suc-
cès de la journée. Montausier et Vaudoré, qui
restaient inébranlables à leur poste, voyant le vi-
comte de Turenne lâcher pied avec les Gascons,
que Henri de Navarre vantait à tout propos, s'é-
crièrent: « Ce ne sont là ni Xainctongeois ni
Poictevins!... » — « Nulle autre harajigue, dit
« d'Aubigné, ne pouvoit valoir celle-là, car,
« au lieu que ce fust un exemple pour la fuite, il
« le fut d'émulation. Cette noblesse serra les
« dents et le poing, et y en eut des deux troupes,
« entre autres Longchamps, qui entamèrent le gas-
« teau douze pas avant leurs compagnons. « Ce
retour soudain des fuyards rompit l'armée du
duc de Joyeuse, et décida de la victoire. Ba-
lanzac se retira ensuite au château de Vaudoré ;
mais en 1590 il reçut un message de Henri IV,
qui l'invitait à venir l'aider à repousser le duc de
Parme. L'ancien chevalier reprit son épée , et
revint mourir dans son manoir.
Balnguet, Biographie Saintongeaise. — Sully, Mémoi-
res. — P. Anselme, Bist. des gr. officiers de la couronne, j
* BAL.ARD ( Jean ), syndic de Genèveen 1 529.
On a de lui un Journal de tout ce qui s'est \
NOUV. BIOGR. UNIVERS, — T. IV.
— BALASSI 226
passé à Genève depuis 1525 jusqu'en 1531,
faianuscrit conservé à la bibliothèque de Genève.
Sennebier, Hist. littéraire de Genève.
* BALARD (Jean), joueur de luth, vivait
vers la fin du seizième siècle. On trouve quel-
ques pièces de sa composition dans Besard, Thé-
saurus harmonicus.
Fétis, Biogr. univers, des Musiciens.
BALARD {Marie-Françoise- Jacquete-Alby ),
femme poète, née à Castres en 1776, morte dans
sa ville natale le 8 avril 1822. En 1810, elle pu-
blia sous le voile de l'anonyme l'Amour mater-
nel, poëme en 4 chants , assez favorablement
accueilli, bien qu'inférieur à celui de Millevoye.
L'année suivante, elle remporta deux prix à l'A-
cadémie des Jeux Floraux, l'un pour une élégie,
et l'autre pour un Hymne à la Vierge; après
quoi, son admission à l'Académie fut pronon-
cée. Elle y lut l'année suivante, en séance pu-
blique, un Éloge de madame Verdier, qui fut
sumduTombeau deSylvandre,de Velleda{sa-
jet tiré des Martyrs de Chateaubriand), et de
quelques autres pièces moins remarquables. On
cite, comme un modèle de simplicité touchante,
ce dernier vers de l'idylle du Tombeau de Syl-
vandre :
Je ne veux pas me consoler.
Quérard, la France littéraire.
BALARD {Antoine- Jérôme), chimiste fran-
çais. Voy. Ballard.
* BALASFi ( Thomas ) , théologien hongrois ,
vivait au commencement du dix-septième siècle.
Né d'une famille noble, il fut d'abord curé, puis
évêque de Presbourg. Il écrivit un ouvrage con-
tre le protestantisme: Tsepregi oskola, Mellyben
a Luther anus es Kalvinista; Posonii, 1616,
in-8".
Horanyl, Memor. Hungar.
BALAS. Voy. Alexandre-Balas.
BALASSA {Valentin), poète hongrois , vivait
au milieu du seizième siècle. Il était comte de
Gyarmath et de Keke. On a de lui des poèmes
latins et hongrois qui ont été remarqués. Ses
JTymni de variis argumentis ont été imprimés
plusieurs fois à Leutschau et à Debrezin. Ho-
ranyi l'appelle soldat distingué et poète latin
agréable.
Bod de Felsô tsernaton, Patrise Athense ; — Horanyi,
Memoria Hungarorum.
* BALASSI {Mario ), peintre italien, né à Flo-
rence en 1604, mort en 1667. Il reçut les premiers
principes de l'art de Jacopo Ligozzi. Il accompa-
gna OttavioPiccolomini en Allemagne, où il trou-
va de brillantes occasions d'exercer son pinceau.
De retour à Florence, il peignit ses deux meil-
leurs tableaux, le Saint François, de la con-
frérie des Stigmates de Florence, et le Miracle
de saint Nicolas de Tolentino ressuscitant des
perdrix, pour Saint-Augustin de Prato.
En avançant en âge, Balassi crut avoir fait
fausse route , et voulut changer sa manière. Il
retoucha tous ceux de ses tableaux qu'il put faire
S
227
BALASSI — BALBES
228
rentrer dans son atelier, et malheureusement
les gâta au lieu de les améliorer. Ses figures ne
manquent ni de coloris ni de relief, mais géné-
ralement il ne brille pas par l'invention. Pendant
sa Tie il jouit d'une grande renommée, et gagna
des sommes considérables ; mais sa charité était
telle, qu'il mourutpauvre, ayant encore besoin du
secours de ses protecteurs. Ilfut enterré à Sainte-
Marie-Nouvelle. Son portrait est au nombre de
ceux de la galerie de Florence. Il eut pour élève
(îargiolli, peintre médiocre. E. B — n.
Baldinucci, Notizie dei Professori. — Laazi, Storia
délia Pittura. — Sicozzi, Dizionario dei Pittori. — Or-
landi, Abecedario Pittorico.
*BALAUN ou BALAZUN ( Guillaume ), trou-
badour provençal, vivait dans la seconde moitié
du douzième siècle, sous le comte de Toulouse,
Raimond V. On a de lui un poëme que l'on trouve
dansSainte-Palaye, et où il peint son amour pour
la dame de Joviac; il y mêle des vers d'un autre
troubadour appelé Barjac, qui fut son ami.
Millot, Histoire littéraire des Troubadours.
* BALBAN ( Gheias-eddin-Balban-Shah ),
célèbre roi de Delhi, vivait vers 1260, et mourut
en 1286. H succéda à Nasser-eddin-Mahmoud en
1265. Son premier acte fut de se débarrasser de
quarante chefs qui avaient en vue de se partager
l'empire s'il mourait; après quoi, il adopta une
administration régulière et équitable. Il engagea
une campagne contre les Newattis, tribu qui dé-
vastait le pays; cent mille d'entre eux furent
tués. Une chaîne de forts qu'il fit élever le pré-
munit à l'avenir contre leurs incursions. Une ré-
volte s'éleva peu de temps après dans le Bengale ;
elle fut étouffée, non sans quelque difficulté. La
splendeur de la cour de Balban éclipsait même
la magnificence dont il est tant question dans
les annales de l'Inde. Quinze souverains de l'A-
sie lui envoyèrent les présents les plus riches,
comme témoignage de leur admiration. Les
hommes lettrés de toutes les parties de l'Asie
furent attirés à Delhi par sa libéralité et par
celle de ses fils , qui firent de vains efforts pour
arracher Saadi , le grand poète persan, à sa re-
traite de Shiraz. Les derniers jours de Balban
furent empoisonnés par la perte de Mohammed,
son fils favori, mort au moment de sa victoire
contre 20,000 Mogols; le désespoir le condui-
sit peu de temps après au tombeau.
Féristha, Histoire de l'Inde, etc.
BALBANi (Mcoto), biographe italien, natif
de Lucques , vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle. On a de lui : Storia délia vïta
di Galeazzo Garacciolo, chiamato il Sig. Mar-
chese; Genève, 1581 et 1587; traduit en français
en 1587, en latin en 1596.
MazzuchelU, Scrittori d'Italia. — Clément, Biblio-
thèque curieuse. — Adelung, Supplément à 3ôclaer,Atl!je-
meines Gelekrten-Lexicon.
*BAi,BASTBE { Claude-Louis ) , organiste
célèbre, né à Dijon le 8 décembre 1729, mort à
Paris le 9 avril 1799. Il fut l'élève et l'ami de
Rameau. Après avoir étudié avec fruit la scieace
musicale, Balbastre se fit connaître au concert
spirituel de 1755, et obtint en 1777 l'orgue de
Saint-Roch, puis celui de Notre-Dame , les deux
meilleurs de Paris, par la protection de Mon-
sieur (Louis XVni), qui avait apprécié, à Di-
jon , les talents de cet habile artiste. Les noëls
qu'il exécutait attiraient un si grand concours
aux églises, que l'archevêque de Paris fut obligé
de lui défendre de toucher de l'orgue aux grandes
fêtes. Pendant la'révolution, Balbastre exécuta
souvent ses variations sur la Bataille de Fleu-
ries et la Marseillaise, et excita toujours l'en-
thousiasme de ses concitoyens. Il substitua le
forté-piano au clavecin, et opéra ainsi une révo-
lution dans cette partie de l'art musical. On a
de lui : plusieurs concertos d'orgue ( manus-
crits ) ; — un livre de pièces de clavecin ; Pa-
ris ( sans date ) ; — Quatre suites de noëls
avec variations; Paris (sans date); — un
livre de quatuors pour le clavecin, avec ac-
compagnement de deîix violons, une basse et
deux cors, ad libitum. « Tous ses ouvrages
» dit Fétis, sont écrits d'un style lâche et in-
« correct. »
Le Bas, Encyclop. de la France. — Fctis, Biographie
universelle des Musiciens.
BALBE (Prosper, comte de), diplomate et
savant italien, né à Quiers le 2 juillet 1762,
mort le 14 mars 1837. U descendait de la fa-
mille des Balbes. En 1796, il fut ambassadeur de
Sardaigne près la république française. En 1805,
il fut nommé recteur de l'université de Turin;
puis, en 1816, ambassadeur à la cour de Ma-
drid; enfin, ministre de l'intérieur. Il garda ce
portefeuille jusqu'en 1821, et conserva toujours
la présidence de l'Académie des sciences de
Turin. On a de lui, entre autres ouvrages : Rap-
porto storico estratto degli atti delV Acca-
■ demia reale délie scienze di Torino; — Vita
dei d'Antoni; — Discorso sulla fertilità dei
Piemonte; — Lezioni sut métro sessagesi-
male ; — Lezioni sulV università di Torino.
Ces divers écrits ont été réunis et publiés par
Cibario, sous le titre : Opère varie dei conte
Prospéra Balbo; Turin, 3 vol. in-S", 1830.
Le chevalier tibario, Éloye du comte de Balbe.
BALBE-BERTON. Voy. CrILLON.
BALBES OU BALBi, ancienne famille sarde qui
se prétend issue du Romain Balbus, qui aurait
fondé la république de Quiers vers la fin du
sixième siècle. L'histoire se borne à nous ap-
prendre que cette république florissait dans les
onzième et douzième siècles, époque de la gran-
deur de tant d'autres villes d'Italie, et que les
Balbes en étaient la première famille ou tribu :
ils la dirigèrent dans les guerres qu'elle eut à
soutenir contre le marquis de Montferrat. Au
moment de l'invasion de l'empereur Frédéric
Barberousse, ils lui firent embrasser le parti
guelfe; une chaîne de foi'teresses, dont ils avaient
ceint leur territoire, est encore connue sons le
nom de Tours des Balbes. Plus lard, cette fa-,
229 BALBES
mille donna plusieurs podestats à la république
de Testone, voisine et alliée de celle de Quiers;
les six maisons d'Albergue {Alberga ),.qui ve-
naient immédiatement après celle des Balbes ,
ayant voulu lui enlever le pouvoir, une lutte s'é-
leva, et dura cinquante années : les Balbes en
sortirent vainqueurs. Moins d'un siècle après, les
dissensions, intestines devenues plus violentes que
jamais , les décidèrent à faire passer leur patrie
sous les lois d'un souverain assez puissant pour
la contenir et la contraindre au repos ; ils choi-
sirent Amédée de Savoie , dit le Comte vert. Le
traité conclu avec ce prince, du consentement
des nobles et du peuple de Quiers, conservait à
la république la plupart de ses droits, et assurait
aux Balbes de nombreux privilèges : pourtant, à
dater de ce moment (1347) , leur grandeur ne
tarda pas à décroître. En 1455, Louis H, duc de
Savoie, ordonna qu'ils seraient assimilés aux no-
bles des maisons d'Albergue, et ils se débatti-
rent en vain contre un arrêt qui leur paraissait
le comble de l'injustice. L'un deux, Gilles de
Berton, quittant cette patiie où l'on avait détruit
jusqu'aux traces de leurs anciens honneurs, vint
s'établir à Avignon ; il y devint la tige de la mai-
son de Crillon {voir Grillon), aujourd'hui le
seul reste, avec les maisons de Quiers et de
Turin , de cette tribu des Balbes, qui comptait
trente-huit branches au treizième siècle. — Les
Balbi de Gênes , d'ailleurs très-ancienne famille,
ne sortent pas des Balbes ou Balbi de Piémont;
on croit que ceux de Venise peuvent y ratta-
cher leur origine. [ Enc. des g. du w.]
MoréTi, dictionnaire historique.
BALBI, nom de plusieurs écrivains mention-
nés dans l'histoire littéraire d'Italie.
BALBI (Jean de), dit de Janua ou Januen-
sls, parce qu'il était Génois, de l'ordre des Frè-
res Prêcheurs , vivait vers la fin du treizième
siècle. On l'a souvent confondu avec un autre
Génois son contemporain , également de l'ordre
de Sauit-Dominique , c'est-à-dire avec Jacques
dit de Voragine, l'auteur de la Légende dorée.
Jean de Balbi composa vers l'an 1286 une es-
pèce de Dictionnaire ou d'Encyclopédie , sous
le titre de CathoUcon (Universel), traitant des
matières les plus diverses, telles que théologie,
histoire naturelle, orthographe, prosodie, éty-
roologie, jurisprudence, etc.. C'est un des pre-
miers livres sur lesquels on ait fait l'essai de la
typographie. Schaeffer et Jean Faust, après avoir
imprimé, d'abord (avec date) le Rationale di-
vinorum officiorum de Guillaume Durand, évê-
que de Mendes, à Mayenne en 1459, donnèrent,
l'année suivante, le CathoUcon : Summa gram-
maticalis valde notabilis, quse CathoUcon
nominatur; Moguntiae, per Joannem Faustum,
I 1460 , in-fol. Cet ouvrage fut ensuite réim-
primé à Augsbourg, 1469 et 1472^, par Pierre
Schaeffer; à Nuremberg par Koburger, 1483; à
Venise, 1487, augmenté et revu par Pierre
Gilles.
— BALBI
230
On attribue aussi à l'auteur du CathoUcon
un traité théologique portant le titre de : Dia-
logus de queestionibus animas ad spiritiim, et
un Opus paschale pour trouver facilement la
fête de Pâques, ouvrage qu'il avait écrit avant
d'entrer dans l'ordre de Saint-Dominique.
Possevin, t. I, Apparatus sacer, t. I. — Ambroise de
Altamara, Bibliotkeca ordinis Prxdicatonim , p. 33. —
Du Cange, in Prœ/at. Glossar. med. et inf. latinitatis,
u." 47.
BALBI OU BALBO (Jérôme), littérateur vé-
nitien, mort en 1535, à un âgé fort avancé. Après
avoir suivi à Rome les leçons du célèbre Pom-
ponio Leto, il passa en France, et obtint une
chaire dans l'université de Paris. Obligé de
quitter cette ville à la suite d'une vive polémique
qu'il eut à soutenir contre deux de ses confrères,
il se retira en Angleterre, puis de là se rendit à
Vienne, où lui fut conférée, par l'empereur Maxi-
milien I*'', une chaire de droit de l'empire ger-
manique. Cédant encore à son humeur errante,
Balbi quitta de nouveau cette résidence pour se
rendre en Hongrie, où il parvint à gagner la con-
fiance du roi Ladislas, à tel point que ce prince
lui abandonna l'éducation de ses enfants , et le
chargea ensuite de diverses missions importantes.
A cette époque, le professeur vénitien, dont les
mœurs avaient été jusque-là peu graves, changea
tout à coup de conduite, et entra dans la carrière
ecclésiastique , où son chemin fut si rapide, qu'en
1522 on le voit évoque de Gurek ou Goritz, en
Carinthie. H assista à ce titre au couronnement
de Charles V, et écrivit alors xm livre assez cu-
rieux, intitulé De Coronatione principum, im-
prmié à Bologne en 1 530 , réimprimé à Lyon la
même année, età Strasbourg en 1 603, in-4°. Outre
l'ouvrage cité, on a de lui : Opusculum epigram-
matum; Augsbourg , 1494, in-4° : plusieurs de
ces épigrammes sont très-licencieuses ; — Rhe-
toris gloriosi Liber, per modum dialogi
exaratus : c'est ime attaque conti'e Guillaume
Tardif, qui répliqua par VAnti-Balbica, vel re-
criminatio Tm'diviana ; — Ad Clementeni VIT,
De Civili et bellica fortitudine Xi&er;Rome,
1526, in-4°; Bologne, 1530, in-4° ; la seconde
partie, traitant de l'origine et de l'empire des
Turcs, apour titre : De Rébus Turcicis Libri IV.
Possevin, Jpparatus sacer. — Fabricius, Biblioth.îat.
med. et inf. œtatis.
BALBI (Gaspard), était un joaillier vénitien,
qui, s'étant rendu aux Indes Orientales, y resta
neuf ans, de 1579 à 1588; de retour dans sa
patrie, il donna une relation exacte des pays qu'il
avait parcourus, sous ce titre : Viaggio nelle
Indie Orientait ;Yemse, 1590; cette relation a
été aussi insérée dans le Recueil des Voyages
aux Indes Orientales, par les frères de Bry;
Francfort, 1606.
Ginguené, Histoire littéraire de Vltalié.
* BALBI (Adrien), géographe célèbre, né à
Venise le 25 avril 1782, mort le 14 mars 1848.
n fut d'abord professeur de physique et de géo-
graphie dans sa ville natale. Ayant épousé udq
8.
231
BALBI
232
actrice, il se vendit avec elle, en 1820, en Por-
tugal. Dans ce pays il fit connaissance avec les
principaux hommes d'État et les savants les plus
distingués, et puisa surtout dans les archives du
gouvernement les matériaux pour son Essai
statistique sur le royaume de Portugal et
d'Algarve, comparé aux autres États de l'Eu-
rope; Paris, 1822, 2 vol. in-8°; suivi de Varié-
tés politiques et statistiques de la monarchie
portugaise; ibid., 1822. Cet ouvrage contient ,
entre autres, un chapitre remarquable sur le
Portugal sous les Romains, et plusieurs docu-
ments curieux sur la littérature et les arts dans
ce pays. La partie politique de l'ouvi-age est fai-
ble ; M. Balbi le reconnaît lui-même , en faisant
valoir des considérations particulières par les-
quelles il a dû se laisser guider. Après avoir re-
cueilli à Paris, pendant plusieurs années, des
matériaux riehes et variés, il y publia, en
1826, le premier volume de son Atlas ethno-
graphique du globe, ou Classification des
peuples anciens et modernes d'après leurs
langues , 1 vol. in-fol. , avec 1 vol. in-8'' d'é-
claircissements. Cet ouvrage fit connaître aux
Français les recherches d'Adelung, de Vater, et
d'autres philologues de l'Allemagne; mais l'or-
donnance de ce travail est supérieure à celle des
écrivains allemands, et l'auteur a ajouté beau-
coup de renseignements nouveaux qu'il a puisés
dans les travaux des voyageurs, tels que MM. de
Humboldt, Blosseville, Freycinet, Gaimard, Les-
son, Pacho, etc.; dans ses enti'etiens avec les lin-
guistes Abel de Rémusat, G. de Humboldt, Chara-
pollion, Hase, Jomard, Jaubert, Klaproth, dans
ses rapports avec Malte-Brun , et dans les ou-
vrages de Charles Ritter. Ce qui, dans son
Atlas et dans son volume A' Éclaircissements, a
rapport à l'ethnographie , est bien mieux traité
,que ce qui a rapport aux langues. Le chapiti-e
concernant l'écriture chez tous les peuples de
jb terre est surtout d'un haut intérêt. Malgré
la réserve habituelle de Balbi sur toutes les
questions politiques , son Atlas fit ombrage à la
censure de Vienne, qui éleva des difficultés, en
exigeant la représentation préalable du manus-
crit; mais M. A. de Humboldt parvint à pro-
curer à l'auteur l'entrée de son ouvrage dans
les États autrichiens. Balbi publia ensuite,
avec le concours d'un grand nombre de sa-
Tants toujours scrupuleusement nommés par
lui, des tableaux statistiques de la Russie, de
la France, des Pays-Bas, etc. Sous le minis-
tère Martignac, le gouvernement français ac-
corda à l'auteur de tant d'estimables travaux un
secours qui lui facilita son séjour à Paris. Il quitta
cette ville en 1832, après avoir terminé son q\-
z^WmX Abrégé de Géographie rédigé sur un plan
nouveau, qui résume , en un seul gros volume
ân-8° (de cxi et 1392 pages), toute la science
géographique. Cet ouvrage fut augmenté, et tra-
duit dans les principales langues de l'Europe ; et
Balbi se retira à Padoue, où il fit paraître sou
Essai sur les bibliothèques de Vienne, 1835.
Il collabora à différents recueils, entre autres
Y Encyclopédie des gens du Monde et le Dic-
tionnaire de la Conversation. Outre les ou-
vrages cités, on a de lui : Traité élémentaire
de Géographie; Paris, 1830-1831, 2 vol. in-8",
publié, en partie sur les papiers inédits do Mal-
te-Brun, de concert avec Larenaudière et Huot;
— la Monarchie française comparée aux
principaux États de l'Europe ; Paris, 1 828 ; —
Balance politique du Globe, 1828; — l'Em-
pire russe comparé aux principaux États
du monde, 1829; — the World compared
with the British empire, 1830; — Statistique
comparée de l'instruction et du nombre des
crimes ; 1829. [ Enc. des g. du m. avec addit. ]
Biographie des Contemporains.
* BALBI {A7idreadi Lando ), peintre et sculp-
teur de l'école de Sienne , vivait en 1572. On a
de lui une statue de saint Ansano, placée suf
la porte principale du palais public de Sienne.
E. B— N.
Roraagnoti, Cenni Storici Artistici di Siena.
BALBI (la comtesse de), confidente de
Louis XVni, née en 1753, morte vers 1836. En
1770, elle se maria au comte de Balbi, qu'elle fit
interdire comme aliéné. Plus tard, pour subvenir
à ses folles dépenses, elle exerça de bonne
heure sur le comte de Provence les cbarmes de
son esprit, et le mit plus d'une fois dans l'em-
barras par ses prodigalités. M™^ de Balbi avait
encore toute son influence sur lui lorsque la ré-
volution éclata. Dans la confidence du départ de
Monsieur , elle accompagna Madame jusqu'à
Mons, où ils arrivèrent tous en même temps,
quoique ayant suivi des routes différentes.
M"* de Balbi se rendit ensuite à Coblentz avec
Monsieur ; mais l'empire qu'elle exerçait sur lui
dut céder la place à M. d'Avaray. Trop péné-
trante pour ne pas prévoir une disgrâce, elle
quitta Coblentz, se rendit en Hollande, où l'éclat
de ses amours avec un comte émigré lui ferma
pour jamais le chemin de la cour. Elle passa en
Angleterre, et y resta jusqu'à l'époque où Na-
poléon fut nommé premier consul; alors elle
profita de l'arrêté qui fut fait en faveur des
émigrés , et alla se fixer dans son château de
Brie-Comte-Robert. Quelques soupçons d'intri-
gues déterminèrent le gouvernement à l'exiler
à Montauban, où elle établit une banque de jeu.
Elle se trouvait encore à Montauban, lorsqu'on
y apprit la nouvelle de l'abdication de Napoléon.
Après s'être portée au-devant de l'armée an-
glaise en 1814, elle se rendit à Paris, et employa
inutilement tous les moyens pour être présentée
au roi. Plus heureuse en 1816, elle en obtint une
audience particulière. Depuis ce moment, elle
vécut à Paris dans une profonde retraite. [Enc.
des g. du m.]
Biographie des Contemporains.
BALBI (Dominique), auteur dramatique ita-
lien, vivait à Venise dans la deuxième moitié dp u
233 BALBI -
dix-septième siècle. On a de lui : lo Sfortunato
Fariente, operetta morale, avec des ariettes;
Venise, 1667, in-12; — il Castigamatti , ov-
vero Quaderni morali in lingua veneziana;
Venise, 1668, 1683, 1695, in-12; — el Panta-
lon burlao, commedia ;Yemse, 1670, in-12; —
il Ligammatti, cioè raccolte morali in lingua
veneziana, estesein Quaderni ; \eTàse, 1675,
in-12 ; — il primo Zannedisgraziafomezzano
de' Matrimonj, commedia in prosa ; Venise,
1677, in-12; — il secondo Zanne detto Bagat-
Uno, Javorito daAmore; Venise, 1678, 1696,
in-12; — il Cacciatore invidiatonel vatore, e
insidiato nella vita, tragi-commedia in
prosa; Venise, 1680, in-12.
Mazzuchelli, ScTHttori d'Italia.
*iîAKBi (Jofredus-Lanfrancus), juriscon-
sulte italien, natif du Piémont, vivait dans la se-
conde moitié du quinzième siècle. On a de lui :
Tractatus plurimarum decisionum per mo-
dumconclusionum,seusemita recta causidico-
rum et judicum; Turin, 1497, in-4°; Milan,
1519, in-4°; — Additiones ad communes doc-
torum opiniones; Turin, 1545 ; — Decisionum
Decurias V, cum sextas fragmento ; Lyon, 1 546,
et Francfort, 1583.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BALBI (Jean-Jacques), médecin italien, na-
tif de Gênes , vivait vers la seconde moitié du
dix-septième siècle. H est compté par Soprani
parmi les auteurs liguriens. On a de lui : Prse-
lectio in qua invitât scientias ac disciplinas
ingenuas ad novum Genuensium Lyceum;
Gênes, 1651,in-4°.
Biographie médicale.
* EALBi {Lotirent ), compositeur et violoncel-
liste , dont on ignore l'époque. On a de lui : So-
nata da caméra, a violino, violoneello e
continuo; — Sonate a violino solo e continua;
— Sonate a due violini e violoneello. Toutes
ces compositions ont été gravées à Amsterdam ,
et sans date.
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
BALBI ou BALBO (Louis), compositeur ita-
lien, natif de Venise, vivait vers le milieu du
dix-huitième siècle. Il était élève et imitateur
de Constant Porta. On a de lui des messes,
vêpres, compiles, motets et madrigaux, en-
tre autres : Cantiones ecclesiasticee ; Venise,
1776 ; — Ecclesiasticarum cantionum IV vo-
cîim; — Ecclesiastici concert., 1-8 voc. — Bo-
denschatz a inséré 4 motets à 8 voix de ce musi-
cien dans son Florilegium musicum Portense.
H ne faut pas confondre Louis Balbi avec son
homonyme, juriconsulte vénitien qui a laissé
des ouvrages inédits, cités par Mazzuchelli.
Kétis, Biographie universelle des Musiciens. — Mazzu-
chelli, Scrittori d'Italia.
^ki.ji\ r\Marc-Antoine), musicographe véni-
tien , dont on ne connaît pas l'époque. Il était
morne à Venise. On a de lui un petit traité in-
titulé Régula brevis musices practicaHUs ,
BALBIN
234
cum quinque generibus proportionum prac-
ticabilium (sans date ni lieu de publication).
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BALBiAN {Just de), médecin italien, né à
Alost au milieu du seizième siècle, mort à Gouda
en 1616. Il avait étudié à Padoue, et exerça la
médecine à Gouda pendant longtemps. H em-
brassa le calvinisme , et fut enterré dans le tem-
ple de sa ville natale , où on lit cette épitaphe :
Singulos dies, singulas vitas puta,
Justi A. Balbian,
Flandri Alostani, Philo-Chymici, ejusque haeredum,
sepulcrum-
Ille heri, ego hodie, tu cras,
Obiit anno 1616.
On a de lui : Tractatus septem de Lapide
philosophico e vetustissimo codice desumpti;
Lugd. Bat., 1599, in-8° ; — il Specchio délia
chimia; Rome, 1629 (traduction italienne du
travail précédent). En somme, Balbian n'était
qu'un simple compilateur.
Theatrum Chimieum; Strasboarg, 1613, t. 111. — Nova
Ratio Praxeos Medicse ; Venise, 1600, in-S". — Hoefer,
Histoire de la Chimie, t. II, p. 184.
* BALBiLUS (C), gouverneur d'Egypte sous
le règne de Néron, l'an 55 de notre ère. Étant
sénateur romain, il s'était montré fort attaché
au parti d'Agrippine. Cette princesse, pour le
récompenser, lui fit donner le gouvernement
d'Egypte. Balbilus était un homme d'un grand
savoir. H avait écrit un ouvrage sur l'Egypte et
sur ses voyages dans cette contrée.
Tacite, Annales, XllI, S2. — Sénèque, Quœst. nat.,
IV, 2. — Pline, H. JV., XIX, Proœmium.
BALBIN (Bécius-Cœlius), empereur romain,
né dans la seconde moitié du deuxième siècle de
notre ère, mort à Rome en 238. L'histoire ne
nous apprend rien de l'enfance ou de la jeunesse
de Balbin , si ce n'est qu'il était né dans une fa-
mille patricienne dont l'illustration remontait à
Théophane , poète et historien célèbre de l'île de
Lesbos , admis au droit de cité romaine par le
grand Pompée. Destiné par sa naissance à exer-
cer les hautes magistratures de l'empire, Balbin
reçut probablement une éducation littéraire des
plus complètes, puisqu'il devint habile orateur,
et fut regardé , ainsi que nous l'apprend Jules
Capitolin (1), comme l'un des premiers poètes
de son temps. Parcourant d'un pas rapide la
carrière des honneurs , il prit part, sous diffé-
rents titres , à l'administration de l'Asie , de l'A-
frique , de la Bythinie , de la Galatie , du Pont ,
des Thraces et des Gaules. Quand il apparaît
pour la première fois dans l'histoire, nous le
trouvons sénateur à Rome, deux fois consulaire,
jouissant de toute la considération qu'attirent
une grande fortune, de hauts emplois, une hu-
meur facile et bienveillante , le goût du luxe et
des arts. Le vieux Gordien et son fils, peu de
Jours après avoir pris la pourpre, venaient de
périr en Afrique par une de ces révoluti.QQS mi^
(1) J. Capit. V, Balb., § va.
235 BALBIN
litaires si fréquentes alors, etMaximin s'avançait
contre Rome pour la punir d'avoir soutenu ses
rivaux. Le sénat tremblant se rassemble dans le
temple de la Concorde, comme le ditCapitolin (1),
ou, comme le veut Hérodien (2), dans le temple
de Jupiter au Capitole, afin que cette solennité
reçût de la sainteté du lieu \me consécration
nouvelle. Là, Maxime Pupiénus et Balbin furent
élus à l'unanimité des suffrages pour prendre le
titre d'Augustes , et devenir tous deux les sau-
veurs de l'empire, l'un par son courage, l'autre
par ses conseils. A peine cependant l'élection
était faite , et les deux empereurs étaient encore
au Capitole, remerciant les dieux, lorsque le
peuple , effrays de la réputation de sévérité qu'a-
vait méritée Pupiénus , se montra si hostile au
choix des sénateurs , que les nouveaux élus du-
rent s'abriter sous le nom aimé de Gordien , et
donner le titre de César au jeune enfant, seul re-
jeton de cette race.
Cette première concession n'apaisa pas long-
temps l'esprit de désordre ou de révolte. A peine
Pupiénus était-il parti pour aller combattre Maxi-
min, que les prétoriens et le peuple ensanglan-
tèrent la ville de leurs querelles. En vain Balbin,
homme paisible et sans énergie, publiait édits
sui' édits ; on n'en tenait aucun compte. S'il vou-
lait payer de sa personne, on méprisait son grand
âge, on insultait à sa faiblesse. Il fut blessé,
dit-on, d'un coup de pierre, et aurait couru risque
de la vie, si un homme du peuple, d'une taille
élevée, n'eût apaisé pour ce jour-là le tumulte,
en élevant sur ses épaules , et faisant voir à la
multitude, le jeune Gordien revêtu de la poiu-pre.
Mais les dissensions se renouvelaient sans cesse.
Les prétoriens s'étaient retirés dans leur camp ,
les vétérans s'étaient joints à eux. Le peuple vmt
les y assiéger, et les força de se rendre en coupant
les aqueducs qui leur amenaient l'eau. Ils ren-
trèrent alors dans la ville, où ceux qui n'avaient
pas connaissance du traité les accueillirent en
faisant pleuvoir sur eux , du haut des terrasses ,
des projectiles de toutes sortes. Cette fois le pil-
lage fut complet : les soldats furieux mirent le
feu dans plusieurs quartiers à la fois; les malfai-
teiu-s profitèrent de la circonstance, et la plus
grande partie de la ville fut dévastée par ce double
fléau. Aussi c'était avec la plus vive impatience
que Balbin attendait le retour de son collègue,
vainqueur de Maximin. Il sortit à sa rencontre
avec le sénat et le peuple ; mais la joiedu triomphe
fit oublier toute prudence. On exaltait les princes
choisis par le sénat aux dépens de ceux qu'avait
choisis l'armée : « Ainsi agissent les empereurs
élus par des hommes sages , disait-on ; ainsi pé-
rissent ceux qui n'ont pour partisans que des
hommes sans expérience. » Cette glorification
(I) Ibld., § I. La réunion eut Heu le 7 des ides de juillet
de l'an de J.-C.2S7, pendant la célébration des jeux Apol-
linaires. f^oyez Casaubon, Script, hist. Aug., ed. Varier.,
et le Nain de Tillemont, t. IH,p. 489, qui rectifient le texte
de Capitolin, où on lit le? deskalendes de Juin.
(S) Hist., 1. VII.
236
maladroite du choix des sénateurs humilia pro-
fondément les soldats, habitués depuis longtemps
à placer leur épée dans la balance où se pesaient
lestitresdes candidats à l'empire. En vainMaxime
et Balbin gouvernèrent Rome pendant quelque
temps avec sagesse et modération; en vain les
lois étaient bonnes, la justice exacte; tout cela
ne suffisait plus : l'armée voulait un souverain
de sa façon. Elle profita d'un jour où le peuple
assistait dans le cirque aux jeux célébrés en l'hon-
neur de Jupiter Capitolin, et se porta en tumulte
au palais des empereurs. Déjà ces deux princes ,
dit Hérodien , n'avaient plus cette entente par-
faite qui les avait sauvés au début de leur règne (1) :
Balbin enviait à Pupiénus sa gloire militaire,
Pupiénus enviait à Balbin sa naissance : ciiacun
d'eux se croyait capable de gouverner seul , et
voyait un rival dans son collègue. Ce fut leur
défiance mutuelle qui les perdit. Pupiénus, averti
à temps de la révolte des soldats prétoriens ,
avait fait appeler un corps de Germains qui lui
était'tout particulièrement dévoué : Balbin, crai-
gnant que , sous le prétexte de les opposer aux
cohortes prétoriennes, Pupiénus ne s'en servît
contre lui-même , donna des ordres contraires.
Cette indécision fit triompher la rébellion. Les
portes furent brisées , les gardes du palais ren-
versés. Les deux^Augustes , entraînés dans les
rues de Rome par une soldatesque en démence,
subirent les plus grossières insultes. Leur sup-
plice aurait été plus long , si les Germains ne se
fussent enfin ébranlés. Craignant de .se voir ar-
racher leur proie, les prétoriens se hâtèrent de
mettre à mort ces deux vieillai'ds, dont l'élection
protestait contre le despotisme militaire : Rome
avait encore longtemps à le subir (2).
Noël res Vergers.
Jules Capitolin, Vies de Maxime et Balbin. — Héro-
dien , 1. VII et Vin. — Le Nain de Tillemont, Histoire
des empereurs, vol. III. — Eckhcl, Doctrina nummorttm
veterum, vol. VU, p. 303 et sulv.
BALBiiv ou BALBiNus {Àlvyse Bolcslas),
savant jésuite, né à Kôniggratz en 1611, mort
en 1689. Il entra chez les jésuites en 1636. On
a de lui : Epitome historica rerum Bohemica-
n<TO; Prague, 1677, in-fol. ; — Miscellanea
historica regni Bohemorum; Prague, 1679-
1687, 10 vol. in-fol. : cet ouvrage, qui est resté
inachevé , devait avoir vingt volumes ; il traite
de l'histoire naturelle , des habitants , des vies
des saints de Bohême, et des généalogies ; on y
trouve aussi des détails intéressants sur la cons-
truction et la disposition d'un grand orgue élevé
dans l'église métropohtaine de Prague ; — Qux-
sita ora^ona ;Augsb. 1711, in-8° : c'est un traité
(1) Pupiénus et Balbin semblent avoir voulu manllestcr
leur accord par les types de leurs monnaies. On trouve
plusieurs médailles portant au revers deux mains jointeii,
et pour exergue : amor. mvtvvs. atgg.; ou fides.
MVTVA. AVGG. F'oyez Eckbel, t. VU, p. SOS.
(2) Balbin avait alors environ soixante ans. Il était élu
depuis plus d'une année ; mais si l'on ne compte son avè-
nement que de la mort de Maximin, il n'avait régné que o
trois mois.
237
BALBIK — BALBOA
238
clair et précis des règles de l'éloquence; — des
poésies latines.
Chaudbn et Delandine, Dictionnaire historique. — Fel-
le , Biographie universelle. — t'étis , Biographie uni-
verselle des Musiciens.
* BALBiN ( Paul ), médecin, philosophe, poëte
et mathématicien italien, natif de Bologne, vivait
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
Il étudia à Bologne, y professa la médecine en
1724, et l'anatomie en 1735. D fut membre de
l'Institut de Bologne, et fournit à ce corps savant
plusieurs mémoires qui se trouvent dans les
commentaires de l'Institut, entre autres : De
Belliniano prohlemate circa ovi cicatricu-
lain ; — sur les inégalités du baromètre de Tor-
ricelli; — sur la fabrication du verre. Il rapporte
une observation faite dans une verrerie de Bologne,
savoir que les petites fioles de verre non por-
tées au four à recuire se brisaient sous l'action
du moindre gi'ain de sable qu'on y jetait.
Iiiographiemeidicale.—A(ie\ung, Supplément à Jôcher,
Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAt,BiBîiJS, consul romain trente ans avant
J.'C. Il avait été proscrit par les triumvirs en
43 ; mais il revint avec Sextus Pompée en 39, et
arriva au consulat. Aucun auteur, si ce n'est Ap-
pien , ne mentionne ce fait.
Appleq, ÏV, BO.
*BALBiNus ou BALBIN (Jean), poëte latin
bohème, mort le 16 février 1570. Il devint secré-
taire près le tribunal d'appel institué à Prague
par le roi Ferdinand P% et laissa : QuerelaJus-
titiae de suo exilio et de ejusdem exilii causis;
Prague, 1566, in-4° ; — Carmen gratulatorium
in triumphalem adventum Pragam Ferdi-
nandi /™ ; Prague; — Vita S. Joannis Nepo-
mucenï, dans les Actes des Saints, t. 3.
Sohusias lîalbinus, Bohemia docta. — Adelung, Sup-
plément à Jôcher, Mlgemeines Gelehrten-Lexicon.
BALBis (Jean-Baptiste), botaniste italien,
né en 1765 à Moretta (Piémont), mort le 13 fé-
vrier 1831. H étudia la médecine à l'université
de Turin, ets'appliquasurtoutàla botanique, sous
la direction du célèbre AUioni. Après la conquête
du Piémont en décembre 1798, Balbis fut un
des membres du gouvernement provisoire. En
18Q0 , il succéda à Allioni dans la chaire de bo-
tanique et la direction du jardin des plantes à
Turin. En 1814 il perdit ses places, et se retira
d'abord à Pavie auprès de son ami Nocca, qu'il
aida dans la publication de la Flora Ticinensis ;
puis il vint en France, et obtint en 1 819 la chaire
de botanique et la direction du jardm des plantes
à Lyon. Les principaux ouvrages de Baihis ont
pour titre : Enumeratio plantarum officina-
lium; Turin, 1804, in-4°; — Flora Taurinen-
sis; MA., 1806, in-8° ; — Materies medica;Mdi.,
1811 , 2 vol. in-8°; — Flore Lyonnaise; Lyon,
1827-1828, 2 vol. in-8°; — Miscellanea bota-
nica prima et altéra; — De Crepidis nova
specie, dans les Mémoires de V Académie de
Turin. - H.
Grognier, Notice sur Balbis, dans les Archives du
département du Rhône, t. XXIV, p. 129,
* BALBIS {SUvio), littératenr piémontais , né
à Caraglia en 1737 , mort en 1796. D fut un des
écrivains les plus estimés de son temps. Il avait
étudié la théologie et reçu le grade de doc-
teur. On a de lui : une paraphrase poétique
de Nahum; Saluzzo, 1762; — Saggio di pcèsie
varie di Silvio de Balbis; Vercelli, 1782. Sui-
vant Vallauri, il s'est le premier servi du dia-
lecte piémontais pour écrire.
Tipaldo, Biografla degli Italiani, etc., t. Ul, p. 162.
*BALBO OU BALBi (Scipion), poëte italien ,
natif du Modénais , vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle. Il composa des poèmes latins.
On a de lui : Peregrinatio Lauretana, en vers
latins ; Bologne, 1533, in-4''. On luiattribue aussi
un poëme sur la fortune.
MixizxichaiW , Scrittori d'Italia-
* BALBOA ( Alfonse ), bénéficier de l'église de
Palenzia, apubhé à Tolède en 1501 : Dechado
dos religiones, livre dont il reste peu d'exem-
plaires.
Antonio, Bibliotheca hispana nova.
* BALBOA {François îiTS.), écrivain d'origine
espagnole , vivait au milieu du dix-septième siè-
cle. Il était juge de la haute cour de Naples , et
conseiller de l'inquisition d'Espagne. On a de
lui : Monarchia regum , hoc est, de jure mo-
narchiœ ; Naples, 1630, in-fol. ; — Retrato del
privado christiano politico ; Naples, 1 635, in-4''.
Nie, Antonio , Bibliotheca hispana nova. ■
* BALBOA (Miguel Cavello), missionnake
espagnol , vivait dans la deuxième moitié du sei-
zième siècle. H servit d'abord durant les guerres
de France, puis embrassa l'état ecclésiastique,
et passa en Amérique dès l'année 1566. Il s'éta-
bht à Santa-Fé-de-Bogota, où un frère mineur,
nommé Juan de Orozco, lui communiqua de
nombreux documents relatifs aux antiquités amé-
ricaines ; ce fut sans doute ce qui l'initia à ce
genre de recherches. Parvenu à Quito en 1576,
il s'occupa surtout des antiquités historiques du
Pérou, et fut encouragé dans ce travail par
D. Pedro delaPena, évéque de l'ancienne capitale
où il s'était fixé. En 1586, son livre, qu'il avait
intitulé Miscellanea austral, était terminé, et il
le dédia à D. Fernand Torres y Portugal, comte
de Villar, vice-roi du Pérou. Ce livre si curieux,
et qui contredit en plus d'une circonstance et sur
des faits capitaux Garci Lasso de la Véga, ne
devait voir le jour^qu'en français, sous le titre
à' Histoire du Pérou, Paris, 1840, in-S»; il fait
partie de la précieuse collection publiée par
M. H. Ternaux-Compans. Ferdinand Denis.
BALBOA (Vasco Nunez de), célèbre con-
quistador espagnol , né à Xérès de los Caballe-
ros en 1475, mort à la Castille d'Or en 1517 (1).
Issu d'une famille noble, mais pauvre, il fit
d'abord partie de la maison de D. Pedro Puerto-
(1) L'habile historien du Mexique et du Pérou, Prescotf,
dit ;ivec raison que, dans cette vaillante chevalerie de
l'Océan, il n'y a que Nuîiez de Balboa qui cède le pas à
Christophe Colomb. Il s'en faut bien cependant qu'on ait
sur lui tous les documents biographiques désirables.
239
BALBOA
240
Carrero, seigneur de Moguer; ef lorsque Rodrigo
de Bastidas eut formé sa grande entreprise mer-
cantile qui devait être si utile à la géograpliie,
Balboa s'engagea volontairement pour faire partie
de l'expédition. Peu de temps après son arrivée,
il s'établit à Haïti, dans le lx)urg de Salvatierra,
où il cultivait un terrain ; mais., se trouvant en-
detté, comme la plupart des premiers colons
espagnols, il tenta la fortune en accompagnant
Enciso dans son expédition vers le continent,
et en éludant l'ordonnance du gouverneur , qui
avait défendu formellement de prendre à bord
des navires aucun individu poursuivi par ses
créanciers. Pour quitter l'île, Balboa n'imagina
rien de mieux que de se faire rouler à bord du
navire d'Enciso dans une barrique , ou enveloppé
d'une voile: ainsi se cachait presque honteuse-
ment celui qui devait annoncer à l'Europe les
splendeurs d'un autre Océan. L'irritation du chef
de l'expédition fut grande lorsqu'il apprit l'é-
trange stratagème dont s'était servi Balboa
pour le suivre en terre ferme: il le menaça de
l'abandonner dans quelque île déserte. Mais,
après tout , c'était une lance de plus à opposer
aux flèches empoisonnées des Indiens ; et il lui
pardonna. Las Casas, qui se connaissait en
aventuriers , nous a dépeint le conquistador tel
qu'il était à cette époque : « C'était, dit-il, un
homme de trente-cinq ans plus ou moins, dispos,
dont les mend)res armonçaient la force, et la
t)onne mine le gentilhomme ; du reste, fort en-
tendu, et fait poiu" souffrir un grand travail. »
Comme le dit le vénérable historien, im grand
travail attendait Balboa ; sa résolution , sa saga-
cité naturelle lui firent tout surmonter ; le chef
légalement reconnu (Fernandez Enciso) fut con-
traint de lui abandonner ses pouvoirs et de quit-
ter la colonie. Une des premières preuves que
donna Balboa de sa haute capacité comme colo-
nisateur, ce fut de transporter l'établissement
formé déjà par les Espagnols en terre ferme,
dans le lieu où s'élève aujourd'hui Santa-Maria
de la Antigua, sur les rives du golfe où se jette
ce rio Darien qui imposa son nom à une por-
tion du détroit, et que l'on nomme aussi VAtrato.
Tous les chroniqueurs nous représentent Bal-
boa comme un homme essentiellement propre à
remplir les fonctions qu'il avait pour ainsi dire
usurpées , mais dont il se montrait digne par sa
prévoyance , sa commisération, et surtout son
énergie. Lorsqu'on se rappelle que vingt nations,
dont quelques-unes étaient vraiment redoutables,
furent subjuguées par lui, en moins de quelques
années, avec une poignée d'Espagnols, on com-
prend qu'une tâche pareille ne pouvait êti'e ac-
complie que par un conquistador digne de
figurer à côté de Cortez et de Pizarre. « C'était,
disent les contemporains, la meilleure lance et
la meilleure tête qui eussent jamais protégé un
camp en terre de sauvages idolâtres. «
n ne faut pas croire cependant que les lois de
l'huinanité fussent beaucoup plus strictement
gardées par Balboa) qu'elles n'étaient obsers'ées
par les peuples implacables qu'il devait com-
batffe. Si ceux-ci faisaient usage dans une guerre
d'embuscades de flèches empoisonnées par le
curare , dont les blessures devenaient pour ainsi
dire incurables, le conquistador avait introduit
sur le continent l'emploi de ces terribles lé-
vriers , qui avaient déjà pris l'habitude du car-
nage dans les champs dévastés d'Haïti. Leoncillo,
le lévrier favori de Balboa, le fils terrible de
Bezerillo , représentait à lui seul , aux yeux des
Indiens , plus de vingt hommes eirmés ; aussi
recevait-Q régulièrement la paye d'un bon sol-
dat, et trente animaux comme lui eussent
suffi pour dépeupler l'istlune du Darien. Un mot
de son maître suffisait, dit-on, pour l'apaiser dans
sa plus grande furie; ce mot, Balboa aimait à le
prononcer souvent bien avant la fin du combat;
et, chose étrange, l'homme au redoutable lévrier
était chéri des Indiens.
Nous ne saurions dénombrer ici les diverses
expéditions qui partirent de l' Antigua, en quête
de ces régions aurifères qu'une vague tradition ,
sortie des villages de la côte, faisait connaître aux
indigènes, et dont ceux-ci ne dévoilaient l'exis-
tence qu'à la dernière extrémité. Un nombre de
fables se mêlaient à ces révélations. Il y avait entre
autres une idole d'or massif du dieu Dobaïba qui
à elle seule représentait une sorte d'El-Dorado ;
trésor imaginaire, dont la recherche entraînait
dans les plus affreuses sohtudes ces hommes
intiépides, et qui, toujours convoité, n'apparais-
sait après tout que dans un mythe toujours dé-
cevant. Ces expéditions secondaires, si impor-
tantes cependant au point de vue géographique ,
nous ne saurions les rappeler même sommaire-
ment : les deux faits principaux qui se détachent
de cet ensemble de travaux gigantesques, c'est
d'une part la connaissance assez vague que l'on
eut alors des régions péruviennes , et de l'auti'e
l'expédition audacieuse qui conduisit en quelques
jours les Espagnols sur les bords d'un autre
Océan.
Balboa, suivi de son lieutenant Colmenares,
recevait un jour l'hospitalité^ d'un des chefs les
plus puissants de ces contrées ; et Comogre, ravi
de posséder, sous le vaste appentis qui lui servait
de palais, des êtres redoutables dont l'alliance
lui assurait une prééminence marquée parmi les
siens, les comblait de présents, lorsqu'une cir-
constance insignifiante, et qui se renouvelait alors
bien fréquemment, mit tout à coup le conquis-
tador sur la voie de ses grandes découvertes.
Les Espagnols se disputaient l'or que Comogre
leur abandonnait avec tant d'mdifférence, et se
plaignaient d'un déni de justice dans sa réparti-
tion , quand le cacique arrêta tout à coup les
balances dont on se servait pour le peser. « Ne
« vous animez pas entre vous : ceci est peu de
« chose. Si c'est le désir de posséder de l'or quî
« vous amène dans notre pays, vous en aurez à
« satiété : mais il faut être plus nombreux que
241
BALBOA
242
« vous n'êtes ici. Mille d'entre vous suffiraient
« toutefois pour subjuguer des pays voisins- où
« régnent des chefs puissants, où l'on boit dans
« des vases d'or, où l'on navigue sur des barques
« presque semblables aux vôtres. D faut voir six
« fois le soleil pour contempler la mer qui baigne
; « nos plages de ce côté ( et il leur montrait le
'« sud). Je vous servirai de guide. « Ce discours,
■que les historiens prêtent à Comogre le cacique,
est une tradition douteuse que nous admettons
un moment ; mais une réalité magnifique , ce fut
ijla découverte mémorable qui le suivit.
! Riche des présents de Comogre, plus riche
en espérance des biens immenses qu'il lui an-
nonçait, Balboa retourna à la bourgade naissante
du Darien; au bout de quelques mois, il expédia
vers Saint-Domingue le regidor Valdivia, chargé
i|de remettre à l'amiral le quint du roi, et de lui
[demander un millier d'hommes pour poursuivre
Iles conquêtes de la terre ferme. Pendant qu'une
tempête engloutissait dans les flots l'or de Ferdi-
jnand, et faisait taire les nouvelles magnifiques
qui s'adressaient au monde, Balboa, qui venait
'i d'apaiser une révolte d'Indiens et de s'attirer plus
[que jamais la confiance illimitée des siens , Bai-
iboa se jetait dans les forêts inextricables de
! l'isthme à la tête de cent quatre-vingt-dix Es-
i pagnols et de mille indigènes, et commençait une
révolution dans la géographie, dont Magellan
devait dire le dernier mot. On serait dans une
erreur étrange, si l'on supposait que les vagues
discours de Comogre lui eussent donné des idées
précises sur l'empire d'Atahualpa : comme Co-
lomb , il s'en allait en quête des contrées asiati-
ques révélées par Marc Paul, et c'étaient les ri-
chesses de Cipangu quil croyait entrevoir à l'ho-
rizon des forêts. Mais ce n'était ni à lui, ni à son
courageux lieutenant, qu'il était donné de faire
évanouir ce rêve; un homme dédaigné peut-être
alors de ses compagnons (car il avait été, dit-
on, porcher en Espagne) devait en avoir la
glçire : François Pizarre marchait incoimu parmi
les compagnons de Balboa !
Ce fut du port de Câreta, où l'avait amené un
brigantin et dix canots d'Indiens, que le conquis-
tador partit pour accomplir sa grande décou-
verte. Le 1" septembre 1513 , un jeudi, il quitta
la plage et s'enfonça dans les forêts. Un chef
d'Indiens nommé Ponça, qui avait commencé par
fuir devant la petite armée des Espagnols, revint
à lui sur sa réputation d'équité, et lui donna des
guides pour le conduire à travers les gorges de
montagnes. Les Indiens ne se montrèrent pas
partout si bienveillants et si pacifiqiies : ceux de
Quaréquâ , au contraire , durent être soumis à la
suite d'une action sanglante où leur chef Torecha
perdit la vie. Ce combat, les difficultés d'un che-
min inextricable , les marécages qu'il fallut tra-
verser, les nombreux précipices qu'il fallut fran-
chir, expliquent comment un voyage qui, du port
de Câreta, ne prenait pas même une semaine, ne
put s'accomplir qu'après vingt jours de marche.
Oviédo nous a conservé ce précieux itinéraire ,
et il prolonge même de huit ou neuf journées ce
périlleux voyage. Tout examiné , il paraît certain
que la narration du vieil historien doit être sui-
vie, et que le 25 septembre 1513 fut bien le jour
où l'un des plus grands problèmes de la géogra-
phie moderne put trouver enfin sa solution.
Tout à la fois homme d'action et homme à vues
profondes , Balboa ne comprit que d'une manière
confuse sans doute l'immensité de sa découverte;
mais U en sentit l'importance, et il voulut jouir
le premier du spectacle que lui avaient annoncé les
Indiens. II laissa ses compagnons , et gravit seul
la montagne. L'histoire qui a enregistré tant de
mots apocryphes, tant de paroles pompeuses
transmises après coup , n'a rien dit qui soit plus
éloquent que le geste du conquistador : à genoux
sur la eime escarpée d'où il contemplait l'Océan,
il éleva les mains au ciel , en signe d'admiration
et de reconnaissance. Ce fut cette prière muette
qui annonça aux Espagnols de combien de ré-
gions mconnues allait s'accroître leur immense
empire... Bs comprirent la pensée de leur chef,
ils gravirent à leur tour la montagne , et ils s'em-
brassèrent; puis, une croix façonnée grossière-
ment fut diressée au-dessus d'un tumulus de ro-
ches amoncelées sans art. Chose éti'ange, c'est
le seul monument qui ait jamais été élevé pour
rappeler aux hommes la découverte de Balboa !
n était dix heures du matin, nous dit Oviédo,
lorsque le cong-wis^odor vit la mer ; il fallut encore
se battre avant d'atteindre la plage. Un chef
d'Indiens , nommé Cheapes , voulut en défendre
l'abord aux Espagnols ; quelques décharges d'es-
copettes et les hurlements des féroces lévriers
suffirent pour mettre en fuite ces bandes de sau-
vages ; Cheapes servit d'hôte à ceux qu'il voulait
d'abord exterminer. Balboa s'arrêta quelque
temps dans ces parages ; mais il envoya François
Pizarre , Juan de Ezcary et Alonso Martin , en
quête du chemin le plus court pour se rendre
à la mer ; ce fut le dernier des trois qui gagna
la plage, et qui, se jetant dans un canot amarré
le long du rivage, put dire qu'il avait été le pre-
mier à se balancer sur les flots de l'océan Paci-
fique. — Le 29 septembre, vers le soir, Balboa,
suivi de vingt-six de ses compagnons , en prit
possession d'une façon toute solennelle. Une jeta
pas son anneau à la mer, comme le faisait le
doge parlant à l'Adriatique , au milieu des pavois
doi'és : revêtu de sa simple armure , environné
de ses rudes compagnons, il marcha quelques
instants dans les flots , puis s'arrêta ; d'une main
il tenait la bannière de Castille, de l'autre il agi-
tait son épée nue. Alors seulement il prononça
les paroles qui consacraient la prise de posses-
sion , sorte de rituel guerrier admis en ce temps.
San-Martin-de-Val-de-Ygiesias , le tabellion du
roi, dressa l'acte qui rappelait cette cérémonie.
Désormais la mer du Sud et les vastes régions
qu'elle baignait devaient appartenir à CastUleetà
Léon sans qu'aucune puissance de l'Europe pût
243
réclamer sa part dans cette étrange conquête.
Balboa quitta bientôt le golfe de San-Miguel,
car ces lieux avaient reçu le nom de l'archange
guerrier, qu'ils portent encore aujourd'hui ; il vi-
sita les régions d'alentour , soumit de nouveaux
caciques, et, malgré les tempêtes, s'en alla jus-
qu'aux îles sauvages où l'on recueillait ces
perles dont l'éclat avait séduit hes Indiens eux-
mêmes. Il y trouva ce que Venise eût appelé la
dot de l'épousée ; car un deS chefs lui remit, avec
les pépites d'or dont il prétendait ignorer l'ori-
gine, vingt marcs de perles dont le feu avait mal-
heureusement altéré l'orient , mais qui laissaient
deviner pour l'avenir des trésors ignorés jusqu'à
ce jour. Le 19 janvier 15t4, Balboa revoyait la
ville du Daiien, après quatre mois d'absence.
Son entrée fut un vrai triomphe. Il était suivi de
plus de huit cents esclaves, et, indépendamment
d'un butin immense, il rapportait quarante mille
pesos d'or. L'équité parfaite avec laquelle toutes
ces richesses furent réparties entre ceux qui
avaient pris part à l'expédition et ceux qui n'a-
vaient pas quitté Santa-Maria de la Antigua, aug-
menta singulièrement la popularité dont jouissait
déjà l'intrépide explorateur.
Cette époque de prospérité devait avoir un
terme prochain. Enciso, de retour en Europe,
était allé à la cour, et avait présenté la conduite
de Balboa sous le jour le plus défavorable. Fer-
dinand avait pris immédiatement la résolution
d'arrêter cet empiétement de pouvoir. Cependant
l'arrivée de Colmenares, la grande nouvelle
qu'il apporta, les richesses considérables qu'il
remit au roi , modifièrent le jugement porié sur
le conquistador : il fut nommé adelantado de
la mer du Sud. Ceci n'empêcha pas le roi de
persévérer dans le choix qu'il avait fait, et d'en-
voyer dans ce pays, que l'on nommait déjà la
Castille d'or, l'homme qui était le moins propre
à le gouverner. Don Pedrarias Dàvila, chevalier
de Ségovie, auquel d'anciennes prouesses dans
les tournois avaient valu les surnoms del Galan
et del Justador, partit pour le Darien à la tête
de quinze voiles le 1 1 avril 1514 , et débarqua à
Santa-Maria-del-Antigua le 29 juin de la même
année. L'expédition qui l'amenait avait coûté plus
de cent cinquante mille ducats, somme énorme
pour le temps; et elle allait débarquer sur ces
rives pour ainsi dire désertes, où quelques ca-
banes s'élevaient à grand'peine, une foule do-
rée, qui se faisait les idées les plus exagérées
de la richesse du pays. Celui que bien des gens
imaginaient trouver dans un palais , siégeant sur
un trône d'or, et commandant à des milliers d'es-
claves, Balboa donnait des ordres pour qu'on
renouvelât le chaume de son habitation, et met-
tait lui-même la main à l'œuvre , lorsque les
messagers de Pedrarias se présentèrent à l'en-
trée de la ville naissante, et exhibèrent kurs
pouvoirs.
La première pensée des anciens colons fut qu'il
fallait repousser par la force ceux dont on devi-
BALBOA 244
naif les prétentions. Mais Balboa, s'avançant gra-
vement sur le rivage à la tète des siens , entonna
le Te Beitm devant la flotte, et reçut solennelle
ment Pedrarias comme gouverneur de la Castille
d'or. Dès lors tout changea dans ces lieux, où na-
guère il commandait; et les Indiens, dont il s'é-
tait acquis l'affection par son esprit de justice,
furent les premières victimes d'une rapacité
cruelle. Leurs flèches empoisonnées firent plus
d'une fois justice de ces déprédations sans cesse
renouvelées, et les Espagnols ne comptèrent plus
bientôt un seul allié parmi les chefs. Balboa, ce-
pendant, ne fut guère mieux traité que ceux
qu'on dépouillait parla force : on le dépouilla par
la ruse; on soumit son administration à une en-
quête, et, si on lui laissa la liberté, il fut ruiné
complètement. Sa valeur personnelle, sa con-
naissance merveilleuse des localités, l'affection
de ses anciens compagnons, lui conservèrent
néanmoins une réelle prépondérance, en dépit
d'une expédition malheureuse où il avait été
envoyé par l'astucieux gouverneur, et d'où il re-
vint dangereusement blessé (1).
Les luttes qui se renouvelaient sans cesse entre
Pedrarias et Balboa devaient cependant avoir uu
terme; et Quevedo, le premier évêque du Da-
rien , eut une assez grande influence pour que le
gouverneur et Vadelantado fissent ti-êve à leur
inimitié. Il obtint plus encore : comme gage d'une
paix durable , l'orgueilleux Pedrarias consentit à
donner la main de sa fille aînée à Balboa. Mal-
heureusement celle qui devait resserrer ces liens
encore peu solides était en Castille; l'union pro-
mise ne pouvait être immédiatement contractée;
ces délais laissèrent toute leur liberté aux sourdes
menées de Pedrarias; et la haine qu'û avait fait
taire un instant se réveilla toujours dissimulée,
mais toujours implacable, lorsqu'il eut entrevu
les projets de Vadelantado.
Ces projets étaient grands, ils étaient dignes
en tout de celui qui avait pris possession , m
nom de la Castille, d'une mer inconnue; ils eus-
sent infailliblement amené la conquête du Pérou
vingt-cinq ans plus tôt; et jamais le génie entre-
prenant de Balboa ne se montra plus entrepre-
nant, plus actif qu'au moment où il fut arrêta
dans ses efforts vraiment prodigieux. Se rendre
à Acla, cette bourgade merveilleusement située,
que Pedrarias avait fondée nouvellement sur les
bords du golfe; la fortifier de nouveau; Je là s<
mettre en quête des meilleurs bois de construfr
tion; abattre ces arbres géants dans levoisinag<
de la mer du Sud , et quand ces bois se sont dé
tériorés au sein des forêts humides, en choisii
d'autres que des mains habiles équarrissent, e
(1) Depuis le jour de sa grande découverte jusqu'à l'ar
rivée de Pedrarias, Balboa avait, dit-on, exécute plus d
vingt fois, en sens divers, la traversée de l'isthme d'un
mer à l'autre ; c'est ce qui a fait dire au général Acosta
l'homme le plus compétent en ces sortes de matières, (ja
l'on connaissait beaucoup mieux cette région au sclzièm
siècle que de nos jours, où l'on suit à peu près invaria
blâment les mêmes chemins.
>45
BALBOA — BALBUS
246
[u'un esprit ingénieux ti'ansforme en navires;
nettre deux brigantins en mer, les gréer ; s'às-
urer, en un mot , que cette mer inconnue , qui
; été découverte trois ans auparavant, sera sîl-
jnnée bientôt par les voiles des Européens : tout
ela fut l'affaire de quelcpies mois, mais tout cela
ut inutile à celui qui l'avait entrepris.
Lorsque Pedrarias eut reçu la nouvelle que le
la Villon de Castille flottait déjà sur la mer du
Sud, il comprit que ces régions à peu près igno-
ées, dont parlaient sans cesse les Indiens comme
les lieux d'où ils tiraient leurs richesses, allaient
ecevoir un conquérant. Sa jalousie s'exagéra
nême la gloire qui en devait rejaillir sur son
ival ; il le manda au fort d'Acla , où il devait lui
•émettre , disait-il , certaines instructions sur la
iîonduite ultérieure qu'il devait tenir. Balboa ne
'ut pas plutôt arrivé sur les bords du golfe, qu'il
ut arrêté, et qu'on lui mit une lourde chaîne de
?er au cou. Pedrarias lui donnait toujours, il est
/rai, le titre de gendre, et se plaignait de la
iure nécessité qui le forçait à dresser une en-
l}uête sur sa conduite. H espérait, disait-il,
fïu'elle lui serait favorable; mais les ilîculpations
[joi s'élevaient contre lui étaient trop essentiel-
tement contraires aux intérêts de la couronne
ijour qu'il ne fît pas taire ses intérêts et son af-
ifection. Il ne pouvait permettre, en un mot, la
rébellion flagrante, prouvée par l'armement des
aavires. En sa qualité d'adelantado, Balboa n'a-
vait été nullement au delà des privilèges que sa
teharge lui concédait; aussi les magistrats ne
■furent-ils pas dupes de l'hypocrisie du gouver-
neur: mais ils condamnèrent néanmoins... L'al-
cayde mayor Espinosa résista en vain : lorsque
l'heure de l'exécution fut arrivée , il exigea un
ordre formel, écrit de la main de Pedrarias. Cet
Ordre vint; et, après une protestation en forme,
Balboa eut la tête tranchée sur un tronc d'arbre
qui servit de billot , et son cadavre mutilé resta
exposé plus de douze heures sur le lieu du sup-
plice. On avait exécuté avec lui Luis Botello,
Andrès de Valderrabano, Hernan Munoz, et plus
tard Fernando de Arguelles, qui étaient restés
ses constants amis, et qui avaient pai'tagé ses
pérfls. Ferdinand Denis.
Oviedo, Historia gênerai, llb. XXXrX, cap. 2. — Bar-
cia, Historiadores primitivos de Indias, 1749, in-fol. —
D. Manuel Josef Quintana, Fidas de Espanoles celC'
bres. — S. Acosta, Compcndio historico de la Nueva
Granada;PiTis, 1848, in-S».— Washington Irving, Voya-
ges et découvertes des compagnons de Colomb. ( P'oy. la
traduction avec notes donnée par Varela, dans la Biblio-
teca del comercio del Plata Montevideo , 1846. ) — Na-
varrete, Coleccion de P'iajes, etc.
BÂLBUENA (Bernard de), évêque et poëte
espagnol, né à Val-de-Penas en 1568, mort à
Porto-Ricco en 1627. Il accompagna sa famille
au Mexique; et il avait à peine atteint sa dix-
septième année, qu'il se faisait déjà remarquer
par son talent poétique. Il revint quelque temps
seulement dans son pays natal , mais il passa tout
le reste de sa vie soit à la Jamaique, où il exerça
les fonctions de juge; soit à Porto-Rieco, dont il
devint évêque. H était dans cette ville en 1625,
lorsque les Hollandais la vinrent piller; il perdit
dans cette fâcheuse circonstance une bibliothèque
assez nombreuse. On a de lui : Siglo de Oro en
las selvas de Eriphile; Madrid, 1608, et Ma-
drid, 1821, édition de l'Académie, in-8°. Cet ou-
vrage, qui n'est pas dépourvu de mérite, est
écrit comme si l'auteur n'avait jamais vécu qu'à
Madrid. Quoiqu'il vante le bonheur des temps
primitifs , le style a du charme et de la douceur :
il rappelle le beau temps de l'école italienne ; —
El Bernardo, poema heroico del doctor don
Bernardo de Balbuena; Madrid , 1624, in-4'',
et 1808, 3 vol. in-8°, contenant quarante miUe
vers , reproduits en partie par Quintana ; — un
autre poëme intitulé Grandeza Mexicana; Ma-
drid, 1604, in-8°. Ce fut aussi au Mexique que
l'auteiu" remporta un prix de poésie contre trois
cents concurrents.
Ticknor, History of Spanish Literature. — Quia-
tana, Poesias selectas, t. II. — N. Antonio, Biblioth,
hispana nova.
BALBCS , nom de plusieurs Romains illustres
parleur naissance, par leurs emplois et par l'é-
rudition. Les plus remarquables sont les dix
suivants : tous, sauf le dernier, étaient antérieurs
(de 50 à 150 ans) à J.-C.
I. BALBCS (Lucius-Lucilius), jurisconsulte
romain. Il avait étudié sous Mutins Scévola et
sous Servius Sulpitius.
n. BALBUS ( Quintus-Lucilius ) , philosophe
stoïcien. Cicéron le compare aux plus iUustres
philosophes de la Grèce ; il en fait un des inter-
locuteurs dans son traité de la Nature des\dieux.
m. BALBUS {Lucius-Cornélius-Théopha-
nes ) , consul romain , était natif de Cadix ;
ses services dans la guerre contre Sertorius
lui méritèrent de la part de Pompée le titre de
citoyen romain. Il fut maintenu dans ce titi'e
par Crassus , Cicéron et Pompée, qui plaidèrent
pour lui. Le premier des citoyens d'origine éti'an-
gère, il obtint, mais garda peu de temps, le con-
sulat. Ami de César et de Pompée, qu'il cher-
cha à réconcilier l'un avec l'autre, il s'attacha au
parti du premier. Déjà riche par lui-même, il
agrandit encore sa fortune par l'héritage que lui
laissa l'historien Théophanes de Lesbos , qui l'a-
dopta et dont il prit le nom. Il avait écrit un
Journal des actions de César.
rv. BALBUS (Coméèîws ), sumommé Minor.
D était, comme le précédent, d'origine espagnole,
et fut chargé de négocier avec Lentulus, par-
tisan de Pompée, et triompha des Garamantes. Il
fut le premier parmi les étrangers qui obtint les
honneurs du triomphe. C'est à tort que Velléius-
Paterculus attribue le fait à l'oncle de Cornélius
Balbus. Celui-ci fit bâtir à Cadix une ville nou-
velle.
V. BALBUS (Octavius), jurisconsulte. Il
était contemporain de Cicéron, et se fit remar-
quer par ses connaissances en matière de juris-
prudence , ainsi que par son application comme
247
BAXBUS -^ BALCHEN
24S
juge à faire rendre bonne justice. Sa mort fut
un exemple de dévouement paternel : proscrit
par les triumvirs en l'an 42 avant J.-C, il était
parvenu à s'échapper; mais, chemin faisant, il
apprend que les sicaires vont tuer son fils ; aus-
sitôt il revient, retrouve son fils sain et sauf, et
tombe lui-même percé de coups.
VI. BALBCS (Aétius), père d'Atia, et par
conséc[uent aïeul d'Auguste. Il fut préteur en l'an
62 avant J.-C, et gouverneur de la Sardaigne. En
l'an 59 il fut un des vigintiviri chargés, en vertu
de la loi Julia, de diviser la Campanie. C'était un
personnage peu iniluent, et Cicéron l'appelle, par
dérision, collègue de Pompée.
vn. BALBUS (Ampius), plébéien, tribun du
peuple. D proposa qu'on décernât à Pompée,
alors absent de Rome, mais victorieux en Asie,
outre les honneurs du triomphe, une couronne
de laurier, il devint préteur en l'an 59 avant
J.-C, et gouverneur de CUicie l'année suivante.
Lorsque la guerre civile éclata en l'an 49, il prit
parti pour Pompée. Plus tard, il quitta l'Italie,
puisque nous le trouvons sur le point de piller le
temple d'Éphèse ; il n'en fut empêché que par
l'arrivée de César, qui le bannit et lui pardonna
ensuite , sur les instances de Cicéron.
Vin. BALBUS (S^.-rAorms),tribundu peuple.
Ce fut un orateur populaire , et, durant son tribu-
nat, il fit porter une loi agraire dont on a retrouvé
quelques fragments sur des tables de bronze.
Balbus écrivit, à ce qu'il parait, sur l'histoire
de son temps; et Suétone cite quelques observa-
tions de César sur un ouvrage de cet écrivain.
Il est encore question de lui dans le quatrième
livre De Vita populi romani, de Varron.
IX. BALBtrs (Q.-Antonius), plébéien. On
suppose qu'il fut le même que le Q.-Antonius qui
fut préteur en Sicile en l'an 82 avant l'ère chré-
tienne et tué par L. Philippus, légat de Sylla.
X. BALBCS (ZœZiMs), vivait vers l'an 40 de
J.-C. Il accusa Atia, femme de P.-Vitellius, de
lèse-majesté, la fit condamner, mais n'obtint pas,
par suite de l'opposition de Junius Othon, le
salaire alloué d'ordinaire aux délateurs. En
l'an 37, il fut condamné comme un des favoris
d'Albucilla, que Tacite appelle multorum amo-
ribus famosa. H perdit sa dignité de sénateur,
et fut envoyé en exil dans une île. Cette condam-
nation fut vue avec plaisir : Balbus n'avait su
que persécuter l'innocence.
Vell. Paterculus, II, 40 et 51. — Cicéron, ad Fam., I, 3;
VI, 12; ad ^ttic.yill; De JVaUtra Deorum, 1,6. — Tite-
Uve.Epit., 86. — Suétone. — Pline, Hist. Nat., VII, 43;
V, 5. — Dion Cassius , XLVIIl, 32, et XXV. — Tacite, ^71-
nales, VI, 47, 48. — Smith , Dictionary of Greek and Ro-
man biography. — Pauly, Encyclopsedie der Alter-
t/iumswissenschaften.
* BALBUS, surnommé Mensor, ingénieur du
cadastre de l'empire sous Auguste, avait rédigé
des Commentaires, par provinces et par cités, de
cette gigantesque opération. Frontin les cite et
les célèbre dans son ouvrage sur les colonies ro-
maines. On sait, par le monument d'Ancyre,
qu'Auguste avait obtenu, par un recensement gé-
néral , l'état des revenus de l'empire entier, c'est-
à-dire presque du monde alors connu , y com-
pris la Judée, dont le cadastre eut lieu selon
l'historien Josèphe , l'année de la mort d'Arché-
laûs , en 7-8 de l'ère chrétienne. Cette date se-
rait même, selon l'évangéliste Luc, celle de la
naissance de Jésus-Christ , et aurait suivi de qua-
torze ans l'époque d'Hérode , à laquelle on fait
remonter ce grand événement.
Quoi qu'il en soit, ce Balbus ne paraît pas de-
voir être confondu avec l'ingénieur militaire qui
accompagna Trajan dans son expédition contre
les Daces; car il y a un siècle de différence.
Lachmann attribue à ce dernier une Exposï-
tio et ratio omnium formarum de toutes les
provinces de l'empire. Cet écrit est dédié à Cel-
sus , qui fut consul pour la deuxième fois en 1 1 3,
et fut tué à.Baies, selon Spartien ( Vita Adriani. )
Ce Balbus serait aussi l'auteur d'un petit traité '
sur l'os, ou les divisions de la livre romaine, ,
publié d'abord par Gronovius, et en dernier
lieu par Bocking. Isambert.
J. Frontin, de Coloniis, p. 109, Ul, 148 de l'édit. de Van
Goes; Amsterdam, 1674, réimprimé par Lachmann. —
Grammaticiveteres ;lieT\\n, 1848.— Fragment de VExpo-
sifio de B:ilbus, dans Lachmann; ibld., p. 9t-ios. — Bockins, ■
dans l'édition des textes antéjustinlens; Bonn., 1881, i
p. 320. — Hase , Journal des Savants, 1S49, p. 138.
BALBUS (Pierre), théologien italien, natif de
Venise, mort à Rome le 9 septembre 1479. Il
fut parent d'jEnéas Sylvius , connu depuis sous
le nom de Pie H. Il remplit, sous ce pape , di-
verses fonctions ecclésiastiques, et devint évêque
de Tropéa. On a de lui , entre autres ouvrages :
Grego7'ii Nysseni Dialogus de Immortaliiale
anima:; — Gi-egorii Naz-yanzeni Sermo de
Amore paupertatis ; — Joannis Chrysostomi
Sermo de Eleemosyna; — Basilii magni Sermo '
de Oratione.
VsheWi , Italia sacra , IX, 468. — M-orérl, Dictionnaire
historique.
*BALCANGrAL (Gautier), théologien écos-
sais, vivait dans la première partie du dix-septième
siècle, et mourut en 1645. Il suivit Jacques I"'
en Angleterre, fut nommé chapelain du roi, re-
présentant de l'Église d'Ecosse au synode de'
Dordrecht, et doyen de plusieurs églises. La ré-
volution qui commençait à éclater le força à fuir
de place en place ; il expira au château de Chirk
(dans le Denbrogshire). Il avait travaillé à la
Déclaration du roi Charles F'-' concernant
les derniers troubles en Ecosse, in-fol., 1630.
On a de lui les Lettres sur le synode de Dor-
drecht, et quelques sermons.
Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique.
BALCHEX (Jean), amiral anglais, né en I669,i!
mort le 3 octobre 1744. En revenant de porter
des secours à sir Ch. Hardy, bloqué daLS le Tage,
Balchen fit naufrage près de Jersey. Le vaisseau
sombra, et il périt avec tout son équipage. La ,
mémoire de cet accident est perpétuée par un mo-ij
nument élevé dans l'abbaye de Westminster. [
Biographia Britannica.
349 BALCIANELLI —
*BALCiANEî.Lî {Marc- Antoine), poëte ita-
ien, natif de Vérone , vivait au commencement '
lu dix-septième siècle. On a de lui : Epistole
iroiche {in versi sciolti) ; Vérone, 1594^ in-12;
— Pdme, ibid"., 1604, in-12; — Affeti di Lidia
id Eurillo, idïllio; Venise, 1613, in-12.
. Mazzuchelli, 5cnHori li'/toHa. — Adelnng, Supplément
k Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BALD (entiers), prédicateur suédois, né en
1679 et mort en 1751. Il étudia à Upsal, et de-
rint en 1747 pasteur de l'église de Sainte-Cathe-
rine, à Stockholm. On a de lui : Dissertatio de
Fatis religionis in Scandia; Upsal, 1705, in-4°;
— Passions predikunigar ; Stockholm, 1758 ; —
Forklaring ôfver Evangel. ; Stockholm , 1761 ;
— Betr. ôfver sôndags Epistlarne; ibid., 1768.
; Gezélius, Biogr. Lexicon.
j *BALDACCHiNi (Philippe), poëte italien, de
bortone , vivait dans la première moitié du sei-
zième siècle. Reçu docteur en droit, il fut nommé
protonotaire et référendaire apostolique à Rome.
Léon X lui conféra diverses dignités. On a de
lui : Nox îlluminata, ovveropredica d'ajmore;
Florence, 1519, in-8°, écrit moitié en latin, moi-
tié en italien; — Fortuna Toscolana, 1522,
in-16; Pérouse, 1526, in-8°; — Protocinio, nel
quale si contiene Stato del amore, Prieghi d'a-
more, etc.; Pérouse, 1525, in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
*BALDACCi {Antoine, baron), diplomate au-
trichien, né à Presbourgen 1767, mortvers 1830.
H fut un des ministres de François H, et devint
célèbre par sa haine contre Napoléon. C'était une
monomanie réelle, que les Allemands traitaient de
Gôttlicher Hass (haine surhumaine). Baldacci
fipra dans la guerre de 1809, et fut attaché à
l'armée des alliés en 1813, 1814 et 1815. Son ca-
ractère n'était pas aimé des Viennois.
Rose, New Biographical Oictionary.
*BAi,DACiNi (Antoine-Louis), violoniste ita-
lien, vivait vers 1720. Il a publié Douze sonates
à trois parties ; Amsterdam , sans date.
Fétis, Biographie univenelle des Musiciens.
*BALDAMUS (Jacques- Conrad), théologien
allemand , né à Metzendorf dans la province de
Magdebourg en 1694, mort le 5 février 1755. H
étudia à Halle, et occupa plus tard diverses fonc-
tions ecclésiastiques, entre autres celle de doyen
général. On a de lui : Dissertatio de Veritate
religionis christianae, Judasorum obtrectatio-
nibus confirmata ; Halle, 1718, in-4°; — Me-
àitatio theologica de Arbore scientiae boni et
mali,quod ab eventu, quem Deus prœvidit ,
dicta sit, et quod testetur, a Deo prascautum
atque praevisum esse, ne homo peccaret. Ac-
cedit séries positionum et observationum ex
probatis theologis de prœscientia Dei et causa
peccati, doctis et piis meditationibus oblata;
Magdebourg, 1732, in-8°.
Adelung, Supplément à Jôcher, vif /igiemejne* Gelehrten-
Lexicon.
BALDARi (Giovanni-Battista) , peintre de
l'école génoise, vivait vers la On du seizième
BALDASSERONl
250
siècle. Il fut employé par le Paggi , et il l'aida
dans ses travaux à la cathédrale de Pistoja. li a
peint seul et à fresque le grand arc de la cha-
pelle du Saint Sacrement, et y a représenté des
traits de la vie de saint FéUx. E. B — n.
Tolorael, Guida di Pistoia, 1821.
BALDASSARi (/ose^A ), médecin et natu-
raliste italien , natif de Monte-Ohveto Maggiore,
vivait au milieu du dix-huitième siècle, et exer-
çait son art à Sienne. Il consacra ses moments
de loisir à l'étude de la chimie, et il recueillit des
curiosités d'histoire naturelle qui se conservent
dans le cabinet de Giovanni Venturi Gallerani.
On a de lui : Osservazioni sopra il sale délia
Creta, con un saggio di produzioni naturali
dello Stato Sienense ; Sienne, 1750, in-8» : l'au-
teur y fit le premier connaître la nature de la
craie ; — DelV acque minerali di Chianciano ;
Sienne, 1756, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia. — Éloy, Dict. de
Méd. — Carrère, Bibl. de la Méd.
* BALDASSARI (Pierre ), compositeur italien,
né à Rome dans le dix-septième siècle ; on ignore
l'époque de sa mort. Ha publié à Brescia, en 1709,
un oratorio intitulé Applausi eterni delV amore
manifesto nel tempo.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BALDASSARI ( Valerio ), peintre de l'école
florentine, né à Pescia, vivait dans la première
moitié du dix-huitième siècle ; il fut élève de
Pier Dandini, dont il imita les défauts sans en
avoir les qualités. E. B — n.
Lanzzi, Storia délia Pittura. — Ticozzl, Dizionario
dei Pittori.
* BALDASSERONl ( Gtovauni ) , homme
d'Etat toscan, né à Livourne en 1790. D'abord
employé dans les douanes de Pise, il devint en-
suite inspecteur de la comptabilité à Florence,
puis administrateur des fmances. Son zèle et le
talent dont il fit preuve dans ces divers emplois
lui valurent , le 4 novembre 1845, le titre de
conseiller d'État, et, en août 1847, la direction gé-
nérale de l'administration financière. Il fut main-
tenu dans ces fonctions en septembre et juin
1848, quoique le gouvernement eût adopté d'au-
tres principes. Mais il dut se retirer avec le mi-
nrstère Ridolfi devant la démonstration répu-
blicaine du 30 juillet 1848. Il ne sortit de sa re-
traite que le 24 mai 1849, pour prendre la
présidence du conseil dans le cabinet conserva-
teur qui fut nommé alors. En 1850, U suivit le
grand-duc à Vienne, d'où il revint avec des lois
suspensives de la constitution, et restrictives de
la liberté de la presse. H augmenta aussi les
impôts directs et indirects. La Toscane lui doit la
négociation d'un emprunt de 30 millions de francs
à cinq pour cent. M. Baldasseroni est un finan-
cier intègre et habile.
Conversations Lexicon.
* BALDASSERONl (Jean-Jacqucs) , juris-
consulte italien, né le 13 mai 1710 à Pescia,
mort vers 1780. Il étudia à Pise, et cujtiva avec
ardeur et simultanément le droit, l'histoire, les
251
BALDASSEROI«iI — BALDE
252
mathématiques et la philosophie. En 1733, il de-
vint professeur du droit canon, et fut un des
principaux collaborateurs du Magazzino Tos-
cano. n publia : Ponderazioni sopra le contrat-
tazioni maritime, de Charles Sarga.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
* BALDÀSSEROivi ( Pompée ), jurisconsulte
italien, né à Leghom vers le millien du dix-
huitième siècle, mort à Brescia en 1807. I!
étudia le droit à Pise, et, après avoir occupé
quelques postes inférieurs à Sienne et à Gênes,
il fut nommé membre du haut tribunal h Modène,
puis conseiller de la cour d'appel de Brescia.
Ses travaux littéraires ont paru en articles dans
la Série di Ritratti d' uomini illustri Toscani
(Florence, 1766); ils furent remarqués pour la
clarté et la variété du style. Comme légiste il
laissa : Leggi e costumi del cambio, ossia trat-
tato délie lettere del cambio ; ouvrage qui a eu
quatre éditions jusqu'en 1805; — Dissertazione
sulla nécessita ed importanza délia compi-
lazione di un codice générale del commercio
di terra e del mare del regno d'italia. Bal-
dasseroni s'est aussi occupé d'un code de com-
merce; il en avait réuni les matériaux.
Pozzetti, Gioniale délia Societa d'Incorragiamento ;
Milan, 1808.
BALDASSi (Jérôme), historien italien, né à
Jési (Marche d'Ancône)vers 1720, mort dans sa
villenataleen 1780. Al'exemplede sononcleTho-
raas Baldassini, auteur des Notizieistoriche di
Jesi, 1703, in-fol., il consacra sa vie à réunir des
matériaux pour l'histoire de sa viUe natale, et
les publia sous ce titre : Memorie istoriche
délia cita di Jesi; Villefranche, 1765, in-4°.
Tipaldo, Biografia degli Italiani illustri.
* BALOASSiNi (Thomas), oratorien et théo-
logien italien , vivait dans la première moitié
du dix-huitième siècle. On a de lui : la Vita del
P.-Gio. Magnanti, 1681, in-4°; — la Vita
dellasuorMarie-FeliceSpinelli;Bolo^e,1692,
in-4"; Venise, 1752, in-4''; — Notizie istoriche
délia regia cittàdi Jesi; Jesi, 1703, in-fol.
Mazzucliclli, Scrittori d'italia. — Adelung, Supplément
à Jucher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
BALDAYA (Affonso-Gouçalvez) , voyageur
portugais, vivait dans la première moitié du
quinzième siècle. Échanson du célèbre infant
D. Henrique, il fut désigné par ce prince pour ac-
compagner Gil-Eannes retournant pour la seconde
fois au cap Bojador, qui avait été doublé dès
1434, Baldaya eut alors le commandement d'un
èaî'jnei , c'est-à-dire d'une embarcation à rames
fort usitée alors. Sur ce frêle navire, il s'avança
avec son compagnon à cinquante lieues au delà
du cap désigné plus haut, et il pénétra dans une
baie à laquelle les deux navigateurs imposèrent
le nom à'Angra dos rivos. Le pays qu'ils re-
connurent alors était dépourvu d'habitations;
mais ils remarquèrent sur la plage des traces
d'hommes et de chameaux : ce fiit cette dernière
observation qui engagea l'infant à charger Bal-
daya d'une exploration nouvelle le long de la
côfe d'Afrique. Le barinel qui avait servi à la
première expédition fut armé de nouvean , et le
hardi navigateur choisit pour l'accompagner
quelques hommes intrépides. L'infant avait tout
prévu : aussi deux chevaux propres à parcourir
la plage avaient-ils été embarqués. Arrivés à
soixante lieues au delà des parages où l'expédi-
tion précédente s'était arrêtée, Baldaya fit jeter
l'ancre; et deux jeunes gens pleins de bravoure,
HeitorHomem etDiogo Lopez d'Almeida, s'offri-
rent pour aller reconnaître ce pays désert. Ils
avaient à peine dix-sept ans, et étaient bons gen-
tilshommes, nous dit la chronique. S'élancer
sur les chevaux, légèrement armés, faire six
lieues d'une traite dans l'intérieur, fut l'affaire
de quelques instants. Ils ne tardèrent pas à ren-
conti-er un groupe de dix-neuf Maures qui, sur-
pris de cette apparition inattendue, les poursui-
virent: une escarmouche s'ensuivit ; l'un des deux
jeunes gens fut blessé au pied, mais non sans
riposter d'une façon vigoureuse; et il fallut rega-
gner le navire cependant. Ils n'arrivèrent sur la
plage que le lendemain, au point du jour. Aus-
sitôt qu'ils eurent pris quelque repos, Baldaya
fit lever l'ancre , et rnetti'e en selle ses deux
braves cavaliers ; il voulait remonter le fleuve
qui depuis a été désigné sous le nom de Rio-do-
Owro jusqu'à l'endroit où les jeunes gens avaient
été attaqués , et vers lequel ils se dirigeaient de
nouveau. Sa diligence fut inutile : les Maures
s'étaient eniùis, laissant à la merci des étrangers
un assez pauvre butin dont ceux-ci s'emparèrent,
ne pouvant s'emparer d'aucun des habitants,
comme l'infant en avait donné l'ordre. Revenu
sur le bord de la mer, Baldaya fit harponner une
innombrable quantité de loups marins dont la
plage était couverte, et dont les peaux formèrent
bientôt un excellent chargement pour son em-
barcation. Il fit encore cinquante lieues le long de •
la côte, et arriva jusqu'àun rocher qui affectaitla
forme d'une galère. Il appela ce point de la côte
o Porto da gallee, nom sous lequel il est dési-
gné dans les cartes portugaises et vénitiemies
du quinzième siècle, et il revint en Portugal. 11
y était de retour en 1436 ; mais on ignore quels
furent par la suite;ses travaux, tandis que l'his-
toire signale plus d'un exploit du jeune Heitor i
Homem, Ferdinand Denis.
Gomes Eannes de Azurara, Cronica do descobrimento
e conquista de Guiné, Paris, 1841. — JoSo de Barros,
Asia, decada primeira.
* BALDE (Cami/^e). Voij. Baldi.
BALOE (Jacques), jésuite et poète alsa-
cien, né à Ensisheim en 1603, mort à Neubourg
le 9 août 1668. H enseigna pendant six ans les
humanités etlarhétorique, et vint ensuite prêcher
à la cour de Bavière , qui applaudit ses sermons.
Mais il cultiva particulièrement la poésie, et avec
un tel succès qu'il fut surnommé l'Horace de '
son pays. Herder et A.-W. Schlegel le citent avec {
éloge. On a de lui : Carmen panegyricum'i
|263 BALDE —
Sfenrico Ottoni Fuggero,vellere aureo donato;
àugsbourg, 1629; — Francisco Andrex, co-
miti de Tilly, géniale ac preesagum carmen ;
[ngolstadt, 1630; — Maximilianus primus,
lustriacus ; Ingolstadt, 1631, iii-8% et Munich,
1639 : c'est une histoire de Maximilien I^", en
prose et en vers; — Epithalamion Maximiliano
Boîariae duci et Marix Austriacae; Munich,
1635; — Hécatombe de vanitate mundi ,
1636 et 1651; — Mus Batrachomyomachise
ethicus, politicus et polemicus; Ingolstadt,
1637; Francfort, 1654, in-4°, et dans le Parnasse de
la Société de Jésus ; — Templum, honoris aper-
tum virtuti Ferdinandi III , Austriaci ,
régis Romanorum; Ingolstadt, 1637, in-S"; —
Agathyrsus , encomium Ethicarum , poëme
anacréontique ; Munich, 1638; — Ode Par-
thenia , sive de laudibus Beatee Marise Vir-
ginis, envers allemands; Munich, 1638 et 1647;
-— Olympia sacra in stadlo Mariano, sive cer-
tamen poëticum de laudibus Beatx Mariée
Virginis, super ode parthenia germanica;
Cologne, sans date, in-8°; — Lyricorum li-
bri IV, Epodon liber I; Munich, 1643, in-12,
et Amsterdam, 1646, in-12 ; — Sylvee lyricx;
Munich, 1648, in-12; — Antagathyrsus , apo-
loglapro pinguibus, envers héroïques; Munich,
1643 et 1651, in-12 ; — Poesis osca, sive drama
georgicum , in quo belli mala, pacis bona
carminé antiquo , etc. ; Munich, 1647, in-4°;
— Chorea mortalis, sive Lessiis in obitu
augustissimae imperatricis Leopoldinœ, Cx-
sari Ferdinando III nuptee anno 1648', in
puerperio mortuae anno 1649; Mimich, 1649,
en vers latins et allemands ; — Jephtias, tra-
gœdia ; 1654, in-4° ;— Poëmatum tomi 4, 1660;
— Solutium podagricorum , en vers ; Munich ,
1661 ; — De eclipsi solari anno 1654, die 12
augusti, a pluribus spectata ttibo optico, ite-
rum a Jacobo Balde tubo satyrico perlus-
trata; Munich, 1662, in-12; — Urania Vic-
trix, sive animse christianse certamina ad-
versus illecebras quinque sensuum corporis
sui; Munich, 1663, in-8'' : cet ouvrage valut à
l'auteur une médaille d'or de la part d'Alexan-
dre VH; — Expeditio polemico-poetica,
sive castrum ignorantiée , a poetis veteribus
ae novis obsessiim , expugnatum , eversum ;
— Apparatus novarum inventionum et the-
matum scribendorum ; Munich, 1694, in-16 :
c'est l'extrait d'un mémoire latin du P. Oudin ,
jésuite. — Les œuvres choisies de Balde ont
été publiées par Orellus ; Turin, 1805-1808.
Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon. — Herder,
Terpsichore.
BALOK OU BALDEUS (Philippe), mission-
naire hollandais , vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. H fut pendant dix ans
représentant de la compagnie des Indes Orien-
tales dans l'ile de Ceylan, et fit de nombreux
efforts pour propager le christianisme dans ces
parages. On a de lui : Description de l'île de
BALDELLI
254
Ceylan , de Malabar et de Coromandel , en
hollandais; 1672, in-fol.
Kœnig, Bibliotheca vêtus et nova. — Moréri , Diction'
naire historique.— Formey, Abrégé de l'hist. ecclésias-
tique , t. II, p. 38 et suiv. — Chaudon et Delandlne ,
Dictionnaire historique.
BAiiDE DE îJBAiLDis {Pierre), juriscon-
sulte italien, né à Pérouse en 1324, mort le 28
avril 1400. Il fut disciple et bientôt rival de
Barthole, et professa le droit dans sa ville natale,
puis à Padoue et à Pavie. A son arrivée dans
cette dernière ville , où sa réputation l'avait fait
appeler par Galéas Visconti,. un plaisant qui
assistait à une de ses leçons publiques s'écria,
à la vue de la taille exiguë du professeur :
Minuit prœsentia famam ; à quoi il répondit
avec présence d'esprit : Augebit cxlera virtus.
Et il tint parole. Il compta parmi ses élèves
des hommes devenus célèbres, entre autres
Pierre de Beaufort , depuis pape sous le nom
de Grégoire XI. Il mourut, dit-on, des suites de
la morsure d'un chien ou d'im chat enragé.
On a de lui : 3 volumes in-fol. sur des matières
de droit et de jurisprudence.
Sax, Onomasticon literarium, t. II.— Moréri, Diction-
naire historique. — Taisand, les P'ies des plus célèbres
jurisconsultes.
BALDELLI (François) , savant italien, natif
de Tortone , vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle. Son existence est tout entière
dans ses études et ses travaux. On a de lui une
grande quantité d'ouvrages, entre autres : les
traductions de PhUostrate, d'Eusèbe de Césarée,
de Dion Cassius; de Flavius Josèphe, de César
(Venise, 1554-1575) , de Polydore Virgile (Dia-
logue; Yenise, 1550 , in-8° ; Des Inventeurs
des choses ; Florence, 1587 et 1592, in-8°); —
la Guerre des chrétiens contre les Barbares,
pour le recouvrement des lieux saints, du latin
de Benoît Accolti; Venise, 1549 , in-8°; — la
Guerre des princes chrétiens contre les Sar-
rasins , pour le même sujet , du latin par le
moine Robert; Florence, 1552, in-S". Baldelli a
laissé , en outre , quelques poésies , notamment
des sonnets.
Berni, Rime Piacevoli; Vicence, 1603, in-12.
BALDELLI (le comte Jean-Baptiste), litté-
rateur italien , né à Cortone en 1766 , mort à
Sienne en avril 1831. Il servit fort jeune dans
l'armée française. De 1800 à 1804, il voyagea
dans le nord de l'Europe; en 1815, il devint
président de la Crusca et gouverneur de Sienne.
Outre des éditions estimées de Machiavel , de
Marco -Polo et de Boccace, on a de lui : Del
Petrarca e délie sue opère libri quattro ;
Florence , 1797, in-4''; V édit., ibid., in-8°; —
Vita di Giov. Boccacio, 1806, in-S» ; à la fm de
cette édition se trouvent cinq dissertations de
Baldelli ; Sur les diverses fortunes que la
littérature grecque a éprouvées en Italie ; —
Sur la famille et le lieu de la naissance de
Boccace ; — Sur le Décamévon ; — Stir les
calomnies répandues contre Boccace, avec
leur réfutation ; — Sur la Fiametta.
255
BALDELLI —
Tipaldo, Bîog. degU Ital. illustri. — Branck, Manuel
du libraire.
l BALDENECRER (/eaw-^erward), violiniste
et pianiste , né à Francfort-sur-le-Mein au com-
mencement du dix-neuvième siècle. Il s'est fait
connaître par diverses compositions pour le
violon et le piano. On a de lui : Trois duos
pour deux violons; — Polonaises pour le
piano; — le Cercle, divertissement en trio
pour violon , alto et violoncelle; — différents
thèmes pour piano et violon.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens, i
* BALDENECRER (Nlcolas), père du précé-
dent , a publié plusieurs œuvres de sonates et
de solos pour le piano ; plus , douze chansons à
voix seule, avec accompagnement de piano.
Félis, Biographie universelle des Musiciens.
* BALDENERER ( Vdalric), musicien le cour
et violiniste à Mayence , a publié à Francfort,
vers 1784, Six trios concertants, pour violons,
viole et violoncelle.
Fétls, Biographie universelle des Musiciens.
BALDERicouBAUDRY, chroniqueur français,
évêque de Dol, naquit vers le milieu du onzième
siècle à Meun-sur-Loire , et mourut le 7 janvier
1130. Après avoir fait de brillantes études à
Angers , "dont l'école était alors célèbre, il em-
brassa la vie monastique à l'abbaye de Bour-
gueil en Anjou , dont il devint abbé en 1079.
Vingt-huit ans après, en 1107, il fut nommé à
l'évôchéde Dol, et reçut de Pascal n le pallium.
n mourut dans une terre dépendante' de son
évêché , et où il s'était retiré depuis quelques
années. Il avait fait en Angleterre un voyage
dont il a laissé une Relation; il était allé plusieurs
fois à Rome, et avait assisté à tous les conciles
qui eurent lieu de son temps. Il avait fait d'inu-
tiles efforts pour rétablir la discipline dans Tes
monastères ; il compare un de ses moines à un
juif qui voudrait observer les préceptes de l'É-
vangile : Sabbata custodis , tanquam Judxus
Apella, quum tamen alterius legis iter teneas.
Baudry occupe un rang distingué parmi les
écrivains du onzième et du douzième siècle. On
a de lui un assez grand nombre d'ouvrages, dont
voici les principaux : Historiée Hierosolymitanx
libri quatuor : c'est une histoire de la première
croisade, depuis 1095 jusqu'à 1099; le fond en
est pris de Theudebode , dont l'ouvrage fait
partie des historiens de France publiés par D. Du-
chesne; Baudry retoucha cette chronique, y
ajouta les faits qu'il avait appris des témoins
oculaires , et la fit revoir par Pierre , abbé de
Maillesais , son ami , qui avait été de l'expédi-
tion ; c'est Je plus considérable et le plus estimé
de ses ouvrages ; on le trouve dans le recueil de
Bongars; — Vita Roberti de Arbrissello.Baa-
dry avait été l'ami de Robert d'Arbrissel ; sa
biographie , qui porte le cachet de la véracité ,
est un précieux monument pour l'histoire du
onzième siècle. Elle a été publiée à la Flèche
en 1641, et se trouve, à la date du 25 février,
dans le recueil de Bollandus. — Baudry s'était
BALDEWm 256
aussi exercé à la poésie : entre autres poèmes
qu'il avait composés, il nous en reste un, inti-
tulé de Conquistu Anglix , qui se trouve à la
Bibliothèque nationale parmi les papiers de Du-
chesne , vol. XIX, p. 537 ; et un autre sur les
événements du règne de Philippe I^'', qui a été
publié parmi les historiens de France du même
savant. On attribue encore à Balderic deux ou-
vrages ayant pour titres : Acta S. Valeriani,
et Vita S. Hugonis Rotomagensis. Le premier
a été inséré par F. du Bouquet dans son His-
toire ecclésiastique de France, et le second fait
partie de la Neustria pia d'Arthur de Moustier.
Enfin D. Bouquet a publié , dans, ses Historiens
de France, une lettre curieuse, adressée par
Baudry aux moines de Fécamp, sur les mœurs
des bas Bretons, et sur l'état des monastères
d'Angleterre et de Normandie.
•Histoire littéraire de la France, t. \IU, p. 400. —
D. Bouquet et Ducbesne. Historiens de France. — Le
Bas, Dict. encyclop. de la France.
BALDERIC, clu'onicjueur français, surnommé
le Rouge, fils d'Albert, seigneur de Sachonville,
en Artois , fut évêque de Noyon et de Tournay ,
et mourut en 1097. On ignore la date de sa
naissance. Il nous reste de lui une Chronique
de Cambray et d'Arras , qui commence à Clo-
vis et va jusqu'en 1090. C'est un ouvrage cu-
rieux , et plein de recherches savantes. Il a été
publié en 1615, parles soins de George Col vener,
professeur de théologie àDouay. M. Le Glay en
a donné en 1834 une nouvelle édition, revue
sur divers manuscrits, d'après laquelle MM. Fa-
verot et Petit l'ont traduite eu français ( Valen-
ciennes, 1836, in-S".) Il faut joindre à l'édition
originale : Supplementum seu continuatio
chronici Cameracensis Balderico adscripti...
Cambrai, 1786 , in-8°. — Colvener, dans sa
préface, cite, sous le titre de Chronique de
Morinie, un autre ouvrage de Balderic, qui
n'est pas parvenu jusqu'à nous. On a souvent
confondu Balderic le Rouge avec le précédent.
Acta Sanctorum, 11 august., p. B70. — Histoire litté-
raire de la France, t. VIII. — Le Bas, Enc. de la Frajice.-
*BALDESi ( Antoine), médecin florentin, vi-
vait dans la première partie du dix-septième siècle.
On a de lui : Quaestio gangrenas et sphaceli
diversa curatione per Ant. Baldesium , col-
lecta ex colloquiis et controversiis a Juliano
Segno Pistoriensi cum pluribus doctoribus
Aaôife; Florence, 1613, in-8°; — Queestio de
gangrenée et sphaceli diversa curatione, col-
lecta et recognita per Joh. Castellanum /Ve-
nise, 1616, in-4°.
Mazzuchelll, Serittori d'Italia.
•BALDEWIN ou BAUDOIN, moine de Saint-
Remi de Reims qui vivait vers le milieu du dou-
zième siècle, et qui a laissé im ouvrage intitulé Dg
miraculis sancti Gibriani presbyteri libri III.
Ces mùracles s'accomplirent en l'année 1145, après i
la translation du corps du saint dans une nou-
velle châsse; et l'auteur raconte ( lib. 2, n" 8) i
qu'il se trouva présent à l'accomplissement de la i
257 BALDEWIN
plupart d'entre eux. Daniel Papebroch a public
cette relation en 1688, dans un appendice au
8 mai , t. Vn ( Acta Sanctorum, mensis maii ),
pag. 619 et suivantes, d'après un manuscrit de
l'abbaye de Saint-Remy; et il y a ajouté une
préfaceet des notes. Ch. Richard.
OudiD, Com. de Scriptor. eccles., t. Il, c. 14, 34.
*BALDi (Accurzio), sculpteur, né à Sanso-
vino en Toscane , vivait en 1584. On connaît de
lui deux anges dans la sacristie de l'église de
Santa- Maria-dellOrScala, à Sienne.
E. B— N.
BomagnoU, Cenni Storici, Artistici di Siena.
Bxun (Bernardin). Voy. Baldi d'Urbin.
BALDi (Bernardino), peintre bolonais de la
lin du seizième siècle. Il tint longtemps à Bo-
logne une académie très-fréquentée , et a laissé
un assez grand nombre de tableaux dans les
églises de cette ville. E. B — n.
Malvasia, Pitture, Scuiture ed Architetture di Bolo-
gna. — OrlandJ, Abeceàario Pittorico.
BALDI ou BALDE ( Camille ) , philosophe
et littérateur italien, né à Bologne vers 1547,
mort en 1634. Il étudia la philosophie à l'uni-
versité de Bologne, et devint professeur de logi-
que à la même université, où Ù resta longtemps.
On a de lui : Comment, in Physiognomica
Aristotelis, etc.; Bologne, 1621, in-fol. ; — Trat-
tato corne da una lettera missiva si conoscono
la natura e qualità dello scrittore ; Cai-pi ,
1622 , in-4°; traduit en latin; Bologne, 1664,
in-4°; — Belle mentite e qffese di parole
corne sipossono accomodare, etc.; Venise, 1590,
in-4°, et Bologne, 1623, in-8° ; — Trattato délie
imprese annesso alV Introduzione alla virtii
morale, etc.; Bologne, 1624, in-8<* ;— Huma-
narum propensionum ex temperamenti prse-
notionibus Tractatus; Bologne, 1629-1644,
in-4°; — De naturali ex unguium inspec-
tione Prœsagio CommenteriMS ; Bologne, 1629
et 1664, in-4°; — / Congressi civili, 1681 et
1698, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Ghillni , Theatro d'
Vomini letterati.
BALDI ou BALDCS (...), médecin florentin,
mort en 1665. Il enseigna la médecine à Rome
au collège de la Sapience, et devint médecm or-
dinaire des papes Urbain VIH et Innocent X,
qui lui accordèrent un canonicat. On a de lui :
Prœlectio de Contagione pestifera; Rome,
1631, in-4°; — Dïsquisitïo iatro-physica, ad
textum Hippocratis de Aère, Aquis et Lo-
cis; accedit de calculorum Causis et aqux
Tiberis Bonitate; Rome, 1637, in-4°; — De
Loco affecta in pleuritide Disceptationes ,
contra Joannem Manelphum; Paris, 1640,
in-8°; Rome, 1643; — Opobalsami orientalis
in conficienda theriaca Romee adhibiti me-
dicas Propugnationes ; Rome, 1640, in-4° ; Im-
berg, 1644, in-12 ; — Relatione del miracolo
insigne operato in Roma, per intercessione di
S. Filippo Neri; Rome, 1644, in-4°; — Del
NODV. BIOGR. UNIVERS. — T. lY.
■— BALDI
258
vero Opobalsamo orientale, Discorso apologe-
tico; Rome, 1646, in-4°.
Van der Linden, De Scriptoribiis medicis. — Biogra-
phie médicale.
* BALDI (Gérard), théologien italien, natif
de Florence, mort le 17 octobre 1660. Il pro-
fessa la logique et la théologie à Pise , devint
conseiller de l'inquisition, puis doyen à Florence.
On a de lui : Rerum actualitas in^ordine ad
motum; physica disquisitio; Florence, 1642-
1644, in-4°; — Dialecticse institutiones et No-
vae opinandi rationes, publiées à des dates non
indiquées.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BALDI (Jean ), organiste italien , né à Pis-
toie vers la fin du dix-huitième siècle. Il est
considéré en Italie comme un des meilleurs
élèves de Philippe Cherardeschi. Baldi a com-
posé beaucoup de musique pour le violon , des
messes et des psaumes.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BALDI (Innocent), théologien italien, né
à Bologne en 1544, mort en 1608. Il fut reçu
docteur en théologie dans sa ville natale, et pro-
fessa dans plusieurs couvents de l'ordre des Car-
mélites, dont il faisait partie. On a de lui entre au-
tres ouvrages ; Oratio de Laudibus civitatis
Parm«; Panne, 1587, in-i".
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
BALDI { Joseph ) , médecin florentin , vivait
vers la fin du dix-septième siècle. On manque de
détails sur sa vie. II a laissé en manuscrit un
ouvrage contenant des observations curieuses
sur la propagation des champignons. Le but
principal de ses études fut d'expUquer la physio-
logie de ces plantes, et de découvrir la source des
principes vénéneux que tant d'espèces possèdent.
Il y parle d'un champignon prétendu vénéneux
que l'on présenta à Cosme de Médicis en 1685,
et qu'il fut chargé d'analyser. II trouva que ce
champignon ne contenait aucun poison. Morelli
cite souvent avec éloge l'ouvrage manuscrit de
Joseph Baldi, qui ne doit pas être confondu avec
son homonyme, le médecin florentin.
Catalogue de la Bibliothèque Nani, n» B4 ; Venise, 1776.
* BALDI (Lazzaro), peintre de l'école floren-
tine, né à Pistoia en 1623 ou 1624, mort à
Rome en 1703. Attiré par la grande réputation
dont jouissait alors Pierre de Corlone, Baldi
partit pour Rome, et entra dans l'atelier de ce
maître, sous lequel il fit de rapides progrès, et
dont il réussit à s'approprier la manière. Pro-
tégé par le cardinal Rospigliosi, qui plus tard de-
vint Clément DC, il fiât chaîné par Alexandre VII
de peindre pour le palais du Quirinal un David
tuant Goliath. Dès ce jour les commandes ne
lui manquèrent pas, ainsi que l'attestent les nom-
breux tableaux qui décorent les égUses de Rome.
Les principaux sont une Annonciation à Saint-
Marcel ; la Vierge, sainte Catherine et sainte
Brigitte, à Santa-Maria-della-Pace ; et Saint
Philippe Neri, à Saint-Anastase. H a beaucoup
9
259
BALDI
260
trayaillé aussi dans les autres yilles de l'État ec-
clésiastique. A Camerino, on admire avec raison
un des tableaux les plus étudiés qu'il.ait produits,
représentant Jésus-Christ instituant saint
Pierre chef de son Église. — Généralement
les fresques de Baldi sont bien inférieures à ses
tableaux ; et ce n'est pas le Saint Jean évan-
géliste, figure colossale qui se voit à Saint-Jean
de Latran , non plus que l'abside de Santa-
Maria-alla-Navicella, qui peuvent donner la me-
sure de son talent. C'est évidemment par erreur
que les guides de Rome lui attribuent les fresques
de la voûte et du vestibule de Saint-François-
Xavier : cet oratoire ne fut fondé par le père
Caravita qu'en 1711, c'est-à-dire huit ans après
la mort de notre peintre.
Bien que Baldi ait passé à Rome la plus grande
partie de sa vie , il a cependant enrichi la Tos-
cane d'œuvres assez nombreuses, telles que la
Vierge au Rosaire, à l'église des Dominicaines ;
et Saint Pierre d'Alcantara avec sainte Thé-
rèse , à celle d'Ognissanti à Florence. A Pistoia,
sa ville natale, on voit une Sainte Agathe dans
la chapelle du palais public; à Saint-François,
une Annonciation dans laquelle, conformément
aux usages juifs, la Vierge est représentée priant
debout; eniin, à Santa-Maria dell' Umilita, le
Repos en Egypte, un de ses meilleurs tableaux.
En 1681, il avait publié la vie de Lazare,
moine grec et peintre du neuvième siècle, auquel
l'empereur iconoclaste Théophile eut la barbarie
de faire brûler les mains. Baldi fut enterré en
l'éghse de l'Académie de Saint-Luc , dans la cha-
pelle Saint-Lazare, qu'il avait lui-même érigée à
ses frais et enricliie de ses ouvrages.
Bon coloriste , compositeur mgénieux, Baldi
était en même temps pieux, charitable et dévoué ;
aussi ne fut-il pas moins estimé pour ses quali-
tés privées que pour son talent. E. Breton.
Lanzi, Storia pitforica. — Ticozzi , Dizionnario dei
fittori. — Pascoli, P^ite de' Pittori, Scultori e Archi-
tetti moderni, 1730.— Orlandi, Abecedario Pittorico.—
Pislolesi , Descrizione di Roma. — Kantozzi , Nuova
GtUda di Firenze. — Cav. Fr. Saloraei, Guida di Pistoia.
* BALDI (Pier. Maria), peintre et architecle
florentin , vivait dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. Comme aixhitecte, il fut surinten-
dant des bâtiments de Cosme m, et prit part à
tous les travaux publics exécutés sous ce prince.
Coimne peintre, le principal ouvrage qu'il ait
laissé est un Baptême de saint Augustin, dans
le cloître du Santo-Spirito de Florence. Ce fut
Baldi qui dans un voyage qu'il fit à Paris, ayant
été chargé par le gmnd-duc d'acquérir quelques
ouvrages de notre célèbre graveur Robert Nan-
teuil, rapporta son portrait, peint par lui-même
au pastel, portrait qui figure encore dans la col-
lection de Florence, E. B — n.
Baldinucci, Notizie de' professori. — Fantozzi, Nuova
Guida di Firenze.
* BALDI {Valentino ), peintre de l'école flo-
rentine, né à Pistoia en 1744, mort à Bologne en
1816. Il reçut les premières leçons de son art de
Francesco Beneforti; mais il le quitta bientôt
pour aller, jeune encore, s'établir à Bologne, oti il
entra dans l'atelier de Mauro Tesi, qui le prit en
aflîection et se fit aider par lui. Il excella surtout
à peindre des fleurs, des fruits, des arabesques,
et des encadrements d'excellent goût. Quelques-
uns de ses ouvrages se voient au palais Braccio-
lini, à Pistoia. Il était habile restaurateur de ta-
bleaux, et s'adonna aussi à la gravure. A sa
mort, arrivée le 22 octobre 1816, il fut enterré à
la chartreuse de Bologne. E. B — n.
Cav. Fr. Tolomel, Guida di Pistoia. — Malvasia, Pit-
twre di Bologna.
BALDI D'CRBiN {Bernardin), savant ma-
thématicien et Uttérateur, né à Urbin le 6 juin
1553, mort dans sa ville natale le 12 octobre
1617. Il cultiva avec un égal succès les sciences
et les lettres, et sortit de cette école où furent
formés tant d'illustres disciples, et où il s'était
renconti-é avec Guido-Ubaldo-del-Monte et avec
le Tasse. Il eut poui- précepteur Jean- Antoine Tn-
roneo , qui lui enseigna le grec et le latin. Il dit
lui-môme qu'il avaitun goîit très-vif pour la pein-
ture ; mais que ses maîtres, pour l'en détom'nei",
employaient jusqu'à des châtiments corporels.
Contrarié dans ses dispositions pour les arts, il
s'appliqua aux mathématiques; et l'on assure que
Commandin, son maître, se servit de lui pour
dessiner les figures de ses traductions d'Euclidc
et de Pappus. Mais bientôt Baldi fut forcé par
ses parents d'embrasser une profession plus lu-
crative, et il se rendit, en 1573, à Padouo pour
étudier la médecine. Cependant il lui fut impos-
sible d'abandonner ses études favorites; les
mathématiques ainsi que la littérature grecque
continuèrent à occuper tous ses loisirs. L'amour
le rendit poëte, et il se montra de bonne heure
écrivain correct et versificateur élégant. L'épi-
démie qui désola en 1575 la Lombardie le força
de quitter l'université, et de retourner dans son
pays. A vingt ans , il entreprit la traduction des
Automates d'Héron ; mais avant de la terminer
il eut le malheur de perdre son maître Com-
mandin, dont plus tard il écrivit la vie. Bakliî
termina sa traduction ( Vérone , gli Automati]\
en 1576; elle parut d'abord à Venise en 1559,'
m-4°;mais il la corrigea, et la fit imprimer d(i|
nouveau dans la même ville en 1601.
Baldi prolongea son séjour à Urbin pendanli;
plusieurs années, s'occupant toujours desmathé- '
matiques et des langues anciennes ; il essaya auss
d'interpréter les tables ^Mg-MÔJH es.C'est à la mêm(
époque qu'il composa les Paradoxes mathéma \
tiques, etcommença une collection d'inscriptiouir
qu'il ne put pas compléter. A vingt-six ans, il fu
appelé auprès de Ferrand Gonzague, prince di
Mantoue, pour lui enseigner les mathématiques
mais son élève étant allé en Espagne, Baldi s
rendit à Milan , où il se lia intimement ave
saint Charles Borromée. Après la more de celui
ci , il retourna à Guastalla , et fut noinm
en 1586 à l'abbaye de cette ville. Pour mieu
261
BALDI
262
comprendre la Bible, il s'appliqua à la langue
hébraïque et aU chaldéen. Une discussion qu'il
eut avec ses chanoines, sur le costume particu-
lier auquel il croyait avoir droit, le conduisit à
Rome, où il retourna plus tard , appelé par le
cardinal Aldobrandiui. C'est alors qu'il sollicita
qu'on le laissât à Rome, pour « pouvoir étudier ; »
autorisation qu'il ne put obtenir qu'en alléguant
le prétexte du costume, « ce motif étant beau-
coup plus légitime que le premier, « lui dit le
cardinal Gonzague. Pendant son séjour à Rome,
il étudia l'arabe et la langue illyrienne sous la
direction de Raimondi, qui présidait aux publi-
cations orientales de la typograpliie des Médicis.
Malheureusement [Baldi ne se bornait pas aux
travaux littéraires : comme abbé de Guastalla, il
se montra sévère et intolérant. Il eut fréquem-
ment recours à l'inquisition, et, par excès de zèle,
se brouilla plusieurs fois avec les autorités ci-
viles. Ces discussions, qui se renouvelèrent sou-
vent, furent probablement la cause qui le dé-
termina, après vingt-cinq ans de possession , à
renoncer à sa riche abbaye. Il retourna alors
dans son pays, et se mit au sei-vice du duc d'Ur-
bin, qui l'envoya comme ambassadeur à Venise.
Il passa les dernières années de sa vie à Urbin ,
traduisant des ouvrages de science du grec et de
l'arabe , composant à la fois des poèmes philo-
sophiques et des traités de gnomonique, et tra-
vaillant toujours à une grande biographie des
mathématiciens qui est restée malheureusement
inédite, et dont le public ne connaît que la partie
clironologique {Cronica de' matematici ; Ur-
bin, 1707, in-4°), etles Vies de Commandin,
d'Héron et de Vitruve. Bien que distrait par
des affaires domestiques, par ses fonctions au-
près du duc d'Urbm, et par une correspondance
très-étendue, Baldi apprenait tous les ans quel-
que nouvelle langue; de sorte que, lorsqu'il mou-
rut à l'âge de soixante-cinq ans, il n'en possé-
dait pas moins de seize. Sa connaissance des
langues orientales était telle, qu'un auteur con-
temporain affirme qu'U avait l'habitude de lire
après diner, pour récréation, VEuclide traduit
en arabe que l'on venait de publier à Rome.
Du reste, les nombreuses traductions d'auteurs
arabes qu'il a laissées prouvent qu'en^ effet les
langues sémitiques lui étaient très-familières.
Baldi n'a fait aucune de ces découvertes qui
donnent l'immortalité ; néanmoins on ne saurait
s'empêcher d'admirer cette faculté singulière
qu'il avait de pouvoir s'occuper avec succès des
objets les plus variés et les plus dissemblables.
Un esprit ferme et souple à la fois, une infati-
gable activité, une sage distribution de son
temps ( U avait écrit un dialogue intitulé Sopra
rutile che si cava délia vigilanza), voilà le
secret du talent de cet homme universel, dont
on parle si peu aujourd'hui, et qui pourtant a
laissé, sur les différentes branches des sciences
et de la littérature, quatre-vingt-dix ouvrages
gui sont tous remarquables à plusieurs égards,
et dont quelques-uns forment jusqu'à douze
gros volumes.
La traduction de Quintus Calaber a placé
Baldi presque à côté d'Annibal Caro. Son Art
nautique (Nautica), en 4 livres de rimes sciolti,
est un des meilleurs poèmes didascaliques qui
aient été écrits en langue italienne (1). H avait
composé aussi un Poëme sur l'origine des ca-
nons, et uq autre Sur l'invention de la bous-
sole, avec des Commentaires : ces manuscrits
existaient dans la bibliothèque d'Albani, et ils ont
été dispersés depuis.
Comme philologue et commentateur, Baldi mé-
rite d'être placé au premier rang pour ses Tra-
ductions des Autotnaies et des Machines de
guerre, et pour ses commentaires sur Vitruve
(Scamilli impares Vitruviani, nova ratione
explicati , etc. ; Augsbourg, 1612 , in-4°; — De
Vitruvianortim verborum significatione , sive
perpetuus in Vitruvium Pollionem Commen-
tarius; Augsbourg, 1612, in-4°; et suï la Méca-
nique d'Aristote ( in Machinica Aristotelis Pra-
blemata Exercitationes;Ma.yence, 1621). H faut
y joindre. Heronis Gtesibii Belopœca, gr. et
lat.; Augsbourg, 1616, in-4°, inséré dans les
Mathemafici veteres ; Paris, 1693, in-fol. Ses
écrits sur la Gnonomique prouvent qu'O était
profondément versé dans les mathématiques , et
les nombreux travaux historiques qu'il a laissés
montrent qu'il possédait les qualités de l'histo-
rien.
Outre ses travaux sur l'histoire des ma-
thématiques, dont il a été question, Baldi a
laissé une Histoire de Gnastalla manuscrite,
et une Histoire du Calvinisme ; il a écrit les
Vies de Frédéric Commandino et de Guido-
baldo de Montefeltro (dans le Qiornale de'
Lettorati, t. XDC), réimprimées à Milan, 1821 ,
2 vol. in-8°, et une Histoire iinÂverselle géo-
~^graphique. Mais c'est surtout comme orien-
taliste qu'û doit être cité. A l'exemple de Beni-
vient et d'autres savants italiens, Baldi, qui
avait d'abord étudié les langues sémitiques pour
lire en hébreu les écritures, ne tarda pas à s'a-
percevoir delà richesse de cette littérature orien-
tale que depuis la renaissance des lettres on
semblait avoir oubliée. Il traduisit en italien la
Géographie d'Édrisi, dont le manuscrit se trouve
à la bibliothèque de Montpellier ; et c'est proba-
blement par suite de ce travail qu'il s'appliqua
avec ardeur à la géographie. Il commença alors
un immense Dictionnaire géographique, qu'il
ne put conduire que jusqu'à la lettre C, et qui
contient cependant quatre énormes volumes. Baldi
avait composé aussi une Grammaire et un Dic-
tionnaire arabe, une grammaire persane, un
Vocabulaire turc et un Vocabulaire hongrois;
enfin, il avait traduit du chaldéen et commenté
le Thargum d'Onkelos : ce travail immense,
(1) M. J. Armand de Galiani l'a traduit en prose fran-
çaise ( Paris, 18W, ln-8= ) ; le texte italien est en regar4
de sa version,
9.
263
BALDl —
qui a mérité les éloges des plus savants orienta-
listes, fut terminé par Baldi dans l'espace d'une
année.
Ses ouvrages poétiques sont •• la Corona
delV owno; Vienne, 1689, in-4»; c'est un re-
cueil de six cents sonnets sur les principales
fêtes de l'année; — Versi e prose ;N&m?>e, 1590,
in-4''; Egloghe miste; — Sonetti romani; il
Lauro, scherzo giovanil'e; Paris, 1600, in-12;
la Deifobe, ovvero gli oracoli délia Sibilla Cu-
mea, Monodie; Venise, 1604, in-8»; —il Di-
luvio universale, cantato con nuovamaniera
di versi; Paris, 1604, in-4°; — Concetti mo-
raZi; Parme, 1609, in-12; — Car mina la-
tina; Parme, 1609, in-12.
Baffo, y%ta di B. Baldi. — G. Libri , Histoire des
sciences mathématiques en Italie, t. 4, pp. 70 à 79. — Ti-
raboscUi, Storia délia Lett, Ital.
*BA1.DI6ARA (^Baptiste), physicien italien,
natif de Venise, vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle. On a de lui : Belle cose ma-
ravigliose de' pesci trovati nelV acque dolci e
nelV acque salse, e délie cose navali di di-
versi principi ; Venise, 1562, in -8°.
MazzucheUi, Scrittori d'Italia. — Adelung, supplé-
meot à Jôcher, Mlgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BALDiNACCl ( Fincew^ ), jurisconsulte ita-
lien, né à Gubbio en 1526 , mort dans son pays
natal en 1590. H obtint une grande réputation à
Rome pour la manière dont il sut engager la
question des bénéfices. On a de lui : Libri
XXXVIII in cousis beneficialibus.
MazzucheUi , Scrittori d'Italia.
BALDINGER {Emest-Godefroi ), célèbre mé-
decin allemand, naquit le 13 mai 1738 à Gross-
Vargula, près d'Erfurt, et mourut à Marbourg
le 21 janvier 1804. H fit ses études classiques aux
gymnases de Gotha et de Langensalza. Il étudia
ensuite la médecine aux universités d'Erfurt,
de Halle et de léna, où il fut reçu docteur en
1760. L'année suivante, U vint joindre l'armée
prussienne devant Torgau ; il fit en qualité de mé-
decin militaire la plupart des campagnes de la
guerre de sept ans. Appelé en 1768 à la chaire
de médecine et de botanique à léna, il l'échan-
gea, en 1773, contre une place de professeur à
Gœttingue. Enfin, nommé premier médecin de
Frédéric EL, margrave de Hesse-Cassel , il fut
chargé de la réorganisation de l'université de
Marbourg. Au nombre de ses élèves, on compte
Sômmering et Blumenbach.
Parmi ses ouvrages, dont Creutzer, qui a pro-
noncé son oraison funèbre, fait monter le nombrç
à quatre-vingt-quatre, nous citerons les suivants :
— Dissertatio de effectibus salutaribus , qui
fiunt in morfeis; léna, 1760,in-4";— De mi^i^wm
morbis, imprimis exercitus régis Borussix;
Wittemberg, 1763, in-4°; — Introductio in
notitiamscriptorum medicinse militaris ; Ber-
lin, 1764, in-8° ; — Biographien jetzt-lebender
Aertzte und Naturforscher inund ausser
Teutschland; léna, 1768, in-8°; — Catalogus
dissertationum, quee medicamentorum histo-
BALDmi 264
riam, fata et vires exponunt ; Altenbourg,
1768, in-4'>: C.-D. Nebel a publié une seconde
édition corrigée et augmentée de cet ouvrage;
Marbourg, 1791, in-8°; — Veber das Studium
der Botanik, und Erlernung derselben; Ber-
lin, 1770, in-8°; — Programma de secali cor-
nuto ; léna, 1771, in-4° ; — Programma de Frï-
derici Hoffmanni et Eermanni Boerhaavii
meritis in medicinam practicatn ; léna, 1772,
111-4°; — Supplément à l'ouvrage de Fr. Bœrner
Nachrichten von jetztlebenden Aerzten und
Naturforschern in und atisser Deutschland
ergœnzt; Brunswick, Leipzig et Wolfenbut-
tel, 1773, in-S"; livre qui contient des addi-
tions importantes à la biographie médicale de
Bœrner; — Index plantarum horti et agri le-
nensis ; léndL , 1773, m-8°; — Magazin fur
Aerzte; Clèves et Leipzig, 1775-1778, 2 vol.
in-8'' : chaque volume est de six cahiers, dont le
premier seulement a i)aru à Clèves; — Neues
Magazin fur Aerzte; Leipzig, 1779-1799,
20 vol. in-8° ; — Programmata IV : Historia
mercurii et mercurialium medica; Gœttingue,
1780 et 1781,in-4'>; ibid., 1783-1785, in-8°; —
/ Medizinisches Journal ; Gœttingue, 1 784- 1 796,
' quatre-vingt-six cahiers in-8° ; — Programma ;
Historia mercurii et mercurialium medicà
continuata; Cassel, 1785, in-4°. On y trouve
une histoire détaillée des principales préparations
qu'on fait subir au mercure dans les pharmacies ;
— Opusc.ula medica; Gœttingue, 1787; —
Preussiche Medizinisch-physische Litera-
tur ; Marbourg , 1792 , in-S". Il n'a paru qu'un
seul cahier de ce journal.
Neuestes Physiscfi-medizinische^ Joitrnal ;Mari)o\irg,
1. 1, 1797-17991; 1. 11,1799-1800. — Georg-FrleUricli Crcuzer,
Memoria Ern. Godofr. Baldingeri; Marbourg, 1804, in-*».
BALDiNi {Baccio), orfèvre et graveur, natii
de Florence , vivait dans la seconde moitié du
quinzième siècle. Ses œuvres sont rares. 11 tra-
vailla avec Sandro Botticello, et en imita si bien
la manière, qu'il est souvent difficile de distinguer
ce qui appartient à l'un ou à l'autre. Les œu-
vres de Baldini remontent à 1477. On trouve
de lui, à partir de cette date : Une montagne,
au pied de laquelle est placée une échelle
dont les Vertus montent les degrés; — le
Sauveur, qui place sa main gauche sur le
cœur, et' lève sa droite vers un ciel d'anges
et de chérubins; — VEnfer {i); — les Sibylles;
— les Nymphes endormies; — l'Ascension
de Marie; — Vénus enlevée dans un char
traîné par des colombes ; — le Soleil sur un i
char porté par des coursiers; — Saturne stir
un char porté par des dragons ; — Mars sur <
un char à deux chevaux ; — Mercure sur un >
char traîné par deux faucons. Ces gravures se >
(1) Ces trois premières pièces ont été gravées pour II
Monte sancto di Dio, da Antonio [Bctllni] da Siena
(Florence, 1477, in-4"), premier livre connu où l'on trouve '
des planches en taille-douce. Une réimpression de cet'
ouvrage ( Florence, 1491, in-fol. ) contient des copies de '
ces trois estampes, gravées sur bois. \
265 BALDINI —
trouvent dans; la galerie Monroë, à Londres. Au
rapport de Duche8ne,Baldimaurait aussi exécuté
des nielles. Lachose est assez vraisemblable, puis-
que les nielles' étaient en vogue à cette époque.
Uucbesne , Essai sur les Nielles, p. 8î. - De Bure ,
Catalogue des livres de la bibliothèque de M. le duc
de la Fallière. — Nagler, ISeues Jllgemeines-Kûnstler-
Lexicon. — Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes.
BALDINI (Baccio), médecin et orateur, mort
en 1585, professa pendant longtemps la médecine
à Pise, et fut premier médecin du grand-duc de
Toscane Cosme I, dit le Grand. Membre de
l'Académie de Florence, il fut chargé en cette
qualité de la révision du Décaméron de Boc-
cace. n dirigea aussi la bibliothèque Lauren-
tieime. On a de lui : Discorso sopra la mas-
cherata délia genealogia degli dei de'' gen-
tili ; Florence, 1565, in-4° ; — Vita di Cosimo I,
gran-duca di Toscona ; Florence, 1578, in-fol.;
ibid., 1 615, in-4° ; — Discorso delV essenza del
fato e délie forze sue, sopra le cose del mondo ;
Florence, 1578, in-4°; —In librum Hippo-
cratis de aquis , aère et locis commenfaria, et
tractatus de cucumeribus; Florence, 1 585, in-4°.
Biographie médicale. — JOcher, Jllgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
BALDIKI {Bernardin) philosophe, mathé-
maticien et médecin, né à Borgo d'Intra en 1515,
mort le 12 janvier 1600. Il professa la médecine
à Pavie et les mathématiques à Milan, où il mou-
rut. Ses principaux ouvrages sont : De Multitu-
dine rerum, et de Unitate ejus quod est; de
Materia omnium disciplinarum ; publiés l'un et
l'autre dans le même volume à Milan, 1558,
in-8° ; — Epistolae variée in quibus cum alia-
rum artium prxcepta, tumphilosophiaepotis-
simum illustrare contenait; Milan, 1558,
in-8° ; — Dialogi de prasstantia et dignitate
juris civilis et artis medicse; Milan, 1559, in-4°
et 1574, in-4'' ; — Problemata excerpta ex com-
mentariis Galeni in Hippocratem; Venise,
1567, in-8°, et 1587, in-8°; — Debello aChris-
tianis et Othomanicis gesto carmen ; Milan,
1572, in-4°, et 1574, in-4°; — In pestilentiam
lïbellus, en vers; Milan, 1577; — De Stellis,
iisque qui in stellas et numina conversi di-
cimtur homines, en vers; Venise, 1579, in-4° ;
— De diis fabulosis antiquarum gentium,
en vers ; Milan, 1588 ; — Carmina varia; Milan,
1574 et 1600; — V Art poétique d'Aristote; Mi-
lan, 1576 et 1578; — l'Économique; Milan,
1578; — les huit Livres de la Physique d'A-
ristote (trad. ital. ); Milan, 1600, in-4°.
Biographie médicale.
* BALDINI {Fra ri&Mrzio), peintre bolonais.
On ignore à quelle époque il vivait. H a laissé
dans l'église délie Grazie de Brescia deux bons
tableaux, un Mariage de la Vierge, et un Mas-
sacre des Innocents. E. B— n.
Averaldi, Guida di Brescia. — Orlandi, Abecedario
Pittorico. — Ticozzi, Dizionario dei Pittori.
* BALDINI (Giovanni), peintre florentin, vi-
vait au commencement du seizième siècle. H n'est
BALDINOTTÏ
266
connu que pour avoir été pendant quinze mois
le maître du premier peintre de l'école de Fer-
rare, le Garofalo. E. B — n.
Lanzi, Storia Pittorica. — Vasari, Fite dei Pittori. —
Barufaldi, Vite de' più insigni Pittori e ScuUori Ferra-
resi. — Orlandi, Abecedario Pittorico.
BALDINI (Jean-François), naturaliste et
théologien italien, né à Brescia le 4 février 1677,
mort en 1763. n entra dans la congrégation So-
mascjue, enseigna la philosophie d'abord à Milan,
puis à Rome, fut revêtu de plusieurs dignités,
et devint vicaire général de son ordre. On a de
lui l'Lettera sopra le Forze viventi , dans Rac-
colta Calogi, liv. 4; — Meditazioni sopra la
Passione di J.-C; Rome, 1733, in-12, traduit
de l'espagnol , du P. Baxos ; — Relazione delV
Aurora boréale veduta in Roma li 16 dec,
1737, Venendo li 17 ; Rome, 1738, in-4° ; Venise,
1738, in-4°; — Dissertazione sopra Vasetti di
Creta, etc., dans les Saggi di Dissertaz. Aca-
dem. de Cortone, 1738, t. Il; —Dissertaz,.
sopra un' antica Piastra di bronzo ; ibid.,
t. ni; — Numismata Imperatorum Romano-
rum, per Jo. Vaillant; editio prima Ro-
mana, aîœta;lRome, 1743, in-fol., 3 vol. — li
Alberi, idillioFrancese, tradotto in ver si La-
tini e Toscani; Florence, 1751, ia-8».
Mazzacbelli , Scrittori d'italia.
BALDINI ( Philippe), médecin italien , vivait
à Naples dans la seconde moitié du dix-huitième
siècle. On a de lui un recueil de mémoires d'hy-
giène sur les exercices de la chasse, de la pê-
che, de la natation, etc., intitulés Saggi in-
torno alla preservazione e cura délia umana
salute; Naples, 1787, 5 vol in-8°. Un autre de
ses ouvrages , traduit en français, a pour titre :
Manière d'élever les enfants à la main, à
défaut de nourrice; Paris, 1786, in-12.
Tlpaldo , Biografia degli Italiani illustri, etc.
* BALDINI (Pietro-Paolo) , peintre de l'é-
cole romaine , vivait vers la moitié du dixrhui-
tième siècle. Selon Tîti, il aurait été élève de
Pierre de Cortone. Les tableaux de Baldini, qui
existent dans diverses églises de Rome, indi-
queraient une école plus pure et de meilleur
goût. Dans le chœur de l'église Saint-Dominique
et Saint-Sixte , il a peint à fresque un ti'ait de
la vie de saint Dominique. E. B — n.
Lam\, storia Pittorica. — Titi, Studio di Pitlura,
Scultura e Architettura nelle Chiese di Roma , 1674.
* BALDINI (Victor), historien itahen, vi-
vait dans la première moitié du dix-septième
siècle, n était imprimeur. On a de lui : Crono-
logia ecclesiastica , laquale contiene le vite
de' Sommi Pontifia; Ferrare, 1600, 1604, in-S".
Mazzuchelli , Scrittori d'italia.
* BALDiNOTfl (BosrifoZomeo), jurisconsulte
italien , vivait au quinzième siècle. Il enseigna le
droit à Pise jusqu'au moment de la peste (1478)
qui le fit se retirer à Pistoie. On a de lui deux
volumes de Commentaires sur le Digestum
novum , et quelques écrits sur les poèmes dé
Perse et de Dante.
Mazzuchelli, Scrittori, d'italia^
267 BALDINOTTI —
» BALDINOTTI (Thomas) , poète italien, ué
à Pistoie le 25 avril 1529, mort en novembre
IGOl. Il vmt étudier à Paris, et à son retour il
témoigna tant d'amour pour certaines femmes, et
surtout pour Laure Reali, qu'il composa plusieurs
poèmes à leur sujet. Lorsque cette ardeur se
fut calmée, il rechercha la solitude , entra dans
les ordres, et devint prêtre. On a de lui : Saggio
délie rime Toscane di M. Thommaso Baldi-
notti da Pistoja, estratto dai manuscrïtti
del detto autore, publié par Stabius Baldinotti,
1702, in-S".
Mazzuchclli , Scrittori d'italia. — Zaccaria , Biblio-
theca Pistoiensis. — Adelung, Supplément à Jôcher,
Mlgemeines Celehrten-Lexicon.
* BALDiNSEL (^Guillaume), voyageur fran-
çais, conunandem' de l'ordre de Saint -Jean , vi-
vait dans la première moitié du quatorzième
siècle. D fit, en 1337, le voyage de la Palestine.
On a de lui : Bodœporicon ad Terram Sanctam,
dans le recueil de Canisius : Thésaurus monu-
mentorum.
Chaudon et Delandioe, Nouveau Dictionnaire histo-
rique.
BALDiNUCCi {Philippe), littérateur italien,
né à Florence vers 1624 , mort le 1^'' janvier 1696.
La protection du cardinal Léopold de Médicis et
celle du grand-duc Cosme m le mirent à même
d'entreprendre un grand ouvrage sur l'histoire des
artistes célèbres. Cet ou\Tage fut publié sous le
titre : Notizie de' Professori del ' dlsegho da
amabiie, etc. (1260-1670), 6 vol. in-4'', Flo-
rence, 1681-1688 , par les soins de son fils; se-
conde édition, avec notes de Manni , 20 vol. in-4°;
Florence, 1767-1774. On trouve aussi séparément
la vie des plus célèbres graveurs, sous le titre :
Cominciamento eprogresso delV arte delV in-
tagiiare in rame colle vite, etc., Florence,
1686, in-4°; nouvelle édition entreprise par
.loseph Piacenza, architecte de Turin, avec des
dissertations et des annotations, 2 vol. in-4",
1768-1770, édition inachevée, reprise et terminée
en 1813-1817.
Une quatrième édition, augmentée de deux
autres ouvrages de Baldinucci , a paru à Milan ,
1808, 14 volumes in-8°, dans la collection des
Classici italiani. Deux écrits posthumes {Let-
tera intorno al modo di dar proporzione aile
figure in pittura, scultura, etc. ; — Vita di
Filippo di ser Brunellesco) ont été publiés, le
premier par Poggiali (Livourne, 1802, in-8°),
le second par Moréri (Florence, 1812, in-S").
Heineken compte Baldinucci au nombre des gia-
veurs, et lui attribue une pièce qu'il décrit, II, 59.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia. — Heineken, Dict. des
Artistes. — Brunet, Manuel du Libraire.
* BALDix ( Michel) , médecin français, vivait
dans la deuxième moitié du dix-septième siècle.
Il étudia à Montpellier, et exerça la médecine à
Mende. On a de lui : Hydrothermopathie des
Nymphes de Bagnols en Gévaudan, ou Mer-
veilles des eaux de Bagnols; Lyon, 1651,
in-8°; — - Spéculum sacro-medicum octoge-
BALDOVINETTI
268
num , in quo medicina octo ex angulïs , ve-
luti totidem fontibus a primo et in prim^im
salientibus , sacra reprwsentatur, prœfixa
appendice gemina tanquam vita spéculum
eequilibr aliter suspensura; Lyon, 1670 , in-S".
Carrère , Bibliothèque de la 3Iédecine.
BALDOCK (Ralph de), théologien anglais,
né vers le milieu du treizième siècle, mort à
Stepney le 24 janvier 1313. Archidiacre de Mid-
dlesex, doyen de Saint-Paul en 1294, ilfut
nommé en 1304 évêque de Londres. En 1306,
il fut désigné par le pape pour être au noml)ie
des commissaires chargés d'examiner les accu-
sations portées contre les templiers. L'année d'a-
près, il fut nommé grand chancelier d'Angleterre;
mais Edouard F"^ étant venu à mourir, il n'en
remplit qu'un an les fonctions. D contribua à la
construction de la chapelle de Sainte-Marie dans
l'église de Saint-Paul. Il avait écrit une Histoire
d'Angleterre , jusqii'à V époque de son temps ;
cet ouvrage, que Leland dit avoir vu à Londres,
a été perdu. Il a .laissé aussi une collection des
statuts et des constitutions de l'église de Saint-
Paul, que l'on conserve dans la bibliothèque de
cette cathédrale.
Biographia Britannica. — Leland, Script. Angl.
*BALDOLi {Jérôme) , médecin italien, ué à
Foligno dans la seconde moitié du seizième
siècle, mort à Rome en 1622. On a de lui ; De
Peste et de tuenda Sanitate ; — Theoremata
Collegii doctoratus doctoribus Fulginatibiis
biduum disputanda; Venise|, 1578.
Rlazzuchelli, Scrittori d'italia.
*BALDONASCO {Arrigo), poète italien, vivait
vers 1250. On a de lui quelques sonnets impri-
més dans les Raccolta de' Poeti del primo
secolo délia lingua Itûliahà.
Cenni, Biographici.
BALDOVI]VETTIOllBALDUÏNETTl(^ie.S.Sio),
peintre florentin, né en 1424, mort en 1499.
Ses premiers travaux furent deux chapelles,
toutes deux détruites aujourd'hui, l'une à Santa-
Maria-Nuova, et l'autre à Santa-Trinita. Cette
dernière a été renversée en 1760; et. nous
devons d'autant plus en regretter la perte, qiie
dans la composition représentant la reine de
Saba, l'auteur avait introduit les portraits d'un
très-grand nombre de personnages célèbres , ses
contemporains. Suivant Vasari, Alessio avait
simplement exécuté l'ébauche à fresque , puis i]
l'avait terminée par des retouches à sec, en y mê-
lant un vernis de sa composition qui bientôt i
s'écailla , et entraîna la ruine de la peinture en-
tière. La même remarque s'applique à la Nati-
vité, tableau peint sous le portique de l'Annun-
ziata, et d^jnt il ne subsiste guère que le dessin,
la faiblesse des teintes n'ayant pu résister à l'ac-
tion du temps. On peut cependant y réconnaîh-e
encore de la vérité, de la correction, de la no-
blesse, et une intention d'imiter la nature pous-
sée souvent jusqu'à la sécheresse. Baldovinetti af. fi
fectionnait le paysage, et y réussissait assez bi^ t:
269 BALDOVmEïT
il fit aussi quelques travaux de mosaïque. Son
plus beau titre de gloire est d'aveir été le
maître du Ghirlandajo , qui à son tour fut celui
de Michel-Ange. Ernest Breton.
Vasari, f^ite de' Pittori. — Baldinucci, Notizie de'
Professori. — Lanzi, Storia Pittorica. — Bottari,
JVote aile vite del P^asari. — Ticozzi , IHzionario dei
Pittoti. — Orlàndi, Abecedarlo Pittorico.
*BALDOTïJiiETTi (Benedetto di Poggio),
érudit italien , natif de Florence , vivait dans la
première moitié du dix-huitième siècle. On a de
lui : Lettera intorno alV origine del Proverbio
chesi dice : Stare o conversare in Apolline;
— Biscorso intorno alla valutazione del ses-
terzio Romano.
Mazzuchelli, Scritlori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment â JôcUer, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BALDOViNi {François), poëte italien, né
le 27 février 1635 à Florence, mort le 16 no-
vembre 1716. Il étudia le droit à Pise, et s'en-
gagea dans les troupes du pape Clément VIQ.
Plus tard il embrassa l'état ecclésiastique, et
devint chapelain de l'hôpital de Saint-Sixte. On
a de lui : Lamento di Cecco da Varlungo , sous
le nom de Fiesolano Branduci (anagramme
di&Francesco Baldovini ) ; Florence, 1694, in-4°,
avec des notes d'Horace Marrini ; Florence, 1755,
in-4° : cette idylle comique passe pour la meU-
leure du genre. L'édition de Marrini a été réim-
primée à Bergame, 1772, in-S"; à Brescia, 1807,
in-S" et in-4°; à Florence, 1817, in-8°. John
Hunter en a publié (Londres, 1800, in- 8°) une
traduction en vers anglais ; — CM la forte , ha
nemica, usi l'ingegno; — Gomponimento
drammatico ; Florence, 1763, in-8°; — des
stances , dans le recueil des Poésie burlesche del
Berni ed'Alii;t. m, Florence, 1723, in-8°.
Mazïuclielll, Scritlori d'Italia.
*BALDRÂCÂivi {Alexandre)^ poëte et ora-
teur italien , natif de Forli , vivait dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. Il devint chevalier
et commandeur de l'ordre de Saiat-Étieime ; puis
il se rendit en Espagne, et mourut à Saragosse.
II laissa un Recueil de poésies, imprimé à Forli
en 1685, in-12;et àFeiTare en 1711, in-4°.
MazzucIielU , Scritlori d'Italia.
*BALDHACco {Dominique), romancier ita-
lien , natif de Rome , vivait dans la première
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : il
Norcino inamora^o ; Macerata , 1618, in-8°; —
« due Norcini; Tarni, 1620, in-8°; — l'Alber-
gatrice; MaceTsta, 1622, in-8°; — laZingara
turba ; Ronciglione, 1 623 ; — la Persiana ; Brac-
ciano, 1629; — la Vedova mascherata , sans
indication de date et de lieu.
Mazzuchelli, Scritlori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jdcber, Jllgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BALDRATi {légère Barthélémy), cordelier
italien, a vécu dans la première moitié du dix-
septième siècle. On a de lui en manuscrit : une
Messe à vingt-quatre voix; — des Motets à
cinq et à six. Ces manuscrits se trouvent à la
Bibliothèque nationale.
Fétis, Biographie universelle des Musicieiis,
I — BALDUCCI
270
^BALDRiGHi {Giuseppe), peintre de l'école
de Parme, né à Pavie vers 1722, mort à Parme
en 1802. n avait étudié à Florence sous la direc-
tion du Meucci, puis à Paris, où il exécuta un ta-
bleau qui obtint un grand succès, et lui valut
le titre de membre de l'Académie de cette ville.
De retour en Italie, il fut nommé peintre de la
cour de Parme; son Prométhée délivré par
Hercule, et le grand tableau représentant la fa-
mille de Philippe, duc de Parme, accusent un
talent hors ligne. Baldrighi fit plusieurs bons
élèves, dont le principal fut P'ietro Ferrari.
E. B— N,
Lanzi , Storia délia Pittura.
BALDUCCI (François), poëte italien, né à
Palerme vers la fin du seizième siècle, mort à
Rome en 1642. Enti-aîné par un caractère aven-
tureux et une imagination ardente, il consuma
sa jeunesse dans une vie pleine de hasards et de
misère. A bout de ressources, il s'était enrôlé
dans les troupes que Clément vm avait envoyées
en Allemagne. Revenu en Italie, il dut rechercher
la protection de grands seigneurs auxquels son
humeur inquiète et irritable, comme celle des
poètes , le rendait bientôt à charge. Il vit dans
l'état ecclésiastique un refuge contre la misère,
et devint chapelain de l'hôpital Saint-Sixte. Le
prince de Gallicano lui offrit un logement chez
lui; il y tomba malade, et, craignant d'être in-
discret, il se fit transporter à l'hôpital de la basi-
lique de Saint-Jean de Latran, où il mourut dans
le délire, après vingt-deux jours de fièvre. Ses
poésies ou Rime l'ont placé sur le rang des meil-
leurs poètes anacréontiques qu'ait produits l'Ita-
lie; peut-être y a-t-il encore plus de mérite dans
ses Canzoni Siciliane, écrites en dialecte si-
cilien, qui a tant de naïveté et de charme. Elles
furent publiées à Palerme, dans le tome I^'
des Muse Siciliane, 1647 et 1662, în-12. Les
JRime furent publiées à Rome, 1645-1647, in-12.
D'après Crescimbeni , Balducci serait le premier
qui aurait composé des oratorio et des cantates.
[Enc. des g. du m., avec addition.]
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*BALDîicci (Giovanni), peintre, sculpteur
et architecte, natif de Pise, travaillait de 1339 à
1347. Il fut employé par Castruccio, seigneur de
Lucques , et par Azzo Visconti , seigneur de Mi-
lan. Nous ne possédons de lui que quatre com-
partiments de la voûte de la cathédrale d'Arezzo,
exécutés en 1341 en collaboration avec Alessio
d'Andréa. C'est surtout à Milan qu'on peut ap-
précier son talent de sculptem- ; c'est là , que dans
l'église de Saint-Eustorge , une des plus anciennes
de la ville, se trouve le fameux mausolée de
saint Pierre, martyr, reste curieux de l'art au
quatorzième siècle, chef-d'œuvre de Balducci,
l'un de ces maîtres primitifs si naïfs et si vrais.
La bizarrerie de quelques détails est du temps
et non de l'artiste ; et cet ouvrage serait parfait
si l'imagination eût alors été réglée par le goût.
Coname architecte, il construisit à Milan la fa-
271
BALDUCCI — BALDUIIN
272
çade de l'église de Bera. On lit encore sur la
porte : MCCCXLVn, tempore prœlationis fra-
tris Gulielmi de Corbetta, prselati hujus do-
mus, Johannes Balduccii de Pisis œdificavit
hanc portam. E. B — n.
Gluseppe Piacenza, Giunta aile notizie di Baldinucci.
— Lanzl , Storia Pittorica. — Latuada , Descrizioni di
Milano, 17S7. — Torre, Ritratto di Milano, 1674. —
Morrona , Pisa illustrata, — Pirovano , Nuova Guida di
Milano.
* BALDUCCI (Giovanni), dit Cosci, peintre
florentin, mort à Naples en 1600. Orphelin dès
l'enfance, il fut élevé par un oncle maternel ap-
pelé Cosci, dont il adopta le nom par reconnais-
sance. Il fut élève de Battista Naldini, qu'il aida
dans ses travaux pendant plusieurs années. Bal-
ducci fut toute sa vie protégé par le cardinal
Alexandre de Médicis ( depuis Léon XI), qui lui
ouvrit la carrière. Il fit pour lui ses premiers
ouvrages , de petits sujets à la détrempe repré-
.sentant les âges de l'hemme , ornant deux sa-
lons de son palais, qui appartient aujourd'hui aux
comtes de la Gherardesca. Parmi les autres ou-
vrages qu'il exécuta à Florence , on remarque ,
dans le cloître de Sainte-Marie-Nouvelle, plusieurs
fresques, la plupart fort endonmiagées , tirées du
Nouveau Testament et de l'histoire de saint An-
tonin , évêque de Florence ; dans la chapelle sou-
terraine de Saint-Antonin à Saint-Marc, la fresque
du maître-autel exécutée en 1 580 ; dans la cathé-
drale, à la chapelle Saint-Zanobi , un beau Céna-
cle peint à la détrempe sur fond d'or ; enfin son
œuvre principale, la décoration de l'église en-
tière du Gesù pellegrino, qui date de 1590.
Trois grands tableaux représentent le Sauveur
ressuscité apparaissant à sa mère ; le Christ
dans une gloire; et laVocation des fils de Zé-
bédée. Sur les murailles , il a peint à fresque les
douze apôtres et des sujets du Nouveau Testa-
ment; enfin, à la voûte, V Ascension. L'Invention
de la Croix, superbe tableau qui décore le maître-
autel de l'église de la Crocetta, lui est attribué
par Baldinucci et Lanzi , bien que GargioUi et
quelques autres le croient de Piero Poppi. Le
chœur, peint à fresque, représente sœur Domi-
niquedu Paradis, fondatrice du couvent, re-
cevant un bref des mains de Léon X.
En Toscane , on trouve encore de Balducci ,
dans la cathédrale de Volterra , cinq grandes
figures de saints assez médiocres ; et à la voûte ,
un Père éternel et trois sujets du Nouveau
Testament. A Pistoia, sous le porche delà ca-
thédrale, sont deux gi'andes fresques que lui at-
tribue Tolomei , et qui pourraient être comptées
au nombre de ses meilleurs ouvrages ; la Femme
adultère, et le Christ adoré par les Anges.
Emmené à Rome par son protecteur, Balducci
peignit à Sainte-Praxède des sujets de la Pas-
sion , et huit anges sur des pilastres ; et à S.- Gio-
vanni decollato, plusieurs saints à fresque, et,
sur un autel du cloître, la Résurrection de La-
zare. Appelé à Naples , il fit, pour l'église des re-
ligieuses de S.- Giovanello, une Vierge, V Enfant
et saint Jean-Baptiste, ouvrage fort loué par le
Ceîano. Le faire du Balducci était parfois dur et
heurté, son style un peu maniéré ; mais son ima-
gination était brillante et son talent flexible.
Ernest Breton.
Lanzi, Storia Pittorica. — Baldiaucci, Notizie de' Pro-
fessori. — Baglione , Vite dei Pittori , SouUori, Archi-
tetti dal 1573 fino al 1642. — Tlcozzi , Dizionario dei
Pittori. — Orlandl, Abecedario Pittorica. — Fantozzl,
Nuova Guida di Firenze. — Car. Fr. Tolomcl , Guida
di Pistoia.
* BALDUCCI ( Jean ), dit Cosci, peintre ita-
lien, né à Naples vers 1560, mort en 1600. Il
exécuta des fresques à la cathédrale de cette cité,
et fit quelqiies travaux pour Rome et pour Flo-
rence. Son dernier dessin, à l'encre de Chine, re-
présentant le Christ au milieu des scribes, a
été gravé par Scacciati. Les décorations qu'il a
peintes pour les noces de Christine de Lorraine, à
Florence, ont été gravées par des artistes habiles,
Nagler, Lexicon der Eilnstler.
* BALDUCCI ( Jacques ), jurisconsulte italien,
vivait vers la fin du dix-septième siècle. On' a de
lui : Observations et commentaires sur les Co-
mitia et sententiœ de Ramonius, 2 vol. in-
fol., 1689.
Mazzuchclli , Scrittori d'Italia.
* BALDUCCI ( Ij)uis ) , philosophe et poète
italien , vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle. On a de lui entre autres qw-
wages -.Vita dei conte Lod. Piazza ;'FoY\\,i726.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Adclung, Suppl(inicnt
à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BALDUIN ( Christian-Adolphe ) , ministre
allemand , né à Dôbeln , près de Misnie ( Saxe ),
le 29 juin 1632, mort en décembre 1682. Fils d'un
ministre protestant, il étudia d'abord le droite
Leipzig, à Wittemberg et à Altdor-f. Il résida
ensuite quelque temps à Ratisbonne, où son
père avait rempli les fonctions de surintendant
ecclésiastique (évêque protestant). En 1654, il
retourna en Saxe, où il obtint la place de mi-
nistre à Hayn. Il consacra tous ses moments de
loisir à l'étude des sciences physiques, et parti-
culièrement de la chimie. Il était, sous le nom de
Hermès, membre de l'Académie des curieux de
la nature, et de la Société royale de Londres.
Outre quelques écrits théologiques et plusieurs
panégyriques, on a de lui : Hermès Curiosus,
sive inventa et expérimenta physico-chymica
nova; Leipzig, 1667, in-12; Hayn, 1679, in-S";
— Aurum Auras vi magnetismi, oitractum
per inventorem anagrammatizomenum : Sic
soLDUPLUs ABUNDAT m AtjRis ; 1673, in-12 ;Cœln
( sur la Sprée), 1674, ia-8° ; — Observatio circa
urnas gentilium Germanorum an. 1674 invcjî-
^as; Hayn, 1674, in-S"; — Observatio circa
regenerationem argenti novo artificio in-
vent am; Hayn, 1674, in-4''; — Aurum su-
perius et inferiusaurxsuperioris etinferioris
hermeticum; Leipzig, 1664; Francf., 1675, in-12 ;
— Phosphorus hermeticus, sive magnes lumi-
Wffim;Leipzig, 1674, in-12; Francfort etLeipzig,
1675, in-12 ; — Venus aurea {informa chry-
273 BALDUIN — BALDUS
socollaefossilis) cum fulmine eœlitus delapsa,
prope Haynam, die 28 maii 1677; Hayn, 1677,
m-12. F. H.
Morbitz , Dœbelische C/ironik, p. 222. — Dresde , Ce
lefirte Anzeigen, année 1754, p. 155.
BAi.DCiivouBALDUiNtrs. Voyez Baudouin.
* BALDUIN {Francis), jurisconsulte, né en
Belgique en 1520, mort àParis, en 1573. Il étudia
successivement à Louvain et à Paris et se ren-
dit prèsdeMélanchthonetde CalTin, pour bien se
pénétrer de leurs arguments contre le papisme.
Q se consacra enfin à la profession du barreau.
5a maxime favorite était que « l'histoire lue
sans discernement est un guide aveugle. >> On
a de lui : De institutione Historiée universee,
et ejus cum jurisprudentia conjunctione ; —
Leges etedicta veterum imperatorumdechris-
Manis ; — Ettmenisoratio descholis ; — et quel-
ques autres ti-avaux.
, D. P. Freher, Theatrum yirorum eruditione cla-
rorum.
BALDCIN ( Frédéric ) , théologien luthérien,
lé à Dresde en 1575, mort à Wittenberg en
1627. Il étudia à Meissen, devint prédicateur à
Prague, enfin professeur de théologie. On a de
ui des ouvrages de théologie, pai'mi lesquels on
•emarque un commentaire latin sur les Épltres
le saint Paul, et une Défense de la confession
i'Augsbourg.
' Witte , Mémorise theologorum.
BALDUIN OU BALDWiN ( Guillaume ), mo-
raliste anglais, né vers la fin du quinzième siècle,
nort vers 1564. Il étudia à Oxford, et se livra
|,oute sa vie à l'éducation des enfants. On a de
ui : Mirror for magistrales ;'LonAx&s,, 1559; —
freatise on the use of comédies , as welas ,
hf adages , similes, and proverbes; Londres,
1560 ( souvent réimprimé ) ; — Treatise of mo-
ral phïlosophy , 1557; — the Funerals ofkincj
Edward VI, poëme, 1563.
I Wood, At/i. Oxon., I, 341, edit. Blls, — Ritson, Bibl.
Poet., p.lsi.
! BALDUIN 'OU BA.LDWIN ( Thomas ) , sur-
lommé Devoniïis, moine de Cîteaux, évêque de
Worcester, puis aixhevêque de Cantorbéry, né
liExeter vers le milieu du douzième siècle, mort
iîn 1191 au siège de Ptolémaïde. Il suivit 'le roi
Richard I^'" dans son expédition de la teiTe
sainte. C'était un homme bienfaisant et plein de
itolérance. Le pape lui écrivit un jour une lettre
jdont l'adresse portait : Monachoferventissïmo,
abbati calido, episcopo tepido , archiepiscopo
Iremisso. On a de lui : Decorpore et sanguine
pomini; — Desacmmeîî^o «/^am, etc., traités
imprimés dans la Bibliothèque des Pères. On
trouve encore quelques-uns de ses écrits dans la
\Bihliothèque Cistercienne.
j Moréri , Bibliothèque historique.
\ BALDUIN ou BALDWIN (Timothée), vivait
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
|0n a de lui : Expediti ducis de Bucliingham
■m Ream insulam Vile de Rhé), œuvre pos-
274
thume d'Edouard Herbert, baron de, Cherbury,
éditée par Balduin, 1656, in-8<>.
Adelung, Suppl. à Sôciier, A llgem. Gelehrten-Lexicon.
BALDUNG ( Jean), surnommé Griin, peintre
et graveur sur bois, né à Gmiinde ( Souabe ) vers
1470, mort à Strasbourg en 1550. Contemporain
d'Albert Durer, mais non son imitateur ni môme
son rival , comme on l'a dit à tort. Sa ma-
nière, surtout dans ses tableaux historiques,
l'appelle vaguement celle de l'école de Nurem-
berg , quoique l'exécution soit plus froide. Pour
la composition, rien de plus fantastique, quelque
chose d'extravagant qui s'éloigne complètement
d'Albert Diirer. Ses tableaux, qui ornent la ca-
thédrale deFribourg, attirent l'œil par la vivacité
et la fraîcheur de leur coloris, que le temps n'a
pu altérer. On distingue , entre autres, le Cruci-
fiement, pour la beauté du dessin et le fini de plu-
sieurs têtes. Au bas on lit cette inscription : «Jo-
hann Baldung, cognomine Griin, Gamundia-
nus, Deo et virtute auspiciisfaciebat, 1516. »
On trouve encore de ses œuvres au musée
de Berlin , dans la galerie de Schleissheira et à la
chapelle Moritz. Ses portraits de Maximilien F%
Charles V, etc., qu'on voit dans la galerie grand'-
ducale de Carlsruhe, sont généralement faibles de
ligne et de couleur. Parmi ses gravures sur bois
on remarque : Jésus-Christ et les douze apôtres
(iàU);— Adam et Eve ( 1514) ; — Xanthippe
à cheval sur des rats ( 1515 ) , ouvrage plein de
mouvement !et d'étrangeté; — Bacchus ivre ,
couché près d'un tonneau du haut duquel un enfant
lui pisse sur la tête; — un Sabbat; — des Pay-
sages gravés à l'eau-forte. Quand Baldung n'aurait
fait que ses gravures, il serait déjà un artiste hors
ligne. S'ils'y rencontre par hasard quelque trivia-
lité, il sait la sauver par le mérite de l'exécution et
par des contrastes pleins de noblesse. A. W.
Kunstblatt, 1834, n° 88.
* BALDUNGius OU BALDUNG {Jérôme), mé-
decin suisse du quinzième siècle. On a de lui :
De Podagra ; Strasbourg, 1497, in-4° ; dédié à
Sigismond, duc d'Autriche ; — Aphorismi com-
punctionis ; Strasbourg, 1497, in-4°.
Biographie médicale. — Jôcher, Allgemeines Ge-
lehrten-Lexicon. — Fabricius , Bibliotheca med. et in-
flmse œtatis.
* BALDUS ou BALDESCHi , jurisconsulte
italien, né à Pérouse en 1327, mort à Paris le
28 avril 1400. E fût un des plus éminents légis-
tes, et professa le droit pendant près de cinquante
ans , soit à Pérouse , à Pise , à Bologne , à Flo-
rence , à Padoue , ou à Pavie. Ses principaux
ouvrages sont|: Commentaires sur le Vieux et le
Nouveau Digeste, etc.; — Commentaires sur le
Liber feudorum et sur le traité de la paix de
Constance , etc.; — Leçons sur trois livres des
Décrétâtes; — Additions sa Spéculum de Du-
rante ; — Practiea Judiciaria ; — De Juris
Doctoribus vel de Commemoratione , etc.; —
De Pacfis ; — Disputatio de Vi turbativa.
Savigny, Gesch. des Rômisch. Rechts im Mittelalter.
BALDUS {Bernardin). Voy. Baldi.
275
BALE, en latin baljeus
(Jean), célèbre
théologien et biographe anglais , né le 21 no-
vembre 1495 , mort en novembre 1563. H fut
placé à l'âge de douze ans dans un couvent de
l'ordre des Carmes, et vint ensuite continuer ses
étudesà Cambridge; il les acheva vers 1514, dans
le collège dit de Jésus. On le trouve en 1 529 rem-
plissant à Ipswich les fonctions de prieur d'un
couvent. Quelque temps après, soit conviction ,
soit influence de l'époque et du milieu dans le-
quel il se trouvait placé, un grave changement
s'opéra dans les idées et dans la position de Jean
Baie. Il embrassa le protestantisme, et mit par
un acte décisif, par le mariage, une barrière in-
franchissable entre le passé et l'avenir. Aussi bien
s'attira-t-il (c'est lui-même qui s'en plaint dans
une lettre à Cromwell ) les persécutions du clergé
romain, contre lesquelles il fut défendu par le
ministre homonyme du célèbre Olivier Cromwell.
A la mort du ministre de Henri \lli, Baie se tint
pendant huit ans dans une retraite studieuse,
uniquement occupé des travaux de la pensée.
11 rentra dans la vie active sous le roi Edouard VI,
auquel il fut présenté à Southampton, et qui
l'appela en 1553 à l'évêché d'Ossory en Irlande.
Il voulut être consacré suivant le nouveau céré-
monial de l'Église d'Angleterre. Mais les efforts
qu'il fit alors pour amener à la religion nouvelle
les prêtres de son diocèse et ses ouailles, dans
un pays qui fut toujours attaché à l'Église ro-
maine , l'exposèrent bientôt à une irritation et
à une impopularité qui firent explosion à la
mort d'Edouard VI. Sa maison fut assaillie;
plusieurs de ses serviteurs furent tués , et lui-
même ne parvint à se réfugier à Dublin qu'avec
une escorte de trois cents soldats. Arrivé
dans la capitale de l'Irlande, il se retrouva en
face des mêmes périls, auxquels il échappa en-
core en gagnant, déguisé en matelot, un vais-
seau zélandais. Il n'était pas à la fin de ses
peines : le bâtiment fut capturé par un corsaire
hollandais qui le fit prisonnier, et lui enleva tout
ce qu'il possédait. Jeté par une tempête sur la
côte de Cornouailles, il fut pris et accusé de tra-
hison , mais relâché bientôt après. Rembarqué
sur le même bâtiment, il fut conduit en Hollande,
et y demeura en prison pendant trois semaines,
au bout desquelles il recouvra sa liberté en
payant une amende de trente livres sterling. Il se
retira alors à Bâle, où il résida durant le court rè-
gne de la reine Marie. Il retourna en Angleterre,
à l'avènement d'Elisabeth. Mais il ne voulut plus
reprendre ses fonctions épiscopales en Irlande, et
préféra, à une dignité qui lui avait causé tant
d'ennuis , les douceurs de la vie privée et les
produits d'un bénéfice dépendant de la cathé-
drale de Cantorbery, qu'il tenait de la munificence
de la reine.
Le style et la pensée de Baie ont été diverse-
ment appréciés , suivant la passion de chacun de
ses critiques. On doit reconnaître seulement que
son zèle l'emporta trop loin. On a de lui les ouvra-
BALE 276
ges suivants, divisés parlni-même en écrits anté-
rieurs et postérieurs à sa conversion au protes-
tantisme, et en œuvres dramatiques en vers : A
new Comedij or Interlude, concernyng the
Lawes of Nature, Moïses and Christe; in-S",
Londres, 1538 et 1562; — A Brief Comedy
or Enterlude , concernyng the tentation oj
ourlord ;LonATes, l538,in-8°;— ATragedy or
Enterlude manifesting the chief promises of
God tmto Man ; Londres, 1538 et 1577 ; — Yct
a Course at the Romysh ^foxe, against Ed-
mond Bonner , Bïshop of London ; Zurich,
1543; — A mystery of Iniquyte contayned
wïthin the hcretical Genealogye of Ponce
Pantolabus ; Genève, 1545; — the Actes of
English votaryes ; Wesel, 1546, in-8°, et Lon-
dres, 1560; les deux premières parties ont seules
été publiées; — the True Hystorie of tfie
Christen departyng of the révérend Man D.
Martyn Lut fier, translated from the latin of
Justtis ; Jouas , Michel Celius et Johanues Au-
rifaber; Londres, 1546; —A l)r\fe andfayth-
full déclaration of tfie true faith of Christ;
Londres, 1547 ; — Illustrium majoris Britan-
nix scriptorumsummarium, in quasdamcen-
turias divisutn ;Wese\, 1548 ; Bâle, 1557 et 1559.
On trouve une copie autographe de l'édition de
1548 dans ]e British Muséum; — tfie Labo-
ryouse Journey and serche of Juan Leylande
for Englande's antiquities ; Londres, 1549; et
dans la vie deLeland, 1772; — A Dialogue or
Communicacîjon to be had at a table betwene
tivo Chyldren gathered out of the holy scHp-
tures , by John Baie for his two yonge son-
nes ; Londres , 1549, in-8° ; — the Confession
of tfie stjnner after the sacred scriptures;
Londres, 1549; — the Apology of Jofian Baie
against a ranfte Papyst ; Londres, 1650; —
the Image of both Churches; Londres , 1550
et 1584 ; — the Vocacyon of John Baie to tfic
Bishopric/t of Ossorie in Irelande, hisperse-
cucions inthe same and finale Belyveraunce;
Londres, 1553 ; — A Déclaration of Edmonde
Banners articles concerning the cleargye oj
London dyocese; Londres, 1561 , in-8°; —
Acta Romanorum pontificum , a dispersiom
discipulorum Christi usque ad tempora
Pauli quarti, ex Joannis Baleei Catalogc
anglicorum scriptorum desumpta; Francfort.
1569, et Leyde, 1615; — the Pageant of Po-
pes, traduit du latin de Baie par Jean Studléy.
Londres, 1574 ; —De religioneCarmelilana ei
scriptoribus ejusdem, in-4°, manuscrit conservi
dansle^rife^ IfMseMm; — d'autres manuscritf
dont on trouve la liste dans Tanner, et quelquefi
écrits sous le nom d'HaiTison. V. R. |
Pitseus , de Scriptoribus Anglise. — P. iilount , Céfc'!
sura celebrium auctorum. — Verhelden, Elogia prœs
tantiorum aliqtcot theologorum. — Tanner, Bibliothect
Britannico-Hibernica. — Fabricius, Bibliotheca medii
et infimœ eetatis. — Penny Cyclopœdia. I
*B4LE (Robert), théologien anglais, mowj
en 1 503 . H devint prieur des carmes d e Norwich( !
Î77 BALE — BALESTRA
?t laissa une bibliothèque considérable pour
'époque. On a de lui : Annales ordinis Car-
meliiarum ; — Historia Elix proplietse ,
ouvrages publiés quelque temps avant sa mort.
Wood. Âthense Oxoniensés. — Jocher, Allgemeines
7elefirten-Lexicon.
BALÉCHOV (Jean-Jacques-Nicolas) , gra-
.'eur, né à Arles en 1715, mort à Avignon le 18
loût 1765. n fit ses premières études chez un
;raveur de cachets à Avignon; puis il vint à
'ans , et se mit sous la direction de Bernard
'Épicié , secrétaire de l'Académie de peinture.
1 acquit en peu de temps une telle renommée ,
ju'on le chargea de la gravure du portrait en
lied d'Auguste , roi de Pologne , destiné à être
ïiis à la tête de la collection de la galerie de
Dresde. Il s'en acquitta avec le plus grand ta-
ent ; mais n'ayant pu se disculper d'avoir vendu
es meilleures épreuves de ce portrait à son profit,
! fut rayé de la liste des membres de l'Académie
iont il faisait partie , et forcé de se réfugier
» Avignon. C'est là qu'il exécuta dans la retraite
ies trois belles estampes d'après Vernet, les
Baigneuses, le Calme, et la Tempête, ainsi que
ia Sainte Geneviève d'après Carie Vanloo ; ce
ut son dernier ouvrage. Baléchou a laissé,
bomme buriniste, une réputation qui n'a pas en-
core été effacée : ses productions se distinguent
surtout par la hardiesse et la vigueur ; mais on
ui reproche quelquefois, avec raison, de la du-
l'eté dans les détails. Le portrait du roi de Polo-
'?ne est, sans contredit, le chef-d'œuvre de la
:;ravure ; le peu d'exemplaires qui en restent se
rendent aujourd'hui un prix exorbitant. [Enc.
les g. du m. ]
; Heinecken, Dictionnaire des Artistes, etc.
BALEN OU BALliEN ( Henri Van ) , peintre
l'histoire, né à Anvers en 1560, mourut dans
;ette ville en 1632. Il voyagea en Italie, où l'étude
Ile l'antique et des grands maîtres épura son
içoût et perfectionna ses talents. H est regardé
i;omme un des meilleurs peintres flamands : ses
:;ompositions sont belles et habilement ordonnées;
ses tableaux sont harmonieux et d'un excellent
ton. Il fut le premier maître du célèbre Van-Dyck.
■Les ouvrages de "Van-Balen sont en grand nom-
;bre. Ses principaux tableaux sont : le Festin
des Dieux; le Jugement de Paris, et un Saint
Jean prêchant dans le désert, qui orne la
chapelle Notre-Dame d'Anvers. On remarque
aussi dans cette église une Sainte Famille, peinte
par Balen. On a vu au Musée de Paris deux ta-
bleaux de ce peintre; l'un représentant Abraham
\renvoyant Agar et son fils Ismaël; l'autre,
une Sainte Famille dans le désert, servie par
lies anges.
I Descamps, fie des Peintres flamands.
s :6ALen { Matthias ), historien flamand, né en
il6ll à Dordrecht , mort en 1680. Il se livra d'a-
jbord à la poésie, et passa ensuite le reste de sa
'vie à recueillir des matériaux sur l'histoire de
sa ville natale. Ce travail parut en flamand, sous
S78
le titre : la Description de Dordrecht , conte-
nant son origine, ses accroissements et son état
présent , avec la généalogie des principales fa-
milles, etc.; Dordrecht, 1677, 2 vol. in-4°.
Barbier, Examen critique. — Paquot, Mémoires pour
servir à l'Histoire littéraire des Pays-Bas, in-fol., 1. 1,
p. 358.
* balënena ( Bernard de ), poète espagnol,
natif de Valdepenas, vivait vers 1625. Il est
connu pour quelques œuvres, entre autres pour
un poème héroïque intitulé Bernard, ou la
victoire de Roncevaux.
Rose, New Biographical Dictionary.
bales { Pierre ) , calligraphe anglais , né en
1547, mort en 1610. Il se rendit célèbre par son
talent dansl'art d'écrire en petit. On rapporte qu'il
a écrit d'une manière lisible , sur une place de
l'étendue d'une pièce de six hards, le Pater, le
Credo, les dix Commandements de Dieu, une
Prière en latin, son nom, une devise et la
date, le tout enchâssé dans une bague d'or,
qu'il présenta à la reine d'Angleterre en présence
de sa cour et de beaucoup d'ambassadeurs étran-
gers. H était aussi très-habile à imiter des ma-
nuscrits , et fut employé par Walsingham , se-
crétaire d'État , pour certaines opérations diplo-
matiques, n publia en 1597 son Maître d'écri-
ture, en trois parties in-4" : dans la première, il
enseigne à écrire vite , dans la seconde à écrire
correctement ; et la ti'oisième est destinée à la
calligraphie. Son Alphabet linéal était une es-
pèce d'écriture cunéiforme : toutes les lettres
étaient représentées par de simple? .lignes ou
traits dirigés en différents sens.
Biographia Britannica.
BALESDENS ( Jean ), éditeur français, né à
Paris vers la fin du seizième siècle, mort le
27 octobre 1675. Il fut reçu membre de l'Acadé-
mie par l'influence du chancelier Séguier, dont
il était secrétaire. Compétiteur avec Corneille, il
écrivit à l'Académie pour la prier de faire atten-
tion à son peu de mérite et à l'éminente supériorité
de son conclurent. On lui sut gré de cet acte de
modestie , et il fut nommé deux ans après. H a
très-peu écrit, et s'est borné aux fonctions d'é-
diteur. On a de lui : les éditions de la plupart
des écrits de Savonarole ; des Elogia de Jean-Pa-
pire Masson , avec une vie de l'auteur ; Paris,
1638, 2 vol. in-S" ; du Traité de Veau-de-vie de
Brouaut;du Chartiludium logicœ, jeu de cartes
pour enseigner la logique de Thomas Murner ;
des Œuvres spirituelles de saint Grégoire de
Tours; des Épîtres de sainte Catherine de
Sienne ; — une traduction des Fables d'Ésope,
et d'autres travaux moins importants.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
BALESTRA (Antonio), peintre et graveur, né
à Vérone en 1666, mort le 2 avril 1740 (1). A la
mort de son père , il se trouva forcé d'embrasser
pendant quelque temps la carrière du commerce;
mais bientôt sa vocation l'emporta : à vingt et
(1) Guarini le fait mourir vers 174*, et Orjandl en 173^.
279
BALESTRA —
un ans il partit pour Venise, et entra dans l'ate-
lier d'un habile coloriste, le Bellucci. Sous sa
direction, il étudia pendant trois années les
grands maîtres de l'école vénitienne, et puisa
dans leurs œuvres la magie des couleurs et l'in-
telligence du clair-obscur. Il passa ensuite quel-
que temps à Bologne, et se rendit à Rome, où,
sous Carlo Maratta , il s'imbut des grands prin-
cipes et du goût de Raphaël et des Carrache.
Après quatre années d'études suivies dans la ca-
pitale des arts, Balestra voulut aussi voir à Na-
ples les œuvres des Lanfranc , des Luca Gior-
dano, et des SoUmène.
De retour de ce dernier voyage, il se présenta,
en 1694, dans l'arène ouverte à Rome par l'Aca-
démie de Saint-Luc. Le sujet du concours était
la Défaite des Géants. Le prix fut adjugé una-
nimement au dessin du Balestra. Plus tard, cette
même académie l'admit au nombre de ses mem-
bres. En 1695, il quitta Rome pour se rendre de
nouveau à Venise , et de là dans sa patrie, où il
ouvrit une école qui fut très-suivie. Il compta
parmi ses élèves Michel-Angelo Prunati, Gio-
vanni Bettino Cignaroli, Pecchio, Pietro Ro-
tari, G.-B. Mariotti , Giuseppe Nogari, Pietro
Longhi', Angelo Venturini , Carlo Salis, etc.
Les ouvrages du Balestra sont nombreux dans
les États vénitiens ; il suffira de citer les prin-
cipaux : le tableau d'autel de la chapelle Saint-
Antoine dans la cathédrale de Vérone; ime
Sainte Thérèse dans celle de Bergame; une
Vierge immaculée dans celle de Mantoue , enfin
deux sujets tù-és de la Vie de saint Came et
saint Damien, à Sainte-Justine de Padoue. Son
portrait peint par lui-même figure dans la collec-
tion iconogi-aphique de la galerie de Florence.
Véritable éclectique, Balestra s'était formé un
genre qui avait emprunté à toutes les écoles,
mais qui tient moins peut-êti-e de l'école véni-
tienne que de toute autre. Habile dessinateur,
bon coloriste, peiuti-e studieux et réfléchi, Ba-
lestra conserva jusqu'à sa mort sa vigueur de
main et d'esprit , et fut un des derniers artistes
qui aient honoré l'école vénitienne.
Le Balestra fut aussi un habile graveur à
l'eau-forte ; on connaît de lui plusieurs pièees fort
recherchées, telles que les Trois Anges chez
Abraham ; — la Vierge ; — l'Enfant Jésus et
saint Jean;— deux Guerriers; — \& Portrait
de l'architecte San-Micheli, etc. Il faut se gar-
der de confondre les œuvres d'Antonio Balestra
avec celles de Giovanni Balestra, graveur au burin .
Ernest Breton.
rozzo, le fite de' Pittori, degli ScuUori e degli Archi-
tetti lyeronesi, 1718. — Zannettl, délia Pittura vene-
ziana, 1771. — Oretti, Memorie. — Lanzi, Storia délia
Piltura. — Malvasia, Pitture, Sculture ed Architecture
de Bologna. — Tlcozzi, DizionaHo dei Pittori. — Or-
landi, Abecedario Pittorico. — D'Argenville, f^ie des
Peintres italiens. — Ch. le Blanc, Manuel de l'Amateur
d'estampes, 1850.
* BALESTRA (Joseph), chirurgien italien,
natif de Lorette , vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. On a de lui : gli Acci-
BALESTRTNI 280
denti del mal contagioso observati nel lazza-
retto ail Isola; Rome, 1657, in-4°; — dei
Culto e di miracoli delta B. Colomba, trad.
en latin par Bollandus.
Biographie médicale. — Acta Sanctoruvi, mois de mai,
— MazzuchelU, Serittori d'Italia.—XàeUiBg, supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BALESTRA (Pietro), sculpteur, né à Sienne,
vivait en 1692. On a de lui une bonne statue de
Pie in, placée dans la cathédrale de Sienne.
Romagnoli, Ceniii Storico-Artistici di Siena e suoi
sxiburbii, 1840.
* BALESTRA {Raimond) , compositeur ita-
lien, vivait au commencement du dix-septlèrac
siècle. J. B. Bonometti a inséré plusieurs psaumes •■
et motets de Balestra dans sa collection intitulée'
Pamassus musicus Ferdinandœus, publiée en
1615.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BALESTRiEBi (Dominique), poète italien,
né à MUan le 16 avrU 1714, mort vers 1755. Il i
étudia d'abord le droit, qu'il abandonna ensuite i
pour s'adonner exclusivement à la poésie. Il ob-
tint un grand succès, surtout par ses morceaux,
écrits dans l'idiome populaire milanais. On a de '
lui : Ri7ne Milanese; Milan, 1744, in-4°; —ili
Figliuolo prodigo ; ibid., 1748, in-8°.
Mazzuchelli, Serittori d'Italia.
*BALESTRiERi ( Hortetisius) , \ésmi& ita-i
lien, vivait dans la première moitié du dix-hui-
tième siècle. On a de lui : Esercizj spirituali di
S. Ignazio; Y erùse, 1633, in-12; — Conside-
razioni sopra i IV Novissimi; Venise, 1741,
in-12.
MazzuchelU, ScrUtori d'Italia. — Adelung, Suppic-
ment à Jôcher, .4llgemeines Gelehrten-Lexicon.-
* BALESTRiERi ( Pierre- Jean ) , poète ita-
lien, vivait dans la première moitié du dix-hui-
tième siècle. On a de lui : V Arcade Favola
Boschereccia; Parme, 1703 et 1713 ; — Le-
zione sopra certe Poésie d'alcuni signori Par-
migiani; Parme, 1717; — V Erasima , favola
boschereccia; Parme, illQ ; — V Antimande
favola boschereccia; Parme, 1726.
Mazzuchelli, Serittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BALESTBiERo ( Giuseppe), peintre de i'é-'
eole napolitaine, né à Messine en 1632, mort'
en 1709. Il fut élève et copiste intelligent d'Agos-
tino Scilla; il était bon dessinateur, et sans
doute il eût fait honneur à son maître, s'il n'eût
embrassé l'état ecclésiastique, et abandonné son
art après avoir produit quelques bons tableaux^»
E. B— N.
Hackert, Memorie dei Pittori Messinesi, 1792. -
Lanzi, Storia Pittorica.
* BALESTRiNi ( Philippe ) , médecin et ana-
tomiste italien , natif de Gênes, -vivait dans la
première moitié du dix-huitième siècle. On a d(
lui : La natomia moderna delV ossa , delk
cartilagini, de' ligamenti, con curiose e dotti
osservazioni del Kerliringio sulla sceletto del
feto e una storia natomica del parto , con loi
)8I
BALESTRTNÎ — BALFOUR
282
'ifferenza degli ossi dopo la Nascita; Gênes,
708 , m-8°.
Mazzucbelli, Scrittori d'italia. — Adelung, Supplément
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.— Biographie
lédicale.
BALETTi ( ^Zewa Riccoboni), connue sous le
cm de Eose Baletti, cantatrice italienne, née à
tuttgart en 1768. Au mois de novembre 1788,
lie débuta au concert spirituel à Paris, et elle
atra immédiatement après dans la troupe des
iouffons du théâtre de Monsieur. Vers 1792, elle
stourna à Stuttgart, où elle devint cantatrice de
i cour du duc de Wurtemberg.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BALETTI (Gianetta-Roza-Benozzi), actrice
aneaise attachée à la Comédie italienne, native
e Toulouse, mourut en 1758. Ses parents
taient Italiens. Elle prit au théâtre le nom de
tylvia, et obtint pendant plus de quarante ans
i faveur du public.
! Cbaudon et Delancline, Nouveau Dictionnaire histo-
Wque.
' BAiiETTi (Joseph), surnommé Marijo, mari
e la précédente, attaché au Théâtre-Italien, vi-
àit dans la première moitié du dix-huitième
jiècle. Il fut un de ceux que le régent fit venir à
laris en 1716, pour y rétablir la Comédie ita-
icnne. Il remplit avec succès les rôles d'amou-
;eux.
iChaudon et Delandlne, Dictionnaire historiqite.
i BALET (Gauthier), médecin anglais, né en
■529 à Portsham dans le Dorsetshire , mort le
I mars 1592. Il fut professeur de médecine à
(xford, et l'un des médecins ordinaires de la
îeine Elisabeth. On a de lui : Traité de trois
\ortes de poivre commun, 1358 ou 1588, in-8" ;
- Petit Traité sur la conservation de la
lue, publié d'abord in-12 ; réimprimé à Oxford
a 1616 et en 1654, in-8°; — Directions pour
% santé naturelle et artificielle, avec des
emèdes pour toutes les maladies des yeux ,
,626, in-4''; — Explicatio Galeni de Potu con-
alescentium et senum, etc.
\ Biographia Britannica.
\ *BAi.FE {Michel-Guillatime) , (x>mço?Mem
Iriandais, né le 15 mai 1808 à Dublin. Il eut son
lère et Horn pour premiers maîtres. Encore
[infant, il se fit remai-quer par son intelligence
nusicale. A sept ans il exécuta en pubUc un
îoncerto de Viotti; à seize, il remplissait à
Liondres le rôle du chasseur dans le Frey-
chiitz. Quelque temps après , le jevme artiste
dirigeait, en qualité de chef d'orchestre, ceux
qu'il surpassait déjà par la maturité du talent. E:
îerendità Rome en 1825 ; et, l'année suivante, il
[écrivit le ballet de La Pérouse, pour le théâtre
le la Scala ; mais laissant, cette fois, la compo-
sition pour le théâtre lui-même, il débuta aux Ita-
liens de Paris sous le nom de Balfi, et remplit avec
5uccès les rôles de Figaro, de Dandini, du Po-
desta, de X>. Giovanni. Il revint bientôt à ce qiii
'était sa vocation et se remit à composer. Cependant
il remplit encore en 1846 les fonctions de direc-
teur de l'orchestre de l'opéra de Londres. JLa
manière de ce maître a, de la grâce ; elle se rap-
proche de la musique française, comme le carac-
tère irlandais lui-même de celui de nos compa-
triotes : souvent même Balte cherche à imiter
nos compositeurs, Auber en particulier. Cette
observation s'applique surtout au Puits d'A-
mour et aux Quatre fils Aymon , opéras exé-
cutés à Paris. Les œuvres deBalfe sont : i Rivali,
1830; — Uno avvertimento , 1832; — Enrico
IV, 1834; — l'Assedio di la Rochelle, 1835 ;—
Manon Lescaut 1836; pour M™* Malibran,
opéra auquel cette grande artiste fit un succès
de vogue; — /. Grey, 1837; — la Dame
voilée, et FalstafJ, 1838; — Jeanne d'Arc,
1839; — Keolanthe, 1840;— la Gypsy, 1844;
le Puits d'Amour et les Quatre fils Aymon ,
exécutés à Paris en 1843 ; — l'Étoile de Sé-
ville, opéra représenté en 1846, avec peu de
succès, à l'Opéra de Paris, quoique interprété
par Gardoni et M'"^ Stoltz; — the Bondman
(le Serf), représenté à Londres, 1846 ; — le
Mulâtre, Berlin, 1848. Enfin, il a publié à Lon-
dres, en 1852, Indispensable studies for a so-
prano voice, in-fol. V. R.
Conversations-Lexicon.
* BALFOtra (^Alexandre), écrivain écossais,
né à Monkie ( Forfarshire ) en 1767, mort le 18
septembre 1829. Il commença par être employé
dans le commerce, où il déploya de grandes res-
sources d'intelligence ; bientôt il fut à même de
faire le négoce pour son propre compte ; mais la
crise de 1815 le précipita dans le gouffre d'une
banqueroute , et il se vit contraint de renoncer
aux affaires. Comme il s'était exercé depuis
longtemps à des travaux littéraires, il se fit écri-
vain, et débuta en 1819 par une nouvelle inti-
tulée Campbell, or the Scottish probationer.
Il continua à doimer au Magasin d'Edimbourg
des poèmes et des contes sur les mœurs écos-
saises. On a de lui, en volumes : Contemplation,
and other poems, 1820 ; — the Foundling of
Glenthorn, or the Smuggler's cave ; — High-
land Mary. — M. Moir a publié les œuvres
choisies d'Alexandre Balfour, sous le titre de
Weeds and Wild flowers.
Chambers, Eminent Scotchmen.
BALFOUR (André ), naturahste écossais , vi-
vait au dix-septième siècle. Il était fort riche, et
employa une grande partie de sa fortune à la
fondation du jardin de botanique et du muséum
d'Edimbourg, où jusqu'alors (1580) on s'était à
peine occupé de l'étude des végétaux. Robert
Brown, voulant tirer son nom de l'oubli, lui a
dédié un genre de plantes (balfouria) delà
famille des apocynées, qui ne comprend qu'une
seule espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande.
Biographie médicale.
* BALFOUR (François ), médecin anglais, né
à Edimbourg dans la seconde moitié du dix-
huitième siècle. Sa mort n'est pas constatée. H
ejcerça longtemps à Calcutta, et a laissé des ou-
283
BALFOUR — BALGUERIE
284
vrages pleins de notes curieuses, basées sur sa
méthode expérimentale et justifiées par les faits.
On a de lui : On the influence qf the moon in
fevers; Calcutta, 1784, in-8° ; Edimbourg, 1785,
in-S", et Londres, 1815. Il existe une traauction
allemande par Lautli, Strasbourg, 1786, in-8°;
—the Forms o/Herhren ,• Calcutta, 1785,in-4° ;
— Mémorial presented to the East India Com-
pany , coynparing his own practice in mali-
gnant, bilimis, yellow, etc., fevers, ivlth that of
other doctors in the East; Londres, 1790, in-S";
— Onputrid intestinal remitting fevers, etc.;
Edimbourg et Calcutta, 1792, in-8°; tiaduction
allemande à Bresiau et HirscUberg, 1792, in-8° ;
— On sublunar influence in fevers; Calcutta,
1795, in-8°; réimprimé en 1811 et en 1815.
Miatic Researches. — Transactions of the royal So-
ciety o/Edinburgh ; — Rose.JVew Biographiccfl Dictio-
narif.
BALFOUR ( Jacques ), de Pittendreich, juris-
consulte écossais, mort en 1583. D'abord des-
tiné à l'Église , il se livi'a ensuite à l'étude des
lois. Plus tard il embrassa les doctrines de la
réformation, et se montra partisan de Jean Knox.
En 1547 il fut fait prisonnier en même temps que
ce sectaire, lors de la prise du château de Saint-An-
dré par les Français, auxiliaires du cardinal Bea-
toun, et fut transporté en France. La paix de 1 J49
le rendit à son pays ; mais, à dater de ce moment,
on le voit passer tour à tour d'une croyance à
l'autre, et d'un parti à un parti opposé. C'est ainsi
qu'il se déclara revenu au catholicisme. Ré-
compensé par un archidiaconat, il sévit contre
ceux qu'il appelle des hérétiques, en particulier
contre un vieux prêtre appelé Walter Mylne.
En 1559, Balfourprit parti pour la reine régente,
lors de la guerre civile qui éclata cette année. A
l'arrivée de la jeune reine, en 1561, il fut
nommé lord de la session (lord of session).
Il présida ensuite la cour des commissaires d'E-
dimbourg, et devint, le 5 juillet 1565, membre du
conseil privé de la reine. 11 suivit en même temps
le barreau. H se trouva avec la reine à Holy-
Rood , dans la nuit de l'assassinat de Rizzio,
dont Daxulcy l'accusa d'être complice; ce qui fe-
rait croire à sa culpabilité, c'est qu'il fut comblé
de nouveaux honneurs. Il prit part ensuite
avec Lesly , évêque de Ross , à une compilation
des actes du parlement depuis 1424 jusqu'en
1664 , destinée à devenir le code du pays. Ce
travail fut fait avec beaucoup de précipita-
tion , et Balfour s'y consacra avec ardeur. Mal-
heiu'eusement il rentra de nouveau dans cette
can-ière d'intrigues et de sang , pour laquelle il
garaissait particulièrement fait. L'accusation,
dirigée contre lui à l'occasion du meurtre de Riz-
zio, le poussa à se joindre aux ennemis de Darn-
ley. On le voit ensuite négocier avecle régentMur-
ray ; et ce qui l'accuse formellement, c'est qu'il
range , parmi les conditions de reddition d'une
forteresse, qu'il ne pourra être recherché pour
le meurtre de Darnley. 11 s'associa en même temps
à la protection que Murray accorda à la réforme.
Ce qui mérite d'être cité à son avantage, c'est
qu'il paya de sa personne à la bataille de Lang-
side en mai 1568. A la fin de cette année, il fit
des efforts pour faire avorter l'enquête ordonnée
par Elisabeth au sujet du meurtre de Darnley.
Emprisonné pour cette conduite par lord Lennox,
et accusé de meurtre , il recouvra sa liberté,
mais perdit sa place de président de session. Il
échappa aussi plusieurs fois aux accusations di-
rigées contre lui à l'occasion de ce meurtre. Deux
fois il se réfugia en France. On sait que cette ac-
cusation tourna ensuitecontre Morton lui-même,
qui, reconnu coupable du meurtre de Darnley ,
eut la tête tranchée. Balfour contribua à ce
résultat. Il intrigua ainsi jusqu'à la fin. On peut
le considérer comme le type de cette incons-
tance et de cette souplesse politique, que d'autres
temps ont vu se reproduire. On a de lui : Prac-
tickof the Law, recueil estimé, 1574, entrepris
par ordre du régent d'Ecosse. A'. R.
Penny Cyclopœdia. —Knox, ïlistory of the Itefor-
mation, — Goodal, Préface to Balfours Praclicks. —
KeiUis, History ofthe Re/ormation.
* BALFOUR (Jacques), jurisconsulte et phi-
losophe écossais, né le 14 novembre 1730, mort
le 6 mars 1795. Après avoir été proposé poun
une chaire de législation vacante à l'université;
de Cambridge et avoir rempli les fonctions de
substitut de shériff pour le comité d'Edimbourg,
il se livra à l'étude des matières philosophiques.
On a de lui, outre les écrits destinés à combat-
tre les doctrines d'Hume, un ouvrage intitulé
Philosophical Essays, pubhévers 1764.
Penny Cyclopœdia.
* BALFOUR {Robert), philosophe écossais,
vivait au dix-septième siècle. Morhof en parle
comme d'un célèbre commentateur d'Aristote.
Dempster l'appelle le phénix de son siècle, un
philosophe connaissant à fond les langues mortes,
un mathématicien consommé. On trouve la liste'
de ses ouvrages dans le travail du docteur Ir-ii
ving.
Irving, Lives of ScoitisJt poètes.
BALGUEBIE - STUTTEMBERG, industriel'
français, né à Bordeaux en 1779, mort à Ba-
gnères le 25 août 1825. Il entra de bonne heure
dans la carrière commerciale , qui était celle de
son père. Au retour de la paix en 1814, il fit,
l'un des premiers, paraître dans les ports de
l'Inde et de la Chine le pavillon français, qui
avait cessé de s'y montrer depuis si longtemps.
Ce fut lui aussi qui forma ces associations de ca-
pitalistes qui achevèrent si promptement le pont
de Bordeaux, celui de Libourne, ceux de Mois-
sac, d'Agen, d'Aiguillon, de Goësmont et de
Bergerac. Bordeaux lui doit son entrepôt , sa
banque, et plusieurs autres édifices industriels.
Dans les derniers moments de sa vie, il était oc-
cupé d'un vaste projet : U voulait, en défrichani
les landes de la Guienne, réunir Bayonne à Bor- :
deaux, et ouvrir ainsi à sa patrie de nouvelles!
185 BALGUERIE
oies de Gonununication. Une maladie de lan-
ueur l'enleva avant qu'il eût pu réaliser cette
«lie conception.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
BâLGUY (Jean ), savant théologien, né en 1686
Sheffield dans le comté d'York, mort en 1748.
l fut admis en 1702 au collège de Saint- Jean à
îambridge , où il prit ses degrés en arts ; il se
istinguasi avantageusement, que l'évêque Hoad-
jy lui donna une prébende dans l'église de Sa-
sbury ; et en 1729 il obtint le vicariat de Nor-
ballerton, dans le comté d'York. Les plus re-
narquables de ses écrits sont : une Lettre à un
léiste sur la beauté et l'excellence des vertus
mrales , 1726, in-8" ; — le Fondement de la
'onté morale, ou recherche approfondie de
'origine de nos idées delavertu,iTî8,m-BP;
- Recherches sur les perfections morales de
Dieu, particulièrement relativement à la
Création et à la Providence, 1730,in-4°; — im
^ssai sur la Rédemption, 1741,in-4°; — Sei^-
nons sur différents sujets , 2 vol. in-8°.
Biographia Britannica.
BALGUY (Thomas), théologien anglais, fils
lu précédent, né en 1716, mort en 1795. Il fut
levé au collège de Saint- Jean à Cambridge, et
I y prit ses degrés en théologie. Il fut ensuite
■trébendaire de Winchester et archidiacre de ce
liocèse en 1781 ; il refusa l'évêché de Glocester.
j)n a de lui : un Jûiscours sur le çfouverne-
nent de l'Église, in-4° ; — deux Discours sur
es devoirs respectifs des ministres et des
Mêles, Jn-4'' ; — Exhortation de l'archidiacre
je Winchester, in-4''; — ime Notice sur le
focteur P/IoweZZ , principal du collège de Saint-
:ean, à la tête de ses sermons ; — la Bonté de
f)ieu prouvée et vengée, in-8° ; — une Préface
i\m Essai sur la rédemption, par son père, in-8°.
ue recueil de ses discours et exhortation?, a été
mprimé, in-8°.
i Rose, Neio Biographical Oictionary.
\ *BALHORN ou BALLHORN {Louis-Gtlil-
i^aume), littérateur allemand, né dans le duché
le Holstein au commencement du dix-huitième
.jiècle, mort le 20 mai 1777 à Neustadt, où il de-
ifint surintendant (èvèque protestant), après avoir
exercé diverses charges éminentes dans l'ensei-
gnement. Il fut membre et secrétaire de la Société
latine d'Iéna. On a de lui : Spicilegium ad
■Vorstii Latinitatem selectam, en 1752; — de
Jena, literarum sede, ante conditam ibi Aca-
demiam, oratio; léna, 1753, in-4° ; — De Diis
Salvatoribus , 1753; — De scientia, summo
Herilli bono, a Ciceronis et Lactantii ani-
\madversionibus vindicanda; Altona, 1758,
|in-4o ; — Pr. de institutionis Scholasticas ter-
pinjs; Hanovre, 1760, in-4°; — Destudiis lit-
ferarum illustribus apud veteres Romanos;
léna, 1755, in-4° ; — De Minerva urbis Prad-
side; Hanovre, 1761 , in-4° ; — De Peccatis di-
ligentium, ihid., 1763, ia-4°; — Pr. de bono
Mventu, veterum Deo, 1765, in-4'' ; — - Pr. de
— BALIN
286
Libris quibusdam rarioribus, eorum maxi-
me, qui Latinas litteras cura aut cogita-
tione dignis prol., I, IV, 1766, 1767, 1770,
in-4° ; — Pr. de usurpatis guibusdam Latinse
lingux exercitationibus comparandee verss
ejus facultati noxiis , 1772, in-4''. Enfin, un
ouwage musical, intitulé De Phonascis ve-
terum, vocis formandas conservandœque ma-
gistris ; Altona et Hanovre, 1762, in-4°.
Meusel, Gelehrtens Deutschlund. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BALiAivos {Jean-Baptiste), physicien et
mathématicien italien, mort en 1666. On a de
lui divers ouvrages écrits à des époques et dans
des localités différentes : De tempestate maris ;
— De motu animalium ; — An detur vacuum ;
— De ambitu terrée ; — Qua ratione gravia
descendant; — De trochlea ; — De Trirème mo-
venda velocius ; — De Cxirru commodiori ; —
De Forma metiendi latera insequalia; — De
Linea; — De solari horologio ; — De Vi-
sione ; — De Coloribus ex vitreo organo
ortis.
Oldoin, Athenxum Ligusticum. — Soprani, J'crittor»
liguri. — Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BALicouRT [Marguerite-Thérèse ) , célèbre
comédienne , née vers le commencement du dix-
huitième siècle, morte le 4 août 1743. Elle dé-
buta au Théâtre-Français le 29 septembre 1727,
par le rôle de Cléopâtre. Ses débuts furent assez
brillants pour qu'un mois après elle fût reçue
sociétaire à part entière. L'année suivante, elle
ressuscita par son talent la Médée deLongepierre,
oubliée depuis trente- quatre ans. Tous les Mé-
moires du temps attestent que mademoiselle Ba-
licourt n'avait point encore joué de rôle où elle
eût fait paraître tant de talent , et qu'elle y pro-
duisit un effet incroyable. Mademoiselle Clairon
a cherché à détruire cette réputation par une
seule ligne de ses Mémoires : elle prétend que
cette actrice avait l'air roide et froid. Or,
mademoiselle Clairon n'avait même pas quatorze
ans quand mademoiselle Balicourt débuta. Son ju-
gement est donc, au moins , prématwé ; il vaut
mieux s'en référer à celui des contemporains.
P.-l). Lemazurier, Galerie historique des Acteurs
français.
* BALIENTB ( Joseph-Hippolytc ) , linguiste
espagnol, du dix-huitième siècle. On a de lui :
Alfabeto, o nueba qoloqazion de las letnis
qonozidasen nuestro idioma qastellano, para
qonseguir unaperfetta qorrespcmdenzia entre
la esqritura a prdmtnziazion ; 1731. in-4°.
Le titre de cet ouvrage donne une idée du sys-
tème de l'auteur : faire accorder l'orthographe
et la prononciation. De nos jours , M. Marie a
renouvelé sans la connaître peut-êti'e cette idée,
que l'origine des langues ne permettra jamais
d'admettre.
Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BALIN (Jean), prêtre et historien, né à Vé-
soul vers 1570, mort à Wesel , dans la première
moitié du dix-septième siècle. Il fut aumônier
2S7
BALIN
de régiment et témoin des événements de la
guerre de Flandre, qui se termina par la paix de
1608. Il en publia l'histoire sous ce titre : De
Bello Beîgicosub auspiciis Ambrosii Spinolse ;
Bruxelles, 1609, in-8°. On a aussi de lui : De
clivœ Magdalenas gestis , ubi et ejus navigatio
in Provinciam , et pœnitentias locus descri-
Mr^tur ; Paris, 1607, Il le publia la même année
en français , sous le titre de Poëme héroïque de
Sainte Madeleine.
Foppens , Bibliotlieca Belgica.
BALiNGHEDi {Antoine n^) , jésuite et théo-
logien, né en 1571 à Saint-Omer, mort à Lille le
24 janvier 1630. H fut professeur dans divers
collèges, et se livraparticiJièrement à l'éducation.
Outre un grand nombre d'écrits traduits de l'ita-
lien et de l'espagnol, cités par Paquot , on a de
lui : les Plaisirs spirituels contre-quarrez aux
sensuels du quaresme-prenant ; Douai, 1627,
in-12;livre très-rare; —les Après-dîners et
Propos de table contre l'excès au boire et au
manger, pour vivre longuement; Lille, 1615,
petit in-S"; — ZwenaiSeta, seu morum a brutis
petita Institutio, ordine alphabetico tum
virtutum tum vitiorum; Saint-Omer, 1621,
petit in-8° ; livi-e singulier, qui paraît avoir donné
au P. Leroy l'idée de celui qu'il a intitulé la
Vertu enseignée par les oiseaux ; Liège, 1653,
in-S" ; — Scrtptura sacra in locos communes
morum et exemplortim digesta; Douai , 163 ,
2 vol. in-fol.
Paquot, Mémoires pour servir à l'Histoire liUcrniro
des Pays-Bas, t. 11, p. 145, in-i2.
BALIOL. Voy. Bailleul.
*.BAL,lSTA, Romain, préfet des prétoriens ,
mort vers l'an 264. Déjà préfet du prétoire sous
Valérien, il se fit remarquer par la vigueur
avec laquelle il sut organiser la discipline dans
l'armée, qui le choisit pour son chef lorsque
Valérien tomba, en 260, aux mains des Perses.
H combattit courageusement contre ces derniers
en Cilicie et en Lycaonie. Il fut un de ceux qui
déterminèrent Macrien et ses deux fils à prendre
la pourpre , et il continua de remplir sous le
premier ses fonctions de préfet. Il revêtit enfin
à son tour la pourpre lorsque Macrien et son
fils furent vaincus par Auréole. On présume qu'il
fut tué par un soldat d'Odénat, lorsque ce roi de
Palmyre marcha contre les troupes romaines.
Trébellius l'ollion^ies Trente Tyrans, XVII. — Pauly,
Real Encyclopœdie.
*BAHSTA (Quintilius) , théologien italien,
mort en 1703. On a de lui : Qusestiones de qffi-
ciis; Roveredo, 1698, in-fol.; et Padoue, 1703,
in-fol.
Adelung.Suppl. àJôcher, Allgetn. Gelehrten-Lexicon,
BALïVET {Claude- François), magistrat
français, néàGray en 1754, mort le 19 avril 1813.
Il fut envoyé comme député à la convention par
le département de la Haute-Saône. Il siégea
parmi les membres qui formaient la Plaine.
Dans le procès de Louis XVI, il vota pour la
- BALL 288
réclusion et le bannissement à la paix. Après la
session conventionnelle, il entra au conseil des
anciens, et en fut nommé secrétaire au mois de
septembre 1798; il en sortit bientôt, et ne fit
plus partie d'aucun corps législatif; mais il fut
nontuné commissaire du Directoire- près de l'ad-
ministration centrale de son département. Au
18 brumaire, Q résigna ces fonctions et se retira
à la campagne.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
* BALK {Daniel-George ), publiciste allemand,
né à Kœnigsberg en 1764, mort à Tver. 11 était
professeur de médecine à l'université de Dor-
pat, et directeur de l'institut médico-clinical. Ce-
pendant il n'a laissé que des travaux politiques
et littéraires, entre autres : Was xoar Kurland,
undwas kann esjetzt unter Katharina's Scep-
ter îoerden (Ce qu'était la Courlande, et ce
qu'elle peut devenir sous le sceptre de Cathe-
rine ) ; Mittau , 1795 ; — Menschengrôsse { Gran-
deur humaine), poëme didactique ; — et quelques
autres poésies.
Rose, New Biographical Dictionary. ■:
BALK {Éverard), jurisconsulte hollandais,
natif de Deventer, vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle. Il professa d'abord le droit
à Bourges, puis à Harderwyck. On a de lui,
entre autres ouvrages : Electa Juris ; Harder-
wyck, 1529. — De Intellectu; liv. 5, ad cod.
adL.-J. Majestat.; 1622.
Chaudon et Delandinc, Nouveau Dictionnaire fUs-
torique.
BALL ou BALÉE {Jean), prêtre anglais, hé-
résiarque, vivait vers la fin du quatorzième siècle,
et fut exécuté en 1381 . Les biographes anglais nient
qu'il ait été disciple de "Wiclef. Ce qu'il y a de
certain, c'est qu'il devint le chef de l'insurrection
de 1384, qui menaça très-sérieusement l'autorité
de Richard H. Il s'était rendu populaire en prê-
chant l'égalité et le bonheur commun, en soute-
nant que la division des sociétés par classes et
la distribution inégale des richesses étaient l'uni-
vre d'honmies qui voulaient s'emparer de toute
la somme d'autorité et de bien-être, et dominer
les autres. Les vers suivants servirent un jour
de thème à un discours prononcé devant des
milliers de campagnards :
When Adam delvcd and Eve span,
Who was then the gentleman.
C'était surtout contre le clergé qu'il dirigeait ses
attaques. Les évêques le firent emprisonner. On
vit bientôt ses partisans, au nombre de 100,000,
se ruer sur Londres , briser les portes des pri-
sons , et délivrer celui qu'ils appelaient leur mes-
sie. Richard II, voyant son autorité débordée ,
se vit obligé de traiter avec la l'ébellion. On lui
livra l'archevêque de Cantorbéry, le chancelier
et le grand trésorier, qui furent mis en pièces.
Cette insurrection dura deux années. Les soldats
anglais , qu'elle avait d'abord effrayés , vinrent
à bout de la maîtriser. Jean Bail fut pris de
289 BALL -
nouveau ; on lui fit son procès , et il fut exécuté
à Conventry.
tlose, Neio Biographical Dictionary.
BALL ou BALÉE ( Jean ), théologien puritain,
né en 1585 à Cassingtou ( Oxfordshire ), mort en
1640. Il étudia à l'université d'Oxford, et remplit
les fonctions de pasteur et de maître d'école dans
un petit village du comté de Stafford. On a de
lui : A short treatise containing iall the prin-
cipal grounds ofthe Chrisiiayi religion ; 1630 :
ce livre a eu un grand nombre d'éditions, et a
été traduit même en langue turque; — Treatise
on faith; in-4°, 1631 et 1637; et une foule
d'autres traités sur les motifs de séparation,
le pouvoir de la piété , la méditation théolo-
gique, etc.
Samuel Clark, Biograph.
* BALLA {^Joseph-François ) , magistrat fran-
çais, né à Valleraugue (département du Gard)
le 25 juillet 1737, mort le 8 septembre 1806.
Avant la révolution, Balla était juge royal à Val-
leraugue. En 1792, il fut nommé membre delà
convention nationale par les électeurs du dépar-
tement du Gard. Appelé à se prononcer sur le
sort de Louis XVI, il vota pour l'appel au peu-
ple, pour la réclusion pendant la guerre et le ban-
nissement après la paix. A la mort de Louis XVI,
il quitta Paris, et se retira dans une petite pro-
priété (la Bovie) située sur la commune de la
Rouvière , canton de Valleraugue. Sous le con-
sulat, il fut nommé (11 juin 1800) président
du tribunal civil^du Vigan, emploi qu'il conserva
jusqu'à sa mort. On a de lui : Opinion du ci-
toyen Balla, député du département du
Gard , sur le ci-devant roi ; imprimée par or-
dre de la convention nationale , de l'impri-
merie de la citoyenne Fourougue; br. de huit
pages in-8°. Angliviel.
Moniteur. — Registre de l'état civil, etc.
* BALLA ( Philibert ) , jésuite italien , né le
2 février 1703 aux environs d'Asti, mort vers
1770. Il enseigna la philosophie et la théologie
à Crémone , puis à Turin. On a de lui : Notizie
istoriche di San Sayina, vescovo e martire;
Turin, 1750, in-8°; — Risposta aile lettere
teologico-morale scritte dal P. N. N., sotto
nomed'Eusebio Framiste, etc.; Modène, 1754,
in-8°.
MazzuchelU, Scrittorid'ltalia. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BALLABÈNE (Grcp'oire ), compositeur italien,
né à Rome en 1730, mort dans la même ville en
1800. « Il s'est fait connaître du monde musical ,
dit Fétis, par une messe composée du Kyrie et
du Gloria, à quarante-huit voix, divisée en
douze chœurs , chef-d'œuvre de patience et de
savoir. La cour de Portugal ayant fait demander
à Pasquale , par son ambassadeur à Rome , un
Dixit à seize voix en quatre chœurs réels, ce
Dixit fut essayé dans l'égUse des Douze- Apôtres
par cent cinquante chanteurs ; et on profita de
1 cette occasion pour essayer aussi l'ouvrage de
I HOVV. BIOGR. BNIVEHS. — T. IV.
BALLAN 290
Ballabène , dont l'effet parut incertain , inconvé-
nient inévitable dans des compositions si compli-
quées. L'abbé Santini possédait en manuscrit un
Dixit à seize voix de Ballabène, un auti-e Dixit
à huit , des messes et des motets à cinq , la Sé-
quence de saint Augustin à quatre, et un Amen
à quatre.
L'abbé Baloi, Memorie délia Vita di G. Pierluigi de
Palestrina ; — P. MarUni, Approvaiione ragionata. —
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
* BALLAi>ORi ( Jérôme ), théologien et poète
italien, né à Crémone en 1619, mort le 29 août
1683. On a de lui : il Traficante céleste, Oceano
diSantità; Crémone, 1674, iQ-4°; — Ristretto
délia vita e morte del Benedict. Viani; Milan,
1684, in-12.
Mazzuchelli, 5criMond7toZia. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Jllgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BALLAiNi {Jean), franciscain napohtain,
vivait dans la deuxième moitié du seizième
siècle. Wadding, Coppi et d'autres le nomment
inexactement Balanio. H fut directeur des étu-
des à Venise. On a de lui : Pet. Talareti , in
physicam ,metaphysicam et ethicam Aristote-
Zis, etc.; Venise, 1571, in-4°; — Sententiee
S. Bonaventurœ libri IV, emendati et expu-
gnati; Venise, 1573, in-4'', 4 vol. ; — Index ge^
neralis in IV libros Sententiarum S. Bona-
vent^lrœ ;MA., 1573, 1580, in-fol. ; — Expo-
sitio S. Bonaventwas in lib7-i Sapientise et
Lament. Hieremise, cum addition, i'ihid., 1574;
— Summa Alexandri Alensis ; ibid., 1576,
in-foI., 4 vol.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
* BALLAiNViLLERS ( le baron de), ancien
intendant de Languedoc, depuis conseiller d'État,
né en 1760, mort le 24 septembre 1835. Au
commencement de la révolution il embrassa le
parti de la cour, fut chargé par Louis XVI de
plusieurs missions secrètes , et devint , pendant
l'émigration , ; intendant général de l'armée des
princes. Rentré en France après le 28 vendé-
miaire an IX. il y vécut dans la retraitet-jusqu'au
retour des Bourbons. Nommé alors conseiller
d'État et chancelier du conseil de Monsieur ( le
comte d'Artois ) , il présida provisoirement le
conseil des ministres pendant une absence du
président titulaire. On a de lui : Traduction des
Odes et de l'Art poétique d'Horace , en vers
français, par M. de ***; Paris, 1812 , in-12; —
Montaigne aux Champs-Elysées, dialogue en
vers, et les Soirées de Campagne, conte en
vers; Paris, 1822, in-8°; — Discours sur Jac-
ques-Auguste de Thou, conseiller d'État; Paris,
1824; — Œuvres diverses , précédées, d'une
notice sur l'auteur; Paris, 1837, in-8".
Le Bas, Encyclopédie de la France. — J.-M. Quérard,
la Littérature française contemporaine, 1827-1840 ( suite
de la France littéraire ), t. 1«'', p. 134.
* BALLAN ou BALAN ( Antoine ) , général
français, né à Pont-Beauvoisin (Isère) le 27 août
1751, mort vers 1832. Nommé colonel d'un régi-
ment à la bataille de Jemmapes, il commanda
ÎO
29 1
BALLAN — BALLARD
292
en 1793 l'armée qui se trouvait daus les environs
<^e Gui.<:e. Mis à la retraite après la campagne fie
1796 en Italie, il se retira à Guise.
1.C Bas , Dictioniiuirc cncijclopcdiquc de la Francr.
itALLANCHE {Pierre-SiinoTi), littérateiu- et
philosophe, né à Lyon en 1776, mort le 12 juin
1847, à la fois grand écrivain et penseur profond,
doué en quelque sorte d'un esprit prophétique
qui lui fit deviner l'histoire et pressentir l'ave-
nir social. C'est, en effet, sans grandes recher-
ches et sans études archéologiques que Ballanche
est parvenu à créer l'un des systèmes histori-
ques où les traditions générales de l'humanité
ont été le mieux comprises; c'est aussi sans
chercher un point d'appui dans la métaphysique
ou l'idéologie, et même dans l'observation de
l'homme et des faits sociaux, qu'il a rattaché à
ses vues historiques une conception sur les des-
tinées futures de la société humaine, Ballanche ,
l'un des premiers, a senti et proclamé que l'épo-
que au mOieu de laquelle nous vivons est une
époque de transition à un ordre nouveau , une
époque de rénovation sociale. Ch. Bonnet avait
conçu l'idée de la palingénésie individuelle. Bal-
lanche l'a transportée à l'espèce humaine , aux
nations, aux formes politiques et sociales; et,
pour son temps , il s'est considéré comme l'un
des organes de la nouvelle parole d'initiation.
C'est depuis une vingtaine d'années seulement
que le nom de Ballanche a acquis de la célébrité.
Cependant ses premiers travaux datent du com-
mencement de ce siècle. Mais lui-même en s'y
livrant n'avait pas prévu qu'ils seraient sitôt
compris et deviendraient presque populaires, au
moins dans leurs résultats généraux. Il a fallu
pour cela le grand mouvement intellectuel et so-
cial qui s'est fait depuis dix ans en France.
Avouons aussi que la forme des écrits de Bal-
lanche n'est point propre à les répandre , malgi'é
un éclat et une majesté de style qui lui assignent
un rang élevé parmi les prosateurs de l'époque.
Bien différent de la plupart des hommes qui de
nos jours sont arrivés à une brillante renommée,^
Ballanche a dé/laigné le bruit, et il a attendu la
gloire , voulant la mériter par des travaux soli-
des , destinés à répondre , non aux caprices de
la mode ou du goût , mais aux sentiments les
plus élevés et les plus profonds de l'humanité.
La première édition de ses œuvi'es fut faite
pour un cercle choisi, et n'entra point dans le
commerce de la librairie. C'est encore un carac-
tère propre aux travaux de Ballanche.
Il publia d'abord Antigone, poëme historique ;
puis un Essai sur les institutions sociales
dans leur rapport avec les idées nouvelles.
Dans ce livre , l'époque de la restauration était
envisagée du point de vue élevé où la charte de
1814 avait placé quelques hommes de bonne foi
et de bonne volonté , en prétendant renouer la
chaîne des temps, c'est-à-dire rattacher à la tra-
dition nationale le développement nouveau de la
société moderne. Ce n'est point la faute de ces
hommes si l'esprit ancien n'a point compris l'es-
prit nouveau , comme l'esprit nouveau lui-même
comprenait le passé.
Oiphéc est encore un \wm\a historique, mais
d'une portée bien supérieure à celle A' Antigone,
Orphée est l'exposition symbolique de la manière
dont s'opère toute grande évolution sociale. Le
poète a choisi la fondation de la civilisation grec-
que , tout comme , lorsqu'il s'est agi de l'évolu-
tion politique des diverses classes d'une même
cité, il a choisi l'histoire romaine pour symbole
général de la lutte des races et des intérêts. Les
principes philosophiques de cette méthode sont
développés, sous le titre de Palingénésie so-
ciale , dans les prolégomènes généraux qui for-
ment Yintroduction A' Orphée.
Le dernier ouvrage publié par M. Ballanche
est la Vision d'Hébal, chef d'un clan écossais.
Hébal, doué de seconde vue, saisit dans un éclair
de sa pensée toute l'évolution historique de l'hu-
manité. Ce livre, très-sommaire, est le résumé
de la philosophie de Ballanche; mais il est em-
preint d'une couleur mystique qui en rend l'in-
telligence fort difficile.
Ballanche a laissé un des noms les plus purs de
notre époque. Sa vie s'écoula dans mie retraite
contemplative, et dans la culture assidue et tou-
chante de quelques amitiés de choix, à la tête des-
quelles se trouvaient Chateaubriand et madame
Récamier. [Enc. des g. du m. avec addit.]
M. de Loraénie , Galerie des Contemporains. — Dic-
tionnaire de la Conversation.
* BALLANTi {Jcan-Baptiste), sculpteur ita-
hen, né à Faenza en 1763, mort en 1835. Il a
fait un grand nombre de statues de saints et de
sujets religieux pour les diverses églises des pro-
vinces d'Italie.
T\fa\à.o , Biographia degli Italiani illustri,clc.,l\,
315-318.
B4Li,ARD , famille d'imprimeurs de musique
qui, pendant près de deux siècles , eut le pri-
vilège d'imprimer des livres de musique en
France. Les caractères dont ils se servaient
avaient été gravés en 1540 parGnillaumeLe Bé ;
en 1750 ils s'en servaient «ncore, après y avoir
ajouté seulem.ent quelques signes devenus indis-
pensables. Chaque fois qu'un typographe voulait
introduire quelque perfectionnement dans cette
partie de l'art, les Ballard s'y opposèrent, en
vertu de leurs privilèges ; et la cour soutint leurs
prétentions.
I. BALLARD ( Booert ) , fut pourvu de la
charge de seul imprimeur de la musique de
la chambre, chapelle et menus plaisirs du roi,
conjointement avec Adrien Le Roy, son beau-
frère, par lettres patentes de Henri II, en date du
6 février 1552. Charles IX confirma leur privi-
lège. Ils imprimèrent, en société, le livre de Ta-
blature de Guiterne (guitare ) d'Adrien Le Roy,
in-4°, 1561 ; — Psaumes de David, en vers, par
Marot, avec la musique, 1562, in-S"; — les
Œuvres de Nicolas de la Grotte, 1570, in-8°;
et beaucoup d'autres collections.
BALLARD — BALLARïNI
294
■ n. ballâBD ( Pierre), fils du précédent, fut
maintenu dans la charge de son père par Henri ni
et Henri rV. Ayant fait près de cinquante mille
livres de dépenses pour l'acquisition des poinçons
et des matrices de LeBé, somme énorme pour
ce temps , Louis XIII le récompensa en lui ac-
cordant des lettres patentes en 1633. Parmi les
ouvrages qu'il imprima, on remarque Cent cin-
quante psaumes de David, mis en musique par
Claudia le jeune, 1615, in-S"; — et Airs de
différents auteurs, mis en tablature de hith,
1617, in-4'».
m. BA LiiARD ( Robert ) , fils de Pierre, fut
pourvu de la même charge de seul imprimeur
du roi pour la musique , par lettres patentes de
Louis Xm, en date du 24 octobre 1639. 11 fut
successivement juge, consul, administrateur des
hôpitaux et syndic de la chambre des libraires
depuis 1652 Jusqu'en 1657.
rV. BALLARD ( Christophe ) , fils de Robert,
flit confirmé dans les attributions de ses pères
par lettres patentes de Louis XTV, en date du
11 mai 1673.
V. BALLARD ( Jean-Baptiste-Christophe ) ,
fils du précédent , obtint les mêmes préroga-
tives que ses ancêtres par lettres patentes de
Louis XrV, en date du 5 octobre 1695, Il a
beaucoup imprimé, tant en ouvrages théoriques
que pratiques. Il mourut avec le titre de doyen
des grands juges consuls, en 1750.
VI. BALLARD ( Christophe-Jean-Frauçois ),
fils de Jean - Baptiste - Christophe , obtint de
Louis XV des lettres patentes confirmatives , en
date du 6 mai 1750. Tl mourut en 1765^ laissant
un fils nommé Pierre-Robert-Christophe , qui
obtint aussi des lettres patentes de Louis XV ,
en date du 20 octobre 1763. Tous ces privilèges
ont été aboUs depuis. La famille des Ballard, qui
s'était -montrée si peu désireuse de fah-e faire des
progrès à l'impression de la musique, fut atta-
quée dans ses intérêts par la gravure, et ne put
soutenir longtemps cette dangereuse concurrence.
Cependant, sans inventer de nouveau système
pour la composition des caractères, il aurait été
facile de rajeunir les formes; mais les Ballard
s'obstinèrent à conserver leurs notes gothiques.
En vain Foumier et Gando, en France, An-
tonio de Castro, à Venise, et Breitkopf, à Leip-
zig, voyaient leurs efforts couronnés par le
succès : la famille Ballard, fièrede son privilège,
crut pouvoir se reposer sur lui du soin de sa for-
tune ; cette fortune était déjà anéantie plusieurs
années avant la révolution, qui rendit à chacun la
liberté de son industi'ie.
Le Bas , Dictionnaire encyclopédique de la France.
— Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BALLARD (George) , auteur anglais, né à
la fin du dix-septième siècle à Campden ( Glo-
cestershire ) , mort en juin 1755. Il s'est beau-
coup occupé d'antiquités, et surtout de littérature
saxonne ; mais il n'est connu que pour un ou-
vrage très-estimé en Angleterre, et qui est inti-
tulé Memoirs of British ladies who hâve been
celebrated for their writings , and skill in the
learned languages, arts and scieMces ; Oxford,
1752, m-4°; 1775, in-8°.
Rose, New Biographical Dictionary.
* BALLARD OU BALARD ( Autoine-Jérôme ) ,
chimiste français, né à Montpellier le 30 septem-
bre 1802. Il a d'abord exercé la profession de
pharmacien, n a été successivement préparateur
à la faculté des sciences de Montpellier, profes-
seur à l'école de pharmacie et au collège de cette
ville; enfin professeur de chimie à la faculté des
sciences^ Déjà connu dans le monde savant par la
découverte d'an nouveau corps simple, le brome,
il fut appelé à Paris pour occuper une des chaires
de chimie de la faculté des sciences, lorsque
M. Thenard voulut abandonner l'enseignement,
pour se consacrer tout entier à l'administration.
M. Balard enseigne encore la chimie dans cet éta-
blissement ainsi qu'au collège de France, où il est
devenu professeur titulaire , après avoir appar-
tenu pendant plusieurs années à l'École normale
à titi'e de maître de conférences.
En 1844, il fut nommé membre de l'Académie
des sciences, en remplacement de M. Darcet. Il a
publié des mémoires sur divers points de la chi-
mie, insérés dans les Annales de Chimie et de
Physique, parmi lesquels les plus saillants, et
qui lui ont concilié les suffrages de l'Académie,
sont la découverte du brome faite en 1826, et des
travaux de chimie industrielle poursuivis vingt
ans avec une grande persévérance, et qui l'ont
amené à extraire directement, de l'eau de la mer,
le sulfate de soude, base delà fabrication de la
soude factice, ainsi que des sels de potasse pro-
pres à être convertis en carbonate de potasse
artificiel analogue à la soude artificielle ; industrie
nouvelle dont les produits sont appelés à fournir
abondamment et à bas prix la potasse, que l'on
n'avait obtenue jusqu'ici que par l'incinération des
végétaux.
* BALLARïNI ( François ), historien italien,
vivait à.Côme dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. H embrassa l'état ecclésiastique,
devint protonotaire apostolique , archi -prêtre à
Lucarno, et, en 1597, vicaire.général de l'inquisi-
tion. On a de lui : Compendio délie Croniche
délia città di Como ; Como, 1619, in-4° ; — gli
Felici Progressi de' Cattolici nella Valtellina,
per l'esfirpazione délie Eresle ; Milan, 1623,
in-4° : c'est la continuation du précédent ouvrage.
Mazzachelti , Scrittori d'italia.
♦BALLARÏNI {Hippolyte) ,ihé(Ao^&a italien,
natif de Novare, mort en 1558. H entra d'abord
dans l'ordre des Bénédictins, puis dans celui des
Camaldules. H devint en 1545 abbé de Saint-Mi-
chel de Murano à Venise, et général de son ordi'e
en 1556. On a de lui : Tractatus de diligendis
inimicis, sans indication ni de date ni d'endroit,
et traduit en italien par Morosini; Venise, 1555,
in-8'' ; — Tractatus super Orationem Domini-
cam, encore sans indication.
10.
295 BALLARINI — BALLEROY
Mazzucbelli, Scrittori d'Italia. — Adelnng, Supplé-
ment à Jôclier, Allgetneines Gelehrten-Lexicon.
*BALLAKINI (PooZo ), peintre, né à Bologne
en 1712, vivait encore en 1782. 11 étudia la figure
sous Francesco Monti, et l'architecture sous
Stefano Orlandi et Ferdinando Bibiena. Son co-
loris était brillant, qualité qui était surtout sen-
sible dans ses paysages et ses peintures d'orne-
ments. Il a travaillée Venise, àTrieste, à Vienne,
à Saint-Pétersbourg, etc. E. B— k.
Malvasia . Pitture , SctUture ed Architetture di Bo-
logna.
" BALLARiKi (Sitiion) , antiquaire italien , né
le 28 octobre 1716, mort vers 1770. Il fut d'abord
quelque temps secrétaire de l'évêque de Carpen-
tras, et retourna à Bome en 1744 , où il devint
conservateur de la bibliothèque Barberini, et
bénéficier de Saint-Jean-de-Latran. On a de lui :
Animadversiones in muséum Florentimim
Ant. Franc. Gorii; Carpentras, 1743, in-4°.
— Origine di salutare quando si sternuta;
Rome, 1747, in-8°.
Mazzucbelli, Scrittori d'Italia.
*BALLAROTTl {François) , musicien ita-
lien, vivait à la fin du dix-septième siècle. Il a
composé la musique iïAlciade e vioîenza d'a-
more, conjointement avec Charles PoUarolo et
François Gasparini. Cet opéra a été repré-
senté à Venise en 1699. Ballarotti a écrit aussi
Ariovisto, avec Perti et Magni (Milan, 1699) ; et
l'Amante impazzito; Venise, 1714.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BALLE { Nicolas - Edïnget ) , théologien
danois, né le 12 octobre 1744, mort en 1816. II
enti'a dans le sacerdoce, devint doyen, professeur,
coadjuleur à l'épiscopat, enfin commandeur de
l'ordre de Dannebrog. On a de lui, entre autres
ouvrages : Très orationes de Banorum Norva-
gorumque in litteris excolendis diligentia,
cum epistola ad Walchium de legibus studio-
rum in Danis latis nostro tempore , 1782 ;
— Luthers Catechismus mit Anmorkungen
(Catéchisme de Luther, avec observations) ; Co-
penhague, 1786; — Historia EcclesiBe chris-
tianai in usum auditorum primis lineis
adumhrata, pars prima; Copenhague, 1790;
— Oratio de dignitate verbi divini, per Lu-
therum restituta; Leipzig, 1769, in-4°.
Nyerup et Kraft, AlmindeligtLitteratur-Lexicon.
BALLENDEN OU BELLENDEN {Jean ) , lit-
térateur écossais, mort à Rome en 1550. Ca-
tholique ardent, il fit de vains efforts pour
arrêter la propagande religieuse des réformés, et
fut en grande faveur auprès du roi Jacques V.
II occupa diverses places dans l'Église et dans
l'État. Outre quelques poésies lyriques , on a de
lui : Histoire et Chronique d'Ecosse, 1536;
Edimbourg, in-fol.
Biographia Britannica.
*BALLENSTEDT {Jean- George- Justus) ,
théologien allemand, né en 1756 à Schœningen.
n était pasteur de Pabstorf, en Prusse. On a de
lui : Die Urwelt, ouvrage qui eut du retentisse-
296
ment en Allemagne, en ce qu'il révèle des étu-
des importantes en géologie, in-4''.
Ersch etGriiber, AUgemeine Encyclovx^if'
BALLERiNi {Pierre), théologien italien, na-
tif de Vérone, vivait dans la première moitié du
dix-huitième siècle. 11 entra dans les ordres eu
1722. En 1724, il publia un ouvi-age intitulé
Metodo di S. Agostinonegli studj, qui souleva
une vive conti'overse sur le probabilismc. Il pro-
fessa ensuite les belles4ettres à Vérone, puis la
théologie, et se trouva jeté dans de nouvelles
discussions. Ce savant vivait encore en 1757,
Outre il Metodo di S. Agostino negli studj ,
Vérone, 1724, in-12, Rome, 1757, in-12, (tra-
duit en français par NicoUe de la Croix, sous
ce titre : Méthode d'étudier, tirée des ouvrages
de saint Augustin, Paris, 1760, in-12), oa
a encore de lui : Risposta alla lettera del
P. Segneri sopra la materia del probabile ;
Venise, 1732, iu-8°; — Saggio délia Storia di
Probabilismo ; Vérone, 1736. in-S"; — Sancti
Zenonis episcopi Veronensis Sermones , nunc
primum editi ; Vérone, 1739, in-4°; — Sancti
Antoni archiepiscopi Florentini, Summa theo-
logica, correcta, avec des notes, observations,
et une vie de l'auteur; Vérone, 1740 et 1741 ; —
S. Raymundi de Pennafort Summa , ad ma-
nuscriptorum fidem ; Vérone, 1744, in-fol.;
— la Doctrina delta chiesa cattolica, circa
Vusura dichiarataedimostrata; Vérone, 1734,
in-4''; et Bologne, 1747, in-4° ; — De Jure
divino et naturali circa usuram, libri VI;
Bologne, 1748, in-4"; — S. Leonis Magni
opéra, posû Paschalis Quesnelli recensionem
ad complures manuscriptos codices exarata ,
emendata'fit ineditis aucta; Venise, 1755-1757;
— Moralium actionum régula in Opinabili-
bus ; Venise, 1756 , in-4° ; — Liber de Vi ac
Ratione primatus pontificum , vers 1756.
Mazziichclll, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Gelehrien'texicon.
BALLERiNi {Jérôme ) , érudit italien , frère
du précédent, naquit à Vérone le 29 janvier
1702, et mounit vers 1770. On a de lui une
édition des Œuvres du cardinal Noris; Vérone,
1732,4 vol. in-fol; — Opéra Joh. Giberti, episcopi
Veronensis , nunc primum collecta ;Yéroae,
1732, in-4° ; — quelques notices dans le Muséum
Museliano.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BALLEROT {Jocqucs - Claude - Augustin ) ,
marquis de La Cour, général français, né le 20
janvier 1694, mort en 1773. Il fut d'abord pre-
mier écuyer du duc d'Orléans , puis gouverneur
du duc de Chartres. Il s'occupa longtemps de
la réalisation des idées émises dans l'ouvrage
du marquis d'Argenson, intitulé Considérations
sur le gouvernement ancien et présent de la
France. Il fut un des membres les plus actifs de
la réunion politique connue sous le nom de Société
de l'Entresol, parce que les séances se tenaient
dans un entresol de l'hôtel du président Hénault,
place Vendôme; elles étaient présidées par l'abbé
297
BALLEROY — BALLESTEROS
298
Alary. Montesquieu, l'abbé de Saint-Pierre, etc.,
faisaient partie de cette société, et y lisaient quel-
ques-uns de leurs travaux avant de les faire
imprimer. Baileroy y avait lu les fragments d'une
Histoire (inédite) des traités depuis la paix de
Vervins.
Kené d'Argenson, Essai dans le goût de ceux de Mon-
taigne. — Lettres de Bolingbroke, t. III, p. 461.
BALLESTER OU BALESTER ( JoacMm) ,
graveur espagnol, né vers 1750, mort en 1795.
I^travailla avec Carmona et Selma aux magni-
fiques allégories qui accompagnent le texte de
l'ouvrage d'Yriarte sur la musique. On lui doit
aussi les gravures de la grande édition de Bon
Quichotte publiée à Madrid en 1780.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-l.exicon.
BALLESTEROS ( François ) , général espa-
gnol, né à Saragosse en 1770, mort à. Paris
le 22 juin] 1832. Il entra au service en 1788
dans le régiment d'infanterie des volontaires d'A-
ragon, fit la campagne de Catalogne en 1792 et
1795, sous les ordres du comte de l'Union, géné-
ral en chef de l'armée du Roussillon, et gagna
le grade de capitaine. Destitué en 1804, par suite
de l'accusation portée contre lui d'avoir détourné
trois mille rations à son profit , il reçut une ré-
paiation éclatante de la part du prince de la
Paix , alors tout-puissant , qui le fit nommer
commandant du resyuardo (des douaniers)
d'Oviédo , dans les Asturies , emploi très-lucra-
tif , ordinairement réservé à la faveur. Lors de
l'invasion des armées françaises en Espagne
en 1808 , la junte provinciale des Asturies
nomma Balïesteros colonel et commandant des
troupes qu'il fut chargé de lever, et qu'il con-
duisit souvent à la victoire. Réuni avec son
corps à l'armée de Castille, commandée par
Castanos et Black , il fut nommé brigadier gé-
néral et ensuite maréchal de camp par la junte
centrale établie à Séville. Le gouvernement qui
succéda à cette junte, sous le titre de régence
de Cadix, l'éleva au grade de lieutenant géné-
ral , et lui confia le commandement en chef de
l'armée d'Andalousie , dans lequel il eut affaire
aux chefs français les plus habiles et les plus
renommés , tels que Soult, Mortier, etc., aux
poursuites desquels il a toujours su échapper, à
l'aide d'une tactique à lui particulière. La mesure
de la régence de Cadix , par laquelle le com-
mandement général de toutes les armées fut con-
féré au duc de Wellington , déplut souveraine-
ment à tous les généraux espagnols et aux
patriotes. Elle trouva une opposition vigoureuse
dans Balïesteros, qui , non content de la blâmer
avec aigreur dans différentes brochures , vou-
lut même en appeler au peuple. Cette conduite
indisposa le gouvernement contre Balïesteros :
il le destitua, le fit arrêter comme coupable de
haute trahison, et l'envoya au préside de Ceuta.
On l'accusa aussi d'avoir fait manquer quelques
opérations militaires par pure jalousie; mais
depuis il se justifia pleinement de cette imputa-
tion. Un bataillon sacré créé par Balïesteros,
et auquel Jl avait donné le nom de Barbones
(barbus), n'attendait que son ordre pour le
soutenir les armes àla main. L'armée nombreuse
qu'il commandait, et tous les patriotes en géné-
ral, étaient dans les mêmes dispositions. Balïes-
teros eût pu résister aux volontés de la régence;
bien loin de là, il s'y résigna. Pendant son trajet
pour sa destination , et à Ceuta" même, il ne
cessa d'adresser au gouvernement et aux cortès
de respectueuses suppliques pour obtenir sa
Uberté. H la recouvra en effet, mais sans com-
mandement et sans emploi.
C'est dans cet état que le trouva le retour de Fer-
dinand en Espagne. Balïesteros s'empressa d'aller
au-devant du roi, de lui offrir ses services, et de
faire abj uration de ses principes libéraux, en recon-
naissant et proclamant avec enthousiasme le trop
fameux décret du 4 mai 1814, destructeur des liber-
tés espagnoles, à cause de la fausse sécurité qu'il
inspira aux patriotes. Parvenu par ce moyen à
la faveur de Ferdinand, il fut nommé ministre de
la guerre en 1815; mais, plus propre à manier
le sabre qu'à diriger les affaires du cabinet,
Balïesteros ne sut point se maintenir. H fut
remplacé en 1816, et envoyé en résidence à
Valladolid , avec ordre de se présenter tous les
jours au capitaine général , qui était alors don
Carlos O'Donel. A la première nouvelle de l'in-
surrection de l'île de Léon en 1820, il fit parve-
nir au roi un mémoire dans lequel il s'élevait
avec violence contre les hommes qui l'avaient
provoquée , et le suppliait de mettre sa fidélité à
l'épreuve en lui confiant le commandement de
l'armée destinée à agir contre eux. Ces offres
non agréées, et la conduite antérieure de Balïes-
teros , étaient inconnues aux constitutionnels ,
dont les efforts venaient d'être couronnés du
succès. Il s'agissait de contraindre le roi à réta-
blir la constitution. Balïesteros fut chargé , par
les principaux chefs, de cette mission délicate,
dans laquelle il réussit au delà de leurs espéran-
ces. Porté au conseil d'État et admis dans la so-
ciété des communeros, il louvoya si bien, que
chaque parti le regardait comme lui appartenant.
En 1823, après l'entrée des Français en Espa-
gne, Balïesteros fut mis à la tête de l'armée la
plus belle , la mieux disciplinée et la plus aguer-
rie d'Espagne, dont il enchaîna l'ardeur en signant
avec le duc d'Angoulême une capitulation insi-
dieuse qui la mettait dans la plus complète inac-
tion. On a accusé Balïesteros et quelques-uns
des autres généraux qui ont capitulé après lui
et à son exemple sans coup férir, d'avoir cédé à
des insinuations peu compatibles avec l'honneur :
quoi qu'il en soit , au retour de Ferdinand à
Madrid, ils se sont vus forcés des'expatrier. Bal-
ïesteros est mort à Paris dans l'obscurité et dans
l'oubU. [Enc. des g. du «i.]
Conversations-Lexicon.
* BALLESTEROS ( Louis-Lopez), financier es-
pagnol, né en Galice vers 1778, Il parvint, à force
S99
BALLESTEROS — BALLI
300
d'intrigues, à remplacer, en 1825, son ancien pro-
tecteur Garay au ministère des finances. C'est de
cette époque que datent ces emprunts ruineux
pour la nation espagnole, mais extrêmement pro-
fitables pour ceux qui s'en sont mêlés. C'est sous
l'influence de ce ministre que le comte d'Ofalia
conclut, en 1828, un traité qui aurait dû avoir
pour résultat l'ajournement du payement de la
somme énorme que l'Angleterre réclamait de l'Es-
pagne, attendu la situation critique de celle-ci,
mais qui ne produisit qu'un surcroît de gêne daas
les finances , la perspective de la banqueroute ,
et toujours des dépouilles opimes pour les mêmes
coryphées des emprunts étrangers. Au demeu-
rant , si le système financier de Ballesteros a con-
triliué à plonger la nation dans des embarras
dont elle ne sortira qu'à graud'peine, sa con-
duite politique, sa modération, et l'opposition
qu'il n'a cessé de faire , avec le premier ministre
Salmon , contre ses collègues Calomarde, Salazar
et Zambrano , rachètent une grande partie de ses
torts. Lorsque le malheureux général Torrijos
fut pris, avec ses cinquante-quatre compagnons
d'infortune, dans l'Andalousie , le roi Ferdinand,
Ballesteros et Salmon voulaient qu'ils fussent
régulièrement jugés ; mais ils trouvèrent une telle
résistance dans le reste du conseil, que le roi
changea d'avis, et ces patriotes furent mis hors
la loi, et fusillés sans jugement. Ballesteros fut
renvoyé du ministère en 1833, lorsque la reine
Christine prit les rênes du gouvernement. [Enc.
des g. du m. ]
Conversations- Lexlcon.
BALLET (François), théologien français, de
Paris, vivait dans la première moitié du dix-hui-
tième siècle. Il fut curé de Gif et prédicateur de
la reine. On a de lui, entre autres ouvrages : ffis-
toire des temples des païens, des juifs et des
chrétiens; Paris, 1760; — Punéijyrique de
saint Rèmtj; Paris, 1755; — Panégyriques de
saint J.-Népomucène, de sainte Anne et de
saint Gaétan; Paris, 1755, in-12; — Panégy-
riques des Saints; Paris, Prault, 1758, 5 vol.
in-12; — Vie de la sœur Françoise Bony, fille
decharité; Paris, 1761, in-12.
Qui^rard , la France littéraire.
BALLET {Jean), jurisconsulte, né vers 1760
dans la Marche, mort le 30 aviil 1832. Il exer-
çait les fonctions de juge au tribunal d'Évreux,
lorsqu'il fut nommé député de la Creuse à l'as-
semblée législative. Le 12 aviil 1792, il fit, au
nom du comité des finances , un rapport sur la
caisse de l'extraordinaire, et demanda que les
assignats en circulation fussent portés au chiffre
de seize cent cinquante millions. Le 28 août , il
fit décréter l'envoi, aux quatre-vingt-trois dépar-
tements, des premières pages du Livre rouge,
comme preuve des déprédations de la cour. Il
lie fut pas réélu membre de la convention; en
l'an Xm ( 1805), il était procureur général près
la cour mipériale de Limoges. A la réorganisa-
tion des tribunaux en 1811 . il fut nommé avocat
général près la même cour. Kn 1815, les électeurs
du département de la Creuse l'envoyèrent à la
chambre des représentants : sa conduite à ce mo-
ment fut honorable. Tandis que la chambre des
représentants discutait, au milieu des baïonnettes
ennemies , sur l'établissement d'une constitution.
Ballet fit la proposition de n'élever de statue à
aucun monarque vivant, voulant faire com-
prendre qu'il était inutile de s'occuper d'une
constitution que le nouveau roi pouvait ne pas
accepter. Ballet, destitué par les Bourbons ren-
tra dans la vie privée.
Le Bas , Encyclopédie de la France.
BALLETTi. Voyez, Baleti'i.
BALLEXSERD (Jacques), médecin suisse, né
à Genève le 3 octobre 1726, mort en 1774. 11
s'est principalement fait connaître par les ou-
vrages suivants : Dissertation sur l'éducation
physique des enfants, depuis la naissance
jusqu'à l'âge de puberté ; PaLi-'is , 1762, in-S",
couronnée par l'académie de Harlem ; — Disser-
tation sur cette question : Quelles sont les
causes principales de la mort d'un aussi grand
nombre d'enfants, et quels sont les préserva-
tifs les plus efficaces et les plus simples pour
leur conserver la vie; Genève, 1775, in-8°.
L'académie deMantoue couronna ce mémoire en
1772, après l'avoir fait traduire en italien.
Biographie médicale.
BALLEYDiER , général français , né à Annecy
(Mont-Blanc), le 12 février 1763, mort vers 1840.
Il fut nommé an commencement de la révolution
conuaandant des volontaires d'Annecy, et servit
avec ia plus grande distinction sous les généraux.
Kellermann et Dugommier. 11 passa ensuite à
l'armée d'Italie, où il se distingua également.
Après la campagne de Franconie , qu'il fit sous
les ordres du général Augereau, il devint com-
mandant de l'île d'Elbe et colonel dudix-huitiènic
régiment d'infanterie légère. Il se signala encore
dans les campagnes de Hollande et de Russie.
Nommé deux fois général de brigade, sa modestie
lui fit constamment refuser ce grade, dont, au
rapport de Dugommier, il n'y avait pas , dans
l'armée, d'officier qui fût plus digne que lui.
Le Bas , Encyclopédie de la France.
* BALLI l'Ancien (Antoine), jurisconsulte
italien, natif de Tràpani, mort à Palerme le 8
novembre 1591. On a de lui: Annotationes ad
bullam apostolicam Nicolai V et reg. pragm.
Alphonsi régis de censibus, dans l'ouvrage de
Pierre di Gregorio, (Palerme), intitulé De censi-
bus; Palerme, 1609, in-4°,et 1622.
Mazzuchelli , Scrittori d'italia. — Adclung, Supplé-
ment à Jôclier, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BALLI le Jeune (Antoine), jurisconsulte
itahen, neveu du précédent, mort le 23 avril 1598.
Il fut juge à la cour royale de Sicile. On a de lui :
Variorum tractatuum libri VI omnem feie
materiam criminalemjudiciorum et torturam
complectentes ; Palerme, 1606, in-fol. ; et Lyon,
1662, in-4°.
' Mazzuchelli, Scriitori d'italia.
301 BALLI —
* BALLI ( Pàbius ), poëte italien, mort à Pa-
ïenne le 23 mai 1632. On a de lui (en dialecte
napolitain) : Palermo liber ato, poëme en rime
octave; Païenne, 1612, in-4°; — Canzoni Sici-
liane, dans Muse Siciliane; Païenne 1647,
1662, in-12.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
* BALLI. Voyez Baulo.
* BALLI (Paola), peintre, née à Bologne,
vivait à la fin du dix-septième siècle et au com-
mencement du dix-huitième. Un de ses tableaux,
une Vierge placée à Bologne dans l'église de la
Madonna délia Grada, porte la signature Pao-
la de Ballisfecit. 1701. E. B— n.
Malvasia, Pitture, Sculture ed Architetture di Bologna.
"BALLI (Simon), peintre, vivait au com-
mencement du dix-septième siècle. H quitta fort
jeune Florence où il était né , pour aller se fixer
à Gênes. Son style tient beaucoup de celui d'An-
dréa del Sarto. On trouve dans les galeries de
cette ville un grand nombre de petits tableaux
de sainteté peints sur cuivre par Balli. Il exécuta
aussi deux grands tableaux pour l'église del Car-
miné, et pour l'oratoire de saint Barthélémy de
Gênes. E. B— n.
Soprani, fite de' Pittori, Scultori ed Architetti Ge-
novesi , 1674. — Lanzi, Storia Pittorica. — Tlcozzi, Di-
zionariode' Pittori. — Orlandi, Abecedario Pittorico.
BALLiANi (Jean-Baptiste ), physicien génois,
né en 1586, mort en 1666. On a de lui un traité
remarquable, écrit en latin, Sur le mouve-
ment naturel des corps pesants, 1638-1646.
Balliani était sénateur de Gênes; il est à re-
gretter que ses fonctions politiques ne lui aient
pas permis de se livrer entièrement à l'étude des
sciences, qu'il aurait pu enrichir par ses décou-
vertes.
MazzuchelU, Scrittori d'Italia,
BALLIÈRE DE LAISEMENT ( Charles -
Louis-Denis ), musicographe français , né à Pa-
ris le 9 mai 1729, mort à Rouen le 8 novembre
1800. Il cultiva tour à tour la musique, les
lettres, la chimie, les mathématiques, et devint
vice-président de l'Académie de Rouen. Il eut
des relations avec J.-J. Rousseau , d'Alembert,
Diderot et Voltaire. On a de lui : les Fêtes de
l'Hymen, ou la Rose , 1746 ; — Deucalion et
Pyrrha, 1751; — le Rossignol, 1751 ; — le
Retour du Printemps, 1753; — Zéphyr et
Flove, 1754, opéras comiques, dont il a écrit
les livrets ; — Éloge de Le Cat, docteur en mé-
decine; Rouen, 1769, in-8° ; — Essai sur les
problèmes de situation; Rouen, 1782, in-8°,
avec sept planches ; — une nouvelle édition du
Gazophylacium Grsecorum de Philippe Cattier;
Paris, Didot, 1790, in-8° (1) ; — Théorie de la
(1) « Denis Ballière de Laisement, apothicaire à Rouen,
sa patrie, et de l'Académie de cette viQe ainsi que de
celle de la Conception, a fait réimprimer à ses dépens ( à
l'aris, chez P.-F. Didot, en 1790 , in-8° ) le Gazophyla-
cium Greecorum de Philippe Cattier, avocat au parlement
de Paris, publié pour la première fois à Paris en 16S1,
in-i" ; pour la deuxième à Franclort en 1708, In-S" ; pour
la troisième en 1757, In-S», à Utrecht. Ballière n'a fait ti-
JSALLING 302
musique; Paris, 1764, in-4<>. Les auteurs du
Dictionnaire des Musiciens (Vdxis, 1810), ont
remarqué que cette théorie était essentiellement
vicieuse; elle fut cependant approuvée par l'Aca-
démie de Rouen.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens. — Jour-
nal des Savants, année 1765, p. 291-320.
UALLIN (Claude), orfèvre, né à Paris en
1615, mort le 22 janvier 1678. II prit le goût du
dessin en copiant les tableaux du Poussin , et se
fit connaître du cardinal de Richelieu , qui acheta
de lui quatre grands bassins d'argent sur lesquels
Ballin , âgé à peine de dix-neuf ans, avait repré-
senté admirablement les quatre âges du monde.
Le cardinal, ne pouvant se lasser d'admirer ces
chefs-d'œuvre de ciselure, lui fit faire quatre
vases à l'antique pour assortir les bassins. Bal-
lin porta son art au plus haut point. Il exécuta
pour Louis XIV des tables d'argent, des gué-
ridons , des canapés , des candélabres , des va-
ses , etc. On estimait surtout les bas-reliefs, où
il avait ciselé les songes de Pharaon. Mais ce
prince se priva de tous ces ouvrages pour fournir
aux dépenses de la longue guerre qui finit par
la paix de Ryswick. Ce fut Ballin qui cisela la
première épée d'or et le premier hausse-col por-
tés par Louis XTV. Lorsque, après la mort de
Varin , il eut la direction des balanciers des mé-
dailles et des jetons, il montra dans ces petits ou-
vrages le même goût qu'il avait fait paraître
dans les grands, Il joignit à la beauté de l'antique
les grâces du moderne.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
BALLIN (Claude), orfèvre, neveu et élève
du précédent, né vers 1660 à Paiis, mort le
18 mars 1754. Il avait dessiné la plupart des
ouvrages de son oncle. Il travailla pour les prin-
cipales cours de l'Europe, et ses ouvrages se
distinguent par leur pureté et leur élégance. On
cite comme un de ces chefs-d'œuvre la couronne
du sacre et le cadenas de Louis XV. n ti availlait
à un manteau d'or pour ce roi, quand la mort
vint le surprendre.
Le Bas , Dictionnaire encyclopédique de la France.
*BALLINERT (Jean), pemti'e italien, né à
Florence vers 1580. On ignore la date de sa
mort. H était élève de Cigoli, qu'il imita si bien ,
que leurs tableaux ne pouvaient se distinguer.
II peignit à Rome pour Clément VUI, puis il re-
tourna à Florence, où, étant devenu aveugle , il
mourut de misère.
Nagler, Neues Allgemdnes Kûnstler-Lexicon.
* BALLiNG ( Emmanuel ), romancier danois,
né en 1743, mort en 1795. On a de lui entre au-
rer qu'un très-petit nombre d'exemplaires de sa réim-
pression , pour les donner à ses amis. Le même Ballière
fit imprimer en 1786, encore à ses frais et pour être dis-
tribué à ses amis , un joli poëme latin de Jacques Catz ,
Hollandais, sous le Utre : Monita amoris Firginei, sive
Ofjlcium puellarum in castis amoribus emblemate ex-
pressum ; Hamburgi ( c'est-à-dire à Rouen ), in-8° de 23
pages, au frontispice duquel, au lieu de fleuron, Ballière
a fait mettre une espèce de carré magique en lettres
majuscules et minuscules, au bas duquel on lit : Connu-
bia florum, » [ Note de Mercier de Saint-Léger. ]
303
BALLING
très ouvrages : Caroline og Lambert, enfortœl-
linçi (Caroline et Lambert, nouvelle); Copen-
hague, 1792, in-8°; — Lindor og Elise, en ori-
ginal moralisk fortcelHng (Lindor et Élise,
nouvelle morale ) ; Copenhague, 1799, in-S".
Nyerup et Kraft. Almindeligt lÂtteratur-Lexicon.
* BALLiNGALL {George), médecin écossais,
contemporain , natif d'Edimbourg ( on ignore la
date précise de sa naissance ). Il devint chirur-
gien du roi , professeur de chirurgie militaire à
l'université, et remplit plus tard d'autres impor-
tants emplois de sa profession. On a de lui :
Dissertatio inauguralis de Apoplexia saii-
gtiinea; Edimbourg, 1819 ; — Practical obser-
vations on fever, dysentery and liver eom-
plaints, as they occur amongst the euro-
pean troops in India, loith introductory
remarks on the disadvantages of selecting
boys for Indian military serDJce; Edimbourg,
18*8 ; — Essay on Syphilis; Edimbourg, 1818;
— Introductory lectures to a course of mili-
tary surgery; Edimbourg et Londres, 1830.
Callisen, Mfidicinisch.es Schri/tsteller-Lexicon.
*BAi,LiNi (Camillo), peintre vénitien, vivait
dans la première moitié du dix-septième siècle.
Il fut élève de Jacopo Palma , le jeune. Son
style , qui, cpioique maniéré et manquant de vi-
gueur, n'était pas dépourvu d'agrément, le fit
employer au palais ducal de Venise. Dans la
salle dite du Scrutin, il a peint dans un grand
ovale, au mUieu du plafond, la Victoire navale
remportée par la république dans le port de
rtapani. E. B— n.
Zanettl, Delta Pittura Veneziana. — Lanzl, Storia
nuorica. — Orlandi, ytbecedario Piltorico.
BALLiNO (Jules), jurisconsulte et littérateur
vénitien, vivait dans la seconde moitié du sei-
zième siècle. On a de lui : Vita di Mose, com-
posta da Filone ebreo; Venise, 1560, in-4°; —
Trattato di Plutarco dell' Amor de' genitori
verso ifigliuoli; Venise, 1564, in-8° ; — la Mo-
rale Filosofia brevemente descritta per due
filosofi, Epitteto stoico e Aristotile peripate-
<îco; Venise, 1564-1565; Rome, 1689, in-S"; —
Trattato d"* Aristotile délia Virtit e de' Vizii;
Venise, 1565, in-8°; — le Prediche del gran
JBasilio, arcivescovo di Cesarea, etc. ; Venise,
1566, in-8° ; — Disegni délie più illustri Città
e Fortezze del mondo, con ima brève istoria
délie origini ed accidenti loro ; Venise , 1 560,
in-4°. Ce-volume est resté inachevé.
Tlraboschi, Storia délia Letteratura italiana.
* BALLioNi ( Jérôme ) , compositeur italien
du seizième siècle. On trouve de lui un motet
à six voix, dans le Florilegium Portense de
Bodenschatz.
FéHs, Biographie universelle des Musiciens.
BALILISTA. Voy. BaLISTA.
* BALiiiVET ( Jean ) , biographe et théologien
français , natif de Séez , mort le 20 avril 1734. On
a de lui : Une Vie de Jacques Chevreteau , au-
trement dit Jérôme de Saint- Joseph , ermite
célèbre du diocèse de Langres, mentionné dans
— BALLO 304
ÏHistoire littéraire de la France. On ignore
si cette biographie a été imprimée.
Leiong, Bibliothèque historique de la France, t. IV,
n» 13291 , suppl., éd. de Foctette.
* BALLJOHH (J.-Ghr. ), écrivain russe, vivait
la fin du dix-huitième siècle. Il n'est connu que
par la publication de cet ouvrage : Praktiscke
Anmerkungen iiber verschiedene die Haushal-
tung in Russland betref fende Artikel, ans
lauter Erfahrung zuzammengetragen , etc.
(Ouvrage sur l'économie rurale en Russie),
in-S"; Saint-Pétersbourg, 1783.
.^ctes de la Société économique de .Saint-Pétersbourp,
se vol.
BALLO ou BALLi, nom commun à plusieurs
Siciliens qui se sont distingués dans les lettres.
I. BALLO {Fabio), poète et jurisconsulte, né
à Palerme vers le milieu du seizième siècle,
mort le 23 mai 1632. Il est auteur de quelques
Canzoni imprimées dans le t. F'", 2" partie, des
Muse Siciliane; Palerme, 1647-1662, in-12, et
d'une églogue intitulée ^Z/esiôeo.
n. BALLO (Jean-Dominique) , iih du pré-
cédent. 11 fut d'abord avocat , puis ecclésiastique.
Quelques-unes de ses Canzoni se trouvent im-
primées avec celles de son père.
Muse Siciliane, t. l", 2^ partie.
IIL BALLO (Joseph), savant italien , né à
Palerme le 29 juillet 1567, mort à Padoiic le
2 novembre 1640. Il renonça à la carrière des
armes, à laquelle ses parents l'avaient destiné, et
se livra à l'étude des sciences. Il étudia ensuite
la théologie, et entra en 1635 dans la compagnie
de Jésus. Entie autres ouvrages, on a de lui : De
Fecunditate Dei circa productiones ad extra;
Padoue, 1635, in-4" ; — Demonstratio demotu
corporum naturali; Padoue, 1635, in-4"; —
Resolutio de modo evidenter possibili trans-
substantiationis panis et vini, in sacrosanc-
tum Domini Jesu corpus et sanguinem , etc.;
Padoue, 1640, in-4° ; — Assertiones xpologeticx
cum suis dilucidationibus pro Scholasticorum
reverentiaexaratœ ;ï'a.doae, 1641,in-4°. Ballo
soutenait, selon Mazzuchelli , que « les accidents
( gli accidenti ) qui restent dans l'Eucharistie
sont les accidents du corps de J.-C, modifiés de
manière qu'ils représentent l'espèce du pain. »
Une querelle allait s'engager sur cette matière
entre les théologiens , quand la mort de l'auteur
vint y coupei" court.
Mazzucbclli , Scrittori d'italia.
rV. BALLO ( rJwmas), poète, vivait à Pa-
lei'me vers la fin du seizième et au commen-
cement du dix- septième siècle. Il était cheva-
lier de l'ordre de Saint-Étienne et membre de
l'Académie des Accesi. On a de lui des poésies
qui se trouvent dans les Rime de cette académie,
et un poème épique intitulé Palermo liber ata;
Palerme, 1612, in-4°. Cette œuvre, en rimes
octaves, est dédiée à Cosme ÎI , grand-duc de
Toscane.
Mazzuchelli, Scriltori d'italia. — Moiigitorc , Biblio-
theca Sicula,
J305 BALLOIS
i *«ALLOïS {Louis- Joseph-Philippe), publi-
ciste, né à Périgueux (Dordogne) en 1778,
mort à Paris le 4 décembre 1803. Il publia à
Bordeaux un journal plein de saines idées et de
patriotisme {l'Observateur de la Dordogne).
En 1798, son compatriote Laraarque, nommé
ambassadeur en Suède, le choisit pour son secré-
taire; mais le Directoire refusa d'approuver ce
choix. Ballois, désespéré de cet acte d'injustice,
tenta de se tuer; mais il se manqua, et continua
d'écrire. Au 18 brumaire, son journal fut sup-
primé; alors Ballois s'occupa d'économie po-
litique , et fonda les Annales de statistique
française et étrangère ; Paris, 1802-1804, 8 vol.
in-8°. Ballois a été l'éditeur de la lettre du che-
valier Sinclair sur Y agriculture, les finances,
les statistiques de longévité, suivie d'un aperçu
,sur les sources du revenu public; 1802, in-8'*.
Nommé membre de l'Académie de Bordeaux , il
vint à Paris où il mourut des suites de sa blessure.
Le Bas, Encyclop. de la France. — Quérard, France
littéraire.
BALLON ( Louise-Blanche-Thérèse Perru-
card de), fondatrice des Bernardines réformées,
naquit en 1591 , au château de Vanclie en Sa-
voie , et mourut le 14 décembre 1668, au mo-
nastère de Seyssel. Elle entra fort jeune au cou-
vent de Sainte-Catherine-sur-Annecy , et en en-
treprit la réforme sous la direction de saint
François de Sales. Elle fit introduire sa nou-
velle discipline à Saint-Jean-de-Maurienne , à
Grenoble, à Seyssel, à Vienne, à Lyon, et dans
d'autres monastères. Ses constitutions furent
approuvées à Rome en 1631. Ses œuvres de
piété ont été imprimées par le P. Grossi, de
l'Oratoire; Paris, 1700, in-8".
rie de la mère Ballon, en tète de ses OEuvres, par
le P. Grossi.
* BALLONFFEAUX {George d'), baiUi d'Ech-
ternach, conseiller du roi au conseil provin-
cial de Luxembourg, antiquaire lorrain , vivait
dans la première moitié du dix-huitième siècle.
On a de lui : Réponse aux Observations de
M. Galland sur les explications de quelques.
médaillons de Tetricus le père et d'' autres;
Luxembourg, 1702, in-8°, et dans les Opéra
selecta de Hardouin. V. R.
D. Calinet, Biblioth. de Lorraine, p. 73. — Adelung,
Supplément à Jôclier, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BALLCB , député à l'assemblée législative
par le département de la Somme. Il était notaire
et juge de paix lors de l'élection. Ballue ne monta
qu'une seule fois à la tribune, le 26 août 1792,
pour déclarer qu'il avait écrit à la commune de
Paris que plusieurs de ses collègues , apparte-
nant au parti royaliste, avaient demandé des
passe-ports pour se rendre dans les départe-
ments infectés d'aristocratie; l'assemblée ap-
prouva sa conduite. Depuis ce moment, Ballue
ne reparut plus sur la scène politique.
Le Bas , Encyclopédie de la France.
* BALLUERCA , peintre espagnol , vivait dans
la seconde moitié du dix-septième siècle. 11 fit en
BALME
Î06
1 695, pour le couvent de Zfts ^arowesas deMadrid,
ime copie du Christ de Burgos. Les œuvres de ce
peintre, que l'on voyait encore au commencement
de ce siècle , n'étaient pas dépourvues de mérite.
Nagler, Nettes Allgemeines Siinstler-Lexicon. — Qull-
llet, Dictionnaire des Peintres espagnols.
*BALLY ( Victor ) , médecin français , mem-
bre de l'Académie de médecine , né à Beaurepaire
( Isère ) vers la fin du dix-huitième siècle. H fit
partie de l'expédition de Saint-Domingue, en
qualité de chef du service de santé ; et lorsque
la fièvre jaune exerça ses ravages sur la mal-
heureuse Barcelone en 1821, il fut un des mé-
decins français qui se dévouèrent pour s'opposer
à ce fléau. On a de lui : Histoire de la fièvre
jaune observée en Espagne, et particulière-
ment en Catalogne, dans l'année 1821 ; in-8",
1823 : MM. François et Pariset, ses collègues,
ont pris part à la rédaction de cet ouvrage; —
Coup d'œil sur l'histoire de la gymnastiqtie ;
Paris, 1817, in-8°; — Rapport au conseil su-
périeur sur la fièvre jaune; Paris, Didot, 1824;
— Du typhus d'Amérique; Paris, Smith, 1814;
— Mémoire sur les forces vitales ; — Obser-
vations sur le scorbut; — Mémoires, publiés
dans la Revue encyclopédique (1819), la Re-
viie médicale (1820) et la Gazette des hôpitatix
(1849) ; en outre, deux éditions nouvelles , très-
augmentées, du Formulaire magistral, etc., de
Cadet de Gassicourt.
Le Bas, Encyclop. de la France. — Quérard, la France
littéraire.
BALLYET {Emmanuel), antiquaire, évêque
et consul de France à Bagdad, né en 1700 à
Marnay (Franche-Comté), mort à Bagdad, de
la peste, en 1773. Il avait été d'abord religieux
caraie-déchaussé. On a de lui un compte-rendu,
écrit en latin, de sa mission, adressé sous forme
de lettre au pape Benoit XIV; Rome, 1754. On
y trouve des détails intéressants sur les peuples
de l'Asie occidentale. Il y avait à la bibliothèque
du duc d'Orléans le journal des voyages deBal-
lyet, d'où d'Anville a extrait la Description
d'un monument de sculpture découvert dans
une montagne.
Quérard, la France littéraire.
BALME ( Claude-Denis ) , médecin français,
né au Puy-en-Vélay le 24 janvier 1742, mort le
29 novemhre 1805. Après avoir étudié à Mont-
pellier et à Paris, il s'établit comme praticien
dans sa ville natale, où il exerça jusqu'à sa mort.
Il collabora au Journal de Médecine de Paris
depuis 1768 jusqu'en 1790. On a de lui : Disser-
tation sur le suicide, 1789, in-8°; — Mémoi-
res de médecine pratique sur les efforts ; le
Puy, 1791, in-12; — Recherches diététiques
du médecin patriote sur la santé et sur les
maladies observées dans les séminaires , pen-
sionnats, etc.; le Puy, 1791, in-i2; — Ré-
flexions sur le traitement de la petite vérole;
le Puy, 1761, in-12; — Considérations cliniques
sur les rechutes ; le Puy, 1797, in-12; — Ré-
clamations importantes sur les médecins oc-
307
BALME — BALOCHI
308
cusés d'irréligion, et sur les nourrices mer-
cenaires ; le Puy, 1804, in-8°.
Quérard , la France littéraire,
* BALME (Henri de ) , et non de Palma, sa-
vant franciscain , natif de la Balme ( Isère), mort
le 23 février 1439. On a de lui un livre de théo-
logie mystique , commençant par ces mots : Vide
Sion lugent, et qu'on a attribué à saint Bona-
venture ; U se trouve parmi les opuscules de ce
dernier. Ce livré existait autrefois, sous le titrede
Triplici Via ad Sapientiam , parmi les manus-
crits de la bibliothèque de Saint-Victor de Paris.
Il y avait à la bibliothèque Pauline, de Leipzig
d'autres traités mystiques qui portaient aussi
son nom, et qui, à cause de leurs divers titres,
de Imitatione Christi , de Compunctione , de
interna consolatione , semblent présenter une
grande ressemblance avec les opuscules attribués
à Thomas à Kempis.
Oudin, Corn, de Script. Ecoles., t. S, col. 2241-2242. —
WaddiDg, Annales minorum, t. IV.
*BALMÈs (Jacques-Lucien), publiciste et
philosophe espagnol, né à Vich en Catalogne
le 28 août 1810, mort le 9 juillet 1848. Il ensei-
gna quelque temps les mathématiques au col-
lège de sa ville natale , fut exilé sous la régence
d'Espartero, et fonda en 1844, à Madrid, un jour-
nal politique hebdomadaire, intitulé El Pensa-
miento de la Nacion , organe du parti religieux
et monarchique. On a de lui : Observaciones
sociales , politicas y economicas sobre los Me-
nés del Clero; Vich, 1840 ; — Consideraciones
politicas .sobre la situacion de Espana ; Bar-
celona, 1840; — Maximas de san Francisco
de Sales para todos los dios del ano la Re-
ligion demostrada al alcance de los nimos;
Barcelona, 1846, 1 vol. in-S''; — el Criterio;
IBarcelona, 1845, in-8''; traduit en français sous
Je titre de l'Art d'arriver au vrai, un vol., 1851 ;
— Escritos politicos , 1 vol. in-4°; Filoso-
Jia fundamental ; Barcelona, 1846, 4 vol.
in-S" ; traduite en fi-anç-ais, 3 vol., 1852 ; — Curso
defilosofia elemental;MAdT\d, 1837;— PioIX,
Madrid et Paris; in-8°; — el Protestantismo
comparado con el catolicismo en sus relacio-
nes con la civilisacion europea; 3 vol. in-8";
Ma-drid, 1848. C'est le principal ouvrage de l'au-
teur.
Don Antonio Soler, Biographia del doctor D. J , Bal-
mes.— Garcia rie los Santos, F'ida de Baltnes. — D. B. de
CovAobs., Noticiahistorico-literaria del doctor D. J.
Salines, Uevista hispanoamericana- — A. de Blanche-
Baffin , Jacques Balmés, sa vie et ses ouvrages, ln-8°.
*BALMÈs (François-Xavier) , chimrgiende
la cour d'Espagne, vivait au commencement du
dix-neuvième siècle. Il parcourut en 1803 les
colonies espagnoles pour y répandre les bienfaits
de la vaccine. H consacra un an tout entier à
ce pèlerinage , passant par les Canaries , Porto-
Ricco , Caraccas , les îles Philippines , la Chine ,
Sainte-Hélène, etc. Au milieu de ses travaux
incessants , il trouva encore le moyen d'étudier
les plantes les plus rares de la Chine ; il en dressa
un album de dessins coloriés, qu'il déposa en
1816 à la bibliothèque du musée de Madrid. On
a de lui un petit ouvrage sur les propriétés an-
tisyphilitiques de Tagava et du bégonia, tra-
duit en italien (Rome, 1795, in-8°).
Rose, New Biograpkical Dictionary.
* BALMOIST (la comtesse de SAINT-), auteur
tragique, vivait dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. Elle était d'une illustre famille
de Lorraine, et se fit remarquer de bonne heure
par ce caractère fortement trempé, particulier
aux femmes du pays qiii vit naltie Jeanne d'Arc.
Aussi bien recherchait-elle volontiers les exer-
cices virils. Pendant que son mari , le comte de
Saint-Balmont, suivait le duc de Lorraine à la
guerre, et qu'elle vivait retirée à la campagne, un i
officier de cavalerie, en garnison sur ses terres,
lui fit un outrage; elle lui envoya aussitôt un
cartel signé le chevalier de Saint-Balmont ,
dans lequel celui-ci se déclarait décidé à venger
sa belle-sœur. L'officier accepta le défi. La com-
tesse vint au rendez- vous , en habit d'homme.
Elle désarma l'officier, etlui dit : «C'est une femme
qui vous rend votre épée , monsieur, et non le
chevalier de Saint-Balmont. Ayez désormais plus
de considération pour les prières des dames. »
L'officier fut si confus de cette aventure, qu'on
ne le revit plus ensuite. La comtesse de Saint-
Balmont ne s'en est pas tenue à ce drame en ac-
tion; on a d'elle : les Jumeaux martyrs, ou
Marc et Marcelin, tragédie composée en quinze
jours, et imprimée en 1650. V. R.
Dictionnaire des femmes célèbres. — Biographie uni-
verselle des femmes célèbres. — Bibliothèque du Théâtre,
t. 3, p. 36. - histoire littéraire des femmes savantes,
t. 1, p. 452. — Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemei-
nes Gelehrten-Lexicon.
*BALNAVES (Henri), poëte écossais, né à
Kirkaldy en 1520 , mort à Edimbourg en 1579. H
se déclara hautement de la religion protestante,
et fut en 1546 un des complices du meurtre du i
cardinal Beaton, et, en conséquence, accusé de .
trahison et excommunié. Il resta longtemps
exilé en France; mais il fut rappelé plus tard,
car il fut nommé en 1563, par le collège de jus-
tice, membre de la commission de révision dui
livre de discipline. On a de lui : the Confession <
0/ Faith; Edimbourg, 1584, in-8"; — un poëme i
commençant ainsi : O Gallandis ail , Icry and i
call..., publié dans le second volume de la col-l
lection Ramsay.
Mackensie, Lives of scotch toriters; — Irving, Livet ■
of scotch poets.
BALOCHI ou BALLOCO (Louis), poëte et ju-
risconsulte italien, néàVerceil en 1766, mort
à Paris, du choléra, le 23 avril 1832. Il étudia le
droit à Pise, et quitta bientôt le barreau pour les
Muses. En 1802, lors delà réunion du Piémont
à la France , il vint s'établir à Paris, où il tra-
vailla pour le théâtre italien. On a de lui : il Merlo
délie Donne, traduction italienne du poëme
de Legouvé; Paris, 1802, in-18; — i Virtuosi
ambulanti, dramma giocoso in duo atti; Pa-
309
BALOCHI — BALSAMINO
3ïO
lis, 1807, ia-S" ; — en société avec M. Soumet, le
Siège de Corinthe , tragédie lyrique en 3 actes ;
Paris, 1816, in-8° ; — Cantata per l'illustre
nascita di Sua Altezza il duca di Bordeaux;
^aris, 1820, in-8°j — il Viaggio a Reiins,
dramma giocoso in un atto, composta per Vin-
coronazione di S. M. Carlo X, ital. et franc.;
Paris, 1825, in-8°; — avec M. Jouy : Moïse,
grand opéra en 4 actes ; Paris, 1827, in-8° ; —
Roberto il Diavolo , imité de Robert le Diable
de Meyerbeer. Il a fait, en outre , les paroles, et
la musique de plusieurs romances, cavatines,
cantates, etc.
Tipaldo , Biografia degli Italiani illustri, etc.
■ *BALOGH (Janos) , député hongrois, né en
1800, dans le comitat de Barsh.,11 figura, à partir
de 1 825 , en qualité de député de ce comitat et de
celui de Komorn, dans toutes les diètes de Hon-
grie , et fit constamment partie de l'opposition.
Aussi bien défendit-il avec énergie les droits du
peuple contre la noblesse, ce qui fut l'occasion
d'un duel entre lui et Zichy, député de Pesth. A
une autre époque , il s'acquit une grande popula-
rité en faisant siennes les paroles prononcées en
pleine diète par Nicolas "Wesselényi, déclaré,
pour ce fait , coupable de haute traliison et privé
de sa liberté. Balogh resta membre de la diète
malgré les instances du pouvoir pour l'en faire
exclure. Repoussé ensuite, lors d'une demande
d'emploi au gouvernement qu'il avait combattu,
il rentra dans l'opposition; et, après 1848, il sié-
gea à l'extrême gauche. On l'a accusé, sans preu-
ves , d'avoir trempé dans le meurtre du comte
de Lamberg. On lui doit cette justice que, soit
à l'armée , soit dans ses fonctions de commissaire
civil , il servit énergiquement la cause de la na-
tionalité hongroise. Et lorsqu'elle fut perdue, il
gagna, avecKossuth, le territoire turc.
Conversations- Lexicon .
*BALOGH DE ŒSA (Pierre), orateur hon-
grois, né au milieu du dix-huitième siècle , mort
en 1816. Il fut une des sommités du parlement
hongrois de 1790 à 1791 , et y défendit avec ta-
lent et fermeté les droits des protestants. Dès
l'âge de vingt-ti'ois ans il était mêlé aux affaires
puJ^liques, et occupait les postes les plus impor-
tants. En 1789, il devint inspecteur général des
communions protestantes d'Augsbourg. Plus
tai-d, il s'asseyait à la chambre législative, et y
recommandait avec talent, comme orateur, la
tolérance mutuelle pour les opinions religieuses.
Lors du synode de 1791, établi dans le but d'ar-
ranger les affaires des protestants en Hongrie,
il déclina la présidence en faveur de Ladislas de
Pronay , doyen d'âge, dont il reconnaissait d'ail-
leurs le mérite.
Kisch, Etnthalamium, ; Pesth, 1819; — Feratia piœ
memorix Excell. Dni Petr. Balogh,, etc.; — Ersch et
Gruber, Allgemeine Encyclopédie, etc.
*BALON [Nersès), hérésiarque, vivait au
quatorzième siècle. Il étudia d'abord la rhétori-
que et la théologie dans un monastère de la
haute Arménie, ensuite auprès d'un mission-
naire romain venu dans cette contrée. Après
avoir acquis les connaissances nécessaires , em-
brassé le rit catholique, et avoir été sacré
évêque d'Oi'my, Balon adopta les maximes des
anabaptistes , excita de grands troubles dans
toute l'Arménie, et se sauva en 1341 à Avi-
gnon , auprès du pape : là , il forma un parti ,
accusa l'église arménienne de 117 articles d'hé-
résie, et donna lieu à la tenue d'un concile à Sis
en 1342. Balon , toujours poussé par les mission-
naires, continua à aigrir les esprits , et empêcha
la réunion des deux églises. Il resta en Europe
jusqu'à sa mort. On a de lui : un Abrégé his-
torique des rois , des patriarches de l'Ar-
ménie depuis leur origine jusqu'à l'an 1370 ;
— une traduction , en armemen , des Vies des
papes et des empereurs, écrites par le frère
Polac-Martin et par Jacques Gaatan. Le traduc-
teur a intercalé dans l'ouvrage les Vies des
princes rupénlens.
IWchard , Biblioth. sacrée.
* BALOUFEAU OU BALOUFFETEAU {Jac-
ques) , fameux chevalier d'industrie, né à Saint-
Jean-d'Angely vers la fin du seizième siècle,
mort en 1628. Il était fils d'un avocat au parle-
ment de Bordeaux. Dès sa jeunesse il manifesta
l'esprit d'intrigue, et se fitconnaîti'epar des aven-
tures scandaleuses. Il parut dans le monde tan-
tôt sous le nom de baron de Saint-Angel , tan-
tôt sous le nom de baron de Sainte-Foy. Il
courut dans différents pays , où il fit beaucoup
de dupes et épousa plusieurs femmes. Empri-
sonné à Dijon, il parvint à s'évader, et se réfugia à
Bruxelles. De là il vint à Paris, où il dénonça une
prétendue conspiration , ce qui lui rapporta deux
cents écus duroi de France et deux millelivres du
gouvernement anglais , qui les lui lit compter à
son passage à Londres. Ce héros d'escroquerie
étant revenu en Fiance pour y mener grand
train, fut reconnu et pendu, après avoir subi la
peine de la torture.
Guillonnet-Merville, Recherches sur Saint- Jean-d' An-
gely. — Mercure de France, t. XII.
* BALSAMiNA ( Camille), célèbre cantatrice
italienne, née à Milan vers la fin du dix-hui-
tième siècle, morte le 9 août 1810. Douée d'une
sensibilité profonde, d'une très-belle voix de
contralto, et possédant une vocalisation parfaite,
elle fut accueillie avec enthousiasme partout oij
elle se fit entendre. Vers 1807, elle fut engagée
comme première cantatrice à la cour du prince
Eugène, vice-roi d'Italie. Appelée à Paris à l'oc-
casion du mariage de Napoléon Bonaparte avec
Marie-Louise, archiduchesse d'Autriche, elle fut
surprise, par un temps affreux, sur le mont Cé-
nis ; sa santé en fut dérangée, le mal empira , et
elle ne revint à Milan que pour y mourir.
Kétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BALSAMl]VO (Simon), poète tragique ita-
lien , natif de Saint-Marc, vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. On a de lui : la Perla,
in rima libéra; Venise, 1596, in-8°,
Mazzucbelli, Scrittori d'Italia.
311
BALSAMO — BALTADJl
315
BALSAMO OU BALSAiMOïiiE(/gfnflce), jésuite
italien, né dans la Fouille en 1543, mort le
2 octobre 1618. L servit pendant trente-cinq ans
les intérêts de son ordre, et ses supérieurs l'em-
ployèrent dans plus d'une mission délicate. On
a de lui (en italien) : Instruction sur la per-
fection religieuse, et sur la vraie méthode de
prier et de méditer; Cologne, 1611, in-12. Cet
opuscule a été traduit en latin.
Mazzuchelli, Scriitori d'italia.
BALSAMO {Ignace), jésuite, natif de Mes-
sine, mort dans cette ville en 1659. On a de lui :
Lettera di ]Sostra Signora alla città di Mes-
sina; canzone; Messine , 1653, in-4° ; — Mai'-
tirio de' santi Placido e compagni ; canzone
erime; Messine, 1653, in-4''.
On l'a confondu quelquefois avec Laurent
Balsamo, poëte silicien, natif de Palerme,. et au-
teur des Canzoni sacre et des Octaves insérées
(]3ins\es Muse Siciliane ; Palerme, 1653, in-12.
Mongitore, Bibliotli. Sicula. — Mazzuchelli, Scrittori
d'italia.
BALSAMO (Joseph). Voy. Cagliostro.
*BALSAMO (Justinien) , théologien italien,
natif de Messine, mort en 1670. Tl devint cha-
noine et chantre de la cathédrale de sa ville na-
tale, puis commissaire de l'inquisition en Sicile.
On a do lui :. Discorso sopra favorita lettera
delta S. Verginc , scritta alla città di Mes-
sina; Messine, 1646, in-4°.
iMazzuclielli, Scrittori d'italia.
BALSAMO (l'abbé Paul), agronome italien,
né à Termini ( Sicile) le 7 mars 1763, mort à Pa-
lerme en 1818. Il était professeur d'agriculture
à l'université de Palerme , et jouissait des béné-
fices d'une riche abbaye. Il fut envoyé par le gou-
vernement deNaples en Lombardie, en France et
en Angleterre , où il se lia avec Arthur Young, le
rédacteur des Annales rf'/l^rècMtore.n proposa
d'importantes réformesfinancières,quifurentpour
la plupart adoptées par le roi, quinomma Balsamo
son bibliothécaire. Ses écrits agronomiques, la
plupart insérés dans \ç^s, Annales d'agriculture,
ontpourjtitre : il Constante vile prezzo di generi
non dénota, e non cagiona richezza e prospe-
rità nello Stato; — lo Spendersi del denaro in
tmpaese, guali utili effetti prodtica nelpaese
medesimo; — gli Interessi nazionali e lagius-
tizia rlchiedono che non si avvilisca il valore
delta moneta; — Biligenze e pratiche per-
ché U vint regger possono alla navigazione
ed alla lungha conservazione ; — Sopra la
birra, il sidro e l'idromele ; — Pensieri sopra
l'agricoltura di Sicilia ; — Sopra Vinfluenza
délie scienze nel miglioramento délie arti; —
Sopra il piacere delV agricoltura , memoria
di A. Young; tradotta daW inglese; — So-
prn i dazi relativamente alV agricoltura ed
alla richezza nazionale; — la Sentenza del
villano; — il Villano filosofo. — Tipaldo n'in-
dique pas la date de ces publications.
Tipaldo, Biographia cJagli Italiani illustri del se-
colo xrill.
BAhSAMOJH (Théodore) , canoniste gi-ec, pa-
triarche d'Antioche, né à Constantinople vers h
milieu du douzième siècle, mort en 1204. H fut
nommé chanceher et bibliothécaire de Sainte-
Sophie ; on le regarde comme le plus habile ca-
noniste qu'aient eu les Grecs. Ses ouvrages sont
empreints d'une grande animosité contre les
Latins. Le plus important est un commentaire
sur les canons des apôtres et des sept conciles
œcuméniques, sur le code de l'Église d'Afrique
(réponses à soixante-quatre questions canoni-
ques de Marc, patriarche d'Alexandrie ), etc. )
Oxford , 1692 , in-fol. On a encore de lui : ,
Commentaire sur le Nomocanon de Photius;
Oxford, 1615, in-4'' ; — un Recueil de consti-i
tutions ecclésiastiques , avec des notes de Leun-n
clavius et de Fabrot, publié sous le titre : Paii
ra'i/la,
Leunclavius ,Jus grasco-romanttm. — Coteller, MonU"{
metita Ecclesias.
*nALSARAïi (Jean-Guij), médecin hon-ii
grois, né à Dombegyhaza en 1529, mort le 7
avril 1575. On a de lui : A Kereoztijeni Vallas
Agazatenak vœvid summaia; Pesth, 1571, i|
in-8°; — De remediis pestis prophylacticis,>'
1564.
Horanyi, Memor. Hungar.
*BALSER (George- Frédéric -Guillaume) ,
médecin allemand, né à Giessen en 1780. H:
devint médecin et chirurgien à Giessen en 1801 , et
professeur de médecine en 1803. On a de lui :
Dissertatio inauguralis, sistens primas lineas-
systematis scientix medicx, 1801, in-4°; ou-i^
vrage conçu dans les idées de Schelling.
Callisen, Medicinisches Schriftsteller-Lexicon.
* BALSER ( Jean-Christophe), jurisconsulteit
allemand, né le 31 janvier 1710 , mort le 14 juin
1750. Il étudia à Giessen, sa ville natale, et y
devint professeur de droit. On a de lui : Diss.\
inaug . de pœna stupri ; Giessen, 1736, in-4'';
— Disquiss. de libertate religionis, qua Joh.
Pétri Bannizse, prof. Wurzeb., doctrina de
tolerantia diversarum religionum in eodem
terrilorio ad rationes et Imperii R. G. le-
ges expensa refellitur; MA., 1738, 10-4°. La
liste complète de ses œuvres se trouve dans
Adelung.
Adclung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BALSEV (Christophe), médecin danois, né
le 16 janvier 1628, mort en 1693. Après ses
premières études , il voyagea à l'étranger, et se
fit recevoir docteur en médecine à Utrecht. On i!
a de lui : Disputatio inauguralis de nephri-
tide, 1658, in-4''.
Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon.
* BALTADJl (Mohammed), grand vizir de'
l'empire ottoman, né vers le milieu du dix-sep-
tième siècle, mort à Lemnos en 1712. Il com-
mença par appartenir au corps des baltadjis >
ou licteurs qui marchaient en tôte du cortège du i
sultan. S'étant attiré la confiance de son maître, il I
arriva au grand vizirat. C'est en cette qualité i
313
BALTADJl — BALTAZARÎINI
314
qu'il commanda l'armée destinée à s'allier avec
Charles XII de Suède contre Pierre le Grand. II
commença par envelopper les Russes sur les
bords du Pruth ; et l'on ne comprend pas
que le \izir, cédant aux suggestions de Cathe-
rine, ait signé le traité de paix de Faiezi, qui
lui faisait; perdre tous les fruits de son habile
stratégie. Charles XII lui reprochait avec co-
lère de ne point s'être saisi du. czar : « Si j'a-
vais pris le czar, répondit Baltadji, qui aurait,
gouverné ses États ?.. II n'est pas bon que les
souverains quittent leurs royaumes ! » Charles
fut si piqué de l'allusion, qu'il déchira d'un coup
d'éperon la robe du vizir; et, plus tard, lorsqu'il
connut les clauses du traité, il accusa de trahi-
son Balfadji, qui fut exilé à Lemnos, où il mou-
rut. H y fut enterré près du fameux poète mys-
tique Misri-Effendi.
H.immer, Histoire de l'Empire ottoman. — Voltaire,
Histoire de Charles XII.
*BAi,TAB» {Louis-Pierre), arcliitecte et
graveur, né à Paris le 9 juillet 1765, mort le 22
janvier 1846. Il se livra d'abord à l'étude du
paysage , et c'est dans ce but qu'il entreprit de
parcourir l'Italie. La vue des admirables mo-
numents qui couvrent la terre classique des
arts modifia sa vocation; parti paysagiste, il re-
vint-architecte , et fut dirigé dans cette nouvelle
voie par Peyre, le célèbre architecte du théâtre
de l'Odéon. Nommé architecte du Panthéon et
des prisons de Paris, il construisit les Chapelles
des maisons de détention de Saint-Lazare et
de Sainte-Pélagie. Il éleva vers 1820, sur le
boulevard Baumarchais, un vaste greniei' à sel
qui fut démoli peu d'années après, pour fai re place
à des habitations particulières. Il a fourni les
plans et presque achevé la construction du
grànà palais dejustice deLyon, fondé en 183'i.
Enfin, à l'époque de sa mort, il était membre du
conseil des bâtiments civils et du conseil des
travaux publics ; il professait à l'École des beaux-
arts depuis 1818. Malgré ces nombreux travaux,
Baltard trouva dans sa longue carrière le temps
de graver, tant pour ses propres ouvrages que
pour d'autres publications, une multitude de
planches à l'eau-forte , au burin ou à Vaqua-
tinta, avec une habileté, une hardiesse égales,
et une pureté de dessin supérieure à celles du
fameux Piranesi.
Les principaux ouvrages de Baltard sont :
Paris et ses monuments, dessinés et gravés au
burin, 2 vol. in-fol., 1803, texte par Amaury
Duval ; — Écouen, Saint-Cloud et Fontaine-
bleau , in-fol. , faisant suite à l'ouvrage précé-
dent; — Planches pour le Voyage dans la
basse et la haute Egypte, par Vivant Denon ;
Paris, Didot, in-fol.. 1802; — Voyage pittores-
que dans les Alpes, suivi d'un recueil de
vues des monuments antiques de Rome, 48
pi. à Yaqua-tinta, précédées de lettres adres-
sées à Percier, 1806, in-4'' ; — la Colonne de
la grande armée, 145 pi. grand in-fol. j Calco-
' graphie du Musée, 1810; — Planches pour le
Voyage en Espagne du comte Al. de LaBorde,
2 vol. in-fol.; — Athenaeum , journal d'art,
texte et planches , par Baltard ; — Planches
pour Antiquités de la Nubie, par F.-C. Gau,
in-fol., 1821-1827 ; — Planches pour le Voyage à
l'Oasis de Thèbes, pai- F. Cailliaud , in-fol.,
1822; — Architectonographie des prisons,
in-fol., 1829;— Grand prix d'architecture ;
projets couronnés par l'Académie royale de
France , gravés et publiés par L.-T. Yaudoyçr
et L.-P. Baltard; Paris, 1834, in-fol. : cet ou-
vrage est continué par Victor Baltard ; — Pro-
jet d'orangerie et de jardin d'hiver pour l'a-
chèvement de la place du Louvre; — Mé-
moires et plans pour les embellissements de
la ville de Lyon, etc., etc.
Baltard a gravé avec un égal succès des
sujets historiques , et n'ayant aucun rapport
avec l'architecture , tels que Rebecca et Elié-
zer, les Aveugles de Jéricho, et Saint Jean
baptisant sur les bords du Jourdain, d'après
Nicolas Poussin ; 1 1 planches pour le traité de
Charles Lebrun sur les rapports de la face hu-
maine avec celle des animaux ; plusieui's por-
traits , dont Napoléon, le Poussin , Jean Bul-
lant, etc. Ernest 13reton.
Quérard, la France littéraire.
* BALTARD (V'ictor), architecte français, fils
du précédent, est né à Paris en 1805. Il rem-
porta le grand prix de Rome en 1833. Nommé
architecte du gouvernement et de la ville de
Paris, il a exécuté avec une rare mtelligence les
restaurations ou la décoration des églises Saint-
Germain-des-Prés , Saint-Severin et Saint-
Eus tache. Il a dirigé la construction du nouvel
hôtel du Timbre; enfin, au moment où nous
écrivons, il est chargés conjointementavecM. Cal-
let, de l'immense entreprise des halles cen-
trales.
M. Victor Baltard a contuiué la publication
des Grands prix d'architecture , commencée
par son père; il est auteur d'une splendide Mo-
nographie de la villa Medicis, in-fol., 1847;
enfin , c'est hii qui a dessiné d'après nature les
belles et nombreuses planches qui accompa-
gnent un ouvrage aussi remarquable par le fond
que par sa magnifique exécution , imprimé par
les soins de M. le duc de Luynes, les Recher-
ches sur les monuments de l'histoire des Nor-
mands et de la maison de Souabe dans l'I-
talie méridionale , par A. Huillard-Bréholles ;
Paris, m-fol., 1844. E. B— n.
BALTAZARiNi, dit Bcaujoyeulx , musicien
italien, vivait au milieu du seizième siècle. La
reine Catherine de Médicis l'avait fait venir du
Piémont , et l'avait nommé son premier valet de
chambre, sous Henri III ; il fut intendant de la
musique et ordonnateur des fêtes de la cour.
On trouve le détail de l'une de ces fêtes dans
un écrit intitulé Ballet comique de la royne,
fait aux nopces de M. le duc de Joyeuse et de
315
BALTAZARmi
mademoiselle de Vaudemont; Paris, 1582,
in-4<'.
Fétls, Biographie vniverselle des Musiciens.
* BâLTEa ( Suen ), théologien suédois, né en
1713, mort le 19 novembre 1760. Il étudia à
Upsal , y acquit ses degrés , et devint plus tard
prévôt de la cathédrale de Wexiœ. On a de loi ,
entre autres ouvrages : Vàr fràtsares, Jesu
Christi historia, Wexiœ et Stockholm , 1755-
1760.
Gezellus, Biograf. Lexicon. — Adelang, Supplément
à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
BALTHASAR {Belchatzar ), roi de Baby-
lone , contemporain de Cyrus , paraît avoir ré-
gné de 554 à 538 avant J.-C, et être le même
que le personnage désigné par Bérose sous le
nom de Laborosoarchod, et par Abydène sous
le nom de Laborossoarchus ; d'autres auteurs
ont reconnu en lui Nabonnède. Rien de plus
commun , pour ce qui concerne les monarques
orientaux, que ces confusions de noms prove-
nant sans doute de la diversité de prononcia-
tion , même dans les langues orientales qui
avaient entre elles le plus d'affinité. L'histoire
de l'infortune de Balthazar est rapportée au cin-
quième chapitre du livre de Daniel. Dans un
grand festin qu'il donnait à sa cour, ce prince
fit apporter, pour les faire servir à ses orgies ,
les vases sacrés que son aïeul Nabuchodouosor
avait enlevés du temple de Jérusalem. En ce
moment une main miraculeuse fut aperçue tra-
çant sur un mur de la salle du festin des carac-
tères que ne purent lire les sages de Babylone,
appelés aussitôt par le monarque épouvanté.
Sur l'avis de la reiue , qu'on croit être, non l'é-
pouse de Balthazar, mais son aïeule Nitocris,
veuve de Nabuchodonosor, le prophète Daniel fut
appelé , et déchiffra dès le premier coup d'œil
les caractères menaçants , soit qu'ils fussent d'une
écriture étrangère, soit qu'ils fussent entrelacés
en manière de chiffre. Il les prononça Mené
Thekel Phares , et les traduisit ainsi : Tes
jours sont comptés : tu as été trouvé trop lé-
ger dans la balance , ton royaume est par-
tagé. En cette nuit même, en effet, continue Da-
niel, le roi fut mis à mort, et l'empire de Baby-
lone tomba entre les mains du roi des Perses ,
deux cent neuf ans après sa fondation par Na-
bonasser. [Enc. des g. du m. ]
Daniel, VI. — Hoefcr, Histoire de lu Babylonie, dans
la collection de l'Univers pittoresque.
BALTHASAR (Augusttn de), jurisconsulte
allemand, né àGreifswald(Poméranie) en 1701,
mort à Wismar en 1779. Il étudia à léna , et
devint membre du tribunal d'appel du roi de
Suède à Wismar. Outre un grand nombre de
dissertations, on a de lui : Apparatus diploma-
tico-historicus, Tableau de toutes les lois qui
servent à l'histoire de la Poméranie et de
l'Ile de Rugen, etc.; Greifswald, 1730-1735, in-
fol. ; — Tableau historique des tribunaux du
duché de la Poméranie suédoise, etc. ; ibid.,
1733-1737, 2 vol. in-fol. ; — De Origine, Statu
- BALTIMORE 31(
ac Conditione homimim propriorum in Po
merania; ibid., 1735-1749; — Discours sui
les avantages du temps présent, soiis le rap >
port du perfectionnement des sciences , spé
cialement de Vétude de l'histoire et d%
droit ;MA., 1742, in-4"; — Jus ecclesiasticun
pastorale ; MA., 1760-1763, 2 vol. in-fol.
Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon, avec le Sup
plément d'Adelung.
BALTHASAR ( Christophe ) , jurisconsulti
français, né à Villeneuve-le-Roi en 1588, mer
à Castres vers 1670. 11 fut avocat du roi i
Auxerre. Il publia plusieurs ouvrages , afin di
prouver la légitimité des droits de la Franci
sur différents domaines de l'Espagne. Les titre
de ces écrits sont : Traité des usurpations de
rois d'Espagne sur la couronne de France
depuis Charles F///; Paris, 1626, in-8", aug
mente d'un Discours des droits et prétention,
des rois de France sur l'Empire; réimprim
en 1647, in-4°, sous le titre de Justice des ar
mes du rot très-chrétien contre le roi d'Es
pagne.
Lelong , Bibliothèque historique de la France, éà\
Fontette.
BALTHASAR (Jacques-Henri de), théologie
protestant , vivait dans la première moitié d
dix-huitième siècle. Il fut surintendant génér;
des éghses de la Poméranie suédoise. On a d
lui : Recueil défaits relatifs à l'histoire ei
clésiastique de la Poméranie ; Greifswald
1723-1725, in-4''; — Val. ab Eichstscdt Epi
tomeannalium Poiiieranix ;Md., 1726, in-4'
Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon, avec le Sup
plément d'Adelung.
BALTHASAR ( Joseph-Antoine-Félix de \
jurisconsulte suisse, né à Lucérne en 1737
mort en 1810. Il lut président du conseil mun
cipal de sa ville natale , et consacra tous ses lo
sirs à recueillir des matériaux pour l'histoire d
son pays. Outre un grand nombre de notice
insérées dans la Bibliotheca Helvetica, à
Haller, on a de lui : De Helvetiorum Juribu
circa sacra, traduit en français par M. Viend
Lausanne, 1770, in-12; — Défense de Guii
laume Tell; 1760, in-8°; — Muséum virorui
Lucernatum fama et meritis illustrium; Li
cerne, 1777, in-4°.
Biographie des Contemporains.
BALTHASARi (Théodore), physicien alli
mand, vivait vers la fin du dix-septième et a
commencement du dix-huitième siècle. Il devii
professeur de mathématiques et de physique
Erlangen, et inventa en 1710 le microscope se
laire. Son ouvrage, oti il donne les détails c
cette invention, attribuée aussi à Lieberkuhn,
pour titre : Micrometroruni telescopïis et m
croscopiis applicandorum varia structura <
usu multiplici opusculum; Erlangen, 171C
in-S».
Fischer, Geschichte der Physik. i
BALTIMORE (Cccil, lord, baron de Calvert |
fondateur de la colonie du Marjland, mort 6'
317 BALTIMORE
1G76. Les Français s'étant emparés d'un établis-
sement qu'il avait fondé à Terre-Neuve, lord
Baltimore obtint de Charles I^*" la concession de
tout le territoire qui constitue aujourd'hui l'État
de Maryland. La charte de concession, datée du
20 juin 1632, est motivée sur ce que lord Bal-
tJTnore aurait représenté le dessein qu'il avait
de convertir, à la morale et à la religion, les
sauvages de cette partie de l'Amérique, en y
envoyant une colonie. Il est dit dans le même
acte que le concessionnaire payera à la couronne ,
à la fête de Pâques de chaque année , une rede-
vance de deux flèches indiennes (two Indian
arrows), et le cinquième du produit des mines
d'or et d'argent qui pourront être découvertes.
En conséquence, une colonie composée de deux
cents individus, tous catholiques, entra, en février
1634, dans la baie de Chesapeake; et, après
avoir fait l'acquisition d'un village habité par des
Indiens , jeta les fondements de ce qui fut plus
tard l'État de Maryland, ainsi appelé du nom de
la reine Henriette-Marie, femme de Charles r^
La colonie prospéra tout d'abord ; elle se donna
un gouvernement et une constitution. Mais cette
prospérité fut troublée par l'antagonisme reli-
gieux des habitants de la Virginie , et cette par-
tie de l'Amérique vit s'étendre chez elle les dis-
sentiments parfois sanglants qui divisèrent la
mère patrie. Mais tout se pacifia plus tard , et
lord Baltimore vécut assez pour voir se réaliser
les espérances qu'il avait conçues pour la colonie
qu'il avait fondée.
History ofthe Bntish Possessions in North America,
from the first discovery by Sébastian Cabot, to the
peace o/ 1763. — The British empire in America;
Londoa , 1708. — Penny Cyclopsedia.
BALTIMORE (Frédéric) , voyageur anglais,
mort le 8 septembre 1771. Sa vie fut assez agitée.
Après un voyage qu'il lit en Orient en 1763 et
1764, il perdit presque toute sa fortune, pour
avoir séduit une jeune Anglaise du nom de miss
"Woodcocli. Cette affaire attira sur lui une telle
animadversion, qu'il s'expatria définitivement. Il
se rendit d'abord à Florence, puis à Naples, où
il mourut. Un fait assez curieux de la vie de ce
lord , c'est qu'il fit une pension de 200 livres
sterling au célèbre général corse Paoli. On a
de lord Baltimore : une description en anglais
de son Voyage en Orient, publiée en 1767 : on
y trouve des observations sur la Turquie, sur
la poésie orientale, etc.; — Gaudia poetica,
compared in latin, english and french;
Londres, 1769, in-4°.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
BALTON, BALTEN OU BALTENS (Pierre),
peintre hollandais, né à Anvers en 1540, mort
en 1579. Il imita la manière de Pierre Breughel,
et excella dans les miniatures. Dans son tableau
de Saint Jean préchant dans le désert, on ne
se lasse pas d'admirer, relativement à la peti-
tesse des figures, le fini des personnages qui
forment la Tniiltitnde, et qui paraissent écouter
BALTZ 318
l'apôtre avec recueillement. L'empereur eut un
jour la fantaisie de lui faire effacer saint Jean
et de lui substituer un éléphant, afin de juger
dans quelles proportions l'artiste exécuterait un
animal aussi monstrueux près de personnages
incomparablement plus petits. Balton s'en tira à
merveille. Ce tableau est aujourd'hui dans la ga-
lerie de Vienne.
Fiorlllo, Geschichte der Malerei, II, 494.
BALTDS (Jean-François), écrivain ecclé-
siastique, né à Metz le 8 juin 1667, mort à Reims
le 9 mars 1743. Il était de l'ordre des Jésuites,
commença par professer les belles-lettres et l'É-
criture sainte dans divers collèges , et fut enfin
appelé à Rome, où on le chargea de Y Index des
livres écrits par les membres de la société de Jé-
sus. Après son retour en France, il fut successi-
vement recteur de plusieurs collèges. On a de
lui : Réponse à Z'Histoire des Oracles de Fonte-
nelle; Strasbourg, 1707 et 1709, in-8°; — la
Défense des Saints-Pères accusés de plato-
nisme; Paris, 1711, in-4''; — la Religion
chrétienne prouvée par l'accomplissement
des Prophéties; in-4% Paris, 1728; — Défense
des prophéties de la Religion chrétienne;
3 vol. in-12, 1737, etc.; — les Actes de saint
Barlaam , tirés d'un manuscrit grec , avec deux
discours, l'un de saint Basile, l'autre de saint
Jean-Chrysostome ; Dijon, 1720, in-12. — Senti-
ment du P. Battus sur le traité de la fai-
blesse de V esprit humain, de Huet, dans les
Mémoires du P. Desmolets.
Richard , Bibliothèque sacrée.
BALTCS (Jacques), historien, frère du pré-
cédent, né à Metz le 31 janvier 1670,^;^ mort
dans sa ville natale en 1760. Il était notaire et
conseiller échevin à Metz. On a de lui : Annales
de Metz, depuis l'an 1724 inclusivement, pour
servir de supplément aux preuves de l'Histoire
de Metz (Lamort), in-4° de 369 pages, publié
par Tabouillot en 1789 : ces annales, utiles à
consulter, vont jusqu'au 27 décembre 1755; —
Journal de ce qui s'est fait à Metz au pas-
sage de la reine (Marie Leczinska, fille de Sta-
nislas).
(iaérarà, la France littéraire.
* BALTZ (Théodore-Frédéric), médecin al-
lemand, né dans les environs de Berhn le
15 janvier 1785. (On ignore s'il vit encore.) 11
fut chinu'gien de régiment en 1806, et assista
dans cette année à la bataille d'Iéna. Plus tard, il
vint en France avec les alliés , et fut nommé en
1816 professeur en chef de l'école de chirurgie
militaire. On a de lui, entre auti-es ouvrages :
De Ophthalmia catarrhali bellica; dissertatio
inauguraUs, Heidelberg, 1816; — Freimil-
thige Worte iiber die innern und wesentli-
chstenVerhaltnissein derKœnig. Preuss. Mi-
lit air- M edicinalverfassung (Quelques franches
observations sur l'organisation intérieure et es-
sentielle de la médecine militaire en Prusse ) •
Berlin , 1820.
Callisen , Medtcinisches Sckri/lsteller-Lexicon,
319
EALTZAR
^BALTZAR (Thomas), violiniste célèbre,
né à Lubeck dans la première moitié du dix-
septième siècle, mort en juillet 1663. Il vint à
Londres en 1658, puis se rendit à Oxford. Sa
réputation arriva jusqu'aux oreilles de Charles II,
qui le nomma maître de ses concerts. Ses fré-
quents écarts de régime l'enlevèrent de bonne
heure à la vie. On a de lui des sonates pour
viole à six cordes, violon, basse de viole et basse
continue, avec accompagnement de clavecin.
Biirney , Ceneral fiistory of music.
BALUE (JeannE la), cardinal français, prin-
cipal ministre de Louis XI, naquit vers 1421 à
Verdun, et mourut en 1491 à Ancône. Son père,
meunier suivant les uns , cordonnier ou tailleur
suivant les autres , fut métamorphosé ensuite ,
parles Hatteurs du cardinal, en seigneur du bouig
d'Angle en Poitou. Balue paraît avoir passé ses
premières années dans ce pays. Étant entré dans
les ordres, il s'attacha à Jean Juvénal des Ur-
.lins, évoque de Poitiers. A la mort de ce prélat,
dont il avait su se faire nommer l'exécuteur tes-
tamentaire , il vola ses héritiers, et passa ensuite
dans la maison de Jean de Beauvau, évêque
d'Angers, qui le nomma son grand-vicaire, place
dont il abusa encore, en se livrant à la simonie.
Mais sa finesse sut cacher ces abus à son maître,
qui le fit présenter à Louis XI par Charles de
Melun , favori de ce prince. Balue fut très-goûté
du roi, qui le fit son secrétaire et son aumônier,
lui donna en 1464 une charge de conseiller clerc
au parlement de Paris , et en 1465 l'évôché d'É-
vreux. Louis XI, attaqué par la ligue formidable
dite du Bien public, était perdu si Balue et Charles
de Melun, qu'il envoya àParis, n'eussent décidé les
bourgeois de cette capitale à lui rester fidèles,
malgré les séductions et les menaces des princes
confédérés. La garde bourgeoise, encouragée par
]5alue, résista même vigoureusement au comte
de Charolais. Le roi, s'étant débarrassé du plus
grand danger à force d'intrigues , vint lui-même
à Paris ; et, voyant la bonne tenue de la garde
liourgeoise, voulut savoir combien sa capitale
pouvait, au besoin, lui fournir d'hommes en état
déporter les armes. Les bourgeois furent partagés
en brigades, qui eurent des officiers et des dra-
peaux ; et il s'en trouva quatre-vingt mille , dont
trente mille armés et équipés comme les meil-
leures troupes. Balue , qui avait des goûts guer-
riers ,. en passa lui-même la revue dans la plaine
Saint-Antoine. Ce fût alors qu'Antoine de Cha-
banes, comte de Dammartin, grand maître de
France, dit au roi : « Sire, permettez que j'aille
à Évreux faire l'examen des clercs et ordonner
les prêtres, puisque l'évêque d'Évreux est oc-
cupé ici à passer en revue des gens de guerre. »
La conduite droite et iiTéprochable de Chabanes
le fit échapper à la vengeance de Balue. Chailes
de Melun, son bienfaiteur, fut moins heureux :
des plaintes faites avec emportement, au sujet
de la faveur que ce prélat lui avait enlevée, furent
habilement exploitées auprès du roi, toujours
— BALUE 320
disposé à se défaire des grands seigneurs ; et
Charles de Melun eut la tête tranchée à Loches.
Jean de Beauvau, autre bienfaiteur de Balue, fut
déposé , par suite de ses intrigues. Balue seconda
encore la volonté du roi , mais surtout ses propres
intérêts , dans l'affaire de la pragmatique sanc-
tion , que Louis XI consentait , contre le bien de
la France, à laisser abolir, pour se concilier le
pape Paul II. Le ministre présenta d'abord les
lettres du pape au Châtelet, où elles furent en-
registrées, puis au parlement, pendant le mo-
ment des vacations , dans l'espoir de rencontrer :
moins d'opposants ; mais « la Balue trouva , dit il
Belleforest, un plus homme de bien de procu- !■
reur général qu'il n'estoit d'évesque, qui lui ré-. '•
sista en face ; c'estoit Jean de Sainct-Romain : il '
protesta que tant qu'il seroit en estât, il scmon-
treroit estre non-seulement le procureur du roy,
ains du royaume et couronne de France. » Tout
le parlement et l'université montrèrent la même
énergie que le procureur général. Le recteur ap-
pela au prochain concile des lettres du pape ; et
son appel fut enregistré au Châtelet, où l'avaient
été ces lettres. Telle était la force des institutions,
que Louis XI et son ministre furent forcés de
céder; et la pragmatique resta en vigueur, ju.<i-
qu'au concordat fait entre Léon X et François l*''. '
Mais Balue fut récompensé de ses efforts eh 1467-, '
d'abord par l'évôché d'Angers, dont il avait dé- '
pouillé Jean de Beauvau, son bienfaiteur; enfin, i
la même année, par le chapeau de cardinal , qui, i
refusé une première fois, à cause de la dépra-
vation de ses mœurs, lui fut accordé sous le titre i
de Sainte-Suzanne.
Protégé par cette pourpre révérée , il ne res- v
pecta plus rien. Charles le Téméraire, devenait
duc de Bourgogne par la mort du duc Philippe*
le Bon , son père , était un des plus riches souve-i-
rains de l'Europe. Le cardinal de la Balue entre-
tint avec lui une correspondance secrète, dansi
laquelle il l'informait de tous les projets du rein
aussitôt qu'ils étaient formés. H conseilla à
Louis XI d'aller trouver son ennemi à Péroune,
puis au duc de Bourgogne d'y retenir le roi; en-
suite, de le forcer à l'accompagner dans son ex-
pédition contre les Liégeois, révoltés à l'insti-'i
gation de Louis, victime à la fois de ses four-i
beries et de la déloyauté de son vil ministre.!
Il tenait pourtant de la libéralité d'un prince sîi
peu généreux d'ordinaire, outre les évêchésd'É-î
vreux et d'Angers, les abbayes de Fécamp, du!
Bec, de Saint-Ouen, de Saint-Jean-d'Angély et
de Saint-Thierry, la haute main sur les bourses
dépendantes du collège de Navarre, sur les
hôtels Dieu , aumôneries et maladreries dépen-
dantes du roi , et sur tous les bénéfices vacants
dont sa majesté pouvait disposer. Enfin, ayant
ourdi de nouvelles intrigues pour empêcher
l'accord du roi avec son frère, sa correspon-
dance fut interceptée ( 1469 ); il fut aussitôt arrêté,
et avoua tous ses crimes. Mais, comme il l'avait
prévu, la pourpre romaine le sauva du sup-
321
BALI3E — BALUZE
322
plice. Le pape intervint, contesta au roi ses
droits dans ce jugement, et Louis XI, pour ne pas
laisser le cardiiial impuni, préféra le garder in-
définiment à Loches , dans une prison qu'il comp-
tait rendre perpétuelle. Cette prison fut une de
ces cages de fer que la Balue lui-même avait in-
ventées ; elle avait huit pieds en carré , et on la
voit encore , sous le nom de case Balue, au châ-
teau de Loches. « Ces cages , dit Comines ( qui
les connaissait bien pour y avoir été enfermé lui-
même huit mois ), estoient couvertes de pattes de
fer par le dehors et par le dedans , avec terriWes
fermures, de quelque huit pieds de large, de
la hajiteur d'un homme et un pied plus. » D y
resta onze ans, jusqu'à ce que le pape Sixte IV
obtint sa liberté en 1480 , à condition qu'il se
retirerait à Rome , où on lui donnerait des juges.
Mais , bien loin de là , le pape lui fit le meilleur
accueil, et même, en 1484, l'envoya légat a la-
tere en France, comme pour braver Charles VUI ;
et Balue eut l'audacieuse impudence de venir à
Paris, sans demander au roi son agrément, et
sans présenter au parlement ses lettres de léga-
tion. Mais à la mort du pape, qui le soutenait, il
s'enfuit bien vite de France , craignant de ne plus
échapper cette fois à la vengeance du roideFrance.
De retour en Italie, il fut fait évêque d'Albano,
puis de Préneste , par Innocent vni, successeur
de Sixte rv. Il fut pourvu en outre des plus
riches bénéfices, et décoré du titre de protecteur
de l'ordre de Malte. Il mourut à Ancône au mois
d'octobre 1491. Suivant les uns, il était d'une
ignorance crasse ; suivant d'autres, homme « de
gentil esprit et de grandes lettres. » [M. Berger
DE XiVREY, dans YEne. des g. du m. ]
Philippe de Comines, Chron. — Aiibery, Hist. des card.
*BALUFFi (Cagetano), écrivain ecclésias-
tique contemporain. D a été dans la Nouvelle-
Grenade, et a séjourné à Santa-Fé de Bogota, où
il s'est procuré de précieux renseignements sur
l'histoire religieuse du nouveau monde. Ces re-
cherches l'ont mis à même de publier à Rome,
vers 1848, une Histoire religieuse de l'Amé-
riqîie. Ferdinand Denis.
* BALUGANI ( Filippo ), sculptcur, né à Bor
logne, mort en 1780. Il étudia le dessin sous
Vittorio Bigari, et s'adonna à la sculpture et à
la gravure de médailles. On conserve à Bologne
plusieurs de ses ouvrages, dont les principaux
sont des bustes de terre cuite au palais de l'uni-
versité , des statues au palais Ranuzzi , et à Saint-
Pétrone le médaillon de Mauro Tesi, sur le
tombeau de ce peintre. E. B — n.
Malvasia , Pitture, Sculti ed Architetture di Bologna.
BALUZE {Etienne), historien et annotateur,
né le 24:décembre 1630 à Tulle, mort à Paris le
28 juillet 1718. Après avoir commencé ses études
dans sa ville natale, il vint les continuer à Tou-
louse , où son aptitude lui fit donner une bourse
au collège Saint-Martial. Il était encore écolier
lorsqu'il publia VAnti-Frizonius, critique de
l'ouvrage de Pierre Frizon, Gallia purpurata.
NOUV, BIOGR, UMVERS, — T, IV.
Deux dissertations sur la vie et les reliques de
plusieurs saints parurent ensuite, et le firent re-
marquer de M. de MontchaT, archevêque de Tou-
louse, qui le prit pour secrétaire. M. de Marca,
successeur du prélat, l'associa à ses savants tra-
vaux, et lui laissa, en mourant, ses œuvres ma-
nuscrites. Baluze avait renoncé depuis longtemps
à l'étude du droit, qu'il avait suivie d'abord par
soumission à son père. Après la mort de M. de
Marca, plusieurs évêques adressèrent au jeune
savant les plus belles propositions pour l'attirer
près d'eux ; il donna la préférence à Henri de la
Motte-Houdancourt, archevêque d'Auch; mais
n'ayant pas de goût pour la théologie scolas-
tique, il accepta les offres de Colbert, qui le char-
gea du som de sa bibliothèque. Celle-ci devint
bientôt une des plus rares collections de livres de
l'Europe, grâce au discernement de Baluze, qui
découvrait chaque jour quelque nouvelle richesse
littéraire , et qui faisait venir à grands frais des
manuscrits précieux des pays les plus éloignés.
Il conserva la direction de cette bibliothèque sous
les fils de Colbert, et ne la quitta de son plein
gré que pour se retirer, en 1700, dans une fort
belle maison dépendante du collège des Écossais,
n y vivait dans l'oubU depuis sept ans, lorsqu'une
ordonnance de Louis XIV l'appela aux fonctions
d'inspecteur du Collège royal ; déjà ce monarque
avait créé pour lui une chaire de droit canon.
Peu de temps après, il tomba en disgrâce; voici à
quelle occasion. Le cardinal Emmanuel-Théodose
de Bouillon, avec qui il s'était lié de vieille date,
le pressa d'écrire l'histoire de la maison d'Au-
vergne , et il céda à ses instances. Cet ouvrage
parut en 1709. Baluze y avait inséré quelques
fragments d'un ancien cartulaire et d'un obituaire
de Brioude, qui prouvaient que les Bouillon
descendaient en ligne directe des anciens ducs
de Guienne, comtes d'Auvergne. On assura qu'il
avait voulu , par là , soutenir les prétentions du
cardinal de Bouillon , qui se disait indépendant
de Louis XTV, et fondait son droit sur ce qu'il
était né d'une maison souveraine, dans la prin-
cipauté de Sedan , avant que l'échange de cette
souveraineté avec le roi eût été consommé. Ces
imputations, qui coïncidaient précisément avec
le départ du cardinal de Bouillon pour l'étranger,
animèrent le roi contre l'auteur de YHistoire
généalogique de la maison d'Auvergne. On
instruisit son procès , en vertu d'un ordre exprès
de Louis XIV. Par arrêt du 20 juin 1710, rendu
sur les conclusions du ministère public , l'ou-
vrage fut supprimé et son auteur frappé d'exil et
de confiscation, sans qu'on voulût même entendre
sa justification. Dépouillé de presque toute sa
fortune, Baluze^ fut interné successivement à
Rouen, à Blois, à Tours et à Orléans. Il n'ob-
tint son rappel qu'en 1 7 1 3, après la paix d'Utrecht ;
mais on ne lui rendit ni sa place, ni son traite-
ment. Il se consola de ses revers par l'étude ; ainsi,
il s'occupa à revoir sur plus de trente manuscrits
différents les oeuvres de saint Cyprien, dont il se
11
323
BALUZE — BALZAC
324
proposait de publier depuis longtemps une nou-
Tclle édition. La mort vint le surprendre au milieu
de ses travaux; on l'inhuma à Saint-Sulpice. Il
avait composé lui-même son épitaphe en ces
termes :
Il gtt Ici le sire Etienne ;
Il a consommé ses travaux :
En ce monde U eut tant de maux ,
Qu'on ne croit pas qu'il y revienne.
Une certaine originalité, jointe à beaucoup de
gaieté, faisait le fond du caractère de Baluze. Il
institua, par exemple, une femme étrangère sa
légataire universelle, et ne laissa presque rien à
sa famille. Voici les termes de l'une de ses dis-
positions testamentaires, par laquelle il ordonne
que sa bibliothèque soit vendue en détail : « Je
« défends et prohibe expressément la vente de
« ma bibliothèque en gros , voulant qu'elle soit
« vendue en détail au plus offrant et dernier en-
« chérisseur, afin que les curieux en puissent
« avoir leur part, y ayant une très-grande quan-
« tité de livres rares, difficiles à trouver, et que
« les gens de lettres seront bien aises d'avoir oc-
re casion d'acquérir. « — Baluze fut un des
esprits émin«nts de son siècle, un ami éclairé
du progrès. Il se montra l'adversaire décidé des
ultramontains, et défendit avec chaleur les li-
bertés de l'Église gallicane. Exilé par la monar-
cliie, il fut aussi mis à l'index par la cour de
Rome pour son ouvrage intitulé la Vie des papes
d' Avignon, où il réfute les ulti-amontains qui
compai;èrent le séjour des papes à Avignon à la
captivité des Juifs à Babylone. « Baluze, dit
« M. Dupin , est un des hommes qui ont rendu
« le plus de services à la république des lettres
« par son appUcation continuelle à rechercher
« de tous côtés des manuscrits des bons au-
« teurs, à les conférer avec les éditions, et à les
« donner ensuite au public avec des notes pleines
« de recherches et d'érudition- » Sa maison était
le rendez-vous des savants et des gens de lettres,
qu'il aidait non-seulement de ses conseils et de
sa plume, mais encore de son argent. U allait les
trouver à Saint-Germain des Prés, quand ils ne
venaient pas chez lui. C'est Baluze qui introdui-
sit un des premiers , en France , l'usage des
soupers littéraires, qui se prolongèrent avec tant
d'éclat dans le dix-huitième siècle. La joyeuse
humeur y était de mise, et nous tenons à citer
ici un couplet de l'académicien Bernard de la
Monnoye, qui fut chanté, un soir, à la santé de
Baluze ; il servira à montrer que , chez nos pères,
l'habitude des travaux les plus sérieux et les plus
graves n'excluait pas la gaieté :
Entonnons un couplet gaillard
Pour notre ami Baluze :
Entonnons un couplet gaillard
Pour ce docte vieillard :
A table il rit ,
11 chante , il nous amuse :
Ce qu'il dit
Est plein d'esprit.
Exempts d'ennui,
Puissions- nous, dans vingt ans comme aujourd'hui ,
Boire avec lui !
Outre de nombreux manuscrits, Baluze a laissé
quarante-cinq ouvrages imprimés, dont quelques-
uns ont plusieurs volumes. Voici .les princi-
paux : Regum Francorum capitularia , 1677,
in^fol., 2 vol.; 2^ édit., 2 vol. in-fol., 1780 : la pré-
face de ce recueil a été traduite par l'Escalopier
de Nouras, sous le titre de : Histoire des capi-
tulaires des rois français , etc.; la Haye, 1755,
in-12; 1779, in-8°; — EpistolcC Innocenta
papee III; 1682, in-fbl., 2 vol. ; — Conciliorum
nova collectio , 1683, 1 vol. in-fol; — les Vies
des papes d'Avignon, 1693, 2 vol. in-4°; -—
Historia Tutelensis, il 17, 2 vol. iD-4° ; — S. Cy-
priani opéra; — Miscellanea; Paris, 1680,
7 vol. in-8°. Ses manuscrits, au nombre de quinze
cents, tous annotés de sa main , se trouvent à la
Bibliothèque nationale. Le catalogue complet des
Œuvres de Baluze se lit à la page 60 des Capi-
tularia. W.
f^ie de Baluze, par lui-môme, continuée par Martin. —
Ses Mémoires. — L'abbé Lambert, Histoire litteraive
du régne de Louis XI f^. — J.-B. Vitrac, Éloge de Ba-
luze; Limoges, 1777. — D. Mansi, Éloge de Baluze. — Du-
pin , Bibl. des aut. ecclés., t. V. — Voltaire . Siècle de
LouisXIF, 1. 1". — Le CouTT'àyeT, Europe savante, t. IV.
BALUZE ('Fj/acin^/ie), parent du précédent,
est l'auteur d'un ouvrage intitulé Pensées morales
e^ chrétiennes; Bordeaux 1705, 2 vol. in-12.
Moréri, Dictionnaire historique.
* BAL VAS {Antonio), poète espagnol, natit
de Ségovie, mort en 1629. On a de lui : el Poeta
Castellano; Valladolid, 1627, in-12; recueil
de poésies que Lope de Véga proclame assez
remarquables pour un temps où la vieille langue
du pays lui faisait l'effet d'une langue étrangère.
Ticlinor, History of Spanish Ulcruture, t. 11, p. 498.
*BALVENTius (T.), centurion romain, vivait
vers l'an 54 avant J.-C. Il fut grièvement blessé
dans une attaque d'Ambiorix contre Q. Titurius-
Sabinus.
César, Bellum Gallicum, V. 3B. — Smith, Dictionary
of greck and roman Biography.
BALZAC {Jean-Louis-Guez, seigneur ne),
célèbre littérateur français , né à Angoulêmc en
1594 , mort à Paris le 18 février 1654. C'est
un des écrivains qui , au commencement du
dix-septième siècle , contribuèrent le plus au
perfectionnement de la langue française. L'affec-
tation , le faste guindé, la pompe empliatiquc
de ses écrits, peuvent impatienter ceux qui les
lisent, mais ne doivent pas faire méconnaître
les services qu'il a rendus. S'il n'a pas la gloir*
d'avoir épuré le goût, il a celle d'avoir fôrm(
la langue. Il est certain qu'on peut mettre dan;
le style des proportions, de la clarté, du nom
bre, alors même que dans les idées on est cou-
pable de recherche et d'exagération. Balzai
d'aDleurs, si inférieur à Montaigne, puisç[u'i
fut sans génie et qu'il eut très-peu de goût , i
cependant été presque aussi utile que lui : il l'i
été d'une autre manière. Pour hâter les progrè
d'une littérature et la faire parvenir à son époqu
de maturité , il ne faut pas seulement des hom'j
mes de génie; peut-être même les hommes tl
325
génie ne sont-ils pas les plus utiles au perfec-
tionnemeut de la langue : leur originalité même
les empêche de créer poiu- l'usage commun , et
leur style est trop marqué à leur empreinte pour
devenir la propriété de tous. Il faut , en même
temps que les hommes de génie, des ouTriers
patients , laborieux, habiles , sans enthousiasme
pour les idées , mais pleins d'un soin religieux
pour les mots ; qui prennent pour tâche d'assou-
plir la langue , de la régler, de la polir, de lui
donner plus de jeu, de netteté et d'harmonie.
Ainsi a fait Balzac : son rôle s'est borné à per-
fectionner l'instrument , sans savoir profiter lui-
même des qualités nouvelles qu'il lui donnait.
Sa gloire est de l'avoir transmis , plus docile et
plus ferme, à des mains qui devaient mieux
l'employer. L'influence matérielle qu'il exerça
sur la prose ressemble beaucoup à la réforme
que Malherbe opéra dans la poésie. Avec plus
de goût que Balzac , Malherbe manquait autant
que lui d'imagmation et de chaleur ; tous deux
se préoccupèrent à peu près exclusivement de
la forme : l'un fut un versificateur net et concis;
l'autre , un artisan habile <le phrases et de pé-
riodes. Tous deux, par leur industrie persévé-
rante , firent faire à la langue un pas immense ,
et doivent être regardés à ce titre comme les
prédécesseurs directs de Pascal et de Racine.
Balzac fut d'abord attaché au cardinal de la
Valette , qui l'emmena avec lui en Italie, et dont
il devint l'agent d'affaires à Rome. A son retour à
Paris, Balzac reçut le plus brillant accueil d'une
société sur laquelle il avait, de loin, produit par
ses lettres la plus vive impression. Les plus
grands personnages le recherchèrent ; l'évêque
de Luçon , depuis cardinal de Richelieu, lui
témoignait l'estime la plus flatteuse. Son nom
devint illustre. Toutefois , ses protecteurs firent
pour sa fortune moins qu'il n'espérait.
En 1624 , parut le premier recueil imprimé
des lettres de Balzac. Le public les jugea comme
la cour les avait jugées : les applaudissements
furent unanimes. Cette noblesse de langage,
cette fermeté de ton , ces phrases rigoureuse-
meut construites , harmonieusement cadencées ,
étaient des choses nouvelles ; celui qui éloignait
de ses écrits l'incorrection, la redondance dif-
fuse, la gaucherie naïve des auteurs du seizième
siècle , paraissait un homme supérieur. Ou ne
faisait pas attention que des lettres eussent voulu
beaucoup moins de majesté et d'apprêt : le goût
du public était porté vers le grandiose et le
pompeux. Ce qu'on recherchait alors dans la
littérature comme dans la politique, c'était la
régularité et l'éclat , l'ordre et la magnificence.
On sentait un irrésistible besoin de rompre avec
la naïveté et la famiharité du seizième siècle,
comme avec son esprit de désordre et d'anar-
chie. Par impatience d'atteindre à la noblesse,
on tombait dans l'affectation et dans l'emphase ,
et l'on trouvait l'idéal même de l'éloquence dans
les lettres travaillées d'un rhéteur.
BALZA.C 326
Un succès aussi éclatant devait soulever con-
tre Balzac tous les auteurs jaloux ou attachés à
l'ancienne école. Un jeune feuillant, nommé
dom André de Saint-Denis , donna le signal de
l'attaque par un livre intitulé Conformité de
l'éloquence de M. de Balzac avec celle des
plus grands personnages du temps passé et
du présent. L'accusation de plagiat, que ce livre
reproduisait sous toutes les formes, fut bientôt
répétée par d'autres adversaires. Ce ne fut pas
assez de contester au réformateur de la langue
son talent, on calomnia sa vie. Le P. Goulu,
général des feuillants, passa toutes les bornes
dans l'ouvrage intitulé PMlarque , diatribe
violente en deux gros volumes. Balzac méprisa-
t-il assez de tels assaillants pour garder le si-
lence, ou bien se cacha-t-il pour leur répondre
sous un nom emprunté , et doit-il être regardé
comme l'auteur de V Apologie publiée sous le
nom du prieur Ogier ? C'est ce qui n'a pas été
complètement éclairci ; toujoirrs est-il que cette
Apologie fournit un nouvel aliment à la que-
relle. Lassé d'être en butte aux coups de l'envie, -
et jaloux d'assurer son repos, Balzac se retira
dans sa terre, sur les bords de la Charente. Là,
il n'avait plus d'autre souci que de répondre aux
lettres qu'on lui adressait de toutes parts , et
dont plusieurs lui étaient écrites par des rois. Il
est vrai que cette tâche lui devenait souvent pé-
nible, à cause de la lenteur avec laquelle il
composait, et des angoisses d'esprit que lui
faisait éprouver le travaO. Dans cette retraite ,
où il mourut le 18 février 1655, il composa aussi
d'autres ouvrages où il se montre avec les mêmes
qualités et les mêmes défauts. En 1634 , il lui
suffit de témoigner le désir d'entrer à l'Académie,
pour y être appelé aussitôt par le suffrage de tous.
Sur la fin de sa vie, les sentiments de religion
qu'il avait toujours eus se fortifièrent, et le con-
duisirent à la plus fervente dévotion. Il s'était
fait bâtir deux chambres aux Capucins d'Angou-
lême, et s'y retirait souvent, pour se livrer sans
distraction à ses devoirs de piété. Ce qui lui fait
encore plus d'honneur que sa dévotion, c'est sa
bienfaisance , qui nous est attestée par ces pa-
roles de Bayle : « Il se priva , de son vivant, de
huit mille écus de son bien, pour les distribuer en
œuvres pies. « Quand on parle de bienfaisance ,
on peut faire honneur à Balzac du mot aussi bien
que de la chose ; car c'est lui qui , le premier
chez nous , a donné à cette vertu ce beau nom,
qu'elle a gardé. Il faut reconnaître que Balzac
avait l'âme portée vers toutes les choses belles
et honnêtes. Il eut de la noblesse dans les sen-
timents , mais il se laissa trop enivrer par ses
succès. La complaisance avec laquelle il parla de
lui-même dans ses écrits dénote une vanité
extrême , et le lecteur est souvent choqué par le
ton de fatuité qu'il prend dans ses lettres et
dans ses préfaces. En mourant , Balzac légua à
l'Académie une somme dont il affectait l'emploi
à l'étaWissement d'un prix d'éloquence,' Il est
327
BALZAC
328
donc l'auteur de cette institution , qui subsiste
encore aujourd'hui, mais qui a produit peu
d'ouvrages éloquents et beaucoup de déclama-
tions, n semble que le nom du fondateur ait
porté malheur à tous ceux qui ont brigué cette
distinction. Du reste , les premiers discours aca-
démiques roulaient toujours sur un sujet de
piété, et n'étaient ordinairement que la para-
phrase d'un texte des Livres saints. On peut
prendre une idée de ce qu'ils étaient par le So-
crate chrétien, de Balzac, sorte de disserta-
tion érudite et pompeuse sur l'excellence de la
morale et de la religion. L'ouvrage porte ce titre,
parce que le personnage qui y tient la parole
réunit à toute la sagesse des anciens philosophes
toute la piété du véritable chrétien. On a encore
de Balzac VAristippe, traité sur les mœurs de
la cour et sur la manière de concilier le devoir
avec la politique, qu'il dédia à la reine Christine.
Cette reine fameuse fut un des admirateurs les
plus passionnés de Balzac; et la reconnaissance
de l'écrivain a souvent célébré cette femme sin-
gulière , chez laquelle il trouvait un mélange de
pédanlisme et de grandeur tout à fait en rapport
avec sa propre nature. Avant ces deux traités ,
il'avait publié le Prince, où il disserte sur les
vertus des rois , en prenant toujours les exem-
ples dont il appuie ses préceptes dans la vie de
Louis Xin. Ce n'est qu'un panégyrique sans
naturel et sans vérité; çà et là, toutefois, le
souvenir des orateurs de Rome et d'Athènes, et
une certaine indépendance naturelle à cet esprit
fier, lui inspirent des pensées hardies pour l'é-
poque , et telles qu'on en trouve dans la Répu-
blique de Bodin et la Sagesse de Charron. Aussi
le Prince :fut-il censuré par la Sorbonne. Les
oeuvres de Balzac , y compris ses poésies fran-
çaises et latines, et précédées d'une savante
dissertation par l'abbé Cassaigne, ont été pu-
bliées en 2 vol. in-folio; Paris, 1665. On trouve
imprimés séparément : Aristippe, ou de la
cow; Leyde, J. Elzevir, 1658; et Amsterdam,
D. Elzevir, 1664, petit in-12 ; — Lettres choi-
sies; Leyde, Elzevir, 1648, 1652; ou Amsterdam,
1656 et 1678, petit in-12 ; — Lettres familiè-
res à Chapelain (1); Leyde, Elzevir, 1636 ; et
Amsterdam, Elzevir, 1661 , petit in-12; — le
Socrate chrétien; Amsterdam, 1562, petit
in-12 ; — Lettres à Conrart ; Leyde, 1659; et
Amsterdam, 1662, petit in-12; — Œuvres di-
verses; Leyde, J. Elzevir, 1651 ou 1658; — les
Entretiens (ouvrage posthume) ; Leyde, J. El-
zevir, 1658, petit in-12; — Lettres de Balzac,
de Voiture et de Boursatdt ; Paris, 1806, 2 vol.
in-12; — Pensées de Balzac, parD.-F. Moreau
de Mersan ; Paris , 1807 , in-12 ; — Œuvres
choisies de Balzac, par A. MaUtourne; Paris,
J1822, 2 vol. in-8°.
U) Environ deux cents lettres inédites de Balzac à Cha-
pelain doivent être prochainement publiées dans un vo-
lume de Mélanges du comité des monuments histo-
riques.
Bayle, Dictionnaire historique. — Balilet, Jugements
des Savants. — Morean de Mersan, notice en tûtc de ses
Pensées de Balzac. — A. MaUtourne, Notice sur la vie
de Balzac, en tête de son édition des OEuvres choisies.
— Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
BALZAC (Honoré de), romancier français,
né à Tours le 20 mai 1799, mort à Paris le 20
août 1850. Ce fut l'un des plus laborieux et des
plus féconds écrivains de notre époque. Son
père avait été secrétaire au grand conseil sous
Louis XV. Il fit ses premières études au collège
de Vendôme, où il ne laissa d'autre souvenir
que celui d'un écoUer paresseux et insoumis.
Il les acheva dans le pensionnat de M. Lepitre,
fut placé ensuite par sa famille dans l'étude
d'un notaire de la rue du Temple, et préluda à
sa carrière littéraire par des articles de journaux.
Se^ premiers essais furent plutôt des témoigna-
ges de la persévérance que des monuments de
son génie. En 1822, il avait déjà publié, sous les
noms d'Horace de Saint- Aubin, de Veillergré, de
lordR'hoone (anagramme d'Honoré), les Deux
Hector;— le Centenaire ; — le Vicaire des Ar-
dennes ; — Charles Pointel ; — V Héritière
de Béragère; — le Tartare, ou le Retour de
V Exilé; — Clotilde de Lusignan; — en 1823,
la Dernière Fée ; — Michel et Christine ; —
V Anonyme; — en 1824, Annette et le Crimi-
nel ; — en 1825, Wanne Chlore; — en 1827,
le Corrupteur. Il s'était associé en 1826 avec
l'imprimeur Barbier, pour la pubUcation des
Annales romantiques , et s'était fait à la fois
imprimeur, libraire et écrivain. Ses spéculations
ne furent pas heureuses. Il pubha à cette époque
une édition des œuvres de la Fontaine , en tête
de laquelle figure une Notice de sa composition.
Ce ne fut qu'en 1829 qu'il publia le premier
ouvrage auquel il eût mis son nom. C'est le
roman qui a pour titre : le Dernier Chouan ,
qu'il avait écrit dans la Vendée, près du théâtre
des événements qu'il reti'açait.
Enfin, l'attention publique fut éveillée sur le
mérite du jeune écrivain par la publication de sa
Physiologie du Mariage, où se révélaient à la
fois l'originalité vive et piquante , la verve spiri-
tuelle, la profondeur d'obsei'vation et les libres
allures qui distmguent ses œuvres. Ce fut alors
qu'il proposa pour but, à un talent parveiîu à la
maturité, l'exécution d'un vaste monument lit-
téraire qui ne devait être rien moins que le ta-
bleau complet de la civilisation de son temps.
( Voir la préface du t. VÏÏI de ses Œtivres com-
plètes, édition de] 1837). Sous le titre de Co-
médie humaine, il essaya de rattacher à un plan
unique une suite de compositions, dont le
nombre et l'importance eussent effrayé une
énergie moins persévérante. De là cette multi-
tude d'ouvrages, produit d'une imagination
féconde , et qui devaient se dessiner en scènes
de la vie privée, de la vie de province , de la
vie militaire , de la vie de campagne et de la
vie politique, en études philosophiques et en
études analytiques. Pendant vingt ans l'écrii;
329
BALZAC — BALZE
330
Tain infatigable s'est occupé de remplir ce cadre
immense et dans la foule de ses compositions ,
dont quelques-unes sont des chefs-d'oeuvre. La
critique a dû reconnaître l'étonnante richesse de
son imagination, et la sagacité merveilleuse avec
laquelle il a su pénétrer dans les secrets replis
du cœur humain plus profondément qu'aucun
moraliste ne l'avait fait avant lui. Mais elle a si-
gnalé plus d'une fois, avec des reproches mérités,
cette tendance exagérée à abuser de son talent
pour la description , à s'arrêter sur des détails
trop minutieux , et à s'égarer dans des peintures
sur lesquelles un art plus délicat eût évité d'ar-
rêter la vue. Son succès a été immense, non-
seulement en France, mais dans toutes les con-
trées de l'Europe.
La vie d'Honoré de Balzac s'est composée des
jouissances éphémères que procurent les triom-
phes littéraires, et des tracasseries au prix
desquelles les plus heureux sont forcés de les
acheter. Les incidents romanesques ne lui ont
pas manqué. A l'occasion de la publication de
son Médecin de campagne en 1835, une femme
de la plus haute distinction, la comtesse Éveline
de Hanska, lui écrivit de Genève une lettre de
félicitations. Les propriétés de M. de Hanska
faisaient partie de la Pologne russe , à "Wierz-
chownia, près de Berdidcheff. Ce fut l'occasion
d'ime correspondance intime établie entre les
nobles étrangers et l'écrivain, qui dédia à ma-
dame de Hanska son roman de Séraphita.
Quelques mois après la révolution de février.
Honoré de Balzac, déjà atteint de la maladie qui
devait l'emporter, quittait la France pour aller
épouser madame de Hanska, devenue veuve.
Après avoir habité successivement Paris, Chaillot
et VUle-d'Avray , il avait réuni , dans sa maison
de la rue Fortunée ( dans les Champs-Elysées ),
une multitude de chefs-d'œuvre d'art qu'il avait
recueillis à grands frais , pour orner la retraite
où il espérait trouver enfin le bonheur et la paix.
Mais il y avait trois mois à peine qu'il était, re-
venu de Russie , et qu'il s'était installé dans sa
deraeiu'e avec sa nouvelle famille, qu'il suc-
comba à une hypertrophie du cœur, contre la-
quelle tousles secours de la médecine essayèrent
en vain de lutter. Une foule immense accompagna
son cercueil jusqu'au Père-Lachaise , et l'auteur
de Notre-Dame de Paris, caractérisa, en peu de
mots éloquents, le grand écrivain que la France
venait de perdre. <c Tous ses livres , disait-U ,
ne font qu'un livre; livre vivant, lumineux, pro-
fond , où l'on voit aller, et venir, et marcher, et
se mouvoir, avec je ne sais quoi d'effaré et de
terrible , mêlé au réel, toute notre civilisation
contemporaine; livre merveilleux, que le poète
a intitulé Comédie , et qu'il aurait pu intituler
Histoire, qui prend toutes les formes et tous les
styles, qui dépasse Tacite et va jusqu'à Suétone,
qui traverse Beaumarchais et va jusqu'à Rabe-
lais ; livre qui prodigue le vrai , l'intime, le bour-
geois, le trivial, le matériel, et qui par moments.
à travers toutes les réalités brusquement et
largement déchirées , laisse tout à coup entre-
voir le plus sombre et le plus tragique idéal...
Balzac saisit corps à corps la société moderne.
Il arrache à tout quelque chose, aux uns l'iUu-
sion, aux autres l'espérance ; il fouille le vice, il
dissèque la passion, il creuse et sonde l'homme,
l'âme, le cœur, les entrailles, le cerveau, l'a-
bîme que chacun a en soi. « On pourrait ajouter
à cette appréciation, que l'auteur de la Comédie
de la vie hvunaine a manqué d'un idéal élevé,
d'une règle supérieure, capable de contenir et de
diriger les riches facultés dont la nature l'avait
pourvu. C'était une organisation vigoureuse et
riche, et, en somme, un talent peu commun,
dans lequel néanmoins l'absence de goût se fait
trop souvent sentir. Ce n'est pas sans raison
qu'un écrivain spirituel a donné, à son tableau
de la société , le nom de Musée Dupuytren de
la nature morale. C. Hippeau.
M. Sainte-Beuve, Portraits contemporains , vol. II. —
M. de.Loménie, Galerie des Contemporain. — .M. Al-
phonse de Valconsell, Revue analytique et o'rtfjgiw des
Romans contemporains. — M. Gustave des Noires-Terres,
Fie de Honoré de Balzac. — Constitutionnel, du S sep-
tembre 18S0.
BALZAC {Charles-Louis), architecte et litté-
rateur, né à Paris vers le milieu du^x-huitième
siècle, mort dans sa ville natale le 31 mars 1820.
Il fit partie de l'expédition française en Egypte,
et enrichit de précieux dessins d'architecture le
grand ouvrage, fruit de cette expédition. Pendant
son séjour au Caire il fit jouer les Deux Meu-
niers, opéra-comique, dont Rigal avait composé
la musique. Parmi ses autres productions litté-
raires on cite : une Ode sur le mariage de Venir
pereur et la naissance du roi de Rome, impri-
mée dans les Hommages poétiques, t. 2, p. 268 ;
— Poésies ad libitum; Paris, 1817, in-8°; —
Douleurs et guérison; Paris, 1819.
Quérard, la France littéraire.
* BALZANi ( (riouani-GiroZawîo), peintre, né à
Bologne en 1658, mort en 1735. D peignit sous
la direction de Pasinelli, et se distingua surtout
par la ressemblance des portraits. E. B — n.
Crespi, Félsina pittrice , P^ite de Pittori Bolognesi
non descritta dal Malvasia.
* BALrZLANO {François ), historien italien, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Istoria delV antico Erco-
lano, ovvero Torre deW Greco; Naples, 1688.
MazzQchelli, Scrittori d'Italia.
* RALZAVANO ( Jeau-Paul ) , jurisconsulte
napolitain du seizième siècle , a laissé des Com-
mentaria ad constitutiones utriusque Siciliee ;
— Interpretafiones luculentissimee ad libros
feudorum; Naples, 1620, in-fol.; Venise, 1596,
in-fol.
Toppl , Biblioteca Napolitana. — Chaudon et Delan-
dine , Dictionnaire fiistorique.
BALZE (Nicolas), avocat célèbre, né à Avi-
gnon en 1735, mort dans sa viUe natale en
1792. Il honora sa profession par un grand dé-
sintéressement, et cultiva les Muses avec pas-
331 BALZÈ — BAMBINI
sion et succès. H composa un recueil de contes, .
où l'on tiouve de la finesse et quelquefois une
piquante originalité d'expressions, mais qui man-
quent souvent de naturel. Sa tragédie de Co7-io-
lan, imprimée en 1776, ne fut pas représentée.
Doué d'une imagination brûlante, Balze sem-
blait êti-e né pour le genre lyrique. Ses odes of-
frent en effet des pensées brillantes et de l'en-
thousiasme, mais le mauvais goût s'y fait trop
souvent sentir.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
* B4LZER , nom de famille d'artistes bohé-
miens au dix-huitième siècle. On ti'ouve beau-
coup de gravures signées de leurs noms. Les trois
plus célèbres étaient Jean , Mathias et Anton.
Jean a fourni une série de portraits à la Bio-
graphie des savants et des artistes de la
Bohême et de la JtforoOTe ; Prague, 1773-1787.
Mathias et Anton ont gravé des paysages.
Nagler, Neves Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
*B\LZO (Charles de), théologien italien,
vivait à Naples vers la fin du seizième siècle et
au commencement du dix-septième siècle. On a
de lui : De modo interrogandi Dasmonem ab
Exorcista; — Praxis confessariorum; —
Tractatns de Jïidicio nniversali; — Selecta
casmim conscientiœ.
Toppt, Biblioteca Napolihma.
* bjlMBAcarius ( Octave ), jurisconsHlte ita-
lien, natif de Naples, mort en 1612. Il exerça la
profession d'avocat devant les principales cours
du royaume. On a de lui : Commentaria feu-
dalia.
ToppS, Biblioteca Napolitana.
* BA.MBAGINOLI ( Gi'aziolo), théologien ita-
lien, né à Bologne ( la date de naissance est in-
certaine), mort avant 1348. Il était ardent pa-
piste , à cette époque où la puissance papale
commençait à décliner ; aussi fut-il banni avec
son père en 1334. Dans son exil, il écrivit un
poëmc moral, intitulé Trattato délie Virtîi
morali, dédié à Robert, roi de Naples. Quadrio
déclare que, selon lui, c'est un des ouvrages les
mieux conçus dont la littérature italienne doive
s'enorgueillir. On attribue aussi à Bambagi-
noli un commentaire sur la Divina Commedia
de Dante.
Cenni Biograftci.
BAMRAJA. Vorj. BusTi {Agostino).
*BAMBALio (Marcus-Fulvius), Romain,
beau-père de Marc- Antoine , qui épousa sa fille
Fulvie, vivait dans la première moitié du pre-
mier siècle avant J.-C. La difficulté qu'il avait
à s'exprimer lui valut le surnom, sous lequel il
fut ensuite connu, de Bambalio. On ne doit pas
le confondre avec Q. Fadius, dont la fille Fadia
fut la première femme d'Antoine.
Cicéron, Philippiques, H, 86, III, 6. - Smith, Dictio-
nary of Greek and Roman Biography.
* BAmBAM ( Hartwig ) , théologien luthé-
rien allemand, mort en 1742. H étudia à Wit-
tenberg, devint diacre de Saint-Pierre à Ham-
bourg. On a de lui : Apparatus enthymemati-
332
co-exegeticus , en 2 parties ; — Pietistischtr
Catechisimis ; — Merckwûrdige Historien in
den Religions-Streitigkeiten mit den Refor-
mirten , ouvrages publiés quelque temps avant
la mort de l'auteur.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon. — Moller,
Cimbria literata. — Neubaner, Nachricht von jetitle-
benden Gottesgelehrten.
* BAMBAM ( Jean ), savant allemand, mort à
Hambourg en 1699. Il devint secrétaire du
conseil des douze de Hambourg, et, après s'ê-
tre fait recevoir docteur en droit en 1675, se li-
vra à la pratique des lois. On a de lui : Consi-
derationes logicœ et metaphysicse ; — Ipse
sut interpres Tacitus ; — Apotheosis princi-
pum superstitum ; — Taciti amnestia; —
Taciti decalogus ; — Laureata statua Wil-
helmo m, régi Britanniee posita.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon. — Moller,
Cimbria literata.
* BAMBANitrs ( M. Pierre ), poète latin, né
à Malchow, dans le Mecklenbourg, vivait dans
la première moitié du dix-septième siècle. On a
de lui : Carminum alcaicorum liber; Rostock,
1608, in-8°.
Adclung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon. ■■
* BAMBERG {Daniel ), théologien et gram-
mairien allemand , mort en 1680. Il fut pasteur
à Hettstàdt et prédicateui- à Eisleben, et laissa :
Prosodia latime linguse.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BAiUBERGER {Jean-Pierre) , littérateur
allemand, né à Magdebourg en 1722, mort en
1804. U était pasteur et théologien. On a de lui :
la traduction allemande A'Anderson''s History
of commerce, 1773-1779 ; Riga ; — D'Entick's
présent state of the British empire; in-8%
Berlin, 1778; — De Knox's Essays ;in-8'' , Ber--
lin, 1781; —.une compilation intitulée Anec-
dotes biographiques et littéraires sur les écri-
vains les plus célèbres de la Grande-Breta-
gne;— une traduction allemande des Voyages
de Miglius. Bamberger a, en outre, édité plu-
sieurs ouvrages théologiques.
Rose, New Biogr. Dictionary.
*BAMBiNi {cav: McoZo ), peintre italien, né
à Venise en 1651 , mort en 1736. Il peignit
beaucoup, soit à fresque, soit à l'huile, dans les
principales villes d'Italie; ses meilleurs tableaux
sont ceux qu'il fit retoucher par le Cassana,
excellent coloriste génois.
Selon Zanetti,', Bambini eut deux fils qui fii^i
rent ses élèves, Giovanni et Stefano.
E. B— N.
Zanetti -, Délia Pittura Feneziana. — Lanzi , Storii -.
Pittorica. — Ticozzi, Dizionario dei Pittori. — Orlandi
Abecedario Pittorico.
* BAMBINI (Félix), compositeur italien, m
à Bologne vers 1742, mort vers 1800. Il vin'
en France avec une troupe de comédiens itai
liens dont son père était directeur. H eut pou .
maîtres Bordenave et Rigade, dont le mauvai
333
BAMBIWI — BANAIA
334
goût gâta les heureuses dispositions de cet en-
fant; car, après avoir été un prodige dans ses
premières années, il finit par n'être qu'un artiste
médiocre. On a de lui : les Amantes de Vil-
lage, 1774; — Nicaise, t776 (ces deux ouvra-
ges à l'Opéra-Comique) ; — les Fourberies de
Mathurin; — l'Amour Pemporte (aux Beau-
jolais ) ; — Huit œuvres de sonates de piano];
— Vue œuvre de trios pour violon, alto et
basse; — Méthode pour le piano, avec Nico-
lay ; Paris , in-fol. ; — Six symphonies ; —
Petits airs pour le piano-forte, avec accom-
pagnement de violon, in-fol. oblong.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
'^BAMBiivi (Giacomo), peintre, né à Fer-
rare vers 1590, mort en 1629. H eut pour maî-
tre Domenico Mona , peintre fantastique et bi-
zarre. Il ouvrit la première académie de nu qui
ait existé à Ferrare. Il en profita tout le pre-
mier, et en peu de temps dessina mieux que
Mona ; Bambini a beaucoup travaillé à Ferrare et
àMantoue. E. B— n.
Baruffaldl, P^ite de' più insigni pittO)-i e scultori
Ferraresi. — Lanzl, Storia Pittorica. — Ticozzl, Dizio-
nario de' Pittori.
*BAMBOCCi (Antonio), sculpteur italien,
né à Pipemo vers 1368 , mort à Naples vers
1435. D peignait aussi, et eut pour maîtres dans
cet art Colantino del Fiore et Zingaro. Ses mo-
numents funèbres lui ont fait une grande répu-
tation, entre autres le mausolée élevé à la mé-
moire du cardinal Philippo Minutolo, célébré par
Boccace, et celui du cardinal Carbone. Rien de
plus magnifique que le tombeau de Lodovico
Aldemareschi : une inscription , portant le nom
de l'artiste, lui donne les qualifications de
sculpteur, peintre et fondeur. En 1407, il
exécuta, sur la demande du cardinal Errico,
archevêque de Naples , l'architrave et les au-
tres ornements de la grande porte de la cathé-
drale. Plusieurs palais de Naples ont été cons-
truits d'après ses dessins. Comme sculpteur,
Bambocci se rapproche de l'antiquité ; son ar-
chitecture est freine d'intérêt, en ce qu'elle re-
présente une transition entre le style gothique
et un autre style plus siiûple encore. De son
école sont sortis des artistes illustres, tels qu'An-
gelo Agnello del Fiore , Guglielmo Monaco , etc.
Biografla degli uomini illustri del Regno di Napoli,
18Ï0, in-4°.
BAMBOCHE. Voy. LaAR.
BAMBOCOATE ( Mîchd-Angelo délie ) . Voy.
Cerqbozzi.
*BAIUBRIDG£ (Christophe), archevêque
d'York en 1508. Henri YIII l'envoya en am-
bassade à Rome auprès de Jules II, qui lui
doima le chapeau de cardinal. En 1514, im do-
mestique l'empoisonna, pour se venger d'un souf-
flet que le cardinal lui avait donné.
Biographie Britanique.
*BAMESBiER (Jean), peintre allemand, né
à Amsterdam en 1500, mort en 1600 dans son
pays natal. Il fut un des élèves les plus distin-
gués de Lambert Lombard. Ses premiers tableaux
sont fort estimés; mais ses débauches nuisirent à
ses progrès. Il fut une négation vivante du pro-
verbe qui dit que sobriété est mère de longé-
vité; car il vécut jusqu'à cent ans passés.
Nagler, Ifeues Jllgemeines Kùnstler-Lexicon.
*BAMFOBD (Jacques), médecin anglais,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Dialogue concerning the
plagues infection ; Londres, 1603, in-S".
Biographie Médicale. — Adelung, Supplément à J6-
cher, JUgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BARiFTi.DE (J^rcMCois), théologien anglais,
vivait vers le milieu du dix-septième siècle. H a
beaucoup écrit en faveur de l'observation du sab-
bat. On a de lui : Argument in favour of ob-
servance of the Jewish or seventh day sab-
bath, 1672; — AU in One, ail Vseful Scien-
ces and profitable Arts in one book of Jeho-
vah Mlohim, etc., 1677, in-fol. ; — theHouse
of Wisdom, etc., 1681; — plus, une foule d'o-
puscules sur des sujets divers.
Rose, -^ew Biographical Dictionary.
* BAniLER (Gaspard), théologien luthérien
allemand, vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il fut pasteur à Zwickau et
à Schneeberg. On a de lui : Predigten ûber
den dritten Psalm (Prédications sur le tr<M-
sième psaume); Leipzig, 1599, in-4°; — Acht
Predigten ûber den Propheten Jonas (Huit
prédications sur ie prophète Jonas); Leipzig,
1600, in-8°.
Adelung, SuppléraeBt à Jôcher, Jllgemeines Gelehrten-
Lexicon.
*BAMIHACABI (Nicolas), physicien napoli-
tain , vivait au milieu du dix-huitième siècle. On
a de lui : Epistola exhibens tentamen de
aère, sive de natura mundi corporei; Naples,
1746, in-8°; — Tentamen devi electrica ejus-
que phœnomenis, in quo aeris cum corporibus
universis sequilibrium proponitur; Naples,
1748, in-8°; ouvrage au sujet duquel il soutint
une polémique avec l'abbé Nollet.
Journal des Savants, 1749. — Mazzùchelli, Scrittori
d'Italia.
* BAMPFiEiiD ( Thomas), théologien anglais ,
mort en 1684. On a de lui : Letter containing
his judgmentfor the observation ofihe Jewish
or seventh Day Sabbath; Londres, 1672.
Adelung, Supplément à Jôcher, AUgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
*BANAÏA, fils de Joïada, lieutenant de David,
vivait dans la première moitié du onzième siècle
avant J.-C. Il était de race sacerdotale, et devint
un des conseillers de David. On cite de lui de
nombreux aqtes de vaillance : c'est ainsi qu'il
tua, dans un combat singulier, deux Moabites qui
passaient pour les plus vaillants de leur armée;
xme autre fois, il tua un Égyptien dont la force
était prodigieuse. Ailleurs, armé seulement d'un
bâton, il assomma un lion qui était tombé dans
une citerne pendant un temps de neige. Il fut un
de ceux qui turent chargés par David de mettre
Salomon en possession du royaume d'Israël. En-
335 BANAIA
fin il reçut du même Salomon l'ordre de mettre
à mort Joab, auquel il succéda.
Rois, II et III. — Josèphe, Antiquités.
* BANAL, horticulteur français, vivait au mi-
lieu du dix-huitième siècle. Il était directeur du
jardin des plantes à Montpellier. Botaniste dis-
tingué, on a de lui : Catalogue des Plantes
usuelles, suivant l'ordre de leurs vertus;
Montpellier, 1755, in-S". Il avait adopté les clas-
sifications de Toumefort.
Carrère, Bibliothèque de Médecine.
BANASTEB {Gilbert), poète et musicien
anglais, vivait au quinzième siècle. Il y a lieu
de croire qu'il avait une grande réputation, puisa
qu'en 1482 il recevait par an quarante marcs
d'or, comme maître de chant des enfants de la
chapelle du roi. On a de lui : le Miracle de
Saint-Thomas, poëme volumineux publié en
1467. Warton pense que , quant aux Prophé-
ties manuscrites portant le nom de Banister of
England, et attribuées à Gilbert, on a confondu
ce dernier avec un certain Guillaume Banister,
qui écrivait sous le règne d'Edouard ni.
Collier, Hist. of dram. poetry and the stage, I, 33. —
Warton, Uist. Bng.Poet., I, 7». — Rltson, Bibl. Poet, 44.
*BANAC {Jean-Baptiste), médecin français,
vers la fin du dix-huitième siècle. Il fut d'abord
chirurgien des Suisses du comte d'Artois avant
la révolution. On a de lui : Observations sur
les différents moyens propres à combattre les
fièvres putrides et malignes; 1778, 1784; —
Mémoires sur les épidémies du Languedoc ,
etc.; Paris, 1787, in-8°; — Histoire naturelle
de la peau, et de ses rapports avec la santé
et la beauté du corps ; avec des observations
importantes sur le caractère moral des en-
fants et sur la durée de la vie; Paris, 1802,
grand in-18 de 478 pages, avec figures.
Quérarrt, la France littéraire.
*BANC (Jean), médecin, natif du Bourbon-
nais , vivait dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. Il était docteur et professeur à l'É-
cole de médecine de Paris. On a de lui : la Mé-
moire renouvelée des merveilles des eaux na-
turelles de France; Paris, 1605, in-4°; — les
Admirables vertus des eaux minérales de
Pougues, Bourbon et autres, renommées en
France ; ihid., 1618, in-8"'.
Carrère, Bibliothèque de la Médecine.
BANCAii DES issARTS (Jean-Henri), ma-
gistrat français, né à Saint-Martin de Londres,
diocèse de Montpellier, le 3 novembre 1750, mort
à Clermont-Ferrand en juin 1826. D'abord notaire
à Paris, il embrassa la cause de la révolution et
remplit diverses fonctions publiques. Envoyé en
1791, par la Société des amis de la constitution de
Clermont-Ferrand, pour demander à l'assemblée
nationale le rapport du décret qui suspendait la
tenue des assemblées électorales, il fiit dénoncé
comme un intrigant : cependant il fut ensuite élu
député à la convention par le département du
Puy-de-Dôme. Dans la séance du 27 septembre, il
BANCEL 336,f
soutint, avec Louvet, que la Savoie, nouvellement
conquise., ne devait pas être réunie à la France,
Dans le procès de Louis XVI, il vota pour la dé-
tention, et le bannissement à la paix. Il siégea
toujours au centre, accusa Marat de folie , s'op-
posa à la formation du comité de salut public, et
demanda, comme amendement, que les membres
de ce comité se bornassent à surveiller le con-
seil exécutif, et fussent réélus tous les quinze
jours. Il demanda aussi que les ministres fussent
pris hors du sein de la représentation nationale.
Envoyé auprès de Dumouriez avec Beurnonville,
Camus, Quinette et Lamarque , il fut livré par
ce traître aux Autrichiens. Échangé avec ses
collègues contre la fille de Louis XVI en dé-
cembre 1795, il entra l'année suivante au conseil i
des cinq-cents, et lut reçu au milieu des cris
de joie. Peu de jours après, il fut élu secrétaire, ,
et les conseils décidèrent qu'il avait bien rempli i
sa mission. Le 10 janvier 1797, il demanda l'a-
bolition de la loi du divorce pour incompatibilité i'
d'humeur, et la répression des désordres qui se '
commettaient dans les maisons de jeu. Sorti du i
corps législatif le l*^"" prairial an V, Bancal vé-
cut dans la retraite à Clermont-Ferrand , et se
livra à l'étude du grec et de l'hébreu, afin de
pouvoir lire la Bible dans les textes originaux.
On a de lui un ouvi-age intitulé Du nouvel or-
dre social fondé sur la religion; Paris, an V
( 1797 ), in-8».
La fille aînée de Bancal des Issarts avait réuni i
et se proposait de publier les œuvres inédites ■•
de son père : il n'en a rien paru, et cela parait
peu regrettable. On a trouvé dans les pçipiers de
Bancal, et imprimé en 1835, un volume in-S" de
Lettres autographes de madame Roland ,
adressées à Bancal des Issarts..., précédées
d'une Introduction par Sainte-Beuve.
Biographie des Contemporains.
BANCBANVS, Voycz. Bankban.
* BANCEL ( Louis ) , théologien français , de
l'ordre de Saint-Dominique, mort le 22 décembre
1685. Il était de Valence en Dauphiné, et, le pre-
mier, il occupa la chaire de théologie de Saint-
Thomas, fondée en 1654, dans l'Université d'Avi-
gnon, par D. de Marinis, archevêque et vice-légat
de cette ville. Jouissant, à juste titre , de la répu-
tation d'un des plus savants théologiens de son
époque, il parvint à réunir autour de lui un audi-
toire nombreux. « Il était, dit le P. Échard, doué
d'une mémoire si heureuse et si fidèle, qu'il ne
dictait jamais ses leçons théologiques par écrit ,
mais de génie seulement, et qu'il n'avait pas besoin
de demander à ses écoUers l'endroit de la dictée oii
il en était resté la veille ou la surveille , s'en sou-
venant toujours et à point nommé. » Le P. Bancel
fut élu plusieurs fois doyen des docteurs d'Avignon,
et examinateur synodal dans tout le diocèse. On a
de lui : Moralis D. Thomee doctoris angelici, or-
dinis prsedicatorum, ex omnibus ipsius operi-
bus, exacte de prompta, ut censeri possit opus
novum, omnibus cvjusque conditionis perso-
337 BANCEL
nis, efc.j'avecdes additions ; en particulier, Opus-
culum de Castitafe; Avignon; Offt-ay, 2 vol.
in-4° ; — Brevis universse theologiee tain Mo-
ralis quam Scholasticse cursus in gratiam s tu -
dentium editus, juxta inconsulta tutissima-
jue doctoris angelici D. Thomas dogmata,
'vol. in-12; — Traité de la Chasteté, en ti'ois
parties ; — Traité de layérité de la seule reli-
gion catholique et romaine. Ces deux derniers
juvrages se trouvaient en manuscrit dans le cou-
ifent de l'ordre de Saint-Dominique à Avignon.
Échard, Scriptores ordinum Prsedicatorum. — Ri-
;hard et Giraud, Bibliothèque sacrée.
*BANCHEM OU bJlNCHEmius, jurisconsulte
lollandais, né à Leyde en 1540, mort vers 1602.
[1 étudia à Utrecht, sous Macropédius ; puis à
Louvain et à Anvers (d'autres disent à Angers).
De retour dans sa patrie, il fit partie du grand
.;onseil de Hollande et de Zélande, institué par le
)rince d'Orange Guillaume I^". On le voit figurer
lans divers arbitrages, une première fois entre
e magistrat de Leyde et l'intendant des digues
le Rhynland; et une autre fois entre le même
nagistrat et le sénat académique. Il devint pré-
sident du grand conseiI»après la mort de Théo-
lore.
Jôcher, Allgemeines Gelebrten-Lexicon: — Moréri ,
actionnaire historique.
*BANCHEREAU (Richemont), jurisconsulte
lit dramatiste français, natif de Saumur, vivait
■lans la première moitié du dix-septième siècle.
Dn a de lui : V Espérance glorieuse, ou Amour
?i Justice , tragi-comédie en 5 actes et en vers ;
'ans, 1632, in-8°; — les Passions égarées, ou
e Roman du Temps, tragi-comédie en cinq
ictes et en vers; Paris, 1632, in-8°.
Bibliothèque du Théâtre-Français , t. II. — 'Adelnng,
liupplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
■ * BAHîCHERELLl ( Gilbert ) , poëte latin , d'o-
igine italienne probablement. On a de lui :
Heiades quïbus diversi generis poemata con-
inentur; Poitiers, 1596, in-12, mentionné au
atalogue de la Bibliothèque de Paris.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehr-
en^Lexicon.
*BAKCHERO (Angelo), peintre italien , né
i Sestri, sur le territoire génois, vers 1744,
nort en 1793. Il est regardé comme le restau-
rateur du bon style en peinture. Son maître fut
*oropeo Battoni, le rival de Mengs. Banchero,
i son retour à Gênes, peignit deux, tableaux
)our l'église de Sesti-di-Ponente. Ses oeuvres se
(bnt remarquer par une grande harmonie de ton ;
lies sont énumérées dans Tipaldo , avec une
)réface critique de Migliavini. Son portrait du
ardinal Doria est fort apprécié.
L Tipaldo, Biografta degli Italiani illustri, 1, 345.
I BANGHi (Séraphin) , dominicain, né à Flo-
i'ence vers le milieu du seizième siècle , mort à
Paris en 1622. Protégé de Catherine de Médicis ,
1 vint fort jeune en France, qui fut sa patrie
idoptive. n dénonça en 1593 le projet de Bar-
rière d'assassiner Henri IV, et refusa l'archevê-
zïié d'Angoulême. On a de lui ; Apologie contre
— BANCK
338
les jugements téméraires de ceux qui oni
pensé servir la religion en faisant assassiner
le roi de France; Paris, 1596, in-S"; — le
Rosaire spirituel de la sacrée Viei-ge Marie;
Paris, 1610, in-12; — Histoire prodigieuse
d^un détestable parricide entrepris sur la
personne du Roi, et comme il en fut miracu-
leusement garanti ; Paris, 1598, in-S".
Echard, Scriptores ordinis Prsedicatorum.
* BA.NCHIERI (Adrien), poëte et musicien ita-
lien, né à Bologne, mort en 1634. Ses principaux
ouvrages sont : la Pazzia Senile , raggiona-
menti vaghi e dilettevoli, composti e dati in
luce colla musica; Venise, 1598, in-4°; Co-
logne, 1601 , in-4"; — Lettere armoniche; Bo-
logna, 1628; — Discorso , quai prova che la
favella naturale di Bologna précède ed eccede
la Toscana; Bologne, 1626', 1630, in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*BANCHiN, théologien anglais, vivait dans la
seconde moitié du quatorzième siècle. Il apparte-
nait à l'ordre des Augustins, et assista au concile
tenu à Londres en 1332, à l'occasion des doc-
trines de Wicleff. On a de lui : Contra positiones
Wiclef^fi, ; — Determinationes variée , etc.
Joseph VaxaçhiXe , Bibliotheca Augustina. — Richard
et Giraud, Bibliothèque Sacrée. — Jôcher, Allgemeines
Gelehrten-Lexicon.
BANCR (Laurent), jurisconsulte suédois,
natif de Norkôping (Suède) , mort le 13 octobre
1662. n étudia le droit à Franecker , et devint
professeur dans cette université. On a de lui ;
Roma triumphans, seu Inauguratio Innocen-
ta X, cum appendice de quarumdam ceremo-
niarum papalium Origine; Franecker, 1645,
1656, in-12; — De Tyrannide Papae in reges
et principes chrtstianos Djascepsis,- Franecker,
1649, in-12 ; — Commentarii de Privilegiis mi-
litum, jurisconsultorum, studiosorum, mer-
catorum, mulierum; Franecker, 1649-1651;
— Le Bancci ruptoribus; Franecker, 1650,
in-4°; — d'autres traités sur les privilèges
des nobles , les Duels ; etc. ; — Dissertatio de
structura et ruptura aurese bullse Caroli IV;
Franecker, 1661 , in-4° , etc. ; — Bizarrie poli-
tiche; etc. , contenant plusieurs pièces qui sont
autant de satires contre la politique ; dans quel-
ques-unes l'auteur se moque de Machiavel;
Franecker, 1658, in-12.
Bayle, Dictionnaire historique. — Nicéron, Mémoires
des hommes illustres, t. XLI. — Kônig, Bibliotheca
vêtus et nova. — Athen.!Frisiacœ, n. LIV, p. 403-405 ; —
David Clément, Bibliothèque curieuse, t. II, p. .393-398.
— Catal. Bibliot. Bunav., t. I, vol. II, p. 1039. — Jôcber,
Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BANCR (Nicolas de), théologien allemand,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. Il était de l'ordre de Saint-Dominique, et
rempUt diverses fonctions , celles entre autres de
recteur des études générales à Gratz. On a de
lui : Solenniores assertiones theologicse ex
universa summa D. Thomx depromptse; Salz-
bourg, 1687, in-'4°.
lichard, Scriptores ordinis Preedicat.
339
* JBANCR ( Pierre Van-der ), graveur flamand,
né à Paris en 1649, mort à Londres en 1697. Il
fut un des bons élèves de Poilly. Mais il grava
surtout et beaucoup le portrait ; ce qui ne l'em-
pêcha point de mourir dans la misère , son ta-
lent, comme U arrive trop souvent , n'ayant été
apprécié qu'après sa mort. La vente posthume
de ses œuvres enrichit ceux qui les acquirent.
On trouve dans Horace Walpole la liste d'environ
cinquante planches dues au talent de Pierre
Banck, parmi lesquelles ; la Vierge à l'En-
fant, d'après Bourdon; — le Christ sur le
Mont des Oliviers , d'après le même maître ;
— la Victoire navale de Charles II, d'a-
près Veciro ; — un Mercure, et un Portrait de
Charles II.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon. — Le
Blanc, Manuel de Vamateur d'estampes.
* BANCO (Nanni d'Antonio), sculpteur et
architecte italien , né à Sienne en 1374, mort en
1421. n eut pour maître Donatello ; ses statues
et ses bas-reliefs lui acquirent une réputation
qui aurait infailliblement grandi, s'il n'était mort
si jeune. Sa statue de Saint Philippe, à Flo-
rence, est très-appréciée par Vasari. Il futim des
architectes de la cathédi-ale de Florence.
Vasari, P^ies des Peintres, etc.
*BANCROFT (Édouard) , célèbre natura-
liste anglais, du collège royal des médecins à
Londres, vivait dans la seconde moitié du dix-hui-
tième siècle. Il resta longtemps en Amérique, et
vécut dans l'intimité de Franklin et de Priestley.
On a de lui : Essay on the nattiral history of
Guiana; Londres, 1769, in-8°; traduct. en al-
lemand; Leipzig et Francfort, 1769, in-8°; —
Expérimental researches concerning thephi-
losophy of permanent colours and the best
means of procuring them by dyeing, callico-
prinfing; Londres, 1794, in-8° : des fragments
de cet ouvrage ont été traduits en allemand ; —
Essay on thefellowfever, with observations
concerning fébrile contagion, etc., etc. — On
trouve encore de lui, dans les Transactions phi-
losophiques, un travail sur le Woorora ou Wu-
rali, substance vénéneuse dont se servent les
sauvages de la Guyane pour empoisonner leurs
flèches.
Rose, Neio Biographical Dictionary.
*BANCROFT ( Richard), archevêque de Can-
torbery, né en 1544 à Farnwarth dans le comté
de Lancastre, mort en 1610. Élève du collège de
Jésus, à Cambridge , il se fit une telle réputa-
tion par sa science en théologie, qu'il fut nommé
évêque de Londres en 1597. Il joua le principal
rôle dans la conférence de Hampton-Court , et,
à la mort de l'archevêque Whithift, en 1604, il
passa au siège de Cantorbéry. Ce prélat déploya
une grande fermeté dans la défense de l'Église an-
glicane contre les puritains. On a de lui un traité
intitulé Survey of the pretended Holy Disci-
pline, and dangerous Positions and Procee-
dings, published and practised within this
BANCK — BANDARRA 340
Island of Britain, under pretence of refor-
mation and ofthe Presbyterian Discipline.
Biographia Britannica.
*BANCBOFT (Thomos), écrivain anglais
du dix-septième siècle, n'est connu que par un
volume d'Épigrammes et d'Épitaphes publié
en 2 volimies, 1649.
Rose, New Biographical Dictionary,
BANDARIM OU BANDARINO ( Sfarc ), poëte
italien, natif de Padoue, vivait au milieu du sei-
zième siècle. On a de lui : Li dueprimi canti di
Mandricardo innanwrato ;Yemse, 1542, in-S";
— VImpresa di Barbarossa contra la città di
Cattaro, etc., poema diviso in tre canti; Fer-
rare, 1543, in-4°; — Sonetti in diversi e varj
oggetti, 1547, in-8° ; — Varco Vittorioso da
questa mortale alV immortal vita fatto dal
sig. conte Gio. Luigi del Fiesco, in ottava
rima; Venise, 1550, in-8°;— le Due Giornate
del poeta Bandarini, dote si tratta di tutti
i costumi, etc. ; 1556, in-8° ; cet ouvrage est re-
gardé comme une imitation du ti'aité latin d'Or
tensio Landi, intitulé Forcianae Quéestiones.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BANDARRA ( Gonçolo Anncs ) , poëte et thaui
maturge, surnommé le Nostradamus portugais i.
né à Villa de Trancoso au seizième siècle, mor
à Lisbonne en 1556. H exerçait dans sa ville na
taie l'humble profession de savetier, tout en s(
livi-ant à la poésie. Ses Trovas Redondilhai
étaient répétées dans les rues, mais ne pouvaien
être imprimées sur les manuscrits de l'auteur
car l'auteur ne savait point écrire. Vers 1540
c'est-à-dire au temps des plus grandes prospé
rites du Portugal, l'inquisition, récemment établi
dans ce pays , s'alarma des libertés que prenai
le savetier de Trancoso, et Farrêta au milieu d
son triomphe. Le poëte ne fut pas accusé d
judaïsme, comme l'ont prétendu quelques bio
graphes : le saint office lui fit son procès comm
à im faux prophète; il fit partie des pénitent
qui parurent à l'auto-da-fé qu'on célébra à Lis
bonne, sur la place de la Ribeira, le 23 octobr
1541. Plus heuieux que l'infortuné Antonio Je
zé da Sylva, qui fut brûlé au champ de Laâ e
1745, Bandarra figura seulement comme pén
tent dans la temble cérémonie, et put retourne
dans son village , où il eut bien le droit d'exercf
son humble profession, mais non celui de chai
ter. Selon Barbosa, i! a reçu les honneurs de V
sépulture dans l'église de Trancoso, où D. A
varo de Abranches lui fit élever une tombe.
Bandarra est quelquefois désigné par certîdl»
écrivains du dix-septième siècle sous le nom 'd
Savetier saint ( o Sapateiro sayito ) ; mais il ei
à remarquer que ce titi-e ne lui fut donné qi
près de cent ans après ses premiers démêlés avt
le saint office : ses vers circulaient-ils en manu
crit ou étaient-ils imprimés vers la fin du st
zième siècle , c'est ce qu'il nous a été inipossib
de constater : ce que l'on sait d'une manière p
sitive, c'est qu'ils étaient déjà prohibés en 158;.
41 BANDARRA — BANDELLO
Nous ignorons s'il existe réellement une édi-
on des œuvres de Bandarra, imprimées clan-
estinement en 1581 ; mais il en parut une à
aris en 1603, et elle fut donnée par un petit-
is de Jean de Castro, qui résidait alors dans
ette ville, et qui ue la publia, disait-il, qu'en rai-
on des vers inexacts ou même controuvés que
on attribuait à Bandarra. Elle est intitulée
^araphras e concordancia de algumas pro-
Mcias de Bandarra, sapateiro de Trancoso ;
603, in-8°. Bien qu'elle soit signalée par plu-
ieurs bibliographes, nous n'avons jamais vu la
remière édition de cet ouvrage, qui précéda de
rente-sept ans les grands faits politiques de
640. Dix-neuf ans après l'événement qui mit sur
e trône la maison de Bragance, les prophéties
lie Bandarra mirent aux prises avec le saint of-
ice un homme à l'âme ardente, au génie puis-
ant, que la littérature portugaise met au rang
le ses écrivains les plus éminents. Ses prophé-
ies du poète populaire de Trancoso étaient tom-
)ées entre les mains d'Antonio Vieyra au mo-
nent où il allait renouveler ses prédications
jans les déserts de l'Amazonie : il les emporta
ivec lui, et en fit bientôt sa lecture la plus assidue.
Cîouché dans une pirogue qui remontait lente-
nent le fleuve des Amazones, émerveillé des ma-
gnificences que déroulaient à ses yeux ces plages
inexplorées, où pouvaient s'élever des cités
innombrables, le missionnaire crut voir, dans le
itivre qu'il méditait, l'annonce de la rénovation
des sociétés au sein d'un empire de création
toute mystique, dont le gouvernement était dé-
ivolu à Joâo IV qui venait de mourir, mais dont
ies prophéties annonçaient la résurrection et
le nouveau règne. Il composa alors le livre si
peu connu et si curieux qui est passé des ar-
chives du saint office dans la vaste bibliothèque
fondée nouvellement par Colbert. Ce traité , qui
signale un moment d'aberration chez un des es-
prits les plus fortement trempés que nous con-
naissions, porte un titre qui ne laisse aucun
doute sur le degré d'exaltation que la solitude,
et surtout les magnificences de la nature, avaient
imprimées à l'âme du missionnaire : Esperança
de Portugal , quinto imperio do rmindo, pri-
meira e secunda vida del rey D. Joâo IV, es-
criptas por Gonsalianez ( sic ) Bandarra, e
dadas a luz pelo padre Antonio Vieyra, da
companhia de Jésus, no anno 1659, in-fol.
La prophétie touchant un cmquième empire
du monde fut adressée par l'illustre Vieira à l'é-
vêque du Japon, et nous ignorons si ce prélat en
accepta la dédicace : ce qu'il y a de certain, c'est
que le livre fiit immédiatement saisi par le saint
office, et qu'il devint pour son auteur le sujet
d'une longue persécution. Le mètre fort régulier
des poésies de Bandarra, le caractère même de
leur style , et plusieurs circonstances trop lon-
gues à rapporter ici, ont fait douter à bon droit
de leur authenticité absolue. Si ces vers, falsifiés
au moment même de leur publication, étaientpro-
342
hibés dès l'année 1581 par Jorge de Almeyda,
il est probable qu'ils prirent alors sous la plume
de quelque Portugais de la vieille roche un ca-
ractère plus acerbe, plus inquiétant pour le pou-
voir de Philippe II, qui se substituait à celui du
cardinal-roi. Cette transformation leur donna,
dès cette époque, une influence qu'ils n'ont pas
encore absolument perdue. Les poésies prophé-
tiques de Bandarra ont été imprimées deux fois
en France au dix-septième siècle, et notamment
à Nantes en 1644 ; elles n'en sont pas moins
d'une excessive rareté : elles se lient essentielle-
ment aux rêveries d'une secte encore subsis-
tante , désignée sous le nom de sébastianistas,
Ferdinand Denis.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana. — Journal
étranger, 1757. — Da Sylva, Deduccâo Chronologica. —
Général F07, Mémoires sur les guerres de la Péninsule.
*BAKDEL {Joseph-Antoine de), théologien
allemand, mort le 7 juin 1771. H fut chambellan
des deux princes Louis et Frédéric de Wurtem-
berg, n écrivit de nonf^breux ouvrages de con-
troverse empreints d'une certaine violence , entre
autres : GatJiolisches Kriegsgerecht ûbcr den
Glaubens-JDeserteur (le Droit catholique au
sujet du déserteur de la foi), 1752, in-4°; —
Consilium utriusque medici ad Jiistinum Fa-
bronium, de Statu Ecclesise et Potestate Papae,
segerrimefebricitantem; 1764, in-8"».
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehr'
ten-Lexicon.
*BANDELLi (Mathieu) , théolo^eu italien,
né à Brescia dans le treizième siècle. H entra
dans l'ordre des Dominicains , et lut envoyé en
1298 , par Boniface vm , comme préfet et gou-
verneur de l'église de Constantinople. On a de
lui : Luoghi communi di tutta la santa Scrit-
tura ; 4 vol.
Leonardo CoiiwAa, Liber aria Bresciana; Brescia, 1694.
BANDELLO (Mathieu), novelliste italien,
né en 1480 à Castel-Nuovo di Scrivia, mort vers
1562 à Agen. n entra dans l'ordre de Saint-Do-
minique , et fut honoré de l'amitié de Pierre Gonza
gufi et de sa femme Camille Bentivoglio, qui lui
confièrent l'éducation de leur fille. Grand partisan
des Français , Bandello fut obligé de se sauver
après la bataille de Pavie, et de mener longtemps
une vie errante en Italie. Plus tard il accompa-
gna César Frégoso en France ; après la mort de
son pati-on, qui était au service du roi de France,
Bandello fut nommé évêque d'Ageu vers 1550.
Sans s'embarrasser de l'administration de son
diocèse, qu'il fit soigner par l'évêque de Grasse, il
s'occupa, déjà âgé de 70 ans, de ses Nouvelles ,
sans doute à la grande joie des protestants ,. qui
ne laissèrent pas échapper une occasion aussi
belle pour déverser un blâme sévère sur les
mœurs du clergé catholique. Les Nouvelles de
Bandello ne sont, il est vrai, rien moins que
chastes : en fait de peintures obscènes, le joyeux
évêque d'Agen pourrait en remontrer, au be-
soin, à Boccace, qu'il est loin d'égaler en grâce
et en naïveté. La marche rapide et vive du récit,
343 BAND£LLO — BANDIERÂ
la concision, la netteté des périodes, la variété
344
des sujets, forment à BandeÙo un genre de mé'
rite à part. Il fit paraître en 1554 les trois pre-
miers volumes de ses Nouvelles (Lacques,
3 vol. in-^"); le quatrième ne vit le jour qu'en
1573, dix ou onze ans après la mort de l'auteur
(Lyon, vol. in-8°. On connaît encore de lui :
Canti XI délie lodi délia sig. Lucretia Gonzaga
di Gazuolo , e del vero amore ; col Tempio di
pudicia; Agen, 1545, in-S». Les poésies manus-
crites de Bandello ont été imprimées par Cotta
à Turin, en 1816, sous le titrede Rime di M. Ban-
deUo. [Enc. des g. du m., avec addit. ]
Naplone, Piemontesi illustri, t. 5. — Moréri, Dict.
hist. — SaraziD Bazzi, Degli uominiillustr. Domin.; —
Alfonse Fernandez à Sixte de Sienne, de yir. illust. Do-
min. — Le Mire, de Script, sœc. Xf^I. — Leandre Al-
berti, de Fir. illustr. ord. Prœd.
BAHDELLO {Vincent de), dominicain, né
en 1435 à Castel-Nuovo, mort à Altomonte (Ca-
labre) le 27 août 1506. Il étudia à Bologne, de-
vint professeur de théologie, et, en 1501, géné-
ral de son ordre. Il fut un des plus violents
adversaires de l'immaculée conception de la
Vierge , et ti-aita les franciscains , qui la défen-
daient , d'impies , d'ignorants, d'hérétiques , jus-
qu'à ce que Sixte IV, par sa bulle de 1483 , eût
donné raison aux franciscains. On a de lui : Li-
bellus recollectorius de Veritate Conceptionis
B. Marias Virginis; MUan, 1749, in-4° ; ouvrage
(très-rare) réfuté par un cordeher nommé Louis
délia Torre; — Tractatus de singularipuritate
et prœrogativa conceptionis Salvatoris ; Bo-
logne, 1481, in-4°.
Touron , Histoire des Hommes illustres \de l'ordre de
Saint-Dominigué; — Quétlf et Échard , Script, ordin.
Prœdic, t. II.
*BANDELLONl (Luigi), poëte et composi-
teur, né à Rome au commencement du dix-neu-
vième siècle. Kandlcr dit de lui dans sa Disser-
tationsur l'état actuel de lamusique à Rome:
« Nous considérons Bandelloni comme un génie
« pour la poésie, comme un beau talent pom: la
« musique. Poëte , il crée ; musicien, il arrange
« avec goût. Ses ouvi'ages sont tous d'après les
« règles de l'art , et prouvent une grande profon-
" deur de jugement. « Le même critique ajoute
dans un autre endroit : « Bandelloni vit très-re-
« tiré, et regrette en pliilosophe les erreurs de
« son époque , qu'il châtie souvent fort poétique-
« ment dans ses satires. Son dernier poëme iné-
«dit, dans le genre didactique, Sulla musica
« odierna, contient tant de passages pleins d'es-
« prit, tant de portraits piquants des composi-
<( teurs de nos jours, qu'il mériterait bien les
<c lionneurs d'une traduction. » On a de Bandel-
loni : des sonnets de Pétrarque , des octaves du
Tasse et quelques morceaux de Dante , mis en
musique ; — Preghiere a Dio , pour troix voix ,
publiées à Naples ; — un Tantum ergo ; — une
Hymne à sainte Agnès; —des cantates intitulées
Azioni teatrali, pour différentes voix, avec
chœurs et instruments.
Fétis 5 Biographie universelle des Musiciens.
*BANDELMO]VTE (Christophe), voyageui
italien, natif de Florence, vivait dans la pre-
mière moitié du quinzième siècle. 11 visita VAt
chipel et laissa une relation de ce voyage, qiu
l'on trouve dans quelques bibliothèques italien-
nes. Ce qui concerne l'Ile de Crète est imprim(
dans la Creta sacra de Flamin. Cornaro ; Ve-
nise, 1755, avec des annotations.
Adeiung, Supplément à Jôcher, Allgemeincs Gelehr-
ten-Lexicon.
* BANDERALi ( David ), professeur de chani
au Conservatoire de Paris, né à Lodi en 1780,
mort à Paris le 13 juin 1849. Il débuta au théâtre
Garcano de sa ville natale comme buffo tenore.
Après avoir chanté à la Scala et dans plusieurs
académies , il abandonna la scène. Rossini , con-
sulté par le vicomte de la Rochefoucauld sur 1(
choix d'un bon maître de chant italien pom- k
Conservatoire, désigna Bandei'ali.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BANDETTïNi ( Tcresa), poëte italienne, ué(
à Lucques le 12 août 1763, morte dans les pre-
mières années du dix-neuvième siècle. Elle était
plus connue sous le nom ô'Amarilli Etrusca.
Ses parents l'avaient placée au théâtre pour en
faire une danseuse; mais son talent d'improvi-
sation poétique l'enti'aîna dans la voie des let-
tres. On a d'elle : la Morte di Adonide, poërnt
en quatre chants ; — il Polidoro, tragédie ; -
la Rosmunda, drame ; — Rime diverse, poésies
diverses, 1788, etc., etc. Elle épousa, en 1789,
Pietro Landucci de Lucques.
Tlpaldo, Biografta degli Italiani illustri, IV, S38.
BANDIERA (Alexandre), jésuite, littérateui
italien, né à Sienne en 1699, mort dans la se.
conde moitié du dix-huitième siècle. Il entra
d'abord dans l'ordre de Saint-Ignace, et enseigna
les belles-lettres dans plusieurs villes de l'Italie.
On a de lui : Gerotricamerone, ovvero tre sa-
cre giornate, etc. ; Venise, 1745, in-8°, imité d(
Boccace; — /. Pregiudizj délie umane Ict-
tere, etc.; Venise, 1755, in-8°; — Componi-
menti di varie manière, etc.; Venise, 1765,
in-8°; — des ti'aductions de Cornélius-Népos, A&
Cicéron, etc.
Notizia délia Fila ed Opéra del P. Alex. Bandiera ;
Palerme, 1835, in-8°.
BAKDiERA (François), jurisconsulte, frère
aîné du précédent : on a de lui un ouvrage sur
le droit public, accompagné de notes historiques
et critiques.
BANDIERA (Jean-Mcolas), frère des deux'
personnages qui précèdent. D appartenait à la
congrégation de l'Oratoire. On a de lui : Dïio
libri de Augustino Bato; Rome, 1733, in-4'',
étude biographique et littéraire sur Augustin
Dati; — Trattato degli studj délie donne,
opéra d'un accademico intronato; Venise,
1740,in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*BAiVDiERA (Domiwig-Me), théologien italien,
natif de Moffène, vivait dans la première moitié i
du dix-septième siècle. Il devint protonotaire!
!5
BA1NDIERA — BANDINELLI
346
osfolique et professeur de morale à la Sa-
■enza de Rome. On a de lui : De hominis ac-
i>a Vita, seu rrioralis disciplinée Compen-
yum; Rome, 1630, m-4°;— Super adagio
■.teri : Veritas odiumparit,problemaethicum
ilibr. IV Moral. Aristotelis ; YyomQ , 1631,
!4° ; — Utrum nobis optandum sit, ut amici
,stri ad supremum opum et dignitatum gra-
cm evehantur ; Rome, 1631, in-4°.
lazzuchelli, Scrittori Sltalxa. —Adelung, Supplément
; ôcher, ^llgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BANDiERA {Attiiius et Emilius), nés à
Iples, le premier en 1817, le second en 1819,
(écutéstous deux, à Cosenza le 25 juillet 1844.
!s de l'amiral Bandiera, les frères Bandiera,
iat l'aîné était lieutenant de vaisseau et le
fis jeune enseigne , conspiraient depuis long-
Inps d'accord avec les chefs de la Jeune Italie
l'de la Légion italique, quand ils résolurent de
liter une descente en Sicile. A force d'adresse,
i parvinrent à gagner une partie des équipages
t la flotte autrichienne ; déjà ils avaient en leur
fuvoir la frégate la Bellone; mais, dénoncés au
(,)ment décisif, ils furent forcés de prendre la
lite, et de^e réfugier à Corfou. Quelque temps
I rès , ils revinrent en Italie , et débarquèrent à
lotone, toujours avec les mêmes projets. Ils n'y
iicontrèrent qu'un petit nombre de leurs parti-
es. Pendant une halte faite au milieu des
lis et tandis qu'ils dormaient, un de leurs com-
fi^nons les abandonna pour aller courir à Ci'o-
(le donner l'éveil aux autorités. Attaquée par
i; forces supérieures, la petite troupe des frères
I ndiera fut prise et désarmée, après quelque ré-
! tance. Les chefs furent traduits devant une
inraission militaire, condamnés à être fusillés,
«exécutés. M.
'cci3iTà\, Histoire delà Révolution d'Italie en 1848.
rBAiVDiERA {Benedetto), peintre de l'école
jmaine, né à Pérouse en 1557, mort en 1634,
fini ses principaux ouvrages à Pérouse, on
marque trois tableaux d'autel à Sainte-Cathe-
|e; les quatre évangélistes , fresque à la voûte
jla croisée de l'église Saint-Pierre; un Saint
\noît, dans le couvent attenant; une Sainte
suie, à Saint-Dominique ; im Couronnement
\ la Vierge, à Saint-Angelo deUa Pace, portant la
j£e de 1611 ; un Saint Bonaventure, à Saint-
hnçois ; enifin, une Vierge avec V Enfant et
int Jean-Baptiste, au palais Penna.
E. B— N.
1 anzi , Storia Pittorica. — Pascoli , f^ite de' Pittori,
iiltori ed Architetti Perugini, 1732. — Ticozzi, Dizio-
■\Ho de' Pittori. — Gambini, Guida di Perugia, 1826.
i*BANDiEZA (Louis), théologien italien, vi-
jit dans la seconde moitié du dix-septième
i de. On a de lui : Descrizione di S. Antonio
{Padova; Pérouse, 1665, in-4°.
flazzuchelll , Scrittori d'italia.
BANDINELLI (Bartolomeo ou Baccio), che-
lier, peintre et sculpteur italien, né à Florence
1487, mort en 1559. Il était fils d'un certain
ichel Agnolo di Viviano , orfèvre très-habile, et
porta d'abord le nom de Brandini. Il entra d'a-
bord dans l'atelier du célèbre sculpteur Gian-
Francesco Rustici, et y fit de rapides progrès. Au
rapport de Vasari, il avait fait faire une fausse clef
de la salle du Palais-Vieux , dans laquelle était
exposé le chef-d'œuvre de Michel-Ange, afin de
pouvoir aller y étudier à toute heure et sans té-
moin. H profita de l'émotion populaire causée en
1512 par la restauration des Médicis , pour s'in-
troduire dans la salle et déchirer le carton en
morceaux, soit pour s'en emparer, soit pour en
priver ses rivaux, soitpar affection pour Léonard
de Vinci, qui n'avait pas eu l'avantage dans sa lutte
avec Michel-Ange ; soit enfin par une haine achar-
née qu'il portait au prince de l'école florentine.
Le désir de l'égaler, de le vaincre même dans,
tous les genres , lui fit prendre le pinceau : mais
ses essais ne fiu-ent pas heureux; son coloiis
était dur et criard , son faire sec et sans grâce.
Il essaya aussi de peindre à fresque, mais les
difficultés pratiques de cet art l'eurent bientôt
rebuté. Aujourd'hui, on ne connaît de Bandinelli
que ses deux portraits peints par lui-même, dont
l'un figure dans la galerie de Florence, et l'autre,
moins authentique peut-être, dans la galerie du
Louvre.
Bandinelli abandonna définitivement la palette
pour le ciseau ; et, pendant sa longue carrière ,
il exécuta un grand nombre de sculptures dont
la plupart existent encore aujourd'hui. On cite
d'abord un Mercurejouant de la flûte, qui fut
envoyé à François P" ; un Orphée de marbre,
pour lequel il s'était inspiré de lApoUon du Bel-
védère; V Apollon, la Cérès et la Clémence du
jardin de Boboli;le Terme femelle se terminarit
en tm trône de laurier, placé à la porte du Pa-
lais-Vieux; enfin un bas-relief i-epréstntant la
Nativité de la Vierge, faisant partie de ceux
qui entourent la Santa Casa de Lorette. Ce bas-
relief, que Bandinelli avait laissé imparfait on
quittant brusquement Lorette à la suite d'une
querelle avec Sanso%ino, fut achev.:» par Raphaël
de Monte-Lupo. A Rome, dans l'église de la Mi-
nerva, derrière le maître-autel, sont les tombeaux
de Léon Xetde Clément VU, composés et sculp-
tés en grande partie par Bandinelli; mais la
statue du premier de ces pontifes est de Raphaël
de Monte-Lupo, celle du second, de Giovanni di
Baccio Bigio. Les travaux de Bandinelli sont
nombreux dans la cathédrale de Florence. Au-
tour du chœur, on ne compte pas moins de
quatre-vingt-huit figures en bas-relief, représen-
tant des prophètes, des Vertus, et autres allé-
gories, toutes dessinées par Bandinelli, et sculp-
tées par lui avec l'aide de son élève Giovanni dell'
Opéra.
BandineUi avait été chargé par Cosme I"' de
décorer cette même salle; fort ignorant en ar-
chitecture, il fut obligé d'appeler à son aide
Giuliano di Baccio d'AgnoIo. Mais parmi les
sculptures de divers maîtres qui ornent la grande
salle du Palais- Vieux , on voit de Bandinelli :
347 BANDINELLI
Y Adam et Y Eve; un groupe de Clément VII
couronnant C harles- Quint ;\es statuesde Jean
de Médicis, de son fils Cosme 1"% à' Alexandre
de Médicis, de Léon X, et de Jean de Médicis.
François P*" ayant demandé au pape une co-
pie du Laocoon , Bandinelli en fut chargé , et se
vanta même de surpasser l'original. Ce fut à
cette occasion que Michel-Ange dit ce mot, de-
venu proverhe : Chi va dietro ad alcuno, non
puo maipassare inanzi: « Lorsqu'on suit quel-
qu'un, on ne peut point passer devant lui. »
Bandinelli, en effet , voulant perfectionner l'an-
tique, ne réussit qu'à produire un groupe maniéré,
tourmenté, qui lui attira une caricature du Titien
exécutée en bois par Nicolas Boldrini, représen-
tant un grand singe et deux petits entourés de
serpents, et dans la position du Laocoon et de ses
fils. Quoi qu'il en soit, on ne peut se refuser à
reconnaître de grandes qualités de dessin et
d'exécution dans le groupe de Bandinelli ; et le
pape en fut si charmé, qu'il ne put se résoudre
à l'envoyer en France, et qu'en 1525 il le fit
transporter à Florence, où il est encore dans la
galerie publique ; il a souffert de l'incendie qui ,
en 1662, dévora une partie du musée.
L'ouvrage le plus important de Bandinelli est
le groupe colossal H Hercule tuant Cacus, placé
devant le Palais-Yieux , sur la place du Grand-
Duc, en pendant avec le David de Michel-Ange.
Jamais œuvre n'attira à son auteur pareil orage
de critiques. Les sonnets , les épigrammes plu-
rent de toutes parts. On n'a conservé que le
tercet suivant, mis dans la bouche de Cacus :
Ercole, non ml dar ; che i tiioi vitelU
Ti rcndcrô, con tutto il tuo bcstiarae.
Ma il bue, l'ha avuto Baccio Bandinelli.
« Hercule, ne me frappe pas ; je te rendrai tes
veaux, et tout le reste de ton troupeau. Mais quant
au taureau , demande-le à Baccio Bandinelli. »
— Ce groupe .est cependant d'un dessin et d'une
exécution grandioses ; mais sans doute encore
cette fois espérant môme en anatomie surpasser
Michel-Ange, il accusa les formes d'une manière
tellement tranchée, que ce ne fut pas sans quelque
raison que son rival compara le corps d'Her-
cule à \m sac rempli de pommes de pin. —
Le dernier ouvrage de Bandinelli fut le Christ
au tombeau , qu'il plaça à l'église de YAn-
nunziata , dans une chapelle appartenant à la
famille Pazzi, qui lui avait permis d'y fonder une
sépulture pour lui et les siens. Ce groupe avait,
dit Valéry , été commencé par son fils Clément;
Bandinelli l'acheva , et s'y représenta lui-même
sous les traits de Nicodème. Bandinelli ayant
voulu placer de ses propres mains les ossements
de son père dans cette sépulture, soit parla fa-
tigue, soit par l'impression que lui causa cette
triste et pénible besogne, tomJba malade, et
mourut en peu de temps à l'âge de soixante-douze
ans , laissant à ses enfants de grandes richesses
acquises par son talent.
Bandinelli fut mieux appiMé après sa mort
— BANDim
34i
que de son vivant ; son caractère envieux e
hautain , son penchant à blâmer et dénigrei' le;
ouvrages de ses confrères, l'avaient fait détes
ter, et son orgueil n'avait plus connu de bornes
du jour où Charles-Quint l'avait décoré del'ordri
de Saint-Jacques. Nous avons déjà parlé de s,
haine contre Michel- Ange; il était égalemen
l'ennemi juré de Benvenuto Cellini, qui ne cess
dans ses Mémoires de le poursuivre de ses in
jures. Vasari nous a transmis le récit d'un
scène qui se passa en présence du grand-duc lui
même, et qui peut donner la mesure de l'aménit
des deux antagonistes : « Munis-toi d'un autr
monde , lui dit Cellini, car je veux t'arracher d
celui-ci. » — «■ Préviens-moi un jour d'avance
répondit Bandinelli , pour que je puisse m^ con
fesser et faire mon testament , afin de ne pa
mourir comme un animal de ton espèce. » €(•
pendant Cellini reconnaissait le mérite réel d
Bandinelli, et, dans son Trattato sopra la Scui
tura, il l'appelle eccellentissimo arlejice
digne d'être placé à côté de Donatello et (
Michel-Ange. Si ses oeuvres manquent de sot
plesse et de grâce, on ne peut lui refuser «ri
grande connaissance du dessin et de l'anatoraiti
jointes aune brillante imagination.
Ernest Breton..
Vasari, P^ite tlei Pittori. — Lanzi , Storia l'ittorica. a
Cellini, Memorie , Trattato sopra la Scultura. — W
ghlni, Risposo. — Orlandi, Abecedario Pittorico.
Pistolesi, Descrizione di Ro7na. — Fantozzi,lVnova GuU
di Firenze. — Cicognara, Storia délia Scultura. ',
Valéry, P'oyages historiques et littéraires en Italie, j
* îîAKDiNELLi ( Clémente ) , sculpteur, néi|
Florence, mort jeune à Rome vers la moitié ( |
seizième siècle. 11 était fils naturel de Bacc
Bandinelli , qui fut son maître , et qu'il aida dai
ses travaux. Ce jeune homme montrait po
son art les plus brillantes dispositions , quand
fut obligé, par la bizarrerie et les mauvais in
tements de son père, à quitter Florence. Il alla
Rome, où, se trouvant sans ressources, il travail '
avec une telle ardeur qu'il mourut à peine 1 1
an environ après sou arrivée. E. B— n. ■
Vasari, f^ite de' Pittori. \
* BANDINELLI {Marco), peintre, ué à BolognJ
vivait dans la première moitié du dix-septièr >
siècle. Il fut surnommé Marchino di Guh
Eeni , parce que , modèle , cuisinier et intenda
du grand maître bolonais , il finit lui-même p
devenir un peintre de quelque talent, à l'aide d
conseils et'de l'étude des ouvrages de son raatti
Malvasia , Etruria Pittrice. — Ticozzi , Diziona^
dei Pittori.
* BANDINELLI { Michel- Augelo), peintre f
rentin, vivait au milieu du seizième siècle. Nev
de Baccio Bandinelli , il fut un peintre assez 1
bile. Plusieurs de ses tableaux se voient à Sain
Marie-Nouvelle de Florence,
Fantozzi , Nuova Guida dl Firenze.
BANDINI ( Ange-Marie ) , savant Italie
né à Florence le 25 septembre 1726, mort
1800, fut chanoine dans sa patrie et conserii
teur de la bibliothèque Laurentine. On a deltl
J49 BAINDINI -
ne Vie d'Amène Vespuce; Florence, 1745; —
n Spécimen de la littérature florentine au
Tiiniième siècle; Florence, 1747; — une Bes-
ription deV obélisque d'Auguste retrouvé au
'hamp-de-Mars;^OTae, I7à0f—\m Catalogue
es manuscrits grecs, latins et italiens de la bi-
■ lîothèque Laurentine ;Florence, 1764-1768 ;—
û grand nombre de notices sur des personnages
ïiportants dans l'histoire de l'Italie, et plusieurs
ditions savantes. Quelques-uns de ses écrits ont
rait à l'histoire de la musique ; Dissertatio de
altationibus veterum ; — De Vita et Scripfis
'oan.-Bapt. Donii, Patricii Florentini, etc.;
florence, 1755, in-fol.
Forkel, AUgemeine Geschichte der Musik; — Meur-
lus , t. V. — Gnlguené , Histoire littéraire de l'Italie.
♦bandini (François), chroniqueur italien,
latif de Sienne, mort en 1588. Il devint arche-
>êque en 1529. On a de lui : PU II commen-
arii sui temporis, a Jo. Gobelino compositi
'.t a Franc. Bandini recogniti; Rome, 1584,
n-4'', avec la continuation de Jacques Picolo-
ûini; Francfort, 1614, in-fol.
KazzacheUÏ, Scrittorid'Italia.
f «BANDINI {Giovanni), sculpteur, néàCas-
tello en Toscane, travaillait dans la seconde
noitié du seizième siècle. Parmi ceux de ses
ouvrages qui se voient à Florence, le phi s es-
'imé est la statue de l'^rcAiitec^we, placée sur le
tombeau de Michel-Ange à Santâ-Croce. Il avait
an talent tout particulier pour les portraits; il
fit cinq fois ceux des grands-ducs Côme I^' et
François I". E. B— n.
\. Balflinucci, rfotizie dei Professàri.— Orlandi , Abece-
.iario Pittorico. — Borghini, il Riposo.
? BANDINI (Salluste) , économiste italien , né
[à Sienne le 10 avril 1677, mort en 1760. Son
goût inné pour la science le détourna de la car-
rière militaire que lui avait choisie sa famille ;
il s'appliqua à des études positives sur les cau-
ses qui rendaient insalubres les marais de Sienne,
et il publia sur cette question un travail de la
plus grande utilité , puisqu'il servit de guide à
l'empereur François I" et à son fils le grand-
duc Léopold dans l'assainissement de la Ma-
remma de Sienne.
Éloges de Sallust. Bandini et Franc. Badi ; Sienne ,
1784. — Catal. Bibl. Bunav., 1. 1, v. il, p. 1059.
*BANDiNO {Dominique), écrivain italien,
né à Arezzo en 1340, mort à Bologne vers 1415.
Il devint célèbre comme professeur d'éloquence
à Bologne et à Padoue. Il a laissé un immense
travail intitulé Fons Memorabilium universi,
divisé en cinq parties, théologie, astronomie,
traité des éléments , géologie et philosophie.
Tiraboschl, Storia délia litteratura Italiana.
«BANDiTi (Pierre), poëte lyrique italien,
mort en 1763. Il était natif de Rimini , et frère
du cardinal Banditi , qui vivait encore en 1780.
Ses poésies n'ont été imprimées qu'en partie,
sous le titre : Saggio di Poésie ; Ravenne , 1769,
in-8°.
. Mazîucheili, Scrittori d'italia.
BAIN DO RI 350
*BANDOL,E (Antoine), jurisconsulte fran-
çais, vivait dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. H fut avocat au parlement de Pro-
vence. On a de lui : les Parallèles de Jules-
César et de Henri IV; Paris , 1609, in-4'' , et
Paris, 1625, in-4''; avec les Commentaires de
César par Vigenère.
Lelong, Bibliothèque historique de la France, éd.
Fontette, 1. 1, n° 3,880; II, 19,921 et 80,GBb; IV, S. 20,055.
* BANDOMiNA OU BLANDONIA , religieuse
française , vivait vers le milieu du sixième siècle.
Elle fut attachée au service de la reine Rade-
gonde, femme de Clotairel", ayec laquelle elle
embrassa la vie monastique. Elle continua la
biographie de cette reine, commencée par Fortu-
nat, évêque de Poitiers, mais interrompue par
la mort du prélat.
Fabricius, Bibl. med. et inf. setatis.
*BANDTRE ( Gcorge- Samuel ), historien
et bibliographe polonais, né à Lublin le 24 no-
vembre 1768, mort le 11 juin 1835. Après avoir
fait d'excellentes études à Breslau, il entra dans
l'instruction publique, qu'il quitta assez tard
pour tenter la carrière des lettres. On a de lui :
Historisch-hritische Analecten zur Erlàii-
terung der Geschichte des Ostens von Europa;
Berlin, 1802 (Mélanges pour servir à l'histoire
de l'Europe orientale); Breslau, 1802; — Dic-^
tionnaii-e polonais-allemand, 2\o\uraes, 1S06;
— Grammaire polonaise, à l'usage des Alle-
mands; Varsovie, 1813 ; —Dzieje Narodu Pols-
kiego (Événements de l'histoire polonaise), 1810 ;
— Historya Brukarû Krakowklch (Histoire de
l'imprimerie à Cracovie), 1815; — Historya
Druharû w Polsce { Histoire de l'imprimerie
en Pologne, 3 volumes, 1826; — De incuna-
bulis Cracoviensibus ; Cracoviae, 1812.
Rose, Tfew Biographical Dictionary.
*BANDTKiE ( Jcan-Vincent) , jurisconsulte
et légiste polonais, frère de George Samuel,
né à Lublin en 1783, mort en 1851 à Varsovie.
Avant 1830, il était professeur du droit romain
et polonais à l'université de Varsovie, et notaire
du royaume de Pologne. On a de lui, entre au-
tres : De studio juris Polonici; Vratislaviœ,
1806; — Ghronicon Martini, Galli, cum com-
mentariis , etc. ; Varsoviœ, 1812. — Jus Gul-
wiense; Varsoviae, 1814. — Jus Polonicum;
Varsoviae, 1841. Morozevitch,
BANDURi (dom Anselme), bénédictin de
la congrégation de Méléda, né à Raguse eu
Dalmatie en 1671, mort à Paris le 14 janvier
1743. n vint en France en 1702, pour s'y
perfectioimer dans les sciences. Le grand-duc
de Toscane , dont on a prétendu qu'il était le
fils naturel, pourvut à tous ses besoins. L'A-
cadémie des inscriptions le reçut parmi ses
membres en 1715, et , neuf ans après, le duc
d'Orléans le choisit pour son bibliothécaire. Le
savant de la Barre passe pour avoir été de
moitié dans la composition des ouvrages de
Banduri, dont l'un est intitulé Imperium>
351
Orientale , etc. ( l'Empire d'Orient , ou les an-
tiquités de Constantinople); Paris, 1712, 2 vol.
in-fol.,faisantpartiedela Collection Byzantine ;
et l'autre : Numismata imper at. Rom., etc.
( Médailles des empereurs romains depuis Tra-
jan jusqu'aux Paléologues, avec uae bibliothè-
que numismatique); Paris , 1718, 2 vol. in-fol.
On doit joindre à cet ouvrage le Supplément,
publié par Tanini , en 1 vol. in-fol.; Rome, 1791,
vol. in-fol. Ces deux ouvrages sont les plus
complets qui existent sur les médailles du Bas-
Empire de Rome et Constantinople. [Enc. des
g. du m. ]
Fréret, dans les Mémoires de l'Académie des Inscrip-
tions, t. XVI, Hist., p. 348. — Bibliothecse nummariœ,
part. V, p. 1. — G. StoUe ad Heumannum, p. 504.
* BAKE ( Claudius de ) , théologien français ,
mort en 1658. Il fut conseiller au présidial de
Nîmes, et élevé d'abord dans la religion réfor-
mée; il embrassa ensuite le catholicisme, et de-
vint conseiller au présidial de Nîmes. Il remplit
ces fonctions pendant plus de quarante ans, et
laissa: l'Écriture abandonnée par les minis-
ires de la religion prétendue réformée, œuvre
posthume publiée en 1658.
. Menard, Histoire de' Nîmes , t. 6, p. 132. — Jôclier,
Allgemeines Celehrten-Lexicon.
* BiJVEL ( Pierre ) , général français, né à
Lectoure (Gers ) le 30 juillet 1766 , tué à l'atta-
que du château de Cossaria en Piémont le 13
avril 1796. Soldat au 49' régisuent d'infanterie ,
il quitta le service le 17 juillet 1789, et n'y rentra
que le 20 juin 1792, avec le grade d'adjudant
major du 2^ bataillon du Gers. Nommé général
de brigade en 1795, il continua de servir à l'ar-
mée des Pyrénées jusqu'au 6 novembre 1795,
époque où il passa à l'armée d'Italie, sous les
ordres d'Augereau. Le nom de Banel est inscrit
sur les tables de bronze du palais de Versailles.
A. S.. ..Y.
Archives du ministère de la guerre. — F'ictoires et
conquêtes, t. V.
BANER, BANiER OU BANNEB (Jean), célè-
bre général suédois, né le 23 juin 1595, mort
en décembre 1641. Il descendait d'une ancienne
famille de la Suède, et reçut une éducation très-
-distinguée. Mant, dans son enfance, tombé d'un
^quatrième étage, dans le château de Hœrnings-
îiolm, sans s'être faitlamoindi-e blessure, on en
conclut qu'il devait être prédestiné à de grandes
choses. En 1615 il entra au service, et se distin-
gua, de 1626 à 1629 , en Pologne et etf Russie ,
par des faits d'armes éclatants ; il fut nommé
conseiller du royaume et général en 1630; en
cette qualité , il accompagna Gustave-Adolphe
en Allemagne, où , lors de l'assaut près de Nu-
remberg, dans le camp de WaUenstein , il fat
grièvement blessé. En 1632 , après la mort du
roi , Baner obtint le commandement d'un corps
d'armée, et devint la terreur des Impériaux.
Nommé feld-maréchal et général en chef, il
pénétra en 1634 dans la Bohême, avec les
Brandebourgeois et les Saxons ; mais après la
BANPURI — BAJNES 353
bataille de Nordlingue , où le Brandebouig et
la Saxe se détachèrent de la Suède , il se vit
forcé de retourner en Thuringe. Cependant, dès
1635, il battit les Saxons près de Dœrnity,,
avança jusqu'à Naumbourg, et ne contribua pas
peu à ranimer le courage des Suédois. Ce fut
la bataille de Wittstock qui lui fit le plus d'hon-
neur; elle eut lieu le 24 septembre 1636 : il y
battit complètement les Saxons, prit Torgau, et
s'avança jusqu'à Leipzig!; mais alors la fortune
lui tourna le dos. Il eut toutefois le bonheur d'é-
chapper à de grands dangers, et de se sauver
en Poméranie. Ce n'est que vers la fin de 1638
qu'il reçut des renforts de la Suède. Aussitôt il
fit une nouvelle invasion dans la Saxe , y i-ava-
gea tout d'une manière effroyable , battit l'ar-
mée saxonne, le 4 avril 1639, près de Chemnitz,
pénéti'a dans la Bohême, et s'y maintint jusqu'en 1
1640. Puis il dévasta encore une fois la Saxe, et
battit Piccolomini près de Hœxter. Mais le
siège de Ratisbonne, dans l'iiiver de 1641, ne
réussit point. Baner se retira en Saxe, et mourut .
la même année à Halberstadt. Quelques-uns
attribuent sa mort à un empoisonnement; mais 1
elle s'explique assez par ses nombreuses fatigues s
et par ses excès dans la boisson. La Suède per-
dit en lui son général le plus expérimenté, et 1
l'armée impériale son ennemi le plus redou-
table.
Baner ne se détei'minait, dans ses opérations
miUtaires, que sur la vraisemblance du succès :
habile à éviter le danger, il savait se soustraire
à un ennemi dont il craignait la supériorité. Il se
trouvait toujours à la tête des siens , et il sut
maintenir constamment parmi eux une sévère
disciplme. Mais il fut fier et dur , trop adonné
aux plaisirs de la table et de l'amour; et la ma-
nière barbare dont il ravagea la Saxe a laissé
une tache sur sa mémoire. [JEnc. des g. du m.]
Conversations-texicon.— Schiller, Guerre de Trente
ans.
BANES ( Dominique ) , théologien espagnol ,
né à Valladolid en 1527 , mort à Médina del
Campo le 1^'' novembre 1604. II étudia à Sala-
manque, entra dans l'ordi-e des Frères Prêcheurs,
et enseigna la théologie à Avila , à Alcala de
Hénarès , à Valladolid et à Salamanque. On a de
lui : De Generatione et Gorruptione , sive in
Aristotelis eosdem libros commentaria et quxs-
tiones; Salamanque, 1585, in-fol.; Cologne,
1614, in-4» ; — Relectio de mérita et aug-
mento charitatis; Salamanque, 1590, in-8"; —
In Aristotelis Bialecticam ; — Institutiones
minoris dialecticse , hoc est summulœ ; —
Cologne , 1618, in-S" ; — Commentaria scho-
lastica inprimampartem Summœ S. Tfiomx,
nec non in secundam, etc.; Salamanque, 1584-
1594 ; Venise, 1602, 5 voi. in-fol. ; Douay, 1614-
1616 , 2 volumes in-fol.
Moréri , Dictionnaire historique. — Bazzi , Huoni.
illustri Domin., p. 304. — Alfonse Fernandez, de Script.
Domin. — N. Antonio, Bibl. hispana nova, — Lemire ,
Script, sac.
353 BANFI
*BANFI (Antoine), peintre italien contem-
porain. Il s'est particulièrement appliqué à la
peinture historique. Parmi ses tableaux, il en
est qui se font remarquer par l'imagination , en
même temps que par la facilité et la vigueur du
pinceau; ses effets de tête méritent surtout l'é-
loge des connaisseurs.
Nagler, Neues Mlgemeines Kûnstler-Lexicon.
* BAKFi ( Jérôme) , peintre italien , natif de
Milan , vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle, n peignit des tableaux d'autel
et d'histoire, que l'on voit encore dans quelques
égUses de Milan.
Nagler, Neues JUgemeines Kûnstler-Lexicon.
* bJlNFI ( Jules ), célèbre luthiste italien, né
dans la première moitié du dix-septième siècle,
mort vers 1670. Il fut élevé cliez son oncle
Carlo-Francesco Banfi , qui lui apprit à jouer du
luth. Dans une traversée pour aller en Espagne,
il fut fait prisonnier par des corsaires de Tunis,
avec tous les passagers ; devenu esclave , il
utilisa son talent sur le luth, dont il joua devant
le bey. Le bey en fit son favori, et lui accorda
plus de liberté. Banfi se mit à étudier la fortifi-
cation des places et l'artillerie. Au bout de quel-
que temps, il obtint la permission de passer en
Italie, et de là en Espagne. Le roi d'Espagne
ayant entendu parler de ses connaissances mili-
taires , lui offrit le grade de lieutenant général
d'artillerie, s'il voulait prendre du service. Banfi
accepta, sans cesser de s'occuper de musique et
de composition. On a de lui : il Maestro di
Ghitarna ( dédié à Ferdinand II ) ; Milan ,
1753.
ArgelatI, Biblioth. 31ediol., vol. 11, p. 1837. — Forkel ,
Litt. der Musik. — Schilling, Lexicon der Tonkunst.
BAKG ( Frédéric-Louis ), médecin danois, né
dans l'ile de Séeland le 4 janvier 1747, mort à
Copenhague le 26 décembre 1820. H visita la
France et l'Allemagne pour se perfectionner dans
ses études, et devint, en 1782, professeur à l'u-
niversité de Copenhague. Outre quelques écrits
ascétiques, et quelques mémoires insérés dans
les Actes de la Société de médecine de Copen-
hague , on a de lui •• Selecta Diarii Nosocomii
Fridericiani Hafniensis; Copenhague, 1789,
2 vol. in-8°, traduit en allemand par Jugler,
1790,2 vol. in-8° : c'est un recueil d'observations
cliniques faites à l'hôpital de Frédéric depuis 1782
jusqu'en 1787 ; — Praxis medica systemaiice
exposita ; Copenhague, 1789, 1 vol. in-8° :
plus de vingt mille observations pratiques sont
consignées dans cet ouvrage , dont la 2^ édition
a paru en 1818 ; il en existe une ti'aduction alle-
mande par Heinze; — Pharmacopœa in usum
nosocomii Fridericiani Hafniensis; Copen-
hague, 1788, in-8».
Nyerup et Kraft, Mmindeligt Litteratur-Lexicon. —
Rualfl, Laudatio memoriam Fred. Ludov. Bangii com-
mendans, Hafn., 1822, in-S".
*BANG (Jean), médecin danois, né le l^*"
août 1737, mort en 1808. Il fut docteur en mé-
decine en 17 74, et professeur d'anatomie à Copen-
BANG
354
NOl'V. BIOGR, UNIVERS.
T. IV.
hague en 1805. On a de lui : Disputatio de ho-
viinis proportione ; Copenhague, 1762, in-4''; — ■
Thèses obstetriciae, 1764, in-8°; — De partu
secundo; 1765, in-4°; — Tabula synoptica
myologiœ, pars I, 1766; pars II, 1767; — De
utilitate saltationis, pars 1, 1769, in-4°. — De
nutritione, 1770; — Nervorum cervicalium
anatome, Copenhague, 1770, in-S".
Kyerup, Almindeligt Litteratur-Lexicon.
* BANG ( Jean-Otton ), théologien danois, né
le 9 septembre 1712 à Hillerod , mort vers
1780. n fut professeur à l'université de Copen-
hague. On a de lui : Disputatio Logicam esse
limam Judicii; Copenhague, 1734, in-4°; —
Detutissima expUcatione Matth. ;\bià., 1738,
in-4'' ; — Introductïo in Ep. Judœ ; Ma., 1752,
in-4°.
Busching, Nachrichten von den Tf^issensch. in Dane-
mark, 2^ part., 275.
*BA]VG {Niel), tiléologien et historien da-
nois, né le 3 août 1614, mort en 1676. Il devint
évêque en 1663. On a de hii : Oratio de Histo-
na Gra?ci«; 1638, in-4".
Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon.
*BANG ( Niel-Frédéric), philologue danois,
vivait dans la première moitié du dix-huitième
siècle. Il voyagea dans les colonies danoises des
Indes occidentales. On a de lui : Doctor Fausts
historié, oversat of Tydsk (l'Histoire du doc-
teur Faust, traduite de l'allemand); Copenha-
gue, 1732; — Grummatica over det franslte
Sprog ( Grammaire de la langue française ) ;
Copenhague, 1732; — Italiensh Grammatik
(Grammaire italienne); Copenhague, 1733.
Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon.
* BANG {Olufhïindt DE ), jurisconsulte danois,
vivait dans la seconde moitié du dix-liuitième
siècle, n remplit diverses fonctions judiciaires,
entre autres celle de vice-procureur général.
Ses principaux ouvrages sont : Meditationes
circa cautelas contractuum jure danico ,
1754; — Qusestiones juridicee , 1755.
Nyerup et Kraît, Almindeligt Litteratur-Lexicon.
l BANG (Oliif Lundi), fils du précédent, mé-
decin danois contemporain, natif de Copenhague.
Il fut reçu docteur en médecine en 1813. On a de
lui : De Remediorum incitantium et roboran-
tium discrimine; Copenhague, 1810 ; — Com-
men tatio de fœtus in partu versione; ibid .,1813.
Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon. —
Callisen, Medic. Schriflsteller -Lexicon.
BANG OU BANGius (Pierre), théologien
suédois , né à Helsinborg en 1633 , mort en
1696. 11 professa pendant trente-deux ans la
théologie à Abo, et fut fait évêque de Wybourg
en 1696. On a de lui : Priscorum Sueo-Gotho-
rum Ecclesia, seu Historia ecclesiastica de
priscis Sueo-Gothicx terras colonis; Abo,
1675, in-4°; — un Traité de chronologie sa-
crée, et plusieurs ouvrages en latin.
Quensel { Conrad ), Memoria Pétri Bangii ; Wyburg,
1596, ln-4°.
BANG OU BANGIUS (Thomos), philologue
danois, né en 1600 dans l'île de Fionie, mort à
12
ISB
BANG — BANIÊRES
366
Copenhague îe 27 octobre 1661. Il étudia d'a-
bord à Copenhague, puis dans quelques uni-
versités de l'Allema^e. En 1630 il fut nommé
professeur d'hébreu à Copenhague, et en 1652
il échangea cette chaire contre celle de théologie.
On cite parmi ses ouvrages : Observationum
libri duo; Copenhague, 1640, in-S" : ce sont des
remarques sur la Grammaire latine de Denys
.îersin, à l'usage des écoles de Danemark et de
Korwége ; — Cœlum Oi-ientis et prisci mundi
triade exercitationum literariarum repree-
sentatum (1) ; Copenhague, 1657, in-4°; ouvrage
reproduit sous ce titre : Exercitationes philolo-
gico-philosophïcae ,quibus materia de Ortu et
Progressu literarum ex intimis et genuinis suis
principiis pertractatur ; Cracoyie, 1691 : l'au-
teur y recherche l'origine des lettres, des signes
astronomiques, caractères cabalistiques, etc., et
réfute les opinions de Tesco-Ambrosio, Duret,
Gaffaret, etc.; — Exercitationes glottologicx
octo, de Oi'tïi linguarum, de Hieroglyphicis,
de Littei-is antediluvianis , 1634-1648 ; — Tro-
pxum protevangelicum , 1649 ; — Exercitatio
acroamatica de ciiris bonis auditoris, 1650;
• — Hennés et Pan hebraicus; Copenhague,
1651, in-4'' ; — Exercitatio de Nephilimis con-
tra Boulduchwn, 1652, in-4'*; — Aurora La-
tinitatis in usum incipientium pueronan;
Copenhague, 1638; — Oliva sacrai pacis re-
jjwrjfrtto; Copenhague, 1654, in-fol. Les deux,
derniers feuillets contiennent une liste des ou-
vrages imprimés îu inédits de l'auteur ; les pre-
miers sont au nombre de 25 , les derniers de 14.
Albert BartholiD, De Scriptis Danorum ; Copenhague,
1C66. — Konlg, Bibtloth. vêtus et nova. — Morhof , Po-
lyli. liter., c. I. § 10. — Crenlus, Animadv. Philolog.,
l'art. VUI. — Molier, Ciinbria literata. — David Clé-
ment, Bibliothèque curieuse, L 11, p. 403. — Catal. Bibi.
£unav., t. I, vol. II, p. 1059.
*iîANGE ( Charles-George), moraliste da-
nois du seizième siècle. Après avoir étudié
la philosophie dans son pays, il voyagea en Alle-
magne. On a de 'ui : MéXo.; èuatvcxvxôv in ho-
norem Resurrectionis Christi ; Wittemberg ,
1596; — Oratio de Calmnnia; ibid., in-4°; —
Epitome Scientiœ moralis ex libris Ethicorum
Aristotelis zt iliis repetita; ibid., 1599, in-4'';
— Compendium Scientiœ naturalis; ibid.,
iu-4°.
Bartholln, De Scriptoribus Danorum. — Nyerup, Al-
mindeligt Litteratur-Lexicon.
* RANGEItT OU BANGERTUS ( ffeuri ), pbi-
lologue et historien allemand, recteur de Tuniver-
sité de Lubeck, né le 20 mars 1610, mort le 30
juin 1665. On a de lui : Chronica Slavorum
Belmoldi et Arnoldi; Lubeck, 1659, in-4°."Il
a, pour cette édition, comparé le texte des deux
précédentes avec quatre manuscrits; ■ — Oratio
funebris JBenrici Coleri; Lubeck ( 1644), in-4°.
Sax. Onomasticon Uterarium, t. V. — Fabrlcius, Bl-
bliotheea medixet infimse wtatis, t. III.
(1) L'avis au lecteur placé en tête du Cœlum Orientis
est clalé/>»e Concordix, qui atictori natads,
*BAN!CHi (Barthélémy), auteur dramati-
que italien , natif de Rome, vivait dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : il Figlio ribello, ovvero Davide dolente,
opéra in prosa; Milan, 1667, in-12; — li Tra-
dimenti net traditore, ovvero la vigilanza sa-
pera l'inganno , opéra scenica ( en prose ),;
1671, in-12, et Bologne, 1688, in-12.
MazznclicUi, Scritiori d'Italia.
BAMER. VOIJ. Baner.
BANiER {Antoine), littérateur français, né à
Dalet, village de l'Auvergne, le 2 novembre 1673,
mort à Paris le 2 novembre 1741. Il étudia au
collège de Clermont, et vint fort jeune à Paris ,
où il eut bientôt dissipé ses ressources. Il prit
alors la résolution de ne devoir qu'à lui-même
sa subsistance. Il parvint d'abord à se procurer
quelques élèves, et fut chargé de l'éducation des
fils du président de Metz. En 1716, il fut admis à
l'Académie des inscriptions et belles-lettres comme
associé, et en 1728 comme pensionnaire. On a
de lui un ouvrage intitulé Explication histo-
rique des fables; 1711, en 2 vol. in-12. En
1715 il en donna une édition augmentée d'un
troisième volume, et distribuée en vingt-cinq
dialogues ; troisième édition en 3 vol. in-4°, 1740.
Banier rédigea aussi le troisième Voyage de
Paul Lucas, &i y inséra des traits d'une érudition
très-étendue , dont on fit alors honneur au voya-
geur, qui en était incapable. Il publia, en retou-
chant le style, les voyages de C. Lebruyn,
Paris, 1725, 5 vol. in-4°, et enrichit le texte de
notes savantes, qui offrent un parallèle exact de
la géogi'aphie ancienne et moderne. Il donna en
1725 une quatrième édition fort augmentée des
Mélanges d'histoire et de littérature de dom
Bonaventure Dargonne, chartreux, connu sous le
nom emprunté de Vigneul-Mar ville. Il donna aussi
une édition de V Histoire poétique du P. Gautrii-
che, 1738, in-12. On a aussi de Banier une Tra-
duction des Métamorphoses d'Ovide, ouvrage
magnifique, enrichi des gravures de Beraard
Picart, dont la première édition parut en 1732,
in-fol., et la seconde en 1767, 4 vol. in-4''. Enfin il
travailla, de concert avec l'abbé Le Mascrier, à une
édition des Cérémonies et coviumes religieuses
detous lespeuples dumonde ;Pàr\s, 1741,7vol.
in-fol. Cette édition est beaucoup moins curieuse
et moins recherchée que celle de Hollande, que
publia dans les années 1735 et 1737 J.-F. Ber-
nard, et que Banier et Le Mascrier mutilèrent,
sous le prétexte que la religion catholique avait
été outragée par J.-F. Bernard.
Claude Gros de Roze, Éloge de l'abbé Banier, dans les
Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-let-
tres, tom. XVI, Hist., p. S99.
* BANIÊRES ( ), successivementabbé, avo-
cat, géomètre, soldat, poète, puis comédien,
naquit à Toulouse d'une bonne famille, comme
on disait alors, vers le commencement du dix-
huitième siècle. Pour complaire à ses parents, qui
le destinaient à l'état ecclésiastique , ii entra , au
sortir de ses classes , dans une congrégation ré-'
357 BANIERES — BANISTER
gillière, et s'y fit remarquer par d'heureuses dis-
positions pour la chaire; mais une vocation
en apparence plus décidée le poussant vers le
barreau, il échangea le petit collet contre la toque
d'avocat. Il est difficile de s'expliquer comment
un esprit aussi remuant fut entraîné vers les
études calmes et réfléchies de la géométrie, pour
lesquelles il abandonna celles du droit. On com-
prend mieux que , malgré des succès marqués ,
il ait délaissé les mathématiques pour essayer de
la vie des camps. Essayer est bien le mot : car
Banières, à peine incorporé dans un régiment
de dragons , se sentit bientôt une aptitude nou-
velle ; il était devenu poëte. Le loisir des garni-
sons lui permit d'essayer, entre camarades , la
représentation d'une tragédie de sa façon {la
Mort de Jules-César), dont la réussite se trouva
confirmée par le suffrage du parterre toulousain,
devant lequel elle fut jouée plus tard. A Tou-
louse comme à la caserne, l'auteur lui-même
remplissait le rôle principal. S'il avait suffi d'un
simple caprice pour quitter la soutane ou la robe
d'avocat, il n'en pouvait être de même lorsqu'il
s'agissait de l'uniforme de dragon. Banières le
comprit sans doute , et se mit en règle avec ses
supérieurs. On doit le penser en voyant les gen-
tilshommes de la chambre du roi lui accorder
un ordre de début à la Comédie française. En
vertu de cet ordre, l'acteur toulousain (c'est
ainsi que le désignait l'affiche) fit sa première
apparition sur la scène de Paris le jeudi 9 juin
1729. Par une harangue modeste, il sut disposer
favorablement le public, et reçut, dans la pre-
mière partie de son rôle (Mithridate) des en-
couragements flatteurs : « mais, dit le Mercure,
il mit dans son jeu et sa déclamation , outre
le feu et la vivacité de son pays , tant d'empor-
tements et d'autres choses peu convenables à la
majesté de la tragédie, que le spectateur, au heu
d'être attendri , fit plusieurs éclats de rire. » Un
tel résultat eût atterré tout autre que Banières ;
mais lui , sans se déconcerter : « Messieurs , dit-
il aux rieurs , quelque humiliante que soit une
leçon dans une première entreprise, j'ose vous
inviter à venir voir samedi si j'en sais profiter. «
Un public nombreux répondit, par curiosité, à
ce singulier appel : il n'eut pas lieu de s'en re-
pentir. Cette seconde soirée fut presque complè-
tement satisfaisante, et terminée par \me se-
conde harangue du débutant. L'acteur toulousain
devint à la mode : il fallait l'avoir vu; il eut
bientôt l'honneur de jouer à la cour le rôle de
Cinna : mais, n'éprouvant que des dégoûts et
des tracasseries de la part de ceux dont il aspi-
rait à devenir le camarade , Banières se retira
sans attendre un congé qu'il prévoyait. Que de-
vint-il après avoir quitté la Comédie française?
Nous ne saurions le dire. Nous aimons à douter
de la triste fin qu'on lui donne. On prétend que
l'éclat semi-burlesque de ses débuts, et la notice
du Mercure , éveillèrent l'attention de ses chefs
qu'il avait abandonnés sans permission ; que les
358
lois militaires lui furent appliquées dans toute
leur rigueur; que, malgré l'intervention de la Co-
médie française et probablement des gentils-
hommes signatau-es des ordres de début , le
pauvre acteur toulousain fut passé par les armes.
On ajoute (et ceci rend encore moins vraisem-
blable une pareille cruauté) que Banières était
possesseur d'un congé en bonne forme, mais
qu'il l'avait momentanément égaré. Ceux au nom
desquels on le poursuivait ignoraient-ils donc
qu'ils avaient autorisé son absence ? Les aven-
tures comico-tragiques de Banières ont servi de
données à M. Alexandre Dunias pour un roman
{Olympe de Chères ; Paris , 1852, 9 vol. in-8°),
dont l'acteur toulousain est le héros. On a de ce
dernier : Discours préliminaire sur la tragédie
deBélisaire; Paris, 1729, in- 8°. Il ne paraît
pas que cette ti'agédie , non plus que la Mort de
Jules-César, ait jamais été imprimée. ,
J. Ravenel, '
Mercure de France, juin 1729, 1'='' volume. — Lema-
zurier, Galerie historique du Théâtre-Français, t. II.
*BANiM {John), romancier irlandais, né
en 1800, mort, le 1" août 1842, à Windgap-
Cottage, près Kilkenny. H a exprimé les souf-
frances de son pays natal avec l'accent du dé-
sespoir , car il mourut lui-même de misère. On
pourrait l'appeler le Jérémie de l'Irlande. Ses
principaux ouvrages sont : Taies o/the 0' Hara
Family; Londres, première partie, 1825; se-
conde partie, 1827 ; — the Battle of the Boyne^
et the Croppies, 1828, scènes de la guerre civile
d'Irlande en 1798; — the Denounced, 1830, qui
retrace les persécutions exercées contre les ca-
tholiques après 1688; — the Smuggler ; Lon-
dres , 1831 ; — theMayor of Windgap, et Fa-
ther-Connell , portraits peints d'après nature.
A. W.
* BANISTER {Jean), violoniste anglais et
directeur de la chapelle de Charles II, né dans la
paroisse de Saint-Gilles (près Londres) vers
1630, mortle 3 octobre 1 676. Son pèrelui enseigna
les premiers principes de la musique ; puis U vint
en France pour s'y former. A son retour il fut
nommé membre de la chapelle royale ; mais il
perdit cette place pour avoir dit devant le roi
que le talent des Anglais sur le violon était infé-
rieur à celui des Français, n fonda alors une
école de musique, à laquelle il donna le titre pom-
peux d'Académie, On a de lui l'opéra de Circé,
représenté au théâtre de Dorset-Garden en 1676,
et plusieurs morceaux composés pour le violon.
Fétls , Biographie universelle des Musiciens,
* BANISTER {Jean) ait le Jeune, fils dû
précédent, né à Londres vers 1663, mort en
1725. n apprit à jouer du violon sous la direction
de son père, et devint violoniste au théâtre de
Drury-Lane, place qu'il conserva jusqu'en 1720,
époque où il fut remplacé par Carbonelli. On a
de lui des caprices variés pour le violon, insérés
dans la ? collection intitulée Division violin;
et un Recueil de différents morceaux de mu^i'
12.
359
BANISTER
que , composés par lui et par Godefroy Finger.
Kétis, Biographie universelle des Musiciens.
BANISTER (Jean), médecin anglais, né
vers 1553, mort vers 1630 à Londres. Ilftit reçu
bachelier en 1573, et vint exercer à Nottingham,
où il acquit une grande réputation. On a de lui :
A needfull, new and necessary trealise on
chirurgery, briefly comprehending the gêne-
rai and particulare cure o/ulcers; Londres,
,1575, in-S" : cet ouvrage est une compilation de
Galien, de Chaumette et de Tagault; — the His-
tory of man , sucked from the sappe of the
most approved anathomistes ; Londres , 1'j78,
in-lol. ; — A compendious chirurgery, gathe-
red and translated of Wecker, etc. ; Londres ,
1585, in-S"; — Antidotarie chyrurgicale ,
containing great varieties and choix o/ me-
dicines tfiat fall into the chirurgeon's use;
Londres, 1589', in-S», Les oeuvres de Banister
(écrites en vieux langage) ont été réunies et
publiées en 5 volumes, après sa mort; Londres,
1632-1633, in-4».
Rose, New Biographical Dictionary.
BANISTER {Jean), célèbre botaniste anglais,
né dans la première partie du dix-septième
siècle, mort vers 1689. Envoyé comme mission-
naire dans les Indes occidentales, il étudia spécia-
lement les plantes de la Virginie, et en envoya ,
vers 1680, un catalogue à M. Ray, qui le publia
dans son History of Plants en 1704. Banister
avait rassemblé toutes les plantes du pays dans
un gigantesque herbier qui a fait partie depuis
de la collection Sloane. Un jour qu'il gravissait
un rocher escarpé pour aller y chercher une
plante , le pied lui gUssa , il tomba dans l'abîme ,
et s'y brisa la tête. Houston , pour honorer sa
mémoire, a donné le nom de Banisteria à une
plante dont il existe vingt-quatre espèces. On a
de Banister : JSaiural history of Virginia; —
Observations on the Natural productions of
Jamaica ; — On the Insects ofVirginiana ; — On
the musca lupus; etc.; — Description of the
pistolochia, or serpentaria Virginiana, etc.;
— Lettres et Mémoires adressés à Lister, à Pe-
tiver, et à la Société royale de Londres.
fhilosophical Transactions, y. XVZt, n" 198; v. XXII,
n° 270. — Jean Ray , Hist. plant., 2., p. 1928. — Jacques
PetWer, Mémoires for the curions, p. 227.
* BANISTER (Jean), du comté de Kent, a
publié en 1799 : A synopsis of husbandry ;
being cursory observations of the several
branches of rural Economy; Londres, in-8°.
* BANISTER {Jean), célèbre comédien an-
glais, né à Deptford le 12 mai 1760, mort à
Londres le 7 novembre 1836. Il fut formé dans
l'art théâtral par son père Charles Banister,
qui était à la fois acteur et chanteur. Garrick ,
qui reconnaissait dans le jeune Banister de pré-
cieuses facultés , l'aida de ses conseils , et lui fit
jouer les rôles de Zaphna, de Dorilas et d'Achmet.
Jean fut engagé à Drury-Lane après la mort de
son père , et obtint une réputation méritée.
Rose', New Biographical Dictionary.
- BANKES 360
BANISTER (Bk/^ard^, médecin anglais, mort
entre 1625 et 1630, s'attacha spécialement au
traitement des maladies des yeux. On a de lui :
A Treatise 0/ 113 desease of the eyes and
eyeZids ; Londres, 1622, in-8°. Cet ouvrage n'est
que la traduction du traité de Guillemeau , dont
la première édition lui avait été dédiée ; après
que celle-ci fut épuisée, il la fit réimprimer, et
en tête il plaça un opuscule de sa façon , intitulé
£anister\s Breviary. Ontrouve dans ce bréviaire
des considérations sur la vision, la structure de
l'œil, et les maladies de cet organe.
Rose, Neto Biographical Dictionary.
BANK-BAN OU le BAN-BANK, fameux re-
belle hongrois , vivait dans la première moitié
du treizième siècle. Il se mit à la tête des nom-
breux mécontents du pays , assaillit le palais du
roi André II de Hongrie , alors absent, et , par-
venu jusqu'à la reine Gertrude, fille du duc de
Méran, la fit hacher en morceaux, pendant que son
frère Eckart gagnait à grande peine laStyrie. Au
retour du roi André, le ban fut condamné à mort.
Ce tragique événement a dû nécessairement ins-
pirer les poètes, entre autres Grilipar/er, qui a
puisé dans ce sujet sa tragédie intitulée Vn
fidèle serviteur de Dieu ; et Katona , dont le
Bank-Ban passe à juste titre pour le meilleur
drame de la littérature magyare.
Conversations-Lexicon.
*BANKERT {Adrien ), amiral hollandais, na-
tif de Flessingue , mort à Middelbourg en 1684.
Il se distingua en 1666 dans un combat naval
livré aux Anglais, et, en 1672, contre les flottes
réunies de la France et de l'Angleterre. En 1674,
il échoua dans une tentative de descente sur la
côte de France, et ne réussit qu'à s'emparer de
l'île de Noùmoutier.
Art de vérifier les dates.
BANKERT {Joseph Van-Trappen) , amiral
hollandais, natif de Flessingue, vivait dans la
première moitié du dix-septième siècle. Il se dis-
tingua d'abord sous l'amiral Tromp, dans le com-
bat de Dunkerque. Chargé du commandement
d'une flotte contre !es Portugais, il prit à ceux-ci
la petite île de Tagaripa et plusieurs vaisseaux
avec une riche cargaison, et mourut pendant
son retour en Hollande.
Art de vérifier les dates.
* BANRES ( Henri ) , écrivain anglais , né en
1757 , mort en 1835. Il fut membre du pailement
de 1780 à 1826. On a de lui : Civil and consii-
tutional history of Rome , 2v, in-8° , 1818.
Rose, New Biographical -Dictionary.
BANKES {Jean), jurisconsulte anglais, né
en 1589 à Keswick, dans la province de Cum-
berland , mort à Oxford en 1644. 11 avait fait ses
études dans cette dernière ville, et fut nommé,
en 1640, président de la cour des plaids com-
muns, et ensuite conseiller privé. Bankes se dis-
tingua surtout , pendant la révolution , par sa 1
fidélité à la cause royale. Sa femme, assiégée
dans son château de Corff par des soldats de' )
361
BANKES — BANKS
362
l'armée parlementaire, tint pendant plusieurs
jours avec un courage inouï jusqu'à l'arrivée des
troupes de Caernarvon. Bankes a laissé en ma-
nuscrit plusieurs ouvrages de jurisprudence.
Biographia Britannica.
BA.NRS (Jean), écrivain anglais , né en 1709
à Sunning, mort à Islington en 1751. Il exerça
successivement les métiers de tisserand, de li-
braire et de relieur. Outre quelques poésie, on
a de lui : Examen critiqtie de la vie d'Olivier
Cromwell, en 1 v. in-12, ouvrage souvent
réimprimé.
BANKS {Jean ), auteur dramatique anglais du
dix-septième siècle. 11 se fit connaître par quel-
ques tragédies qui eurent un succès de vogue. En
voici les titres : les Rois rivaux, 1677; — la
Destruction de Troie, 1679; — la Vertu tra-
hie, 1682; — les Reines d'Albion, ou la Mort
de Marie, reine d'Ecosse, 1684 et 1702; —
le Favori malheureux , ou le Comte d'Essex,
1685; — l'Usurpateur innocent, 1694; —
Cyrus le Grand , 1696.
Biographia drammat.
BANKS ( sir Joseph ), célèbre naturaliste an-
glais, compagnon du capitaine Cook , naquit à
Londres, dans la rue d'Argyle, le 13 février
1740, de Guillaume Banks-Hedgenkson et de
Mai'ianne Bâte, et mourut dans sa ville natale
(Soho-Square) le 19 mai 1820. Son grand-père.
Suédois d'origine, exerça la médecine dans le
comté de Lincoln, et s'acquit une grande fortune,
que le fils sut conserver. Le jeune Joseph Banks,
après avoir été confié quelque temps aux soins
d'un ecclésiastique, fut envoyé d'abord au collège
de Harrow, près de Londres, puis au célèbre
collège du Christ, dans l'université d'Oxford. A
la mort de son père en 1761, il entra dans le
monde à dix-huit ans , maître de lui-même et de
sa fortune. Vers cette époque , l'histoire natu-
relle commençait à se relever par les tableaux
éloquents de Buffon , et les classifications ingé-
nieuses de Linné offraient de l'attrait aux es-
prits les plus divers. On voyait s'ouvrir sur les
pas de ces hommes célèbres des routes neuves et
pleines de charaie; et c'était à leur suite que de-
vait naturellement s'engager un jeune homme qui
ne se dévouait aux sciences que pour son plaisii".
Banks s'occupa donc de bonne heure d'étudier
les productions de la nature , et surtout celles du
règne végétal; bientôt son goût pour les plantes
se changea en passion , et il fit à leur recherche
tous les sacrifices qu'elle exige. Il raconte lui-
même comment dans l'une de ses excursions de
botaniste, onle prit pour un voleur ; et un jour que
la fatigue l'avait obligé de s'endormir loin de la
grande route , des officiers de police le saisirent
violemment etle menèrent lié devant un magistrat,
que cette aventure égaya beaucoup. Cependant
cette ardeur pour l'étude ne lui faisait point ou-
blier le soin de ses affaires : sa propriété la plus
considérable était à Bevesby , dans le comté de
Lincoln, sur la lisière de cette vaste étendue de
prairies marécageuses qui entourent la baie de
Boston, et dont la nature est tellement semblable
à celle de la Hollande, qu'elle porte dans une de
ses parties le même nom que cette province.
11 passait une partie de l'année dans cette cam-
pagne; il y perfectionnait l'art de conduire les
canaux et d'élever les digues , si important pour
l'améUoration d'un pareil territoire; il peuplait
les étangs et les petits lacs de cette contrée
aquatique, et s'y amusait quelquefois à la pêche :
on dit même que ce fut dans cet exercice qu'il
se lia d'amitié avec ce Jean de Montagu, comte
de Sandwich , devenu dans la suite chef de l'ami-
rauté, et qui a vu son nom immortalisé par l'ex-
tension surprenante que la connaissance du globe
a obtenue au temps de son administration. A
peine âgé de vingt-trois ans, Banks visita, en
compagnie d'un capitaine de ses amis, les plages
de Terre-Neuve et du Labrador. Ce n'était pas
diriger ses premières courses vers le côté le plus
attrayant.
George ni, dès son avènement au trône, s'em-
pressa d'envoyer quelques vaisseaux dans la
mer du Sud, avec des instructions générales pour
le perfectionnement de la géographie. Le com-
modore Byron s'y était rendu en 1764; deux
autres officiers, le capitaine WalUs et le capitaine
Carteret, y furent envoyés en 1766. Ils n'étaient
pas encore de retour, lorsqu'une quatrième ex-
pédition fut ordonnée, sous la conduite de ce Jac-
ques Cook qui, par ce voyage et par les deux
autres qu'il a exécutés , a plus contribué à faire
connaître le globe qu'aucun des navigateurs qui
l'avaient précédé. Ce voyage avait été conçu à
la fois dans l'intérêt de la géographie et de l'as-
tronomie ; car la commission principale de Cook
était d'observer le passage de Vénus sur le
disque du soleil, qui, ayant déjà eu lieu en 1761,
allait sereproduireenl769. Banks résolut défaire
tourner ce voyage aussi au profit de l'histoire
naturelle, et demanda d'en partager les dangers et
d'y consacrer une partie de sa fortune. H n'épar-
gna rien pour en assurer la réussite , en ce qui
le concernait. Une grande provision d'objets,
utiles aux peuples qu'il allait visiter, fut rassem-
blée à ses frais; il fit placer sur le vaisseau tous
les appareiis nécessaires aux observations de
physique et à la conservation des objets natu-
rels; il engagea un élève distingué de Linné,
depuis peu établi en Angleterre , le docteur So-
lander, à se dévouer avec lui pour la science ,
objet commun de leur amour : il emmena deux
peinti'es pour représenter ce qui ne pourrait se
conserver ; il prit les hommes de service néces-
saire ; enfin, il pourvut à tout ce qui pouvait
rendre son entreprise commode et fiTJctueuêe.
n est inutile de rapporter en détail les événe-
ments de ce premier voyage du capitaine Cook,
commandant Y Endeavour , parti de Plymouth
le 26 août 1768 et rentré dans la rade des Dunes
le 21 juin 1771. Qui n'en a pas lu dès l'enfance
la relation avec une sorte de délice ? Tout,
ses
BANKS
3C4
dans cette expédition, et les dangers des voya-
geurs, et leurs plaisirs, et les mœurs variées des
peuples chez lesquels ils abordent, jusqu'aux ca-
tesses des nouvelles Circés d'0-Taïti et aux com-
bats av^ les anthropophages de la Nouvelle-Zé-
laikie, jusqu'à cet incendie général des herbes
*Ws lequel les habitants de la Nouvelle-Galles
d.u Sud furent au moment de les envelopper,
eemblent réaliser ces amusantes féeries de l'O-
dyssée, qui ont fait le charme de tant de nations
et de tant de siècles. Or, c'est incontestablement
à la présence de deux hommes nourris d'autres
idées que de simples marins, qu'est dû, en grande
partie , ce puissant intérêt. Rien ne leur avait
coûté pour enrichir leurs collections ou pour sa-
tisfaire leur curiosité.: Banks surtout se montra
toujours d'une activité étonnante; la fatigue ne
le rebuté pas plus que le danger ne l'arrête. On
le voit au Brésil se glisser comme un contre-
bandier sur le rivage, pour arracher quelques
productions à cette riche contrée, malgré la stu-
pide jalousie du gouverneur. A 0-Taïti, il a la pa-
tience de se laisser peindre de noir de la tête
aux pieds , pour faire un personnage dans une
cérémonie funèbre qu'il n'aurait pu voir autre-
ment; et ce n'est pas seulement pour voir, pour
observer, qu'il déploie son caractère : en tout heu,
bien que, sans autorité légale, il semble prendre
naturellement le rang que lui auraient donné en
Europe les conventions de la société. Il est tou-
jours le premier en tête ; il préside aux marchés,
aux négociations; c'est à lui qu'on s'adresse des
deux parts dans les embarras; c'est lui qui
poursuit les voleurs , qui recouvre les objets vo-
lés : s'il n'eût ainsi reti'ouvé le quart de cercle
qui avait été adroitement enlevé par un insu-
laire , le but principal de l'entreprise, le passage
de Vénus sur le disque du soleil aurait été man-
qué. Une seule fois, il n'osa se faire rendre jus-
tice; mais ce fut lorsque la reine Obéréa, l'ayant
logé trop près d'elle, lui fit, pendant la nuit,
voler tous ses vêtements. Cette sorte de magis-
trature à laquelle il se trouva porté tenait à
ce que dès lors sa figure , sa contenance impo-
saient le respect, en même temps que sa bonté
soutenue captivait l'amitié. Il donnait aux sau-
vages des outils d'agriculture, des graines de
plantes potagères, des animaux domestiques; il
veillait à ce qu'on ne maltraitât point les sau-
vages , et même à ce qu'on les traitât avec indul-
gence lor-sque les torts étaient de leur côté.
Ses récoûes, pendant les trois années que dma
le voyage , furent immenses , bien qu'il en eût
perdu une partie lors de l'accident arrivé au vais-
seau l'Endeavour, dans les parages de la Nou-
velle-Galles du Sud. Longtemps on espéra que
, Solander et Banks en feraient jouir le public ; et
il est difficile de savoir ce qui les en a empêchés.
Solander n'est mort qu'en 1782, et il aurait pu
disposer de dix ans' pour sa part dans ce travail ;
d'ailleurs leur journal commun, leurs notes, tous
les dessins faits sous leurs yeux, existent encore
dans la bibliothèque de Banks. On avait mêtne
commencé à exécuter des gravures qui devaient
être portées à deux mille; mais, au grand déplai-
sir des naturalistes, il n'en a rien paru, du moins
sous les auspices des auteurs. Peut-être Banks
jugea-t-il que ses richesses n'en profiteraient pas
moins à la science, quand il ne les mettrait pas
en œuvre lui-même.
Un des traits les plus remarquables de son ca-
ractère fut la générosité avec laquelle il commu-
niquait ses trésors scientifiques à quiconque lui
paraissait digne d'en faire usage : il avait confié à
Fabriclus tous ses insectes ; il avait donné à
Broussonnet, pour l'ichthyologie qu'il avait com-
mencée , des échantillons de tous ses poissons.
Les botanistes qui ont eu besoin de voir ses plan-
tes ont consulté librement ses herbiers. Gaertner
en a sans cesse profité pour son admirable His-
toire des fruits et des graines, et Wahl pour ses
Eclogx; et dans ces derniers temps, l'ouvrage de
Robert Brown sur les plantes de la Nouvelle-Hol-
lande, ouvrage fait chez Banks etau milieu deses
collections , a rempli et au delà tout ce que l'on
aurait pu espérer. Banks avait d'ailleurs répandu
dans tous les jardins de l'Europe les graines de
lamerduSud, commedans la mer du Sud il avait
distribué les nôtres. Enfin, il se reposait sur l'i-
dée que, pour ce qui pouvait toucher à l'utilité
immédiate, le but de son voyage était rempli
autant qu'il pouvait l'être. Effectivemcat , une
foule de beaux arbustes qu'il a rapportés le pre-
mier ornent aujourd'hui nos bosquets et nos
terres; la canne d'0-Taiti, qu» donne plus de sucre
et se récolte plus souvent, est venue réparer
en partie les désastres de nos colonies; l'arbre
à pain , porté dans les contrées chaudes de l'A-
mérique, leur rendra des services non moins
grands que ceux que l'Amérique nous a rendus en
nous donnant la pomme de terre; le lin de la
Nouvelle-Zélande est cultivé parmi nous, et
sera infailliblement quelque jour une acquisition
importante pour notre marine ; plusieurs de nos
bassins se sont embellis de cygnes noirs ; le kan-
guroo, le phascolome, se sont répandus dans
quelques-uns de nos parcs , et rien n'empêche
qu'ils ne deviennent dans nos bois des gibiers
aussi utiles que le daim ou le lapin, qui n'é-
taient pas non plus autrefois des animaux in-
digènes. Mais ce ne sont encore là que des ré-
sultats peu importants, en comparaison de la con-
naissance générale que ce voyage a commencé
à nous donner de la mer Pacifique, de cette
foule d'îles dont la nature l'a semée, et de cette
création en quelque sorte toute spéciale dont
elle s'est peuplée. La Nouvelle-Zélande surtout, ,
si l'on en excepte l'homme et le chien, qui ij
sans doute n'y sont arrivés que depuis peu , !
tant ils s'y trouvent encore dans un état misé-
rable, la Nouvelle-Zélande, par sa nature vi-
vante, ne ressemble pour ainsi dire en rien au
reste du monde : ce sont d'autres animaux , sou-
vent bizarres, paraissant allier des formes qui i
36£
BANKS
366
ie contrarient, des végétaux qui semblent des-
tinés à renverser toutes les règles , tous les sys-
tèmes des zoologistes. Depuis une trentaine d'an-
nées , les Anglais ont formé on établissement au
milieu de ce continent, parmi cette nature presque
aussi nouvelle pour l'Europe que le serait celle
d'une autre planète. Tels seront, tels sont déjà, en
grande partie, les résultats du voyage de Cook ,
Banks et Solander, et ils seront tels , unique-
ment parce que ce voyage , fait par des hommes
instruits, a été dirigé dans des vues plus éclairées
et conduit avec plus de philosophie que ceux
que l'on faisait depuis tiois siècles.
L'Angleterre, l'Europe entière, avaientapplaudi
trop unanimement à ce genre si nouveau et si gé-
néreux d'entreprises , pour que le gouvernement
anglais ne se crût pas obligé de le renouveler.
En 1772, le capitaine Cook dut repartir pour son
second voyage, de toutes les expéditions nau-
tiques la plus étonnante par le courage et la per-
sévérance de ceux qui s'y sont livrés. Banks
aussi était résolu de l'accompagner de nouveau ;
il devait encore emmener Solander; tous les
préparatifs étaient faits : mais ils demandaient
(et cela était trop juste pour de pareils hommes )
de se donner sur le vaisseau les commodités qui,
sans gêner l'expédition, pouvaient rendre leur
dévouement moins pénible. Il est difficile de com-
prendre comment le capitaine put se résoudre
à se priver de leur secours. Fut-ce jalousie, ou
regret d'avoir vu partager sa gloire par des
hommes qui avaient partagé si efficacement ses
travaux? Fut-ce le souvenir de quelques em-
barras que lui avaient occasionnés pendant son
premier voyage les égards dus à des personnages
eonsidérables? Nous ne prétendons pas le décider.
Ce qui est certain , c'est qu'il fit détruire de son
chef, sur le vaisseau, divers arrangements que
Banks y avait fait faire. Celui-ci , dans un mou-
vement d'humeur, renonça à tous ses projets,
et lésolut alors de diriger son ardeur d'un autre
côté. Les contrées du Nord , l'Islande surtout ,
si remarquable par ses phénomènes volca-
niques, lui offraient encore assez de sujets de
recherches. En quelques semaines un navire fut
nolisé , meublé de tout ce qui était nécessaire
à des naturalistes; et Banks partit le 12 juillet
1772, accompagné de son fidèle Solander, du
Suédois Uno de Troïl, depuis évêque de Linko-
ping et de quelques autres personnages, dignes
de prendre part à une telle entreprise. Un ha-
sard heureux leur fit visiter en passant cette île
de Staffa, si intéressante par l'immense amas de
colonnes basaltiques qui en forme le massif, et par
cette grotte de deux cent cinquante pieds de pro-
fondeur, tout entourée de ces colonnes dont la
régularité naturelle égale ce que les arts de
l'homme ont produit de plus surprenant. Il est
singulier que cette merveille de la nature , si
voisine d'un pays très-habité, ait été si peu con-
nue ; mais, bien que l'île eût été nommée par
Buchanan, personne n'avait rien dit de sa struc-
ture extraordinaire , et l'on peut la regarder
comme une découverte de nos voyageurs. Bien-
tôt ils arrivèrent en Islande. Ce n'était plus ce*
peuple heureux de la mer du Sud, à qui la na-
ture a prodigué tous ses dons : un sol également
désolé par le feu des volcans et par des hivers
de neuf mois, la plaine hérissée presque partout
de roches pelées et trancbantes , des hauteurs
toujours couvertes de neige , des montagnes de
glace que la mer apporte encore pendant un été
si court , et qui souvent font recommencer l'hi-
ver, tout semble annoncer aux Islandais la ma-
lédiction des puissances célestes. Notre caravane
savante employa un mois à parcourir cette île ;
et M. de Troïl a publié une relation très-inté-
ressante de ce qu'ils observèrent. Quant à Banks,
toujours peu occupé de lui-même, il se borna à
donner à Pennant, pour son Voyaye en Ecosse,
les dessins qu'il avait fait faille de l'île de Staffa
et de sa grotte , ainsi que la description rédigée
par lui. En Islande comme dans la mer du Sud,
comme à Terre-Neuve, il lui suffisait que ses
observations ne fussent point perdues pour le
public, et sa gloire personnelle lui paraissait
satisfaite. Au reste, encore ici, il a mieux fait
que d'écrire; il est devenu pour les Islandais un
bienfaiteur non moins zélé et plus effectif que
pour les Ot-Taïtiens : non-seulement il attira
sur eux l'attention de la cour de Danemark,
mais, veillant lui-même sur leur bien-être, deux
fois, lorsqu'ils étaient tourmentés par la famine,
il leur envoya à ses frais des cargaisons de
grains. De retour de deux entreprises où il
avait donné des preuves si éclatantes de son
amour désintéressé pour les sciences, Banks
devait naturellement trouver sa place dans les
premiers rangs de ceux qui les cultivent. Dès
longtemps membre de la Société royale des
sciences de Londres, il prit alors une grande
part à son admim'stration et à ses travaux ; sa
maison, ouverte avec une égale hospitalité aux
savants anglais et étrangers, devint elle-même
une sorte d'académie; l'accueil du maître, le
plaisir d'y voir réunis les amis pleins de mérite
qu'il s'était faits , une bibliothèque riche et d'un
usage commode par la méthode qui avait pré-
sidé à sa distribution, des collections que l'on
aurait vainement cherchées même dans les éta-
blissements publics , y attiraient les amis de l'é-
tude. Banks est le premier qui ait eu le bon
esprit de se donner ce genre honorable d'exis-
tence, et de créer ainsi une sorte d'institution
dont l'utilité était si frappante , qu'elle fut prom-
ptement sanctionnée par le sentiment général.
Le choix que la Société royale fit de lui, quelques
années après, pour son président, y mit le
sceau; mais, comme il n'est que trop commun
parmi les hommes, ce fut au moment où il
obtenait cet honneur, qu'il lui arriva d'essuyer
les chagrins les plus amers. Voici à quelle occa-
sion. Les physiciens de la Société royale, con-
sultés sur la forme qu'il convenait de donner à
367
BAWKS
368
un paratonnerre que l'on voulait placer sur un
édifice public, avaient proposé, à la presque
unanimité, de le terminer en pointe : un seul
d'entre eux, nommé Wilson , imagina de pré-
tendre qu'il devait être fait en bouton arrondi,
et mit un entêtement incompréhensible à sou-
tenir ce paradoxe. La chose était si claire, qu'en
tout autre pays on se serait moqué de cet
homme ; mais l'Angleterre se trouvait alors dans
le fort de sa querelle avec les colonies d'Amé-
rique , et c'était Franklin qui avait découvert le
pouvoir qu'ont les pointes de soutirer la foudre.
Une question de physique devint donc une
question de politique. Elle fut portée, non pas
devant les savants, mais devant les partis : il n'y
avait, disait-on, que les amis des iwswrgreH^s qui
pussent vouloir des pointes; et quiconque ne
soutenait pas les boutons était évidemment, sans
affection pour la métropole. Comme à l'ordi-
naire , la foule et même les grands se partagèrent
en deux camps, avantd'avoirrien examiné. Wilson
trouva des protecteurs , comme on en trouverait
contre le théorème de Pythagore, si jamais la
géométrie devenait aussi une affaire de parti.
On assure même que le roi George ni, en toute
autre occasion ami généreux et éclairé des scien-
ces, eut cette fois la faiblesse de se faire sollici-
teur, n en parla au président d'alors , John Prin-
gle , savant d'un esprit judicieux et d'un carac-
tère élevé. Pringle , dit-on , représenta respec-
tueusement que les prérogatives du président de
la Société royale n'allaient pas jusqu'à changer
les lois de la nature ; et comme depuis trois ans
il était l'objet de mille tracasseries , il crut con-
venable à son repos de donner sa démission.
Banks fut élu à la place de Pringle au mois de
novembre 1778. De quel côté s'était-il rangé dans
la guerre des pointes et des boutons électriques ?
on l'ignore ; mais ce qu'il y a de certain, c'est que
le président de la Société royale devait être ac-
cueilli par de grandes inimitiés. Banks devait y
•^tre plus exposé, précisémentparce qu'il jouissait
de la faveur du roi, à qui son prédécesseur avait
déplu; en outre, il était riche, il était jeune, et,
bien qu'il eût fait pour les sciences plus que beau-
coup d'écrivains, il avait peu écrit. Que de motifs
et que de prétextes pour l'attaquer ! Un simple
amateur allait occuper le fauteuil de Newton ,
comme si l'on avait pu espérer que jamais un
autre Newton l'occuperait ! un naturaliste allait se
voir à la tête de tant de mathématiciens ! Peu à
peu ces murmures dégénérèrent en ressentiment.
Enfin, à l'occasion d'un règlement qui 'exigeait
que les secrétaires résidassent à Londres , et
dont la conséquence fut la démission du docteur
Hutton , ces ressentiments éclatèrent en un vio-
lent orage. Le docteur Horseley , mathématicien
instruit et théologien ardent, qui depuis -a été
successivement évêque de Saint-David et de Ro-
chester, se fit l'organe principal de l'opposition.
Il prononça des discours et fit imprimer des
écrits d'une amertume excessive : il prédit à la
Société et aux sciences tous les maliienrs ima-
ginables; et, soutenu de quelques membres plus
considérés que lui, tels que l'astronome Mas-
kelyne , il allait renverser Banks, lorsqu'on s'a-
perçut qu'il prétendait aussi à le remplacer. Cette
découverte calma tout ce qu'il avait excité de pas-
sions ; un tel chef parut à ses amis même un mal
plus certain qu'aucun de ceux qu'il avait prédits :
on l'abandonna; et quelques séances après, le 8
janvier 1784, la Société, par une délibération so-
' lennelle , déclara qu'elle était satisfaite de son
choix. Horseley et quelques hommes violents
comme lui se retirèrent, et depuis lors Banks,
constamment réélu, a rempli en paix ce noble
poste pendant quarante et une années consécu-
tives, durée plus longue qu'aucun de ses prédé-
cesseurs. Newton lui-même n'a occupé la pré-
sidence que pendant vingt-quati'c ans. Certai-
nement, si l'on jette un coup d'oeil sur l'histoire
de la Société royale de Londres pendant ces
quarante et une années, on ne trouvera pas
qu'elle ait eu à se repentir de sa résolution.
Il était impossible que des services aussi réels
ne fiissent pas enfin reconnus par les hommes •
impartiaux ; l'opinion publique les proclama , et l
le gouvernement se crut obligé de les proclamer
comme elle. Élevé à la dignité de baronnet en
1781, décoréen 1795 de l'ordredu Bain, faveur
insigne dont il jouit l'im des premiers parmi ceux
qui n'étaient ni pairs du royaume, ni pourvus de
grands offices militaires, Banks fut, en 1797,
nommé conseiller d'État et membre du conseil
privé. Pour lui, cependant, ce n'était qu'un titre;
mais ce titre était une faveur, et il n'en fallait pas
davantage pour réveiller l'envie. Déjà, à son re-
tour d'0-Taïti, un plaisant lui avait adressé une
Héroïde au nom de la reine Obéréa; dans une
autre occasion, on lui avait prêté une prière ins-
tante à Dieu de multiplier les insectes , comme
du temps des plaies d'Egypte. Cette fois, feignant
qu'il étaitadmisaux véritables conseils politiques,
on le représentait courant après des papillons,
pendant que ses collègues délibéraient sur les inté-
rêts de l'Europe. De pareilles piqilres n'excitèrent
que ses risées. Du reste, s'il ne donnait pas olfi-
ciellement au roi des conseils politiques, il n'en
était pas moins pour lui un conseiller très-réel et
très-utile. Il partageait ses occupations rurales ; il
lui faisait connaître les productions intéressantes
des pays éloignés, et entretenait ainsi en lui ce
goût pour la nature, qui avait déjà valu aux
sciences tant d'acquisitions, et qui leur en valut
davantage à mesure que l'exemple du prince fut
imité par les grands. C'est ainsi que, pendant
trente ans, l'Angleterre a été en quelque sorte le
centre de la botanique, et le marché des plantes
et des arbustes nouveaux. Jamais Banks n'usa
de sa position, ci pour sa fortune ni pour sa
vanité. Ce qu'il eut de faveur, il l'appliqua aux
sciences, auxquelles il en était redevable : partout
où une réunion .se formait pour une entreprise
utile, il s'empressait d'y prendre part; tout ou-
U9
BANKS — BANNAKER
370
(Tage qui avait besoin de l'appui des riches ou de
'autorité, pouvait compter sur son aide; cha-
jue fois qu'une occasion se présentait d'entre-
)rendre quelque recherche importante , il l'indi-
(uait et faisait connaître les moyens les plus ef-
icaces d'y réussir. Il concourut ainsi aux plans
le tous les grands voyages de mer faits après le
ien, et contribua beaucoup à faire établir le
Jureau d'agriculture. L'un des membres les plus
ctifs de la Société d'Afrique, il a sans cesse
ait encourager ceux qui ont essayé de pénétrer
lans cette partie du monde. C'est d'après ses
vis réitérés qu'on a cherché à faire le tour
le l'Amérique par le nord-ouest, et qu'on y
. persévéré, malgré le mauvais succès d'une
iremière tentative. Toutes les opérations relati-
es à la mesure de la méridienne, soit que des
■inglais ou des Français y travaillassent, furent
avoriséespar lui ; en temps de guerre comme en
emps de paix, les passe-ports, l'hospitalité, leur
itaient assurés par ses soins.
Louis XVI, à l'ouverture de la guerre d'Amé-
Ique, avait, de son chef, fait donner partout à ses
aisseaux l'ordre de respecter le capitaine Cooii
,:t ses compagnons. Ce bel exemple est devenu un
irticle de la loi des nations; mais c'est principa-
ement le zèle constant de Banks qui est parvenu
[i l'y faire inscrire. Jamais il ne manqua une
])Ccasion d'engager le gouvernement anglais à
;'y conformer ; plus d'une fois il a fait parvenir
es sollicitations jusqu'à des gouvernements
jîtrangers. Dès le commencement de la guerre,
1 avait obtenu que des ordres semblables se-
aient donnés en faveur de la Pérouse, s'il
ixistait encore, et il s'était fait enquérir de lui
jiur toutes les mers. Lorsque la discorde eut mis
in à l'expédition d'Entrecasteaux, et que les col-
ections de la Billardière furent transportées en
Angleterre, il réussit à se les faire remettre ; et
lon-seulement il s'empressa de les renvoyer à
*aris, il ajouta à tant de soins la délicatesse de
es renvoyer sans même les avoir regardées ;
1 aurait craint d'enlever, écrivait-il à de Jussieu,
me seule idée botanique à un homme qui était
illé les conquérir au péril de sa vie. Dix fois des
;ollections adressées au Jardin du Roi, et prises
)ar de^ vaisseaux anglais, furent recouvrées par
ui, et rendues de la même manière ; il envoya
usqu'au cap de Bonne-Espérance, pour faire
'acheter des caisses appartenant à M. de Hum-
aoldt, qui avaient été prises par des corsaires ,
3t n'a jamais voulu en recevoir le rembourse-
nnent : il se croyait pour ainsi dire solidaire de
toutes les atteintes que ses compatriotes portaient
iux sciences et aux arts. Bien plus, il se croyait
Dbligé de réparer le mal que leur faisaient les
autres peuples. Ayant appris par les journaux
ïue notre Broussonnet avait été obligé de s'exiler
ie sa patrie, il fit donner aussitôt à ses corres-
pondants en Espagne l'ordre de ne le laisser man-
quer de rien. Les secours l'atteignirent à Ma-
drid, à Lisbonne, le suivirent jusqu'à Maroc.
Lorsque le grand minéralogiste Dolomieu, par la
plus insigne violation du droit des gens, et pour
satisfaire la vengeance d'une femme passioimée,
fut jeté dans les cachots de Messine, ce fut l'in-
génieuse humanité de Banks qui pénétra la pre-
mière dans le souterrain où il gémissait, et qui
lui donna, avec quelques soulagements, des nou-
velles de son pays et de sa famille : s'il ne par-
vint pas à le faire rendre à la liberté, ce ne fut
pas faute d'employer tous les moyens imaginables
auprès du gouvernement qui le détenait avec
tant d'injustice. En 1802, l'Institut de France s'as-
socia cet homme éminent ; et cette distinction si
méritée réveilla toutes les fureurs de ce Horseley
qui semblait l'avoir oublié depuis quinze ans,
et à qui l'on devait croire que son âge et sa di-
gnité épiscopale auraient inspiré plus demodéra-
tion : il écrivit contre Banks une brochure viru-
lente ; et, après sa mort, il a laissé des héritiers
de sa haine, que la mort de Banks lui-même n'a
pu calmer.
Banks mourut âgé de quatre-vingts ans, et en-
touré des soins de sa sœur. H ne laissa pas d'en-
fants ; mais il légua en mourant au Muséum bri-
tannique sa riche bibliothèque d'iiistoire natu-
relle, collection formée par cinquante ans de
recherches assidues, et que le catalogue, dressé
sous ses yeux par Dryander (Londres, 1796-1800,
5 vol. in-8° ) a rendue célèbre dans toute l'Eu-
rope, et utile même à ceux qui n'ont pu la voir,
par l'ordre avec lequel les ouvrages qui la com-
posent , et même les mémoires particuliers qui
entrent dans ces ouvrages, y sont énumérés et
classés sous chacune des matières auxquelles ils
se rapportent. Banks a cherché à assurer l'exis-
tence du grand botaniste Robert Brown. Il a
porté l'attention jusqu'à assigner des fonds pour
faire continuer des dessins botaniques qui avaient
été commencés dans le jardin royal de Kew par
M. Bauer.
Andrew Dancan, Short account of the li/e of the
right honourahle sir Jos. Banks ,\Eàlmi)., 1821 ln-8°. —
G. Cuïier, Éloge de Jo. Banks.
RANKS (Thomas), sculpteur anglais, vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle.
Ses meilleurs ouvrages sont une statue de Ca-
racfacus et une autre de VAfnour, placée dans
le jardin impérial de Tzarskœ-Selo , près de
Saint-Pétersbourg. Les monuments de Nelson et
du capitaine Burgesse, dans l'église de Saint-Paul
de Londres, sont des compositions assez médio-
cres. On admire cependant le monument qu'il a
élevé dans l'abbaye de Westminster à sir Eyre
Coote. '
Nagler, Neues AUgemeines Kûnstler-Lexicon. '
*bannake:r (Benjamin), astronome amé-
ricain, né à Maryland en 1734, mort en 1807.
Nègre et par conséquent esclave, il sut s'affran-
chir par sa propre intelligence. Guidé par son
génie, sans autres livres que les ouvrages de
Ferguson et les Tables de TobieMayer,'il s'éleva
à la plus haute science par des études opiniâtres
dans les intervalles de loisir que lui laissait I^^
Sri BAWNAKER
culture des terres. Il a calculé et publié, pendant
un certain nombre d'années , des Épkémérides
astronomiques, accompagnées d'observations
sur le Maryland et les États voisins. Il a laissé
des manuscrits fort curieux qui, peut-être, sont
maintenant publiés.
Allen, American Biograph.
BANNELiER {Jean), jurisconsulte français,
né à Dijon en 1683, mort en 1766. II fut profes-
seur et doyen delà Faculté de droit à Dijon. Il
a donné son nom à une des mes de cette ville.
On a de lui : Introduction à l'étude du Di-
geste; Dijon, 1730, brochure in-8° de 60 pages;
— Observation sur la coutume de Bourgogne,
imprimée dans le 8^ vol. des Traités sur di-
verses matières de droits français, à l'usage
du duché de Bourgogne, de Gab. Davot, 1751-
1756; Dijon, 8 vol. in-12.
Camus, Bibliothèque d'un avocat. — Girault, Essais
historiques sur Dijon, p. 283.
liANNER. Voyez Baner.
* BAniS'KR ( Jacques), médecin allemand, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Chimia philosophica per-
fecte deiineata ; ^MTemberg, 1689, in-8°.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines-Gelehr-
ten-Lexicon. — Biographie Médicale.
♦banner {Richard), savant ecclésiastique
anglais, docteur en théologie à l'université d'Ox-
ford, naquit vers la fin du dix-septième siècle.
Il a fait imprimer un discours d'inauguration qu'il
avait prononcé sous le titre de Music at Wor-
cester; Londres, 1737, in-8°.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BAîVNERET (Jean), théologien français,
TÏvait dans la seconde moitié du di>:-septièm_e
siècle. Il professa la langue hébraïque à Paris,
et laissa : Triumplius, jjanegyrica oratione
sex encomiis heroicis epiniciis , pxane lyrico
cxpressus, solennibus paramjmphi prxdi-
catonimferiis , adjectse très odœ, hijmni to-
tidem; Paris, 1638, in-8°; — De Summis et
prcccipuis linguœ S. et hebraicse laudibus,
Oratio pubiica ; Varis , 1664, in-4''.
Catal. Bibl. reg. Paris. — Adelung, Supplément à Jô-
cher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BANSERmANS {Alexandre), graveur an-
glais, né à Cambridge en 1730, mort au com-
mencement du dix-neuvième siècle. Une gravure
d'après Vélasquez, la Mort de Saint-Joseph, a
suffi pour établir sa réputation. Le dessin en est
très-fini. Son talent ne fit que grandir, si l'on en
juge par la série de portraits qu'il a laissés, et
qui font partie de la célèbre collection Walpole.
Horace Walpole, Anecdotes sur les Arts et. les Artis-
tes qui ont séjourné en Angleterre ; Londres, 1762.
BANNIER. Voyez Baner ou Banier.
*BANNIEBI {Antoine), chanteur italien, néà
Rome en 1638, mort à Paris en 1740. Laid et
contrefait, mais doué d'une des plus belles voix
de soprano qu'on eût jamais entendues, il fut
amené de bonne heure à Paris. Anne d'Autriche
le prit sovjs sa protection. Pour prévenir la
— BANOV 372
perte de savoix',Bannieri engagea un chirurgien
à lui faire l'opération de la castration. Celui-ci
n'y consentit que sous la promesse d'un secrel
inviolable. Mais comme la voix de Bannieri em-
bellissait, on en devina la cause. Le roi vou-
lut savoir le nom de l'opérateur; Bannieri s'obs-
tina à le cacher. « Tu fais bien, lui dit Louis XIV,
« car je le ferais pendre; et c'est ainsi que je;
« ferai traiter le premier qui s'avisera de com-
te mettre une pareille abomination. » Le roi vou-
lait d'abord chasser le chanteur, mais il lui ren-
dit ses bontés, et ne lui accorda sa retraite que
lorsqu'il eut atteint l'âge de soixante-dix ans.
Bannieri en vécut encore plus de trente ; car il
mourut à cent deux ans.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BAiVNiïZA {Jean-Pierre), juriconsulte al-
lemand, né le 4 janvier 1707 à Aschaffenbourg,
mort à Vienne le 11 juin 1775. Il étudia le,
droit et la théologie à Heidelbetg et à Mayence,!,
devint successivement conseiller aulique et con-ij
seiller d'État. Ces fonctions ne l'empêchent pas
d'enseigner les Pandectes et le droit criminel '
à l'université de Vienne. On a de lui : Enlei-'^
tung zu den Kaiserl. Kammer gerichis-Pro-\
cessen , in-8"; Wetzlai", 1769; — Systemm
jurisprudentiae Cameralis ; Vienne, 1755o
in-8°.
. Piitter, Litt. des T. Staatsrechts.
*BANNiTZA (Joseph-Léon), fils du précé-
dent, jurisconsulte comme son père, né à AViirz-
burg le 29 mars 1733, moitié 20 décembrf
1800. II fut professeur de droit civil et criminel
àinspruck, puis conseiller d'État. Ses ouvrages i
les plus importants sont : Bisquisitiones Ju-
rispleni ac controver.n ; Wurzb. 3 vol. in-8",
1780-1782; Grûndl. Anleit. zu dem AUgem.
bûrgerlïch. Gesetzbuch ; in-8". Vienne, 1777;
— Delineatio Juris Criminalïs sec. constitut:
Theresian. et Carolin., 1 parties in-8"; jEni-'
pont, 1771; — Sàtze auf die. heut. gemeine
Rechtsgelehrsamkeit , in-8°; Inspruck, 1777.
Piitter, LtW. des T.Staatsr.
*BANNO DE FEîJXIXFELEL ( /ea)l ), jUl'iSH»
consulte et historien bohème, né à Prague le)
25 janvier 1529. On a de lui quelques poèmes*
latins dans les Delicix Bohemorum poetarum ;>
— la continuation du Cosmas et la Chronique
de Bohême jusqu'en 1560. Mais cette œuvre
paraît s'être perdue.
Balblni, Bohemia docta, t. II, p. 260.
* «ANNus (Jean- Albert), professeur de droit
et compositeur de musique, vivait dans le dix- j
septième siècle à Harlem. On a de lui : Dis- \
sertatio eplstolica de musicx natura, Har-
lem, 1636, qui a eu 4 éditions; — Bœcler diti.
qu'il a écrit aussi : Delicioe Musicas veteriS'A
mais ce traité est fort rare. [
Bœcler, Bibliotheca critica. p. 509. — Forkel, Lit''
teratur, d. Musik. — Schilling, Lexicon der Ton-
Jcûnstler.
*BANOV (Jean), médecin anglais du dix-i
huitième siècle. On a de lui ; Universal Dictio-n
373 BANOV ■
nary ofphysic; Londres, 1749, m-8°. C'est un
dictionnaire des termes usités en médecine et
ians les sciences accessoires.
Biographie Médicale.
BANQUO, thane ou chef royal de Lochaber
' province septentrionale de l'Ecosse ), mort vers
1050. Soa profond amour de la justice et sa
promptitude à punir les crimes lui suscitèrent
ies ennemis qui le surprirent un jour, et, après
;'aYoir couvert de blessures, le laissèrent pour
mort. Banquo guérit cependant, et alla montrer
ses cicatrices au roi Duncan, qui chercha vai-
aement à s'emparer des coupables. Macbeth,
ttousin germain du roi, se chargea de les châtier :
ians ce but, il fut investi , avec Banquo, du
commandement absolu de sa province. Les re-
belles furent battus. D'un autre côté, les Danois
cherchaient à occuper l'Ecosse. Banquo aida
Duncan à les repousser à plusieurs reprises.
Macbeth, qui avait eu sa part dans la victoire ,
en conçut un orgueil criminel ; il voulut détrô-
ner Duncan, et parvint à l'assassiner. Banquo
eut le tort de rester, non le complice, mais le té-
moin muet de ce crime ; il devint importun à
Macbeth, qui le choisit pour sa première victime.
Il l'invita, lui et son fils, à un souper où ils de-
vaient s'asseoir entre leurs assassins. Le fils de
Banquo échappa seul ; son père fut frappé à
mort. Cet épisode d'Ecosse a inspiré à Shaks-
peare cette terrible scène du festin où Macbeth,
frappé de vertige, croit voir le speetre de Ban-
quo se dresser devant lui.
Robertsoa, Histoire d'Ecosse.
BANTï ou BANDi {Georgina Bnrjïda) , cé-
lèbre cantatrice itahenne, née à Crémaen 1757,
morte à Bologne le 18 février 1806. Elle débuta
en 1778 à Paris, dans un des cafés du boule-
vard ; elle fut ensuite engagée à l'Opéra, et s'ac-
quit une grande renommée en Italie et à Lon-
dres, où elle resta neuf ans. Sa voix était d'une
étendue prodigieuse. On dit qu'à l'autopsie de
son cadavre on trouva des poumons d'un volume
extraordinaire.
Magasin Encyclopédique, 1806, t. II.
*B\NTiiTS (i.), de Noie, servait dans l'ar-
mée romaine à la bataille de Cannes , en 216,
où il fut grièvement blessé pour n'avoir pas
voulu abandonner le consul Paul-Émile ( l'An-
cien) : il avait reçu la plupart des traits des-
tinés à ce général. Annlbal l'ayant rencontré en
cet état, admira son courage et lia amitié avec
lui. Il devint également l'inséparable compagnon
de Marcellus Claudius, préteur des Romains.
Tile-Uve, 1. XXIII, c. IS. — Plutarque , Marcellus,
lo, etc.
*BANWART (Jacques), musicien composi-
teur suédois, né au commencement du dix-sep-
tième siècle, mort en 1656. H fut maître de
chapelle à la cathédrale de Constance. On a de
lui : Deutsche mit neucomponirten Stûcken
gemehrte Tafel-Musik, etc. ; Constance, 1652,
!n-4° ; — Motetee sacrée ex thesauro musico.
BAOUR
374
1661 ; — des messes-, dont une seule, à trois
chœurs, mérite des éloges.
Corn, a Bengbem, Bibl. Math. — Walther, Musiha-
lisches-Lexicon. — Gerber, Neues Hist. biographisches
Lexicon der Tonkûnstler. — Schilling, Lexicon der Tnn-
kûnstler.
*BANYAL (Etienne), traducteur hongrois,
vivait à Patak vers le milieu du dix-huitième
siècle. Il traduisit en langue hongroise l'ouvrage
deFr. Campe de Balsamo, contenant une histoire
de la peste qui éclata en 1739 dans la Hongrie,
imprimé en 1741 à Franecker.
Horanyi, Memor. Hungar.
BAN TER (Henri), chirurgien anglais, vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle.
On a de lui : Methodical introduction to the
art of surge7'y ; Londres, 1718, in-8°; — une
Pharmacopée des pauvres, en langue anglaise;
ouvrage qui lui est attribué par Carrère.
Carrère, Bibliothèque littéraire de la Médecine. —
Biographie Médicale.
*BANZEB (Marc), médecin allemand,, né à
Augsbourgen 1592, mort en 1664. Il étudia la
médecine en France et en Italie, et fut reçu doc-
teur à Bâle en 1616. Reçu dans le collège des
médecins de son pays , il fut obligé d'en sortir,
ses opinions religieuses n'étant pas celles de ses
confrères. Il erra alors de ville en ville, et se fixa
enfin à Wittemberg, oùilobtintune chaire de mé-
decine. On a de lui: Fabrica receptarum, id
est, methodus brevis , perspicua etfaciUs,in
qua,,quos sint remediorum compositorum
Jormx, etc. ; Vienne, 1 022, in-8° ; — Dissertatio
deaudilione tesa; Wittemberg, 1640, in-4''; —
Controversiofrum medico-miscellanearum dé-
cades III; Leipsick , 1649, in-4''.
Rose, New Biographical Dictionary.
BAODAN , roi dlrlande , vivait dans le sixième
siècle. Il monta sur le trône vers l'an 565, lors-
qu'il en ftit renversé par Colman , fils de Dermod.
Baodan, vaincu et poursuivi, se réfugia dans un
monastère gouverné par Columba , le même qui
devint plus tard l'apôtre des Pietés. Colman ne
respecta pomt cette retraite sacrée; il vint s'y
emparer de Baodan jusque dans l'égHse, au mi-
lieu des autels qu'il tenait embrassés, et le fit
massacrer à la porte du saint asile. Columba ,
indigné d'une pareille violation , demanda ven-
geance aux populations voisines, et excita une
croisade qui eut pour résultat la mort de Colman
Baodan eut pour successeur Hugues H ou Aodh,
fils d'Inmérie.
Lingard, Histoire de V .Angleterre.
* BAOUR (Jean-Florent), impriraeur-hbraire
et poète français , père de Baour-Lorraian , vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle. On
a de lui : Pièces en vers français et en patois
dans les ajfices et annonces de Toulouse com-
mencées et éditées par lui en 1775; — Alma-
nach de Toulouse et de la province de Lan-
guedoc, qui parut pendant une vingtaine d'an-
nées. C'est une histoire abrégée de la capitale
du Languedoc.
Quérard, la France littéraire. — Biogr, Toulousaine,
375
BAOUR
37
«BAOCR-LORMIAN ( Pierre - Marie - Fran-
çois-Louis ), poëte français, né à Toulouse le 24
mars 1770. Animé du sentiment des arts , si ré-
pandu dans ce beau pays, où depuis cinq siècles
rayonnel'image poétique de Clémence Isaure, Lor-
mian exerça sa verve naissante dans le genre sati-
rique; mais il s'aperçut bientôtque, pour censurer
avec justesse, il faut de l'expérience; il changea
la direction de ses études, et tenta de traduire en
vers la Jérusalem délivrée. Son instinct poé-
tique devina le Tasse : sa version cependant ne
fut qu'une promesse. Pour reproduire un grand
poëte, il est nécessaire d'avoir acquis la puissance
de talent qui permet à l'interprète de marcher
du même pas que son modèle , de s'appuyer sur
lui avec aisance, et de le soutenir quelquefois ;
enfin il faut qu'il puisse dire :
Fixa pedum pono pressis vesUgia slgnis.
Le jeune poëte vint à Paris , et s'y livra à des
études sérieuses. Mais il se sentit bientôt ramené
à son goût pour la satire. L'exemple de Lebrun
l'encouragea, sans doute; il osa même jouter
avec ce redoutable athlète. Ils se prirent corps
à corps , et ce pugilat littéraire attii-a l'attention
maligne du public , qui applaudit tour à tour les
coups bien portés et bien rendus du vieil Enteile
et du jeune Darès. La réputation de Lormian
s'étendit par ses défaites comme par ses succès.
Exercé aux luttes hardies, il publia, sous le titre
des Trois mots , une satire adressée à Despaze,
poëte mordant, que Chénier ne dédaigna pas de
combattre. Cette pièce, remarquable par l'origina-
lité, obtint et mérita la vogue. Le goût de la lit-
térature renaissait alors avec la sécurité publique.
Delille , Chénier, Arnault , Népomucène Lemer-
cier, et plusieurs prosateurs, se distinguaient par
d'importants ouvrages. Lormian fit paraître sa
brillante imitation des poésies calédoniennes,
que l'ingénieux Macpherson avait attribuées har-
diment au vieil Ossian. Ce genre de composition
héroïque et rêveuse obtint la faveur publique ;
elle attira même l'attention de l'homme de génie
qui de l'abîme révolutionnaire faisait surgir une
France nouvelle, alliait la gloire antique à la
gloire récente, et rendait au pays, avec la splen-
deur monarchique, l'éclat des sciences et des arts.
Napoléon demandait des talents , il les recher-
chait , les provoquait de sa voix puissante ; il au-
rait prodigué des trésors , si des trésors avaient
pu flaire apparaître un homme supérieur. « Si je
retrouvais un Corneille, disait-il, je le ferais
prince. » Le dominateur du monde ne découvrit
pas un pareil phénomène; mais il contribua à
mettre en évidence d'excellents ouvi'ages. Des
récompenses descendues du trône impérial vers
tous les hommes distingués, s'étendirent sur
Lormian en 1806.
Il fit représenter au Théâtre-Français Oinasis.
Cette œuvre, qui n'a ni l'élévation ni la force
de la haute tragédie , produisit cependant une
vive sensation. Elle intéresse ,par des situations
touchantes et le naturel du dialogue, qui, tou-
jours harmonieux et pur, semble inspiré par 1(
conseils delà muse de Racine. Ce drame bibliqi
fut placé, dans le concours des prix décennauj
immédiatement après les Templiers. A ceti
pièce succéda Mahomet II, drame où l'on dis
tingue des beautés de style , mais qui n'obtii
et ne méritait qu'un faible succès. Lormian ava
publié le salutaire Rétablissement du culte ; -
les Fêtes de l'Hymen; — V Atlantide, ou le Géati
de lamontagne Bleue; — Rustan, ouïes vœux
— les Trente-huit Songes; un opéra en cin
actes, intitulé la Jérusalem délivrée ; — VOr
flamme, opéra fait en société avec Etienne ; enfi
unrecueil,sousletitred'Jïo??i«ia9'es^oé^ijwe.ç(l
qui renferme un fort grand nombre de pièces d
vers remarquables. Lormian fut appelé en 1815
l'honneur de remplacer à l'Académie français
le chevalier de Boufflers. En pleine possessio
d'une juste renommée, placé au plus haut ran
de la littérature , le poëte résolut de refaire so
importante version de la Jérusalem. Quand 1
talent s'élève, il s'éclaire, et devient sévère pou
lui-même. Il n'y a que la médiocrité qui n'aill
guère au delà de ses premières tentatives. Loi
mian sentit ce qu'il pouvait faire , et il le fit. L
succès de sa poétique version fut complet, etrd
tentit dans l'Europe entière. Vers les premièrci
années de la restauration , Lormian fit un gian
opéra, Alexandre à Babylone, dont Lesucu
composa la musique. Cet ouvrage , déjà mis c
répétition, ne fut pas joué, malgré la double cék
brité du poëte et du musicien. On touchait à ce
interrègne des arts où la démagogie littérair
outrageait , renversait toutes les gloires passées
et proscrivait le talent qui tentait de suivre le
traces de nos maîtres. Comme la plupart de
hommes de mérite, Lormian se tint à l'écart jus j
qu'au jour où le public qu'on dit le plus spiri
tuel de la terre releva ce qu'il avait cessé d'à
dorer, et redemanda aux arts ses plaisirs nobioij
et délicats. Lormian, pendant la terreur du raau
vais goût, s'abrita dans sa féconde pensée. Soûl
frant, aveugle, presque octogénaire, le feu d
son âme poétique se ralluma pour le consolei
Il traduisit les plaintives poésies de Job, sympa
thiques à ses propres douleurs. Dans ce fruit à
la vieillesse on retrouve la chaleur et l'éclat di
talent. Cette version, empreinte de la plus pur
couleur biblique , surpasse toutes les versions qii
l'ont précédée , sans excepter celle de Levavas
seur, classée à juste titre parmi les bons ouvrage ,
de ce genre.
L'Académie française, pour rendre hommage »
la noble vétérance de l'un de ses plus ancien:
membres , a décidé que le nom de Lormian serai
inscrit d'office sur sa feuille de présence , bon |
neur qui n'avait été offert qu'à Suard et à notm
Delille. De Pongerville.
Jourdain, Actes français, t. p. 149; 338, US, t. II, p. ISji
2S9.
(1) Les ffommaçes poetiguei contiennent des vers de B
L. -, maia il n'en est ni le seul auteufi ni mâme réditeur:
!7r
BAPHÏUS -
*DAPHiiTS, commentateur grec, vivait pro-
lablenient entre le dixième et le onzième siècle.
i laissa un Commentaire sur les Basiliques. Se-
)n Suarez , Baphius n'aurait été que le nom d'un
nnotateur de Rubriques sur les Basiliques.
'ais Bach pense le contraire. On ne doit pas non
lus donner à ce Baphius le prénom de Sdomon.
Basilica, VII, p. 787. — Ed. Fabrot. — Tlgerstroem ,
ÔOT. Rechtsgesch., p. 330. — Sraith, Dictionary, ofgreek
nd Roman Biography.
*iîAPHOMETCS, personnage mystique du
ioyen âge , dont il est parlé dans les livres et
ocuments relatifs aux gnostiques , temphers et
"ancs-maçons d e l'époque. On a pensé aussi qu'on
ntendait Mahomet par cette désignation ; mais
e n'est là qu'une conjecture.
Hammer, Mines de l'Orient.
BAPST OU PABST {Michel), médecin et na-
uraliste allemand, né à Rochlitz en 1540, mort
3 19 avril 1603. Il fit ses études à l'école de sa
ille natale, et devint en 1579 pasteur àMohorn,
irès de Freyberg. On a de lui : Arzneykilnste
md Wunderbnch (Livre de la Médecine et des
lerveilles ), 1. 1", Mulhausen, 1 590, in-4° ; t. U ,
.eipsick, 1592, in-4°; t. m, Eisleben, 1596,
a-4°; 1 597, in-4° ;'l 607, in-4°;— Vom Nutzen des
\chmeers, MarJis , etc . , des MenscJien ( d e l'Utilité
le la graisse, moelle, etc., de l'homme) ; Eisleben,
600, in-4° ; — Juniperetum oder Wachholder-
iarten, wie man aus diesem Gewaechse Œl,
Wasser, Extracten und Salien bereiten soll;
îisleben, 1601, in-4°; ibid., 1605, in-4°; ibid.,
i575, in-4'' : c'est une nomenclature stérile de
outes les propriétés réelles ou supposées qu'on
ittribuait au genévrier. Jôcher indique encore
lu même auteur (sans date de publication) : Ca-
endarium oder Zeit-Bûchlein ; — Unterricht
)om ivunderbaren Gànse-und Enten-kriege
ley Weibisch au/ der Croatischen Gràntze
sur la Guerre des oies et des canards à Weibisch,
,ur la frontière de la Croatie ) ; — Mirabilia
nundi ; — Deutsches Chronicon von des tûr-
ïischen Eeichs Ursprung und Untergange
Chronique allemande de l'origine et de la des-
ruction de l'empire turc).
Nova literaria Hambnryensia, 170S. — Jôcher, Mlge-
neines Gflehrten-Lexicon.
BAPTiSATUS (Bernard), théologien fran-
;ais, vivait dans la première moitié du quinzième
iiècle. Il assista au concile de Constance en 1416,
!t y prononça des discours parmi lesquels celui
ntitulé Invectiva in corruptum clerum, in
:oncilio Constantiensi emendandum, dans le
ecueil de Herm. Von der Hardt, 1. 1 Concilium
^onstantiense.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAPTisTAou B ATTiSTA, savante italienne,
norte en 1447. Elle était femme de Gui, comte
l'Urbin, et fille de GaléasMalatesta, seigneur de
'esaro. En 1445, elle se fit religieuse de l'ordre
leiSainte-Claire. Baptista prit part aux contro-
'erses importantes de l'époque, et laissa, outre
les lettres, Oratio in laudem Martini V.
Jôclier, Neues Allgemeines Gelekrten-Lexicon.
BAPTISTA 378
* BAPTISTA {Âlfonse ou Jean-Ildefonse),
dominicain et théologien espagnol , vivait dans la
première moitié du dix-septième siècle. Il professa
la théologie àSaragosse, et laissa : Commenta-
ria in primam secundse D. Thom^, 3 vol.; —
Apologiapor la Autoridad de los Doctores de
la Iglesia y Santos Padres, contra un mémo-
rial intitulado A los juezes de la verdad y
doctrina; Saragosse, 1628, in-8°. C'est une ré-
ponse au jésuite Jean-Baptiste Posa.
N. Antonio, Bibl. hispana nova.
* BAPTISTA (^nseZme), théologien espagnol,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. Il était moine de l'ordre de Cîteaux à
Huestas. On a de lui : Relacion de las vidas y
trixmfos de los gloriosos martires , de los mi-
lagros de Nuestra Senora de Loreto ; — Ars
amandi Deum ; ti'aduction de l'italien en espa-
gnol.
N. Antonio, Bibl. hispana nova.
* BAPTISTA {Grégoire), théologien portugais,
natif de Funchal , vivait dans la première moitié
du dix-septième siècle. Il entra d'abord chez les
Bénédictins, devint docteur en théologie et pré-
dicateur général de l'ordre , puis il passa aux
franciscains. On a de lui : Commentaire sur le
treizième chapitre \ de Saint- Jean ; Coïmbre ,
1621 (première partie) ; les deux autres n'ont pas
été publiées ; — Complétas da Vida de Christo
cantadas a harpa da Cruz, per ille mismo;
traduction du portugais en espagnol par Ferd. de
Camargo.
Darbosa Machado, Bibl. Lusitana.
BAPTISTA OU BATTISTA {Hortensius) , évo-
que etthéologienitahen, natifdeFrosignone,mort
en 1594. Il fut docteur en théologie et évêque
de Veroli, et laissa : Comment, de rerum uni-
versitate.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
* BAPTISTA {Jean), dominicain et biogra-
phe espagnol, vivait au seizième siècle. On a de
lui : Chronica de la Vida y admirabiles he-
chos de Muley Abdelmelech, emperador de
Maroccos y rey de los reynos de Fez , i 577,
in-4'' ; ouvrage où se rencontrent de curieux et
importants détails.
Nie. Antonio. Bibl. hisp. nova. — Échard, Scriptores
ord. Prsedicatorum.
* BAPTISTA {Jean), juif converti et médecin
du quinzième siècle. Il laissa : De Confutatione
hebraicw sectx; Strasbourg, 1500, in-4°, tra-
duit ensuite en latin.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAPTISTA (Jean), compositeur français,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
On trouve des morceaux de sa composition dans
l'ouvrage d'Ammerbach, intitulé Orgel oder Ins-
trument en -Tàbulatur (Tablature pour orgue
et autres instruments ); Leipzig, 1571 in-fol.
Un autre musicien du même nom qui vivait
dans la première moitié du dix-huitième siècle,
a composé des sonates de flûte, gravées à Paris.;
Fétis , Biographie universelle des Musiciens,
379 BAPTISTA
*BAPTISTA OU BATTISTA (/o. ), médecin
italien, natif de Bologne , vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. On a de lui : Perio-
chee in Galeni Libros ; — in Galenum de Bif-
fer entiis febrium ; — de Febrïbus; — de Ra-
tione cognoscendi signa et causas morborum;
— De Maturitate materiae in morbis ; — De
Compositione theriacas ; — de Materia tur-
gente et de Anevrysmatc.
Jôcher, Allgemein.'is Gelehrten-Lexicon.
BAPTISTA {Joseph), théologien mexicain,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il appartenait à l'ordre de Saint-François, fut
gardien du couvent de Tetzuca , et professa la
théologie. Il laissa en espagnol : Informationes
con/essariorum in India vel America ; — I)e
casibus conscientix circa confessiones occur-
rentibus ; — Placitas morales de las Indios ;
— De miseria et brevitate vitx ; en mexicain.
Jôcher, AUgemeines Celehrten- Lexicon.
BAPTISTA ou BATTISTA {Joseph), poëte et
théologien italien, natif de Naples, mort le 6 mars
1675. Il perdit de bou»e heure ses parents, vé-
cut longtemps sohtaire, en proie à une noire
mélancolie, et eut beaucoup à souffrir, vers la
fin de sa vie, d'une goutte sciatique. Il ne se dis-
tingua pas moins comme orateur, philosophe et
théologue, que comme poëte. On a de lui : Epi-
cedii eroici ; Venise, 1667, in-12: selon Cres-
cembeni, il employa le premier le mot grec
epicedium pour désigner la poésie funèbre ; —
Poésie melïche ; poésies lyriques , publiées spé-
cialement à Venise de 1653 à 1664, in-4°; — la
Poetica di Giuseppe Battista; Venise, 1676,
in-12 (ouvrage posthume) ; — Vita del B. Felice
capucino; le Giornate accademiche {enprosé);
Venise, 1670 et 1673, in-12; — Z'^lsse^ne , tra-
gédie; Venise, 1676; — Epigrammatutn con-
trarias ; "Venise, 1653 et 1659, in-12.
MazzQcbelIt, Scrittori d'ïtalia.
* BAPTISTA {Marie), religieuse portugaise,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. Elle laissa en portugais une Histoire de
la maison professe de Saint-Sauveur de Lis-
bonne , en manuscrit.
Barbosa Macbado , Bibliotheca Lusitana.
BAPTISTE aîné {Nicolas Anselme, dit) , ac-
teur célèbre, né à Bordeaux le 18 juin 1761 , mort
à Paris le 30 novembre 1835. Il débuta en 1791
au théâtre de la rue Culture-Sainte-Catherine,
au Marais, l'un des nombreux spectacles qu'avait
fait éclore le décret de l'assemblée constituante,
qui rendait libre l'exploitation des entreprises
dramatiques. L'imitation, faite par Lamartelière,
des Rœuber de Schiller, sous le titre de Robert
chef de brigands , attira tx)ut Paris à ce théâtre.
Baptiste y remplissait le principal rôle , dans le-
quel sa taille presque colossale ajoutait beaucoup
à l'effet de la scène. Mais son talent avait d'au-
tres ressources; et lorsqu'il entra l'année sui-
vante au théâtre dit de la République, l'une
des fractions de la Comédie française, son
BAPTISTE 3{
aplomb, son jeu toujours soigné, sa rare Intel
gence , ne tardèrent pas à l'y placer au premi
rang. Toutefois , quelques défauts physiques,
un son de voix sourd et nasal , que ne pouv;
entièrement dissimuler sa diction habile , nui:
rent toujours un peu h. ses succès dans la trag
die. Il réussit davantage dans la comédie et
drame. Aucun acteur n'avait mieux joué le Gl
vieux, et l'on se rappelle la supériorité avec I
quelle'jil créa le rôle du capitaine dans les Dei
Frères , de Kotzebue. Après la réunion des a
listes de notre première scène et la réorganis
tion complète du Théâtre-Français , Baptiste ati
continua d'y mériter et d'y obtenir la faveur p
blique. Dans les pères, dans les raisonneur
et même dans une partie de ce qu'on appelle 1
premiers rôles , l'ancien et le nouveau répe
toire trouvèrent en lui un interprète égalemc
distingué. En 1827 il prit sa retraite , et devii
professeur à l'École de déclamation.
BAPTISTE cadet {Paul-Eustache Anselm
dit) , né à Grenoble vers 1766 , mort à Pai
le 31 mars 1839. Il partagea de bonne heu
le goût de son frère pour le théâtre, et se se
tit entraîné dans cette carrière, par ses di
positions naturelles, vers un but tout oppos
Avant d'arriver au comique il passa par le boi
fon, puisqu'il commença par jouer les niais i
spectacle de mademoiselle Montansier. Il y fut
prédécesseur de Brunet en créant le type d
Jocrisse. C'est là aussi que ses mots plaisants
ses lazzis burlesques dans le rôle de Danière
firent, d'une comédie de Desforges, l'amusan
farce du Sourd. Après avoir fait partie pendai
quelque temps du théâtre de la Républiqui
qu'il avaitquitté en 1792 pour celui de Feydeai
il fut rappelé au Théâtre-Français pour y ten
en chef l'emploi des comiques. Si dans queiqui
rôles qui prêtent à la charge , tels que celui (
Thomas Diafoirus, on retrouva encore parfo
quelques traces de bouffonnerie, il sut dai
Bazile , dans Bridoison , dans l'Intimé des Pla
deurs , et dans une foule d'autres rôles , se moi
trer à la fois l'acteur de la vérité et de la bonr
plaisanterie. [Enc. des g. du m.]
Annales du Théâtre-Français.
* BAPTISTE (dont le vrai nom était Renard
domestique de Dumouriez, mérite une place dar
l'histoire nationale par l'important service qu'
rendit à sa patrie. A la bataille de Jemmapes, d<
escadrons autrichiens, cachés dans un bois qi
se trouvait au centre de l'armée française, d(
bouchèrent au moment où les colonnes réptibl
caines marchaient en avant, et y jetèrent le pli:
grand désordre. La bataille paraissait perdue (
le salut de la France était compromis ; mais Ba|
tiste courut au-devant des fuyards, rallia l'ir
fanterie d'après un ordre supposé de Dumouriei
fit avancer sept escadrons , et, chargeant à leu
tête, enfonça l'ennemi et rétablit le combat. C«
acte de courage fut récompensé par la conveu
tion nationale. Cependant Baptiste oublia en
381 BAPTISTE
suite ce qu'il devait à la France, et suivit Du-
mouriez lorsqu'il passa à l'ennemi.
Le Bas, Dict. encycl. de la France.
^BAPTISTE {Ambroise) , moine prémontré
et théologien espagnol , vivait dans la première
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : Dis-
curso brève de las miserias de la vida y cala-
midades de la religion catholica.
N. Antonio, Biblioth. kUpana nova.
* BAPTISTE ANET OU BAPTISTE, musicien
français , vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle. Il s'appliqua à l'étude du violon,
et y réussit au point de passer en France pour le
plus habile violiniste de son temps. Corelli lui
apprit l'art de jouer correctement ses sonates,
ce qui était rare alors. A Paris , il fut considéré
comme un prodige; c'est qu'alors la musique
instrumentale était encore à l'état d'enfance.
Baptiste fut , dit-on, im des premiers violinistes
qui jouèrent sur la double corde ; mais cette as-
sertion manque d'exactitude. De Paris, où il
vint en 1700, il passa eu Pologne, où il est mort
chef de la musique du roi. On a de lui : Sonates
de violon , l'^S 2*, 3*^ liv. ; — Deux suites de
pièces à deux musettes, œuvre 2^ ; — Six duos
pour deux musettes, œuvre 3*.
FéUs , Biographie universelle des Musiciens.
* BAPTISTE de Ferrare, surnommé Panse-
tius, religieux de l'ordre du mont Carmel, vivait
dans la seconde moitié du quinzième siècle. Versé
dans la littérature tant sacrée que profane , il a
laissé plusieurs ouvragesla plupart inédits, parmi
lesquels on remarque: Chronica sui ordinis;
— De ruina romani imperii ; — De monte
Sina; — Vita Mechtildis; — Chronica Ferra-
riensis; — Sermones varii. Il a traduit aussi
en latin plusieurs discours de saint Jean Chry-
sostome. Ch. R.
Vosslus, De Uistor. lat. — Agostino Saperbo, Jppa-
rato degli illustri Ferraresi, leso, ln-4°. — Joh. Trlthe-
mlus. De Scriptoribus eccles., cap. 890.
BAPTISTE {Jean), Monoyer ou Monnayer.
Voy. Monoyer.
* BAPTISTE {Louis-Albert-Frédéric), com-
positeur et violoniste allemand , né à Attingen
( Souabe ) le 8 août 1700. A trois ans, il vint avec
Son père à Darmstadt, où il resta jusqu'à dix-
Sept ans. Plus tard, il parcourut l'Italie ainsi que
plusieurs autres parties de l'Europe. En 1723, il se
fit maître de danse à Cassel. On a de lui : Douze
solos pour le violon ; — Six solos pour le vio-
loncelle; — Six trios pour hautbois et basse;
— Plus de trente-six solos pour la basse de
viole; — Douze concertos pour le même ins-
trument ; — Six sonates pour la flûte traver-
sière; ces dernières publiées à Augsbourg.
FéUs, Biographie universelle des Musiciens.
*BAPTiSTE (Pierre), médecin italien, natif
de Crémone , vivait dans la première moitié du
seizième siècle. Il vint en France, et pi'ofessa avec
succès la médecine à Nantes. On a de lui : Epis-
tolse très, ut non indoctse ita nec ingratae fu-
tures doctis priecipue medicis ; ac nunc pri-
- BAQUOY 382
mum natœ et excusa; ; Paris, 1504; ouvrage
composé à l'occasion des discussions qu'il eut avec
le médecin italien Capella.
Biographie Médicale.
BAPTISTE de SaMHs, théologien français du
quinzième siècle. Il était de l'ordre des Corde-
liers. On a de lui : tme Somme de cas de con-
science; Paris, 1449,in-fol. — On l'a confondu
avec Battista , surnommé Trovamala , théolo-
gien, qui écrivit aussi , vers 1580, une Summa
Casuum conscientiœ, dont Bellarmin (De Scrip-
tor. eccles.) parle avec éloge.
Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée.
*EAPTISTI ou BATTiSTi {Pierre), médecin
italien, natif de Crémone, vivait dans la pre
mière moitié du seizième siècle. Il professa la
médecine à Crémone et voyagea en France. Il
laissa : Epistolas medicee très; Paris, 1504.
Jôcher, Mlgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BAPT1STI {Pierre), théologien italien, natif
de Pérouse, mort le 13 juillet 1677. Il était de
l'ordre des Franciscains. On a de lui : Scala
delV anima per giungere in brève alla con-
templatione , perfettione e unione con Dio.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BAPTisTiN OU BA.TTISTIN ( Jean-Baptiste
Stuck, dit), musicien italien, né à Florence vers
I677,mortà Paris le Sdécembre 1755. On a delui
troisopéras: M^/éag-re; paroles de JoUy, 1709; —
Manto la fée, paroles deMenesson, 1720 ; — Po-
lydore, paroles de Laserre, 1720. Sa réputation
est principalement fondée sur des cantates qu'il a
publiées en plusieurs livres. On remarque surtout
celle qui a pour titre : Démocrite et Heraclite,
dont la musique est pleine d'onomatopées. C'est
Baptistin qui le premier a fait connaître en France
lé' violoncelle, instrument sur lequel il était d'une
grande force, et qui le premier en joua à l'Opéra,
Louis XIV lui accorda ime pension viagère.
Chaudon et Delandlne, Dictionnaire historique.
*BAPTiSTis {Alexandre de), poète italien,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. Il laissa : De Pulchritudine Deiparae,
en vers latins, 1653.
Mazzuchelll, Scrittori d'italia.
*BAPTSANSZKi {Didaius) , religieux hon-
grois de l'ordre des Franciscains, vivait dans la
première moitié du dix-huitième siècle. Il laissa :
Fasciculus Myrrse; Vienne, 1701. C'est une dis-
sertation approfondie sur la Passion.
Horanyl, Memor.'.Hungar.
BAQUENOis ( Nicolas ), imprimeur et écrivain
français du seizième siècle. Il a publié entre autres
ouvrages : Précations et forme de prier Dieu,
trad. du latin de Jean Fère, docteur en théologie;
Reims, Baquenois, 1551, in-16; — Traité de
l'ordre du divin office des religieuses, etc.;
Reims, Baquenois, 1558.
La Croix du Marne, Bibliothèque française, édition de
Rigoley de Juvigny, t. 2, p. 187.— Da Verdier, t. 3, p. 106.
* BAQUOY (Maurice), graveur français, né
vers 1680, mort à Paris le 6 août 1747. Il laissa
des paysages datés de 1710 ; —unCombatnavalt
383 BAQUOY
d'après' P.-D." Martin ,' pour le czar de Russie;
— une suite de vignettes d'après Boucher, pour
V Histoire de France du P. Daniel.
Nagler, Neues Mlgemeines Kûnstler-Lexicon. — Les
Blanc, manuel de l'Jmateur d'estampes.
BAQCOT (Jean-Charles), fils du précédent,
graveur français,né à Paris leiejuin 1721, mort
dans cette ville le 24 février 1777. Il grava avec
talent des viçtnettes. On cite, entre autres, celles
qu'il fit pour les Métamorphoses d'Ovide.
CliaudoQ et Delandine, Nouveau Dictionnaire histori-
que. — Nagler, Neues Allgemeines Kfinstler-Lexicon. —
Cil. Le Blanc, manuel de l'Kmateur d'estampes.
BAQUOY (Pierre-Charles), graveur français,
fils du précédent, né à Paris le 27 juillet 1759,
mort dans sa ville natale le 4 février 1829. Il
Çrava , d'après Moreau, Mûris et Monsian , les
i^lanches pour la belle édition in-8° des Œuvres
de Voltaire et de Racine, puis celles d'une His-
toire Romaine, m-i°. ,11 grava aussi dé fort
jolies vignettes pour les Œuvres de Delille et
celles de Berchoux. Son chef-d'œuvi-e est une es-
tampe du Martyre de saint Gervais et saint
Protais, d'après le Poussin.
Nagler, Neues JUgcmeines Kûnstler-Lexicon. — Ch.
I.e Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.
*BAR ( comtes et ducs de). Les possesseurs
de cette province portèrent le titre de ducs de-
puis 958 jusque vers Tan 1034. A partir de cette
dernière année, ils ne prirent plus que celui de
comtes. Mais, en 1355, ils se qualifièrent de nou-
veau du titre de ducs, qu'ils gardèrent jusqu'à
la fin. Les seigneurs de ce nom se succédèrent
dans l'ordre suivant :
Frédéric ou Fen-i I", comte de Bar, mort
en 984. Il devint comte du palais sous Charles
le Simple, et, en 951, possesseur du comté de
Bar, qu'il obtint, par suite de son mariage avec
Béatrix, du roi de Germanie Othon, dont cette
princesse était la nièce, en môme temps qu'elle
était sœur de Hugues Capet. En 959, le comte
de Bar devint duc de la Lorraine Mosellane ou
haute Lorraine.
Thierri I", fds du précédent, comte de Bar,
mort vers 1024. Il marqua peu dans l'histoire.
Frédéric ou Ferrï H, vivait vers la première
moitié du onzième siècle. Il laissa deux filles,
dont l'aînée, Sophie, ayant épousé Louis, comte
de Montbelliard et de Mousson, recouvra le châ-
teau de Bar après la mort d'Eudes , comte de
Champagne, qui s'en était emparé en 1037.
Thierri III succéda à Thierry II, et se fit
connaîti-e par ce fait, que, devenu odieux aux
Barrois, il fut forcé d'abdiquer en faveur de son
frère Renaud.
Renaud J*"", le Borgne, mort en 1150. Une
sut pas plus se faire aimer de ses sujets que le
précédent. La ville de Verdun, en particulier,
échappa plusieurs fois à sa domination. Il mou-
rut peu de jours après son retour de la croisade,
où il avait accompagné Louis le Jeime.
Renaud II, fils du précédent, mort «n 1170.
Il fut constamment en guerre avec ses voisins,
— BAR 384 V
et U ne fallut pas moins que la méditation de <i
saint Bernard , pour prévenir la guerre entre Re-i.
naud et les habitants de Metz.
Henri I, fils du précédent, mort en 1191 M
D'abord excommunié par l'évêque de Verdun, ii
contre lequel il avait pris les armes, il accompa- .i
gna Philippe- Auguste à la croisade, et mourut au u
siège d'Acre.
Thibaut I", frère du précédent, comte de i
Bar, mort en 1214. Il ne put faire valoir contre
Baudoin V, comte de Hainaut, les droits qu'il
prétendait sur les comtés de Namur et de
Bruxelles, du chef de sa femme Ermanson, fille de
Henri l'Aveugle, qu'il avait épousée lorsqu'elle
n'avait que huit ans. Il fut plus heureux dans la
gueri-e qu'il fit à Ferri H, duc de Lorraine, son
gendre; et en 1211 il alla se croiser contre les
Albigeois.
Henri II, fils du précédent, mort en 1240. Il
combattit et se fit remarquer à la bataille de
Bouvines ; et, après avoir ravagé plusieurs fois
la Lorraine et la Champagne , il fut fait prison-
nier de Jean de Châlons et de Henri de Vienne.
Comme la plupart des seigneurs du temps, il se
croisa , et périt en combattant contre les musul-
mans.
Thibaud II. Ce prince avait succédé à son
père le comte Henri H au commencement de
l'année 1240. Malheureusement pour lui, il s'en-
gagea dans le parti de la comtesse de Flandre,
la célèbre Marguerite, alors en guerre avec les
enfants de son premier mari, Boucliard d'Avcs-
nes. Il faut ici rappeler en quelques mots que,
par un dernier traité la Flandre était demeurée
aux héritiers de Guillaume de Dampierre, et le
Hainaut à ceux de Bouchard d'Avesnes. A peine
assuré du Hainaut, Jean , fils de Bouchard, avait
réclamé l'île de Zélande , et c'est en prenant les
armes qu'il avait plaidé sa cause. L'agresseuf
trouva des auxiliaires intéressés dans les prin-
ces voisins, et surtout dans Florent, comte de
Hollande. Marguerite réunit contre eux une armée
nombreuse, sous la conduite de ses deux fils
bien-aimés Guillaume et Jean de Dampierre, de
Godefroi, comte de Guines, et de notre Thibaud,
comte de Bar. Ils descendirent dans l'île de Wal-
cheren ; et quand ils furent engagés dans les ma-
rais de West-Cappel, les Hollandais et Hannuyers
les forcèrent d'accepter un combat inégal dans
ce terrain humide et mouvant. Le carnage fut ;
horrible du côté des Flamands ; au nombre des
captifs se trouvèrent les deux fils de Marguerite,
les comtes de Guines et de Bar, le brave Érard
de Valéry, qui devait partager plus tard avec
Charles d'Anjou la gloire de la conquête de Na-
ples. Florent choisit pour sa part de butin les
principaux chevaliers; les gens du comte de
Hainaut s'acconunodèrent des autres prisonniers
les plus riches. Quant à la foule des soudoyés
qui n'avaient aucun moyen de se racheter , on
les dépouilla de leurs habits, et, dans un état de 'j
nudité complète , ils furent chassés sur les terres '
385
BAR
386
(ie la comtesse Margtferite de Flandre. On était
alors au mois de juillet 1253. Ces pauvres gens
ayant aperçu des champs plantés de tiges de
pois, les arrachèrent et s'en couvrirent comme
ils purent, avant de reparaître aux yeux de leurs
compatriotes. Les chroniqueurs français nous
ont conservé le dicton fait à l'occasion de leur
malheur :
L'aa rail deux cent cinquante-trois.
Firent Flamansbrajes de pois.
Le comte de Bar paraît avoir été conduit sur les
terres de l'Empire, et ipendant longtemps, en
dépit des tentatives faites par saint Louis pour
sa délivrance , il fut retenu dans la plus rigou-
reuse captivité. C'est alors qu'il essaya de trom-
per ses ennuis en adressant à ses amis de France
des couplets destinés à ranimer leur bonne vo-
lonté. Peu detemps avant la guerre de Hollande,
il avait épousé Jeanne de Dampierre, fille de la
comtesse de Flandre. Mais Jeanne n'avait pas
vécu longtemps après son mariage , et Margue-
rite, tout entière au soin de ses vengeances, ne
lit aucune tentative en faveur de son gendre. Dans
sa chanson adressée à Érard de Valéry, le comte
de Bar rappelle sa belle-mère; et il se recom-
mande aux souvenirs du comte Othon de Guel-
dres , de Henri IH, duc de Brabant, de Henri
le Blond, comte de Luxembourg et marquis
d'Erlon , son beau-frère. Ces détails sont indis-
pensables à l'intelligence de la pièce dont voici
la traduction :
« Mon cher Érard, qne pensez-vous de nos ba-
rons? Quitterons-nous bientôt, avec leur aide, ce
maudit pays des Allemands? Pour moi, je mets sur-
tout mon espoir dans le comte Othon.
Duc de Brabant, j'étais votre ami quand je me
trouvais libre. Vous comptiez avec raison sur moi,
quand vous aviez à combattre quelque ennemi. Par
le Dieu du ciel, ne m'abandonnez pas aujourd'hui. La
fortune m'a trompé, mais elle en a trompé bien
d'autres aussi puissants que je l'étais.
Et vous, belle-mère, avez-vous eu jamais occa-
sion de me faire un reproche? J'ai suivi tous vos
vœux depuis le jour où j'épousai votre lille; et c'est
pour votre cause que je suis aujourd'hui livré à nos
communs ennemis.. Ah ! vous eu prendrez vengeance,
si vous avez un noble cœur t
Va, chanson, vers mon frère le marquis et vers
mes hommes. Recommande-leur de veiller à ma dé-
livrance. Dis-leur que loyauté avance le vassal. Je
verrai quels seront mes amis, je distinguerai ceux
qui me veulent du mal ; et, quand je serai libre, je
m'en souviendrai.
Cette belle chanson nous est conservée dans
un seul manuscrit de la Bibliothèque nationale,
et elle s'y trouve précédée d'une grande initiale
représentant notre comte de Bar sur un coursier
caparaçonné d'un long drap d'azur chargé des
hars et des croisillons qui dès lors formaient
l'écu des comtes de Bar. Les vers originaux ont
été publiés dans les notes de la dernière édition
des grandes chroniques de France, et dans le
Recueil des chants historiques français que l'on
doit à M. Leroux de Lincy. Seulement, dans ce
«OUV. BIOGR. URIVERS. — T. IV.
dernier recueil on les attribue à Henri 1", comte
de Bar, mort au siège d'Acre en 1191 , et nous
croyons qu'en cela l'on s'est trompé.
Thibaud, qui avait perdu un œil à la funeste
bataille de West-Cappel, sortit de captivité au
bout de quelques années. Il guerroya ensuite con-
tre son beau-frère le marquis, comte de Luxem-
bourg, auquel il s'était vainement recommandé.
Puis, après diverses autres luttes dont on peut
voir le détail dans la grande histoire de dom
Calmet, il mourut en 1296 ou 1297, laissant
douze enfants de sa seconde femme Jeanne de
Tocy. C'est lui qui commença la construction de
la Ville-Neuve de Pont-à-Mousson. P. Paris.
Henri III, successeur du précédent, mort en
1302. 11 prit parti pour son beau-père Édouardr^,
roi d'Angleterre, contre Philippe le Bel. En
1297, il fut battu près de Comines par Jeanne de
Navarre, et faitprisonnier. Il recouvra sa liberté
à la condition de rendre hommage au roi de
France du comté de Bar, avec sa châtellenie et
tout ce qu'il y tenait en franc-aleu par deçà la
Meuse. La noblesse barroise protesta , dit-on,
contre cette aliénation. Henri alla, dans la même
année, au secours du royaume de Chypre, en-
vahi par les Turcs, et mourut au retour.
Edouard P', fils du précédent, mort en 1337.
Devenu prisonnier, en 1309, de Thibaut, duc de
Lorraine, il combattit à Cassel avec Philippe de
Valois, et mourut à Chypre.
Robert, successeur d'Edouard II. Il fit la
guerre ,en Lorraine, et épousa Marie de France,
fille du roi Jean, pour qui Jean d'Arras écrivit
le roman de Méhisine.
Edouard III, fils du précédent, mort à la ba-
taille d'Azlncourt en 1415.
Louis, cardinal-évêque de Châlons-sur-Marne,
frèreet héritier du précédent. Il se démiten 1419
en faveur de René d'Anjou, son petit-neveu, con-
tre lequel Adolphe vni, duc de Berg, soutint les
armes à la main, mais sans succès, de prétendus
droits au duché de Bar, du chef d'Yolande sa
femme,, sœur du cardinal Louis.
Jrt de vérifier les dates, t. III, p. 47. — Dora Calmet,
Histoire de Lorraine. — Chroniques de SainUDenis,
édition de M.' P. Paris. — Le Roux de Lincy, Recueils des
Chants historiques français. — Manuscrits de la Bi-
bliothèque nationale, n° 7222. — Duchêne, Histoire de
Bar-le-Duc. — Moréri,! Dictionnaire historique.
* BAR, famille du Berry, fixée à Bourges dès
1270. Elle dut principalement son élévation, du
quatorzième au quinzième siècle, à la protection
que lui accorda Jean, duc de Berry, et que lui
continua Charles VU, successeur de Jean, son
oncle. Nous mentionnerons parmi les membres
de cette famille :
Jean III de Bar, sieur de Villemenard, valet
de chambre et apothicaire du roi. Il figure en
cette qualité dans le compte de l'écurie du Dau-
phin, qui fut Charles VII, de 1421 à 1423. H
exerçait encore la même charge , d'après des
titres originaux en 1442, et fut père de :
Jean IV de Bar, seigneur de Baugy, la
13
387
BAR
388
Guerche, etc. Celui-ci fut successivement cham-
bellan, maître des comptes, général des finances,
capitaine des châteaux de Tours et d'Amboise, et
enfin bailli de Touraine, sous les rois Charles VII
et Louis XI, Il rendit au premier de ces princes
des services constants et variés , tantôt comme
militaire, tantôt commediplomate, et plus souvent
comme administrateur des finances. C'est sur-
tout dans la campagne de Normandie, l'un des
grands événements du règne de Charles Vn et
de notre histoire, que le seigneur de Baugy eut
occasion de déployer ses talents divers. Nommé,
dès l'ouverture des hostilités, l'un des commis-
saires du roi pour traiter avec l'ennemi et négo-
cier les capitulations des villes et places fortes,
il fut fait chevalier sur le champ de bataille, à
l'ouverture même de la campagne. H prit part,
comme parlementaire, au traité de soumission
de plusiem's places importantes, et notamment à
celle de la ville de Rouen. Le chroniqueur Gilles
le Bouvier, dit Berry, le cite en compagnie du
célèbre Jacques Cœur, comme ayant, de concert
avec l'infortuné trésorier ou argentier du roi,
contribué puissamment au succès de cette con-
quête si précieuse et si rapide, en subvenant,
par d'habiles et fécondes mesures, aux dépenses
énormes que dut à cette occasion supporter le
trésor royal. Le roi Charles VU (qui n'était
point, comme on l'a dit, naturellement ingrat) ,
reconnut les ser\1ces de Jean de Bar par des
grâces multipliées et de nombreux bienfaits.
C'est alors que le seigucur de Baugy -vit s'élever
sa maison à un degré de richesse et de prospé-
rité inouïe pour elle par le passé. Père de cinq
enfants, il plaça deux de ses fils dans les rangs les
plus élevés du clergé ; de ses deux filles , l'une
épousa Charles de Gaucourt, bailli de Berry et
capitaine de la maison de Louis XI ; l'autre s'allia
à Pierre d'Oriole, chanceher de France de 1472
à 1483. Jean IV mourut en 1470, et fut inhumé
aux Jacobins de Bourges, où son effigie, sculptée
en pierre sur son tombeau, se voyait encore au
dix-septième siècle.
Pierre ou Pyon de Bar, seigneur de Ville-
menard et de Saint-Germain-du-Puy, était frère
cadet du précédent. A l'exemple de Jean,il servait
dès 1436 le roi Charles vn en qualité de valet de
chambre , d'écuyer , et principalement en ma-
tière d'administration et de finances. En 1445,
il fut un des premiers commissaires chargés
d'appliquer la réforme si importante connue
sous le nom d'établissement de la milice d'or-
donnance, et qui consistait à substituer aux
vieilles bandes anarchiques une armée régu-
lière, permanente et nationale.
VaLLET de VlRlVILLE.
LaTliaumassière, Histoire du Berry, p. 767 et suiv. —
Ordonnances des Rois de France, t. XIV ( table. ) —
Bibliothèque de l'École des Chartes, t. s, p. 128. — Archi-
ves nationales. Comptes royaux. sa. — Titres généalogi-
ques de la Bibliothèque nationale ( Bar ).
iSAR (François de), savant bénédictin, né en
1538 à Seizencourt, près de Saint-Quentin, mort
le 25 mars 1606. Il fut, depuis 1574, grand
prieur de l'abbaye d'Anchin , ordre de Saint-Ber
noît , sur la Scarpe. Il était fort versé dans l'his-
toire ecclésiastique. Ses ouvrages sont restés
inédits. A l'époque de la révolution, ils furent
transportés de la bibUothèque d'Anchin à la bi-
bliothèque de Douay,où on les conserve encore.
On y remarque : Epistolae, petit in-4° ; — Cos-
mographia, in-12; — Opéra varia, petit in-4"; —
Chronicon ab origine mundi ad annum 1573,
in-fol. ; — Compendium Annalium ecclesias-
ticorum Caesaris Baronii, in-fol. ; — Historia
arckiepiscopatus Cameracensis etcœnobiontm
ejus , in-fol. ; — Historia episcopatus Atreba-
tensis et cœnobiorum Artesias, in-fol. ; — His-
toria episcopatus Tornacensis, item Audo-
marensis et Gandensis, in-fol.; — De Ordinibus
monasticis ,m-io\. ; — Opus Ordinum monas-
ticorum, in-4''; — Historia monastïca, in-fol.;
— Historia monastica Franciœ, Jtalix et
Hispaniœ, in-fol. ; — Historia Aquicinctensis
ecclesix, in-4''; — Electio et Gesta Warneri
de Daure, abbatis Aquicinctini , in-fol.; —
Opéra varia, in-fol.
Lelong, Uibl. de la France. — Moréri, Dict. historique,
BAR {George-Louis, baron de), littérateur,
né vers 1701 en Westphalie, mort dans sa
terre de Barnau le 6 août 1767. Il employa sa
fortune à l'encouragement des lettres, qu'il cul-
tiva lui-même avec distinction. On a de lui :
Épitres diverses sur des sujets dijférents;
Londres , 1740 , 2 vol. in-12 ; Amsterdam , 1751,
3 vol. in-S"; Francfort, 1763, 3 vol. in-12: il
existe une traduction allemande de cet ouvrage,
Berlin, 175C, 3 vol. in-12 ; — Consolations dans
Vinfortune, poëme en 7 chants, Hambourg et
Leipsick, 1758, in-8°; — Babioles littéraires
et critiques , en prose et en vers; ibid., 1761-
1764, in-8°, 5 parties; — V Anti-Hégésias ;
ibid., 1762, in-8"; dialogue envers contre le
suicide.
Barbier, Examen critique des dictionnaires, p. 72.
*BAR (Jacques-Charles), savant français,
vivait dans la seconde moitié du dix-liuilièine
siècle. Il se qualifiait lui-même Ôl' historiographe
des ordres reUgieux et militaires de toutes les
nations. On a de lui : Recueil de tous les cos-
tumes des ordres religieux et militaires, avec
un abrégé historique et chronologique , enri-
chi de notes et de planches coloriées, 6 v. in-
fol. Sous le nom d'ordres militaires, l'auteur
a compris les miUces et castes guerrières de dif-
férents peuples. [ JSnc. des g. du m. ]
BAR (Jean de), bénédictin de la congréga-
tion de Saint-Maur, né à Reims en 1700, mort
à Paris dans la maison des Blancs-Manteaux le
25 septembre 1765. Il publia, conjointement avec
Franc. Pradier et Nicolas Julabeit, l'État pré-
sent de la France; Paris, 1749, 6 v. in-12. II
recueillit et mit en ordre les papiers de Dantine,
et y trouva les matériaux d'une quatrième édi-
tion des Psaumes avec des notes tirées de VÉ-
389
BAR — BARABAIXI
390
critère et des Pères , traduction faite sur l'hé-
breu, et qui parut pour la première fois en 1738.
Leiong, Bibliothèque historique de la France.
BAR {Jean- Etienne), avocat, né à AnneviUe
(Manche) en 1748 , mort en 1801. n était avocat
à Thion ville à l'époque de la révolution, et fut
envoyé à la convention par le département de la
Moselle. Dans le procès de Louis XYI, il vota
pour la mort sans sursis ; ensuite il contribua
au 9 thermidor, et fut chargé d'une mission à
l'armée du Nord. Après la mort de Robespierre,
il fut nommé secrétairede la convention, et sauva
la vie au représentant Dechezeau , condamné à
mort par la commission militaire de Rochefort.
Il demanda que l'on supprimât toute radiation de
la liste des émigrés , qui rentraient alors en foule
sur le sol fi-ançais. Membre du conseil des cinq-
cents , il vota pour l'exclusion de Job Aymé , et
cessa de faire partie de cette assemblée en 1797 ;
mais bientôt il rentra au conseil des anciens,
se prononça pour le Directoire au 30 prairial
an VII, et fut éliminé au 18 brumaire. Il devint
ensuite président du tribunal civil de Thionvilie.
Biographie des Contemporains. — Le Bas , Diction-
naire encyclopédique de la France.
*BAR {Louis de), théologien français , ori-
ginaire de Sens, mort en 1617. A trente ans il
se rendit à Rome, où il embrassa l'état ecclésias-
tique, devint secrétaire du cardinal de Ferrare,
légat en France auprès de Charles IX, et suivit
en Espagne le cardinal Hugues Buon-Campagno,
devenu depuis le pape Grégoire Xm, qui le
nomma prodataire. Après la mort de ce pontife,
de Bar se donna tout entier à ses fonctions de
doyen des sous-diacres apostoliques de Saint-
Pierre de Rome , et au soulagement des pau-
vres. On cite de lui, entre autres, Ex quatuor
Evangelistarum textu confecta narratio ,
ouvrage imprimé quatre mois avant la mort
de l'auteur.
VloTéfx, Dictionnaire historique. — Richard et Giraud,
Bibliothèque sacrée.
*BAR {Nicolas de), peintre célèbre, natif des
environs de Bar, vivait dans le dix-septième
siècle. Il était connu sous le nom d'U signor
Nicoleto en Itahe, où il passa presque toute sa
vie. On a de lui un Saint Sigebert et un grand
nombre de Vierges. Son fils, surnommé du Lys,
mort en Lorraine en 1732, a fait un grand nom-
bre de tableaux d'église.
Nagler, Neues Allyemeines Kûnstler-Lexicon.
^BAR {Adrien-Aimé-Fleury de), général
français, né à Thiais (Seine) le 13 décembre
1783. Engagé comme simple volontaire en 1805,
il conquit successivement tous ses grades sur le
champ de bataille. H fit la campagne du Portugal
et celle d'Allemagne ; grièvement blessé à Bautzen
(en 1813) , il tomba au pouvoir de l'ennemi, qui
le retint prisonnier jusqu'en 1814. A la bataille
de Waterloo, il conmiandait le 151® de ligne, et
lut blessé au bras gauche. En 1823, il fit la guerre
d'Espagne comme lieutenant colonel du 20^ léger.
Depuis 1830, il fut au nombre des officiers qui
s'illustrèrent sur la terre d'Afiique. II repoussa,
à Gherchel , Abd-el-Kader qui menaçait la pro-
vince d'Alger, et s'acquit l'estime particulière
du maréchal Bugeaud, qui le fit nonuner suc-
cessivement maréchal de camp et lieutenant-
général. En qualité de doyen des généraux d'A-
frique , il remplit plusieui's fois les fonctions in-
térimaires de gouverneur général de l'Algérie.
Après 1848, D fut élu colonel de la 3* légion de
la garde nationale, et, le 8 juillet 1849 , repré-
sentant de la Seine. M. de Bar fait actuellement
partie du sénat.
Biographie des membres du sénat.
*BAR HADBSCiARA, théologien syrien, a
laissé selon Ebed-Jésu, dans son catalogue :
Des disputes touchant les fausses religions ;
— nViQ Histoire ecclésiastique, et des Commen-
taires sur les Psaumes et sur VÉvangile de
saint Marc.
Richard et Giraud , Bibliothèque sacrée.
*BARA {Jean), traducteur hollandais, vivait
dans la seconde moitié du dix- septième siècle.
On a de lui une traduction hollandaise du
voyage de Benjamin de Tudèle ; Amsterdam,
1666,in-12.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
*BARA {Jérôme), écrivain héraldique fran-
çais, natif de Paris, vivait au seizième siècle. H
laissa : le Blazon des Armoiries, auquel est
montré la manière de laquelle les anciens et
modernes ont usé en icelles; Lyon, 1511, in-4'*,
d'après Leiong; Lyon 1581, et Paris, 1628.
Leiong , Bibliothèque historique de la France, éd. de
Fontelte. — Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines
Gelehrten-Lexicon.
* BARABALLi OU BARABALLO,poëte italien,
natif de Gaëte, vivait dans la seconde moitié du
quinzième siècle. Il voulut se poser en rival de
Pétrarque et, pour ne point laisser de doute à ce
sujet, il allait partout, improvisant et chantant de
mauvais vers italiens , où il n'y avait ni mesure
ni sens. Le pape Léon X, résolu de punir Bara-
baUi de son outrecuidance, lui prodigua la
louange , et lui conseilla de se faire couronner
au Capitole comme avait fait Pétrarque. Le poëte
vaniteux donna dans le piège : il demanda et ob-
tint du pontife les honneurs du triomphe. Plu-
sieurs poètes italiens furent invités à se ti'ouver
à Rome au jour indiqué « revêtus delà toge, et du
laticlave, couverts de pourpre et d'or. » {Hist.
litt.) Baraballi fut conduit au son des instru-
ments en présence du pape, qui célébrait à table
la fête de Saint-Cosme et de Saint-Damien. Le
poëte débita alors d'un ton emphatique et bizarre
des vers de sa composition. On feignit de l'ad-
mirer ; on le déclara digne du triomphe ; on le
fit monter enfin sur un éléphant qui devait le
porter au Capitole. Arrivé sur le pont, l'animal
jeta le triomphateur à terre, fit tomber plusieurs
personnes de l'escorte et revint dans la cour du
palais, tandis que le rival de Pétrarque, hué
13.
391
BAPlABALLI — BARAGUAY-D'HILLIERS
392
par la populace, s'en retournait tristement à
pied.
Ginguené, Histoire littéraire, t. IV.
^BARABAS OU BARABAHSCH (NiCOlas) ,
peinti'e hongrois, né en 1810. Il eut d'abord à
lutter contre la pauvreté qui lui ôtait les moyens
de s'instruire, et contre la volonté paternelle qui
le destinait à la carrière ecclésiastique. Mais
sa persévérance l'emporta; à dix-neuf ans, il
fut admis à l'Académie des arts de Vienne. Il
y connut son compatriote le célèbre paysagiste
Marko, qui le protégea et l'éclaira de ses con-
seils. Ses études faites , il se mit à voyager, et
gagna, en peignant le portrait , la somme né-
cessaire pour se rendre à Rome. A son retour,
il vint à Pesth , où il trouva à s'occuper avan-
tageusement, et devint membre de l'Académie
hongroise. Il reprit ses voyages en 1832, et se
fit connaître également à l'étranger. Il i éussit
surtout dans la peinture des portraits : ses
chefs-d'œuvre en ce genre sont les portraits des
palatins Joseph et Etienne et du baron Wessé-
lengi , etc. Il peignit aussi quelques personnages
politiques actuels : Goergei , Klapka et d'autres.
Conversations-Lexicon.
* BARA6BAS , Juif séditieux, et meurti'ier, vi-
vait dans les premières années du premier siècle.
Emprisonné pour ses méfaits , il fut relâché par
Pilate, sur les instances des Juifs, qui voulaient
qu'on lui appliquât la coutume de déhvrer un pri-
sonnier le jour de Pâques, plutôt qu'à J.-C, dont
ils demandaient ùnpéricusement la mort.
Matth., 27. — Marc, 15. — Luc, 23. — Jean, 18. — Act. 3.
*BARABiNO {Simone), peintre de l'école
génoise, né dans la vallée de Pclcevera, dans
l'état de Gênes , vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle. U eut pour maître Beniardo
Castelli , qui devint jaloux du talent de son élève.
Il résida longtemps à Milan, où il exécuta un
grand nombre de peintures, soit à fresque , soit à
l'huile, pour les églises et les palais ; et sa fortune
semblait aussi assurée que sa gloire, quand le
désir de s'enrichir plus proraptement lui fit quit-
ter le pinceau pour le commerce des couleurs.
Dans cette nouvelle carrière, il ne rencontra que
la ruine ; hors d'état de faire face à ses engage-
ments , il fut mis en prison par ses créanciers ,
et bientôt, dans la fleur de l'âge, il y mourut de
chagrin et de misère. E. B — n.
Soprani, f^ite de pittori, scultori et architetti Ge-
novesi. — Lanzi, Storia Pittorica. — Ticozzi, Dizionario
dei Pittori. — Orlandi, Abecedario Pittorico. — Piro-
•vano , Guida di Milano.
* BARAC , fils d'Abinoëm, juge d'Israël, vivait
dans la première moitié du treizième siècle avant
J.-C. Choisi de Dieu pour affranchir les Hé-
breux de la servitude de Jabin, roi des Cana-
néens , il ne voulut partir qu'avec Déborah. Us
vainquirent ensemble , avec dix mille hommes ,
l'armée ennemie, commandée par Sisara et com-
posée de neuf cents chariots. On sait ce qui ar-
riva ensuite : la fuite de Sisara, et l'hospitalité
décevante et mortelle que lui offrit Jahel pen-
dant qu'il était poursuivi par Barae. Celui-ci
n'eut point la gloire d'avoir tué son ennemi ; ce
fut , comme l'avait prédit Déborah , le châtiment
qu'il dut encourir pour n'avoir pas voulu obéir
aux ordres de Dieu sans être accompagné de la
prophétesse. On connaît le cantique d'action de
grâces de Déborah.
Juges, 4, 8, 9.
*BARAC-HA«EB, premier sultan cara-ca-
thaïte, vivait dans la première moitié du treizième
siècle. Envoyé par le roi des Mogols en ambassade
à Mohammed, roi du Khowaresme, il fut retenu
par ce prince, qui se l'attacha; ce qui valut à Ba-
rae la haine jalouse du vizir, et l'obligea de se
retirer vers Galal-eddin, fils du sultan. Sur la
route il fut attaqué par Ruzeni, gouverneur du
pays qu'il fallait traverser, et qui convoitait les
femmes qui faisaient partie de la suite du voy agcur ;
mais celui-ci avait fait habiller en hommes les
femmes, objets de cette brutale convoitise. On
se battit, et Ruzeni fut vaincu. Après cette affaire,
dont le récit ne déparerait pas le roman des Mille
ettme Nuits, Barac, devenu maître du Kerman,
province gouvernée par son ennemi vaincu , se
rendit indépendant. U épousa même Ja mère du
sultan Mohammed , qui fut loin , comme on voit,
de s'opposer à ses desseins. Il gouverna onze ans,
et eut son fils aîné pour successeur.
D'Hcrbclol, Bibliothèque orientale. — Morcri, Dic-
tionnaire historique.
*BARACHIAS, fils de Mésézabel, vivait au
cinquième siècle avant J.-C. Il fut un de ceux
qui revinrent de la captivité de Babylone et qui
rebâtirent Jérusalem.
Esdras, 11, 3, 4 et 30. — Richard et Giraud , Bibliothèque
sacrée.
*BARJENUS (Juste), théologien hollandais,
peu connu, du dix-septième siècle. On a de lui :
Hpist. ad Abr. Scultetuni; Anvers, 1620, inr4°.
Il y défend les doctrines luthériennes.
Adelung, Supplément à Jôcher, AUgemeincs Gclchr-
ten-Lexicon.
^ BARAGA (F.), missionnaire illyricn, con-
temporain. Il a visité en qualité de missionnaire
le lac Supérieur aux États-Unis. On a de lui :
Abrégé de Vhistoire des Indiens de l'Amérique
septentrionale, traduit de l'allemand ; à Paris,
1837, m-12; — Des écrits de dévotion, en lan-
gue ottawanienne.
Qoérard, la France littéraire.
BARAGUAY-D'HILLIERS (Louis), général
français, né à Paris le 13 août 1764, mort à Ber-
lin en 1812. Enti'é de bonne heure au service,
il était lieutenant au régiment d'Alsace quand
éclata la révolution. Aide de camp des généraux
Crillon et la Bourdonnaye, puis chargé d'orga-
niser la légion des Alpes , il se distingua dans la
campagne du Palatinat, et lut blessé au combat
de Hochheim. Promu au grade de général de
brigade le 4 avril 1793, il fut choisi par Custine
pour chef d'état-major, et même proposé pour
être ministre de la guerre. Détenu jusqu'au 9 ther-
midor, pour avoir voulu défendre le général Cus-
BARAGUAY-D'HILLIERS — BARAHONA
393
tine , son ami , devant le tribunal révolutionnaire,
il fut traduit lui-même devant ce tribunal. Après
sa mise en liberté , il devint chef d'état-majpr de
l'année de l'intérieur et de celle des côtes de
Cherbourg; puis il servit en Italie sous les ordres
de Bonaparte, qui l'investit du commandement
civil et militaire de la Lombardie. Devenu maître
de Bergame par une ruse de guerre, il fit quatre
mille prisonniers à la seconde bataille de Rivoli ;
et le lendemain , n'ayant que cinq cents hommes
du même corps , il enleva les importantes bat-
teries de Puisonna, ce qui rendit complète la
déroute des Autrichiens. Nommé général de di-
vision le 10 mars 1797, il passa à l'armée d'An-
gleterre le 12 janvier 1798. Admis au traitement
de réforme le 16 janvier 1799, il fut remis en
activité le 10 juillet, et envoyé à l'armée du Rhin,
puis à celle de réserve le 20 juin 1800. Inspec-
teur général d'infanterie le 24 juillet 1801, et des
dragons en septembre 1803, il hit chargé, le 29
septembre de la même année, du commandement
de la deuxième division de dragons à Compiègne.
Membre de la Légion d'honneur le 11 décembre
1803, grand officier le 14 juhi 1804, et colonel
général des dragons par décret du 6 juillet sui-
vant, il passa en 1805 au commandement des
dragons à pied de la grande armée, et se distingua
d'une façon toute particuUère à Stuttgart, à Ei-
chingen et sur les frontières de la Bohême, où,
après avoir battu un corps de trois mille Autri-
chiens retranchés à WaldmiJnchen , il s'empara
à Bolsen de tous leurs magasins. Ayant reçu, le
22 septembre 1806, l'ordre de se rendre en Itahe,
il fut investi du commandement dans le Frioul.
Gouverneur de Venise par décret du 28 août 1 808,
il quitta ce poste pour faire la campagne contre
l'Autriche. Il contribua puissamment à la victoire
de Kaal, gagnée le 14 juin par le vice-roi d'Italie.
Passé le 22 août 1810 à l'armée de Catalogne, il
chassa les Espagnols d'Olot, investit le fort de
Figuières et battit le corps de Campo-Verde, au-
quel il enleva un convoi de douze cents voitures
de Aivres destinés à ravitailler cette place. Ap-
pelé, le 8 juillet 1 8 1 2, à prendrele commandement
d'une division de l'armée de Russie , il eut le
malheur de tomber, ainsi que la plus granae par-
tie de sa division, au pouvoir de l'ennemi. Sus-
pendu de ses fonctions par Napoléon, qui avait
ordonné une enquête sur sa conduite pendant
!a fatale journée du 9 novembre, Baraguay-d'Hil-
liers ne put survivre au chagrin de voir sa bra-
voure et sa fidélité mises en doute; il tomba ma-
lade à Berlin, et y mourut à l'âge de quarante-
neuf ans. Barbier lui attribue : Mémoires pos-
thumes^du général français comte de Custine,
rédigés par un de ses aides de camp ; Ham-
bourg et Francfort, 1794, 2 parties in-8°.
archives de la guerre. — Moniteur (réimpression ),
t. XVIU, 365; XXI, 216; XX vin, 519, 523, 533, 657, 765; -XXIX,
326, 333, 356, 732, 823.— Victoires et conquêtes, t. S, 9, 10,
11. 12, 13, 15, 19, 20,21.
*BARAGUAY-E>'Hii,i,iERS, général français,
fils du précédent, est né le 6 septembre 1795. Il
394
s'engagea, le 1" juillet 1806, dans le 1" régi-
ment de dragons, et après un an de service il
entra comme élève au Prytanée militaire. Il dé-
buta comme sous-lieutenant dans la campagne
de Russie, devint, en 1813, aide de camp du
maréchal Marmont, avec lequel il fit la campagne
d'Allemagne, reçut à Coulmaci un coup de sabre
sur la tête , et combattit vaillamment à la jour-
née de Leipzig, oii il eut (18 octobre 1813 ) le
poignet gauche emporté par un boulet de canon.
Il se distingua de même en Espagne, et se retira,
le 8 juin 1815 , avec le grade de capitaine. Le
1" septembre de la même année, il entra dans
le 2" régiment de la garde royale. En 1823 il fit
la campagne d'Espagne, et fut élevé, le 4 octobre
1826 , au grade de major du 2^ d'infanterie de la
garde. En 1830 il fit, comme heutenant-colonel
du 1" régiment d'infanterie légère, partie de
l'expédition d'Afrique, qui se termina par la
prise d'Alger, et gagna les épaulettes de colonel.
Après la révolution de Juillet, il fut nommé gou-
verneur de l'école militaire de Saint-Cyr, d'où il
expulsa , par suite de la répression d'un complot ^
républicain, MM. de Tréveneuc et Guinard, alors
élèves, et seize ans plus tard ses collègues à
l'assemblée nationale. Promu aux grades de ma-
réchal de camp (29 septembre 1836) et de lieu-
tenant général (le 6 août 1843) , il occupa pen-
dant près d'un an le poste de commandant supé-
rieur de Constantine (jusqu'au 14 janvier 18449 ,
époque à laquelle il fut mis en disponibilité. Les
Arabes l'avaient surnommé JSoM-dra (le Père du
bras) , faisant allusion à la perte de son avant-
bras.
A la révolution de 1848, il commandait Be-
sançon. Il reçut, l'année suivante, le commande-
ment en chef du corps principal de la Méditer-
ranée, et (le 10 novembre 1849), il fut envoyé
en mission temporaire auprès du pape. Peu de
temps après son retour de l'Italie, le 4 mai 1850,
il reçut le commandement des troupes de la 3° di-
vision militaire. M. Baraguay-d'Hilliers a été aussi
représentant du Doubs à la constituante et à
l'assemblée législative. Il est aujourd'hui grand-
croix de la Légion-d'Honneur, et l'un des vice-
présidents du sénat.
Biographie des membres du sériât.
*IBARAGUE, auteur comique français, natif
de Rouen, mort en 1755. On a de lui : Aphos ,
comédie en un acte et en vers ; Paris, 1 748 , in-8" ;
Bihl. du théâtre, t. UT, p. 299.
Adelung, suppl. à Jocher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
EARAHOSA T PADILLA (Jean), littérateur
espagnol, natif de Xérès, vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. On a de lui une pa-
raphrase du traité italien d'Alexandre Piccolo-
mini qui a pour titre : Institutione di tutta la
vitadell'tiomo natonobile; Séville, 1577, in-S".
Moréri , Dictionn. histor. — Wanding , Biblioth. Min.
— N. Antonio, ZJtô^ liisp.nova.
BARAHONA { Pierre), surnommé Valdi-
vieso , théologien espagnol , vivait dans la se-
395 BARAHONA
conde moitié du seizième siècle. On a de lui en
latin : ime interprétation du Psaume 86, de
YÉpitre de Saint-Paul aux Galates, de VÉ-
pître aux Hébreux, etc.
N. Anlonio , Bibliotheca kisp. nova. — Richard et
Giraiid, Bibliothèque sacrée.
* BARAHONA Y SOTO ( LouiS De), poëtc et
médecin espagnol, natif de Lucène (Andalou-
sie ), vÎTait vers la fin du seizième siècle. H
exerça la médecine pendant plusieurs années à
Archidone, dans le royaume de Séville. 11 avait
laissé : une traduction espagnole d'une partie des
Œuvres d'Ovide , aujourd'hui perdue; — la
Hermosxira de Angelica, poëme dont la pre-
mière partie , intitulée les Larmes d'Angélique,
font suite au Roland de l'Arioste. Cervantes
était enthousiaste de ce livre ; on peut en juger
par l'éloge suivant qu'il met dans la bouche du
curé, quand il passe en revue la bibliothèque
de don Quichotte , et qu'après avoir examiné
les Larmes d'Angélique, il s'écrie : « Je pleu-
'< rerais ce poëme s'il fallait que j'ordonnasse de
« le brûler; car son auteur fut un des plus îa.-
« meux poètes, non-seulement de l'Espagne,
« mais encore de l'univers. 11 ne fut pas moins
« heureux dans la traduction de quelques poé-
« sies d'Ovide que dans l'invention de son
« poëme , j) publié pour la première fois à Gre-
nade, 1598, in-12; Barcelone, 2" édit., 1602-
1605 ; — Satires et églogues : une des plus cu-
rieuses de ces églogues a été conservée dans
l'importante collection d'Espinosa , intitulée Flo-
res ; — Épitres poétiques, imprimées dans les
Œuvres de Silvestre ; Grenade, 1599, in-l2.
Georges Ticbnor, History of Spanisk Uteruturc ; Lon-
dres, 1849.
BARAiLLGN (Jean-François), médecin et
membre de la convention nationale, né à Yier-
zat (Auvergne) le 12 janvier 1743, mort à
Chambon le 14 mars 1816. Avant la révolution
il était médecin à Chambon, et s'était fait con-
naître par quelques dissertations de médecine
et d'archéologie. Les principes qu'il adopta le
firent d'abord nommer juge de paix de cette
ville, et, en septembre 1792 , député à la con-
vention. Vers la fin de la même année, il ac-
cusa le ministre Pache d'une mauvaise organisa-
tion des armées ; et, peu de temps après, il re-
procha à Robespierre lui-même des prétentions
arrogantes et une ambition mal dissimulée. Dans
le procès de Louis XVI il vota pour la déten-
tion et pour l'exil , quand la guerre serait ter-
minée. « Je ne crois pas, ajoute-t-il, être ici
pour juger des criminels : ma conscience s'y re-
fuse. « Plus tard, il fit demander compte au pou-
voir exécutif des conti'e-ordres donnés aux
gardes nationaux qui allaient au secours de la
Vendée, et proposa une anmistie en faveur des
habitants de ce pays , qui mettaient bas les ar-
mes. Au commencement de l'an III, il invoqua
l'humanité de la convention en faveiu" des prê-
tres détenus ; il demanda qu'on mît en accu-
tion les dilapidateurs publics, qu'on poursuivît '
- BARAILON 396
les successeurs de Robespierre. Le 25 avril 1795
il devint membre de la commission d'instruction
publique , et en cette qualité il présenta, le 1 0
juin 1796, un programme pour la fête anniver-
saire de la mort du roi ; il fit décréter, le 4 février
suivant, que les jardins botaniques de Mont-
pellier et de Strasbourg seraient une dépen-
dance des écoles de médecine, et organisa en
trois mois les écoles centrales de dix-sept dé-
partements. Il critiqua vivement le plan d'orga-
nisation de l'École polytechnique , des écoles se-
condaires, et des écoles spéciales de médecine.
A la fin de 1795, il demanda qu'on rapportât la
loi du 10 juin 1793, relative au partage des biens
communaux.
Baraillon fut un des députés qui pansèrent les
blessés de la journée du 13 vendémiaire an IV
(10 octobre 1795). Le 9 brumaire, il proposa,
comme emblèmes pour le sceau de l'État , le
bonnet de la liberté et le niveau. Lorsque la
convention fut dissoute, il entra au conseil
des cinq-cents et en devint secrétaire. Il n'eut
aucune part à la journée du 18 fructidor : il
était alors absent ; mais, le 23 vendémiaire an
VI, il adressa à ses collègues une lettre dans la-
quelle il les engageait à sévir contre les prêtres
fanatiques, les ci-devant nobles, les agents des
princes et les fonctionnaires infidèles. Le 27 dé-
cembre 1797 , tout en louant le patriotisme de
l'abbé Grégoire , il l'accusa d'exciter le fana-
tisme par sa correspondance cpiscopale. H parla
encore sur le recrutement de l'armée et sur plu-
sieurs autres sujets; enfin, il entra en l'an VII au
conseildes anciens. Ce député, donties intentions
étaient sincères , aima toujours la liberté , en
faveur de laquelle il proposa quelquefois des
moyens dont l'énergie ressemblait à la violence.
Ce fut sans doute par une suite des mêmes prin-
cipes qu'à cette époque il devint le défenseur
du pouvoir. Il fit passer l'ordre du jour sur la
demande d'envoyer une députation aux funé-
railles de l'ex-ministre Lecarlier. A l'occasion
des tentatives des jacobins du Manège, il pro-
nonça un discours dans lequel il s'éleva contre
les partisans de la terreur. Il combattit ensuite
la résolution qai retirait au Directoire le droit
de faire entrer des troupes dans le rayon cons-
titutionnel ; enfin, bien qu'opposé aux mesures qui
préparaient la journée du 18 brumaire, il siégea
au corps législatif, dont il fut, en 1801, élu piési-
dent. Rendu à la vie privée en 1806, il reprit sa
profession médicale et ses études archéologi-
ques.
Outre plusieurs articles insérés dans divers
recueils, on a de Baraillon : Observations sur
une espèce d'épilepsie qui reconnaît x>oiir
cause le virus miliaire ( Mémoires de la So-
ciété de médecine, t. F'', l""" part., p. 225); —
Mémoire sur les fièvres viiliaires , couronné
par l'Académie d'Amiens, et divisé en deux par-
ties (Mémoires de la Société de médecine, t. J,
p. 153-244; t. II, p. 198-206; — Mémoire sîir
397
BARAILLON — BARANOVITCH
398
la nature et les caiises de différentes espèces
d'hydropisie (ibid., t. VI); — Mémoire sur
les avantages et les dangers du quinquina :
il lui valut le second prix en 1783 ; — la Battue
générale des brigands et des Jripons ; Paris ,
an m, in-8° ; — Recherches sur les peuples
Canibiovicenses de la carte Théodosienne ,
dite de Peutinger; sur l'ancienne ville ro-
maine de Néris; sur les ruines de plusieurs
autres villes romaines de V ancien Berry; sur
divers monuments celtiques; sur les ruines
et les monuments de la ville celtique de
Toull; sur les premiers ouvrages de tuilerie
et de briqueterie, eic; Paris, 1806, in-8° de
444 pages.
Biographie des Contemporains. — Biographie médi-
cale. — Le Moniteur du 16-23 mars 1807.
*BARAR-RHAN. VoyCZ BarKA-KhAN.
*BARA)LE {Joffroy de), noble poëte fran-
çais du treizième siècle, dont nous avons con-
servé deux chansons amoureuses et un jeu-
parti. Il proposa le jeu-parti à un certain messire
Aimeri. Voici le sujet : Quand on a le choix de
jjosséder sa maîtresse en plein midi et sans le
moindre retard, ou de passer avec elle toute la
nuit suivante, vaut-il mieux saisir l'occasion ou
différer, pour rendre le bonheur plus complet?
Joffroy se prononce contre tout retard, et dit à
la dame chai-gée de résoudre la question :
Dames vaillans, pleine de courtoisie,
Jugiês se cil doit jà d'amour joïr
Qui met respit en son plus grant désir.
Quant ne sut pas le terme de sa vie.
Barale est un village situé à deux lieues et de-
mie d'Arras, et les seigneurs de cet endroit sont
fréquemment cités dans les documents histori-
ques du nord de la France. Paulin-Paris.
Arthur Dinaux, Trouvères Cambrésiens, p. 109. — La-
borile , Essai sztr la Musique, II, p. 162. — Mss. de la
Bibliothèque nationale, n° 7222, et fonds de Mouchet, 8.
*BAZAL,i.i {Liberius), auteur itahen qui vi-
vait à une époque restée inconnue. II laissa la
CoUivazione di vitable Magazzini; Venise,
1625, in-4».
Mazzuohelli, Scrittori d'Italia.
* BARALT ( Rafaël- Maria), écrivain hispano-
américain, né à Maracaïbo au commencement
de notre siècle. Il séjourna quelque temps en
France, où il recueillit des documents sur l'his-
toire de son pays. On lui doit- : Resumen de
la historia de Venezuela desde el descubri-
miento de su territorio por los Castellanos en
el siglo XV, hasta el ano de 1797, etc. ; Paris,
1841, 1 vol. in-8''; cet ouvrage est en quelque
sorte le complément de la Description géogra-
phique de l'État de Venezuela, par Augustin
Codazzi. Les deux autres volumes du Resumen
de la Historia de Venezuela, conduisant le ré-
cit des événements jusqu'à l'année 1837 , por-
tent sur le titre les noms de-R. M. Baralt et de
KamonDiaz. Ce livre, imprimé chez Fournier,est
devenu tellement rare en France, que nous ne
croyons pas qu'on puisse en découvrir plus de
cinq ou six exemplaires en circulation : il ren-
ferme cependant d'utiles renseignements sur une
vaste région à peine connue : l'édition entière a
été transportée en Amérique, où elle s'est écoulée.
M. Baralt est, dit-on, fixé aujourd'hui à Madrid,
où il fait partie de la rédaction d'unjom'nal inti-
tulé el Clamor publico. Ferd. Denis.
*BARAN {Henri de), poëte français, vivait
dans la seconde moitié du seizième siècle. Il
laissa : l'Homme justifié par la foi, tragi-co-
médie en cinq actes et en vers, 1554.
IVIoBhy, Tablettes dramatiques. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allaemeines Celehrten-Lexicon.
* BARANius ( frawçois ), jurisconsulte italien,
natif de Palerme, vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. H fut docteur en droit
civil et en droit canon. On a de lui : De Corpore
ejusque partibus et membris tractatus , in
quo agitur de corpore tam vivo quam mor-
tuo, et quot modis sumatur, de irregularitate,
de immunitate ecclesiastica , de homicidio,
de licita sui ipsius defensione; Palerme, 1664
et 1668, 2 vol. in-f°.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrtcn-
Lexicon.
*BARA]Sïov {Alexandre-André Vith ), gou-
verneur des possessions russes dans l'Amérique
du Nord -Ouest, mort en avril 1819.. Il fitd'abord
le commerce dans la Sibérie occidentale , lors-
que, cédant aux conseils de Shelikov qui reve-
nait d'Amérique , U s'embarqua au mois d'août
1790, pour se rendre à l'île de Kadyak. A peine
arrivé, il chercha à nouer des relations de com-
merce avec les indigènes. En 1796, il fonda une
colonie marchande au détroit de Behring ; et en
1799, il prit possession de la grande île de Sit-
khy. Et ce ne fut pas sans avoir eu à lutter con-
tre des obstacles de toute nature, qu'il parvint
à atteindre ce but. Ses efforts lui valurent enfin
l'appui de la compagnie russe de l'Amérique; et
il obtint des titres de noblesse de l'empereur
Alexandre. Dans l'inter^'alle, il avait perdu, puis
recouvré en octobre 1804, la forteresse de l'île
de Sitkhy. Il y établit alors une factorerie im-
portante, et bientôt il fut en rapport d'affaires et
de commerce avec Canton, ManOle, Boston, New-
York, la Californie ; il fonda même une petite co-
lonie dans le voisinage du port espagnol de San-
Francisco. Tant de travaux et de fatigues le dé-
termùièrent à prier le gouvernement russe de
lui accorder un successeur ; mais il ne lui fut
donné de quitter ces parages qu'en 1818, et en-
core ne revit-il pas sa patrie ; il toucha à Bata-
via, dont le climat lui fut mortel : il mourut à l'âge
de soixante-treize ans,après avoir passé en quel-
que sorte toute sa vie sur l'Océan.
Rose, Biographlcal Dictionary .
* BABANOViTCH {Lazare), théologien russe,
mort en 1693. Après avoir rempli diverses fonc-
tions académiques ou ecclésiastiques, il devint
archevêque de Tchernigov. D défendit l'Église
gréco-russe contre les jésuites polonais, et son
influence sur ses compatriotes devint si grande,
399
BARANOVrrCH — BARANTE
400
qu'il contribua à faire rentrer dans le devoir les
Cosaques qui s'étaient insurgés en 1669. Outre ses
travaux théologiques, on a de lui : Platch : poëme
élegiaque sur la mort d'Alexis Mikhaelovitch,
imprimé à Kiev en 1674; — un autre poëme,
en polonais, sur les Vicissitudes de la vie hu-
maine; Tchernigov, 1678.
Bose, New Biograpkical DicUonary.
BABANOWSRI OU BABANOVICS ( ^^ÔerO ,
théologien polonais, mort en septembre 1615. Il
fut en faveur à la cour de Sigismond in, et de-
vint successivement évéque de Przemisl, de Plo-
tzk, de Wladislavjr, enfin archevêque de Gnesen.
J\.\à\?,sa,:Constitutionessynodidiœcesanx Ula-
dislaviensis , anno 1607 celebratœ; Cracovie,
1607, in-4''; — Concilium provinciale regni
Polonias a. 1607 celebratum ; Cracovie, 1611,
in-4° ; — Synodus diœcesana Gnesnensis ha-
bita 1612; Cracovie, 1612, in-4°.
Adelnng, Supplément à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-
hexicon.
BARANOWSKI (Stauislos a Rzeplin), bio-
graphe polonais, vivait dans la première moitié
(lu dix-septième siècle. On a de lui : Insignia
prxclaraque facinoranobilitatis Polonias ac
Lithuanix, continuation en polonais de l'ou-
vrage de Paprocius, ms.
Adelung, Supplément à Jôeher, AUgemeines Celehrten-
Lexicon.
BARANTE ( Claude-Tgnace Brugière de ) ,
écrivain français, né en 1670 à Riom en Auvergne,
mort en 1745. Il étudia le droit à Paris où il se
lia d'amitié avec le Sage , Furetière , Regnard. Il
débuta comme eux dans la carrière littéraire par
quelques comédies qu'il fit pour l'ancien Théâtre-
Italien; elles ont été imprimées, sans nom d'au-
teur, dans le recueil de Gherardi ( Théâtre-Ita-
lien, 1700, 6 vol. in-12 ). Outre une traduction
des trois livres d'Apulée et de la fable de Psy-
ché, on a de lui : un Recueil des plus belles
épigrammes des poètes français depuis
Marot jusqu'à présent, avec des notes histo-
riques et critiques, et suivi du Traité sur la
vraie et la fausse beauté dans les ouvrages d'es-
prit, trad.uit du latin de MM. de Port-Royal;
Paris, 1698, 2 vol. in-12 ; la seconde édition porte
Je nom de l'auteur, et contient les Bergeries et
les Odes de Racan, avec une notice sur ce poète :
ce travail fut attribué à Richelet, et l'on préten-
dit que, pour se donner un air de Port-Royal, il
avait pris le pseudonyme de Brugière, sieur de
Barante; — Observations sur Pétrone trouvé
à Belgrade en 1688, et imprimé à Paris en
1693, avec une lettre sur l'ouvrage et la per-
sonne de Pétrone; Paris, 1694, in-12: l'auteur
conteste l'authenticité de ce fragment de Pétrone,
et son opinion fut adoptée par le plus grand
nombre desérudits. — A l'âge de vingt-sept ans
Brugière de Barante quitta Paris, et retourna à
Riom; il occupa pendant quelque temps une
place de magistrature, puis la quitta pour suivre
la carrière du barreau. Il acquit une grande con-
sidération dans sa province, où il mourut à l'âge
de soixante-quinze ans, laissant une famille
nombreuse qui a continué à occuper un ran<»
distingué en Auvergne. Un de ses fils, officier de
dragons, fut tué en 1734 à la bataille de Parme.
Lelong, Bibliothèquj historique de la France.
BARANTE ( Claude-Iguacc Brucikre, baron <i
de), écrivain français, petit-fils du précédent,
naquit à Riom le 10 décembre 1745, et mou-
rut le 20 mai 1814. Il se destina au harrcaii, et
occupa, dans sa ville natale, une charge de
magistrature. Depuis la révolution de 1789, il \
vécut dans la retraite, lorsque, après le 18 ^
brmnaire, le premier consul le nomma préfet \
de l'Aude en 1803. Il passa à la préfecture dej
Genève, où il fut remplacé en 1810. Barante ■;
retourna en Auvergne pour y vivre de nou-iî
veau dans la retraite, et y consacra le reste li
de ses jours à l'éducation de ses enfants. 11 com- v
posa pour eux une Introduction à l'étude des -
langues; Riom, 1791, in-12; et des Éléments^
de géographie, i vol. in-12, qui ont eu plusieurs <
éditions. On a, en outre, de lui une Slatistiqxie y.
du département de l'Aude; Carcassonne, 1802, ',
et Paris, 1803, in-8°; — un Examen du prin-
cipe fondamental des Maximes de la Roche- ■■
foucauld, placé en tète d'une édition des Maxi- <•
mes ; Riom, 1798, in-12; — des articles dans <;
quelques journaux, surtout dans l'Historien en n
1796 et 1797, et dans la Décade philosophique
en 1799. Enfin, il fut un des rédacteurs de la
première édition de la Biographie publiée par
les frères Michaud.
Quérard, la France littéraire.
* BARANTE ( Amable-GuUlaume-Prosper
Brugière, baron de ), fils du précédent, est né à
Riom le lOjuin 1782. Il fit ses premières études
à l'École militaire d'Effiat ; elles furent interrom-
pues lorsque l'administration révolutionnaire '
ferma ce collège. Son père continua à lui donner
une instruction classique, puis le plaça dans une
pension à Paris. Il fut reçu à l'École polytechni-
que en 1798, et y passa deux années. En 1802, il '
entra conune surnuméraire au ministère de l'in-
térieur. En 1806, il fut nommé auditeur au con-
seil d'État, et à ce titre remplit plusieurs mis-
sions en Espagne, en Pologne et en Allemagne.
Sous-préfet à Bressuire pendant l'année 1808, il
devint préfet de la Vendée en 1809. Au bout de
quatre ans, il passa à la préfecture de Nantes.
Après le 20mars 1815, il donna sa démission. Au
second retour du roi Louis XVIIf , il fut nommé
conseiller d'État et secrétaire général du minis-
tère de l'intérieur. Les départements du Puy-de-
Dôme et de laLoire-Inférieure le choisirent pour
député à la chambre de 1815. Peu après il fut
appelé à la direction générale des contributions
indirectes. En 1819, le roi le nomma pair de
France. En 1820, la mission de ministre en Dane-
mark lui fut proposée; il ne l'accepta point, et
jusqu'en 1830 il n'exerça d'autres fonctions pu-
bliques que la pairie. — Après la révolution de
Juillet, il fut ambassadeur près la cour de Sar-
m BARANTE
daigne. En 183u, il se rendit avec le même titre à
ja cour deRussie; en 1848, il était encore titulaire
de cette ambassade. Depuis la ré TOlution de Fé-
vrier il s'est retiré des affaires publiques, et vit
en Auvergne à la campagne.
Toutes les fois que M. de Barante n'a pas eu
de fonctions à remplir, il s'est livré à des occu-
pations littéraires. A la fin de 1808, il fit paraître,
sans nom d'auteur, le Tableau de la littérahire
française au dix-huitième siècle. Ce livi'e, qui
a eu sept éditions , résume avec talent, esprit et
précision , un sujet qui n'avait été traité qu'en
partie par Chénier dans son Tableau de l'état
et des progrès de la littérature française de-
puis 1789. En 1814, furent imprimés les Mé-
moires de madame de la Rochejaquelein,k\-dré-
daction desquels il avait pariic'pé. En 1821, parut
la traduction des Œuvres dramatiques de Schil-
ler, qui a eu aussi plusieurs éditions. La Collection
des théâtres étrangers renferme plusieurs piè-
ces traduites par M. de Barante, et dans la traduc-
tion de Skakspeare, publiée par M. Guizot, Ham-
let est de lui. En 1828, il publia Des Commer-
ces et de l'Aristocratie, livre qui eut en 1828 une
seconde édition. De 1824 à 1828, parurent suc-
cessivement les douze volumes de l'Histoire des
ducs de Bourgoijne ; elle a déjà eu six éditions.
A l'époque où M. de Barante publiait son His-
toire de Bourgogne , extraite en grande partie
des cbroniques contemporaines, et la présentait
tout en narration d'après le précepte de Quintilien,
pris à la lettre : Scribitur ad narrandum , non
adprobandum (on écrit l'histoire pour narrer,
et non pour prouver), M. Daru venait de faire pa-
raître son Histoire de Venise, où, tout en fon-
dant son récit sur les documents historiques, il en
discutait la valeur, selon la méthode ôHq philoso-
phiqtie.'Nous ne l'appelons qu'en passant les lon-
gues et vives discussions qui s'engagèrent à cette
époque sur les deux méthodes. Le résultat fut la
décision de Pline le Jeune • Hisforia quoquo
modo scripta, détectât : « Quelle que soit la
manière dont l'histoire est écrite, elle charme. »
M. de Barante fut élu membre de l'Académie
française en 1828, en remplacement de M. Dc-
sèze. Il donna en 1834 trois volumes de Mélan-
ges littéraires. En 1844, une longue notice sur le
comte de Saint-Priest, ministre de Louis XVI, fut
placée dans un volume de lettres de Louis X'SIU.
Depuis , M. de Barante a écrit des notices sur
M. le comte Mollien et sur M. le comte Alexis de
Saint-Priest. En 1850, parut un volume intitulé
Questions constitutionnelles. Il publie en ce
moment, en six volumes, Y Histoire de la Con-
vention nationale, où l'on remarque particuliè-
rement le récit touchant du procès de Louis XYI ,
appuyé sur les preuves les plus autlientiques.
Biographie des Contemporains.
*BARANY (George), traducteur et théolo-
gien hongi'ois, vivait dans la première moitié du
dix-huitième siècle. On a de lui, entre autres
traductions de l'allemand en hongrois : Ram-
- BARAS 402
bach , Handbûchlein fur Kinder, etc. ( Ram-
bach. Manuel à l'usage des enfants, etc.); Jéna,
1740, in-I2.
Horanyi, Memoria Hungarorum.
* BARÂNYï (Paul) , jésuite et théologien hon-
grois, vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle, n s'acquit dans son pays un
grand renom comme prédicateur, et laissa :
Imago vitas et mortis, ou Az életnek es hatàl-
nak Kepe ; Tyrnau, 1712, in-4°. C'est un recueil
d'oraisons funèbres en langue hongroise.
Adelung, Supplément à iochtr, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon.
BARANZANE OU BARANZANO ( Jean- An-
toine), surnommé Redemptus philosophe pié-
montais, né à Serra- Valle, diocèse de Verceil, en
1590, mort à Montargis le 23 décembre 1622. 11
entra chez les barnabites en 1609. Ceux-ci le
chargèrent de professer la pliilosophie à Annecy.
D s'y fit remarquer par l'indépendance de son
esprit , en cherchant de nouveaux systèmes, et
surtout en s'écartant de ce qu'on appelait alors,
en les défigurant , les doctrines d'Aristote (1). Ba-
ranzane était en rapport avec les savants les plus
illustres de l'Europe, notamment avec Bacon, qui
lui écrivit une lettre où il traite de diverses ques-
tions philosophiques. Baranzane se distingua
aussi comme prédicateur : le voisinage de Ge-
nève excita souvent sa verve. Envoyé en France
pour obtenir l'autorisation d'y établir des maisons
de son ordre, il réussit dans cette mission, et
mourut à trente-trois ans dans le couvent établi ,
sur sa demande, dans la ville de Montargis. La
Mothe-le-Vayer, qui en fait l'éloge, dit que Baran-
zane avait promis, sous le bon plaisir de Dieu, de
se faire revoir à lui (la-Mothe-le-Vayer ), s'il par-
tait le premier de ce monde. Il ne parait pas que
le bon barnabite ait tenu sa promesse. On a de Ba-
ranzane : Uranoscopia,seu decœlo i?i quauni-
versa cœlorum doctrina clare,dilucide etbre-
viter tractatur ; Genève, 1617, in-4" ; — Sumnise
philosophicx Amieciacensis Pars prima , Lo-
gica;Lyon, 1618,in-8°; — Novœ opiniones phij-
sicœ ; Lyon, 1619, in-S"; — Campus philoso-
phicus, in quo omncs dialecticae quxstiones
breviter et subtiliter agitantur ;Lyon, 1620 ; —
Dissertation sîcr la fontaine de la Ruche, en Sa-
voie. V. R.
La Mothe-Ie-Vayer, Discours chrétien de l'Immortalité
de l'Ame. — Bayle, Dictionnaire. — Nicéron, 31émoires,
t. III.
BARAS ( Marie-Marc-Antoine) , économiste ,
né à Toulouse en 1764, mort le 13 avril 1794.
Avocat au parlement de Toulouse , il renonça au
barreau pour se livrer à l'étude de l'économie po-
litique ; et, dans un voyage à Paris, il se lia d'a-
mitié avec Condorcet , Bailly et Rabaut de Saint-
Étienne. En 1791, élu membre du conseil muni-
cipal de Toulouse, et dénoncé comme fédéraliste,
il fut ramené à Paris, où il périt sur l'échafaud.
Outre quelques rapports, on a de lui : Arith-
(1) yoy. l'article Aristote.
403
BARAS — BARATON
404
métique politique; Paris, 1790,m-8°; — j^%e
du docteur Price; Toulouse, 1791, m-4°; —
Tableau de V instruction publique en Europe;
ibid., 1793, 2 vol. m-8°.
Quérard , la France littéraire.
BARAT (Nicolas), orientaliste français, né
à Bourges, vers le milieu du dix-septième siècle ;
mort vers 1706. Il étudia à Sens et à Paris où il
fut élève de Richard Simon et collaborateur du
P. Thomassin, l'auteur du Glossarium univer-
sale hebraïcum (Paris, 1697, in- fol.). Il aida
aussi J. B. Duhamel dans l'impression de la Bible
(Paris, 1706, in-fol.).
Barat s'était particulièrement appliqué aux
langues orientales. Outre une édition nouvelle
du Glossarium universale Hebraicum de
Thomassin , il laissa un ou^Tage qui ne fut pu-
blié qu'après sa mort, sous le titre : Nouvelle
bibliothèque choisie , où Von fait coiinaitre
les bons livres en divers genres de littérature
et l'usage qu'on en doit faire ; Amsterdam ,
1714, 2 vol. in-12. Cet ouvrage est en quelque
sorte le complément à&Xdi Bibliothèque choisie,
et publiée sous le nom de Saingore.
Hist. de l'Acad. des Inscript, et Belles-Lettres, Éloge
de Barat. — Adelung, Supplément à Jôcher, JUgemei-
nes Celehrten-Lexicun. — Chaudon et Uelandine , Nou-
veau Dictionnaire historique.
BARATA (Manuel), calligraphe portugais,
maître d'écriture du roi D. Sébastien, mort après
1572. n se fit une si grande renommée dans son
art, que Camoêns en parle. Il a publié : Arte de
escrever, en 1572, c'est-à-dire en l'année où pa-
rurent les deux premières éditions des Lusiades.
Après sa mort, on publia de lui : Exemplares
de diversas sortes de letras tirados da Poli-
fjrafia de Manoel Barata, escritor portuguez,
acrecentadas pelomesmo autor, etc.; dirigido
aJ). Theotonio, duque de Braganza.
Ferdinand Denis.
Franci.'co Dias Gomes , Memorias da Academia real
(las .Sciencias de Lisboa. — Barbosa iMachado, Biblio-
theca Lnsitana. — BispoConde, Lista dos Artistas,
etc. — Raczynski, Dictionnaire historico-artistique du
Portugal; Paris, 1847, in-S'.
BARATELLA (Antoinc-Lauregio), poëte ita-
lien , natif de San-Piero , dans le territoire pa-
(louan, mort à Feltre en 1448. Il professa la rhé-
torique à Udine, et fut grand ami de Xicho Po-
lentano. H vécut solitaire une partie de sa vie
dans une campagne voisine de Carapo San-Piero,
appelée Lauregia, d'où le surnom de Lauregio.
Il écrivit beaucoup de vers latins, dont la somme
totale ne se serait pas élevée à moins de 60,000,
dit-on ; ils ne furent pas imprimés, quoique l'on
comparât leur auteur à Ovide. Les titres de ses
poèmes sont bizarres : Palifodia Lavandula,
Echaton, Polidemonareis , etc. Il fit aussi de
nombreuses élégies, comprenant en tout 2,000
vers, ainsi qu'il le dit lui-même dans le distique
suivant :
Continent haec elegia bis duo millia versus.
Ter senis minor est calculis ille tamen.
Scardeon, de Claris Patav.poet.
*BARATiER (Frauçois) , fabuliste et poly-
graphe français, père de Jean- Philippe, né à
Romans dans le Dauphiné en 1682 , mort en
1751. Lorsdela révocation del'éditde Nantes,
il se réfugia en Suisse avec sa mère , visita à Ve-
vay et à Lausanne les écoles publiques, et vint
à Berlin en 1699. A Francfort-sur-l'Oder, il se
fit admettre au ministère sacré , et pi-ècha en
cette qualité en divers endroits jusqu'en 1735.
Le roi lui confia ensuite l'inspection de l'Église
française réformée de Magdebourg. Bai-atier
laissa : Curieuse relation au sujet d'un en- ;
fant précoce; Stettin et Leipzig, 1728, in-4°;
— Fables et histoires possibles, écrites poui
son fils, 1723; — Lecture rendue facile el
agréable; Halle, 1763, in-8°, publiée aussi sous
le titre : le Jouet des jolis petits garçons ; Gôt
tingue, 1776. !
Adelung, Supplément à Jôcber, AUgem. Gelelirten--!
Lexicon.
BARATiER (Jean-PMlippe), jeune homirn
d'un talent si précoce, que, né en 1721 et mort en
1740, il laissa néanmoins divers ouvrages d'éni
dition en français et en latin. Fils d'un pasteui
réformé, il vit le jour à Schwabach, principaiitn
d'Anspach, et dut aux heureux efforts de sor'
père de savoir, à quatre ans , lire et écrire ei (
français et en allemand, et à cinq ans en latin
Il n'avait que treize ans lorsqu'il publia son pre
mier ouvrage , Itinéraire de Benjamin de Tu
dèle (Amst. 1734, 1 vol.), et fut reçu magiste
à l'université de Halle à quatorze ans. Le ro
de Prusse, auquel son père l'avait présenté
accorda à Baratier une bourse de cinquante écu
pour quatre ans, lui fit don d'insti'uments di
mathématiques, et donna à son père une cure i
Halle, où il voulait que le fils étudiât le droit
Mais le développement trop rapide de l'intelli
gence du jeune homme épuisa ses forces physi
ques ; après avou longtemps souffert, il mouru
à dix -neuf ans.
Franc. Baratier, Nachricht von seinem frilhzeiti
geiehrten Sohno, publiée par Paul -.Énfiile Mauclcrc
Sleit., ll'l'i:, — MerkwÛTdine Nachricht vsn einein seli
frilhzeitig geiehrten Kinde undjelzt Fierzennjàhrigc
Magistro {Joh Phil. Baratier); Siell. et Lcipz., 1735, in-i<
— Johan Juncker, Programma infunere Joh. Phil. U'j
ratieri; Hal., 1740, in-fol. — Jean-Henri-Samucl Forme\
ne de M. Jean-Phil. Baratier lejïls; Utr., 1741; Fraii(
et Leipz., 175S, in-S".
RARATON (.... de), poëte français, né à Pari
vers le milieu du dix-septième siècle , mort ver
1725. Ilcoliaboraaui)ic;ioHHai?-e des rimes à
Richelet , et composa un grand nombre de pièce
insérées en partie dans le Recueil de ver
choisis du P. Bouhours; Paris, 1693, et dans 1
Nouveau Recueil des épigrammatistes fran
fais; Amsterdam, 1720, 2 vol. in-12. Ilfitpn
raître en 1704 ses Poésies diverses, réimpri
mées en 1705 , in-12. C'est de Baraton qu'eï
cette épigramme si connue :
Huissiers, qu'on fasse silence,
Dit, en tenant audience.
%
BARAÏON
011 président de Bangé.
C'est un bruit à tête fendre.
Nous avons déjà jugé
Bix causes sans les entendre.
Mercure galant. Juillet I682, p. Isa.
* BARATTA (François), sculpteur italien, na-
! de Massa di Carrara, mort en 1666. Il eut
Igardi et Bernini pour maîtres. Pénéti-é des prin-
pes de celui-ci, Baratta exécuta la statue colos-
ile d'un Maure, représentant le fleuTC de la Plata
1 Amérique et destinée à l'ornement de la fon-
ine de la place de Ravenne. On voit à Rome et
Dresde d'autres œuvres de ce statuaire, un
ercule, un Achélous. Baratta est mort à
ome, des suites de l'usage immodéré du tabac
du vin.
Nagler, Neues Mlgemeines Kûnstler-Lexicon.
* BARATTA {François) , peintre italien con-
•mporain, natif de Gênes. Il est allé à Rome en
524, et produit quelques œuvres remarquables,
on premier grand tableau est un Jacques de
erayine, épisode de l'histoire des Guelfes et
es Gibelins.
* BARATTA (Jean), sculpteur italien natif de
[assa di Carrara, vivait dans la seconde moitié
u dix-septième siècle. Il se forma à Florence
JUS Saggini et, plus tard sous Soldani-Benzi. Il
tde nombreux travaux pour la noblesse de Flo-
'înce et de Turin.
; Nagler, Neues Allgemeines KunsUer Lexicon.
' * BARATTA (Jean et François), peintres
russiens, mort le premier en 1687, l'autre en
Î700. Jean peignit pour l'électeur de Brande-
ourg, et en 1675 il fut préposé à la garde du
lusée. François Baratta fut employé à des tra-
aux de même nature.
Nicolaï, Nachricht von Kûnstlem Berlins. — Nagler,
'eues Allgemeines KUnstler-Lexicon.
BARATTA [Pierre), sculpteur italien, natif
e Venise, vivait dans la seconde moitié du dix-
•îptième siècle. On voit de lui à Venise, dans
église Saint-Jean et Saint-Paul, une statue co-
)ssale qui ne manque point de mérite. Le mu-
ée de Dresde possède une Renommée et trois
utres statues représentant la Force, VOrgueil
t la Magnanimité , dues au ciseau de cet ar-
iste , mais qui donnent de lui une idée peu fa-
'orable : peu d'invention et une assez maigre
exécution.
Nagler, Neues Allgemeines-Kunstler-Lexicon-
BARATTi (Antoine), peintre et graveur ita-
ien, né à Florence en 1726. Il travailla au Re-
ueil d'estampes d'après les meilleurs ta-
bleaux du cabinet du marquis Gerini , dont
a première partie parut en 1759; il grava en-
uite d'après Carraccio la Vie et le Martijre de
ainte Ursule; quelques planches pour le Vir-
ale de Monaidini, pour la traduction italienne
lu Dictionnaire mythologique de Declaus-
re, etc.
Nagler, Neues Allgemeines KUnstler-Lexicon.
* BARATTI {Jacques), voyageur italien, vi-
BARATTIERl 406
vait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. En 1655 il alla en Abyssinie, et laissa :
une Description de ce pays, écrite probablement
en italien, et dont il a paru une traduction alle-
mande dans les Asiastischen et Africanischen
Denkwiirdigkeiten ; Nuremberg, 1676, in-4",
et une traduction anglaise; Londres, 1670, in-S".
Adelung, Supplément à Jôcber, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
* BARATTiERi {Barthélémy ), jurisconsulte
italien, natif de Plaisance, vivait dans la première
moitié du seizième siècle. Il fut conseiller du
duc de Milan et de Ferrare, et professeur de
droit dans cette dernière ville et à Pavie. Il ac-
compagna les députés de Plaisance auprès du pape
Jules n, et parla avec élégance devant le con-
sistoire pontifical. Jules II combla Barattieri
d'honneurs et de marques de considération.
Selon Savigny, les dates données par Mazzu-
chelli doivent être remplacées par l'année 1421
pour l'époque où Barattieri professa le droit à
Pavie, et 1442 pour le temps où il écrivit l'ou-
vrage qu'on a de lui. Il laissa ï)e Feudis ,
1442.
Savigny, Geschichte des Roemischen Rechts im Mlticl-
nlter. — Mazzuchelli, Scrittori û'Italia.
BARATTIERI (le comte Charles), physicien,
né vers 1738 à Plaisance, mort à Milan eu
1806. Il étudia d'abord les langues vivantes et
les mathématiques ; puis il voyagea en Allema-
gne, en France et en Angleterre. De retour dans
sa patrie, il consacra ses loisirs à Jes expériences
de physique , dont les résultats sont imprimés
dans les OpuscuU scelti, de Milan. On y re-
marque surtout un mémoire sur l'action de
l'organe de la vue dans la production de la lu-
mière, intitulé Congiettura sulla superjhiità
délia materia colorata, o de' colori nella luce
e del supposto intrinseco e siio splendore.
Éloge de Barbier dans Duburqua, à la t4l.c de la Phy-
siqve mis à la portée de tout le monde ; Paris, in-S'. —
Barbier, Examen critique, p. 73.
* BARATTIERI {Fra7içois), jurisconsulte
italien, né à Plaisance en 1738, mort en 1806.
Il laissa : Oratio ad Uieromjmum Priolum,
principem Venetiarum nomine Octavd Far-
nesii Parmse ducis; — un discours également
en latin sur la mort de Charles-Quint.
■MazzucheiU, Scritlori d'italia.
*BAKATTîERi {Jean), diplomate italien,
natif de Bologne, vivait dans la première moitié
du quatorzième siècle. Il fut reçu docteur en
1328, et remplit en 1332 les fonctions d'ambassa-
deur à Ferrare.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
* BARATTIERI ( Jean-Baptistc ) , ingénieur
italien, vivait au milieu du dix-septième siècle.
On a de lui : Architettura d'acque, divisa en
VIlî libri ; Plaisance, 1650, in-fol. en deux par-
ties, 1663 et 1699.
Mazzucliellij Scrittori d'italia.
* BARATTIERI {Octavien ) , poète italien du
dix-huitième siècle. On a de lui : le Nozze del
Ant. Farnese , liv, 4«; Plaisance, 1728; — -
407 BARATTIERI — BARBA
Poema delta Communità di Piaeenza, 1732,
iii-4°.
Mazzuoheili, Scrittori d'Jtalia.
BARATTIERI ( Pierre), notaire et juge ita-
lien du treizième siècle. Il laissa un formulaire
de diplômes, lettres royales et i actes conservés
parmi les manuscrits de la bibl. de Florence.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
*BARATTO (jPgm^), jurisconsulte et poète
italien, natif de Brescia, vivait dans la première
moitié du seizième siècle. Il fut élu en 1522 pro-
fesseur de droit civil à Padoue. Il laissa plusieurs
poèmes latins.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*BARATTNSRi (Jesgemj-Abram ), l'un des
poètes les plus remarquables qu'ait produits la
Russie, mort en septembre 1844. Quoique ami
de Pouschkine, ses dispositions poétiques ne se
révélèrent pas tout d'abord. Il paya son tribut
aux enti'aînements de la jeunesse durant son
séjour à l'école des pages de Saint-Pétersbourg.
Devenu ensuite officier et envoyé en Finlande ,
il eut le temps de se calmer pendant les huit
années qu'il vécut sous ce rude climat. La nature
du pays et la solitude développèrent son génie
poétique. Eda fut la première production de sa
muse solitaire. Ce poème est empreint de la
couleur locale et de l'esprit finnois. Libéré enfin
par l'empereur Nicolas, et à la sollicitation
de Yukowskij, du service rigoureux qu'il rem-
plissait en Finlande, Baratynski put donner
l'essor à ses inspirations : il se retira tantôt à
Moscou, tantôt dans un domaine voisin de cette
capitale. La Bohémienne , charmant tableau
de mœurs russes, et le plus gracieux des poè-
mes de Baratynski, fut le résultat de ce change-
ment de situation. Aux yeux des juges sérieux,
la Bohémienne vaut, si elle ne surpasse, les
meilleurs poèmes de Pouschkine. Baratynski est
mort en Italie. Le recueil de ses poésies a été
publié en 1833 , en 2 volumes.
Convcrsations-texicon.
BAKAVAL.LE ( Christophe de Mondovi ) ,
médecin , vivait dans la première moitié du
seizième siècle. Il professa la médecine au col-
lège de sa viUe natale, et laissa : Trattato délia
Peste, et De tempore dandi catapotica; —
Mondovi, 1562; Mont-Réal, 1565, in-8''.
Adella CMesa, Scrittori Piemontcsi , Turin, 1674,
in-8°. — Biographie médicale.
BARAX OU BARAZE {Cyprieu), missionnaii-e
français, mort le 16 septembre 1702. Envoyé
par la compagnie de Jésus, dont il faisait partie ,
en mission chez les Moxes et d'autres peuplades
sauvages de l'Amérique méridionale , il les ras-
sembla, et leur enseigna la culture du sol, le tis-
sage de la toile et les autres arts utiles. Il se
voua pendant vingt-sept ans à cette tâche apos-
tolique, qui finit par le martyre. Les Baures,
autre nation sauvage qu'il essaya en vain de
convertir, le firent mourir lorsqu'il n'avait en-
core que soixante et un ans.
Cbaudon et Delandine, Dictionnaire historiqite.
BARAZE (Cyprien), jésuite missionoai
en 1641, mort le 16 septembre 1702.
BARBA (Alvarès-Alonzo), métallurgiste (
pagnol, Arivait au commencement du dix-septièi
siècle. Il était curé de Saiat-Bernard du Poto
On a de lui un livre fort rare, intitulé Arte
losmetallos, en que se enseha et verdade
bénéficia de los oros, etc. ; Madrid, 1620, in-'
Ce livre a été réimprimé en 1729, in-4°, et l'oii
a joint le traité d'Alonzo Cerillo Lasso sur 1
anciennes mines d'Espagne, imprimé auparava
à Cordoue en 1724, in-4°. Il a été traduit en;
lemand, 1636, 1696, 1739; et en françi
( abrégé du Traité de l'Art métathque de B;
ba) par Hautin de Villars; Paris, 1730, in-i:
nouvelle traduction, sous le titre : Métalh
gie, ou l'Art de tirer et de purifier les n
taux, par Grosford (pseudonyme de Lenglr
Dufresnoy ) , avec un discours préliminaire [
l'abbé Lenglet-Dufresnoy ; Paris, 1751 ^ 2 v
in-12.
Hoefer, Histoire de la Chimie, t. II.
* BARBA (Antoine), médecin italien contei
porain. On a de lui : Osservazioni m^cros^
piche sut cervello; Naples, 1807, in 8°.
Biographie médicale.
* BARBA ( Genario del), peintre italien, i
tif de Massa di Carrara, vivait dans lasecon
moitié du dix-septième siècle. Il se fit surtc
remarquer par son coloris , comme le prouvt
quelques-uns de ses ta'oleaux, ceux notamme
qui décorent le palais Corsini à Rome.
Lanzi, Storia pitt.
* BARBA ( Jean ) , avocat et cvêque itaUe^
natif de Naples , mort le 11 septembre 1749.
fut chargé de représenter le gouvernement
Naples, parmi les douze avocats consistoriai
Ce fut lui qui décida le pape Clément Xil
instituer la congrégation des études, déjà prq
tée par Sixte V. Barba laissa : Belle Arti
del Methodo délie Lingue, lihri III ; Bonn
1734, in-4».
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrti
Lexicon.
* BARBA ( Jean-Sanchez ) , sculpteur esp
gnol, natif de Madrid, mort en 1670. Il est l'a
leur de la célèbre statue représentant le Sa
veur m.ourant, et placée dans l'église de Sainn
Croix, du couvent délia Merced à Madrid.
Nagler, Nettes .allgemeines Kûnstler-Lexicon.
BARBA (Pierre), médecin espagnol, vivi
dans la première moitié du dix-septième sièc
Il professa la médecine à Valladolid. En 16
Barba devint archiatre de Philippe IV, roi d'ï
pagne. On a de lui : Vera praxis de Car
tione Tertiame stabilitur,falsa- impugnatn
liberantur hispanici medici a cahimniLs ; f
ville, 1642 et 1 044, in-4° ; — Resunta de la m
teria de peste; Madrid, 1648.
Biographie médicale.
BARBA (Pompeo délia), médecin et phi!
sophe, natif de Brescia, moil en 1582. 11 étudia ■
BARBA — BARBADÎLLO
4t0
jime temps l'histoire naturelle, la poésie et la
jîdecine. Une traduction italienne de l'histoire
iturelle de Pline, commencée par Barba, fut
;errompue par l'appel que lui fit le pape
e IV pour se l'attacher comme médecin. On a
rlui : Sposizione d'un sonnetto platonico ;
jrence, 1549, in-8°, en cinq chapitres. Il y
(, question de l'immortalité de l'âme selon les
lUX plus grands philosophes de l'antiquité,
istoteet Platon; — Discorsi filosofici sopra
' platonico e divino Sogno di Scipione, di
., Tullio ;'Wenise, 1553 et 1554, in-4°; — Dia-
,70 délie armi e délie lettere ; Venise, 1558 et
;78, in-8°; — De secretis naturœ; Venise,
58; — De Balneis montis Catini, dans le
lyage en Toscane de Targioni Tozzetti.
Hographie médicale.
BARBA {Simon délia), savant italien, frère de
jimpeo délia Barba, vivait dans la seconde moi-
' du seizième siècle. Il laissa : Nuova sposi-
me del sonetto che comincia : In nobil san-
e vita umile e quïeta; Pescia, 1554, in-8° ; —
Topica di Cicérone, col commento ; Venise,
56, in-8''.
rîazzuclielli, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplément
ôclier, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BARBA {Thomas), dominicain dont on
lore le pays, vivait dans la première moitié du
izième siècle. Il vint et séjourna à Paris au
jUége Saint Jacques. On a de lui : Appari-
ées VII tam diaboli quam Dei cum suis
[mis atque insignibus, quse sunt septem ca-
<talia vitia et totidem eisdem oppositse mr-
\tes, cum suis definitionibus , comparatio-
ibus et ceeterls proprietatibus , in-8°.
ïcliard, Scriptores ordinis Prasdicat.
ÎBARBACEiVA ( Fehsberto- Caldeira-Brant,
>\rquls de), maréchal et sénateur brésilien,
; à Sabora en 1772, mort à Rio-Janiero le 10
m 1842. Il servit d'abord dans la marine por-
gaise; entré ensuite dans l'armée de terre, il
riva au grade de maréchal. Déjà connu par
n habileté et sa gi'ande activité, il fut choisi
ir le prince-régent, devenu empereur, pour
igocier avec la mère-patrie l'indépendance du
résil. Un traité signé à Rio-Janeiro le 27 août
523, par la médiation de l'Angleterre et de
\utriche, consacra la séparation des deux
)uronnes de Portugal et de Brésil. En récom-
ense de ses efforts dans cette occasion , Bai-
acena fut nommé vicomte et marquis. Il fut
isuite chargé d'accompagner eu Europe la jeune
îine de Portugal. On lui avait confié l'ordre
icret qui changeait la destination apparente du
âtiment qui devait porter dona Maria vers Li-
ourne. Il défendit avec une habile fermeté les
roits de la fille don Pedro. Là ne s'arrêta point la
irrière du diplomate brésilien : il devint deux
>is ministre des finances; et il ne soutint pas
vec un moindre zèle les intérêts de Pierre U
endant la minorité de cet empereur. Le Brésil
oit à Barbacena de grandes améliorations. Il
importa dans ce pays la première machine et le
premier bâtiment à vapeur.
Biographie universelle { édït. espagnole).
BARBADILLO ( Alfouse-Jérôme de Salas ) ,
poète , romancier et dramatiste espagnol , né à
Madrid vers 1580, mort en 1630 (1). Il vécut
pauvre, quoiqu'il fût attaché à la cour, ainsi qu'il
le rappelle lui-même en se qualifiant de criado
de Su Mages tad. Ce qui lui fit plus d'honneur
que son emploi, c'est son intime liaison avec
Cervantes, dontil;vanta les Nouvelles lors de leur
première pubUcation. U mérite lui-même une men-
tion particulière, soit pour les Nouvelles dont il
fut l'auteur, et qui sont conçues dans le bon style
castillan, en même temps qu'elles sont empreintes
du véritable esprit national, soit pour quelques-
unes de ses comédies, qui eurent du succès et
n'étaient point dépourvues de mérite. Parmi ses
autres poèmes, il en est de faibles sans doute ;
mais il en est aussi qui font une assez bonne ca-
ricature des mœurs du temps, dont le génie de
Cervantes avait si bien fait ressorth- l'un des
côtés ridicules. On a de Barbadillo les ouvrages
suivants : La Ingeniosa Helena, Hija de
C destina ;'Lenda, 1612; Milan, 1616, in-8° :
c'est l'histoire agitée et en même temps tra-
gique d'une courtisane; cet ouvrage fut souvent
réimprimé; — el Caballero puntual, primera
parte;MaAùA, 1614; — Segunda parte; Ma-
drid, 1619, iu-12, avec un appendice intitulé
los Prodigios de Amor ; on y trouve l'histoire
burlesque d'un individu qui prétend avoir le
premier pas en toute occasion ; — Correccion
de Vicios; 1615 ; — Boca de tôt as verdudes,
1615, in-8°; — Sagas, estacio marido exa-
miwado, comédie ; Madrid, 1620; — Rimas
Castellanas ; Madi-id, 1618, in-12 : la moitié de
ces poèmes consiste en sonnets et épigrammes ;
— la Sabia, flora malsabidilla ; Madrid, 1621,
in-S" ; — el Subtil Cordovez Pedro de Urde-
malas, avec un traité del Caballero perfecto;
Madrid, 1620; — los Triumphos de la beata
soror Juana de la Cruz , en vers héroïques ;
1621; — el Necio bien Afortunado; Madrid,
1621, in-12; — Don Diego de Noche ; Madrid,
1623, in-12 : c'est l'histoire amoureuse et tou-
jours déçue d'un cavalier espagnol, racontée en
neuf nuits : on trouve ici, comme dans les autres
œuvres de l'auteur, moins d'invention que de
facilité ; il demeure à la surface, et ne va pas,
comme l'auteur de Don Quichotte, au fond des
choses et des caractères ; - Gaza del plazer ho-
nesto; Madrid, 1620, in-8°; — el Caballero
descor^es; Madrid, i621,in-4° : il touche de nou-
veau dans cet ouvrage aux ridicules qui ont ex-
cité la verve de l'immortel Cervantes , en décri-
vant une joute soutenue pour recouvrer un
chapeau perdu ; — la Incasable mal casacCa;
Madrid, 1622, in-S"; — Coronas del Parnaso,
y Platos de las Musas ; Madrid, 1635, in-12.
(1) Et non 163S, coipme le disent quelques biographes,
411 BARBADILLO
Ou y trouve comme une réminiscence du Con-
vïto de Dante; mais il est peu probable que l'au-
teur ait songé à imiter la manière allégorique
du grand poète italien. C'est dans les Coronas
del Parnaso que sont imprimées deux des co-
médies de Barbadillo : la première, intitulée
Victoria de Espanay Francia; l'autre, cl Ga-
lan Tramposo y Pobre ; l'une de ces pièces
rappelle la manière de Térence. V. R.
Baena, Hijos de Madrid, I, 42. — Antonio, Bibliotlieca
Nova, I, 28. — Ticknor, historij of Spanish I.ilerature,
II et Ul.
*BARBADiNO, savant portugais, vivait dans
la seconde moitié du dix-huitième siècle. Il s'é-
leva avec énergie contre l'ignorance qui régnait
dans son pays, et s'attira par là de nombreux en-
nemis, parmi lesquels le jésuite Joseph François
de Isla. On a de Barbadino : Verdadero me-
Ihodo de estudiar para ser util ù lu repu-
blica y à la Iglesia; Valence, 1746.
Barbosa Machado, Bibliotlieca Lnsitana.
BARBADORi ( Doïiato), diplomate itahen,né
à Florence, mort en 1379. En 1375, il fut chargé
d'aller justifier à Avignon la guerre que les Flo-
rentins faisaient au pape. En 1379, lorsque la po-
pulace se fut emparée du gouvernement, Barba-
dori paya de sa tête son attachement au parti
de Pierre Albizzi , lorsque le parti opposé l'em-
porta.
Sismondi, Républiques Italiennes.
BARBADORI ( Nicolas ), Italien, natif de Flo-
rence, petit-fils du précédent, vivait dans la pre-
mière moitié du quinzième siècle. Comme son
aïeul, il s'attacha aux Albizzi, et s'opposa avec
courage aux Médicis. Il fut exilé en 1434 avec
Renaldo Albizzi, chef de son parti.
Sismondi, Ripubliques Italiennes.
*KARBXVORO{ Barthélémy), savant itcdien,
natif de Florence, vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle. Il contribua à faire revivre
la littérature de l'antiquité, et surtout à mettre
en lumière les auteurs grecs. Secondé par Jé-
rôme Mei, il tira de l'oubh VÉlectre d'Euri-
pide, qui fut publiée en 1545 par Pierre Victo-
rius. Il découvrit, encoreavec Mei, VAgamemnon
d'Eschyle, publié par Victorius; Paris, 1557,
in-4°.
f^ictorii variée lectiones, XX, 19. — Ersch et Gruber,
AUgemeine Encyclopsedie.
*BABBAGALLO (Benoît), jurisconsulte ita-
lien, né en Sicile, mort le 13 février 1699. On a
de lui : Practica super ritu curiœ Neapoli-
tanee; Naples, 1665, in-f ; — Practicanovissima
et theorica super ritu magnée regiœ regni
Siciliee; Palerme, 1667, in-f .
I Mazzuclielli, Scrittori d'italia.
*BARBALBO BEZERRA (Agostiïiho), voya-
geur brésilien, natif de Sairit-Paul, mort vers 1 667 .
Nommé administrateur général des mines du
Brésil par une ordonnance d'Alfonse VI, en date
du 19 mai 1664, il reçut en même temps le pou-
voir de faire grâce à tous les coupables qui, poiur
échapper à la rigueur des lois, s'étaient réfugiés
— BARBANÇOIS 4
dans les forêts. On supposait dès lors avec r
son qu'il existait dans ces vastes solitudes c
mines de métaux précieux , et l'on espérait tii
im grand avantage des indications géographiqi
fournies par ces aventuriers. Il entra coui
geusement dans les vastes forêts de la prorir
d'Espirito-Santo ; mais, après avoir erré dans (
d angereuses contrées parcourues par les Aymor^
il ne put jamais découvrir les fameuses mii
d'émeraudes qui l'y avaient attiré; et, en 16(
il écrivit à la chambre municipale de Saint-P;
pour lui rappeler ses privilèges et lui demam
du secours. Tant d'efforts furent inutiles : te
jours entraîné par ses espérances de riches (
couvertes, l'infortuné Barbalho Bezerra eiil
dans des marais sans fin, où toutes les nécessi
de la vie lui manquaient ; il y prit sans doute
germe de fièvres pernicieuses, et il y moui
avec la plus grande partie de son monde. ^
explorations n'ont pas été inutiles au point
vue géographique. On prétend même que l'ex]
dition avait pour ainsi dire atteint le but qui
était assigné, et qu'elle était dans le voisinage
la Serra das Esmeraldas, lorsque le chef si
comba. Fierdinand Denis.
Balthazar da Sylva Lisboa, Annales do Rio de Janei
contendo a descoberta e conquista deste paiz, etc.;
de Janeiro, 1334, in-8°.
BARBALUNGA. Voy. RlCCI.
BARBANÇOIS [Charles- Hélion, marquis di
savant agronome, né le 17 août 1760 au cl
teau de Villegongis, près de Château i-oux ; ni(
le 17 mars 1822. Il suivit d'abord la carrière d
armes , parvint au grade de lieutenant-coloni
et quitta le service quelque temps avant la i
volution, pour se livrer aux travaux agrico
dans ses domaines de la contrée du Berry, ce
nue sous le nom de Champagne. H y introdiii
le premier les moutons d'Espagne en 1796,
les toisons de la Champagne purent bientôt
valiser avec les laines étrangères les plus reno
mées.Il modifia les systèmes d'assolements sui
jusqu'alors, et obtint en 1809 le prix propc
par la Société d'agriculture de Paris, pouri
meilleur mode d'h-rigation. Outre un graf
nombre d'ouvrages manuscrits, on a de lui : k
moire sur les moyens d'améliorer les laim
et d'augmenter les produits des bêtes à lai ■
dans le département de r Indre; Châteaurou
1804, in-8°; réimprimé dans les Éphémérià
de la Société d'agriculture du départ, de l'I
dre,pour Van 13; Châteauroux, in-S", p. 3
— Petit Traité sur les parties les plus ii
^portantes de l'agriculture en France; Pai-
1812, in-S"; on y trouve des notions pratiqu
très-utiles aux cultivateurs ; — le Rêve sing
lier, ou la Nation comme il n'y en a poir
par M. de B., t. 1"; Paris, 1808, in-8°; ci
vrage tiré à un très-petit nombre d'exemplaire
— Principes généraux d'instruction, rédig .
par demandes et par réponses; 2® éd., Paii!
1820, in-S"; c'est un écrit rempli de théori
il3 BARBANÇOïS -
ragues, sans application; — Des droits et des
levoirs des députés ; Paris, 1818, in-8"; — les
Majorats dans la Charte, ou réponse à la bro-
•fmre de M. Lanjuinais, iatitûlée la Charte,
a Liste civile et les Majorats; Paris, 1819,
n-S" ; — Lettres ( deux ) écrites en i8i9 à M. le
"^résident de l'Académie des sciences : la pre-
mière, relative à un système sur l'électricité ;
■a seconde, relative à un tableau synoptique
les sciences; Paris, Barrois aîné, 1819, iQ-8°;
— Lettre adressée à M. de la Métherie, ré-
lacteur du Journal de Physique, contenant
m essai sur le fluide électrique, 1817, in-8°;
— plusieurs articles d'économie rurale, dans les
Éphémérides de la Société d'agriculture de
'Indre de l'an 13 à 1818, dans les Annales de
l'Agriculture française de Tessier et Bosc, et
lans les Mémoires de la Société des sciences et
arts du dép)artement de V Indre, pour 1803.
Ce dernier recueil renferme , entre autres, une
Opinion de Barbançois sur une question de
norale délicate : l'auteur cherche à définir
je que l'on doit entendre par « grand homme,
rtomme célèbre, homme illustre. »
JJcnneau, Notes sur la vie de M. Barbançois, présen-
ées à la Société d'agriculture de l'Indre.
*BARBA]VÇO]V (Marie de), héroïne française,
ïivaità Paris dans la seconde moitié du seizième
siècle. Fille de Michel de Barbançon, seigneur de
Cani , lieutenant du roi en Picardie , elle épousa
Jean de Barret, seigneur de l'Allier. Assiégée,
après la mort de son mari , dans son château de
'Bénégon en Berry , par Montare , lieutenant du
roi en Bourbonnais, elle paya de sa personne , et
si bien que les hommes qu'elle dirigeait eurent
honte de reculer. Le siège dura quinze jours ; la
famine obligea l'héroïque femme de rendi-e la
place le 6 novembre 1569. Elle stipula et obtint
ia vie sauve pour elle et ses soldats, contre une
rançon qui fut refusée ensuite par ordre du roi ,
informé de la belle conduite de Marie de Bar-
bançon, qui fut honorablement rétablie dans sa
maison.
De Tliou, Historia sut temporis. — Hilarion de Costa ,
Des dames illustres.
BARBANÈGRE ( le baron Joseph ) , général
français, né à Pontacq (Basses-Pyrénées) en
1772, mort à Paris le 9 novemlire 1830. D avait
déjà servi quelque temps dans la marine , lors-
qu'à vingt-deux ans il entra comme capitaine
dans le 5^ bataillon des volontaires de son dé-
partement. Ses débuts ne furent pas heureux :
blessé dès sa première campagne , il resta sans
avancement jusqu'au 18 brumaire, époque à
laquelle il passa dans la garde des consuls , avec
le grade de chef de bataillon (1804). L'année sui-
vante, 0 fut nommé colonel du 48^ de ligne ; et,
à la tête de ce régiment, il se signala par un
beau fait d'armes à la journée d'Austerlitz : il
débusqua des hauteurs de Sokolnitz un corps de
grenadiers russes, auquel il enleva trois drapeaux
et quati'e pièces de canon. Sa conduite ne fut pas
moins brillante àlénaet à Eylau. Nommé général
BARBAWEGRE
414
de brigade (1809), il eut sa part degloire aux jour-
nées d'Eckmùhl, de Ratisbonne et de Wagram.
L'année suivante, il fut chargé d'occuper, à l'em-
bouchure de l'Elbe, l'Ile de Neuvferk, qui servait
aux Anglais de point de communication avec
Hambourg. Après avoir commandé successive-
ment Borissof et Smolensk pendant la campagne
de Russie, Barbanègre fit pai-tie de l'arrière-
garde lors de la retraite ; ses efforts ne furent pas
sans succès pour sauver les débris de notre armée
à Krasnoï, où il reçut deux blessures. H parvint ,
malgré tous les obstacles semés sur sa route , à
s'enfermer dans Stettin avec, les restes du
l^"" corps d'armée, et il ne remit cette place
aux Prussiens qu'après l'abdication de Napoléon.
De retour en France, Barbanègre ne balança pas
à associer de nouveau sa fortune à celle de l'em-
pereur. Chargé par lui de la défense d'Huningue,
il vint, dans les derniers jours de mai ISlfi,
prendre le commandement de cette place, où
malheureusement rien ne se ti'ouvait disposé
pour la résistance qu'elle allait avoh- à oppo-
ser à l'ennemi. Les fortifications, abattues en
l'an vn, après l'occupation de la tête du pont
d'Huningue par les Autrichiens, restaient dé-
labrées; la garnison ne se composait que de
soldats invalides ou de recrues rassemblées à la
hâte. On n'avait aucune confiance dans la possi-
bilité de résister à une attaque sérieuse ; aussi la
désertion réduisit-elle à la moitié de ce nombre
les 4 bataillons de gardes nationales mobiles des-
tinés à soutenu" dans Huningue le choc des Au-
trichiens.
Le 26 juin , lendemain du jour où la nouvelle
du désastre de Wat«rloo était officiellement par-
venue à Barbanègre, il connut la funeste retraite
de l'avant-garde de l'armée du Jura , aux ordres
du général Abbé , dont les postes avancés for-
maient notre chaîne de frontiei'e avec ceux d'Hu-
ningue. Les défenseurs de cette place, animés
par les exhortations et l'exemple de leur général ,
avaient senti leur enthousiasme s'accroître avec
les périls; cet enthousiasme était soutenu aussi
par les bonnes dispositions d'une partie des ha-
bitants des campagnes environnantes. Enfin, telle
était l'animosité de part et d'autre, qu'après un
échange de dures représailles , on se disposait à
une guerre d'extermination, dans laquelle les
Français ne songeaient plus qu'à vendre chère-
ment leur vie. C'est dans cette conjoncture qu'eu-
rent lieu les premières opérations-dû siège d'Hu-
ningue par l'archiduc Jean. Lnpatient de se voir
maître de la place , où chaque jour une affreuse
disette ajoutait aux ravages causés par le fer et
le feu que l'ennemi lançait dans ses murs , le
prince autrichien , afin de hâter le terme de sa
résistance, pratiqua, par des moyens de corrup-
tion , des intelligences avec l'intérieur, destinées
à exciter la sédition parmi nos soldats. Cepen-
dant l'espoir de conserver une place importante
à notre frontière avait soutenu jusque-là la fer-
meté et l'énergie de Barbanègre. Mais les moyens
415 BARBANÈGRE
de défense s'épuisaient, et force fut au brave
général d'accéder, le 26 août, à la seule capitu-
lation qu'il pût accepter en désespoir de cause.
A la tête de son état-major et suivi de la garni-
son d'Huningue, c'est-à-dire de deux pelotons
de canonniers , d'un autre d'infanterie de ligne
et de q\ielques gendarmes , Barbanègre sortit de
la place avec les honneurs de la guerre, emme-
nant une partie de ses blessés. Conformément
aux stipulations faites, il s'achemina vers la
Loire pour y rejoindre les restes de cette armée
dont le licenciement, ordonné par Louis XVIII,
devait s'opérer sous la surveillance des ennemis,
lin 1819, Barbanègre fut employé en qualité
d'inspecteur général. JMais, remis en disponibilité
le f janvier 1820, il vint se fixer à Paris, et
y passa, dans le repos, les dernières années de
sa vie. Son frère {Jean), colonel de cavalerie,
commandait une compagnie de la garde consu-
laire à la bataille de Marengo, et fut frappé d'un
boulet de canon à la bataille de léna (1806).
[Enc. des g. du m.}
Bioijraphie des Contemporains.
* BAiiBANT (C/iarZes), compositeur et orga-
niste anglais, vivait dans la seconde moitié du
dix-huitième siècle. Il fut organiste de la chapelle
du comte Haslang , ambassadeur de Bavière à
Londres en 1764. 11 laissa : Sijmphonies à grand
orchestre, œuv. 5; — un Uvre de trios de cla-
vecin; — un oeuvre de duos de flûte; — deux
Sonates pour clavecin.
Fetis, Biographie tmiverselle des Musitiens.
BARBANTANE. Voy. PuGET.
* BARBA piccoLA { Josepha-Eleonora), sa-
vante italienne du dix-huitième siècle. Elle était
nièce du fameux dominicain Thomas-Maria Al-
fani. On a d'elle : Principi délia Filosofia, tra-
duits du français de Descartes en italien ; Turin ,
1729, in-4°.
Mazzuclielli, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BARBARACi ( Gaétan ), ecclésiastique et sa-
vant italien, né à Palerme, vivait dans la seconde
moitié du dix-huitième siècle. On a de lui : Dis-
sertazïone sopraun vase di Creta Greco-siciilo
rappresentante le cistefore di Cerere, dans les
Saggi di Dissertât. delV Acad. Palermit. del
Buon &usto , 1. 1.
JAazixicheiii, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BAUBARANO {François), théologien italien,
de l'ordre des Capucins, natif de Vicence , mort
en 1656. On a de lui : Orologio spirituale; cioè
Predichè per tutte le Feste délia S. V. ; Vi-
cence, 1641 ; — Direttorio alla vita spirituale e
cris^iaMa; Venise, 1647, in-8°; — Ilistoria ec-
clesiastica délia città , territorio e diocesi di
Vicenza ; Vicence , 1649-1653 ; — Giojello spiri-
tualedel Cns^iano ; Vicence, 1651, 1657, in-4°.
Wadding , De script, ord. Min. — Mazzurhelli , Scrit-
tori d'Italia. — Adelung, Supplément à Jôcher, Allge-
meines Gelehrten-Lexicon.
*BABBABASA (f^ercMZe), savant italien, natif
de Terni, vivait dans la seconde moitié du sei-
— BARBARIGO 416
zième siècle. Il remplit tantôt les fonctions de
secrétaire, tantôt celles de chargé d'affaires de
plusieurs grands personnages. On a de lui : il
Commento di Mars. Ficino sopra il convitodt
Platane, tradotto; Rome, 1544; Venise, 1644;
Florence, 1594; — le Antichità di Roma di
Bartoli Marliano tradotte ; 'RomQ , 1548.
Paitoni, Bibl. degli Autor. Folgarizz., 1. 111, p. 114.—
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*BARBARi {Joseph- Antoine), compositeur
italien, natif de Savignano , vivait dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. On a de lui : VI-
ride, opéra fisico-matematica ; Bologne , 1678.
iMazzuchelli , Scrittori d'Italia.
BARBARIGO {Augustin), doge de Venise,
mort en 1501. Il succéda à son père dans la di- 1
gnité de doge , s'opposa à Charles VllI eu Italie, ■
lutta contre les Turcs en Grèce, et réunit Chypre
à la république de Venise, par suite d'une ces-
sion consentie par la reine de cette île moyennant
8,000 ducats annuels.
Daru, Hist. de Fenise.
BARBARIGO {Grégoire), cardinal italien, né
à Venise le 25 septembre 1625, mort à Padoue
le 18 juin 1697. Destiné d'abord à l'administra-
tion publique, il embrassa ensuite la carrière
ecclésiastique, après avoir étudié à Padoue lei
droit et la théologie. 11 devint chanoine et prélat i
domestique. En cette qualité, il reçut du papci
Alexandre vn la mission de soigner les pestiférés
qui se trouvaient au delà du Tibre, mission qu'il
remplit avec zèle. En 1657 il fut appelé à l'évêchéii
de Bergame, où sa charité lui mérita d'être sur-
nommé le nouveau Charles Borromée. Le cha-
peau de cardinal fut la récompense de Barbarigo .
en 1660. De l'évêché de Bergame il passa à celui
dePadoue en 1663. 11 institua dans cette dernière
^ille un séndnaire qu'il dota, et où il introduisit
des professeurs de langue hébraïque, chaldéenne,
syriaque, arabe, grecque et latine, en même
temps qu'il attachait à l'établissement une impri-
merie pouiTuedes caractères appartenant à toutes
ces langues. On a de ce prélat, outre plusieurs
règlements pour son église : Vingt-cinq lettres]
écrites en italien à Magliabecchi, dans les Epis^ I
tolas clarorum Venetorum ad Antonium Ma-
gliabecchum , t. H.
Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée.
BARBARIGO {Jean-François), savant car-
dinal , neveu du précédent , naquit à Venise er
1658, et mourut à Padoue le 27 janvier 1730. I
fut successivement ambassadeur à la cour df
Louis XIV, prieur de l'église de Saint-Marc i
Venise, évêque de Vérone, cardinal et évêqm
de Padoue. Il fit réimprimer à ses frais les o'u-
vres de saint Zenon; Padoue, 1710, in-4°; I;
première édition des œuvres de saint Gaudence
publiée par le P. Gagliardo; Padoue, Comino
in-4°, 1720; et un ouvrage posthume, intituli
Numismata virorum illustrium ex Barbadicc
gente, Patavii, ex typis seminar., gr. in-fol.
80 pi. ; Padoue, 1732, dont Ant. Fahri publia Uiii
supplément ; Ad Nuviismata geniis Barbadic»
417 BARBARIGO
Additamentum , avec 4 pi. et une explication
par le P. Noël Lastesio.
J.-B. Ferrari , Fitœ illustrium virorum seminarii Pa-
tfflvini; Padone, 1816, ln-8°. — Moschlnl, Storia delta
tetterat. f^enezian. del secol. 18, t. II, p. 96.
* BARBARINI, peintre contemporain. Il était
à Vienne en 1833. On a de lui des tableaux à
l'huile et des aquarelles.
Nagler, Neues Allgemeines Kunstler-Lexieon.
* BARBARIN1TS OU BABBARINO (Jules),
écrivain italien, vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle. Il laissa : Promptuarium rerum
electarum prassertim in re romana ;Yemse,
1564-1569,3 vol. in-4».
Mazzachelli, Scrittori d'Italia.
BARBARO ou BARBARVS, uom de plusieurs
Italiens célèbres. Nous mettons ici en tête, par
ordre chronologique les Barbara antérieurs au
seizième siècle. Les autres sont classés par ordre
alphabétique de prénoms.
* BARBARO {François ) , savant italien, né à
Venise en 1398, mort en 1454. H devmt succes-
sivement podestat de Trévise, de Vicence et de
Vérone, et défendit en 1438 Brescia, assiégée
par Piccinino, général milanais. La ville témoi-
gna sa reconnaissance à Barbaro par le don d'un
étendard et d'un écu relevés en or. n n'était pas
moins orateur distingué que guerrier éprouvé.
Cependant sa renommée d'orateur subit un échec
dans une occasion importante : il parlait devant
Philippe, duc de Milan, et resta court au miheu
de sa harangue après ces mots : Magnum est
nomen tuum, princeps maxime, in universa
terra. Barbaro mourutprocurateur de Saint-Marc.
On a de lui : De re uxoria, traduit en français par
Claude Joly, sous le titre de l'État du mariage,
par Claude Joly, Paris, 1667; en italien par Al-
berto Lollio ; Venise, 1548, in-8°; enfin en latin;
in-12, Amsterdam 1.639; —Ev. Manelmi Vi-
centini commentariolum de obsidione Brixix,
anno 1438; Brescia, 1728, in-4'; — Francisa
Barbari et aliorum ad ipsum Epistolx, ab
anno \i25 ad annumiibS ; Brescia, 1743, publié
par le cardmal Quirini
GhillDl; Teatro d'Uomini leiterati. — Papadopoli,
Historia Gymnasii Patavini. — Jôcher, Allgemeines
Gelehrten-Lexicon. — Bernard Pez, Thésaurus anecdo-
tarum, t. 6, 3^ partie.
BARBARO (Ermolao), savant italien, né à
Venise vers l'an" 1410, mort à Venise en 1471.
On ne doit pas le confondre avec le précédent.
n étudia à Vérone et à Florence , sous Guarino.
A douze ans il était en état de traduire Ésope. A
Padoue, où il alla ensuite, il s'appliqua à l'étude
des lois , et en 1436 il devint protonotaire du pape
Eugène IV, puis en l443 évêque de Trévise;
et, en 1459, il assista au concile de Mantoue
tenu par Pie n. Enfin, en 1460 , il remplit les
fonctions de légat auprès du roi de France
Charles Vil. Ses ouvrages, tels que sa traduc-
tion latine d'Ésope, ses harangues contre les
poètes, ses sermons, sont restés manuscrits.
Moréri Dictionnaire historique.
SOl'V. BIOGR. UNIVERS. — T. IV,
— BARBARO
418
BARBARO (Josaphat) , voyageur vénitien,
né vers le commencement du quinzième siècle,
mort en 1494. Il était négociant, et fit en 1436
un voyage à Tana (aujourd'hui Azof), dans l'in-
térêt du commerce vénitien avec la Chine. Il
était en Tartane en qualité d'agent consulaire de
Venise, lorsque les mahométans soumirent cette
contrée. Sa relation , qui renferme des détails
fort intéressants relatifs à la Perse, à la Géor-
gie et au khanat de Kaptchak, a été imprimée
pour la première fois dans une petite collection
assez rare, intitulée Viaggi fàtti da Venezia
alla Tana, in Persia, India e in Constantino-
poli, con la descripzione délie città, luoghi,
siti, costumi , etc. ; Venise (Aide Manuce), 1543
et 1545, in-8°. On la trouve aussi dans la collec-
tion de Ramusio, et dans Gender de Herolzberg,
Rerum Persicarum Historia.
Mazzuchell, Scrittori d'Italia.
BARBARO ou BARBARUS ( Ermoloo OU Her~
molaùs ), savant diplomate italien , petit-fils de
François et fils de Zacharie, né à Venise le 21
mai 1454, mort le 14 juin 1495. A huit ans il fut
envoyé à Rome, où il étudia dix ans sous la di-
rection de Pomponius Laetus ; et, dès l'âge de
dix-huit ans, il écrivait sur le Célibat un traité
resté manuscrit. Mais si le livre n'a pas été pu-
blié , les sentiments du jeune auteur, ressortent
d'une lettie latine qu'il adressa au père Arnold.
« Vous me demandez , lui dit-il , si je suis marié.-'
Je vous répondrai que je ne le suis pas, et, je
n'y songe pas. Les lettres me suffisent. Rien d'ail-
leurs n'est contraire à leur culture comme
l'empire d'une épouse et le soin qu'il faut pro-
diguer à des enfants. » ( Quxris an sim ma-
ritus P Non sum. Uxorum ne cogita quidem.
Satis mihi rerum est ac negatit cum litteris.
Nihil parro litteris tam infestum, guam uxa-
ris jugum et cura liberorum). Il ne con-
damne pas pour cela le mariage, mais, à ses
yeux, l'homme qui étudie Dieu et la nature doit
vivre dégagé d'autres soins. De retour à Ve-
nise , il alla encore étudier à Padoue, où il com-
mença sa traduction de la paraphrase de Thé-
mistius; il n'avait encore que dix-neuf ans. Il
fut chargé ensuite de prononcer l'éloge funèbre
du doge Nicolas Marcello, mort le 1^'' septembre
1474. Après quoi il remplit, en 1477, la chaire
de philosophie à l'université de Padoue, et fit de
la morale d'Aristote le sujet de ses cours très-
suivis. Revenu à Venise en 1479, il en sortit
lorsque la peste sévit dans cette ville, et retourna
à Padoue, où il expliqua aux jeunes Padouans,
qui le lui demandaient avec instance , les poètes
et les orateurs grecs, Théocrite et Démosthène
notamment. En 1488, il alla en ambassade à la
cour du régent Ludovic Sforze, à Milan; et, en
1491, il fut envoyé en la même qualité auprès
du pape Innocent vm. Nommé patriarche d'A-
quilée par ce pontife, il dut renoncer à cette di-
gnité, pour l'avoir acceptée sans le consentement
du sénat vénitien , et contrairement aux lois de
14
419
BARBARO
BARBAROUX
4-2Q
la république sur cette matière. Il céda surtout
devant la menace qu'onlui fit de faire porter à son
père la peine de cette infraction à la règle établie.
Il resta alors à Rome , réduit à une faible pension
que lui faisait le gouvernement pontifical , et
mourut à trente-neuf ans , dans une maison de
campagne voisine de Rome , atteint de la peste
qu'il avait évitée, comme on l'a vu, une première
fois. Dans cette carrière si prématurément iu-
teiTompue , il eut le temps de se rendre utile aux
lettres par des travaux aussi sérieux que le
comportait le cours d'une vie trop tôt moisson-
née. On a de lui : Castigationes Plinianœ Her-
molai Barbari, Aquilensis pontifias; Rome
1492 , ouvrage dédié à Alexandre VI : l'auteur
se vante d'avoir introduit dans l'histoire natu-
relle de Pline plus de cinq mille corrections ; —
Castigationes secundœ : ouvrage entrepris sur
les instances adressées à l'auteur poiu'- qu'il
s'expliquât sur certains points obscurs , et éga-
lement dédié au pape; — T/iemistii peripate-
tici lucidissimi Paraphrasis in Aristotelis pos-
teriora et Physica; in libros item de anima,
memofia ac reminiscentia, somno etvigilia,
insomniis et divinatione per somnum, inter-
prète Hermolao Barbara ; Venise, 1480, in-fol. ;
— Dloscoridis Anazarbei de medicinali ina-
teria libri V latinitate primum donati ex ver-
sione H ermolai Barbari, cumcorollariis ejus-
dem et cumnotis Joannis- Baptistee Egnatli;
Venise, 1516, in-fol. ; Strasbourg, 1529; Cologne,
1534, in-fol. ; — Rhetorlcorum Aristotelis libri
très, interprète Hermolao Barbara ; Yeaise,
1.544, 10-4°, et Paris, 1549, in-8°; — Compen-
diumethicorum ^iirorMm ; Venise, 1544, in-8",
édition postliume, publiée par Danial Barbaro; —
Compendium Scientix naturalis ex Aristo-
tele; Venise, 1545, par les soins du même édi-
teur; — Castigationes in Pomponium Melam;
Anvers, 1582, édition de Plantin; — Oratiù in
funere Nicolai Marcelli, Venetiarumprincipis,
probablement à Venise 1474 ; et dans les Ora-
tiones clarorum Virorum; Venise 1558; —
Calena grœcorum Patrum in quinquaginta
psalmos ; Yeiûse, 15G7, in-fol.; — des tpitres
répandues dans divers ouvrages ; — des vers
restés manuscrits ( plus de douze mille, au rap-
port deTrithème).
p. Jove, Elogia. — Acta eruditorum latina, — Boissard,
Icônes virorum illustrium. — Teissler, Éloges des Sa-
vants. — Nicéron, Mémoires, t. XIV. — D. Clément ,
Bibliothèque curieuse. —Giornaled^ letterati d' Italia,
t. XXXVIU.
"^BARBARO {Antoine), poète et juriscon-
sulte italien, natif de Venise, vivait au milieu du
dix-huitième siècle. On a de lui : Pratica cri-
minale, divisa in due parti; Venise, 1739 ; —
Vita disan Francesco di Paolo, poëme sacré;
Venise, 1747, in-4''.
Mazzuchelli , Scrittori d' Italia. — Adelang, Supplé-
ment à JOcher, AUgemeines Gelehrten-Lexicon
* nARBARO (Antoine-Tfiomas),po\ygvdi\)he
italien, natif de Naples, vivait dans la seconde moi-
tié du dix-huitième siècle. On a de lai: il Pel-
legrino geografo cronistorico da NapoH sino a
Venezia; Venise, 1638, in-12 ; — Ragiona
menti e Discorsi morali sopra i vizi capitali
e le virtù a loro contrapposte ; Venise, 1743;
— Componimenti poetici in Iode dell' inh
maculata concezione délia V. M.; Venise,
1 746, in-8° ; — Il vizio sgridato da oui Van-
tidoto a preservarsi è la solitudine délia
villa, ottaverime; Venise, 1754, in-8°.
Adelimg, Supp. à Jôchcr, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
BARBARO (DanieO, théologien italien, na-
tif de Venise, mort en 1569. H devint coadjuteui
du patriarche d'Aquilée, et assista au concile de
Trente, où il se fit remarquer. On a de lui : Grx-
corum Patrum catena in psalmos quinqua^^ i
ginta Dawif^is ; Rome et Venise, 1588.
Le Mire, De Scriptor. sœciili sexdecimi. — Giraud cl '
Richard, Bibliothèque sacrée.
*BARBAROSSA (Paul-Émile), poète mys-
tique italien, natif de Trapani, mort en 1614. Il i
appartenait à i'ordre des Aiigustins, et devint vi-
caire général à Milan. On a de lui : la Scala di
Ciacobbe, ad istruzione de' Predicatori ; — la
Corona di Minerva, 1584; — Quatuor tem-.
porum xtatisque temperamentorum mystica •
Theoria, 1584; — Canzoni VIII spirituaU,in't
versisciolti; Pavie, 1594, in-4°, — Rime;'Ve-f
nise, 1616, in-12, dans le Nuovo concerto dii
Rime sacre; — ilSerafico Eroe , canzone ini
Iode di San-Francesco , dans la Corona d^A-\
polio dé Gentili; Venise, 1605, in-12; —
Scîido 0 Specchio de' Predicatori.
Mazzuchelli, Scritt. d' Italia. — .^rgollali, BibliotA.ii
Mediol, — Adelung , Supplément à Jôcher, AUgemeines <
Gelehrten-Lexicon,
BARBAROUX {Charles- Jean-Marie), mem-i
bre de la convention nationale , né à Marseille le'
6 mars 1767, guillotiné à Bordeaux le 25 juin
1794. Il se livra d'abord à l'étude des sciences, et
fut en correspondance avec Franklin ; on a même
de lui un mémoire intéressant sur les volcans
éteints des environs de Toulon. Avocat au barreau
de Marseille, il s'était déjà fait connaître par quel-
ques plaidoyers remarquables , lorsque la révo-
lution vint l'appeler à jouer un rôle plus impor-
tant. Il fut nommé secrétaire de la commune
de Marseille ; et, après avoir contribué à la paci-
fication d'Arles, qui s'était soulevé en faveur de
la royauté, U fut envoyé à Paris comme député
extraordinaire de la ville de Marseille auprès de ,
l'assemblée législative. Il se fit alors recevoir an
club des Jacobins , et y rencontra Brissot, Vei'-
gm'aud et (iensonné, qui à cette époque étaient
les membres les plus influents de cette société.
S'étant lié intimement avec Roland , il soutint,
dans une réunion tenue chez ce ministre, le pro-
jet d'établir une république dans le midi, dans
le cas où la cour parviendrait à étouffer le mou-
vement révolutionnaire dans le nord. Il prit en-
suite une part active à la journée du 10 aoilt. On
le récompensa de son patriotisme en le nommanlii
président de rassemi)lée électorale, et ensuilei'
421 BARBAROUX
membre de la convention. Dès le début de sa
carrière législative, il attaqua violemment ceux
de ses collègues qui siégeaient à l'extrême gau-
che , dénonça Robespierre et Marat, et insista
avec force sur la mise en accusation des auteurs
des sanglantes journées de septembre. « Je n'au-
rai de repos , s'écria-t-il, que lorsque les ava-
nies seront punies, les vols restitués, et les dic-
tateurs précipités de la roche Tarpéienne. » Sa-
vant économiste , Barbaroux traita d'une ma-
nière remarquable les questions d'administration
générale et de commerce : il s'opposa à l'em-
prunt forcé d'un milliard, vota contre la taxe des
grains, et indiqua une manière sage de consa-
crer les fonds destinés aux travaux publics , de
régler l'approvisionnement des armées et l'orga-
nisation du ministère de la guerre. Dans le pro-
cès de Louis XVI, il demanda la peine de mort,
avec l'appel au peuple. Des pétitions demandè-
rent alors son renvoi de la convention, et la
journée du 31 mai le força à quitter Paris. C'est
alors qu'il devint coupable de trahison, en sou-
levant plusieurs départements contre l'autorité
de la convention ; si toutefois c'était trahir que
de chercher à soulever le pays contre une pa-
reille tyrannie. Déclaré traître à la patrie, il se
sauva à Caen, et y vit Charlotte Corday; ce
qui le fit accuser d'avoir inspiré à cette jeune
fille le projet d'assassiner Marat. Déjà la beauté
remarquable de Barbaroux avait fait soupçonner
entre lui et madame Roland des relations cou-
pables. Poursuivi d'asile en asile , il se réfugia
aux environs de Bordeaux; et, bientôt découvert,
il se tira deux coups de pistolet qui lui laissèrent
assez de vie pour que la commission révolution-
naire de Bordeaux pût constater son identité et
le faire conduire à l'échafaud. On a de lui un
mémoire curieux sur les volcans éteints des
environs de Toulon , ouvrage de sa jeunesse;
— plusieurs rapports administi-atifs, entre au-
tres : De l'influence de la guerre mari-
time sur le commerce ; de l'organisation des
travaux publics; — quelques poésies, parmi
lesquelles on distingua une ode sur les Vol-
cans, insérée par Cambry dans le second vo-
lume de son Voyage dans le Finistère; Paris,
1799, 3 vol. in-S".
Mémoires de Ch. Barbaroux (inédits), avec une no-
tice stir sa vie par M. Ogé-Barbaroux fils ; — Éclaircisse-
ments historiques, par MM. Berville et Barrière ; Paris,
1822. — Biographie des Contemporains.
*BARBARY (Jacqiies DE, ou François Ba-
bylone), peintre et graveur d'origine incertaine,
vivait dans la première moitié du seizième siècle.
On l'a surnommé le Maître au Caducée, à cause
du monogramme qu'il avait adopté. On voit à
Nuremberg une Tête dé Christ, tableau signé des
lettres L. A. D. B., avec un caducée; et au musée
d'Augsbourg, un autre tableau représentant une
Solittule, et portant, avec le nom de Barbary, la
date de 1504. Les estampes de Barbary sont rares
et recherchées; les plus connues sont : une
Sainte Famille; — un Saint Jérôme; —une
- BARBATUS 422
Sainte Catherine; — Satyre jouant ; — Deux
Vieillards faisant une lecture; — Mars et Vé-
nus; — le Triton et la Sirène.
■ Nagler, Neues Allgemeines KUnstler-Lexicon.
BARBATELLI. Voy. POCCETTI.
BARiîATO ( Barthélémy ), poëte et commen-
tateur italien, natif de Padoue, vivait dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle. Il laissa :
Poésies, Padoue, in-1 2 ; — il Valaresso, istoria
délia peste, 1630 et 1631; Padoue, in-fol, et
Rovigo, 1640; — la Jerusalemme liber ata dï
Tasso, con la Vita delV autore e con gli argo-
menti; Padoue, 1628, in-4''. •
Mazzuchelli, Scrittori d'Ilalia. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BARBATO {Horace), jurisconsulte italien,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a ie lui ; Modestinus elucidattis,
sive de fideicommisso, majoratu ac primoge-
nitura personali ; de Restïtutorio inter-
dicto, etc. ; 1637, in-fol. ; — De Divisione fruc-
tuum inter plures , illosque diversos tracta-
tus ; Gaffari, 1638.
Toppi, ZJiiJjoieca NapoHtana. — Jôcher, JUgemeincs
Gclchrten-Lexicon,
*BARBATO {Jérôme), médecin italien, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième siè-
cle. Lepremier il découvrit le sericm du sang, sujet
sur lequel il écrivit ensuite. Le mérite de cette
découverte ayant d'abord été attribué à Thomas
Willis, a été restituée Barbato par Anduoli,
qui le seconda dans ses expériences. On a de
Barbato : De Arthritide libri duo; Venise,
1665, in-4''; — Dissertatio elegantissima de
sanguine et ejus sero; Pavie, 1667, in-12, et
Leyde, 1736, in-8°; — Dissertatio anatomica
de formatione, organisatione , conceptu et
mitritione fœtus in utero ; Padoue, 1676, in-12.
Biographie médicale. — Jôcher, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon. ,
BABBATO (Peironio), poëte italien, natif de
Foligno, mort le 22 novembre 1554. Il étudia le
droit, et devint secrétaire des cardinaux Nicolas
Gaëtanoet Sermoneta. On a de lui : Rime diPetro
Barbato; Foligno, 1712, in-S".
Mazzuchelli, Scrittori d'Itttlia.
BARBATO de Sulmone (Marc), orateur et
poëte italien , vivait dans la première moitié du
quatorzième siècle. Il fut ami de Pétrarque, qui
lui donna ce titre dans ses lettres. On a de lui
des poésies restées manuscrites dans la biblio-
thèque des frères mineurs de Sulmone.
Toppi , Biblioieca NapoUtana.
* BARBATUS, nom de famille de la gens Ho-
ratia. Ce fut le surnom de Comélius-Seipion,
devenu consul en l'an 328 avant J.-C, et de quel-
ques autres personnages, tels que Quinctius Ca-
pitolinus et Valerius Messala, consul en l'an 1 2
avant l'ère chrétienne.
* BARBATUS {Eoracc) , vivait dans la pre-
mière moitié du cinquième siècle avant J.-C. Il
fut un des plus ardents adversaires du second
décemvirat. A la mort de Virginie, il prit avec
14.
423
BARBATUS — BARBAZAN
424
Valerius Publicola la direction du mouvement ]
populaire, et fut envoyé avec son collègue vers le
peuple retii'é sur le mont Sacré. Les résultats
sont connus : le décemvirat ayant été aboli , Ho-
ratius Barbatus fut élu consul avec Publicola
en l'an 449 avant J.-C, et donna son nom aux
lois Valerias Horatiae, confirmatives des libertés
du peuple. Barbatus fut encore vainqueur des
Sabins , qui de longtemps n'osèrent plus pren-
dre les armes contre les Romains.
Tite-Llve, III, 39, et passlm. — Diod., XII, Ï6.
BARBAcriiD {Anna-L8etïtïa),ÎQTame, savante,
née à Knilworth-Harcourt en Leicestershire,
morte le 9 mars 1825. Fille d'un maître d'école,
le docteur Aikin, elle épousa en 1774 Roche-
mont-Barbauld , protestant d'origine française.
Elle se fit d'abord connaître par un petit recueil
de poésies ( Miscellaneous Pièces) , qui eut
successivement quatre éditions. Livrée longtemps
à l'enseignement , elle composa quelques livres
élémentaires (Sarly Lessons), et écrivit aussi
quelques articles politiques et religieux. En 1804,
elle publia un choix du Spectateur, du Babil-
lard, du Tuteur, du Franc-Tenancier, pré-
cédé d'un essai contenant la vie des auteurs, et
des jugements sur leurs écrits. Dans la môme
année , elle publia un choix de lettres de Samuel
Richardson (Londres, 1804, 6 vol. in-8° ), que les
héritiers venaient de lui vendre. On lui doit, en
outre : une édition des Romanciers anglais,
60 vol. in-12, 1810, avec une intioduction et des
notices biographiques , rédigées par elle ; — un
poëme intitulé Mil huit cent onze; 1811 ; —
the Female Speaker, mélange de vers et de
prose; 1 vol. in-12, 1811. Le recueil de ses poé-
sies et de ses écrits en prose, précédé d'une no-
tice biographique, a été publié par Lucy Aikin, une
de ses nièces, en 1825, in-8''. Plusieurs des pro-
ductions de madame Barbauld ont été traduites
en français.
Notice biographique de madame Barbauld dans le Re-
cueil de ses œuvres, par Lucy Aikin, 1825.
BARBAVLT (Anloine-François) , né à Paris
en 1705, mort dans la même ville le 14 mars 1784.
Reçu maître en chirurgie à Saint-Côme le 2 juillet
1732, il se livra ensuite à la pratique des accou-
chements, et professa de longues années cette
partie de la chirurgie. On a de lui : Splanchno-
logie, suivie de Vangéiologie et de la névro-
logie; Paris, 1739, in-12; — Principes de
chirurgie ;'Pa.Tis, 1739, in-12 ; — Cours'd' accou-
chements en faveur des étudiants , des sages-
femmes, et des aspirants à cet art; Paris,
1776, 2 vol. in-12.
, Biographie médicale.
BARBAULT-ROTER ( P.-F. ), homme de cou-
leur et publiciste, vivait dans la seconde moi-
tié du dix-huitième siècle. Il défendit l'indépen-
dance des noirs , et prit part au soulèvement de
Saint-Domingue en 1792. Chargé d'exposer au
corps législatif de la métropole les plaintes des
colons conti'e les commissaires du gouvernement,
et contre Sonthonax en particulier, Barbault-Royer
ne fut pas même entendu par le conseil des cinq-
cents. L'année suivante, il fut nommé haut-juré
dans sa colonie, où il était revenu. A son retour
en France, il coopéra à la rédaction de plusieurs
journaux, notamment au journal officiel du Di-
rectoire; puis il fut employé au ministère des
affaires étrangères. On a de Barbault-Royer -.De
la guerre contre l'Espagne; 1795 ; — les Loi-
sirs de la liberté, nouvelle républicaine, 1795;
— Craon, ou les Trois Opprimés; 1795; —
Voyages dans les départements du Nord, de >
la Lys et de V Escaut, pendant les années VU i
et VIII (1800) ; — les Pergamines, ou Tablettes j
suivies de notes et de remarques, 1802; — Ré- ■
sumé sur l'Angleterre, 1803.
Quérard, la France littéraire. — Rabbc, etc. Biogra-
phie universelle.
*BARBAVARA (Louis), mathématicien ita-i
lien, mort en 1638. Il était d'une famille noble du i
Milanais, et devint chancelier de l'archevêché. On '
a de Barbavara : Tabulse sinuum , tangentium^
positionum generalium, numericae, etc., eni
manuscrit.
Argellati, Bibl. Mediol. — MazzuchcUl, Scrittori d'I-
talia.
* BARBAVARA (Marc-Marie), jurisconsulte*
et théologien italien, mort en 1715. H fut proto- 1
notaire apostolique et chanoine. On a de lui :
Raccolta di divote orazioni ed avvisl salutarl,
e di varie istruzioni per bene confessarsi e t
communicarsi ; Milan, 1706; — il Consiglieret
fedele, cheinsegnafuggire le occasioni pericii-
lose di perdere l'anima; MUan, 1709.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
BARBAZAN {Arnauld-GuHhem, sire de),
capitaine français , surnommé le Chevalier sans
reproche , né d'une famille distinguée dans le ■
Bigorre, vers la fin du quatorzième siècle , mort i
en 1432. Jeune encore, il fit preuve de son goût ;
pour les armes, et en 1404 il figura dans un
de ces combats smguliers conformes à l'esprit du i
siècle. Ce combat eut lieu sous les murs du châ-
teau de Montendre en Saintonge, en présence
des deux armées anglaise et fi'ançaise , attentives
à la lutte de leurs champions. Il y en avait six de >
chaque côté : les Français furent victorieux, et I
Barbazan, qui avait beaucoup contribué à unii
triomphe si flatteur pour l'honneur national, en n
renversant d'un coup de lance le plus habile des
chevaliers anglais , acquit dès lors un grand re-
nom. Charles VI lui fit présent d'une épée sur i
laquelle était gravée cette devise : Ut lapsu gra-
viore ruant, et lui décerna le titre de chevalier
sans reproche, si noblement porté depuis par <
Bayard. Barbazan se signala dans le cours des
funestes guerres civiles qui désolèrent alors le
royaume : il défendit Corbeil en 1417 contre le
duc de Bourgogne, revint à Paris où il livra un
sanglant combat au faubourg Saint- Antoine , et
de là se renferma dans Melun, qu'il fut contraint,
par la famine , de rendre à discrétion au roi d'An-
gleterre quelques mois après. Ainsi livré au.\
42c
BARBAZAN
mains de ceux à qui son courage avait été si nui-
sible, Barbazan subit une dure et longue captivité
au château Gaillard , près de Rouen. Ce ne fut
qu'après huit ans, en 1430, qu'il fut délivré par
la Hire, qui emporta la place par escalade. Au
sortir même de sa prison , Barbazan reprend les
armes, s'empare de Pont-sur-Seine, et gagne sur
les Anglais et les Bourguignons réunis la bataille
de la Croisette en Champagne, victoire qui con-
courut puissamment à la délivrance définitive
du pays. Charles Vn, en récompense , le nomma
gouverneur de Champagne et de Brie, et lui
donna par lettres patentes le titre de restaura-
teur du royaume et de la couronne de France,
avec trois fleurs de lis sans brisure dans ses ar-
mes. En 1431 il fut envoyé en Lorraine, pour
aider René d'Anjou à s'emparer de cette pro-
vince ; mais René s'étant engagé imprudemment
àBuUegnevilleprèsdeNancy, malgré les conseils
de Barbazan, M complètement battu ; et le brave
capitaine, qui avait été percé de plusieurs coups,
mourut quelques mois après de ses blessures.
n fut enterré à Saint-Denis comme Duguesclin.
[DuFATJ, dans VEnc. des g. du m.]
Du Chêne, Hist. de la maison du Plessis de Richelieu.
BARBAZAN (Etienne), littérateur français,né
à Saint-Fargeau en Puisaye, diocèse d'Auxerre,
en 1696; mort à Paris le 8 octobre 1770. Il fit
une étude particulière des patois de la France et
de la littérature française depuis le douzième
jusqu'au seizième siècle, dont il a donné les édi-
tions suivantes : Fabliaux et Contes des poètes
français des douzième, treizième, qua-
torzième et quinzième siècles; Paris, 1756,
3 vol. in-12; — VOrdène de chevalerie; Lau-
sanne et Paris, 1759, in-12, ouvrage précédé d'un
discours sur les étymologies, et d'une dissertation
sur l'origine de la langue française ; — le Cas-
toiement, ou Instruction d'un père à son fils;
Paris, 1760 ; ouvrage moral , traduit dans le trei-
zième siècle , d'après le Disciplina clericalis de
Pierre Alfonse, juif portugais, qui l'avait lui-
même traduit de l'arabe; livre précédé d'une
dissertation sur la langue des Celtes, avec quel-
ques observations sur les étymologies. En 1808,
Méon a publié, en 4 vol. in-8° (fig.), une édition
revue et augmentée de ces trois ouvrages.
Brunet, Manuel du libraire.
*BARBAZZA (André, le comte), poète et pro-
sateur italien, né en 1582, mort le 7 août 1656.
n devint sénateur, et vécut presque toujours à
la cour. Chambellan du cardinal Gonzague de
Mantoue, Barbazza visita avec lui l'Espagne et
la France. Il était à Rome en 1630 et en 1632.
On a de lui : le Strigliate a Tommaso Stigliani,
sous le pseudonyme de Robuste Pogommega;
Spire, 1629, in-12; NuremJ)erg, 1649, in-12;
c'est une défense de Maréno dirigée contre Sti-
gliani; — Amorosa costanza, favola tragicom.
bochereccia (en prose); Bologne, 1646, in-4°;
— Armidoro, favola pastorale ; ibid., 1646,
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
— BARBE 426
BARBE (sainte), martyrisée à Héliopolis vers
l'an 306, sous le règne de Galère, ou, selon d'au-
tres, à Nicomédie en 235, sous le règne de
Maximin I*''. D'autres prétendent que son père
Dioscore , n'ayant pu lui faire abandonner la foi
de Jésus-Christ, lui trancha lui-même la tête,
et fut ensuite frappé de la foudi-e ; c'est pourquoi
on l'invoquait dans les temps d'orage. Il y
avait autrefois près d'Édesse un monastère qui
portait le nom de Sainte-Barbe. Cette sainte était
aussi en grande vénération à bord des vaisseaux,
comme à terre parmi les soldats d'artillerie. On
la fête encore le 4 décembre de chaque année.
Les canonniers font , plusieurs mois d'avance ,
des économies pour donner de l'éclat à cette
solennité mihtaire et surtout gastronomique, qui
est annoncée par des salves et des bordées. Les
capitaines des bâtiments et leurs officiers ne
manquent guère d'ajouter quelques sommes à la
masse faite par les canonniers. Des repas, où
l'on ne boit pas seulement à la santé de la sainte
patronne, ont lieu à bord de tous les navires de
guerre et dans les ports , où le matin l'on a prome-
né processionnellement l'effigie de sainte Barbe,
enrubanée, parée, et placée debout sur une espèce
de bastion. A Toulon, les canonniers font figurer,
aux processions de la Fête-Dieu, sainte Barbe au
milieu des saints des corporations. La fête de la
Sainte-Barbe est très-bruyante à bord : ce jour-
là, indulgence plénière pour les excès qui se
commettent en sortant de table, n y a encore
des maîtres canonniers qui, dans leurs chambres,
ont l'image de sainte Barbe. Jadis, au moment
d'un combat, les canonniers s'agenouillaient
pieusement devant cette image, puis ils allaient
boire une ration d'eau-de-vie , et la sainte faisait
des miracles.
Moréri , Dictionnaire historique.
BARBE, surnommée Esther, reine de Pologne,
fille d'Etienne Zapoly, palatin de Transylvanie,
épousa en 1512 Sigismond r% i-oi de Pologne,
et mourut le 2 octobre 1525. Elle laissa deux
filles dont l'une mourut jeune, et l'autre fut ma-
riée à l'électeur de Brandebourg.
BARBE RADZlwiL, reine de Pologne, morte
vers 1551. Fille de George Radziwil, castellan
de Wilna , et veuve de Stanislas Gastold , pala-
tin de Trocki, elle inspira une passion violente
au jeune Sigismond (Au^ste), fils de Sigismond,
roi de Pologne, qui l'épousa secrètement, et ne
publia son mariage qu'à la mort du roi, en 1548.
La noblesse polonaise , dans l'assemblée de Pe-
trikow, en 1549, voulut faire casser ce mariage,
dont elle se montra fort mécontente. Mais la me-
nace du roi, de faire revivre une ancienne loi
contre le cumul des places et des dignités, les fit
immédiatement rentrer dans le silence. La reine
mourut six mois après son couronnement.
Scli8Effer, Histoire de Portugal.
* BARBE (....), lazariste et prédicateur fran-
çais du dix-huitième siècle. Il dirigea le séminaire
des Bons-Enfants, à Paris, et laissa ; Prières
427
touchantes et affectives -fVdxi?, , 1712, m-12; —
Prières durant la sainte Messe; ibid., 1712,
in-12.
Adelung, Sappl. à Jôcher, AlUjem. Gelehrten-Lexicon.
* BARBE {N...), officier français, mort en
1798. D n'était que sergent lorsqu'on 1798, au
siège de Fribourg , il escalada le premier les rem-
parts, et s'élança dans la place avec une dizaine
de soldats. D'autres braves, entraînés par son
exemple, se précipitèrent dans la place par une
porte que le canon avait brisée en partie. Quinze
cents Bernois et environ cinq mille paysans, qui
défendaient la ville, prirent la fuite précipitam-
ment. Barbe reçut, des.mains du général Brune,
les épaulettes de lieutenant sur le champ de ba-
taille; et, trois jours après, il s'élança encore le
premier au milieu de la mitraille sur le pont Neue-
nech, pour forcer le passage de la rivière de
Seuse. Moins heureux cette fois , il paya de sa
vie ce nouvel acte de courage.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
* BARBE (le père Philippe), prêtre de la
Docti-ine clirétienne, né à Londres en 1723 de
parents français, mort à Chaumont-en-Bassigny
en 1792. Après des études brillantes au collège
Louis-le-Grand , à Paris , il entra dans les ordres
sacrés. Il fut bientôt appelé à la tête du collège
de Langres, et ensuite de celui de Chaumont.
Rappelé à Paris en 1785, il fut chargé de la tra-
duction des Pères grecs pour la collection que
préparait M. de Juigné , archevêque de Paris. A
l'époque de la révolution il vint se fixer à Chau-
mont , où il mom-ut peu de temps après. On a
de lui : Fables et contes philosophiques ;'Parii,
1771, m-12;— Manuel des Rhétoriciens, ou
Bhétorique moderne, imprimé à Vitry-Ie-
Français en 1759 et 1762, et à Paris chez Savoie
en 1763. Barbier, dans son Dictionnaire des
Anonymes, lui a attribué à tort le recueil ayant
pour titre : Fables nouvelles, divisées en 6
livres; Paris, 1762, in-12. N. M....Y.
Biographie des hommes célèbres de la Champagne.
— Mathieu, Notice sur le P. Barbe. — Barbier, Diction-
naire des Anonymes. _ _
BARBÉ (Grégoire-Auguste), capitame au
5<^ régiment d'infanterie légère, enti'a au service
comme volontaire en 1805, et fut nommé capi-
taine le 8 novembre 1813. Après s'être fait
remarquer dans plusieurs occasions , il se signala
particulièrement à l'affaire d'AUecos (Vieille-Cas-
tille). Il défendait cette place avec vingt-trois
liommes seulement, lorsque, le 3 janvier 1810,
elle fut attaquée par trois cent cinquante Espa-
gnols ; il soutint pendant cinq heures un feu con-
tinuel , et fut assez heureux pour repousser l'en-
nemi et se retirer en emportant ses blessés.
Pendant le siège dé Tarragone, aux assauts du
fort de Francoli , du bastion Saint-Charles et de
celui de la Place, il montra tant d'énergie et
d'intrépidité qu'il reçut trois mentions honorables
à l'ordre de l'armée. Barbé, au péril de sa vie,
sauva le général Maison à la bataille de Leipzig,
le 16 octobre 1813 : ce général était tonabé au
BARBE — BARBÉ
428
pouvoù: de l'ennemi; sept hommes l'avaient saisi
et l'emmenaient prisonnier, lorsque Barbé , qui
n'était encore que lieutenant, courut à lui , éten-
dit à terre les deux premiers qui résistèrent, et
arrivajusqu'au général, qui, se voyant secouru,
ressaisit son épée,et parvint, avec son libérateur,
à mettre en fuite les cinq auties. Plus tard.
Barbé servit comme capitaine dans la légion de
la Moselle , et on ignore l'époque de sa mort.
Le Bas. Dictiojinaire encyclopédique de la France.
BARBÉ-MARBOis ( François], de) , comte ■
et marquis, magistrat français, né à Metz je
31 janvier 1745, mort le 14 janvier 1837. Pré-
cepteur des enfants du maréchal de Castries', il
suivit d'abord la carrière diplomatique. Depuis
1769 il fut successivement secrétaire de légation t
à Ratisbonne et à Dresde , chargé d'affaires au-
près de l'électeur de Saxe, puis auprès de Télec-
teur de Bavière , et consul général de France
près du congi'ès des États-Unis. Dans ce pays où
il résida dix ans, il épousa en 1784 la fille de
Moore, président et gouverneur de l'État de Pea- 1
sylvanie. En 1785, Louis XVI le nomma inten- i
dant à Saint-Domingue. Les réformes qu'il i
opéra dans l'administration des finances de celte
colonie lui firent des ennemis, qui le calomniè-
rent auprès du gouvernement ; mais il se justifia,
et sa conduite fut approuvée par le roi. De re-
tour en France en 1790, il fut employé dans les
bureaux du ministère des affaires éti'angères.
L'année suivante, il se rendit à la diète de l'Em-
pire en qualité d'adjoint à M. de Noailles, am-
bassadeur de France , pour traiter des droits des
princes possessionnés en Alsace et en Lorraine.
Peu de temps après, il revint dans sa patrie, et
y vécut éloigné des affaires jusqu'en 1795,
époque où il fut élu membre du conseil des an-
ciens par le département de la Moselle. Il eut"
d'abord à s'y justifier de l'accusation d'avoir
participé à la rédaction du traité de Pilnitz eu
1791 ; mais il se défendit avec énergie de cette i
accusation, et le conseil passa à l'ordre dut
jour (1). En août 1796, il parla en faveur des ren-
tiers de l'État, et fut élu , dans le mois suivant, i
secrétaire du conseil. Plusieurs fois il attaqua, .i
mais sans succès, la loi du 3 brumaire au FV, quii
excluait des fonctions publiques les nobles et lesi
parents des émigrés. Se ti-ouvant désigné pour le
ministère, sur une liste saisie chez Berthelot de'
la Villeheumois, agent des princes français, il
fut accusé de royalisme, et, au 18 fructidor an V,i
déporté à la Guyane. Habitué au climat de Saint»
Domingue , il fut préservé des maladies qui eihi
levèrent la plupart des exilés. Bientôt après, il
obtint sa translation à l'île d'Oléron, d'où il »«-
vint à Paris après le 18 brumaire an VU. Grâcfli
à l'mtervention du consul Lebrun, son ami, il
fut nommé conseiller d'État en 1801, puis direc-i
leur du trésor public : sa direction fut érigée m
li) Il publia, à cette occasion : Dénonciation «l'tt*
membre du Conseil des anciens pour fait de trahison?
Paris, 1795, in-S".
1429
BARBÉ
430
ministère par arrêté consulaire du 5 vendémiaire
an X. L'année suivante, il présida le collège élec-
toral du département de l'Eure , qui l'élut candi-
dat au sénat conservateur. En 1803, il ftit nommé
grand officier de la Légion d'honneur, reçut le
dtre de comte et le grand cordon de Saint-Hubert
de Bavière. Vers la même époque , il fut chargé
de céder la Louisiane aux États-Unis au prix de
cinquante millions. Marbois eut l'habileté d'en
obtenir quatre-vingts, dont vingt applicables aux
indemnités dues aux négociants de l'Union,
pour des prises indûment faites sur eux. Napo-
léon le récompensa d'un don de 192,000 francs.
Une baisse imprévue dans les fonds publics,
survenue en 1806, et causée principalement par
une faussp opération de finances qu'il avait ap-
prouvée , produisit les plus funestes effets sur
le crédit public. Napoléon, à son arrivée à Paiis,
manda le ministre , le traita fort durement, et le
destitua sur-le-champ. Barbc-Marbois , en quit-
tant le cabinet de l'empereur, lui dit, les lar-
mes aux yeux : « J'ose espérer que Votre Majesté
ne m'accusera pas d'être un voleur. » Napoléon
lui répondit : « Je le préférerais cent fois ; la fri-
ponnerie a des bornes , la bêtise n'en a point. »
Cependant la disgrâce cessa en 1808, et Napo-
léon, qui connaissait sa probité , le nomma alors
premier président de la cour des comptes.
En 1813, il entra au sénat. En avril 1814, il
vota la déchéance de l'empereur, l'établissement
d'un gouvernement provisoire, et le rétablisse-
ment de la dynastie des Bourbons. Dans le mois
de juin suivant, il fut nommé pair de France,
ensuite conseiller honoraire de l'université, et,
par ordonnance du 27 février 1815, il fut con-
firmé dans les fonctions de premier président de
la cour des comptes.
Après le retour en France de Napoléon le 20
mars 1815, Barbé-Marbois fit sonder par le
général Lebran , son gendre , les dispositions de
l'empereur à son égard. Napoléon, irrité, pour
toute réponse lui fit donner l'ordre de quitter
Paris, et nomma en sa place M. Collin de
Sussy à la présidence de la cour des comptes.
Barbé-Marbois reprit ces fonctions lors du
retour des Bourbons. Nommé président du col-
lège électoral du département du Bas-Rhin, dont
le territoire était encore occupé par les années
étrangères , il obtint de leurs généraux que les
électeurs pussent enti'er dans Strasbourg, dont
le blocus était formé. Pendant tout le cours de
sa vie politique, Barbé-Marbois ne s'est écarté
qu'une seule fois de sa modération habituelle, à
l'occasion de M. Carret, maître des requêtes,
qui avait été nommé président de la fédération
parisienne pendant les Cent- Jours. Après le 8 juil-
let 1815, ce fonctionnaire se présenta à la cour
des comptes : « Monsieur, lui dit Barbé-Marbois,
vous êtes nommé à vie, et personne n'a le
droit de vous destituer; mais toutes les fois
que vous paraîtrez ici, la séance sera levée. «
Au mois d'août 1815, Barbé-Marbois remplaça
M. Pasquier au ministère de la justice. Il prit
part dans la chambre des pairs aux discussions
les plus importantes. Lors du projet de loi sur
les cris séditieux, il s'éleva avec force contre
l'opinion de la majorité qui voulait substituer la
peine de mort à la déportation , et parvint à
ramener la majorité à son avis. Dans le procès
du maréchal Ney, il intervint comme porteur
d'accusation , et s'abstint , ainsi que les autres
ministres , de voter au moment du jugement.
Le 10 mai 1816 , il quitta les sceaux et le porte-
feuille de la justice, et fut de nouveau nommé
premier président de la cour des comptes. Le 18
juillet 1830, il félicita officiellement, pour la
conquête d'Alger, Charles X, et le proclama
« son roi bien-aimé, le bienfaiteur des hommes. »
Après la révolution de Juillet , il prononça à l'a-
vénement de Louis-Philippe les mêmes discours
adulateurs et les mêmes serments de fidélité,
qu'il avait, sauf quelques variantes, prononcés
devant Napoléon et devant les princes de la bran-
che aînée des Bourbons. Le 5 août suis'ant, il
vint avec empressement haranguer le duc d'Or-
léans comme lieutenant du royaume , puis cinq
jours après comme roi supplantant ce son roi
bien-aimé. » En 1833, une maladie le décida
à offrir sa démission de la charge de premier
président à la cour des comptes : cette démis-
sion ne fut pas acceptée à cette époque. Barbé-
Marbois continua d'exercer ses fonctions jusqu'au
4 avril 1834, où il eut pour successeur M. Barthe.
Pour le consoler, le roi lui envoya son portrait avec
une lettre autographe. — Les principaux écrits
de Barbé-Marbois ont pour titres : Complot d'Ar-
nold et de sir Henri Clinton contre les États-
Unis d'Â7nérique et contre le général Washing-
ton, en septembre 1780; Paris, Didot l'aîné, 1816,
in-8°, avec carte et portraits ; — Culture du
trèfle, de la luzerne et du sainfoin; Paris, 1792,
in-8° ; — Essai sur les moyens d'inspirer aux
hommes le goût de la vertu, 1769, in-8° ; — De
la Guyane, de son état physique, de son agr;i-
culture, de son régime Intérieur, et du projet
de la peupler avec des laboureurs européens ;
Paris, Trouvé, 1822, in-8°; — Lettres de ma-
dame la marquise de Pompadour , depuis
1746 jusqu'à 1762; Londres, 1771, 2 vol. in-8°;
1772, 3 vol. in-12; 1772, 4 vol. in-12; 1773,
in-8° ou in-12, nouvelle édition précédée d'une
notice sur madame de Pompadour ; Paris, Long-
champs, 1811, 2 vol. în-12 ; — Réflexions sur la
colonie de Saint-Bomingue, on Examen appro-
fondi des causes de sa ruine et des mesures
pour la rétablir, 1796, in-8°; — Soc7'ate en
délire, traduit de l'allemand de Wieland; —
Histoire de la Louisiane et de la cession de
cette colonie pâr'la "France aux États-
Unis, etc.; Paris, F. Didot, 1828, in-8°; —
Journal d'un déporté non jugé, ou déporta-
tion en violation des lois décrétées le i8 fruc-
tidor an V ; Paris, F. Didot, 1834, 2 vol. in-8»;
l Châtel, 1835, 2 vol. in-8°.
431
Biographie des Contemporains, — Mémoires de
M.-Barbé de Marbois ; Paris. S vol. 18S5.
BARBEAU DE LA BRVTÈBE (Jean-LouiS ),
savant littérateur, né à Paris le 29 juin 1710,
mort le 20 novembre 1 78 1 . Fils d'un marchand de
l)ois , il fut d'abord destiné au conmierce de son
père ; mais son penchant l'entraîna vers la littéra-
ture. Il embrassa l'état ecclésiastique, qu'il quitta
quelque temps après pour se retirer en Hollande,
où il passa une quinzaine d'années. H rapporta de
ce pays différentes cartes peu connues en France;
il les communiqua à Buache, qui les garda chez lui
environ vingt-trois ans , et aux ouvrages duquel
il eut la plus grande part. En 1759, il publia une
Mappemonde historique : carte ingénieuse et
alors vraiment nouvelle , où l'auteur a su réunir
en un seul système la géographie , la chronologie
et l'histoire. Il s'était proposé de développer
cette carte générale dans des cartes particulières ;
mais il fiit forcé d'y renoncer, par la néces-
sité où il était de gagner sa vie en travail-
lant pour les libraires. On lui doit un grand
nombre d'éditions, parmi lesquelles on remar-
que : Tablettes chronologiques de l'abbé Len-
glet, 1763 et 1778; — la Géographie mo-
derne de l'abbé Lacroix, 2 vol. in-12 , 1773; —
les deux derniers volumes de la Bibliothèque
de France du père Lelong, 1768-1778 ; et il aida
beaucoup M. de Poulette dans la publication
des trois premiers en 1758 , 5 vol. in-fol. On a
encore de lui une Description de l'empire de
Eussie, traduite de l'allemand du baron de
Strahlemberg, 1757, 2 vol. in-12; et une vie de
François Paris, diacre, 1751, in-12. — Barbeau
était du petit nombre de ces littérateurs modestes
qui, sans avoir ni places ni pensions, n'en sont
pas moins estimables.
Cbaudon et Delandine , Dictionnaire historique.
BARBEAU- DCBARRAN. Voy. DuBARRAN.
BARBEDETTE-CHERMELAIS(/05e;)A-/eaw),
jurisconsulte français, né aux Faucheries ( Ule-
et-Vilaine ) le 11 octobre 1784, mort au Planty
le 28 janvier 1826. Il se plaça au premier rang
dans le barreau. On a de lui : Traité des At-
tributions des Juges de paix; Paris, 1810,
in-8°. Barbedette collabora au Répertoire de la
Nouvelle Législation.
1 Favard, Bépertoire de la Nouvelle Législation.
*BARBELl.o (Jacopo) , peintre italien, né à
Crema en Lombardie en 1590, tué d'un coup
d'arquebuse en 1656. H a beaucoup travaillé,
soit à l'huile, soit à fresque, à Brescia et à Ber-
game. Le Saint Lazare, dans l'égUse de ce nom
de cette dernière ville, passe pour son meilleur
ouvrage. E. B — n.
Lanzi, Storia délia pittura. — Guida di Bergamo. —
Ayeraldi , Guida di Brescia. — Ticozzl, Dizionario dei
Ptttori. — Orlandi, Abecedario Pittorico.
"^BARNER (Mary), femme poète irlandaise,
née à Dublin vers 1712, morte en 1757. C'était
une personne digne d'estime. On a d'elle un
Recueil de poésies , publié sous le patronage de
BARBÉ ~ BARBERI 432 I
doyen Jonathan Swift et de lord Orrery. Ses
poésies sont remarquables par les pensées mo-
rales qui s'y rencontrent.
Rose, New Biographical Dictionarn.
*BARBERAN (Antoine), théologien espa-
gnol : il fut prieur et chanoine de la cathédrale
de Saragosse, et laissa : Historia ecclesiastica
de Saragoza , conservée manuscrite dans la ii
bibliothèque de Saragosse.
Lanaza , Hist. ecct. regni Aragonise. — Antonio ,
Bibl. hispana nova.
*BARBEREAU ( ....), médecin et alchimiste
du dix-septième siècle. On a de lui : l'Esprit
universel, ou le Principe des grands remèdes, «,
in-8°, sans indication de date ni de lieu ; — Re- •■
mèdes souverains et incomparables heureuse-
ment découverts et employés par l'auteur ;
Paris, 1669, in-4°.
Carrère , Bibliothèque littéraire de la Médecine.
* BARBEREAV ( Mathurin - Auguste - JBal-
^Aasor), compositeur français, né à Paris le 14
novembre 1799. D entra au Conservatoire le
14 août 1810, et eut Reicha pour maître le con-
tre-point. En 1824, au concours de l'Institut, '
Barbereau obtint le grand prix de composition i
musicale pour sa cantate intitulée Agnès Sorel,
exécutée le 4 octobre môme année. Devenu <
pensionnaire du gouvernement, il voyagea en
Allemagne et en Italie; revenu à Paris, il fut
chef de l'orchestre du théâtre des Nouveautés.
On a de lui : les Sybarites de Florence, opéra-
pasticcio, composé en partie par lui.
Fétls , Biographie universelle des Musiciens.
BARBERET ( Denys)[, médecin, né à Arnay-
le-Duc en Bourgogne en 1714, mort vers la fin
de 1770. Après avoir étudié la médecine à Mont-
pellier, où il fut reçu docteur, il voyagea en Italie
pour se perfectionner dans ses connaissances. En
1743 il vint s'établir à Dijon, puis à Bourg-en-
Bresse en 1743; il quitta cette viUe ;en 1766,
pour aller remplù* la charge de médecin de la
marine au département de Toulon. Les ouvrages
qu'il a laissés sont : Dissertation sur le rapport
qui se trouve entre les phénomènes du ton-
nerre et ceux de l'électricité ; Bordeaux, 1750,
in-40 : cette dissertation fut couronnée par l'Aca-
démie de Bordeaux ; — Mémoire qui a rem-
.porté le prix de physique de Vannée 1761,
au jugement de l'Académie des sciences,
belles lettres et arts de Lyon ; Lyon, 1762 ,
in-12. Ce mémoire roule sur cette question :
« Quelles sont les causes qui font mousser le vin ?
Quels sont lés moyens de prévenir cet accident
et d'y remédier, sans que la qualité du vin de-
vienne nuisible à la santé ?» — Mémoire sur
les maladies épidémiques des bestiaux; Paris,
1766, in-8'' ; ouvrage couronné en 1765 parla So-
ciété d'agriculture de Paris ; — Dissertation sur
la nature et la formation de la grêle, dans le
tome I^" des Mémoires de l'Académie de Dijon.
Biographie Médicale.
* BARBERI {Antoine), architecte et graveur
italien, vivait dans la seconde moitié du dix-sep-
(33 BARBERI -
ième siècle, n ne faut pas le confondre avec
jOuis Barberi, connu par un plan de Paris.
)utre des gravures d'après Mignard , on a d'An-
oine Barberi un Plan de Rome daté de 1697.
il. Le Blanc conjecture que ce plan, attribué à
barberi par quelques auteurs, pourrait bien être
elui que publiait, également en 1697, Antoine
Jarbey, auquel il conviendrait de le restituer.
Nagler, Pteues AUgemeines Kûnstler.Lexicon. — Ch.
,e Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.
BARBERI {François) , jurisconsulte italien,
avait à Rome dans la 2^ moitié du dix-huitième
iècle. H fut procureur fiscal sous Pie VI. H
it condamner Cagliostro à la détention perpé-
uelle, et publia, sur l'affaire de Basseville {voy.
!^NTONELLi ) , une brochure destinée à prouver
jue l'on ne devait attribuer son assassinat qu'à
l'effervescence populaire.
j Biographie universelle, édit. belge.
* BARBERI (/eaw), peintre en perspective
ît architecte romain, vivait dans la seconde moi-
iié du dix-huitième siècle. En 1786, il fit avec
succès, sur l'ordre du pape, la façade de la
nouvelle sacristie de Saint-Pierre de Rome.
Nagler, Neue» AUgemeines KUnstler-Lexicon.
''BARBERI [Jean- Antoine), médecin italien,
oatif de Carmagnola, mort en 1666 ou 1667.
Il professa la médecine, l'astronomie et les ma-
thématiques dans la capitale du Piémont, et fut
membre de l'Académie des ignorants. Il laissa :
Medicus practicus ; — Medicus consiliarius.
, Mazzucbelli, Scrittori d'Italia.
* BARBERI ( Marc - Aurèle ) , jurisconsulte
italien, natif du Piémont, vivait dans la première
moitié du dix-septième siècle. Il devint avocat
du trésor, et professeur de droit civU à Turin.
On a de lui quelques Discours; Turin, 1750.
MazEuchelli, Scrittori d'Italia.
* BARBERI (Philippe de), théologien italien,
natif de Syracuse, vivait dans la seconde moitié
du quinzième siècle. Il fut nommé inquisiteur
de la foi en Sicile et dans les îles de Malte et
de Goze, en 1481. On a de lui, entre autres ou-
vrages : Tractatus de Discordia , inter Euse-
bium, Hieronymum et Aurelium Augustinum ;
Approbatus Sibyllarum et Prophetarum dic-
tis omniumque Gentilium philosophorum et
veterum poetarum , qui de Christo vaticinati
sunt atque aliqua prxdixerunt ; — Donatus
theologus, quo theologicee qussstiones grarn-
matica arte solvuntur ; tous ces ouvrages
publiés à Rome, 1481 ; — Libellus de anima-
rum immortalitate ; — Libellus de divina
Providentia mundi gubernatione, hominum
prsEdestinatione atque reprobatione : l'auteur
y prêche la doctrine de saint Thomas ; — Viro-
rumillustrium chronica, pubhée en 1475, in-4°,
sans indication de lieu ni d'imprimeur; — De
inventoribus' scientiarum et artium mecha-
nicarum Libri très; — Sermonum quadra-
gesimalium volumen pergrande ; — Domini-
carum oc Sanctorum volumen.
, Fontana, in Theatro et Monummtis. - Bibl. sacrée.
BARBERINI
434
BARBERiNi ( Famille des).' Les Barberini
sont originaires de Semifons en Toscane, Vers
l'an 1024, ils quittèrent leur patrie ruinée par
les guerres , et vinrent s'établir à Florence. Leur
grande illustration date de Maffeo Barberini , né
en 1568, élu pape en 1623, sous le nom d'Ur-
bain Vin ( voy. ce nom ) ; son frère et deux de
ses neveux furent élevés par lui au cardinalat ;
Antoine, le duc de Segni, etc., fut envoyé dans
le Piémont avec le titre de légat a latere , pour
régler les affaires du Montferrat, dans lesquelles
la France était intervenue ; il eut beaucoup de
part à la paix qui se conclut peu de temps après.
La fortune d'un troisième neveu (Taddeo ) ne fut
pas moins brillante; son oncle lui donna la prin-
cipauté de Palestrine avec 60,000 écus de rente ;
l'avidité des Barberini , plutôt irritée qu'assou-
vie par des faveurs si grandes, convoita bien-
tôt les duchés de Castro et de Ronciglione,
fiefs de la maison de Parme; ils en accompli-
rent facilement en 1642 la conquête; mais ensuite,
lorsqu'ils osèrent porter leurs prétentions jusque
sur le duché de Parme , Edouard Famèse leur
opposa une vigoureuse résistance, dispersa, avec
3,000 cavaliers, 20,000 hommes de l'armée du
pape commandés par Taddeo, et vint ravager la
Romagne. L'année suivante, les Vénitiens, le
duc de Modène , le grand-duc de Toscane , se
liguèrent avec Edouard pour mettre une digue à
l'ambition des neveux d'Urbain. Montecuculi,
général du duc de Modène, battit de nouveau
l'année pontificale, commandée cette fois par
le cardinal Antoine; et sa victoire amena la paix.
De ces ambitieuses tentatives il ne resta aux
Barberini que la douleur d'avoir échoué, et la
crainte d'un soulèvement de la part des peuples
accablés d'impôts : en effet , à la mort d'Urbain
Vin (1644) , de violentes clameurs s'élevèrent
contre eux dans Rome. Pourtant leur influence
était grande dans le conclave ; et le nouveau
pape (Innocent X) ne fut élu que lorsqu'ils y
eurent donné leur assentiment ; ime fois élevé
sur le saint-siége, il se montra tellement leur
ennemi , qu'ils crurent devoir quitter l'Italie et
chercher un appui près du cardinal Mazarin ,
alors tout-puissant en France. Grâce à la mé-
diation de ce ministre, les Barberini obtin-
rent la restitution de leurs biens, qu'on avait
mis en séquestre. Taddeo mounità Paris en 1647;
mais les deux cardinaux revinrent en Italie , et
leur famille a conservé jusqu'à nos jours la
principauté de Palestrine. On reproche aux Bar-
berini d'avoir, pour la construction d'un palais ,
enlevé des pierres du Colisée; de là ce mot de
Pasquin : Quod non Barbari fecerunt , Barbe-
rini/ecere. [Enc. des g. du m.]
Sismondi, Hist. des Républiques Italiennes. — Mara-
torl, Annali d'Italia.
BARBERINI et uou BARBERiNO (Antoine),
surnommé il Vecehio, théologien italien , né à
Florence en 1569 , mort en 1646. Il était frère
d'Urbain VHI. Simple capucin en 1569, il était
435 BARBERINI
cardinal de Sinigaglia en 1634. On a de lui :
Consêitutiones synodales et décréta pro dice-
cesi Senegallensi ; Rome, 1627, in-4° ; — Cons-
titutiones et décréta pro monialibus suœ
diœcesis; Rome, 1628, in-12; — Tractatus de
antiquo modo eligendi in religione Capucci-
norum; Rome, 1640 •, — Ordinationespro bono
regimine reUgionis Cnpuccinorum ; Rome,
1640.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BARBERINO (Antoine), le jeune, cardinal
et poète italien, né à Rome en 1608, morten 1671,
Il était neveu d'Urbain VIII , et fut élevé au
cardinalat en 1628. H laissa despoésies latines et
italiennes, dans les JEdes Barberinx de Jé-
rôme Tesio; Rome, 1642, in-fol.
Maz7.nchelli , Scrittori d'Italia. — Adeliing , Supplé-
ment à Jôcher;, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.)
* BABBEKINI ( Bonaventure ) , archevêque
de Ferrare, théologien italien, né à Ferrare en
1674, mort le 15 octobre 1743. Il entra dès
l'âge de seize ans dans l'ordre des Capucins, d'où
sa mauvaise santé le fit sortir pour passer à ce-
lui des Franciscains. Il remplit ensuite diverses
fonctions ecclésiastiques subalternes, à la suite
desquelles il fut appelé à l'archevêché de Fer-
rare par le pape Benoît XTV. On a de Barbe-
rini : Orazione italiane, sur divers sujets, im-
primées à Forli vers 1718, et qui eurent beaucoup
de succès ; — Epistola ad Em. Francise. Bar-
berinum de Canone Nicasno; Appellationes ad
summum Rom. Pontifie, ac de numéro viginti
canonum Nicsense synodi, dans les Opusc.
scientif. efilol., t. 34; — Prediche dette nel
sacro Palazzo Apostolico per il corso di dieci-
Hove; Venise, 1752.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Adeluçg, Supplé-
ment à Jôcher, .4llgetneines Gelehrten-Lexicon. — Ti-
paldo, Biografiu dcgli Italiani illustri, IV, 880.
BARBERiNietnonBARBKRiNO {François),
poète et jurisconsulte italien, né en 1264 à Barbe-
rino, dans le pays Florentin; mort en 1348. Son
père s'appelait Neri di Rinuccio. François étu-
dia d'abord sous la direction de Brunetto Latini.
Tout jeune encore, il improvisa publiquement sur
vingt-quatre questions concernant une thèse alors
h la mode : VAinour. U se livra ensuite à l'étude
de la jurisprudence, et devint notairepublic après
la mort de son père. Après avoir voyagé ensuite en
Provence et dans d'autres parties de la France,
il revint en 1313 à Florence, où il obtint la
laurea ou laurier de docteur en droit. A la mort
d'Antoine Orso son ami, qui lui laissa une partie
de ses biens, il eut à soutenir un procès contre
les nonces apostoliques, qui réclamaient ce qui
provenait des aumônes reçues par Orso pour
l'envoi de secours dans la terre sainte; Barbe-
rino gagna le procès. — Il est connu par l'ou-
vrage intitulé Documenti d'Amore; Rome,
1640, in-4", édition de Frédéric Ubaldini, avec
une excellente table explicative et d'autres poé-
sies de l'auteur. Cet ouvrage, malgré le titre ,
est en quelque sorte la philosophie morale de
— BARBES 436
l'amour. Les douze parties qui le composent soni
intitulées : de la Docilité ; l'Adresse ; la Cons-
tance; la Discrétion; la Patience; l'Espé-
rance; la Prudence; la Gloire; la Justice,
l'Innocence; la Reconnaissance ; VÉterniié.
Crescerabeni, Historia délia volgar poesia. — Ghilini
Teatro degli. Uomini litterati
* BARBERiNi (Giovauni-Battista) , sculp-
teur, né à Côme, mort à Crémone en 1666. Aid(
de son frère, il s'adonna surtout à la sculptnrt
d'ornement, genre dans lequel il avait acquis une
grande- habileté. C'est à lui que l'on doit les jo-
lies statues qui ornent les orgues et le ciboirf
de Sainte-Pétrone de Bologne. E. B — n.
Malvasia, Pittnre, Sculture ed architecture di Bolo-
gna. — Panni, Pitture di Cremona.
BARBERINO. Voy. BARBERFNI
*BARBERivs (Fabius), médecm italien.-
natif d'Ariano dans le royaume de Naples, vi
vait dans la première moitié du dix-septièm<
siècle. On a de lui: De prognostko cinerun
quos Vesuvius,dum conjlagrabat, eructavit.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BARRERius {Louis-Mahe) , médecin ilaili
lien, natif d'Imola, vivait dans la seconde moitinf
du dix-septième siècle. Il laissa : Tract, de spiri >,
tus nitro-aerei operafionibus in microcosmon
Bologne, 1680, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BARBEROUSSE, roi d'Alger. Voy. Aroudj.
BARBEROCSSB, l'empereur. Voy. Frédéric !
* BARBES (Armand), né en 1810 à ij
Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) , vint dès son en !
fance habiter le midi de la France, à Fortoii
près de Carcassonne, d'où sa famille est origi
naire, et fit ses études à l'école de Sorèze. L
mort de son père , riche négociant, l'ayant mi
de bonne heure en possession d'une fortune im
portante, il fut envoyé par son tuteur à Paris '
pour y suivre les cours de droit peu de temp
après la révolution de Juillet. Affilié à la Sociét
des Droits de l'homme, il fut compromis dan
l'insurrection d'avril 1834, arrêté pré vcntivemeni
et emprisonné à Sainte-Pélagie pendant quatr
ou cinq mois ; il ne fut pas trouvé suffisammer
coupable pour figurer sur le banc des accusés, (
une ordonnance de non-lieu le rendit à la
berté. Enveloppé de nouveau dans les noroi
breuses arrestations opérées à l'occasion d j
l'attentat Fieschi ( 18 août 1835 ), il fut une se ;
conde fois relaxé sans jugement. Enfin, quelque j
mois plus tard, le gouvernement, qui le considt
rait avec raison comme un ennemi détermiw j
obtint contre lui, devant le tribunal correctioiD ,
nel de la Seine, une première condamnation 1
une année d'emprisonnement, pour fabricatio!
clandestine de poudre.
A l'expiration de sa peine, Barbes conspira d
nouveau, avec Auguste Blanqui, Martin Bei
nard et quelques autres chefs de la Société d(
Familles, s'élança, suivi d'un petit nombri
d'hommes (le 12 mai 1839), à l'attaque du posti
de la Conciergerie, qu'il voulait enlever poun|
37
BARBES — BARBETTE
438
emparer ensuite de la préfecture de police.
'officier commandant du poste, le lieutenant
irouineau, étant sorti avec sa troupe, fut atteint
'une balle partie des rangs des insurgés , et
)mba mort. L'alerte fut donnée , et quand les
ateurs de cet audacieux coup de main débou-
tèrent par la rue de la Barillerie , ils trouvè-
snt, sur le quai des Orfèvres, des forces prê-
;s à la résistance. Us se replièrent alorS sur
;s rues étroites de la Cité , pour s'y retrancher
errièredes barricades ; mais, la nuit même, l'in-
urrection, qui comptait à peine deux cents com-
attants, fut mise en déroute, et Barbes tomba
u pouvoir des gardes municipaux.
Traduit devant la cour des pairs , et person-
lellement accusé de l'assassinat de Drouineau,
iarbès fut condamné à mort. Louis-Pliilippe,
i;ontrairement à l'avis de ses ministres, cora-
nua la peine capitale en celle de la détention
perpétuelle, quand déjà le condamné , qui n'es-
;)érait rien de la clémence royale , avait écrit
i ses amis ses derniers adieux.
La révolution de Février 1848 lui rouvrit les
portes de la prison. Bientôt la 12^ légion le pro-
clama son colonel, et le département de l'Aude
le chargea de le représenter à l'assemblée cons-
tittuante. Barbes n'y siégea pas longtemps. L'ha-
bitude de conspirer étant pour lui une seconde
nature, il prit part à l'affaire du 15 mai. Les
envahisseurs du Palais -Bourbon l'enti-aînè-
rent jusqu'à l'hôtel de ville, où il fut arrêté
dans la soirée , et transféré au donjon de Vin-
cennes.
Traduit devant la haute cour de justice con-
voquée à Bourges, sous la prévention de com-
plot tendant au renversement du gouvernement
républicain, il fut déclaré coupable (2 avril
1849), et. condamné à la déportation, peine qui,
faute d'un établissement spécial, se trouva com-
muée de fait en celle d'une détention perpétuelle
qu'il subit aujourd'hui dans la prison de Belle-
Ile-en-Mer. On a de lui : Deux jours de con-
damnation à mort; Paris, 1848, in-8°-, et 1849,
in-8'' ; cette seconde édition est précédée d'une
lettre de M. Louis Blanc; — Quelques mots à
ceux qui possèdent, en faveur des prolétaires
sa7is travail; ibid., 1848, iu-8°.
J.-F. Destigny (de Caen).
BARBÉS! EU {Richard de). Voy. Richard
de Barbesieu.
BARBÉsiEUX (Louis-François Letellier, mar-
quis be), ministre de Louis XIV, troisième fils
du marquis de Louvois , naquit à Paris en 1668,
et mourut le 5 janvier 1701. Ce ministre incapa-
ble fit regretter son père. Il se livra à ses pas-
sions etnégligeales affaires publiques. Louis XTV,
mécontent de sa conduite , s'en expliqua ainsi
à l'archevêque de Reims , son oncle : « Votre
neveu a des talents, mais il n'en fait pas bon
usage. D donne trop souvent à souper aux prin-
ces, au lieu de travailler. Il néglige les affaires
pour ses plaisirs ; il fait attendre trop longtemps
les officiers dans son antichambre ; il leur parle
avec hauteur , et quelquefois avec dureté. » Bar-
bésieux mourut en 1701, dans sa trente-troisième
année. L'archevêque de Reims, en parcourant les
papiers de son neveu , trouva cette note écrite de
sa main, « J'aurai, à ma trente-troisième armée,
une grande maladie, de laquelle je n'échapperai
pas. » Barbésieux, héritier de la crédulité de son
père pour l'astrologie, consultait souvent le père
Alexis, cordelier, qui, d'après la connaissance des
passions du jeune adepte , avait hasardé cette
prédiction.
Moréri , Dictionnaire historique. ■
* BARBET (Adrien), musicien français, vivait
vers la fin du seizième siècle, et laissa : Exem-
plaire des douze tons de la musique et de
leur nature; Anvers, 1599, in-4°.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BABBETA (Jean), historien hongrois, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
Il appartenait à l'ordre de Saint-Dominique. On
a de lui : Histoire de la Dalmatie, ou de Lau-
dibus Dalmatise.
Échard, de Scriptoribus ordinis Dominicanorum.
* BARBETTE (P«M^), médecin et chirurgien
hollandais, vivait à Amsterdam dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle. Le premier
il proposa la gastrotomie dans le cas d'intus-
susception des intestins , maladie dont il domie
une claire définition. U corrigea aussi , et avec
succès, la canule de Sanctorius, en usage pour
l'opération de la paracentèse, en substituant à la
pointe conique une pointe aplatie en fer de lance,
n fit des sudorifiques un spécifique de toutes les
maladies , et proscrivit sans raison les évacua-
tions sanguines. A ses yeux, le principe de
toutes les maladies était dans l'épaississement
de la lymphe par l'âcreté acide. Sans être ori-
ginaux, ses ouvrages sont nombreux et sur-
chargés de formules. Ils ont pour titre : Chi-
rurgie, seu Heelkonst na de hedendaagze
practyk beschreeven (Chirurgie, ou l'art de
guérir décrit suivant la pratique du jour ) ; Ams-
terdam, 1657 ; Lyon, 1693 ; —-Anatomle prac-
tica, ofte entleeding des menschehjcMn lich-
nams; Amsterdam, 1659, in-8''; et Amsterdam,
1657, in-8''; — Anmerkingen op d' anatomyche
Schriften van L. de Bils; Amsterdam, 1660,
in-S"; — Opéra anatomico-chirurgica, ad circu-
larem sanguinis motum aliaque recentiorum
inventa, accommodata; accedit de peste trac-
tatus, observationibus illustratus ; Leyde,
1672; Bologne, 1692, m-8°; — Oper« omnia me-
dica et chirurgica, notis et observationibus ,
nec non pluribus morborum historiis et cu-
rationibus illustrata et aucta,cum appendice
eorum,quae inpraxi omnia vel concisanimis
pertracta fuerant, opéra et studio Johannis
Jacobi Mangeti ; heyde, 1672, in-8''; en fran-
çais, Lyon , 1687; en anglais, Londres, 1675;
— Praxis medica, cum notis et observatio-
nibus Frederici Decheri; Leyde, 1669; Lyon,
439 BARBETTE — BARBEYRAC
1694 ; — Tractatus de peste, cum notis Fre-
derici Deckers ; Lejde, 1697, in-12.
Vander Linden, De script, med.— Biographie Méd.
*BARBETTi (Angclo), sculpteur en bois, né
à Sienne en 1803. Il remit son art en honneur
en se basant sur le type grec. Le style de ses
compositions est gracieux et pur. Un coffre orné
de scnlptures remarquables lui valut une mé-
daille d'or à l'exposition de Londres en 1851 ; il
en obtint trois autres à Florence. Ce qui lui fait
le plus d'honneur, c'est l'exécution des façades
des dômes de Sienne et d'Orvieto.
Conversations-Lexicon.
*BABBETTi (/ttfes-C^ar ), luthiste et mu-
sicographe italien, vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle. On a de lui : Tabulx Musicae
Testudinariœhexacordx et heptacordse, in-4°.
C'est une méthode de doigté pour les deux luths
à six et sept cordes, encore en usage du temps de
l'auteur.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BARBEU-DVBOURO (Jacqties) y médecin et
botaniste, né à Mayenne le 12 février 1709,
mort à Paris le 13 décembre 1779. H; étudia d'a-
bord les langues anciennes, puis la médecine,
et vint exercer sa profession à Paris. 11 se Uvra
par goût à l'étude de la botanique, et particu-
lièrement à celle des champignons, sur lesquels
il fit de nombreuses expériences. On a de lui : le
Botaniste français ; Paris, 1767^ 2 vol. in-8° :
C'est un des meilleurs livres sur les plantes des
environs de Paris; cependant il u'est presque
jamais cité par les botanistes ; le 1"' volume con-
tient l'exposé des principes de la Philosophia
botanica de Linné; le 2* volume comprend tou-
tes les plantes (indigènes) désignées dans l'ou-
vrage, et rangées par familles naturelles : le Bo-
taniste français attira à l'auteur de vives al-
tercations avec Adanson, qui lui reprocha de lui
avoir emprunté ses idées sans le citer ; — Petit
Code de la raison humaine ; dédié à Franklin ,
Londres, 1774, in-8°; Passy, imprimerie de
Franklin, in-24; 1782 et 1789, in-12'; — Projet
d'un cours complet de médecine; — Recher-
ches sur la durée de la grossesse et le terme de
V accouchement ; Amsterdam, 1765, in-8°, etc.;
— traduction des Lettres sur l'histoire, de
Bolingbroke, 1752, 2 vol. in-12; — Chronogra-
phie, ou Description des temps; Paris, 1754,
in-4° ; — le Calendrier de Philadelphie , ou
Constitution de Sancho-Pança et du bon-
homme Richard en Pensylvanie ; Philadelphie
et Paris, 1778, in-12; — Éléments de méde-
cine; etc., Paris, 1780, in-12; — Manuel de
botanique; 1768, in-12; — Opinion d''un mé-
decin de la Faculté de Paris en faveur de
l'inoculation de la petite vérole; Paris, 1769,
in-12; — Usage des plantes, faisant suite
au Botaniste français; Paris, 1767, 2 vol.
in-12. Barbeu a édité les œuvres de Franklin,
traduites de l'anglais par Lecuy, 1773, 2 vol,
in-4°, et fut l'un des collaborateurs de la Gazette
441
d'Épidaure, continuée sous le titre de Gazett
de Médecine (i76i-i7&2). Du Petit-Thouars ;
consacré à la mémoire de ce savant, sous 1
nom de Barbeuia , un genre de plantes décou
vert à Madagascar.
Ralnouard, Notice sur Barbeu-Dubourg , dans ses Es
sais historiques sur le Maine , t. 2.
* BARBET {Marc le), médecin français, na
tif de Bayeux, mort vers l'an 1600. Il devin
premier médecin du roi Henri IV, et fiit anobli ci
récompense de ce que, tout en employant le
moyens les plus efficaces pour préserver sescon
citoyens de la peste, il refusa de secourir les li
gueurs atteints par le fléau. Barbey vit alors ven
dre ses meubles, piller sa maison, et fut obligé di
quitter la ville; mais rien ne put ébranler sa fidé
lité.
Chaudon et Delandine, Nouveau Dictionnaire histo
rique.
BARBETRAC (Charles), médecin,néen 162'
à Céreste en Provence , mort à Montpellier ei
1699. Il exerça sa profession à Montpellier, où i
avait été reçu docteur en 1649, et s'acquit ua
grande réputation. H reçut du cardinal de Bouil
Ion le brevet de son médecin ordinaire avec uni
pension de 1000 livres, quoiqu'il ne fût pa.!
obligé de rester auprès de lui. Il n'employai,
que peu de remèdes, et n'en guérissait que plul^
de malades. Le célèbre philosophe Locke, ami di '
Sydenham et de Barbeyrac, qu'il avait connue
à Montpellier, disait n'avoir jamais vu deun
hommes dont les manières et la doctrine se res
semblassent davantage. Barbeyrac était calvi
niste. On a de lui : Quasstiones medicas duode
cim; Montpellier, 1658, in-4°, thèse de concours ^
BARBEYRAn (Jean) , jurisconsulte français
né à Béziers le 15 mars 1674, mort le 3 mari
1744. Lors de la révocation de l'édit de Nantes
il suivit ses parents en Suisse. Destiné à la théo
logie par son père qui était ministre calviniste
il suivit sa vocation, qui le portait vers la juris-
piTidence et surtout vers les questions de droi
intei'national. Après avoir séjourné à Genève ei
1693 , et plus tard à Francfort-sur-l'Oder, il s'ar-
rêta à Berlin, professa les belles-lettres au collège
français de cette ville en 1697, l'histoire et k
droit civil à Lauzanne en 1711, enfin le droit
public à Groningue. En 1714 il fut appelé à dhi-
ger l'académie de cette ville, et devint membif
de la Société des sciences de Prusse. Il vécul
paisible pendant près de vingt-six ans à Gro-
ningue, tout en exerçant les fonctions de profes-
seur. On a de lui : Du Pouvoir des souverains
et de la Liberté de consciewce , traduit du latin
de Noodt ; Amsterdam, 1614, avec le discours sur
la loi royale de Gronovius , et un discours du
traducteur, sur la Nature du sort; et Amster-
dam, 1731, 2 vol. in-12; — le Juge compétent
des ambassadeurs, traduit du latin de M. de
BynltershoeTt; la Haye, 1723 ; — Supplément
au grand corps diplomatique, avec des notes;
Amsterdam, 1739, ia-fol., 5 vol. On y trouve une
Histoire curieuse des anciens traités, jusqu'à
il BARBEYRAC
larlemagae; — le Droit de la guerre et de
paix, traduit du latin de Hugues Grotius,
ec desnotes; Amsterdam, 1724, et BâJe, 1746,
roi. in-4° ; — Traité du Jeu, 1737, 2^ édition;
ivrage inspiré, dit-on , à l'auteur, à l'occasion
s jeux qui avaient lieu chez sa belle-mère ; —
•aduction de divers sermons de Tillotson ;
nsterdam, 1722, 6 vol. in-8°; — Traités du
•oit de la nature et des gens , des devoirs de
ï&mme et du citoyen , traduits de Puffendorf ,
60 des notes; Londres, 1740 et 1741 ; — Traité
î la morale des Pères, 1728; — des articles
ins la Bibliothèque raisonnée des ouvrages
« savants de V Europe, 1728-1753; — d'au-
3s' articles dans la Bibliothèque Britannique
;dans la Nouvelle Bibliothèque ou Histoire
itéraire des principaux écrits, 1738-1744.
arbeyrac était, comme on voit, un écrivain fé-
lad, mais qui avait le défaut de cette qualité.
Goetten , Jetzt lebendes Gelehrtes Europa.
♦barbiani (Andréa), peintre de l'école bo-
naise, supposé petit-fils de Jean-Baptiste-Simon,
i à Ravenne, vivait vers le milieu du dix-hui-
ème siècle. On a de lui une foule de tableaux
autel, àRimini et à Ravenne. Dans cette dernière
lie, il a peint à fresque les quatre évangélistes
IX pendentifs de la petite coupole de la cathé-
rale. E. B — n.
Lanzi , Storia Pittorica. — Guida di Rimini. — Ti-
)îzl , Dizionario dei Pittori.
* BARBiANi ( Giovanni-Battïsta-Simone ) ,
eintre de l'école bolonaise, né à Ravenne, mort
ja 1650. Ses principaux ouvrages sont, à Ravenne,
ia Saint André &\\mSaint Joseph dans l'église
\an-Francisco , et, la petite coupole de la cha-
elle de la Madonna del Sudore dans la cathé-
,rale; il y a représenté voie Assomption, qui passe
bur son chef-d'œuvre. Il eut un fils qui ne fat
u'un peintre médiocre , mais que l'on croit avoir
té le père d'Andréa Barbiani.
Ticozzi , Dizionario dei Pittori. — Lanzl , Storia Pit-
lirica. — Orlandi , Jbecedario PiUorico.
\ *barbiàm l Marcello- Vestrio), fils du sui-
vant, se distingua dans l'art oratoire, et publia :
)ratio ad cardinales, cum post obitum Cle-
nentis VIII conclave ingrederentur ; Rome ,
605, in-4°; Responsio ad Orat. Bern. Scotti
)ro canonizatione B. Raymundi ; Rome, 1601,
;q-4» ; _ Un poëme latin : de Fœdere in Tur-
as, dans Carmin, illustr. Poet. Ital.
I Mazzucbelll, Serittori d'Itatia.
* BARBIANI (Oc^auîen), jurisconsulte italien,
înort à Rome en 1572. On a de lui : Practica
udiciorum de offtciis et offacialibus aulee
romanae, cum notis Nic.-Ant. GravaUi;Go-
iogae, 1573, in-8''; Rome, 1609, in-8°.
\ Mazzuchelli, Serittori d'Italia.
j BARBi ANQ ( Alberic r% comte ), guerrier ita-
lien, mort en 1409. H eut le courage de renoncer
|i l'usage antinational d'employer des troupes
'étrangères , en armant le premier un corps d'I-
taliens avec lesquels il prit part à la terrible af-
faire de Césène en 1377, époque à laquelle il
— BARBIE
44â
était sous les ordres du cardinal de Césène , de-
venu depuis l'antipape Clément VII. D mit le
corps qu'il commandait, et qu'il appela le Saint-
George, au service de ce pontife; et, le 28 avril
1379, il remporta un avantage signalé sur les
Bretons , les plus vaillants des soldats étrangers
qui [servaient en Italie. Le Saint-George devint
dès lors l'école de l'art militaire italien. Bar-
biano se mit ensuite au service du roi de Naples
Charles in et de Galéas Visconti , duc de Milan,
n obtint du premier le titre de connétable , et du
second , celui de président du conseil de régence
et de tuteur des princes. A l'époque de sa mort,
il était au service du roi de Naples, Ladislas.
Slsmondl , Républiques Italiennes.
BARBIAMO {Albéric II, comte de Zago-
nara ), fils du précédent , vivait dans la pre-
mière moitié du quinzième siècle. Pour se main-
tenir sûrement dans ses fiefs, situés dans les
Apeimins, il se mit sous la protection des Flo-
rentins. Assiégé ensuite en 1424 dans son châ-
teau de Zagonara par Ange de la Pergola, général
du duc de Milan, il dut se soumettre à ce prince,
et se séparer des Florentins ses premiers alliés,
qu'il vainquit dans plusieurs rencontres.
Slsmondij Républiques Italiennes.'
BARBiAJVO ( Jean ), frère d' Albéric l", sei-
gneur itahen, mort en 1401. Quoique élevé à
l'école militaire de son frère , il suivit rarement
le même parti. C'est ainsi que, s'étant mis au
service des Bolonais, il combattit avec eux et
les Florentins contre les souverains de Naples et
de Milan. Durant les ti-oubles de Ferrare en
1394, il se rangea du côté d'Azzo d'Esté contre
Nicolas m. n se laissa ensuite engager, par les
conseillers de ce pape , à commettre un de ces
forfaits trop fréquents dans les mœurs italiennes
de l'époque : il s'agissait de faire périr ce même
Azzo, son ami et son confident. H l'avertit, il
est vrai ; mais un malheureux domestique placé
à dessem dans une salle écartée du château de
Barbiano , de la même taUle qu'Azzo et portant
ses vêtements, fut victime de ce complot homi-
cide. On le frappa au visage, pour le mieux dé-
figurer. Barbiano fit ensuite appeler l'ambassa-
deur du marquis d'Esté, lui montra le cadavre,
et réclama la récompense promise, à savoir : les
châteaux de Lugo et de Concelice, en Romagne.
Mais, lorsqu'il eut obtenu le salaire de son crime,
il fit reparaître Azzo, et s'applaudit d'avoir joué
des traîtres. Il eut son tour sur un simple soup-
çon de Bentivoglio , à la solde duquel 11 s'était
mis en 1401, et il eut la tête tranchée.
Sismondi, Républiques ^Italiennes.
BARBIE DU BOCAGE ( Jean - Dcnis ) ,
géographe et philologue, né à Paris le 28 avril
1760, mort le 28 décentre 1825. Il fit ses étu-
des au collège Mazarin, où il se distingua bien-
tôt par son aptitude à résoudre les difficultés
géographiques que présente la lecture des an-
ciens. Il ne cessait de comparer entre elles les
nomenclatures des diverses époques, Constant
443
BARBIE —
dans ses goûts, il consacra toute son existence
à la science de son choix. Les difficultés sans
nombre qu'il rencontra , dès ses premiers pas
dans la carrière , lui firent sentir le besoin de
recourir aux lumières du savant illustre qui de-
vait lui enseigner à les surmonter. A dix-sept
ans, Barbie du Bocage suivit les premiers con-
seils de d'Anville dont il fut l'imique élève, et
qui reconnut en lui son digne continuateur.
Choiseul-Gouffier revenait alors de la Grèce.
Barbie du Bocage fut chargé de classer ses ma-
tériaux ; en 1782 , il joignit au premier volume
plusieurs cartes, et ce premier travail de sa jeu-
nesse devint aussi le dernier soin de sa vieil-
lesse ; car ce ne fut qu'en 1824 qu'il termina le
Voyage pittoresque de la Grèce, par Choiseul-
Gouffier, de concert avec M. Letronne. Ana-
charsis parut en 1788; tout l'atlas appartient à
Barbie du Bocage. Cependant la révolution
éclata. Barbier du Bocage avait été attaché au mi-
nistère des affaires étrangères et au cabinet des
médailles ; il perdit l'une et l'autre place; cela
n'an-êta point le cours de ses travaux. En 1793,
il fit des cartes pour le mémoire du baron de
Sainte-Croix sur le cours de VAraxe, et plus
tai"d ses travaux jetèrent un grand jour sur
l'examen critique que fit ce savant des histo-
riens d'Alexandre. Les étrangers se sont fait
gloire del'avoù- pour collaborateur; et, en 1817,
M. Stanhope publia ses Mémoùes sur Onoé et
Phylé , bourgs de l'Attique, et sur la ville d'É-
leuthères en Béotie.
Barbie du Bocage n'a pas négligé la réputation
de son maître d'Anville ; et, dans sa Notice sur
la vie et les ouvrages de d'Anville , Paris,
1802, in-8% il fait voir que ses erreurs étaient
Inévitables avant les découvertes dues aux voya-
geurs modernes, auxquels, selon la spirituelle
expression de Dacier, il reprochait « de n'avoir
pas voyagé avant la mort de d'Anville. » La
carte de la Morée, qu'en 1807 Barbie du Bocage
avait terminée par ordre du ministre de la guerre,
a guidé la dernière expédition française. Il allait
tourner ses vues vers l'Afrique, lorsqu'une atta-
que d'apoplexie l'enleva aux sciences et à sa
famille. Il était membre de l'Institut et d'un
grand nombre de sociétés étrangères.
Outre les travaux déjà Indiqués, on a de lui :
une traduction des Voyages de Chandler dans
l'Asie Mineure ; Paris, 1806, 3 vol. in-8° ; —
Notice sur un manuscrit de la bibliothèque
du prince de Talleyrand, 1807 : il essaie d'y
montrer que la côte orientale de la Nouvelle-
Hollande a étd reconnue par les Portugais en
1525. — Cartes historiques de l'État de
VInde en 1605, en 1707, en 1812, pour les mo-
numents de rindoustan, par Langlès. [ Enc. des
g. du m. avec addit. ]
Quérard, la France littéraire. — Biographie, des Con-
temporains.
BARBIER [ Antoine - Alexandre) , savant
bibliographe, né le 11 janvier 1765 à Coulom-
RARBIER 44^
miers ( Seine-et-Marne), mort à Paris le 5 dé
cembre 1825. Il fit ses études au collège di
Meaux, et il était vicaire à Dammailin lorsqu.
la révolution éclata. Barbier ne refusa point' d.
prêter le serment que les lois exigeaient de
ecclésiastiques, et fut nommé bientôt curé de 1.
Ferté-sous-Jouarre. En 1793 , il renonça à I
prêtrise et se maria. L'année suivante, élu mein
bre de l'École normale, il vint à Paris, s'y di?
tingua par son érudition , fit partie de la com
mission temporaire des arts, fut adjoint au ce
mité d'instraction publique de la convention na
tionale, et chargé de recueillir dans les couvent
et dans les établissements publics supprimés le
livres et autres objets d'arts , pour les place
dans les divers dépôts du gouvernement. E
1798 , Barbier fut nommé conservateur de I
bibliothèque qu'il avait formée pour le Dire(
toire, à l'instigation de François de Neufchàteai
Après le 18 brumaire, cette bibliotlièque ayai
été donnée au conseil d'État, il fut nommé biblic
thécaire. Dans cette dernière place, Kapoléo
eut plusieurs occasions d'apprécier son mérite
et le nomma en 1807 son bibliothécaire partiel
lier. Barbier venait alors de publier les pn
miers volumes du Dictionnaire des oh
vrages anonymes et pseudonymes ; Parisr
1806. Les nouvelles fonctions de Barbier i
rapprochèrent souvent de la personne de l'en-
pereur : il lui présentait, avec des analys(
détaillées, les meilleurs ouvrages qui parai:
salent, ou ceux que les auteurs avaient offert
Il fut aussi chargé par Napoléon de lui faire di
rapports sur divers pohits de controverse rel
gieuse. C'est ainsi que, le 5 janvier 1811, l'en
pereur voulut savoir s'il y avait des exemplt
d'empereurs qui aient suspendu ou dépa
des papes. On doit à Barbier la création d(
bibliothèques du Louvre, de Compiègne, de Foi
tainebleau. A la restauration, il fut nommé ac
ministrateur des bibUothèques particulières d
roi. Il perdit cette place en 1822, peu de temi
après qu'il eut reçu la décoration de la Lcgic ■
d'honneur, et dans le moment où il venait de pi
blier le premier volume de la seconde éditic
de son Dictionnaire des Anonymes. Quoiqu'
parût supporter cette disgrâce avec courage
Barbier fut très-sensible à cette destitution ina
tendue, qui l'arrachait aux habitudes de toute;
vie ; il mourut trois ans après. (
Outi-e un grand nombre de notices et d'articl» |
insérés dans le Mercure, le Magasin EncycU
pédique, la Revue Encyclopédique, dans l'Ei
cyclopédie Moderne de Courtin , on a de lui
Catalogue des livres de la bibliothèque d
Conseil d'État; Varis, 1801-1803, 2vol.in-fol.
— Dictionnaire des ouvrages anonymes tl
pseudonymes ; Paris , 1806-1809 , 4 vol. in-8' |
2^ édit., 1822-1827; — Nouvelle Bibliothèqt
d'un homme de goût, 1807, 5 vol. in-8"; -|
Dissertation des soixante traductions frml
çaises de rimitation de_Jésus-Christ, suivie o
15
BARBIER
446
nsidérations sur l'auteur de l' Imitation (Tpax
. Gence), 1812, in-8°; — Examen critique
complément des dictionnaires historiques
s plus répandus , depuis le Dictionnaire de
oréri jusqu'à la Biographie Universelle in-
jsivement, 1820, in-S", t. l" (ouvi-age ina-
evé). — Son neveu André-Thomas Barbier a
nné plusieurs articles dans la Biographie
niver selle de Michaud. Son fils est actuelle-
eat bibliothécaire du Louvre. [Enc. des g. du
. avec addit. ]
le yoyage de Oibdin, t. IV, ç. 4S. — René Tourlet,
)Uce sur Barbier dans le Moniteur du 3 juin 18S6. —
Annuaire nécrologique de Mahul, X. — Barbier fils,
^tice sur la vie et les ouvrages de A.-A.; Barbier, en
:e du tome IV du Dictionnaire des ouvrages ano-
mes.
* BARBIER {Edmond- Jean), jurisconsulte
ançais, né à Paris en 1636, mort dans la
iêiïie ville le 2 mars 1735. C'était l'un des plus
ilèbres avocats de son temps. Il avait acquis,
ms un long exercice de sa profession, une con-
lissance profonde de la coutume de Paris, et
)n disait de lui que, si le texte de cette cou-
ime était perdu, il le restituerait. Il se réunit à
;retonnier pour donner, sur l'Institution au
roit français , par Argou", des notes insérées
ms noms d'auteurs dans la troisième édition
ie cet ouvrage; mais ces noms sont indiqués
ms la préface de la huitième édition,' publiée
iar A.-G. Boucher d'Argis en 1753. E. R.
;,Moréri, Dictionnai7'e historique.
I *B\nBiEB. {Edmond- Jean-François), filsdu
Irécédent, né àParisleie janvier 1689, mort dans
iméme ville le 29 janvier 1771. Reçu avocat au
arlement en 1708, sesti'avauxdc cabinet le place-
nt bientôt dans les premiers rangs de son ordre.
!. fréquentait de grands personnages, et vivait
lians l'intimité de M. d'Argenson et de la famille
■icolaï. Mais ce qui recommande surtout son
i cm, c'est le Journal historique et anecdotique
\u règne de Louis XV, qu'il conunença en 1718
!t continua jusqu'à la fin de l'aunée 1762. Bar-
lier y consigna chaque soir les nouvelles de la
: our et de la ville , en mentionnant l'impression
[u'elles ont produite dans Paris. Ce journal,
i empli de détails piquants que l'on chercherait
in vain dans les gazettes, embrasse la longue
)ériode comprise entre la fin des Mémoires de
Jaint-Simon et le commencement de ceux de
j3achaumont, et présente un grand intérêt pour
'histoire de ce temps. Il se compose de sept
Ifolumes in- 4", et fait partie des manuscrits de
lia Bibliothèque nationale, où il porte le n" 2036
Ju supplément français. M. de la Villegille a
commencé en 1847, pour la Société de l'Histoire
de France , la puijlication de cet ouvrage qui
formera 4 vol. in-8° , dont le dernier est sous
presse. É. Regnakd.
M. de la VlUegUle, Notice sur E.-J.-F. Barbier.
BAHRiËR {François de Sales), théologien
français, né eu 1759, mort le 1""^ avril 1824.
Après avoir étudié à l'abbaye de Bellelai, il devint
chanoine régulier de cette abbaye, et y professa
les mathématiques et les belles-lettres. La ré-
volution ayant amené la dispersion des élèves et
la destruction du pensionnat, le P. Barbier voya-
gea en Allemagne. Au retour, il se voua de nou-
veau à l'instruction. On a de lui : Geneviève de
Brabant, histoire touchante du vieux temps,
sous une nouvelle forme, à l'usage des mères
et des en/an^s, traduit de l'allemand de Schmidt.
Journal de la Librairie.
^BARBIER {Jean-Baptiste-Grégoire), mé-
decin français, contemporain. Professeur de bo-
tanique au jardin des plantes d'Amiens, il a écrit
les ou^Tages suivants : Exposition des nou-
veaux principes de pharmacologie qui for-
ment de la matière médicale une science nou-
velle ; Paris , 1 803, in-8° ; — Principes généraux
de pharmacologie ou de matière médicale;
Paris, 1805, in-8°, ouvrage qui développe le
précédent; — Traité d'hygiène appliqué à la
thérapeutique; Paris, 1811, 2 vol. in-8"; —
Traité élémentaire de '^matière médicale;
Paris, 1819.
Biographie médicale.
BARBIER {Louis), sumommé l'Abbé de la
Rivière, évoque de Langres, mort en 1670. Fils
d'un tailleur d'habits d'Étampes, il devint pro-
fesseur au collège du Plessis,aimQônier de Gaston,
ducd'Orléans, qu'il régalait de contes rabelaisiens,
puis évêque de Langres. L'épiscopat fut la ré-
compense qu'il mérita de Mazarin, pour la révé-
lation qu'il faisait des secrets de son maître. Bar-
bier fut même sur le point d'obtenir le cardi-
nalat, mais cette nomination fut révoquée. Il
avait besoin d'une épitaphe, et laissa cent écus à
qui lui en ferait une. Il obtint celle-ci de la
Monnoye :
Ci-gîl un très-grand personnage,
Qui fut d'un illustre lignage.
Qui posséda mille vertus,
Qui ne trompa jamais, et qui fut toujours sage.
Je n'en dirai pas davantage :
C'est trop mentir pour cent écus.
Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique.
*BABBïER { 3Iarc- An toine) ,çoèi& latin du
dix-septième siècle, né à Yerdun-sur-SaÔne. Il
était professeur de rhétorique à Châlon, curé
de Verdun-sur-Saône, et chanoine d'Autun. Il
a publié : des vers latins à la louange d'É-
tienne Ladone, insérés en tète des Antiquités
d'Auttm de ce même Ladone, 1640; — d'autres
vers latins, en l'honneur de Guillaume Bernar-
doû, doyen de Châlon, imprimés au devant de
son Traité de la Résidence. J. B.
Jacob, De Claris scriptoribus Cabilonensibus, p. 75. —
Papillon, Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne,
tome 1.
BARBIER { Marie- Anne ) , femme de lettres,
née à Orléans vers la fin du dix-septième siècle,
morte à Paris en 1742. Elle vint s'établir à Paris,
et y donna au théâtre quatre tragédies, une co-
médie et trois opéras, dont voici les titres :
Arrie et Petits, tragédie représentée en 1702 j
447 BARBIER
— Cornélie, 1703 ; — Tomyris, 1707 ; — la Mort
de César, en 1709; — le Faucon, eomédie en
un acte et en vers; — les Fêtes de l'été, opéra
dont la musique est de Montéclair; — le Juge-
ment de Paris, et les plaisirs de la campagne,
ballet en trois actes donné en 1719. Les pièces
de M"® Barbier ont été recueillies en un vol.
in-12 ; Paris, 1755. On a prétendu à tort qu'elle
n'était que le prête-nom de l'abbé Pellegrin, qui
ne lui donnait que des conseils. Elle a aussi écrit
des Saisons littéraires, ou Mélanges de poésie,
d'histoire et de critique; Paris, 1774, in-12. La
conduite des tragédies de M"" Barbier est assez
régulière , et les scènes assez bien liées ; mais
rien de plus commun que la manière dont elle
traite ses sujets. Elle tâche de rendre les hé-
loïnes de ses pièces grandes et généreuses , mais
c'est en rabaissant tous ses héros. On sent la
faiblesse d'un pinceau timide, qui tend à exa-
gérer les vertus de son sexe.
Qaérard, laJFrance littéraire. — Le Bas, Dictionnaire
encyclopédique de la France.
'^BARBIER (Pierre-François), appelé aussi
Barbier de Saint-Preux, musicien et composi-
teur français, né à Paris le 2 septembre 1793,
mort le 23 mars 1839. Quoiqu'il eût un goût
prononcé pour la peinture, pnisé chez son père
qui faisait le commerce de tableaux, c'est dans
la musique qu'il devait surtout se faire remar-
quer. Reçu pensionnaire au Conservatoire en
1810, il entra et devint plus tard chef des chœurs
à rOpéra-Comique. En 1833, il entra comme
haute-contre à Saint-Roch, et comme maître de
chapelle en 1836 à Sainte-Elisabeth. Il laissa :
des motets presque toujours à trois parties;
quelques-unes de ces compositions ont été gra-
vées; — des chansonnettes ou romances. —
Son frère, Constant Barbier, se fit également
remarquer par un grand talent musical.
Fétu, Biographie universelle des Musiciens.
* BARBIER {Henri-Auguste), poète satiri-
que, naquit à Paris le 29 avril 1805, y fit ses études
classiques, suivit les cours de la Faculté, et devint
licencié en droit en 1828. Ce ne fut qu'après les
journées de Juillet qu'il se révéla tout à coup
comme poète dans une satire de circonstance
intitulée : la Curée (publiée, en août 1830,
dans la Revue de Paris ). Cette satire fut bientôt
suivie du Lion (décembre 1830), des Quatre-
vingt-treize,de VÉmeute,à& la Popularité, A&
l'Idole, œuvres d'un patriotisme exalté et d'une
grande richesse de poésie. Il faut en dire autant
des morceaux : Varsovie, Melpomène , Terpsi-
chore, l'Amour de la mort, Désolation, la
Reine du monde, satire dirigée contre les lois de
la presse ( septembre 1835 ).
Les ïambes se composent de morceaui pro-
duits presque tous en 1830 et 1831 ; ce sont, à
notre avis, les plus riches diamants de l'écrin
de M. Auguste Barbier. Son second recueil, in-
titulé il Pianto, dont il recueillit les inspira-
tions dans son voyage en Italie, et le troisième,
448
Lazare, dont l'Angleterre lui a fourni les sujets
présente des vers d'une facture plus correcte
sans doute et d'une harmonie plus suave* mais
ils ne sauraient faire oublier la sublime fougue
de leurs aînés.
Toutes les pièces de ces trois recueils, publiées
successivement dans la Revue des Deux Mondes,
de 1831 à 1833, furent éditées ensuite : les ïam-
bes (i vol. in-S» de 11 f""; Paris), en 1831, et
il Pianto (in-8° de 8 f^'*'; Paris), en 1833,
puis réunis avec Lazare, sous le titre Satires
et poèmes, en 1837 (un vol. in-8° de 23 P»),
et enfin transformés en un volume ( grand in-S"
de 8 f"") qui parut en 1840.
M. Auguste Barbier qui , dans les premiers
mois de 1830, avait produit, en collaboration
avec M. Alphonse Royer, un roman de mœurs,
les Mauvais garçons ( 2 vol., in-8° ; Paris), dans
lequel il fustigeait rudement, sur le dos des
étudiants, des clercs, des marquis et des abbés
de cour, les débordements éhontés de Paris au
quinzième siècle, fournit en 1838, à la Revue
des Deux Mondes, deux articles de critique,
l'un sur le salon de peinture, et l'auti'e sur on
roman de M. Léon de Wailly. Ce sont les seules ;
œuvres en prose que nous connaissions de lui.n
En 1838, il fit, en collaboration avecM. LéoDi
de Wailly, le Benvenuto Cellini, opéra en 2 ac-'
tes, musique de Berlioz, représenté pour la pre-'
mière fois, sur le théâti-e de l'Académie de Mu-
sique, le 10 septembre de la même année. —
(Paris, in-8° de 2 f'" 1/4, 1838.)
De 1841 à 1843, il publia les Chants civils et
religieux (1 vol. grand in-8°", Paris), com-
prenant une vingtaine de morceaux divers, d'une
inspiration assez tiède ; — deux poèmes , Pot-
de-vin etErostrate, qui, ayant déjà paru en 1837
sous le titre Satires nouvelles ( 1 vol. in-8° de
23 f*'"), furent réédités en 1842, dans le même
format, sous le titre : Satires dramatiques; —
les Rimes héroïques , recueil de trente sonnets
ayant pour but de glorifier des personnages cé-
lèbres , et suivis de courtes notices explicatives
(édition imique un vol. grand in-18 ; Paris, 1843).
En 1848, il publia le Jules-César de Sha-
kspeare , traduit en vers français ( 1 petit vol.
in-18 de 6 f"; Paris).
En 1851 enfin, parurent les Chansons et Ode-
lettes (1 vol. grand in-18, édition de luxe tirée
à 100 exempl. ; Paris) , gracieuses poésies tout
anacréontiques, soupirs et chants d'amour, pu-
bliés sous le voile de l'anonyme.
J.-F. Destigny (de Caen).
BARBIER D'AucouR (Jean), littérateui
français, né à Langi-es vers 1641, mort à Paris
le 13 septembre 1694. Il fut d'abord répétiteur
au collège de Lisieux, et se livra ensuite au bar-
reau. On l'appelait l'avocat Sacrus, parce que, se
trouvant un jour dans l'église des jésuites , ur
de ces pères lui dit de s'y tenir avec décence,
parce que locus est sacer. D'Aucour répondil,
tout de suite : Si locus est sacrus, quare ex-
BARBIER — BARBIERI
450
}onîtis On y voyait exposés ce jour-là des
ibleaux énigmatiques , pour être expliqués par
!s assistants. Ce solécisme de Sacrus courut à
instant débouche en bouche, et lui resta. Boileau
lit allusion au malheur qu'il eut de rester court
n ptidaeint, dans ces derniers vers du Lutrin :
Le nouveau Cifiéron, tremblant, décoloré.
Cherche en vain son discours sur sa langue égaré....
1 n'était hardi qu'avec la plume, et sa timidité
tait entretenue par sa mauvaise fortune encore
lus que par son caractère. Il fut chargé de l'é-
ucation d'un des fils de Colbert, et devint mem-
te de l'Académie française. — Les députés de
Académie qui le visitèrent dans sa dernière
laladie, furent touchés de le voir mal logé :
Ma consolation, leur dit-il, et ma très-grande
ansolation, c'est que je ne laisse point d'héri-
ers de ma misère. » L'abbé de Choisy, l'un
■'entre eux, lui ayant dit : « Vous laissez un nom
ui ne mourra point, » — « Ah! c'est de quoi
I ne me flatte pas, répondit d'Aucour; quand
les ouvrages auraient par eux-mêmes une sorte
e prix, j'ai péché dans le- choix de mes sujets.
3 n'ai fait que des critiques, ouvrage peu du-
ible; car si le livre qu'on a critiqué vient à
imber dans le mépris , la critique y tombe en
iême temps, parce qu'elle passe pour inutile;
t si, malgré la critique, le livre se soutient,
lors elle est pareillement oubliée, parce qu'elle
asse pour injuste. «
Barbier n'était point ami des jésuites, et la
lupart de ses ouvrages sont dirigés contre
ette société , ou contre les écrivains jésuites :
3lui qui a fait sa réputation est intitulé Sen-
ments de Cléanthe sur les entretiens d'A-
\ste et d'Eugène , par le père Bouhours ,
'■suite, 1671 et 1672, en 2 vol. in-12. Ce livre
été souvent cité et avec raison comme un
lodèle de la critique la plus ingénieuse. Le jé-
lite Bouhours, qui écrivait d'un style précieux
3s choses frivoles , ne put se relever du coup
ae lui porta son adversaire. L'abbé Granet
onna en 1730, in-12, une nouvelle édition de
it ouvrage. Les autres écrits de d'Aucour sont
II recueil de satires : les Gaudinettes, l'On-
uent pour la brûlure, contre les jésuites ( Pa-
s, 1664 ; nouvelle édition , Paris, 1826, in-32);
poUon imideur de mithridate, contre Racine ;
eux Satires, en mauvais vers. On ne comprend
oint comment il a pu railler si finement Bou-
ours , et si grossièrement les autres. On a en-
3re du même auteur : Entretien d'un abbé
ymmendataire et d'un religieux sur les com-
lendes, avec des réflexions sur ces entretiens ;
ologne, 1674, in-i2 ; — Réflexion du sieur de
'onnefoy sur un livre intitulé Entretiens d'un
bbécommendataire,etc. ; Cologne, 1674, in-12 ;
- Remarques sur deux discours prononcés
l'Académie française, sur le rétablissement
ela santé du roi, le 27 janvier 1687; Paris,
688, in-12. i
Nlcéron, Mémoires, t. XIll et XX.
NOUV. BIOGR. UNIVKRS. — T. IV.
* BARBIER - WALBONNE (Jacques -Luc) ,
peintie d'histoire et de portrait , né à Nîmes en
1769. Il était de l'école de David, et laissa plu-
sieurs portraits et tableaux remarqués : en 1797,
Scène morale d'un père à son fils , qui obtint
un prix de 3,000 francs; en 1816, pour l'expo-
sition , les portraits de Moncey . Marmont et
Moreau , destinés à la salle des maréchaux ;
la'mort de Paul-Emile^ — Numa chez la nym-
phe Égérie, exposés tous deux en 1^27.
M. Barbier- Walbonne compte parmi les artistes
d'un talent remarquable.
Nagler, If eues Mlgemeines Kûnstler -Lexicon. — Ga-
bet, Dictionnaire des artistes.
*BARBiER-YÉMARS {Joseph-Mcolas ), phi-
lologue français naquit à Louvres (Seine-et-Oise)
le 7 avril 1775. Il fut successivement profes-
seur au lycée Bonaparte, puis conservateur de la
bibliothèque du Roi. Il a contribué à la rédac-
tion de plusieurs publications importantes i
entre autres , à celle des Annales des arts et
manufactures , 55 vol. in-8°, de 1807 à 1814.
M. Barbier-Vémars a été aussi le rédacteur
principal de V Hermès romanus , ou Mercure
latin. On ignore s'il n'est pas mort.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
* BARBIER ( JDominico del), àiile Florentin ,
Florentino, peintre, sculpteur et graveur, né<i^
Florence en 1501, vivait encore à la moitié di
siècle, n vint en France en 1544 pour aider le
Rosso , son maître, dans ses travaux à Fontai-
nebleau et à Meudon. Habile graveur à l'eau-
forte et au burin , il a laissé des planches très-
estimées et devenues fort rares. Les principales
sont : le Repos delaSainte Famille, le martyre
de saint Etienne, la Madelaine pénitente ^
d'après le Titien; plusieurs groupes tirés du
Jugement dernier de Michel-Ange; VénuSf
Mars et V Amour, d'après le Rosso ; le Festvt.
d'Alexandre, d'après le Primatice; enfin une
Cléopâtre. , E. B— n,
Vasari, Vite de' pittori.— Bottari, Note aile vite dà'
Vasari. — Lanzi, Storia pittorica. — Orlandi, Abeceda-
rio pittorica. — Ticozzl , Dizionario dei Pittori. —
Bartsch, le Peintre graveur.— Basan, Dictiomiaire de
graveurs. — Ch. Le Blanc, Manuel de V Amateur d'es-
tampes.
BARRIERE ( Domenico-Fiorentino ). Voy.
DOMINItJUE.
"BARBIERI (Alessandro) , sculpteur, né à
Reggio de Modène , vivait dang la seconde moi-
tié du dix-huitième siècle. Il fut élève de Pietiro
Tadolini. On a de lui, à Bologne, des figures de
marbre accompagnant l'une des portes de Saint-
Petrone, et quatre saints à l'entrée du choeur de
la Madonna di Mezzaratta.
Malvasia , Pitture, Sculture ed Architetture di Bolo-
gna.
* BARBIERI (Francesco ) , dit le Legnano,
peintre de l'école vénitienne , né à Legnago en
1623 , mort à Vérone en 1698. D'abord cordon-
nier, puis soldat à Brescia, il entra dans l'atelier
de Bemardino Gandini , et ses progrès furent
15
451 BARBTERI —
assez rapides pour que bientôt il pût aider son
maître. Il traita avec esprit toutes sortes de
sujets d'histoire et de fantaisie ; il s'y montra
plein d'âme et de chaleur. E. B— n.
LanEi ,. Storia Pittorica. — Ticozzl , Dizionario dei
Pittori.
BARBiERi {Jean-Marie), philologue italien,
né en 1519 à Modène, mort le 9 mars 1574.
n étudia le grec et le latin sousFr. Portus; il
fut précepteur du comte Louis de la Mirandole ,
avec lequel il resta huit ans en France, où il ap-
prit le provençal. De retour en Italie, il devint
chancelier de sa ville natale. On a de lui : la
Guerra d'Attila, Flagella di Dio, tratta dalV
arcMvio dei principi d'Esté; Yemse, 1564;
Ferrare, 1569, in-4°; c'est la traduction d'un
ouvrage italien abrège , écrit par Nicolas de Ca-
sola en vieux français; — Canzone in Iode délia
reina di Francia , moglie di Francesco H,
dans Atanagi, Raccolta di Rime di diversi,t. I,
p. 52; c'est un éloge de Marie Stuart; — DeW
Origine délia poesia rimata ; Modène, 1790,
in-4°, annoté par Tiraboschi.
Tiraboschi, Bibliotheca Modenese, I, 158-169.
BARBIERI. Voy. GCERCHIN.
* BARBIERI (Lodovico), peintre et graveur,
né à Bologne, travaillait de 1660 à 1704. Élève
d'Alessandro Tiarini, il a laissé un grand nom-
bre de peintures dans les palais et les églises de
Bologne. Il fut aussi habile graveur à l'eau-forte.
Orlandi , et quelques biographes d'après lui , le
nomment Luca au lieu de Lodovico ; c'est une
erreur. On a de lui une belle et rare gravure
faite dans le goût de Pietro Cantarini , repré-
sentant un moine servite, Pellegrino Laziosi, et
portant la signature : Lodovico Barbieri invenit
etfecit. E. B— in.
Malvasia, Pitture , Scultiire ed Archltettiirc di Bolo-
gna. — Ticcozi, Dizionario de' Pittori — Oi-landi, Abe-
ceduriopittorico . —Va. Le Blanc, Manuel de l'Amateur
d'estampes.
* BARBIERI ( Lucas), peintre italien, natif de
Bologne, vivait dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. H fut élève de Tiarini, et travailla
avecCastelliet Carbone dans diverses églises de
Bologne.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
* 'R^£.^\v.Kl\{Paolo- Antonio ) , peintre de
l'école bolonaise, mort en 1640. Il était frère du
Guerchin, qu'ilne quitta jamais, et pour lequel U
professait autant d'attachement que d'admiration.
Désespérant de jamais l'égaler, il se résigna à
adopter un genre plus himnble , et s'adonna à la
peinture d'animaux et de fruits, qu'il reproduisait
avec une telle vérité, qu'un chat fut trompé par
des poissons qu'il avait peints , et qu'im enfant
voulut détacher une grappe de raisin d'un de
ses tableaux. Aussi rangé que modeste, U s'était
chargé d'administrer la maison de son frère ; et
on possède un registre très-curieux où il a
consigné ses ouvrages et le prix qu'ils étaient
payés. Il mourut longtemps avant le Guerchin ,
qui fut inconsolable de sa perte , et voulut plus
BARBIERS 452
tard être enterré près de lui dans l'église Saint
Salvator de Bologne. E. B— n.
Lanzi, Storia Pittorica.— X\cozz\, Dizionario dei Vit.
tori. — Orlandi, Abecedario pittorico.
* BARBIERI ( Pietro - Antonio ) , peintre de
l'école milanaise, né à Pavie en 1663, vivait en-
core en 1704. Il fut élève de Bastiano Ricci ,
comme dit Lanzi , et non pas de Glan-Battista
Ricci, comme l'ont avancé par erreur Orlandi et
Ticozzi. G.-B. Ricci était mort en 1620 , qua-
rante-trois ans avant la naissance de Barbieri. 11
a orné de tableaux et de fresques les nombreuses
églises de Pavie. En 1704, il décora la chapelle
de Notre-Dame du mont Carmel dans l'église de
Sancta-Maria in Pertica.
Lanzi , Storia pittorica. — Ticozzi , Dizionario d«i
Pittori. — Orlandi, Abecedario pittorico.
* BARBIERI ( Vincent) , abbé et poète italien >
contemporain. Professeur de rhétorique à Pa-
doue, il a composé un iwëme des Saisoyis, imité
de Thompson et de Saint-Lambert , inséré dans
un recueil publié en 1811, sous le titre : Opère
delV abate Vincenzo Barbieri; — Epithalame
botanique, emprunté aiax Amours des plantes
du docteur anglais Darwin , suivi d'un discours
en prose sur la Poésie descriptive.
Biographie universelle des Contemporains.
* BARBIERI (Vittorîo), sculpteur italien,
natif de Florence, vivait dans la première moitié i
du dix-huitième siècle. H exécuta en marbre plu-
sieurs œuvres qui décorent la cathédrale de sa
ville natale.
Nagler, Neues Allgemeines->Kûnstler-Lextcuïu
* BARBIERS {Barthélémy) , paysagiste hol-
landais, fils dePieter, né à Amsterdam en 1740,
mort en 1808. Il eut son père pour maître; et,
quoique obUgé de peindre de la main gauche, il
laissa des tableaux remarquables. Il ne réussil
pas moins dans le dessin d'ornement et de pers-
pective.
Nagler, Neues Allgemeines KiXnstler-Lexicon.
* BARBIERS {Pieter), peintre hollandais, n(
en 1717, mort en 1780. IJ était d'une famille d'ar
tistes : privé trop tôt de son père , et dirigé pai
des maîtres peu éclairés, il dut s'en tenir à k
copie des exquisses , études et gravures pater-
nelles. U monta ensuite une fabrique de tapis
puis se mit à peindi-e des décors pour les théàtrei
d'Amsterdam, Rotterdam, la Haye et Leyde
Quant à ses dessins , ils portèrent presque tou
jom's sur des scènes dramatiques ; c'est ains
qu'il reproduisit, en 1772 , V Incendie del'Opéri
d'Amsterdam.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
* BARBIERS {Pteter-Bartsz) , fils du précéi
dent, peintre d'histoire et de paysage, né i
Amsterdam en 1772. Il fut élève de son père. 1 \
obtint en 1807, de la Société Félix meritis à
Harlem , un prix pour le dessin représentan
cTéobis et Biton. Les années suivantes furcn
marquées par d'autres succès du même genre
Ses paysages reproduisent fidèlement la nature ,
et ses aqua-tinta méritent également d'être re i
153 BARBIERS
aarquées. Cet artiste distingué vivait encore en
823.
Van Eynden et Van der Willingen, Geschicfite, etc.
* BARBIERS (Pieterszoon) , peintre hollan-
ais, né à Amsterdam en 1749. Son père fut son
remier maître, et lui-même peiguit avec disHnc-
ion les paysages des environs de Harlem et du
ays de Gueldre. Cet artiste se fit remarquer aussi
omme théoricien, et par un certain talent de
lerspective.
Van Eynden et Van der Willigen , Ceschichte, etc.
*BARBiLLïis (BàpgiXXoç), astrologue romain,
ivait dans la première moitié du premier siècle.
1 fut consulté par Vespasien , quoique tous les
ntres gens de sa profession fussent exclus de la
;ité. L'empereur lui accorda la permission d'éta-
)lir à Éphèse des jeux publics, qui portèrent en-
luite le nom de cet astrologue.
f Dion Cassius, LXVI, 9.
* BARBiiv ( François ) , écrivain français ,
avait dans la seconde moitié du dix-septième
iiècle. On a de lui : Recueil des plus belles
oièces des poètes français, anciens et mo-
lernes ; Paris, 1692.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
J^xicon.
* BARBIJV ( Jean ), avocat et conseiller du roi
3n sa cour du parlement, naquit en 1406. Jeune
encore , il prit rang , pour le service du roi , au
;sein du premier corps de magistrature qui sié-
geait alors à Poitiers, et fut en rapport avec la
Pucelle, probablement comme un des clercs cliar-
fgés de l'examiner lorsqu'elle se présenta dans
«elle ville en 1429. Une quittance originale de
1436 nous le montre revêtu dés titres ci-dessus
exprimés , et recevant une gratification sur les
aides de la province de Poitou. En 1445 , il prit
la parole au criminel lors du procès d'État intenté
au comte d'Ai-magnac (Jean IV ). A partir de
cette époque, U fut investi parle roi Charles Vil
et par la reine Marie d'Anjou, dont il était le con-
seil judiciaire , d'une haute et intime confiance.
Admis au grand conseil ou conseU privé, son nom
se lit dans les formules finales de plusieurs or-
donnances qui marquèrent la fin du règue de
Charles Vn ; il prit part notamment au grand
édit de 1453, portant réformation de la justice.
Vallet de Viriville.
Godeîroy, Histoire de Charles Fil, p. 547. — Qulche-
rat, Procès de la Pucelle, t. ill, p. S2. — Ordonnances
des rois de France, t. XIV (table). — Jrch. nat. {Comp-
tes Moy. 55, f" 106, verso). — Titres général. Bibl. nat.
(Barbier).
*BARBIN {Jean ) , ministre de la religion lé-
formée, vivait dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : les Devoirs des
fidèles réfugiez ; Amsterdam, 1688, in-12.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon.
*BARBiNGANT, musicieu contrapuntiste et
compositeur français, probablement originaire
de la Picardie , vivait dans la première moitié du
quinzième siècle. Tinctor parle souvent de ce
musicien, H fut le successeur de Dufay et de Bin-
- BARBO
4à4
chois, et le contemporain de Damars. On ne con-
naît de ses compositions musicales qu'un court
fragment à deux parties , conservé par Tinctor.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BARBiON (Eustache) , musicien et compo-
siteur français , vivait probablement dans la pre-
mière moitié du seizième siècle. Il laissa des
Chansons à quatre parties, qui se trouvent dans
une collection manuscrite ayant appartenu à la
reine Marie- Amélie.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BARBtsoN£ (Louis) , jurisconsulte italien,
natif de Brescia , vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle. 11 fut chargé de plusieurs né-
gociations importantes, entre autres celle qui
avait pour objet la déliroitation des territoires de
Mantoue et de Brescia. On a de lui une Lettre
de condoléance adressée au comte Martinengo;
Venise, 1580.
Cozzanda, Libr. Bresc.
* BARBO {Barnabe) , jurisconsulte et séna-
temr milanais, mort en 1701. H remplit dans .sa
ville natale diverses fonctions importantes, et
laissa : Allegationes, publiées en 1640; — De
Oneribus extraordinariis ducatus Mediola-
nensis disquisiiio, ms. ; — une Ode saphique,
publiée par Brivio.
Mazzuclielll, Scrittori d'Ilalia.
BARBU {Jean-Baptiste ), poète italien, vivait
dans la première moitié du dix-septième siècle.
On a de lui, entre autres ouvrages : Rime pia-
cevoli; Vicence, 1614,in-12; — Oracoloovvero
invettlva contro /e donne, -Vicence, 1616, in-12 j
— il Ratto di Proserpina di Claudiano, tra-
dotto ; Padoue, sans indication de date.
Mazzuchelll, Scrittori dltalia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* EAnBO {Louis), évêque de Trévise et his-
torien italien, né en 1381, mort en 1443. H était
fils d'un sénateur vénitien de la famille de
Paul n. Après avoir embrassé la vie religieuse,
il réforma les élèves réguliers de Saint- Augustin.
Il assista au concile de Constance, et devint
évêque de Trévise, où il mourut. On a de lui :
une Histoire de la Réforme des Augustins , des
Discours et des Méditations.
Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique.
* BARBO {Marie), diplomate italien , vivait
dans la seconde moitié du quinzième siècle. 11
était cousin germain de Paul lî, et devint succes-
sivement patriarche d^Aquilée, évêque de Pales-
trine, et cardinal. Envoyé par Sixte-Quint en
Allemagne, en Pologne et en Hongrie, pour y
représenter Rome dans les différends soulevés
au sujet de la couronne de Bohême, Barbo s'ac-
quitta avec habileté de ces diverses missions.
Botta. Histoire d'Italie.
BARBO {Paul), orateur latin, d'origine vé-
nitienne, né vers 1415. H était frère de Pierre
Barbo, devenu le pape Paul H, et remplit à Ve-
nise plusieurs emplois considérables. Ce fut lui
qui en 1454 conclut à Lodi la paix entre Venise
et Milan. En 1461, il vint avec Justiuiano corn-,
15.
455
BARBO — BARBOSA
45G
plimentcr à Tours Louis XI, devenu roi de
France. Barbo fit la harangue en latin : elle se
trouve dans les Orationes aliquot patriciorurh
Venetorum, à la suite du traité du cardinal Au-
gustin Valiero: De Cautione adhibenda in
edendis libris ; Padoue, 1719, in-4''.
MazzncheUi, Scrittori d'Italia.
* BARBOL.ANI (Torquoto, marquis), poëte
italien, natif d'Arezzo, mort en 1756. Il descendait
des Montaigu, et occupa diverses fonctions ci-
viles et militaires, parmi lesquelles celle de lieu-
tenant-colonel au service de l'empereur Fran-
çois I", On a de Barbolani : Orlando furioso
di M. Lodovico Ariosto tradotto in versi la-
Uni; Arezzo, 1756, 2 vol, in4''; — Carme
latino per gli sponsali Albergotti e Fossam-
broni ; Florence, 1746 ; — Alcuni versi latini;
Florence, 1730.
"Tlpaldo, Biographia, IV. 270.
* BARBOKE (Jacopo), peintre de 'l'école gé-
noise, florissait de 1680 à 1690. Il fut élève
d'Andréa et d'Ottavio Semini, et eût sans doute
occupé un rang distingué dans l'école, si, jeune
encore, il n'eût perdu la raison, après avoir bu
un poison préparé par un rival, Lazzaro Calvi.
Ses ouvrages, soit à l'huile, soit à fresque, sont
devenus très-rares. Quelques auteurs le nom-
ment Bargone. E. B— n.
Baldinucci, IVotizie dei Professori. — Lanzi, Storia
Pittorica. — Ticozzi, Dizionario dei Pittori.— Orlandi,
Abecedario Piîtorico.
* BARBONi (ATfl^ïeo), peintre et graveur, né
à Bologne, travaillait en Espagne vers 1810. On
a de lui une belle série de planches pour une
édition de Bon Quichotte, publiée à Madrid
en 1780.
Zani, Enciclopedia metodica délie arti. — Ch. Le
Slane, Manuel de l'Amateur d'estampes.
* BARBOSA (Duarte), navigateur portu-
gais, né à Lisbonne à la fin du quinzième siècle,
mort vers 1521. Originaire d'une famille noble
qui lui avait fait donner une instruction variée,
Barbosa passade bonne heure en Orient , et il y
était déjà en 1516. Devenu écrivain de la facto-
rerie de Cananor, en raison de la facilité qu'il
avait acquise à parler l'hindoustani, Nuqo da
Cunha le désigna pour conclure la paix avec le
Zamorin : il revint bientôt en Portugal , et, n'ayant
pas été récompensé selon ses justes prétentions,
il passa en Espagne, et imita Magellan, dont U
devint le compagnon ; il mourut avec lui à Zébu
le i" mai 1521. On a fait imprimer, au com-
mencement de ce siècle, la précieuse relation
dans laquelle il raconte la mémorable expédition
de Magellan. Barbosa Machado ne faisait que
soupçonner l'existence de ce document, qui
complète Pigafetta ; il porte le titre suivant :
JLivro emque dà relaçûo do que viu e ouviu
no oriente ; il a été inséré dans le tome 7 du
livre intitulé Collecçâo de Noticias para a
historia e geographia das naçoes ultramari-
nas ; Lisboa, 1813, in-4°. Ferdinand Denis.
Barbosa Machado , Bibiiotheca lusitanm. — Céaar de
Piganière, Bibliographia historiea Portugueza; Lisboa,
1880, in-8°.
* BARBOSA (Arius), poëte et savant portu-
gais, mort en 1530. Il étudia à Florence, s'y ap-
pliqua avec ardeur à l'étude de la langue grec-
que, et vint ensuite en Espagne, où il donna un
puissant essor aux études. A son retour en Por-
tugal, il fut chargé d'instruire les deux princes
Alfonse et Henri; puis il rentra dans la vie pri-
vée, n a laissé : Poemata, un vol. ; — JDe Pro-
sodia; — Epometria; — Commentarium m
Aratoris presbyteri poema de Apostolorum
rébus gestis.
Barbosa Machado, Bibl. Lusit.
BARBOSA ( Augustin ), évêque et juriscon-
sulte portugais, né en 1590, mort en 1649. 11
vint à Madrid et à Rome, et, dénué de ressour-
ces, il passait son temps dans les bibliothèques
publiques, consignant la nuit les lectures qu'il
avait faites le jour. Lorsque la monarchie portu-
gaise fut rétablie , Barbosa , qui resta attaciié à
l'Espagne, fut fait évêque d'Ugento par Phi-
lippe rv, et mourut quelques mois après avoir
pris possession de son évèché. On a de lui,
entre autres ouvrages: Formularium episco-
pale; — Repertoriiim juris civilis etcanonici;
— Variée juris tractationes; Home, Venise,
Paris et Lyon; — De Officia et Potestate para-
chi; Rome; Venise et Lyon.
Nie. Antonio, Bibiiotheca hispana nova. '
"* BARBOSA (Emmanuel), jurisconsulte
portugais, frère d'Augustin , vivait dans la se-
conde moitié du seizième siècle. U devint avocat <
royal dans l'Alent^o, et laissa Remissiones
doctorum, sur les 5 livres de la constitution es-
pagnole, 2 vol. in-fol.
Simon, Bibliothèque histor. des auteurs de droit. ~
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BARBOSA {Simon-Vaz ), jurisconsulte et ;
théologien portugais , natif de Vimiera, vivait
dans la seconde moitié du seizième siècle. 11 ac-
compagna son cousin Augustin à Rome, et devint I
professeur à Co'imbre et chanoine de la cathé-
drale de Vimiera. Il laissa : Principia et loci
communes ittriusque juris ;Hoïa&, 1621; —
Tractatus de dignitate, origine et signAfir
catione mysteriosis Ecclesiasticorum gra-
duum, officii divini , vestium, sacerdotalium ;
Lyon, 1635, in-8°; — Repertor. Juris civilis
et canonici; Lyon, 1668, in-fol.
Nie. Antonio, Biblioth. his. nova. — Rose, Ifew Bio-
graphical-Dictionary.
BARBOSA (Pierre), jurisconsulte portugais,
mort en 1606. Il enseigna avec éclat le droit à
Coïmbre , devint chancelier et conseiller delà
cour de Portugal, quoiqu'il se montrât opposé à
Philippe n, qu'il regardait comme im usurpa-
teur. Mais ie roi eut le bon esprit de ne point per-
sécuter un homme dont la loyauté était au-des-
sus de toutes les attaques. Lorsque la mort de
Philippe fut annoncée à Barbosa, celui-ci, à qui
on rapportait que le monarque était mort dans
de grands sentiments de piété, «A-t-0, ordonné,
457
répondit le chancelier, que l'on rendit la cou-
ronne à celui à qui elle appartient de droit ? »
On a de ce ministre intègre : des Commen-
taires sur plusieurs titres du Digeste, sur les
suivants entre autres : De judiciis; Lyon,,
1622, in-fol. ; — De soluto Matrimonio; Ma-
drid, 1595, in-fol.; — De Legatis et substitu-
tionibus; Lyon, 1664, in-fol.; — De JDonatio-
nibus et de Sponsalïbus; — De Dote, etc.;
Francfort, 1625.
Jôcher, Mlgemeines Gelehrten-Lexicon.
BARBOSA) (P. Domingos), jésuite et poète
brésilien , natif de Bahia, mort dans cette ville
en 1685. n enseigna la théologie, dirigea les no-
vices du couvent de Bahia, et vint ensuite à
Rome en quaUté de procureur général de la
province du Brésil. A son retour, il eut la direc-
tion du collège de Femambouc, et mourut rec-
teur de Bahia. Il laissa manuscrit un poème :
Passio Servatoris Nostri.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana.
* BARBOSA (D. Caetano), surnommé Cons-
tantino , prédicateur portugais , né à Évora en
1660. Il devint l'un des meilleurs prédicateurs
du Portugal. On vanta aussi son inépuisable
charité. Il laissa : Sermao de Soledade ; Lis-
bonne, l691,in-4°.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana.
*BARBOSA-BACELLAR {Antoine), poète et
savant portugais, mort en 1663. D donna d'abord
de telles espérances, qu'on l'appelait, jeune en-
core, le nouveau Virgile, le nouveau Homère.
n étudia ensuite le droit avec tant de succès, qu'il
put ouvrir à Coimbre des cours fréquentés par
un nombre considérable d'auditeurs. Des con-
trariétés le firent revenir en Portugal, où le roi
Jean IV l'appela à divers emplois ; et néanmoins
il eut le sort de beaucoup de poètes : il mourut à
l'hôpital de Chagas. Il laissa de nombreux ou-
vrages, parmi lesquels on remarque : Relaçao
Diario do Sitio e Tomada da forte praça do
Recife, recuperaçao das Capitanias de Ita-
maraca, Paraiba, Rio Grande, Siarà e il ha
de Fernao de Nuronha, por Fr. Barreto Mes*
tre Gl. do Estado do Brasil; Lisbonne, 11654,
m-4°, trad. en italien ; — Relaçao da Vittoria
que alcmçarao as armas do rei D. A/fonso
VI, contra as da Castella, 1650, m-4°; — Sta-
tera veritatis, sive prœcipua rationum mo-
menta pro Jure coronse Lusit.; 1641, in-fol.;
— des poésies recueillies dans la Fenis renas-
cida, ou obras poeticas dos melhores engenhos
Portugueses ; Lisbonne, 1716,in-8°.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana.
* BARBOSA {Antoine) , missionnaire por-
tugais. H appartenait à la compagnie de Jésus,
et fut chargé de se rendre en mission en Cochin-
chine. On a de lui : Dictionaritim linguas An-
namiticse, édité à Rome en 1651 par le P. de
Rhode.
Rose, JVeto Biographical-Dictionary.
* BARBOSA {Agostinha da Sylva), femme
portugaise, versée dans l'architecture, vivait
BARBOSA ,458
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
On a d'elle : Tratado de Architectura e Arith-
metica , publié sous le pseudonyme de Pedro
do Albomoz.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana.
BARBOSA ( Vincent , dom ) , théatin portu-
gais, né en 1663, mort en 1711. Il laissa sous
ce titre • Résumé des relations envoyées au
roi Pierre II, de la nouvelle mission établie
à Bornéo (Lisbonne, en 1692 ), un ouvrage inté-
ressant sur l'île de Bornéo , puisé dans la corres-
pondance des théatins envoyés pour convertir les
indigènes.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana.
BARBOSA i^Jozé) , historien portugais , né
à Lisbonne en 1674, mort en 1750. D. Joze Bar-
bosa était le frère aîné du célèbre Barbosa Ma-
chado. Il entra dans l'ordre des Théatins, et fut
nommé historiographe de la maison de Bra-
gance ; son principal ouvrage est intitulé Cata-
logo chronologico , historico, genealoyico e
critico das Rainhas de Portugal e seus
Filhos ; làshoa, 1727, in-4°; il commence à
doua Theresa, femme du comte D. Henrique, et
finit à D. Maria- Anne d'Autriche, épouse de
Jean V. Ce livre, fruit d'une bonne critique, est
utile pour rétablir plusieurs points contestés de
rhistoJre de la Péninsule. F. Denis.
Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana.
BARBOSA MACHADO ( Diogo) , célèbre bio-
graphe portugais , né à Lisbonne, le 31 mars
1682, mort en 1770. H étudia à l'université^de
Coïmjbre, et entra dans lès ordres le 2 juin
1724. Quatre ans plus tard il fut créé abbé de
Santo-Adriao de Sever, et releva alors de l'évê-
que de Porto. Ce fut dans cette position honora
ble, mais modeste, que s'écoula la longue car-
rière de Barbosa Machado.
Dès l'année 1672, la Bibliotheca hispana
nova, de Nicolas Antonio, avait paru, et elle
avait pu servir de modèle au gi'and ouvrage que
méditait Barbosa Machado ; mais il ne fallut
pas moins de dix-huit ans à l'infatigable Barbosa
Machado pour publier un vaste répertoire qui,
malgré quelques erreurs, est néanmoins le plus
beau monument consacré jusqu'à ce jour à la
gloire littéraire de son pays ; il est intitulé Bi-
bliotheca lusitana, hisiorica , criticà e chro-
nologica, na quai se comprehende a noticia
dos autores Portuguezes, e das obras que
compuzerâo desde o tempo da promulgaçâo
da ley de graça, até o tempo présente; Lisboa
occidental, 1741-1759, 4 vol. in-fol. (1).
Près d'un siècle avant lui, et même environ
dix-sept ans avant l'apparition de la première
édition du Dictionnaire de Nicolas Antonio, un
docteur de l'université de Coimbre , possédant
une haute instruction , J. Soarez de Brito , avait
(1) tJn professeur de l'université de Coïmbre, Bento Jozô
Farinha, a donné la partie bibUographiquei de cet ou-
vrage, sous le titre de Sicmmario daBibliotheca lusi-
tana, 4 vol. pet. in-8° ; c'est «p travail qui laisse beaa-
coup à désirer.
459 BARBOSA
mis la dernière main à un livre beaucoup moins
étendu, mais qui devait concourir au même
but que celui du gavant abbé de Sever ; Soarez
de Brito avait écrit son répertoire en latin,
sous le titre suivant : Theatrum Lusitanise li-
tei-arium, sive Bibliotheca scriptorum om-
nium lusitanonim, autore Joanne Suarez de
Brito, Lusitano Mathosiniensi S. Theol. Co-
nimbric, atque Eborensi, doctove sedis apos-
tolicee protonotario , antiqui D. Jacobi d'Au-
tos monasterii abbate, etc., in-fol.
Ce dicUonnaire, dont la Bibliothèque nationale
djÈ Paris possède dès le dix-septième siècle l'ori-
ginal en autographe, muni de toutes les licences
nécessaires pour l'impression, reste encore à l'état
de manuscrit ; il y a xcàem : soit que certaines
libertés d'expression aujourd'hui fort innocentes ,
soit que des difficultés matérielles en eussent em-
pêché la publication, il fut perdu dès lors pour
les rares érudits qui s'occupaient de la littérature
portugaise. Si Barbosa Machado y puisa, comme
il l'avoue, de nombreuses et utiles indications, ce
fut grâce à une copie faite par les ordres d'un
seigneur portugais, sur l'original consené à Paris.
L'auteur de la Bibliothèque lusitanienne ne pos-
séda jamais dans son intégrité le livre qui lui ser-
vit de modèle ; et une lettre écrite à l'abbé Sallier,
par un savant jésuite de Dijon , prouve que cer-
taines suppressions avaient eu lieu dans la copie
qui dut servir à Barbosa : tel qu'il était, ce dic-
tionnaire lui fut d'un secoiu-s incontestable (1).
D'après cette lettre, dès l'année 1735 les mem-
bres de l'Académie d'histoire fondée récemment
à Lisbonne avaient conçu le dessein d'entre-
prendre xme biographie générale des écrivains
nationaux; ils abandonnèrent sans doute leur
projet, mais l'œuvre gigantesque qui avait fait
reculer un corps savant composé de membres
nombreux et instruits n'effraya point l'infatigable
Barbosa, et dès l'année 1741 le premier volume
de son répertoire parut, et constata pour la pre-
mière fois, on peut le dire, toute la richesse et
toute la variété de la littérature portugaise. Ce
fut alors seulement que l'on eut sur cette littéra-
ture des renseignements bibliographiques exacts
et des dates précises; éléments précieux, qui
manquent presque totalement à la Bibliothèque
manuscrite de Soarez de Brito. En soumettant
(1) Nous croyons devoir transcrire ici, à titre de rensei-
"nement bibliographique , un passage de la lettre ano-
nyme adressée à l'abbé Sallier : «Il y a une copie de cet
« ouvrage à Lisbonne ; elle a été faite sur l'original que
« vous avez : j'en juge ainsi sur ce que le manuscrit de
« Lisbonne, dont j'ai reçu quelques extraits, est moins
« ample que le vôtre, et que l'on n'y lit pas quelques
Il lignes qui sont radiées dans celui-ci. Je crois que ces
« ratures ont été faites par les réviseurs portugais. Deux
0 de ces endroits effacez ( sic ) sont rappelés dans la nou-
« velle Bibliothèque des dominicains. Comme ils contien-
« nent des faits qui m'intéressent, j'écrivis à Rome; pour
« en être eclairci. Dn de nos Portugais écrivit à Lis-
ce bonne; heureusement le jésuite auquel il s'adressa
« connaissait le seigneur portugais dépositaire de la co-
« pie écrite à Paris par ses ordres, dans le temps qu'il y
« était. Ce seigneur ajouta que son exemplaire était l'-u-
« nique qui fût en Portugal. »
460
toutefois à un examen attentif le vaste réper-
toire de Barbosa , on s'aperçoit que si les titres
des ouvrages cités sont reproduits avec une cer-
taine étendue, ils laissent beaucoup à désu-er
quant à l'exactitude typographique. Les langues
étrangères, et notamment le français, y sont fré-
quemment outragées : il y a même souvent des
omissions considérables. Ces défauts, apparte-
nant à l'époque où parut le livre , ne sont sen-
sibles que dans les articles concernant les per-
sonnages du quatorzième, du quinzième et de la
première moitié du seizième siècle.
Nicolas- Antonio avait eu à sa disposition , dès
l'année 1648, les innombrables documents biblio-
graphiques renfermés dans le monastère de Saint-
Benoît près de la porte deCarmona, à Séville; il
avait pu profiter de la vaste bibliothèque com-
posée par le savant abbé Lasema ; puis, durant
un séjour de dix-huit ans à Rome, qui s'était
prolongé jusqu'en 1659, il avait été à môme de
profiter des richesses accimiulées dans la Vati-
cane : non-seulement Barbosa se servit de ses in-
dications souvent par trop sommaires en ce qui
concerne le Portugal , mais il y joignit les innom-
brables renseignements renfermés dans les dé-
pôts que fondait Joâo V, passionné, comme on
sait, pour les beaux livres; et il compléta ses re-
cherches en explorant les riches bibliothèques des
couvents^ existant encore dans leur intégrité,
avant le déplorable tremblement de terre qui
détruisit une partie de Lisbonne en 1755, et qui
fut si funeste aux archives de cette capitale.
Cette épouvantable catastrophe n'arrêta pa«
dans ses laborieuses investigations le savant abhC
de Sever; et, quatre ans après le tremblement (1(
terre, on vit paraître le quatrième tome, renfcr
mant les suppléments et les corrections indispen
sables à son vaste ouvrage. Ce volume complé
mentaire est d'autant plus utile, qu'il contient dt
nombreux index établissant parfaitement les sub
divisions de la littérature portugaise. Il perme
de suivre un ordre rationnel dans les recherches
et fait disparaître jusqu'à un certain point l'in
convénient que l'on remarque dans toutes le
anciennes biographies de l'Italie et de la Pénin
suie, où les noms patronymiques précèdent ton
joiu's les noms de famille. :
Outre la traduction de l'ouvrage italien de Mu
cioDandini, qu'il a intitulée As verdades prin •
cipaes e mais importantes dafe e da justiçi'
cAnsiôa ;Lisboa, 1729, in-4», Barbosa Macliad
est encore auteur d'un grand ouvrage liistoriqu
sur le règne de D. Sebastien; ce livre, trop rare,
ment consulté, porte le titre suivant :Memoria\
para a historia de Portugal , que compreher> !
dem 0 governo d' el rey D. Sebasfiâo, unie,
em 0 nome, e decimo sexto entre os monarcha ■
portuguezes ; Lisboa occidental, 1736, 173!;
1747 et 1751, 4 vol. grand in-4°. Ses travaux ;
l'Académie d'histoire forment six mémoires in i
primés en 1722, 1724, 1726, 1727, 1731 et 173."
sous le titre général de Contas de sens esttidi
461 BARBOSA
academicos. — Son frère Ignacio-Barbosa Ma-
chado , qui était historiogi'aplie en titre des pays
d'outre-mer, a donné : Fastos poUticos e mili-
tares da antiga e nova Lusitania ; Lisboa, 1 745,
in-fol. , 1. 1, et un grand nombre d'opuscules dont
on trouvera les titres dans la bibliographie de
Figanière. Ferdinand Denis.
Barbosa Machàio , Bibliotheca Lusitana. — Journal
étranger, )utn 1757. — Jorge-César de Figanière , Biblio-
grafia historica Portugueza. — Documentas e memorias
da Academia real da historia, iu-fol. — Journal de
Trévoux de il iS. — Catalogo dosautores, en tête du
grand Dictionnaire de l'Académie des sciences de Lis-
bonne. — Jozé-Carlos Pinto de Souza , Bibliotheca his-
torica.
* BARBOSA. (Machado- Ignace), historien
portugais, né à Lisbonne en 1686, mort on 1734.
Il étudia chez -les oratoriens, puis à Coïmbre. Il
alla ensuite à Bahia, en qualité de juiz de fora,
et embrassa la carrière ecclésiastique après la
mort de sa femme. Il laissa , enti'e autres ou-
vrages : Panegyrico historico de infante don
Kami!?/ /Lisbonne, 1717,in-4° ; — Nova relaçâo
das importantes victorias que alcançaorào as
armas portuguesas na India;Mà., 1742; —
Fastos politicos e militares da antiqua e nova
Lusitania ;ihid., 1745, in-fol.
Machado, Biblioth. Lusit.
ïiAKROT (Jacques), l'ainé, voyageur anglais,
vivait vers la première moitié du dix-huitième
siècle. En 1699, il partit de Londres avec son
frère et plusieurs négociants, pour visiter la Nou-
velle-Calabre et plusieurs points de la côte d'A-
frique. H remplissait, sur le bâtiment , l'emploi
de secrétaire naval. On a de lui une Relation
duvoyage dansY Histoire générale desvoyages,
t. IV.
Adelung, Suppl. à Sôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
BA.RBOT {Jean), voyageur français, connu
par une Description des côtes occidentales de
l'Afrique et des contrées adjacentes , paraît
avoir été employé jusqu'en 1682 comme inspec-
teur des établissements formés par les diverses
compagnies françaises qui se succédèrent sous
le nom de compagnies des Indes occidentales.
Forcé de quitter la France en 1685, par suite de
la révocation de l'édit de Nantes , il se retira en
Angleterre, où il publia la relation de ses voyages,
sous le titre que nous venons de donner, d'abord
en français, puis en anglais. On la trouve dans
la Collection des voyages de Churchill; Lon-
dres, 1732, 7 vol. in-fol. Barbot est mort à Lon-
dres en 1720.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
BARBOT {Marie-Étienne ,yïcom\&), général
français, né à Toulouse le 2 avril 1770, mort le 17
février 1839. Il fut d'abord employé en qualité
d'adjudant à l'armée des côtes de Brest et de Cher-
bourg en 1795. On le trouve employé dans le
même gi-ade jusqu'en 1811. En 1805, il fit partie
de l'expédition aux Antilles , contribua puissam-
ment, à la tête de cinq cents hommes , à la prise
de la Dominique et à celle de Saint-Chriâtophe,
qu'on évacua après y avoir enlevé toutes les mu-
— BARBOI]
462
nitions de Fîle et brûlé plusieurs navires riche-
ment chargés. Nommé maréchal de camp le 6 août
1811, il fut employé dans la 11^ division militaire
jusqu'en 1815. Il signa, le 12 mars, en qualité
de commandant supérieur delavlllede Bordeaux,
l'adresse au roi, dans laquelle tous les officiers
généraux et supérieurs de cette division mili-
taire renouvelaient leur serment de fidélité. Il
servit ensuite sous le général Clauzel, et fut
nommé au commandement militaire de Bordeaux,
puis à celui de Toulouse. Son nom est inscrit
sur l'arc de triomphe de l'Étoile.
Biographie des Contemporains.
* BARBOT (Prosper), peintre français, né à
Nantes en 1798. Élève de Coignet et d'autres ar-
tistes distingués , il alla ensuite en Italie, où il fit
de brillantes études , dont il traduisit les résultats
sur la toile. On remarque parmi ses tableaux
une Vue dît théâtre de Taormina en Sicile, et
une Vue d'Agrigente , qui lui valut en 1 827 une
médaiUe d'or.
Nagler, Neues AUgemeines Kûnstler-Lexicon. — Ga-
bet, Dictionnaire des Artistes.
BARBOTAN (Claire- Joseph , comte de), gé-
néral français, né vers 1719, mort le 1 1 avril 1 794 .
Il représenta la noblesse de Dax aux états géné-
raux de 1789. Membre du côté droit de la cons-
tituante, il fut accusé plus tard d'être à la tête
d'une conspiration, et ti'aduit devant le tribunal
du Gers, qui l'acquitta. Mais Dubarran fit casser
le jugement. Renvoyé devant le tribxmal révo-
lutionnaire, Barbotan fut condamné à mort et
exécuté.
Biographie nouvelle des Contemporains.
BARBOU, nom d'une famille d'imprùneurs qui
se sont fait connaître par l'élégance et la cor-
rection des livres sortis de leurs presses. Le
premier d'entre eux, Jean , dont le souvenir re-
monte jusqu'au seizième siècle, publia en 1539,
à Lyon, une édition remarquable des Œuvres de
Clément Marot. — Hugues Barbou, son fils,
publia à Limoges, en 1580, une très-belle édi-
tion, en caractères italiques, des Épitres de Ci-
céron à Atticus. Les premiers imprimeurs du
nom de Barbou qui vinrent s'établir à Paris au
commencement du siècle dernier furent à la fois
imprimeurs et libraires, mais ne laissèrent rien
après eux que l'on puisse particulièrement citer.
— Joseph-Gérard, leur neveu, qui leur succéda
en 1746, attacha son nom à la jolie collection de
classiques latins, qui s'élève aujourd'hui à 76 vo-
lumes in-12. L'idée première de cette entreprise
ne lui appartient pourtant pas : ce fut, dit-on,
l'abbé Lenglet-Dufresnoy qui conçut en 1743 le
projet de réimprimer les jolies édititms des au-
teurs latins publiés par Elzevir, et qui réussit à
faire partager ses espérances de succès à une so-
ciété d'imprimeurs qui publia successivement
les œuvres de Catulle, Tibulle, Properce, Lu-
crèce, Salluste, Virgile, Cornélius Népos, Lu-
cain, Phèdre, Horace, Velléius-Paterculus, Eu-
trope, Ju vénal, Perse, Martial et Térence. C'est
463
BARBOU — BARBULA
464
alors que, voyant le zèle des entrepreneurs se
ralentir, Joseph-Gérard Barbou acheta le fond
des auteurs déjà publiés, et y ajouta, depuis
1755 : César, Quinte-Curce, Plaute, Tacite, Se-
lecta Senecas, Oyiâe, Cicéron, Justin, Pline l' An-
cien, Pline le Jeune, et Tite-Live. H publia plu-
sieurs autres ouvrages remarquables, parmi
lesquels il faut mettre au premier rang le Nou-
veau Testament (1767 et 1785), f Imitation de
Jésus-Christ. — En 1789, Hugues Barbou suc-
céda à son oncle j et ce ne fut qu'à sa mort, ar-
rivée en 1808, que le fonds des Barbou fut
vendu à Auguste Delalain. [Enc. des g. du m.]
BARBOU DESCOCRIÈRES ( Gabriel ), géné-
ral français, né le 23 novembre 1761, mort à
Paris le 8 février 1816. Engagé volontaiïe le 14
mai 1779 dans le régiment d'Artois, il fit partie
de l'expédition de Saint-Domingue ; à son retour,
il se distingua à la bataille de Fleurus, s'empara de
Valenciennes qu'occupaient les Autrichiens , ob-
tint le 7 septembre 1794 le grade de général de
t)rigade, et, placé à la tête de l'une des brigades
de la division Bernadotte, à l'armée de Sambre-
et-Meuse, il contribua à l'attaque de Weisscn-
thurm, au blocus de Cassel ; et le 22 août 1795 il
défendit pendant 24 heures la position importante
de Tenning ; qu'attaquaient des forces bien supé-
rieures aux siennes. A l'armée de Hollande, il se
distingua au combat d' Alkmaër, et détermina , le
1" octobre 1798, le succès de la journée de Ber-
gen, en enlevant à la baïonnette ce village, qu'oc-
cupaient les Russes. La part glorieuse qu'il prit
à la bataille de Castricum , où U commandait la
cavalerie, lui valut, le 17 octobre 1798, le grade
de général de division; commandant d'une divi-
sion de l'armée de Boulogne, il succéda au maré-
chal Bernadotte dans le commandement de l'ar-
mée de Hanovie. Appelé en 1807 à faire partie
du deuxième corps d'observation de la Gironde,
il passa l'année suivante en Espagne. Fait pri-
sonnier à Baylen, il fat échangé le 7 septembre
1808, et passa l'année suivante à l'armée d'Italie,
où il commanda la cinquième <livision. Chargé
de la défense de Venise, il obUgea l'archiduc
Jean à lever le blocus du fort Malghera; gouver-
neur d'Ancône de 1810 à 1814, il fit sa soumis-
sion aux Bourbons , qui le nommèrent chevalier
de Saint-Louis et grand officier de la Légion d'hon-
neur. Commandant.de la troisième division mi-
litaire en 1815, il prit sa retraite le 8 février 1816.
Le nom de ce général est inscrit sm' l'arc de
triomphe de l'ÉtoOe. S — t.
Archives de la îguerre. — Victoires et conquêtes,
t. m, VI, XI, XVIII, XIX. — Moniteur (réimpression ),
t. XXVIII, 670 ; XXIX, 822.
BARBOVR {Jean), historien, théologien et
poëte écossais, né vers 1316, mort à Aberdeen
vers 1395. Il fut pourvu de l'archidiaconat de
cette ville par le roi David Bruce, et devint en-
suite chapelain de ce monarque. 11 remplit aussi
plusieurs missions en Angleterre, où'il fut l'objet
de la considération d'Edouard ni, et laissa : la
Vie et les Hauts Faits du roi Robert Bruce, en
ancien écossais et en vers, publié par Pinkerton,
avec notes et glossaires, d'après im ancien ma-
nuscrit; Londres, 1790, 3 vol. in-12. Il est sur-
tout fait mention de Barbour dans VAntiquaireil
de W. Scott.
Rose , Neio Biographical Dictionary.
* BARBOVivs ( Marc- Antoine), philosophe et
médecin italien, natif de Crémone, mort en 1537.
Au rapport d'Arisi, Barbovius aurait laissé : In
cperibus Galeni commentaria novem digesta
codicibus; — De morali Philosophia , lib. m.
Biographie Médicale. I
*BARBUCALLUs (Jean), écrivain grec, vi-
vait probablement vers la seconde moitié dul
sixième siècle. Il laissa onze épigrammes qnii
se trouvent dans Y Anthologie grecqxie. Le sco-i
liaste fait dériver le nom de cet auteur do Bar,-
bucala, ville espagnole sur l'Èbre, mentionnéei
par Polybe, Etienne de Byzance et Tite-Live.
Sm\tii, Dictionary . — Pauly, £nc|^cto^a;d»e. — Anthol.,i!
^na/., 111,11 et 232, Leipzig.— Jacobs, Comment, in
Anthol. Grœc, t. XIII;
BARBCD, célèbre musicien persan, vivait sous
la quatrième dynastie des rois de Perse. Il ex- '
cellait tellement dans son art, que son nom est
devenu le surnom des musiciens renommés quii,
sont venus après lui. On lui attribue l'air Au-«
renki, c'est-à-dire Y Air du trône, et l'invention)
d'une sorte de lyre appelée barbud.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BARBUGLI OU BARBALItTS (Bémétrius]
jésuite et théologien italien, vivait dans la pre-
mière moitié du dix-huitième siècle. On a de
lui entre autres ouvrages : Zezioni spirituali
ad uso délie Monache formate sopra alcuni
documenti di S. Bernardo; Venise, 1727, 1752,
in-12; — Enchiridion Propositionum damna-
tarum; Rimini, 1729 ; — Salviani Massiliensïs,
episc. Concordantix , operibus ejus adnexœ,
alphabetice dispositse; Pesaro, 1729, in-4°.
Adelung, Suppl. à Jôclier, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
* BARBULA, nom d'une famille romaine fai-
sant partie de la gent patricienne des Érailiens.
Les personnages les plus marquants de cette fa-
mille furent les suivants :
I. BARBULA ( Q. ^miUus ), couscil en l'ann
317 avant J.-C. A cette époque la Pouille fut en-f
fièrement soumise, et Barbula contribua à ce ré-
sultat. Il redevint consul en 311 avant J.-C. et]
livra, au rapport de Tite-Live, une bataille restée I
indécise.
n. BARBULA (i, jJEmilius). Les Tarentins,
résolus de lutter contre les Romains, avaient in-'
voqué l'assistance de Pyrrhus. Barbula fut chargé
de soutenir la lutte pour Rome; il remporta plu-
sieurs avantages , et prit plusieurs villes . L'arrivée
des troupes auxiliaires de Pyrrhus donna quel-
que temps une autre face aux événements. Ren- i
contrée par l'ennemi, peut-êfre l'armée romaine j
eût-elle été déti'uite, si Barbula n'avait imaginé |
un moyen qui la sauva. H fit placer au milieu
les Tarentins qu'il avait fait prisonniers; lenrsf
165 BARBULA
îoncJtoyens craignirent alors de les atteindre en
ançant leurs traits contre les Romains, et ceux-
;i furent ainsi sauvés. Barbula se distingua de
néme plus tard contre les Samnites, les Salen-
ins, les Étrusques.
HT. BARBULA. ou BARBULAS (...,). Il fut
partisan et ami de Marc-Antoine en l'an 43 avant
r.-C. Après labataille de Philippes, un Romain du
lom de Marcus , qui était dans le camp opposé,
je donna à Barbulas comme esclave, pour échap-
per, au moyen de^ce stratagème, à la proscrip-
tion. Barbula emmena le prétendu esclave à
Rome, où il fut reconnu. L'ami de Marc-Antoine
obtint d'Octave, par l'intermédiaire d'Agi-ippa,
la grâce de Marcus. La bataille d'Actium four-
ait à celui-ci le moyen de rendre à Barbula ce
qu'il en avait reçu. Il retrouva son sauveur,
tombé à son tour aux mains de l'ennemi , et se
donnant aussi pour esclave : Marcus obtint pour
son ancien maître le pardon du vainqueur.
Tite-Llve, IX, XX, XXI , et passim. — Diodore, XIX,
XVII, XX, m. — Orose, IV-, — Appisn, Histoire romaine.
BARBUO ou BARBO SONCINO (Scipton),
jurisconsulte italien, vivait à Padoue, dans la
seconde moitié du seizième siècle. On a de lui :
Summario délie vite de' duchi di Milano, etc.;
Venise, 1574 et 1584, in-fol. de 18 pages. Cet ou-
vrage, assez rare, est orné des portraits des ducs
de Milan, gravés sui' cuivre par Porro Girolmo,
graveur padouan.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BARBVOT (Jean), médecin français, né à
Flavigny en 1630, mort en 1665. Il était doc-
teur de la faculté de Montpellier. On a de lui :
Fontis San. Reginalis naturalis medicati vir-
tutum admirabilium in gi'atiam œgrotan-
tium explicatio ; Paris, Bessin, 1661, in-12.
Jean-Jacques Schenchzer, Bibliotheca scriptorum
Historiée naturalis omnium terras gentium inserven-
(iujn .-Tigurl, 1716 , in-S", p-. 21*. — Papillon, Bibliothèque
des Aut. de Bourgogne, t. 1, p. 9. — Adelung, Supplé-
ment à ihcXitT,Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
* BARBUS i( Marc), cardinal italien natif de
Venise, mort à Rome le 1 1 mars 1490. Il étudia
le droit à^Padoue, vint ensuite à Rome , fut évê-
qire de Vicence et archevêque d'Aquilée, puis car-
dinal en 1457. On a de lui: iîe^a^io legationis in
partibus septemtrionalibus ; — Décréta de cœ-
libatu ; — [une traduction des Responsiones
Gennadii ad Mahometum.
Mazzucbelll, Scrittori d'Italia.
* BARBUS [Paul), surnommé Soncinas, philo-
sophe italien, mort en 1494. n était de l'ordre
de Saint-Dominique, et professa à Milan, Sieime,
Ferrare et Bologne. On a de lui : Quasstiones ad
Aristotelis Metaphysica; — In Y III libros
physicorum et super artem veterem Aristo-
telis; — Disputatio in epitomen operum Ca-
preolietTh. Aquinatem.
Echard, Scriptores ordinis Prasdicat.
BARCA (^Alexandre), chimiste italien, né à
Bergame le 26 novembre 1741 , mort le 13 juin
1814. On a de lui : un mémoire sur la décom-
BARCALl
466
position de l'acide phlogistique (acide' nitrique).
Ses idées sur les saturations chimiques ont de
l'analogie avec celles de Berthollet.
Wood, Athenœ Oxonienses.
BARCA {François), musicien et compositeur
portugais , natif d'Évora , vivait dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. II fut cha-
noine régulier à Pahnella en 1625, et devint maî-
tre de chapelle de son couvent. Ses composi-
tions se trouvèrent, avant le tremblement de
1755, dans la bibliothèque musicale du roi.
Machado, Bibliotheca Lusitana. — Fétis , Biographie
universelle des Musiciens.
* BARCA (Giovanni- Battlsta), peintre de l'é-
cole vénitienne , né à Mantoue , travaillait à Vé-
rone en 1650. Il quitta jeune sa patrie pour aller
se fixer à Vérone , et se livrer à l'étude de la
peinture. On a quelques raisons de croire que
le Feti fut son maître. Barca enrichit les palais
et les églises de Vérone d'ouvrages qui lui firent
décerner le titre de chevalier. Ce maître est
plein de grâce, de qualités précieuses, et il mé-
riterait d'être plus connu. E. B — n.
Lanzi, Storia Pittoriea. — Ticozzi, Dizionario de'
Pittori. — Orlandi, Abecedario Pittoriea-
* BARCA (^Joseph), général italien, originaire
de Milan, vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il s'éleva jusqu'au grade de
capitaine général au service de l'Espagne, et
laissa : Gompendio di Fortificazione moderna ;
MUan, 1639-, in-4°; Bologne, 1643, in-4°.
irgelati, Biblioth. Mediolan. — Mazzuchelli, Scrittori
d'Italia. — Adelung, Supplément à Jucher , Allgemei-
nes Gelehrten-Lexicon.
*■ BARCA (iPierre- Antoine), ingénieur italien,
natif de Milan, vivait dans la seconde moitié du
dix-septième siècle. On a de lui : Avertimenti e
regole sopra l'Architettura civile e militare,
la Pittura, Scultura e Perspettiva ; Milan ,
1620, in-fol.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgermincs Gelehrten-
Lexicon. — Nagler, Neues Allgem. Kûnstler-Lexicon.
* BARCA DE ASTORGA (Pierre), médecin
espagnol, vivait dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. Il étudia la médecine à Alcala
de Hénarez, sous Pierre-Michel de Heredia, pro-
fessa avec succès dans la même viUe , et se fit
•remarquer dans la pratique de son art. On a de
Barca de Astorga une édition des Œuvres de
Michel de Heredia; Lyon, 1665.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon. — Carrère, Bibliothèque littéraire de la Méde-
cine. — Biographie Médicale.
* BARCA (D. Vincent Caldéron de la),
peintre espagnol, mort en 1794. Il était de l'école
de Francisco de Goya : ses portraits, peints dans
le goût de ce maître , ont de l'expression et de
la vivacité. D fit aussi des tableaux d'histoire,
notamment une Nativité de saint Norbert,
pour le collège des prémontrés d'Avila.
Nagler, Neues Allgem, Kûnstler-Lexicon. v
*BARCALi, surnommé Mohammed - Ben-
Pir-^iijthéologienmahométan, vivait au seizième
siècle. On a de lui : Tharikat Mohammediat
467 BARCALI -
( Instructiaa sur les principes duMahométisme) ;
— Emadh-al-halekin (Exhortation à ceux qui
attendent la mort pour se repentir) ; — Icadh al
naimin (le Réveil de ceux qui sont assoupis).
lyHerbelot, Bibliothèque Orientale.
*BARCELONETA (Ugone di) , théologien
et prédicateur italien , né dans le Piémont vers
l'an 1230. Il était de l'ordre de Saint-Dominique,
et devint cardinal de Sainte-Sabine. Ses prédi-
cations lui firent un grand renom. On a de lui :
Manipulus Curatorum; Lyon, 1599; — Com-
pendium theolog. veritatis ; — Dialogus de
Creatione viundi, en manuscrits à la Biblio-
tlièque de Vienne.
Chlesa, Scr. Savoy, elc.
*BARCELLON (/cœw), graveur espagnol, na-
tif de Madrid, vivait dans la seconde moitié du
dix-huitième siècle. On connaît de lui, outre
des gravures éparses dans plusieurs ouwages
espagnols, à&va planches remarquables exécu-
tées pour le Don Quichotte édité en 1780.
Nagler, Neues Allgemeines KûnsUer-Lexicon.
' * BABCEI.I.OIVA {Antonio delV Oratorio),
oratorien italien, né à Palerme en 1726, mort en
1805. Entré dans son ordre, il employa ses loi-
sirs à composer des tragédies que les novices
du monastère représentaient. Chargé ensuite de
la garde de la bibliothèque de l'ordre, il l'ou-
vrit aux lecteurs du dehors. On a de lui : la
Félicita de' Santi; Palerme, 1810, 3 vol. in-4°.
Biogrofta degli Uffmini illitstri dalla Sicilia.
*BARCELLOS (Fr. Francisco de), poète T^OT-
tugais, mort le 29 juin 1570. Il entra au couvent
de la Pena en 1525, où il se fit remarquer par
l'exercice de toutes les verùis de son état ; et,
plus tard, il devint prieur du couvent de Saint-
Marc, dans le voisinage de Coïmbre. Les poésies
latines de ce religieux lui valurent une grande
considération. On a de lui : Salutiferx Cruels
triumphics in Christi Dei Optimi Maximi
gloriam, envers élégiaqucs; Coïmbre, 1503.
BarbosaMachado, Bibliotheca Lusitana.
* BARCELOS ou BRACELOS ( Pierre ), généa-
logiste portugais, mort en 1340. H était fils na-
turel du roi Denys de Portugal, se fit soldat et
cultiva plus tai'd les lettres. H laissa la Généalogie
des principales familles portugaises, ouvrage im-
primé en 1540, trad. en espagnol à Madrid en
1646 sous le titre de Nobïliario, m-fol.
BarbosaMachado, Bibliotheca Lusitana.
* BARCENA ( Alfonse ), jésuite et grammairien
espagnol, natif de Cordoue, mort à Cusco dans
le Pérou en 1598. Il eut pour maître Jean d'A-
vUa, surnommé Vapôtre de la Bétique. Ses mis-
sions dans l'Amérique méridionale lui firent une
grande réputation. Il laissa : Lexîca ; — Praecepta
grammatica ; — Doctrina christiana; — Liber
de Confessionis ratione, ouvrages écrits en plu-
sieurs langues, à l'usage des Indiens.
Antonio, Biblioth. hisp. nova. '
*BAB-CEPHA (Moïse), évêque et théologien
syrien, mort vers 913. Il entra de bonne heure
BARCHOU
468
dans le monastère de Sevgius, situé sur le Tigre,
devint évêque sous le nom de Sé"vère, et exerça
ses fonctions épiscopales à Bethraman , à Betz-
Ceno. On a de lui : Commentaire sur le Para-
dis, tT&d. en latin par Masius; Anvers, 1569
in-8''.
D. Cellier, Histoire des Auteurs ecclésiastiques, t. so,
p. 77 et SUIT. — Richard et Giraud, Bibliothèque Sacrée.
*BARCHAM (Jean, docteur), théologien et
antiquaire anglais, mort le 25 mars 1642. 11 étudia
au collège d'Exeter, et remplit ensuite diverses
fonctions ecclésiastiques ; il était en dernier lieu
recteur et doyenà Bocking. Onadehii : une partie
de l'ouvrage intitulé the Displatj of Heraldry,
publié sous le nom de John Guillins ; — the Li-
ves of Henri the second and King John , dansi
VHisiory of England deSpeed.
Wood , Athen. Oxonienses.
* BARCHETTA (André), sculpteur italien, na-ii
tif de Naples , vivait dans la première moitié di
dix-septième siècle. On estime fort ses statueii
en bois, représentant saint François d'Assise c
saint Antoine de Padoue dans l'église de Saintel
Marie-Ia-Neuve.
Nagler, A'eues Allgemeines Kunstler-I/ixicon.
*BARCHEwiTZ ( Emcst - Christophe )
voyageur allemand, vivait dans la prernièn
moitié du dix-huitième siècle. Il exerça d'abon
la profession de tanneur; plus tard, en 1711, i,
s'embarqua sur un bâtiment hollandais qui s
rendait aux Indes Orientales, et s'éleva jusqu'à:
grade de gouverneur de l'île Letliy . Après son re
tour en Europe, en 1722, il se retira à Eifurt oi
il mourut. On a de lui : Neuevermehrte Ostin
dianische Reise-Beschreibung (Nouvelle e
plus ample relation d'un voyage aux Indes Orien
taies), 1730, in-8°; Erfurt, 1752, in-8°.
Adelung, Supplément i .loclier, Allgemeines Gelehrter
Lexicon.
*BARCHi (Joseph-Marie), biographe, nati'
de Mantoue, vivait dans la première moitié d
dix-septième siècle. Il embrassa l'état ecclésiasi
tique, fit des études profondes en théologie, i
parvint à la dignité^de vicaire-général de l'ordrl
des Servîtes pour toute l'Allemagne. Il fut en menu
temps le confesseur d'Anne Juliette Gonzague, a;;
chiduchesse d'Autriche, qui était entrée dain
l'ordre des Servîtes. H écrivit, entre autres, lavi
de cette princesse, en langue allemande; ceti'
biographie fut traduite en italien par le père M
gelo Maria, et imprimée à Mantoue, 1623, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BARCHOU DE PEiVHOEN (Auguste-Thét
dore-Hilaire, baron), écrivain français conten
porain, natif de Brest, membre de l'Académi
des inscriptions et belles-lettres et de l'assert
blée nationale, à laquelle il fut envoyé par les élc
leurs du Finistère. Ses principaux ouvrages soni
Souvenir de l'expédition d'Afrique; Pariii
Renouard, 1832, in-8". (Extrait de la Revv
des detix Mondes) ; ~ Destination de l'homnt
de JFic/z^e; traduit de l'allemand; Paris, Paulin!
1833, in-8°, et Charpentier, 1836, in-S";
69 BARCHOU — BARCLAY
iémoires d'un officier d'éfat-major ; Expédi-
ion d'Afrique; Paris, 1835, m-8°; — Gi.iil-
atime d'Orange et Louis -Philippe (1688-
839); Paris, 1835, m-8°; — Philosophie de
zhelling ; Paris, Paulin, 1834, in-8'' (déjà
lublié dans la Revue des Deux Mondes , t. ï"
t W, T série) ; — Un automne au bord de
a mer; Paris, 1836; — Histoire de la Domi-
lation anglaise dans les Indes Orientales;
'ans ; — Un mot sur la situation politique;
>aris, 1849, in-S"; — Lettre d'un membre de
'.a majorité à ses commettants; Paris , 1850 ,
n-8".
Qnérard, Supplément à la France littéraire.
BÀRCIA ( André Gonzalez de), savant lit-
térateur espagnol , vivait au commencement du
iix-huitième siècle. Il était, auditeur au conseU
suprême de la guerre, et publia, sous le nom
supposé de Gabriel de Cadenas , un .ouvrage
intitulé Ensayo cronologico para la historia
gênerai de la Florida dssde ano 1512 que
descnbrio la Florida Juan Ponce de Léon;
Madrid, in-fol., 1723.
AdËliing, Supplément à Jôcher, Jllgemeines Gelehrten-
Lexicon.
"BARCIAT, poëte burlesque français, vivait
dans la seconde moitié du dix-septième siècle.
On a de lui : la Guerre d'Enée en Italie, ap-
propriée à l'histoire du temps, en vers burles-
ques; Paris, 1650, in-4''.
Lclong et Fontelte , Bibliothèque historique de la
France. — Adelung, Supplément à JOcher, AUgemeines
Gilekrten- Lexicon
*BAaciNO {Paul- Jérôme), écrivain italien,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il fut vice-correcteur des lettres apostoliques,
et laissa : Practica Cancellarise Apostolicse,
cum stylo et formls in Curia Romana usita-
fts;Lyon, 1549, in-S°, et Paris, 1664.
MazzucheiU, Scrittori d'Italia.— Marchand, Diction-
naire historique, t. U, p. 271. — Adelung, Supplément
à Jôcher, Mlgemeines Celehrten-Lexicon.
BARCKHATTSEN oU BARCHUSEN { Jean-
Conrad ), méd'ecin allemand, né à Horn dans le
comté de Lippe le 16 mars 1666 , mort le 1*''
octobre 1723. Il étudia la pharmacie et la chi-
mie à Berlin, à Mayence et à Vienne en Autri-
che : puis, entraîné par son goût pour les voyages,
il parcourut en 1693 l'Allemagne, la Hongrie et
ntalie, d'où il passa en Mor^e avec le général
des troupes vénitiennes, qu'il servit en qualité
de médecin. A la mort de ce général en 1694 ,
il se rendit en Hollande, et devint professeur
de chimie à l'université d'Utrecht, après y
avoir été reçu docteur en médecine. Il occupa
cette chaire jusqu'à sa mort, et légua à l'univer-
sité d'Utrecht plusieurs beaux ouvrages de bo-
tanique et d'histoire naturelle. Barckhausen
avait pour rival le célèbre Boerhaave, qui cepen-
dant rendait justice à l'exactitude des travaux
de son collègue. Ses ouvrages ont pour titre :
Synopsis pharmaceutica ; Franeofurti ad Mœ-
num, 1690, in-12; Ultrajecti, 1696, in-8°, sous
470
le titre de PharmacopœusSynopticus; Lugduni
Batavorum, 1712, in-8°, sous celui de Synopsis
pharmaciœ ; — Pyrosophia; Lugduni Bata-
vorum', 1698, in-4°; ibidem, 1718, in-4°, avec
fig., sous le titre d'Elementa chemix, guibus
subjuncta est confectura lapidis philosophici
imaginibus reprassentata ; — Acroamata, in
quibus complura ad iatro-chemiam atque
physicam spectantia j?/cunda rerum vaHe-
tate explicantur; Trajecti Batavorum, 1703,
in-8°; — Historia medtcinse, in qua, si non
omnia, pleraque saltem medicorum ratio-
cinia, dogmata, hypothèses, sectœ, etc., qux ab
exordio medicinsc usque ad nostra tempora
inclartierunt , pertractantur ; Amstelodami ,
1710, in-8°; Trajecti ad Rhemim, 1723, in-4°,
avec des augmentations : à la fin de cette histoire
de la médecine , qui est beaucoup inférieure à
celles de Leclerc et de Freind, on trouve une dis-
sertation De nepenthe Ho7neri;oii Barckhausen
prétend que le népenthès d'Homère est notre
opium ; — Compendiiim ratiocina ckemici more
geometrarum concinnatum ; Lugduni Batavo-
rum, 1712,in-8° : c'est l'abrégé du traité intitulé
Pyrosophia ; on y trouve beaucoup d'expérien-
ces , mais aucune démonstration exacte. — Col-
lecta medicinœ practicse generaîis ; Ams-
telodami, 1715, in-8°. La chimie est redevable
à Barckhausen de plusieurs faits nouveaux.
C'est lui qui a découvert l'acide succinique, et
évalué aux |f la quantité d'eau contenue dans
l'urine. Il était un des adversaires de la Théorie
du phlogistique. Moench a dédié à Barckhau-
sen , sous le nom de barhhausia, un genre de
plantes qui comprend plusieurs crépis de Linné.
Éloy, Dictionnaire do Médecine. — G. Burmann, Tra-
jectum eruditiim, p. 14. — Hollar, ad Heumannum,
p. BW.
BARCL4Y {Alexandre) , poëte et prosateur
écossais, mort en 1552. Il voyagea en Allemagne,
en Hollande, en Italie et en France, et cultiva les
langues étrangères. On a de lui : the Intro-
ductory to writ and to pronounce frënch,
1 52 1 ; — the Ship of fools , traduit de l'alle-
mand de Sébastien Brandt, 1508; — the Cas-
tle of labour, poëme allégorique, 1 506 ; —
Mirror of good manners , sans date ; — une
traduction en anglais de la Guerre de Jttgnr-
tha, de Salluste.
Wood, Athense Oxonienses, 1,205, éd. Bliss. — Rose,
New Biographical Dictionary .
* BARCLAY ( George ) , Écossais, partisan de
Jacques H, vivait dans la seconde moitié du dix-
septième siècle. En 1696, il se mit à la tête d'un
complot qui avait pour objet de s'emparer mort
ou vif du prince d'Orange. La chose fut dé-
couverte, et Barclay n'eut que le temps de fuir.
Ses complices, moins heureux , furent pris et
exécutés.
Rose, New Biographical Dictionary.
BARCLAT ( Guillaume), jurisconsulte écos-
sais, né à Aberdeen en 1543, mort en 160C.
D'une ancienne famille écossaise , il fut de bonne
471
BARCLAY
47
heure en faveur à la cour de Maiie Stuart; mais
la renonciation de cette princesse à la couronne
ne permit pas à Barclay de tirer parti de sa
position. Il se détermina alors à faire un pre-
mier voyage en France en 1573, et vint d'abord
à Bourges assister aux leçons des Cujas , des
Daneau et des Leconte. Formé à l'école do ces
lumières du droit , il fut en état de passer maî-
tre dans la science à son tour. Le duc Charles III
de Lorraine lui confia, sur la proposition d'Ed-
mond Hay, son oncle, la chaire de jurispiudence
nouvellement créée à Pont-à-Mousson ; et dès
lors il se fit tellement remarquer par son savoir,
qu'U devint conseiller d'État et maître des re-
quêtes de l'hôtel ducal. Il épousa ensuite Anne
deMalIeville,dontil eut un fils, Jean Barclay, qui
produisit plus tard entre Guillaume Barclay et
les jésuites une animosité presque aussi vive
que celle qui éclata entre les pères de cette
compagnie et le fameux jurisconsulte Pierre Ay-
rault. La cause fiitlamême : les jésuites voulaient
enrôler Jean , et le père s'y refusait. Seulement ,
ce qui n'arriva pas à Pierre Ayrault , Guillaume
Barclay fut obligé de quitter la Lorraine ; et d'au-
tre part son fils, à la différence de René Ayrault,
ne désirait pas , à ce qu'il parait , son admis-
sion parmi les jésuites. Il résulta de là que Guil-
laume Barclay et son fils se rendirent en 1603 à
la cour de Jacques P"", qui voulut bien employer
le célèbre professeur, à la condition qu'il eiâbras-
serait la rteligion anglicane , ce qu'il n'accepta
point ; il reviîit en France, où il obtint à Angers
une chaire de droit vacante depuis 1599. Par un
singulier hasard , ce fut Pierre Ayrault , alors
lieutenant criminel de cette ville, qui fut chargé
de traiter avec lui. Mais il n'était pas à la fin
des ennuis qu'éprouvent habituellement ceux
qui s'élèvent à un titre quelconque au-dessus de
leurs icontemporains. Ses collègues, parmi les-
quels François Davy, qui se montra le plus ar-
dent, lui disputèrent le décanat, qui lui fût néan-
moins maintenu par décision de l'université en
date du 7 février 1605. Il remplit ses fonctions
avec talent et avec une certaine pompe. Ménage
dit qu'il tenait de son père que le professeur
écossais allait faire son cours en simarre et une
chaîne d'or au cou ; quilétaiLaccompagné de son
fils, et suivi de deux valets en livrée. Barclay
fit une vive opposition aux ligueurs ; il ne com-
battait pas moins les ultramontains , tels que
Bellarmin , Bécan , Jean-Eudémon. Il passait à
bon droit pour un des meilleurs jurisconsultes
de son époque. On a de lui : De Regno etRegali
potestate adversus Buchanum , Brutum ,
Bouchrium et relïquos Monachomachos ;
libri F/,- Paris, 1600, in-4'', et Hanovre, 1612,
avec l'ouvrage intitulé De Potestate Papas,
in-S» ; — Commentarius in Titt. Pandecta-
rum, de Rébus creditis et de jurejurando ;
Paris, 1605, in-S"; — De Potestate Paps:,'an
quatenus in principes sasculares jus et im-
perium M6e«^; Londres, 1607, in-8°; Pont-à-
Mousson, 1610, in-S"; traduit en français, sou
ce titre : Traité de la puissance du Papi
sçavoir s'il a quelque droit sur les prince
séculiers; Pont-à- Mousson, 1611, in-S" ; en ai
glais, Londres, 1611, in-4° : l'auteur y pos
avec chaleur le principe de l'indépendance de
rois ; — Prcemetica in vitam Agricoles , dan
l'édition de Tacite publiée à Paris en 1599, ave
les notes de Lipse et de Jos. Mercier. V. R.
Ménage , Remarque sur la Vie de Pierre Ayrault, \
288. — Tomaslnl, Elogia, t. II, p. 181. — Ghlllnl, Teatr
d'Domini letterati. — Bayle, Dictionnaire. — Nlcéroi
Mémoires, t. 17. — Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicoi
BARCLAY {Jean) , poète et théologien frai
çais, né à Pont-à-Mousson en 1582, mort le 1
août 1621. Il refusa d'entrer dans la société d
Jésus, et suivit son père en Angleterre. Il publi
ensuite sur le couronnement de Jacques P"" u
poëme latin qui lui valut la faveur de ce princ
*et des emplois considérables. Il fit imprimer
Londi-es la suite de son Euphormion, satire la
tine en deux livres, et le traité de son père d
Potestate Papae, auquel Bellarmin répondil
Jean Barclay répliqua dans un écrit intitul
Pietas. Le jésuite Jean Eudémon revint à 1
charge, et accusa Barclay d'hérésie. Celui-ci n'eu
pas grand'peine à prouver que, même en AngU
terre , il avait su être bon catholique. Il fut en
suite appelé par le pape Paul V à Rome , où j
mourut. Outre l'jE'M^/sormio», satire latine, 1627'
in-12 , Elzevh", et Leyde 1784 , on a de Barclay \
Pietas ; in-4'' ; — Parsenesis ad sectarios ; -
Argenis, romanmêlé de prose et de vers; Leydcl
1630, et Paris 1776 : c'est un tableau des vices «
des révolutions des cours; il a été traduit eii
français par Drouet de Maupertuis; Anvers ;
1711 ; — Trois livres de poésies, in-4° ; — Icov\
animorum; Londres, 1612, in-8°.
Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique.
* BARCLJiY {Jean ), médecin écossais, vivai
dans la première moitié du dix-septième siècle
On a de lui un ouvi'age intitulé Nepenthes set
de Nicotianas herbse viribus ; EJimb., 1614
L'auteur y prône l'usage de ce qu'il appelle thi
happie and holie herbe (cette biehheureus(
et s'âinte plante). Les deux vers suivants donneun
la mesure de l'enthousiasme de Barclay ;
Tobacco nelther altereth bealth nor hew
Ten thousand thoasand know that this is truc.
Rose, New Biographical Dictionary.
BARCLAT ( Henri), théologien américain, m
à Albany en 1734. Il entra dans les ordres ei
Angleterre, et alla ensuite en mission chez les In
diens Mohawk , d'où il revint à New-York poui
y remplir les fonctions de recteur de l'église d(
la Trinité. Il collabora à la traduction de la 'Li
turgie en langage mohawk; elle fut imprimé*
en 1769.
Rose, New Biographical Dictionary.
BARCLAY {Robert), célèbre quaker, naquin
en 1648 à Gordonstown, comté de Murray, et
momTit le 13 octobre 1690 , dans sa terre d'Ury '
Envoyé au collège des Écossais de Paris, dont nv
73
3 ses oncles était principal , il allait être con-
irti au catholicisme, lorsque son père le tira de
:s doutes et de son incertitude en lui insinuant
s doctrines des quakers. Robert apprit le
•ec, l'hébreu ; se jeta , à dix-huit ans, dans l'é-
de sérieuse delà théologie, et devint, en peu
années, l'un des plus fermes appuis de son
.rti. Mais son esprit avait trop de maturité, son
gementtrop de rectitude, pour qu'il partageât
s niaises contemplations et les pratiques su-
îrstitieuses des sectaires qui l'entouraient. Il
; ménagea pas plus les enthousiastes de sa secte
le ceux des partis opposés , et présenta l'image
xe d'un théologien de bonne foi, discutant avec
,i-méme, et n'écrivant que d'après l'inspiration
une raison sévère. On persécutait les quakers :
irclay écrivit leur apologie , et la cour suspen-
t pour quelque temps les mesures rigoureu-
•:& auxquelles l'entraînait le fanatisme religieux
; l'époque. Mais cette mansuétude fut de courte
u-ée : Barclay revenant d'un voyage en Hol-
nde et en Allemagne, où il avait accompagné
célèbre Penn, fut jeté avec son père dans les
nsons d'Aberdeen. Il en sortit cependant bien-
t après , par l'entremise d'Elisabeth, princesse
ilatine du Rhin, et jouit même de quelque fa-
îur à la cour de Jacques H , jusqu'au moment
î sa mort. Les principaux ouvrages de Barclay
:)nt : Catéchisme et confession de foi, etc. ;
(otterdara, 1675; — Apologiedelavraiethéolo-,
ie chrétienne, etc.; Amsterdam, 1676, in-4°;
- Thèses theologicas; Traité sur V amour uni-
3rsel; 1677. [Eue. des g. du m. ]
. Fabricius, Histor. Biblioth., pars III, p. S85, et pars VI,
46». — Cbaofeplé . N'ouveau Dictionnaire.
SARCLAT DE TOLLY (Michel, prince), feld-
laréchal russe, né en Livonie en 1750, mort à
(sterbourg le 25 mai 1818. Descendant d'une
mille écossaise établie en Livonie depuis 1689,
prit part successivement aux campagnes contre
s Turcs, contre les Suédois et contre les Polo-
ais. En 1806 il fit la campagne de Pologne, et
3mmanda l'avant-garde de Bennigsen. Il fut
iessé au bras droit à la bataille d'Eylau , et ob-
nt le grade de lieutenant général. Vers la fin de
808 , sa blessure l'obligea au repos ; mais déjà
n mars 1809 il reprit son commandement, et
urprit les Suédois à Umeo, en .Vestrobothnie ,
ar une marche de deux jours sur les glaces
jui couvraient le golfe Bothnique. L'empereur
Jexandre nomma Barclay de ToUy gouverneur
l;énéral de la Finlande, nouvellement conquise ,
t le fit en 1810 ministre de la guerre. Barclay
!e ToUy fut l'auteur du plan d'opérations que
uivit d'abord l'armée russe dans la campagne
!le 1812. Pour mieux en assurer la réussite, il
,e chargea lui-même de l'accomplir, et prit le
ommandement de la première armée de l'Ouest.
i-ia seconde armée , placée à une distance un peu
rop grande vers le nord, avait pour chef le
)rinceBagration. Le but de Barclay était d 'atti-
rer l'ennemi dans l'intérieur du pays, de lui cou-
BARCLAY 474
per les vivres , de l'affaiblir par de longues mar-
ches à travers des déserts , pendant qu'il serait
harcelé de tous côtés par la cavalerie légère. Dé-
truisant donc les magasins à Vilna et à Vilkomir,
il se retira sur la Duna , dans son camp retran-
ché de Drissa', gouvernement de Vitebsk. Mais
voyant Napoléon prêt à le tourner pour marcher
sur Moscou, et craignant d'être coupé de l'armée
de Bagration , il se précipita vers Smolensk où
il arriva le 28 juillet, protégé par le général "Witt-
genstein, et après avoir lui-même repoussé l'en-
nemi. Là s'opéra la jonction des deux armées de
l'Ouest; mais bientôt la mésintelligence se mit
entre les deux chefs ; « car, dit M. de Ségur,
Bagration, ce vieux Russe, sur les frontières de
la vieille Russie, frémissait de honte à l'idée de
reculer encore sans combattre, » ainsi que le pro-
jetait « la valeur froide, le génie savant, métho-
dique et tenace de Barclay, dont l'esprit, alle-
mand comme la naissance , s'obstinait de devoir
tout à la tactique et rien à la fortune ; « Le même
écrivain dit que « cette retraite des Russes se
faisait avec un ordre admb-able, « que leurs po-
sitions étaient si bien choisies , prises si à pro-
pos , défendues chacune tellement en raison de
leur force et du temps que leur général voulait
gagner, que leurs mouvements semblaient tenir
à un plan arrêté depuis longtemps. « Parmi nous,
ajoute M. de Ségur, on le louait de s'être main-
tenu dans cette sage défensive.... » Et cependant,
en Russie, il s'était attiré fanimadversion géné-
rale ! L'empereur Alexandre dut lui retirer le
commandement pour le confier (le 29 août) à
Koutousof, que la faveur pubUque lui désignait.
Aussitôt Barclay de Tolly se rangea sous les
ordres du nouveau généralissime, et le seconda de
tous ses moyens. II commandait l'aile droite de
l'armée à la bataille de la Moskwa. Mais, le 22 sep-
tembre , sa santé altérée l'obligea de quitter l'ar-
mée ; il y reparut après quelques mois de repos,
et publia, le 3 janvier 1813, sa fameuse procla-
mation aux troupes allemandes comprises dans
l'armée des Français. Après avoir pris Thorn, il
s'avança sur Posen, entra en Lusace, et se si-
gnala à la bataille de Bautzen le 26 mai ; il fut en-
suite chargé du commandement en chef de l'armée
prusso-Tusse ; sous lui , Wittgenstein comman-
dait les Russes, Blùcher les Prussiens, et le
grand-duc Constantin la garde impériale ; Barclay
conserva ce commandement général après que le
prince de Schwrartzemberg eut été placé à la tête
de toutes les forces de la coalition. Ce fut Bar-
clay qui se rendit maître, à Culm, de Yandamme
et de tout son corps d'armée; et à la bataille de
Leipzig il fit de grands efforts pour se maintenir
dans sa position. Le 31 mars 1814, jour de l'en-
trée des alliés à Paris , il fut nommé feld-maré-
chal-général. Après avoir accompagné à Londres
l'empereur Alexandre , Barclay rejoignit son
armée, et prit son quartier général à Varsovie.
Mais à la nouvelle du retour de Napoléon il re-
porta l'armée russe, par marches forcées, sur
475
BARCLAY — BARCOS
47i
le Rhin, et de là à Châlons-sur-Marne, à Melun
et à Vertus. Bientôt la majeure partie de l'arniée
russe quitta la France sous les ordres de Bar-
clay, qui fixa son quartier général àMohilef, d'où
il se rendit en 1817 à Saint-Pétersbourg, où
Alexandre lui fit l'accueil le plus distingué, et
ordonna en son honneur une revue solennelle.
L'année suivante, pour rétablir sa santé déla-
brée, il voulut faire un voyage à l'étranger ; mais
ri mourut en route, à peu de distance d'Inster-
bourg, en Prusse, à l'âge de cinquante-neuf ans;
il fut enterré à Riga. [Enc. des g. du m.]
Biographie des Contemporains.
* BARCO (Jean-Rodriguez Garcia del) ,
peintre espagnol du quinzième siècle. H peignit
les fresques, et acquit par son talent un tel renom,
qu'il fut chargé de peindre les corridors et les ga-
leries du château de Barco d'Avila appartenant
au duc d'Albe, château auquel il donna le nom
de l'artiste décorateur.
Quilllet, Dictionjiaire des Peintres espagnols. —Rose,
ffew Biographical Dictionary.
* BARCO {Alonso del), peintre espagnol, né à
Madrid en 1645, mort en 1685. Élève d'Antoli-
nen , Barco voulut d'abord peindre l'histoire ;
mais il comprit bientôt que ses dispositions étaient
autres, et ne s'adonna plus qu'au paysage^ qui lui
valut une grande célébrité. Les tableaux de ce
peintre se distinguent par la fraîcheur du coloris,
la grâce et la délicatesse.
Naglcr, rieiies AUgcmclnes Kûnstler-Lexicon.
BARCO-CENTENERA {Martin DEL ), mission-
naire espagnol, natif de l'Estremadure , vivait
dans la deuxième moitié du seizième siècle. Il
passa au Paraguay en 1573, et écrivit, sous le ti-
tre à'Argentina, l'histoire en vers de la rivière
de la Plata ; Lisbonne ; 1602, réimprimée dans le
tome IH du Recueil de Barca; Madrid, 1749.
C'est un poërae fort médiocre , mêlé de fables et
d'épisodes étrangers au sujet.
JH. Antonio , Bibl. lUspana not^a.
BARCOK. Voy. Barkxjk.
BARCOKHEBA OU BARCOKEBAS, fameux
imposteur juif, vivait dans la première moitié
du deuxième "Siècle de J.-C. H tint, sous Adrien,
un moment tête à toutes les forces de l'empire
romain. Ce nom est composé de deux mots orien-
taux qui signifient fils de l'étoile, et faisait al-
lusion à ces paroles du Pentateuque : « Il sortira
une étoile de Jacob, et il s'élèvera un sceptre
d'IsraëL « Il fut plus tard changé par ses enne-
mis en Bar-Coziba, c'est-à-dire, fils du men-
songe. Le véritable nom de Barcokheba était
Siméon : c'est du moins celui qu'il porte sur les
médailles qui nous restent encore de lui , et qui
sont chargées de légendes samaritaines. On sait
que la natton juive ne fut pas anéantie en Pales-
tine sous Titus, et qu'à différentes époques , par-
ticulièrement sous Trajan , elle chercha à recon-
quérir son indépendance. Barcokheba, voyant
ses compatiiotes impatients du joug romain, réso-
lut d'opérer un nouveau mouvement. Dans cette
vue, il chercha à sonder les dispositions des Juif
de Mésopotamie, d'Egypte, de Grèce, d'Italie e
même des Gaules. Par ses ordres, des émissaires
entre auti-es le célèbre Akiba (votj. ce nom)
parcoururent toutes les provinces de l'empir
romain. Quand tout fut prêt, Barcokheba se C
reconnaître solennellement comme roi et comm
messie , et s'empara par surprise de plusieur
places fortes. Tous les habitants , particulière
ment les chrétiens qui refusèrent de se soumettr
à lui, furent mis à mort. Cela arriva vers l'ai
131 de notre ère. D'abord, l'entreprise de Bar
cokheba eut le plus grand succès : une multi
tude innombrable de Juifs accourut des diverse
parties du monde pour se ranger sous son étei:
dard; Julius Sévérus, général des armées d'A
drien et l'un des plus grands capitaines de so
temps, fut d'abord obligé d'agir avec circonspe{
tion, et se contenta de surprendre les corps q\
n'étaient pas sur leurs gardes. Mais peu à peul
discipline eut la supériorité sur le fanatisme
privé de toute expérience mihtaire. L'armé
juive, enfermée dans la forteresse de Betliai
finit par succomber sous la faim et les fatigue;
Barcokheba péiit dans les supplices , et presqu
tous ses partisans furent massacrés ou faits es
claves. C'est de cette époque que date l'entier
dispersion du peuple Israélite sur la face de I
terre. Non-seulement Adrien défendit aux Juil
l'entrée de Jérusalem ; mais, voulant effacer jus
qu'au souvenir de leur ancien état religieux (
politique , il fit raser la ville sainte, et la fit re
construire sous un autre nom. Les Juifs ont ei
core dans leur liturgie des hymnes qu'ils chai
tent en mémoire de ce terrible événement. Mai
si cette guerre fut si fatale aux vaincus, elle coût
beaucoup de sang aux vainqueurs. Elle dura ei
viron cinq ans , et ne fut terminée qu'en l'an 13(
Il existe une histoire particulière de cette guerr*
en allemand, par Mùnter {Bzr Jûdische Krit
unter den Kais^rn Trajan und Hadrian]
Altona, 1821. [M. Reinaud, dansF^Enc. des t
du m.]
Bayle, Dictionnaire Critique. — Moréri, DictiormfA»
Historique.
BARCOS ( Martin de), théologien français, i
àBayonne en 1600, mort le 22aoùt 1678. Il étal
neveu, par sa mèi-e, de Jean Duvergier de Hai
ranne, fameux abbé de Saint-Cyran, et eut poi
maître Jansénius', évêque d'Ypres , alors profes \
seur de théologie à Louvain. Il se chargea ensuit
de l'éducation du fils d'Arnauld d'Andilly, i
succéda en 1644 à son oncle, dans Fabbaye c
Saint-Cyran, qu'il rétablit et réforma. Ses lia
sons avec le docteur Antoine Arnauld lui firei
jouer un rôle important dans les disputes d
jansénisme. Ses principaux ouvrages, aujoui
d'hui oubliés, ont pour titre : la Grandev
de l'Église romaine établie sur Vautoru<
de saint Pierre et saint Paul, in-4*';-
Traité de Tautorité de saint Pierre et sain
Paul, qui réside dans le pape successeur û
11*77 BARCOS
:es deux apôtres , 1 645 , in-4° ; — Éclaïr-
issement de quelques objections que l'on a
armées contre la grandeur de l'Église ro-
naine, 1646, m-4° : ces trois ouvrages lurent
omposés pour^,défendi'e cette proposition insérée
lar l'auteur dans la préface de la Fréquente
ommunion, et censurée par la Sorboune :
Saint Pierre et saint Paul sont deux chefs de
'Église romaine , qui n'en font qu'un ; » — une
lensiire du Prœdestinatus du père Sirmond,
644, in-8° ; — Delà Foi, de l'Espérance et de
a Charité; 1691 , 2 vol. in-12; — Exposition
le la foi de V Église romaine , touchant la
irâce et la prédestination; Cologne, 1700,
0-8", ou 1697, in-12. Cet ouvrage parut pour la
•remière fois en 1697, sous le voile de l'ano-
lyme ; l'archevêque de Paris , de Noailles , en fit
aisir l'édition et condamner le livre.
Moréri, Dictionnaire historique.
*BARD {Jean), médecin américain, néà Bur-
ington dans le New-Jersey le l^' février 1716,
ûort en 1799. Sa famille, française d'origine, était
enue en Amérique après la révocation de l'édit
le Nantes. II commença à pratiquer la chirurgie
n 1737, et, à la demande de plusieurs habitants
le New- York, vint s'établir dans cette ville à
lartir de 1743. En 1750, il fit avec le docteur
liddleton la dissection de l'assassin Hermann
)arrolt ; c'est la première opération de ce genre
[uel'ont eût encore vue en Amérique. Bard laissa :
"Hssay on the PleuresyofLong-Islandin 1749.
Rose, New Biographical Dictionary .
liARD {Samuel), médecin américain, né à
Philadelphie le 1'"'' avril 1742, mort le 24 mai
821. Il étudia la médecine à Londres et à Édim-
lourg, où il fut reçu docteur en 1765. De retour
ans sa patrie, il fonda à New-York une école
e médecine, une bibliothèque publique, et un
ôpital pour l'instruction des élèves. Il compta
armi ses nombreux élèves "Washington , et fut
ommé en 1813 président du collège des méde-
ins et chirurgiens de New-York. Bard a publié
n mémoire sur l'Angine gangreneuse (traduit
n français par Pruette, Paris, 1810, in-8°),
t un traité d'accouchements sous ce titre : A
ompendium of the theory and practice of
'urfiyi/eri/; New-York, 1811-1815, in-8°.
Allen , American Biogruphy.
''BiL.RDAji Y ÂZARA (Don Eusebio de),
crame d'État espagnol, né à Huete dans la pro-
ince de Cuença en 1765, mort à Madrid le
mars 1844. Destiné à la carrière diplomatique
ar son oncle, qui avait représenté son gouverae-
aent à Paris et à Rome, il fut d'abord chef de
ureau à la chancellerie d'État à Madrid, en
808; puis il accompagna D. Pedro Cevallos
ans sa mission à Bayonne. Ce fut Bardaji qui
édigea les notes qui mirent l'Europe au courant
es conférences dont cette ville fut le siège. H
uivit ensuite la junte centrale à Séville; et, au
etour d'une mission qu'il alla remplir à Vienne ,
l fut appelé par la régence de Cadix au minis-
— BARDAS
478
tère des affaires étrangères. L'influence de l'am-
bassadeur d'Angleterre le fit ensuite envoyer en
mission à Lisbonne en 1812, puis à Saint-Pé-
tersbourg. C'est alors qu'il amena la conclusion
du traité de Welicki-Lucki , en vertu duquel la
Russie reconnaissait la constitution des cortès
de 1812. Ambassadeur à Turin à partir de 1816,
il y favorisa la révolution de 1821 ; et lorsqu'elle
fut comprimée, il fut chargé d'une mission à
Paris. Eu 1822 il fut appelé de nouveau, mais
pour peu de temps , au ministère des relations
extérieures ; après quoi il vécut loin des affaires
politiques jusqu'en 1834, époque où il fut
appelé à la dignité de Procer du royaume et
chargé, pour la troisième fois, de diriger le dé-
partement des affaires étrangères. Il appartenait
au parti modéré, favorisait la politique française,
et faisait opposition au ministère Calatrava.
Lors de la retraite de cette administration il ob-
tint, le 10 août 1837, et grâce à l'influence
d'Espartero, la présidence du conseil des mi-
nistres, qu'il dut céder peu de temps après, le
17 décembre de la même amiée, au comte d'O-
falia. A dater de ce j oui', Bardaji quitta définiti-
vement le champ de la politique.
Conversations-Lexicon.
liARDANES, surnommé le Turc. Voy. Ikènr
et NiCKPHORE.
B.^RDAJVES. Voy. Philippicts,
BARDAS, patrice de Constantinople , mort le
21 avril 866, frère de l'impératrice Théodora,
mère de l'empereur Michel En, fut un des tu-
teurs de ce prince après là mort de Théophile,
en 842. Homme instruit, il rétablit les sciences
dans l'empire, en décadence depuis Léon l'I-
saurien qui avait fait brûler la bibliothèque de
Constantinople. Pour acquérir plus d'autorité, il
massacra en 856 Théoctiste, général des troupes
de l'empereur Michel ni , et fut mis à sa place.
Il fit ensuite cloîtrer l'impératrice sa sœur, répu-
dia sa femme pour vivre avec sa belle-fille, et fit
chasser saint Ignace du siège patriarcal, qu'il
donna à l'eunuque Photius, son neveu, en 858.
Cette injustice fut la source du schisme de l'E-
glise grecque vers 860. Bardas, se frayant un che-
min à l'empire, engagea Michel à l'honorer de la
dignité de César. Ce titre ne l'empêcha pas de
concevoir une forte jalousie contre Basile le Ma-
cédonien, homme de basse naissance, mais
adroit et entreprenant, qui gagna la confiance de
l'empereur en servant ses plaisirs. Leur haine
mit tout en mouvement à la cour de Constanti-
nople. Bardas , voyant l'ascendant qu'avait Ba-
sile , feignit de se réconcilier avec son ennemi ;
mais Basile, aussi fourbe que lui, l'assassina.
BARDAs-scLERUS , général sous l'empereur
Jean Zimiscès mourut vers 990. Il s'acquit une
grande autorité à Constantinople par ses intrigues,
sa hardiesse et son coiu-age. Après la mort de
Jean Zimiscès, en 975, il se souleva contre
Basile II et Constantin le jeune Porphyrogénète,
et se fit proclamer empereur par les troupes.
479
BARDAS
On luij opposa divers généraux; il fut presque
toujours vainqueur; mais il échoua contre Bar-
das Phocas. Une bataille livrée à Amorée en
Phrygie n'ayant pu terminer la guerre , les deux
généraux résolurent de se battre le lendemain
en duel. Sclérus, blessé dangereusement, fut
réduit à chercher un asile dans les États du kha-
life de Bagdad, qui le fit arrêter en 979. Ayant
obtenu sa liberté l'année d'après , il se joignit à
Bardas Phocas, qui avait pris la pourpre, et
partagea l'empire avec lui. Phocas , poursuivi par
les troupes de l'empereur, fut tué bientôt après
en 986. Sclérus , las d'une vie orageuse , se
rendit à Constantinople, et se soumit volontaire-
ment à Basile. Lorsqu'on le présenta à l'empe-
reur, ce priuce ne put s'empêcher de sourire ,
en voyant ce vieillard presque octogénaire que
l'ambition n'avait cessé de dévorer. Cependant,
loin de l'humilier, U lui conserva sa charge de
grand maître du palais, et le traita comme un
ancien officier qui avait autrefois rendu des ser-
vices à l'État, en repoussant les Russes, les
Bulgares et les autres ennemis de l'empire.
Le Beau, Histoire du Bas-Empire.
* BARDE (Vicomte de), peinti-e d'histoire
naturelle , contemporain. On a de lui des aqua-
relles représentant certains minéraux du ca-
binet du Roi, des vases grecs, des oiseaux;
ces ptrvrages figurèrent aux expositions de 1817,
1819 et 1822. t
Nagler, Nettes AUgemeines Kùnstler-Lexicon.
BAKDE ( Jean de la ) ou Labardseus, diplo-
mate, né à MaroUes-sur-Seine vers 1600, mort à
Paris en 1692. Il fut protégé par le cardinal Ma-
Karm , et occupa pendant douze ans le poste
d'ambassadeur français en Suisse. On a de lui,
en latin , l'Histoire de son temps ; les dix pre-
miers livres (Paris, 1671, in-4'') renferment le
récit des événements arrivés de 1643 à 1652 ; la
suite est restée inédite. U a aussi publié sous le
voile de l'anonyme un livre de théologie : de
Eucharistia; Soleure, 1662, io-S" ; réimprimé en
1663 avec le nom de l'auteur.
Bayle, Dictionnaire critique. — Wlequefort, De l'Am-
bassadeur, t. I, p. 959.
*BARDELEBEN (^Mr^DE), député prussien,
né le 24 avril 1796. Il s'associa, comme avait
fait son père , mort pendant le siège de Kustrin,
au dévouement patriotique des Allemands en
1813, bien qu'il ne fût âgé alors que de dix-sept
ans. n se retira du service après le rétablissement
de la paix, épousa en 1819 lafiUe du président
d'Auerswald de Konigsberg,°'et vécut dans la re-
traite jusqu'en 1834. Il fut appelé alors à repré-
senter la noblesse à la diète provinciale. En 1840,
lors de la prestation de foi et hommage au roi,
il s'associa à ceux qui pétitionnèrent pour l'in-
troduction d'un nouveau système gouvernemen-
tal, c'est-à-dire pour l'organisation du gou-
vernement représentatif. (La diète de 1847 le
vit se poser en adversaire prononcé des hom-
mes placés au pouvoir, et notamment de M. de
- BARDI 480
Bodelschvring. D ne s'écavtapas de cette ligjie de
conduite en 1848. Député du cercle de Kônigs-
berg à l'assemblée nationale de Francfort, il
siégea au centre droit. Après le meurtre du gé-
néral d'Auerswald, son beau-frère ( 18 septembre
1848 ), il se rendit à Berlin avec les enfants mi-
neurs de la victime. Nommé représentant à l'as-
semblé nationale de Prusse, il ne put y siéger, à
cause du retard dans la confirmation de son élec-
tion, que lorsque le siège de l'assemblée fut
transporté à Brandebourg ; il vota alors avec la
droite, et signa le manifeste des députés conser-
vateurs contre la démagogie. Il ne fit point partie
de l'assemblée de 1849 ; mais il représenta Kônigs-
berg dans celle qui suivit, et s'y éleva, avec une
énergie qui eut du retentissement, contre la po-
litique de M. de Manteufel.
Conversations-Lexicon.
*BARDELLi (Alexandro), peintre de l'école*
florentine, né à Uzzano près Pescia, mort en
1633. H fut élève du Currado, et se forma un
style qui tient de celui de son maître et de ce-
lui du Guerchin. On a de lui quelques tableaux^
dans l'église de Pescia.
Lanzl, Storia Pittorica. — Ticozzi , Dizionario dei
Pittori. — L. Crespl, Descrizione délie ScuUure, Pitture
ed Architetture di Pescia. 1
BARDESANES, hérétique valentinien du se-ej
cond siècle. Il réfuta, après les avoir embrassées,-
les doctrines de son maître Valentin. Il défendit i
ensuite le christianisme, quoique contraire sur
plusieurs points à l'orthodoxie. En vain Apollo- ;
nius de Chalcédolne, maître de Marc-Aurèle,
voulut-il faire abandonner la religion du Christ à
Bardesanes ; celui-ci résista. Il fit des disciples qui ^
s'appelèrent les bardesaniens, et développèrent
le système de leur maître. Bardesanes laissa un
ouvrage dirigé contre l'astrologue Abidas ; on en i
trouve un curieux fragment dans la Prépara-
tion évangélique d'Eusèbe.
Eusèbe, Prépar. evang., 1. VI, c.-lO.
BARDET (Pierre), avocat, né à Montaguet eni
Bourbonnais le U décembre 1591 , mort à Mou-i
lins le 20 septembre 1685. Il étudia à Toulouse,
et exerça quelque temps son état à Paris. On a
de lui un Recueil d'arrêts au parlement de
Paris, 2 vol. in-fol.; Paris, 1690, et Avignon,
1773, in-fol., 2 tom. en 1 vol., publiés la pre-
mière fois par Berniyer, son compatriote, qui
les accompagna de notes et de dissertations. La
deuxième édition a été donnée avec des augmen-i
tations par Lalaure.
Morérl, Dictionnaire historique ( 6dlt. de 1759 ).
BARDET DE VILLENEUVE. Voy. VILLE-
NEUVE.
BARDI ( Dca c?e^), religieuse italienne, native
de Florence, vivait au quinzième siècle. On a
d'elle : Canzone ou Ode sur la mort d'un geai, l
insérée dans le t. in des Opère burlesche di '
Berni.
Mazzuchelll , Scrittori d'Italia.
BARDI (/ean), comte de Vernio, musicographe i
itahen, natif de Florence, vivait dans la dernière
481 BARDI -
moitié du seizième siècle. H fut membre de l'A-
cadémie de la Crusca et de celle des Alterati de
Florence. Il fut appelé à Rome par Clément vni,
qui le nomma maestro di caméra. Au rapport de
Doni , Bardi aurait eu le premier l'idée de mettre
les opéras en musique. On a de lui : Discorso
mandata da Giov. de Bardi à Giulo Cac-
nni detto Romano, sopra la Musica antica
e'I cantar bene, dans Doni, t. H, p. 233.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BARDI {Jérôme), historien italien, ué à Flo-
rence vers 1544, mort le 28 mars 1593. Il entra
dans l'ordre des Camaldules , qu'il quitta bientôt
pour se retirer à Venise, où il devint curé de la
paroisse de Saint-Mathieu et Saint-Samuel. On
1 de lui : une continuation (de 1535 à 1575), à
Toannis Lucidi Samothsei Chronicon ab orbe
oondito usque ad annum 1535, etc.; Venise,
1575, in-4°; — Cronologla universale délia
:reazione d'Adamo sino al 1581; Venise, 1681,
î vol. gr. in-fol. et petit in-4° ; — Vittoria navale
■>ttenuta délia republica de Venezia contra Ot-
lone, figliuolo di Federigol, imperadore,etc.;
Venise, 1584, in-4°, et 1619, in-4°; —une expli-
cation des tableaux historiques qui ornent le
mlais du doge à Venise, 1587, in-8°, souvent
■éimprimée ; — Belle cose notabili délia città
ii Venezia e degli uomini illustri di quella
iominante ;ihid., 1587, 1592, 1601, 1660, in-8°;
— une traduction italiemie du Martyrologe ro-
nain, etc.; Venise, 1585, in-4°;
Tiraboschi, Storia délia lett. ital.
BAJ&Di {Jérôme), médecin et théologien ita-
ien, né à Rapallo le 7 mars 1603, mort vers
1670. Sa mauvaise santé l'obligea de se séparer
le la compagnie de Jésus, à laquelle il appartint
«ndant cinq ans. De Gênes où il alla ensuite, et
)ù il fut reçu docteur en médecine et en théo-
ogie , il vint à Pise , où il obtint de Julien de
Hédicis, archevêque de cette ville, la chaire de
)hllosophie. Il se rendit plus tard à Rome, où il
•esta depuis 1651 jusqu'en 1667, et obtint d'A-
exandre Vn la permission d'exercer la méde-
ïine. Ses principaux ouvrages sont : Prolusio
ohilvsophica habita in Pisarum celeberrimo
ithenseo, XI mensis novembris 1633; Pise,
1634, in-4°; — Medicus politico-catholicus ;
jênes, 1643, in-S"; — Theatrum naturas ia-
Wochîjmicx rationalis; Rome, 1654, in-4°; —
Xaverius Peregrinus,pede pari et impari des-
riptics; Rome, 1659, in-4°, poëme qui valut à
Sardi une pension de cinquante écus romains ,
le la part du pape. H laissa un manuscrit sous
e titre singulier : Musica medica, magica,
iissona, etc.
Fcller, Biographie universelle.
BARDI {Laurent), philosophe italien, natif
le Florence , vivait dans la seconde moitié du
lix-septième siècle, et laissa : Sapientise pignus
amabile, philosophia universa ; Florence, 1647,
in-fol.
Mazzuchelll, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplément
i JOclier, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BARDIN
482
POOT. BIOGR. UNIVERS.
T. IV.
* BARDI {Minello- Antoine be), sculpteur
italien, natif de Padoue , vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. On ne saurait le classer
parmi les artistes de premier ordre. H y a, dans
la chapelle de Saint-Antoine de Padoue, un bas-
relief QXiTiisÛ!iv& et une statue de sainte Jus-
tine, sortis du ciseau de Mmello Bardi.
Nagler, Neues Allgemeines Sûnstler-Lexicon.
BARDI {Pierre de), comte de Vemio , critique
italien, natif de Florence, vivait dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. Il fut mem-
bre de plusieurs académies d'Italie. On a de lui :
Discorso di Massimo Tirio,filosofo platonico;
Venise, 1642, in-4°, traduit du latin de Pazzi'; —
Avolio Ottone e Berlinghieri , poema eroico.
C'^st un poëme comique portant l'anagramme
de l'auteur; Florence, 1643, in-12.
Mazzuchelli, 5cniiori d'Italia. — Adelung, Supplément
à Jôcber, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
- *BARDiL,i {Burchhardi), jurisconsulte al-
lemand, vivait dans la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle, n professa les Pandectes à Tubingue,
et laissa : Conclusiones theoretico-practicae ad
Pandectas, et de nombreuses dissertations sur
divers points de droit.
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BARDîi.i {Jean Wendel), écrivain alle-
mand, natif de Reutlingen , mort le 29 août 1740.
Après avoir étudié à Tubingue, il accompagna en
qualité de prédicateur le prince Maximilien-Em-
manuel de Wurtemberg, vint ensuite professer
à Stuttgart en 1710, fut nommé conseiller ducal
en 1730, et laissa : Reisen und Campagnen
dtirch Deutschland , in Polen Litthaicen\,
Roth und Weiss-Russland, Volhynien, Sibirien
und Ukraine (Voyages et campagnes en Alle-
magne, Pologne , Lithuanle , dans la Russie-Blan-
che et Rouge, en Volhynie, en Sibérie et dans
l'Ukraine) ; — Reisebeschreibung von Pultawa
nach Bender (relation d'un voyage de Pultawa
à Bender.)
Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BARDIN ( Pierre ), jurisconsulte français, na-
tif de Toulouse, vivait dans la première moitié
du quinzième siècle. Sa famille avait marqué
parmi les capitouls dès le quatorzième siècle,
et lui-même devint membre du parlement eu
1424. On a de lui : De immunitate monacho-
rum ; — De jurisdictione ecclesiastica ; —
Media pro reprimenda nimia Episcoporum
autoTitate , ouvrage très-hardi pour l'époque ;
— un commentaire sur le titre des décrétâtes ,
intitulé : De Episcopali audientia. La plu-
part de ces écrits sont remarquables pour le
temps où ils furent composés.
La Taille, Annales de Toulouse.
BARDIN ( Jean ), peintre français, né à Mont-
bard le 31 octobre 1732, mort à Orléans le 6
octobre 1809. H eut pour maîtres Lagrenée
l'ainé et Pierre, premier peintre du roi, et devint
membre de l'Institut et directeur de l'école des
beaux-arts d'Orléans. Il eut pour élèves David et
Regnault. On cite parmi ses œuvres : TulUe fai-
16
4SÎ
sont passer son char sur le corps de son père,
qui lui valut le grand prix au concours de 1764.
— Sainte Catherine au milieu des docteurs ,
— V Immaculée-Conception ; — l'Exaltation
de sainte Thérèse, — une Vierge, — une Ré-
surrection , — Andromaque pleurant sur les
cendres d' Hector , — V E enlèvement des Sa-
tines , — le Massacre des Innocents ne sont
pas non plus sans mérite. Les dessins de Bardin
inédits sont fort estimés.
Nouvelle Biographie des Contemporains. — Nagler;
NeuesiMlgemeines KUnstler-Lexicon. — Le Bas , Ency-
clopédie de la France.
BARDIN ( Pierre ) , membre de l'Académie
française , né à Rouen en 1590 , mort en 1637.
n se noya en voulant sauver d'Humières, son
élève et son bienfaiteur. Chapelain , dans une
épitaphe faite par ordre de l'Académie , dit
« que les vertus se noyèrent avec lui... » Bardin
laissa quelques ouvrages , écrits d'un style lâche
et incorrect. Les principaux, sont : le Grand
Chambellan de France, 1623, in-fol. ; —
Pensées morales sur l' Ecclésiaste, 1629, in-S" ;
— Essai sur V Ecclésiaste de Salomon; Pa-
ris, 1626, in-8"; — le Lycée, ou de l'Honnête
Homme, 2 vol. in-8°, 1632 et 1634.
Le Bas, Dictionnaire Encyclopédique de la France.
BARDIN ( Guillaume ) , jurisconsulte du
quinzième siècle , fils de Pierre Bardin , con-
seiller au parlement de Toulouse , a écrit une
Chronique du Languedoc ( de 1031 à 1454 ),
imprimée dans le t. IV de l'Historia chrono-
logica parlamentorum patrias Occitanias , de
D. Vaissette et D. de Vie.
BARDIN ( Etienne-Alexandre , baron ) , fils
du peintre Jean Bardin , né à Paris le 30 aviil
1774, mort à Montargis en novembre 1840. Il
entra, en 1792, dans la carrière mUitaire, et prit
part à toutes les campagnes de la Révolution et
de l'Empire. D fut nommé en 1811 colonel des
pupilles de la garde, et remplit, dans la campa-
gne de Dresde , les fonctions de général de bri-
gade. Il a composé plusieurs ouvrages estimés :
le plus connu est un Manuel d'infanterie , qui
a été traduit dans les principales langues de l'Eu-
rope.
M. le colonel MoUière, neveu de Bardin, a
publié, de 1841 à 1851, le Dictionnaire de l'ar-
mée de terre, ou Recherches historiques sur
l'art et les usages militaires des anciens et
des modernes (volume in-8° de 5,337 pages,
divisé en dix-sept parties), à la composition du-
quel le savant et infatigable général avait consa-
cré trente années de sa laborieuse carrière. Bar-
din a collaboré au Complément du Diction-
naire de l'Académie française, au Diction-
naire de la Conversation, à V Encyclopédie des
gens du monde, etc. Il était, depuis 1836, mem-
bre de l'Académie des Sciences de Turin,
. Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. —
j}iographie des Contemporains. — Quérard , France
littéraire. Supplément-
* BARDINI {François) , écrivain italien, vi-
BAROm — BARDON 484
vait dans la seconde moitié du seizième siècle.
On a de lui : Chiliœ quœsitorum et respon-
sionum Mathematicae disciplinas ad totius
universi cognitionem spectantium ; Bologne,
1573, in-4°.
yiaziMcheWx, Scrittori d'Italia. — AdeluDg, Supplé-
ment à Jôcher, Ailgemeines Gelekrten-Lexinon.
RARDiSANËS , le Babylonien, historien, vi-
vait au deuxième siècle de l'ère chrétienne, sous
Éliogabale et Alexandre-Sévère. Bardisanès a
écrit sur la Philosophie des Indiens. Il avait,
au rapport de Porphyre, recueilli des notices sur
ce sujet auprès des ambassadeurs envoyés par
les rois de l'Inde à Éliogabale, avant que celui-ci
quittât la SyTie pour se rendre à Rome. Por-
phyre a emprunté de l'ouvrage de Bardisanès
un assez long morceau (sur le Styx), que Stobée
a inséré dans ses extraits.
Schœll, Histoire de la liUérature grecque, t. VII,
p. 278.
*BARDOMNi {Mathieu), géographe italien,
né à Vérone dans la première moitié du sei-
zième siècle. On a de lui : Lihri III de Cœli-
plano seu de Planispheerïo ; Venise, 1530.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
* BARDON {Michel-François Dandré),\s€m.-
tre et graveur français , né à Aix en Provence
en 1700, mort à Paris en 1733. Destiné d'abord
k la magistrature , il se fit recevoir avocat à
Paris et revint exercer en Provence. Plus tard,
^ il étudia le dessin sous la direction de J.-B. Van-
loo , son compatriote ; et, après s'être fait con-
naître en Provence , il vint à Paris , où il rem-
plaça Lépicier dans la chaire de professeur
d'histoire à l'École de peinture. Il devint aussi
directeur de l'Académie de Marseille ; mais il
continua de séjourner dans la capitale , et laissa
le pinceau pour ne s'occuper que de la théorie et
de l'instruction de ses élèves, pour lesquels il
écrivit la plupart de ses ouvrages, dédiés au
marquis de Marigny, son ami et protecteur.
Parmi ses tableaux, dont quelques-uns se voyaient
aux Capucins du Marais, aux Missions-Étran-
gères et aux Filles-Saint-Thomas de Villeneuve,
on remarque un Auguste faisant précipiter
dans le Tibre les personnes accusées de pé-
culat, et l'Enfance et la Naissance, qui a été
gravé par Balechou. Bardon a publié : Histoire
universelle, traitée relativement aux arts de
peindre et de sculpter; 1769, 3 vol. in-12;
— le Passage du Var, poëme historique; Mar-
seille , 1750 ; — Conférences sur Vutilité que
les artistes peuvent retirer d'un cours d'his-
toire universelle ; 1751 ; — l'Impartialité
sur la musique, épître à M. J.-J. Rous-
seau; 1744; — Livre des Principes à des-
siner; ilbi et 1764, in-4°; — Monument
de la ville de Reims'j 1765 , in-12 ; — Anec-
dotes sur la mort de Bouchardon; 1764 ; —
Vie de Carie Vanloo ; Paris, 1765, in-12; —
Traité de peinture, suivi d'un Essai sur la
sculpture, ettd'un catalogue raisonné des
plus fameux peintres, sculpteurs et graveurs
485
BARDON — BARË
485
de l'école française, pour servir d'introduc-
tion à l'histoire universelle relative à ces
beaux-arts; Paris, 1765, 2 vol. iii-12 ; —
Costîime des anciens peuples, collection de
360 pi. gravées par Cochin, et accompagnées
de traits lùstoriques et de réflexions critiques ;
Paris, 1772, et Paris, 1784, 4 vol. grandin-fol.,
édition Cochin.
Nagler, Neues Jllgemeines Kûnstler-l^xicon. — Qué-
rard, ta France littéraire. — Feller, Biographie nni-
verseile.
BARDON DE BRUN (Bernard) , auteur
tragique français , vivait dans la seconde moitié
du seizième siècle ; il laissa : Saint Jacques,
tragédie en cinq actes et en vers ; Limoges ,
1596, in-8".
Bibliothèque du Thédtre-Français, t. 1, p. 309. — Le
P. Etienne Petit, yie de Bernard Bardon ; Bordeaux,
163fi ; Limoges, 1644 et 1668, in-8'.
*BARDOïJ ( ), artiste dramatique fran-
çais , contemporain , natif de Montpellier. On
se trompa d'abord sur sa vocation eu le pla-
çant, à l'âge de dix.-huit ans, chez un avoué ;
aussi déserta-t-D un jour l'étude du légiste pour
représenter sur un théâtre de société César, le
César tragique. Mais là n'était pas encore la vo-
cation du futur Bardou ; sa voix, sa figure prê-
taient aux rires de la comédie, plutôt qu'aux
larmes de la tragédie. Laissant le cothurne, qui
le blessait, il se fit musicien et entra dans les
secondes basses ; et pourtant il lui fallut encore,
durant une de ces pérégi'inations comiques que
Scarron a reproduites, essuyer les sévères leçons
de ce grand capricieux qui s'appelle le public.
Bardou se mit de nouveau à la recherche de son
véritable talent. C'est au Vaudeville de Paris ,
après avoir passé par les villes du Midi, dont il
a d'ailleurs gardé l'accent , qu'il eut enfin con-
science de lui-même et de ses facultés. De nom-
breuses créations témoignent de la rondeur et du
naturel de Bardou. Il s'est surtout fait remar-
quer, même à côté d'Arnal, dans Passé minuit;
— les Petites misères de la vie humaine; —
les Mémoires du Diable , etc.
Dictionnaire de la Conversation.
BARDOU (Jean), prêtre et littérateur fran-
çais, né en 1729, mort le 15 mars 1803. Il fut
curé de Billy-aux-Oies, en Champagne, sur les
bords de la rivière d'Aisne, près d'Attigny. On a
de lui : Amusement d'un philosophe solitaire ;
Bouillon, 1783, 3 vol. in-8° ; — V Esprit des
Apologistes de la religion chrétienne; 1776,
3 vol. in-12; — Histoire de Laurent Marcel,
ou l'Observateur sans préjugés ; Lille, 1770,
1781.
Quérard, la France littéraire.
BABDOZZi ( Jean de), savant hongrois, mort
le 18 mars 1819. Il passa les dernières années
de sa vie à Pesth, adonné tout entier à l'étude.
On a de lui : une continuation des Analecta Sce-
pusii de Charles Magner; — Animadversiones
historico-critico-diplomaticasinopus de Insur-
rectione nobiUum, auctore Josepho Keresztu-
rio; Vienne, 1790 ; — Vulgatum cum recensione
apocrisiîim de Banderiis hungaricis ; Vienne
(ouvrage anonyme), 1785; — Observationes
Gregorii Berzeviczii libellum de commercio
et industria Hung arias ; Leutschoviae, 1797.
Feller, Biographie universelle.
^BARDUA [Caroline) , femme peiotre alle-
mande, contemporaine. Elle eut pour maître G. de
Kugelchen de Dresde, peintre distingué lui-
même. Elle débuta dans l'art par des copies des
tableaux de ce maître, et se fit ensuite connaître
par ses propres œuvres. Parmi les portraits
qu'elle peignit avec succès, on remarque celui du
prince Guillaume de Prusse, qu'elle fit en 1821.
Elle s'était exercée antérieurement dans un genre
plus difficile : sa Vierge à l'Enfant ( 1812 ), et
sa Sainte Cécile ( 1814), méritent d'être men-
tionnées.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
BARDTLIS ou BABDYLLIS (BâpSu^lç , Bdp-
SuXXtj; ), roi des Illyriens, vivait vers la première
moitié du quatrième siècle avant J.-C. U lut
charbonnier et chef de brigands avant de ceindre
le diadème. Il se déclara contre les prétentions
d'Amyntas II au trône de Macédoine. Devenu
roi, l'antagoniste de Bardylis fut obligé d'acheter
la paix avec ce chef des Illyriens et de lui donnei
un fils en otage, ce qui n'empêcha point Bar
dylis de continuer ses incursions en Macédoine
sous Perdiccas III, qu'il vainquit et tua en l'an
360 avant l'ère chrétienne. Lorsque ensuite, en
l'an 361, Philippe se disposa à envahir l'IUyrie,
Bardylis, âgé de quatre-vingt-dix ans, combattit,
si l'histoire dit vrai, avec beaucoup de courage ;
il fut défait et tué, selon toute apparence. 11
laissa, dit Plutarque, une fille du nom de Bir-
cena, qui épousa Pyrrhus, roi d'Épire.
Diodore, XV, 67 ; XVI. 2. — Plutarque , Pèlop., 26 ,
Pyrr. 9. — Smith., Dictionary of greek and roman
Biography.
BARDZiNSKi (Jean-Alamts), théologien po-
lonais du dix-septième siècle. On a de lui les
ti'aductions de la P har s aie àeLncain, envers
polonais ; Oliva, 1691 ; — des tragédies de Sé-
nèque, idem; Thorn, 1696; — delà Consolation
philosophique de Boëce ; Thorn, 1694.
Feller, Biographie universelle,
BARB ou BABET, Française connue par ses
voyages, née en Bretagne en 1741. Habillée en
homme, elle accompagna comme domestique le
botaniste Commerson dans le voyage autour du
monde, qu'il fit avec BougainviUe en 1766. Les
naturels d'0-Taïti découvrirent son sexe, ce
qui obligea la compagne de Commerson de rester
à bord jusqu'au départ. L'intrépide voyageuse
ne quitta plus dès lors le botaniste auquel elle
s'était associée, et l'aida dans toutes ses explora-
tions scientifiques. Lorsqu'il mourut à l'île de
France, elle épousa un militaire ; et l'on n'a plus,
à partir de ce moment, de détails sur cette
femme, remarquable à plus d'un titre. Commer-
son avait appelé du nosii de Baretia plusieurs
1(3.
487
BARE — BARENTIN
488
plantes. Voici comment il parle de sa compa-
triote : Vestigia nostra secuta est per celsis-
simasfreti Magellanici Alpes, profimdissimas-
que insularum Australium sijlvas,I>ianas ins-
tar pharetrata, Minerves instar sagax et aus-
tera, ferarum hominumque insidias non sine
plurimo vitx et pudicitix periculo sospes et
intégra, afjlante prospéra quodam numine ,
evasit.
Suppl. au Voyage de Bougainville, trad. de l'anglais
de FrévUle. — Commerson, Martyrologe de la Bo-
tanique. ■
BAREBONE ( Praise God, c'est-à-dire Louez
Dieu), fanatique anglais vers le milieu du dix-
septième siècle. Il était corroyeur, et devint en
1654 un des membres les plus ardents du parle-
ment de Cromvyell. Lorsque Monk vint à Lon-
dres pour y rétablir la royauté, Barebone se pré-
senta à la tète d'une populace si nombreuse, qu'il
intimida ce général. Barebone présenta au parle-
ment une pétition pour l'exclusion du roi et de
sa famille ; et Monk se plaignit, par une lettre au
parlement, de l'encouragement qu'on donnait à
ce forcené et à ses compagnons.
Biographia Britannica.
BARELLA (Augustin) , arclùtecte italien,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. Il commença la reconstruction des égli-
ses de Sainte-Adélaïde et de Gaétan à Munich,
qui fut continuée quant à la façade par F. de Cou-
villier. On ignore si Barella mourut en Bavière
ou en Italie.
Nagler, Neues AUgmeines Kiinstler-Lexicon.
* BARELLA ( Christophe ), théologien italien,
vivait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle. Ses études terminées à Milan , il devint
secrétaire de Visconti, évêque de Crémone, et fut
attaché plus tard au service spirituel d'im autre
Visconti, archevêque de Milan. On a de Barella :
Elogj d'IIomini illustri che 1658 pugnarono
indifesa di Trevi;ms.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.— KgsWaW, Bibliotk.
Médiol. — Adelung, Supplément â Jocher, Allgemeincs
Celehrten -Lexicon.
* BARELLA (Jean- Baptiste ) , jésuite et
écrivain italien, natif de Milan, mort le 23 février
1687. Il laissa: Venetus de classe Othomana ad
Abijdenas fauces triumphus, carmen; Milan,
1657, in-fol. ; — Relazione délie esequie reale
di Filippo IV; Milan, 1665, in-fol. ; — Glorise
Theatrimn in solemnibus injeriis D. Felicis
Sandovaliae, Ucedae ducis ; Milan, 1671, in-fol.
Argelati, Bibliothèque Médiol. — Mazzuchelli, Scrit-
tori d'Italia. — Adelung, Supplément à Jôcher, Allge-
meines Celehrten- Lexicon.
* BARELLAS {Etienne), historien espagnol,
né en Catalogne, vivait dans la première moitié
du dix-septième siècle. On a de lui : Centuria o
Historia de los condes de Barcelona D. Ber-
nardo Barcino y D. Zinofre su hijo, Barci-
none; 1600, in-fol. C'est un roman historique.
Au jugement de Bosch, l'ouvrage ne serait point
de Barellas ; il aurait été emprunté à un rabbin
appelé Cap-de- Ville, qui l'aurait écrit à l'époque
de la domination des Maures en Espagne.
Bosch, de Titulis Honorum. — Nie. Antonio, Bibl.
hispana nova.
*BARELH (François-Louis), religieux et
biographe italien, natif de Nicft, mort en 1725.
Il appartenait à l'ordre des Barnabites, et vécut
ensuite à Bologne. H laissa, entre autres ouvra-
ges : Memorïe deW origine, fondazione, avan-
zamenti, successi e uomini illustri in lettere
einsantitàde' Barnabiti ; Bologne, 1703-1707,
2 vol. in-P; — Vitadel P. Anton.- Maria Zac-
caria, fondatore degli Barnabiti ; Bologne,
1706, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Celehrten- Lexicon.
*BAREXGER (André-Thomas), théologien
français de l'ordre des Augustins, vivait dans la
seconde moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : la Guide fidelle (sic) de la Vraie Gloire,
présentée à monseigneur le duc de Bourgogne
vers 1687.
Journal des Savants, 1688. — Adelung, Supplément à
Jôcher, Allgemeines Celehrten-Lexicon.
*barejVghi (Jean), astronome italien, vi-
vait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Considerazioni sopra il
Dïalogo de' diie massimi Sistemi Ptolemaico e
Copernicano ; Pise, 1638, 111-4".
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jôcher, Allgemeines Celehrten-Lexicon.
* BARENius ( George ), grammairien suédois,
vivait dans la première moitié du dix-huitième
siècle, et laissa : Nova grammatica lingux ger-
manicee, il 01, quatrième édition revue par l'au-
teur, in-8°.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Celehrten-Lexicon.
KAKENTiJi (Charles-Louis-François de Pail-
le DE ) , ancien ministre de Louis XVI , na-
quit en 1738, et mourut à Paris le 30 mai 1819.
Il entra de bonne heure dans la magistrature,
et s'y distingua comme premier président de la
cour des aides. Le 19 septembre 1788, il frit
nommé garde des sceaux, en remplacement de
Lamoignon. Ce fut lui qui ouvrit la deuxième as-
semblée des notables et ensuite les états géné-
raux. Le discours qu'il prononça dans ces deux
solennités sont assez insignifiants. Pendant la
lutte des trois ordres, il proposa vainement di-
vers moyens de conciliation. Plus tard , il attira
sur lui le mécontentement de l'assemblée natio-
nale, en lui notifiant la réponse de Louis XVI à
l'adresse dans laquelle elle réclamait l'éioigne-
ment des troupes. Mirabeau le dénonça, en cette
occasion, comme im des plus dangereux conseil-
lers du rof. Barentin, effrayé, donna sa démission.
Le comité de recherches l'accusa, le 18 novembre
1789, d'avoir voulu rassembler autour de Paris
une armée, dans le but de comprimer la révo-
lution. Un mois plus tard, Garran de Coulon re-
leva cette accusation qu'on avait laissée tomber,
et fit traduire l'ancien ministre devant le tribu-
nal du Châtelet, qui l'acquitta. Barentin éroigra
J
489
BARENTIN — BARÈRE
490
peu de temps après (1). Il revint en France au
18 brumaire ; et, à la restauration, Louis XVin le
nomma chancelier honoraire.
La Bibliothèque royale fit, en mai 1830, l'ac-
quisition d'un manuscrit de Barentin, intitulé
Réfutation des erreurs et des faits inexacts
(m faux répandus dans un ouvrage publié par
M. Necker en 1796, intitulé De la Révoliftion
française. Cet écrit a été imprimé , par les soins
de M. Maurice Champion , sous ce titre : Mé-
moire aiitographe de M. de Barentin , chan-
celier et garde des sceaux , sur les derniers
conseils du roi Louis XVI; Paris, 1844, in-8°.
Biographie des Contemporains.
BARENTiN-MOJVTCHAL (vicomtcDE), gé-
néral et savant français, né à Paris en 1737,
mort dans la même ville en mars 1824. D'une
famille dont plusieurs membres s'étaient distin-
gués au service de l'État, il entra à son tour
dans la carrière des armes, et fit la guerre de sept
ans en qualité de capitaine de cavalerie. A la
paix, il devint officier supérieur dans la compa-
gnie écossaise des gardes du corps, et suivit plus
tard dans l'exil les Bourbons proscrits. Il se
trouva à l'armée de Condé, et commanda à Mittau
la garde de Louis XVin. Revenu en France
en 1814, il reprit du service malgré son grand
âge, et ne prit sa retraite qu'en 1816. Il avait
profité des loisirs qu'avaient pu lui laisser les
armes , pour cultiver les lettres. On a de lui :
Voyage dans les États-Unis de l'Amérique, fait
en 1784, traduit de l'anglais de J.-F.-D. Smith;
Paris, Buisson, 1791, 2 vol. in-8°; — Géogra-
phie ancienne et historique, composée d'après
les cartes de d'Anville; Paris, Égron, 1807,
2 vol. in-8'', avec atlas ;— Traité sur les haras,
extrait de l'ouvrage italien de Brugnone,
traduit et rédigé à l'usage des haras de
France et de toutes les personnes qui élèvent
des chevaux; Paris, 1807, in-8°; — M. Qué-
rard attribue à Barentin l'ouvrage intitulé Rap-
port fait à sa majesté Louis XVIII sur la
monarchie française , contre le tableau de
l'Murope par M. de Calonne; 1798, in-8''. Il
parait que ce rapport est dû à M. de Montyon.
Quérard, la France littéraire. — Jtlahul , Annuaire
nécrologique, 1824, p. 16.
BAîiEMTiN-»iOMTCHAL (madame de), mo-
raliste française , vivait dans la première moitié
du dix-neuvième siècle. On a d'elle : Histoire
abrégée de l'Ancien et du Nouveau Testa-
ment, semée de courtes réflexions pour tous
les enfants et les adolescents; Paris, 1804,
2 vol. in- 12.
Quérard, la France littéraire.
BARENTS ou BARENTSEN ( Thierry), appelé
aussi Bernard Dirk , peintre hollandais , né à
(1) H publia alors un Mémoire pour M. de Barentin,
ancien garde des sceaux de France, commandeur des
ordres du roi, sur la dénonciation dans laquelle il est
nommé, et qui a donné lieu à la plainte de MI. le pro-
cureur du roi au Cfiâtelet; Paris, Volland, 1790, in-8° de
Amsterdam en 1534, mort dans la même ville
en 1592. Il eut pour premier maître son père
Barentz le Sourd; et dès l'âge de vingt ans il
se rendit en Italie, où il reçut du Titien le meil-
leur accueil et le plus précieux enseignement.
Ce grand peintre appréciait les connaissances
littéraires et musicales du jeune Hollandais. Ba-
rentsen séjourna sept ans en Italie. A son retour
en Hollande, il se souvint des leçons du Titien ,
et peignit d'abord le portrait. Celui du peintre
italien fut une des premières œuvres de Barents,
qui l'apporta d'Italie. Parmi les grands ouvrages
qu'il exécuta ensuite, on remarque Judith , et
Une chute de Lucifer, pour la communauté des
arquebusiers d'Amsterdam. Ce tableau périt à
l'époque des guerres de religion.
Descamps, Fies des Peintres. — Nagler, Neues Allge-
meines Eilnstler-Lexieon.
BARENTZEN OU BARENT (Guillaume),
navigateur hollandais, vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. En 1594 il tenta d'aller
en Chine par la mer du Nord, et atteignit entre les
77 et 78 degrés de latitude. En 1596, nouvelle
tentative; mais Barentzen n'alla encore pas plus
loin que le 77® degré. Il laissa .- -Noordsche
Schip-Vaert, 1644; Amsterdam, 1644, in-4°,
traduite en français dans l'Histoire générale
des Voyages.
Mentelle, Histoire générale des Voyages. — Rose,
New Biographical Dictionary . — Jôcher, Allgemeines
Gelehrten-Lexicon.
BARÈRE DE viECZAc (Bertrand), célèbre
conventionnel, néàTarbes le 10 septembre 1755,
mort le 15 janvier 1841. Il étudia le droit, et fut
reçu avocat au parlement de Toulouse et à l'A-
cadémie des Jeux Floraux , pour un Éloge de
Louis XII. Puis il revint à Tarbes, où il obtint
la charge de conseiller à la sénéchaussée du Bi-
gorre. En 1789, il fut député aux états généraux,
et publia un journal sous le titre : Point du
jour. Cet écrit périodique, qui n'eut qu'im fai-
ble succès, donnait le détail des opérations de
l'assemblée. En juin 1789, Barère fit un rapport
dans lequel il développait les causes de la disette
qui régnait dans la capitale et dans les départe-
ments. Il s'opposa ensuite à la création des
mandats impératifs , et vota pour que les biens
des ecclésiastiques ne fussent pas affectés à la
garantie de l'emprunt qu'avait proposé le mi-
nistre Necker. Il parla en faveur de la liberté de
la presse, et fit observer que c'était à cette liberté
d'imprimer que la France devait le bienfait de
l'assemblée constituante. « Le moment est venu,
dit-il, où aucune vérité ne peut être dérobée
aux regards humains. « La réponse que le roi
fit à l'assemblée , sur la proposition d'accepter
quelques articles de la constitution, fournit à
Barère l'occasion de prononcer un discours où il
établit que le roi devait acquiescer à ces arti-
cles, sans qu'il eût la faculté de les refuser ni
d'en retarder la sanction. A la séance du 11 jan-
vier 1790, il demanda que les membres du par-
lement de Rennes fussent exclus de toute fonc-
491
BARÈRE
492
tion publique, jusqu'à ce qu'ils eussent juré de
se soumettre aux décrets de l'assemblée natio-
nale. Barère publia alors, sous le titre d'Étren-
nes au peuple, la déclaration des droits de
l'homme et du citoyen, précédée d'une épître
au\ nations, dans laquelle 0 développe les prin-
cipes sur lesquels était fondée la constitution
française. Dans la même année, il fit déclarer
les biens de la couronne aliénables par la na-
tion , proposa de faire élever sur les ruines de
la Bastille un obélisque où seraient gravées l'é-
poque de la prise de cette forteresse, celle de
la fédération, et la déclaration des droits de
l'homme ; il fit encore décréter que les grandes
forêts appartenant à la nation seraient excep-
tées de la vente des biens nationaux; il de-
manda, dans la discussion sur l'organisation de
l'ordre judiciaire, que l'accusateur public fût
remplacé par un magistrat sans honoraires, ap-
pelé censeur public et nommé par le peuple.
Le 21 décembre 1790, Barère proposa d'accor-
der à la veuve de J.-J. Rousseau une pension
de 600 livres, qui fut aussitôt décrétée, et portée
à 1,200 livres sur la proposition du député Ay-
mard. En 1791, Barère présenta à l'assemblée
un projet de loi tendant à fixer la résidence du
roi, des membres de la famille royale et des
fonctionnaires publics. Le jour de la mort de
Mirabeau, Barère demanda que toute l'assemblée
assistât à ses funérailles. 11 proposa d'accorder
aux hommes de couleur libres les mêmes droits
qu'à tous les citoyens ; il appuya les mesures
proposées par le comité contre les émigrés; il
se prononça, dans l'examen du projet de loi sur
le pouvoir exécutif, contre la faculté qu'avaient
les ministres de prendi'e part à toutes les discus-
sions de l'assemblée, et vota pour qu'ils fussent
resti'eints à n'être entendus que sur des ma-
tières relatives à leurs fonctions. Quelques
jours après, il fit aussi la proi>osition de leur re-
fuser l'initiative dans la demande des contribu-
tions publiques. Il fit décréter que le tableau
commencé par David , représentant le Serment
du jeu de paume , serait achevé aux frais du
trésor public. L'assemblée nationale ayant ter-
miné sa session , Barère devint membre du ti'i-
bunal de cassation, et fut en 1792 député à la
convention par le département des Hautes-Pyré-
nées. Le 29 septembre , il s'opposa à ce que les
ministres Roland et Servan fussent engagés par
la convention à continuer leurs fonctions, « re-
gardant cette invitation comme contraire à la
majesté du peuple et dangereuse pour la liberté. »
Barère fut à cette époque nommé membre du
comité de constitution. Le 27 octobre , il s'éleva
contre la proposition de Gensonné, tendant à ce
que les menibres de la convention ne pussent
remplir aucune fonction publique avant l'expi-
ration de six années, à compter de la promulga-
tion de la nouvelle constitution. Dans la même
session, il demanda la suppression de la munici-
palité, disant « qu'il fallait abattre le monstre de
l'anarchie, qui s'élevait du sein de la commune
de Paris. » U s'opposa en même temps à ce
qu'on créât une force armée pour protéger Igi
convention , vota l'ordi-e du jour sur les accusa-
tions que Louvet et Barbaroux élevèrent cou-
rageusement contre Robespierre, et prétendit que
le crime du 2 septembre 1792 était excusable
aux yeux de l'homme d'État.
Président de la convention le l^"" décembre
1 792, Barère répondit, à une députation envoyée
par la commune de Paris pour presser le juge-
ment de Louis XVI, que la convention natio-
nale allait s'occuper du procès de Louis le Traî-
tre. Le côté droit de l'assemblée s'étant réuni
pour demander qu'on retardât la mise en juge-
ment du roi, Barère répliqua que « Varbre de
la liberté ne saurait croître, s'il n'était ar-
rosé du sang des rois. » Il vota la mort sans
appel au peuple et sans sursis. Dans le cours de
1793, il appuya la proposition d'ostracisme contre
le duc d'Orléans , et contre les ministres Roland
et Pache ; demanda pour Lepelletier les honneurs
du Panthéon , et fit proposer la peine de mort
contre les auteurs de toute proposition de loi
agraire. Elu membre du comité de salut public,
Barère, jusqu'à l'époque du 31 mai, sembls^
n'appartenir à aucun parti, et garda une neu-
tralité apparente. Le triomphe des montagnards
sur les girondins lui donna tout à coup la cou-
leur qui l'a rendu depuis si malheureusement
célèbre. Il se dévoua au parti le plus fort, à qui
il consacra toute sa peur. Le style fleuri , poé-
tique, gracieux même, dont il orna les mesures
de proscription , lui fit donner l'étrange surnom
de V Anacréon de la guillotine. Il parut à la
tribune le 1*' juin, comme rapporteur du comité,
et proposa de faire au peuple une proclamation
pour le rassurer sur les derniers événements.
Le lendemain, il invita ceux de ses collègues qui
avaient été dénoncés par la commune de Paris ,
à donner leur démission.
Nommé de nouveau membre du comité de sa-
lut public le 10 juillet 1793, Barère, à complet
de cette époque , fut constamment l'organe de ce
comité , et fit en son nom une foule de rap-
ports sur la politique, les armées, l'administra-
tion. Ce fut sur sa demande que fut ordonnée la
destruction des tombeaux des rois de France ;
que Paoli fut déclaré traître à la patrie, et le gé-
néral Custine décrété d'accusation ; qu'on pro-
nonça l'expulsion des Bourbons, celle des An-
glais arrivés en France après le 14 juillet , Je
■jugement de la reine, et la confiscation des biens
appartenant aux citoyens mis hors la loi. Barère
fit encore décréter la démolition du château de
Caen, annonça la prise de Valenciennes , la per-
sécution exercée à Toulon contre les patriotes,
et le blocus de Cambrai. Après avoir demandé la
levée en masse des Parisiens , il fit adopter la ré-
quisition de dix-huit à vingt-cinq ans, et, peu
de temps après, la confiscation des propriétés
françaises appartenant aux Espagnols. Il justifia
493
BARERE
494
les opérations de Rewbell et de Merlin de Thion-
ville à Mayence , fit décréter l'envoi des troupes
contre la ville de Lyon, et annonça à l'assemblée
qu'on venait d'arrêter François de Neufchâteau,
auteur de Paméla ( pièce que Barère dit être
pleine de modérantisme) . Il obtint, le 5 sep-
tembre, la création d'une armée révolution-
naire, fît décréter que la terreur était à Vordre
du jour, prédit aux. royalistes le prochain sup-
plice de la reine et de Brissot , proposa et fit
adopter la tradition au tribunal révolutionnaire
de toute personne qui sèmerait de fausses nou-
velles , et voulut que l'on condamnât à la dépor-
tation les Français qui n'auraient pas signalé leur
civisme avant le 10 août. Malgré tant de gages
donnés à la Terreur, Barère fut accusé de feuil-
lantïsme au club des Jacobins, d'abord par Sain-
tex , et peu après par Dufourny. Cette dernière
dénonciation fut repoussée par Robespierre, qui
s'étonna que le zèle ardent de Barère pour le gou-
vernement révolutionnaire n'eût pas encore fait
perdre de vue quelques opinions qui se ratta-
chaient à des événements antérieurs. Forcé de
rétrograder, ou de justifier les éloges de Robes-
pierre, il choisit ce dernier paiti. Il se montra
dès lors l'un des plus chauds partisans de la
Montagne, et la crainte d'être encore dénoncé
comme modéré le rendit implacable. Rien n'é-
chappa à la pénétration et à l'activité naturelles
de son esprit pour signaler le nouveau patrio-
tisme auquel il résolut de tout sacrifier, excepté
sa vie. Il débuta en conséquence par faire révo-
quer la loi qui donnait aux députés accusés la
faculté d'être entendus avant qu'on les décrétât
d'accusation. A la suite d'un rapport sur l'armée
du nord , il en fit conférer le commandement à
Pichegru, en remplacement de Jourdan, et fit
nommer Richard et Chaudieu commissaires près
de cette armée. Il s'opposa en janvier 1794 à l'a-
doption des propositions de paix faites par les
puissances , et dit qu'il importait peu que la ré-
publique fût reconnue par les souverains étran-
gers. Il dénonça à plusieurs reprises la conspi-
ration d'Hébert, et rédigea, à ce sujet, une
adresse au peuple ; il fit supprimer l'armée ré-
volutionnaire comme dangereuse à la liberté ; il
s'opposa à ce que Danton fût entendu pour se
justifier des accusations élevées contre lui par
Robespierre ; fit proclamer que l'armée des Al-
pes avait bien mérité de la patrie; accusa de
nouveau les alarmistes ; fit ordonner une fête
pour la translation des cendres de Barra et de
Vialla au Panthéon , et proposa d'abolir la men-
dicité. Après un rapport détaillé sur la tentative
d'assassinat commise sm- CoUot-d'Herbois , il fit
décréter que l'Admirai et ses complices seraient
traduits devant le tribunal révolutionnaire ; exposa
les attentats projetés à Londres contre certains
membres de la convention, et notamment contre
Robespierre; annonça que Lebon venait de
découvrir à Calais quarante-huit caisses de poi-
gnards destinées aux quarante-huit sections de
Paris ; fit décréter la mise à mort de tous les
Anglais ou Hanovriens qui seraient faits prison-
niers ; demanda la réunion des années de la
Moselle , du Nord et des Ardennes , sous la
dénomination d'armée de Sambre-et-Meuse ; fit
ordonner que les barrières de Paris seraient
érigées en monuments à la gloire nationale , et
que les garnisons des places de Condé et de Va-
lenciennes seraient passées au fil de l'épée, si
elles ne se livraient à discrétion. H engagea
aussi l'assemblée à sévir rigoureusement et sans
renaise contre les ennemis de l'intérieur : <c Tran-
sigez aujourd'hui, dit-il, ils vous massacreront
demain Non, non, il n'y a que les morts qui
ne reviennent pas. » Maxime horrible , qui rap-
pelle celle d'un courtisan de la reine Elisabeth
pour la décider à faire périr Marie Stuart :
« Les morts ne peuvent pas mordre. » Barère
était aussi un courtisan, celui de la Terreur. On
le vit, le 8 thermidor, demander l'impression
du discours de Robespierre, et en faire pres-
que en même temps rapporter le décret. Cette
irrésolution tomba avec les événements du len-
demain et la chute de Robespierre. Celui dont
peu de jours auparavant il vantait les vertus , le
patriotisme , le désintéressement , dont il déplo-
rait les dangers , devint tout à coup l'objet de sa
haine et de ses dénonciations. Il signala à l'as-
semblée la dissimulation, l'hypocrisie, le faux ci-
visme du conspirateur, dont les projets avaient
été jusque-là, dit-il, voilés du plus profond mys-
tère. Cependant plusieurs dénonciations s'éle-
vaient contre lui ; celle qui fût faite le 25 août
1794, par Lecointi'e de Versailles, fut néanmoins
déclarée calomnieuse. Barère se plaignit alors
des progrès de la réaction , et dit qu'on proscri-
vait le cri de Vive la république !
Legendre ayant, le 3 octobre suivant, dirigé
une nouvelle accusation contre Barère , Collot-
d'Herbois et Billaud-Varennes , la convention
ordonna qu'on examinerait leur conduite, et
nomma , à cet effet , une comnaission de douze
membres. L'arrestation de ces députés fut décré-
tée le 2 mars 1795 , et leur défense eut lieu le 23
du même mois. Barère et ses collègues furent
condamnés à la déportation , et envoyés provi-
soirement dans les prisons de Rochefort. Après
le soulèvement du l"^"" prairial, la convention fit
rapporter ce jugement, et ordonna qu'ils seraient
traduits devant le tribunal criminel de la Cha-
rente-Inférieure ; mais quand ce décret arriva,
deux des accusés , Billaud de Varennes et Col-
lot-dTIerbois , avaient été déjà embarqués. Le
départ de ces deux députés fit ajourner la pro-
cédure et sauva Barère. Au 13 vendémiaire, le
décret qui ordonnait sa tradition devant le tri-
bunal de la Charente-Inférieure ayant été annulé
et sa déportation maintenue, on allait mettre
cette dernière mesure à exécution , quand il s'é-
chappa des prisons de Saintes. En 1795, Barère
trouva encore le moyen de se faire nommer au
corps législatif; mais cette nomination fut rejetée.
495
Son arrestation fut ordonnée de nouveau, et il
parvint encore à se soustraire à toutes les re-
cherches jusqu'à l'époque du 18 brumaire, où il
fut compris parmi les amnistiés. Depuis lors il
resta éloigné des affaires jusqu'aux Cent-Jours ,
où U fut nommé député. En 1816, banni de France
comme régicide , il se réfugia en Belgique , où il
vécut de son modique patrimoine et du produit
de ses travaux littéraires. Après la révolution
de 1830, il revint à Paris. En 1832, il fut élu
député de son département , mais son élection
fut annulée pour vice de forme. En 1840, il donna
sa démission de membre du conseil général des
Hautes-Pyrénées , et mourut un an après, à l'âge
de quatre-vingt-six ans.
Voici la liste des ouvrages qu'U a publiés :
Esprit des séances des États généraux; in-8°,
1 789 ; — Opinion sur le jugement de Louis XVI;
in-8°, 1792; — B. Barère à Dubois-Crancé ;
in-8°, 1795; — De la Pensée du gouvernement
répicblicain ; in-8°, 1797; — Montesquieu
peint d'après ses ouvrages; in-S", 1797; — la
Liberté des mers, ou le gouvernement anglais
dévoilé; 3 vol. in-8°, 1798; — Lettres d'un ci-
toyen français, en réponse à lord Grenville;
in-S", 1800 ; — Réponse d'un républicain fran-
çais au libelle de sir Fr. d'Yvernois, natu-
ralisé Anglais, contre le premier consul;
in-8°, 1801; — Lettres politiques, commer-
ciales et littéraires sur l'Inde, par Taylor,
que Barère a traduites de l'anglais avec Madgett ;
in-8'*, 1801 ; — Essai sur le gouvernement de
Borne, traduction d'un ouvrage anglais de W.
Moyle; in-8'', 1802; — les Beautés poétiques
d'Ed. Young, traduit de l'anglais avec le texte
en regard; in-8°, 1804 ; — les Veillées du Tasse;
in-8", 1804; — ^65 Anglais au dix-neuvième
siècle; in- n, 1804; — les Chants de Tyrtée,
traduit de l'italien en français ; in-8°, 1805, réim-
primé en 1806; — Histoire des révolutions de
Naples depuis 1789 jusqu'en 1806, in-8°; —
Voyage de Platon en Italie, traduit de l'italien ;
3 vol. in-8°, 1807; — Cinq Nouvelles athé-
niennes, sybarites, italiennes, traduites de
l'italien de F. Pepe; 2 vol. in-8°, 1808; — la
Vie de Cléopâtre, traduite de l'italien de Z. Landi,
in-8°, 1808 ; — Esprit de madame Necker;
in-8°, 1808; — Géochronologie de l'Europe,
ti-aduit de l'anglais; in-8°, 1810; — Nouveau
Voyage en Turquie, par Griffils, traduit de l'an-
glais; in-8", 1812 ; — De la théorie de la cons-
titution de la Grande-Bretagne , trad. de l'an-
glais de Brooke; in-8°, 1815 ; — les Epoques de
la nation française, et les quatre dynasties;
in-8°, 1815; — Considérations sur la Chambre
des Pairs ou sur la chambre des représen-
tants héréditaires avant qu'elle soit acceptée,
établie et composée; in-8°, 1815; — Mémoi-
res; Paris, 1834, 2 vol. in-8°, précédés d'une no-
tice par M. Carnot fils. — On a encore de Barère
les éloges de J.-J. Rousseau, de Montesquieu,
de Louis XII, de Georges d'Amboise, de P. Sé-
BARÈRE — BARET 495
guier, etc. Il a aussi rédigé un journal intitulé
Mémorial anti-britannique.
Biographie nouvelle des Contemporains. — M. Car-
not, Notice historique sur Barère; Paris, 1S42.
* BARET (/... ) , professeur et mathématicien
français, mort en 1814. Il professa à l'école cen-
trale de Nantes, et laissa : Mémoire sur les deux
trigonométries , in-8°; — Résolutions (nouv.)
des problèmes de l'astronomie nautique;
Nantes, Malassis, 1792; — Ménwire sur le
calcul des longitudes de mer, lu à la Société lu
académique de Nantes, imprimé par cette so-
ciété.
Quérard , la France littéraire.
BARET (/acgwes DELA Galanderie), écrivain n
français, né à Tours en 1699, mort vers 1650.
Il était référendaire à la chancellerie de France :
le Chant du Cocq Français , où sont rappor-
tées les prophéties d'un hermite allemand ; ,
1621, in-S". Dans la première partie l'auteur en-
gage Louis Xin à faire la guerre aux Turcs, pour r
les convertir au christianisme ; et dans la seconde
il prédit le triomphe de l'Église sur l'hérésie de
Calvin; 1621, in-8°.
Lelong et Fonlette, Bibliothèque de la France. —
Adelung, Supplément à Jôcher. Allgemeines Gelehrten-
Lexicon. — Chalmel, Histoire de Touraine, t. IV, p. 18.
BARET (/ecn), jurisconsulte français, né à
Tours en 1511. II fat conseiller auprésidial de
cette ville, et se distingua parmi les magistrats
de son temps. On a de lui : le Style de Tou-
raine; Tours, 1588; — Coutiimedu duché et
bailliage de Touraine , avec la forme du sttjle
des procédures des cours et juridictions de ce
dwcM; Tours, 1591, in-4''.
Chii\mel, Histoire de Touraine, t. IV.
* BARET (René), écrivain vétérinaire français,
petit-fils du précédent, vivait dans la seconde
moitié du dix-septième siècle. U fut maître d'hô-
tel du roi et chevalier de l'ordre de Saint-Michel.
On a de lui : De la parfaite connaissance des
chevaux et de toutes leurs maladies; Paris,
1661.
Jôcher, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
BARET {Jean), historien français du dix-
septième siècle. Il rédigea, sur les Mémoires de
Charles de Joppecourt, l'Histoire des derniers
troubles de Moldavie; Paris, 1620, in-8°.
Chalmel, Histoire de Touraine, t. 4, p. 18.
*BABET (Nicolas), publiciste français, né
près de Boulogne-sur-Mer, mort à Valenciennes
en 1799. Il se fit d'abord connaître par des vers
adressés à l'archevêque de Malines , et publia en
1785 le Courrier de l'Escaut, devenu depuis le
Courrier Belge. H travailla ensuite aux Éphé-
mérides de l'humanité et aux Annales de la
Monarchie. Lorsque Dumouriez entra en Bel-
gique, Baret fut membre des clubs et du comité
de sûreté générale de Bruxelles, puis successive-
ment accusateur public près le tribunal révolu-
tionnaire d'Anvers et de la Lys. Au conseil des
anciens, où il siégea en l'an VIII, Baret appuya la
prohibition des marchandises anglaises. Lors de
497 BÀRET —
l'établissement du consulat, Baret fut envoyé
dans le nord pour y organiser les administrations,
et il était désigné pour siéger au tribunat lors-
qu'il mourut en revenant à Paris.
Biographie nouvelle des Contemporains.
*BABETA (Tîodrmwo), compositeur italien,
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il fut attaché en qualité de musicien à la cathé-
drale de Crémone. On a de lui : il Primo libro
de' Madrigali a cinque voci ; 1615, Venise,
in-4"; — il Seconda ^iôro; ibid., 1615, in-4°.
Fétii, Biographie universelle des Musiciens.
BAKETTi ( Joseph ) , littérateur et poète
italien, né à Turin le 22 mars 1716, mort à
Londres le 5 mai 1789. Il fut d'abord destiné
au barreau ; mais il se dégoûta bientôt de l'é-
tude des lois, et fut ensuite placé à Guastalla
chez un négociant , où il se lia d'amitié avec
un associé noimné Cantoni , qui l'encouragea
dans la poésie. H s'y adonna, en effet, avec
succès. Deux ans plus tard il voyagea , revint
à Turin, visita Milan, Venise, Londres, où il
donna des leçons d'italien, et devint en 1772
secrétaire de l'Académie des arts pour la cor-
respondance étrangère. On a de lui : Tragédie
di Pier Cornelio, tradotte in versi Italiani
con Originale a fronte; Venise, 1747, 1748,
in-4" : cette traduction fut commandée et payée
à Baretti par un libraire de Venise; — Lettere
ad un suo amico di Milano sopra un certo
fatto del dottor Biagio Schiavo; Lugano, 1747,
in-8° ; — Primo Cicalamenlo sopra le cinque
lettere del sig. Gius. Bartoli , intorno il libro
che avrà per titolo : la Vera spiegazione del
Dittico Quiriniano; Lugano, 1749, in-8°; —
Poésie piacevoli; Turin, 1750, in-8°; — Fê-
tante sulle rive del Po, componimento dram-
matica; Turin, 1750, «-4" ;— Dei Rimedj d'a-
mare d'Ovidio volgarizzati , dans, les Raccolta
de' Poeti Latini, t. 29; Milan; — li Tre libri
degli Amori d'Ovidio valgarizzatti ; même re-
cueil, t. 30 ; — Account of Manners and Cïis-
toms ofltaly; Londres, 1767, traduit en français
par Fréville, 1773, in-12; imprimé à la suite des
Nouveaux Mémoires ou Observations de deux
gentilshommes suédois sur l'Italie ; — Diziona-
ria italiana inglese e inglese italiano,con tma
grammatica per le dette lingue; Londres, 1771,
in-4'' ; — Travels through England, Portugal,
Spain andFrance;Londïes; — Introduction to
themast useful European Languages, con-
sisting of sélect passages from the most cele-
brated English, French and Italian and Spa-
nish Authors ; Londres, 1772; — un Recueil
intitulé Pamphlets, en anglais, où l'on trouve
une dissertation contre le Traité de la Poésie
épique de Voltaire; — Projet pour avoir un
opéra italien à Londres dans un goût tout
nouveau , en anglais et en français ; Londres,
1754.
Joseph FrannW, Notizie intorno alla vita e âeçli
scrittide Gius. Baretti; Tarin, 1790, in-8°; Milan, 1813,
BAREZZI
498
BAREUTH OU BAREITH (Frédéric-SopMe-
Wilhelmine, margrave de ), née à Potsdam le
3 juillet 1709, morte le 14 octobre 1758. Elle
était fille de Frédéric-Guillaume l^'", roi de
Prusse, et par conséquent sœur du grand Fré-
déric. C'était une princesse fort instruite , qui
eut, dans sa jeunesse, beaucoup à souffrir des
bmtalités de son père. Elle épousa, le 20 novem-
bre 1741, le prince héréditaire de Bayreuth,
et mourut dix-sept ans après son mariage. Fré-
déric n apprit avec un violent chagrin la mort de
cette sœur chérie , qui expira le jour même où
il perdit la bataille de Hochkirchen. Il demanda
à Voltaire une ode pour immortahser la mar-
grave de Bayreuth. Elle a laissé des Mémoires
fort intéressants, dont la dernière édition parut à
Paris, 1813, 2 vol. in-8°.
Pflster, Histoire de l'Allemagne.
* BAREZZI ou BAREZZO, imprimeur et sa-
vant italien, natif de Crémone , vivait dans la
première moitié du dix-septième siècle. 11 exerça
sa profession à Venise , et se fit remarquer en
même temps par son érudition. On a de lui :
Retazione deUaconquista del paterno imper io
di Moscova, consequito da Demetrio ; Florence,
1606 , in-4°; — Délie croniche delV ordine de'
Fratri Minori; Venise, 1608, in-4"; — Vita del
Picaro &usmana d'Alfarace, osservatore delta
vita umana descritta da Matteo Alemanna e
tradotta /Venise, 1615, 1616, 1622, 2 vol. in-8" ;
— il Picariglio Castigliano, ovè. la vita di
Lazarillo di Tormes , tradotta dallo spa-
gnuolo; Venise, 1622, 1636, in-8°; — Specchio
délia Scienzapolitica; Venise, 1623, in-4° ; —
Délia vita délia Picara Giustina Diez, cioè la
Dama vagante, tradotta délia spagnuolo di
Franc. Ubeda; Y enise, 1629, in-8°; — la Spa-
gnuolo Gerardo felice et sfortunata , storia
tragica tradotta dallo spagnolo; Venise,
1630, ia-4°; — Proprinamio istorico, geogra-
fico-poetico ; Venise, 1643, in-4°, et Venise,
1694, in-4".
Mazzuchelli , Scrittori d'italia. — Adelung, Supplé-
ment à Jocher , Jllgemeines Gelefirten-Lexicon.
* BAREZZI ou BARETius (François), théo-
logien italien , vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il était fils du précédent, et
devint vicaire général de l'évêque de Torcello.
On a de lui : Additiones ad Manuale confessa-
rium Mart. Navarri; Venise, 1616, in-4''; —
Greg.ySayri Thésaurus casuum conseientiœ ,
c.additt. Franc. Baretii; Venise, 1618, in-fôl.,
ouvrage que ne connut point Mazzuchelli ; —
Monumenta legalia Jul. Clari, mis en ordre
par Barezzi ; — Discorsi Quaresimali del P.
Diego Lapez d'Endrada, tradotti dallo spa-
gnuolo; Venise, 1645 , in-4''. Barezzi collabora
au Dizzianario délie sette lingue, édité par
son père en 1644.
MazzucheUi, Scrittori d'italia. — Adelung, supplé-
ment à Jôcher, Mlgemeines Gelehrten-Lexicon.
J BAREZZI {Etienne), peintre de Milan, en-
core vivant. On lui doit le procédé au moyen du-
499
BAREZZI — BARGE
'500
quel les peintures à fresque peuvent être enle- i
Tées des murs et portées sur des tables de bois.
[Enc. des g. du m.]
*RAnFKNECHT (Christophe), théologien al-
lemand, né en 1657, mort en 1739. Après de
sérieuses études à Kônigsberg , il visita les autres
luiiversités allemandes, et revint occuper à Cœs-
lin des fonctions pastorales, qu'il dut bientôt quit-
ter par suite de dissentiments avec le conseil
urbain. En 1702, il était à Wittenberg, où il
mourut à un âge avancé. On a de lui : Der Schul-
redner (l'Orateur classique); Berlin, 1686; —
Lippi Aurelii Brandolint Âugustani eremitas
oratïo de virtutibus DomAni Nostri Christi,
édité par lui en 1708.
Adcliinp, Suppl. à Jôcher, AlUjem. Gelehrten-Lexicon.
* BARFROVius ( Jean), auteur et prédicateur
allemand , vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle, n laissa : Piesni Niektore,
chants allemands traduits en polonais ; Thom ,
1727, in-4°. Barfkovius travailla à la révision
officielle du Livre des chants de Kônigsberg, et
à la traduction encore manuscrite de la Bible po-
lonaise.
Adelang, Suppl. à Jôcher, Allgem. Getekrten-Lexicon.
*BARFOD (Paul-Frédéric), publiciste et
poète danois, né en 1811, aux environs de Gre-
noë, dans le Jutland. Comblé d'honneurs par le
roi Frédéric VI, il professa d'abord les opinions
les plus monarchiques. Plus tard, il se montra
démocrate avancé et ardent propagateur de ce
qu'on appelle l'idée Scandinave, c'est-à-dire de la
fusion de la Suède, de la Norvège et du Dane-
mark en une seule nation; idée qui trouve natu-
rellement un adversaire non moins prononcé ,
liarce qu'il y est intéressé , dans le cabinet de
Copenhague. Cependant le gouvernement de
Suède se défendit, en 1839, de toute participa-
tion au mouvement d'opinion excité par la
fondation du Brage-og-Idun , revue trimes-
trielle dans laquelle Barfod invitait les écrivains
des trois nations à entrer dans l'arène de la po-
litique de l'avenir. Outre cette publication, qui
n'a pas acquis l'importance à laquelle s'attendait
son fondateur, on a de lui : Histoire du Dane-
mark et de la Norvège sous Frédéric III;
— les Juifs en Danemark; — Biographie de
la famille Rantzau. Ces ouvrages ne sont point
dépourvus de mérite. M. Barfod cultive aussi la
poésie.
Conversations-Lexicon.
*BAR.FCSS (Jean-Albert , comte de), géné-
ral prussien, né en 1631, mort en 1704. En 1688
il était parvenu au grade de lieutenant général.
Il prit part à la campagne du Rhin, sous l'élec-
teur Frédéric m ; et en 1689, il fut envoyé avec
cinq mille hommes au secours du duc de Lor-
raine. En 1691, il commanda six mille Brande-
bourgeois , auxiliaires de l'empereur Léopold V,
contre les Turcs en Hongrie, et fut l'objet des
félicitations de cet empereur après la bataille de
Salakamen. Barfuss remplit d'autres commande-
ments militaires en 1698 et 1699. Mais il se re-
tira du service de la Prusse devant les intrigues
du baron de Kolbe, devenu tout-puissant à la cour '
de Berlin.
O. Hoffmann, Preuss. National-Encyclapàdie.
*BARGAGH (CeZse), jurisconsulte et profes-
seur italien, vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle , et laissa : Comment, de Dolo
malo; Francfort, 1604, in-fol.
Jôcher, Allgemeines Gelelirten- Lexicon.
WKKGkGiA (Jérôme), jurisconsulte et auteur
dramatique, frère de Scipion et de Celse, mort
en 1586. Il fut membre de l'Académie des In-
tronati de Sienne, professa le droit civil ài;
Sienne, et devint auditeur de rote à Gênes. Re- >
venu ensuite à Sienne , il y exerça avec éclat la
profession d'avocat. On a de lui : Dialoghi de'
giuochi che nelle vegghie Sanesi si usano di
fare; Sienne, 1572, et Venise, 1581; — laPel-
legrina, comédie en prose, représentée à
Florence en 1589, après la mort de l'auteur, et
lors des fêtes célébrées à l'occasion du mariage
de Ferdinand de Médicis, imprimée à Sienne
par Scipion Bargagli ; Venise, 1606 et 161 1. j
MazzuchelU , Scrittori d'Italia.
* BARGAGLI (Scipion), écrivain italien dis-il
tingué, mort le 27 octobre 1612. Il fut créé che-n
valier et comte palatin par l'empereur Rodol-
phe U, qui lui conféra en même temps le droili
d'ajouter à ses armes l'aigle à deux têtes. Il de-
vint aussi membre de l'Académie des Intronati
de Sienne et de l'Académie de Venise, fondée en
1593. On a de lui : Orazione délie Lodi délie
académie, prononcée à Sienne devant l'Académie ,
des Accesi; Florence, 1569, in-4°; — - Orazione
nella morte di monsig. Alessandro Piccolo-
mini, arcivescovo di Patrasso ed eletto di
Siena; Bologne, 1579, in-4° ; — i Trattenimenti
dove da vaghe donne e giovanni uomini rap-
presentati sono onesti e dilettevoli giuochi,
narrate novelle, e cantate, alcune amorose
canzonette; Florence, 1581, et Venise, 1592;— !
le Imprese; Venise, première partie, 1589; '
deuxième partie, 1594; — i Rovescj délie me-
daglie ; Sienne, 1 599, in- 1 2 ; — Jephté, en italien, ^
du latin de Buchanan; Venise, 1600 et 1601;— i
il Turamino, ovvero del parlare e dello scriA
vere Sanese; Sienne, 1602, in-4°. Cet opuscule''
est intitulé Turamino du nom d'un des inter- ,
locuteurs.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
* BARGAS {A.-F. ), peintre belge, né à Bruxel-
les vers 1690. Il peignit dans le genre de l'école
hollandaise plusieurs tableaux que l'on trouve
dans divers musées. Il reproduisit aussi, d'après
P. Bout son maître, plusieurs paysages , des fêtes
de village, des foires, etc. Il ne doit pas être
confondu avec Marc Bargas , graveur français,
natif de Toulouse vers 1659, qui reproduisit éga-
lement les œuvres de Bout.
Nagler, Neues Kùnstler- Lexicon. j
* BARGE (Constantin-Roger m), juriscou-i|
suite italien, vivait dans la seconde moitié dul
301 BARGE
:pjinzième siècle. H laissa sur le droit de nom-
oreux écrits dont on ti'ouve la liste dans les
Scritt. Piemontesi.
A. Délia Cblesa, Scritt. Piemontesi. — Rose, New Bio-
rapfiical Dictionary.
BARGEDÉ {Nicole OU Nicolas), littérateur
et jurisconsulte français , vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. Avocat , puis président
du présidial d'Auxerre, il cultiva aussi les lettres,
et composa des poésies qui témoignent de son
penchant à la mélancolie et au mysticisme. On
a de lui : Moins que rien, fils aîné de la terre
(c'est-à-dire l'homme), poëme en vers de dix
syllabes ; Paris, Thibault, 1 550, in-8° ; — les Odes
pénitentes du moins que rien ; Paris, Sertenas,
1550 ; — Églogue sur le trépas de Marie d'Al-
bret, duchesse de Nivernois; Paris, Groulleau,
1550; — l'Arrêt des trois Esprits sur le tré-
pas du prince Claude de Lorraine, duc de
Giiise; Paris, le même, 1550, in-8°.
BARGEDÉ (Élie), fils du précédent, juiiscon-
sulte et poète français. On a de lui : la France
triomphante , poëme en six livres.
PaplUen , Bibliothèque des Juteiirs de Bourgogne. —
Lelong, édition de Fontette, Bibliothèque historique de
la France.
*BALGELESE (Nicolas), théologien italien,
natif de Bologne au seizième siècle. Ses princi-
paux ouvrages sont : De perfectione filiorum
Dei , primum editi opéra Nie. Bargilesi ; Bo-
logne, 1538, in-8°; — Trattato sopra la ver a
e sincera Istoria délia Casa santa di Loreto ;
Bologne, 1558, in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — Adelung, Supplé-
raenl à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BARGEMON OU BERGAMON {GuiUiem) ,
poète provençal , mort vers 1285. Selon Jehan
de Notre-Dame , Bargemon fut bon poëte, bon
gentilhomme, mais menteur et mauvais plaisant.
Il fut chassé de la cour du comte Bérenger,
pour avoir adressé trop de railleries aux dames.
On n'a pas d'autres détails sur ce troubadour.
Laveleye, Hist. de la langue et de la litt. provençale.
BARGEO. Voy. Angelo.
* BARGES {Antoine), maître de chapelle
alla Casa grande de Venise, au seizième siècle.
U laissa : Il primo libro de Villotte a quattro
voci, con un altro canzon délia Gatina;
Venise , 1550 , in-4°. C'est un recueil curieux
pour le style des airs de ce temps.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BARGES {Jean-Joseph-Léandre, abbé),
orientaliste français , né le 27 février 1810 à
Auriol , arrondissement de Marseille ( Bouches-
du-Rhône). Il fit ses études classiques à Mar-
seille. Pendant les vacances, un commentauede
l'Écriture sainte rempli de citations hébraïques
lui étant tombé entre les mains , il forma le
dessein d'étudier cette langue ; ce qu'il fit en-
suite en cachette et à l'insu de ses maîtres : il
avait alors atteint à peine sa quinzième année.
Après son cours de théologie qu'il termina avant
BARGES
502
l'âge requis pour recevoir les ordres sacrés , il
consacra tout son temps à l'étude de l'hébreu et
de l'arabe, et il suivit le cours de dom Gabriel
laouïl, qui, après avoir exercé les fonctions d'in-
terprète auprès de l'armée française en Egypte,
avait été nommé professeur d'arabe à Marseille
par l'empereur Napoléon. Pour se perfectionner
dans la connaissance de l'hébreu, il s'adressa
au khazan , c'est-à-dire le ministre officiant de
la synagogue de Marseille , gi-adué grand rabbin
et élève de l'école talmudique de Livourne.
Ordonné prêtre au commencement de l'année
1834, M. Barges fut placé comme vicaire dans
l'une des paroisses de sa ville natale ; mais au
bout de six mois il quitta le service diocésain,
pour se livrer avec plus de liberté à ses études
orientales. En 1837, il fut nommé professeur
suppléant à la chaire d'arabe de Marseille. En
1839, il fit im voyage en Algérie, d'où il rap-
porta plusieurs manuscrits, entre aufres l'Histoire
des Béni abd'il- Wady, par Yahialbn-KJialdoun,
frère cadet du célèbre historien Abd'er-Rahman
Ibn-Khaldoun , manuscrit dont il révéla l'exis-
tence aux savants dans le Journal asiatique
(cahier de novembre 1841). En 1842, il fut ap-
pelé à Paris par MS"^ Affre pour occuper la
chaire d'hébreu de la faculté de théologie , à
la place de M. l'abbé Glaire qui avait passé à
la chaire d'Écriture sainte. En 1846, il entreprit
un second voyage en Algérie , où il se propo-
sait de visiter particulièrement la province de
l'ouest et l'antique cité de Tlemcen, dont il étu-
diait depuis longtemps l'histoire. U en rapporta
deux ouvrages manuscrits , dont l'un renferme
l'histoire des Beni-Zeiyan, rois de Tlemcen, par
Mohammed-et-Tenessy, et l'autre traite de mé-
decine. En 1850, il fut nommé chanoine hono-
raire de la métropole par MS"' Sibour, arche-
vêque de Paris. Outre un grand nombre de
Mémoires et notices insérés dans le Journal
asiatique et dans d'autres feuilles périodiques,
on a de M. l'abbé Barges : Rabbi Yaphith, Bas-
sorensis karaïtx, in librum Psalmorum com-
menfarii arabicie duplici codice manuscripto
Bibliothecas regiee Parisiensis,edidit spécimen
et in latinum convertit L. Barges, professor
rmguee hebrxœ et chaldaïcœ, etc. ; Paris, 1846,
in-8°; — Temple de Baal à Marseille, ou
grande inscription phénicienne découverte
dans cette ville dans le courant de l'année
1845, expliquée et accompagnée d'observa-
tions critiques et historiques ; Paris, 1 848, in-8° ,
— Aperçu historique sur l'Église d'Afrique
en général, et en particulier sur l'église épis-
copale de Tlemcen; Paris, 1848, in-8°; — Mé-
moire sur deux inscriptions puniques décou-
vertes dans l'Ile du Port-Cothon à Carthage;
Paris, 1848, in-4° ; — Mémoire sur trente-neuf
nouvelles inscriptions puniques expliquées
et commentées; P&ns, 1852, in-4''; — Histoire
des Beni-Zeiyan, rois de Tlemcen, par l'imam
Cidi-Abou-Abd' Allah Mohammed Ibd-abd' eh
503
BARGES —
Dielyl et-Tenessy , ouvrage traduit de l'a-
rabe ; Paris, 1852, in-8°.
Documents inédits.
BARGETON(l>anie?), jurisconsulte et publi-
ciste français , né à Uzès vers 1678, mort à Pa-
ris le 28 mars 1757. Impliqué dans la conspira-
tion de Cellamare et enfermé à la Bastille, il n'eut
pas de peine à faire reconnaître son innocence ,
et fut rendu à la liberté le 14 mai 1719. Sur
l'invitation du contrôleur général Machault, Bar-
geton écrivit les Lettres connues sous le nom
de Ne repugnate vestro bono (Londres [Paris],
1750, in-8° et in-12 ) , d'après l'épigraphe adop-
tée par l'auteur, et qui avaient pour objet de
prouver l'utilité d'un projet d'impôt sur le clergé.
L'influence de ce corps fit supprimer les Lettres ,
par arrêt du conseil du 1" juin 1750. Elles
furent réimprimées à Amsterdam ( 1750, in-12),
et réfutées par Dnranthon et l'évéque de Gre-
noble, J. de Caulet.
Quérard, la France littéraire. — Feller, Biographie
universelle.
* BARGHiocHUS (Jean- Baptiste) , théolo-
gien italien, mort à Rome en 1664. Il apparte-
nait à la société de Jésus. On a de lui : Epi-
grammata sacra.
Alegambl, Bibliotlteca seriptorum societatis Jesu.
*BABGiiVET {Alexandre - Pierre) , né à
Grenoble le 29 juin 1798, mort en 1843. Journa-
liste et romancier, il appartenait à la phalange des
écrivains libéraux de la Restauration. Voici les
ouvrages qu'il a laissés , en dehors de ses tra-
vaux de journalisme : les Dauphins français,
poëme, 1817 ; — la Guerre de trois jours,
poëme , 1819 ; — Aperçu topographique et mé-
dical sur les eaux minérales et sulfureuses
d'Enghien , sous le nom pseudonyme de Da-
mien , 1821; — Dieu le vew^ / considérations
politiques et religieuses sur l'émancipation des
Grecs, 1821; — la Nuit de Sainte-Hélène,
héroïde sur le tombeau de Napoléon le Grand,
1821 ; — Histoire véritable de Tchen-TcheouU,
mandarin lettré, premier ministre et favori de
l'empereur Tien-Ki, 1822 (histoire du ministre
Decazes et de son ministère) : l'auteur fut con-
damné à quinze mois de prison et à 3,000 fr. d'a-
mende; — les Muses du Midi, 1822 ; — sur
Napoléon , ou réponse aux journaux contre-ré-
volutionnaires , 1822; — Lettre à M. le vicomte
de Chateaubriand , sur l'affaire de M. Maga-
Ion, 1823; — Souvenirs poétiques de deux
prisonniers , avec Magalon, 1823; — De la reine
d'Angleterre et de Bonaparte, tous deux
morts d'un cancer à l'estomac, 1823. — Fti-
nérailles des rois de France, et cérémonies
anciennement observées pour leurs obsèques ,
1824; — Histoire du Gouvernement féodal,
1825; — les Montagnards, tradition dauphi-
noise, 1826; — Deux Seigneurs de village,
1829 ; — la Chemise sanglante, roman , 1829 ;
— le Grenadier de l'île d'Elbe , 1830 ; — In-
troduction aux chansons de Poutignac, 1830;
BARÏCELLI 501
— la 32* Demi-brigade, chronique militairt \
du temps de la république, 1822 ; — Biscoun >
sur l'histoire de l'ordre du Temple, 1833; — ;
Chroniques impériales , 1833; — Martin Lu-
ther, 1839.
*BARG]VANi (Octave), compositeur italien,
natif de Brescia vers le milieu du seizième
siècle. H fut organiste de l'église de Salô, et com-
posa : Canzonette a quattro e otto voci; Ve-
nise, 1595 ; — Motetti à 1, 2, 3, 4; Venise , Ma-
gni; — Madrigale a clnque voci; Venise, 1601.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
^BARGONE (Giacome), peintre italien, natif
de Gênes , vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il se fit remarquer par son
dessin , son coloris, et le fini qu'il savait impri-
mer à ses inventions. Cet artiste eut ime de ces
fins déplorables dont on a de trop nombreux
exemples dans les annales italiemies ; ii M
empoisonné par un envieux, Lazzaro Caivi, qui
avait été son maître.
Nagler, Neues Allgemeines Kilnstler-Lexicon.
*BARGCANi (François), poète et orateiin
italien, né à Brescia en 1664, mort en 1742. l|i
entra dans les ordres en 1679, et enseigna les
belles-lettres dans sa ville natale. Il laissa des '
poésies et des harangues latines éparscs dansn
plusieurs recueils.
Adclung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Celehricn-
Lexicon.
*BARi (Thomas), théologien italien, vivait'
probablement dans la seconde moitié du dix-sep-(i
tiènie siècle. Il laissa : Rhetorica ecclesiastica ;i
Naples, 1691.
Adelung, Supplément à Jôchcr, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
*BARiA (Jérôme), théologien italien, natiï
de Nice, vivait au commencement du dix-sep-
tième siècle, et laissa ; Pontifcum décréta et
constitutiones pro regularibus ; Turin.
Jiicher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
*BARic (Arnaud), prêtre et médecin fran-
çais , vivait dans la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle. On a de lui ; les Rares secrets ou
remèdes incomparables , universels et par-
ticuliers, préservatif s et curatifs , contre la
peste des hommes et des animaux dans l'ordre
admirable, intérieur et extérieur, du désin-
fectement des personnes et des maisons , des
animaux et des estables ;Toulouse, 1646, in-12.
Cet ouvrage a été réimprimé sous ce titre : la
Conduite assurée du désinfectement des per-
sonnes et des maisons en temps de contagion;
Paris, 1668. Quelques-uns des moyens indiqués
eurent des résultats efficaces et furent , dit-on,
communiqués à l'auteur par un prêtre nommé n
Louis Ribeyron.
Lelong et Fontette; Biblioth. hist. de la France. —
Adelung , Supplément à Jôchcr, Allgemeines GeleUrten-
Lexicon. — Biographie médicale.
* BARÏCELLI (Jules-César), médecin et phi-
losophe italien, natif de Saint-Marc, vivait dans ■•!
la première moitié du dix-septième siècle. Il fut ■■
i'ioâ
BARICELLl ~ BARILLÈRE
506
!n grande réputation , et laissa r De hydronosa
latura, sive sudore humani corporis, libr. IV;
Vaples, 1614, in-4° ; — Hortulus genialis, sive
ircanorum valde admirabilium, tam in arte
nedica quam, in reliqtut philosophia compen-
lium, curiosis scrutatoribus naturse lectu
■am utile, quam jucundum ; Bologne, 1617,
n-12, et Génère, 1620; — De lactis , seri et
mtyri facultatibus et usu ; accessit de chy-
nico butyro non inutilis conventus ; Naples ,
623, in-4°.
Biographie médicale.
*BARiER ( François- Jîilien) , graveur en
narres fines, mort à Paris en 1746. Il fut gra-
veur ordinaire du roi, et excellait dans son art. Il
ixécuta souvent des figures presque impercep-
ibles, et qui cependant ne donnaient lieu à au-
;une confusion. Son dessin seul n'était pas ir-
éprochable.
Heinecken, Dictionnaire des Artistes.
*BAB1FFE ( Guillaume), écrivain militaire
inglais , vivait dans la première moitié du dix-
leptième siècle. H parvint à un grade supérieur,
;e!ui de major, et laissa : Military discipline,
mprimé plusieurs fois; la dernière édition est
le 1661 , in-fol. On a d'un autre Bariffe : the
Young Artillerie Man ; Lonàies,, 1739, in-4°. \
Oranger, Biographie historique , t. IH, p. 124. —
Adeliing, Suppl. à Jôeher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
I ^BARILE (Giovanni) , peintre et sculpteur
lorentin, vivait dans la première moitié du
seizième siècle. Comme peintre, il n'eut aucune
"éputation ; mais il était très-habilev sculpteur
in bois, et travailla aux portes et aux plafonds
lu Vatican, sur les dessins de Raphaël. Toute-
"ois, son talent ne l'eût peut-être pas sauvé de
'l'oubli , s'il n'eût eu l'honneur d'enseigner les
premiers principes de l'art à l'un des plus il-
lustres peintres florentins , Andréa det Sarto.
' E. B— N.
Vasari, yite dé Pittori. — Lanzl , Storia Pittorica.
* BARiLE ( Jean-Dominique ) , prédicateur
et théologien italien, vivait dans la première
moitié du dix-huitième siècle. Il était de l'ordre
des Théatins, et se fit remarquer comme prédi-
cateur. On a de lui : le Moderne conversazioni
giudicate nel tribunale coscienza ; Ferrare
et Rome, 1716, in-8°; — Scuola di teologi-
che verità aperta al mondo cristiano d'og-
gidi, osia l'amor platonico smascherato;
Modène, 1716, in-4°, publié sous l'anagramme
de Nicodème Belari.
Adelung, Supplément à Jôeher, Allgemeines Gelehrten-
Lexicon.
*BARiLETTO {François), gondolier et
poète vénitien, vivait probablement dans la
seconde moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : il Simbolo apostolico, poema eroico col
suo comento ;Yemse, 1682, in-12; — iZ Glo-
ria in excelsis Deo, ovvero lifurti del Tem-
pio, poema, col suo comento; Venise, 1700.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia. — AdeluDg, Supplé-
ment à Jôeher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon,
* BARiLi ( Antonio di Neri ), sculpteur et
architecte siennois , travaillait de 1485 à 1511.
On a de lui, dans la cathédrale de Sienne, une
tribune placée au-dessus de la porte de la sa-
cristie, et richement sculptée avec l'aide de son
fils Domenico. De jolies sculptures en bois, du
même artiste, sont conservées au palais Pe-
trucci.
Romagnoll, Cenni Storico-Artistici di Siena.
*BARiLi (Aurelio), peintre de l'école de
Parme, florissaiten 1588. On a de lui, dans l'é-
glise de la Steccata , des fresques qui ne sont
pas sans mérite, mais qui, malheureusement
pourleur auteur, sont écrasées parles chefs-d'œu-
vre qui les entourent.
Lanzi , Storia Pittorica. — Ticozzl , Dizionario de'
Pittori. — Affo, Notizie su le pitture di Parma.
*BARiLis ( Bernard), jurisconsulte français,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Tractatus de potestate
legis mimicipalis in advenas; Lyon, 1641, et
Francfort, 1654, in-4°. L'énoncé même du titre
indique l'importance du sujet traité par l'auteur.
H a été donné à notre temps et au code civil de
trancher, dans le sens de la civilisation, cette
grande question de droit international.
Adelung, Supplément à Jôeher, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
*BARiLius {Jean), médecin français, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième
siècle, et laissa : Physiologia humana et pa-
thologia per tabulas synopticas, ex Hippo-
cratis et Galeni genio ; Caen, 1653, in-fol.
Dictionnaire des sciences médicales. — Carrère , Bi-
bliothèque littéraire de la médecine. — Adelung, Supplé-
ment à Jôeher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BARILLI (Louis), célèbre chanteur, né à
Bologne vers 1767, mort à Paris le 26 mai 1824.
Il débuta en 1805 à l'Opéra italien de Paris, et
eut un grand succès de vogue dans le Can-
tatrici villane, la Prova d'un opéra séria , il
Pazzo per la musica , etc. Il se distingua
principalement dans l'opéra buffa. Il dirigea pen-
dant plusieurs années l'Opéra italien, à la satis-
faction du public et de ses camarades.
Sa femme, Marie- Anne, née à Dresde le
18 octobre 1780, morte le 24 octobre 1813, le
seconda avec talent. La pureté de sa voix charma
pendant plus de dix ans ses nombreux admira-
teur à rodéon.
Biographie des Contemporains.
BARILLÈRE (...., sieur de la), publiciste
français , vivait dans la première moitié du dix-
septième siècle. On a de lai : l'Anti-pseudo-
pacifique , ou Censeur français : Au Pseudo-
pacifique réfuté; Paris , 1604 , in-12 , deux édi-
tions; — Lettres et avis d'État sur la navi-
gation générale en l'association des quatre
rivières royales navigables qui dégorgent
dans l'Océan , avec l'état des dijficultés for-
mées depuis l'an ieoi j.usqu' en 1618, in-8''.
Cet ouvrage témoigne éAridemment d'un es-
prit sérieux et préoccupé des progrès des voies
607
BARïLLÈRE — BARING
de communication du pays à une époque où ces
questions étaient rarement soulevées.
Leiong, Bibliothèque historique de la France, édition
Fontctte.
RAKiLLON (Jean), ou Jehan Bourdel,
historien, né à Issoire vers la fin du quinzième
siècle , mort en 1553. Il était secrétaire du chan-
celier Duprat, et laissa une histoire inédite des
sept premières années du règne de François I".
Cette histoire, qui se conserve en manuscrit à la
Bibliothèque nationale ( n° 8437 ), renferme un
grand nombre de documents diplomatiques pré-
cieux.
Catalogue de la Bibliothèque nationale (mss. ).
bârillon {Henri de ) , évêque de Luçon ,
né en Auvergne le 4 mars 1639, mort à Paris
en avril 1699 , à la suite d'une opération de la
taille, n fonda un grand nombre d'établissements
de charité ,. et laissa : Statuts synodaux de
Luçon, 1681; — Ordonnances synodales du
diocèse de Luçon; Paris, 1685, in-8°; — Prô-
nes et ordonnances du diocèse de Luçon ;Fon-
tenay, 1693,in-4°.
Charles -François Uubois, Abrégé de la vie de messire
Henri de Barillon, évêque de Luçon ; Delft (Rouen),
1700, !n-i2.
BARiNG (Daniel-Eberhard ), historien alle-
mand, né en 1690 à Oberg près de Hildesheim,
mort en 1753. Il étudia la théologie et la mé-
decine, et obtint la place de sous-conservateur
à la bibliothèque de Hanovre. Ce fut lui qui le
premier recueillit les matériaux poiur former
une bibliothèque diplomatique. Sou principal
ouvrage est intitulé : Clavis diplomatica, speci-
tnina veterum scripturarum tradens, etc.;
Hanovre, 1737, in-4° : la seconde édition (Sic
ab auctore recognita emendata et locuple-
tata , ut novum opus vïderi possit ; ibid. ,
1754, in-4°) renferme une bibliothèque des au-
teurs sur la diplomatie. On a aussi de lui un
Essai sur l'histoire ecclésiastique et littéraire
du Hanovre.
Ersch et Gruber, Allgemeine Encyclopœdie.
* BARING {Éverard ), savant allemand , né
à Lubeck en 1608 , mort en 1659. Ses études
faites, et après quelques voyages en Allemagne,
il entra dans un régiment au service impérial.
Blessé au bras dans une rencontie , il quitta
ïes armes pour s'adonner à l'enseignement privé.
Il s'ennuya bientôt de cette position et de celle
de secrétaire du diplomate suédois Jacques
Steinberg, et rentra dans la carrière militaire en
1633, pour l'abandonner encore après la ba-
taille deNordiingue. D se livra alors aux travaux
d'érudition, commença l'éducation des princes
Ernest-Auguste et Jean-Frédéric de Brunswick,
et devint enfin co-recteur, puis recteur du gym-
nase à Hanovre. Il rentra dans la vie privée à
partir de 1649. On a de lui : Panegyricus
scriptus sereniss. principi domino Chris-
tiano-Ludovico, duci Br. et Lûneh.,cumcelsi-
iudini ejus senatus populusque Hanoveranus
adstrinxissent homagio solenni ; Hanovre ,
50f
1645; — /fomen "Ovstpoç, .vet^ prima pan
Iliados, cum notis marginalibus eoc Eusta-
thio et veteri interprète illustr., in îisum
scholee ; Hanovre, 1644 ; — Tractatïis de Rhap-
sodla Homeri, ad Henricum Rhodeniumi.
1645, in-4°. I
Oaniel-ÉverardBaring, Beytrag zur Hannoverischen''
Sirchen Wid Schul-Historie, t. Il, p. 65. -.- Adelung, '
Supplément à Jôcher, AUgemeines Gelehrten-Lexiron. \
* BARING , célèbre famiUe financière de Lon-
dres , dont les principaux membres sont :
I. BARING (Jean), fils d'un pasteur de Brème,
vivait dans la seconde moitié du siècle dernier,
11 vint établir un petit commerce à Exeter, dans
le comté de Devon.
H. BARING (Francis), troisième fils du pré-'l
cèdent, né à Exeter le 18 avril 1740, mort le
12 septembre 1810. Membre du comité directeui
de la compagnie des Indes orientales, il secondf
les 'STies politiques de Pitt, et entraîna, par ses
Observations on the establishement ofthi
Bank of England ( Observations sur l'Insti-
tution de la Banque d'Angleterre), le renouvel-
lement du privilège de cette banque. H mouru
laissant deux enfants.
m. BARING {Henri) , troisième fils du préi
cèdent, né en 1776, mort le 13 avril 1848. 1
suivit lord Macartney en Chine, et fut eniployi
dans la factorerie de la compagnie des Indes i
Calcutta.
rv. BARING {Alexandre, lord Ashburton-)
né le 27 octobre 1773, mort le 22 mai 1848, 1(
second fils de Francis. Sa vie tout entière fut con
sacrée aux opérations ou aux études fmaucière;
industrielles. Il travailla d'abord dans les bu
reaux de sa maison , et plus tard dans les suc
cursales qu'elle avait fondées aux Etats-Unis e
au Canada. En 1 817, il écrivait son Inquïry inU
the causes and conséquences of the orders i)
coMWci^; Londres, 1818; il assista ensuite ai
congrès d'Aix-la-Chapelle, et y négocia l'ernprun
français. En 1820, il figura parmi les négociant
pétitionnaires pour l'abrogation des mesures res
trictives du développement du commerce exté
rieur. Il devançait ainsi le triomphe des idées qii
devaient plus tard donner à ce commerce un es
sor nouveau sous Robert Peel. En 1834, il fu
appelé par cet homme d'État à la direction de
monnaies çt à la présidence du bureau de coni
merce, fonctions qu'il abandonna l'année sui
vante. Cependant attaché aux principes deliberb
commerciale des whigs, il se montra l'adversairi
du système de banques proposé par Robert Peel
Devenu pair sous le nom de baron Ashburton
il se relâcha de son penchant pour les idées d
franchise en matière de commerce ; il vota mêm
en 1846 contre le bQl proposé dans ce sens pa
le chef des tory s. En 1842 , il mena à bonne (ii
les difQcultés survenues entre les États-Unis e
l'Angleterre.
Conversations-Lexicon.
V. BARING {Tornhill Francis), fils di
Thomas Barina. Il devint en 1830 l'un des lord.
09
BARING — BARJAÛD
510
e la ti'ésorerie , puis successivement sous-se-
l'étaire d'État, ministre des finances, lord de
amirauté , dignité dont il est encore revêtu.
*BARiOL ou BARjii,s (Elyas) , poète pro-
ençal, vivait dans la secoude moitié du dou-
ème siècle. Destiné d'abord au' commerce, il
référa la profession de jongleur, qu'il exerça de
ompagnie avec un certain Olivier. Ils parcouru-
ent ensemble les castels. Quant à Bariol , il
dressa à une dame, Garsandede Sabran ou Gar-
ène de Forcalquier, dix-huit chansons, dont sept
e ti'ouvent à la Bibliothèque de Paris. Il aurait
ncore composé, au rapport de Nostradamus,
me Guerra dels Baussencz. Le même Nostra-
lamus ajoute, d'après le moine de Montmasour,
[ue « la princesse ne se fût pas tenue honorée
le lire ni chanter aucune des chansons que ce
!)oëte eût faites, parce qu'elles étaient sans
•ime ni raison. « D'après Millot, Bariol aurait
îni par prendre l'habit monastique.
Millot, //tsiotre des troubadours.
*BARiSAi«i (Josep/i), médecin allemand-, né
e 25 novembre 1756, mort le 2 septembre 1787.
[1 commença ses études à Salzbourg sa ville na-
tale, et se fit recevoir médecin à Vienne en 1780.
Il alla ensuite en Italie, et étudia quelque temps
à Pavie, sous des maîtres habiles. Revenu à Salz-
bourg, il fut médecin des communes qui entourent
cette ville, et conseiller de l'archevêque. On a
de lui : Bissertatio inauguralis de thermis
Gastinensibus ;\ieaae, 1780, m-4°; — iiViren-
•reltung der kiesigen Hebamme Magdalene
Geyerin (Réhabilitation de la nommée Madeleine
Geyerm, sage-femme) ; Salzbourg , 1798, in-8°;
— un autre ouvrage sur le même sujet; Salz-
bourg, 1798,in-8°.
Biographie Médicale.
*iiXRisxsi (Sigismond) , frère de Joseph,
médecin allemand, né en 1758, mort en 1787.
Comme son ffère , il fit ses premières études à
Salzbourg sa ville natale, et devint plus tard pre-
mier médecin de l'hôpital de Vienne, au retour
d'études faites en Italie et dans la compagnie de
son frère , sous le célèbre Tissot. On a de lui :
Bissertatio inauguralis medica de insitione
variolarum ;\ieane, 1780, in-4°.
Biographie Médicale.
BARiSANO {François-Dominique) ^ philo-
sophe et médficin , natif d'Albe dans le Montfer-
rat, vivatt à Turin dans la deuxième moitié du
dix-septième siècle. On a de lui : Magnus Hip-
pocrates medico-moralis ad utramque, corpo-
rum scilicet atque animarum salutem.... ac-
commodatus; Turin, 1682, in-4° ; — Tractatus
de thermis Valderianis prope Cuneum in Pe-
demontio sitis ; Turin, 1690 , m-8°.
BARisoN , roi de Sardaigne, vivait dans la
seconde moitié du douzième siècle. Héritier des
Sardi de Pise, qui avaient soustrait la Sardaigne
à la domination des Sarrasins , il était seigneur
d'Arborea lorsqu'il tenta, en 1164, de recouvrer
ses droits. Il fut secondé dans ce dessein par Fré-
déric Barberousse , auquel il paya un tribut de
4,000 marcs d'argent, et par les Génois qui,
voulant soustraire la Sardaigne aux Pisans, firent
l'avance du tribut et annèrent une flotte. 11 paya
cher ce concours intéressé : après l'avoir pro-
mené le long des côtes de Sardaigne, dans la
pensée que le peuple ferait un mouvement en sa
faveur, les Génois gardèrent la personne de ce
prince, en gage des avances faites pour le triom-
phe de sa cause. 11 mourut en prison.
Feller, Biographie universelle.
BARisoNi (ilièer^m), jurisconsulte itaUen, né
le 7 septembre 1587, mort le 15 août 1667.
D'une noble famille de Padoue, il fit ses études
dans cette ville et à Rome ; devenu docteur, il
obtint à vingt-trois ans, en 1610, lecanonicat de
la cathédrale de Padoue, qu'il échangea bientôt
contre ime abbaye en Allemagne. Mais l'air du
pays , peu favorable à sa santé , le fit revenir en
Italie. H alla ensuite en ambassade à Rome,
d'où il revint enseigner le droit féodal à Padoue
en 1627, et les Pandectes en 1631. En 1636, il
fut élu vicaire général de l'évêché de Padoue ; en
1647, il rentra dans l'enseignement pour faire un
cours de philosophie morale; enfin, en 1653, il
devint évêque de Cénéda dans l'État de Venise,
où il mourut. Il laissa : Poesis Encomium; Pa-
doue, 1619, in-4°; — une édition de la Sec-
chia rapita ,poema eroicomico,d^Andro Vinci
Melisone (Alexandre Tassoni), congli argo-
menti; Pavie, 1622, m-12; — Begli Antiven-
tagli d'Ermidoro Filalete ; Y enise, 1625, in-4°,
adressé à Ange Portenari, pour défendre Signo-
ria, ami de l'auteur ; — Be Archivis antiquo-
rum Commentarius, publié dans le l*"" volume
des Nova supplementa antiquitatum roma-
narum de Poleni ; Venise, 1737, in-fol. ; —
Notae in chronicon Rolandini Patavini, seic
Memoriale temporum defactis in Marchia et
prope ad Marchiam Turvisinam, ouvrage qui
dut êti'e publié, suivant sa promesse, par Fétis
Osio.
Mazzuchelli, Scrtttori d'ttalia.
*BARJAC (Pierre de), poète français proven-
çal, vivait dans la seconde moitié du douzième
siècle. Il était de noble famille. On trouve, dans
un poème de Guillaume Balaum, des vers où
Barjac exprime tout son amour pour la dame
de ses pensées.
Milloti Histoire littéraire des Troubadours. — M. de
Laveleye, Histoire de la langue et de la littérature
provençale; Bruielles, 1845.
*BARjrAC {Gabriel), théologien génois , vi-
vait dans la seconde moitié du seizième siècle.
On a de lui : Introductio in artem jesuiticam,
in eorum gratiam quiejus artis mysteriis atit
jam initiati, aut prope diem initiandi sunt ,
conscripta; 1599, in-8°.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten.
Lexicon.
BARJAUD (Jean-Baptiste-Benoit) , littéra-
teur, né à Montluçon le 28 novembre 1785,
mort en 1813. Il montra beaucoup de goût pour
511
BARJAUD — BARKER
ài2
la poésie, composa plusieurs comédies avec
M. de Cormenin, chanta la gloire de nos armes,
et demanda, en 1812, du service au ministre de
la guerre. Il obtint l'épaulette de sous-lieutenant,
se distingua à la bataille de Bautzen, et fut blessé
mortellement le 18 octobre 1813, à la bataille
de Leipzig. Ses ouvrages imprimés sont : Poé-
sies nouvelles, ou les Premiers Essais d'un
jeune littérateur (monyme:);Pairis, ISOSjin-S";
— (avec M. D. ), le Bavard et l'Entêté, co-
médie en un acte et en vers , représentée à
rOdéon en 1809; Paris, 1809, in-8°; — Des-
cription de Londr es, texie: de l'ouvrage de Lan-
don; Paris, 1810, in-8°; — Homè)-e ou l'Ori-
gine de l'Iliade et de l'Odyssée, poëme, suivi
de celui de Charlemagneet autres poésies ; Paris,
1811;— Odes Nationales, deux recueils, avec
des fragments en vers traduits de Juvénal , de
Claudien et de Sénèque; Paris, 1811 et 1812,
in-8° ; — Ode à M. Lemaire sur la mort de
son >^s, 1812, in-8°.
Échard, Notice de M. Barjaud, dans le Moniteur du
♦ décembre 1818.
BAR-JÉSU. Voy. ÉLYMAS.
RARjrOLS. Voy. ELIAS de Barjols.
*BARRAB-RHAN 1^'', appelé aussi Barbacan,
chef kharizmien , mort en 1246. Il était à la tête
des bandes kharizmiennes, lorsque, poursuivies et
chassées de leur pays par les Mongols, elles se
jetèrent dans la Palestine. Il contracta alors ,
avec Nfljm-ed-din, sultan des Ayoubites d'E-
gypte, une alliance aux termes de laquelle Bar-
kab s'empara de Jérusalem et en massacra les
habitants en l'an 1244. Cette conquête de la cité
sainte fut suivie d'une bataille aux environs de
Gaza, livide la même année, et dont le résultat
fut l'extei-mination des ordres militaires chré-
tiens. Barkab vint ensuite demander au sultan
l'exécution de ses promesses. Sur le refus de ce
dernier, un engagement eut lieu. Barkab et ses
troupes furent battus ; le reste se réfugia dans la
Mésopotamie, où les habitants des campagnes
achevèrent de l'exterminer.
Malcolm , Nist. of Pers.
*BARRAH-RHAN II , souverain mongol du
Kapchak, mort vers 1265. Il succéda en 1255 à
son ftère Batu, et reçut du grand khan Mangu
l'investiture de la souveraineté de tous les peu-
ples mongols. Le premier acte de son règne fut
d'embrasser la foi mahométane, en quoi il fut
imité par la majorité de ses sujets ; il n'adopta
pas moins l«s mœurs déprédatrices de ses an-
cêtres. C'est ainsi qu'en 1258 il ravagea impitoya-
blement la Lithuanie, dont les habitants russes
eurent à payer une capitation, que le khan vint
percevoir lui-même à Novogorod en 1259. Il eut
ensuite à comprimer la rébellion de son lieu-
tenant Nogai. En 1264 il se laissa entraîner , par
les conseils du sultan des mameluks d'Egypte
et de Syrie, à attaquer Abaka-khan, mongol de
Perse, dont les sujets étaient attachés au déisme
de leurs ancêtres. II fut d'abord repoussé avec
perte par le frère d'Abaka; mais, ayant mis sur
pied en 1265 une armée de 300,000 cavaliers,
il s'avança vers Téllis. Mais la mort l'arrêta
dans ses desseins, et son frère Mangu Timour
ramena les troupes dans leur pays. Barkah fut
supérieur au temps où il vivait. On lui doit la
fondation de la ville de Serai, sur le Wolga; et il
releva d'autres cités ruinées sous son prédéces-
seur. On dit même qu'il protégea les lettres , et
ses lois furent longtemps suivies sous ses suc-
cesseurs. Il est appelé Borga par Gibbon, et
Bereke par de Guignes.
Gibbon, Décline and /ail of Roman Empire, ch. 64.
— De Guignes, Histoire générale des Huns, etc.
* BARRER (André), marchand anglais, vivait
dans la seconde moitié du seizième siècle. En
1576, il arma de ses deniers deux vaisseaux pour i
aller venger de sa personne, aux Indes occiden-
tales, les injustices dont il avait été l'objet, quel-
ques années auparavant, de la part des Espa-
gnols qu'il avait rencontrés à Ténériffe.
Hakluyt, Collection of Foyages and diseovcrics. —
Rose , New Bioçiraphical Dictionary.
* BARRER (Edmond-Henri), philologue an-
glais , né à Hollym , dans le comté d'York ,
en décembre 1788 , mort en mai 1839. Il fit ses
humanités sons le recteur Jackson, à Bever'
ley; de là il passa à l'université de Cambridge, i
où il remporta, en 1809, le prix d'une mé-
daille d'or pour une épigramme latine et une^
épigramme grecque. En 1811, il donna à Cam-
bridge des éditions correctes des discours de Ci-
céron de Senectute et de Amicitia , d'après le
texte d'Ernesti, ainsi que de la Germanie et de
\Agricola de Tacite, avec des notes en anglais.
Un volume de Récréations classiques, plusieurs
saines critiques dans le Classical Journal , la
Rétrospective Review, et le British Critic, at-
testent-son activité. Il a en aussi une part con-
sidérable à l'édition du dictionnaire grec de Henri
Estienne (Thesatirus Greecœ Linguse), publiée
par Vaipy. En 1820, M. Barker a donné à Leipzig
une édition correcte d'Arcadius, de Accentibus,
avec une Épître critique à M. Boissonade. En
1831 il publia, de concert avec le professeur
Dunbar, un Dictionnaire grec et anglais. —
Vers la fin de sa vie il perdit toute sa fortune par
un procès , et mourut à Londres dans un état
voisin de l'indigence. {Eue. des g. du m.]
Gentleman's Magazine, mai 1839.
BARRER (Jean), médecin anglais, né vers la
fin du dix-septième siècle, mort en 1748. Il était
médecin d'un hôpital de Londres. On a de lui :
Recherches sur la nature des^fièvres qui ont
régné à Londres en 1740 et 1741 (en anglais),
in-12 ; — Essai sur la conformité de la méde-
cine ancienne et moderne dans le traitement
des maladies aiguës, in-12, traduit en français
par Schomberg; Amsterdam, 1749, in-12, avec
des notes de Lorry; Paris, 1768, in-12.
Biographie médicale.
* BARKER (Mathieu-Henri), romancier an-
glais, connu sous le pseudonyme dç Old Sailor
il3
BARKER — BARLAAM
514
le Vieux Matelot), né vers 1790, mort le 29 juin
846. Fils d'un ecclésiastique de Deptford,il entra
lans la marine à seize ans, et fut appelé en 1 8 1 3 au
.ommandement du schooner de guerre le True-
3riton. A l'issue de la guerre continentale, il
établit à Demerari, où il publia la Bemerara
iazette. A Londres, où il revint en 1823, il
',cri\itdsas\aiLiterary-Gazette, the Greenwich-
^ensioners (les Pensionnaires de Greenwich),
(ui eurent un grand succès. De 1828 à 1841, il
édigeale Nottingham-Mercury, journal whig,
lublié en province. Malgré ses nombreuses pu-
)lications, il était presque réduit à la misère
orsqu'il mourut. Ses principaux romans et
louvelles sont : Land and sea taies ; — TougJih
Varns ; — Waiks sound Nottingham; — the
Literary Mousetrap ; — Hamilton King ; —
fem Bunt ; — the Holly boat ; — Nights at
>(3«; — the Life of Nelson. La plupart de ces
)uvrages , signés tantôt Father Ambrose , tan-
ôt the Wanderer, tantôt enfin the Old Sailor,
mt été publiés dans divers recueils, tels que la
Uterary Gazette ;\q Bentley' s Miscellany ; le
Pktorial Times ; V United Service Gazette, ainsi
}ue dans divers almanachs et keepsakes.
Conversations-Lexicon .
*Bâ.RRER ( Robert ), peintre irlandais, né en
1739, mort le 8 avril 1806. Il débuta par la
Deinture du portrait, et se fit ensuite connaître
par l'invention de ce qu'on appelle le pano-
rama, au moyen duquel les objets pris d'une
Berfaine élévation, une tour par exemple, et
peints à la détrempe autour du mur d'un édifice
circulaire, reproduisent en quelque sorte la réa-
lité. La première peinture de ce genre fut une
rae d'Edimbourg que Barker exposa dans cette
ville en 1788 , et à Londres l'année suivante.
D'autres tableaux se succédèrent, tels que : une
bataille de Copenhague ; — une bataille de
Waterloo.
Supplément k'Lyson's Environs of London. — Rose,
New Biographical Dictionnary. — Nagler, Neues AU-
gemeines Kûnstler-Lexicon.
*BARKEY (Nicolas), professeur et théolo-
gien allemand, né à Brème le 11 septembre 1709,
mort le 8 juin 1788. Il prêcha successivement en
divers endroits ; professa la théologie à Brème
en 1754, et en 1765 il se rendit à la Haye.
11 est connu pour avoir publié le Muséum Ha-
ganum, 3 vol. in-8°; la Haye, 1775-80 ; la Bi-
bliotheca Bremensis nova (Brème, 1760-1767,
6 vol. in-8'' ) , qu'il enrichit de ses travaux d'éru-
dition , et la collection intitulée Bibliotheca Ha-
gana, dont il parut six volumes (Amsterdam,
1768-1777), suivis en 1777 des Symbolse litte-
rariee Haganee. Il a traduit de l'allemand de F.
Nûscheler , en hollandais, la Vie d'Ulrich Zwin-
gle;\d, Haye, 1778, in-8°.
Ersch et Gruber, Âllgemeine Encyclopœdie.
* BARKHAUSEN ( Henri-Louis- Wilibald ),
publiciste allemand, né en 1742, mort le 19 juin
1813. Après avoir étudié à Halle, il occupa di-
verses fonctions publiques, entre autres celle de
NODV. BIOGR. UNIVERS. ™ T. IV.
président à Halle. En 1798 il se relira des affaires,
et profita de ses loisirs pour voyager en France et
dans les Pays-Bas, ou il publia ses idées en éco-
nomie politique. On a de lui : Briefe ûber die
Polizei des Kornhandels (Lettres sur la Police
du commerce des céréales) ; Lemgo, 1773, in-8° •
— Die Polizei des Kornhandels aufs neue un-
tersucht (la Police du commerce des céréales
soumise à un nouvel examen); Halle, 1804, in-8° %
son opinion sur cette importante matière tient
le milieu entre la prohibition et la liberté abso-
lue;— d'autres écrits sur d'autres sujets d'intérêt
public, que Tonirouve dans Schloetzer.
Schloetzer, Staatsanzeigen. — Ersch et Gruber, Âllge-
meine Encyclopœdie.
BARKOK, premier sultan des mameluks cir-
cassiens ou borgistes, mourut le 15 de chawal,
801 de l'hégire (20 juin 1399). Il renversa en
1390 la dynastie des mamluks baharites, et s'as-
sit sur le trône d'Egypte. H protégea les savants^
fonda un collège au Caire, fit construire un pont
sur le Jourdain, réparer l'arsenal d'Alexandrie,
et défricher le Fayoum. Son règne fut troublé
par des séditions sanglantes. Barkok eut pour
successeur Faradj, son fils.
D'Herbelot, Bibliothèque Orientale.
^BARKOWicH {François-Wenceslas), sa-
vant italien, natif de Venise, vivait dans la se-
conde moitié du dix-huitième siècle. Il apparte-
nait à l'ordre des Somasques, au sein duquel il
professa les mathématiques, la philosophie et la
théologie. On a de lui : Dell' esistenza, provi-
denza, e degli altriattributi di Dio ; délia na~
tura de'miracoli ; dellavmmaterialità, libertà
ed immortalità délia mente umana; délia
distinzione del bene e del mal morale; Ve-
nise, 1730, in-8°; — Saggio dell' origine e na-
tura délie passioni ; — Dialoghi astronomici
delV HarriSftradotti colle sue annotaz.; Ve-
nise, 1751, in-8°.
Mazzuchelli, 5critfori d'Italia.
BARKTAROC, quatrième prince seldjoucide
de Perse, vivait dans la seconde moitié du on-
zième siècle. Il succéda à son père Mélekshah
en 1092 ; mais il lui fallut lutter pendant huit ans
avant de se voir reconnu sultan du Djébal, de
Hamadan, d'Ispahan, de Bagdad et dépen-
dances. Son frère Mohammed eut tout le pays
depuis la rivière d'Ispidaz jusqu'au Derbend, le
Dyarbekir et la Syrie. Sandjar, son autre frère,
eut le Khoraçan. Une dernière convention in-
tervint entre les trois frères : il fut convenu
qu'ils n'auraient de relations qiie par l'intermé-
diake d'un vizir ; que la prière se ferait au nom
de chacun d'eux individuellement. Barkyaroc
mourut jeune : il avait à peine vingt-cinq ans.
Il eut soin, avant sa mort, de faire jurer aux
troupes qu'elles seraient fidèles à son fils Mé-
leksehah.
D'Herbelot, Bibliothèque orientale.
* BARLAAM {saiut), martyr de Syrie ou de
Cappadoce vers le troisième ou quatrième siècle.
17
515
BARLAAM - BARLETTA
516
Quoique de basse extraction , il se montra de
bonne heure attaché à la foi chrétienne. Empri-
sonné pour ce motif par le gouverneur, il ne se
départit point de sa constance , comme en té-
moigne la relation de son martyre. Aux tortures
du fouet et du chevalet succéda celle de tenir la
main étendue sur des charbons allumés avec de
l'encens, afin qu'on pût soutenir qu'il avait sa-
crifié aux idoles. Au rapport de saint Basile et
de saint Chrysostome, il renouvela en quelque
sorte l'héroïsme de Mutins Scévola, en se laissant
brûler la main par le charbon allumé. Son mar-
tyre ne cessa qu'avec la vie. Sa fête se célèbre le
19 novembre.
Basile, Homélies, XVIII. — Tillemont, V, 166 el 646. -
Baillet, ries des Saints, III. — D. Ceillier, Hist., IV, 5S.
BARLAAM, moine et théologien grec de Saint-
Basile, né a Seminara dans la Calabre, mort
vers 1348. Déjà célèbre par ses connais-
sances en théologie, en philosopliie, en mathé-
matiques et en astronomie, il passa en Orient
pour y apprendi-e le grec, et y obtint de l'empe-
reur Andronic le Jeune, qui le prit en affection ,
l'abbaye du Saint-Esprit. Envoyé en Occident par
ce prince, avec la mission d'opérer la réunion
des Églises gi-ecque et latine, et pour faire armer
les souverains de la chrétienté contre les maho-
métans, il eut, à son retour, de vives contro-
verses avec Palamas, moine du mont Athos et
chef des quiétistes, qui, en appuyant leur barbe
sur la poitrine et fixant leurs yeux sur leur nom-
bril, prétendaient voir la lumière des apôtres sur
le mont Thabor, et soutenaient en même temps
qu'elle était incréée. Barlaam, qui combattit ces
ridicules doctrines, fut obligé, tant il se fit d'en-
nemis, de revenir en Occident. A Constantinople,
où il séjourna ensuite, il écrivit contre les La-
tins ; devenu ensuite évêque de Giéraci, il écri-
vit contre les Grecs ; ce qui a fait supposer qu'il
y avait eu deux Barlaam. Le siège de l'évêché
fut transféré à Locri, grâce à Pétrarque, à qui
Barlaam, étante Avignon, avait donné des leçons
de grec. On a de Barlaam : Contra Primatum
Papœ liber, imprimé d'abord en grec à Oxford,
1592, in-4°, puisa Hanovre en 1603 et 1608, avec
les notes deSaumaise ; — AoXiffTixviç, ûveArith-
meticse algebraicae, libri VI, avec le texte et la
ti'aduction latine; Strasbourg, 1572, in-8", et
Paris, 1606, avec des scolies de J. Chamber;
— Ethicse secundum stoicos, lib. 2, dans Ca-
nisius, édition d'Anvers, t. IV, et dans la Biblio-
theca Patrum, t. XXVI, édition de Paris et de
Cologne ; — Orationes , harangues prononcées
à Avignon devant Benoît Xn, au sujet de la
réunion des deux églises; dans les Annales de
Bzovius, année 1359, § 25 ; — des Lettres de
controverse, dans les Antiquas Lectiones de Ca-
nisiusetdansles Annales déjà citées de Bzovius,
où se trouve aussi un traité de Barlaam , intitulé
Probatio per sanctam Scripiuram, gicod Spi-
ritus Sanctus et ex Filio est, quemadmodum
et ex Pâtre.
Canisius, Antiqiise Lectiones. — Rocaberti, Bibliotheca
Pontiftcia. — MazzucheUl , Scrittori d'Italia. — Léon
Allacci, De Ecclesia orientali.
BARLiECS. Voy. BaERLE.
BARLAND. Voy.. BaARLAND,
BARLAND {Michel), poète hollandais ; il était
jurisconsulte de la ville de Goës, et lais,=a un
Mélange de Poésies ;Dordrecht, 1658, in-8°.
BABLAMD (ffîràerif de), natifdeZélande, exerça
la médecine à Namur. On a de lui : Velitatio me-
dica; Antverpiae, 1532, in-8°; — Epistola me-
dica de aqxiarum distillatarum facultatïbus;
ibid., 1536, in-8°; — une traduction du livre de
Galien, intitulé de Medicamentis paratic fa-
ciZiôîfS ; Wexise, 1533.
Nicéron, Mémoires, t. 4i. —.Érasme, lib. XX, c. lOi,—
Justus, In Chron. medic. — Valère André, Bibl. Belg. —
Van der Linden, De Script, med. — Le Mire, Un Êlog.
Belg. — Melchior Adam, In Fit. germ. philos. -~ Le P, î|p
la Rue, Celehrtes Zeeland.
B ARLES (Louis), médecin, vivait à Marseille
dans la deuxième moitié du dix-septième siècle.
On a de lui deux ouvrages qu'on peut regarder
comme une traduction de ceux de Degraaf sur
les organes de la génération; il y a joint quel-
ques notes de Van Hoorm et Veslingius, avça
plusieurs planches. Voici les titres de ces ou-
vrages : les Nouvelles Découvertes sur les or-
ganes des femmes servant à la génération;
Lyon, 1674, m-12 ; — les Nouvelles Découverffis
sur les organes des hommes servant à la gé-
nération; Lyon, 1675, in-12. Ces deux traité;
ont été réunis, Lyon, 1680, 4 vol. in-12.
Biographie médicale.
BARLESio. Voy. Bârlezio.
*BARLET (Annibal), médecin français, vi-
vait dans la seconde moitié du dix-septième siè-
cle. Il fut démonstrateur de chimie à Paris. On a
de lui : le Vray et Méthodique Cours de la phy-
sique résolutive ou chymie, représenté par
figures, pour connoistre la Théotechnie ergo-
cosmique, c'est-à-dire l'art de Dieu en l'ou-
vrage de Vunivers; Paris, 1653,in-4°; — Abrégé
des choses nécessaires au cours de la chymie
ou physique résolutive; Paris, 1657, in-12.
Une troisième édition a paru en 1677, in-4°.
C'est surtout d'alchimie qu'il est question dans
ces ouvrages.
Biographie médicale. — Éloy, Dictionnaire de la
Médecine.
BARLETTA (Gabriel), prédicateur italien^
natif de Barletta, place ou château situé dans le
royaume de Naples , vivait dans la seconde moitié
du quinzième siècle. On a peu de détails s\ir sa
vie ; on sait seulement qu'il existait encore en 1 48,0 .
n s'est rendu célèbre par un genre d'éloquence
diversement jugé, mais qui s'explique autant
par l'époque où vivait ce prédicateur que par
son caractèi'e particulier. Il appartenait à l'ordre
de Saint-Dominique, et ses sermons eurent,
lorsqu'il les prononça, un grand succès, dû sur-
tout à l'étrangeté de la forme ; témoin le sermon
où il parle du mauvais prêtre : « Malus pres-
byter, s'écrie-t-il, non dicit Pater noster cum
517
BARLETTA — BARLOW
518
corde. Incipit : Pater noster qui es in cœlis
( Prœpara eqnura, o serve, ut eamus ad villam ) ;
sanctificetur nomen tuum (O Catharina, pone
ad focum illam camem) ; panem nostrum quoti-
dianum da nobis hodie (Prohibe catum a farci-
mine), et dinriitte nobis débita nosti'a (Da equo
bladum). » Évidemment ce sont là des paren-
thèses de bien mauvais goût ; mais le prédica-
teur n'ayant en vue que de peindre les préoccu-
pations profanes d'im ministre de Dieu oublieux
de ses devoirs, devait être rapidement compris,
presque applaudi, par la multitude à laquelle il
s'adressait. C'est ce qui explique la vogue du
dominicain, vogue qui fut telle, qu'au rapport
d'Altamura, on disait en forme de proverbe : Nes-
cit prœdicare, qui nescit Barlettare. Nous ne
multiplierons pas ici les citations de cette élo-
quence singulière; nous dirons seulement, avec
Bayle, que très-souvent le prédicateur napoli-
tain se laissa aller à dire des choses dont il ne
mesurait pas exactement la portée : comme il lui
arriva lorsqu'il se demanda à quels signes la
Samaritaine reconnut que Jésus-Christ était juif.
Nicéron et d'autres auteurs graves citent la ré-
ponse inconvenante de l'orateur mal inspiré, et
qui assurément ne prévoyait point qu'elle pût
être fâcheusement interprétée. Bayle compare
Barletta à Guillaume Pépin, orateur du seizième
siècle ; peut-être lui trouvera-t-on aussi , en te-
nant compte des temps, et quant à la fougue
seulement, quelque ressemblance avec Bridaine,
ce missionnaire impétueux qui, las d'attendre un
jour un auditoire négligent, sortit du lieu saint
en surplis, et tenant à la maui une clochette qu'il
fit retentir de carrefour en carrefour. On trou-
verait même, si ce n'était peut-être aller trop
loin, dans d'autres traits de Barletta, une analogie
plus récente avec im prédicateur contemporain
du même ordre, par exemple cette apostrophe
souvent citée du dominicain italien : « Femmes de
seigneurs et d'usuriers, si l'on mettait vos robes
de gala sous le pressoir, le sang des pauvres en
dégoutterait. » Tous ceux qui ont entendu M. La-
cordaire se rappellent des mouvements de ce
genre, marqués, il est vrai, au coin du génie, du
bon goût et de la civilisation. On a de Barletta
un recueil de sermons {A Septuagesima ad
Feriam tertiam post Pascha; de Sanctis; de
Paucitate salvandorum ; de Ira Dei et de Gho-
reis, etc.); Brescia, 1497-1498, 2 vol. in-4°. On
compte en tout environ vingt éditions de ces
sermons. Au jugement de Mazzuchelli , celle de
Venise, 1571, 2 vol. in-8°, est la meilleure. On
cite aussi celle die Bouen, 1515, petit in-8° go-
thique. V. ROSENWALD.
Mazzuchelli, Scrittori ffltalia. — Nicéron. Mémoires,
t. III. —Bayle, Dictionnaire. — Henri Estlenne, Apolo-
gie d'Bérodote, c. IB, 19 et 21. — Cave, Scriptorum ec-
clesiasticorum historia. — Altamura, Bibliothèque des
Jacobins. — Fontanlni,i5i&îiot/ieea Napolitana.
* BARLETTA {André), jurisconsulte itaUen,
natif de Barolo dans la province de Naples, au
seizième siècle. Il fut conseiller du roi, et laissa :
Commentaria in leges longobardicas ;Yemse ,
1537, in-8°; — d'autres commentaires sur lecode
romain ; Venise, 1601, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BARLETTi. Voy. Saint-Paul.
EARLEZIO, BARLESIO OU BABLETIUS (JtfO-
rino), historien italien, vivait dans la seconde
moitié du quinzième siècle ; on l'a souvent con-
fondu avec Marino Becichemo. On a de hii :
De Obsidione Scodrensi, en 1477 ; Venise, 1504,
in-4°; — De Vita et Laudïbus Scanderbergii li-
bri XIII; Rome, 1506, in-4°; — Compendium
vitarum summorum pontificum et imperato-
rum Romanorum usque ad Marcellum II;
Rome, 1555,
Sax, Onomasticon literarium, II, B05. — Fabricius',
bibliotheca médise et inftmse aetatis, I, 467-468.
BÂ.RLOTTA ( Joseph ) , théologien et auteur
dramatique itahen, vivait dans la seconde moitié
du dix-septième siècle. D appartenait à l'ordre
des Oratoriens, et se fit remarquer comme pré-
dicateur. On a de lui : la Forza del suffragio,
dialogue; Trapani, 1684, in-4°; — VAngelo
protettore, dialogue; ibid., 1685; —il Morire
TO«onoso,dialogo;ibid., 1686;— iZ Castocon-
nubio dello spirito, dialogo; ibid., 1691; —
VEustachio, dramma melotragico;Mà., 1692;
— la Voce del verbo troncata in bocca al
martirio a' colpidelV incontlnenzad'Erode;
ibid., 1695, in-4°; — VEstasi in prospettiva
delV universo; dialogo; ibid., 1695, in-8°; —
Prediche quaresimali; ibid., 1698-1707, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BARLOW (François), graveur à l'eau-forte,
né à Cambridge en 1646 , mort en 1702. On a de
lui une édition des fables d'Ésope (Londres,
1666, in-fol. ), ornée de 110 figures dessinées et
gravées par lui. Barlow a fait d'autres sujets re-
présentant des animaux, et entendait fort bien
ce genre, auquel il.s' était exercé dès son enfance.
Strutt, History of'Éngravers. — Ch. Le ^\anc, Manuel
de l'Amateur d'estampes.
BARLOW {Joël), poète et diplomate améri-
cain, né à Reading dans le Connectieut vers
1755, mort le 26 décembre 1812. Il étudia au
collège de Darmouth dans le New-Hampshire,
servit^ ensuite sous Washington dans la guerre
del'Indépendance, et se fit connaître par des chants
nationaux {American poëm en.-i778). A la
paix de 1783, il quitta la place d'aumônier de
régiment qu'il occupait depuis quelques années,
et se fit libraire à Hartford, puis avocat. Dans
cette dernière profession, un peu improvisée
comme les précédentes , il n'eut pas de grands
succès, et partit en 1788 pour l'Angleterreet la
France, comme agent de la compagnie de l'Ohio.
A Paris, il assista à l'ouverture du grand drame
de la révolution, et se lia surtout avec les giron-
dins. En 1791, il pubUa à Londres un Avis aux
classes privilégiées ; — en 1 792, un petit poëme ,
la Conspiration des rois. Cette môme année, il
adressa une lettre à la Convention nationale,
pour l'engager à abolir le pouvoir royal, et porta
17.
519
BARLOW
5S0
Ini-même à cette assemblée une adresse des répu-
blicains anglais ; aussi la convention lui décerna-
t-elle le titre de citoyen français. Lors de la
mission de l'abbé Grégoire dans la Savoie nou-
vellement conquise , Barlow suivit son ami , et
adressa de Chambéry une proclamation aux Pié-
montais , pour les sommer d'en finir avec « cet
homme de Turin, qui se dit leur roi. « Puis il
fixa pendant trois ans sa résidence à Paris, spé-
culant sur les assignats, et observateur de tous
les mouvements politiques , jusqu'à sa nomina-
tion de consul américain à Alger et à Tripoli. En
cette qualité, il négocia avec les deys un traité
fort avantageux pour sa patrie. En 1797, il re-
vint à Paris, s'adonnant de nouveau aux spécula-
tions conunerciales, et publia en 1800 une bro-
chure sur le système commercial des, États-Unis
à l'égard de l'Angleterre et de la France. En 1805
il retourna dans les États-Unis, et s'établit à Was-
hington. Là, dans ses loisirs, il prépara une ma-
gnifique édition de sa Colombiade (tJie Colum-
biad), qui avait paru déjà en 1787, sous le titre
de Vision de Colomb, poëme en dix chants, où le
récit est noyé dans des déclamations philosophi-
ques et poUtiques : ce poëme fut imprimé à Phi-
ladelphie en 1807, et à Londres en 1809, in-8".
En 1811, Barlovf fut nommé ministre plénipoten-
tiaire en France. Appelé au mois d'octobre 1812,
par le duc de Bassano, à Wilna , il tomba malade
en route, et mourut dans un misérable village
près de Cracovie. Les ouvrages en prose de Bar-
low portent l'empreinte d'un esprit énergique;
ses opinions sont hardies, mais les vues d'en-
semble y manquent; on n'y rencontre point ce
jugement mûr et solide que réclament les spécu-
lations politiques et morales. Outre les œuvres
poétiques déjà citées, on peut mentionner encore
vm poëme burlesque , Hasty pudding ( la Po-
lenta ), composé pendant son séjour en Savoie, et
sa traduction anglaise des Ruines de Volney.
[M. Spach, dans YEnc. des g. du m.]
C.-T. Oeisner, Notice sur la vie et les écrits de Joël
Barlow ; Paris, 1813, in-i».
BARLOW ( Nicolas), célèbre horloger anglais,
qui inventa en 1676 les pendules à répétition , et,
environ quinze ans après, les montres de la
même espèce. Il eut pour rival dans le même
genre un habile artiste nonmié Quare, dont les
montres obtinrent la préférence sur les siennes ;
mais la gloire de l'invention resta toujours à
Barlow.
Biographia Britannica.
* BARLOW ( Peter ) , né en 1785 , professeur
à l'Académie royale militaire de "Woolwich , est
l'im des plus remarquables savants que l'An-
gleterre ait produits de nos jours ; membre des
Académies de Saint-Pétersbourg et de Bruxelles ,
de la Société des sciences et des arts d'Améri-
que, et de la Société royale de Londres , mem-
bre correspondant de l'Institut de France. Il a
été décoré en 1825 de la médaille de Copley, la
plus haute distinction que puisse décerner la So-
ciété royale. M. Barlow est connu dans le monde
savant à triple titre pour ses travaux sur les
mathématiques, sur la physique et sur la
mécanique. Comme mathématicien, il a dé-
buté par un Traité élémentaire de la théorie
des nombres, et par de nouvelles Tables mathé-
matiques; ces ouvrages firent connaître son
nom, et lui ouvrirent les rangs de la Société
royale. Comme physicien, ses études les plus
remarquables ont porté sur le magnétisme, et ce
sont elles qui lui ont valu la médaille de Copley
et son élection à l'Institut de France. Lorsque
les progrès de l'art nautique tendirent à substi-
tuer partout le fer au bois dans la construction
des vaisseaux, lorsque enfin des bâtiments entiers
furent construits avec cette matière, on s'aper-
çut que l'aiguille aimantée de la boussole s'im-
pressionnait fortement par l'action d'une si
grande masse de métal, et qu'il pouvait s'en-
suivre dans la direction des navires les erreurs
les plus regrettables. M. Barlow se préoccupa
spécialement de cette difficulté, et les résultats
de ses études ont été consignés dans un livre
sur le magnétisme qui parut en 1820, et qui a
été réimprimé avec de nombreuses additions en
1824. L'auteur proposait d'obvier à l'action lo-
cale au moyen d'un disque de fer posé près de
l'habitade, et destiné à détruire l'action de la
masse considérable de fer placée à l'avant du
navire , au-dessous du plan horizontal de la
boussole. Ce moyen a été heureusement em^
ployé, et a diminué de beaucoup les effets de
l'action locale ; il n'a pas cependant complète-
ment résolu le problème, non plus que les autres
procédés employés jusqu'à ce jour, mais ce n'était
là qu'un des côtés du travail de M. Barlow. L'au-
teur, entraîné plus loin que son premier but, fit
un traité complet del'électro-magnétisme, où l'on
remarque surtout de nombreuses et impor-
tantes expériences sur la loi d'attraction magné-
tique, sur l'attraction locale des bâtiments en fer,
sur le pouvoir magnétique des diverses qualités i
de fer et d'acier, une théorie du magnétisme i
terrestre de l'axe magnétique et de son mouve-
ment annuel; et enfin une esquisse historique suc i
l'électro-magnétisme , une détermination de ses >
lois mathématiques, et une série d'expériences sur ■
cet objet. La science physique est aussi rede-
vable à M. Barlow d'une amélioration impor-
tante dans les télescopes achromatiques: il ai
publié dans les Transactions philosophiques de f
1827 une série de curieuses expériences sur la i
courbure des verres objectifs dans les télescopes ■
achromatiques, travail remarquable, où il essaya
le premier de déduire d'une théorie rigoureuse
les principes faciles pour la construction de ces ins-
truments. M. Barlow avait plusieurs fois éprouvé
une difficulté très-grande à se procurer des pièces
de flintglass d'une dimension suffisante ; l'idée Ini
vint alors de les remplacer par un fluide. Après
de nombreux essais, il s'arrêta au sulfure de
carbone, qui possède une puissance de dispersion
521 BARLOW —
égale à celle du verre, et une puissance de ré-
fraction double. Il construisit d'après ce principe,
avec l'aide de l'amirauté, un télescope dont
l'ouverture avait huit pouces, le plus grand qui
existât alors dans l'Angleterre. Avec cet ins-
trument d'une remarquable portée, M. Barlow
put corriger des erreurs dans les catalogues de
South et de Herschell ; il rendit compte de ses
travaux dans les Transactions philosophiques
de 1829 et de 1831, et la Société royale lui con-
fia la mission de construire pour elle un téles-
cope semblable.
Comme mécanicien, M. Barlow s'est spéciale-
ment occupé des chemins de fer, et ses travaux
lui ont acquis en ces matières mie autorité euro-
péenne. Sous ce point aussi , il a surtout tenté
d'appuyer la pratique sur la théorie. Au premier
rang de ses œuvres de ce genre, il faut placer son
grand ouvrage sur les Matériaux de construc-
tion ; c'est le fruit de longues expériences ac-
complies sur toutes les espèces de bois des chan-
tiers de Woolwich, et plus tard en compagnie
avec l'habile ingénieur M. Telford sur les barres
de fer du célèbre pont que ce dernier construisit
à Menxi. Ce livre, plusieurs fois réimprimé, a été
traduit dans toutes les langues de l'Europe, et il
est considéré en Angleterre et à l'étranger comme
faisant loi sur les matières dont il traite. On doit
aussi à' M. Barlow un travail important sur les
manufactures de la Grande-Bretagne, considé-
rées au point de vue de leur puissance de pro-
duction, et de leur influence sur la fortune et
sur la santé des habitants. Consulté souvent
parles grandes compagnies de la Grande-Bretagne
et du continent en matière de locomotion par la
vapeur, M. Barlow a écrit de plus sur la force
des locomotives, sur la rapidité dont elles sont
susceptibles, sur la résistance de l'air, etc. ; enfin
un assez grand nombre de rapports d'une très-
haute valeur, et qu'il nous serait impossible d'énu-
mérer ici. Voici les titres de ses ouvrages : An Ele-
mentary investigation of the Theory of num-
bers; London, 1811, in-8°; — New mathema-
tical Tables ;'London, 1814, in-S", 1840, in-8°;
— An Essay on magnetic attractions and on
the laws of the terrestrical electrico-magne-
tism; London, 1820, in-8° ; — 2® édition, with
an appendix; London, 1824, in-8''; — An Es-
say on the strength of timber; London, 1826,
in-8°; — Experiments on the transverse
strenght and other-properties of malléable
iron with référence to its uses for rail ivays ;
London, 1835, in-8°; — On the machinery and
manufactures ofGreat Britain ; London, 1837,
in-S"; — Treatise on the materials, dermère
édition, in-8°; London, 1851 ; — Investigation
on the power consumed in overcomAng the
inertie ofrailway trains and ofthe résistance
ofthe air in the motion ofrailway trains of
high velocities; London, in-S"; 1848. T. D,
Quarterly Eeview, vol. 30-3S, so, 51, 63. — Nautical
Almanach., 1823,7 vol. — Pfiilosophical Transmtipns.,
vol. 23, 27,29, 31, 34, 35, 36.
BARLOWE
522
BARLOW (Thomas), théologien anglais, ne
en 1607 à Langhill, mort à Bugden le 8 octobre
1691. Après avoir étudié à Oxford, il professa
les mathématiques en 1635. Il se fit parlemen-
taire, lorsque Oxford prit parti pour le long par-
lement, et redevint royaliste après la restaura-
tion, n gagna dans cette double occurrence, et
au moyen de cette conduite également double,
des places et d'autres faveurs. C'est ainsi qu'en
1654 il fut chargé de la garde de la bibliothèque
Bodléienne; en 1660 il fut appelé à professer
la théologie, et en 1675 il devint évêque de
Lincobi. D'abord opposé au parti catholique,
dont il signala les tendances, il plaida la thèse
contraire à l'avènement de Jacques U , auquel
il témoigna toute sa soumission, sauf à jouer
un nouveau rôle sous le prince d'Orange : ce
qui eut lieu. Type de versatilité politique et re-
ligieuse, Barlow passait pour un savant théolo-
gien, et, ce qui s'accordait avec sa conduite, pour
un bon casuiste. Ses principaux ouvrages sont :
the Case of toleration in matters of religion,
1660; — Popery , or 'the Principles and opi-
nions approved by the church ofRome, tra-
duit en français, 1679; — the Origine of sine-
cures, 1676; — Exercitationes aliquot meta-
physicas de Deo; Oxford, à la suite de la Méta-
physique de Scheibler, et réimprhné en 1658,
in-4°. Une de ses leçons porte sur la question
de savoir : « S'il vaut mieux ne pas vivre que
vivre malheureux, « question qu'il résout dans
un sens peu chrétien, en donnant la préférence au
trépas ; — des Lettres où il défend les doctrines
d'Aristote et des Cas de conscience dont il
donne la solution : ce dernier ouvrage publié
après sa mort; Londres, 1692, in-8°.
Giraud , Bibliothèque sacrée. — Wood , Mhenas Oxo-
nienses. — Rose, New Biographical Dictionary.
BARLOWE OU BARLOW ( Guillaume ) ,
théologien anglais , mort en août 1568. Il appar-
tenait à l'ordre des Augustins. Reçu docteur
en théologie à Oxford, et pourvu du prieuré
de Bisham à cause de son mérite, il fut envoyé
en Ecosse par Henri Vm en 1535. Il sut se
ménager la faveur de ce prince, lors de la sup-
pression des monastères, en s'abstenant de toute
désobéissance à cette mesure, et en conseiUant à
ses subordonnés d'en faire autant. Il ne tarda pas
à obtenir les évêchés de Saint- Asaph (nov. 1535),
de Saint-David (1547), puis de Bath et de Wells.
Il fit plus : il se convertit au protestantisme ,
et se maria. Cependant des lettres de lui à
Henri Vin témoignent que cette conversion lui
laissa des regrets : sous Edouard VT, il se montra
de nouveau protestant zélé. Mais il perdit son
évêché, et même temporairement sa liberté, sous
la reine Marie. Plus tard, il alla vivre en Alle-
magne jusqu'à l'avènement d'Elisabeth. En 1559,
il devint évêque de Chichester, et conserva ces
fonctions jusqu'à sa mort. Barlow laissa onze en-
fants. On a de lui : Cosmography, mentionné par
W^ood , et des ouvrages de controverse peu im.^
âS3
BARLOWE — BARNABE
524
portants, tels qiie : Y Enterrement de la Messe;
— Réponses à certaines questions concernant
les abus de la messe : ces deux ouvrages se
trouvent dans Y Histoire de la Réformation,
de Burnet ; — V Ascension des moines et reli-
gieux représentée avec des figures ; — te Livre
de rÉvé(j[ue; Londres, 1537. Barlowe y a tra-
vaillé.
Burnet, History of the Reformation. — Wood, Atha-
nse Oxonienses.
BARLOWE OU BARLOW (Guillaume) ,fhj-
sicien et mathématicien anglais, fils du précédent,
né dans le comté de Pembroke , mort le 25 mai
1625. Après avoir étudié à Oxford, il acquit, e»
voyageant sur mer. Une grande science nautique.
Mms en 1573 il abandonna les hasards de l'Océan
pour le ministère sacré , et alors il devint d'a-
bord chapelain du prince Henri, fils de Jacques I*'',
ensuite archidiacre de Salisbury. Le premier, il
écrivit sur les propriétés de l'aimant ; et il fit en
cette matière d'intéressantes découvertes , consi-
gnées dans ses ouvrages. On a de lui ; the Na-
vigator's Supply (l'Aide du Navigateur) ; Lon-
dres, 1597, in-4° : on y trouve d'utiles enseigne-
ments, et des notions sm* l'usage des instruments
nécessaires au navigateur ; — Magnetical adver-
tissements or diverse pertinent Observations
and improved Experiments concerning the
nature and properties ofthe loadstone (Aver-
tissements magnétiques, ou Expériences con-
cernant la nature et les propriétés de l'aimant);
Londres, 1616 ; — ■ Court examen des frivoles
remarques (idle Observations) de Mark Ridley
is«r V Avertissement magnétique; Londres,
1618, in-4''.
Hiitton , Mathematical Dictionary. — British An-
nual I.
barMécides (ou plutôt Barmékides),
nom d'une famille persane qui florissait au hui-
tième siècle de J.-C. dans le Khoraçan , pro-
vince où commença la fortune des khalifes abas-
sides. Les enfants de Barmek s'attachèrent à
ces princes. Khaled ben Barmek, le premier
des Barmécides sur qui l'histoire n'ait point de
doutes , fut principal ministre de Aboul-Abbas-
Saffah, le premier khalife abasside ; son influence
ne diminua point sous les règnes d'AI-Mansour
et d'El-Mahdi. Ce dernier remit enti-e les mains
de Khaled l'éducation de son fils , qui devint si
célèbre sous le nom d'Haroun-al-Rachid. Ya-
^ia, fils de Khaled, réunit, selon les historiens
orientaux , les vertus les plus éclatantes, et ren-
dit les plus éminents services au khalife Harouh,
qui le nomma son vizir à son avènement , l'an
786 de J.-C. Également habile dans l'adminis-
tration civile et dans tout ce qui tient à l'ai-t
militaire , brillant surtout par une libéralité hé-
réditaire dans sa famille, et qui était passée en
ptoverbe parmi les Arabes , Yahia eut la plus
grande part à la prospérité du règne d'Ha-
roun-al-Rachid. Ce prince lui donnait le titre de
père: Fadhl, frère de lait de Haroun, et l'un des
«juatre fils d' Yahia, non moins généreux que lui.
devait épouser la fille du khan des Khazars-
mais cette princesse mourut en 788, au moment
où elle venait rejoindre son époux ; on répandit
le bruit que celui-ci l'avait fait empoisonner. Le
khan irrité eavaliit, quelques années après, les
provinces de Chirvan et de Gandjah. Fadhl fit
rentrer dans le devoir un prince Alide révolté
contre Haroun , lui sauva la vie malgré le kha-
life , et fut aidé dans cette circonstance par son
frère puîné Djâfar , le favori du maître.
La fortune des Barmécides , arrivée au plus
haut période en dix-sept années, devait bientôt
s'écrouler. On les accusait de n'être attachés
qu'en apparence à la foi de Mahomet , et de
rester secrètement fidèles aux antiques croyan-
ces de leur patrie ; on fit au khalife un épou-
vantail de leur crédit et de l'influence dont ils
jouissaisnt sur les peuples. Djâfar ( le Giâfur
des Mille et une Nuits) avait mécontenté Ha-
roun, en favorisant l'évasion du prince Alide
son eimemi : Haroun résolut la perte de son
favori et de toute sa maison. Cependant , les
historiens orientaux attribuent à un motif moins
probable , mais plus romanesque , la ruine des
Barmécides. Abbassa, sœur du khalife, lui était
aussi chère que Djâfar : afin de pouvoir jouir
en même temps de leur présence et de leur
entretien , il fit épouser sa sœur à son favori ,
mais il exigea que celui-ci jurât de ne jamais user
des droits du mariage. Djâfar tint longtemps sa
promesse ; mais un jour Abbassa écrivit à son
époux des vers où elle peignait en traits de feu
un amour que le malheureux Barmécide ne
partageait que trop; le terrible serment fut
oubUé , et Abassa eut un fils qui fut se-
crètement élevé. Le khalife sut tout : il fit , en
803, trancher la tête à Djâfar, avec des circons- ^
tances qui certes ne doivent point confirmer à
Haroun le titre de Jtiste (al-Rachid) que i
l'histoire a attaché à son nom. Dans toute l'é- '
tendue de l'empire, les Barmécides furent arré.- I
tés, et on confisqua leurs biens ; une seule bran- (
che de leur famille fut exempte de ce désastre ;
la veuve de Djâfar, ignominieusement chassée
du palais , mourut dans la misère ; le malheu- !
reux fruit de son amour fut précipité dans un i|
puits , que le khalife fit combler aussitôt.
Les vertus et la gloire de cette famille ont été
célébrés par presque tous les poètes et tous les
historiens musulmans, quoique Haroun eût poussé
la démence jusqu'à défendre, sous peine de
mott, de publier leurs louanges et de prononcer
leur nom. La Harpe est l'auteur d'une tragédie
médiocre intitulée les Barmécides [M. Reinadd,
dans YEnc. des g. du m.].
Erscti et Gruber, Encyclopaedie.
BARNABE (saint), c'est-à-dire, ^^s de con-
solation ou de prophète , disciple de Jésus-
Christ et apôtre de Milan. Il était né dans l'île de
Chypre, d'une famille de la tribu de Lévi. On
croit qu'il étudia sous Gamaliel avec saint Paul ,
qu'il présenta, en l'an 37 , aux autres apôtres.
(525 BARNABE -
trois ans après sa propre conversion. En l'an
42 il fut envoyé à Antioche par l'Église de Jéru-
salem , pour affermir dans la foi les nombreux
gentils récemment convertis; il partit ensuite
d' Antioche avec saint Paul , pour prêcher la foi.
Cette mission leur fut confirmée par le concile de
Jérusalem, où ils avaient contribué au décret con-
tre les cérémonies légales. Ils exercèrent dès lors
leur apostolat dans plusieurs contrées, en Syrie,
en Grèce, et ne se séparèrent que pour mieux
étendre leur saint ministère. Barnabe se rendit
aussi en Chypre avec saint Marc, son cousin.
On n'a plus ensuite que des données conjectu-
rales sur cet apôtre. Selon les Grecs , d'après une
relation d'Alexandre, moine de Chypre au
sixième siècle , il aurait subi le martyre à Sa-
lamine ; d'après d'autres, il aurait continué son
apostolat dans diverses contrées. Il est reconnu
par l'église de Milan pour son apôtre, pai'ce que,
d'après une tradition locale , il y aurait, le pre-
mier, prêché la foi. Il vivait encore en 56 , d'a-
près saint Paul ; et sa mort est placée en 63
par saint Chrysostome. Toujours est-il qu'il at-
teignit un âge avancé. Son tombeau fut décou-
vert en 488, dans les environs de Salamine , et on
lui aurait trouvé, dit-on, sur la poitrine l'évangile
de saint Mathieu, en hébreu et de sa main. Les
Actes et Y Évangile qu'on lui attribue sont évi-
demment supposés ; mêmes doutes au sujet de
l'Épître dont il serait l'auteur, selon saint Clé-
ment d'Alexandrie, et que saint Eusèbe et saint
Jérôme rangent parmi les livres apocryphes. Cette
épître n'a jamais été admise parmi les ouvrages
canoniques. H y est dit que les six jours de la
création signifient six mille ans , à l'expiration
desquels il y aura un embrasement général. On
n'a plus le texte grec des cinq premiers cha-
pitres ; mais il en reste une autre version entière et
très-ancienne. Elle a été imprimée in-4° en 1645,
par d'Achéry, avec une préface de lui et les notes
de Nicolas-Hugues Ménard. On la trouve aussi
dans Cotelier et dans les Varia Sacra de Le-
moyne. Elle a été traduite par le P. Legras,
oratorien. La fête de saint Barnabe se célèbre le
11 juin.
Richard et Glraud, Bibliothèque sacrée.
BARNARD OU BERNARD ( Jean ) , lord
maire de Londres, né en 1685 à Reading dans
le Cherkshire, mort à Clapham le 27 août 1766.
Ses parents étaient quakers ; il succéda au com-
merce de son père , qui était marchand de vin.
Il quitta la secte des quakers , rentia dans l'É-
glise anglicane, et fut en 1722 appelé à reprjé-
senter au parlement d'Angleterre la Cité de Lon-
dres. En 1727 , nommé alderman de Dorgate-
Ward, il présenta à la chambre des communes
xva bill pour assujettir à un service plus régu-
lier les matelots de la marine marchande. En
1730 , la cour de Vienne ayant entamé en An-
gleterre une négociation pour un empnmt de
400,000 livres sterling , il s'opposa avec force et
avec succès au bUl qui fiit alors proposé pour
BARNAUD
526
défendre à qui que ce fiit de prêter à aucun
prince étranger sans une autorisation de S. M.
Quelques années après, il proposa un bill pour
diminuer le nombre des spectacles et la licence
des comédiens. En 1737 il forma, pour réduire
l'intérêt de la dette nationale, un plan dont l'exé-
cution n'eut lieu que quelque temps après.^Suc-
cessivement schériff de la viUe de Londres et du
comté de Middlesex, promu ensuite à la dignité
de lord-maii'e , il ne cessa, dans ces différentes
places, de s'attirer l'estime et la reconnaissance
de ses concitoyens ; il en reçut eu plusieurs oc-
casions l'honorable témoignage, et mérita le nom
àePère de la Cité.
Un autre Jean Barnard , théolo^en anglais ,
mort à Newmark en 1683, a publié, entre au-
tres, Censura cleri (Contre les ministi-es de
mauvaises mœurs ) ; Londres , 1660 , in-4°, et
Théologies historiens (Vie de Pierre Heylin );
ibid., 1683, in-8°.
Biographia Britannica.
*BARNACD (Jean), jésuite et théologien
français, né à Charolles en 1575 , mort à Lyon
le 1er novembre 1640. Sotvfel lui attribue un
livre intitulé Boctrina christiana, dont il ne
donne pas la date. J. B.
Sotwel, Scriptores Societatis Jesu, p. 660. — Papillon,
Biblioth. des Aut. de Bourgogne, t. I, p. 10.
BARNAVO (Nicolas), philosophe et théolo-
gien protestant, originaire de Crest en Dauphiné,
vivait dans la deuxième moitié du seizième siè-
cle. H voyagea en Espagne , en France , en
Suisse et en Allemagne, à la recherche de la
pierre philosophale. Le temps de sa mort est
aussi inconnu que l'époque de sa naissance. Il
publia un grand nombre de traités alcliimiques
énumérés dans le Dictionnaire de Prosper Mar-
chand, et imprimés dans le t. IQ du Theatrum
chemicum (Strash., 1659). Bamaud est au nom-
bre des mille et un auteurs auxquels on a attri-
bué le fameux traité de Tribus Impostoribus ,
que personne ne vit jamais. Il n'est pas plus
démontré qu'il ait écrit un commentaire latin
sur le fameux logogriphe du moyen âge qu'on
appelle l'épitaphe à! Alix Lselia Crispes , etc.
Mais Barnaud semble s'être déguisé sous le nom
de Nicolas de Montaud, dans deux ouvrages
imprimés à un an d'intervalle l'un de l'autre,
et faits absolument dans le même esprit : le
premier , intitulé Cabinet du roi de France ,
dans lequel il y a trois perles précieuses (les
trois ordres), par le moyen desquelles le roi s'en
va devenir le premier monarque du monde ,
in-8°, 1581 ; réimprimé à Londres en 1624, in-S"
(l'auteur y est désigné par N. D. C); l'autre,
le Miroir des François, compris en trois livres
contenant l'estaf et le maniement des af-
faires de France , tant de la justice que la
police, 1682 , in-8°. Ce dernier ouvrage est cu-
rieux et rare , quoiqu'il en existe au moins deux
éditions. Il déroule avec une franchise quelque-
fois cynique le tableau des malheurs de la
627
France sous Henri in ; et les remèdes qu'il y
propose ont une conformité singulière avec le
régime révolutionnaire établi plus de deux siècles
après. On y trouve la sécularisation des biens
du clergé , la déportation , le maximum , le ma-
riage des prêtres, la fonte des cloches, la garde
nationale, la réunion de la Belgique, ducomtat
■d'Avignon, du Milanais, etc. Voyez une analyse
piquante de ce Miroir, dans un ouvrage intitulé
Malesherbes, de M. de Lisle de Sales; Paris,
1803 , vol. in-8° , pages 282 à 247. On attribue
aussi àBarnaud te Réveille- Matin des François
et de leurs voisins {prétendus), composé par
Eusèbe , philosophe cosmopolite , en forme de
dialogue ; à Edimbourg, de l'imprimerie de Jac-
ques James, avec permission, 1581, in-12 de f59
et de 192 pages.
"David Clément, Bibliothèque curieuse, t. II, p. 438. —
Frosper Marchand , Dictionnaire. — F. Hœfer, Hist. de
la Chimie, t. II.
BARN ATE ( Antoine-Pierre-Joseph-Marie ),
né à Grenoble le 22 octobre 1761, mort à Paris
le 30 novembre 1793. C'est une des plus grandes
figures de la révolution française, dont il mou-
rut, comme tant d'autres, la victime. Son père,
homme sévère, instruit, était procureur au par-
lement : on vivait alors dans un temps où les
professions se transmettaient héréditairement,
et où l'influence du foyer domestique était bien
plus forte qu'aujourd'hui. Sa mère était fille et
sœur d'officiers supérieurs. Le jeune Barnave
fut destiné au barreau. D'un caractère vif et
impétueux, il se fit remarquer, dès l'âge de seize
ans, dans l'affaire d'im duel qu'il soutint pour son
frère.
11 est intéressant de suivre les progrès du
jeune Barnave, dont Mirabeau, à son lit de mort,
a dit : « Ce jeune arbre deviendra un mât de
vaisseau. » En 1781 (il avait alors vingt ans) il
rédigea un recueil intitulé Dictionnaire de
pensées , ou Recueil de morale , de philoso-
phie, de poésie, de sublime, de frivole,
d'exact, de vrai, de faux. Il contracta dès lors
l'habitude de se rendre compte tous les ans des
progrès qu'U avait faits dans la théorie ou dans
la pratique de la vie. |Ainsi, en 1784, à vingt-
ti-ois ans, il écrivait : « L'été de cette année et
le printemps précédent ont été le temps où
l'exaltation de la tête , la fierté des idées , la
grandeur du sentiment , ont été le plus haut ;
et ces choses ont été accompagnées d'une ac-
tive vivacité d'esprit, d'une finesse de tact,
d'une perfection d'exécution non encore con-
nues : j'ai eu plus de facilité à apercevoir, plus
d'idées nouvelles, mais aussi moins de suite, de
constance et d'attention. Cette année a amené en
moi un progrès de la pratique sur la théorie en
tout genre; j'ai plus observé les faits, et mes ré-
flexions ont porté plus immédiatement sur eux.
Mes manuscrits ont été modifiés comme mes
pensées; mon estime pour les hommes et les
choses a un peu suivi la pente de mes idées; ma
BARNAUD — BARNAVE
528
sensibilité en a été plus émue, mais ma vie en
est devenue plus dissipée, plus pratique, plus
éloignée du cabinet. »
En effet, Barnave avait au même degré (ce
qui est fort rare ) l'intelligence de la théorie et
de la pratique de la vie. Il travaillait beaucoup
dans son cabinet, et fréquentait beaucoup le
monde ; sa mise était élégante , ses manières
gracieuses et distinguées. Le monde ne voyait •
en lui qu'un jeune homme frivole, et n'y dlslin- ii
guait pas un observateur.
Au sujet du choix de sa carrière, on ti'ouve
les notes suivantes dans ses manuscrits :
« Quelque carrière publique que j'embrasse , il
me convient essentiellement d'adopter d'abord
celle du barreau. Sera-ce dans le corps judi- >
ciaire? Il en résultera pour moi certitude d'ad- '
mission. Sera-ce dans l'administration.? L'habi-
tude du travail , le poids public résultant de la
réputation d'xm homme utile , tous les avantages
de l'éloquence, serviront à m'y placer et à m'y
faire réussir. En attendant, je recueillerai,' dans
cet état de l'indépendance domestique, une
grande consistance publique, en réunissant au
talent la probité et la noblesse que j'y porterai ,
incroyablement relevées par la jeunesse, par les
avantages de la fortune et par cette élégance de
mœurs, qui y sont si fort étrangères. »
Au retour des audiences, le jeune avocat
avait l'habitude de consigner par écrit ses pro-
pres impressions, « Travailler, disait-il, mûrir
davantage une cause , et puis la traiter d'abon-
dance , ou avec des extraits fort courts , en
homme rompu. Exercer ce genre dans ma cham-
bre, m'attacher à la netteté, à la brièveté. «
En 1783, il fut désigné par les avocats du bar-
reau de Grenoble pour prononcer devant le par-
lement le discours de clôture. Il choisit pour
sujet l3i Division des pouvoirs politiques. Son
discours eut \m grand retentissement, et le mit
hors ligne dans sa province. Il avait vingt-deux
ans.
On sait que la province du Dauphiné fut une
des premières qui donnèrent le signa! de la ré-
volution. Le parlement de Grenoble s'insurgea
contre certains édits du roi, qui détruisaient les
libertés de la province. Or, un matin , parut h
Grenoble une petite brochure, sans nom d'au-
teur ni d'imprimeur, intitulée Esprit des
édits enregistrés militairement le 20 mai
1788. Cette brochure, toute de circonstance, fit
alors beaucoup de bruit. Barnave en était l'au-
teur, n ne tarda pas à être délégué du boui-g de
Saillans avec son père aux états du Dauphiné,
et prit une grande part aux délibérations de
cette assemblée. Quelques mois après il fut élu
député aux états généraux, qui allaient s'ouvrir
à Versailles. C'est ici que commence la vie pu-
blique de Barnave. Il avait vingt-huit ans.
n nous apprend lui-même, dans le chapitre II
du tomeT'' de ses Mémoires, quelles étaient les
dispositions de son esprit, lorsqu'il quitta sa
)29
BARNAVE
>30
nTIe natale pour aller prendre part aux affaires
'énérales de la nation : « Je n'étais poiat exalté
iu delà de la raison ; mes principes politiques
étaient, à quelques nuances près, ce qu'ils sont
mjourd'hui, ce qu'ils n'ont jamais cessé d'être,
«assionnés pour la Liberté ; je la voulais sous
les formes capables de lui imprimer un carac-
lère durable. Je désirais qu'on fît non pas le
3lus, mais le mieux; je pensais et j'imprimais
]ue la liberté française ne pouvait exister que
50US un gouvernement monarchique. J'étais
issez nourri des idées politiques pour savoir
rue la ruine de la liberté était toujours dans
ton excès. J'avais reçu de la nature une âme
>ssez forte pour penser que le véritable courage
l'existé jamais sans mesure, que la puérile
♦xaltation est un des attributs de la faiblesse :
'abhorrais la fausseté. Tous ceux avec qui j'ai
fécu ont vu que je faisais surtout consister î'é-
évation du caractère dans ces deux choses : la
xanchise et la mesure.
« J'arrivai à Versailles peu de jours avant
l'ouverture des états généraux. Ami de Mounier,
ît remarqué dès les premières séances des com-
DQunes par quelque facilité dans l'expression, je
fus bientôt plus ou moins rapproché de tous les
hommes qui paraissaient devoir marquer dans
le parti populaire. Ma position personnelle, dans
ces premiers moments, ne ressemblait à celle
d'aucun autre : trop jeune pour concevoir l'idée
de diriger une assemblée aussi imposante, cette
situation faisait aussi la sécurité de tous ceux
qui prétendaient à devenir chefs ; nul ne voyait
en moi un rival, et chacun pouvait y apercevoù'
un élève pu un sectateur utile; car déjà je com-
mençais à exercer dans l'assemblée un ascen-
dant que je devais surtout à la franchise et à la
bonté de mes opinions : je fus donc accueilli
avec bienveillance par la plupart des chefs. »
Les états généraux s'ouvrent. Barnave fut ,
dès les premières séances, nommé par le tiers
état commissaire à la conférence proposée en-
tre les délégués des trois ordres, pour s'enten-
dre sur leurs prétentions respectives. Il parla
en faveur de la vérification des pouvoirs en
commun; et à cette occasion un journal du
temps , le Point du jour, dit : « Il est impos-
sible de parler mieux, avec plus de raison et
d'énergie que ne l'a fait M. Barnave, jeune dé-
puté du Dauphiné. « C'est lui qui rédigea la
première adresse au roi. Quelques jours après ,
il défendit la proposition de Mounier, qui de-
mandait que l'assemblée se constituât en as-
semblée légitime des représentants de la majeure
partie de la nation , agissant en l'absence de la
mineure partie. Il combattit Mirabeau , qui dans
la répHque s'exprima ainsi : « Je n'imagine
pas pouvoir être accusé de dégrader le ^e«^Ze,
si je réfute l'opinion de M. Barnave , dont la
jeunesse ne fait qu'ajouter à mon estime pour
ses talents. « A la fameuse séance du jeu de
paume, il défendit la motion de Mounier, qui
demandait que les représentants prêtassent le
serment solennel de ne jamais se séparer, et de
se rassembler partout où les circonstances l'exi-
geraient, jusqu'à, ce que la constitution du
royaume fût établie, et affermie sur des fonde-
ments solides.
C'est à l'une des séances suivantes qu'il pro-
nonça, au sujet de la mort violente de Berthier,
cette phrase célèbre : » Le sang qui vient de cou-
cc'ler était-il donc si pur ? « Voici comment il se
juge lui-même dans ses Mémoires : « Je pense
qu'il est impossible de justifier cette expression
inconsidérée , comme ayant été prononcée dans
une assemblée publique, et que, si elle eût été
réfléchie, elle serait absolument inexcusable.
M. de Lally dénonça le fait. On aurait cru qu'il
allait parler de Foulon , de Berthier, de l'état de
Paris , de la nécessité de réprimer les meurtres.
Non ; il parla de lui , de sa sensibilité , de son
père , et proposa une proclamation. — Je me
levai alors ; j'avoue que mes muscles étaient cris-
pés. Je dis que je m'affligeais de ces événements;
mais que je ne pensais pas qu'il fallût, pour cela,
renoncer à la révolution ; que toutes les révolu-
tions entraînaient des malheurs, etc. ; et, entraîné
peut-être trop loin, je prononçai cette phrase.
Telle est cette circonstance dont la haine et l'es-
prit de parti se sont en^arés a\ec tant de succès ,
que j'ai vu depuis beaucoup de gens qui , s'étant
formé sur ces deux mots une idée complète de
ma personne , s'étonnaient de ne trouver eu moi
ni la physionomie, ni le son de voix , ni les ma-
nières d'un homme féroce. » — H est impossi-
ble de se justifier avec plus de simpUcité.
Le 14 juillet éclata sur ces entrefaites. Qui-
conque avait le regard exercé à juger des effets
politiques par leurs causes voyait l'abîme où
glissait la monarchie. Barnave fut un de ceux qui
cherchèrent à la retenir sur le bord de l'abîme ,
en substituant au point d'appui d'une aristocra-
tie celui d'une classe moyenne, c'est-à-dire en
organisant un gouvernement constitutionnel.
L'espace ne nous permet pas de suivre les
séances de l'assemblée constituante, où Barnave
prit part à la discussion de tant de questions de
premier ordre. Dans la question du veto , il sou- ^
tint le veto suspensif; dans celle de l'organisa-
tion du corps législatif, il soutint le système des
deux chambres ; dans celle de l'organisation ju-
diciaire du royaume, il demanda l'extension du
jury aux matières civiles. La lutte qu'il engagea
avec Mirabeau sur la question de savoir si la
nation déléguerait au roi l'exercice du droit de
faire la paix et la guerre , est une des plus belles
scènes historiques de l'assemblée constituante.
A cette époque eut lieu son duel avec Cazalès.
A treize pas Barnave tira et ne toucha pas. Caza-
lès fit deux fois long feu : « Mon Dieu ! dit-il ,
« que je vous fais d'excuses !» — « Maisje suis là
pour attendre, « reprit Barnave. On rechargea les
armes. Les deux adversaires cependant causaient
amicalement. « Je serais désolé de vous tuer,
531
« disait Cazalès ; mais vous nous gênez beaucoup.
(t Je voudrais seulement vous éloigner de la tri-
« bune pour quelque temps. » — « Je suis plus
« généreux , répliquait Barnave ; je désire à peine
« vous toucher, car vous êtes le seul orateur de
K votre côté , tandis que du mien on ne s'aper-
« cevrait seulement pas de mon absence. » —
Cette fois Cazalès tomba, frappé au front.
Tant de succès de tribun avaient couronné la
/ parole de Barnave , que le 25 octobre 1790 l'as-
semblée l'appela à la présidence.
Les affaires des côTomes , la question de la ré-
gence l'amenèrent ensuite à la tribune. Le 2
avril 1791 , mourut le grand Mirabeau, ce Shalis-
peare de l'éloquence (comme dit si bien Bar-
nave dans ses Mémoires). Voici les paroles qu'il
prononça à ce sujet : « Les détails auxquels
nous obligerait dans ce moment une discussion ,
troubleraient et dégraderaient le sentiment pro-
fond dont nous sommes pénétrés. Ce sentiment
juge M. de Murabeau , puisqu'il est le souvenir
de tous les services qu'il a rendus à la liberté de
sa patrie. Je propose de décréter qu'il a mérité
les honneurs qui seront décernés par la nation
aux grands hommes qui l'ont bien servie, et de
renvoyer pour l'exécution au comité de consti-
tution. ))
Cependant les événements marchaient à pas
précipités. La famille royale venait d'être arrêtée
à Varennes. Barnave fut chargé, avec Pétion et
Latour-Maubourg, de la ramener à Paris. « Épo-
que à jamais gravée dans ma mémoire, dit-il,
qui a fourni à l'infâme calomnie tant de prétex-
tes , mais qui , en gravant dans mon imagination
ce mémorable exemple de l'infortune , m'a servi
sans doute à supporter plus facilement les mien-
nes. M La question de J'inyiqlabilité royale , qui
surgit immédiatement après le retour du roi,
fournit à Barnave le plus beau succès de tribune
qu'il eût encore obtenu.
La discussion sur la révision de l'acte consti-
tutionnel commença le 8 août 1791, et se termina
le 3 septembre. Le 14, le roi jura le maintien de la
constitution, et le 30 du même mois l'assemblée
constituante se sépara. — Ici finit la carrière pu-
blique de Barnave. La France, habituée à applau-
dir aux accents de sa voix, ne le reverra plus
qu'une fois à une autre tribune , confessant en-
core avec son sang les principes qu'il avait pro-
clamés si éloquemment.
Barnave revint à Grenoble dans les premiers
Jours de janvier 1792. A cette date se trouvent
dans ses papiers cesUgnes, empreintes d'une pro-
fonde mélancolie : « Quel espace immense fran-
chi dans ces trois années ! nous avons remué la
terre bien profond ; nous avons trouvé un sol
fécond , mais combien en est-il sorti d'exhalai-
sons corrompues! Arrivé sur mes foyers, je me
demande s'il n'eût pas autant valu ne jamais les
quitter. » Il écrivit alors sa remarquable Intro-
duction à la Révolution française. Le 1 5 août, le
député la Rivière dénonça à la tribune un écrit
BARNAVE 532
trouvé dans un des secrétaires du cabinet du roi
et intitulé Projet du comité des ministres , con-
certéavec MM. Alexandre Lameth et Barnave.
L'esprit de parti, qui était à cette époque tout
puissant, vit dans cet écrit un plan de conju-
ration, et le 29 Barnave fut décrété d'accusation
avec Alexandre Lameth et les ex-ministres. 11
fut arrêté à sa maison de campagne à Saint-Ro-
bert. Après dix mois de séjour dans les prisons
de Grenoble, il fut transféré au fort Barreaux.
Son noble caractère ne se démentit pas un ins-
tant. « J'aime mieux souffrir et mourir, disait-il,
« que de perdre une nuance de mon caractère
« moral et politique. » Le 3 novembre 1793 , il
fut enfin transféré à Paris. Malgré les efforts de
Boissy d'Anglas, il comparut le 28 devant le
tribunal révolutionnaire en même temps que Du-
port-Dutertre. Le surlendemain, ils périrent tous
deux. Barnave s'adressa au peuple du haut de
l'échafaud, et sa dernière parole fut un doute ter-
rible. <( Voilà donc, s'écria-t-il en tendant le cou
à la hache fatale , voilà donc le prix de ce que
j'ai fait pour la Uberté! » La révolution, en effet,
est le Saturne qui dévore ses propres enfants.
La dernière lettre que Barnave écrivit à sa
sœur est en quelque sorte son testament spirituel. :
« Ma chère amie, disait-il^je vais peut-être m'ë-
loigner pour toujours de toi. Ce moment est
cruel ; mais ne nous l'exagérons pas ; et, au lieu
de nous abandonner à la tristesse des pensées
qu'il fait naître, cherchons à recueillir les con-
solations qu'U peut nous laisser. Je suis encore
dans la jeunesse ; et cependant j'ai déjà connu,
j'ai déjà éprouvé tous les biens et tous les maux
dont se forme la vie humaine. Doué d'une ima-
gination vive , j'ai cru longtemps aux chimères.
Je m'en suis désabusé, et , au moment de quitter
la vie , les seuls biens que je regrette sont l'ami-
tié ( personne plus que moi ne pourrait se flat-
ter d'en goûter les douceurs ) et la culture d(
l'esprit , dont l'habitude a souvent rempli mes
journées d'une manière délicieuse. Mais, disons
la vérité , il y a peut-être trop d'activité dans
mon âme , il y a un ressort trop puissant dan;
mon caractère , pour que ces biens purs et san.'
mélange aient pu me suffire. La mort n'es
rien. Plus j'ai eu le temps de l'envisager , plui
je m'en suis convaincu, non-seulement pa
réflexion, mais par sentiment. Aujourd'hui, c'es
mon idée habituelle ; j'existe avec elle auss
calme que si je ne l'apercevais, comme les autre ^
hommes, que dans un vague éloigneraent. M
pauvre mère avait élevé deux fils, dont elle avai
fait des hommes distingués par l'élévation de
idées et du cœur. Peut-être, au moment où t
liras ceci , elle les aura perdus tous deux à I i
fleur de l'âge. Notre malheur, ma bonne amieii
n'est rien à côté du sien, etc... »
Barnave fut le second orateur de l'assemblé
constituante. Sa manière était grave, recueillie'
très-lucide, un peu froide. C'était le défaut dt|
son éloquence. Il improvisait toujours avec un
33
drôme facilité d'élocution. H avait l'organe
e la voix très-pur , la 6guie irrégulière , mais
emplie d'expressions, les cheveux blonds , les
eux bleus et doux , la taille moyenne, et des
anières infiniment gracieuses. La fermeté de
on caractère, la loyauté de son âme donnaient
(caucoup d'éclat à sa parole. Il était vraiment
orateur dont parle Cicéron : Vir bonus, di-
endi peritus. A la fin d'une séance où Baruave
enait d'obtenir un beau succès oratoire, Mira-
leau! caractérisait ainsi son éloquence : « Je
j'ai jamais entendu parler si bien, si clairement
)t si '(longtemps; mais il n'y a pas de divinité
;n lui. »
Comme publiciste , il a laissé des travaux
mportants, mais inachevés, qui se distinguent
)ar des observations justes et des vues synthé-
iques. 11 y a de très-belles pages dans son In-
troduction à la Révolution : c'est dans la
seconde partie de ces fragments que se trouvent
les jugements qu'il porte sur sa conduite politique
i l'assemblée. Ses Réflexions politiques sont
supérieures ; mais il est regrettable qu'elles ne
soient pas coordonnées. Les Études sur V homme
moral et physique, et ses Études littéraires,
sont loin, à mon sens , d'égaler les deux ouvra-
ges dont je viens de parler. C'est aux soins de
M. Bérenger ( de la Drôme ) et à la tendre solli-
citude de la sœur de Barnave, que nous devons
les quatre volumes de ses œuvres.
Comme homme d'État, Barnave partageait les
qualités et les défauts de ses plus célèbres collè-
gues à l'assemblée. Le gouvernement constitution-
nel fut le but de sa'vieiîl aspira à remplacer Pa-
nitocratie de naissance par une classe moyenne,
qui est devenue la bourgeoisie de nos jours.
Telle fut la pensée de Mirabeau , de Sieyes , de
Dupont , de Mounier, de Bailly , de Chapelier.
Il voulut donc comme eux, comme la majorité
qu'ils représentaient, reprendre une à une les
diverses pièces de la machine sociale, et les re-
toucher; mais les étais qu'il posa, pour opérer
ce grand remaniement de notre société , ne
furent pas assez solides; et quand il croyait tout
terminé, tout s'écroulait. Il avait travaillé à la
réédification de la société avant d'en avoir étayé
les ruines par un pouvoir énergique.
Barnave, comme tous les législateurs de 1791,
excepté Mirabeau , manquait de cet espiit prati-
que qui fut le trait caractéristique du génie de
Napoléon. H. Bosselet.
OEuvres de Barnave, en 4 volumes publiés par M. Bé-
renger (de la Drôme.) — ie Moniteur .— M. de Salvandy,
Fiede Barnave. — Barnaoe de J. Janin. — Sainte-Beuve,
Causeries, tome 2.
BARNER (/acgMes), médecin et chimiste al-
lemand, né à Elbing en 1641 , mort dans la même
ville en 1686. Après avoir étudié à Leipzig, il
enseigna la chimie à Padoue vers 1670; puis il
revint à Leipzig pour y professer la médecine et
la philosophie. Il se retira ensuite à Elbing, où il
mourut. On a de lui : Dissertatio epistolica ad
virum summi nominis Joelem Langelott, seu
BARNAVE — BARNES S84
prodromus vindiciarum, experimentornm ac
dogmatum suorum, qux David van der Bêche
cornicula,phimis alienis ornata, in Epistola
de volatilisatione salis tartari, ac nupero
tractatu de experimentis ac meditationibus
circa principia naturalia pro suis vindicavif,
agiturque de genuino alcalisata volatilisandi
modo; Vienne, 1667, in-8°; — Exercitium chi-
micum delineatum; Padoue, 1670, in-4°; —
Prodromus Sennerti novi, seu delineatio novi
medieinse systematis , in quo quidquid apri-
mis sseculis in hune usque diem prodiit, Hip-
pocratis, Galeni, Paracelsi , Helmontii , Syl-
vii, Willisii dogmata de arte ex principiis
anatomico-chymicis examinantur ; Vienne,
1674, in-4°; —Spiritîis vini sine acido, hoc
est, in spiritu vini et oleis indistincte non
esse acidum neceapr opter ea a spiritu urinée
rêvera coagulari demonstratio curiosa, cum
modo conficiendi salia volatilia oleosa, eo-
rumque usu; Leipzig, 1675, in-S"; — Chymia
philosophica perfecte delineata, docte enu-
cleata, et féliciter demonstrata, a multis hac-
tenus desiderata, nunc vero omnibus philia-
tris consecrata, cum brevi sed accurata et
fundamentali salium doctrina, medicamen-
tis etiam sine igné culinariparabilibus nec-
non exercitio chymix , appendicis loco locu-
pletata; Nuremberg, 1698, in-S".
Biographie médicale. — Hœfer, Ilist. de la Chimie, t. II
* BARNES (Barnabe), poëte anglais, né vers
1569. On ignore la date de sa mort. La vie de ce
poëte est de même peu connue. Au rapport de
Wood, il quitta Oxford, où il avait étudié, sans
se faire donner les titres habituels. Wood ajoute
à ce détail: What became ofhim afterwards
i knolo not ( Ce qu'il advint ensuite de lui , je
l'ignore). Il embrassa ( cela est incontestable ) la
carrière des armes , et employa ses loisirs à la
culture de la poésie ; sa versification a du charme
et de l'élégance , mais il y a peu d'invention. On
a fait peser sur la mémoire de Bames une accu-
sation qui paraît peu fondée : il aurait fui de-
vant l'ennemi , et aurait commis un vol domes-
tique. C'est Thomas Nash, ennemi de Gabriel
Harvey, ami du poëte, qui rapporte ce fait ; et par
cela même il y a lieu d'en douter. On a de Barnes :
Divine century oj spiritual sonnets; 1595; —
Cicero's Offices, traduit vers 1606; — the
Devils charter (la Charte du diable), représentée
devant le roi Jacques vers la même époque.
C'est un sujet emprunté à la vie d'Alexandre VI.
Wood, Mhenee Oxonienses. — Bliss, additions to
Wood.
BARNES ou BARNS (Jean), théologien an-
glais du dix-septième siècle. Il étudia d'abord à
Oxford, et alla compléter ses études en Espagne.
Il entra ensuite chez les bénédictins. Revenu en
Angleterre en qualité de missionnaire, il fut dé-
porté en Nonuandie; quelque temps après, il
fut appelé à Dieulouan en Lorraine, pour y pro-
fesser la théologie : c'est ce qu'il fit encore à Douai,
535 BARNES
d'où il vint se fixer à Oxford. Les œuvres de
controverse qu'il composa soit au sujet de la
querelle des équivoques , soit contre les restric-
tions mentales et contre certaines prétentions ul-
tramontaines, troublèrent sa vie et son esprit.
Après s'être réfugié successivement à Paris , en
Flandre et à Rome, à cause des craintes que lui
inspirait l'inquisition , il fut arrêté le 5 décembre
1626, au moment où il travaillait à réfuter Reyner,
et conduit par la force armée jusqu'au château
de Wœrden , à quelque distance de Bruxelles. Il
finit ensuite, au rapport de Goujet, ses jours
dans les prisons de l'inquisition, après y avoir
gémi trente ans. Les ouvrages qui lui valurent
toutes ces persécutions sont les suivants : J>is-
sertatio contra aquivocationes ; Taxis , 1625,
in-S" ; traduit en français , même année ; — De
la suprématie des conciles, en anglais ; — Ca-
thoUco-romanus pacificus ; Oxford, lesOjin-S".
C'est l'ouvrage qui lui fit le plus d'ennemis ; —
Examen trophœorum congregationis prœ-
tensse anglicanes ordinis S. Benedicti ;^éms,,
1622, in-8° ; ouvrage qui fut réfuté par Clément
Reynier dans YApostolatus benedictorum in
Anglia; Douai, 1626. La querelle venait du refus
de Barnes de se réunir à ses confrères sous un
chef national , reconnu par le pape.
Wood , AthencB Oxonienses. — Dodd , Histoire de VÉ-
glise catholique anglicane; Bruxelles, 1742. — Moréri,
Dictionnaire historique.
BARNES {Josué), savant théologien anglais,
né à Londres le 10 janvier 1654, mort le 3 août
1712. Élevé à l'université de Cambridge, il fut
appelé à y professer la langue grecque, qu'il écri-
vait d'ailleurs avec facilité , mais sans élégance ;
aussi a-t-on dit de lui « qu'il savait le grec
comme un savetier d'Athènes » ( Barnes knew as
much Greek as an Athenian cobbler ). Le doc-
teur Clarke renchérit sur ce propos de Bentley,
et va jusqu'à la négation du savoir de Barnes
comme helléniste. Le caractère de ce savant a
été également l'objet de critiques tout aussi peu
charitaWes. C'est ainsi qu'on disait de lui qu'il
plaçait à intérêt ses aumônes, persuadé que la Pro-
vidence les rembourserait avec usure. Un calcul
analogue, mais plus mondain, lui aurait fait dé-
dier ses ouvrages aux grands personnages du
temps. L'anecdote suivante s'accorde avec les
assertions qui précèdent : Mistress Mason , riche
veuve de quarante-cinq ans, étant venue un jour
demander à Barnes la permission de le coucher
sur son testament pour une rente de 100 liv.
sterl., le savant demanda et obtint qu'elle y joi-
gnit le don de sa main. Le mariage fut cé-
lébré en 1700. Barnes calcula-t-il bien cette fois?
Il serait difficile de répondre d'une façon péremp-
toire. Lorsqu'il mourut, sa femme imita Arté-
mise en faisant élever à son mari un monument
avec une inscription conçue partie en latin, partie
en vers grecs. On a de lui : Poèmes et poésies
en latin et en anglais , 1669 et 1673 ; — Tepavia;
Londres, 1675; le sous-titre est la Découverte
53<
d^une petite espèce d'hommes appelés Pygmée.
(A new discovery of people called Pygmies)
Londres, 1675; — AOXixoxatonTpov, c'est-à-dir*
le Miroir de la vie des cours ; c'est la para-
phrase de l'histoire d'Esther, en vers grecs, ave<
des scolies dans la même langue et une traduc^
tion latine ; — the History of king Edward II f
1688, in-fol. : l'auteur applique dans cet ouvrage
la manière de Thucydide , ce qui ne s'accordt
guère avec les exigences de l'histoire moderne:
— Euripidis qux extant opéra omnia; Cani'
bridge, 1694 : cette édition, revue par Barnes.
renferme le texte et la traduction de Guillaume
Canter, une notice sur le célèbre tragique grec,
une dissertation sur la tragédie des anciens Grecs,
des index et des notes; — Anacreon Teius,
poeta lyricus, summa cura et diligentia ad
fidem etiam manusc. Vaticani emendatus;
Cambridge, 1705 et 1725, in-8°; — Homeri ,
opéra, grec-latin ; Cambridge, 1710, 2 vol. in-4''; î
avec les scolies, des variantes et des notes la-i!
tines. Cette édition , très complète, est encoren
estùnée. V. R.
Gorton , General Biographical Dictionary. — Camp-'i
beil, Biographia Britannica.
BARKES ou BERNERS (/«?iana), fille de!
sir James Bemers, qui eut la tête tranchée'
sous Richard n, naquit à Roding, dans le comté i
d'Essex, à la fin du quatorzième siècle, et mou-
nit vers 1480 ou 1486. Prieure du couvent
de Sepewell, situé près de Saint-Albans , elle:
fut célèbre par sa beauté, son courage, et la
passion des exercices que les hommes semblent
s'être réservés, tels que la chasse, la pêche, etc.;
elle écrivit sur les amusements qui faisaient ses
délices. H existe quatre éditions de son ouvrage:
la première est de 1481 (réimprimée à Londres
en 1550 et 1555, in-4°); la partie qui traite de
la chasse et de la fauconnerie qui fiit imprimée
au monastère de Saint-Albans , est rare, et re-
cherchée en Angleterre. Le style en est quelque-'
fois un peu libre.
Lingard , History of Bngland.
BARNES (iîoôer^, théologien anglais, mort le i»
30 juillet 1540. n s'éleva dans ses prédications,
sous une forme déguisée, contre le cardinal-minis-
ti-e Wolsey. Emprisonné une première fois, il s'é
chappa et gagna l'AUemagne, où il se joignit aux
réformés. Revenu en Angleterre, il s'y acquit d'a-
bord la faveur du roi Henri VHI, qui le fit son
chapelain et l'employa à diverses missions en Al-
lemagne. Il ne garda pas longtemps les bonnes
grâces du capricieux monarque. Ayant soutenu en
1540 la doctrine de Luther, dans son sermon i
dirigé contre Gardmer, celui-ci se plaignit au roi,
qui exigea que Barnes se rétréictâl. 11 obéit, mais
en termes blessants. H fut conduit alors à la Tour,
condamné sans examen,et brûlé comme hérétique,
n persista jusqu'au dernier moment dans les opi-
nions qu'il avait soutenues. On a de cette victime
du fanatisme religieux : Lives ofthe Popes, from i
S. Peter to Alexander II, published with '<■
>37
i pré/ace by Luther, 1536; — Supplication
'0 king Henry VIII, with a déclaration ofhis
irtales condemnedfor Heresy by the Bishopes.
Rose, New Bioçraphical Dictionary .
BARNEVELDT (Jean Van-Oldcn) , grand
pensionnaire de Hollande, né vers 1549, mort
mr l'échafaud le 13 mai 1619. En 1585, lorsque
es Espagnols eurent pris Anvers, les Provinces-
Unies, après s'être vainement offertes à Henri HT,
ci de France , s'étaient livrées à la protection
ntéressée de l'Angleterre. Barneveldt contribua
Duissamment à faire nommer Maurice de Nassau
îtathouder de la nouvelle république. En 1609,
jjn habileté, jointe à celle du président Jeannin,
ministre de Henri TV, amena une trêve de douze
îns avec l'Espagne, qui reconnut l'indépendance
des Provinces- Unies. Maurice était l'âme et le
chef du parti presque entièrement militaire, qui
voulait accroître son autorité. Olden Barneveldt
était regardé comme le chef du parti opposé.
(c Ce vertueux citoyen était républicain par ses
mœurs et son caractère, encore plus que par ses
principes. Il ne séparait jamais la cause de la li-
berté, dans son cœur ni dans sa tête, de celle
de l'ordre et de la justice; mais il se défiait de
l'ambition et des grands talraits de Maurice ; il
craignait les excès auxquels la reconnaissance
pouvait entraîner les Bataves. A un esprit lumi-
neux, sage , profond , il joignait une grande ex-
périence des affaires, un zèle infatigable pour
son pays , et une simplicité vraiment antique. Il
avait blanchi dans des travaux utiles à l'État; sa
vigilance inquiète avait veillé sur la république
naissante; il avait conjuré les dangers extérieurs
par sa fermeté dans les moments critiques, et par
l'art des négociations. C'était principalement à
lui que les Hollandais devaient les avantages de
la trêve de 1609 , conclue pour douze ans entre
l'archiduc d'Autriche et les états, et tout récem-
ment il avait engagé le roi d'Angleterre (Jac-
ques I") à leur rendre la Brille, Flessingue et
Ramekens. Trente-trois années de services lui
avaient acquis un crédit mérité. i> ( Ancillon ,
Tableau des révolutions du système politique
de l'Europe, etc., t. H). Les deux partis se se-
raient bornés peut-être à une surveillance réci-
proque , si la querelle politique n'eût été enve-
nimée par des querelles théologiques. Deux sectes
opposées étaient nées à l'université de Leyde.
Jacques Arminius avait mitigé les principes durs
et sévères de Calvin sur la prédestmation et la
grâce; François Gomar soutenait les principes
de Calvin dans toute leur rigueur. Des écoles, ces
discussions passèrent dans toutes les familles :
bientôt la Hollande fut divisée d'opinion sur des
objets incompréhensibles pour la plupart des
hommes, obscurs pour tous. Les nouveaux sec-
taires achevèrent de tout perdre : on ne vit plus
que des gomaristes et des arminiens ou remon-
trants. Maurice redoutait l'ascendant de Barne-
veldt, et le haïssait comme l'ennemi secret de sa
personne et de sa maison. Il suffisait que Barne-
BARNES — BARNEVELDT S38
veldt épousât le parti" d' Arminius, pour que le
prince d'Orange se déclarât en faveur de Gomar.
Les deux partis se prononçaient chaque jour da-
vantage, et les chaires retentissaient d'injures et
de déclamations violentes ; on crut que le vrai
moyen de mettre un terme à cette lutte scanda-
leuse serait de porter le procès devant un synode
national.
Barneveldt et les états de Hollande, qu'il diri-
geait de concert avec Grotius, étaient contraires
à la convocation d'un synode. Pour appuyer cette
résistance, et faire régner l'ordre dans les villes
que les gomaristes troublaient par leur violence,
les états de Hollande levèrent des troupes sans
le concours de Maurice , capitaine général de la
république. Celui-ci ouvi-it en 1618 le synode de
Dordrecht, composé de députés de toutes les
églises calvinistes de l'Europe, à l'exception de
celles de la France. Le synode condamna les ar-
miniens, comme des amis secrets de l'Espagne.
Ce fut le signal des vengeances. Maurice fit ar-
rêter et enfermer à la tour de Lœ-wenstein le
respectable et courageux Barneveldt, avec ses
amis Hogerberts, Grotius et Ledenberg. Les états
généraux, fanatisés par les gomaristes , approu-
vèrent cet acte arbitraire. Barneveldt fut jugé par
vingt-six commissaires vendus à Maurice. Dans
l'impossibilité de trouver même des torts à cet
illustre citoyen, on lui imputa des crimes ima-
ginaires : on l'accusa d'avoir trahi la patrie qui
lui devait son indépendance. L'envoyé de France,
du Maurier, et la princesse douairière d'Orange ,
voulant épargner à Maurice et à la république un
éternel sujet de honte et de regrets , élevèrent
leur voix en faveur de Barneveldt : tout fut inu-
tile. Sa femme et ses enfants demandèrent d'au-
tres juges : leur demande fut refusée; mais
ils ne voulurent pas descendre à demander sa
grâce , qu'ils auraient peut-être obtenue de l'or-
gueil de Maurice. A l'âge de soixante-douze ans
( 1619) , Barneveldt porta sur l'échafaud sa tête
blanchie dans des travaux honorables. Tout en
protestant de son innocence , il abandonna sans
peine à la fureur de ses ennemis les restes d'une
vie que la nature devait bientôt terminer ; et son
dernier soupir fut un vœu pour cette patrie in-
grate qui récompensait par le dernier supplice
trente-trois ans de dévouement, — Ses deux fils,
Rénéet Guillaume, ayantforméledessein de ven-
ger la mort de leur père, entrèrent dans une
conspiration qui fut découverte. Guillaume prit
la fuite ; René fut pris et condamné à mort. Sa
mère demanda sa grâce au prmce Maurice, qui
lui dit : « n me paraît étrange que vous fassiez
pour votre fils ce que vous n'avez pas fait pour
votre mari ! « Elle répondit : « Je n'ai pas de-
mandé grâce pour mon mari, parce qu'il était
innocent; mais je la demande pour mon fils,
parce qu'il est coupable. « — La lettre d'Olden
Barneveldt à sa femme et à ses enfants avant
d'être conduit au supplice, qu'on trouve dans les
Prsestantium virorum epistolx, est un mon»-
53d
BAÏINEVELDT — BAROCCI
640
ment de tendresse et de grandeur d'âme. [Ene.
des g. du m., avec addit. ]
HoTérl, Dictionnaire historique. — De Thou, Hist.
nostr. temp., Ub. I. — Outival, Histoire de ce siècle,
liy. U. — Dumarller, Mémoires.
^BARiïlER {Jean), poète français, né à Nîmes
vers 1660. Il écrivit des poèmes de divers genres,
sonnets, pastorales, odes,épigi'ammes, etc., dont
les principaux sont : Guirlande donnée aux da-
mes deNimespar V Amour; — le Camail donné
aux dames de Nîmes par une des Grâces. Ces
poèmes, restés manuscrits, sont d'une bonne
versification , et la pensée ne manque ni de finesse
ni de grâce.
Ménard, Histoire de la ville de Nîmes, t. V et t. VII.
BARNSTORF {Bernard) , médecin allemand,
né à Rostock le 14 septembre 1625, mort en
1686. H étudia la médecine à Wittemberg et dans
sa ville natale ; il visita ensuite la Hollande , la
France et l'Angleterre, et revint à Rostock, où il
reçut le titre de docteur en 1671. Il pratiqua
alors son art, et fut nommé professeur en 1686.
On a de lui : Dissertatio inauguralis de morbo
Virgineo, sive fœdis Virginum coloribus; Ros-
tock, 1671, in -4°; — Programma de resusci-
tationeplantaru7n; Rostock, 1703, in-4°. L'au-
teur y ti'aite de la palingénésie des plantes par
leurs cendres ; mais son opinion est réfutée par
l'expérience : les cendres ne peuvent pas se com-
biner de façon à former un être vivant, pas du
moins enti'e les mains de l'homme.
Biographie Médicale.
* BARNSTORF {Everard), fils du précédent,
médecin allemand, né à Rostock le 24 avril 1672,
mort le 3 janvier 1712. Après avoir étudié à
Helmsteedt, à léna, à Leipzig et à Halle, il devint
docteur en 1696, et passa ensuite deux années
à Halle , où il professa les mathématiques et la
médecine. En 1698, il revint et pratiqua à Wis-
mar. En 1699, il fut appelé à l'emploi de physi-
cien de la ville d'Anclam, où il resta jusqu'en
1703. En 1704, il s'établit au même titre à Greifs-
wald. On a de lui : Dissertatio inauguralis de
ampulatione membrorvm sphacelatorum eo-
rumque secura medela; Halle, 1696, in-4°j —
Programma invitatorium ad anatomen cà-
daveris juvenilis , in quo de eruditionis na-
tura, effectu , necessitate et latitudine disse-
rit, ejusque non infimam partem notitiam
sui ipsius, qua animam esse probat ; Greifs-
wald , 1 706 , in-4° ; — Dissertatio inauguralis
de viribus phantasise in sensus, Resp. Sigism.
August. Pfeiffer; Ma., 1708, in-4°; — Pro-
gramma ad dissertationem inauguralem
Pfei/ferii de loquela; ibid., in-4°; — Con-
silium prsBservatorium, oder wohlgemeinte
Gedanken une nian sich bey grassirender und
herumschleichender pestilenzialischer Conta-
gion zu verhalten und zu verwahren habe
(Conseils préservatifs, ou ce qu'il convient de
faire pour se préserver de la contagion pestilen-
tielle etc.); ibid., 1709, in-8°.
. Biographie Médicale,
BARNUEVO ( Pedro de Peralta) , poète es-
pagnol, vivait dans la seconde moitié du dix-
huitième siècle. C'était un offlcier espagnol, em-
ployé de son gouvernement dans l'Amérique du
Sud. Au jugement de l'historien de la littérature
espagnole (Ticknor), Barnuevo était moins un
poète qu'un savant. Il laissa : Lïmafundada
poema heroico; Lima, 1732, in-4° : ce poème
divisé en deux parties , célèbre la conquête du
Pérou par Pizarre ; mais il ne vaut pas l'histoire
de l'inca Garcilasso, d'où le fond a été tiré. L'au-
teur a donné à son œuvre un tour mystique assez
curieux. On y voit, par exemple, les Américains
se présentant devant Dieu, et le suppliant de leur
donner des conquérants qui les puissent conver-
tir. Barnuevo oubliait alors de quel prix l'Amé-
rique paya cette conversion.
Ticknor, History ofthe Spanish literature, t. III. '
BARO (Balthasar) , poète et jurisconsulte
français, né à Valence !en 1600, mort en 1650.
Secrétau-e de d'Urfé, et patronné par la duchesse
de Chevreuse, il devint procureur du roi au
présidial de Valence , et trésorier de France à
Montpellier. On a de lui : Célinde, poème hé-
roi-tragi-comique en 5 actes et en prose, 1629,
in-8°; — Parthénie , 1642, in-S"; — Clorise,
pastorale, 1632,in-4°; — Clarimonde, tragé-
die, 1643, in-4°; — le Prince fugitif , et Saint
Eustache, mar^, poèmes dramatiques , 1649,
in-4° ; — Carista, ou les Charmes de la beauté;
VAme vindicative, poèmes dramatiques; —
Rosemonde, tragédie, 1651, in-4°; — Ode sur
la mort du maréchal de Schomberg , publiée
dans les recueils de l'Académie; — Contre l'au-
teur d'un libelle, ode pour M. le cardinal de
Richelieu, 1637, in-4°. Ces ouvrages sont inér (
dits , et depuis longtemps oubliés.
Moréri, Dictionnaire historique. — Pellisson, Histoire i
de l'Académie française.
* BAROCCI (Ambrogio), peintre et sculpteur >
milanais , mort dans le quinzième siècle. Il était i
venu se fixer à Urbin où l'appelaient des tra-
vaux , et il devint la souche de la famille qu'il- 1
lustra plus tard Frederico Barocci. Son por-
trait, peint par lui-même, figure dans la collection i
iconographique de Florence. E. B — n.
Galleria di Firenze. j
BAROCCI, (Fiori Frederico d'Urbino), dit
le Baroche, peintre, né à Urbùi en 1528, et mort
dans la même ville en 1612. Son père était sculp-
teur, et son oncle architecte. Il apprit de l'un les
éléments du dessin et à manier l'argile; l'autre lui
enseigna la géométrie, l'architecture et la pers-
pective. A l'âge de 21 ans il alla à Rome, et mé-
rita par ses progrès les éloges et les encourage-
ments de Michel-Ange. De lâches envieux l'm-
poisonnèrent dans un repas, et il fut près de
quatre ans sans pouvoir reprendre le pinceau.
Sa santé, restée constamment délicate, l'empê^
cha d'accepter les offres honorables de plu*
sieurs princes qui voulurent l'attirer dans leuKl
;États.
41 BAROCCI
Le Baroche contribua puissamment à soutenir
art à une époque où les peintres commençaient
s'écarter des exemples donnés par les Ra-
haël, les Titien, les Corrége. Après avoir
hidié successivement les ouvrages de ces
-ands maîtres, et produit des tableaux dans la
ianière particulière à chacun d'eux , le Baroche
dopta enfin celle du Corrége, qui s'accordait
;avantage sans doute avec sa façon de sentir et
l'envisager la peinture. Sa couleur, comme celle
le ce dernier, a une fraîcheur , ime transpa-
ence , une délicatesse étonnantes , mais elle est
leut-être un peu trop rosée et violacée; son
Jair-obscur est savant dans ses reflets et har-
ïionieux dans ses effets ; ses figures sont cor-
•ectes , grandioses dans leurs attitudes comme
lans leur disposition , par rapport à l'ensemble ;
ît, si l'on n'y reconnaît pas toujours l'étude ap-
profondie de la nature quant aux formes et à la
disposition des draperies, on y voit, à la belle
et juste répartition de la lumière, qu'elles sont
peintes d'après des maquettes disposées et éclai-
rées pour arriver à un effet longtemps mé-
dité. Ainsi que le Corrége, le Baroche affec-
tionna les effets de plein jour. La Cène de
J.-C. , le Saint François stigmatisé et le
Saint Sébastien , qu'on voit à Urbin ; une Des-
cente de Croix, peinte en 1569 pour la cathé-
drale de Pérouse; la Vocation de saint Pierre
et de saint André, signée de 1586, et que Sa-
delcr a gravée en 1594 ; une Annonciation exé-
cutée pour la chapelle des ducs d'Urbin dans
l'église de Lorette, tableau répété plusieurs fois
par le peintre ; la Circoncision, composition de
13 figures grandes comme nature , peinte en
1580; Sainte Micheline en extase sur le Cal-
vaire; enfin son grand tableau du Pardon ou
de Saint François en extase à l'apparition du
Sauveur et de la Vierge , qui l'occupa sept an-
nées , et qu'il a gravé lui-même d'une pointe
aussi spirituelle que savante ( en 1581 ), sont les
ouvrages les plus renommés du Baroche. Ce
peintre a marqué ses estampes , peu nombreu-
ses d'ailleurs, des initiales F. B. U. F.
Les tableaux du Baroche sont rares dansle com-
merce, surtout ceux de grande dimension ; par
cette raison, autant que par leur mérite, ils s'élè-
vent à des prix excessifs : une composition de
deux figures de grandeur naturelle ne vaut pas
moins de 15 à 20,000 fr. [M. Soyez, Eue. des
g. du m. ]
CtcogDara, Storia délia Scultura. — Bellori, P^ite dei
Pittori, ScuUoH et Architetti moderni. — Baldinucci,
Noiizie de' Prof essor i. — Tlcozzi, Dizonario dei Pit-
tori.
^BAROCHE {Pierre- Jules), jurisconsulte
français, né à Paris le 8 novenire 1802. Or-
phelin dès l'âge de onze ans , il étudia le droit, et
fut inscrit au tableau des avocats en 1823; ses
succès lui valurent à deux reprises, en 1846 et,
1847 , le titre de bâtonnier de l'ordre. Parmi les
causes célèbres qu'il eut à plaider, on remarque
celle de Colombier, compromis dans l'affaire
- BARON 542
Quénisset, et celle du général Despans-Cubières."
En 1847, élu député de la Charente, il signa, le
23 février 1848, l'acte d'accusation déposé par
M. OdilonBarrot contre le ministère Guizot,pour
avoir interdit le banquet réformiste du douzième
arrondissement. Membre de l'assemblée consti-
tuante, il fit partie du comité des affaires étran-
gères, combattit la loi sur les incompatibilités,
et vota pour les deux chambres. Réélu en mai
1849 à l'assemblée législative, il fut porté, le
15 mars 1850, au ministère de l'intérieur, qu'il
échangea, le 10 avril suivant, contre le portefeuille
du ministre des affaires étrangères. M. Baroche
est aujourd'hui vice-président du conseil d'État.
Dictionnaire de la Conversation.
BARŒRO (Jacques), chirurgien italien, né
à Soglio (dans le comté d'Asti^ en 1790, mort le
9 juillet 1831. Tl étudia à l'université de Turin, où
il devint professeur de chirurgie. Il fut attaché
à l'hospice de la Charité et à l'hospice dit YO-
pera Bogetta (maladies vénériennes). On a de
lui un Traité de chirurgie pratique ; Turin,
1824, 2 vol. in-8°. Cet habile praticien mourut
noyé dans le Pô où le traînèrent les chevaux de
sa voiture, qu'un orage avait effrayés.
Ca\\\s,m, Schriftsieller-Lexicon.
iEh.Koy (Bonaventure), moine irlandais, né
à Clonmell ( dans le comté de Tipperary ) vers
le commencement du dix-septième siècle, mort
à Rome en 1696. Son véritable nom était Fitz
GÉRALD. Il étudia- à Rome, et s'y fit franciscain.
Ses principaux ouvrages sont : Metra miscel-
lanea; Rome, 1645, in-24; — Opuscula varia;
Wurtzbourg, 1566, m-fol. ; — Theologia, 6 vol.;
Paris, 1676.
Tanner, Bibl. Hibem-Brit.
* BARON {Claude-Jean- Accary) , architecte ,
né à Paris en 1783, élève de Labarre. 11 a rem-
porté le second grand prix d'architecture en
1812. n a dirigé les travaux du collège Saint-
Louis, et d'une partie des prisons de la Seine,
Gabet, Dictionnaires des artistes.
*BAKON {Éguinaire ), jurisconsulte français,
né en 1495 à Saint-Pol de Léon, mort à Bourges
le22août 1555. nprofessaledroità Poitiers, à An-
gers et à Bourges, où il eut pour rival F. Duaren.
Cujas le surnomma le Varron de la France. On
a de lui : Pandectarum juris civilis Œcono-
mia, in adversariis mirée vetustatis apud
Pictones inventa; Poitiers, 1555, in-4''; —
Notae in titulum de Servitute libr. VU! Pan-
dectarum; Angers, 1258, in-4°; — De divi-
duis etindividuis Obligationibus ; Lyon, 1542,
in-4° ; inséré dans le Traetatus tractatuum ,
t. VI , 2^ part. ; — De Beneficiis commenta-
m;ibid., 1549, in-4°;—CoTOmewtona in qua-
tuor Institutionum Zi&ros; ibid., 1574,
Sainte-Marthe , JS^oges. — Taisand, Vies des célèbres
Jurisconsultes , p. 33. — Mlorcec de Kerdanet , Notices
sur les écrivains de la Bretagne.
BARON ( Ernest-Théophile ) , célèbre lu-
thiste, né à Breslaw le 27 février 1696, mort h
54â
BARON
544
Berlia le 12 avril 1760. Il séjourna cinq ans à
Eisenach, fut d'abord attaché à la cour de Saxe-
Gotha, puis à celle de Berlin. On a de lui: Histo-
risch-theoretische und.praktische Unfersu-
chung des Instruments der Lauten, etc. (Re-
cherches historiques, théoriques et pratiques sur
le luth) ; Nuremberg, 1727, in-8"; — Beitrsege
zur ffistorich-theoretischen und prahtischen
Untersuchung der Laute (Essais de recherches
historiques, théoriques et pratiques sur le luth),
dans les Essais historiques et critiques de
Marbourg, 1. 1, p. 65 ; — Abhandlung von dem
Notensystem der Laute und der Theorbe
(Traité du système de notation du luth et du
téorbe), dans le même ouvrage, p. 119; —
Abrisse einer Abhandlung von der Mélodie
(Essai d'une dissertation sur la mélodie); Berlin,
1756, in-i° ; — Zufœllige Gedanken ûber vers-
chiedene Materien (Notices sur diverses matiè-
res musicales ) ; — une traduction allemande de
V Essai sur le Beau du P. André, sous ce titre :
Versxich ûber dos Schœne, etc.; Altenbourg,
1757, in-8°; — une traduction du Discours sur
r harmonie de Gresset, sous ce titre : Vom dem
uralten Adel und dem, Nutzen der Musik;
Berlin, 1757,in-6°.
Fétls, Biographie universelle des Musiciens.
BARON { Hyacinthe -Théodore) , médecin
français, né à Paris en 1686, mort le 29 juillet
1758, n fut professeur de chirurgie etde matière
médicale , puis doyen de la Faculté en 1730. II
fit des réformes utiles dans l'enseignement, créa
la bibliothèque de la Faculté, et fit imprimer le
Codex. On a de lui : Est-ne humor acidus x"-
Xwazuiti opifex ? Paris, 1711, in-4°; — An se-
nibus chocolatée potu-s; Paris, 1739, in-4°; —
Question dans laquelle on examine si c'est
aux médecins à traiter les maladies véné-
riennes; Paris, 1735,in-4°; — Quesstio me-
dica : An ut sanandis sic et praecavendis plu-
ribus morbis eequx novse minerales\Passiax:œ ;
Paris, 1743, in-4».
Biographie Médicale.
BARON (Hyacinthe-Théodore), médecin,
fils aîné du précédent, né à Paris le 12 août
1707, mort le 27 mars 1787. H fut reçu docteur
le 29 octobre 1732 , sous le décanat de ce père,
qui lui avait servi de modèle et de guide dans ses
études. Comme la Faculté trouva ensuite dans le
fils le même zèle et le même attachement à tout
ce qui l'intéressait , elle le choisit doyen en no-
vembre 1750, elle mantint dans ce poste en 1751,
1752etl753. Baronfit imprimer en 1752unenotice
chronologique des thèses soutenues dans l'école
de Paris depuis 1536 jusqu'en 1752. Cette no-
tice a pour titre : Qusestionum medicarum sé-
ries chronologica,in-i°; on y a joint : Compen-
diaria medicorum Parisiensium notitia; c'est
une liste des doyens, bacheliers, licenciés et doc-
teurs depuis 1295 jusqu'en 1752. Baron continua
ce double recueil , et en publia le premier sup-
plément, qui va jusqu'en 1 763. On lui doit aussi :
Eitus, usus et laudabïles facultatis Medicime >
Parisiensis cons^tetudines ;'Pst\sis, 1751,in-l2;
— Formule ' des médicaments à l'usage des ' i
hôpitaux de l'armée; Paris, 1758, in-12.L'em- i.
ploi de médecin en chef des armées du roi en i
Allemagne et en Italie lui avait fourni de nom- i
breuses occasions de compléter ce travail.
Biographie médicale. '*]
BARON D'HÉNorviLLE ( T^odoTc), méde-
cin et chimiste français, frère du précédent , né
àParisle 17 juin 1715, yestmortle lOmars 1768.
n fut reçu docteur en 1741, et s'occupa moins de
l'exercice de la médecine que de la chimie, sur
laquelle il émit l'un des premiers des notions
saines. Il était élève de Rouelle, auquel il succéda
dans la place d'adjoint-chimiste au Jardin du
Roi. Ses travaux, insérés dans les Mémoires
de l'Académie des sciences, dont il fut membre,
ont été souvent consultés et médités par Lavoi-
sier. Les plus importants ont pour titre : de la
Précipitation des sels neutres par le sel de i
tartre (t. P', 1750); — Expériences pour i
servir à l'analyse du borax (deux mémoires); i
— Examen chimique du sel apporté de Perse •
sous le nom de borech, dédié à la Société
royale de Londres (t. n, 1755); — sur l'Éva-
poration de l'eau ; — sur la Nature de la base
de l'alun, etc. En 1756, Baron donna une nou-
velle édition du Cours de Chimie de Lemery;
Paris, in-4°, avec des additions utiles. Il édita
aussi là Pharmacopée de Fuller : Pharmacopœa
Thomœ Fulleri, editiocastigatior ; Paris,'i768,
in-12.
F. Hœfer, Hist. de la Chimie, t. 11.
BARON (Jules), jurisconsulte et écrivain
héraldique français, mort en 1691. On a de lui :
l'Art héraldique , ou manière d'apprendre le
blason ; Paris, 1672 et 1705.
Lelong, Bibliothèque historique de la France, édition
de Fontette.
* BARON OU BARONius (Martin), théolo-
gien polonais, vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. On a de lui : Icônes et mi-
racula sanctorum Poloniœ; Cologne, 1605;
Vita, gesta et miracula B. Stanislai; Craco-
vie, 1609, in-4°; — VUse, gesta et miracula
sanctorum quinquefratrum Polonorum ere-
mitorum Casimiriensium Santi Romualdi;
Cracovie, 1710, in-4°.
lanozkl, Bibliotheca. — Adelung, Supplément à Jôcher,
Allgem^-ines Gelehrten-Lexicon.
BARON (Michel Boyron, dit), célèbre acteur,
né à Paris le 8 octobre 1653, mort en cette ville
en décembre 1729. Son père, marchand de cuirs,
épris d'une comédienne ambulante qui , à la vé-
rité, était la plus belle personne de son temps,
avait quitté son commerce pour s'engager dans
la même troupe. Appelé ensuite à Paris, où il
remplit avec succès l'emploi des rois à l'hôtel de
Bourgogne, [il inspira de bonne heure à son fils
le goût de la scène. Les avantages physiques, le
talent précoce du jeune Baron, furent distingué*
545
BARON -- BARONCINÔ
546
par Molière, qui le fit entrer au théâtre qu'il di-
rigeait, et les conseils du grand écrivain lui furent
très-utiles pour se perfectionner dans son art.
Racine trouva dans Baron un digne interprète.
Également supérieur dans les deux genres, il
savait ramener au naturel et à la vérité des rô-
les comiques un peu trop chargés ; et la nohle
simplicité de son jeu dans la tragédie fit justice
de la déclamation ampoulée de son temps. Pen-
dant près de trente années, cet excellent ac-
teur fut proclamé, avec raison,
Du théâtre français l'honneur et la merveille ;
et la chronique scandaleuse de l'époque nous a
conservé plus d'une anecdote qui prouve qu'il
n'obtint pas des succès moins Auteurs pour
son amour-propre près des grandes dames de
son siècle. On ne sait trop quel motif lui fit
abandonner le théâtre en 1691, dans toute la
force de l'âge et la maturité de son talent, n per-
sista près de trente ans dans cette résolution ;
puis, lorsqu'on était loin de s'y attendre, il re-
parut à soixante-sept ans, en 1720, sur la scène
française , où son retour fut accueilli avec en-
thousiasme. Pendant ime dizaine d'années en-
core il y joua, avec la même verve, la même
finesse qu'autrefois, une foule de rôles tragiques
et comiques, et jusqu'au jeune Rodrigue, où.
son action , toute juvénile , faisait oublier chez
lui le nombre des années. Comme son maître
Molière, la mort vint le frapper au milieu d'une
représentation dramatique, d'une atteinte moins
subite toutefois, puisque, après avoir été porté
chez lui sans connaissance, il n'expira que plus
de deux mois après cet accident. Baron fut aussi
auteur.' Ses comédies ont été recueillies en 3 vo-
lumes in-12; Paris, 1759. La première édition
est de 1736, 2 vol. in-12. La meilleure de ses
pièces est r Homme à bonnes fortunes, produc-
tion plus amusante que morale, dans laquelle
l'écrivain avait en grande partie dramatisé ses
aventures galantes. Baron avait une haute idée
de son art et de lui-même : « Tous les cent ans,
disait-il, on peut voir un César; mais il en faut
dix mille pour produire im Baron. » Un de ses
principes était que les bras, dans le geste ordi-
naire, ne devaient pas s'élever au-dessus de
l'œil; mais , ajoutait-il , laissez faire, la passion
en sait plus que les règles. » [Enc. des g. du
m., avec add.]
Annales du théâtre français. — Lemazurier, Galerie
historique des acteurs du théâtre français, I, 78 -118.
BARON (Pierre), théologien protestant du
seizième siècle, surnommé Stempanu^, proba-
blement parce qu'il était d'Étampes. n quitta la
France, et obtint en 1575 une chaire de théologie
au collège Marguerite, de l'université de Cam-
bridge. A la suite d'une longue polémique avec
un de ses collègues, Whitaker, sur la doctrine
de Calvin concernant la prédestination, il quitta
sa chaire, et vint habiter Londres, où il mourut
vers 1 599. Outre plusieurs ouvrages de théologie
aujourd'hui complètement oubliés, on a de Ba-
NODV. BIOGR. UNIVERS. — ' T. IV.
ron : Summa trium de prxdestînatione sen-
tentiarum et preedictiones in /owam/Londres,
1575, in-4''.
Bayle, Dicttonnaire critique.— Atlinff, Théologie his-
torique. — Chautepié, Dictionnaire.
* BARON {Richard), publiciste anglais, natif
du Yorkshire, vivait dans la seconde moitié du
dix-huitième siècle, et mourut le 22 février 1768.
étudia à l'université de Glasgow, qu'il quitta en
1740; et en 1753 il devint ministre d'une con-
grégation. Quelques années plus tard, il laissa
ses fonctions pour se charger, à la demande de
Thomas Hollis, de la publication des écrits poli-
tiques de Milton, Harrington et d'autres, tels que :
the Pillars of Priesterhood and Orthodoxy
shaTsen; 2 vol. in-12, 1768, ouvrage écrit en
partie par Gordon, le traducteur de Tacite.
Biographia Britannica.
* BARON ( Robert ) , écrivain anglais du dix-
septième siècle. On a de lui : Cyprian academy ,
1647, in-8° : cet ouvrage lui fit des amis, et fit
bien augurer de son avenir; — des comédies et
des tragédies, parmi lesquelles Mirza, que l'on
estime la meilleure; — Poems, 1650, in-g».
Oranger, Biograph. hisU
BARON ( Vincent), théologien, né en 1604
à Martres, diocèse de Rieux, mort à Paris
le 21 janvier 1674. Il étudia à Toulouse, où
il entra dans l'ordre de Saint-Dominique. Il fut
élu en 1657 prieur de la maison du noviciat à
Paris, et eut une vive controverse avec le jésuite
Capisucchi , à propos de sa théologie morale. Les
principaux de ses écrits , dont on trouve la liste
complète dans le P. Échard, t. H, p. 655, Scrip-
tores ordinis Praedicatorum, ont pour titre :
Theologia moralis, etc.; Paris, 1655; 2° édition
corrigée, 1667, 2 vol. in-S"; — SS. Augustini
et Thomse ver a et una mens de humana li-
bertate, etc.; ibid., 1666, 2 vol. in-S" ; — Ethica
christiana;M.A., 1673, in-8°. Ces cinq volumes
forment la théologie du P. Baron.
Le P.' Touron, Histoire des hommes illustres de l'or-
dre de Saint-Dominique, t. V, p. 489-498. — Dayle, Dic-
tionnaire critique. — Moréri , Dictionnaire historique.
— Journal des savants, années 1666 et 1667.
*BARONCiNi (.4n(?r^), jurisconsulte italien,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle, n séjourna assez longtemps à Rome. On
a de lui : la Griselsa, favola pastorale ( in
versi); Florence, 1638, in-12.
Mazzuchelli, Serittori d'Italia.
*BARONCiNO (Purpurinus), théologien et
antiquaire italien, natif de Faënza, vivait dans la
seconde moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : la Galleria Cesarea, aperta agli occhi
degli eruditi, nella quale con le note istoriche,
medaglie, lapidi e altre figure si mostreranno
le immagini degle mogli e di tutti gli impera-
tori delV Oriente e Occidente ; ¥a.ënza., 1672,
in- 1 2 : il y est question des femmes des douze pre-
miers empereurs romains; — Ad Kalendarium
Romanmn Amiterni effossum minuscula cowr
18
547 BARONCmO
mentaria Ludicrtim géniale; Naples, 1680,sous
le nom de Porporino di Faenza.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
"^BÂRONE {Dominique), auteur dramatique
italien , vivait dans la première moitié du dix-hui-
tième siècle. On a de lui les comédies suivantes :
la Contessa; Naples, 1725, in-8° ; — l'Abbate ;
ibid., 1741; — il Governatore ; ibid., 1742; —
il Corsale;Mà., 1744, in-8°; — Claudia; ibid.,
1745, in-8°; — Gian Fecondo; ibid., 1745, 10-8».
Mazzucbelli, Scrittori d'Italia.
^BARONE (François), poète italien, né à
Païenne le il novembre 1622, mort en 1705.11
composa des poèmes en dialectes toscan et si-
cilien, intitulés Canzoni Siciliani sopra lu
funeralidi lu re Filippu IV ; Païenne, 1666,
in-8°; — l'Innondazione di Palermo ; Pa-
lerme, 1668, in-8°; — la Porta d'Austria, o
vera Porta nova rinovata; ibid., 1669, in-8°;
— Martirio di santa Agata,poemaepico ; ibid.,
1692, in-S"; — Glorie di Palermo, panegirico
in sesta rima; ibid., 1701, in-8°.
Mazznchelll, Scrittori d'Italia.
*BARONE (J»farce?^M5), théologien italien de
l'ordre de Saint-Dominique, mort en 1699. Il de-
vint prieur puis vicaire général de la congréga-
tion de Saint-Marc, à Naples. On a de lui : Rime
Spirituale; Naples, 1678, 1679; — De exacto
annortim numéro ac mundi creatione opus-
culum chronologicum ; Racles, 1694, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori cfltalia.
*BARONi {Adi'ienne-Basile), Italienne du
dix-septième siècle, renommée pour sa beauté.
Elle était telle , que la plupart des poètes du
temps lui décernèrent leurs hommages. Les vers
qu'elle a inspirés ont été réunis en un gros vo-
lume publié en 1623, sous le titre de Teatro délia
gloria d'Adriana.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BARONi ( Bernardine di Simone ), peintre
siennois, né en 1675. On conserve de lui à Sienne
quelques fresques à la confrérie délia Grotta,
et un Saint Jean Évangéliste à la confrérie
consacrée à ce saint.
Romagnoli, Cenni storico-artistici di Siena.
* BARON! {Bernardino), peintre siennois,
mort en 1686, nommé quelquefois Baroni il Vec-
chio. A Bologne, il a peint une Assomption pour
l'église des Convertite. Une autre Assomption,
ancienne bannière de la cathédrale de Sienne,
orne aujourd'hui l'autel de la Chartreuse de cette
ville. Baroni travaillait déjà en 1630. E. B — n.
Malvasia, Pitture, Sculime ed ArchiteUure di Bologna.
— Romagnoli, Cenni storico-artistici di Siena.
* BARONI {Catherine), femme poète ita-
lienne, vivait vers le dix-septième siècle. Elle
était fille de Mutins Baroni et d'Adrienne Basile.
On a d'elle des poèmes qui se trouvent dans
Jdea délia veglia; Rome, 1640, in-12.
Mazzucbelli, Scrittori d'Italia.
BARONI ( CavalcabO'Gaspar-Antonio), pein-
tre, né près de Roveredo en 1682, mort en 1759.
- BARONIUS 548
n fat élève de Balestra. On a de lui cinq belles
fresques dans le chœur de l'église des Carmes
de Roveredo. Parmi ses meilleuis tableaux on
remarque les prophètes JîZie et Elisée, et la Cène,
Vanetti, la fie de Baroni; Vérone, 1781, In-S".
* BARONI ( Domenico ), peintre de l'école bo-
lonaise, mort en 1671. Il est l'auteur d'une Pré-
dication de saint Jean, placée sur un autel de
l'église Saint-Jean des Florentins, à Bologne.
Crespi, Felsina Pittrice. — Orlandl, Abecedario Pil-
torico,
* BARONI {Léonore), célèbre chanteuse ita-
lienne du dix-septième siècle. Elle était fille d'A-
drienne de Mantoue, renommée pour sa beauté,
et se fit tellement remarquer par son chant qu'elle
fut célébrée dans toutes les langues. On trouve
réunis sous ce titre, Applausi poetici aile glo-
rie délia signora Leonora Baroni, Rome, 1636,
des poèmes et dithyrambes dont Léonore Ba-
roni fut l'objet.
Maugars, Discours sur la Musique d'Italie; Paris,
1672. — Bayle, Dictionnaire historique. — Fétis, Bio-
graphie universelle des Musiciens. — Vincenzo Cosla-
guti, Aplausi poetici aile glorie délia signera Baroni.
BARONio ( Ange), poète italien, natif de Cré-
mone, vivait dans la seconde moitié du seizième
siècle. Il enseigna les belles-lettres dans sa ville
natale. On a de lui : Cremon. Genêt hliacon ,
poëme héroïque; Crémone, 1598, in-8°; — De
zirbis Cremonx laudibus oratio; Crémone,
1628, édité par son fils Théodore; — Thésau-
rus latime linguse Ceesarianus ex vocibus et
sententiis Julii Csesaris collectus , manuscrit.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BARONiiTS OU BARONIO {César) , historieti
et cardinal, né à Sora dans le royaume de Naples
le 30 août 1538, mort le 30 juin 1607. 1! étudia
à Naples et à Rome, où il se rendit en 1557,
et fut un des premiers disciples de saint Philippe
de Néri. 11 entra dans la congrégation des prêtres .
de l'Oratoire, fondée par Néri, et en devint le
supérieur lorsque ce dernier eut résigné ses
fonctions en 1593; bientôt après il fut nommé
confesseur de Clément VIII, protonotaire apos-
tolique, cardinal, et enfin bibliothécaire du j
Vatican. Il fut redevable de toutes ces dignités
aux services éminents qu'il rendit à l'Église ca-
tholique, en travaillant sans relâche, depuis
l'année 1580 jusqu'à sa mort, à ses Annales
ecclésiastiques, qui aujourd'hui encore, par la
richesse des documents authentiques, puisés tous
dans les archives papales, sont d'un secours in-
dispensable pour l'étude de l'histoire de l'Église.
De pareils services, et l'honorable caractère de
Baronius, lui avaient acquis une telle réputation
que deux fois il fat près d'être nommé pape par
le conclave, où il obtint trente-trois voix lors de
l'élection de Paul V, malgré le parti espagnol,
qui était hostile à Baronius à cause de son traité
de la Monarchie de la Sicile, où il s'était opposé
à l'usurpation de Philippe III. Chargé d'un cours
d'histoire ecclésiastique dans le sein de la con-
i49
BARONIUS — BAROTTÎ
550
grégatîoû, les études auxquelles il se livra le
firent; désigner par saint Philippe de Néri pour
entreprendre cette grande publication; mais son
humilité s'y refusa longtemps, et il fallut l'ordre
exprès de son supérieur pour vaincre ses scru-
pules. L'histoire de l'Église catholicpie avait été
représentée sous un jour défavorable par les Cen-
turies de Magdebourg, qui voulaient favoriser le
protestantisme, en prouvant que la docti'ine et la
constitution de l'Église romaine avaient souvent
varié. La manière habile avec laquelle Baronius
produit les preuves, le talent avec lequel il les
dispose , l'éclat même de son style, admiré par
Scaliger, font de cet ouvrage un livre qui sera
perpétuellement consulté, malgré les erreurs qui
lui ont été reprochées et qu'il était impossible
d'éviter, puisque le premier il ouvrait irne si
vaste carrière , hérissée de tant de difficultés.
Parmi les critiques qui se sont montrés les plus
sévères, figure Holstenius, qui lui reproche de con-
naître peu la langue grecque, ainsi que l'histoire
grecque ecclésiastique. Fleury, quoique obligé
souvent de s'éloigner de l'opinion de Baronius,
se plaît à rendre hommage à sa profonde érudi-
tion, et déclare les Annales, nonobstant quelques
erreurs qu'on y trouve, un des plus beaux monu-
ments et des plus utiles que l'Église ait produits.
Les Annales ecclesiastici a Christo nato, ad
annum 1198 (Romœ, 1588-1593, 12 voL in-fol.),
ont souvent été réimprimées. Le traité de Mo-
narchia Sicilise manque dans la belle édition
d'Anvers (1589-1603, 12 vol. in-fol.) : comme
l'auteu r contestait les privilèges ecclésiastiques du
roi d'Espagne sur la Sicile, la cour d'Espagne avait
prohibé ce livre par une ordonnance. Baronius
a fourni lui-même des corrections pour l'édition
deMayence (1601-5, 12 vol. in-fol.), et l'avait
revue pour qu'elle servît d'original à celles que
l'on réimprimerait. Le savant franciscain Pagi a
corrigé un certain nombre de fautes chronolo-
giques des Annales dans sa Critica in Ann.
Ecclesiast. Baronii (Anv., 1705, 4 vol. in-fol.)
On doit la continuation des Annales, qui com-
mence à l'année 1198, et s'arrête à l'année 1571
(Rome, 1646-77 ), 10 vol. in-f", au père Raynaldi.
Le père Laderki a repris l'œuvre à l'endroit où
s'arrête Raynaldi : cette continuation est peu esti-
mée, et inférieure à celle de Raynaldi (Rome,
1728), 3 vol. in-f , qui elle-même est fort au-des-
sous de l'œuvre de Baronius. Les observations cri-
tiques de Pagi, insérées à leur place dans l'édition
deLucques ( 1738-1787, 38 vol. in-fol. , avec les di-
verses continuations), rendent cette édition préfé-
rable à toutes les autres,attendu qu'on y trouve des
notes de Mansi, et de plus les Index en 3 volumes,
qui ne sont pas dans l'édition de Rome. En voici
la division : ^aroniMS, 1738-49, 19 volumes; —
Raynaldus, 1747-56, 15 vol.; — Apparatus,
1740, 1 vol.; — Indices, 1757-59, 3 vol.
Les trois volumes de Laderki ne s'y trouvent pas,
mais on peut y joindre : Tornielli Annales sacri,
mm comment. Aug. Mar. Negri; Lucse, 1756,
4 vol. in-f° ; ouvrage estimé, et qui sert d'intro-
duction aux Annales de Baronius.
Le révérend Aug. Theiner, prêtre de l'Oratoire,
préfet coadjutsur des archives secrètes du Va-
tican, prépare la continuation de ce grand ouvrage,
qui formera 8 vol. grand in-fol.
Nicéron, Mémoires, t. 27.— Moréri; Dict. Mst. — Mi-
chel-Angelo Buzzi, Oratio in funere cardinalis Cœs.
Baronii ; Mogunt., 1607, ln-4''. — J. Barnabseus/PMrpwn*
sancta S. f^ita purpurati principiis Cœs. \Baronii car-
dinalis,- Rom., 1651, ln-4°. — Pope Blonnt, p. 361.— Baillet,
Jugements, t. II, p. 83, n. 237, et t. VI des Anti., n. 156,
p. 185. — Morhof , Polyfiistor, t. III. — Crenius, Ani-
madv. Philolog. — A. Banduri, Bibliotheca Nummaria.
— Alb. Fabricius, Bibl. Lot. — Gottl. Rrantzius, a<l
Coringium, de scriptoribus , saec. XVII, p. 221. —
Freytag, Analecta titteraria, p. 71. — M. La Croze, f^ie
de Baroniits. — Baccl , Vita de san Philippo Neri Ap-
pend. — GesDerus , ad Isagogen Catal. Bibl. Bunav.,
t. I, vol. Il, p. 1061. —David Clément, Bibliothèque eu-
rieuse, t. II,p. U3. — Conversations Lexicon.
BARONIUS (Juste), théologien, né à Xanten,
dans le duché de Clèves, abjura le calvinisme au
commencement du dix-septième siècle, entre le»
mains du pape Clément vin. On a de lui : Motifs
de la conversion , etc. ; — Traité de préjugés
et de prescription contre les hérétiques; eîun
recueil de lettres intitulé : Epistolarum, sa-
crarum ad pontif. libri sex; Mayence, 1605 j
in-8°.
Moréii, Dictionnaire historique. — Le Mire, Script
sacr.. XVIII.
*BARONNAT (l'abbé), écrivain contempo-
rain. On a de lui : le Prétendu Mystère de
V Usure dévoilé, ou le Placement d'argent
connu sous le nom de Prêt à intérêt, démon-
tré légitime par V autorité écrite et par l'au-
torité ecclésiastique ; Paris, 1822, 2 vol. in-8°a
Cet ouvrage a été réfuté par l'abbé Bouyon dans
le livre intitulé Réfutation des systèmes de
M. l'abbé Baronnat et de monseigneur de la
Luzerne sur la question de l'Usure; Cler-
mont-Ferrand, 1824, in-8°.
Quérard, la France littéraire.
*BAROTius {Scipion), chanteur et compo-
siteur allemand, vivait dans la première moitié
du dix-septième siècle. Il était chanteur à l'église
Saint-Martin de Cologne. On a de lui : Sacri
concentus à 8 voix, suivis d'une Messe et d'un
Jlfo^Tii^ca^; Cologne, 1622.
Féds, Biographie universelle des Musiciens.
BAROTTI {Jean- André), littérateur italien,
né à Ferrare en 1701 , mort vers 1775. Il étudia
le droit pour obéfa* à ses parents, et suivit ses
penchants en cultivant la poésie. Ses principaux
écrits ont pour titre : Ragionamento sopra
l'intrinseca ragione del proverbio : Nesscn
PROFETA ALLA SDA PATRU È CARO ; FerTaTC, 1729 ;
— Difesa degli scrittori Ferraresi, etc.;
Venise, 1739, in-4»; — Del dominio délie
donne, discorsi accademici; Bologne, 1745,
in-S» ; — la Via délia Croce , rime sacre di Gi-
rolamo Baruffaldi, con le Considerazioni di
Gio.-Andr. Barotti; Bologne, 1732, in-fol; —
Bertoldo, Bertoldino e Cacasenno, poema in
ottava rima; Bologne, 1736,. 40-4°; — le
18.
551
BAROTTI — BAROZZI
652
Opère di Lodovico Ariosto , con le Annofazioni
del medesimo ; Venise, 1741, 4 v. in-12; — Me-
morie historiche dei letterati Ferraresi; Fer-
rare, 1778, in-fol., réimprimés, avec une conti-
nuation de Lorenzo Barotti ; Ferrare, 1792-1811,
3 vol. in-4°.
Glogaené, Histoire littéraire de l'Italie. — Branet,
Manuel du Libraire.
BAROC-DU-SOLEIL ( Pierre-Antoine ) , lit-
térateur français, né à Lyon le 1" avril 1742,
mort le 13 décembre 1793. Il fut membre de
l'Académie de Lyon, et remplissait avant la
révolution les fonctions de procureur du roi au
présidial de la même ville. D perdit la vie dans
l'insurrection de 1793. On a de lui quelques tra-
ductions d'ouvrages anglais, et V Éloge de Prost
de Royer, où l'on trouve de la sensibilité et de
la philosophie.
Boissy A' kn^Xis , Études littéraires , t. HI , p. 37T. —
Archives du Rhône, t. XH , p. 86-34.
BAROUD {Claude-Odile- Joseph), juriscon-
sulte, né à Lyon en 1755, mort en 1824. 11 fut
protégé par M. de Calonne, alors contrôleur gé-
néral des finances. En 1798 il rédigea le mémoire
dirigé contre Barellon, banquier, qui fit une fail-
lite scandaleuse. Baroud a publié en outre.
Adresse des contribuables aux créanciers de
V Arriéré; Lyon, 1816, in-4°; — Observations
nouvelles en faveur des acquéreurs de biens
d'émigrés et en faveur des émigrés eux-mêmes,
ci-devant propriétaires de ces biens; 2* édit.,
Lyon, 1818, in-4°; — le Vœu général en fa-
veur des créanciers des rentes sur l'État; Pa-
ris , sous le pseudonyme de H. Duveyrier.
Rabbe, etc., Biographie des Contemporains.— Quér^rd,
la France littéraire.
* BAROZZI (Giuseppeet Serafino), peintres
bolonais, vivaient dans la seconde moitié du der-
nier siècle. Giuseppc fut élève de Giovanni Za-
nardi, et fut lui-même le maître de son frère Serafi-
no. Ces deux artistes s'adonnèrent principalement
à la peinture d'ornement; et, bien qu'ils aient passé
une partie de leur vie en Russie, ils ont cepen-
dant laissé à Bologne une assez grande quantité
de travaux, à Saint-Simon et Saint-Thadée, à
Saint-George, à Saint- Antoine , à Saint-Côme
et Saint-Damien , à Sainte-Catherine, kSanta-
Maria délia Vita, aux palais Gini et Bovi Sil-
vestri, etc.; enfin à l'Académie des beaux-arts.
E. B— N.
Malvasia, Pitture, Sculture-eâ Architttture di Bo-
logna.
BAROZZI ou BAROCCi (François), juris-
consulte italien, mort en 1471. H était parent
des papes Eugène TV et Paul H, et professa, en
jurisconsulte éminent, le droit canon à Padoue
en 1447. D était de plus orateur distingué, et
profondément versé dans les langues grecque et
latine. H obtint de Paul n le canonicat de Ber-
game et l'évêché de Trévise.
BAROZZI (François), deuxième du nom,
savant littérateur italien, vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. Il était de noble fa-
mille, et s'appliqua à l'étude des langues grecque
et latine, qu'il parlait comme sa propre langue.
Mais il donna toute sa préférence aux mathéma-
tiques. Les facultés dont il était doué furent ba-
lancées par de singulières faiblesses : il croyait
à la magie , et il se livra, dit-on, à des pratiques
de cette nature pour donner cours à sa passion
pour les femmes. Après un procès qui dura dix
mois, il fut emprisonné par l'inquisition en 1587,
et condamné, après une confession de ses erreurs,
à payer différentes sommes destinées à la fabri-
cation de croix d'argent, à pratiquer certains
actes de piété, et à rester emprisonné aussi long-
temps qu'il conviendrait au tribunal. Sa confes-
sion nous apprend qu'il avait un fils et une fille
mariée, instruits l'un et l'autre dans la magie
par leur père ; qu'il avait donné la môme instruc-
tion à Daniel Malipiero ; et qu'il avait vécu à
Candie, où il avait amené, par voie de sortilège,
la pluie attendue après une longue sécheresse. Il
est bien plus probable que toute sa magie con-
sistait à être plus instruit que ses contemporains.
Il laissa à Jacques Barozzi, son neveu, une biblio-
thèque considérable, avec des instruments de
physique et de mathématiques ; cette bibUothèque
fut achetée en Angleterre. On a de François Ba-
rozzi : Procli Diadochi Gommentaria iti lib. pri-
mum Elementorum Euclidis , latine per Fr.
Barocîum, cum ejusdem scholiis; Padoue, 1 560,
in-fol ; — Hieronis liber de Machinis bellicis
et Geodeesia,ttc., cum scholiis; Venise, 1572,
in-4° ; — De Cosmographia libri 4 ; Venise,
1585 et 1598, in-8°; traduit en italien; Venise,
1607, in-8"; — Geometricum problema tredecim
modis demonstratum , quod docet duas lineas
in eodem piano designare gux numquam in-
vicem coincidant, etsi in infinitumprotrahan-
tur ; Venise, 1586, in-4» : on voit qu'il s'agit ici
de la théorie des parallèles ; — il Nohilissimo
ed antichissimo giuoco Pitagorico chiamafo
Ritmomachia, cioè battagliadi consonanze di
numeri, in Unguavolgate amodo di parufrasi
composto; Venise, 1572, in-4°, avec figures : cet
ouvrage, imité de Buxérius, a été traduit en al-
lemand par Auguste, duc de Brunswick-Lune-
bourg, sous le pseudonyme de Gustave Scieno;
Leipzig, 1616, in-fol. — Description de Vile de
Crète en italien, restée manuscrite, et qui se
trouve à la Bibliothèque de Paris.
Mazzacbelli, Scrittori d'Italia. — Sax, Onomasticon,
III, 282.
BAROZZI (Jacques ), neveu du précédent,
littérateur et mathématicien, vivait dans la pre-
mière moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : Commentaire sur la Sphère; — Traité de
mathématiques; — des Discours latins, des
traductions du grec également en latin. 11 ajouta
de nombreux manuscrits à la bibliothèque que
lui avait léguée son oncle, et il en fit imprimer
le catalogue à Venise en 1617. Elle fut ache-
tée, au rapport de Tomasini, par le comte- d'A-
rundel, et, selon Foscarini, par le comte de Peni-
553 BAROZZI
brock, qui en dota eu 1629 l'uuiversité d'Oxford.
Tomasini, Bibl. manuscr. f^eneiiana. — Foscarini, Let-
teratura veneziana, p. 316,
BAROZzio ( Giacomo). Voy. Vignola.
* BAR PO (Jean-Baptiste), géographe et agro-
nome italien, vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. On a de M : le Delizie e i
frutti delV Agricoltura e délia villa ; Yenise,
1633, 1634, in-4°; — Descrizione delta civitàdi
Belluno e suo territorio; Bellune, 1640, in-4''.
Mazzuchelll, Scrittori d'Italia.
* BARRA {Joseph), soldat français, né à Fa-
laise en 1780, mort en 1793. S'étant engagé à
treize ans dans les troupes républicaines qui com-
battaient dans la Vendée, il s'y fit remarquer un
jour par sa valeur. Entraîné loin de ses camara-
des, il fut sommé par l'ennemi de crier Vive le
roi ! Nouveau d'Assas, il répondit Vive la répu-
blique! en embrassant sa cocarde tricolore; et
à l'instant il tomba percé de coups. La conven-
tion nationale décréta que les honneurs du Pan-
théon lui seraient accordés, et qu'une gravure
représentant sa mort serait envoyée à toutes
les écoles primaires, afin que chaque citoyen pût
apprendre dès l'enfance que le dévouement à la
patrie est un devoir. Une pension fut accordée à
la mère de Barra; c'était une dette, car lesjeune
soldat la nourrissait avec sa paye. Un stagiaire
qui cherche ses inspirations dans la gloire du
peuple, a exposé au salon de 1839 une belle sta-
tue qui représente Barra expirant : le jeune ré-
publicain, couché à terre, serre contre son cœur
la cocarde nationale, et semble protester ju?que
dans la mort contre le drapeau blanc , qu'on a
voulu lui faire saluer; sa main tient encore son
sabre brisé. Sur le piédestal, l'artiste avait gravé,
le décret de la convention qui honorait la mé-
moire de l'héroïque Barra ; le directeur du Musée
a jugé à propos de faire cacher sous du plâtre
cette inscription.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
BARRA (Pierre), médecin, vivait à Lyon
vers la moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : de l'Abus de l'antimoine et de la saignée;
Lyon, 1664, in-12; — de V Usage de la glace,
de la neige et du froid, 1671 et 1675, in-12; —
de Veris terminis Partus humani; accessit
historia mulieris romanse, jam ab annis qua-
tuor gravidas, 1666, in-8°.
Biographie médicale.
BARRABAND ( Pierrc-Paul), célèbre peintre
d'oiseaux, professeur à l'école des arts à Lyon,
né à Aubusson en 1767, mort à Lyon le 1^"^ oc-
tobre 1809. Il dessina et peignit pour la collection
des oiseaux de le Vaillant ( Histoire naturelle
des oiseaux d'Afrique ), et fournit aussi des
planches au Buffon publié par Sonnini, à YEis-
toire des insectes de Latreille, au magnifique
ouvrage sur l'Egypte, et exécuta de nombreux
dessins pour la manufacture des Gobelins.
JouUctte, Histoire de la Manche, t. U, p. 111.
BARRABAS. Voy. BarABAS.
*BARRACCA ( François-Antoine ) , jésuite
— BARRAL 554
natif de Cosenza, mort à Paola le 22 janvier
1732. On a de lui : Deçà di Panegirici; Venise,
1716, in-8°.
MazzuchelU, Scrittori d'Italia.
*BARRACCO (Maurice), écrivain italien,
natif de Cosenza dans le royaume de Naples.
On a de lui : un XiÔJ'o di prie Comédie curiose;
1615.
Toppi, Bibliotheca NapoUtana.
BARRADAS OU BARBADics (Sébastien),
théologien portugais, né en 1542, mort le 14 avril
1615. n était issu d'une famiUe noble, et appar-
tenait à la compagnie de Jésus. Il professa à
Coïmbre et à Évora la rhétorique et la philo-
sophie avec un tel éclat, qu'on le surnomma le
saint Paul du Portugal. Sa conduite était en
effet celle d'un saint ; et il fut en si grande véné-
ration, qu'on venait de loin pour le voir et em-
porter un morceau de ses vêtements. Il mourut
à soixante-treize ans , et laissa : Comment, in
historiam et ooncordiam evangelicam ; — Iti-
nerarium filiorum Israël ex jEgijpto in ter-
ram promissionis.
Alegambe, Bibliotheca scriptorum Sûcietatis Jesu. —
Lemlre, De script, sœculi xyil.
BARRAL (Joseph-Marie de), magistrat,
connu aussi sous le nom de marquis de Mont-
ferrat, né à Grenoble en 1742, mort le 14 juin
1828. D était président à mortier au parlement
de cette ville, lorsque la révolution éclata. Ses
concitoyens le mirent en 1789 à la tête de leur
municipalité. A l'organisation des administrations
départementales en 1790, il fut fait président
du département de l'Isère, et, l'année suivante,
juge au tribunal de cassation. La modération de
ses principes mit ses jours en danger, sous le ré-
gime de la terreur. Mis en liberté après le 9 ther-
midor, il revint à Grenoble, et fut nommé
commandant de la garde nationale de cette ville.
Après le 18 brumaire, on lui confia une seconde
fois la place de maire ; il ne la quitta que pour
occuper celle de président du tribunal d'appel.
Nommé en 1805 membre du corps législatif, il
en sortit en 1808, et, peu de temps après, ii
devint premier président de la cour impériale de
Grenoble. On lui doit une Description du dé-
partement de V Isère, Grenoble 1800, broch.
in-8° (de 40 pages).
Biographie des Contemporains.
BARRAL (André- Horace-François, vicomte
de), général, frère du précédent, né à Grenoble
le 17 août 1743 , mort à Voù-on le 15 août 1829,
fit d'abord les dernières campagnes de la guerre
de sept ans comme sous-lieutenant au régiment
de la Ferronnays; après 1763, il revint dans l'é-
tat-major de M. Bourcet, et rédigea par ordre de
cet officier général des Mémoires sur la chaîne
des Alpes, depuis le col de Tende jusqu'au Saint-
Gothard. En 1792, il servait comme maréchal
de camp dans l'armée des Alpes, commandée par
Kellermann. Un ordre de la convention, d'après
lequel il devait se rendre dans la Vendée, le dé-
555
BARRAL
556
termina à éraigrer. De retour en France, il fut
nommé en 1805 préfet du Cher, et exerça ses
fonctions jusqu'en 1813, où il sollicita sa retraite.
Il habitait sa terre du Voiron, lorsque les Au-
trichiens occupèrent en janvier 1814 le départe-
ment du Mont-Blanc. Soaâge avancé et la rigueur
de la saison ne l'empêchèrent pas de payer de sa
personne ; U se mit à la tête du petit nombre de
troupes qui se mirent à sa disposition, et défen-
dit ce poste des Échelles jusqu'à ce que des
forces supérieures l'eussent obligé de l'abandonner
pour se replier sur Grenoble. On a de lui : Mé-
moire sur les usines employées à la fabrication
du fer dans le département du Cher; Paris,
1805, in-8° {Journal des Mines , t. XXVI); —
Lettre à M. Éloi Johanneau, en réponse à un
mémoire de M. Mongez sur les signaux chez
les Gaulois (Mémoires de l'Académie celtique,
t. n).
Quérard, la France litléraire. - Biographie des Con-
temporains.
BARRAL ( Louis- Mathias,. comte oe), arclie-
véque de Tours, né le 26 avril 1746, mort le 6
juin 1816. n étudia au séminaire de Saint-Sulpice
à Paris. A peine eut-il terminé ses études, que le
cardinal de Luynes se l'attacha, l'emmena avec
lui à Rome, et le choisit à son retour pour
grand archidiacre de son diocèse. En 1785, l'abbé
Barrai fut nommé agent général du clergé. Au
commencement de la Révolution, l'abbé de Barrai
était coadjuteur de l'évêque de Troyes, son on-
cle, qui, devenu infirme, lui céda sou évêché.
En 1788, U fut nommé évêque in partibus. U
refusa de prêter le serment de la constitution
civile, et fut obligé de s'expatrier. Il se retira
d'abord en Suisse auprès de M. de Belloy, de-
puis archevêque de Paris; de la Suisse, il passa
en Angleterre , où se trouvait une grande partie
du haut clergé de France. Après l'événement du
18 brumaire, il donna sa démission, avec qua-
rante-quatre autres évoques, pour faciliter la
conclusion du concordat. Le prélat démissionnaire
eut bientôt lieu de se louer de cette déférence aux
volontés du chef de l'Église. De retour en France,
il obtint l'accueil le plus flatteur du premier con-
sul, qui lui confia la mission délicate de soumettre
à la nouvelle constitution les prêtres du diocèse
de Poitiers. Son esprit conciliateur parvint à les
ramener à son opinion , et il obtint le siège de
Meaux pour récompense de ses services. Après
l'établissement du gouvernement impérial, 0 fut
successivement aumônier de la princesse Caro-
line et de l'impératrice Joséphine. Vers la même
époque, l'archevêque de Tours vint à mourir, et
l'évêque de Meaux fut nommé pour le remplacer.
L'empereur, qui avait souvent éprouvé l'habileté
de Barrai dans les différends qu'il avait eus avec
le clergé, se servit de lui dans toutes ses négo-
ciations avec le pape, et lui témoigna tout le prix
qu'il attachait à ses services en le nomment sé-
nateur et comte de l'empire. Le nouvel arche-
vêque, sensible à tant de marques de l'affection
de son souverain, ne laissa échapper aucune oc-
casion de lui prouver sa reconnaissance, et, ce
qui est plus rare, il lui resta fidèle et attaché. Ce
fut lui qui, le 2 juin 1814, prononça l'oraison fu-
nèbre de Vimpératrice Joséphine ; et à la messe
qui eut lieu le jour de l'assemblée solennelle du
champ de mai, le 1" juin 1815, il officia pontifi-
calement. A la rentrée de Louis XVm, Barrai
fut déclarédémissionnairepar l'ordonnance royale
du 24 juillet 1815, et il donna lui-même la dé-
mission de son archevêché. Depuis , il crut de-
voir publier un mémoire justificatif, que peut-être
la pureté de ses intentions et la dioiture connue
de son caractère am-aient pu le dispenser de
produire. On a de lui : une Lettre à M. C. Bu-
tler, contre le serment de liberté et d'égalité ; —
Sentiment de M. l'évêque de Troyes, résidant
à Londres, sm* la légitimité et la fidélité, ou ré-
ponse à un écrit intitulé Véritable état de la
question de la promesse de fidélité à la consti-
tution, demandée aux prêtres ; Paris , 1800 ; —
Fragments relatifs à Vhistoire ecclésiastique
du dix-neuvième siècle; Paris, 1814, in-8° : on
trouve dans ces fragments des mémoires rela-
tifs aux négociations avec le pape en 1810 et en
1812, et d'autres écrits qui ont rapport au même
sujet; — Discours prononcé par M. l'arche-
vêque de Troyes aux obsèques de S. M. l'im-
pératrice Joséphine; Paris, 1814, in-8°; — Dé-
fense des libertés de l'Église gallicane, et de
rassemblée du clergé de France tenue en
1782, ou Réfutation de plusieurs ouvrages
publiés récemment en Angleterre sur l'in-
faillibilité du pape, ouvrage posthume; Pa-
ris, 1817, in-4°.
Biographie des Contemporains.
BARRAL (l'abbé Pierre), savant littérateur,
né à Grenoble vers le commencement du dix-hui-
tième siècle, et mort à Paris le 21 juin 1772. Il
vint de bonne heure à Paris, où il fit quelques
éducations particulières. Il était janséniste, et au
nombre de ceux qui écrivaient avec le plus de
violence contre les ennemis de Port-Royal. Il
développa, de concert avec les PP. Guibaub et
Valla, oratoriens, ses sentiments dans son Dic-
tionnaire historique, littéraire et critique des
hommes célèbres, 1758 (Boissons et Troyes ),
6 vol. in-8". On a dit avec quelque raison, que
ce hvre était le martyrologe du jansénisme, fait
par un convulsionnaire. Malgré ce défaut, ce dic-
tionnaire peut être lu avec intérêt. On a encore
de lui : un extrait des lettres de madame de
Sévigné, 1788, in-12, sous le titre Sevigniana;
— un abrégé estimé du Dictionnaire des anti-
quités romaines, Paris, 1776, et ( seconde édi-
tion ) 1796, 2 vol. in-8°; — un Dictionnaire
historique, géographique et moral de la Bible,
1758, 2 vol. 'mr%° ; — Lettres à M*** (sur l'ou-
vrageintitulé Querelles littéraires); 1762, in-12;
— Appelants célèbres, avec un Discours sur
rappel; Paris, 1763, in-12; — Maximes sîir
le devoir des rois et le bon tisage de leur
557
autorité; Paris, 1754, in-12 : cet ouvrage parut
encore sous les deux titres suivants : Manuel
des souverains, 1754, in-12 ; Principes sur le
gouvernement monarchique; Londres, 1755,
in-12. Barrai a été l'éditeur des Mémoires his-
toriques et littéraire de l'abbé Goujet, 1767,
in-12.
ChaudoD et Delandlne , Nouveau Dictionnaire histo-
rique.
^BARRÀL {Jean-Augustin), chimiste fran-
çais, né à Metz (Moselle) en 1819. Il fit ses études
au collège de Metz, et fut reçu en 1838 à l'École
polytechnique, d'où il sortit en 1840 pour entrer
dans l'administration des tabacs. Dès ce moment
il se livra à l'étude des sciences. Il débuta par
rechercher dans la feuille de tabac la substance
toxique qu'on y soupçonnait, mais qu'on n'était
pas encore parvenu à obtenir pure et à analyser.
Il parvint ainsi à isoler la nicotine , alcali puis-
sant dont une seule goutte suffit pour donner la
mort à un chien , et dont les propriétés véné-
neuses ont été employées pour commettre un
crime fameux dans les annales judiciaires (1).
M. Barrai quitta bientôt l'administration des
tabacs pour se livrer exclusivement à l'enseigne-
ment et aux sciences. En 1845 il fut nommé ré-
pétiteur de chimie à l'École polytechnique, et
depuis 1841 il professe la chimie et la physique
à l'École préparatoire du collège Sainte-Barbe.
Ses principaux travaux ont porté successive-
ment : sur la Précipitation de l'or à l'état mé-
tallique; — sur la Constitution des faïences
émaillées; — sur la Puissance magnétique des
aimants artificiels. En 1850, il exécuta deux
voyages aéronautiques avec M. Bixio. Dans le se-
cond de ces voyages , les deux observateurs se
trouvèrent au milieu de petits glaçons qui réflé-
chissaient la lumière du soleil de manière à en
former une image placée au-dessous du ballon ;
ils ont ainsi vérifié l'hypothèse de l'abbé Ma-
riette sur la cause des halos et parasélènes, qu'il
attribuait à des glaçons suspendus dans les hautes
régions de l'atmosphère. MM. Barrai et Bixio se
trouvaient à une hauteur de plus de 7,000 mètres,
et ils enduraient le froid excessif de — 40°, celui
de la congélation du mercure , précisément à la
même hauteur où, en 1806, Gay-Lussac n'avait
trouvé que — 10°. Il a été ainsi démontré que la
température des différentes couches atmosphé-
riques subit les variations analogues aux va-
riations de la température à la surface de la
terre.
Dès le début de M. Barrai dans la carrière
scientifique , ses idées s'étaient portées vers les
applications de la science à l'agriculture. Ainsi,
dès 1843 , il publia un travail sur la cliimie agri-
cole pour montrer que toute la théorie des en-
grais ne résidait pas dans l'appréciation de l'azote,
mais qu'il fallait tenir compte, comme on com-
mence à le faire aujourd'hui, du mode de com-
{i) y oyez dans la Gazette des Tribunaux, 1850, les dé-
tails du procès Bocarmé.
BARRAL — BARRAS 558
binaison de cet élément, et de son association
avec les autres matériaux utiles à la végétation.
Depuis cette époque, M. Barrai n'a fait qu'en-
trer plus avant dans cette voie. Il a publié un
long mémoire sur la Statique chimique de
l'homme, contenant de longues expériences faites
sur lui-même et sur ses enfants ; puis un mémoire
sur la Statique chimique du mouton ; enfin un
livre sur la Statique chimique de tous les ani-
vtuuux domestiques , en envisageant surtout la
question au point de vue des effets que peut
produire l'emploi du sel marin. M. Barrai a fait
en outre diverses expériences sur les engrais , la
fabi'ication du beurre, et enfin un travail consi-
dérable sur l'analyse des matières contenues dans
les eaux de pluie. Ce dernier travail se continue
sous les auspices de l'Académie des sciences, qui
a fourni à l'auteur des appareDs de platine qui
permettront de résoudre toutes les questions sur
le sujet comporté.
M. Barrai a publié de nombreuses notices
scientifiques dans Xà Revue des Deux Mondes,
dans le Dictionnaire des arts et manufac-
tures, Y Encyclopédie moderne , dans le Jour-
nal d'agriculture pratique, dans les Annales
de chimie et de physique, et Y Annuaire mé-
téorologique. Depuis 1 850 , il dirige le Journal
d'agriculture pratique, publication fondée en
1837 par M. Bixio.
^BARRALis {Barthélémy), méàsicm. fran-
çais, vivait dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. H fut docteur régent de la faculté
de Paris. On a de lui une traduction de l'ou-
vrage de Sylv. Facio sur la peste (Paris, 1620,
in-S", et 1624). D'après l'opinion de Barralis, Ja
peste n'est pas cont^euse.
Biographie médicale.
BARRALLiER ( Honoré-Fronçois-Noël-Do-
minique), enfant prodige, né à Marseille le 10
avril 1805, mort le 24 juUlet 1821. A quinze ans
il avait achevé ses études, et se proposait d'aller
à Paris pour y étudier les langues orientales,
lorsqu'il mourut à l'âge de seize ans, à la suite
d'un bain pris en sortant d'un repas. On a de
lui : Discours sur l'immortalité de l'âme,
œuvre posthume ; Marseille , 1822, in-8°.
Quérard, la France littéraire. — Mahul, Annuaire
nécrologique, 1821, p. 2.
*BABRANC!0 (ii'rcnf ois), peintre espagnol,
vivait en Andalousie dans la seconde moitié du
dix-septième siècle. C'était un peintre de genre;
on a de lui des bambochades, auxquelles il savait
donner de la couleur et de la vérité.
QuUUet, Dictionnaire des Peintres espagnols.
BARRAS {Louis, comte de), général de ma-
rine, natif de Provence, mort vers la fin du dix-
huitième siècle. Il suivit le comte d'Estaing dans
sa campagne au nord de l'Amérique , et combat-
tit en 1782, sous les ordres de Grasse, contre
l'amiral Hood , dans la baie de Saint-Christo-
phe, aux Antilles. Il s'empara ensuite des colo-
nies anglaises de Névis et de MontfeiTat, et prit
559
BARRAS
560
sa retraite à la couclusion de la paix, en 1783.
/De Coarcelles, Dictionnaire des généraux français. '
BARRAS {Paul -François -Jean - Nicolas ,
comte de), membre du Directoire, né le 30 juin
1755 à Lohempoux (Provence), mort à Chaillot,
près Paris, le 29janvier 1829. Il embrassa d'abord
la carrière militaire , servit comme sous-lieute-
nant au régiment de Languedoc, se rendit à l'île
de France en 1775, et passa dans le régiment de
Pondichéry. Après la prise de cette ville, il servit
sur l'escadre de Suffren, puis au cap de Bonne-
Espérance , et revint enfin en France avec le
grade de capitaine. La dépravation de ses mœurs
l'entraîna dans des dépenses qui absorbèrent
bientôt toute sa fortune. La révolution éclata :
c'était pour les hommes perdus de dettes une
occasion favorable ; Barras en profita. 11 avait
deviné, à l'énergie de la manifestation populaire,
que la victoire ne serait pas pour la royauté ;
aussi se rapprocha-t-il du tiers état, dans les as-
semblées des bailliages de Provence. Après avoir
fait acte de patriotisme dans sa province, il ac-
courut à Paris, où il espérait pouvoir utiliser
cette brûlante activité qui le tourmentait. Le 14
juillet, 0 assista à l'attaque de la Bastille; le 10
août, à la prise des Tuileries. Ce n'étaient point
ses opinions républicaines qui le jetaient ainsi
au milieu des assaillants : on peut en avoir la
preuve en l'écoutant déposer, comme témoin,
dans les poursuites que fit le Châtelet sur les
journées des 5 et 6 octobre. H raconte « qu'ayant
entendu, le 5, trois personnes dire des horreurs
du roi et de la reine, il avait voulu leur repré-
senter l'innocence du roi; mais qu'ayant été mal
reçu, il s'était éloigné en frémissant d'horreur. ■»
Au moisd'août 1792,ilfutnomméjuréà la haute
cour d'Orléans, et, en septembre, député du dé-
partement du Var à la convention nationale :
il y vota la mort de Louis XVI sans sursis ni
appel. En octobre 1793, il fut envoyé en mis-
sion dans. le Midi avec Fréron; là, les deux re-
présentants punirent sévèrement les contre-révo-
v^ lutionnaires de Marseille_, et ramenèrent tout à
l'obéissance. Alors Barras, se séparant de Fréron,
s'embarqua à Saint-Tropez, arriva à Nice, et ar-
rêta, au milieu de la nuit, le général Brunet ,
accusé d'avoir livré Toulon aux Anglais, de con-
cert avec l'amiral Trogoff. Il revint ensuite
presser le siège de cette ville ; et, lorsqu'elle eut
été prise par les troupes de la convention, U
sévit contre les traîtres qui avaient appelé les
Anglais. Sa réputation de patriotisme était si
bien établie dans le Midi , que lui et Fréron fu-
rent les seuls représentants qui ne fussent pas
dénoncés aux Jacobins par les sociétés populaires
de ce pays. Mais Robespierre ne s'abusa pas sur
ses semblants de patriotisme : il connaissait la
profonde immoralité de Barras; plusieurs fois
il eut l'intention d'en provoquer l'arrestation.
Barras le sut ; alors il travailla à renverser la
Montagne, et fut un des plus violents auteurs
de l'événement du 9 thermidor : c'est lui qui se
mit à la tête des troupes qui s'emparèrent de
Robespierre à l'hôtel de ville. « Cet événement
lui donna une grande célébrité. Tous les ther-
midoriens, après la chute de Robespierre , de-
vinrent les hommes de la France. « {Mémorial
de Sainte-Hélène.) Le lendemain, il se démit
du commandement, et lût élu secrétaire de la
convention. Le 23 septembre, il accusa Moyse,
Bayle et Granet, d'avoir causé les soulèvements
du Midi, et fut lui-même accusé par Escudier et
Granet d'avoir dilapidé les deniers publics. Un
décret vint à son secours et le justifia, à défaut
de preuves valables. Au mois de novembre 1794,
il fut adjoint au comité de sûreté générale, et se
montra l'un des plus ardents persécuteurs des
montagnards. En janvier 1795, il parla contre
les émigrés de l'Alsace, en faveur desquels Ben-
taboUe réclamait, et provoqua la célébration de
l'anniversaire de la mort de Louis XVI. Le 4 fé-
vrier, il fut élu président de la convention ; le
12 germmal, il fit déclarer Paris en état de siège,
lorsque le peuple vint aux portes de la salle de-
mander du pain et la constitution de 1793. Le
l^'' prairial suivant, il fut chargé de la direction
de la force armée qui repoussa la tentative du
parti populaire. Le 13 vendémiaire, il commanda
encore les troupes de la convention, et s'adjoi-
gnit le général Bonaparte, qui, sous son nom,
réprima l'insurrection royaliste. On imagina, u
pour se défaire subitement des trois commis-
saires près de l'armée de l'intérieur , de réunir
dans la personne de Barras les pouvoirs de com-
missaire et ceux de commandant de cette ar-
mée ; mais les circonstances étaient trop graves
pour lui : elles étaient au-dessus de ses forces. —
« Barras, dit l'empereur, n'avait pas fait la guerre,
il avait quitté le service n'étant que capitaine ; il
n'avait d'ailleurs aucune connaissance militaire.
Les événements de thermidor et de vendémiaire
le portèrent au Directoire. Quoiqu'il n'eût point
les quaUtés nécessaires pour cette place, il fit ce-
pendant mieux que ceux qui le connaissaient
n'attendaient de lui. Il donna de l'éclat à sa
maison ; il avait un grand train de chasse, et fai-
sait une dépense considérable. Quand il sortit
du Directoire, au 18 brumaire, il lui restait
encore une grande fortune; il ne la dissimulait
pas. Cette fortune n'était pas, il s'en faut, de
nature à avoir influé sur le dérangement des
finances; mais la manière dont 0 l'avait acquise,
en favorisant les fournisseurs , altéra la morale f
publique. » (Napoléon, dans le Mémorial de {
Sainte-Hélène. )
Barras, incapable d'aucun travail suivi , lais-
sait le soin de l'administration à ses collègues ,
et s'entourait de femmes perdues et d'agioteurs,
qu'il encourageait par son exemple et par la pro-
messe de son appui. Malgré la turpitude de Bar-
ras , ses collègues divisés lui accordèrent beau-
coup d'influence pour l'amener à eux. Il sentit
l'avantage de sa position, et ne se prononça pour
aucun parti. Cependant il se forma dans le sein
561
BARRAS — BARRAU
562
des conseils une violeute opposition, dont le but
était de limiter la puissance du Directoire et
surtout celle de Barras. Attaqué avec véhémence
par les journaux della faction clichyenne, il se
vengea en attirant au Luxembourg un des ré-
dacteurs de ces feuilles , et le fit fouetter indigne-
ment par ses laquais. Cette odieuse affaire fut as-
soupie au moyen d'une grosse somme d'argent
que Barras donna, et des menaces qu'il fit. Il con-
tribua ensuite au renouvellement des conseils
par le coup d'État du 18 fructidor an V. « Après
cette journée, Barras fut , en apparence, l'homme
le plus considérable du Directoire ; mais en réalité
c'était Rewbell qui avait la véritable influence des
affaires. Barras soutint constamment, en public,
le rôle d'un ami chaud de Napoléon. Lors du 30
prairial , il eut l'adresse de se concilier le parti
dominant de l'assemblée, et ne partagea pas la
disgrâce de ses collègues. » (Napoléon, dans le
Mémorial de Sainte-Hélène). Depuis ce mo-
ment il régna presque seul, jusqu'au moment
où Sieyes entra au Directoire, le 30 prairial
an Vn. D resta en fonctions même après la vio-
lente sortie des conseils contre Larevellière-
Lépeaux, Treilhard et Merlin; mais son in-
fluence diminua beaucoup. La révolution du 18
brumaire annula son rôle politique ; le lendemain,
il envoya sa démission, avec son acquiescement
à des événements auxquels il ne pouvait plus s'op-
poser. Quelques jours après, il demanda an
consul Bonaparte de protéger sa sortie de Paris';
et il se retira à Grosbpis ,^, avec une escorte. D
renoua alors les négociations qu'il avait presque
toujours entretenues avec le parti royaliste; puis,
sachant qu'il était sévèrement surveillé par le
gouvernement, dont il n'avait voulu accepter
aucunes fonctions, il se retira à Bruxelles , où
le fruit de ses dilapidations le mi!^mêmê de dé-
ployer un luxe effréné. En l'an xui, il obtint la
permission de se retirer à Marseille. Depuis cette
époque, il parut renoncerX'jouéf tm rôle poli-
tique. Cependant il paraît certain qu'il eut con-
naissance de la conspiration de Mallet, et qu'il
travailla à préparer les patriotes de la Provence
au coup de main que ce général tenta à Paris.
Il fut alors exilé à Rome, et mis sous la surveil-
lance spéciale d'un commissaire de pohce, ancien
émigré, n refusa d'entrer dans le parti de Murât
en 1814, partit de Rome, fut arrêté à Turin et
conduit à Montpellier, où il se mit à intriguer
dans le sens des royalistes. Pendant les désastres
de la campagne de 1814, l'ex-directeur conspira
ouvertement pour les Bourbons , et revint à Paris
lors de la rentrée de Louis XVin. Consulté sur
la marche du gouvernement par MM. de Blacas
et d'André, il répondit : « Vous perdrez le roi, et
vous ramènerez nos calamités et Bonaparte. »
N'ayant pu obtenir une audience du roi, il se
retira en Provence , et ne revint à Paris qu'a-
près la seconde restauration. Il continua jus-
qu'à sa mort à louvoyer entre la royauté et la
république. Voici le portrait de Barras , tracé par
l'empereur Napoléon lui-même : « Barras était
d'une haute stature; il parla quelquefois dans des
moments d'orage , et sa voix couvrait alors la
salle. Ses facultés morales ne lui permettaient pas
d'aller au delà de quelques phrases. La passion
avec laquelle il parlait l'aurait fait prendre pour
un homme de résolution. Il ne l'était point; il
n'avait aucune opinion faite sur aucune partie de
l'administration pubUque (1). »
Mémoires de Barras. — Biographie des Contempo-
rains. — Bûchez et Roux, Hist. parlementaire. — TLiers,
Bist. de la Révolution. — Mémorial de Sainte-Hélène.
* BARRAS DE LA PENNE (Jean- Antoine),
officier de marine , natif d'Arles , mort à Mar-
seille le 18 juillet 1750. Il fut commandant du
port de Marseille et inspecteur des constructions
navales. N'étant encore que lieutenant de galère,
il se fit remarquer au bombardement de Gênes ,
où il coQunandait un détachement de cinquante
grenadiers. On a de lui : Remarques sur la dis-
sertation des Trirèmes, ou vaisseaux de
guerre, par le P. Languedoc, de la compagnie
de Jésus; Marseille, Boy, 1722, in-8°; —Lettre
critique au P. Laval , de la compagnie de
Jésus, professeur royal de mathématiques ;
Marseille , 1826, in-4'' ; — Lettre critique écrite
à M. le Bailly de ***, à Marseille , le dernier
décembre 1725, au sujet dhm livre intitulé
« Nouvelles découvertes sur la guerre, etc., »
avec des remarques critiques sur les trois
nouveaux systèmes de trirèmes, ou vais-
seaux de guerre des anciens , imprimées dans
les Mémoires de Trévoux, août , septembre,
octobre 1722; Marseille, 1727, in-fol. grand
pap. de 67 pages , avec planche et vignettes ; —
Réplique à la réponse du P. de la Mauge-
raye, insérée dans les Mémoires pour f his-
toire des sciences, mars 1728, a7't. 25; Mar-
seille, 1728, petit in-8° de 76 pages, avec une
planche représentant la coupe de Tordre des
thranites de la galère de Philopator. La Ré-
ponse du P. de la Maugeraye se trouve dans
les Mémoires de Trévoux du mois de mars
1727. Barras s'était en outre occupé de plusieurs
ouvrages que son âge , les devoirs de son état
et sa faible santé ne lui permirent pas de ter-
miner. — Nous citerons enti'e autres : un Dic-
tionnaire instructif et critique des termes
propres aux galères ; un Portulan de la mer
Méditerranée , et un Mémoire sur la descrip-
tion des rames , dans lequel il se proposait de
rectifier les erreurs d'Isaac Vossius. Les idées de
Barras sur l'architecture navale des anciens furent
attaquées par M. Turin, son compatriote.
P. Levol.
Histoire de Provence et de la Marine.
BARRA V (Pierre-Bernard), économiste fran-
çais, né à Toulouse en 1767, mort en 1843. Il
débuta en 1793 dans la carrière administi-ative ,
et obtint ensuite une place dans les bureaux de la
guerre, mais il n'y resta que pende temps; un
(1) Napoléon, dans le Mémorial de Sainte-Hélène,
563
BARRAU
riche mariage l'ayant rappelé dans ses foyers, il
ne s'occupa plus du soin de faire valoir ses pro-
priétés , et ce soin il le traduisit en principes :
« De petites dépenses, disait-il, prévues et faites
« avec ordre, sont à peine sensibles, tandis que
« les fortunes les mieux établies sont souvent
« dérangées par une perte inopinée; qu'un si-
« nistre quelconque perd de son intensité, selon
« qu'il est supporté par un plus grand nombre
« d'intéressés. >> Fort de ces vérités , il établit
pour les départements du midi la première so-
ciété d'assurances mutuelles qui ait existé en
France, et publia en 1800, sur cette matière, son
projet primitif, qu'il étendit à tous les sinistres
qui menacent la propriété et les individus. Il fit
paraître à ce sujet : Traité des Fléaux et des
cas fortuits, ou Manuel du propriétaire de
toutes les classes, 1816, in-S" : ce traité donna
l'essor à toutes les compagnies qui se créèrent
depuis. On a encore de lui : Projet d'assurances
pour les récoltes en grains et vins , contre
les ravages de la grêle; Toulouse, 1801, in-8°;
et Projet d'assurances réciproques pour les
maisons contre l'incendie; Toulouse, 1803,
in-8° ; — l'Ensemencement et la culture ren-
dus plus simples , plus économiques et plus
productifs, au moyen du semoir et du sarcloir-
Barrau; Paris, 1833, in-8°. N. Madroy.
Biographie des Hommes du jour.
* BARRA V ( Théodore-Henri), neveu du pré-
cédent; pédagogue français, né à Toulouse en
1794. Après avoir enseigné successivement aux
collèges de Riom , d'Agen et de Niort, il fut ap-
pelé en 1830 à la direction de celui de Chaumont
(Haute-Marne), et prit sa retraite en 1845. On
a de lui , entre autres : Histoire d'Agis TV, roi
de Lacédémone, condamné à vioi-t par ses
propres sujets ; Clermont-Ferrand et Paris, 1817,
in-S" ; — Skander, nouvelle grecque du quin-
zième siècle; Paris, Eymery, 1825, in-12; —
De l'Amour filial. Leçons et récits adressés à
la jeunesse; Vans, 1836, in-8"; — Des devoirs
des enfants envers leurs parents ; Paris, 1837,
in-18, souvent réimprimé depuis; — Direction
morale pour les instituteurs ; Paris , Hachette,
1840, 1 vol. in-18, 3^ édition; — Simples no-
tions sur V agriculture, le jardinage et les
plantations; Paris, in-12, 3' édit. N. M.
BARRA VD {Jacques) , jurisconsulte français,
né à Poitiers en 1555, mort dans la même ville
en 1626. H étudia le droit à Toulouse, et vint
ensuite plaider au barreau de Poitiers. Parvenu
à un âge avancé, il écrivit sur le droit de sa
province. On a de lui : Coustumes du comté et
pays de Poictou , avec Annotations sommai-
res de M.Jacques Barraud; Poitiers, 1625,
in-4°. Ces annotations se retrouvent dans le
Coutumier général du Poitou , publié en 1727
par J. Boucheul , 2 vol. in-fol. L'ouvrage de
Barraud a été comparé à celui de Domat sur le
droit romain, et Jean Faulcon, commentateur de
Barraud, l'a mis sur la même ligne que Cujas.
— BARRE 564
r BARRAUD {Jacques), fils du précédent, ju-
risconsulte et poète latin, vivait dans la première
moitié du dix-septième siècle. On a de lui :
Recitatio solemnis de sponsalibus et matri-
monio, 1632, in'-S"; — une Traduction du dis-
cours de la jeunesse de Fox Morzillo ; Paris ,
1579. Cettfe traduction lui est attribuée par
Duverdier.
Dreux du Radier, Bibliothèque historique et critique
du Poitou, l. m, p. 278. —Duverdier, éd. Rigoley de Ja-
vlgny, I, 607. — ChaudoB et Delandine, Nouveau Dic-
tionnaire historique.
BARRE {Antoine le Fèvre de la), général
français, né vers le commencement du dix-
septième siècle, mort le 4 mai 1688, fut d'a-
bord conseiller au parlement , et remplit succes-
sivement les fonctions de maître des requêtes, >
d'intendant du Bourbonnais et de l'Auvergne ,
et enfin de Paris. H quitta ensuite la magistra-
ture pour la marine, et parvint en peu de temps
au grade de capitaine de vaisseau. Nommé
gouverneur de la Guyane en 1663, il reprit
Cayenne sur les Hollandais , qui s'en étaient
emparés. Il fut créé lieutenant général en 1667
et envoyé aux Antilles, où il battit les Anglais,
qu'il força à lever le blocus de Saint-Christo-
phe. En 1682, il fut nommé gouverneur du!
Canada , en remplacement du comte de Fronte- '
nac. Mais d'un âge fort avancé déjà , il ne pou-
vait plus déployer l'activité nécessaire dans ua
poste où il fallait sans cesse lutter contre les
Anglais et les sauvages. Il éprouva quelques
échecs contre leslroquois, et fut rappelé, en
1685. On a de lui : Description de la France
équinoxiale, ci-devant appelée la Guyane, et
par les Espagnols El Dorado; Paris, 1666,
in-4° (livre rare); — Journal d'un voyagt--
à Cayenne , imprimé à la suite de la Rela-
tion de ce qui s'est passé dans les îles^et la
terre ferme de l'Amérique pendant la dernière
guerre avec l'Angleterre en 1666 et 1667 (rela-
tion attribuée à Clodoré) ; Paris , 1671, in-12.
Pinard, Chronologie historique , t. IV, p. 247. — Le p.
Charlevolx, Histoire de la Nouvelle-France, llv X cl XI.'
— Labut, Nouveau voyage aux îles de l'Amérique.
BARRE {Jean-François Le Fèvre, chevalier
DE L\), petit-fils du précédent, périt le 1*" juillet
1766, à l'âge de dix-neuf ans , victime de l'into-
lérance religieuse. Ce malheureux jeune homme
doit toute sa célébrité à sa fin tragique et aux
circonstances qui l'accompagnèrent. Ainsi que
Calas , il ne sortit de l'obscurité que le dernier
jour de sa vie. Le chevalier de la Barre naquit
à Abbeville en 1747. Son père ayant dissipé une
fortune de plus de quarante mille livres de rente,
sa tante, abbesse de Villancourt, appela le jeune
de la Barre auprès d'elle, en prit soin comme de
son propre fils, et, lui voyant du goût pour l'étal
militaire, elle sollicita une compagnie de cavalerie
qu'elle était près d'obtenir. Sur ces entrefaites, un
sieur Duval de Saucourt, chargé de quelques af-
faires du couvent, et qui avait souvent occasioi'
de voir l'abbesse, en devint amoureux. Duval,'
S65
qui avait soixante ans, se rendit ridicule, et fut
repoussé avec mépris. Le jeune de la Barre par-
tagea l'indignation de sa tante , et traita Duval
avec une hauteur insultante. Celui-ci, le cœur
ulcéré , jura de se venger. Ayant appris que le
chevalier , et le jeune d'Étallonde de Morival ,
fils du président de l'élection, avaient passé
depuis peu, au mois de juillet 1765, devant une
procession sans ôter leur chapeau, s'en fit
le dénonciateur : il peignit cette légère dis-
traction comme un horrible attentat contre la
religion. Le hasard lui vint bientôt en aide, et
prêta de nouvelles armes à sa calomnie et à sa
fureur. Le 9 du mois d'août de cette même an-
née, un crucifix de bois, posé sur le pont neuf
d'Abbeville , fut mutilé. L'évêque d'Amiens, de
la Motte d'Orléans, exagéra la gravité de cette
irrévérence, publia un monttoire pour obliger
les fidèles à révéler les auteurs de ce crime ,
sous peine d'excommunication. Saucourt en
accusa le chevalier de la Barre, et rattacha mé-
chamment cette dernière aventure à celle du
mois de juillet. Il fouilla dans la vie passée du
jeune homme, et découvrit qu'il avait une fois
chanté des chansons libertines à la suite d'un
souper, n exalta le fanatisme de quelques
hommes du peuple, en intimida d'autres au
nom de la religion, pour les faire déposer
contre le chevalier ; et lorsqu'il crut sa trame
assez habilement ourdie pour réussir , il alla
chez le premier juge de la sénéchaussée d'Abbe-
ville, déposa contre son ennemi, et força le juge
d'entendre les dénonciateurs. La procédure une
fois commencée, il y eut une foule de délations.
Mais ce qui surprit étrangement, et parut pres-
que un chàtùnent infligé par la Providence,
c'est que quelques-uns des témoins, suscités par
Duval lui-même, dénoncèrent son propre fils
comme un des principaux complices des im-
piétés secrètes reprochées au chevalier. Duval
fit évader son fils, et, chose inconcevable, n'en
•poursuivit pas moins son horrible procès. Le
tribunal d'Abbeville condamna le jeune d'Étal-
londe , âgé de dix-huit ans, à souffrir l'amputa-
tion de la langue jusqu'à la racine, et l'amputa-
tion de la main droite , à la porte de la princi-
pale église ; ensuite il devait être conduit dans
un tombereau à la place du marché, être atta-
ché à un poteau avec une chaîne de fer, et être
brûlé à petit feu. Heureusement le jeune d'É-
tallonde parvint à s'échapper, et se réfugia en
Prusse , où il fut très-bien accueilli de Frédé-
ric II, qui le mit au nombre de ses officiers.
« Il est, dit Voltaire, regardé par tout le régiment
comme un excellent sujet : qui sait si un jour il
ne viendra pas se venger de l'affront qu'on lui
a fait dans sa patrie? » Le chevalier de la Barre
fut condamné à avoir la langue et la main
droite coupées , et à être ensuite brûlé vif. Un
arrêt du parlement de Paris, rendu à la majo-
rité de cinq voix sur vingt-cinq, mitigea le juge-
ment, en ordonnant que le chevalier de la Barre
BARRE 5C6
serait décapité avant d'être livré aux flammes.
« Enfin, dit Voltaire, le 1*"" juillet 1766 , se fit
dans Abbeville cette exécution trop mémorable.
Cet enfant fut d'abord appliqué à la torture. Voici
quel est ce genre de tourment : les jambes du pa-
tient sont serrées entre des ais ; on enfonce des
coins de fer ou de bois entre les ais et les genoux,
les os en sont brisés . Le chevalier s'évanouit ; mais
il revint bientôt à lui , à l'aide de quelques li-
queurs spiritueuses , et déclara sans se plaindre
qu'il n'avait pas de compHces. D fut ensuite con-
duit au lieu du supplice , dans un tombereau ,
avec un écriteau sur la poitrine , portant : Im-
pie blasphémateur, sacrilège abominable et
exécrable. On avait envoyé de Paris cinq bour-
reaux pour cette exécution. Il monta sur l'écha-
faud avec un courage tranquille , sans plainte ,
sans colère, sans ostentation. Tout ce qu'il dit
au religieux qui l'assistait se réduisit à ces paro-
les : « Je ne croyais pas qu'on pût faire mourir
un jeune gentilhomme pour si peu de chose. »
« Il serait devenu, continue Voltaire, un excellent
officier : il étudiait la guerre par principes ; il
avait fait des remarques sur quelques ouvrages
du roi de Prusse et du maréchal de Saxe, les
deux plus grands généraux de l'Europe. » « Vous
vous étonnez sans doute , monsieur, « dit Vol-
taire à Beccaria , auquel il avait adressé la
Relation delà mort du chevalier de la Barre,
« qu'il se passe tant de scènes si tragiques dans
un pays qui se vante de la douceur de ses
mœurs , et où les étrangers même venaient en
foule chercher les agréments de la société; mais
je ne vous cacherai point que s'il y a toujours
un certain nombre d'esprits indulgents et
aimables , il reste encore dans plusieiu-s au-
tres un ancien caractère de barbarie que rien
n'a pu effacer. Vous retrouverez encore ce
même esprit qui fit mettre à prix la tête d'un
cardinal premier ministre , et qui- conduisait
l'archevêque de Paris, un poignard à la main ,
dans le sanctuaire de la justice. Certainement la
religion était plus outragée par ces deux actions
que par les étourderies du chevaUer de la Barre ;
mais voilà comme va le monde : Ille crucem
sceleris pretiumtulit,hic diadema. » (Œuvres
de Voltaire, tome XIH, édition de Beuchot).
La mémoire du médheureux de la Barre fut ré-
habilitée par un décret de la convention, le
15 novembre 1793.
Voltaire, Correspondance. — Dictionnaire historique.
RARRE ( César-Alexis CmcHEREAu , cheva-
lier DE LA.), littérateur, né vers 1630 à Langeais,
dans la Touraine , mort dans les premières an-
nées du dix-huitième siècle. H suivit la carrière
militaire, et se retira avec le grade de capitaine.
Il cultiva avec succès la poésie. On a lui :
des Fables; Cologne , 1687, in-S" ; — Conseils
à une jeune dame qui entre dans le monde;
Tours (vers 1690 ), in-4'' (38 pages ); — une épî-
tre en vers libres.
Chalinel, Histoire de Touraine, t. IV,
567 BARRE
BA RBE {François Poulain de la.), littérateur,
né à Paris en juillet 1647, mort à Genève en
mai 1723. Il s'adonna à la philosophie, aux
belles-lettres et à la théologie. Il eut la cure de
la Flamengrie (dans le diocèse de Laon), qu'il
quitta pour se retirer à Genève, où il se maria
en 1690. Il y enseigna la langue française. On
a de lui un traité De l'égalité des deux sexes ,
1673, in-12. Ses autres ouvrages sont : De V ex-
cellence des hommes contre l'égalité des sexes,
1675, in-12, 1692,.in-8'' ; — la Doctrine des pro-
testants sur la liberté et le droit de lire VÉ-
criture sainte, sur le service divin en langue
entendue , sur l'invocation des saints, sur le
sacrement de l'Eucharistie, justifiée par le
missel romain et par la raison; Genève, 1720,
in-8° ; et quelques traités d'éducation, assez mé-
diocres.
Le long. Bibliothèque hiitoriqtie de la France.
BARRE { Jean- Jacques de la), théologien
protestant , fils du précédent , naquit à Genève
en 1696, et mourut en 1751. Il a publié : Pen-
sées philosophiques , in-12 ; — Dialogues sur
divers sujets, in-12.
Qaérard, la France- littéraire.
BARRE {Jean de la ), antiquaire, prévôt de
Corbeil, vivait dans la première moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : Antiquités de
la ville, comté et châtellenie de Corbeil, 1647,
in-4°.
LeloDg , Bibliothèque historique de la France.
BARRE ( Jean de la), httérateur français, né
vers 1650 à Paris, mort vers 1711. Il était
avocat au parlement , et se livrait à la culture
des lettres. On a de lui une continuation du
Discours sur l'Histoire universelle de Bos-
8uet, imprimée à part; Paris, 1703, in-12, et une
traduction de Sénèquè, de la Brièveté de la
vie, 1703, in-12.
Journal des Savants, 1703 et niB.
BARRE {Joseph), chanoine régulier de
Sainte-Geneviève et chancelier de l'université
de Paris, mort dans cette ville le 23 juin 1764 ,
âgé de soixante-douze ans. H entra jeune dans
sa congrégation, et y fit de grands progrès dans
les sciences ecclésiastiques et profanes. Voici les
titres de ses principaux ouvrages Vindicias li-
hrorum Deutero-Canonicorum Veteris Testa-
menti, 1730, in-12; — Histoire générale d'Al-
lemagne, 1748, en 11 vol. in-4° : cette histoire
est pleine de recherches, mais quelquefois
inexacte et peu élégante; on a remarqué que
l'auteur a inséré dans son ouvrage beaucoup
de faits et de discours empruntés à l'His-
toire de Charles XII par Voltaire; — Vie
du maréchal de Fabert, 1752, 2 vol. in-12 :
cette histoire est curieuse, mais la diction n'en
est pas assez pure; — Examen des défauts
théologiques; Amsterdam, 1744, 2 vol. in-12;
ouvrage diffus et mal écrit ; — Notes ajoutées
aux œuvres de Bernard Van Espen, 1753, 4 vol.
in-fol.
Quérard, la France littéraire.
561
BARRE {Louis-François-Joseph HE LA),éru
dit français, né à Tournay le 9 mars 1688, mor i
le 24 mai 1738. Il étudia, et se fit d'abord cor
recteur d'imprimerie. En cette qualité il sur
veilla l'impression de deux ouvrages impoi-tant: '
d'Anselme Banduri {Imperium orientale, el
ISumismata imperatorum Romanorum). I
devmt membre de l'Académie des inscriptions e |
belles-lettres. Outre une nouvelle édition di
Spicilegium d'Achéry, il a édité Vetera Ana
lecta de Mabillon; Paris, 1723, in-fol.; —Die
tionnaire de Moréri , avec des additions consi
dérables; ibid., 1725; — Mémoires de l'His-
toire de France et de Bourgogne, connus sous
le titre de /oMraa^ de Charles VI, 1729, 2 vol
in-4°; — le Secrétaire du Cabinet, et le Se-
crétaire de to Cour, 1732, 2 vol. in-12 ;-
l'Histoire de Louis XIV, par Larrey, 1733, î
vol. in-n-, — l'Histoirede Paris de D. Lobinau.
1735, 5 vol. in-12. Voilà les principaux ouvrages ■
dont de la Barre a donné des éditions. Depuis :
1727, il dirigea le Journal de Verdun, et publia,
dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions
et belles-lettres , plusieurs dissertations , parmi
lesquelles on remarque des ÉclaircissemenU
sur l'histoire de Lycurgue, et un Traité com^u
plet dîi Poëtne épique. De la Barre était aUecW
de surdité : il fut très-heureux en ménage.
Moréri , Dictionnaire historique.
BARRE ( Michel la), compositeur de musique
et virtuose, né à Paris vers 1680, mort en
1744. C'était le plus célèbre joueur de flilte de
l'Opéra de Paris, pour lequel il composa : le
Triomphe des Arts, en 1700; — la Vénitienne,
en 1705; remise en musique par d'Auvergne,
1768.
Fétls, Biographie universelle des Musiciens.
BARRE {Nicolas), fonda en 1678 l'ordre des
Frères et Sœurs des écoles_^ charitables et chré-
tiennes, appelés Piétistes. Cet ordre est obligé,
par ses instituts, à se consacrer entièrement à l'é-
ducation des pauwes enfants de l'un et de l'autre
sexe.
Hélyot, Histoire des Ordres, 1, 8, ch. 30, p. 233.
* BARRE (Jean- Jacques), graveur en mé-
dailles, né à Paris le 3 aoi'it 1793. A l'âge de
dix-sept ans, il entra dans les ateliers de M. Tio-
lier, graveur de la monnaie, sous lequel U fit de^
rapides progrès.
M. Barre a exécuté un grand nombre de mé-
dailles historiques et artistiques, dont voici les
sujets principaux : Shakspeare, pour la Gale-
rie universelle ; — les Victoires et Conquêtes
des Français, de 1792 à 1815; — la Mort du
prince de Condé; — l'Offrande à Esculape;
— l'Eglise de Sainte-Genevièm rendue au
culte; — le Sacre de Charles X (deux mé-
dailles de grand module ) ; — Boieldieu, pour la
ville de Rouen ; — le docteur Gall ; — la Pose
de la première pierre du Trocadero,, et Pozzo>
di Borgo, en 1830. C'est lui qui a gravé les mé-
dailles destinées à rappeler l'inauguration de Ja;
BARBE — BARRÉ
170
;tatue de Louis XIV à Montpellier, et 'de celle
ie Louis XVI à' Bordeaux ; la visite de la fa-
nille royale à la Monnaie, en 1834; et de 1834 à
1838 , les poinçons et bigornes de la garantie,
jui ont rendu depuis lors la contrefaçon impos-
ible; de 1841 à 1843 , les billets de la banqne
ie France et de cdles de Rouen , de Lyon et de
Toulouse ; une médaille de M. Firmin Didot ;
e Retour des cendres de Napoléon ; la statue du
lue d'Orléans, en 1842; le roi des Belges et le
jrince Czartoriski, en 1847; les sceaux de l'É-
at et de l'assemblée nationale, en 1848, Au
îoncours des monnaies de la république ,
tf. Barre a obtenu les ti'oîs accessits. H a aussi
^avé la médaille du comité des arts et raonu-
nents historiques, dont il est membre, et devant
equel il a fait, en 1851 , un rapport remarqua-
)le sur les procédés anciens et modernes du
monnayage en France; enfin, il a gravé la
nédaille du prince président de la répu-
bliqiie, en 1850; celle des comices agricoles
'•établis, par M. Albert de Luynes , en 1851 et
1852 ; les médailles à décerner aux exposants
lu dernier salon, pour la gravure en taille-douce
;t la lithographie , etc.
M. Barre est, depuis le 22 décembre 1842,
•graveur général de l'hôtel des Monnaies.
D. DEC.
■ * BARRE {Jean- Auguste), statuaire, fils aîné
i3u précédent, né à Paris en 1811 , fut élève de
Cortot et de son père. Il exposa pour ses dé-
buts, aux salons de 1831 et de 1833, des médail-
lons et des bustes ; en 1 834, deux statues, l'une de
David posant sur sa fronde la pierre qui va
tuer Goliath, et Tautre, en marbre et de gran-
des proportions, représentant Ulysse reconnu
par son chien; en 1840, une statue de François
de Lorraine, et le buste en marbre de M. Alexan-
dre Duval, de l'Académie française ; en 1842 ,
une statue d'enfant, en marbre, et un bas-relief
en bronze ; en 1843, une statue d'Achille de Har-
lay ; en 1846, un buste de femme ; en 1849, une
statuette, en ivoire, de mademoiselle Rachel;
en 1851, un bas-relief en marbre, représentant
la Liberté, un flambeau à la main , et assise sur
un lion, destiné au piédestal de la statue mcHiu-
mentale de la Constitution, qui devait être élevée
sur la place de Bourgogne; en 1852 enfin, le
buste en marbre du président de la république,
accepté comme modèle officiel pour les coins des
nouvelles monnaies. D. de C.
BARRE DE BEAUMARCHAIS (Antoine DE
iA.), littérateur, né à Cambrai vers le commence-
ment du dix-huitième, mort vers 1757. Il étudia
à Paris, et fut d'abord chanoine régulier de la
maison de Saint- Victor. Il séjourna ensuite suc-
cessivement à Leyde, à la Haye, à Hambourg,
à Francfort-sur-le-Mein, où il se mit aux gages
des libraires. On a de lui : Aventures de don
Antonio de Bufalis ;\3iEa.ye, 17 i2, 1722, 1724,
in-12; — Lettres sérieuses et badines sur les
ouvrages des savants; la Haye, 1729-1733,
8 voh m-12 : « Cet ouvrage contient, dit Barbier
« {Examen critique, etc.), quelques analyses
« très-bien faites, quelques morceaux d'his-
« toire littéraire ti'ès-curieux , entre autres une
« Histoire des traductions françaises des ouvrages
« de Cicéron; » — Journal littéraire, de 1732
à 1737 : ce recueil (24 vol. in-12) fut com-
mencé en 1713, et rédigé jusqu'au 13" vol. par
S' Gravesande , de Joncourt et autres ; — la
Monarchie des Hébreux, traduit de l'espa-
gnol du marquis de Saint-Philippe; la Haye,
1727 , 4 vol. in-12 ; — le Temple des Muses,
orné de soixante tableaux dessinés et gravés
par B. Picart; Amsterdam , 1736 , in-fol. ; —
le Hollandais , ou Lettres sur la Hollande
ancienne et moderne; Francfort, 1738, in-12;
— Amusements littéraires, ou Correspon-
dance politique , philosophique , critique et
galante (années 1738 et 1739), 1741, 3 vol.
in-12, divisés chacun en 2 parties : l'ouvrage est
dédié à très-haut et très-puissant prince le
Public; — le Héros chrétien , traduit de l'an-
glais de Steele, avec un traité des Vertus païen-
nes, dont l'objet est de ramener les hommes à
la loi naturelle ; la Haye , 1729 , in-12 ; — ime
nouvelle édition de Y Histoire des sept Sages
de la Grèce par de Larrey , avec des notes et
un discours préliminaire; la Haye , 1734, 2 vol.
in-12.
Barbier, Examen critique des Dictionnaires, etc.
BA.RRÈ {Quillaume), pubHciste, né en Alle-
magne vers 1760, d'une famille de protestants
français réfugiés , suicidé à Dublin en 1 829. Il
vint à Paris au commencement de la révolution,
et comme il savait la plupart des langues vi-
vantes , il devint interprète de Napoléon. Il
composa contre ce dernier des couplets satiri-
ques, et s'enfuit en Angleterre. Là il publia, dans
un esprit de vengeance personnelle , Histoire
du consulat français sous Bonaparte ; Lon-
dres, 1807i; — l'Origine, lesprogrès, la déca-
dence et la chute de Bonaparte en France;
Londres , 1815 , in-8°. Barré a traduit en fran-
çais l'ouvrage de Sidney-Smith sur l'expédition
d'Egypte.
Quérard, la France littéraire.
BARRÉ {Léonard), publiciste, natif de Bor-
deaux, mort vers 1825, eut la raison altérée
par suite de quelques revers de fortune et
des révolutions politiques. En 1804, il adressa à
Napoléon et au pape Pie VH un écrit intitulé
le Véritable système de gouvernement du
corps politique et d'économie générale, en
deux volumes, traitant, l'un de la direction du
pouvoir temporel; l'autre, de la direction du
pouvoir spirituel. Vers la même année il pria le
maire de Bordeaux de metti'e sous le cachet
municipal un paquet « des étincelles qui jaillis-
sent sans cesse du cerveau de l'auteur, afin
que les préposés des postes ne regardassent pas,
écrivit-il, ce paquet comme renfermant les ou-
vrages de quelque fou : » il ne s'agissait pas
571 BARRÉ —
moins, dans cet envoi , que du salut de l'em-
pire et de celui de l'univers. Après les événe-
ments de 1814 et 1815 , il publia un livre sous
le titre Traits de lumière, dont il adressa des
exemplaires au pape , « pour en faire ce que
bon lui semblera; » et quelques autres à l'em-
pereur d'Autriche , « président du congrès de
Vienne, en quelque lieu qu'il soit. » En 1818,
il écrivit encore à S. S. le pape Pie Vil et à
tous les grands maîtres de la franc-maçon-
nerie, principaux membres de la diplomatie.
En 1819, il se mit en correapondance avec les
ambassadeurs de Perse, d'Angleterre, d'Au-
triche, de Prusse, de Russie, et avec une foule
d'autres personnes plus ou moins célèbres.
Quérard , la France littéraire.
BARRÉ ( Pierre- Yves ), littérateur, né à Paiis
le 17 avril 1749 , mort le 3 mai 1832. Il fut d'abord
avocat et greffier commis au parlement dé Paris ;
puis il se livra à la poésie et fonda le théâtre
du Vaudeville ( 12 janvier 1792 ), pour lequel il
écrivît un grand nombre de pièces parmi les-
quelles on remarque : Arlequin afficheur, qui
eut plus de huit cents représentations ; la Danse
interrompue ; — Colombine mannequin ; — le
Mariage de Scarron ; — Gaspard [i' Avisé. En
1815 Barré prit sa retraite, et fut remplacé dans
la direction du Vaudeville par Désaugiers.
Qaérard, la France littéraire.
BARRÉ DE SAINT-VENANT ( Jean ) , agro-
nome, né en 1737 à Niort, mort en février 1810.
11 fonda un des plus riches établissements dans
l'île de Saint-Domingue, et fut nommé membre
de la chambre d'agriculture et de commerce des
colonies. Il fonda au Cap une académie, connue
sous le nom de Cercle des Philadelphes. D re-
vint en France en 1788, et communiqua à la So-
ciété d'agriculture du département de la Seine
plusieurs mémoires sur le code rural, sur la pos-
sibilité et sur les moyens d'introduire dans les
parties méridionales de l'Europe la culture du
coton, du café, de l'indigo, et surtout de la canne
à sucre. On a de lui un ouvrage intéressant : Des
colonies modernes sous la zone torride, et
particulièrement de celle de Saint-Domingue;
Paris, 1802, in-8'', avec cartes.
Biographie des Contemporains.
* BARRÉ (lAMis), littérateur français, né à
Lille en 1799. Appelé, comme professeur de lan-
gues en Belgique , il y prit part à la rédaction
de plusieurs journaux, et, de 1830 à 1836, il
enseigna la philosophie au collège de Lille. Sa
réputation de linguiste le fit rechercher par les
éditeurs pour l'accomplissement de divers tra-
vaux lexicographiques, tels que": la Révision du
Dictionnaire de Boiste, en collaboration avec
Ch. Nodier ;Didot, 1835; — le Complément du
Dictionnaire de Napoléon Landais; Didier,
1852. Entre autres ouvrages, on a de lui : Texte
des Antiquités d'Herculanum et dePompéi,
8 vol. in-8° ; Didot, 1840 ; — Petite Biographie
classique; Didot, 1844; — Conclusion du ro'
BARREAU 57:
man comique de Scarron; Bry aîné, 1849. -
M. Barré a donné en outre un grand nombn
de traductions françaises, parmi lesquelles nom
citerons : Clarisse Harlowe, 4 vol. in-8° ; Didol
1842; — Poèmes de Walter Scott, 2 v. in-8°
Didot, 1838.
Catalogues de librairie.
BARREAU (Alexandrine-Rose), femme hé
roïque, née à Sartens, département du Tarn, ver
1771, morte à l'hôtel des invalides d'Avignoi
le 2 août 1843. Elle a servi en qualité de grena
dier dans le deuxième bataillon du Tarn, à l'ai
mée des Pyrénées-Orientales, et se fit surtou
remarquer à l'attaque de la redoute d'Alloqui
le 16 août 1794. L'artillerie faisait un feu ter
rible : Alexandrine voit tomber son frère mor
tellement blessé, et presque au même momen
son mari est frappé par une balle. Loin d'êtri
intimidée par ce terrible spectacle , elle s'élano
sur les batteries , qui portent partout la mort
pénètre dans la redoute avec deux de ses com
pagnons d'armes, et venge son mari et son frèr
en immolant un grand nombre des assiégés. Re
venant bientôt sur la place où elle a laissé le
objets de sa tendresse , elle leur prodigue tou
les soins qui sont en son pouvoir, panse leur
blessures, et les porte elle-même à l'ambulance
Elle se (Ûstingua dans presque toutes les cant
pagnes de la république et de l'empire.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
BARREAV ( François ) , célèbre tourneur, n
à Toulouse le 26 septembre 1731 ,mort le 2aoi)
1814. U s'établit d'abord à Avignon, puis à Paris
Il se fit remarquer par les travaux de sa profes
sion, jugés le 10 juin 1800 par une commissio
de l'institut, composée de Monge, Charles «
Perrier. Le rapport signala la variété, le bo
goût, l'élégance, les belles proportions, la préci
sion et la délicatesse de ces travaux de tourneui
Il donna des éloges mérités à l'auteur, qui avai
vaincu des difficultés jusqu'alors insurmontablcii
ainsi qu'à l'extrême simplicité, à la justesse et
la solidité des outils qu'il avait exécutés et perfet
tiennes lui-même, et surtout de son tour en l'ai
et de son tour à pointes, bien préférables au
tours plus compliqués. Parmi ses ouvrages l«
plus délicats^ on cite une sphère en ivoire d
4 pouces de diamètre, portée sur un piédest.
en ébène, et percée à jour de trente ouverture
au moyen desquelles l'artiste a travaillé dans 1
même bloc une urne dont le pied tient à la sphèi
par un pivot à vis , et dont le couvercle se dJ
vise à volonté. Dans cette urne se trouve un
autre boule également percée à jour, et qui coi
tient une étoile de douze rayons. Barreau fit un
autre pièce semblable , connue sous le nom d
Kiosque, et l'offrit à Napoléon, qui la plaça
Trianon. Barreau n'a point fait connaître le s(
cret de ses procédés. Plusieurs de ses ou
vrages figurent au Conservatoire des arts et mfi
tiers.
Biographie des Contemporains,
573 BARREAUX
BARREAUX ( Jacqucs Vallée, seigneur des),
poëte et sybarite, né à Paris en 1602, mort à
Châlons-sur-Saône le 9 mai 1673. Il changeait
de séjour suivant les saisons , et composa quel-
ques vers, dont il ne nous reste qu'un célèbre
~>onnet :
Grand Dieu! tes jugements sont remplis d'équité.
Encore ce sonnet lui est-il contesté par Voltaire :
«H est faux, ditil, que ce sonnet, aussi mé-
« diocre que fameux, soit de des Barreaux^ il
« est de l'abbé de Lavau ; j'en ai vu la preuve
« dans une lettre de Lavau à l'abbé Servien. »
Voltaire, Correspondance.
^BARREiROS {Gospar), géographe portu-
gais, né à Viseu à la fin du quinzième siècle,
mort en 1574. Il étudia sous son oncle le célèbre
Joao de Barros, devint chanoine d'Évora, et eu
1545 il fut chargé par le roi Emmanuel d'aller
remercier à Rome le pape Paul DI, qui venait
d'envoyer le chapeau de cardingil à l'infant
don Henrique. Préoccupé du vaste travail géogra-
phique qu'il avait entrepris, Joao de Barros re-
commanda à son neveu de recueillir SQJgneus«-=
ment les documents qu'il pourrait se procurer
pendant le voyage qui le contraignait à traverser
la Péninsule et une partie de la France. Il com-
mença son itinéraire à partir de Badajoz, et ne
l'arrêta qu'à Milan. Les renseignements si curieux
qu'il se procura alors enrichirent plus tard sa cho-
rographie. De retour en Portugal , Barreiros se
livra plus que jamais à l'étude de la géographie
et à des travaux de haute érudition. Bientôt
abandonnant les dignités de l'Église, il embrassa
l'ordre de Saint-François, et ce fut dans un cou-
vent de franciscains qu'il mourut. Son parent
Lopo de Barros, comme lui chanoine d'Evora,
fit imprimer son principal traité. H est intitulé
Chorographia; Coimbra, 1561 : on a de lui éga-
lement Observacoes-cosmograficas;^!3^ occupe
surtout de la description maritime de la Pénin-
sule. Dans le premier de ces ouvrages, et grâce
aux observations de Barros, il réforma un grand
nombre d'erreurs qui circulaient sur la géogra-
phie de l'Asie. Il est encore auteur d'un savant
traité de Ophira regione, et d'observations sur
Bérose et sur Manéthon, qui ont été traduites
en latin par André Scott, dans sa Bibliotheca
hispana. Fer». Denis.
BarbosaMachado, Bibliotheca Lusitana. — Joao-Bap-
tista de Castro, Mappa de Portugal.
BARRRLIER (Jacques) , botaniste français,
né à Paris en 1606, mort le 17 septembre 1673.
Il étudia d'abord la médecine, obtint en 1634
le grade de licencié, et renonça ensuite à la pro-
fession médicale, pour entrer en 1635 dans l'ordre
de Saint-Dominique. Dès lors il se voua à la
théologie , et consacra ses moments de loisir à
l'étude de la botanique , qui devint sa science fa-
vorite. En 1646, dans une tournée d'inspection,
le père Thomas Tarco , général de l'ordre des
Dominicains, se l'adjoignit en qualité d'assistant;
et ce fut ainsi que Barrelier visita la Provence,
— BARRÊME
574
le Languedoc et l'Espagne, d'où 0 rapporta de
nombreux échantillons de plantes. De retour de
son voyage en Espagne, il parcourut les Apen-
nins , visita une grande partie de l'Italie , et sé-
journa vingt-trois ans à Rome, où il fonda le
jardin des plantes du couvent de Saint-Xyste.
A la mort du P. Martin, nouveau général de
l'ordre, auprès duquel il avait continué ses fonc-
tions d'assistant , il revint en 1672 dans sa ville
natale, et s'établit au couvent de la nieSaint-
Honoré. Ce fut là qu'il essaya de terminer son
grand ouvrage, qui devait avoir pour titre : ffor-
tus Mundi ou Orbis Botanicus , et pour la ré-
daction duquel il entretenait une correspondance
régulière avec les principaux botanistes de l'Eu-
rope. Il avait déjà fait graver à Rome (1) une
partie des plantes dont il devait donner la des-
cription. Cette entreprise était généreusement
encouragée par Gaston, duc d'Orléans , pour le-
quel il avait formé un herbier, composé particu-
lièrement des plantes du Dauphiné. Il était tout
occupé de son travail , lorsqu'il succomba à un
accès d'asthme, dont il avait contracté le germe
en Italie. Ses manuscrits précieux, qu'il avait lé-
gués à la bibliothèque des Jacobins-Saint-Honoré ,
furent dispersés après sa mort ; ses papiers de
botanique devinrent la proie d'un incendie, et on
ne sauva que les planches en cuivre de VHortiis
Mundi.
Ces planches, et quelques citations de Plumier,
de Boccone , de Tournefort et de Morison, ont
préservé le nom de Barrelier de l'oubli. Antome
de Jussieu les a recueillies, et en a fait le sujet
d'un beau travail qui a pour titre : Plantas per
Galliam, Hispaniam et Italiam observais,
iconibus aeneis exhibitx a R. P. Jacobo Bar-
reliero, Parisino; opus posthumum, accu-
rante Antonio de Jussieu, Lugdunœo, etc.;
Paris (Et. Ganeau), 1714, in-fol. Cet ouvrage
contient 1324 figures réparties sur 334 planches ,
sans compter 3 planches de coquillages ; le texte
succinct qui les accompagne n'implique aucune
idée de classification. La plupart de ces figures
sont d'un dessin fort net, mais laissent beaucoup
à désirer pour l'exactitude des organes de la re-
production. — Plumier, pour honorer la mémoire
de Barrelier, a étabH le genre Barreliera , de la
famille des acanthacées. F. H.
Notice biographique, placée en tète de l'ouvrage pos-
thume de Barrelier.
BARRÊME (François), arithméticien célèbre,
né à Lyon vers le milieu du dix-septième siècle,
mort à Paris en 1703. Il donnait à Paris des
leçons de tenue de livres en partie double, et
jouissait de la protection de Colbert. On a de
lui : les Comptesfaits du grand commerce, aie,
dédiés au célèbre voyageur Tavemier; Paris,
1670; la meilleure édition est celle de 1708, re-
vue par Barrême fils ; — l'Arithmétique, ou le
Livre facile pour apprendre l'arithmétique
(1) Les dessins ont été faits, en partie, d'après ceuxîde
Columna.
575 BARRÉME — BARRETO
soi-même, etc. ; Paris, 1677, in-12, souvent réim-
primé; — le Livre nécessaire pour tous les
comptables, etc., contenant les calculs des inté-
rêts; Paris, 1694 et 1704, in-12;— la Géomé-
trie servant à Varpentage, 1673, in-12, avec
une ode dédicatoire à Legendre, négociant; —
le Grand Banquier, ou le Livre des monnaies
étrangères réduites en monnaies de France ;
Paris, 1681 et 1696, in-8", dédié à Colbert; réé-
dité et augmenté d'un 2^ volume, par Barrême
fils- Paris 1717 ; — l^ Cahier curieux de Bar-
rême arithméticien, etc., brochure in-8°, dé-
diée au duc de la Feuillade. Par ses connais-
sances théoriques et pratiques, l'auteur rendit
son nom proverbial : C'est un Barrême, il
compte comme un Barrême, etc.
Barbier, Examen critique.
BARRÈRE (Pierre), naturaliste français, né
à Perpignan vers 1690 , mort le 1" novem-
bre 1755. Il étudia la médecine dans sa -sTlle na-
tale, fut reçu docteur en 1717, et se mit aussitôt
à voyager pour satisfaire son goût pour la bota-
nique. En 1722, il fut envoyé à Cayenne, où il
passa près de trois ans. De retour en France,
il obtint en 1727 la chaire de botanique à Per-
pignan, et se livra en même temps à la pratique
médicale. En 1753 il fut nommé premier mé-
decin de la province du Roussillon, et, quelques
mois avant sa mort, il occupa le décanat de la fa-
culté de Perpignan. Willdenow honora la mé-
moire de ce naturaliste en lui consacrant, sous
le nom de Barrera {Meisteria de Scopoli), un
genre de plante de la Guyane.
On a de Barrère : Questions de médecine ,
où Von examine si la théorie de la botanique
ou la connaissance des plantes est nécessaire
à un médecin; Narbonne, 1740, in-4''; écrit
dirigé contre Thomas Carrère, qui niait l'utilité
de la botanique pour les médecins ; — Essai
sur l'histoire naturelle de la France équino-
xiale, ou dénombrement des plantes, des ani-
maux et des minéraux qui se trouvent dans
Vile de Cayenne ou à la Guyane; Paris, 1741,
in-12 ; 1749, in-12 : c'est une simple énuméra-
tion des plantes, d'après la nomenclature de
Tournefortet de Plumier; — Nouvelle rela-
tion de la France équinoxiale ; Paris, 1743,
in-12; on y trouve la description de la culture
du café, de la canne à sucre, du rocou, de l'a-
loés et du manioc ;— Dissertation sur la cause
physique de la couleur des Nègres, de la
qualité de leurs cheveux , et de la généra-
tion de Vune et de Vautre; Paris, 1741,in-8°
et in-12 : l'auteur cherche à établir, avec Pe-
chlin, Santorini et Thomas Browne, que la cou-
leur des nègres est due au passage de la bile
dans le sang, qu'il suppose noirâtre; — Disser-
tatio physico-medica, cur tanta humani in-
genii diversités; Paris, 1742, in-4°; — Omi-
thologise spécimen novum, sive s&i'ies avium,
in Ruscinone, Pyrenaeis mantibus, atque tn
Gallia eequinoxiali observatarum ; Perpignan,
576
1745, in-4° : l'auteur propose une nouvelle clas-j
sification des oiseaux, d'après les caractères des
patt«s; — Sur la manière dont les Espagnols
cultivent le riz , dans les Mémoires de V Aca-
démie des sciences , année 1743 ; — Observa-
tions sur Vorigine et la Jœ'mationdes pierres
figurées ; Paris, 1746, in-8; — Observations
anatomiques, tirées de Vouverture des cada-
vres ; Perpignan, 1751, in-8°; 1753, in-4°; on
y trouve quelques observations fort intéressantes
d'anatoraie pathologique sur les maladies du foie,
la péricandite, etc. F- H.
Biographie médicale.
BARRÈRE. Voyez BXRÈRE.
BARRERiA OU BARRIÈRE (Pierre de), car-
dinal, et évoque d'Autun, natif de Rodez , vivait n
dans la fin du quatorzième siècle. H refusa d'a-
bord d'accepter la barrette des mains du pape r
Urbain VI, parce qu'il pensait que ce pontife n'a- 1
vait été élu ni librement ni canoniquement. Il i
accepta plus tard le cardinalat qui lui fut offert :
de nouveau par Clément Vil, élu dans des con-
ditions plus régulières. On a de lui un traité du i
Schisme, composé contre Jean de Lignano, dé- ■
fenseur d'Urbain ; il a été publié dans le t. IV, ,
p. 429, de Y Histoire de V Université de Paris,
de Duboulay.
Casim. Oudin, Comment, de Scriptor. eccles., tom. 3,
colon 1380-1381.
* BARRES {Jean des), seigneur de Chaumont-
sur-Yonne , maréchal de France. Conseiller de
Philippe rv le Bel, il fut chargé en 1311, avec
Anseau de Joinville et Simon de Menou de sou-
tenir contre Thibault H , duc de Lorrame, les
droits que le; roi de France avait sur la terre
de Passavant en Argonne. Élevé, en novembre
1318, à la dignité de maréchal en remplace-
ment dé Jean de CorbeU , dit de Grez , il fut
envoyé le 27 septembre 1319, avec Pierre de
Galart, maître des arbalétriers, pour sommer Ro-
bert m, comte de Flandre , de comparaître en
personne devant le roi de France au jour de Noël
suivant. Philippe V , par lettres patentes du 19
janvier 1319, lui assura une rente de cinq cents
hvres parisis à prendre, tant qu'il tiendrait l'of-
fice de maréchal de France, sur la terre et les
hommes taillables de Pontbelin. Il vivait encore
en 1322. A. S.. ..Y.
Pinard, Chronol. milit., t. II, p. 119. — Anselme, Hist.l
générale, et chron. de la maison royale de France,
"t. VI, p. 686.
* BARRETO (le P. Melchior Nunez), voya-
geur portugais, né à Porto en 1520, mort le 10
août 1571. Il se destina à l'état ecclésiastique, et
entra en 1543 dans l'ordre des Jésuites. Voué à
l'apostolat , il partit fort jeune pour les Indes
orientales , et ce fut saint François-Xavier lui-
même qui le reçut à son arrivée au collège de
Goa. n ne tarda pas à devenir supérieur de la
résidence de Baçaim ; puis il obtint le titre de pro-
vincial des Indes. Il visita successivement Ma-
laca, le Japon, puis revint à la côte de Coroman-
del ; bientôt on le voit, à la tête de quarante Por-
577
BARRETO
578
tugais, s'aTenturant dans les domaines du roi de
Bungo, et allant trouver ce souverain lui-même.
Un évoque nestorien, nommé Marc-Joseph, con-
tre-balançait, par ses prédications dans les mon-
tagnes du Malabar, l'iniluence des missionnaires
catholiques. Le P. Nunez Barreto se rendit au lieu
où il résidait, et parvint, diton, à le convaincre;
à peine âgé de trente et un ans, l'ardent mission-
naire succomba à ses travaux, et mourut aux In-
des. On doit à ce religieux des lettres impor-
tantes sur l'Asie; il y en a une qui est recher-
chée entre toutes, et qiu, écrite en 1554, ne fut
imprimée qu'en 1570, à Louvain : le missionnaire
y rappelle les circonstances qui accompagnèrent
ia mort de samt François-Xavier, et la manière
dont on procéda à ses obsèques. F. D.
Barbosa Machado, Bibliotheca lusitana.
* BARRETO {Francisco de), gouverneur des
Indes, conquérant du Monomotapa , né au com-
mencement du seizième siècle, mort sur les rives
du Rio-Sena en 1574. H était fils de Ruy Bar-
reto, et s'était d'abord marié avec une fille de
don Joâo de Menezès, alferes m6r ou grand
porte-étendard : ce fut probablement cette al-
Uance qui lui ouvrit la porte des honneurs.
Quoique dépourvu de fortune, il menait un train
de seigneur; et les rois de Portugal le revêtirent
toujours de hauts emplois. Il vint d'abord aux
Indes, en qualité de commandant de la forteresse
de Baçaim ; et de ce poste militaire il passa au
gouvernement des Indes : ce fut, selon toutes pro-
babilités, avant de parvenir à cette dignité qu'il
épousa en secondes noces une sœur de don Luiz
de Ataïde , troisième comte de Atouguia, dont il
n'eut pas d'enfants ; il perdit les deux fils nés de
son premier mariage en Afrique et aux Indes.
Barreto, devenu quatorzième gouverneur des
Indes, succéda à don Pedro Mascarenhas en 1555,
et il occupa ce haut emploi jusqu'au 7 avril 1558.
Malheureusement son nom se trouve mêlé aux
persécutions que le plus grand poëte du Portu-
gal subit jadis dans ces conti'ées. Mais, si par son
ordre, Camoëns fut exilé à Macao , il n'en a pas
moins accompli des travaux , dont l'iustoire
doit lui tenir compte. Après avoir été nommé
commandant général des galères, il entreprit
par ordre du gouvernement portugais la con-
quête de ces vastes régions de l'Afrique , qu'on
désignait alors sous la dénomination si vague
du Monomotapa, et qui se trouvaient comprises
entre le Rio-Cucama et les côtes de l'Abyssmie.
Il partit pour cette expédition à la fin d'avril
1569, alla hiverner au Brésil, et après s'être rendu
à Mozambique entra en Afrique, à l'endroit où se
jette à la mer le Rio-QuHanamé. n tenta de péné-
trer dans ces mines de Masapa , d'où la reine de
Saba turait, dit-on , ses trésors , et d'où l'on avait
extrait récemment une pépite d'or évaluée à douze
mille crusades, et dont la configuration offrait
l'aspect d'un gros igname. Francisco Barreto éta-
blit le siège principal de ses opérations dans un
village appelé Inhaparapalla, sur les bords du
NOUV. BIOGR. UNIVERS. — T, IV.
Rio-Sena , et de là il s'avança dans IMntérieur.
Après d'incroyables fatigues et à la suite de for-
tunes diverses, il mourut misérablement de ma-
ladie , au milieu des missionnaires qui l'avaient
suivi, et qui le suppUaient de s'arrêter dans ses
expéditions périlleuses. Ferdikand Denis.
r Diogo de Couto, Da Asia, decada nona. — Pedro Bar-
reto de Resende, Tratado dos vizorreys da India, etc.,
manuscrit de la Bibliothèque impériale.
* BARRETO (François), missionnaire por-
tugais, né à Montemayor en 1588, mort à Goa
le 26 octobre 1663. Il faisait partie de la société
de Jésus. Envoyé aux Indes en qualité de mis-
sionnaire , il y enseigna la philosophie et la théo-
logie, et remplit en dernier lieu les fonctions de
visiteur de sa compagnie à Malabar et à Goa.
On a de lui : Relation des missions et de l'état
du christianisme dans la province de Mala-
bar ( en italien).
Alegambe, Bibliotheca scriptorum societatis Jesu.
* BARRETO (Jean-François), savant diplo-
mate et linguiste portugais, vivait dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle. Il fut se-
crétaire de l'ambassade portugaise en France.
On a de lui : une Relation de cette ambassade;
— un Traité d'orthographe portugaise ; — une
Bibliotheca lusitana; — Y Enéide de Virgile
traduite en portugais ; Lisbonne, 1763, 2 vol. in-S".
Nie. Antonio, Biblioth. hispana nova.t
BARRETO (Moniz de), vice-roi des Indes
en 1573, sous le règne de Sébastien, et gouver-
neur général des côtes orientales de l'Afrique en
1589. n pénétra dans les États du roi de Mongas,
et s'empara de sa capitale. H préparait une expé-
dition contre le Monomotapa, lorsqu'il mourut.
* BARRETO DE RESENDE (Pedro), histo-
rien et statisticien portugais, né dans les dernières
aimées du seizième siècle, mort à Lisbonne en
1651. n était chevalier-profès de l'ordre mili-
taire d'Aviz, et il accompagna dans l'Inde en
1629 don Miguel de Noronha, comte de Linharès,
lorsque celui-ci fut envoyé avec le titre de vice-
roi à Goa. Fixé dans cette ville , Barreto de Re-
sende s'occupa à rassembler les documents de
statistique les plus nombreux que l'on eût en-
core réunis sur les Indes portugaises, et il ne
revint en Portugal qu'avec le comte de Lin-
harès.
Barreto de Resende a laissé sur l'Inde un
splendide ouvrage qui n'a jamais été imprimé, et
dont la Bibliothèque impériale de Paris possède
probablement le manuscrit original. Barbosa
Machado ne parait pas l'avoir connu , car il en
altère le titre. Nous reproduisons ici celui que
lui a donné l'auteur : Breue tratado ov epilogo
de todos os vizorreys que tem havidono Estado
da India, successos que tiverûo nofempo de seus
goueryios, Armadas de Navios e galOes,que do
reyno de Portugal fordo aodito Estado ; e do
que succédée em particulara alguâs nos via-
gens que fizerûo, feito por Pedro Barreto de
Rezende, secretario do senhor conde de Lin-
19
579 BARRETO
hares, vizorrey do Estado da India, no anno
de 1635, gr. in-fol.
Ce précieux volume donne les plans coloriés
de foutes les forteresses possédées jadis par les
Portugais aux Indes et en Afrique; on l'a enri-
chi également des portraits de tous les gouver-
neurs et de tous les vice-rois qui se sont suc-
cédé depuis Vasco da Garaa jusqu'au comte de
Linharès. Malheureusement ces gouaches, dues
probablement à un artiste de Goa, laissent beau-
coup à désirer sous le rapport de l'exécution ; elles
ont été faites sur les peintures qui forment aujour-
d'hui la collection conservée à Pangim. D existe
plusieurs copies de ce fameux manuscrit; et la
reine de Portugal en a fait faire une récemment,
qui orne aujourd'hui sa bibliothèque particulière.
La copie en petit format, que possède la Biblio-
thèque impériale de Paris, n'offre point les plans
des forteresses. Ferdinand Denis.
Barbosn Macbado, Bibl\otheca Lusitana. — Raczyns-
ki, les Arts en Portugal, 2 vol. in-S".
BARRETT (Gconje), célèbre peintre de pay-
sages, né à Dublin vers 1732, mort en 1784. Il
apprit son art sans aucun maître. Il vint à Lon-
dres en 1762, et forma le plan de l'Académie de
peinhire, dont il fut membre. Ses meilleurs ou-
vrages se trouvent chez les ducs de Portland et
de Duccleugh.
Naglcr, JVeues AUgemeines-Kûnstler-Lexicon.
BARRETT ( Guillaume), chirurgien anglais,
natif du comté de Sommerset , mort en 1789. Il
mit vingt ans à écrire un oun-age intitulé His-
toire et antiquités de la ville de Bristol, etc.,
avec planches; 1790, Londres, in-4<'.
Biographie médicale.
BARRETT {Jean-Jacques de), Uttérateur
d'origine anglaise, né à Condom le 12 novembre
1717, mort à Paris le 18 août 1792. H étudia à
Paris la littérature ancienne, et devint professeur
de langue latine et inspecteur général de l'É-
cole militaire. Il a traduit plusieurs ouvrages
de Cicéron ( de la Vieillesse, de V Amitié, les
Paradoxes, le Sonrje de Scipion , Lettre poli-
tique à Quintus, les Offices), 1759 et 1776,
in-12; — les Métamorphoses d'Ovide, 1778,
1796, 2 vol. in-12; — les Œuvres. de Virgile
(révision delà traduction de Catrou), 1782,
1787, 2 vol. in-12; — Histoire de Florence,
de Machiavel, 1784, 1789, 2 vol. in-12, — VÉ-
loge de la Folie, d'Érasme, 1789, in-12 ; — les
Œuvres de Tacite , traduction littérale et clas-
sique; Paris, Aug. Delalain, 1811, 3 vol. in-12.
On a souvent confondu cet auteur avec Paul
BARRETT ou Barrât, né à Lyon le 28 juin
1728, mort à Paris vers 1795, et qui a publié :
les Amours d'Alcidor et de Charisée, traduc-
tion (supposée) du grec; Amsterdam (Paris),
1751, 2 parties in-12 ; — le Grelot, ou les Etc.,
ouvrage dédié à moi (1754), 2 parties in-12;
nouvelle édit., augmentée de V Anti-Grelot, et
suivie de l'Ivrogne, conte tragi-comique, 1762 ,
in-12; -~- Mademoiselle Javotte, ouvrage mo-
' BARREY 580
rai, écrit par elle-même et publié par \un de
ses amis; Londres et Paris, 1762, in-12; —
l'Homme, ou le Tableau de la vie, histoire des
passions, etc., trouvé dans les papiers de l'abbé
P***; Francfort, 1765, 3jol. in-18; ouvrage at-
tribué à l'abbé Prévost; — Foka, ou les Méta-
morphoses, conte chinois dérobé à M. de
F***; Paris, 1777, in-12; — les Petits Specta-
cles de Paris (l'année 1773), in-18; — lesCo-
lifichets, comédie en I acte et en vers ; Paris,
1751, in-12; — l'Amant supposé, comédie en
un acte et en prose ; Paris, 1760,^jn-l2.
Quérard, la France littéraire.
BARRETT (John), savant anglais, né en
1753, mort le 15 novembre 1807. Il fut mem-
bre du collège de la Trinité à Dublin , biblio-
thécaire et professeur de langues orientales. Il
affecta beaucoup d'originalité dans ses habitudes,
et laissa, par son testament, près de 100,000
liv. sterl. destinées, suivant ses ordres, « à nourf h'
« ceux qui ont faim, et à vêtir ceux qui sont
« nus. » On a de lui : Recherches sur Vori-
gine des constellations qui composent le zo-
diaque , et sur les usages auxquels elles fu-
rent destinées, 1800; — Essai sur la pre-
mière partie delà vie de Swift, 1808, in-S" de
232 p. ; — Evangelium secundum 31atthasum,
ex codice rescripto in bibliotheca collegii SS.
Trinitatis, juxta Dublin.
Biographia Britannica.
BARRETT (Eaton-Stannard) , poète irlan-
dais, né en 1785, mort le 20 marsl820. On a
de lui : la Comète, œuvre burlesque, 1803, in-8»;
— Tous les Talents, poème satirique, 1807,
in-8°; — la Femme, poème, 1810, in-S°; —
l'Héroïne, ou aventures de Chérubin, 3 vol.
in-12, 2^ édition, 1814.
Rose, New Biographical Dictionary.
* BARREY (Claude- Antoine), médecin fran-
çais, né à Besançon le 29 juillet 1771, mort dans
la même ville le 27 novembre 1837. Ses études
faites, il embrassa d'abord en 1792 l'état ecclé-
siastique, auquel il renonça ensuite, pour ne se
donner qu'à l'étude de la médecine. II fut em-
ployé à la pharmacie des hôpitaux ; et plus tard,
lors de la réorganisation des écoles, il vint suivre
à Paris les leçons des maîtres de la science. A
Besançon, où il revint ensuite pour y exercer son
art, il s'acquit de nombreux clients, et employa
ses loisirs à écrire sur la médecine. Mais son
plus beau titre à la reconnaissance de l'humanité
souffrante, ce fut le zèle qu'il mit à propager la
vaccine à une époque ou son efficacité était con-
testée, même par les médecins. On a de lui :
Mémoire sur les Maladies épidémiques; Be-
sançon, 1813, in-8°;-— De la vaccine et de ses
effets; ibid., 1808,in-8° ;— Histoirsimpartiale
de la vaccine; ibid., 1831, in-8°; — Mémoire
sur l'influence de l'air atmosphérique dans la
production des maladies épidémiques ,,. cou-
ronné par la Société de Toulouse en 1820 ; —
Rapports (annuels) sur l'état de la vaccine
68f BARREY — BARRIERE
dans le département du Loubs, à partir de
1804.
Quérard, la France littéraire.
BARRI et non barrio (Gabriel), théologien
humaniste et géographe italien, né à Francica
(Calabre), -vivait probablement dans la seconde
moitié du seizième siècle. On a de lui : De Anti-
guitateetSitu Calabriee, libri quinque ; Rome,
1571, in-8o, et dans Vltalia illustrata, Franc-
fort, 1600, in-fol, ; enfin dans le Thésaurus an-
tiquitatum Italias, de P. Burmann : une autre
édition estimée est celle de Rome, 1737, avec ad-
ditions et notes de Thomas Aceti , et des remar-
ques de Quattromanm" ; on trouve encore cet ou-
vrage dans le Delectus Scripforum rerum Nea-
politanarum , édité, in-fol., à Naples par D,
Giordani ; quoique publié si souvent, cet ouvrage
a été critiqué par Quattromanni , et même attri-
bué tantôt au cardinal Sirlet , tantôt au cardinal
Santorio ; — Pro lingua latina libri très ; —
de jEternitate urbis liber unus; de Laudi-
bns Italias liber unv^, publiés tous trois à
Rome, 1571 : une première édition moms com-
plète avait paru en 1554. Comme il arriva plus
tard à un grand roi (Frédéric le Grand), l'autem*
. n'aimait pas sa langue maternelle : dans son livre
dé Situ Calabrids , il maudit ceux qui seraient
tentés de le traduire en italien.
Bnrrnann, Thésaurus Antiquitatum Italise, t. V,
part. 6— D. Giordani, Blbl. scriptorum rerum Neapo-
litanarum. — Ginguene, Histoire littéraire. — Tlrabos-
chl , Storia.della Letteratura italiana.
* BARRI ( Giacomo ), peintre et graveur, né à
Venise vers 1630, mort après 1684. Il imita le
Titien, le Tiatoret, et Paul Véronèse. Ses œuvres
principales, assez estimées, sont : V Adoration des
Bergers, et la Madeleine aux pieds du Christ.
H a publié : Viaggio pittoresco, in cûi si notano
distint, tutte le pittîcrefamose de'' piû celebri
pittori che si conservano in qualsivoglia città
deW Italia; Y emse, 1671, in-12; livre assez
rare, traduit en anglais par William Lodge ;
Londres, 1679, in- 8°. E. B— n.
MeIchiorl,;/^ite de' Pittori Feneti; inss. — Lanzi, Storia
Pittorica. — Ticozri, Dizionario de' Pittori. — Orlandi,
Jbecedario Pittorieo. — Cii. Le Blanc , Manuel de l'A-
mateur d'istampes.
BARRiENTOS ( Barthélémy ), commentateur
espagnol du seizième siècle. Il était né à Gre-
nade, et enseigna à Salamanque les humanités et
les mathématiques. On cite de lui : Sylva anno-
tationum; — Commient. inSomnium Scipionis;
— Cometarum explicationes ; — Lima bar-
barici et synonyma latina ; — Syntaxispar-
tium orationis; — Notas in Christoph. Cal-
veti Stellee Aphrodisum expugnatum ; —
Opuscula de periodis, de monetis antiquis,
de coloribus et de calendis.
Antonio, Bibliotheca hispana vêtus.
* BARRiENTOS ( Gcnès DE ), théologien espa-
gnol, mort en 1694. Il étudia à Salamanque, entra
dans l'ordre de Saint-Dominique , et se fit con-
naître comme théologien et comme prédicateur.
Applaudi à la cour de Charles II pour son élo-
682
quence, il ne se laissa pas éblouir par ces succès,
et se consacra aux missions étrangères. En 1 685
il était aux lies Philippines, et devint successi-
vement évêque titulaire de Troie et suffragant
de l'archevêque de Manille. On a de lui : Expu-
gnacion de el probalismo reflexiones theolo-
gicas ; Manille, 1684, in-4«'.
Echard, Scriptores ordinis Prœdicatorum, t. II,
p. 740.
* BARRIENTOS (Zojsez DE ), théologien espa-
gnol, né à Médina del Campoen 1382, mort le
21 mai 1469. Il entra dans l'ordre de Saint-Do-
minique , et devint au concours professeur de
théologie à Salamanque. Il occupa cet emploi
depuis 1416 jusqu'en 1433, époque à laquelle il
fiit chargé par le roi de Castille, Jean II, de diri-
riger l'éducation de l'infant don Henri. En 1438
il fut nommé évêque de Ségovie et grand
chancelier de Castille, et assista en 1440, avec le
roi, aux états-généraux de Valladolid ; en 1442
U changea le titre d'évêque de Ségovie contre
celui d'évêque d'Avila; et après la réconciliation
qu'il ménagea entre le prince Henri et le roi son
père, il devint évêque de Cuença, et inquisiteur
général pour toute la Castille. H refusa l'évêché
de Compostelle, et se tint dans son diocèse de
Cuença jusqu'à sa mort. Les pauvres furent ses
héritiers. On a de lui : Clavis sapientias; —
Index latinus ad sancti Antonini , archiepis-
copi Florentini, summam Theologicam; —
plusieurs ouvrages non imprimés, mais dont les
sujets paraissent singuliers : Del caso y for-
tuna; — Del dormir y despertar y del sonar
y de las adivinanças , y agueros y procédas ;
— Del adevinar y de sus especies y del arte
magica.
Echard, Scriptores ordinis Prmdicatorum. — Tou-
ron, Hommes illustres de Fordre de Saint- Dominique.
BARRIÈRE {François) , jésuite et théologien
français, vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle. On a de lui : les Grandes véri-
tés, de la Religion pour purifier le Chrestien, le
conformer à Jésus-Christ et l'unir à Dieu; en
trois parties; Toulouse, 1704, in-12.
Journal des Savants,- nos, p. 1*8; f^ éd. ; tl8, 2^ éd.-
Rlchard et Giraud , Bibliothèque sacrée.
BARRIÈRE ( dom Jean de la ), fondateur de
l'ordre des Feuillants, né àSaint-Céré en 1544,
mort à Rome en 1600. A dix-huit ans il était
pourvu de l'abbaye de Feuillant, dans le diocèse
de Rieux, dont il prit possession en 1565. Venu
à Paris avec le cardinal d'Ossat pour compléter
ses études, il revint faire profession à Toulouse
en 1573 , et résolut de faire revivre au sein de
son ordre l'esprit de saint Bernard. Ces sortes de
projets eurent toujours à vaincre de violentes
oppositions : c'est ce c[ui arriva à Barrière ; mais il
vint à bout des obstacles , et plusieurs maisons
embrassèrent sa réforme. Son institut fut re-
connu par un bref de Sixte V en date du 5 sep-
tembre 1586, et affranchi de l'obédience dé Cî-
teaux. Attaché à là cause royale, il obtint du roi
Henri lU le monastère de la rue Saint-Honoré,
19.
583
BAREIÈRE — BARRINGTON
584
dont il se mit en possession en 1587. Quelques-
uns des religieux placés sous son obéissance pri-
rent pai'ti pour la Ligue , et le firent suspendre
par Sixte V, après l'avoir fait interroger par
l'inquisiteur Alexandre de Francissis, auquel il ré-
pondit humblement qu'il était en effet un grand
pécheur ; ce que l'on prit pour un aveu. On lui in-
terdit de dire la messe, et il eut Rome pour prison.
Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée.
BARRIÈRE (Pierre), surnommé La Sarre,
régicide, mort à Melunle 26 août 1593. Il conçut
le projet que RavaiUac mit si fatalement à exé-
cution, celui de tuer Henri IV. H communiqua
son dessein à un dominicain italien du nom de
Séraphin Banchi, qui, l'en ayant vainement dé-
tourné , fit avertir le roi. Arrêté à Melun au mo-
ment où il allait exécuter son régicide. Barrière fut
rompu vif dans cette ville, sans témoigner aucun
repentir. Il affirma sur l'échafaud ce qu'il avait
déjà déclaré dans son testament, savoir, qu'il avait
été poussé à eet attentat par on capucin lyonnais ,
par le curé Aubri et par le P. Varade.
Pasquier, Lettres, liv. II, lettre 2«. — De Thou , His-
toire, Uv. 107. — Relation du régicide Barrière ; Paris ,
1594, In-S».
BARRIÈRE (Pierre de la). Voy. Barreria.
BARRIÈRE (Dominique). Yoy. Dominique.
BARRIN DE L.A GALLISSONIÈRE. Voy. Gal-
LISSONNIÈRE.
BARRIN (Jean), littérateur et vicaire général
à Nantes, né à Rennes en 1640, mort en 1718.
Il fut ordonné prêtre en 1703, et publia : une tra-
duction des Épitres et Élégies d'Ovide ( Œuvres
galantes et amoureuses d'Ovide) ; Paris , 1676 ;
la Haye, 1692 et 1701 , in-12 ; — la Vie de la
bienheureuse Françoise d'Amboise , femme du
duc de Bretagne Pierre H; Rennes, 1704, in-12.
Barbier lui attribue Yémis dans le cloître, ou la
Religieuse en chemise, publiée sous le pseudo-
nyme de Vabbé Duprat, 1683, 1739, 1740; Lon-
dres, 1761 , in-1 2 ; Pékin , 1776 , in-S" , et qualifié
de livre infâme par LengM-Dufresnoy.
Barbier, Examen critique des Dictionnaires, etc.
BARRINGTON (Jean-Shute), publiciste et
théologien protestant, né en 1678 à Théobald
(Hertfordshire) , mort en 1734 dans le comté de
Berks. Il publia plusieurs écrits en faveur de l^É-
glise anglicane, fut nommé en 1708, commissaire
des douanes, et entra en 1720 au parlement,
d'où il fut expulsé en 1723, pour l'affaire de la
loterie deHarburgh, dont il était sous-gouver-
neur. Ses principaux ouvrages sont : nu Essai sur
l'intérêt de l'Angleterre relativement aux
protestants non conformistes, 1701 et 1703,
in-4'' ; — les Droits des protestants non con-
formistes, 1705, in-4°; — Miscellanea sacra,
1725, 2 vol. in-8°; 2^ éd. augmentée, 1770; —
Essai sur les diverses dispensations de Dieu
sur le genre htimain , etc., 1725, in-8''.
Biographia Britannica.
BARRINGTON (Daincs), savaut anglais, fils
du précédent, naquit vers 1730, et mourut le
14 mars 1800. Il étudia d'abord la jurispru-
dence en 1751, et devint maréchal du tribunal
supérieur de l'amirauté en Angleterre; mais
en 1753 il résigna cette place, lorsqu'il fut
nommé secrétaire de l'administration de l'hôpital
de Greenwich. En 1757 il accepta une place de '
juge dans le Northwales, et ensuite à Chester;
en 1765 il se démit de ses différents emplois, à
l'exception de celui de commissaire général de
l'approvisionnement de Gibraltar, et du titre de
conseiller du roi , qui lui avait été donné quelque
temps auparavant. Il remplit à diverses reprises '
les fonctions de vice-président de la Société royale
de Londres. Son premier ouvrage parut sous le
titre : Observations on thestatutes chiefly the
most ancientfrom magna charta to2i Jac. l,
c. 27, with an appendix, being a proposai
for nevj modeling the statutes, 1766, in-4°;
ouvrage qui eut cinq éditions. En 1767 , il pu-
blia the Naturalist's calendar, et inséra diffé-
rents essais sur la physique dans les Mémoires
de la Société royale des sciences. En 1773, il fit
paraître the Anglo-Saxon , from the histo-
rian Orosius , by Alfred the Great; together
with an English translation from the Anglo-
Saxon, grand in-8°, avec des observations. A
cet ouvrage est jointe une carte de l'Europe, avec
des observations et des conjectures par J.-R. Fors-
ter. Barrington s'occupa activement des recher-
ches relatives au passage du Nord dans la mer
des Indes, et provoqua le voyage du capitaine'
Philips par son livre intitulé Probabilty of
reaching the north pôle; 1775, in-i"; il le
réimprima dans ses Miscellanies, 1787, in-4»,
ainsi qu'une Dissertation sur le système de
Linné, qu'il trouvait obscur et ininteUigible
sous plus d'un rapport. H y inséra aussi : Voyage
d'Othar, et éclaircissements sur la géogra-
phie du neuvième siècle, d'après Orosius;
un Voyage espagnol, de Vannée 1775, pour
examiner les côtes de l'Amérique, au nord
de la Californie. Parmi les Ménoires de
Barrington qu'on trouve dans le Recueil des An-
tiquaires de Londres, il s'en trouve un qui con-
tient des Recherches sur l'invasion de Jules-
César-en Angleterre, et surtout sur le passage
de la Tamesis. Il y soutient l'opinion avancée
par le docteur Owen , savoir, « que la Tamesis
n'était pas la Tamise, mais la rivière de Medway. »
BARRINGTON (Shute), théologien anglican,
sixième fils du lord de ce nom, naquit à Becket
dans le Berkshire en 1734 , et mourut le 27
mars 1826. Jouissant de l'estime particulière de
George IQ, il obtint successivement l'évêché de
Salisbury et celui de Durham. D publia divers
écrits pour démontrer que la révoluti'on fran-
çaise avait pour cause la corruption de l'Église
de Rome. Ses écrits (brochures politiques, ser-
mons, mandements) ont été réunis en un vo-
lume, publié à Londres en 1811. En 1815, il pu-
blia une Esquisse de la vie politique de Wil-
liam, deuxième vicomte Barrington, son frère.
585
BARRINGTON — BARROIS
586
Sa maison était le rendez-vous des hommes les
plus éminents de l'époque.
Rose, New Biographical Dictionary.'
*BARRio JuvGïJLO {Gabriel Ferez), écri-
vain espagnol, vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il fut secrétaire royal, et
écrivit des ouvrages qui se rapportent à ces
fonctions. On a de lui : Secretario y consejero
de sennores y ministros, intitulé originaire-
ment : Direccion de secretarios ; Madrid, 1613.
Antunio', Bibliotheca hispatia nova.
*BARRIO NUEVO OU BARNCEVO (Garcia
de) , vice-roi espagnol , vivait dans la première
moitié du dix-septième siècle. H lut vice-roi de
Naples et conseiÛer d'État. On a de lui : Pane-
gyricus ad eomitem de Lerwos, Neapolitanum
proregem; — Defênsa de D. Franc, di Bar-
nuevo Peralta su hizo.
Antonio , Bibliotheca hispana nova.
* BABRio-NUEVO OU BARNUEVO [(Fran-
cisco Masquera dk) , poète espagnol, vivait dans
la première moitié du dix-septième siècle. On a
de lui : la Numantina del Licenciado don
Francisco Masquera de Barnuevo , dirigida
à la nobilissima ciudad da Soria y à sus doce
Linages y casas à ellas agregadas; Séville ,
1612, in-4°. Ce long titre annonce que le poëme
est consacré à la gloire de Soria, patrie du poète,
et qui n'aurait été autre que l'ancienne Numance.
L'œuvre comprend quinze chants assez bour-
souflés, auxquels se joint une relation historique
en prose ayant trait au même sujet. ^Barnuevo
appelle sa Numantina une composition de sa
jeunesse , mais imprimée, dit-il, lorsqu'il était
déjà avancé en âge. Au jugement de Ticknor, le
poëme témoigne en effet de peu de maturité.
Ticknor, History of Spiinish Literature, II, 464. —
Antonio, Bibliotheca hispana nova.
*BARRios ou BABios DE {Banicl-Lévi) ,
appelé aussi Michel, théologien et poète juif espa-
gnol, vivait dcuis la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle. H résida à Amsterdam, se Uvra à la
culture des lettres et de la poésie, et laissa en
langue espagnole : le Triomphe du gouverne-
ment et de l'antiquité belge ; — Relation des
poètes et des écrivains espagnols d''origine
juive; — Coro de las Musas ; — V Histoire
universelle des Juifs ; — Casa de Jacob, où
il est question de l'état actuel des Juifs ; —
Theologia Natural.
Wolf, Bibliotheca Hebr.
*BARRios {Jean de), chirui^ien espagnol
de la fin du seizième siècle. On a de lui : De la
verdadera cirurgia, medicina y astrologia;
1607, in-fol. Cet ouvrage valut à l'auteur un
certain renom.
Biographie Médicale.
BARRIS {Pierre- Joseph-Paul), président de
la cour de cassation, né à Montesquieu (Gers)
le 30 juin 1759, mort à Paris le 27 juillet 1824.
D fut nommé député à l'assemblée législative en
septembre 1791. En 1792, il fit rendre un décret
sur le remplacement des membres des direc-
toires administratifs, à défaut de suppléants.
Après la session , il fut nommé juge à la cour de
cassation, et ensuite président de la même cour.
Il a signé toutes les délibérations qu'elle a prises
collectivement tant en faveur des Bourbons qu'en
faveur de Napoléon. Il présidait la section crimi-
nelle qui, le 14 décembre 1815, rejeta le pourvoi
de Lavalette, directeur général des postes, con-
damné à mort par la cour d'assises de la Seine.
Le Courrier français, 30 juillet 1824. — Le Moniteur,
10 août 1824.
* BARROILHET {Paul ), artiste chanteur fran-
çais, né à Bayonne (Basses-Pyrénées) le 22 sep-
tembre 1810. FOs d'un honorable commerçant, il
dut lutter fort longtemps contre la volonté bien
prononcée d'un père qui voyait en lui son succes-
seur, avant de pouvoir s'adonner sans réserve au
penchant qui l'entraînait vers l'étude de la musi-
que. A l'âge de dix-huit ans il entra au Conser-
vatoire, et fut confié aux soins de BenderaU. Deux
années lui suffirent pour compléter ses études ; et,
n'osant point aborder du premier coup la scène
de l'Opéra de Paris , il partit pour l'Italie à la fin
de 1830, muni de recommandations de Rossini.
H resta quelque temps à Milan , et visita succes-
sivement Gênes, Vérone, Brescia, Bergame,
Trieste, Turin, fut engagé à Palerme en 1835,
et à Rome en 1 836. Il y créa avec un rare succès
l'Assedio di Calais que Donizetti écrivit exprès
pour lui ; il se fit applaudir bien plus encore dans
le Roberto Devereux et le Colombo du môme
auteur. C'était sous les auspices de la Pasta, de
Rubini et de GaUi que M. Barroilhet avait fait ses
premières armes et partagé leurs couronnes. Une
maladie du larynx, qui s'est reproduite à Paris en
1840 , l'éloigna momentanément de la scène en
1839.
Adolphe Nourrit le retrouva à Naples , et les
deux grands artistes , frères par le talent , le de-
vinrent bientôt par le cœur. Après la mort de
Nourrit, Barroilhet quitta l'Italie, et vint s'en-
gager au grand Opéra de Paris, objet de son
ambition. Il y débuta dans la Favorite avec un
succès complet. U fut surtout applaudi dans
Guillaume Tell, Charles VI, le Lazzarone.
Rarement on avait entendu un baryton aussi
parfait. En 1847 il quitta l'Opéra, parce qu'il ne
voulut point renouveler son engagement aux
conditions que l'administration lui offrait ; depuis
lors , il s'est fait entendre fréquemment dans des
soirées musicales et dans des concerts.
Vincent de Jozeran.
La France musicale, 4* année n" 10. — Bévue géné-
rale biographique, année, 1845, 4^ livraison. — Diction
naire de la Conversation,
BARROIS ( Jacques-Marie) , hbraire à Pa-
ris, né en 1704 , mort le 20 mars 1769, à soixante-
cinq ans. « n connaissait, dit Ladvocat, non-
« seulement les éditions et les prix des livres ,
« mais leur contenu, m On a de lui un grand
nombre de catalogues, parmi lesquels on remar-
que surtout son Catalogue des livres de FafÀ
587
BARROIS — BARROS
588
connet, avec des éclaircissements et une table;
1763, 2 vol. in-8°.
France littéraire.
*BARROis (Etienne), historien français,
vivait vers le mflieu du dix-huitième siècle. On
a de lui : Histoire mémorable du siège de la
ville d'Orléans par les Anglais &a. 1428 et 1429;
Orléans, 1739, in-8°. Cet ouvrage manque de
critique, et le style en est mauvais.
Lelong . Bibliothèque historique de la France, édit.
de Fontette.
BARROis (rfowi Humbert), théologien de
l'ordre de Saint-Benoît. Il entra dans l'ordre à
Moyen-Moutier en 1711, devint abbé en 1727,
et^fut revêtu des principales dignités de la con-
grégation de Saint- Vamie. Il a publié divers ou-
vrages sur la constitution de son ordre et sur
d'autres sujets.
Calmet, Bibl. de Lorraine.
BARROS (le P. André), écrivain portugais,
né à Lisbonne au dix-septième siècle , mort au
dix-huitième. Il étudia chez les jésuites en 1691,
et, après avoir suivi leurs cours, il entra dans leur
institution. D occupa successivement les fonc-
tions de professeur et de maîh'e des novices à la
maisonde Lisbonne. L'Académie royale d'histoire
l'admit parmi ses membres. Outi'ele compte rendu
de ses travaux académiques , on a de lui une vie
estimée de Vieyra, qui a paru sous ce titre : Vida
do padre Antonio Vieyra, da companhia de
Jésus, pregador de S. Magestad. F. D.
Rarbosa Machado, Bibliotlieca Lusitana.
BARROS (Joâo de), historien, surnommé le
Tite-Live portugais, né à Viseu en 1496, mort à
Alitera près de Villa-do-Pombal en 1570 (1). Il
entra, encore enfant, au service du roi Emma-
nuel, et raconte lui-même, avec une naïveté char-
mante, « qu'il était de la hauteur d'un pion du
jeu des échecs, » lorsqu'il fut admis en qualité
de moço fidalgo dans le palais. Les facultés
peu communes qui se manifestèrent de bonne
heure chez le jeune Barros le firent attacher
particulièrement au service de l'infant dom
Joâo, reconnu déjà coràme héritier du trône. Ce
fut pendant qu'il appartenait à la maison de ce
prince, qu'il composa un roman de chevalerie
intitulé 0 Emperador Glarimundo , qui, pour
n'être point signalé par Cervantes , n'en a pas
moins tous les défauts du genre, comme il a
aussi toutes les qualités de style qui font pres-
sentir l'habile écrivain. Composé à vingt ans,
sous les yeux du prince, qui en corrigea, dit-on,
certains passages , le Glarimundo laissait voir
en germe toutes les qualités de l'historien. Em-
(1) L'origine de Barros a soulevé quelques discussions ;
selon les uns, il serait fils naturel de Lopo de Barros, gentil-
homme d'une excellente taraille, possédant un majorât
aux environs de Braga , et 11 aurait vu le jour dans cette
ville : selon d'autres autorités , 11 serait né en légitime
mariage , et le nom déjà Illustre qu'il portait viendrait
d'un Heu désigné sous le nom de Barros, et qui se trouve
situé dans la province d'entre-Douro-e-Miiiho. Severim
de Parla, qui entre dans des détails assez nombreux à ce
sujet, se tait malheureusement sur le fait principal, etne
nous dit rien sur les premières années du célèbre Wstorien.
manuel ne s'y trompa point ; il fit au jeune Bar-
ros la proposition de raconter les événements
dont le bruit retentissait alors; là s'arrêtèrent
les bonnes dispositions du monarque. Un peu
plus d'un an après l'apparition du Glarimimdo,
Emmanuel mourait, et léguait à son fils le soin de
mettre en lumière le génie naissant dont , mieux
que tout autre, 0 avait dû comprendre la portée.
Les premières années du règne de Joâo ni
furent occupées d'une manière trop active pour
que le fils d'Enunanuel pût réaliser immédiate-
ment la pensée de son père ; il fit mieux peut-
être , car il accorda au jeune gentilhomme de sa
chambre, qui ne s'était fait connaître que par une
œuvre d'imagination , la 'direction de la factore-
rie du château de Mina, sur les côtes d'Afrique ,
et le mit ainsi à même d'étudier autre part que
dans les livres le grand mouvement commer-
cial qui allait changer le monde, et les régions
encore peu connues où s'était manifesté pour la
première fois ce besoin incessant d'explorations,
cette activité de découvertes, que lui-môme il
provoquait.
Barros, qui s'était mariéjeune, quitta l'Europe,
et ne fit qu'un assez court séjour à Castello-de-
Mina ; il ne resta en Afrique que le temps né-
cessaire pour colorer les récits merveilleux dont
la brillante réalité devait effacer les fictions rê-
vées durant sa première jeunesse. Parti en 1522,
nous retrouvons Barros pourvu en 1523 d'un
poste plus important; il est nommé trésorier de
la douane de l'Inde , de Mina et de Ceuta , et il
exerce ces fonctions jusqu'en décembre 1525 ;
deux ans plus tard , la peste qui se manifeste à
Lisbonne l'oblige à chercher un air plus pur, et
il se réfugie dans cette retraite da Ribeira de
Alitem, près de Pombal,dont le séjour lui fut tou-
jours si cher, qu'après la réalisation de ses en- ■
treprises littéraires, ou l'accomplissement des
devoirs nombreux imposés par ses fonctions
difficiles, ce sera toujours là qu'il viendra cher-
cher quelques heures de repos. Ce fut à AUtem
que Duarte de Resende, son parent, dont la célé-
brité scientifique était grande alors , lui fit tenir
un récit ignoré de la mémorable expédition de
Magellan, et l'engagea à le publier en le revêtant
de ce style dont il venait d'admirer la suprême
élégance. Barros ne suivit pas le conseil ; mais il <
médita l'écrit. Les travaux du grand navigateur
portugais ne sortirentplus dès lors de sa mémoire.
En faisant par la pensée le tour du monde, et en
parcourant du regard les vastes mers de l'Orient '
asservies aux Portugais, Barros sentait son amour
patriotique grandir, et l'historien se révélait.
La haute probité du fonctionnaire est connue,
comme son talent est admiré ; et toujours quel-
que nouvelle faveur de la cour l'éloigné des tra-
vaux qu'il médite, les propositions qui lui ont été '
faites naguère par Emmanuel sont oubliées. Ett
1533 (1), Barros est revêtu du titre A&feitor da
(1) Et non en 1B32, comme le dit en hésitant Manuel I
589
casa da India e minas, ce qui équivaut à celui
de directeur général des douanes.
Les nombreux détails administratifs qu'entraî-
nait après soi un emploi de cette nature, servi-
rent et retardèrent à la fois les travaux de l'écri-
vain. Si d'innombrables documents historiques
vinrent comme d'eux-mêmes se présenter sous
ses yeux, il avait une probité trop haute, un
trop grand amour du bien public, pour employer
à une occupation purement littéraire le temps
qui appartenait à l'État ; et il a soin de faire re-
marquer lui-même à son fils que ses nombreux
ouvrages peuvent être lus par lui sans crainte ,
et sans qu'il redoute rien pour le salut de son
âme ; leur publication est le fruit de ses veilles,
ils ont été pour la plupart écrits durant la nuit.
L'œuvre de Barros n'est pas l'œuvre d'un
simple chroniqueur; et l'on ne saurait se faire
une idée exacte des travaux préparatoires qui
précédèrent la publication de sa grande histoire
de l'Orient. En effet, depuis la chronique d'Azu-
rara jusqu'au Tarigh et aux grandes cartes du
Céleste Empire qu'il se fait expliquer par un Chi-
nois tombé en esclavage, et qu'il a acheté uni-
quement pour qu'il le puisse servir dans ses
investigations, tout est consulté par lui sans
qu'il néglige le moindre détail; et plus tard, lors-
que Joâo in, se rappelant le style plein d'élé-
gance de l'auteur de Clarimundo , le charge offi-
cielleraenl d'écrire le récit que d'autres ont en-
trepris , mais que nul n'a su achever, U n'y a
point d'archives des vice-rois de l'Inde qui ne
soient soumises à ses investigations : les papiers
de Nuno da Cunha, qui lui passèrent, dit-il, tous
sous les yeux , étaient à eux seuls si nombreux,
que deux vastes coffres ne pouvaient les conte-
nir. A partir du moment où il s'est chargé de
dévoiler enfin les mystères de l'Orient à l'Eu-
rope , tout chez Barros concourt à l'accomplisse-
ment de cette grande mission , et il n'y a pas de
moyen, si humble qu'il soit, que ce grand esprit
ne mette en œuvre pour parvenir à ses fins.
Des enfants des Paravias du Malabar arrivent-
ils en effet à Lisbonne , et doivent-ils être éle-
vés avec les jeunes Abyssins , auxquels le gou-
vernement portugais fait donner une éducation
qu'on veut répandre plus tard parmi les anti-
ques chrétiens de l'Ethiopie, aussitôt Barros se
met à l'œuvre : non-seulement il compose une
grammaire portugaise pour ces jeunes Indiens ,
mais il fait graver pour eux un abécédaire ; et
le premier (ce que l'on ignore) il a l'idée ingé-
nieuse de placer chaque caractère de l'alphabet
au-dessous d'un objet gravé, dont la dénomina-
tion commence par la lettre qu'il figure. « Il veut,
dit-il d'une façon touchante, enseigner ainsi à
ces enfants de la Perse, de l'Ethiopie, des bords
du Gange, une langue que l'on n'a pas encore
BARROS 590
entendue dans leurs temples , et dont on doit se
servir pour y célébrer le Seigneur. »
A cette époque de sa vie , Barros porte un re-
gard investigateur sur toutes les contrées incon-
nues qui composent le nouvel empire d'au delà
les mers : malheureusement pour sa tranquillité,
il ne se contenta pas de décrire quelques-unes de
ces régions, il voulut coloniser les plus récentes
découvertes ; et Joâo III lui ayant fait la conces-
sion de cinquante lieues de terrain le long des
côtes du Brésil , dans la région fertile que l'on
désigne aujourd'hui sous le nom de province du
Maranham , il s'associa en 1539, pour peupler ces
conti'ées,, Ayrès da Cunha, et Andrada, le grand
trésorier du royaume. Un naufrage dans lequel
il faillit perdre ses enfants , et où il perdit sa
fortune, fut le résultat de cette expédition mal-
heureuse; il paya plus tard jusqu'aux dettes de
ses associés, oubliant l'exiguïté de sa situation
personnelle, et n'ayant pitié, dit un contemporain,
que delà situation déplorable de quelques femmes
et de quelques enfants.
Ce ne fut que deux ans après cet événement,
c'est-à-dire en 1541, que Barros fut chargé offi-
ciellement d'écrire V Histoire de la conquête des
Indes. Dès 1549, les décades sont tellement avan-
cées, que Jean Riccio de Moutepuiciano ayant
demandé en Poitugal, par ordre de Paul lîî^ des
renseignements sur ces régions de l'extrême
Orient, que l'on ne connaissait pour ainsi dire
que de nom, Barros livi-a ses précieux documents
à Paul Jove, qui en fit usage , sans jamais citer
le nom de l'écrivain portugais.
Trois ans plus tard, en 1552, la première dé-
cade de l'Asie parut. Ce fut une révélation pour
les peuples de l'Occident; et le succès du livre fut
tel, qu'en dépit des fonctions attribuées à l'histo-
riographe en titre de la couronne, Jean m com-
manda officiellement à Barros d'écrire l'histoire
du règne de son père ; mais cette histoire, quel-
que brillante, quelque variée qu'elle fût, se con-
fondait dans l'esprit de l'écrivain avec celle des
conquêtes de l'Asie ; il avait, par le fait, rempli
comme à son insu l'ordre qu'on lui transmettait.
Lorsqu'en 1553 la seconde décade eut paru,
les grands faits qui avaient illustré le règne
d'Emmanuel se trouvaient dignement exposés -.
les historiens postérieurs ne firent que copier le
maître. Les deux volumes qui constataient la
gloire du Portugal furent traduits immédiatement
en italien par Alphonse d'Ulhoa. Sous cette
forme ils se répandirent dans le reste de l'Eu-
rope (1), et le nom de Jean de Barros acquit bien-
tôt une telle autorité, que ses récits dissipèrent
tout à coup les fables ridicules que l'on débitait de-
puis des siècles, et que Marc Paul lui-même n'a-
vait pu extirper. Toujours préoccupé des de-
Severira de Faria, le biographe le plus accrédité de Bar-
ros, un précieux ms. de la Bib. imp. donne l'acte de no-
mination : il émane d'Evora, où était alors Joao lU , etU
est daté du 23 décembre 1533.
(1) Les deux premières décades traduites en français,
qui existent à la Bib. impériale sous le n° S. F 1856, sont
restées inédites. C'est, du reste, une version faite sur !e tra-
vail d'Ulhoa, et où l'orthographe vicieuse des noms fait
reconnaître un travail de seconde main.
591 BARROS
voirs que lui imposaient ses fonctions, et consa-
crant d'ailleurs ses veilles à l'achèvement de di-
vers ouvrages qu'il ne put jamais terminer, ou
dont la publication n'euî guère de retentissement
hors du Portugal, Barros ne parvint à donner sa
troisième décade qu'en l'année 1563; celle-ci ne
trouva point d'interprète, et c'était peut-être celle
où le talent de l'écrivain apparaissait à son plus
haut point de maturité : les premières naviga-
tions des Portugais vers la Chine, la description
complète de Sumatra, la peinture de Java, des
Célèbes et d'une foule de régions inconnues, com-
plétaient le vaste tableau qu'û avait déjà tracé.
Ce livre fut moins connu d'abord que ceux qui
l'avaient précédé ; le nom de Barros allait toute-
fois grandissant, mais avec la gloire venaient
les infirmités : celui qu'on appelait déjà le Tite-
Live portugais voulut se réserver ce qui lui res-
tait de force pour accomplir son œuvre; en 1567
il se démit de sa charge, et l'année suivante il se
retira dans sa riante solitude de la Ribeira d'A-
litem. Il emporta, pour y mettre la dernière
main , cette quatrième décade , qui était, dit-on,
pour ainsi dire terminée , et que le dix-septième
siècle nous a transmise mutilée d'ime façon dé-
plorable , ou n'offifant plus qu'un reflet presque
effacé du style primitif : celui auquel Philippe II
l'avait confiée pour la faire connaître au monde ,
Lavanha, nous avoue ingénument qu'il en a ra-
jeuni les expressions surannées !...
Pourvu d'une pension de mille cruzades, et
muni d'un privilège sur certaines marchandises
qu'il avait droit de faire venir des Indes orien-
tales, Barros vécut encore quelques années ;
mais s'il fût à l'abri du besoin, il s'aperçut
trop tard qu'il n'avait jamais profité de la faveur
royale pour accroître sa fortune ; et pour tout
héritage il ne put léguer à ses nombreux enfants
qu'im grand nom, imi au souvenir d'une intacte
probité. Il mourut à Riheira-de-Alitem le 20 oc-
tobre 1570 ou 1571 ; il avait alors environ
soixante-quatorze ans. On l'enterra d'abord dans
un ermitage solitaire sous l'invocation de Saint-
Antoine, au delà du Rio-Arunca. Son corps resta
dans ce lieu presque ignoré jusqu'en l'année
1610, époque à laquelle un dignitaire ecclésiasti-
que qui avait pour lui une vénération particulière,
et que l'on nommait dom Jorge deAtaïde, recueillit
ses ossements. H les fit transporter dans le somp-
tueux monastère d'Alcobaça, où il prétendait les
déposer dans une riche sépulture; une mort pré-
maturée l'empêcha d'accomplir son dessein. Le
buste du grand historien se voyait dès le dix-
septième siècle au Vatican, et dans une des salles
du conseil de Venise.
Barros abeaucoup écrit ; et, selon l'opinion d'un
savant professeur de Coïmbre, l'inquisition, à une
certaine époque, a détruit plusieurs de ses ou-
vrages. Nous ne connaissons en France que ses
décades, dont les titres sont même altérés dans
certaines bibliographies : nous allons reproduire
ici dans leur intégrité ceux des quatre volumes
WA
qui constituent la première publication , et que
l'on réunit bien rarement : Asia de loam de
Barros, dos fectos que os Portuguezes fize-
ram no descobrimento e conquista dos mares
e terras do Oriente, impressa per Germdo
Galharde em Lixboa, a 28 de junho anno
1552, in-fol. max. goth; — Segunda decada
da Asia de loâ de Barros dos feitos que os
Portuguezes fizeram no descobrimento e c6-
quista dos mares e terras do Oriente, im-
pressa per Germâo Galharde em Lixboa., aos
28 dias de março de 1555, i7i-foL max. ; — Ter-
ceira decada da Asia de loâm de Barros : Dos
feytos que os Portuguezes fizeram no desco-
brimento, e conquista dos mares e terras
do Oriente ; em Lisboa, por loam de Barreira,
1 563, in-fol. : le frontispice est gravé en bois, et à
la fin on lit les lignes suivantes : Foy impressa
a présente obra em Lixboa, por loâm de Bar-
reira, impr essor del rey nosso senhor; aca-
bouse aos 18 dias do mes de agosto 1563;
M. de Figanière fait observer que dans quelques
exemplaires on lit 1553, par pure erreur typogra-
phique ; — Quarta decada da Asia de Joâom
de Barros, dedicada a el rey D. Filippe II,
reformada, acrescentada e illustrada com
notas e taboas geographicas , por Joûo-Bap-
tista Lavanha; Madrid, na impressdo real,
1615, in-fol.
Les décades I, H, ni, ont été réimprimées pour
la seconde fois à Lisbonne en 1628, in-fol., par
Jean Rodriguez,etla première seulement en 1752,
in-fol., par Pedro Ferreira; puis les quatre dé-
cades réunies ontétépubhées de nouveau de 1777
à 1778 à Lisbonne, en 8vol.in-8°, avec index; et
dans cette dernière réimpression elles se joignent
aux décades de Diogo deCouto. Outrel'histoirede
Yemperador Clarimundo, réimprimée en 1 553,
Barros publia à diverses époques les livres sui-
vants : Rhopica Pneuma, ou la Mercadoria
spiritual; Lisboa, 1532, t'w-4" : c'est un dialogue
métaphorique entre l'entendement et la vérité ; —
Cartinha para aprender à 1er ; Lisboa, 1539,
in-i"; — Grammatica da lingua portugueza ;
Olyssipone, 1540, in-4°; — Dialogo da Viciosa
Vergonha; Olyssipone, Luiz Rodriguez, 1540,
in-4° ; — Dialogo depreceitos moraes com pra-
tica délie em modo de Jogo; Lisboa, Luiz Ro-
driguez, 1540, in-4°; — Panegyrico àmui alta
e esclarecida princeza infaiitaD. Maria; Lis-
boa, 1655, in-fcil., dans les Noticias de Portugal
de Severim de Faria : ce biographe donne égale-
ment la liste des ouvrages manuscrits de Barros,
mais on pourrait l'étendre encore; nous la re-
produisons : Problemas moraes exclamaçâo
contra as opiniôes e abusos do mundo présente
(c'est un traité de morale en vers, composé vers
1561, et qui n'a pas moins de 460 redondilhas);
— Decada de Africae Geographia universalis;
— Historia natural do Oriente, que consta de
plantas e animaes daquellas provincias e dos
obras artificiaes pertencentes a commentaçâo.
593
BARROS — BARROT
594
e commercto de ambas estas materias; — Sum-
mario, que trata das provincias do Mundo,
em especial das Indias assim de Castella como
de Portugal, e trata largamente da arte de
marear juntoMente com a esfera em romance
como regimento do sol e do norte e outras
derrotas , e alamas das terras e com outra
militas causas necessarias aos navegantes,
in-fol.; — Historia dos rey de Persia Grdo Ta-
morlâo e Preste Joûo. Soarez Toscano parle
d'un traité d'Antiquités que Barros aurait laissé
en manuscrit dans la pro\1nce de Douro e Mioho,
où on le conservait de son temps ; mais ce qu'il
y a de plus regrettable sans contredit, c'est cette
liistoire du Brésil, pour laquelle l'auteur des dé-
cades avait dû réunir des documents à jamais
perdus aujourd'hui. Ferdinand Denis.
Manoel Severim de Faria. — Vida de Joûo de Barres.
— Barbosa Maehado, Bibliotheca Lusitana.— Léon Plnelo,
Bibliotheca Oriental y occidental. — Retratos e elogios
dos varoes, e donas que illustraram a naçâo Portu-
gueza. — Panorama, jornal Hterario.
* BARROS {Joâo de), né à Porto au sei-
zième siècle, mort après 1549. Il étudia la juris-
prudence à Coïmbre, et acquit assez de célé-
brité dans la science du droit pour être revêtu
des hautes charges de la magistrature. Lorsque
le cardinal dom Henrique devint administrateur
du couvent de Pedroso, il lui ordonna de réfor-
mer les archives de plusieurs couvents , et le zèle
dont le loue Barbosa Maehado en cette occasion
pourrait bien nous avoir privé de plus d'un do-
cument original jugé alors parfaitement inutile.
n a écrit plusieurs ouvrages, dont le principal a
pour titre : Espelho de Cazados, em que se
disputa quao excellente seja o cazamento ;
Porto, 1540, in-4°. F. D.
Barbosa Maehado, Bibliotheca Lusitana.
BARROSO {Michel), peintre espagnol, né à
Consuegra dans la Nouvelle-Castille en 1538 ,
mort en 1590. H étudia à Madrid, sous le célèbre
Becerra, à la mort duquel il revint dans sa ville
natale. En 1585 il peignit à Tolède, pour l'église
Saint- Jean, un tableau qui lui valut, le 15 no-
vembre de la même année , l'obtention du titre
de peintre de Philippe II. On lui confia le soin
de peindre l'un des quatre angles du cloître
des Évangélistes de l'Escurial ; ce qu'il exécuta ,
secondé par Louis de Cai'bajal, Romulus Cin-
cinnatus, et Peregriuo Tibaldi. Il représenta
alors à l'intérieur et à l'extérieur des portes de
l'Oratoire : l'Ascension ; — l'Arrivée du Saint-
Esprit ; — l'Apparition de Jésus à ses disci-
ples ; — la Descente du Saint-Esprit lors de
la prédication de saint Pierre; et sur les mu-
railles du dehors il peignit à fresque les mêmes
sujets. Le tout est correctement rendu , mais sou-
vent il y a absence de vigueur et inintelligence
du clair-obscur. A la mort de ce peintre distin-
gué, qui cultiva aussi d'autres branches des con-
naissances humaines , telles que l'architecture,
la musique et les langues, sa veuve reçut de
Philippe n un don de cent ducats d'or.
QuUIiet, Dictionnaire des peintres espagnols. — Na-
gler, Neues AUgemeines Kunstler-Lexicon.
* BARROT {Jean- André), conventionnel, père
du suivant, mourut le 19 novembre 1845. Il vota
à la convention contre la mort de Louis XVI
et pour l'appel au peuple ; et, ce qui semble con-
tradictoire, il ne voulut pas du sursis. Plus tard,
au sein du corps législatif et de la chambre des
députés de 1814, il témoigna, dans des conjonc-
tures importantes, son attachement à la cause
royale. Le 18 mars 1815, il proposa et fit voter
par acclamation, par la chambre, un manifeste
dirigé contre Napoléon. Pendant les Cent-Jours
il resta étranger aux affaires ; et, lors de la se-
conde restauration, U demanda et obtint des fonc-
tions dans la magisti'ature : il fut nommé membre
du tribunal de première instance. Il avait solli-
cité la place de conseiller. On rappela alors son
vote contre le sursis , et il fut défendu dans cette
occasion par son fils , M. O. Barrot. « Dans le
corps législatif , disait ce dernier, M. Barrot
soutint son caractère; seul dans ce corps il vota
contre l'empire ; les registres en font foi ; et son
département lui doit d'avoir été le seul dont le
représentant n'ait pas sanctionné l'usurpation.
A une époque plus récente , lorsque le corps lé-
gislatif, réveillé de sa trop longue léthargie par
l'excès de nos malheurs, se dressa enfin contre
le despotisme, M. Barrot fut l'un des plus ardents
promoteurs de cette fameuse opposition qui ar-
racha le masque du tyran. » M. 'Barrot père est
mort à quatre-vingt-treize ans.
Moniteur universel.
^ BARROT ( Camille - Hyacinthe - Odilon),
homme d'État français, né à Villefort (Lozère)
le 19 juillet 1791, commença ses études aupry-
tanée de Saint-Cyr, et les continua au lycée Na-
poléon. Fils d'un homme qui avait figuré dans
nos luttes pohtiques, il y fut mêlé lui-même de
bonne heure. A dix-neuf ans il plaidait devant
les tribunaux ordinaires ; et à vingt-trois ans, au
moyen d'une dispense d'âge, il figurait parmi les
avocats à la cour de cassation. Parmi les causes
qui le firent connaître, on cite celle de Wilfrid
Regnault, sauvé par ses efforts, unis à ceux de
Benjamin Constant, d'une condamnation capitale
prononcée par la cour d'assises de l'Eure (1818),
et celle des protestants du Midi, prévenus de n'a-
voir point tapissé leurs maisons le jour de la
procession de la Fête-Dieu (1817-1819). L'avo-
cat , sans s'arrêter à l'article de la charte qui
proclame une religion de l'État, s'appuya sur
celui qui consacrait la Uberté des cultes ; et la
cour de cassation consacra cette thèse, a La loi
est donc athée en France ! s'écria alors M, de
La Mennais dans le journal le Conservateur. —
« Oui, elle est athée et doit l'être, » répondit
M. Odilon Barrot lorsque la question revint de-
vant les chambres assemblées, sous la présidence
de M. de Serre, garde des sceaux. « Elle doit l'ê-
tre, ajoutait-il, en ce sens qu'elle protège toutes
les religions et ne s'identifie avec aucune. » Cette
595
BARROT
596
doctrine, quoique blâmée parle garde des sceaux,
prévalut. Une dernière cause émouvante était
réservée à M. Odilon BaiTot : celle de l'infortuné
colonel Caron. H l'eût sauvé, s'il avait pu l'êti'e ;
mais il ne put le souslrcùre à la juridiction mi-
litaire.
Allié par son mariage à Labbey de Pompiè-
res, dont il avait épousé la petite-fille, M. Odi-
lon Barrot débuta dans la carrière politique en
présidant la société Aide-toi, le ciel f aidera.
n essaya d'imprimer à cette société une direction
lentement et légalement progressive. Au ban-
quet dit des Vendanges de Bourgogne, offert
aux deux cent vingt et un membres de l'oppo-
sition, il proposa un toast « Au roi ! » mais, pour
donner quelque satisfaction à ceux qui s'y refu-
saient, il imagina cette formule plus élastic[ue :
« Au concours des trois pouvoirs! « Au nom
des électeurs de Paris qu'il avait mission de
représenter à ce banquet, il harangua les deux
cent vingt et un dans un discours où se trou-
vait ce passage souvent cité : « Que les voies
légales suffisaient au triomphe de la liberté ;
que si néanmoins ces voies étaient violemment
fermées par l'autorité, alors il n'y aurait de res-
sources que dans le courage des citoyens, et que
ce courage ne manquerait pas. » Paroles im-
prudentes qui devaient, non prédire, mais provo-
quer une révolution.
En juillet 1830, M. Barrot fut secrétaire de
la commission municipale. Ses précédents de-
vaient le rendre partisan d'une royauté mitigée
par des institutions libérales ; et ce fut lui, dit-
on, qui conseilla à la Fayette de refuser la pré-
sidence de la république, qui lui était offerte
par plusieurs députations. Il fut l'un des trois
commissaires chargés de conduire jusqu'à Cher-
bourg la dynastie déchue. On ajoute qu'il se se-
rait fait donner par le vieux roi un écrit cons-
tatant sa conduite dans cette conjoncture. Au re-
tour de sa mission, il fut appelé à la préfecture
de la Seine, où il resta six mois, qui furent mar-
qués par des conflits d'autorité avec M. Gui-
zot , ministre de l'intérieur, par le procès des
ministres de Charles X, et par l'émeute de Saint-
(4crmain l'Auxen'ois. M. Barrot fut remplacé
comme préfet de la Seine par M. de la Borde.
Devenu membre de la chambre des députés, il
enti'a dans la période d'opposition parlementaire
qui le fit chef de la gauche modérée. Il se pro-
nonça contre le ministère Casimir Périer, dit du
13 mars; combattit l'hérédité de la pairie, et
proposa l'élection directe des pairs par les con-
seils municipaux ; se mêla activement et en ju-
risconsulte aux discussions sur la révision du
code pénal; fut rapporteur du projet relatif au
rétablissement du divorce ; et, revenant dans une
occasion assez déUcate à son rôle parlemen-
taire, il protesta contre la dénomination de su-
jet que l'on voulait remettre à la mode, et qu'il
déclara insultante et inconstitutionnelle. A la
mort de Casimir Périer, il provoqua et signa
le manifeste extra-parlementaire désigné sous
le nom de Compte rendu et que lui-même qua-
lifia de faute de tactique. Vinrent les journées
des 5 et 6 juin, à l'occasion des funérailles du gé-
néral Lamarque. A partir de ce moment, M. Bar-
rot refusa de suivre ou d'arborer un auti-e dra-
peau que celui de la gauche dynastique. Tqx\-
tefois , homme de légalité, et s'appuyant sur Ip
principe posé par la charte, que nul ne pouvait
être distrait de ses juges naturels, il fit annuler
par la cour suprême la mise en état de siège de
Paris, à la suite des événements de juin. Puis
il reprit son rôle de chef d'une opposition presque
invariablement systématique. C'est ainsi qu'il
combattit les lois de septembre et de disjoncr
tion ; qu'il soutint toutes les propositions de ré-
forme électorale et parlementaire, et qu'après
avoir combattu les ministères du 11 octobre et
du 22 février, il fut un des chefs de la coalition
contre le ministère Mole.
M. Barrot refusa au ministère les fonds se-
crets qu'il accorda au président du conseil du l^""
mars 1840 (M. Thiers), dont il adopta la théorie
àe?, faits accomplis, théorie éclose particulière-
ment à l'occasion de la question d'Orient. Cette
phase ministérielle de M. Barrot s'arrêta à l'avé-
nement du ministère du 29 octobre. S'il con-
sentit , mû sans doute par un sentiment de pa-
tiiotisme, à ce qije Paris fût fortifié, il vota con-
tre la loi de régence, et combattit éloqucmment
la faiblesse du gouvernement dans la question du
droit de visite, qui préoccupa si vivement l'opi-
nion publique.
Enfin une nouvelle révolution à laquelle M. Bar-
rot et ses amis n'ont pas peu contribué, chassa
du trône la branche cadette des Bourbons. A la
veille du 24 février 1 848, il se trouvait à la tête de
cette partie de la chambre qualifiée d'aveugle
par le pouvoir qu'elle combattait. Défenseur du
droit de réunion dans la question des banquets,
il accepta d'abord l'invitation de se rendre à celui
du douzième arrondissement, puis se retira de-
vant l'interdiction émanée de la police. 11 porta
alors à la chambre le fameux acte d'accusation,
contre-signe de cinquante-ti*ois de ses collègues.
Le 24 février en fit un ministre avec M. Thiers,
mais un ministre de quelques heures, débordé
par un mouvement qui n'avait plus rien de dy-
nastique. Il revint à la chambre envahie, pour y
plaider la cause, désertée par M. de Lamartine,
de la régence de la duchesse d'Orléans.
A l'assemblée constituante, où il vint siéger
ensuite, il demanda la nomination directe des mi-
nistres, fit partie du comité de constitution, et pré-
sida la commission d'enquête nommée à la suite
des événements du 15 mai et du mois de juin.
Le 10 décembre 1848 donna à M. Barrot la pré-
sidence du conseil et les fonctions de garde des
sceaux. Après avoir été si jaloux du pouvoir par-
lementaire , il conseilla à l'assemblée de se dis-
soudre, par l'adoption de la préposition de M. Ba-
teau ; il prit la défense de l'expédition de Rome;
597
BARROT —
présenta des projets contre la presse , contre le
droit de réunion; et après le 13 juin 1849 , l'an-
cien président du banquet réformiste demanda le
renvoi, devant la haute cour de Versailles , des
gardes nationaux qui s'étaient rendus en pétition-
naires à l'assemblée, à l'occasion de l'expédition
de Rome.
Forcé par sa santé de s'éloigner momentané-
ment des affaires (sept. 1849), il se trouva rem-
placé par M. Rouher à la suite du message du
31 octobre, qui appréciait en ces termes le mi-
nistère qui se retirait : « Sans rancune contre au-
cune individualité, conti'e aucun parti, j'ai laissé
arriver aux affaires les hommes d'opinions les
plus diverses, mais sans obtenir les heureux
résultats que j'attendais de ce rapprochement. Au
lieu d'opérer ime fusion de nuances, je n'ai ob-
tenu qu'une neutralisation de forces. » Redevenu
simple représentant , l'ancien président du con-
seil vota en faveur de la loi relative à la déporta-
tion , et se prononça pour la révision de la cons-
titution qu'il voulait moins républicaine, révision
qui ne fut pas adoptée. Depuis le 2 décembre,
M. Odilon Barrot vit en dehors des affaires pu-
bliques. V. R.
Moniteur, 1830-1852. — Lesur, Annuaire historique
( môme période ). — Cormenin , Études sur les orateurs
parlementaires. — Louis Blanc, Histoire de dix ans. —
Dictionnaire de la Conversation.
* BARROT (Ferdinand), frère d'Odilon Bar-
rot, né en 1805. Devenu substitut du procureur
du roi après juillet 1830, il reprit la robe d'avocat
en 1836. A la chambre des députas où il fut ap-
pelé ensuite , il se fit remarquer par un discours
sur l'état de l'Algérie, et obtint la concession de
600 hectares de terrain en Afrique. L'Algérie fit
de lui son représentant en 1848. Il vota avec les
membres composant la réunion de la rue de Poi-
tiers. Après le 10 décembre, le président de la
république, dont il avait été le conseil devant la
cour des pairs , se l'attacha en qualité de secré-
taire général. Le 31 octobre 1849, lors delà re-
traite de son frère , il prit le porte-feuille de l'in-
térieur, et fut remplacé, le 15 mars, à la suite
d'un refus de concours de la majorité, par M. Ba-
rociie. Chargé de remplacer M. Lucien Murât à
l'ambassade de Sardaigne, il resta à Turin jus-
qu'en novembre, et fut réélu à Paris , au mois
de juUlet, membre de l'assemblée législative. Au
mois de janvier 1852 il fut nommé membre de la
commission consultative , et, par suite , du nou-
veau conseil d'État, où il fait partie de la section
des ti-avaux publics, de l'agriculture et du com-
merce.
Moniteur, 184S-1852.
* BARROUGH ( Philippe ) , médecin anglais.
On a de lui : Method of Physics; Londres,
1610, in-4°, souvent réimprimée depuis.
Carrère, Bibliothèque de la Médecine.
B ARROW (Isaac), géomètre et théologien
anglais, né à Londres en octobre 1630, mort le
4 mars 1677. Les partis qui troublaient alors
BARROW 598
l'État et l'Église le gênèrent d'abord dans le choix
d'une carrière. Après avoir vainement sollicité
la place de professeur de langue grecque à Cam-
bridge, il quitta l'Angleterre en 1655, voyagea
en France et en Italie, combattit vaillamment
contre un corsaire algérien qui l'attaqua dans
un voyage à Smyrne, se rendit ensuite à Cons-
tantinople, retourna en Angleterre en 1659, et y
fut attaché à l'Église métropolitaine. L'année
suivante , il fut nommé professeur de langue grec-
que à Cambridge, ensuite professeur des sciences
mathématiques. La lecture d'Eusèbe et de Sca-
liger le conduisit à l'étude de la chronologie, et
celle-ci le conduisit à l'astronomie, qui l'obligea
de se livrer à la géométrie. Barrow fut le maître
de Newton, dont il devina le génie. Pour conser-
ver à l'université de Cambridge un si grand ta-
lent, il céda sa chaire à cet élève, et, retiré
dans la solitude, il se livra tout enlier à l'étude
de la théologie. En 1670 il fut nommé docteur
en théologie et chapelain de Charles II; en 1675
il devint chancelier de l'université de Cambridge.
Également célèbre comme théologien et comme
historien des sciences matliématiques , Barrow
est regardé comme l'inventeur du triangle appelé
différentiel, et duquel se déduit sur-le-champ
la sous-tangente d'une courbe quelconque. Il y
prépara l'application du calcul différentiel à la
géométrie. IJarrow se fonda sur la théorie de
Fermât ; mais son exposition est plus simple, et
elle a l'avantage de parler aux yeux. On aurait
tort cependant de regarder le géomètre anglais
comme le véritable inventeur du calcul différen-
tiel. Barrow a été enterré dans l'église de West-
minster. Ses principaux ouvrages ont pour titre :
Lectiones opticœ et geometricx , in quibus
phœnomenon opticorum genuinœ rationes in-
vestigantur ac exponuntur, et generalia cur-
varum linearum symptomata declarantur ;
Londres, 1674, in-4'', 1 vol.; — Archimcdls
Opéra, Apollonii Pergœi Gonicorum libri 4,
Theodosii Sphset^ica, methodo nova illustrata
et succincte demonstrata ; Londx'es, 1675, in-4°,
1 vol.; — Euclidis Elementorum libri 15,
br éviter demonstrati ; Londres, in-12, 1 vol. :
ce livre est très-estimé ; il a eu plusieurs éditions,
la première est de 1659, et ne comprend que
les Éléments; — Isaaci Barrow, mathemati-
cee professoris Lucasiani, Lectiones habitas in
scholis publicis académie Cantabrigiensis ;
Londres, 1684, 1 vol. in-12. Enfin, on a de lui
des Œuvres théologiques, morales et poéti-
ques, en 3 volumes in-fol., édit. par Tillotson.
Moréri, Dictionnairehistorique.— P'ie et Angoisses d'I-
saac Barrow, — Conversations-Lexicon. — Ward, the
Live of the professors of Gresham Collège. — Kônig,
Bibl. vet. et nov. — Montucla, Histor. des Mathémati-
ques, t. II, part. IV, c. s, p. 810.
* BARROW {John), médecin anglais, vivait
vers le milieu du dix-huitième siècle. On a de
lui : Médical Dictionary, or explication of
ail the terms used in Physic, Anatomy,
Surgery , Chymistry, Pharmacy, Botany ;
699
BARROW — BARRUEL
600
Londres, 1749, m-8°; — New essay oftheprac-
iice qf Phijsic; Londres, 1767, in-12. Cet ou-
vrage contient des remarques pratiques sur les
fistules , sur les médicaments dits spécifiques,
sur la ciguë, etc.
Carrère, Bibl. de la Médecine.
BARROW (John), compilateur anglais, mort
vers la fin du dix-huitième siècle. Il s'est fait
connaître comme auteur d'un Dictionnaire géo-
graphique, d'un Abrégé chronologique, on His-
toire des découvertes faites par les Européens
dans les différentes parties du mortde; Lon-
dres, 1756; d'abord publié sous le voile de l'a-
nonyme, puis, en 1765, sous le nom du véritable
auteur; Paris, 1766, 12 vol. in-12. Le t. 1^'' et
le 2' contiennent les voyages de Christophe Co-
lomb, de Vasco de Gama, d'Alvarez Cabrai et
de Femand Cortez,de 149Î à 1523; et les deux
derniers les voyages dlJlloa, d'Anson, d'Elus, et
le naufrage du vaisseau le Dodington, de 1735
à 1755. Les autres renferment les voyages de
Pfearre, Dampier, Soto, Magellan, wâfer, Ra-
leigh, Thomas Rowe, Nieuhoff, Rogers, etc.
Biographia Britannica.
* BARROW {John), écrivain anglais, né en
1764, mort en 1849. Il était professeur dans une
institution de Greenwich lorsque lord Macartney
se l'attacha dans sa célèbre ambassade en Chine,
et voulut aussi l'avoir pour secrétaire dans sa
mission au cap de Bonne-Espérance. En quittant
ce poste, il n'hésita pas à lui confier les fonc-
tions importantes d'auditeur général pour les af-
faires civiles et militaires. De retour dans sa pa-
trie, Barrow publia une relation de son séjour
dans le sud de l'Afrique, ouvrage qui l'éleva assez
haut dans l'estime publique pour que , trois ans
après , il fût promu au poste honorable de se-
crétaire de l'amirauté. 11 y resta sous les gou-
vernements politiques les plus opposés, et il sut,
dans ces fonctions élevées , servir doublement
sa patrie par ses ouvrages, et par l'intelligent
appui qu'U donna aux expéditions scientifiques
qui méritèrent alor^ à l'Angleterre la reconnais-
sance du monde savant. Les Franklin, les Ross,
)es Back, les Buckey, lui en témoignèrent haute-
/nent leur reconnaissance en donnant son nom à
un cap du continent américain, et en lui offrant
en 1845, lorsqu'il crut devoir quitter la vie pu-
blique, un magnifique candélabre. Créé baronnet
en récompense de ses services, John Barrow de-
vint président de la Société géographique de
Londres , et membre de la plupart des sociétés sa-
vantes de l'Angleterre. On a de lui, entre autres
ouvrages : Travels in South Africa, 1 vol. in-4'';
Londres ; — Excursion in the North of the Eu-
ropa ; in-12 ; Londres, 1834 ; — A tour round Is-
land, in-12; Londres, 1836; — the lÀfeof Ri-
chard Çarl Howe, in-8»; Londres, 1838; — A
chronological history of voyages into the Arc-
tic régions, in-8» ; Londres, 1838 ; — the Life of i
Georges lord Anson, in-8°; Londres, 1839; —
Tour in austrian Lombardy, iQ-12; Londres,
1841; — the Life, Voyages and Exploits oj
amiral sir Francis Drake, in-8°; Londres,
1843; — Memoirs of the Naval Worthies o/
qiieens Elisabefh's reign, in-8°; Londres, 1845;
the Life and correspondance of admirai sir
William Smith, 2 vol. in-8''; Londres, 1848;
— the Life of Peter the Great, dans le Family
Ziftrar?/; in-12, New-York, 1845. T. D.
*RARROWBY (Gwi^ZaMme), médecin anglais,
né à Londres au commencement du dix-hui-
tième siècle. On a de lui : .A treatise of the ve-
nereal disease , in six boohs , translated out
ofthe latin ofD. John Astruc; Londres, 1737,
2 vol. in-8'. \,
Carrère, Bibl. de la Méd. — Éloy, Dict. de la Médec.
BARRCEii (l'abbé Augustin de), savant jé-
suite, né le 2 octobre 1741 à Ville-Neuve de
Berg, près de Viviers; mort à Paris le 5 octobre
1820. Après avoir concouru avec Fréron à la rédac-
tion de V Année littéraire, il rédigea le Journal
ecclésiastique jusqu'au mois d'août 1792. H
émigra alorâ et se réftigia en Angleterre, où il fit
paraître un ouvrage contre la révolution fran-
çaise, sons le titre de Mémoires sur le jacobi-
nisme. Cet ouvrage , écrit ab irato , fut prohibéi
en France, ce qui le fit rechercher par l'esprit dei
parti. Après la révolution du 18 brumaire an VUH
(9 novembre 1799 ), l'abbé Barruel s'empressa
de solliciter sa rentrée en France; et, le 8 juillet
1800, il fit circuler à Paris un opuscule dans
lequel il recommandait avec chaleur la fidélité
au gouvernement consulaire. Cet écrit valut à
Barruel la bienveillance du premier consul, qui,
pour le récompenser, le nomma chanoine de la
cathédrale de Paris. En 1803, TâSbé Êarruel
publia en deux gros volimies xme apologie du
concordat, intitulée Be l'autorité du Pape.
Cette apologie fut attaquée avec autant d'énergie
que de persévérance par l'abbé Blanchard , qui
fit paraître à Londres trois réfutations succes-
sives, sous le titre de Controverse pacifique, etc.
(Voy. Blanchard). Les principaux ouvrages-
de l'abbé Barruel sont : Ode sur le glorieux
avènement de Louis-Auguste (Louis XVI),
1774 , in-8''; — une traduction du poëme sur
les Éclipses, élégamment écrite en latin par le
Jésuite ragusain Boscovich; — les Helviennes ,
ou Lettres prommatês~philosophiques, 1781
et 1812, 5 vol. in-12; — le Patriote véridique,
ou Discours sur les vraies causes de la révo-
lution, 1789, in-S"; — Lettre sur le divorce,
1790, in-8°; — les Vrais principes sur le ma-
riage, opposés au rapport de M. Durand-Mail-
lane, 1790, in-8°; — Collection ecclésiastique,
ou Recueil complet des ouvrages faits depuis
l'ouverture des états généraux, relativement
au clergé, 1791-92, 14 vol. in-8°(l) ; — Histoire
du clergé de France pendant la révolution,
1794, in-S", et 1804, 2 vol. in-12 ; — Questions ■
(1) Picot, qui devait être bien informé, assure [Ami
de la religion , XXV, Mi) que Barruel ne fut que le
prête-nom du collecteur, l'abbé N.-M.-S. Gulllon.
601 BARRUEL
décisives sur les pouvoirs ou la juridiction des
nouveaux pasteïtrs, 1791, m-12; — MÉSHSlâL.
pour servir ^J^stpire du Jacobinisme, 1797
et 1803, 5 vol. in-8°. Il en a paru ïïil aBfèp en
2 volr-m-12. Ces divers écrits, tous dirigés contre
les principes et les événements de la révolution,
sont déparés par exagération et par une critique
acerbe.
Biographie nouvelle des Contemporains. — Jean-Jo-
seph Dnssaut, Notice mr la Kie et les ouvrages de Bar-
r«e;,- Paris, 1825, ln-8°.
BARBïJEi^EEAlTVERT (\Antoine - Joseph ,
comte de),' publiciste français , né, le 17 janvier
1756 , au château de Beauvert près de Bagnols
en Languedoc; mort à Turin au mois de jan-
vier 1817. Ses parents étaient pauvres. Cousin de
Rivarol , il crut avoir les mêmes droits que lui
à devenir comte; il en prit le titre, ce qui lui fit
faire un mariage avantageux. H entra alors dans
la carrière militaire, et fut successivement ca-
pitaine d'une compagnie de milice de la province
de Bretagne, et colonel de la garde nationale de
Bagnols. Lorsque la révolution éclata, il défendit
la noblesse au sein de laquelle il s'était introduit,
et travailla au violent pamphlet connu sous le titre
des Actes des Apôtres. Après l'arrestation de
Louis XVI àVarennes, il s'offrit en otage pour le
roi, et reçut, pour ce fait, la décoration de Saint-
Louis. H disparut pendant la terreur, et fut, après
le 18 brumaire, condamné, comme journaliste, à
la déportation ; mais il se cacha , et ne put être
découvert. H publia ensuite, à l'occasion du
18 brumaire, quelques brochures , qui le firent
enfermer au Temple pendant deux ans. Mis en li-
berté, grâce à l'intercession de Joséphine, il solli-
cita une préfecture, et obtint la place d'inspecteur
des poids et mesures à Besançon. En 1816, il se
fit dénonciateur : un nommé Biennais fut accusé
par lui d'avoir été un des acteurs des massacres
des 2 et 3 septembre 1792. Le tribunal punit Bar-
rnel et acquitta Biennais, qui, ruiné par cette ca-
lomnie, devint fou et se tua.
On a de Barruel : Vie de Rousseau ; Londres et
Paris, 1789, iu-8°; — Actes des philosophes et
des républicains ; Paris, 1807,in-8°; — Histoire
tragi-comique de la soi-disant ci-devant prin-
cesse Stéphanie-Octavie deBourbon-Conti; Be-
sançon, 1810, in-S" ; — Lettressur quelquespar-
ticularités secrètes de l'histoire pendant l'in-
terrègne des Bourbons ; Paris, 1815, 3 vol. in-8° ;
— Adresse atix immédiats représentants et or-
ganes du peuple, membres du premier corps
législatif en France qui ait, en se réunissant,
Vintention et le pouvoir de protéger la reli-
gion , de consolider sur le trône V antique et
respectable famille des Bourbons , de fermer
et cicatriser les plaies profondes que les jaco-
bins ontfaitesà l'État, etc.; Paris, 1815, m-S";
— Dix-huit gentilshommes purs, au nom de
tous les royalistes , sollicitent en faveur de
M. Barruel-BeoMvert, leur digne client, frère
d'armes et compagnon d'infortune, les justes
— BARRY
602
récompenses de S. M. Louis le Désiré et l'Ob-
tenu; 1816, in-8°.
Babbe, etc., Biographie universelle et portative des
Contemporains.
* BARRY (Charles), architecte irlandais, né
vers la fin du dix-huitième siècle, occupe aujour-
d'hui le premier rang parmi les architectes de la
Grande-Bretagne. H s'est acquis une haute répu-
tation dans sa patrie.par la construction d'un très-
grand nombre de monuments, parmi lesquels on
remarque le Club des voyageurs, le Club de la
réforme avec son immense salle, les écoles de
Birmingham , la Galerie nationale de Bridgewa-
ter, et l'élégante bibliothèque du CoUége des chi-
rurgiens. Son œuvre la plus importante est le
Nouveau Parlement, édifice immense, destiné
à recevoir la chambre des pairs et celle des
communes, avec toutes les administrations qui
en dépendent. Commencé en 1836, le Parle-
ment n'est pas encore tenniné, et il coûte déjà
un miUion et demi de livres sterling (37 millions
et demi de francs). Ses proportions sont im-
menses, et l'architecture en est assez belle.
T. D.
BARRT ( Edouard ) , médecin anglais , mort
en 1776. H exerça d'ahord la médecine à Cork,
en Irlande ; il fut ensuite professeur de médecine à
Dublin , et premier médecin des armées royales
en Iriande. On a de lui : Treatise on the three
différent digestions and discharges ofthe hu-
man body ; Londres, 1759 , in-8'' ; — A treatise
on a consumption ; Londres, 1759, in-8°.
C arrère, Bibliothèque de la Médecine. — Éloy; Dictio-
naire de la Médecine.
BARRT ( Edouard ) , théologien anglican , né
à Bristol en 1759, mort le 16 janvier 1822.11 étu-
dia à l'université de Saint-André, et fut curé de
Mary-]e-Bone à Londres, et de Saint-Léonard à
"Walling-Fort. Parmi ses écrits on remarque :
Appel amical à une nouvelle espèce de dis-
-senters, imprimé plusieurs fois; — Lettre à
M. Cumberland, à l'occasion de sa Lettre à
Vévêque de Landaff, 1783, in-8°; — Sermon
prêché, le 14 août 1786, devant la compagnie
d'assurance britannique, in-4°; — Sermon
prêché aux criminels condamnés à mort, à
Newgate, le 20 avril 1788 ;in-4° ; —Douze Ser-
mons prêches en diverses circonstances, 1789,
in- 8°; — Lettre sur l'usage de boxer, adressée
au roi, aux lords et aux communes, 1789.
Chalmers, Biographical Dictionary.
BARRT (George), théologien, géographe, né
au Berwikshire en 1747, mort dans l'île de
Shapinshay vers la fin de 1804. Il étudia à
Edimbourg , prêcha l'Évangile dans les lies des
Orcades , et particulièrement à Kirkwall et à
Shapinshay. La description de ces deux diocèses
parut dans le recueil de John Sinclair. Un an
après sa mort , parut la première histoire com-
plète des îles Orcades, sur lesquelles Torfée,
Wallace et Buchauan n'avaient donné que de
faibles renseignements, Cette histoire politique ,
603 BARRY
physique et morale, a pour titre : A statical
Account of Scotland drawn upfrom the com-
munications ofthe ministers of the différent
parishes; Edimbourg, 1792 ,^1799, in-8°.
Cbalmers, Biographical Dictionary.
BARRT ( Gérald ) , appelé aussi Giraldus
Cambrensis , savant anglais , né au château
de Manorbeers vers l'an 1146. Il commença ses
études en Angleterre, et vint ensuite les conti-
nuer à Paris. Revenu dans son pays il s'y fit
connaître à la fois par ses talents et l'ardeur de
son ambition. Neveu de l'évêquede Saint-David,
il fut élu à la place de ce prélat, mais constam-
ment écarté de son siège par Henri II. H retourna
alors à Paris, et s'y adonna à l'étude de la théo-
logie et des décrétales. On lui offrit, mais il re-
fusa une chaire de droit canon ; et à son retour
en Angleterre il fut chargé d'administrer le dio-
cèse de Saint-David, dont le titulaire venait
d'être expulsé par ses diocésains. Lors de la
réintégration de ce prélat , Barry fut nommé
chapelain du roi Henri H, qui l'appela à remplir les
fonctions de secrétaire et de conseiller du prince
Jean en Irlande. Comme il n'approuvait pas les
actes de ce prince à l'égard des Irlandais , il re-
fusa de recevoir de lui l'épiscopat. Ce fut alors
qu'il rassembla les matériaux de sa topographie
de l'Irlande ; et lorsqu'il revint en Angleterre ,
il lut publiquement ce livre à Oxford pendant
trois jours consécutifs. En 1188 il prêcha avec
l'archevêque Baudoin la croisade aux Gallois,
et donna l'exemple en faisant vœu de se croiser
avec le roi Richard. Mais, chargé d'administrer
le royaume en l'absence de ce monarque, il fut
relevé de son vœu par le pape. En 1192 il se
retira de la cour, à la suite de quelques discus-
sions avec le chancelier d'Angleterre, et vint se
fixer à Lincoln. L'évêché de Saint-David , qui
avait déjà fait l'objet de son ambition, étant
devenu de nouveau vacant en 1198 , Barry fut
engagé à ne présenter aucun candidat. A quoi il
répondit « qu'un personnage épiscopal devait
être sollicité, et non solliciter ( virum episcopa-
lem peti, non peter e debere). » Élu par le chapi-
tre l'année suivante, il ne fut point agréé par le
roi Richard ; ce qui lui fit entreprendi'e trois fois
le voyage de Rome, pour en référer au pape. II
ne fut pas plus heui'eux dans son ambition que
par le passé ; aussi lorsque cet évêché lui fut
encore offert en 1215, le refusa-t-il décidément.
Il était opposé aux moines , et on lui prête même
cette variante à l'Oraison dominicale : Â mona-
chorum malitia libéra nos, Domine. — On a
de lui : Topographla Hiberniee, en 3 livres ; —
JJistoria Vaticinalis de expugnatione Hiber-
nix, en 2 livres : ces deux ouvrages ont été pu-
bliés par Camden , à Francfort, en 1602 ; — De
[llaudabilibus Walliœ; — Itinerarium Gam-
brigs, en 2 livres ; on yitrouve des détails intéres-
sants sur la prédication des croisades ; ce livre est
suivi de la Cambi^iaeBescriptio du même autem*,
eta été traduit en anglais en 1806, par ColtHoare;
604
— De Rébus a se gestis, dans VAnglia sacra de
Wharton ; — Ecclesiœ spéculum , sive de mo'
nasticis ordinibus libri IV.
Canaden , English chronicles, — Wharton , Anglià
sacra. — Î5achmann, Histoire littéraire des anciens
voyages. — Malte-Brun, Annales des voyages, t. Ilf,
p. 410.
BARRT (Jacques), jurisconsulte, lord de
Santry, et premier juge du banc du roi en Ir-
lande, naquit vers le commencement du dix-sep-
tième siècle' à Dubhn, où son père était un des
représentants au parlement. Il mourut en 1678.
n était fort attaché à la cause des royalistes, et
intime ami du comte de Stafford. A la restau- 1
ration , il obtint la pairie et la charge de juge- 1
mage. On a de lui un ouvTage intitulé : the Case i
o/;e«Mre5; Dublin, in-fol., 1637, et in-12, 1725.
Tanner, Bibl. Brit. Hiber.
KARRY (Jacques), peintre d'histoire, né à
Cork en Irlande en 1741 , mort en 1806. A dix- v
neuf ans, il fit un tableau représentant -Sainf i
Patrice baptisant le roi de Cashel. Cet oti- i
vrage fut exposé à la Société de Dublin peut i
l'encouragement des arts, et fut pour l'artiste ufi i
titre de recommandation auprès de Burke,qui i
présenta l'auteur à sir Josué Reynold , au doc-
teur Johnson , et à plusieurs autres hommes ■
influents. Burke lui procura les moyens devisi- i
ter l'Italie, et c'est là que Barry se perfectionna li
dans ses études. A son retour en 1775, il publia i
ses Recherches sur les obstacles' réels et ima-
ginaires a l'amélioration des arts en Angle-
terre, in-8° ; l'auteur y réfute les théories de Du- i
bos , de Montesquieu et de Winkelmann, sur l'in- i
fluence du climat. Deux ans après , il fut reçu t
membre de l'Académie de peinture , et en 1 786 il i
fut nommé professeur. En 1799 sa place lui ftrt ■
ôtée, et peu après il fut exclu de l'Académie. Il
mit sept ans à faire , pour la Société de l'encoura-
gement des arts, une suite de six grands tableaux
nommée V Elysée, représentant le progrès de la
société et de la civilisation, tableaux fort admirés »
des Anglais. On les voit dans la salle des Adelphi. i
La mort l'empêcha d'achever un gralid tableau, ,
la Pandore , de 16 pieds de long sur 10 de <■
large. Barry était d'un caractère original , peu
sociable et menait une vie très-sobre. Il a été
enterré à la cathédrale de Saint-Paul. Outre les
tableaux nommés, on a de lui : Adam et Eve; ,
une Vénus ; — Jupiter et Junon sur le mont \
Ida ; — la Mort du général Wolf.
OEuvres de Barry , avec une notice sur su vie; Lon=
dres , 1809, 2 vol. in-4°.
BARRY ( Marie-Jeanne Gomard de Vacber-
NIER, comtesse du), maîtresse de Louis XV, née à
Vaucouleurs le 19 août 1746, guillotinée le 7 dé-
cembre 1793. Elle était fille d'une couturière, nom-
mée Bécu (1), dite Cantigni, et de Vaubernier,
(1) Anne Bécu , dite Cantigny , née à Vaucouleurs le
16 avril ni3, devenue veuve le 14 septembre 1748 (si tant
est qu'elle eût épousé Vaubernier), se remaria ù Taris,
le 18 juillet 1749, avec un nommé Nicolas Rançon, do-
mestique, et mourut le 20 octobre 1788. L'étrange celé-
BARRY
606
comnris aux barrières à Vaucouleurs , patrie de
Jeanne d'Arc. Douée d'une beauté peu commune,
elle vint fort jeune à Paris , prit en y arrivant
le nom de M"® Lange , se plaça comme ouvi'ière
chez une marchande de modes, et ne tarda pas
à tomber dans la débauche. Renonçant bientôt à
toute occupation honnête, elle se laissa entraîner
dans les boudoirs de la Gourdan, qu'un trafic in-
fàmemettait en relation journalière avecles grands
seigneurs d'alors. Le comte Jean du Barry, fa-
meux parmi les roués les plus éhontés et les plus
dépravés, vitM"® Lange dans cette maison, et l'en
retira pour la conduire dans la sienne, où il tenait
un jeu public dont le revenu fournissait à ses dis-
sipations. H comptait que les charmes de sa nou-
velle conquête ne pourraient manquer de grossir
chez lui le nombre des joueurs et des dupes ;
puis, le succès dépassant son espérance , il fonda
sur elle les plus hauts projets de fortune, et la pré-
senta à Lebel, valet de chambre de Louis XV, qui
cherchait par tous les moyens à procurer à son
maître , insatiable de voluptés , des jouissances
que ses sens émoussés se refusaient à lui don-
ner. Ce fut par cet intermédiaire que M"^® Lange
arriva jusqu'au roi, qu'elle enivra d'amoiur. Sa
faveur, quelque temps dissimulée, devint bientôt
publique ; et ni la clameur du monde, ni le mé-
pris des courtisans, ni la colère et les pleurs de
la famille royale, ni les avis de la plupart de ses
conseillers, ne purent détacher le monarque de
cette folle passion. U entendit les murmures, les
souffrit patiemment, vit toutes les femmes de la
cour s'éloigner de sa favorite , apprit qu'il était
en butte aux satires et aux brocards de l'Europe
entière, fut quelquefois personnellement exposé
aux sarcasmes de ses courtisans, et n'en per-
sista pas moins dans son avilissante tendresse.
« Je sais bien, dit-il un jour au duc d'Ayen
(Noailles), que je succède à Sainte-Foix. —
Oui, sire, répondit le duc en s'inclinant , comme
V. M. succède à Pharamond. » M"^ de Vau-
bernier (c'est le nom sous lequel on désigna d'a-
bord la petite Lange à Versailles) fut mariée
au comte Guillaume du Barry, frère de Jean son
ancien amant, qui, ayant une femme, n'avait pu
l'épouser lui-même; et la cérémonie de sa pré-
sentation à la cour, sous le nom de la comtesse
du Barry, eut lieu le 22 avril 1769. Dès que la
faveur de la du Barry eut reçu cette sanction
publique , elle n'eut plus de bornes , et elle
a duré, sans s'affaiblir, jusqu'à la mort de
Louis XV. Les courtisans qui furent les plus
empressés à s'abaisser devant sa fortune devin-
rent , par son crédit , les maîtres du royaume ;
le duc de Choiseul, qui refusa avec hauteur
toute proposition d'accommodement avec elle,
fut disgracié (janvier 1771); le duc d'Aiguillon
devint son confident intime , son conseil , son
amant même , dit-on , et , de concert avec elle ,
gouverna le monarque. Le chancelier Maupeou,
brilé de la Dlle nous fait penser qu'on ne lira pas sans
Intérêt ces quelques détails sur la mère. J. R. i
son vil complaisant , l'appela « ma cousine , »
chercha entre elle et lui des titres de parenté
lointaine; revêtu de la simarre, U lui présentait
à genoux ses pantoufles à son petit lever, et se
prêtait aux espiègleries de son petit nègre Za-
more. L'abbé Terray , aussi souple avec elle
qu'il était insolent avec le reste de la France ,
prodiguait sans relâche à ses dilapidations les
trésors qu'il extorquait au peuple. L'adminis-
tration corruptrice , déprédatrice , inepte et sou-
vent violente de ce triumvirat hâta , autant que
l'avilissement de la personne royale, la ruine de
la monarchie. Cependant plusieui's enfants de
Louis XV et plusieurs autres membres de sa
famille se tinrent constamment éloignés de
M"° du Barry, et ne l'accueillirent, lorsque la
volonté souveraine exigea quelques entrevues
avec elle, qu'avec une méprisante froidem*. Ce
dédain isola le roi de sa famille; il fit bâtir en
quelques mois, pour la courtisane favorite, le
magnifique pavillon de Luciennes, et passa les
dernières années de sa vie dissolue, au sein de
l'abjection, dans le boudoir de sa maîtresse, en-
touré d'un petit nombre de courtisans diffamés,
compagnons habituels de ses orgies. H faut rap-
peler, pour donner une idée du ton que M"® du
Barry avait apporté à la cour, quelques anec-
dotes bien connues , mais trop éminemment ca-
ractéristiques pour qu'û soit possible de les
omettre. On rapporte que quand M"'° du Barry
travaillait à ruiner le duc de Choiseul dans l'es-
prit de son maître, elle se plaisait, n'osant en-
core attaquer de front et d'une manière sé-
rieuse im ministre puissant, à ])rendre dans cha-
que main une orange , et les faire sauter l'une
après l'autre, en répétant ; Saute , Choiseul !
saute, PrasUn! Ce jeu fréquemment répété
faisait rire Louis XV, et l'accoutumait à lui en-
tendre demander le renvoi d'un honmme qu'il ai-
mait, et dans lequel il avait à juste titre placé sa
confiance. Louis XV aimait à faire son café lui-
même : un jour que , préoccupé, il laissait la li-
queur bouillir et se répandre sur les cendres de
sa cheminée , « Prends donc garde, la France ,
lui cria la comtesse qui s'en aperçut , ton café
f..t le camp. « Une autre fois , pour exciter la
haine de Louis XV contre le parlement, elle lui
dit, en lui montrant du doigt un tableau de Van-
Dyclc, où l'on voyait Charles F"" , seul dans une
forêt, fuyant ses sujets révoltés : <c Eh bien, la
France ! tu vois ce tableau : si tu laisses faire ton
parlement, il te fera couper la tête, coname le par-
lement d'Angleterre l'a fait couper à Charles. »
La similitude des noms empêchait M™® du Barry
de faire aucune différence entre le corps de la
magistrature française et la chambre des com-
munes en Angleterre.
Le duc d'Orléans s'était rapproché de M"® du
Bari7 , dans l'espoir d'obtenir du roi , par son
entremise , la peraiission d'épouser publique-
ment W^" de Montesson, dont il était épris .•
« Épousez toujours , gros père , lui répondit la
C07
BAllRY
608
favorite en loi frappant sur le ventre ; après cela
nous verrons. » La mort de Louis XV (10 mai
1774) mit fin au règne iTonfeus de cette courti-
sane : un ordre de Louis XVI l'exila sur-le^
champ à l'abbaye de Pont-aux-Dames^ près
Meaux ; mais la reine, que madame du Barry dé-
testait, et n'avait jamais appelée, du temps de sa
faveur, que la petite rousse , intercéda pour
son rappel, et il lui fut permis, l'année suivante,
de fixer son séjour à Luciennes, avec une pen-
sion. Elle y vécut dans le luxe et dans les plai-
sirs , n'ayant guère d'autre société que celle du
duc de Brissac, son amant, jusqu'au commence-
ment de la révolution. Elle partit, au mois de
juillet 1792, pour l'Angleterre, afin d'y mettre
en sûreté ses diamants et une partie de ses ri-
chesses ; mais elle revint quelques mois après ,
pour n'être pas atteinte par les lois qui ve-
naient d'être rendues contre les émigrés.- Un
sort plus cruel l'attendait : elle fut arrêtée en
juillet 1793, traduite au mois de novembre au
tribunal révolutionnaire, et accusée devoir dis-
sipé les trésors de l'État, conspiré contre la ré-
publique, et porté, à Londres, le deuil du ty-
ran. Condamnée à mort le 7 décembre 1793,
elle fut traînée à l'échafaud le lendemain, à cinq
heures du soir. Dès l'instant de sa condamna-
tion , elle perdit la tête; quelques heures avant
de mourir, elle espéra sauver ses jours par de
prétendues révélations, fiit conduite à l'hôtel de
ville, et y dénonça, en présence de la commune
assemblée pour l'entendre , deux cent quarante
personnes dont elle citait les noms au hasard, et
dont plusieurs furent saisies et mises à mort
d'après sa déposition. Sur la charrette qui la
conduisit de la Conciergerie à la place de la Ré-
volution, elle continua de donner des signes d'un
désespoir qui allait jusqu'à l'égarement : « Bon
peuple, criait-elle à la multitude qui la poursui-
vait de ses injures, bon peuple, délivrez-moi : je
suis; innocente ! » Sur l'échafaud elle recouvi-a
ses sens, qu'elle avait un instant perdus, pour se
débattre encore, et supplier l'exécuteur de pro-
longer sa misérable vie.
« Monsieur le bourreau , lui disait-elle , ayez
pitié de moi ! Encore un moment, plus rien qu'un
moment ! » Elle était âgée de quarante-sept ans.
M"" du Barry, pendant son règne, montra quel-
ques velléités de protéger les lettres et les arts.
Billardon de Sauvigny publia, sous ses auspices,
une collection de poésies composées par des
femmes sous le titre de Parnasse des Dames,
et plusievurs écrivains célèbres pourraient être
comptés au nombre de ses adulateurs. Mais elle
était dénuée de discernement et de goût, au-
tant que d'instruction ; et les encouragements
qu'elle fit donner à la littérature ne furent dus
au fond qu'à ses caprices, ou aux calculs de sa
vanité. Les saitires, les épigranunes, les diatribes,
les libelles auxquels sa faveur donna lieu , sont
infiniment plus nombreux que les vers composés
à sa louange; nous bornerons à citer le CQuplet
d'une chanson qui lui était adressée, et qui passe
pour être du duc de 3N!ivemais :
Lisette, ta beauté séduit
Et charme tout le monde;
En vain la bourgeoise en gémit
Et la duchesse en gronde :
Chacun sait que Vénus naquit
De l'écume de l'onde.
On évalue à 35 millions de francs les sommes
que la faveur de cette courtisane a coûté à la
France.
Les seuls ouvrages qu'on puisse consulter avec
confiance sur M™° du Barry, sont : Histoire de
France pendant le dix-huitième siècle, par
M. Ch. de Lacretelle, et la Vie privée de Louis XV
( par Moufle d'Angerdlle , avocat) ; Londres,
1781, 4 vol. in-12. — Quant aux suivants : Lettres
originales de 3/"° la comtesse du Barry, etc.
( fabriquées par Pidansat de Mairobert ) ; Lon-
dres, 1779, in-12; — Anecdotes sur M"' la
comtesse du Barry, depuis sa naissance jus-
qu'à la mort de Louis X\^ ( attribuées à The-
veueau de Morande ou à Pidansat de Mairo-
bert ); Londres, 1776-1777, 2 parties in-12 ; —
Mémoires de M^' du Barry ( par M"" Gué-
rard , baronne de Méré ) ; Paris , 1803 , 4 vol.
in-12; — Mémoires de M"'^ la comtesse du
Barry Gatti'ibués à MM. Paul La Croix et La
Mothe-Langon); Paris, 1829-1830, 6 vol. in-8°;
1843, 5 vol. in-8»; ce ne sont que des romans
tout à fait indignes de confiance. [Encyel. des
g. du m.., avec addit. ]
Saint -Edme, Ainours et galanteries des rois de
France.
BARRT ou BARRI (^Paul DE ), écrivain ascé-
tique, né en 1585 à Leucate, diocèse de Nar-
bonne, mort à Avignon le 28 juillet 1661. Il
était jésuite : son nom serait oublié, si Pascal
n'eût versé le ridicule sur ses Uvres. On a de
lui : le Paradis ouvert à Philagie , par cent
dévotions à la Mère de Dieu; Lyon, 1636,
in-12; — la Sainte Faveur auprès de Jésus,
par cent dévotions aux sacrés mystères; —
les Saintes Résolutions de Philagie, trad. en
latin, Ingolstadt, 1646, in-32; — les Saints Ac-
cords de Philagie avec le Fils de Dieu; —
la Riche Alliance avec les saints du Para-
dis ; Lyon, 1638, m- 12; — la Pédagogie cé-
leste; — les Cent illustres de la maison de
Dieu ; Lyon, 1660, in-S" ; — les Illustres Amants
de la Mère de Dieu; — Pensez-y bien : ce der-
nier ouvrage, dans lequel on a fait des corrections
et des retranchements, est très-souvent réim-
primé, et le seul que lisent encore les personnes
pieuses.
Alegarabe, Bibliotheca scriptorum Societatis Jesu.
♦barry (René), historiographe du roi, vi-
vait au dix-septième siècle. On a de lui : Vie de
Louis XIII, en latin; cet éloge, traduit en
français par Jean Nicolaï , se trouve dans
l'ouvrage intitulé le Triomphe de Louis le
Juste , poëme latin de Charles Beys ; Paris »
1649, in-fol. ; ~ Rhétorique française; Paris,
60»
BARRY — BAKÎA
610
iB-4*'} — Conversations; Vaxis', 1675 , 2 vol.
in-4°. Il a encore laissé divers ouvrages sur la
logique, la morale, la physique et la métaphy-
sique.
Lelong, Bibliothèque historique de la France.
&A.n¥ir (Spranger), célèbre acteur, né à Du-
blin le 20 novembre 1719; mort vers 1780. Son
goût pour lé théâtre l'éloigna de l'état d'orfèvre
auquel on l'avait d'abord destiné; il débuta avec
succès, eu 1744, dans le rôle d'Othello. Après
avoir joué quelque temps à Cork , il revint à
Dublin, où les premiers acteurs de l'Angleterre,
Garrick , Sheridan , Quin et Cibber, se faisaient
applaudir du public. Ban^ sut égaler ses com-
pétiteurs. L'affluence des spectateurs fut si
grande, qu'on disait comme en proverbe; « Un
tel est mort d'un rhume donné par Garrick,
Quin ou Barry. « Ce dernier vint à Londres,
en 1746, partager à Drury-Lane les travaux et
presque la gloire de Garrick , qui était le prin-
cipal acteur et directeur de ce théâtre. Souvent
dans les mêmes rôles ils balancèrent les applau-
dissements du public; mais Barry se lassa de
cette concurrence, et retourna en Irlande. Ce-
pendant il ne tarda pas à revenir en Angleterre,
où il obtint les mêmes succès. Il excella dans les
rôles d'amoureux , dans l'expression de la dou-
leur et du désespoir, dans l'art de peindre à la
fois les diverses passions qui agitaient les per-
sonnages qu'il avait à rendre.
Biographia Dramatica.
BARRY-cÈRGS (le comte Jean du), dit le
Roué, beau-frère de la fameuse comtesse du
Barry, naquit à Lévignac, près de Toulouse, en
1722, et fut guillotiné dans cette dernière ville
le 17 janvier 1794. Il arriva à l'âge de vingt-huit
ans à Paris, où il mena une vie d'intrigues et de
débauches, dont la du Barry faisait les frais. Il se
montra d'abord partisan de la révolution , et fut
nommé colonel d'une des légions de la garde
nationale; mais bientôt il désapprouva les in-
novations des révolutionnaires , fut arrêté après
le 10 août 1792, et condamné à mort par le tri-
bunal révolutionnaire étabU à Toulouse.
Biographie Toulousaine.
BARSABAS , nom donné dans le Nouveau
Testament à deux disciples de Jésus-Christ,
amis et compagnons des apôtres. Joseph Barsa-
bas fut l'un des deux candidats élus pour rem-
placer l'apôtre Judas ; mais le sort favorisa son
compétiteur Matthias. Jude Barsabas, qui, sui-
vant les uns, était frère du précédent, et, suivant
les autres, frère de l'apôtre Judas Thaddée , fut
élu par les apôtres, par les anciens et par toute
l'Église de Jérusalem, pour accompagner Paul et
Barnabe à Antioche. [ Enc. des g. dît m. ]
^ctes des Apôtres; I, 23, XV, 22,
BARSiNE, fille d'Artabaze , et concubine d'A-
lexandre le Grand, qui en eut un fils, appelé
Hercule. Alexandre la donna en mariage à Eu-
raènes de Cardie. Elle fut probablement tuée en
iSOUV, BIOGR. UNIVERS.
T. IV.
même temps que son fils, par l'ordre de Cas-
sandre, l'an 309 avant J.-C. C. R.
Diodore, liv. II. — Justin, liv. V.
*BARSONY DE LOVAS BERBNY (George),
théologien hongrois, né à Peterfalva, en Hon-
grie, vers le commencement du dix-septième
siècle; mort le 18 janvier 1678. Il embrassa
l'état ecclésiastique, prêcha plusieurs années à
Szerdahely, devint chanoine à Gran en 1653, et
fut nommé évêqiie de Gross-Wardein en 1663.
H se fit remarquer par son zèle contre le protes-
tantisme. On a de lui : Veritas toti mundo de-
clarata : arguniento triplici ostendens J.-C.
Regiamve Majestatem non oUigari tolerare
in Hungaria sectas lutheranam et calvinia-
«am; Kaschau, 1671, in-12; Vienne, 1672,in-12.
D. Joh. Posahazi fit paraître une réfutation de
cet ouvrage sous le titre : Falsitas veritatis
toti mu7ido declarata, etc.
Horanyi, Memor. Hungar.
*BARSOTTi [Jean-Charles), théologien ita-
lien, vivait à Florence vers le miUeu du dix-hui-
tième siècle. On a de lui : Vita del servo di Dio
Gaetano Pratesi marescalco Fiorentino; Flo-
rence, 1756, m-i".
Mazzuchelli, Scrittori d'Jtalia.
*RARSOTTi (Nicolas), écrivain ascétique
italien, était capucin à Lucques vers le milieu du
dix-septième siècle. On a de lui : Spirituale hu-
manee semper peregrinœ mortalis vitae re-
inigium, habens portum suum immortalem,
seternam vitam : cet ouvrage fut d'abord imprimé
en italien, puis il en parut un abrégé en latin à
Vieime, 1647; — Cijnosura, seu Maria Stella
polaris duodecim diffusa radiis, septenisque
sphserica planitie circumplexa orbibus, Ma-
rix, nomen rutilans, versibus, 361, 184, 624,
640,etc.,in-fol. ; Vienne, 1655, in-fol. ; — Sermo-
nes evangelici pro quadragesima et adventu ;
Vienne, 1667, in-4''; — Sermones de sanctis
per annum occurrentibus ; Vienne, 1668, in-4°.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia. — Bernb. à Bononla ,
Bibl. Capuccin.
BARSCMA, célèbre hérétique, métropolitain de
Nisihe, mort en 489 de J.-C. Il propagea dans la
Perse et la Chaldée le nestorianisme, presque
anéanti à la mort de son auteur. Il soutint que
le mariage devait être permis aux évêques, aux
prêtres et aux clercs, d'après cette parole de
l'apôtre : Melius est nubere, quant uri. Il fit
mettre à mort Babucéus, évêque de Séleucie, son
antagoniste, et fit, avec le concours de Sirouz,
roi de Perse, une guerre sanglante aux partisans
de l'Église d'Occident. Il reste encore aujour-
d'hui quelques débris de sa secte.
U Richard et Giraud , Bibliothèque Sacrée.
BART. Voy. Barth.
BARTA (Balthasar), chroniqueur hongrois,
né à Szobozlo vivait dans la seconde moitié du
dix-huitième siècle. On a de lui, en langue hon-
groise, une chronique de la ville de Debriczin, où
il était conseiller.
Horanyi, Memor, Hung.
20
cil
BARÏA — BARTELS
612
*BARTA (George), tacticien espagnol, vivait,
dans la première moitié du dix-septième siècle.
On a de lui : Govierno délia cavalleria ligera;_
Bruxelles, 1624,in-fol.
Cat., Bibl. Dubois, part. 2, p. 637.
*BARTALi {Jean -Baptiste), chroniqueur
italien, né à Casciano, dans le territoire de
Sienne. Il vivait vers la fin du dix-septième siècle.
On a de lui : Diario Sanese, in cui si reggono
alla giornata tutte le cose più importanti ,
accordate nella città di Siena ; Sieime, 1697,
in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*RARTAL1NI (Francesco) , peintre, né à
Sienne en 1569, mort en 1609. Il fut l'élève fa-
vori de Francesco Vanni. On a de lui une Vierge
de la plus douce expression, dans l'oratoire de
Saint- Joseph à Sienne ; ce tableau porte la date
de 1604.
Romagnoli, Cenni-.storico-artistici de Siena. — Va-
léry, f^oyages historiques et littéraires en Italie.
*BARTAi,rcci (Giovanni), arcliitecte, né à
Sienne en 1732, mort en 1802. Il peignit l'orne-
ment avec habileté , comme on peut en juger par
ceux de ses travaux en ce genre qui se voient
encore à Sienne dans le palais Gori. E. B— n.
Romagnoli , Ceuni storico-artistici de Siena.
BARTAS (G^iillaume de Salliiste du) , poëte
gascon, né en 1544 et mort en 1590. Il appar-
tient à cette classe d'écrivains qui, célèbres autre-
fois, ont été dédaignés de nos jours. Mais entre
les mystères religieux ou païens que l'on jouait
en plein air sur d'ignobles tréteaux, et les tragé-
dies de Corneille ou de Racine, il y a une diffé-
rence énorme , un vide immense. L'art se déve-
loppe lentement à travers les siècles- Alors sont
venues les pléiades du moyen âge , comme pour
préparer la grande époque littéraire. Le nom de
Salluste, auquel il avait ajouté celui de son châ-
teau, fut illustré non-seulement dans les lettres,
mais encore dans l'art militaire; ce qui le fit
employer dans plusieurs négociations impor-
tantes auprès des souverains étrangers, qui
voulaient le garder auprès d'eux. Enfin, pour
achever de ne pas ressembler aux poètes ses
amis et ses contemporains, qui presque tous por-
taient la robe, et toutefois se laissaient aller à la
plus honteuse dissolution , du Bartas eut pour
vertus principales la modestie et la chasteté,
ainsi que ses œuvres en font foi. De Thou, qui
l'avait connu dans ses voyages en Guyenne, parle
de sa candeur et de sa bonne foi. La Première
Semaine, ou la Création, est celui de ses ouvrages
qui lui fait le plus d'honneur; la Seconde Se-
maine, histoire abrégée des faits et des héros
primitifs , est le plus faible de ses poèmes. L' V-
ranie, production de sa première jeunesse, est
un poème consacré à l'éloge de la poésie. Dans
celui de Judith, dans son hymne sur la bataille
d'Ivry, et dans quelques autres pièces qu'il
adressa à la reine de Navarre et au roi d'Ecosse,
on retrouve ses défauts , mais non pas ses qua-
lités : c'est partout une affectation de tournures
grecques et latines, une sorte de jeux de mots
presque continuels, et du plus mauvais goût.
Il fut, dit La Croix du Maine, réimprimé plus de
trente fois en six ans, et traduit en latin, en italien,
en anglais, en allemand et en espagnol ; ce qui
n'empêcha pas du Bartas d'être qualifié de très-
méchant poète par le cardinal Duperron. D'après
Charles Sorel, la Semaine « n'est quasi que l'His-
toire Naturelle de Pline, mise en vers , avec quel-
ques autres remarques sur le même sujet prises
dans des livres fort communs. »
Le père Rapin accuse du Bartas d'avoir fait
consister l'essence de la poésie dans la grandeur
et la magnificence des paroles , et d'avoir créé
des mots composés à la manière des Grecs. Ron-
sard, consulté sur ce qu'il pensait de la Semaine:
« M. du Bartas , répondit-il , a plus fait en une
semaine que je n'ai fait en toute ma vie. » Cette
réponse, qui n'avait de rapport qu'à la fécondité
du poëte, fut mal interprétée : on s'imagina que
Ronsard se croyait inférieur à du Bartas. Ron-
sard, pour démentir ce bruit, composa le sonnet
à Dorât, où il déclare en quelque sorte qu'il se
croirait déshonoré s'il avait pu donner à supposer
rien de tel. La première édition des œuvres de du
Bartas est de 1601 , 2 vol. in-12; celle de 1611,
2 vol. in-fol., avec les commentaires de Simon
Goulard de Senlis, est plus complète. [Enc. des
g. du m., avec addit. ]
Ste-Marthe, £7.,t. IV. — Ou Verdier et la Croix du Maine,
Bibl. franc. — Ste-Beuvc, Tabl. de la Poés. fr., p. loi.
*BARTELETT (Jean), chirurgien anglais,
vivait dans le dix-huitième siècle. On a de lui :
Pharmacopœa hippiatrica; Londres, 1765.
Dans cet*ouvrage, l'autexu" applique aux chevaux
la médecine employée pour les hommes.
Carrère , Bibliothèque de la Médecine.
BARTELS (Ernest-Daniel- Auguste), méde-
cin allemand , né à Brunswick le 26 décembre^
1778, mort à Berlin le 26 juin 1838. Il étudia la
médecine à léna , et fut successivement profes-
seur d'anatomie et de physiologie à Helmstœdt,
à Marbourg et à Breslau. En 1827, il fut appelé
à Berlin pour remplacer A. Berends dans la chaire
de clinique médicale. Ses ouvrages, écrits en
allemand, ont pour titre: Fondements d'une
nouvelle théorie de la chimie et de la phy-
sique, d'après l'expérience; Hanovre, 1804,
in-8° ; — Remarques anthropologiques sur le
crâne et le cerveau chez l'homme, principa-
lement dans leurs rapports avec les décou-
vertes de Gall; Berlin, 1806, in-S"; — Plan
systématique d'une biologie générale; Franc-
fort, 1808, in-S"; — Physiologie de la force
vitale chez l'homme; Fribourg, 1810, in-8"'; —
Esquisse d'une physiologie et d'une physique
du magnétisme animal; Francfort, 1812, in-S" ;
— Recherches pathologiques , t. !"■ ; Marbourg,
1812, in-8°; — la Respiration considérée chi-
miquement, et comme une dépendance du cer-
veau; Breslau, 1813, in-8''; — EiicharistoUf
613
BARTELS — BARTH
614
ou des rapports du monde avec la Divinité,
1819, in-8°; — Principes des sciences natu-
relles ;l,&\'Ç)ïig, 1821, in-8°; — Manuel de thé-
rapeutique générale; Marbourg, 1824, in-8°;
— Sur les Mouvements internes et externes
des plantes et des animaux; Marbourg, 1828,
in-8°; — Considérations sur la philosophie de
la religion et ses principaux problèmes;
Leipzig, 1828, in-8°; — Physiologie pathogé-
nique, ou les doctrines physiologiques consi-
dérées dans leur application à la pathologie ;
Cassel, 1829, in-S"; — Esqxiisse d^ pathologie
et de thérapeutique du choléra oriental ;BeT-
lin, 1832, in-S"; — Traité théorique et pra-
tique sur les fièvres nerveuses, contenant
non-seulement les fièvres nerveuses propre-
ment dites, mais encore les fièvres épidé-
miques et les fièvres intermittentes ; Berlin,
1837-1838, 2 vol. in-8°.
Callisen , Mediz. Schriftsteller-Lexicon. — Conversa-
tions-Lexicon.
BAUTENSTEIM {Laurent- Adam), mathéma-
ticien, poëte et linguiste allemand, né à Heldburg
le 28 août 1711, mort le 25 février 1796. De
1726 à 1732, il étudia à Cobourg, et resta ensuite
à léna jusqu'en 1735. Il devint professeur d'é-
loquence et de poésie en 1757, et de mathéma-
tiques en 1765. On a de lui : Religionis chris-
tianas excellentia; Cobourg, 1757; — Anwei-
sung zur Griechischen Sprache (Méthode
simplifiée pour apprendre la langue grecque);
Cobourg, 1757, in-4°; — Latinse linguse com-
mendatio ex ipsa discendi difficultate et mo-
lestia repetita; pars I-DI; Cobourg, 1765,
m-4° ; — Cur Virgilius moriens Mneida com-
buri jusserit; Cobourg, 1772, 1774; — Bis-
cussio recentissimae machinas quadraturse
circuli;MA., 1772, in-4''.
Mensel , Gelehrtes Deutschland.
BA.RTENSTEIN {Jean-Christophe de), juris-
consulte, vice-chancelier d'Autriche et de Bo-
hême , né en 1 690 , mort à Vienne le 6 août 1 766.
Il écrivit plusieurs manifestes, parmi lesquels
on remarque la déclaration de guerre contre la
France en 1741, et rédigea pour l'instruction du
prince, depuis erapereiu" sous le nom de Joseph II,
un Droit de la nature et des gens; tienne,
1790, in-8°.
BARTH (Christophe-Godefrotj ), savant alle-
mand, né à Blech, en Bavière, le 27 septembre
1675 ; mort à Bayersdorf le 25 juillet 1723. Après
avoù" rempli différentes fonctions , il fut nommé
archevêque de Bayersdorf. On a de lui : Disp. de
studiis Romanorum litterariis in urbe et pro-
vinciis; Halle, 1698, in-4°; — Disp. Para-
digma viri prudentis in T. Pomponio Attico ;
Halle, 1699, in-4"; — De axiomatibus et de-
finitionibus metaphysicis ; Halle, 1699; — De
recitatione et retractatione veterum; Halle,
1701 , in-4'' ; — De secessibus veterum ad men-
tem sententiamque Plinii ;UdMe, 1701, in-4";
— De imaginibus veterum in bibliotheca vel
alibi positis ; Halle, 1702, in-4°. Il a aussi laissé
des cantiques spirituels.
VVesel, Liederdic/iter, t. 1.
BARTH ou BARTHius ( Gaspard de), savant
philologue allemand, né le 22 juin 1587 à Cus-
trin, mort à Halle le 17 septembre 1658. Il étu-
dia à Gotha et à Eisenach ; il visita la France , la
Suisse , l'Italie , l'Espagne , l'Angleterre et la Hol-
lande. A douze ans, il traduisit en vers latins
les Psaumes de D^vid , et à seize, ans il publia
une dissertation sur la manière de lire les auteurs
anciens. Il passa le reste de sa vie à Leipzig et à
Halle. On a de lui de savants commentaires sur
Claudien; Francfort, 1650, in-4"; sur Stace,
Zeitz, 1664, 4 vol. in-4°; et sur plusieurs autres
auteurs classiques. Son principal ouvrage porte
le titre Adversaria; Francfort, 1624, in-fol. La
liste de ses écrits se trouve dans les Mémoires
de Nicéron.
BARTH (Frédéric-Gottlieb), philologue, né
à Wittenberg le 5 août 1738, mort à Pforta
le 6 octobre 1794. On a de lui une édition peu
estimée de Properce, avec des notes, des va-
riantes et un index; Leipsick, 1777, in-S»; —
Scripturœ aliquot animadversionum ad Ana-
creontem; Naumbourg, 1777, in-4°.
Hieronyraus Kromayer, Programma academicutn in
Casp. Barth. — Lage, Parentalia memoriœ Casp. Bar-
thii; Lips., 1661, In- fol. — Weinhold, Programma de
Casp- Barthio ; 1713, in-fol.
BAKTH OU BART (Jean), célèbre marin, fils
d'un simplepêcheur, naquit à Dunkerque en 1651,
et y mourut le 27 avril 1702. Il servit très-jeune
dans la marine hollandaise , et entra au service
de la France lorsque celle-ci fit la guerre à la
Hollande. A cette époque, les roturiers ne pou-
vaient être officiers dans la marine royale ; aussi
Jean Barth se fit-il capitaine de corsaire. Il se si-
gnala tellement par son audace et par son indomp-
table bravoure , que Louis XIV lui donna une
commission pour croiser dans la Méditerranée.
Ses exploits forcèrent le roi à le nonuner lieute-
nant de vaisseau. Dans une action où il lutta
contre les Anglais avec des forces bien inférieures,
et dont le chevalier de Forbin partagea l'hon-
neur avec lui , il fut fait prisonnier, et enfermé à
Plymouth. Il parvint à s'évader, fit plus de
soixante lieues en mer sur un bateau de pêcheur,
et arriva en France, où Louis XIV l'éleva au
grade de capitaine de vaisseau. En 1696, Jean
Barth alla à Versailles : le roi le reçut avec dis-
tinction , et lui parla avec ménagement du seul
échec qu'il eût éprouvé l'année auparavant.
Aussitôt Jean Barth retourne à Dunkerque,
fait une croisière , quoique les Anglais blo-
quent le port, se couvre de gloire, rentre
triomphant, et adresse au comte de Toulouse,
amiral de France , un rapport simple et éner-
gique sur ce qu'il a fait et sur la peur qu'il a
causée aux Hollandais, avec prière d'en faire part
au roi : ce rapport existe encore aujourd'hui, et
n'a jamais été imprimé. Louis XIV le nomma
chef d'escadre en 1697, et à cette occasion l'on
20,
eu
BARTH — BARTHE
C16
raconte que le roi ayant lui-même annoncé à
Barth son avancement, celui-ci répondit : « Sire,
vous avez bien fait, » Les couitisans rirent aux
éclats de cette réponse, qui, selon eux, exprimait
une sotte vanité. « Vous n'avez pas compris
Jean Barth, leur dit Louis XIV; sa réponse est
celle d'un homme qui sent ce qu'il vaut, et qui
compte m'en donner de nouvelles preuves. » La
confiance du monarque ne fut pas trompée. Ce-
pendant la paix de Riswyck interrompit les ex-
ploits de Jean Barth. Il passa ses dernières an-
nées à Dunkerque, où il mourut âgé de cinquante
et un ans. Son inébranlaLle résolution , sa nide
francliise, sa téméraire bravoure, ont fait de lui
le modèle populaire du marin français. Au mi-
lieu des traits de courage ou des réparties sail-
lantes qu'on a conservées de ce marin, nous ne
citerons qu'un fait, parce que, mieux que tout
autre, il peint son caractère. Il avait été chargé
de conduire à Elseneur le prince de Conti, qui
venait d'être élu roi de Pologne. Il fut attaqué
en chemin par les Anglais, et courut le danger
d'être pris. Après l'action, le prince de Conti lui
témoigna sa joie d'être libre encore. « Nous n'a-
vions pas à craindre d'être faits prisonniers, ré-
pondit Jean Barth : mon fils était à la sainte-barbe,
prêt à nous faire sauter s'il eût fallu nous rendre. »
[Enc. des g. du m.]
André UicJier, f^ie de Jean Bart; Paris, 1780, in-lS ;
ibid., 1782, in-12; ibid.,178», ln-12; ibld., 1798,in-12; 1813,
iD-12 ; ibid., 1833, ln-12. — Louis-Eugène Poirier, Éloge
historique de Jean Bart, etc. ; 1807, in-S". — Leben des
beruhmten Seejahrers Joli. Bart; Leipz., 1782, in-8° ;
ibid., 1807, in-8=. — Vanderest, Histoire de Jean Bart;
Paris, 1841, in-S".
BARTH {Michel), médecin allemand, né vers
1650 à Annaberg en Saxe, mort en 1684. Il pro-
fessa à Leipzig. On a de lui : Lettres sur la Mé-
decine, et des vers latins estimés, insérés en
partie dans Dellciœ poetarum germanorum ,
vol. I.
Van der Linden, De Scriptoribus medicis.- — Jôcher,
Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BARTH (Paul), orientaliste allemand , né à
Nuremberg le 20 décembre 1635, mort dans la
même ville le 4 août 1688. Il était très-versé
dans les langues orientales, remplit différentes
fonctions ecclésiastiques, et devint diacre de
Saint-Sebald , à Nuremberg, en 1676. On trouve
à la bibliothèque de Nuremberg un ouvrage écrit
de sa propre main; il a pour titre : Versio
Evangeliorum Actorumque apostolicorum
arabica, cum latina ejusdem translatione
junctim apposita.
G.-Andr. WiUs, Nûrnb. Gel.-Lex.
^RARTH-BARTHENHEIM ( Jean-BaptlstC-
Louis-Honoré , comte de), publiciste franco-
autrichien, né à Haguenau (Alsace) le 5 mars
1784, ijiort à Vienne le 22 juin 1846. Il étudia à
Fribourg et à Goettingue , et entra au service de
l'administration publique en Autriche, parcourut
rapidement tous les degrés de la hiérarcliie, et
devint conseiller aulique de la chancellerie de cour
de l'empire d'Autriche. On a de lui entre autres :
Rapports politiques des diverses autorités
constituées à l'égard des paysans de la basse
Autriche, 1818; — Système de la police ad-
ministrative à l'égard de l'Autriche, en deçà
de VEns; 1824. Outi'e ces livres si utiles à tous
ceux qui veulent s'initiera la législation politique
ou administrative de l'empire d'Autriche , on doit
à M. de Barthenlieim la fondation d'une société de
patronage, ainsi que d'une maison de refuge et d'é-
ducation pour les jeunes détenus. V. de Jozet.
Almanacli de Cotha. — Revue générale biographique.
— Documents particuliers.
* BARTHE ( Félix ), jurisconsulte, ancien garde
des sceaux de France, ùéà Narbonne le 28 juillet
1795. Il fit ses premières études dans sa ville
natale, puis il étudia le droit à Toulouse, et vint
à vingt-deux ans à Paris achever son stage. En
Juin 1820, à l'occasion de la mort du jeune Lalle-
mand, il s'affilia au carbonarisme, etjura une haine
profonde au gouvernement alors établi. Il se fit
d'abord connaître comme défenseur de Gravier
et de Bouton, accusés d'avoir voulu, par l'explo-
sion de pétards jetés aux environs des Tuileries,
faire avorter la duchesse de Bcrry, alors grosse
du duc de Bordeaux. Quoique les accusés eussent
été condamnés à mort, et que leur pourvoi eût
été rejeté par la cour de cassation , cette défense
attira sur le jeune avocat l'attention du public.
Il se fit remarquer successivement par ses plai-
doyers dans l'affaire du colonel Caron, dans
celle de Béfort, jugées par la cour d'assises de
Colmar, dans le procès des quatre sergents de
la Rochelle. En 1823, il entreprit la défense de
M. Nicolas Kœchlin, contre lequel l'autorité avait
fait diriger des poursuites à cause de la brochure
que cet aacien député avait publiée, sous le titre
de Relation des événements qui mit eu lieu
les 2 et 3 juillet 1822 , relativement à la malen-
contreuse affaire du colonel Caron. A la suite d'un
chaleureux plaidoyer, où il apporta les preuves
de tous les faits allégués par son cUent, M. Barthe
fut suspendu de ses fonctions d'avocat pendant
un mois ; M. Kœchlin fut condamné. — Après la
publication des fameuses ordonnances du 26 juil-
let 1830, M. Barthe se rendit à une réunion d'a-
vocats et de quelques journalistes , chez M. Du-
pin aîné ; à une heure , le même jour, au bureau
du National, il assistait à une assemblée où
l'on décidait qu'il serait fait une protestation; le
soir, il lisait comme président, aux journalistes
réunis, ce monument d'une hardie résistance.
Les journaux devaient donc paraître le lende-
main ; mais plusieurs imprimeurs refusèrent leurs
presses , entre autres celui du Journal du Com-
merce. M. Barthe le fit assigner dans les vingt-
quatre heures. Mais le mercredi, lorsqu'il se ren-
dit au palais pour çoutenir la dernière lutte en
faveur de la liberté de la presse, le combat des
trois journées s'engageait de toutes parts. Les
tribunaux vaquèrent. Le jeudi 29, M. Barthe se
rendit à l'hôtel de ville : il fut invité à se réuiur
à la commission municipale, et partagea les tra-
617
BARTHE
vaux de cette nuit. Le lendemain , il soumit à la
commission et fit imprimer le premier acte public
de rupture entre la France et la famille alors
régnante. La révolution était faite : le nouveau
pouvoir cherchait à s'entourer de tous les hommes
qui, dans l'opposition, avaient montré du talent;
le garde des sceaux imposa comme un devoir à
M. Barthe les fonctions de procureur du roi.
Quelque temps après, au mois d'octobre, les
électeurs des 11® et 12® arrondissements réunis
lui donnèrent leurs suffrages. H prononça son
premier discours à la chambre le 9 décembre
1830, dans la discussion de la loi sur le fonds
commun de l'indemnité accordée aux émigrés.
Dans sa réponse au discours de M. Berryer, il
établit avec lucidité la j ustice de la loi qui dis-
posait pour la sûreté du pays de ce fonds com-
mun, sur lequel aucun droit n'était acquis à per-
sonne; et, relevant les éloges donnés par son
adversaire au gouvernement de la restauration,
il évoqua les plus funestes souvenirs , et demanda
qu'au moins par pudeur on retrcinchât quelques
pages de ces quinze années d'honneur et de
gloire. — Le 28 décembre suivant, M. Barthe
fût nommé ministre de l'instruction publique , et
eut à réprimer des troubles qui avaient éclaté
aux écoles de droit et de médecine. Le 13 mars,
il fit partie, comme ministre de la justice, du ca-
binet de Casimir Périer. On lui doit les lois du
31 août 1831 et du 17 janvier 1832, qui adou-
cissent le code pénal et la contrainte par corps.
M. Barthe, devenu ministre de la branche ca-
dette, oubha le libéralisme qu'il professait sous
la branche aînée; le défenseur des quatre ser-
gents de la Rochelle poursuivit rigoureusement
les accusés politiques de juin. Après sa sortie
du ministère le 4 avril 1 834 , il fut nommé pre-
mier président de la cour des comptes , en rem-
placement de Barbé-Marbois.
Dictionnaire de la Conversation.
^ RARTHE {Girard de la), peintre français
contemporain. Il résida au commencement du
siècle à Moscou, et y dessina les Vues de cette
ancienne capitale de la Russie , gravées et colo-
riées aux frais de Walzer d'Hérisau par Gutten-
berg, Lamenit et Lorry. On a de lui des paysages
et de gracieuses aquarelles.
Nagler, JVeues AUgemeines Kûnstler-Lexicon.
BA.RTHE (Nicolas-Thomas) , littérateur, né
à Marseille en 1737, mort àParis le 15juin 1785.
H étudia au collège de Juilly, et débuta dans le
monde littéraire par quelques pièces fiigitives.
Son épître à Thomas sur le Génie, considéré
par rapport aux beaux-arts, est remarquable ;
c'est son meUleur ouvrage : le dialogue en est fa-
cile et brillant. En 1764 , il fit représenter à la
Comédie-Française la pièce intitulée VAma-
teur;en 1768, il donna les Fausses infidélités;
en 1772, la Mère jalouse; et en 1778, PHomme
personnel, comédie en cinq actes. Quelques-
unes de ces pièces sont imprimées dans le Eé-
pertoiredu Théâtre- Français ; on les trouve,
BARTHEL 618
avec quelques morceaux de poésie et quelques
fragments de l'Art d'aimer (imitation d'Ovide),
dans les Œuvres choisies de Bat-the ; Vsris ,
1811, in-12. Ce littérateur a plus d'analogie avec
Desmahis qu'avec Gresset. Recherché dans le
monde par son esprit, il était de tous les dîners
et de tous les soupers. Il mourut à la suite d'une
opération chirurgicale, qu'il supporta courageu-
sement. Un de ses amis venait lui apporter un
billet de loge pour la première représentation
de Vlphigénie en Tauride de Piccini : « Mon
cher ami , lui dit-il , on va me porter à l'église ;
je ne puis aller à l'Opéra. »
Biographie des Contemporains,
*BARTHÉE (Melchior), sculpteur saxon,
mort en 1674. Il étudia à Venise sous Just le
Curt, et y exerça lui-même son art. Il travaUla
dans le goût du Bemin, et devint un des élèves
les plus distingués de cette école. C'est à lui que
fut confiée l'exécution des statues du tombeau
de Pesaro, dans l'église de Frari. Et c'est encore
à son ciseau qu'est due la statue de saint Jean-
Baptiste à l'église degli Scalzi.
Nagler, Neiies AUgemeines Kûnstler-T^exicon.
BARTHEL {Jean - Gaspard) , jurisconsulte
allemand, né à Kissingen en 1697, mort à Wurtz-
bourg le 18 avril 1771. Il étudia à Wurtzbourg
sous les jésuites , et se rendit ensuite à Rome ,
où il continua à s'instruire auprès du cardinal
Lambertini , depuis pape Benoît XTV. De retour
dans sa pati'ie, il fut nommé successivement pro-
fesseur de droit canonique, chanoine du chapitre
et vice-chancelier de l'vmiversité de Wurtzbourg.
Il introduisit dans les universités catholiques
d'Allemagne une meilleure méthode d'enseigner
le droit ecclésiastique, et publia de nombreux
écrits concernant les rapports de l'Allemagne
avec la cour de Rome. Ses principaux ouvrages
ont pour titre : Historia generalis pacificatio-
num Imperii circa religionem sistens, 1736,
in-4° ; — De jure conformandi antiquo et nova,
1744, in-4°; — De restituta canonicorum in
Germania electionum politia, ibid., 1740; —
Tractatus de eo quod circa libertatem exercitii
religionis ex lege divina , et ex lege Imperii
justujnest, etc.; 1764, in-4°.
^ita J. Casp. Bartkeli, nune primitm seorsim eiy
ciisa; Francf. et Leipz., 17B2, in-8°.
* BARTHEL OU BARTEL {Jean-Christiau-
Frédéric), peintre et graveur allemand, né à
Leipzig en 1775. Aussi bon dessinateur que gra-
veur habile, on a de lui soixante-sept planches
qui se trouvent énumérées dans Mensel. La plus
remarquable est celle qui représente une grotte
avec un paysage, d'après Thormeyer. On cite
aussi le Château de Heidelberg , d'après Pri-
mavesi; eiVaucluse, d'après la seule imagina-
tion de Barthel. Il travailla ensuite pour les
libraires , s'occupa de peinture, et se rendit à
Brunswick , où il peignit pour le château les
Quatre heures , le Dieu du jour, et quelques
sujets homériques. H s'occupa aussi de la philo-
619
BARTHEL —
Sophie ancienne et moderne dans ses rapports
avec les beaux-arts, et publia : Eiimorpbea ;
Leipzig, 1807.
Meusel, Deutsches Kûnstler-Lexicon.
BARTHÉLÉMY (saint), apôtre. On ignore le
lieu de sa naissance ; on sait seulement qu'il était
de la Galilée. L'Évangile ne nous apprend rien
de particulier sur sa personne. Au rapport de
plusieurs anciens écrivains, il pénétra dans les
Indes. Eusèbe nous dit même que saint Pantène
étant allé dans ces régions pour ■ réfuter les
brahmanes, y trouva des traces du christia-
nisme , et qu'on lui montra une copie de l'évan-
gile de saint Mathieu, en hébreu , que saint Bar-
thélémy ,y avait apportée. A son retour, le saint
apôtre rencontra saint Philippe à Hiérapolis, en
Phrygie. De là il se rendit en Lycaonie. Saint
Chrysostome assure qu'il y prêcha la religion
chrétienne. On ne sait rien de certain ni sur le
lieu ni sur le genre de sa mort. Les Grecs mo-
dernes et les Latms s'accordent à dire qu'il mou-
3rut dans la ville d'Albane ou Albanie, sur la mer
Caspienne. Les uns prétendent qu'il fut condamné
à être crucifié; les autres veulent qu'il ait été
écorché vif, ce qui n'exclut pas le crucifiement.
Ce double supplice était en usage non-seulement
en Egypte, mais encore chez les Perses. Son
supplice (d'après la légende il fut écorché vif,
puis crucifié) a souvent été représenté par les
artistes; et Michel-Ange lui-môme , dans son
Jugement dernier, qui est peint sur les murs
de la chapelle Sixtine, nous le montre tenant
sa peau dans ime main, et l'instrument de son
supplice dans l'autre.
Saint Barthélémy n'a laissé aucun écrit. Le
pape Gélase déclara apocryphe l'évangile que
quelques hérétiques lui attribuaient. Théodore le
Lecteur rapporte que l'empereur Anastase enri-
chit des reliques de l'apôtre la ville deDmas, qu'il
fit bâtir en Mésopotamie. Saint Grégoiie de Tours
assure qu'elles furent portées dans l'île de Lipari,
avantla fin du dixième siècle. Selon Anastase le Bi-
bliothécaire, elles furenttransférées, en 809, de Li-
pari à Bénévent ; selon Baronius, on lesti'ansporta
de Bénévent à Rome, en 983. Depuis ce temps-
là, elles sont conservées dans un monument de
porphyre placé sous le grand autel de la célèbre
église qui porte à Rome le nom du saint. On croit
que saint Barthélémy est le même que Nathanaël.
Eusèbe, I. V, o. 10. — Grég. Niss., Homil. IS. — S. Chry-
.sost. 171 Joan-, homil. 19. — Grégoire de Tours, 1. 1, c. 34.
— Théodore le Recteur, 1. II, c. 37. — Othon de Frising,
]. VI, c. 2S. — Les Martyrologes. — Baronius, Annal. —
Bollandus, Jeta Sanct. — Balllet, f^ies desSaints.
* BARTHÉLÉMY OU BARTHOLOM.aEUS d'É-
desse, moine qui paraît avoir vécu en Syrie vers
l'an 730 aprifes J.-C. Il écrivit une Réfutation du
Coran (manuscrit à la bibliothèque de Leyde),
publiée en 1685 dans letora. Ides Variorum Sa-
crorum, gr. et lat., in-4% pag. 302-428 , avec un
autre traité du même écrivain contra Muham-
metum, pag. 429-441.
Cas. Oudln, Com, de Script. Ecoles., t. I, col. 1783-85.
BARTHÉLÉMY 620
BARTHÉLÉMY OU BARTHOLOM.KVS {Pier-
re ) , prêtre , né à Marseille , accompagna en
1096 Raimond de Saint-Gilles, et Adhémar,
évêque du Puy, dans la première croisade. Il
joua un grand rôle dans le siège d'Antioche. Il i
raconta aux croisés que saint André lui était ap-
paru, et qu'il lui avait indiqué l'endroit (sous
l'autel saint Pierre d'Antioche) où était cachée la
lance avec laquelle fut percé le flanc du Sau-
veur. Cette lance devait mettre en fuite les infi-
dèles. L'authenticité de cette découverte ayant i
été contestée, il se soumit, le vendredi saint '
1099, à l'épreuve du feu, et mourut à la suite
de cette épreuve. Dès lors on oublia la lance mi-
raculeuse.
Michaud , Histoire des Croisades.
* BARTHÉLÉMY OU BARTHOLOM.«;US ,
évoque d'Urbin, vivait au milieu du quator-
zième siècle. On a de lui, par ordre alphabé-
tique , un extrait des pensées de saint Augus-
tin et de saint Ambroise, intitulé Milleloquium
Ambrosti et Milleloquium Augustini. Ce der-
nier ouvrage, dédié au pape Clément VI, fut
imprimé à Lyon, en 1644, in-fol., et réimprimé
à Paris en 1645, in-fol. Quant au Milleloquium
Ambrosii, il fut aussi publié à Lyon, en 1646
et in-fol.
Cas. Oudin, Com. de script. Eccles., t. III, col. 964-66.
— Possevla, Apparatus sacer. — Ughelll, Italia sacra,
t. II, col. 865.
BARTHÉLÉMY, BARTHOLOM.£US OU BAR-
TOLE de Cologne, savant Httérateur, né en cette
ville vers 1460 , mort à Minden vers 1514. Il étu-
dia les langues grecques et latines à Deventer,
sous Alexandre Hegius, et fut condisciple
d'Érasme. Il professa ensuite la littérature an-
cienne à ZwoUe et à Minden. H fut un des plus
zélés restaurateurs des études classiques. On a
de lui : Sylva carminum; Deventer, 1491 et
1505, in-4''; — Dïalogus mythologicus ; Deven-
ter, 1496, in-4°; — Epistola mythologica, sui-
vie des fables d'Ésope traduites en latin par Lau-
rent de Valle ( Vallensis ) , et d'une traduction
en vers latins des Géorgiques d'Hésiode , par
Nicolas de Valle; Zwolle, 1499, in-4''; — Ca-
nones,ibid., 1500, in-4"; — Lihellus elegiacics
de septem doloribus Virg. Marise; Deventer,
1514, m-4°.
Montfaucon , Biblioth. manuscript. — Trithème , Be
script. Eccles. — Possevin, Apparatus sacer.
BARTHÉLÉMY DES MARTYRS OU BARTHO-
LOMJECS a Martyribus , archevêque de Braga,
né à Lisbonne en mai 1514, mort le 16 juillet 1 590.
Son surnom lui vient de l'égHse où il fut baptisé.
H entra jeune dans l'ordre de Saint-Dominique. A
l'âge de trente ans , il fut adjoint au provincial ;
et en 1551 il devint précepteur de l'infant don
Louis, frère de Jean III , et archevêque de Braga
en 1 559. Il se rendit à pied au troisième concile de
Trente , et il y avait trois cent trente-deux lieues
de Braga à Trente. Sa conduite dans le concile
lui conciha l'estime et la vénération de tous les
prélats. Assistant un jour à une conférence où les
621
cardinaux se tenaient couverts devant le saint-
père , tandis que les évoques étaient debout et
tête nue , U en témoigna hautement son indigna-
tion , et fut approuvé par le souverain pontife ,
qui réforma cet abus, attentatoire à la dignité
épiscopale. A Trente, il se lia d'une étroite ami-
tié avec saint Charles Borromée et le cardinal
Michel Grislerio , qui fut depuis le pape Pie V.
En 1566 il convoqua en Portugal un concile pro-
vincial , qui dura sept mois ; et on y arrêta beau-
coup de points de discipline. Philippe l'invita,
en 1581, à assister aux cortès de Thomar, et l'y
reçut avec de grands honneurs. Barthélémy des
Martyrs passa les huit dernières années de sa
vie dans les exercices de piété.
On a de lui plusieurs ouvrages , dont le plus
souvent réimprimé est le Stimulus Pastorum;
il en existe une traduction française par G. de
Mello (Paris, 1672, in-12 ), sous ce titre : le De-
voir des Pasteurs. Le Compendium spïritua-
lis DoctrinBË a été traduit en français par Michel
Godeau ( Paris, 1699 , 2 volumes , ou plutôt deux
parties, in-12). La totalité des œuvres de Bar-
thélémy des Martyrs , réunies par les soins du
P. d'Inguimbeii , a été publiée à Rome, 1734-
1735, en 2 volumes in-fol.
Nie. Antonio, liibl. fiisp. nova.
BARTHÉLÉMY (Nicolos), poëte latin et béné-
dictin, né en 1478 à Loches, petite ville de la Tou-
raine; mort vers 1 535. Il fut d'abord prieur de Fret-
teval, près de Vendôme et Châteaudun, et ensuite
de Notre-Dame de Bomie-Nouvelle à Orléans.
C'était un ami de Guillaume Budé. Outre les vies
inéd ites de Louis Xll,de Charles VIII et de Charles
d'Orléans, on a de lui : Epigrammata, Momix,
IdylUa, etc.; Paris, 1514, in-8°, et 1532, in-8° :
suivant La Monnoye , c'est d'un hendécasyllabe
de Barthélémy que Rabelais a tiré le conte de
Dodin et du Cordelier, qu'on lit dans le Pan-
tagruel, liv. 3, chap. 23. ( Voy. le Menagiana,
t. r% p. 367, édition de 1715.) —De Vita ac-
tiva et contemplativa liber unus ;ihid., 1523,
ia-8°; — ^wnœ^C c'est-à-dire Méditations);ibid.,
1531 , in-8°; — Christus xyiouiius ; ibid., 1531,
in-8° ; tragédie en quatre actes, réimprimée; An-
vers, 1537, in-8''.
Nicéron, Mémoires, t. XXXVIU.-- D. Clément, Biblio-
thèque curieuse.
BARTHÉLÉMY (Nicolos), avocat à Senlis, est
l'auteur de YApologie du banquet sanctifié de
la veille des Rois; Paris, 1664, in-12. Il fut
réfuté par Deslyons.
BARTHÉLÉMY (Jean-Chrétien), historien
allemand, né à Ilmeoan le 26 février 1708, mort
à Weimar le 1^'' février 1778. Il étudia la théo-
logie à léna. La faiblesse de sa santé ne lui per-
mettant pas de remplir les fonctions du minis-
tère ecclésiastique, il s'adonna à la philologie et
à l'histoire ecclésiastique. En 1750, il devint bi-
bliothécaire ordinaire du prince de Weimar. On
a de lui : Acta historica ecclesiastica, depuis
la 96* partie jusqu'à la 120*; Weimar, 1753-
BARTHJÉLEMY 622
1758; — Beitràge zu den Actis hist. eecles.
des Iten Bandes, etc.; Weimar, 1754-1761,
in-8"; — Nova Acta historica ecclesias-
tica, etc.; Weimar, 1758-1772, 11 volumes
in-8°.
Eloge de J.-C. Barthélémy ; Weimar, 1778, ln-8°.
BARTHELEMY (Jean-Jacques), savant lit-
térateur français, né le 20 janvier 1716 à Cassis,
près Aubagne en Provence, mort à Paris le 30 avril
1795. «Dans ces parties méridionales de la France,
dit Sainte-Croix dans son Éloge de Barthélémy,
où jadis florissaient des colonies grecques , na-
quit un homme qui devait un jour retracer à nos
yeux le tableau fidèle et animé de l'histoire, des
opinions , des mœurs , des sciences et arts de
leur métropole. » A l'âge de douze ans, Barthé-
lémy entra au collège de l'Oratoire à Marseille ; il
s'était destiné lui-même à l'état ecclésiastique;
mais comme le célèbre Belzunce, évêque de
Marseille, refusait d'y admettre ceux qui étu-
diaient à l'Oratoire, U fit ses cours de philoso-
phie et de théologie chez les jésuites, après s'être
fait cependant un plan d'études qui le rendait
indifférent, comme il le dit lui-même, « aux bé-
lîtres et aux fureurs de ses nouveaux régents, »
dont l'un prenait son boimet à trois cornes pour
donner l'idée d'un cube, et dont l'autre écumait
et gesticulait, en bornant sa théologie à prouver
que les cinq propositions étaient dans Jansé-
nius. Barthélémy entra bientôt au séminaire di-
rigé par les lazaristes ; là, dans ses moments de
loisir, il étudia les langues orientales ; et, quoique
pénétré des sentiments de la religion, peut-être
même, dit-il, parce qu'il en était pénétré, il n'eut
pas la moindre idée d'entrer dans le ministère
ecclésiastique. Il se contenta d'en garder l'habit,
qui , comme on le sait , était à cette époque une
sorte de passe-port. Retiré à Aubagne dans le
sein de sa famille, Barthélémy y aurait passé
sa vie dans une tranquille obscurité, si le ha-
sard n'avait favorisé son amour pour les sciences,
et n'avait déterminé la carrière dans laquelle il
s'est illustré. Dans plusieurs voyages qu'il fit à
Marseille , il renconti^a M. de Cary , savant an-
tiquaire, qui l'initia dans les secrets de la numis-
matique. Il puisa les premiers éléments de la
science archéologique dans les manuscrits de
Peiresc, qui enrichissaient la bibliothèque du pré-
sident de Mazangues, à Aix. H sentit bientôt
que la province n'offrait ni ressources à son ta-
lent, ni espoir à sa fortune : il vint à Paris, et
fut reçu chez Gros de Boze, ancien secrétaire
de l'Académie des inscriptions et belles-lettres,
et garde du cabinet des médailles. Ce savant sut
tellement apprécier le jeune Barthélémy, que,
dix-huit mois après son arrivée dans la capitale,
il le fit nommer son adjoint à la garde des mé-
dailles. Barthélémy n'avait alors que trente ans.
Deux ans après, il fut élu membre de l'Aca-
démie des inscriptions et belles-letti'es , et en
1753 il succéda à de Boze comme garde du ca-
binet des médailles, après avoir étd huit ans son
623 BARTHELEMY
adjoint. Pour compléter ses études et mettre,
pour ainsi dire, le sceau à ces connaissances
pratiques, Barthélémy sentit la nécessité de vi-
siter l'Italie, n partit, muni d'une commission
du roi et d'une gratification de 6,000 francs. Be-
noît XIV le reçut avec cette affabilité et cette
bonhomie spirituelle quile caractérisaient. Ce fut
dans ce voyage que Barthélémy connut M. de
Stainville, depuis duc de Choiseiil, dont la pro-
tection influa si puissamment sur toute son exis-
tence. Protégé par ce ministre, Barthélémy
n'abusa jamais de sa position ; il refusa presque
autant de bienfaits qu'il fut obligé d'en recevoir.
Sa conduite fut toujours noble et généreuse. Il
ne voulut accepter la place de directeur du Mer-
cure ;(\'a: on enlevait à Marmontel, que pour lui
en rendre le brevet; et pourtant sa démarche,
mal interprétée, lui fit des ennemis, parmi les-
quels d'Alembert se montra le plus acharné. On
peut vanter sa modération, et citer sa conduite
délicate dans le combat de générosité qui s'éleva
entre lui et le savant Le Beau, à l'occasion de
la place de secrétaire perpétuel de l'Académie
des inscriptions. — Sa vie fut active et labo-
rieuse. On sait peu dans le monde combien le
désir de s'instruire coûte de veilles, et combien
d'heures il fait dérober aux plaisirs et même au
repos. Chaque jour Barthélémy se levait à cinq
heures et travaillait jusqu'à neuf, heure à la-
quelle il se rendait chez M. de Boze. H y restait
jusqu'à deux, et, après dîner, reprenait son tra-
vail jusqu'à sept ou huit heures. L'histoire de
Barthélémy est dans ses travaux , et cette his-
toire est intimement liée à celle du cabinet des
médailles, au milieu duquel il vécut près d'un
demi-siècle. Il arrangea toutes les médailles trans-
portées de Versailles à Paris , dans le cabinet où
elles sont maintenant, les vérifia toutes sur les
catalogues, et classa dans la suite les médailles du
maréchal d'Estrées, celles de l'abbé de Rothehn,
le cabinet de M. de Cary, celui de M. de Clèves,
et enlin le superbe cabinet de M. Pellerin , et
les pièces acquises de celui de M. d'Ennery. Les
médailles antiques acquises par Barthélémy et
classées par lui dans le cabinet des médailles ,
montèrent à 20,000, et égalèrent, autant pour la
rareté que pour la quantité, celles qui depuis son
étabUssement l'avaient placé au premier rang de
tous les cabinets de l'Europe. En 1789, Barthé-
lémy succéda à Beauzée dans l'Académie fran-
çaise, qui avait résolu de l'élire malgré sa mo-
deste résistance. A l'époque de la révolution U
perdit ses emplois, et fut incarcéré. Cepen-
dant il resta peu de temps en prison, et obtint
de Paré, ministrede l'intérieur, la place de biblio-
thécaire , qu'il conserva jusqu'à sa mort.
L'ouvrage qui acquit à Barthélémy une répu-
tation européenne, est le Voyage du jeune Ana-
charsis en Grèce, dont la première édition est
de 1788,4 fo\. in-4°, avec atlas. L'auteur y avait
tiavaiUé trente ans. Outre cet ouvrage capital,
il a publié un grand nombre de notices et de dis -
624
sertations sur divers sujets d'archéologie : on les
trouve en grande partie insérées dans les Mé-
moires de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres. Les plus remarquables sCnt : Réflexions
stir l'alphabet et la langue de Palmyre; Pa-
ris, 1754 ; — Explication de la mosaïque de
Palestrine; Paris, 1760; — Dissertation sur
une inscription grecque relative aux finances
d'Athènes; Paris, 1792; — Essai d'une palœo-
gr aphte numismatique. — Cary te et Polydore,
roman; Paris, 1760. Sainte-Croix a publié les
œuvres diverses de Barthélémy en 1798, 2 vol.
in-S", ou 4 vol. in-t8. On y remarque la Chante-
loupée, petit poëme inspiré par le séjour de
l'auteur à la campagne du duc de Choiscul ; et
d'excellentes notes relatives au cabinet des mé-
dailles, à la manière de l'administrer, aux
connaissances préliminaires et pratiques néces-
saires pour l'étude de la numismatique. Les Œti-
vers de l'abbé Barthélémy ont été publiées, a'^ec
une notice de M. Villenave, à Paris, 1821 , 4 vol.
in-8, avec atlas in-4°, ou in-8'' , de 68 planches.
C'est la seule édition complète. La plus belle édi-
tion du Voyage du Jeune Anacharsïs est celle
de Didot jeune, 7 vol. grand in-4'', et atlas grand
in-fol., Paris, 1799. Peu d'ouvrages ont été aussi
souvent réimprimés; maintenant il aurait besoin
de quelques améliorations, dues au progrès des
sciences historiques et achéologiques. [Enc. des
g. du m.]
L.-J.-B. Maneini-Nivernais, Estai sur la vie de Jean-
Jacques Barthélémy ; Paris, an III , 1795, in-S». — Math.
G.-Ch. Villenave, Notice sur les ouvrages de Jean-
Jacques Barthélémy ; Paris, 1821, in-8<'.
BARTHÉLÉMY {François, marquis de), di-
plomate français, né à Aubagne (Bouches-du-
Rhône) le 20 octobre 1747, mort à Paris le 3 avril
1830. n fut élevé par son oncle l'abbé Barthélémy,
qui le fit admettre, très-jeune encore, dans les bu-
reaux des affaires étrangères, sous M. de Choiseul,
dont le célèbre écrivain était l'ami. Le jeune Bar-
thélémy accompagna le baron de Breteuil dans sa
mission en Suisse et en Suède; puis il fut envoyé
en AngleteiTe, où il résida jusqu'à la fin de 1793,
d'abord comme secrétaire de légation, et ensuite
avec le titre de chargé d'affaires. Ministre plénipo-
tentiaire en Suisse dans les années 1792-1793, tout
en servant activement les intérêts delà France,
il se montra généreux envers les réfugiés fran-
çais, et ferma les yeux sur les trames de plu-
sieurs d'entre eux. Les talents de Barthélémy
le faisaient rechercher par les hommes influents
de cette époque. H négocia successivement la
paix de Bâle avec la Prusse, avec l'Espagne, et
avec l'électeur de Hesse. Cette suite de services
avait porté l'attention publique sur Barthélémy ;
en 179? il fut élu, par les deux conseils législa-
tifs, membre du Directoire. Cette élection n'ayant
réussi que par l'influence du parti clichyen , il
lui fallut partager, au 18 fructidor, le sort de ce
parti. Arrêté, emprisonné, envoyé avec Pichegru
et Ramel à la Guyane et à Sinnamari, il s'évada
de ce dernier lieu, gagna les États-Unis, et,
625
après y avoir fait ua court séjour, passa en
Angleterre. Le Directoire ne manqua pas de le
faire porter sur la liste des émigrés. Mais, après
le 18 brumaire, le premier consul rappela ce
diplomate, le fit entrer au sénat le 13 février
1800, et lui conféra le titre de comte de l'empire.
Sincèrement dévoué au grand homme, Barthé-
lémy paya, par ses services actifs dans les com-
missions, la faveur signalée qu'il lui marquait;
et, le 15 août 1802, il parut devant Bonaparte
comme président de la députation du sénat qui
lui offrit le consulat à vie. Dans les années sui-
vantes, Barthélémy ne se montra pas moins dé-
voué; mais sa conduite en 1814, lors delà chute
de l'empire, a été l'objet de censures très-sévè-
res. Dès les premiers jours d'avril 1814, on le vit
briguer, malgré ses antécédents, la présidence de
la commission du sénat où fut prononcée la
déchéance de Napoléon et des siens. Le 21 mai,
Barthélémy fut nommé par Louis XVm membre
de la commission chargée de rédiger la charte '
accordée aux besoins de l'époque. Le 4 juin, U
fut appelé à la chambre des pairs, et, le 4 janvier
1815, il reçut le cordon de grand -officier de la
Légion d'honneur. Pendant les Cent-Jours, Na-
poléon ne voulut pas comprendre l'ancien vice-
président du sénat dans la nouvelle chambre
des pairs. Cette exclusion que l'empereur pro-
nonça contre Barthélémy lui permit de repren-
dre sa place à la première chambre des pairs ,
dès le mois de juillet suivant. Il fut nommé ,
alors ministre d'État, et créé marquis. Pendant
cinq ans, Barthélémy appuya d'un vote silen-
cieux le gouvernement; mais, au mois de fé-
vrier 1819, il se sépara du système pohtique
suivi par le ministère Decazes, rompit le si-
lence, et fit à la chambre des pairs une des mo-
tions qui ont le plus agité la France pendant la
restauration. L'objet de cette motion était de
supplier le roi de changer la loi des élections ,
jugée alors trop démocratique par la cour. Bar-
thélémy soutenait qu'en réunissant le droit de
patente à la contribution foncière , dans le but
de faire participer dans de plus larges propor-
tions l'industrie et le commerce aux droits
politiques, on donnait une latitude funeste au
droit d'élection. Cette proposition, repoussée
alors, fut reproduite dans la session suivante
(1819 à 1820) par le gouvernement, qui l'a-
vait combattue l'année précédente. Barthélémy
n'ayant point été marié, il laissa à son petit-ne-
veu, M. Sauvaire, son titre et sa fortune. Ce der-
nier a siégé à l'assemblée constituante, sous le nom
de Sauvaire-Barthélemy {Enc, des g. du m.,
avec add.]
Biographie des Contemporains.
BARTHÉLÉMY {Antoine- JosepJi), juriscon-
sulte belge, né à Bruxelles en 1764, mort le
10 novembre 1832. Il étudia le droit à Louvain,
devint en 1794 membre du conseil provisoire ,
après la conquête de la Belgique par les Fran-
çais ; vota, en 1830, pour l'exclusion de la mai-
BARTHÉLEMY 626
son de Nassau, et fut, en 1831, ministre de la
justice. On a de lui : Dissertation sur l'ancien
et le nouveau système hypothécaire ; Bruxelles,
1806, in-8°; — Exposé succinct de Vétat des
Pays-Bas, depuis le quinzième siècle jusqu'au
traité de paix, signé à Paris le 30 mai 1814;
Bruxelles, 1814, in-8° ; — Des gouvernements
passés et des gouvernements à créer ( suit* à
l'ouvrage précédent); Bruxelles, 1815.
Dictionnaire des Littérateurs belges.
* BAKTHÉLEiMT (/eaw-Siîttow), peintre fran-
çais contemporain, né à Laon en 1742, mort à Pa-
ris en 1811. Il fut élève de Nat. Hallé. En 1770,
il peignit pour l'ambassadeur d'Autriche le pla-
fond d'une salle de bal, œuvre qui excita l'admi-
ration générale. U alla ensuite à Rome ; après son
retour en 1779, il fut nommé membre de l'A-
cadémie, et continua de pemdre et d'exposer
des tableaux toujours remarqués. Son Siège de
Calais mérite d'être cité. En 1808, il représenta
l'Empereur traversant le détroit de Suez ; et en
1809 il le peignit visitant le mont Sinaï. Anté-
rieurement il avait représenté Eustache de
Saint-Pierre et Edouard III.
Nagler, Neues ^llgemeines Kûnstler-Lexicon.
BARTHÉLÉMY ( Régis-François ) , historien
français, né en 1739 à Grenoble, mortle 14 no-
vembre 1812. n embrassa l'état ecclésiastique, et
devint chanoine de la cathédrale de Grenoble. On
a de lui: Éloge historique de Marguerite de
Bourgogne , épouse du dauphin Guigues IV,
imprimé dans les Mémoires de la Société litté-
raire de Grenoble, 1. 1, 1787,in-8°; — Oraison
funèbre de Louis XV; Grenoble, in-8° de
52 pages; — et une iïîS^oire( inédite) de Greno-
ble et des Dauphins, dont deux fragments ont
paru dans VAnnuaii^e de l'Isère , an IX : le
manuscrit de cette histoire (2 vol. in-fol.) a été
légué à M. Albert Duboys, avocat.
Biographie des Contemporains.
BARTHÉLEiiiY (l'abbé Louis), littérateur
français, né à Grenoble le 19 février 1759, mort
vers 1815. Il vécut quelque temps à Genève et
à Paris , et se retira en 1791 à Beaujeu , en Beau-
jolais. Il s'est fait particulièrement connaître
par sa Grammaire des Dames ; 6^ édit.; Lyon,
1806, in-8"; la 1" édit. est de 1785. Ses autres
ouvrages sont : la Cantatrice grammairienne,
ou l'Art d'apprendre V orthographe française
sans le secours d'aucun maître, par le moyen
de chansons, etc.; Genève et Lyon, 1787, in-8°;
— Tableau de l'histoire de France; Paris, 1788,
2 vol. in-12; — Mémoires secrets de madame de
Tendu, ses tendres liaisons avec Ganganelli,
ou l'heureuse découverte relativement à d'A-
lembert; Grenoble (Paris), 1790, 2 parties in-8";
espèce de roman composé pour prouver que d'A-
lembertest né dans le Dauphiné; — le Destin de
la France ; Paris, 1790, in-8° et iQ-l2; — Vie
privée de Mably , précédée du Destin de la
France; ibid., 1791, in-S"; — Tûbleau de la
cour de Rome ; ibid., 1791, in-8°; — Accord de la
627
BARTHELEMY
628
religion et de la liberté ; ibid., 1791, iii-8"; —
VAmi des peuples et des rois, précédé d'une
nouvelle édition du Destin de la France, aug-
mentédeplus de cinq cents pages, enrichi d'au-
tant de notes et de la vie privée de Mably ;
Lyon, 1809, in-8°, 2 vol. ; — Nouvel abrégé des
sciences et des arts, précédé d'un discours sur
la religion ;ih\d., 1808, in-12.
* BARTHÉLEMT (Auguste-Marseille),ipoëUi
satirique, né à Marseille en 1796. Il entra fort
jeune au collège de Juilly, et y fit ses études
classiques. Avant de quitter son pays natal , il
débuta dans la carrière littéraire par une vio-
lente Satire contre les Capucins; puis» chan-
geant subitement de parti, il écrivit dans le Dra-
peau blanc, journal ministériel alors, un article
contre la liberté de la presse, dont Charles X
se montra si satisfait, qu'il octroya à l'auteur
une gratification de 1500fr. prise sur sa cassette.
Quelque temps après , ce jeune poète composa
une Ode sur le Sacre ( une feuille in-4° ; Paris,
1825).
Une Épitre à M. de Chalabre, administra-
teur des jeuxpublics (iD-8°, Paris, 1825), qui
avait précédé YOde sur le Sacre, ayant eu pour
résultat une rencontre entre le fils du personnage
attaqué et le poète satirique, M. Barthélémy prit
pour témoin son compatriote M. Méry ; et c'est de
ce jour, si l'on en croit Jacques Arago, que date
l'intimité des deux amis, devenus collaborateurs
assidus. D'autres prétendent que M. Méry ayant
adressé une Épitre à Sidi- Mahmoud, M. Barthé-
lémy lui répondit par ses Adieux au môme per-
sonnage (une feuille in-8°, Paris , 1825), et que
les deux poètes s'associèrent dès lors pour la publi-
cation d'une troisième pièce intitulée Réponse de
Sidi-Mahmoîid. C'est cette version que nous
adoptons ; car elle est justifiée de tous points
pour les petits poèmes dont il s'agit, qui furent
aussitôt réunis sous ce titre : lesSidiennes, épî-
tres et satires sur le dix-neuvième siècle, par
MM. Méry et Barthélémy.
Bientôt parurent les Grecs , épitre au Grand
Turc, par M. Barthélémy seul ( in-8° de 2 feuilles ;
Paris, 1826); — la Villéliade, poème héroï-
comique en quatre chants , qui furent portés à
cinq, puis à six, dans les deux éditions suivantes
(in-8°, 1826); — les Jésuites , épître au prési-
dent Séguier (Méry et Barthélémy, in-S» de 3
feuilles, 1826 ), satire que le Constitutionnel et le
Courrier français portèrent aux nues ; — Rome
à Paris, poème en quatre chants, plein de vi-
rulentes attaques contre le fanatisme religieux
( in-S" de5 feuille^" 1826; 8 éditions successives ) ;
— Biographie des Quarante de l'Académie
française, critiqué mordante , en prose, par
MM. Barthélémy, Léon Vidal et Méry : biographie
qui eut un grand succès ( in-8° ; Paris, 1 826 ) ; —
Malagutti et Ratta, ou les Deux Ultramon-
tains ( poème sans nom d'auteur), à propos d'une
tentative d'assassinat et de vol sur un sieur Bro-
dât, changeur au Palais-Royal ( in-8°, 1826 ) ; —
la Peyronnéide , ou épître à M. de Peyronnct;
— la Bacriade, ou la guerre d'AZjyer, poème en
cinq chants; — la Censure, le Congrès des mi-
nistres, à propos du licenciement de la garde
nationale de Paris , et Une Soirée chez M. de
Peyronnet: brochures en vers incisifs, qui don-
naient au public un avant-goût de la Némésis ,
dont MM. Barthélémy et Méry préparaient ainsi
le succès (in-8'', 1827).
M. Barthélémy, qui venait d'inaugurer l'année
1828 par ses adieux au ministère, sous le titre
Étrennes à M. de Villèle, publia aussitôt, en
collaboration avec M. Méry, son grand poème en
8 chants, Napoléon en Egypte (in-S» de 9 feuill.,
1828), dont le plan manque, il est vi'ai, d'unité
et de portée , mais qui présente à chaque page
des descriptions éminemment poétiques et des
images sublimes. Cette fois, du moins, son encens
paraissait se purifier au culte de la gloire et du
malheur. M. Bartiiélemy, non content d'adresser
des exemplaires de son poème, avec une dédicace,
à tous les membres de la famille de son héros, dis-
séminés, par la proscription, à Rome, à Florence,
à Trieste et jusqu'à Philadelphie, l'ésolutde por-
ter lui-même son offrande au prince que la mai-
son d'Autriche tenait captif dans le palais de
Vienne. Mais son voyage n'eut d'autre résultat
que de lui permettre d'entrevoir un instant, au
théâtre , celui dont il s'était flatté d'avoir une
audience ; et il n'obtint pas même la faveur de
lui faire parvenir son oeuvre.
Le poète, de retour à Paris, que M. Méry avait
quitte pour aller rétablir au soleil de Provence
une santé délabrée, composa, sur les impres-
sions qu'il venait de ressentir, un opuscule inti-
tulé le Fils de l'Iwmme (in-8° de 3 feuill. et
demie; Paris, 1829), auquel son ami collabora
par correspondance. Cette brochure, de trois cent
cinquante vers, fut saisie; et M. Barthélémy, pour-
suivi seul, comparut devant le tribunal, assisté
de M. Mérilhou, et présenta lui-même sa défense
en très-beaux vers, qui ne purent conjurer une
condamnation à trois mois d'emprisonnennent et
à mille francs d'amende. Le jugement, rendu à la
fin de juiUet 1829, ayant été confirmé le 7 jan-
vier suivant par la cour d'appel, M. Barthélémy,
qui , dans l'intervalle , avait publié sa défense et
les diverses pièces de la procédure, sous le titre,
Procès du Fils de l'homme (in-S" de 5 feuill.,
Paris, 1829), se rendit à la prison de Sainte-Pé-
lagie, pour y subir sa condamjiation.
Mal recommandé aux faveurs ministérielles
pcfr- ses précédents, et notamment par une satire
intitulée TV^a^erZoo (in-4» de 4 feuill. et demie) ,
écrite d'indignation , sur des notes à lui four-
nies par les généraux Gérard et Gourgaud , et
dirigée contre Boui-mont devenu ministre ,
Barthélémy n'était pas dans une position
plus favorable ^is-à-vis du préfet de police ,
qu'il avait rudement heurté dans son Épître
à M. de Saintine (in-8» de 2 feuill., 1830).
Aussi le prisonnier r€cut-il , au moment où son
C29
BARTHELEMY — BARTHEZ
630
troisième mois de captivité touchait à sa fin ,
une missive toute fiscale qui le sommait de
payer sans délai 1181 francs pour amende et
frais, sous peine de voir son incarcération pro-
longée de trois nouveaux mois... Le critique
paya de sa personne ; et, comme appoint , il
adressa à M. Guillebert, receveur de l'enregis-
trement, une verte épStre ayant pour titre la
Bourse ou la Pi'ison (in-8° de Sfeuill.).
La révolution de juillet venait d'éclater.
M. Barthélémy, qui avait déjà publié, sous le titre
de Dix-huit-cent-trente , une satire politique
(in-8° de 3 feuill. trois quarts), en recouvrant sa
liberté entra de nouveau en collaboration avec
M. Méry , revenu de Marseille ; et tous deux ils
chantèrent la victoire dans un petit poëme, l'In-
surrection, dédié aux Parisiens (in-8° de 3 feuill.
et demie), mais où Louis-Philippe trouva surtout
d'emphatiques éloges. « Sous ce prince , disaient
les bardes marseillais ,
« Sous lui, sous sa féconde race,
« Vivons sans ployer les genoux;
« Soyons fiers it'avoir parmi nous
« Un roi que la Fayette embrasse. «
Le roi qu'embrassait la Fayette gratifia Barthé-
lémy d'une pension de 1200 francs... Mais, soit
que le besogneux Juvénal fût déjà tributaire du
trente-et-quarante , soit qu'il eût espéré mieux
de la générosité royale , il lança, comme un brû-
lot , contre la flottille ministérielle , sa Némésis
hebdomadaire. Persil , Guizot et d'Argout criè-
rent à la trahison! La pension mensuelle du
critique audacieux fut biffée d'un trait de plume ,
Il la muse vengeresse sembla puiser dans sa
rancune une énergie nouvelle :
« Je respire, affranchi de leur étau de fer:
« Le pain de servitude à ma bouche est amer, »
s'écria le poète ; et le peuple , dont il convoitait
« la volontaire obole , » crut à son désintéres-
sement, et lui battit des mains. Némésis fit siffler
pendant cinquante-deux semaines son fouet de
serpents (depuis mars 1831 jusqu'au 1"'' avril
1832) ; puis soudain sa lanière lui tomba des
mains, Barthélémy publia, sans nom d'auteur,
après l'insurrection de juin 1832', la Justifica-
tion de Pétat de siège ( en prose , in-S" de 2
feuilles), qui, dénoncée par tous les journaux, fut
avouée par son auteur, et signée de son nom à la
seconde édition. Cette pièce fut bientôt suivie de
Ma Justification, où se lit ce vers de caméléon :
« L'homme absurde est celui qui ne change jamais! »
Les douze journées de la Révolution , dont
la publication commençait ( 24 feuill. in-8°, en
douze livres, Paris, 1832), passèrent dès lors
comme inaperçues, quel qu'en fût le mérite
littéraire.
En voici la nomenclature bibliographique,
par ordre de date : la Dupinade , ou la Révo-
lution dupée , poëme héroï-comique en trois
chants (de Barthélémy et L. Reybaud), publié
sans nom d'auteur (in-S" de 88 pag.; Paris,
1831) ; — Œuvres poétiques de Barthélémy et
Méry, comprenant, outre les satires déjà citées,
une notice siir les deux auteurs , par M. Louis
Reybaud ;—ÉpUre à M- de Villèle; —Marseille,
ode lue par M. Méry à la séance d'ouverture de
l'Athénée de Marseille, le 31 mai 1829; — les
Imitations, au nombre de cinq ; — le Banquet
de Juilhj et le Jardin des Plantes, qui avait
déjà paru dans le Livre des Cent-et-un (4 vol.
in-8°); — la Mort du général Lamar que, envers
alexandrins (in-8° d'une feuille); — l'École du
peuple, ou V Instruction primaire, par M. Bar-
thélémy (1 feuill. in-8° ; Paris,. 1833);— les Ay-
galades et Fontanieu , strophes à M. le comte
de Castellane , par MM. Méry et Barthélémy
( in-8'' d'une feuille et demie; Marseille, 1835); —
l'Enéide, traduite en vers français par M. Bar-
thélémy seul, ouvrage commencé en 1835 et ter-
miné en 1838 (4vol. in-S"; V&xi?,); — Cinquième
Anniversaire , poëme (in-8'' de 4 feuill.; Paris,
1836); — Gonstantine, chant de guerre dédié
à l'armée d'Afrique ( 1 feuille in-4'' ; Paris ,
1837); — Paris, revue satirique , à Gabriel
Delessert (in-8°, 1 feuille et demie, 1838 ); — la
Bouillotte, poëme en cinq parties (in-8" de
5 feuill.; Paris, 1839); — la Syphilis , traduc-
tion en vers français d'un fragment du poëme
latin de Frascator (demi-feuill. in-8° ; Paris,
1840); — le Èlardi des Cendres, épitaphe
en vers sur Napoléon (1841); — Marseille,
petite revue d'une grande ville (in-4'' de 2
feuill., 1842); — le Bacara, poëme didactique,
suivi du Craps , dédié aux Bordelais (in-8° de
2 feuill, 1843); — Nouvelle Né7nésis,en2iïi\reA-
sons (24 feuill. in-8°; Paris, 1844) ; — la Va-
peur, poëme (in-8° d'une feuill. et demie; Paris,
1845); — le Zodiaque, suite de satires publiées
en feuilletons dans le Siècle (1846); — A
S. S. Pie IX, épître imprimée en encre
rouge (in-8° de 4 feuill., 1846); — A M. le
baron de Rothschild , le Peuple juif, poëme
(grand in-8'', 2 feuill., 1847 ); — Aux Électeurs
de la Manche, satire électorale, en feuilleton
dans le Siècle (mai 1848); — enfin, le Deux
décembre , poëme apologétique de 400 vers ,
publié en feuilleton dans la Patrie du 22 février
1852. J.-F. Destigny (de Caen).
Biographie des Hommes du jour, t. I, p. 96. —Le Sa-
cerdoce littéraire, Montpellier, 1S36. — Quérard , la
France littéraire.
BARTIIÉLEAIY-HADOT. Voy. Hadot.
BARTHÉLÉMY ET PISE. Voy. Albizzi.
BARTHEJUA. Voy. VaRTOMANUS.
BAHTHEZ ou BARTHÈS DE JMABMORIÈRES
( Guillaume ) , savant , vivait vers le milieu du
dix-huitième siècle. E était ingénieur des ponts et
chaussées de la province du Languedoc. On a de
lui : Essai sur divers avantages que l'on pour-
rait retirer de la côte du Languedoc , rela-
tivement à la navigation et à l'agriculture ;
Montpellier ( sans date), in-4» avec 2 planches;
— Mémoires d'agriculture et de mécanique,
avec le moyen de remédier aux abus dujau-
631
BARTHEZ
632
geage des vaisseaux dans tous les ports du
royaume ; P&ris, 1762, in-8" ; — Traité des
moyens de rendre la côte de la province de
Languedoc plus florissante que jamais ;
Montpellier, 1785, in-8°, avec une carte; —
deux mémoires, l'un sur les Soufflets à chute
d'eau, l'autre sur les Soufflets de certaines
forges, insérés dans les Mémoires de l'Acadé-
mie des Sciences ; Montpellier.
Quérard, la France littéraire.
BARTHEZ OU BARTHÈS DE MARMORIÈRES
(le baron j4«^ome), littérateur, fils du précé-
dent, naquit à Saint-Gall en Suisse en 1736,
dans un voyage qu'y firent ses parents , et mou-
rut à Condé-Saint-Libiaire, près de Meaux, le 3
août 1811. Avant la révolution, il était colonel
d'un régiment suisse, et secrétaire du comte d'Ar-
tois. Il eut quelques relations avec J.-J. Rous-
seau , qui en parle dans le dernier livre de ses
Confessions. On à de lui : un roman ( sup-
posé traduit du chaldéen ) intitulé Elnathan,
ou les Ages de l'homme; 3 vol. in-8°, 1802; —
la Mort de Louis XVI, tragédie en trois ac-
tes, avec le Martyre de Marie-Antoijiette ;
Neufchâtel (Suisse), 1793, in-18,rare; —
Observations sur une brochure du colonel
Weiss, par un officier suisse; 1793, in-S" ; —
Moïse en É'jypte et chez les Madianites,
par un solitaire dic canton d'Appenzell;
Paris, 1802, in-8''. — Son fils a publié des
Nouveaux Essais sur la noblesse , Neufchâtel,
1781, in-4°, dont il n'a paru que le tome I, et
un discours sur la liberté helvétique ; Lucerne,
1800, in-S".
Quérard , la France littéraire.
BARTHEZ ou BARTHÈS (Paul-Joscph), frère
du précédent, célèbre médecin français, né à Mont-
pellier le 11 décembre 1734, mort le 15 octobre
1806. D étudia la médecine à Montpellier, et vint à
Paris, où Falconet le mit en rapport avec l'abbé
Barthélémy , le président Hénault , Mairan ,
d'Alembert, etc. En 1756 , il fut nommé mé-
decin militaire, et employé en cette qualité à
Coutances. Il mit à profit cette occasion pour
observer avec soin l'épidémie qui frappa le camp
de Granville , et la décrivit dans un mémoire
imprimé dans le recueil de l'Académie des scien-
ces. De retour à Paris en 1757, il devint censeur
royal, et l'un des collaborateurs du Journal des
Savants et de V Encyclopédieméthodlque. Trois
années plus tard, il concourut pour une place va-
cant* à la faculté de médecine de Montpellier , et
parvint, non sans obstacles, à l'emporter sur ses
concurrents. H brilla d'un plus grand éclat dans
la caiTière de l'enseignement ; ses succès comme
professeur donnèrent un nouveau lustre à l'é-
cole de médecine de Montpellier. Barthez fut
nommé en 1773 coadjuteur et survivancier du
chancelier de la faculté , et commença , dès celte
époque, à jeter les fondements de la grande répu-
tation dont il a joui comme médecin praticien.
La même année vit naître le germe de la méthode
philosophique qu'il développa, six années plus
tard, dans ses Nouveaux éléments de la
science de l'homme. L'inunense célébrité qu'il
devait à ses connaissances médicales lui fit am-
bitionner d'autres succès. Il étodia la législation,
fut reçu docteur en droit en 1780 , et acquit
une charge de conseiller à la cour des aides
de Montpellier. Barthez ne retira pas de ses
études et de son argent les bénéfices qu'il enat^
tendait : la hauteur et la violence de son carac-
tère, l'excessive irritabilité de son amour-propre '
fatiguèrent ses collègues, qui lui suscitèrent deS'
querelles et des désagréments de toute espèce,
par suite desquels il se détermina à quitteri
Montpellier et à venir s'établir à Paris. De'
grands succès l'attendaient dans la capitale :
il fut nommé médecin consultant du roi , et, en
1781, premier médecin du duc d'Orléans. La
plupart des sociétés savantes de l'Europe ins-
crivirent son nom sur la liste de leurs membres;
il entra au conseil d'État, et était consulté del
toutes les parties de l'Europe. A la révolution,ii
il perdit ses places et ses titi'es, et se retira dansi
le Languedoc, où il se livra à des travaux scien-n
tifiques. Lors de la réorganisation des écoles del
médecine, il fut nommé professeur honoraire del
la faculté de Montpellier, et prononça un discoursr
remarquable pour l'inauguration du buste d'Hip-i
pocrate, donné par le gouvernement. Il mourut i
quelque temps après, de la gravelle. « Barthez ,
dit l'auteur de son éloge, M. Lordat, était d'unei
taille au-dessous de la médiocre, mais d'ailleurs
assez bien prise : il avait la tête volumineuse, \
le front découvert , les yeux inégaux , le nez
épaté , la bouche manquant de symétrie , la face
large et carrée, le teint pâle et cachectique, mais
une physionomie pleine d'expression. » Barthez
peut être considéré comme le chef des doctrines
spirituahstes de l'école de Montpellier. Entraîné
par une imagination brillante, il établit des
principes sur des abstractions, sur des subtilités'
métaphysiques ; il néglige trop les faits , et at-
tache trop peu d'impoi-tance aux expériences.
Lorsque ce grand médecin parut , la doctrine^
hippocratique était presque abandonnée ; les phy-
siologistes expliquaient la plupart des fonctions
de l'économie animale par des lois physiques
ou chimiques; Van Helmont et Stahl avaient tenté
vainement d'opérer une révolution dans la phi-'
losophie médicale ; les médecins n'avaient pas dei
théorie satisfaisante sur la vie. Barthez étudia |
les phénomènes qui se passent dans les corps
organisés vivants, les isola de tonte cause étran-
gère, les subordonna à des facultés spéciales,
et soumit ces facultés à un principe unique, qu'il
nomma principe vital. Quel est ce principe?
Lui-même avoue qu'il lui est impossible d'en
détermmer la nature , de savoir s'il doit être ,
distingué de l'âme et du corps, s'il n'est qu'naj
mode de l'organisation. Cependant il personnifidj
cet être abstrait, il en fait un agent auquel il ij
soumet tous les actes des organes. La base dei|
633
BARTHEZ — BARTHOLDY
634
sa philosophie est l'individualité physiologique,
l'unité d'action dans l'économie animale. Bar-
thez avait trop de génie pour être patient ob-
servateur; il n'ouvrait pas de cadavres, et cepen-
dant combien de dogmes il aétablis ! Barthez aété
le Hegel delà médecine, et sa doctriue a éprouvé
le sort de celle du philosophe de Berlin : elle
a fait des enthousiastes , elle a rencontré un nom-
bre plus grand de critiques, et elle a été mère
de doctrines qui lui ont survécu.
Barthez a beaucoup écrit , et sur un grand
nombre de sujets divers; on a de lui : Mémoires
sur ces questions : En quel temps et par quels
moyens le paganisme a-t-il été entièrement
détruit dans les Gaules ? Quel fut l'état des
villes et des républiques situées dans le con-
tinent de la Grèce européenne, depuis qu'elle
eut été réduite en province roumaine , jusqu'à
la bataille d'Actium ? mémoires couronnés par
l'Académie des inscriptions en 1754 et 1755; —
Dissertation sur l'épidémie qui régna au camp
de Coutances en 1756 ( dans les Mémoires
des savants étrangers, Académie des sciences,
tome in); — Oratio deprincipiovitali homi-
nis;Montpe\]ier,m-i'', 1773;— Novadoctrinade
Functionibus corporis humani; ibidem, 1774 :
ces deux derniers écrits sont l'exposé des idées
nouvelles de Barthez sur la plupart des fonctions
de l'économie animale, et le germe de l'ouvrage
suivant; — Nouveaux éléments de la science
dePhomme, in-8°; Montpellier, 1778; seconde
édition fort augmentée , Paris, 1806, 2 vol. in-S" :
c'est peut-être de tous les livres de physiologie
celui qui contient le plus de pensées grandes et
neuves; seulement il est écrit dans un style trop
métaphysique : l'une des parties les plus impor-
tantes de ce livre est celle qui traite des sym-
pathies, sujet dont Barthez s'était occupé avec
prédilection; — Libre discours sur la pré-
rogative que doit avoir la noblesse dans la
constitution et dans les états généraux de
France; Paris, in-8", 1789; — Nouvelle
mécanique des mouvements de l'homme et
des animaux; Carcassone, in-4°, 1798 : c'est
l'ouvrage le plus savant qui existe sur cette ma-
tière; Barthez a beaucoup ajouté aux travaux
de Borelli sur la mécanique et le mouvement
des animaux , non-seulement en faisant connaî-
tre ses erreurs, mais encore en expliquant d'une
manière nouvelle et plus vraie les différents
genres de locomotion; — Discours sur le
génied''Hippocrate; in-i", Montpellier, 1801:
l'auteur montre Hippocrate comme le fonda-
teur de la médecine, le modèle des observateurs,
l'inventeur des vrais principes sur lesquels doivent
être établies les divisions des espèces de mala-
dies et les méthodes de traitement, enfin comme
le créateur de la médecine pratique ; — Traite-
ment des maladies goutteuses; 2 vol. in-4°,
Paris, 1802; réimprimés en 1819. On trouve
dans cet ouvrage les vues générales de Bar-
thez sur les méthodes thérapeutiques. C'est
sans doute par amour-propre , ou par la con-
viction de la vérité de ses théories , qu'il n'a
fait aucune modification à sa doctrine dans la
seconde édition de ses Nouveaux éléments de
la Science de l'homme, qui parut trente ans
après la première : il y paraît totalement étran-
ger aux découvertes qui signalaient une physio-
logie nouvelle , il se tait sur ses contemporains,
et n'a foi qu'en lui-même. Ses ouvrages pos-
thumes sont : Traité du Beau; in-8°, Paris, 1807,
édité par le frère de l'auteur; — Consulta-
tion de médecine; 2 vol. in-8"., Paris, 1810,
l'un des recueils de consultations les plus esti-
més.
Nouvelle Biographie des Contemporains. — M, Lor-
dat, Exposition de la doctrine médicale de P.-J. Bar-
thez, et Mémoires sur la vie de ce médecin ; Paris, 1818,
1 vol. in-8°.
BARTHIUS. Voy. BARTH.
itARTiNELLi ( Maurice ), chirurgien itaUen,
vivait à Novarre dans la première moitié du dix-
septième siècle. On a de lui : il Nobile e Dilette-
volegiuoco dello Sbaraglino; Bergame, 1607,
in-12; Venise, 1668, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BARTLETT (Jean ), musicographe anglais,
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : A book of aires with a
triplicity qf musick, whereof : the ftst part is
for the lute or orpharion, and the viol da
gamba and 4 parts to sing ; the second is for
trebles to sing to the lute and viole ; the
third part is for the lute and voice, and the
viole da gamba (livre d'airs avec un triple
arrangement de musique, savoir : la première
partie pour le luth ou orpharion, la basse de
viole, et quatre parties de chant ; la seconde, pour
des voix de dessus, le luth et la viole ; la troi-
sième, pour le luth, les voix et la basse de viole ) ;
Londres, 1606, in-f°.
FiJtis, Biographie universelle des Musiciens.
*BARTOLDO, sculpteur de l'école florentine,
vivait dans la seconde moitié du quinzième siè-
cle. Élève de Donatello, il exécuta sur les des-
sins de son maître les deux admirables chaires
de bronze de Saint-Laurent de Florence. La
Descente de Croix, bas-rehef de l'une de ces
chaires, rappelle, pour les poses, les formes, la
variété et la force de l'expression, les bas-reliefs
antiques.
Fanlozzi, Nuova Guida di Firenze.
BARTHOLDY ( Jacob-Salomon ), diplomate
prussien, né à Beriin le 13 mai 1779, mort le
26ujuillet 1825. n étudia le droit et la philoso-
phie à l'université de Kœnigsberg. Il séjourna
quelque temps à Paris , à Rome et à Naples, et
fit avec le dessinateur Gropius im voyage en
Grèce. En 1805, il se lia à Dresde avec le célèbre
pasteur Reinhard, entre les mains duquel il ab-
jura le judaïsme, et se fit baptiser. Après la ba-
taille d'Iéna, il conçut une haine invincible con-
tre Napoléon. En 1809, il s'engagea comme vo-
lontaire, et signala sa bravoure dans diverses
635 BARTHOLDY
rencontres, particulièrement èi la bataille d'É-
bersberg, où il fut grièvement blessé. En 1813,
il fut employé dans la chancellerie d'état de
Prusse, et suivit, en 1814, les armées alliées à
Paris. En 1816, il fut nommé consul général à
Rome, où il mourut. Outre quelques mémoires
manuscrits et quelques articles insérés dans la
Gazette d'Augsbourg, on a de lui : Mémoires
pour servir à la connaissance de la Grèce
moderne et de la république ionienne , com-
posés pendant un voyage en Grèce dans les an-
nées 1803 et 1804 (en allemand); 1 vol. avec
9 planches ; Berlin , 1805, 10-4" ( traduit en fran-
çais par A. du C. ; Paris, 1807, 2 vol. in-8°); —
la Guerre des Tyroliens en 1809 ; Berlin, 1814,
1 vol. in-8° (en allemand ), avec une carte ; —
Traits de caractère du cardinal Hercule Con-
salvi; Stuttgard, 1825, 1 vol. in-8° ( en alle-
mand ), avec le portrait du cardinal.
Conversations-Lexicon.
BARTHOLB OU BARTOLE, jurisconsulte, né
en 1313 àLasso-Ferrato, dans l'Ombrie; mort à
Pérouse en 1356. Le nom de Cujas et celui de
Barthole sont souvent cités ensemble; mais l'on
ne saurait donner une raison satisfaisante de ce
rapprochement: ils n'appartiennent point à la
même école; ils ont vécu à des époques diffé-
rentes, l'un en France, l'autre en Italie ; et leurs
travaux ont des caractères bien distincts. Bar-
fliole eut pour père François Bonnacurse. Dans
un endroit de ses écrits, il dit qu'il apprit à lire
de Pierre Minorita, qui s'était dévoué à l'instruc-
tion des enfônts trouvés : d'où l'on avait conclu
à tort qu'il était bâtard. Il étudia sous Cinus lîu-
trigare et Reiner. Quelque temps juge à Todi et
à Pise, il se consacra à l'enseignement du droit,
d'abord à Pise, puis à Pérouse. Ses succès le
rendirent le personnage le plus recommandable
de la ville, qui, dans une occasion importante,
l'envoya comme député à l'empereur Charles IV.
Le savant jurisconsulte se montra aussi habile
diplomate : il obtint pour ceux qui l'envoyaient ce
qu'ils demandaient, et pour lui de grandes fa-
veurs, notamment des armoiries qui représen-
taient, dans un champ d'or, un lion de même
à double queue. On a prétendu que ce dernier
présent fut le prix du concours qu'il prêta à
l'empereur dans la rédaction de la Bulle d'or.
Il a laissé des ouvrages qui ne sont plus con-
sultés que par un petit nombre d'érudits. La
sagacité la plus déliée s'y trouve jointe à l'érudi-
tion la plus vaste, et quelquefois aussi à une
naïveté qui nous paraît aujourd'hui singulière.
Par exemple, pour bien faire comprendre la
marche d'une procédure , il avait composé un
livi-e intitulé Procès de Satan contre la Vierge,
devant le tribujial de Jésus ( Processus Satanae
contra Virginem, coram judice Jesu) , imprimé
dans le Processus juris joco serior; Hanau,
1611, in-8°. Le diable réclame le genre humain
comme sa propriété , invoquant sa longue pos-
session ; la Vierge Marie lui répond qu'il a pos- '
— BARTHOLIN
636
sédé de mauvaise foi , etc. ; la Vierge gagna sou
procès. — Barthole a écrit sur toutes les parties
du droit; il savait l'hébreu, la théologie, la géo-
métrie, enfin toutes les sciences en honneur de
son temps. On raconte qu'il avait tant de pas-
sion pour l'étude, qu'il pesait ses aliments, afin
disent les historiens, d'entretenir l'équilibre
et la vigueur de son âme. Barthole laissa six
enfants et une médiocre fortune. Pasquier lui re-
proche de la prolixité. « Barthole et ses contem-
porains, dit-il, se débordèrent en torrent en
l'application du droit. » Mais Dumoulin l'appelle
le premier et le coryphée des interprètes en
droit. Le* œuvres de Barthole ont été impri-
mées à Lyon, 1544, à Turin, 1577, 10 vol. in-
fol. , et à Venise avec les notes de J. Ancellus,
de Bottise et de Pierre Mangrella, 1590, tl vol.
in-fol. [Enc. des g. du m.]
Paul Jovc, »7i /ilog., cap. 7. — Lancelot,ini>tto Bartlt.
— Fabrlcius, Bibl. gnec. l. VI, c. vx, p. 655 ; vol. Xll. —
— Fabrlcius, Bibl. lat. med., t. I, p. 486. — Terrasson,
Histoire de la jui-ispruden.ce. — Catal. Bibl. Bunav,,
t. I. — Homraellus, Littéral,, juris.
BARTUOLi. Voy. Bartoli.
BARTHOLIN, UARTHOLINUS, famille da- Il
noise qui, de père en fils, s'est distinguée dans n
les sciences. En voici les principaux membres :
I. BARTHOLIN ( Gaspard ), médecin danois,
né le 12 février 1585 à Malmoë, en Scanie; mort i
le 13juUlet 1630.11 voyagea en Allemagne, en u
France , en Angleterre et en ItaUe ; puis il ensei- i
gna la médecine à Padoue, à Wittemberg et à
Copenhague, où il fut nommé recteur de l'uni-
versité en 1618. Il laissa six fils, qui tous se dis-
tinguèrent par leurs écrits. De quarante-neuf ou-
vrages qu'il publia, nous ne citerons que les
principaux: Parodo^amedica; Bâle, 1610,in-4'';
— Anatomicae Institutiones ; Alby ,1611, in-8° ,
traduit en français par Abr. Duprat ; Paris, 1647,
in-4° ; — Rhetorica major, 1616 ; — Manuduc-
tioadverampsychologiam ex sacris litteris;
Copenhague, 1619, in-8°; — Oratio de ortu,
progressu et incrementis Hafniensibus ; Co-
penhague, 1620, in-4''; — Logica major locu-
pletata; Strasbourg, 1621, in-8°; — de Pyg-
maeis ;id.; 1623, in-8°; — de Lapide nephri-
tico, ubisimulde amuletis prœcipuis, etc.; Co-
penhague, 1627, in-8°; — De Unicornu; ibid.;
— Systemaphysicum;Co]^eDhSiguQ,, 1628, in-S".
Nicéron, Mémoires, l. VI et X. — Van der Linden, de
Script, medic. — Catal. bibl. Bunav., t. I. — Haller, Bi-
bliotheca anatomica.
U. BARTHOLIN, BARTOLE OU BARTHÉ-
LÉMY, antiquaire, fils aîné du précédent, n'est
connu que par sa Bibliotheca selecta, publiée
en 1669. On cite le talent précoce de cet antiquaire,
qui , à quatorze ans , prononça en public des
discours en langue grecque. Il fut professeur
d'éloquence et archiviste du roi Frédéric ni.
m. BARTHOLIN [Albert), médecin, frère de
Gaspard, né en 1597, mort en 1643, dans l'île
de Seeland : il laissa un traité de Scriptis Da-
norum, publié après sa mort par son frère Tho- ;
mas ; Copenhague, 1666, in-8°.
687
BARTHOLIN
638
rv. BAitTHOLiN (Érasme), médecin et géo-
mètre , frère des précédents, «é à Roskild le 13
août 1625,morten 1698. Après un voyage en Ita-
lie, il revint àCopenhague enseigner la géométrie
et la médecine. On a de lui : de Cometis annorum
1664 et i6&à -y—Opusculum, ex observatmiibus
Hafnise habitis adornatum, 1665, in-4°, fig.;
— Expérimenta crystalli Islandici disdia-
clasti, quibus mira et insolita refractio dete-
gitur; Copenhague, 1670, in-4° ; — de Naturx
mirabilibus Qusestiones académies; MA.,
1674, in-4°. L'auteur y traite de la forme cristal-
line, de la neige, de l'attraction, de la mé-
moire, etc. Enfin on a de lui des observations de
physique, dans les Éphémérides des cur. de la
nat., dans les Mém. de l'Acad. de Copenh.
Nieéron, Mémoires, t. XXXH.
V. BARTHOLIN ( Tliomas ), médecin danois,
le plus célèbre des fils de Gaspard Bartholin,
naquit à Copenhague le 20 octobre 1619 et
mourut le 4 décembre 1680. fl voyagea dans
presque toute l'Europe, et se ha d'amitié avec
la plupart des savants de son temps. En 1646,
il fut nommé professeur d'anatomie à Copenha-
gue , et enrichit cette science de plusieurs dé-
couvertes. En 1670, il perdit sa nombreuse bi-
Wiothèque par un incendie. Pour le dédommager
de cette perte, Christian Vlui donna les émolu-
ments de médecin du roi, l'exempta d'impôts,
le nomma directeur de la bibUothèque de l'uni-
versité, et, en 1675, conseiller d'État. Ses princi-
paux ouvrages, dans l'ordre chronologique, sont:
Anatomica, ex Gasparis parentis Institutio-
nibus, omniumque recentiorum et propriis
observationibus locupletata; Leyde, 1641,
in-8°, souvent édité ; — de Luce animalium, li-
brini;heyde, 1647, in-S"; et Copenhague, 1669,
jn-S", sous ce titre : de Luce hominum et bru-
torum : il y est question de la phosphorescence
des matières organiques; — de Armillis vete-
rum; Copenhague, 1647, m-8°; Amsterdam,
i676, avec des figures et notes d'Olaiis Wormius;
— de Cygni Anatome ejusque Cantu; Copen-
hague, 1650, in-4", et 1668, in-8°; — de Cruce
Christi; ibid., 1651, in-8°; — de Laeteis tho-
racicis in homine brutisque nuperrims ob-
servatis, historia anatomica; Mo., 1652,in-4°,
souvent réédité; — Vasa lymphatica nuper
Hafnise in animantibus inventa et in ho-
mine, et hepatis exequise; ibid., 1653, in-4°,
souvent édité;— Historiarum anatomicarum
etmedicarum centuriseVI; ibid., 1654 à 1661,
in-8° ; — Cista medica Hafniensis; ibid., 1652,
in-8° ; — de Medicina Danorum domestica;
ibid., 1666, in-8° : c'est une topographie médi-
cale, enrichie d'observations curieuses; — de
Cometa Consilium medicum, cum monstro-
rum nuper in Dania natorum Historia; ibid.,
1666, in-8°; — Epistolarum msdicinalium a
doctis vel ad doctos scriptarum centuriee IV;
ibid., 1663, 1667,3 vol.in-S";— rfe Medicispoe-
tis Dissertatio;Mi., 1669, in-S»; — de Bi-
bothelicse incendio JDissertatio adfilios;Md.,
1670, in-S"; — de Morbis biblicis; ibid., 1672,
in-8° ; — Disquisitio medica de sanguine ve-
tito, cum Salmasii judicio; Francfort, 1673,
in-8°; — de Peregrinatione medica; Copenha
gue, 1674, in-4''; — de Anatome practica ex
cadaveribus morbosis adornanda; ibid., 1674,
in-4°; — de Puerperio veterum; id., 1675,
in-4°; Amsterdam, 1716, avec fig., in-16; —
Acta medica et philosophica Hafniensia, an-
nées 1672-1679, 5 vol. in-4°, fig.; recueil pério-
dique, rempli de documents curieux ; — de Un-
guento armario; traité sur la poudre de sym-
pathie, réimprimé dans le Theatrum sympathe-
ticuni; Nuremberg, 1662, in-4°; — Mantissa
ex Miscellaneis medïcïs de annulis auriuni;
Amsterdam, 1676, in-12; — Dissertationes de
libris legendis; Copenhague, 1672 et 1676,
in-8°; la Haye, 1711, in-12, avec une préface
de Jean-Gérard Meuschen ; — des articles scien-
tifiques dans les Ephemerides curiosorum nà-
turse; — des éditions de plusieurs ouvrages,
parmi lesquels on remarque celui de J.-H. Mei-
bom : de Usu flagrorum in re medica et vene-
rea, avec des additions; Francfort, 1670, petit
in-8°.
Van der Linden, de Script, med. — Wicéron, Mémoit-es,
t. IV et X. — Georg. Hannseus, Oratio inobitum Thomae
BartkoUni; Hatn, 1680,4. — Worniius, Oratio inexces-
simm 'Thamae Barthotini; Hafn, 1681, 4. — Jac. Oliger,
Oratio in ejusdem obitum; Hafn, 1681, 4. — Krelier,
Theatrum, part. UI, p. 1398. — Morhof, Polyli. liter.
— Haller, Bibliotheca anatomica, t. 1. — Haller, Bi-
bliotheca chirurgica, t. I. — Ejusd., Bibliotheca medi-
cinse practicse, t. 11.
BARTHOLIN (Gaspard), médecin danois,
fils du précédent, naquit vers 1650, et mourut
vers 1705. Il fut professeur à Copenhague, et
médecin du roi de Danemark. On a de lui :
Exercitationes miscellaneae varii argumenti,
in primis anatomici; Leyde, 1675, in-S";
— Diaphragmutis Structura nova; Paris,
1676, in-8° : l'auteur y a traité des prépara-
tions anatomiques par voie d'injection ; — de
inauribus veterum Syntagma; Amsterdam,
Wetstein, 1676, in-12; — de Tibiis veterum
et eancm antiquo usu, libri ^rcs; Amst., 1679,
in-12, fig. ; — de Ovariis mulierum et genera-
ttonis historia epistola anatomica; Rome,
1677 ; Amsterdam, 1678; Nuremberg, 1679;Lyon,
1696, in-12; — de ductu salivali hactenus non
descripto, Observatio anatomica; Copenhague,
1684, in-4° ; — Spécimen Compendii physici ;
ibid., 1687, in-4°; — Spécimen Philosophiae
naturalis; ibid., 1692, in-4»: c'est une nou-
velle édition de l'ouvrage précédent ; on y trouve
aussi : de fontium , fluviorumque Origine ex
pluviis , opuscule déjà publié en 1689; — de
Respiratione animalium; ibid., 1700, in-4'' ;
— Spécimen Historiœanatomiceepartium cor-
, poris htimani , ad recentiorum mentem ac-
commodatee , novisque observationibus illus-
tratae; ibid., 1701, in-4° : c'est le meilleur ouvrage
de l'auteur; — Prscfatio ad Vegetii Artemvete-
639
BARTHOLIN
rinarium; ibid., 1701, in-S"; — Bissertatio de
glossepetris ; ibid., 1704, in-4°, et 1706, in-l'I.
Son frère, Thomas Bartholin, médecin, juris-
consulte, antiquaire et archiviste du roi de Da-
nemark , mort en 1690 , a publié : Observatio
de variis miris circa glaciem islandicam ;
Copenhague , 1670 , in-12 ; — de Vermibus in
aceto et semine; ibid., 1671, in-12 j — Antiqui-
tatesDaniC3e;\\ÀA., 1689, in-4''.
Brochmand, Oratio de vita et morte Gasp. Bartholini ;
Hafin., 16Î9, ln-8° ; Faf., 1676, ia-S». — Kônig., Bibl. vet. et
120V. — Morhof., Polyh. Liter. — A. Haller, Bibt.
BARTHOLIN (Laurent), médecin, vivait
vers 1500. On a de lui : Tractatus de balneis
Porsennee ; ce traité se trouve dans le recueil de
Balneis, édité à Venise>
Carrère, Bibliothèque de la médecine.
BARTHOL.IN OU BARïOLiNi (Richard),
savant littérateur, natif de Pérouse, vivait dans
la première moitié du seizième siècle. U fut
chanoine de Spolète, et aumônier du cardinal de
Gurck, archevêque de Salzbourg. On a de lui : de
Bello Norico , Austriados libri duodecini;
Strasbourg, 1516, in-4°, réimprimé dans les Ve-
teres Scriptor. Germanie, de Just Reuber,
p. 469 ; — Hodoporicon, id est itinerarium car-
dinalis Gurcensis , quseque in conventu Maxi-
miliani et regum Vladislai, Sigismundi et
Zudovici memoratu dignagesta sunt; Vienne,
1515, in-4°, très-rare; unprimé dans Freher,
Germanie, rerum Scriptores, t. H: on y
trouve quelques détails sur la géographie et les
mœurs de l'Allemagne ; — de Conventu Au-
gustensi concinna Descriptio; rébus etiam
externarum gentium qux intérim gesta sunt,
cum elegantia intersertis ; Augsbourg, 1518 ,
in-4°; réimprimé par Schelhorn en 1738, dans
Amœnitat. Hist. ecclesiast., etc., 657-709, et
par Senkenberg, dans les Selecta juris et his-
tor. , t. rV, 625-680; — Oratio ad Maximilianum
August. de expeditione contra Turcos susci-
pienda ; Augsbourg, 1518, in-4° ; réimprimée dans
V Anti-Turcicum de Nicol. Reusner ; — Carmen
heroicum, géniale, laudabundum et trium*
phans super Caroli Romanorumregis electio-
ne; Strasbourg, 1519, in-4° ; — une lettre deBar-
tholin à son imprimeur, dans Goldast, Philologi-
car. Epistolar. centur. ; Francfort, 1610, in-S».
Oldoin, Athen. Rom,
BARTOLOMJEITS. Voy. BARTHÉLÉMY.
"BARTHOLOM^CS OU BARTHÉLÉMY DE
6LANTVILLE, savant anglais, vivait dans lase-
conde moitié du quatorzième siècle. Il descendait
des comtes de Suffolk, et fut moine franciscain. On
a de lui : de Proprietatibus rerum, traduit en
français par Jean Corbichon ( 1372 ), et en anglais
par JeanTrévisa ( 1398). La plus ancienne édi-
tion connue du texte latin est celle de Nicolas
Pistor de Bensheim et Marc Reinhardt de
Strasbourg , sans indication de ville ( 1480 ,
in-fol., gothique). Il y est question des instru-
ments en usage à cette époque , de la trompette,
du chalumeau, de la sambuque, de la sympho-
- BARTOLI 640
nie, de la cythai-e, du psaltérîon, de la lyre,
descimbales, du sistre etdes cloches. Hawkinsa
souvent eu recours à cet ouvrage.
Hawkins,//»sf. of the science of Music, II, 123. — Biog.
Britan.
^BARTHOLOiUEl (Ange-Mickel), musico-
graphe français du dix -septième siècle. On a de
lui : Table pour apprendre facilement à tou~
cher du théorbe ; Paris, Ballard, 1669.
Fêtis, Biographie universelle des musiciens .
BARTiscH ( George ) , chirurgien allemand j
natif de Kœnigsbruck ( et non de Kœnigsberg ),
vivait dans la seconde moitié du seizième siècle.
Il se livra particulièrement à la médecine ocu-
listique et herniaire. On a de lui , sous le titre
d"0(p6aXiJioSouX£Îa, un traité pratique sur les
maladies des yeux ( en allemand ) ; Dresde et
Francfort, 1584, in-fol.; Nuremberg, 1646, in-4°;
Leyde, 1725, avec des planches faites d'après
celles de l'ouvrage de Vésale : de corporis hu-
mant Fabrica. Il s'est fait connaître aussi par
un instrument (dont l'invention a été revendiquée
par Rau) destiné à fixer la paupière dans cer-
taines opérations.
Biographie médicale.
BARTLEMANN OU BARTHELMONT , Bar-
thelemon (Hippolyte), célèbre violoniste et
compositeur, né vers 1740, mort vers 1800. Il
résida quelque temps à Paris, et fut dù'ecteur de
musique du Wauxhall à Londres. On a de lui
plusieurs opéras, parmi lesquels on remarque
Pelopida ( en 1766), le Fleuve Scamandre (en
1768), et la Ceinture enchantée (en 1776).
Jacques Bartlemann, peut-être fils du précé-
dent, natif de Londres, se rendit célèbre, vers
1778, comme chanteur et compositeur.
César Gardeton, Armâtes de la Musique, année 18îO. ]
BARTOLE. Voy. BaRTHOLE.
* BARTOLI (Bomenico) , appelé aussi Bo-
menico d'Asciano, peintre de l'école de Sienne,
florissait vers la moitié du qumzième siècle. U
était élève et neveu de Taddeo Bartoli. En 1470,
il décora la salle des Pèlerins de l'hôpital de la
Scala de Sienne de cinq fresques occupant au-
tant de grandes lunettes , et représentant l'his-
toire de cet établissement. Toutes les figures
sont dé grandeur naturelle. Ces fresques ont un
peu souffert , et la salle où elles se trouvent est
sombre : cependant on peutypuiserdes renseigne-
ments fort précieux sur les costumes du temps.
La perspective est mieux observée que dans les
ouvrages de Taddeo.; les mouvements des che-
vaux sont rendus avec une habileté rare pour
l'époque ; enfin , tel est le mérite de ces pein-
tures, que Raphaël et Pintaviochio ne dédaignè-
rent pas de les consulter. Elles sont signées :
Bominicus Bartoli de Senis me pinxit anno
Bo. MCCCCXXXX. E. B— n.
Roraagnoli, Cenni storico-artistici di Siena. — Or-
landi, Abecedario Pittorico. — Ticozzi, Dictionario de'
Pittori.
* BARTOLI (Cajetan), chirurgien italien,
vivait dans la dernière moitié du dix-huitième
641
BARTOLÏ
642
siècle. On a de lui : Primizie cMrurgico-pra-
tiche ; Ferrase, 1714.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
BARTOLi ( Cosme ) , célèbre littérateur ita-
lien, vivait dans la seconde moitié du seizième
siècle, n cultiva avec un égal succès les mathé-
matiques et les belles-lettres. Il fiit en 1.540 un des
premiers membres de l'Académie degli Umidi,
dont il rédigea les règlements. En 1568 le grand-
duc le nomma résident à Venise où il séjourna
trois ans. A son retour à Florence,, Bartoli ob-
tint le prieuré de Saint-Baptiste. Ses principaux
ouvrages sont : Marsilio Ficino sopra l'amore
ovvero convitto di Plattone, translatato da
lui délia greca lingua nella latina, e op-
pressa volgarizzato nella toscana ; Florence,
1544 , in-8°, collationué sur le texte deFicin, et
accompagné d'un discours sur la nouvelle ortho-
graphe employée dans l'ouvrage; — l'Architet-
twa di Leon-Batista Alberti, tradotta in lin-
gua fiorentina colV aggiunta de' disegni;
Florence, 1650, in-fol., fig.; Venise, 1565, in-4'';
et Rome, 1584, in-4°; — OpuscoU morali di
Leon-Batista Alberti, tradottie parte corretti
da Cosmo Bartoli; Venise, 1568; — Manlio
Séverine Boezio , délia Consolatione , délia
Filosofia, tradotto in volgare; Florence, 1551,
traduction faite par ordre du duc pour être en-
voyée à Charles-Quint ; mais la version de Var-
chi fut préférée ; — Modo di misurar le dis-
tanze, le superficie, i corpi, lepiante, lepro-
vineie, le prospettive, e tutte le altre cose ter-
rene secondo le vere regole di EucUde; Venise,
1564 et 1589, in-4°; — Vita di Federigo Bar-
barossa imperatore romano ; Florence, 1556,
in-8° ; — Ragionamenti accademici sopra al-
cuni luoghi di Dante, con alcune invenzioni
e significati , etc. ; Venise , sans date , in-4° ;
ibid., 1567 et 1707 : à la fin du troisième de
ces ragionamenti se trouve une canzone qui
a suffi à Crescimbeni pour mettre Bartoli au
nombre des poètes itaUens ; — Discorsi istorici
universali (ils sont au nombre de quarante);
Venise, 1569, in-4°; Gênes , 1582, in-4°.
Tliiioscbl, Storia délia Letteratura Italiana. — Gin-
gaené, Histoire littéraire de l'Italie.
BARTOLI (Daniel), savant italien, de l'ordre
des Jésuites, né à Ferrarele 12 février 1608,
mort à Rome, le 13 janvier 1685. Ses principaux
ouvrages sont : ime Histoire de la compagnie
de Jésus, en italien; Rome, 1653-1675; 6 vol.
in-fol. : cette histoire, puisée en partie dans les
manuscrits du Vatican, renferme des documents
curieux ; plusieurs parties de cet ouvrage , telles
que l'Asie, ont été publiées à part en 1667, troi-
sièmeédition, augmentée delamissioneuMongoIie
et de la vie du P. Ridolphe Aquavlva; — Uomo
di lettere, traduit en français par le P. Livoy;
1769, in-12 ; — il Torto e il Diritto del non si
puà, ouvrage dirigé contre les puristes; — il
Trattato del suono, de' tremorici armonici e
dell' udito; Rome, 1680, in-4°; — del Qhiac-
NOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. IV.
cio e délia coagulatione ; Rome, 1681, in-4° ;
— délia Tensione e Pressione.
Tirabowhi, Storia délia Letteratura italiana.
BARTOLI {Dominique), poète italien, né
dans le voisinage de Lucques le 14 décembre
1629, mort le 8 septembre 1698. Il étudia à Luc-
ques , et aida le P. Bévérini dans sa traduction
deYÉnéide. D eut ensuite une querelle littéraire
qui dura pendant toute une année , au sujet du
Psalmista toscano de Loretto Mattei , dans le-
quel il avait signalé, sous l'anagramme de Nico-
demo Liberato , des fautes de langue. Mattei ré-
pliqua sous l'anagramme d'Oretto Tameti. La
querelle, entrecoupée ainsi de répliques et de con-
tre-répliques, se termina pacifiquement : les deux
contendants devinrent amis, s'adressèrentdes son-
nets réciproquement élogieux, et, ce qui ne se
verrait guère de notre temps , s'envoyèrent l'un
à l'autre leur portrait. Cette liaison, commencée
par voie de correspondance , devint plus étroite
lors du voyage de Bartoli à Rome en 1693, et de
son entrevue avec Mattei. On a de Bartoli :
l'Asta, d'Achille cheferisce persanare el Psal-
mista Toscano del signore Loretto Mattei , cen-
sura cortese del signore Domenico Bartoli,
col brève raconta délie principali contese de'
paeti volgari; Modène, 1695, in-12; — Canzo-
niero, part. 1 et 2; Luccpies, 1695, in-12; —
Rime giocose, œuvre posthume ; Lucques, 1703,
in-12.
Tiraboschl, Storia délia Letteratura italiana, — Gin-
guené , Histoire littéraire de l'Italie.
* BARTOLI (Francesco), peintre de l'école de
Modène, mort en 1779. Il fut élève de Fran-
cesco BMiena, et s'adonna principalement à la
décoration théâtrale.
Tiraboschl, Notizie degli artefici modenesi.
* BARTOLI (Jean-Baptiste), canoniste italien,
né àVenisele 21 juillet 1695, mort vers 1765. 11
fut successivement chanoine de l'égUse cathédrale
de Ceneda , professeur de di'oit canon à Padoue
et évêque de Feltre. n vivait encore à Rome en
1758, avec le titre d'arclievéque de Nazianze. On
a de lui : De Mquitate; Venise, 1728; — Ins-
titutiones juris canomci ;Ausugii, 1749, in-4'';
— Apologia pro Honorio, pontif. rom. ; Au-
sugii, 1750, in-4°; — De pontifice maximo,
post obitum Benedicti XIV deligendo oratio ;
Rome, 1758, in-4°.
MazzuchelU, Scrittori d'Italia.
BARTOLI (Joseph), antiquaire italien, né à
Padoue en février 1717, mort vers 1788. H étu-
dia le droit pour plaire à ses parents , occupa
pendant quelque temps la chaire de physique
expérimentale à l'université de Padoue, et fut
nommé en 1745 professeur de belles-lettres à
Turin : il fut aussi correspondant de l'Académie
des inscriptions de Paris. Outre quelques poé-
sies , lettres et opuscules, on a de lui : Due
dissertazioni ;Yérone, 1745, in -4° : la première
est relative au Musée d'inscriptions récemment
ouvert à Vérone; la seconde a trait à ime ins-
cription grecque inédite qui se trouve au même
21
643
BARTOLI —
musée; — Lettere apologetiche sopra alcuni
novellieri giornalisti; Tmin, sans date, in-4° :
ces lettres apologétiques paraissent avoir été
publiées postérieurement à l'année 1753 ; elles
avaient pour objet d'expliquer un ancien dipty-
que publié par le cardinal Quirini, et parurent
séparément depuis la fin de 1757 ; — il Vero di-
segno délie due Tavolette d'avorio chiamate
dittico quiriniano, ora la prima volta dato
i7i luce da Giuseppe Bartoli, in-4° : il s'agit en-
core dans les trois dissertations que contient ce
volume du diptyque , de son antiquité attaquée
par Maffei, et de la fausse explication qui est
donnée de ce même diptyque; — la Quarta
Egloga di VirgiUo spiegata; Rome , 1758; —
des poésies insérées dans différents recueils.
" Mazzuchelll, ScrUtori d'Ilalia, H, 2'^ partie, p. 44S.
BARTOLI (Minerve), femme poète italienne,
native d'Urbin, vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle. On a d'elle des poésies, imprimées
dansFederigo Ricciuoli, Eglogheerime; Urbin,
1594, in-4°; et dans Alexandre IVIiari, Poésie;
Reggio, 1591 ; — des sonnets dans le Parnasso
de' poetie délie più illustri rimatrici d'ogni
secolo, recueillis par la comtesse Louise Ber-
galli.
Tiraboschi , Storia delta Letteratura italiana.
BARTOLI ( George), littérateur italien, frère
de Cosme , vivait dans la seconde moitié du sei-
zième siècle. H fut membre de l'Académie flo-
rentine. On a de lui : Degli elementi del parlar
toscano ; ouvrage posthume, édité à Florence par
Cosme Bartoli, en septembre 1584.
Tiraboschi, Storia delta Letteratura italiatia.
BARTOLI {Sébastien), médecin italien, natif
de Montelle, mort en 1676. C'était un médecin
spagirique, beau parleur, hardi dans la pratique,
et surtout très-heureux. Il obtint les bonnes
grâces du vice-roi et de la noblesse de Naples.
On a de lui : Examen arfis medicœ dogmatum
communiter receptorum in decem exercita-
tiones paradoxas distinctum; Venise, 1666,
iu-4° ; — Triumphus spagiricae mxidicinx ; —
Brève ragguaglio de' bagni di Pozzuolo; Na-
ples, 1667 ; — deux traités sur les bains ; Naples,
1679.
Biographie médicale.
BARTOLI {Pietro Santé), peintre et graveur
à l'eau-forte, né vers 1635, selon les uns à Bar-
tola, selon d'autres à Pérouse, mort en 1700. Il
fut élève de P. Lemaire et de Nicolas Poussin.
Il réussissait à copier les ouvrages du dernier
avec une telle perfection , que le maître lui-mêine
y fut quelcpiefois trompé. Quoi qu'il en soit, il
est beaucoup plus connu comme graveur. Il
dessinait l'antique avec autant de pureté que
d'exactitude, et ses gravures contribuèrent puis -
sanunent à populariser en Europe les chefs-
d'œuvre de l'art grec et romain. Il a reproduit
un grand nombre de peintures des Catacombes.
Ses principaux ouvrages sont des siijets de
\ Ancien et du Nouveau Testmnewt, d'après les
BARTOLINI 644
fresques de Raphaël au Vatican ; — Daniel dans
la Fosse aux lions, d'après Pierrede Cortone ; —
la Nativité de la Vierge, d'après l'Albane; — la
N^ativitédeJ.-C.fd'aipvès, Annibal Carrache; — la
Prédication de saint Jean-Baptiste, d'après le
tableau de Mola aujouid'hui au Louvie ; — Jupi-
ter foudroyant les Géants, d'après la fresque de
Jules Romain au palais ducal à Mantoue ; — les
Noces Aldobrandines, d'après l'antique; — les
bas-reliefs de la colonne Trajane et de la colonne
Antonine; — un recueil de peintures antiques ;
— une foule de monuments de Rome, etc.
Bartoli mourut à Rome, où il avait passé la
plus grande partie de sa vie, et fut enterré près
du Poussin dans l'église de S. Lorenzo in Lucina.
Son fils Francesco Bartoli fut aussi un gra-
vem- habile, et continua les travaux de son père.
E. B— N.
Orlandi, Abecedario Pittorieo. — hami, Storia i'itto-
rica. — PascoU, P^ite de* Pittori, Sndtori c Architetti
moderni. — Ch. Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'es-
tampes.
* BARTOLI (Taddeo), peintre de l'école de
Sienne, florissait de 1390 à 1414. Son véritable
nom est Taddeo di Bartolo Battilori ; il était fils
de Bartolo Frerli, et petit-fils de maestro Fredi,
également peintres tous deux. Taddeo les sur^^
passa de beaucoup ; ses principaux ouvrages se
voient au Palais-Public de Sienne, où il travailla
à deux époques éloignées, ce qui permet d'ap-
précier ses progi'ès. A la voûte du vestibule est
une demi-figure de Christ de proportion colos-
sale et d'un grand caractère , entourée de cinq
charmantes têtes de chérubins, et do quatre mé-
daillons représentant les Évangélistes. Ces fres-
ques datent de 1390. Peu de temps après, Taddeo
peignit à Pise le Couronnement de la Vierge,
qui se voit encore aujourd'hui au-dessus de la
porte de la chapelle du Campo-Santo. En 1393,
il peignit dans l'église de San-Gemignano les
doiize Apôtres, le Paradis et l'Enfer. Taddeo,
après avoir exécuté à Péroùse des fresques au-
jourd'hui détruites, revint en 1398 à Sienne, où
nous le retrouvons, huit ans plus tai'd, travaillant
de nouveau au Paldis-Public. De 1406 à 1414, il
y peignit la chapelle, et le vestibule fort obscur
qui la précède et paraît avoir été son dernier
ouvrage. Dans deux grandes hmettes de ce ves-
tibule sont des figures isolées dans des arcades
peintes , une espèce de galerie d'hommes illus-
ti'es de l'antiquité, accompagnés chacun d'une
légende latine. Cet ouvrage, plein d'originalité et
de noblesse, a été imité par le Perugin dans les
Stanze del Cambio, de Pérouse. E. B— w.
Lami, Storia Pittorica. — Orlanâi , Abecedario Pit-
torieo, — Ticozzl, Dizionario de' Pittori. — Vasari,
Fite de' Pittori. — Rnrnagnoli, Cenni Storico-Artistici
di Siena.
*BARTOLiwi ( Giuseppe-Maria), "peintre de
l'école bolonaise, né à Imola en 1657, mort en
1725, ainsi (jue l'apprend l'inscription gravée
sur son tombeau dans l'église del Carminé, k
Imola. Il fut élève de Lorenzo Pasinelli dans sa
patrie, puis de Carlo Cignani à Forli ; il garda .
645 BART OLINI —
toujours quelque chose de la manière du premier.
Ce peintre avait delà facilité, et il mériterait d'être
plus connu; malheureusement pour sa réputation,
ses principaux ouvrages, tels que le Miracle de
mint Biaise et quelques autres, sont restés à
Imola, petite ville peu visitée des voyageurs.
Orelli, Memorie. — Lanzi, Storia Pittorica. — Or-
laiidi, Abecedario Pittorico.
*BARTOi,ixi (Lorenso) , célèbre sculpteur,
né à Florence vers 1778, mort le 20 janvier 1850.
Dans sa jeunesse il eut pour maître Desmarets,
peintre français établi à Florence, et sous lequel
il fit de rapides progrès comme dessinateur ; mais
sa vocation le portant à manier l'ébauchoir et le
ciseau plutôt que le pinceau et la palette, il vint
se fixer à Paris, et entra dans l'atelier du sculp-
teur Lemot. C'est une chose digne de remarque que
l'un des plus grands artistes de l'Italie moderne
ait eu pour maîtres deux Français, et n'ait guère
étudié son art qu'en France. Au commencement
de ce siècle, Bartolini remporta le second prix
de sculpture par un bas-relief dont le sujet était
Cléobis et Biton. Cet ouvrage, que les connais-
seurs mirent bien au-dessus de ceux de ses con-
currents, et même de celui qui avait obtenu le
premier prix, fit véritablement époque et révolu-
tion dans l'art; on crut voir revenir les beaux
temps de la sculpture grecque; et en effet, au-
cun artiste, pas même Canova, n'approcha aussi
près que Bartolini de la pureté idéale et de la
noble simplicité des œuvres du siècle de Péri-
clès. Sa réputation fut bientôt établie; Denon
lui demanda des projets de médailles ; Napoléon
lui commanda une foule de travaux, dont plu-
sieurs malheureusement ne furent pas teiminés,
Bartolini ayant quitté Paris pour retourner à
Florence à la chute de rem|jire. Antérieurement
il avait fait plusieurs voyages en Italie, et avait
fondé l'école de sculpture de Carrare, qui a rendu
à l'art de si grands services.
Les principaux ouvrages exécutés en France
par Bartolini sont le buste colossal de Napoléon,
placé aujourd'hui sur la porte du Musée du Lou-
vre ; les bustes de Cheruhini, de Méhul, et de
madame Regnauld de Saint-Jean d'Angély ;
unemagaiflque statue AièV Empereur, qui ne fut
point livrée au gouvernement par suite des évé-
nements de 1815, et qui depuis est, passée en
Amérique. Depuis son retour à Florence , Bar-
tolini n'a cessé de produire de nombreux tra-
vaux. Je ne citerai pas une foule de bustes d'An-
glais et d'Anglaises ; il me suffira d'indiquer les
groupes de la Charité et d'Hercule et Lycas,
plusieurs tombeaux, dont un des plus remarqua-
bles est celui de lady Stratford-Canning, morte
en Suisse en 1817. Ce beau monument , placé
dans la cathédrale de Lausanne, se compose
d'une grande urne de marbre blanc, enrichie de
figures de demi-relief de la plus rare perfection.
BartoUni a envoyé aux expositions de
France plusieurs ouvrages également dignes de
sa réputation; il a exposé en 1834 le buste de
BARTOLOCCÎ 646
Rossini; en 1840, le petit modèle, en marbre de
Carrare, d'un monument consacré à la mémoire
de M. Nicolas Demido/f; en 1841', une statue
en marbre d'Arnima , mjmphe de l'Arno ; en
1844, un buste de femme; enfin, en 1845, la
Nymphe au scorpion, délicieuse figure de marbre
qui prouva que l'âge n'avait porté aucune at-
teinte à la fraîcheur de son talent.
Lorenzo Bartolini est mort dans sa patrie, ad-
miré de tous comme artiste, aimé et estimé
comme homme de ceux qui avaient le bonheur
de le connaîti-e. Une étroite amitié l'unissait à
notre célèbre peintre Ingres, auquel nous devons
une partie des renseignements que renferme cette
notice. Ernest Breton.
*BABTOMîïO ( Tweo), sculpteur, né à Pienza
en Toscane, vivait au milieu du seizième siècle.
Il est le plus moderne des artistes qui ont tra-
vaillé aux stalles de la cathédrale de Sienne. 11
en a exécuté une partie en 1569, en compagnie
de Benedetto de Montepulciano , sur les dessins
de Ricci. Bartolino est aussi l'auteur d'un bel
autel qui, de l'église de Certano, a été apporté
dans la sacristie de ia chapelle moderne de Saint-
Bernard, hors la porte Ttifi de Sienne.
Romagnoli, Cenni Storico-Artistici di Sienna.
*BARTOi.o {Fredi, abrév. de .Manfi-edi),
peintre de l'école de Sienne, travaillait déjà en
1356, et mourut fort âgé en 1410. Il était fils
d'un peintre assez médiocre des premières an-
nées du quatorzième siècle, nommé maestro
Fredi. Bartolo surpassa son père dans le dessin
aussi bien que dans le coloris, quoique sa ma-
nière soit encore sèche, barbare, et tenant beau-
coup de celle des maîtres grecs. Ses principaux
ouvrages sont les fresques qui se voient encore
dans l'égHse de San-Gemignano , et sur les-
quelles on lit cette inscription : Ann. Dom.
MCCCLVI, Bartolus magistri Fredi de Senis
me pinxit. Lanzi attiibue par erreur cette pein-
ture à Taddeo BartoU, fils de Bartolo Fredi. A
San-Gemignano, Bartolo a peint toute la muraille
de la basse nef de gauche, et y a représenté
une foule de sujets tirés de l'Ancien Testament.
Sous la tribune de l'orgue, est une autre fresque
du même maître , la Tentation de Job. Toutes
ces peintures, d'une grande médiocrité, ne sont
guère intéressantes que sous le rapport histo-
rique ; elles sont en outre fort endommagées par
le temps , et les plus voisines de la porte ont
évàdemment été retouchées par une autre main.
E. B— N.
Voile (délia), Lettere Senesi.— hami, Storia Pittorica^
BARTOLOCCI OU BABTOLOCCISIS (Jules),
savant italien, né en 1613 à Celano, dans l'A-
bi'uzze; mort le 1" novembre 1687. Il était re-
ligieux de l'ordre de Saint-Bernard : il professa
la langue hébraïque et rabbuiique au collège de
la Sapience à Rome. On a de lui : Bihllotheca
magna rabbinica, etc.; Rome, 4 vol. in-fol.; le
1" vol. parut en 1675; le 1" vol., en 1678; le
3° vol., en 1683 ; et le 4% en 1693, Les trois pre-,
21.
647
BARTOLOCCl — BARTOLOZZl
648
miers ont été publiés par l'auteur, et le qua-
trième par Imbonat, disciple de Bartolocci.
Imbonat a ajouté un cinquième volume , sous le
titre : Bibliutheca latina hebraica, etc.; Rome,
1694, in-fol. Ce grand travail de Bartolocci est
estimé ; cependant il a été souvent critiqué.
« Beaucoup d'érudition juive, » dit B. Simon*
dans S3i bibliothèque critique, « mais peu de
jugement, et par-dessus tout une ignorance pro-
fonde dans les matières les plus communes qui
regardent la critique. »
Wolf , Bibliotheca Hebraica.
BARTOLoniMEi {Jérôme), poète italien , né
à Florence vers 1584, mort le 8 mai 1662. Il fut
membre de l'Académie de la Crusca et de l'Aca-
démie florentine , et séjourna quelque temps à
Rome sous Urbain vni. Ses principaux ouvrages
sont: Tragédies ;^C)Xa6, 1632, in-12; les mêmes
corrigées et augmentées de trois tragédies ; Flo-
rence, 1655, 2 vol. in-4° ; — V America, poema
eroico, al cristi anissimo Luigi XIV, re di Fran-
cia e di Navarra; Rome, 1650,in-fol.; — Drami
musicali m/rrali; Florence, 1656, in-4°; —
Bialoghi sacri musicali intorno a diversi so-
getti; Florence, 1657, in-4''; — Didascalia,
sive dottrina comica; Florence, 1658, in-é".
Mazzuchelli, Scrittori d'Jtalia.
BARTOLOMMEi {MatMas-Marie), littéra-
teur, fils du précédent, naquit à Florence le 14
août 1640, et mourut dans sa ville natale le 24
décembre 1695. H joua lui-même quelques-unes
de ses comédies sur le théâtre du cardinal Léo-
pold de Toscane. Le grand-duc Cosnie HI se
l'attacha comme gentilhomme de sa chambre.
Les pièces de Bartoiommei ont pour titre :
A7iwre opéra a caso; Florence, 1668, in-12; —
la Sofferenza vince Fortuna; Florence, 1669,
in-4"'; — le Gélose catitele; Bologne, 1669 et
1694; — il Finto marchese; Rome, 1676; —
la Pnidenza vince Amore; Venise, 1682; —
Trattenimento scenico; Bologne, 1697. Barto-
iommei publia, en 1694, le joli poème villageois
de Baldovini, intitulé Lamento di Cecco da
Varlungo (voy. Baldovini).
Ginguené, Hist. littéraire de l'Italie.
*BARTOLOMMEl (SimoH- Pierre) , anti-
quaire italien, né le 16 novembre 1709 à Per-
gine, dans le territoire de Trente , mort en 1764.
Ou a de lui : Diss. de Tridentinarum, Vero-
nensium, Moranensiumqiie monetarum spe-
eiebus et valore; Trente, 1749, in-4''; — les
ouvrages suivants ont été publiés dans l'année
1758 : Origines et idiomMta populorum inco-
lentium Alpes Perginenses; — Historia Per-
glnensis; — Origines gallicx in principatu
Tridentino ;— - Qui fuerint Galli, et unde ve-
nerint; — De Vestibus, modo accumbendi et'
potandi veterum Thracum; — De tempore
quo Hetrusci a Gallis ab Hetruria pulsi in
Rhetiam sese receperunt.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
BARTOTLOMMEO DELLA PORTA. Voy. BAGCIO
DELLA Porta,
*BABTOi,OMMEO, de Florence, l'un des
plus anciens peintres de l'école florentine, pei-
gnit vers 1250 la belle Annonciation si vénérée
dans l'église des Servîtes de Florence, et qu'on
a cru longtemps pouvoir attribuer à Cavallini ,
élève du Giotto, tant cette œuvre paraissait au
dessus de son siècle.
Lanzl, Storia Pittorica. — Lami, Dissertasione su i
Pittori e Scultori Italiani.che ftorirono daliOOO al 1300.
BARTOLOMMEO, de Messine, helléniste,vivait
dans le treizième siècle. Il fut chargé par Main-
froi , fils de l'empereur Frédéric II , de traduire
Aristote ; et il le fit sans recourir aux traductions
arabes. D'ailleurs, les croisades venaient d'enri-
chir la littérature de l'Occident des ouvrages de
physique et de métaphysique d' Aristote. La tra-
duction de YÉthiquep&r Bartolommeo existe ma-
nuscrite à la bibliothèque de Santa-Croce, à Flo-
rence.
Schœll, Hist. da la, Littérature grecque, t. Vil, p. 278.
* BARTOLOMMEO ( maestro ) , sculpteur et
architecte vénitien, de la fm du quatorzième
siècle. Il est l'auteur de la porte prmcipale du
palais des Doges , porte dite délia Carta, et des
statues qui la décorent ; son nom est gravé sur
l'arcliitrave. Dans la même ville, on voit de lui
plusieurs statues à la façade de la confrérie de
SaintrMarc ; mais c'est au-dessus de la porte de
l'ancienne confrérie de la Miséricorde qu'il faut
aller admirer son chef-d'œuvi'e, une gi'ande,
noble et belle figure de la Vierge accueillant
les prières des fidèles. Il faut se garder de con-
fondre, ainsi qu'on l'a fait souvent, maestro Bar-
tolommeo avec Bartolommeo Buono ( Voy.
BooNo). E. B — N.
A. Quadri, Otto giomi in Venezia. — Valéry, Foya-
ges historiques et littéraires en Italie.
*BARTOLONi { Pierre- Dominique ) , méde-
cin italien, né à Empoli dans l'état de Florence ,
vivait vers la fin du dix-septième siècle. Il ac-
compagna le grand-duc Jean-Gastou dans son i
voyage en Allemagne et en Bohême. On a de
lui : Bacco in Boemia, ditlrambi ; Prague,
1717, in-4°. Domin.-Maria Manni assure qu'il a >
aussi laissé quelques ouvrages de médecine, et i
une histoire de la Bohême en 4 vol.
MazzucheUi , Scrittori d'Italia.
BARTOLOZZl ( François ) , graveur italien,
né à Florence en 1725, mort à Lisbonne en i
1813. n eut pour maître Ugo Ferreti, de Flo-
rence, et Joseph Wagner, de Venise. En 1764 il
se rendit en Angleterre, et s'établit dans une pe-
tite ville aux envh-ons de Londres , où il exécuta =
un grand nombre de gravures remarquables par
la netteté du burin. En 1806 il fut invité à se
rendre en Portugal , où le roi lui fit une pen-
sion. Tour à tour graveur à l'eau-forte, au bu-
rin, au pointillé, peintre en miniature, au pastel,
il excella dans chacun de ces gem-es. Tous ses
ouvrages décèlent l'honune inventif, l'homme de
génie, l'homme de goût; ses travaux sont in-
nombrables. Son œuvre a été vendue jusqu'à
1,000 livres sterling en Angleterre, à l'époque
649
BARTOLOZZI — BARTON
650
où sa réputation éclipsait celle de tous ses
rivaux. Aujourd'hui que l'enthousiasme est
passé , que le genre du pointillé dans lequel il a
excellé est apprécié à sa juste valeur, l'on ne
recherche plus que ceux de ses ouvrages qui
sont placés hors ligne par l'excellence de leur
exécution. Us sont trop nombreux pour pouvoir
être cités ici. M. Ch. Le Blanc, dans son Manuel
de l'amateur d'estampes, décrit jusqu'à sept
cents pièces de Bartolozzi. Parmi ses estampes
les plus estimées, on cite : la Mort de Bidon ,
d'après Cipriani; le Silence, la Naissance de
Pyrrhus, la Femme adultère, d'après les Car-
rache; Clytie changée en tournesol, le Mas-
sacre des Innocents, d'après le Guide; la Mort
de Ghatham, d'après Copley ; une Circoncision,
d'après le Guerchin ; le dictateur Camille ,
d'après Sébastien Ricci ; xme Sainte Famille, d'a-
près Benoît Luti. Bartolozzi fut le collaborateur
de Bracci pour l'oiivrage intitulé Memorie degli
antichi incisori che scolpirono i loro nomi
nelle gemme e cammei, con molti monumenti
inediti; Florence, 1784-1788, 2 vol. in-fol.
Ch. Le Blanc, Man. de VAmat. d'estampes.
BARTOLVCci ( Jean-Boptlste ), médecin ita-
lien, né à Assise. Il exerça la médecine à No-
cera. On a de lui : Del Bagno delV acqua
Manca o Santa di Nocera; Pérouse, 1636,
1656, in-4°.
Mazzuchelll, Scrittori d'Ualia.
BARTOLCCCI ( Vincent ), jurisconsulte, né à
Rome le 22 avril 1753, mort en 1823. Il étudia
ie droit, et obtint sous Pie VI la place d'avocat
fiscal consistorial. Lors de la réunion des États
romains à l'empire irançais , il fut nommé par
Napoléon premier président de la cour impériale
■de Rome, et en 1811 il entra au conseil d'État.
A la restauration, il reprit sa place d'avocat fiscal
à Rome , et fut chargé par Pie Vn de la rédac-
tion du bref qui rendit aux séculiers les places
de magistrature dans les légations.
biographie des Contemporains.
BARTON ( Benjamin-Smith) , médecin amé-
ricain, né en 1766 à Lancastre, ville de la Pen-
«ylvanie, mort en 1816. Il étudia la médecine à
Edimbourg et à Goettingue. A son retour en
Amérique, il fut nommé professeur d'histoire
naturelle dans sa ville natale. Atteint de phthisie
pulmonaire, il fit un voyage en France pour ré-
tablir sa santé ; mais ce voyage lui fut plutôt
funeste qu'utile, car U mourut peu de temps
après. On a de lui en anglais : Mémoire sur la
faculté de la fascination qui a été attribuée à
divers serpents d'Amérique; Philadelphie,
1796, in-8°, avec un supplément publié en 1800.
Ce mémoire a été traduit en allemand, avec des
notes, 'par E.-A.-G. de Zimmermann ; Leipzig,
1798, in-8°; — Essai d'une matière médicale
pour les États-Unis ; Philadelphie, 1798, in-8°,
et 1810; — Nouveaux Aperçus sur l'origine des
tribus et des nations de l'Amérique ; Philadel-
phie, 1798, \a-2,°;— Fragments de l'histoire na"
turelle de la Pensylvanie ; Philadelphie , 1799,
in-fol. ; — Notes relatives à quelques antiqui-
tés américaines; Philadelpliie, 1796, in-4°; —
Mémoires sur le goitre et la fréquence de cette
maladie dans différentes parties de l'Améri-
que du Nord; Philadelphie, 1800, in-4''; tra-
duit en allemand, avec des notes, par G. Leibsch ;
Goettingue, 1802, in-8°; — Éléments de bota-
nique, ou Esquisse de V histoire naturelle
des végétaux; Philadelphie, 1804, 2 vol. in-8°,
avec planches coloriées, réimprimés en 1812 et
1814; — un grand nombre d'articles dans les Traiï-
sactions de la Société américaine, et dans le
Magasin Philosophique de Tilloch. — Il ne
faut pas confondre ce médecin avec un autre
Bakton , professeur de botanique à Philadelphie,
auteur d'ime Minière médicale des États-Unis,
1817, in-4", et d'une Flore des environs de Phi-
ladelphie; 1818, 2 vol. in-8°.
Biographie Médicale.
* BARTON (Bernard), poète anglais, géné-
ralement connu sous le nom du Poète quaker,
né en 1784, mort le 19 février 1849. Il fit, en
1812, sa première apparition dans le monde
littéraire par un volume de poésies. On s'étonna
de voir un poëte sortir de la secte des quakers,
qu'un injuste préjugé faisait considérer comme
hostUe aux beaux-arts. La presse tout entière
répéta son nom, et lui fit Ulie réputation que son
talent seul ne lui eût probablement pas méritée.
n obtint même les honneurs de la scène, qu'il
n'avait sans doute pas ambitionnés; il fut en
correspondance avec les hommes les plus émi-
nents de son temps. H demeurait à "Woodbridge
où il était commis de banque , et où il resta jus-
qu'à sa mort, qui arriva par une maladie de cœur.
Ses vers, très-nombreux, sont répandus un peu
partout; échappés sans bravail à une plume fa-
cile, ils laissent beaucoup à désirer sous le rap-
port de la correction ; mais on y trouve un sen-
timent vrai de la nature, qui offre parfois beau-
coup de charme. On a de lui : Metrical effu-
sions, 1812 ; — Poems, in-8°; Londres, 1820 ;—
Others Poems, in-8°; Londi-es, 1822; — Minor
poems including Napoléon, 2° édit., 1824; —
Poetic vigils , in-8°; Londres, 1824; — Dévo-
tion verses, m-i2; 1826, Londres; — A widow's
taie and other poems, 1828; — Fisher's Ju-
vénile scrap book, 1836; — the Reliquary,
1836; — Household verses, 1845; — Sélec-
tions from the poems and letters of Bernard
Barton byhisdaughter; 1849, Londres. T. D.
BARTON {Elisabeth), visionnaire anglaise,
née dans le comté de Kent vers le commence-
ment du seizième siècle, morte le 22 avril 1534.
Atteinte d'une maladie hystérique , elle se di-
sait inspirée de Dieu , et faisait des prophéties.
Elle prédit à Henri vni que, s'il épousait Anne
de Boulen, il perdrait sa couronne et mourrait
un mois après son mariage. Excitée par son curé,
prêtre fanatique, elle û'isait aussi que Henri n'était
plus roi depuis qu'il é^'âit hérétique. Henri Vm
651 BARÏON —
la fit mettre à raori comme criminelle d'État. Fis-
lier , évéque de Rochester, et le célèbre chance-
lier Thomas Morus , forent enveloppés dans la
condamnation de cette prophétesse , quoique
Morus la qualifiât de sotte nonne.
Bioqraphia Britannica.
BARTRAai ( Jean ), natui-aliste américain, vi-
vait dans la première moitié du dix-huitième
siècle. Fils d'un riche quaker de la Pensylvanie ,
il parcourut plusieurs conti'ées de l'Amérique
septentrionale à une époque où elles étaient en-
core couvertes d'immenses forêts vierges, et en
fit , l'un des premiers, connaître les principales
productions naturelles. En 1743, D parcomutro-
nondago et les environs du lac Ontario ; et en
1763 et 1766 , il visita les bords de la rivière
Saint-Jean, dans la Floride. Il publia les résultats
de ses pérégrinations, et en communiqua une. par-
tie àLinné, à Dillon et à KaUn, qui eu parlent dans
leurs écrits. On a de lui : Observations on the
inhabitants, climate, soil, productions, ani-
mais, etc. ; madein his iravelsfrom Pensylva-
nia to Onondago, Oswego and the lake Onta-
rio; Londres, 1751, in-8°. Guillaume Stork,dans
son ouvrage intitulé Description of the Cast-
Florida, Londres, 1769, in-4°, donne un extrait
du journal du voyage de Bartram en Floride. Panni
les plantes qu'on y trouve indiquées pour la pre-
mière fois , on cite VUllcium Floridanum , joU
arbrisseau, aujourd'hui cultivé dans nos serres.
Linné a consacré à la mémoire de Bartram le
genre Bartramia, de la famUle des liliacées.
F. H.
Jiiographie médicale.
*BARTSCH (J.-Àdam de ), dessinateur et
graveur à l'eau-forte et au burin , né à Vienne
(Autriche) en 1757, mort dans cette vUle le 21
août 1820. Il était membre de l'Académie des
beaux-arts, et premier garde de la Bibliothèque
impériale. Son œuvre se compose de cinq cent
cinq pièces, dont quelques-unes sont fort rares.
n en existe un excellent Catalogue dressé par
le fils de l'auteur; Vienne, 1818, in-8"'. Parmi
les ouvrages nombreux relatifs à l'art de la gra-
vure, que l'on doit à Bartsch, on distingue sur-
tout celui qui a pour titre le Peintre-Graveur ;
Vienne, 1803-1821, 21 vol. in-8°.
Ch. Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.
* BARTSCH {Henri), savant allemand , né à
Kœnigsberg le 26 février 1667, mort le 25 juin
1728. Après avoir étudié dans sa ville natale le
droit, la théologie, la philosoplùe, les mathéma-
tiques et les langues orientales , il parcourut l'Al-
lemagne, la Hoiiande, lltalie, la Suisse, la Hon-
grie et la Bohême. De retour à Kœnigsberg , il
fut successivement avocat , secrétaire et gardien
des archives de la ville. On a de lui : Nachri-
chten von seinen Reisen (Relations de ses
voyages). On la trouve en manuscrit à la biblio-
thèque de Kœnigsberg.
Gadebuscli , Liefl. Bibl.
BARTSCH ( Jean ), médecin hollandais, vivait
dans la première moitié du dix-huitième siècle.
BARUFFALDI 652
Il fut l'ami de Linné et de Boerhaave, qui l'en-
voyèrent à Surinam pour y étudier les produc-
tions naturelles du pays. Mais il succomba bien-
tôt à l'insalubrité du clunat et aux tracasseries
que lui avait suscitées le gouverneur. On a de
lui : De Calore corporis humani hydraulico;
Leyde, 1737, in-4° : l'auteur y attribue la pro-
duction de la chaleur animale au frottement
des liquides contre les parois des vaisseaux qui
les contiennent. Linné a établi, en mémoire de
Bartsch , le genre Bartsia, de la famille des rhi-
nanthacées.
Biographie médicale.
*BARCcco (Giacomo), peintre de l'école
vénitienne , né à Brescia , vivait dans la première
moitié du dix-septième siècle. U marcha sur les
traces de Palma, et, comme lui, prodigua les tein-
tes sombres dans ses tableaux. Un grand nombre
de ses ouvrages se trouve dans les églises de
Brescia ; les principaux sont : des Mystères , à
Saint-Dominique; l'Enfer, à Sainte-Afi-a; le
Christ allant au Calvaire, à la Miséricorde.
E. B— N.
Lanzi, Storia Pittorica. — Orlandi , Abecedario Pit-
torico. — Tico/.^i , Dizionario de' pittori. — Averoldi ,
Scelte Pitture di Brescia.
BARUCH, fils de Néri, de la tribu de Juda, ser-
vit, vers 606 av. J.-C, de secrétaire au prophète
Jérémie, qu'il ne quitta qu'après sa mort. Ce fut
Baruch qui, sous sa dictée, écrivit ses prophé-
ties. Joakira, roi de Juda, eut connaissance de
cette collection de prophéties : il en lit faire la
lecture devant lui, et, après en avoir entendu
quelques passages, il prit le livre, le coupa avec
le canif du secrétaire, et le brûla tout entier dans
un brasier qui était devant lui. En même temps
il ordonna d'arrêter Baruch et Jérémie; mais
on ne les trouva pas. Jérémie fit de nouveau •■
écrire ses inspirations par Baruch, et il ajouta de
nouvelles prophéties aux anciennes. La qua-
trième année de Sédécias , Baruch alla à Baby-
lone pour y porter une lettre de Jérémie, dans la-
quelle le prophète prédisait les malheurs qui de-
vaient arriver à cette ville. Jérémie étant mort
en Egypte , Baruch se retira à Babylone, où ih
acheva ses jours. Le livre qui porte le nom de
Baruch n'existe qu'en grec, et n'est pas canoni-
que pour les Israélites. Outre la version des Sep-
tante , il existe de Baruch des versions en syria-
que et en arabe. Le livre de Baruch est reconnu
pour authentique par l'Église catholique. [Ejic.
des g. du m.]
Baruch, I, 1. — Jérémie, XXXVI, 43. - lisser, Annal.
Fet. Testam.
BARUFFALDI (Jérôme), littérateur et poète
italien, né à Fer rare le 17 juillet 1675, mort le
l^*" avi'il 1753. Il fut professeur de belles-lettres
et grand vicaire de l'archevêché de Ravenne. II
avait fondé à Ferrare une réunion httéraire qui
devint une académie , sous le titre de la Vigna.
Depuis sa nomination à l'archiprêtrise de l'église
collégiale de Cento, il partagea son séjour entre
Cento et Ferrare. Il écrivit plus de cent ouvrages, ,
653 BARUFALDI
dont Mazïuchelli donne la liste. Les princi-
paux' sont : Dissertatio de poetis Ferrarien-
sibiis;VeTrave, 1698, in-4<', et dans le Thesaur.
Antiquit. ital. de Graevius ; — Dissertatio de
prseficis ad illustrationem urnœ sepulchralis
Fl. Quartillse prœficee, etc.; Ferrare, 1713,
in-8° ; — Studiorum EpJiemerkles almee Fer-
rariensis universitatis ejusque collegiorum ;
6 petits vol. in-12, Ferrare, depuis 1725 jus-
qu'en 1730; — Délia Storia di Ferrara lib.
IX, etc.; Ferrare, il()ù,m-V' ;— Letteradifen-
siva di messer Antonio Tibaldeodi Ferrara al
sig. dottore Lod. — Ant. Muratori daModena;
1709; _ Rime scelle de poeti Ferraresi anti-
chi e modei-ni, etc. ; Ferrare, 1 7 1 3, in-8°; — /a Ta-
baccheide, ditirambo, colle annotazioni; etc.,
Ferrare, 1714, in-4°; — il Grillo, poëme en dix
chants ; Vérone, 1738, in-8°; — il Canapajo,
lib. y/J/; Bologne, 1741 ,in-4° : poëme sur la cul-
ture du chanvre, l'un des meilleurs poëmes di-
dactiques italiens ; — i Baccanali , poëmes di-
thyrambiques , moins considérables que la Ta-
baccheide; Venise, 1722, m-il ; — Clizia ,
scena pastorale, cantata in musica nel teatro
Scroffa; Ferrare, 1716, in-4°; — Ezzelino, tra-
gedia in versi sciolti ;Yemse, 1721, in-8°; cor-
rigée et améliorée , Ferrare , 1722, 1726 et 1727,
in-8° ; — Giocasta la giovine, tragedia di scena
mutabile, etc., avec un discours sur les chan-
gements de scène ; Faenza, 1725, in-S" ; Venise,
1727, in-8°; — la Deifobe, tragedia; Paris,
1727, in-8° ; — il Sacrifizio d'Abele, rappresen-
tazione sacra; Bologne, 1739, in-8".
p. Burraannus, in prœfatione ad Th.es. liai., iom.
IX, part. VI, p. 17. — Mazzuchelli, Svrittari d'Italia,
vol'. II, part. I, p. 483.
BARCFFALDi {Jérôme), bibhographe ita-
Uen, neveu du précédent, naquit le 15 janvier
1740 à Ferrare, et mourut au mois de février
1817.11 entra dans l'ordi-edes Jésuites, et, après
la suppression de cet ordie, il fut nommé ins-
pecteur des études dans le Ferrarois. On a de
lui: Saggio délia tipografia Ferrarese; Fer-
rare, 1777, in-8" : catalogue des ouvrages im-
primés dans cette ville, de 1471 à 1500; — Com-
mentario storico délia biblioteca Ferrarese;
ibid., 1782,in-8°; — Fito di Claudio Tedeschi;
ibid., 1784, in-8°; — Notizie délie Accademie
letterarie Ferraresi ; ibid., 1787, in-8°; — Ca-
talogo di latte V edizioni delV Orlando Fu-
rioso; ibid., 1787, in-8''; — Vita di Lodov.
Ariosto; ibid., 1807, in-4" : c'est la meilleure
biographie d'Arioste ; — Continuazione délie
memorie istoriche de' letterati Ferraresi; ibid. ,
1811, ïa-i° {voy. Barotti); quelques articles
insérés dans les Opusculi Ferraresi.
Ti'psLldo, Biographia degli Italiani, etc.
BARCTEL {Grégoire de), poëte languedocien,
né vers 1620 à Villefranche de Lauraguais, mort
vers la fin du dix-septième siècle. Il remporta,
en 1651, le premier prix à l'Académie des Jeux
Floraux de Toulouse, sur le jeu du lansquenet,
poëme qu'il publia, avec ses premiers essais de
BARYE
654
poésie, sous le : titi'e le Triomphe de l'Églan-
fine; Toulouse, 1 65 1 , in^".
Biographie Toulousaine.
BAnvrui. {Thomas-Bernard, le P. ), pvcài-
cateur, né à Toulouse en 1720 , mort à la Char-
treuse de Saix en 1792. 11 entra dans l'ordre de
Saint- Dominique, et se distingua par son talent
de prédication. On;a de lui : Sermons, panégy-
riques et discours; Toulouse, 1788, 3 vol. in-12.
Biographie Toulousaine.
BARWiCR {Pierre), médecin anglais, né
vers l'an 1619 à Wetlierstack, dans le West-
moreland, mort à Londres en 1705. Il étudia à
l'université de Cambridge , et fut médecin ordi-
naire de Charles H. On a de lui : Défense de la
découverte de la circulation du sang par
Hervey ; — Vie de Jean Barwiclî, son frère,
écrite en latin; 1721, iû-8°. On attribue aussi à
Barwick im livre intitulé De iis qtise medico-
rum animos exagitant; Londres, 1671, in-4''.
Biographie médicale.
*BAEV {Henri), graveui- flamand, né vers
1625, mort vers la fia du dix-septième siècle.
Ses estampes sont remarquables par la pureté
du burin. On estime les suivantes : une Vieille
qui jette de Peau par une fenêtre , d'après
P. Mieris; — une Jeu7ie Personne endormie,
ayant derrière elle xm jeune homme; — un
Mendiant et un Faiseur de balais, d'après le
même ; — l'Été et l'Automne, tableau allégorique
copié sur Van-Dyck ; — un Mériage rustiqïie,
d'après PieiTeVau-Âersan ; — les portraits d'Hu-
gues Grotius, de Corneille Kettel, de Michel
Rutjter, de l'amiral Vhigh, de Tromp, de Ja-
cob Bâcher , etc. Elles sont, pour- la plupart,
marquées des initiales H. B.
Descainp, Vie des Peintres, etc.
* BARYE {Antoine- Louis), statuaire et gra-
veur, né à Paris en 1796, fut élève de Bosio et
de Gros. Il apprit tout à la fois à manier avec
art le ciseau, le pinceau et le burin. En 1819,
il obtint une médaille d'argent au concours de
gravure, et, l'année suivante, le deuxième grand
prix de sculpture, dont le sujet était la Malédic-
tion de Caïn. 11 exposa, en 1827, plusieurs
bustes et médaillons; en 1831, un Saint Sébas-
tien et le groupe du Tigre et du crocodile, dont
le succès éclatant détermina la spécialité de son ta-
lent, incertaine jusqu'alors , et lui valut une mé-
daille de deuxième classe; en 1833 et 1834, un
groupe représentant Charles VI au moment où
une vision lui apparut, dans la forêt du Mans ,
œuvre que la princesse Marie acheva sur sa com-
position; un buste du duc d'Orléans, un Cava-
lier du quinzième siècle, et plusieurs animaux
parmi lesquels on remarque le Lion saisissant
un serpent dans ses griffes, que l'on admire
aujourd'hui dans le jardin des Tuileries, à l'en-
trée de la terrasse du bord de l'eau.
On lui doit aussi ce charmant groupe de
Jeunes owrs jouant ensemble, dontles marchands
de bronze vendent si cher les réductions, aussi
655
délicates que gracieuses, et les neuf groupes de
merveilleuses figurines représentant une chasse,
dont il couronna un surtout de table commandé
par le duc d'Orléans. M. Barye resta plusieurs
années sans rien exposer. En 1850 enfin il a
fourni, pour son contingent au salon, deux
groupes, un Centaureeiwi Lapithe, commandés
par le ministre de l'intérieur, et le modèle en
plâtre d'un Jdguar dévorant un lièvre, dont le
bronze a eu les honneurs de l'Exposition
de 1852. J.-F. Destigny (de Caen).
BARYPHOims. Voyez Grobstimm.
BARZENA(le -pkxQ Alphonse), jésuite, sur-
nommé V Apôtre du Pérou , né en 1528 à Cor-
doue, mort à Cusco en janvier 1598. H fut dis-
ciple de Jean d'Avila, et passa au Pérou. H ap-
prit les langues du Tucuman et du Paraguay,
et consacra sa vie à l'instruction des indi-
gènes. Outre des catéchismes et quelques opus-
cules ascétiques, on lui doit : Lexica et prse-
cepta grammatica , item liber confessionis
etprecum,in quinque Indorum linguis, qua-
rum usus per Américain Australem, nempe
Puquinica, Tenocotica, Catamareana, Gua-
ranica, Natixana, sive Moguazana; Limai,
1590, in-fol.; livre très-rare, qui passa pour le
premier qui ait été imprimé au Pérou (1).
Sotvel, Biblioth. Societ. Jesu.
BARZiNi ( François ), astrologue florentin : on
a de lui : il Sitppuiario délie stelle por l'anno
1667, a^giuntovi la d\fesa delV astrologia;
Venise, 1667, iI^4<'; — la Nascita, vita ed
accidenti occorsi dl capitano Tiberio Squi-
letti; Venise, 1677.
Hazzuchelli, Serittori d'italia.
BABZizio. Voyez Gasperini.
BARZONi ( Fic^oî'), publiciste italien, né a
Lonato, dans l'État de Venise, en 1768; mort à
Naples en 1829. Il étudia à Brescia, et se mon-
tra pendant toute sa vie hostile à la révolution
française , et particulièrement à Napoléon. Parmi
ses écrits, on remarque : les Romains en
Grèce; 1797, broch. in-8° : Napoléon fit saisir
cette brochure, et l'auteur fut obligé de se tenir
caché; — le Solitaire des Alpes; 1794; —
la République française ; Venise, 1799, in-S";
— Revoluzioni délia republica Veneta del
signore Vittorio Barzoni, autore de' Romani
in Grecia; vol. in-8°, Philadelphie (Milan),
31 mai 1800; 2' édit., 1814, Milan; — Motifs
de la rupture du traité d'Amiens ; vol. in-
12, Malte, 1804; 2* édition, Malte, en 1811;
et 3* en 1815, à Milan; — Descrizioni, n° 14,
presso Baret, a Milano ; ouvrage curieux, qui
renferme un tableau très-pittoresque des Apen-
nins, une description de plusieurs statues de
Canova, les honneurs des prisons de Venise,
et la peste qui ravageait Malte en juillet 1813.
William Tliompson, Life and Tf^ritinqs of ' Kict.
Barzoni, Lond. 1831.
(1) La Bibliothèque Impériale possède un Focabulario
Imprimé à Los Reyes en 1686. R.
BARYE — BASAH 656
BAS. Voyez Leba&.
* BAS ou BASSE, nom de deux graveurs :
Martin, graveur hollandais, vivait vers 1600.
On reconnaît à sa manière qu'il était élève de
Wierixe. D a laissé des portraits remarquables ,
entre autrescelui de Philippe Gening, jésuite, qui
figure en tête de ses Mémoires , à la date de
1591. Le portrait de Philippe Bosqueri est si-
gné Mart. Basse. Martin a encore gravé, sous
la date de 1622, ymSaint Pierre et saint Paul
pour un petit frontispice.
William, autre graveur qui n'a laissé qu'une
Vierge avec l'enfant Jésus et saint Jean,
gravés en ovales, et signés W. Basse. On lui
attribue encore un paysage gravé à l'eau-forte,
dans lequel on voit des satyres.
Strutt, Dictionarg of Fiigravers. — Bryan, Dictio-
nary, etc. — Heinecken, Dict. des Artistes. .— Nagler,
Neues AUgemeines Kûnstler-Lexicon.
BASACOMATRius (Borromée), théologien
français ou italien , de l'ordre de Saint-Domi-
nique, vivait dans la première moitié du qua-
torzième siècle. On a de lui : Tractatus de
philosophia et philosophis.
Echard, Scriptores ordinis Dominicanorum.
* BASA DONNA (Jean), poète italien, vivait à
Venise vers 1540.11 était jurisconsulte et membre
du sénat. La république de Venise l'envoya en
ambassade auprès du pape Paul Dl. On a de
lui des dialogues latins; Venise, 1518.
Mazzachelli, Serittori d'italia.
*BASAÏTi (Marco), peintre de l'école véni-
tienne, vivait au commencement du seizième siè-
cle. Né de parents grecs dans le Frioul, il passa
à Venise la plus grande partie de sa vie; aussi
ne connaît-on de lui à Friuli qu'une Descente de
croix, à l'abbaye de Sesto. En revanche, ses
ouvrages sont nombreux à Padoue et à Ve-
nise , où l'on admire surtout la Prière au Jar-
din, tableau peint en 1518, fort endommagé au-
jourd'hui, et la Vocation de saint Pierre, qui
passe pour son chef-d'œuvre, et dont une répé-
tition sur bois existe dans la galerie impériale
de Vienne. N'oublions pas la belle Assomption
qui se voit à Saint-Pierre et Saint-Paul de Mu-
rano. Basaïti fut un des rivaux les plus redou-
tables de Giovanni Bellini. Ses figures ont une
beauté, une élégance que l'on trouverait diffici-
lement dans les autres ouvrages de cette époque
de l'école vénitienne ; son coloris est agréable,
mais faible. E. B — n.
Zanetti, délia Pittura Feneziana. — Vasarl, P^ite de'
Pittori. — Lanzi, Storia Pittorica. — Orlandi, Abece-
dario Pittorico. — Tlcozzi , Dizionario de' Pittori. —
Baldinuccl, Notizie dei Professori.
BASAN OU BAZAN {Pierrc-François), graveur
et marchand d'objets d'art , né à Paris le 23
octobre 1723, mort le 12 janvier 1797. Élève de
Fessardet de Daullé, il étudia le dessin et la gra-
vure, qu'il laissa ensuite pour se livrer au com-
merce. Tout en formant en France et à l'étranger
un grand nombre d'amateurs, il grava lui-même
plusieurs sujets, dont quelques-uns se trouvent
657
BASAN -- BASCHl
658
au musée de Dresde et dans la galerie du comte
de Briihl. Parmi les œuvres qui portent son
nom, on remarque : Antiope, d'après le Corrége,
gravé sous la direction de Basan; — un Ecce
Homo, d'après le Caravagge (galerie du comte
de Briihl) ; — Saint Maurice, d'après Gior-
dano , même galerie ; — Bacchus et Ariane ,
d'après le même (musée de Dresde) ; — le Sau-
veur rompant le pain , d'après Dolce ( même
musée); — les Joueurs de cartes, d'après Te-
niers; — la Lecture diabolique, d'après le
même ; — le Bourgmestre Six, d'après Rem-
brandt : l'ensemble des œuvres signées Ba-
san ou Bazan comprend quatre cent cinquante
pièces. Enfin, on a de lui un ouvrage intitulé
Dictionnaire des graveurs anciens et moder-
nes, le meilleur qui ait encore été publié; 1767,
3vol. in-12; 1789, 2 vol. in-8° ; et 1809, avec une
Notice sur l'art de la gravure , par Choffard ,
avec la vie de l'auteur.
Nagler, Neues AUgemeines Kiinstler-Lexicon. — Ch.
Le Blanc, Manuel de l'Amateur, etc.
"^BASANiER {Martin), mathématicien et
musicien, vivait à Paris vers 1584. On a de lui :
Plusieurs beaux secrets touchant la théorique
et pratique de la m/usique.Ctt ouvrage est ex-
trêmement rare.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
bjlscapé ( Charles), abréviation de Basilica
Sancti-Petri , savant prélat italien , né en 1550
à Milan , mort à Novarre le 6 octobre 1615. Il
étudia d'abord le droit, embrassa ensuite l'état
ecclésiastique, et prit l'habit des clercs réguliers
de Saint-Paul. Honoré de la confiance du pape
Paul V, il fut chargé d'une mission à Madrid, et
obtint à son retour l'évêché de Novarre. Ses
principaux ouvrages sont : De Metropoli Me-
diolanensi; Milan, 1575, 1596, 1598, in-S", et
1628, in-fol. ; — De regulari disciplina Mo-
mimenta Patrum ;Milan, 1588; — De vita et
rébus gestis Caroli, card. archiep. Mediol. ;
Ingolstadt, 1592, in 4"; Brescia, 1602, in-4°; —
Novarria, seu de Ecclesia Novarriensi libri
dMo; Novarre, 1612, in-4°.
h.rse.\\a.W, Bibliotheca scriptor. Mediolan., t. I, p. 124,
et t. H, p. 1027 ; et Mazzucbelli , Scrittori d' Italia, t. 11,
p. 612.
*BASCAPÉ {Jérôme), jurisconsulte italien,
mort en 1641. Il fut successivement patrice de
Milan, sénateur et podestat de Crémone. On a de
lui : Consilium in Controversia Jurisdictio-
nali cum ecclesiasticis ; Milan, 1599, in-fol. ;
— Discursus Jurisdictionalis pro Detentione
Presbyteri ejecti areligione; ibid., 1610, etc.
MazzuchelU, Scrittori d'Italia.
*BAscARiNi ( Jean ), médecin, astronome et
poète italien, né à Florence au commencement
du dix-septième siècle, mort le 22 mars 1673. D
obtint une chaire de médecine et de philosophie
à l'université de sa ville natale. On a de lui :
Dispensationum medico — moralium Cano-
nes XII; Ferrare, 1661-1673; Mantoue, 1718,
in>4°, avec des notes de Benetti ; — Piee stir-
pis Procerum Elogia historica ; — Discorso
sopra la Cometa Barbata, comparsa nel sols^
tizio iemale del 1654.
Kestner, Med. Gelehrten-Lexicon.
* BASCETTi ( Clément ) , théologien , né à
Monastica, vivait vers 1680. Il était frère mi-
neur et prêcheur. On a de lui : Viridiarium
theologicum, etc.; Vicence, 1688, 4 vol. in-12;
— Giardinetto di verità, etc.; 1693, in-4°.
MazzuchelU, Scrittori d'Italia.
*BASÇH (Sigism/>nd)', professeur de philo-
sophie , né à JuUusburg ( Silésie ) le 3 septem-
bre 1700 , mort le 2 avril 1771. 11 fut successi-
vement co-inspecteur à Christianstadt en 1730,
archidiacre, memlire du consistoire, premier
prédicateur de la cour et surintendant général à
Hildbourghausen en 1732 ; puis il occupa les
mêmes places à Weimar en 1756, où il fut
aussi inspecteur du gymnase. On a de lui un
livre de Chorals, et la Pré/ace d'un livre inti-
tulé Von der Sprache des Hei'zens im Singen
(le Langage du chœur dans le chant), 1754.
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
*BASCH (Simon), philosophe et astronome
allemand, né à Herraanstadt, vivait dans la se-
conde moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : Dissertatio philosophica de materia
prima peripatetica adversu^ Ildefonsium de
Pennafiel; — Astronomica de Stellis error
ticis extr aor dinar iis , seu Cometis ; Witten-
berg, 1659, in-4°; — De acerbis Transylvanise
vicissitudinibus ; resté manuscrit.
Horanyi, Memoria Hungarorum. — Benke, Transyl-
vania.
"•BASCHENis (Evarista), peintre de l'école
vénitienne, né à Bergame en 1617, mort en
1677. Baschenis, quoique prêtre, s'adonna à la
peinture ; on ignore sous quel maître ; du reste ,
il peut être regardé comme le créateur de son
genre. Il peignait des trophées d'instruments et
des cahiers de musique, mêlés d'éeritoires et au-
tres objets , avec une vérité dont personne n'a
approché depuis ; il savait rendre jusqu'à la pous-
sière qu'il supposait couvrir ses compositions.
Les petits tableaux de cet artiste sont encore
fort recherchés aujourd'hui. E. B — N.
Zanetti , Délia Pittura veneziana. — Tazzl, Vite de
Pittori, Scnltori ed Architetti Bergamaschi. — Lanzl,
Storia Pittorica.
*BAscHENOw ( WassUi), ai'chitecte russe,
né au commencement du dix-huitième siècle ,
mort en 1798. Il était élève de l'Académie de
Moscou, qui le fit voyager en pays étranger. A
son retour, en 1765, il fut nommé académicien.
Il projeta un plan pour la reconstiuction du pa-
lais Kremli à Moscou. Il a aussi bâti le palais de
Zarizin, dans le goût gothique; mais ce palais
fut démoli bientôt après, par les ordres de l'im-
pératrice Catherine Ê. Sous le règne de Paul T'',
il fut nommé vice-président de l'Académie des
Arts.
Eneyclop. Russe.
BASCHl (Mathieu), visionnaire, né dans le
duché d'Urbin (Italie) vers la fin du quinzième
659
BASCHI — BASEDOW
660
siècle, mort à Venise en 1552. Il entra comme
frère mineur au couvent de Montefalconi, où
une sorte de folie religieuse s'empara de lui.
Une nuit , il rêve qu'un spectre couvert d'un
habit singulier lui recommande de se vêtir de
la même manière. Baschi part immédiatement
pour Rome, paraît avec son bizarre accoutre-
ment devant Clément VII, qui croit voir un fan-
tôme, et lui demande ce qu'il veut. «■ Saint-père,
répond Mathieu, je suis un frère mineur, enfant
de Saint-François. Je veux observer la règle de
mon sèraphique père, comme il l'observait lui-
même. Il est démontré que ce grand saint ne
portait qu'un habit grossier, avec un capuchon
pointu, sans scapulaire , comme vous me voyez. «
Le saint-père hésita d'abord; mais, après quel-
ques difficultés, il approuva, sur la foi de la
vision et du visionnaire , la réfoiTue du cos-
tume des franciscains (1528). Cette réfomie sus-
cita contre Mathieu une foule d'ennemis , dans
l'ordre même. La plupart refusèrent de s'y sou-
mettre. Les frères mineurs mirent tout en œu^TC
pour l'annuler, et parvinrent à faire mettre mo-
mentanément frère Mathieu en prison. Le nouveau
costiune consistait en une robe assez ample , en
grosse étoffe de laine marron clair, serrée à la cein-
ture par une corde ; par-dessus, un petit manteau
de même étoffe, auquel s'adaptait un immense
capuchon. C'est ce capuchon qui, depuis, a fait
donner le nom de capucins aux religieux qui
l'ont porté, et dont Mathieu Baschi fut le pre-
mier général.
Marc de Lisbonne, Hist. scraphita. — Baverius, ^)i-
nal. Capucinorum.
BASCHI. Voy. AUBAIS.
*BASCHiERA {Nicolas DE ), coloncl et artiste
romain , qui a dessiné le superbe fronton en mar-
bre de Saint-Pierre à Mantoue. Il est mort vers
1760.
Nagler, JVeues Mlgemeines Kûnstler-I.exicon.
*BASCiACOMARi (j&oîTowirfe),savant italien,
né à Bologne d'une famille noble , vers le com-
mencement du quatorzième siècle. Il était de
l'ordre des Dominicains, et docteur de droit ca-
uon et de di'oit civil. On a de lui : Commentaria
in Aristotelis Logicam ; — In nniversam Aris-
totelis naturalem philosophiam ; — In nni-
versam moralem philosophiam Aristotelis;
— De sectis et moribus Gentilium. Mazzu-
cheUi n'indique ni la date ni le lieu de la publica-
tion de ces ouvrages.
MazzQCheUl , Scrittori d'Italia.
BAscHiLOW OU BASHiLOF ( Semen), savant
russe, né en 1740 à Moscou , mort en 1770. Après
d'excellentes études il devint professeur de ma-
thématiques au séminaire de Troitzki. H fut suc-
cessivement traducteur de l'Académie des sciences
à Saint-Çétersbourg et secrétaire du sénat. Une
maladie de consomption l'enleva fort jeune à la
science et aux lettres. On a de lui : Édition cri-
tique des premiers chroniqueurs russes, 2 vol.
1767, in-8°;— Dialogues des animaux, 1768;
— traduction du Candide do Voltaire, 1769; —
divers articles dans l'Encyclopédie Méthodi-
que; — des pièces satiriques, et des lettres
latines à Schlôzer.
Rose, New-Biographical Dictionary.
*BASCO (Godislas), lùstorien polonais, mort
en 1273. Il fut trésorier de Boguphale H, évêque
de Poseu, et laissa : Continuation de l'ouvrage
intitulé Chronicon Lechitarum et Polonorum,
1253-1271. On trouve cette continuation dans
lesScriptores Silesix de Sommerberg, t. H; elle
a été aussi publiée à part par Zaluski ; Varsovie,
1752, in-4''.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicm.
BASEDOW {Jean-Bernard), célèbre péda-
gogue , connu aussi sous le nom de Bernard de
Nordalhingen, qu'il substitua en plusieurs oc-
casions à son véritable nom, naquit le 8 se|K
tembre 1723 à Hambourg, où son père était
perruquier, et mourut à Magdebourg le 25 juillet
1790. 11 fréquenta d'abord \e Johanneum de sa
'sille natale, étudia ensuite la philosophie et la
théologie à l'université de Leipzig, et accepta
plus tard une place de précepteur dans le Hols-
tein. En 1753 il devint professeur de morale et i
de belles-lettres à l'Académie de Soroë ( Danç-.
mark), et en 1761 il passa, en la môme qua-
lité, au gymnase d'Altona. Là il publia quckjues •
ouvrages théologiques qui furent mis à l'index >
comme hétérodoxes. L'apparition de VÉmile,
de Rousseau ( 1702 ), lui suggéral'idée de se faire
le réformateur de l'éducation , et de mettre en
pratique les méthodes proposées par Jean-Jac-
ques et par Coménius , auteur pour lequel il avait i
une grande estime. Pour exécuter un pareil pro-
jet, Basedow ne manqua ni d'habileté ni d'éner-
gie, et les circonstances ne lui furent point défa-
vorables. Une somme de 15,000 thalers (environ <
56,000 francs) qu'il obtint, à titre de secours, de
plusieurs souverams et particuliers en Allemagne,
suffirent pour couvrir les frais de publication de
son Ouvrage élémentaire (Elementar-Werk)
qui parut en 1774, 3 vol. in-4'', Altona , souvent
réimprimé. Cet ouvrage, que Basedow fit an-
noncer par de pompeux prospectus, était une
espèce d'Or&is^îc^Ms, composé de cent planches
gravées par le célèbre Chodowiecky, et accom-
pagné d'un texte explicatif en langues allemande,
française et latine. 11 était destiné à procurer à
la jeunesse, tout en l'amusant, la connaissance
d'ime foule de choses du monde réel , propres à
faire naîti-e des sentiments cosmopolites, c'est-
à-dire contraires à toute nationalité étroite et
exclusive, sentiments dont le développement
constituait le but spécial de sa méthode.
Dès 1771, Basedow avait été appelé auprès du
prince François-Frédéric-Léopold d'Anhalt-Des-
sau , qui méditait une réforme dans l'instruction
publique; et en 1774 Basedow ouvrit, àDessau,
le Philanthropinum, la première école où sa.
méthode ait été appliquée, et qui devint, pouri
ainsi dire, le modèle de toutes celles qui l'adop-i
661 BASEDOW -
tèrent dans la suite. Cependant Basedow tint
moins qu'il n'avait promis. Son esprit inquiet, et
toujours occupé de plans immenses et en partie
chimériques; son caractère dur et impérieux,
qui choquait tous ceux avec qui il avait des
rapports, s'opposaient à ce qu'il restât longtemps
attaché à son établissement. Après maintes al-
tercations avec ses collaborateurs, et particulière-
ment avec Wdke, il quitta le Philanthropinum
en 1778. Mais son zèle pour la propagation de
ses doctrines ne se ralentit pas ; il continuait les
développer dans un grand nombre d'écrits péda-
gogiques et philosophiques, qui se distinguent
moins par la profondeur que par une certaine
recherche de popularité. Depuis sa sortie du
Philanthropinum, Basedow séjourna tour à tour
dans les principales villes d'Allemagne, et se
fixa enfin à Magdeboui'g, où il mourut âgé d'en-
viron soixante-sept ans. L'influence morale que
Basedow exerça sur son époque fut très-consi-
dérable, et l'on peut dire que l'enseignement pri-
maire en Allemagne reçut par ses soins une
puissante et salutaire impulsion. Si les érudits de
profession se sont crus en droit de lui reprocher
des exagérations, des erreurs, des puérilités , et
surtout une certaine indifférence pour les litté-
ratures classiques ( qui provenait sans doute de
ce qu'il ne les avait pas assez approfondies), per-
sonne ne lui contestera le don d'une éloquence
mâle, entraînante, par laquelle il sut répandre
d'excellentes idées , inspirer à ses contemporains
un vif intérêt pour l'éducation de la jeunesse, et
appeler l'attention du gouvernement sur diffé-
rentes écoles où sa méthode fut suivie. La liste
complète des ouvrages de Basedow se trouve
dans l'Allemagne littéraire, deMeusel, t. P%
p. 189-195. [Enc.desg. dw m., avecaddit.]
J.-Ch. Meyer, f^ie, caractère et écrits de Basedow,
2 vol. in-8°; Hambourg, 1791 et 1792 (en allemand). —
Thlerbach, Prolusio de rébus Joh.-Bern. Basedovii;
Lubeck., 1775, in-4°. — Ruthmann, Beitràge zur Lebens-
geschichte Joh.-Bern. Basedow' s; Magdeb., 1791, in-S».
* BASEGGio ( Lorenzo), né à Venise , a com-
posé la musique de Equivoci rfeZ caso ; Venise,
1712, et Laomedonte; Venise, 1715.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BASELius OU VAN-BASLE {Jacques ), théo-
logien et historien hollandais, né en 1530, mort
à Berg-op-Zoom en 1598. Il prêcha à Flessingue
et à Berg-op-Zoom, et laissa une Relation du
siège de cette ville en 1588, imprimée en 1603,
in-4".
Kœnig, Bibliotkeea vêtus et nova.
BASBLius (Jacques), théologien hollandais,
petit-fils du précédent, natif de Leyde, vivait
dans la première moitié du dix-septième siècle.
D fut pasteur à Kerkwerven, et s'adonna à l'his-
toire civile et ecclésiastique. On a de lui : Sul-
pitius Belgicus, sive Historia religionis ins-
tauratie, corruptas et reformatée in Belgio et
a Belgis; Leyde, 1657, in-i2, traduit en hollan-
dais par Melchior Leydekker, et imprimé à la
BASHUYSEN
662
suite du Nederlandschei Historié de Z. Van-
Boxhorn, 2^ édition; Amsterdam, 1739.
Kœnig, Bibliotheca vêtus et nova.
BAZELius ( iVicoZas ), chirurgien, vivait dans
la seconde moitié du seizième siècle. Il fut chirur-
gien à Bergues-Saint-Winox en Flandre, et laissa :
Descriptio cometse quxapparuit iinov. anno
1577, una cumprognosticis anni calamitosis-
simi 1578; Anvers, 1578, in-4».
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelefirten-Lexicon.
*BAS£LLi (Benoit), médecin et chirurgien
italien, né à San-Pellegrino au milieu du sei-
zième siècle, mort le 17 mai 1621. H étudia la
médecine à Padoue sous Jérôme Massaria , Fa-
brice d'Aquapendente et Campo-Longo. En 1594,
il voulut être admis dans le collège des méde-
cins de sa patrie; mais on refusa de l'adopter
parce qu'il exerçait la chirurgie, spécialité que les
vieux médecins regardaient conune au-dessous
d'eux. C'est pour combattre ce préjugé que Ba-
selli écrivit cet ouvrage : Apologie, qua pro chi-
rurgiœ nobilitate chirurgi strenue pugnan-
tur, libri très; Bergame, 1604, in-4°.
Biographie médicale.
*BASHAW (Edouard), théologien anglais,
né au commencement du dix-septième siècle,
mort en 1671. Il fut un des plus ardents de la
secte des non-conformistes. Il avait étudié à l'é-
glise de Christ à Oxford où il prit ses degrés, et
reçut les ordres à Exeter. C'était un homme de
beaucoup de talent, mais d'un caractère violent.
Il fut mis à Newgate pour avoir refusé de prê-
ter le serment d'allégeance et suprématie, et
mourut en prison. On a de lui deux Disserta-
tions antisociniennes , et une autre Disserta-
tion sur la monarchie absolue et politique.
Clialmers, Biogr. Dict.
*BASHR1BI (Mattei-Semenof), hérésiarque,
vivait à Moscou dans le milieu du seizième siècle.
Il se déclara l'adversaire des Églises grecque et
romaine , et nia la divinité du Christ. Ses opi-
nions offraient un mélange d'arianisme et de so-
einianisme ; elles étaient répandues en Pologne, en
Lithuanie, et pénétraient déjà dans la Russie. Ivan
le Terrible, qui était alors czar, fit emprisonner
Eashkin; celui-ci, une fois captif, commença
par se rétracter, et dévoila les noms de l'associa-
tion qui adhérait à ses doctrines, et qui comptait
des membres dans le clergé et dans les ordres
religieux. Un synode fut convoqué par Ivan et
par Maliarius, patriarche métropolitain ; on exa-
mina les charges qui pesaient conti'e Bashkin, et
il fut condamné seulement à la détention. Cette
modération , dans le pays du despotisme , con-
traste singulièrement avec l'intolérance qui ré-
gnait à Genève, par exemple, où, dans le même
temps, on brûlait Michel Servet.
Rose , New Biographical Dictionary.
BASHUYSEN ( Henri- Jacques Van), orienta-
liste allemand, né à Hanau en 1679, mort en
1758. II étudia à Brème, Leyde et Franeker,
devint professeur de langues orientales et d'his-
toire ecclésiastique à Hanau en 1701, professeur
663
BASHUYSEN - BASILE
de théologie en 1703; prédicateur réformé à
Steinau en 1705 ; pasteur à Hanau en 1707 ; pro-
fesseur de philologie en 1709; membre de l'A-
oadémie des sciences de Berlin en 1712; rec-
teur en 1716; enfin professeur de langues orien-
tales et d'histoire à Zerbst. Tous ces emplois ,
il les remplit avec distinction et activité. Son
goût très-prononcé pour les langues orientales
et surtout pour l'hébreu le porta à établir, à ses
frais et dans sa maison, une imprimerie spéciale,
destinée à éditer les meilleurs commentaires hé-
breux. Les principaux de ces nombreux ouATa-
ges sont : Panegyricus Hebraicus de lingua
hebraica in scholam Solitariensem intro-
ducta, 1706; — Encomium Linguae hebraicae,
1706 ; — Cattieri Methodus admvrabilis dis-
cendi linguam graecam; Francfort, 1705, in-8° ;
— Abarbanelis commentarii in Pentateu-
chum Mosis, cum additione locorum Biblise
et Talmud; Hanau, 1710, in-fol : cette édition,
en Cciractères plus soignés que dans les éditions
de 'Venise, restitue les endroits supprimés par
lesinquisiteurs ; — Psalterium Buvidicum, cum
notis raôèinim/Hanau, 1710,in-12; — Alpha-
betum conversionis Judaeorum, 1713 ; — Spéci-
men clavis talmudiC3e,cumannexis, 1714; —
Clavis talmudicamaxima; Hanau, 1714,in-4°;
— Clavis talmudica maxima, constans ex
R. Jostias libro et R. Jamaelis, cumversioneet
notis varior. ; Hanau, 1740, in-4'' ; — Commen-
taria scrtpturaria , contenant les vingt et un
premiers chapitTCS de la Genèse , avec notes ti-
rées des rabbins et en caractères rabbiniques ,
1707.
Gœlten, Gelehrtes Europa, t. I, p. 46B. — Adelung,
Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehrten-Lexicon.
BASi (Antoine), médecin italien, né à Pa-
doue. Il vivait vers le commencement du sei-
zième siècle. On a de lui : Florida corona, quse
ad sanitatis hominum conservationem ac
longœvam vitamperducendam sunt perneces-
saria, continens. Cet ouvrage, d'après Mangetti,
est imprimé dans Lugo Emperio , 1510, in-fol.
Mazzuchellt, Scrittori d'Italia.
BASILE, archevêque de Thessalonique en
l'aa 300 de notre ère, mort en 384. Il était géné-
ralement connu sous le nom d!Ascolius ou d'^-
cholius. L'empereur Théodose , se sentant un
jour indisposé, voulut être baptisé par lui. Saint
Ambroise honora Basile d'une amitié toute par-
ticulière, sentiment dont il fit preuve , du reste,
dans des lettres écrites après la mort de l'ar-
chevêque. Basile fiit présent au concile qui eut
lieu à Rome en 382.
Baronius, Annales. — TUlemont, Mémoires eccles.
BASILE (saint) , prêtre de l'église d'Ancyre,
mort le 29 juin 362. Ù était fort opposé à l'aria-
nisme, et périt au milieu des supplices , après
avoir annoncé, dit-on, à l'empereur Julien, qui
se disposait à marcher contre les Perses , qu'il
perdrait l'empire avec la vie. L'Église célèbre la
fête de ce martyr le 22 mars.
Baillet, Vies des Saints, 22 mars. — Richard et Gl-
raud , Biblioth. sacrée.
p. 193.
664
Magasin, Eiicycl., 1818 , t. s
BASILE (saint) , évêque de Césarée, né à
Césarée en Cappadoce en 329, mort le 1*"^ jan-
vier 379. Il occupe un rang illustre parmi les
évêques qui honorèrent non-seulement l'Église,
mais leur siècle et l'humanité tout entière. Sa
première éducation fut confiée aux soins de
sainte Macrine, son aïeule, qui faisait sa rési-
dence dans le Pont, où sa famille tenait un rang
considérable. Sa jeunesse fut emironnée des
images les plus propres à le former à la vertu :
« Je n'ai jamais oublié, dit-il, quelles fortes im-
pressions faisaient sur mon âme encore tendre
les exemples que j'avais sons les yeux. » Emilie
sa mère , Macrine sa sœur, deux de ses frères,
Grégoire et Pierre, évêques, l'un de Nysse,
l'autre de Sébaste, ont mérité d'être mis au nom-
bre des saints. Des maiti-es habiles le dirigèrent
dans l'étude des lettres et des sciences, et en
peu d'années ses progrès ne lui avaient plus
laissé de rivaux. On l'envoya d'abord à Cons-
tantinople , puis à Athènes , pour y écouter les
leçons des philosophes. Ce fiit dans cette der-
nière ville qu'il se lia de la plus étroite amitié
avec saint Grégoire deNazianze. L'un et l'autre
s'y formèrent à l'éloquence, et se firent remar-
quer de Julien, depuis empereur, que le même
motif avait amené dans ce sanctuaire des arts de
la Grèce. Basile y laissa son ami Grégoii'e de
Nazianze, et revint dans sa patrie ouvrir une
école de rhétorique, et se livrer aux exercices du
barreau, qu'il abandonna pour la solitude. Se déli-
vrant de tous ses biens, dont il fit d'abondantes au-
mônes, il partit pour visiter les principaux sanc-
tuaires. Après avoir pendant deux ans voyagé dans
l'Egypte, visité les solitah-es d'Orient, il fixa sa re-
traite dans le Pont, sur une montagne dont l'éléva-
tion, en lui ménageant les aspects les plus pittores-
ques, semblait le rapprocher de plus près des cieux.
Il en a décrit le site en tenues pittoresques et
poétiques ; c'est même un des beaux morceaux
de la littérature chrétienne, nourrie des souve-
nh's des anciens modèles que saint Basile avait
étudiés à Athènes.
« Un autre, écrit-il à saint Grégoire de Na-
c zianze , admirerait la variété des Heurs et le
chant des oiseaux; mais je n'ai pas le loisir d'y
faire attention. Ce séjour me donne le plus doux
des biens pour moi, la tranquillité. Non-seu-
lement il est affranchi du bruit des villes, mais
il ne reçoit pas môme de voyageur, excepté
parfois quelques chasseurs qui viennent se
mêlei- à nous ; car nous avons aussi des bêtes
fauves, non pas les loups de vos montagnes,
i mais des troupeaux de cerfs et de chèvres sau-
vages. Pardonnez-moi donc de fuir dans cet
asile. Alcméon lui-même s'arrêta , quand il euti
( rencontré les îles Échinades. »
Saint Grégoire, cédant enfin à ses pressantes
sollicitations , vint se réunir à lui. Leur temps
se trouvait partagé entre l'étude et les travaux )|
565
BASILE
cae
des champs. « Saint Basile, dit M. Villetnain,
suivait dans cette retraite avec ses amis une rè-
gle dévie religieuse, dont il était le fondateur, et
qui s'est perpétuée de nos jours dans les monas-
tères de la Grèce et de l'Orient. Cette règle, mê-
lant à la vie contemplative les travaux des champs
et l'étude, s'éloignait également des rigueurs im-
pitoyables et de l'indolente quiétude de quel-
ques moines d'Orient , vrais fakirs du christia-
nisme.
« En fac^ de son asile, sur l'autre rive de l'Iris
qui, descendu des montagnes d'Arménie, se jette
dans l'Euxm, était un bien de campagne héré-
ditaire dans la famille de Basile , et où sa mère
et sa sœur venaient de fonder un couvent de
femmes, tandis que son frère aîné habitait un
ennitage au bord du même fleuve. Ainsi entouré,
Basile s'éloignait rarement de la retraite. Sa pe-
tite communauté était pauvre , mais la sobriété
et le travail des mains suppléaient à tout ; on bê-
chait, on arrosait la terre ; on exploitait des bois,
des carrières. Une part des journées était consa-
crée à l'étude des lettres chrétiennes , à l'instruc-
tion de quelques disciples venus de Grèce et d'A-
sie, à la prière et aux chants rehgieux ; et Gré-
goire de Naziance se souvient avec plaisir des
belles hymnes qu'il avait entendues dans le
chœur de la rustique chapelle, et du platane qu'U
avait planté lui-même dans le jardin du monas-
tère naissant (1). »
La Providence ne permit pas que ces deux
amis restassent l'un et l'autre ensevelis dans un
monastère. Une famine étant survenue dans la
Cappadoce, Basile vola au secours de ses compa-
triotes, signala à la fois sa charité par d'éloquen-
tes homélies en faveur des pauvres, et son ortho-
doxie en soutenant avec autant de vigueur que
de sagesse la cause de la foi cathoUque contre
l'empereur Valens et les évêques ariens qui do-
minaient à sa cour. Il n'était encore que simple
prêtre.'Après la mort d'Eusèbe, évêque de Césa-
rée, tous les vœux l'appelaient au gouvernement
de cette église, l'un des sièges les plus considé-
rables de l'Orient. Césarée était la métropole
des deux grandes provinces de la Cappadoce et
du Pont, c'est-à-dire de la meilleure partie de
l'Asie Mineure ; c'en était assez pour éveiller
les ambitions. L'élection fut orageuse. La faction
arienne s'agitait pour repousser l'intrépide dé-
fenseur de la foi de Nicée. Les catholiques tin-
rent bon : Basile fut proclamé. Cependant Va-
lens essayait de vaincre par la persécution ceux
des évêques qu'ils n'avaient pu attirer à son parti ;
Basile ne fut pas épargné. Plusieurs d'entre eux
avaient fléchi devant ses menaces ; mais Valens
croyait n'avoir rien gagné tant qu'il n'avait pas
triomphé de l'archevêque de Césarée. Le préfet
Modeste avait ordre de lui assurer cette con-
quête. Il manda à son tribunal Basile , qui com-
parut, « non pas, dit saint Grégoire de Nazianze,
(1) Tableau de l'éloquence chrétienne, p. 123,
comme s'il eût été cité en jugement, mais comme
s'il se fût rendu à une fête nuptiale. « Modeste
était assis sur son tribunal, entouré de ses lic-
teurs, armés de leurs faisceaux, et de tout l'ef-
frayant appareil de la tyrannie. Basile était de-
bout , comme Jésus-Christ devant Pilate , dit
encore l'éloquent panégyriste. Le magistrat le
menace des châtiments les plus sévères, parle
de confiscation de biens, d'exil, de tortures, de la
mort même, si l'évêque ne se réunit à la reli-
gion du prince. Basile , par la fermeté de ses
réponses , remplit l'âme du préfet d'admiration.
Modeste finit par dire : « Personne ne m'a ja-
mais parlé de la sorte. — Apparemment, répond
Basile, que vous n'aviez pas encore rencontré
d'évôque. » Le préfet calmé renvoya saint Ba-
sile, et alla sur-le-champ retrouver l'empereur
pour lui dire : « Nous sommes vaincus : cet
évêque est au-dessus des menaces ; on n'obtien-
drait de lui rien de plus par les promesses. «
Valens en voulut faire l'essai par lui-même. H
se rendit à l'église un jour de fête solennelle.
Quand il eut entendu le chant majestueux des
psaumes , qu'il eut vu le bel ordre et la modes-
tie d'un peuple immense qui ressemblait à une
assemblée de pieux solitaires; quand surtout il
eut aperçu la pompe toute céleste du culte et des
cérémonies, l'évêque, tel que le sacrificateur
éternel qu'il représentait, immobile devant l'au-
tel et aussi recueilli que si l'on eût été en pleine
paix, le prince demeura lui-même immobile, et
comme glacé d'une sainte terreur. Mais s'étant
un peu remis de ce saisissement, il vint présen-
ter son offrande; les ministres hésitaient s'ils
devaient aller au-devant du prince pour le rece-
voir. Basile l'attendit, et reçut l'offrande de Va-
lens arien comme celle des orthodoxes. Ce grand
caractère de sagesse, uni à la charité, dirigea
constamment la conduite du saint évêque de
Césarée. H se manifesta dans ses rapports tant
avec les dissidents, à quelque secte qu'ils ap-
partinssent, qu'avec son digne ami saint Gré-
goire de Nazianze, dont l'histoire est liée intime-
ment à la sienne. Selon le témoignage universel,
saint Basile savait conciUer tous les devoirs sans
en exagérer ni affaiblir aucun. Faible de corps,
consumé par la souffrance et les austérités, ac-
cablé par les chagrins que lui causaient les maux
de l'Éghse, saint Basile ne se dévouait pas moins
au service de tous : ne négligeant aucune affaire,
entretenant la correspondance la plus étendue,
il prêchait assidûment, publiait de savants trai-
tés de controverse ou de morale, réfutait l'héré-
siarque Eunomius, traçait les règles de la vie mo-
nastique et de la pénitence, voyageait par delà son
diocèse pour apaiser ou prévenir les schismes ,
bâtissait à Césarée une magnifique église ; et tan-
dis que lui-même n'avait qu'une seule tunique et
ne vivait que de gland et de grossiers légu-
mes , il construisait de vastes hôpitaux , où 0
servait de ses propres mains les pauvres et les
lépreux. I! mourut âgé de cinquante et un ans,
667
BASILE
668
Tout le peuple de la province accourut à ses fu-
nérailles. « Les païens et les Juifs le disputaient
aux chrétiens par l'abondance de leurs larmes ,
car il avait été le bienfaiteur de tous. Plusieurs
pei'sonnes ayant péri dans la foule prodigieuse
qui se pressait à son convoi , on les trouvait heu-
reuses d'être mortes un tel jour ; et plus d'un en-
thousiaste, dans son christianisme idolâtre, les
nommait des victimes funéraires : bvy.a.ta. èm-
tdçia (1).
Les lettres de saint Basile sont ce qu'il y a de
plus savant et de plus curieux dans ses ouvra-
ges, et peut-être dans toute l'antiquité ecclésias-
tique. Le style en est aussi pur que les pensées
en sont élevées ) l'histoire de son temps s'y re-
produit pour ce qui concerne l'histoire de l'Église.
Elles traitent d'une infinité de questions de doc-
trine, de discipline et de morale. Celles même
de compliments , de consolations ou d'exhorta-
tions, sont écrites avec esprit et remplies de pen-
sées solides ; partout on y sent la présence ou le
reflet de la littérature antique. Passionné pour
l'éloquence et la poésie des anciens modèles , il
en inspù-e le goût, et en recommande les monu-
ments aux jeunes chrétiens de ce monde ^rec
d'Europe , d'Afrique et d'Asie. H écrivit même
pour eux un traité sur le bon usage à tirer de la
lecture des auteurs prof ânes , « c'est-à-dire, dit
M. Villemain, sur la manière d'y chercher les
semences de vérités naturelles et les principes
de vertus qu'Us renferment. Juhen avait voulu
désarmer le christianisme de la puissance intel-
lectuelle, en faisant fermer les écoles-, saint Ba-
sile et les Pères de l'Église grecque cherchaient à
ranimer le feu sacré, qui en s'éteignant aurait
privé la religion d'une des plus nobles parties de
sa puissance. H envoyait de la province de Cap-
padoce de nombreux disciples au rhéteur païen
Libanius ; il lui demandait pour eux des paro-
les élégantes, qui devaient servir à embellir les
vertus de la religion.
« Plusieurs de ses homélies, dit M. Villemain,
ne sont que des traités de morale contre l'ava-
rice , l'envie , l'abus de la richesse ; mais l'onction
évangélique leur donne un caractère nouveau.
Saint Basile est surtout le prédicateur de l'au-
mône ; il a compris mieux que personne ce grand
caractère de la loi chrétienne , qui ramenait l'é-
galité sociale par la charité religieuse. L'état mal-
heureux dumonde exigeantde grands efforts pour
rendre les hommes secourables les uns aux au-
tres, ce n'est pas une fiction oratoire que le pas-
sage où saint Basile décrit le désespoir et les in-
certitudes d'un père forcé de vendre un de ses
enfants pour avoir du pain. »
Un état de choses aussi barbare sanctionné par
les lois, une dureté d'âme engourdie par la mol-
lesse et par l'absence de la charité , enflammait
l'indignation et l'éloquence de saint Basile , lors-
que dans l'une de ses homélies il s'écrie :
(1) M. Villemain, Tableau de l'Éloquence chrétienne,
p. »s.
« Dieu n'est pas injuste dans le partage inégal
des biens qu'il a fait enti-e les hommes. Pour- '
quoi donc êtes-vous riche , et pourquoi o^lui-là '
est-il pauvre? C'est afin que vous qui êtes riche
vous receviez la récompense d'une fidèle admi-
nistration , et que ce pauvre soit récompensé do ;
sa patience. Aussi , quand vous vous appropriez '
ce bien qui est à plusieurs particuliers, et dont
vous n'êtes que le dispensateur, vous êtes un
voleur, vous retenez ce qui n'est pas à vous. Oui,
le pain que vous gardez chez vous, dont vous
avez trop pour votre famille, est aux pauvres
qui meurent de faim ; les habillements que vous
serrez dans vos armoires sont à ceux qui sont
nus ; l'argent que vous cachez est à ceux qui sont
ruinés , etc. Ces discours sont beaux , me ré- '
pondrez-vous ; mais l'or est encore plus beau. !
C'est ainsi que parlent les avares, quand ils
nous entendent prêcher; plus nous leur parions
conti'e les richesses, plus ils conçoivent d'amour
et de passion pour elles. Mais qu'ils songent aux '
terribles paroles de J.-C. : Allez , maudits, aux
feux éternels ; car f ai eu faim, et vous ne
m'avez pas donné à manger ;f ai eu soif, et
vous ne m'avez pas donné à boire. Ce ne sont-
pas seulement ceux qui prennent le bien d'au-
trui qui seront damnés, mais encore ceux qui'
ne font pas part aux pauvres de leurs richesses.»
Saint Basile n'excelle pas moins dans les pein-^
tures de la brièveté de la vie, des maux desbiens
terrestres , de la tromperie des joies les plus
pures. Après les anciens philosophes, il est élo-
quent d'une autre manière. « De même, dit-il, que
« ceux qui dorment dans un navire sont pous-
cc ses vers le port, et sans le savoir arrivent au
« terme de leur course, ainsi, dans la rapidité
« de notre vie qui s'écoule, nous sommes entraî-
« nés d'un mouvement insensible et continu
« vers notre dernier terme. Tu dors , le temps
« t'échappe ; tu veilles et tu médites , la vie ne
« t'échappe pas moins. Nous sommes comme
« des coureurs obligés de fournir la carrière.
« Tu passes devant toutes choses , tu laisses
« toutes choses derrière toi ; tu as vu sur la
« route des arbres, des prés, des eaux, et ce qui
« peut se rencontrer d'agréable aux regards. Tu
« as été un moment charmé , et tu as passé
« outre ; mais tu es tombé sur des pierres , des
« précipices, des rochers, parmi les bêtes fé-
« roces , les reptiles venimeux, et autres fléaux.
« Après en avoir souffei't , tu les as lais-sés
« encore derrière toi. Telle est la vie ; ni ses
« plaisirs ni ses peines ne sont durables. »
Le plusexellent ouvrage de saint Basile, selon
Photius, c'est celui où les six jours de la créa-
tion sont racontés et expliqués; et, malgré les
erreurs de la physique connue alors , on croirait
lire parfois , dit M. Yillemain , de belles pages
détachées des Études de la naiure. C'est le
même soin pour montrer partout Dieu dans son
ouvrage, pour s'élever aux bontés du Créateur,
les faire comprendre et les faire aimer.
BASILE
670
(( Si quelquefois , dit saint Basile, dans la sé-
< rénité de la nuit, portant des yeux attentifs sur
!( l'inexprimable beauté des astres, vous avez
:< pensé au Créateur de toutes choses; si vous
:( vous êtes demandé quel est celui qui a semé
:( le ciel de telles fleurs ; si quelquefois , dans le
« jour , vous avez étudié les merveilles de la
« lumière , et si vous vous êtes élevé , par les
« choses visibles , à l'Être invisible ; alors vous
« êtes un auditeur bien préparé, et vous pouvez
« prendre place dans ce vaste amphithéâtre.
« Venez : de même que , prenant par la main
« ceux qui ne connaissaient pas une ville , on la
'« leur fait parcourir; aussi je vais vous con-
« duh'e , comme des éti'angers , à travers les
« murailles de cette grande cité de l'univers. »
On voit que saint Basile sait prendre tous les
itons. Ses écrits devraient donc être plus répan-
dus qu'ils ne le sont généralement. On n'avait
même de traduction française que d'un petitnom-
bre de ses ouvrages, lorsqu'en 1847 M. Roustan
en a donné pour la première fois une traduction
complète en 12 vol. in-S°; Paiis, chez Périsse.
La première édition en grec a été donnée par
Froben en 1532, in-fol. Quelques parties parurent
à Venise en 1535 chez Etienne Sabio, in-fol. Le
tout fut réimprimé à Bâle en 1551 ; in-fol., puis
en grec et en latin par les soins de Fronton du
Duc,Paris, 1618; troisparties en 2 vol. in-fol. L'é-
ditionimprimée parMorel en 1638,en trois parties,
est préférable. J. Garnier etPrud. Maran en ont
dminéune nouvelle édition en 1721 ; Paris, 3 vol.
in-fol. Elle était devenue rare, mais MM. Gaume
frères en ont donné une nouvelle et ti'ès-bonne
édition, grec et latin, en 4 volumes grand in-8° ;
Paris, 1839. [L'abbé Guillon, évêque de Maroc,
dans YEnc. des g. du m., avec addit. ]
Théodoret, Eccles. Bist.,lV, — SocT3te, Hist, Eecles.,
C. 26. — Sozoraènc, lib. VI, e. IG, 17. — Fabrlcius, Bi-
blioth. Grœca. — Catal. Biblioth. Bunav. — Dom Cel-
lier, Auteurs ecclés. — Diipin, Nouv. Bibl. des auteurs
ccclésiasUqiies , t. II. — Villemain , 'Tableau de VElo-
Quence chrétienne.
BASILE, archevêque de Séleucie, élu vers
l'an 440, mort vers 458. « Le style de ses dis-
cours, dit Photius en parlant de lui, est animé,
plein de feu, d'une cadence plus égale que celle
d'aucun autre écrivain grec; seulement l'exces-
sive accumulation d'ornements en rend la lec-
ture fatigante. Ce n'est point là le langage de la
nature. » Aussi a-t-il bien moins de célébrité que
l'évêque de Césarée. Il nous reste de lui quarante
homélies qui portent pour la plupart sur des su-
jets de l'Ancien Testament. La plus intéressante
est celle du Sacrifice d'Abraham. Le pathétique
y est porté au plus haut degré. Une certaine con-
fusion qui parut dans son langage devant les con-
ciles de Constantinople et d'Éphêse, dans la cause
d'Eutychès, le rendit suspect et causa sa dis-
grâce : il fut déposé, mais réhabilité peu de
temps après. On trouve ses discours réunis à
ceux de saint Grégoire le Thaumaturge, dans
l'édition de ce Père publiée en 1626, 1 vol. in-
fol. [M. l'c^bé GmtLON , dans VEnc. des g.
du m.]
Photius, Bibliotheca.
* BASILE, surnommé le Gilicien, qui vivait à
la fin du cinquième siècle et au commencement du
sixième. Il avait écrit une Histoire Ecclésias-
tique, depuis le temps de l'empereur Marcien
jusqu'au commencement du règne de Justin de
Thrace. NicépUore en fait mention au commen-
cement de son ouvrage. Il avait écrit aussi seize
livi'es contre Jean Scytopolite. Selon Pho-
tius (cod. 42 et 107), Basile était partisan de
l'hérésie de Nestorius. Gh. R.
Fabrlcius, Bibliolkèque Ecclésiastique.
BASILE I", surnommé le Macédonien, em-
pereur d'Orient, naquit dans un boui^ de Macé-
doine, près d'Andrinople, en 813, de parents très-
pauvres, et mourut en 886. ïl embrassa le métier
des armes, et fut fait prisonnier par les Bulgares.
Échappé de sa prison, il vint à Constantinople,
n'ayant qu'une besace et un bâton. L'empereur
Michel le fit son écuyer, puis son grand cham-
bellan, et l'associa enfin à l'empire. Basile es-
saya de la persuasion pour faire renoncer Mi-
chel à ses excès. Celui-ci, ennuyé d'avoir uu
censeur dans un homme à qui il avait donné la
pourpre, résolut de le fjure mourir. Basile le
prévint, et jouit seul de l'empire dès 867. Il
donna ses premiers soins à fermer les plaies de
l'Église et celles de l'État : il remit sur le trône
patriarcal Ignace, et en chassa Photius, qu'il ré-
tablit un an après. Il se fit craindre des Sarrasins
d'Orient, et s'empara de Césarée. Le trésor pu-
blic était épuisé par les profusions de Michel.
Une sage économie remplit ce vide; tous les
exacteurs furent recherchés et punis. Les com-
plices des débauches du dernier enij^ereur furent
condamnés à rendre la moitié des folles largesses
dont ils avaient été gratifiés. Après un règne de
dix-sept ans , Basile fut tué à la chasse par un
cerf qui lui enfonça son bois dans le ventre. Il
laissa la réputation d'un prince doux, faible, et
néanmoins ambitieux. Photius le séduisit en lui
dressant une généalogie par laquelle il le faisait
descendre de parents illusti'es. C'est sous son
règne que les Russes embrassèrent le christia-
nisme et la doctrine de l'Église grecque. On a
de lui quelques Lettres dans la Bibliothèque des
Pères, et des Avis à son fils Léon le Philosophe
dans le 1. 1 de YImperium orientale du P. Ban-
duri ; traduction française par D. Porcheron ,
Paris, 1690, in-l2, puis par l'abbé Gavleaux;
Nantes, 1782, in-12, en géorgien; Moscou, 1734,
in-12.
Curopalate; Nicétas; Constantin Porphyrogénète, —
Basilius Macedo.seu Historia de Fita et ejus Rébus ges~
tis; Frf., 1551, in-S". — Le Beau, Histoire du Bas-Empire.
BASILE II, empereur d'Orient, fils de l'em-
pereur Romain le Jeune, naquit en 956, et mou-
rut en 1025. Il succéda en 976 à Jean Zimiscès.
Son frère Constantin, qui lui fut donné pour col-
lègue, n'eut que les dehors du pouvoir. C'était
un prince sans vertu et sans talents, qui ne jouit
671
BASILE
6/2
d'une ombre d'autorité que pour se livrer à la
débauche. Basile ne lui ressemblait en rien; il
avait de la bravoure, mais n'aima pas les lettres.
Il y eut deux révoltes sous son règne; d'abord
celle de Bardas, qui fut vaincu dans la Perse
par Phocas ; puis celle de Phocas, qui ne se
croyait pas assez récompensé de ce service : sa
défaite et sa mort rétablirent la tranquillité. Ba-
sile alors tourna ses armes contre les Bulgares,
en tua cinq mille dans une bataOle livrée en
1014, et en fit quinze mille prisonniers, qu'il
traita avec une inhumanité singulière. Les ayant
partagés par bandes de cent, il fit crever les yeux
aux quatre-vingt-dix-neuf de chacun, et ne laissa
qu'un œil au centième pour conduire les autres
à leur roi. Ce cruel spectacle jeta la consterna-
tion parmi les Bulgares , qui, craignant la même
destinée, se rangèrent sous l'obéissance de l'em-
pereur de Constantinople. Les Sarrasins , qui fai-
saient des courses sur les terres de l'empire,
furent aussi vaincus. Basile, heureux dans toutes
ses expéditions , et ayant occupé le trône plus
longtemps qu'aucun de ses prédécesseurs, mou-
rut à soixante-dix ans ; il en avait régné tiente.
Zonaras; Cedrène. —Le Beauj Hist. du Bas-Empire.
BASILE, surnommé le Grec , natif de l'Ar-
méoie, vivait vers la fin du neuvième siècle. On
a de lui : Ordo prsesïdentix Sanctissimoritm
Patriarcharum, que Guill. Bevereg a pubUé en
grec et en latin à la fin du tome H des Concilia
et Canones ab Ecclesia grseca recepta; Oxon.,
1672, 2 vol. in-fol.
Oudln, Comtn. de Script, écoles., t. II, col. 339-340.
BASILE, patricien de Constantinople, vivait
vers l'an 930 de notre ère. Il était chambellan
de l'empereur Constantin Porphyrogéuète. On a
de lui un traité écrit en grec sur la Tactique
navale.
Fabrlcius, Bibliotheca Grseca, t. VIII.
BASILE, surnommé l'Oiseau, d'une origine
obscure, aida, en 944, Constantin Porphyrogé-
uète à se défaire de Romain Lécapène et de ses
fils, pour être seul maître de l'empire. Lorsque
Romain le Jeune eut succédé, en 959, à son
père Constantin, Basile trama un complot con-
tre la vie du jeune empereur. Le complot fut
découvert, et Basile, atteint d'aliénation men-
tale, fut relégué dans l'Ile de Proconnèse.
Le Beau, Histoire du Bas-Empire.
BASILE, médecin, fondateur de la secte des
bogomiles, hérétiques de Bulgarie, fut brûlé vif
en 1118. (Le nom de bogomiles vient du sla-
von, Bog, Dieu, et milotti, ayez pitié de nous ).
Vers 1110 il attaqua le mystère de la sainte
Trinité, en avançant que Dieu avait eu, avant
Jésus-Christ, un autre fils nommé Sathanaël,
qui, s'étant révolté contre son père, avait été
chassé du ciel avec les anges compagnons de sa
révolte, et s'était établi sur la terre ; que c'était
lui qui avait trompé Moïse , en lui donnant la
loi ; que Jésus-Christ, envoyé pour détruire sa
puissance, l'avait renfermé dans l'enfer, et avait
retranché la dernière syllabe de son nom; en
sorte que ce fils déchu ne se nommait plus que
Sathan. Basile rejetait la résurrection, les livres
de Moïse et l'Eucharistie; regardait le baptême
comme inutile, proscrivait les églises comme
autant d'habitations du démon, et ne voulait
pas d'autres prières que le Pater. Les deux dé-
moniaques dont il est parlé dans l'Écriture, qui
habitaient dans les sépulcres, lui paraissaient dé-
signer les prêtres et les moines qui habitaient
les églises où l'on garde les os des morts. Il
comparait aussi les moines enfermés dans leurs
monastères aux renards qui se cachent dans
leurs tanières. Il condamnait, de plus , l'usage de
la viande et des œufs. Il déclamait contre le
mariage, et permettait la communauté des fem-
mes. Comme il enseignait avec le plus grand se-
cret, on usa de la ruse pour le convaincre. L'em-
pereur de Constantinople , Alexis Comnène, fei-
gnit de vouloir embrasser ses principes ; et Ba-
sile, flatté de l'honneur d'avoir un disciple si
illustre , débita sa doctrine le plus élégamment
qu'il lui fut possible. Mais pendant qu'il parlait,
un secrétaire, caché par ordre du monarque der-
rière un rideau, écrivait, jusqu'au moindre mot,
tout ce que l'hérésiarque dogmatisait. Alors
l'empereur convoqua un concile à Constantinople;
Basile y soutint ses opinions, et déclara qu'il
était prêt à tout, plutôt que de se rétracter. On
lui permit d'opter entre le bûcher et la croix. Il
choisit le bûcher, et s'y précipita, persuadé que
les anges viendraient le délivrer. Les derniers
bogomiles furent condamnés, en 1143, au concile
de Constantinople. Euthyme Zygabène fut chargé
par Alexis de réfuter la doctrine de Basile, dans
un ouvrage intitulé Orthodoxse Fidei Panoplia
dogmatica.
Moréri, Dictionnaire historique.
BASiLE-VALENTiN, célèbre alchimiste. Pres-
que tous les auteurs s'accordent à placer Basile-
Valentin au commencement du quinzième siècle
(vers l'année 1413); et ils ajoutent qu'il vivait,
en qualité de moine de l'ordre de Saint-Benoit,
dans le couvent de Saint-Pierre, à Erfurt en
Prusse. Maurice Gudcnus a le premier contribué
à répandre cette opinion. Cependant il y a des
raisons puissantes pour admettre que, non-seule-
ment il n'y a jamais eu de moine bénédictin de
ce nom, mais que l'auteur pseudonyme des ou-
vrages de Basile-Yalentin appartient à la fin du
quinzième siècle, ou peut-être même à une épo-
que plus récente. Le nom de Basile-Valentin
ne se trouve ni sur la liste provinciale des bé-
nédictins d'Erfurt, ni sur la liste générale de
tous les religieux de cet ordre, déposée dans les
archives de Rome. Deux faits démontrent d'une
manière péremptoire que l'auteur en question
n'est pas aussi ancien qu'on le pense générale-
ment : 1° la préparation des caractères d'impri-
merie avec un alliage d'antimoine, qui se trouve
désignée dans un de ses principaux ouvrages;
2° l'indication de la maladie syphilitique, sous
le nom de mal français , ou de nouvelle ma-
ladie des militaires ( Newe Krankheit der
Krieqsleut), et que l'auteur conseille de com-
t)attre par les sels de mercure, d'antimoine et de
plomb. Ceux qui font vivre cet alchimiste au
commencement du douzième siècle n'ont donc
aucune raison plausible à alléguer. Les princi-
paux ouvrages de Basile-Yalentin ont pour titre :
Microcosmm deque Magno mundi mysterio et
inedicina hominis; Marpurg, 1609, in-8°; —
Azoth, sive Aurelisephilosophorum;¥TaQdoTt,
1613, in-4°, traduit en français en 1660 et 1669;
— Les douze clefs de la philosophie de frère
Basile-Valentin, traitant de la vraie médecine
métallique, à la suite de la traduction fran-
çaise de l'^zo^^, 1660, in-12, et 1669, in-8°; —
Practica una cum duodecim clavibus et ap-
jjendice; Francfort, 1618,in-4°; —Apocalypsis
chymica; Erfurth, 1624, in-8° ; — Manifestatio
artificiorum, etc. ; Erfurt, 1624, in-4"', traduit
en français par J. Israël, sous ce titre : Révéla-
tion des mystères des teintures essentielles
des sept métaux, et de leurs vertus médica-
les; Paris, 1646,in-4°; — Currus triumphalis
antimonii; Leipzig, 1624, in-8°; idem, cum
commentariis Theod. Kerkringii; Amsterdam,
1671, in-12; — Tractatus chimico^hilosophi-
cus de rébus naturalibu^ et prseternatura-
libus metallorum et mineralium; Francfort,
1676, ia-8°;—Haliographia, de Preeparatione,
Vsu , ac Virtutibus omnium salium minera-
lium, animalium ac vegetabilium, ex manus-
criptis Basilii Valentini collecta ab Ant.
Salmincio; Bologne, 1644, in-8°. On raconte
qu'une des colonnes de l'église d'Erfurt s'é-
tant ouverte tout à coup , comme par miracle,
on y avait trouvé les écrits de cet alchimiste.
On se rappelle que cette vieille anecdote est
empruntée aux maîtres de l'art sacré. Aucun
des ouvrages de Basile-Valentin, dont la plu-
part sont écrits dans l'ancien dialecte haut-saxon,
n'a été imprimé antérieurement au dix-septième
siècle. Les éditions les plus anciennes sont de
1602 ou de 1604. La bibliothèque de l'Arsenal
possède plusieurs manuscrits du dix-septième
siècle (n" 162, n"> 163, n» 164, n" 165), conte-
nant la traduction française de quelques-uns des
ouvrages de Basile-Valentin. H.
Ferd. Hœfer, Histoire de la Chimie, 1. 1, p. 45*-486. —
Carrère, Bibliothèque littéraire historique, t. I.
BASILE, prince de Moldavie dans le dix-sep-
tième siècle, fut chassé par ses sujets, aidés
d'Etienne XII, dit Burduze, c'est-à-dire le Gros.
11 essaya de remonter sur le trône par la force
des armes, et s'adressa , pour cela , à son beau-
père Kiemielnisky , hetman des Cosaques. Ce-
lui-ci, adonné à l'ivrognerie, lui présenta pour
toute réponse une coupe de koumis ( petit-lait
fermenté ), sa liqueur favorite; Basile, indigné,
s'écria : « J'avais cru jusqu'ici que les Cosaques
« étaient hommes et engendrés par des hommes ,
« mais je vois qu'il n'y a que trop de fondement
NOUV. BIOGR, CSIVERS. — T. IV,
BASILE 674
« à ce qu'on dit parmi nous, que les Cosaques
« sont ou des ours changés en hommes, ou que,
« d'hommes qu'ils étaient, ils sont devenus
« ours. »
BASILE {Dominique), poète napolitain , vi-
vait au commencement du dix-septième siècle. Il
a traduit en dialecte napolitain il Pastor Fido de
Guarini, imprimé à Naples en 1628, in-12.
Quadrlo, Storia délia poesia italiana.
BASILE {Jean-Baptiste) , poète napolitain,
mort en 1637. Il était gentilhomme du duc de
Mantoue. On a de lui : Opère poetiche; Man-
toue, 1612, in-12, comprenant : Madrigali ed
Ode; — la Venere addolorata, favola tragica
da rappresentarsi in musica; — Egloghe
amorose e lugubri; — le Avventurose Dis-
venture, favola maritima; — il Pianto délia
Vergine, poemetto sacro, etc. ; — les ouvrages
suivants , écrits en dialecte napolitain et publiés
sous le nom de Gian-Alesio Abbattutis, ana-
gramme de Giovan-Batista Basile : le Muse Na-
poletane, egloghe (9 églogues); Naples, 1635,
in-12, et 1678, in-12; — lo Cunto de li Cunti,
ovvero lo trattenemiento de lipeccerille; Na-
ples, 1637, 1684, in-12; Rome, 1679, in-12 : il
a paru deux traductions de cet ouvrage, l'une
en langue italienne vulgaire, Naples , 1 754, in-12 ;
l'autre en patois bolonais , Bologne 1742, et Ve-
nise, 1813, in-4°; — la Vajasseide, poème en
cinq chants, de Giulio-Csesare Cortesi, édition
accompagnée de morceaux en prose de Jean-
Baptiste Basile.
Toppi, Bibliotheca Napolitana.
BASILE {Adrienne), sœur du précédent,
poète et musicienne. On a d'elle un recueil de
poésies intitulé Composizioni in ver si. Elle a
publié à Rome, 1637 , in-4°, un poëme de son
frère, intitulé Théagène, imité des Éthiopiques
d'Héliodore.
Toppi, Bibliotheca Napolitana. — J.-B. Marini, Adone,
Vll« chant.
* BASILE {Gennaro), peintre napolitain, vi-
vait à Briinn (Moravie) vers 1756. Son meilleur
ouvTage est un tableau d'autel qui se trouve dans
la chapelle du château de Seeberg, à Salzbourg.
La plupart de ses œuvres sont restées en Mo-
ravie.
Nagler, Neues Mlgetneines Kûmller-Lfxicon.
BASILE DE soissoss, théologien français.
Il vivait dans la dernière moitié du dix-septième
siècle. Il était de l'ordre des Capucins , et fut
longtemps missionnaire en Angleterre. Ses prin-
cipaux ouvrages sont : Défense invincible de
la présence réelle de J.-C. en l'Eucharistie,
où elle est prouvée par près de trois cents ar-
guments, dont toutes les majeures sont prises
de l'Écriture sainte; Paris, 1676, 1677, 1679,
in-8'' ; — Defensio, seu vera religio clare de-
monstrata, et novarum sectarum falsitas
penitus eversa; Paris, 1676; — Fondement
inébranlable de la doctrine chrétienne; Pa-
ris, 1680-1683, in-8° ; — laVéritàble Décision
22
6?5
BASILE
de toutes les controverses par la résolution
de la question ; quel doit être le juge des con-
troverses; Paris, 1685, in-S"; — Abrégé de la
doctrine chrétienne ; Paris, 1685, in-12; — la
Science de bien mourir; Paris, 1686, iii-12;
— De existentia Bei contra infidèles, ubi
probatur quod JDeus sit, aut nihil.
Bernhardi a Bononia , Bibliotheca scriptorum capu-
cinorurn.
* BASILETTI (ZoMis), peintre italien contem-
porain, natif de Brescia. Il étudia d'abord dans
sa ville natale, et se perfectionna ensuite à
Rome, où il peignit des tableaux d'histoire et
des portraits. Il se livra aussi au paysage et
à l'architecture. On a remarqué à l'exposition de
Milan, en 1828, une Vue de l'église Saint-Paul
d'Ostie. Basiletti doit être compté parmi les bons
j)eintres italiens.
Nagler, Neues Allgemeines Kunstlet-Lexicon.
*BAsiLi (Pier-Angelo), peinti'e de l'école
romaine, né à Gubbio vers 1540, mort en 1604.
Il fut élève de Félice Damiani et de Roncalli ,
qu'il surpassa en délicatesse et en intelligence
de la perspective. L'arrangement de ses figures
montre qu'il avait étudié les gravures d'Albert
Diirer, qui furent d'une si grande ressource pour
tous les artistes italiens de cette époque. Ses ou-
vrages sont , pour ainsi dire , enterrés dans la
petite ville de Gubbio, sa patrie ; les fresques du
cloître de Saint-Ubalde, et la Prédication de
J.-C, à Saint-Martial, sont les plus estimés.
E. B— N.
Ranghiasci, Elenco de' professori Euguhxninelli arte
d[eldisegno. — Tlcoz7.\, Dizionario deiPittori. — Lnnzi,
Àtoria Pittorica.
*BASiLi (D. André), compositeur de l'école
romaine, fut maître de chapelle de l'église de
Lorette vers le milieu du dix-huitième siècle, et
mourut en 1775. Il a beaucoup écrit pour l'Église.
Fétis possède huit messes à quatre voix de ce
maître, en manuscrits, et deux à huit voix. Dans
labibliothèquemusicalede l'abbé Santini,àRome,
on trouve cinq offertoires à trois, quatre et cinq
voix, de Basili, deux Christus factus est, à
quatre, un Miserere à huit, et un autre à dix.
Le Miserere à huit voix a été publié à Leipzig
(Breitkopf et Hairtel), sous ce titre : Miserere
a otto voci, concertati con repieno ed un ver-
setto a sedici voci reali, senza accompagna-
mento.
Fétis, Biographie uniierselle des Musiciens.
* BASILI (François), fils d'André BasUi, mu-
sicien italien, né à Lorette en 1766. Il était élève
d(; l'abbé Tannacomi qui enseignait à Rome, et
devint maître de chapelle à Foligno. Il écrivit,
tant à Foligno qu'à Macerata, des cantates et des
opéras. H fit aussi de la musique d'église, dont
plusieurs morceaux ont été imprimés à Florence,
à Leipzig et à Milan.
Schilling, Univ. Lexic,
* BASILI (D. -Francisco), né à Pérouse vers
le milieu du dix-septième siècle , fut maître de
chapelle de l'église neuve de cette ville. En
BASILIDE Ô76
1696, il écrivit pour l'Académie des Unissom
un drame qui fut exécuté sous le titre de Sente
Cecilia virgine, et, peu de temps après, un ora-
torio intitulé i Martiri.
Fétis, Biographie universelle des 3Iusicieiis.
BASILIEN ou BASILIANCS, gouverneur de
la province d'Egypte vers l'an 213. H était en
Egypte lors du meurtre de Cavacalla et de l'a-
vénement de Macrin , qui lui confia le comman-
dement des prétoriens. Avant de prendre posses-
sion de cet emploi, il fit mettre à mort les émis-
saires chargés d'annoncer l'accession d'Élagabale
au trône impérial ; mais lorsqu'il apprit que le
fait était réel , il se réfugia en Italie, y fut trahi
par un ami, arrêté, et conduit vers le nouvel em-
pereur, par ordre duquel il fut tué.
Dion Cassius, LXXVIII.
BASiLico (Cyriaque), poète italien, natif de
Naples, vivait dans la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle. On a de lui : i Successi di Eu-
molpione (en vers); Naples, 1678, in-12 : c'est
une traduction du Satyricon de Pétrone; — il
Moreto {in versi sciolti); traduit de Virgile,
selon les uns, et de Cornélius Severus, selon les
autres.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
BASILICO (Jérôme), jurisconsulte italien,
natif de Messine, mort en 1670. Il exerça d'a-
bord sa profession en Sicile, ensuite en Espagne;
devint juge du tribunal suprême dans son pays,
et mourut à Madrid. Il ne s'en tint pas à l'étude
du droit : il cultiva encore avec succès les bel-
les-lettres , l'éloquence et la poésie. Les acadé-
mies de Messine et de Palerme le comptèrent
au nombre de leurs membres. On a de lui :
gli Anelli de S. Agata, discorso accademico;
Messine, 1654, in-4°; — il Fato nemico aW
armi francesi in Sicilia; Palerme, 1655; —
le Dame guerrière, discorso accademico:
Palerme, 1655; — la Ruotadegli urnani avve-
nimenti, discorso accademico ; Palerme, 1G61;
— gli Applausi delta Siciglia al governo deW
eccellsntissimo signore D. Francisco Gaeteno,
du£adi Sermoneta ; Messine, 1663 : ce duc de
Sermoneta était vice-roi et capitaine général en
Sicile; — Panegirico scritto a Gio. Everardo
Nitardo, conf essore delta regina; Madrid,
1668, in-fol.; — Felicitades de Espana y del
mundo christinno , applauso panegirico en
la acclamacion del rey senor Carlos II; Ma-
drid, 1666, in-fol.; — Decisiones criminales
magnes regise curias regni Siciliœ; Florence,
1691, in-fol., etSéville, 1699, même format.
Mazzucbelli, ScrittoH d'italia.
BASILIDE, chef de l'une des écoles religieu-
ses les plus remarquables d'Alexandrie , naquit
selon les uns en Syrie, selon d'autres en Perse ou
enÉgypte, et vécut sous les règnes deTrajan, d'A-
drien et d'Antonin le Philosophe ; il mourut vers
130 de J.-C. Il connaissait le christianisme , mais
il était persuadé que cette religion avait subi de
grandes altérations depuis la mort de son fon-
677
BASÏLIDE —
dateur ; qu'elle était d'ailleurs incomplète, qu'elle
se séparait trop du judaïsme bien compris, et
qu'elle était susceptible de recevoir d'utiles com-
pléments des anciennes doctrines de la Perse et
de l'Egypte. En cela Basilide se rencontre avec
Manès et une foule de docteurs des premiers
siècles de l'Église , flétris par elle du nom com-
mun d'hérésiarques , et qui sont moins des dé-
serteurs de l'Église que des chefs d'école indé-
pendants. Disciple de Glaucias, interprète de
saint Pierre, et peut-être aussi disciple de Mé-
nandre, Basilide avait la prétention d'enseigner
le christianisme primitif; et il rédigea sur les
Évangiles, en 24 livres, un commentaire malheu-
reusement perdu pour nous (1). Sa doctrine,
teUe que l'indique saint Clément d'Alexandrie et
que l'expose saint Irénée, n'était qu'un reflet de
ceUe de Zoroastre. Il admettait deux principes
primitifs indépendants l'un de l'autre, disait-il,
celui du bien ou de la lumière, et celui du mal
ou des ténèbres. Tout ce qui existe est émané de
l'un ou de l'autre. Le principe du bien , le Dieu
suprême, forme avec ses perfections, qui sont au
nombre de sept, la bienheureuse ogdoade. Les
sept perfections ou puissances dans lesquelles il
se reflète sont reflétées à leur tour dans sept'
nouvelles puissances qui en émanent, et des-
quelles il en émane d'autres qui les reflètent tou-
jours plus faiblement. De ces émanations U y
en a 365 , qui forment 365 mondes ou cieux,
compris dans le mot abraxas, dont les lettres,
d'après le système de la numération grecque,
forment le nombre 365, nombre mystérieux, sou-
vent énoncé sur les pierres symboliques des di-
verses écoles gnostiques, dont celle de Basilide
fut l'une des principales. Le chef du 365^ monde,
le dernier, le plus imparfait de tous les mondes,
le plus rapproché de la matière, gouverne l'uni-
vers matériel, d'après les desseins de Dieu, il
est vrai, mais il n'en saurait comprendre les lois
éternelles. La vie de l'homme est une carrière de
purification dirigée par des génies qui président
aux peuples comme aux individus. Toute souf-
france est une expiation. Le martyre, la plus
grande de toutes , est une grâce divine. Pour as-
surer à tous la purification nécessaire, l'intefli-
gence céleste s'est unie, au baptême du Jour-
dain , à l'homme Jésus , dont elle s'est hâtée de
se séparer avant la passion. La purification se
ferait aisément, sans les instincts que donne la
matière et sans les passions qu'inspire à l'âme
une sorte de puissance brute et de mauvaise
nature , émanée des animaux, des plantes et des
pieiTes. Cette influence explique la nécessité de
la métempsycose qu'enseigne Basilide. Sa morale
se résume en ces mots : Aimer tout comme
Dieu; n'avoir, comme lui, ni haine ni désir.
Les disciples de Basilide (basilidiens) furent
nombreux en Egypte, en Syrie, en Italie et même
dans la Gaule , où ils se maintinrent jusqu'au
(1) On trouve quelques fragments de ce commentaire
dans le Spicilegium de Grot.
BASILIQUE 678
quatorzième siècle de l'ère chrétienne. Sauf la
morale, ils changèrent peu la doctrine de leur
maître. Ils enseignaient que celui qui s'élève à la
connaissance du monde intellectuel et de la cause
première est égal à l'Intelligence divine ; qu'il
n'est plus lié , dans cet état de perfection , à au-
cune loi, et peut se iivi'er à tous ses désirs. On
les accusa aussi de magie. Leur doctrine et leur
école s'éteignirent dans l'obscurité. [ M. Matter,
dans l'Enc. des g. dii m.]
TertuUien, de Prœsc, c. 46. — Clément, Strqmat., 2,
S et 4 ; — Saint Irénée, II, 23, de Hser. — Saint Épiphane,
//asr., .23. — Matter, Hist. critique du gnosUcisme ; Pa-
ris, 1828, 3 ïol. in-8°. — Ritter, Bist. de la Philosophie
littéraire.
BASILINE, seconde femme de Jules Constan-
tin et mère de l'empereur Julien , vivait vers
330. EUe embrassa la religion chrétienne, et de-
vint bienfaitrice de l'Église d'Éplièse, à laquelle
elle donna des terres. EUe favorisa ensuite l'a-
rianisme et persécuta saint Eutrope, évêque
d'Andrinople , qu'eUe fit exiler.
Le Beau, Histoire du Bas-Empire.
BASILIQUE , empereur d'Orient, frère de Vé-
rine, femme de Léon P'^ mourut en 477. Sous
le règne de Léon F', en 468, il fut chargé de la
guerre contre Genséric , qui s'était rendu maître
de l'Afrique. Mais les ariens, craignant de voir
détruire la puissance d'un roi qui était de leur
secte, corrompirent Basilique par la promesse
de l'empire. Ce général donna le temps au loi
vandale de rassembler des troupes et une flotte,
qui dispersa ou brûla ceUe des Romains. Basi-
lique fut obligé de se cacher jusqu'à ce que sa
sœur eût cahué son époux l'empereur Léon.
Après la mort de ce prince en 474, il usurpa
l'empire, et fut bien accueilli par le peuple de
Constantinople. Il favorisa les ariens, protégea
les eutychéens, et persécuta les orthodoxes.
Zenon l'Isaurien, légitime empereur, qui avait
été obligé de prendre la fuite , revint à Constan-
tinople avec une armée, et livra bataille , en août
476, à Basilique, qui fut vaincu et n'eut d'autre
asile qu'une église des cathohques qu'il avait
persécutés. Zenon se fit livrer l'usurpateur avec
sa femme et ses enfants, et les fit renfermer-
dans une tour d'un château de Cappadoce, où ils
moururent bientôt de froid et de faim. Pendant
sa courte administration , Basilique ne fit usage
de sa puissance que pour pilier les peuples et
les accabler d'impôts. Il avait pour principe,
« qu'un roi qui veut gouverner avec autorité
doit dévorer la haine que ses injustices inspi-
rent. « De son temps (en 476), une partie de
Constantinople fut réduite en cendres ; et l'on re-
gretta surtout la bibUothèque pubhque , qui ren-
fermait, dit-on, plus de cent vingt mille volumes.
Au nombre de ces volumes, manuscrits, qui
devim-ent la proie des flammes, se trouvaient
les quarante-huit livres de VlUade et de \'0-
dyssée, écrits en lettres d'or sur l'intestin d'un
serpent, dans une longueur de plus de cent pieds,
Procop. de Bello Fandal. -Évagre, III, 3 et 4. - Ni •
céphore, XV, 27.
22.
679 BASILIUS
*BASiLi€S OU BASILE ( de Glemona) , mis-
sionnaire français en Chine au dix-huitième siècle.
Jl composa un Dictionnaire chinois, intitulé
H an tsû siï, 1726, dont plusieurs exemplaires
circulèrent en Cliine et en Europe : il a été traduit
eu espagnol, en russe, en portugais et en fran-
çais ; il a servi de modèle à celui que de Guignes
publia en 1813, d'après les ordres de Napoléon;
— im Dictionnaire chinois, français et latin,
grand in-fol. Julien Klaprotha publié en 1820 un
supplément à l'œuvre du père B. de Glemona.
Rose , New Biographical Dictionary.
BASILIUS (A'icoZas), chroniqueur allemand.
Il était bénédictin dans le couvent d'Hirson, et
vivait vers le commencement du seizième siècle;
il a continué la Chronicque de Naucler, de 1501
à 1514. On trouve cette continuation dans les
éditions de Cologne, 1514; d'Augsbourg, 15.16.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allyemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
BASILOWITCH. Voy. IVAN F"".
BASILVS, nom que portait une branche de la
Minucia gens. Les personnages les plus impor-
tants de ce nom sont les suivants :
I. BASILUS MINUCIUS, tribun militaire,, vi-
vait vers l'an 86 avant J.-C. Il fut sous les or-
dres de Sylla , lors de la guerre contre Arché-
laus, général de Mithridate.
n. BASILUS MINUCIUS, dont on ne sait rien,
si ce n'est qu'il fut noté d'infamie pour ses dé-
prédations , et que son tombeau se trouvait sur
la voie Appienne.
m. BASILUS MINUCIUS (Z.), appelé aussi
M. Satrius du nom de son oncle adoptif , vivait
vers l'an 54-44 avant J.-C. Il combattit dans les
Gaules lors de la guerre contre Ambiorix, et fut
mentionné à cette occasion par César. Il com-
manda ensuite deux légions en quartier d'hiver
aux environs de Reims; et, lors de la guerre ci-
vile, il fut mis à la tête d'une pai-tie de la flotte
de César, et cependant il fut un des meurtriers
de ce grand homme. L'année suivante, il tomba
lui-même sous les coups de ses esclaves , dont
il avait châtié quelques-uns de la façon la plus
inhumaine. On a une lettre où Cicéron félicite
Basilus du meurtre de César.
\^^\en, Mithridate, 50. — Cicéron, de Officiis. — Cicé-
ron, Epist. Ord familiares, VI, is. — Cicéron, ad Atticum,
vu, 9. — César, Bellum gallicum, VI, 29, 30.
*BASIN OU BAZIN (Thomos) , prélat chroni-
queur et moraliste français, né en 1402 à Caude-
bec, mort le 30 décembre 1491. Il se destina
d'abord au barreau , et fit ses études à Paris et à
Louvain. Deux années de pérégrinations roma-
nesques le conduisirent ensuite à Rome, à Rouen,
puis à Londres ; puis, par la Hollande , le Rhin ,
les Alpes, à Ferrai'e et à Florence; là, il as-
sista au fameux concile éciiménique de 1439,
destiné à faire cesser le schisme des Grecs et des
Latins. Ainsi revenu en Italie, il fit partie, grâce
aux relations qu'il y avait formées, d'une ambas-
sade envoyée par la cour de Rome en Hongrie,
à la suite du cardinal-archevêque d'Otrante. De
— BASIN
eso
retour à la cour papale, Eugène IV le gratifia ,
pour prix de sa mission, d'un canonicat à la ca-
thédrale de Rouen, accompagné de quelques
moindres bénéfices. Bientôt il fut appelé par
le gouvernement anglais, toujours maître de la
Normandie, à remplir la chaire de droit cauoa
au sein de l'université de Caen, récemment ins-
tituée. La manière dont il remplit ce poste
attira sur lui une distinction nouvelle et de nou-
velles faveurs. Il devint successivement clia-
noine de Bayeux, conservateur de l'université,
officiai de l'évêque, et fut enfin promu eu 1447
au siège épiscopal de Lisieux, l'un des plus ri-
ches et des plus importants de la Normandie.
Cette fonction lui donnait en outre un siège au
conseil royal, qui exerçait la régence en Nor-
mandie, sous le nom de Henri VI.
Basin occupait cette éminente position, lors-
qu'en 1449 les Anglais ayant rompu les trêves
jurées, Charles VU résolut de reconquérir cette
belle partie de son royaume. L'expédition,
réunie tout d'abord autour de Pont-Audemer,
fit un premier mouvement sur Lisieux, et vint
mettre le siège devant cette ville. L'évêque Ba-
sin, par le titi-e dont il était revêtu, par l'é-
tendue de son pouvoir temporel joint à son
caractère moral et religieux , se vit alors cliargé
de la plus grave responsabilité. Pris en quel-
que sorte à la fois pour arbitre et pour otage
par les assiégeants et par les assiégés , il se con-
duisit avec une habileté extrême ; et, tout en don-
nant le signal dei'obéissance au roi de France,
il dicta une capitulation , dont les termes fuient
acceptés des deux partis. Dès lors cet exemple
et ce traité servirent en quelque sorte de modèles,
et contribuèrent puissamment à déterminer la
soumission successive des divers sièges épisco-
paux, c'est-à-dire des points importants de la
province. Charles VTI récompensa le zèle du pré-
lat rallié en l'admettant à son tour comme mem-
bre de son conseil privé ou grand conseil , avec
une pension de six cents à mille livres, et lui donna
de nombreuses marques d'affection et de con-
fiance. Aussitôt qu'il fut maître de la Normandie,
le roi songea à remplir un devoir dont l'accom-
pUssement lui eût été jusque-là impossible, en
provoquant auprès de la cour de Rome la réfor-
mation du jugement qui avait frappé Jeanne d'Arc,
et la réhabilitation de la victime. Basin fut un
des prélats employés à préparer le succès de
cette entreprise. En 1453, il écrivit dans ce but,
et à la prière du roi, un mémoire justificatif en
faveur de l'héroïne (1). Deux ans après, il rédi-
gea et dédia à Pierre de Brézé , grand sénéchal
de Normandie, un autre mémoire important sur
la réforme de la procédure à l'échiquier de Nor-
mandie, mais qui ne reçut aucune application
dans la pratique.
Vers cette époque , le prélat vivait renfei-mé
dans l'exercice de son ministère. Le Dauphin, qui
(1) Publié par M. J. Quicherat, Procès de la J'ucelle
t. m, p. 813.
6S1
BASIN
682
fut depuis Louis XI , tenta de nouer avec lui
des intelligences secrètes, dans le but de se
faire déférer, par des voies frauduleuses , le
gouvernement de la Normandie. Basin repoussa
les ouvertures et les moyens de séduction pra-
tiqués auprès de lui. Par là il s'attira le ressen-
timent du terrible monarque , qui ne tarda pas
à remplacer sur le trône le prince sous lequel il
s'était conduit en sujet rebelle et en fils déna-
turé. Basin accrut encore l'animosité de ce re-
doutable adversaire en prenant une part active
à la Ligue du bien public. Ce mouvement eut,
comme on sait, pour résultat ie triomphe éphémère
de cette ligue, et l'élévation de Charles, frère du
roi , au titre de duc de Normandie.
Mais bientôt les chances de la guerre et de la
politique tournèrent en faveur de Louis XT. A
partir de ce moment, l'infortuné Basin expia les
torts de son imprudence , ou plutôt de sa droi-
ture et de sa loyauté, par une suite continue de
persécutions, empreintes tantôt d'une iniquité et
d'une cruauté cyniques , tantôt distillées avec un
art infernal , ou déguisées sous les semblants
d'une abominable hypocrisie. Banni ou rappelé ,
tour à tour par les caprices d'une haine impla-
cable, mais habile à prendre tous les masques, et
à couvrir, sous des amorces trompeuses, les
pièges tendus à ses victimes , il se rendit suc-
cessivement à Louvain et à Bnixelles , auprès
du duc de Bourgogne. C'est alors que le roi ,
redoutant à son tour la présence chez son rival
d'un homme inoffensif, mais justement ulcéré,
le fit venir à Orléans où se tenait la cour, en
employant auprès de lui force instances et flat-
teries mensongères. Puis une fois qu'U le tint
en sa présence, il le reçut avec une froideur
insultante, présage certain des sentiments vin-
dicatifs qu'il lui réservait pour l'avenir. En ef-
fet, prompteraent éloigné avec le titre de chan-
celier de Roussillon, puis d'ambassadeur en
Aragon auprès du duc de Calabre, Basin, averti
à temps lorsqu'il revenait de cette mission,
se croisa sur la route avec un agent du roi
chargé de l'arrêter. Il dut alors chercher un
refuge en Savoie auprès d'Yolande de France,
qui gouvernait ce duché. De là il passa en Al-
lemagne, habita par intervalles Genève, Bâle,
Trêves , Louvain, Ulrecht, Bréda, et se fixa fina-
lement à Utrecht, où il demeura jusqu'à la mort
de Louis XI, et où lui-même termina, plein de
jours , une carrière sans cesse agitée. En 1474,
Louis XI, à l'aide d'obsessions, de violences dé-
tournées, exercées sur les parents et amis de
Basin, lui avait arraché sa démission du siège
de Lisieux, dont les revenus étaient déjà sé-
questrés. Basin reçut en compensation, de la cour
de Rome, le titre d'archevêque de Césarée en
Palestine, avec une modique pension sur la riche
prélature dont il avait été dépouillé. H devint,
peu de temps après, l'hôte et l'ami de David,
bâtard de Bourgogne, évêque et seigneur d'U-
trecht, qui l'associa, en qualité de coadjuteur, à
l'administration de son diocèse. Basin mourut à
l'âge de quatre-vingt-neuf ans, et fut inhumé dans
le chœur de l'égUse de Saint-Jean.
Outre les écrits déjà cités, on a de lui : His-
toire de Charles VII et de Louis XI (De
rébus gestis Caroli VII et Ludovici XI His-
toriarum libri XII ) ; — Apologia ( apologie
de l'auteur contre les soupçons et imputations
de Louis XI); — Breviloquium peregrina-
tionis, etc., intitulé aussi Brief discours du
pèlerinage et des quarante-deux stations
qu'a faits dans le désert du monde, etc.;
— un opuscule théologique ayant pour titre
Censure du chartreux de Buremonde , dirigé
contre les opinions religieuses de Paul Middel-
bourg. Ces ouvrages sont tous écrits en latin, et
le mémoire justificatif en faveur de la Pucelle
est le seul qui jusqu'à présent ait reçu les hon-
neurs d'une publication intégrale (1). Cepen-
dant l'Histoire de Charles VII et de Louis XI
est du plus haut intérêt. Le ton dans lequel
cet ouvrage est conçu, et les circonstances au
milieu desquelles il fut écrit, ont engagé Basin
à ne point y attacher son nom, et à n'en faire
connaîti'e l'auteur que d'une manière en quelque
sorte énigmatique. Le nom à'Amelgard, prêtre
liégeois, accolé à Vex libris sur un exem-
plaire manuscrit de cet ouvrage, a longtemps
fait attribuer à cet inconnu la chronique de Tho-
mas Basin. ( Voy. Amelgard ). Mais cette ques-
tion a été parfaitement éclaircie de nos jours
par M. Quicherat. Cette chronique reprend la
série des faits à l'assassinat de Louis, duc d'Or-
léans, en 1407, et les conduit jusqu'à la mort de
Louis XI (1483). L'histoire de Charles Vn y
occupe moins d'étendue que celle de son succes-
seur. Jusqu'au moment où l'auteur joua lui-
même un rôle sur la scène des affaires publi-
ques , il paraît s'être borné à une sorte d'épi-
tomé des principaux événements , recueUli de
sourcesconnues ou indirectes. Son récit commence
à prendre vers 1449 l'intérêt d'un témoignage
direct, oculaire, animé, principalement en ce qui
concerne les faits mémorables dont la province
qu'il habitait fut lé théâtre à divers intervalles.
Cet intérêt s'accroît singulièrement sous le règne
de Louis XT, à cause des circonstances biogra-
phiques ci-dessus rapportées.
Vallet de Viriville.
Manuscrits de la Bibliothèque impériale, n" 6962; 8970,
6970 A, 6970 B., 664. — M. Quicherat , 5ar la Fie et les
Ouvrages de Thomas Basin, dans la Bibliothèquel de
l'École des Chartes, t. III, p. 313 et suiv.
BASIN {Bernard), théologien espagnol, cha-
noine de Saragosse, vivait à la fin du quinzième
siècle. On a de lui, entre autres ouvrages : Trac-
tatus de Artihus magicis et magorum malefi-
cii5; Paris, 1485, in-4° gothique, et 1506, in-8°.
Moréri, Dict. hist. — Gaguin, in Lud, jï/,- —Sainte-
Marthe, Callia christ., t. II.
BASIN (Jean ), littérateur lorrain, natif de
Sandancourt, mort à Saint-Dié ( Vosges ) vers
(1) Voy. ci-dessus, col. 680.
683
BASm -
1322. n fut chapelain de la chapelle du Saint-
Esprit, située dans l'église collégiale de Saint-Dié.
ïl n'est connu que par son édition du poëme in-
titulé Insigne Nanceidos Opus de Pierre de
Blaru, son compatriote et son ami.
Jean Rayr, Recherches des aaintes antiquités des
Vosges, p. 260. — D. Calœet, Bibliothèque de Lorraine.
BASiN ( Simon ), dominicain , né à Paris le
12 mars 1608, mort dans sa yille natale le 18
juillet 1671. Il fut chapelain d'Anne d'Autriche ,
femme de Louis Xm ; puis il se retira chez les
dominicains, où il prit le nom de Thomas. Il a
écrit en français des odes, des sermons, et une
tragi-comédie. Il a laissé quelques poésies grec-
ques et latines. La plupart de ses ouvrages sont
manuscrits.
Échard, Script, ord. Prœdicat.
BASIKE OU BAZINE, femme de Childéric \",
mère de Clovis, vivait au milieu du j« siècle. Chil-
déric, forcé de fuir en Germanie pour échapper
à la fureur des Francs, qui voulaient le mettre à
mort après l'avoir déposé, avait trouvé un asile
dans la Thuringe. Lorsqu'il eut été rappelé par
les Francs, et remis en possession de la royauté,
Bazine , femme du roi des Thurbigiens , quitta
son mari, et vint le trouver. « On rapporte, » dit
Grégoire de Tours, à qui nous empruntons cette
légende, « que Childéric lui demandant avec
curiosité pourquoi elle était venue vers lui d'un
pays si éloigné, elle répondit : « J'ai reconnu tes
mérites et ton grand courage , et c'est pour cela
que je suis venue, afin d'habiter avec toi ; car il
faut que tu saches que si , dans les pays d'outre-
mer, j'avais connu quelqu'un plus capable et
plus brave que toi , j'aurais été de même le cher-
cher, et cohabiter avec lui. » Le roi, tout joyeux,
s'unit à elle en mariage. Or, la nuit de la noce,
il arriva que Bazine, repoussant les embrasse-
ments de son nouvel époux, le pria d'aller de-
vant la porte du palais , et de revenir lui dire ce
qu'il aurait vu. Childéric, ne croyant pas devoir
mépriser les avis d'une femme, fit ce qu'elle lui
«lisait, et vit passer devant sa porte des léopards,
des licornes et des lions. Effrayé, il se hâta de
retourner auprès de Bazine, et de lui tout dire.
Elle l'engagea à être sans inquiétude , et à sortir
ruie. seconde fois. Le roi vit alors passer des ours
et des loups , et vint l'annoncer à la reine , qui
Se renvoya une troisième fois ; il vit des chiens,
et des animaux plus petits encore, qui se déchi-
raient entre eux. Surpris d'un pareil spectacle,
il retourna dans le lit conjugal , et demanda à sa
femme , plus expérimentée que lui , l'explication
de tous ces prodiges. Bazine le pria de passer
cette nuit dans une chaste continence , et pro-
mit de lui tout expliquer au point du jour. En ef-
fet elle lui dit, quand le soleil fut levé : « Cela
nous révèle les choses à venir, et l'histoire de
notre postérité. Notre fils sera puissant et fort
comme un lion ou une licorne ; ses enfants se-
ront rapaces et audacieux comme les loups et
les ours; la postérité qui naîti'a d'eux, et les
BASINIO 684
derniers rejetons de notre race , seront lâches
comme des chiens. Quant aux plus petits ani-
maux que tu as vus se déchirer entre eux, ils
sont l'image du peuple , en proie aux factions et
aux guerres intestines quand il n'est plus retenu
par la crainte de ses chefs. « Childéric se réjouit
de voir qu'une si nombreuse postérité devait
naître de lui. »
Une autre BAzrNE, fille de Chilpéric et d'Au-
dovève, fut violée par les domestiques de Frédé-
gonde, et renfermée dans un couvent à Poitiers.
Aimoin, llb. 4, cap. 8. — Grégoire de Tours, Histoire
des Francs, lib. Il, cap. X. — Le Bas, Dictionnaire
encyclopédique de la France.
BASiNOE ou BASiNGSTORE {Jean), phi-
lologue du treizième siècle. Il fut arcliidiacre à
Londres et à Leicester, et mourut en 1252. Il
alla étudier à Athènes, où la fille de l'arche-
vêque lui apprit le grec.' Il a laissé une traduc-
tion latine d'une grammaire grecque, qu'il in-
titula Donatus Grsecorum ; — la Concordance
des Évangiles; — un commentaire sur une
partie des sentences de Lombard , intitulé Par-
ticulas sentenïiarum per distinciiones ; — et
un volnme de Sermons. C'est lui qui fit con-
naître en Angleterre les figures et les chiffres
dont les Grecs se servaient pour exprimer les
nombres.
Sclirell, Hist. de la litt. grecque, t. 7, p.?.80. — Schnei-
der, ad Aristotelis Bistoriam naturalem. — Fabri-
cius, Bibliotheca mediee et infimse xtatis, tom. IV,
p. 150.
RASiNio DE RASANii, poëte italien, né
vers 1425 à Parme, ou dans le voisinage de cette
ville, mort en 1457. Il étudia le grec sous Théo-
dore de Gaza, et devint, en 1448, professeur d'é-
loquence latine à Ferrare. Il perditcette place pour
n'avoir pas défendu assez bravement les intérêts
de Lionel d'Esté contre François Sforza, duc de
Milan, et se retira à Rimini, à la cour de Sigis-
mond Malateste , dont il chanta les louanges.
Ses principaux ouvrages sont : Libri quatuor,
Isottaei inscripti ; recueil de trente épîtres à
l'imitation à&?,Héroïdes d'Ovide, enhonneurd'f-
sotta, maîtresse de Sigismond. Ces épîtres ont
été publiées par Prudhomme, dans un volume
.intitulé Trinm Peetarum Porcetii, Basinïi
et Trebani Opuscula; Paris, 1539, in-8^ ; —
Epistola versibus exarata ad Sigisnmnd.
Pandulphum Malatestum, de Ungux graecas
laiidïbus et necessitate, imprimé dans les
Anecdota litteraria, t. 2, p. 401 ; — Epistola
ad Robertum Ariminensem , ibid., p. 300; —
Hesperidos libri tredecim : on y trouve l'histoire
de la guerre de Sigismond contre Alfonse d'Ara-
gon ( Voy. une analyse de ce poëme dans le Con-
servateur, ann. 1757, t. 3, p. 199-338); — As-
tronomicon libri duo, poëme imité de celui d'A-
ratus. L. Drudi a publié un choix des oeuvres de
Basinio, sous le titre : Basinii poemata prses-
tantiora, nunc primum édita et commentariis
ilhistrata ;^\m\n\, 1794-1795, 2 vol. in-4".
P, Affo, Scrit'ori Parmigiani, t. Il,
685
BASIRE — BASRERVILLE
686
* BASIRE ( Claude ), conventionnel, né à
Dijon en 1764, mort le 3 avril 1794. H était
commis aux archives des états de Bourgogne
lorsque la révolution éclata. D fut d'abord
nommé membre du directoire du district des
Cordeliers, puis député de la Côte-d'Or à l'as-
semblée législative. Dans la séance du 1 1 no-
vembre, il dénonça un receveur général des
finances qui engageait ses employés à émigrer.
Le 23, il vota la suppression des costumes
religieux et la liberté des cultes; le 25, U
fit créer le comité de surveillance. Le 4 février
1792, il s'éleva contre l'exportation du numé-
raire, et demanda, trois jours après, comme
remède à ce mal, la séquestration des biens des
émigrés. C'est par lui que la nation fut instruite
de l'existence du comité autrichien, dont le
but était une réaction contre-révolutionnaire.
Un juge de paix, nommé La Rivière, lança contre
lui un mandat d'amener ; mais l'assemblée le prit
sous sa protection, et mit La Rivière en accusa-
tion. Depuis ce temps, Basire coopéra activement
aux journées du 20 juin et du 10 août 1792.
Après cette dernière journée, il sauva plusieurs
soldats suisses en faisant décréter qu'ils étaient
sous la sauve-garde de la loi. C'est à lui que l'on
doit la prohibition des inhmnations dans les
églises. Représentant du département de la
Côte-d'Or à la convention , il se rangea d'abord
parmi les montagnards, demanda la peine de
mort conti'e tout individu qui proposerait de
créer « une puissance héréditaire et indivi-
duelle, ■» dénonça, le 14 décembre 1792, Bris-
sot et Louvet, et vota la peine de mort dans le
procès de Louis XVL Dans le mois de février
1793,ilfutnomméaucomitéde sûreté générale, et
ensuite envoyé en mission à Lyon, avec Legendre
et Rovère. Il cassa la municipalité de cette ville,
qui était du parti girondin, et la recomposa avec
des hommes qui partageaient ses principes. Au
31 mai, il parla contre lacommission des Douze,
et demanda que la convention allât fraterniser
avec le peuple, qui attendait à la porte que l'as-
semblée expulsât de son sein les partisans de
Vergniaud et de Brissot. Le 22 juillet, il dénonça
Custine; le28août, il provoqua la loi qui décla-
rait la république en état de révolution jusqu'à
la paix. Quelques jours après , il fut nommé se-
crétaire de la convention, et proposa la loi qui
ordonnait le tutoiement. Le 10 novembre, il com-
battit la motion qui avait pour but de forcer les
représentants du peuple à rendre compte de leur
fortune, et parla contre le système de la Ter-
reur. Accusé de complicité avec Chabot et d'au-
tres députés convaincus d'avoir, en vue d'un sor-
dide intérêt, falsifié un décret de la convention
relatif à la Hquidation de la compagnie des Indes,
et d'avoir corrompu Fabre pour acheter son si-
lence ; Basire, quoiqu'il eût dénoncé le crime au
comité de salut public , fut décrété d'arrestation
le 16 janvier 1794. Aprèsune détention de quatre
mois au Luxembourg, il fut traduit devant le tri-
bunal révolutionnaire, condamné à mort le 3 avril,
et exécuté le même jour. Le corps légistatif ac-
corda, le 2 mai 1797, une pension à sa veuve.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Moniteur.
BASiRB (Isaac), théologien angUcan, né
dans l'île de Jersey en 1607 , mort en 1676. Il
fut d'abord maître d'école à Guemesey , puis
chapelain de Charles I^"". Pendant le règne de
Cromwell, il parcourut la Morée, la Palestine,
la Mésopotamie ; il professa la théologie en
Transylvanie, à l'université de Weissembourg.
A la restauration, il rentra en Angleterre et de-
vint chapelain de Charles H. On a de lui, entre
autres ouvrages : Deo et Ecclesise sacrum, ou
le Sacrilège jugé et condamné par saint Paul
dans l'épître aux Romains, II, 22 ; — Biatriba
de antiqua Ecclesise hritannicee libertate;
Bruges, 1656, in-8° ; — Historié dupresbyté-
rianisme anglais et écossais; Londres, 1659 et
1660, in-8°.
BioqrapMa Britannica.
* BASIRE {Jacques), graveur anglais, né à
Londres le 6 octobre 1730 (1), mort le 6 septem-
bre 1802 (2). Élève de son père Isaac Basire, il
laissa quelques œuvres de mérite, gravées d'après
les maîtres ; les plus estimées sont : le Camp du
Drap d'or ou V Entrevue de François I^", et
d'Henri VIII ea 1520 ; — le capitaine Cooh en
1777,d'aprèsHodjes, in-fol.; — Lady Stanhope,
d'après WUson; — lord Camden, d'après Rey-
nolds; — Oreste et Pylade, d'après West. Le
portrait de Basire, gravé par son fils, se voit en
tête du neuvième volume des Anecdotes litté-
raires de Nichols.
Nichols, Literary anecdotes ofthe eigkteenth century.
BASIRE {Jacques ), fils du précédent, né en
1769, mort à Chigwell, près de Londres, le 13 mai
1822. Il grava la plupart des planches publiées
par la Société royale et celle des antiquaires de
Londres, ainsi que les planches qui accompa-
gnent un grand nombre de volimaes des Parlia-
mentary Records. L'aîné de ses enfants, Jac-
ques Basire , dessinateur et graveur estimé , a
continué la plupart de ses travaux.
Strult, History of Èngravers. — Jnnual Biography
and Obituary, 1823.
BASRERVILLE ( Jean), célèbre imprimeur et
graveur, né à Wolverby en 1706, mort en 1776
à Birmingham. U quitta sa profession de maître
d'école pour se faire imprimeur. Il grava et fondit
lui-même ses caractères, et leur donna une
grande perfection. H fit le premier fabriquer le
papier non fiUgrané, ait papier vélin. Ses prin-
cipales éditions se distinguent encore par leur
noble simplicité, sans vignettes ni ornements
superflus. Cependant son Orlando Furioso,
1775, 4 vol. in-8°, en est orné. On recherche ses
éditions de Virgile, 1757, in-4°, d'Horace, de
Juvénal et de Perse, aussi bien que de la Sible
anglaise, imprimée aux frais de l'université de
(1) Et non 1740, comme il est dit dans quelques biogra-
phies.
(2) Et non 1780, comme on l'a prétendu par erreur.
687
BASKERVILLE — BASNAGE
688
Cambridge. Il est fâcheux que ce magnifique ou- ■
vrage in-fol. soit imprimé sur un papier tiop j
mince et trop transparent, qui laisse apercevoir
le verso des pages. La société littéraire qui a
donné, en 1785, une édition de Voltaire in-4° et
in-8° (édition de Kelil), a acquis les poinçons de
Baskerville pour servir à son impression.
A. F. Dldot, Essai sur la Typographie.
*BASKO, historien polonais , vivait vers le
milieu du quatorzième siècle. Il est considéré
comme le plus ancien historien après Kadlubko, et
a écrit \m&Histoire de Pologne{l370) sous le rè-
gne de Casimir le Grand.
Catat. Script. poCnn. — Hartknoch, Catal. guorund.
Script, polon.
BASRCAL, PASKCAL OU PASQUAL {Abul-
Hussem ), lexicographe, né à Gordoue au com-
mencement du douzième siècle, mort en 1182.
On a de lui une Bibliothèque arabico-espagnole
divisée en dix parties ( manuscrite, sous le n" 1 672,
à la bibliothèque de l'Escurial). On lui attribue
une Histoire des cadls de Cordoue et une Bis-
toire d'Espagne.
D'Herbelot, Biblioth. orientale. — Casirl, Bibliotheca
arabica- hispana.
BASiUADJi {Ibrahim), imprimeur hongrois,
mort en 1746. Il fonda à Constantinople la pre-
mière imprimerie. Par un Jetva du sultan
Achmet in, il lui fut permis de tout imprimer,
excepté le Koran et les commentaires canoni-
ques. On cite, parmi les ouvrages sortis de ses
presses : un dictionnaire arabe-turc par Djé-
vhéry et Wan-Kouii, en 2 vol. in-fol., 1729; —
Tarikhi Seijiar (Journal du Voyageur), ou his-
toire de Virriiption des Aghuans et de leur
guerre avec les Persa7is, ouvrage traduit du
latin en langue turque; — Tarikhi Hindi Garbi
(Histoire d'Amérique); — Tarikhi Tijynour
Kourkan de Nazami Zadeh (llistoh-a deTamer-
lan), in-4°, traduit de l'arabe; — Tarikhi mers
cl-cadym Weldjédijd, ou Histoire de V Egypte
ancienne et nouvelle, par Sohaïli-Effendi ; —
Gulcheni Kholafa, ou Bouquet de roses des
Califes, par Nazami-Zadeh, in-fol.; — Gram-
mfiire turque-française, du P. Holdermann,
jésuite allemand , missionnaire à Galata ; — le
Bjihan numa, ou Petit atlas, d'Hadjy-Khalfa,
in-fol.; — Kitab Tarikhi Neima, ou Annales
ottomanes de Neima, 2 vol. in-fol., de l'année
1728 ; — Ahrali-Ghazevatder dyari-Bosna,
ou Giierres de Bosnie depuis 1736 jusqu'en
1739, par Omar-Effendi.
BASMAïsoN pouGNET ( Jean de), juriscon-
sulte français, natif de Riom, vivait au seizième
siècle. Il appartenait à une famille distinguée, fit
de bonnes études, et se lia à Paris avec Etienne
Pasquier. De retour à Riom, il exerça avec dis-
tinction la profession d'avocat. En 1576, il re-
présenta la province d'Auvergne aux états de
Blois, où il émit l'opinion, remarquable pour l'é-
poque, qu'il fallait user d'indulgence envers les
protestants. Cette modération lui valut d'être
choisi, avec l'évêque d'Autun et le seigneur de
Montmoin, pour aller inviter le prince de Condé
à assister aux états. Basmaison fut encore en-
voyé deux fois vers Henri DI pour les affaires de
sa province. Les hgueurs, auxquels il était op-
posé, le persécutèrent dans les dernières années
de sa vie. Il paraît qu'il eut le projet de laisser le
barreau pour la lieutenancc de la sénéchaussée
d'Auvergne , et qu'il en fut détourné par Pas-
quier, qui lui écrivit à ce sujet une letti-e où l'on
remarque ce passage : « Il y a trente ans et plus
que vous tenez l'un des premiers lieux entre
ceux de notre ordre en notre pays , étant chéri
et aimé des grands, respecté du commun peuple,
vivant en une honnête liberté, sans altération
de votre conscience; et maintenant qu'êtes ar-
rivé sur l'âge, désirez ambitieusement, poursuive/,
d'être lieutenant de province. Étant avocat du
commun, votre fortune dépend de vous et de
votre fonds; étant appelé à cet état, vous dépen-
drez désormais des grands qui le vous auront
octroyé. » Ce sage conseil, si sagement exprimé,
fut suivi. On a de Basmaison : Sommaire dis-
cours de fiefs et arrière-fiefs ; Paris, 1579; ou-
vrage intitulé Paraphrase stir la coutume
(d'Auvergne), 1590, réimprimé plusieurs autres
fois, et digne de l'être à raison des connaissances
que l'auteur y a répandues ; — un dernier com-
mentaire écrit en latin, et entrepris par le conseil
du célèbre Charles Dumoulin , mais qui ne s'est
point retrouvé. V. R.
Pasquier, lettres. — Morcri, Dictionnaire hislorique.
BASMANOFP (Pierre), général russe, aida
en 1605 au faux Démétrius ou Dmitri h monter
sur le trône au préjudice de Fédor, fils du czar
Boris. 11 fut, le 18 mai 1606, assassiné par Mi-
chel Tatistcheff, au momentoù il essayait de tenir
tête à une foule de conspirateurs qui voulaient
pénétrer dans le Kremlin.
Encyclopédie Russe.
BASNAGE (Benjamin ), théologien protes-
tant, né à Carentan en 1580, mort en 1652. On
a de lui un traité de l'Eglise, estimé de ses co-
religionnaires.
BASNAGB DE FLOTTEMASVII.LE ( Sa-
muel), petit-fils du précédent, né en 1638 à
Bayeux, mort à Zutphen en 1721. On a de lui :
Annales politico-ecclesiastici annorum 1645,a
Csesare-Augusto usque ad Phocam; Rotter-
dam, 1706, 3 vol. in-fol.; — de Rébus sacris et
ecclesiasticis Exercitationes historico-criticx,
in quibus cardinalis Baronii Annales ab A.C.
35, in qtio Casaubonus desiit, expanduntur ;
1662, in-4".
BASNAGE DU FRAQUENAY OU FRANQUES-
NAY (Henri), jurisconsulte français, fils puîné
de Benjamin, né le 16 octobre 1615 à Saintc-
Mère-Église, dans le voisinage de Carentan,
mort à Rouen le 20 octobre 1695. 11 fut un
des plus habiles et des plus éloquents avocats dri
parlement de Nonnandie. Consulté et plaidant
dans toutes les affaires importantes, il eût été
appelé à prendre part à la révision générale des
689 BASNAGE
droits coutumiers de France, si ce projet conçu
par Letellier eût abouti. En 1677 il fut commis^
saire pour les affaires de religion, et s'acquitta
avec distinction de son mandat. Quoique sing»-
lièrement érudit, il était doué de l'imagination
la plus vive, et estimé de tous au rapport de
Bayle, bien qu'il fût protestant. On a de lui :
Coutumes du pays et duché de Normandie,
avec commentaires, 2 vol. in-fol., 1678, 1681,
1694; — Traité des hypothèques, m-k°, 1687,
1724. Les œuvres complètes de Henri Basnage
ont été publiées à Rouen en 2 vol. in-fol., 1709,
1776, par Jacques Basnage de Beauvai; il y a
une 4^ édition avec des notes de La Guesnerie,
Rouen, 1778, 2 vol. in-fol. V.-R.
Bayle, Dictionnaire. — Moréri, Dict. hist. — Bibliot.
wniv., t. XXII, p. 426-«8. -Faisand, f^iesdesplus célè-
bres Jurisconsultes.
BASNAGE DE BEAUVAL ( Jacques), fils aîné
du précédent, né à Rouen le 8 août 1653, mort
le 22 décembre 1722. Son père l'envoya fort
jeune à Saumur, pour étudier sous Tannegui Le
Fèvre. Doué des plus heureuses dispositions,
à dix-sept ans le jeune Basnage était déjà fami-
liarisé avec les auteurs grecs et latins, et savait
presque toutes les langues modernes. Se sentant
du goût pour la profession de ministre, Bas-
nage , malgré les avis pleins de sollicitude de
Tannegui Le Fèvre, son maître, se rendit à Ge-
nève , on il commença ses études de théologie,
et ensuite à Sedan, où il les acheva sous Jurieu
et Beaulieu. De là il retourna à Rouen, où il fut
reçu ministre au mois de septembre 1676. Il se
maria en 1684, «t épousa Susanne du Moulin,
petite-fille du fameux Pierre du Moulin. Le
temple de Rouen ayant été interdit le 6 juin
1685, Basnage obtint du roi la permission de se
retirer en Hollande. S'étant fixé à Rotterdam ,
il y fut ministre pensionnaire jusqu'en 1691 ,
où il fut nommé pasteur ordinaire de l'église
wallonede cette ville. Le pensionnaire Heinsius,
qui l'avait pris en amitié, désirant l'avoir auprès
de lui, le fit demander en 1709 par l'église
wallone de la Haye. Là , par le crédit de son
protecteur, Basnage se vit appelé à jouer un
rôle politique qui ne fut pas sans éclat. Chargé
de plusieurs missions importantes, il s'en ac-
quitta avec habileté. L'abbé Dubois , venu à la
Haye en 1716, pour y négocier une alliance dé-
fensive entre la France, l'Angleterre et les états
généraux , eut ordre du régent de s'entendre
avec Basnage. Ils agirent de concert, et réussi-
rent à faire conclure l'alliance le 14 février 1717.
Le duc d'Orléans , reconnaissant des services
que Basnage avait rendus en cette circonstance,
lui fit restituer tous les biens qu'il avait en
France. Cependant, au milieu de toutes ces
distractions , Basnage cultivait toujours les let-
tres avec ardeur ; mais sa santé , qui jusque-là
lui avait permis de suffire à ces soins divers,
s'altéra sensiblement en 1722.
Basnage avait de la douceur, du liant dans le •
— BASOLI
G90
caractère , et il joignait à ces qualités naturelles
ce que donne l'usage du grand monde, une
exquise politesse. Le Vier lui prête aussi une
grande franchise, ce qui se concilie plus diffi-
cilement avec sa vocation pour la diplomatie.
Quant à la solidité et à l'étendue de son savoir,
elles sont suffisamment attestées par les nombreux
ouvrages qu'il a laissés, et dont les principaux
sont : la Communion sainte , ou Traité sur
la Nécessité et les Moyens de communier
dignement; Rotterdam, 1688, in-18 : cet
ouvrage, qui fut approuvé même des catholi-
ques , a eu un grand nombre d'éditions ; —
Traité de la Conscience, dans lequel on exa-
mine sa nature, ses illusions , etc.; Amster-
dam , 1696, 2 vol. in-8° ; on y trouve la réfu-
tation des arguments de Bayle sur la conscience
errante ; — Histoire de V Église , depuis Jé-
sus-Christ jusqu'à présent ; Rotterdam, 1699,
2 vol. in-fol.; — Histoire des Juifs, depuis
Jésus- Christ jusqu'à présent, etc., pour ser-
vir de supplément à l'Histoire de Josèphe;
Rotterdam , 1606 , 5 vol. in-12 : ce livre est un
de ceux qui font le plus d'honneur à Basnage ;
il a été réimprimé à Paris en 1710, avec quel-
ques changements et suppresions par l'abbé
Dupuis , sans nom d'auteur; — Dissertation
historique sur les duels et les ordres de che-
valerie (Amsterdam, 1720, in-S"). Cet ou-
vrage , rempli d'une curieuse érudition , a été
depuis souvent mis à contribution par des auteurs
qui ne l'ont pas nommé; — Histoire des ou-
vrages des savants; Rotterdam, 1687-1709 : c'est
un recueil périodique, composé de 24 vol. in-12.
Le has, Encyclopédie de la France, etc.; vol. in-lî. —
Nlcéron , Mémoires, t. IV et X.
BASNAGE DE BEAUVAL (Henri), juriscon-
sulte , frère du précédent , naquit à Rouen le
7 août 1656, fut avocat au parlement de cette
ville, et, après la révocation de l'édit de Nantes,
se réfugia en Hollande, où il mourut le 19 mars
1710. On a de lui : Tolérance des religions ,
1784, iQ-12; — Histoire des ouvrages des
savants , 1687 et 1709, 24 vol. in-12 ; — Dic-
tionnaire universel , recueilli et compilé par
feu Antoine Furetière ; 2' édition augmentée ,
1701, 3 vol. in-fol. L'édition du Dictionnaire
de Trévoux, 1704, 3 vol., n'en est qu'une réim-
pression. <( Tout y est semblable , dit le P. Ni-
« céron , méthode , orthographe , exemples... ;
«on y a laissé jusqu'aux fautes d'impression;
n il y a, à la vérité, quelques additions, dont la
"■ plupart sont entièrement étrangères au dic-
« tionnaire. » Une nouvelle édition a paru en
1626 (4 vol. in-fol. ), après la mort de Basnage.
Bayle, Dictionnaire historique. — Niceron , Mémoires,
t. Il etX.
* BASOLI (Antoine), peintre italien contem-
porain, natif de Bologne, n forma son talent à l'A-
cadémie de cette ville, d'où il se rendit à Rome
pour s'y perfectionner à l'école des maîtres. Il
peignit les décors , surtout ceux de théâtre. On
691
BASOLI
sait que ce genre de peinture est singulièrement
estimé en Italie. On a de lui ; Raccolta di pros-
pettive série, rustiche, e dipaesaggio; Bologne,
1810, in-fol. obi.
Orlof, Histoire de la peinture en Italie.
* BASQUE {Michel le), nom d'un fameux
capitaine boucanier qui , de concert avec l'O-
lonnais , prit les villes de Maracaîbe et de Gi-
braltar, à la tête de 600 hommes à peu près, dans
le golfe de Venezuela. Leur butin fut estimé à
400,000 couronnes.
Charlevolx, Histoire de la Nouvelle -France.
*BASS {Edouard), théologien américain, né
à Dorchester en 1726, mort en 1803. Il fut le
premier évêque de Massachussetts et laissa la
réputation d'un savant canoniste.
Biographie universelle ( édition belge ).
*BASS {George) , explorateur anglais, vivait à
la fin du dix-huitième siècle, et mourut dans
les premières années du dix-neuvième. Il était
chirurgien de la Confiance , vaisseau de guerre
anglais, et découvrit le détroit de Bass, entre le
continent de la Nouvelle-Hollande et la terre de
Van-Diémen.^Bass mourut sans recevoir aucune
marque de distinction ou récompense pour une
exploration qui faillit lui coûter la vie , puisque
lui et son équipage restèrent plusieurs jours
sans vivres.
Fllnder's Journé!/ of Discovery to terra Australis,
BASS ou BASSics {Henri), médecin alle-
mand, né à Brème en 1690, mort en 1754. Il se
rendit en 1713 à Halle, où il suivit les leçons
du célèbre Hoffmann. En 1715 il passa à Stras-
bourg, et deux ans après à Bâle , où il se livra
tout entier à l'étude de l'anatomie et de la chirur-
gie. Reçu docteur à Halle en 17 18, il y fut quelque
temps après nommé professeur extraordinaire
d'anatomieet de chirurgie, place qu'il a remplie
jusqu'à sa mort. On a de lui : Disputatio de
fistula ani féliciter curanda; Haie, 1718 :
c'est la thèse inaugurale que Haller inséra dans
son recueil des thèses chirurgicales ; Macquart
l'a traduite en français; Paris, 1759, in-12 :
l'auteur y compare les méthodes adoptées par les
anciens avec celles qui étaient en usage de son
temps, et il croit trouver beaucoup de con-
formité entre elles; — Grûndlicher Bericht
von Bandagen ; Leipzig, 1720 et 1723, in-8° ;
Amsterdam, 1748 : c'est un traité sur les banda-
ges; — Observationes anatomico-chirurgico-
medicee; Halle, 1731, in-8'' : l'auteur y a joint
plusieurs bonnes figures et la description de
plusieurs instruments de son invention; —
Tractatus de Morbis venereis; Leipzig, 1764,
in-S" : l'auteur y a ajouté quelques observations.
Bass a encore donné eu allemand des Commen-
taires sur la chirurgie de Nuck, qui ont été im-
primés à Halle, en 1728, in-8°.
Biographie Médicale.
BASSA( don Pedro-Hola^co), colonel espa-
gnol, natif de Reus (Catalogne), massacré en 1835
par le peuple de Barcelone. Il se fit remarquer
BASSAN 692
dans les guen-es contre les Français en Catalogne
{ 1808), et par son attachement à Ferdinand VII.
Biographie Universelle (édit. espagnole).
BASs^vs {Nicolas) , typographe allemand,
natif de Francfort-sur-le-Mein , vivait dans la
seconde moitié du seizième siècle. On lui doit
l'impression de nombreux ouvrages de médecine
et de botanique et la publication des œuvres de
Tabernaemontanus, remarquables par leurs plan-
ches. C'est amsi, qu'à la mort de Tabemsemonta-
nus (en 1590), qui laissait inachevé son Kràuter-
buch (herbier), Bassaeus fit continuer l'ouvrage
par N. Braun, et le publia dans la même année
en trois parties qui se suivirent, en même temps
que la seconde édition de Y Icônes plantarum,
4 vol. in-4°. Quant aux figures de ce dernier
ouvrage , elles furent publiées sous le nom de
Bassaeus, sans le texte et sous ce titre : Icônes
plantarum; Francfort, 1590, 4 vol. in-4°. On
y trouve gravées sur bois 2,555 figures de
plantes officinales et autres. C'était la plus riche
collection que l'on eût encore vue.
Haller, Bibliother.a Botanicor.
BASSAL, (/ecn), prêtre et diplomate , né à Bé-
ziers le 12 septembre 1752, mort en 1802. Il se
fit remarquer par son enthousiasme au com-
mencement de la révolution , et devint en 1790
curé constitutionnel de Saint-Louis , à Versail-
les, puis député du département de Seine-et-
Oise à l'assemblée législative. Dans le mois de
mars 1792 , il proposa une amnistie sur les mas-
sacres de la Glacière, à Avignon ; en mai, il pro-
voqua un décret d'accusation contre Brissac,
commandant de la garde constitutionnelle du roi.
Nommé membre de la convention, il vota la mort
de Louis XVI, et le 22 janvier 1794 fut élu secré-
taire de l'assemblée. Envoyé dans le Jura pour
étouffer l'insurrection fédéraliste , il eut à se
justifier à son retour du peu d'énergie qu'il avait
déployé ; mais les jacobins acceptèrent les ex-
plications qu'il donna, et l'élurent président de
leur société. Il fut ensuite envoyé en Suisse
pour surveilier les opérations diplomatiques de
Barthélémy. Après la session conventionnelle,
Bassal devint le secrétaire de Championnet , et
le suivit en Italie ; l'année suivante , il fut tra-
duit devant une commission militaire , comme
dilapidateur des deniers publics. Sauvé par la
chute de Merlin , Treilhard et Larevellière-Lé-
peaux, le 30 prairial an VII , il rejoignit Cham-
pionnet à l'armée des Alpes , et revint à Paris à
la mort de ce général.
Le Bas, encyclopédie de la- France. —'Biographie
des Contemporains.
BASSAN ou BASSANO, nom de plusieurs
peintres italiens, appartenant tous à la même
famille.
I. BASSAN {François da Ponte, dit le),
peintre italien , natif de Vicence, mort en 1530.
Il appartenait à la première école vénitienne, et
suivit les principes des deux Bellin. Distingué
par ses connaissances, il put devenir chefi
693
BASSAN
d'école. Ses ouvrages témoignent de ses pro-
grès successifs. Les fresques de Milan, dues
à ce maître , sont d'un bon dessin ; mais les lu-
mières et les ombres sont , au jugement de Lo-
mazzo, mal distribuées.
Lomazzo, Traité de peinture. — Lanzi , Storia pitto-
rica.
n. BASSAN {Jacques da Ponte, dit le vieux),
peintre italien, fils de François , naquit en 1510
à Bassano, ville des États de Venise, et mourut à
Venise en 1592. Il fut élève de son père, travailla
quelque temps à Venise, et forma ce qu'on appelle
son troisième style d'après leCorrége. Admirateur
de la nature, il peignit des paysages et des animaux
avec beaucoup de vérité. Mais son pinceau n'est
pas si vrai dans les sujets historiques, parce qu'il
connaissait très-peu les beautés de l'antique. On
voit plusieurs de ses tableaux à Paris, au Louvre
( le Christ porté au tombeau; — Joseph d'Ari-
mathie). «iBassan, dit le célèbre Annibal Carra-
che, fut un peintre excellent, digne d'une plus
grande louange que celle que Vasari lui donne,
parce qu'entre les beaux tableaux qu'on voit
de lui , il a fait encore de ces miracles qu'on
rapporte des anciens Grecs , trompant par son
art non-seulement les bêtes, mais les hommes ;
ce que je puis témoigner, puisque, entrant un jour
dans sa chambre, je fus trompé moi-même, avan-
çant la main pour prendre un livre que je croyais
ira vrai livre, et qui ne l'était qu'en peinture. »
Le Bassan avait mis dans son jardin diverses
figures de reptiles et d'animaux qu'à la pre-
mière vue on croyait vivants. Ce peintre excel-
lait aussi dans le portrait. Il fit ceux de l'Arioste
et du Tasse, et de plusieurs hommes célèbres de
son temps. Lui-même se peignit avec les attri-
buts de son art. I! partageait son temps entre la
lecture , la musique , la peinture, et les soins du
jardinage. Il laissa quatre fils, tous peintres. Plu-
sieurs de ses tableaux sont en Italie, d'autres dans
la galerie de Dresde et dans celle de Vienne; ce
sont des sujets tirés de la Bible : Noé avec sa
famille ; — les Vendeurs chassés du temple ;
— le Repas chez, Marthe; — le Retour de Jacob;
— le Repas chez le Pharisien; — la Reine de
Saba; — la Naissance de Jésus-Christ , etc.
ni. BASSAN (François), peintre, fils du
précédent, né en 1548, mort à Venise en 1591.
Il travailla avec le Tintoret au palais de Saint-
Marc, et y peignit quelques fresques, sur les
dessins de Paul Véronèse. Il fit aussi beaucoup
d'ouvrages pour! les églises et pour différents
particuliers. Des marchands en répandirent plu-
sieurs dans les pays étrangers ; et l'on prétend
que des copies faites par les élèves de François
Bassan furent vendues pour des originaux. Il
avait peint un magnifique tableau représentant
l'Enlèvement des Sabines, qui fut vendu très-
cher au maréchal d'Ancre.L'humeurmélancolique
de cet artiste lui fit croire, sur la fin de sa vie ,
qu'il était sans cesse poursuivi par des archers.
Un jour qu'on frappa violemment à sa porte, il
BASSANI 694
crut que les archers arrivaient : il se jeta par la
fenêtre, et mourut quelque temps après. Le
Louvre possède de lui un tableau représentant
Jésus dans la maison de Marthe et de Marie.
IV. BASSAN, dit le Chevalier (Léandre) ,
frère de François, peintre, né en 1560, mort à
Venise en 1623. Il excella dans le portrait. Il
peignit entre autres le doge Grimani , qui le fit
chevalier de Saint- Marc. H était toujours vêtu
magnifiquement; il avait un goût passionné pour
la musique. Avec les mêmes talents que soà
frère François, Léandre Bassan avait les mêmes
accès de folie : il s'imaginait toujours qu'on vou-
lait l'empoisonner. Il y a cinq tableaux de cet
artiste à Dresde : le Départ de Jacob ; l'Adora-
tion des Bergers ; un Marché d'animaux ; le
Portrait d'un doge de Venise, et un sujet pas-
toral. La galerie de Vienne possède de lui le
portrait d'un ecclésiastique et un tableau de
famille; et au musée du Louvre on voit de lu;
les Juifs surpris de la résurrection de Lazare.
V. BASSAN ( Jean-Baptiste et Jérôme ) ,
peintres, le premier, mort en 1613, âgé de
soixante ans, elle second, en 1622, âgéde soixante-
deux ans, s'appliquèrent presque uniquement à
copier les tableaux de leur père. Ils parvinrent
si bien à saisir sa manière aisée et naturelle,
que les marchands vendent souvent leurs copies
pour les originaux ; et voilà pourquoi on voi^
tant de tableaux que l'on dit être de la main de
Jacques Bassan.
Piles, f^ie des Peintres.— Vasari.— Lanzi, Storia délia
Pittura. — Lomazzo , Traite de Peinture. — Nagler,
Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
*BASSAND (Jean-Baptiste), médecin, né en
1680 à Baume-les-Dames , petite ville de Fran-
che-Comté ; mort à Vienne (Autriche ) le 30 no-
vembre 1742. Il étudia la médecine à Leyde sous
le célèbre Boerhaave , avec lequel il se lia d'a-
mitié. Nommé chirurgien militaire au service de
l'Autriche, il parcourut une grande partie de l'Al-
lemagne , de l'Italie , de la Hongrie, et envoya
à son maître , avec lequel il entretenait une cor-
respondance, beaucoup de minéraux et de plan-
tes. La correspondanoj de Boerhaave avec Bas-
sand (ad Joan.-Bapt. Bassandum , Herm.
Boerhavii Epistolx ) a été publiée à Vienne en
1 778, in-8° , sur les autographes conservés à la
bibUothèque de Vienne.
Biographie Médicale.
*,BASSANi OU BASSIANO (Alexandre), l'An-
cien , surnommé Maggi ou Magius, jurisconsulte
italien , mort à Ravenne en 1495, où il était pré-
teur de la ville. Il fut dans plusieurs villes asses-
seur du podestat, après avoir pratiqué le droit
à Padoue, sa ville natale. Il laissa manuscrit :
De officia prastoris, dont Scardeoni fait un grand
éloge.
Scardeoni, De Antiquitatibus urbis Patavii, H, 10.
* BASSANI OU BASSIANO (Alexandre), anti-
quaire italien, natif de Padoue, vivait au sei-
zième siècle. Il fut chargé, avec Jean Cavaccio,
695
BASSANI
de la description des figures des empereurs ro-
mains qui ornent la salle du chef militaire de
Padoue. Il laissa aussi manuscrites les vies des
douze Césars , ouvrage mentionné par Scar-
deoni.
Soardeoni, De Jntiquitatilnis urbis Patavii.
* BASSANI OU BASSANO (Cesare), peintre et
graveur italien, né à Milan vers 1581, vivait en-
core en 1630. Il est moins connu par ses tableaux
que par les planches qu'il a gravées d'après
Crespi, le Guide, Jacopo da Ponte, Giacomo Lodi,
Orazio da Ferrara, etc. Une des estampes les
plus curieuses de son œuvre est celle qui repré-
sente l'exécution des malheureux si injustement
accusés pendant la peste de Milan d'avoir répandu
des onguents mortifères. E. B — n.
neinecken , Dictionnaire des Graveurs, — Huber, No-
tice des Graveurs. — Ch. Le Blanc, Manuel de VAma-
teur d'estampes.
BASSANI ( Jacques - Antoine ) , prédicateur
et poète italien, né à Venise en 1686, mort
le 21 mai 1747. Il appartenait à l'ordre de Jé-
sus, et prêcha dans presque toutes les villes d'I-
talie. Il compta parmi ses auditeurs, à Ronne et
à Bologne, le pape Benoît XTV. Il séjournait
habituellement à Padoue, où il mourut. On a
de lui : Trente sermons ; Bologne, 1752, in-4°;
Venise, 1753, ^1-4» : ses autres sermons, quoi-
qu'ils aient eu du succès, n'ont pas été im-
primés ; — des poésies latines et italiennes, pu-
bliées par le P. Roberti, à Padoue, 1749.
Maziuclielli, Scrittori d'Italia.
* BASSANI ( Jean ) , compositeur itahen , vi-
vait à Venise au commencement du dix-sep-
tième siècle. Il inventa un instrument appelé
ba.ssanello, dans lequel on soufflait avec un ro-
seau creux. Bodenchatz a inséré un motet à
huit voix de la composition de Bassani, dans son
Florilegmm musicum Portense.
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
* BASSANI ( Jean-Baptiste ) , compositeur
italien, né à Padoue vers 1657. Un cordeher, le
père Castrorillari, lui enseigna la musique. Il fut
d'abord maître de chapelle de l'église cathé-
drale de Bologne, de l'Académie des philharmoni-
ques de cette ville, et ensuite maître de chapelle
à Ferrare, et de l'Académie délia Morte. Ses
compositions lui assurent une place distinguée
pai-mi les plus habiles musiciens de son temps.
Il fut aussi gi'and vioUniste, et eut pour élève le
fameux Corelli. Ses ouvi-ages furent publiés de
1680 à 1703 : ils se composent de six opéras et
de trente-un œuvres de musique religieuse et
instrumentale. Voici les titres de ses opéras :
Falaride, tiranno d'Aggrigente; Venise, 1684 ;
— Amorosa preda di Paride ; Bologne, 1684;
— Alarico, re de' Goti; Ferrare, 1685 ; — Ge-
nevra, infanta di Scozzia ; ¥eTTa.r&, 1690; —
il bonté di Bacheville ;Pisioie, 1696; — la
Morte delusa; Ferrare, 1696.
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
"* BASSANI (Jérôme) , compositeur dramati-
que et habile contrapuBtiste, né à Venise vers
BASSANTIN 6î)6
la fin du dix-septième siècle. 11 a composé bchu-
coup de messes, de vêpres, de motets, et quel-
ques opéras , parmi lesquels on remarque : il
Bertoldo, représenté à Venise en 1718, eiVA-
mor per Forza, dans la même ville , en 1721.
Bassani a joui de la réputation d'un très-habile
maître de chant.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BASSANI (Louis), historien italien, qui vi- i
vait vers le milieu du dix-septième siècle. On a
de lui : il Costume e i Modi particolari délie
vite dei Turchi; 1645, in-8".
fia.ij,uciie.\\\, Scrittori d'Italia.
'* BASSANI ( Mathieu- Antoine), jm'\?,(X)ni,\ii!Uà
itahen, né à Solarolo, dans l'évêché de Faën/a;
il vivait encore en 1757. On a de lui : Praxis
theorico-criminalis , addita ad modernam n
praxim B. Thomœ Scipioni, hic per extensum
insertam ; Ferrare, 1755, in-fol.
Mazzuclielli, Scrittori d'Italia.
*BASSANiNO (François), hagiographc véni-
tien, qui publia Vita e morte di sancta Rosalia i
Palermitana; Venise, 1733, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BASSANO (Alvarez de Sainte-Croix ). Voy.
Sainte-Croix.
BASSANO (duc de). Voy. Maret.
BASSANO (Annibal), architecte itahen, natif f
de Padoue , vivait dans la seconde moitié du ij
quinzième siècle. Il dessina en 1493 la Loggia du '
conseil de la ville. Milizia mentionne cet artiste i'
remarquable, tout en le confondant, selon Ti-
cozzi, avec Alexandre Bassano, auteur du livre :
Dichiarazione délia arca fatto in Padova i
alla venuta delta regina Bona di Polonia, ,
imprimé à Padoue en 1556.
Mlllzia, P'ite dei Archxtetti.
BASSANTIN OU BASSENTIN (/acç'îies), as-
tronome écossais, né vers 1504, mort en 1568.
Il s'appliqua particulièrement à l'étude des ma-
thématiques , qu'il enseigna pendant quelque
temps avec distinction dans l'université de Pa-
ris. Il feignit d'ajouter foi aux prédictions de
l'astrologie judiciaire; car à cette époque un as-
tronome ne pouvait dédaigner les pratiques de
l'astrologie judiciaire sans passer pour un igno-
rant aux yeux de ses confrères. De retour dans s
sa patrie en 1562, il eut, sur la frontière d'E-
cosse une entrevue avec Robert Melvill , célè-
bre par son attachement chevaleresque à Marie
Stuart. Cette rencontre fut interprétée singuliè-
rement : on dit et répéta que Bassantm avait
écarté devant Melvill les voiles qui couvraient
l'avenir, et ce bruit fit regarder l'asti'onome
comme un savant profondément versé dans
les choses occultes. Au vrai, Bassantin était un
profond politique , et sa pénétration lui tenait
lieu du don de prophétie. On a de lui : Astro-
nomia , opus absolut issimum, imprimé trois t
fois en français ou en latin (dern. édit.); Ge--
nève, 1599, in-fol.; — Paraphrase de l'astrO' •
lobe, avec une am,plification de l'usage de,t
697 BASSANTIN
cet instrument; Lyon, 1555, et Paris, 1617,
ra-8° ; — Discours astronomiques; Lyon, 1557,
în-fo!.; — Super mathematica genêt kliaca, ou
calculs des horoscopes; — Arithmetica ; —
Musique selon Platon; — De Mathest in gé-
nère.
Monlucla, Histoire des Mathématiques.
BASSARABA ( Constantin Bracovan ou Can-
TACozÈNE ), prince de Valachie, mort en 1714.
Après son mariage avec Hélène, fille de Cons-
tantin Cantacuzène, il ajouta à son nom celui de
la famille de cette princesse, qu'il changea ensuite
contre celui de Bassaraba, nom d'une ancienne
maison valaque, en même temps qu'il avait obtenu
par le crédit de ses beaux-frères la principauté
de Valachie. Lorsqu'on 1710 la Turquie voulut
faire gouverner cette province par Démétrius
Cantemir, Brancovan embrassa le parti russe,
!pour se vouer de nouveau aux intérêts de la
Porte ; et Cantemir, devenu prince de Moldavie,
associa sa fortune à celle du czar. Accusé de
trahison après la campagne du Pruth, Brancovan
fut étranglé en 1714 aux Sept-Tours, avec ses
quatre fils Constantin , Etienne , Raducanut et
Mathieu.
Voltaire, Histoire de Charles XU. — Biographie uni-
verselle ( édition beige ).
*BASSAS (Barthélémy), grenadier à la 73°
demi-brigade d'infanterie de ligne, né à Roque-
mond (Gard), fit preuve d'un courage remar-
quable à l'affaire d'Airolo en Suisse, le 27 mai
1799. Grièvement blessé, après avoir fait des
prodiges de valeur, il se précipita avec une in-
trépidité extraordinaire dans les rangs ennemis,
fit quinze prisonniers , les ramena au quartier
général, courut de nouveau sur le champ de ba-
taille, fît de nouveaux prisonniers, revint une
troisième fois à la charge, et fut tué par la mi-
traille en courant sur une pièce de canon.
Le Bas . Encyclop. de la France.
* BASSE (Guillaume), littérateur anglais, né
au commencement du dix-septième siècle. On
ignore la date de sa mort. Il est connu par
quelques vers sur la mort de Shakspeare, qui
furent remarqués. On lui attribue : the Sword
and Buckler (poëme), 1602 ; — Great Brit-
taines Sunnes-set , bewailed with a shower
ofteares (poëme) ,1613;— Annalia Bubren-
sia, 1636.
Rose, New Biographical Dictionary.
BASSÉE (Bonaventure de la), capucin, se
nommait dans le monde Lotiis le Pippre. Il na-
quit vers la fin du seizième siècle à la Bassée,
petite ville d'Artois, et mourut au couvent de
Soignies, en Hainaut, le 11 septembre 1650. Il
enseigna d'abord la philosophie au collège de
Douai, se fit chanoine régulier à Hénin près Ar-
ras, et passa ensuite dans l'ordre des Capucins.
On a de lui : Parochianus obediens, seu de du-
plici debito parochianorum audiendi verbi et
Mïssae parochialis ; Douai, 1633, in-12. Il a été
traduit en français sous ce titre : « le ParoiS'
— BASSELIN
698
sien obéissant.... du latin du R. P. B. B. C. P.,
translaté par François de la Tombe (curé de
Saint-Quentin à Toumay), et par lui augmenté
d'aucunes amiotations ; Tournay,. 1634-, in-l2: le
même ouvrage, revu et corrigé, parut sous le
titre : Theophilus parochialis, seu dequadru-
plici debito in pi-opria parochia per sal-
vendo ;Anvers, 1635, in-12; Rouen, 1635,
in-8°;Rome, 1638, in-12; et sous le titre de Pa-
rochophilus , seu libellus de quadruplici de-
bito ; Paris, 1657, in-12, 3* edit.; ibid., 1679,
in-l6, avec le nom de l'auteur. La première partie
de cet ouvrage, qui concerne la messe de paroisse,
a paru en français sous ce titre : le Théophile pa-
roissial, par le R. P. B. B. C. P., traduit du latin
par Benoît Puys, docteur en théologie.... ; Lyon,
1649, in-12. Le P. Henri Albi publia contre cet
ouvrage l' Anti-Théophile paroissial; Lyon,
1649, in-12. Benoît Puys répliqua par une Ré-
ponse chrétienne k un libelle anonyme; Lyon,
1649. Le jésuite revint à la charge par son Apo-
logie pour r Anti-Théophile paroissial ; Lyon,
1649, in-12. Il se déguisa sous le pseudonyme
de Paul de Caôiac, prêtre' régulier. Cette dis-
pute, continuée avec une grande vivacité, se ter-
mina par une réconciliation qui se fit entre les
parties, en présence de dix-sept personnes. Les
détails ci-dessus sont nécessaires pour l'intelli-
gence d'une partie de la 15'' lettre provinciale de
Pascal. Ils expliquent aussi pourquoi, dans plu-
sieurs catalogues , les noms de Louis le Pippre ,
chanoine régulier, sont mis entre deux paren-
thèses, à la suite de ceux de Bonaventure de la
Bassée.
Paquot, Memotrei pour servir à l'Histoire littéraire
des Pays-Bas, t. \, S" édit. In-fol. — Barbier, Examen
critique des dictionnaires.
* BASSÉE ou DE LA BASSÉE (Éloi), théo-
logien français, né vers 1585, mort en 1670.11
professa la théologie aux capucins de Lille, et
laissa : Flores theologlae practicae; Douai,
1639; — Supplementum, 1658.
Biographie universelle (édition belge).
BASSELIN (Olivier), poète ouvrier (son
nom s'écrit aussi Vasselin, Bachelin, Bisselin),
naquit dans le Val-de-Vire, en Normandie, vers
le milieu du quatorzième siècle, et mourut vers
1418 ou 1419. Il était fouleur de draps, et cette
industrie occupe encore beaucoup d'ouvi'iers
dans la ville natale de Basselin. Doué d'une
imagination féconde, d'une gaieté franche et d'un
esprit piquant, il composa un grand nombre de
chansons bachiques qui attestent son talent na-
turel et son ignorance complète des règles de l'art.
Sa vie est fort peu connue. Ses chansons et ses
rondesj oy euses n'ont été imprimées que longtemps
après sa mort. « Les chansons, origine de nos vau-
de- villes, devraient, dit Ménage, s'appeler vau-
de-Vire,pa.Tce qu'elles furent premièrement chan-
tées au Vau-de-Vire, nom d'un lieu proche de la
ville de Vire. « Après avoir longtemps passé de
bouche en bouche, les vaux-de-Vire furent re-
699
BASSELIN — BASSERMANN
?00
cueillis par un compatriote de Basselin, Jean le
Houx, qui les fit imprimer vers 1576. Cette pre-
mière édition a disparu. Entre 1664 et 1670 (la
date manque), parut une nouvelle édition (exces-
sivement rare), sous le titre : le Livre des chants
nouveaux de Vaudevire, par ordre alpha-
bétique, etc. M. Asselin a publié en 1811, Vire
[ Avrancties], in-8°, au nombre de cent qua-
rante exemplaires seulement, une édition des
chansons de Basselin, à laquelle on préfère
celle que donna, plus tard, M. L. Dubois; Pa-
ris, 1825, in-8°. On doit enfin à M. Julien Tra-
vers la plus récente édition du poète virois;
Avranches, 1833, in- 18. Basselin passe à juste
titre pour un de nos plus anciens auteurs de
chansons, et sous ce rapport il mérite des éloges
pour son style naturel et facile, et pour son ori-
ginalité.
NIcot, Trésor de la langue française. — Dubois, dans
le Mercure du 7 septembre I8li.
*BASSEN {Van), peintre et sculpteur hollan-
dais, vivait vers le milieu du dix- septième siècle,
n est surtout renommé pour les perspectives et
la mise en lumière de ses tableaux. Il vécut
longtemps à Londres, où il fut très-apprécié. Les
portraits de Charles I*' et de sa femme, du roi
et de la reine de Bohême, qu'on voit au palais
de Kensington, sont de Bassen. On a vendu à Ox-
ford , il y a quelques années , à un prix fort
élevé, une armoire d'ivoire sculptée , ornée de
dessins de la main de Bassen.
Fiorlllo, Dictionnaire des Peintres, — Nagler, iVewes
Mlgemeines Kilnstler-Lexicon.
*BASSENGE (j^gride), maître de chapelle de
l'a'rchiduc Mathias et du roi de Pologne, né à
Liège dans la première moitié du seizième siècle.
On a de lui ; Motettorum quinque, sex et octo
vocum liber; Vienne, 1591.
Félls, Biographie universelle des Musiciens.
BASSENGE (Jean-Ntcolas), poète belge, né à
Liège en 1758, mort le 16 juillet 1811. En 1789,
il prit une grande part à la révolte des Liégeois
contre leur prince-évêque. Après la réunion du
pays de Liège à la France et après le 18 bru-
maire, il fut nommé député du nouveau corps
législatif. Il passa ses dernières années dans sa
ville natale. Ses poésies, réunies à celles de ses
amis Régnier et Henkart, ont été publiées sous
le titre : Loisirs de trois amis, 2 vol. in-8°;
Liège, 1820.
Dictionnaire des littérateurs de la Belgique.
* BASSENN ( Théodore-Régnier de ), juriscon-
sulte hollandais , vivait dans la première moitié
du dix-huitième siècle. On a de lui : De jureju-
rando veterum, imprimis Romanorum Liber
singularis ; Vtrecht, 1728,in-8°.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Celehr-
ten-Lexicon.
BASSEPORTE (Madeleine-Françoise) , fem-
me peintre de fleurs et d'oiseaux , née à Paris
le 5 septembre 1700, morte vers 1780. Elle fut
l'élève dnfameux Robert, et succéda en 1 732 à Au-
briet dans la place de dessinateur du Jardin des
plantes. Naturellement bonne et bienfaisante, elle
se plaisait à encourager les talents naissants ; c'est
à sa faveur et à son crédit que l'Archevêque ,
pemtre du roi de Suède, et le chimiste Rouelle,
durent une partie deleur avancement. Elle fut liée
avec l'abbé Pluche , auteur du Spectacle de la
nature, et orna cet ouvrage de quelques deâsins.
Ses œuvres se trouvent répandues dans les
porte-feuilles des amateurs; il ne reste d'elle
que la continuation de la collection des plantes
peintes sur vélin , commencée par Gaston , duc
d'Orléans , frère de Louis XHI , et qui se voit
au Muséum d'histoire naturelle (Foj^. Nécrologe
de Palissot).
Le Bas, Encyclop. de la France. — MahuI, Annuaire
nécrologique.
*BASSERMANN (Frédéric-Daniel), publi-
ciste et homme politique allemand, né à Manheim
en 1811. Il débuta par la carrière commerciale
qui le porta à se rendre au Havre et à Paris, ou
il occupa le modeste emploi de commis , tout en
employant ses loisirs à étudier les mathémati-
ques, la physique et l'histoire. Il revint ensuite
étudier à l'université d'Heidelberg. Puis il s'oc-
cupa d'industrie, et n'arriva à la vie publique
qu'en 1837, par le choix que fit de lui la ville de
Manheim pour la représenter dans l'administra-
tion locale. Il justifia ce choix en contribuant à
diverses améliorations intérieures. La confiancti
de ses concitoyens l'appela ensuite à siéger au
sein de la chambre élective de Bade, où se mai^-
festait alors une ardente opposition au gouver-
nement. Il se rangea de ce côté , et en devint
bientôt un des membres influents. La classe
moyenne eut enfin un représentant digne d'elle.
Mais, quoique animé des intentions les plus libé-
rales, il y avait en lui quelque chose de conserver
leur qui devait l'empêcher de smvre son parti
dans les tendances extrêmes. A la session de
1847-1848, il fit une motion dans le sens delà
formation d'une assemblée nationale allemande.
C'était peu de temps avant la révolution de Fé-
vrier. Il se montra l'énergique défenseur du gou-
vernement lorsqu'il le vit aux prises avec les
agitations populaires. Devenu membre de l'assem-
blée nationale allemande, il combattit l'extrême
gauche comme il venait de le faire à Francfort
en mars 1848, et devint sous-secrétaire du mi-
nistère d'empire créé en août 1848; il en fit
partie jusqu'à la retraite du cabinet Gagern. En
novembre 1848 et en mai 1849 il alla à Berlin,
pour s'y entendre avec la cour de Prusse. Sa car-
rière politique active touchait alors à sa fin, en-
travée qu'elle était par une maladie nerveuse, et il
ne put même plus occuper son siège de représen-
tant dans la chambre badoise. U a publié : Deut-
schland und iîMS5?anrf( Allemagne et Russie);
Manheim, 1839 ; livre où l'auteur signale l'enva-
hissement progressif "du gouvernement de Saint-
Pétersbourg.
Conversations- Lexicon.
701
BASSET — BASSEWlïZ
702
BASSET (....), raëdecia français; il exerçait
la médecine à Montpellier. On a de lui : l'Art de
faire des Garçons; Montpellier, 1755, in-8°.
Carrère, Bibliothèque de Médecine.
BASSET ( Claude), échevin de Lyon en 1685,
cultiva les belles-lettres. En 1 657, il fitreprésenter
par la troupe de Molière, à son passage à Lyon,
une tragédie intitulée Irène, mais qui ne fut ja-
mais imprimée.
Chorier, dans son poème intitulé Indignatio , Greno-
ble, 1680. — Pernetti, Recherches pour servir à l'his-
toii'e des Lyonnais dignes de mémoire, t. Il, p. 417.
BASSET {César- Auguste), héaé^cixoi, né à
Soissons le 2 avril 1760, mort à Paris le 24 no-
vembre 1828. Il était professeur de rhétorique à
l'école de Sorèze en 1791. Il émigia, et ne rentra
en France qu'en 1 806, lorsque le calme fut entiè-
rement rétabli. A l'organisation de l'université, il
fut nommé censeur des études da collège Charle-
magne, et devint ensuite sous-directeur de l'École
normale, emploi dont il était digne et par ses lu-
mières et par son expérience. Sous la restauration
il se monfra un des plus zélés propagateurs de la
méthode d'enseignement mutuel, et fut l'un des
fondateurs et des membres les plus distingués de
la Société pour l'amélioration de l'instruction
élémentaire. Ses principaux ouvrages, par ordre
chronologique, sont : Essais sur l'éducation et
sur l'organisation de quelques parties de l'ins-
truction publique ; Paris, 1811, in-8°; 2* édition,
augmentée; ibid., 1814, in-8°; — Coup d'œil
général sur l'éducation et l'instruction pu-
bliques en France, avant, pendant et depuis
la Révolution; ibid., 1816, in-8° ; — Direction
pour les fondateurs et fondatrices, pour les
maîtres et maîtresses des écoles d'enseigne-
ment perfectionné ; ibid., 1807,in-12; V édit.,
1819; — Manuel du Comité cantonal sous le
rapport de l'inspection des maîtres, etc.; ibid.,
1817, in-8°; — Manuel de l'Inspecteur, ou
qitalités principales à observer dans une école
d'enseignement, etc.; ibid., 1819, in-12; —
Explication morale des proverbes populaires
français; ibid., 1826, in-8°; — Établissement
et direction des écoles primaires et gratuites
d'adultes, tenues les soirs et les dimanches ,
pour la classe ouvrière; ibid., 1828, in-12.
Revue encyclopédique, t. XXV.- Lehàs.Viciiminaire
encyclopédique de la France.
* BASSET (Françoise), femme graveur fran-
çaise , vivait dans la seconde moitié du dix-hui-
tième siècle. On ad'elle des Académies, quelques
gravures ^d'après Boucher, et vingt planches in-
titulées Habillements modernes et galants.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
* BASSET (Jean-Guido), jurisconsulte, fran-
çais. Il vivait vers la fin du dix-septieme siècle.
On a de lui : Plaidoyez et arrêts de la cour
de parlement, aipdes et finances de Dau-
phiné; Paris, 1695, in-4°.
Adelung, Suppl. à Jocher, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
BASSET (Pierre), historien anglais du quin-
zième siècle. Il fut chambellan du roi Henri V ,
qu'il suivit en France, et laissa Acta régis Hen-
rici,. resté manuscrit dans la bibliothèque du
collège d'Herald.
Tanner, Bibliotheca Britannico-Hibernica.
BASSET DE LA MARELLE (Louis), juris-
consulte français, né à Lyon vers 1730, mort à
Paris le 7 juillet 1794. D'abord conseiller au par-
lement de Paris, il fut nommé ensuite président
du grand conseil. Passionnément opposé à la ré-
volution, il fut, en haine aux jacobins, dénoncé à
leur tribune ; arrêté avec son fils, il demeura pri-
sonnier au Luxembourg jusqu'en juillet 1794. Il
fut impliqué alors dans une de ces conspirations
de prison si fréquentes à cette époque, puis con-
damné à mort vingt jours avant la chute de Ro-
bespierre. Son fils fut exécuté sous ses yeux. On
a de Basset de la Marelle : la Différence du pa-
triotisme national chez les Français et chez
les Anglais; Lyon, 1762, et Paris, 1766,in-8'', lu
à l'Académie de Lyon.
Rabbe, etc.. Biographie universelle des Contempo-
rains.
*BASSETT (TT^omos), jm-isconsulte anglais,
qui vivait dans la dernière moitié du dix-huitième
siècle. On a de lui : Catalogue of the common
and Statute-Law Books of England and some
others, relating thereunto; Londres, 1671',
in-12.
Adelung, Suppl. à Jocher, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
*BASSETTi (Marc-Antonio), peintre de l'école
vénitienne, né à Vérone en 1588, mort en 1630.
Il fut élève de Bruciasorci à Vérone , puis il alla
étudier à Venise d'après le Tintoret et le Titien,
et se rendit ensuite à Rorhe, où il fit un assez
long séjour. Il y a peint deux fresques dans l'é-
glise de Santa-Maria delV Anima, la Naissance
et la Circoncision de J.-C. De retour dans sa
patrie, il ne put malheureusement jouir long-
temps de la considération et du titre de cheva-
lier que lui avait mérité son talent ; victime de
son charitable dévouement dans la terrible peste
de 1630, il succomba à ce fléau à l'âge de qua-
rante-deux ans. Le dessin de Basselti est gran-
diose; son coloris est digne de l'école; son ta-
bleau de l'église Saint-Étienne de Vérone repré-
sentant cinq évêques n'eût pas été désavoué
par le Titien. E. B— n.
Ridolfi, f-^itede' Pittori veneti. — Lanzi, Storia Pitto-
?-ica. — Orlandi, Abecedario Pittorico. — Guida di Ve-
rona, 1825. — Pistalesi, Descrizione di Borna.
*BASSETTi (Simon), savant italien, vivait à
Bergame au commencement du dix- septième
siècle. On a de lui : Virtutum et vitiorum mo-
nomachia; Bergame, 1616; — De Laurentii
Justin. Bergami prsefecti discessu Dialog.,
1617.
Calvl, Script. Bergam.
BASSETILLE. Voy. BaSSVILLE.
* BASSE wiTZ (Henri-Frédéric), historien
russe, né en 1680, mort en 1749. Il était prési-
dent du conseil privé du duc de Schleswig-Hols-
tein, et chevalier de première classe de l'ordre
de Saint-André. Il resta comme ambassadeur à
TOâ ^ BASSEWITZ
la cour de Pierre le Grand, et, pendant sa ré-
sidence en Russie, composa des Mémoires his-
toriques sur les affaires du pays, depuis 1713
jusqu'à 1725. Des extraits ont été publiés dans
le Magazinfûr die neue Historié , sous le titre
d'Éclaircissement sur plusieurs faits relatifs
au règne de Pierre le Grand. A la mort du czar,
Bassewitz contribua à ravénemeot de Cathe-
rine I" au trône.
Rose, New Biographical Dictionary.
*BASSi (....), chanteur itaUen du dix-hui-
tième siècle, mort en 1825 à Vicence, un des
meilleurs bouffes que l'Italie ait produits, peut-
être le dernier de l'ancienne école. En 1797, il
visita l'Allemagne avec Guardasoni, et il s'y fit
une grande réputation dans Don Giovanni.
Schilling, Lexicon der Tonkunst.
*BASSi {Bartolommeo) , peintre, né à Gênes
dans les premières années du dix- septième siècle,
mort à l'âge de quarante ans. Il fut élève d'An-
dréa Ansaldi, et s'adonna à la peinture de pers-
pective , genre dans lequel il acquit beaucoup de
réputation par le charme et la fécondité de ses
compositions. E. B — n.
Tlcozzl, Dizionario de' Pittori. — OrUndl. yibecedario
Pittorico. — Soprani, f^'ite dei Pittori, Scultori ed Ar-
ehitetti Gcnavesi.
BASSi (Ferdinand), naturaliste italien, né à
Bologne, mort le 9 mai 1774. 11 voyagea beau-
coup, et légua à l'institut de Bologne sa biblio-
thèque, ses herbiers, et tout ce qui pouvait, dans
sa succession, servir au progrès des sciences. On
a de lui une dissertation intitulée Délie terme
Porretane; Rome, 1767, in-4<> : c'est l'histoire
naturelle du mont Boccone ; — des Mémoires
insérés dans la collection de l'institut de Bolo-
gne; on y remarque, entre autres, son Iter
ad Alpes (Apenninas), où il traite de plusieurs
plantes curieuses des Apennins. Il consacra à la
mémoire des frères Ambrosini, sous le nom
ô\itnb7'osinia, un genre de plantes dont il avait,
le premier, bien observé les organes floraux.
Linné a donné, en l'honneur dé Bassi, le nom de
Bassia à un genre d'arbres de la côte de Malabar.
Biographie médicale.
■*BASSi {Francesco), peintre de Bologne,
mort en 1732. Selon Crespi, Malvasia, et la
plupart des auteurs, il fut élève de PasineUi , et
mourut à vingt-neuf ans ; mais Oretti, dans ses
mémoires manuscrits, affii-me tenir du fils même
de Bassi qu'il avait quatre-vingts ans en 1732 ,
époque de sa mort, et qu'il avait été disciple de
Barbieri et de Gennari. Deux grandes fresques
de l'église Saint-Biaise de Bologne, la Conver-
sion de saint Guillaume d'Aquitaine et la
Communion de sainte Véronique, passent pour
être ses premiers ouvrages. On voit de lui dans
la même, ville à Saint-Antoine-Abbé , l'Ame du
saint montant au ciel; et à Saint- Jérôme , le
B. Niccolo Albergati. Bassi fut très-habile co-
piste , et excella surtout à reproduire les ouvra-
ges du Guerchin. E. B — n.
Jlalvasia , Piltvre, ScitUure ed Arehitetture di Bolo-
— BASSI 704
gna. — Oretll, Memoria msi. — Lanzl, Storia Piltnriea.
— Crespi, Felsina Pittriee.
* BASSI (Francesco), peintre, né à Crémona
en 1642, mort en 1700. Il passa la plus grande
partie de sa vie à Venise, oii on l'avait surnommé
il Cremonese dai paesi. C'est en effet au genre
du paysage qu'il s'adonna. Ses tableaux sont
d'un goût varié , gracieux ; ses ciels sont pleins
de chaleur ; sa touche est ferme , vraie et spiri-
tuelle. Bassi animait ses paysages par des figures
et des animaux bien rendus , et posés avec in-
telligence.
Lanzi , Storia Pittorica. — TIcozzi , Dizionario dei
Pittori. — Wlnckelmann, Neues Mahler lexicon.
* BASSI ( Giovanni-Maria ) , sculpteur bolo-
nais, vivait vers 1710. Il fut élève de Gabricle
Branelli, et exécuta un grand nombre de statues,
de bustes, de médailles ou médaillons. Ses prin-
cipaux ouvrages sont, au palais archiépiscopal
de Bologne : une Sainte Famille déterre cuife
coloriée , à l'église Saint-Biaise ; les statues de
la Foi et de la Charité, à la confrérie des Anges ;
un Saint Antoine abbé et quatre autres figures;
enfin, dans le dortoir du couvent de Saint-Fran-
çois, plusieurs bustes de papes et de cardinaux.
E. B— >.
Malvasia , PiJttire, Ji»«Wure«d Arehitetture di /io-
lo0ia.
BASSI (jy«giMe.s-yJ5Con^i des). Sarde, origi-
naire de Pise, vivait dans la première moitié du
quatorzième siècle. Il hérita des seigneurs d'Ar-
borea et d'Oristagne , en Sardaigne , après avoir
payé 10,000 florins à la république pisane, qui
les exigea de lui. Devenu, par ces fiefs, posses-
seur d'un tiers de la Sardaigne, il résolut de se ■
venger à tout prix des Pisans , qui l'avaient mis ■
ainsi à contribution, et, dans ce but, de livrer i
la Sardaigne au roi Jacques II d'Aragon. Les Do- 1
ria et les Malaspina s'engagèrent àsemrcecom- 1
plot. Hugues des Bassi , pour mieux ourdir sa
trame, dénonça aux Pisans le plan de la cour
d'Aragon, et leur demanda des secours pour le
déjouer; mais aussitôt que ces nouveaux alliés
lui furent accordés, il les isola les uns des autres,
etlesfitmassacrerséparémentle 11 avril 1323. Un
massacre général fut organisé contre les autres
Pisans , marchands ou voyageurs , qui se trou- 1
valent dans l'île. Cependant le roi d'Aragon n'en- 1
tra pas immédiatement en possession de la Sar- •
daigne ; le traité qui consacre son droit d'occu- 1
pant ne fut signé que le 10 juin 1327.
SismondI, Hisl. des Républiques italiennes.
*BASSI (Joseph), comte de Villetri, écrivain
itahen, vivait à Rome vers 1630. 11 jugeait les
choses humaines en philosophe , et les stig-
matisait en satirique. On a de lui : Se le cose <
umane sieno piii degne di riso o di pianto;
Rome, 1625 , in-12 ; — un autre traité en italien
sur le Propre des hommes de prendre les im-
perfections de leurs voisins, plutôt que d'ap'
plaudir à leurs perfections , 1625, in-12.
L. Allatius , Opes Vrbanee. — Mazzuchclll , .Scrittor% 1
d'italia.
705 BASSI —
*BASSi (Jules), mathématicien, natif de
Plaisance, vivait vers le milieu du dix-septième
siècle. Onadelui: Ârithmeticapratiea Ubri VII,
e dellapratica geometria trattati VIII; Plai-
sance, 1666, in-fol.
Mazzuchelli , Scrittori d'italia.
BASSI (Laure-Marie-Catherine) , savante
italienne, née à Bologne le 31 octobre 1711, morte
le 20 février 1778. A l'âge de vingt et un ans,
elle soutint publiquement une thèse de philoso-
phie devant les cardinaux Lambertini et Gri-
maldi , et reçut le titre de doctem*. Le sénat de
Bologne l'appela, en outre, à une chaire de phi-
losophie. Elle épousa en 1738 le docteur Joseph
Verati , dont elle eut plusieurs enfants. La répu-
tation de madame Verati reçut un nouvel éclat,
par les leçons de physique expérimentale qu'elle
donna depuis 1745 jusqu'à sa mort. Madame du
Bocage, dans ses Lettres sur l'Italie, dit qu'elle
l'entendit dans un cours public développer avec
autant de précision que de profondeur les phéno-
mènes de l'irritabilité. La plupart des savants de
l'Europe , avec lesquels Bassi était en relation ,
admiraient sa vaste httérature grecque , latine ,
française, itahenne, et aimaient son caractère.
Elle se distingua encore par une grande charité
envers les pauvres et les orphelins.
Bibliothèque Italique, t. XVI. — Jean Fantuzzi, Éloge
deLaure Bassi; Bologne, 1778, in-i".
* BASSI (M...), secrétaire du prince de Condé,
membre de la Société des amateurs fondée et
dirigée par Gossec, a pubhé un pamphlet sur
l'Opéra italien que Léonard , coiffeur de la reine,
avait essayé d'établir à Versailles, avant que ce
spectacle, qu'on appelait alors les Bouffons ,
fût étabU à Paris à la foire Saint-Germain. Cette
brochure a pour titre : Lettre adressée à la
Société olympique, à l'occasion de l'Opéra
bouffon italien établi à Versailles; Paris, no-
vembre 1787, 24 pages.
Mercure de France, 1787, n° SI.
* BASSI (Martine), architecte milanais, qui
florissait au seizième siècle. Il coopéra à la cons-
truction de la cathédrale de Milan. Lorsque le
Pellegrini , abandonnant le style ogival suivi de-
puis deux siècles dans ce célèbre édifice, voulut
élever un portail de style grec, Bassi s'opposa de
tout son pouvoir à cettfi funeste innovation; il en
appela au jugement de Palladio, de Vasari, de
Bertano , qui tous trois désapprouvèrent haute-
ment le projet de Pellegrini. Bassi publia à cette
occasion un ouvrage intitulé Dispareri in ma-
teria d'architettura e prospettiva, ( Manières
de voir différentes en fait d'architecture et de
perspective) ; Brescia, 1572, in-4° ; Milano, 1771,
in-4°. Cette dernière édition, donnée par F.-B.
Ferrari, est augmentée de quelques écrits de
Bassi relatifs à l'égUse de Saint-Laurent-le-Ma-
jeur de Milan. E. B — n.
Quatremère de Quincy, Dictionnaire d'Architecture,
*BASSi (Pierre-André de) , poète italien, vi-
vait à Ferrare vers 1470. Il publia la Teseide,
NOUV. BIOGR. UNIVERS. — T, IV.
BASSINET 706
paema di Giovanni Boccaccio; Ferrare, 1475,
in-fol. On a de lui ; le Forze d'Ercole; Fen-are,
1475.
Mazzuchelli, Scvittori d'italia.
BASSI (Siméon ), écrivain italien, natif de Bé-
névent, vivait à la fin du seizième et au commen-
cement du dix-septième siècle. On a de lui : Apo-
logiaper la monarchia di Spagna, en réponse à
la Pietra del Paragone politico deTrajano Boc-
calmi; — Bime toscane; Madrid, 1610, in-4° ; —
Frammenti delV Epica poesia; Venise, 1615,
in-4°.
Ginguené, Hist. littéKaire d'Italie.
BASSI. Voy. POLITIEN.
*BAssiANi (Bernardino), peintre et graveur
au burin, travaillait en 1641. Son portrait du
duc de Feria est une pièce rare et recherchée.
Cl]. Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.
*BASSiANi (/ean), jurisconsulte italien, né
à Crémone vers la fin du douzième siècle ; il mou-
rut centenaire , au rapport d'Odefrède. Il est re-
marquable comme écrivain, pour la précision
avec laquelle il expose ses opinions et celles
des autres. Savigny, dans son Histoire du droit
romain au moyen âge, donne la liste et l'appré-
ciation des ouvrages de Bassiani.
Savigny, Geschichte des Rômischen Rechts im Mittel-
alter.
BASSiANO (Landi) , dit communément .Bas-
sianus Landus, célèbre médecin de Plaisance en
Italie, assassiné en 1562 par un soldat, qui le
perça de plusieurs coups de poignard au mo-
ment où il rentrait le soir chez lui. Il a laissé :
De Immana historia, vel de singularum ho-
minispartium cognitione Ubri duo ; Bâle, 1 54^2,
in-4°; — De incremento libellus ; Venise,
1556, in-8°; — latrologia, sive dialogi duo,
in quibusde universse artis medicse, préecipue
vero morborum omnium et cognoscendorum
et curandorum absolutissima methodo dis-
seritur; Bâle, 1543, in-4°; Venise, 1537, in-4».
Biographie Médicals.
*BASSiANO (Ulysse), poète italien, natif de
Bologne, vivait à Rome vers 1549. Plusieurs de
ses poèmes ont été insérés dans le rare travail
d'Ubaldini, Carm. poet. nobil. Mediol., 1563,
in-8».
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
BASSIANUS. Voy. Caracalla.
BASSiANUS. Voy. Élagabal.
BASsiANUS (Landus). Voy. Bassiano.
*BASSiG]VANA (Jean-Étiènne de), frère car-
mélite, vivait de 1480 à 1520. On a de lui : Ora-
tio de Animée immortalitate, cum exhorta-
tione contra infidèles.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
BASSINET (l'abbé Alexandre- Joseph de),
publiciste, né le 22 janvier 1733 à Avignon, mort
le 16 novembre 1813. H vint de bonne heure à
Paris, où il prêcha à la cour et devant l'Académie
française , qui avait aussi ses prédicateurs. Il fut
nommé grand-vicaire à Verdun, Lors de l'inva-
23
707 BASSINET — BASSOMPIERRE
sion de la Champagne par les armées coalisées, il
reçut dans sa maison le comte de Provence, ce qui
lui fit éprouver des persécutions qui l'obligèrent
à se cacher (1). Revenu à Paris en 1806, il fut in-
quiété par le gouvernement, et renfermé au Tem-
ple ; il en soitit pour se retirer à Chaillot , dans
l'établissement de Sainte-Périne , où il est mort.
Bassinet a rédigé des ouvrages périodiques et
particulièrement le magasin enajclopédique.
On a de lui : Panégijrïqiie de saint Louis;
Paris, 1767, in-8°; — Histoire moderne de
Russie, traduite de l'anglais de William Tooke;
Paris, 1802 , 6 vol. in-8° ; — Histoire sacrée de
l'Ancien et du Nouveau l'estament , représentée
par figures , accompagnées d'un texte histo-
rique; Paris, 1804-1806, 8 vol. in-8°, avec six
cent quatorze gravures. L'abbé Lecuy est autem'
du huitième volume, qui contient les Actes des
apôtres et l'Apocalypse. L'abbé Bassinet fut«
aussi l'éditeur des Sermons et panégyriques de
Cicéri, Avignon, 1761, 6 vol. in-12, et des Œu-
vres complètes de Luneau de Boisgermain.
Nouvelle Biographie des Contemporains.
* BASSINI ( Tommaso ) , peintre du quator-
zième siècle. C'est, selon Tiraboschi, un des plus
anciens maîtres de l'école de Modène.
Tiraboschi, IVotizie deçli artiftci Modenesi.
*BASSiRON (Philippe), contrapuntiste fran-
çais du quinzième siècle, dont Ottavio Petrucci
( de Fossombrone ) a inséré des messes dans sa
précieuse collection intitulée Missae diversorum
auctorum; Venise, 1513, in-fol.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
RASSics {Henri). Voy. Bass.
BASSO , nom commun à plusieurs écrivains
d'Italie , dont les principaux sont :
* BASSO {Jean ) , professem' de philosophie à
Padoue , qui combattit un des premiers les doc-
trines d'Aristote sur la génération spontanée.
Nov. Lettei'. di f^enezia.
* BASSO {Antonio), jurisconsulte et poète
napolitain , prit une grande part dans la révolu-
tion de 1647. Leduc de Guise dit de lui dans ses
Mémoires : «■ Basso fut celui qui porta la
<c parole , homme éloquent et d'un esprit fort
« chaud et fort emporté. 11 me dit que l'établis-
« sèment de larépublique était si nécessaire, qu'il
« me priait d'en vouloir jeter les premiers fon-
« déments. » Basso mounit décapité, après avoir
subi la torture. On a de lui : Parte prima délie
poésie; Naples, 1645, in-4''.
Toppi, Bibl. Napol. e Addizioni.
* BASSO ( Charles-André ) , ami du cardinal
Gilbert Borromée, a écrit quelques livres religieux.
Mazzucbelli , Scrittori d'Italia.
(1) On trouve dans les Pièces de l'Armoire de fer
{ n" 8, t. I, p. 19 ) la note suivante, relative à un projet
de raissioD contre-révoUilionnaire qui devait être confiée
à Bassinet: «Bassinet, abbé, ci-devant prévôt de l'église
de Verdun, connu en littérature par un éloge du Dauphin,
père du roi, homme de beaucoup d'esprit, aristocrate
violent, mais plein d'activité. — Il verra Verdun, Nancy,
Thionville, Pont-ù-Mousson, Melz, Hagueneau, Stras-
bourg, Landau. Son voyage coûtera, frais de route et
honoraires, par mois, mille livres, » R,
708
*BASSOL {Jean), scolastique écossais de la
fin du treizième siècle, mort en 1347. Après avoir
étudié les belles-lettres et la philosophie à Oxford,
il entra dans l'ordre des Minorités. Scott avait
l'habitude de dire : « Si Jean Bassol était pré-
sent, j'aurais un auditoire suffisant : » Plus tard,
Bassol étudia la médecine et s'occupa de philoso-
phie scolastique. On a de lui: Commentariaseu
lectura in quatuor libros Sententiarum, cura
Orontii Finei Delphinatis édita; Paris, 1517,
in-fol.; — Miscellanea philosophica et me-
dica.
Cave, Historia literaria , etc.
BASSOMPIERRE {François, baron de), mar-
quis d'Harouel, maréchal de France, né au châ-
teau d'Harouel, en Lorraine , le 1 2 avril 1 579 ;
mort le 12 octobre 1646. Il descendait d'ime
branche de la maison de Clèves , qui tuait son
origine d'Ulric DI , comte de Ravenstein. C'est
sous le règne de Henri IV qu'il parut à la cour,
où sa galanterie et le luxe qu'il déploya dans les
fêtes le rendirent bientôt un personnage à la
mode. Il fit, en 1602 , ses premières armes en
Savoie ; en 1 603, il alla servir dans l'armée im-
périale, contre les Turcs. De retour en France,
et recherché pour son esprit, sa bonne tour-
nure, son origine et son mérite, il devait épou-
ser la fille du connétable de Montmorency, dont
Henri IV était éperdument amoureux , lorsque
celui-ci lui dit un jour : « Bassompierre , je
« veux te parler en ami ; je suis devenu non-
« seulement amoureux, mais fol et outré de ma-
te demoiselle de Montmorency. Si tu l'épouses
« et qu'elle t'aime, je te haïrai; si elle m'ai-
« moit, tu me haïrois : il vaut mieux que ce ne
« soit pas la cause de notre mésintelligence. »
Bassompierre céda en ami, et oublia une femme
charmante qu'il aimait. Il paraît, du reste, d'a-
près Tallemant des Beaux , que Bassompierre a
singulièrement embelli cette aventure dans ses
Mémoires. Tallemant dit simplement : « M. de
Bassompierre, au bout de quelques années, vou-
lut aussi la prendre sans biens ; mais, quoiqu'il
fût bien fait et fort bien avec le connétable , et
que l'affaire fût fort avancée , madame d'Angou-
lême la rompit. Bassompierre, depuis, fit tout ce
qu'il put, mais en vain, pour faire croire qu'il
était bien avec elle. «
Bassompierre devint colonel général des Suis-
ses, et conserva son crédit sous la régence de Marie
de Médicis. Il était grand maître de l'artillerie
en 1617, au siège de Château-Porcien ; il fut
blessé à celui de Rethel, et prit part au combat
du Pont-de-Cé, ainsi qu'aux sièges de Saint-Jean-
d'Angely et de Montpellier. En 1622, Louis XIII
lui donna le bâton de maréchal de France. Le
favori de Luynes , auquel le crédit de Bassom-
pierre portait ombrage, lui proposa , pour l'é-
carter de la com', des emplois éminents. Peu dis-
posé à disputer une faveur dont peut-être il ne
se souciait guère , le maréchal accepta l'ambas-
sade d'Espagne. Là il prit part aux négociations
709
BASSOMPIERRE — BASSOT
entamées au suj et de la Valteline, et qui furent ter-
minées par le traité de RIadrid ( 1623 ). L'année
suivante, il fut successivement envoyé en Suisse
et en Angleterre. Au siège de la Rochelle , Bas-
sompierre commanda un corps de troupes sé-
paré; mais, quoiqu'il poussât l'attaque avec la
bravoure et l'ardeur qui lui étaient naturelles, il
n'en reconnaissait pas moins que la chute de
cette ville entraînerait celle du parti protestant
dont elle était le boulevard, et donnerait une
nouvelle force au cardinal de Richelieu, déjà si
redoutable à l'aristocïatie. Convaincu que ce mi-
nistre cherchait à établir la puissance royale sur
les ruines de la noblesse, il disait un jour : <c Je
crois que nous serons assez fous pour prendre
la Rochelle. » La place se rendit le 28 octobre
1628, malgré les efforts des Anglais et la résis-
tance opiniâtre de ses défenseurs. — Toujours
. dévoué à la cause des grands, Bassompierre se-
conda tant qu'il put leurs attaques contre Riche-
lieu. Quand il ne pouvait agir, il parlait. Le mi-
nistre , offensé de la hardiesse de ses discours ,
trouva bientôt l'occasion de s'en venger. Bas-
sompierre , accusé d'avoir pris part à l'intrigue
qui amena le mariage de Gaston d'Orléans avec
: la princesse Marguerite , sœur du duc de Lor-
raine , fut mis à la Bastille le 23 févi'ier 1631.
On dit qu'avant d'être arrêté il brûla plus de
6,000 lettres , preuves et souvenirs de ses suc-
; ces auprès des dames. La princesse de Conti ,
■ Louise de Lorraine, dont il était l'amant, et qu'il
avait épousée en secret, mourut de douleur en ap-
[ prenant son arrestation. La liberté ne lui fut
: rendue que douze ans après, à la mort de Ri-
' chelieu. Bassompierre fut réintégré, par Mazarin,
; dans la charge de colonel général des Suisses,
! dont il avait été forcé de se défaire. On songeait
i même à le nommer gouverneur de Louis XIV5
, lorsqu'il mourut d'apoplexie, à l'âge de soixante-
sept ans. — Quand Bassompierre sortit de la Bas-
tille, Louis Xin lui demanda son âge ; il ne se
; donna que cinquante ans, quoiqu'il en eût plus de
, soixante. Leroi paraissant surpris, « Sire, répondit
Bassompierre, j e retranche dix années passées à la
Bastille, parce que je ne les ai pas employées au
service de Votre Majesté. « On trouve dans ses
i écrits et dans les mémoires du temps des détails
piquants sur ses aventures, tour à tour romanes-
ques , plaisantes et bizarres. Ses amours avec
M"* d'Entragues, sœur deM"^ deVerneuil, maî-
tresse du roi, firent beaucoup de bruit. Pendant
huit ans cette dame réclama , sans succès , le
titre de maréchale de Bassompierre, qu'elle
croyait devoir porter , en vertu d'une promesse
de mariage que le maréchal lui avait faite. Le
1 rencontrant un jour au Louvre, elle le pressa
de la reconnaître pour sa femme : « Pourquoi ,
lui répondit-il ironiquement, prenez-vous un
nom de guerre? » — « Vous êtes le plus sot
des hommes, » s'écria-t-elle indignée. — « Que
diriez-vous donc , réphqua le maréchal , si je
j vous avais épousée ? » Un fils né de leurs amours
710
mourat évêque. Le maréchal de Bassompierre
ne laissa pas d'autre postérité.
On a de lui : Mémoires du maréchal de Bas-
sompierre depuis 1598 jusqu'à son entrée à la
Bastille en i63i; Cologne, 1665, 2 vol. in-12;
Amsterd., 1723, 4 vol. Ces Mémoires, écrits
avec assez de pureté et d'un style quelquefois
animé et toujours spirituel , renferment une foule
de détails précieux sur les hommes et sur les
événements dej'époque où a vécu l'auteur : on y lit
avec intérêt des anecdotes sur sa vie orageuse,
ses duels , ses amours , ses folles dépenses ; ainsi
il avoue, entre autres, qu'il devait 1,600,000 fr.
somme énorme alors. La nièce du cardinal de Ri-
chelieu, la duchesse d'Aiguillon, lui offrit 500,000
fi-ancs pour en disposer comme bon lui semblerait.
Bassompierre les refusa avec fierté : « Madame,
lui dit-il, votre oncle m'a fait trop de mal pour
que je reçoive de vous tant de bien. » — Ambas-
sades de M. le maréchal de Bassompierre en
Espagne, en Suisse et en Angleterre ; Colo-
gne, 1661, 1 vol. in-12; — Notés, écrites dans
sa prison , sur la marge d'un exemplaire des
Vies des rois Henri IV et Louis XIII - par
Dupleix : ces notes , ou plutôt ces critiques har-
dies et amères , qui n'étaient pas destinées â
voir le jour, ont été publiées sans son consen-
tement par un minime auquel il les avait con-
fiées (Paris, 1665, 1 vol. in-12) ; — de nouveaux
Mémoires dvL maréchal de' Bassompierre , re-
cueillis par le président Hénault , et publiés en
1802 par Serieys, 1 vol. in-8°, mais dont on ne
saurait garantir l'authenticité.
Tallemant des Réaux. — M. de Puymaigre, f^ie de
Bassompierre, 1848. — De Feletz, Jugements historiques
et littéraires, p. 78. — Le Bas , Dictionnaire eneyclo-
pédique de la France. — Anselme , Histoire générale
et chronologique des grands officiers de la couronne,
t. VII, p. 64.
BASSOT ( Jacques ) , auteur apocryphe , du
commencement du dix-septième siècle. Ce nom
est devenu célèbre, parce qu'il a passé pour êti'e
celui de l'auteur d'une brochure qui eut un
grand retentissement, et qui est intitulée JTis^oire
véritable du géant Teutohochus, roi des Teu-
tons, Cimhres et Ambrosins, défaits par Ma-
rius, consul romain, cent cinquante ans
avant la venue de notre Sauveur ; lequel fut
enterré auprès du château nommé Chaumont,
en Dauphiné; Paris , 1613, in-S"; édit. à Lyon
(la même année), sous le titre de Discours vé-
ritable de la vie , mort et des os du géant
Teutobochus, in-S". Le véritable auteur de ce
livre paraît être un chirurgien de Beaurepaire,
nommé Pierre Masuyer, qui montra au public ,
pour de Targent, les ossements d'un animal
fossile qu'il voulait faire passer pour ceux d'un
roi gaulois, Teutobochus. Cette histoire excita
une vive discussion entre deux anatomistes ha-
biles, Habicot et Riolan. Les ossements du pré-
tendu roi Teutobochus étaient ceux d'un mas-
todonte ou éléphant fossile.
Biographie médicale. — heloag , Bibliothèque MSt
. 23.
711
BASSOT — BASSVILLE
712
torique de la France, édlt. Fontette. — Barbier , .Dic-
tionnaire des ouvrages anonymes.— Prosper Marchand,
Dictionnaire historique, 1. 1*', p. 86.
*BAssoTTi (Giovanni-Francesco), peintre
de l'école romaine , né à Pérouse, florissait vers
1665. Ceux de ses ouvrages qui se voient dans
sa patrie justifient les éloges que lui donnent Pas-
coli et Orlandi.
PascoU , F'ite dei Pittori, Scultori e Architetti mo-
demi. — Orlandi, Abecedario.Pittorico.
BASSUEii {^Pierre), chirurgien, né à Paris en
1706, mort le 4 juin 1757. H fut un des premiers
membres de la Société académique de cidrurgie
fondée en 1731. Quelques-uns de ses Mémoires
ont été insérés parmi ceux des Académies des
sciences et de chirurgie. On y remarque : Re-
cherches sur le changement défigure dans la
systole ducœur (année 1731, Mémoires de l'A-
cadémie des sciences ) ; — Dissertation hy-
draulico-anatomique, ou nouvel aspect de l'in-
térieur des artères et de leur structure, par
rapport au cours du sang, dans le Recueil des
savants étrangers, année 1750.
Biographie médicale.
BASSUS, nom commun à plusieurs personna-
ges de l'antiquité. En voici les principaux dans
l'ordre chronologique :
*I. BASSUS {Cesius ) , poète latin, vivait vers
l'an 40 de notre ère. On trouve des fragments de
ses poésies dans le Corpus poëtarum, et ce fut à
lui que Perse adressa sa sixième satire.
Smith, Greek and Roman Biography.
n. BASsrs ( Lollius ) , poète grec , natif de
Smyme , vivait vers l'an 19 de notre ère, comme
on le voit d'après vn poëme qu'il avait fait sur la
mort de Germanicus. ïï est auteur de dix épi-
grammes qu'on trouve dans VAnthologie grec-
que.
Tacite, Annales, II, 71. — Schœll, Histoire dé la Litté-
rature grecque.
m. BASsrs (Cesellius), chevalier romain,
carthaginois d'origine , vivait dans le premier
sièclede J.-C. 11 avait, sui- la foi d'un songe, pro-
mis à Néron de lui faire trouver d'immenses
trésors qui avaient été cachés par Didon lors-
qu'elle fuyait en Afrique. L'empereur ajouta foi
à ce conte, et envoya des vaisseaux vers le lieu
indiqué. Bassus y partitde son côté; mais n'ayant
pu rien trouver, Use donna la mort par désespoir.
Tacite, Annales, XVI, i-3. — Suétone, Néron, 31.
IV. BASSUS ( Saleius), poète romain, con-
temporain de Stace, vivait, par conséquent, vers
l'an 60 de notre ère. Il parait qu'il mourut
jeune. Quintilien caractérise ainsi son talent :
« il était véhément et poétique. » Vespasien l'es-
timait beaucoup ; il lui donna en une seule fois cinq
centmiUe sesterces.
Quintilien, X, L. 90. — Dialog. de Orat. , c. S, 9. —
JuvénaljVII, 80. — Wernsiotti, Poetee lat. minores,
V. IV.
V. BASSUS ( Cnéius-Aufidius-ùrestes ), ora-
teur et historien romain , virait vers l'an 60 de
•notre ère. D a écrit un récit des gueiTes des Ro-
mains en Germam'e, et aussi une histoire générale
de Rome qui a été continuée en trente et un livres
par Pline l'Ancien. D ne nous en reste aucun frag-
ment.
Dialog. de Orat., 2S. — Pline, Epist.,. III, s, 9.
VI. RASsus ( Lucilius ), préfet des flottes de
Ravenne et de Misène, sous Vitellius, vers l'an
69 de notre ère. Il succéda, dans le gouverne-
ment de la Judée, à Céréalis Vitalianus. Comme
les Juifs continuaient à se révoltei- après la prise
de Jérusalem, Bassus les poursuivit paitout où
ils s'étaient retirés. Il prit les châteaux d'Héro-
dion et de Machéronte, et éteignit la rébellion. ]|
mourut dans son gouvernement, et eut pour suc-
cesseur Flavius Sylva.
Josèphe, De Bell. Judaïco, 1. VII, c. 30.
Vn. BASSUS (Pomponius ), consul romain
vers 211 de notre ère, sous Septime Sévère.
Héliogabale étant épris de sa femme , Annia
Faustina , le fit condamner à mort par le sénat
sous un prétexte frivole, et put ainsi épouser,
avec le plus odieux cynisme, la femme devenue
veuve.
Dion Cassius, LXXVIII, 21 ; LXXIX, B, - Hérodlen, V,
6, 8.
Vm. BASSUS, hérétique, dans le second siècle
de noti'e ère. Il était disciple de Cérinthe, d'EI-
bion et de Valentin. Selon lui, la vie des hom-
mes et la perfection de toutes choses consis-
taient en sept planètes et en vingt-quatre lettres,
parce que J.-C. aurait dit de lui-même qu'il était '
Valpha et Yoméga. Il ajoutait qu'il ne fallait i
pas attendre son salut de J.-C. seul.
Phllastrius, De Hœres.
BASSUS BASSIAMUS. Voy. BaSSIAJSCS.
BASSUS {Jean-Marie, baron de ), peintre et
musicien allemand, né à Boschiavo le i" mai
1769, mort à Neubourg en 1830. Conseiller au-
lique à Munich, il profita de sa position pour
protéger les arts. Il était bon violiniste, élève
d'Eck , et dirigea plusieurs concerts. Il créa à i
Munich une société musicale d'où sont sortis des, i
virtuoses, et composa lui-môme des morceaux i
qui furent appréciés. Le baron de Bassus était i
aussi peintre ; il a laissé des tableaux qui sont '
plutôt d'un artiste que d'un amateur.
Gerber, Lexicon der Tonkûnstler.
BASSVILLE ouBAssEViLLE { Nicolas-Jeati
HuGOD ou Hdsson de), littérateur et diplomate,
assassiné, le 13 janvier 1793, par la populace i"
de Rome. On ignore le lieu et la date de sa >
naissance. H se livra d'abord à l'instruction
publique, travailla , pendant la révolution, à la
rédaction du Mercure national, et fut nommé en
1792 secrétaire de légation à Naples. Nous em-
pruntons à l'Histoire du pape Pie VII, par
M. le chevalier Artaud ( 1. 1, p. 17 ), les circons-
tances de cette horrible violation du droit des
gens : « M. de Bassville avait été nommé, sous
le ministère de Dumouriez , secrétaire d'ambas-
sade à Naples; il y résidait lorsqu'il reçut l'oi-
dre d'aller à Rome pour protéger les intérêts de
713
BASSVILLE — BAST
714
nos négociants. D y tenait personnellement une
conduite réservée ; mais on lui envoya un nommé
Flotte, qui était porteur des ordres les plus vio-
lents, avec l'injonction de faire prendre aux Fran-
çais la cocarde nationale , et d'arborer, sur la
porte du consul, l'emblème de la liberté. Le car-
dinal Zélada, secrétaire d'État, déclara qu'il y au-
rait une émeute à Rome , si l'on exécutait ces
ordres. Malgré cette défense, Flotte força Bass-
ville à faire prendre la cocarde au cocher et au
domestique qui devaient les conduire à l'Acadé-
mie de France, le 13 janvier 1793. C'était l'heure
de la promenade du Corso : il y eut alors une
effroyable émeute près de la place Sciarra. Le
cocher ramena vivement la voiture au logis de
Bassville. Des flots de peuple le poursuivirent ;
et au moment où , rentré dans son cabinet , il
écrivait à la secrétairerie d'État, un barbier le
frappa d'un rasoir, avant que la troupe appelée
au secours pût entrer dans le cabinet. BassviUe,
transporté dans \m corps de garde voisin, expira
peu d'heures après , dans les plus vives dou-
leurs , en recevant les secours de la religion , et
en disant : « Je meurs victime d'un insensé. «
Flotte se cacha, et fut en vain cherché par le peuple
pendant trois jours. La maison de l'agent du com-
merce Moutte, où logeait Bassville, fut pillée. «
La convention vit dans ce crime, auquel les
intrigues des agents du gouvernement pontifical
n'étaient peut-être pas étrangères , un outrage
manifeste contre le droit des gens : ime ven-
geance éclatante fut' ordonnée; et, en effet, par
l'article ii de l'armistice signé à Bologne le 23
juin 1796, « le pape fut obligé d'envoyer le plus
tôt possible son plénipotentiaire à Paris, pour ob-
tenir du Directoire exécutif la paix définitive , en
offrant les réparations nécessaires pour ce meur-
tre , et pour les outrages et les pertes que les
Français avaient essuyés dans ses États. Par
l'article xviii du traité du 19 février 1797 , le
pape s'obligea « à faire désavouer par un minis-
tre à Paris l'assassinat commis sur la personne
du secrétaire de légation Bassville, et à mettre à la
disposition du gouvernement français une somme
de trois cent mille livres, pour être répartie entre
ceux qui avaient souffert de cet attentat. « L'adop-
tion du fils du malheureux Bassville fut décrétée
par la convention. Plusieurs écrivains italiens et
nationaux ont traité cetévénementien prose et en
vers.Monti, entreautres, a fait de Bassville le hé-
ros d'un poëme renommé. Bassville était membre
de plusieurs académies ; il a publié : Mémoires his-
tof'iques, critiques etpolitiques sur la révolu-
tion de France, etc., 2 vol. in-8° ; — Eléments
demythologie, in-8°, 1784; — Précis histori-
que sur la vie du Genevois Lefort, premier mi-
nistrede Pierre le Grand, in-8°, 1785; — 31é-,
moires secrets sur la cour de Berlin, in-8°. On
lui doit aussi un recueil de Poésies fugitives.
Le Bas, Encyclopédie de la France.
BAST {Dominique de), peintre paysagiste
flamand, contemporain. Après avoir étudié les
rudiments de son art. à Gand, travaillé dans
plusieurs maisons de commerce , il voyagea , et
étudia soigneusement la mer. Aussi ses marines
sont-elles bien faites et fort appréciées. H ne pei-
gnit qu'en amateur, et s'acquit cependant une
grande considération. On trouve ses œuvres
dans plusieurs galeries.
De Bast, Annales du salon de Gand.
BAST ( Frédéric-Jacques ), philologue et di-
plomate allemand , né en 1772 dans le duché de
Hesse-Darmstadt, mort à Paris le 13 novembre
1811. D fut successivement attaché à la légation
hessoise à Vienne et à Paris. On a de lui une lettre
adressée à M. Boissonade, sous le titre : Lettre
critique sur Ântoninus Liberalis Parthenius
iris fenè^e; Paris, 1805, in-8''; — des no^es et
dissertations paléographiques dans la nouvelle
édition de Grégoire deOorinthe, publiée en 1811
à Leipzig par les soins de M. Schœfer.
Quérarrf, la France littéraire.
BAST {Lievin-Amand-Marie\i^), publiciste,
neveu du précédent , né à Gand le 2 mars 1787 ,
mortlelO septembre 1832. H devint, en 1808, un
des fondateurs de la Société des arts et de lit-
térature de Gand, et créa en 1824 le Messager
des Sciences et des Arts du royaume des Pays-
Bas. H fut conservateur du cabinet des médailles
à Gand, et secrétaire du collège des Curateurs.
On a de lui : Description de l'arc de triomphe
érigé par la Société du commerce de Gand, à
l'occasion du mariage de Napoléon et de Mor
rie-Louise, et de leur entrée à Gand le 17 mai
1810, in-4''; Gand, 1811 ; — Projet d'unpalais
(par l'architecte T.-F. Suys, d'Ostende) jpoMr la
Société royale des beaux-arts et de littérature
deGand,m-8''; ibid., 1821 ; — Annales du salon
de Gand et de l'école moderne des Pays-Bas,
in-8°; ibid., 1823; — Notice sur le chef-d'œu-
vre des frères Van Eyck, traduit de l'allemand
de M. G. -F. Waagen, in-S"; Gand, 1825; —
Notice historique sur Antonello de Messine,
traduite de l'italien; Gand, 1825, in-S".
A. Voisin, Notice biographique sur de Bast, dans la
deuxième livraison du Nouveau Messager des Sciences.
BAST ( Martin-Jean de), prêtre et antiquaire,
né à Gand le 26 octobre 1753, mort dans la
même ville le 11 aviil 1825. Entré dans les or-
dres en 1775, il était curé dans sa ville natale
lorsqu'en 1789 il prit une part active à la révo-
lution brabançonne. En novembre de la même
année, il célébra la messe sur une caisse de tam-
bour, dans la place du Marché aux grains, et
donna l'absolution aux auteurs du pillage de
cinq des principales maisons de Gand. Nommé
membre du comité de la Flandre, dans lequel il
était fort influent , il fit rejeter les propositions
contenues dans un placard de la gouvernante
Marie-Christine; mais l'autorité de l'Autriche
ayant été rétablie, il renonça pour toujours aux
affaires puMiques, Après l'invasion française, de
Bast, pour se soustraire aux persécutions diri-
gées conti'e les prêtres, se cacha,, et se livra, dans
yiS BAST —
sa retraite, à l'étude des antiquités et surtout de
la numismatique. Sous le gouvernement impé-
rial, il devint chanoine de la cathédrale de Gand.
En 1817, ses infirmités le forcèrent à renoncer
au ministère ecclésiastique. Plus tard il céda,
moyennant une pension viagère , sa précieuse
collection de médailles et d'objets d'antiquité au
roi Guillaume, qui la partagea entre l'université
de Gand et les cabinets de la Haye et de Leyde.
De Bast était membre de l'institut des Pays-
Bas, de l'Académie de Bruxelles et de la Société
des antiquaires de France. Ses principaux ou-
vrages sont : Recueil d'antiquités romaines et
gauloises, troïivées dans la Flandre propre-
ment dite, etc.; Gand, 1804, in-8", 2« édit.
avec fig. gravées par P.-J.-J. Tiberghien ; Gand,
1808, gros in-4°; — Premie)- supplément au
Recueil d'antiquités romaines et gauloises,
en réponse à l'ouvrage intitulé la Topogra-
phie de la ville de Gand, par C.-L. Diericx;
Gand, 1809, in-4°; — Second supplément au
Recueil des antiquités romaines et gauloises,
contenant la description de l'ancienne ville
de Bavai et de Famars, suivi de remarques
historiques et critiques sur les prétendiis fo-
restiers de Flandre, sur les Missi Dominici,
sur nos premiers comtes, etc.; Gand, 1813,
in-4° ; — Recherches historiques et littéraires
sur les langues celtique, gatiloise et tudesque;
Gand, 1815-1816, 2 vol. in-4°; — l'Institution'
des communes dans la Belgique pendant les
douzième et treizième siècles, suivie d'un
traité sur l'existence chimérique de nos fo-
restiers de Flandre; Gand, 1819, in-4°; —
l'Ancienneté de la ville de Gand établie par
des chartes et d'autres monuments authen-
tiques, etc. ; Gand, 1821, in-4° ; — Méditations
sur la vie et la mort de Jésus-Christ (en fla-
mand); Gand, 1805, deux parties in-8°.
E. Regnard.
Messager des Arts et des Sciences de la ville de Cand,
année 183C. — Archives historiques et littéraires du
nord de la France, t. I.
*BAST ( Pierre ), graveur, dans la seconde
moitié du seizième siècle. Le lieu de sa nais-
sance et les détails de sa vie sont ignorés. Il a
gravé six paraboles qui ont été publiées en 1598
par C. Wsescher. Quelques-unes de ses gravures
se trouvent dans l'Histoire Néerlandaise de
Meteren.
Nagler, Neiies AUgemeines Kilnstler-Lexicon.
* BAST ( Louis- Amédée de), romancier fran-
çais, né à Paris le 8 septembre 1795. Officier en
demi-solde sous la restauration , il quitta la car-
rière des armes pour celle des lettres, et débuta
par une épître intitulée Ma destinée. Outre un
grand nombre d'articles imprimés dans des re-
cueils périodiques, on a de lui : Malfilâtre,
roman historique; Paris, 1834; — le Testament
de Polichinelle, 1835; — les Aventures des
fleurs, avec une notice historique sur leur ori-
gine; Paris, 1839.
Onérard, la France littéraire, t. !.
BASTARD 716
BASTA (George), écrivain militaire, natif de
Rocca, près de Tarente, mourut en 1607. Il com-
mandait un régiment de cavalerie albanaise en
1579, époque où le duc de PaiTue prit possession
du gouvernement des Pays-Bas. Il parvint, en
1596, à approvisionner la ville de Ta Fère,
assiégée par Henri IV. Il passa ensuite au ser-
vice de l'Autriche, et se signala par sa bravoure
en Transylvanie et en Hongrie. On a de lui ;
Maestro di campo générale; Venise, 1606; ~
Governo délia cavalleria leggiera; Francfort,
1612.
Spontini, fJist. Transylv. — Strada, de Belle Belgico.
— Mercure Français, t. I.
*BASTA (Joseph), jurisconsulte italien, né
en 1743, mort en 1819. Il étudia à Naples, entra
d'abord dans les ordres, puis il ouvrit une école
particulière pour les étudiants en droit. Ferdi-
nand F" le nomma professeur de l'université.
On a de lui : Institutiones Jurium Universi-
tatum; Naples, 1777; — Institutiones juris
Romano-Neapolitani, 1780.
Tipaldo, Biogr.degli Italiani ilhistri, t. IV,^. 321.
* BASTARD OU BESTARD (....), peintre na-
tif de Majorque, et élève de Maratta. On trouve
de ses œuvres dans l'île de Palma; son meilleur
tcibleau est celui des Anges servant le Christ
dans le désert, qu'on voit dans la maison de
l'université à Palma.
Fiorillo, Dictionnaire des Peintres. — Nagler, Neues
AUgemeines Kilnstler-Lexicon.
BASTAR» ( Dominique de), jurisconsulte et
doyen du parlement de Toulouse , naquit dans
cette ville le 18 janvier 1683 , et mourut en no-
vembre 1777. Il rédigea, entre autres rapports
remarquables, celui qui est relatif aux célèbres
propositions de l'Église gallicane, consacrées
par redit de 1682.
Son fils (né à Toulouse le 16 décembre 1722,
mort le 20 janvier 1780), fut premier prési-
dent du parlement de Toulouse, et rendit des
services signalés sous les règnes de Louis XV
et de Louis XVI.
Biographie toulousaine.
BASTARD OU BASTART (Guillaume de), vi-
comte deFussy et de Terlan, né à Bourges vers la
fin du quatorzième siècle, mort à Paris en 1447.
n était maître des requêtes, capitaine de la grosse
tour de Bourges , Ueutenant général pour le roi
en Berri, sous Charles VI et Charles vn. — Son
frère Vespasian et plusieurs de ses descendants
se distinguèrent dans la carrière des armes.
Moréri, Dictionnaire historique.
RASTARD ( Thomas ), poëte anglais, natif
de Blandfort, dans le comté de Dorset, mort' en
1618. Il étudia à Oxford, prit l'habit ecclésias-
tique, composa des satires et mourut dans une
prison pour dettes. On a de lui : des épigratrir
mes ; — un poème latin en trois chants , intitulé
Magna Britannia; Londres, 1605, in-4°; —
Sermons, 2 vol. in-4°; Londres, 1615.
Biographia Britannica.
7ir
BASTARD
♦kastard (T....), botaniste français, con-
temporain. On ignore la date de sa naissance et
de sa mort. Avant 1815, il était professeur de
botanique et directeur du jardin des plantes à
Angers ; il perdit ces deux places à la seconde
restauration, pour avoir été membre du bureau
central de la congrégation angevine, qui signa,
le 7 mai 1815, le pacte fédératif du département
de Maine-et-Loire en faveur de Napoléon. Bas-
tard a publié : Essai sur la Flore de Maine-et-
Loire, un vol. in-12; Angers, 1807; — Notice
sur les végétaux les plus intéressants du Jar-
din des Plantes d'Angers, in-12 ; Angers, 1809;
— Supplément à la Flore de Maine-et-Loire,
I vol. in-12; Angers, 1812. C'est une des meil-
leures flores locales qui aient paru en France;
quelques plantes y sont décrites pour la pre-
mière fois.
Le Bas , Dict. encyclop. de la France.
BASTARD Xi'v.sfk.'SG {Bominique-François-
Marie, comte de ), pair de France, président de
chambre à la cour de cassation, grand-croix de
k Légion d'honneur, né le 31 octobre 1783 à No-
garogers, mort à Paris le 23 janvier 1844. Il em-
brassa de bonne heure la carrière du barreau, et
s'y fit remarquer dans plusieurs circonstances
par une sagacité peu commune. Il devint bientôt
conseiller-auditeur à la cour d'appel de Paris ,
puis conseiller à la cour impériale de cette
même vUle en 1810. Lors des Cent-Jours, il
continua de siéger à cette cour; mais il vota
conti-e l'acte additionnel, ce qui le fit main=^
tenir dans ses fonctions après le second retour
de Louis XVIII. Nommé à la présidence trois
ou quatre mois après, il se rendit à Lyon, par
ordre du gouvernement, vers la fin de l'année
1815, avec le titre de premier président de la
cour royale de c«tte même ville. En 1819, il fut
rappelé à Paris, fut nommé membre de la cham-
bre des pairs, et chargé en 1820 d'instruire le
procès de Louvel, assassm du duc de Berri.
Dans cette douloureuse affaire il déploya autant
d'intégrité que de jugement : toujours indépen-
dant dans ses opinions politiques, et surtout
dans sa manière équitable de poser les ques-
tions, il repoussa victorieusement l'opinion de
ceux qui osaient , sans pourtant y croire , accu-
ser une partie de la nation d'un crime isolé, et
qui était détesté de la France entière. M. de Bas-
tard, l'un des membres de la commission char-
gée de l'instruction du procès des ministres de
Charles X accusés par la chambre des députés ,
fut aussi choisi pour en faire le rapport à la cour
des pairs, dans la séance du 29 novembre 1830.
II résuma, avec prudence et impartialité, le récit
des graves événements qui venaient d'avoir lieu.
Ce magistrat a toujours montré beaucoup de
prudence et de sagacité dans les diverses fonc-
tions qu'ilarempUes. Un de ses frères, Armand
de Bastard, fut préfet delà Haute-Loire en 1817.
[ Éncyc. des g. du m. ]
Le Bas , Dictionnaire encyclopédique de la France.
- B ASTER 718
*BASTARDï (Zacc/jena), natif de Modène,
moine du mont Cassin, mort à Reggio vers 1650.
On a de lui : Ceeremoniale monasticum Casi-
nense; Venise, 1639-, in-4°,. et quelques autres
travaux.
MazzucbeUi , Scrittori d'Italia.
RASTARO (Giuseppedel), peintre de l'école
romaine , vivait au commencement du dix-sep-
tième siècle. On a de lui à Rome, à la voûte de
la sacristie de la Minerve, un Saint Domi-
nique. E. B — N.
Orlanal, Abecedario Pittoriço. — Pistolesi, Descri-
zione di Roma.
BASTE (Pierre), contre-ainiral français, né à
Bordeaux le 21 novembre 1768, mort le 29 jan-
vier 1814. Il s'engagea comme simple marin en
1781, et franchit rapidement tous les grades in-
férieurs. Il se distingua au siège de Mantoue, où
il commandait la flottille armée sur les lacs. Au
siège de Malte, à la bataille d'Aboukir et à l'ex-
pédition de Saint-Domingue, il donna de nou-
velles preuves de son courage. En 1 805, il com-
battit avec une rare intrépidité contre un brick
anglais. D commandait alors un des équipages
du bataillon des marins de la garde impériale. Il
fit partie de la grande armée eu 1807, M, chargé
d'équiper à Dantzick une flottille pour faciliter
les opérations du siège de PUlau, et s'empara
d'un convoi de quarante-deux voiles qui ame-
nait des vivres à l'ennemi. En 1808, la guerre
d'Espagne lui fournit de nouvelles occasions de
se distinguer. A la tête de douze cents hommes,
il conserva intactes vmgt lieues de terrain, et
s'empara de vive force de la ville de Jaen. En
1809, il fut élevé au grade de colonel des marins
de la garde, arma une flottille sur le Danube, et
fut chargé de se rendre maître de l'île de Mulhei-
ten. Ces travaux furent exécutés avec autant
d'habileté que de promptitude , et couronnés d'un
plein succès. Baste revint ensuite en Espagne,
et s'y rendit maître de la ville d'Almanza. Napo-
léon le nomma comte de l'empire le 15 août 1809,
et réleva au grade de contre-amiral en 1811.
Baste mourut des suites d'une blessure qu'il avait
reçue au combat de Brienne.
Le Bas , Dictionnaire encyclopédique de la France. —
Victoires et Conquêtes, t. XVL
*BASTEl.t, {André), médecin italien, né à
Melfi, dans le royaume de Naples. H vivait vers
la fin du seizième siècle. On a de lui : Spéculum
medicinse; Madrid, 1599, in-4°.
Carrère, Bibliothèque de la Médecine.
* BASTENAIRE-DATTDENART {F. ), manufac-
turier contemporain, dont nous ignorons la date
de naissance. On a de lui : Art de la vitrifica-
tion, etc.; Paris, 1825; — Art de fabriquer la
porcelaine, etc.; Paris, 1827; — Ai't de fa-
briquer les poteries communes, usuelles , les
poêles, les grès fins et grossiers, les creusets,
les carreaux, etc. ; Paris, 1835.
Quérard, la France littéraire.
BASTEB (Job), botaniste hollandais, né à
Ziriskee (Zélande), en 1711, mort en 1775. D se
719 BASTER —
voua presque exclusivement à l'étude de l'histoire
naturelle, et particulièrement de la botanique.
Il fut reçu médecin à Leyde en 1731, où il sou-
tint une thèse De Osteogenia. On a de lui : Na-
turlyken uytspaningen behelzende eeninge
Waarneemingen over somige Zee-Planten en
Zee-Insecten ( Observations sur quelques plantes
et insectes de la mer) ; Harlem, 1759 ; — Opus-
cula subseciva , observationes miscellaneas de
animalibus et plantis quibusdam marinis ,
eorumque ovariis et seminibus, continentia;
ibid., 1762-1765, 2 vol. in-4° ; plusieurs mémoires
d'histoire naturelle, dans les Verhandelingen
(Mémoires ) des Académies de Harlem et de Fles-
singue,dans les Transactions philosophiques ,
et dans les Ephém. de V Académie des curieux
de la nature. Le nom de Bastera a été donné à
des genres de plantes très-différents.
naller, Bibl. Betanica.
*BASTERio (Nicolas di Carmagnola), phi-
losophe et théologien italien, au commencement
du dix-septième siècle. H professa pendant quel-
ques années à Pavle. On a de lui : Trattato dei
silogismi, con alcuni commentarii sopra la
Logica di Paulo Veneto; Pavie, 1610.
Cblesa , Scritt. Piémont.
BASTERRÈCHE { Jean- Pierre) , financier
français, né à Bayonnele 19 février 1762, mort
le 5 janvier 1827. Il fut député en 1815 pendant
les Cent-Jours, et laissa une réputation d'homme
intègre. On a de lui : Choix de discours pro-
noncés dans les sessions de 1820-1826, avec
une notice sur sa vie par le lietitenant gé-
néral Lamarque ; Paris, 1828, in-S". — Un de
ses parents, Léon Basterrèche, régent de la
banque de France, mort en 1802, a publié
un Essai sur les Monnaies; Paris, 1801,
in-4°.
Quérard, la France littéraire.
*BASTHOLM (Chrétien), célèbre ecclésias-
tique danois, né à Copenhague en 1740, mort en
1819. Il étudia la théologie, et consacra ses mo-
ments de loisir aux sciences naturelles, pour les-
quelles il montra beaucoup de goût. En 1764 il
composa un écrit qui remporta le prix à l'uni-
versité de Copenhague, et qui avait pour titre :
An omnia officia, tam naturalia quam socia-
lia, e studio propriam nostram felicitatem
promovendi deduci queant; mais le professeur
Hohn, chargé de la censure, refusa V Imprima-
tur, parce que , disait-il , l'opinion de l'auteur
s'exprimait trop librement à propos des relations
des princes avec leurs sujets. Bastholm se refusa
aux retranchements qu'on exigeait de lui, et l'é-
crit resta inédit. On a de lui : De morte œterna
ut conséquente naturali vitse anteactae, 17 6i;
— Traité sur la résurrection (en allemand);
Copenhague, 1774 ;— Éloquence spirituelle (en
danois), i77 b;— Histoire juive (en allemand);
Copenhague, 1777; — Philosophie pour les il-
lettrés, 1787 (en allemand) ;— Courte revue de
la religion révélée ; Copenhague, 1789; — Xe^
BASTIANO 720
t7-es philosophiques sur l'état de l'âme et sur
la mort du corps, 1790 ; — Voies de la Provi-
dence pour ennoblir la race humaine par le
moyen de la religion de Jésus; et une foule
d'autres œuvres, la plupart élémentaires, sur la
religion.
Ersch et Gïuber, Allgem. Encyclopàdie der ïnssen-
scliaften.
*BASTIANI (François), graveur vénitien,
qui grava d'après le Guide, Francesco Salviati et
d'autres maîtres.
Heinecken , Dictionnaire des Artistes.
* BASTiANi ( Giuseppe ), peintre de l'école ro-
maine , né à Macerata dans la marche d'Ancône,
vivait à la fin du seizième siècle. Il fut élève de
Gasparini. Plusieurs fresques de cet aiiiste exis-
tent encore à Macerata ; les plus estimées , qui
fui'ent exécutées par lui dans la chapelle des
Carmes, datent de 1594. E. B — n.
Lauzi, Sloria Pittorica. — Tlcozzi, Dizionario de'
Pittori.
* BASTIANI (Jacob-Philippe), médecin ita-
lien , né à Orbitello, mort à S.-Casciano en 1746.
On a de lui : Dell' e/ficacia dé' Bagni di S. Cas- '
ciano; Montefiascone , 1733.
Mazzuchclll, Scrittori d'italia.
BASTIANI (l'abbé iV. ), favori de Frédéric
le Grand, né dans la première moitié du dix-
huitième siècle, mort à Potsdam en 1787. Sa vie
est un véritable roman. Sorti on ne sait com-
ment de l'ItaUe, sa patrie, il vécut longtemps
dans la plus grande misère. Après diverses aven-
tures, résultat d'une conduite un peu déréglée, il
s'engagea à Francfort-sur-le-Mciu dans la milice
prussienne. Plus tard il entra dans les ordres, de-
vint secrétaire de l'évêque de Breslau, puis cha-
noine, et fut chargé par Frédéric le Grand de plu-
sieurs négociations importantes à la courdeRornc.
Chaudon et Delandine , Dictionn. historique.
BASTiANiMO (Sébastien-PMUppi), peintre
de l'école de Ferrare , surnommé il Ch^attello ,
naquit vers 1523, et mourut dans sa ville natale
en 1602. H étudia à Rome sous Michel- Ange, dont
il devint un des plus heureux imitateurs. Son
principal ouvrage est un Jugement dernier,
fresque dont il décora le chœur de la cathédrale
de Ferrare.
Lanzi, Storia Pi«or. — Valéry, foyage en Italie,
t III, p. 62.
* BASTIANO DI FRANCESCO, peintre et sculp-
teur siennois de la seconde moitié du quinzième
siècle. En 1481, il a peint à fresque des Pro-
phètes sur l'attique de la cathédrale de Sienne;
en 1485, près de la chapelle dite Del voto, il a
gravé dans le pavé une vaste composition d'An-
tonio Frederighi , la Victoire de Jephté.
E. B— N.
Roraagnoli , Cenni Storici artistici di Siena.
* BASTIANO DI SAN-OAI.LO , artiste italien
du quinzième siècle, élève du Pérugin , condisci-
ple et ami de Raphaël. H peignait les décoration?
et les brillantes perspectives des théâtres d'alors.
Il avait acquis une telle supériorité dans ce genre,
721 BASTIANO
qu'il s'y livra presque exclusivement tout le
reste de sa vie.
Vasarl , f^ite de' Pittori.
*BASTIAT (Frédéric), économiste français,
né à Bayonne le 29 juin 1801 , mort à Rome le
24 décembre 1850. Fils d'un négociant qui le
destinait à la carrière commerciale, il com-
mença ses études au collège de Saint-Sever,
et les acheva à celui de Sorèze. n entra ensuite
dans la maison de commerce d'un de ses oncles
établi à Bayonne , et employa ses loisirs à étu-
dier les arts et la littérature , particulièrement
les questions économiques. Jugedepaix en 1831,
il fut élu quelque temps après membre du conseil
général des Landes. Appelé en Espagne et en
Portugal en 1840 par la liquidation de quelques
créances , il ne perdit pas cette occasion d'étu-
dier les mœurs et les mstitutions de ces deux
pays , qui ont encore tant à faire pour être au ni-
veau financier et économique des autres nations.
Ce fut en 1844 qu'il se décida à faire part au
public du fruit de ses méditations. Il rencontra
l'obstacle ordinaire , la difficile hospitalité que
l'on accorde aux inconnus ; enfin il débuta dans
le Journal des Économistes par un travail in-
titulé de l'Influence des tarifs français et an-
glais sur l'avenir des deux peuples. C'était
débuter par une question presque vitale, et qui
contenait en germe la théorie économique de
l'auteur, qui s'y posait »^s lors en adversaire
prononcé du système protecteur. Cependant
les événements marchaient, et le moment vint
où l'économie politique devait s'ériger en doc-
trine politique et gouvernementale. Bastiat com-
battit, dans le même journal , le socialisme et
le droit au travail .
Dans un voyage qu'il avait fait en Angleterre,
il s'était lié avec l'O'Connel du libre échange :
avec Cobden. A son retour à Mugron , où il s'é-
tait établi , il traduisit en 1845 les discours des
libres-échangistes, et fit précéder cette ti-aduc-
tion d'une introduction intitulée Cobden et la
Ligtie, on l'agitation anglaise pour la liberté
des échanges. L'auteur y fait ressortir tous les
inconvénients du système prohibitif; et, sans
vouloir trancher ici une question d'une si haute
importance, on peut prévoir que le libre échange
sera un jour le dénoûment général des théories
économiques, à mesure surtout que la rapidité
des communications fera des peuples comme
une seule famille. Venu à Paris, Bastiat conti-
nua, comme il avait fait à Bordeaux, sa propa-
gande des principes du libre échange. Il devint
secrétaire de la société et rédacteur en chef du
journal créé par les sociétés libre-échangistes.
Après la révolution de 1848, il siégea successi-
vement à la constituante et à l'assemblée légis-
lative , et mourut pendant un voyage qu'il avait
fait en Italie pour rétablir sa santé, depuis quel-
que temps délabrée.
Outre l'écrit cité , on a de Bastiat : Sophis-
mes économiques, dirigés contre le système
— BASTIDE
722
prohibitif; — Propriété et Loi, Justice et Fra-
ternité , opuscule destiné à combattre le socia-
lisme; — Protectionisme et Communisme;
Paris, 1849, m-16 : l'auteur de la lettre démon-
tre que le protectionisme est le communisme
par en haut et en faveur du riche, comme l'autre
est le communisme par en bas et en faveur du
pauvre ; — Capital et Rente, brochure contre
le prêt gratuit ; — Paix et Liberté, ou le
Budget républicain; Paris, 1849, in-32; —
Incompatibilités parlementaires; Paris, 1849,
in-32; — VÉtat , maudit argent; ibid., 1849,
in-32; — Harmonies économiques : ce livre est
peut-être le plus important de l'auteur. V. R.
Dictionnaire de la Conversation, — Journal des ÉCO'
nomistes.
BASTIDAS (Rodrigue de), navigateur espa-
gnol , de la fin du quinzième siècle. A l'époque
des découvertes de Christophe Colomb, il s'associa
avec Jean de la Casa pour entreprendre de nou-
velles expéditions. H visita, entre autres, les
côtes de la mer des Antilles , donna son nom au
port où s'éleva plus tard Carthagène, et fut ar-
rêté dans le cours de ses explorations par la
jalousie de Bovadilla, qui lui reprochait d'avoir
traité avec les Indiens sans l'autorisation du
gouvernement de la métropole.
Al. de Humboldt , Examen critique des Dec. géogra-
phiques, etc.
BASTIDE (dom Philippe), savant bénédictin
de la congrégation de Saint-Maur, né à Saint-Be-
noît du Sault, diocèse de Bourges, vers 1620;
mort à l'abbaye de Saint-Denis le 23 octobre 1690.
II fut successivement prieur de Samt-Nicaise de
Reims , de Corbie et d'autres grands monastè-
res. On a de lui deux savantes dissertations :
De antiqua ordinis Sancti-Benedicti intra
Gallias propagatione ; — De decimis et earum
origine apud Judseos, gentiles et christianos.
Dom Bastide a encore laissé plusieurs ouvrages
manuscrits.
Leiong, Bibliothèque historique de la France.
* BASTIDE (J.-B. ), ai-tiste anglais, qui a des-
siné, en collaboration avec le capitaine Lem-
prière, huit grandes vues sous le titre Aë: A gê-
nerai and particular prospectus of the Is-
lands of Jersey, Guernsey, etc.
Heinecken', Dictionnaire des Artistes.
BASTIDE (Jean-François de), littérateur
français, né à Marseille le 13 juillet 1724, mort
à Milan le 4 juillet 1798. H était fils du heute-
nant criminel de Marseille , petit-neveu de l'abbé
Pellegrki , et vint fort jeune à Paris , où il se lia
avec Dorât, Voisenon et Crébillon fils. Sous de
tels maîtres, il fit des progrès rapides. Entraîné
par le torrent et encouragé par des amis com-
plaisants, il se jeta sans réflexion dans le genre
qui donnait des acheteurs , sans trop s'inquié-
ter s'il donnait aussi la réputation ; alors on vit
sortir de sa plume facile les Confessions d'un fat,
en 1749; — la Trentaine de Cythère, 1752 ; —
les Têtes folles, 1753 ; — Aventures de Victoire
Ponty, 1758. Il donna ensuite des comédies, des
7^3
BASTÏDE
traités d'histoire , etc. ; puis il rédigea successi-
Tcment le Spectateur français , la Bibliothè-
que universelle des romans, le Mercure de
France... Les ouvrages de Bastide sont fort su-
perficiels , et lui attirèrent de nombreuses criti-
ques. Voltaire, entre autres, lui adressa, en 1758,
une lettre philosophique fort mordante. Quoi
qu'il en soit , si ses ouvrages ne firent rien pour
sa gloire , ils furent très-utiles à sa fortune. Dans
la seconde partie de ses Variétés historiques ,
littéraires, galantes, etc., on trouve une lettre
sur les grandes écoles de WMsique , où les
styles de Lulli, de Pergolèse et de Haendel sont
analysés.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Barbier, Exa-
men critique.
BASTIDE (Jean-Baptiste de), frère du pré-
cédent, né à Berlin vers 1747, mort à Paris le
l*"" avril 1810. H légua ses manuscrits et toute
sa fortune à la Bibliothèque impériale de Paris.
Il a fourni au Recueil de l'Académie de Berlin
plusieurs dissertations grammaticales et phi-
losophiques.
Quérard , la France littéraire.
* BASTIDE [Jules) , publiciste, né à Paris
en 1800. Il étudia au lycée Henri IV, suivit les
cours de l'École de droit , s'associa un instant à
l'opposition soulevée contre le gouvernement de
la lestauration , et finit par se faire marchand de
bois. Pendant les journées de juillet 1830, il
paya de sa personne en arborant, dit-on, le
premier, le drapeau tricolore au haut des Tui-
leries. Plus tard , il s'associa au parti qui entre-
prit, par tous les moyens, de renverser la dy-
nastie de la branche cadette. Arrêté lors du mou-
vement insurrectionnel organisé à Grenoble en
1832 par Buonarotti, il fut acquitté par le jury.
Condamné à mort pour la part qu'il avait prise
à l'émeute qui éclata le 5 juin suivant, à l'occa-
sion des funérailles du général Lamarque, il se
réfugia à Londres, où il resta deux ans. En 1834
il revint à Paris, après avoir obtenu sa grâce. H
prit alors avec M. Thomas , son associé dans le
commerce de bois, la direction du National, qui
ne prospéra que lorsque la verve de M. Marrast
eut réparé la broche qu'avait faite à l'influence
de ce journal la mort de Carrel. M. Bastide se
sépara du National en 1846, et fonda avec
M. Bûchez la Revue nationale.
L'un des organes du parti qui parvint , le 24
février 1848, à subsistuer inopinément la répu-
))lique à la monarchie constitutionnelle, il rem-
plit successivement les fonctions de secrétaire
général et de ministre des affaires étrangères. Il
siégea en même temps à l'assemblée consti-
tuante , et garda son portefeuille jusqu'au 20 dé-
cembre 1848. Écrivain de quelque mérite,
M. Bastide fut, comme homme politique, com-
plètement au-dessous de la situation.
Moniteur, de 1832 à 1848. — Regnault, Histoire de huit
ans.
BASTIDE (Louis), jurisconsulte et théolo-
gien, vivait vers la fin du dix-septième siècle et
- BASTIEIN 724
au commencement du dix-huitième. On a de lui.
entre autres ouvrages : De l'accomplissement
des Prophéties, 1702, 2 vol.; en réponse au
livre de Jurieu; — Caractère des. officiers de
révêque , avec deux traités en latin, l'un de la
Juridiction et l'autre de l'Usure, Paris, 1692
in-12; — Des Panégyriques , cités avec éloge
par Fléchier.
Moréri, Dictionnaire historique.
* BASTIDE (Marc), bénédictin de la con-
grégation de Saint-Maur, natif de Saint-Benoit
du Sault, en Berri, mort le 7 mai 1668. Il a
laissé : Traité de la manière d''élever les novi-
ces;— le Carême bénédictin; — Traité de la
congrégation de Saint-Maur,
D. Lecerf, Bibliothèque de la congrégation de Saint-
Maur.
BASTIDE ( Marc- Antoine de l\), diplomate
et publiciste , né à MDhau en Rouergue vers 1 624 ,
mort le 4 mars 1704. Il vint fort jeune à Paris,
fut protégé par le célèbre financier Fouquet , et
resta sept ans à Londres en qualité de secrétaire
d'ambassade. Il fit paraître à Rouen, en 1672, une
réponse au livre de Bossuet sur l'exposition de
la doctrine de l'Église catholique ; et en 1 680, une
seconde réponse, ou plutôt une critique de
l'avertissement et des pièces mises à la tête de la
nouvelle édition. C'est lui qui a traduit Ratramne
en 1672, et publié des remarques sur le livre du
ministre d'Huisseau , intitulé la Réunion du
Christianisme. Il a revu et corrigé la version des
psaumes par Conrat, Paris, vers 1680, in-12;
Londres, 1701. Bastide était l'un des anciens de
l'église de Charenton lors de la révocation de
redit de Nantes. Il fut relégué à Saint-Pierre-le-
Moutier, puis à Chartres ; on lui fit obtenir un
congé en 1G87 pour passer en Angleterre. Dans
cet asile il publia le Livre des Psaumes , nou-
velle version retouchée sur l'ancienne de 1688,
Amsterdam , 1692, in-12, et composa diverses
pièces sur des sujets de controverse, pour servir
de réponse à PelUsson. Il a laissé, entre autres, un
Traité de V Ettcharistie , où il rapporte exac-
tement les sentiments et la croyance des Pères
de la primitive Église jusqu'au quatrième siècle.
Bayle attribue à Bastide une réponse apologéti-
que à MM. du clergé de France , sur les actes
de'leurs assemblées de 1682; Amsterdam, H. Des-
bordes, 1683, in-12.
Basnage, Histoire des ouvrages des savants, année
1704. — Barbier, Examen critique, etc.
BASTiEN ( Jean-François), libraire et agro-
nome, né le 14 juin 1747 à Paris, morten 1824.
Outre des éditions des Œuvres de Montaigne, de
Charron, de Rabelais, de Scarron, de d'Aletn-
bert, on lui doit plusieurs compilations utiles,
faites d'après les meilleurs ouvrages agrono-
miques. Parmi ces compilations on remarque :
la Nouvelle Maison rustique; Paris, 1798;
2* éd., 1804, 3 vol. in-4°;— l'Année du jardi-
nage, compilation faite d'après les meilleurs i
auteurs, anciens et modernes ; ib., 1799, 2 vol. i
in-8°; — le Calendrier du Jardinier; ibid., '
725
BASTIEN — BASTWICK
726
1805; 3* éd., 1812, ia-l2; — te Nouveau Ma-
nuel du jardinier ; ibid., 1817, 2 voh in-12.
Musset-Pathe.v, Bibl. agronom., p. aga.
* BASTINELLER ( André ) , jurisconsulte al-
lemand, né à Halle le 11 mars 1650, mort le
20 mars 1724. On a de lui : Bisp. de dominio
in génère ac in specie cum primis vero im-
perio; léna, 1672,in-4<*: — JDisput. inaug. de
denuntiationibus , civili, canonica et evange-
fi.Cfl!;Altorf, 1675, in-i».
VoD Dreyhaupt, Beschreibung des Saalkreises ; Halle,
1749. — Dunkel, Nachrichten von verstorbenen Ge-
lehrten.
BASTiNELiLER ( Gebhard-Christian),juT\s-
consulte allemand , fils du précédent, né à Halle
le 15 mai 1689, mort à Wittemberg le 18 octo-
bre 1755. On a de lui un grand nombre de dis-
sertations sur différents sujets de droit. On en
voit rénumération dans Adelung, Supplément à
Jôcher, Allgememes Gelehrten-Lexicon.
Weldlich, Geschichte der ja>j^ lebenden Rechts-Ge-
lehrten in Deutschland ( Vie des jarisconsultes alle-
mands, etc.) ; Merseburg, 1748.
* BASTiNEtiLEB (Jean-Frédéric), iuriscoQ-
sulte allemand, frère aîné du précédent, né à
Halle le 8 juillet 1682, mort à Leipzig le 24 août
1754. On a de lui : De differentia juris Magde-
burgici a jure civili circa materiam contrac-
tuum.
Adelung, Supplément à Jôcher, Allgemeines Gelehr-
ten-Lexicon.
* BASTiNi ( FincenO , compositeur italien,
vivait vers le milieu du seizième siècle. Il a fait
imprimer : Madrigali a sei voci ; Venise, 1 567.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BASTIOU (rves), pédagogue , né le 13 mai
1751 à Pontrieux en Bretagne, mort à Paris
le 8 mai 1814. Il fut d'abord principal du col-
lège de Trégnier, puis aumônier à l'hôtel-Dieu,
enfin au collège Louis-le-Grand. On a de lui :
Association aux saints anges, proposée à tous
les fidèles zélés pour la gloire de Dieu; Paris,
1780, in-12 ; — Exposition des principes de
la langue française , sous le nom du citoyen
Yves; ibid., 1798, in-12 ; — Éléments de logi-
que, pour servir d'introduction à l'étude de
la grammaire et de l'éloquence ; ibid., 1804,
in-12; — Grammaire de l'adolescence; ibid.,
1810, in-12; — Gramm,aire de l'enfance,
par demandes et par réponses , ibid., 1814,
in-12; — Manuel chrétien des jeunes demoi-
selles, in-18; — Manuel chrétien des étu-
diants , in-18 ; Paris , 1825 , édition revue et
augmentée par l'abbé Guillon.
Quérard, la France littéraire.
BASTON ( Guillaume- André-René), théolo-
gien et publiciste , né à Rouen le 29 novembre
1741,mortà Saint-Laurent (Eure)le26 septembre
1825. n embrassa l'état ecclésiastique, fut pro-
fesseur de théologie à Rouen , émigra pendant
la révolution, et devint, après le concordat,
grand-vicaire à Rouen. En 1813, il fut nommé
évêque de Séez ; mais à la restauration il fut
obligé de quitter son évêché. Ses principaux
ouvrages sont : Cours de Théologie, publié de
concert avec l'abbé Tuvache; Paris, 1773 à 1784.
— Lettres de M. Philétès sur une controverse
avec les curés du diocèse de Lizieux, 1775,
in-4° ; — les Entrevues du pape Ganganelli,
servant de suite à ses Lettres, 1777, in-12; —
Voltairimeros, ou première journée de M. de
V. dans l'autre monde, 1779, in-12; — Nar-
rations d'Omaï, compagnon de Cook, 1790,
4 vol. in-8'* ; — Réclamations pour l'Église de
France contre M. de Maistre, 2 vol. in-S",
qui parurent en 1821 et en 1824 ; — Antidote
contre les erreurs et la réputation de l'Essai
sur l'indifférence, etc., 1823 , in-S" ; — Jean
Bockelson, ou le roi de Munster, fragment
historique, 1824, in-S°; — Précis sur l'usure
attribuée aux prêts du commerce, 1824, in-S" ;
— Concordance des lois civiles et des lois ec-
clésiastiques de France sur le mariage, 1824,
in-12.
Notice biogr. sur l'abbé Baston ; Rouen, broch. In-S".
— Jmi de la Religion, n° 1276, 1281 et 1283.
* BASTON ( Josquin ), compositeur flamand,
vivait en 1556. On l'a quelquefois confondu avec
Josquin des Prez. Saiblinger a placé quelques
motets de Baston dans sa collection intitulée
Concentus musicus, etc.; Augsbourg, 1545,
in-4°.
Vêtis , Biographie universelle des Musiciens.
BASTON ( Robert ), poète et historien anglais,
né, vers le milieu du treizième siècle, aux envi-
rons de Nottingham ; mort vers 1310. H fut
prieur d'un couvent de carmes à Scarborough,
et accompagna Edouard I"^ dans son expédi-
tion en Ecosse , pour en chanter les exploits.
Mais Baston , fait prisonnier, fut obligé de
chanter la bravoure de Robert Bruce, ennemi d'E-
douard. Il a laissé entre autres : de Strivilniensi
obsidione; — de altero Scotorum Bello; —
de Scotias guerris variis ; — de Va7'iis vvundi
statibus ; — de Sacerdotum luxuriis; — de
Divite et Lazare.
Vossius, deHistor. £a<.,c. 63.p. 470. — Fabricius, Bibl.
Lat. Med. astat.
* BASTOCL ( Loiiis ) , général français , né à
Monthouteux le 19 août 1753. Soldat au régi-
ment de Vivarais le 8 avril 1773, il quitta le ser-
vice le 10 septembre 1789. Élu lieutenant du
, deuxième bataillon du Pas-de-Calais le 25 sep-
tembre 1791, chef de ce bataillon le V avril
1792, et général de brigade le 15 septembre 1793,
il prit part aux campagnes des armées du Nord,
de Sambre-et-Meuse, d'Allemagne, de Mayence,
et du Rhin. Blessé mortellement à la bataille de
Hohenlinden le 3 décembre 1800, il mourut à
l'âge de quarante-sept ans. Le nom de ce général
est inscrit sur les tables de bronze du palais de
Versailles.
Archives de la Guerre. — Victoires et Conquêtes.
BASTWICK (John), théologien et médecin
anglais, né en 1 593 dans le comté d'Essex , mort
vers le milieu du dix-septième siècle. D étudia
la médecine à l'université de Cambridge, voyagea
727 BASTWICK
longtemps sur le continent, fut reçu docteur à Pa-
doue, et s'établit à Colchester en 1624. Il consacra
tous ses moments de loisirs à des controverses
religieuses. C'est ainsi qu'il fit imprimer à Leyde
un petit ouvrage intitulé Elenchus religionis
papisticse, in quo probatw neque apostolicam,
neque catholicam, imo neque Romanam esse,
in-24. De retour en Angleterre, il publia le
Flagellum pontiflcum et episcoporum (Lon-
dres, 1635 , 1636 et 1641), qui souleva contre
lui les évoques anglais. Il fut poursuivi, dé-
gradé , frappé d'excommunication ; son livre
fiit brûlé : lui-même fut condamné à une amende
de cent livres sterling, aux frais de procé-
dures, et à rester en prison jusqu'à ce qu'il
se fût rétracté. Pendant deux ans de captivité,
il écrivit une apologie intitulée Apologeticus ad
prassules Anglicanos erimimim ecclesiastico-
rum in curia celsa commissiones ; Londres,
1636 , in-8° , et un ouvrage intitulé la Nou-
velle lifanie, dans lequel il inculpait lesévêques,
et se plaignait amèrement de l'injustice et de la
sévérité de la commission qui l'avait condamné.
Ses plaintes ne firent qu'aggraver son sort. Il
fut condamné de nouveau à une amende de
cinq mille livres, au pilori, à avoii' les oreilles
50upées, et à une prison perpétuelle. H fut d'abord
transféré au château de Launceston, dans le pays
de Comouailles , et ensuite dans celui de Sainte-
Marie, dans l'ilede ScUly, où il resta jusqu'en 1 640.
A cette époque la chambre des communes le
rappela à Londres; la procédure fut annulée, le
jugement fut révoqué, et Bastwick obtint des dé-
dommagements convenables , pris sur les biens
de ses juges.
Kœnig, Biblioth. vêtus et nova.
B ASUEL (François ), curé de Granvillers dans
la Franche-Comté, de la deuxième moitié du
seizième siècle, n'est connu que par un recueil
de sermons intitulé Sermons familiers et très-
chrétiens sur les évangiles des dimanches et
fêtes , nouvellement imprimés en Van 1561;
volume in-8°, divisé en 2 parties.
La Croix-du-Maine et du Verdier, Biblioth. franc-
BASTILLE ( Lamoignon de), historien fran-
çais, vivait vers la fin du seizième siècle. On a de
lui : Mémoires pour servir à l'histoire du Lan-
guedoc; Amsterdam, 1735.
Lelong, Bibl. hist.de la France. — Anecdotes secrètes
sur divers sujets de littérature, 1784, p. 673.
BASZKO (Godislas), chanoine dePosen, vi-
vait vers la fin du treizième siècle : il a laissé une
chronique de la grande Pologne, commençant
à l'année 1227, où finit celle de Boguchwal. On la
trouve dans le receuil de Sommersberg.
Fabrlclus, Bibl. med. et inf. setatis.
BATACCBi ( Dominique ), poète et romanwer
italien, né àLivourneen 1749, mort en 1802. On
a de lui : Raccolta di Novelle (Londra, annoVI
délia reppublica francese, 4 vol. in-12 ), sous
le nom du père Athanase de Verrocchio, traduit
en français par Louet, de Chaumont, sous ce
- BATALUS 728
titre : Nouvelles galantes et critiques; Paris,
1803, 4 vol. in-18; — le Rete di Vulcano]
poema; Sienne, 1779 (1797), 2' vol. in-12; -^
— il Zibaldone, poëme burlesque, en douze
chants; Paris (1805), in-12. Cet auteur est tenu
en peu d'estime par ses compatriotes , qui con-
sidèrent ses œuvres comme diffamatoires , et lui
reprochent des obscénités.
Biographie universelle (édition belge ).
*BATAGLIA. VoyeZ BATTAGLIA.
*BATAGLiA (N...), colonel du corps des
gardes d'honneur en 1810. C'était un des pro-
priétaires les plus riches de lltalie : il périt de
misère et de fatigue à Smolensk, dans la désas-
treuse campagne de Moscou.
Rabbe , etc.. Biographie des Contemporains.
*BATA6Lion (Franccsco), peintre de
vues et de paysages. On a de lui une collection
de dix vues prises de la ville de Brixen. Elles
ont été gravées par Francesco Zucci à Venise.
Helneeken, Dictionnaire des Artistes.
*BATAiLLARD (Charles), homme de lettres,
vivait à Paris au commencement du dix-neu-
vième siècle. On a de lui : De la paix gé-
nérale, ou Tableau politique et maral de la
France, etc., Paris, 1801, in-8"; — VAmi
des gouvernements , ou les Principes et les
lumières de la saine philosophie opposés aux
paradoxes et aux maximes pernicieuses du
philosophisme, in-8°, 1802; — Mon offrande
aux parents et aux instituteurs, 1802 ; — Ac-
cord du Christianisme avec la Philosophie,
1802, in-8°; — le Double concordat, 1802 ; —
Du duel considéré sous le rapport de la
morale, de l'histoire, de la législation et de
l'opportunité d'une loi répressive; ouvrage
dédié aux chambres, suivi du Combat et duel
des seigneurs de la Chastaigneraye et de Jar-
nac, raconté par Scipion Dupleix, conseiller
durai Louis XIII; Paris, 1829, in-8°.
Biographie des Contemporains. — Quérard, la France
littéraire.
* BATAILLE (Gaôrie^), célèbre luthiste , vi-
vait à Paris au commencement du dix-septième
siècle. II a publié des airs mis en tablature de
luth; premier cahier, Paris, Ballard, 1608,
in-4°; les autres cahiers parurent en 1609,
1611 et 1613. Il composa, en société avec Gué-
dron , Mauduit et Bochet , le ballet dansé par
Louis Xin en 1617, le ballet sur la dernière
victoire du roi en 1620, et plusieurs autres,
qui furent exécutés dans les appartements du
Louvre.
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
*BATALLIEB ( Jean ), religieux dominicain,
natif de Lyon, réforma la Légende dorée, et la
publia en 1476. C'est , dit-on, le second ouvrage
avec date sorti des presses de l'imprimerie
lyonnaise. Cette édition, exécutée en lettres ron-
des, est fort rare.
Échard , Script, ord. Prasd. — Péricaud , Bibliogra-
phie lyonnaise du quinzième siècle.
BATALUS (d'Éphèse). Voyez battalus.
729
BATE — BATES
730
BATE OU BATiis ( Jean ), théologien anglais,
né dans le comté de Norffiumberland vers le
milieu du quatorzième siècle, mort en 1429. Il
étudia à York et à Oxford, et devint prieur d'un
couvent de cannes à York. On cite, parmi ses
ouvrages : sur les Universaux de Porphyre ; —
sur les Catégories d'Aristote ; — Questions sur
la nature de l'âme; — Abrégé de Logique, etc.
Dans ces ouvrages, peu connus et presque
tous inédits, on voit déjà poindre le protestan-
tisme.
Cbalmers, Biograph, Dict.
BATE ( Guillaume ), médecin et historien an-
glais, né à Maidsmorton en 1608, mort le 19 avril
1669. D étudia à Oxford, se distingua comme
praticien , et sa réputation le fit choisir pour
premier médecin par Charles I^'' lors de son
séjour à Oxford. Après la défaite des royalistes,
Bâte se fit admettre dans le collège des médecins
de Londres. Son dévouement à Charles I*'
ne l'empêcha pas de se conciUer la faveur du
parlement, qui l'envoya en 1651, avec Whrigt,
auprès de Cromwell malade, et dont U devint
ensuite le premier médecin. Plus tard il occupa
le même emploi auprès de Charles H. Accusé
d'avoir hâté par le poison la mort du protecteur,
il ne se justifia que difficilement. Jean Shipton ,
apothicairede Londres, qui avait préparé pendant
près de vingt ans les médicaments dont ce mé-
decin faisait usage, en a formé un recueil alpha-
bétique qui parut sous ce titre : Pharmacopœa
Bateana ; Londres , 1688, in-S»; 1691, in-12;
1694, in-8°; Francfort, 1702, in-12; Amster-
dam, 1731, in-12. Cette pharmacopée a été
traduite en anglais; Londres, 1694, 1706, 1713,
et 1720, in-8°. lîate y a donné quelques ob-
servations sur le rachitis, qui ont été publiées
avec ce que Glisson a écrit sur cette matière, de
Rachitide, sive morbo puerili, etc. ; Londi-es ,
1668, in-8°; la Haye, 1682, in-4°. On a encore
de lui the Royal apology , or the déclaration
of the commons in parliament , the ll'h/e-
bruary ;i&i7, 1648, in-4°. C'est une apologie
de Charles F"^. H composa ensuite une autre pièce
en latin sur le même sujet , et qui a pour titre :
Elenchus mofuum nuperorum in Anglia, si-
mul ac juris regii et parlamentarii brevis
narmifio; Paris, 1649, in-12 : l'édition de 1663,
in-'S", est la plus estimée. H en existe une tra-
duction française sous le titre Abrégé des mou-
Dements d'Angleterre; Anvers, 1650, in-16.
Van der Linden, DeScriptor. med. — Biographie Mé-
dicale.
BATE ( Henri ) , ecclésiastique et journaliste
anglais , du dix-huitième siècle. Il harcela avec
acharnement les membres de l'opposition dans
la feuille ministérielle qu'il rédigeait; plusieui'S
se déclarèrent insultés, et le provoquèrent en
duel. Il écrivit pour le théâtre quelques pièces
bouffonnes, telles que : Henri et Eugène, 1774,
1776 ; — la Flèche de lard, 1788 ; — le Maure
blanchi, \ll&. Leur succès fut éphémère.
Biographia Britannica.
BATE ( Jules ) , théologien anglais, mort en
1771. C'était un disciple de Jean Hutchinson
( Voy. ce nom ), dont il a édité les ouvrages. II
est auteur d'un Dictionnaire anglais et hébreu.
Pitseus, De Scrip. Anglicis.
BATECUMBE OU BATECOMBE (Guillaume),
mathématicien anglais, étudia à Oxford et vivait
vers l'année 1420, sous le règne de Henri V. Il
a laissé : de Sphserae concavas fabrica et usu ;
— de Sphxra solida Conclusiones Sophias;
— de Operatione astrolabii.
PitseuSj De Scrip. Angl. — Voss, De Mathematicis.
BATELIER OU BATHELIER ( Jacques LE ) ,
sieur d'Aviron, jurisconsulte de la deuxième
moitié du seizième siècle. Il était avocat au pré-
sidial d'Évreux, et composa, vers l'an 1587, des
Commentaires sur la coutume de Norman-
die, imprimés avec ceux de J. Bérault et de Go-
defroy; Rouen, 1626, 1684, 1776, 2 vol. in-fol.
Lelong, Bibliothèque historique de la France.
BATEMAN ( Thonias ) , médecin anglais, né
en 1778, mort à Whitby (Yorskshire) le 9 avril
1821. Il s'occupa spécialement du traitement des
maladies de la peau. On a de lui : Delinea-
tionsofthe cutaneous diseases comprised in
the classification of the late doctor Willan;
Londres, 1817, in-4'' ; c'est un atlas explicatif de
l'ouvrage suivant : A practical Synopsis of
cutaneous diseases; Londres, 1813, in-8° : on
y trouve une classification des maladies de la peau,
fondées sur les caractères extérieurs ; l'ouvrage a
été traduit en français par M. G. Bertrand, sous le
titre : Abrégé pratique des maladies cutanées,
classées d'après le système nosologique dudoe-
teur Willan; Paris, 1820, in-S"; et en alle-
mand par Abr. Hahneman, avec préface et notes
de K. Sprengel; Halle, 1815, in-8'' : une tra-
duction italieime fut pubhée à Pavle, 1822, 2 vol.
in-8° ; — Report on the diseases of London ,
and the state of the weather from 1804 to
1816; Londres, 1816, in-8° ; — A succinct Ac-
count of this country, as exemplified in the
epidemical disease now prevaling in London;
Londres, 1818, in-8».
Account of the îife and character of Thom. Bate-
man; Lond., 1826, in-8°.
BATEMEJVT (S. ), peintre anglais, auteur d'un
portrait de mistress Siddons, pris de profil. Tho-
mas Burke l'a gravé au pointillé.
Heinecken, Dictionnaire des Artistes.
*batejV {Henri), astronome flamand, du
treizième siècle. H écrivit en 1256 ime critique
de l'édition des Tables Alfonsines (voh- Al-
rojvSE X, le Savant, tome IT, page 42). On la
trouve en manuscrit à la Bibliothèque impé-
riale, n a laissé un autre travail intitulé Spé-
culum Divinorum et Naturalium en manus-
crit, à la bibliothèque de Saint-Omer. L'auteur
y traite de la musique et des priacipales ques-
tions philosophiques de son temps.
Haenel, Catalogi librorum manuscr.
BATES OU BATEMAN (Guillaume), théolo-
gien et prédicateur presbytérien, né en 1625,
731
BATES — BATHORI
732
mort à Hackney , près de Londres, en 1699. Il
était pasteur à Durham, dans la partie mëridio-
nale de l'Angleterre, lorsqu'il fut destitué de
son emploi peu de temps avant sa mort. Ses
principaux ouvrages sont : Réflexions sur
l'Existence de Dieu et siir l'Immortalité de
l'âme, avec un discours sur la divinité de
Jésus-Christ ; — l'Harmonie des attributs
divins dans la rédemption des hommes par
Jésus-Christ ; — le Souverain Bonheur, etc. ;
— Vitse selectee vïrorumquidoctrina, dignitate
et pietate inclaruere ; Londres , 1681, in-4°.
Pitsens , De Scri-pt. Angl.
BATES ( Jean), musicien et organiste anglais,
né en 1740 à Halifax (duché d'York), mort à
Londres en 1799. 11 joignit dans sa jeunesse l'é-
tude de la musique à celle des mathématiques.
Son ouvrage, On Harmonies, fit grand bruit en
Allemagne, en France et en Italie. Bâtes occupa
plusieurs charges à Londres, entre autre? celle
de directeur de l'hôpital de Greenwich. L'orgue
était son instrument favori. Depuis 1784, il con-
duisait tous les ans l'orchestre réuni pour célé-
brer l'anniversaire de H2endel,et y touchait l'or-
gue. On a de lui : Pharnacès , opéra, et les
opérettes suivantes : Thealrical Candidates,
Floi-a et Lady's frolic ; plusieurs sonates pour
piano.
Englisli Dictionary- o/Music.
* BATES (Thomas), chirurgien anglais, vi-
vait à Londres au commencement du dix-hui-
tième siècle. On a de lui : An Enchiridion
offevers, incident ta «eamen ; Londres , 1708,
in-8°.
Carrère , Bibliothèque de la Médecine,
*BATESOiv (Thomas), organiste de la ca-
thédrale de Chester vers 1600. Il a publié une
collection de madrigaux anglais pour trois, qua-
tre et cinq voix. Il a aussi collaboré à la collec-
tion de madrigaux de Morley , appelée the
Triumphs of Oriana. Il est regardé comme un
des meilleurs compositeurs de musique légère.
Dict. of Mtisic.
BATHE (Guillaume), jésuite irlandais , né à
Dublin en 1564, mort à Madrid le 17 juin 1614.
A trente ans, il abjura le protestantisme dans
lequel il était né, quitta son pays, et se fit jésuite
en Flandre. Après avoir voyagé quelque temps
en Italie et en Espagne, il fut nommé directeur
du séminaire irlandais à Salamanque. On a de
lui : A briefe Introdxiction to the true art
of Musicke, etc. ; Londres, 1584, in-4°; — Ja~
nua img'Mantm; Salamanque, 1611, petit in-4°;
ouvrage remarquable, rédigé d'après le plan de
la Janua linguarum de Comenius ; — A briefe
Introduction to the skill ofsong, etc.; Londres,
sans date. Thomas Este, à qui l'on doit cette
édition, y a fait des corrections et des change-
ments. Enfin Bathe a publié en espagnol, sous le
pseudonyme de Pierre Manrique, un livre as-
cétique sur la Préparation au sacrement de
pénitence ; Milan ,1614, in-é" .
Fétis, Biographie universelle des Musiciens. - Rose
Neiv Biographical Dictionary. '
BATHEM ou BATTEM ou BATTUM ( Gérard
van ), peintre depaysage, mort à Amsterdam vers
1690. Les paysages qu'il a peints sont d'un grand
effet : on y voit des montagnes couvertes de mou-
tons et de bergers, avec des brigands fuyant dans
les gorges. Son style est plus large et plus hardi
que celui de Snellink. Cependant les dessins de
cet artiste sont regardés comme supérieurs à
ses peintures. Ils sont recherchés à des prixtrès-
élevés pour les collections de choix. Heinecken'
s'est trompé en faisant de Bathem un élève de i
Rembrandt.
DescLamp, Fies des peintres flamands.
BATHILDE ou BATiLDE (sainte), époa&cde.i
Clovis n, d'origine anglo-saxonne, morte en 680. >
D'abord esclave d'unseigneurdanois,ellefutachc- .
tée à vil prix par Archambaud, qui la fit ensuite i
épouser à Clovis II. Ce prince étant mort fort >
jeune, Bathilde devint régente du royaume. Elle i
gouverna avec sagesse pendant la minorité ora- 1
geuse de Clotaire ni sonfds, et mourut religieuse ■
à l'abbaye de Chelles, qu'elle avait restaurée. Elle i
avait fondé aussi l'abbaye de Corbie. <c L'his-
toire, dit Hénault, lui rend le témoignage qu'elle i
n'oublia point sur le trône sou premier état, et i
que , devenue religieuse, elle ne se souvint ja-
mais qu'elle eût porté la couronne. » Pendant
son règne, elle mit tous ses soins à supprimer ■
l'esclavage et les exactions qui réduisaient les
particuliers à vendre leurs enfants ; elle réprimales
brigues pour l'épiscopat et la simonie. Ébroïn ,
le plus grand homme d'État de la première race,
lui servit longtemps de conseil. « Bathilde , dit
un lustorien, était parfaitement belle ; et son es-
prit juste et délicat répondait à tout ce que pro-
mettait sa physionomie. Ses charmes étaient sou-
tenus, non-seulement de ces grâces touchantes ,
et sans lesquelles la beauté est imparfaite, mais
encore de beaucoup de vertu. » Elle fut canonisée
par le pape Nicolas F''. Sa fête est célébrée le
30 janvier, qui passe pour le jour de sa mort
Ses reliques reposaient sous le grand autel de
l'abbaye de Chelles , avec celles de saint Genès,
évoque de Lyon, son aumônier, et celles de
sainte Bertile, abbesse de ce monastère. Bathilde
eut de Clovis n trois princes : Clotaire III, Chil-
déric II, et Thierri lïl.
Vie de sainte Bathilde, traduite par ArnaulJ d'An-
dilly, dans les Viesde plusieurs saints illustresde divers
siècles, etc., choisies et traduites en français ; Paris,
166B, 2 vol. In-S". — Baillet, Fita sanctse Bdthildis, rc-
Qinse Francorum, p. 571-574.
BATHORI ou BATTORi, nom d'une famille
princière de Transylvanie , d'origine allemande,
qui s'était fixée dans ce pays sous le roi PieJTC,
vers le milieu du quatorzième siècle. Parmi les
membres les plus distingués de cette famille,
on remarque les suivants :
l. BATHORI (Etienne) élu en 1571 prince de
Transylvanie, et confirmé dans cette dignité par
le sultan Sélim H, ainsi que par l'empercm'
733 BATHORI -
Maximilien. Son rival Gaspard Béthesi pénétra
avec une troupe considérable en Transylvanie ;
mais il fut battu en 1575 à Saint-Paul, et exécuté.
A cette époque les Polonais élurent Bathori à la
place de Henri de Valois. Il fut couronné roi
de Pologne en 1576 à Cracovie, épousa la fille du
dernier roi de la race des Jagellons, et régna glo-
rieusement jusqu'à sa raort en 1586.
n. BATHORI {Christophe), prince de Tran-
sylvanie, mort en 1581. Il était frère et succes-
seur du précédent, élu roi de Pologne. Il appela
les jésuites dans le pays , et les chargea de l'é-
ducation de son fils.
in. BATHORï ( Sigismond ), frère du précé-
dent, prince de Transylvanie, mort à Prague le
27 mars 1613. Il fut élu du vivant même de son
père, et laissa prendre au clergé une influence
excessive, dont le premier résultat fut une rupture
avec la Porte. Les états opposèrent alors une ré-
sistance qu'il étouffa dans le sang. II se maria
ensuite avec une princesse de Habsbourg, et pro-
mit à l'empereur Rodolphe qu'en cas de décès
sans enfants, la couronne de Transylvanie passe-
rait aux héritiers de l'empereur. Presque aus-
sitôt, grâce à l'influence du jésuite Simon Genga,
il abdiqua en faveur de Rodolphe et embrassa
l'état ecclésiastique. Les états résistèrent de nou-
veau ; un des orateurs les plus éloquents, Etienne
Josibia, eut la tête tranchée; et en 1588 Bathori
livra le pays au gouvernement autrichien, qui
lui avait promis , en récompense, le chapeau de
cardinal. Mais il l'attendit vainement , et revint
en Transylvanie pour y installer son frère Bal-
thazar; puis il alla trouver en Pologne son
beau-frère Zamoliski. L'empereur Rodolphe en-
voya contre Balthazar George Basta et Michel ,
voïvode de Valachie, qui le battirent sous les
murs de Kronstadt , et le forcèrent de fuir. Bal-
thazar tomba alors entre les mains du peuple,
qui regorgea. Les vainqueurs s'étant divisés, les
Autrichiens furent chassés du pays par les Tran-
sylvaniens (1601) ; et Sigismond Bathori fut ré-
tabli dans sa principauté. Bientôt de nouvelles
péripéties l'accablèrent : Bathori fut battu par
Basta et Michel réconciliés , et fut obligé de se
réfugier en Valachie. Il rentra une dernière fois
en Transylvanie et abdiqua, contre une pension
de 300,000 thalers et le château de Lobkowitz
pour résidence. Ce prince qui défendit si mal
les intérêts de son pays, mourut à Prague.
IV. BATHORI {Elisabeth, princesse de),
nièce d'Etienne Bathori, roi de Pologne, née
à la fin du seizième siècle, morte en 1614. Elle
fut mariée à François Nadasty, grand seigneur
hongrois. Elle restera dans l'histoire conmae un
type de férocité sans exemple. Son bonheur
était de trouver en faute ses filles d'honneur, afin
d'avoir une occasion de les faire souffrir. Un
jour ayant frappé l'une d'elles avec violence, son
sang vint rejaillir sur son visage, et elle crut re-
marquer que sa peau était devenue plus blanche
à la place qu'il avait recouverte. Un projet in-
BATHURST
734
fernal lui ti-aversa alors l'esprit". Elle invita à une
grande fête, dans son château de Czeilhe, toutes
les jeunes filles de la contrée. Persuadée qu'un
bain de sangla rajeunirait, elle fit égorger en se-
cret plus de trois cents de ces invitées. La dis-
parition d'une fiancée révéla le secret de ce crime
inouï. La justice s'empara des coupables. Deux
femmes d'Elisabeth eurent la main droite et la
tête tranchées ; un nain qui les secondait eut la
mam droite coupée, et fut brûlé vif ; Elisabeth
fut enfermée dans un cachot muré, où elle mou-
rut au bout de trois ans.
V. BATHORI ( Gabor ou Gabriel), mort le 1 1
octobre 1613. Élu en 1608, il se rendit odieux
par ses débauches et son orgueil. Il comprima
d'abord une révolte de la noblesse (1610); mais
les Saxons, soulevés à leur tour, le battirent sous
les murs de Kronstadt, grâce à l'appui du voï-
vode de Valachie. Le roi de Hongrie Mathias se
mêla à la querelle, et jugea le moment opportun
pour conquérir la Transylvanie. Il s'empara de
Weisenburg, et assiégea Bathori dans Hermans-
tadt. Un secours de troupes turques amené par
Bethlen Gabor, cousin de Bathori, sauva ce der-
nier, et fit conclure la paix en 1 61 1 . Mais ce service
fut mal récompensé : Bathori, poussé par une
jalousie mal fondée, attenta à la vie de son bien
faiteur, qui s'enfuit en Turquie , et revint avec
le titre de prince de Transylvanie et une armée
turque. Abandonné par ses sujets, Bathori se ré-
fugia à Clausenburg, puis à Grosswardeui , où il
fut poignardé par ses ennemis.
Conversations-Lexicon. — Serviez, Bathori, roi de
Pologne.
BATHORI (iccZis/as, comte), savant théolo-
gien hongrois, vivait dans la seconde moitié du
seizième siècle. Il entra dans l'ordre de Saint-
Paul l'ermite, et passa presque toute sa vie
dans le cloître de Saint-Laurent, à Ofen. On a de
lui une traduction de la Bible, et les Vies des
Saints en langue hongroise.
Horanyi, Memoria Hungaror.
BATHORI {Sophie), princesse hongroise qui
vivait au dix- septième siècle. Elle épousa George
Rakotzi, prince de Transylvanie, à la mort du-
quel elle se convertit au catholicisme et vécut
dans la retraite et la méditation. Elle laissa ses
biens aux jésuites, qui en furent dépouillés à
main armée par Tôkeli. On a d'elle un Livre
de prières, publié à Tyrnau.
Horanyi, Memoria Hungarorum.
BATH5JRST, famille anglaise dont l'origine se
rati:ache à la conquête de l'Angleterre par les
Normands, et dont quelques membres ont figuré
à divers titres dans l'histoire.
BATHURST {Allen), homme d'État anglais, né
à Westminster en 1684 , mort en 1775. Il étudia
à Oxford, prit pendant vingt-cinq ans une part
active aux débats de la chambre des lords,
et fit la plus vive opposition à l'administration
de Robert Walpole. H fut membre du conseil
privé de George U, trésorier du prince de Galles
735
BATHURST — BATHYANI
7S6
( George m); Sterne en trace le portrait sui-
vant dans sa troisième lettre à Élisa : « Ce
seigneur, je le répète, est un prodige. A quatre-
vingts ans , il a tout l'esprit , toute la vivacité
d'un homme de trente ans , une disposition à se
laisser charmer , et le pouvoir de plaire au delà
tout ce que je connais; ajoutez à cela de l'ins-
truction, de la politesse, de la sensibilité. »
Notice biographigue sur Allen Batfiurst, dans l'An •
nual Registre, 1775, p. 22.
BATHURST (Benjamin) , né à Londres le
14 mars 1784. Envoyé à Vienne en 1807 avec
des dépêches du gouvernement anglais, i' dispa-
rut mystérieusement près de Hambourg, sans
qu'on ait jamais pu retrouver sa trace. Un lam-
beau de vêtement jeté sur le bord de l'Elbe
ferait supposer que cet envoyé fut assassiné.
Rose, NeiD Biographical Dictionary .
BA.THITRST {Henri), baron d'Apsley, chan-
celier d'Angleterre, fils d'Allen Bathurst, né en
1714,mortenl794.Enl771ilfutcréélordApsley,
et remplit les fonctions de sénéchal au procès de
la duchesse de Kingston. On a de lui : the Case
qf miss Siuordfeger, br. in-4° , et un hvre sur
la Théorie de l'Évidence, in-S".
BATHURST ( Henri, comte de ) , homme d'É-
tat anglais , fils du précédent, naquit le 22 mai
1762, etmouratle26 juillet 1834. Il eut la confiance
de George rv, même avant l'avènement de ce
prince au trône. Il fut nommé en 1795 membre
de la commission pour l'Inde, puis, en 1809, se-
crétaire d'État pour les colonies dans le ministère
de lord Castlereagh. Pendant son administration
deux étabUssements coloniaux fondés, l'un sur la
côte occidentale de l'Afrique, dans l'île Sainte-Ma-
rie, à l'emhouchure de la Gambie , l'autre dans
les terres australes, à 140 milles de Sidney, reçu-
rent son nom. Dans la chambre des pairs et au
conseil du cabinet, ce ministre tory se montra
ardent adversaire de Napoléon et de la France,
n demanda , lors du retour de Napoléon de l'ile
d'Elbe , des mesures hostiles contre lui, en s'é-
criant que l'Angleterre se déshonorerait si elle
le laissait régner. Il se fit accorder un alien-bill
très-arbitraire , pour pouvoir éloigner les Fran-
çais des États britanniques. Il insista pour que
l'Angleterre garantît et payât une partie de l'em-
prunt fait par la Russie en Hollande. Lord Ba-
thurst appuya vivement la proposition de l'éta-
blissement des forteresses en Belgique. H de-
manda en 1816 , contre le vœu d'une grande
partie de la nation , que l'Angleterre maintînt
sur pied une armée nombreuse. Lord Bathurst
fut constamment opposé à l'émancipation des
catholiques, à la réforme parlementaire, et à
toutes les mesures libérales demandées par les
whigs. Lorsque enfin les vœux de la nation se
furent prononcés avec assez d'énergie pour
porter Canning au ministère , lord Bathurst sen-
tit qu'il devait se retirer , et suivit , en avril
1829, l'exemple de Wellington , de Peel et du
chancelier Eldon. Cependant les torys ne tardè-
rent pas à rentrer dans le ministère, et^Q 1828
lord Bathurst fut nommé président du conseil.
Ce nouveau ministère, s'il avait pu se mainte-
nir , aurait probablement secondé le ministère
Polignac en France ; mais la révolution française
de ISSOl'ébranla si fortement, que déjà avant la
fin, de cette année il lut obligé, par l'opinion pu-
blique, de prendre sa retraite. [Enc. des g. du m.]
GortoD, Biographical Dictionnary.
BATHURST {Ralph), médecin, poëtc et théo-
logien anglais, né en 1620 dans le comté de
Northarapton, mort en 1704. Il étudia à Oxford,
devint médecin de la marine sous Cromwell ,
et fut, en 1688, président de la Société royale de
Londres. Après la restauration , il quitta la mé-
decine pour embrasser l'état ecclésiastique. D
fut successivement chapelain de Charles H, pré-
sident du collège de la Trinité d'Oxford, doyen
de Wells, et vice-chancelier de l'université
d'Oxford en 1673. En 1691i, il refusa l'évêché
de Bristol. On a de lui : Prœlectiones très de
respiratione ; Oxford, 1654; ouvrage très-cu-
rieux. » L'auteur, dit Carrère, présente la res-
« piration comme une fonction volontaire qui
« dépend de l'action du diaphragme et des
« muscles épigastriques. Bathurst pi'étend que
« l'air est chargé de parties niti'euses qui pénè-
« trent dans ^es pomnons à chaque inspiration.
« n est partisan de la doctrine de Vanhelmont, et
« admet un acide dans l'estomac. » — Nouvelle
de Vautre monde, en anglais; Oxford, 1651,
in-4° : c'est l'histoire miraculeuse d'Anne Green,
pendue à Oxford, le 14 décembre 1650, pour
crime d'infanticide, et rappelée à la vie par les
soins de Bathurst et du docteur Willis, son ami;
— quelques poésies latines, imprimées dans les
Analecta Musarum anglicanarum. Un choix
de ses œuvres a été publié sous le titre de Lite-
rary remains.
Carrère, Bibliothèque littéraire, historique, etc., de la
médecine. — Warton, Fie de Bathurst, 1761, in-8°.
* BATHURST {Théodore), traducteur an-
glais , vivait au milieu du dix-septième siècle.
On a de lui : traduction en vers latins de Spen-
ser's Shepherd's Calendar, publiée en 1653 par
W. Dillingham. Dans sa dédicace à Francis
Lane, Bathurst dit de Dillingham : Poeia non
minus elegans quam gravis idem postea »
theologus. Il a également traduit le premier r
livre de Lucrèce.
Rose, New Biographical Dictionary.
BATHYANI OU BATTTANi, famille hongroise,
dont plusieurs membres , piinces, comtes, bans
de Croatie , évêques , grands dignitaires , ont
joué un rôle marquant dans l'iiistoire de leur pays
et de la monarchie autrichienne. Le| premier,
Benoît Bathyani , fut , à la fin du quinzième
siècle, trésorier du roi Vladislaf II. Outi'e le
bourg de Battyan , cette famille possède la sei-
gneurie de Rakitsan, et la dignité de comte ou de
chef du comitat d'Eisembourg lui appai-tient i
héréditairement. — Le prince Charles-JosepU
r37
de Bathyaui , mort le 15 avril 1772, fat feld-
Tnaréchal au service de l'Autriche , et se distin-
gua dans les guerres contre Frédéric n , roi de
Prusse.
Les autres membres de cette illustre famille
sont dans l'ordre chronologique :
I. BATevANï (/(/w «ce, comte de), savant
canoniste et évêque de Weissembouvg (Tran-
sylvanie) , naquit le 30 janvier 1741 , et mourut
à Carlsbourg le 17 novembre 1798. Il étudia à
Prague et k Vienne , et fut nommé évêque en
1781. H fonda en 1796, à Carlsbourg, un obser-
vatoire auquel il légua sa bibliothèque et une
somme de 40,000 florins. On a de lui : Res-
ponsa ad dubia anonymi adversus privi-
legium Sancti-Stephani , Sancti-Martini de
Monte-Pannonise archi-abbatiee concessum,
anno 1001, proposita sine loco; 1779, in-8°,
sous le pseudonyme d'Adamas Palladius;
— Mathsci Beuvelet norma cleri , pro ins-
titutione dericorum seminarii Sancti-Ni-
colai Cliardonensis, ohm gallice edidlt, nunc
in Ksîim seminarii Albensis, et totius cleri
Transrjlvanïee latinam reddidit , et quo-
rumvis eccleslasticoriim necessitatibus ac-
coinmodavit; 2^ édit.fYieaae, 1784, in-8°; —
Leges ecclesiasticœ regni Hungarix et pro-
vïncïarum adjacentium collectée et illus-
trâtes; "Weissembourg, 1785, in-fol. ; — Sancti
Gerardi episcopi Chanadensis scripta et
acta hactenus inedita, cum série episcopo-
rum Chanadensiiim {ab anno 1035 ad 1687);
Albse-Carolinae, 1790, in-4''.
Ant. Martoiilfi, Initia astronomica speculœ Bar-
tUiancB ; Weissembourg , 1798, in-S".
*n. BATHYANi {Casimir, le comte), homme
d'État hongrois, naquit le 4 juin 1807. Après
avoir achevé ses études, il visita toute l'Eu-
rope , et s'arrêta surtout en Angleterre. Peut-
être cette circonstance ne fut-elle pas sans in-
fluence sur la couleur politique qu'il adopta à
soii retour en Hongrie. En effet, durant les
diètes de 1840, 1843, 1844, il se rangea cons-
tamment du côté du parti libéral , encouragea
les entreprises nationales, et favorisa surtout
l'impression d'ouvrages libéraux écrits en lan-
gue hongroise , parmi lesquels ses discours ,
publiés en 1847, à Leipzig. Appelé en 1848 à
remplir les fonctions à'Obergespan (grand-
bailli ) et de commissaire du gouvernement dans
le comté de Barany , il fut à la fois fonction-
naire actif et guerrier plein d'énergie. C'était
au moment où la lutte hongroise et croate se
trouvait engagée. Il occupa avec les troupes hon-
groises la place foi'te d'Essek, assura la naviga-
tion du Danube et de la Drave, et remporta d'im-
portants avantages dans les journées de Szarwas
(13 novembre 1848) et CheziR (19 décembre).
Lors de la reddition d'Essek aux. Autrichiens
en février 1849, il se réfugia à Debreczin, et
fut nommé gouverneur civil et militaire de la
petite Koumanie, de Szegedin, de Theresiopel et
^00V. BIOGR. UNIVERS. — T. IV,
BAÏHYANÎ 738
de Zombor ; c'est en cette qualité qu'il pai-ticipa à
l'expédition de Perczel dans la Bacska. Le 14 avril
1849, date de la proclamation de l'indépendance
de la Hongrie, Bathyani fut appelé au ministère
des affaires étrangères. Il sui\it Kossuth dans
sa retraite sur Szegedin et Arpad , et protesta
contre la dictature donnée à son insu à Georgey.
Après la catastrophe de Vilagos , il se retira sur
Widdm, et fut interné, avec Kossuth et les autres
chefs de la révolution , d'abord à Schumla , en-
suite à Kutayeh. Rendu à la liberté par le gouver-
nement turc en même temps que les autres ré-
fugiés , il vint à Paris, et vit encore aujourd'hui
en exil.
*ni. BATHYANI (Louis , comtc), homme
d'État hongi-ois, né à Presbourg en 1809, mort
le 6 octobre 1849. A seize ans, il entrait dans l'ar-
mée avec le titre de cadet. Envoyé en garnison
à Venise , il sentit son intelligence se développer
à la vue des chefs-d'œuvre qui font l'ornement
de cette ville. A la suite d'un procès gagné contre
sa mère , qui se laissait aller à des prodigalités
ruineuses , et devenu possesseur, lors de sa ma-
jorité , d'une fortune considérable , il écouta les
conseils de Rumohr, et se livra tout entier aux
études scientifiques et politiques. Puis , accom-
pagné de la comtesse AntonieZichy, sa femme, il
voyagea en Europe et en Orient. A son retour, il
fut tellement frappé du mouvement national, qu'il
s'appliqua à approfondir, sous la direction de Hor-
vath , la langue et l'histoire de la Hongrie. On le
voit, dès 1840, figurer parmi les orateurs de
l'opposition, dans la chambre des magnats.
Applaudi par l'opinion publique, il s'attacha
au parti libéral : dès 1843 et 1844 , il s'éleva
contre le gouvernement autrichien, appuya les
motions tendantes à favoriser l'industrie hon-
gi'oise, et prit ouvertement parti contre le
chancelier Appony et l'Institut des adminis-
trateurs. D'abord opposé à Kossuth , il se
lia ensuite avec cet homme politique , qu'il s'ef-
força de faire élire à la diète de 1847, comme
représentant du comitat de Pesth. Il devint sur-
tout influent, lorsque l'archiduc Etienne, son ami
depuis de longues années, fut investi du palati-
nat de Hongrie , et nommé président du minis-
tère créé par suite des journées de mars 1848. Il
s'efforça d'abord de maintenir l'union politique
de la Hongrie et de l'Autriche ; mais il résigna ses
fonctions le 11 septembre, après l'invasion de Jel-
lachich , et après des négociations infructueuses
entamées avec le cabinet autrichien. Le 12 sep-
' tembre, il fut chargé par l'archiduc de composer
un cabinet nouveau , qui n'obtint pas la sanction
royale.
La diète ayant été dissoute, à la suite du
meurtre du comte Lambert, commissaire civil,
Bathyani se rendit à Vienne , tant pour prévenir
les effets de ce sanglant épisode , que pour faire
établir, s'il étaitpossible,ime nouvelle administra-
tion. Mais après de vains efforts il revint dans son
' domaine d'Ikervar, pour combattre, à la tête de
24
739
BAÏHYAM — BATKA
740
ses domestiques, dans le corps franc de Vidos.
Une chute qu'il fit quelque temps après l'empêcha
de prendre une plus longue part aux opérations de
la guerre. En novembre 1848,11 se rendit à Pesth
po ur y occuper son siège à la diète ; mais il ne fut pas
appelé à faire partie du comité de défense. A la
dernière séance tenue à Pesth par la diète, il
tit nommer une députation chaînée de traiter
avec Windischgraetz , au moment où ce général
s'approchait avec une armée auti-ichienne. La
députation ne fut point reçue. Bathyani, qui était
resté à Pesth pendant la retraite du gouverne-
ment hongrois à Debreczen , fut arrêté chez sa
belle-sœur la comtesse Karoly, après l'arrivée de
"Windischgraetz (8 janvier 1849). Il fut trans-
féré à Ofen, puis à Olmùtz et à Laibacli; enfin
(août 1 849) à Pesth, où, le 5 octobre, le noble comte
fut condamné, par un conseil de guerre, à être
pendu. Il chercha, en se portant plusieurs coups
de poignard , à prévenir un supplice infamant,
et obtint enfin la grâce d'être fusillé. Ses biens
furent confisqués, et sa veuve se retira avec ses
enfants à l'étranger.
Conversations-Lexicon. — Horvath, Louis Bathyani,
martyr politique ; Himbourg, 1850.
BATHYCLÈs, sculpteur grec, natif de Magné-
sie, vécut environ vers l'an 530 avant l'ère chré-
tienne. Il se rendit célèbre par les bas^reliefs
dont il orna le fameux trône d'Amyclée.
Pausanias, Ilf, 18.
BATHYLLE, célèbre pantomime, natif d'Alexan-
drie, vivait environ 30 ans avant J.-C. II était af-
franchi, et l'un des intimes de Mécène. Il excellait
dans la pantomime comique, tandis que Pylade
remplissait à merveille les rôles tragiques. Ra-
thylle était très-aimé du peuple romain, qui l'ap-
plaudissait avec enthousiasme dès qu'il enti'ait en
scène. Il avait fait école , et un grand nombre de
comiques suivùent ses préceptes. Les Romains
se partagèrent en deux camps pour les deux cé-
lèbres acteurs ; il y avait les bathylliens et les
pyladiens. Les partisans du genre comique
s'étant trouvés en plus grand nombre , Pylade,
qui représentait le genre tragique, fut banni de
Rome. — Il y eut un Bathylle qui fut favori d'A-
nacréon. Ce poète en célébra la beauté, et les
Samiens lui élevèrent une statue.
Tacite , Annales, I, B4. — Sénéque, Quœstiones natu-
rales, VU, 32. — Juvénal, VI, 63. — Suétone, Octavius,
43. — Cahusat, Traité de la Danse. — De l'Aulnaye, de
la Saltation théâtrale; Paris, 1790, in-8°.
* BATiGNE (...), médecin français, mort en
1773. Il fut reçu docteur à Montpellier, et vint
occuper à Berlin l'emploi de médecin de la mai-
son française des pauvres, établie dans cette
ville. On a de lui : Essai sur la digestion et
sur les principales causes de la vigueur et de
la durée de la vie; Berlin, 1768, in-12j Paris,
1769, in-8".
Carrère, Bibliothèque de la Médecine.
BATILDE. Voy. Bathilde.
*BATISSROF OU BATIUSHROV (Constatl-
tin-Nicolawitch) , écrivain russe, néàVologda
en 1787, mort en 1816. Il servit d'abord dans
l'armée russe, mais une grave blessure qu'il re-
çut à la jambe l'empêcha de continuer son ser-
vice. Il avait une prédilection marquée pour la
littérature italienne , et s'attachait à en imiter les
beautés. On a de lui : Critique des œuvres de
Lomonosofet de Muraviev ; — Une soirée avec
le prince Kantemir ; — Visite à l'Académie
des beaux-arts ; — Extraits d'une correspon-
dance de Finlande; — Critiques du Tasse,
de VArioste et de Pétrarque. Plusieurs de ses
poésies ont été publiées dans \ Anthologie russe
de Bowring.
Dicttonn. encyclop. russe.— ForcignÇuarterty Beview,
* BATISTE ( N... ) , célèbre violiniste du dix-
huitième siècle. Après avoir reçu la consécration
de son talent en France, son pays natal , il par-
courat l'Allemagne , la Pologne et l'Italie. Le cé-
lèbre musicien Core.lli , l'entendant jouer, se sen-
tit tellement ému, qu'il courut l'embrasser, et lui
fit présent de son archet. Batiste se retii'a, sur la
fin de ses jours, à la cour du roi de Pologne,
dont il fit les délices. Il excellait moins dans la
difficulté du jeu que dans l'expression. Il tirait de
son instrument les sons les plus ravissants. On
lui attribue l'invention de la double corde.
r.erber, Neues Lexic. der Tonkûnstler, etc.
*BATiSTiN (Jean-Baptiste-Struck) , musi-
cien célèbre, Allemand d'origine , né à Florence
à la fin du dix-septième siècle , mort à Paris le
9 décembre 1755. Il était à la fois directeur de
l'Opéra , et chargé ordinaire de musique de la
maison du duc d'Orléans. Le premier, avec Labbé,
il joua du violoncelle à l'Opéra. Louis Xrv lui
accorda une pension pour le fixer en France : il
en obtint une autre de 500 fr., le 15 décembre
1718, sur le produit des représentations et des
bals de l'Opéra , pour en jouir pendant tout le
temps qu'il demeurerait à Paris. Il a fait repré-
senter à l'Opéra : Méléagre ( 1709) , Manto la
Fée {\in) , Polydore (1720). Ses autres ou-
vrages, ballets ou opéras , ont été écrits pour la
cour, et n'ont pas été représentés à Paris; ce
sont : l'Amour vengé, Céphale , Tfiétis ou la
Naissance d'Achille, Neptune et Amymone,
Proserpine, Diane, Flore, Heraclite et Démo-
crite, Philomèle, Ariane, les Fêtes bolonaises,
Lérida, Mars jaloux, le Sommeil de l'Amour,
les Troubles de l'Amour. On a aussi de lui quatre
livres de Cantates ( 1708-1714) , ainsi qu'un re-
cueil d'airs nouveaux.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BATizi (André et Michel), deux protestants
hongrois du seizième siècle. Le premiera écritdes
hymnes nationaux ; le second, des livres religieux.
Horanyi, Memor. Hung.
BATKA [Laurent), musicien allemand, né à
Lischau (Bohême) en 1705, mort à Prague en
1759. Il fut directeur de musique à plusieurs
églises de cette dernière ville. Il laissa cinq fils,
dont les noms suivent :
Wenceslas, musicien de chambre de l'évêque
741 BATKA -
de Breslau, natif de Prague, mourut vers 1800. Il
était excellent ténor, et jouait fort bien du basson.
Des concertos qu'il a composés sont restés en
manuscrit.
Martin , virtuose sur le violon, succéda à son
père, et mourut à Prague en 1779. Il a laissé en
manuscrit plusieurs concertos et des études pour
le violon.
Michel, excellent violiniste , né le 29 septem-
bre 1755, mort vers 1810. On ne connaît rien
de sa composition.
Antoine, habile chanteur, né le 21 novembre
1759, mortvers 1820, devint musicien de chambi'e
de l'évêque de Breslaw.
Jean, fils de Michel, né à Prague vers 1/91,
est un pianiste fort distingué qui s'est fixé à Pesth
en Hongrie. Il a laissé des rondes, danses, valses,
quadrilles , chaasons , et une Marche nationale
hongroise pour le piano.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BATLOWSRY, peintre polonais, vivait à
Dresde à la fin du dix-septième siècle. Bodenehr
a gravé d'après lui le portrait de George Meister,
Jardinier de la cour, et celui d'Etienne Pilarick ,
en 1698.
neinecken, Dict. des artistes.
*BATMAN (Stephen), théologien anglican et
poète, né en 1537 à Bruton (Sommersetshire),
mort en 1587. On a de lui : the Travayled Pil-
grim bringing news from ail Parts of the
World (poème), 1560, in-4° ; —A christall
Glass of Christian Reformation, 1569; —
Joyfull news out of Helvetia from Theophras-
tus Paracelsiis declaring che ruinate fall of
the papal dignity , 1570; — Treatise against
usury, 1575; — Golden book of the leaden
gods, 1577; — the Boom, warning ail men
to judgement , wherein are contained ail the
strange prodigies happened in the world,
with secret figures of révélation, gathered
in the manner of a gênerai Chronicle out of'
approved Authors , 1581.
Rose, New Biographical Dictionary,
BATMANSON {Jean), publiciste anglais,
mort le 16 novembre 1531. Il était prieur d'un
couvent de chartreux à Londx-es, et écrivait contre
Érasme et contre Luther. On cite de lui : Ani-
madversiones in annotationes Erasmi in No-
vum Testamentum ; — Commentaria in Pro-
verbia Salomonis , in Cantica Canticorum;
— De unica Magdalena ; — Institutiones
noviciorum; — De contemptu mundi.
l'itseus , De Script. Jngl.
* RATON ou BATTUS, poète comique, vivait
probablement vers 420 avant J.-C. Il avait com-
posé en grec les comédies : le Meurtrier, les
Bienfaiteurs, le Trompeur, dont il ne reste que
des fragments.
Schœll, Hist. de la Litt. grec, t. II, p. 112.
* BATON (BdtTwv), de Sinope (et non de Syra-
cuse ) , rhéteur et historien grec , vivait vers
BATONI
742
l'an 277 avant J.-C. Il laissa les écrits suivants,
mentionnés par plusieurs écrivains de l'antiquité :
nspffixâ (Commentaires sur les Affaires perses) ;
— des Tyrans d'Éphèse ; — sur la Thessalie
et l'Hémonie; — une Histoire de l'Attique;
— sur le poëte Ion.
Plutarque, ^9«s, 15. — Strabon, XII, p. 54B.— Athénée,
VII, p. 289; VI, p. 251; XIV, p. 639(é(lit. Schweigh.).
BATON (Charles), musicien, mort en 1758.
Il fut surnommé le Jeune, pour le distinguer de
son frère Henri Bâton l'aîné. L'un excellait à
jouer de la musette, l'autre de la vielle. Charles
Bâton perfectionna ce dernier instrument. On
a de lui : Examen de la lettre de 3'L Rous-
seau sur la musique française ;Vdns, 1753,
in-8"; 2« édition en 1754.
Fétis, Biogr. des Mus. — Mercure, 1757.
BATONI (Pompée), peintre italien, né à Luc-
ques en 1708 , et mort à Borne le 4 février 1786,
élève de Conca, de Massucci et de Francesco
Fernandi, peintres presque inconnus aujour-
d'hui, est un de ces artistes dont la renommée
dépasse le mérite. Plusieurs admirateurs de Ba-
toni ont voulu le placer sur la même ligne que
Mengs ; mais il serait à désirer que Batoni eût
réuni aux dons qu'il tenait de la nature et à ses
talents pittoresques les connaissances et les pen-
sées profondes de Mengs. PoUr être juste envers
Batoni, il faut convenir qu'il surmonta l'influence
du siècle de décadence dans lequel il vécut, et
que si ses tableaux n'annoncent ni une étude
approfondie de la nature , ni celle de l'antique ,
non plus que celle des ouvrages des grands maî-
tres dont l'Italie , qu'il ne quitta pas , lui offrait
mille modèles , ils n'en ont pas moins droit à
l'estime des amateurs de l'art , par un sentiment
précieux de vérité, un bon caractère de dessin,
une couleur nette , vive , brillante , fondue sans
sécheresse , et par une prestesse et une adresse
de pinceau rares. Batoni peignit d'une manière
variée , tantôt par touches , tantôt par empâte-
ment; parfois il terminait du premier jet, d'au-
tres fois il ébauchait l'ensemble, et donnait en-
suite, d'un seul trait, la force nécessaire. Il était
si sûr de ses effets, qu'il couvrait souvent son
tableau d'un voile avant d'opérer, et ne descen-
dait ce voile qu'à mesure que l'ouvrage avançait.
On cite, comme ses chefs-d'œuvre : le Saint Celse,
dans l'église de ce nom à Rome ; la Chute de Si-
mon le Magicien , à la Chartreuse de la même
ville; le Martyre de saint Barthélémy, dans
l'église des PP. Olivetains à Lucques ; la Sainte
Catherine de Sienne ; les Filles de Darius ;
l'Enfant Prodigue de la galerie impériale de
Vienne; la Madeleine, de la galerie de Dresde.
Batoni excella dans le portrait. Celui de Joseph H,
qu'il exécuta à Rome en 1769, lui valut des
lettres de noblesse de la part de l'impératrice
Marie-Thérèse. Les dessins crayonnés de ce
peintre, consei-vés à l'Académie impériale de
Vieime, sont d'un fini précieux , et plus savants
d'anatomie que ses peintures. On a regardé Ba-
24.
743
BATONI — BATT
toni comme le restauratem* de l'école romaine
moderne. [Enc. des g. du vi.]
Onofrio BoDi , Eloge dePompeo Batoni; Rome, 1787,
lii-S». — Vislo\esi , Descrizione di Roma. — Mazzarosa,
<:uida di Lucca.. — Laoïl, Storia Pittorica. — Ticozzi,
Dizionario dei Pittori.
BA.TRACVS et SAtTBCS, architectes de Sparte,
Técurent vers le premier siècle de notre ère, bâ-
tirent à leurs frais les portiques d'Octavie à
Rome, et les entourèrent de galeries. Us espé-
rèrent obtenir la permission d'écrire leurs noms
sur le frontispice. Cette demande leur ayant été
refusée, ils gravèrent sur les socles de colonnes
des grenouilles et des lézards, et par là ex-
primèrent leurs noms, qui, en grec, signifient l'un
grenouille, et l'autre lézard. En 1771 , on
voyait encore dans le couvent de Saint-Eusèbe, à
Rome, quelques-unes de ces colonnes et leur
piédestal.
Smith , Greek and Roman Biography.
BATSCH ( Auguste- Jean-George- Charles ),
naturaliste allemand, né à léna le 28 octobre
1761 , mort le 29 septembre 1802. Fils d'un
avocat d'origine livonienne , il étudia la méde-
cine sous Gruner, Loder, Starcke; s'établit en
1781, à Weimar comme praticien , et consacra
tous ses loisirs à des recherches d'histoire na-
turelle. En 1784 , le comte de Reuss le chargea
de mettre à Koestriz en ordre un riche muséum
zoologique et minéralogique qu'il venait d'ac-
quérir, ce qui exigea une année de travail. De
1787 jusqu'à sa mort, Batsch rempUt successive-
ment à l'université de léna les fonctions de pro-
fesseur suppléant d'histoire naturelle et de mé-
decine, de professeur titulaire de philosophie, et
de directeur de la Société pour l'avancement
des sciences naturelles. Gmelin lui a consacré
le genre JSa^sc^ifl, delà famille des borraginées.
Les principaux ouvrages de Batsch sont : Elen-
chus fimgorum ; Halle, 1783, in-é"; suites de
cet ouvrage, ibid., 1786, in -4", et 1789, in-4°,
avec 232 figures : c'est une excellente monogra-
phie des champignons qui croissent aux envi-
rons de léna ; — Catalogue du cabinet d'his-
toire naturelle du comte de Eeuss-Plauen,
à Kœtritz (en allemand) ; léna, 1785 , 2 vol.
in-8° ; — Dissertatio inauguralis botanlcft,
sistens dispositionem generum plantarum
lenensium , secundum Linnxum etfamilias
naturales; léna, 1786, in-4''; — Naturgeschi-
chte der Bandwurmgattungen, etc. ( Histoire
des lombrics intestinaux , et particulièrement
du ténia) ; Halle, 1786, in-S"; — Versuch einer
Anleitung zur Kenntniss und Geschichte der
PJlanzen , etc. ( Essai d'une introduction à la
connaissance et à l'histoire des plantes ) ; Halle,
2 vol. in-8'', avec 1 1 planches, 1787-1788 ; — Ver-
such einer historischen Naturlehre ; eic. (Es-
sai d'une Histoire des doctrines naturelles, etc. );
ibid., 2 vol. in-S"; 1789-1791 -j—Erste Grûnde
der systematischen Chemie ( Éléments de la
chimie systématique); léna, 1789, in-8°; —
Blumenzergliederung ausverschiedenen Gat'
744
tungen der PJlanzen; Halle, 1790, in-4% 20
planches color. : cet ouvrage, sur l'anatomie des
organes floraux des plantes, renferme des obser-
vations neuves et originales ; — Versuch einer
Arzneymittellehre{ Essai d'une doctrine de la
matière médicale) ; léna, 1790, 'm-8°;—Testaceo-
rum arenulx marinee, etc.; ibid., 1791, in-4»;
— Botanische Bemerkungen ( Observations dé
botanique); Halle, 1792, in-8° ; — Botanische
TJnterhallungen fur Naturfreunde (Entretiens
botaniques, etc.); léna, 2vol. in'8'', 1792-1793;
— Synopsis universalis analytica generum
plantarum fere omnium cognitarum, secun-
dmn methodum sexualem, etc.; ibid., 2 vol.
in-4<', 1793-1794; — Geoeffneter Blumengar-
ten, etc., ouvi-age botanique élémentaire; Wei»
mar, 1797, in-8" ; traduit en français avec des
notes par Bourgoing; Weimar, 1799, in-S"; —
Tabîilse affinitatum regni vegetabilis ; Wei-
mar, 1802, in-8'' : on y trouve les premiers essais
d'une classification par familles naturelles.
F. H.
Biographie médicale.
BATT {Charles), médecin flamand du seizième
siècle, n était médecin ordinaire de la ville de
Dordi-echt en 1593 et 1598. On a de lui : Livre
de Médecine, où sont décrites toutes les par-
ties internes du corps humain, et leurs ma-
ladies depuis la tête jusqu'aux pieds, avec la
manière de les guérir, traduit de l'allemand de
Christophe Wirtsung; 2^ édition, Dordrecht,
1593 et 1601, in-fol. ; — Pratique de la Chirur-
gie, composée en français par Jacques Guil-
laume; Dordrecht, 1598, in-fol. ; — la Chirurgie
et toutes les œuvres d'Ambroise Paré, en 28
livres, avec des figures d'anatomie, d'instru-
ments de chirurgie, de divers monstres, etc. ;
Amsterdam, 1615, in-fol. : les gravures sont sur
bois et fort grossières ; — Livre contenant di-
vers secrets pour les arts et pour la médecine;
Amsterdam, in-12 ; — Manuel des Chirurgiens,
avec le traité d' Hippocrate sur les plaies de la
tête, et celui de Guillaume Fabrieius de Hildea
siir la brûlure; Amsterdam, 1653, in-12.
Biographie Médicale.
BATT (Corneille), né à Tervière (en Zé-
lande) en 1449, mort en 1517. Il exerça la fné-
decine avec distinction. On a de lui : Descrip-
tion du monde, en flamand, et quelques autres
ouvrages principalement destinés à servir à l'é-
ducation d'Adolphe de Bourgogne son élève, en-
tre autres une Cosmologie en hollandais (1512),
qui fut très-utile à Neijersberg poiu' sa Chro-
nologie de Zélande.
Éloy, Dict. de méd.
* BATT (Jacques), frère du précédent, sa-
vant zélandais, ami d'Érasme. Jacques était se-
crétaire de la viile de Flessingue. Goudhoevcn ,
dans sa Chronologie de Hollande, donne la
liste de ses ouvrages.
*BATT (Liévin), médecin hollandais, né à
Gand en 1545, mort en lô91. II professa pen-
74.'
BATT — BAïTALUS
dant six ans les mathématiques à Rostock , jus-
qu'en 1565 , époque où la peste et la guerre le
contraignirent de se retirer ailleurs. Reçu doc-
teur en médecine à Venise , il revint à Rostock
pour y enseigner dans l'université. On a de lui :
Epistolœ aliquot medica tractantes, insérées
dans les Miscellanea de Henri Smétius; Franc-
fort, 1611, in-8°.
Conrad, son fils, né à Rostock le 13 mai
1573, mort le 20 décembre 1605, professa éga-
lement la médecine. On a de lui plusieurs articles
dans les Miscellanea de Smétius.
Goudhoeven, Chronique de Hollande.
BATT ou BATTPS, nom de plusieurs savants
hollandais.
UATT (Barthélémy), né à Alost (Flandre) en
1515, mort à Rostock en 1559. Il fut persécuté
par l'inquisition pour avoir embrassé le luthéra-
nisme. On a de lui : de Œconomia christtana
libri duo ; Anvers, 1558, in-12.
BATT (Guillaume) , médecin, né à Caling-
bom (Angleterre) en 1744, mort à Gênes en
1812. Il fut reçu docteur à Montpellier en 1770,
et devint professeur de chimie à Gênes, où il in-
troduisit la vaccine. On a de lui quelques articles
insérés dans les Mémoires de la Société médi-
cale d'émulation de Gênes.
Biographie Médicale.
* BATT AGLIA, célèbre architecte du dix-hui-
tième siècle, qui se distingua par l'achèvement
du magnifique couvent de Catanea. Un seul fait
donnera une idée de cette magnificence; les
masses de pierre qui soutenaient les cloîtres fu-
rent remplacées en 1605 par 104 colonnes de
marbre de Carrare. La plupart furent détruites
par une éruption de l'Etna. Ce couvent ressem-
blait plus à im palais qu'à une retraite reli-
gieuse; les stucs, les bas-reliefs, les sculptures,
les arabesques, avaient été prodigués sur les
murs. Des cours immenses reliaient harmonieu-
sement entre eux ces divers monuments ; l'église,
le musée, la bibliothèque, les réfectoires et jus-
qu'à la cuisine, tous ces édifices étaient entre-
tenus avecla plus grande somptuosité. La position
du couvent était surtout admirable vis-à-vis de
l'Etna , qui projetait presque sur sa façade une
terrible majesté.
Hittorf et Zantb, Architecture moderne de la Sicile.
*BATTAGI.IA OU BATTALEA ( AroU ), savant
italien, natif de Trevi, vivait dans la seconde
moitié du seizième siècle. Il fut professeur d'é-
loquence à Milan, et secrétaire d'Ange de Médi-
cis , devenu pape sous le nom de Pie fV. On a
de lui : Recta interpretatio et dispositio ver-
suum aliquot in heroidas Ovidii; Venise, 1543.
Maz7.uchelli , Scrittori d'Italia. — Argellati , Biblio-
theca Mediolan.
* BATTAGLiA (César), écrivam italien, né à
Milan en 1605. Il étudia la philosophie à Cré-
mone, la théologie à Bologne, et se mit à prê-
clier avec succès dans la plupart des villes d'I-
talie, n fut intimement lié avec François , duc
d'Kste. On a de lui : l'Esemplare e il dîadema
del Principe , predica fatta alla republica
di Lucca; Lucca, 1670, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BATTAGLIA (DioMsio), peintre de l'école
vénitienne , né à Vérone , travaillait dans la pre-
mière moitié du seizième siècle. Pozzo et Lanzi
indiquent comme étant de Battaglia une Sainte
Barbe, placée dans l'éghse Sainte-Euphémie de
Vérone : ce tableau est du Torbido; c'est une
Madone avec plusieurs saints, qui est l'œuvre
de Battaglia. Près de l'égUse Sainte-Catherine,
sur la façade d'une maison , cet artiste a peint à
fresque la Vierge entre saint Sébastien et
saint Roch. Il a décoré également à fresque, en
1537, la façade entière de la Casa Sanguinetti,
près San Pietro in Carcere. E. B — n.
Pozzo, Kite de' Pittori, degli Scultori e degli Archi-
tetti reronesi. — l.anzi, Storia Pittorica. — Compendio
storico délia città di f'erona.
BATTAGLIA (françow), sénateur de Venise,
mort en 1799. Il fut un des plus zélés partisans
de la révolution française, et proposa, en 1796,
une alliance entre les deux républiques. La décla-
ration de guerre qui parut en 1797 contre les
Français , fut démentie par ce sénateur, comme
une pièce fausse (elle était de Salvadori, rédac-
teur du Thermomètre politique ). Il mourut de
chagrin de voir sa patrie livrée aux Autrichiens.
TipaldOjBtOf?. degli Italiani illustri delseeolo Xf^IU.
îiXTTAGt,ix(Michel-Angelodella). Voy. Cer-
QUOZZI.
*BATTAGLiNi (Frawçois), savant italien, na-
tif de Rimini, vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. Il cultiva avec ardeur les
lettres et la poésie ancienne, devint docteur en
droit, puis chanoine de Rimini. On a de lui :
Heraclitus humanx vitœ miserias lugens ;
Rome, 1629, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BATTAGLiNi (Marc), antiquaire italien, né
le 25 mars 1645 dans une petite ville du diocèse
de Rimini, mort àCésène le 19 septembre 1717.
n fut évéque de Nocera et de Césène. On a de
lui : Istoria universale di tutti i.concilj gê-
nerait eparticolari di Santa-Ghiesa ;Yemse,
1686, in-fol. : il parut en 1689 une deuxième édi-
tion, augmentée de quatre cent trois conciles;
trois autres éditions parurent successivement à
Venise en 1696, 1704 et 1714; — Ànnali del
Sacerdozio e delV Imperio intomo ail' intero
secolo decimo settimo di nostra sahite ;Yenise,
4 vol. in-fol.; le 1", 1701, le 2^, 1704,1e 3^ 1709,
et le 4^, 1711. Une édition des œuvres complètes
de Battaglini a paru à Ancône, 1742, 3 vol. in-fol.
Dghelli, Italia sacra.
*BATTALîJSou BATALUS (BaxaXoç), jOUeur
de flûte, natif d'Éphèse, vivait vers l'an 408 avant
J.-C. Sa mollesse devint proverbiale, et fut le
sujet d'une comédie d'Antiphane. On sait que
Démosthène fut surnommé Battalus dans sa
jeunesse.
Lihaoiae, nta Demosthenis, p. i, édition Relske. —
Piutarque , Démosthène.
U1
BATTARA — BÀTTEUX
"48
BATTAftA ( J. Antoine ), théologien, médecin
et botaniste italien , natif de Rimini , mort en
1 7f<9. D fut curé dans sa ville natale, et s'occupa
fiiirtout de botanique. Les champignons attirèrent
particulièrement son attention. Il a même donné
son nom à un champignon classé comme une
espèce nouvelle par Persoon. On a de lui : Fun-
fjorum agri Ariminensis historia; Faënza,
1755 et 1759, irr-i", avec deux cents figures. Il
s'attache à prouver que les champignons sont des
plantes, issues des graines et non de la putré-
faction ; — Pratica agraria, distribiita in varii
dialoghi; Rome, 1778, 2 vol. in-12, et Césène,
1783; — Litterse ad C. Soninnim, dans les
Atti delV Academia di Siena, t. IV; — Epis-
tola selecta de Re naturali observationes com-
plectens ; Rimini , 1774, in-4° : ce sont des lettres
sur l'histoire naturelle; — Bervm naturalium
historia ;TMme, 1773-82, 2 vol. in-fol. C'est une
nouvelle édition, classée dans un autre ordre et
annotée, du Musetim Kircherianum de Bo-
nanni.
Biographie médicale.
BATTEi. (André), voyageur anglais, né dans
le comté d'Essex vers 1565, mort vers 1G40. Il
s'embarqua le 20 avril 1589, à Londres, pour le
Rio de la Plata. Tombé entre les mains des Por-
tugais sur la côte du Brésil, il fut envoyé à
Loanda, sur là côte occidentale de l'Afrique, où
il passa trois ans en esclavage au service des
Portugais. Après la conclusion de la paix , lors
de l'avènement de Jacques \", il revint en An-
gleterre, et passa le reste de sa vie àLeigh, dans
sa contrée natale.
Collection des Voyages en Afrique de M. Walckenal-r.
■•BATTïXLi {Jean-Christophe), savant an-
tiquaire italien, né à Sasso-Corvario en 1658,
mort le 30 juillet 1725. 11 devint successivement
camérier et bibliothécaire de Clément XI, secré-
taire des brefs , référendaire , enfin archevêque
d'Amasie, dignité dans laquelle il mourut. On a
de lui : Expositio aurei numismatis ffera-
cliani ex musœo démentis X/;Rome, 1702,
in-8" ; — Dissertatio de sarcophago marmoreo
Probi. Anicii et Probse Falconiœ; Rome, 1705,
in-8°; — Oratio de laudibus PU V; Rome,
1712, in-4'' ; — Vita démentis XI; Rome, 1 723,
in fol.; — De Vestigiis villas Plinianas, epistola
nd Jos. Mar. Lancisium.
Mazz.uclielli, Scrittori d'italia.
*BATTELT (Jean), prêtre anglican et anti-
quaire, né en 1647, mort en 1708. On a de lui :
Antiquitates Rutupinse; cet ouvrage est écrit
en latin élégant, sous la forme d'un dialogue entre
deux amis , 1711. Un abrégé en fut publié en 1774
sous le titre : the Antiquities of Richborough
and Reculver, illi.
Rose, New Biographical Dictionary.
*BATTEN (Adrien), organiste et vicaire du
choeur de Saint-Paul , à Londres, exerça ces em-
plois sous les règnes de Charles P"^ et de Charles U,
c'est-à-dire de 1640 à 1680. C'était un bon har-
moniste de l'ancienne école. Plusieurs de ses an-
tiennes ont été insérées dans la collection de
Barnard.
Félts, Biographie des Musiciens.
*BATTERA (DoToteo), frère capucin et prê-
cheur célèbre. U publia : Sette ricordi princi-
pali necessarii a ciaschedun christiano; Bres-
cia, 1590.
Cozzanda , lAbr. Bresciana.
BATTEUX ( Charles ), littérateur, né le 6 mai
1713 au village d'Alland'huy, près de Vouzicrs;
mort à Paris le 14 juillet 1780. Il fit ses études à
Reims, entra dans les ordres et professa la rhétori-
que.Une odelatine en l'honneur de la vUle où il avait
été initié aux éléments des lettres, fut la pre-
mière production qui le fit connaître. Elle fat
imprimée en 1739 (1). Vers la même époque, Bat-
teux vint à Paris. U occupa d'abord la chaire
d'humanités au collège de Lisieux, puis celle de
rhétorique au collège de Navarre, et enfin celle
de philosophie grecque et latine au collège de
France. Il débuta dans la carrière de la critique
littéraire par un Parallèle de la Henriade et
du Lutrin; Paris, 1746, in-12. La même année,
il donna son traité des Beaux-Arts réduits à
un même principe. «■ Le principe auquel l'abbé
Batteux ramène les arts, dit Fétis, est l'imitation
de la nature; principe fécond en apparence,
mais vague et de peu d'utilité lorsqu'on vient à
l'application, surtout en musique, de tous les
arts le moins positif. Son objet n'est pas d'imi-
ter, mais d'émouvoir. Malheur au compositeur
qui en cherche le secret dans des déclamations
académique.=, au lieu de le trouver dans son ame !
Au reste , il est arrivé à l'abbé Batteux , comme
à tous les savants qui ont écrit sur la musique,
de prouver à chaque page qu'il n'en avait pas la
plus légère notion. On a cependant beaucoup loué
son ouvrage. »
Quelque temps après, parut le Co^irs de
belles-lettres (Paris, 1765, 5 vol. in-12), qui,
plus précis que le Traité des études de Rollin,
a dans le style trop de roideur et de sécheresse.
Les règles des différents genres , tant en poésie
qu'en prose, y sont exposées avec méthode, et
rendues sensibles par des exemples d'un choix
souvent heureux , tirés des littératures grecque,
latine et française. Batteux publia en 1750 une
Traduction d'Horace (Paris, in-12), qui n'a
que le mérite de l'exactitude : c'était, du reste, le
seul auquel il déclarait lui-même avoir visé. De
1754, époque à laquelle il fut admis à l'Acadé-
mie des inscriptions et belles-lettres, jusqu'à
son entrée à l'Académie française , qui eut lien
en 1761, il ne paraît pas avoir donné d'autre,
publication nouvelle que celle de la Morale d'Jî-
picure tirée de ses propres écrits (Paris, 1758,
in-12). Ce petit volume servit à fixer l'opinion sur
les principes du philosophe gi'ec. Le traité de la
(1) In civitatem Remensem Ode; Reims, 1739, in-4° de
11 pages. Batteux avait publié précédemment In pacis
reditum Ode; Reims, 1737, in-i» de 6 pages. R.
749
BÀTTEUX — BÀTTIFERR!
750
Construction oratoire parut en 1763, et fut plus
tard suivi du Nouvel Examen du préjugé sur
l'inversion (Paris, 1767, in-12), opuscule en ré-
ponse aux attacpies dirigées par Beauzée contre la
doctrine émise dans le premier ouvrage. Accordant
aux langues inversives, pour la peinture des sen-
timents, l'avantage sur celles où la construction
est fixe, Batteux explique la marche des pre-
mières par un besoin de l'esprit , satisfait selon
lui, chez celles-là seulement, c'est-à-dire par la
faculté que, grâce aux désinences de la déclinai-
son, elles possèdent de faire sentir les rapports
des mots dans le discours, tout en y conservant
l'ordre de filiation des idées. En 1769, il donna
son Histoire des omises premières, exposé
sommaire des pensées des philosophes sur le
principe des êtres (Paris, 2 vol. in-8°); il y
ajouta, comme pièces à l'appui, la traduction de
la Lettre d'Aristote à Alexandre le Grand ; De
la nature de Vunïvers, d'Ocellus Lucanus ; et de
l'Ame dumonde, de Timée de Locres. Cette pu-
blication, oti l'auteur s'élève contre l'abus que l'on
fait du principe de l'autorité en matière de philo-
sophie , et rappelle à l'observation directe de la
nature, ne contribua pas peu, dit Leniierre, son
successeur au fauteuil académique , à faire sup-
primer après lui la chaire qu'il occupait au col-
lège de France. Il pubha en 1771, avec des tra-
ductions etdes remarques, les Quatre poétiques
d'Aristote, d'Horace , de Vida et de Bolleau
(Paris, 2 vol. in-8°), et réunit en 1774, sous le
titre de Principes de la littérature , son traité
des Beaux-Arts , le Cmirs de Belles-Lettres, et
le Traité de la Construction oratoire. Son Cours
d'études à l'usage des élèves de l'École mili-
taire, kb vol. iu-12, fut composé par ordre du
gouvernement, et avec une rapidité qui nuisit
autant à la santé de l'auteur qu'au succès de l'ou-
vrage. L'année de sa mort, c'est-à-dire en 1780,
il fit encore jparaltre un recueil de Chefs-d'œuvre
d'éloquence poétique, à l'usage des jeunes ora-
teurs. — Une Collection de mémoires sur l'his-
toire et les mœurs des Chinois , qu'il avait com-
mencée en 1776, fut achevée après lui par de
Guignes.
Le Bas , Dicliann. encytlop. de la France. — Lemierre,
Disc, à l'Acad. franc. — M™'' Dacler, Èlnge de Batteux,
dans les Mém. de l'Acad. des Inscrlpt., tom. XLV. — Le
Nécrologe des hommes célèbres de France, t. XVl,
p. 47-84, année 1781. — L. Uupuy, Éloge de Batteux,
dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions,
t. X, 1. V ; Hist., p. 91. — Fétis, Biographie des Mu-
siciens.
BATTIE ( Guillaume ) , médecin anglais , né
en Devonshire en 1704, mort en 1776. Il étudia
d'abord à Éton, puis à l'université de Cambrige.
Il exerça successivement la médecine à Ux-
bridge et à Londres. Le docteur Battie prit une
part si active dans la dispute entre le collège des
Médecins de Londres et le docteur Schomberg,
en 1750, qu'elle lui valut unpoëme satirique in-
titulé la Battiade. Il fut nommé médecin de
l'hôpital Saint-Luc, et fonda à Islington une mai-
son particulièrepour les aliénés. On a de lui entre
autres : un Traité de la folie; — une édition
d'Isocrate; Cambridge, 1749, en 2 vol. in-8",
et deux opuscules de médecine : De principiis
animalibus exercitationes in Collegium re~
gium medicorum, 1751 et 1752; — Aphorismi
de cognoscendis et curandis morbis ad prin-
cipia animalis accommodati, 1762.
Biographie médicale. ~
* BÂTTîER ( Samuel ), médecin suisse, né à
Bâle le 23 janvier 1667, mort le 23 avril 1744.
n étudia la médecine, après avoir appris la langue
grecque, la philosophie et les mathématiques, que
lui enseigna le célèbre Bernoulli. En 1690, il fut
reçu docteur en médecine, etil vint à Paris, où il
se lia d'amitié avec Malebranche, Homberg et
Tournefort. On a de lui : Dissertatio de gene-
ratione hominis, 1690, in-4°; — Spécimen
Philologicum , sive Observationes in Dioge-
nem Laert'mm , etc., 1695, in-4°; — Disserta-
tiones de mente humana, 1697-1701, in-4''; —
Descriptio Œconomies Corporis humant,
1711; — Disquisitio de IdeaDei non innata,
in qua Lockius adversus Shcriokium vindi-
cafîir, 1721, in-4°. Il a publié aussi des com-
mentaires et des 7iotes sur le Nouveau Testa-
ment, sur les tragédies de Sophocle et d'Eu-
ripide; et il revit les éditions de Julius Pollux
( par Hemsterhuys ) et d'Hippocrate (parTriller).
Nov. Bibl. germ,, t. III.
BATTïER ( Simon ), jurisconsulte suisse, né
le 1" mars 1629, mort le 18 juiUet 1681. Il étu-
dia le droit en philosophe et en historien, au-
tant qu'en jurisconsulte, et fit de nombreux
voyages pour joindre l'expérience à l'instruction.
C'est ainsi qu'il -sisita Genève , où il séjourna
deux ans, et plusieurs villes d'Italie, telles que Vé-
rone, Padoue, Ferrare, et surtout Rome, où il se
livra à l'étude des mœurs et des institutions de
l'antiquité. Il revint en Suiftse en passant par
Naples, Florence, Pise et Milan, et fut chargé
d'enseigner la rhétorique, la morale; et plus
tard, en 1678, le Code, après avoir déjà professé
les Institutes. Ses principaux ouvrages sont :
Dissertatio de Virtute; Bàle, 1660, in-4°; —
Politia de Legatis et Legationibus ;Bçil&, 1665,
in-4° ; — Disputatio de prsemiis et congrua
illorum distributione ; ibid., 1666, in-4°; —
De Liberalitate ; ibid., 1667, in-4°; — Posi-
tiones aliquot controversée ex diversis utrius-
que juris civilis et canon, articulis coactee ;
ibid., 1666, in-4°; — Exercitatio de Repu-
blica mixtà;\\Adi., 1672, in-4°; — Disputatio
de Majestate; ibid., 1674 ; — Disputatio de
Exercitio jurium magistratus ; ibid., 1674; —
Disputatio de Paciftcationibus ; ibid., 1674;
— Tractatio politica armorum iisque con-
nexorum; ibid., 1674, in-4°.
Mhenx Ranricas, p. 142.
BATTiFEKEi ( Laurc ) , femme poète ita-
lienne, née en 1523, morte à Florence en 1589.
Elle était fille naturelle, mais légitimée, de Jean-
Antoine Battiferri d'Urbin, Elle épousa, en 1550,
751 BATTIFERRI
Barthélémy Amnianati, célèbre artiste florentin.
Torquato Tasso dit en parlant d'elle, dans le cen-
tième chant d'Amalis :
Laura Battiferra , onore d'Urbino.
Battiferri fit partie de l'Académie des Intronati
de Sienne. On a d'elle : il Primo Lïbro délie
opère toscane; Florence, 1560, in-4''; Naples,
1B94, in-I2 ; — i Sette Salmi Penitenziali,
tradotti in lingua toscana, con gli argo-
menti sopra ciascuno dif.essi, e con alcuni
siioi sonetti spïrittiali ; Florence, 1564, 1566
et 1570, in-4"; Naples, 1597, in-12.
Mazzuchelll , Scrittori d'Italia.
* BATTIFERRI ( Lmiis ), compositeur itahen,
vécut au commencement du dix-septième siècle.
Il est auteur de messes, de psaumes, de motets,
de litanies, et d'un Salve ifejina; morceaux indi-
qués dans le catalogue de Pastorff, imprimé en
1633.
Fdtis, Biographie des Musiciens.
BATTIFERRI {Mathieu), médecin italien,
vivait dans la seconde moitié du quinzième siècle.
Il enseigna la médecine à Ferrare, et pratiqua en-
suite à Venise. On a de lui : Commentaria Al-
berti Magni in librum natural. Arisfotelis;
Venise, 1488, in-4°.
Biographie médicale.
* BATTIFERRO ( Louis ) , musicien italien,
maître de chapelle à l'église detlo Spirito-
Santo de Ferrare, naquit à Urbino vers la fin
du dix-septième siècle, et mourut vers 1750.
On a de lui douze Ricercari a cinque e sei
soggetti; Ferrare, 1719.
Fétls , Biographie des Musiciens.
BATTILORI. Voy. Bartela Fredi.
BATTINELLI (François), historien italien,
natif de Naples, mort le 7 février 1674. On a de
lui : Stachilogia istorica, cioè scelta d'istorie,
lihro primo; Naples.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BATTISHIL OU BATTISHALL ( Jonathan ),
compositeur anglais, né à Londres en 1738,
mort à Islinglon en 1801. On a de lui : Alc-
mena, opéra, 1764, qui fut mal accueilli du pu-
blic, n quoique la musique, dit le docteur Busby,
en fût excellente ; » — the Vîtes of Hécate, et un
grand nombre d'hymnes d'église et de mor-
ceaux. Battishill avait une passion profonde
pour sa femme miss Davies, célèbre cantatrice
de Covent-Garden. Il la perdit en 1775, et dès
lors, pour chasser sa douleur , il se livra à une
orgie perpétuelle qui finit par le tuer.
Smith, ffaivnonia sacra. — Choron et Fayolle, Dict. de
Musique. — Fétis, Biographie des Musiciens.
BATTiSTA ( Fulgose ), doge de Gênes, exilé
par son aïeul vers 1483. On a de lui : Exempta
memorabilia , en neuf livres; Camille Gilino de
Milan les a ti'aduits en itahen.
BATTISTA (Ignace), littérateur vénitien,
vivait vers 1543. Il enseigna les belles-lettres
dans sa ville natale. On a de lui : Historia im-
— BATTISTE 752
peratorumromanorum; — Le Origine Turca-
rum.
BeUarmin, De Scriptoribus ecclesiasticis.
BATTISTA ( Spagmwli ), poète latin, sur-
nommé le Mantouan, né à Mantoue vers 1436,
mort en 1516. Il entra fort jeune dans l'ordre
des Cannes; devenu général de cet ordre, il
entreprit de le réformer, et, n'ajant pu y réus-
sir, il s'en retira pour se livrer à son goût
pour la poésie. Érasme écrivit, dans une letti-e,
qu'un jour Battista aurait une réputation égale
à celle de VirgUe. Les œuvres complètes de
Battista ont été publiées à Paris en 3 vol. in-fol.,
en 1513, avec commentaires , et en 4 vol. petit
in-4°, sans commentaires, à Anvers en 1576. On
y trouve un grand nombre d'ejrZogfî^cs, un poëme
en l'honneur de Léon X, des épîtres aux saints,
des silves, des élégies, etc. D'Amboiso en a tra-
duit une partie sous le titre de Bucoliques ; Pa-
ris, in-4°, sans date; un autre auteur du sei-
zième siècle a aussi traduit une épître à la Vierge
et aux saints, sous le titi'e de la Parthénie Ma-
rianne, etc.; Lyon, 1523, in-fol.
Paul Glove, Elogia. — Tiraboschl, Storia delta Letie-
ratura italiana.
BATTISTA de Ferrare , littérateur italien ,
vivait vers 1494. On a de lui : Florida, ou Hist.
Christianitatis usque ad hxc tempora; —
Chronica ordinïs Carmelit. ; — De ruina Ro-
nutni imperii; — Chronicon Ferrarensiuvi ; —
De monte Sina ; — Vita Mathildis , etc. Il a
aussi traduit du grec quelques sermons de saint
Jean Clu-ysostome.
Ghilini, Teatro d'Huomini letterati.
BATTISTA, surnommé Trovamala.Voy. B,U'-
TISTA.
BATTISTA (JOSe/'/O- Voy.'ËS.VTViPlS..
* BATTISTA D'AGNOLO, dit Battista del
Moro, peintre de l'école vénitienne, né à Vé-
rone, vivait vers la moitié du seizième siècle.
Il fut élève de Francesco Torbido, dit le Moro,
auquel il emprunta ce même surnom. Battista a
beaucoup travaillé à Vérone; ses principaux ou-
vrages sont : la Conversion de saint Paul,
peinte à fresque au-dessus de la porte de Sainte-
Euphémie, oXhS.-Fermo, deux tableaux : Saint
Nicolas, avec saint Augustin et saint Antoine
abbé; la Madone, avec saint Pierre et plu-
sieurs autres saints. On cite encore parmi les
peintures de Battista plusieurs façades de mai-
sons à Venise; l'intérieur delà cour du palais
Trevisani dans l'île de Murano ; enfin une Ma-
deleine, tableau placé dans la cathédrale de
Mantoue. Battista eut un fils nommé Marco, qui
l'aida dans ses travaux. E. B — n.
Baldiniicci, Notizie de' Professori. — Compendio sto-
rico délia città di Ferona.
BATTISTE (Jean ), théologien américain, vi-
vait à la fin du seizième siècle. On a de lui :
Advertencias pare los confesores de los In-
dios; Mexici, 1599, in-S"; — Confesonario o
suma dos casas; S.-Jago de Flaticulco , 1599,
753 BATTISTE —
2 V. iu-S" ; — Platicas morales de los Indios
para la doctrina de sus fiijos, 1601, in-8°.
Antonio, Bibl. hisp. nova.
*BATTiSTELLA (François), littérateur ita-
lien , vivait dans la seconde moitié du dix-sep-
tième siècle. On a de lui : Tirsi mentito,favola
pastorale; Vicence, 1614; Venise, 1629, in-12.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
*BAT'nsTELLA (Jacques), poète italien,
natif de Vérone, vivait dans la première moitié
du dix-septième siècle. On a de lui : De Mar-
garita Austriaca, Philïppl III, Hispan'm ré-
gis, sponsa; Yérone, 1598, in-4°; — Eridamis
ad Clemenfem VIII, carmen; ibid., 1598; —
Oratio de Labore in studiis litierarum adhi-
bendo ; ibid., 1610, in-4° ; — De Ratione qua in
Utteris exceller e valeamus; ibid., 1620, in-4°.
Mazzuchelli, Scrittori d'italia.
*]3ATTiSTELLi (Pier-Francesco), peinti-e.
bolonais, vivait en 1624. Il peignait avec une
grande habileté la perspective et l'ornement. Il
travailla à Bologne et à Parme.
Masini, Bologna perhistrata. — Malvasia , Pitture,
ScuUure ed jrchitettiire di Bologna.
lîATTISTELLO. Voy. CaRACCIOLA.
BATTisTi {Barthélémy), médecin, né le 14
mai 1755 à Roveredo, petite ville du Tyrol ita-
lien, mort ta Fiume le 6 mai 1831. Il étudia à
Vienne sous le célèbre StoU. Il fut, en 1788, at-
taché au grand hôpital de Vienne, et devint mé-
decin de l'empereur d'Autriche. On a de lui :
une traduction italienne de l'ouvrage de Storck :
Instructions médico-pratiques à l'iisage des
chirurgiens civils et militaires, 1776, 1 vol.
in-8°; — Defmminarum Morbis, 1780, disser-
tation inaugurale.
Callispn, Mediz. Schriftsteller-Lexicon.
*BAT'riSTi ( Loreto de), médecin italien, na-
tif d'Urbin, vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle. Il fut proto-médecin du duché
d'Urbin, et publia : Apologetïcus discursus con-
tra Bartholomxum Petruccium, exorcistam
civitatis Urbanix, mulierem juvenem vene-
ftciis obsessatn ; Vrhin, 1703.
Biographie médicale.
*BATTiSTiNi (François), improvisateur
italien, né en 1747, mort en 1825. Il fut profes-
seur d'éloquence latine et italienne au collège de
la Propagande, jusqu'à l'invasion française en
Italie. On a de lui : l'Ambra, in ver si sciolti;
Rome, 1803.
TipaWo, Biog. dcgl. Italiani illusiri.
*BATTiSTïNî (Jacques), maître de chapelle
de la cathédrale de Novarre (Milanais), a pu-
blié : Motetti sacri, opéra ; Bologne, 1698, in-4'' ;
^ Armonie sagre ; Bologne, 1700, op. 2, in-4".
Schilling , Lexicon der TonJiunstler.
BATTISTINO DEL GOSSI. Voy. RuGGIERI.
*BATTO, sculpteur de l'antiquité, mentionné
par Pline; on ignore le temps et le lieu où il
Técut. D exécuta des statues d'athlètes, de guer-
BATU-KHAN 7;14
riers, de chasseurs et de sacrificateurs, envoyait
à Rome, dans le temple de la Concorde, un Apol-
lon etune Junon, sortis du ciseau de ce sculpteur.
Pline, Hist. Nat., XXIV, 8, 5519.
*BATTON (Désiré-Alexandre), compositeur
français, né à Paris le 2 janvier 1797. Il fut
élève de Chérubini dans la science du conire-
point, et remporta en 1817 le premier grand prix
de composition musicale à l'Institut de France,
pour une cantate intitulée la Mort d'Adonis.
On a de lui : la Fenêtre secrète, opéra-comique
en ti'ois actes, représenté en 1818 au théâtre
Feydeau; — le Prisonnier d'État, opéra-comi-
que en un acte , représenté au théâtre Feydeau ,
1828; — le Camp du Drap d'Or, opéra, en
société avec MM. Rifeau et Leborne; — la.
Marquise de Brinvilliers (1832), écrit en société
avec Auber, Carafa et Hérold. Ce fut vers 1835
que M. Batton quitta un moment la carrière mu-
sicale pour le commerce des fleurs artificielles. Il
est aujourd'hui professeur au Conservatoire de
musique.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BA.TTORI. Voy. Bathori.
BATU-KHAN, souverain du Kaptschak , moii
en 1254. Son histoire est obscure comme celle
des nombreux descendants de Dgenguyz (Tchin-
ghiz-Khan. ) Il était, selon quelques historiens, fils
de Tchinglùz-Khan, et, d'après d'autres, de Tou-
chi, fils aîné de Tchinghiz, qui mourut six mois
avant son père. Ce dernier avait à sa mort
(1223) laissé en partage à son petit-fils Batu-
Khan les provinces de Kaptschak , d'Allan, de
Rous, ainsi que la Bulgarie; mais le nouveau
possesseur ne tarda pas à reculer les bornes de
cet empire. Après avoir accompagné le grand-
khan Oktaï dans son expédition contre la Chine
et soumis ses voisins, il marcha vers la Pologne,
la ravagea, brûla Cracovie, et s'avança même en
Silésie jusqu'à Liegnitz, où il défit dans le champ
de Waîilstadt (1241), après une lutte sanglante,
le duc Henri de Breslau. 11 conquit ensuite la
Moldavie et la Hongrie. Bêla IV, roi de ce pays,
voulut arrêter les progrès de l'ennemi; mais il fut
forcé de se retirer en Dalmatie (1 242) . Batu-Khan
et ses Mongols l'y suivirent, la dévastèrent , mais
heureusement en partirent la même année. Cefut
à peu près vers cette époque que Mangou-Khan,
frère de Houlakou, établit en Perse la domina-
tion mongole. Batu-Khan, qui était assez puis-
sant pour le combattre , aima mieux l'aider dans
ses conquêtes. Après que Mangou se fut emparé
de la Perse, il le reconnut pour chef de la famille
de Tchinghiz-Khan et lui facilita même la con-
quête de la Chine, qu'il posséda jusqu'à l'an de
l'hégire 658. Batu-Khan était mort quatre ans
auparavant. — Bien que quelques-uns de ces
princes , qui tous appartenaient à la race mon-
gole, aient embrassé le christianisme ou le
mahométisme , la plupart suivaient une religion
particulière, qui toutefois avait pour base le
monothéisme. Batu , dont le nom signifie force.
756 BATU-KHAN
persévérance, passa du chamanisme à la reli -
gion du dalaï-laraa. [Enc. des g. du m.]
D'Herbelot, JJibliothégue Orientale.
BATTUS OU BATTIADE ( BàtTOç, BaTTiàSat ),
rois de Cyrène durant huit générations. Ils se
succédèrent dans l'ordre suivant :
BATTUS I*'', né à Théra, fondateur de la colo-
nie de Cyrène vers l'an 631 ou 641 avant J.-C.
Sa mère était une princesse Cretoise , et il des-
cendait, par son père, d'Eupbémus, l'un des Argo-
nautes. 11 fut appelé Battus, c'est-à-dire roi, se-
lon Hérodote, parce qu'il reçut de l'oracle la
mission de fonder une colonie ; selon d'autres
commentateurs, Bocttoç viendrait de paTxof î^siv
(bégayer). Quoi qu'il en soit, il résulte d'une tra-
dition cyrénéenne que Battus étant allé à Del-
phes pour consulter l'oracle sur sa difficulté à
s'exprimer, il lui fut répondu qu'il devait fonder
une colonie en Liby e . Cet ord re divin ne fut exécuté
ni immédiatement ni sans difficultés. On a peu
de détails sur les autres actes de Battus; il pa-
raît constant qu'il se tii'a habilement des obsta-
cles que rencontre toujours une colonie nais-
sante. Ce fut, à ce qu'on lit dans les Fragments
de Diodore, un prince législateur, et d'un carac-
tère modéré ; ses œuvres pieuses sont vantées
par Pindare.
Héroilole, IV, 150-163. - Pindare , Pythiques, V, 125. —
Bœckh, Économie publique d'^Jlkènes, II, 10. — Dio-
dore, Fragments.
BATTUS II, surnommé l'Heureux, fils d'Ar-
césilas F'', vivait vers l'an 570 avant J.-C. Sous
son règne, la colonie s'accrut par l'arrivée d'un
grand nombre d'individus venus de diverses
parties de la Grèce, et surtout de la Crète et du
Péloponnèse. Ils s'emparèrent d'une portion du
paj's, dont ils dépouillèrent les Libyens. Ceux-ci
s'adressèrent alors à Àpriès, roi d'Egypte, qui
fut vaincu dans la province de l'Irasa par Battus,
d'après le surnom de celui-ci : BaTtoç 6 Eù6aî-
|i.cov. Battus l'Heureux.
Hérodote, IV, 160.
BATTUS III, le Boiteux (oXialbi), filsd'Arcfr^
silas II, vivait vers l'an 544 avant J.-C. Il régna
au moment où l'amour de laliberté, produit par
les excès des monarques, se réveilla chez les
peuples grecs. Les Cyrénéens voulurent limiter
à leur tour l'autorité de leur roi. Conseillés par
l'oracle de Delphes, ils s'adressèrent à Déraonate
de Mantmée, qui introduisit, entre les colons pri-
mitifs et les nouveaux, une autre division de ter-
ritoire. Quant au pouvoir royal, il se trouva ré-
duit à des prérogatives en quelque sorte déri-
soires, celle, par exemple, de présider aux sacri-
iices; on laissa en outre au roi la jouissance
d'une certaine portion de territoire. On n'a point
d'autres détails sur ce Battus, qui ne fut plus roi
que de nom.
Hérodote, IV, 165. — Aristote, Politique, V, lo.
BATTUS IV, surnommé le Beau (ôKaXàç),
probablement fils d'ArcéSiias DI, vivait vers la
seconde moitié du cinquième siècle avant J.-C. Oo
BATZ
756
n'a pas d'autres détails sur lui. Il y eut un Bat-
tus V, sur lequel on a encore moins de données.
Hérodote, IV, 203.
* BATTUS, savant hollandais. Voy. Batt.
nxTvrA {Abn-Abdallah-Mokammed-Ebn),
voyageur maure, au quatorzième siècle. Il par-
courut tout l'Orient ; de Constantinopleil retourna
à Kapchak , et , partant d'Astrakan à travers le
désert, il pénétra jusqu'à Khiva. Il visita aussi la
Chine. Ses voyages sont des plus curieux, eu
égard à l'époque où il les accomplit. M. Kosegar-
tenlesa fait connaître dans une dissertation intitu-
lée de Muhammede Ebn Batuta Arabe Tingi-
tano ejusque Itineribus commentatio acade- >
mica; léna, 1818, in-4°. Ils ont été traduits en
anglais par M. Sam. Lee; Londres , 1829, in-4°.
Bnrcthardt, Travels in JVubia, Appendis,n<' lU.
* BATTY, artiste anglais, né à Londres, qui a
gravé et publié, avec Thomas Langley, les plans
et les hauteurs du château de Windsor.
Helnecken, Dictionnaire des artistes.
BATZ {Manaud III , baron he), l'un des
quatre guerriers qui, en 1577, sauvèrent la vie
à Henri IV, assailli par toute la garnison aux
cris de rires à Za brcfye verte !\ov?, de son entrée
dans la ville d'Eause.
Masset-Pathay, fie militaire et privée de Henri IF.
— Lettres missives de Henri ir, publ. par M. Berger de
Xivrey.
BATZ ( Jean, baron de ), général français, né
à Gaule près de Tartas, le 26 décembre 1760;
mort le 10 janvier 1822 à Chadieu, près Cler-
mont. Il était grand sénéchal du duché d'Albret
à l'époque de la révolution. En 1789, la noblesse
de Nérac le nomma député aux états généraux.
Il s'y occupa spécialement des finances, et com-
battit les plans du comité. Le 3 juillet 1790, il
fit un rapport sur la dette publique, et proposa
de ne considérer comme dettes de l'État que
celles qui auraient été reconnues et admises par
l'assemblée elle-même. Deux mois après, il vota
contre l'émission des assignats, qu'il compara
aux billets du fameux Law. Plus tard , il fit
d'autres rapports sur les finances; puis, en ren-
dant compte des abus qui avaient causé leur
délabrement, il dénonça les frères Perler, célè-
bres hydrauliciens et administrateurs des eaux
de Paris, comme redevables envers l'État d'une
somme de vingtmillions. Enfin, il concourut au\
protestations des 12 et 15 septembre 1791, con-
tre ce qu'on appelait les innovations de l'assem-
blée constituante. On trouva cette démarche
d'autant plus étrange, que le baron deBatz avait
constamment coopéré aux divers actes de cette
assemblée. Le 2 1 janvier 1 793, il fit une vaine ten-
tative pour délivrer Louis XVI sur le boulevard
Bonne-Nouvelle, pendant le trajet du roi prison-
nier (1). Dans les derniers mois de 1793, ilserendit
(1) Ce fait, quoique démontré Jusqu'à l'évidence par
M. Eckard, auteur de Mémoires historiques sur Louis
XFIl, n'en a pas moins été démenti par M. A.-J. Morln
de Guérlvière, dans une broctiure Intitulée Quelques
souvenirs destinés à servir de complément aux pre^tvet
r-T BATZ -
suspect par ses liaisons avec les conventionnels
Fabre-d'Églantine , Chabot, Basire, Delaunay
dit d'Angers, etc., qu'on accusait de spéculations
illicites sur les fonds publics ; opérations qui
étaient traitées dans sa maison de campagne à
Charonne, près Paris. En conséquence, il fut im-
pliqué avec ces députés dans la conspiration
de l'étranger, dont le but était d'enlever la veuve
de Louis XVI, de dissoudre la convention na-
tionale, et d'opérer la contre-révolution, si l'on
en croit le rapport fait on juin 1794 par Élie
Lacoste, au nom du comité de sûreté générale.
De toutes les personnes comprises dans le décret
d'accusation rendu à la suite de ce rapport,
Batz échappa seul à toutes les poursuites. Il
parvint à faire perdre sa trace jusqu'au 13 ven-
démiaire an TV, époque à laquelle il fut arrêté et
enfermé au Plessis, d'où il eut encore le bonheur
de s'évader, sans cependant sortir de France.
Batz y vécut tantôt caché, tantôt librement, jus-
qu'à l'éi)oque de la Restauration, où ses tribula-
tions civiles lui furent comptées comme des ser-
vices militaires. En 1817 il fut nommé maré-
chal de camp, et obtint le commandement mili-
tairedu Cantal, dont il se démit l'année suivante.
On a de Batz quelques écrits dont voici le titre :
Cahiers de l'ordre de la noblesse du pays et
duché d'Alhret, dans les sénéchaussées de
Casteljaloux, Castelmoron, Nérac et Tartas,
en 1789; Paris, 1820, in-8° de 46 p.; — la Con-
juration de Batz, ou la Journée des Soixante,
in-S" de 100 p., sans date (1795), sans nom de
ville ni d'imprimeur; — Histoire de la maison
de France et de son origine, du royaume et
de la principauté de Neustrie ; Vdxis,, 1815,
in-S" broch. (rare), 80 p.
Quérard, la France littéraire.
*BATZ {Violente de), Espagnole célèbre par
sa beauté, vivait au commencement du dix-sep-
tième siècle. Quoique mariée, elle entretenait des
relations galantes avec un moine augustin nommé
Arias Burdée, qui était professeur dans l'univer-
sité de Toulouse. Son mari l'ayant surprise dans
cette intrigue, elle s'en vengea en le faisant as-
sassiner par son amant, aidé de plusieurs com-
plices. L'infortuné tomba percé de dix-sept
coups d'épée et de couteau. Burdée et Violente
de Batz furent condamnés au dernier supplice
par le parlement de Toulouse, et exécutés au
mois de février 1 609. Il y a là le sujet d'un drame.
Dictionnaire historique.
*BATZONi INTZE {Matthias), savant hon-
grois , mort en 1735. Il étudia en Hollande, et
Devint professeur de théologie et de pliilosophie
à Clausenbourg. On a de lui : Dïsputatio de Po-
lytheismo gentilium; Franecker, 1707, in-4°;
de l'existence du duc de Normandie, flls de Louis XVl ;
Paris, 1832, i[i-8°. M. Eckard a victorleusemeut réfuté son
contradicteur dans l'Ombre du baron de Batz à M. P...
de M... [Prousteau de yi.oiM.o\x\s\, au sujet d'une bro-
chure intitulée Quelques souvenirs , etc.; Paris, 1833,
in-S».
BAUD 75S
— Disputatio physica de aqua; Franecker,
1708, in-4°.
Horanyi, Memoria Hungarorum.
BAUCHEREAU (Gilbert), enfant poète, né à
Poitiers le 22 janvier 1574. A quatorze ans, il fit
paraître un recueil de poésies latines, intitulé
Faces funere^. ; Paris, 1588,in-12. Ce recueil fut
suivi d'un autre, intitulé Gilberti Blancherelli
Pléiades; Poitiers, 1596, {n-12.
Baillet, les Enfants devenus célèbres.
* BAUCHEREAU (Richemont) , jurisconsulte
et romancier français, né à Saumur en 1612. II
était avocat au parlement, et a laissé quelques
romans , dont les principaux sont : f Espérance
glorieuse, ou Amotir et Justice ; — les Passions
égarées.
La Croix du Maine, Biblioth, franc.
*BAiiciNETrs (Guillaume), médecin fran-
çais vivait au commencement du dix-septième
siècle. On a de lui : Defensio ChymicV; Paris,
1604, in- 8°; — Notationes i7i Apologiam. et
cmsuram scholse medicorum Parisiensiton;
cet ouvrage a été imprimé avec le premier.
Van der Linden, de Scriptoribus medicis.
* BAUCio ( Charles de) , théologien italien ,
né à Capoue; il vivait dans le dix-septième siècle.
On a de lui : Tractatus de Judicio xmiversali;
Naples, 1640,in-8°; — Varia opuscîda de
miscellaneis practicis casuum conscientias ;
Naples, 1651, in-fol. ; — Selecta casxium con-
scientise reconditorum, etc.; Naples, 1652,
in-fol.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
* BAUCK ( M... A... ) , organiste à Lubeck, a
publié à Hambourg : Musikaliches Gutden/cen
fur Klavier ujid Gesang, 1790 ; — Alléluia,
deîlœndel, arrangé pour l'orgue, suivi d'une
fugue à trois parties ; 1799. Il a aussi composé
un Manuel d'harmonie, par demandes et par
réponses, intitulé Anleitung zur Kenntniss
der Harmonie in Fragen und Antworten ; Lu-
beck, 1814, in-4°.
Gerber, Lexicon der Tonkûnstler.
*BAijD, industriel de Versailles, a inventé
vers 1796 une machine propre à fabriquer des
cordes de soie torse , destinées à remplacer
celles de boyaux dans la monture de la harpe,
de la guitare , et même du violon , de l'alto , et
du violoncelle. Il déposa des échantillons de ses
cordes à l'Institut , et Gossec fit , en l'an VU
(1798) , un rapport à la classe des beaux-arts,
où il est dit « que ces cordes peuvent se substituer
avec avantage à celles de boyaux, pour la harpe
et la guitare , mais qu'elles sont moins sonores
sur les instruments à archet. » M. Baud a publié :
Observations sur les cordes à instruments
de musique , etc. ; Versailles, 1803. Phis tard,
en 1810, il soumit à l'examen de l'Institut un
violon construit dans un système de proportions
particulières, et dont la table n'était pas barrée,
parce que l'auteur de cet essai considérait la
barre comme un obstacle aux vibrations longi-
759
BAUD —
tudinales. Le rapport de l'Institut ne fut pas
favorable à cette invention ; il a été imprimé
dans la compilation de César Gardeton, intitulée
Bibliographie musicale de la France et de
l'étranger.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BACD {Pierre le). Voij. Lebaud.
BAUDAN {Antoine), architecte français; il
vivait dans la première moitié du dix-septième
siècle. On a de lui : Avis présenté au cardinal
de Richelieu, pour la jonction de la mer
Océan avec la Méditerranée ; Paris, 1633,
in-8° : cet ouwage a donné la première idée du
canal du Languedoc, qui fut exécuté dans la
suite par Riquet.
l.clong, Bibl. fiist. de la France, édlt. de Fontette.
BArDART (Guillaume), théologien protes-
tant, né en 1564 à Deinse , petite ville de Flan-
dre, mort à Zutphenen 1640. 11 étudia àEmden,
et fut pasteur d'abord à Sneek , puis à Zutphen.
Il fut chargé, par le synode de Doidrecht, de
faire, en collaboration avec Bucer et Bogerman,une
nouvelle traduction de l'Ancien Testament. Ce tra-
vail parut sous le titre : Gedenkwaardige Ges-
chiedenissen zo kerkelijke als locreldlijke, etc.;
Arnheim, 2 vol. in-fol., 1624. On a encore de lui
un recueil de sentences : Apophthegmata chris-
tiana; Amsterdam, 1657, in-4°; — Polemogra-
phia Auraico-Belgica ; Amsterdam, 1622, in-4°
( quatrains pour une collection de gravures re-
présentant des épisodes de la guerre contre
l'Espagne). Cet ou^Tage avait été publié en fran-
çais sous le titre de Descripjtion des sièges,
batailles , rencontres , etc., durant les guer-
res des Pays-Bas ou de Nassaii; Amsterdam,
1616, in-4'', fig.
Koppens, liibliotheca Belgica, t. l. p. 391.
* BA CDE (flenri) , poète et prosateurfrançais (1 ),
né àMoulins vers l'an 1430, mort vers 1495. Atta-
ché de bonne heure à des officiers de la couronne,
il eut occasion de s'attirer dès sa jeunesse les
tonnes grâces du roi Charles VIT par « plusieurs
bons et agréables services, » et obtint de ce prince
une charge d'élu en bas Limousin , charge qui
avait, comme on sait, pour objet de répartir l'im-
pôt, et de juger en première Lastanceles réclamar
tiens des contribuables,, A cette époque, l'office
d'élu non-seulement était vénal , contrairement
au sens même de cette dénomination, mais de
plus il pouvait s'exercer (comme aujourd'hui
en bien des cas les fonctions de receveur général)
par délégation. Henri Bande en usa de la sorte,
et paraît avoir exploité pendant toute sa vie cette
espèce de bénéfice par la main de clercs et de
grefjiers pris dans sa propre famille. Le temps
qu'il dérobait ainsi aux devoirs de sa charge, il
l'employa principalement à Paris , où il fit en
(1) Ce nom ne figure, à notre connaissance , dans au-
cun dictionnaire liislorique ou littéraire 11 a été, en effet
révélé tout récemment au public par les doctes recher-
ches de M. Jules Quicherat. Biblioth. de l'École des
Chartes , t. X, p. 94 et suIt.
BAUDE 760
dernier lieu sa résidence habituelle, à sui\Te ses
affaires personnelles et le goût inné qui le por-
tait aux travaux littéraires. Le peu de notions qui
nous soient parvenues sur son compte est tiré
de ses propres écrits.
Par le style et la contexture de ses œuvres
Baude appartient à la même catégorie que Villon,
dont il fut le contemporain et l'émule. En 1630,
il était encore goûté; et c'est un des littérateurs
ou amateurs de littérature le plus autorisé de ce
temps, Jacques Robertet, qui prit soin de conser-
ver les œuvres de Baude à la postérité. Cepen-
dant , par un injuste effet de la Fortune , son
nom a fini par tomber dans un oubli complet.
Clément Marot connaissait Baude et Yillon :
l'étude attentive de ses vers prouve qu'il esti-li
mait l'un et l'autre. Mais cette estime, il la té-\>
moigna d'une manière bien inégale à l'égard de i
chacun d'eux. Marot recueillit et publia les
œuvres de maître François. Il s'employa ainsi
à perpétuer jusqu'à nous la renommée poétique i
de son devancier. Quant à Baude, il se contenta i
de le copier, quelquefois littéralement (1), mais
sans daigner même prononcer son nom; et ce
silence a pu contribuer puissamment à l'espèce
de prescription qui semble , à partir de cette
époque, peser sur la mémoire de notre auteur.
Baude, que nous avons à dessein rapproché de li'
Villon, présente avec ce dernier, jusque dans sa
biographie, plus d'un point de ressemblance.
Comme chez l'auteur du Petit et du Grand
Testament , ce qui distingue ses compositions,
c'est une allure originale , primcsautière , par-
faitement indépendante des diverses écoles
alors protégées par la vogue. Ses vers sont em-
preints de ce tour vif et assaisonnés de ce sel i
gaulois qui feront toujours lire Villon , malgré •
sa tri^^aIité et ses rudesses littéraires. Baude,
comme Villon , appelle un chat un chat; et ce-
pendant ses allusions, toutes d'actualité, et par
conséquent éphémères , jointes à la rouille du n
temps, enveloppent mainte fois sa pensée d'une r
double obscurité , devenue aujourd'hui presque i'
impénétrable. Comme lui aussi, il s'inspira- plus >
souvent de l'ironie et du sarcasme, que d'un ser-
vile respect pour les hommes puissants et de
la vénération pour les idées reçues. De même que i^
recoller de Paris enfin, il s'attira par la hardiesse ■
de ses écrits les rigueurs de la justice. Au com-
mencement du règne de Charles VIII , Baude
fit jouer à la table de marbre du Palais une sa-
tire ou moralité par personnages. Dans le dia-
logue de cette comédie , le pouvoir royal était
représenté sous la figure d'une Fontaine d'eau
vive, image de la pureté des intentions du jeune
monarque. Mais malheureusement, ajoutait l'au-
teur, cette source limpide est gâtée et obstruée
par une multitude
D'herbes , racines ,
Roche, pierre, boue et gravois.
(1) Épigramme du Gros prieur i la Haye ITOO, p. 87».
761
Il désignait, sous cet emblème peu flatteur.
Tous ceulx qui en particulier,
Sans droit, sans raison et sans loix,
Aynaent leur proufit singulier,
Le droit cours de justice empeschcnt,
Et par leur ornée pratique
Enmy l'eaue qu'ils troublent, pesclient,
A la fouUe du bien publicque.
La pièce, représentée avec l'assentiment de la
cour du parlement, obtint (tout porte à le croire)
un succès notable auprès du public. Mais ceux
que Baude avait mis en scène apprécièrent l'ou-
vrage différemment. Il va nous dire encore
l'effet qui fut produit sur eux, et les conséquen-
ces qui en résultèrent pour l'auteur.
Les uns se veullent appliquer
A herbes, autres à gravois;
Et dient que pour les moquer
On a ce fait.... Riens n'y congnois
Sauf leur honneur. Mais tontesfois
Baude n'a tant sceu bulssonner (1),
N'alléguer coutumes ne droiz ,
Qu'on ne l'ait fait emprisonner.
Baude, après brisement de portes,
En effet à raynuict fut pris,
Et au petit Chastellet mis.
Notre poète resta enfermé dans cette prison
pendant plus de trois mois. Le parlement , à la
sollicitation du corps municipal ( qni protégeait
dans la personne du satirique un notable de la
capitale et peut-être un de ses membres ou al-
liés ), intervint en sa faveur, et fit cesser sa cap-
tivité.
Le texte de cette moralité n'a point été re-
trouvé jusqu'à ce jour; mais nous en possédons
une seconde du même auteur, intitulée Prag-
matique entre gens de court et la salle du
Palais, à laquelle nous devons renvoyer les
cui'ieux (2), et qui, outre les renseignements ci-
dessus présentés , peut donner une idée de la
première.
L'ensemble des œuvres connues de Baude se
compose de quelques morceaux relatifs à la po-
litique ou aux mœurs du temps, d'épigrammes,
de rondeaux, ballades, devises en vers pour ta-
pisseries, et antres pièces de peu d'étendue. Le
tout pourrait remplir une centaine de pages
d'un in-8° ordinaire. Dans l'une de ces pièces
fort obscures, et qui paraît remonter à 1485 en-
viron , le poète nous apprend que ses cheveux
passent du gris au blanc, et qu'il se sent vieil et
cassé. Enfin, vers 1490 ou 1493, au moment où
Charles VIII commença réellement à gouver-
ner par lui-même , Baude lui adressa un dict
moral sur le maintien de jzistice , où il fait
ies vœux pour la prospérité de son règne, et lui
conseille , comme moyen , l'exacte observation
lies lois et le respect du droit de chacun. Il cite
pour exemple à ce sujet, et propose en modèle
Ju jeune prince, la conduite de son aieul Char-
les VIL Baude donne cours dans cette pièce au
sentiment d'admiration qu'il professe pour la
mémoire de ce dernier monarque, et mentionne
(I) On retrouve plus loin le même mot dans : Baude
missonnait en la forêt d'espérance.
(1) Bibliolh. de l'École des chartes, t. X, p. 117,
BAUDE ÎG2
par occasion le recouvrement de la Normandie
et de la Guyenne, comme ayant été opéré ''. puis
quarante ans (1). »
A partir de cette époque, nous ne rencontrons
plus aucune trace de l'existence de Baude, qui
vraisemblablement termina bientôt après sa car-
rière.
A ces notions , dont les éléments ont été mis
pour la première fois en lumière par M. Qui-
cherat, nous ajouterons quelques nouveaux dé-
veloppements , fruits de nos propres recherches.
Le manuscrit 6222 C. de la Bibliothèque natio-
nale contient, au f° 35, un opuscule historique
en prose, dont l'auteur est évidemment le même
Baude qui, jusqu'à ce moment, ne nous est en-
core apparu que comme poète. Ce morceau est
précédé d'ime préface où l'auteur se nomme en
toutes lettres. Il a cru toutefois devoir couvrir
ici sa personnalité d'un voile bizarre que nous
chercherons bientôt à éclaircir. L'opuscule his-
torique n'est autre que le mémoire panégyrique
( mais très-instructif et très-curieux ) inséré
par Godefroy en tête de ses historiens de Char-
les Vn, et donné comme anonyme par cet édi-
teur (2). Il est accompagné de plusieurs vignettes
ou miniatures, peintes en camaïeu. L'une d'elles
représente l'auteur, ofù'ant son livre à Char-
les VIII. Les autres montrent l'image de Char-
les vn, accomplissant les principaux actes habi-
tuels de son gouvernement, et présidant ses di-
vers conseils. Au milieu de chacune de ces vi-
gnettes, sans exception, figure un chien roux,
d'tine certaine race de chiens courants (et non
domestiques, comme il s'en rencontre souvent
dans les peintures de ce genre). Le texte est
précédé d'une préface allégorique, accompagnée
elle-même d'une vignette qui porte pour titre :
Figure de la Praguerie, et qui reproduit encore
le chien roux. Enfin, dans cette préface, l'auteur
se nomme dès la première phrase en ces ter-
mes : (t Ainsi que Baude buisso7inaii en la forêt
d'Espérance (3), etc. » Suit un récit également
allégorique de la Praguerie, figurée sous l'image
d'une chasse dont les personnages sont : 1" un
ce?/ ailé (4). « signé de quarante cors (5) , «
c'est-à-dii-e Charles VII ; 2° un jeune brocart (faon)
« signé de vingt cors, « et marchant en sens con-
traire ( Louis XI , alors dauphin ) ; 3° Baude lui-
même, sous la forme du chien roux. Pour péné-
trer le sens de cette allégorie , qui faisait allu-
sion à l'un des scandales intimes de la maison
régnante, scandale dont Louis XI à ses derniers
instants, selon le témoignage de Commines, s'ac-
cusait avec remords, il faut savoir que Baude
et Baud (6) étaient le nom d'une espèce de
(1) La conquête de la Normandie fut achevée en 1430,
et celle de la Guyenne en 14B3.
(2) Paris, Imprimerie royale, 1661, in-f°, p. I : Éloge du
roi Charles Fil, tiré d'un manuscrit anonyme, etc.
(3) Devise des ducs de Bourbonnais.
(4) Devise de Charles Vil.
(5) Agé de quarante ans.
(e) Vers 1*75, ua premier individu de cette espèce
763 BAUDE -
chiens de chasse, dressée surtout à courir
cerf, et qui, sous le règne de Louis XI, acquit en
France, principalement parmi les gentilshommes
adonnés à cet exercice, une familière notoriété.
On peut deviner encore, par les termes obscurs
de cette préface, que Baude, dans sa jeunesse, fut
employé par Charles VEt à poursuivre le Dau-
phin, lors de cette même conspiration de la Pra-
guerie. Il existe enfin, dans un autre manuscrit
delà Bibliothèque nationale (1), une pièce de vers
inédite et intéressante, ayant pour titre : Regrets
et co7nplaintes de la mort de Charles VII,
dernier trépassé. Cette pièce, où la reine Marie
d'Anjou se trouve mentionnée comme "Vivante,
date par conséquent de 1461 à 1463. Elle est
anonyme, mais de nombreux points de rapports
nous font présumer, avec une grande confiance,
qu'elle a également pour auteur Henri Baude.
VaLLET de VlRIVlLLB.
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, t. X, p. 94 et sui-
vantes. — Manuscrits de la Bibliothèque n it , 7t;83, 7686.
76S7, Î08 S. F., 6222 G.— Quicherat, BiOliothéque de l'École
des Chartes, t. lll.
* U.4UDE DE LA QCARBiÈRE, trouvère, vi-
vait vers le milieu du treizième siècle. Le ma-
nuscrit n° 66 (fonds de Ca'ngé)de la Bibliothèque
nationale, contient deux chansons notées de sa
composition. La Borde en cite deux autres, t. U,
p. 313.
Fétis, Biographie des Musiciens.
BAUDEAU (Jacques), archéologue français,
vivait à Montpellier vers la fin du dix-septième
siècle. On a de lui : Armoriai des états géné-
raux de Languedoc; Montpellier, 1686, in-4°.
Lelon^', Édition Fontette.
UAUDEAU (Nicolas), économiste, né à Am-
boise le 25 avril 1730, mort vers 1792. Il fut
chanoine régulier et prieur de Saint-Lô en Nor-
mandie, et prévôt mitre de Widzinisld en Po-
logne. Lié avec Quesnay et Mirabeau , il con-
tribua à propager les principes de ces écono-
mistes, qu'il avait d'abord combattus dans le
recueil intitulé les Éphémérïdes du citoyen,
ou Chronique de l'esprit national, 1765 et
suiv., 63 vol. in-12, recueil continué par Dupont
de Nemours. On a de lui : Analyse de l'ou-
vrage du pape Benoît XIV sur les béatifica-
tions, 1759, in-12; — Mémoires sur l'utilité
des histoires particulières des provinces, etsur
la manière de les écrire, 1759, in-8°; — Ex-
position de la loi naturelle, 1767, in-12; —
Avis au peuple sur son premier besoin, 1768,
in-12; — Avis aux honnêtes gens qui veulent
bien faire, 1768, in-12; — Idées d'un citoyen
nommé SouUlard fut offert au roi et devint cél ébrc par
ses qualités en vénerie. Anne de Beaujeu, sœur de LoulsXl,
qui aimait beaucoup la cliasse, envoya une lice rouge
nommée Baude, qui croisée à Souillard, donna des pro-
duits tiès-renomraés, par lesquels se multiplia la nouvelle
espèce. Foy. Jacques du Fouilioux, 1640, în-4'', p. 2, et
Jcs autres sources indiquées par l'auteur de cet article
dans la Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XI . p. 478,
note 2.
, (1) Gaigniéres, 37, l" I.
BAUDELOCQUE 764
le sur les vrais pauvres, 1765, in-8° ; -- Sur le
commerce d'Orient et la compagnie des Indes,
1764, in-S" ; — Sur l'administration des finan-
ces du roi, 1763, 3 vol. in-8°; —Lettres d'un
citoyen à un magistrat sur les vingtièmes et
autres impôts, 1768, in-12; —Lettres et Mé-
moires à un magistrat du parlement de Pa-
ris, sur l'arrêt du conseil du 13 septembre
1774, in-12; — Nouvelles Éphémérides écono-
miques, 1774-1776, 19 vol. in-12. Le volume
de juillet 1776, n" 2, contient un Mémoire sui-
tes affaires extraordinaires de finances faites
en France pendant la. dernière guerre, depuis •
1756 jusqu'en 1763. D'après ce mémoire, le roi,
pour suppléer à l'insuffisance de ses revenus, avait i
touché plus de 1 milliard 500 millions 227,761 >
livres. Le gouvernement trouva très-mauvais
qu'un journaliste révélât ainsi les secrets de l'É-
tat; il arrêta la iJublication des Éphémérides,
et exila le journaliste en Auvergne. Parmi les
autres écrits de Bandeau, on remarque : Prin-
cipes économiques de Louis XII et du cardi-
nal d'Amboise, 1785, in-8°; — Charles V,
Louis XII et Henri IV aux Français , 1787,
2 vol. in-8''; — Idée d'une souscription pa-
triotiqtie en faveur de l'agriculture, dît com-
merce et des arts, 1765, in-8"; — .Sur l'état
présent de l'agriculture en Angleterre, tra-
duit de l'anglais, avec des remarques sur l'é-
tat de l'agriculture en France, 1118, ia-*°.
Le Dictionnaire du Commerce (Paris, 1783,
3 vol. in-4°) , qui fait partie de V Encyclopédie
méthodique , lui est attribué par plusieurs bi-
bliographes. Un choix des écrits économiques de
Bandeau se trouve dans la Collection des prin-
cipaux économistes français , volume intitulé
Physiocrates.
Quérard, la France littéraire.
BAUDELO-CQUE (Jean-Louis), célèbre chi-
rurgien français, né à Heilly (Picardie) en 1746,
mort à Paris en 1810. Après avoir fait, sous les
yeux de son père, ses premières études, il vint à
Paris, et y étudia, sous le professeur Soiayrès, la
chirurgie, l'anatomie, et l'art des accouchements.
U fut reçu en 1776 maître en chirurgie au col-
lège de Paris, devint ensuite chirurgien de l'hô-
pital de la Charité, et, après y avoir exercé pen-
dant plusieurs années , il se voua tout entier à
l'art des accouchements. Joignant une pratique
suivie à une théorie profonde, il fit faire d'im-
menses progrès à cette science, et y acquit
une réputation qui ne fit que s'accroître jus-
qu'à sa mort. Modeste autant que savant, il sut
profiter des découvertes que l'art qu'il professait
avait faites de son temps, et les appUqua au sou
lagement de l'humanité. Le forceps venait d'être
inventé ; il en fit l'usage le plus heureux, bien
différent de quelques-uns de ses confrères, qui re- ■
poussaient alors tout ce qui attaquait leurs métho-
des routinières. Après le rétablissement de l'École
de santé , Baudelocque fut chargé par le gou-
vernement d'y enseigner l'art des accouchements
765 BAUDELOCQUE
et obtint bientôt après les places de chirurgien
en chef et d'accoucheur de l'hospice de la Ma-
ternité ; enfin ii fut nommé premier accoucheur
(le l'impératrice Marie-Louise. Baudelocque avait
une réputation européenne comme professeur
et comme praticien. Presque tous ses ouvrages
sont devenus classiques. Il a publié : Principes
des accouchements, in-S", 1775; ouvrage réim-
primé aux frais du gouvernement ; — l'Art des
accouchements, 2 vol. in-8°, 1775, avec fig. ,
publiée Paris en 1787, quah-ième édition ; — et
un grand nombre de Mémoires, Dissertations,
Rapports, sur les maladies des femmes et des
enfants. [ Snc. des g. du m. ]
Le Bas, Dict. encyclop de la France.
BACDELOT DE DAIRVAL {Charles-César),
littérateur, né à Paris le 29 novembre 1648, mort
le 27 juin 1722. Il se fit recevoir avocat au par-
lement, et y plaida pendant quelque temps avec
distinction. Appelé à Dijon par un procès où sa
famille était intéressée, il y consacra ses loisirs
à parcourir les bibUothèques et à visiter les sa-
vants. Ayant trouvé l'occasion d'acheter un petit
cabinet de livres, de figures et de médailles, il
le fit transporter à Paris ; et cette acquisition
décida du reste de sa vie, qu'il employa dès
lors tout entière à l'étude de l'antiquité. Son
voyage à Dijon fut l'occasion du livre qu'il pu-
blia en 1686, sous ce titre : de l'Utilité des
voyages, et de l'Avantage que la recherche
des antiques procure aux savants. Cet ouvrage
eut un grand succès, et fut souvent réimprimé; il
valut à Baudelot la charge de garde du cabinet
des médailles d'or et des pierres gravées de Ma-
dame, et en 1705 le fit admettre à l'Académie
des inscriptions, à laquelle il légua sa bibliothèque
et ses antiquités. Parmi ces dernières se trou-
vaient les marbres de Nointel, qui forment au-
jourd'hui l'un des objets les plus précieux du
musée du Louvre. Baudelot les avait acquis
et préservés de la destruction après la mort de
Thévenot, entre les mains duquel ils étaient pas-
sés au décès du célèbre voyageur, qui les avait
rapportés en France.
NtceroQ, Mémoires, t. XVII. — Bozi, Éloge de Baude-
lot, dans les Mémoires de l'Académie des inscript,
t. V, p. 403. — Le Bas, Encyclopédie de la France.
* BAUDEMOND, abbé du monastère de Blan-
din , à Gand en Flandre , vivait en 690 de J.-C.
Il a composé une vie de Saint- Amand {vita
sancti Amandi, Trajectensis episcopi), dont il
fut probablement le disciple. On le trouve im-
primé dans Bollandus, Acta Sanctorum, t. I.
Vossins, de Historicis Latinis, p.270.— Valère-André,
Bibliotheca Belgica, in-4". — Caslm. Oudin, Comment,
de Script, eccles , 1. 1, col. 1667.
* BAHDENS {Jean-Baptiste-Louis) , chirur-
gien français, né en 1804 à Aire (Pas-de-Calais).
Il fit ses études classiques à Amiens , étudia la
médecine à Paris, et fut reçu docteur en 1827.
En 1830 il suivit, en qualité de chirurgien aide-
major, l'armée d'expédition du général Bour-
mont, et fonda à Alger un hôpital d'instruction,
— BAUDERON
766
où il professa pendant neuf ans la chirurgie et
l'anatomle. Les bulletins de l'armée louèrent plus
d'une fois le zèle, le dévouement et les talents
de M. Baudens. En 1841 M. Baudens rentra en
France, et devint chirurgien de l'hôpital du Gros-
Caillou, puis chirurgien en chef du Val-de-Grâce.
En 1850, lors de la nouvelle organisation du Val-
de-Grâce, il fut nommé membre du conseil de
santé des armées. Il a publié : Clinique des
plaies d'' armes à feu; Paris, 1836 , in-8°; —
Nouvelle méthode des amputations, etc.; Paris,
1842, in-8°; — Leçons sur le strabisme et le
bégayement, selon la méthode ténotomique de
Stromayer et de Dieffenbach ; Paris, 1841, in-8";
— la Relation historique de la campagne de
Tagdempt; Paris, in-8°.
Dict. de la Conversation.
BAïJDEK {Jean-Frédéric), paléontologue,
né à Hersbrutk le 8 janvier 1713, mort le 31
mai 1791. Il se rendit utile à son pays par la dé-
couverte qu'il fit, près d'Altdorf, d'une carrière
de marbre, et par l'établissement à Nuremberg
d'une manufacture pour polir et travailler cette
pierre. Il s'occupa beaucoup de la recherche des
fossiles, et exhuma, entre autres, une tête d'al-
ligator, aujourd'hui déposée dans le cabinet
d'histoire naturelle à Manheim. On a de lui
quelques dissertations, parmi lesquelles on re-
marque celle qui a été traduite en français sous
le titre : Relation des fossiles découverts de-
puis quelques années dans les environs d'Alt-
dorf; Altdorf, 1772, in-8°. Il perfectionna et en-
couragea par son exemple la culture du houblon ,
et publia un ouvrage intitulé Sur la meilleure
manière de cultiver le houblon, d'après les
résultats de l'expérience ( en allemand ) ; Alt-
dorf, 1776, et 1795, in-4". Cet ouvrage lui valut,
de la part de l'électeur de Bavière, le titre de
conseiller du commerce.
Adclung, Suppl. àJôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon
BAUDERON (Antoine), sieur de Sénecé, poète
français, né à Mâcon le 13 octobre 1643, mort
le l""" janvier 1737. Il était petit-fils du médecin
Brice Baudfiron, et passa une partie de sa vie
à la cour, où il remplissait la charge de premier
valet de chambre de la reine Marie-Thérèse. Ou-
tre un grand nombre de vers disséminés dans
les recueils du temps, on a de lui : Lettre de Clé-
ment Marot à M. de***, touchant ce qui s'est
passé à Varrivée de J.-B. de Lulli aux
Champs-Elysées; Paris, 1688, in-12 ; — Nou-
velles en ver5;ibid., 1695, in-12; — Satires
nouvelles ;\\)vA., 1795, in-12; — Épigr animes
et autres pièces mêlées ( publiées par le P. du
Cerceau); ibid., 1717, in-12; — Paraphrase des
Psaumes de David ; Mâcon, 1722, in-4° ; —
Œuvres complètes (publiées par L.-S. Auger);
Paris, an Xm, in-12; 2^ édit., ibid., 1806, in-12 ;
— Œtivres choisies ; ihid., 1826, in-16 : ces der-
nières font partie de la jolie Collection des
petits classiques français. M. P. -A. C. (Cap)
a fait réimprimer à Lyon ( 1825 in-8° de 04
767 BAUBEROÎ^
pages ) , au nombre de cent ex£iïiplaires seule-
ment, la Lettre de Clément Marot , comme
spécimen d'ime édition des œuvres de Séuecé :
ollc devait avoir deux volumes in-8°. Il n'en a
paru que ce prospectus. J. B.
Mercure de France, mai 1737, p. 1839. — Papillon, Bi-
bliottièque des auteurs de Bourgogne , t. I, p. 11 et 12.
liÂt'DERON {Brice ), médecin, né vers 1540
à Paray, dans le Charolais, mort en 1623. 11
étudia à Montpellier et s'établit à Màcon, où il
pratiqua la médecine jusqu'à sa mort. C'est de
cette ville qu'il date la préface d'un ouvrage latin
imprimé à Paris en 1620, in-4°, sous le titre :
Praxis medica in duos tractatus distincta.
il se fit surtout connaître par sa Pharmacopée,
jjubliée à Lyon, 1588, 1596, 160.3 et 1628, in-8°,
et depuis en latin sous ce titre : Pharmacopœa
e gallico in latinum versa a Philimone Bol-
lando, cui adjectï sunt paraphrasis et mis-
cendorum medicamentorum modus. Huic
accediint Joannis Dubois observationes in
methodum miscendorum medicamentorum
quec in quotidiano sunt tisu; Lond., 1639,
in-fol. ; la Haye, 1640, in-4°. 11 y a des éditions
françaises postérieures aux latines : l'une est de
îlouen, 1 644, in-4°; l'autre, deLyon, 1663, in-4°.
Il y en a encore une de Lyon, 1681, in-8°, avec
des additions de Sauvageon.
KIoy , Dictionnaire des Médecins. — Bayle , Diction-
naire historique. — Renou, Antidotar , liv. VI, p. 739,
EAt'DERo:^ ( Gralien ) , sieur de Sénecé ,
médecin français, né en 1583, mort en 1615.
Fils de Brice Bauderon l'Ancien, il exerça de
bonne heure la profession de son père. Il com-
posa dans sa jeunesse un traité d'anatomie, et
un autre sur les maladies épidémiques de son
temps, qui n'ont pas été imprimés. On a de lui :
des Notes stir la Pharmacopée de son père;
Lyon, 1628, in-S"", et 1648, même format; —
p. 215 de cette dernière édition, un Discours
apologétique sur la chalcite. J. B.
Papillon, Blblioth. des Mit. de Bourgogne, t. I, p. 14.
* BAUDERON {Bricc), sieur de Sénecé, lit-
térateur français j né à Mâcon le 14 septembre
1613, mort le 31 octobre 1698. 11 était fils de
Gratien Bauderon , et petit-fils de Brice Baude-
ron le médecin. Il eut deux femmes ; la seconde,
appelée Claudine Quiny , faisait des vers. On
en voit quelques-uns en tête de Y Apollon fran-
çais de son mari. Bauderon exerça pendant près
de cinquante ans la charge de lieutenant général
au présidial de Mâcon. Il a publié : la Gyvre
mystérieuse, ou Explication de la famille de
M. Colbert; Màcon, 1680, in-8'' ; — Apollon
français, ou Parallèle des vertus héroïques
avec les propriétés du soleil, distribuées en
cent devises, accompagnées d'explications ;
Mâcon, 1681 et 1684, in-12; — Paraphrase du
Cantique des Cantiqiies ; Màcon, 1634, in-12;
— Harangues prononcées aux assemblées
des états du Maçonnais, et aux ouvertures
des audiences ; Mâcon, 1685, m-4''J — le Coq-
Jioyal, ou le Blason mystérieux des armes
— BAUDiER
7 OS
de M. le chancelier Boucherai ; Mâcon, 1687,
'n-12. Joseph Boulmiek.
Papillon, Bibl. des Jut. de Bourgogne, t. I, p. u.
*BAU»ESSON {Nicolas), peintre do lleurs,
né à Troyes en 1613, mort à Paris, eu 1680,
après avoir habité longtemps Rome. Le 3/er-
«<ref/flZa«ne cite au nombre des meilleurs pein-
tres de son temps. On voyait autrefois un grand
nombre de ses tableaux au château de Versailles
N. M— y.
Grosley, Mercure galant, septembre 1680.
EACDET {Gui), évoque de Langres, né à
Beaune, en Franche-Comté, à la fin du treizième
siècle; mort en 1339. 11 fut d'abord professeur
de droit, puis chancelier de France en 1334, sous
Philippe de Valois.
Sismondi, Histoire des Français.
BAUDET (^^ie«?je),graveur,néàBloisen 1643,
et mort en 1716. 11 fit beaucoup d'estampes d'a-
près le Poussin, Le Brun, l'Albane, le Domiiii-
quin, etc. Ses meilleurs ouvrages sont : le Frap-
pement du Rocher , lèVeau d'or. Moïse foulant
aux pieds la couronne de Pharaon , d'ajn'cs
le Poussin; le grand Escalier de Versailles,
d'après Le Brun. Son chef-d'œuvre est restain|)e
d'Adam et d'Eve, d'après le Dominiquin.
HeincckcD, Diclionnojre des Artistes. — Ch. le Blaac,
Manuel de l'amateur d'estampes.
nwoiER {Michel), historiograplie de France,
né en Languedoc vers l'année 1589, mort ec
1645. Les biographes ont à peine consacré quel-
ques lignes à cet écrivain laborieux et estimable,
dont les nombreuses pubHcations histori(|ues ont
été lues cependant avec intérêt pendant lapremièro
moitié du dix-septième siècle. Le peu de détails
qu'ilsdonnent sur lui a été emprunté àMoréri, qui
s'est borné à donner une liste de ses ouvrages,
d'après les indications incomplètes fournies par la
Bibliothèque des Historiens de la France, pur
le P. Lclong. Dans le privilège accordé à ses dif-
férents éditeurs pour l'impression successive de
ses livres, Michel Baudier est toujours désigné
sous le titre de gentilhomme de la maison du
roi et d'historiographe de France. 11 avait
compris de bonne heure la nécessité de la re-
traite; et il se plaint si souvent de l'injustice du
monde et de l'ingratitude des cours, qu'il est
aisé de voir qu'il avait souffert plus d'une fois
lui-même des inconvénients qu'il signale. Lié in-
timement avec le célèbre sciilpteur Jean de Bo-
logne (né à Douai, mort à Bologne), il avait su
tempérer par son goût prononcé pour les arts lu
gravité de ses études habituelles. Il avait employé
la plus grande partie de sa modeste fortune à
acheter des livres, à se procurer des manuscrits,
à faire des collections de médailles, s'appauvris-
sant ainsi chaque jour , en môme temps qu'il
poursuivait péniblement cette renommée que
d'autres écrivains plus heureux obtenaient avec
moins de travaux et d'efforts.
Voici la liste complète de ses ouvrages :
Histoire de la guerre de Flandre (de 1559
769
BAUDIER — BÀUDIN
770
à 1609); Paris, Chappelet, 1618, in-8° : c'est
la traduction d'un livre italien composé par
Francesco Lanario; le traducteur l'a fait suivre
d'une Histoire succincte de la Flandre, qui
n'est nullement dénuée d'intérêt; — Inven-
taire général de Vhistoire des Turcs, par
un gentilhomme de la maison du roi; Paris,
1619, in-4'' : c'est un ouvrage très-savant pour
l'époque où il fut composé, et dont se sont
depuis servis utilement les historiens ; — His-
toire générale de la religion des Turcs, avec
la vie de leur prophète Mahomet et des
quatre premiers califes; plus, le livre et la
théologie de Mahomet, traduit de l'arabe;
Paris, 1626, in-8°; — Histoire générale du sé-
rail et de la cour du Grand Seigneur ; Paris,
1626, in-4° : cet ouvrage a été imprimé dans le
deuxième volumedel'Histoire générale des Turcs,
par Chalcondyle, traduite par Vigenère, et con-
tinuée par Artus Thomas et Mézeray (Paris,
1662, in-fol. ) ; — Histoire de la cour du roi de
Chine; Paris, 1626, in-4''; ibid., 1668, in-12 :
Baudier tenait les particularités consignées dans
son ouvrage , de la bouche d'un jésuite flamand
que la reine Marie de Médicis avait envoyé en
Chine vers l'année 1616; et il se trouvait lui-
même au Louvre, lorsque le missionnaire avait
raconté au jeune roi Louis Xni les merveilles
de la ville de Pékin, où il avait porté une riche
tapisserie envoyée par la reine au chef du Cé-
leste Empu-e ; — Histoire de V administration
du cardinal d'Amboise, grand ministre d'État
en France, où se lisent les effets de la sagesse
politique; ensemble les félicités de la France
sous un bon gouvernement; Paris, 1634, in-4° :
cet ouvrage était une protestation courageuse
contre le livre dans lequel l'académicien Sirmond
s'était efforcé de rabaisser systématiquement le
ministre de Louis xn pour flatter bassement Ri-
chelieu ( la Vie du cardinal d'Amboise, par le
sieur des Montagnes, 1631, in-8°) ; — Histoire
de l'incomparable administration de Romieu,
grand ministre d'État de Raymond Béranger,
comte de Provence, etc.; Paris, 1635, in-8°
{si ce n'est pas le plus important des ouvrages de
Baudier, c'est au moins le plus curieux. Romieu
n'est autre que le célèbre Romée de Villeneuve,
qui fut réellement ministre du comte de Provence ,
et dont les historiens ont raconté les actions ;
mais Baudier a cru devoir composer un roman
dont il avait pu trouver l'idée première dans
quelques vers du Dante. Nostradamus, Ruffi,
Bouche, tout en rapportant la légende roma-
nesque racontée par Baudier, ont cependant res-
pecté la vérité historique. Fontenelle la reprit en
sous-œuvre au dix-huitième siècle, et en publia
une partie dans le Mercure de France de jan-
vier 1751, ce qui donna lieu à un article très-
savant de dom Vaissette , publié dans le même
journal ), au mois de mai suivant; — le Soldat
piémontais revenant du camp de Turin (ra-
contant la campagne d'Italie de 1640) ; Paris,
NOUV. BIOGR, UNIVERS. — T. IV.
1641, in-8° : le récit de cette campagne, dans la-
quelle se distinguèrent le prince Thomas de Sa-
voie, le comte d'Harcourt et le marquis de Le-
ganez, était, à l'époque où Baudier publiait son
Soldat piémontais, l'objet d'une douzaine d'au-
tres relations en français et en italien, dont
aucune n'est supérieure à la sienne; — Histoire
du maréchal de Toiras, ensemble une bonne
partie du règne de Louis XIII et la généa-
logie, avec figures, 1644, in-fol., Paris, et 1666,
2 vol. in-12; — Histoire de l'administration
de Vabbé Suger; Paris, 1645, in-4<' : c'est une
vie impartiale du ministre de Louis le Jeune;
elle est sous ce rapport préférable à celle que
nous devons à la plume plus élégante de dom
Gervaise (Paris, Barrois, 1721,3 vol. in-12); —
Histoire de la Vie du cardiyial de Ximénès;
Paris, in-4° : c'est le plus considérable et le
plus intéressant des ouvrages de Michel Baudier,
L'auteur a consulté les écrivains espagnols Go-
mez de Castro, don Fernand de Pulgar et Eugène
Roblez , comme l'ont fait après lui Fléchier et
Marsollier; mais le Journal des Savants de 1665,
qui analyse les ouvrages de ces deux derniers
écrivains , ne mentionne pas celui qu'ils avaient
fait oublier. Une note que nous trouvons dans
le t. IX du journal littéraire de l'abbé Prévost
{le Pour et le Contre), rnentioanait une His-
toire manuscrite de Marguerite d'Anjou^
femme du roi d'Angleterre Henri VI, par Mi-
chel Baudier. Ce manuscrit, que possédait alors
(en 1740) M. de Coislin , évêque de Soissons,,
fait partie aujourd'hui de la Bibliothèque natio-
nale, où se trouve un autre manuscrit du même
auteur, renfermant des notes étendues sur les
guerres qui ont eu lieu entre la France et l'An-
gleterre. C. HiPPEAU.
Le Long, Bihl. hist. de la France. — Bayle ; Moréri ;
CbaudoD, etc., Diet. hist.
* BAVDiN ( Alexandre-Louis ) , littérateur ,
frère du représentant des Ardennes , né à Sedaa
le 27 mai 1769. 11 entra d'abord dans la marine
en qualité d'aspirant, puis abandonna cette
carrière et devint contrôleur des postes à Cher-
bourg, On a de lui : la France régénérée, poëme
civique; Cherbourg, 1790, in-4° ; — Les Buco-
liques de Virgile, trad. en vers français ; ibid.,
1814, in-12.
Bouillot, Biographie Ardennaise ,- — Quérard, la,
France littéraire.
* BAUDIN (Jean-Baptiste-Alphonse-Victor),,
médecin français, né à Nantua (Ain) le 23 oc-
tobre 1801 , mort à Paris le 4 décembre 1851.
D étudia d'abord à Lyon, et vint ensuite se perfec-
tionner dans ses études à Paris, au Val-de-Grâce.
Reçu docteur de médecine militaire le 21 mars
1837, il servit en Afrique comme aide-major dans
le bataillon des Zouaves; mais, au bout de deux
ans , il donna sa démission pour se livrer à la
pratique civile. En mai 1849 il fut élu , par le
département de l'Ain, membre de l'assemblée
législative, où il siégea parmi les représentants
25
771
BAUDIN
772
dits de la Montagne. Après le coup d'État du 2
décembre 1851, il essaya la résistance, sinon la
conciliation, lorsqu'il tombaj, frappé d'une balle
au front, en tête d'une barricade construite au
faubourg Saint- Antoine, à l'angle de la rue Sainte-
Marguerite. Baudin a publié un travail estimé
sur la dothinentérite ( inflammation des in-
testins); Paris, 1837, in-i" (tbèse inaugurale).
BAUDIN (Nicolas), capitaine de vaisseau et
botaniste , né dans l'île de Ré vers 1750, mort
le 16 septembre 1803. Fort jeune encore, il s'en-
gagea dans la marine marchande , et fut nommé
sous-lieutenant de vaisseau en 1786, lorsque le
maréchal de Castries réorganisa la marine royale.
Quelque temps après , il commanda dans l'Inde
un navire expédié de Livourne sous pavillon
autrichien , poui* faire des recherches sur l'his-
toire naturelle. Il fit un second voyage aux Au-
tilles pour le même objet. De retour en France,
il présenta sa précieuse collection au Directoire,
qui le nomma capitaine de vaisseau, et lui con-
fia en 1800 le commandement des deux cor-
vettes le Géographe et le Naturaliste, avec la
mission d'explorer les côtes de la Nouvelle-
Hollande. Il emmena avec lui un jeune Chi-
nois, et se rendit d'abord à l'île de France; de
là il se dirigea vers la Nouvelle-Hollande, dont il
trouva les côtes inabordables au nord-ouest.
Baudin parcourut avec soin la grande baie des
Chiens marins de Dampier ( Dirk hertogs des
Hollandais), sur laquelle il donna des renseigne-
ments importants ; enfin il reconnut la partie si-
tuée entre le détroit de Bass, et l'extrémité orien-
tale de la Terre-de-Nuits , près de la région ap-
pelée par Cook Nouvelle-Galles méridionale.
La moitié de l'équipage succomba aux fatigues
de ce voyage, et le capitaine lui-même termina
sa carrière à î'Ue de France. Sa conduite pen-
dant cette navigation a été l'objet de reproches
assez graves. Le voyageur naturaliste Pérou, qui
a eu beaucoup à se plaindi-e de Baudin, a publié
une partie de cette expédition sous le titre :
Voyage aux Terres Australes, par les/régates
le Géographe et le Naturaliste; Paris, 1807, 3
vol. in-4°.
Biographie des Contemporains.
BACDIN des Ardennes {Pierre- Charles -
Zo«î5), conventionnel, né à Sedan le 18 décembre
1748 ,mortle 14 octobre 1799. lise destinaau bar-
reau ; mais l'exil du parlement de Paris, en 1771,
lui fit quitter cette carrière. Il devint alors pré-
cepteur des enfants du président Gilbert de Voi-
sins. En 1786, il,fut directeur des postes à Sedan.
L'estime dont il jouissait le fit nommer maire
de cette ville en 1790, et, au mois de septembre
1791, membre de l'assemblée législative, où
il fit partie du comité d'instruction publique.
Membre de la convention, il vota pour la dé-
tention de Louis XVI , et le bannissement à
l'époque de la paix; puis il demanda l'appel au
peuple, et le sursis. En floréal an El, il fit par-
tie de la commission les onze, chargés de rédi-
ger et de proposer un projet de constitution. B
insista fortement pour la réélection des deux
tiers de la convention , comme partie du uqu'!- ,
veau corps législatif. Le jour même de sa nq- .
mination à la présidence de la convention , au
commencement de l'an IV, il venait de faire
rendre un décret pour la convocation des assem-
blées électorales. Il adressa un discours aux pa-
triotes de 1789 qui se présentèrent pour défen-
dre la Convention le 12 vendémiaire. Avant
que cette assemblée fût dissoute, on y proclama
une amnistie pour les délits révolutionnaires , et
généralement pour tous les actes qui rentreraient
dans cette catégorie. C'est Baudin qui fit adopter
cette mesure. « Où est l'homme , disait-il , qui
n'ait point à regretter, ou quelques excès dans i
un emportement, excusable d'ailleurs, ou quel- '■■
ques-uns de ces ménagements qui dégénèrenten
faiblesses, ou des variations équivoques, ou des
moments d'mdécision, ou même une inaction ii
nuisible? « — Lors de la formation d'un nouveau n
corps législatif qui se composait du conseil des r
cinq-cents et du conseil des anciens, Baudin eny i
tra dans ce dernier conseil, dont il fut successi-
vement nommé secrétaire , commissaire aux ar-r
chives , et président. Il n'oubUa point les prin-
cipes qu'il avait suivis jusqu'alors; il s'opposât
également aux hommes qui voulaient renverser i
les institutions nouvelles, et à ceux qui ne parais-s
saient les adopter que pour en abuser au milieui
de l'anarchie. Il combattit avec beaucoup de vi-i-
gueux le parti clichyen , dont l'opposition au JA->\
rectoire n'était , selon lui , qu'un achemiuementi
à la royauté. Baudin , qui avait applaudi à lal<
chute de la Bastille, appuya la proposition del(
faire entrer des troupes dans le rayon constitu-j
tionnel. Ce qui l'y engageait sans doute , c'est
que Pichegru s'y opposait au conseil des cinqi|
cents, dont il était membre. On ne pouvait repro-n
cher à Baudin de l'inconstance en politique; diw
rant cette session de l'an VI, il prit souvent lalj
parole, et toujours pour le triomphe des maxi-i
mes qu'il avait adoptées dès le principe. L'année^
suivante, il obtint qu'on renvoyât à une commis-»
sion d'examen le projet d'assimiler aux émigré»
les Français qui s'étaient soustraits à la dépoK-*
tation. En qualité de membre de l'Institut, il M
hommage au conseil d'un ouvrage posthume d«li
Bailly. Chargé une seconde fois de la présidence
il prononça, à l'occasion de l'anniversaire du 14(
juillet, un discours dans lequel, après avoir rapjp
pelé ce que la révolution avait produit, ce qu'eUil
avaitidétruit, et tout ce qu'elle avait fait de grandd
il s'élevait contre la dangereuse idée de change»
désormais la distribution des pouvoirs, distribua
tion qui ne tarda pas à être totalement interve^i
tie par l'événement du 18 brumaire. Quelquii
temps auparavant, il s'était élevé avec forçw
contre Barrère : il n'avait point demandé qu'on Iil
jugeât, mais qu'enfim on le laissât dans l'oubli. I
s'était aussi élevé contre la réunion du Manégea
et contre la mise eu accusation des dlrectew^
778
BAUDIN — BAUDIS
774
renvoyés le 30 prairial, Merlin, TreiJhard et La-
rcrellière-Lépanx, auxquels il reprochait néan-
moins d'avoir compromis , par incapacité ou par
faiblesse, l'existence de la république. La tyran-
nie du Directoire lui paraissait aussi humiliante
que révoltante, et il en appelait hautement la fin
par ses vœux. Quand Napoléon débarqua à Fré-
jus, on a prétendu que Baudin mourat de joie à
cette nouvelle. On a de lui : Réponse à l'écrit
de La Harpe, que je n'ai point îw; Paris, 1794,
in-S"; — Anecdotes et réflexions générales sur
la constitution ; ibid., 1794, in-8° ; — Éclaircis-
sements sur l'article 355 de la constitution ,
et sur la liberté de la presse ; Md., 1795,in-8°;
—Du fanatisme et des cultes ; ibid., 1795, in-8".
Le Bas, Encyclopédie de la, France, — Bouillot, Bio-
graphie Ardennaise.
* BAUDIN des Ardennes (Charles), vice-
amiral français , fils du précédent , naquit à Se-
dan le 21 juillet 1784. Il entra, le 24 novembre
1799, au service de la marine militaire en qua-
lité de novice sur le navire le Foudroyant. En-
seigne à bord de la frégate la Piémontaise,
il assista en 1808 à un combat contre les An-
glais dans la mer des Indes , où il eut le bras
droit emporté pai' un boulet. Quoique ainsi mu-
tilé, il continua honorablement sa carrière, et
se distingua de nouveau, en 1812, dans un com-
bat singulier contre un brick anglais dans la Mé-
diterranée. En 1814, M. Baudin était parvenu
au gj'ade de capitaine de vaisseau ; il continua
de servir en cette qualité jusqu'après les Cent-
Jours ; mais il donna sa démission à la seconde
rentrée des Bourbons, contre lesquels il s'était
prononcé énergiquement. C'est à tort qu'on lui
a attribué l'offre qui fut faite à Bonaparte de le
transporter aux États-Unis d'Amérique. Retiré
du service , le capitaine Baudin fonda au Havre
une maison de commerce qui acquit bientôt une
grande prospérité, grâce à la probité connue de
son directeur. Elle entretenait des relations nom-
breuses, surtout dans les possessions françaises
cle l'Afrique. Mais, après la révolution de 1830,
des faillites considérable^s vinrent ébranler le
crédit de cette maison, et M. Baudin fut obligé
de renoncer aux affaires; ce qu'il fit d'une ma-
aière honorable , et en payant tous ses créan-
ciers. D reprit alors du service, et reçut, en 1838,
l'ordre de transporter à Saint-Domingue un com-
missaire français, chargé de régler le chiffre et le
mode de payement de l'indemnité imposée au
gouvernement haïtien. En cas de refus, son es-
cadrille devait canonner le Port-au-Prince. Les
négociations s'étant terminées heureusement , le
capitaine descendit à terre, et fut reçu de la ma-
nière la plus honorable par le président de la
république. A peine de retour en France , il fut
élevé au grade de contre-amiral, et chargé d'aller
tirer vengeance des actes de violence commis ou
tolérés par le gouvernement mexicain sur les
négociants français établis dans cette république.
Après d'assez longs pourparlers , qui n'eurent
aucun résultat, l'amiral Baudin attaqua avec
quatre vaisseaux seulement le fort de Saint-Jean
d'UUoa, regardé jusqu'alors comme imprenable;
en moins de quatre heures, cette forteresse n'é-
tait plus qu'un monceau de ruines, sur lequel nos
marins s'élancèrent à la poursuite des Mexicains.
Ce beau fait d'armes, qui montra aux autres
puissances ce que vaut la marine française, ter-
mina la querelle. Les négociations furent re-
prises; mais le résultat qu'elles amenèrent fut
peu avantageux aux vainqueurs. Après 1848,
M. Baudin a été élevé à la dignité de grand cor-
don de la Légion-d'Honneur, et maintenu sur le
cadre de l'activité de service. C'est un des mem-
bres les plus éminents du conseil de l'amirauté.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Archives de la
Marine et de la Légion-d'honneur.
BAUDiiv (....), né vers 1766, mort en
1830. Il était vicaire épiscopal dans le diocèse
de Paris , lorsque la révolution éclata. Il se fit
remarquer au club des Jacobins , dont il devint
un des principaux membres. Commissaire du
pouvoir exécutif dans la Vendée, il s'opposa aux
excès des conventionnels Hcntz et Francastel ;
mais ils le firent arrêter, et le retinrent huit mois
en prison. Dès qu'il fut libre , il renonça solen-
nellement à la prêtrise , et dit à la convention
que, «chez un peuple de citoyens, il ne fallait pas
plus de prêtres que de rois. » Il fut envoyé de
nouveau dans les départements de l'ouest par le
général Hoche, pour concourir à la pacification
de ce pays. Les événements du 18 fructidor le
rappelèrent à Paris, où il remplit les fonctions de
commissaire du pouvoir exécutif près du bureau
central. Il ne tarda pas à être destitué ; mais il
fut ensuite nommé adminibtrateur des hospices
civils de Paris. Depuis le 18 brumaire, il vécut
dans la plus profonde retraite.
Biographie des Contemporains.
BAtTDiNOT ( Palamède) , écmam moraliste,
originaire du Charollais, vivait dans les premières
années du dix-septième siècle. U était avocat au
parlement de Dijon, et juge de Paray. On a de
lui : Conseils et Sentences morales ; Dijon ,
Guyot, 1617. J.-B.
Papillon, BibliotMque des /tuteurs de Bournogne, 1. 1,
p. 15.
* BAUOTOT (Charles-Nicolas), violoncelliste,
né à Nancy le 29 mars 1773 (on ignore la <latc
de sa mort). Il reçut des leçons de Janson l'aîné,
et succéda à son maître comme professeur an
Conservatoire en 1802. Peu de temps après son
entrée dans cette école , il fut chargé de faire,
avec Levasseur, une méthode de violoncelle qui
fut lédigée par Baillot. On a de lui plusieurs
ouvrages pour le violoncelle.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
* BAUDIS ( Godefi-oy- Léonard ) , antiquaire
allemand, mort à Brunswick vers 1760. On a de
lui : Disput. de Hermis,viarumindicifnis, ad
illustrationem Ovid. Ub. II, v. 104 Metamor-
jpAos. ; Leipzig, 1729, in-4''; — Disput. duœde
Monogrammatibus imperatorum Germanico-
25.
775
BAUDIS — BAUDOIN
776
rum, a Carolo,etc., usque ad Conradum III ;
Leipzig, 1737, in-4°.
Adelung, Suppl. à Jôcher, AHgem. Gelehrten-Lexicon.
* BAUDIS (Joachim), médecin allemand, natif
de Breslau, vivait vers la fin du seizième siècle.
On a de lui : Consilia medica , ouvrage qui se
trouve dans le recueil de Laur. Scholzius ; Franc-
fort, 1598, in-fol.
Kestner, Àledicinisches Gelehrten-Lexicon.
*BAUDISCH (/...)> peintre, connu seule-
ment pour avoir gravé, d'après B. Kilian, le por-
trait de Marguerite-Thérèse, infante d'Espagne.
Heinecken, Dict. des Artistes.
^BACDissiN (Wolf -Henri-Frédéric , comte
de) , littérateur allemand, né le 30 janvier 1789.
Il eut pour premier maître le célèbre Kohlrausch,
étudia ensuite à l'université, et devint secrétaire
de légation au service du gouvernement danois.
D séjourna en cette qualité, de 1810 à 1814, à
Stockholm, Vienne et Paris. En 1813 il dut pas-
ser six mois à la forteresse de Frederischfort,
pour avoir témoigné des sentiments par trop
libéraux. Il voyagea ensuite pendant plusieurs
années en Italie, en France et en Grèce. En 1827
il vint à Dresde, où il se lia avec Tieck. C'est sur-
tout à partir de ce moment qu'il se fit connaître
par ses publications. On a de lui plusieurs pièces
de théâtre d'après Shakspeare , faites en collabo-
ration avec Tieck, notamment : Viel Larmen um
nichts (Beaucoup de bruit pour rien ) ; — Ende
gut, ailes gut (Tout est bien, qui finit bien) ; —
Antonius und Cleopatra ; — Troihis und Cres-
sida; — Die lustigen Weiber von Windsor
(les Joyeuses Commères de Windsor), etc.; —
Ben Jonson und seine Schule, mit Anmerkun-
gen und einem historischen ûberblick ûber
die Geschichte der englischen Bûhne ( Ben Jon-
son et son École , avec des observations et un
aperçu sur l'histoire de la scène anglaise ) ; 2 vol.,
Leipzig, 1836. On trouve dans cet ouvrage une
série de traductions de vieux drames anglais.
Conversations- Lexicon.
BAUDirs OU BAUDiEB {Dominique) , histo-
rien et poète, né à Lille en 1561, mort en 1613.
Ses parents , persécutés comme protestants , s'é-
taient retirés à Aix-la-Chapelle. Il commença ses
études à Leyde, etles acheva à Genève sous Bèze.
Reçu docteur en droit en 1585, il voyagea en An-
gleterre et en France, où il avait l'intention de se
fixer. Vainement il fit tous ses efforts pour être
accrédité à la cour de Henri TV comme ambassa-
deur des états généraux. Il retourna à Leyde en
qualité de professeur en 1602, et fut nommé histo-
riographe ainsi que Meursius ; mais les désordres
de sa vie privée , en lui enlevant successivement
toutes ses ressources, le précipitèrent au tom-
beau. Baudius a laissé une double réputation d'é-
crivain latin , comme poète et comme prosateur :
bien peu, dans ce siècle, l'ont égalé. Son Histoire
des douze ans de trêve est écrite dans un très-
bon style, et décèle un esprit nourri des beautés
de Cicéron. Ses poëmes ont un certain cachet de
misanthropie un peu sauvage ; mais on y remar-
que les inspirations d'un cœur chaud et d'un es-
prit philosophique. On a de lui : De induciis
belli Belgici ; Leyde, 1613-1629, in-12; — Epis-
tolse, accedunf Orationes et libellus de Fenore;
Amsterdam, 1662, petit in-12; — Amores;Lse-
lii Capilupi Cento Virgilianus in fœminas ;
Ausonii cento nuptialis; Pervigilium Vene-
ris, etc.'; Amsterdam, 1638.
Bayle, Dictionnaire critique. — Moréri , Dictionnaire
historigite.— Valère André, Bibl. Belgica.— Joannes Meur-
sius, Athen. Batav. — Melchlor Adam, In Fit. German.
Phil. — Sweertius , AtUense Belgicœ, p. 2!8. — Batllet,
Jugements, t. IV, Poètes modernes, p. 162, n" 1385. —
Foppens , Biblioth. Belgic., t. I , p. 247. — David Clé-
ment, Bibliothèque Curieuse, t. II, p. 495.
BAUDOCHE ( les ), ancienne famille aujour-
d'hui éteinte, donna depuis 1315 jusqu'en 1549
un grand nombre de maîtres échevins à la ville
de Metz, qui formait alors une république indé-
pendante. Plusieurs Baudoche se sont signalés
dans la carrière des armes. Claude Baudoche
construisit de ses deniers, en 1526, unemagnifique
église à Sainte-Barbe , dont il était seigneur. Il
n'en reste plus que le chœur et quelques vitraux
peints, où se voit encore l'image du fondateur.
Bégin, Biographie de la Moselle.
* BAUDOIN DES AUTIEX OU DES AUTELS,
poète et musicien français, vivait vers 1250. On
trouve une chanson notée de sa composition,
dans im manuscrit de la Bibliothèque impériale,
n° 65 (fonds de Cangé).
La Croix du Maine, Biblioth. franc.
BAUDOIN. Voy. Baldwin et Batjdouin.
BAUDOIN ou BAUDUiN, sumommé de Condé,
poète français, vivait dans la première moitié
du treizième siècle. D eut pour contemporain et
rivaux Jehan de Condé et le fameux Bute-
bœuf. On a de lui des fabliaux, dits contes, etc.,
conservés dans les manuscrits de la Bibliothèque
impériale ( n° 173, fonds de la Belgique, et 2736,
fonds de. la Vallière ). En voici les titres : le
DitdesPreudomes et le Fabliau duPreudome;
— le Dit de l'Éléphant; — le Dit de Gentil-
lesse; — le Dit du Bachelier; — l'Ave Maria,
envers; — Fabliau du. Manteau di" honneur ;
— les Vers sur le Droit; — le Dit du Corps;
— le Dit du Garde- Corps; — le Dit du Dra-
gon qui envenime aulcun chevalier ; — le Dit
d'Avarice; — les Trois Morts et les Trois Vi-
vants, dit moralisé; — l'Équivoque de Bau-
doin de Condé.
Van Praet, Catalogue de la Vallière, t. II, p. 23S.
BAUDOIN ou BAUDOUIN ( Jean ), littérateur
français, né à Pradelle, dans le Vivarais, vers
1590; mort en 1650. Ses études terminées, il vint
se fixer d'assez bonne heure à Paris. Il apprit
dans ses voyages l'italien, l'espagnol et l'anglais;
mais il n'eut, à ce qu'il paraît, qu'une connais-
sance médiocre du grec et du latin. Joignant à
cela une grande facilité pour le travail , il enfanta
un nombre considérable de volumes, dont la
plupart sont des traductions. On peut en voir la
liste dans YHistoire de\ V Académie française,
par Pellisson et d'Olivet; nous nous contente-
777
BAUDOIN — BAUDOT
778
rons de citer les traductions de Xiphilin, de Sué-
tone, de "Velléius Paterculus, de Tacite, du Tasse,
de Davila, de Bacon, de Lucien, etc. Toutes ces
traductions, oubliées depuis longtemps, fourmil-
lent d'erreurs. La plupart même n'appartenaient
pas en propre à l'auteur : Baudoin se contentait
de retoucher les ouvrages de ses devanciers. On
peut donner comme excuse qu'il travaillait ^rqp-
terfamem, non/amam. Les seuls ouvrages de
Baudoin qui soient encore lus, sont : Iconologie,
ou Explications deplusieurs images, emblèmes
et autres figures hiéroglyphiques, tirée de Cé-
sar Ripa, 1636, in-fol.; 1698,2vol. in-l2; — Em-
blèmes avec dés discours moraux qui peuvent
servir d'explication, 1638-1646, 3 vol. in-8°.
Pellisson reconnaît dans Baudoin un style facile,
naturel et clair. Ce sont sans doute ces qualités
qui lui ouvrirent les portes de l'Académie fran-
çaise, dès la formation de cette compagnie ; il était
vers cette époque lecteur de la reine Marguerite.
Mémoires de Nicéron, t. XII et XX. — Pellisson et
d'OUvet, dans l'Histoire de l'Académie française.
♦BAUDOIN OU BAUDOYN (Noël), coutra-
puntiste français, vivait dans la première moitié
du seizième siècle. Il fut attaché à la chapelle
pontificale en qualité de chanteur. On trouve
dans les archives de cette chapelle quelques
messes manuscrites de sa composition,
Fétls, Biographie des Musiciens.
BAUDONOVIE. Voy. Radegonde.
BAUDORT {Joseph DU ) , jésuite littérateur,
né à}Vannes le 16 février 1710, mort à Paris le
4 mai 1749. Il avait, huit ans auparavant, oc-
cupé la chaire de rhétorique au collège de Louis
le Grand, après la mort du P. Porée. On a de lui
des Œuvres diverses dont la première édition est
de Paris, 1750, in-12, et la dernière de 1809,
in-12. On y remarque quatre Discours latins et
quatre Plaidoyers français, et une Ode au roi sur
sa convalescence. La latinité du P. Baudory est
assez correcte, mais inférieure à celle des Cos-
sart et des Jouvency.
Moréri, DictioTMaire historique.
■ * BAUDOT {Auguste- Nicolas), général fran-
çais, né à Rennes le 15 février 1765, mort à
Alexandrie le 29 mars 1801. Capitaine au pre-
mier bataillon d'Dle-et- Vilaine le 12 septembre
1791, il avança rapidement, devint aide de camp
des généraux Moreau et Kléber, et fut nommé
général de brigade le 19 juillet 1800. Blessé mor-
tellement le 21 mars 1801 devant Alexandrie
( basse Egypte ) , il mourut à l'ambulance du
quartier général, à l'âge de trente-six ans. Le
nom de ce général est inscrit sur les tables de
bronze du palais de Versailles. A. S.... y.
Archives de la Guerre. — Victoires et Conquêtes, 1. 111,
VIU et XIV.
BAUDOT ( François ), antiquaire français, né
à Dijon vers 1638, mort dans sa ville natale le 4
avril 1 7 1 1 . n avait beaucoup voyagé, et se distingua
aussi dans la poésie. Ses deux principaux ouvra-
ges sont : Lettres en forme de dissertation sur
Vancienneté de la ville d'Autun et sur l'ori-
gine de celle de Dijon; Dijon, 1711, in-12; —
Fastes d'Ovide, traduits en vers français.
Sa famille possède le manuscrit de cette traduc-
tion à Dijon.
Papillon, Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne.
BAUDOT (Marc-Antoine), membre de la
convention nationale, mort en 1830. D'abord
médecin à Charolles, il fut nommé, en 1791 ,
député suppléant à l'assemblée législative , puis,
en 1792, représentant du peuple à la convention
nationale, par le département de Saône-et-Loire.
Dès son début, il présenta un décret d'accusa-
tion contre Dillon, Maury, Courvoisier et Choi-
seul-Gouffier. Dans le procès de Louis XVI, il
vota pour la mort et l'exécution dans les vingt-
quatre heures. Envoyé en mission à Toulouse
à l'époque du 31 mai , il fut presque aussitôt
forcé de quitter cette ville , insurgée contre la
Montagne. Le 23 juillet, il fit décréter que tous
ceux qui se trouveraient dans les villes insur-
gées, et n'en sortiraient pas sous trois jours,
seraient traités comme les émigrés : c'est aussi
sur sa proposition que les cloches furent con-
verties en canons. H alla ensuite à Montauban
renouveler les corps administratifs , accusés de
fédéraUsme ; sa mission s'étendait sur le dépar-
tement des Pyrénées-Orientales, de la Haute-
Garonne et de la Gironde; il en changea les au-
torités, et déploya ime grande sévérité contre les
émigrés et les fédérahstes ; à son retour, il fut fé-
licité par la convention et par les jacobins. En-
voyé de nouveau à l'armée du Rhin, il s'y con-
duisit avec toute l'énergie qu'il avait déployée
dans ses missions précédentes. A la bataille de
Kaiserslautern, il chargea lui-même à la tête des
soldats, et se fit ensuite le défenseur de Hoche ,
contre lequel Saint-Just avait d'injustes préven-
tions. Bientôt après il demanda son rappel. En
1794, il fut élu secrétaire de la convention. Après
le 9 thermidor, qu'il désapprouva, il fut envoyé à
l'armée des Pyrénées-Orientales ; mais le parti
thermidorien n'ayant pu se l'attacher, le fit dé-
clarer d'accusation à la suite de l'insurrection de
prairial. Il fut alors enfermé au château de Ham,
et recouvra seulement sa liberté à la suite de
l'amnistie du 3 brumaire an IV. Après le 13 ven-
démiaire de la même année , il fut employé
comme chef de division au ministère de la guerre,
dirigé alors par Bernadette. A la chute de ce
ministère , il rentra dans son département, et y
exerça la profession de médecin. Pendant les
Cent-Jours il remplit une courte mission , et à
la seconde restauration il fut baum" , en vertu de
la loi du 12 janvier 1816. Il se retira d'abord en
Suisse, où U fut en butte à des persécutions; puis
à Liège, où il vécut plus tranquille jusqu'à sa
mort.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Biographie des
Contemporains.
BAUDOT (Pierre-Xoztis), archéologue, né le 21
février 1760 à Dijon, mort à Pagny le 4 mars
1816. n étudia d'abord à Paris la jurisprudence.
779
BAUDOT
et selivraensuite avec goût à l'étude de la numis-
matique. Outre plusieurs articles insérés dans le
Magasin encyclopédique de 1808 a 1814, on a
de lui un grand nombre de mémoires et d'opuscu-
les. On y remarque : Éloge historique de l'abbé
Boullemier; Dijon, 1803, in-8°; — Recherches
sur des médailles et des monnaies anciennes
trouvées, à différentes époques, dans le dépar-
tementide la Côte-d'Or; ibid., 1809, in-S"; —
Dialogue entre les Bourguignons Edme-Tho-
mas-François Pasumot et Ch. Boullemier,
aux Champs-Elysées ; Paris, 1811, in-S"; —
Dialogue aux Champs-Elysées , pour servir
de suite à l'Éloge de M. Devosges ; Besançon,
1813, in-8° ; — Lettre à M. Girault , pour ser-
vir de supplément à ses Essais historiques
et biographiques sur Dijon; Dijon, 1815,
in-12.
Quérard, la France littéraire, 1. 1. — Papillon, Bi-
hliothèque des auteurs de Bourgogne, t. I"^, p. 16.
BAUDOT DE JULLT {Nicolas) , historien
français, né à Paris le 17 avril 1678, mort
le 29 août 1759. Fils d'un receveur des tailles,
il Rétablit à Sarlat, où il fut subdélégué de l'in-
tendant. Les devoirs de son emploi et les char-
mes de la littérature remplirent le cours de sa
vie. On a de lui quelques ouvrages historiques
écrits avec beaucoup d'art et de méthode :
V Histoire de Catherine de France, reine d'An-
gleterre; Paris, 1696, in-12 : cette histoire tient
beaucoup du roman; — Germaine de Foix,
nouvelle historique, 1701, in-12 ; — l'Histoire
secrète du connétable de Bourbon , 1696 ,
in-12; — la Relation historique et galante de
Xinvasion d'Espagne par les Maures ; Paris ,
1722 , 4 vol. in-12. Ces trois ouvrages sont à
peu près du même genre que le premier; mais
U y en a d'autres de lui plus solides , comme :
YHistoire de la conquête d'Angleterre par
Guillaume, duc de Normandie, 1701, in-12; —
l'Histoire de Philippe- Auguste, 1702, 2 vol.
in- 12; etcellede Charles VII, 1697, 2 vol. in-12;
l'ordre et le style en font le principal mérite : l'au-
teur n'avait consulté que les sources originales.
On a encore de lui : l' Histoire des Hommes il-
lustres , tirée de Brantôme ; — l'Histoire de
la Vie et du Règne de Charles VI, en 9 vol.
in-12 , 1756; — l'Histoire du règne de
Louis XI, 6 vol. in-12, 1756 ; — l'Histoire des
révolutions deNaples,i vol. in-12, 1757. Ces
trois derniers ouvrages ont paru sous le nom
de M"® de Lîi-ssan. Le style en est un peu né-
gligé, et manque souvent de précision.
CbaudoD , Dictionnaire historique. — Quérard, la
France littéraire.
BAUDOUIN , BALDUIN , BALDWIN , nom
porté par un grand nombre de personnages cé-
lèbres, que nous avons divisés en quatre groupes :
1° les Baudouin, comtes de Flandre ; — 2" les
Baudouin , rois de Jérusalem ; — 3° les Bau-
douin, empereurs de Constantinople; — 4° les
Baudouin écrivains, savants, artistes, etc.
BAUDOUIN 780
I. Les Baudouin, comtes de Flandre.
BAUDOUIN ou BALDUiN , nom porté par
neuf comtes de la Flandre, pays de l'ancienne
Belgique. Ce pays fut érigé en comté par Charles
le Chauve, roi de France, en faveur du mariage
de sa tille Judith avec Baudouin P', surnommé
Bras de fer, qui mourut en 879. Celui-ci eût
pour successeur son fils Baudouin II, dit le
Chauve ( mort en 918), qui fit, en 900 , assas-
siner Foulques, archevêque de Reims, afin de se
venger de ce que le roi Charles le Simple lui
avait ôté l'abbaye de Saint-Waast d'Arras, pour
la donner à ce prélat. Son petit-fils, Bau-
douin m , mourut, en 962 , de la petite-vérole.
— Baudouin IV, surnommé le Barbu, mort
à Gand en 1036 , enleva plusieurs places à Go-
defroi d'Ardennes, duc de la basse Lorraine, et
institua les foires de Flandre. — Son fils, Bau-
douin V , dit de Lille onle Débonnaire , mort
en 1067, eut de sanglants démêlés avec l'empe-
reur Henri m ; il fit établir le Fossé-Neuf, fa-
meux canal qui sépare l'Artois de la Flandre;
en 1060, après la mort de Henri P'", roi de
France, il fut chargé de la régence du joyaiime
pendant la minorité de Philippe, et seconda
l'expédition qui mit la couronne d'Angleterre
sur la tête du duc de Normandie , son gendre.
— Son fils , Baudouin VI , dit de Mons ou le
Bon , mort à Oudenarde en 1070 , assigna Je
comté de Flandre à Arnoul son fils aîné, et celui
de Hainaut à Baudouin son second fils, —r
Baudouin VII , dit à la Hache ou Hapkin ,
mort en 1119 d'un coup de lance au siège du
château d'Eu , fut le fidèle allié du roi Louis le
Gros contre Henri I", roi d'Angleterre. -
Baudouin VIII, mort en 1195, se réconcilia
avec Philippe- Auguste , après une entrevue à
Péronne, et rendit en 1192 hommage au roi de
France, dans la ville d'Arras. — Baudouin IX.
fut d'abord en guerre avec Philippe- Auguste, roi
de France, se réconcilia avec lui, prit la croix,
en 1201, dans l'église de Saint-Donatien de Bru-
ges, et nomma, pour gouverner ses États en
son absence , Guillaume son oncle , Philippe son
frère, et Bouchard d'Avesnes.
Le Broussart, Mém. sur les Baudouins camtei de Flan-
dre; Bruxelles, 1820.
II. Les Baudouin, rois de Jérusalem.
BAUDOUIN I", roi de Jérusalem, natif dû
Flandre, mort en 1118. Descendant du comte
de Flandre , cinquième du nom , il se mit avec
son fi'ère, Godefroi de Bouillon , à la tête de la
première croisade prêchée en 1095. C'est moins la
piété que l'espoir de conquérir une principauté
en Asie, qui lui fit prendre la croix. Il eut de vio-
lents démêlés avec Tancrède pour la possession
de Tarse et de Malmistra, et fonda le comté F
d'Édesse, dont il fut mis en possession par les
habitants insurgés contre son prédécesseur, et qui
resta quarante-sept ans entre les mains des La-
1 tins. Il paraît que l'ambition de Baudouin ne M
781
pas étrangère à ce résultat, qu'il aurait préparé et
amené en désertant la cause du prince d'Édesse,
qui l'avait adopté pour son fils. C'est à lui que
se rapporte ce passage du I"'' livre de la Jéru-
salem délivrée, où U est dit que « l'Étemel voit
dansÉdesse l'ambitieux Baudouin, qui n'aspire
qu'aux grandeurs humaines dont il est occupé tout
entier. » En effet, il ne s'associa point à la prise
de Jérusalem. En 1100 il abandonna ce comté'
d'Édesse à son cousin Baudouin de Bourg, et suc-
céda à Godefroi sur le trône de Jérusalem. En
ilOl , une nouvelle armée de croisés partit de
France pour la terre sainte , sous la conduite
de Hugues le Grand , de Guillaume , duc d'A-
quitaine, d'Etienne, comte de Blois, etc. Mais
cette seconde expédition n'eut aucun succès , la
plupart des croisés ayant péri sur la route, par
la perfidie, dit-on, d'Alexis, empereur de
Constantinople; les auti'es passèrent au ser-
vice du roi Baudouin. Celui-ci les mena , le 27
mai 1102, au combat de Bama, où ils furent
presque tous tués ou faits prisonniers. Baudouin
se jeta dans Joppé (Jaifa ), avec ce qu'il avait
pu ramasser de troupes dans les environs. Les
Sarrasins ne tardèrent pas à venir l'assiéger
dans cette place. Mais, dans une sortie, il tomba
sur eux si à propos qu'il les mit en fuite. Ce
retour de prospérité ramena le courage des croi-
sés. Au mois de mai 1104, Baudouin, avec le se-
cours d'une flotte génoise de soixante-dix vais-
seaux, s'empara de Ptolémaïde ( Saint- Jean-
d'Acre ) , après vingt jours ( et non vingt mois)
de siège. H avait échoué , l'année précédente ,
devant cette place. En 1109, il prit Bérythe
(Bairuth), qu'il tenait assiégée depuis soixante-
quinze jours. L'année suivante (le 17 mai), il
attaqua Sidon ( Sayd ), et s'en rendit maître au
mois de décembre. L'an 1115, il bâtit le château
de Montréal. Enfin, après avoir remporté plu-
sieurs victoires sur les Sarrasins , Baudouin fut
atteint de la dyssenterie en Egypte , au siège de
Pharamia, et mourut en revenant en Palestine,
à Laris, dans le désert. Ses entrailles furent en-
terrées dans un lieu nommé Hegiarat-Barduil, le
sépulcre ou la pierre de Baudouin; son corps
fut porté à Jérusalem pour y être inhumé auprès
de celui de Godefroi, son frère. Baudouin ne laissa
aucun enfant des trois femmes qu'il avait eues.
Guillaume de Tyr, II, 12-16. — Histoire littéraire de
la France. — Gibbon, Décline and fall. — Lebeaa, His-
toire du Bas-Empire, t. XV, annotée par Saint-Martin.
BAUDOUIN II, roi de Jérusalem, mort le 21
août 1131, fils aîné de Hugues, comte deBethel,
et cousin de Baudouin P"", qu'il avait remplacé
dans le comté d'Édesse. Il fut couronné roi de
Jérusalem le jour de Pâques de l'an 1118. L'an-
née suivante, il vint au secours d'Antioche me-
nacée par les musulmans, sous les ordres d'H-
ghazi, et les battit en diverses rencontres. En
février 1124, Baudouin fut fait prisonnier par
l'ortokide Balak , en voulant délivrer Galeran
son parent, et Joscelin comte d'Édesse, enfer-
BAUDOUIN 782
mes dans le château de Khortobert.1 Pendant sa
captivité, le royaume de Jérusalem fut administré
par Eustache Gamier, seigneur de Césarée et
de Sidon. Ce fut sous cette régence que la ville
de Tyr tomba, le 7 juillet 1124, au pouvoir des
croisés, malgré le triple mur qui l'environnait,
après un siège de près de cinq mois, commencé
le 15 février précédent par le patriarche Gor-
mond. Baudouin, racheté le 29 août de la même
année avec le comte Joscelin , tenta inutilement
le siège d'Alep. En 1125, il chassa du territoire
d'Antioche Bourski, général du sultan de Perse.
Les six années suivantes dé sa vie furent em-
ployées à différentes expéditions, dont le succès
ne répondit pas toujours à sa valeur. H laissa
néanmoins le royaume de Jérusalem fort agrandi
par ses armes. Ceroyaume comprenait, à sa mort,
toute la Syrie, à l'exception d'Alep, de Damas,
d'Émèse et d'Hamach, avec leurs territoires. —
Baudouin n'eut point d'héritiers. Ce fut sous son
règne que furent approuvés par le pape les or-
dres militaires de Saint-Jean et du Temple, qui oc-
cupèrent une place importante dans l'histoire.
Voici le portrait que fait de Baudouin II Guil-
laume de Tyr ( livre 12, c. 4) : « C'était un des
hommes les mieux faits de son temps. Il avait la
taille avantageuse, le visage agréable, la chevelure
blonde, peu épaisse, mêlée de blanc; la barbe
claire, descendant néanmoins jusqu'à la poitrine ;
les couleurs vives et tirant sur le rose, autant que
cette barbe permettait de s'en apercevoir. Ha-
bile au maniement des armes et à l'équitation ,
savant par une longue expérience dans l'art mili-
taire , circonspect dans la conduite des affaires,
et heureux dans ses expéditions , la piété consa-
crait tous ces avantages. H était tendre et com-
patissant, reUgieux, pénétré de la crainte de Dieu ;
tellement assidu à sa prière, qu'à force de génu-
flexions et de prostemements, ses genoux et ses
mains en avaient contracté des durillons j d'ail-
leurs actif, et touj ours prêt, malgré son âge avancé,
à se porter où l'appelaient les besoins de l'État. «
Foulques d'Anjou, qui avait épousé sa fille Mé-
lisande, lui succéda.
Guillaume, de Tyr Orderic Vital, Historia, dans Bouquet.
BAUDOUIN m , roi de Jérusalem , né en
1130, mort le 23 février 1163. Il succéda à Foul-
ques son père en 1143, et gouverna d'abord
sous la tutelle de sa mère Mélisande. Sous
son règne , les chrétiens d'Orient perdirent le
comté d'Édesse, envahi par Zenghi , sultan d'A-
lep. La nouvelle de cette perte donna lieu à une
nouvelle croisade, qui eut pour chefs l'empereur
Conrad et Louis le Jeune, roi de France. A
l'arrivée de ces deux princes, l'an 1 148, enPales-
tine , Baudouin se joignit à eux pour faire le
siège de l'importante ville de Damas; entre-
prise que la jalousie et l'avarice des Francs de
Syrie rendit infructueuse. Pour contenir la gar-
nison musulmane d'Ascalon, il fit relever et for-
tifier en 1149 l'ancienne vflle de Gaza. Le 19
août 1153, il prit la ville d'Ascalon, après sept
783
BAUDOUIN
784
mois de siège, et en fit don à son frère Âmaury.
Il se rendit maître en 1159 de Césarée, qu'il
céda à Renaud prince d'Antioche. Baudouin ne
laissa pas d'enfants ; Amaury lui succéda.
BACDOUiN IV, roi de Jérusalem, né^n 1160,
mort le 16 mars 1186. H succéda à son père
Amaury en 1173, et régna d'abord sous la tu-
telle de Milon de Planci. Le 25 novembre 1177,
Baudouin défit, dans la plaine de Rama, Saladin,
qui venait , avec des troupes innombrables , at-
taquer Jérusalem; et Dieu donna la victoire,
<lit une chronique manuscrite , aux chrestiens ,
pour ce qu'ils avaient la vraie crois avec eux.
Mais leurs affaires en Palestine n'en devinrent
pas meilleures ; elles dépérissaient, au contraire,
chaque jour, par l'accroissement delà puissance
de Saladin. Le sultan , maître de l'Egypte et de
la Syrie, surprit en 1178 Baudouin près de Si-
don, le défit, et fut sur le point de le faire pri-
sonnier. Saladin battit encore les croisés le 10
avril 1179, et prit la forteresse du Gué de Ja-
cob, construite peu de temps auparavant sur les
bords du Jourdain. En 1182, au commencement
de l'été , Baudouin remporta une victoire signa-
lée sur Saladin , près de Tibériade. Celui-ci était
à la tête de vingt mille hommes , et les chrétiens
n'avaient pas plus de sept cents chevaux , avec
trois ou quatre mille fantassins. L'année suivante,
.Baudouin, devenu lépreux et incapable d'agir,
maria Sibylle , sa sœur, veuve de Guillaume de
Montferrat, dit Longue-Épée, à Gui de Lusi-
gnan, fils de Hugues le Brim; elle apporta en dot
le comté d'Ascalon et de Joppé. Son dessein, en
faisant cette alliance, était de donner un régent
au royaume , et im tuteur à Baudouin son ne-
veu, et héritier présomptif de sa couronne. Mais
Gui ne garda pas longtemps la régence ni la
tutèle : elles lui furent ôtées à la demande des
barons , qui l'en jugeaient incapable , pour être
données l'une au comte de Tripoli, l'autre au
comte d'Édesse. Baudouin voulut même , à la per-
suasion des ennemis de Lusignan, faire casser son
mariage. Mais Lusignan, sensible à ces affronts,
quitta la cour, et se retira avec sa femme à Asca-
lon. Il n'y reste pas tranquille. Baudoum, ayant as-
semblé les prélats et les barons, le fit citer à leur
tribunal. Lusignan prétexte une maladie , poui"
s'excuser de comparaître. Sur le refus que les ba-
rons firent de le juger sans l'entendre, le roi, tout
infirme qu'il était,'marcha vers la ville d'Ascalon,
dont il trouva les portes fermées. Il les frappa
plusieurs fois de sa main, tandis qu'on lui criait
du haut des murailles de se retirer. Il pritce parti,
et revint à Jérusalem avec la honte d'avoir com-
promis son autorité. En 1 1 84 Baudouin , voyant
le triste état du royaume et les progrès rapides
de Saladin , envoya le patriarche de Jérusalem ,
avec les deux grands maîtres de l'Hôpital et du
Temple, en Occident, pour implorer le secours
des princes chrétiens. Pendant leur traversée,
Baudouin mourut à l'âge de vingt-cinq ans, sans
laisser d'enfants et sans avoir mêrne été marié.
Son neveu, couronné par ses soins le 20 novem-
bre 1183, sous le nom de Baudouin V, mourut
en 1185, empoisonné, dit-on, par sa mère Sibylle,
épouse en premièresmoces de Guillaume, comte
de Montferrat, et devenue depuis la femme de
Guy de Lusignan , auquel elle aurait voulu as-
surer ainsi la couronne.
Gaillaame de Tyr. — yirt de vérifier les dates. — Lc-
beau, Histoire du Bas-Empire.
m. Les Baudouin, empereurs de Consiantinople.
BAUDOUIN I, empereur français de Consian-
tinople, né à Valenciennes en 1 171, mort en 1206
( le 14 avril 1205, suivant une chronique du qua-
torzième siècle). Fils de Baudouin, comtedu Hai-
naut, et de Marguerite, sœur de Philippe, comte
de Flandre, il prit la croix en 1200 avec son frère
Thierry, et se joignit aux Vénitiens en 1202.
Une flotte considérable , commandée par le doge
Dandolo , se dirigea sur Constantinople , choisi
pour point d'attaque, sur les supplications d'A-
lexis l'Ange, qui s'était rendu à Venise dans ce
but, et aussi pour faire rétablir sur le trône impé-
rial son père, qu'Alexis UI l'Ange avait fait empri-
sonner, et auquel il avait fait crever les yen x. Deux
ans après, Baudouin entra dans Constantinople,
et fut couronné empereur le 16 mai 1204, dans
l'église de Sainte-Sopliie. Cette cérémonie faite ,
les croisés procédèrent à un nouveau partage.
Le marquis de Montferrat s'adjugea la Thessa-
lie, qui le rapprochait des États du roi de Hon-
grie , son beau-frère ; le comte de Blois eut la
Bithynie, avec le titre de duché. Un gentilhomme
de Bourgogne, nommé la Roche, obtint Athènes.
Guillaume de Champlitte, seigneur franc-com-
tois , eut l'Achaïe , ou la Grèce proprement dite.
On créa diverses principautés pour récompenser
les différents chefs de l'expédition; mais les mieux
partagés furent les Vénitiens ( Voy. Dandolo
(Henri), doge de Venise). Baudouin ne séjourna
pas longtemps dans sa capitale. Il se mit à poursui-
vre l'usurpateur Murzuphle, qui occupait encore
la Thrace. Celui-ci fut arrêté près du Bosphore
par Thierri de Loos , et amené au nouvel empe-
reur, qui le condamna à être précipité du haut
d'une colonne élevée. Et oyez , dit Villehar-
douin, une grant merveille, que en celé co-
lumne, dont il chait aval, avait images de
maintes manières avrées en marbre. Et entre
celés images si en avait une qui est laborée
en forme d^empereur, et celé si chait autre
val. Car de long-temps est profeticie qui au-
rait un empereur en Constantinople , qui de-
vait estre gitez aval de la columne. Et ensï
fut celé semblance et celé profeticie avérée.
L'année suivante, Baudouin fut défait le 15 avril
près d'Andrinople , et fait prisonnier par Joan-
nice , roi des Bulgares , que les Grecs avaient
appelé à leur secours. Ce roi barbare, après
avoir retenu Baudouin près d'un an dans les fers,
lui fit couper les bras et les jambes, et jeta ie
corps dans un précipice, où il devint la proie des
785
BAUDOUIN
r86
oiseaux, et ne mourut qu'au bout de trois jours.
Tel est le récit que Nicétas Chômâtes fait de la
mort deBaudouin. D'autres historiens, particuliè-
rement Meyer et Raynaldi, laissent en doute s'C
fut tué sur le champ de bataille, ou s'il mou-
rut en prison. Cette dernière version paraît la
plus vraie, à en juger par la réponse que le roi des
Bulgares fit au pape Innocent m , qui lui avait
écrit pour demander l'élargissement de l'empe-
reur. Joannice dit au pape qu'il ne pouvait lui
donner cette satisfaction, parce que Baudouin
était mort dans sa prison : quia debitum carnis
exsolverat, cum in carcere teneretur {Gesta
InnocentiilII, pag. 117 ). Baudouin est fort loué
même par tes Grecs , pour sa charité, sa justice
et sa chasteté. D avait épousé Marie de Cham-
pagne, fille de Philippe, roi de France, et laissa
deux filles.
Nlcétas Chômâtes. — Chronique de la conquête de
Constantinople et de l'établissement des Francs en Ma-
rée, par un auteur anonyme du quatorzième siècle, tra-
duite du grec en français par J.-A. Buchon; Paris, 18îS. —
Le Beau , Histoire du Bas-Empire,
BAUDOUIN II, dernier empereur français de
Constantinople , né en 1217 , mort en 1273. Il
était fils de Pierre de Courtenay et d^Yolande ,
sa seconde femme. Il succéda en 1228 à son
frère Robert. Il s'associa à l'empire Jean de
Brienne, comte de la Marche, dont il avait épousé
la fille. Assiégé deux fois dans Constantinople
par Vatace, empereur de Nicée, et par Azan, roi
des Bulgares, il fut trop faible pour résister à
la ligue de ses ennemis, et se rendit en Italie pour
solliciter le secours du pape. Il fut très-bien ac-
cueilli à la cour de Louis IX, roi de France, dont
il stimula le zèle par le présent qu'il lui fit de la
couronne d'épines , relique vénérée dans toute
la chrétienté. En 1239, Baudouin partit pour
Constantinople avec une troupe de croisés;
mais ceux-ci le quittèrent en route, et prirent
le chemin de la Palestine. D sollicita ensuite de
nouveaux secours, avec lesquels il parvint à
remporter quelques avantages sur Vatace. Celui-
ci, mort en 1255, eut pour successeur son fils
Théodore Lascaris le jeune, qui ne régna que
quatre ans , et laissa la couronne à Jean Lasca-
ris son fds , âgé de huit ans , sous la régence
d'un nommé Muzalon. Michel Paléologue , ayant
fait tuer ce tuteur, se fit déclarer régent à sa
place, et prit, le 1^" décembre 1259, le titre
d'empereur, conjointement avec Jean Lascaris.
Paléologue conçut ensuite le projet de chasser
les Français de la Grèce, et de se rendre maître
de Constantinople. Il fit investir cette capitale,
y entra par un souterrain le 29 juillet 1261 , et
força la garnison de lui céder la place. Bau-
douin vit de son palais la ville incendiée. Il quitta
les ornements impériaux, qui furent portés à Pa-
léologue, et, s'étant déguisé, il entra dans une
barque qui le transporta dans l'île de Négrepont ;
delà il se retira en Italie, où il mourut dans l'obs-
curité à l'âge de cinquante ans. Sa femme Mar-
the de Brienne, fille de Jean de Brienne, lui donna
un fils unique, Philippe, qui porta le vain titre
d'empereur et mourut en 1285.
Du Cange, Histoire de Constantinople , l\v. 4 et 6. —
Du Bouchet , Histoire de la maison de Courtenay. —
Le Beau , Histoire du Bas-Empire.
IV. Les Baudouin écrivains , savants , artistes.
BAUDOUIN D'AVESNE, sire de Beaumont,
chroniqueur, mort en 1289. Il écrivit l'Histoire
généalogique des comtes de Hainaut,ioïdi\ àes-
cendait. Cette chronique a été publiée par J. Le-
roy, Anvers, 1693, in-fol. (57 pages). On en
trouve un extrait dans le t. m du Spicilegium
ded'Achery. Enguerrand de Coucy, dit le Grand,
en tira le Lignage de Coucy et de Dreux, qu'il
continua jusqu'en 1303.
Val. André, Bibl. Belg. — Du Chêne, Généalogie des
princes du Luxembourg.
* BAUDOUIN DE NiNOVE , chanoinc de l'église
abbatiale de Ninoveen Flandre, de l'ordre^' des
Prémontrés , vivait à la fin du treizième siècle.
D a laissé une chronique depuis la naissance de
J.-C. jusqu'à l'année 1294: cette chronique était
conservée parmi les manuscrits de l'abbaye de
Ninove. Jean le Page en parle dans la Biblio-
thecaPrsemonstratensis,l\b. I,cap. 17, pag. 306.
Ch. R.
Vossius, de Hisloricis latinis, cap. 60. — Valère An-
dré, Bibliotheca Belgica, fistg. 101. — Caslm. Oudln ,
Com. de Script, écoles., tom. III, col. 620.
* BAUDOUIN DE Paderborn , connu sous
le nom de Balduinus Parochus , parce qu'il
était curé de cette ville, vivait vers 1418. Il com-
posa une Histoire universelle depuis les pre-
miers temps jusqu'à son époque.
Possevin, Apparatus Sacer. — Vossius , de Hist. la-
tinis.
* BAUDOUIN I^Antolne-François) , graveur,
né à Dixmude en 1640, mort à Paris en 1700:
II fut élève de Van der Meulen. Les gravures de
cet artiste produisent un bon effet. Les princi-
pales sont : une Chasse au Cerf, — un grand
Paysage avec le voyage de la reine à Ver-
sailles ; — deux belles Perspectives des jardins
italiens; — Vues des châteaux de Joux, de
Versailles, de Vincennes, de Fontainebleau.
Hébert, dans son Dictionnaire pittoresque , a fait
de ce graveur deux personnages distincts , sous
les prénoms d'Antoine et de François.
Nagler, Neues Allgemeines Kilnstlcr-Lexicon.
BAUDOUIN (Benoît), antiquaire français, na-
tif d'Amiens, mort à Troyes en 1 632 . H fut d'abord
cordonnier, comme son père, n étudia ensuite la
théologie, et devint principal du collège de Troyes.
On a de lui : de Calceo antiquo et mystico ;
Paris, 1615, in-8°, ouvrage ciu-ieux dont Fries
donna une nouvelle édition , Amsterdam, 1667,
in-12, en y ajoutant le traité de Nigronus, de Ca-
liga veterum (Leyde, 1711, in-12; Leipzig,
1733, in-12). L'auteur fait remonter l'origine des
chaussures à Adam.
Nicéron, Mém,oires.
BAUDOUIN {François) , théologien et juris-
consulte, né à Arras le 1*"^ janvier 1520, mort à
787
BAUDOUIN
788
Paris le 3 novembre 1573, enseigna successive-
ment le droit à Bourges, à Angers, à Paris, à
Strasbourg, et à Heidelberg. Antoine de Bour-
bon, roi de Navarre, qui lui confia l'éducation
d'un de ses fils naturels , l'envoya au concile de
Trente pour être son orateur. Henri DI, n'étant
encore que duc d'Anjou, lui proposa d'écrire la
justification de la Saint-Barthélémy; Baudouin
s'y refusa, ce qui ne l'empêcha pas d'enti'er au
conseil de ce prince. Il momut au moment où il
se disposait à le suivre en Pologne. On a de lui
un commentaii'e sur lesllnstitutes de Justinien ,
et plusieurs opuscules de jurisprudence, d'iiis-
toire, de théologie et de controverse; ceux qui
concernent le droit ont été recueillis en corps par
Heineccius, et forment le tome I de sa Jurïspru-
dentia romana et attica;]'Leyde, 1738-1741,
3 vol. in-fol.
Nicéron, Mémoires, t. XXVUI. — Sainte-Marthe, Élo-
ges. — La Croix du Maine et Duverdler, Bibliothèques
françaises.
BAUDOUIN (jFranfois-Zeaw ), imprimeur-li-
braire, né à Paris en 1759, mortà Antony, près
Paris, en 1838. Nommé député du tiers état aux
états généraux , il obtint l'emploi d'imprimeur
de l'assemblée nationale. Dès les premières séan-
ces , il offrit d'imprimer gratis la liste des pen-
sions données par la cour. A la fin de juin 1789,
il parvint à sauver de la fureur du peuple l'ar-
chevêque de Paris. Il fut moins heureux dans
ses efforts en faveur du malheureux Foulon. Au
mois d'août 1791, il fit hommage à Tassemljlée
nationale du premier volume des procès-ver-
baux des séances. Il refusa, au 17 juillet 1792,
d'imprimer la pétition du Champ-de-Mars, et dès
ce moment il perdit la confiance des patriotes.
Au 10 août , il sauva plusieurs Suisses poursui-
vis par le peuple. Vers cette époque il acheta
le Logographe , journal spirituellement rédigé,
dont les opinions étaient opposées aux principes
révolutionnaires. II en envoyait régulièrement le
premier exemplaire à Louis XVI, qui ne se cou-
chait, dit-on, jamais sans l'avoir lu, même lorsque
l'envoi avait lieu après minuit. Ce journal fut
supprimé le 15 août 1792. Le parti de la Gironde,
tout-puissant alors, força Baudouin de confier à
Louvet , avec un traitement de dix mille francs,
la rédaction du Journal des Débats, dont il
était également propriétaire. Sous la convention,
Baudouin s'effaça le mieux qu'il put; ses presses
appartenaient à tout parti qui triomphait. Com-
promis au mois d'octobre 1792 par les papiers
ti'ouvés dans l'armoire de fer, il vint se présen-
ter à la ban-e de la convention , et déclara qu'il
n'avait jamais rien reçu des scélérats qui dis-
posaient de la Liste civile. Ces expressions
témoignent de l'effroi qu'avait causé à Baudouin
cette dénonciation , qui du reste n'eut pas de
suite. Dès lors il se mit à suivre avec assiduité
les séances des jacobins, et déposa sur le bureau
du président sa médaille d'électeur de 1789,
« parce que, disait-il , elle portait l'empreinte
d'un tyf au. » Il se fit ïêcevou- au comité révo-
lutionnaire de la section des Tuileries. Après le
9 thermidor il fut arrêté, renfermé à Vincennes,
au Luxembourg, à la Force, et allait être trans-
féré au château de Ham, lorsqu'il M rendu à la
liberté. En 1805, il fut appelé à Saint-Péters-
bourg pour y [fonder une imprimerie. Ses plans
allaient être mis^à exécution; déjà même on lui
avait donné le titre de directeur de l'imprimerie
impériale , lorsque la guerre éclata de nouveau
entre la Russie et la France. Le projet fut
ajourné. Baudouin, qui était resté en Russie jus-
qu'en 1809, ne reçut pas d'indemnité pour ses
déplacements et la perte de son temps ; il rentra
alors en France, et publia en 1810 un Projet de
règlement pour l'imprimerie et la librairie,
1 vol. in-4°. Il obtint ensuite l'emploi de contrô-
leur en chef dans les droits réunis à Groningue.
A la révolution de Hollande, en 1813, il revint à
Paris , et fut employé au ministère de la police
générale, section de l'imprimerie et de la librai-
rie, jusqu'en 1821. Depuis cette époque, il vécut
dans une modeste retraite. — Ses fils exercèient
le commerce delalibraiiie ; VnTLà'Q\x\, Alexandre
Baudouin , qtii fût secrétaire de la présidence
de la chambre des représentants des Cent-Jours,
est auteur de quelques écrits concernant l'im-
primerie et la librairie, entre autres : Notice sur
la police de la presse et de la librairie sous
la monarchie, la république et Vempire, in-8°;
Paris 1852; on y trouve des aperçus et des do-
cuments intéressants.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique dé la France.
* BAUDOUIN (l'abbé Gabriel ), prêtre fran-
çais de la congrégation de Saint-Vincent de Paul,
fondateur du grand hospice de l'Enfant Jésus à
Varsovie, né le 5 avril 1689 à Avesnes en Flan-
dre, mort le 10 février 1768 à Varsovie. Venu
en 1717 en Pologne, l'abbé Baudouin s'y distin-
gua tellement pendant plus d'un demi-siècle par
toutes les vertus évangéliques , qu'il lui fut
donné d'ériger la première maison d'enfants
trouvés et le premier hôpital digne de ce nom,
aux frais de la bienfaisance particulière , que le
roi Auguste IH et la diète du couronnement
de Stanislas Poniatowski consolidèrent ensuite
par des dotations considérables, et qui aujour-
d'hui encore est à la tête des établissements de
charité de la capitale de ce pays. Un trait suf-
fira pour dépeindre l'abbé Baudouin. Il arrive
une fois en solliciteur dans une grande maison,
où le jeu absorbait l'attention de la société.
Une timide supplique est hasardée auprès du
banquier; elle passe inaperçue. L'abbé ose
revenir à la charge ; mais l'homme tenant les
cartes subissait en ce moment une forte perte,
et, sous le coup d'une excitation fébrile, ne ré-
pond à sa demande que par un soufflet. « Voilà
pour moi, fit le digne successeur de saint Vin-
cent de Paul; mais qu'y aura-t-il pour mes or-
phelins? » A ce mot, son brutal offenseur sfc
Jette à son cou pour lui demander pardon, et l'on
789 BAUDOUIN
se doute combien la quête du noble représentant
de la religion dut se trouver grossie en im clin
d'oeil et de toutes parts. C. Morozevitch.
J.-N. Niemcewiez, Spiewy Mstoryane { Chants histori-
ques) ; Varsovie, 1819, in-S". — BrodrinskI, X>rjeta, wyda
nie zupetne i pomnoione, œuvres, édition complète;
Vitna. 1844. 10 vol. Sn-S". — Mata-EncyUopedya potska
(Petite Encyclopédie polonaise ) ; Leszno, 1841, Iq-S".
BAUDOUIN {Jean ). Voy. Baudoin.
* BAUDOUIN {Louis-Marie), prêtre et fon-
dateur des dames Ursulines de Jésus , né le 2
août 1765 à Montaigu, diocèse de Luçon, mort
à Chavagnes le 12 février 1835. Il fit ses étu-
des à Luçon , au séminaire des lazaristes , et se
réfugia en Espagne pendant la révolution. A la
nouvelle d'une amnistie accordée au clergé , il
rentra en France, et se rendit aux Sables d'O-
lonne. Là, de concert avec une. pieuse dame, an-
cienne religieuse hospitalière, il résolut de for-
mer une société de jeunes filles, destinée adon-
ner une éducation chrétienne aux jeunes per-
sonnes, surtout dans les campagnes. Diverses
circonstances le mirent dans la nécessité de
différer l'exécution de son projet. Enfin, grâce
aux efforts persévérants du digne ecclésiastique,
la Congrégation des dames Ursulines de Jésus
reçut une forme régulière, et prit bientôt un ra-
pide accroissement.
Feller, Dictionnaire historique.
* BAUDOUIN { Marie- Ag laé ) , femme de
lettres, née à Carouge le 22 mai 1764, morte le
22 octobre 1816. On a d'elle : la Petite Cen-
drillon, ou Histoire d'une jeune Orpheline;
Paris, 1820, in-18; — le Coin du feu de la
Bonne Maman, 4" édit.; Paris, 1821, 2 vol.
in-18.
Quérard, la France littéraire.
* BAUDOUIN {Pierre- Antoine), peintre fran-
çais en miniature et à la gouache , né à Paris
le 14 octobre 1723 , mort à Paris le 15 décembre
1769. Reçu à l'Académie de peinture en 1763 ,
il a exposé aux salons de 1761, 65 et 67, plu-
sieurs œuvres, dont Diderot parle avec quelque
détail. Il avait épousé, le 8 avril 1758, la fille ca-
dette de Boucher ; et voici ce qu'on lit dans la
correspondance de Grimm , à propos de la mort
de ce dernier : « Baudouin, son second gendre ,
est mort l'hiver dernier, jeune aussi, épuisé par
le travail et par les plaisirs. Il peignait à goua-
che ou en miniature, et il s'était fait un petit
genre lascif et malhonnête qui plaisait beaucoup
à notre jeunesse libertine. « P. Ch.
Mariette, Abecedario, publ. par MM. de Cbennevière
et de Montaiglon dans les Archives de l'art français.
* BAUDOUIN {Simon-René ), graveur français,
né le 13 avril 1723; on ignore la date de sa mort.
Lieutenant des grenadiers dans les gardes-fran-
çaises, puis colonel d'infanterie, il eut un goût
marqué pour les arts. On a de lui soixante-
trois gravures in-folio, représentant les diverses
manœuvres de l'infanterie française; quelques
batailles d'après Jos. Parrocel, et de petits pay-
sages d'après Michault et autres, 1757.
BAUDRAIS
790
Heinecken , Dictionnaire des Artistes. — Strult, Dict.
of Ençrr. — Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.
*BAUDOUX ou BEAUDoux {Robert), gra-
veur, né à Bruxelles, vivait vers 1620-1628. On a
de lui : des dessins de vaisseaux , des scènes ma-
ritimes , des gravures exécutées pour l'Académie
de l'Épée, et publiées à Anvers, en 1628, par Gi-
rard Thibault; — \m portrait de Chrétien, prince
héréditaire de Danemark, fils de Chrétien IV}
— une Histoire de Joseph, en douze planches;
— une Nativité, oixl'on remarque une vache sur
le dernier plan; — un Vieillard et sa Jemme
demandant V aumône; et d'autres gravures
d'après Henri Goltz.
Heinecken, Dictionnaire des Artistes.
*BAUDOZIANUS OU AB ARCA BAUDOZA
{Pierre^, surnommé Cestius , jurisconsulte et
critique français, vivait dans la dernière moitié
du seizième siècle. On a de lui : Poeticee latinx
Thésaurus libris decem ; Lyon, 1586, in-S" ; —
Poeticee elocutionis Formulée; Lyon, 1590,
in-12 ; — Gommentarium in Institutiones ju-
ris civilis; — Corpus juris glossarum; Lyon,
1593, in-4°; Genève, 1614, in-4°.
Morhof, Polyhistor.
BAUDRAIS {;Jean ) , littérateur français, né à
Tours le 14août 1749, mort le4 mai 1832. Il vint
à Paris à l'âge de 20 ans, s'y maria, et donna à
l'occasion de la naissance du Dauphin, en 1781,
l'Allégresse Villageoise , divertissement mêlé
de chants et de danses. En 1782, il publia un
poëme héroï-comique, intitulé la Vanité est
bonne à quelque chose; et en 1783, un diver-
tissement en vers, à l'occasion de la paix, sous
le titre du Dieu Mars désarmé. Dès le com-
mencement de la révolution, Baudrais fut chargé
de divers emplois publics. On l'a vu successive-
ment commissaire de son district ( celui des Filles
Saint-Thomas), employé à la signature des as-
signats, contrôleur général de ce papier-mon-
naie, deux fois" membre du corps électoral, mem-
bre du conseil général de la commune, mem-
bre du corps et du bureau municipal. Ce fut en
cette dernière qualité qu'il reçut et contre-signa
le Testament olographe de Louis XVI, et que
sous le régime de la terreur, il exerça les attri-
butions de censeur. Il était administrateur de
police, juge de paix de la section de la Halle-aux-
Blés, à l'époque où il fut envoyé à la Guadeloupe
pour y exercer les fonctions de juge au tribunal
civil, criminel et d'appel en matière de commerce
et de prises maritimes. Il résidait depuis trois
ans dans cette colonie, lorsque, par suite de
l'explosion de la machine infernale (3 nivôse
an ES), il fut déporté de la Guadeloupe à Cayenne,
comme ayant été mis sur la liste des auteurs ou
complices de cette conspiration royaliste, bien
qu'il se fûtsignalé par des opinions très-différentes,
et qu'U se trouvât à quinze cents lieues de Paris
lorsqu'elle éclata. Il fut cependant chargé à
Cayenne du greffe du tribunal civil , criminel, de
commerce, etc., des fonctions de notaire et de la
791 BAUDRAIS -
tenue des registres de l'état civil, fonctions qu'il
cumula pendant trois ans , mais dont il dut se
démettre, ayant refusé de prêter serment à l'em-
pereur Napoléon. Retiré avec sa femme, qui l'a-
vait accompagné dans le lieu de sa déportation
aux États-Unis d'Amérique, il y passa treize ans,
vivant du travail de ses mains. De retour en
France en 1817, Baudrais donna de sa per-
sonne un démenti aux auteurs d'une Kographie
qui le font mourir vers 1801 , par suite de la
conspiration du 3 nivôse, après l'avoir confondu
avec un sieur Baudray qui a tenu le café des
Bains chinois, sur le boulevard des Italiens, Il
mourut du choléra à l'âge de quatre-vingt-trois
ans. Outre les pièces citées, on a de lui : Étren-
nes de Polymnie; — Choix de chansons ; — Ro-
mances et Vaudevilles, avec des airs notés,
5 vol. in-S"; Paris, 1785-1789; — Essai sur
l'Origine et les progrès de l'art dramatique en
France, 3 vol. in-8°; Paris, 1791 (ouvrage ina-
chevé). Enfin, il édita avec Le Prince la Petite
Bibliothèque des Théâtres, 72 vol. in-8'*; Paris,
1783-1790 (Collection incomplète).
Biographie des Contemporains.
BAUDRAN ( Barthélémy), théologien jésuite ,
né vers 1730 à Vienne en Dauphiné, mort à Lyon
vers la fin du dix-huitième siècle. On a de lui de
nombreux ouvrages , réunis sous le titre : Œu-
vres spirituelles de Baudran ; Lyon, 1 777, in-8°.
Baudran, souvent sous le voile de l'anonyme, a
publié séparément : l'Ame contemplant les
grandeurs de Dieu, avec l'Ame se préparant
à l'éternité; Lyon, 1778, in-12; — l'Ame éle-
vée à Dieu; Lyon, 1776, in-12 ; — l'Ame éclai-
rée par les oracles de la sagesse dans les pa-
raboles de béatitudes évangéliques ; Lyon,
1776, in-12; — l'Ame affermie dans la foi;
Lyon, 1777, in-12 ; — l'Ame intérieure, ou Con-
duite spirituelle dans les voies de Dieu; Lyon,
1776, in-12.
Alcgambe et Rlbadeneira, Scriptores Soc. Jesu.
BAUDRAN (Mathieu), membre de la con-
vention nationale, mort à Vincennesen 1812. Il
était juge au tribunal du district de Vienne en
Dauphiné, lorsqu'en 1792 il fut élu député de la
convention nationale. Il vota la mort de Louis XVI,
et fut envoyé en mission dans le département
de la Mayenne. C'est lui qui fut chargé du rap-
port do la commission d'enquête dans l'affaire
Carrier. Son mandat fini, il refusa de faire partie
des conseils. Il reprit les fonctions d'avocat, qu'il
avait exercées avant la révolution.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France.
BAUDRAN OU BACDRAND(McAe^4n?0^ne),
géographe, né à Paris le 28 juillet 1633 , mort le
29 mai 1700. n étudia au collège de Clermont
sous le père Briet, et prit du goût pour la géo-
graphie en corrigeant les épreuves de l'ouvrage
de son maître, intitulé Parallela Geographiee
veteris et nova;. U devint ensuite secrétaire des
cardinaux Antoine Barberin et de Camus, et assista
en cette qualité à plusieurs conclaves. On a de
BAUDRaND
792
lui : une édition du hvre de Paphe Masson , Des-
criptio fluminum Galliœ, 1578; — une édition
augmentée de moitié dn Lexicongeographicum
dePh. Ferrarius, 1670, in-fol. ; — Geographia
ordine litterarum disposita, in-fol., 2 vol.,
1681 et 1682; — Dictionnaire géographique
et historique, 2 vol. in-fol. ; Paris, 1705. Cet
ouvrage, qui est en grande partie une traduction du
précédent, fut achevé par le bénédictin dom Gelé,
et publié par le frère de l'auteur. Antoine Bau-
dran a laissé en manuscrit : Geographia chris-
tiana, sive Notitia archiepiscopatuum et
episcopatuum totius orbis, etc.
Nicéron, Mémoires, t. II. — Trentus, Animadv. philo-
log., t. VIII, p. 61-30.— Fabrlclus, Centur. Plagiar.
BAUDRAND (Henri), théologien, né à Paris en
1637, mort à Beaune en Gâiinaisle 18 octobre
1699. Il fut directeur en théologie, et curé de
Saint-Sulpice à Paris. Il a laissé un Recueil
manuscrit des actes de la faculté de théolo-
gie de Paris , 4 vol. in-fol. Ce manuscrit a été
conservé à labibl. du séminaire de Saint-Sulpice.
Moréri, Dictionnaire historique.
* BXVDRXJiV (Mari€-Étienne-François-Hen-
ri, comte), général français, né le 21 août 1774 à
Besançon (Doubs), mort à Paris le 10 septembre
1848. Destiné d'abord à la carrière du barreau ,
le jeune Baudrand préféra celle des armes. Il
entra comme soldat dans le deuxième bataillon
du Doubs, et servit à l'armée du Rhin depuis le
mois de fructidor an F' de la république jusqu'au
22 ventôse an XI. Admis à l'école du génie de
Metz en qualité d'élève sous-lieutenant, il obtint
le grade de lieutenant à sa sortie de l'école le
l^' germinal an III , devint capitaine le l^*" ther-
midor suivant, et fut successivement attaché aux
états-majors de l'armée d'Angleterre, deMayence,
de Naples et d'Italie , où ses seiTÏces lui conci-
lièrent l'estime et la bienveillance de ses supé-
rieurs. Atteint de deux coups de feu , le 3 prai-
rial an Vin , à la défense de la tête du pont du
Var, Baudrand suivit le général Suchet lorsqu'il
se porta sur Gênes avec sa division , assista au
blocus de Savone, au siège de Peschiera, et eut
la direction de cette place après sa reddition, le
l^' frimaire an IX. H fit, dans l'état-major du
prince Murât, la campagne de Tan XIV, retourna
à l'armée de Naples en 1806, se trouva au siège
de Gaëte , et fut promu au grade de chef de ba-
taillon. Le 15 juillet 1807, il partit avec le corps
d'armée destiné à occuper les îles Ioniennes, et
remplit les fonctions de dh-ecteur de fortifica-
tions à Corfou depuis le 15 octobre 1808 jusqu'au
mois de juin 1813, où il fut nommé colonel.
En 1815, Napoléon lui confia les fonctions de
chef de l'état-major général du génie de l'armée
du Nord. Il prit part à la bataille du Mont-Saint-
Jean , suivit l'armée de la Loire , et ne s'en sé-
para qu'après le licenciement. Après la seconde
restauration, il fut chargéparle gouvernement de
quelques missions importantes dont il s'acquitta
avec succès. On le nomma bientôt directeur des
793
BATJDRAND — BAUDRILLART
794
fortifications à Cambrai, et général de brigade le
29 avril 1821. Après la révolution de 1830, Bau-
drand fut nommé lieutenant général", et accom-
pagna le prince royal dans les différentes excur-
sions qu'il fit à Londres , en Belgique, et dans les
principales villes du Midi. Élevé à la pairie le
1 1 octobre 1832 , il assista, comme aide de camp
du duc d'Orléans, au siège d'Anvers, et fut en
1837 nommé gouverneur du comte^de Paris. Sa
veuve s'est remariée avec l'un des peintres les
plus distingués de l'école française, M. Ary
Scheffer. A. Amic.
Les Fastes de la Légion d'honneur.
*BAUDREXEL ( Philippe- Jacques) , théolo-
gien et compositeur de musique, né à Fies
(Souabe) vers 1635, mort vers 1700. On a de
lui : Primicias musicalis, continentes Te
Beum, Missas, Requiem, Mottettas Sexdecim,
De communi quinque et sex voc. concert, cum
duo. violinis, etc.; Ulm, 1664, in-4o ; — Psalmi
vespertini de Dominica, de B. Virgine, Apos-
tolis et Jestis totius anni, in primis et seciin-
dis vesperis; Cologne, 1668, in-4°.
C. à Beughem , Bibl. Mathem.
BAVDRi. Voy. Balderic.
BAtTDRicouRT (Jean de), maréchal de
France, mort à Blois le 11 mai 1499. H était fils
de Robert, bailli de Chaumont et capitaine de
Vaucouleurs , qui présenta Jeanne d'Arc au roi
Charles Vil. Il s'attacha d'abord à Charles le Té-
méraire , et se Joignit à lui pendant la guerre
du Bien public. Depuis il passa au service de
Louis XI, qui lui donna le collier de l'ordre de
Saint-Michel vers 1472, et le fit, en 1480, gou-
verneur de la Bourgogne et de Besançon. En 1477
il fut envoyé en ambassade auprès des cantons
suisses , et obtint du gouvernement que défense
fût faite , sous peine de la vie, à tous les citoyens
de la république de porter les armes contre la
France. Après la mort de Louis XI, U resta fidèle
à Anne de Beaujeu. Pendant la réaction féodale
de 1488, il contribua beaucoup à la victoire de
Saint-Aubin, et reçut en récompense le bâton de
maréchal. En 1495 , il suivit Charles Vin dans
son expédition d'ItaJie. Il mourut sans laisser de
postérité, et fut enterré dans l'église des Minimes,
à Plessis-lez-Tours.
Pinard, chronologie militaire, t. U. — Anselme, Hist,
penéalog. et chronolog. de la maison royale de France,
t. VI. — Le Bas, Dictionnaire encyclop. de la France.
*BArDRiMONT (Alexandre-Édouard), chi-
miste français, naquit à Compiègne en 1806. Il
fut d'abord pharmacien des hôpitaux de Paris,
étudia ensuite la médecine , et fut reçu docteur
en 1831. A cette époque il s'établit à Valenciennes,
où il rendit de grands services pendant la pre-
mière invasion du choléra. De retour à Paris, il
devint successivement préparateur de chimie au
collège de France et professeur agrégé à la fa-
culté de médecine. Il est aujourd'hui professeur
de chimie à la faculté des sciences de Bordeaux.
Ses principaux ouvrages sont : Introduction à
l'étude de la chimie par la théorie atomique,
Paris, 1834, in-8°; — Quel est l'état actuel de
la chimie organique, et quels secours a-t-il
reçus des recherches microscopiques? thèse
soutenue pour le concours à la chaire de chimie
organique, à laquelle fut nommé M. Dumas; —
Traité élémentaire de minéralogie et de géolo-
gie; Fans, m-8°; — Traité de chimie générale
et expérimentale ; Paris, 1845, 2 vol. in-8°; -^
un grand nombre d'articles scientifiques , dans le
Dictionnaire de physique et de chimie, etc.
Les Médecins de Paris, 1845.
BAUDRILLART ( Jacqucs-Joscph ) , Célèbre
agronome français , né à Givron ( Ardennes ) le
20 mai 1774, mort à Paris le 24 mars 1832. Fils
d'un cultivateur, il se destina d'abord à la car-
rière militaire, et suivit en 1791 le bataillon
des Ardennes. En 1795 il entra dans l'adminis-
tration, et y fut successivement employé dans les
armées de Sambre-et-Meuse , de Mayence, du
Danube et du Rhin. Mais quelques infirmités
contractées au service lui firent obtenir son congé,
et il vint à Paris en 180L En 1802, il fut ad-
mis dans l'administration des forêts, et il parvint
au grade de chef de division. On a de lui : l'Ins-
truction sur la culture du bois, traduite de
l'allemand de Hartig; Paris, 1805, in-12 : le sys-
tème d'exploitation par éclaircies, et celui de la
régénération des futaies par des enseignements
naturels, y sont enseignés pour la première fois
en France; — Sur la Combustibilité des diffé-
rentes espèces de bois, et sur les avantages
comparés que leur emploi peut offrir, tant
par rapport à l'économie du combustible que
relativement à l'intensité du chauffage; Pa-
ris, 1707, in-12 ("traduit de l'aUemand de Har-
tig); — traduction du Manuel forestier de
Burgsdorff (Paris, 1808, 2 vol. in- 8°); — Mé-
morial forestier, recueil complet et suivi des
lois, arrêtés et instructions relatifs à l'admi-
nistration forestière, de l'an 7X (1801) à l'an
XIV (1806-1807); Paris, 6 vol. in-8''; — An-
nales forestières, suite au Mémorial forestier,
avec la collaboration de MM. Doniol et Chan-
laire; Paris, 1808-1816, 8 vol, in-8''; — Collec-
tion chronologique et raisonnée des Arrêts de
la cour de cassation, depuis l'an VII (1798)
jusqu'en 1808 (avec M. Doniol); Paris, 1808,
in-S"; — Plantations des routes et ave-
nues; moyens de les rendre perpétuelles;
broch. in-8°; — Annuaîreforestier, pour 1811,
1812 et 1813; Paris, 3 vol. in-12 ; — Mémoire
sur la pesanteur spécifique des bois ; sur le
cordage des bois de chauffage ; sur les diffé-
rences en solidité et poids de la corde, sui-
vant les espèces de bois, la forme et la gros-
seur des bûches et leur dessèchement ; Paris,
1815, in-S"; — Dictionnaire de la culture
des arbres et de l'aménagement des forêts
( avec M. Bosc ); Paris, 1821 et 1823, in-4° : cet
ouvrage fait partie de l'Encyclopédie méthodi-
que, où il forme le tome TV du Dictionnaire
795
BAUDRILLART — BAUDRY
796
d'agriculture ; — Code forestier , avec un com-
mentaire, etc.; Paris, 1827, 2 vol. in-12; —
Code de la pêche fluviale , avec un commen-
taire, et suivi d'un Dictionnaire de la pêche Hu-
vialej Paris, 1829, 2 vol. in-12, avec atlas; —
Traité général des eaux et forêts, chasses et
pêches; Paris, 1821-1834, 10 vol. in-4°, avec
3 atlas gr. in-4°. Ce livre capital est divisé en
quatre parties : 1° un Recueil chronologique des
ordonnances, lois, arrêts, etc., sur lamatière;
2° un Dictionnaire général raisonné et histo-
rique des eaux et forêts; 3° un Dictionnaire
des chasses; 4° un Dictionnaire des pêches. On
y trouve toutes les méthodes de culture, d'amé-
nagement et d'exploitation des bois ; les principes
de botanique, de minéralogie, de physique et de
mathématiques apphcables à l'économie fores-
tière; l'histoire naturelle de tous les poissons qui
font l'objet de la pêche ; les dispositions réglemen-
taires de cette industrie, et la description de tous
les instruments et procédés dont on fait usage ;
l'histoire de la chasse chez les peuples anciens
et modernes; la description de toutes les espèces
et de tous les procédés de chasse, avec la bi-
bliogi'aplùe raisonnée des auteurs de toutes les
époques qui en ont traité. Le Discours prélimi-
naire de ce grand ouvrage est à lui seul un tra-
vail remarquable sur l'histoire des eaux et fo-
rêts chez tous les peuples et dans tous les âges.
Mauroy.
M, Sylv-estre, Éloge de Baudrillart, dans les Mé-
moires de la Société d'agriculture, année 1832.
*BAUDRINGHEEN OU BAtTORIGEEN, peiutl'e
à Amsterdam, vivait vers 1640. Son genre se
prêtait facilement h la gravure; il a fait un
grand nombre de portraits qui ont été gravés par
Matham, Conladus, Suyderhoef et Van Dalen.
Helnecken, Dictionnaire des artistes.
BAUDRON ( Antoine- Lawent), musicien, né
à Amiens le 16 mai 1743, mort en 1834. Il fut,
depuis 1766, chefd'orchestreduThéâti-e-Français.
Il composa la musique pour quelques pièces du
répertoire, entre autres pour le Pijgmalion de
J.-J. Rousseau ; — le Barbier de SéviUe,ea 1775;
— le Mariage de Figaro etlts chœurs d'Athalie.
Fétls, Biographie universelle des Musiciens.
* BAUDRY ou BAUD Y (...), médecin français ;
il vivait dans la première moitié du dix-huitième
siècle. On a de lui : Traité des eaux minérales
de Bourbonne-les-Bains , contenant une ex-
plication méthodique sur tous leurs usages ;
Dijon, 1736, in-8°. L'auteur était intendant des
eaux minérales de Bourbonne-les-Bains.
Carrère, Bibliotlièqtie de la Médecine.
BAiTDRY-D'ASSON (Antoine), théologien jcffl,-
séniste, natif du Poitou, mort à Paris en 1668.
A trente ans il quitta sa contrée natale, où il pos-
sédait un riche prieuré, et entra en 1647 à Port-
Royal-des-Champs, près Paris. A la suppression de
Port-Poyal en 1662, il s'établit avec de Sainte-
Marthe et du Cambout de Pont-Château dans
une maison du faubourg Saint- Antoine , où il
mourut. On lui attribue : Placet pour les àb-
besses , prieures et religieuses de Port-Royal,
contre M. l'archevêque de Paris; Paris, 1664;
— Lettre à la sœur^Madeleine de Sainte-Mel-
tide, qui avait signé le formulaire et qui rétracta
sa signature; Pafis, 1664; — Lettre à la mère
Dorothée , mise abbesse de Port-Royal par
M. l'archevêque de Paris , en 1667 ; — Lettre au
P. Annat, jésuite, touchant un écrit qui a
pour titre : la Bonne fortune des Jansénistes,
du 15 janvier 1657 ; il puWia, en collaboration de
Pont-Chàteau, de Sainte- Marthe, Antoine Ar-
nauld et Varet : Morale pratique des jésuites,
nouvelle édition à Bologne, 1669 et années sui-
vantes, 8 vol. in-S".
Dreux du Radier , BiUothèque du Poitou.
BAUDRY-b'ASSON (Gabriel), chef de Ven-
déens , né dans le Poitou en 1755, mort en 1793.
Il avait quitté le service avant la révolution , et
vivait dans une maison de campagne près de la
Châtaigneraie, quand il fut appelé au comman-
dement de la garde nationale de son canton. S'é-
tant prononcé contre les actes de l'assemblée
nationale , il fut choisi pour chef par une troupe
de paysans dans le premier mouvement de 1792,
s'empara de Châtillon-sur-Sèvre, et attaqua Mor-
tagne ; mais il fut battu par les gardes nationaux,
qui dispersèrent sa bande. H se cacha alors dans
un souterrain ; et au moment de la grande in-
surrection vendéenne , il reparut à la tête des
paysans de son canton , et cocomanda une divi-
sion de l'armée du centre. Il prit part au com-
bat de Saint-Vincent de Luçon, et fut tué à
l'attaque du Mans. Son frère Esprit Baudry
combattait dans les rangs républicains; ils se
rencontrèrent plusieurs fois sur le champ de
bataille. Un autre Baudry fut signataire du traité
de paix conclu à la jaunaye en 1795.
Biographie des Personnes marquantes de la Chouan-
nerie.
* BAUDRY DE BALZAC (Caroline), femme
peintre de fleurs et de fruits, née à Metz en 1799.
Élève de Van Spàndonlc, elle peint à l'huile et sur
porcelaine pour la manufacture de Sèvres. En
1824, elle mit à l'exposition deux beaux ou-
vrages , une corbeille de fruits et un chapeau de
paille rempli de fleurs.
Nagler, Nettes AUgemeines Kûnsller-Lexicon.
BAUDRY DES LOZIÈRES ( LouiS-NarciSSB ),
voyageur et polygraphe français, né à Paris le
\ 16 juin 1761 , mort dans la même ville le 29 juil-
' let 1841. D'abord avocat, il entra plus tard
; dans la carrière militaire, et devint colonel in*-
: pecteur des dragons à Saint-Domingue ; pui.s
: conseiller au Port-au-Prince en 1789. Les colo-
nies admirèrent son éloquence, et se montrèrent
j reconnaissantes de ses sei-vices. A son retour il
; enti'a dans les bureaux de la marine , où il se
i trouvait en 1809, lorsqu'il écrivit ses Soirées du
• faubourg Saint-Germain, que la police impé-
1 riale ne lui permit d'abord point de publier.
■ Plus tard il devint liistoriographe da ministère
797 BAUDRY
auquel il était attaché. On a de lui : Voyage à
la Louisiane et sur le continent de VAméri-r
que septentrionale, fait dans les années 1794-
1798; Paris, 1802, iD-8°; — Second voyage à
la Louisiane, 1803, 2 vol. in-8°; — les Éga-
rements du nigrophilisme ; ibid., 1 802, in-S" ; —
Aïthès, ou le Héros chéri des dieux; — Une des
plus anciennes histoires, imitée du grec,
contenant des hauts faits d'un grand homme,
son enfance, ses plaisirs, sa politique, son
élévation et la récompense de ses vertus, his-
toire aUégorique; ibid., 1804, 2 vol. in-12 : le
héros est l'empereur Napoléon ; — la Naissance
du roi de Rome, en vers anglais, dans les Hom-
mages poétiques, t. H, p. 443; — les Soirées
d'hiver dufaubourg Saint-Germain, ou Essais
sur l'esprit du temps et des conversations en
général; Paris, 1809, in-8''. Baudry des Lozières
était le beau-frère de Moreau de Saint-Méry.
Quérard, la France littéraire. — Annales maritimes,
1841, t. II.
BAUDiiER ( GiZZes-ylrwawd ), théologien, né
à Peyrusse-Massas , près d'Auch, au mois de
mars 1744; mort en 1787. Il cultiva les langues
hébraïque et gi'ecque , et professa la théologie au
séminaire d'Auch. Outre quelques manuscrits
inachevés, on a de lui une traduction des Psau-
mes; Paris (Samson), 1783, 2 vol. in-12.
CbaudoD, Dictionnaire historique.
BAUDiriN ( Dominique), théologien et orato-
rien, né à Liège le 14 novembre 1742, mort le
3 janvier 1809. D se consacra à l'enseignement de
la jeunesse, et fut longtemps professeur d'his-
toire à Maëstricht. Ses principaux ouvrages sont :
Essai sur l'immortalité de l'âme; Dijon, 1781,
in-12, réimprimé sous ce titre ; de l'Immorta-
lité de l'homme, ou Essai sur l'excellence de
sa nature; Liège, 1805, rn-12; — la Religion
chrétienne justifiée au tribunal de la politique
et de la philosophie; ibid., 1788 et 1797, in-12.
Quérard , la France littéraire.
* BXVDViss ( Adrien-François ) , peintre ,
dessinateur et graveur à l'eau forte, né à Dix-
mude en 1640, mort après 1700. D travailla d'a-
bord à Anvers , d'où il fut amené à Paris, à ce
que l'on croit, par Vander-Meulen, dont il devint
le beau-frère (12 janvier 1670), et d'après le-
quel il a gravé la plupart des pièces qui forment
son œuvre. Il retourna à Anvers en 1690, et s'y
associa, dit Mariette, avec Pierre Bout, peintre
de figures , pour la composition de tableaux où
l'un peignait les personnages et l'autre le pay-
sage.
Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes.
BAUDVS {Jean-Louis-Amable de), publi-
ciste, né à Cahors en 1761, mort à Paris en 1822.
Avant la révolution , il fut avocat du roi au pré-
sidial de Cahors. Il adopta avec chaleur les nou-
veaux principes, se déclara pour les parlements
en 1788, et se refusa à l'enregistrement des or-
donucuices qui établissaient les cours plénières.
C'est à cette conduite qu'il dut sa popularité et
— BAUER
798
la faveur d'être élevé, malgré sa jeunesse, aux
fonctions de procureur général syndic du dépar-
tement du Lot. Cependant il émigra en 179t, et se
retira à Hambourg, où il rédigea le Spectateur
du iVorc? jusqu'à l'époque du Consulat. Il rentra
alors en France, et parvint à être nommé archi-
viste du ministère des affaires étrangères, malgré
une foule d'articles furibonds publiés dans son
journal contre Napoléon Bonaparte. Le roi Murât
l'appela ensuite à Naples, et lui confia l'éducation
du prince Achille , son fils. Après le décret de
Napoléon rappelant les Français qui se trouvaient
hors du territoire de l'empire, Baudus revint à
Paris, et y resta sans emploi jusqu'après la res-
tauration, époque où il fut de nouveau attaché
au mmistère des affaires étrangères. En 1820, U
fit partie de la commission de censurer
Le Bas , Dictionnaire encyclopédique de la France. —
Lavalelle, Mémoires.
*BAïJER ( ), conseiller de cour du roi de
Prusse vers 1786, se distingua par l'invention de
deux pianos nouveaux, l'un appelé Crescendo,
et l'autre Royal-crescendo ; il fit aussi des hor-
loges à musique. L'impératrice de Russie en paya
une 3,000 roubles.
Schilling , ZeOTcon der Tonkunst.
* BAUER ( Adolphe-Gaspard), \héolo^en pro-
testant allemand, né à Heltstedt le 27 février
1662, mort le 4 mars 1719. Ses principaux ou-
vrages sont : Disp. de Religione christiana;
Wittemberg, 1685, in-4°; — Disp. de Jehova
Elohimprovisore et vitee socialis consultatore
ex Gen. II, 18; Wittemberg, 1686, in-4°; —
De Inductione; ibid., 1687, m-k"; — Lexico-
logia sacra; ibid., 1687, in-4°; — De Beatitu-
dine Dei; ibid, 1687, in-4°.
Leporius , Leben der Gelehrten in Deutschl., 1. 1, p. 85.
*BAîrER {Antoine), jurisconsulte allemand,
né à Marbourg le 16 août 1772, mort le 1" juin
1843. D professa le droit à Gœttingue, et devint
conseiller ordinaire, puis conseiller extraordi-
naire de justice. Après les événements qui signa-
lèrent les années 1813 et suivantes, il fut appelé,
en qualité de membre d'une commission spéciale,
à rédiger les projets de code pénal et d'instruc-
tion criminelle. On a de lui : Anmerkungen
zu dem Entwurfe eines Strafgesetzbuchs fur
das Kônigreich Hannover (Observations au
sujet du projet de code pénal pour le royaume
de Hanovre), 2 vol.; Gœttingue, 1826-1828; —
Vergleichung des ursptning lichen mit dem den
Stànden vorgelegten £'n#M;wr/s( Comparaison
du projet primitif avec le projet proposé aux
états; Gœttingue, 1831; — Grundssetze des
Criminal-processes (Principes d'instruction cri-
minelle); Nuremberg, 1805, publié plus tard
sous ce titre: Lehrbuch des Strafprocesses
(Manuel d'instruction criminelle); Gœttingue,
1835 et 1848; —Lehrbuch des Naturrechts
(Manuel de droit naturel) ; Marbourg, 1808 : c'est
une philosophie du droit pénal ; — Die War-
nungstheorie nebst einer Darstellung und
799
BAUER
800
Beurtheilung aller Strajrechts-theorien (Théo-
rie du droit préventif, avec l'exposition et l'ap-
préciation de toutes les théories de droit peinai ) ;
Gœttingue, 1830; — Anleiiung zur Criminal-
praxis (Introduction à la pratique du droit cri-
minel); Gœttingue, 1837; — Lehrbuch des
franzôsischen Rechts (Manuel de droit français);
Marbourg, 1812.
Convertations-Lexicon.
BAUER ( Charles-Louis ), philologue alle-
mand, né à Leipzig le 18 juillet 1730, mort à
Hirschberg en 179a. Il fut recteur du gymnase
de Hirschberg, en Silésie. On a de lui : Glossa-
rium Theodoreteum , dans le 5* volume de l'é-
dition de Théodoret donnée par Schulze ; Halle,
1769-1774, in-S"; — une bonne édition de Thu-
cydide, commencée par J.-C. Gottleber, 2 vol.
in-4°, Leipzig, 1790, contenant le texte, une tra-
duction latine , des scholies , des commentaires ,
et un index; — Excerpta Liviana, édition
nouvelle, 1801, in-8''; — Dictionnaire alle-
mand-latin ; la 3* édition est de 1805, in-8° ; —
Recueil d'exercices pour apprendre à écrire
en latin, 1787-1792, in-8°.
Daniel, C.-L.-W. Bauer, etc.; Hirschberg, 1806, ln-8°.
♦BAUER {^Chrétien- Frédéric), théologien
protestant allemand, né le 27 octobre 1696 à
Hofgarten en Thuringe, mort à Wittemberg le
28 septembre 1782. Après avoir rempli diffé-
rentes fonctions , il devint professeur de théolo-
gie à Wittemberg. Ses principaux ouvrages sont :
Vernûnftige Geivissheit der hebràischen Ac-
centuation, ou Certitude raisonnable de l'ac-
centuation hébraïque ; Leipzig, 1730; — Disp.
de Melchisedeco ex Hebr. VII, 2; Leipzig, 1720,
in-4°; — Erlàuterter Grund-text des Predi-
gers Salomo, ou Texte original de l'Ecclé-
siaste expliqué; Leipzig, 1732, in-4°; — Ein-
leitung zur hebràischen Accentuation, ou
Introduction à l'accentuation hébraïque;
Leipzig, 1742, in-8° ; — Interpretatio prophé-
tise Joelis; Leipzig, 1747r in-4°.
Dimkel, Nachrichten von verstorbenen-Gelehrten.
— Jôcher, Allgem. Gelehrten-î-exicon.
* BAUER (Chrysostome), habile constructeur
d'orgues, né dans le Wurtemberg, vivait au
commencement du dix-huitième siècle. Il subs-
titua au système mesquin de soufflerie des or-
gues, qu'on avait employé jusque-là, un jeu de
soufflets beaucoup plus grands.
Adelang, Musica tnechanica Organœdi, p. S76.
*^K.vv.'R{ Ferdinand), peintre d'histoire na-
turelle, né à Feldsperg (Autriche) en 1744, mort
près de Vienne le 17 mars 1826. Il s'appliqua de
bonne heure à dessiner et à colorier les plantes
d'après nature, et dès 1782 il avait peint une
collection qui ne forme pas moins de 60 volumes
in-folio, et qui se trouve dans la bibliothèque du
prince de Lichtenstein. Le docteur Sibthorp, qui
voyagea en Grèce dans le seul but d'y faire de
la botanique, l'emmena avec lui vers 1787. C'est
dans cette tournée que Bauer a ti'acé ces incom-
parables dessins qui ornent la Flora Grœca pu-
bliée par Smith après la mort du docteur Sib-
thorp, n fit partie de l'expédition en Australie,
commandée par le capitaine Flinders. Le chef-
d'œuvre de Bauer est son grand ouvrage in-folio,
intitulé Illustrationes flores Novee Hollandise;
Londres, 1813.
Abrégé de VÉloge de Bauer, prononcé deyantla Société
lioéeDne de Londres le 18 juin 18S9.
* BAUER (Fulgence), mathématicien et physi-
cien allemand, mort à Vienne le 3 mars 1765;
il professa les mathématiques et la physique à
Vienne. Il fut un des premiers qui, dans l'Alle-
magne catholique, fit une étude de la pureté de
la langue allemande. On a de lui : Rede von
dem Vorzuge der deutschen Sprache in der
Naturkundeund Grosen^eAre, ou Discours sur
les avantages de la langue allemande dans l'his-
toire naturelle et dans les mathématiques; Vienne,
1763, in-4''; — Dissertatio experimentalis de
electricitatis theoria et usu; Vienne, 1764,
in-4».
Mensel, Gelehrtes Deutschland.
* BAUER (George-Laurent), antiquaire al-
lemand, né à Heidelberg en 1754, mort en 1806.
Il fut d'abord professeur de morale et de litté-
rature orientale à l'université d'Altdorf près de
Nuremberg, et il enseigna plus tard la théologie
dans sa ville natale. On a de lui plusieurs ou-
vrages d'exégèse et d'antiquités bibliques.
Mensel, Gelehrtes Teutschland.
* BAUER {Jean-Frédéric), médecin allemand,
né à Leipzig, vivait dans la première moitié du
dix-huitième siècle. Ses principaux ouvrages
sont : Dissertatio de hodiernorum empiri-
corum fraudibus ; Leipzig, 1720, in-4"; — De
Nervis eorumque prasstantia in corpore hu-
mano; Leipzig, 1721, in-4°; — De Scarifica-
tione, certo et securo remedio antipodagrico ;
Leipzig, 1732, in-4''; — De Inoculatione vario-
larum in utramque partent disputata; Leip-
zig, 1737, in-4°; — De Causa fœcunditatis
gentis circumcisx in circmncisione quse-
renda; Leipzig, 1739, in-4»; — De Usu me-
dico exerciti(/rum corporis potissimum per-
sonis illustribus familiarum ; Leipzig, 1726 ,
in-4°.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Mlgem. Gelelirten-Lexicon.
BAUER (Jean-Godefroi), jurisconsulte alle-
mand, né à Leipzig , le 20 février 1695, mort le
2 mars 1763. Parmi les nombreux mémoires
qu'il a publiés, on remarque : De Indole et Na-
tura investiture feudalis; Leipzig, 1746,
in-4'* ; — De Ducibus et Comitibus Germaniss
sub Merovingiset Carolingis ;\h\d., 1747, in-4°;
— De Plebeiis qua ratione feuda equestria
comparare possint; ibid., 1748, in-4°, etc.
Jôcher, Mlgem. Gelehrten-Lexicon.
* BAUER (Jean-Guillaume). Voy. Bauk.
BAUER (Jean- Jacob), libraire allemand, né
à Strasbourg le 16 septembre 1706, mort à
Nuremberg le 29 janvier 1772. On a de lui :
801
BAUER — BAUERMULLER
802
Bibliotheca Ubrorum rariorum universalis ;
Nuremberg; 1770-1772, in-8°. Will et Humell y
ajoutèrent 2 vol. de supplément, 1778, m-8°j
un 3" vol. de supplément parut en 1791.
AdelUDff, Suppl. à Jocher, AUgem. Gelehrten-Lexicon.
* BAUER {Joseph), maître de chapelle de l'é-
voque de Wiirtzbourg vers la fin du dix-hui-
tième siècle. Il a publié, de 1772 à 1776, cinq œu-
vres de quatuor pour piano, flûte, violon et basse.
Sa fille Catherine, pianiste distinguée, s'est
fait connaître par trois œuvres d'airs variés, pu-
bliés à Offenbach chez André , et par deux re-
cueils de danses allemandes et de valses, qui
ont paru à Mimich.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
«BAUER {Bruno), philosophe et théologien
allemand, naquit à Eisenberg le 6 septembre 1809.
Il étudia à Berlin, et se livra ensuite particulière-
ment aux spéculations théologiques. Il se fit bien-
tôt remarquer par la hardiesse de ses opinions
sur les matières bibliques. On sait que ces ques-
tions ont beaucoup occupé l'Allemagne presque
en tout temps. Bauer prit une vive part aux
querelles reUgieuses , comme l'atteste chacun de
ses ouvrages. On a de lui : Examen de la vie
de Jésus, du docteur Strauss, dans les Annales
de la critique scientifique ;Btx\m. f 1835-1836;
— Zeitschri/t fur spéculative Théologie {Jour-
nal de théologie spéculative ) ; Berlùi, 1836-1838 ;
— Kritische Darstellung der Religion des Al-
ten Testaments (Exposition critiquede la refigion
de l'Ancien Testament) ; 2 vol.; Berlin, 1838;
— HerrDoctor ffcngstenberg ; épître adressée
à M. Hengstenberg; Berlin, 1839; — Die evan-
gelische Landeskirche Preussens und die
Wissenschaft (L'Église évangéUque de Prusse
et la science); Leipzig, 1840; — Kritik der
evungelischen Geschichte des Johannes ( Cri-
tique de l'histoire évangélique de Jean); Brème,
1840; — Kritik der evangelischen Synop-
tiker (Critique de la synoptique évangélique),
2 vol.; Leipzig, 1840 et 1841 ; — Die Sache der
Freiheit und meine eigene Angelegenheit (De
la liberté et de ma situation personnelle ) ; Zu-
rich, 1843; — Das entdeckte Christenthum
{ le Christianisme dévoilé ) ; ibid., 1843 ; — Po-
saune des Jûngsten Gerichts uber Hegel den
Atheisten (la Trompette du jugement dernier
au sujet d'Hegel l'Athée); Leipzig, 1841; —
Hegels Lehre von der Kunst und Religion
(Doctrine d'Hegel sur l'art et la religion); Leip-
zig, 1842; — Die Judenfrage (la Question
juive); Brunswick, 1843; — Allgemeine Li-
teraturzeitung { Gazette universelle de la litté-
rature) ; Charlottenbourg, 1843-1844; — Den-
kwûrdigkeiten zur Geschichte der neuern
Zeit seit der Fanzôsischen Révolution. (Mé-
moires pour servir à l'histoire des derniers
temps depuis la révolution française); Charlot-
tenbourg, 1843, en collaboration avec son frère
Edgar et d'autres; — Geschichte der Politik ,
CuUur und Aufklàrung des achtzehnten
^0UV. B[OGR. tJNlVERS. — T. IV.
Jahrhunderts (Histoire de la politique et de la
civilisation au dix-huitième siècle), 4 vol.;
Charlottenbourg, 1843-1845; — Vollstàndige
Geschichte der Parteikàmp/e loàhrend der J.
1842-1846 (Histoire complète de la lutte des
partis en Allemagne durant les années 1842-1846),
3 vol.; Charlottenbourg, 1847; — Die biiryer-
liche Révolution in Deutschland ( la Révolu-
tion bourgeoise en Allemagne) ; Berlin, 1849; —
Der Untergang des Frankfurter Parlaments
(la Chute du parlement de Francfort); Berlin,
1849 ; — Kritik der Evangelien und Geschichte
ihres Ursprungs ( Critiquedes Évangiles, et his-
toire de leur origine, 2 vol.; Berlin, 1850); —
Die Apostelgeschichte (Histoire des Apôtres);
Berlin, 1 850 ; — Kritik der Paulinischen Briefe
( Critique des épîtres de Paul) ; Berlin, 1850.
Conversations-Lexicon.
* BAUER {Edgar), publiciste allemand, frère
du précédent, naquit à Charlottenbourg en 1821.
Il fut mêlé aux controverses sur lesquelles por-
tèrent les écrits de son frère, dont il défendit et
imita la polémique. On a de lui : Bruno Bauer
und seine Gegner { Bruno Bauer et ses adver-
saires) ; Berlin, 1 84 2 ; — DerStreit der Kritik mit
der Kirche und Staat { la Querelle de la cri-
tique avec l'Église et l'État), 1843 : cet ouvrage
valut à son auteur une condamnation à quati'e
années d'emprisonnement dans une forteresse;
— Press-process (Procès de Presse); Berne,
1844; — Geschichte der constitutionellen
Bewegung in sûdlichen Deutschland wàhrend
der J. 1831-1834 ( Histoire de l'agitation constitu-
tionnelle dans l'Allemagne du sud, de 1831 à
1 834) ; 3 vol.; Charlottenbourg, 1845-1846 ; — Die
liberalen Bestrebungen in Deutschland (les
Tendances libérales en Allemagne); Zuiich,
1843; — Die Kunst der Geschichtschreibung
îtnd Dahlmann's Geschichte der Franzôsis-
cAeni?eDo/M^iow( de l'Art d'écrire l'histoire et de
l'histoire de la Révolution française par Dall-
mann); Magdebourg, 1846;— Geschichte des
Lutherthums (Histoire du Luthéranisme),
Leipzig, i8ià-i8i7; — Uber die Eheim Sinnedes
Lutherthîims ( du Mariage au point de vue du
luthéranisme); Leipzig, 1847.
Conversations-Lexicon.
* BAUERLE {Adolphe), auteur comique al-
lemand, né à Vienne en 1784. Il réussit à repro-
duire sur la scène les types grotesques de Vienne.
Quelques-unes de ses pièces ont été jouées sur
tous les théâtres autrichiens. On a de lui : Ko-
misches Theater (Théâtre comique), en cinq
volumes, publiés à Pesth; — Was verdankt
Oestreich der Regierung Franz I { Ce que l'Au-
triche doit au gouvernement de François l") ;
Vienne, 1834.
Conversations-Lexicon.
BAUERMULLER {Jean-Simou ), médecin al-
lemand, vivait dans la première moitié du dix-
huitième siècle. On a de lui : Diss. Physicam
Hippocratis exhibens ; Wûrzbourg, 1729, in-4°.
Adelung, Suppléin. à Jocher, AUgem, Geleh.-Lexicon. •
26
fj03
BAUERNFEIND —
* BAUEBKFEIND {George-&iiillaume),fem-
tre et graveur, né à Nuremberg vers 1735, mort
le 29 août 1763. Il faisait partie de l'expédition
célèbre de Niebuhi-, que le roi de Danemark avait
envoyée en 1761 dans l'Arabie Heureuse; mais il
mourut en chemin, pendant le trajet de Moka à
Bombay. D avait rendu des services importants,
et dessiné pour le professeur Forskal les Icônes
rerum naturallum, d'après nature. Les quinze
premiers dessins du voyage de Niebuhr sont
de lui.
îfagler, Allgemeines Eûnstler-Lexicon.
* BAUERNFELD {Édouard de), poète comi-
que allemand, né à Vienne en 1804. Il étudia d'a-
bord le droit, et plus tard il cultiva la poésie
pendant les loisirs que lui laissait sa modeste
vie d'employé. Après quelques essais dans la
comédie, il ne craignit pas de porter la politique
sur la scène, en saisissant au passage les ridicules
qui abondent en cette matière. Les circonstances
durent singulièrement exciter la verve du poète.
On lui reproche, il est vrai, d'être presque
toujours resté à la surface. Mais la nature des
choses ne permet guère d'aller au delà : la poli-
tique sérieuse réussirait difficilement au théâtre.
L'exemple de M. Scribe confirme cette observa-
tion : m>e de ses meilleurs pièces, Bertrand et
Raton, ne doit son succès qu'à la précaution
prise par l'auteur de laisser la politique sur
le second plan. Bauemfeld a fait de même :
son dialogue est facile et sans prétention;
l'intérêt est soutenu, et l'expression est presque
toujours heureuse. Un choix de ses nombreux
ouvrages se trouve dans les Lustspielen ( comé-
dies) ; Vienne , 1833, et dans le Theater, 2 vo-
lumes; Manheim, 1836-37; — Shakspeares
sâmmtlièke Gedichte (Œuvres complètes de
Shakspeare), tradnites en collaboration avec
Schaumacher; Vienne, 1827; — Flûchtige Ge-
danken uber das deutsche Theater ( Pensées
détachées sur le théâtre allemand ) ; Vienne,
1849. V. R.
Conver salions- Lexicon.
* BAUFETi {Guillaume), évêque de Paris,
mort en 1340. À fut d'abord médecin du roi Phi-
lippe de Valois, et laissa un opuscule. De sep-
tem Ecclesiœ sacramentis , imprimé à Leipzig
en 1512, et à Lyon en 1567.
Gallia Christiana, t. VII. — Cas. Oudin, Comment,
de Scriptor. eccles., t. 111 , col. 731-732.
BAUFFREMONT OU BEAUFFREMOIÎT, très-
ancienne famille française, longtemps soumise
à l'empire d'Allemagne, et qui tire son nom
d'un village avec un château en Lorraine , à deux
lieues de Neufchâteau, et qui acquit ensuite des
possessions dans la Bourgogne. Il est fait men-
tion d'un baron de Bauffremont dans l'année
1203. Cette maison se divisa bientôt en deux
branches, dont l'aînée ne tarda pas à s'étemdre.
Elle en eut deux autres , notamment celle de
Scey (de Scey-sur-Saône ), qui fit l'acquisition
de Senescey, entre Châlons et Toumus. Mais
BAUFFREMONT 804
c'est la branche cadette de la ligne directe qui est
la plus célèbre ; elle comptait parmi les plus no-
bles familles du duché de Bourgogne, et un ancien
adage très-connu dans cette province portail :
« Riche de Chàîons, noble de Vienne, fier de Neu-
châtel , preux de Vergy , bons barons de Bauf-
frem.ont. » La principauté de Listenais, le duché
de Pont-de-Vaux, le marquisat de Marnay-ia-
Ville, etc., entrèrent successivement dans ct'tfc
famille, héritière par alliance des Gorrevod et
des Courtenay ( w?/. ces noms); ces derniers
descendaient en ligne droite du roi Louis VI, dit
le Gros.
Les principaux membres de cette illustre fa-
mille sont, par ordre chronologique :
Pierre de Bauffremont, qui épousa en 1448,
par traité passé à Bruxelles, Marie, fille légitimée
de Philippe le Bon , duc de Bourgogne. Cette haute
alliance prouve ce que valait alors la maison de
Bauffremont, qui déjàavait fait entrer une de ses
filles dans la maison même de Bourgogne, Mario
de Bauffremont, dame de Couches, que prit
pour femme Etienne de Montaigu F'', seigneur
de Sombernon, fils d'un puîné de la maison de
Bourgogne. Pierre de Bauffremont, chevalier
de l'ordre de la Toison d'or, seigneur de Chai-
ni, etc., ne laissa que trois filles.
Guillaume , frère du précédent, tige de cette
branche de la noble maison, que l'on retrouve,
aux quinzième, seizième et dix-septième siècles,
mêlée aux principaux événements de notre his-
toire, aux affaires politiques et religieuses, aux
batailles et aux sièges, aux discussions des par-
lements et des états généraux. Il eut un fils,
Pierre, baron de Senescey, de Scey, etc.
Nicolas, petit-fils du précédent, baron de
Senescey , bailli de Châlons. Il fut gouverneur
d'Auxonne. Jeté au miUeu des guerres de reli-
gion, il s'y montra catholique et ligueur, au gré
de Médicis et des Guise. Sous Charles IX, il
fut nommé grand-prévôt de France ; ce qui ne
le forçait pas pourtant de faire office de bour-
reau comme il le fit dans la journée de la Saint-
Barthélémy, où il alla lui-même, à la tête d'une
bande d'assassins , arracher La Place, premier
président de la cour des aides, de la retraite où
il était caché, sous le prétexte de le mener au
Louvre et sous la protection du roi, pour le li-
vrer en chemin aux tueurs qui l'attendaient. Son
sang, qu'il versa bravement dans l'armée catho-
lique, aux deux combats de Jamac et de Mon-
contour, n'efface pas celui-là. Aux états deBloisde
1 576 il prit la parole commeorateur de la noblesse,
et harangua le roi Henri IH. Cette harangue,
qui fit quelque sensation dans le temps et eut
deux fois les honneurs de l'impression, est peu
d'accord avec la conduite qu'il avait tenue jusque-
là : le rude soldat de la guerre civile y parle de
paix, et le séide de la S^int-Barthéleiny, de tolé-
rance et de calvinisme. On le dirait converti à !a
modération et au parti des politiques. Mais
bientôt après il redevient guizard ; et l'homme
805
BAUFFREMONT
806
■jui avait porté à Moncontour le guidon de Lor-
raine est choisi par le duc pour garder Auxonne,
l'une des plus fortes places de Bourgogne, quand
la guerre a recommencé plus chaude que jamais.
Nicolas de Bauffremont prit donc sa part des
fureurs, des intrigues et des désastres de ces
temps déplorables, et son nom s'y tache plus
qu'il n'y brille. L'illustration nouvelle qu'il
donne aux Bauffremont, c'est de compter parmi
les savants de l'époque, et d'être cité honorable-
ment par De Thou, Davila , Dupleix, Belleforêt,
Louis Jacob. De Rubis lui dédia ses commen-
taires sur la coutume de Bourgogne. Il mourut
( 1582) en son château de Senescey. On a de lui
une traduction du Traité de la Providence, de
Salvien ; Lyon, 1 573, in-S" ; — Harangue pour la
noblesse, en 1561 ; — Proposition pour toute la
noblesse de France, faite en 1577 aux États de
Blois; Paris, in-8°.
Claude, fils du précédent, baron de Senes-
cey , gouverneur d' Auxonne. Il fut , comme son
père, ligueur ardent, et partisan de Lorraine.
Député de la noblesse, il harangua les états
de Blois de 1588. Ses paroles étaient plus me-
surées et plus sages que ses actes. Sa ha-
rangue fit du bruit : on la trouve dans le
tome m des Mémoires de la Ligue. C'est en
écrivant qu'il paraît surtout avoir servi la fac-
tion catholique, et l'avoir servie avec assez d'é-
clat pour qu'il figurât dans les satires contem-
poraines. Dans la Bibliothèque de il!/"^ de
Montpensier, on lui attribue les Miracles de la
Ligue. Le Remerciment fait au nom de la
noblesse de France est de lui , et peut-être
aussi le Recueil de ce qui s'est négocié en la
compagnie du tiers-état , aux états de Blois ,
depuis le 15 novembre 1576 jusqu'en mars
1577, réimprimé dans le Recueil général des
états tenus en France, 1651 , in-4°. Il mom-ut
à Senescey en 1596, âgé de cinquante ans.
Sous Henri de Bauffremont, fils du précé-
dent , commence pour la puissante et fière mai-
son des Bauffremont la révolution que subirent
les nobles et antiques familles de France au sor-
tir de la guerre civile. Elle s'attacha fidèlement à
la royauté, et devint sujette de la cour, d'égale
qu'elle était dans sa province ; mais ses services
lui furent payés en accroissements de titres , de
hautes fonctions, d'honneurs. Henri de Bauf-
fremont, baron de Senescey, gouverneur
d'Auxonne, fut nommé lieutenant du roi au
comté du Maçonnais, choisi en 1614 pour prési-
der la chambre de la noblesse aux états de Pa-
ris, et créé chevalier des ordres de Sa Majesté,
dont il reçut le collier en 1619. Sa femme ,
Marie-Catherine de la Rochefoucauld , de com-
tesse devint duchesse de Rendan, première
dame d'honneur d'Anne d'Autriche, puis gou-
vernante de Louis XIV, encore tout enfant. Henri
fut tué au siège de Montpellier en 1622.
Son fils Henri, cumulant les mêmes gouver-
nements d'Auxonne et de Mâcon , et mestre de
camp du régiment de Piémont, fut tué ou plutôt
assassiné par un soldat allemand à la bataille de
Sedan ( 6 juillet 1641 ). Louis, son frère, fut fait
prisonnier dans la même journée. En eux finit
cette branche.
Claude de Bauffremont, appartenant à l'autre
branche. Entré dans les ordres, il est sacré évê-
que de Troyes du vivant même du titulaire An-
toine Caraccioli, qui, en embrassant le calvinis-
me, venait de perdre ses droits au siège épisco-
pal. D le remplaça; mais il se vit obligé de lui
payer une redevance de quelques milliers d'écus.
Ce prélat , au milieu des circonstances critiques
oii se trouvait l'Église , sut exercer avec habi-
leté et vertu son long ministère. Il mourut en
1593.
Antoine de Bauffremont, frère du précédent
et chef de la famille , seigneur de Listenais du
chef de sa mère Antoinette de Vienne , marquis
d'Arc en Barrois. Il fut de bonne heure placé près
de Henri ni : conseiller d'État, capitaine de cin-
quante hommes d'ordonnance , gentilhomme or-
dinaire de la chambre du roi, clievalier de ses or-
dres en 1585, chevaUer d'honneur du parlement
de Bourgogne, dont il fit partie en 1561 , il n'eut
qu'un fils , mort sans postérité. Le reste de la
maison se ménagea une fortune en Espagne. —
Charles-Louis, frère du précédent, marquis de
Messimieux , fut grand d'Espagne, chevalier de
la Toison d'or, et général de bataille. — Pierre,
son fils, marquis de=Listenais , fut élevé comme
enfant d'honneur près du roi d'Espagne. Après
la conquête de la Franche-Comté, il revint en
France, et reçut les deux régiments à la tête
desquels s'était fait tuer son frère. Il mourut
en 1685. — Au milieu des guerres incessantes de
Louis XIV, la maison de Bauffremont joua tou-
jours un rôle honorable, et fournit une longue série
d'hommes de guerre : un marquis de Listenais,
deux fois blessé en Allemagne , chevalier de la
Toison d'or et maréchal de camp , resté sur le
champ de bataille en 1710 ; Louis-Bénigne, mar-
quis de Bauffremont, puis de Listenais, fut
blessé entre autres à Malplaquet en 1709, et,
de sous-lieutenant des gendarmes de Bourgo-
gne , devint colonel des dragons de son frère ,
chevalier de la Toison d'or et brigadier d'armée
en 1719.
Alexandre- Emmanuel- Louis , prince de
Bauffremont, duc et pair de France, fils du prince
de Listenais, vice-amiral. Il naquit à Paris le 27
avril 1773, et épousa à Madrid lafille aînée du duc
de la Vauguyon , ambassadeur de France près
de cette cour. Quand la révolution éclata , il
alla rejoindre les princes en Allemagne, et prit
part avec eux à l'invasion en Champagne. De
là, il revint aux Pyrénées, et fit les campagnes de
1793 et de 1794 contre la république française.
Rayé de la liste des émigrés en 1795 , il vivait
retiré avec sa famille en Franche-Comté, quand
Napoléon , qui déjà l'avait fait comte, le nomma
président du collège électoral de la Haute-Saône,
26.
807
BAUFFREMONT — BAUHIN
808
et le reçut en cette qualité le 12 avril 1812. Na-
poléon n'eut point à se plaindre de ce choix.
En juin 1815, il le nomma pair de France; mais
le comte refusa, sous prétexte de faiblesse d'âge
et de santé : c'est de Louis XVm qu'il reçut la
pairie. Il mourut le 22 décembre 1333.
Alfonse, duc de Bauffremont, fils aine du
précédent , créé comte par Napoléon. Aide de
camp de Murât, il se distingua à la bataille de
la Moskowa (Moskva ), dans la campagne désas-
treuse de Saxe en 1813, et à Dresde. En octo-
bre 1814, il servit d'escorte au comte d'Artois
comme commandant de la garde d'honneur de
Vesoul. En 1815 il fut rappelé par Murât, puis
envoyé en France à la première nouvelle du dé-
barquement de Napoléon , pour assurer l'empe-
reur qu'il pourrait compter sur son frère de Na-
ples. Il fut pris au retour, gardé neuf jours à
Turin, et renvoyé en France. Depuis il a voyagé
en Russie, où il prit quelque temps du service.
[Haussard, dans VEnc. des g. du m., avec add.]
Anselme, Histoire générale et chronologique de la
maison royale de France. — Moréri, Dictionnaire his-
torique. — Sainte-Marthe, Histoire généalogique de
France. — Art de vérifier les dates.
BACGÉ [Etienne de), évéque d'Autun en
1113 , renonça à son évêché pour embrasser la
vie religieuse dans le monastère de Ciuny.
Jean Montéléon a publié, en 1517, un ouvrage
de cet évoque, sur les Ordres ecclésiastiqnes
et les Cérémonies de la Messe.
Moréri, Dictionnaire historique.
BAUGIER {Edme) , médecin français, vi-
vait à Châlons- sur-Marne vers la fin du dix-
septième siècle. On a de lui : Traité des eaux
minérales d'Attancourt en Champagne, avec
quelques observations sur les eaux minéra-
les de Germaise; Châlons-sur-Maine, 1696,
in-12.
BAt'GiER (Edme), seigneur de Breuvery,
fils du précédent, doyen duprésidialde Châlons-
sur-Marne, est l'auteur des Mémoires histori-
ques de la province de Champagne; Chàlons,
1721, 2 vol. in-8°.
Lelong, édition Fontette.
*BAUGiN {Lubin), peintre français, sur-
nommé le petit Guido, vivait à Paris vers
1650. On a de lui, entre autres ouvrages : une
Sainte'Famille, gravée par F. de Poilly ; — le
Mariage de sainte Catherine, gravé par Bloo-
teburg ; — Saint Zosime administrant la
communion à sainte Marie V Égyptienne ; —
vme Charité ; — des portraits , etc.
Heinecken, Dictionnaire des Artistes.
*BA.UHESius {Pierre) , médecin allemand ,
vivait vers le milieu du seizième siècle : on
a de lui : De thermarum Aquisgranensium
viribus, causa ac legitimo usu; Eplstolœ
scriptx an. 1550, in quibus etiam acida-
rum aquarum tiltra Leodium sistentium Ja-
cultas etsumendi ratio explicantur ; Anvers,
1555, in-8°; — Consilia qusedam de Arthri-
lide; Francfort, 1592, in-8°.
Carrère, Bibliothèque de la Médecine.
BACHiN, BAUHiNtrs, famiIledesavants,d'ori*
gine française, qui s'est illustrée pendantle seiziè-
me et dix-septième siècle, et dont voici les prin-
cPpaux membres dans leur ordre chronologique :
BACHIN (Jean), médecin, né à Amiens le
24 août, mort en 1582. Il abandonna l'Église
catholique pour se convertir en 1532 au protes-
tantisme, après avoir lu, dit-on, la traduction
latine du Nouveau Testament, qu'Érasme venait
de publier. Quoique premier médecin de la prin-
cesse Marguerite, sœur du roi François I*', il
fut enveloppé dans les persécutions que Ton sus-
cita contre le parti de la réforme : il s'enfuit de
la cour, et se tint quelque temps caché dans la
forêt des Ardennes ; puis il se retira à Anvers,
qu'il se hâta de quitter pour se soustraire à l'in-
quisition espagnole, et vint se fixer à Bâle. Là il
fut d'abord employé comme correcteur dans la
célèbre imprimerie de Jean Froben, et se fit
agréger au collège des médecins, dont il de-
vint, par la' suite, le doyen. Il ne publia rien
lui-même, mais il laissa deux fils, Jean et Gas-
pard, qui, par leurs travaux, honorèrent le plus
leur patrie adoptive. H.
Reusner, /cônes illnstr. virorum. — Vao dcr Undcn,
De Scriptor. medicis.
BAUHIN {Jean), médecin et naturaliste, fils
aîné du précédent, naquit à Bâle (1) en 1541, et
mourut en 1613. Il étudia les éléments de la
médecine sous son père, et fréquenta en 1660
l'université de Tubmgue, où il suivit, pendant
im an, le cours de botanique du célèbre Fuchs.
Il se rendit ensuite à Zurich, où il se lia d'amitié
avec Conrad Gesner, qui l'appelait alors dans
ses écrits eruditissimus et ornatissimus Ju-
venis, et il accompagna ce grand naturaliste
dans ses excursions scientifiques en Suisse.
Après avoir ainsi visité une partie des Alpes et le
pays des Grisons, il se mit , pour enrichir ses
herbiers, à parcourir l'Alsace, la forêt Noire, la
haute Bourgogne et la Lombardie, oii il s'arrêta
quelque temps à Padoue, et entendit à Bologne
le célèbre Aldrovande. Il vint aussi en France, et
étudia à Montpellier l'histoire naturelle sous
Rondelet. Reprenant bientôt ses pérégrinations
botaniques, il visita le Languedoc, particulière-
ment les environs de Narbonne, et le Dauphiné,
si riche en plantes curieuses et rares. A Lyon
il fit connaissance avec le célèbre botaniste Dalé-
champs; mais, pour échapper aux persécutions
religieuses (Bauhin était protestant), il se hâta
de quitter la France. Après avoir séjourné quel-
que temps à Genève, il retourna dans sa ville
natale; il y obtint, en 1566, la chaire de rhéto-
rique, et continua de se livrer à l'exercice de la
médecine. Sa réputation de praticien franchit les
limites de Bâle : le duc Ulric, de Wirtemberg-
Montbelhard , l'appela en 1570 auprès de lui, et
se l'attacha en qualité de premier médecin. Ces
fonctions, que Bauhin remplit avez zèle pendant
(1) Haller ( Bibl. botan, , t. H, p. 382 ) le fait naître à
Lyon,
809
BAUHLN
810
quarante-trois ans, lui perjrnirent de poursuivre
fructueusement son étude favorite : le duc Ulric
aimait la botanique, et faisait cultiver, dans son
jardin de Montbelliard , un grand nombre de
plantes nouvellement introduites en Europe.
Ainsi favorisé par les circonstances, Jean Bauhin
a pu figurer au premier rang des botanistes du
seizième siècle ; et on s'étonne avec raison qu'il
se soit souvent borné au rôle de simple compila-
teur, lui qui pouvait observer tant de choses par
lui-même.
Jean Bauhin a publié, dans l'ordre chronolo-
gique, les ouvrages suivants (I) : Epistotœ ad
Gesnerum ; Bà\e , 1591, in-8° : ces lettres, sur
différents sujets de botanique, ont été publiées
car les soins de Gaspard Bauhin, frère cadet de
Jean; on trouve dans ce même opuscule un
petit traité De Plantis a JDivissanctisvenomen
habentibus; — Memcyrabilis historia lupo-
rum aliquot rabidorum , qui circa annum
1590 apud Mompelgardum et Beffortum ,
multorum damno, publiée grassati sunt, ad-
ditis medicamentis et auxiliis ad eam et cas-
terorum animalium rabiem conferentibus ;
Montbelliard, 1591, in-S"; traduite en allemand,
ibid., même année; en français, ibid. , 1693 ,
in -8° : les remèdes indiqués dans cette histoire cu-
rieuse de quelques loups enragés, ont été vantés
de nouveau de nos jours; — De Plantis ab-
sinthii nomen habeiitibus ;Monthe\\\a.Td, 1593
(et non 1595) et 1599, in-S"; c'est l'extrait
d'un grand ouvrage (publié longtemps après la
mort de l'auteur ) sur la concordance des noms
de botanique; on y trouve le livre de Claude
Rocard sur le même sujet; — Traité des ani-
mauls aians aisles, qui nuisent par leurs pi-
queures et morsures, avec les remèdes, etc. ;
Montbelliard, 1595, pietit in-S" : l'auteur s'y élève
contre le préjugé qui faisait regarder comme veni-
meu X certains papillons diurnes ; — Historia novi
et admirabilis fontis balneique Bollensis, in
ducatu Wirtembergico , ad acidulas Gopin-
^OîseSjCtc; Montbelliard, 1598, in-4° ; ibid., 1600,
in-4°, etc. : c'est la description des eaux miné-
rales qu'on avait découvertes à Boll dans le du-
ché de Wurtemberg ; une nouvelle édition parut
sous le titre : De aquis medicafis nova metho-
dus, qtiatuor libris comprehensa, etc.; Montbel-
liard, 1605, in-4° ; 1607, in-4° ; 1612, in-4° ; trad.
en allemand par Foerter, Stuttg. , 1599, in-4°,
1602-1603 : on y trouve un grand nombre d'ex-
cellentes gravures sur bois, représentant des
variétés de pommes, de poires, des plantes, des
insectes, des oiseaux, etc., du duché de Wurtem-
berg ; — De auxiliis adversus pestem ; Mont-
belliard, 1607, in-S".
Mais les deux ouvrages qui ont immortalisé
(1) Le premier ouvrage de Jean Bauhin est resté iné-
dit : c'était un Catalogus stirpium Jllonspelliensium ,
envoyé vers 1563 à Conrad Gesner, qui en parle dans
ses Epist. (Foy. Haller, Bibliotheca botanica, t. II,
addit.;
le nom de Bauhin ne parurent, avec des addi-
tions nombreuses, qu'après la mort de leur au-
teur; l'un a pour titre : Historiée plantarum
generalis novee et absolutœ Prodromus /Yver-
dun, 1619, in-4»; il fut publié parles soins de
J.-H. Cherler, médecin à Bâle, qui avait épousé
la fille unique de Jean Bauhin. L'autre ouvrage,
beaucoup plus considérable, est intitulé His-
toria universalis plantarum nova et absolu-
tissima, cum consensu et dissensu circa eas ;
Yverdun, 1650-1651 , 3 vol. in-fol., publié par
François-Louis de Grafenried, patrice de Berne,
et Chabrée, médecin dTTverdun, qui y ont ajouté
leurs propres observations. Cet ouvrage, vaste
compilation des travaux de Fuchs, Daléchamps,
Lobel, l'Écluse, etc., renferme tout ce qui a été
écrit sur les plantes depuis l'antiquitéjusqu'au dix-
septième siècle ; il est divisé en quarante livres
qui figurent en quelque sorte des classes, comme
les chapitres représentent des familles du règne
végétal. On y trouve la description d'environ cinq
mille plantes, avec trois mille cinq cent soixante-
dix-sept figures , dont la plupart sont emprun-
tées à Fuchs. Les frais de publication, qui s'é-
levèrent à 90,000 francs environ de notre mon-
naie , furent avancés par Louis de Grafenried.
Les deux premiers volumes sont dédiés aux
avoyers de Berne, et le troisième à Henri, duc
d'Orléans-Longueville, prince de Neufchâtel.
Chabrée en publia, plus tard, un abrégé sous
le titre de Sciagraphia, Genève, 1666, 1676 et
1677, in-fol. Toutes les figures de VHîstoria
universalis plantarum s'y trouvent repro-
duites; c'est l'énumération à peu près complète
des plantes jusqu'alors connues (1). F. H.
Van der Llnden, De scriptoribus medicis. — Scheucii-
zer, Nov. Literat. Helvet. — Haller, BiblioUieca bota-
nica. — Sprengel, Historia rf.i Herbar., t. I.
BAUHIN ( Gaspard ) , célèbre anatomiste et
botaniste , frère puîné du précédent , naquit à
Bâle le 17 janvier 1560, et mourut dans sa ville
natale le 5 décembre 1624. D'une constitution
débile , il fut d'abord destiné à l'état ecclésias-
tique; coais sa vocation l'entraîna bientôt vers
l'étude de la médecine et des sciences natu-
relles. Dès l'âge de seize ans il suivit les cours
de l'université de Bâle, où il eut, outre son père,
pour maîtres, Théodore Zwinger et Félix Plater.
En 1577, à l'époque d'une épidémie qui désolait
la ville de Bâle, il se rendit à Padoue, et enten-
dit, dans cette fameuse université, Fabrice
d'Aquapendente , Mercuriali , Capivacci et Gui-
landini. Son parrain , Gaspard Hellet , savant et
riche Hollandais, lui avait légué sa bibliothèque
et sa fortune. Le jeune Bauhin en fit le meilleur
usage, efi cherchant, par tous les moyens, à dé-
velopper son instruction. H parcourut l'Italie,
herborisant et formant des collections de plantes ;
(1) Selon Dupetit-Tliouars , on attribue aussi à Bauhin
un livre in-40 (format oblong ), Imprimé en 1592, sans
autre titre que ce vers . Fivitur ircgercio, cxtera mortis
erunt.
su
DAUHIN
812
et, après une absence de près de deux ans , il
revint à Bâle. Mais il n'y séjourna qu'environ
un mois : il partit en 1579 pour Montpellier,
où il étudia pendant un an. Il vint ensuite à
Paris, et, aprèâ avoir visité une partie de la
France et de l'Allemagne, D fut en 1580 rappelé
dans sa patrie par son père malade. L'année
suivante, il reçut le grade de docteur, avec l'au-
torisation de faire des cours particuliers de bota-
nique et d'anatomie. En 1582 il enseigna la lan-
gue grecque, réputée alors indispensable à tous
les savants; et en 1588 on créa pour lui, dans
l'université de Bâle, une chaire d'anatomie et de
botanique. En 1596, il fut nommé médecin du
duc Frédéric de Wurtemberg; et, dix-huit ans
après, on le retrouve à Bâle, cumulant, depuis
la mort de Félix Plater, la chaire de médecine
pratique avec les fonctions de médecin-inspec-
teur. H mourut dans sa soixante-quinzième an-
née (1).
Gaspard Bauhin fut plus célèbre encore que
son frère. Le premier, il essaya de porter l'ordre
dans le chaos de la synonymie et de la nomen-
clature , jusqu'alors suivies en botanique et en
anatomie. Il désigna les plantes par quelques
phrases courtes , significatives , et créa ainsi la
plupart des noms génériques qui furent plus
tard adoptés par Linné ; de même qu'en anato-
mie, la plupart des noms qu'il donna aux mus-
cles d'après leur figure, leurs attaches et leurs
usages, ont été conservés jusqu'à Chaussier.
Gaspard Bauhin ne fut donc pas un simple
compilateur : il eut le mérite et la gloire d'un lé-
gislateur ; son nom a fait longtemps autorité , et
aujourd'hui encore on le cite quelquefois à côté
des noms de Toumefort et de Linné. Plumier
lui a consacré un genre de plantes exotiques
( Bauhinia) , de la famille des légumineuses.
Voici les titres des ouvrages de G. Bauhin
dans l'ordre chronologique : Decorporis humani
partibus externis , hoc est , universalis me-
thodi anatomicae, quam ad Vesalium accom-
modavit, liber primus, multis novis, iisdem-
que raris observationibus propriis refertus;
Bâle, 1588 et 1592, in-S"; — Anatomes liber
secundus , partium spermaticarum tractio-
nemper quatuor causas continens; MA., 1591,
în-8° : ces deux livres , refondus , ont été
publiés sous le titi'e : Theatrum anatomicum
infinitis locis aucfum, ad morbos accommoda-
tum et ab errorlbus ab auctore repurgatum ,
observationibus et figuris aliquot novis illus-
tratum; Bâle, 1592, in-S»; Francfort, 1621,
in-4° : c'est dans cet ouvrage , à tort décrié
par l'irascible Riolan , que l'on trouve la pre-
(i) Nlcéron {Mémoires des hommes illustres, t. XVII,
p. 230) rapporte l'épitaphe qu'on mit sur le tombeau de
G. Bauhin. Cette épitaphe, assez longue, commence ainsi :
iEternae memoriae
Casparo Joannls senloris, fratrl Baubtno,
Magni judlcii, rari solUcltique ingenit,
PaternsB vlrtutls et artls ajmulus.
mière description exacte de la valvule iléo-cœ-
cale , qui porte encore aujourd'hui le nom de
valvule de Bauhin , bien qu'elle paraisse déjà
avoir été connue de Rondelet , d' Achillini , de
Laguna et de Fallope ; — une traduction latine
du mémoire de François RoussetsM7' un cas sin-
gulier d'opération césarienne, nécessitée par
un fœtus pétrifié, etc.; Bâle, 1591, in-S"; —
une traduction latine , avec des notes, du traité
d'Anguillara : De' semplici ; Bâle, 1593, in-8°;
— ^uTOTitvaÇ, seu Enumeratio plantarum ab
herbariis nostro seeculo descriptarum cum ea-
rum differentiis , etc.; Bâle , 1596, in-4° : cet
ouvrage remarquable , orné du portrait de l'au-
teur (à l'âge de vingt-neuf ans), contient la des-
cription succincte de 2,700 espèces, avec leurs
variétés ; il commence par les graminées et finit
par les papilionacées ; on y trouve la première
mention exacte, détaillée , de la pomme de terre,
que G. Bauhin rangea, avec une sagacité peu
commune , dans la famille des solanées , en lui
donnant le nom scientifique de solanum tube-
rosum, qu'elle conserve encore; il nous apprend
en même temps que la pomme de terre était alors
cultivée comme une curiosité dans les jardins
d'un petit nombre d'amateurs, dont il fait men-
tion ; le Phijtopïnax n'était que la première
partie d'un grand ouvrage dont la suite n'a point
paru ; — une édition fort estimée des œuvres
complètes ( opéra omnia ) de P.-A. Mathiole ;
Francfort, 1598,in-fol., réimpr. à Bâle, 1674 ,
avec des notes, des corrections et 350 gravures
nouvelles, empruntées en grande partie à Came-
rarlus ; — IlîvaÇ theatri botanici, sive Index
Theophrasti , Dioscoridis, Plinii et botanico-
rum qui a sseculo scripserunt opéra, plan-
tarum circiter sex millium ab ipsis exhibita-
rum noinina , cum earumdem synonymis et
differentiis methodice secundum earum et
gênera et species proponens; Bâle, 1596,in-4°;
ibid., 1624, in-4'', ibid. , 1671 , in-4'» ; cet ou-
vrage classique, fruit de quarante années de
travaux, a été, jusqu'à Tournefort et Linné, pour
ainsi dire l'Évangile des botanistes ; on y trouve
les premiers indices de la classification natu-
relle , inaugurée un siècle et demi plus tard ;
— Prseludia anatomica; Bâle, 1601, in-4''; —
Animadversiones in Historiam generalem
plantarum Lugduni editam ; item, catalogus
plantarum circiter quadringentarum eo in
opère bis terve positarum; Francfort, 1601,
in-4° : c'est une critique, un peu amère et quel-
quefois injuste, de l'Histoire générale des
Plantes de Daléchamps; — De ossium na-
tura ; Bâle, 1604, in-4°; — De compositione
medicamentorum, sive medicamentorum com-
ponendorum ratio et metkodus in prselectio-
nibus publicis proposita; Ofîenbach , 1610,
ui-S"; Francfort, 1611 , in-8°; — De lapidis
bezoar orientalis et occidentalis , cervini
item et germani ortu, etc.; Bâle, 1613, in-8° ;
ibid., 1625, in-i" ;— Oratio de Aowwe;Bâle,
813
BAUHIN — BAULDRI
814
1614', in 4° ; — De hermaphroditorum mons-
trosorumque partuum natura, etc.; Oppen-
heim, 1614, in-S"; Francf., 1614, in-S"; ibid.,
1629, m-8°; — De remediorumformuUs, grae-
cis, arabibus , latinis usitatis , etc.; Francf.,
1619, in-4<'; — Vivas imagines partium cor-
poris humani , seneis formis expressas, et ex
theatro anatomico G. Bauhini desumptae;
Bâie, 1620, m-4°; Francf., 1640, m-4°; la plu-
part de ces planches sont celles de Vésale, mais
réduites; — IIp6ôpo[xoç theatri botanici, in
quo plantœ supra sexcentas, ab ipso primum
descriptee , cum plurimis figttris proponun-
tur; Francf., 1620, in-4°; Bàle, 1671, in-4'' •
le nombre des plantes nouvelles , décrites ici
pour la première fois par Bauhin, se réduit,
selon Sprengel , à deux cent cinquante ; — Ca-
talogus plantarum circa Basileam nascen-
tium cum earumdem synonymis et locis in
quibus 7-eperiuntur , etc.; Bâle, 1622, in-8°:
cette flore des environs de Bâle a servi en
quelque sorte de modèle aux nombreux ouvrages
de ce genre qui se sont depuis lors succédé;
— Theatrum botanicum, sive Historia plan-
tarum ex veterum et recentiorum placitis,
propriaque observatione concinnata , liber
primus ;Bèle, 1658, in-fol.; ibid., 1663, in-fol. :
cet ouvrage, rédigé sur un plan immense, et resté
inachevé, ne parut que trente ans après la mort de
l'auteur, par les soins de son fils Jean-Gaspard ; —
Dialogusde morbo Gallico; Bâle, 1674, in-fol.;
omTage posthume, dont la publication est égale-
ment due au fils de l'auteur ; — une édition
estimée du Kràuterbuch deTabernœmontanus ;
Bàle, 1625, in-fol.; — Epistolsealiquotmedicœ,
insérées dans la Cisto wiedica de Jean Homung;
Nuremberg, 1625, in-4°; Leipzig, 1661, in-4'\
Les herbiers de G. Bauhin se conservent encore
aujourd'hui à la bibliothèque de Bâle.
Son fils Jean-Gaspard Bauhin, né à Bâle
le 12 mars 1606, mort le 14 juillet 1685, occupa
pendant trente ans la chaire de botanique à l'u-
niversité de Bâle , et devmt en 1659 médecin
ordinaire de Louis XTV^, avec le titre de conseiller
et une pension. On a de lui : Dissert, de peste ;
Bâle, 1628, in-4°; — Dissert, de morborumdif-
fei-entiis et causis ; Bâle, 1670, in-4°; — Diss.
de epilepsia ; ibid., 1672, in-4".
Jean-Gaspard Bauhin eut huit fils , dont un
seul, Jérôme, mérite d'être mentionné. Né le 26
février 1637, mort le 27 janvier 1667, il publia:
Diss. de peripneumonia ; Bâle, 1658, \a-^°;
— Diss. de odontalgia, ibid., 1660, in-4° ; —
Prolegomena medica, ibid., 1668. F. H.
Van der Llnden, de Script, medicis. — Nicéron, Jffe-
tnoires, t. XVII.— Sprengel, Hist. rei Herb., 1. 1. — Hal-
ler, Bibl. botanica.
BÂUHtTis , en latin Bauhusixjs ( le P. Ber-
nard ), Jésuite, né à Anvers en 1575, mort dans
sa ville natale le 25 novembre 1629. Il fut pro-
fesseur au collège de Bruges, et prêcha avec dis-
tinction dans plusieurs villes de la Belgique.
On a de lui. : Epigrammatum libri V ; Anvers ,
1615, 1619, 1620, in-12 ; on y trouve ce fameux
vers, Proteus parthenicus , en l'honneur de la
Vierge : Tôt tibi sunt dotes, virgo, quoi sidéra
cœlo, vers susceptible d'être combiné de mille
vingt-deux manières différentes, nombre égal à
celui des étoiles jusqu'alors calculées. Ce vers oc-
occupa Bemoulli, qui le montra susceptible de
trois mille trois cent douze combinaisons différen-
tes, sans cesser d'être un vers hexamètre. De-
puis lors le P. Prestet a montré que ce même
vers pouvait être varié de ti'ois mille trois cent
soixante-seize manières , sans perdre sa qualité
rhythmique. Éric Dupuy le publia sous toutes ses
formes dans Pietatis thaumata; Anvers, 1617,
in-4°. On l'a réimprimé sous le titre: Proteus
parthenicus, id est, Berh. Bauhusii hexame-
ter Marianus bis et vicies sensu et métro ser-
vatis , variatus ; liOMYSm, 1833, in-l6.
Sotwel, Bibliotheca Societatis Jesu, p. 629 ; — Barbier,
Examen critique, p. 91.
BAOLACKE (Léonard), paMciste, né à Genève
en octobre 1670, mort dans cette ville en 1761.
Il fut agrégé à la coiapa^nie des pasteurs en 1704,
et nommé bibliothécaire en 1728. Il réunissait à
un haut degi'é les connaissances du théologien ,
du moraliste, de l'historien, du critique et de l'an-
tiquaire. On a de lui un grand nombre de dis-
sertations, parmi lesquelles on remarque : Éclair-
cissement sur rhistoire de Genève , dans le
Journal helvétique , 1784 ; — Recherches sur
la fondation de l'Église cathédrale de Genève;
ibid. , années 1745, 1750, 1752; — Eclair-
cissement sur une tête d'Apollon que l'on voit
sur Vun des murs de l'église de Saint-Pierre
de Genève; ibid.; — Lettre sur l'aigle im-
périale sculptée sur le frontispice de la ca-
thédrale de Genève ;'ûM., 1754; — Lettre sur
l'histoire de Genève et sur tes grands hom-
mes que cette ville a produits; dans le Jour-
nal helvétique, 1755; — sur une ancienne
Version italienne de la Bible, attribuée à
Sixte V, par Gregorio Leti , dans la Bibliothè-
que germanique ; — Lettre sur la mort tragi-
que de Balomier, sous Louis, duc de Savoie;
dans le Journal helvétique, année 1730.
Sennebiep, Histoire littéraire de Genève, t. III, p. 38-
46 (_Dict. Hist.). — Hailer, Kritisches Ferzeichniss aller
Schrift. der Schweiz.
* BAULDRI ou BABTLDRY (André), poëte
français, né en 1641, mort le 4 décembre 1717.
D était curé de Saint-Thibault-en-Auxois , et
académicien d'Arles. On a de lui : Poëme hé-
roïque sur ce que le roy a fait pour l'Église;
et sur l'Édit nouvellement rendu en faveur
des curés , in-4°. » j. b.
Papillon, Bibl. des Aut. de Bourgogne, t. I, p. 18.
BAULDRI ou BAULDRY (Paul) , historien,
né à Bouen en 1639, mort en 1706, fils de
parents protestants. lise retira en Hollande,
où il étudia la théologie et les auteurs anciens,
n devint professeur d'histoire sacrée à Utrecht,
et épousa la fille du célèbre Henri Basnage. Ou
815
BAULDRI
a de lui : une édition du traité de Lactance,
De mortïbvLS persecutorum , avec des notes sa-
vantes ; Utrecht, 1 692 , in-8° : Eauldri y j ustifie plus
d'une fois Lactance contre les vaines critiques
de Jacques ToUius; il admet l'arrivée de saint
Pierre à Rome , attestée par Lactance , et con-
testée par la plupart des protestants; tout ce
que renferme l'édition de Bauldri a passé dans
le second volume de celle que Lenglet-Dufres-
noy a donnée à Paris en 1748, 2 vol. in-4°; —
une nouvelle édition d'un petit ouvrage du Fure-
tière, intitulé Histoire des derniers troubles
arrivés au royaume d'Éloquence; Utrecht,
1703 , in-12 ; — Syntagma calendariorum ;
etc.; Utrecht, 1706; tablettes chronologiques peu
connues ; — plusieurs Dissertations, imprimées
dans divers recueils ; — un éloqe de Mathieu
de l'Arraque, ministre de Rouen, dans la Répu-
blique des lettres, mars 1684.
Adrien Reland, £io.7e de fiauWri,- Utrecht, 1706, in-i".
BArnEU. Voy. Beaulieu.
BAULME- SAINT- AMOUR {Jean DELA),
seigneur de Martaccy, littérateur et philologue, né
en Franche-Comté en 1539, mort vers 1578. Il
apprit le grec et le latin sous Gilbert Cousin , et
publia, à l'âge de douze ans, ses premiers essais
de poésie latine, sous le titre : Primïtise qxurdam
generosissimi ac vera nobilitateprxstantissimi
adolesc. Joannis a Balma, anno setatis suœ
diiodecimo , 1551. En 1553, il fit paraître un petit
volume in-8°, intitulé Miscellanées : ce recueil
contient la Façon de vivre en coter, traduit du
latin d'Érasme ; un Dialogue en vers français
sur le trépas de dame Antoine de Montmartin,
et quelques autres pièces.
D. Grappin, Jbrcgé de l'Histoire du comte de tmir-
gogne. — Duverdierel la Croix du Maine, Bibl. franc.
BAULOT ou BAtTLlEU {Jacqucs), chirurgien
lithotomiste, naquit en 1651 àÉtendonne près
de Lons-le-Saulnier en Franche-Comté, et mourut
près de Besançon en 1720. Ses parents étaient
fort pauvres; il les quitta pour s'engager dans un
régiment de cavalerie. Après l'expiration de son
engagement, il s'attacha à un certain Pauloni,
chirurgien empirique très-renommé pour tail-
ler les malades atteints de la pierre. Après lui
avoir servi d'aide pendant cinq ou six années , il
se rendit en Provence. C'est là qu'il se mit à
porter une espèce d'habit monacal , et ne fut
plhs dès lors connu que sous le nom de frère
Jacques. De Provence, il passa en Langue-
doc, ensuite dans le Roussillon, et de là dans
les autres provinces de France. Il vint aussi à
Paris, qu'il quitta bientôt pour continuer ses
courses. H parut,à Genève , à Aix-la-Chapelle,
à Amsterdam, et opéra partout. Ses succès furent
assez variés. H ne voulait prendre aucun soin
des malades après l'opération, disant : « J'ai
tiré la pierre. Dieu guérira la plaie. » Le litho-
tomiste Rau désapprouva la méthode de frère
Jacques, tout en se l'appropriant. La taille de
Mau ou taille cnjrtoisej perfectionnée par Chc-
BAUMBACH 816
selden en Angleterre, a donc pour auteur un
chirurgien français. En reconnaissance des cures
nombreuses que Baulot avait faites eu Hollande,
on fit graver à Amsterdam son portrait , et
frapper une médaille. Enfin, après avoir paru à
la cour de Vienne et à celle de Rome , il choisît
près de Besançon une modeste retraite, et, après
avoir dissipé sa fortune, il mourut dans un état
voisin de l'indigence. Il a laissé un opuscule im-
primé en 1702, où il défend sa méthode contre
les attaques de Méry.
Vaciier, f'ie du frère Jacques; Besançon , 1756, in-i2.
— Biographie médicale.
* BAULOT { Isaac) , naturaliste , né à la Ro-
chelle en 16.57, mort le 24 septembre 1712. Il
s'adonna de bonne heure aux sciences naturelles,
et communiqua aux savants des notes précieuses
qu'il recueillit dans ses longs voyages. On a lui
des remarques sur l'ouvrage de Ch. Plumier,
intitulé l'Art de tourner ; Paris, , 1694, in-fol.,,.
etdes Observations sur l'Organe de l'ouïe chef
la grande tortue. /
Arcère, Hist. de la Rochelle, vol. 2, p. 425. /
BAUMANN {Chistian - Sacale ) , théol;i<gJen
protestant , né à Berlin le 30 novembre 1725 ,
mort vers la fin du dix-huitième siècle. On a de
lui quelques mémoires insérés en part p dans
les Matériaux politiques de Hausen, *'a I, et
une édition de l'œuvre de Siissmilch , s l'Or-
dre divin dans les variations \du gc. ïi't hu-
mai7v. \
Joclier, Allgemeines Gelehrten-Lexieon. •
BAUMANN ( Jean-Frédéric ) , peintrtv alle-
mand, né le 13 mai 1784 à Géra, mort à Di-esde
le 29 mars 1830. Élève de Schoenau,il se disua-
gua particulièrement dans le genre du portrait.
Il fut professeur adjoint à l'Académie de pein-
ture à Dresde.
Nagler, Neues Allgemeines K&nstler-Lexicon.
*BAUMAîiN (Jean-Godefroy) , musicogra-
phe allemand , fut pasteur de l'église de la nou-
velle viUe, à Schneeberg, vers 1760. On a de
lui ; Schediasma historico-theologicum de
hymnis hymnopœis veterïs et recentioris Ec-
clesise verse atque christianse religioni pro-
movendse ac propagande inservientibus ;
Brème, 1765, in-8«.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
*BAUMA]VN (Jean-Nicolas), médecin, vi-
vait au commencement du dix-septième siècle.
Il laissa : de Tabaci virtutibus, tisu et abusu;
— de Angina.
Hlndrelcti, Pandectœ Brandenburgicœ.
BAUMANN ( Nicolas )', professeur d'histoire
à Rostock , né vers 1450 à Wismar ou à Emden,
mort en 1526. Dans la préface du Froschmeeus- )
1er de Rollenhagen, on lui attribue le poème
satirique Reinecke ^e renard, en plat allemand y'
mais c'est Henri d'Alkmaer qui paraît en ê*i e
le véritable auteur. Voy. Alkmaer.
*BAU3ïBACH ( Frédéric- Augustc) , compo-
siteur et musicographe allemand , né à Leipzig
en 1753, mort en 1813. Il est resté pendant long-
817 BAUMBACH
temps directeur de l'Opéra à Hambourg, et a com-
posé un gi'and nombre de morceaux de chants ,
de piano , etc. Il était collaborateur du Diction-
naire des beaux-arts qui parut à Leipzig, en
1794, sous ce titre : Kurzgefasstes Handwoer-
terbuch iiber die Sckônen Kiinste. « La mu-
sique de cet auteur, dit Fétis , se fait remarquer
par un caractère de profondeur et de grave pen-
sée. » Baumbach était également habile sur le
piano et la mandoline.
Schilling, Lexicon der Tonkttnst.
*BAUMBACH (Jean-Balthasar), orientaliste
allemand, mort le 6 septembre 1622. Il professa
les langues grecque et hébraïque à Heidelberg.
Il a laissé entreautres : De libro Psalmorum ; —
De triiim linguarum orientalium, hebrorx,
chaldscœ et syras antiquitate , necessitate ac
utilitate ; — De appellationibus Dei quse in
scriptis rabbinorum occurrunt; — De Urim
et Tfiumim, et Beth Kol; — De modo dis-
putandi cum Judœis.
"Witte, Diarium Biographxcum.
*BAUMCHEN, sculpteur allemand, né à Dus-
seldorf au commencement du dix-Iiuitième siècle,
mort en 1789. Il passa en Russie, où il exécuta,
pour les principaux palais de Saint-Pétersbourg ,
des statues que l'empereur lui paya largement.
La fortune lui était venue, et, avec elle, la nos-
talgie, n préféra retourner dans son pays, où l'at-
tendait la misère, à ce point qu'il fut obligé, pour
vivre , de faire des cadres de tableaux.
Biographie des Contemporains.
* BAUME {Charles-JosephuE la), littérateur
français, né à Nîmes vers le milieu de janvier
1644, mort le 30 avril 1715 à Marguerites, près
de Nîmes. Les fonctions qu'il remplit dans la
magistrature de sa ville natale , ne l'empêchèrent
pas de se livrer à l'étude des belles-lettres. Il
fiit un des premiers membres de l'Académie
royale de Nimes , et voyagea quelque temps en
Italie. On a de lui : Relation de son voyage
de l'Italie, en prose et en vers; — Remarques
sur V Histoire générale, 1 vol. in-fol.; — Remar-
ques sur V Histoire de Languedoc ; — Relation
de la révolte des fanatiques , 1 vol. in-fol.
Ménard, Histoire de Nimes.
BAVME {Nicolas-Auguste de la), marquis de
Montrevel, maréchal de France, né en 1636,
mort le 11 octobre 1716. Il embrassa de bonne
heure l'état militaire, et conquit chacun de ses
grades par une action d'éclat. Il se distingua au
siège de Lille , fut l'un des premiers qui traver-
sèrent le Rhin en 1672 ; enfin sa belle conduite à
Senef, à Namur, à Luxembourg, à Cassel, à
Fleurus, lui valurent en 1703 le bâton de maré-
chal. Il fut alors nommé gouverneur du Langue-
doc, et chargé de faire la guerre aux Camisards,
qu'il combattit sans pouvoir les vaincre. Cet of-
ficier, qui avait montré tant de bravoure sur les
champs de bataille , mourut de frayeur. Dînant
chez le duc de Biron , il renversa une salière, et
s'écria qu'il était mort. La fièvre en effet le prit.
— BAUME
818
et, quatre jours après , il avait réellement cessé
de vivre. Le duc de Saint-Simon, son ennemi, a
écrit sur lui des choses très-piquantes, mais sans
doute exagérées : Baume était d'une ignorance
inconcevable, suivant le caustique écrivain, et
hors d'état de distinguer sa main droite de sa main
gauche. — La maison de Baume , originaire de
Bresse , a fini dans la personne de François-An-
toine-Melchior de la ^a«7ne, maréchal de camp,
député de la noblesse de Màcon aux états géné-
raux de 1789, et décapité le 7 juillet 1794.
Saint-Simon, Mémoires. — OEuvres de Bolssy-d'An-
glas, t. I, p. 375. — Le Bas, Dict. cncyc. de la Franco.
BAVME DES DOSSAT {Jacques-Françoïs de
la), chanoine delà collégiale de Saint-Agricole
d'Avignon, littérateur, né à Carpentras en 1705,
mort à Paris le 30 avril 1756. On a de lui :
Éloge de la paix; Paris, 1736, in-4''; — la
Christiade , on le Paradis reconquis , poème
en prose ; Paris , 1753 , 6 vol. in-12 : écrit d'un
style pompeux et ampoulé; l'Écriture sainte y
est étrangement travestie; on y voit Jésus-Christ
tenté par la Madeleine : cette bizarre production
fut ilétrie par arrêt du parlement de Paris , et
l'auteur condamné à une amende ; — les Satur-
nales françaises , 1736, 2 vol. in-12, publiées
sous le nom de M. Croquet : c'est un roman oi?
se trouvent quatre comédies ; — VArcadie mo-
derne, ou les Bergeries, savante pastorale hé-
roïque en trois actes et en prose, 1751, 1757,
1766 , in-12 ; c'est une apothéose littéraire du roi
Stanislas. L'abbé Baume des Dossat travailla
pendant plus de dix ans au Courrier d'Avignon,
juscpi'en 1751.
Chaudoii, Dictionnaire historique.
BACME-MONTRETEi. {Claude DE LA ), car-
dinal-archevêque de Besançon, né en 1531, mort
le 15 juin 1584. Il eut pour vicaire général An-
toine LuUe, parent du fameux Raymond Lullc, de
l'îlede Majorque. Ce fut Antoine Luilequi recueil-
lit les statuts synodaux du diocèse de Besançon,
et les publia sous le titre : Statuta synodalia Bi-
sont. eccles. metrop., cum tractât, summariis;
Lyon, Roville, 1560, in-4°. Baume-Montrevel
se fit remarquer par son zèle contre les calvi-
nistes, qu'il chassa de son diocèse. Ceux-ci échouè-
rent dans leur tentative de s'emparer de Besan-
çon de vive force. Son oncle Pierre de Baume,
évêque de Genève , chassé de son siège par les
calvinistes, devint également cardinal - arche-
vêque de Besançon.
Auberi, Histoire des Cardinaux. — Chifflet, Des evê-
ques de Besançon. — Sainte-Marthe , Gall. Christ., t. I,
p. 184. — Guichenon, Histoire de la Bresse et du Bugey,
t. H.
BAUME SAI^T-AMOVR {Philippe DE LA ) ,
marquis d'Yennes, mort à Paris vers 1670. Il fut
gouverneur, pour le roi d'Espagne, de la Franche-
Comté, et accusé d'avoir, en 1668, facilité la
conquête de cette province par Louis XIV, con-
quête achevée en moins de trois semaines. 11 pu •
blia, sous le titre d'Apologie, une brochure (petit
in -4° de 75 nages, 1 668 ) , dans laquelle il prouve
819
BAXJME — BAUMEISTER
820
qu'il avait fait tout ce qui pouvait dépendre d'un
homme d'honneur pour préserver de l'invasion
un pays ruiné par les guerres précédentes, et
abandonné à ses propres forces. A cette Apologie
il faut joindre sa Correspondance avec le par-
lement de JDôle (broch. in-4'' de 117 pages,
1668). Ces deux documents, assez rares, sont
curieux à consulter pour l'histoire de la conquête
de la Franche-Comté.
Pellisson, Histoire de Ijmis Xlf^.
BAUME ( Griffet la ). Voy. Griffet.
BACME {Éléazar- François de la). Voy.
ACHARDS.
BAUME (Antoine) , célèbre chimiste et phar-
macien français , né à Senlis le 26 février 1728,
mort le 15 octobre 1804. Fils d'un aubergiste,
il eut , comme beaucoup d'autres savants , à
vaincre les difficultés que multiplie toujours
le défaut absolu d'études premières. Cependant
son ardeur pour les sciences l'emporta : en 1752
il fut reçu maître apothicaire , et peu de temps
après il obtint, au collège de pharmacie, la
chaire de chimie. Nul ne sut mieux allier la théo-
rie avec la pratique : professeur et fabricant , Q
traça les préceptes de la science dont Lavoisier
et Scheele jetèrent les bases, et le premier il éta-
blit une fabrique de sel ammoniac, substance pour
laquelle la France avait été jusque-là tributaire
de l'Egypte ; et son officine était plutôt une grande
manufacture où le muriate d'étain , l'acétate de
plomb , les sels mercuriels , se fabriquaient par
quintaux. Il perfectionna aussi la porcelaine, la
teinture écarlate des Gobelins et les pèse-liqueurs,
dont le plus usité porte encore aujourd'hui le
nom d'aréomètre de Beaumé. Il inventa des
procédés pour dorer les pièces d'horlogerie, tein-
dre les draps de deux couleurs, blanchir la soie
jaune sans l'écraer, purifier le salpêtre, et enle-
ver à la fécule du marron d'Inde son principe
amer. Voilà certes assez de titres pour que l'A-
cadémie des sciences ouvrît, en 1773, ses
portes à l'ingénieux et infatigable chimiste , qui
cependant ne voulut jamais adopter la nouvelle
nomenclature de Guyton de Morveau et de La-
voisier. En 1780, Baume, devenu riche par son
travail, quitta le commerce pour cultiver plus à
son aise la science ; mais la révolution le ruina,
et il se vit obligé d'ouvrir une nouvelle officine.
Baume , déjà âgé , supporta ce revers avec rési-
gnation, et mourut presque octogénaire.
Ses ouvrages ont pour titre : Dissertation sur
Véther, dans laquelle on examine les diffé-
rents produits du mélange de V esprit-de-vin
avec les acides minéraux ;Pa.Tis, 1757, in-12;
imprim. dans les Mémoires de r Académie des
sciences, année 1760; — Playi d'un cours de
chimie expérimentale et raisonnée, précédé
d'un discours historique sur la chimie; Paris,
1767, in-12, en collaboration avec Macquer; —
Manuel de chimie, o\i exposé des opérations
et des produits d'un cours de chimie; ou-
vrage utile aux personnes qui veulent suivre
un cours de cette science, oti qui ont dessein
de se former un cabinet de chimie ; Paris, 1 763,
in-12; ibid., 1766, in-12; traduit en allemand.
Vienne, 1774, in-8°; en anglais, Londres, 1778,
in-S"; en itaUen, Venise, 1783, in-12; — Mé-
moires sur les argiles, ou recherches et expé-
riences chimiques et physiques sur la nature
des terres les plus propres à V agriculture, et
sur les mx)yens de fertiliser celles qui sont
stériles; Paris, 1770, in-8°, traduit en allemand,
Leips., 1771, in-S"; — Mémoire sur la meil-
leure manière de construire les alambics et
les fourneaux propres à la distillation des
vins , pour en tirer les eaux-de-vie ; Paris ,
1778, in-8° ; — Éléments de pharmacie théo-
rique et pratique , contenant toutes les opé-
rations fondamentales de cet art, avec leur
définition, et une explication de ces opéra-
tions par les principes de la chimie, etc.; Pa-
ris, 1762, in-8°; ibid., 1769, 1773 et 1818, in-8" :
la dernière édition a été revue par Bouillon-Iia-
grange ; — Chimie expérimentale et raisonnée ;
Paris, 1773, 3 vol. in-8° ; traduit en allemand par
J.-C. Gehler, Leipzig, 1776 , 3 vol. in-8° ; en ita-
lien, Venise , 1781, 3 vol. in-8° ; — Opxiscules de
chimie; Paris, 1798, in-8"; traduits en allemand,
Francfort, 1800, in-S" ; — un grand nombre
d'articles dans le Dictionnaire des arts et mé-
tiers, dans les Annales de chimie, dans le Jour-
nal de physique, dans l'ancien Journal de
médecine, et dans les Mémoires des savants
étrangers. F. H.
Cadet-Gasslcourt, Éloge de Uaumé. — Biographie mé-
dicale. — Quérard, la France littéraire.
BAUMEISTER {Frédéric-Chrétien), philo-
sophe allemand, né à Grossenkcerner, village du
duché de Saxe-Gotha; mort en septembre 1785.
11 étudia à léna, sous le célèbre Wolf, et à Wit-
temberg. En 1736, il fut nommé recteur du gym-
nase à Goerlitz. Baumeister appartient à l'école
du philosophe "Wolf. Outre un grand nombre de
dissertations, on a de lui : Philosophia defini-
tlva ; Wittemberg, 1735, in-4° ; — Institutiones
philosophix rationalls methodo Wolfiana
conscriptœ ; ibid., 1736, in-8°; — Institutiones
metaphysicw methodo Wolfiana adornatx;
W^ittemberg, 1738, in-S"; — Elementa philoso-
phiœ recentioris ; Leipzig, 1747,in-8°; — Élé-
ments de rhétorique ; Goerlitz, 1740, in-S".
Briegleb, Epistola de Fita, Moribus atque Studiis
Frid.-Christ. Baumeister i ; Gott., 1766, in-8°.
* BAUMEISTER (George-Ofhmar), composi-
teur et pianiste allemand, né à Goerlitz le 27 oc-
tobre 1800. C'était un des plus habiles pianistes
de la Silésie ; Hoffmann vante beaucoup ses ins-
pirations et la nature de son talent. On a de lui :
Grand rondeau pour le piano; Breslau; —
Deux valses et un cotillon ; ibid.
Hoffmann, Die Tonkûnstler Schlesiens.
*BAUMEisTER {Jean-Guillaume), écrivain
vétérinaire, né le 27 avril 1804, mort le 3 fé-
vrier 1846, n se livra d'abord à la peinture, dont
821
BAUMEISTER — BAUMES
S22
il avait pu apprendre les éléments chez son père,
peintre en miniature. Il passa quelque temps à
Augsbourg, puis à Munich, et y peignit avec succès
les animaux. Ce premier talent fut le prélude de
celui qui fit sa réputation. H étudia avec ardeur l'art
vétérinaire , et en 1855 il se distingua parmi tous
ses condisciples de l'école spéciale de Stuttgart.
Devenu médecin vétérinaire à Gemiind, il enseigna
son art à l'Institut de Hohenheim. En 1839, il fut
appelé à Stuttgart en qualité de premier profes-
seur vétérinaire. Ses principaux ouvrages sont :
Kurzgefasste Anleitung zur Hauspferdezucht
( Guide abrégé del'Élève du cheval) ; Ulm, 1843 ;
— Anleitung zur Kenntniss des Aeussern
des Pferdes ( Guide pour apprendre à connaître
l'extérieur du cheval); Stuttgart, 1843-1844; —
Gemein/assliches Handbuch der gesammten
Thierheilkunde ( Manuel général de l'art vété-
rinaire , en collaboration avec Duttenhofer ) ;
Stuttgart, 1843-1844; — Handbuch der Land-
wirthschaft lichen Thierkundeund Thierzucht
( Manuel de l'élève et de la connaissance des
animaux); Stuttgart, 1843-1847.
Conversations -Lexicon.
* BAUMER ou BAUMEa (George), sculp-
teur allemand, né en Bavière vers 1763, mort vers
1830. On a de lui : la Reine de Bavière; — une
Descente de Croix, accompagnée de dix-neuf
figures en bas-relief; — et un Buste de Napo-
léon. Il a laissé aussi des travaux en ivoire.
Naglef, Neues Allgemeines SUnstler-Lexicon.
BAUMER {Jean-Guillaume) , médecin alle-
mand, né le 10 septembre 1719 à Rehweiler, en
Franconie; mort à Giessen le 4 août 1788. Il
étudia d'abord la théologie à léna , et devint, en
1742, pasteur à Krautheini. Quatre ans après, il
résigna ses fonctions par des motifs de santé, et
étudia la médecine à Halle en 1755 ; il fut nommé
professeur à la faculté de Médecine et de Philo-
sophie d'Erfurt. En 1764, il occupa la chaire de
médecine à l'université de Giessen. Ses princi-
paux ouvrages sont : Fundamenta psycholo-
gica ; Evîart, 1752, in-8°; — Naturgeschichte
des Miner air eichs, mit besonderer Anwendung
au/Thûriîigen (Traité des minéraux, particuliè-
rement de ceux de la Thuringe ); Gotha, 1763-
1764, 2 vol. in-8°; — Historia naturalis lapi-
dumpretiosorum, omnium, nec non terrarum
et lapidum hactenus in usum medicum voca-
/oî7«?i ; Francfort, 1771, in-8°; — Fundamenta
politise medicœ ; Francfort et Leipzig, 1777,
in-8° ; — Medicina forensis, prœter partes
consuetas primas lineas jurisprudentiee me-
dico-militaris et veterinario-civilis continens;
Francfort et Leipzig, 1778, in-S"; — Funda-
menta geographias et hydrographie subterra-
nese; Giessen, 1779, in-8°; — Historia natu-
ralis regni mineralis ; Francfort, 1780, in-8°;
— 5i&iJo^/^eca c^e7mca; Giessen, 1782, in-8°; —
Elementa chemise theoretico-practicse ; Gies-
sen, 1783, in-8° ; — Anthropologia anatomico-
physica; Francfort, 1784, in-S". Voyez dans
Meusel, Lexicon, la liste complète des disserta-
tions académiques de Baumer. F. H.
Ersch et Gruber, Allyemeine Encyclopœdie.
BAUMER [Jean-Paul), médecin allemand,
d'origine française, né vers 1725, mort le 19 sep-
tembre 1771. Il fit ses études à Halle et se fixa
à Erfurt, où il devint professeur de médecine.
On a de lui : Disp, exhibens prodromum me-
thodi surdos a nativitate faciendi audientes
et loguentes; Erfurt, 1749, in-4°; — Beschrei-
bung cines zur Ersparung des Holzes einge-
richteten Stuben-Ofens (Description d'un poêle
propre à économiserle bois ) ; Berlin, 1765, in-4° ;
— Vnterricht, une mmi einem Menschen, der
von einem tollen Hunde gebissen worden, auf
eine leichte Art helfen soll (Instruction sur
un moyen facile de porter secours à un homme
qui a été mordu par un chien enragé); Erfurt,
1 765, in-4°.
Adelung, Suppl. a Jôcber, ^i/gen». Gelehrten-Lexicon,
BAUMES [Jean-Baptiste-Timothée), méde-
cin français , né à Lunel le 2 mai 1777 , mort à
Montpellier le 19 juillet 1828. Après avoir exercé
la médecine à Nîmes avec un certain éclat, il fut
nommé professeur à l'École de médecine de
Montpellier, et jouit dans cette ville, pendant
vingt-deux années de sa vie, d'une grande ré-
putation. Vif et spirituel, mais d'un caractère
irascible, il se fit des ennemis de tous ses collè-
gues, et se brouilla même avec Chaptal, qui,
après avoir été , comme lui , professeur à la fa-
culté de Montpellier, fut pendant son ministère
le protecteur de cette école célèbre. Baumes es-
saya de fonder ime théorie pathologique sur la
chimie, qui était alors enseignée avec tant d'éclat.
Outre un grand nombre d'articles insérés dans
le Journal de la Société de médecine pratique de
MontpeUier, on a de lui : de V Usage du quin-
quina dans les fièvres rémittentes ; Paris ,
1785, in-8° ; — Mémoire sur la maladie du mé-
sentère, propre aux enfants, que Von nomme
vulgairement 'Carreau ; Paris, 1788 et 1806,
in-8° ; — Traité des Convulsions des enfants,
leurs causes et leur traitement ; Nîmes, 1789
et 1805, in-8°; — Mémoire sur les maladies
qui résultent des émanations des eaux sta-
gnantes et des pays marécageux ; Paris, 1789,
in-8®; traduit en allemand , Leipzig, 1792, in-8°;
— Traité de la Phthisie pulmonaire ; Paris,
1793, 1805, 2 vol. in-8°; traduit en allemand
par Fischer, Hildburghausen , 1809, in-8°; —
Méthode de guérir les maladies, et observa-
tions sur les maladies aiguës et chroni-
ques, etc. ; MontpeUier, an II de la république,
in-8° ; — Discours sur la Nécessité des stieurs,
prononcé le 5 pluviôse an m (1795), pour l'inaugu-
ration de l'École de santé de MontpeUier, in-S";
— Fondements de la science méthodique des
TwaZadies; Montpellier, 1802, 4 vol.; — Dis-
cours sur la dignité et les avantages des réu-
nions académiques, prononcé la môme année,
à l'ouverture de la première séance publique de
S23
BAUMES — BAUMGARTEN
824
la Société de médecine pratique de Montpellier,
in-S" ; — Discours sur la nature , l'ordre et
l'objet anmiel des travaux de la Société de
médecine pratique, 1803, in-8° ; — Divers élo-
ges prononcés devant cette société, entre autres
ceux des docteurs Draparnaud, en 1803 ; Piijol,
en 1806; Henri Fouqxiet, en 1807; Tandon,
en 1808; Troussel, 1809; M.-A. Petit, en 1812;
— Essai du système chimique de la science de
r homme ;^imes, 1798, in-8°; traduit en alle-
mand par Karsten ; Berlin, 1802, in-8° ; — Traité
élémentaire de Nosologie; Paris, 1801 et 1802,
4 vol. in-8° : c'est dans ce traité que Baumes
a développé sa théorie chimico-palhologique , qui
trouva de nombreux adversaires ; — Topogra-
phie de la ville de Nimes et de sa banlieue;
Nîmes, 1802, in-4°; — Traité de la première
dentition et des maladies souvent très-graves
gui en dépendent; Paris , 1805 ,in-8° ; — Traité
sur le vice scrofuleux; Paris, 1805, in-8°; —
Traité de l'Ictère ou jaunisse des enfants, de
naissance; Paris, 1806, in-8°; — Éloge de Bar-
thez ; Montpellier, 1 807, in-4° ; — de l'Instruc-
tion publique dans ses rapports avec l'ensei-
gnement des sciences et arts appelés libéraux
en général, et de la médecine en particulier ;
Montpellier, 1814, in-8°; — Examen des ré-
flexions de Bergasse sur l'acte constitution-
nel du sénat; Montpellier, 1814, in-8".
Biographie Médicale. — Callisen, Med. Schriftsteller-
Lexicon.
*baitmgjERTner (GotthilfùE), compositeur
allemand, né à Berlin en 1741, mort vers 1800. 1!
fut d'abord officier d'infanterie. On a de lui trois
opéras intitulés : Zémireet Azor, 1775 ; — Andro-
mède, 1776; — le Tombeau de Muphti, ill'd.
Gerber, Neues Lexicon der Tonkilnstler.
* BAUMG^RTNER (/eon). Statuaire allemand,
né en Bavière en 1744, mort en 1792. Il est
connu pour avoir modelé les magnifiques chevaux
qu'on remarque sur la porte de Potsdara à Berlin.
Jack, Panthéon.
*BAUMG^RTîVER (Jean-Baptistc) , violon-
celliste allemand, né à Augsbourg vers 1725, mort
à Eichstœdt le 18 mai 1782. Il visita tour à tour
l'Angleterre, la Hollande, la Suède, etc. On a de
lui : Instruction de musique théorique et pra-
tique sur l'usage du Violoncelle; la Haye, 1774,
in-4".
Schilling, Lexicon der TonJcûnstler.
* BAUMGJERTNER (Jean-Wol/gang), pein-
tre allemand, né à Kufstein ( Tyrol ), dans le com-
mencement du dix-huitième siècle. Il a laissé de
ses œuvres dans quelques églises voisines de Ra-
tisbonne. Baumgsertnerfut un des meilleurs pein-
tres sur verre de cette époque.
Nagler, If eues Mlgemeines Kûnstler-Lexicon.
BArMGARTEN {Alexandre-ThéopMle), phi-
losophe allemand, né à Berlin le 17 juin 1714,
mort à Francfort-sur-l'Oder le 26 mai 1762. Il
étudia à Halle, à l'école des Orphelins, dont son
frère était inspecteur, et se lia avec Wolf, dont
le système philosophique était alors proscrit.
D'abord professeur suppléant de logique et de
métaphysique à l'université de Halle, il fut, en i
1740, appelé à occuper une chaire de philoso-
phie à l'université de Francfort- sur -l'Oder.
Comme son frère, il eut toujours une santé fort
chancelante. Baumgarten peut être regardé com-
me le créateur de Vesthétique ou de la philoso-
phie du beau. Le nom même vint de lui. Baum-
garten comprit l'insuffisance et la confusion des
règles déduites de certaines productions littéraires
et artistiques. Il chercha à fonder sur une base
scientifique la théorie du beau dans les arts,
théorie dont les résultats devaient ainsi acquérir
un plus haut degré de certitude. Il pensait qu'il
fallait remonter à des principes généraux, puisés
dans la nature de l'intelligence humaine, pour
arriver à une véritable philosophie du goût.
Baumgarten distinguait la perfection logique delà
perfection esthétique : celle-là lui semblait clai-
rement démontrée, celle-ci au contraire, obscure
et incertaine ; et il en conclut que nos idées sur
le beau sont encore ensevelies dans le vague.
Ses idées sur l'esthétique furent d'abord expo-
sées dans un écrit académique : Disputationes
de 7ionnullis ad poema pertinentibtis ; Halle,
1735, in-4''. Quelques années après, il fut désigné
pour les professer publiquement. Ses leçons ins-
pirèrent à George-François Meyer l'ouvrage inti-
tulé Anfangsgriinde aller schœnen Wissen-
schaflen (Éléments des belles-lettres), 3 vol.
in-S» ; Halle, 1748-1750. Ce fut huit ans plus tard
que Baumgarten publia son grand ouvrage jEs-
^i^e^ica; Francfort-sur-l'Oder, 1750-1758, 2 voL
in-8°, que la mort l'empêcha d'achever. Il n'y a
de complet que l'introduction qui contient le plan
del'ouvrage. Ses autres ouvrages sont : Metaphy-
sica; Halle, 1739, 1743, 1763, in-8''; — Ethica
philosophica ; ibid., 1740, 1751, in-8''; — Initia
philosophiae practicx primas; Francfort, 1760,
in-8°.
Meyer, Leben Jlex. Gott. Baumgarten! Halle, 1763,
in-8°. — Abbt (Thomas), ieôen und Character; Halle,
1765, in-8°. — Slicglitz, Programma academicum in me-
moriam, etc.; Halle, 1757, in-4°. — Semler, Ehrenge-
ddchtniss, 1758, iD-4°.
BArMGARTEN (Sigismond-Jacqucs), théolo-
gien allemand, frère du précédent, naquit à Wol-
mirstaidt le 14 mars 1706, et mourut le 4 juil-
let 1755. Il étudia à Halle , où il fut nommé en
1734 professeur de théologie. Sa santé chance-
lante le fit renoncer aux fonctions publiques.
En 1744 , il commença la publication en langue
allemande de la grande Histoire universelle,
dite de Halle, d'abord traduite de l'anglais , et
à laquelle des hommes éminents , tels que Sem-
ler, Schlôzer, Engel, etc., imprimèrent une direc-
tion nouvelle; Halle, 1744-175G, l6vol. in-8°.
Baumgarten excella surtout dans la dogmatique
et dans la morale religieuse : son esprit droit et
logique le détourna du piétisme, dont Halle était
alors le siège, ce qui lui attira beaucoup de tra-
casseries de la part de ses collègues. On a encore
825
de lui : Nachrichten von der hallischen Bi-
bliothek ; Halle, 1748-1851, 8 xo\. ; — Nachri-
chten von merkwûrdigen Bûchern; Halle,
1752-1757, 12 vol. in-12; espèce de bibliothèque
de l'amateur ; — Instruction sur la conduite
qui convient au chrétien , ou Théologie mo-
rale; Halle 1738, in-8°; — Abrégé de F His-
toire ecclésiastique depuis Jésus- Christ; ibid.,
1742 , 1745 , 3 vol. in-8"; suite par Semler, 1 vo-
lume; ibid., 1762; — Prima) lineae breviarii
antiquitatum christianarum ; ibid., 1747,
1766, in-S"; — Histoire d'Espagne de Ferre-
ras, avec les additions de la traduction fran-
çaise; ibid. , 1753-1754 , 7 vol. in-4° ; — His-
toire d'Angleterre de Rapin Thoyras, tra-
duite en allemand sur l'édition de Saint-Marc,
t. I-V; ibid., 1755-1757; — la Doctrine évan-
gélique; ibid., 1759-1760 , 3 vol. in-4°, etc.
Semler, Programma in memoriam S. J. Baumgar-
fen; Halle, 1787; — Aug. Ernesti, /re op«ic«fc p/ii/o/o-
gicis et criticis, p. 335. — Nleraeyer, dans Allgemeine
Encyclopxdie.
*BACMGARTEN (Charles-Frédéric) , com-
positeur allemand , vers le milieu du dix-hui-
tième siècle. Il était bassoniste à Londres, au
théâtre de Covent-Garden. En 1786, il composa
la musique d'un opéra anglais intitulé Robin-
Hood , qui fut reçu du public avec de grands
applaudissements. On a publié en Allemagne ,
sous le nom de Bauragarten , un recueil de
chants pour les écoles de campagne.
Fétls , Biographie universelle des Musiciens.
*BAUiMGARTEN (George), chantre et maî-
tre d'école à Landsberg, sur la Warta , vers le
milieu du dix-septième siècle. Il est auteur d'un
traité sur la musique , intitulé Rudimenta mu-
sices; Berlin, 1673, in-8°, T édition.
W alther, iWusifc. Lexicon.
*BAUMGARTEN {Jean-Chrétien Gottloh),
botaniste allemand, né à Lucknau (basse Lu-
sace) le 7 avril 1765, mort vers 1830. Il a pu-
blié : Transylvanie Flora; — Lipsiensis
Flora; Leipzig, 1790, in-8°; — Dissertât io
de Arte decoratoria; Leipzig, 1791, in-S";
— Dissertatio de corticis ulmi campestris
natura viribus, usuque medico; Leipzig,
1791 , in-4°; — Enumeratio stirpium magno
Transylvanise principatui indigenarum col-
lecta, ac secundum ordinem sexualem des-
cripta; Vienne, 1816, 3 vol. in-8° ; — Sertum
Lipsicum, seu stirpes prœsertim exoticœ,
1790; — Brevis trepani coronati historia,
1789, etc.
Rose, New Biographical Dictionary.
BAUMGARTEN (Martin de), voyageur alle-
mand, né en 1473 , mort en 1535. Il visita en
1507 l'Egypte, l'Arabie, la Palestine, et la Syrie.
La relation de son voyage a été publiée par Chris-
tophe Donaver; Nuremberg, 1594, in-4°. On la
trouve aussi dans la collection de Churchill ,
t. P'', sous ce titre : Travels through Egypt ,
Arabia, etc.
NiebuLr, Voyage en Arabie, etc.
BAUMGARTEN — BAUMGARTNER
826
BAUMGARTEN CRCSIUS {Dctlcv CharUS'
Guillaume ), philologue allemand, né à Dresde
le 24 janvier 1746, mort le 12 mai 1845. Il fit ses
premières études dans sa ville natale ; il visita
ensuite l'université de Leipzig. De 1806 à 1817
il remplit diverses fonctions dans l'enseignement,
et se fit remarquer surtout par son patriotisme
pendant que l'Allemagne était sous la domina-
tion étrangère. En 1830, il fut appelé par ses con-
citoyens à les représenter dans l'administration
de la commune (Commun-reprsesentant ). Il
porta alors toute son activité , toute son atten-
tion, sur la question de l'enseignement. En
1833 il devint recteur de l'école de Meissen, et
il mourut dans l'exercice de ses fonctions. On a
de lui : Vier Reden an die Deutsche Jugend
iiber Vaterland , Freiheit, etc. ( quatre dis-
cours à la jeunesse allemande , sur la patrie, la
liberté, etc. ) ; Leipzig, 1814 ■,—Ueber das Schul-
wesen der Stadt Dresden (sur l'état de l'ensei-
gnement à Dresde), 1831 ; — des éditions d'au-
teurs classiques, telles que YAgésilas dePlutar-
que;— Xénophon, 1812, Leipzig; — S«É^^owe;
Leipzig, 1816-1818; — l'Odyssée d'Homère,
avec les notes d'Eustathe et d'autres scoliastes;
Leipzig, 1822, 3 vol. in-8° ; — Die unsichtbare
Kirche (l'Église invisible) ; Leipzig, 1816; —
Reise aus dem Herzen in das Herz (Voyage du
cœur dans le cœur ) ; Dresde , iSiS; — Reise au/
der Post von Dresden nach Leipz-ig (Voyage
en poste de Dresde à Leipzig ) ; Dresde, 1819 ; —
Lichtund Schatten {hmmèveetomhrey,'DYes,de,
1821;— Métamorph. d'Ovide ;heiçi., 1834.
Conversations-Lexicon.
* BAUMGARTNER (le chevalier André),
homme d'État autrichien , né le 23 novembre
1793. Il montra de bonne heure un goût marqué
pour les sciences mathématiques. Après avoir
étudié depuis 1810 à l'université de Vienne,
il devint professeur de physique à Olmùtz en
1817 , et à l'université de Vienne en 1823. Il
ouvrit dans cette ville des cours hebdomadaires
à l'usage du peuple, sur la mécanique dans son
application aux arts et à l'industrie. Ces cours
furent suivis avec empressement par les auditeurs
auxquels ils étaient destinés. L'histoire naturelle
fut aussi l'objet de ses recherches. Obligé par le
mauvais état de sa santé d'abandonner ses fonc-
tions universitaires , il devint successivement di-
recteur des fabriques de porcelaine et de tabac ,
fonctions auxquelles il se dévoua avec ardeur et
qu'il remplit avec talent. En 1848 , il fit partie du
ministère Pillersdorf en qualité de ministre des
travaux publics et des mines ; mais il se retira à
l'avènement du cabinet Dobelhof, sous lequel il
ne remplit plus que les fonctions de chef de divi-
sion aux finances. Au congrès douanier tenu à
Vienne en 1851, il défendit avec mesure et
avec justesse les vues du gouvernement contre
l'ardeur et les prétentions de certains industriels
autrichiens. Il reprit à la môme époque le mi-
nistère des travaux publics et du commerce ,
827 BAUMGARTNER
devenu vacant par la retraite de Bruck. On a de
lui : Arseometrie; Vienne, 1820; — Die
Mechanik in ihrer Anivendung au/ Kûnste
und Gewerbe ( la Mécanique dans ses applica-
tions aux arts et à l'industrie )[; Vienne, 1823 ; —
Die Naturlehre ( Histoire naturelle ) ; Vienne,
1823 et 1844-1845; — Anleitung zum Heizender
Dampfkessel ( Guide du chauffeur des machines
à vapeur) ; Vienne, 1841 ; — Zeitschrift fur
Physik und Mathematik ( Journal de Physique
et de Mathématiques) ; Vienne, 1826-1832.
Conversations -Lexicon.
* BA.I7MGARTNER (Gallus-Jocques) , pu-
bliciste suisse, né à Saint-Galles le 18 oc-
tobre 1797. Jl étudia le droit à Fribourg. Venu
à Vienne en 181C, il en fut expulsé pour ses
opinions politiques. Nommé en 1825 membre du
grand conseil de son canton , il s'acquit dès ce
moment une grande influence sur le peuple, et
fut pour beaucoup dans l'adoption de la cons-
titution de 1831. Élu membre du petit conseil,
il se fit connaître par son talent administra-
tif. Représentant de son canton à la diète , il vota
pour la révision du pacte fédéral et pour la sé-
paration de Bâle. En 1833 il amena une levée
de 20,000 hommes contre les cantons dissidents;
et, en 1836, il s'opposa au Conclusum adopté
dans l'affaire des réfugiés. Journaliste , il figura
au prenner rang du parti du mouvement, et
se dessina surtout avec énergie dans sa ré-
sistance aux tendances ultraraontaines. C'est
ainsi qu'il soutint la liberté de l'enseignement,
et qu'il fut un des membres les plus actifs de
cette conférence de Bade, si odieuse au parti
opposé. Après tant de gages donnés à la cause
libérale , il y avait peu d'apparence que Baum-
gartner dût arborer des couleurs différentes, et
pourtant c'est ce qui arriva. Ainsi, dans la ques-
tion des couvents d'Argovie, il se prononça dans
le sens de leur rétablissement, sauf quelques
modifications. Ses anciens amis crièrent à l'a-
postasie. Il essaya de répliquer; mais il n'eut
pas le dernier mot. L'animadversion fut si vive,
qu'il se retira en 1841 du petit conseil, tout
en conservant sa place à la diète. Dans la Nou-
velle Gazette suisse, qu'il rédigea ensuite, il
tenta de se poser en homme de juste milieu.
Mais ses efforts en faveur des jésuites et du Son-
derbund donnèrent un démenti à cette nouvelle
attitude. On attribue à Baumgartner l'écrit
anonyme intitulé Die Schweiz im J. 1842
( la Suisse en 1842). Dans ses Erlebnissen
auj dem Felde der Politïk ( Événements sur
le champ de bataille de la politique ) , Schaf-
house, 1844, il cherche à justifier sa conversion
politique.
Conversations- Lexicon.
*BAUMHAUER {Jean- Frédéric), sculpteur
allemand, vivait à Tubingue vers 1620. On a de
lui : Inscriptiones monumentorum qux sunt
Tubingae, 1627.
Nagler, Nettes Mlgemeines Kunstler-Lexicon.
BAUNY
828
JEAUMSTARK (Antoine), savant philologue
allemand, né en 1800. Après avoir commencé ses
études à Rastadt, il alla à l'université d'Heidel-
berg, où il entendit les leçons des Crcuzer, des
Voss, des Baehr et des Schlosser. En 1832,
il fut chargé de l'enseignement supérieur au Gym-
nase de Fribourg, où l'avait précédé sa réputa-
tion de savant , et devint ensuite professeur de
l'université et directeurdu séminaire. On a de lui :
des éditions de César, 3 vol.; Fribourg, 1828-
1832;— deQwi«#e-CMrce, 3 vol.; Friboorg, 1829;
— de la traduction grecque des Commen-
taires de César, attribuée à Maxime Planude ;
Fribourg, 1831; —Grundriss der alten Géogra-
phie (Principes de géographie ancienne), d'à- ;
près l'ouvrage de Letronne ; — Orationes la-
tinee virorum recentioris atatis ; Fribourg;
1834; — une Traduction de César en allemand;
Stuttgart, 1837; — Commentar zu den Ge-
dichten des Horaz (Commentaire sur les poé-
sies d'Horace), 1841.
Conversations- Lexicon.
BAUKE (Jacques de l\), savant jésuite, né
à Paris le 15 avril 1649, mort le 21 octobre
1726. Il enseigna les humanités dans la maison
professe de Paris. On a de lui : Poésies et ha-
rangues en latin ; ces harangues sont au nomT
bre de quatre : la première est un panégyrique
de Louis XJV; la seconde, un discours au duc
de Bourbon entrant en rhétorique; la troisième,
une oraison funèbre du prince de Condé, 1682;
et la quatrième, un éloge du parlement de Paris,
1684, éloge réimprimé en 1753, in-12; — un
Recueil des ouvrages latins du P. Sir-
mond (Sirmondi opéra varia) ; Paris, 1696,
5 vol. in-fol.; — Panegirici veteres, ad usum
Delphini, in-4'', 1676; réimprimés à Ctreclit,
1790, 1797, 2 vol. in-4°.
Ribadencira, Script. Soc. Jes.
*BAUi«iER (dom), religieux bénédictin. On
a de lui : Recueil historique, chronologique
et topographique des archevêchés , évéchés,
abbayes et prieurés de France, tant d'hom-
mes que de filles, de nomination et collation
royale ; les noms des titulaires . la taxe en
cour de Rome, telle qu'elle est sur le livre
de la chambre apostolique; les revenus, les
unions et pensions sur ces bénéfices ; Paris,
1726.
Richard etGiraud, liibliotkéque Sacrée, t. IV.
* BAUNY (^fie?îne), théologien français, né
àMouzon (Ardennes) en 1564, mort à Saint-Pol
de Léon (Bretagne) le 4 décembre 1649. En 1593
il entra dans l'ordre des Jésuites, et y professa suc-
cessivement les humanités et la théologie morale.
« Dignediscipled'Escobar etdeBusembaum, il sut
donner à la conscience, dit l'abbé Bouliiot (dan.s
sa Biographie Ardennaise), des moyens pour
imputer à ses ennemis des crimes supposés sans
les calomnier, pour les tuer sans être homicide,
pour trahir la vérité sans mentir , pour s'ap-
proprier le bien d'atitrui sans voler, pour se li-
829 BAUÎÎY
vrer à tous les raffinements de la volupté et
goûter toutes les douceurs du péché sans man-
quer au précepte de la continence , et pour ap-
prendre mille moyens de gagner le ciel en fai-
sant tout ce qu'il fautpour se damner. » — Cepen-
dant les ouvrages du P. Bauny avaient été, suivant
les statuts de la société, examinés et approuvés
par quatre théologiens de l'ordre, et par les pro-
vinciaux des lieux où ils ont été imprim.és. En
voici les titres : Constitutiones synodales diGe-
cesis Leonensis, a Renato deRieux, episcopo
Leonensi, promulgatee Paulipoli-in-Leonia,
amiis 1629 a 1630; Paris, 1630, in-8°; —
Somme des péchés qui se commettent en tous
états; de leurs conditions et qualités; en
quelles occurrences ils sont martels ou vé-
niels , et en quelle façon le confesseur doit
interroger son pénitent; Paris, in-8°, 1630,
1633, 1638,1639, 1641,etRouen, 1643 : l'auteur
en donna en 1639 un abrégé sous le titre de :
Extrait d'un livre intitulé Somme des pé-
chés , etc. ; — Summa casuum conscientise,
seu Manuale confessariorum , in gratiam eo-
rum quitus conscientiarum cura incumbit;
Paris, 1631, in-S»; — Pratique du droit cano-
nique au gouvernement de l'Église, correc-
tion des mœurs et distribution des bénéfices ,
le tout au style et usage de France, avec la
décision des principales questions sur les
matières bénéficiâtes qui se traitent dans les
cours du royaume; Paris, 1633, in-S"; ibid.,
1640, 1643, et Rouen, 1644 : Bauny se montra
gallican dans cet ouvrage; aussi fut-il condamné
à Rome; — Theologia moralis; Paris, 1640,
à 1647, 4 vol. in-fol. ; — Réponse faite par tm
très-docte personnage et professeur de la
compagnie de Jésus, sur le fait des Carmé-
lites de Bourges; sans date, attribué au
P. Bauny par Tabaraud dans, son Histoire du
cardinal de Bérulle. Les Œuvres morales de
Bauny furent condamnées à Rome par décret du
26 octobre 1640, et censurées par l'assemblée du
clergé à Mantes en 1642 (12 avril) et par le
pape Urbain Vm en 1643 (18 mars). Dans deux
opuscules sans nom d'auteur, sans lieu ni datCj
mais que nous croyons de Bauny lui-même ,
on essaya de défendre ses doctrines , en nom-
mant les autorités sur lesquelles s'était appuyé
le subtil jésuite; ces opuscules sont : Gatalogus
auctorum quos cum P. Bauny doctor theologus
censura notandos judicavif ( 16 pag. in-8°), et :
Gatalogus aller auctorum quos, mail 15, in
publico facultatis consessu, doctor cum
P. Bauny censura notandos judicavit.
Alegambe, Biblioth.Soc. Jesu. — Soiviel, Extrait des
Assertions du Jésuite; et Réponse aux Assertions. —
BoulUot, Biographie Ardennaise.
*BAnK (Frédéric-Guillaume), général alle-
mand, né en 1731 àBieber, dans la Hesse électo-
rale; mort à Saint-Pétersbourg le 4 février 1783.
Il entra fort jeune dans le corps du génie, et se dis-
tingua , pendant la guerre de sept ans , sous les
BAUR
8S0
ordres du duc de Brunswick. En 1769 il entra
au service de la Russie, combattit, sous Roman-
zow, les Turcs sur le Pruth, et fut nommé lieute-
nant général en 1773. L'impératrice Catherine eut
pour lui une estime particulière, et le chai-gea de
plusieurs entreprises importantes, telles que l'a-
queduc de Sarskoe-Selo , la jonction de la mer
Noire avec la mer Baltique par un canal entre la
Duna et le Dnieper, la consti-uction du magnifique
arsenal de Moscou , le curage du port de Crons-
tadt, etc. Baur avait pour secrétaire le célèbre
auteur dramatique Kotzbue, qui dirigeait, au nom
de son patron, le théâtre allemand de Saint-Péters-
bourg. On a de lui : Mémoires historiques et
géographiques sur la Valachie, avec le pros-
pectus d'un Atlas géographique et militaire
entre la Russie et la Porte Ottomane, publiés
par M. de B**, Francfort ( Brônner ), 1778, in-S";
l'atlas n'a jamais paru; — l'Acte de la Molda-
vie, pour servir à l'histoire militaire de la
guerre entre les Russes et les Turcs ; Amster-
dam, 1781, 7 feuilles in-fol. (le tirage ne fut
que de 300 exemplaires). H.
AUgemeine Encyclopxdie. — Meusel, Histor. lÂtte-
ratur, 1781, cat. II, p. 468. — Strieder, Hessische Gelehr-
tenCeschichte ( Histoire des savants hessols ), 1. 1, p. 306.
BA0R,BAUER0UBAWER(/efln-GMiZ/aMTOe),
peintre et graveur, né à Strasbourg en 1600, mort
à Vienne en 1640. Il excellait dans les paysages
peints à gouache ou sur vélin, et dans les tableaux
d'architecture. Ses sujets sontdesvnes, des pro-
cessions, des marchés, des places. On a de lui :
Iconographia,complectens vitam Christi, e,ic.,
a Melch. Kysell seri incisa; Augsbourg, 1670,
in-fol. obi.; augm., 1682, 4 parties in-fol.; — des
Gravures de Batailles; 1635 ; — des Jardins ,
1636; — les Métamorphoses d'Ovide; y ienne,
1G41, in-fol.; Augsbourg, 1687, in-4°. On trouve
dans ses ouvrages de la force et de la vérité ; mais
ses figures sont petites et lourdes . Baur était élève
de Brendel, et eut pour disciple François Goubeau.
Heinecken, Dictionnaire des Artistes, elc. — Le Blanc,
Manuel de l'Amateur d'estampes.
* BAtra ( Nicolas ) , peintre hollandais , né à
Harlingen en 1767, mort en 1845, fut l'émule
des maîtres flamands et hollandais pour les pay-
sages et les marines : la plupart de ses œuvres
ont été gravées ; on retrouve de ses peintures
dans les musées d'Amsterdam et de Harlem.
Son Bombardement d'Alger a mis le sceau à
sa réputation de grand artiste.
Nagler, Neues Allgemeines Kiinsller-Lexicon.
BAUR (Samuel), publiciste allemand, né à
Ulm le 31 janvier 1768 , mort à Alpek, près Ulm,
le 25 mai 1832. Il étudia la théologie à léna et
à Tubingen, et remplit les fonctions de pasteur
à Burtenberg et à Alpek , village des environs
d'Ulm. C'est un des écrivains les plus féconds
de l'Allemagne. Parmi ses nombreux ouvrages ,
tous écrits en allemand, nous ne mentionnons
que les principaux, qui sont : Archives d'esquis-
ses relatives aux principes de la religion;
Hildburghausen , 1796-1800, 4 vol.; — Plans
831
BAUR — BAUSË
882
de prédication sur toute la morale chrétienne ;
Leipzig, 1803-1805, 3 vol. ; — Tàbleaiix inté-
ressants delà vie des personnages mémorables
dît dix-huitième siècle; ibid., 1803-1821, 7
vol. ; — Répertoire pour tous les actes qui
font partie des fonctions du prédicateur ;
Halle, 1805-1807, 12 vol., 2^ édition, 1829; — ■
Nouveau Dictionnaire-Manuel, historique,
biographique et littéraire ; XiXxn, 1807-1816,
7 vol. ; — Tableaux des révolutions , soulè-
vements, etc., les plus remarquables ; ibid.,
1810-1818, 10 vol. ; — Faits mémorables de
l'histoire des hommes , des peuples et des
mœurs; ibid., 1819-1829, 11 vol. ; — Livre de
Conversations historico-biographiques ; ibid.,
1822-1831, 7 vol.; — Cabinet historique de
curiosités ; ka^shonrs,, 1826-1831, 6 volumes.
Baur coopéra aux premiers volumes de VEncy-
clopédiei allemande d'Ersch et Gruber. Ori a
aussi de lui une traduction allemande des Ca-
ractères de la Bruyère , Leipzig, 1790; et
quelques autres traductions.
Conversations-Lexxcon.
BÂCRANS {N ), poète et musicien, né à
Toulouse vers 1700, mort dans la môme ville
en 1784. Il montra de bonne heure un goût mar-
qué pour la musique; mais il fut obligé par sa
famille de suivre la carrière du barreau , et il
remplit quelque temps la charge de substitut du
procureur général au parlement de Toulouse. Ce
n'est qu'après la mort de son père qu'il se livra à
son goût. Pendant cette période de contrainte mo-
rale il composa un Essai sur Vélectricité. Il vint
à Paris , et accepta , après la mort de son père ,
une place de gouverneur auprès d'un jeune sei-
gneur. Reprenant alors la tradition musicale de
Rameau, il démontra en fait que les idées de J.-J.
Rousseau surlamusique n'étaient point paradoxa-
les, et les appliqua, dans un Hbretto versifié en
français, à un des chefs-d'œuvre de Pergolèse, la
Serva padrona , dont le succès fut prodigieux.
Les airs de la Servante maîtresse excitèrent un
véritable enthousiasme. Le Maître de musique,
conçu dans le même style , n'eut pas moins de
vogue , et le goût de la musique italienne devint
universel.
Nécrologe des yens célèbres de France, par une so-
ciété de gens de lettres, t. 1, 1767. — Biogr. Toulousaine.
*BAUR1A (André), théologien, vivait à Fer-
rare vers 1521. On a de lui : Defensio apostolicx
potestatis , contra Martinum Lutherum ;¥<ix-
rare, 1521, in-4°.
D. Clément, Bibliothèque Curieuse. — Mazzuchelll,
Scrittori d'italia.
bai: S A (Grégoire), peinti-e espagnol, né à
Majorque en 1596, mort à Valence en 1656. Il
eut pour maître Jean Ribalta. Palomino de Ve-
lasco cite de lui un Martyre de saint Philippe,
placé de son temps au maître-autel des Carmé-
lites de Valence, et le Martyre de plusieurs
Saints de V ordre des Trinitaires , peint dans le
cloître de ces religieux , dans la même ville.
Bermudez , Diccionario, etc.
* BAVSAN ( Jean ), marin célèbre, né à Gaëte
en 1757, mort en 1821. Il s'embarqua fort jeune
sur le Marlborough, etfit la guerre pendant trois
ans sous le pavillon anglais. Fn 1779, il se trouva
au combat où l'amiral Rodney détruisit la flotte
espagnole. Il se distingua dans beaucoup de ren-
contres, enti-e autres à celleoii laFrancc perdit le
vaisseau le Protée, et il fut blessé dans divers
combats contrôles corsaires africains. Il fit partie
de l'expédition de Toulon, et en 1796 il soutint
contre la flotte française, dans les eaux de Gênes,
un combat où il obtint les éloges du commandant
anglais. Il fut nommé capitaine de frégate en 1 806,
et commanda une division de canonnières avec
laquelle,sous les ordres du maréchal Masséna , il
coopéra au siège de Gaëte. Ce fut là qu'il se battit
victorieusement contre vingt-deux canonnières
siciliennes et une troupe d'Anglais. Chargé en
1808 du commandement des forces navales, il
dégagea la frégate la Cerere en perçant les lignes
anglaises, aux yeux d'une foule de spectateurs,
témoins de ce glorieux combat. Le roi Murât
monta lui-même à bord du vaisseau que Bausan
venait d'illastrer, embrassa le brave comman-
dant sur le pont du navire encore tout couvert
de morts et de blessés, le nomma capitaine de
vaisseau, commandeur de l'ordre des Deux-Sici-
les, et lui assigna une dotation de 10,000 ducats
en biens-fonds. Bausan continua ses exploits, et
eut en 1816 le commandement du bâtiment de
garde dans le port de Naples; en 1820, il diri-
gea l'expédition maritime chargée de tenir en
respect la population rebelle de Palerme. __
Minerve Napolitaine. — Biographie des Contempo-
rains.
nkuscn {Jean-Laurent), médecin allemand,
né à Schweinfurt le 30 septembre 1605, mort ea
1665. Il étudia la médecine en Allemagne, voyagea
en Italie pendant deux ans, et fut reçu docteur ea
droit à Altorf en 1630. C'est lui qui fonda V Aca-
démie des curieux de la Nature (1652), dont il
fut le premier président sous le nom de Jason.
On a de lui : Salve academicum , vel Judicia
et elogia super recens adornata Academia Na-
turx Curiosorum; Leipsick, 1662, in-^"; —
Schediasmata bina curiosa de Lapide hasma-
tite et cctite; Leipzig, 1665, in-8°; — Sche-
diasma curiosum de unicornifossili ; Breslau ,
1666, in-8° ; — Schediasma posthumum de cx-
ruleo et chrtjsocolla ; lenae, 1668 , in-S". — Son
fds Léonard a publié Commentarii in libros
Hippocratis de locis , de diaeta, etc.; Madrid ,
1694, in-fol.
Freher, Theatrum erudit.
*BAUSE (Jean-Frédéric), graveur allemand,
né à Halle le 5 janvier 1738, mort à Weimar le 3
janvier 1 814. Il a gravé un grand nombre de por-
traits d'Allemands célèbres, tels que poètes et
écrivains de son époque. Il existe un excellent
Catalogue de Vœuvre de J.-F. Bause, avec une
notice biographique , par le docteur George
Keilj Leipzig, 1849, in-S".
S33
BAUSE — BAIJSSEÏ
834
JNagler, Tfettes ^llgemeines Kilnstler-Lexicon. — Le
Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.
* BAUSE ( Julienne- Wilhelmine) , femme
graveur, fille du précédent , née vers 1770, mort
vers 1840, rivalisait presque de talent avec son
père. Ses œuvres (Versuchein Radiren ) publiées
en 1791, sont fort recherchées des connaisseurs.
Nagler, Neucs AUgemeines Kûnstler-Lexicon.
* BAUSE {Théodore), jurisconsulte et anti-
quaire, né en Saxe en 1752, mort à Pétersbourg
en 1812. Il était professeur à l'université de Mos-
cou, et membre correspondant de l'Académie des
Sciences de Pétersbourg. On a de lui : Oratio de
Jurisprudentia , 1782; — Oratio de Russia
ante hoc sseculum nonprorsus inculta, 1796;
— un grand nombre de manuscrits sur l'écono-
mie politique , l'histoire littéraire , la diplomatie,
le droit romain, la numismatique, les antiquités
russes et slaves.
Adelung.Suppl. àjôcher, AlIçem.Gelekrten-Lexicon.
*BAUSNER (Bartholomé), médecin, né en
Transylvanie vers 1629, mort en 1683. Il étudia
la médecine en Hollande, et vint exercer dans
son pays natal. On a de lui : Dïsputatio philo-
sophica de cordis humani actionibus; Lyon,
1654, in-4°; — De Consensu partium humani
corporis, librilJI; Amsterdam, 1656, in-8°; —
Exercitationum metaphysicarum quinta, quae
est tertia de metaphysices definitione; Amster-
dam, 1764, in-4°.
Adelung, Suppl. à Jôcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
*BAïiSNER {Sébastien), médecin hongrois,
vivait à Comorn au milieu du seizième siècle.
On a de lui un livre sur la peste , intitulé De re-
mediis adversus luem pesti/eram, 1550, in-8°.
Horanyl, Mémor. Hung.
* BAUSSAIVCOURT {François de), général
français, né vers 1754, mort dans les dernières
années du dix-huitième siècle. Issu d'une fa-
mille noble , mais pauvi'e , il embrassa avec ar-
deur la cause de la révolution , et se distingua
dans plusieurs campagnes. Il pai'vint au grade
de général de brigade; c'est en cette qualité qu'à
l'armée du Nord, commandée par Custine, il
donna des preuves d'un grand courage le 23 mai
1793 : lorsque les Autrichiens s'avançaient sur
Bouchain, Baussancourt les contraignit à se re-
tirer. Il n'en fut pas moins destitué, comme noble.
Cette disgrâce le fit mourir de chagrin.
Biographie des Contemporains.
BACSSET ( Louis-François de ), cardinal, né
à Pondichéry le 14 décembre 1748, mort le
2i juin 1824. Il vint fort jeune en France, en-
tra au séminaire de Saint-Sulpice , et obtint un
bénéfice dans le diocèse de Fréjus. En 1770, il
fut député à l'assemblée du clergé, et se lia
avec M. de Boisgelin, archeA'êque d'Aix, qui le
nomma son grand-vicaire. En 1778, il passa en
cette qualité à Digne, et calma les dissensions
qui s'étaient élevées contre M. de Caylus,
évêque de Digne, et son chapitre. Sacré évêque
d'Alais en 1784 , il fut envoyé par les états du
Languedoc aux deux asseinblées des notables
NOUV, BtOGR. UNIVERS, ~- T. IV.
de 1787 et de 1788; mais il ne fit point partie des
états généraux. Il adhéra en 1791 à la protestci-
tion des évêques français contre la constitution
civile du clergé. Peu de temps après il émigra,
puis revint à Paris en 1792; mais il ne tarda
pas à y être incarcéré. Rendu à la liberté le
9 thermidor, il se retira à Villemoisson, près de
Longjuraeau, et y consacra tous ses moments à
la culture des lettres. En 1806, il obtint un des
canonicatsdu chapitre de Saint-Denis. Cefutpen-
dant les loisirs que lui laissaient ses fonctions,
qu'ayant reçu de l'abbé Émery tous les manus-
crits de Fénelon, il entreprit d'écrire l'histoire de
ce vertueux prélat. Cet ouvrage {Histoire de
Fénélon ), qui parut en 1808 et 1809, 3 vol. in-S",
obtint une grande vogue, et fut désigné en 1810
comme méritant le deuxième prix décennal. En-
couragé par ce succès, Bausset composa, sur le
même plan, l'Histoire de Bossuet, 4 vol. in-8°,
1814, qui ne reçut pas un accueil aussi favorable
que l'histoire de l'archevêque de Cambrai. Néan-
moins ces deux productions ont assuré à leur
auteur un rang distingué parmi les écrivains de
notre temps. Il avait été nommé membre du
conseil de l'université lors de l'organisation de ce
corps, eu 1808. A la rentrée de Louis XVni, il fut
porté à la présidence de ce conseil; mais il perdit
ce titre pendant les Cent-Jours. Après la seconde
restauration , il entra à la chambre des pairs ; en
1816 , il fut admis par ordonnance à l'Académie
française; en 1817, il obtint le chapeau de car-
dinal , et fut créé successivement commandeur
du Saint-Esprit et ministre d'État.
Outre les ouvrages cités, on a du cardinal de
Bausset : Réflexions sur la déclaration exigée
des ministres du culte par la loi du 7 vendé-
miaire an IV; Paris, 1796 , brochure in-8°, rédi-
gée en collaboration avec l'abbé Émery, supérieur
du séminaire de Saint-Sulpice , ami de l'auteur.
Cette brochure reparut l'année suivante avec des
additions, sous le titre A' Exposé du principe sur
le serment de liberté et d'égalité, et sur la dé-
claration, etc.; Paris, vol. in-8° ; — Notice his-
torique sur le cardinal de Boisgelin ; Paris, an
Xni (1804), in- 12, réimprimée à la tête des Œu-
vres de M. de Boisgelin ; 1818, in-S" ; — Notice
historique sur l'abbé Legris-Duval ; Paris,
1820, in-8''; — Notice historique sur S. E. Mf
de Talleyrand, archevêque de Paris ;VSins,
1821, in-8° ; — Discours sur M. le duc de Ri-
chelieu, lu par M. de Pastoret à la chambre des
pairs le 8 juin 1822 , et imprimé la même an-
née; Paris, in-8° de quarante-huit pages. Le
cardinal de Bausset légua sa chapelle et ses ma-
nuscrits au séminaire de Saint-Sulpice.
L'Ami de la Religion,- année 1824. —M. de Villeneuve,
Notice historique sur le cardinal de Bausset; Marseille,
1824, brochure in-8° de 72 pages. — Mahul, Annuaire né-
crologique pour 1824. — G**. Notice sur Bausset;
Marseille, 1824, in-S". — De Quélen, Discours sur Baus-
set, Académie française, discours de réception, 1820-29.
BAUSSET-ROQrEFORT ( Pierre-Frauçois-
Gabriel-Raymond-Ignace-Ferdinand , comte
27
835
BAUSSET — BAUTISTA
836
de), cousin du précédent, né à Béziers le 31 dé-
cembre 1757, mort le 29 janvier 1829, fut évêque
de Vannes et archevêque d'Aix. Une ordonnance
de Charles X l'avait élevé à la pairie (21 dé-
cembre 1825).
BAUSSONNET ( Guillaume) , poète, graveur
et sculpteur français, \ivait au seizième siècle.
C'est lui qui grava le frontispice placé en tête de
la première édition de V Histoire des grands
chemins de l'empire romain, de Nicolas Ber-
gier. Lors du sacre de Louis XIII, on admirait un
aune qui croissait entre les pierres de la princi-
pale porte de Paris , et n'était entretenu que par
l'eau de pluie. A l'aspect de cet arbre, Bausson-
net se sentit inspiré, et composa l'inscription sui-
vante :
Assis sur cette pierre dure.
Je vis de la fraîcheur de l'eau,
Et Phébus nuit à raa verdure.
Quand il prend son plus cbaud flambeau ;
Mais aujourd'hui j'ai d'aventure
Dn heureux change en ma nature ;
Car si la trop cruelle ardeur
De Phébus me tue et m'offense,
.le revis, voyant la splendeur
l>e Louis, soleil de la France.
Baussonnet fit d'autres inscriptions pour l'en-
trée de Henri LV à Paris, pour le sacre de
Louis Xin, et des sonnets publiés sous le nom
de Sylvie.
Lelong, Bibliothèt{ue historique de la France (édition
de Fonlette), t. IV.
BA€SSONNET {Jean-Baptiste, dom), béné-
dictin de l'abbaye de Saint- Remy de Reims, né
en cette ville en 1700, mort à Paris, dans lecou-
ventdes Blancs-Manteaux, le 1'"^ octobre 1780. Il
avait réuni d'immenses matériaux pour prépa-
rer une liistoire de Champagne et de Briennais ;
le plan seul fut imprimé à Reims en 1738. Dom
Claude Rousseau, à qui il avait remis ses papiers,
ne réussit pas plus que lui, malgré ses engage-
ments, à terminer cette œuvre. Baussonnet a
travaillé avec dom Tassin au Nouveaxi traité
de diplomatique, dit des Bénédictins.
M— Y.
Grosley, Biographie des Hommes illustres delà Cham-
pagne. f)j_ij^T^<.^ ''*"^-. «-.•«, S.
* HAUTAIN ( Louis^, philosophe et théolo-
gien français, né à Pans le 17 février 1796. Reçu
élève de l'École normale en 1813, il en sortit
en 1816 pour professer la philosophie, d'abord
au collège de Strasbourg, puis à la Faculté des
lettres de la même ville. L'enseignement de
M. Bautain ne tarda pas à avoir du retentisse-
ment. Son instruction très-variée , unie à une
grande facilité d'élocution et à une certaine ten-
dance au mysticisme, eut prise sur des esprits
shidieux, et atïamés de croyances que ne pou-
vaient satisfaire les doctrines philosophiques de
l'époque. Ordonné prêtre en 1828, il fut pres-
que en même temps nommé chanoine et direc-
teur du petit séminaire à Strasbourg. Après la
révolution de 1830, il donna sa démission de la
chaire de philosophie , et eut quelques démêlés
avec M. de Trevern, évêque de Strasbourg, au
sujet de son enseignement philosophique, accusé
d'incliner vers le panthéisme. M. Bautain se jus-
tifia dans une déclaration signée de plusieurs de
ses disciples. Déjà docteur en médecine et doc-
teur ès-lettres, M. Bautain reçut en 1835 , de la
faculté de Tubingue, le diplôme de docteur en
théologie. En 1838, il fut nommé doyen de la Fa-
culté des lettres de Strasbourg , et ce n'est qu'eu
1849 qu'il cessa de remplir cette fonction. Il
prit dès lors la direction du collège de Juilly,
qu'il n'a pas fait prospérer autant qu'on était en
droit de l'espérer.
M. Bautain a beaucoup prêché à l'occasion
d'œuvres de bienfaisance. Il a même fait à Notre-
Dame, au moment de la révolution de Février, des
conférences sur la religion et la liberté, qui ont été
publiées. Appelé par MS" Sibour à l'archevêché de
Paris comme promoteur , il remplit aujourd'hui
les fonctions de vicaire général. Ou a de M. Bau-
tain : Paraboles du docteur F.-A. Krumma-
cher, traduites de l'allemand ; Paris, 1821, in-12,
3'' édit. ; aug., 1840, in-12; — Discours sur la
morale de l'Évangile, comparée à la morale
des p h ilosop hqs ;StraiôbouTg, 1827, in-S"; — De
l'Enseignement de la philosophie en France au
dix-neuvième siècle, 1833, in-8''; — Réflexions
sur l'institution des conférences religieuses à
Paris, 1834, in-8°; — Réponse d'un Chrétien
aux Paroles d'un Croyant (M. de La Mennais ) ;
Strasbourg etParis, 1834, in-8" ; — Philosophie
du Christianisme;Correspondances religieuses
de L. Bautain, publiées par l'abbé A. de Bonne-
chose; Paris et Strasbourg, 1835, 2 vol. in-8°;
— Lettre à 31e'' de Trevern ; Strasbourg et
Paris, 1838, in-8° ; — Psychologie expérimen-
^ai'e; Strasbourg et Paris, 1839, 2 vol. in-8"; —
Philosophie morale; Paris, 1840, 2 vol. in-8'' ;
— Conférences sur la religion et la liberté,
1 848 ; Paris, un vol. in-S". A Rispal.
Annales de philosophie chrétienne. — L'Ami de la
Heligion. — Quérard, la France Littéraire, Suppl.
BAfTEiii {Charles), poète dramatique, né à
Paris vers 1580, mort vers 1630. En 1600, il
composa sur le mariage de Henri IV et de Marie
(ie Médicis une pièce de vers qui parait être
très-rare , puisqu'il n'en est pas question dans
\d. Bibliothèque historique de la France, du
P. Lelong. llpubUa, sous ie pseudonyme Mé-
liglosse (Langue de miel), tous les vers qu'il
avait composés en l'honneur de la dame qu'il ai-
mait. ( Catherine Salles de Bayeux) : Amours de
Catherine; Paris , 1605, m-8°. Il y joignit deux
tragédies , dont le sujet est tiré d'Arioste : la
Rodomontade et la Mort de Roger, réimprimées
avec des changements; Troyes, 1619 et 1620,
in-8°.
Nicéron, Mémoires. — Moréri, Dictionaire historique.
*BAUTïSTA {François) , jésuite espagnol et
architecte, vivait au dix-septième siècle. U di-
rigea les travaux de l'église de Saint-Isidore, à
Madrid. 11 eut le premier l'idée de construire
«37
BAUTISTA — BAUX
838
des coupoles avec des bois de charpente recou-
verts de stuc.
Fr. Lorenzo de Saint-Nicolas, Arte y uso de ArquUec-
iura.
BACTRr (Guillaume), comte de Serrant,
publiciste et bel esprit, naquit à Angers en 1588,
et mourut à Paris en 1665. Il fut l'un des
premiers membres de l'Académie française,
quoiqu'il n'ait rien écrit de sérieux. Sous le mi-
nistère Mazarin, U eut la direction de la Gazette,
et rédigea tous les éloges qu'elle adressait au
cardinal. Il fut ensuite interprète des ambassa-
deurs et des ministres plénipotentiaires en Flandi-e,
en Espagne, en Angleterre et en Savoie. On cite
de lui plusieurs bons mots qui ne méritent pas
tous ce nom. Bautru étant en Espagne alla vi-
siter la fameuse bibliothèque de l'Escurial, oy il
trouva un bibliothécaire foi't ignorant. Le roi
d'Espagne l'interrogea sur ce qu'il avait remar-
qué : « Votre bibliothèque est très-belle , lui dit
Bautru; mais Votre Majesté devrait donner à
celui qui en a le soin l'administration de ses
finances. — Et pourquoi ? — C'est, repartit Bau-
tru , qu'il ne touche point au dépôt qyi lui est
confié. M II disait d'un certain seigneur de la
cour, qui n'entretenait les gens que de contes
triviaux , « qu'il était le Plutarque des laquais. «
L'abbé de la Rivière étant revenu de Rome
très-enrhumé, et sans avoir été nommé cardinal,
Bautru dit « que le rhume de l'abbé n'était pas fort
extraordinaire, puisqu'il était revenu sans cha-
peau. » L'une de ses maximes était « qu'il ne
fallait pas s'abandonner aux plaisirs, mais seu-
lement les côtoyer. » Bautru avait pour neveu
le comte de Nogent, qui fut tué au passage du
Rhin , et le marquis de Vaubran , qui périt au
combat d'Altenheim en 1675. H a laissé une sa-
tire imprimée dans le Cabinet satyrique; Pa-
ris, 1666, 2 vol. petit in-12. Bautru était l'ami
de Basnage, qui le cite souvent.
Baillet, Jugement des savants.
*BADTZMANN (Jean-Chrlstophe), médecin
allemand, né à Hambourg le 5 octobre 1646. D
fut reçu docteur à Leyde , voyagea en Italie et
en Allemagne, et se rendit à Stawle , où il suc-
céda à son père en qualité de médecin du roi
de Prusse. En 1716 il vint se fixer à Hambourg,
et s'y fit une grande réputation par les cures
heureuses qu'il opéra. Ses principaux ouvrages
sont : Viginti et quatuor Observationes medi-
co-physicce, imprimées dans les Miscellan.
Nat. Cur.
Mo lier, Cimbria litterata.
BACvm {Jean-Grégoire) , littérateur fran-
çais, né à Arras en 1714, mort le 7 janvier
1776. D étudia le droit, et devint professeur à
l'école militaire d' Arras. En 1769, il fit imprimer
une tragédie, Arminius, corrigée ensuite , et re-
présentée en 1772 à Paris, sous le titre des Ché-
rusques ; pièce médiocre. On a encore de lui
une traduction en vers des Sentences de Pu-
bliîis Syrus, in-12. D travailla quelque temps
au Mercure et au Journal Encyclopédique, et
publia conjointement avec Marmontel un journal
littéraire intitulé l'Observateur, qui n'eut aucun
succès.
Des Essarts, les Trois Siècles littéraires.
*BACX, nom d'une ancienne maison fran-
çaise qui fait remonter son origine à Guillaume,
dit Hugues, qui vivait en 1040 et 1050. Son
fils Raymond épousa en 1110 Stéphanelle, fille
de Gilbert, comte de Provence, et en eut quatre
fils, dont trois moururent sans postérité.
Le quatrième, Bertrand I", devint prince
d'Orange par son mariage avec Tiburge H, hé-
ritière de la principauté d'Orange , et fut assas-
siné en 1181, par ordre de Raymond V, comte
de Toulouse.
Guillaume II , son fils, lui succéda en 1182,
et obtint en 1214, de l'empereur Frédéric H, le
titre de roi d'Arles et de Vienne. Ce fut ne
prince vain et injuste. Un joui' il rançonna sui*
ses terres un marchand qui n'avait pas voulu
acquitter les droits de péage. Celui-ci demanda
justice au roi de France Philippe-Auguste, qui
lui répondit qu'il était trop éloigné pour punir
son vassal , mais qu'il lui permettait de se ven-
ger comme il pourrait. Le marchand ayant con-
tre-fait le sceau du roi , écrivit en son nom une
lettre à Guillaume , pour l'inviter à se rendre
aux fêtes qui devaient se célébrer dans sa cour.
Guillaume passa dans la ville où résidait le
marchand, qui, ayant assemblé ses amis, arrêta
le prince, et le força à réparer le "dommage
qu'il lui avait fait. Cette aventure fut chantée
par deux troubadours du temps, Gui de Cavail-
lon et Rambaud de Vaqueires, et peut faire ju-
ger de la police qui régnait alors. Guillaume fai-
sait lui-même des vers, et se désignait sous le
nom d'Inglès. Il fut victime de sa haine contre
les Albigeois. Les Avignonais, qui en soutenaient
le parti, le firent prisonnier dans une embuscade,
l'écorchèrent vif, et coupèrent son corps en mor-
ceaux. Le pape Honorius ni expédia un bref
pour exciter les croisés à punir cet attentat; et
ce fut l'un des ïuotifs du siège d'Avignon par
Louis vni, en 1226.
Guillaume III , qui mourut en 1239, laissa
quatre fils : Guillaume IV, mort sans postérité ;
Bertrand P'^, qui passa en Italie, et fut la sou-
che des ducs d'Andrie, de Tarente et d'Ursin;
Hugues, grand sénéchal de Sicile; et Ray-
mond II, qui succéda à son frère Guillaume, et
mourut vers 1282.
Bertrand II, son fils, vivait en 1314. Il eut
pour successeur Raymond III, qui réunit tous
les domaines de la maison de Baux, et se ren-
dit fort puissant. Il eut pour successeur Ray-
mond IV, qui ne laissa, de Jeannne de Genève,
son épouse, que deux filles : Marie, qui porta
la principauté d'Orange dans la maison de Châ-
lons, et Alix, baronne de Baux, qui, se voyant
sans postérité, fit en 1426 un testament par le-
quel elle désigna pour être ses héritiers ceux de
27.
S3D
sa maison qui habitaient le royaume de Naples.
C'est alors que Louis III, comte de Provence,
fit saisir la baronnie de Baux en vertu du droit
d'aubaine, cette baronnie ayant été laissée à
des étrangers convaincus de félonie pour avoir
combattu contre leur prince.
Morérl . Dict. hist. - Chorier , Hist. du Dauphiné. —
La Pic, Hi$t. d'Orange. - Ruffi, Hist. des Comtes de
Provence. —Le Bas , Dictionnaire encyclopédiqvede la
France.
BAUX (Pierre), médecin français, né à Ni-
mes le 12 août 1679, mort à Saint-Dionisy ,
près Nîmes, le 3 septembre 1732. L étudia suc-
cessivement à Montpellier, à Orange, et à Paris,
ïl s'établit ensuite à Nîmes, où il se fit bientôt
une grande réputation à l'occasion de la peste
qui ravageait la Provence. Il éciivit un Traité
de la peste , où l'on explique d'une manière
nouvelle les principaux phénomènes de cette
maladie, et où Von donne les moyens de s'en
préserver et de la guérir; Toulouse, 1722,
in-12. On a encore de lui plusieurs articles in-
sérés dans le Journal des Savants, et un ma-
nuscrit (inédit), intitulé Observations sur di-
vers points de la viédecine théorique et pra-
tique, de la physique et de l'histoire natu-
relle, in-4°.
BACX {Pierre), médecin français, fils du
précédent, mit beaucoup de zèle à propager
l'inoculation. On a de lui : Parallèle de lape-
tite-vérole naturelle avec l'artificielle ou ino-
culée; Avignon, 1761, in-12; — Observations
météorologiques.
Biographie Médicale.
BACVN (Bonaventîire), chancelier de l'uni-
versité de Paris, évêque d'Uzès, né à Dijon le
25 novembre 1699, mort le 16 octobre 1779. Ou
cite de lui un poëme latin : Pax, carmen ; Pa-
ris, 1714, in-8°. Ce fut par son conseil que les
héritiers d'Abauzit livrèrent aux flammes les
écrits de ce dernier.
Chaudon, Dictionnaire historique,
iSACZA {don Filippo), géographe espagnol,
né vers le milieu du dix-huitième siècle, mort
en Angleterre en 1833. Il étudia à Madrid, ac-
compagna en 1789 Malaspina dans ses inspec-
tions navales , et devint directeur du dépôt hy-
drographique à Madrid. C'est sous sa surveil-
lance que furent publiées les belles cartes de
l'Amérique méridionale, bien supérieures à celles
de de Brown, de Buache, de Mail et de Poir-
son. En 1823, il fut obligé, par les événements
politiques , à quitter l'Espagne, et mourut dans
l'exil.
Biographie universelle ( édition espagnole ).
* BAVA {André), théologien^italien, né à Ca-
vagnolo , dans le Montferrat. H vivait dans la
dernière moitié du seizième siècle. On a de lui ;
Trattato délia sede; Gênes, 1557, in-8°; —
Istruzione délia vita cristiana; Turin, 1564 ,
in-8°; ibid., 1567, in-8°, édition améliorée.
Jtazzuchelli , Scrittori d'Italia.
BAVA ( Gaétan-Emmanuel ) , comte de San-
Paolo , savant piémontais , né à Fossano le 7
BAUX — BÂVARUS
840
août 1737, mort le iS aofttl829. D'abord page
du roi Charles-Emmanuel IU.\ il entra ensuite
dans l'armée avec le grade de capitaine. Par
suite d'une querelle avec son colonel, il quitta
le service militaire , pour se livrer à la culture
des lettres et des sciences. Il visita la Suisse
et la France, et fonda, en 1777, l'Académie
Fossanèse de la philosophie et des lettres. Sous
le règne de Napoléon , il ne quitta pas Turin,
et fut nommé membre de l'Académie impériale
de cette ville. Il vécut célibataire , et légua sa
riche bibliothèque (5,000 volumes) à l'acadé-
mie qu'il avait fondée. On a de lui : Prospetto
storico e fllosofico délie vicende e dei pro-
gressi délie scienze , arti e costumi del
secolo XI al secolo XVIII ; 5 vol. in-8°; Tu-
rin, 1816 (Morano et Favole) ; — Canzoni Pe-
trarchesche alla pace , alla serenità , aW
ombra immortale di Federico II , re di
Prussia; brochure in-8° de 55 pages (impri-
merie royale de Turin); — des éloges et dis-
cours académiques insérés dans Raccolta délie
vite dei Piemontesi illustri , et dans Memorie
delV Academia délie scienze.
Tlpaido , Biografia degli Ualiani illustri, vol. III,
p. isi.
l BAVA ( Jean - Baptiste - Eusèbe ) , général
piémontais, né à Verceil, au mois d'août 1790.
Au sortir du prytanée de Saint-Cyr, il servit
dans les armées française* jusqu'en 1814, épo-
que à laquelle il rentra en Piémont avec le grade
de capitaine. Peu après 1839, il devint lieutenant
général et baron , et à la fin de 1847, gouverneur
de la province d'Alexandrie : il se signala dans
la guerre de l'indépendance italienne. Par l'ha-
bileté de ses manœuvres, il contribua à la victoire
de Gioto, et fut promu général d'armée, grade
qui correspond à celui de maréchal en France.
Nommé ministre de la guerre en 1840, il quitta
cette fonction pour reprendre celle d'inspecteur
général de l'armée , qu'il remplissait déjà précé-
demment.
Dictionnaire de la Conversation.
* BAWfiivs {yEgidius) , jésuite, écrivain
latin , né en Flandre. 11 eut la singulière idée de
mêler la passion de J.-C. aux poëmes de Virgile,
et publia : Musa catholica Maronis, sive cale-
chismus Maroniano carminé expressus ; An-
vers, 1622, in-12; — Passio Domini Nostri
J.-C. versibus heroïcis, potissimum e Marone.
F. Swerl, Athenas belgicœ.
* BAVARUS (Jean), médecin et mathémati-
cien , vivait dans le milieu du seizième siècle.
On a de lui : Prognosticationes et ephemeri-
des astronomicx, de 1531 à 1570.
Hcndrelcli, Pandectœ Brandenburaicx.
* BAVARUS {Valentin), chroniqueur alle-
mand, vivait à Raumbourg dans le seizième
siècle. On a de lui : Rhapsodia de dictis et
scriptis Lxitheri, en deux tomes. Cet ouvrage
se trouve en manuscrit dans la bibliothèque du
duc de Gotha.
Jôcher, Allgemeines Gelekrten-Lexicon.
S'il
BAVAY — BAVIÈRE
8^2
BAVAV (Paul-Ignace de) , médecin et chi-
miste, né à Bruxelles le 25 février 1704 , mort
le 20 février 1768. Il s'appliqua d'abord à la
chimie , et négligea toute autre étude , même
celle du latin ; il tourna ensuite ses vues du
côté de la médecine , passa à Louvain en 1735 ,
et y fit de rapides progrès dans la profession
qu'il venait d'embrasser. De retour à Bruxelles ,
il étudia l'anatoraie , et fut nommé médecin en
chef des hôpitaux militaires; en 1749, il fut
chargé de démontrer publiquement l'anatomie
et d'enseigner la chirurgie ; il donnait ses leçons
en latin, en flamand, et en français. Quelques
discussions assez vives qu'il eut avec ses con-
frères l'obligèrent de quitter BruxeUes : il se
retira à Dendermonde , où il continua d'exercer
son état. Quelque temps après, il revint à
Bruxelles et y mourut. On a de lui : Petit re-
cueil d'observations en médecine sur les ver-
tus de la confection tonique, résolutive et
diurétique ; Bruxelles, 1753, in-12 : la base de
cette confection était l'iris de Florence et la
scille; — Méthode courte, aisée, peu coûteuse,
utile aux médecins, et absolument nécessaire
au public indigent, pour la guérison de plu-
sieurs maladies ; Braxelles , 1759, in-12 , et
1770, in-12, avec l'ouvrage précédent.
Biographie Médicale.
BAVEREL (Jean-Pierre ) , littérateur, né à
Paris le 3 août 1744', mort à Besançon le 18 sep-
tembre 1822. D étudia à Besançon, et y passa
la plus grande partie de sa vie. Il embrassa l'é-
tat ecclésiastique , et se fit remarquer par sa po-
lémique avec le P. Prudent , au sujet d'un mé-
moire que l'Académie de Besançon avait proposé
comme prix (Déterminer les causes d'une
maladie qui menace de détruire les vignobles
de la Franche-Comté). Il embrassa avec cha-
leur les principes de la révolution, fit partie de
la Société populaire, et fut en 1793 enfermé
comme suspect au château de Dijon, où il passa
un an. Il s'était fait beaucoup d'ennemis par son
esprit caustique et railleur. Depuis 1807, il avait
été chargé par le gouvernement d'écrire l'histoire
desmoniunentsdela Franche-Comté. On a de lui :
— Réflexions d'un vigneron de Besançon sur
un ouvrage qui a pour titre: Dissertation, etc.;
Bezançon, 1778, in-8° de 32 pages ; — Observa-
tions sur l'ouvrage du P. Prudent touchant
les maladies des vignes de Franche-Comté ;
ibid. , 1779 , in-8'' de 37 pages ; — Coup d'œil
philosophique et politique sur la main-
morte; Londres (Besançon ), 1785 , in-8° ; —
Notice sur les graveurs qui nous ont laissé
des estampes marquées de monogrammes,
chiffres, rébus, lettres initiales, etc.; ibid.,
1808, 2 vol. in-8°. Les manuscrits de Baverel
sont conservés à la bibliothèque de Besançon.
Dictionnaire historique, de Feller, édit. de M. Weiss.
BAVERîNi ( Francesco ) , musicien italien ,
vivait au milieu du quinzième siècle. Il fut très-
versé dans la science du contre-point , et com-
posa la musique du premier opéra, intitulé la
Conversione di san Paolo. Cette pièce fut re-
présentée à Rome en 1440 , et, selon d'autres, en
1480. On attribue les paroles à Jean Sulpitius de
Verulam.
Fétis , Biographie universelle des Musiciens.
* BA VERio, en latin B averius ( Jean ), méde-
cin, natif d'Imola , mourut à Bologne en 1480.
Il fut médecin du pape Nicolas V, et enseigna
la philosophie à Bologne. On a de lui un ou-
vrage rempli de quelques observations utiles,
sous le titre : Consilia de re medica, seu mor-
borum curationibus ; Bologne, 1489, in-fol.;
Strasbourg, 1.542, in-4°; Paris, 1521, in fol.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
*BAVIA (Louis de), historien espagnol, né
à Madrid ( on ignore la date), mort en 1628. D
était gardien des tombes royales dans la cathé-
drale de Grenade. H a continué Y Histoire des
Papes de G. Illesca. Une nouvelle édition de ce
travail est restée en manuscrit.
N. Antonio, Biblioth. hispana nova.
*BAViERA ( Marc- Antoine ) , jurisconsulte
italien , originaire d'Imola, vivait à Bologne vers
la fin du quinzième siècle. Il fut professeur de
droit civil à Pise et à Padoue. On a de lui :
Commentarïa in Institutionem civilem ; Lyen,
1533; — -De Legatis seu Relictis, 1553; —
Tract, de Mora et ejus effectibus ; Leipzig,
1 640 ; — Be virtiite et viribus Juramenti.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BAVIÈRE ( ducs, électeurs, rois). Vers la fin
du cinquième siècle, les Boïoares, fédération sem-
blable à celle des Francs et des Marcomans, et
qui tiraient leur origine soit des Hérules, soit de
quelques restes de Boiiet des Quades, étendirent
leurs possessions dans la partie occidentale du
Norique jusqu'au Lech ; Ratisbonne en était la ca-
pitale. Après la chute de l'empire des Ostrogoths,
les Francs s'emparèrent de la Rhétie, et les
Boïoares , tout en conservant leurs ducs parti-
culiers , tombèrent sous la dépendance des rois
d'Austi-asie, et reçurent des lois de Dagobert (630-
660 ), qui laissa son autorité au duc Garibald, de
la race des Agilolfinges ( branche collatérale des
Mérovingiens). — Le règne de Thassilo F" (699)
devint remarquable par le commencement de la
guerre qui éclata entre les tribus slavonnes et
les Avares, leurs alliés. Odilo, gendre de Charles
Martel, prit formellement le titre de roi; mais
ayant voulu se soustraire en 743 à la souveraineté
des Francs, il fut vaincu par ses beaux-frères
Carloman et Pépin. — Thassilo II, contraint par
Pépin le Bref ( 748 ) à lui prêter, à la diète de
Compiègne, le serment de vasselage, déclara nul
ce serment, et s'aUia contre son suzerain avec
son beau-père Didier, roi de Lombardie, et avec
le duc d'Aquitaine. Après s'être adjoint, en 777,
son fils Théodore dans le gouvernement, il forma
ime nouvelle aUiance avec les Avares contre
Charlemagne, qui venait de s'emparer de la Lom-
bardie, n fut cependant battu , et dans la suite
843
BAVIERE
844
condamné à mort pour félonie par la diète d'In-
gelsheim en 788; Charlemagne commua cette
peine, et le relégua avec toute sa famille dans dif-
férents couvents, où sa race s'éteignit. A la diète
tenue à Ratisbonne en 788, Charles supprima la
dignité ducale de Bavière; mais le pays conserva
le rang et le titre de duché ; le gouvernement en
fut confié à Gérold, comte de Souabe, et beau-frère
de Charlemagne. — Le duc Gerold introduisit
lesystème féodal des Francs en ce qui concernait
la juridiction des bans et arrière-ljans , et l'ad-
ministration locale fut confiée à des comtes.
L'histoire fait mention à cette époque d'un comte
Quntram, premier margrave de la Bavière orien-
tale ( Ostmark ), qui plus tard fut appelée Au-
triche. La Raab, à son confluent avec le Danube,
devint en 799 la limite de la Bavière, qui com-
prenait aussi le Tyrol, le pays de Salzbourg, la
majeure partie de l'Autriche , le Palatinat supé-
rieur, Neubourg, Eichstadt, Anspach, Baireuth,
Bamberg, Nuremberg , et les districts de Weis-
senbourg, Nordiingen et Diinkelsbùhl. Lors du
partage que Charlemagne fit de ses États, la Ba-
vière échut, avec l'Italie, à Pépin. Plus tard
Louis le Débonnaire la donna, après l'avoir érigée
en royaume, à Lothaire, son fils aîné, qui, ayant
été associé à l'Empire, la céda en 817 à Louis
le Germanique. C'est à cette époque que la puis-
sance temporelle des évoques s'affermit de plus
en plus, et que les comtes palatins, auxquels le
gouvernement était confié, devinrent si puissants.
Lorsqu'à la mort de Louis, en 876, son fils Car-
loman obtint la Bavière, ce pays comprenait aussi
la Carinthie, la Camiole, l'Istrie, le Frioul, la Pan-
nonie, la Moravie et la Bohême. La libre élection
des états de Bavière donna pour successeur à Car-
loman, en 880, son frère Louis HT. Pendant ce
règne, la Carinthie passa en d'autres mains ; et,
après la mort de Louis en 882, la Bavière eut
successivement pour rois Charles le Gros, Ar-
nulf et Louis IV. Pendant le règne de Charles
le Gros, la Bavière fit de nouveau partie de l'em-
pire des Francs. Sous le règne de Louis, elle souf-
frit beaucoup par les invasions des Hongrois. A
la mort de ce roi , s'éteignit en 911 la race des
Carlo vingiens ; et Arnulfll, fils de Luitpold, gé-
néral bavarois, qui depuis 907 était margrave et
général en chef, prit, du consentement du peuple,
le titre de duc , et s'arrogea l'autorité suprême ;
il signait ses ordonnances : Arnulf, par la grâce
de Dieu, duc de Bavière et des pays environ-
nants, n eut quelques démêlés avec Conrad, roi
d'Allemagne, qui cependant lui laissa la Bavière
comme fief de l'Empire.
Ce pay^ fut un prétexte de discorde entre les
seigneurs, jusqu'à ce qu'il tombât enti'e les mains
d'Othon de Wittelsbach, comte palatin de Ba-
vière. Quoique Othon fût obUgé de céder la
Styrie, les terres domaniales de la maison des
Welfs, et des districts considérables qui échurent
aux prélats, son règne fut glorieux. Othon, mort
en 1183 et surnommé Major {der Grœssere ),
fut fondateur de la maison actuellement ré-
gnante. Il eut pour successeur Louis I, prince
actif, qui recula les limites de la Bavière et ac-
quit le Palatinat du Rhin. — Sous Othon l'Il-
lustre, palatin du Rhin, les évêques surent se
rendre indépendants; il étendit cependant con-
sidérablement ses États. — Ses deux fils, Louis
et Henri, régnèrent d'abord en commun, et puis
se partagèrent leurs États. La Bavière supérieure
échut à Louis, et la Bavière inférieure à Henri,
dont la ligne s'éteignit déjà deux années après.
Ces deux princes avaient recueilli l'héritage de
l'infortuné Comadin de Hohenstaufen. Le second
fils de Louis fut couronné empereur en 1314,
sous le nom de Louis IV ou Louis le Bavarois.
Il fit en 1329, à Pavie, un traité avec les fils de
son frère, d'après lequel il leur céda le Palatinat
inférieur et supérieur, et conserva pour lui la
haute Bavière ; en même temps il fut stipulé que
les droits de l'électorat seraient alternativement
exercés par les princes des deux lignes, et l'on
régla définitivement le droit de succession en cas
d'extinction de mâles dans l'une des deux lignes
( c'est en vertu du traité de Pavie que Maximi-
lien- Joseph réunit, en 1799, tous les États de la
dynastie de Wittelsbach). D'après le vœu des
états, Louis rv réunit à la haute Bavière toute la
basse Bavière, dont la maison régnante venait de
s'éteindre. Le palatin du Rhin et le duc d'Au-
triche voulurent s'opposer à cette réunion; mais
Louis TV triompha de leur résistance, et obtint
en 1318 leur consentement, au moyen d'apanages
qu'il leur fit. n gouverna avec beaucoup de gloire:
la Bavière lui doit une foule d'institutions utiles ;
il introduisit un code de procédure civile, régla
l'administration intérieure , et accorda le droit
municipal à Munich ; mais aussi, en agrandissant
ses domaines au préjudice de la ligne palatine, il
fit naître des dissensions de famille enti'e les deux
lignes. Il laissa un riche héritage à ses six fils;
car ses États comprenaient non-seulement la Ba-
vière, mais aussi le Brandebourg, les provinces
de la Hollande et de Zélande, le Tyrol, etc. La
discorde et les partages éparpillèrent ces pro-
vinces ; mais après l'extinction assez subite des
lignes fondées par les six frères, celle de Munich
parvint à réunir en partie cet héritage. — En 1 506
les états de la Haute et de la Basse-Bavière se
réunirent en assemblée provinciale , et le duc
Albert II, de la ligne de Munich, frappé des in-
convénients que ces partages continuels avaient
pour les princes autant que pour leurs sujets,
institua, du consentement de son frère Wolfgang
et avec l'approbation des états, une pragmatique
sanction qui établit le droit d'aînesse, et qui fixa
les apanages des princes puînés. Cependant, à la
mort d'Albert, en 1508, cette loi ne fut point res-
pectée : Ernest et Louis formèrent opposition à
ce que l'aîné, Guillaume IV, possédât seul le
trône. Après différents démêlés il fut convenu
que Guillaume et Louis prendraient ensemble les
rênes du gouvernement ; et cela dura ainsi de 1 5 1 5
845 BAVIÈRE
jusqu'en 1534, époque à laquelle mourut Louis.
Ces deux princes s'opposèrent de toutes leurs
forces à la réformation. Jean Eck d'Ingolstadt,
l'adversaire de Luther, vivait sous leur protec-
tion , qu'ils avaient accordée aussi, aux jésuites.
Guillaume mourut en 1550; son û\s Albert V,
dit le Magnanime, fut un protecteur libéral des
arts et des sciences. Il avait autorisé ses envoyés,
au concile de Trente, à faire la proposition que
la sainte cène fût célébrée sous les deux es-
pèces. Il accorda de grands privilèges aux états
du duché, et mourut en 1576. — Guillaume V,
dit le Vieux, l'alné de ses trois fils, lui succéda ;
mais en 1596 il abandonna le gouvernement à
son filsaîné Maximilien P'', pour se retirer dans
un couvent. C'est de son consentement que son
frère Ferdinand avait épousé Marie Peterbeck,
fille du greffier du bureau des finances de Mu-
nich. Les enfants issus de ce mariage furent
élevés par l'empereur à la dignité de comtes de
Wartenberg. Maximilien F"", doué de rares qua-
lités, devint l'âme de la ligue formée contre l'u-
nion des protestants. Pendant la guerre de trente
ans, l'empereur Ferdinand II éleva Maximilien à
la dignité d'électeur et de sénéchal ( truchsess )
de l'Empire, qu'il rendit héréditaire pour toute la
branche de Guillaume. La paix de Westphalie
confirma la dignité électorale à Maximilien F"^,
ainsi que la possession du Palatinat supérieur,
mais à condition qu'il se désistât de la haute-
Autriehe, qui lui avait été engagée pour une somme
de 13 millions de florins; en même temps il fut
créé un huitième électorat en faveur de la ligne
palatine, à laquelle fut assuré le droit de suc-
cession en cas d'extinction de la branche de Guil-
laume. Maximilien moui'ut en 1651, après un rè-
gne de cinquante-cinq ans. — Dans la guerre pour
la succession d'Espagne, Maximilien-Emma-
nuel, son petit-fils (1679-1736 ) , se déclara pour
la France. Il en résulta qu'après la malheureuse
bataille de Hochstedt, en 1704, ses États furent
traités par l'empereur en pays conquis , que l'é-
lecteur fut mis au ban de l'Empire , et qu'il ne
rentra en possession de ses droits qu'après la
paix de Bade, en 1714. Quoique Char les- Al-
bert, son fils, eût adhéré à la pragmatique
sanction de l'empereur Charles VI, il n'en fit pas
moins valoir après sa mort les prétentions à la
monarchie autrichienne quelamaison de Bavière,
fondait sur d'anciens traités. Charles-Albert
soumit par la force des armes l'Autriche entière,
et en 1741 il prit le titre à' archiduc, se fit
prêter serment de fidélité en qualité de roi de Bo-
hême, et fut même, en 1742, élu empereur à
Francfort, sous le nom de Charles VII. Mais le
bonheur qui j usque-là l'avait favorisé l'abandonna,
pour retourner à Marie-Thérèse qui, victorieuse
alors , reçut les hommages des états de la Bavière
et du Palatinat supérieur. Malgré l'union de 1744,
qui attachait à sa cause le landgrave de Hesse-
Cassel et le roi Frédéric n, et malgré les succès
de l'armée prussienne, l'empereur se vit dans la
846
nécessité d'abandonner la Bavière, cédant à la
supériorité et aux talents de Charles de Lorraine,
qui commandait en chef l'armée autrichienner
Charles ne survécut pas à l'issue de la guerre :
il mourut en 1745 , âgé seulement de quarante-
huit ans. Maximilien- Joseph, son fils, lui suc-
céda. Dès le commencement de la guerre il avait
pris le titre d'archiduc d'Autriche; mais il se
réconcilia avec le cabinet de Vienne quelques mois
après la mort de son père. A la paix de Fûssen,
du 22 avril 1745, il accéda à la pragmatique
sanction, assurant en mêràe temps au grand-duc
François son suffrage pour l'élection impériale;
et de cette manière il rentra en possession de
tous ses États.
Maximilien- Joseph / (mort en 1777) s'ap-
pliqua alors aux soins du gouvernement et s'ef-
força, par tous les moyens possibles, de rétablir
la prospérité dans l'électorat. Il fit refleurir l'a-
griculture épuisée , l'industrie , et l'exploitation
des mines ; il réforma les écoles , et porta des
améliorations dans l'administration judiciaire,
dans la police et les fmances. Pour faire revivre
les lettres , il fonda l'Académie des sciences de
Munich , en 1759 ; il fut aussi un protecteur gé-
néreux des beaux-arts. Étant sans postérité , il
confirma toutes les conventions héréditaires
faites depuis le traité de Pavie, en 1329, avec
la famille électorale du Palatinat, et concéda
même avant sa mort le droit de possession com-
mune à l'électeur palatin Charles-Théodore. En
lui s'éteignit la ligne directe des V^'ittelsbach.
Après sa mort-, la succession au trône de Bavière
appartenait incontestablement à l'électeur pala-
tin ; cependant l'Autriche forma des prétentions
sur la basse Bavière, et menaça de les appuyer
les armes à la main, sans attendre même d'expU-
cations. Charles-Théodore, qui n'avait pas
d'enfants, se laissa persuader à souscrire à la
convention du 14 janvier 1778, par laquelle il
renonçait à cet héritage. Mais le duc de Deux-
Ponts , excité par Frédéric n , y forma opposi-
tion , en sa qualité de plus proche agnat et d'hé-
ritier présomptif. Telle est l'origme de la guerre
pour la succession de Bavière, qui cependant
se termina par la paix de Teschen, le 13 mai
1779, sans qu'on en fût venu aux mains. La
Russie avait beaucoup contribué, par sa déclara-
tion contre l'Autriche , à amener cette paix : les
conventions de famille furent garanties, et l'élec-
teur assuré dans la possession de la Bavière, à
laquelle le Palatinat du Rhin fut réuni ; l'Autriche
obtint rinn-Viertel, avec Braunau. La huitième
dignité électorale s'éteignit ainsi , comme l'avait
prescrit la paix de Westphahe. L'Autriche ce-
pendant ne put renoncer tout à fait au désir de
posséder la Bavière ; l'empereur Joseph n mit
en avant, en 1784 , un projet d'échange qui avait
déjà été présenté au commencement du siècle. Il
proposait à l'électeur de recevoir, en échange
de la Bavière , les Pays-Bas autrichiens , à l'ex-
ception de Luxembourg et de Namur, avec le
847
BAVIERE
848
titre de roi de Boiirgogne ; il offrait en outre, à
titre d'indemnité, une sonune de trois millions
«le florins pour lui et son frère le duc de Deux-
Ponts. Cette négociation , appuyée par la Russie,
échoua contre la fermeté du duc de Deux-Ponts.
Fort de l'appui de la Prusse , il déclara que ja-
mais il ne consentirait à l'échange de ses pays
héréditaires ; et Frédéric II fit connaître qu'il ver-
rait dans un pareil échange la rupture de la paix
de Teschen, et surtout une violation de l'équili-
bre établi dans les États de l'Allemagne. Cette
déclaration força le cabinet autrichien d'aban-
donner son projet ; il protesta donc que jamais
il n'avait pu songer à im échange arraché par
force. Ce qui encore a signalé le règne de Char-
les-Théodore, c'est l'ordre des Illuminés, qui
prit naissance en Bavière, et les poursuites qu'il
y essuya. Ces luttes intérieures portèrent préju-
dice à la liberté de la presse , qui fut tellement
restreinte, que pendant quelque temps on re-
douta un obscurcissement total. Pendant la
guerre de la révolution, le Palatinat souffrit
beaucoup , et la Bavière devint même, en 1796,
le théâtre de la guerre. Au milieu de cette crise,
Chai'les-Théodore mourut sans postérité ; la li-
gne de Sulzbach , de la maison palatine , s'étei-
gnit en lui.
Maximilien-Joseph (mort le 13 octobre 1825),
depuis 1795 duc de Deux -Ponts, lui succéda en
1799. La guerre qui venait encore d'éclater fut
terminée par la paix de Liméville , conclue le 9
février 1801 . Elle assura à la France toute la rive
gauche du Rhin, et fit perdre à la Bavière toutes
ses possessions situées sur cette même rive; la
Bavière céda aussi à l'électeur de Bade la partie
du Palatinat située sur la rive droite du Rhin;
mais elle obtint en revanche différents pays qui
présentaient dans leur superficie un excédant
de 99 3/4 milles carrés, avec 216,000 habitants
de plus. La guerre de 1805 fit ressortir l'impor-
tance politique de la Bavière, tant pour la France
que pour l'Autriche. Lorsque l'Autriche se pré-
para à déclarer de nouveau la ^erre à la France,
de tous les princes dont les États sont situés en-
tre rinn et le Rhin, l'électeur de Bavière lui
parut l'auxiliaire le plus important : elle négocia
avec lui pour obtenir qu'il réunît ses troupes aux
armées autricliiennes, et qu'il renonçât à la neu-
ti'alité qu'il aurait désiré garder. Cependant la
Bavière regardait l'alliance avec l'Autriche comme
contraire à ses véritables intérêts. Lorsque la
guerre éclata , l'électeur joignit ses troupes , au
nombre de 30,000 hommes , à l'armée française,
et, par compensation , la paix de Presbourg va-
lut à la Bavière une augmentation de territoire
de 500 mUles carrés géographiques, avec une po-
pulation de 1 milhon d'âmes ; l'électeur reçut le
titre de roi avec pleine souveraineté. Il céda le
pays de Wurzbourg , qui fut érigé en électoral ,
en remplacement du Salzbourg, qui était échu à
l'Autriche. Le gouvernement de la Bavière, à
l'exemple de ceux du Wurtemberg et de Bade ,
profita de cette occasion pour soumettre à sa
souveraineté toutes les possessions de la noblesse
immédiate de l'Empire enclavées dans ses États.
Son alliance poUtique avec la France fut resser-
rée par le mariage de la princesse Auguste , fille
du roi, avec le prince Eugène, fils adoptif de
Napoléon, qui venait d'être élevé à la vice-royauté
d'Italie. Par suite de cette union, la Bavière céda
à Napoléon le territoire de Berg, et reçut en
échange celui d'Anspach, que la Prusse, mise en
possession du Hanovre, venait de céder; et, le
1 2 juillet 1 806, le roi Maximilien-Joseph signa
l'acte de la confédération du Rhin , en s'enga-
geant à fournir un contingent fédéral de 30,000
hommes, et à fortifier Augsbourg et Lindau. La
Bavière fut ainsi amenée à prendre part à la
guerre contre la Prusse en 1806, et, en 1809,
à celle contre l'Autriche, qui suscita l'insurrection
du Tyrol sous Hofer. Après cette guerre, la Ba-
vière obtint encore un agrandissement considé-
rable , tant aux dépens de l'Autriche que par
suite de différents traités d'échange avec le Wur-
temberg et WiJrzbourg. Lors de la guerre de
Russie , la Bavière fournit de nouveau son con-
tingent; le printemps de 1812 ne ramena que
quelques débris de cette armée. Cependant Maxi-
milien-Joseph remit une nouvelle armée sur
pied , qui vers la fin d'avril se réunit à celle de
Napoléon , au moment où elle reprenait les hos-
tilités. Mais bientôt un changement décisif s'o-
péra dans le système politique que la Bavière
avait suivi jusqu'alors : une armée d'observation ,
composée de troupes françaises, avait été formée
près de Wurzbourg, sous le conunandement
d'Augereau , tandis que l'armée bavaroise , pos-
tée en observation le long de l'Inn , faisait face
à un corps d'armée autrichien. Augereau , en
quittant sa position, ayant dégarni le point le plus
vulnérable de la Bavière, le roi se détermina à
se dégager de son ancienne alliance. Le général
bavarois Wrede entra anssitôt en pourparlers
avec le général autrichien Friraont, et, le 8 oc-
tobre, parut la déclaration officielle par laquelle
Maximilien-Joseph se retirait de la confédération
du Rhin, et s'engageait à tourner ses armes contre
la France. Le traité de Ried assura à la Bavière
la souveraineté de toutes ses possessions, et une
indemnité avantageuse pour la cession de pays
qu'elle pourrait être appelée à faire à l'Autriche.
Après avoir soudainement abandonné la cause
de leurs anciens compagnons d'armes , les Bava-
rois se mesurèrent avec eux à la bataille de Ha-
nau. La paix de Paris termina la guerre en 1814 ;
et dans la nouvelle lutte qui s'engagea en 1815,
le père du roi actuel, alors prince royal, se mit à
la tête de l'armée bavaroise. Pendant le congrès de
Vienne, le gouvernement bavarois prit une part
active à la rédaction de l'acte de fédération des
pays allemands, et déploya de grands talents di-
plomatiques en faisant respecter sa souveraineté
et, son indépendance. A la paix de Paris, conclue
le 30 mai 1814, la Bavière rendit à l'Autriche
849
BAVIÈRE — BAVON
le Tyrol et le Yoralberg, et fut indemnisée par le
grand-duché de Wùrzbourg et celui d'Aschaf-
fenbourg. Par suite du traité du 14 avril 1816,
elle céda à l'Autriche : 1" le Hausrucks-Viertel
et rinn-Viertel , tels qu'ils avaient été cédés par
l'Autriche en 1809; 2° la principauté de Salz-
bourg, à l'exception de quatre bailliages situés sur
la rive gauche de la Salzach et de la Saale ; et
3° le bailliage de Vils. Elle obtint en échange tous
les pays qui composent le cercle du Rhin et
quelques arrondissements du ci-devant pays de
Fulde. A la même occasion l'Autriche garantit à
la Bavière la possession future de tout le Palati-
nat du Rhin , formant le cercle badois du Mein
et du Tauber, en cas d'extinction de la ligne mâle
directe des grands-ducs de Bade. Quoique l'in-
tégrité du grand-duché de Bade eût été assurée
par le recez de Francfort de 1819, la Bavière
fit , le 3 juillet 1 827, une demande de dédomma-
gement pour la partie du comté de Sponheim
cédée à la France par le grand-duché ; mais cette
demande resta sans effet. Maximilien-Joseph con-
clut, le 5 juin 1817, un concordat avec le saint-
siége, et, le 26 mai 1818, il accorda une charte
constitutionnelle à la BaArière. H eut pour succes-
seur son fils Louis I". Voyez Louis, roi de Ba-
vière. [JEnc. d. g. d. m.]
Conversations-Lexicon. — Monumenta Boïca,- Mu-
nich , 1764-1830 , 28 vol. in-*" ( Ouvrage publié par l'A-
cadémie de Munich). •— Lang, Reçesta rerum Boica-
rum. — Tschokke , Geschicàte des Baierischen f^olhes
und semer FilrsUn ( Histoire du peuple bavarois et de
ses princes); Aarau, 1820 et 1821, 4 vol. in-S". — Man-
nert. Die selteste Geschichte Bogariens und seiner
Bewokner; Sulzbach, 1826, 2 vol. ln-8°. — Boettiger, Ges-
chichte Baierns ; Prlangen, 1832, in-8°.— Roemer, Ges-
chichte, Géographie und Statistili des Baier landes ; Mu-
nich, 1823, S vol. ln-8°.
*BAViÈRE {Jean DE),ditSans-Pitié, évêque
de Liège, vivait au commencement du quinzième
siècle, n remplit le pays de troubles, de scandales
et de calamités. Les Liégeois se révoltèrent, et lui
opposèrent Thierry de Hornes : Jean les vainquit
dans la sanglante bataille d'Othée, et les dépouilla
de leur liberté et de leurs privilèges. 11 se ligua
ensuite contre la France avec le comte de Hai-
naut et le duc de Bourgogne. Jacqueline de Ba-
vière , sa nièce , avait refusé de se marier avec
lui. Il l'abreuva d'amertumes et de dégoûts, et se
fit céder la Hollande pour douze ans , par le duc
Jean , qui l'avait épousée. En 1418 il obtint la dis-
pense du sous-diaconat, quitta l'évêché de Liège,
et épousa la veuve d'Antoine, duc de Bourgogne.
Biographie tmiverselle ( édit. belge ),
*BAVILLE (Arnault), général français, né à
Fronton ( Lot-et-Garonne ) le 11 décembre 1757,
mort à Magdebourgle 24 octobre 1813, par suite
de la blessure qu'il avait reçue au combat de
Liebnitz le 27 août précédent. Après avoir fait
les campagnes d'Amérique de 1780 à 1783, il
servit successivement aux armées des Côtes,
puis à celles du Rhin et de la Moselle jusqu'au
19 janvier 1796, où il fut nommé commandant
de l'hôtel des Invalides. Admis à la retraite le
,11 mai 1813, il fut remis en activité le 13 juin
850
de la même année, et servit dans le premier
corps de la grande armée jusqu'au combat de
Liebnitz (27 août). — Le nom de ce général
est inscrit sur les Tables de bronze du palais
de Versailles, ainsi que sur l'Arc de triomphe.
A. S ... y.
Archivés de la Guerre.
BAViN ou Bavin (Prosper), antiquaire, né à
Dijon au commencement du dix-septième siècle,
mort le 29 décembre 1688. Il était maître des
comptes à Dijon. On a de lui : Généalogie de la
maison de Vienne, avec les preuves; — Mé-
moires sur Philippe le Hardi, Jean sans Peur,
Philippe le Bon et Charles le Téméraire, ducs
de Bourgogne ; — Histoire du voyage du comte
de Nevers en Hongrie, de la défaite de l'armée
chrétienne à la bataille de Nicopolis, et de
la prison et délivrance du comte de Nevers ,
avec les preuves ; — Mémoires sur la négocia-
tion du traité d''Arras de Vannée 1435. Ces ou-
vrages (inédits) paraissent être encore aujour-
d'hui entre les mains des héritiers de Bavin.
Bonaventure Bavin, petit-fils du précédent,
a publié à Dijon, en 1714,in-12, un poème inti-
tulé Pax{?,\ye la paix ), dédié au duc de Villars.
Papillon , Bibliothèque des auteurs de Bourgogne.
* BAVINCOURT ( Gaspard de ) , écrivain fran-
çais, néà Arras vers l'an 1528, mort en 1576. Il
fut d'abord chevalier de Malte , puis entra dans
l'ordre des Bénédictins et devint abbé d'Ou-
denbourg , dans la Flandre occidentale. On a de
lui : Libri II de sui cognitione ; — Peregri-
natio Hierosolymitana.
Foppens, Bibliotheca Belgica; — Ziegelbauer, Hist.
litter. ordinis Benedictorum.
*BAViSANO (François-Dominique), mé-
decin italien, né à Albi (dans le Montferrat).
Il devint médecin du duc de Savoie en 1570.
On a de lui : Prophylactica Provisio pro
vertiginosa af/ectione, 1664, in-4"; — la Pis-
cina salutare ne' bagni de Valdieri , con
trattado metodico d'ogni osservazioni e re-
gola necessaria seconda la diversità de' malt ;
Turin , 1 674 , in-8° ; — Magnus Hippocrates
medicomoralis ; Turin, 1682, in-4°.
Mazzuchelli , Scrittori d'Italia.
BAVius, poète latin, mort dans la Cappadoce
l'an 720 de Rome (34 avant J.-C). C'était un
médiocre versificateur, connu seulement par ce
vers de Virgile :
Qui Bavium non odlt, aniet tua carmina, Mxvi.
Bavius s'était érigé en critique de Virgile et
d'Horace.
Weichert, de Q. Horalii obtrectatoribus ; Leips., 1830,
in-S".
* BATO ( Godefroy de ) , docteur en droit et
président du conseil de Charles-Emmanuel , du(;
de Savoie , a laissé un ouvrage important sur le
Droit criminel; Chambery, 1607.
Chlesa, Scrittori Savoiardi e Nizzardi.
BAVOW OU BAF (saint), patron de Gand en
Flandre et de Harlem en Hollande, né en Bra-
bant vers 589 , mort en 653 ou 657. Son véri-
851
table nom est Allowin. Il se livra à la débauche }
dès sa jeunesse, et ses déportements firent mou-
rir sa femme de chagrin. Bientôt il changea de
conduite, et tomba dans l'excès contraire. Il se
fit d'abord une cellule d'un vieux hêtre qu'il
trouva dans la forêt de Malmedun, se renferma
ensuite dans le couvent de Saint-Pierre de Gand,
et se fit déchirer le dosa coups de fouet et raser la
tête. Il suppha son abbé de lui marquer une place
où il ne pût se tenir que debout en faisant ses
prières , sans avoir la liberté de s'appuyer, ni de
se pencher d'aucun côté ; en même temps il se fit
mettre une grosse pierre sur les épaules. Ce
fut dans la cellule d'un bois voisin de cette ab-
baye qu'il termina ses jours. Sa fête se célèbre
le 1"" octobre.
J. Periére:*, Acta Bavonis; Anvers, 1766, In-S». — Acta
Sanctorum belg. —Chronique de Saint- Bav on à Oaiid,
par Jean de Thielrode (1798); — BoUaiidus, Act. Sanct.,
avril, p. 874; t. li, mai, p. 49i>, col. 2.
*BA\osi (A(/oHse), théologien italien, né
à Bologne, mort le 5 mai 1628. Il était cha-
noine régulier de l'ordre de Saint-Augustin, et
en fut élu plusieurs fois général. On a de lui :
Controversiâc Miscellaneœ ;Yemse, 1580, 1589,
in-4° ; Bologne , 1607 , in-4° ; — Disputationes
catholicx in quibus prascipue Grœcorum quo-
rumdam opiniones orthodoxx fidei recipiun-
tur, etc.; Bologne, 1607, in-4°.
Mazzuclielli , Scj-ittori d'Italia.
* BAVOUX (François-Nicolas), juriscon-
sulte, né à Saint-Claude (Jura) le 6 décembre
1774, mort à Paris le 23 janvier 1848. Nommé
professeur suppléant à l'école de Paris au mo-
ment où le décret de 1804 rétablissait l'enseigne-
ment du droit , et quelque temps après juge au
tribunal de la Seine , il conserva ces deux em-
plois sous le gouvernement royal ; mais il s'atta-
«;ha peu à ce gouvernement. Chargé en 1819 du
cours de droit criminel , il professa, sur la mort
civile des émigrés et sur la confiscation de leurs
biens, des principes qui firent naître parmi les
élèves des discussions violentes , à la suite des-
quelles l'école se partagea en deux camps , dont
l'un, celui des royalistes, se trouva bientôt
renforcé par un grand nombre de gardes du
corps. Le gouvernement prit le parti de sus-
pendre le cours de Bavoux , et une poursuite
criminelle, motivée sur ses leçons, fut dirigée
contre lui. Cette poursuite, dans laquelle M. Bel-
lart remplissait les fonctions d'accusateur, et
MM. Dupin et Persil celles de défenseurs , se
termina par le triomphe complet de l'accusé :
Bavoux fut acquitté. Le parti royaliste fut forcé
de souffrir l'impression des leçons qui lui avaient
tant déplu. Bavoux, nommé député de la Seine,
prit place dans l'opposition libérale; et lors-
que arriva la révolution de 1830, il se rangea
parmi ses plus chauds partisans. Le 29 juillet, il
fut nommé préfet de police par la commission
municipale; mais il ne garda pas longtemps ces
fonctions, qu'il échangea contre celles de con-
seiller à la cour des comptes.
BAVON — BAWR 852
L% révolution de Juillet n'ayant pas réalisé
les espérances qu'elle avait fait naître , Bavoux
se trouva de nouveau dans l'opposition. Envoyé
à la chambre élective par le département du
Jura, il fit partie du groupe de députés hbéraux
qui cherchaient à résister aux envahissements
du pouvoir.
Bavoux a fait paraître conjointement avec
Loiseau : Jurisprudence du Code civil , re-
cueil des arrêts rendus par les cours d'appel
et par celle de cassation, depxiis la promul-
gation de ce code; Paris, 1803-1814, 22 vol.
in-s" ; — le Praticien français , etc. ; Paris ,
1806-1807, 5 vol. in-S"; — Jurisprudence des
cours de cassation et d''appel, sur la procé-
dure civile et commerciale; Paris, 1808-1809,
3 vol. in-12. Il a publié seul : Leçons préli-
minaires sur le Code pénal , ou examen de la
législation criminelle; Paris, 1821,in-8°; —
Des conflits, ou empiétement de l'autorité
administrative sur l'autorité judiciaire; Pa-
ris, 1829, 2 vol. in-4°; — Conseil d'État, Con-
seil royal, Charnbre des pairs, vénalité des
charges, duel et peine de mort ; Paris, 1838,
in-8"'.
*BAVorx (Évariste), fils du précédent, avo-
cat, né à Paris le 5 octobre 1809, fut élu mem-
bre de l'assemblée constituante en 1848 par le ■
département de Seine-et-Marne, et en 1852 il I
devint député au corps législatif. On a de lui : :
Philosophie politique, ou de l'ordre viorai '■
dans les sociétés humaines ;Pàvh, 1840, 2 vol.
in-S^*, ouvrage dont il a été rendu un compte :
favorable à l'Académie des sciences morales et t
politiques ; — Alger, voyage politique et des- ■
criptif dans le nord de l'Afrique; Paris, 1841,
2 vol. in-8°; — Études de législation; Paris,
1842, in-S". H. Ei.ondeau.
* BAWIER (/ean), médecin , vivait dans laii
première moitié du huitième siècle. Il était bailli i
de Coire, dans le canton des Grisons. On a de
lui : Kurze und grûndliche Beschreibung des
Sauerbrunnen und Bades zu Fïderis, in dem
Thaï Prettigau (Courte description des eaux
minérales et des bains de Fideris, dans la vallée
de Prettigôv^' ) ; Coire, 1744, in-24; — Beschrei-
bung des Bades Gomey (Description des bains
de Gomey, canton des Grisons); Coire, 1741,
in-16.
HaJIer, Catalogue des Écrivains de la Suisse.
* BAWR. Voy. BA.UR, OU Bauer. ( Jean-Guil-
laume). .
* BAWR ( Alexandrine - Sophie Codry de
CHAMPGRA-jfD, d'abord comtesse he Saint-Simon ,
puis baronne de), auteur dramatique et roman-
cière française, née à Stuttgart (1) «i 1776.
Ses parents étaient Français. Élevée avec le plus
gi-and soin , M""^ de Bawr se sentit d'abord en-
traînée vers la musique, et reçut de l'auteur de
Richard Cœur de Lion, de Grétry lui-même,
(1) La Biographie des femmes auteurs contemporaines '
françaises (I, 27) la dit née à Paris,
S53
BAWR — BAXTER
854
des leçons de composition. Son premier mariage
ne fut pas heureux : une profonde incompatibilité
de caractères se déclara bientôt entre elle et le
comte de Saint-Simon , son mari. Le futur chef
de la secte saint-simonienne lui écrivit , un jour,
« que, malgré la tendresse et l'estime que lui
inspiraient sa personne et son caractère, les pen-
sées étroites et vulgaires dans lesquelles elle avait
été élevée, et qui la dominaient encore, ne lui
permettaient pas de s'élancer avec lui au-dessus
de toutes les lignes connues; qu'il était doncobligé
de demander la séparation, le premier homme de
ce monde ne devant avoir pour épouse que la
première femme. » Cette première femme, le
comte de Saint-Simon devait en effet désespérer
de la trouver, s'il devait être récompensé suivant
ses/acuités et sa capacité.Le jour où le divorce
fut prononcé, M. de Saint-Simon pleura tant, que
l'officier de l'état civil crut que c'était madame
de Saint-Simon qui demandait la séparation. Cette
dame eut alors recours à sa plume pour vivre.
Elle composa d'abord des romances , genre fort
à la mode alors ; après quoi elle s'essaya dans
la comédie, et fit représenter au théâtre Louvois,
d'abord, sous le pseudonyme de M. François,
plusieurs pièces qui eurent quelque succès. Vers
la même époque, elle épousa le baron de Bavn- ,
avec lequel elle vécut dans la retraite, et qui
l'eût rendue peut-être longtemps heureuse, quoi-
qu'il ne fût pas <t le premier homme du monde, »
si un accident terrible (il fut écrasé par une
voiture chargée de pierres ) ne l'eût fait périr à
trente et un ans. D'autres malheurs vinrent
éprouver M""^ de Bawr. Elle perdit, dans le cours
de la même année, par des faillites et des entre-
prises industrielles manqoées, une partie de
la fortune qu'elle tenait de son mari. Elle reprit
courageusement la plume , écrivit des romans et
de nouvelles pièces de théâtre, parmi lesquelles
la Suite d'un Bal masqué, encore jouée aujour-
d'hui , lui assure un rang distingué parmi nos
écrivains dramatiques. Ses principaux ouvrages
sont : Argent et Adresse, ou le Petit Men-
songe , comédie en un acte et en prose, par le
citoyen ***; Paris, an XI (1802), in-8°;— les
Chevaliers du Lion, mélodrame en trois actes ;
Paris, Pages, an XU (1804); — le Rival obli-
geant, comédie en un acte et en prose, par M..;
Paris, an XIII; — l'Argent du Voyaye,oa l'On-
cle inconnu , comédie en un acte et en prose ;
Paris, 1809; — la Suite d''un Bal masqué,
comédie en un acte et en prose, par ...; Paris,
1 813 ; — le Double stratagème , comédie en un
acte et en prose; Paris, 1835; — Charlotte
Brown , comédie en un acte et en prose ; Paris,
1835; — Auguste et Frédéric, par madame
de B..; Paris, 1817 ; — Histoire de la Blusique;
Paris, 1823 ; —leNovice; Paris, i829;— Raoul,
ou l'Enéide; Paris, 1832; — Flawy (les), ro-
man dii quinzième siècle ;Pa.vis, 1838. V. R.
Quérard , Supplément à la France littéraire. — Dic-
tionnaire de la Conversation.
♦baxiiis ( Nicaise ), poète belge, natif d'An-
vers, vivait à la fin du seizième et au commen-
cement du dix-septième siècle. Il était vicaire du
couvent des frères ermites de Saint-Augustin. On
a de lui : Thésaurus elegantiarum ex Manutio,
Vladeracco, etc.; Anvers, 1617; — Sylva poe-
matum , grœce et latine; Anvers, 1614.
Swert , Athense Belgicœ.
BAXTER (André), philosophe écossais, né à
Aberdeen en 1686 ou 1687, mort à Wittingham
en 1750. Il s'occupa d'abord de l'éducation de
quelques gentlemen, et se procura ainsi une po-
sition honorable. Un ouvrage qu'il publia eu
1737, le rendit célèbre; il est intitulé , Inquiry
into the nature of the human soûl, loherein
the immateriality ofthe soûl is evincedfrom
the principles of reason and philosophy ;
Londres, in-4°. Il écrivit ensuite pour son fils et
ses élèves le traité en forme de dialogue : Matho,
sive Cosmotheria puerilis , 1745-1765, in-8", et
en 2 vol. in-t2.
Rose, New Biographical Dictionary . — Biogruphia
Britannica.
BAXTER (Guillaume), antiquah-e et philo-
logue anglais, né en 1650 à Lanlugany (Shrops-
hire), mort en 1723. Il était le neveu de Richard
Baxter. Son éducation futtellementnégligée, qu'à
l'âge de dix-huit ans il ne savait que le gallois,
sa langue maternelle. L'héritage 'de son oncle lui
fournit les moyens de recevoir une éducation dis-
tinguée : le latin, le grec, l'hébreu, ainsi que les
langues septentrionales, lui devinrent familières.
Il obtint bientôt une place de recteur au collège
de Tottenham (Middlesex), etfut nommé ensuite
à l'école des marchands à Londres. Dans une de
ses lettres, il décrivit la manière dont les anciens
se servaient pour écrire vite. Ses ouvrages sont :
Glossarium Antiquitatum britaymicarum ;
Londi-es, 1719 et 1733, in-8"; — une édition
A'Anacréon; Londres, 1695 et 1710, in-8°; —
une autre A' Horace, accompagnée d'extraits des
scoliastes anciens et de ses propres notes , qui
marquent un défaut absolu de goût, et qui ont
exercé le persifflage de Wieland ; — De analo-
gia, seu arte latinse linguae commentariolus ;
1694, in-8°. — Son Glossarium romanarum
Antiquitatum, publié après sa mort, 1731,
in-8°, ne contient que la lettre A ; les éditeurs y
ont ajouté un précis de la vie de l'auteur. [Enc,
des g. du m. ]
Biograph. Brit.
BAXTER (i?icMrrf), théologien anglais, non .
conformiste, né en 1615 à Rowton (Shropshire),
mort le 8 décembre 1691. Ses premières études
furent assez négligées. En 1638 il prit les ordres,
et en 1640 il fut ministre à Kidderminster. Il
quitta cette place pour devenir chapelain dans
l'armée parlementaire. Il prêchait la modération
aux soldats; et, quelque temps avant l'abdica-
tion de Cromwell , il se prononça pour le rappel
de Charles n , en présence même de Cromwell.
Charles II, à la restauration, le nomma son cha»
S55 BAXTER
]jelain, et l'envoya à la conférence de Savoie.
Clarendon lui offrit l'évêché d'Hereford, qu'il re-
fusa, demandant comme une grâce de pouvoir
retourner à sa cure de Kidderminster ; mais la
persécution l'attendait. En 1685, il fut traduit au
banc du roi , pour quelques passages d'une para-
phrase qu'il avait faite du Nouveau Testament.
Les juges le condamnèrent à deux ans de.prison;
cependant Baxter obtint sa liberté peu de temps
après. On a de lui près de cent quarante-cinq
livres, dont soixante-trois traités de théologie,
entre autres : A narrative of his own life and
Urnes; — the Saints' everslasting rest; — •
A paraphrase on the New Testament; — A call
ta the unconverted ; — Dylng thoughts; —
Poor man'sfamily book.
John GorCon, General Biog. Dict. — Biog. Britannia.
— Matlhew Sylvester, ReliquiSE Baxterianse.
*nX'S.TB,H (Thomas), mathématicien anglais,
vivait au milieu du dix-huitième siècle. Il espé-
rait arriver à la solution de l'éternel problème
de la quadrature du cercle. Le résultat de ses
tentatives fut publié sous le titre : the Circle
squared; Londres, 1732, in-8°. On a encore de
lui : Matho, or the principles of Astronomy
and naturalphilosophy, accommodated to the
use qf yoxinger persons, in-8°; Londres, 1740.
Ce livre obtint un grand succès.
Rose, New Biographical Dictionary.
* BAXTER (Thomas), peintre sur porcelaine.
Anglais, né le 18 février 1782, mort le 18 avril
1821. Ses modèles sont fort estimés, et ses mi-
niatures surtout sont des chefs-d'œuvre de pa-
tience et d'étude. 11 a emprunté un grand nom-
bre de sujets à Joshua Reynold et à West. On
cite particulièrement de lui le portrait de mistriss
Siddons en muse tragique.
Rose, New Biographical Dictionary.
BAY (Alexandre, marquis de), général es-
pagnol, né à Salins vers 1650, mort en 1715, se
distingua par sa conduite et sa bravoure dans la
guerre de la succession. Il fut nommé en 1705
vice-roi de la province d'Estramadure , et se
rendit digne de ce poste éminent en le défen-
dant avec succès contre les Anglais et les Por-
tugais.
Feller, Dictionnaire historique, édit. de M. Weiss.
*BAY (Jean- Baptiste- Joseph de), sculpteur
belge, né à Malines en 1779. Il reçut les pre-
mières leçons de dessin de Van Biscum , et se
forma ensuite de lui-même. Il résida quelque
temps à Paris et à Nantes. Ses principaux ou-
vrages sont : les Statues colossales d'Apollon
et de Neptune, dans le jardin botanique à la
Havane; — Saint Mathias, dans la cathédrale
d'Arras; — un Mercure endormant Argus,
et Argus dormant, au château de Compiègne;
• — la Statue équestre de Louis XIV, coulée en
bronze , à Montpellier. Bay vit encore à Paris ,
où il est établi depuis 1816. Il a deux fils, qui
se sont aussi distingués dans les arts.
Gabet, Dictionnaire des Artistes. — Hagler, Neues
Allyemeines Kûnstler-Lexicon.
- BAYARD 856
*BAYAM (Jozé-Pereira), historien portugais,
né à Gondelim , territoire de Coimbre, le 23 mai
1690, mort le 8 mars 1743. Fils d'un laboureur, il
entra dans les ordres , devint prêtre à Tàge de
trente-deux ans, et consacra tous ses moments
de loisir à des études historiques. On a de lui :
Portugal cuidadoso e Lastimado, com a vida
e perdado senhorrey don Sebastiào, historia
chronologica de suas accoes e successos desta
monarchia em seu tempo; suas jornadas à
Africa, batalha, perda, circumstancias e con-
sequencias notaveis d'ella; Lisbéa occidental,
1737, in-fol.
Cet écrivain ne s'en tint pas à l'histoire; il
aborda la légende populaire; et dans son traité
du purgatoire, intitulé Retraio de Purgatorio e
suas penas; Lisboa, 1742, in-8°, il a donné le
récit du pèlerinage au trou de Saint-Patrice, tel
qu'il circule dans la Péninsule. Comme éditeur,
P. Bayam eut le mérite d'exhumer la belle chro-
nique de don Pedro, que l'on doit à Fernande
Lopez, et que l'Académie des sciences de Lisbonne
a fait réimprimer depuis avec tant de soin, dans
le t. IV de sa collection; elle est intitulée Chro-
7iica d'el rey don Pedro ; d'esté nome e dos .
reys de Portugal o oitavo , cognominado oi
justiceiro, na J'orma em que a escreveu Fer-
nào Lopez, primeiro chronista mor d'éste re-
gno, copiada Jielmente de seu original anti-
guo, dada a luz e accrescentada de novodesde
0 seu nascimento até ser rei, e outras accôes -
e noticias de que o auctor nào tracta; Lisbo-
cum, 1735, in-8o, et 1760, in-4°. Bayam y in-
troduisit des altérations systématiques, excu-
sables en partie pour l'époque où parut ce livre.
Ferdinand Dekis.
Barbosa Maehado, Bibliolheca Lusitana. — Jorge-Cc-
sar de Figanière, Bibliografla historica portugueza; ,
Lisboa, 1850, in-8°.
BXY^^^NK(Alphonse-Hubert DELMT:iEi\,dn(i
de), cardinal français, né à Valence (Dauphiné)
le 30 octobre 1739, mort à Paris le 26 juillet 1818.
Auditeur de rote près de la cour de Rome dès ■
1777, il fut nonrmié sénateur le 6 aviil 1813, ,
et vota en 1814 la déchéance de l'empereur. Créé i
pair de France par Louis XVIII , il assista au i
champ de mai , fut néanmoins conservé sur la
liste des pairs, et refusa de siéger comme juge
dans le procès du maréchal Ney. On a de lui, en
italien, un écrit médical fort intéressant et rare ,
intitulé Discorso sopra la mal' aria e le ma-
lattïe che cagionano principalemente in varia
spiaggie d'Italia; Rome, 1793, in-S" (br. de
76 pages).
Feller, Dictionnaire-historique, édit. de M. Welss.
BAYARD (Pierre du Terrail, seigneur de),
ou plutôt BAYART (d'après les signatures ori-
ginales conservées à la Bibliothèque impériale),
surnommé le chevalier sans peur et sans re-
proche, naquit, à la fin de l'année 1475, au châ-
teau de Bayard , situé au fond de la vallée de
Graisivaudan, à six lieues de Grenoble, et mou-
857 BAYARD
rut le 30 avril 1524. H était le fils aîné d'Aymond
ou Aymé du Terrail, et d'Hélène des Allemans^
Laval, Il fit ses premières études sous son on-
cle l'évêque de Grenoble. « Mon enfant, lui di-
sait ce bon évêque, sois noble comme tes an-
cêtres, comme ton trisaïeul, qui fut tué aux
pieds du roi Jean, à la bataille de Portiers;
comme ton bisaïeul et ton aïeul, qui eurent le
même sort, l'un à Zincourt, l'autre à Mont-
Ihéry ; et enfin comme ton pèie, qui fut couvert
d'honorables blessures en défendant la pa-
trie. » Des lettres restées de lui, et dont la grâce
et. la pureté de style sont remarquables , prou-
vent qu'il reçut une éducation distinguée. A
peine âgé de treize ans, il montra pour la
carrière des armes un goût prononcé; ce qui
détermina son oncle à le présenter au duc de
Savoie, Charles !"■. Celui-ci fut si charmé de
l'air noble et mâle du jeime Bayard, et surtout
de son adresse à manier un cheval , qu'il le fit
entrer dans les pages de sa suite. Le roi de
France Charles vni se trouvait alors à Lyon ,
pour un différend relatif au marquisat de Salu-
ées. Le duc de Savoie vint le visiter dans cette
ville, et le jeune Bayard, qui faisait partie du
cortège, fat présenté au roi par le comte de
Ligny, Louis de Loxemboui^, qui l'avait re-
marqué. Bayard quitta bientôt le duc Charles
pour entrer au service du roi de France ; et ce
fut au milieu des tournois et des passes d'armes,
qu'il eut occasion de déployer son courage nais-
sant. A l'âge de dix-huit ans, il accompagna
Charles Vin à la conquête de Naples. Ce fut à
la bataille deFornoue, en 1495, que Bayard fit
ses premières armes. Il s'y distingua d'une ma-
nière éclatante, eut plusieurs chevaux tués sous
lui, et enleva des drapeaux à l'ennemi. Après la
mort prématurée de Charles VIII, en 1498,
Louis XII, son successeur, ayant entrepris de
réduire le Milanais, sur lequel il avait à faire va-
loir les droits de Valentine de Milan , son aïeule,
contre Ludovic Sforce, Bayard trouva dans cette
nouvelle expédition l'occasion de signaler son
bouillant courage. Pendant que l'armée du roi
de France se trouvait dans la Pouille , Bayard
défit en 1499 un parti espagnol , et fit lui-même
prisonnier don Alonzo de Soto-Mayor, qu'il
traita avec les plus grands égards. Cependant
donAloDzo,au mépris de ses serments, s'échappa,
fat atteint, et conduit devant Bayard, qui lui fit
des reproches sur sa déloyauté ; mais la rançon
de l'Espagnol ayant été payée , il fut ramené à
JAndrès, où il calomnia la générosité de son
I vainqueur. Bayard , l'ayant appris, l'appela en
j champ clos. Soto-Mayor perdit la vie dans ce
Iduel, dans lequel son adversaire déploya une
j force et un courage extraordinaires. En 1505, il
1 sauva l'armée française en défendant seul con-
tre un corps ennemi un pont sur le Garigliano.
] n Comme un tigre échappé, dit Théodore de Go-
Idefroy, il s'accula à la barrière du pont; et à
j coups d'épée se défendit si bien, que les ennemis
858
ne sâvoient que diie , et ne cuidoient pas que ce
fût un homme, mais un diable. » Ce haut fait
d'aiTues lui mérita pour devise un porc-épir,
avec cette inscription : Vires agminis tmus lia-
beû. En 1506, les Génois, à l'instigation du pape
Jules n, s'étant révoltés contre la France,
Bayard passa en Italie à la suite de Louis xn ;
mais bientôt les révoltés, effrayés, se soumirent à
la cléiHence du roi. En 1509, la ligue de Cam-
brai, dans laquelle toutes les puissances s'étaient
réunies pour renverser la république de Venise,
contraignit le roi de France'à recommencer la
guerre. Bayard fit des prodiges de valeur au
siège de Padoue , où il commandait une compa-
gnie , et entraîna par son audace et son énergie
la prise de cette place. Jules II, qui revendiquait
le duché de Ferrare pour le saint-siége et voulait
l'y réunir, leva une armée dans le Bolonais , la
conduisit entre Concordia et la Mirandola, et
s'y rendit lui-même. Bayard, inetruit de tout ce
qui se passait, résolut d'enlever le pape à toute
sa cour : le hasard seul fit échouer son entie-
prise.
Cependant les Vénitiens s'étaient enfermés
dans Brescia , après avoir été battus à Vérone ;
Gaston de Foix reçut l'ordre de réduire cette
place. Bayard fut chargé de la première attaque ;
la résistance des assiégés fut opiniâtre. Em-
porté par son courage , Bayard allait franchir le
rempart, lorsqu'il reçut dans le haut de la cuisse
un coup de pique si violent, que le fer resta dans
la blessure. Il fut transporté mourant dans la
maison d'un gentilhomme de la ville qui avait
pris la fuite , abandonnant aux violences des as-
siégeants sa femme et ses deux filles. Bayard prit
ses hôtes sous sa pi'otection, et reçut tous les
soins qu'exigeait sa santé. Étant rétabli de sa
blessure , et se disposant à se rendre sous les
murs de Bavenne, où s'étaient enfermés les en-
nemis, ce fut avec peine que ses hôtes apprirent
cette résolution, et , avant le départ du guerrier,
ils voulurent le combler de présents, qu'il refusa.
Cependant , pressé d'accepter, et ne voulant pas
déplaire par son refus à la noble famille, il fit
distribuer les sommes considérables qui lui
avaient été offertes aux institutions religieuses
qui avaient le plus souffert des suites de l'occu-
pation de la ville par l'armée française. Arrivé
au camp de Ravenne, le duc de Nemours le
chargea d'une expédition contre un corps de
troupes espagnoles qui inquiétait les assiégeants,
et il remporta plusieurs avantages. La ville de
Ravenne fut prise , mais le duc de Nemours y
perdit la vie. Sur ces entrefaites , l'armée fran-
çaise, menacée par les Vénitiens et les Suisses ,
épuisée par des luttes contMiueiles , réduite dans
ses forces, fut obligée de se replier sur Pavie ;
mais elle s'y vit forcée par les Suisses, quelques
efforts que pussent faire pour défendre la ville
le capitaine Louis d'Ars et Bayard. Celui-ci, à la
tête de trente-six hommes, arrêta les ennemis
pendant deux heures^ et eut deux chevaux tués
859
SAYARÎ>
sous lui. Les troupes françaises ayant été obli-
gées d'évacuer la ville, Bayard se délentlit brave-
ment pendant la retraite,! 'it reçut un coup de
fauconneau qui lui fracassa l'épaule. En 1512,
les Français abandonnèrent la Lombardie^où ils
ne gardèrent que les places de Milan, Crémone,
Novarre , les villes de Crème ef de Brescia , et
ïepassèrent les Alpes. Bayard se rendit à Gre-
noble près de son oncle, où il demeura quelque
temps. Bientôt le roi de France envoya en
Guyenne une armée, sous le commandement du
duc de Longuevillc, pour reprendre la Navarre
sur le roi d'Aragon , qui l'avait usurpée au mé-
pris des droits de Jean d'Albret. Parmi les capi-
taines distingués on comptait le vicomte de Lau-
trec, la Palisse, et le chevalier Bayard. Quoique
les résultats de cette guerre fussent loin d'être
avantageux pour Louis XII, Bayard ne se distingua
pas moins, comme d'ordinaire, par sonintrépidité ;
on dut à son dévouement la conservation d'une
grande partie de l'armée. En 1513, Henri Vin, roi
d'Angleterre, d'intelligence avec le pape Jules II
et l'empereur Maximilien , fit une descente près
de Calais avec des forces considérables, et mit le
siège devant Térouanne. Bayard, sous les ordres
du seigneur de Piennes , gouverneur de Picardie,
fut chargé de repousser cette agression. Bayard
rencontra sur la route de Térouanne le roi Henri,
escorté de douze mille hommes de pied; et, quoi-
qu'il n'eût que douze cents hommes d'armes , il
voulait risquer une attaque. Piennes s'y opposa
formellement. Bayard dut obéir ; toutefois il ne
put maîtriser entièrement son ardeur, car il at-
taqua l'arrière-gaide, et lui enleva l'une des douze
pièces de canon que Henri appelait ses douze
apôtres. Les deux armées s'étant rencontrées,
Bayard fut fait prisonnier. Cependant les Français
furent mis en déroute à la journée de Guinegate,
dite la Journée des Épei^ons, et la ville de Té-
rouanne fut contrainte de capituler, faut« de vi-
vres. Tournay tomba encore au pouvoir de l'en-
nemi. Bayart soutint pendant quelque temps les
efforts de plusieurs corps très-considérables;
mais, forcé à la fin de se rendre comme les au-
tres, il le fit d'une manière sage et hardie. Il
avait aperçu de loin un gendarme ennemi, riche-
ment armé, qui, dédaignant de faire des prison-
niers, s'était jeté au pied d'un arbre pour se
reposer, et avait quitté ses aimes. Il pique droit
à lui, saute de son cheval, et, lui appuyant l'épée
sur la gorge : « Rends-toi, homme d'amies, lui
dit-il, ou tu es mort ! L'Anglais, croyant qu'il était
survenu du secours aux Français, se rendit sans
résistance, et demanda le nom du vainqueur,
« Je suis, répondit le chevalier d'un ton pjus
adouci, le capitaine Bayard, qui vous rend votre
épée avec la sienne, et qui se fait aussi votre
prisonnier. « Quelques jours après , le chevalier
voulut s'en aller : a Et votre rançon, lui dit le gen-
darme? Et la vôtre lui répondit Bayard? — Je
vous ai pris avant de me rendre à vous ; et j'avais
votre parole lorsque vous n'aviez pas encore la
860
mienne. » Cette singulière contestation fut portée
au tribunal de l'empereur et du roi d'Angleterre,
qui décidèrent que les deux prisonniers étaient
mutuellement quittes de leurs promesses.
François I" ayant succédé à Louis XH, Bayard
fut nommé lieutenant général de la province de
Dauphiné. Le monarque ayant formé le projet de
reconquérir sur les feforce le duché de Milan ,
auquel il avait choit comme arrière-petit-fils de
Valentine de Milan , fit passer secrètement des
troupes dans le Lyonnais, et ordonna à Bayard de
se porter en avant sur les terres du marquisat
de Saluées, que Prosper Colonne occupait pour le
pape et traitait en pays conquis. Bayard euh-a
dans le Piémont, attaqua le général du pape, qui
était renfermé dans la ville de Carmagnole, et le
fit lui-même prisonnier. Le roi reçut à Saint-Pol
la nouvelle de la prise de Prosper Colonne, tra-
versa ensuite le Piémont, et, chassant devant lui
les Suisses , se dirigea vers Milan. Bayard com-
battait vaillamment aux côtés du roi quand soi»
cheval fut tué sous lui. Il en prit un autre; mais
presque aussitôt un coup d'épée coupe les rênes;
le cheval s'emporte et s'élance au milieu des ba-
taillons suisses , exposant son maître à une mort
certaine. Enfin il s'arrête dans un plant de vigne.
Bayard selaisse aussitôt glisseï' à terre sans bruit,
se débarrasse de sa cuirasse et de son armet, et,
rampant sur les pieds et les mains , il regagne,
à travers les Suisses, les gens du connétable de
Bourbon ; puis, empruntant l'arnaure et le cheval
d'un des honunes d'armes, il reconunence à com-
battre et contribue puissamment au gain de la
bataille , qui avait duré deux jours. C'est alor!»
que François 1"=' voulut être armé chevalier par
Bayard, qui refusa modestement cet insigne iion-
neiu". Enfin, cédantauxsoUicitationsdumonarque,
il tira son épée et dit : « Je n'ai plus qu'à obéir.
Sire , autant vaille que si c'étoit Roland ou Oli-
vier, Godefroy, ou Baudouin son frère ! » Puis il
procéda à la cérémonie. La défaite complète des
Suisses rendit au roi le Milanais, et bientôt après
la paix fut conclue.
A cette époque , la mort de l'empereur Maxi-
milien vint jeter la discorde entre Charles-Quint
et le roi de France, au sujet de la couronne im-
périale. Le premier l'avait emporté, et de cette
rivalité devait sortir la guerre. Les Impériaux
mirent le siège devant Mauzon, et s'en emparè-
rent. Celte première tentative inquiéta le roi sur
la sûreté de la Champagne. On songea d'abord
à défendre Mézières , ville voisine de Mauzon, et
Bayard fut appelé. Cependant , en raison de la
proximité de l'ennemi, et vu la difficulté de la dé-
fense, on fut d'avis de brûler cette ville; mais
Bayard s'y opposa, et dit au roi : « Sire, il n'y a
pas de place faible là où il y a des gens de bien
pour la défendre. » Le siège fut mis devant Mé-
zières, mais bientôt l'ennemi fut contraint de le
lever (en 1521) : jamais la défense d'une ville
ne fut plus glorieuse. « La défense de Mézières ,
dit Dampmartin, suffirait pour la gloire de tout
861
BATARD
862
autre que pour Bayard ; mais elle n'est qu'un
triomphe de plus pour ce grand homme, modèle
le plus accompli des chevaliers. » Cette action
héroïque valut au Chevalier sans peur une dis-
tinction sans exemple. H reçut du roi une com-
pagnie de cent hommes d'armes, honneur jus-
qu'alors réservé aux seuls princes du sang. Il
revint à Paris , et le parlement lui envoya une
députation solennelle pour le remercier au nom
de la nation. Bayard reçut une fois encore la mis-
sion de faire rentrer dans le devoir les Génois ,
qui s'étaientde nouveau soulevés contre la France.
Au commencement de 1524 , l'armée du roi de-
vant Milan s'affaibhssait chaque jour , pendant
que celle de l'empereur se renforçait : Bayard fut
chargé de s'avancer jusqu'à Rébec, petit village
à quelques heues de Milan. Le péril était immi-
nent ; cependant Bayart ne balança pas à obéir.
Arrivé à son poste , il demanda un renfort qui ne
lui arriva pas. Un combat meurtrier s'engagea
avec les troupes espagnoles, et Bayard fut con-
traint de regagner, après une vigoureuse résis-
tance, le quartier général. Peu après cet échec,
et dans une retraite entre Romagnano et Gat-
tinara , Bayard, traversant la rivière de la Se-
sia , le visage tourné vers l'ennemi , reçut dans
le ilanc droit un coup d'arquebuse qui lui
brisa l'épine du dos. Aussitôt qu'il se sentit
frappé , il s'écria : « Jésus , mon Dieu , je suis
mort ! » 11 donna ordre qu'on le plaçât au pied
d'un arbre, de manière à voir l'ennemi en face.
Il baisa la garde de son épée en guise de croix, et
récita quelques versels du Miserere. Le seigneur
d'Aligre reçut ses dernières volontés ; après quoi
le mourant engagea ceux qui l'environnaient à se
retirer, pour ne pas tomber dans les mains des
ennemis. Il survécut deux heures à sa blessure,
et mourut à dix heures du matin , à l'âge de
quarante-huit ans. Quelques instants avant sa
mort, Charles, duc de Bourbon, connétable, qui
était entré au service de l'empereur, vint à pas-
ser devant lui : <i Ah ! capitaine Bayard, lui dit-
dl, que je suis marri et déplaisant de vous voir
en cet état ! Je vous ai toujours aimé et honoré,
pour la grande prouesse et sagesse qui est en
vous ; ah ! que j'ai grande pitié de vous ! » —
« Monseigneur , je vous remercie , répondit le
chevalier ; il n'y a pas à avoir pitié de moi, qui
meurs en homme de bien, servant mon roi ; mais
il faut avoir pitié de vous, qui portez les armes
contre votre prince, votre patrie, votre serment. »
La retraite des Français ayant laissé Bayard
entre les mains des Impériaux , le marquis de
Pescaire lui rendit les derniers honneurs. Selon
ses vœux, son corps fut rendu à sa patrie, et trans-
porté à Grenoble. La nouvelle de sa mort attrista
le roi de France ; et les regrets que lui donnèrent
même les ennemis de sa patrie prouvent assez
jusqu'à quel degré d'estime son caractère, sa
bravoure, sa générosité, son désintéressement,
toutes ses vertus en un mot, l'avaient élevé dans
l'esprit de tous. Il laissa en mourant une fille
naturelle, d'une liaison amoureuse avec une de-
moiselle fort belle de la maison de Trecque, à
Cantu , entie Milan et Cône. H avait fait soigneu-
sement nourrir et élever cette fille , qui s'appe-
lait Jeanne, et qu'il aimait beaucoup. Un an après
la mort de son père, elle fut mariée à François
de Chastelar, par les soins de son oncle, évoque
de Glandèves.
François I*"" regretta longtemps son brave
Bayard. Après le désastre de Pavie, Fran-
çois F*", se trouvant prisonnier de l'erapereui-,
s'écriait : « Ah ! Bayard , que vous me faites
grande faute ! ah ! je ne serais pas ici si vous
viviez. Voti'e présence m'eût valu cent capitai-
nes. » Les contemporams de l'illustre chevalier
disaient de lui qu'Û avait trois excellentes qua-
lités d'un grand général : Assaut de bélier, dé-
fense de sanglier, et fuite de loup. Jamais la
valeur, la fidélité , la continence , les talents mi-
litaires, toutes les qualités enfin qui font les
grands capitaines, ne se trouvèrent réunies
avec autant d'avantage dans un seul homme.
Gloire militaire, honneur, patriotisme, galante-
rie , le nom de Bayard résume tout cela avec
éclat. Un gentilhomme demandait à Bayard quel
bien xm gentilhomme devait laisser à ses en-
fants; il répondit : « Ce qui ne craint ni la pluie,
ni la tempête, ni la force des hommes, ni la jus-
tice humaine : la sagesse et la vertu. ■» Quoique
pauvre, il était généreux et libéral; il aimait à
faire le bien sans ostentation, et à répandre ses
bienfaits avec discrétion. Il était d'une modestie
parfaite, et jamais on ne l'entendait parler de lui
ni de ses victoires. Il resta toujours étranger à
la flatterie et à l'artifice ; ce qu'il estimait surtout,
c'était la justice, qu'il regardait comme la prin-
cipale vertu d'un roi; c'est ce qui lui faisait
dire : « Tous empires, royaulmes et provinces
sans justice sont forests pleines de brigands. »
Voici le portrait qu'on nous a laissé de Bayard :
« 11 était de stature haute, droite et grêle, d'un
visage doux et gracieux , l'œil noir, le nez traitis,
tirant sur l'aquilin; il portoit la barbe rase , son
poil étoit châtain. Il avoit la charnure fortblanche
etfortdéUcate. » La statue de Bayard, parRaggi, a
été érigée en 1823 sur une des places de Grenoble.
Le Chevalier sans paour et sans reproche ( écrit par
son secrétaire, sous le nom de Loyal Serviteur ); Paris,
1616, iri-4°; 1619, in-4°, avec tin supplément par Claude
d'Expiily; Grenoble, 1651, in-*". — Symphorien Chan-
pier, la f^io et les gestes du chevalier Bayard; Paris,
1525, in-4°;"Lyon, 1558, in-4"= ; Lazare-André Baquillot,
Nouvelle Histoire du chevalier Bayard; Psris, no2,
in-12. — Guyard de Berville, Histoire de Pierre dit le
chevalier Bayard ; Pins, neo, in-l2; 1766,1768,1772,
in-12; Lyon, 1803, in-8°: Paris, 1817, in-12; 1S19, 1820, in-12,
— Duteraps, Éloge de Pierre du Terrail; Paris, 1770. —
Jean-Baptiste Dochier, Éloge historique du chevalier
Bayard; Valence, 1789, in-S". — Bucholz, Bayard; Ber-
lin, 1801, in-8°. — Pillol, Essai historique sur le cheva-
lier Bayard ;I)Qani, 1816, in-12.— Ph. Cohen, Histoire de
Pierre du Terrail; Paris, 1821, in-8°l; 1825, in-8° ; 1826,
in-12. — Delandinc de Saint-Esprit, Histoirc'de Bayard;
Paris, 1842, in-S". — Du Bellay, Mémoir., llv. I et H. —
Chorier, Histoire du Dauphiné. — Etienne Pasquier,
Recherches sur l'Histoire de France, liv, VI, ch. 18 et
SUIT. — M. de Terre-Basse Histoire de Pierre Terrail,
863 BAYARD -
feigneur de Bayard ; suivie de recherches généalogiques,
pièces et lettres incditcs; Vans. 1858, in-8°, 3' éditioD;
I.yon, 1831, in-S". — M. Calvliuoat, dans l'Encyclopédie
des gens du monde. — Le Bas, Dictionnaire enojclupé-
diqne de la France.
* BAYARD {Claude- Martin), canoniste, vi-
vait en Lorraine dans le seizième siècle. Il étu-
dia à Paris, et devint conseiller du cardinal de
Lorraine. On a de lui : De perpetuis et gene-
ralibus vicariis dialogus; Parts, 1542, in-8° ;
— Allusio in cardinalatus originem et offi-
eium; Paris, 1542, in-S" ; — Tract atus com-
pendiarius de legato cardinali a latere misso ;
Paris, 1542, in-8°.
Calmet, Bibliothèque de Lorraine.
* BAYARD ( Edouard ), médecin et poète an-
glais, vivait dans la première moitié du di\-
huitième siècle. On a de lui : Health, a poem
shewing how to procure, préserve and res-
tore it; Londres, 1744, in-8°, 7^ édition.
Carréro, Bibliothèque de la Médecine.
BAYARD {Ferdinand-Marie ), écrivain fran-
çais, né à Moulins-la-Marche (Orne), le 28 fé-
vrier 1763, mort vers 1818. Il se destina d'abord
à l'état militaire, et parvint au grade de capi-
taine d'artillerie. Plus tard, il se mit à voyager,
et publia : Voyage dans Vintérieur des États-
Unis pendant l'été de 1791 ; Paris, 1798, in-8°;
— Voyage de Terracine à Naples ; Paris, 1802,
in-12; — une traduction de la grammaire an-
glaise de Priestley; Paris, 1799, in-i2 ; — Ta-
bleau analytique de la diplomatie française,
depuis la minorité de Louis XIII jusqu'à la
paix d'Amiens; 2 vol. in-8°, 1804 et 1805
( l'ouvrage s'arrête à 1715 ).
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. '
* BAYARD {Jean ), orateur et législateur amé-
ricain, né en 1738 dans l'État de Mai7land,
mort à New-Bruns\vick en 1807. D eut une part
active à l'affranchissement des colonies an-
glaises de l'Amérique, et fut successivement ora-
teur public, membre du congrès de New- York,
et juge de la cour des plaids-communs.
Allen, jdmerican Biographie.
BAYARD ( Jean-Baptiste-François ) , juris-
consulte, né à Paris le 24 juin 1750 , mort le 2
août 1800. Il se livra tout entier à l'étude du
droit, et fut reçu avocat le 8 mai 1776. En 1791,
il fut chargé des fonctions importantes d'accu-
sateur public près du tribunal du deuxième ar-
rondissement de Paris. Au mois de février 1792,
l'assemblée électorale de Paris le nomma juge sup--
pléantprès du même tribunal ; en 1793, substitut
du commissaire du pouvoir exécutif près du tri-
bunal de cassation. Il remplit pendant environ
six années les devoirs pénibles de son rigoureux
ministère avec une impartialité et un savoir di-
gnes d'éloges; le Directoire le nomma enfin juge
au tribunal de cassation. Bayard avait établi
sa réputation de jurisconsulte en publiant avec
Camus et refondant le plan de répertoire de De-
nisart, connu sous le titre de Dictionnaire de
divisions nouvelles, et de notions relatives à
BAYCEAU Sr,l
la jurisprudence; 9 vol. in-4''; Paris, 1783-
1790; ouvrage inachevé, qui finit au mot Hypo-
thèque. On doit encore à Bayard : Annales de
la Révolution, ou recueil des pièces authen-
tiques et d'extraits des procès-verbaux faits
à l'hôtel de ville de Paris, depuis le \^ juillet
1789 jusqu'au i" janvier 1793; 3 vol. in-8".
Biographie des Contemporains.
* BAYARD ( Jean-François- Alfred ) , littéi-a-
teur français, né à Charolles ; département de
Saône-et-Loire, le 17 mars 1796. Il fit ses pre-
mières études au collège de Sainte-Barbe, et se
destina d'abord au barreau. Mais son goût l'en-
traîna pour la littérature des théâtres; en 1821
il débuta au Vaudeville par une charmante pièce :
Promenade à FaMcZwse, et devint, bientôt après,
l'heureux collaborateur de M. Scribe, dont il
épousa la nièce. Il ne tarda pas, par des succès
fréquents et mérités , à se placer au nombre de
nos meilleurs et plus féconds vaudevillistes.
Parmi ses plus jolies pièces, nous citerons seu-
lement les suivantes : la Belle-Mère , comédie-
vaudeville en un acte, 1826; — Christine, ou la
Reine de seize ans, comédie historique, mêlée
de couplets, en deux actes, 1828 ; — Louise, ou la
Réparation, comédie-vaudeville en deux actes,
1829 ; — Ma place et ma femme, coméAi^tnirois,
actes et en prose (1830) ; — les Gants jaunes;
— le Mari de la Dame de chœurs; — Marie,
Mignot; — Premier amour; — Mathilde; —
le Démon de la nuit; — le Gamin de Paris;
— les Premières armes de Richelieu; char-
mants vaudevilles, où l'on trouve des détails du
comique le plus franc, un dialogue vif, rapide,
étincelant de saillies et d'épigrammes. Dans le
Ménage parisien et le Mai'i à la campagne,
deux pièces souvent jouées au Théâtre- Français,
M. Bayard a révélé le talent d'un véiitable
poète comique.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
— Dictionnaire de la Conversation.
BAYARDI. Voy. Baiardi.
BAYART. Voy. Bayard.
* BAYABTE {Jean-Calazanz e Avalos ), stra-
tégiste espagnol, né à Barcelone dans le dix-
septième siècle. Il devint successivement préfet
de Clares-Valls, et gouverneur de l'île Major-
que. Il s'occupa beaucoup d'art militaire, et en
étudia les rapports avec les mathématiques. On
a de lui : Contragaleria, o nuevo adhérente de
la défense delfoso; Naples, in-S".
Antonio, Bibliotheca hispana nova.
* BAYAZED ANCARi , fondateur de la secte
des Roschanîs, ou illuminés. Il naquit en 1524,
dans le Penjab. Il a exposé ses doctrines en
hindi, en persan et en pouchtou. L.
Notice de J. F^cydcn, dans les Recherches asiatiques,
t. X.
* BAYCEAU ( Jacques), horticulteur français,
vivait dans le dix-septième siècle. On a de lui :
Traité du jardinage, selon les raisons de la
nature et de l'art; Paris, 1638, in-fol.
Lelong, Bibliothèque historique de la france,
865
BAYE — BAYER
866
BATE ( François Berthelot , marquis de ),
général commandant Lunéville, mort le 3 sep-
tembre 1776, a publié la Campagne du maré-
chal de Créqui en 1677; Paris, 1761, in-12.
Cbaadon et Delandine, Dictionnaire historique.
BATEN ( Pierre), savant français, né à Chà-
loûs-sur-Marne en 1725 , mort à Paris en 1798.
Son nom n'a pas jeté autant d'éclat que ceux
de Lavoisier, de Fourcroy, etc.; mais on lui doit
de belles découvertes , et ses travaux ont eu
constamment un but d'utilité publique. Il ma-
nifesta de bonne heure son goût pour les sciences
et les arts. Dans le temps des vacances il visitait
les fabriques et les ateliers, en examinait atten-
tivement les procédés , et , jeune encore , il s'a-
perçut qu'on pouvait les perfectionner. Il vint
à Paris en 1749. Élève successivement de Char-
ras , de Rouelle et de Chamousset, ce fut dans
le laboratoire de ce dernier que ses talents en
chimie prirent un grand développement; ils ne
tardèrent pas à être remarqués. Le gouverne-
ment chargea Bayen et Venel d'analyser les
eaux minérales de la France. Ce travail fut inter-
rompu par la nomination de Bayen à la place
de pharmacien en chef de l'armée expédition-
naire de Minorque. Bayen y rendit d'impor-
tants services. L'eau pure manquait; les sol-
dats ne buvaient qu'une eau saumâtre qui leur
occasionnait de graves maladies. Par ses con-
naissances en histoire naturelle , l'habile phar-
macien découvrit une source abondante qui
suffit à toute l'armée. L'artillerie n'avait plus
de salpêtre pour préparer des mèches : Bayen
demande de la poudre à canon , il en isole les
principes, et dans le même jour fournit une as-
sez grande quantité de nitrate de potasse pour
que l'artillerie pût continuer ses travaux. De re-
tour à Paris après la guerre de sept ans, qu'il fit
en Allemagne en qualité de pharmacien en chef,
Bayen reprit son travail sur les eaux minérales.
En analysant les eaux de Bagnères-Luchon
( Analyse des eaux de Bagnères de Luchon ;
Paris, 1765, in-8°), il découvrit la propriété ful-
minante du mercure dans quelques-unes de ses
combinaisons, étudia les divers oxydes de ce
métal, et constata d'ime manière positive l'aug-
mentation de poids qu'acquièrent les métaux par
leur oxydation ; découverte importante qui con-
duisit à celle de l'oxygène, et prépara les voies à
la chimie moderne. Juste envers toute sorte de
mérite, Bayen cita Rey, médecin du Périgord,
pour avoir le premier consigné ce phénomène
dans un mémoire imprimé en 1620, mais alors
totalement oubUé. La minéralogie lui doit aussi
d'importants progrès. Il donna les moyens d'a-
nalyser plusieurs pierres, telles que les ophites,
les serpentines, etc. ; il analysa comparativement
les divers marbres, et désigna ceux qui conve-
naient le mieux aux architectes et aux statuaires.
Il signala la présence de la magnésie dans les
schistes, et démontra la possibilité de faire servir
leur décomposition à la fabrication du sel d'Epsom
NOUV. BIOGR. UNIVERS. — T, IV.
que l'on est obligé de faii-e venir de l'Angleterre.
Bayen reconnut qu'un alcali est nécessaire pour
déterminer la cristallisation de l'alun ; que le fer
spathique est du carbonate de fer. Il consigna
le résultat de ses recherches dans un ouvrage
intitulé le Moyen d'analyser les suspensions,
porphyres, ophites, granits, jaspes, schistes,
jades et feldspath; Paris, 1778, in-8°.
Henckel et Maggraf, dans un mémoire sur
l'étain, reconnurent que ce métal contenait tou-
jours une certaine quantité d'arsenic; et l'étain,
si utile dans nos usages domestiques , fut sur le
point d'en être banni. Chargé par le gouverne-
ment de répéter les expériences des chimistes
étrangers , Bayen ( Recherches chimiques sur
l'étain, faites et publiées par ordre du gou-
vernement ; Paris, 1781 , iu-8° ) prouva que ce
métal ne contenait pas un atome d'arsenic, et les
craintes du public furent calmées.
Tous les travaux de ce chimiste ont été publiés
sous le titre d'Opuscules chimiques; Paris,
1798, 2 vol. in-8° : on y trouve : Examen chi-
mique d'une mine de fer spathique; — Exor
men chimique du marbre de Campan; —
Examen de dix espèces de charbon de tourbe,
avec des expériences sur l'emploi de ce charbon
dans le travail du fer; — Examen chimique
de l'ophite des Pyrénées. Ces notices se trou-
vent aussi dans le Journal des mines ( 1797 et
1798 ), et dans les Mém. de VAcad. (1780 à
1785). A l'époque de la terreur, Bayen brûla un
gi-and nombre de papiers, dont la publication
aurait été précieuse pour la science ; et, à la réor-
ganisation de l'Institut , il fut nommé un de ses
membres. [Enc. des g. du m. avec add. \
Hœfer, Histoire de la Chimie, t. II.
BAYER DE BOPPART ( Thierry ), évêque de
Metz, mort le 10 janvier 1384. En 1365, il passa
de l'évêché de Worms à celui de Metz. Les chro-
niqueurs du temps font l'éloge de ses qualités per-
sonnelles. H termina les discussions élevées entre
les bourgeois de Metz et son prédécesseur, fit
alliance avec les ducs de Lorraine et de Bar, et
alla combattre contre le duc de Milan avec Char-
les IV. n fut l'ambassadeur de ce dernier à la cour
de Rome. De nouveaux démêlés avec la bour-
geoisie messine qu'il excommunia, des querelles
avec le clergé qu'il voulut réformer, des guerres
avec les ducs de Lorraine et de Bar, remplirent
et troublèrent le reste de l'existence de Bayer.
Bégin, Biographie de la Moselle.
BAYER DE BOPPART {Conrad), évêque de
Metz, depuis 1415, mort le 20 avril 1459. U était
de la même famille que Tliierry Bayer de Bop-
part. Les premières occupations de ce prélat fu-
rent d'exterminer les brigands qui désolaient le
pays, et de faire un accommodement entre les
Messins et le duc de Lorraine. D alla à Rome
solliciter l'archevêché de Trêves pour son neveu,
Jacques de Sterck. A son retour, il prit le parti
de René d'Anjou contre Antoine de Vaudemont,
fut fait prisonnier avec René, et paya sa liberté
28
867
BAYER
868
dix mille talents d'or. Grâces aux démarches et
aux sacrifices de son généreux allié, René rentra
aussi dans ses États. L'évêque de Metz lui fut
même utile pour y introduire des réformes et
soumettre des Tassaux révoltés. En 1438, René
d'Anjou porta les armes en Italie. Alors, de con-
cert avec Érard du Châtelet , Bayer gouverna
les deux duchés. Le comte de Vaudemont, les
ëcorcheurs et le damoiseau de Commercy vin-
rent ravager la Lorraine et le pays Messin. Pour
repousser la force par la force , Bayer eut re-
cours à des emprunts, et, à la suite d'une crise
financière, mit des impôts sur les États de René.
Celui-ci, indisposé, chargea Vautrin Hazard,
curé de Condé-sur-Moselle, de l'arrêter. L'évêque
de Metz fut battu de verges, et conduit en che-
mise sur une haquenée jusqu'à Condé-sur-Mo-
seUe. Pour être remis en liberté, il dut se sou-
mettre à de dures conditions. Les Messins le re-
çurent en triomphe, l'aidèrent à payer ses dettes,
et se liguèrent avec lui en 1439 et 1440, pour le
venger du duc de Lorraine. Le clergé, dont fl
avait voulu réformer les mœurs, lui refusa le
subside décrété par le concile de Bâle. Bayer
consacra les dernières années de sa vie à l'ad-
ministration de son diocèse. D protégea les ar-
tistes, et en appela plusieurs auprès de lui.
' Dégin, Biographie de la Moselle.
BATER (FrançoiS'-Perez), antiquaire, né à
Valence (Espagne) en 1711, mort le 26 janvier
1794. H fut successivement professeur d'hébreu
à l'Université de Salaraanque, chanome de To-
lède, précepteur de l'infant don Gabriel, et con-
servateur de la bibliothèque de Madrid. Ses
ouvrages imprimés sont ; une dissertation sur
les rois de l'île de Tarse; Barcelone, 1753, vol.
in-fol. ; — Damasus et Laurentius Hispanis
adserti et vindicati; Rome, 1756, in-4°; —
Del Alfabetoy lingua de los Fenices y de sus
colonias ; Madvii, 1772, in-fol. : cette disserta-
tion accompagne la traduction de Salluste par
l'infant don Gabriel, chef-d'œuvre typographi-
que espagnol ; — de JSummis Hebreeo-Sama-
rJtoHis ,- Valence , 1781, petit in-fol., avec fig. :
cet écrit souleva quelques objections; mais
Bayer, quoique parvenu à un âge très-avancé,
les repoussa dans les Niimmorum Eebrœo-Sa-
maritanorum Vindicix, 1790, petit-in-fol. ;
— Catalogue de la bibliothèque de l'Escu-
riat, 4 vol. m-fol. Enfin , il a enrichi de notes
la nouvelle édition de la Bibliotheca hispana
d'Antonio.
Biographie universelle (édition de Madrid).
* BATER ( Jacques ) , célèbre organiste , vi-
vait à Kuttenberg, en Bohême, vers la fin du
dix-huitième siècle. Il a écrit beaucoup de pièces
d'orgue restées manuscrites. H avait réuni une
bibliothèque de musique, fort riche en ouvrages
rares sur la théorie et l'histoire de l'art.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BATER (Jean), astronome allemand, né à
AHgsbourg vers la fin du seizième siècle, mort
en 1660. D'une famille protestante, il se voua, à
l'état ecclésiastique, et se fit bientôt une si grande
renommée comme prédicateur de l'Évangile, qu'il
reçut le surnom d'Os protestantium. H consacra
ses moments de loisir à l'astronomie, où il devint
bientôt très-versé, et fut pour cela anobli, en 1 669,
par l'empereur Léopold. Son principal ouvrage
a pour titre : Uranometria ; Augsbomg, 1603,
in-fol., 2^ édit., 1627, augmentée et publiée sous
le titre : Cœluni stellatum christianum, réim-
primée à Ulm en 1723, in-fol. Cet ouvrage ren-
ferme, dans cinquante et une planches , les pre-
mières cartes célestes complètes, d'après les con-
naissances jusqu'alors acquises; l'auteur en donne
l'explication dans une sorte de supplément in-
titulé Explicatio caracterum seneis tabulis
insculptorum ; Augsbourg, 1654. Au lieu d'ap-
pliquer aux étoiles de chaque constellation des
noms arabes ou latino-barbares, il les désigna
par des lettres de l'alphabet grec, en les ap-
pelant par ordre de grandem- a, j3, y» etc., in-
novation heureuse et extrêmement commode.
Alexandre Piccoloraini eut déjà l'idée de dési-
gner les étoiles par des caractères grées dans sa
Sfera del mondo (Venise, 1575 ); mais sa ré-
forme ne fut pas adoptée ( ce qui arrive à beau-
coup de réformes), et l'Atlas de Piccolomini
n'est guère connu hors de l'Italie. F. H.
Montucla, Histoire des Mathématiques. — Krsch cl
Gniber, Encyclopédie allemande.
* BATER (Jean), théologien hongrois, né à
Éperies en Hongrie, et appelé en 1650 à l'uni-
versité de Wittemberg, où il devint professeur
de philosophie. On a de lui : de Notifia Dei na~
tïirali; "Wittemberg, 1659, in-4", et quelques au-
tres travaux indiqués par Horanyi.
Horanyi, Memoria Hungarorum.
* BATER ( Jean- Wol/gang ), jésuite mission-
naire, né à Schlesshtz (Bavière), mort en 1796.
n fut envoyé en 1749 au Pérou, pour y propager
la foi chrétienne. Après la dispersion de son
ordre en 1762, il revint dans son pays natal.
Murr a publié un récit abrégé des voyages du
P. Bayer; Nuremberg, 1776.
Ersch et Gruber, Allgemeine Encyclop.
BATER ( Théophile-Sigefroy ) , orientaliste
petit-fils de l'astronome Jean Bayer, né en 1694
à Kœnigsberg, mort à Saint-Pétersbourg le 21 fé-
vrier 1738. Il avait tant de goôt pour les langues
orientales, qu'il apprit même le chinois. Il voya-
gea en Allemagne pour rétablir sa santé altérée
par l'assiduité au travail, et pour étendre ses
connaissances littéraires. En 1717, il revint dans
sa patrie, et fut nommé bibliothécaire. Appelé à
Saint-Pétersbourg en 1726, il y donna des le-
çons d'antiquités grecques et romaines. Il allait
revenir en Allemagne, lorsqu'il mourut. Ses
principaux ouvrages sont : Muséum Sinicum ;
St.-Pétersb., 1730, 2 vol. in-S". On y trouve entre
autres une grammaire chinoise, un traité de
chronologie chinoise, des fragments de quelques
livres en chinois et en latin, etc. ; — Historia
I 869
BAYER — BAYEUX
870
Osfhoëna et Edessena , ex nummis illustrata;
Saint-Pétersbourg., 1734, in-4" avec fig.,ouTrage
estimé ; — traduction du livre du Tchoun-tsieou ,
ou Chronique du royaume de Lu, par Confu-
cius ; — Historia congregationis cardinalium
de Propaganda Fide, 17?.I,in-4'', satire violente
contre l'Église romaine ; — de Nummis roma-
nis in agro Prussico repertis Commentarius;
Lipsiœ , 1722, in-4'', avec fig. ; — de Niimmo
Rhodio in agro Sambiensi reperto Disserta-
tio ; Ratisbonne, 1723, fig. ; — Historia regni
Greecorum Bactrïani, etc.; accedit Theod. Wal-
terii Doctrina temporum /nt^ica; Saint-Péters-
bourg, 1738, in-4°, avec fig. Quelques autres écrits
dans les Acta Eruditorum, et dans les Mémoires
de l'Académie impériale des sciences de Péters-
bourg. Voyez le catalogue complet (publié le
21 février 1738) des écrits de Bayer dans Sharpe,
Appendix au Syntagma dissertationum de
Thomas Hyde, t. H.
Chauffepié- Nouveau Dictionnaire, — Thésaurus La-
crozianus, t. I.
* BAYER {Jérôme- Jean-Paul), jurisconsulte
allemand, né le 21 septembre 1792. Après avoir
étudié à Salzbourg, il pratiqua d'abord à Lancls-
hut, devint docteur en droit en 1815, visita
en 1817, aux frais du gouvernement, l'université
de Gœttingue ; et, à son retour à Landshut, pro-
fessa le droit à partir de 1819. En dernier lieu
on le trouve recteur à Munich. On a de lui :
Yortrsege ûber den gemeinen ordentlichen Ci-
vil-process nach Martins Lehrbuche ( Leçons
de procédure civile ordinau-e, d'après le traité de
Martin); Munich, 1841; — Théorie des Con-
curs-processes; 1850, Munich.
Conversutions-Lexicon.
* BAYER Y SUBIAS ( François ), Tpdntre es-
pagnol , né à Saragosse le 9 mars 1 734 , mort
au mois d'août 1795. Il se forma sous la direc-
tion de Luxan, à Tarragone; de Velasquez et de
Mengs, à Madrid; il fut peintre du roi, et devint
successivement sous-directeur' et directeur gé-
néral de l'Académie de Madrid. Ses ouvrages
sont fort estimés. Peu de peintres l'ont égalé
pour la correction : il avait une connaissance
parfaite du clair-obscur, du coloris, et surtout de
l'harmonie. Peut-être ses figures manquent-
elles de noblesse. Ses plus belles fresques sont
celles du cloître de la cathédrale de Tolède. Ses
principaux tableaux sont : la Prise de Grenade;
— la Chute des Géants; — V Apothéose d'Her-
cule; — la Religion et les Vertus cardinales;
— Apollon prenant les arts sous sa protection;
— un Christ mort. Bayer eut un fils qui se
distingua aussi comme fresquiste et peintre d'his-
toire.
Quilliet, Dictionnaire des Peintres espagnols,
BAYEUX ( George), littérateur français, né à
Caen vers 1752, mort le 6 septembre 1792.
Après avoir terminé ses études en droit, il exerça
la profession d'avocat à Caen et à Rouen , et s'y
distingua dans plusieurs causes importantes.
Les occupations du barreau n'absorbèrent cepen-
dant pas tout son temps : il en donna une bonne
partie à la culture des lettres. C'est même par
ses ti'avaux d'érudition et de littérature qu'il
s'est fait principalement connaître. Son plus im-
portant ouvrage est une traduction en prose des
Fastes d'Ovide, 1783-1788, 4 vol. in-S" ; elle
n'est pas iiTéprochable sous le rapport de la fidé-
lité, mais elle est remarquable par le discours
préliminaire et par les notes qui l'accompagnent.
Dans ces notes, Bayeux passe en revue tous les
usages civils et religieux des Romains; et son
travail, quoique peut-être un peu diffus, se dis-
tingue souvent par une saine critique, et toujours
par un savoir étendu. Une année avant que la
publication de ce travail fût achevée, NecRer
appela l'auteur auprès de lui, et le fit premier
commis des finances. En 1789, Bayeux commença
un journal intitulé Histoire de la révolution
présente , ou Mémoires périodiques , impar-
tiaux et fidèles, pour servir à l'histoire de
France pendant les années 1789 et suivan-
tes. Nommé commissaire du roi, et ensuite pro-
cureur général syndic du département du Cal-
vados, il fut mis en prison, et massacré par le
peuple de Caen. — Il a laissé en manuscrit des
dissertations sur des objets d'antiquité, des tra-
ductions de Claudien, d'Apulée, et une traduc-
tion presque entière de Martial. E se proposait
aussi d'en publier une de Pausanias, à laquelle
devaient concourir des savants et des artistes du
premier ordre, et dont il avait déjà fait paraître
le prospectus. Indépendamment de ces ouvrages,
publiés ou restés manuscrits, on a encore de lui
des Réflexions sur le règne de Trajan, 1787,
in-4°, et des Essais académiques, 1785, in-8°.
Ce dernier ouvrage forme un petit volume ex-
trêmement rare et peu connu, imprimé en 1785,
in-8°, sans indication de ville ni d'auteur. Il ren-
ferme deux fragments, les seuls qui existent d'un
grand ouvrage que méditait l'auteur sous le titre
à'Antiqiùtés pittoresques. Le premier de ces
fragments est intitulé Toilette; le second , Pay-
sages, n contient , en outre , une dissertation
sur l'inscription sépulcrale du jurisconsulte Aris-
ton, ami de Pline le Jeune, trouvée dans le Tibre
en 1704. Voici comment J.-B. Grainville, son
ami, s'exprime sur les deux fragments dont nous
venons de parler : « Dans la description que
« Bayeux fait de plusieurs tableaux, les grâces,
« la volupté l'inspirent. Rien de plus séduisant
« que la toilette de la jeune et folâtre Lalagé,
« de plus ingénieusement composé que celle de
« la coquette Galla; enfin, rien de plus frais que
« ses paysages : la variété des objets, la vérité
« de l'expression, la suavité des couleurs, répan-
« dent sur cette galerie un charme qu'on ne
« peut décrire. « Quoique cet éloge soit un peu
exagéré par l'amitié, il n'en est pas moins vrai
que ces fragments sont deux morceaux qui ho-
norent l'érudition française. On trouve dans
Lalagé et Galla le type original de Sabine, ou
28.
871
BAYEUX — BAYLE
872
Matinée d'une dame romaine à sa toilette,
par Bœttiger.
Le Bas, Encyclopédie de la France. — Le BalUy, dé-
tails sur Bayeux, dans le volume des Fables nouvelles ;
Paris, 1814, in-12.
BAYF. Voy. Baïf.
" BATFIEL.D (Robert), médecin et anatomiste
anglais, né vers 1629, mort en 1 690. On a de lui :
Tractatus de morhorum capitis essentiis ac
prognostieis ; Londres, 1667, in-8° ; — Tractatus
de tumorïbus prseter naturam iljmàxts, 1662,
in-8° ; — Exercitationes anatomicœ in varias
regiones corporis humani; Londres, 1660, 1668,
1677, in-12.
Carrère, Bibl.de la Médecine. — StromejeuBiographie
historique.
* BAYHOFFER (Charles -Théodore ) , philo-
sophe et publiciste allemand, né à Marbourg en
1812. Il étudia d'abord dans sa ville natale, et
visita ensuite les universités de Marbourg et
d'Heidelberg. A partir de 1832, il s'adonna de pré-
férence à la philosophie, qu'il professa de 1838 à
1845. Suspendu de ses fonctions de professeur
en 1846, il se tourna vers la politique. Les évé-
nements de 1848 lui permirent de donner l'essor
à ses opinions avancées. Du 26 août au 2 sep-
tembre il fut président de la chambre hessoise,
et continua de siéger quelque temps en qualité
de représentant. Ses principaux ouvrages sont :
Grundprobleme der Metaphysik ( Problèmes
fondamentaux en métaphysique); Marbourg,
1835; — Idée des CKristenthums (Idée du
Christianisme) ; Marbourg, 1846 ; — Beg^nffder
organischen Heilung des Menschen (Idée d'une
cure organique de l'homme) ; Marbourg, 1837 ; —
Idée tind Geschichte der philosophie (Idée et
histoire de la philosophie); Marbourg, 1838;
ouvrage dans lequel il se montre partisan des
doctrines de Hegel ; — Beitrœge zur Naturphi-
losophie (Nojices de philosophie naturelle);
Leipzig, 1839-1840 : l'auteur s'y montre hégé-
lien prononcé , et cherche à concilier la théorie
avec l'expérience; — Veber das wahre Ve-
rhaeltniss des freien christlichen Staats zur
christlichen Religion und Kirche ( Des rap-
ports réels entre le libre état chrétien , la re-
ligion et l'Église chrétienne); Marbourg, 1838;
— Vher den Deutschen Katholicismus (Du
catholicisme allemand); Marbourg, 1845; —
Bas wahre Wesen der gegenwârtigen religiô-
sen Reformation in Leutschland (l'État vrai
de la réforme religieuse actuelle en Allemagne ) ;
Manheim, 1846; — Untersuchungen ûber We-
sen, Geschichte und Eritik der Religion ( Re-
cherches- sur l'essence, l'histoire et la critique
de la religion); ibid., 1849.
Conversations-Lexicon.
BAYLE (François), médecin, né à Saint-Ber-
trand-de-Commines en 1622 , mort à Toulouse
le 24 septembre 1709. H était professeur à l'uni-
versité de Toulouse; à l'exemple de Boerhaave et
de Baglivi , il essaya d'appliquer la physique et
les mathématiques à l'art de guérir. Ses ouvra-
ges ont été réums et imprimés (Opéra omnia)
à Toulouse, 1701, 4 vol. in-4°. Plusieurs de ses
écrits ont été pubUés séparément sous les titres
suivants : Systema générale philosophise, 1669,
in-8° ; — Dissertationes medicx très : de Cou-
sis fluxus menstrui mulierum; dt Sympathia
variarum corporis partium cum utero; de
TJsu lactis ad tabidos reficiendos, et de venae
Sectione in pleuritide ; Toviouse, 1670, in-4'',
1681, 2 vol. in-12; Bruges, 1678, in-8°; —
Tractatus de apoplexia; Toulouse, 1676, in-12;
la Haye, 1678, in-12; — Problemata physico-
wiedica; Toulouse, 1677, 1681, in-12; — Dis-
sertationes physicœ, ubi principia proprie-
tatum in œconomia corporis animalis , in
plantis et animalibus demonstrantur ; Tou-
louse, 1677, in-12; la Haye, 1678, in-12; —
Histoire anatomique d'une grossesse de vingt-
cinq ans; Toulouse, 1778, in-12 (1); — Dis-
sertatio de experientia et ratione conjun-
genda in physica, medicina et chirurgia; la
Haye, 1679, in-12; Paris, 1675, in-12; — Re-
lation de l'état de quelques personnes préten-
dues possédées, faite d'autorité du parle-
ment de ToM^wse ; Toulouse, 1682, in-12; —
Dissertations sur quelques questions de phy-
sique et médecine; Toulouse, 1688, in-12 ; —
Institutiones physicœ ;T!o\Hou&e, 1700, in-4°;
Paris, 1701, in-4''.
Biographie Médicale.
f BATLE (Gaspard-Laurent) , médecin fran-
çais , né au Vernet (Provence) le 18 août 1774;
mort à Paris le 11 mai 1816. Il fut destiné pat
sa famille à l'état ecclésiastique ; mais il y re-
nonça bientôt pouï embrasser d'abord la pro-
fession d'avocat. En 1792, il devint secrétaire
de l'administration du district de Digne. Chargé
en cette qualité de haranguer les représeatants
Barras et Fréron, envoyés dans le Midi par
la convention , il fut effrayé du langage qu'il
avait tenu, et courut se cacher à Montpellier, où
il étudia la médecine. En 1793 il vint à Paris,
et s'y fit recevoir docteur. En 1801 il fut nommé
médecin de la Charité, et plus tard médecin de
l'empereur. Outre divers articles fort estimés,
insérés dans des journaux de médecine et dans
le Dictionnaire des sciences médicales, on a
de lui un traité sur la pustule maligne , sous
le titre : Considérations sur la nosologie , la
médecine d^observations et la médecine pra-
tique,'survies de VhisUÀre d'une maladie gan-
greneuse non décrite jusqu'à ce j'owr; Paris),
1802,in-8°; — Recherches sur la phthisie
pulmonaire, in-8° ; Paris, 1810 : ce livre a éta-
bli la réputation de l'auteur, et a été reproduit
( Paris , 1838, in-8°), avec d'autres travaux de
(1) On a, sur le même phénomène, un écrit de Fr. Lam-
bert : l'Enfant trouvé dans le bas ventre de Margue-
rite Mathieu, après vingt-cinq ans de grossesse et la
découverte des causes naturelles de ce prodige; Tou-
louse, 1678, in-S"; et un livre de Nie. de Blegny : Histoire
anatomique d'un enfant qui a demeuré vingt'Cinq ana
dans le ventre de sa mère,- Parl« , IT?».
873
BAYLE
874
Bayle, dans l'Encyclopédie des sciences médi-
cales. — Le Traité des maladies cancéreuses,
ouvrage posthume, dont il n'a paru que le tome
premier (Paris, 1833, in-S"), publié par le neveu
de l'auteur, devait former trois volumes. M. Cayol
avait été désigné par Bayle lui-même pour en
surveiller la publication; mais des occupations
nombreuses l'en ont empêché. Il a dû abandonner
ce travail, quoique, dès 1817, douze feuilles en
fussent déjà imprimées.
Biographie Médicale.
BATiiE (Moïse), membre de la convention,
né en Languedoc vers 1760, mort vers 1815. Il
était maire de Marseille, lorsqu'il fut nommé dé-
puté de la convention. Montagnard ardent, il
vota la mort de Louis XVI, des girondins, et
fiit envoyé à Marseille pour y comprimer l'in-
surrection fédéraliste. De retour à Paris, il fut
nommé le 22 octobre 1793, président de la con-
vention , puis membre du comité de srtreté gé-
nérale. Au moment de la réaction thermidorienne,
il déclara qu'il ne séparait pas sa cause de celle
de ses collègues Collot-d'Herbois et Barrère. Il
fût décrété d'accusation à la suite de l'insurrec-
tion du 12 germinal an ni ; mais il parvint à se
soustraire au décret, et ne reparut qu'après
l'amnistie du 4 brumaire. Sous le Directoire,
Bourguignon , ministre de la police, l'employa
dans ses bureaux ; mais ses antécédents révo-
lutionnaires le firent destituer peu de temps
après. Il fut alors exilé dans une commune
éloignée de Paris, où il vécut dans une profonde
misère. Bayle avait des mœurs douces, et sou-
vent il sauva la vie à des coupables qui s'étaient
recommandés à sa bonté. En 1795, il avait pu-
blié des Lettres à Fréron , où l'on trouve beau-
coup de faits curieux.
Beffroy de Refgny , Dictionnaire néologique des hom-
mes et des choses, 1. 1, p-. 444-446.
BATLE (Pierre), célèbre philosophe et criti-
que, né au Cariât, dans le comté deFoix, le 18
novembre 1647, mort le 28 décembre 1706. Son
père, ministre protestant, lui donna les premiè-
res leçons; et s'û fut d'abord surpris de la viva-
cité de son intelligence et de l'étendue de sa mé-
moire, il le fut bientôt de ses progrès, et l'envoya
au collège de Puylaurens pour lui donner des
maîtres plus savants. Là, comme dans la maison
paternelle, l'insatiable avidité de Bayle pour l'ins-
truction faillit compromettre sa vie; et cette même
ardeur le suivit à la campagne d'un parent, où
il fut obligé de se rendre pour prendre quelque
repos. Il y trouva des livres , et lut tout ce qui
lui tomba sous la main : théologie, morale, his-
toire, philosophie, controverse. Cependant il
distingua, dans le nombre des ouvrages qu'il dé-
vorait, le Plutarque d'Amyot, et Montaigne, qui
devinrent ses livres favoris. Cette lecture décida
de sa carrière littéraire ; elle forma le futur pro-
fesseur de philosophie et d'histoire. Bayle ne
commença ses études de logique qu'à vingt et un
ans ; mais il s'y appliqua comme un homme qui
voulait réparer le temps perdu. D avait d'ailleurs
les maîtres les plus habiles du temps, les jésui-
tes de Toulouse. Cependant les argumentations
auxquelles il se livi'ait, soit dans ses cours,
soit dans ses relations intimes avec les prêtres
d'une ville jadis si dévote, ébranlèrent ses
croyances ; U abjura, et se mit aussitôt avec un
zèle extrême à vouloir convertir son frère,
déjà ministre au Cariât. Ce fut un vrai zèle
de néophyte, qui ne tarda pas à se refroidir, et
qui même fit place aux regrets. En effet, Bayle
rentra brusquement dans le protestantisme, et
se réfugia à Genève pour échapper à la peine du
bannissement perpétuel que les lois portaient
contre les relaps. A Toulouse, le jeune étudiant
n'avait connu que cette vieille philosophie du
moyen âge, que l'on prenait alors pour la doc-
trine d'Aristote. A Genève, il s'initia à la doctrine
du nouveau réformateur des études philosophi-
ques, à celle de Descartes , qu'il préféra dès lors,
et dont il ne dépassa jamais les principes. Dès
cette époque, comme pendant toute sa vie, son
ambition se réduisait au bonheur de pouvoir
paisiblement étudier les sciences. Mais il fallait
gagner sa vie, et il fut successivement précep-
teur dans la maison du syndic de Grcnève, dans
celle du comte de Dohna à Coppet, dans celle
d'un négociant de Rouen, dans celle d'mi M. de
Beringhen à Paris. D s'était hasardé de rentrer
en France, espérant que sa double abjuration
resterait inconnue dans la partie du royaume
qu'il irait habiter. En 1675, à une époque où il
prétendait ne plus savoir les éléments de la logi-
que , il disputa, et obtint au concours, par des
thèses sur le temps, la chaire de philosophie à
l'académie protestante de Sedan. La philosophie,
qui est redevenue enfin ce qu'elle a été dans
son origine , une science indépendante , une
douce et haute spéculation, était alors une af-
faire fort grave, pleine de soucis, hérissée de
questions épineuses, surchargée de discussions
polémiques. Si on l'étudié maintenant pour
avoir la solution des grandes énigmes de l'exis-
tence et de la destinée humaine , on l'étudiait au
dix-septième siècle pour échapper soit aux su-
perstitions du peuple , soit aux rêveries mys-
tiques de la théologie. Bayle la comprenait sui-
vant les besoins de son temps. La rédaction
de son cours l'occupa pendant deux ans , à tel
point qu'il négligea même ce qui était pom'
lui la source des seuls plaisirs qu'il connût, sa
correspondance avec ses amis. Son travail de
professeur débutant n'était pas encore terminé ,
que déjà il se sentit entraîné, par une publication
mystique et un procès ridicule, à prendre la pa-
role au nom de la philosophie.
Le duc de Luxembourg était accusé, non-
seulement dans l'opinion populaire , mais de-
vant un tribunal composé de conseillers d'État
et de maîtres des requêtes , d'avoir fait im pacte
avec le diable , d'entretenir avec lui des rela-
tions fréquentes, et d'en tenir des pouvoirs oç-*-
875
BAYLE
876
cultes. Ce procès était honteux pour le siècle ,
et cela parut grave à Bayle ; il composa et mit
dans la bouche du duc un discours également
propre à montrer l'extravagance de sa renom-
mée et celle de la cour qui prétendait le ju-
ger. Ce ftit un premier combat. Bayle bientôt
en livra un secx)nd et un troisième. Un mys-
tique, le ministre Poiret, grand enthousiaste
de M"* Bourignon et de M™' Guyon, asservis-
sait à son système et faussait dévotement les
plus saintes notions de la philosophie sur Dieu,
l'âme, le monde et le mal ; Bayle se fit un devoir
de le redresser dans son traité qui a pour titi'e :
Cogitationesrationales de Deo, anima et malo.
Une comète apparut en 1680, et l'alarme fut gé-
nérale. Bayle crut encore devoir éclairer son siè-
cle à cet égard ; mais ses Pensées sur la co-
mète, écrites à un docteur de la Sorbonne,
(Rotterdam, 1682 et 1721,4 vol.in-12), n'étaient
pas encore tracées sur le papier, que déjà
Louis XTV, inspiré par les prétentions l'eligieu-
ses du temps , avait supprimé l'académie pro-
testante de Sedan, en dépit des garanties don-
nées au duc de Bouillon quand il céda sa princi-
pauté ù la France. Bayle, philosophe véritable,
sachant vivre de peu, portant en lui-même une
fortune, fut sans inquiétude sur son sort; mais
il accepta avec joie la position que la ville de
Rotterdam , toujours fière de la gloire littéraire
qu'elle devait à Érasme, s'empressa d'offrir,
dans son école illustre , aux professeurs exilés
de la France. Dans ce pays de liberté, Bayle se
flattait de pouvoir dire et imprimer tout ce que
lui inspirait son génie ou son amour de l'huma-
nité. Il y acheva d'abord son livre sur la comète,
dont il eut la douleur de voir le manuscrit re-
poussé par la police de Paris , mais qui n'en fut
pas moins lu en France. Un théologien, homme
de talent , écrivain élégant, mais aveuglé par
l'esprit de parti, le P. Maimbourg, venait alors
le pubUer une Histoire dît Calvinisme, où les
faits étaient représentés sous le point de vue le
plus défavorable aux réformateurs et à la ré-
forme. Dans le court espace de quinze jours,
Bayle, qui était professeur d 'histoire aussi
bien que de philosophie, écrivit une critique
générale de ce livre (1682). Son ouvrage, es-
timé même de son adversaire, fut brûlé par la
mafn du bouiTeau en place de Grève ; mais il
fut lu de tout le monde, et parvint en peu de
temps à sa troisième édition. Ce succès établit
la réputation de l'auteur; mais il blessa l'amour-
propre et la jalousie du plus irritable des hom-
mes, de son ami Jurieu, qui avait voulu réfuter
aussi l'ouvrage du P. Maimbourg, mais dont la
réfutation ne fut pas lue, et qui devint l'ennemi
implacable de son collègue.
Bayle, tout aux études sérieuses, conçut bien-
tôt ( 1684) le plan d'une pubhcation périodique
intitulée Nouvelles de la république des let-
tres, journal qui obtint un succès universel, et
ïui assura une sort* de dictature dans cet empire
idéal. Mais entrepris à cette époque encore peu
éclairée , un travail de ce genre entraîna néces-
sairement l'auteur dans une foule de démêlés fas-
tidieux , et il ne sortit pas de tous ces débats
aussi agréablement que de celui qu'il eut avec la
reine Christine. Cette princesse, qui conserva
dans la condition privée ces liabitudes d'absolu-
tisme qu'on prend sur le trône, lui fit une affaire,
parce qu'il lui avait supposé quelques restes de
protestantisme ; mais elle voulut bien sacrifier
sa colère aux spirituelles flatteries de Bayle. —
Jurieu ne se laissait pas désarmer. Un ouvrage de
Bayle digne de tous les éloges , son Commentaire
philosophique sur ces paroles de l'Évangile :
Contrains-les d'' entrer, ouvrage provoqué par
les persécutions que Louis XIV dirigeait alors
contre les protestants , fournit au rancunier mi-
nistre l'occasion de laisser éclater sa colère.
Bayle y recommandait la tolérance: son ennemi
l'accusa d'y prêcher l'indifférence. Bayle répliqua.
Alors Jurieu, pour mieux le perdre, lui attribua
une brochure ironique qui venait de paraître
( 1690) sous le titre à' Avis aux réfugiés sur leur
prochain retour en France. Abusant de cet
écrit de la manière la plus odieuse, Jmieu peignit
son adversaire comme l'âme d'une cabale dé-
vouée aux intérêts de Louis XIV, et hostile à
ceux des puissances protestantes, surtout à la
Hollande et à l'Angleterre. Bayle se llatta trop
aisément de montrer la fausseté de tout cet écha-
faudage d'accusations , dans son livre intitulé
la Cabale chimérique. En effet, des accusations
d'irréligion déduites de son livTe sur la comète
s'étant mêlées aux griefs pohtiques qu'on élevait
contre Bayle , et quelques changements ayant
eu heu dans la composition du conseil muni-
cipal de Rotterdam , cette ville suppi-ima à la
fois la chaire et la pension de Bayle , et lui ôta ,
en 1693 , jusqu'au droit d'enseigner. La me-
sure était rigoureuse; car Bayle, qui achetait
autant de hvres qu'il en pouvait payer, était
sans fortune. Il s'émut peu de cette situation.
D'autres académies l'eussent accueilli; mais,
heureux d'une indépendance qui lui permettait
de réaUser le plan depuis longtemps conçu d'un
Dictionnaire historique et critique, 1699, en 2
vol. in-fol., il se livra désormais à peu près exclu-
sivement à ce travail. La deuxième édition, éga-
lement imprimée sous les yeux de l'auteur, pa-
rut en 1702. Le succès qu'obtint cette publica-
tion surprit l'auteur lui-même ( qui traitait son
ouvrage de compilation informe, composée
d'articles cousus les uns à la queue des au-
tres), et lui imposa l'obligation de perfectionner
son recueil. Il lui eût donné sans doute , dans
plusieurs éditions nouvelles, un plus haut degré
d'exactitude, sans les tracasseries infinies que
ce livre lui attira de la part de Jurieu, du
consistoire de l'église wallone et de plusieurs
théologiens, à l'occasion des articles David,
Pyrrhonisme, Manichéens, ci autres. Ces que-
relles, dans lesquelles on alla jusqu'à lui don-
877
BAYLE
878
ner des injonctions délibérées en consistoire sur
les changements à* introduire dans son lÎTre
(injonctions auxquelles il répondit par une do-
cilité extrême et par des mémoires sans nom-
bre ) , épuisèrent sa vie. Il mourut tout habillé,
et pour ainsi dire la plume à la main. Les Jm-ieu,
les Leclerc, les Jacquelot, et une foule d'hom-
mes obscurs , avaient dérobé les derniers mo-
ments de Bayle aux écrivains célèbres qui l'ho-
noraient de son amitié. Bayle avait été en cor-
respondance avec Malebranche, Bignon, Lamy,
Benserade, Fontanelle, Buckingham, Schaftes-
bury, Burnet, Abbadie, Saint-Évremond, Leib-
niz, Thomasius, Buddeus, Grsevius, Lenfant,
Huet et Basnage. Sobre et chaste, modéré dans
tous ses désirs, doué d'une prodigieuse capacité
de travail, Bayle s'était partagé entre l'histoire
de la philosophie, qui, de son temps, embrassait
beaucoup de questions qui sont du domaine de
la théologie. Professeur d'histoire et de philoso-
phie, il ne fut ni un historien ni un philosophe
éminent ; il fut en philosophie un sijncrétiste,
penchant pour le scepticisme ; en histoire , un
compilateur d'une critique sévère. Il travailla
quatorze heures par jour jusqu'à quarante ans,
et avoua que depuis l'âge de vingt ans il ne se
souvenait pas d'avoir eu un seul moment de
loisir. D se comparait lui-même au Jupiter «5-
semble-nuages d'Homère •• <c Mon talent, disait-
il, est de former des doutes ; mais ce ne sont que
des doutes. » — « Dialecticien admirable plus
que profond philosophe, dit de lui Voltaire, il
ne savait presque rien en physique. Il ignorait
les décoavertés du grand Newton, et presque
tous ses articles philosophiques supposent ou
combattent un cartésianisme qui ne subsiste
plus. »
Le principal ouvrage de Bayle, le Dictionnaire
historique et critique, qu'il jugea lui-même avec
trop de rigueur, renferme ime foule d'articles sans
intérêt, qui ne sont que le prétexte de notes si
prolixes qu'y rattache l'auteur ; mais beaucoup
d'autres sont pleins de sens , de raison, de cri-
tique, d'érudition. Sans doute on n'y ti'ouve ni un
système de philosophie ni un système de l'eli-
gion ; mais on y rencontre à chaque pas les indi-
cations d'une haute raison , les lumières d'un
homme de bien, universellement instruit ; et cet
ouvrage , proscrit par la France et la Hollande,
s'est vengé de la Hollande et de la France en les
éclairant l'une et l'autre. H a exercé une in-
fluence immense sur les lettres et la philosophie
de l'Europe. Des additions et des remarques
ont ajouté à la célébrité de cette grande compi-
lation, qui fut traduite dans presque toutes les lan-
gues de l'Europe, et réimprimée xm grand nom-
bre de fois après la mort de l'auteur. La 3'' édi-
tion, donnée par Prosper Marchand , Rotterdam,
1720, 4 vol. in-fol., est particulièrement recher-
chée pour l'épitre dédicatoire au duc d'Orléans,
qui ne se trouve que dans quelques exemplaires.
L'édition de 1734 est la moins estimée, parce
qu'elle a été imprimée à Trévom. Les éditions
de Bâle, 1740, et d'Amsterdam, même année,
4 vol. in-fol., sont regardées comme les plus
complètes. L'édition anglaise de Th. Birch et
Lockman (Londres, 10 vol. in-fol., 1734-1741)
contient des additions considérables. Une édition
française, due aux soins de M. Beuchot, a été
publiée dans les années 1820 et suivantes; Paris,
16 vol. in-8°: cette édition est enrichie de notes
extraites des auteurs qui ont critiqué Bayle et
particulièrement des remarques critiques de
Joly (2 vol. in-fol. ; Paris, 1748). —Les Œuvres
diverses de Bayle, la iHaye, 1727, 1731, 4 voL
in-fol., ont perdu de leur prix; son Cours de
philosophie, imprimé en latin et en français,
n'est qu'un exposé général des principales opi-
nions des' philosophes, accompagné de remar-
ques critiques. Ses lettres choisies ont été pu-
bliées par Prosper Marchand ; Rotterdam, 1714,
et Amsterdam, 1729, 3 vol. in-12. [Matter, dans
V Encyclopédie des gens du monde, avec addit.]
Pierre des Maizeaux, P'ie de P. Bat/le; Amsterdam,
1712, in-12 ; la Haye, 1732, 2 vol. in-12. — Durevert, His-
toire de Bajjle et de ses ouvrages ; Amsterdam, 1716,
in-12. — Kicéron, Mémoires, t. VI etX. — G. -F. Schœt-
terbeclc, Dissertatio de Pet. Baylio; Tntiing., 1719, )n-4°.
— Feuerbach, PierreBayle, seine FerdienstefUr die Ges-
chichte der Philosophie, etc.; Ansp., 1838, in -8". — Ren-
contre de Bayle et de Spinosa dans l'autre monde ;
1711, in-12. — Abbé Marsy, Analyse des OEuvres de
Bayle; Londres, 17So, in-12, augmentée en 1773 de 4 vol.
in-12 par Rolcin et Cousin. —Sainte-Beuve, Du génie cri-
tique de Bayle, dans la Revue des Deux Mondes, l" dé-
cembre 188S. — Damiron, Mémoires sur Bayle et ses
doctrines; Mémoires de l'Académie des sciences mo-
rales et polit., t. XI, p. 319.
BATLË ou BAILLE ( Pierre ) , membre de la
convention , natif de Marseille, mort vers la fin
de 1793. Après avoir rempli la charge d'admi-
nistrateur du département des Bouches-du-
Rhône, il fut élu député à la convention, et siégea
constamment au haut de la Montagne. Dans le
procès de Louis XVI, il vota la peine de mort.
Le 25 août 1793, il fut envoyé dans le Midi pour
faire exécuter une levée en masse ; et se trou-
vant à Toulon au moment où des toaîtres hvrè-
rent cette ville aux Anglais, il fut arrêté. On
voulut lui faire crier Vive Louis XVII! « Je n'ai
pas voté la mort du tyran, répondit-il, pour
voir régner son fils. « La convention, dans le
désir de sauver Bayle, rendit tous les Anglais
détenus en France responsables du traitement
qui lui serait fait. Néanmoins les Anglais ou les
royahstes l'étranglèrent, dit-on, dans sa pri-
son. La convention accorda une pension à sa
veuve.
Galerie historique des Contemporains.
^ BAYLE {Antoine- Laurent- Jessé) , méde-
cm français, neveu de Gaspard-Laurent, na-
quit le 13 janvier 1799 à Vemet (Basses- Alpes).
Il étudia à Paris, où 0 eut, entre autres, pour
maître Laënnec. En 1824, il fonda la Revue Mé-
dicale , dans laquelle il combattit particulière-
ment la doctrine physiologique. En 1827, il fut
nommé professeur agrégé à la Faculté de Paris,
879 BAYLE —
On a de lui : Traité des maladies du cerveau
et de ses membranes ; Paris, 1826; — Biblio-
thèque de Thérapeutique; Paris, 1828 , 4 vol. ;
— Traité élémentaire d'Anatomie ; Paris, 1 844 ;
— Atlas d'Anatomie; Paris, 1840; — Manuel
d'Anatomie générale; Paris, 1827. — M. Bayle
a été le rédacteur en chef de V Encyclopédie des
Sciences; 1835-1846 , 40 vol.
Conversations-Lexicon.
*batle-barl.lë ( g... ) , botaniste piémon-
tais, contemporain. On a de lui : Monographia
agronomica dei cereali ; Milan, 1809, in-8°;
— Descrizione dei fungi nocivi e sospetti ; Mi-
lan, 1808, in-4''.
Biographie des Contemporains.
BATLET. Voy. Bailey.
BATLIES. Voy. Bailies.
*BATLEY {^Edouard), médecin anglais, né
au commencement du dix-huitième siècle, mort
en 1770 à Bristol. On a de lui : le Récit d'tm
tremblement de terre arrivé à la Havane le
25 octobre 1734. Il fut membre de la Société
royale de Londres.
Philosophical Transactions, vol. XXIX.
*BXYV! (Guillaume), astronome anglais ,
né dans la seconde moitié du dix-huitième siè-
cle, mort en 1810. Il fut envoyé en 1769 au cap
Nord, par la Société royale de Londres, pour ob-
server le passage de Vénus. En 1772, il fut atta-
ché , comm* astronome, au célèbre voyage de
circumnavigation sur les vaisseaux la Résolu-
tion etH' Aventure, commandés par le capitaine
Cook. Le résultat de ses observations fut publié
à Londres en 1774. Il entreprit un autre voyage
avec la Résolution et la Découverte dans l'o-
céan Pacifique , et le récit en parut à Londres en
1782. nfut nommé en 1785 membre de l'Acadé-
mie royale de Portsmouth.
Kose, JVew Biographical Dictionary.
BATLY, BAILET OU BAILE ( Louis), prélat
anglais , n<t à Caermarthen ( pays de Galles ) ,
mort en 1632. II étudia à Oxford, et fut succes-
sivement ministre d'Évesham, chapelain de Jac-
ques !*'■, et évoque de Bangor i il se fit surtout
connaître par un livre intitulé la Pratique de
piété, réimprimé pour la cinquantième fois en
1734, in-S", traduit en langue galloise en 1633,
et dans beaucoup d'autres langues. Quelques
principes de puritanisme, que l'on a cru décou-
vrir dans cet ouvrage , ont fait soupçonner que
Bayly n'en était pas réellement l'auteur.
Boissarri, Icônes virorumillustrium.
BAYLY ( Thomas ) , publiciste anglais, fils de
Louis Bayly, mourut à Ferrare vers 1657. Il
étudia la théologie à Cambridge et à Oxford. Il
était au château de Ragland lorsque Charles 'I^'
y ftit reçu par le marquis de Worcester , après
la bataille de Naseby ; ce fut lui qui rédigea les
articles de la capitulation de ce château. Pen-
dant les voyages qu'il fit en Flandre et en France,
il examina à fond la religion catholique, et s'y
convertit. Sous le règne de Cromwell, on le re-
BAYNHAM
880
connut pour l'auteur des pamphlets, intitulés
Bibliotheca regia, sur les systèmes et les plans
des républicains, et on l'enferma à Newgate.
Pendant sa détention , il publia un ouvrage in-
titulé la Fleur des murailles, où l'on rencontre
des traits piquants sur les affaires publiques.
Bayly trouva le moyen de s'échapper, se retira
en Italie, ets'attacha à Ottoboni, nonce àFerrare.
Outre les écrits indiqués , on a de lui : la Vie
et la mort de Jean Fisher, évêque de Roches-
ter; Londres, 1635, in-8°; — Certamen reli-
giosum, ou Conférence entre le roi Charles P^
et le marquis de Worcester; Londres , 1649 ,
in-8''; — la Charte royale accordée sous les
rois par Dieu lui-même, 1649 ; — De la Ré-
bellion des sujets envers leurs rois; Paris ,
1653, in-8°; — la Fin des controverses entre
les religions catholique et protestante; Douay,
1654, in-4''.
Biographia Britannica.
* BAYNARD {Edouard ), médecin anglais, gui
vivait à Londres vers le commencement du
dix-septième siècle. On a de lui : "F.uxpoXouffta,
or the history qf cold Bathing , both ancient
and modem; Londres, 1706, in-8''.
Carrère, Bibliothèque de la Médecine.
*BAYivE (...), capitaine de vaisseau anglais,
mort le 9 avril 1782. Il inventa un moyen de
destruction appelé la caronade ( du latin caro,
chair ), et en fit l'essai trois jours avant le fameux
combat naval entre l'amiral Rodney et le comte
de Grasse. Bayne s'appuyant sur son lieutenant
de vaisseau, lui dit : «Maintenant vous allez
voir l'effet que produiront mes caronades. « Au
même instant un boulet vint frapper l'inventeur,
et le tua sur place.
Biographia Britannica.
* BAYNE ( Etienne ), jurisconsulte français, il
vivait vers le milieu du dix-septième siècle. On a
de lui : de Contractibus, etc. ; Paris, 1645, in-foi.
Cat. Bibl. Dubois.
* BAYNE OU BAl^SE (Jacques), ministre dis-
sident de l'Église d'Ecosse, né en 1710, mort le
17 janvier 1790. Il fut protégé par le duc de
Montrose, qui le maintint dans la paroisse de
Killearn, comté de Dumbarton, à cause de son
talent de prédicateur. Sa réputation était telle,
qu'on l'appelait le Cygne de l'Ouest. La collec-
tion des sermons de Bayne a été publiée quarante
ans après sa mort.
Chambers, Eminent Scotchmen.
''BAYNHAiu {Jacques), fanatique anglais,
mort en 1530. Conseiller du Temple, il subit, sur
un simple soupçon d'hérésie, la torture dans la
Tour de Londres. On le remit en liberté ; mais
il fut de nouveau emprisonné pour avoir nié la
présence réelle dans l'Eucharistie. Condamné au
bûcher, il se moqua de son supplice, et embrassa
les fagots qui allaient servir à alimenter la
flamme , et , quand le feu les eut embrasés , il
s'écria : « Peuple , c'est bien ici qu'il y a un
881
BAYNHAM
nûracle ; je n'endure pas plus de douleur que si
j'étais dans un lit. »
Rose, New Biographical Dictionary.
BATON (Jean de), chroniqueur français, né à
la fin du treizième siècle, à Bayon , dans la Lor-
raine (on ignore la date de sa mort). Il appar-
tenait à l'ordre de Saint-Dominique, fut exilé en
1326 de son couvent, et se retira à Moyen-Mou-
tier, abbaye de l'ordre de Saint-Benoit , dont il
écrivit l'iiistoire jusqu'en 1126. On trouve des
extraits de cette histoire dans Belhomme, His-
toria Mediarni monasterii, et dans D. Calmet,
Histoire de la Lorraine, t. m, p. 213 , édit.
de 1728.
Mabillon, Annales ordinis Sancti Benedicti.
BATON (Nicolas), théologien, né à Pont-à-
Mousson vers l'année 1570. Û fut chanoine de
la cathédrale de Verdun. On a de lui : de Sacra-
mentis et Sacrificiis Missx; Verdun, in-12'; —
De decem Prasceptis Decalogi et quinque
Prseceptis Ecclesiee; Verdun, 1622, in-8° ; —
Solutions des cas de conscience, etc.; Verdun,
1620, in-8°.
D. Calmet, Bibliothèque de Lorraine.
BATRO (Pierre de), médecin italien, né à
Turin vers l'an 1468, mort le 1" avril 1558. Il
fut professeur à l'université de Turin et premier
médecin de Charles ni, duc de Savoie. On a de
lui : — De pestiîentia, ejusque curatione per
prxservationum et curationum regimen; Tu-
rin, 1507, in-4'' ; Paris, 1513, in-8<> ; — Lexypy-
retx perpétuée quxstiones et annexorum, so-
lutio; de Nobilitatefacultatis medicinœ; Tu-
rin, 1512, in-fol. ; — De medendis humani cor-
poris malis Enchiridion, quod vulgo Venebe-
cuM vocant; Bâle, 1563, 1578,in-8'' ; Lyon, 1561,
in-12; Francfort, 1612, in-12.
, Biographie Médicale.
* BATTAZ (Nicolas), physicien français, vi-
vait vers le milieu du cÛx-septième siècle. On a
de lui : Abbréviations des plus difficiles opé-
rations de perspective pratique; Annecy, 1644,
in-8°.
Cat. bibl. Thom.
BAZAiNE, mathématicien français, né aux en-
virons de Metz au milieu du siècle dernier, mort
vers 1820. Il fut d'abord vigneron, et vint en-
suite à Paris prendre une part active à la révo-
lution dans les clubs des jacobins. On a de lui :
Métrologie française, ou Traité du système
métrique , d'après la fixation définitive de
Vunité linéaire fondamentale ; Paris, 1802,
in-8° , fig. — Cours de stéréométrie appliquée
au jaugeage assujetti au système métrique;
Paris (F. Didot), 1806, in-8% avec fig. ; — Nou-
veau Transformateur des poids et mesures;
Paris, 1806, in-8°; — - Cours de géométrie pra-
tique appliquée à la mesure des objets de
commerce assujettis au calcul métrique;
Paris (F. Didot), 1807,in-8% avec fig.
Bégin, Biographie de la Moselle.
ttxzkinE, (Pierre-Dominique), fils du pré-
cédent, général major au service de Ru ssie, na-
BAZANCOURT 882
quit à Sey (Moselle) le 13 janvier 1783, et mou-
rut à Paris le 28 septembre 1838. Il était au
nombre des quatre premiers élèves de l'École
polytechnique que Napoléon , sur la demande
d'Alexandre, envoya en Russie pour y former
des ingénieurs. Pendant la guerre de 1812,
Bazaine et ses camarades déclarèrent à leurs
chefs qu'ils ne pouvaient servir contre la France,
et demandèrent leur congé. Sur cette déclaration,
ils furent dirigés dans l'intérieur du pays; un
zélé subalterne les fit envoyer en Sibérie, où le
capitaine Krusenstern les rencontra, après son
voyage autour du monde. Ils furent rappelés
après la paix, et dédommagés par un haut grade
dans l'armée. On a de Bazaine : Traité élé-
mentaire du calcul différentiel , à l'usage de
V Institut des voies de communication (des
ponts et chaussées) ; Saint-Pétersbourg, 1817,
in-8° ; — Mémoire de la théorie du mouve-
ment des barques à vapeur, et sur leur appli-
cation à la navigation des canaux , des fleu-
ves et des rivières; Saint-Pétersbourg, 1818,
in-4° ; — et plusieurs mémoires dans le Recueil
de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.
Notice sur le gén. Bazaine, dans le Biographe, n° 933.
* BAZALiERO (Galigula), poète italien, im-
primeur et libraire , de Bologne, vivait à la fin
du quinzième siècle et au commencement du
seizième. Plusieurs de ses pièces se trouvent
dans Collectanee greche, latine e volgari ; Bo-
logne, 1504,in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BAZAN (Ferdinand), archevêque de To-
lède, né en 1627, mort en 1702. Son goût poul-
ies lettres le porta à établir une académie d'é-
rudits dans sa propre maison. Il a laissé quel-
ques écrits (inédits) en espagnol et en italien.
Nie. Antonio; Bibl. hisp. nova. — Mazzuchelli, Scrit-
tori d'Italia.
BAZANCOURT ( Jean-Boptiste-Marin-Au-
toine Lecat de), général français, né au Val-de-
MoUe (Oise) le 19 mars 1767, mort le 17 jan-
vier 1830. Sorti de l'École militaire en 1775, il
fut capitaine en 1791 ; il fit, l'année suivante, la
campagne d'Italie. Passé à l'armée d'Egypte en
l'an vm, il obtint le grade de chef de batafllou,
et se distingua au siège de Saint-Jean-d'Acre,
où il fut blessé. Colonel du quatrième régiment
d'infanterie en 1802, il se trouva en 1805 à la
bataille d'Austerlitz, et fut un des signataires du
jugement, rendu à l'unanimité le 21 mars 1804,
qui condamnait à mort le duc d'Enghien. Com-
mandeur de la Légion d'honneur le l*'' janvier
1806, général de brigade le 6 mars 1808, puis
baron de l'empire la même année, Bazancourt
fut envoyé en qualité de commandant à Ham-
bourg, avec la mission spéciale de veiller à l'ob-
servation du blocus continental. Appelé à com-
mander ime brigade de la division militaire de
Paris en 1809, mis à la retraite lors de la pre-
mière restauration, il reprit du service pendant
les Cent-Jours, et commanda alors le département
883
BAZANCaURT - BAZARD
884
d'Eure-et-Loir. Mis de nouveau à la retraite en
1815, il mourut à Paris à l'âge de soixante-
trois ans. A. S.. ..Y.
Archives du ministère de la guerre. — Fictoires et
conquêtes, t. XV.
BAZANi-CAVAZZOKi {Virginie), femme
poète, née à Mantoue en 1681, morte en 1715,
à Guastalla. Elle fut membre de l'Académie des
Gelati de Bologne, et demoiselle d'honneur de la
dernière duchesse de Mantoue, femme de Char-
les V de Gonzaguê, qui fut mis au ban de l'Em-
pire pour avoir embrassé le parti des Français.
On a d'elle : Fantasie poetiche; Naples, vbl.
in-8°, réimprimé avec le titre de Divei'timenti
poetici.
Biographie des femmes célèbres.
* BAZANO (Jean de), chroniqueur italien,
vivait dans le quatorzième siècle. On a de lui :
Chronicon Mutmense, ab anno 1002 usque ad
annum 1763.
Muratori, Scriptores Rerum italicarum.
BAZARAD, prince de la Valachie en 1330. Il
repoussa victorieusement les attaques de Char-
les-Robert, roi de Hongrie, qui fut cerné par les
Valaques postés sur les montagnes, et aurait
péri sans le dévouement d'un de ses officiers.
Bazarad est le premier prince de Valachie sur
lequel l'histoire nous ait transmis quelques dé-
tails.
Art de vérifier les dates.
BAZARD ( Amand) , fondateur de la charbon-
nerie française, né à Paris le 19 septembre 1791,
mort à Courtry, près de Montfermeil, le 29 juillet
1832. En 1815, il prit une part glorieuse à la dé-
fense de Paris . Rentré dans la vie civile, il occupait
un emploi peu lucratif à la préfecture de la Seine,
lorsqu'il entra en relation avec quelques patrio-
tes, à l'aide desquels il fonda d'abord la loge
des Amis de la vérité, et, plus tard, la Char-
bonnerïe française. Dès ce moment, sa vie fut
toute politique ; il publia plusieurs brochures, et
de nombreux articles dans le journal l'AHstofr-
gtie. La charbonnerie , propagée rapidement à
Paris et dans les départements, présentait une
force insurrectionnelle presque suffisante pour
renverser le faible gouvernement des Bourbons.
Bazard, qui la dirigeait comme chef de la haute-
vente et de la vente-suprême, travaillait active-
ment à concerter un plan d'attaque. C'est à
lui que fut confiée la partie civile du complot
de Béfort, qui échoua par suite de l'indécision
habituelle du général la Fayette. Bazard, sachant
que la police avait le secret du mouvement,
courut au-devant du général, qui n'était plus
qu'à quelques lieues de Béfort ; et sans perdre
un moment, revint avec lui à Paris, laissant sa
réputation gravement compromise par ce trait
de courage et de prudence, qui fiit regardé
comme un acte de lâcheté par ses compUces.
Compris au nombre des condamnés contumaces
de Béfort, il n'en continua pas moins ses dan-
gereux voyages dans l'ouest et dans le midi;
puis il revint à Paris, où il parvint à se sous-
traire aux actives recherches de la police. Il se
livra alors à des études philosophiques, et tra-
vailla sous le voile de l'anonyme , afin de faire
vivi-e sa famille. Dès ce jour Bazai-d abandonna
le métier de conspii-atem* : il rencontra des dis-
ciples de Saint-Simon, entra avec eux dans une
nouvelle voie politique, et devint un des rédac-
teurs du jom'nal hebdomadaire le P7-oduc-
tetir (1825). Mal soutenus par le public, ne
pouvant disposer pour leurs travaux philoso-
phiques que des heures gagnées siu- leurs loi-
sirs ou sur leur sommeil , les rédacteurs de ce
journal, trop sérieux pom' ne pas être à ses au-
teurs une charge pesante , se décidèrent à en in-
terrompre la publication, afin d'élaborer dans le
calme de la retraite les grandes et délicates ques-
tions qu'ils avaient jusqu'alors effleurées. Ce fut
dans les discussions intérieures que Bazard, par la
fermeté de sa parole, la netteté de son esprit et
la solidité de son jugement, parvint à se placer
à la tête de ses amis. En 1828, l'école saint-si-
monienne, après un silence de deux ans, reprit ses
travaux en établissant des conférences publiques.
Une des plus belles questions que Bazard ait
développées dans ces conférences, une de celles
oùil montra le plus de talent, ce fut la question de
savoir si l'humanité avait un avenir i'eligieiix
devant elle. L'hiver suivant, les cours continuè-
rent, et il en fut rendu compte dans une revue
hebdomadaire, l'Organisateur. La révolution de
Juillet, en ébranlant toutes les vieilles institu-
tions, vint alors ouvrir au saint-simonisme une
route large et facile : chacun sentait qu'il fallait
à la société française autre chose qu'une l'évolu-
tion politique. De nombreux disciples vinrent
grossir l'auditoire de Bazard. La devise que
les saint-simoniens avaient adoptée ralliait à
eux les prolétaires : « Toutes les institutions so-
ciales, disaient-ils , doivent avoir pour but l'a-
mélioration morale, intellectuelle, physique, de
la classe la plus nombreuse et la plus pauvre.
Un journal quotidien, le Globe, appela sur eux
l'attention des pensem^s; les correspondances
s'organisèrent en province ; une nouvelle société
se forma au miUeu de la société ancienne : elle
eut ses lois, ses mœurs et ses dogmes.
Peu métaphysicien, Bazard se laissa facilement
entraîner par Enfantin, son collègue dans la direc-
tion du saint-simonisme. Il s'en aperçut; mais,
trop fier pour retirer des paroles qu'il avait pro-
noncées et signées de sa main, et trop conscien-
cieux pour faire sciemment un seul pas dans la
mauvaise voie, il tomba sous le coup de son er-
reur. Il avait admis, sans en prévoir les consé-
quences, l'égalité del'esprit etde la matière, l'exal-
tation du principe-amour, la création d'un dioit
sacerdotal, intermédiaire entre la nature divine
et la nature humaine ; et, poussé par l'inflexible
logique, il se trouvait transporté au delà de l'état
normal de la société. Jusque-là il avait pu résis-
ter à l'impulsion d'Enfantin; il avait même fait
885
BAZARD — BAZIN
886
céder devant ses idées' celles de son rival, en
adressant, au nom du saint-sinionisme, au prési-
dent de la chambre des députés, une letti'e dans
laquelle il repoussait le dogme de la communauté
des femmes, qu'on attribuait aux disciples de
Saint-Simon. Mais il était désormais impossible
aux deux chefs de vivre sur le même fonds d'i-
dées: en 1831, une scission éclatante s'opéra en-
ti"e eux; 'et Bazard, moins flexible et moins
adroit que son adversaire, se trouva seul. Il es-
saya de reconstituer autour de lui une école ; il
publia un premier manifeste qu'il signa Bazard,
l'un des deux chefs de l'ancienne hiérarchie
saint-simonienne, chef de la hiérarchie nou-
velle; il attaqua violemment Enfantin, et dévoi-
la le secret de la dissension qui avait commencé
entre eux depuis vingt mois : il disait que la so-
ciété qu'Enfantin rêvait devait êti'e fondée sur la
corruption, la séduction , la fraude. Mais il es-
saya vainement de combattre : les forces lui
manquèrent; et, dans une séance intérieure,
pressé par la logique d'Enfantin, qui lui opposait
ses déclarations précédentes , il tomba frappé
d'apoplexie. Ce fut un coup dont il ne se releva
pas : retiré à la campagne, il y mourut de lan-
gueur. Bazard fut, pour nous servir des paroles
de M. Reynaud, « un homme puissant, vertueux,
désintéressé. La connaissance de la vérité fut la
prière constante de son cœur ; s'il a failli> c'est
qu'il n'y a pas de chemin plus périlleux que
celui des nouvautés ; et son ambition, s'il y en a
eu en lui, a été de ces ambitions qui ne naissent
qu'aux grandes âmes. »
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Le Globe,
18Sf et 1832. — Encyclop. Nouvelle.
*BAZARDUS (Jean-Marc) , littérateur "et
poète italien, natif de Sarzana, vivait à la fin du
seizième siècle. On a de lui : Diseur sus acade-
mici , ainsi que des poésies latines et italiennes.
OldoiD , Athenœum Romanum.
JBAZE (iV...) , avocat et homme politique,
né à Agen en 1800. Il est fils d'un gi-aveur sur
bois. En 1821 il débuta, comme avocat, dans
sa ville natale, et devint bâtonnier de son ordre.
Après la révolution de 1848, il siéga successive-
ment à l'assemblée constituante et à l'assem-
blée législative. A la constituante, il fut mem-
bre du comité de la justice, et vota contre le
droit au travail, pour les deux chambres,
pour le vote à la commune , pour la proposition
Râteau, et contre la mise en accusation du
ministère du 20 décembre. A la législative, il
fut questeur, *et membre de la commission de
l'instruction publique ainsi que de la commission
delaloicontrelesclubs.Ledécretdu9janvierl852
l'a éloigné temporairement du sol de la France.
Dictionnaire de la Conversation.
*BAZEL (Nicolas), médecin belge, vivait
dans la dernière moitié du seizième siècle. On a
de lui : Descriptio cometœ qui die 14 nov.
1577 appai'VÂt ; Anvers, 1578, in-4''.
Swert , Athense Belgicee.
BAZHENOT (VassiUi-Ivanovitch) , célèbre
architecte russe, né à Moscou le l*"" mars 1737,
mort à Saint-Pétersbourg le 2 août 179a. Il étu-
dia l'architecture à l'Académie des beaux-arts,
sous la direction de Tchevakinsky. En 1761 ,
il fut envoyé à Paris pour y poursuivre ses
études ; il visita plus tard l'Italie. A sa rentrée
en Russie, l'impératrice Catherine le consulta
sur des plans d'édifices qu'elle voulait faire éle-
ver. C'est ainsi que le Kremlin fut reconstruit
sur un nouveau modèle; il fallut des sommes
énormes pour réaliser ce projet : un seul escalier
tout en marbre était évalué cinq milhons de rou-
bles. La réputation de Bazhenov est restée atta-
chée à cette gigantesque entreprise. Il fut chargé,
en 1776, d'élever un palais dans le style gothique
ou dans le style moresque , à son choix ; mais
l'architecte suivit ses propres inspirations. Ca-
therine , mécontente , fit abattre une grande
partie des premiers travaux et confia les plans
d'une nouvelle construction à Kazakov. Il paraît,
du reste , que Bazhenov était tombé en disgrâce,
comme soupçonné d'avoir des opinions politiques
dangereuses, et d'entretenir une correspondance
secrète avec les sociétés maçonniques. Cepen-
dant il revmt en faveur sous Paul P"", qui le dé-
cora de l'ordre de Saint-Paul, et le chargea de
l'érection de divers palais. Son œuvre principale
est la magnifique église de Kazan à Saint-Pé-
tersbourg. Bazhenov s'occupait aussi d'études
littéraires. On a de lui une traduction de Vi-
truve en 4 vol. in-4°, 1790-1796.
Kvgenii, Notice sur Bazhenov, dans le Tëlégraplie de
Moscou,
BAZICALUVA ou BAzzicALUVE (Hercule),
dessinateur et graveur italien , natif de Pise. Il
fut attaché au service du duc de Toscane et eut
pour maître de dessin Giulio Parigi. On a de lui
une collection de douze grands paysages , cinq
vues de batailles, et XEntrée triomphale des
chariots , dessm qui a été gravé , d'après lui ,
par Stephen de la Bella.
Heinecken, Dictionnaire des Artistes.
BAZIN, noms de plusieurs médecins français,
qui paraissent avoir tous appartenu à la même
famôle. Les voici, dans l'ordre chronologique :
I. BAZIN (Guillaume), méàicin , natif des en-
virons de Chartres, mort en 1500. Il fut élu
doyen, en 1472, de la Faculté de médecine; c'est
sous lui que fut bâtie l'ancienne École de méde-
cine, rue de la Bùcherie. On ignore en quel
lieu la Faculté faisait auparavant ses cours. L'é-
cole de la Bùcherie ne fut achevée qu'en 1477 ,
et agrandie en 1519 et 1571.
Biographie médicale.
n. BAZIN (Denis), médecin français, professait
la chirurgie à Paris au commencement du dix-
septième siècle ; il mourut le 5 septembre 1632.
On a de lui : Ergo senilis juventus d)xu[Ji.wpia;
judiciuni; Paris, 1630, in-4''.
in. * BAZIN (Simon ), médecin français, fils de
Claude Bazin, mort en 1660. Il fut doyen de la
887
BAZIN
888
Faculté de Paris en 1638, et présida, en cette
qualité , au choix de la nourrice de Louis XIV.
On a de lui : Ergo ex carie pudendi callosa
cicatrix syphilis certissimum signum; Pa-
ris, 1628 , in-4° ; — Ergo magis ab aère quam
alimentis corpus mutatur; Paris , 1598, in-4°.
Biographie Médicale.
rv. BAZIN ( Gilles-Augustin ), médecin, natif
de Paris, mort en 1754. Il exerça sa profession à
Strasbourg, et se livra spécialement à l'étude de
la botanique et de l'histoire naturelle. On a de
lui : Observations sur les plantes et leur
analogie avec les insectes; Strasbourg, 1741,
in-8° ; — Traité de l'accroissement des plan-
tes, 1743 , in-8° ; — Histoire naturelle des
abeilles; Paris, 1744, 2 vol. in-12; — Lettres
sur les Polypes , 1745, in-12; — Abrégé de
V Histoire des Insectes, pour servir de suite à
celle des Abeilles ; Paris, 1747, 2 vol. in-12 :
c'est un excellent extrait de l'ouvrage de Réau-
mur; — Description des courants magné-
tiques; Strasbourg, 1753,in-4°; — le Traité
sur l'acier d'Alsace est du frère aîné de Bazin.
Biographie Médicale.
BAZIN {Jacques-Rigomer),\}\ib\\dste, né
au Mans en 1771, mort le 20 janvier 1820. Il
se fit connaître de bonne heure par son dévoue-
ment inaltérable à la cause démocratique. H fit
d'abord de l'opposition au Directoire dans un
journal, le Démocrate, qui fut bientôt supprimé.
Il attaqua ensuite le gouvernement de Napoléon,
et fut détenu à Ham comme complice de Malet,
bien que la justice n'ait pu produire aucune
preuve. Rendu à la liberté en 1814, il essaya
en vain d'organiser une guerre nationale à l'in-
vasion des alliés. Ses brochures à quinze et vingt
centimes, pour l'instruction du peuple, lui sus-
citèrent un procès devant la cour royale d'An-
gers , où il fiit acquitté. Mais, en butte aux tra-
casseries de la police, il mourut à la suite d'un
duel. Ses brochures et pamphlets ont été, pour la
plupart, publiés sous ce titre : le Lynx ; Paris ,
1814, in-8°, et : Suite du Lynx; ibid., 1817,
in-S". — Outre ces pamphlets , on a de lui :
Jacqueline d'Olysbourg, mélodrame représenté
àl'Ambigu en 1803; — Charlemagne, tragédie en
cinq actes et en vers; le Mans, 1807, in-8°; —
Lettres françaises, 1807, in-8°; — Let-
tres philosophiques, 1814, in-18; — Séide,
nouvelle; le Mans, 1816, in-8°; — Voltaire et
Rousseau, conte si Von veut; ibid., 1817, in-^.
Biographie des Contemporains.
*BAZiN ( Jean ) , diplomate français , né à
Blois le 25 septembre 1538 , mort en 1592. Il
exerçait dans cette ville les fonctions de procu-
reur du roi, lorsqu'û fut choisi en 1572 pour
accompagner en Pologne l'évêque de Valence ,
chargé de proposer aux états de ce royaume le
duc d'Anjou comme successeur de Sigismond-
Auguste, dernier roi de la famille des Jagellons.
Bazin prononça en latin , à la diète de Kalisch ,
une harangue qui fut accueillie par les plus vifs
applaudissements. Quelque temps après , il fut
envoyé à la diète de Varsovie, puis à celle de la
petite Pologne , où il sut gagner au duc d'Anjou
les suffrages de la majorité de la noblesse. Après
avoir ainsi contribué activement à l'élection de
ce prince , il revint en France pour rendre compte
au roi du succès de sa mission. Mais bientôt il
fut renvoyé en Pologne avec le titre de résident.
Des dissensions s'étaient élevées parmi les nobles ;
un parti nombreux demandait une diète géné-
rale : il ne s'agissait de rien moins que de re-
venir sur l'élection du roi. Le résident français
parvint à apaiser tous ces troubles, et le duc
d'Anjou lui fut redevable ime seconde fois du
trône de Pologne. A son retour en France, Bazin
fut accusé de protestantisme, et forcé de s'exiler.
L'un de ses fils , Isaac Bazin , fut nommé en
1626 député général des protestants de France
auprès du roi , et exerça cet emploi jusqu'à S3
mort.
MorérI, Dict. hist. — Le Bas, Encycl. de la France.
* BAZIN (Jean-Baptiste),^héologien et hagio-
graphe français, né à Auxonne le 14 janvier 1637,
mort dans la même ville le 30 janvier 1708. Il
était, en 1673 , procureur général de l'ordre
des Cordeliers de Dijon. On a de lui : Praxis
recollectionis animas, ad usum Fràtrum Mi-
norumde observantia provinciaruvi Galliee;
Paris, Dezallier, 1686, in-12; — la Grand'-
Messe et la manière de l'entendre et d'y as-
sister saintement, selon l'esprit deJ.-C. et de
l'Église; Lyon, 1687, in-12; — Éclaircisse-
ments sur la sainte Messe , justifiée par l'É-
criture, les conciles et les Pères; Lyon, de la
Roche, 1688 , in-12 ; — les Magnificences de
Rome à la canonisation des bienheureux Jean
Capistran et Pascal Baylon, religieux de l'or-
dre de Saint-François, avec les Vies dessaints
Laurent-Justinien , Jean Faconde et Jean de
Dieu, canonisés avec eux ; Lyon, 1693, in-8°;
— Quelques remarques sur le grand couvent
de Saint-Bonaventure de Lyon; Lyon, 1697,
in-12 ; — Abrégé de la Vie de saint Jean Ca-
pistran , etc. ; Lyon, 1698, in-8°.
Papillon, Bibliothèque des auteurs de Bourgogne ,
t. I, p. 19 et 20.
* BAZIN ( Louise-Hélène de), femme poète,
vivait à Soissons dans la première moitié du
dix-huitième siècle. On a d'elle : Éloge de la
ville de Soisso7is, en vers; Soissons, 1712, in-4°.
Elle en a donné elle-même un extrait ; Paris ,
1713, in-4°.
Lelong, Bibliothèque historique de la France, édit.
Fontette.
BAZIN (Nicolas ) , graveur français, né vers
1636 à Troyes, mort vers 1706. H vint fort jeuneà
Paris, et eut pour maître Claude Mellan. Ses pièces
sont des portraits et sujets de dévotion, tous du
même format (in-4°), qui porte encore le nom
de Bazin. On a de lui plusieurs gravures es-
timées, d'après le Corrége, le Guide, Philippe de
Champagne, Lebrun, etc.
Michel Huber, Manuel des Curieux, etc^ t. VU, p. 2S7.
889
BAZIN — BAZOCHE
890
BAZIN ( Thomas ). Voy. Basin.
* BAZIN {Anaïs DE Raucou), historien fran-
çais, né à Paris le 8 pluv. aaV (27 janvier 1797),
mort le 23 août 1850. Il commença ses études à
Paris, et les interrompit à dix-sept ans pour entrer
dans les gardes du corps. Devenu avocat en 1818,
il se voua en même temps aux. travaux littéraires,
et concoiuTit avec succès à plusieurs prix acadé-
miques. On a de lui : Éloge historique de
Chrétien-Guillaume Lamoignon de Malesher-
6es; Paris, F. Didot, 1831; ouvrage qui fut
couronné par l'Académie française le 9 août
1831; — la Cour de Marie de Médicis , mé-
moires d'un cadet de Gascogne { 1615-1618 );
Paris, 1830, in-S"; — l'Époque sans nom, Es-
quisses de Paris 1830-1833; Paris, Mesmer,
1833 ; — Histoire de France sous Louis XIII;
Paris, 1837 et 1842 ; ouvrage qui obtint de l'A-
cadémie française le prix fondé par le baron
Gobert : il est judicieusement et consciencieuse-
ment écrit; — Études d'Histoire et de Géogra-
phie ; Paris, 1844. M. de Raucou avait été auto-
risé en 1834 à joindre à son nom celui de son
bienfaiteur M. Bazin , et à s'appeler désormais
Bazin de Raucou.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t . Il, p. 436. — Qué-
rard , lalFrdnce littéraire, supplément.
BAZINE. Voy. Basine.
BAZINGHEN ( François-André Abot de),
numismate, né à Boulogne-sur-Mer le 17 juillet
1710, mort en 1791. Il ftit pendant trente ans
conseiller à la cour des monnaies et contri-
bua à fonder à Boulogne une société d'agricul-
ture. On a de lui : Traité des monnaies et de la
juridiction de la cour des monnaies, en forme
de dictionnaire; Paris, 1764, 2 vol. in-4°; —
Tables des monnaies courantes dans les qua-
tre parties du monde; ihid., in-l6'; — Recher-
ches historiques concernant la ville de Bou-
logne-sur-Mer et l'ancien canton de ce nom;
ibid., 1822, in-8''; — les Aventures du comte
de Vineville et d'Ardelise sa fille; ibid., 1822,
in-8°; roman historique.
Carraler, Éloge historique de Bazinghen , dans le Ma-
gasin encyclopédique de Millin, année 1799.
BAZIRE ou BASIRE ( Claude ), membre de
la convention, né à Dijon en 1764, mort le 3.
avril 1794. Il était commis aux archives des
états de Bourgogne lorsque la révolution éclata.
n fut d'abord nommé membre du directoire du
district de Dijon, puis député du département
de la Côte-d'Or à l'assemblée législative. Dans
la séance du 1 1 novembre , il dénonça un rece-
veur général des finances qui engageait ses em-
ployés à émigrer. Le 23 , il vota la suppression
des costumes religieux et la liberté des cultes ; le
25, il fit créer le comité de surveillance. Le 4
février 1792 , il s'éleva contre l'exportation du
numéraire, et demanda trois jours après, comme
remède à ce mal, la séquestration des biens des
émigrés. C'est par lui que la nation fut instruite
de l'existence du Comité autrichien, dont le but
était une réaction contre-révolutionnaire. Un
juge de paix, nommé Larivière, lança contre lui
un mandat d'amené?; mais l'assemblée le
prit sous sa protection, et mit Larivière en ac-
cusation. Depuis ce temps, Bazirc coopéra acti-
vement aux journées du 20 juin et du 10 août
1792. Après cette dernière journée il sauva plu-
sieurs soldats suisses, en faisant décréter qu'ils
étaient sous la sauvegarde de la loi. C'est à lui
que l'on doit la prohibition des inhumations
dans les églises. Représentant du département
de la Côte-d'Or à la convention, il se rangea d'a-
bord parmi les montagnards, demanda la peine
de mort pour tout individu qui proposerait de
créer « une puissance héréditaire et indivi-
duelle, « dénonça, le 14 décembre 1792, Brissot
à Louvet, et vota la peine de mort dans le pro-
cès de Louis XVI. Dans le mois de février 1793,
il fut nommé membre du comité de sûreté géné-
rale, et envoyé en mission à Lyon, avec Legen-
dre et Rovère. Il cassa la municipalité de cette
ville, qui était du parti girondin, et la recomposa
avec des hommes qui partageaient ses principes.
Au 31 mai , il parla contre la commission des
douze, et demanda que la convention allât frater-
niser avec le peuple, qui attendait à la porte, et que
l'assemblée expulsât de son sein les partisans
de Vergniaud et de Brissot. Le 22 juillet, il dé-
nonça Custine ; le 28 août, il provoqua la loi qui
déclarait la république en état de révolution jus-
qu'à la paix. Quelques jours après, il fut nommé
secrétaire de la convention, et proposa la loi qui
ordonnait le tutoiement. Le 10 novembre, il com-
battit la motion qui avait pour but de forcer les
représentants du peuple à rendre compte de leur
fortune, et parla contre le système de la terreur.
Accusé de complicité avec Chabot et d'autres dé-
putés convaincus d'avoir, en vue d'un sordide
intérêt, falsifié un décret de la convention re-
latif à la liquidation de la compagnie des Indes,
et d'avoir corrompu Fabre pour acheter son si-
lence. Bazire, quoiqu'il eût dénoncé le crime au
comité de salut public , fut décrété d'arrestation
le 16 janvier 1794. Après une détention de quatre
mois au Luxembourg, il fut traduit au tribimal
révolutionnaire , condamné à mort le 3 avril, et
exécuté le même jour. Le corps législatif ac-
corda, le 2 mai 1797, une pension à sa veuve.
Le Bas, Dictionnaire encyclopéd. de la France.' —
Biographie des Contemporains.
BAZius (Jean), historien suédois , né en
1581 , mort en 1640 : il était évêque de Vexio.
On a de lui : Inventorium Ecclesix Suecorum,
libris VlIIjdescriptumusque adannum 1642;
Lincopia, 1642, in-4°. Bazius eut trois fils, dont
l'un, Benoît, fut précepteur de Charles-Gustave,
depuis roi de Suède sous le nom de Charles X.
Benoît composa des dissertations sur divers su-
jets de morale , de littérature et d'histoire, et fut
anobli sous le nomà'Ekchielm.
Berglus, De Statu Ecoles. Moscovit. — Jdcher, Allge-
meines Gelehrten-Lexicon.
* BAZOCHE (de la Meuse ), avocat du roi au
bailliage de Saint-Mihiel , mort en 1817. Il fut
SOI
nommé député aux. états généraux par le tiers état
du bailliage de Bar-le-Duc ; envoyé ensuite, par le
département de la Meuse, à la convention natio-
nale, il y vota la déportation de Louis XVI. En
1797, il fut nommé au conseil des anciens, fut
élu secrétaire l'année suivante, et cessa, enl'anll,
de faire partie de cette assemblée. Enfin il obtint
successivement l'emploi de procureur impérial
près le tribunal criminel de la Meuse , et celui
d'avocat général à la cour impériale de Nancy. En
1815, il siégea à la chambre des représentants,
et la même année à la chambre des députés des
départements.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Biographie
des Contemporains.
JJBAZOT { Etienne- François), littérateur
français contemporain, né à Château-Chinon
(Nièvre) le 13 mars 1782. Il a publié, à diffé-
rentes époques, le Manuel des Francs -Maçons,
gros volume in- 1 2, réimprimé quatre fois ; — l'É-
loge historique de l'abbé de l'Épée, in-8'', et
différents ouvrages, entre autres 2 vol. in-18 de
Contes à l'usage de la jeunesse, et un Recueil
de poésies. M. Bazota dirigé la Biographie nou-
velle des Contemporains.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Quérard , la
France littéraire.
BAZYàLEN {Jean de), gentilhomme atta-
ché àla cour de Jean IV, duc de Bretagne (1387).
C'est à lui que revint l'action généreuse que Vol-
taire , dans sa tragédie d'Adélaïde Buguesclin,
prête au sire deCouci. Voyez Cusson.
B4ZZACGO. Voy. PONCHINO.
*BAZZANi ( Gaspero), peintre, de l'école de
Modène, né à Reggio en 1701, mort en 1780. Il
excella dans la peinture de décorations théâ-
trales.
Tiraboschl, Notizie degli Artcfici Modenesi.
*BAZZAivi ( Giîiseppe) , peintre , né à Man-
toue, mort en 1760 directeur de l'Académie de
peinture de cette ville. Il fut élève de Canti , et
prit malheureusement à son école l'habitude
d'une précipitation qui nuisit trop souvent à la
perfection de ses œuvres. Grand admirateur de
Rubens , il s'efforça de suivre ses traces, et en
cela il fut aidé par sa brillante imagination ; mais
il neputjamais approcher, pour le coloris, de son
inimitable modèle. Il a beaucoup peint à fresque à
Mantoue. E. B — n.
Volta, Notizie de' Professori Mantovani.
BAZZANi [Mathieu), médecin italien, né à
Bologne le 16 avril 1674, mort le 29 décembre
1749. Il étudia la botanique et la médecine dans
sa ville natale, où il obtint ensuite une chaire. Il
a laissé un ouvrage intitulé De ambiguë pro-
latis in judicium criminationibus consulta-
tiones physico-viedicse nonnullas, Î742, in-4°.
Il s'est surtout fait connaître par ses expériences
sur le moyen de colorer les os des animaux en
leur faisant manger de la racine de garance
( Commentaires de l'Institut de Bologne, t. n ).
L'auteur avait nourri plusieurs poulets avec de
la garance, et les résultats de ses expériences
BAZOCHE — BEAœN 892
sont en tout conformes à "celles deDunamel, ex-
cepté que ses poulets ont très-bien résisté ; au
lieu que ceux de Duhamel n'ont pu soutenir les
épreuves auxquelles il les avait soumis.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
* BAZZANO ( François-Angeluccio di ), chro-
niqueur italien , vivait au seizième siècle. On
a de lui : Cronica délie cose delV Aquila daW
anno 1436 al 1585.
Muratori, Antiquit. Italix medii œvi, -vol. VI.
* BAZZANO {Gtiillatime), littérateur italien,
natif de Nice , vivait dans la dernière moitié du
seizième siècle. On a de lui : V Usura, comédie
(en prose) ; Trino, 1565, in-4° ; — la Clizia,
rime diverse ; Trino, 1671, in-8°.
Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.
BAZZiCALTA ( Ascagne-Maria ), médecin de
Lucques, vivait au commencement du dix-hui-
tième siècle. 11 a publié un livre où il explique
les causes des maladies par des raisons em-
pruntées à la mécanique. Ce livre a pour titre ;
Novum systema medico-mechanicum et nova
tumorum methodus, quorum nomine compre-
henduntur inflammationes verse ; Parme ,
1701 , in-4°. L'auteur expliquait l'inflammation
par des raisons mécaniques , rappelant ainsi le
système de Baglivi.
Biographie Médicale.
* BAzziNOou BAZZiKi, nom commun à deux
musiciens :
Natale, compositeur et organiste, mort à Ber-
game en 1639. On a de lui : Messe, motelti e
dialoghi a cinque voci concertati ; — Motteti
a una, due, tre e quatro voci , lib. le II ; —
Messe e Salmi a tre concertati; — Arie di-
verse-Toates ces œuvres ont été imprimées à
Bergame.
François , téorbiste et compositeur, frère
cadet du précédent, né à Lovero ( État vénitien )
vers 1600, mort à Bergame le 15 avril 1060. On
a de lui : Suonate di tiorba; — Canzonèlte
a voce sola; — la Representazione di S. Or-
sola, con diversi instrumenti, oratorio,
D. Calvi, Scritt. Bergameschi.
BÉ (le) Voy. LEBÉ.
*BÉ (du), médecin français, vivait dans la
dei'nière moitié du dix-septième siècle. On a de
lui : Medullamedicinse theoreticx; Faris, 1671.
Kœnig , Bibliotheca vêtus et nova :
* BEACH ( Jean), théologien américain, vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle.
Il fut ministre à Newton, dans la province du
Connecticut. On a de lui ( en anglais ) : Recher-
ches surVÉtat des Morts; 1755; — le De-
voir de l'amour de nos ennemis, 1758.
Allen, .4mer. ISiograph.
* BEACON OU BECON ( Tkomas ) , théologien
anglais, né dans le comté de Norfolk ou de
Suffolk en 1510 , mort à Cantorbéry en 1570. 11
étudia la théologie à l'université de Cambridge,
et embrassa avec ardeur la cause de la réforme.
II avait été nommé en 1547 à la cure de Saint-
893
BEÀCON — BEARDÉ
Etienne , à Walbrook ; mais 0 en fut dépossédé
à l'avènement de la reine Marie, et envoyé en
exil, n donna lui-même, dans le Jewel 0/ Joy,
un récit curieux de sa vie errante. Il rentra en
grâce sous le règne d'Elisabeth, et devint
chanoine de Cantorbéry. H a laissé : a Potation
for Lent; — the Pathway unto Frayer;
— the Nosegay ; — David' s Harp; — A trea-
tise offasting ; — the Gastle of Comfort ; —
the Solaceof the Soûl ; — the Christian Bam,<
guet ; — the Fortress of the Faithful ; — the
Christian Knight; — the Pomander of
Frayer; — the Sick man's salve. Tous ces
écrits ont été réunis eu un volume in-fol. par
John Day, imprimeur, et publiés en 1563.
Th. Beacon, the Jewell of Joy. — Rose, iVew Biog.
Dictionary.
*BEALE {Barthélémy), médecin anglais,
vivait vers le commencement du dix-septième
siècle. On a de lui : Essay attempting a more
certain and satisfactory discovery, both of
the true causes of the diseases proceading
from vicions blood ; Londres, 1706, in-8°.
L'auteur y établit la nécessité de la saignée, et
d'un examen attentif du sang encore chaud.
Carrère, Bibliothèque de la Médecine. — Biographie
Médicale.
*BEAbE (Guillaume), compositeur anglais,
né à Londres vers 1790.11 a publié, en 1820 ,
une collection de Madrigaux et de Glees ( chan-
sons), qui jouissent d'une grande réputation eu
Angleterre.
Fétls, Biographie universelle des Musiciens.
* BEALE ( Jean ) , médecin anglais du dix-
septième siècle. Il a publié, dans les Transac-
tions philosophiques de Londres , plusieurs
mémoires, parmi lesquels on distingue les sui-
vants : Sur la Phosphorescence des matières
animales , tXsur la prétendue propriétéqu' au-
rait l'application de la main froide d'xm mort
pour guérir les tumeurs cystiques. On lui
doit aussi plusieurs opuscules sur l'agriculture
et l'économie rurale.
Biographie médicale.
BEALE {Marie) , femme peintre, née en 1632,
dans le comté de Suffolk en Angleterre ; morte
le 8 décembre 1697. Elle se distingua dans la
peinture des portraits , et égala les artistes ses
contemporains en coloris, en force et en viva-
cité. Plusieurs de ses portraits , tels que ceux
de Tillotson, de StilUngfleet , de Patrick, de
Wilkin, etc., existent encore dans la collection
du comte Ilchester à Melbury. Cette artiste a co-
pié avec beaucoup d'exactitude les ouvrages de
sir Pierre Lely et de Van Dyck. Elle cultivait
aussi la poésie , et a paraphrasé quelques-uns des
Fsaumes de David dans la version du docteur
"Woodford. Son époux et deux de ses fils furent
aussi peintres.
Walpole, Jnecdotes of Painting. — Heinecken,
Dictionnaire des .artistes.
BEALE (Robert), en latin belïjs, juris-
consulte anglais, célèbre comme collectionneur
et bibliomane, mort en 1601. Exilé pour ses opi-
nions religieuses, il visita la France, l'Allemagne,
l'Italie, où il fit l'acquisition des livres les plus cu-
rieux, et parvint à se faire ainsi une des plus belles
collections historiques de l'Europe. Elle servit
à former le fameux recueil des historiens espa-
gnols, publié à Francfort en 1579, sous ce titre :
Rerum hispanicarum scriptores aliquot , ex
bibliotheca clarissimi viri Domini Roberti
Beli, Angli. A l'avènement de la reine Elisa-
beth , Beale revint dans sa patrie, et y reprit sa
profession de jurisconsulte. Sir Francis "Wal-
singham , dont il avait épousé la sœur, l'initia à
la vie politique, en se l'adjoignant comme secré-
taire dans son ambassade près la corn* de France,
et, plus tard, près du prince d'Orange. Beale
fut à son tour employé comme plénipotentiaire
de la Grande-Bretagne dans ses traités avec l'Es-
pagne. Il assista en cette qualité à la négociation
qui amena le traité de Berwick en 1600. On a de
lui quelques lettres diplomatiques qui se trou-
vent dans Lodge, Illustratiqns of British his-
tory, et dans Wright, Queen Elizabeth and her
times.
Rose , Neio Biographical Dictionary.
*BEAiv (Richard ) , historien, peintre et gra-
veur anglais, né en 1792, mort à Hastingsle 24
juin 1817. Le fini de ses portraits lui valut une
réputation méritée; ses planches anatomiques
sont remarquables pour la finesse du trait, la
force et la correction de l'ensemble. Vers 1814,
Beau abandonna la gravure pour la peinture. Il
vint à Paris, et y étudia les vieux maîtres, Michel-
Ange , Baphaël et Albert Diirer; il visita les ate-
liers des peintres d'alors, David, Gérard, etc.;
après quoi il rentra en Angleterre , où un
autre goût s'empara de lui : Bean s'adonna en-
tièrement à la musique jusqu'à sa mort, qui ar-
riva par accident : il se noya en se baignant à
Hastings.
nentleman's Mag., vol. XXXVU, p. 368.
* BEARD (Jean ) , artiste dramatique anglais ,
né en 1716, mort en 1791. Il était doué d'une
voix de ténor des plus rares, et joignait à une
excellente méthode de chant un véritable talent
de comédien. Il a laissé de grands souvenirs aux
théâtres de Covent-Garden et de Drury-Lane :
lui seul a su rendre dans tout leur pathétique
et leur suavité les admirables compositions de
Haendel.
Dict. of Music. — Hogarth , Memoirs of the Musi-
cal Dr amat., ir, 67,69.
* BEABD ( Thomas), graveur irlandais , vivait
vers 1728. Il a gravé des portraits en demi-teinte,
d'après Guide et Kneller.
Bryan, Dict.
BEAHDÉ DE L'ABBAYE (...), économiste et
agronome, né vers le commencement du dix-
huitième siècle (1), mort en 1771. On a de lui :
Dissertation qui a remporté le prix sur la
(1) A Aix-la-Chapelle peut-être, où il était, en 1768,
ducteur en droit civil et canon.
895
question proposée en 1766 par la Société d'é-
conomie et d'agriculture à Saint-Péters-
bourg ; Saint-Pétersbourg, 1768, in-8°; Ams-
terdam, 1769, in-S". La question à résoudre était
celle-ci : « Est-il plus avantageux à un État que
le paysan possède en propre du terrain , ou qu'il
n'ait que des biens meubles? Et jusqu'où doit
s'étendre cette propriété pour l'avantage de l'É-
tat? « Beardé la décide affirmativement. Sa dis-
sertation (1) est suivie, dans l'édition de 1768,
de trois discours (un en français, par L.-F.
Graslin, et deux, en allemand) qui ont partagé
l'accessit : elle a été reproduite dans un volume
intitulé la Félicité publique considérée dans
les paysans cultivateurs de leurs propres
terres, trad. de l'italien par M. Vignoli, pré-
cédée de la dissertation, etc. ; Lausanne, 1770,
in-8° (2); — Essai d'agriculture, ou Diverses
tentatives physiques proposées pour l'avan-
tage de la Société; Hambourg et Brème, 1768,
in-S"; — Recherches sur les moyens de sup-
primer les impôts, précédées de l'Examen de
la Nouvelle Science; Amsterdam, 1770, in-8°.
V Examen est consacré à la réfutation , parfois
un peu vive, des principes émis dans Y Ordre
naturel et essentiel des sociétés politiques de
Le Mercier de la Rivière , et dans le traité De
l'origine et des progrès d'une science nou-
velle de Dupont (3). Voy. ces noms.
J. Ravenel.
Quérard, la France littéraire.
* BEATi AJKO ( Jules-César ) , écrivain héraldi-
que , né en Istrie , vivait vers le milieu du dix-
septième siècle. Il était de l'ancienne famille des
comtes de Gepidia. On a de lui : Araldo Ve-
neto.
i Mlgemeines Historisches Lexicon.
BEATILLO (Antoine), hagiographe italien,
né à Bari, près de Naples, le 22 mai 1570; mort
à Naples le 7 janvier 1642. Il enti'a de bonne heure
dans l'ordre des Jésuites , et devint successive-
ment recteur de plusieurs collèges. Beatillo s'est
fait une réputation comme prédicateur. On a de
lui: Historia civitatis Barii; Naples, 1637,
in-4'' ; — Vies de saint Nicolas, saint Sabinus,
saint Irénée, etc.
Alegambe, Bihl. script. Soc. Jesu.
(1) Le Journal encyclopédique en rend un compte as-
sez avantageux (janvier 1770 , p. 201-212 ) : elle est traitée
plus sévèrement dans le Journal de V .agriculture (sep-
tembre 1770, p. 117-132).
(2) M. Quérard et la Biographie universelle se trom-
pent en présentant Beardé de l'Abbaye comme traduc-
teur d'un ouvrage italien de Vignoli. La Félicita publica,
qui avait concouru pour le prix de .Saint-Pétersbourg,
fut publiée à Brescia en 1769. Jean Vignoli la traduisit en
français, et, en imprimant son travail, il reproduisit la
pièce couronnée.
(3) L'abbé Baudeau prit la défense de ses amis , dans
une Lettre à M. Beardé de l'Abbaye sur sa critique
prétendue de la science économique ; voyez les Ephé-
mérides du citoyen ( 1770, Vll, 80-ls7) : c'est un modèle
de discussion décente et modérée. On ne retrouve pas
toujours les m^es qualités dans un article anonynie
que l'abbé Roubaud Inséra dans le Journal de i'yrfgrt-
ctt«î<re (juin 1770, p. 1 15-138. )
BEARDE — BEATON 896
BEATON, BETON OU BÉTHUNE (David),
cardinal et primat d'Ecosse, né en 1494, mort
en 1546. Il fut un des plus ardents adversaires
de la réforme dans son pays. Jacques V, dont il
était garde des sceaux et confident, l'envoya en
1533 négocier son mariage avec Marguerite de
France, puis en 1538 avec Marie de;Lorraine. En
1*539, Beaton succéda à son oncle svu: le siège ar-
chiépiscopal de Saint- André, et, quelque temps
après, le pape Paul ni le nomma cardinal. Après
la mort du roi , Beaton devint chancelier de la
jeune reine Marie, contraria le régent, comte
d'Arran , prince de sang royal, en lui suscitant un
rival dans la personne du comte Lennox. S'étant
emparé de la personne de la reine , il contraignit
le régent à solliciter ime réconciliation avec lui,
et à abjurer le protestantisme. II eût voulu, dans
sa politique, susciter une guerre, et rompre com-
plètement avec l'Angleterre ; mais il avait dissipé
en festins et en débauches la plus belle partie
des trésors de l'Ecosse , et il n'aurait pu soutenir
une telle guerre. Le régent lui ayant abandonné
la direotion des affahres, Beaton ordonna contre
les protestants la plus cruelle des persécutions.
Il les recherchait lui-même, dans ses tournées
épiscopales, elles faisait périr par la main du bour-
reau, fl fit chasser Knox, célèbre réformateiœ, de
l'université de Saint- André, et voulut qu'on brûlât
en sa présence George Wishart, le prédicateur
le plus éloquent du protestantisme. Cette cruauté,
poussée jusqu'à la folie, souleva contre Beaton
des haines énergiques ; des gentilshommes, ses
ennemis, pénétrèrent dans son château pour le
tuer; le cardinal demanda grâce : « Grâce? lui
répondit-on ; tu auras celle que tu as faite à Wis-
hart. M Et à l'instant même il est poignardé ;
son cadavre , revêtu des habits de cardinal , fut
accroché aux murs du château.
Cook, Hist. Réf. in Scot. — Knox, Joyful narrative.
BEATON, BETON OU BÉTHCNE (Jacques),
neveu du précédent et archevêque de Glascovsr,
né à Balfour en 1530 , mort à Paris le 28 avril
1603. A vingt-cinq ans , il fut nommé archevêque
par l'influence du cardinal David Beaton; mais, en
1 560 , le neveu, digne de l'oncle , passa en France,
emportant avec lui les vases sacrés et les archives
de sa cathédrale. On a de lui une Histoire
d'Ecosse qui n'a pas été imprimée.
Keith, Scotch Bishops.
BEATON, BETON, OU BÉTHUNE ( JacqUCS),
homme d'État et prélat écossais, vivait au com-
mencement du seizième siècle ; il mourut en 1539.
Abbé de Dumferline et de Whitern, il fiit élevé,
trois ans après, à l'archevêché de Glascow. La
reine mère le choisit pour premier conseiller;
et, en 1515, il devint chancelier du royaiune.
Le duc d'Albany (Jean Stuart), gouverneur
d'Ecosse, l'investit de toute sa confiance; et lors-
qu'il vint en France pour y prendre du service,
il le nomma président du conseil, chargé, en son
absence, du gouvernement. Beaton resta dévoué
au duc, malgré les pièges que lui tendit Angus,
897
BEÂTOW - BEATRÏX
898
qui conspirait en faveur de la maison de Dou-
glas, dont il était proche parent. II ne trahit point
son mandat , malgré les sollicitations de la reine
mère et la politique de Henri VIff, qui, jaloux de
hriser l'alliance cimentée entre la lùauce et l'E-
cosse, voulait placer ce dernier pays sous l'in-
fluence de l'Église anglicane, Beaton était devenu
en 1522 archevêque de Saint-André, c'est-à-
dire le plus haut dignitaire de l'Église d'Ecosse.
Deux, ans plus tard , il fit partie du conseil de
régence, qui s'opposa à ce que la reine mère
séquestrât la personne du jeune roi , ce qui pou-
vait devenir la source de troubles pour l'Ecosse.
Le conseil en référa même au roi d'Angleterre
et au parlement, qui décidèrent que le roi mineur
serait éloigné à Holy-rood, et qu'il serait placé
sous la sauvegarde de Beaton et d'Angus.
Enfin, la majorité du souverain ayant été dé-
clarée par le parlement en 1 525, le pouvoir su-
prême tomba entre les mains d'Angus, et les
Douglas devinrent tout- puissants. Beaton, au
contraire, déchu de toute autorité et voyant sa
vie en danger, fut obligé de se cacher dans les
montagnes sous les habits d'un berger. Angus
finit par lui proposer une l'éconciliation, àla con-
dition qu'il abandonnerait les taxes et dîmes de
l'archevêché de Saint-André, à quoi Beaton con-
sentit. A partir de ce moment, la guerre reli-
gieuse fut allumée en Ecosse, et le sang coula;
Patrick Hamilton et Henri Forest furent les pre-
miers martyrs. En 1528, le roi d'Ecosse délivra
Beaton de la sujétion où le tenait Angus, imi à la
maison de Douglas ; mais à dater de cette épo-
que il n'y eut plus rien de remarquable dans la
vie de l'archevêque de Saint-André. Son dernier
acte fut le mariage de Jacques avec Marie de
Guise.
Slate papers, t. IV, p. 212, 311, et 4W — Crawford ,
Officers 0/ State. — Kellh , Scotch bisfiops. — Plnker -
ton, Hist. Scot. — Tytler, An Enquiry into évidence a
C. Mary,qneenofScotland, 1759. — Cook, Hist. reform,
in ScotU
BÉATRICE ou BEACTRIZET (NiCOlas). Voy.
BÉATRIZET.
* BÉATRICE (Portinari), femme immorta-
lisée par les vers de Dante. Le poète l'avait
aperçue dans une fête de famille, et en devint
éperdument amoureux : une mort prématurée la
lui ravit. Mais ce n'est que le corps qui est cou-
ché dans la tombe; l'âme de Béatrice veille tou-
jours sur le poète, à qui elle apparaît, et qui l'aime
désormais d'un amour étemel. Tel est le sujet qui
a inspiré à Dante les beaux chants XXX et XXXI
du Picrgatoîio. Dans l'une des scènes les plus
saisissantes , on voit une femme apparaître au
milieu d'un nuage , !a tête couverte d'un voile
blanc, couronnée de rameaux d'olivier, et vêtue
d'un manteau de couleur verte jeté sur une robe
rouge comme la flamme : c'est Béatrice, l'em-
blème de la science des choses divines ; Béatrice,
qui, au milieu d'un cortège céleste, rappelle toutes
les grandeurs et les faiblesses, toutes les volup-
tés et toutes les douleurs de la passion humaine.
ÎÎOUV. BIOGR. UNIVERS. — T. IV.
Sous le charme d'un pouvoir irrésistible, le poète
s'écrie :
Senza degll ocrhi avcr più conoscenza
Per occulta virtii . che da lei raosse,
D'antico araor senti la gran potenza...
w.
Roncace, Origine, fita, Studj eCostumi di Dante AI-
lighicri. — Baibo, nta di Dcmte.
BEÂTRlcius. Voy. Beatrizet.
BÉATRix (sainte), fut condamnée à mort
et étranglée dans sa prison, en 303, pour avoir
retiré du Tibre et enseveli les corps de ses frères,
saint Simplice et saint Faustin , martyrs , déca-
pités par ordre de Dioctétien. Le pape Léon fit
transporter les reliques de la sainte dans une église
qu'il avait fait bâtir àRome;delà elles furenttrans-
férées dans celle de Sainte-Marie Majeure. L'É-
gUse catholique fête ces trois martyrsle 29 juillet.
Gesta Martyrum. — Martyrol. Rom.
BÉÀTRix de Lorraine, comtesse de Toscane,
veuve depuis 1056 de Boniface III, marquis ou
duc de Toscane, mourut le 18 avril 1076. Elle
fut mère de la fameuse comtesse Mathilde, ce
soutien du saint-siége, qui naquit en 1046. Elle
gouverna, comme tutince de ses enfants, les vas-
tes fiefs de Boniface, qui comprenaient la Tos-
cane et presque toute la Lombardie. Henri in la
fit arrêter en 1055, parce qu'elle avait épousé en
secondes noces son ennemi Godefroi le Barbu ,
duc de Lorraine. Ayant recouvré sa liberté deux
ans après, elle continua de régner avec sa fille
jusqu'à l'époque de sa mort.
Sismondi, Hist. des Républ. liai.
BÉATRIX, femme de l'empereur Frédéric I","
et fille de Renaud, comte de Bourgogne, fut ma-
riée à cet empereur en 1156. Elle eut la curio-
sité de visiter Milan. A peine y fut-elle arrivée,
que le peuple, désespéré d'avoir perdu son
ancienne liberté, la traita d'une manière indi-
gne. Quelques mutins se saisirent de sa per-
sonne, la placèrent sur une ânesse, le visage
tourné vers la queue , et la promenèrent ainsi
par toute la ville. Un tel outrage ne demeura
pas longtemps impuni; l'empereur vint en
1162 assiéger Milan, prit et rasa la ville jus-
qu'aux fondements, àla réserve de trois églises.
Il la fit ensuite labourer, et y semer du sel.
Kranlz, Hist. Sax., 1. VI.
BÉATRIX de Provence, fille et héritière de
Raymond Bérenger V, dernier comte de Pro-
vence, morte en 1267 à Nocera. Elle épousa en
1245 Charles d'Anjou, frère de saint Louis, et fit
entrer le comté de Provence dans la monarchie
française. Ses trois sœurs étaient épouses de
souverains. Son mari ayant été investi du royaume
de Naples et de Sicile, elle fut elle-même cou-
ronnée à Rome le 6 janvier 1265.
I.e Bas, Dict. Encyclop. de la France. — Sainte-Mar-
the, Histoire générale de la Maison de France.
* BÉATRIX de Savoie, mère de béatrix
de Provence, fonda, en 1248, un couvent de
dominicains près de Sisteron, et une comman-
29
899
derie à Naples. On voyait sou tombeau dans
l'église Saint- Jean , à Aix.
Bouche, Hist. de Provence. — Guichenon, Hist. de
Savoie. — Raffi, Hist. des Comtes de Provence.
BÉ.VTRix, fille de Ferdinand, roi de Naples
et d'Aragon, fut mariée en 1475 à Mathias Cor-
vin, roi de Hongrie, et mourut en 1 508 à Ischia.
Elle est célèbre dans l'histoire de ce pays par
ses intrigues. Elle aimait par-dessus tout l'os-
tentalion; mais il faut lui rendre cette justice,
qu'elle contribua beaucoup au progrès des arts
et des sciences en Hongrie, en y faisant venir
d'Italie des poètes, des musiciens et des peintres.
Béatrix se flattait de jouir de îa succession au
trône en écartant le fils naturel de Mathias,
Jean Comn, et en épousant quelque magnat.
C'est ce qui la fit accuser d'avoir empoisonné
le roi de Hongrie. Toutefois ses plans furent dé-
joués, et elle passale reste de ses jours en exil.
Horanyi, Mem. Huny. — Saiiibucus, Hist. Hung.
BEATRIZET OU BEAÏÎTRIZET ( NiCOlaS ) ,
dessinateur et graveur lorrain, connu aussi
sous les noms de Seatrki et Beatricetii, né
;\ Lunéville ou à Thion ville vers 1507, mort 5
Home vers 1570.
Comme beaucoup d'artistes lorrains, Beatiizet
se rendit à Rome, où il reçut les leçons d'Agos-
tino de Musi. Ses estampes sont, en général,
fort estimées, et marquées d'un monogramme qui
varie souvent, mais on domine toujours un N et
un B. Son œuvre, dans le Manuel de Ch. Le
Blanc, se compose de 109 pièces, parmi les-
quelles on remarque :
D'après Raphaël , Joseph vendu par ses frè-
res ; — la Cène; — J.-C. délivrant les ancê-
tres des limbes; — Ascension de J.-C, d'a-
près Michel -Ange; — Jérémie; — l'Annoncia-
tion; — J.-C. et la Samaritaine ; — J.-C.
tenant sa croix; — une Pietà; — la Conver-
sion de saint Paul; — le Jtigement dernier ;
— la Chute de Phaéton ; — Tityus déchiré par
levauto^ir; — d'après le Titien, J.-C. au jardin
des Oliviers ; — d'après l'antique, le Laocoon,
des statties et des bustes ; — des saints, des sain-
tes, desportraits , des sujets d'histoire, etc.; —
enfin, 42 planches pour VJJistoria de la compo-
sicion del cuerpo humano, por J. de Val-
verda; Roma, 1556, in-P. P. Ch.
cil. Le Blanc, Manuel de l'Amateur d'estampes.
BE\TSOiv (Robert), historien écossais, né
en 1742 à Dysart (Fife), mort à Edimbourg le
18 avril 1818. 11 suivit d'abord la carrière mi-
litaire, et se retira en 1 766, avec le grade de lieu-
tenant, à Aberdeen, où il consacra ses loisirs à
écrire les ouvrages suivants : A political index
to the historiés oj Great Britain et Ireland,
1 vol. in-8°, 1786; — Naval and militari/ Me-
moirs of Great Britain, from il 11 to the pré-
sent time; 3 v. in-S", 1790-1804; — View of
the mémorable action of the Ith. of July
1778; in-8", 1791; — Essay on the compara-
tive advantages of vertical and horizontal
vnndmills; in-8", 1798; — Chronological re-
BÉATRIX — BEATTIE
000
gister of both hoitses of parliament , from
1706 to 1807; 3 V. in-S", 1807.
Rose, New Biographical Dictionary .
BEATTIE [James), philosophe et poète, né à
LawTencekirk , dans le comté de Kincardine en
Ecosse, le 25 octobre 1735; mort à Aberdeen
le 18 août 1803. Il n'avait que sept ans quand il
perdit son père. Ses premières études furent
dirigées par un maître nommé Milne, bon gram-
mairien, mais doué d'assez peu de goût pour
préférer Ovide , comme auteur classique , à
Virgile. A l'âge de neuf ans, le jeune Beattie
entra au collège Mareschal , à Aberdeen, où il
obtint la première des bourses fondées dans le
but de favoriser l'éducation classique d'enfant
appartenant à des familles peu aisées. Il y étu-
dia le grec sous la direction dn principal Tho-
mas Blackwell , auteur de Recherches sur la
vie et les écrits d'Homère, de Lettres sur la
mythologie, et de Mémoires sur la cour d'Au-
guste. En 1753, après avoir parcouru le cercle
entier des études classiques, il prit le grade de
maîti'e es arts. Un emploi de maître d'école
étant venu à vaquer dans la paroisse de For-
doun, voisine de celle de Lawrencekirk, il le de-
manda, et l'obtint en août 1753. L'Éghse d'Ecosse
était alors la ressource d'un grand nombre de
jeunes gens instruits. Beattie songea à s'y faire
une position modeste , mais indépendante.
Dans ce but, il retourna passer tout un hiver
au collège Mareschal , où il suivit les leçons de
théologie du docteur Robert Pellock. Au moment
où la carrière ecclésiastique lui paraissait la
seule qu'il pût suivre, une chaire de grammaire
vintà vaquer à Aberdeen, et lui fut donnée. Deux
ans après, en 1760, ses amis lui firent obtenir
la chaire de philosopliie du collège Mareschal
d'Aberdeen. ïl eut dans ses attributions l'en-
seignement de la philosophie morale et de la
logique. Ce fut dans l'exercice de ses fonctions
qu'il publia les ouvrages dont nous donnerons
plus bas rénumération , et qui le firent hono-
rablement connaître en France, en Allema-
gne , en Hollande , en Italie , et dans d'autres
pays du continent Entre autres distinctions
flatteuses dont il fut l'objet , l'université d'Ox-
ford lui conféra le grade de docteur es lois ; il
se vit, en même temps, nommé membre de la
Société littéraire et philosophique de Manches-
ter, et correspondant delà Sociétéroyale d'Edim-
bourg. En juillet 1771, le doctem- Beattie avait
visité Londres pour la première fois, et y avait
contracté des relations avec des hommes de la
plus haute distinction, tels que lord Mandsfield,
Littleton, M. Burke. Dans un second voyjige
qu'il y fit en 1784 , il reçut du roi l'accueil le
plus gracieux, et fut gratifié d'une pension. Dès
l'année 1767, il avait épousé miss Mary Dun,
fille du docteur James Dun , directeur de l'école
de grammaire d'Aberdeen. Il en eut deux enfants,
qui étaient jeunes encore quand ils perdirent
leur mère. Ils ne devaient pas lui survivre
901 BEATTIE
longtemps. L*aîné, James Hay, mourut à l'âge
de vingt-deux ans (Voy. l'article suivant^ ; et le
plus jeune, Montagu, le 14 mars 1796, dans sa
dix-huitième année. Après la mort de son fils
aîné, en faveur de qui il avait, en 1787, résigné
ses fonctions, le docteur Beattie reprit sa chaire ;
mais aussitôt qu'il eut perdu son second fils , il
se fit nommer un substitut. A partir de cette
époque , il abandonna toutes ses anciennes rela-
tions, pour être tout entier au sentiment de son
inconsolable affliction. C'est ainsi qu'il; passa
dans la solitude les trois dernières années de sa
vie. Il termina, le 18 août 1803, une existence
qu'il avait su rendre si honorable pour lui-même
et si utile à ses semblables.
Les œuvres de James Beattie se divisent en
poétiques et philosophiques. Parmi les premières,
qui se composent de pièces variées, la plus
remarquable , sans contredit , est un petit poëme
intitulé the Minstrel or Progress of genius
(le Ménestrel, ou les Progrès du génie). C'est
je tableau des premiers effets de la muse sur un
jeune barde qui ignore encore le génie dont il est
tourmenté. Tantôt le poète futur va s'asseoir au
bord de la mer pendant la tempête; tantôt il quitte
les jeux du village pour aller écouter à l'écart et
dans le lointain le son des musettes. Le poëme
du Ménestrel est divisé en deux chants , et
chaque chant en un certain nombre de stances.
Plusieurs stances du premier chant ont été tra-
duites par Chateaubriand dans ses Considéra-
tions sur les littératures étrangères. — Les
ouvrages philosophiques de Beattie sont les sui-
vants : Essatj on the nature and Immutabi-
Uty of truth (Essai sur la nature et l'immuta-
bilité de la vérité), 1 vol. in-8°, 1770; —
Essays on poetry and music , as they affect
the mind; on laughter and ludicrous com-
positions; on the utility of classical learning
(Essais sur la Poésie et la Musique, envisagées
comme sources d'émotions pour l'àme; sur le rire
et les ouvrages de plaisanterie ; sur l'utilité des
études classiques; 1 vol. in-8", 1776; — Dis-
sertations moral and critical on memory and
imagination; on dreaming , the theory oflan-
guage ; illustrations of suhlimïty (Disserta-
tions morales et critiques sur la mémoire et l'i-
magination; sur le rêve; théorie du langage;
exemples du sublime); 1 vol. in-8"', 1790; —
Eléments of moral science (Éléments de
science morale) ; 2 vol. in-8°, 1793 : la plus
grande partie de cet ouvrage a été traduite en
français par M. C. Mallet, Paris, 1840, 2 vol.
in-8°. Ces divers ouvrages n'ont pas tous une
égale importance; le premier et le dernier mé-
ritent surtout qu'on s'y arrête, tout à la fois à
cause de leur étendue et de la gravité des
questions qui s'y trouvent traitées. — L'Essai
sur la nature et Vimmutabilité de la vérité est
une éloquente thèse contre le scepticisme. Après
avoir étabh que tous nos raisonnements se résol-
vent dans un certain nombre de premiers prin-
902
cipes, et qu'en ce qui concerne ces premiers prin-
cipes le sens commun est pour l'esprit humain
le critérium de la vérité, Beattie s'attache à
suivre le scepticisme pied à pied sur les prin-
cipales questions de la philosophie, telles que
celles de l'évid ence des sens externes, de l'évidence
des sens intimes, de l'évidence de la mémoire, du
principe de causalité , de la liberté morale, etc.
— Les Éléments de Science morale ont été
divisés par l'auteur en psychologie, théologie
naturelle , éthique , économique , politique , lo-
gique ; toutefois , la morale y tient la place la
plus considérable. Le but du philosophe est
plutôt d'application que de théorie; et ce qu'il se
propose principalement , c'est de faire servir la
doctrine du sens commun, ce critérium par
excellence de l'école écossaise, à la défense et à
la propagation des vérités morales etrehgieuses,
ébranlées par le scepticisme. Dans cette vue , il
entreprend d'asseoir sur la base du sens com-
mun la philosophie morale et la théologie natu-
relle; et, parmi les diverses questions qu'il
aborde et résout successivement, se renconti-ent
les problèmes les plus importants et les plus
graves , tels que celui de la nature du devoir et
du fondement de la morale ; celui des devoirs
religieux, sociaux, individuels, domestiques,
politiques ; enfin, la question de l'existence et
des attributs de Dieu, et celle de l'immatérialité
et de l'immortalité de l'âme. Appréciée dans
son caractère général , la philosophie de Beattie
est ime philosophie plus instructive que dls-
puteuse. C'est un système de doctiines moins
spéculatives que pratiques. Si quelquefois un
peu de profondeur s'y laisse désirer, en revan-
che il y règne une parfaite lucidité , quaUté sans
laquelle toutes les autres , la profondeur elle-
même, ne sont rien. C. Mallet.
Sir William Forbes, P^ie de James Beattie, compre-
nant un grand nombre de lettres originales de ce philo-
sophe; EàXmbourg, 1806, 2 vol.in-i".— F"te de James Beat-
tie, mise à la tète du recueil de ses poésies (poetical
ïrorks ), par A. Cellias ; London, 1823, 1 vol. in-12. — C.
Mallet, Préface annexée à la traduction des Éléments
de science morale de James Beattie ; Paris, 1840, 2 vol.
ln-8°.
BEATTiB (James-Henry), 6ïs du précédent,
naquit à Aberdeen en 1768, et mourut le lOnov.
1790. A treize ans il entra au collège Mareschal,
et en 1786 il prit les degrés de maître es arts. Il
n'avait pas dix-neuf ans quand il fut nommé
professeur de morale et de logique à l'univer-
sité d'Aberdeen. Il étudia aussi l'art de la musi-
que, et jouait bien du violon et de l'orgue ; il avait
eu l'adresse de se construire lui-même ce dernier
instrument. Ce jeune homme, d'une si belle es-
pérance, mourut d'une fièvre nerveuse à l'âge de
vingt-deux ans. On a de lui quelques écrits en
prose ou en vers (composés pour la plupart
avant l'âge de dix-huit ans), dans les mélanges
publiés en 1800 par James Beattie, avec une no-
tice sur la vie et le caractère de cet enfant prodige.
James BeatUe , Account of the Life , character and,
writings of J. Henry Beattie; Lond,, 1791.
29.
90=
BEA.TUS —
*beatï:s ( ), théologien espagnol, mort
en 789, était de l'ordre des Bénédictins , et abbé
du monastère du Val-Gabado , en Asturie. On a
de lui : Lib7-l de adoptions Ckristi filii Dei,
contre Elipandus , imprimé dans la collection
Veter. scriptor., de Pierre Stevart; — im
Commentarium surV Apocalypsis de saint Jean,
qui n'a pas été imprimé.
; Mablllon, Acta Sanctorum ordinis Sancti Benedicti.
* EEATCS (Rhenamis), philosophe allemand,
dont le véritable nom est Bild, né à Schelestadt
en 1485, mort à Strasbourg en 1S47. Il a donné
la première édition de Velléius Paterculus (His-
toria romana) ; Bàle, 1520, in-4°, d'après un
ancien manuscrit de l'abbaye de Marbach. Il
lui tloit aussi la première édition des œuvres de
Tertullien; Bàle (Froben), 1521, in-fol., avec une
préface et des notes.
Sax, Onomasticon, t, III, p. 35.— Vossius, Hist. latin-,
t. III. — Baillet, Jugements des savants , t. Il, p. 137.
* BEATUS { Gabriel ) , théologien et mathé-
maticien italien , né en 1607, mort le 6 avril
1673. n entra dans l'ordre des Jésuites, et fut
successivement professeur de philosophie, de
théologie et de mathématiques. Il a laissé : Usus
speculi plani ; — Natura inarctum coacta; —
Sphœra triplex; — Quœstiones morales.
Alegambe, Bibliotheca Scriptorum Societatis Jesu.
*BEATCS (George), jurisconsulte allemand,
natif de Géra , vivait dans la première moitié du
dix-septième siècle. On a de lui : Très centuriae
Scntentiarum Saxonicarum definitivarum in
■matrimonialibus , 1608; — Centuria X de
Contractibus, 1609; — Centurias X de Testa-
mentis et Successïonibus , 1609; — CenturLv
VII Sententiaritmdefmitivaruin Saxonicarum
judicialium, 1010; — Sententix definitlvae
Saxonicas dicasteriorum Lipsiensis, Witteber-
gensis et Jenensis; — Decisiones antinomia-
rumfeudalium ; — Centuriœ XSententiarum
definitivarum Saxonicarum deCriminalibus,
— Beatus donna en 1613 une traduction en
latin d'un ouvrage intitulé Liber Azoti, scilicet
AurelîxpMlosophorum materiam primom et
lapidem philosophorum explicantes; et en
1619, une traduction en allemand du Virinveyi-
tns de Mich. Maier.
.Tdcber, JlUjemeines GelehrtcnLexicon.
* BEAUBOURG ( Pierre Trochon de), acteur
de la Comédie-Française vers 1692 , mort le 17
décemJ)re 1725. Il succéda à Baron, qu'il ne par-
vint pas à faire oublier. Son jeu était outré; et
l'on disait que c'est d'après lui que le Sage a
tracé ce portrait dans Gil Blas : «■ Vous devez
« être charmé de celui qui a fait le personnage
« d'Énée. Ne vous a-t-il pas paru un grand
« comédien , un acteur original ? Fort original ,
« répondit le censeur : il a des tons qui lui sont
« particuliers, et il en a de bien aigus. Presque
« toujours hors de la nature, il précipite les pa-
<c rôles qui renferment le sentiment, et appuie
« sur les autres. Il fait même des éclats sur des
BEAUCHAMP 904
« conjonctions. Il m'a fort diverti, et particuliè-
« rement lorsqu'il exprimait à son confident la
« violence qu'il se faisait d'abandonner sa priri-
n cesse. On ne saurait témoigner de la douleur
« plus conuquement. »
Lemazurier, Gai. hist. desact. du Théâtre-François.
BEAUBRUEiL. (Jean de), avocat à Limoges,
composa et fit jouer en 1582 Atilie, ou AtiUus
Régulus, l'une de nos plus anciennes tragédies ;
Limoges, 1582, in-8".
l,a Croix (lu Maine, Biblioth. franc.
*BEAUBRUN, et non BOBRUi\', nom com-
mun à trois peintres :
Henri et Charles, nés à Amboise au com-
mencement du dix-septième siècle , ti-availlaient
tous les deux aux mêmes porti'aits. Henri mou-
rut académicien à Paris en 1677. On a d'eux :
Marie • Thérèse , infante d'Espagne, reine de
France , gravé par N. Poilly ; — Marie-Jeanne-
Baptiste de Savoie, gravé par Van Schuppen,
1666; — Anne-Marie d'Orléans, duchesse de
Nemours , gravé par Nanteuil ; et d'autres por-
traits datés de 1654, 1657, 1661 et 1662.
Louis , originaire aussi d' Amboise , peintre de
portraits, vivait à Paris vers 1640.
Helnccken, Dictionnaire des Artistes.
BEAUCAiRE DE Beguillon (François), sa-
vant théologien, né en 1514 au château de Cresta
(Bourbonnais), mort en 1591. Il fut d'abord pré-
cepteur du cardinal Charles de Lorraine , qu'il
accompagna à Rome, et qui lui céda l'évêclié de
Metz. Il le suivit encore au concile de Trente , et
y parla avec beaucoup d'éloquence et de zèle
contre les prétentions des ultramontains , et sur
la nécessité delà réforraation. Beaucaire se retira
en Bourbonnais , après s'être démis de son évê-
ché. C'est là qu'il composa ses Rerum Gallica-
rum commentaria, ab anno 1541 ad annum
1362; Lyon, 1625, in-fol. On a encore de lui :
De in/antium in matrum uteris sanctifica-
tions ; Paris, 1565 et 1567, in-8° ; il y réfute cette
assertion des calvinistes, que les enfants des fi-
dèles sont sanctifiés dans le sein de leur mère,
n a laissé aussi quelques pièces de vers que l'on
trouve dans les Delicias poetarum Gallorum il-
lustrium. Son Histoire de France ne parut
qu'après sa mort, comme il l'avait désiré; on y
ti-ouve un discours sur la bataille de Dreux , im-
primé d'abord séparément à Brescia, 1 563, in-4°.
Elle renferme les événements principaux <le son
temps , qu'il décrit avec plus de détail que d'im-
partialité. Huet dit « que ce prélat, attaciié d'a-
bord au connétable de Bourbon et à d'autres
grands seigneurs , n'a pas mis beaucoup de soin
à cacher sa passion et ses affections ; que son
savoir était assez superficiel , et qu'il donne plu-
sieurs étymologies qui sont de véritables fa-
daises. »
'SaWXst, Jugements des Savants.— Dtiverdier et La
Croix du Maine, Biblioth.. franc.
* BEAUCHAMP, célèbre danseur français, mort
en 1695, composa des ballets d'opéra. Louis XIV
905
BEAUCHAMP
906
le prit pour sou uiaitre de danse. J.-J. Rousseau
parle avec éloge des talents chorégraphiques de
cet artiste.
Biographie universelle (édition belge).
BEAUCHAMP (AZ/onse de), littérateur, né
à Monaco en 1767, mort le 1" juin 1832. Son
père, chevalierde Saint-Louis etmajorde la place
de Monaco, le fit en 1784 entrer au service deSar-
daigne en qualité de sous-lieutenant dans un ré-
giment de marine. A cette époque, il régnait déjà
en France une grande l'ermentetion dans les es-
prits , et l'on pouvait pressentir la lutte terrible
qui allait s'engager avec le parti du privilège et
celui de l'égaUté, et ameuter l'Europe entière
contre le parti vainqueur. Lorsque la guerre
éclata entre le roi de Sardaigne et la république
française, Beauchamp, qui se trouvait au ser-
vice du prince, refusa de marcb er contre la France.
Ce refus honorable fut puni de plusieurs mois
d'emprisonnement. Rendu à la liberté , Beau-
champ vint à Paris, et bientôt après son arrivée
il entra dans les bureaux du comité de sûreté
générale. Il y remplit des fonctions subalternes
jusqu'au 9 thermidor, où il prit parti contre Ro-
bespierre. Lorsque le Directoire fut établi, Beau-
champ passa dans les bureaux du ministère de
la police , où il fut chargé de la surveillance de
la presse. C'est là qu'il forma le dessein d'écrire
une Histoire de la Vendée. Sa position lui per-
mettait de compulser des matériaux nombreux ,
détaillés et secrets , conservés dans les cartons
du ministère. Il en profita, dit-on, amplement,
et se fit , par là , beaucoup d'ennemis. Sans vou-
loir discuter ici aucun fait en particulier, nous
nous contenterons de dire seulement que les
cartons d'un ministère sont une source trop sou-
vent empoisonnée de faux renseignements , pour
qu'un historien qui respecte sa mission y puise
avec sécurité. Beauchamp s'occupa de cet ou-
vrage pendant plusieurs années , et il en publia
les premières éditions en 1806, 3 vol. in-8°. Son
livre obtint un véritable succès. Il y a dans ce
drame un spectacle si saisissant pour l'imagina-
tion , et dans cette lutte contemporaine quelque
chose de si héroïque , que le lecteur oublie qu'il
touche à la réalité, et croit voir sous ses yeux un
combat de géants. Sous le ministère Fouché ,
Beauchamp , accusé d'avoir indiscrètement con-
sulté , pour son ouvrage , les matériaux qui lui
étaient confiés , fut privé de son emploi au mi-
nistère. La troisième édition fut saisie au moment
où elle allait paraître; et plus tard, en 1809,
Beauchamp fut arrêté, puis exilé à Reims. D ne
put rentrer dans la capitale qu'en 1811, et après
s'être engagé , par écrit , à ne plus rien publier
sur la politique contemporaine. Il obtint alors ,
dans les droits réunis , une place qui lui permit
de s'occuper de travaux littéraires. Esprit actif
et laborieux , Beauchamp profita des loisirs que
lui laissait cette sinécure , et publia successive-
ment un grand nombre d'ouvi'ages. A l'époque
de la Restauration, en 1814, Beauchamp perdit
j sa place aux di-oits réunis , obtint une petite
pension dont il a joui jusqu'à sa mort, et qui a été
conservée à sa veuve. Beauchamp avait conçu et
exécuté presque seul le travail si utile des TaôZes
du Moniteur. Il eut aussi une part très-active
à la Biographie moderne; Leipzig (Paris), 4
vol. in-S"; à la Biographie universelle, publiée
par les frères Michaud à la Gazette de France
(années 1811-1813), et au Drapeau blanc.
Outre son Histoire de la Vendée, on a de lui :
le Faux Dauphin, 1803, 2 vol. in-12 ; — His-
toire de la conquête et des révolutions du Pé-
rou; Paris, 1807, 2 vol. in-8°; — Biographie
des jeunes gens (avec Durozoir, Durdent et au-
tres gens de lettres) ; Paris, 1813, 3 vol. in-12;
ibid., 1823, 4 vol. in-12; — Histoire des mal-
heurs et de la captivité de Pie VII, sous le
règne de Napoléon Btionapar te ; Paris-, 1814,
in-12; ibid., 1815, in-12; ibid., 1823, in-12; —
Vie politique , militaire et privée du général
3Ioreau ; Paris , 1814, in-8°; — Histoire du
Brésil, depuis sa conquête en 1500 jusqu'en
1810; Paris, 1815, 3 vol. in-8°; — - Catastrophe
de Murât, etc.; Versailles , 1815 , in-8°; — la
Duchesse d'à ngoulême à Bordeaux; Versailles,
1815, in-8° ; — Histoire des deux faux Dau-
phins ;Vdiris , 1818, 2 vol. in-12 ou 1 vol. in-8°,
— Mémoires du comte de Rochecotte, rédigés
sur ses, papiers et sur les notes de ses princi-
paux officiers ; Paris, 1818, in-8°; — Vie d'Ali-
Pacha, vizir de Janina; Paris, 1822, 1 vol.
in-8° avec portrait; seconde édition, même an-
née ; — Histoire de la révolution du Piémont,
et de ses rapports avec les autres parties de
l'Italie et avec la France; Paris, 1821, in-8°;
et 2^ partie : De la révolution du Piémont, ré ■
digésur des mémoires secrets, avec une réfuta-
tion de l'écrit intitulé De la révolution pié-
montaise (du comte de la Rosa) ; Paris, 1823,
in-8°; — De la révolution d'Espagne et de son
10 août , 2^ édit. ; Paris, 1822 ; — Vie de Jules-
César, suivie du tableau de ses campagnes ,
avec des observations critiques; Paris, 1823,
in-S" ; — Vie de Louis XVIII, roi de France et
de Navarre; Paris, 1821, in-8°; seconde édi-
tion, 1824, m-12; troisième édition, 1824, 2 vol:
in-8°, avec deux gravures; — Réfutation sur
l'écrit Intitulé Coup-d'œil sur l'état poli-
tique du Brésil, etc.; Paris, 1824, in-8°; —
Critique historique, avec des observations lit-
téraires sur l'ouvrage du général Ségur, in-
titulé Histoire de Napoléon; Paris, 1825, in-8°.
On a attribué avec raison à Beauchamp les Mé-
moires imprimés sous le nom de Fouché.
Le Bas, Dictionii. encyclop. de la France. — Biogr.
des Conternp.
BEAUCHAMP ou BEA ucuAMPs (Joseph),
astronome français, membre de l'Institut, né à
Vesoul le 29 juin 1752, mort à Nice le 19 no-
vembre 1801. n se destina d'abord à l'état reli-
gieux , et entra dans l'ordre des Bernardins en
1767. Mais son goût pour l'astronomie lui fit
907 BEAUCHAMP —
suivre les leçons de Lalande, dont il devint l'ami,
et bientôt l'un des élèves distingués. Dès 1774,
son oncle Miroudot , évêque de Babylone, l'avait
destiné à êtie son grand vicaire. Beauchamp par-
lit en 1781 pour aller remplir ses fonctions dans
le Levant, et en même temps y faire des obser-
vations astronomiques. Il passa d'abord à Alep ,
et de là se rendit à Bagdad. En 1784 il alla à
Bassora, et en 1786, en Perse. La révolution le
fit revenir en France en 1790, après avoir rendu
les plus grands services aux sciences comme
astronome, comme géographe et comme anti-
quaire. Ses longs et pénibles travaux sont consi-
gnés dans le Journal des Savants de 1782,
1784, 1785, 1787, 1788 et 1790. Beauchamp resta
dans sa famille jusqu'en 1795, époque à laquelle
le gouvernement le nomma consul à Mascate , en
Arabie. Il partit en 1796, et arriva à Constanti-
nopleenl797. Il se rendit de là sur les bords delà
mer Noire, y fit des observations topographiques,
etrectifia quelques erreurs qui existaient dans les
cartes de cette mer. Il allait passer à Mascate,
quand le général Bonaparte, chef de l'expédition
d'Egypte, l'appela dans cette contrée. Beauchamp
s'y rendit en 1798 , et travailla avec les savants
employés dans cette expédition. Ses travaux sont
consignés' dans les Mémoires de l'Institut du
Caire. En 1799, il fut chargé par le général en
chef d'une mission secrète pour Constantinople.
Il partit; mais, à peine sorti du port d'Alexan-
drie , il fut pris par les Anglais , et livré au sul-
tan comme un espion. On voulait d'abord le faire
périr ; mais sur l'intervention des ambassadeurs
d'Espagne et de Russie , il en fut quitte pour une
captivité très-dure dans un château-foit sur les
bords de la mer Noire. La liberté lui fut rendue
en 1801. Le général Bonaparte , alors premier
consul, le nomma commissaire des relations com-
merciales à Lisbonne. Beauchamp apprit cette
nomination avant son retour ; mais à peine arrivé
à Nice , il y mourut.
On a de lui : Voyage d'Alep à Bagdad, dans le
Journal des Savants, année 1785; — Observa-
tions faites à Bagdad, et notices sur les Turcs et
les Arabes; ibid., 1785; — Voyage de Bagdad
à Bassora, le long de l'Euphrate; ibid., 1785;
— Mémoire sur les antiquités babyloniennes
qui se trouvent aicx environs de Bagdad, ibid.,
1790 ; — Relation d'un voyage en Perse; ibid.,
1 790 ; — Réflexions sur les mœurs des Arabes
ilànslQ Journal encyclopédique, ibid., 1793; —
Relation historique d'un voyage de Constanti-
nople à Trébisonde, dans la Décade philoso-
phique, an V ; — Notice sur la Perse, dans la
Correspondance astronomique du baron Zach ,
1800.
Lalande, Notice historique sur Beauchamp, dans les
mémoires de l'Institut (Sciences morales et politiques),
t. IV, p. S.
BEAUCHAMP. Voy. Moricheau-Beauchamp.
BJEAUCHAMPS {Pierre-François Godau de),
liltérateur, né à Paris en 1 G89, et mort dans cette
BEAUCHATEAU 903
ville le 12 mars 1761. Il débuta dans la littérature
théâtrale, et fit représenter en 1721 la Soubrette,
comédie en un acte, qui fut suivie de dix
autres pièces tombées bientôt dans l'oubli (le
Jaloux, Arlequin amoureux par enchan-
tement, le Portrait, le Parvenu, les Effets
du dépit, les Amants réunis, le Bracelet, la
Mère rivale, la Fausse Inconstance). Outre ces
pièces , on a de lui : les Amours d'Ismène et
d'Isménias, traduit du grec en français; la
Haye (Paris, Coustelier), 1743, petit in-8° : c'est
une traduction libre d'un roman grec d'Eusta-
thius , qu'il ne faut pas confondre avec le célèbre
Eustathe, évêque de Thessalonique et savant
commentateur d'Homère; on a donné une belle
édition de la traduction de ce roman , Paris, 1797,
in-4°, figures enluminées; Lélio Carani l'a tra-
duit en italien, Venise, 1560, in-8"; — autre
roman grec ( les Amours de Rhadanthe et de
Dosïclbs), de Cyrus -Théodore Prodrome, tra-
duit en français, 1746, in-12; — Recherches
sur les théâtres de France, 1735,in-4° etin-8",
3 volumes : Beauchamps ne s'est pas borné à com -
piler les titres des pièces de théâtre , il y a joint
des particularités sur la vie des comédiens fran-
çais ; — Bibliothèque des théâtres, contenant
le catalogue alphabétique des pièces drama-
tiques , opéras-parodiés et opéras-comiques ,
le temps de leur rep7'ésentation, avec des anec-
dotes sur les pièces, les auteurs, musiciens et
acteurs; Paris, 1746; — Lettres d'Héloïse et
d'Abailard, en vers français faciles, mais pro-
saïques; 1737, in-8°; — le Roman de Funes-
tine; Paris, 1737, in-12. Enfin on lui attribue
Y Histoire du prince Apprius (Priape); la
Haye ( Lyon ) , 1722 , et Constantinople ( Paris ) ,
1728, in-12; et Bipporhia , hhtoire galante,
divisée en 3 livres, avec une préface très-intéres-
sante ; Lampsaque ( Paris ) , 1748, petit in-8°. '
Le Bas, Encycl. de la France. — Biographie des Con-
temporains .
* BEAiTCHAMPS {Raphaël de), historien
français, de l'ordre des Bénédictins, vivait à
Marchiennes dans la première moitié du dix-sep-
tième siècle. On a de lui : Synopsis historix
merovingicx, scUicet historia succincta de
gestis et successione regum Francorum qui
merovingici dicti, ab Andréa Sylvio cons-
cripta, nuncprolegomenis, appendicibus, no-
tationibus etparalipomenis illustrata ; Douay,
1677, 2 vol. in-4°.
Lclong, Bibl. Hist. de la France, édition de Fontcttc.
* BEAUCHATEAU ( François Ciiastelet de ),
acteur delà Comédie-Française, mort en 1665.
Il débuta en 1633 à l'Hôtel de Bourgogne , dans
la Comédie des Comédiens, tragi-comédie de
Gougenol. On le reçut pour les seconds rôles
ti'agiques et comiques; mais il paraît que par
la suite il s'éleva jusqu'aux premiers, o\\ bien
que celui de Rodrigue dans le Cid fut alors re-
gardé comme un second l'ôle. Il est certain que
Beauchàteau le Jouait, puisque, dans l\hn-
909
BEAUCHATEAU — BEAUCLAS
9J0
promptu de Versailles, Molière critique la ma-
nière ampoulée et peu naturelle dont cet acteur
débitait les stances fameuses.
Peut-être ne le jouait-il que comme double de
Floridor, on pendant quelque indisposition de cet
acteur célèbre. On croit qu'il créa le rôle d'Aï-
cippe dans le Menteur.
Lemazurier, Gai. hist, des act, du Théâtre- Français.
BEAUCHATEAC ( François-MathieuCHASTE-
i,ET DE ), poète, fils du précédent, naquit à Paris
le 8 mai 1645, et mourut vers la fin du dix-sep-
tième siècle. Dès l'âge de huit ans il fut mis au
rang des poètes. La reine, mère de Louis XIV, le
cardinal Mazarin, le chancelier Séguier, et les
premiers personnages de la cour, se faisaient un
plaisir de converser avec cet enfant. Il n'avait
que douze ans lorsqu'il publia un recueil de ses
poésies, in-4°, sous ce titre : la Lire du jeune
Apollon, ou lamiise naissante du petit Beau-
château, avec les portraits en taille-douce des
personnes qu'il y célébrait; Paris, 1657, 1650,
in-4°. Environ deux ans après, il passa en An-
gleterre avec un ecclésiastique apostat, qui le pré-
senta à Cromwell. On raconte que son compagnon
le mena ensuite en Perse, et que depuis lors on
n'entendit plus parler de lui.
Claude Sainte-Marthe, Lettres sur divers sujets de
piété, de morale et de conduite ; Paris, 1709, 2 vol.
in-12,
'KE.ÈLVC^kT'^k.v { Hippolyte Chastelet de),
frère du précédent, entra en 1665 dans la con-
grégation des Pères de la doctrine chrétienne, y
professa les humanités avec succès, et se fit re-
marquer par son talent commeprédicateur. Mais,
inconstant comme son frère, il quitta la congré-
gation en 1672, et se rendit en Angleterre, où il
embrassa le protestantisme en 1675. Il devint mi-
nistre anglican, et nedémentit point, dans sa nou-
velle religion , l'opinion qu'il avait donnée de soq
talent pour la chaire. On lui attribue un Abrégé
de la vie du maréchal de Schomberrj, imprimé
à Amsterdam en 1690, sous le nom de Lu-
sancy, sous lequel il s'était caché lors de sa
fuite en Angleterre.
Le Bas, Dict. encycl. de la France,
BEAUCHÊNE (Edme-Pierre Cuanvot de),
médecin français, né en. 1748 à Ville-Franche,
près de Joigny, mort à Paris le 24 décembre
1824. Après avoir suivi pendant quelques an-
nées la carrière des armes , Beauchène l'aban-
donna pour se livrer à l'étude de la médecine.
Reçu docteur à Montpellier, il vint s'établir
à Paris, où il ne tarda pas à être nommé
médecin des écuries de Monsieur. Beauchène
embrassa les principes de la révolution , et fût
en 1789 élu membre de la commune de Paris.
Mais, effrayé de la marche que prenait la ré-
volution, il se retira dans une terre qu'il avait
aux environs de Sens. Quoiqu'il fût membre
de la société populaire de cette ville, et qu'il
assistât régulièrement aux séances afin de ne
pas devenir suspect, il ne prit part à aucune dé-
libération. Cependant, lorsqu'il fut question d'en-
voyer ime adresse à la convention pour la féli-
citer à l'occasion de la mort de Louis XVT,
Beauchène s'y opposa de tout son pouvoir ; ce
qui lui valut quelques mois de prison. Après le
9 thermidor , il revint à Paris, et s'y livra de
nouveau à l'exercice de la médecine. Sous
l'empire, il fut nommé médecin en chef du Gros-
Caillou , médecin du coi-ps législatif, de l'École
normale, etc. Sous la restauration il devint
médecin consultant de Louis XVLII. Reçu mem-
bre de la Société de médecine, il fit partie de la
commission chargée de présenter un rapport sur
l'enseignement médical. Tourmenté depuis quel-
que temps par les douleurs de la pierre, il suc-
comba à cette maladie. Outre les articles dans
la Quotidienne et dans différents journaux, on
a de Beauchène : De V Influence des af-
fections de Vàme dans les maladies nerveuses
des femmes (Paris, 1781, in-8°; réimprimé en
1783 et 1798, et traduit en allemand ; Leipzig,
1784, in-8°); — Observation sur une maladie
nerveuse avec complication d'un sommeil
tantôt léthargique, tantôt convulsif; ibid.,
1786, in-8">; — Maximes, reflexions et pensées
diverses ;\Uà., 1817, 1818, 1819,1821.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Callisen , Med,
Schrift. Lexicon. — Mémoires de V Académie royale-de
médecine. I, 232.
* BEAUCHESNE «E GAUJN , navigateur
français, commanda, en 1698, une expédition
partie de la Rochelle pour les mers du Sud. Le
6 juin 1699, il débarqua dans la baie d'Esper-
lan, à la Terre-de-Feu ; deux jours après, il
mouillait au détroit de Magellan. Là, il prit pos-
session, au nom du roi de France, d'une île-qu'il
appela île Louis-le-Grand. Il franchit ensuite le
détroit, et longea les côtes du Chilj; mais il
tomba au milieu de boucaniers espagnols; il
s'ensuivit un engagement où il perdit quelques-uns
de ses gens. A Arica, il fut obUgé de payer
une contribution de 50,000 couronnes à des fli-
bustiers français qui y étaient établis. Ce fut le
19 janvier 1701 , après avoir tourné lecapHorn,
qu'il découvrit l'île Beauchène (52° 50' sud de
latitude et 60 lieues est de la Terre-de-Feu).
La même année, il revint à la Rochelle.
Wood, CrMîzin? P^otjage ; Londres, |718. — Navigation
aux terres Australes .
BEAUCLAIR (P.. L... DE ), littérateur, ;né à
l'île de France en 1735, mort le 11 mai 1804. Il
futdirecteur d'un institut d'éducation, et conseiller
du landgrave de Hesse-Darmstadt. On a de lui :
Anti-Contrat social, ou réfutation du Contrat
social; la Haye, 1742, in-8°; — Histoire de
mademoiselle de Grisoles, écrite par elle-
même ; Londres, 1770, in-8°; — Histoire de
Pierre III, empereur de Russie, avec plusieurs
anecdotes singulières; 1774, in-8°; — Cours de
Gallicismes; Francfort, 1794-96, 3 vol. in-8°.
Quérard, la France littéraire.
BEAUCLAS ( G.-H. de), lexicographe français,
vivait vers le mUieu du dix-huitième siècle. Il
était lieutenant général de la connétablie et de
911 BEAUCLAS
la maréchaussée de France. Ou a de lui : Dic-
tionnaire universel , historique, chronologi-
que, géographique et de jurisprudence civile,
criminelle et de police des maréchaussées
de France; Paris, 1748, 4 vol. in-4°.
Journal des Savants, 1748, 1750.
* BEAtrcLERC {Diane), femme peinti-e an-
glaise, vivait à la fin du dix-huitième siècle. C'est
elle qui fit les dessins de la magnifique édition
de Léonore, traduction de Spencer.
Nagler, AlUjemeines Gelehrten- Lexicon.
BEAUCOVR ( GiLLOT DE ). Voy. GOMEZ DE
Vasconcelle.
* BEAUCOUSIN ( Christophe-Jean-Fran-
çois), jurisconsulte et biographe, né àNoyonen
1723, mort à Paris en 1798. Après avoir passé
presque toute sa vie à recueillir des livres et des
manuscrits , particulièrement sur l'histoire litté-
raire, il mourut sans avoir mis au jour aucun
ouvrage important. La table des auteurs de la
Bibliothèque historique de France donne la
liste suivante des écrits inédits de Beaucousin :
les Vies d'Antoine le Conte, d.e Jean d'Artis,
de Bonaventure Fourcroy, de Nicolas de Ra-
mel, de Philibert Belorme ; les Éloges de
J.-B. Hatté, de Loiseau, de Mauléon, de
Jacques et Pierre Sarasin ; — Ia Notice des ou-
vrages de Charles du Moulin , jurisconsulte ;
— V Histoire des Hommes illustres de Noyon .
': FjelODg, Biblioth. fiist. de France.
* BEA.UPILS [Guillaume ), jésuite, néà Saint-
Flour ( Auvergne ) le 5 février 1674, mort à ïou-
lousele 30 novembre 1757. La prédication, lacom-
position de quelques ouvrages ascétiques, et la con-
fession, ministère pour lequel il avait un goût
particulier, remplirent presque toute sa vie.
Outre quelques oraisons funèbres, on a de lui :
Vie de madame de Lestonac, 1 742, in-l 2 ; — Vie
de madame de Chantai, 1745 ; — Lettres sur
le gouvernement des maisons religieuses ;
Paris, 1750, in-12.
Chaudon et Delandine, Dict. fiistor.
* BEACFILS ( F... ), prêtre et poète français,
vivait vers la fm du dix-septième siècle. On a de
lui : Épithalame ou chant nuptial des noces
de l'Agneau, divisé en douze chants; Paris,
1682, in-4°.
, Catalogue de la Bibl. imp.
BEAUFFKEMONT. Voy. BaDFFREMONT.
*BEAUFORT ( ... DE ), peintre français, vivait
dans la seconde moitié du dix-huitième siècle.
Il peignait des sujets historiques. En 1771 , il
exposa Brutus jurant sur le cadavre de Lu-
crèce, tableau qui excita une grande admiration.
Nagler, Neues Allgemeines Kûnstler-Lexicon.
BEAVFORT ( Henri de ) , cardinal-évêque de
Winchester, et frère de Henri rv, roi d'Angle-
terre, mort le 11 aviil 1447. Il fut trois fois
chancelier d'Angleterre, et employé dans les né-
gociations les plus importantes. Légat du pape
Martin V en Allemagne, il prêcha la croisade
contre les hussites en Bohôme; et il fut un des
- BEAUFORT 912
juges du tribunal qui condamna la Pucelle d'Or-
léans. En 1430, il couronna dans l'église Notre-
Dame de Paris le jeune Henri VI, son élève,
fit assassiner son neveu le duc de Glocester, et
mourut six semaines après ce meurtre. Shaks-
peare, dans sa tragédie de Henri VI ( acte III,
scène 3 ), donne de ce prélat criminel un portrait
d'après nature.
Godvin , De episcopis fFintlton. — KubétX, Histoire
des Cardinaux.
BEAUFORT (Marguerite ), comtesse de Ricii-
mond et de Derby, naquit en 144t à Bletshoe
(comté de Bedfort ), et mourut en 1509. Elle
était fdle de Jean Beaufort, duc de Sommerset,
épouse d'Edouard , comte de Riclimond, beau-
frère du roi Henri VI. A dix-sept ans elle de-
vint mère d'un fils qui fut roi d'Angleterre sous
\e nom de Henri VU. Le comte de Richmond
étant mort, elle épousa successivement sir Henri
Strafford et Thomas lord Stanley, ensuite comte
de Derby, qui la laissa veuve en 1504. Margue-
rite était d'une dévotion extrême, et avait une
profonde pitié pour les pauvres, à qui elle faisait
toutes sortes de libéralités. Elle se plaisait sou-
vent à dire que si les princes de la chrétienté
voulaient entreprendre une nouvelle croisade
contre les Turcs, leurs ennemis communs, elle
suivrait gaiement l'armée en qualité de blanchis-
seuse. On lui doit la fondation des collèges du
Christ et de Saint-Jean , et l'agrandissement de
l'université de Cambridge. Selon Walpole, on a
d'elle : the Mirror of gold to the sinful
soûl, traduit en anglais d'après une traduction
française de Spéculum aureum peccalorum ,
1322; — la traduction du quatrième livre de
Vlmitation.
Waipole, Catalogue of royal and noble Autfiors.
BEAUFORT ( dom Eustuchc DE), religieux
de l'ordre de Cîteaux, né en 1635, mort le 22
octobre 1709. Il embrassa la vie monastique
malgré sa vocation, mais pour satisfaire sa vanité
et celle de sa famille. Il n'avait que dix-neuf ans
lorsqu'il fût nommé à l'abbaye de Sept-Fonts,qiii
appartenait à l'ordre de Cîteaux. Il vécut d'abord
dans le luxe, la mollesse et les désordres les plus
scandaleux; puis en 1663, touché d'un repentir
subit, il proposa à ses moines d'abjurer comme
lui leurs erreurs, et de se soumettre à une aus-
tère réforme. Ces propositions furent très-mal
accueillies: les religieux lui suscitèient d'amers
déboires, et finirent par l'abandonner. Dom
Eustache rebâtit alors son couvent, et bientôt,
à l'exemple de Rancé, il y réunit une nouvelle
famille, qu'il soumit aux règles les plus dures.
On disait même à ce sujet : « La Trappe a plus
de réputation, mais Sept-Fonts est plus austère. »
Vlllefort, f^ie des saints Pères du désert d'Occident,
t. II. — Herinont, Histoire de l'établissement des ordres
religieux. — Helyot, Histoire des ordres monastiques,
militaires, etc.
BEAUFORT ( François de Vendôme, duc de),
fils de César de Vendôme, et petit-filsde Henri IV,
naquit à Paris en janvier 1616, et mourut le 25
913
BEAUF.ORT
914
juin 1669. Il servit fort jeune dans les armées,
et sous le ministère du cardinal de Richelieu , à
l'époque de la guei-re générale qui éclata contre
la maison d'Autriche ; il se montra avec distinc-
tion à la bataille d'Avein , aux sièges de Corbie
(1636), de Hesdin (1639) et d'Arras (1640). Il pa-
raît que le duc de Beaufort avait été dans le se-
cret des projets de Cinq- Mars, car il se sauva
en Angleterre au moment où le cardinal com-
mença à poursuivre ceux qui avaient trempé
dans cette conspiration. Le duc de Beaufort re-
vint en France après la mort du cardinal. Quand
la régence commença (1643), il eut toute la con-
fiance d'Anne d'Autriche. Il se déclara le protec-
teur de la cour contre le duc d'Orléans et le
prince de Condé, qui se faisaient redouter de la
reine. Bientôt sa vanité le rendit importun et in-
commode. Quand il vit baisser son crédit auprès
d'Anne d'Autriche, il entra dans la cabale des
importants. Alors il essaya d'humilier et de
blesser la régente par son manque de respect et
ses grossiers procédés. Anne d'Autriche, ennuyée
de tant de présomption et de folie , le fit enfer-
mer au château de Vincennes , d'où il parvint à
s'échapper en 1649. C'était l'époque de la Fronde,
et le duc de Beaufort, irrité contre la cour, se
rangea du côté des mécontents. Il devint, avec le
prince de Conti et les ducs de Longueville,
d'Elbeuf et de Bouillon, l'on des chefs des Pari-
siens. Voltaire a porté sur le rôle que joua le
duc de Beaufort un jugement sévère : « Le duc
de Beaufort -Vendôme, dit-il, petit- fils de
Henri IV, l'idole du peuple et l'instrument dont
on se servit pour le soulever, prince populaire
mais d'un esprit borné , était publiquement l'ob-
jet des railleries de la cour et de la Fronde même.
On ne parlait jamais de lui que sous le nom de
roi des halles. Une balle lui ayant fait une con-
tusion au bras, il disait que ce n'était qu'une con-
fusion. » (Voltaire, Siècle de Louis XIV). Il alla
se loger rue Quincampoix, se fit marguillier de
Saint-Nicolas des Champs , et il essaya par ses
manières et son langage de mériter le titre de roi
des halles. L'anecdote suivante peut nous donner
une idée de l'étourderie et de la vanité' du duc
de Beaufort. Il demanda un jour au président
Bellièvre s'il ne changerait pas la face des af-
faires en donnant un soufflet au duc d'Elbeuf :
« Je ne crois pas, lui dit gravement le magistrat,
que cela puisse changer autre chose que la face
du duc d'Elbeuf. » Au moment où le prince de
Condé commença la guerre civile, le duc de
Beaufort devint un de ses lieutenants. C'est alors
qu'éclata entre lui et son beau-frère le duc de
Nemours une inimitié violente. Ils s'appelèrent
en duel, ayant chacun quatre seconds. Le duc de
Nemours fut tué d'un coup de pistolet par le
duc de Beaufort, et le marquis de Villars, qui se-
condait Nemours , tua son adversaire Héricourt ,
qu'il n'avait jamais vu auparavant. Quand
Louis XIV revint à Paris (1652), le duc de Beau-
fort se souniit à l'autorité royale, et ne prit au-
cune part à la guerre civile , que le prince de
Condé devait continuer pendant plusieurs an-
nées encore. Plus tard, on voit le duc de Beau-
fort à la tête des flottes de Louis XIV. En 1664
et 1665, il fait plusieurs expéditions contre les
corsaires d'Afrique. En 1666 , il commande les
vaisseaux français qui devaient se joindi-e aux
Hollandais pour combattre l'Angleterre. Enfin,
en 1669, il va secourir les Vénitiens attaqués
par les Turcs dans l'île de Candie. « Le roi de
France , dit Voltaire, donna inutilement aux au-
tres princes l'exemple de secourir Candie. Les
galères et les vaisseaux nouvellement construits
dans le port de Toulon y portèrent sept mille
hommes, commandés par le duc de Beaufort;
secours devenus trop faibles dans un si grand
danger, parce que la générosité française ne fut
imitée de personne Ce secours ne servit qu'à
retarder de quelques jours la prise de Candie, et
à verser du sang inutilement. » Le duc de Beau-
fort périt dans une sortie, et le grand vizir
Kiuperli entra par capitulation dans la ville, qui
n'était plus qu'un monceau de ruines.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. — So-
rcl. Histoire de la Monarchie française sous Louis XI f^.
— Anselme, Histoire yenérale et chronologique des
grands officiers de la couronne, t. I, p. 199. — Masca-
roD, Oraison fiméb. du duc de Beauf. — La Rochefou-
cauld, Mémoires.
BEAUFORT ( HenH-Emest Grout, chevalier
DE ), voyageur français , né à Aubevoye ( Eure )
le 25 février 1798, mort le 3 septembre 1825.
En 1812 , il entra à l'École de marine de Tou-
lon , et parcourut le Levant pendant trois années.
Son esprit observateur et son caractère entre-
prenant le portaient vers l'étude de la géographie,
et surtout vers les voyages de découvertes. L'ex-
pédition de Mungo-Park attirait alors sur l'Afrique
l'attention de toute l'Europe éclairée. C'est sur ce
point que se dirigea aussi le chevalier de Beau-
fort. En 1819, il arriva au Sénégal en qualité
d'enseigne de vaisseau ; et, pendant les trois ans
qu'il y séjourna, il se prépara à continuer l'œuvre
laissée inachevée par la mort de Mungo-Park.
En 1821 il revint en France, et jusqu'au 4 novem-
bre 1823 il s'y appliqua à l'étude des langues ainsi
que des sciences physiques et naturelles qui lui
étaient nécessaires pour accomplir ses projets. 11
partit alors, soutenu par le gouvernement, qui, en
limitant ses plans fort exagérés , devait assurer
le succès de son entreprise. L'année suivante, il
explora la Gambie, le pays des Mandingues ,
Bakel, le Bondou , le Karta. En 1825, il visita
le Kasso , les cataractes de Felou et de Gavina , et
le Bambouk. Dans ces voyages il avait fait de
précieuses observations, d'importantes décou-
vertes. Ainsi , par des observations répétées de
longitude à Bakel , il a rapproché de l'Océan le
haut Sénégal des cartes, de plus de deux degrés;
il prouve , à l'aide du baromètre , que le Sénégal
et la Gambie , dans les cent dernières lieues de
leur cours, ont une pente extrêmement faible,
et que la capitale du Karta est peu élevée au-
915 BEAUFORT
dessus ûu premier de ces fleuves ; d'où il a même
inféré que Tombouctou doit être peu élevé au-
dessus du niveau de la mer. Enfin , il a le pre-
mier signalé les obstacles que présente à la na-
vigation le Sénégal supérieur. ( Voy. le Bulletin
de la Société de géographie, n"* 12, 17, 18, 20,
23, 25). Le terme de ses explorations n'était pas
encore atteint, lorsqu'il mourut d'une fièvi-e
pernicieuse, avec la douleur de n'avoir pu exé-
cuter le projet qu'il avait formé de visiter Tom-
bouctou.
Jomard, Notice sur M. de Beaufort, dans le Bulletin
de la Société géographique de 1826.
* BEAUFORT ( Jean), médecin français, natif
de Joncquières, petite ville de Provence, vivait
dans la dernière moitié du seizième siècle. On a
de lui : In Galeni de urinas significatione ex
Hippocrate libellum commentarii ; Paris,
1581,in-8°.
Carrère , Bibliothèque de la Médecine. — Biographie
médicale.
* BEAUFORT {Louis de), médecin hollan-
dais, vivait dans la dernière moitié du dix-sep-
tième siècle. Il s'est efforcé de concilier le sys-
tème de Descartes, dont il était gi-and partisan,
avec les notions de physique éparses dans les
livres de Moïse. On a de lui : Dissertatio de
Peste ;Leyde, 1655, in-12; — Costnopoœa di-
vina, sive fabrica mundi explicata; Leyde,
1656, in-4° ; — Fœderati Belgii Alcyonia, sive
dissertatio oratoria de Pace belgica; Leyde,
1667, in-4°.
Morhof, Polyhislor. — Biographie médicale.
BEAUFORT {Louis de), historieu, membre
de la Société royale de Londres , mort à Maés-
tricht en 1795. Il fut gouverneur du prince de
Hesse-Hombourg. On a de lui : Histoire de Ger-
monicus César; Leyde, 1741 , in-4° ; — Disser-
tation sur l'incertitude des cinq premiers
siècles de la république romaine ; Utrecht,
1738, in-8", réimprimée en 1750, 2 vol. in-12;
— Histoire de la république romaine, ou
Plan de l'ancien gotivernement de Rome; 1 766,
la Haye, 2 vol. 10-4° ; Berne, même année, 5 vol.
in-8°; la Haye, 1767, 6 vol. in-12. Une critique
sage, des documents intéressants, des rappro-
chements judicieux, un style simple, distinguent
cet ouvrage, qui a préparé la voie à Niebuhr.
Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique.
* BEAUFORT (iîcf/mer DE), médecin et reli-
gieux italien, mort en 1722, exerça quelque
temps la médecine, embrassa l'état ecclésiasti-
que, et se retira dans le couvent de Saint-Galgano
en Toscane, dont il devint abbé. Il a laissé plu-
sieurs opuscules, qui existent en manuscrits dans
la bibliothèque du Vatican.
Biographie médicale.
BEAUFORT D'HAUTPOUL (^Édouard, comte,
puis marquis de), colonel du génie, né à Paris
le 16 octobre 1782 , mort le 24 juillet 1831 . Après
avoù" suivi les cours de l'Ecole polytechnique , il
fut admis dans le corps du génie, et fit les cam-
pagnes d'Italie de 1802 à 1810. D passa ensuite
916
à l'armée de Portugal, y resta constamment au
poste du danger, remplit dans la retraite les
fonctions de chef d'état-major du génie , et donna
dans les circonstances difficiles des preuves de
courage et d'activité. En 1813, il revint en Ita-
lie , et ne cessa de servir qu'après le traité de
Paris et l'abdication de Napoléon. Nommé par
Louis XVIII chef de division au ministère de
la guerre, il devint ensuite ingénieur en chef
temporaire de la ville de Paris. En 1821, il fut
nommé colonel du troisième régiment du génie.
On a de lui : Éloge du prince de Condé; —
Observations sur V exposé des motifs des pro-
-, jets de lois présentés le 8 avril 1822, pour Va-
chèvement et la construction de divers ca-
naux; Paris, in-8°, broch. de 36 pages; —
Observations sur ce qui a précédé la conces-
sion du canal du duc d'AngouUme, etc. ; ibid.,
1822, in-8°.
Biographie des Contemporains.
BEAUFORT DE THORlGNY(7ean-J5flp<i.S^e),
général français, né à Paris le 18 octobre 1761,
mort à Corbeil le l^*" février 1825. Il était à peine
âgé de seize ans, lorsqu'il s'enrôla comme solfiât
dans le régiment de Languedoc, infanterie. A l'ou-
verture de la première campagne du Nord en 1792,
il obtint le grade d'adjudant-major dans une di-
vision de gendarmerie à pied , avec laquelle il
coopéra au succès de nos armes dans les dif-
férents combats qui se livrèrent à cette époque.
Nommé adjudant général le 23 octobre de îa
même année, il fut promu au gi'ade de colonel
à la fm de mars 1793. Bréda, Gertruydemberg
et Menin furent successivement témoins de sa
valeur. 11 battit les Impériaux à Comincs, à
Warneton, à Blaton et à Lincel, et fut blessé, le
18 mai de la même année, en pénétrant l'un des
premiers dans la ville de "Turcoing, emportée de
vive force. Ses blessures étaient à peine cica-
trisées , lorsqu'il fut arrêté au camp de César ;
mais il fut bientôt remis en liberté, et investi
d'un commandement à l'armée des côtes de Cher-
bourg. Beaufort contribua puissamment à la vic-
toire de Granville, y fut atteint d'un coup de feu,
et reçut le grade de général de division. Il se si-
gnala ensuite à Avranches, à Antrain, à Pontor-
son , à Dol et à Fougères. Quelques biographes
prétendent que, lorsque le proconsul envoyé par
la convention voulut incendier le château de
Thorigny, où six cents habitants de Saint-Lô
se trouvaient incarcérés, Beaufort osa le braver
en face, et brisa les fers des détenus. Nous avons
quelque raison de douter de la véracité de ce
fait, qui ne s'appuie sur aucun document authen-
tique. Quoi qu'il en soit, le général Beaufort Imt-
tit les Vendéens à la Pèlerine , et les contraignit
d'abandonner le poste de la Gravelle. S'il faut en
croire les biographes dont nous avons déjà parlé,
ce serait lui qui, le 9 thermidor, appelé à Pa-
ris pour y prendre le commandement de la force
armée, attaqua, renversa Robespierre, et déli-
vra la France de ce dictateur. Nous avons de la
917
BEAUFORT — BEAUGARD
918
peine à comprendre que des esprits sérieux
aient pu accueillir avec autant de légèreté un
fait de cette importance, lorsque le Moniteur et
les historiens de la révolution n'ont pas même
prononcé le nom du général Beaufort dans la re-
lation de cette journée mémorable. Nous pour-
rions en dire autant des exploits qu'on lui attri-
bue à l'armée des Pyrénées, où il se couvrit de
gloire, selon les mêmes biographes, en enlevant
des positions inexpugnables , et en faisant une
retraite que Pérignon comparait aux plus belles
marches de l'antiquité. Par une exagération dif-
ficile à comprendre, on est allé jusqu'à lui attri-
buer la victoire que Bonaparte remporta , le 13
vendémiaire, sur les sections de Paris.
Le général Beaufort de ïhorigny reçut l'ordre
de se rendre plus tard dans la Vendée, où les
habitants, en reconnaissance des bienfaits qu'ils
en avaient reçus, lui offrirent douze métai-
ries, qu'il refusa. En 1798, il attaqua les An-
glais près de l'île d'Aix, les culbuta , et les obli-
gea à chercher leur salut dans la fuite. A l'avé-
nement de Bonaparte au pouvoir consulaire , il
cessa de faire partie de l'armée active, et fut ar-
rêté un peu plus tard comme conspirateur. Remis
en liberté après quelques mois de détention , le
général Beaufort fut obligé, pour faire vivre
sa famille, d'accepter une place d'inspecteur des
droits-réunis dans le département du Cantal. Au
retour des Bourbons en 1814, il obtint avec la
croix de Saint-Louis une faible pension , et mou-
rut dans la retraite. A. Amic.
Fastes de la Gloire, 4 vol. in-8°. — Biographie des
Contemporains.
BEAUFBANCHET d'ayat (Louis-Charles-
Antoine), général français, né en 1757 à Saint-
Hilaire d'Ayat, près Riom, mort en 1812. On a
prétendu qu'il était fils de Louis XV. Il servit
d'abord comme aspirant au corps royal du gé-
nie , fut ensuite page du roi , et successivement
sou.s-lieutenant et capitaine au régiment de Berri,
cavalerie. En 1790, il était membre du comité
des ministres la-Tour-du-Pin et DuportalLIl était
colonel de cavalerie en 1791. Il fut blessé en
1792 au camp de Famars, et assista, à la tête du
deuxième régiment de carabiniers, à la bataille
de Valmy, sous les ordres du général Keller-
mann. Promu au grade de maréchal de camp,
il fut chef d'état-major général du camp retran-
ché sous les murs de Paris, commandé par le
général Ben'uyer. Envoyé ensuite dans la Ven-
dée, il se distingua par son courage à la pi'emière
Itataille de Fontenay, où les troupes républi-
caines lui durent leur salut; et à la seconde, où
elles furent mises en déroute , m.algré la résis-
jlance des chasseurs de la Gironde , des volon-
taires de l'Hérault et de Toulouse , et les efforts
des sept représentants du peuple qui excitaient
le courage des soldats. Il contribua, avec le gé-
néral Nouvion et quelques gendarmes, à arrêter
dans cette malheureuse journée la poursuite de
l'ennemi , dont il fit même pher la cavalerie. Le
18 brumaire an Vil, Beaufranchet , qui depuis
cette campagne était resté sans emploi , fut
nommé membre du conseil d'administration des
hôpitaux militaires. Élu en 1805 député au corps
législatif parle département du Puy-de-Dôme,
il obtint, en 1809, la place d'inspecteur général
des haras , et mourut trois ans après. Le général
Beaufranchet avait servi de père au brave
Desaix , né aussi à Saint-Hilaire d'Ayat.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. —
Diog) apkie des Contemporains.
* BEAUGARD, peintre français , surnommé
Thil , mort en 1828. Ses principaux tableaux
sont: Voyage de Tobie; — Amazïli et Telcisco
Jaisant naufrage, sujet tiré des/??Cfl.s. Cet ar-
tiste a encore laissé des portraits et plusieurs
tableaux de genre.
Gabet, Dictionnaire des Artistes.
BEAUGEARD {Jean), membre de la conven-
tion nationale, né à Vitré en 1764, mort dans sa
ville natale en octobre 1 832. Au mois de septembre
1792, il fut élu député à la convention natio-
nale par le département d'Ille-et- Vilaine. Dans
le procès de Louis XVI , il vota la mort et l'exé-
cution dans les vingt-quatre heures. Il siégea
constamment parmi les montagnards. Après la
clôture des séances de la convention, il fut
nommé par le Directoire commissaire près l'ad-
ministration de son département. Il revint en
l'an VI au conseil des cinq-cents, et ne passa pas
au corps législatif, organisé à la suite du 18
brumaire. Il ne reparut sur la scène politique
qu'au mois de mai 1815. Élu alors membre de
la chambre des représentants , il ne prit jamais
la parole. La loi contre les conventionnels qui
avaient condamné Louis XVI à mort le força
de s'expatrier.
I-eBas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
BEAUGARD (Jean-Simon-Ferréol), litté-
rateur et avocat, né à Marseille en 1754, mort
à Lyon le 21 juin 1828. H débuta d'abord à Pa-
ris par deux pièces de théâtre : les Amants
Espagnols, comédie en cinq actes et en prose,
1782 ; — l'Oncle et le Neveu, comédie en un acte,
1789 , qui n'eurent pas de succès. Un petit conte,
les Deux Neuvaines , inséré dans V Almanach
des Muses , 1787, lui attira ce sarcasme de Ri-
varol : « C'est un géant qui donne le bout de
son ongle pour la mesure de tout son corps. »
{^\'&^\oi, Archives du Rhône, 1828.) Pendant la
révolution, il fut rédacteur d'un journal em-
preint d'une modération qui le fit dénoncer
comme royaliste. Condamné à la déportation le
18 fructidor an V, il resta quelque temps caché
à Bordeaux ; mais il y fut aiTêté et bientôt con-
duit en Amérique , et ne revint en France qu'a-
près l'amnistie de 1800. Il se fixa alors à Lyon,
où il se distingua comme avocat. Il y mourut,
laissant en manuscrit un travail important sur
le Code criminel.
Le Bas, Dlct. encyclop. de la France. — Biographie
des Contemporains,
919
BEAUGENCI — BEAUHARNAIS
920
«BEAUGENCI OU BEAITOEKCT (maison de).
Beaugency, l'une des places les mieux fortifiées
du royaume, eut, sous les premiers Capétiens,
des seigneurs héréditaires , dont voici les prin-
cipaux :
Lancelin ou Landri F"", que Ton croit fils de
Landrisore, vivait à la fin du dixième siècle , et
était allié, dit-on, à la maison royale de France.
On ne le connaît que par ses libéralités envers
les églises et les couvents, libéralités qui lui
furent communes avec presque tous les seigneurs
de son temps.
LanceliiV ou Landri II, (ils du précédent, suc-
céda à son père vers 1060, aida Philippe 1'^'', roi
de France , dans ses guerres contre l'orgueilleux
Hugues du Puiset , fut fait prisonnier dans cette
lutte , et se fit remarquer par une instruction
rare à cette époque.
Raoul \", fils deLandri II, maître de Beaugency
depuis 1080 , fut renommé par sa valeur, suivit
Godefroi de Bouillon à la croisade en 1096, se
distingua surtout au siège d'Antioche, et à son
retour eut quelques querelles avec son suzerain
le comte de Blois, Thibaut IV. Yves , évêque de
Chartres, réconcilia ces deux seigneurs. Raoul
de Beaugency entra même dans la ligue que Thi-
baut forma vers 1112 contre Louis le Gros , pour
soutenir Hugues du Puiset. Il participa aussi à
différents démêlés entre ses voisins.
Les frères de Beaugency , Simon l^', Lance-
lin ni, Jean P', ne se distinguèrent point de la
foule des chevaliers. Jean II , fils de Jean F"^,
servit avec zèle Phi lippe- Augii ste , et, en 1215,
vendit à ce prince ses droits sur le Vermandois.
En 1248, son fils Simon U accompagna saint
Louis à la croisade. En 1292, Raoul II, se
voyant sans frère et sans enfants, vendit à Phi-
lippe le Bel la seigneurie de Beaugency , qui fut
donnée en douaire à la reine Clémence , veuve
de Louis le Hutin. Cette terre fut réunie au do-
maine , après la mort de Clémence.
^rt de veri/ler les dates. — lincyclopédie des gens
du monde. — Moréri , Dictionnaire historique.
UEAUGEKURE {Antoine), bénédictin de la
congrégation de Saint-Maur et bibliothécaire de
l'abbaye de Saint-Germain des Prés, originairede
Caudebec, mais né à Paris en 1628, mort le 16
août 1708. Il a donné une nouvelle édition , avee
des notes, des ouvrages d'Hildebert, évêque du
Mans, mort archevêque de Tours, et de Mar-
bod, évêque de Rennes. C'est un vol. in-fol.,
imprimé à Paris en 1708. On a aussi de lui : Vie
demessire Joly , chanoine et instituteur des
religieuses hospitalières de Dijon , in-S».
Doin Lecerl , Biblioth. hist. et critique des auteurs de
la congrégation de Saint-Maur.
*BEAUGRAND {Félix), voyageuf français,
de l'ordre des Franciscains, vivait vers la fin du
dix-septième siècle. Il fit un pèlerinage en terre
sainte, et en donna la Relation; Paris, 1700,
in-8°.
Wadding, Annales Minorum,
''BAUGRANU {Martin), théologien, né à
Troyes en 1620, mort en 1698. Il fut pendant
vingt-cinq ans directeur du couvent des ursuli-
nes de Troyes, et publia un résumé de la doc-
trine de saint Augustin , sous le titre : Sancti
Augustini doctrinx christianee praxis cate-
chistica; Troyes, 1678, in-8''.
LeIoDg, Bibl. hist. de la France-
BEAUHARNAIS { Alexa)idr e, -vicomtc de),
général français , né à la Martinique en 1 760 ,
mort le 23 juin 1794. Il était major en second
d'un régiment d'infanterie , lorsqu'il épousa ma-
demoiselle Tascher de la Pagerie, devenue de-
puis l'impératrice Joséphine. Il se distingua dans
les guerres d'Amérique, sous les ordres du ma-
réchal de Rochambeau; puis revint en France,
et reçut à la cour l'accueil que devaient néces-
sairement lui procurer de grands talents et une
valeur éprouvée. Il n'hésita pourtant pas à em-
brasser, en 1789, la cause de la liberté. Élu
député aux états généraux par la noblesse et la
sénéchaussée de Blois, il fut un des premiers
de son ordre à se réunir au tiers état. Dans la
séance du 4 août, il appuya la suppression des
privilèges, et l'égalité pourtous les citoyens. Il fut
nommé secrétairedel'assembléenationale, et puis
membre du comité militaire. Il travailla avec
ardeur aux préparatifs qu'on faisait au Champ-
de-Mars pour la première fédération. <( 11 était,
dit Mercier, attelé à la même charrette que
l'abbé Sieyès. » Il eut le tort de trop se souve-
nir de son métier de soldat, lorsqu'il loua la
conduite de Bouille pendant les troubles de Nancy ;
mais il montra une grande dignité quand on vint
annoncer à l'assemblée, qu'il présidait, la fuite de
Louis XVI. «Messieurs, dit-il, le roi est parti
cette nuit ; passons à l'ordre du jour. » Après
avoir présidé une seconde fois l'assemblée na-
tionale , il fut détaché à l'armée du Nord en qua-
lité d'adjudant général; il commanda au camp
de Soissons sous les ordres de Custine, et prêta
le serment exigé après le 10 août. Nous avons
peine à trouver une tache dans une vie si pa-
triotiquement employée , et cependant le général
Beauharnais commit une faute grave en restant
quinze jours dans l'inaction , à la tête de son
corps d'armée, au moment où les alliés assié-
geaient Mayence. Loin de nous la pensée que la
trahison ait été la cause de cette inaction ! mais
en temps de révolution , une faute peut être fa-
cilement considérée comme un crime. Traduit
pour ce fait devant le tribunal révolutionnaii'e ,
le général Beauharnais fut condanuié à mort et
décapité , à l'âge de trente-quatre ans.
Le Bas, Dictionnaire encyel. de la France. — Bio-
graphie des Contemporains.
BEAUHARNAIS ( Eugène de , duc de Leu-
chtenberg, prince d'Eichstedt), vice-roi d'Italie,
né à Paris le 3 septembre 1781, mort le 22 fé-
vrier 1824, fils du précédent. Il fut d'abord ap-
prenti menuisier (1), et se destina ensuite à la
(1} Mémorial de Sainte-Hélène, t III, p. 353.,
921
BEAUHARNAIS
carrière militaire : il partit pour la Bretagne ,
afin d'y servir sous les ordres du général Ho-
che, (jui avait été l'aini de son père. Sur la
fin de 1795, le calme commençant à se réta-
blir en France, le jeune Beauharnais revint à Pa-
ris , et n'eut rien de plus pressé que de se pré-
senter au général Bonaparte, alors commandant
de Paris, pour réclamer l'épée de son père, qui ,
par suite d'un désarmement, avait été déposée
dans le magasin de la place. Ce noble mouve-
ment de piété filiale fit une vive impression sur
l'esprit de Napoléon, qui, accédant à la demande
du jeune orphelin , lui témoigna le plus grand
intérêt. Joséphine saisit cette occasion de donner
un protecteur à son enfant, et se hâta d'aller
remercier le général. Cette première entrevue
décida de son sort et de celui de sa famille. Peu
à peu il s'établit une liaison de sympathie et
d'amitié entre elle et Napoléon , qui , ayant été
nommé commandant de l'armée d'Italie, épousa
madame de Beauharnais le 8 mars 1796, peu de
temps avant de partir pour sa nouvelle destina-
tion. Eugène, encore trop jeune pour être em-
ployé en qualité d'officier, resta à Paris pour
achever son éducation. Vers la fin de 1797 il
fut nommé sous-lieutenant, et placé dans la com-
pagnie des guides du général Bonapaiie , que
commandait alors Bessières. II rejoignit le quar-
tier général pendant l'armistice de Léoben , qui
fut bientôt suivi de la paix de Campo-Formio.
D'après un article de ce traité, les îles Ioniennes
devant passer sous la domination de la France,
le général en chef confia au jeune Beauharnais
la mission de se rendre à Corfou pour y régler
la nouvelle destinée de ces malheureuses dé-
pouilles de la république de Venise. S'étant ac-
quitté de cette mission, Eugène rejoignit l'armée
en passant par Naples et par Rome, où le reçut
Joseph Bonaparte , alors ambassadeur de la ré-
publique française auprès du saint-siége. Mais à
peine avait-il mis le pied dans cette ville, qu'il
rencontra une occasion de déployer sa présence
d'esprit et sa bravoure en résistant à l'émeute
qui éclata contre les Français , et qui coûta la
vie au général Duphot. Il partagea tous les dan-
gers des Français pendant ce mouvement popu-
laire , soit en combattant les agresseurs, soit en
se précipitant à travers les balles, afin d'arracher
à la populace le corps du malheureux général ,
qu'il emporta dans ses bras jusqu'au palais de
l'ambassade.
Revenu en France au commencement de 1798,
Eugène Beauharnais se disposa à suivre son
beau-père en Egypte, et il s'embarqua sur l'es-
cadre qui fit voile de Toulon le 19 mai de la
même année. On connaît les fatigues et les priva-
tions auxquelles fut exposée l'armée pendant
cette mémorable expédition ; on sait quels com-
bats brillants elle eut à soutenir dans sa coursfe
aventureuse , au milieu des déserts et sous le
ciel brûlant de la Syrie. Eugène prit une part
glorieuse à ces immortels exploits en qualité
d'aide de camp du'général en chef. Toujours ar-
dent , toujours le premier au feu , il fut griève-
ment blessé sous les mura de Saint-Jean d'A-
cre : c'est la seule blessure qu'il ait reçue dans
les nombreuses occasions où il a payé noblement
de sa personne. Le 9 octobre 1799, Eugène dé-
barqua à Fréjus avec le général Bonaparte, et
fut nommé capitaine des chasseurs de la garde
consulaire ; puis, à la journée de Marengo, il re-
çut le grade de chef d'escadron. Lors de l'éta-
blissement de l'empire, il obtint le rang de prince
et de colonel général des chasseurs. En 1805 il
fut nommé archichancelier, d'État, grand officier
de la Légion d'honneur, et vice-roi du royaume
d'Italie.
C'est ici que commence, à proprement parler,
la carrière politique du prince Eugène. Les
provinces dont se composait alors le royaume
d'Italie avaient appartenu à la maison d'Autriche,
au pape, au Piémont, à la république de Venise,
au duc de Modène, à la Suisse, et à d'autres
petites souverainetés. Ainsi formé de lambeaux
réunis par la conquête, et qu'on avait d'abord
fait régir par des gouvernements militaires ou
provisoires , ce pays n'avait encore ni direction
pohtique , ni unité nationale, ni importance mili-
taire. Tout y était à peu près à créer ; les élé-
ments ne manquaient pas pour cela : il y en
avait au contraire d'excellents dans l'aptitude et
dans l'élan patriotique des populations , mais il
fallait une main habile et une forte volonté pour
mettre ces éléments à profit. Cependant le prince
n'avait que vingt-quatre ans, et il est rare qu'à
cet âge on ait acquis le goût du travail et l'habi-
tude des affaires. Mais la justesse de son esprit
et la droiture de ses intentions lui tinrent lieu de
l'expérience qui lui manquait encore. Il appela
auprès de lui les hommes les plus probes et les
plus capables du pays, et il eut la sagesse de dé-
férer à leurs conseils.
Lorsque le prince Eugène arriva en Italie, il
ne trouva qu'une armée de 15,000 hommes, et
une école pour les armes spéciales. A son dé-
part, en 1814, il y laissa treize régiments d'in-
fanterie, six de cavalerie, deux d'artillerie, trois
de gendarmerie; le tout foranant un effectif de
64,000 hommes , y compris la garde royale et
les troupes du génie. Il avait fondé trois nou-
velles écoles , dont une pour l'infanterie , une
pour la cavalerie, et une pour les sous-officiers.
Ces troupes, animées du meilleur esprit, se dis-
tinguèrent sur tous les champs de iataille. Il
augmenta par d'importants travaux les fortifica-
tions de Mantoue, de Venise, d'Ancône, de Pes-
chiera, et de plusieurs autres places d'un rang
inférieur. Il fit creuser le port de Venise , et ar-
mer plus de trois cents lieues de côtes, depuis les
bouches ( boccha ) du Cattaro jusqu'à la fron-
tière de Naples, La direction de tous ces tra-
vaux fut confiée à la haute capacité du lieutenant
général comte Caffarelli. En même temps on
promulgua les nouveaux codes civil, pénal et
yi>^
BEAUHARNAÎS
924
commercial, pour domier une tendance uni-
forme à la législation du pays, dont chaque frac-
tion était auparavant régie par des lois diffé-
rentes. Indépendamment des trois antiques uni-
versités de Bologne, de Pavie, de Padoue, on
fonda onze lycées pour l'éducation de la jeu-
nesse , deux maisons pour les demoiselles, trois
écoles des beaux-arts , une institution des
sourds-muets, et un conservatoire de musique.
Le conseil des mines, l'école des ponts et chaus-
sées et le musée royal furent encore des bien-
faits de l'administi-ation du vice-roi. C'est éga-
lement à ses soins qu'on doit l'achèvement de
la superbe cathédrale de Milan, monument uni-
que en Europe, qui fait maintenant l'admiration
des étrangers et l'orgueil de la Lorabardie. Pour
mettre le comble à tant d'excellentes institutions,
il ordonna d'établir des dépôts de mendicité,
qui firent disparaître une plaie hideuse qu'on le-
prochait avec justice à l'Italie.
De si nombreuses fondations et améUorations
supposent de fortes dépenses, et cependant les
peuples ne furent jamais surchargés d'impôts;
car une sévère économie présidait à l'adminis-»
tration : non-seulement les revenus ordinaires
snffi&aient aux dépenses, mais tous les ans on
mettait 12 à 14 millions en réserve; en 1813, les
économies s'élevaient à 92 millions. Tandis que
le prince gouvernait avec tant de sagesse son
royaume, l'empereur dictait la loi, sur les champs
d'Austerlitz , aux plus puissants monarques de
l'Europe. Cette lutte mémorable fut terminée
par le traité de Presbourg (décembre 1805), en
vertu duquel l'Autriche cédait au royaume d'I-
talie les États de Venise. A la même époque, le
vice-roi obtint la main de la princesse Auguste-
Amélie , fille du roi de Bavière ; et Napoléon,
voulant donner au prince Eugène un rang cor-
respondant à la haute alliance dont il venait d'être
honoré, l'investit du titre depi'incede Venise, le
déclara son fils adoptif, et Yhéritier présomp-
tif de la couronne d Italie.
L'Italie jouit de trois ans de tranquUlité ,
après le traité de Presbourg ; mais au commence-
ment de 1809 un nouvel orage s'apprêtait à fon-
dre sur ce pays. L'Autriche, alarmée de l'ambi-
tion toujours entreprenante de Napoléon, en
appelait de nouveau à son épée. Une armée de
100,000 hommes, sous les ordi-es de l'arcliiduc
Jean , était réunie sur le revers des Alpes Car-
niques et Juliennes ; le vice-roi pouvait en oppo-
ser tout au plus 60,000 , mais il avait ordre de
se borner strictement à la défensive ; car il con-
venait alors à la politique du cabinet de Saint-
Cloud de ne pas commencer les hostilités, pour
mettre les apparences de cette nouvelle rupture
sur le compte de l'agresseur. En effet, le 9 avril,
sans qu'il y eût eu aucune déclaration préalable,
l'archiduc commença son mouvement offensif
sur toute la ligne. L'armée d'Italie , n'étant pas
en mesure de faire face sur tous les points , se
vit forcée de se concentrer deriière le Tagha-
mento. La première rencontre eut lieu le 16 du
même mois aux environs de Sacile. Les Autri-
chiens, au nombre de 50,000, y attaquèrent le vice-
roi, qui avait environ 36,000 hommes. La valeur
des troupes aurait pu compenser l'infériorité numé-
rique ; mais, réunie à la hâte, cette petite armée
offrait peu d'ensemble, et la jalousie qui régnait
entre les généraux opposa des entraves à la
bonne volonté du chef et à Tardeur des soldats.
Le prince débuta donc par un revers dans une
carrière qu'il était destiné à parcourir avec tant
d'éclat. Heureusement les victoires que l'empe-
reur remportait en Allemagne ne permii-ent pas
à l'Autriche de profiter de ses avantages en Ita- =
lie. L'archiduc essaya de tenir derrière la Piave ; 1
et ce fiit là que le prince Eugène l'attaqua le 8
mai , et y prit une glorieuse revanche de l'échec
de Sacile. Les Autricldens , forcés sur tous les
points, y perdirent 10,000 hommes et quinze piè-
ces de canon. Le vice-roi poursuivit les vaincus
dans les gorges de la Carinthie, et leur enleva
les redoutables positions de Tarwis, de Malbor-
ghetto et dePredill, garnies d'une formidable ar-
tillerie et défendues vaillamment. Quelques
jours après, il défit et prit en entier le corps de
Jellachich, fort de 12,000 hommes, et, pour-
suivant toujours sa marche, il opéra sa réunion
avec la grande-armée dans les plaines de l'Au-
triche. Comblé d'éloges par l'empereur, le prince
eut ordre de pénétrer en Hongrie, où il rem-
porta, le 14 juin, la victoire de Raab sur l'archi-
duc Jean , dont l'armée était d'un tiers plus
forte que la sienne. Remontant ensuite le Da-
nube, il vint prendre une part aussi glorieuse
qu'importante à la bataille de Wagi-am. Malheu:-
reusement tant de services et de succès éveillè-
rent la jalousie de quelques membres de la fa-
mille impériale : ils craignirent de voir s'élevei
dans le jeune héros un compétiteur dangereux,
qui , admiré en France, pourrait un jour réunit
les suffrages de la nation. Ces craintes étaient
d'autant plus vives que l'empei'eur n'avait pas
d'enfants, et qu'aucun de ses frères ne paraissait
encore en état de le remplacer à la tète des ar-
mées. Dès lors Us se mirent à l'œuvre pour ex-
citer la méfiance dans l'âme de Napoléon. Ces
manœuvres insidieuses , secondées par un mi-
nistre habile à nuire, aboutirent à la dissolution
du mariage de Joséphine, dans le but d'éloigner
de plus en plus Eugène des marches du trône.
Ce n'est pas le seul tribut que l'empereur ait
payé aux exigences de sa famille , mais c'est à
coup sûr le plus funeste. Telle fut la récom-
pense de la loyauté et des services signalés du
prince; mais il ne songea pas à lui dans cette
circonstance : ce qui le navra au fond du cœur,
ce fut le coup mortel porté à une mère adorée,
dont il voyait la désolation et les inexprimables
angoisses. Et comme s'il n'eût pas suffi de tant
de douleur, ce fut lui, lui fils si tendre et si
chéri , qui dut présenter la coupe d'amertume à
sa mère infortunée ; car, en sa qualité d'archi-
92i
BEAUHARNAÎS
926
chancelier d'État, il fut forcé d'annoncer au sénat
ce cruel sacrifice.
En 1812, Eugène prit une part active dans la
campagne de Russie, à la tête du quatrième
corps , fort d'environ cinquante raille hommes.
A la journée mémorable de la Moskowa, dans ce
choc désespéré du Nord contre le Midi , Eugène
fut chargé d'enlever la redoute de Borodino ,
c'est-à-dire d'exécuter le mouvement le plus pé-
rilleux et le plus décisif; car c'était là que l'en-
nemi avait préparé la résistance la plus formi-
dable. La position fut prise et reprise; mais en-
fin elle resta aux Français , et la bataille fut ga-
gnée. Pendant la retraite , ce fut encore le vice-
roi qui soutint à Malo-Iaroslavetz l'attaque de
seize divisions russes fortes au moins de soixante-
dix mille hommes, n'en ayant, lui, que qua-
torze mille à leur opposer. Malgré cette dispro-
portion , il parvint à se maintenir toute la jour-
née, et il fit essuyer à l'ennemi une perte de
dix mille honames. Le vice-roi prit aussi une
part glorieuse aux combats de Viazma et de
Krassnoï ; mais à la Bérézina le quatrième corps
fut entièrement détruit. Le 17 janvier 1813, le
roi de Naples quitta le commandement de l'ar-
mée à Poznan, si pourtant on peut donner le
nom d'armée à quelques milliers de fuyards de
tous les corps, de toutes les nations, épuisés
par la faim et le froid. Le vice-roi eut le courage
de se mettre à la tête de ces nobles débris, dont
le total n'arrivait pas à douze mille hommes.
Ce fut avec cette poignée de spectres , plutôt que
de soldats, qu'il entreprit de tenir tête au tor-
rent des Russes et des Prussiens qui s'avançait
dans le cœur de l'Allemagne. Attaqué tous les
jours , et risquant d'être débordé , Eugène prit
sa route par Berlin et Wittenberg, et arriva à
Leipzig le 9 mars. Son armée, grossie par les
renforts qu'il parvint à réunir pendant sa marche,
comptait alors cinquante mille hommes, avec
lesquels il put tenir la ligne de l'Elbe , menacée
par cent cinquante mille alliés. Cette campagne
de cinquante jours, depuis Poznan jusqu'à
Leipzig , est peut-être l'épisode le plus étonnant
de l'expédition de Russie ; et tous les militaires
s'accordent à la regarder comme un chef-
d'œuvre de stratégie qui suffirait pour placer le
prince Eugène au rang des plus grands capitai-
nes. Napoléon répéta plus d'une fois , en parlant
de la campagne de Russie : « Nous avons tous
commis des fautes ; Eiigène est le seul qui n'en
ait pas fait. « Dans le Mémorial de Sainte-Hé-
lène, t. ni , p. 358 , l'empereur s'exprime ainsi :
« Il est rare et difficile de réunir toutes les qua-
lités nécessaires à un général. Ce qui est plus
désirable , c'est que chez lui l'esprit soit en équi-
libre avec le caractère ou le courage. Si le cou-
rage est de beaucoup supérieur, le général entre-
prend vicieusement au delà de ses conceptions;
et, au contraire, il n'ose pas les accomplir, si son
caractère ou son courage demeure au-dessous
de son esprit. Cet équilibre était le seul mérite
du vice-roi, et suffisait néanmoins pour en faire
un homme très-distingué. )>
Avant de quitter l'armée , le prince prit une
part importante à la victoire de Lùtzen : ce fut
lui qui tomba sur le tlanc droit de l'ennemi , et
écrasa les coi-ps d'York et du prince de Wiir-
temberg. Au commencement de mai , Eugène re-
prit la route de Milan , oii sa présence était in-
dispensable ; car l'Autriche , qui avait eu le bon
esprit de conserver ses forces intactes , pouvait
profiter de nos revers, et tomber d'un moment à
l'autre sur l'Italie. Eugène eut à peine trois mois
pour lever et organiser une armée de cinquante
mille honunes , pour mettre les places en état de
défense, et pour garder la frontière. Au mois
d'août, l'Autriche se déclara contre la France.
Le prince, voulant éloigner la guerre de l'inté-
rieur du royaume, s'avança dans les gorges de
la Carniole et de la Carinthie , où il pouvait op-
poser au nombre la force des positions, et aguer-
rir ses recrues sans les compromettre en rase
campagne. Ce plan, habilement conçu, lui donna
le moyen de contenir pendant deux mois les
Autrichiens dans les vallées de la Drave et de la
Save; et il aurait réussi à sauver l'Italie, si la dé-
fection de la Bavière ne fût venue changer ino-
pinément la face des affaires. Ce revirement de
politique ouvrait aux Autrichiens les débouchés
du Tyrol, et leur permettait de pénétrer sans
coup férir dans le cœur du royaume, tandis que
le prince , posté à cent lieues en avant , se serait
trouvé coupé sans retour. Il fut donc forcé de
se replier sur l'Adige , où il parvint à se main-
tenir près de trois mois avec environ quarante
mille hommes , et tenant tête au feld-maréchal
Bellegarde, qui en avait au moins soixante mille.
Sur ces entrefaites , le roi de Naples , entraîné
par les suggestions d'une fausse politique , tour-
nait ses armes contre son bienfaiteur et sa pa-
trie. Eu janvier 1814, une armée de trente mille
Napolitains, renforcés de dix raille Anglais et
Autrichiens, était en raarche sur la haute Italie.
Le vice-roi , menacé sur ses derrières par cette
nouvelle agression , fut forcé de quitter sa posi-
tion de l'Adige, et de se replier derrière le Min-
cio. Le 8 février, la victoire sourit pour la der-
nière fois aux armes franco-italiennes, et le
prince couronna sa brillante carrière par un suc-
cès éclatant sur les Autricliiens. Mais ce furent
des lauriers stériles; car le grand empire al-
lait alors s'écrouler sous les coups de l'Eu-
rope coalisée. Sa dernière heure ne tarda pas à
sonner, et avec elle s'évanouit le royaume
d'Itahe , la plus belle des créations napoléonien-
nes. Ici finit la vie pohtique du prince Eugène.
Retiré en Bavière auprès du roi son beau-père ,
il y obtint, avec la principauté d'Eichstedt, le tihe
de duc de Leuchtenberg , et le rang de premier
pair du royaume. Livré uniquement à l'éduca-
tion de ses enfants, répandant généreusement
ses bienfaits sur tous ceux qui avaient le bon-
heur de l'approclier, il ne jouit qu'un petit
927
BEAUHATxî^AÎS
f)L\S
nombre d'années de cet honorable repos qu'il
■ivait si bien mérite ; un coup de sang l'enleva k
l'âge de quarante-trois ans. Eugène Beauharnais
a laissé, de son mariage avec la princesse de Ba-
vière , six enfants , dont deux garçons et quatre
filles. Va.iaé,Aï(guste-Charles, époux, de la reine
de Portugal, dona Maria, est mort le 28
mars 1835. Le cadet, Maximilien-Joseph , duc
de Leuchtenberg , qui avait épousé en 1842 rar='
chiduchesse Olga , ililc de l'empereur Nicolas, est
mort en 1852. Joséphine , l'aînée des princesses,
est reine de Suède (Oscar) ; la seconde, Eugénie-
Hortense, est mariée au prince de HohenzoUern-
Hechingen ; la troisième, Amélie-Auguste, veuve
de don Pedro T" , est actuellement impératrice
douairière du Brésil, duchesse de Bragance.
[Le général Armandi, dansl'^'nc. des g. du m.,
avec addit. ]
Mémorial de Sainte-Hélène. — Léonard Gallois,-
Histoire du prince Eugène de Beauharnais ; Paris,
1821, in-8'. — Charles-Jiilcs la Folle. Histoi'-fde l'admi-
nistration du royaume d'Italie, etc.; Paris,ii523, in-S<>,et
1824, iii-8°. — Antoine Aiibriet, yie politique et militaire
d'Eug. B.,- Paris, 1824, in-S» ; 1823. iii-s". — SchonbeiK,
Prinz Eugen vnd sein Hof; Dresd., 1823, in-8°. — Guil-
laume de Vaudoncourt, Histoire, etc. — Hcnrich-Joli.mn
See], Erintterngen ans dei Zeiten, etc. (Souvenirs de
la vie du prince Eugène ). — OArnay, Notice historique
sur le prince Eugène; Paris, 1830, in-s». — Notice sur le
duc de leuchtenberg ; Rio de Jan., 1832, in-8'>. — Arinandi,
yiemilitaire du prince Eugène; etc.; Paris, 1843, 2 vol.
ln-18. — Guicciardi, Relation historique de la révolu-
tion du royaume d'Italie.
BEAUHARNAIS {François, marquis de), pair
de France, né à la Rochelle le 12 août 1756, mort
en 1823. Il était frèred'Alex. Beauharnais. Nommé
en 1 789 député suppléant aux états généraux, il n'y
siégea que lorsqu'ils furent constitués en assem-
blée nationale, vota constamment avec le côté droit,
et protesta, les 12 et 15 septembre, contre tous
les actes de cette assemblée. Son frère ( Alexan-
dre) ayant proposé que l'on retirât au roi le com-
mandement des armées , il s'opposa vivement à
cette motion, ainsi qu'aux amendements auxquels
elle donna lieu. Jl n'y a point d'amendement
avec L'honneur, s'écria-t-il ; ce qui lui fit don-
ner le nom de Féal Beatiharnals sans amen-
dement. Il publia , à la fin de la session , un
compte rendu à ses commettants. En 1792, il
dirigea un nouveau projet d'évasion pour la fa-
mille royale : cette tentative ayant échoué , il se
rendit à l'armée de Condé , où il devint major
général. Après le 18 brumaire, il chargea sa
belle-sœur Joséphine de remettre au premier
consul une lettre par laquelle il l'engageait , au
nom de la seule gloire qu'il lui restât à ac-
quérir, de rendre le sceptre aux Bourbons.
Bonaparte ne goûta point ce conseil. Néanmoins
le marquis de Beauharnais fut rappelé en France
lors du mariage de sa fille avec M. de Lavalette.
Nommé, à cette occasion, directeur général des
postes, il crut alors pouvoir faire quelques
amendements à ses opinions , et accepta , en
1805, la place d'ambassadeur en Étrurie, et en-
suite en Espagne, Mais il ne remplit pas , dans
sa seconde mission surtout , les vues de Napo-
léon. Il prit, à la cour de Madrid , les intérêts
du prince des Astiiries contre le prince de la
Paix, don Manuel Godoï, ce qui était loin d'être
confonne aux instructions qu'il avait reçues. Il
fut en conséquence rappelé , et envoyé en exil
dans la Sologne , où il possédait un domaine.
En 1814 il revint à Paris , fut bien accueilli par
les Bourbons, et élevé à la pairie.
Le Bas , Dict. encycl. de la France.
BEAUHARNAIS {Marie-Anne-Fravçoise Mou-
chard, plus cotmue sous le nom de Fanny, com-
tesse de), femme de lettres, née à Paris en
1738, morte à Paris le 2 juillet 1813. Fille d'un
receveur général des finances de la province île
Champagne, elle se maria fort jeune au comte
de Beauharnais, oncle d'Alexandre et de Fran-
çois de Beauharnais ; mais, forcée bientôt de se
séparer de son mari , elle se livra entièrement
à la culture des lettres , et s'entoura d'une so-
ciété d'écrivains et de beaux esprits, tels que
Dorât, Le Brun, Mably, Bitaubé, Dussaulx, Mer-
cier, Cubières-Palmézeaux. Sa carrière htté-
laire fut souvent semée d'agitations et d'en-
nuis. Les sifflets de ses ennemis firent échouer
son œuvre théâtrale ; et quelques malins criti-
ques prétendirent que Dorât et quelques autres
écrivains de sa société, qui passèrent pour ses
amants , étaient les véritables auteurs des pro-
ductions publiées sous son nom. On connaît la
cruelle épigramme de Le Brun :
Églé, belle et poL'te, a deux petits travers ;
Elle fait son visage, et ne fait point ses vers.
Quoi qu'il en soit, elle mérita du moins des éloges
incontestables pour sa douceur et sa bienfaisance.
jyjme pa^jjy était membre de l'Académie des Ar-
cades de Rome. On ne lit plus guère aujourd'hui
ses ouvrages, qui sont : les Mélanges de poésies
fugitives et de prose sans conséquence; Paris,
1772, 2 vol. in-8°; — les Lettres de Stépha-
nie, roman historique; Paris, 1773, 3 part.,
in-8° ; — l'Abailard supposé; Paris et Amster-
dam, 1780, in-8''; — l'Aveugle par amour;
1781 ; — la Fausse Inconstance, 1787, comédie
en cinq actes et en prose ; — l'Ile de la Félicité ,
poème pliilosophique , 1801, in-8°; — la Mar-
motte philosophique, 1811, 3 vol. in-12; —
le Voyage de Zizi et d''Azor, poëme en cinq
hvres, 1811, in-8°.
Madame Briquet, Dictionnaire des Françaises. — Bio-
graphie des Femmes célèbres.
liEAUHARjVAis {Claude, comte de ), pair de
France, fils de Fanny Beauharnais , né en 1756,
mort en 1819. Il épousa d'abord la fille du comte
Mainésia, puis mademoiselle Fortan, fille d'un
riche négociant nantais. Il eut de son premier
mariage Stéphane-Louise-Adrienne, aujourd'hui
grande-duchesse douairière de Bade. C'est elle
qui est venue (en 1852) à Paris rendre visite à
son neveu, actuellement empereur des Fran-
çais. La fille cadette du comte de Beauharnais,
Joséphine-Désirée , issue de son second mariage,
929
BEAUHARNAIS — BEAUJOLAIS
930
est aujourd'hui mariée au marquis de Quinquésan
de Beausson.
Biographie des Contemporains.
BEAVHAKS AÏS (Joséphine). Voy. Joséphine
(impératrice).
BEAUHARNAIS (ffortense). FO^. HORTENSE
(reine).
BEAUJEC ( Anne de ). Voy. Anne de Beau-
jeu.
BEAUJEU ( maison de). La maison de Beau-
jeu tire son nom de Bérard, Béraud ou Ber-
nard, troisième fils de Guillaume II, comte de
Lyon et de Forez. Ce seigneur eut en partage
la baronnie de Beaujeu à la mort de son père, en
890. Parmi les membres les plus distingués de
cette famille on remarque :
I. BEAUJEU (Humbert IV), connétable de
France, mort le 21 mai 1250. Il servit, comme
son père , les rois Philippe- Auguste et Louis Vin
dans la guerre des Albigeois. Louis VIII, avant
de quitter le Languedoc , le nomma gouverneur
de tout le pays , et saint Louis lui confirma ce
titre. Les événements les plus importants de son
administration sont le sîége du château de la
Bessède, près d'Aleth ( 1227) , où Géraud de
Mota, l'un des chefs des Albigeois , fut pris et
brûlé vif. Humbert prit ensuite le château de
Montech, et soumit tout le pays de Foix. En
1239 , il alla en Orient soutenir Baudouin n,
empereur de Constantinople. En 1240, il fut
nommé connétable; il accompagna saint Louis
pour la croisade. Joinville fait un grand éloge
de la valeur et de la sagesse dont le connétable
de Beaujeu donna des preuves dans cette expé-
dition. Selon les uns, il mourut en Egypte ; selon
d'autres , en France.
Son fils se signala par son courage à la bataille
de Massoure en 1250, ainsi qu'au siège de Tunis
en 1270. Chargé en 1274 du commandement de
l'armée que Philippe III envoya au pape pour
la sûreté du concile de Lyon , il contribua à la
prise de Pampelune ainsi qu'à la réduction de la
Navarre. Nommé connétable de France après la
mort de Gilles le Brun, en février 1277, il
commanda en 1279 en Languedoc, et mom'ut
en 1285.
II. BEAUJEU ( Guichard VI, le grand), mort
le 24 septembre 1331 , servit sous les rois Phi-
lippe le Bel, Louis le Hutin, Philippe le Long,
Charles le Bel et Philippe de Valois , dont il fut
chambellan et grand gouverneur. Il termina
avec la maison de Villars une guerre qui durait
depuis plus d'un siècle , combattit en 1 325 pour
Edouard, comte de Savoie, conti'e Guignes VIE,
dauphin de Viennois , et fut fait prisonnier, le
9 août, à la bataille de Saint- Jean le Vieux. Il
resta en captivité jusqu'en 1327. Il accompagna,
en 1328, Philippe VI à la guerre de Flandre, et
commanda le troisième corps d'armée à la ba-
taille de Cassel.
m. BEAUJEU (Edouard de), maréchal de
France, fils du précédent, naquit le 11 avril 1316,
NOUV. BIOCR. UNIVERS. — T. IV.
et fut tué au combat d'Ardres en août 1351, après
avoir longtemps guerroyé contre les musulmans.
De Beaujeu, qui se trouvait en France au moment
où Edouard d'Angleterre venait de passer la
Somme, fut chargé par Philippe de Valois d'aller
reconnaître les forces de l'armée anglaise. De re-
tour de son exploration, de Beaujeu s'opposa de
tout son pouvoir à ce qu'on livrât la bataille dans
la plaine de Crécy. Nonobstant ses observations,
le combat eut lieu le 26 août 1346; et la défaite
des Français vint prouver combien étaient justes
les prévisions de Beaujeu. Créé maréchal de
France en 1347, il eut à lutter contre les Anglais,
qui , maîtres d'une partie des côtes de France,
voulaient étendre encore leur domination. Calais
était déjà tombé au pouvoir de l'Angleterre ; et
son gouverneur, Aimeri de Pavie, qui venait de
s'emparer de Guines , s'apprêtait à se saisir de
Saint-Omer, lorsque Geoffroi de Charne, qui
commandait cette place pour le roi de France,
fit avertir le maréchal de Beaujeu du danger
que courait la ville. Marchant aussitôt contre les
Anglais, de Beaujeu les attaque à Ardres (Pas-de-
Calais ), les défait, s'empare d' Aimeri de Pavie,
et trouve la mort sur le champ de bataille, à
l'âge de trente-cinq ans. Le nom de ce maréchal
est inscrit sur les Tables de bronze du palais de
Versailles. A. S.... y.
rv. BEAUJEU ( Pierre II de Bourbon , sire
de), mort en 1502. Il était connétable de France
pendant la vie de son frère Jean, qui mourut
en 1488, et auquel il succéda dans tous les
biens de la branche aînée des Bourbons, qui finit
en lui. Il fut régent de Charles VIII comme
époux d'Anne , fille de Louis XI ( Voy. Anne de
Beaujeu ), et mourut sans enfants.
Pinard, Chronol. militaire, t. I. — Anselme , Hist.
génëal. et chronol. de la maison royale de France. —
Baluze, Histoire d'Auvergne, t. VI.
BEAUJEU ( Christophe de ) , seigneur de
Jeaulges, de l'ancienne maison de Beaujeu dans
le Beaujolais, suivit d'abord la carrière des ar-
mes, sous les rois Henri ni et Henri IV; il se
distingua dans les guerres d'Espagne. Ayant
encouru la disgrâce de son prince , il fut exilé
pour dix ans qu'il passa en Suisse et en Itahe ,
et se consola dans le commerce avec les muses.
A l'avènement de Henri IV, il rentra en Fi'ance, et
obtint un commandement. Ses vers ont été recueil-
lis et imprimés sous le titre : Amours, ensemble
le premier livre de la Suisse ; Paris, 1 589, in-4''.
On y trouve des odes, des élégies, des complain-
tes , des quatrains , et ce que l'auteur appelle
lui-même un torrent de sonnets, puisqu'il y
en a jusqu'à cent vingt-un de suite. Le volume
est terminé par le premier chant d'un poème
sur la Suisse, composé à l'imitation de la Fran-
ciade deRonsard. Ce poème était en douze chants;
mais les onze derniers n'ont jamais été publiés.
La Croix du Maine et Bnverdier, Biblioth. franc.
BEAUJEU. Voy. Quiqueran.
* BEAUJOLAIS (maison de). En voici l'origine :
Sous les empereurs carlovingiens, lors de l'éta-
30
931
BEAUJOLAIS — HEAUJOUR
932
bJissement du régime féodal , le Beaujolais se
trouva compris dans l'État de Guillaume l",
comte du Lyonnais et du Forez , qui reconnut
pour roi le fondateur du nouveau royaume de
Bourgogne , Boson. Ce comte étant mort vers
l'an 900, après avoir partage sa vaste seigneurie
entre ses trois fils, l'un d'eux, Bérard l*"", eut
en partage le Beaujolais, et fut la tige des sires de
Beaujeu. Le huitième sire, Humbertn'^, fut, àlafin
du douzième siècle, le fondateur de Villefranche,
dont il fit la capitale du Beaujolais ; il épousa
Agnès de Thiem , héritière de la seigneurie de
Montpensier, qui se trouva ainsi appartenir dans
cette maison. Son fils, Guichard III, lui succéda
dans ces deux baronnies ; mais, après sa mort,
elles furent de nouveau séparées, et l'un de ses
fils , appelé comme lui Guichard , devint la tige
des seigneurs de Montpensier (Voy. ce mot). Le.
même Guichard 111, qui avait été chargé d'une
mission auprès du pape Innocent m, vit, en
passant à Assises , saint François, et en obtint
trois religieux de son ordre, qu'il conduisit en
France, et avec lesquels il fonda à Villefranche
la première communauté de cette règle. En 1265,
Isabeau , héritière du Beaujolais , transmit cette
contrée par mariage à Renaud, comte du Forez,
dont le second fils devint l'auteur d'une nouvelle
suite de sires de Beaujeu ; le dernier, Edouard H,
épris, vers l'an 1398, d'un fol amour pour une
jeune fille de Villefranche, la fit enlever violem-
ment et conduire dans son château : cité devant le
parlement pour ce rapt, qui avait excité contre lui
l'animadversion publique, il fit précipiter par les
fenêtres de son manoir le malheureux huissier
qui avait osé lui faire la citation. Alors des
troupes furent envoyées , et le sire de Beaujeu,
fait prisonnier, fut conduit à Paris. Le double
crime dont il s'était rendu coupable lui faisait
encourir la peine capitale : il implora le crédit
de Louis II , duc de Bourbon, son oncle. Celui-
ci lui fit payer sa protection par la cession du
Beaujolais et de Dombes ; l'acte est de l'an-
née 1400. Edouard l'eçut sa grâce, et mourut peu
de temps après, sans héritiers. Ce fut ainsi que
le Beaujolais se trouva compris parmi les vastes
possessions de la maison de Bourbon. En 1522,
Louise de Savoie , mère de François I*', se fit
adjuger cette province , qui avait été confisquée
sur le connétable de Bourbon; en 1531, Fran-
çois P' la réunit à la couronne, ainsi que le pays
de Dombes ; mais, en 1 560, François n rendit le
Beaujolais à Louis de Bourbon, duc de Mont-
pensier, dont le petit-fils Henri , mort en 1608,
le transmit à Marie de Montpensier, son unique
héritière. Cette princesse leporta en dot, en 1626,
à Gaston d'Orléans, frère de Louis Xni;à son
tour, la fille de Gaston , la célèbre Mademoi-
selle , légua le Beaujolais avec tous ses autres
héritages à Philippe , Monsieur, frère de
Louis XIV, premier duc d'Orléans et tige de la
branche cadette des Bourbons.
Depuis cette épocjue, Ip Beaujolais, avec titre
de comté, a souvent été l'apanage de quelqu'un
des princes de cette maison. Le dernier comte
de ce nom fut le suivant. {Enc. des g. du m. ]
MorérI, Dictionnaire historique. — Anselme, Hist. ge-
nèal. et chron. de la maison rwjale de. France.
BEAUJOLAIS {Louis-Charles d'Orléans, com-
te de), troisième fils de Louis-PhiHppe- Joseph ,
duc d'Orléans, dit r^gffflZi^f^, et frère du roi Louis-
Philippe, naquit à Paris le 7 octobre 1779, et mou-
rut le30 mai 1808. Détenuàl'âgedetreize ans dans
les prisons de l'Abbayeavecsa famille, il fut trans-
féré plus tard à Marseille, ainsi que son père et son
frère, leduc de Montpensier. Après une détention
de trois ans et demi, à laquelle il aurait pu facile-
ment échapper, si, par un admirable dévouement,
il n'eût préféré demeurer auprès de son frère,
dont la tentative d'évasion avait été moins heu-
reuse que la sienne, il fut déporté aux États-Unis,
où il retrouva son frère aîné. Les trois princes
voyagèrent longtemps ensemble, et revinrent
ensuite en Angleterre en 1800. Huit ans après ,
les atteintes d'une maladie de poitrine détermi-
nèrent le comte de Beaujolais à chercher un
climat plus doux. Il allait gagner la Sicile avec
son frère le duc d'Orléans , quand le mal auquel
il était en proie l'obligea de s'arrêter à Malte, où
il mourut.
Madame de Genlis. Mémoires, t. V, p, 73. — Mémoires
du duc de Montpensier.
BEAUJON (Nicolas ), banquier philanthrope ,
né à Bordeaux en 1718, mort le 26 décembre
1780. n ftil successivement banquier de la cour,
receveur général des finances de la généralité de
Rouen, trésorier et commandeur de l'ordre de
Saint-Louis, et conseiller d'État à brevet. Il ac-
quit dans ces différentes positions une fortune
immense, dont il jouit avec libéralité, et qu'il dé-
pensa esn grande partie en bienfaits utiles. L'hos-
pice qui porte son nom, et qui est situé à Paris,
faubourg du Roule, fut fondé et doté par lui
avec magnificence. L'acte de fondation est du
mois de juillet 1784. Beaujon est mort sans en-
fants. Son testament contenait pour plus de trois
millions de legs particuliers.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédiqtie de la France .
^VA.ViOVfi {Louis-Félix , baron de), diplo-
mate français, né en 1765 en Provence, mort le
1" juillet 1836. Après avoir suivi la carrière mili-
taire, il entra dans la diplomatie, et fut pendant plu-
sieurs années consul en Suède et en Grèce. Après
le 18 brumaire il fiit appelé au tribunat. Nommé,
en 1804, consul général et chargé d'affaires aux
États-Unis, il y composa, dans ses moments de loi-
sir, un ouvrage qu'il pubha sous le titre de : Aperçu
des États-Unis au commencement du dix-neu-
vièmesiècle; Paris, 1814, in-8°. Il fut nomméen
1816 consul général à Smyme, et en 1817 ins-
pecteur général de tous les établissements fran-
çais dans le Levant. En 1832 , il fonda un prix
de 5,000 francs pour le meilleur ouvrage sur le
commerce de Marseille; et en 1835, il entra à la
chambre des pairs. Outre son Aperçu des États-
Unis , Beaujour a encore publié : le Traité de
933 BEAUJOUR
Lunéville et le traité d'Amiens; Paris, 18(J1,
in-8" ; — Tableau du commerce de la Grèce,
formé d'après une année moyenne, depuis
1787 jusqu'en 1797; Paris, 1800 , 2 vol. in-8°;
— Tableau des révolutions de la France, de-
puis la conquête des Francs jusqu'à l'établis-
sement de la Charte, etc.; Paris, 1825, in-8°;
— Théorie des gouvernements ; Paris, 2 vol.
in-8°, ouvrage tiré à un très-petit nombre d'exem-
plaires. A ces ouvrages il faut ajouter encore :
Voyage dans l'empire ottoman ; Paris, 2 vol.
in-S» (FirminDidot).
Biographie des Contemporains. — I,e Bas, Diction-
naire encyclopédique de la France.
BEA.r.ïOYECLX. Voy. Baltazarini.
BEÂ.ULAC ( GMi^toMme), savant jurisconsulte,
né dans le département de l'Hérault vers 1745,
mort à Paris le 23 août 1804. Il s'est fait connaître
par la publication d'un Répertoire des lois et
des arrêtés du gouvernement, de 1789 à l'an
XT, par ordre alphabétique, chronologique ,
et par classement de matières. Dans cette dis-
tribution de matières suivant trois systèmes de
classification, Beaulac a fait preuve d'un remar-
quable esprit d'analyse, et en même temps d'une
science profonde de la législation.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
* BEAULAiGNE ou BAULÊGNE (Barthélémy),
musicien français, était enfant de chœur à la ca-
thédrale de Marseille en 1559 , lorsqu'il dédia à
la reine Catherine de Médicis des Motets mis en
musique à quatre parties , qui furent impri-
més à Lyon par Robert Granton, avec des carac-
tères d'un genre nouveau , gravés par ce typo-
graphe; in-12, oblong. Beaulaigne a publié un
second œuvre dans la même année , composé
de Chansons nouvelles, mises en musique à
quatre parties; Lyon, chez le même imprimeur ;
in-12, oblong. On trouve quelques motets de ce
musicien dans le Thésaurus musicus, publié à
Nuremberg en 1564.
Fétis, Biographie universelle des Musiciens.
BEAULATON, poëtc français, natif de Mon-
targis , mort en 1725. On a de lui une traduction
en vers français du Paradis perdu de Milton,
1778, 2 vol. in-8°; elle est peu estimée.
Quérard, la France littéraire.
*'KEA.VTuGVfE {Alexandre), astronome fran-
çais, vivait à la fin du dix-septième siècle. On a
de lui : le GrandCourrier astral, ou les Obser-
vations astronomiques pour l'an 1683; Paris,
1683, in-4°.
Leiong, Bibliothèque historique de la France.
BEAITLIEV, nom commun à plusieurs Fran-
çais célèbres. Ceux qui sont antérieurs au
seizième siècle sont placés en tête; les autres,
beaucoup plus nombreux, sont rangés par ordre
alphabétique de prénoms.
*BEACLiEr (Simon de), prélat français, natif
de Beaulieu en Champagne , mort à Orvieto le
18 août 1297. D'abord archidiacre de Chartres
et de Poitiers, puis chanoine de Bourges et de
- BEAULÎEtJ
934
Saint-Martin de Toui^ , il fut élu archevêque de
Bourges. Boniface VDI le nomma cardinal, et le
fit son légat en France et en Angleterre. Il tint
un synode, dont il a écrit les Actes; il a aussi
laissé des épitres.
Oldoin, Athenseum Romanum,
* BEAULIEU (Eustache ou Huitaces de),
poète et musicien, natif d'Amiens, vivait en
1300. On a plusieurs chansons notées de sa com-
position.
Féfis, Biographie universelle des Musiciens.
* BEAULIEU (1) (Camus de Vernet, dit
de), favori de Charles VU, mourut en 1427.
Ce personnage est tellement obscur, que le P. An-
selme, en le classant au nombre des grands
officiers de la couronne , ne dit pas un mot de
ses ancêtres; et sa fin prématurée fut probable-
ment cause qu'il ne laissa point de postérité. Il
occupe et mérite toutefois dans notre histoire une
place étroite mais nécessaire, comme un exem-
ple de la fortune passagère des cours. Beaulieu
était un simple écuyer du pays d'Auvergne , at-
taché au service de l'écurie du roi. Il ne prend
pas d'auti'e titre dans quelques actes qui nous
sont restés , sous les dates de janvier et avril
1426. Un an plus tard (janvier 1427 ) , le sei-
gneur de Giac (voy. ce nom), favori du roi,
ayant été tué par les ordres du connétable de
Richemont, Beaulieu lui succéda immédiate-
ment dans les bonnes grâces de Charles Vn.
Déjà commandant d'une compagnie de la garde
du roi, il fut fait, coup sur coup, capitaine du
château de Poitiers ( résidence du monarque ) ,
premier écuyer du corps, et grand maître de
l'écurie. Enfin, il remplaça complètement Giac, et
obtint l'absolue direction des finances et de toutes
les affaires. Artus de Richemont, qui exerçait de
son côté une sorte de tutelle sur ce roi enfant,
étant informé du déplorable usage que le favori
faisait de sa puissance , alla , de concert avec
Yolande d'Aragon, belle-mère de Charles, trou-
ver le roi , résolu d'en finir encore une fois avec
le nouvel intrigant ; et le maréchal de Boussac
fut chargé de cette exécution. Les historiens du
temps nous racontent le fait en ces termes ;
« Or, une journée, le roi estant dans le chasteau
de Poitiers , le dit de Beaulieu se voulut aller
esbattre hors du chasteau, n'ayant avee lui qu'un
gentilhomme nommé Jean de la Grange : et estant
dans un pré sur ime rivière , où le lieu estoit
assez plaisant et agréable, survindrent là soub-
daineraent cinq ou six compagnons , qui tirèrent
tout à coup leurs espées, et frappèrent sur lui
tellement qu'Us le tuèrent tout roide... Et s'en
alla celui qui l'avoit amené, et mena son mulet
au chasteau , là où estoit le roy, qui le regar-
(1) Le P. Anselme {Hist. génealog. de la mais, de France)
l'appelle Jean du Vernet, dit le Camus de Beaulieu. Un
acte authentique, conservé aux manuscrits de la Biblio-
thèque impériale, et signé en autographe Camus, com-
mence ainsi : « Sachent tons que je. Camus de Femet, dit
de Beaulieu, etc. » Nous adoptons de préférence ta for-
mule de l'acte original.
30.
935
BEAULIEÛ
936
doit. Et Dieu sçait s'il y eut beau bruit... raais
il n'en fut autre chose. »
Vallet de Viriville.
Recueil de GoAefroy, Historiens de Charles F^ II, pages
15,374, 493, 491, ISZ. — Mss. Bibl. impér. , n° 10287,_Z£S
Gestes, etc., £° 129 v; — Anselme, t. VIII, p. 498 B.
*BEAULIEC (...) , musicien de la chambre de
Henri ni, roi de France, vers 1580. Il a composé
unepartie de lamusique du ballet dontBaltazarini
avait fait le programme, pour les noces du duc de
Joyeuse. « Cette musique, ditFétis, est assez pu-
rement écrite. « Beaulieu avait eu Salmon, autre
musicien de la cour de Henri lU, pour collabo-
rateur dans la composition de cet ouvrage. Il y
a lieu de croire que ce musicien est le même que
Lambert de Beaulieu, dont il est parlé dans
une lettre de l'empereur Rodolphe H à son am-
bassadeur à Paris, Auger Busbeck : « Nous
«'avons appris, ditce prince, que le roi deFrance,
« mort depuis peu de temps , avait à son service
<( un bassiste d'une voix admirable, et qui s'ac-
<( compagnait sur le luth, nommé Lambert de
« Beaulieu. Nous vous prions de faire des recber-
« ches pour découvrir cet homme, et de l'engager
« pour notre cour à des conditions honnêtes
« et justes. » La conjecture formée d'après cette
lettre est rendue vraisemblable par ce que dit
Baltazar de Bourgogne dans sa description du
Ballet comique de la Roijne : « Au-deçà et au-
« delà de leurs queues ( des chevaux marins ),
« estoyent deux autres chaires, en l'une desquel-
« les s'asseoit le sieur de Beaulieu , représentant
« Glaucus, appelé par les poètes dieu de la mer :
« et en l'autre la damoyseUe de Beaulieu, son
« espouse , tenant un luth en sa main, et repré-
« sentant aussi Téthys, la déesse de la mer, etc. »
D'après cela , il est présumable que le véritable
nom de Beaulieu était Lambert, et que, suivant
un ancien usage qui subsistait encore au seizième
siècle et même de nos jours, on le désignait par
celui du lieu de sa naissance.
Ersch et Gruber, Allgemeine Encycl. — Rodolphi II
imp. Epistolœ. — Fétis, Biographie universelle des
Musiciens.
BE4ULIEV (Augustin) , navigateur fran-
çais, né à Rouen en 1589, mort à Toulon en 1637.
Il obtint, à l'âge de vingt-trois ans, le comman-
dement d'un vaisseau dans l'expédition de Bri-
queville , sur la côte d'Afrique. S'étant attaché
en 1616 à la compagnie des Indes, qui venait
de se former, il fut successivement chargé de
différentes expéditions , où il montra du cou-
rage et de l'habileté. Il fut ensuite employé au
siège de la Rochelle et à la prise des îles Sainte-
Marguerite. Il avait composé une Relation de ses
voyages dans les Indes. Cet ouvrage, où Beau-
lieu a fait preuve de grandes connaissances nau-
tiques, n'a été imprimé qu'en 1664. Il fait partie
de la grande Collection des Voyages, publiée
par Thévenot.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. —
Thévenot, Recueil de Foyages, t. II.
BEArLiEV (Charles Gilloton de), écono-
miste français, vivait à la fin du dix-huitième
siècle. Il appartenait à cette école d'économistes
qui reconnaissaient pour chefs le docteur Ques-
nel et Mirabeau le père , et qui espéraient qu'en
signalant tous les abus de l'administration, et en
favorisant les progrès de l'agriculture et de l'in-
dustrie, on pamendrait à améliorer l'état maté-
riel de la société , et par là son état politique et
moral ; mais qui ne s'apercevaient pas qu'en mi-
nant les bases constitutives d'une monarcliie dé-
crépite, ils contribuaient plus que tous les autres
à la renverser. Les nombreux opuscules de
BeauUeu n'ont pu tirer son nom de l'oubli où il
tomba après sa mort. Ses principaux écrits sont :
Mémoire sur les moyens de perfectionner les
moulins et la mouture des grains, 1786 ; —
de V Aristocratie française, ou Réfutation des
prétentions de la noblesse, et nécessité d'en
supprimer l'hérédité ;Vâxis, 1789, in-8''; —
Procès de la noblesse et du clergé, d'après les
faits extraits de l'histoire de France, 1789,
in-8° ; — Principes du gouvernement, et projet
de réforme dans toutes les parties de Vadmi-
nistration, 1789, in-8° ; — de la Nécessité de
vendre les biens de VÉglise et ceux des or-
dres de chevalerie pour payer la dette publi-
que, 1789; — de la Liberté de la presse, prin-
cipal moyen d'instruction et de réforme,
1780, in-8°.
Le Bas, Dict. encyclop. de la France. — Chaudon et
Delandine, Dict. hist.
BEAULIEU (Claude-François), publiciste
français, né à Riom en 1754, mort à Marly en
septembre 1827. Il vint à Paris en 1782, et tra-
vailla aux premiers journaux de la révolution,
tels que le journal pubhé en 1789, d'abord sous
leiitveàe Nouvelles de Versailles, puis sous celui
AqU Assemblée nationale ;\iè?> Nouvelles de Pa-
ris,en 1790; le Postillonde la Guerre, en 1792.
Dans cette dernière année, il fut arrêté pour ses
opinions politiques, et transféré successivement
à la Conciergerie et au Luxembourg. Redevenu
libre après le 9 thermidor an H ( 27 juillet 1794 ),
il travailla encore à quelques feuiUes publiques,
et entreprit même, sous letitre ànMiroir, un jour-
nal contraire à l'esprit de la révolution. Beau-
lieu fut proscrit de nouveau à l'époque du 18
fructidor an 5 (septembre 1797), et porté
sur une liste de déportation. Mais il échappa à
cette mesure révolutionnaire, et en 1803 le pré-
fet de l'Oise l'employa aux archives de la pré-
fecture, et le chargea de rédiger le journal du
département. Après un séjour de douze ans à
Beauvais, il revint avec une pension, en 1815, à
Paris, et vécut retiré à Marly. Beaulieu a com-
posé aussi un grand nombre d'articles pour la
Biographie universelle, entre autres ceux de
Danton, de Fouquier-Tinville, de Marat. On
a encore de lui : Essais historiques sur les
causes et les effets de larévolution française,
Paris, 1801 à 1803, 6 vol. in-8° : cet ouvrage, où
l'on trouve des faits curieux, prouve que l'auteur
avait bien étudié l'histoire de cette époque x^-
937
BEAUUEU
938
rnarquable ; il est fâcheux toutefois que l'impar-
tialité n'ait pas toujours guidé sa plume; —
Réflexions sur des réflexions de M. Berçasse
sur l'Acte constitutionnel du sénat, 1814,
in-8°; — le Temps présent, 1816, in-S"; — la
Révolution française considérée dans ses effets
sur la civilisation des peuples; Paris, 1820,
ia-8°.
Le Bas, Dict. eiicycl. de la France. — Biographie des
Contemporains.
BEAULiEU (Eustory ou Hector de), poète
et théologien, natif de Beaulieu (bas Limousin ),
écrivait dans la première moitié du seizième siè-
cle. 11 fut successivement organiste de la cathé-
drale, comédien , prêtre catholique , et lïiinistre
protestant. On a de lui : Doctrine et instruc-
tion des filles chrétiennes désirant vivre selon
la parole de Dieu, avec la repentance de
l'homme pécheur, 1565, in-8"; quelques chan-
sons à trois et quatre parties, et un recueil de
poésies, imprimé in-8°, à Lyon, en 1537, sous le
titre "de Divers rapports. Ce recueil contient
des rondeaux , dizains , ballades , épitres , chan-
sons, blasons, épitaphes, etc. Beaulieu est en
outre auteur desPro^og'wes, des Deux Moralités,
de VEnfant prodigue, etc. Selon Beauchamps,
il changea son nom d'Eustorg en celui d'Hector,
ce qui donna lieu à la méprise de Duverdier, qui
en a fait deux auteurs différents.
Le Bas, Dict. encycl. de la France. — Cliaudo» et De-
landiiie, Dict. hist. — Duverdier, Bibl. franc,
♦beaulieu de losse {Jean de), général
français ( on ignore le lieu et la date de sa nais-
sance), mort, en janvier 1576. Nommé en 1543
gouverneur de Térouane, il défendit courageuse-
ment cette place en 1553. n prit part en qualité de
maréchal de camp à la bataille de Dreux, où il se
distingua. Il fut nommé, le 1^'' mars 1565, gou-
verneur de Lyon et du Lyonnais; enfin, en 1567,
il devint membre du conseil du duc d'Anjou et
lieutenant général.
De Courcelles, Dict. hist. des génér. franc.
*BEAUt,ïEU(/ean-£fl;/}?îS#e Allais de), cal-
ligraphe du seizième siècle. On a de lui VArt d'é-
crire, avec des gravures de Senault; Paris, 1681,
1688, in-fol.
Leiong, Bibliothègue historique de la France.
BEAULIEU {Jean-Pierre, baron de), géné-
ral autrichien, naquit, en 1725, d'une ancienne
famille du comté de Namur, et mourut en 1820.
Après s'être distingué dans l'artillerie pen-
dant la guerre de sept ans , il se retira dans sa
famille, avec le grade de lieutenant-colonel.
Promu depuis par le chef de l'Empire à la di-
gnité de général-major, en récompense de ses
anciens services, il fut investi en 1789 du com-
mandement, des troupes envoyées pour com-
battre les Brabançons révoltés. Après les avoir
vaincus dans toutes les rencontres, il étouffa leur
révolte par son courage, sa persévérance, sss
opérations stratégiques, et par son humanité,
à laquelle les insurgés eux-mêmes rendirent
Fhommagele plus éclatant. Plus tard, en 1792,
Beaulieu ne fut pas moins heureux contre les
troupes de la république française qui avaient en-
vahi les Pays-Bas. Avec une armée de quatre
mille hommes et deux pièces de campagne, il tint
tête au général Biron, qui lui opposait douze miUe
hommes, obtint des avantages marqués à Mar-
che-en-Famine, à Templeuvre, à Fumes, où il fit
sa jonction avec l'armée anglaise, sous le duc
d'York, et s'empara de plusieurs places , entre
autres deMenin, qu'il prit d'assaut. Commandant
ensuite le Luxembourg, il continua de se signaler
par sa bravoure, et gagna la bataille d'Arlon.
Cependant le général de Beauheu devait suc-
comber dans la lutte contre les talents supérieurs
d'un jeune guerrier. Nommé, en 1796, comman-
dant en chef de l'armée d'Italie contre les Français
sous le général Bonaparte, il s'empara d'abord
à Volbie de tous les retranchemens de leur ligne
d'avant-poste ; mais, ne pouvant se rendre maître
de la redoute de Mondovi , il fut complètement
battu par le général français près de Montenotte.
Enfin, après plusieurs autres défaites et des re-
vers continuels attribués par lui à la jalousie du
général d'Argenteau, revers qu'il essuya sur-
tout à la défense du passage de l'Adda etdu Min-
cio, il fut forcé de gagner le Tyrol. Là il quitta,
le 25 juin 1796, le commandement, qui fut confié
au général Wurnxser, et se retira à Lintz, où il
mourut dans sa quatre-vingt-quinzième année.
[Enc. des g. du m.]
Conversations- Lexicon.
BEAULIEU ( XoMis LE Blanc de), ministre
et professeur de théologie à l'Académie calviniste
de Sedan, né en 1614 à Beaulieu, petite ville du
bas Limousin, mort le 23 février 1675. Il se fit
constamment remarquer par la sagesse de ses
principes et par son esprit conciliant : aussi fut-il
deux fois choisi, par le maréchal de Fabert
d'abord, et ensuite par Turenne, pour dresser
un plan de réunion entre les catholiques et les
protestants. Des négociations furent entamées à
cet effet entre les deux Églises , mais elles ne
purent réussir. Le Blanc de Beaulieu a laissé des
Sermons; un Traité de Vorigine de la sainte
Écriture; Londres, 1660; et un recueil intitulé
Thèses Sedanenses, Sedan, 1675, in-4°, qui est
son meilleur ouvrage.
Bayle, Dict. crit. — Saurin, Examen de la Théol. —
Jurieu, Défense de la Doctr. univ. de l'Ègl.— Le Bas,
Dict. encycl. de la France.
BEAULIEU {Sébastien de Pontault, siem-
de) , mai'échal de camp et premier ingénier
de Louis XIV, créateur de la topographie mili-
taire, morî, en 1674. Formé à l'école de Callot et
de Leclerc, Beaulieu levait sur les champs de ba-
taille le plan du terrain, et y ajoutait des sujets
historiques en perspective. Son œuvre, magnifi-
que travail et le plus curieux de tous les ou-
vrages de ce genre , est connue sous le nom du
Grand Beaulieu. On y trouve décrites toutes
les opérations militaires des guerres de Louis xr\^,
d39
BEAULIEU — BEAUMANOIR
Ô4Ô
depuis la bataille de Rocroi jusqu'à la prise de
Wamur (1643-1692). Cet ouvrage a pour titre :
(es glorieuses Conquêtes de Louis le Grand,
ou Recueil de plans et vues des places assié-
Ifëes et de celles où se sont données des batail-
les, 2 vol. in-fol., ou 3 vol. avec les portraits ef
mémoires. Sou ouvrage fut terminé parles soins
de sa nièce. Depuis Beaulieu jusqu'à Cassini, la
topographie n'a produit aucune œuvre aussi im-
portante.
Le Bas, Dict. encycl. de la France. — De Courceiles,
Dict. des généraux français.
BEAUMANOIR {Jean, sire de), célèbre che-
valier breton, vivait vers le milieu du quator-
zième siècle. D fut l'ami et lecompagnon d'armes
de du Guesclin. Dans la guerre civile qui désola
la Bretagne au quatorzième siècle , il embrassa
le parti de Charles de Châtillon, comte de Blois,
époux de Jeanne de Penthièvre, conti'e son
compétiteur Jean de Montfort. Celui-ci avait ap-
pelé les Anglais à son secours. Le parti de Char-
les obtint d'abord contre eux quelques succès ;
Beaumanoir les força d'abandonner plusieurs
places dont ils s'étaient emparés , et leur prit
entre autres la ville de Vamies. Mais bientôt la
guerre traîna en longueur. De Josselin, où il
s'était enfermé, Beaumanoir voyait la garnison
anglaise de Ploërmel parcourir les campagnes, et
répandre partout le carnage et la désolation.
Résolu de mettre un terme aux maux qu'éprou-
vent ses compatriotes, il demande un sauf-
conduit au commandant anglais Bembro, et
lui reproche de faire mauvaise guerre. L'An-
glais répond vivement; on s'échauffe, et l'en-
trevue finit par un défi. On convint que l'on
se battrait trente contre trente, le 27 mars sui-
vant (1351), entre Ploërmel et Josselin, au
chêne de Mi -voie. Les combattants furent
exacts au rendez-vous ; des spectateurs étaient
accourus de tous côtés pour assister à ce san-
glant tournoi. Mais, au moment d'en venir aux
mains, Bembro hésita : « Il ne leur était pas;per-
mis, disait-il, de se battre sans y être autorisés
par leurs souverains. » Beaumanoir répondit
qu'il n'était plus temps d'avoù* de semblables
scrupules , et le combat commença avec un égal
it<,.i3rneménl de part et d'autre. Les Anglais eu-
rent d'abord l'avantage ; mais Bembro ayant été
îaé, les Bretons reprirent courage , et rempor-
tèrent une victoire complète. On dit qu'à la fin
de la mêlée, Beaumanoir, blessé et dévoré d'une
soif ardente, demandait à boire : « Bois ton
sang, s'écria l'un de ses chevaliers, ta soif se
passera! >> La bataille des Trente fut longtemps
célèbre ; et , près d'un siècle après , l'on disait
encore , pour exprimer qu'une action avait été
terrible : « Jamais on ne se battit ainsi, depuis
le combat des Trente. » A la bataille d' Aurai ,
qui mit fin à la guerre de Bretagne, Beaumanoir
sollicita et obtint du comte de Montfort , dont il
était prisonnier sur parole, la permission de
combattre dans les rangs de son antagoniste. Il
fit encore des prodiges de valeur, mais ce fut
en vain : la mort de Charles de Blois avait dé-
cidé de la perte de la bataille. Beaumanoir fut,
avec du Guesclin, au nombre des prisonniers.
Le sire de Beaumanoir mourut dans un âge
avancé. Dans le cours de sa longue carrière , il
avait souvent été chargé de missions importan-
tes , de commandements difficiles, et jamais sa
loyauté et son courage ne s'étaient démentis.
Charriera, Chronique de du Guesclin; Paris, 18S2. — Le
Bas , Dict. encyclop. de la France.
BEAUMANOIR ( Philippe DE ), célèbre magis-
trat, jurisconsulte et poète, né dans le Cler-
montais, ancienne province de Picardie (Oise),
dans la première moitié du treizième siècle ; mort
en 1296. 11 a exercé longtemps les fonctions de
bailli, au moins depuis 1273 jusqu'en 1295, sous
les règnes de Philippe le Hardi et de Philippe
le Bel.
On croit qu'il était d'une famille noble, et qu'il
se livra d'abord à la carrière militaire, parce que
dans plusieurs actes authentiques on lui donne
la quaUté de miles ou chevaher ; et, d'après un
compte qui a été vu dans les anciennes archives
de la cour de Paiùs avant l'incendie de 1 737 ,
Philippe le Bel aurait, en 1289, envoyé le conte
Pkelipe de Blaumanoir en mission à Eomc.
Mais, dans le prologue de ses Coutumes du
Beauvoisis, Beaumanoir lui-même dit qu'il s'est
décidé à les écrire, parce que « noz devons avoir
« mix (mieux) en mémoire ce que noz avons
(( veu uzer et jugier de nostre enfance, en nostre
« pays, que d'autres dont noz n'avons pas a()fi-
'<■ ses les coustumes ne les usages. » Or, ce n'é-
tait pas la coutume des nobles de donner à leurs
enfants la pratique judiciaire, et de les confiner
dans un bailliage, au lieu de les envoyer à la
guerre. En 1289, on le voit présenter les comptes
du bailliage de Vermandois à la curia compu-
torum (cour des comptes), et en 1290 présider
l'assise à Saint-Quentin. Comment donc aurait-il
pu accomplir dans l'intervalle et si loin, une mis-
sion diplomatique qui aurait été très-importante,
quoiqu'elle ait échoué, puisqu'il s'agissait d'em-
pêcher le couronnement, par le pape , de Char-
les U, roi de Sicile, qui eut lieu le 26 mai 1289 i'
Il est vrai que les fonctions des baillis étaient
alors militau'es et civiles ; elles étaient également
temporaires (triennales), et point inamovibles.
Si nous voyons Beaumanoir figurer^ comme
bailli de Senlis, pour la première fois dans un ar-
rêt du parlement de la Pentecôte en 1273, à l'oc-
casion de la réformation, après enquête (1), d'une
de ses sentences par laquelle il avait usurpé sur
la juridiction ecclésiastique du prieur de Bazain-
cour, on le trouve, en 1280, à la tête du bailliage
de Clermont, charge que lui avait conférée Ro-
bert, fils de saint Louis, investi de ce comté, dis-
trait de la couronne en 1269. Cette fonction ne
consistait guère que dans la présidence de la
(1) Recueil des Olim, n» XXXI, t. I, p. 937, éd. Bcu-
gnof.
ÎJ41
BEAUMANOIR
Ô42
cour féodale; car Beauinanoir lui-même nous
apprend (1) qu'en ce comté, les hommes de, fief
(les barons) avaient conservé le droit de juger,
et qu'aucun bailli ne pouvait y faire les juge-
ments, comme il était d'usage, avecdes assesseurs,
dans les autres bailliages , qui ressortissaient di-
rectement à la couronne.
Quand Beaumanoir rédigea ses Coutumes de
Beauvoisis en 1283, ainsi que l'indique la men-
tion finale du livre, il déclare qu'il a été « entre-
« mis de garder et fere garder les droits et les
« coustumes de la comté de Clermont par la vo-
« lonté de très-haut borne et très-noble Robert,
« fix (fils) du saint roy Loys ; et qu'il ne doit
« fere aucune coze qui ne plaise à son seigneur
« le conte et à ceux de son conseil ; » ce qui
semble le placer dans la classe des baillis infé-
rieurs, dont parlent les ordonnances de saintLouis
de 1254 et de 1256. Cependant on prétend qu'il
avait été membre du conseil du parlement du
roi, à Paris, même avant qu'il exerçât les fonc-
tions de bailli à Senlis, parce qu'il dit avoir vu
juger (2), « en l'ostel le roy, » certains points
qu'il donne comme règles dans son livre, et parce
qu'on aime à supposer qu'im homme de ce mé-
rite avait été appelé , du vivant de saint Louis,
dans son conseil. Mais les baUiis étaient tenus
de paraître environ trois fois par an pour rendre
compte des sentences qu'ils avaient rendues, ou
auxquelles ils avaient présidé lorsqu'il y avait
appel.
Beaumanoir présida les assises à Creil et à
Compiègne, En 1288, on le revoit à Senlis, et
même en Saintonge, en qualité de sénéchal, à
moins qu'il n'y ait été envoyé seulement comme
commissaire par le parlement, pour l'enquête
qui y fut rapportée à la Pentecôte de cette an-
née (3); car la Saintonge avait été engagée à
Henri ni, roi d'Angleterre, en 1259; et la ces-
sion en fut renouvelée en 1289 par Philippe le
Bel, qui la reprit aux Anglais en 1293.
En 1289, Beaumanoir présente à la cour des
comptes le rôle des recettes et dépenses des
prévôtés du Vermandois, dont il était respon-
sable envers le roi comme bailli , en vertu des
attributions mixtes établies par les ordonnances
du règne précédent. En 1290, il préside l'assise
de Saint-Quentin (4), et on le voit chargé des
comptes de l'armement qui eut lieu alors, par or-
dre de Philippe le Bel, contre la Flandre. En 1 292,
iJ est porté, comme bailli de Tours, dans une Hste
dressée par Brussel en son livre rfe5#ie/s, d'a-
près les registres de la chambre des -comptes. En
1293, il y présente encore les comptes du Ver-
mandois pour les années 1291 et 1292 : cepen-
dant on ne pouvait cumuler les bailliages , et on
devait les gérer en personne. Enfin, en 1295, il
était encore bailli de Senlis. En 1296, Habille de
(1) Chapitre l«', n» 13.
(2) Voyez notamment le ch. 82, I, 479.
(3) Olim., Il, S17, no V, et 887, a» XVI.
WOiim., 11,308, n" XXVI,
Boves est qualifié uxor quondam D. Phil. de
Bellomanerio (1), et les Olim (2) mentionnent
un arrêt du parlement de la Toussaint, où il est
question du fiel tenu par son fils aîné, relevant
de l'évêque de Sentis. Il est peu douteux qu'il
n'ait été anobli, s'il n'était pas noble d'origine,
Un chanoine de Rouen, Amaury de Montfort,
lui donna plusieurs propriétés au territoire de
Remin ou Remy, en Beauvoisis, et l'affranchit
de toute sujétion féodale envers lui, par des
lettres de juin 1282 , confirmées en 1283 par le
prince Robert, comte dé Clermont (3).
Tels sont les faits qu'on a pu recueillir sur ce
personnage , plus illustre par son ouvrage sur la
coutume de son pays que par l'élévation si con-
testée de sa magistrature; puisqu'il est douteux
qu'il ait été membre du conseil du roi comme
Pierre de Fontaine , son prédécesseur, bailli de
Vermandois en 1254, et comme Boileau, prévôt
de Paris.
Beaumanoir a laissé quelques poésies en partie
inédites, et en partie publiées par Lacurne-Sainte-
Palaie, et par M. Félix Lajard; notamment le
Solus, la Complainte d'amours, et la Folle
Larguèse, qui sont sans doute des passe-temps
de sa jeunesse.
Mais son titre de gloire repose sur la rédac-
tion des Coutumes du Beauvoisis, qui le place
au premier rang des jurisconsultes du treizième
siècle ; il fut le contemporain, outre ceux que
nous avons déjà nommés, de Guy de Fourqueux ,
depuis pape sous le nom de Clément TV; de
l'Italien Benoît Caietan, depuis Boniface VIII;
d'Oudard de Neuville, Renaud de Radepont, Jean
de Chevreuse, et d'Etienne Tristavour, revêtus
comme lui des fonctions pénibles de baiUis. Il
ne paraît pas avoir rien emprunté à l'ouvrage de
P. de Fontaines, qui n'a pas d'ailleurs été pubKé,
vu son état imparfait, de son vivant; ni des écri-
vains ecclésiastiques, tels que Durant! , évêque
de Mendes et auteur du Spéculum juris, ni des
jurisconsultes anglais. Mais il écrivit évidem-
ment sous l'inspiration des ordonnances et des
Établisements de saint Louis , d'après les tra-
ditions de ce grand règne.
Un savant jurisconsulte du dix-septième siè-
cle, laThaumassière, a publié la première édition
des Coutumes du Beauvoisis en 1690 ; mais il
paraît que la copie fut très-inexacte, et qu'il
n'en surveilla pas l'impression ; car on a vérifié
qu'elle est pleine de contre-sens et de fautes de
toute espèce , en la comparant aux manuscrits
qui nous restent, et dont il en est un au moins
qui passe pour contemporain de Beaumanoir.
M. Beugnot a publié la seconde édition en 1842,
2 vol. in-8°, avec une excellente dissertation, d'a-
près le manuscrit du treizième siècle, en dialecte
(1) Rouleau de là Chambre des comptes de Paris,
cité par la Thaumasslère, premier éditeur des Coutumes
de Beauvoisis, préface, p. vu.
(S) Tora. 11, p. 401, n" IX.
(3) La Thaumassiére, préface, p. vm.
943
BEAUMANOIR
944
de l'île de France, avec l'orthographe du temps.
La langue était encore si peu formée, qu'il
serait à désirer qu'on en publiât une traduction,
comme on l'a fait des Établissements de saint
Louis de l'an 1270, en relevant soigneusement
les variantes des manuscrits, dont plusieurs n'ont
pas été vérifiées par M. Beugnot, et qui se trouvent
à Orléans, à Troyes, à Carpentias , et à Rome en
la bibliothèque du Vatican. Il serait curieux de
savoir en quoi le dialecte picard , donné par des
manuscrits, diffère du dialecte de l'île de France.
Quoique Beaumanoir avoue lui-même qu'il ne
connaissait bien que les coutumes du Beauvoisis
sa patrie, qu'il avait vu pratiquées dès son en-
fance, il s'étudia à fortifier les bonnes règles
qu'il y trouvait, par des exemples tirés des
coutumes voisines; mais ce qui indique un es-
prit supérieur, c'est qu'il voulait établir le droit
commun de la France. Ce résultat n'a pu être ob-
tenu que bien des siècles après lui; la rédaction
définitive des principales coutumes, en forme lé-
gislative, n'a été commencée qu'en vertu d'une
ordonnance de Charles VU; elle n'était pas ache-
vée sous Louis XTV, et ce n'est qu'après la ré-
volution de 1789, sous le consulat de Napoléon,
qu'on put, en 1801 et 1802, en former le code
civil.
A l'époque de Beaumanoir, le droit romain,
introduit dans les Gaules d'abord par le code
Théodosien,avaitsuccombédansranarchie féodale
de la fin du neuvième siècle , quand le territoire
français fut partagé en une centaine de princi-
pautés , et quand chaque seigneur fut maître dans
ses terres. Malgré la puissance du clergé, qui
avait emprunté beaucoup aux édits des empe-
reurs chrétiens et aux Capitulaires de Charle-
magne, il n'existait presque partout que des
coutumes et des usages : Beaumanoir remarque
qu'il n'y avait pas au royaume de France « deus
« chastelenies qui de toz cas uzassent d'une
« miesme coustume (1). >> Les livres de Justi-
nien, récemment découverts en Italie, obtinrent
une vogue et ime autorité morale qui se fait
sentir dans l'ouvrage latin de l'Anglais Bracton
et dans les Établissements de saint Louis ; mais
les papes, qui avaient déjà décrété des codes
ecclésiastiques, donnaient à la juridiction clé-
ricale une autorité plus considérable, due à l'em-
pire de la religion et à l'ignorance barbare des
nobles : heureusement nos rois formèrent au-
tour d'eux un corps de légistes qui les aidèrent
à affranchir les communes, et, parl'étabhssement
d'une justice centrale, à recouvrer peu à peu
les prérogatives du pouvoir législatif.
Les baillis . milice locale fortement liée au
parlement du i oi, duquel ils relevaient, et près
duquel ils se rendaient plusieurs fois par an,
travaillèrent efficacement à Ihioiter la juridic-
tion de l'Église, qui avait usurpé le pouvoir civil
et criminel, sous prétexte de l'inviolabilité des
(I) Prologue, p. 14.
sacrements et des personnes ecclésiastiques. Ils
profitèrent encore plus de la paresse et du dé-
faut de prévoyance des barons pour attirer par
des conflits réitérés la décision des affaires au
conseil du prince, et pour les décharger du poids
et des ennuis de la justice ordinaire.
On remarque cette double tendance dans l'é-
crit de Beaumanoir : seulement on est surpris
( et c'est une contradiction manifeste avec sa mis-
sion ) d'y trouver le conseil donné aux barons,
de pendre les bourgeois ou autres, leurs sujets,
qui tenteraient de faire des confédérations con-
tre eux (1). Comment sans elles les chartes de
commune se seraient-elles formées, à partir des
règnes de Louis le Jeune et de Louis le Gros, et
auraient-elles déjà donné tant de force au pou-
voir royal , dont Beaumanoir se montre d'ail-
leurs le partisan zélé? Il est vrai qu'il réserve
au roi l'approbation de l'érection des commu-
nes (2). Mais les rois n'auraient pu les multiplier,
si d'abord les habitants de ces communes , en
résistant à quelque grande injustice, ne s'étaient
confédérés pour en empêcher le retour, et n'a-
vaient payé de fortes sommes aux rois pour ob-
tenir leur protection.
Si du moins Beaumanob* avait donné aux sei-
gneurs le conseil de s'unir aux comnmnes pour
défendre leurs privilèges féodaux, incessam-
ment contestés et -envahis, en reconnaissant les
premiers les droits des citoyens (3), et en leur
conférant , comme saint Louis eut l'habileté de
le faire en 1256 , l'élection annuelle de leurs
maires , il aurait mieux mérité de la postérité ,
en aidant \h former, comme en Angleterre, un
droit parlementaire.
En France, on a suivi la direction contraire,
en ruinant la féodalité par l'alliance de la royauté
et des communes. Mais par ce moyen on est ar-
rivé au pouvoir absolu de Louis XIV , et on n'a
rien fondé de stable dans les mœurs françaises;
on a marché d'innovation en innovation, sans
jamais s'arrêter, quand dans un pays voisin
on était parvenu de bonne heure à un état de
liberté telle, qu'on y trouve cette maxime, sans
(1) Le passage est trop curieux pour n'être pas cité :
« Quand li communs d'une vile ou de plusors viles font
« allance contre lor segneur,... il les doit penre à force;
« et s'il les prent, sitôt qu'il n'y ait encore rien de fet,
«fors que l'alliance,... il doit punir toz les consentans
« par longue prison, et raemble (mulcter d'amende) à
« sa volonté, selon lor avoir : et s'il pot savoir les quie-
« vetains qui l'allance porcacèrent; si les fait penre....
« ce sunt des traistres. (Ch. 30, n° 63, 1, 430).
(2) Ch. 50, n° 2, 11, 264. « Nus ne pot fere vile de com-
<c roune el royaume de Frances, sans l'assentiment du
« roy... et se "il roi en veue faire aucunes.. Si doit-il être
« contenu es Chartres des franchises qu'il lor dones, sauf
« le droit des églises et des chevaliers. »
(3) C'est ce que les barons anglais eurent la sagesse de
faire; et c'est ce qui, en 1265, leur donna la force, en ap-
pelant les députés des bourgs au parlement, de fonder
un gouvernement dont les libertés se sont accrues sans
dommage pour l'autorité royale, alors que la grande
charte de 1215, dont saint Louis, par sa sentence arbitrale
de janvier 1263, a vainement déclaré le maintien, en annu-
lant les statuts d'Oxford , triompha de toute résistance.
945
BEAUMANOIR
946
cesse opposée aux entreprises des rois : Nohi-
mus leges Ânglise mutare.
Sous saint Louis , il est vrai , on parvint à
donner assez de sécurité aux citoyens et de
bien-être à toutes les classes (par une sorte de
pondération des pouvoirs, due au mérite des lé-
gistes et des magistrats de ce temps, appuyés de
l'autorité d'un roi plus grand par ses vertus
que par l'étendue fort limitée de sa prérogative) ,
pour que dans le siècle suivant on ne cessât
de réclamer les us et coutumes du tems du
bon roy saint Loys.
L'espace nous manque pour faire voir com-
ment Beauraanoir contribua pour sa part, par
l'habileté et la sagesse de ses décisions , et par
le caractère réglementaire qu'il leur donna, à
corriger les abus de la puissance féodale.
C'est en généralisant aussi ses décisions re-
cueillies sous le nom A'Olim, que le parlement
fit entrer le pouvoir royal dans les pays soumis
à l'autorité des barons , et qu'il reconquit peu à
peu le pouvoir législatif. Ce secret d'État re-
monte au treizième siècle.
Beaumanoir proclame (1) que « le roi peut faire
« tels establissements , comme il lui plaist , pour
« le commun profit, et cela d'une manière obli-
« gatoire : qu'il n'y a si grand baron qui ne
« puisse estre trait en la cour du roi , pour de-
« faute de droit (déni de justice) ou pour faux
« jugement (mal jugé ). Toute laie ( seigneuriale
« et non ecclésiastique) du royaume est tenue
« du roi en fief et arrière-fief (2). » C'est pour
cela sans doute que la grande ordonnance de
1256, sur les attributions des sénéchaux et des
baiUis, est faite pour les provinces de la langue
d'Oc, comme pour celles de la langue d'Oyl. Pour
amener la ruine des guerres privées et du duel ju-
diciaire, que saint Louis n'avait pu interdire que
dans ses domaines (ordonnances de 1257 et
1260), Beaumanoir établit (3) que le roi ou le
comte a droit de s'interposer entre les parties
qui se sont défiées, et que la justice n'a le droit
de poursuivre la punition du méfait, que s'il
n'y avait pas eu combat. Quoique Beaumanoir
reconnaisse à la juridiction ecclésiastique le
droit de prononcer sur les contestations relatives
aux mariages et aux bâtardises , aux testaments
et aux dons faits aux églises et monastères, aux
procès des croisés, à ceux des veuves, aux sor-
celleries (auxquelles il croyait peu) (4), et aux
dîmes, il ouvre la porte à l'intervention du par-
lement, et des comtes comme gardiens des égli-
ses. Si la pragmatique sanction de 1268 est
contestée dans un de ses articles, parce que l'o-
riginal n'est pas au trésor des chartes, ni dans
les monuments contemporains, il n'est pas dou-
teux que saint Louis n'ait affranchi son pou-
voir des excommunications, sous lesquelles ont
(t) Ch. 34, n» 41, 11-22.
(2) Ch. 11, n° 12, I, 168.
(3) Ch. 59 et 60.
W Ch. 11, n» 26.
tremblé plusieurs de ses prédécesseurs. Il main-
tint les élections canoniques aux évêchés et
aux bénéfices ecclésiastiques, sans l'intervention
du pape; il empêcha les exactions faites au nom
de la cour de Rome. En 1246, les barons de
France avaient fait alliance contre les entreprises
ecclésiastiques, et voulaient que la juridiction
du clergé fût limitée à la connaissance de l'hé-
résie, des usures et des mariages , ce qui était
déjà ijcaucoup ; carClovis et Charlemagne avaient
fondé les fibertés gallicanes, en ne permettant
pas aux conciles de faire aucunes lois sans leur
aveu. Les baillis royaux au treizième siècle, et
Beaumanoir en particulier, s'étudièrent à res-
treindre la juridiction ecclésiastique; fort de
l'appui du parlement, celui-ci admit l'appel contre
les actes de cette juridiction , comme envers la
juridiction laïque (1).
L'œuvre de Beaumanoir est complète en
soixante-dix chapitres. II est probable qu'il la
remania jusqu'à sa mort; et l'on croit que ses
successeurs, dont elle devint le manuel, y ajou-
tèrent quelquefois. C'est probablement à cette
circonstance qu'est due la mention de la canori-
sation de saint Louis, dans le Prologue {2).
ISAMBERT.
Montesquieu, Esprit des Lois, XXVIII, ch. 23, 27. — Lau-
rière, Sur les Ordonnances du Louvre et les Établisse-
ments. — Duclos, ^cad. des Inscrip., XVII, p. 184;
XVIII, 185.— Dupin, ^dd. aux lettres sur la profession
d'avocat, p. 706, 708, cinquième édUion. — F. Lajard,
1838, dans VHist. littér. de l'Institut, 1842, XX, 356. —
Ed. LahoViiaye, Rev. des LégisL, 1840,XI, 467. — Beugnot,
Notice en tête de l'éd, de Beaumanoir de 184.0, p. 131.
BEAUMANOIR, ancienne maison de la pro-
vince du Maine, dont la filiation n'est bien con-
nue qu'à partir du quinzième siècle. (Les deux
personnages précédents ne paraissent pas appar-
tenir à cette famille. ) Vers le milieu du quin-
zième siècle, un mariage apporta dans cette
maison la seigneurie de Lavardin, érigée depuis
en marquisat ; et c'est sous le nom de Lavardin
que sont connus les membres de cette famille,
à laquelle appartiennent les deux personnages
suivants.
BEAUMANOIR {Jean Lavardin, marquis
de), maréchal de France, né en 1551, mort à
Paris le 13 novembre 1614. Élevé dans le pro-
testantisme près de Henri IV, il commença
de servir en 1569, et abjura en 1572, après
les massacres de la Saint-Barthélémy, où son
père fut tué. Il servit alors le parti catholi-
que sous le maréchal de Matignon. Mécontent
de ne pas voir ses services récompensés comme
il les appréciait, et menacé d'ailleurs d'être
poursuivi pour assassinat ( 1574 ), il retourna
(1) Arrêt du parlement de la Toussaint 1264, contre l'é-
vêque de Beauvais. — Olim, 1, S91. — Beaumanoir, ch. il,
n" 12 ; I, 163.
(2) Le savant Loysel, en 1617, cite cet ouvrage, comme
le premier et le plus hardi livre qui ait été composé sur
les coutumes de France. C'est là, en effet, son caractère
principal. Beaumanoir, y est-il dit, « est grand légiste,
canonlsle et coustumler (a). »
[a) Loysel, Hém, da Béarnais tt <2« Beauvoisii, Vil, i3.
947
BËAtJMANOÎR
948
auprès du roi de Navarre, qui le nomma colonel
de son infanterie. Il assiégea Villefranche en
Périgord , s'en empara pendant les pouiparlers ,
et la mit à sac. Il servit Henri fV jusqu'en
1580, et prit part au combat de Marmande,
à la prise de Cahors et d'Eause en Armagnac.
En 1580 , il quitta de nouveau le parti calviniste
pour le service de Henri TTL, et en fut récom-
pensé par le grade de maréchal de camp. Il servit
ensuite sous le duc de Joyeuse jusqu'en 1587, et
se distingua à la bataille de Coutras, perdue par
l'armée catholique; puis il aida le duc deNevers
à soumettre le bas Poitou. En 1589, il passa au
sei-vice de la Ligue, après l'assassinat de Henri lU.
Lavardin de Beaumanoir fut des premiers à re-
connaître Henri rV, qui le nomma lieutenant gé-
néral en 1590; gouverneur du Maine, du Perche
et de Laval, en 1592; puis maréchal de France le
7 janvier 1595. Enfin il reçut le gouvernement de
la Bourgogne et du pays de Bresse après la décou-
verte de la trahison de Biron.Il se trouvait près
deHenrilY, quand ce prince fut assassiné en 1610.
En 1611, il fut nommé, sous Louis XHJ, ambas-
sadeur extraordinaire en Angleterre , pour y re-
nouveler les anciens traités d'alliance.
De Courcelles , Dictionnaire historique des généraux
français, t. II.
BEAUMANOIR ( marquis de ) , littérateur
français , né vers 1720 en Bretagne , mort
vers 1795. Il suivit d'abord la carrière mili-
taire , fit les campagnes de la guerre de sept
ans , et se livra tardivement à la culture des
lettres. On a de lui quelques pièces de théâtre :
Osman III et Laodice, reine de Cartfiage, les
Ressources de l'Esprit, les Mariages, la Jus-
tification d'Enguerrand de Marigny, etc., réu-
nies sous le titre d'Œuvres diverses ; Lausanne
(Paris), 1770,2 vol. in-8''. Le peu de succès qu'eut
sa traduction deV Iliade en vers, Paris, 1781, le
fit renoncer à une traduction de l'Odyssée qu'il
avait entreprise.
Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France.
FIN DU QUATRIEME VOLUME.
2^
-es