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Full text of "Nouvelles annales du Mus d'histoire naturelle"

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FOR  THE  PEOPLE 

FOR  EDVCATION 
FOR  SCIENCE 

L1BRARY 

OF 

THE  AMERICAN  MUSEUM 

OF 

NATURAL  HISTORY 

cindat 


j  I 


NOUVELLES 

AMALES  DU  MUSÉUM 

D'HISTOIRE  NATURELLE, 


RECUEIL  DE  MÉMOIRES 

flTTTJI    ICC 


C 


PAR  LES  PROFESSEURS  DE  CET  ETABLISSEMENT 

ET  PAR  D'AUTRES  NATURALISTES 

SUR  L'HISTOIRE  NATURELLE,  LANATOMIE,  ET  LA  CHIMIE. 

V 

OUVRAGE  ORNÉ  DE  GRAVURES. 


TOME  TROISIÈME. 


PARIS, 

A  LA  LIBRAIRIE  ENCYCLOPÉDIQUE  DE  RORET, 

HUE  HAUTEFEUILLE,  AU  COIN  DE  CELLE  DU   BATTOIR. 

1834. 


Il  vient  de  paroltre  à  la  Librairie  de  Roret,  rue  Hautefeuille ,  n°  10  bis. 


Nouvelles  Annales  du  Muséum,  première  livraison  de  i  834- Prix,  de  chaque  année, 
composée  de  quatre  livraisons,  3o  fr. 

MÉMOIRE  DE  LA  SOCIÉTÉ  d'HiSTOIRE  NATURELLE  DE  PARIS,    tome  V.    Prix,  20  fr.  Les 

quatre  premiers  volumes  se  vendent  20  fr.  chaque. 

Fauna  Japonica,  par  Siebold,  première  livraison,  26  fr.  L'ouvrage  aura  251ivrais. 

(Imprimé  à  Leide). 

L'Art  de  composer  et  de  décorer  les  Jardins,  par  M.  Boitard.  Ouvrage  entière- 
ment neuf,  orné  de  120  planches,  gravées  sur  acier  par  l'auteur.  Prix,  i5  fr. 

L'Art  de  créer  les  Jardins,  par  M.  Vergnaud,  architecte,  première  livraison. 
Prix,  12  fr.  sur  papier  blanc;  i5  fr.  papier  de  Chine;  24  fr.  colorié.  L'ouvrage 
aura  en  tout  six  livraisons. 


M'  ' 


de  l'imirimeme  de  jdles  didot  l'aîné, 

boulevart  d'Enfer,  nB  4. 


ullJ 


ANATOMIE 

DES 

COQUILLES  POLYTHALAMES 
SIFHONEES  RÉGENTES 

POUR 

ÉCLAIRCÏR  LA  STRUCTURE  DES  ESPÈCES  FOSSILES. 
PAR  M.  H.  DE  RL  AIN  VILLE. 


Quoique  la  counoissance  de  la  coquille  désignée  aujourd'hui 
sous  le  nom  de  nautile  flambé,  date,  pour  ainsi  dire,  de  la  renais- 
sance des  sciences  naturelles  en  Europe,  puisque  P.  Delon  en  a 
déjà  donné,  dès  i553,  une  figure  passable,  avec  l'indication  de 
la  particularité  des  cloisons  qui  la  caractérise;  quoique  de  très 
bonne  heure  aussi  on  ait  aperçu  les  rapports  qui  existent  entre 
cette  coquille  et  les  corps  organisés  fossiles,  appelés  cornes  dam- 
mon,  il  faut  avouer  cependant  que  ce  n'est  guère  que  depuis  le  Mé- 
moire original  de  Breyn  que  l'on  a  mieux  senti  la  justesse  de  ce 
rapprochement,  par  la  distinction  qu'il  fit  des  coquilles  en  mono- 
thalames  et  en  poly  thalames ,  suivant  que  leur  intérieur  ne 
forme  qu'une  seule  cavité,  ou  qu'il  est  partagé  en  plusieurs 
loges  ou  chambres  par  autant  de  cloisons.  DèsJors  on  s'avança 
de  plus  en  plus  dans  l'étude  de  la  structure  anatomique  de  cette 
coquille ,  à  mesure  que  les  progrès  de  la  conchyliologie  en 
firent  éprouver  le  besoin.  Toutefois  il  nous  a  semblé  que  cette 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3e  série.  1 


2  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

anatomie  n'a  été  faite  que  fort  incomplètement ,  ou  bien 
qu'elle  a  été  présentée  si  superficiellement  qu'il  a  été  im- 
possible jusqu'ici  de  mesurer,  d'une  manière  un  peu  satisfai- 
sante, le  degré  de  rapprochement  ou  de  rapports  des  nautiles, 
proprement  dits,  avec  les  ammonites.  Il  est  résulté  de  là  cpie  les 
subdivisions  génériques  que  les  besoins  de  la  science  ont  néces- 
sité d'établir  dans  ces  deux  grands  genres  lin  néons,  n'ont  pu 
l'être  dune  manière  assez  rationnelle  pour  être  aisément  cir- 
conscrits, caractérisés,  et  par  conséquent  compris  et  adoptés. 

L'une  des  principales  raisons  du  grand  inconvénient  que  nous 
venons  de  signaler,  tient  sans  doute  à  ce  que  très  long-temps, 
et  peut-être  encore  de  nos  jours,  la  conchyliologie  n'a,  pour  ainsi 
dire,  été  considérée  que  comme  une  sorte  de  joujou,  au  point 
que  Nicole  a  pu  dire  de  Pascal,  dont  il  vouloit  blâmer  l'esprit  de 
détails,  que  c'étoit  un  ramasseur  de  coquilles  ;  aussi  voyons-nous 
que  des  amateurs,  et  plus  souvent  encore  des  conservateurs  de 
Cabinet,  des  arrangeurs  de  tiroirs ,  ont  pu  croire  qu'ils  étoient 
aptes  à  traiter  des  coquilles,  sans  penser  le  moins  du  monde 
que  ce  sont  des  parties  assez  peu  importantes ,  physiologi- 
quement  parlant,  de  la  peau  des  animaux  dont  elles  provien- 
nent, et  que  par  conséquent  pour  les  connoître  convenablement, 
il  faut  préalablement  étudier  ces  animaux.  Or,  dans  le  sujet 
qui  nous  occupe,  l'animal,  quoique  figuré  et  même  décrit,  dès 
1710,  par  Rumph,  l'étoit  trop  incomplètement,  pour  que  Ion 
pût  le  regarder  comme  réellement  connu.  Vainement  depuis 
l'époque  de  la  publication  de  l'ouvrage  de  l'observateur  hollan- 
dais, les  zoologistes  avoient  recommandé  avec  les  plus  vives 
instances  aux  navigateurs  qui  ont  traversé  l'océan  des  Moluques 
où  cet  animal  se  trouve  enabondance,  et  entreautresà  MM.Quoy 


SIPHONÉES    RÉGENTES.  3 

et  Gaymiard ,  auxquels  la  malacologie  doit  la  plupart  de  ses  pro- 
grès récents,  dans  leur  seconde  circumnavigation,  de  tâcher  de 
se  le  procurer,  aucun  navoit  pu  y  parvenir,  lorsque,  dans  ces 
dernières  années,  un  individu  du  sexe  mâle  parut  en  Angleterre 
en  bon  état  de  conservation,  et  fut  donné  au  collège  des  chi- 
rurgiens de  Londres.  Le  conseil  de  ce  collège  eut  l'heureuse 
idée  de  confier  1  examen  anatomique  de  ce  curieux  animal 
mollusque  au  scalpel  de  M.  Ovven,  et  de  voter  les  fonds  néces- 
saires pour  que  le  travail  de  cet  anatomiste  pût  être  publié  avec 
tous  les  détails  nécessaires  dans  un  cas  semblable.  Dès-lors  il  est 
devenu  possible  aux  zoologistes  à  laide  de  l'animal  du  nautile 
mieux  connu,  de  faire  mieux  eoimoître  sa  coquille,  et  par  suite 
celle  des  autres  polythalames  siphon  es  fossiles  ou  non.  C'est  le 
sujet  que  nous  nous  proposons  de  traiter  dans  ce  Mémoire;  dans 
un  autre,  qui  en  sera  la  suite  nécessaire,  nous  ferons  l'appli- 
cation de  ce  que  nous  aura  appris  l'anatomie  des  coquilles  cloi- 
sonnées siphonées  récentes  à  l'éclaircissement  de  la  structure  des 
ammonites,  et  genres  voisins  que  nous  ne  connoissons  encore 
qu'à  létat  fossile,  et  dans  des  couches  qui  ne  sont  pas  moins 
anciennes  que  le  terrain  de  craie. 

DU  NAUTILE. 

Commençons  d'abord  par  donner  un  extrait  du  travail  de 
M.  Ovven,  sur-tout  pour  ce  qui  regarde  les  parties  extérieures 
de  l'animal ,  les  seules  qui  aient  une  influence  manifeste  sur  la 
coquille. 

L'animal  du  nautile  flambé,  est,  comme  l'indique  cette  co- 
quille, d'une  assez  grande  taille,  d'une  forme  subglobuleuse,  ou 
du  moins  généralement  assez  court  quand  on  le  considère  en 


4  ANATOMIE  DES   COQUILLES  POLYTHALAMES 

niasse.  Gomme  dans  tons  les  animaux  mollusques  eéphaliens  ou 
eéphalidiens  son  corps  est  formé  de  deux  parties,  assez  distinctes, 
quoique  peu  séparées  cependant,  lune  viscérale,  et  1  autre  cé- 
phalique.  La  première,  deux  fois  au  moins  aussi  développée  que 
la  seconde,  est  celle  qui  estpîacée  àdemeure,  et  même  fixée  dans 
la  dernière  loge,  dans  la  véritable  cavité  de  la  coquille  ;  aussi  en 
a-t-elle  exactement  la  forme.  Légèrement  courbée  de  haut  en 
bas,  elle  est  très  obtuse,  et  même  tout-à-fait  arrondie  à  son 
extrémité  postérieure,  qui  s'applique  exactement  sur  la  pre- 
mière cloison,  en  allant  de  la  base  de  la  coquille  au  sommet,  ou 
la  dernière,  en  considérant  l'ordre  de  leur  formation;  mais  en 
outre  elle  est  pourvue  à-peu-près  vers  son  milieu  d'un  petit 
appendice  tubiforme  qui  se  loge  dans  le  trou  sipboné  dont  cette 
cloison  est  percée.  Du  reste,  cette  masse  viscérale  est  tout-à-fait 
lisse,  et  revêtue  dune  peau  fort  mince,  si  ce  n'est  au  point  de 
jonction  avec  la  partie  céphalique.  En  effet,  en  cet  endroit  elle 
forme,  en  se  prolongeant,  un  rebord  libre,  assez  épais,  qui  con- 
stitue ce  qu'on  nomme  le  collier  dans  les  animaux  mollusques 
gastéropodes  univalves.  Le  bord  de  ce  collier  est  arrondi,  et  sans 
doute  légèrement  et  régulièrement  sinueux,  ce  qu'indique  le 
rebord  de  la  coquille  elle-même.  Quant  à  sa  forme  elle  est  réel- 
lement assez  singulière;  commençant  intérieurement  sur  les 
côtés  du  cou  ou  de  la  séparation  des  deux  parties  principales  du 
corps,  par  un  simple  rebord  appliqué,  il  se  détache  bientôt, 
et  se  prolonge  en  un  grand  lobe  très  foiblement,  mais  symétri- 
quement sinueux,  et  pourvu  de  chaque  côté  d'une  sorte  d'au- 
ricule,  laquelle  sans  doute  s'applique  de  chaque  côté  de  la 
coquille,  en  setendant  jusque  sur  le  dos  de  son  retour.  C'est  le 
lobe  libre  du  manteau  qui  tapisse  antérieurement  et  supérieu- 


SIPIIONÉES   RÉCENTES.  5 

rement  la  coquille  jusqu'à  son  bord,  en  lui  donnant  sa  forme, 
et  qui,  par  ses  appendices  auriformes,  se  prolongeant  de  chaque 
côté  jusqu'à  1  ombilic,  remplit  celui-ci  et  le  consolide,  par  la 
matière  crétacée  qu'il  y  dépose,  ainsi  que  sur  le  dos  de  lavant- 
dernier  tour. 

A  la  partie  antérieure  de  cette  masse  viscérale,  et  se  prolon- 
geant assez  loin  en  avant  soins  la  partie  céphalique,  est  une  sorte 
de  canal  épais,  musculaire,  fendu  dans  tonte  la  longueur  de 
son  bord  inférieur,  et  par  conséquent  offrant  quelque  chose 
d'intermédiaire  à  l'entonnoir  des  brachiocéphalés  ou  sèches. 
et  au  tube  respiratoire  des  céphalidiens  siphonobranehes. 

Enfin  de  chaque  côté  se  remarque  une  sorte  de  ceinture  for- 
tement élargie  sur  les  flancs,  et  qui  sans  doute  est  formée  par  le 
muscle  d'attache  de  l'animal  à  sa  coquille. 

La  masse  céphalique  est  placée  obliquement  au-dessus  de  la 
partie  antérieure  de  la  précédente,  et  beaucoup  plus  petite 
qu'elle.  On  y  remarque  en  dessus  une  espèce  de  plaque  charnue, 
épaisse,  bombée  dans  son  milieu,  et  fortement  amincie  à  sa 
circonférence.  M.  Ovven  lui  donne  le  nom  de  capuchon,  parce- 
qu'en  effet  elle  s'avance  assez  antérieurement  pour  recou- 
vrir la  masse  des  tentacules,  dont  nous  allons  parler  dans  un 
moment. 

De  chaque  côté,  au-dessous  de  l'angle  de  ce  capuchon,  est  un 
œil  subpédonculé,  fort  gros,  percé  d'une  pupille  remarquable 
par  sa  petitesse,  et  parfaitement  ronde.  Cet  organe  paroît  pou- 
voir se  retirer ,  et  se  mettre  à  l'abri  sous  l'avance  correspondante 
de  la  plaque  cuculliforme. 

En  avant,  mais  à  quelque  distance  de  l'œil ,  ainsi  qu'en  arrière 
tout-à-fait  contre   lui,  est  implanté  un  cirrhe  tentaculiforme, 


(i  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

cylindrique,  obtus,  médiocrement  alongé,  comme  annelé  ou 
grossièrement  ridé  en  travers,  probablement  par  l'action  de  la 
liqueur  conservatrice,  ce  qui  indique  que  ces  organes  ne  sont 
que  contractiles. 

Enfin  toute  la  partie  antérieure  de  la  masse  céphalique  est 
formée  par  un  double  faisceau  bilatéral  de  tentacules  coniques, 
assez  longs,  un  peu  inégaux;  tous  offrent  la  singularité  d'être 
composés  d'une  gaine  épaisse,  de  laquelle  sort  par  un  orifice 
terminal  le  véritable  tentacule  d'un  diamètre  beaucoup  plus 
petit  (pie  celle-là,  sous  forme  de  cirrbe  conique,  assez  long, 
comme  annelé  en  travers,  et  sans  doute  très  extensible. 

En  écartant  ces  deux  masses  de  tentacules,  dont  le  nombre 
est  considérable,  et  à  ce  qu'il  paroi t  déterminé,  on  remarque 
deux  autres  paires  de  séries  verticales  de  cirrhes  buccaux  ou 
labiaux,  un  rang  de  plus  courts  en  dehors,  et  par  conséquent  un 
rang  de  plus  longs  en  dedans,  et  bordant  les  lèvres  entre  les- 
quelles sont  deux  dents  cornées,  agissant  verticalement  comme 
dans  les  autres  cryptodibranches.  Ces  cirrhes  buccaux  ressem- 
blent assez  bien  à  ceux  de  l'intérieur  des  tentacules,  avec  cette 
différence  qu'ils  sont  beaucoup  plus  petits,  cylindriques,  sem- 
blables aux  cirrhes  prae  et  post  oculaires. 

Nous  ne  pousserons  pas  plus  loin  la  description  de  l'animal 
du  nautile  flambé,  pareequ'il  nous  faudrait  maintenant  entrer 
dans  des  détails  anatomiques,  qui,  quoique  fort  intéressants,  ne 
nous  sont  pas  d'une  utilité  manifeste  pour  le  but  que  nous  nous 
proposons.  Nous  nous  bornerons  à  ajouter  que  dans  cet  animal 
la  terminaison  du  canal  intestinal,  ainsi  que  celle  des  appareils 
dépurateur  et  générateur,  ne  se  fait  pas  à  découvert,  mais  bien 
dans  la  cavité  du  manteau,  de  manière  à  ne  pouvoir  verser  leurs 


SIPHONÉES  RECENTES.  7 

produits  à  l'extérieur,  qu'au  moyen  de  l'entonnoir,  dont  nous 
avons  signalé  l'existence  au-dessous  de  la  masse  abdominale  ; 
disposition  qui  a  la  plus  grande  ressemblance  avec  ce  qui  a  lieu 
chez  les  sèches  et  les  poulpes. 

Quant  à  la  coquille,  dans  laquelle  le  nautile  est  contenu, 
constamment,  avec  adhérence  pour  la  partie  viscérale,  et 
transitoirement  dans  un  certain  nombre  de  cas  seulement  pour 
la  partie  céphalique,  et  à  laquelle  il  est  attaché  au  moyeu  du 
muscle  circulaire  dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  et  du  prolonge- 
ment tubiforme  postérieur,  elle  doit  être  étudiée  maintenant 
d'abord  dans  ses  rapports  avec  l'animal ,  ensuite  en  elle-même  et 
prise  à  part. 

Sous  le  premier  point  de  vue,  il  faut  remarquer  que  le  grand 
développement  de  ce  qu'on  a  nommé  à  tort  la  première  loge,  car 
c'est  réellement  tout  l'intérieur  actuellement  occupé  de  la  co- 
quille, n'est  tel  que  pour  y  loger  la  partie  viscérale  de  l'animal, 
en  même  temps  que  la  partie  céphalique  peut  aussi  y  être  mise 
à  l'abri  sous  l'avance,  en  forme  de  voûte,  que  fait  le  bord  supé- 
rieur. Aussi  les  moyens  d'adhérence  de  l'animal  avec  sa  coquille, 
c'est-à-dire,  le  muscle  zonal,  et  le  prolongement  tubiforme,  pro- 
viennent-ils exclusivement  de  la  niasse  abdominale;  mais  dans 
quelle  position  le  nautile  est-il  dans  sa  coquille?  C'est  une 
question  qui  n'a  pas  encore  été  résolue  par  le  fait  de  l'obser- 
vation directe  ;  l'individu  que  M.  Owen  a  eu  en  sa  possession 
étant  privé  de  sa  coquille,  dont  l'animal  avoit  été  détaché  en 
brisant  celle-ci,  sans  doute  pour  faciliter  la  conservation  dans 
l'esprit-de-vin  ;  aussi  y  a-t-il  quelque  incertitude  sur  ce  point. 
Suivant  M.  Owen  la  position  de  l'animal  devoit  être  telle  que 
l'entonnoir  seroit  à  la  partie  supérieure  ou  dorsale  de  la  coquille, 


8  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

et  par  conséquent  le  capuchon  et  le  bord  libre  de  l'avance  du 
manteau  à  la  partie  opposée  contre  le  retour  de  la  spire;  et  alors 
le  capuchon  prétendu  seroit  une  espèce  de  pied,  ou  de  plan 
locomoteur,  servant  peut-être  à  l'animal  à  ramper,  ou  au 
moins  à  se  fixer  au  fond  de  la  mer.  En  effet,  il  est  épais,  charnu, 
rugueux,  ce  qui  indique  quelque  chose  d'assez  semblable  à  ce 
qu'on  voit  dans  les  bulles  et  genres  voisins.  Dans  cette  manière 
de  voir,  l'entonnoir  fendu  seroit  l'analogue  du  tube  respiratoire 
des  siphonobranches,  non  seulement  dans  sa  structure  et  dans 
ses  usages,  mais  encore  dans  sa  position  dorsale,  avec  la  diffé- 
rence importante  que,  comme  dans  tous  les  cryptodibranches , 
il  serviroit  à  l'éjection  de  toutes  les  matières  produites,  ce  qui 
nous  paroît  peu  probable.  Aussi  sommes-nous  de  l'opinion  de 
M.  Gray,  qui,  après  avoir  vu  le  sujet  observé  par  M.  Owen, 
pense  que  celui-ci  a  décrit  l'animal  à  l'envers  de  ce  qu'il  doitêtre 
dans  sa  coquille;  le  capuchon  et  le  bord  libre  du  manteau  en 
haut  correspondant  au  bord  également  libre  de  la  coquille 
dont  il  produit  l'accroissement,  et  l'entonnoir  en  bas  du  côté 
du  retour  de  la  spire,  comme  cela  a  lieu  dans  les  poulpes  et  les 
sèches. 

Quoi  qu'il  en  soit,  car  ce  point  est  assez  peu  important  pour 
le  but  que  nous  nous  proposons  en  ce  moment,  nous  allons 
passer  à  la  description  et  à  l'anatomie  de  la  coquille. 

La  coquille  du  nautile,  quant  à  sa  forme,  est  d'une  régula- 
rité et  d'une  symétrie  parfaites,  c'est-à-dire  que,  dans  sa  position 
normale,  le  dos  de  l'ouverture  en  haut  ou  en  bas,  peu  importe, 
elle  pourroit  être  divisée  en  deux  parties  parfaitement  similaires 
à  droite  et  à  gauche  par  un  plan  sécant  qui  passeroit  dans  le 
milieu  de  sa  circonférence.  Elle  est  du  reste  assez  globuleuse, 


SIPHON EES   RÉCENTES.  <j 

un  peu  aplatie  cependant  sur  les  côtés,  et  au  contraire  épaisse, 
et  arrondie  à  la  circonférence  ou  au  dos. 

Le  cône  spiral,  dont  l'enroulement  assez  serré  dans  le  plan 
vertical  la  constitue,  est  assez  alongé  ;  il  s'accroît  assez  peu 
rapidement  dans  le  jeune  âge  de  l'animal  ou  dans  le  commen- 
cement de  la  coquille;  mais  dans  lâge  adulte  et  vers  sa  termi- 
naison définitive ,  son  accroissement  est  plus  rapide  dans  les 
deux  sens  ou  diamètres,  en  sorte  qu'à  l'ouverture  le  dos  de  la 
coquille  forme  une  espèce  de  capote  avancée. 

Ce  cône  spiral  commence  par  une  sorte  de  bulle  ovale,  ca- 
chée à  l'extérieur  par  le  mode  d  enroulement,  mais  que  l'on 
aperçoit  très  bien  dans  une  coupe  verticale,  suivant  le  sens  lon- 
gitudinal; il  se  termine  au  contraire  par  un  rebord  assez  mince, 
restant  tel  à  tous  les  âges,  régulièrement  sinueux,  légèrement 
concave  en  avant  au  milieu  du  dos,  ainsi  qu'un  peu  au-dessous 
de  la  moitié  des  flancs ,  et  à  sa  terminaison  d  adhérence  à  l'axe 
d'enroulement.  En  cet  endroit  il  s'épaissit  d'une  manière  notable 
en  formant  une  espèce  de  traverse  courte  et  arrondie,  sur  laquelle 
s'appuient  sans  doute  dans  le  développement  complet  de  l'ani- 
mal, les  masses  tentaculaires  à  leurs  racines.  La  forme  de  la 
terminaison  du  cône  spiral  se  répète  dans  toute  son  étendue,  et 
forme  des  stries  d'accroissement  excessivement  nombreuses,  très 
serrées,  extrêmement  fines,  que  l'on  remarque  à  la  surface  exté- 
rieure de  la  coquille,  et  qui  londulent  en  s'irradiant  du  centre 
à  la  circonférence. 

Dans  les  nautiles,  et  même  chez  les  espèces  les  plus  ombili- 
quées,  le  cône  spiral  dans  son  enroulement  se  serre  tellement 
que  les  tours  de  spire  se  pénètrent  assez  profondément.  Il  en 
résulte  que  la  dernière  loge,  et  par  conséquent  l'ouverture,  au 

Annales  du  Muséum,  t.  III,   3'  série.  2 


lO  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

lieu  davoir  la  forme  d'un  cercle  ou  d'un  ovale,  est  profondément 
échancrée  ou  modifiée  dans  sa  partie  inédio-intere  ou  ventrale 
par  la  saillie  régulière  du  dos  de  lavant-dernier  tour.  D'où  il 
résulte  aussi,  de  chaque  côté,  aux  extrémités  de  l'axe  fictif  d'en- 
roulement, ici  régulièrement  transverse,  un  trou  ou  ombilic  plus 
ou  moins  large,  et  qui,  lorsqu'il  est  très  étroit,  comme  dans  le 
nautile  flambé  qui  nous  sert  de  type,  se  trouve  à  l'âge  adulte 
caché  par  un  dépôt  qui  s'étale  sur  la  traverse  d'origine  latérale 
du  bord  de  l'ouverture  :  c'est  ce  que,  en  terme  technique  de 
conchyliologie,  on  nomme  ombilic  consolidé. 

L'intérieur  du  cône  spiral,  et  par  conséquent  de  la  coquille,  a 
bien  la  même  forme  que  son  extérieur;  en  effet,  les  deux  sur- 
faces du  têt  qui  le  constituent,  sont  par-tout  rigoureusement 
parallèles,  et  même  peu  distantes,  parcequ'il  est  assez  mince; 
mais  il  ne  forme  pas,  comme  dans  les  coquilles  ordinaires,  une 
seule  et  grande  cavité  étendue  du  sommet  à  l'ouverture.  On 
montre,  en  effet,  par  une  coupe  longitudinale  que  les  trois  pre- 
miers quarts  environ  de  ce  cône  spiral,  du  moins  chez  un  nau- 
tile adulte,  ne  servent  plus  à  loger  l'animal,  et  sont  partagés  en 
un  nombre  plus  ou  moins  considérable  de  grandes  cellules  ou 
de  loges,  croissant  assez  régulièrement  et  graduellement  de  la 
première  à  la  dernière,  et  formées  ou  séparées  par  autant  de 
cloisons,  dont  la  dernière  limite  est  la  cavité  réelle  delà  coquille. 
Sur  un  individu  que  j'ai  fait  scier  dernièrement  pour  l'exécution 
des  figures  jointes  à  mon  Mémoire,  les  loges  m'ont  offert  la 
particularité  d'être  tapissées  sur  toutes  les  parois  par  une  sorte  de 
membrane,  ou  mieux  de  couche  membraneuse,  plus  sensible  en 
arrière  qu'en  avant,  que  je  ne  crois  cependant  pas  organisée, 
quoiqu'elle  soit  organique. 


SIPHONÉES   RÉCENTES.  I  i 

Quant  à  la  dernière  loge,  que  Ion  ne  devoit  nullement  com- 
parer aux  autres,  c'est  évidemment  la  cavité  réelle  de  la  coquille; 
c  est  elle  seule  qui  est  occupée  par  l'animal.  Elle  est  en  effet  beau- 
coup plus  grande  que  les  autres;  sa  forme  est  un  peu  conique, 
légèrement  courbée,  arrondie  en  arrière,  un  peu  dilatée  en 
avant  pour  former  l'ouverture,  largement  arrondie  à  la  face 
dorsale,  et  comme  bifide  ou  bilobée  par  le  retour  de  la  spire  à 
la  face  ventrale.  On  y  remarque  en  arrière  le  commencement 
du  siphon  dans  un  orifice  légèrement  infundibuliforme,  dont 
la  première  ou  dernière  cloison  est  perforée  dans  son  milieu , 
et  sur  les  côtés  une  impression  musculaire  superficielle,  quoique 
bien  marquée,  formant  une  sorte  de  ceinture  convexe  en  avant 
et  concave  en  arrière,  plus  large  vers  les  flancs  qu'aux  deux 
extrémités. 

La  cloison  qui  fait  le  fond  de  la  cavité  de  la  coquille,  ainsi 
que  celles  qui  constituent  les  loges,  sont  parfaitement  régu- 
lières ou  symétriques,  comme  le  reste  de  la  coquille,  constam- 
ment, concaves  en  avant,  et  convexes  en  arrière;  mais  elles  ne 
sont  pas  absolument  simples,  c'est-à-dire  que  leur  bord  ou  cir- 
conférence ne  suit  pas  exactement  la  surface  interne  du  cône 
spiral,  ce  qui  luidonneroit  la  forme  régulièrement  ovale,  éohan- 
crée  à  son  extrémité;  au  contraire,  convexe  en  avant  dans  la 
partie  médio-dorsale,  il  s  excave  assez  profondément  vers  le  mi- 
lieu des  flancs,  puis  s'avance,  de  chaque  côté,  en  formant  une 
sorte  de  corne  ou  de  lobe  subcarré,  qui  se  moule  sur  la  traverse 
de  l'ouverture,  remonte  sur  le  dos  de  l'avant-dernier  tour,  et 
arrivé  vers  la  ligne  médiane,  y  présente  une  petite  sinuosité 
médiane,  symétrrque,  beaucoup  plus  marquée  sur  les  premières 
cloisons,  et  qui  s'efface  presque  complètement  sur  les  dernières. 


I  2  ANAT0MIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

Il  résulte  de  cette  disposition  sinueuse  ou  contournée  de  la 
circonférence  des  cloisons  de  l'argonaute,  qu'en  supposant  la 
coquille  elle-même  détruite,  on  verroit  le  bord  des  cloisons 
Former  une  ligne  toute  différente  de  celle  qu'offriroit  la  coupe 
médiane  de  ces  cloisons. 

Outre  cette  particularité,  qui  deviendra  d'une  certaine  im- 
portance pour  les  nautiles  fossiles,  et  sur-tout  pour  les  ammo- 
nites, on  remarque  à  chaque  cloison  du  nautile,  et  à-peu-près 
dans  leur  milieu,  un  orifice  à  bords  arrondis,  un  peu  infundi- 
buliforme,  et  qui  conduit  dans  un  canal  ou  siphon,  dont  la 
terminaison  brusque  et  tranchée  dans  la  loge,  n'est  pas  parallèle 
au  plan  de  son  entrée.  C'est  la  succession  de  ces  petits  tubes  de 
chaque  cloison ,  réunis  entre  eux  par  une  partie  intermédiaire 
dont  il  va  être  parlé,  qui  constitue  une  sorte  de  canal  étendu, 
sans  interruption,  depuis  la  vésicule  ovale  par  laquelle  com- 
mence le  cône  spiral,  jusqu'à  la  dernière  cloison  formant  le 
fond  de  la  cavité  de  la  coquille.  Mais  avant  de  montrer  la  com- 
position de  ce  tube,  voyons  en  quoi  consistent  ce  cône  spiral 
lui-même  et  les  cloisons. 

La  coquille  proprement  dite  est  véritablement  fort  mince, 
puisque  sur  un  individu  de  sept  pouces  de  diamètre,  l'épaisseur 
du  têt  est  à  peine  d'une  demi-ligne  et  cela  à-peu-près  dans  toute 
l'étendue  du  cône  spiral.  Cette  épaisseur  est  toutefois  consti- 
tuée par  deux  couches  :  l'une  externe,  de  structure  lamelleuse 
fort  serrée,  sur  laquelle  sont  marquées  à  l'extérieur  les  stries 
d'accroissement;  l'autre  interne,  deux  fois  aussi  épaisse  que  la 
première,  déstructure  fibreuse  ou  nacrée  et  de  couleur  moins 
blanche  ou  moins  matte.  C'est  à  celle-ci  qu'est  dû  l'aspect  irisé 
que  présentent  ces  coquilles  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur  même, 


SIPHONEES   RÉCENTES.  10 

quand  on  a  préalablement  enlevé  la  couche  coquillière  ou  striée. 

Dans  les  tours  de  spire  intérieurs  d'un  nautile  adulte,  on 
remarque  en  outre  une  autre  couche  infiniment  plus  mince, 
de  couleur  noire,  d'origine  de  dépôt,  et  qui  se  place  en  dehors 
de  la  couche  externe:  elle  est  sans  doute  produite  par  quelque 
partie  bornée  du  manteau,  qui  peut  se  répandre  sur  le  dos  de 
lavant-dernier  tour,  où  il  est  aisé  de  l'observer  avant  qu'elle 
ne  soit  involvée. 

Par  dessus  cette  couche  noire,  mais  seulement  en  arrière, 
dans  la  première  loge,  existe  une  autre  lame  de  dépôt  vitreux, 
qui  est  proportionnellement  de  plus  en  plus  épaisse,  à  mesure 
qu'on  recule  davantage  dans  les  parois  du  cône  spiral ,  et  qui  est 
sans  doute  produite  par  exhalation  de  la  partie  adhérente  et  fort 
mince  du  manteau  à  la  masse  viscérale. 

C'est  cette  composition  du  têt  de  l'argonaute  qui  fait  que 
dans  la  coupe  de  la  coquille,  les  parois  des  parties  intérieures 
du  cône  spiral  sont  plus  épaisses  que  celles  des  parties  externes  et 
les  plus  adultes,  et  qu'on  peut  compter  quatre  couches  dans 
celles-là,  et  deux  seulement  dans  celles-ci. 

La  structure  des  cloisons  est  beaucoup  plus  simple  puisqu  elles 
ne  sont  formées  que  de  substance  fibreuse  ou  nacrée  dans  toute 
leur  épaisseur,  qui  d'abord  fort  peu  considérable  et  égalant 
à  peine  celle  du  têt  contre  lequel  elles  s'appliquent,  finit  par  être 
égale  ou  même  par  surpasser  celle  de  la  coquille  elle-même. 

Gomme  ces  cloisons  sont  assez  fortement  excavées  en  avant, 
il  en  résulte  qu'en  s'appliquant  très  obliquement  contre  la  paroi 
interne  du  têt,  elles  contribuent  encore  à  augmenter  l  épaisseur 
de  celui-ci,  quoique  d'une  manière  un  peu  intermittente  et  iné- 
gale; c'est  ce  que  les  figures  démontrent  beaucoup  mieux  que 


l4  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLVTHALAMES 

les  plus  longues  descriptions  5  il  ne  nous  reste  donc  à  examiner 
que  la  structure  du  siphon. 

A  l'examiner  dans  une  coquille  anciennement  sciée  et  plus  ou 
moins  nettoyée  pour  1  embellissement  des  cabinets  d'histoire 
naturelle,  plutôt  que  pour  servir  à  la  science,  on  croiroit  que 
chaque  loge  communique  avec  la  précédente  et  les  suivantes, 
ou  mieux  que  toutes  les  loges  communiquent  entre  elles,  au 
moyen  du  siphon  court  et  percé  dont  chacune  est  pourvue; 
mais  il  n'en  est  réellement  pas  ainsi  ;  en  effet  :  en  faisant  scier 
avec  précaution  un  nautile  depuis  peu  de  temps  dans  les  col- 
lections et  qui  n'a  jamais  été  approprié,  on  trouve  que  tous 
les  petits  siphons  interrompus  de  chaque  cloison  sont  continués 
par  des  parties  intermédiaires,  et  que  ces  parties  intermédiaires, 
attachées  en  avant  à  la  portion  non  nacrée  du  tube  cloison- 
tiaire  antécédent,  s  enfoncent  et  pénètrent  dans  l'entonnoir  ou 
segment  du  même  tube  de  la  cloison  suivante,  de  manière  à 
ce  qu'il  en  résulte  une  sorte  de  canal  complet  étendu  de  lavant- 
première  cloison  jusqu'à  la  dernière,  où  s'enfonce  l'appendice 
caudiforme  du  corps  de  l'animal,  et  cela  sans  aucune  commu- 
nication avec  les  loges  qu'il  traverse. 

Les  portions  intra-cloisonnaires  de  ce  siphon  ont  d'ailleurs 
une  structure  toute  différente  du  reste;  en  effet,  elles  sont 
composées,  à  l'intérieur,  dune  couche  tubiforme  membraneuse, 
mucoso-cornée,  de  couleur  foncée,  presque  noire,  du  moins  après 
!a  dessiccation,  produite  sansdoute  par  l'animal,  mais  n'en  faisant 
pas  probablement  partie  organique,  et,  à  1  extérieur,  dune  autre 
couche  arénacéo-crétacée,  de  couleur  blanchâtre,  d'une  épaisseur 
assez  sensible ,  mais  extrêmement  friable,  du  moins  dans  l'état 
où  je  lai  observée.  La  première  de  ces  lames  commence  en  s'a- 


SIPHONËES  RÉCENTES.  |5 

mincissant  dans  le  trou  infundibulaire  d'une  cloison  précédente, 
et  finit  probablement  de  la  même  manière  dans  la  partie  évasée 
de  la  suivante  :  toujours  est-il  que  par  la  succession  et  l'emboî- 
tement de  ces  petits  tubes  membraneux  se  joignant  un  peu  an- 
guleuseinent  les  uns  aux  autres,  il  résulte  un  canal  complet  et 
étendu  de  la  loge  qui  suit  immédiatement  l'ampoule,  à  la  dernière 
actuellement  babitée  par  l'animal ,  sans  qu'il  y  ait  possibilité  d  une 
communication  avec  les  loges  qu'il  traverse.  Nous  avons  bien 
remarqué  dans  l'intérieur  de  celles-ci ,  une  sorte  de  pellicule 
organique,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut;  mais  cette  pellicule  ne 
peut  nullement  être  considérée  comme  organisée,  pas  plus  sans 
doute  que  la  partie  membraneuse  des  siphons  partiels. 

Connoissant  l'animal  du  nautile  ainsi  que  sa  coquille,  il  nous 
reste  maintenant  à  examiner  les  rapports  de  l'un  et  de  l'autre. 
Leur  moyen  d'union  consiste  évidemment  dans  linsertion  du 
muscle  en  ceinture  à  1  empreinte  de  même  forme  que  nous  avons 
remarquée  dans  l'intérieur  de  ce  qu'on  nomme  la  dernière  loge 
de  la  coquille,  ainsi  que  dans  le  prolongement  caudif'orme  de 
l'animal  dans  la  première  partie  du  siphon.  Nous  ne  croyons 
pas  en  effet  que  ce  prolongement  se  continue  dans  toute  retendue 
de  celui-ci  comme  on  l'a  supposé.  Nous  appuyons  cette  opinion 
sur  la  figure  donnée  par  M.Owen,  et  même  sur  celle  publiée  par 
Rumph ,  en  même  temps  que  sur  létiologie  de  la  formation 
de  la  partie  cloisonnée  de  la  coquille.  Il  est  évident  en  effet  que 
ne  se  formant  que  pendant  la  période  la  plus  active  de  l'accrois- 
sement de  l'animal ,  accroissement  qui  se  fait  graduellement, 
mais  qui  se  manifeste  par  intermittences  plus  ou  moins  rappro- 
chées, à  chacune  d'elles  le  corps  du  nautile  s'avance  d'une  loge 
tout  entière  ou  mieux  d'un  espace  de  loge  ;   dès-lors  il  a  fallu 


16  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

que  le  muscle  d'attache  et  le  prolongement  caudiforme  se  soient 
avancés  d'autant,  comme  cela  a  lieu  pour  les  autres  coquilles 
univalves  et  bivalves.  Ce  n'est  qu'après  cette  espèce  de  saut  inté- 
rieur que  la  cloison  est  formée  par  exhalation  de  la  partie  posté- 
rieure du  manteau,  adhérente  à  la  masse  viscérale.  Il  en  résulte 
sans  aucun  doute,  que  ces  loges  sont  parfaitement  vides  d'eau 
et  même  peut-être  d'air.  En  effet,  la  cavité  de  la  coquille,  ou  la 
dernière  loge,  celle  qu'occupe  l'animal,  est  entièrement  et  presque 
hermétiquement  remplie  par  la  masse  viscérale  de  celui-ci,  qui 
s'y  moule  exactement  dans  une  étendue  assez  considérable,  et 
sur-tout  à  l'endroit  de  l'adhérence  musculaire.  Quand  donc 
l'animal  s'avance,  c'est  avec  une  sorte  de  frottement  doux  mais 
serré,  un  peu  comme  le  piston  d'un  corps  de  pompe,  d'où  il 
doit  y  avoir  impossibilité  non  seulement  à  l'eau,  mais  même  à 
l'air,  de  pénétrer  dans  l'espace  abandonné  :  à  plus  forte  raison 
quand  la  dernière  cloison  sera  formée.  C'est,  à  ce  qu'il  nous  semble, 
à  cette  disposition  particulière  des  coquilles  cloisonnées,  qu'est 
due  leur  grande  légèreté  spécifique  sous  un  assez  fort  volume, 
de  telle  sorte  qu'elles  seules  flottent  à  la  surface  de  l'eau  et  ne 
peuvent  être  enfoncées  que  très  difficilement,  ce  qui  doit  avoir 
également  lieu  jusqu'à  un  certain  point,  quand  elle  fait  partie 
de  l'animal.  Il  peut  ainsi  flotter  naturellement,  par  une  simple 
disposition  hydrostatique,  à  la  surface  de  la  mer ,  et  s'y  enfoncer 
plus  ou  moins  ,  en  rentrant  tout  son  corps  dans  la  première 
loge  ,  comme  cela  se  voit  très  bien  dans  les  lymnées  et  les 
planorbes. 

Puisque  dans  ce  genre  d'animaux  les  sexes  sont  distincts  des 
individus  séparés,  il  est  plus  que  probable  que  la  coquille  doit 
offrir  quelques  différences  de  sexes,  et  être  plus  renflée,  plus 


SIPHONÉES  RÉCENTES.  ]" 

lame  d'ouverture  dans  les  femelles  que  dans  les  mâles  ;  mais  c \  si 
ee  que  nous  ne  pouvons  assurer  que  par  analogie,  l'individu  mâle 
observé  par  M.  Owen  ayant  été  entièrement  privé  de  sa  eoquille: 
ce  qu'il  y  a  de  certain  c'est  que  les  collections  conchyliologiques 
offrent  en  coquilles  de  nautile  ces  deux  variétés. 

Quant  à  l'âge,  nous  savons  d'une  manière  plus  certaine  qu'il 
apporte  des  différences  fort  appréciables  dans  les  coquilles  de  ce 
genre  :  en  effet,  outre  la  grandeur,  qui  est  toujours  beaucoup 
moins  considérable  que  dans  l'état  adulte,  on  remarque  que  dans 
le  jeune  âge,  la  coquille  du  nautile  flambé  est  pourvue  d'un  om- 
bilic étroit,  parcequ'il  n'est  pas  encore  recouvert  par  le  dépôt 
de  matière  noire  et  vitreuse  produite  par  une  expansion  du  man- 
teau non  existant  sans  doute  à  cette  époque,  et  qu'en  outre  les 
premiers  tours  ne  s'accroissent  pas  aussi  rapidement  dans  les 
deux  sens  que  les  derniers.  Une  autre  différence  moins  impor- 
tante consiste  en  ce  que  toute  la  coquille  est  colorée  par  les  vèr- 
gettures  qui  lui  ont  fait  donner  le  nom  de  nautile  flambé,  tandis 
que  dans  l'âge  adulte  une  grande  partie  du  dernier  tour  est  en- 
tièrement blanche. 

DU  NAUTILE  OMBILIQUÉ. 

Tout  ce  qui  vient  d'être  dit  de  la  forme  et  de  la  structure  de 
la  coquille  du  nautile  flambé,  peut  rigoureusement  être  appliqué 
à  l'espèce  désignée  par  les  conehyliologistes  sous  le  nom  de  nautile 
ombiliqué,  parcequ'à  tout  âge  et  par  un  système  d'enroulement 
beaucoup  moins  serré  du  cône  spiral ,  l'ombilic  est  assez  grand 
pour  n'être  jamais  recouvert  ou  consolidé,  et  qu'on  aperçoive 
aisément  tous  les  tours  de  la  spire  et  même  son  sommet;  il  en 
résulte  que  cette  espèce  se  rapproche  bien  plus  que  la  précé- 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  3 


18  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

dente  de  la  coquille  de  la  spirale,  troisième  espèce  de  coquille 
cloisonnée  siphonée  que  l'on  connoisse  à  letat  récent  et  qu'il 
nous  reste  à  examiner. 

DE   LA   SPIRULE. 

La  coquille  que  les  conchyliologistes  désignent  actuellement 
sous  ce  nom,  est  signalée  dans  la  science  depuis  un  temps  beau- 
coup moins  long  que  le  nautile  flambé,  puisqu'on  la  trouve  citée 
pour  la  première  fois  vers  la  fin  du  dix-septième  siècle,  par  Swamer- 
dam,  Lister  et  Rumph  :  elle  n'est  cependant  pas  moins  intéres- 
sante à  analyser  dans  sa  structure,  d'autant  plus  qu'elle  constitue 
un  type  particulier  plus  rapproché  des  bélemnites,  comme  les 
nautiles  le  sont  au  contraire  davantage  des  ammonites.  Mal- 
heureusement nous  ne  connoissons  réellement  pas  la  coquille 
de  la  spirule  à  l'étal  complet,  et  nous  n'avons  sur  l'animal  que 
des  renseignements  fort  peu  satisfaisants  et  même  contradic- 
toires, comme  nous  le  dirons  tout-à-1'heure. 

Les  naturalistes  qui  se  sont  occupés  de  malacologie  savent 
en  effet  qu'au  retour  de  l'expédition  aux  terres  australes,  com- 
mandée par  le  capitaine  Baudin,  parmi  le  nombre  très  consi- 
dérable d'objets  d'histoire  naturelle ,  plus  ou  moins  curieux, 
rapportés  par  MM.  Peron  et  Lesueur,  les  seuls  naturalistes  qui 
soient  revenus,  se  trouvoit  une  spirule  avec  l'animal,  ren- 
contrée morte  et  flottante  à  la  surface  de  la  mer  par  le  travers 
de  l'île  de  l'Ascension.  M.  de  Lamarck,  chargé  alors  au  Muséum 
de  tout  ce  qui  appartenoit  aux  animaux  sans  vertèbres,  vit  la 
spirule  dans  les  mains  de  Peron  à  son  retour,  ce  qui  eut  égale- 
ment lieu  pour  plusieurs  autres  naturalistes,  et  entreautres  pour 
M.  de  Roissy,  qui  publioit  alors  l'histoire  naturelle  des  Mollus- 
ques, faisant  partie  du  Buffon  de  Sonnini.  D'après  M.  de  La- 


SIPHONÉES   RÉCENTES.  19 

marck,  qui  fut,  je  crois,  le  premier  à  parler  de  cet  animal 
curieux,  il  auroit  les  plus  grands  rapports  avec  les  calmars  et 
les  sèches,  en  ce  qu'il  seroit  pourvu  d'un  sac  enveloppant  la 
partie  postérieure  du  corps,  l'antérieure  étant  en  dehors;  la 
tête  qui  la  termine  soutiendroit  cinq  paires  de  bras,  disposés 
en  couronne  autour  de  la  bouche,  deux  étant  plus  longs  que 
les  autres;  et  la  coquille  seroit  enchâssée  à  l'extrémité  posté- 
rieure du  sac,  n'offrant  au-dehors  qu'une  portion  découverte 
de  son  dernier  tour.  C'est  en  effet  ce  que  M.  de  Lamarck  a  fait 
représenter  dans  une  planche  de  l'Encyclopédie  méthodique, 
d'après  un  croquis  fait  à  la  plume  que  nous  nous  rappelons  fort 
bien  avoir  vu  en  marge  sur  les  feuilles  volantes  dont  ce  célèbre 
naturaliste  se  servoit  pour  faire  son  cours. 

M.  de  Roissy,  auteur  de  l'histoire  naturelle  des  Mollusques, 
faisant  suite  à  l'édition  de  Buffon  par  Sonnini,  croit  se  rappeler 
aussi  ce  qui  a  été  dit  et  figuré  par  M.  de  Lamarck  sur  l'animal 
de  la  spirule. 

M.  Lesueur,  l'un  des  auteurs  de  sa  découverte,  l'a  cependant 
représenté  dansl'atlas  du  voyage  aux  terres  australes,  parsonami 
et  collaborateur  Peron,  assez  autrement  que  le  célèbre  auteur 
du  système  des  animaux  sans  vertèbres.  En  effet,  d'après  cette 
figure,  c'est  à  peine  s'il  y  auroit  des  tentacules  plus  longs  que 
les  autres,  et  ce  seroient  les  supérieurs,  disposition  qui  s'éloi- 
gne beaucoup  de  ce  qui  se  remarque  chez  les  calmars  et  chez 
les  sèches.  Quant  à  la  couleur  d'un  vermillon  vif  donnée  à  tout 
l'animal  dans  la  figure  citée,  il  paroît  que  c'est  par  erreur, 
d'après  ce  que  m'en  a  écrit  M.  Lesueur  lui-même,  ce  petit 
mollusque  ayant  été  trouvé  mort,  flottant  à  la  surface  de  la 
mer,  et  d'une  teinte  tout  autre. 


20  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

Enfin,  il  y  a  quelques  années  que  M.  de  Freminville,  officier 
de  la  marine  royale,  et  qui  s'est  assidûment  et  depuis  long-temps 
occupé  de  malacologie,  écrivit  à  M.  Brongniart  que  l'animal  de 
la  spirule  ne  ressembloit  nullement  à  l'idée  qu'on  s'en  t'aisoit, 
d'après  ce  qu'en  avoient  dit  Peron  et  de  Lamarck.  Malheureu- 
sement la  lettre  de  M.  de  Freminville,  qui  a  été  citée  en  extrait 
dans  le  Bulletin  par  la  Société  philomatique,  se  borne  à  cette 
dénégation,  et  ne  nous  donne  rien  de  positif.  Dans  ce  conflit 
d'opinions  de  personnes  également  recommandables,  laquelle 
croire?  C'est  ce  qu'il  est  impossible  de  décider.  D'après  la  co- 
quille de  la  spirule,  sa  blancheur  matte,  son  excessive  minceur,  et 
sur-tout  celles  des  bords  de  la  loge  animale,  telle  que  cette  partie 
n'existe  jamais  dans  les  spirilles,  si  abondantes  dans  les  collec- 
tions, on  doit  supposer  qu'elle  doit  être  tout-à-fait  intérieure, 
comme  l'os  de  la  sèche,  et  non  pas  en  partie  extérieure,  comme 
l'a  représentée  M.  de  Lamarck,  sans  doute  d'après  un  individu 
plus  ou  moins  altéré  avant  ou  depuis  sa  conservation  dans 
l'alcohol.  Quoi  qu'il  en  soit,  voyons  ce  que  la  spirule  offre  de 
particulier  en  elle-même. 

Sous  le  rapport  de  la  forme  générale,  cette  coquille  a  cette 
ressemblance  avec  celle  du  nautile-,  qu'elle  est  également  fort 
régulière,  tout-à-fait  symétrique,  et  enroulée  dans  le  même 
plan  vertical  d'arrière  en  avant;  mais  une  des  différences  prin- 
cipales qui  distinguent  la  spirule,  consiste  en  ce  que  les  tours 
de  spire,  au  lieu  de  se  pénétrer  plus  ou  moins  dans  leur  enrou- 
lement, ne  se  touchent  même  pas,  et  laissent  entre  eux  une  di- 
stance fort  sensible  d'un  tiers,  et  même  d'un  demi-millimétre, 
du  moins  vers  la  terminaison,  car  dans  le  reste  de  la  spire  les 
tours  se  rapprochent  peu  à  peu;  toutefois,  au  sommet,  l'écarté- 


SIBHONÉES  RÉCENTES.  2  I 

ment  est  plus  sensible,  en  sorte  que  l'ombilic  trausverse  est  com- 
plètement transpercé. 

Le  cône  spiral  cpii  constitue  la  spirule  est,  du  reste,  parfaite- 
ment circulaire  dans  sa  coupe.  Il  commence  par  une  petite  am- 
poule ovale  huileuse,  après  quoi  il  augmente  assez  rapidement  de 
diamètre.  Son  accroissement  devient  ensuitemoins  rapide,  jusque 
vers  le  dernier  tour,  où  il  est  presque  insensible,  sur-tout  dans  la 
partie  projetée  en  ligne  à-peu-près  droite,  dont  nous  ne  connois- 
sons  pas  l'étendue  et  encore  moins  la  terminaison. 

L'intérieur  de  la  spirule  est,  comme  celui  du  nautile,  séparé  en 
un  grand  nombre  de  loges ,  qui  d'abord  comme  bulleuses  ou  mo- 
niliformes,  finissent  par  être  subtrapézoïdales ,  à  cotés  légèrement 
eourbes.  On  peut  très  bien  les  distinguer  à  travers  les  parois  du 
cône  spiral ,  pareeque  celles-là  sont  subtranslucides  et  que  celui- 
ci  est,  dans  l'endroit  des  cloisons,  un  peu  étranglé,  plus  aux  pre- 
miers tours  cependant  qu'aux  derniers. 

Nous  avons  déjà  fait  remarquer  plus  haut  que  uuus  ne  possé- 
dions dans  nos  collections  aucune  spirule  complète  et  qui  nous 
permette  de  connoître  l'étendue  de  la  dernière  loge,  ou  mieux  de 
la  cavité  réelle  de  la  coquille,  de  celle  dans  laquelle  est  sans  doute 
eontenue  la  partie  viscérale  de  l'animal.  En  effet,  la  coquille 
dans  sa  partie  terminale  est  si  mince  et  probablement  si  membra- 
neuse, qu'elle  est  constamment  détruite  presque  tout  près  de  la 
première  cloison;  aussi  il  nous  est  impossible  déjuger  son  éten- 
due, et  encore  moins  la  manière  dont  elle  se  termine  pour  former 
l'ouverture  de  la  coquille.  Il  est  cependant  à-peu-près  hors  de 
doute  que  l'orifice  doit  être  circulaire  comme  le  reste  du  cône  spi- 
ral, et  que  ses  bords  membraneux  ne  sont  pas  renflés  en  bourre- 
lets ,  mais  excessivement  amincies. 


32  ANAT0MIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

Quant  aux  cloisons  qui  par  leur  empilement  à  distance  con- 
stituent les  loges,  elles  ne  peuvent  être  mieux  comparées  qu'à  un 
verre  de  montre,  régulièrement  concave  en  avant  et  convexe  en 
arrière;  elles  sont  cependant  un  peu  plus  épaisses  vers  leur  cir- 
conférence, qui  est  d'ailleurs  coupée  obliquement,  d'où  il  résulte 
qu'au  lieu  d'une  ligne  étroite  à  l'endroit  de  leur  application  à  la 
coquille,  on  aperçoit  une  bande  d'un  demi-millimètre  d'épaisseur 
dans  tout  leur  contour  et  que  les  deux  lignes  limites  de  la  bande 
sont  presque  droites  ou  même  légèrement  convexes  en  avant, 
quoique  la  cloison  elle-même  soit  réellement  concave  ou  excavée 
dans  ce  sens. 

Ces  cloisons,  du  reste,  n'offrent  d'autre  particularité  qu'une 
écliancrure  à  leur  bord  inférieur  dans  le  plan  vertical  d'enroule- 
ment. Cette  échancrure  est  cependant  un  peu  infundibuliforme, 
comme  dans  le  nautile,  mais  seulement  dans  les  deux  tiers  supé- 
rieurs, le  tiers  inférieur  manquant  et  étant  remplacé  par  les 
parois  de  la  coquille  elle-même.  Toutefois,  cette  écliancrure 
conduit  dans  un  petit  tube  complet,  dirigé  d'avant  en  arrière, 
également  un  peu  en  entonnoir,  et  qui  se  prolonge  dans  toute 
l'étendue  de  la  loge,  de  manière  à  pénétrer  dans  l'ouverture  du 
tube  de  la  cloison  suivante.  Il  en  résulte  un  sipbon  comme  con- 
tinu encore  plus  complet  que  dans  les  nautiles,  quoique  beau- 
coup plus  simple,  et  de  même  sans  aucune  communication  avec 
les  loges  ou  cellules  successives  qu'il  paroît  traverser. 

La  structure  anatomique  de  la  petite  coquille  de  la  spirule  est 
aussi  beaucoup  moins  compliquée  que  celle  du  nautile.  Elle  est 
d'abord  excessivement  mince  dans  toute  son  étendue,  au  point 
d'être  translucide,  sur-tout  aux  premiers  tours.  On  ne  peut  en 
effet  y  reconnoître  qu'une  seule  couche  composante,  sans  qu'il 


S1PH0NEES  RECENTES.  13 

soit  possible  d'apercevoir  à  sa  surface  extérieure  ou  intérieure 
aucune  trace  de  stries  d'accroissement,  que  nous  avons  vues  exis- 
ter chez  les  nautiles,  comme  dans  toutes  les  autres  coquilles.  On 
remarque,  au  contraire,  que  le  têt  de  la  spirule  est  entièrement 
recouvert,  au  dehors,  d'une  fine  granulation  irrégulière,  qui  rap- 
pelle assez  bien  ce  qui  se  voit  à  la  surface  supérieure  de  l'os  des 
sèches.  Quant  à  la  texture  intime  du  têt  de  la  spirule,  elle  m'a 
paru  plutôt  granuleuse  que  fibreuse  ;  mais  certainement  elle  n'est 
pas  lamelleuse. 

Les  cloisons,  dans  lesquelles  il  m'a  été  également  impossible 
d'apercevoir  plus  d'une  couche,  diffèrent  cependant  de  la  co- 
quille proprement  dite,  en  ce  qu'elles  sont  d'une  belle  nacre 
blanche,  ce  qui  a  également  lieu  pour  les  siphons;  mais  clans 
l'une  et  dans  les  autres  cet  aspect  n'a  lieu  qu'a  la  face  antérieure, 
la  postérieure  étant  d'un  blanc  mat. 

Je  dois  encore  faire  mention  d'une  particularité  que  présen- 
tent les  siphons  de  la  spirule  et  dont  je  dois  la  connoissance  à 
M.  Stokes,  qui  eut  la  complaisance  de  m'en  faire  la  démonstra- 
tion chez  lui,  à  Londres,  en  1827.  C'est  d'une  petite  couronne  de 
pores  à  la  circonférence  de  l'entrée  du  siphon  que  je  veux  parler. 
D'après  un  examen  attentif  cpie  je  viens  de  faire  de  cette  particu- 
larité, je  me  suis  assuré  que  ce  ne  sont  pas  de  véritables  pores 
transpercés,  comme  je  l'avois  d'abord  cru,  mais  seulement  de 
petits  enfoncements  plus  ou  moins  réguliers  disposés  en  cercle, 
mais  assez  inégaux  et  qui  sont  sans  doute  les  trous  de  l'attache  de 
la  partie  membraneuse  du  siphon ,  et  peut-être  même  du  prolon- 
gement tubiforme  de  l'animal. 

Quoique  nos  collections  possèdent  souvent  des  quantités  con- 
sidérables de  coquilles  de  spirule,  elles  sont  toujours  si  incom- 


24  ANATOMIE  DES  COQUILLES  POLYTHALAMES 

plètes,  si  altérées,  qu'il  nous  a  été  impossible ,  jusqu'ici,  de  trou- 
ver entre  elles  des  dissemblanees  assez  constantes  pour  qu'on  pût 
les  attribuer  à  des  différences  de  sexe  ou  d'âge;  nous  termine- 
rons donc  ici  ce  que  nous  avons  pu  observer  sur  la  spirule,  espé- 
rant que  bientôt  les  investigations  zoologiques  se  dirigeant  avec 
zèle  vers  la  recherche  de  cet  animal,  encore  existant  en  grande 
abondance  dans  la  mer  des  Antilles,  nous  mettront  à  même  de 
sortir  du  doute  où  nous  sommes  sur  ses  rapports.  En  attendant, 
et  en  nous  bornant  aux  coquilles  seulement,  nous  voyons,  d'a- 
près ce  qui  a  été  dit  plus  haut  des  deux  coquilles  polythalames 
siphonées  que  nous  connoissons  aujourd'hui  à  létat  récent, 
qu'elles  diffèrent  sensiblement  en  ce  que  : 

i°  L'une  est  complètement  intérieure,  la  spirule,  et  l'autre 
entièrement  extérieure,  le  nautile  :  la  structure  de  celle-là 
étant  celluleuse,  sans  aucun  pigmentum  colorant,  tandis  que 
dans  celle-ci  elle  est  lamelleuse,  avec  un  système  particulier  de 
coloration. 

3°  L'une  a  le  bord  qui  limite  son  ouverture,  d'une  très  grande 
minceur,  membraneux  et  tout-à-fait  circulaire,  à  la  manière  des 
bélemnites,  tandis  que  dans  l'autre  ce  bord  est  assez  épais,  quoi- 
que non  rebordé,  mais  du  moins  non  tranchant  et  symétrique- 
ment, régulièrement  sinueux ,  à  la  manière  des  ammonites. 

3°  L'une  a  ses  tours  de  spire  distants,  ou  ne  se  touchant  pas,  se 
déroulant  même  plus  ou  moins  en  ligne  droite  vers  sa  terminai- 
son, d'où  il  résulte  qu'à  aucune  époque  l'ouverture  n'estmodifiée 
pas  le  système  d'enroulement,  ce  qui  est  justement  et  en  tous 
points  le  contraire  pour  l'autre. 

4°  Lès  cloisons  sont  rigoureusement  simples  dans  l'une,  tandis 
que  dans  l'autre  elles  offrent  à  la  circonférence  des  commence- 


SIPHONÉES  RÉCENTES.  25 

ments  d'ondulations ,  l'une  médio-ivefttrale ,  les  autres  bilatérales 
et  parfaitement  régulières  et  symétriques. 

5"  Enfin  le  siphon,  dans  l'une,  non  seulement  est  entièrement 
testacé,  niais  encore  tout-à-fait  médio-ventral  et  même  un  peu 
éehancré  à  son  ouverture  antérieure  évasée,  tandis  que  dans 
l'autre  il  est  médio-cloisonnaire,  en  grande  partie  membraneux 
et  parfaitement  entier  à  la  circonférence  de  son  orifice. 

Toutes  ces  différences,  assez  en  rapport  avec  celles  que  Ion 
peut  admettre  chez  les  animaux,  l'un  paraissant  être  brachio- 
céphalé  et  l'autre  lobo-céphalé ,  démontrent  déjà  d'une  manière 
évidente  les  rapports  que  Ion  a  reconnus  depuis  long-temps  de  la 
première  de  ces  coquilles,  la  spirule,  avec  les  bélemnites,  et  de 
la  seconde,  le  nautile,  avec  les  ammonites.  C'est,  au  reste,  ce  qui 
ressortira  d'une  manière  tout-à-fait  irrécusable  dans  un  mémoire 
subséquent  dans  lequel  nous  avons  aussi  minutieusement  et  scru- 
puleusement étudié  les  cocpiilles  polythalames  siphonées  qui  ne 
sont  encore  connues  qu'à  létat  fossile. 


Inutiles  ilu  Muséum,  t.  M,  V  série. 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 

PLANCHES    I    et  2. 


Fig.  I.  Coquille  du  nautile  flambé  (Nautilus  Pompilius),  adulte,  vue  de  profil 
rigoureux,  si  ce  n'est  vers  l'ouverture,  afin  de  mieux  montrer  les  sinuosités 
du  bord. 

On  doit  y  remarquer,  outre  la  disposition  des  stries  d'accroissement,  qui 
sont  exactement  la  répétition  de  la  forme  du  bord  : 

a.  La  sinuosité  que  font  les  cloisons  dans  leur  application  à  la  coquille,  et 
qui  seroient  visibles,  si  celle-ci  éloit  détruite. 

h.  La  consolidation  de  l'ombilic  par  la  couche  de  dépôt  noir. 
Fig.  II.  La  même  coupée  dans  un  plan  vertical,  passant  cependant  un  peu  à  droite 
de  l'axe  longitudinal,   et  montrant  la  disposition  cloisonnée,  la  structure 
du  têt,  des  cloisons,  et  du  siphon. 

Il  faut  y  remarquer  : 
i°  La  bulle  ou  vésicule  ovale,  par  laquelle  a  commencé  la  coquille. 
2"  L'accroissement  successif  des  loges,  jusqu'à  la  dernière,  qui  est  cependant 

plus  petite  que  quelques  unes  des  précédentes. 
3"  La  cavité  de  la  coquille,  dans  laquelle  se  voient  : 

a.  Les  traces  du  muscle  d'adhérence  de  l'animal. 

b.  L'application  des  bords  des  cloisons  sur  le  têt. 

c.  L'entrée  infundibuliforme  du  siphon. 

/|°  La  couche  membraniforme  qui  tapisse  l'intérieur  des  cellules,  et  dont  une 

petite  partie  a  été  enlevée  en  d,  pour  montrer  sa  grande  minceur. 
5°  La  composition  du  têt  en  f. 
6°  Celle  des  cloisons  en  c. 

7°  Celle  du  têt  auquel  s'appliquent  les  cloisons  en  p.  p.,  grossie  dans  la  fig.  II  A. 
8°  Celle  du  têt  augmenté  de  la  cloison,  et  des  couches  de  dépôt  noir  et  vitreux 

en/,  et  grossie  dans  la  fig.  II  B. 
9"  La  forme  des  cloisons  qui,  dans  le  jeune  âge,  offrent  une  légère  inflexion 

visible  en^,   mais  grossie  dans  la  fig.  II  C. 
io°  La  disposition  générale  et  la  structure  du  siphon  en  h,  et  sur-tout  en  A', 

où  les  trois  parties  composantes  sont  distinguées,  mais  beaucoup  mieux 

dans  la  fig.  II  D,  où  : 
i  est  l'entonnoir  de  la  cloison. 
k.  Le  tube  crétacé  extérieur. 
/.  Le  tube  membraneux  intérieur. 


EXPLICATION  DES  FIGURES.  27 

Fir..  III.  La  môme  coquille,  brisée  clans  son  capuchon,  etvueenface,  pour  montrer: 
En  a),  la  manière  dont  les  bords  de  l'ouverture,    en  se  joignant  à  la  spire, 

forment  des  espèces  de  bras  ou  de  traverses  arrondies. 
En  l>),  la  forme  et  l'étendue  de  l'impression  musculaire. 
En  c),  l'entrée  du  siphon,  paraissant  médio-inférieure,  à  cause  de  la  pro- 
jection. 
En  (I),  la  forme  et  l'étendue  du  dépôt  noir,  glacé  par  le  dépôt  vitreux. 
Fie  IV.  Le  nautile  flambé  jeune,  et  encore  ombiliqué,  par  absence  de  la  couche 

de  dépôt  accumulé. 
Fig.  V.  La  coquille  du  nautile   ombiliqué  (iV.   umbilicatus)  de  profil  rigoureux, 
pour  montrer  comme  les  tours  de  spire  sont  visibles  à  tout  âge,  et  la  manière 
dont  la  suture  a  s'applique  en  formant  une  sorte  d'auricule  en  b. 
Fig.  VI.   La  coquille  de  la  spirule  de  grandeur  naturelle  et  de  profil  rigoureux  , 

mais  incomplète,  par  l'absence  de  la  loge  de  l'animal. 
Fig.  VI  A.  La  même  grossie  et  coupée  par  un  plan  médian ,  si  ce  n'est  au  sommet 
qui  est  entier. 

Il  fout  y  remarquer  : 
1°  La  disposition  des  tours  de  spire,  et  la  manière  dont  ils  tendent  à  se  pro- 
jeter en  ligne  droite,  vers  la  terminaison. 
1°  Le  sommet  huileux  et  le  premier  tour  moniliforme,  ce  qui  est  plus  évident 

dans  la  figure  grossie  VI  B. 
3"  La  disposition  générale  des  cloisons  ,   dont  on  voit  la  circonférence  d'atta- 
che dans  la  fig.  VI  C,  ainsi  que  la  structure  granuleuse  du  têt. 
l\°  La  disposition  du  siphon,  dont  l'entrée  se  voit  dans  la  figure  grossie  VI  D, 

en  a,  et  la  terminaison  en  b,  celle-ci  vue  de  face  dans  la  figure  VI  E. 
5°  La  forme  de  la  cloison  et  de  l'entrée  du  siphon  dans  la  figure  VI  F. 


NOTICE 

SUR 

UN  NOUVEAU  GENRE  DE  CE TAC É, 

DES  RIVIÈRES  DU  CENTRE  DE  L'AMÉRIQUE  MÉRIDIONALE. 

PAR  M.  A.  DORBIGNY. 


La  connoissance  des  cétacés  marins  date  des  temps  les  plus 
reculés;  depuis  long-temps  aussi  on  savoit  qu'un  très  petit 
nombre  d'espèces  remontent  les  rivières  jusqu'à  une  certaine 
distance  de  leur  embouchure ,  distance  que  nous  croyons 
pouvoir  évaluer  à  sa  juste  valeur  en  la  fixant  à  trente  ou 
quarante  lieues  seulement,  d'après  beaucoup  d'observations 
que  nous  avons  été  à  même  de  faire  à  cet  égard,  tant  sur 
nos  côtes  que  sur  celles'  de  l'Amérique  méridionale.  Plus 
récemment  deux  naturalistes  voyageurs,  MM.  Diard  et  Du- 
vaucel,  découvrirent  le  Sousou  des  Indous,  et  purent  par  suite 
nous  apprendre  que  certains  grands  fleuves  ont  aussi  leurs 
dauphins  particuliers.  Cette  espèce,  qui  fut  envoyée  au  Muséunr, 
est  celle  qui  jusqu'alors  paroissoit  être  plus  spécialement  flu- 
viatile,  quoiqu'elle  descendît  à  l'embouchure  des  fleuves.  Le 
dessin  d'une  autre  espèce,  qui  habite  loin  de  l'embouchure 
de  l'Amazone,  est  encore  venu  nous  offrir  une  espèce  qui 
abandonne  la  mer  pour  remonter  la  plus  grande  des  rivières 
connues,  mais  il  nous  étoit  réservé  d'en  découvrir  une  pure- 
ment fluviatile. 


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NOTICE  SUR  UN  NOUVEAU  GENRE  DE  CETACÉ.  29 

En  pénétrant  dans  l'intérieur  du  Haut-Pérou  (ou  Bolivia), 
les  habitants  de  la  ville  de  Santa-Cruz  de  la  Sierra  nous  par- 
lèrent d'un  grand  poisson  que,  par  leur  description,  nous 
reconnûmes  être  un  cétacé  ;  cet  animal  habitoit  soi-disant 
dans  toutes  les  rivières  de  Moxos,  et  rem  on  toit  jusqu'aux  ports 
de  Santa-Cruz  cl  de  Chiquitos  ;  cette  relation  nous  paru! 
d'autant  plus  étrange,  que  les  rivières  qu'on  me  citoit  étoient 
les  premiers  affluents  du  rio  Mamoré,  qui  va  se  jeter  dans 
I  Amazone,  c'est-à-dire  à  plus  de  sept  cents  lieues  de  la  mer. 

Nous  vîmes  les  premiers  de  ces  animaux  près  des  lieux 
habités  par  les  Guarayos,  et  dès-lors  il  fut  facile  de  nous  con- 
vaincre que  cétoient  de  véritables  cétacés;  nous  les  rencon- 
trâmes ensuite  dans  toutes  les  rivières  de  la  province  de  Moxos; 
mais  tous  les  moyens  que  nous  employâmes  pour  les  obtenir 
furent  inutiles,  les  Indiens  de  ce  pays  n'ayant  jamais  su  se 
servir  d'un  harpon  ;  et  nous  désespérions  de  parvenir  à  les  pos- 
séder, lorsque  nous  apprîmes  que  les  soldats  brésiliens  du  fort 
du  Principe  de  Béira  en  faispient  la  pêche  pour  se  procurer 
de  l'huile  nécessaire  à  leur  éclairage.  Quoique  ce  voyage  fût 
périlleux  et  long,  nous  n'hésitâmes  plus  à  l'entreprendre  afin 
d'obtenir  cet  animal. 

A  notre  arrivée  dans  ces  contrées  sauvages,  séparées  des  lieux 
civilisés  par  un  espace  immense,  le  commandant  de  ce  presidio, 
ou  galère,  donna,  sur  notre  prière,  les  ordres  nécessaires  pour 
faire  harponner,  et  nous  stimulâmes  l'exécution  de  cet  ordre 
par  des  promesses  d'argent.  Pendant  trois  jours  la  pêche  n'eut 
aucun  succès,  par  suite  de  la  crue  des  eaux,  qui  la  rendoit 
difficile;  nous  commencions  à  perdre  tout  espoir,  quand  le 
quatrième  jour  on    vint  nous   prévenir  qu'un  de  ces  cétacés 


32  NOTICE  SUR  UN  NOUVEAU  GENRE  DE  CÉTACÉ. 

nasal  est  tellement  oblique  d'avant  en  arrière,  que  son  orifice 
est  placé  presque  au-dessus  des  bras  ;  derrière  l'œil  est  le  trou 
auditif  externe,  il  est  plus  apparent  que  dans  les  autres  espèces 
de  cétacés.  Les  bras  ou  nageoires  antérieures  sont  larges,  volu- 
mineux et  obtus  à  leur  extrémité;  une  dorsale  à  peine  saillante 
est  placée  presque  au  tiers  postérieur  de  la  longueur  totale;  la 
partie  postérieure  du  corps  est  légèrement  comprimée,  la  queue 
est  grande  et  bien  divisée  dans  son  milieu. 

Le  crâne  est  déprimé  :  le  museau  est  long  et  muni  de  dents 
sur  toute  sa  longueur  :  la  totalité  de  ses  dents  est  de  i3o  à  i3/{; 
il  y  en  a  66  ou  68  à  la  mâchoire  supérieure,  et  64  ou  66  à 
l'inférieure;  toutes  sont  rugueuses  ou  marquées  de  sillons  pro- 
fonds et  interrompus;  à  la  mâchoire  supérieure,  des  33  ou  34 
dents  qui  existent  de  chaque  côté,  les  a3  premières  sont  arquées 
et  coniques,  et  les  autres  sont  munies  d'un  talon  ou  élargis- 
sement de  leur  base  interne,  qui  augmente  d'autant  plus  quelles 
sont  postérieures  jusqu'à  montrer  à  peine  un  indice  de  pointe 
aux  dernières  dents;  la  mâchoire  inférieure  a  3a  ou  33  dents 
de  chaque -côté,  sur  lesquelles  les  19  premières  seulement  sont 
coniques  et  arquées,  et  les  autres  munies  de  même  d'un  talon 
interne. 

Lorsque  nous  nous  sommes  procuré  ce  cétacé,  son  corps  étoit 
couvert  dune  peau  lisse;  son  museau  présentoit  des  poils  rares, 
gros  et  crépus  (1).  On  nous  a  assuré  que  les  vieux  mâles  ont  ces 
poils  très  longs  et  fermes. 


(1)  Ces  poils  sont  en  partie  tombés  sur  L'individu  que  nous  avons  rapporté 
au  Muséum,  tant  par  suite  de  la  dessiccation  que  par  le  frottement  du 
voyage. 


NOTICE  SUR  UN  NOUVEAU  GENRE  DE  CÉTACÉ.  33 

L'individu  qui  a  servi  de  type  à  cette  description  est  une 
femelle,  elle  était  pleine  et  prête  à  mettre  bas;  sa  vulve  étoit 
fortement  gonflée;  les  mamelles,  qui  sont  latérales  à  la  vulve, 
étoient  remplies  de  lait  que  nous  fîmes  sortir  par  la  pression. 
Ce  cétacé  femelle  accoucha  sur  une  table  où  nous  lavions 
placé,  et  mit  au  monde  un  fœtus  à  terme,  dont  le  museau  étoit 
également  muni  de  poils;  son  cordon  ombilical  étoit  gros  et 
rouvert  partout  de  tubercules  élevés.  Comme  ce  dauphin  vivoit 
toujours  et  que  nous  étions  pressé  de  le  préparer,  nous  lui  cou- 
pâmes les  carotides;  il  en  sortit  un  sang  noir  et  épais,  mais  une 
heure  après  l'animal  n  étoit  pas  encore  mort;  et  nous  ne  par- 
vînmes à  l'achever,  qu'en  faisant  la  section  entre  le  cervelet  et 
la  moelle  épinière.  (Voyez  planche  3.) 

Ses  dimensions  étoient  les  suivantes  : 

met.       cent.     mill. 

Longueur  totale  du  bout  du  museau  à  l'extrémité  de  la  queue.  ...  2  4  " 

du  bout  du  museau  à  sa  base »  23  » 

du  bout  du  museau  à  l'œil »  34  » 

de  l'œil »  »  9 

du  bout  du  museau  h  l'orifice  nasal 1  4°  " 

du  bout  du  museau  à  l'orifice  de  l'ouïe »  4^  » 

du  bout  du  museau  au  bras »  52  » 

du  bout  du  museau  à  la  nageoire  dorsale i  3o  n 

du  "bout  de  la  queue  à  sa  base »  a4  » 

du  bout  de  la  queue  à  la  vulve »  60  » 

— — ■  du  bras  ou  aile »  42  " 

Largeur  du  bras »  18  » 

de  la  queue »  5o  » 

Hauteur  de  la  dorsale »  9  » 

Circonférence  du  museau »  20  » 

à  l'œil »  67  » 

sous  les  bras »  99  » 

à  la  dorsale 1  4  " 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  5 


34  NOTICE  SUR  UN  NOUVEAU  GENRE  DE  CÉTACÉ. 

Cet  individu  est  de  petite  taille;  il  paroît  que  les  femelles 
ne  prennent  pas  plus  d'accroissement  :  les  mâles  au  contraire 
parviennent  jusqu'à  une  longueur  de  quatre  mètres,  ainsi  que 
nous  avons  été  à  même  d'en  juger  par  le  grand  nombre  que  nous 
avons  vu  dans  les  rivières. 

Les  couleurs  les  plus  propres  à  cette  espèce  sont  les  suivantes  : 
le  dessus  du  corps  est  bleuâtre  pâle,  passant  au  rosé  en  dessous; 
la  queue  et  les  bras  sont  bleuâtres,  mais  ces  teintes  sont  très 
variables;  nous  avons  observé  des  individus  presque  entière- 
ment rougeâtres,  d'autres  entièrement  recouverts  d'une  teinte 
noirâtre,  et  enfin  d'autres  individus  tachetés  ou  rayés.  Ceux  qui 
habitent  les  grandes  rivières  sont  généralement  d'une  couleur 
plus  pâle  ;  mais  ceux  qui  s'introduisent  dans  les  nombreux  lacs 
qui  communiquent  avec  les  rivières  à  la  saison  des  pluies,  et 
qui  y  restent  retenus  au  temps  des  sécheresses,  deviennent 
presque  noirs,  et  ne  perdent  cette  couleur  que  long-temps 
après  être  rentrés  dans  les  fleuves. 

Nous  trouvâmes  celte  espèce  dans  toutes  les  rivières  qui  tra- 
versent les  immenses  plaines  de  la  province  de  Moxos  (répu- 
blique de  Bolivia),  et  qui  vont  former  les  rios Mamoré etGuaporé 
qui  constituent  plus  loin  la  rivière  de  Madeiras,  un  des  premiers 
bras  des  Amazones  :  ce  cétacé  remonte  jusqu'au  pied  des  der- 
nières montagnes  du  versant  E.  de  la  Cordillière  orientale,  à  plus 
de  sept  cents  lieues  de  distance  de  la  mer;  il  nous  paroît  certain 
qu'il  ne  descend  jamais  jusqu'à  lOcéan,  et  qu'il  se  tient  constam- 
ment dans  les  rivières  que  nous  venons  de  citer;  d'ailleurs  il 
seroit  difficile  à  cet  animal,  qui  nage  peu  rapidement,  de  pouvoir 
remonter  les  dix-neuf  cascades  du  rio  de  Madeiras,  qui  se  trou- 
vent entre  les  90  et   io°  de  latitude  sud.  Des  négociants  bré- 


NOTICE  SUR  0JS  NOUVEAU  GENRE  DE  CÉTACÉ.  35 

siliens,  qui  ont  fait  plusieurs  fois  le  voyage  de  Maloqrosso  au  Para, 
nous  ont  assuré  que  ces  dauphins  habitent  seulement  au-dessus 
des  cascades,  c'est-à-dire  dans  les  nombreuses  rivières  comprises 
entre  les  io"  et  170  de  latitude  sud,  et  entre  les  G4°  et  700  de 
longitude  ouest  de  Paris. 

C'est  seulement  au  fort  de  Beira  sur  la  rivière  du  Guaporé, 
que  les  Brésiliens  en  font  une  pêche  un  peu  réglée  au  temps 
des  basses  eaux ,  afin  de  se  procu  rer  de  l'huile  pour  leur  éclairage  ; 
les  paisibles  habitants  de  toute  la  province  de  Moxos,  se  con- 
tentent de  les  admirer,  sans  jamais  chercher  à  les  prendre. 
D'après  la  narration  des  Brésiliens,  ce  dauphin  ne  fait  jamais 
plus  d'un  petit  à-la-fois,  pour  lequel  il  paroît  avoir  un  attache- 
ment vraiment  extraordinaire;  en  effet,  il  arrive  souvent  qu'une 
femelle,  pour  ne  pas  abandonner  son  petit  qu'on  vient  de  har- 
ponner, suit  les  pirogues  jusqu'à  cequ'enfin  elle  partage  le  même 
sort.  De  leur  côté  les  jeunes  dauphins  paraissent  avoir  également 
beaucoup  d'affection  pour  leur  mère,  qu'ils  suivent  pendant 
long-temps;  nous  en  avons  vu  de  très  grands  qui  l'accompa- 
gnoient  encore. 

Lorsque  rien  n'inquiète  ces  cétacés,  ils  viennent  lentement 
et  beaucoup  plus  fréquemment  que  les  espèces  marines,  respirer 
à  la  surface  de  l'eau;  mais  si  quelque  chose  les  effraie,  ils  dou- 
blent la  vitesse  de  leur  marche  qui  n'est  jamais  aussi  rapide  que 
celle  des  dauphins  marins.  On  ne  les  voit  presque  jamais  isolés; 
le  plus  souvent  trois  ou  quatre  individus  sont  réunis,  et  il  est 
rare  que  leur  troupe  soit  plus  nombreuse.  Le  sens  de  l'ouïe  paroît 
être  bien  plus  prononcé  que  dans  les  autres  dauphins;  nous  les 
avons  vus  souvent  s'arrêter  au  bruit  des  pagaies  des  pirogues, 
et  venir  souffler  à  plusieurs  reprises  de  manière  à  annoncer  un 


36  NOTICE  SUR  UN  NOUVEAU  GENRE  DE  CÉTACÉ. 

certain  mouvement  de  curiosité.  Ils  poursuivent  les  nombreux 
poissons  cpii  abondent  dans  toutes  les  rivières,  et  ils  viennent 
de  temps  en  temps  à  la  surface  mâcher  leur  proie,  ce  que  ne 
font  jamais  les  espèces  marines;  toutes  ces  observations  nous 
font  regarder  cette  espèce  comme  ayant  des  mœurs  beaucoup 
plus  terrestres  qu'aucune  des  espèces  connues. 

Les  Brésiliens  du  fort  du  Principe  de  Beira  nomment  ces  dau- 
phins Bote,  et  les  Espagnols  Bufeo.  Les  nations  indigènes  des 
contrées  qu'habite  cet  animal  ont  aussi  leur  nom  propre  pour 
le  désigner  dans  leur  langage  :  les  Guarayos  le  nomment  Inia, 
les  Chapacuras  Sisi,  les  Baures  Ihui,  les  Jtonamas  Puchca,  les 
G  ayu  va  va  Potohi,  les  Jten  Sala,  les  Paeaguaras  Cachoïcana,  les 
Movimas  Pathi,  les  Ganichanas  Nituya,  et  enfin  les  Moxos  Aïco. 
Tous  ces  noms  si  disparates  entre  eux,  donnés  au  même  animal 
par  de  petites  tribus  voisines  les  unes  des  autres,  peuvent 
donner  une  idée  de  la  diversité  de  langages  qu'on  rencontre 
dans  l'Amérique  méridionale,  et  particulièrement  dans  les 
parties  chaudes. 


OBSERVATIONS 

suit 

DEUX  ESPÈCES  DU  GENRE  DRAGQNNEAU, 

QUI  HABITENT  DANS  QUELQUES   EAUX  COURANTES,   AUX  ENVIRONS 

DE  GRENOBLE. 

PAR  M.  CHARVET, 

D.  M.,  Professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  GrenoKle. 


x\lbert,  Gessner,  Aldrovande,  ont  fait  mention  de  ces  vers, 
sous  les  noms  de  veau  aquatique,  d'amphisbène  aquatique,  de 
crin  de  cheval ,  de  gordius,  etc.  Ce  dernier  nom  fut  adopté 
comme  générique  par  Linnée  ;  mais  Gmelin  ,  et  plus  tard 
MM.  Lamarck  et  Cuvicr ,  séparèrent  les  gordius  en  deux  genres, 
les  filaires  et  les  dragonneaux ,  d'après  la  considération  que  les 
premières  sont  des  vers  parasites,  vivant  dans  d'autres  animaux, 
taudis  que  les  dragonneaux  sont  des  vers  extérieurs.  Ils  ont  été 
de  nouveau  confondus  sous  le  nom  de  fil  aire  par  Rudolphi;  ce 
zoologiste  pensant  que  l'organisation  est  peu  différente  dans  les 
deux  genres  créés  par  Gmelin;  mais  la  difficulté  delà  dissec- 
tion a  toujours  été  un  obstacle  à  la  connoissance  approfondie  de 
la  structure,  et  par  conséquent  à  la  détermination  précise  du 
rang  que  les  deux  genres  doivent  occuper  dans  léehelle  des 
animaux. 

Je  distingue  les  deux  espèces  que  nous  allons  étudier,  par  les 
noms  des  lieux  où  je  les  ai  trouvées,  n'ayant  pu  les  rapporter 


38  OBSERVATIONS  SUR  DEUX  ESPÈCES 

sûrement  à  aucune  de  celles  établies  par  Linnée  ou  autres  zoo- 
logistes; il  m'a  paru  cependant  que  le  mâle  du  dragonneàu  de 
Claix  seroit  le  gordius  aquaticus  de  Muller,  et  que  sa  femelle 
seroit  le  gordius  argilaceus  du  même  auteur. 

DRAGONNEAU  DE  CLAIX. 

Le  mâle,  de  couleur  brun-rougeâtre,  a  de  huit  à  dix  pouces  de 
longueur,  rarement  plus;  le  corps  est  très  grêle,  cylindrique 
dans  presque  toute  sa  longueur;  il  s'amincit  vers  les  extrémités, 
dont  l'antérieure  se  termine  en  un  bout  arrondi,  formé  par  une 
calotte  hémisphérique,  blanchâtre,  demi-transparente,  d'appa- 
rence cornée.  L'autre  extrémité  est  bifurquée,  et  forme  deux 
mamelons  conoïdes  latéraux  :  la  fente  qui  les  sépare  se  trouve 
dans  le  prolongement  des  lignes  dorsale  et  ventrale.  C'est  cette 
disposition  qui  avoit  induit  Klein  et  Bonnet  en  erreur,  et  leur 
avoit  fait  dire  que  le  gordius  aquatique  a  la  bouche  fendue,  et 
les  mâchoires  horizontales  et  obtuses.  Deux  lignes,  l'une  dor- 
sale, l'autre  ventrale,  de  couleur  plus  foncée  que  le  reste  du 
corps,  sont  étendues  d'un  bout  à  l'autre  de  l'animal. 

La  femelle,  longue  de  dix  à  douze  pouces,  est  plus  grosse  que 
le  mâle.  Sa  couleur  est  fauve-clair  ou  jaunâtre,  elle  est  demi- 
transparente  et  irisée  après  qu'elle  a  déposé  ses  œufs.  L'extré- 
mité antérieure  ne  diffère  pas  de  celle  du  mâle;  la  postérieure 
est  divisée  en  trois  lobes  courts,  dont  un  dorsal  ou  supérieur  et 
deux  latéraux.  Le  prolongement  de  la  ligne  ventrale  correspond 
à  l'incisure  qui  sépare  les  deux  lobes  latéraux;  la  ligne  dorsale 
partageroit  le  lobe  supérieur  en  deux  moitiés  égales,  si  elle  se 
prolongeoit  sur  lui. 

A  l'œil  nu,  la  peau  du  dragonneàu  paroît  lisse  et  vernissée; 


DU   GENRE  DHAGONNEAU.  JQ 

exarhinée  à  la  loupe,  elle  est  uniformément  chagrinée  et  percée 
d'un  grand  nombre  de  pores.  Aussi  sa  perméabilité  est  telle,  que 
l'animal  mis  à  1  air  se  dessèche  en  quelques  minutes,  et  reprend 
bientôt  son  volume  par  l'immersion  dans  l'eau. 

Il  n'y  a  pas  de  traces  de  plis  articulaires  sur  l'individu  vivant; 
mais  la  dessiccation  les  rend  visibles  ;  ils  sont  nombreux  et  ré- 
guliers. 

La  peau  isolée  offre  une  résistance  assez  grande,  eu  égard 
à  sa  minceur;  en  l'enlevant  avec  précaution  sur  un  individu 
mâle,  on  y  distingue  deux  couches  que  l'on  peut  séparer  l'une 
de  l'autre:  l'extérieure  est  épidermique  en  dehors;  sa  face  in- 
terne m'a  paru  vasculaire  au  microscope,  ainsi  que  la  lame  sous- 
jacente  qvii  est  appliquée  immédiatement  sur  les  muscles.  Je 
n  ai  jamais  pu  distinguer  ces  deux  couebes  dans  la  peau  des 
femelles. 

La  sensibilité  y  paroît  répandue  généralement  :  ces  vers  s'agi- 
tent et  se  tortillent  dans  tous  les  sens  dès  qu'on  les  touche;  mais 
c'est  à  l'extrémité  antérieure  que  paroît  résider  au  plus  haut 
degré  la  faculté  de  toucher,  si  l'on  en  juge  par  les  mouvements 
de  cette  partie,  qui  est  en  action  comme  un  véritable  tentacule, 
dans  la  locomotion.  Son  apparence  vitreuse  la  feroit  regarder 
comme  un  œil,  si  le  reste  de  l'organisation  juslifioit  cette  idée; 
et  j'ai  remarqué  plusieurs  fois,  que  des  dragonneaux  nageant 
avec  vigueur  dans  une  direction  déterminée,  en  changeoient 
brusquement  si  on  approchoit  la  main  pour  les  saisir.  Tou- 
jours est-il  certain  que  la  lumière  agit  sur  eux,  comme  nous 
le  verrons. 

L'agitation  du  ver  lorsque  l'on  choque  le  vase  sonore  dans 
lequel  on  l'a  placé,  pourroit  être  l'effet  de  la  grande  délicatesse 


4o  OBSERVATIONS  SUR  DEUX  ESPÈCES 

du  toucher,  et  non  de  la  perception  du  son,  puisqu'un  léger 
ébranlemenl  communiqué  directement  à  l'eau,  produit  le  même 
effet.  Rien  non  plus  n'indique  que  les  sens  du  goût  ou  de  1  odorat 
soient  développés. 

L'enveloppe  extérieure,  dont  nous  venons  d'examiner  la  struc- 
ture et  les  fonctions,  étant  enlevée,  on  met  à  découvert  une 
substance  blanche,  qui,  vue  à  la  loupe,  paroît  fibreuse,  et  au 
microscope  ne  laisse  plus  de  doutes  sur  sa  nature  musculaire. 
On  y  distingue  des  fibres  longitudinales,  dont  1  ensemble  forme 
un  tube  contractile  dans  tous  les  sens,  et  quelques  fibres  trans- 
versales ou  annulaires.  Le  derme  en  est  parfaitement  distinct  et 
y  adhère  très  peu,  ce  qui  est  très  remarquable  dans  cette  classe 
d'animaux,  et  ce  qui,  avec  1  épaisseur  de  la  couche  musculaire, 
annonce  une  faculté  locomotrice  très  développée.  L'on  est  en 
effet  étonné,  lorsque  l'on  prend  un  ver  si  mince,  de  la  roideur 
avec  laquelle  il  se  tortille  entre  les  doigts,  ou  de  la  résistance 
que  l'on  éprouve  à  le  détacher  des  corps  autour  desquels  il  s'est 
enroulé,  et  qui  est  telle  qu'on  le  romproit  si  l'on  tiroit  brusque- 
ment. Leur  locomotion  se  fait  par  larges  ondulations  latérales 
ou  de  haut  en  bas,  suivant  la  direction  quils  suivent;  elle  est 
rapide  et  vigoureuse-,  quelquefois  ils  nagent  à  la  surface,  ne 
touchant  l'eau  que  par  la  ligne  ventrale. 

Les  deux  lignes  de  couleur  foncée,  visibles  à  travers  la  peau, 
dont  nous  avons  déjà  parlé,  ne  sont  autre  chose  que  deux  tubes 
ou  canaux  sans  renflements  ni  circonvolutions,  et  qui  parois- 
sent  être  les  seuls  appareils  de  la  nutrition  et  de  la  circulation. 
Ces  vaisseaux  s'ouvrent-ils  à  l'extérieur?  Outre  les  pores  nom- 
breux de  la  peau,  qui  doivent  y  aboutir,  au  moins  ceux  qui  sont 
placés  dans  leur  direction,  on  trouve  dans  les  deux  sexes,  en 


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DU  GENRE  DRAGOJSNEAU.  4' 

avant,  près  du  centre  de  la  calotte  cornée,  et  clans  la  direction 
du  canal  ventral,  un  porc  arrondi,  plus  grand  que  ceux  qui  exis-. 
tent  sur  le  reste  de  la  peau  ,  peu  distinct  sur  quelques  individus, 
toujours  pins  facile  à  voir  sur  l'animal  conservé  dans  la  liqueur 
que  sur  le  frais.  Il  n'y  a  pas  d'ouverture  au  centre  de  la  calotte 
hémisphérique,  en  sorte  que  le  porc  buccal,  si  on  peut  lui  donner 
ce  nom,  n'est  pas  tout-à-fait  terminal.  En  arrière  le  vaisseau 
ventral  se  termine  par  un  pore  un  peu  alongé  que  nous  nom- 
merons anal,  qui  est  placé  vers  la  bifurcation  de  la  queue  chez 
le  mâle,  et  dans  l'angle  rentrant  que  forment  les  deux  lobes 
latéraux  chez  la  femelle. 

Quant  au  vaisseau  dorsal,  je  n'ai  jamais  pu  distinguer  à  ses 
extrémités  de  pores  plus  grands  que  ceux  du  reste  de  la  peau. 

La  difficulté  des  observations  sur  des  organes  aussi  fins  ne  m  a 
pas  permis  de  voir  les  deux  vaisseaux  longitudinaux  en  action; 
mais  par  analogie,  avec  ce  qui  existe  dans  d'autres  vers,  on  peut 
considérer  le  vaisseau  ventral  comme  le  tube  digestif,  et  le  vais- 
seau dorsal  comme  un  centre  circulatoire  destiné  à  charier  les 
liquides.  Dans  tous  les  cas,  la  grande  porosité  de  la  peau  doit 
beaucoup  faciliter  la  nutrition,  et  même  la  respiration,  pour 
laquelle  il  n'y  a  pas  d'organe  spécial  apparent. 

Le  muscle  cylindrique  qui  Forme  presque  tout  l'animal,  est 
creusé,  dans  sa  longueur,  dune  cavité  centrale  simple  chez  le 
mâle,  double  dans  les  femelles  par  l'existence  d'une  lame  mem- 
braneuse longitudinale,  en  sorte  qu'il  y  a  chez  celles-ci  deux 
tubes  adossés,  parallèles,  séparés  par  une  cloison  verticale,  et 
tapisses  à  l'intérieur  par  une  membrane  lisse,  d'aspect  séreux, 
à  travers  laquelle  on  voit  le  tissu  nacré  du  muscle.  Ces  deux 
tubes,  distincts  en  avant,  se  confondent  en  arrière  où  la  cloison 

Jnnalcs  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  § 


4a  ORSERVATIONS  SUR  DEUX  ESPÈCES 

de  séparation  manque  :  ils  contiennent  un  liquide  blanc  laiteux, 
qui  sort  par  jet  lorsqu'on  ouvre  la  femelle  avant  la  ponte.  A  me- 
sure que  cette  époque  approche,  la  matière  blanche  s'épaissit, 
et  finit  par  acquérir  assez  de  consistance  pour  sortir  entre  les 
trois  lobes  terminaux  de  la  queue,  en  longs  cylindres  blancs, 
;iyant  le  tiers  ou  le  quart  du  diamètre  de  l'animal,  qui  conser- 
vent leur  forme,  jaunissent  un  peu,  et  deviennent  plus  fragiles 
en  vieillissant.  A  l'air  on  peut  les  étendre;  mais  si  on  les  replonge 
dans  l'eau,  ils  s'entortillent  et  se  roulent  comme  un  ver.  Si  Ion 
comprime  cette  matière  entre  deux  plaques  de  verre,  et  qu'on 
l'examine  avec  des  verres  grossissants,  on  voit  qu'elle  est  com- 
posée de  grains  arrondis  tous  semblables,  unis  entre  eux  par  une 
glaire  demi-transparente,  et  qui  ne  peuvent  être  que  des  œufs. 
La  fécondité  de  ces  êtres  doit  être  prodigieuse,  car  on  compte- 
rait des  milliers  d'oeufs  dans  un  pouce  de  cordon ,  et  chaque 
femelle  en  rend  plusieurs  pieds.  Une  femelle  de  huit  pouces  et 
demi  de  longueur,  qui  rcndoit  des  œufs  quand  je  la  pris,  déposa, 
en  quatre  jours,  quatre  pieds  de  cordon  blanc.  Une  autre  fe- 
melle, longue  de  onze  pouces,  qui  rendoit  aussi  ce  cordon  quand 
elle  fut  prise  le  i.\  mai,  en  avoit  rejeté  une  longueur  de  soixante- 
trois  pouces  le  a3  mai  :  elle  eu  rendit  encore  onze  pouces  du  23 
au  28,  et  onze  autres  pouces  du  28  au  3i  mai  :  quatre-vingt- 
deux  pouces  en  dix-sept  jours!  Elle  cessa  de  pondre  alors. 

A  quelque  époque  que  Ion  ouvre  des  mâles,  on  ne  trouve  dans 
la  cavité  centrale,  ni  grains,  ni  fluide  laiteux  ou  muqueux,  que 
l'on  puisse  regarder  comme  de  la  matière  séminale.  Ils  n'ont 
eertainement  pas  d'appareil  génital  extérieur,  à  moins  qu'on  ne 
considère  comme  tel  l'extrémité  bifurquée  de  la  queue  :  ce  serait 
par-là  (jue  se  ferait  l'accouplement  s'il  étoit  nécessaire  à  la  fécon- 


DU    GENRE  DRAGONNEAU.  4^ 

dation,  ce  dont  je  n'ai  jamais  pu  m  assurer.  Ainsi  c'est  seulement 
par  analogie  que  j  ai  considéré  ces  individus  comme  les  mâles, 
les  ayant  trouvés  constamment  dans  les  mêmes  localités  que  les 
femelles,  et  ne  les  ayant  jamais  vus  déposer  des  œufs. 

J'ai  cherché  inutilement  un  système  nerveux;  la  ténuité  «les 
organes  ne  m'a  pas  permis  d'en   trouver  de  traces  s  il  existe. 

On  sait  peu  de  chose  sur  1  histoire  naturelle  des  dragonneaux. 
C'est  dans  des  eaux  froides  et  courantes  qu'on  les  trouve,  mais  on 
n'en  trouve  pas  dans  toutes,  et  ils  sont  constamment  dans  les 
mêmes  localités,  J'en  ai  vu  quelquefois  parmi  les  pierres  d'un 
ruisseau  du  Fontanil,  à  quelques  centaines  de  pas  au-dessous  de 
la  source.  Ils  vivent  en  grande  quantité  dans  les  conduits  d ar- 
rosage de  la  Romanche  dans  la  plaine  de  Claix;  on  en  trouve 
aussi  dans  le  corps  de  certains  insectes  hexapodes.  M.  Léon 
Dui'our  a  décrit,  sous  le  nom  de  filai re  tricuspidée  [Ann.  des  se. 
nat.,  t.  i4),  la  femelle  de  l'espèce  qui  nous  occupe,  d'après  un 
individu  trouvé  par  lui  dans  le  corps  d'un  qryllus  burdiqalensis. 
Les  détails  descriptifs,  la  sortie  des  œufs  en  cordon,  qu  il 
présuma  être  un  entozoaire ,  et  qu'il  désigna  sous  le  nom  de 
filaria  filariœ ,  ne  permettent  aucun  doute  sur  l'identité  de  l'es- 
pèce. Ces  vers  sont  donc  indifféremment  extérieurs  ou  inté- 
rieurs; et  la  distinction  de  genre  établie  par  quelques  natura- 
listes sur  cette  considération,  devient  nulle  par  ce  fait  singulier 
d  histoire  naturelle.  Mais  les  fila  ires  seront  distinguées  des  dra- 
goiuieaux  par  des  caractères  plus  positifs,  si,  comme  on  la  dit, 
leur  bouche  est  armée  de  suçoirs,  et  le  mâle  pourvu  d'un  pénis. 

Je  n'ai  pas  pu  suivre  le  développement  des  œufs  dans  leurs 
conditions  naturelles;  ceux  que  j'ai  conservés  n'ont  jamais  rien 
produit,  sans  doute  par  défaut  d'exposition  favorable. 


44  OBSERVATIONS  SUR  DEUX  ESPÈCES 

C'est  dans  les  premiers  jours  d'avril  qu'on  commence  à  trouver 
des  draf/on»eaiix;  ils  sont  à  cette  époque  moins  grands  et  moins 
foncés  en  couleur  qu'ils  ne  seront  plus  tard,  et  les  mâles  sont 
plus  abondants  que  les  femelles  :  c'est  le  contraire  vers  la  fin  de 
la  saison,  c'est-à-dire  dans  le  courant  de  septembre. 

Ils  se  tiennent  ordinairement  au  fond  de  l'eau,  entortillés  à 
quelque  brin  de  bois  ou  de  jonc,  tantôt  isolés,  tantôt  par  paquets 
de  trois  ou  quatre,  formant  des  nœuds  inextricables,  d'où  le 
nom  de  gordiiis.  Rarement  on  les  voit  nageant  dans  l'eau  ou  à 
sa  surface.  Ceux  que  l'on  conserve  dans  des  vases,  sont  presque 
toujours  roulés  en  peloton  pendant  le  jour;  à  la  nuit  ils  se  dé- 
roulent, s'agitent  et  parcourent  l'eau  dans  tous  les  sens  avec 
beaucoup  de  vivacité.  Si  on  les  place  pendant  le  jour  dans  un 
lieu  obscur,  ils  se  meuvent  également;  et,  aucontraire,  pendant 
la  nuit,  une  lumière  un  peu  vive  suffit  pour  les  faire  enrouler  au 
bout  de  quelque  temps;  ces  vers  sont  donc  nocturnes. 

Les  mouvements  qu'exécute  la  femelle  en  liberté,  font  que  le 
cordon  des  œufs  se  rompt  fréquemment,  en  sorte  que  les  frag- 
ments qu'elle  dépose  ont  rarement  plus  d  un  pouce  de  longueur. 
Elle  les  abandonne  sans  aucun  soin.  Lorsqu'elle  est  dans  un  vase, 
le  cordon  atteint  ordinairement  une  longueur  considérable  sans 
se  rompre,  sur-tout  s  il  n'y  a  pas  d  autres  drugonneaux qui  viennent 
s'entortiller  avec  elle. 

Quanta  la  durée  de  leur  existence,  les  plus  jeunes  que  j'aie 
vus  avoientdéja  deux  à  trois  pouces  de  long,  dans  les  premiers 
jours  d'avril;  je  n'en  ai  jamais  rencontré  après  ce  mois,  qui 
n'eussent  pas  à  peu-près  la  taille  qu'ils  doivent  conserver.  Meu- 
rent-ils tous  chaque  année?  Quelques  uns  s'enfoncent-ils  dans 
la  boue  à  l'automne  pour  reparoître  au  printemps?  C'est  ce  que 


DU  GENRE  DRAGONNEAU.  /(5 

je  n'ai  pu  constater,  mais  je  ne  les  ai  jamais  mis  percer  la  vase 
ou  le  sable  comme  on  la  dit,  et  je  doute  même  qu  ils  pussent 
le  faire  dans  les  lieux  où  ils  vivent  ordinairement.  On  peut  les 
conserver  dans  l'eau  claire,  sans  nourriture,  pendant  presque 
toute  la  belle  saison,  après  quoi  ils  meurent. 

Lin  née  et  Klein  (Syst.  Nat,  t.  1 1 ,  p.  a56)  disent  que  ces  vers 
coupés  par  morceaux  et  jetés  dans  l'eau,  prennent  de  1  accrois- 
sement, et  que  chaque  tronçon  reproduit  un  animal;  je  n'ai 
jamais  vu  se  reproduire  les  parties  enlevées,  mais  j'ai  vu  chaque 
morceau  un  peu  ldng  continuer  à  vivre  et  à  se  mouvoir  pendant 
fort  Iongr-temps,  soit  qu'il  provînt  de  lune  des  extrémités  ou  du 
corps.  Jamais  le  bout  coupé  ne  tendait  à  se  cicatriser. 

Complètement  desséchés  et  remis  dans  l'eau,  ils  ne  reviennent 
pas  à  la  vie  comme  l'ont  cru  quelques  naturalistes  abusés  sans 
doute  parles  mouvements  du  ver  ;  ces  mouvements,  purement 
hygrométriques,  cessent  au, .bout  de  quelques  instants,  et  le 
cadavre  se  putréfie  en  peu  de  fours  si  on  le  laisse  dans  l'eau. 

DRAGONNEAU   DE   RISSET. 

Le  mâle  diffère  de  celui  de  Claix  par  sa  taille  qui  est  beaucoup 
moindre;  il  a  trois  pouces  et  demi  ou  quatre  pouces  au  plus  de 
longueur.  La  bifurcation  caudale  est  peut-être  un  peu  moins 
profonde  proportionnellement. 

La  femelle,  longue  de  quatre  à  cinq  pouces,  est  colorée  en 
jaune  comme  celle  de  Claix:  le  corps  est  cylindrique  dans  ses 
deux  tiers  postérieurs,  en  avant  il  s'amincit  et  finit  un  peu  en 
pointe  :  il  est  terminé  dans  ce  sens  par  la  calotte  demi-transpa- 
rente décrite  sur  l'autre  espèce.  L'extrémité  postérieure  est  obtuse, 


46  OBSERVATIONS  SUR  DEUX  ESPÈCES,  ETC. 

et  percée  à  son  centre  d'un  pore  qui  est  la  terminaison  de  l'ovaire 
et  qui  est  entouré  d'un  cercle  rouge-brun. 

Cette  espèce  est  plus  rare  que  la  précédente;  je  ne  connois 
qu'une  petite  source  et  le  ruisseau  qu'elle  fournit  près  du  village 
de  Risset,  où  on  la  trouve,  et  le  drag ormeau  de  Claix  ne  s'y  trouve 
pas  :  c'est  ce  qui  m'a  permis  de  distinguer  les  mâles  de  l'espèce 
•  le  Risset  des  jeunes  de  l'autre  espèce,  dont  ils  ne  diffèrent  pas 
sensiblement. 

Le  draqonneau  de  Risset  se  montre  plus  tard  que  l'autre  et  dis- 
paroît  bien  plus  tôt;  du  reste,  il  en  a  les  habitudes  nocturnes  : 
la  femelle  rend  ses  œufs  de  la  même  manière  en  cordons  blancs; 
et  tout  ce  que  nous  avons  dit  de  l'autre  espèce,  peut  s  appliquer 
à  celle-ci. 


SUR  L'APPLICATION 

UE    LA  L 

POLARISATION  CIRCULAIRE 

A  L'ANALYSE  DE  LA  VÉGÉTATION  DES  GRAMINÉES. 

Lu  à  l'Académie  des  sciences,  le  i"  juillet  i833. 

PAR  M.  RIOT. 


Metant  proposé  de  montrer  par  l'expérience  comment  les 
indications  tirées  de  la  polarisation  circulaire  peuvent  être  uti- 
lement employées  dans  les  recherches  de  chimie,  principalement 
de  chimie  organique,  il  m'a  semblé  que  les  innombrables  trans- 
formations opérées  dans  les  produits  carbonisés  par  la  vie  vé- 
gétale, étoient  un  des  meilleurs  sujets  d'étude  que  je  pusse 
prendre  pour  atteindre  ce  but.  Car  ces  produits,  si  variés  dans 
leurs  apparences  et  leurs  propriétés  physiques,  étant,  dans  une 
infinité  de  circonstances,'  uniquement  composés  de  carbone  et 
d'eau,  unis  en  diverses  proportions,  leurs  mélanges,  leurs  com- 
binaisons, leurs  transmutations  of'f'roient  d'excellentes  épreuves 
dune  méthode  qui  pouvoit  les  distinguer  individuellement  par 
leur  inspection  seule,  et  reconnoître  ainsi  leur  présence  sans 
les  altérer.  Or  c'étoient  précisément  ces  caractères  de  première 
inspection  qui  manquoient  à  la  chimie  organique,  et  qui  ren- 
doient  sa  marche  si  pénible,  je  dirai  même  souvent  si  incer- 
taine ;  parceque  ne  pouvant  reconnoître  les  corps  quen  les 
isolant,  et  ne  pouvant  les  isoler  que  par  l'intervention  d'agents 
spéciaux  appliqués  aux  combinaisons  ou  aux  mélanges  dont  il» 


48  sur  l'application  de  la  polarisation  circulaire 

font  partie,  le  choix  et  l'appropriation  des  épreuves  à  employer 
pour  chaque  cas  dévoient  être  uniquement  déterminés  par  le 
soupçon,  plus  ou  moins  probable,  de  leur  présence;  et  encore 
a-t-on  trop  souvent  à  craindre  de  modifier  ces  produits  en  agis- 
sant ainsi  sur  eux,  ou  même  de  les  créer  en  réunissant  les  prin- 
cipes qui  les  forment;  tant  les  combinaisons  dont  ils  dépendent 
sont  mobiles,  et  faciles  à  transformer  les  unes  dans  les  autres. 
Les  caractères  indicatifs,  fournis  par  la  polarisation  circulaire, 
ne  pourront  sans  doute  pas  épargner  ces  derrières  difficultés, 
inhérentes  au  sujet;  mais,  dans  un  grand  nombre  de  cas,  ils 
(es  abrégeront  et  les  réduiront  à  ce  quelles  ont  d  inévitable, 
en  fournissant  d'abord  au  chimiste  des  propriétés  immédiate- 
ment observables,  qui  seront  comme  autant  de  conditions  mo- 
léculaires des  combinaisons  qu'il  devra  traiter;  puis,  en  lui 
rendant  aussi  observables  et  visibles  tous  les  changements  qui 
altéreront  cet  état  primitif,  de  manière  à  1  avertir  de  leur  exis- 
tence aussitôt  qu  ils  auront  lieu;  et  enfin  en  lui  fournissant  des 
caractères  de  même  ordre  pour  reconnaître  la  plupart  des 
produits  organiques  qu'il  isolera.  Il  n  est  donc  pas  question  ici 
de  prétendre  à  suppléer  les  épreuves  chimiques,  mais  seulement 
d'éclairer,  dans  beaucoup  de  cas,  la  convenance  de  leur  appli- 
cation ,  et  d'en  caractériser  immédiatement  les  conséquences 
par  des  effets  sensibles:  car  c'est  en  définitive  la  chimie,  la 
chimie  seule,  qui  peut  isoler  les  produits  et  les  résoudre  dans 
leurs  composants. 

Déjà,  comme  l'Académie  a  pu  le  voir,  l'emploi  de  cette  mé- 
thode ma  fait  découvrir  les  singulières  modifications  que  les 
organes  foliacés  des  arbres  exogènes  produisent  sur  la  sève 
ascendante  qui  les  alimente  dans  leur  premier  développement; 


a  l'analyse  de  la  végétation  des  graminées.  49 

et  elle  m'a  servi  ensuite  à  reconnoître  les  produits  élaborés  que 
ces  mêmes  organes  renvoient  sous  la  couche  corticale  pour 
nourrir,  ou  même  pour  former  peut-être  le  tissu  cellulaire  nou- 
veau. Les  personnes  versées  dans  l'étude  de  la  physiologie  vé- 
gétale peuvent  seules  donner  à  ces  recherches  la  généralité 
nécessaire  pour  en  déduire  des  lois.  Toute  mon  ambition  a  été 
de  leur  offrir  un  moyen  expérimental  pour  suivre  ces  mysté- 
rieuses opérations.  Les  résultats  que  je  présente  aujourd'hui  à 
l'Académie  ont  le  même  but,  et  sont  destinés  à  confirmer  les 
premiers  en  les  complétant. 

La  longue  durée  des  arbres  exogènes  donne  une  lenteur  pro- 


"o 


gènes  donne  une  lenteur  prc 


portionnée  au  développement  total  des  phénomènes  de  leur 
vitalité.  Les  tiges  des  graminées,  dont  lexistence  s'accomplit  en 
un  an,  offrent,  dans  ce  cercle  resserré,  toute  la  séné  des  phé- 
nomènes analogues.  J'ai  choisi  dans  cette  classe  le  seigle  et  le 
blé  pour  les  suivre  dans  les  diverses  phases  de  leur  végétation. 

Les  recherches  des  physiologistes,  et  celles  des  chimistes  sur 
la  germination,  nous  ont  appris  ce  qui  se  passe  dans  les  pre- 
miers temps  qui  suivent  la  naissance  de  ces  plantes.  Les  globules 
féculacés  déposés  dans  le  périsperme  de  la  graine  autour  de 
l'embryon  se  vident,  et  la  dextrine  qu'ils  renferment  est  trans- 
formée en  sucre  qui  sert  à  nourrir  la  jeune  tige  jusqu'à  ce  que 
ses  organes  foliacés  et  ses  racines  soient  développés.  Mais 
lorsque  ce  premier  dépôt  d'aliments  est  épuisé,  il  faut  que  la 
jeune  plante  se  suffise,  et  s'en  procure  d'autres  qui  continuent 
son  développement.  Or  je  ne  crois  pas  que  l'on  ait  déterminé 
jusqu'ici  expérimentalement  de  quelle  nature  sont  ces  nouveaux 
produits  alimentaires;  quelles  modifications  ils  subissent  dans 
les  diverses  parties  de  la  plante-,  enfin  comment  ces  diverses 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  7 


5o  sur  l'application  de  la  polarisation  circulaire 

parties,  les  transmettant  à  l'ovaire  fécondé,  contribuent  ainsi 
successivement  ou  simultanément  à  nourrir  la  semence,  et  à  lui 
fournir  les  substances  <[iii  doivent  la  composer. 

Ici  il  faur  distinguer  les  matériaux  solides,  dont  la  fixation 
constitue  le  squelette  de  la  plante,  et  les  sucs  ou  les  produits 
solubles  qui,  sans  cesse  formés,  détruits,  renouvelés,  sont  portés 
par  la  vie  dans  toutes  les  parties  du  végétal  et  servent  à  sa  nu- 
trition. Les  matériaux  fixés  peuvent  être  connus  par  l'analyse  du 
végétal  mort  et  desséché  ;  mais,  parmi  eux,  on  a  encore  à  discer- 
ner ceux  qui  sont  essentiels  à  l'existence  de  la  plante,  et  ceux 
qui  ont  été  accidentellement  aspirés  du  sol  par  les  racines,  avec 
l'eau  qui  les  dissolvoit,  ou  dans  laquelle  ils  se  trouvoient  sus- 
pendus dans  un  degré  de  ténuité  suffisant  pour  être  chariés  à 
travers  les  vaisseaux  et  les  vides  du  tissu  cellulaire.  Je  me  gar- 
derai bien  de  me  hasarder  dans  ces  questions  complexes,  où  tous 
les  secours  de  la  chimie  et  du  microscope  peuvent  à  peine  suf- 
fire. Je  me  bornerai  à  suivre  quelques  uns  des  produits  alimen- 
taires des  plantes,  qui  sont  certainement  composés  par  elles,  et 
transportés  successivement  dans  leurs  diverses  parties,  en  y  su- 
bissant les  métamorphoses  opérées  par  la  vitalité. 

Mes  premiers  essais  sur  le  seigle  ont  été  faits,  le  3  mai,  sui- 
de jeunes  pousses,  dont  les  épis  étoient  déjà  développés,  mais 
non  fleuris,  et  même  bien  éloignés  de  la  floraison.  Les  racines, 
les  tiges,  les  épis,  ont  été  traités  séparément  par  l'eau ,  et  les  ex- 
traits soumis  aux  épreuves  de  la  polarisation  circulaire;  puis, 
ces  extraits  rapprochés,  mais  non  desséchés,  ont  été  traités  par 
lalcohol;  et  les  matières  tan  tpréeipi  tables  que  non  précipitables 
ont  été  de  même  soumises  aux  épreuves  de  la  polarisation.  Enfin 
ces  matières,  ainsi  isolées,  ont  été  mises  en  contact  avec  la  levure 


\  l'analyse  de  la  végétation  des  GRAMINÉES.  5  1 

de  bière  pour  connoître  celles  qui  étaient  ou  n'étoient  pas  fer- 
menteseibles;  après  quoi  leur  rotation  a  été  observée  pour  savoir 
si  elle  étoit  diminuée,  agrandie,  ou  changée  de  sens. 

L'extrait  des  racines  présenta  des  indices  de  rotation  excessi- 
vement fbibles.  dirigés  vers  la  gauche.  Comme  les  tiges  agis- 
sent aussi  dans  le  même  sens,  je  pensai  que  ces  foibles  traces 
pouvoient  être  attribuées  à  ce  que  ies  racines  n'en  auroient 
pas  été  assez  rigoureusement  séparées.  Je  n'avois  pas  encore 
reconnu  alors  cpie  de  pareils  mélanges  presque  neutres  peuvent 
être  produits  par  des  sucres  de  rotation  contraire,  que  la  fer- 
mentation décèle  et  rend  discernables,  lorsqu'un  de  leurs  élé- 
ments est  du  sucre  de  (aune.  Inexpérience  devra  être  reprise 
et  complétée  l'année  prochaine  à  l'aide  de  ce  procédé. 

L'extrait  des  tiges  contenoit  un  mélange  de  sucre  de  raisin 
tournant  à  gauche,  et  de  sucre  de  canne  tournant  à  droite; 
plusunc  matière  précipilablepar  1  alcohol,  seredissolvantcomplè- 
tement  dans  l'eau,  et  tournant  à  gauche  comme  la  gomme,  dont 
ce  sont  là  autant  de  caractères.  Ces  trois  substances,  primitive- 
ment mêlées  dans  l'extrait,  produisoient  une  résultante  de  rota- 
tion vers  la  gauche;  cette  résultante  s'affoiblissoit  considéra- 
blement quand  on  séparoit  la  matière  précipitable,  au  point  de 
faire  paroître  l'extrait  alcoholique  presque  neutre.  Mais  enchâs- 
sant l'alcohol  par  la  chaleur,  et  mettant  le  reste  de  l'extrait  en 
contact  avec  la  levure  de  bière,  la  fermentation  s'y  établissoit 
vivement,  et  développoit  une  forte  rotation  vers  la  gauche,  dé- 
celant ainsi  le  mélange  du  sucre  de  raisin  non  solidifié  avec  du 
sucre  de  canne,  qui  se  dissimuloient  mutuellement  avant  que 
ce  dernier  eût  été  interverti.  La  matière  précipitable  par  l'al- 
cohol, et  tournant  à  gauche,   éprouvoit  aussi  la   fermentation 


52  SUR  l'application  de  la  polarisation  circulaire 

alcoholique  par  le  contact  de  la  levure,  soit  que  cette  faculté  lui 
fût  propre,  soit  qu'elle  la  dût  à  la  petite  quantité  de  sucre  quelle 
pouvoit  avoir  entraînée  en  se  précipitant;  mais  la  fermentation 
ne  faisoit  qu'affoiblir  sa  rotation  sans  la  changer  de  sens. 

Douze  jours  plus  tard,  le  i5  mai,  les  épis  étant  plus  dévelop- 
pés, mais  toujours  loin  de  la  floraison,  les  tiges  ont  encore  pré- 
senté le  mélange  de  ces  trois  matières.  Mais  la  proportion  de 
sucre  de  canne  s'y  ëtoit  agrandie;  car  elle  déterminoit  la  résul- 
tante delà  rotation  dans  son  propre  sens,  vers  la  droite,  avant 
la  fermentation.  Et  si  Ion  détruisoit  ce  sucre  dans  l'extrait  en 
le  faisant  bouillir  avec  de  l'acide  sulfurique,  la  matière  précipi- 
table  par  lalcoliol  intervertissoit  le  sens  de  sa  rotation  sous  lin- 
fluence  de  cet  acide,  et  passoit  de  gauche  à  droite,  ce  qui  est 
encore  une  des  propriétés  de  la  gomme,  ainsi  que  M;  Persoz  et 
moi  lavons  fait  voir. 

L'extrait  des  épis  fait  le  3  mai,  avant  la  floraison,  présentoit 
des  caractères  bien  différents  de  l'extrait  des  tiges.  Il  ne  s  y  dé- 
celoit  ni  sucre  de  raisin,  ni  sucre  de  canne,  mais  seulement  du 
sucre  de  fécule  que  la  fermentation  affoiblissoit  sans  l'interver- 
tir. Lalcoliol  y  formoit  aussi  un  précipité,  mais  autre  que  celui 
des  tiges,  car  l'eau  ne  le  redissolvoit  pas  ou  n'en  dissolvait  qu'une 
très  petite  partie;  et  ce  précipité,  vu  au  microscope,  y  paroissoit 
uniquement  formé  par  des  lambeaux  de  tissu  cellulaire  et  des 
débris  de  téguments  semblables  à  ceux  qui  recouvrent  les  glo- 
bules de  fécule,  sans  aucun  mélange  sensible  de  matière  pul- 
vérulente. Ces  résultats  s'accordent  avec  ce  qu'a  observé  M.  Ras- 
pail,  que  le  péricarpe  des  céréales  avant  la  fécondation  est 
rempli  de  fécule  en  grains  très  petits,  dont  la  matière  soluble 
est  progressivement  absorbée  par  l'ovaire,  et  sert  à  le  nourrir 


a  l'analyse  de  la  végétation  des  graminées.  53 

quand  la  fécondation  s'est  opérée.  Seulement,  puisque  l'extrait 
des  épis  fait  antérieurement  à  cet  acte,  nous  présente  ici  du 
sucre  de  fécule,  non  de  la  dextrine,  il  faut,  ou  que  les  globules 
du  péricarpe  contiennent  ce  sucre  déjà  formé,  et  tout  préparé  à 
être  absorbé  par  le  jeune  ovaire;  ou  que  ces  globules  soient  ac- 
compagnés d'un  principe  analogue  à  la  diastase,  qui  les  rompe  et 
transforme  leur  dextrine  en  sucre  comme  dans  la  germination. 

Après  que  la  fécondation  estopéiée,  la  composition  des  épis 
est  bien  différente  de  ce  qui  précède.  Au  i5  juin,  les  jeunes 
grains  de  seigle  retirés  des  épis  contiennent  déjà  des  grains  de 
fécule  formés,  visibles  au  microscope,  s'y  crevant  sous  l'in- 
fluence de  l'acide  sulfurique,  et  dégageant  une  substance  soluble 
dans  l'eau,  précipitable  par  lalcobol,  laquelle  se  reconnoît  pour 
de  la  dextrine  par  la  grande  énergie  de  son  pouvoir  rotatoire 
comparé  à  sa  densité.  On  y  trouve  aussi  du  sucre  de  fécule  tout 
formé,  dont  la  fermentation  affoiblit  la  rotation  sans  l'inter- 
vertir. Rien  n'y  indique  l'existence  du  sucre  de  canne  ni  du 
sucre  de  raisin. 

Ces  deux  sucres,  ainsi  que  la  gomme,  qui  sont  contenus  dans 
les  parties  foliacées  de  la  plante,  changent  donc  de  nature  en 
traversant  le  collet  des  épis,  et  servent  de  matériaux  à  la  jeune 
graine,  laquelle  en  forme  la  dextrine,  et  les  autres  produits  dont 
le  périsperme  est  composé. 

J'ai  fait,  sur  les  jeunes  pousses  du  blé,  des  expériences  ana- 
logues; mais,  guidé  par  les  précédentes,  je  les  ai  divisées  da- 
vantage, les  appliquant  séparément  aux  divers  organes  folia- 
cés, que  dans  le  seigle  j'a vois  étudiés  comme  un  ensemble.  J'ai 
trouvé  dans  ces  organes  des  différences  de  composition  que  j  au- 
rois  été  loin  de  soupçonner. 


54  sur  l'application  de  la  polarisation  circulaire 

J  ai  commencé  à  opérer  le  19  mai  sur  des  jeunes  pousses  de 
blé  cpii  n'avoient  pas  encore  fait  sortir  leurs  épis.  Soupçonnant 
que  les  feuilles  pourroient  bien  être  composées  autrement  que 
la  tige,  et  être  destinées  à  la  nourrir  après  la  fécondation,  d<- 
même  que  les  feuilles  des  arbres  nourrissent  ou  forment  la  nou- 
velle couche  annuelle  d'écorce  et  d'aubier,  j'ai  fait  détacher  avec- 
soin  du  chaume  cylindrique  les  feuilles  engainantes  qui  l'en- 
tourent, et  j  ai  traité  ces  deux  parties  séparément  par  les  mêmes 
procédés  que  j'ai  décrits  tout-à-lheure,  c'est-à-dire  par  l'eau, 
lalcohol,  et  la  Fermentation. 

Les  tiges  m'ont  présenté  ainsi,  comme  celles  du  seigle,  trois 
matières  carbonisées;  savoir,  du  sucre  de  raisin  tournant  à 
gauche,  du  sucre  de  canne  tournant  à  droite,  plus  une  ma- 
tière précipitable  par  lalcohol,  et  tournant  à  gauche.  La  pro- 
portion relative  de  ces  trois  principes  a  considérablement  varié 
avec  le  progrès  de  la  végétation.  Le  20  mai  leur  mélange  pro- 
duisoit  une  résultante  de  rotation  dirigée  vers  la  droite,  de  sorte 
que  le  sucre  de  canne  y  dominoit.  Mais,  le  4  juin,  les  épis  étant 
sortis  des  tiges  et  fleuris,  la  résultante  des  tiges  avoit  passé  à 
gauche,  et  elle  s'est  constamment  maintenue  depuis  dans  ce 
sens;  de  sorte  cpie  le  sucre  de  canne  y  est  devenu  relativement 
moins  abondant.  Aussi  verra-t-on  tout-à-1'heure  qu'il  étoit  alors 
passé  en  excès  dans  les  épis. 

Les  feuilles  ont  offert  des  résultats  fort  différents  de  ceux 
que  les  tiges  avoient présentés;  elles  contenoient,  à  la  vérité,  un 
mélange  de  sucre  de  raisin,  de  sucre  de  canne,  plus  une  ma- 
tière précipitable  par  lalcohol,  et  résoluble  dans  l'eau  après  cette 
précipitation  ;  mais  la  proportion  du  sucre  de  canne  y  surpas- 
soit  considérablement  celle  du  sucre  de   raisin,  ce  qui  est  le 


a  l'analyse  de  la  végétation  des  GRAMINÉES.  55 

contraire  des  tiges;  en  outre,  la  matière  précipitable  exerçant 
la  rotation  à  droite,  sembloit  être  de  la  dextrine,  an  lieu  que 
dans  les  tiges  elle  exerçoit  la  rotation  à  gauche,  et  sembloil 
analogue  à  la  gomme  par  ce  caractère. 

Les  feuilles  conservent  ce  mode  de  composition  tant  que  leur 
vitalité  subsiste;  mais,  quand  la  fécondation  est  effectuée,  on  les 
voit  graduellement  jaunir  et  se  dessécher  entièrement.  Cet 
effet  s'opère  d'abord  dans  les  feuilles  les  plus  basses;  et,  dans 
chacune  d'elles,  il  commence  par  la  pointe,  setendant  graduel- 
lement de  là  jusqu'au  point  d'insertion.  Quand  il  s'est  achevé, 
si  l'on  arrache  les  feuilles  jaunies,  et  qu'on  les  soumette  séparé- 
ment aux  épreuves  que  nous  avons  décrites,  on  n'y  trouve  plus 
que  des  traces  insensibles,  ou  presque  insensibles,  des  principes 
sucrés  et  de  la  matière  précipitable  qui  y  abondoient  aupara- 
vant. D'où  il  paroît,  qu'à  l'époque  dont  il  s'agit,  ces  principes 
carbonisés  passent  dans  la  tige,  et  servent  à  l'alimenter;  de 
même  que  les  principes  analogues,  élaborés  par  les  feuilles  des 
arbres  exogènes,  redescendent  sous  la  couche  corticale  vivante, 
et  dans  les  premières  couches  externes  de  l'aubier,  pour  nourrir 
le  jeune  cylindre  de  bois  et  d'écorce,  qui,  semblable  à  une  tige 
creuse,  se  forme  annuellement  et  se  moule  sur  l'ancien  sque- 
lette du  bois. 

Dans  le  seigle  et  le  blé,  la  base  des  tiges  peut  donc  ainsi  tirer 
sa  nourriture,  en  partie  des  feuilles  qui  s'y  attachent,  en  partie 
du  sol.  Le  sommet  de  la  tige  peut  s'alimenter  aussi  de  ses  feuilles 
propres,  et  aspirer  la  sève  inférieure.  Mais  l'épi,  lorsqu'il  est  sorti, 
et  sur-tout  fécondé,  paroît  exercer  sur  les  sucs  propres  que  ce 
sommet  renferme,  une  absorption  puissante,  qui  doit  les  lui  enle- 
ver rapidement,  à  mesure  que  la  base  de  la  tige 'les  lui  fournit. 


56  sur  l'application  de  l\  polarisation  circulaire 

Pour  m'en  assurer,  j'ai  partagé  par  moitié  des  tiges  de  blé  dépouil- 
lées de  leurs  feuilles  quej'avois  fait  couper,  le  l\  juin,  l'épi  étant 
en  pleine  fleur.  Des  deux  extraits,  ainsi  formés,  celui  des  bases 
contenoit  presque  deux  fois  autant  de  sucre  que  celui  des  som- 
mets à  densités  égales.  Aussi,  à  cette  époque  de  la  pleine  floraison, 
les  principes  sucrés  se  trouvent  abonder  dans  les  épis  clu  blé.  Ils 
s'y  trouvent  à  l'état  de  sucre  de  fécule  et  de  sucre  de  canne, 
joints  à  une  matière  précipitable  par  l'alcobol,  complètement 
redissoluble  dans  l'eau,  et  tournant  à  droite  tout  comme  la  dex- 
trine,  mais  d'une  énergie  moindre  et  modifiable  par  la  fermen- 
tation. La  présence  du  sucre  de  canne  dans  ces  épis  se  recon- 
noît,  pareeque  la  rotation  de  l'extrait,  très  forte  vers  la  droite 
avant  la  fermentation,  est  subitement  jetée  à  gauche  avec  une 
valeur  très  foible  dès  que  ce  phénomène  s'est  établi.  Rien  ne 
m'avoit  indiqué  1  existence  de  ce  même  sucre  dans  les  épis  de 
seigle  avant  la  floraison,  non  plus  que  dans  les  jeunes  grains  de 
seigle,  quoique  les  tiges  continssent  aussi  du  sucre  de  canne. 
Seroit-ce  une  différence  propre  aux  deux  plantes?  Quoi  qu'il  en 
puisse  être,  toutes  deux  présentent  ce  résultat  remarquable,  que 
le  sucre  de  raisin  des  tiges  ne  passe  point,  sous  cet  état,  dans 
les  épis- 

Selon  ce  que  nous  avons  remarqué  plus  haut,  à  mesure  que 
l'épi  fécondé  grossit,  les  feuilles  les  plus  basses  commencent  à 
jaunir  et  à  se  dessécher  en  transmettant  leurs  produits  carbo- 
nisés à  la  tige.  La  base  de  la  tige  se  dessèche  aussi  et  jaunit  à  son 
tour,  tandis  que  la  partie  supérieure  encore  verte  continue  de 
nourrir  l'épi,  comme  le  savent  bien  les  agriculteurs.  Ceci  joint 
aux  résultats  qui  précédent,  rend  raison  de  plusieurs  pratiques 
agricoles,  et  montre  en  quoi  consistent  leurs  bons  effets. 


a  l'analyse  de  la  végétation  des  graminées.  5y 

Ainsi,  quand  le  dessèchement  du  bas  de  la  tige  est  arrivé,  si 
l'on  coupe  la  céréale,  quoique  le  grain  ne  soit  pas  mûr  encore, 
il  achèvera  de  se  nourrir  et  de  se  mûrir  aux  dépens  des  tiges, 
tout  comme  si  elles  étoient  restées  adhérentes  au  sol.  On  pourra 
donc,  dès  qu'elles  seront  sèches,  rentrer  le  grain  précisément 
au  point  de  sa  maturité,  en  évitant  les  pertes  de  l'égrenage,  du 
moins  lorsque  Ion  aura  lieu  d'espérer  que  les  pluies  ne  vien- 
dront pas  le  saisir  sur  le  sol  où  on  lama  étendu  prématurément. 
Ces  avantages  du  moissonnage,  anticipé  sur  le  moissonnage 
tardif,  ont  été  signalés  depuis  peu  d'années  par  d'habiles  agri- 
culteurs!, et  le  principe  commence  à  être  appliqué. 

Secondement,  puisque  les  feuilles  et  les  tiges  des  plantes 
vertes  confectionnent  du  sucre  et  d'autres  produits  carbonisés 
solubles,  qui  doivent  être  absorbés  par  la  semence,  comme  je 
viens  de  le  dire  pour  le  blé,  le  seigle,  et  comme  je  m  en  suis 
assuré  pour  plusieurs  autres  plantes  herbacées,  ainsi  que  pour 
les  feuilles  des  arbres  exogènes;  si  on  les  enfouit  dans  cet  état 
de  verdeur,  il  est  évident  qu'on  enrichira  le  sol  de  tous  ces 
produits,  éminemment  préparés  pour  la  nourriture  des  jeunes 
plantes  qu'on  voudra  lui  faire  produire.  Or,  puisqu'il  est  d'ailleurs 
prouvé  par  l'expérience  que  les  parties  vertes  des  végétaux  décom- 
posent l'acide  carbonique  de  l'air,  et  s'en  approprient  le  carbone, 
il  devient  infiniment  vraisemblable  que  cette  absorption  con- 
tribue à  former  la  masse  de  leurs  produits  sucrés  et  gommeux, 
additionnellement  aux  sucs  qu'elles  peuvent  aspirer  du  sol  par 
leurs  racines;  et  cette  vraisemblance  s'accroît  encore  quand 
nous  voyons  les  produits  carbonisés  des  feuilles  différer  si  con- 
sidérablement des  produits  des  tiges  que  le  sol  alimente  bien 
plus  spécialement.  Il  est  donc  naturel  et  légitime  d'en  conclure 
Annales  du  Muséum ,  t.  l\l.  3' série.  8 


58        sur  l'application  de  la  polarisation  circulaire,  etc. 

qu'une  partie  de  la  masse  solide  des  plantes  est  fournie  pendant 
leur  vie  par  le  carbone  de  l'air  atmosphérique;  de  sorte  que  leur 
enfouissement  à  l'état  vert  rend  au  sol  plus  qu'il  n'a  donné. 

C'est  aux  personnes  versées  dans  la  chimie  et  la  physiologie 
végétale  qu'il  appartient  d'approfondir  ces  grands  phénomènes 
de  l'absorption  et  de  la  fixation  des  principes  atmosphériques  par 
les  plantes,  soit  immédiatement  à  l'aide  de  leurs  organes,  soit  par 
l'intermédiaire  des  substances  inorganiques  capables  d'absorber 
ces  principes,  et  de  les  céder  ensuite  aux  plantes  à  l'état  naissant. 
Déjà  ce  mode  d'action  intermédiaire  a  été  soupçonné  pour  la 
chaux;  et  des  observations  qui  me  sont  propres  m'ont  paru  le 
confirmer  avec  évidence.  Probablement  des  effets  analogues  d'ab- 
sorption et  de  transmission  successives  peuvent  être  opérés  par 
d'autres  substances,  soit  sur  l'acide  carbonique,  soit  sur  l'azote 
de  l'air,  et.  leur  découverte  donneroit  une  extension  immense  à 
nos  moyens  de  fertilisation.  Les  procédés  d  investigation  que  je 
viens  d'appliquer  ici  aux  produits  formés  par  les  végétaux  vivants, 
pourront  aider  à  cette  mite  recherche,  en  manifestant  dans  beau- 
coup de  cas,  par  des  caractères  physiques  sensibles,  l'existence 
des  principes  qui  s'y  seront  introduits. 

Lorsque  le  cercle  annuel  de  la  végétation  sera  accompli ,  je 
rassemblerai  en  un  seul  Mémoire  les  résultats  que  j'aurai  ainsi 
obtenus,  avec  le  détail  des  expériences  qui  m'auront  servi  à  les 
établir.  Cet  ensemble  d'exemples,  joint  à  mes  précédentes  recher- 
ches, et  à  celles  qui  me  sont  communes  avec  M.  Persoz,  suffira 
pour  montrer  comment  les  indications  de  la  polarisation  circulaire 
peuvent  servir  à  la  chimie  organique,  et  doivent  lui  être  appli- 
quées; dès-lors  l'unique  tâche  que  j'ai  pu  me  proposer  de  remplir 
sera  terminée;  et  j'attendrai  de  l'habileté  si  active  de  nos  chimistes 
le  développement  presque  sans  bornes  qu'elle  me  semble  offrir. 


OBSERVATIONS 
SUR  LES  CHAMPIGNONS; 

Lues  à  l'Académie  des  sciences,  le  3  mars  1 834  i 

PAR   M.  DUTROCHET, 


MEMBRE    DE    L  INSTITUT. 


PREMIÈRE    PARTIE. 


L'histoire  physiologique  des  champignons  est  un  des  points 
les  plus  obscurs  de  la  physiologie  végétale.  Presque  tout  est  pro- 
blématique chez  ces  plantes,  si  différentes  des  végétaux  verts  par 
leurs  formes,  et  qui  n'ont  point  besoin  comme  eux  de  l'influence 
de  la  lumière  pour  vivre  et  pour  se  développer.  La  plupart  des 
champignons  se  distinguent  encore  des  végétaux  verts  par  l'ex- 
trême rapidité  de  leur  développement  et  par  leur  peu  de  durée. 
Ce  phénomène  cesse  de  surprendre  lorsqu'on  découvre  que  les 
champignons  qui  présentent  ce  développement  rapide  et  cette 
durée  éphémère  ne  sont  que  les  organes  de  la  fructification  d'une 
plante  filamenteuse  et  ramifiée,  le  plus  souvent  cachée  sous  la 
terre  ou  dans  les  interstices  des  corps  végétaux  pourris. 

Vaillant  (i)  a  le  premier  donné  la  description  et  la  figure  de 
ce  champignon  filamenteux,  qu'il  a  nommé  Corallofungus  ar- 


(i)  Botanicon  Parisiense. 


60  OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

genteus  omentif orrais.  Cette  production  fongueuse  croît  souvent 
sur  les  planches  ou  sur  les  pièces  de  bois  humides  qui  sont  pla- 
eées  dans  les  caves;  quelquefois  on  la  voit  se  développer  sur  les 
murailles  humides,  et  même  sur  le  sol  des  caves  lorsqu'il  est 
uni.  Cette  plante  offre  des  rameaux  blancs,  qui  partent  d'un 
centre  commun,  et  qui,  divergeant  dans  tous  les  sens,  se  ren- 
contrent fréquemment,  et  s'anastomosent  en  se  greffant  par 
approche,  en  sorte  qu'il  résulte  de  leur  ensemble  un  corps  réti- 
culé fort  semblable  à  la  charpente  fibreuse  d'une  feuille.  Taillant 
prétend  que  cette  végétation  commence  par  apparaître  sous  la 
forme  d'un  peloton  de  moisissure  arrondi,  gros  comme  une 
châtaigne.  //  semble,  dit-il,  que  ce  peloton  renferme  toute  la 
matière  qui  doit  former  tout  le  reste  de  la  plante ,  car  on  voit  tout 
autour  une  couche  de  ses  fibres  rangées  en  rayons  salonger  insensi- 
ble, nent  comme  une  laine  que  Ion  file.  Il  n'est  pas  besoin,  je 
pense,  de  s'arrêter  à  faire  sentir  ce  qu'il  y  a  d'inexact  dans  cette 
manière  de  considérer  la  production  de  cette  plante  filamen- 
teuse qui  serok  filée  avec  une  matière  d'abord  produite.  Pour- 
suivons la  description  que  Vaillant  donne  de  cette  plante.  Elle 
s  étend  de  tous  côtés,  quelquefois  jusqu'à  un  pied  ou  deux, 
collée  sur  le  bois  qui  la  porte,  offrant  de  nombreuses  ramifica- 
tions de  grosseurs  différentes,  qui  représentent  assez  bien  celles 
des  vaisseaux  du  mésentère.  Les  plus  grandes  finissent  par  des 
pelotons  de  filaments  semblables  à  ceux  de  la  moisissure,  gros 
«1  un  pouce  à  trois  pouces,  ci  représentant  des  flocons  de  neige. 
De  ces  gros  pelotons  sortent  certains  corps  d'une  structure  très 
différente;  ils  ressemblent  à  des  rayons  de  miel,  offrant  comme 
eux  des  cellules  lubuleuses  contiguës  et  séparées  les  unes  des 
autres  par  des  cloisons  très  minces.  Vaillant  considère  ce  corps 


OBSERVATIONS  SUR    LES  CHAMPIGNONS.  6l 

comme  l'ovaire  de  la  plante;  cependant  il  n'a  pu  y  découvrir 
aucune  poussière  qu'on  pût  prendre  pour  la  graine. 

Près  d'un  siècle  après  cette  observation  de  Vaillant,  Palissot 
de  Beauvois  en  a  publié  une  exactement  semblable  (i);  en  sorte 
qu'il  n'est  pas  douteux  qu'il  n'ait  observé  la  même  plante.  Elle 
commence  de  même  par  un  peloton  de  filaments  semblables  à 
de  la  moisissure;  cest  le  premier  âge  de  la  plante.  De  ce  peloton 
sortent  des  filaments  qui  se  ramifient  à  linfini  en  se  collant 
sur  les  corps  humides  qui  les  supportent;  c'est  le  second  âge  de 
la  plante.  Dans  ces  deux  âges  la  plante  a  reçu  des  noms  géné- 
riques différents.  Sous  sa  première  forme  c'est  le  byssus  flùccosa 
de  Dillenius,  et  le  dématiiim  bombyciimm  de  Persoon;  sous  sa 
seconde  forme  cest  le  corallofunt/us  argenteus  onientijbrnùs  de 
Vaillant,  et  le  byssus paria lina  de  la  Flore  française.  Sur  les  ra- 
mifications de  cette  plante,  Palissot  de  Beauvois  a  vu  se  déve- 
lopper des  pelotons  de  byssus  semblables  à  des  filaments  de 
moisissure,  au  milieu  desquels  apparurent  des  faisceaux  de 
tubes,  dont  il  donne  la  figure,  et  qui  paroissent  être  en  tout 
semblables  à  ces  corps  comparés  à  des  rayons  de  miel  par  Vaillant. 
Paiissot  de  Beauvois  les  regarde  de  même  comme  la  fleur  ou 
comme  le  réceptacle  des  organes  reproducteurs  de  la  plante. 
A  l  inspection  de  la  figure  de  ces  faisceaux  de  tubes,  il  est  im- 
possible de  ne  pas  reconnoître  les  organes  tubuleux  qui  dou- 
blent intérieurement  le  chapeau  des  bolets.  Cependant  c'est  à 
cela  seul  (pie  se  borne  l'observation  de  Palissot  de  Beauvois.  Il 
n  a  point  vu  le  bolet  lui-même,  dont  les  faisceaux  de  tubes  sem- 
bloient  indiquer  la  présence.  Cette  observation  est,  comme  on 

(i)  s/nnales  du  Muséum  dliisloirc  naturelle ,  tome  VIII. 


62  OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

voit,  la  reproduction  exacte  de  celle  de  Vaillant;   elle  laisse 
entrevoir  que  le  byssus  parietina  a  pour  fruit  un  bolet,   mais  elle 
ne  le  prouve  pas  évidemment.  Toutefois  Palissot  de  Beau  vois 
part  de  cette  observation  pour  émettre  lidée  que  le  blanc  de 
champignon ,  au  moyen  duquel  les  jardiniers  reproduisent  sur 
couches  l'agaric  comestible,  est  le  byssus  souterrain  ou  la  plante 
rameuse  dont  cet  agaric  est  le  fruit.  La  justesse  de  cette  idée  sera 
complètement  démontrée  par  les  observations  qui  vont  suivre; 
mais  on  doit  convenir  que  cette  vérité  étoit  ici  plutôt  entrevue 
que  démontrée.  Aussi  la  botanique  a-t-elle  continué  à  séparer  et 
à  considérer  comme  des  genres  distincts  les  byssus  et  les  agarics. 
Cependant  il  est  vrai  de  dire  qu'il  est  généralement  admis  parmi 
les  cryptogamistes,  que  ce   que  l'on  appelle  vulgairement  un 
champignon  est  l'organe  de  la  fructification  d'une  plante  ordi- 
nairement souterraine.  M.  H.  Cassini  a  prouvé  ce  fait  pour  le 
genre  morille  (i);  il  a  vu  que  le  phallus  impudicus  tire  son  ori- 
gine de  filets  blancs,   de  la  grosseur  dune  ficelle,  anastomosés 
en  forme  de  réseau,  et  rampant  horizontalement  à  une  certaine 
profondeur  au-dessous  de  la  surface  du  sol.  Ces  filets  donnent 

| 

naissance  à  des  excroissances  globuleuses  qui,  grossissant  peu  à 
peu,  soulèvent  le  terrain,  et  se  produisent  au-dehors;  c'est  le 
champignon  contenu  dans  son  volva  qu'il  déchire  subséquem- 
ment  en  continuant  de  s'accroître.  L'auteur  de  cette  observation 
pense  que  ces  filets  souterrains  doivent  être  considérés  comme 
un  thallus  analogue  à  celui  des  lichens,  ou  plutôt  à  celui  des 
érysiphes.  11  pense  que  tous  les  autres  champignons,  proprement 
dits,  ont  également  un  thallus  duquel  ils  tirent  leur  origine,  et 

(i)  Bulletin  des  sciences  de  la  Société  philomatique,    1817,  page  100. 


OBSERVATIONS  SUR   LES  CHAMPIGNONS.  63 

qui  est  situé  tantôt  dans  l'intérieur  de  la  terre,  tantôt  à  la  sur- 
face des  corps,  sur  lesquels  croissent  les  champignons. 

Cette  idée  se  trouve  confirmée  par  les  observations  récentes 
de  M.  Turpin  sur  cette  plante  filamenteuse  microscopique  qui, 
semblable  à  de  la  moisissure  noire,  croît  sur  les  feuilles  de 
plusieurs  végétaux,  et  notamment  sur  celles  du  pêcher  et  de 
l'oranger,  plante  microscopique  que  Risso  a  décrite  sous  le  nom 
de  dematium  monophyllum,  et  que  Persoon  a  placée  dans  son 
genre  fumago.  M.  Turpin  a  vu  que  cette  plante  filamenteuse  ou 
eonfervoïde  est  un  thallus,  sur  lequel  se  développent  des  organes 
de  fructification,  semblables  pour  la  forme  à  une  corne  d  abon- 
dance, et  qui  sont  de  véritables  champignons,  dans  le  sens  vul- 
gaire de  ce  mot.  Risso  avoit  déjà  fait  la  même  observation,  mais 
avec  moins  de  détail  et  d'exactitude. 

Il  est  généralement  connu  que  l'agaric  comestible  est  l'organe 
de  la  fructification  d'une  plante  filamenteuse  souterraine  que 
les  jardiniers  nomment  blanc  de  champignon.  Cette  plante 
filamenteuse  ou  ce  thallus  ne  se  présente  point  à  nous  dans  son 
état  d'intégrité;  elle  est  divisée  en  petits  fragments  dans  le  ter- 
reau dont  se  servent  les  jardiniers  pour  reproduire  sur  couches 
l'agaric  comestible.  J'ai  eu  occasion  d'observer  dans  son  état 
parfait  d'intégrité  la  plante  filamenteuse  qui  étoit  le  thallus 
dune  autre  espèce  d'agaric.  Je  trouvai,  sur  une  muraille  humide, 
un  byssus  parietiiw  flavescens  (Flore  française)  qui  s'étoit  déve- 
loppé en  rameaux  concentriques,  dont  les  ramuscules  anasto- 
mosés dans  tous  les  sens  les  uns  avec  les  autres  formoient  un 
réseau  à  mailles  innombrables.  Sur  ce  byssus  s'étoient  déve- 
loppés trois  agarics  à  chapeau  conique,  dont  je  ne  pus  déter- 
miner l'espèce,  pareequ'ils  coinmeneoient  à  noircir  en  se  fié- 


64  OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

trissanl.  Je  vis  très  nettement  la  continuité  organique  qui  existoit 
entre  les  filaments  rameux  du  byssus  parielina  et  les  pédicules 
des  agarics;  ainsi  il  me  fut  démontré  que  les  agarics  dont  il 
s'agit,  étoient  les  organes  de  la  fructification  du  byssits  parietina 
dont  je  voyois  les  ramifications  nombreuses  étendues  sur  la  mu- 
raille;  ici  la  plante  étoit  dans  son  état  d'intégrité  parfaite. 

Les  faits  qui  prouvent  que  les  agarics  sont  les  fruits  d'un 
byssus,  prouvent  implicitement  la  même  chose  par  rapport  à 
d'autres  champignons,  tels  que  les  bolets,  les  morilles,  les 
hydnes,  les  helvelles ,  etc.,  auxquels  les  observateurs  ont  re- 
connu des  sortes  de  racines  qui  ne  sont  évidemment  que  des 
thallus  souterrains.  Cela  a  été  prouvé  directement  pour  les  mo- 
rilles, par  M.  H.  Cassini,  et  pour  les  bolets  par  Vaillant  et  par 
Palissot  de  Beauvois,  dont  les  observations  ont  été  relatées  plus 
haut.  Bulliard  a  vu  et  figuré  ces  prétendues  racines  que  possè- 
dent beaucoup  de  champignons,  et  il  est  facile  de  voir,  par 
exemple,  dans  la  figure  qu'il  donne  du  bolet,  du  saule  (i),  que 
ces  racines  prétendues,  situées  entre  le  bois  et  l'écorce  de  l'arbre 
pourri,  sont  véritablement  les  filaments  d'un  byssus  réticulé. 
Le  bolet  est  le  fruit  de  ce  byssus  comme  lagaric  est  le  fruit  du 
byssus  réticulé  et  rameux  qui  le  produit.  Dès  qu'il  est  démontré 
que  les  champignons,  dans  le  sens  vulgaire  de  ce  mot,  sont  les 
fruits  d'un  byssus,  il  devient  évident  que  les  byssus  ne  doivent 
plus  former  dans  nos  catalogues  un  genre  distinct;  ils  doivent 
se  réunir  aux  ehampic/iwns  fruits ,  qui  seuls  offrent  aux  bota- 
nistes des  caractères  distinctifs  faciles  à  saisir.  Ou  ne  peut  en 
effet  tirer  aucun  caractère  distinctif  et  spécifique  de  la  couleur 

(i)  Champignons  de  la  France,  planche  4  3  S. 


OnSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS.  65 

noirâtre,  blanche,  jaunâtre,  on  rougeâtre  desbyssus,  pour  les 
classer,  les  mêmes  couleurs  et  les  mêmes  formes  générales  pou- 
vant appartenir  à  des  byssus  différents.  Ces  byssus  sont  aussi 
nombreux  dans  leurs  genres  et  dans  leurs  espèces  que  le  sont  les 
genres  et  les  espèces  des  champignons  qui  sont  leurs  organes  de 
fructification.  Ces  derniers,  au  reste,  diffèrent  essentiellement 
des  fruits  des  végétaux  verts,  en  cela  qu'ils  paroissent  avoir  une, 
vie  indépendante  de  celle  de  la  plante  rameuse  qui  les  produit. 
Il  est  difficile  de  croire,  en  effet,  que  la  grande  quantité  de  sucs 
nutritifs  qui  sont  nécessaires  pour  leur  rapide  et  quelquefois 
prodigieux  accroissement,  leursoit  fournie  exclusivement  par  les 
filaments  du  byssus  qui  leur  a  donné  naissance.  Il  est  bien  pro- 
bable que  le  champignon  puise  lui-même  dans  le  sol  où  il  est 
implanté  la  majeure  partie  de  ces  sucs  nutritifs,  se  comportant 
ainsi  comme  une  plante  à  part  qui  a  son  individualité. 

Ce  fruit  plante  n'a  qu'une  durée  de  vie  extrêmement  courte, 
lorsque  son  tissu  est  mou  ;  mais  il  peut  vivre  un  assez  grand 
nombre  d'années  lorsque  son  tissu  est  ligneux.  C'est  ainsi  que 
l'on  voit  certains  bolets  porter  jusqu'à  dix  années  au  moins 
l'existence  de  leur  vie,  s'accroissant  graduellement  par  couches 
qui  se  recouvrent  pour  l'accroissement  en  épaisseur,  et  s'accrois- 
sant par  zones  concentriques  pour  l'accroissement  en  diamètre. 
Ces  champignons  sont  donc  véritablement  des  fruits  plantes 
qui,  chaque  année,  émettent  de  nouvelles  semences  en  renou- 
velant les  organes  tubuleux  qui  les  produisent.  Les  bolets  dont 
l'existence  est  éphémère  sont  par  conséquent  aussi  des  fruits 
plantes,  mais  ils  sont  privés  des  conditions  de  la  longévité.  On 
en  devra  dire  autant  des  agarics,  car  la  nature  n'a  point  établi 
de  distinction  tranchée  entre  eux  et  les  bolets.  On  sait,  par 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  ?>'  série.  9 


66  OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

exemple,  que  l'agaric  labyrinthiforme  a  son  chapeau  doublé  en 
partie  de  lames,  et  en  partie  de  tubes  (i);  il  est  à-la-lois  agaric 
et  bolet. 

C'est  à  la  disposition  qu'ont  les  thallus  souterrains  des  agarics 
à  se  développer  circulairement  qu'est  due  la  formation  de  ces 
cercles  marqués  par  un  développement  extraordinaire  de  la  vé- 
gétation des  graminées  dans  certaines  prairies;  cercles  qui,  dans 
des  temps  d'ignorance  et  de  superstition  ,  ont  été  nommés  cercles 
des  sorciers,  cercles  des  fées.  Au  milieu  d'une  prairie  peu  fertile, 
dont  l'herbe  courte  est  jaunâtre,  on  voit  souvent  un  cercle  très 
régulier  formé  par  des  graminées  qui  végètent  avec  vigueur,  et 
dont  la  couleur  est  d'un  vert  foncé.  Ce  n'est  qu  à  la  circonférence 
de  cet  espace  circulaire  qu'existe  cette  végétation  active;  son 
intérieur  est  aussi  stérile  que  l'est  la  terre  qui  l'environne.  Ce 
phénomène  frappe  de  surprise  ceux  qui  en  ignorent  la  cause.  A 
une  certaine  époque  de  l'année,  on  voit  naître  des  champignons 
en  dehors  de  ce  cercle  de  gazon,  lequel  l'année  suivante  se  trouve 
occuper  la  place  où  se  trouvoient  ces  champignons.  Ainsi  cha- 
que année  il  y  a  une  nouvelle  production  de  champignons  tou- 
jours plus  éloignés  du  centre,  et  chaque  année  le  cercle  de  gazon 
s'accroît  en  diamètre.  La  cause  de  ces  phénomènes  se  laisse 
pénétrer  facilement.  Un  thallus  d  agaric  développe  ses  filaments 
souterrains  en  les  projetant  concentriquement  dans  une  di- 
rection horizontale.  Les  agarics  naissent  tous  sur  ce  thallus  sou- 
terrain à  une  distance  à-peu-près  pareille  de  son  centre.  Ces 
agarics,  par  leur  décomposition,  fertilisent  le  terrain  sur  lequel 
ils  sont  nés  :   il  paroît,  en  outre,  que  le  thallus  souterrain  qui 

(i)  Bulliard,  champignons  de  la  France,  planche  352. 


OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS.  67 

s'accroît  sans  cesse  par  sa  partie  circonférencielle,  meurt  par  sa 
partie  qui  regarde  le  centre,  lorsqu'elle  a  produit  les  champi- 
gnons; en  sorte  que  sa  décomposition  forme  un  engrais  déplus 
pour  le  gazon,  qui  acquiert  ainsi  dans  cet  endroit  une  vigueur 
de  végétation  extraordinaire.  Les  agarics  présentent  assez  rare- 
ment cette  disposition  concentrique;  le  plus  souvent  ils  naissent 
sans  aucun  ordre.  Cela  provient  de  ce  que  leur  thallus  souter- 
rain a  trouvé  des  obstacles  à  son  développement  concentrique 
régulier,  et  qu'il  n'y  a  que  quelques  uns  de  ses  rayons,  et  sou- 
vent même  qu  il  n'y  a  que  des  rayons  isolés  de  ce  thallus  qui  se 
sont  développés.  Il  y  a,  dans  la  terre  végétale,  des  conditions 
particulières  qui  favorisent  le  développement  des  thallus  des 
champignons  :  en  sorte  que  ces  thallus  ne  se  développent  (pie 
partiellement  et  d'une  manière  irrégulière,  là  où  la  terre  végé- 
tale n'est  pas  homogène,  et  douée  par-tout  des  qualités  néces- 
saires pour  cette  végétation  particulière.  Aussi  les  cercles  de 
gazon,  mentionnés  plus  haut,  se  trouvent-ils  souvent  incomplets 
et  interrompus  dans  certaines  parties  de  leur  circonférence. 

SECONDE  PARTIE. 

Mon  observation,  rapportée  plus  haut,  ne  laissoit  point  de 
doute  sur  ce  fait,  que  le  champignon  agaric  est  le  fruit  d'un 
byssus  parietina.  Mais  il  manquoit  à  cette  observation  d'avoir  vu 
naître  ce  fruit.  Un  hasard  heureux  ma  mis  à  môme  de  com- 
pléter mes  recherches  sur  cet  objet.  Au  mois  de  décembre  der- 
nier (  i833),  je  trouvai  dans  ma  cave,  qui  est  très  humide,  uif 
byssus  parietina  argentea  (Flor.fr.)  qui  se  développoit  dans  plu- 
sieurs endroits  sur  ces  planches  munies  de  trous  nombreux  qui 


68  OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

servent  à  placer  les  bouteilles  vides.  Cette  plante,  dont  je  vis 
les  premiers  développements,  apparut  d'abord  sous  forme  de 
courts  rayons  qui  partent  d'un  centre  commun,  ainsi  que  cela 
est  représenté,  fig.  i.  Dans  des  plantes  plus  développées  on  voit 
ces  rayons  ramifiés  (fig.  2);  plus  tard  leurs  ramifications  de- 
viennent de  plus  en  plus  nombreuses;  elles  s'entre-croisent,  se 
greffent  les  unes  aux  autres,  et  forment  ainsi  un  réseau  ramifié 
qui  s'étend  assez  loin  (fig.  3).  Cette  plante,  comme  on  voit,  dif- 
fère de  celle  qui  a  été  observée  par  Vaillant  et  par  Palissot  de 
Beauvois,  en  ce  qu'elle  affecte,  dès  le  principe,  la  forme  qui,  poul- 
ies précédents  observateurs,  est  celle  du  second  âge  de  la  plante; 
elle  n  en  diffère  pas  moins  par  les  fruits  auxquels  elle  donne 
naissance.  Ces  fruits,  chez  la  plante  de  Vaillant  et  de  Palissot, 
paroissent  être  des  bolets  qui  se  sont  incomplètement  dévelop- 
pés ou  qui  sont  avortés;  chez  la  plante  qui  fait  le  sujet  de  la 
présente  observation,  ces  fruits  sont  des  agarics,  leur  mode  d  ori- 
gine fut  très  curieux  à  observer. 

Tant  que  le  byssus  parietina  s'accrut  collé  à  la  planche  qui  le 
supportoit,  il  conserva  sa  disposition  rameuse.  Parvenu  aux 
bords  de  la  planche,  ou  des  trous  dont  elle  éloit  percée,  ses  rami- 
fications devinrent  descendantes,  et  dans  ces  endroits,  privées 
d'appuis,  elles  devinrent  pendantes  dans  l'air  sous  forme  de  fais- 
ceaux composés  de  filaments  de  byssus  très  fins  et  très  alongés, 
comme  on  le  voit  dans  les  figures  4  et  5  ;  ces  filaments  rap- 
prochés les  uns  des  autres  devinrent  bientôt  adhérents  à  l'extré- 
mité inférieure  du  faisceau  (fig.  5),  où  l'on  remarquoit  une 
assez  grande  quantité  d'eau  interposée  ;  cette  agglomération 
fasciculaire  de  filaments  de  byssus,  dans  l'extrémité  inférieure 
de  laquelle  les  fluides  de  la  plante  éloient  précipités  et  accu- 


OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS.  69 

mules  par  l'action  de  la  pesanteur ,  devint  renflée  à  cette  extré- 
mité inférieure,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  6.  Ce  renfle- 
ment pyriforme  augmenta  rapidement,  comme  on  le  voit  dans  la 
figure  7.  Bientôt  après,  dans  la  partie  terminale  et  inférieure 
du  renflement,  il  se  manifesta  une  crevasse  qui  laissa  aperce- 
voir un  corps  jaune  dans  l'intérieur,  ainsi  que  cela  est  repré- 
senté dans  la  figure  8.  Ce  corps  jaune  étoit  un  agaric  rudi- 
mentaire,  lequel,  contenu  dans  une  enveloppe  composée  de  fila- 
ments de  byssus  agglomérés,  enveloppe  qui  étoit  son  volva, 
acheva  bientôt  de  rompre  cette  enveloppe  volvacée,  et  se  pro- 
duisit an-dehors  sous  la  forme  qui  est  représentée  par  les  figures 
y  et  10.  La  figure  10  représente  l'agaric,  vu  par  sa  face  infé- 
rieure, qui  est  pourvue  de  lames  jaunes.  La  figure  9  fait  voir  le 
champignon  par  sa  face  supérieure,  laquelle  est  blanche,  et  ne 
présente  à  l'œil,  armé  de  la  loupe,  que  des  filaments  entre-croisés 
de  byssus.  C'est  le  volva  non  recouvert  d'épiderme,  qui  est 
demeuré  adhérent  à  la  face  supérieure  de  l'agaric,  et  que  l'on  en 
détache  avec  assez  de  facilité.  Alors  on  voit  que  la  véritable  face 
supérieure  de  l'agaric  est  jaune  et  extrêmement  mince.  Très 
rarement  cette  séparation  du  volva  de  la  face  supérieure  du 
champignon  .s'opère  spontanément,  et  lorsque  cela  arrive  ce 
n'est  que  lorsque  cet  agaric  commence  à  vieillir.  Tant  qu  il  jouit 
de  la  plénitude  de  sa  vie,  il  conserve  son  volva  d'un  blanc  écla- 
tant, et  recouvrant  complètement  la  face  supérieure  de  son 
chapeau.  Ce  volva,  dont  on  vient  de  voir  la  formation  s'opérer 
par  l'agglomération  des  filaments  de  byssus,  est  devenu  un  véri- 
table tissu  organique,  dans  lequel  les  filaments  de  byssus  entrent 
comme  parties  composantes  du  tissu,  en  conservant  leurs  formes 
primitives.  On  assiste  ainsi,  dans  celte  circonstance,  à  la  con- 


70  OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

fection  ou  à  la  construction  d'un  tissu  organique,  et  Ton  va  voir 
tout-à-lheure  ce  phénomène  curieux  se  continuer. 

L'agaric  dont  il  est  ici  question  est  irrégulier;  son  chapeau 
n'offre  qu'une  portion  du  cercle  qui  est  complet  chez  les  agarics 
réguliers;  très  souvent  il  n'a  point  de  pédicule,  et  quelquefois  il 
en  possède  un,  comme  nous  allons  le  voir  tout-à-lheure. 

L'agaric  sans  pédicule  est  représenté  complètement  développé 
et  de  grandeur  naturelle  par  les  ligures  12  et  i3.  Il  est  inutile 
de  dire  que  cet  agaric,  vu  ici  par  ses  deux  faces,  n'est  point  re- 
présenté dans  sa  position  naturelle.  La  face  inférieure  (fig.  i3) 
étoit  tournée  vers  la  terre,  la  face  supérieure  (fig.  1 2)  étoit  collée 
au-dessous  de  la  planche;  elle  y  adhéroit  par  le  vol  va  qui  la  re- 
couvroit,  et  pouvoit  puiser,  par  cette  voie,  des  sucs  nutritifs  dans 
la  planche  très  humide  à  laquelle  elle  adhéroit.  Il  n'en  est  pas  de 
même  pour  les  agarics  qui,  semblables  pour  leur  position  ori- 
ginelle à  celui  qui  est  représenté  par  les  figures  9,  10  et  1 1 ,  ne 
peuvent  recevoir  leurs  sucs  nutritifs  que  par  les  filaments  du 
faisceau  de  byssus  auxquels  ils  sont  suspendus.  L'afflux  des  li- 
quides nutritifs  par  cette  voie  exclusive  fait  que  le  faisceau  de 
filaments  de  byssus,  auquel  l'agaric  est  suspendu,  devient  le 
siège;  d'une  nutrition  active;  ces  filaments  de  byssus  se  multi- 
plient d'une  manière  intersticielle  ;  les  liquides  s'accumulent  dans 
les  interstices  du  tissu  fibreux,  que  ces  filaments  devenus  entiè- 
rement adhérents  dans  un  grand  nombre  de  points,  forment 
par  leur  assemblage.  Ce  tissu  fibreux,  construit  avec  des  fibres 
primitivement  isolées,  est  un  véritable  tissu  organique;  il  con- 
stitue le  pédicule  b  de  l'agaric  (fig.  11),  pédicule  qui  paroît  ici 
être  implanté  sur  la  face  supérieure  de  ce  champignon.  J  ai  pu 
facilement  apercevoir  la  cause  de  cette  disposition  anormale  du 


OBSERVATIONS  SUU   LES  CHAMPIGNONS.  71 

pédicule,  en  suivant  par  l'observation  le  développement  de  plu- 
sieurs agarics  semblablement  disposés.  Je  dois  dire  d  abord  que 
je  n  ai  vu  aucun  de  ces  agarics  naître  du  byssus  à  la  face  supé- 
rieure de  la  plancbe  qui  portoit  ce  dernier;  tous  sont  nés  dans 
les  touffes  de  filaments  qui  pendoient  sous  cette  plancbe,  et  plus 
ou  inoins  rapprochés  de  cette  dernière,  à  laquelle  plusieurs  d  en- 
tre eux  adbéroient  immédiatement.  La  face  lamelleuse  de  cet 
agaric  regardoit  toujours  la  terre;  en  sorte  que,  contradictoire- 
menl  à  ce  qui  a  lieu  ordinairement  chez  les  agarics,  elle  ne  re- 
gardoit point  le  pédicule;  auquel  le  ebapeau  de  l'agaric  étoit 
suspendu,  au  lieu  d'être  porté  sur  lui,  comme  ceJa  a  lieu  ordi- 
nairement. Je  ne  sais  quelle  est  la  puissance  qui  dirige  ainsi  la 
face  lamelleuse  de  l'agaric  vers  la  terre,  en  lui  faisant  ici  éprou- 
ver une  inversion.  Le  pédicule  descendant  de  cet  agaric,  lorsque 
ce  pédicule  existe,  est  toujours  inséré  sur  le  côté  de  cet  agaric 
irrégulier  à  l'endroit  où  convergent  ses  lames.  Si,  dans  la  figure 
1 1 ,  l'insertion  de  ce  pédicule  paroît  située  sur  la  face  supérieure, 
cela  provient  de  ce  que  cette  insertion,  sans  cesser  d'être  véri- 
tablement latérale,  a  été  dépassée  subséquemment  par  le  déve- 
loppement en  arrière  du  chapeau. 

Gomme  on  vient  de  le  voir,  le  pédicule  b,  fig.  1 1 ,  nexistoit 
pas  dans  les  premiers  temps,  ou  ne  consistoit  que  dans  des  fila- 
ments de  byssus  qui  étoient  isolés.  Ces  filaments  se  sont  réunis, 
se  sont  multipliés,  se  sont  soudés  les  uns  aux  autres  en  formant 
un  réseau  qui  a  retenu  des  liquides  dans  ses  mailles;  il  s  est  formé 
ainsi  un  tissu  organique  fibreux,  dont  la  construction  ou  la  con- 
fection s'est  opérée  sous  les  yeux  de  l'observateur.  C'est  le  même 
pbénomène  que  celui  qui  a  été  noté  plus  baut,  par  rapport  au 
tissu  organique  du  volva.  Dans  la  confection  de  ces  tissus  orga- 


OBSERVATIONS   SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

niques,  la  nature  fait,  pour  ainsi  dire,  ce  que  fait  l'homme  lors- 
qu  il  fabrique  des  tissus;  il  forme  d'abord  des  fils,  et  il  les  réunit 
ensuite  d'une  manière  déterminée.  Ainsi  le  volva  et  le  pédicule 
de  l'agaric  sont  construits  sous  les  yeux  de  l'observateur  avec  des 
matériaux  filamenteux  organiques  préexistants;  et  dans  le  tissu 
qu'ils  composent,  ces  filaments  organiques,  devenus  fibres  com- 
posantes, conservent  complètement  leurs  formes  primitives.  En 
effet,  l'observation  microscopique  des  filaments  libres  du  byssus 
(  fig.  17),  fait  voir  qu'ils  sont  parfaitement  homogènes;  on  n'y 
distingue  aucune  composition  élémentaire;  on  n'y  aperçoit  au- 
cune articulation;  ce  sont  des  fils  tout  d'une  venue  :  ils  portent 
sur  leurs  parois  des  globules  qui  sont  les  séminules  de  cette 
plante.  Gela  est  prouvé  par  leur  disposition,  comme  par  leur  cou- 
leur, qui,  comme  nous  allons  le  voir,  sont  les  mêmes  que  la  dis-  • 
position  et  la  couleur  des  séminules  de  l'agaric  qui  nous  occupe. 
Loi'sque  ces  séminules  sont  peu  nombreuses  sur  les  filaments  du 
byssus,  qui  sont  blancs,  on  n'aperçoit  aucune  teinte  jaune  dans 
ce  byssus;  mais,  lorsque  ces  séminules  y  deviennent  abondantes, 
cette  couleur  jaune  y  devient  très  marquée.  Aussi  les  petites 
touffes  de  ce  byssus,  qui,  semblables  à  de  la  moisissure,  offrent 
des  filaments  très  pressés,  sont-elles  à  leur  base  d'une  couleur 
jaune  très  intense,  et  le  microscope  fait  voir  que  cette  couleur 
est  due  à  labondance  extrême  des  séminules  qui  se  sont  accu- 
muléesdans  cetendroit.  Si  nousportons  actuellement  nos  regards, 
armés  du  microscope,  sur  le  tissu  organique  qui  constitue  le 
volva  (fig  18),  nous  voyons  que  ce  tissu  est  composé  de  fila- 
ments de  byssus  extrêmement  fins,  formant  un  tissu  feutré,  et 
portant  sur  leurs  parois  les  mêmes  séminules  que  l'on  observe 
sur  les  filaments  libres  du  byssus.  Comme  leur  nombre  n'est  pas 


OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS.  7  3 

très  considérable,  ils  ne  communiquent  point  de  teinte  jaune  au 
tissu  filamenteux  qu'ils  forment  parleur  assemblage;  ce  tissu 
demeure  blanc.  Le  pédicule  offre  un  tissu  légèrement  jaunâtre; 
il  est  composé  de  filaments  de  byssus  généralement  longitudi- 
naux, et  portant  une  assez  grande  quantité  de  séminules  qui 
communiquent  leur  couleur  à  ce  tissu  jaunâtre. 

Le  tissu  du  cbapeau  et  des  lames  de  l'agaric  est  d'une  belle 
couleur  jaune;  cette  coloration  est  due  à  la  prodigieuse  quantité 
de  séminules  que  contiennent  ces  parties.  La  figure  i4  repré- 
sente la  coupe  longitudinale  de  cet  agaric;  a  est  le  volva  demeuré 
adbérent  à  la  face  supérieure  du  cbapeau;  b  b  sont  les  lames  de 
couleur  jaune  qui  doublent  inférieu rement  le  cbapeau.  La 
substance  cbarnue  de  ce  dernier,  substance  qui  supporte  les 
lames,  est  tout-à-fait  rudimentaire;  elle  se  réduit  à  une  conclu- 
membraneuse  extrêmement  mince.  Le  nombre  des  séminules 
qui  existent  dans  les  lames  de  cet  agaric  est  tellement  con- 
sidérable, que  j'avois  d'abord  été  porté  à  penser  que  ces  lames 
en  étoient  entièrement  composées.  Je  n'y  apercevois  point  de 
fibres  ou  de  filaments  organiques;  mais  M.  Turpin,  ayant 
examiné  le  tissu  de  ces  lames  avec  un  microscope  meilleur 
que  celui  que  j'avois  alors  à  ma  disposition,  m'a  fait  voir  dans 
ces  lames  les  filaments  organiques  que  je  n'y  avois  point 
d'abord  aperçus.  La  figure  i5  représente,  très  grossie,  la  coupe 
de  l'agaric  dans  le  sens  longitudinal  de  ses  lames.  On  voit  en  a 
la  coupe  transversale  du  volva  appliqué  sur  la  face  supé- 
rieure du  chapeau  de  l'agaric.  La  lame  b  offre  des  fibres  d'une 
finesse  extrême  qui  sont  dirigées  parallèlement  en  bas,  offrant 
dans  leurs  interstices  une  foule  prodigieuse  de  séminules  jaunes. 
Ces  fibres  filamenteuses  paroissent  tout-à-fait  semblables  aux 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3e  série.  10 


^4  OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS. 

filaments  de  byssus  delà  plante  mère  et  à  ceux  dont  l'assemblage 
forme  le  tissu  du  volva.  M.  Turpin  pense  que  les  nombreuses 
séininules  sont  adhérentes  aux  parois  de  ces  fdaments,  comme 
cela  est  représenté  dans  la  figure  16.  Je  dois  à  son  obligeance 
les  dessins  d'après  nature  qui  représentent  les  diverses  phases 
du  développement  et  de  la  fructification  de  ce  byssus  agaric.  Je 
fusse  difficilement  parvenu,  par  le  moyen  du  seul  discours,  à 
faire  comprendre,  aussi  bien  que  par  le  moyen  de  figures  faites 
avec  autant  de  perfection,  les  phénomènes  que  j  avois  observés. 
M.  Turpin,  en  répétant  ces  observations  avec  moi,  les  a  forti- 
fiées de  son  témoignage,  et  y  a  ajouté  les  faits  de  détail  que  j'ai 
eu  soin  d'indiquer. 

Il  résulte  de  ces  observations  que  l'agaric  est  composé  des 
mêmes  éléments  organiques  qui  constituent  son  volva,  c'est-à- 
dire  de  filaments  de  byssus  et  de  séminules;  seulement  les  pro- 
portions respectives  de  ces  deux  éléments  organiques  sont  diffé- 
rentes. Favorisé  par  d'heureuses  circonstances,  j  ai  pu  assister  à 
la  confection  du  tissu  organique  du  volva  et  du  pédicule  de 
l'agaric;  mais  le  chapeau  lamelleux,  né  dans  l'intérieur  de  ce 
volva,  a  dû  me  dérober  le  mode  de  son  origine.  On  remarquera, 
non  sans  surprise,  que  les  filaments  de  byssus  qui  par  leur  réu- 
nion et  leur  agglomération  forment  le  pédicule  et  le  volva ,  ap- 
partiennent à  des  rameaux  différents  du  byssus  parielina;  en 
sorte  que  les  filaments  fibreux  qui  entrent  dans  la  composition 
du  bouraeon  producteur  de  l'agaric  n'ont  point  la  même  origine 
sur  la  plante-mère.  J'ai  constaté  ce  fait  important  avec  le  plus 
grand  soin. 

La  détermination  de  l'espèce  à  laquelle  appartient  l'agaric  qui 
fait  le  sujet  de  cette  observation,  ne  paroît  pas  facile.  Peut-être 


OBSERVATIONS  SUR  LES  CHAMPIGNONS.  75 

cet  agaric  n'a-t-il  pas  encore  été  décrit.  Cependant,  parmi  les 
espèces  figurées  par  Bulliard  ,  j'ai  trouvé  un  agaric  qui  lui  res- 
semble beaucoup,  et  qui  est  rapproché  par  cet  auteur  de  Yagari- 
cus  palmatus  (i).  C'est  un  petit  agaric  irrégulier,  de  couleur 
jaune,  lequel  a  été  trouvé  suspendu  a  des  pièces  de  bois  dans  les 
carrières  de  (Observatoire.  L'agaric  qui  fait  le  sujet  de  mon  obser- 
vation est  de  même  irrégulier  et  de  couleur  jaune;  je  l'ai  trouvé 
de  même  dans  une  cave ,  et  suspendu  à  des  pièces  de  bois.  Ce  mot 
suspendu,  employé  par  Bulliard,  indique  manifestement  que  son 
agaric  tenoil  aux  pièces  de  bois  autrement  que  par  un  pédicule, 
autrement  que  par  une  adhérence  immédiate;  car  il  eût  dit  qu'il 
étoit  implanté  ou  fixé  sur  ces  pièces.  Il  paroît  ainsi  que  cet  agaric 
étoit  suspendu  par  des  filaments  de  byssus,  comme  celui  que  j'ai 
trouvé.  Ces  raisons  ne  permettent  guère  de  douter  qu'il  n'y  ait 
identité  entre  ces  deux  agarics.  Mais  faudra-t-il  admettre  avec 
Bulliard  que  ce  petit  agaric  appartient  à  l'espèce  beaucoup  plus 
grande  de  Yagaricus  palmatus?  c'est  ce  que  je  n'entreprendrai 
point  de  décider  (2). 

Cette  observation  confirme  celle  cpie  j'avois  faite  précédem- 
ment, que  le  champignon  agaric  est  le  fruit  d'un  byssus  parie- 
tmo;maisce  qu'elle  offre  de  plus  remarquable,  c'est  la  découverte 
du  mode  d'origine  et  de  la  formation  du  bourgeon  volvacé ,  dans 
lequel  naît  l'agaric.  J'ai  fait  voir  que  le  tissu  organique  de  ce 
bourgeon  volvacé  ou  de  ce  volva,  étoit  construit,  ainsi  que  le  tissu 
organique  du  pédicule  de  l'agaric,  avec  des  filaments  de  byssus 


(  1  )  Champignons  delà  Fiance ,  planche  2  r  6 ,  lettre  B. 

(2)  M.  Turpin  pense  que  cet  agaric  appartient  à  une  espèce  nouvelle;  il  l'a 
nommé  agaricus  crispus. 


j6  OBSERVATIONS  SUR  LES   CHAMPIGNONS. 

primitivement  isolés,  en  sorte  quil  est  prouvé  que  ce  tissu  orga- 
nique vivant  est  composé  par  1  association  d'un  grand  nombre  de 
filaments  vivants,  qui  ont  chacun  leur  individualité  ou  leur 
vie  particulière.  Ce  fait,  dune  importance  majeure  en  physio- 
logie, confirme  pleinement  les  assertions  émises  depuis  long- 
temps par  M.  Turpin,  qui ,  comme  on  sait,  considère  les  végé- 
taux comme  des  êtres  complexes,  formés  par  la  réunion  en  tissu 
organique  dune  immense  quantité  d'êtres  vivants  filiformes  ou 
globuleux. 

Les  séries  linéaires  dutricules  alongées  et  articulées,  si  abon- 
damment répandues  dans  le  tissu  des  végétaux,  et  qui  sont 
considérées  par  tous  les  physiologistes  comme  des  vaisseaux, 
sont  regardées  par  M.  Turpin  comme  des  tigellules  articulées, 
ayant  chacune  leur  vie  particulière.  Je  dois  convenir  que  cette 
opinion,  qui  m'avait  paru  peu  admissible,  se  trouve  pleinement 
confirmée  par  mes  observations  présentes,  et  je  pense  qu'il  est 
très  possible  de  la  rendre  concordante  avec  l'opinion  générale 
des  physiologistes,  qui  regardent  ces  tiqellules  comme  des  vais- 
seaux. Ces  tigellules,  en  effet,  sont  tubuleuses  ou  le  deviennent. 
Leur  canal  intérieur  peut  donc  servir  au  transport  des  fluides 
dans  le  végétal  complexe  qu'elles  forment  par  leur  assemblage, 
et  dont  elles  deviennent  les  organes. 


N.    4/walee  eût  Musetem  .  tâ34-    Tam-.Ml 


PL4. 


rma£  Jtr 


-l^anciis     Crispu  s. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  4. 

PAR   M.   TURPIN. 

Une  portion  de  planche  à  bouteilles  servant  de  territoire  au  développement  de 

Y'Jgaricus  crispas  figuré  dans  tous  ses  détails. 

Fig.  1,1.  Première  végétation  rayonnante,  filamenteuse  et  rameuse  de  l'agaric. 
Carte  première  végétation  est  le  produit  d'un  sporule  ou  d'une  séminule 
semblable  à  ceux  figurés  là,  b,  c;  c'est  une  véritable  germination  qui  ne 
diffère  en  rien  de  celle  de  tous  les  autres  végétaux,  puisqu'elle  est  l'extension 
ou  l'élongation  d'un  corps  destiné  à  reproduire  ou  à  perpétuer  l'espèce. 

l-'itj.  2,2.  Deux  individus  un  peu  plus  avancés. 

i'<V/.3,3.  Deux  individus  parvenus  à  leur  plus  grand  développement.  Cette  plante, 
excessivement  rameuse,  rayonne  dans  tous  les  sens,  mais  en  restant  tou- 
jours étalée,  soit  sur  la  terre,  soit  sur  les  vieilles  planches,  dont  elle  tire  une 
partie  de  sa  nourriture.  Ses  nombreux  rameaux,  en  se  multipliant,  s'ana- 
stomosent ou  s'entregreffent  de  manière  à  former  une  dentelle  très  élégante, 
et  à  rappeler  le  squelette  fibreux  de  la  feuille  d'un  végétal  de  cotylédon,  et 
plus  particulièrement  la  formation  et  le  dé\eloppement  de  la  feuille  cornée 
des  gorgones  disposées  en  éventail.  C'est  un  arbre  en  miniature,  rampant 
et  étalé  sur  le  sol.  Cet  arbre  byssoïde  a  beaucoup  d'analogie  avec  l'arbre 
byssoïde  ou  confervoïde  intérieur  qui  compose  toute  la  masse  ligneuse  ou 
vasculaire  des  végétaux  appendiculaires. 

Observ.  Ce  n'est  pas  en  raison  de  la  grande  ténuité  des  rameaux  réticulés  que 
ce  petit  arbre  s'étale  et  s'applique  sur  la  planche  humide  qui  lui  sert  de  terri- 
toire, d'autres  Byssus  bien  plus  fins  végètent  verticalement  et  par  touffes; 
mais  c'est  par  un  besoin  d'appétit  tout  organique,  semblable  a  celui  qui 
donne  le  port  particulier  à  chaque  espèce  de  végétaux,  et  qui  fait  que  les 
gros  et  solides  rameaux  du  frêne  pleureur,  qui  pourroient  très  bien  se 
soutenir  droits ,  se  recourbent  et  dirigent  leur  extrémité  vers  la  terre. 

Lorsqu'un  thallus,  pareil  au  plus  grand,  vieillit,  il  meurt  et  se  décompose 
par  son  centre ,  qui  se  forme  des  parties  les  plus  anciennes,  et,  en  continuant 
de  se  détruire  de  plus  en  plus,  par  le  centre,  pendant  que  la  circonférence 
végète  et  avance  sur  tous  les  pointe,  il  en  résulte  le  cercle  des  sorciers  dont 
a  parlé  M.  Dutrochet,  et  la  grande  multiplication  d'individus  distincts, 
dont  j'ai  fait  mention  dans  un  Mémoire  sur  le  même  sujet. 


78  EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE. 

Fig.  4  et  5.  Filaments  simples,  droits,  formant  des  éclieveaux  de  soie,  et  annonçant 

la  fructification. 
Fig.  6  et  7.  Deux  autres  écbeveaux,  dont  les  filaments  pelotonnés  ou  agglutinés 

par  leurs  extrémités  commencent  un  fruit. 
Fig.  8.  Un  autre,  dont  le  jeune  fruit  s'ombilique,  et  jaunit  dans  le  centre  de  cet 

ombilic  par  le  développement  précoce  de  quelques  séminules. 
Fig.  9.  Un  autre  plus  avancé,  et  vu  par  le  côté  extérieur ,  et  sur  lequel  on  aperçoit, 
par  transparence,  les  lamelles  séminulifères  qui  se  trouvent  de  l'autre  côté. 
Fig.  10.  Un  autre  plus  avancé  encore,  et  vu  du  côté  des  lames  séminulifères  si- 
nueuses. 
Fig.  11.  Un  fruit  entièrement  développé,  vu  en  dessus,  a.  Filaments  libres,  b.  Les 
mêmes  soudés  en  pédicule  ordinaire,  c.  Le  fruit  ou  l'appareil   séminulifère. 
Observ.  Tous  les  a  des  figures  5,  6,  7,  8,    9,   10  et  11,  indiquent  les 
écbeveaux  de  soie  qui  précédent  le  développement  du  fruit.   Ces  éclieveaux 
sont  de  véritables  pédoncules,   dont  les  filaments  longitudinaux  sont  libres 
entre   eux,   au  lieu  d'être  soudés    comme  dans   le  pédicule  ordinaire  des 
champignons,   ou  comme   dans  la  queue  d'une  cerise  ou   de  tout  autre  pé- 
doncule de  fruit. 
Fig.  12.  Un  fruit-agaric,  vu  extérieurement.  Fig.  i3,  le  même,  vu  intérieurement 
ou  du  côté  des  lames  (H)  maniant);  a ,  a,  extrémités  fibreuses,  par  lesquelles 
cet  individu  adhérait  au  tballus  réticulé. 

Observ.  Cet  individu  n'étoit  pas  pendant  comme  celui  de  la  figure  1 1  ;  il 
étoit  collé,  par  sa  face  blanche,  sous  la  planche  à  bouteilles,  dont  il  tiroit 
de  l'eau  nutritive. 
Fig.  i4-  Portion  de  fruit,  grossie  pour  faire  voir  en  a  la  partie  blanche  et  filamen- 
teuse du  côté  extérieur ,  et  en  b  les  lames  jaunes  dans  leurs  dimensions 
différentes. 
Fig.  i5.  Portion,  très  grossie  et  vue  sous  le  microscope,  d'une  lame,  afin  de  faire 
connoître  que  ce  sont  les  mêmes  filaments  feutrés  dans  la  chair  du  fruit  qui 
s'alongent  en  des  sortes  de  crinières,  composées  de  crinules,  destinés  à 
donner  naissance,  par  extension,  aux  séminules  jaunes  et  reproductrices,  a. 
Epaisseur  de  la  partie  blancbe  ou  extérieure  du  fruit.  Dans  cette  partie  il 
n'y  a  que  des  filaments  incolores,  couchés  et  entremêlés.  6.  Filaments 
émanant  de  ceux  du  fruit,  également  incolores,  et  formant  des  sortes  de 
crinières,  dont  les  crinules  sont  autant  de  placentas  filiformes,  destinés  à 
donner  naissance,  par  extension,  aux  séminules  reproductrices,  jaunes  et 
globuleuses.  Ces  séminules  sont  de  grosseurs  différentes.  On  en  voit,  comme 


EXPLICATION  DE  LA  FLANCHE.  -y 

Cela  arrive  aux  graines  des  autres  végétaux,  qui  sont  avortées  et  restées  à 
l'état  rudimentaire .  r.  Séminules  isolées  de  leurs  placentas  filiformes. 

Comme  on  le  voit  par  cette  figure,  c'est  à  la  présence,  au  grand  nombre 
et  à  la  couleur  propre  des  séminules  qu'est  due  la  couleur  jaune  des  lames 
vues  a  l'œil  nu. 

Fii/.  16.  Trois  filaments  isolés,  a.  Partie  qui  cntroit  dans  la  composition  feutrée  de 
l'épaisseur  de  la  partie  intérieure  du  fruit,  b.  La  partie  recourbée  des  mêmes 
filaments,  formant  les  crinules  ou  placentas  filiformes,  et,  comme  on  le 
voit,  produisant,  par  extension,  un  grand  nombre  de  séminules  disposées 
sans  ordre  apparent,  c.  Partie  terminale  des  crinules ,  restant  stériles  par 
épuisement,  et  formant  sur  le  bord  des  lames  cette  sorte  de  petite  frange 
que  l'on  y  observe. 

Fitj.  17.  Quelques  uns  des  filaments  dont  se  composent  les  écheveaux  ou  pédon- 
cules à  éléments  dessoudés,  fig.  5,  6,  7,  8,  9,  10  et  11  en  a.  Sur  ces  filaments 
on  observe  des  globules  incolores ,  très  fins  ;  sortes  de  bourgeons  qui ,  comme 
dans  le  blanc  de  champignon  des  jardiniers,  peuvent  servir  à  la  repro- 
duction par  bouture  de  ces  mêmes  filaments. 

Obseri).  En  reproduisant  le  champignon  comestible  par  le  blanc  des  jar- 
diniers, on  opère,  tout  justement,  comme  si  pour  reproduire  et  multiplier 
un  saule ,  on  répandoit  à  la  volée,  sur  une  terre  ameublie,  un  grand  nombre 
de  petits  tronçons  ou  de  petites  boutures  de  cet  arbre. 

F'nj.  18.  Quelques  filaments  de  ceux  qui  composent  le  feutrage  de  la  partie  blanche 
du  fruit.  On  y  distingue  aussi  un  certain  nombre  de  globules  analogues  à 
ceux  de  la  figure  précédente. 


CORRESPONDANCE. 


Extrait  d'une  Lettre  de  M.  Jacobson,  de  l'Académie  des  sciences 
de  Copenhague ,  a  M.  de  Blainville. 

Copenhague,  10  février  i 834- 

J'ai  parmi  mes  malades  un  garçon  de  treize  à  quatorze  ans  ,  né  sur  la  côte 
de  Guinée,  où  son  père,  le  frère  du  célèbre  philosophe  Steffens,  a  été  gou- 
verneur. Cet  enfant,  après  la  mort  de  ses  parents,  a  quitté  l'Afrique,  dans  le 
mois  de  mars  de  l'année  passée,  et  après  un  séjour  très  court  aux  Indes  occi- 
dentales, est  venu  ici  dans  le  commencement  d'octobre  dernier.  Vers  les 
premiers  jours  de  décembre,  il  se  plaignoit  de  douleurs  à  la  cheville  interne 
de  la  jambe  droite,  et  il  s'y  forma  un  abcès.  Je  fus  alors  appelé.  L'abcès  s'étoit 
ouvert,  et  un  domestique  en  avoit  tiré  un  morceau  de  fdairede  la  grosseur  d'une 
forte  ficelle  et  de  la  longueur  d'un  pouce  ;  mais  il  l'avoit  arraché  de  manière 
qu  il  n'en  avoit  enlevé  que  la  moitié  environ.  Le  jeune  garçon  ne  parlant  que 
la  langue  d'Oka,  que  nous  ignorons  tous  ici,  et  ne  sachant  que  quelques  mots 
danois,  encore  difficiles  à  comprendre,  nous  pûmes  cependant  apprendre 
qu'en  Guinée  on  lui  avoit  déjà  enlevé  un  ver  du  pied.  Quoi  qu'il  en  soit, 
l'inflammation  assez  forte  qui  avoit  eu  lieu  autour  de  l'abcès  ayant  cessé, 
j'examinai  le  pied  tous  les  jours,  et  je  parvins  à  découvrir  que  sur  la  peau  du 
dos  de  cette  partie,  il  y  avoit  \ia  filaria  medinensis.  Je  fis  une  petite  incision 
dans  un  endroit  où  existoit  une  anse  assez  grande,  et  je  trouvai  le  ver.  Je  le 
tirai  alors,  et  je  l'attachai  sur  un  petit  morceau  de  bois  que  je  fis  tourner  sur 
son  axe,  en  sorte  qu'en  très  peu  de  jours,  en  continuant  cette  même  ma- 
nœuvre, je  l'eus  extrait  complètement.  Ilavoit  presque  une  aune  de  longueur 
sur  une  épaisseur  d'une  demi-ligne.  Sa  couleur  étoit  entièrement  blanche, 
la  peau  lisse,  les  deux  extrémités  légèrement  pointues. 

Les  douleurs  cessèrent  bientôt,  et  la  plaie  guérit  en  très  peu  de  temps. 
Cependant  l'abcès  de  la  malléole  interne  s'étoit  changé  en  un  ulcère  d'assez 
mauvais  caractère.  L'enfant  n'éprou  voit  d'abord  point  de  douleur  et  marchoit  fa- 
cilement; mais  quelques  jours  après  elles  se  firent  sentir  de  nouveau.  J'examinai 
plusieurs  endroits  que  je  pouvois  regarder  comme  suspects,  et  je  découvris, 


CORRESPONDANCE.  8 1 

sur  le  tendon  d'Achille,  une  anse  formée  par  un  autre  ver.  J'y  fis  une  petite 
incision,  et  l'animal  se  présenta  aussitôt  en  formant  une  anse  assez  considé- 
rable sortant  de  son  corps  et  par  la  plaie. 

En  examinant  cette  anse,  je  remarquai  que  la  lancette  avoit  fait  une  petite 
ouverture  au  corps  de  l'animal  et  qu'il  en  découloit  une  matière  blanche; 
mais  ce  qui  m'étonna  le  plus,  c'est  que  le  ver  se  vida  et  que  les  parois  de 
son  corps  s'affaissèrent.  Je  conçus  alors  que  la  matière  rejetée  n'étoit  que  des 
œufs.  Après  avoir  attaché  l'animal  à  un  morceau  de  bois,  je  coupai  une  partie 
de  l'anse  sortie,  et  je  l'emportai  chez  moi  pour  l'examiner  au  microscope- 
Imaginez-vous  mon  étonnement,  lorsque  je  vis  que  cette  humeur  blanche 
que  je  prenois  pour  des  œufs  n'étoit  composée  que  d'une  quantité  innom- 
brable de  vers  pleins  de  vie,  et  qui  se  mouvoient  d'une  manière  extrêmement 
vive.  Ils  sont  cylindriques,  tout-à-fait  transparents;  la  peau,  sous  certains 
aspects,  est  ridée  ou  presque  articulée  ;  l'une  des  extrémités  du  corps  est  légè- 
rement atténuée,  mais  arrondie  et  obtuse;  l'autre  finit  par  une  pointe  extrê- 
mement fine,  droite,  et  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  environ.  Le 
petit  animal  se  roule  et  forme  une  spirale,  en  sorte  qu'il  ressemble  à  un  tri- 
chocéphale  ;  mais  ce  qui  est  presque  inconcevable,  c'est  la  quantité  innom- 
brable de  vermicules  dont  le  corps  du  dragonneau  est  rempli,  sans  que  j'aie 
trouvé  aucune  trace  de  viscère  qui  les  renfermeroit.  Cette  observation  m'é- 
tonnant  beaucoup,  j'allai  alors  examiner  l'individu  que  je  conservois  dans 
l'esprit-de-vin.  A  ma  grande  surprise,  en  faisant  des  incisions  en  différents 
endroits,  je  fis,  par  la  pression,  sortir  une  masse  de  ces  mêmes  vermicules, 
en  sorte  que  je  pense  que  tout  le  corps  de  l'animal  en  est  rempli. 

J'ai  de  nouveau  constaté  aujourd'hui  mes  observations,  en  extrayant  une 
nouvelle  portion  du  ver.  Les  vermicules  que  je  fis  sortir  vécurent  plusieurs 
heures  dans  un  tube  rempli  d'eau.  Sont-ce  bien  les  petits  du  dragonneau? 
mais  alors  quelle  quantité  innombrable  !  ou  bien,  je  n'ose  presque  pas  faire 
cette  question,  le  dragonneau  ne  seroit-il  qu'un  tube  ou  un  fourreau  rempli 
de  vermicules? 

Je  continuerai  mes  recherches  ;  en  attendant  je  vous  en  envoie  un  échan- 
tillon. Faites  tomber  une  goutte  d'eau,  et  vous  pourrez  plus  facilement  exa- 
miner ces  vers.  Au  milieu,  vous  trouverez  un  morceau  du  dragonneau  d'où 
les  petits  sont  sortis,  et  que  j'ai  vus  vivants  aujourd'hui. 

Peut-être  avez-vous  dans  vos  collections  quelques  uns  de  ces  dragonneaux; 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  1 1 


82  CORRESPONDANCE. 

examinez-les,  et  dites-moi  votre  opinion.  Mais  je  desirerois  qu'on  écrivit  à 
M.  Clôt,  à  Alexandrie,  et  qu'on  le  priât  de  vouloir. bien  extraire  un  ver  de 
quelque  bon  Africain,  de  l'examiner  au  microscope,  et  de  nous  dire  ce  qu'il 
aura  trouvé.  En  vérité  on  devroit  bien  faire  cette  démarcbe,  la  cbose  étant 
aussi  curieuse  que  je  la  crois  importante. 

Je  vous  prie,  mon  ami,  de  vouloir  bien  communiquer  cette  observation  à 
l'Académie,  etc. 

Extrait  d'une  lettre  en  date  du  14  février. 

Voilà  une  provision  de  mes  jeunes  fdaria  medinensis ;  savoir,  un  tube  où 
ils  sont  conservés  dans  une  solution  de  chromate  de  potasse  neutre:  un  autre 
où  ils  sont  dans  Teau-de-vie,  et  un  morceau  de  verre  sur  lequel  il  y  en  a  de 
desséchés.  J'espère  que  ce  paquet  vous  parviendra  en  bon  état,  de  manière  que 
vous  pourrez  à  loisir  examiner  ces  animaux  curieux.  Ceux  qui  sont  dans  l'eau- 
de-vie  ont  vécu  dans  l'eau  plus  de  quatorze  heures  :  ils  sont  très  vivaces.  La 
partie  obtuse  est  la  tête,  et  celle  qui  est_ pointue  la  queue,  qui  semble  être 
d'une  substance  plus  dure  que  le  reste  du  corps,  quoiqu'elle  soit  jusqu'à  un 
certain  point  flexible.  On  aperçoit  des  viscères  dans  l'intérieur  du  corps  ,  dont 
un  se  montre  sur  quelques  individus  en  forme  de  spire  ou  de  vis.  La  peau, 
comme  je  vous  l'ai  dit  dans  ma  première  lettre,  montre  dans  quelques  mou- 
vements des  rides  ou  plis  circulaires,  assez  prononcés  pour  que  le  corps 
semble  quelquefois  être  articulé.  Ces  vermicules  ont  été  déjà  aperçus  par 
M.  Lichtenstein,  en  examinant  quelques  dragonneaux  qui  existent  dans  la 
collection  du  célèbre  ichthyologiste  Bloch,  à  Berlin.  Rudolphi  en  parle  dans 
son  Entozoorum  synopsis,  pag.  2 16.  Son  observation  sur  l'énorme  quantité  est 
très  exacte.  Filarioe nostrœ proie  quasi  farctos  sunt;  quod  siharum  longitudinem, 
illius  vero  minutiem  spectas,fœtuum  multa  millium  millia  singulis  tribuit. 

Vous  ne  pouvez  pas  vous  faire  une  idée  de  la  quantité  énorme  qu'une  seule 
goutte  exprimée  du  corps  de  ces  vers  contient.  Ils  n'ont  été  observés  par 
personne  à  l'état  vivant  autant  que  j'ai  pu  le  faire;  ce  qui  m'importe,  du  reste, 
assez  peu,  sur-tout  à  moi,  tant  j'ai  été  satisfait  d'avoir  pu  faire  cette  observa- 
tion moi-même.  Quelle  incompréhensible  fécondité!  et  cependant  on  trouve 
rarement  beaucoup  de  dragonneaux  sur  le  même  malade.  Mais  où  vont  et 
restent  une  si  grande  quantité  de  petits?  Quo  abibit  proies  Ma?  an  ab  homine 


N 


| 


- 


CORRESPONDANCE.  83 

homini  communicatur ? un  alibi  comervanda ,  demum  hominem  via  incognito, pe- 
tens?  demande  Rudolphi ,  pag.  207  ;  tant  l'histoire  de  ces  animaux  est  encore 
obscure.  Elle  mériteroit  bien  qu'on  envoyât  un  médecin  à  Alger  ou  à  M.  Clôt 
avec  les  questions  nécessaires,  à  quoi  ils  pourroient  bien  vous  répondre.  C'est 
ce  que  vous  devriez  bien  faire  ou  (aire  faire  par  quelques  uns  de  vos  amis.  Je 
suis  sur-tout  curieux  de  savoir  s'il  est  vrai  que  'le  dragonneau  perce  la  peau 
pour  en  sortir;  si  l'on  trouve  des  dragonneaux  sans  petits  ;  s'il  en  existe  dans 
d'autres  parties  du  corps  qu'aux  pieds;  si  les  vers  qu'on  a  trouvés  sont  d'au- 
tres genres,  comme  des  strongles.  Il  y  a  d'autres  espèces  qui  sont  vivipares. 
Rudolphi  l'a  observé  pour  le  fdaria  furca ,  qui  contenoit  une  prodigieuse 
quantité  de  petits  vivants;  et  chez  le  F.  sanguinea.  Je  lâcherai  d'étudier  quel- 
ques espèces  de  fdaires  qui  se  trouvent  dans  plusieurs  de  nos  poissons.  Si  je 
trouve  quelque  chose  d'approchant,  je  m'empresserai  de  vous  en  faire  part. 
Dites-moi  si  ce  que  je  vous  ai  envoyé  dans  le  solutum  de  chromate  est  arrivé 
en  bon  état  de  conservation  ;  cela  est  important  pour  moi. 


EXPLICATION  DE  LA  FLANCHE  5. 

1.  Individus  de  grandeur  variable. 

Les  plus  grands,  mesurés  à  l'aide  du  micromètre,  sont  de  7  à  huit  dixièmes 
de  millimètre  de  longueur,  sur  un  75°,  dans  leur  plus  grand  diamètre. 

2.  Partie  antérieure  très  grossie,  a.  Ouverture  de  la  bouche. 

3.  Portion  intermédiaire  du  corps  pour  faire  voir  en  aa,  deux  très  petits  ma- 

melons,  situés    aux  deux  tiers  de   la  longueur  de  l'animal,   b.    Granules 
échappés  de  l'intestin. 
4-   Autre  portion  antérieure  plus  grossie,  a.  Bouche. 

Observ.  Une  peau   assez  épaisse  cylindrique,  finement  striée  ou  plissée  en 
travers,  et  contenant  un  intestin  très  variable  dans  son  mode  de  contraction, 
et  plein  de  granules  de  grosseurs  différentes. 
Ces  nombreux  plis  transversaux  rappellent  ceux  des  stries  musculaires. 


INSTITUT  DE  FRANCE. 


ACADEMIE  ROYALE  DES   SCIENCES. 


Le  Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  pour  les  sciences  naturelles,  certifie  que  ce 
qui  suit  est  extrait  du  procès-verbal  de  la  séance  du  lundi  21  avril  i834- 

«APPORT   SUR   LES   RÉSULTATS  SCIENTIFIQUES   DU    VOYAGE  DE   M.   ALCIDE 
DORBIGNY  DANS  L'AMÉRIQUE  DU  SUD,  PENDANT  LES  ANNÉES  1826,  1827, 

1828,  1829,  i83o,  i83i  ,  i832ET  i833. 

PARTIE   ZOOLOGIQUE. 

COMMISSAIRES. 
MM.  Isidore  GEOFFROY  SAINT-HlLAIRE  et  de  BLAIN VILLE. 


Dans  la  séance  du  10  mars  dernier,  l'Académie  a  charge  une  commission,  com- 
poséede  MM.  Cordier,Savary,  Ad.  Brongniart,  Isid.  Geoffroy  Saint-Hilaire  et  moi, 
de  lui  taire  un  rapport  sur  les  résultats  scientifiques  du  voyage  de  M.  d'Orbigny 
dans  l'Amérique  méridionale;  la  partie  zoologique  étant  de  beaucoup  la  plus 
considérable  et  la  plus  importante,  nous  allons  commencer,  M.  Isidore  Geoffroy 
Saint-Hilaire  et  moi,  par  vous  faire  notre  rapport  particulier;  M.  Ad.  Brongniart 
vous  parlera  ensuite  des  observations  phytologiques,  M.  Savary  de  celles  qui  ont 
Irait  à  la  géographie  et  à  la  statistique;  et  enfin  M.  Cordier,  après  vous  avoir 
exposé  ce  qui  regarde  la  géologie,  vous  soumettra  1er.  conclusions  générales  de  la 
commission. 

Depuis  long-temps  nos  collections  nationales  d'histoire  naturelle  n'avoient  reçu 
les  grands  et  notables  accroissements  qui  les  ont  portées  à  un  si  haut  point  de 
splendeur,  que  par  suite  des  voyages  de  circumnavigation,  ou  au  moins  d'expé- 
ditions maritimes,  dirigées  spécialement  dans  les  mers  australes,  et  par  conséquent 


RAPPORT  SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  DORRI&NY.  85 

ces  accroissements  n'avoient  guère  consisté  que  dans  les  productions,  innombrables, 
il  est  vrai,  de  la  mer  des  Indes,  de  l'Australasie  et  de  la  mer  Pacifique,  lorsque 
l'administration  du  Muséum  d'histoire  naturelle  conçut  la  nécessité  d'employer  les 
sommes  malheureusement  un  peu  restreintes  qui  lui  sont  allouées  pour  ses  voya- 
geurs, à  l'exploration  scientifique  de  quelques  parties  circonscrites  des  continents 
asiatique  et  américain.  Les  résultats  extrêmement  importants  qu'elle  avoit  obtenus 
plusieurs  années  auparavant,  par  suite  de  l'envoi  de  Lalande,  l'un  de  ses  prépa- 
rateurs de  zoologie,  au  cap  de  Bonne-Espérance,  devoit  la  porter  à  prendre  de 
nouveau  et  à  suivre  cette  direction.  Il  est,  en  effet,  peu  de  voyages  qui,  en  aussi 
peu  de  temps  et  à  aussi  peu  de  frais,  aient  été  aussi  lucratifs  pour  nos  collections 
zoologiques  et  zootomiques  ;  mais  il  faut  convenir  qu'il  n'en  a  pas  été  tout-à-fait 
de  même  pour  les  observations  scientifiques.  Aussi  l'administration  du  Muséum 
voulut  que  cette  fois  les  voyages  qu'elle  avoit  l'intention  de  faire  entreprendre 
fussent  également  profitables  à  la  science  par  les  objets  matériels  rapportés,  et  par 
les  observations  faites  sur  les  lieux.  Dans  ce  but  elle  combina  ses  instructions  pour 
deux  voyages  simultanés,  l'un  qui  devoit  tendre  à  explorer  les  parties  septentrio- 
nales de  l'Inde,  en  s'élevant  le  plus  possible  dans  les  vallées  et  les  gorges  de  l'Hi- 
malaya ;  l'autre  qui  devoit  étudier  et  recueillir  les  productions  de  la  sud  Amérique, 
en  traversant  le  continent,  des  côtes  de  la  mer  Atlantique  à  celles  de  la  mer  Paci- 
fique, c'est-à-dire,  en  explorant  la  Patagonie,  le  Paraguay  et  la  Bolivie,  ou  haut 
Pérou,  en  passant  à  travers  les  Andes.  L'administration  ne  s'étoit  cependant  pas 
caché  les  grandes  difficultés  de  ces  deux  entreprises,  ne  pouvant  à  cause  de  l'exi- 
guité  de  ses  fonds,  sur-tout  à  cette  époque,  permettre  que  le  voyageur  fût  conve- 
nablement accompagné.  Il  n'en  est  pas,|en  effet,  des  voyages  continentaux  comme 
de  ceux  de  circumnavigation.  Ici  le  naturaliste,  souvent  embarqué  avec  un  ou 
deux  confrères,  se  trouve  en  outre  presque  toujours,  plus  ou  moins  aidé  par  les 
officiers  mêmes  de  l'expédition,  et  par  suite  par  les  gens  de  l'équipage,  lorsque  le 
service  le  permet,  ce  qui  a  constamment  lieu  dans  les  relâches,  et  sur-tout  dans 
les  établissements  à  terre.  Avec  ces  secours,  le  voyageur  trouve  naturellement 
celui  d'un  transport  facile  pour  les  objets  recueillis,  dans  les  embarcations  qui  sont 
mises  à  sa  disposition.  Il  possède  à  bord  ou  à  terre,  dans  un  lieu  approprié,  les 
moyens  nécessaires  pour  que  ces  objets  soient  convenablement  préparés  et  con- 
serves. L'esprit-de-vin  ou  toute  autre  liqueur  conservatrice,  les  bocaux,  les  barils 
même,  les  boîtes,  les  caisses,  les  secours  de  toute  nature  d'un  ou  de  plusieurs  aides, 
en  état  de  santé,  et  à  plus  forte  raison  en  cas  de  maladie,  lui  sont  presque  toujours 
assurés,  ou  ne  peuvent  jamais  lui  manquer  en  totalité.  Il  n'en  est  malheureu- 
sement pas  de  même  pour  le  voyageur  continental;  ordinairement  seul  par  la 
foiblesse  des  appointements  que  peut  lui  allouer  l'administration  du  Muséum,  il 


86  RAPPORT 

ne  peut  espérer  d'aide,  même  en  bonne  santé,  et,  à  plus  forte  raison,  s'il  vient  à 
tomber  malade.  Il  n'a  ni  conseils,  ni  secours  au  milieu  de  gens  dont  il  ignore  com- 
plètement le  langage.  Les  moyens  de  transport  pour  lui  et  ses  bagages  sont  non 
seulement  extrêmement  coûteux,  puisqu'il  est  obligé  de  prendre  à  sa  solde  des 
bommes  de  peine  et  des  bêtes  de  somme  ;  mais  encore  d'une  difficulté  extrême 
dans  des  pays  où  les  routes,  par  suite  dune  civilisation  peu  avancée,  manquent 
presque  complètement,  ou  sont  du  moins  fort  incomplètes.  A  plus  forte  raison 
les  moyens  de  conservation  qu'il  est  toujours  obligé  de  faire  porter  à  sa  suite  doi- 
vent-ils être  extrêmement  limités.  Les  collections  qu'il  a  eu  le  bonheur  de  faire,  de 
plus  en  plus  volumineuses,  et  par  conséquent  embarrassantes,  à  mesure  qu'il 
avance,  deviennent  pviur  lui  un  surcroît  de  gène  et  de  dépense,  toujours  augmen- 
tant, jusqu'à  ce  qu'enfin  il  ait  pu  le;  diriger,  après  uu  temps  plus  ou  moins  long, 
vers  quelques  ports  d'où  elles  pourront  être  expédiées  pour  l'Europe,  quand  l'oc- 
casion favorable  se  présentera.  Il  seroit  donc  bien  important  pour  les  voyageurs 
continentaux,  d'abord  pour  leur  propre  sûreté,  et  ensuite  pour  celle  des  collections 
faites  presque  toujours  à  grandes  peines,  que  les  voyages  de  recherches  pour 
l'Histoire  naturelle  fussent  combinés  de  telle  sorte,  que  le  naturaliste  observateur 
pût  emmener  avec  lui  un  aide  intelligent  qui  sauroit  recueillir  et  préparer  les 
objets,  et  en  même  temps  augmenter  la  garantie  des  collections  dans  les  circon- 
stances imprévues. 

Ces  réflexions  préliminaires  nous  ont  été  naturellement  inspirées  par  la  position 
malheureuse  dans  laquelle  se  sont  trouvés  les  deux  naturalistes  choisis  par  l'ad- 
ministration du  Muséum ,  pour  exécuter  le  plan  qu'elle  avoit  cru  utile  aux  progrès 
de  la  science.  Quoique  jeunes  et  vigoureux  tous  les  deux,  l'un,  M.  Jacquemont, 
envoyé  dans  l'Inde,  a  succombé  au  moment  de  son  retour,  et  au  milieu  de  ses 
riches  collections,  déjà  pour  la  plupart  embarquées  pour  l'Europe;  et  l'autre, 
M.  d'Orbigny,  chargé  de  l'exploration  de  la  sud  Amérique,  nous  a  tenus  pendant 
deux  ans  dans  de  vives  inquiétudes  sur  son  sort,  et  sur  celui  de  ses  collections;  et 
nous  avons  appris  depuis  son  retour  que,  sans  les  secours  de  toute  nature  qu'il  a 
reçus  d'une  manière  aussi  noble  que  généreuse  du  Gouvernement  et  du  Président 
de  la  république  de  Bolivia,  sa  mission  étoit  à-peu-près  manquée.  Grâces  à  Dieu, 
il  n'en  a  pas  été  ainsi,  et  il  est  arrivé  avec  dix-sept  caisses  toutes  pleines,  sans 
compter  celles  qu'il  avoit  déjà  envoyées,  et  celles  qui  doivent  encore  arriver.  Après 
les  avoir  remises  à  l'administration  du  Muséum,  qui  a  déjà  pu  en  apprécier  la 
valeur  matérielle,  il  a  soumis  au  jugement  de  l'Académie  sa  récolte  scientifique. 
Vous  allez  entendre  les  rapports  sur  les  parties  phytologique,  géologique  et  géo- 
graphique que  doivent  vous  faire  les  autres  membres  de  la  commission;  celui  que 
nous  avons  l'honneur  de  vous  soumettre,  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  et  moi. 


SUR    EE   VOYAGE  DE  M.   DORBIGNY.  <S- 

a  trait  à  la  zoologie,  et  porte,  quoique  inégalement,  sur  tous  les  points  de  la  série 
animale.  Nous  n'avons  pas  besoin,  je  pense,  de  vous  avertir  qu'au  milieu  d'un  si 
grand  nombre  de  laits  observés,  et  d'animaux  plus  ou  moins  nouveaux  recueillis,  le 
temps  ne  nous  permettra  guère  que  de  vous  indiquer  sommairement  les  points 
les  plus  curieux  et  les  plus  importants,  d'après  les  manuscrits  de  M.  d'Orbigny  et 
ses  dessins  faits  surplace,  d'après  les  animaux  encore  vivants,  ou  fraîche- 
ment morts,  avantage  qui  n'est  pas  encore  aussi  commun  qu'il  serait  à  désirer 
qu'il  le  fût. 

Les  manuscrits  de  M.  d'Orbigny  sont  entièrement  rédigés  pour  les  animaux  mol- 
lusques, partie  de  prédilection  de  l'auteur,  et  sont  prêts  à  être  publiés;  ils  le  sont 
beaucoup  moins  pour  les  autres  parties  :  mais  les  catalogues  sont  complets  et  soi- 
gneusement faits,  portant  des  numéros  d'ordre  qui,  placés  sur  les  objets,  permet- 
tent de  rapporter  à  ceux-ci  tout  ce  qui  tient  aux  localités  et  aux  circonstances  de  la 
découverte,  souvent  avec  la  figure  coloriée  de  l'animal  entier,  ou  seulement  des 
parties  dont  la  couleur  s'altère  après  la  mort. 

Les  dessins  sont,  en  général,  soigneusement  faits,  sur-tout  pour  les  animaux 
que  M.  d'Orbigny  n'a  pu  rapporter,  ou  qui  se  déforment  et  se  décolorent  plus  ou 
moins  dans  la  liqueur  conservatrice. 

Mais  avant  de  porter  l'attention  de  l'Académie  sur  les  animaux  les  plus  intéressants 
de  chaque  type  ou  classe  zoologique,  qu'il  nous  soit  encore  permis  de  dire  quelques 
mots  de  l'itinéraire  du  voyageur. 

Parti  en  juin  1826,  il  n'a  été  de  retour  en  France  qu'en  mars  i834;  a'ns'  son 
voyage  a  dure  près  de  huit  ans. 

Embarqué  à  Brest  pour  Hio-Janeiro ,  il  passe  de  suite  à  Monte-Video  ,  à  l'embou- 
chure de  la  Plata ,  où  il  commence  ses  observations. 

Dès  1 827 ,  il  peut  traverser  et  explorer  les  pays  de  la  rive  orientale  de  ce  fleuve . 
pour  se  rendre  à  Buenos-Ayres.  Il  gagne  ensuite  les  bords  du  Parana ,  et  s'y  embar- 
que pour  la  frontière  du  Paraguay  ;  il  visite  les  provinces  de  Corrientes ,  des  Missions , 
d'Entrerios  et  de  Santa-Fé,  en  observant,  chemin  faisant,  la  structure  géologique 
du  bassin  des  Pampas,  en  même  temps  que  les  poissons  et  les  animaux  mollusques 
fluviatiles. 

Ne  pouvant  entreprendre  de  traverser ,  pour  se  rendre  au  Chili  et  au  Pérou  ,  a 
cause  des  guerres  civiles  qui  ensanglantoient  à  cette  époque  ce  malheureux  pays , 
il  se  décide  à  explorer  la  Patagonie,  pays  alors  peu  connu  et  qui  lui  a  fourni  des 
matériaux  intéressants.  Mais  les  naturels  s'étant  soulevés  et  ligués  contre  les  colons. 
M.  d'Orbigny  fut  d'abord  obligé  de  payer  de  sa  personne  en  prenant  les  armes  en 
faveur  des  habitants  du  pays. 

Il  parcourt  la  Patagonie  du   3ç/  au  !\o"  de  latitude  sud  ,   et  enfin  ,  après  huit 


88  RAPPORT 

ou  neuf  mois  de  séjour  en  Patagonie,  il  revient  avec  beaucoup  de  peine  a  Buenos- 
Ayres. 

Cependant  il  n'avoit  pas  oublié  sa  mission;  mais,  comme  il  ne  pouvoit  encore 
passer  au  Chili  ou  au  Pérou  par  terre,  il  se  vit  obligé  de  s'embarquer  et  de  doubler 
le  cap  Horn  pour  parvenir  dans  la  mer  du  sud.  Il  arrive  au  Chili  en  i83o;  mais, 
comme  la  guerre  civile  continuoit  avec  plus  d'acharnement  que  jamais,  il  ne  put 
risquer  de  s'engager  dans  l'intérieur  des  terres;  repoussé  également  de  la  cote,  il 
profite  d'une  occasion  qui  se  présente  pour  aller  visiter  l'état  de  Bolivia  ,  et,  dans  ce 
but,  il  s'embarque  pour  le  Pérou. 

Il  visite,  chemin  faisant,  le  versant  occidental  des  Cordillières,  pays  si  aride  et 
m  nul  pour  le  zoologiste  ;  il  remonte  au  sommet  des  Andes,  qui  lui  présente  un  im- 
mense plateau ,  avec  une  très  grande  raréfaction  de  l'air  et  une  sécheresse  affreuse. 

C'est  sur  ce  plateau  cependant,  à  vingt  lieues  géographiques  de  la  mer,  que  se 
trouvent  les  parties  les  plus  peuplées  de  la  république  de  Bolivia  ou  du  haut  Pérou , 
et  cela,  à  cause  du  grand  nombre  de  lamas  et  d'alpacas  indigènes  qui  y  vivent.  Il 
visite  les  indigènes  de  l'intérieur  des  terres,  en  s'avancant  toujours  vers  l'est,  dans 
la  province  de  Chiquitos.  Il  rejoint  les  rives  du  Paraguay  et  pousse  jusqu'à  Malto- 
Grosso,  appartenant  au  Brésil. 

Après  avoir  observé  les  nombreuses  nations  du  Paraguay  et  visité  la  province  de 
Mojos,  il  remonte  la  rivière  du  Piray  pour  arriver  à  Santa-Cruz  avec  ses  collections: 
après  s'être  ensuite  porté  dans  les  parties  les  plus  élevées  des  Cordillières,  où  la 
grande  raréfaction  de  l'air  pensa  lui  coûter  la  vie,  observé  le  lac  de  Titicaca,  et 
avant  employé  trois  années  à  explorer  toutes  les  parties  du  haut  Pérou,  il  repasse 
la  Cordillière  des  Andes,  descend  à  la  côte  du  Pérou,  s'embarquele  2.5  juillet  1 833 
pour  l'Europe,  où  il  est  de  retour  le  4  mars  1 834 • 

Pendant  les  sept  années  qu'a  duré  ce  voyage,  M.  d'Orbigny  a  traversé  et  retra- 
versé les  Andes,  il  a  parcouru  le  continent  de  la  sud  Amérique,  depuis  le  1 1*  jus- 
qu'au  43'  degré  de  latitude  sud;  aussi  compte-t-il  avoir  fait  ^780  lieues,  tant 
par  mer  que  par  terre,  en  comptant,  il  est  vrai,  ses  deux  traversées  d'un  continent 
dans  l'autre. 

Ayant  eu  l'heureuse  occasion  de  séjourner  assez  long-temps  dans  les  pays  qu'il  a 
visités,  M.  d'Orbigny  a  porté  une  attention  toute  particulière  à  l'étude  des  nations 
parmi  lesquelles  il  s'est  trouvé,  e^  qui  étoient  peu  ou  point  connues ,  même  par  les 
descendants  actuels  du  peuple  conquérant.  Il  a  ainsi  étudié  les  différents  degrés 
de  civilisation  des  peuples  indigènes,  depuis  les  Guichuas,  dont  la  taille  moyenne 
ne  dépasse  pas  l\  pieds  8  à  9  pouces,  jusqu'aux  Patagons,  regardés  si  long-temps 
comme  des  géants,  et  dont  la  grandeur  moyenne  est  de  5  pieds  5  pouces.  En 
général,  il  a  paru  à  M.  d'Orbigny  que  l'espèce  humaine  suit  la  règle  établie  pour 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  DORBIGNY.  89 

ies  plantes,  c'est-à-dire,  qu'elle  décroit  en  grandeur  à  mesure  qu'on  s'élève  des 
plaines  au  sommet  des  Andes. 

M.  d'Orbigny  s'est  en  outre  occupé  des  idiomes  si  différents  chez  les  naturels  des 
pays  qu'il  a  explorés.  Il  assure  avoir  des  observations  à  ce  sujet  sur  plus  de  trente 
nations. 

Il  nous  a  rapporté  aussi  deux  têtes  osseuses,  trouvées  dans  des  tombeaux  d'an- 
ciens Péruviens,  et  qui  sont  si  remarquables,  d'abord  en  elles-mêmes,  a  cause  de 
l'étroitesse  générale  du  crâne,  de  la  prostration  et  de  l'aplatissement  considérable 
du  front,  et  ensuite  par  leur  grande  ressemblance  avec  les  crânes  de  l'ancien 
peuple  des  Avares,  découverts,  il  y  a  quelques  années,  en  Autriche.  En  sorte  que 
dans  la  supposition  où  cette  modification  si  extraordinaire  du  crâne  seroit  artifi- 
cielle,  comme  cela  est  très  certain  pour  la  tète  des  anciens  Caraïbes,  il  faudra 
admettre  que  la  coutume  si  bizarre  d'écraser,  d'aplatir  le  front  des  enfants  dans  le 
très  jeune  âge  existoit  également  en  Europe,  dans  l'ancien  et  le  nouveau  continent, 
ou  bien  qu'il  y  a  eu  migration  d'un  pays  dans  l'autre,  ce  qui  est  beaucoup  plus 
difficile  à  admettre.  Quoi  qu'il  en  soit,  outre  la  nouvelle  confirmation  rapportée 
par  M.  d'Orbigny  sur  l'observation  de  la  singularité  du  crâne  des  anciens  Péru- 
viens, nous  lui  devrons  des  crânes  mêmes,  au  lieu  de  simples  moules  que  nous 
possédions. 

Dans  la  classe  des  mammifères,  la  science  aussi  bien  que  nos  collectif  ns  de- 
vront d'assez  importants  accroissements  au  voyage  de  M.  d'Orbigny,  et  cela  dans 
presque  tous  les  ordres,  si  ce  n'est  pour  celui  des  Pachydermes. 

Ainsi,  dans  l'ordre  des  Quadrumanes,  nous  avons  remarqué  une  nouvelle  espèce 
de  sapajou,  voisine  du  saimiri  (1),  distincte  par  sa  très  longue  queue,  la  couleur 
noire  de  sa  calotte,  et  le  jaune  serin  de  ses  bras  ;  une  belle  série  de  singes  hurleurs 
qui  permettra  de  compléter  l'histoire  de  cette  espèce  si  remarquable;  une  nouvelle 
espèce  de  douroucouli,  genre  si  incomplètement  établi  par  M.  de  Ilumboldt  , 
qu'Illiger  a  pu  lui  donner  le  nom  significatif  d'Jotus,  c'est-à-dire,  sans  oreilles, 
quoique  ce  soit  plutôt  un  de  ses  caractères  de  les  avoir  plus  grandes  que  les  autres 
sapajous;  une  belle  espèce  d'ouistili  à  queue  non  annelée. 

Notre  voyageur,  ayant  eu  l'occasion  de  voir  à-la-fois  et  long-temps  un  grand 
nombre  d'espèces  de  singes  et  d'individus,  a  pu  rectifier  quelques  points  de  leur 
histoire  naturelle;  aussi  il  assure  que  les  espèces  ne  se  mêlent  jamais,  et  que  tous 
les  individus  d'une  même  espèce  vivent  exclusivement  ensemble.  Il  a  pu  également 
donner  la  limite  exacte  de  leur  répartition  dans  la  sud  Amérique;  aussi  il  n'en  a 
jamais  rencontré  au-delà   du   27'  degré  de   latitude  sud,   et   il  a  observé  que   le 

(1)  Callithrix  Bo'iviensis ,  d'Orb. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  .V  série.  12 


gO  RAPPORT 

nombre  des  individus  et  des  espèces  est  plus  grand  dans  les  plaines  que  dans  les 
montagnes,  et  qu'il  diminue  avec  la  température. 

Dans  Tordre  des  carnassiers,  M.  d'Orbigny  a  sur-tout  étudié  les  chauves-souris, 
et  sur-tout  les  vampires,  dont  il  a  pu  confirmer  les  habitudes  de  sucer  le  sang  des 
animaux,  et  même  de  l'homme,  et  cela  sur  ses  gens  et  sur  les  mulets  de  sa  caravane. 
L'avidité  de  ces  animaux  pour  le  sang  est  telle,  que  les  naturels  sont  obligés  pour 
s'y  soustraire  de  passer  la  nuit  dans  des  moustiquaires,  et  de  renfermer  soigneu- 
sement leurs  poules,  et  autres  animaux  domestiques.  Le  vampire  choisit,  en  général, 
la  nuque,  le  cou  ou  le  dos  de  sa  victime,  afin  qu'elle  puisse  plus  difficilement  s'en 
débarrasser;  ce  qu'elle  fait  cependant  en  se  roulant  sur  le  dos. 

Ayant  eu  également  l'occasion  de  voir  souvent  des  mouffettes,  petits  carnassiers 
voisins  de  nos  putois,  il  a  pu  non  seulement  rectifier  ce  qu'il  y  a  d'exagéré  dans 
le  nombre  des  espèces  admises,  et  en  découvrir  une  bien  distincte,  propre  aux 
parties  les  plus  australes  de  l'Amérique,  mais  encore  examiner  attentivement  la 
substance  qui  leur  a  valu  le  nom  de  mephitis ,  et  qui  est  en  effet  assez  forte  et 
assez  infecte  pour  qu'il  ait  pu  la  sentir  à  plus  de  deux  lieues  en  mer,  et  que  le 
jaguar  lui-même  soit  obligé  d'abandonner  sa  proie,  lorsqu'une  mouffette  vient  à 
s'en  appiocher.  Du  reste,  la  substance  qui  répand  cette  odeur  n'est  pas,  comme 
on  fa  cru  long-temps,  l'urine  de  l'animal;  mais  une  matière  liquide,  d'un  blanc 
jaunâtre,  sécrétée  par  les  glandes  anales,  comme  dans  beaucoup  d'autres  car- 
nassiers. 11  a  de  même  rectifié  ce  qu'on  a  dit  long-temps  de  la  lenteur  des  mouve- 
ments de  l'animal,  nommé  paresseux  à  cause  de  cela,  et  s'est  assuré  que  l'habitude 
qu'on  lui  a  attribuée  de  se  laisser  tomber  des  arbres  dont  il  veut  descendre,  ne  lui 
appartient  pas,  mais  bien  au  coati.  Il  a  également  observé  les  mœurs  du  kinkajou, 
animal  nocturne  et  frugivore. 

Les  collections  mammalogiques  de  M.  d'Orbigny  renferment  en  outre  un  bel 
exemplaire  du  loup  rouge,  rapporté,  pour  la  première  fois  ,  dans  nos  collections, 
par  M.  de  Humboldt:  animal  qui  fréquente  les  grandes  plaines,  et  qui  se  nourrit 
sur-tout  de  perdrix  ;  une  nouvelle  espèce  de  renard  très  redoutée  des  naturels  de  la 
Patagonie;  un  bel  individu  de  cette  espèce  d'ours  que  M.  F.  Cuvier  a  nommée 
ursus  onialus,  et  dont  la  collection  du  Muséum  ne  possédoit  qu'un  seul  échantillon 
en  assez  mauvais  état  de  conservation. 

Dans  la  famille  des  phoques,  nos  collections  lui  devront  un  magnifique  sque- 
lette d'otarie  ou  de  phoque  à  oreilles,  et  le  crâne  d'un  phoque  à  trompe  de  plus 
de  vingt  pieds  de  long  ,   formant  sans  doute  une  espèce  nouvelle. 

Les  édentés  terrestres  et  sur-tout  les  tatous  ont  fait  le  sujet  des  investigations  de 
M.  d'Orbigny;  en  effet  il  en  a  recueilli  plusieurs  espèces  nouvelles,  ou  qui  manquoient 
à  nos  collections,  quoique  décrites  depuis  plus  de  cinquante  ans  par  d'Azara.  En 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  DORBIGNY.  91 

étudiant  leurs  mœurs,  il  s'est  assuré  que  plusieurs  sont  assez  carnassiers  pour  aller 
déterrer  les  cadavres,  tandis  que  d'autres  ne  se  nourrissent  exclusivement  que  de 
fruits.  Cependant  les  uns,  comme  les  autres,  ont  une  chair  blanche  d'un  goût  excel- 
lent, comme  il  a  eu  l'occasion  de  le  juger  souvent  par  lui-même. 

La  famille  des  édentés  aquatiques  ou  cétacés  sera  aussi  augmentée  de  plusieurs 
espèces,  mais  principalement  d'une  entièrement  nouvelle  appartenant  à  la  division 
des  delpliinorlivnques,  et  qui ,  bien  plus  encore  que  celle  du  Gange,  habite  les 
rivières,  dont  elle  ne  sort  sans  doute  jamais  ,  puisque  M.  d'Orbigny  l'a  rencontrée  à 
plus  de  800  lieues  de  la  mer  dans  le  Mamoré.  Elle  est ,  en  outre ,  remarquable  pai  - 
cequ'elle  conserve  à  tous  les  âges  des  poils  courts  ou  des  espèces  de  moustaches  sur 
le  museau. 

Mais  c'est  sur-tout  dans  l'ordre  des  rongeurs  queM.  d'Orbigny  aura  faitplusdedéeou- 
verles,  non  seulement  en  espèces,  mais  même  en  genres  ou  sous-genres  nouveaux. 
Ainsi,  outre  plusieurs  écureuils  des  Cordillières ,  nous  avons  remarqué  une  nouvelle 
espèce  de  Cténomys,  une  collection  très-intéressante  de  viscaches  et  de  chinchillas 
avec  les  squelettes,  beaucoup  d'espèces  de  rats  ou  de  campagnols  et  une  nouvelle 
espèce  de  lapin  qui  ne  terre  réellement  pas  ;  une  espèce  également  nouvelle  d'agouti 
avec  deux  doigts  seulement  aux  pieds  de  derrière  :  trois  ou  quatre  espèces  de  eobaie 
ou  cochon  d'inde,  qui  habitent  les  parties  les  plus  élevées  de  la  Patagonie;  et  enfin 
deux  autres  rongeurs  du  Chili,  que  l'un  de  nous,  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire. 
regarde  comme  types  d'autant  de  genres  nouveaux. 

M.  d'Orbigny  croit  au  contraire,  devoir  détruire  les  deux  espèces  de  coèndou 
admises  par  quelques  mammalogistes,  s'étant  expliqué  leurs  différences  par  l'état 
de  leur  robe  en  été  et  en  hiver. 

Parmi  les  animaux  ongulés  nous  n'avons  trouvé  à  noter  dans  les  observations  de 
notre  voyageur,  que  la  certitude  de  n'avoir  rencontré  qu'une  seule  espèce  de  tapir, 
et  que,  dans  les  petits  chameaux  sans  bosse  d'Amérique,  il  y  a  au  moins  quatre 
espèces  distinctes,  savoir  :  le  lama  et  l'alpaca,  qui  sont  réduits  à  l'état  domestique, 
et  le  guanacoet  la  vigogne,  qui  ne  l'ont  jamais  été,  et  qui  refusent  constamment  de 
s'accoupler  avec  les  deux  autres. 

Legenre  cerf  lui  a  fourni  cinq  espèces,  dont  une  tout-à-faitnouvelleîi)du  versant 
oriental  des  Cordillières,  remarquable  par  son  poil  cassant  comme  dans  le  porte- 
musc,  l'élan,  et  qui  appartient  à  la  division  des  cerfs  proprement  dits,  outre  quel- 
ques autres  qui  manquoient  dans  nos  collections  quoique  décrites  depuis  long-temps 
par  d'Azara. 

(1)  Cervus  Jutisensis,  d'Orb. 


o;  RAPPORT 

Quant  au  genre  bœuf,  en  prenant  cette  acception  clans  la  plus  grande  extension 
possible,  en  la  portant  à  tous  les  ruminants  à  cornes,  il  est  cligne  de  remarque  que 
M.  d'Orbigny  n'en  a  rencontré  aucune  espèce  pas  plus  que  ses  prédécesseurs, 
en  sorte  que  ce  genre  ,  si  ricbe  dans  l'ancien  continent,  et  sur-tout  en  Afri- 
que, n'est  représenté  en  Amérique  que  par  trois  ou  quatre  espèces,  et  encore  ne 
dépassent-elles  pas  le  golfe  du  Mexique.  Toutefois  notre  espèce  domestique  du 
boeuf; ou  du  cbeval,  ayant  été  transportée  dans  la  sud  Amérique,  peu  de  temps 
après  la  conquête,  s'y  est  propagée  dune  manière  étonnante,  et  constitue  une  des 
ressources  de  richesses  commerciales  pour  le  pays. 

Enfin,  dans  la  sous-classe  des  didelpbes,  M.  d'Orbigny  a  recueilli  aussi  quelques 
espèces  nouvelles  de  sarigues,  d'où  il  résulte  que  ce  genre  se  trouve  dans  toutes  les 
parties  du  continent  de  l'Amérique. 

Soinmeloute,  l'un  denous,  M. Isidore  Geoffroy  Saint-Ililaire,  fort  au  courant,  par 
sa  place,  de  nos  richesses  mammalogiques,  croit  pouvoir  porter  le  nombre  des  espèces 
nouvelles  de  mammifères  rapportés  par  M.  d'Orbigny,  à  46,  ce  qui,  sur  le  chiffre 
total  de  1,200  environ  que  les  catalogues  les  plus  complets  admettent  aujourd'hui, 
fait  un  nombre  tout-à-fait  digne  d'être  remarqué.  Mais  c'est  encore  bien  plus  dans 
la  classe  des  oiseaux  que  la  science  et  nos  collections  devront  des  accroissements  et 
des  perfectionnements  au  voyage  de  M.  d'Orbigny  ;  le  nombre  même  des  espèces 
nouvelles  est  beaucoup  trop  grand  pour  que  nous  puissions  entrer  dans  autant  de 
détails  que  pour  les  mammifères. 

La  famille  des  perroquets  sera  augmentée  de  plusieurs  belles  espèces  de  perro- 
quets proprement  dits,  ainsi  que  des  sous-genres  ara  et  perruche. 

Dans  l'ordre  des  oiseaux  de  proie,  outre  de  magnifiques  individus  du  grand  vau- 
tour des  Andes,  ou  du  Condor,  nous  avons  remarqué  quelques  belles  espèces 
d'aigles. 

Celui  des  grimpeurs  renferme  deux  individus  de  cetle  superbe  espèce  d'aracari 
que  nous  avons  signalée  pour  la  première  fois  dans  notre  rapport  fait  à  l'académie 
sur  le  voyage  de  M.  Eydoux,  ainsi  que  plusieurs  pics  nouveaux  et  un  couroucou . 
remarquable  par  la  richesse  et  la  beauté  de  son  plumage. 

Mais  c'est  sur-tout  dans  cet  ordre  si  innombrable  des  passereaux  que  viennent  se 
placer  la  plus  grande  partie  des  richesses  ornithologiques  de  M.  d'Orbigny,  puisque 
le  catalogue  en  porte  le  nombre  à  au  moins  5oo  espèces.  Parmi  elles,  M.  Isidore 
Geoffroy  regarde  comme  devant  étreplusspécialementnotées,  deux  espèces  nouvelles 
de  merles  à  grands  ongles  ou  de  mégalonyx ,  un  grand  nombre  de  gobe-mouches 
dont  quelques-uns  fort  remarquables  ;  le  joli  coq  de  roche  du  Pérou  ,  rouge  à  ailes 
et  queue  noires,  avec  sa  femelle  d'un  brun  rouge  obscur,  mais  malheureusement 
sans  aucune  partie  du  squelette  ;  de  très-belles   proenés;  des  espèces  nouvelles  de 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.   DORBIGNY.  g3 

nianakins,  de  tangaras,  une  de  la  grosseur  d'une  corneille  avec  une  huppe  de  trois 
brins  etd'une  vivacité  de  coloration  très  grande;  une  nouvelle  espèce  de  phytotome; 
plusieurs  espèces  rares  de  pies,  dont  une  tout-à-fait  nouvelle  ;  un  grand  nombre  de 
synallaxes  et  de  picucules  nouveaux;  enfin  plus  de  cinquante  espèces  de  coli- 
bris, parmi  lesquelles  douze  nous  étaient  inconnues,  et  5  ou  6  sont  encore  fort  rares 
dans  les  collections.  Mais,  en  outre,  l'un  de  nous,  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hi- 
laire  regarde  comme  devant  former  autant  de  genres  nouveaux,  un  oiseau  du 
genre  Ampelis  de  Linnée ,  remarquable  par  une  couleur  d'un  beau  vert  uniforme 
avec  le  bec  rouge;  un  autre  voisin  des  étourneaux;  un  troisième  rapproché  des 
Certluit,  et  remarquable  par  la  forme  toute  singulière  de  son  bec  en  crochet;  et  enfin 
trois  ou  quatre  autres  de  la  Patagonie  ou  des  Andes,  et  qui  paroissenl  ne  pouvoir 
être  que  difficilement  introduits  dans  les  genres  actuellement  établis. 

L'ordre  des  pigeons  sera  aussi  augmenté  de  beaucoup  d'espèces  nouvelles. 

Celui  des  gallinacés  recevra  aussi  quelques  additions  importantes  du  voyage  de 
M.  d'Orbigny,  entre  autres  dans  les  genres  tinamou  et  tinochore,  établi  par  M.  Esch- 
scholtz  sur  une  espèce  d'oiseau  dont  notre  voyageur  a  envoyé  un  individu  au 
Muséum  ,  outre  une  nouvelle  espèce  à  pieds  tridactyles,  l'une  de  Patagonie,  l'autre 
des  parties  élevées  des  Andes,  et  qui  paraissent  pouvoir  former  deux  genres  nou- 
veaux, dont  en  effet  l'un  a  été  établi,  par  M.  I.  Geoffroy,  sous  le  nom  d'eudromie. 
Malheureusement  M.  d'Orbigny,  n'ayant  point  été  averti  de  l'importance  qu'il  y 
avoit  à  posséder  le  squelette,  ou  au  moins  l'appareil  sternal  de  ces  oiseaux  inter- 
médiaires aux  pigeons  et  aux  gallinacés,  n'a  absolument  recueilli  que  leurs  peaux, 
non  plus  que  celle  de  l'hoazin  et  des  pénélopes  qu'il  a  rencontrés,  en  sorte  que  leur 
place  dans  la  série  peut  encore  offrir  quelques  doutes. 

Les  échassiers  paroissent  avoir  fourni  une  moisson  moins  abondante.  Nous  note- 
rons cependant  une  série  complète  de  tous  les  âges  du  nandou ,  espèce  d'autruche  à 
trois  doigts,  appuyée  d'un  beau  squelette;  un  bel  individu  du  kamichi  huppé,  ainsi 
qu'une  nouvelle  espèce  d'agami,  de  phénicoptère  ou  flammaut,  de  foulque  et  de 
phalarope. 

Parmi  les  palmipèdes,  M.  d'Orbigny  a  pu  recueillir  dans  son  voyage  vingt-cinq 
espèces  du  grand  genre  Anas  L.,  dont  la  plus  grande  partie  inédite. 

Eu  général,  la  physionomie  ornithologique  des  pays  non  encore  explorés  de 
l'Amérique  méridionale,  visités  par  M.  d'Orbigny,  ne  lui  a  rien  offert  de  bien  par- 
ticulier. Il  n'a  guère  remarqué  qu'une  ou  deux  espèces  que  l'on  pourroit  regarder 
comme  tout-à-fait  identiques  avec  des  oiseaux  d'Europe.  Du  reste,  M.  d'Orbigny, 
qui  a  eu  soin  de  dessiner  et  de  colorier,  d'après  la  nature  fraîche,  les  yeux  et  le  bee 
de  toutes  les  espèces  d'oiseaux  qu'il  a  recueillies  ainsi  que  leurs  œufs,  n'a  pas  néglige 
non  plus  d'observer  leurs  moeurs  et  leurs  migrations  périodiques.  Entre  autres  faits 


94  rapport 

il  a  remarqué  que  l'ani  n'est  pas  le  seul  oiseau  qui  fasse  un  nid  commun  a  plu- 
sieurs femelles,  il  a  trouvé  une  espèce  de  coucou  et  une  perruche  qui  ont  la  même 
habitude.  Il  a  également  observé  que  plusieurs  oiseaux  nichent  toute  l'année,  et 
entre  autres  des  mouettes  et  des  engoulevents. 

La  classe  des  reptiles  paroit  n'avoir  pas  offert  à  M.  d'Orbigny  autant  de  sujets 
d'observations,  à  beaucoup  près,  que  celle  des  oiseaux,  par-tout,  il  est  vrai,  beaucoup 
plus  nombreuse  en  espèces  et  en  individus.  En  effet ,  le  chiffre  total  de  ses  catalogue-. 
ne  monte  qu'à  1 19. 

D'après  ce  que  nous  en  avons  vu,  sa  collection  renferme,  dans  l'ordre  des  chélo- 
niens,  des  émydes  ou  tortues  d'eau  douce,  dont  une  paroît  entièrement  nouvelle: 
quelques  tortues  de  terre,  dont  la  T.  carbonaria  de  Spix  qui  manquoit  à  nos  collec- 
tions :  mais  pas  de  trionyx  ou  de  tortues  molles,  dont  aucune  espèce  ne  pareil 
exister  dans  les  grands  fleuves  de  l'Amérique  méridionale.  M.  d'Orbigny  a,  au  con- 
traire, rencontré  fréquemment  le  crocodile  à  paupières  osseuses. 

Dans  la  division  des  sauriens ,  il  a  rapporté  et  observé  plusieurs  espèces  d'ameivas. 
une  espèce  voisine  des  tropidolepis  ou  lézard  à  écailles  épineuses;  une  seconde 
espèce  des  genres  doryphore,  opiums;  un  nouveau  cbalcide,  qu'à  cause  de  la  facilité 
avec  laquelle  sa  queue  se  casse,  les  habitants  nomment  acerilla,  ou  serpent  d'acier, 
et  qu'ils  regardent,  à  tort  sans  doute,  comme  très  dangereuse;  et  enfin  deux  espèces 
distinctes  pouvant  former  une  petite  coupe  générique  auprès  des  Ecphimotes. 

Dans  la  division  des  ophydiens,  on  a'  pu  aussi  remarquer  quelques  espèces  nou- 
velles; mais  c'est  ce  qu'il  jest  plus  difficile  d'assurer.  M.  d'Orbigny  n'a  jamais  ren- 
contré de  serpents  d'eau,  si  communs  dans  la  mer  des  Indes,  mais  bien  une 
espèce  de  crotale,  ou  de  serpent  à  sonnettes,  depuis  le  irf  degré  austral ,  mais  plus 
commune  vers  le  nord,  et  de  véritables  vipères.  Toutefois  sur  cinquante-deux 
espèces  de  serpents  qu'il  a  recueillies  ,  cinq  ou  six  seulement  sont  venimeuses. 

La  classe  des  amphibiens,  s'il  falloit  en  juger  seulement  d'après  le  voyage  de 
M.  d'Orbigny,  seroit  encore  moins  riche  dans  les  parties  de  la  sud  Amérique  qu'il 
a  parcourues,  que  celle  des  reptiles.  En  effet,  il  n'a  rencontré  qu'un  énorme 
crapaud  d'un  pied  de  long,  quelques  espèces  nouvelles  de  grenouilles  et  de  rai- 
nettes, mais  aucune  salamandre  terrestre  ou  aquatique,  point  de  sirènes  ou  autres 
genres  voisins  si  répandus  dans  la  nord  Amérique.  Il  n'a  rencontré  non  plus  ni 
pipas,   ni  coccilido. 

Il  a  été  plus  heureux  pour  la  classe  des  poissons,  et  sur-tout  pour  les  poissons 
d'eau  douce,  qu'il  a  pu  recueillir  dans  toutes  les  rivières  affluentes  de  la  Plata, 
et  dans  cette  rivière  elle-même;  il  n'a  cependant  trouvé  qu'une  seule  espèce  de 
cyprin,  si  commune  dans  notre  Europe  septentrionale.  Ce  genre  semble  être  rem- 
placé dans  la  sud  Amérique  par  celui  des  silures,  dont  une  seule  espèce,  au  con- 


SUS   I.K  VOYAGE  DE  M.  DORBIGNY.  <j5 

traire,  existe  en  Europe.  Aussi  M.  d'Orbigny  compte-t-il  dans  ses  collections  dix- 
huit  ou  vingt  espèces  de  silures  de  toutes  formes,  et  par  conséquent  de  beaucoup 
des  genres  qu'on  y  a  établis  dans  ces  derniers  temps.  Il  y  en  a  qui  sont  gigantesques, 
au  point  d'atteindre  deux  et  trois  mètres  de  longueur.  Les  espèces  de  saumon 
paraissent  aussi  être  assez  nombreuses  et  fort  diverses.  Elles  sont  sans  doute,  pour 
la  plupart,  nouvelles.  II  en  est  de  même  d'une  espèce  de  mugil,  de  perche, 
de  lucio-perche  et  de  blennie  que  nous  avons  vus  ligures  dans  son  atlas.  Il  n'a 
pas  vu  d'anguilles,  qui  paraissent  être  remplacées  par  les  synbranches;  il  parle 
aussi  de  dupées,  d'atherines  trouvées  dans  la  Plata,  jusqu'à  [dus  de  ioo  lieues  de 
son  embouchure;  de  plies  dans  le  Parana  à  plus  de  i5o  lieues  de  la  mer,  et  d'une 
espèce  de  sole  à  3o,o  lieues  au  moins,   sur  les  frontières  du  Paraguay. 

Il  a  observé  aussi  une  pastenague  ou  raie  armée  d'eau  douce,  une  lamproie  dans 
des  rivières  de  la  Patagonie ,  mais  point  d'esturgeons. 

Ainsi,  sauf  les  saumons  qui  sont  assez  communs  dans  les  rivières  de  l'Amérique 
méridionale,  on  peut  dire  que  la  physionomie  ichthyologique  de  ce  pays  est  plus 
particulière  que  celle  des  oiseaux. 

Le  tvpe  des  animaux  articulés  n'a  pas  moins  occupé  M.  d'Orbigny  pendant  son 
long  voyage,  que  celui  des  animaux  vertébrés;  et  comme  la  plupart  des  espèces 
sont  beaucoup  plus  aisées  à  recueillir,  à  conserver,  ainsi  qu'à  rapporter,  il  en  a  fort 
peu  dessiné:  mais,  par  contre,  il  en  rapporte  un  nombre  très  considérable:  c'est 
cependant  toujours  dans  la  classe  des  hexapodes,  et  sur-tout  dans  la  division  des 
coléoptères,  que  les  collections  de  M.  d'Orbigny  sont  nombreuses  et  intéressantes 
par  la  belle  conservation  et  la  fraîcheur  des  objets.  M.  Audouin,  professeur  d'ento- 
mologie au  Muséum,  les  ayant  fait  disposer,  ou  disposé  lui-même  dans  des  boîtes 
convenables,  nous  avons  pu  aisément  nous  faire  une  idée  de  l'ensemble  de  la  col- 
lection ,  et  apercevoir  les  objets  les  plus  saillants  et  les  plus  dignes  de  fixer  l'attention 
de  l'Académie. 

Parmi  les  cicendelles,  nous  avons  noté  une  jolie  espèce  remarquable,  parce- 
qu'elle  a  des  espèces  de  miroirs  sur  les  élytres. 

La  famille  des  carabiques  nous  a  paru  assez  riche  en  espèces  tout-à-fait  nouvelles. 

Celle  des  staphvlins  nous  a  montré  quelques  espèces  remarquables  par  la  variété 
de  leur  coloration,  ordinairement  uniforme  et  noire  dans  les  espèces  de  nos  pays; 
une  d'elles  est  tout-à-fait  métallique.] 

La  division  des  lamellicornes  contient,  outre  quelques  jolies  espèces  de  hanne- 
tons, proprement  dits,  et  de  charmantes  espèces  de  cétoines,  une  belle  espèce 
nouvelle  du  genre  cyclocéphale,  ainsi  qu'un  nouveau  genre  qui  fait  le  passage  aux 
lucanes. 

La  famille  des  sylphes,  des  boucliers  nous  a  paru  fort  riche  en  espèces  nouvelles. 


g6  RAPPORT 

Nous  avons  sur-tout  remarqué  une  espèce  d'hydrophile  de  couleur  métallique. 

La  famille  des  buprestes  contient  aussi  des  espèces  fort  belles,  par  leurs  couleurs 
et  leurs  formes,  et  dont  quelques  unes  manquoient  entièrement  aux  collections  du 
Muséum. 

Le  genre  cladophore,  voisin  des  lyques,  sera  augmenté  d'une  espèce  dont  les 
elytres   sont  presque  aussi  courtes  que  dans  les  staphylins. 

Les  genres  lyttes  et  cautharides  nous  ont  paru  riches  en  espèces  nouvelles, 
dont  plusieurs  du  genre  rnéloé  sont  remarquables  par  leurs  taches  colorées. 

Il  en  est  de  même  du  genre  pimélie,  dont  une  espèce  paroit  à  M.  Audoin  devoir 
former  un  genre  nouveau. 

La  famille  des  charançons  recevra  sur-tout  de  notables  accroissements  des  col- 
lections entomologiques  de  M.   d'Orbigny. 

Cette  observation  convient  encore  mieux  pour  la  grande  famille  des  céramby- 
ciens  et  des  prioniens,  dont  nous  avons  vu  une  très  belle  suite,  et  entre  autres 
une  espèce  nouvelle  du  genre  pœcilosome. 

Il  en  est  de  même  de  la  famille  des  chrisoméles  et  de  celle  des  coccinelles.  Dans 
la  première,  certaines  espèces  fort  grandes  rappellent  par  leur  aspect  les  cocci- 
nelles; et  dans  la  seconde,  également  fort  riche,  plusieurs  espèces  offrent  une 
coloration  toute  particulière. 

Nous  noterons  enfin,  comme  offrant  quelque  chose  de  tout-à-fait  anormal,  un 
assez  gros  insecte  de  la  division  des  pentamères,  qui  ressemble  à  une  lucane,  et  qui 
n'est  ni  lamellicorne  ni  lingicorne. 

Les  autres  ordres  d'hexapodes  sont,  d'après  M.  Audouin,  beaucoup  moins  riches. 

Ainsi  celui  des  orthoptères  ne  nous  a  offert  de  digne  d'attention,  qu'une  nouvelle 
espèce  de  scaphure,  une  ou  deux  forficules  remarquables,  et  des  locustes  dont  les 
ailes  foliacées  sont  relevées  verticalement. 

Les  hémiptères  sont  beaucoup  plus  nombreux,  mais  n'offrent  qu'assez  peu  de 
formes  nouvelles,  si  ce  n'est  une  jolie  espèce  de  tingris. 

Dans  les  hyménoptères ,  nous  n'avons  à  noter  qu'une  belle  série  de  mutilles ,  une 
nouvelle  espèce  tricorne  de  cryptocéle,  et  un  aptérogyne,  encore  plus  curieux. 

Dans  les  lépidoptères ,  au  milieu  d'un  assez  grand  nombre  d'espèces  nouvelles, 
nous  n'avons  remarqué  qu'une  belle  série  de  zygènes,  et  un  sphinx  rapproché  des 
noctuelles. 

Quant  aux  diptères,  ils  sont  presque  insignifiants. 

Il  en  est  à  peu  près  de  même  pour  les  autres  classes  d'animaux  articulés,  si  ce 
n'est  cependant  pour  les  décapodes  ou  crustacés,  dont  la  suite  rapportée  par  M.  d'Or- 
bigny paroit  intéressante,  sur-tout  en  petites  espèces. 

Quoique  nous  n'ayons  pu  jeter  qu'un  coup  d'oeil  beaucoup  trop  rapide  sur  cette 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  DORKIGNY.  97 

quantité  si  considérable  d'insectes,  recueillis  par  M.  d'Orbigny  et  dont  la  totalité 
n'est  cependant  pas  encore  arrivée  dans  nos  collections,  on  peut  présumer  par  les 
lieux  encore  inexplorés  d'où  ils  proviennent,  savoir,  la  l'atagonie,  la  partie  centrale 
de  la  république  Argentine,  le  plateau  des  Cordillières,  que  la  plus  grande  partie 
est  nouvelle  et  par  conséquent  doit  beaucoup  enrichir  nos  collections.  Ajoutons 
que  le  catalogue  raisonne  qui  les  regarde  offre  toujours  avec  le  numéro  d'ordre 
quelques  notes  de  localités  et  d'observations  sur  chaque  espèce. 

Les  niolluscarticules  qui  se  sont  offerts  aux  observations  de  M.  d'Orbigny  sont 
peu  nombreux;  le  petit  nombre  de  genres  qui  constituent  ce  sous-type  étant  tous 
pclagicnsou  littoraux,  et  notre  voyageur,  suivant  sa  mission,  ayant  dû  principale- 
ment et  presque  exclusivement  explorer  l'intérieur  du  continent. 

C'est  cette  même  direction  presque  forcée  qui  a  porté  les  investigations  de  M.  d'Or- 
bigny  dans  le  type  des  animaux  mollusques,  tout  naturellement  sur  les  genres  et 
espèces  qui  vivent  dans  les  eaux  douces.  Ce  n'est  pas  cependant  qu'il  ait  néglige 
d'observer,  de  décrire,  et  mieux  que  cela,  de  figurer  avec  soin  les  poulpes,  les  sèches, 
les  calmars  et  les  coquillages  marins  qu'il  a  rencontrés  dans  ses  traversées  d'Eurqpe 
en  Amérique,  du  bord  oriental  de  la  sud  Amérique  au  bord  occidental,  et  enfin 
dans  son  retour  en  Europe.  En  effet  nous  pouvons  noter  un  assez  grand  nombre 
de  ptéropodes,  de  firoles,  dedoris;  l'animal  de  laeancellaire,  remarquable  par 
l'absence  complète  du  tube  respiratoire,  ce  qn'indiquoit  assez,  bien  la  coquille,  celui 
de  plusieurs  natices,  du  eryptostome  etc.;  mais  c'est  sur-tout  dans  l'ordre  des  pulmo- 
branches,  dans  la  classe  des  céplialidiens  et  dans  la  famille  des  submytilacés,  de  la 
classe  des  accpbaliens,  que  M.  d'Orbigny  rapporte  des  coquilles,  des  observations  et 
des  dessins  faits  sur  le  vivant,  véritablement  «lignes  d'intérêt.  Nous  savons  d'après 
cela  que  les  genres  des  unios  et  des  anoclontcs ,  si  riches  en  coquilles  plus  variées 
et  plus  singulières  les  unes  que  les  autres  dans  les  lus  cl  les  rivières  de  la  nord  Amé- 
rique, sont  aussi  en  grand  nombre  dans  les  affluents  de  la  l'iata  qui  descendent  du 
versant  oriental  des  Cordillières  dans  le  Paraguay.  Parmi  les  espèces  les  plus  inté- 
ressantes nous  avons  sur-tout  remarqué  une  espèce  d'anodonte  lutficole  et  dont  la 
coquille  a,  en  effet,  la  forme  d'une  moule  lithodome,  ou  d'une  pholade,  et  qui  vit 
perpendiculairement  placée  dans  un  trou,  dans  lequel  elle  s'élève  ou  s'enfonce  par 
un  mécanisme  dépendant  de  la  forme  de  son  pied;  de  véritables  unios,  pour- 
vus d'un  tube  respiratoire  encore  plus  développé  que  dans  l'iridine  du  Nil;  enfui 
des  espèces  dont  la  charnière  démontre,  encore  mieux  que  tout  ce  que  l'on  possédoit 
dans  les  collections  conchyliologiques,  le  passage  du  genre  Castalie  de  Lamarck 
aux  unios. 

Dans  ses  traversées  pélagiennes,  M.  d'Orbigny  n'a  négligé  aucune  des  espèces  de 
biphores,  de  diphyes  et  de  béroè,  qu'il  a  pu  rencontrer.  lin  les  étudiant,  les  dessi- 

dnnales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  i3 


y 8  RAPPORT 

liant,  les  coloriant  soigneusement  encore  vivantes,  il  aura  sans  doute  trouvé  quelques 
faits  nouveaux  ou  mal  connus  que  ses  observations  serviront  à  compléter,  et  plus 
probablement  encore  plusieurs  espèces  nouvelles  qui  auront  échappé  aux  recherches 
de  MM.  de  Cbamisso,  Eschscholtz,  Quoy  et  Gaymard ,  auxquels  la  science,  sous 
ce  rapport,  doit  tant  dé  faits  intéressants. 

Nous  ferons  la  même  observation  pour  les  médusaires  du  type  des  animaux  rayon- 
nés,  qui,  comme  pélagiens,  se  sont  nécessairement  plus  souvent  présentés  aux 
observations  de  M.  d'Orbigny,  que  les  écbinides,  les  madrépores,  les  polypiaires  et 
les  zoophitaires,  dont  il  n'a  rapporté  qu'un  très  petit  nombre  d'espèces ,  tous  ces  ani- 
maux étant  plus  ou  moins  littoraux  et  fixés  sur  les  rochers.  Nous  avons,  en  effet, 
remarqué  un  assez  grand  nombrede  méduses  des  genres  équorée,  géronye,  aurélie, 
chrvsaores,  rhyzostomes,  dessinées  et  coloriées  avec  assez  de  soin  pour  qu'à  défaut  des 
animaux  eux-mêmes ,  si  difficiles  à  conserver,  on  puisse  mettre  en  œuvre  à  l'avantage 
de  la  science  ces  matériaux  plus  ou  moins  bien  préparés. 

En  définitive,  en  admettant  que  M.  d'Orbigny  ait  observé  6,960  espèces  d'ani- 
maux, ce  qui  semble  le  résultat  exact  du  relevé  de  ses  catalogues,  rédigés  et  tenus 
avec  un  soin  qui  mérite  toute  confiance,  il  sera  juste  de  conclure,  qu'ayant  visité, 
non  pas  en  courant,  mais  en  y  séjournant  un  temps  plus  ou  moins  long,  des  pays 
jusqu'alors  incomplètement  ou  nullement  explorés,  le  nombre  des  espèces  nouvelles 
à  l'état  récent  rapportées  par  M.  d'Orbigny  doit  être  fort  considérable,  sur-tout  parmi 
les  mammifères,  les  oiseaux,  les  insectes  hexapodes,  ainsi  que  parmi  les  poissons  et 
les  coquillages  d'eau  douce. 

Nous  devons  ajouter  que  devant  aussi  s'occuper  de  géologie,  comme  va  vous  l'ap- 
prendre le  rapport  de  M.  Cordier,  M.  d'Orbigny  n'a  pas  négligé  les  corps  organisés 
fossiles.  Aussi  avons-nous  vu  avec  beaucoup  d'intérêt  des  mélanies  parfaitement  cer- 
taines de  terrains  d'eau  douce  extrêmement  anciens,  ainsi  que  des  trilobites.  Nous 
n'avons  remarqué  dans  ses  collections  qu'un  seul  ammonite,  mais  aucune  bélemnite; 
mais  dans  des  terrains  tertiaires  ou  quaternaires,  il  a  trouvé  des  restes  d'animaux 
carnassiers  et  rongeurs  qu'il  suppose,  peut-être  un  peu  hardiment,  différents  de 
ceux  qui  existent  actuellement  vivants  à  la  surface  du  sol.  Il  nous  a  en  outre  mon- 
tré le  dessin  colorié  d'une  demi-mâchoire  inférieure,  pourvue  ds  ses  dents,  d'une 
grande  espèce  de  mastodonte;  et  il  avoil  déjà  envoyé,  plusieurs  années  avant  son  re- 
tour, un  tibia  et  des  dents  molaires  de  cet  animal  gigantesque  (Megatherinm),  que 
l'on  avoit  supposé  à  tort  une  espèce  de  paresseux,  et  qui  n'est  qu'un  véritable  tatou 
de  la  taille  d'un  petit  éléphant;  ce  qui,  pour  le  dire  en  passant ,  proteste  contre  l'hy- 
pothèse de  Buffon  que  l'Amérique  n'avoit  jamais  nourri  d'animaux  d'une  taille  au- 
dessus  de  celle  du  tapir. 

D'après  les  détails  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer,  détails  que  nous  aurions 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  DORBIGNY.  99 

pu  aisément  doubler  ou  même  tripler,  tant  les  matériaux  mis  à  notre  disposition 
sont  abondants,  l'Académie  aura  vu  sans  doute  que  les  observations  zoologiques  de 
M.  d'Orbigny,  en  partie  déjà  rédigées,  et  souvent  accompagnées  de  figures  colcriées 
faites  sur  le  vivant,  ainsi  que  les  collections  d'animaux  à  l'appui,  doivent  combler 
plusieurs  lacunes  qui  existoient  dans  notre  collection,  et  qu'ainsi  la  zoologie  de  plu- 
sieurs parties  de  la  sud  Amérique,  jusqu'ici  inconnues,  ou  mal  connues,  comme  la 
Patagonie,  les  provinces  du  Paraguay,  celles  du  haut  Pérou,  en  sera  notablement 
avancée.  Sans  doute  l'on  conçoit  que  dans  un  espace  de  temps  aussi  considérable 
que  huit  années  consécutives,  on  eût  pu  l'aire  davantage,  et  nous  ne  dissimulerons 
pas  que  telle  a  d'abord  été  noire  pensée;  mais  en  réfléchissant  que  c'étoit  pour  la 
première  fois  que  M.  d'Orbigny,  encore  jeune,  entreprenoit  un  voyage  de  recher- 
ches sur  toutes  les  parties  de  l'Histoire  naturelle,  ne  s'étant  guère  occupé  auparavant 
que  des  animaux  mollusques  ,  et  cela  ,  seul ,  avec  des  ressources  pécuniaires  vérita- 
blement fort  bornées ,  dans  des  parties  jusque-là  inexplorées  de  pays  sauvages  et 
incultes,  ou  au  milieu  des  discordes  civiles  qui  l'agitent  d'une  manière  si  cruelle 
depuis  sa  séparation  de  la  mère-patrie;  en  pensant,  en  outre,  que  son  mandat  spé- 
cial étoit  l'exploration  des  parties  centrales  du  continent  de  la  sud  Amérique,  ce  qui 
a  dû  l'empêcher  de  séjourner  sur  le  littoral  maritime,  et  par  conséquent  lui  ôter  les 
moyens  d'augmenter  aisément  ses  collections;  il  nous  a  été  impossible  de  ne  pas  re- 
connoitre  que  M.  d'Orbigny  a  réussi  dans  sa  mission  dans  des  limites  fort  larges  et 
d'une  manière  aussi  importante  pour  la  science  elle-même  que  pour  nos  collections. 
En  conséquence  nous  proposons  à  l'Académie  de  témoigner  sa  satisfaction  à  M.  d'Or- 
bigny et  de  lui  exprimer  combien  elle  verroit  avec  plaisir  et  intérêt  que  les  matériaux 
plus  ou  moins  importants  qu'il  a  recueillis,  et  en  partie  déjà  rédigés,  fussent  réunis 
dans  un  ouvrage  spécial.  Peut-être  même  l'Académie  pensera-t-elle  devoir  adresser 
au  gouvernement  notre  rapport  avec  la  prière  de  favoriser,  par  tous  les  moyens  con- 
venables, la  publication  prochaine  que  M.  d'Orbigny  doit  être  désireux  de  faire  de 
son  voyage.  C'est  une  proposition  que  nous  aurons  l'honneur  de  faire  avec  les  autres 
membres  de  la  commission  ,  mais  sur  laquelle  nous  croyons  devoir  insister  davan- 
tage comme  ayant  soumis  à  notre  examen  la  plus  grande  masse  des  matériaux 
recueillis  par  M.  d'Orbigny,  ceux  qui  ont  fait  le  but  le  plus  spécial  de  sa  mission. 
Signé  à  la  minute  :  Isid.  Geoffroy  Saint-Hilaire,  et  de  Blainville, 
rapporteur. 

RAPPORT  SUR  LA  PARTIE  BOTANIQUE  DU  VOYAGE  DE  M.  d'ORBIGÏNY. 

Commissaire.  — M.  Ad.  Brongniart. 

Le  voyage  de  M.  d'Orbigny  avoit  pour  objet  toutes  les  parties  de  l'Histoire  natu- 


IOO"  RAPPORT 

relie;  mais  ce  jeune  naturaliste  s'étoit  occupé  moins  spécialement  de  botanique, 
avant  son  départ,  que  de  zoologie;  cependant  les  plantes  qu'il  a  recueillies  pendant 
son  voyage  dans  l'Amérique  méridionale,  s'élèvent  à  plus  de  2,000  espèces,  la 
plupart  récoltées  avec  soin,  bien  conservées,  et  susceptibles  d'être  étudiées  et 
décrites  aussi  complètement  que  l'état  de  ces  plantes  dans  la  saison  où  il  les  a  ren- 
contrées le  permettoit.  Mais  pour  apprécier  l'intérêt  de  ces  collections,  des  notes 
et  des  dessins  qui  les  accompagnent,  et  les  progrès  qu'elles  pourront  faire  faire  à 
la  botanique,  il  faut  commencer  par  jeter  un  coup  d'oeil  sur  l'état  de  nos  connois- 
sances  sur  la  végétation  desdiverses  parties  de  l'Amérique  méridioualequeM.  d'Or- 
bigny  a  parcourues. 

Les  pays  visités  par  ce  jeune  voyageur  appartiennent  à  trois  régions  bien  dis- 
tinctes par  leur  situation  géographique,  et  dont  la  végétation  paroit  offrir  aussi 
des  différences  très  notables. 

L'une  est  la  Patagonie,  sur  les  bords  du  Rio  Négro,  entre  le  3o,°  et  le  4-t0  de 
latitude  australe.  M.  d'Orbigny  y  est  resté  pendant  plus  de  huit  mois  :  il  a  remonté 
le  Rio  Négro  jusqu'à  une  assez  grande  distance  de  son  embouchure;  et  si  le 
nombre  des  plantes  qu'il  a  recueillies  est  peu  considérable,  on  doit  l'attribuer 
plutôt  à  l'uniformité  de  la  végétation  de  ces  grandes  plaines,  et  peut-être  à  la 
saison,  qu'à  des  recherches  incomplètes;  car  quoique  le  nombre  total  de  ces 
plantes  ne  s'élève  qu'à  r  1 5 ,  plusieurs  d'entre  elles  sont  très  petites,  et  auroient 
échappé  à  un  observateur  moins  attentif. 

La  seconde  région  parcourue  par  M.  d'Orbigny  comprend  les  bords  du  Rio  de 
laPlata,  autour  de  Monte-Video  et  de  Ruénos-Ayres,  et  ceux  du  Rio  Parana,  ou 
rivière  du  Paraguay,  depuis  son  embouchure  dans  la  Plata  jusqu'à  Gorrientes, 
c'est-à-dire,  les  provinces  de  Buénos-Ayres,  d'Entre-Rios  et  de  Gorrientes.  C'est  plus 
spécialement  cette  dernière  que  M.  d'Orbigny  a  explorée  avec  soin,  pareequ'il 
supposoit  avec  raison  qu'elle  étoit  moins  connue  des  naturalistes.  Ces  recherches 
s'étendent  donc  ici  entre  le  27e  et  le  35e  degré  de  latitude  sud  ;  et  s'il  ne  s'est  pas  rap- 
proché davantage  de  l'équateur  dans  cette  direction,  c'est  qu'il  avoit  atteint  les 
frontières  inhospitalières  du  Paraguay,  qu'on  ne  pouvoit  franchir  sans  s'exposer, 
comme  notre  malheureux  compatriote  Bonpland,  à  une  longue  captivité. 

Enfin  la  troisième  région,  qu'il  a  explorée  avec  un  soin  tout  spécial ,  comprend 
toute  la  république  de  Bolivia  ou  du  haut  Pérou,  et  quelques  parties  du  Pérou 
lui-même;  elle  embrasse  une  étendue  plus  grande  que  celle  de  la  France  entière, 
entre  le  i3c  et  le  22'  degré  de  latitude  sud,  et  présente  les  hauteurs  les  plus  variées, 
depuis  le  niveau  de  la  mer  à  l'ouest  et  les  vastes  plaines  souvent  inondées  de  la 
province  de  Moxos  à  l'est,  jusqu'aux  sommets  couverts  de  neiges  perpétuelles  de 
la  partie  la  plus  élevée  des  Andes. 


SUR  LE   VOYAGE  DE  M.  DORBJGNY.  loi 

Il  a  passé  trois  années  dans  cette  intéressante  contrée,  qu'il  a  pu  parcourir  dans 
toutes  ses  parties,  grâce  au  généreux  appui  que  le  président  de  la  république  de 
Bolivia  lui  a  donné. 

Au  milieu  des  recherches  de  toute  espèce  auxquelles  cet  actif  voyageur  se 
livroit,  il  a  trouvé  le  temps  de  recueillir  et  de  préparer  avec  soin  plus  de  1,600 
espèces  de  plantes,  dont  beaucoup  seront  d'un  grand  intérêt  pour  la  science. 

Il  suffira  ,  en  effet,  de  rappeler  en  quelques  mots  ce  qu'on  sait  sur  l'a  botanique 
des  parties  de  l'Amérique  que  M.  d'Orbigny  a  parcourues,  pour  faire  sentir  l'im- 
portance de  sou  voyage  sous  ce  rapport. 

La  longue  étendue  de  côtes  comprises  entre  l'embouchure  du  Rio  de  la  Plata  et 
du  détroit  de  Magellan  n'avoit  encore  été  visitée  par  aucun  naturaliste;  les  deux 
extrémités  seulement  de  cette  région,  Monte-Video  et  Buénos-Ayres  au  nord,  et 
les  terres  magellaniques  au  sud,  avoient  été  explorées  anciennement  par  Com- 
merson,  et  plus  anciennement  par  d'autres  voyageurs.  Le  voyage  de  M.  d'Orbigny 
sur  les  bords  du  Rio  Négro  nous  fournit  les  premiers  documents  sur  un  des 
points  intermédiaires,  et  l'uniformité  qu'il  a  observée  sur  une  grande  étendue 
de  pays,  le  petit  nombre  de  plantes  qu'il  y  a  trouvées  ,  malgré  des  recherches  très 
attentives,  peuvent  faire  présumer  que  le  même  caractère  de  végétation  se  pro- 
longe sur  une  assez  grande  partie  de  ces  vastes  plaines  de  l'Amérique  australe. 
Là,  pas  un  arbre  ne  vient  interrompre  l'uniformité  d'une  végétation  uniquement 
formée  de  plantes  herbacées,  et  de  quelques  arbustes  rabougris,  souvent  sans 
feuilles  ,  ou  presque  dépourvus  de  ces  organes  et  hérissés  d'épines  ;  tels  sont 
Y  Acacia  strombulifera  de  Lamark,  le  Cassia  aplijlla  Cav.,  un  Mimosa  sans  feuilles, 
le  Colletia  serralifolia  de  Ventcnat,  le  Larrea  divarîcata  Cavan,  une  espèce  nou- 
velle fort  remarquable  de  BougainviUea ,  une  belle  composée  à  feuilles  épineuses 
et  à  fleurs  jaunes,  semblables  par  leur  aspect  à  celles  d'un  filichrysum. 

Un  autre  caractère  remarquable  de  cette  végétation  est  l'extrême  piédominanee 
de  deux  familles,  les  graminées,  qui  forment  un  sixième,  et  les  synanthérées  un 
quart  des  plantes  phanérogames,  tandis  que  généralement  les  premières  font  au 
plus  un  dixième,  et  les  secondes  un  sixième  de  la  totalité  de  ces  végétaux.  Plusieurs 
de  ces  plantes  seront,  sans  aucun  doute,  nouvelles;  d'autres  se  rapporteront,  il 
est  vrai,  à  des  espèces  déjà  connues  des  environs  de  Buénos-Ayres,  mais  elles  n'en 
auront  pas  moins  beaucoup  d'intérêt  pour  la  géographie  botanique. 

Les  plantes  des  bords  de  la  Plata  et  du  Parana  paroitront  peut-être  avoir  moins 
d'importance  sous  le  rapport  de  la  géographie  botanique,  pareeque  les  provinces 
du  Brésil  qui  sont  sous  la  même  latitude,  telles  que  celles  du  Rio-Grande  et  de 
Sainte-Catherine,  ont  été  visitées  dans  ces  derniers  temps  par  d'habiles  botanistes, 
et  en  particulier   par  notre    confrère  M.  Aug.  Saint-Hilaire.    Cependant  la  corn- 


102  RAPPORT 

paraison  de  la  végétation  d'une  province  maritime  et  d'une  région  intérieure  , 
éloignée  de  plus  de  200  lieues  de  la  mer,  ne  sera  pas  sans  intérêt,  indépendam- 
ment des  plantes  nouvelles  Jque  présentent  évidemment  les  collections  faites  dans 
ces  lieux  par  M.  d'Orbigny,  et  parmi  lesquelles  on  peut  citer  une  superbe  nym- 
phéacée,  voisine  deYEuriale  ferox  des  Indes  orientales,  qui  orne  de  ses  immenses 
fleurs  roses  les  eaux  de  la  province  de  Corrientes,  et  dont  les  graines  nombreuses, 
grosses  comme  un  pois,  servent  comme  le  mais  à  la  nourriture  des  Indiens,  et  lui 
ont  fait  donner  dans  le  pays  le  nom  de  mais  d'eau. 

Si  nous  passons  maintenant  à  la  dernière  partie  du  voyage  de  M.  d'Orbigny,  à 
son  exploration  de  la  république  de  Bolivia,  nous  trouverons  non  seulement  un 
bien  plus  grand  nombre  d'objets  collectés  et  étudiés  sur  les  lieux,  mais  encore  des 
plantes  bien  plus  remarquables  et  par  leur  nouveauté  et  par  leur  intérêt  pour  la 
géograpbie  botanique. 

En  effet,  cette  immense  chaîne  de  montagnes  qui ,  du  cap  Ilorn  jusqu'à  l'isthme 
de  Panama,  longe  le  grand  océan  Pacifique,  est  loin  d'avoir  été  étudiée  dans 
toute  son  étendue  sous  le  rapport  de  ses  productions  naturelles,  Mutis,  Ruiz  et 
Pavon,  Dombey,  Haenke,  et  plus  récemment  MM.  de  Humboldt  et  Bonpland  ont 
exploré  sa  partie  nord,  depuis  Panama  jusqu'à  Lima,  c'est-à-dire,  jusqu'au  12' degré 
de  latitude  sud.  D'un  autre  côté,  Ruizet  Dombey  anciennement,  et,  dans  les  temps 
modernes,  l'infortuné  Bertero,  plusieurs  botanistes  anglais  et  allemands,  et  nos 
compatriotes  MM,  d'Ur ville,  Lesson,  Gaudichaud  et  Gayavoient  étudié  avec  soin 
les  richesses  végétales  du  Chili,  depuis  le  3o'  jusqu'au  38'  degré  de  latitude  sud  ; 
mais  tout  l'espace  compris  entre  le  i2r  et  le  3o'  degré  de  latitude  australe  n'avoit 
été  visité  par  aucun  botaniste  connu.  C'est  dans  cette  partie  cependant  que  se 
trouvent  les  sommités  les  plus  élevées  de  la  Cordillière  des  Andes;  c'est  là  que  de 
vastes  plateaux,  voisins  de  la  limite  des' neiges  perpétuelles,  s'étendent  sur  une 
grande  surface.  C'est  cette  légion  presque  inconnue  aux  naturalistes,  dont  M.  d'Or- 
bigny a  visité  avec  soin  une  très  grande  partie,  comprise  entre  le  12'  et  le  22' 
degré  de  latitude.  Mais  il  ne  s'est  pas  borné  à  parcourir  cette  chaîne  de  montagnes, 
si  remarquable  par  ses  productions  végétales  :  il  a  également  étudié  la  végétation 
des  parties  basses  et  brûlantes  qui  s'étendent  jusqu'aux  frontières  du  Brésil;  et  si 
ses  recherches  sur  d'autres  branches  de  l'Histoire  naturelle  ne  lui  ont  pas  permis, 
comme  il  en  convient  lui-même,  de  recueillir  toutes  les  plantes  si  nombreuses 
qu'il  rencontroil  dans  ces  vastes  contrées,  plus  de  1,600  espèces  différentes,  collectées 
d'une  manière  très  judicieuse  dans  les  lieux  qui  pouvoient  offrir  le  plus  d'intérêt 
pour  la  géographie  botanique,  attestent  en  même  temps  son  zèle  actif  pour  toutes 
les  parties  des  sciences,  et  le  tact  qui  le  dirigeoit  dans  celles  dont  il  n'avoit  pas  fait 
une  étude  spéciale. 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  D'ORBIGNY.  If)3 

Beaucoup  de  plantes  recueillies,  soit  dans  Jes  provinces  centrales  de  l'Amérique, 
soit  sur  les  parties  élevées  des  Gordillières,  sont  évidemment  nouvelles;  et  quoique 
un  travail  plus  long  que  celui  auquel  nous  avons  pu  nous  livrer  eût  été  nécessaire 
pour  en  fixer  exactement  le  nombre,  on  peut,  sans  risquer  de  se  tromper  beaucoup, 
apprécierait  moins  à  3  ou  4oo  le  nombre  des  espèces  inconnues,  recueillies  dans 
cette  partie 'de  son  voyage,  et  toutes,  nouvelles  ou  connues,  seront  d'un  grand 
intérêt  pour  la  géographie  botanique,  en  établissant  un  chaînon  qui  manquoit 
pour  lier  la  végétation  du  Chili  avec  celle  du  Pérou,  proprement  dit,  et  delà 
Colombie. 

Ce  qui  donne  encore  plus  de  valeur  à  ces  objets,  ce  sont  les  notes  précises  sur 
les  localités,  les  bauteurs  et  les  caractères  fugaces  de  toutes  ces  plantes  que  four- 
nissent les  catalogues  de  M.  d'Orbigny.  Ces  notes  et  l'attention  scrupuleuse  avec 
laquelle  on  voit  que,  dans  les  lieux  importants,  ce  zélé  voyageur  a  recueilli  les 
espèces  les  plus  petites  et  les  moins  apparentes  ,  prouvent  déjà  que  M.  d'Orbigny  , 
quoique  ne  s'étant  pas  occupé  spécialement  de  botanique,  n'étoit  pas  étranger  à 
cette  science  ;  mais  il  me  reste  à  parler  d'un  vrai  travail  scientifique  que  ce  natu- 
raliste a  entrepris  et  poursuivi  avec  une  persévérance  et  un  talent  qui  méritant  les 
plus  grands  éloges,  je  veux  parler  de  ses  recherches  sur  les  Palmiers. 

L'impossibilité  de  conserver  convenablement  en  herbier,  à  la  manière  des  autres 
plantes,  ces  immenses  végétaux,  en  avoit,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  rendu  la 
connoissance  très  imparfaite;  les  fruits  de  beaucoup  d'entre  eux  étoient  presque 
seuls  parvenus  dans  nos  collections,  et  avoient  pu  être  étudiés  par  les  botanistes. 
C'étoit  aux  ouvrages  de  quelques  anciens  naturalistes  qui  avoient  dessiné  ces  arbres 
sur  les  lieux,  tels  que  Rumphius,  Kheede,  Plumier,  qu'il  falloit  avoir  recours  pour 
prendre  une  idée  de  leurs  autres  caractères,  et  ces  notions  étoient  bien  imparfaites 
à  cause  de  l'état  de  la  botanique  à  l'époque  où  ces  ouvrages  furent  exécutés. 

Un  grand  pas  a  été  fait,  en  ces  derniers  temps,  par  la  publication  du  superbe 
ouvrage  de  M.  Martius  sur  les  Palmiers  du  Brésil;  mais  cet  ouvrage  étoit  à  peine 
publié,  et  n'existoit  pas  encore  en  France  lors  du  départ  de  M.  d'Orbigny.  Plu- 
sieurs botanistes  l'engagèrent  à  donner  tous  ses  soins  à  l'étude  de  cette  belle  famille, 
et  ii  profiter  de  son  talent  comme  dessinateur,  joint  à  son  habitude  d'imiter  la 
nature  avec  une  scrupuleuse  exactitude,  pour  rapporter  en  Europe  les  matériaux 
les  plus  complets  possibles  d'une  histoire  des  espèces  de  cette  famille,  qu'il  auroit 
pu  étudier  pendant  son  long  voyage. 

Notre  espoir  à  cet  égard  a  été  dépassé,  et  une  série  de  dessins  de  quarante-huit 
espèces  de  Palmiers  tous  représentés,  non  seulement  dans  leur  entier,  pour  faire 
connoître  leur  port,  la  forme  de  leurs  troncs,  et  la  disposition  de  leurs  feuilles, 
mais  dans  les  moindres  détails  de  leurs  fleurs  et  de  leurs  fruits,  sont  des  matériaux 


Io4  RAPPORT 

delà  plus  grande  importance,  sur-tout  si  on  pense  que  ces  dessins  sont  accompa- 
gnés, pour  toutes  les  espèces,  d'une  description  très  détaillée  faite  sur  les  lieux, 
de  notes  sur  leurs  usages  et  leur  distribution  géographique,  et,  pour  la  plupart 
d'entre  elles,  de  portions  de  tiges,  de  feuilles  sèches,  de  fruits  et  de  fleurs  qui  per- 
mettront de  vérifier  et  de  compléter  ce  que  les  détails  des  dessins  de  M.  d'Orbignv 
pourraient  laisser  à  désirer.  Plus  zoologiste  que  botaniste,  au  milieu  de  recherches 
et  d'observations  de  toute  espèce,  ce  savant  voyageur  a  fait  ce  que  beaucoup  de 
botanistes  avoient  négligé  ,  à  cause  de  la  difficulté  que  présente  l'étude  de  ces 
végétaux  si  remarquables.  Grâce  à  M.  d'Orbigny,  les  Palmiers  du  haut  Pérou 
seront  bientôt  mieux  connus  que  ceux  delà  Guvane. 

On  voit  par  tout  ce  qui  précède  que  les  collections  botaniques  de  M.  d'Orbigny, 
jointes  aux  notes  et  aux  dessins  qui  les  accompagnent,  peuvent  étendre  beaucoup 
nos  connoissances  sur  la  végétation  de  l'Amérique  méridionale.  Qu'il  nous  soit 
permis,  en  terminant,  d'exprimer  un  désir  que  nous  éprouvons  bien  vivement: 
c'est  que  de  si  beaux  matériaux  ne  restent  pas  enfouis  pendant  de  longues  années 
dans  les  collections  publiques,  ou  dans  les  porte-feuilles  de  l'auteur,  pour  se  publier 
ensuite  par  fragments,  qui  leur  ôteront  tout  leur  intérêt  d'ensemble  géographique. 

Quand  on  voit  que  les  belles  collections  faites  anciennement  par  Commerson  et 
par  Dornbey,  dans  des  pays  voisins  de  ceux  visités  par  M.  d'Orbigny,  sont  encore 
en  glande  partie  inédites,  que  quelques  portions  seulement  ont  été  décrites  dans 
vingt  ouvrages  différents,  on  conçoit  la  crainte  que  nous  éprouvons. 

Si,  d'un  autre  coté,  on  réfléchit  au  sort  qui  attend  la  plupart  des  jeunes  savants 
que  leur  passion  pour  l'étude  de  la  nature  entraîne  dans  ces  voyages  périlleux,  si 
on  se  rappelle  que,  depuis  dix-huit  ans  que  la  paix  générale  a  rouvert  les  mers,  sur 
huit  voyageurs  naturalistes  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  qui  ont  entrepris  de 
longues  expéditions,  cinq,  Godefroy,  Havet,  Plée,  Duvaucel,  et  tout  récemment 
encore,  l'infortuné  Jacquemont,  ont  péri  loin  de  leur  patrie;  que  Lalande  et 
Lesclienault  ont  succombé  au  bout  de  peu  d'années  aux  maladies  résultant  des 
fatigues  de  leurs  longs  voyages,  et  que  M.  d'Orbigny,  seul  peut-être,  parmi  ceux 
qui  sont  revenus  en  France  avec  leurs  collections,  peut  espérer  de  faire  connoitre 
par  lui-même  les  résultats  de  ses  recherches,  on  sentira  combien  il  est  juste  de  faire 
tous  les  efforts  possibles  pour  le  faire  jouir  de  la  plus  douce  récompense  qu'il  puisse 
attendre,  après  une  si  longue  absence,  la  publication  des  matériaux  achetés  par 
tant  de  fatigues  et  de  dangers,  sur-tout  lorsqu'une  instruction  étendue  et  profonde 
de  la  part  du  voyageur  annonce  d'avance  toute  l'utilité  que  les  sciences  retireront 
de  cette  publication. 


SUR   LE   VOYAGE  DE  M.   D'ORBIGJNY.   '  io5 

RAPPORT  SUR  LA  PARTIE  GÉOGRAPHIQUE  DU  VOYAGE  DE  M.  D'ORBIGNY. 
Commissaire.  —  M.  Sa vary. 

11  est  rare  que  l'attention  d'un  naturaliste  voyageur  se  porte  avec  un  égal  intérêt 
et  sur  les  objets  si  variés  de  ses  études  spéciales  et  sur  un  sujet  de  recherches  non 
moins  utile,  mais  plus  aride,  la  configuration  exacte  et  détaillée  des  Contrées  qu'il 
parcourt.  Il  est  plus  rare  que  ce  voyageur  étende  ainsi  volontairement  le  cercle 
dé* ses  travaux,  lorsqu'il  aborde  des  difficultés  nouvelles  sans  préparation,  sans 
guide,  et  presque  sans  instruments.  C'est  là  ce  qu'a  fait  M.  d'Orbigny  avec  un  zèle 
infatigable. 

Son  voyage  comprend  dans  sa  longue  durée  deux  voyages  distincts.  Je  n'ai  point 
à  m'occnper  de  ses  premières  excursions  à  travers  la  républiqne  Argentine  et  jus- 
qu'aux confins  de  la  Patagonie  ;  alors  tout  son  temps  étoit  donné  à  l'histoire  natu- 
relle, sauf  quelques  recherches  sur  les  idiomes  et  les  langues  du  pays. 

C'est  à  l'arrivée  de  M.  d'Orbigny  dans  le  haut  Pérou  que  commence  en  quelque 
sorte  son  second  voyage  ;  à  celui-là  se  rapportent  exclusivement  les  nombreux  ma- 
tériaux topographiques  qu'il  a  rapportés. 

Le  haut  Pérou,  dont  la  plus  grande  partie  forme  aujourd'hui  la  république  de 
Bolivia,  est  un  pays  à-peu-près  égal  en  surface  à  la  France.  Sous  le  rapport  géogra- 
phique ce  pays  est  bien  remarquable.  Un  lac  immense  et  de  grandes  villes  presque 
aussi  élevées  au-dessus  du  niveau  général  des  mers  que  la  cime  des  plus  hautes 
montagnes  d'Europe:  des  montagnes  qui  dominent  ce  lac,  comme  notre  Mont- 
Blanc  domine  le  Rhône  et  Genève;  sur  ces  montagnes  de  riches  mines,  les  plus 
élevées  de  toutes  celles  que  l'homme  exploite  :  au-delà  des  Cordillières,  de  vastes 
plaines  traversées  par  de  grandes  rivières  navigables  dans  une  étendue  de  plus 
de  deux  cents  lieues  et  dont  le  cours,  mal  connu  des  habitants  eux-mêmes,  ne  res- 
semble en  rien  aux  représentations  hasardées  de  nos  cartes;  un  climat  froid  dans 
le  voisinage  de  l'équateur:  sur  un  versant  des  montagnes  des  orages  périodiques, 
chaque  jour  pendant  une  partie  de  l'année,  pendant  le  reste  un  ciel  constamment 
pur  et  sec;  sur  l'autre  versant,  une  perpétuelle  humidité  ;  tel  est  le  pays  pour  lequel 
M.  d'Orbigny  rapporte  les  éléments  minutieux  d'une  carte  détaillée. 

Ces  éléments  sont  des  reconnoissances  exécutées  à  l'aide  de  la  boussole  pour  lf  s 
directions,  de  la  montre  pour  les  distances  parcourues.  Les  formes  du  terrain,  des- 
sinées à  une  grande  échelle,  sont  exprimées  au  pinceau  avec  un  talent  très  remar- 
quable. Je  ne  craindrai  pas  de  comparer  ces  reconnoissances  à  ce  que  le  dépôt  de  la 
guerre  possède  de  mieux  ,  en  ce  genre,  sur  plusieurs  parties  de  l'Espagne. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  i4 


lOÔ  RAPPORT 

Les  itinéraires  de  M.  d'Orbigny,  en  se  croisant  et  en  suivant  des  contours  entiè- 
rement fermés,  se  corrigent  et  se  vérifient  eux-mêmes.  Cependant  une  vérifica- 
tion bien  plus  complète  m'a  été  fournie  par  les  observations  astronomiques  de 
M.  Pentland. 

M.  Pentland  ,  qui  a  séjourné  dans  le  haut  Pérou  pendant  les  années  1826  et  1827, 
a  déterminé,  à  l'aide  d'un  grand  nombre  de  hauteurs  d'étoiles  et  de  distances  lu- 
naires, les  positions  géographiques  de  près  de  cent  points  de  cette  contrée.  Ces  ré- 
sultats encore  inédits  et  que  M.  Pentland  a  bien  voulu  me  communiquer,  assignent 
à  ces  points  principaux  des  distances  relatives  très  peu  différentes  de  celles  qui  ré- 
sultent des  reconnoissances  de  M.  d'Orbigny.  Ces  reconnoissances  viendront  par 
conséquent  s'enchâsser  sans  trop  d'altération  dans  le  canevas  d'une  carte,  auquel  les 
positions  de  M.  Pentland  serviront  de  base. 

Pour  donner,  quant  a  la  configuration  du  pavs,  une  idée  des  rectifications  que 
nécessitent,  d'après  M.  d'Orbigny,  les  cartes  actuelles  les  plus  répandues,  il  suffira 
de  citer  la  position  d'une  grande  ville  (de  La  Paz)  transportée  d'un  cù-té  de  la  Cor- 
dillière  principale  sur  le  côté  opposé.  C'est  à-peu-près  comme  si  une  carte  d'Europe 
présentoit  Turin  sur  le  versant  des  Alpes  qui  regarde  la  France. 

M.  Pentland  a  déterminé,  par  de  longues  suites  d'observations  barométriques,  la 
hauteur  des  points  où  il  obssrvoit.  Dépourvu  de  baromètres,  M.  d'Orbigny  a  cher- 
ché à  y  suppléer  en  observant  la  température  d'ébullition  de  l'eau  chauffée  dans  un 
vase  d'argent.  Malheureusement  les  thermomètres  qu'il  employoit  ont  été  brisés 
dans  la  suite  du  voyage  et  leur  graduation  n'a  pu  être  comparée.  Il  faudroit  donc- 
en  déterminer  les  erreurs  par  quelques  uns  des  résultats  mêmes  de  M.  Pentland. 
Cette  correction  ainsi  déterminée,  l'accord  est  satisfaisant  pour  un  assez  grand 
nombre  de  points.  Cependant  il  y  a  des  différences  que  l'on  ne  peut  guère  expli- 
quer que  par  la  graduation  inégale  de  divers  thermomètres. 

M.  d'Orbigny  n'a  pas  négligé  de  réunir,  autant  qu'il  était  possible,  des  documents 
statistiques  que  le  gouvernement  Bolivien  s'est  empressé  de  lui  fournir.  Ces  docu- 
ments portent  sur  des  nombres  trop  peu  considérables  pour  qu'il  soit  possible  d'en 
tirer  des  conclusions  bien  certaines.  Toutefois ,  en  prenant  les  moyennes  générales 
des  naissances  pour  quatre  années  consécutives,  dans  deux  départements  de  la  ré- 
publique, où  de  rares  villages  indiens  so.it  parsemés  sur  une  immense  étendue  de 
territoire,  dans  les  pays  des  Mojos  et  des  Chiquitos,  on  remarque  déjà,  comme 
dans  tous  les  recensements  connus,  comme  dans  les  pays  où  la  population  est  le 
plus  agglomérée,  la  supériorité  numérique  des  naissances  de  garçons  sur  les  nais- 
sances de  filles.  Dans  chaque  province  considérée  séparément,  comme  pour  la 
moyenne  des  deux,  il  naît  annuellement  cent  trois  enfants  mâles  pour  cent  enfants 
du  sexe  féminin.  Ces  nombres  diffèrent  moins  que  chez  nous;  mais  toute  conclu- 
sion ,  quant  a  cette  différence,  seroit  évidemment  prématurée. 


SUR  LE  VOYAGE  DE    M.   DORBIGNY.  107 

Unsujet  de  recherches  qui  s'adresse  moins  directement  à  l'Académie  des  sciences, 
mais  qui  excitera  toujours  un  intérêt  universel ,  l'étude  des  langues  et  des  antiquités 
du  pays,  a  offert  à  M.  d'Orbigny  de  curieux  résultats  :  plus  de  trente-six  vocabu- 
laires différents;  des  traces  de  systèmes  de  numération,  dont  la  base  est  ici  le 
nombre  cinq,  ailleurs  le  nombre  douze;  des  singularités  frappantes  et  caractéris- 
tiques, telles  qu'une  langue  parlée  dans  une  étendue  considérable  de  pays,  et  dans 
laquelle  chaque  objet  a  deux  noms  exclusivement  employés,  l'un  par  les  hommes, 
l'autre  par  les  femmes  :  toutes  ces  données ,  dont  plusieurs  se  lieront  peut-être  aux 
rapports  et  aux  grandes  migrations  des  peuples ,  ajouteront  sans  doute  au  prix  des 
relations  qu'on  doit  attendre  de  M.  d'Orbigny.  L'histoire  des  arts  y  trouvera  aussi 
quelques  documents  précieux. 

Pour  revenir  à  l'objet  spécial  de  ce  rapport ,  et  faire  apprécier  d'un  mot  le  travail 
qui  m'a  été  soumis,  je  dirai  que  les  matériaux  topographiques  de  M.  d'Orbigny, 
joints  aux  positions  déterminées  par  M.  Pentland,  permettront  de  construire  la  carte 
détaillée  d'un  pays  aussi  étendu  que  la  France  avec  une  exactitude  comparable  à 
celle  de  nos  cartes  d'Espagne  ;  j'exprimerai  le  vœu  que  les  minutes  d'un  travail  qui 
ne  sera  peut-être  jamais  refait,  puissent  être  conservées  dans  l'une  de  nos  collec- 
tions nationales;  que  l'auteur  se  trouve  à  même  d'en  achever  la  rédaction  et  le 
dessin;  de  publier  enfin  à  une  échelle  réduite,  quoique  assez  grande  encore,  la 
carte  des  régions  qu'il  a  parcourues.  Une  telle  publication  seroit  sans  doute  le  plus 
juste  et  le  meilleur  remerciment  que  la  France  pût  adresser  au  gouvernement  de 
Bolivia,  pour  la  protection  éclairée  que  ce  gouvernement  n'a  cessé  d'accorder  à 
M.  d'Orbigny,  pour  les  ressources  de  tous  genres  qu'il  a  si  libéralement  mises  à 
sa  disposition. 

Signé  à  la  minute  :  Savar\. 

RAPPORT  SUR  LA  PARTIE  GÉOLOGIQUE  DU  VOYAGE  DE  M.  D'ORBIGNY  DANS 
L'AMÉRIQUE   MÉRIDIONALE. 

Commissaire.  —M.  Cordier. 

Les  matériaux  géologiques,  rapportés  par  M.  d'Orbigny,  se  composent  d'un  iti- 
néraire détaillé  des  contrées  qu'il  a  parcourues,  itinéraire  qui  renferme  un  bon 
nombre  d'observations  et  de  considérations  générales;  d'un  atlas  de  huit  feuilles, 
offrant  des  coupes  figuratives  de  la  disposition  des  terrains;  et  de  plus  de  six  cents 
échantillons  déroches,  choisis  avec  discernement  et  accompagnés  de  catalogues 
circonstanciés. 

Ces  matériaux  nous  font  connoitre  d'une  manière  satisfaisante  la  constitution 


I 08  RAPPORT 

de  deux  grandes  régions  de  l'Amérique  méridionale,  dont  l'étendue  réunie  est  au 
moins  triple  de  celle  de  la  France;  mais  en  outre,  les  résultats  combinés  avec  les 
observations  précédemment  recueillies  au  pourtour  de  cette  partie  du  inonde  par 
d'autres  voyageurs,  nous  donnent  les  probabilités  les  plus  précieuses  sur  la  nature 
jusqu'alors  ignorée  des  terrains  des  autres  régions  qui  composent  l'intérieur  de  cet 
immense  continent.  Nous  allons  entrer  dans  quelques  détails  pour  justifier  ces 
assertions.  Voici  d'abord  les  principaux  résultats  des  recherches  de  M.  d'Orbigny, 
relativement  à  la  constitution  de  la  république  Argentine  et  de  la  Patagonie  : 

Ces  vastes  contrées,  qui  du  sud  au  nord,  et  à  compter  du  48"  degré  de  latitude 
sud,  jusqu'au  confluent  de  la  rivière  du  Paraguay  avec  celle  du  Paratia,  ont  environ 
six  cents  lieues  géographiques  de  longueur  sur  à-peu-près  deux  cents  lieues  de 
largeur  moyenne,  ne  consistent  qu'en  une  plaine  immense,  peu  élevée  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer,  bordée  à  l'ouest  par  les  Cordillières  des  Andes,  et  à  l'est  par 
les  montagnes  du  Brésil  et  par  l'océan  Atlantique.  Cette  plaine  est  partagée  en 
deux  bassins  presque  égaux  en  longueur  par  la  chaîne  basse  des  montagnes  du 
Tandil  et  de  la  Ventana,  laquelle,  à  partir  de  l'océan  Atlantique  par  le  38'  degré 
de  latitude,  court  dans  la  direction  de  l'ouest-nord-ouest  vers  les  Andes  et  l'océan 
•  Pacifique.  On  peut  aisément  juger  de  la  constitution  des  deux  bassins,  d'après 
les  coupes  naturelles  qu'on  rencontre  dans  le  sol  de  loin  en  loin  et  dans  le  voisi- 
nage des  cours  d'eau;  ces  coupes  atteignent  quelquefois  une  hauteur  de  plus  de 
cent  mètres. 

L'uniformité  et  la  monotonie  de  la  surface  des  deux  bassins  sont  en  rapport  avec 
l'horizontalité  parfaite  et  la  parfaite  continuité  des  couches  qui  lç^  composent.  Ces 
couches  appartiennent  de  part  et  d'autre  aux  étages  supérieurs  des  terrains  de 
la  période  tertiaire,  ou  palaeothérienne  ;  mais  elles  ne  sont  point  parfaitement 
semblables. 

Dans  le  bassin,  dit  des  Pampas  de  Buénos-Ayres,  on  ne  peut  voir  presque  par- 
tout, c'est-à-dire,  sur  des  milliers  de  lieues  carrées,  que  la  couche  tout-à-fait  su- 
périeure. Elle  est  composée  d'une  argile  grossière,  un  peu  endurcie,  effervescente, 
d'un  gris  cendré ,  et  qui  ne  contient  d'autres  débris  organiques  que  des  ossements 
de  mammifères  et  de  reptiles,  parmi  lesquels  figurent  ceux  de  ce  tatou  gigan- 
tesque, dont  on  avoit  fait  un  paresseux,  sous  le  nom  de  mégathérium,  et  dont  il 
existe  un  magnifique  squelette  au  Cabinet  du  Roi  à  Madrid.  Ainsi  les  débris  de 
cet  animal  extraordinaire  n'appartiennent  ni  aux  alluvions  fluviatiles,  ni  au  grand 
atterrissement  diluvien. 

Les  couches  inférieures  du  système  des  Pampas  de  Buénos-Ayres  ne  se  montrent 
qu'au  pourtour  du  bassin,  notamment  dans  les  provinces  d'Entre-Bios  et  de  Cor- 
rientes,  et  le  long  des  montagnes  du  Brésil,  où,  par  l'effet  d'un  relèvement  insensible 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  DOKBIGNY.  I  09 

de  leurs  plans,  elles  viennent  figurer  dans  les  rares  coupures  du  sol.  Elles  sont,  à 
partir  du  haut,   composées  ainsi  qu'il  suit  : 
Argile  avec  amas  ou  rognons  de  gypse. 
Calcaire  caverneux  à  pâte  compacte,  sans  fossiles,  analogue  aux  calcaires  dits 

d'eau  douce. 
Sable  ou  grès  quartzeux,  souvent  ferrugineux,  contenant  par  places  de  l'oxide 

rouge  ou  de  l'hydrate  de  fer  en  rognons  géodiques,  ou  en  grains;  et,  ce 

qui  est  remarquable,  des  galets  de  belle  sardoine. 
Argile  avec  amas  de  gypse  fibreux  ou  laminaire,  et  avec  rognons  calcaires. 
Pierre  calcaire  grossière  cloisonnée,  contenant  de  l'argile  dans  ses  compar- 
timents. 
Grès  quartzeux,  tantôt  durs  et  lustrés,  tantôt  friables,  et  contenant  des  troncs 

d'arbres  silicifiés,  et  des  ossements  de  mammifères  également  h  l'état  siliceux. 
Grès  quartzeux  à  coquilles  marines  (huîtres,  venus,  etc.  ). 
Argile  calcarifère. 

Grès  quartzeux,  friable,  avec  rognons  calcaires,  sans  fossiles. 
Calcaire  grossier  arénifère  avec    des  coquilles  marines  ou  des   empre;ntes 

(venus,  cardium,  pecten  ,  huîtres). 
Enfin  grès  quartzeux,  friable,  rempli  de  coquilles  marines  (huîtres et  peignes) 

de  grande  dimension,   de  la  plus  belle  conservation,  et  contenant  parfois 

des  débris  de  poissons  et  du  bois  fossile. 

Tel  est  le  système  tertiaire  qui  constitue  cette  vaste  partie  de  l'Amérique  méri- 
dionale. Ce  système  n'est  recouvert  d'aucun  atterrissement,  du  moins  dans  les 
régions  que  M.  d'Orbigny  a  parcourues.  Mais  il  supporte  à  dix  et  douze  lieues 
autour  de  Buénos-Ayres,  et  même  jusqu'au  San-Pédro  qui  en  est  distant  de  qua- 
rante lieues  au  nord-ouest ,  quelques  lambeaux  assez  étendus  de  bancs  coquilliers 
tout-à-fait  meubles,  exploités  pour  faire  de  la  chaux,  et  qui  sont  composés  d'une 
espèce  non  décrite  de  petites  corbules,  dont  l'analogue  est  vivante  à  l'embouchure 
du  fleuve  de  la  Plata  ;  l'existence  de  ces  lambeaux  est  d'un  grand  intérêt,  puisqu'à 
elle  seule ,  elle  caractérise,  pour  cette  partie  de  la  terre,  une  des  époques  du  relève- 
ment successif  des  continents. 

M.  d'Orbigny  n'a  pu  vérifier  la  nature  de  la  chaîne  du  Tandil  et  de  la  Ventana 
qui  sépare  le  bassin  des  Pampas  de  Buénos-Ayres  de  celui  de  la  Patagonie; 
mais  d'après  les  observations  et  les  échantillons  qui  lui  ont  été  communiqués  par 
M.  Parchappe,  cette  chaîne,  qui  va  croiser  presque  perpendiculairement  les  Cordil- 
lières  des  Andes,  est  composée  de  roches  primordiales  stratiformes. 

Il  a  reconnu  qu'il  en  est  de  même  des  terrains  qui  terminent  les  montagnes  du 


1IO  RAPPORT 

Brésil  sur  la  côte  de  Monte-Video ,  et  le  long  de  la  rive  gauche  de  la  Plata.  C'est  le 
gneiss  qui  constitue  la  masse  de  ces  terrains. 

Les  terrains  tertiaires  qui  forment  le  bassin  des  Pampas  de  Patagonie  n'arrivent 
point,  au  reste,  précisément  jusqu'à  la  chaîne  du  Tandil;  ils  en  sont  séparés  par  des 
plaines  basses  à  couches  horizontales,  composées  de  pierres  calcaires,  dont  M.  d'Or- 
bigny  n'a  pu  prendre  d'échantillons,  mais  qu'il  rapporte  au  grand  étage  des  terrains 
oolithiques  d'Europe.  A  l'ouest  le  bassin  finit  le  long  des  Cordillières  des  Andes,  au 
pied  d'un  système  calcaire  que  M.  d'Orbigny  n'a  pas  vu,  mais  qu'il  croit  l'équivalent 
de  nos  terrains  de  craie.  Ce  sont  des  roches  de  même  nature  qui  limitent  le  bassin 
du  côté  du  cap  de  Horn  ,  vers  le  48'  degré  de  latitude.  Enfin  du  côté  de  l'est,  l'océan 
Atlantique  baigne  le  pied  des  falaises  du  sol  tertiaire.  Voici,  en  commençant  par 
le  haut ,  quelles  sont  les  diverses  assises  qui  constituent  cette  vaste  surface  : 
Grès  grisâtre,  en  partie  quartzeux,  sans  débris  organiques. 
Calcaire  marneux,  sans  débris  organiques. 
Argile  calcarifère  tendre,  contenant  des  huîtres  nombreuses,    souvent  d'un 

grand  volume,  et  pénétrées  de  belles  dendrites  noires. 
Marne  avec  beaucoup  d'amas  gypseux,  et  de  beaux  cristaux  de  même  nature. 
Grès  azuré,  très  remarquable  par  sa  couleur  et  par  sa  composition;  ses  grains 
sont  assez  fins,   et  composés  partie  de  quartz,  partie  de   détritus  de  vieux 
porphyres  noirs  aniphiboliques,  ou  pyroxéniques. 
Calcaire  compacte  en  plaques,  ou  en  rognons  dans  une  argile  grise  et  grossière. 
Grès  quartzeux  à  ciment  calcaire.  Il  est  mêlé  de  grains   verts  ;   on  y  trouve 
des  empreintes  de  coquilles   d'eau  douce  (  unio  et  lymnées),  et  des  débris 
de  poissons. 
Marne  grossière,  contenant  en  abondance  des  plaques  d'un  calcaire  gris  com- 
pacte, qui  ne  diffère  des  pierres  lithographiques  qu'en   ce  qu'il  est  pénétré 
dans  toute  sa  masse  par  de  belles  dendrites  noires. 
Enfin,  grès  quartzeux  à  ciment   calcaire,  mêlé  de  grains  verts  à  la  partie 
supérieure ,  et  de  parties  ferrugineuses  à  la  partie  inférieure.    Au  milieu  se 
trouvent  en  grand  nombre  des  coquilles  fossiles  des  genres  huître  et  peigne, 
généralement   dans    leur  position    naturelle,    et    en  quelques  places  un 
peu  roulées. 
La  nature  et  la  succession  des  roches,   l'intercalation  de  couches  à  coquilles  d'eau 
douce  entre  des  couches  à  débris  marins,  ne  sont  pas  les  seuls  caractères  qui  fassent 
contraster  la    constitution   des   Pampas  de  Patagonie  avec  celle   des  Pampas  de 
Buénos-Ayt-es.  La  surface  du  premier  bassin  est  presque  par-tout  recouverte  d'une 
couche  mince  et  inégtle  de  sables  meubles,  en  grande  partie  quartzeux,  et  qui  sont 
mêlés  de  galets  formés  les  uns  de  grès  lustrés  intermédiaires ,  et  les  autres  de  por- 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  D'ORBIGNY.  1  ■  I 

pbyres  extrêmement  variés.  Celte  couche  appartient  évidemment  au  grand  atter- 

rissement  diluvien. 

Les  efflorescences  salines  sont  aussi  beaucoup  plus  fréquentes  à  la  surface  de* 
Pampas  de  Patagonie.  Sur  un  grand  nombre  de  points,  on  ne  trouve  en  creusant 
que  de  l'eau  trop  saumàtre  pour  être  potable.  En  outre,  les  légères  dépressions 
du  sol  offrent  souvent  des  lacs  salés  couverts  d'incrustations  qu'on  exploite  avec- 
avantage  sur  quelques  points. 

Tels  sont  les  principaux  résultats  des  observations  faites  en  Patagonie  et  dans 
les  autres  parties  de  la  république  Argentine,   par  M.  d'Orbigny. 

Ce  voyageur  n'ayant  pu  se  rendre  ensuite  par  terre  au  Chili  et  dans  le  haut 
Pérou,  il  en  résulte  que  la  seconde  partie  de  ses  recherches  géologiques  ne  se  lie 
pas  avec  la  première;  mais  l'intérêt  de  cette  seconde  partie  n'en  est  pas  moins  très 
grand.  Elle  a  embrassé  presque  tout  le  territoire  de  la  république  de  Iiolivia,  ou, 
en  d'autres  termes ,  un  espace  qui ,  de  l'ouest  à  l'est,  c'est-à-dire,  de  l'océan  Pacih- 
que  h  la  frontière  du  Brésil ,  a  près  de  trois  cents  lieues  géographiques,  et  qui,  du 
sud  au  nord,  c'est-à-dire  des  environs  de  la  ville  de  Potosi,  jusqu'au  point  où  le 
grand  fleuve  intérieur  de  la  Madeira  sort  des  Pampas  de  Los  Moxos,  pour  aller  se 
jeter  dans  la  rivière  des  Amazones,  a  plus  de  deux  cents  lieues. 

L'exploration  de  cette  vaste  région,  dépourvue  en  très  grande  partie  de  routes, 
de  moyens  de  transport,  de  lieux  d'habitation,  eût  été  au-dessus  des  ressources 
dont  M.  d'Orbigny  pouvoit  disposer,  si  le  gouvernement  de  Bolivia,  dont  il  s'étoit 
concilié  la  bienveillance,  ne  fût  venu  généreusement  à  son  aide,  et  ne  lui  eut  pro- 
digué des  secours  de  tous  genres.  Nous  insistons  sur  cette  circonstance;  car  elle  doit 
donner  une  haute  idée  de  l'esprit  qui  anime  les  chefs  de  cet  état,  encore  si  nouveau , 
et  déjà  si  prospère,  et  elle  est  de  nature  à  inspirer  à  leur  égard  une  reconnoissance 
véritable  de  la  part  des  amis  que  la  science  compte  dans  toutes  les  parties  de  la 
terre.  Honneur  soit  particulièrement  rendu  à  l'illustre  président  de  la  république. 
Don  André  de  Santa-Cruz,  qui  a  si  noblement  fait  usage  du  pouvoir  pour  protéger 
les  recherches  de  notre  jeune  compatriote  ! 

Pour  apprécier  les  résultats  nombreux  et  variés  des  recherches  de  M.  d'Orbigny 
dans  les  provinces  de  Bolivia,  il  faudrait  le  suivre  dans  ses  itinéraires,  soit  lorsqu'il 
franchissoit  à  plusieurs  reprises  la  double  chaîne  des  Andes,  soit  lorsqu'il  longeoit 
les  montagnes  qui,  à  partir  des  Andes,  traversent  presque  sans  interruption  l'inté- 
rieur de  l'Amérique  pour  aller  joindre  celles  du  Brésil ,  soit  lorsqu'il  parcouroit 
les  Pampas  de  Los  Moxos  et  de  la  Madeira.  Nous  devons  nous  restreindre  aux 
données  suivantes  : 

La  largeur,  le  relief  et  la  constitution  de  la  chaîne  des  Andes  diffèrent  notable- 
ment,  du  moins  le  long  du  haut  Pérou,  o'en-à-dire,  le  long  de  la  république  de 


£  I  2  RAPPORT 

Bolivia,  de  l'idée  qu'on  s'en  forme  généralement.  Au  18'  degré  de  latitude  sud  ,  sa 
largeur  prise  entre  Arica ,  port  sur  l'océan  Pacifique,  et  les  premières  plaines  de 
Los  Moxos,  est  d'environ  cent  lieues. 

Les  terrains  qui  bordent  l'océan  offrent  à  Arica  des  phanites  avec  des  empreintes 
de  spirifères,  des  grès  anciens  et  de  vieux  porphyres  pyroxéniques  avec  leurs  con- 
glomérats passés  à  l'état  de  wacke  rougeâtre ;  et  à  Cobija,  des  diorites  grenus  ou 
compactes,  souvent  amygdalaires,  des  wackes  anciennes  amygdalaires  à  noyaux  et 
a  filons  d'épidote.  Des  alluvions  enveloppent  en  partie  ces  terrains,  et  contien- 
nent, près  de  Cobija,  des  lits  de  coquilles  (concholépas,  fissurelles,  etc.)  analogues 
a  celles  qui  vivent  actuellement  sur  les  rivages  voisins.  Ces  lits  coquilliers  s'élèvent 
jusqu'à  près  de  cent  mètres  au-dessus  de  l'océan,  et  s'étendent  à  environ  un  quart 
de  lieue  dans  les  terres.  Leur  existence  prouve  que  le  relèvement  successif  des 
continents  a  suivi  dans  cette  partie,  comme  vers  Buénos-Ayres ,  la  même  loi  qu'en 
Europe  et  dans  plusieurs  autres  parties  du  monde. 

En  montant  d'Arica  vers  les  Andes,  on  parcourt  d'abord  jusqu'à  Tacna,  c'est-à- 
dire,  jusqu'à  quatorze  lieues ;de  la  mer,  des  plaines  arides  recouvertes  de  sables 
ordinaires  d'alluvion  ;  au-delà  ces  alluvions  continuent  mêlées  de  galets,  de  granités, 
de  grès  et  de  roches  volcaniques,  jusqu'aux  premiers  contre-forts  des  Cordillieres. 
Le  sol  inférieur  montre  déjà  des  conglomérats  ponceux ,  de  vieux  porphyres  tra- 
rhitiques  à  cristaux  de  quartz  limpides,  et  de  porphyres  basaltiques  poreux.  On 
s'élève  ensuite  brusquement,  et  par  des  pentes  rapides  formées  de  roches  analogues; 
et,  à  dix-sept  lieues  environ  en  ligne  droite  de  l'océan,  on  atteint  le  bord  de  la 
plate-forme  qui  constitue  le  haut  de  la  Cordillière  des  Andes  proprement  dites. 
Cette  plate-forme  a  environ  quinze  lieues  de  largeur;  sa  hauteur  au-dessus  de  la 
mer  est  de  près  de  4, 800  mètres;  elle  est  nivelée  par  des  cendres  trachitiques  dé- 
composées, et  par  des  conglomérats  ponceux.  Dans  les  coupures  M.  d'Orbigny  a 
trouvé  le  fond  du  sol  composé  de  roches  basaltiques  anciennes  à  beaux  cristaux  de 
pyroxéne  et  à  grains  de  péridot  décomposés.  Sur  un  point  il  y  a  reconnu  un 
grès  quartzeux  ferrugineux.  C'est  sur  ce  plateau  que  sont  dispersés,  de  la  manière 
la  plus  irrégulière,  les  énormes  lambeaux  de  roches  trachitiques  à  formes  arrondies, 
et  revêtues  de  neiges  éternelles  qui  forment  les  sommets  de  la  chaîne. 

A  cette  plate-forme  des  Andes  proprement  dites  succède  un  plateau  plus  im- 
mense encore,  mais  moins  élevé  d'environ  6  à  700  mètres.  On  y  descend  par  des 
pentes  couvertes  des  mêmes  détritus  volcaniques  anciens  que  ci-dessus;  sa  largeur 
moyenne  est  d'environ  trente  lieues.  Il  est  bordé  à  l'est  par  une  puissante  chaîne 
jusqu'à  présent  peu  connue,  et  dont  nous  parlerons  tout-à-l'heure.  Quoique  le 
fond  de  ce  plateau  central  soit  presque  aussi  élevé  au-dessus  de  l'océan  que  les  plus 
hautes  sommités  des  Alpes,  il  n'y  existe  pas  moins  un  peu  de  végétation;  on  y 


SUR  LE  VOYAGE   DE   M.    DORBIGNY.  I  I  3 

trouve  de  nombreux  villages  et  des  villes  peuplées,  telles  que  la  Paz  et  Potosi.  Ce 
plateau  se  prolonge  à  une  grande  distance  dans  le  nord  et  dans  le  sud.  Il  contient 
un  des  plus  grands  lacs  du  monde,  celui  de  Titicaca,  qui  a  soixante-quinze  lieues  de 
longueur,  qui  n'offre  aucune  communication  avec  la  mer.  (On  sait  que  c'est  sili- 
ce lac  que  les  Incas  avoient  bâti  le  temple  du  Soleil.)  La  surface  du  plateau  est 
en  partie  formée  d'un  terrain  d'alluvion  qui  paroît  appartenir  à  la  période  dilu- 
vienne, et  dont  les  matériaux  sont  venus  dans  la  direction  de  l'orient  au  couchant, 
car  ils  sont  composés  de  sables,  de  galets  et  de   blocs  provenant  de  roches  primi- 
tives,  ou    intermédiaires,  et  dont   on  voit   diminuer  le   volume  à   mesure  qu'on 
s'éloigne  vers  l'ouest,  du  pied  de  la  grande  Cordilliere  orientale.  L'épaisseur  de  cette 
enveloppe  alluviale  atteint  jusqu'il  six  cents  mètres  auprès  de  la  Paz,  et,  dans  celte 
ville  môme,  on  en  lave  les  sables  pour  en  retirer  de  la  poudre  d'or.  Par-tout  où  les 
roches  solides  qui  forment  le  fond  du  sol  du  plateau  sont  à  découvert,  elles  montrent 
des  terrains  anciens  en  massifs  disloqués  et  en  couches  inclinées.  Ce  sont  générale- 
ment des  grès  rouges  avec  des  minerais  de  cuivre,  des  argiles  bigarrées  avec  du  gypse, 
des  calcaires  gris  fumée,  plus  ou  moins  magnésiens,  avec  de  belles  empreintes  de 
térébratules ,  de  productus  et  de  spirifères  ;  et  sur  un  point  un  calcaire  argilifère, 
vraisemblablement  du  même  temps,  mais  contenant  des  mélanies,  c'est-à-dire,  des 
coquilles  d'eau  douce.   Sur  quelques  autres  points,  voisins  de  la  chaîne  des  Andes , 
M.  d'Orbigny  a  trouvé  des  pegmatites  avec  tourmaline  et  de  vieux  porphyres  in- 
contestablement  pyrogènes.   C'est  à  ces  derniers   terrains   qu'appartiennent   les 
célèbres  mines  de  Potosi  et  d'Oruro. 

La  Cordilliere  orientale ,  à  partir  du  grand  plateau,  jusqu'au  pied  des  dernières 
pentes,  vers  les  plaines  de  l'Amérique  centrale,  a  près  de  quarante  lieues  de  large. 
Ses  sommets  neigeux  surpassent  en  hauteur  ceux  de  la  Cordilliere  des  Andes  propre- 
ment dites.  C'est  là  qu'est  l'IUimani,  qu'on  doit  désormais  regarder  comme  la 
montagne  la  plus  élevée  du  Nouveau-Monde.  Les  formes  tourmentées  du  sol ,  l'in- 
clinaison rapide  et  la  direction  variée  des  couches,  par-tout  où  on  en  observe, 
annoncent  une  constitution  différente  de  celle  des  Andes.  Le  faîte  de  cette  puissante 
chaîne  orientale  est  tout-à-fait  rapproché  de  la  bordure  du  grand  plateau.  On  y 
arrive  de  la  Paz  en  gravisssant  des  pentes  rapides  formées  de  roches  phylladiennes, 
de  grauwackes  et  de  grès  quartzeux  de  cette  époque.  Le  faite  et  les  sommités ,  et  les 
premières  pentes  orientales,  jusqu'à  plus  de  six  lieues  de  distance  vers  l'est,  sont 
composés  de  granité,  de  greisen  et  de  protogyne. 

Au-delà  recommence ,  jusqu'aux  plaines  de  los  Moxos  ,  le  terrain  intermédiaire , 
avec  ses  accidents  ordinaires  les  plus  caractéristiques. 

On  trouve  dans  ce  terrain  intermédiaire  des  encrinites,  des  térébratules,  des  spi- 
rifères, et  un  genre  de  fossiles  particulier,  déjà  observé  en  Europe,  et  non  encore 
Annales  du  Muséum ,  t.  III ,  3'  série.  1 5 


1 1 4  RAPPORT 

défini,  qu'on  pourroit  provisoirement  nommer  bilobite,  et  qui  paroit  avoir  appar- 
tenu à  des  animaux  perdus,  intermédiaires  entre  les  cirrhopodes  et  les  crustacés. 

Ajoutons  que  sur  quelques  points  les  roches  phylladiennes  composent  les  cimes 
qui  sont  enveloppées  de  neiges  perpétuelles,  et  qu'à  cette  prodigieuse  élévation , 
M.  d'Orbigny  y  a  trouvé  des  lingules  dans  le  voisinage  de  Cochabamba. 

Telle  est  en  abrégé  la  curieuse  constitution  des  montagnes  des  Cordillières  aux 
latitudes  où  M.  d'Orbigny  a  voyagé.  Celles  de  ses  observations  qui  sont  relatives  au 
grand  plateau  central  sont  d'ailleurs  en  harmonie  avec  celles  d'un  habile  géologue 
anglais,  M.  Pentland,  qui,  peu  de  temps  avant  lui,  avoit  traversé  le  plateau  dans  le 
sens  de  sa  longueur. 

M.  d'Orbigny  n'a  pas  négligé  d'y  recueillir  les  minerais  qui  ont  fait  la  réputation, 
aujourd'hui  bien  tombée,  des  mines  de  cette  partie  du  Nouveau-Monde. 

Il  a  également  rapporté  des  documents  intéressants  relativement  aux  abondantes 
efflorescences  de  nitrate  et  de  sulfate  de  soude  qu'on  rencontre,  tant  à  la  surface 
des  alluvions  du  plateau  central ,  que  sur  les  conglomérats  ponceux  de  la  plate-forme 
des  Andes  proprement  dites. 

Les  puissantes  chaînes  qui,  près  de  Cochabamba  et  Chuquisaca,  c'est-à-dire 
par  les  i8r  et  20e  degrés  de  latitude,  se  détachent  de  la  grande  Cordillière  orientale 
pour  s'étendre  à  l'est  vers  le  centre  du  continent  américain,  offrent  une  constitution 
analogue  à  celle  de  cette  Cordillière.  Il  en  est  de  même  du  grand  massif  de  mon- 
tagnes qui,  au-delà  du  Rio  Grande,  succède  à  ces  chaînes  et  qui  s'étend  jusqu'aux 
frontières  communes  à^la  province  de  Chiquitos  et  au  Brésil.  Les  roches  du  terrain 
intermédiaire  y  sont  identiques  à  celles  de  la  grande  Cordillière  orientale;  mais  le 
granité  et  la  protogyne  sont  remplacés  par-tout  par  des  gneiss  souvent  très  abondants, 
et  par  de  belles  roches  micacées,  quelquefois  remplies  de  grenats  ou  de  prismes 
non  maclés  de  staurotides;  mais,  en  outre,  sur  les  flancs  et  au  pied  de  ces  chaînes 
et  de  ces  montagnes  centrales,  M.  d'Orbigny  a  trouvé  des  lambeaux  d'un  terrain 
d'argile  et  de  grès  ferrugineux,  stratifié  à-peu-près  horizontalement,  et  d'une  ma- 
nière non  concordante  avec  les  terrains  inférieurs,  et  qui  paroît  devoir  être  rapporté 
à  la  période  tertiaire  ou  paléothérienne.  Le  minerai  d'hydrate  de  fer  que  renfer- 
ment les  argiles  est  parfois  globulaire  et  congloméré. 

L'existence  de  ces  lambeaux  peut  faire  présumer  que  ce  sont  des  terrains  tertiaires 
analogues  et  horizontaux  qui,  recouverts  d'une  mince  couche  de  limon  alluvial, 
constituent  le  fond  du  sol  dans  les  immenses  plaines,  dans  les  immenses  Pampas  qui 
occupent  le  bassin  de  la  rivière  des  Amazones  et  de  ses  affluents.  En  effet  dans  les 
Pampas  delà  province  de  Los  Moxos,  qui  font  partie  de  ce  grand  système  de  plai- 
nes, M.  d'Orbigny  a  trouvé  à  nu,  sur  quelques  points,  des  argiles  colorées  conte- 
nant des  grains  de  minerai  de  fer.  Le  reste  de  la  surface  de  ces  Pampas  est  formé 


SUR  LE  VOYAGE  DE  M.  D'ORBIGNY.  I  I  S 

d'un  limon  fin,  absolument  sans  galets,  et  qui  est  évidemment  moderne,  puisque 
le  sol  est  inondé  pendant  une  partie  de  l'année. 

D'après  tout  ce  qui  précède  on  peut  juger  du  haut  intérêt  que  présentent  les  re- 
cherches géologiques  de  M.  d'Orbigny.  Il  serait  bien  regrettable  que  de  tant  de  ma- 
tériaux précieux,  acquis  au  prix  de  tant  d'efforts,  de  fatigue,  de  constance,  et  de 
sacrifices,  il  ne  restât  que  la  collection  de  roches  qui  est  déposée  au  Muséum.  Il  est 
évidemment  à  désirer  que  M.  d'Orbigny  puisse  rédiger  ses  observations  et  en  faire 
jouir  le  monde  savant,  en  les  publiant  accompagnées  d'une  carte  géologique  qui 
en  résume  les  résultats  les  plus  importants. 

Signé  à  la  minute  :  Cordier. 

CONCLUSIONS  GÉNÉRALES. 

L'Académie  a  successivement  entendu  les  rapports  que  les  membres  de  la  commis- 
sion avoient  à  lui  faire  sur  les  différentes  parties  des  recherches  auxquelles  M.  d'Or- 
bigny s'est  livré  pendant  sa  lointaine  et  laborieuse  expédition.  Il  reste  à  faire 
connoitre  les  conclusions  générales  de  la  commission. 

La  commission  a  l'honneur  de  proposer  à  l'Académie: 

i°  D'exprimer  à  M.  d'Orbigny  sa  haute  satisfaction  pour  le  nombre  et  l'impor- 
tance des  matériaux  et  des  observations  qu'il  a  rapportés  de  son  voyage; 

2°  De  déclarer  qu'il  seroit  très  utile  pour  la  science  que  les  résultats  de  ce  voyage 
fussent  publiés  ; 

3°  De  décider  qu'elle  prendra  part  aux  encouragements  propres  à  faciliter  cette 
publication. 

4°  D'envoyer  à  monsieur  le  Ministre  de  l'instruction  publique  une  copie  du  présent 
compte  rendu,  en  lui  exprimant  combien  il  seroit  à  désirer  qu'il  pût  prendre  des 
mesures  pour  encourager  et  faciliter  la  publication. 

5"  D'attirer  en  même  temps  l'attention  de  monsieur  le  Ministre  sur  les  titres  que 
le  gouvernement  de  Bolivia  s'est  acquis  à  la  reconnoissance  de  tous  les  amis  des 
sciences,  et  particulièrement  à  celle  des  savants  français,  par  la  protection  si 
éclairée,  si  généreuse  et  si  efficace  qu'il  a  accordée  à  M.  d'Orbigny,  pendant  son 
voyage  dans  les  différentes  contrées  qui  dépendent  de  la  république. 

Signé  à  la  minute  :  Cordier,  Savary,  de  Blainville,  Isid.  Geoffroy 
Saint-FIilaire  et  Adolphe  Brongniart. 
L'Académie  adopte  les  conclusions  de  ce  rapport. 

Certifié  conforme;  le  Secrétaire  perpétuel  pour  les  sciences  naturelles, 

Signé  FLOURENS. 


OBSERVATIONS 

SUR  UN  INSECTE  QUI  PASSE  UNE  GRANDE  PARTIE 
DE  SA  ME  SOUS  LA  MER. 

Lues  à  l'Académie  des  sciences,   le  3  juin  i833. 

PAR  M.  Victor  AUDOUTN. 


Le  Mémoire  intéressant  dont  M.  Dutrocliet  a  donné  dernière- 
ment lecture,  et  dans  lequel  il  explique  dune  manière  fort  ingé- 
nieuse le  mode  de  respiration  des  insectes  qui ,  pourvus  de  bran- 
chies d'une  certaine  nature  ou  de  stigmates,  et  toujours  plongés 
dans  l'eau,  ont  besoin  de  respirer  l'air  atmosphérique,  et  ne 
viennent  cependant  jamais  humer  cet  air  à  la  surface  du  liquide, 
ma  engagé  à  communiquer  à  1  Académie  des  Sciences  un  fait 
très  singulier  que  divers  zoologistes  ont  révoqué  en  doute,  et 
que,  moi-même,  bien  que  j'aie  eu  1  occasion  de  l'observer  nom- 
bre de  fois,  j  ai  tardé  depuis  dix  ans  à  faire  connoître,  parcequ  il 
m'avoit  toujours  paru  inexplicable. 

Voici  ce  fait  : 

Dans  un  vovage  que  je  fis  en  1822,  sur  les  côtes  de  la  Loire- 
Inférieure  et  de  la  Vendée,  je  visitai  plusieurs  des  îles  de  1  Océan 
dans  le  but  de  récolter  des  crustacés  et  d'autres  animaux  ma- 
rins. Jétois  un  jour,  dans  le  courant  de  septembre,  occupé  à 
explorer  1  île  de  Noirmoutier;  etjavois  profité  dune  marée  très 
basse  pour  m  avancer  dans  le  lit  de  la  mer  jusquà  la  distance 

Jnnales  du  Muséum,  t.  III.  3e  série.  16 


I  18  OBSERVATIONS  SUR  UN  INSECTE 

d'environ  200  toises,  lorsque  je  fus  inopinément  frappé  par  la 
présence,  au  milieu  de  ces  profondeurs,  d'un  très  petit  animal 
que  de  suite  je  reconnus  pour  un  insecte.  Il  couroit  précipitam- 
ment à  la  surface  des  pierres,  sur  les  fucus,  sur  les  éponges  et 
sur  les  autres  corps  marins  que  l'eau  venoit  à  l'instant  d'aban- 
donner, et  qui  étoient  encore  mouillés  par  la  dernière  vague. 

Au  premier  abord,  je  soupçonnai  que  ce  petit  insecte,  cpii 
évidemment  appartenoit  à  la  famille  des  carabiques,  dont,  on  le 
sait,  toutes  les  espèces  sont  carnassières  et  constamment  terres- 
tres, se  trouvoit  là  accidentellement,  et  que  peut-être,  moi- 
même,  je  l'y  avois  transporté. 

Cependant,  à  tout  hasard  et  comme  il  me  parut  curieux,  je  le 
saisis.  J'étois  revenu  à  mes  premières  recherches  lorsque  j'en  fus 
de  nouveau  distrait  par  la  rencontre  d'un  second  individu,  puis 
d'un  troisième.  Plus  loin  j'en  trouvai  un  quatrième  et  ailleurs 
encore  beaucoup  d'autres.  En  moins  de  six  minutes  j'en  recueillis 
ainsi  jusqu'à  dix. 

Il  ne  m'étoit  plus  alors  permis  de  croire  que  la  présence  de  cet 
insecte  à  une  distance  aussi  grande  de  la  côte  et  dans  un  lieu  qui 
restoit  à  sec  durant  si  peu  de  temps,  fût  l'effet  d'une  circonstance 
fortuite,  et  il  devint  évident  pour  moi,  que  j'avois  saisi  l'animal 
dans  les  habitudes  ordinaires  de  sa  vie.  Bientôt  j'en  acquis  la 
preuve ,  lorsque  je  vis  l'un  d'eux ,  après  quelques  tentatives , 
saillir  sur  le  dos  d'un  autre  individu  et  venir  à  bout  d'opérer  avec 
lui  un  véritable  accouplement. 

La  première  pensée  qui  me  vint  à  l'esprit  fut  de  me  rendre 
compte  de  la  présence  insolite  de  cet  insecte  terrestre  dans  ces 
demeures  aquatiques. 

Avoit-il  abandonné  le  rivage  au  moment  du  reflux  et  avoit-il. 


QUI  PASSE  UNE  GRANDE  PARTIE  DE  SA  VIE  ,   SOUS  LA  MER.  1  19 

ainsi  que  moi,  suivi  le  flot  à  mesure  qu'il  fuyoit  jusquà  l'endroit 
où  le  sol  ne  découvre  plus? 

Mais  dans  cette  hypothèse  il  falloit  admettre  que  la  vitesse  de 
sa  marche  avoit  pu  égaler  la  vitesse  du  mouvement  descendant 
de  leau,  et  il  me  fut  sérieusement  impossible  de  le  penser,  d'autant 
plus  que  lorsque  je  le  trouvai  en  grand  nombre,  la  mer  com- 
mencoit  déjà  son  mouvement  rapide  d'ascension  et  que  moi- 
même  j'eus  à  peine  le  temps  de  gagner  le  rivage. 

Je  crus  être  arrivé  à  la  solution  du  problème  en  supposant  que 
peut-être  ce  petit  insecte  au  moment  où  il  ne  pouvoit  plus  tenir 
pied,  s'élevoit  à  laide  de  ses  ailes  au-dessus  de  la  vague  qui  alloil 
le  submerger,  et  gagnoit  bientôt  la  terre  en  volant.  Cette  supposi- 
tion, si  elle  eût  été  fondée,  avoit  l'avantage  d'expliquer  comment 
il  pouvoit  échapper  à  un  danger  éminent,  et  elle  rendoit  compte 
du  moyen  qu'il  employoit  pour  venir  en  peu  de  temps,  et  peut- 
être  à  chaque  marée,  gagner  les  lieux  où  je  l'avois  trouvé. 

Toutefois  je  ne  pus  m'y  arrêter,  lorsqu'à yant  soulevé  les  élytres 
de  ce  petit  insecte,  je  reconnus  qu'il  étoit  privé  d'ailes  et  con- 
damné ,  par  conséquent,  à  ne  jamais  quitter  le  sol. 

J'étois  donc  très  inquiet  de  son  sort,  et  plus  encore,  on  le  con- 
çoit, de  l'explication  d'un  fait  aussi  étrange;  car  ce  petit  carabi- 
que  n'étoit  pas  non  plus  de  ces  insectes  qui,  pourvus  de  pattes 
plus  ou  moins  bien  disposées  pour  la  natation,  peuvent  venir 
respirer  l'air  à  la  surface  du  liquide  dans  lequel  leurs  habitudes 
les  condamnent  à  vivre. 

D'ailleurs,  les  espèces  douées  de  cette  faculté,  telles  que  les 
Hydrophiles,  les  Ditiques,  les  Notonectes,  etc.,  habitent  dans  des 
eaux  tranquilles;  et  l'on  concevroit  difficilement  qu'ils  fussent 
assez  bons  nageurs  pour  se  gouverner  à  volonté,  dans  une  masse 


I  20  OBSERVATIONS  SUR  UN  INSECTE 

de  liquide  sans  cesse  agitée,  comme  lest  habituellement  la  mer 
près  des  côtes. 

J'en  revins  donc  à  me  demander  ce  que  pou  voient  devenir  ces 
petits  animaux,  longs  tout  au  plus  dune  ligne,  lorsque  la  mer 
envahissoit  le  sol  où  je  les  voyois  courir,  et  dépourvus  qu'ils 
étoient  de  moyens  de  respirer  dans  l'eau;  car  ils  avoient,  comme 
tous  les  insectes  aériens,  des  stigmates  situés  sur  les  côtés  de  leur 
corps. 

Je  résolus  de  tenter  la  solution  de  ce  problème  ;  et  je  revins  le 
lendemain  sur  les  lieux,  au  moment  où  la  mer  commencoit  à 
baisser,  afin  de  suivre  graduellement  le  flot  à  mesure  qu  il 
s'éloigneroit. 

D'abord  je  fus  très  surpris,  malgré  l'activité  de  mes  recherches, 
de  ne  rencontrer  aucun  de  ces  insectes  sur  le  terrain  qui  décou- 
vroit  en  premier.  Ce  ne  fut  qu'après  avoir  dépassé  le  niveau 
des  marées  ordinaires,  et  avoir  atteint  presque  celui  des  fortes 
marées,  que  je  commençai  àlesobserver.  Depuis,  dans  les  diverses 
localités  où  je  les  ai  retrouvés,  j'ai  fait  la  même  remarque,  et 
l'on  verra  plus  loin  qu'elle  n'est  pas  sans  importance. 

Ce  jour-là  je  fus  mieux  favorisé  que  la  veille.  J'en  vis  plus 
d'une  quinzaine  ;  mais  au  lieu  de  les  saisir,  je  m'attachai  à  les 
étudier  dans  leurs  manœuvres,  et  je  me  décidai  à  ne  pas  aban- 
donner la  place  qu'ils  ne  l'eussent  quittée  eux-mêmes. 

Bientôt  j'eus  lieu  de  m'applaudir  de  ma  constance.  En  effet, 
je  pus  me  convaincre  qu'aussitôt  que  la  mer  laissoit  à  découvert 
l'endroit  occupé  par  un  de  ces  insectes,  il  en  profitoit  pour  se 
mettre  immédiatement  en  course^  et  parcouroit  avec  agilité  la 
surface  humide  du  sol  ;  mais  dès  que  la  marée  commencoit  son 
mouvement  d'ascension  et  à  l'instant  où  le  flot  alloit  couvrir  le 
sol,  je  vis  à  plusieurs  reprises  ces  petits  insectes,  au  lieu  de  cher- 


QUI  PASSE  UNE  GRANDE  PARTIE  DE  SA  VIE  SOUS  LA  MER.  1  2  I 

cher  leur  salut  dans  la  fuite,  s'empresser,  de  se  cacher  sous  quel- 
que pierre  voisine,  qui,  à  l'instant,  étoit  submergée  et  recou- 
verte par  une  masse  d'eau  toujours  croissante. 

Il  étoit  donc  hors  de  doute:  i°  que  ces  petits  animaux  ne  quit- 
toient  pas  le  fond  de  la  mer  pour  gagner  la  côte  ;  2°  que  pen- 
dant tout  le  temps  de  la  marée,  c'est-à-dire  au  moins  durant  six 
heures,  ils  restoient  dans  son  fond  et  recouverts,  suivant  les 
localités,  par  vingt,  trente  ou  quarante  pieds  d'eau. 

Mais  je  viens  de  dire  que  je  n'avois  commencé  à  rencontrer 
ces  insectes  qu'au  plus  bas  de  l'eau,  c'est-à-dire  dans  des  lieux 
fort  éloignés  de  la  côte  et  ne  découvrant  que  très  peu  de  temps , 
puisqu'ils  sont  mis  à  sec  les  derniers,  et  se  trouvent  promptement 
submergés  lorsque  le  flux  arrive.  11  en  résulte  que  ces  petits 
êtres  ne  peuvent  respirer  librement  l'air  qu'à  des  intervalles  très 
éloignés,  pendant  fort  peu  de  temps,  et  que  leur  vie  sous-marine 
est  infiniment  plus  longue  que  leur  vie  aérienne. 

Ces  faits  étant  bien  constatés,  je  dus  naturellement  chercher 
à  découvrir  quelle  manœuvre  l'animal  mettoit  en  usage  pour  ne 
pas  être  asphyxié,  durant  son  séjour  dans  leau.  Et  l'idée  qui  me 
vint  naturellement  à  l'esprit  fut  de  supposer  qu'il  se  réfugioit 
dans  les  cavités  de  quelques  pierres  restées  pleines  d'air.  En  effet, 
ayant  examiné  la  surface  inférieure  d'une  assez  grosse  pierre 
sous  laquelle  je  venois  de  voir  un  de  ces  insectes  se  cacher,  je  le 
trouvai  blotti  dans  une  excavation  ;  mais  elle  étoit  si  petite  qu'à 
peine  son  corps  pouvoit  s'y  loger,  en  sorte,  qu'eût-elle  été  pleine 
d'air,  on  auroit  difficilement  cru  que  cette  petite  bulle  eût 
suffi  long-temps  à  l'entretien  de  sa  respiration,  sans  être  re- 
nouvelée. 

Lors  même  que  je  me  serois  contenté  de  cette  explication  ,  je 


ili  OBSERVATIONS  SUR  UN  INSECTE 

ne  pOuvois  l'admettre  en  thèse  générale;  car,  ayant  continué 
à  examiner  sous  ce  point  de  vue  les  diverses  pierres  sous  les- 
quelles ces  petits  insectes  se  réfugioient,  j'en  trouvai  un  très 
grand  nombre  dont  la  surface  étoit  parfaitement  lisse  et  fort  mal 
disposée  pour  retenir  une  provision  d'air,  lorsque  la  mer  venoit 
à  les  baigner  de  toutes  parts. 

Le  fait  singulier  que  j'avois  mis  tant  de  soin  à  constater  me  sem- 
bloit  donc  incompréhensible;  et,  je  le  répète,  c'est  parce  que  je 
n'avois  pu  me  l'expliquer  que  j'ai  tardé  jusqu'ici  aie  publier.  Je 
devois  craindre  de  rencontrer  beaucoup  de  personnes  incrédules, 
et  cependant,  depuis  que  je  l'ai  fait  connoître  aux  entomologistes, 
plusieurs  se  sont  trouvés  dans  le  cas  de  le  vérifier.  Je  citerai,  entre 
autres, M.  le  docteur  Leach,  qui  a  rencontré  cet  insecte  en  Angle- 
terre; MM.  d'Orbigny  et  Impost,  qui  l'ont  découvert,  m'ont-ils 
dit,  avant  moi,  à  Noirmoutier,  dans  des  lieux  différents,  aux 
Bœufs,  au  Moulin  de  la  Loire  et  à  Pierre-Moine;  enfin,  M.  Baso- 
che, qui  la  trouvé  à  Luc,  à  plus  d'un  quart  de  lieue  du  rivage. 
Aujourd  hui  que  je  puis  joindre  à  l'appui  de  ces  témoignages  une 
explication  satisfaisante  de  mon  observation,  je  n  hésite  pas  à  en 
entretenir  l'Académie. 

En  effet,  la  manière  dont  M.  Dutrochet  explique  la  respiration 
de  la  chenille  et  de  la  nymphe  de  la  phalène  du  Potamogéton, 
qui,  pourvues  de  stigmates,  vivent  constamment  dans  l'eau,  sans 
posséder  aucun  moyen  de  venir  respirer  l'air  à  la  surface,  rend 
également  très  bien  compte  du  mode  de  respiration  de  notre 
petit  insecte  sous-marin. 

Ainsi,  il  arrive  pour  cette  chenille,  suivant  M.  Dutrochet,  qué- 
puisant  par  l'acte  de  la  respiration  l'oxygène  de  l'air  atmosphé- 
rique qui  l'environne,  l'azote  restant  se  dissout  dans  l'eau  et  en 


QUI  PASSE  UNE  GRANDE  PARTIE  DE  SA  VIE,  SOUS  LA  MER.  I  1>3 

extrait  du  gaz  oxygène.  Mais,  en  même  temps,  le  gaz  acide  pro- 
duit par  la  respiration  se  dissout  aussi  dans  l'eau,  et  en  extrait  de 
l'air  atmosphérique,  dont  l'oxygène  sert  naturellement  à  la  res- 
piration et  dont  l'azote  répare  la  perte  du  gaz  azote  dissous. 

On  ne  sauroit  objecter  que  la  chenille  du  Potamogéton  vit 
dans  une  coque  qui  maintient  l'air  autour  de  son  corps,  et  em- 
pêche que  celui  qui  se  dégage  par  suite  de  la  dissolution  des  gaz 
ne  s'échappe,  tandis  que  notre  petit  coléoptère  n'a  pas  la  faculté 
de  construire  un  semblable  réservoir.  En  effet,  si  on  réfléchit  que 
celui-ci  a  l'habitude  de  se  tenir  à  la  surface  inférieure  des  pierres 
posées  horizontalement  au  fond  de  la  mer,  on  concevra  très  bien 
que  cette  surface  fût-elle  lisse,  et  à  plus  forte  raison  raboteuse, 
elle  pourra  s'opposer  à  ce  qu'une  bulle  d'air  qui  auroit  été  intro- 
duite sous  elle  vienne  à  s'échapper,  sur-tout  si,  dans  aucun  cas, 
cette  bulle  n'est  abandonnée  complètement  à  elle-même ,  et  si 
elle  y  est  retenue  par  un  moyen  quelconque. 

Or  la  nature,  qui  est  d'autant  plus  prévoyante,  lorsqu'il  s'a- 
git de  la  conservation  des  êtres ,  que  ces  êtres  sont  exposés  à  de 
plus  grands  dangers,  a  donné  à  notre  petit  insecte  le  moyen  de 
produire  cette  bulle  d'air,  si  nécessaire  à  son  existence;  et  de 
plus,  elle  a  fait  en  sorte  qu'elle  ne  puisse  que  très  difficilement 
lui  échapper. 

Si  on  examine  à  l'œil  nu  ,  et  mieux  encore  à  l'aide  d'une 
loupe,  la  surface  de  ses  élytres,  sa  tête,  son  corselet,  ses  antennes, 
ses  pattes,  tout  son  corps  enfin,  on  voit  quils  sont  couverts  de 
poils,  dont  plusieurs  atteignent  une  assez  grande  longueur. 

Si  ensuite,  comme  je  l'ai  expérimenté  un  grand  nombre  de 
fois,  on  fait  passer  immédiatement  cet  insecte  de  l'air,  dans  l'eau 
de  la  mer,  on  remarque  que  chacun  de  ses  poils  relient  une  pe- 


124  OBSERVATIONS  SUR  UN  INSECTE 

tite  couche  du  fluide  élastique,  qui,  réunie  d'abord  en  petits 
sphéroïdes,  forme  bientôt  un  globule,  lequel  entoure  son  corps 
de  toutes  parts,  et  qui  malgré  l'agitation  quil  se  donne  en  cou- 
rant dans  l'eau,  au  fond,  ou  contre  les  parois  du  vase  où  on  l'a 
placé,  ne  s'échappe  jamais. 

Ce  qui  a  lieu  dans  cette  expérience,  se  produit  certainement 
lorsque  la  mer  vient  submerger  notre  insecte.  Toujours  il  em- 
porte avec  lui  une  petite  couche  d'air;  et  quand  il  se  cache  sous 
une  pierre,  il  s'y  trouve  momentanément  dans  les  conditions 
des  insectes  placés  librement  dans  l'air. 

Mais  plus  cette  couche  d'air  est  petite,  plus  on  conçoit  qu'elle 
seroit  promptement  viciée,  si  l'insecte  ne  pouvoit  pas  la  renou- 
veler, et  nous  avons  dit  qu'il  n'avoit  aucun  moyen  de  venir  s'en 
approvisionner  à  la  surface  de  la  mer. 

Ici  vient  se  placer  naturellement  l'explication  que  M.  Dutro- 
cheta  donnée  delà  respiration  de  la  chenille  du  Potamogéton, 
le  phénomène  nous  semble  exactement  le  même. 

On  peut  donc  maintenant  concevoir  comment  un  insecte  à 
respiration  aérienne  peut  vivre  sous  la  mer  pendant  des  heures, 
des  journées,  je  dirai  même  des  semaines  entières;  car  on  vou- 
dra bien  ne  pas  perdre  de  vue,  qu'au  niveau  des  marées  ordi- 
naires, ou  de  ce  que  l'on  nomme  les  mortes  eaux,  on  ne  le  trouve 
pas  encore,  et  qu'il  ne  se  montre  que  dans  les  grandes  marées  de 
pleine  et  de  nouvelle  lune,  c'est-à-dire,  lorsque  le  reflux  laisse 
à  découvert  une  grande  étendue  de  terrain. 

Doit-on  en  conclure  que  cet  insecte  reste  tapi  pendant  tout 
ce  temps  dans  le  lieu  où  il  s'est  réfugié?  Je  le  pense  d'autant 
moins,  quil  est  pourvu  d'ongles  crochus  très  longs,  qui,  sans 
aucun  doute,  lui  ont  été  accordés  pour  qu'il  pût  s  accrocher  fa- 


QUI  PASSE  UNE  GRANDE  PARTIE  DE  SA  VIE  SOUS  LA  MER.  125 

cilement  aux  divers  corps  sous-marins;  il  lui  est  floue  loisible, 
mais  probablement  avec  beaucoup  de  circonspection,  et  seule- 
ment dans  les  temps  calmes,  de  rôder  à  l'en  tour  de  sa  retraite 
pour  se  p'rocurer  la  nourriture  qui  lui  est  nécessaire;  mais  alors 
il  a  soin  d'emporter  avec  lui  la  petite  bulle  d'air  qui  fournit  à  sa 
respiration  en  même  temps  quelle  empêche  que  le  liquide  am- 
biant ne  soit  mis  en  contact  avec  ses  stigmates,  ce  qui  amèneroit 
promptementsa  mort,  ainsi  que  j'en  ai  fait  l'expérience. 

L'insecte  curieux  dont  je  viens  d'entretenir  l'Académie,  ap- 
partient, comme  je  l'ai  dit,  à  la  famille  des  Carabiques;  il  fait 
partie  du  genre  Blemus,  et  M.  Leach  a  même  cru  devoir  le  dis- 
traire de  ce  dernier  groupe,  sous  le  nom  A'JEpuS.  Je  donne  ici 
la  description  île  cette  espèce,  le  Blemus  Fulvescens.  Il  a  été  assez 
bien  figuré  dans  le  bel  ouvrage  de  Curtis  (i). 

Sa  longueur  ne  dépasse  guère  une  ligne.  La  couleur  de  son 
corps  est  d'un  jaune  rougeâtre  plus  ou  moins  foncé  suivant  les 
parties  que  l'on  examine. 

La  tête  offre  supérieurement,  et  près  de  la  ligne  médiane,  deux 
petits  sillons  ou  lignes  enfoncées  qui  circonscrivent  deux  espaces 
ovalaires,  deux  espèces  de  bosselures  latérales ,  sur  le  bord  ex- 
terne desquelles  sont  situés  deux  yeux  noirs  à  facettes  très  sail- 
lantes. Lcfcsurface  de  cette  tête  est  hérissée  de  longs  poils.  Ces 
poils  se  remarquent  en  bien  plus  grand  nombre  sur  les  articles 
des  antennes,  qui  sont  assez  alongés  et  au  nombre  de  onze.  Le 
labre  est  échancré  ,  et  les  mandibules  très  pointues  font  saillie 
au-devant  de  lui.  Les  palpes  maxillaires  externes  sortent  aussi  de 

(i)  Curtis,  tome  V,  pi.  2o3. 

Cette  figure  exacte  me  dispense  de  faire  graver  le  dessin  que  j'ai   fait  exécuter 
d'après  nature  par  un  dessinateur  habile,  M.  Guérin. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  17 


I  26  OBSERVATIONS  SUR  UN  INSECTE 

la  bouche  ;  le  pénultième  est  gros ,  renflé,  mais  le  dernier  est  co- 
lloïde et  pointu.  Les  articles  des  palpes  labiaux  ont  une  l'orme 
analogue.  Il  existe  une  petite  dent  au  menton. 

La  tête  est  rétrécie  postérieurement  en  une  espèce  de  col  qui 
est  reçu  dans  le  prothorax. 

Le  pro thorax  est  légèrement  cordiforme  ou  du  moins  très  ré- 
tréci en  arrière.  Il  présente  de  chaque  côté  un  léger  rebord,  et  sur 
son  milieu  un  sillon  à  peine  marqué. 

L  écusson  est  grand. 

Les  élytres  sont  rebordés  au  côté  externe,  et  présentent  là  une 
série  de  petits  oscilles  de  chacun  desquels  part  un  poil.  Des  poils 
beaucoup  plus  longs  et  assez  rares  se  remarquent  à  la  surface 
même  des  élytres;  ils  sont  rangés  sur  deux  ou  trois  lignes,  et 
semblent  indiquer  les  traces  de  trois  sillons  longitudinaux. 

Il  n'existe  pas  d'ailes  au-dessous  des  élytres. 

Les  pattes ,  qui  ont  une  longueur  moyenne,  sont  terminées  par 
des  crochets  courbés  et  longs.  La  première  paire  se  distingue 
des  suivantes  par  une  échancrure  très  prononcée  du  côté  interne 
de  la  jambe,  avec  des  soies  dans  la  cavité  résultant  de  cette  échan- 
crure. Toutes  les  pattes  sont  très  poilues,  de  même  que  les  bords 
et  le  dessous  de  l'abdomen. 

En  terminant  ces  remarques,  je  ferai  observer  que  l'explication 
qu'a  donnée  M.  Dutrochet,  du  mode  de  respiration  de  la  chenille 
du  Potamogéton,  s'applique  également  à  plusieurs  au  1res  animaux 
articulés  que  leurs  habitudes  placent  dans  des  circonstances 
semblables  :  je  citerai  l'araignée  ou  l'Argyronète  aquatique,  qui 
construit  sous  l'eau  une  véritable  cloche  de  plongeur,  et  qui ,  lors- 
qu'elle l'a  remplie  d'air,  y  reste  stationnaire  pendant  un  temps 
assez  long. 


QUI  PASSE  UNE  GRANDE  PARTIE  L»E  SA  VIE  SOUS  LA  MER.  I  27 

Je  citerai  encore  plusieurs  espèces  de  coléoptères  du  genre 
Elmis, que  l'on  trouve  sous  les  pierres  au  fond  des  ruisseaux,  et 
que  jamais  on  n'a  vus  respirer  l'air  à  leur  surface. 

Il  en  est  de  même  des  Drjops,  des  Macroniques  et  des  Géorisses , 
qui  appartiennent  à  la  même  famille. 

Toutefois,  011  doit  le  reconnoître,  ces  faits  sont  des  exceptions 
à  la  règle  générale;  etil  ne  faudrait  pas  en  conclure  qu'un  insecte 
aérien  qu'on  placerait  sous  une  cloche,  en  ayant  soin  de  ren- 
verser celle-ci  dans  une  grande  masse  d'eau  tranquille,  ou  même 
dans  de  l'eau  courante,  pourrait  y  vivre  long-temps,  et  que  l'air 
atmosphérique  ambiant  se  renouvellerait  par  le  fait  seul  de  sa 
respiration;  peut-être  cet  air  ne  tarderait-il  pas  à  se  vicier,  et 
alors  l'insecte  périrait  asphyxié  :  dun  autre  côté,  il  ne  faudrait 
pas,  s'il  en  étoit  ainsi,  et  se  fondant  sur  ces  derniers  faits, 
vouloir  s'en  servir  pour  infirmer  l'explication  satisfaisante  que 
M.  Dutrochet  vient  de  donner  de  la  manière  dont  s'effectue 
la  respiration  dans  les  insectes  à  respiration  aérienne  et  qui  par 
leur  organisation  sont  condamnés  à  vivre  sous  l'eau. 

Ces  faits ,  en  apparence  opposés ,  ne  sont  pas  en  contradiction  les 
uns  avec  les  autres;  ils  prouvent  seulement  que  parmi  les  insectes, 
comme  dans  les  diverses  classes  des  animaux  plus  élevés,  il  y  a, 
sous  le  rapport  de  la  respiration,  des  différences  très  grandes  qui 
font  que  tel  animal  peut  vivre  avec  une  très  petite  quantité 
d'air,  tandis  que  d'autres  en  ont  besoin  d'une  masse  considérable 
sans  cesse  renouvelée. 


MÉMOIRE 


SUR 


LE  GENRE  ÉTIIÉRIE 
ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL. 


PAR 


MM.  RANG  ET  CAILLAUL). 


S  il  étoit  encore  besoin  de  démontrer  combien  il  est  nécessaire 
de  recourir  à  la  connoissance  des  animaux  pour  déterminer  la 
valeur  des  genres  de  coquille,  et  la  place  qu'ils  doivent  occuper 
dans  une  classification  naturelle,  l'examen  des  acéphales  d'eau 
douce  lèveroit  promptement  tous  les  doutes  et  suffiroit  pour  faire 
apprécier  un  mode  d'étude  qui  peut  seul  faire  de  la  conchylio- 
logie une  science  rigoureuse  et  par  conséquent  utile.  En  effet, 
depuis  que  les  recherches  les  plus  minutieuses  des  zoologistes  ont 
été  tournées  vers  ces  sortes  de  mollusques,  on  a  vu  les  genres  se 
multiplier,  prendre  de  nouveaux  caractères^  occuper  de  nou- 
velles places,  par  la  seule  raison  que  les  animaux  offroient  quel- 
quefois des  caractères  différents,  là  où  l'on  en  distinguait  à  peine 
flans  les  coquilles,  ou  bien  qu'ils  en  offroient  d'absolument  ana- 
logues là  où,  au  contraire,  les  enveloppes  testaeées  présentoient 
de  nombreuses  disparates.  Aucun  exemple  de  ce  dernier  fait  n'est 
plus  frappant  que  celui  que  nous  fournit,  en  ce  moment,  Xéthérie, 
coquille  éminemment  d'eau  douce,  et  qui  par  son  aspect  général 


NOTICE  SUR  LE  GENRE  ÉTHÉRIE.  12(j 

diffère  considérablement  dos  moules  et  des  anodontes,  avec  les- 
quelles, cependant,  nous  allons  faire  voir  quelle  a  beaucoup 
d'analogie  par  son  animal. 

L'un  de  nous  (M.  Gaillaud  )  a  recueilli  les  éthéries  dans  les 
lieux  mêmes  où  elles  vivent  en  Egypte  et  a  pu  les  étudier  encore 
depuis  sur  un  grand  nombre  d'exemplaires.  L'autre  (M.  Rang) 
en  a  rapporté  plusieurs  beaux  échantillons  du  Sénégal  et  les  a 
comparés  aux  premières.  Réunissant  donc  aujourd'hui  nos  obser- 
vations, nous  allons  les  publier  en  commun  en  y  ajoutant  la  des- 
cription delanimal,  persuadés  queles  naturalistes  recevrontaver 
intérêt  les  détails  que  nous  sommes  à  même  de  leur  offrir  sur  un 
genre  qui  excite  à  si  juste  titre  la  curiosité  générale. 

M.  Gaillaud ,  qui  avoit  à  cœur  de  procurer  à  la  science  les 
moyens  de  connoître  l'animal  de  l'éthérie,  n'a  cessé,  depuis  huit 
années,  de  faire  des  démarches  et  de  réitérer  ses  instances  pour 
lob  leni  r  de  ses  correspondants  d  Egypte:  ses  peines  on  t  été  cou  ron- 
nées  d'un  succès  complet,  et  c'est  l'individu  qn  il  vient  de  recevoir 
qui  va  fournir  les  détails  dans  lesquels  nous  allons  entrer. 

Cet  individu  est  des  canaux  du  Fayoum ,  et  fait  peut-être  va- 
riété dans  l'espèce  que  M.  de  Férussac  a  nommée  E.  Caillaudi.  Il 
est  oblong,  le  plus  grand  diamètre  se  trouvant  dans  le  sens  de  la 
longueur  de  l'animal,  ce  qui  paroît  exister  dans  tous  les  individus  ; 
mais  ensuite  cette  forme  varie  du  plus  au  moins,  d'après  celle  de 
La  coquille,  qui  souvent  a  son  plus  grand  diamètre  dans  le  sens 
opposé  sans  que  pour  cela  l'animal  change  la  direction  du  sien. 

Le  manteau  est  très  grand  ;  il  enveloppe  tout  l'animal  et  tapisse 
l'intérieur  des  valves,  auxquelles  il  adhère.  La  séparation  de  ses 
bords,  qui  sont  plus  épais  que  le  reste,  et  garnis  de  petits  tuber- 
cules ou  papilles  coniques,  est  complète  dans  toute  l'étendue  de 


I  io  NOTIOK  SCI'.   1.1,  GKNIIK  KTIIKHIK 

son  contour,  à  I  exception  d'un  très  petit  espace,  à  la  partie  dor- 
sale, qui  correspond  précisément  à  la  charnière.  Deux  ouvertures 
seulement  sont  ménagées  entre  les  lobes  de  ce  manteau  et  sépa- 
rées par  un  diaphragme  étroit,  Ion;;,  médian  et  oblique  qui  reçoit 
les  vaisseaux  des  branchies  ei  au-dessous  les  quatre  lames  dont 

celles-ci  se  composent.  Il  résulte  de  là  que  (es  deux  cavités  où  con- 
duisent ces  ouvertures  sont  entièrement  indépendantes  l'une  de 
huître,  parfaitement  circonscrites  ©I  sa  us  communication  aucune 
entre  elles.  La  première  de  ces  ouvertures  est  celle  de  la  cavité 
branchiale,  qui  est  très  grande  et  comprend  toute  la  partie  infé- 
rieure du  mollusque  en  s  élevant  un  peu  en  avant  et  en  arrière, 
e  est-àwlire  qu'elle  détend  de  l'un  des  muscles  adducteurs  à  I  autre. 
Cette  cavité  est  donc  vaste;  mais  sa  l'orme  ne  peut  être  précisée, 
parcequellc  dépend  de  celle  de  l'animal,  qui,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit,  est  en  pat  lie  soumise  à  celle  de  la  coquille.  La 
seconde  ouverture,  qui  appartient  à  la  cavité  postéro-dorsale,  est 
beaucoup  plus  petite  que  celle  que  nous  venons  de  décrire,  et 
n'occupe  qu'un  COttrt  espace,  que  nous  estimons  ù  un  huitième 
tout  au  plus  de  la  circonférence  totale.  Elle  est  située  tout-à-fait 
en  arrière  de  la  partie  dorsale  et  du  muscle  adducteur,  que 
d  ailleurs  elle  ne  dépasse  point  inférietireinent.  Etroite  étalonnée, 
elle  offre  de  chaque  coté  une  lèvre  mince,  qui  n'est  qu'une  por- 
tion des  bords  du  manteau  réunis  en  avant.  La  cavité  dans 
laquelle  elle  conduit  est  profonde  et  oblique,  et  l'on  y  voit  à 
découvert  le  muscle  qui  la  traverse  transversalement  et  sur 
lequel  rampe  le  rectum,  ainsi  que  le  tube  de  l'anus,  qui  flotte 
librement,  et  enfin  une  partie  du  diaphragme,  qui  commence 
à  l'extrémité  postérieure,  et  s'enfonce  au-dessous  du  muscle 
idducteur. 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  Ijl 

Si  maintenant  nous  soulevons  un  des  muselés  du  manteau,  de 
manière  à  mettre  à  découvert  la  cavité  branchiale,  nous  aurons 
sous  les  veux  les  branchies,  les  appendices  de  la  bouche,  la  bou- 
che elle-même,  et  le  pied.  Examinons  ces  divers  organes. 

Les  branchies  se  composent,  comme  dans  tous  les  mollusques 
ronchifères,  de  deux  lames  disposées  de  chaque  côté  du  corps. 
La  forme  de  ces  lames  est  celle  d'un  croissant  dont  les  pointes, 
se  prolongeant  au-delà  de  la  demi-circonférence,  en  embrasse- 
n lient  près  des  deux  tiers.  La  lame  extérieure  est  d'un  tiers  envi- 
ron plus  étroite  que  l'autre,  et  toutes  les  quatre  sont  également 
remarquables  par  leur  tissu,  qui  présente  les  trois  caractères 
suivants  :  i°  de  fortes  stries  ou  plutôt  des  côtes  transversales  rayon- 
nant vers  les  bords  des  lames ,  très  serrées,  régulièrement  dispo- 
sées, un  peu  renflées  vers  leur  extrémité,  et  de  manière  à  former 
une  marge  dentée.  Chacune  de  ces  côtes  a  au  premier  aspect 
1  apparence  d'un  pli,  mais  il  est  facile,  en  les  examinant  en  dessus 
et  en  dessous,  de  s'assurer  que  ce  sont  de  petits  tubes;  2°  des 
stries  extrêmement  fines,  disposées  absolument  comme  les  côtes 
ou  tubes  dont  nous  venons  de  parler,  et  distinctes  à  la  loupe 
seulement  sur  la  surface  de  ces  côtes  et  de  la  petite  portion  de 
branchie  qui  leur  sert  d'intervalles  ;  3°  une  granulation  irrégulière 
et  un  peu  confuse  ,  invisible  à  l'œil  nu  ,  mais  (pie  la  loupe 
rencontre  aisément  dans  toute  l'étendue  de  l'organe  de  la  respi- 
ration. 

Les  appendices  buccaux  ne  ressemblent  pas  à  ceux  que  l'on 
observe  dans  la  plupart  des  mollusques  acéphales,  mais  ils  sont 
comme  dans  lanodonte  et  l'iridine,  c'est-à-dire  qu'au  lieu  d'être 
triangulaires,  alongés,  et  de  forme  virgulaire,  ils  sont  tout  sim- 
plement arrondis  en  demi-cercle,  et  d'égale  grandeur.  La  paire 


1 


I  11  NOTICE  SUR  LE  GENRE  ÉTHÉRIE 

supérieure  se  réunit  au-dessus  de  la  bouche  comme  pour  y  foi 
mer  une  sorte  de  voile,  et  l'inférieure  au-dessous.  Une  seule  des 
deux  faces  de  chacun  de  ces  appendices  est  finement  striée, 
c'est  l'inférieure,  dans  l'appendice  supérieur  et  la  supérieure 
dans  l'appendice  inférieur,  et  par  conséquent,  celles  cpii  en- 
trent en  contact.  Les  autres  faces  sont  unies.  La  bouche  est 
large  et  en  forme  d'entonnoir,  son  orifice  est  presque  qua- 
drangulaire. 

Le  pied  est  grand,  très  épais,  oblong  et  oblique  d'avant  en  ar- 
rière; tout  annonce  en  lui  une  grande  force.  La  masse  des  vis- 
cères est  épaisse ,  mais  d'assez  peu  d'étendue  comparativement 
au  reste  de  1  animal.  L'anus  s'ouvre  à  l'extrémité  d'un  petit  tube 
conique  qui  termine  le  rectum  étendu  sur  le  muscle  adducteur 
postérieur. 

Nous  allons  examiner  les  rapports  qui  existent  entre  les  éthé- 
ries  que  nous  connoissons  maintenant  et  les  autres  genres  d'acé- 
phales, afin  d'indiquer  la  place  qu'elles  doivent  occuper;  mais 
voyons  d'abord  de  quelle  manière  ce  genre  a  été  envisagé  par  les 
auteurs  qui  s'en  sont  occupés. 

L'établissement  du  genre  éthérie  est  dû  à  Lamarck ,  qui  publia 
à  leur  sujet  un  Mémoire  dans  les  Annales  du  Muséum,  t.  X, 
f.  3o,8.  Les  deux  impressions  musculaires  constituoient  pour  lui 
un  caractère  important,  qui  l'engagea  à  les  séparer  des  huîtres 
pour  les  ranger  dans  les  dymiaires  immédiatement  après  les 
cames.  À  cette  époque,  les  éthéries  n  etoient  connues  que  par  un 
petit  nombre  d  exemplaires  confondus  dans  les  cabinets  avec  les 
huîtres,  et  que  ce  naturaliste  croyoit  provenir  comme  elles  des 
profondeurs  de  la  mer.  Cuvier  n'en  parla  point  dans  la  première 
édition  de  son  Rèqne  animal;  mais  Oken  et  Schweigger  ne  tar- 


ET  DESCIIIPTION  DE  SON  ANIMAL.  1.33 

lièrent  pas  à  adopter  ee  genre.  M.  Sowerby  [gênera  of  schells) 
pensa  que  les  éthéries  habitoient  dans  des  canaux  saumâtres;  il 
se  fondoit  dans  cette  conjecture  sur  la  nature  de  leur  épidémie, 
et  la  présence  à  la  surface  de  leurs  valves  de  quelques  traces  de 
petitsœufs.C  étoitun  pasdefait,  maisqui  n  avancent  pas  beaucoup, 
cependant,  la  connoissance  du  genre,  lorsque  le  retour  en  France 
•  le  M.  Caillaud,  attira  sur  ces  singulières  coquilles  1  attention  des 
naturalistes  et  fournit  de  nouvelles  lumières.  M.  de  Férussac  pu- 
blia aussitôt  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d  histoire  naturelle, 
t.  I,  ac  partie,  un  travail  dans  lequel  il  fit  connoître  que  l'éthérie 
est  d  eau  douce,  découverte  qui  pouvoit  être  alors  d  une  impor- 
tance majeure  dans  l'élude  des  faits  géologiques.  N  ayant  aucun 
renseignement  sur  l'animal  ,  il  n  osa  point  prononcer  sur  la 
place  quelle  devoit  occuper  dans  une  classification  naturelle, 
et  tout  en  la  repoussant  du  genre  huître,  il  se  montra  cepen- 
dant assez  disposé  à  l'en  rapprocher  en  l'admettant  simplement 
dans  la  famille  des  ostracés.  Ce  savant  termina  son  Mémoire 
par  la  description  de  trois  espèces  quil  établit,  soit  au  détriment 
de  celles  de  Lamarek,  soit  d  après  la  connoissance  de  celles 
qu'on  venoit  de  rapporter  d  Egypte.  Dans  ses  tableaux  systéma- 
tiques des  animaux  mollusques,  M.  de  Férussac  admit  les  éthé- 
ries dans  la  famille  des  camacés ,  comme  l'avoit  fait  Lamarek. 

M.  de  Blain ville  (Dict.  des  Se.  riait,  au  mot  ÉTHÉRIE)  pensa 
que  Ion  avoit  à  tort  éloigné  les  éthéries  des  huîtres,  ne  sup- 
posant pas  que  l'on  pût  s  appuyer  de  la  présence  de  deux  im- 
pressions musculaires  pour  les  en  écarter  ;  cependant  ,  dans 
l'incertitude  où  le  laissoit  naturellement  le  défaut  de  connois- 
sance de  l'animal ,  il  les  laissa  dans  la  famille  des  cames  à  côté  des 
tridacnes  comme  l'avoient  fait  ses  prédécesseurs.  Cet  exemple  fut 

Annales  du  Muséum,  t.  III.  3'  série.  'S 


I  34  NOTICE  SUR  LE  GENRE  ÉTHÉRIE 

encore  suivi  par  M.  Deshayes,  dans  le  dictionnaire  classique  d'his- 
toire naturelle,  et  ensuite  par  M.  Rang,  dans  son  manuel  des 
mollusques  et  de  leurs  coquilles;  mais  ce  dernier  entrevoyant 
cependant  dans  Y  habitat  des  éthéries,  clans  la  disposition  des  im- 
pressions musculaires,  et  sur-tout  dans  le  ligament  et  la  char- 
nière un  rapprochement  possible  de  ces  coquilles  avec  les  ano- 
dontes,  les  plaça  en  tête  des  camacés,  formant  par  conséquent 
le  lien  de  cette  famille  avec  les  submytilacés,  qui  comprennent 
les  anodontes. 

Dans  la  deuxième  édition  du  Règne  animal,  les  éthéries  figu- 
rent dans  la  famille  des  ostracés,  où  elles  commencent  la  deuxième 
subdivision  établie  pour  les  acéphales  qui  ont  deux  muscles 
adducteurs;  il  suit  de  ce  nouvel  arrangement  que  les  éthéries 
changent  seulement  de  voisinage,  puisqu  elles  se  trouvent  précé- 
dées par  les  pulvinites,  crénatules,  peines  etc.,  et  suivies  des 
arondes  et  jamboneaux  bien  plus  loin  des  anodontes  qu'on  ne 
l'avoit  encore  fait. 

Quant  à  nous,  voici  ce  que  nous  pensons  :  Les  éthéries  ne 
sont  pas  des  ostracés  ;  car  les  animaux  de  ceux-ci  ont  le  man- 
teau entièrement  ouvert,  tandis  que  celui  de  l'animal  des  éthé- 
ries a  une  ligne  d'adhérence  des  deux  lobes  entre  le  réservoir 
où  flottent  les  branchies  et  celui  où  souvre  lanus.  Les  ostracés 
n'ont  pas  d'ouverture  particulière,  les  éthéries  en  ont  une  qui 
correspond  à  l'extrémité  postérieure  du  tube  digestif;  ils  n'ont 
pas  de  pied,  ou  bien  cet  organe  ne  s'y  montre  que  rudimen- 
taire;  les  éthéries  l'ont  grand  et  fort. 

Les  éthéries  ne  sont  pas  davantage  des  camacés,  car  ceux-ci 
n'ont  leur  manteau  ouvert  qu'à  la  partie  inférieure  seulement, 
pour  le  passage  du  pied ,  tandis  qu'il  est  fermé  en  arrière  par  une 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  l35 

cloison  percée  de  deux  orifices,  l'un  pour  les  déjections  excré- 
mentitielles,  et  l'autre  pour  la  respiration.  Chez  les  éthéries  il 
n'y  a  rien  d'analogue  à  cette  disposition. 

D'après  cela  on  doit  penser  cpie  si  ces  coquilles  ne  sont  ni  des 
ostracés  ni  des  camacés,  leurs  caractères,  celui  sur-tout  que  pré- 
sentent les  ouvertures  du  manteau,  les  placent  entre  ces  deux 
Familles,  non  dans  les  malléacés,  les  aviculés  et  les  arcacés,  puis- 
que celles-ci  ont,  comme  les  ostracés,  le  manteau  entièrement 
ouvert,  sans  tube  ni  ouverture  particulière;  mais  entre  les 
arcacés  et  les  camacés,  où  il  ne  reste  plus  que  les  mytilacés  et  les 
submytilacés.  Voyons  donc  quels  rapports  les  éthéries  ont  avec 
ces  deux  familles.  Toutes  deux  ont  le  manteau  ouvert  inférieure- 
ment  avec  un  orifice  particulier  pour  la  cavité  où  est  lanus, 
absolument  comme  les  éthéries;  mais  elles  ont  en  dessous  de 
cette  cavité  un  tube  incomplet  pour  la  respiration  ,  souvent 
garni  de  papilles  tentaculaires.  Ici  se  trouve  une  différence 
notable;  car  quoique  ce  tube  ne  soit  formé  que  par  des  replis  des 
lobes  du  manteau,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  voilà  une  dispo- 
sition un  peu  plus  compliquée  qui  conduit  aux  acéphales  munis 
de  tubes  complets.  Les  éthéries  sont  donc  moins  avancées  dans 
les  acéphales  que  les  deux  familles  que  nous  examinons,  et  s'éloi- 
gnent un  peu  moins  qu'elles  des  ostracés  et  arcacés;  elles  doi- 
vent donc  être  entre  ces  deux  dernières  et  les  mytilacés  et  sub- 
mytilacés. Remarquons  aussi  que  ces  dernières  sont  des  coquilles 
libres  et  les  mytilacés  des  coquilles  qui  sefixent  à  l'aided'unbyssus, 
tandis  que  les  éthéries  sont  au  contraire  adhérentes  par  une  de 
leurs  valves,  à  la  manière  des  huîtres,  et  enfin  que  l'une  et  l'autre 
de  ces  familles  présentent  des  coquilles  régulières  et  équivalves , 
tandis  que  les  éthéries  sont  toutes  irrégulières  et  inéquivalves. 


I  36  NOTICE  SUR  LE  GENRE  ÉTHÉR1E 

Ainsi ,  malgré  le  rapprochement  cpie  les  caractères  de  l'animal 
de  léthérie  établissent  entre  cette  coquille  et  les  mytilacés  et  sub- 
mytilacés,  nous  sommes  forcés  de  convenir  qu'il  y  a  impossibi- 
lité à  la  faire  entrer  dans  l'une  d'elles,  sans  froisser  quelques  uns 
des  caractères  qui  leur  ont  été  imposés;  car  pour  l'introduire  dans 
ces  derniers,  il  faudroit  ne  pas  tenir  compte  de  la  forme  irrégu- 
lière de  la  coquille,  non  plus  que  du  défaut  de  tube  incomplet 
pour  la  cavité  branchiale;  et  pour  la  faire  entrer  dans  les  pre- 
miers, il  faudroit,  sans  s  embarrasser  encore  de  la  coquille  et 
du  tube  incomplet  de  1  animal,  admettre  que  la  présence  d  un 
!>\ssus,  d  une  part,  et  la  faculté  d'adhérer  par  une  des  valves,  de 
l'autre,  sont  des  caractères  de  même  valeur  et  qui  peuvent  être 
confondus;  mais  si,  plus  rigoureux,  on  ne  tient  pas  seulement  aux 
caractères  de  l'animal ,  soit  dans  la  forme  de  ses  organes,  soit  dans 
les  moyens  qu'il  emploie  pour  se  fixer,  soitenfin  dans  la  conforma- 
tion de  son  test,  c'est  une  famille  à  part  qu  il  convient  de  faire  et 
à  laquelle  nous  proposons  de  donner  le  nom  de  famille  des  subos- 
trucés,  que  nous  plaçons  immédiatement  avant  les  mytilacés  et 
après  les  arcacés,  et  à  laquelle  nous  donnons  pour  caractères 
ceux  que  présentent  le  manteau  de  léthérie,  la  disposition  irré- 
gulière et  inéquivalve  de  la  coquille  et  sa  faculté  d  adhérer  aux 
corps.  Par  un  tel  arrangement  ces  coquilles  ne  seroient  pas  plus 
éloignées  des  anodontes  qu  il  ne  convient,  ce  dont  on  se  convain- 
cra facilement  si  Ion  fait  attention  au  passage  peu  tranché  des 
éthéries  aux  mytilacés  et  des  mytilacés  aux  submytilacés.  Au  sur- 
plus quelque  chose  que  l'on  fasse  à  ce  sujet,  ce  ne  peut  être  que 
provisoire,  car  il  faudra  bien  en  venir  à  ne  considérer  les  mollus- 
ques comme  on  fait  des  au  très  animaux,  que  dans  leur  organisation 
propre,  et  sans  s'embarrasser  d'un  peu  plus  ou  d'un  peu  moins  de 


KT  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  l  []-j 

régularité  dams  leur  enveloppe  calcaire;  alors  on  ne  fera  peut- 
être  qu'une  seule  famille  pour  les  étliéries,  les  mytilacés  et  les 
submytilacés,  ayant  le  soin  de  laisser  ces  premières  en  tête  poul- 
ies lier  toutes  aux  familles  chez  qui  le  manteau  est  entièrement 
ouvert  sans  aucun  orifice  ni  tube  particulier,  et  ce  sera  beaucoup 
plus  rationnel. 

Dans  la  classification  de  M.  de  Blainville,  les  étliéries,  pre- 
nant place  avant  les  mytilacés,  se  trouvent  un  peu  trop  éloignées 
des  submytilacés,  à  cause  des  arcacés,  qui  sont  admis  par  ce 
savant  entre  ces  deux  familles. 

Dans  celle  de  M.  Guvier,  les  étliéries  se  rangent  évidemment 
avant  et  très  près  des  mytilacés,  qui  suivent  les  arcacés,  c'est-à- 
dire  entre  eux;  et  là,  leurs  rapports  avec  les  anodontes  sont  par- 
faitement conservés,  puisque  les  submytilacés  et  les  mytilacés 
sont  confondus  dans  une  même  famille. 

On  ne  sait  rien  des  mœurs  et  des  habitudes  de  l'animal  de 
lethérie,  aucun  naturaliste  n'ayant  encore  pu  les  étudier  à 
l'état  de  vie,  et  l'on  se  souvient  que  celui  de  nous  qui  les  a  rap- 
portées de  Nubie  et  d'Ethiopie,  ne  put,  malgré  le  désir  qu'il  en 
avoit,  s'en  procurer  de  fraîches,  à  cause  des  grandes  eaux  qui 
remplissoient  alors  le  fleuve.  Nous  ferons  seulement  remarquer, 
comme  particularité  bien  singulière,  que  ces  animaux,  qui, 
d'après  nos  observations,  vivent  toujours  fixés  aux  rochers  par 
groupes  d'un  volume  quelquefois  très  grand  ,  tant  dans  le  Nil 
qu'au  Sénégal,  possèdent  cependant  un  organe  de  locomotion 
d'un  développement  considérable  et  sans  doute  d'une  force  pro- 
portionnelle malgré  l'inutilité  dont  il  semble  frappé.  Ce  pied 
a  donc  un  autre  usage  que  celui  de  servir  à  la  locomotion? 

C'est  en  mars  182  i  ,  dans  la  province  de  Robatas,  sur  la  partie 


I  38  NOTICE  SUR  LE  GENRE  ÉTIIÉRIE 

gauche  du  Nil,  en  Nubie,  que  M.  Cailiaud  trouva,  pour  la  pre- 
mière fois,  l'éthérierelleétoit  répandue,  en  nombre  considérable, 
sur  les  tombes  d'un  cimetière  musulman  ,  sans  doute  comme 
ornement.  En  parcourant  les  provinces  au  sud  jusqu'au-delà  du 
Fazolq,  sur  le  fleuve  bleu  ,  il  eut  souvent  occasion  d'observer  la 
mêmecoquille,que  les  habitantsdu  Sennâr  désignent  par  le  nom 
de  edsâleh;  ils  lui  dirent  qu'elle  vivoit  en  abondance  dans  le 
Jabans  et  dans  d'au  très  affluents  du  fleuve  bleu, au  sud  du  Fazolq, 
où  on  les  mange.  Plus  tard  elle  a  été  trouvée  en  moindre  quan- 
tité dans  la  basse  Nubie  et  dans  le  Bhar-el-haros,  canal  du  Fayoum. 
Enfin  l'arrivée  du  Louqsor,  qui  a  long-temps  séjourné  dans  la 
haute  Egypte,  a  rempli  les  cabinets  des  amateurs  d'un  grand 
nombre  de  ces  coquilles  et  de  plusieurs  beaux  groupes  qui  ap- 
partiennent au  Fayoum. 

L'éthérie  qui  vit  dans  les  eaux  du  Sénégal  a  été  envoyée  en 
France,  il  y  a  plusieurs  années,  par  M.  Maurin,  chirurgien  de 
la  Marine:  mais  considérée  comme  une  huître,  elle  fut  reléguée 
dans  le  laboratoire  du  cabinet  d  histoire  naturelle  de  Rochefort. 
Depuis  lors  M.  Rang,  qui  lavoit  reconnue,  ayant  fait  un  voyage 
au  Sénégal,  s'en  procura  quelques  beaux  échantillons  offrant 
diverses  variétés.  C'est  dans  le  haut  de  ce  fleuve,  à  200  lieues  des 
eaux  de  la  mer,  qu'on  les  rencontre  en  plus  grande  quantité  , 
agloméréees  comme  celles  du  Nil .  Les  Français  établis  au  poste  de 
Backel,  les  prenant  d'abord  pour  des  huîtres,  essayèrent  d'en 
manger,  mais  ils  les  trouvèrent  trop  dures  et  d'un  goût  maréca- 
geux, qui  n'en  permettoit  pas  l'usage.  Cependant  les  naturels  de 
ces  contrées,  toujours  imprévoyants  dans  leurs  moyens  d'appro- 
visionnement pour  la  mauvaise  saison  et  par  conséquent  souvent 
en  proie  aux  disettes,  s'en  nourrissent  quelquefois  en  leur  faisant 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  i  3y 

préalablement  subir  une  préparation  qui  consiste  à  les  boucaner 
et  les  battre.  On  rencontre  fréquemment  dans  des  endroits  re- 
tirés de  la  campagne  des  coquilles  dethéries,  soit  sur  les  tom- 
beaux, soit  dans  les  lieux  où  ils  croient  que  leurs  dieux-fétiches 
viennent  se  reposer; ce  ne  sont  alors  que  des  offrandes  consa- 
crées par  la  superstition  de  ces  peuples  simples  et  barbares. 
L'éthérie  du  Sénégal  vit  dans  les  mêmes  eaux  avec  une  iridine  , 
celle  qu'Adanson  a  décrite  sous  le  nom  de  Mutel,  une  anodonte, 
dont  la  charnière  a  une  disposition  toute  particulière,  et  une  fort 
belle  paludine.  Des  valves  dethéries  ont  été  trouvées  au  bas  du 
fleuve,  elles  y  avoient  sans  doute  été  traînées  par  les  courants.  V 

Lamarck  distinguoit  quatre  sortes  dethéries,  \  Elliptica,  la  Tri- 
(jo)iula,  la  Semilunaris  et  la  Transversa.  M.  de  Férussac,  qui,  lors- 
qu'il fit  son  mémoire  sur  ce  genre,  avoit  sous  les  yeux  une  pré- 
cieuse réunion  de  ces  coquilles,  réduisit  à  deux  les  espèces  de  La- 
marck, et  en  présenta  une  nouvelle.  De  I  Elliptica  et  de  la  Trigo- 
nula  qui  n'existent  que  dans  la  collection  du  Muséum, et  qui  sont 
les  deux  plus  beaux  exemplaires  connus,  il  ne  fit  qu'une  seule 
espèce,  se  fondant  sur  ce  que  les  caractères  imposés  par  Lamarck 
étoient  pris  ainsi  que  leurs  noms  sur  des  formes  relatives,  ce  qui 
conduiroit,si  l'on  suivoit  unepareilleméthode,àfaireun  nombre 
infini  d'espèces,  car  peu  de  coquilles  varient  autant  dans  leur 
forme  que  l'éthérie.  Ne  pouvant  non  plus  adopter  aucune  des  deux 
dénominations  de  ce  savant,il  la  désigna  souscelle  d'E. Lamarckii. 
La  seconde  de  ses  espèces  est  celle  que  M.  Gaillaud  rapportoit 
d'Egypte,  il  la  nomma  E.  Caillaudi;  enfin  sa  troisième  fut  établie 
aux  dépens  des  E.  Transversa  et  Semilunaris  de  Lamarck,  par  les 
mêmes  raisons  que  nous  avons  dites  plus  haut,  à  l'occasion  de  ses 
deux  autres  espèces,  et  elle  reçut  la  dénomination  d'E.  Plumbea. 


l/jO  NOTICE  SUR  LE  GENRE  ÉTHÉRIE 

Quelques  années  après,  M.  Sowerby  crut  pouvoir  établir  une 
nouvelle  espèce  dans  le  Zoolocjical- Journal ,  sous  le  nom  d'E.  Tu- 
bifera  ,  dont  le  caractère  principal  repose  sur  une  certaine 
quantité  de  pointes  tubiformes  dont  elle  est  armée  à  l'une  de 
ses  valves. 

Enfin  en  i83o,  M.  Michelin,  ignorant  la  publication  de  lan- 
teur  anglais,  représenta,  dans  le  Magasin  conchyliologique  de 
M.  Guérin,  un  exemplaire  également  armé  auquel  il  donna  le 
nom  spécifique  et  nouveau  d'E.   Carteroni. 

Si  l'on  s'attache  rigoureusement  à  n'établir  les  espèces  que 
sur  des  caractères  constants  et  non  accidentels,  nous  croyons 
que  l'on  ne  sauroit  mieux  faire  que  de  revenir  aux  espèces  de 
M.  de  Férussac.  En  effet,  les  caractères  sur  lesquels  reposent 
les  E.  Triqonula  et  Elliptica  d  une  part,  et  Semilunaris  et  Trans- 
versa de  l'autre  ,  ne  consistant  qu'en  des  différences  de  formes 
purement  accidentelles,  il  est  de  toute  nécessité  de  les  repousser. 
Quant  à  l'E.  de  Caillaud,  elle  présente  des  caractères  constants  qui 
la  distinguent  des  R.LajnairkiieX  Phtmbea,  et  que  tout  le  monde 
peut  saisir  au  premier  aspect,  en  considérant  la  nature  mince, 
fragile  et  boursouflée  du  test,  la  couleur  de  son  épiderme  ,  les 
impressions    musculaires   et   le  talon  de  la  charnière. 

Nous  pensons  que  l'E.  Tubifera  de  Sowerby  et  l'E.  Carteroni 
de  M.  Michelin,  qui  sont  une  même  chose,  ne  doivent  poini 
constituer  une  espèce  à  part,  pareeque  le  caractère  qui  les  dis- 
tingue appartient  à  deux  espèces,  NL.Caillaudi  du  Nil  et  XYL.Plum- 
bea  du  Sénégal  :  ces  pointes  tubiformes  n'étant  que  des  pro- 
longements accidentels  des  parties  anguleuses  de  certaines 
valves  et  que  l'on  retrouve  parfois  dans  l'une  et  l'autre  de  ces 
deux  espèces,  h  des  degrés  plus  ou  moins  marqués,  et  sans  pour 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAI..  \/[l 

cela  que  leu  rs  caractères  en  ('-prou  vent  de  variation.  Nous  ignorons 
si  ces  prolongements  sont  le  résultat  de  l'âgé',  ou  bien  s'ils  dé- 
pendent des  circonstances  dans  lesquelles  se  trouvent  leséthéries; 
mais  ce  dont  nous  sommes  certains,  c'est  que  le  passage  des  co- 
quilles non  armées  à  celles  qui  le  sont,  paroît  insensible,  lors- 
qu  on  se  donne  la  peine  d'en  suivre  un  bon  nombre  d'individus, 
soit  qu'ils  appartiennent  au  Sénégal,  soit  qu'ils  proviennent  du 
Nil. 

ÈTHÉRIE,  Etheria  LAMARCK. 
FÉRUSSAC.  —   BLAINVILLE.  —  CÙVIER.  —  RANG.    Etheria 

SCHWEIGGER,  OKEN. 

Animal  dç  forme  variable,  mais  cependant  toujours  plus  long 
que  liant;  manteau  très  ample,  adhérent,  ayant  les  bords  dés- 
unis dans  tout  son  contour,  à  l'exception  du  milieu  du  dos; 
deux  ouvertures  seulement  pour  deux  cavités;  ouverture  de  la 
cavité  branchiale  et  du  pied  ,  s  étendant  inférieurement  d'un  mus- 
cle à  l'autre  ;  ouverture  correspondant  à  l'anus,  subdorsale,  petite 
et  saris  communication  avec  la  première;  lames  branchiales, 
illégales  d'un  mêmccôté,  enformedecroissantetfortementstriées; 
appendices  buccaux,  grands,  demi-circulaires,  fixés  par  toute 
l'étendue  du  bord  supérieur  et  finement  striés  à  une  seule  de 
leurs  faces;  bouche  assez  grande;  pied  grand,  épais,  oblong, 
oblique;  anus  à  1  extrémité  d'un  petit  tube. 

Coquille  généralement  assez  grande,  inéquivalve,  înéqui- 
latérale,  très  irréyulière,  plus  ou  moins  épaisse  et  solide,  à 
texture  feuilletée;  revêtue  à  l'extérieur  d'un  épidémie;  nacrée  à 
l'intérieur,  ou  elle  présen  te  souvent  de  nombreuses  boursouflures;  à 
sommets  courts,  épais',  peu  distincts;  à  charnière  simy>\e ,  sinueuse; 
à    ligament  oblique,    grand,   alongé ,   extérieur,    pénétrant   à 

annales  du  Muséum,  t.  III,  3e  série,  19 


I  4^  NOTICE  SUU  LE  GENRE  ETHÉRIE 

[intérieur  de  la  coquille  par  l'extrémité  dune  lame;  impressions 
musculaires  au  nombre  de  deux,  distantes,  oblongues,  alongées; 
impression  palléale  étroite  et  peu  étendue,  sans  sinuosité;  1  une 
des  valves  adhérente  et  présentant  un  talon  susceptible  avec 
l'âge  de  beaucoup  d  extension. 

E,    DE    LAMARCK,   E.  Lamarckii,   Feruss. 

Mémoires  de  la  Soi',  d'hist.  nat.  de  Paris,  T.  I,  ir  partie,  p.  35t). 

Eth.  elliptira ,  Lamarck.  Ann.  du  Mus.  T.  IV,  p.  401 ,  pi-  29  à  3i ,  et 
Amni.  sans  vert.,  p.  100.  Blaiuville,  Dict.  des  se.  nat.  au  mot  Ethérie. 
Deshayes,  Dict.  class.  au  mot  Ethérie.  Eth.  trigonula  Laro.,  loc.  cit.,  p.  4°3, 
pi.  3o  et  3i ,  fip,.  2,  et  Aniin.  sans  vert.,  p.  100.  Blainville,  loc.  cit.  Desbayes, 
loc.  cit. 

Gocpiille  très  grande,  de  forme  variable,  un  peu  aplatie  et  gé- 
néralement alongée  dans  le  sens  transversal,  à  texture  épaisse 
et  feuilletée,  d'une  nacre  blanche  et  très  brillante  à  l'intérieur; 
les  impressions  musculaires  de  la  même  couleur  que  la  surface 
intérieure  des  valves;  le  talon  peu  prolongé. 

Habite?  sans  doute  quelque  fleuve  d  Afrique. 

E.  DE  CA1LLAUD,  E.  Caillaudi,  Feruss. 

Gaillaud,  Vov-  à  Méroé  ,  vol.  [[,  pi.  LXf.  Eth.  tulnfcra  Sowerby.  Zoo/, 
joum. 

Coquille  assez  grande,  de  forme  extrêmement  variable,  à  tex- 
ture mince,  fragile,  finement  et  irrégulièrement  feuilletée, 
quelquefois  armée  de  pointes  tubilormes;  épidémie  mince  et  de 
couleur  verte;  surface  intérieure  des  valves  dune  nacre  peu 
irisée,  souvent  verdâtre,  sur-tout  vers  le  milieu,  et  blanche  près 
des  bords,  avec  des  amas  de  boursouflures  qui  augmentent  avec 
l'âge;  talon  de  la  valve  adhérente  souvent  très  grand;  les  im- 
pressions- musculaires  un  peu  concaves  et  de  la  même  couleur 
que   ia    nacre. 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAI,.  1 43 

Habite  l'Egypte.  Voyez  plus  haut. 

E.  COULEUR  DE  PLOMB,  E.  plumbea  Feruss. 

Loc.  cit. ,  p.  35g. 

Eth.  semilunata  Lam.,  loc.  cit.,  p.  4«4  >  l1'-  ^2,  fiy.  i,  i\  Anim.  sans  vert., 
n°  3.  Blainville,  ioc.  cit.  Deshaycs,  loc.  cit.  Eth.  ti-ansversa  Lam.,  loc.  cit., 
pi.  32.  fig.  3,  4;  Anim.  sans  vert.,  n°  4-  Blainville,  loc.  cit.  Deshayes,  loc.  cit. 

Eth.  Carteroni,  Michelin,  Mag.  de  Conch. 

Coquille  généralement  un  peu  moins  grande  que  la  précé- 
dente, de  forme  non  moins  variable,  à  texture  plus  épaisse, 
plus  solide,  irrégulièrement  feuilletée,  et  s  armant  aussi  quel- 
quefois de  pointes  tubiformes;  à  épiderme  plus  épais  et  de  cou- 
leur noirâtre;  surface  intérieure  un  peu  plus  irisée,  mais  de 
couleur  métallique  et  comme  plombée,  tachée  parfois  dune 
teinte  verdâtre  qui  paroît  constante  sur  les  impressions  muscu- 
laires ;  bords  de  la  coquille  moins  fragiles  et  mieux  terminés  ; 
moins  de  boursouflures  que  dans  l'espèce  précédente  ;  talon 
moins  développé. 

Habite  le  haut  du  Sénégal,  voyez  notre  mémoire 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  6. 

Fie.  1.  L'animal  de  l'éthérie,  vu   du  côté  droit,   renfermé  dans  son  manteau,  et 

placé  dans  sa  valve  gauche. 
Fig.  2.  Le  même,  dont  on  a  levé  le  lobe  droit  du  manteau,   pour  montrer  le:» 

branchies,  le  pied  et  les  appendices  buccaux. 
Fig.  3.  L'ouverture  postéro-dorsale  grandie,  montrant  le  tube  de  l'anus  et  le  muscle 

adducteur  postérieur. 

Fig.  4-  La  bouche  avec  ses  quatre  appendice*. 
Fig.  5.  Tissu  grossi  des  branchies. 


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l'.tlicii.i    <  .iilhaudi    Feruss 


NOTE 
SUR  LE  COLOCASIA  ODORA, 

ET    SI  R 

L'ÉLÉVATION  DE  TEMPÉRATURE  DE  SES  FLEURS. 
PAR  M.  Adolphe  BRONGMART. 


Les  observations  sur  l'accroissement  de  température  que  pré- 
sente, au  moment  de  la  floraison,  le  sommet  du  spadix  de  plu- 
sieurs Aroîdes,  remontent  déjà  à  une  époque  reculée,  puisque  ce 
fut  en  1777  que  Lamarck  le  remarqua  en  premier  sur  l'arum 
italicum  ;  il  publia  cette  observation  en  1789,  mais  sans  indica- 
tion précise  de  1  heure  à  laquelle  il  lavoit  laite,  et  sans  avoir 
constaté  par  le  thermomètre  le  nombre  de  degrés  dont  la  cha- 
leur de  cette  partie  de  la  fleur  s  élevoit. 

Des  observations  plus  précises  sur  la  même  plante  furent 
faites  par  Senebier,  et  publiées  en  1800  :1e  maximum  de  l'ac- 
croissement de  température  observée  fut  de  70,  et  eut  lieu  vers 
sept  heures  du  soir. 

Desfontaines,  dans  sa  Flore  atlantique,  qui  parut  en  1800,  cite 
de  même  plusieurs  Arum,  comme  présentant  une  élévation  de 
température  sensible  au  toucher.  - 

La  même  observation  paroît  avoir  été  faite  dès  1790  par 
Gmelin,  mais  ne  fut  publiée  dans  sa  Flora  badensis  qu'en  1808. 

En  180/1,  M.  Bory-Saint-Vincent  fit  connoître  les  expériences 
variées  qu'il  avoit  faites  en  commun  avec  M.  Hubert,  à  l'île  Rour- 


]  /|6  NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  OJtOHA. 

bon,  surYArum  cordifolium,  et  dont  il  résulte  que  le  spadix  de  cette 
plante  s'échauffoit  à  un  tel  point,  vers  la  pointe  du  jour,  au  mo- 
ment de  la  floraison ,  qu'il  faisoit  monter  le  thermomètre  de  25 
à  3o  degrés  au-dessus  de  la  température  ambiante. 

Depuis  lors,  M.  Théodore  de  Saussure  a  constaté  le  même  phé- 
nomène sur  Y  Arum  maculatum  et  sur  Y  Arum  Dracunculus,  mais 
sans  indiquer  avec  précision  le  degré  d'élévation  de  la  tempéra- 
ture et  l'heure  où  il  1  avoit  observée. 

M.  Schultz,  en  1828,  fit  des  observations  sur  le  Caladium  pin- 
natifidum  des  serres  de  Berlin,  qui  lui  donnèrent  une  élévation 
de  température  de  [\  à  5  degrés. 

Cependant  ces  expériences  furent  depuis  contredites  par 
MM.  Treviranus  et  Gœppert,  qui  affirmèrent  n'avoir  jamais  pu 
observer  d  accroissement  de  température  dans  aucune  de  ces 
plantes. 

M.  Schultz  répéta  de  nouveau  ses  observations,  et  les  détails 
dont  il  les  accompagna  prouvèrent  que  l'accroissement  de  tem- 
pérature dans  la  fleur  duCaladiiun piiuiatijidum  n'a  lieu  que  pen- 
dant quelques  heures,  le  soir  entre  huit  heures  et  dix  heures,  et 
que  sou  maximum  est  d  environ  7  degrés. 

Ces  derniers  résultats  obtenus  par  M.  Schultz  paroissoientbien 
mettre  hors  de  doute  le  fait  de  l'élévation  de  température  du 
spadix  de  certaines  Aroïdes,  au  moment  de  la  floraison;  mais 
elles  prouvoient  également  qu'il  étoit  intéressant  de  comparer 
la  manière  dont  ce  phénomène  se  présente  dans\iiverses  plantes 
de  cette  famille. 

J'ai  saisi  l'occasion  que  m'a  présentée  la  floraison  d'un  pied 
très  vigoureux  du  Caladium  odorum  ou  Colocasia  odora  pour  faire 
quelques  recherches  à  ce  sujet,  et  les  résultats  que  j'ai  obte- 


NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA.  I  47 

nus  diffèrent  assez  do  ceux  qu'on  a  recueillis  sur  d'autres  espèces 
pour  rpie  j'aie  cru  utile  de  les  signaler. 

Le  Caladium  sur  lequel  j'ai  lait  ces  observations  étoit  planté  en 
pleine  terre,  dans  une  petite  serre  chaude  et  humide;  il  y  avoit 
pris  un  très  grand  développement:  le  limbe  de  ses  feuilles  avoit 
près  d'un  demi-mètre  de  long,  et  il  a  développé  quatre  Heurs 
dans  l'espace  d'un  mois. 

La  première  Heur  a  commencé  à  entrouvrir  sa  spathe  le  f\  mars 
i83/j;  mais  ce  n'est  que  le  6  que  le  pollen  commença  à  s'échap- 
per des  anthères,  et  que  je  m  aperçus,  vers  deux  heures  et  demie, 
que  le  spadix  présentoit  un  accroissement  de  température  appré- 
ciable par  le  simple  toucher;  m'étant  procuré  un  thermomètre 
assez  petit  pour  être  appliqué  contre  le  spadix,  je  vis  à  quatre 
heures  que  la  température  de  l'air  étant  égale  à  23  degrés  centi- 
grades, celle  du  spadix,  à  la  hauteur  des  étamines  fertiles,  étoit 
de  26  degrés,  et  celle  du  milieu  de  la  massue  formée  par  les  éla- 
mines  avortées  et  glanduleuses,  de  3o  degrés.  Il  y  avoit  donc 
une  différence  de  7  degrés  entre  la  température  de  cette  partie  et 
celle  de  l'air  ambiant;  et  je  ne  doute  pas  qu'un  thermomètre  plus 
délicat  et  mieux  appliqué,  comme  ceux  que  j'ai  employés  plus 
tard,  ne  m  eût  indiqué  une  élévation  de  température  plus  consi- 
dérable. Peu  à  peu  la  chaleur  de  cette  partie  diminua,  et  à 
sept  heures  du  soir  elle  ne  différait  pas  sensiblement  de  celle  de 
la  serre. 

Mais  taudis  que  dans  toutes  les  Aroïdes  qu'on  a  observées  sous 
ce  rapport  jusqu'à  présent,  cet  abaissement  de  température  pa- 
rait être  permanent,  dans  la  plante  que  j'étudiois  je  vis  le  même 
accroissement  de  chaleur  se  manifester  le  lendemain  vers  la 
même  heure. 


I  48  NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA. 

Ainsi ,  le  matin  jusqu'à  midi,  il  n  y  avoit  pas  de  différence  ap- 
préciable entre  la  température  de  l'atmosphère  et  celle  du  spadix, 
tandis  qu'à  3  heures  je  notai  les  températures  suivantes: 

Air  ambiant 2i°,o 

Etamines  fertiles 24°,o 

Base  de  la  masse  d  etamines  avortées   ....      26°,o 
Milieu  des  etamines  avortées 28°,5 

La  différence  de  température  entre  h;  milieu  de  la  massue  for- 
mée par  les  etamines  avortées,  qui  termine  le  spadix,  partie  qui 
est  toujours  la  plus  chaude,  et  l'atmosphère,  étoit  donc  de  7°,5 
comme  la  veille. 

A  4  heures  et  demie,  il  n'y  avoit  plus  que  2°,5  de  différence. 

Le  8  mars,  je  ne  pus  suivre  régulièrement  la  plante  pendant 
toute  la  journée;  mais  le  matin  il  n'y  avoit  de  8  heures  à  8  heures 
et  demie  que  i"  de  différence  entre  le  spadix  et  l'air  ambiant, 
tandis  qu'à  4  heures  la  différence  étoit  de  3°,5.  Le  maximum  avoit 
probablement  eu  lieu  pendant  mon  absence. 

Le  9  mars ,  il  n'y  eut  qu'un  accroissement  de  température  de 
a°,5  à  i  heure  après  midi;  le  matin  la  différence  de  température 
étoit  nulle,  et  à  4  heures  elle  n 'étoit  que  de  on,y.  Enfin,  le  io 
mars,  il  n'y  eut  plus  aucune  élévation  de  température,  et  la  fleur 
commença  à  se  faner.  Une  seconde  Heur  se  développa  sur  le  même 
pied  quelques  jours  après,  et,  prévenu  d'avance,  je  me  disposai 
pour  l'observer  avec  plus  de  régularité,  et  d'une  manière  plus 
précise. 

Dans  ce  but,  dès  l'épanouissement  de  la  spathe,  j'appliquai 
contre  le  milieu  du  spadix  un  petit  thermomètre  très  sensible 
que  je  fixai  exactement,  et  que  je  protégeai  contre  l'action  de 
l'air  extérieur  par  une  petite  enveloppe  de  flanelle,  qui,  dans 


NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA.  I  4g 

I  endroit  fie  la  houle,  présentoit  plusieurs  épaisseurs,  de  manière 
que  la  boule  du  thermomètre  étoit  appliquée  immédiatement 
contre  le  spadix  d'un  côté,  et  abritée  du  contact  de  l'air  de  tous 
les  autres  côtés. 

Tout  ce  petit  appareil  ne  couvrant  qu'une  foible  étendue  du 
spadix,  je  pus  le  laissera  demeure  sans  craindre  qu'il  gênât  les 
fonctions  de  cette  partie.  J'avois  un  autre  thermomètre  qui  res- 
toit  constamment  suspendu  dans  l'air  auprès  même  de  la  fleur, 
et  le  tout  étoit  bien  ombré  par  un  écran  en  papier. 

Je  pus  observer  ainsi  fort  régulièrement  la  marche  de  ces  in- 
struments, et  en  dresser  un  tableau  comparatif  dont  je  vais  si- 
gnaler ici  les  principaux  résultats. 

Le  i3  mars,  la  spathe  qui  enveloppe  le  spadix  n'étant  pas  en- 
core entrouverte,  la  fleur  répandoit  cependant  déjà  une  odeur 
suave. 

Le  14,  elle  s'est  entrouverte,  et  l'odeur  a  été  beaucoup  plus 
forte. 

L'émission  du  pollen  a  eu  lieu  le  16  entre  8  heures  et  10  heures 
du  matin,  et  a  continué  les  jours  suivants  jusqu'au  18.  —  Le  19 
la  fleur  commencoit  à  se  faner. 

Depuis  le  1 4  jusqu'au  19,  il  y  a  eu  tous  les  jours  un  accroisse- 
ment très  marqué  de  température,  la  température  retombant 
pendant  la  nuit  et  le  matin  presque  au  même  degré  que  celle  de 
l'air  ambiant. 

Ainsi  les  maximum  ont  eu  lieu  : 

Le   14     à     3  h.        soir.    .      .      .      4°>5 
i5      à     4  h-  'A  soir.    .      .      .    10,  o 

16  à     5  h.        soir.    .     .     .    10,  2 

17  à     5  h.        soir.     .      .      .11,0 
annales  du  Muséum,  t.  III,  3"  série.  20 


I  5o  NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA. 

18  à  1 1  h.      matin.  .      .     .     8, 2 

19  à  10  h.  '/,  matin.  .     .      .     2,5. 

On  voit  par  là  que  ces  accroissements  de  température,  quon 
pourroit  presque  comparer  à  des  accès  de  fièvre  quotidienne,  se 
sont  répétés  pendant  six  jours,  et  avec  une  forte  intensité,  sur- 
tout pendant  quatre  jours,  presque  à  la  même  heure,  puisque,  à 
l'exception  des  deux  derniers  jours,  où  l'accès  a  eu  lieu  plus  tôt, 
c'étoit  entre  3  heures  et  6  heures  de  l'après-midi  que  cet  accrois- 
sement de  température  présentoit  son  maximum. 

Il  est  probable  que  ces  alternatives  d'élévation  et  d'abaisse- 
ment de  température  s'observeroient,  non  seulement  sur  l'espèce 
qui  Fait  le  sujet  de  cette  note,  mais  sur  plusieurs  autres  qui  ap- 
partiennent au  même  groupe  naturel.  En  effet,  le  genre  Coloca- 
sia,  auquel  le  Caladium  odorum  doit  être  rapporté,  est  un  groupe 
très  naturel ,  remarquable  par  la  durée  plus  grande  de  ses  fleurs, 
qui  restent  épanouies  pendant  plusieurs  jours,  tandis  que  dans 
la  plupart  des  plantes  de  cette  famille  la  fleur  ne  reste  complè- 
tement épanouie,  lorsque  la  fécondation  a  lieu,  que  pendant  très 
peu  de  temps,  quelquefois  (pie  pendant  quelques  heures. 

Il  est  donc  probable  qu'on  pourra  observer  cet  accroissement 
de  température  se  répétant  par  accès  sur  plusieurs  plantes  de  ce 
genre,  tandis  que  sur  les  espèces  à  floraison  de  peu  de  durée 
l'élévation  de  température  n'a  lieu  qu'une  seule  fois.  Je  me  pro- 
pose de  saisir  les  occasions  qui  se  présenteront  pour  répéter  ces 
observations  sur  les  diverses  espèces  d'Aroïdes  qui  fleuriront  au 
Jardin  des  Plantes. 

Ces  observations  montrent  également  que  dans  cette  plante, 
comme  dans  X Arum  cordifolium  observé  par  M.  Bory  Saint-Vin- 


NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA.  i  5  i 

cent,  et  dans  l 'Arum  commun ,  dont  M.  Théodore  de  Saussure  a 
étudié  la  respiration,  les  diverses  parties  du  spadix  agissent  très 
diversement  et  dégagent  une  chaleur  très  différente  ;  ainsi,  dans 
la  première  fleur,  le  thermomètre  appliqué  sur  les  diverses  par- 
ties a  donné  les  résultats  suivants  : 

Température  de  l'air 2i°,o 

Température  des  étamines  fertiles      ....  2/^,0 
Température  à  la  base  de  la  massue  d' étamines 

avortées 26°,o 

Température  vers  le  milieu  de  la  massue  d'éta- 

mines  avortées 28",5 

Sur  la  seconde  fleur,  le  premier  jour  de  son  épanouissement 
avant  l'émission  du  pollen,  époque  où  le  thermomètre  peut  être 
,  introduit  dans  la  partie  de  la  spalhe  qui  environne  les  ovaires, 
mais  à  laquelle  l'élévation  de  température  est  moins  considérable 
que  les  jours  suivants,  j'ai  observé  les  différences  de  tempéra- 
ture suivantes  au  moment  où  la  chaleur  de  la  fleur  étoit  la  plus 
forte  : 

• 

Air  ambiant 24°i5> 

Pistils 26°,o 

Etamines  fertiles 29°i° 

Etamines  avortées 29°i° 

Pendant  les  jours  suivants,  j'ai  constaté  que  dans  cette  fleur, 
comme  dans  la  précédente,  l'élévation  de  température,  au  mo- 
ment de  son  maximum ,  étoit  d'autant  plus  forte,  qu'on  s'appro- 
choit  davantage  du  sommet  du  spadix;  de  sorte  que  les  anthères , 
qui,  avant  leur  déhiscence  et  l'émission  du  pollen,  présentent 


I  52  SOTE  SUR  LE  COLOCASIA   ODORA. 

une  température  égale  à  celle  des  étamines  avortées  et  glandu- 
leuses dont  est  formée  la  massue  qui  termine  le  spadix,  ne  pos- 
sèdent pendant  les  jours  suivants  qu'une  température  beaucoup 
moins  élevée  que  celle  de  ces  corps  charnus  de  texture  glandu- 
leuse qui  forment  la  surface  du  sommet  du  spadix. 

Pour  montrer  la  marche  que  suit  ce  phénomène  dans  toute  sa 
durée,  je  vais  donner  le  tableau  des  températures  observées  sur 
la  seconde  fleur  qui  s'est  développée,  fleur  que  j'ai  pu  suivre 
avec  une  plus  grande  exactitude  que  les  autres,  sur  lesquelles, 
du  reste,  le  phénomène  a  présenté  exactement  les  mêmes  va- 
riations. 

La  température  de  l'air  étoit  prise  très  près  de  la  fleur,  au 
moyen  d'un  thermomètre  placé  exactement  dans  les  mêmes  cir- 
constances (pie  la  fleur  elle-même  ;  celle  du  spadix,  au  moyen 
d'un  thermomètre  bien  comparable  au  premier,  et  fixé  sur  le 
milieu  de  la  partie  glanduleuse  qui  termine  le  spadix. 


NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODOliA. 


i53 


JOURS  ET  HEURES. 


i3  mars  1 834- 
i/(  mars 


hoir 


i  h. 
ah. 

3  h. 

4  h. 
6  h. 
9  h. 


1 1 


3o\ 
3o'  . 
i5'  . 
i5.. 

o. . 

o. . 

o. . 


i5  mars. 
Malin 


m 
12 


9 

12 


h. 
h. 
h. 
h. 
h. 

1  h. 

2  h. 

3  h. 

3  h. 

4  h. 

5  h. 

7  h. 

8  h. 
h. 
h. 


o. . 
3o. . 
i5.. 

o.  . 

o. . 
3o'. 
3o. . 

o. . 
3o.. 
i5.  . 
3o.  . 


3o. 
o. 
o. 
o. 


16  mars 
Matin 


Soir 


8  h. 

8  h. 
io  h. 
12  h. 

2  h. 

4  h. 

5  h. 

6  h. 

12  b. 
17  mars. 
Matin     6  h. 
8  h. 


o.  . 
3o... 

o.  . , 

o.  . 
o. . 
i5.  . 
o.  .  , 
o.  . 
o.  . 
o.  . 


o. 

3o. 


TEMPÉRATURE 

de 
l'air  ambiant. 


27°,5 

2(5,  O. 

24 

23 

21 

23 

22 

l8 
23 
23 


25°,0 

27 
28 

27 
26, 
26 
24 
21 
22 

23 

24 

22 


'9 
21 
26 

27 
26 

25 
23 
22 
21 
22 

•9 

«9 


TEMPERATURE 

du 

SPADIX. 


3o°,o- 
3o,  o. 

29,  o. 
26,  5. 
24,  2. 

24,  5. 

23,  o. 

20,  °o. 
26,  o. 
26,  5. 

28°,0. 

32,  o. 

33,  o. 
34,5. 
35,  o. 
35,  o. 
34,0. 
3i,  o. 

25,  o. 

24,  5. 

25,  3. 
24,0. 

21,  O. 

23,  2. 

30,  o. 
3i,  o. 
33,  5. 
35,  o. 
34,o. 
3i,  o. 
25,8. 

23,  o. 

21,   5. 

21,   5. 


DIFFÉRENCE 

de  ces  températures 
et  observations. 


Fleur  non  épanouie  ré- 
pandant déjà  une  odeur 
suave,  mais  foible. 
Spathe     entr'ouverte  ; 
odeur  assez  forte,  sur- 
tout vers  le  milieu  de 
la  journée. 

2°,5. 


4°,o. 
4,5. 

Maximum. 

3,5. 

2,7. 
.,5. 

1,  0. 

2°,0. 

3,  0. 

3°,o. 

3°,o. 

5,  0. 

5,o. 

7,5. 
8,  2. 

9°>°. 

IO°,0. 

Maximum. 

g,5. 
3,  0. 

.,3. 

1,  1. 

2,  0. 

Maximum. 


[,7- 

4,  O.    Emission  du  pullen. 

4°,o. 

7°,o. 
10,  o. 

IO,  2. 

9,  °- 
4,5. 

I,  o. 
2°.0 

h  7- 


1  3/) 


INOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA. 


TEMPÉRATURE 

TEMPÉRATURE 

DIFFÉRENCE 

JOURS  ET  HEURES. 

de 

du 

de  ces  températures. 

l'air  ambiant. 

SPADIX. 

et  observations. 

2,  5. 

3°,o. 

24,o 

8,  2. 

4  h.    o 

11,0.  )  ,. 

;  Maximum. 
11,  0.   { 

0,  5. 

18  mars. 

17'  ° 

17,   P 

0,  0. 

8  h.    o 

19    ° 

0,  8. 

271  « 

8,  2.     Maximum. 

24,8 

6,4. 

3  h.  3o 

28,  O 

5,  0. 

6  h.    o 

18,  8 

2,  2. 

ig  mars. 

Matin     8  h.    o 

22,  0 

0,  5. 

2,  5.     Maximum. 

25,  0 

25,  0 

0,  0.  La  fleur  se  tane;  il 
n'y  a  plus  d'élévation 
de  température. 

Indépendamment  du  phénomène  remarquable  que  je  viens 
de  rapporter,  la  belle  Aroïdée  qui  fait  le  sujet  de  cette  notice 
mérite  encore  de  fixer  l'attention  des  botanistes  par  plusieurs 
particularités  de  sa  structure. 

La  famille  des  Aroïdées  est  une  de  celles  dans  lesquelles 
l'organisation  de  plusieurs  des  parties  les  plus  importantes  de 
la  fleur  avoit  été  le  plus  négligée  pour  la  formation  des  genres; 
les  rapports  de  position  des  divers  organes  sur  le  spadix  et  la 
forme  de  la  spathe  avoient  presque  seuls  servi  à  définir  les  di- 
vers genres,  tandis  que  la  structure  des  pistils  et  des  étamines, 
cpai  offre  de  nombreuses  variations,  et  qui  fournit  des  carac- 
tères très  importants  et  très  faciles  à  bien  définir,  avoit  été  gé- 
néralement négligée.  Tout  récemment  M.  Schott  a  publié  dans 
les  Meletemata  botanica  une  révision  générale  de  la  famille  des 


NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA.  I  55 

Aroïdées,  dans  laquelle  il  a  employé  avec  succès  ces  carac- 
tères pour  mieux  diviser,  les  divers  genres  de  cette  famille; 
et  si,  au  premier  abord,  il  paroît  quelquefois  en  avoir  abusé 
pour  multiplier  les  genres,  je  crois  que  lorsqu'on  étudiera 
avec  soin  les  groupes  qu'il  a  formés,  on  verra  qu'ils  sont  gé- 
néralement très  naturels  et  bien  définis,  et  même  qu'ils  sont 
presque  toujours  assez  riches  en  espèces  et  offrent  encore  des 
modifications  d'organisation  assez  remarquables  pour  que  les 
recherches  subséquentes  tendent  plutôt  à  les  subdiviser  de 
nouveau  qu'à  les  réunir  entre  eux. 

Mais  si  de  nouvelles  recherches  viennent  généralement  con- 
firmer ces  divisions,  il  est  probable,  d'un  autre  côté,  que  l'étude 
de  ces  plantes  sur  le  vivant,  soit  dans  les  jardins,  où  beaucoup 
d'entre  elles  sont  maintenant  cultivées,  soit  dans  les  lieux  où 
elles  croissent  spontanément,  viendra  modifier  quelques  uns  des 
caractères  employés  pour  distinguer  ces  genres. 

Les  divisions  qu'il  a  établies  parmi  les  Caladium  en  sont  un 
exemple  et  se  rattachent  au  sujet  qui  nous  occupe. 

En  effet,  le  genre  Caladium,  établi  d'abord  par  Ventenat  pour 
un  petit  nombre  d'espèces,  avoit  embrassé  successivement  un 
grand  nombre  d'espèces  qui  s'éloignoient  beaucoup  du  type 
primitif;  M.  Schott  en  a  formé  la  tribu  des  Caladiées,  compre- 
nant neuf  genres  presque  tous  nouveaux.  Parmi  ces  genres  il  y 
en  a  deux  qui  fleurissent  très  fréquemment  dans  les  serres  :  ce 
sont  les  vrais  Caladium  et  les  Philodendron;  les  Colocasia  y  déve- 
loppent plus  rarement  leurs  fleurs;  et  particulièrement  la  véri- 
table Colocase  d'Egypte,  quoique  cultivée  dans  la  plu  part  des 
jardins  botaniques,  ne  paroît  pas  y  fleurir;  il  en  résulte  que  les 
caractères  du  type  du  genre  sont  moins  bien  connus  que  ceux 


I  56  NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA. 

de  plusieurs  des  espèces  qu'on  y  rapporte,  et  que,  mieux  étuuiv., 
ce  groupe  devra  peut-être  encore  être  subdivisé  en  deux  genres 
(pie  le  savant  botaniste  que  nous  venons  de  citer  a  déjà  indi- 
qués comme  sections,  sous  les  noms  de  Eucolocasia  et  d Alocasia. 
C'est  à  cette  dernière  section  que  me  paroît  appartenir  l'es- 
pèce qui  a  fait  le  sujet  des  observations  précédentes,  quoiqu'elle 
diffère,  à  quelques  égards,  des  caractères  tracés  par  M.  Scbott; 
ainsi  les  loges  des  anthères,  bien  loin  de  s  ouvrir  par  des  fentes  la- 
lérales,  s'ouvrent  au  sommet  par  des  pores  arrondis  et  même  plus 
larges  transversalement  que  longitudinalement  (voyez  fig.  3  et  l\); 
mais  ce  même  caractère  se  retrouve  aussi  dans  les  vrais  Çala- 
dium (CaJ&dium  bicolor  Veut.  —  Çaladium  colocasioides  hort.  par. 
— -^rtimco/ocasi'oidesDesf.cat.hort.par.),  queM.Sehottcaractéiist' 
aussi  par  ces  mots  :  Antherœ  rimulis  lateraliter  déhiscentes.  Dans 
ces  deux  genres  et  dans  quelques  autres  qui  s'en  rapprochent,  les 
étamines  sont  monadelphes  ou  forment  une  colonne  charnue, 
ordinairement  prismatique,  sur  laquelle  s'insèrent  directement  les 
anthères  ;  mais  ces  anthères  m'ont  paru  généralement  en  nombre 
pair  dans  le  Colocasiaodora,  et  souvent  géminées  dans  le  Çaladium 
colocasioides,  ce  qui  indiqueroitdesanthèresbiloculairesconnées; 
ainsi  la  colonne  anthérilère  représentée  fig.  3,  5,  seroit  formée  de 
six  anthères  à  deux  loges,  et  non  de  douze  anthères  unilocu- 
laires,  caractère  qui  s'accorde  avec  ce  qu'on   observe  dans  le 
genre  Philodendron,  où  les  étamines  sont  libres  et  présentent  un 
filet  ou  connectif  très  épais,  charnu,  supportant  deux  loges  dis- 
tinctes. La  massue  qui  termine  supérieurement  le  spadix  est 
renflée  et  sillonnée,  comme  l'indique  le  caractère  donné  à  la  sec- 
tion des  Alocasia;  mais  ces  sillons  sont  produits  par  les  lignes 
de  séparation  des  étamines  avortées  charnues,  qui  sont  devenues 


NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA.  I  57 

irrégulières,  serrées  les  unes  contre  les  autres,  et  qui  couvrent 
toute  cette  partie  supérieure  du  spadix,  mais  dont  le  passage 
aux  vraies  étamines  est  évident  inférieurement(  voye:;  la  fig.  2). 
Les  ovules,  au  nombre  de  six,  insérés  deux  par  deux  à  la  base 
des  trois  cloisons  incomplètes  qui  divisent  l'ovaire ,  diffèrent 
encore  de  ceux  des  vrais  Caladium,  en  ce  qu'ils  sont  complète- 
ment sessiles,  très  épais  et  antitropes,  leur  micropyle  étant  à  l'ex- 
trémité supérieure.  (  Voyez  la  fig.  6.  ) 

La  disposition  différente  des  ovules  dans  les  vrais  Caladium 
et  dans  les  Alocasia  est  en  rapport  avec  une  marche  très  différente 
dans  le  tissu  conducteur  du  stigmate.  Dans  les  Caladium  il  y  a 
réellement  deux  stigmates  sessiles  très  rapprochés,  mais  distincts, 
qui  donnent  naissance  à  deux  faisceaux  de  tissus  conducteurs, 
qui  descendant  séparémen  t  dans  l'épaisseur  des  parois  de  l'ovaire , 
suivent  chacune  des  cloisons  qui  portent  les  ovules  et  se  termi- 
nent par  des  faisceaux  de  papilles  cjui  correspondent  au  micro- 
pyle de  chacun  des  ovules. 

Dans  le  Colocasia  odora,  les  trois  stigmates  sont  confondus  en 
un  seul  stigmate,  en  forme  de  disque, parfaitement  entier;  il  n'y 
a  qu'un  seul  faisceau  de  tissu  conducteur  au  centre  du  style  très 
court  qui  surmonte  l'ovaire,  et  ce  tissu  se  continue  en  une  sorte 
de  rangée  de  papilles  qui  couvrent  tout  le  bord  libre  des  cloisons 
incomplètes  qui  font  saillie  dans  la  cavité  unique  de  l'ovaire. 
(Voyez  fig.  7,  8.) 

Ces  papilles  se  trouvent  ainsi  en  rapport  avec  le  micropyle, 
soit  qu  elles  doivent  transmettre  immédiatement  le  fluide  fécon- 
dant ou  protéger  les  tubes  polliniques  qui  pénétrent  dans  le  stig- 
mate. 

Il  est,  en  effet,  facile  d'observer  sur  cette  plante  la  pénétration 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  21 


I  58  NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  OOORA. 

des  tubes  polliniques  dans  le  tissu  du  stigmate  :  si,  à  la  fin  de  la 
floraison,  on  examine  les  pistils,  on  voit  que  les  stigmates  sont 
couverts  d'une  couche  épaisse  de  pollen ,  et  qu'une  partie  de  ces 
grains  de  pollen,  lisses  et  sphériques,  ont  donné  naissance  à  des 
tubes  membraneux  plus  ou  moins  alongés,  qui  pénètrent  entre 
les  utricules  qui  forment  les  papilles  du  stigmate,  jusquà  une 
assez  grande  profondeur,  dans  le  tissu  de  cet  organe.  {Voyez 
fig.  9,  10.) 

Mais  ces  tubes  polliniques  se  prolongent-ils  jusqu'aux  ovules, 
comme  dans  les  Orchidées,  ou  se  perdent-ils  dans  le  tissu  du 
stigmate?  c'est  une  question  qui  reste  à  résoudre.  Il  est  certain 
que  dans  plusieurs  Aroïdes,  l'ovaire  présente,  après  la  féconda- 
tion, des  filaments  qui,  venant  du  style,  en  remplissent  en  partie 
la  cavité;  mais  ces  filaments  peuvent  être  une  prolongation  du 
tissu  conducteur  lui-même  aussi  bien  que  des  tubes  polliniques. 

Mon  ami  M.  Descaisnes  s'est  occupé  de  recherches  sur  ce  sujet, 
qui  éclairciront  probablement  la  question. 

Les  organes  de  la  végétation  présentent  aussi  dans  cette  plante 
plusieurs  points  de  structure  assez  curieux. 

Les  pédoncules  géminés  dans  l'aisselle  des  énormes  pétioles  de 
cette  plante  présentent,  ainsi  que  ces  pétioles  et  les  nervures  des 
feuilles,  de  nombreuses  lacunes  cylindriques  qui  paroissent,  à 
l'œil  nu,  toutes  tapissées  de  points  brillants;  examinées  au  micro- 
scope sur  des  coupes  transversales  et  longitudinales,  on  voit  que 
ce  sont  autant  de  cellules  saillantes  formant  des  sortes  de  petits 
poils  courts,  qui  chacune  renferment  un  faisceau  de  raphides  ou 
de  petits  cristaux  aciculaires  rapprochés  parallèlement  les  uns 
aux  autres. 

Ces  cristaux  sont  ici,  comme  cela  a  lieu,  du  reste,  constamment, 


NOTE  SUR  LE  COLOCASIA  ODORA.  l  5(J 

renfermés  dans  l'intérieur  de  ces  utricules  saillants,  et  peuvent 
facilement  en  être  extraits;  mais,  ce  qui  est  assez  remarquable, 
c'est  que  les  cellules  voisines  qui  forment  le  reste  du  tissu  entre 
les  lacunes  ne  paroissent  jamais  en  présenter,  tandis  qu'elles 
tapissent  en  grand  nombre  toutes  les  lacunes  de  la  plante. 

Les  feuilles  de  cette  plante  sont  le  siège  d'une  sécrétion  de  cire 
qui ,  peu  abondante  dans  la  plante  cultivée,  paroît  sur  cette  es- 
pèce ou  sur  d'autres  Aroïdes  croissant  dans  le  climat  qui  leur  est 
propre,  devenir  très  considérable.  Cette  sécrétion  n'a  lieu  cepen- 
dant qu'à  la  face  inférieure  et  seulement  à  l'aisselle  des  nervures 
principales,  où  le  tissu  cellulaire,  légèrement  modifié  dans  son 
aspect ,  devient  le  siège  de  cette  sécrétion ,  qui  graduellement  se 
répand  quelquefois  sur  presque  toute  la  surface  inférieure  de  la 
feuille.  Sur  la  plante  cultivée,  elle  ne  formoit  que  de  petites 
écailles ,  grandes  tout  au  plus  comme  l'ongle. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  7. 

Fig.  i.  Spadix ,  enveloppé  dans  sa  spathe,  dont  la  partie  supérieure  se  flétrit  et 
tombe  après  la  floraison,  tandis  que  l'inférieure  persiste  autour  des  ovaires. 

Fig.  a.  Spadix  dépouillé  de  sa  spathe. 

a.  Pistils.  6.  Pislils  avortés,  c.  Etamines  avortées,  dont  on  voit  le  passage 
insensible  aux  etamines  fertiles.  (/.  —  e.  Masse  d'étamines  avortées  qui 
couvre  la  partie  supérieure  du  spadix  et  qui  donne  lieu  au  plus  grand 
dégagement  de  chaleur. 

Fig.  3.  Un  des  prismes  charnus  d,  fig.  2,  formé  par  plusieurs  etamines  soudées, 
terminé  extérieurement  par  une  surface  plane  à-peu-près  hexagone,  et  por- 
tant environ  douze  anthères  sessiles  oblongues,  insérées  tout  autour,  et 
s'ouvrant  supérieurement  chacune  par  un  pore. 

Fig.  l\.  Partie  supérieure  d'une  des  anthères  montrant  son  mode  de  déhiscence. 

Fig.  5.  Coupe  transversale  d'un  des  groupes  d'étamines,  sur  laquelle  on  voit  le 
mode  d'insertion  des  anthères,  et  leur  division  en  deux  loges  par  une 
cloison  longitudinale. 

Fig.  6.  Coupe  longitudinale  d'un  des  pistils,  a ,  Stigmate  couvert  de  pollen.  6 ,  Tissu 
conducteur  s'étendant  jusqu'au  sommet  de  l'ovaire,  c,  Ovules  géminés  à  la 
base  des  cloisons  incomplètes  de  l'ovaire,  c',  Un  de  ces  ovules  coupé  lon- 
gitudinalement,  montrant  la  position  du  micropyle  et  la  disposition  des 
membranes  et  du  nucelle. 

Fig.  7.  Coupe  transversale  de  l'ovaire. 

Fig.  8.  Une  des  cloisons  incomplètes,  dont  le  bord  est  couvert  de  poils  simples, 
faisant  suite  au  tissu  conducteur  du  style,  comme  on  le  voit  sur  la  fig.  6. 

Fig.  9.  Un  des  grains  de  pollen  avec  son  prolongement  tubuleux  pénétrant  entre 
les  papilles  stigmatiques. 

Fig.  10.  Le  même,  dont  le  tube  est  dégagé  du  tissu  stigmatique. 

Fig.  11.  Coupe  transversale  du  tissu  d'un  des  pétioles,  dont  les  lacunes  sont  garnies 
de  cellules  saillantes,  pleines  de  cristaux  aciculaires. 

Fig.  12.  Coupe  longitudinale  d'une  de  ces  lacunes. 

Fig.  i3.  Une  des  cellules  remplie  d'un  faisceau  de  cristaux. 


.V.  v-      ,//•" 

Oro-anisat  ion   du    Golôcasia    odoj  a 


..     !&  ...'.  .-.■   s. 


OBSERVATIONS 


SUR    LES 


VARIATIONS  ACCIDENTELLES  DU  MODE 

SUIVANT  LEQUEL  LES  FEUILLES  SONT  DISTRIBUÉES 

SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

Lues  à  l'Académie  des  sciences,  le  28  avril  i834- 

PAR  M.  DUTROGHET. 


Les  modes  divers  qui  président  à  la  distribution  des  feuilles 
sur  les  tiges  des  végétaux  ont  été  déterminés  avec  beaucoup  de 
soin  par  les  botanistes.  En  étudiant  ces  modes  de  distribution, 
on  n'a  pas  tardé  à  s'apercevoir  que,  chez  le  même  végétal,  le  mode 
ordinaire  de  la  distribution  des  feuilles  était  quelquefois  changé. 
Ronnet(i)  a  fait  des  recherches  spéciales  sur  cet  objet  :  il  a  observé 
avec  soin  et  les  modes  divers  de  la  distribution  des  feuilles  et  les 
variations  accidentelles  qu'ils  subissent  quelquefois  ;  mais  il  n'a 
point  aperçu  le  mécanisme  de  ces  variations,  dont  l'existence  nous 
prouve  que  l'ordre,  toujours  régulier,  de  la  distribution  des 
feuilles,  dépend  d'une  cause  qui  est  constante  dans  sa  régularité 
d'action,  mais  qui  n'est  point  constante  dans  le  mode  de  cette 
même  action.  Or  ces  anomalies  de  l'action  organique  qui  préside 

(1)  Recherches  sur  l'usage  des  feuilles  ;  troisième  Mémoire. 


1Ô2  OBSERVATIONS   SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

à  la  distribution  des  feuilles  peuvent  nous  instruire  du  méca- 
nisme de  cette  action.  Il  ne  s'agit,  pour  parvenir  à  cette  connais- 
sance, que  d'observer  comment  les  diverses  dispositions  régulières 
des  feuilles  se  changent  les  unes  dans  les  autres.  L'étude  de  ce 
problème  de  physiologie  végétale  est  d'une  grande  importance; 
car  elle  doit  conduire  à  la  connaissance  de  la  symétrie  normale 
et  primitive  des  végétaux,  qu'admet  avec  juste  raison  M.  De  Can- 
dolle  (i).  «Toute  cette  nombreuse  classe  de  faits,  dit-il,  connue 
«sous  le  nom  de  monstruosités,  qui  était  impossible  à  com- 
«  prendre  dans  lancien  système,  et  qu'on  affectait  de  mépriser 
«  pour  se  dispenser  de  les  étudier;  toute  cette  classe,  dis-je,  a 
«pris  une  clarté  et  un  intérêt  nouveau,  depuis  qu'on  les  a  vus 
«sous  leur  vrai  point  de  vue,  savoir,  comme  des  indices  pour 
«reconnaître  la  symétrie  normale  ou  primitive  des  êtres.  Les 
«monstruosités  sont,  pour  ainsi  dire,  des  expériences  que  la 
«  nature  fait  au  profit  de  l'observateur.  » 

Les  feuilles  offrent  toujours  une  disposition  régulière  sur  les 
tiges  ;  lorsqu'elles  sont  considérées  comme  éparses ,  c'est  que 
l'ordre  de  leur  disposition  est  inaperçu.  M.  De  Gandolle  rap- 
porte toutes  les  dispositions  des  feuilles  à  deux  classes.  La  pre- 
mière comprend  les  feuilles  qui  sont  multiples  sur  une  même 
coupe  horizontale  de  la  tige;  ce  sont  les  feuilles  opposées  et  les 
feuilles  verticillées.  La  seconde  comprend  les  feuilles  qui  sont 
uniques  sur  une  même  coupe  horizontale  de  la  tige;  ce  sont 
les  feuilles  en  spirale  et  les  feuilles  alternes.  La  transmutation 
de  ces  divers  modes  de  distribution  des  feuilles,  les  uns  dans 
les  autres,  a  été  notée  depuis  long-temps  par  Bonnet.  M.  De 

(l)  Organographie  végétale,  tome  II,  p.  -±!\a. 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1 63 

Candolle  est  entré  dans  quelques  détails  à  ce  sujet  dans  son 
organographie  végétale.  Il  y  a  de  ces  transmutations  qui  sont 
dans  l'ordre  delà  nature;  il  y  en  a  d'autres  qui  sont  acciden- 
telles, qui  sont  des  monstruosités.  Or  ces  aberrations  de  la 
nature  ne  se  font  point  au  hasard,  elles  sont  soumises  à  des  lois 
qu'il  est  important  de  déterminer. 

On  peut  établir  comme  régie  générale,  qu'il  ne  s  opère  jamais 
de  transmutations  accidentelles  dans  le  mode  de  distribution 
des  feuilles,  lorsque  les  végétaux  n'ont  que  la  force  normale  de 
végétation  qui  leur  est  propre.  Cette  transmutation  n'arrive  que 
lorsqu'il  se  produit  des  scions  très  vigoureux.  C'est  ce  qui  arrive, 
par  exemple,  lorsqu'un  arbre  étant  privé  de  ses  branches,  il  en 
reproduit  de  nouvelles.  Inobservation  apprend  que  les  arbre» 
dont  les  feuilles  sont  opposées,  sont  ceux  qui  sont  le  plus  sujets 
à  présenter  des  transmutations  de  ce  genre;  elles  sont  fort  rares 
chez  les  arbres  dont  les  feuilles  sont  en  quinconces  ou  en  penta- 
phylles  spirales.  Parmi  les  nombreux  exemples  de  transmutations 
de  ce  genre  que  j'ai  eu  occasion  d'observer,  je  choisirai,  en  les 
enchaînant  les  uns  aux  autres,  ceux  qui  sont  le  plus  propres 
à  démontrer  la  manière  dont  ces  transmutations  s'opèrent. 

Les  arbres  dont  les  feuilles  sont  opposées  sont,  comme  je  viens 
de  le  dire,  ceux  dont  le  mode  normal  de  la  distribution  des 
feuilles  se  change  accidentellement  le  plus  souvent.  C'est  par 
eux  que  nous  allons  commencer  l'étude  de  ces  transmutations. 

Parmi  les  arbres  à  feuilles  opposées  chez  lesquels  on  observe 
assez  fréquemment  la  transmutation  du  mode  normal  de  la 
distribution  des  feuilles,  je  citerai  le  frêne  (fraxinus  excelsior) 
et  l'érable  (acer  campestré).  J'ai  observé  chez  ces  deux  arbres 
<inq  sortes  de  transmutations  dans  le  mode  de  la  distribution  de 


l64  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

leurs  feuilles.  Je  prendrai  ici  l'érable  pour  spécimen.  La  figure  i 
représente  la  disposition  normale  des  feuilles  de  cet  arbre. 

Lorsque  les  scions  de  l'érable  végètent  vigoureusement,  ses 
feuilles  opposées  tendent  souvent  à  quitter  leur  opposition  ;  elles 
se  dissocient  de  plusieurs  manières  et  toujours  avec  régularité. 
Lorsque  dans  les  paires  de  feuilles  semblablement  dirigées,  telles 
que  aa'  et  ce'  (fig.  2),  les  feuilles  sont  dissociées  dans  le  même 
sens,  et  qu'il  en  est  de  même  dans  les  paires  bb'  et  dd',  les  feuilles 
deviennent  doublement  alternes.  Souvent  cette  dissociation  est 
très  légère,  en  sorte  que  les  feuilles  peuvent  être  considérées 
comme  imparfaitement  opposées.  Mais  quelquefois  aussi  cette 
dissociation  est  complète  et  les  feuilles  qui  auroient  dû  être 
opposées  sont  portées  à  une  assez  grande  distance  l'une  de 
l'autre;  alors  elles  décrivent,  par  leur  insertion  sur  la  tige,  une 
spirale  telle,  qu'il  faut  quatre  feuilles  pour  faire  deux  fois  le 
tour  de  la  tige.  La  première  correspond  verticalement  à  la  cin- 
quième au-dessus  ;  ainsi  en  partant  de  la  feuille  a'  pour  suivre 
les  feuilles  supérieures  dans  leur  ordre  d'élévation  ,  on  leur 
trouve  l'ordre  suivant  :  a'a  bb'  c'.  La  feuille  c',  qui  correspond  à  la 
feuille  a'  sur  le  même  côté  du  scion ,  est  la  cinquième  au-dessus 
délie.  Il  faut  ainsi  quatre  feuilles  pour  faire  deux  fois,  et  en 
spirale,  le  tour  du  scion;  les  feuilles  sont  ainsi  disposées  en 
tétraphylles  spirales.  Les  deux  paires,  semblablement  dirigées, 
a'a  et  c'e,  offrent  la  même  disposition  dans  1  élévation  respec- 
tive de  leurs  feuilles  dissociées;  car  les  deux  feuilles  antérieures, 
a'c1,  sont  plus  basses  que  les  deux  feuilles  postérieures  ac.  Ainsi 
les  feuilles  a'a  sont  alternes  dans  le  même  sens  que  le  sont  les 
feuilles  c'e.  Les  feuilles  b,b'  sont  aussi  alternes  dans  le  même 
sens  que  le  sont  les  feuilles  dd} .  Cette  disposition,  que  nous 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1 65 

voyons  ici  dériver  de  la  dissociation  alterne  des  feuilles  opposées, 
et  qui  est  ici  un  état  anormal  ou  monstrueux,  est  la  disposition 
normale  des  feuilles  du  nevprv.n  (Bliamnus catharticus).  Cet  arbris- 
seau présente  ordinairement,  en  effet,  des  feuilles  doublement 
n I ternes  ou  des  feuilles  im  parlai tentent  opposées  et  dissociées  d  une 
manière  doublement  alterne  ;  mais  je  ferai  observerquecettedispo- 
sition  des  feuilles  sur  les  scions  du  nerprun  n'a  lieu  que  lorsque 
ces  scions  sont  produits  sous  linfiuence  de  la  force  normale  de 
végétation  de  cet  arbuste.  Lorsque  ces  scions  sont  produits  par  la 
souche  d'un  arbuste  coupé,  et  qu  ils  possèdent  ainsi  une  grande 
force  de  végétation  ,  leurs  feuilles  ne  sont  plus  doublement 
alternes,  elles  sont  alors  disposées  en  pentaphylles  spirales  ou  en 
quincpwnces.  Ce  fait  nous  indique  déjà  que  les  causes  qui  pré- 
sident à  ces  deux  dispositions  des  feuilles  se  touchent  de  très  près. 
Nous  allons  voir,  en  effet,  la  disposition  des  feuilles  en  penta- 
phylles spirales  naître  d'un  nouveau  mode  de  dissociation  des 
feuilles  opposées  croisées  (  i). 

Bonnet  a  déjà  signalé  ce  fait,  que  chez  une  espèce  de  saule 
qu'il  nomme  osier  rouge  brun  et  qui  est  le  salix  purpurea  de 
Linnée,  les  feuilles  des  scions  sont  opposées  dans  le  bas  et,en 
(fuincpionces  dans  le  haut;  mais  il  n'a  point  tiré  parti  de  cette 
observation  pour  tenter  de  saisir  le  lien  qui  unit  ces  deux  dis- 
positions si  différentes  des  feuilles.  Plusieurs  scions  de  frêne  et 
d  érable  m'ont  offert  le  même  phénomène.  La  figure  3  représente 
la  partie  inférieure  d'un  scion  d'érable  dont  les  feuilles  supé- 
rieures (fi g.  B  *)  sont  disposées  en  pentaphylle  spirale;  les  feuilles 

(i)  Je  distingue  ainsi  les  l'euilles  opposées  dont  les  paires  sont  croisées,  des  l'euilles 
opposées  dont  les  paires  ont  toutes  la  même  direction,  comme  cela  a  lieu  par 
exemple  chez  le  potamogeton  ilensum. 

Annales  du  Muséum,  t.  III.  3'  série.  22 


l6f>  OBSERVATIONS  SUK  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

inférieures  (fig.  3)  offrent  le  mode  de  transition  de  la  disposition 
opposée  des  feuilles  à  leur  disposition  en  ijuinquonce  ou  en  pen- 
taphylle  spirale.  Ici  les  deux  paires  semblablement  dirigées, 
a',  a  et  c',  c,  nous  offrent  la  dissociation  de  leurs  feuilles  en  sens 
inverse  lune  de  lautre.  En  effet,  dans  la  paire  a' a  la  feuille 
postérieure  a  est  plus  haute  que  la  feuille  antérieure  a' ,  tandis 
que  dans  la  paire  c,  c'  la  feuille  postérieure  c  est  plus  basse  que 
la  feuille  antérieure  cf.  Il  en  est  de  même  des  deux  paires  sem- 
blablement dirigées,  b' b  et  d'd';  le  mode  de  dissociation  de 
lune  est  inverse  de  celui  de  lautre.  Ainsi  les  deux  paires  sem- 
blablement dirigées  que  sépare  une  paire  qui  les  croise  offrent 
une  disposition  inverse  dans  L'élévation  respective  de  leurs 
feuilles  dissociées.  Ces  feuilles  sont  alternes  à  contresens  ou  sécns- 
alternes.  Il  résulte  de  là,  qu  en  partant  de  la  feuille  a'  pour  suivre 
les  feuilles  supérieures  dans  leur  ordre  d'élévation  jusqu'à  la 
feuille  c',  qui  est  située  sur  la  môme  ligne  verticale,  on  leur 
trouvera  l'ordre  suivant,  a',a,b',c,  c'.  Ainsi  la  feuille  c',  qui 
correspond  à  la  feuille  a'  sur  le  même  côté  du  scion,  est  la 
sixième  au-dessus  délie  :  il  y  a  par  conséquent  cinq  feuilles  pour 
faire  en  spirale  deux  tours  complets  sur  le  scion  ;  la  sixième 
recouvre  la  première.  On  obtient  le  même  résultat  en  commen- 
çant à  compter  par  la  feuille  la  plus  basse  de  toutes  les  autres 
paires  de  feuilles  dissociées.  Si  au  lieu  de  commencer  à  compter 
par  la  feuille  a',  qui  est  la  plus  basse  de  la  paire  a'a,  on  commence 
à  compter  par  la  feuille  a,  qui  est  la  plus  haute  de  cette  paire,  on 
ne  trouvera  plus  qu  une  série  de  quatre  feuilles,  a,  b',,  b,  c,  pour 
arriver  à  la  feuille  c,  qui  correspond  à  la  feuille  a  sur  le  même  côté 
du  scion,  ou  qui  la  recouvre;  ici  la  série  des  feuilles  ne  fait  plus 
qu  un  seul  tour  en  spirale  sur  le  scion,  et  il  ne  faut  que  trois 


X.  Annales  s///  Muséum.  itf3j. 


PI.  ,9. 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1 67 

feuilles  pour  accomplir  ce  tour.  On  obtient  le  même  résultat  en 
commençant  à  compter  par  la  feuille  la  plus  haute  de  toutes 
les  autres  paires  de  feuilles  dissociées.  Ainsi  le  scion  dont  il  est 
ici  question  offre  les  éléments  de  deux  spirales  différentes.  Les 
cinq  feuilles  a'  a,  b',  b,  c  forment  un  c/uinquonce  ou  un  penlaphylle 
spirale  qui  fait  deux  tours  de  spire  sur  le  scion.  Les  trois  feuilles 
(,(>,'/>  forment  l'élément  d'une  spirale  de  trois  feuilles  on  un 
triphylle  spirale.  Le  pentaphylle  spirale  tel  qu'il  est  représenté 
dans  le  Las  du  scion  (fig.  3)  n'offre  pas  une  spirale  régulière  :  les 
feuilles  qui  le  composent  ne  sont  pas  également  espacées  sur  la 
circonférence  du  scion.  En  effet  les  feuilles  a',  a,  b',  b,  c  ne 
divisent  point  par  cinquièmes  la  circonférence  du  scion  :  les  deux 
feuilles  a  et  c  sont  situées  du  même  côté;  les  deux  feuilles  b  et  b' 
sunt  situées  sur  des  côtés  opposés.  Ainsi  les  feuilles  sont  situées 
ici  sur  quatre  côtés  du  scion  ou  sur  quatre  lignes  verticales,  et 
non  sur  cinq  lignes  verticales  comme  cela  doit  être  dans  le  pen- 
taphylle spirale  tel  qu  il  existe  dans  la  partie  supérieure  du  scion 
(fig.  3*).  Pour  amener  la  régularité  de  ce  pentaphylle  spirale  dans 
la  partie  supérieure  du  scion ,  il  a  donc  fallu  un  déplacement  trans- 
versal des  feuilles.  Ce  phénomène  est  celui  que  je  nomme  avec 
Bonnet  déclinaison  des  feuilles.  Il  consiste  dans  un  déplacement 
transversal  des  feuilles,  qui  quittent  la  ligne  verticale  sur  laquelle 
elles  sont  situées,  sans  quitter  leur  élévation;  elles  se  portent  à 
droite  ou  à  gauche  en  tournant  un  peu  autour  de  la  tige.  C'est  au 
moyen  de  cette  déclinaison  que  le  pentaphylle  spirale  irréqu lier, 
que  l'on  voit  dans  le  bas  du  scion  (fig.  3)  devient  un  pentaphylle 
spirale  régulier  tel  qu  on  le  voit  dans  la  partie  supérieure  de  de 
même  scion  (fig.  3*).  Voici  par  quel  mécanisme  ce  changement 
s'opère. 


l  68  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

La  première  feuille  du  pentaphylle  spirale  i  (fig.  3*),  ana- 
logue de  la  feuille  a  (fîg.  3),  et  la  feuille  6  qui  la  recouvre  et  qui 
est  l'analogue  de  la  feuille  c',  restent  dans  la  même  ligne  verticale. 
La  feuille  2,  dont  l'analogue  a  est  sur  uneverticale  éloignée  d'une 
demi-circonférence  de  la  verticale  sur  laquelle  est  l'insertion  de 
la  feuille  immobile  a',  analogue  de  la  feuille  i,  s'est  rapprochée 
de  la  verticale  de  cette  dernière  en  déclinant  vers  la  gauche 
d'une  quantité  égale  à  un  dixième  de  circonférence.  La  feuille 
5,  analogue  de  la  feuille  c,  s'est  comportée  de  la  même  manière 
par  rapport  à  la  feuille  immobile  6,  analogue  de  la  feuille  c'  ; 
elle  s'est  rapprochée  de  sa  verticale  en  déclinant  vers  la  droite 
dune  quantité  égale  à  un  dixième  de  circonférence.  Ainsi  les 
deux  feuilles  2  et  5  se  trouvent  portées  sur  des  verticales  éloi- 
gnées de  deux  cinquièmes  de  circonférence  de  la  verticale  des 
feuilles  immobiles  i  et  6 ,  et  ces  deux  feuilles  i  et  5  ont  leurs  ver- 
ticales distantes  l'une  de  l'autre  d'un  cinquième  de  circonfé- 
rence. Les  feuilles  3  et  4i  analogues  des  feuilles  //  et  b  dont  les 
verticales  sont  éloignées  d'un  quart  de  circonférence  de  la  verti- 
cale des  feuilles  immobiles  a'  c'  analogues  des  feuilles  i  et  6,  ont 
rapproché  leurs  verticales  de  la  verticale  de  ces  feuilles  immo- 
biles en  déclinant  en  devant  jusquà  ce  que  leurs  verticales 
soient  distantes  chacune  d'un  cinquième  de  circonférence  de  la 
verticale  de  ces  feuilles  immobiles  i  et  6.  11  résulte  de  là  que  la 
verticale  de  la  feuille  3  coupe  en  deux  parties  égales  l'arc  de  deux 
cinquièmes  de  circonférence  qui  mesure  la  distance  de  la  verti- 
cale de  la  feuille  5  à  laverticale  des  deux  feuilles  immobiles  i  et  6 
et  que  de  même  la  verticale  de  la  feuille  4  coupe  en  deux  parties 
égales  l'arc  de  deux  cinquièmes  de  circonférence  qui  mesure  la 
distance  de  la  verticale  de  la  feuille  2  à  la  verticale  des  deux 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  169 

feuilles  immobiles  1  et  6.  Au  moyeu  de  ces  diverses  déclinaisons 
les  feuilles  qui  éloient  d'abord  situées  sur  quatre  lignes  verticales 
(  fig.  3  )  distantes  les  unes  des  autres  d'un  quart  de  circonférence , 
deviennent  situées  sur  cinq  lignes  verticales  (  fig.  3  *)  distantes 
les  unes  des  autres  d'un  cinquième  de  circonférence;  elles  for- 
ment alors  un  pcntap/iylle  spirale  régulier!  On  voit  que  le  mouve- 
ment général  de  la  déclinaison  des  feuilles  sur  la  circonférence 
du  scion  s  est  effectué  vers  la  ligne  verticale  sur  laquelle  sont  in- 
sérées les  deux  feuilles  immobiles  1  et  6. 

La  spirale  générale  qui  résulte  de  l'assemblage  des  pentaphylles 
spirales  est  tantôt  dirigée  de  droite  à  gauche  et  tantôt  dirigée  de 
gauche  à  droite.  Pour  déterminer  cette  direction  il  faut  placer 
en  avant  la  première  feuille  de  la  spirale  ou  la  plus  basse;  si  la 
troisième  feuille  est  située  à  droite  comme  cela  se  voit  dans  la 
figure  3  *,  la  spirale  monte  de  droite  à  gauche;  si  la  troisième 
feuille  est  située  à  gauche,  la  spirale  monte  de  gauche  à  droite. 
Cette  observation  est  due  à  Bonnet,  qui  a  vu  également  que  la 
spirale  de  droite  à  gauche  est  beaucoup  plus  commune  que  la 
spirale  de  gauche  à  droite.  J'ai  observé  que  dans  les  scions  du 
poirier  on  rencontre  presque  généralement  la  spirale  de  droite 
à  gauche;  la  spirale  de  gauche  à  droite  s'y  montre  peu  fréquem- 
ment. Bonnet  a  vu  que  sur  83  tiges  de  chicorée  il  y  en  avoit  5i 
dont  la  spirale  des  feuilles  étoit  dirigée  de  droite  à  gauche  et  32 
dont  cette  même  spirale  étoit  dirigée  de  gauche  à  droite.  Des  ob- 
servations nombreuses  que  j'ai  faites  sur  ce  phénomène  m'ont 
démontré  qu'il  estgénéral.  Sur  le  même  végétal  on  rencontre  les 
uns  à  côté  des  autres  des  scions  qui  offrent  des  spirales  inverses, 
et  toujours  la  spirale  de  droite  à  gauche  est  plus  fréquente  que 
la  spirale  de  gauche  à  droite.  Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  détenni- 


I  yo  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

ner  le  mécanisme  au  moyen  duquel  est  formée  la  spirale  de  gauchr 
à  droite,  car  nous  avons  déjà  vu  dans  la  figure  3*  le  mécanisme  de 
la  formation  de  la  spirale  de  droite  à  gauche.  Dans  cette  figure  la 
troisième  feuille  de  la  spirale  est  située  à  droite  de  1  observateur 
lorsqu'il  met  devant  lui  la  première  feuille.  Ceci  estl  indice  auquel 
on  reconnoît  facilement  que  la  spirale  est  dirigée  de  droite  à  gau- 
che, ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut.  Or  admettons  que  les 
feuilles  a'  a  et  c  c'  restant  dissociées  comme  elles  le  sont  dans  la 
figure  3,  les  feuilles  b'  b  soient  dissociées  dune  manière  inverse; 
que  la  feuille  b'  soit  plus  haute  que  la  feuille  b  ainsi  que  cela  est 
représenté  dans  la  figure  4,  alors  la  première  feuille  a'  du  penta- 
phylle  spirale  étant  tournée  vers  l'observateur,  la  troisième  feuille 
au-dessus  ou  la  feuille  b  sera  située  à  sa  gauche,  ce  qui  sera  l'indice 
que  la  spirale  tourne  de  gauche  à  droite.  Cette  inversion  de  l'ordre 
d'élévation  des  deux  feuilles  b  b'  déterminera  un  changement 
dans  la  déclinaison  des  deux  feuilles  a  c ,  comme  on  voit  que  cela 
s'est  effectué  dans  les  analogues  a  et  5  (fig.  4*)  de  ces  feuilles. 
Les  feuilles  2  et  5,  au  lieu  d'avoir  décliné  la  première  à  gauche 
et  la  seconde  à  droite,  comme  cela  se  voit  dans  la  figure  3*,  ont 
décliné  la  première  à  droite  et  la  seconde  à  gauche.  Ainsi  1  inver- 
sion de  l'ordre  d'élévation  des  deux  feuilles  b  b1  (fig.  4)  entraîne 
I  inversion  du  côté  vers  lequel  les  deux  feuilles  fi  et  c  auront  à  dé- 
cliner pour  régulariser  la  spirale.  Ce  sont  ces  deux  inversions  qui 
produisent  l'inversion  de  la  spirale  qui  est  alors  dirigée  de  gauche 
à  droite. 

Le  sens  de  la  spirale  qu'affectent  les  feuilles  d'un  scion  ne 
change  point  tant  que  continue  son  élongation  terminale.  C'est 
dans  le  bourgeon  producteur  du  scion  que  s'opère  la  dissociation 
«les  trois  premières  paires  de  feuilles  opposées,  et  c'est  le  mode  de 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VEGETAUX.  i  n  1 

celte  dissociation  qui  détermine  la  direction  de  la  spirale.  Ce  pre- 
mier phénomène  accompli,  les  feuilles  qui  naissent  subséquem- 
nient  du  bourgeon  terminal  continuent  à  se  disposer  en  penta- 
phylles  spirales  sans  aucun  égara  à  la  place  qu'elles  auroient 
occupée  si  les  feuilles  fussent  restées  opposées  croisées.  Les 
causes  qui  déterminent  la  direction  de  ce  premier  travail,  lequel 
s  opère  dans  le  bourgeon  et  sur  les  germes  infiniment  petits  des 
feuilles,  ne  sont  point  de  nature  à  être  déterminées  par  lobser- 
vation. 

Un  fait  important,  et  sur  lequel  nous  reviendrons  plus  bas,  dé- 
coule de  ces  observations  ;  c'est  que  tous  les  végétaux  dont  les 
feuilles  sont  disposées  en  pentaphylles  spirales  successifs  ont  les 
germes  invisibles  de  ces  feuilles  opposés  croisés.  Il  est  évident 
en  effet,  que  ces  pentaphylles  spirales  sont  engendrés  par  la 
dissociation  sécus-al terne  des  feuilles  opposées  croisées.  Il  est 
évident  en  outre,  que  la  direction  de  la  spire,  tantôt  de  droite  à 
gauche,  tantôt  de  gauche  à  droite,  est  produite  par  l'une  ou  par 
l'autre  des  deux  combinaisons  que  peut  affecter  le  sens  de  disso- 
ciation de  la  seconde  paire  de  feuilles  avec  les  deux  sens  inverses 
de  dissociation  de  la  première  et  de  la  troisième  paire  de  feuilles. 
Dans  tout  cela  il  y  a  un  enchaînement  de  faits  tellement  évident, 
il  y  a  un  ordre  si  bien  établi  dans  cet  enchaînement,  qu'on  ne 
peut  se  refuser  à  y  reconnoître  la  liaison  nécessaire  d'un  fait  an- 
térieur à  un  fait  subséquent  qui  en  découle.  L'existence  actuelle 
du  fait  subséquent ,  qui  est  ici  l'existence  actuelle  de  la  spirale 
composée  de  pentaphylles  spirales  ,  indique  donc  nécessaire- 
ment, par-tout  où  il  se  montre,  l'existence  passée  du  fait  anté- 
rieur, qui  est  ici  l'existence  passée  et  transitoire  de  l'opposition 
croisée  des  germes  invisibles  des  feuilles  dans  le  bourgeon. 


172  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

Il  n'y  a  peut-être  pas  d'arbre  à  feuilles  opposées  qui  n'offre 
quelquefois,  dans  ses  scions  vigoureux,  la  transition  de  cette 
disposition  opposée  des  feuilles  à  la  disposition  en  pentaphylles 
spirales.  Ce  phénomène  est  très  commun.  Il  n'en  est  pas  de  même 
de  la  transition  de  la  disposition  des  feuilles  en  pentaphylles  spi- 
rales à  leur  disposition  opposée  croisée.  Ce  phénomène  est  rare.  Je 
l'ai  cependant  observé  une  fois  dans  un  scion  de  poirier  chez  le- 
quel les  feuilles  avoient  leur  disposition  normale  dans  le  bas  et 
étoient,  dans  le  haut,  opposées  avec  une  légère  dissociation  sé- 
cus-alterne.  Le  même  phénomène  s  observe  plus  fréquemment 
dans  les  scions  du  Salix  hélix  L. 

Pour  apprécier  avec  justesse  le  mécanisme  de  ces  diverses 
transitions  d'une  disposition  des  feuilles  à  une  autre,  il  ne  faut 
pas  perdre  de  vue  que  c  est  dans  le  bourgeon  que  ces  transitions 
s'opèrent ,  et  au  moyen  d'associations  ou  de  dissociations  des 
germes  invisibles  des  feuilles.  La  nature  nous  offre  ensuite  au- 
dehors  létat  dans  lequel  le  développement  a  saisi  et  fixé  ces 
germes.  Les  monstruosités  sont  alors,  ou  des  dispositions  qui 
étoient  destinées  par  la  nature  à  être  transitoires  et  qui  ont,  pour 
ainsi  dire,  été  arrêtées  en  chemin  et  rendues  fixes,  en  sorte  que  la 
disposition  normale  n'a  pas  été  atteinte  ;  c'est  ce  qu'on  appelle 
des  arrêts  de  développement  ;  ou  bien  ces  dispositions  acciden- 
telles et  monstrueuses  sont  des  excès  de  développement ,  lesquels 
font  subir  aux  germes  des  feuilles  des  déplacements  qu'ils  n'é- 
toient  point  destinés  à  éprouver  dans  l'état  normal.  Nous  déter- 
minerons plus  bas  quelles  sont  celles  de  ces  dispositions  acciden- 
telles des  feuilles  qui  sont  des  arrêts  de  développement ,  et  quelles 
sont  celles  qui  sont  des  excès  de  développement. 

On  doit  à  Bonnet  d'avoir,  le  premier,  signalé  le  fait  de  la  décli- 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1^3 

liaison  des  feuilles;  mais  il  n'a  vu  ce  fait  que  dans  un  seul  cas,  qui 
est  celui  de  la  déviation  des  feuilles  de  la  même  verticale.  Nous 
avons  dit  que  dans  le  pentaphylle  spirale  (fig.  3*  et  4*)  la  feuille  i 
est  située  sur  la  même  ligne  verticale  que  la  feuille  (3.  C'est  ainsi, 
en  effet,  que  cela  semble  avoir  lieu  au  premier  coup  d'œil;  mais 
lorsqu'on  y  regarde  de  près  ,  on  s'aperçoit  que  ces  deux  feuilles 
i  et  6  ne  sont  pas  exactement  sur  la  même  verticale.  La  feuille 
6  décline  un  peu,  soit  vers  la  droite,  soit  vers  la  gauche,  selon  le 
sens  de  la  spirale.  Cette  déclinaison  est  ordinairement  si  peu 
considérable  qu'on  l'aperçoit  à  peine,  sur-tout  lorsqu'il  y  a  une 
grande  distance  entre  la  feuille  i  et  la  feuille  6.  Mais,  dans  cer- 
tains cas,  cette  déclinaison  est  très  marquée;  elle  n'affecte  pas 
seulement  la  sixième  feuille,  elle  existe  dans  toutes  les  feuilles 
de  la  spirale,  qui  déclinent  toutes  alors  dans  le  même  sens.  Cette 
déclinaison  s'opère  toujours  dans  le  sens  inverse  de  celui  de  la 
marche  de  la  spire,  en  sorte  qu'elle  est  toujours  rétrograde  par 
rapport  à  cette  spire  ascendante.  Son  effet  ordinaire,  lorsqu'elle 
est  forte,  est  d'amener  près  de  la  ligne  verticale  de  la  première 
feuille  la  neuvième  au-dessus.  Alors  la  spirale,  ainsi  modifiée, 
paroît  composée  de  huit  feuilles.  C'est  ce  qui  a  lieu  dans  l'état 
normal,  chez  le  Laurus  nobilis,  ainsi  que  cela  se  voit  dans  la 
figure  io.  S  il  n'y  avoit  pas  eu  de  déclinaison,  la  feuille  i  auroit 
été  située  sur  la  même  ligne  verticale  que  la  feuille  6.  Mais  la 
déclinaison  rétrograde  ayant  porté  cette  feuille  vers  le  côté  gauche 
du  scion,  et  cette  même  déclinaison  rétrograde  ayant  amené 
à-peu-près  au  milieu  du  scion  la  feuille  9,  qui,  sans  cela,  auroit 
été  située  vers  le  côté  droit,  il  en  résulte  que  cette  feuille  9  se 
trouve  située  à-peu-près  verticalement  au-dessus  de  la  feuille  1  ; 
il  faut  trois  tours  de  spire  pour  l'atteindre.  Cette  spirale  n'est 
Annales  du  Muséum,  t.  III ,  3'  série.  23 


174  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

réellement  que  la  spirale  fondamentale  de  einq  feuilles,  qui  se 
trouve  modifiée  par  la  déclinaison.  Il  est  assez  commun,  en 
effet,  de  trouver  accidentellement  une  semblable  disposition 
des  feuilles  sur  les  scions  de  certains  arbres  qui,  dans  létat 
normal ,  ont  leurs  feuilles  disposées  en  pentaphylles  spirales. 
Cela  se  voit,  par  exemple,  assez  souvent  sur  les  scions  de  l'abri- 
cotier, ainsi  que  Bonnet  la  noté.  Cet  état  anormal  des  scions 
de  l'abricotier  se  trouve  être  l'état  normal  des  scions  du  Laurus 
nobilis.  D'après  cela,  il  n'est  point  surprenant  de  rencontrer 
quelquefois,  chez  ce  dernier  arbre,  le  retour  des  feuilles  à  la 
disposition  en  pentaphylles  spirales,  ainsi  que  je  l'ai  observé. 
Au  reste  ,  la  spirale  décrite  par  les  feuilles  du  Laurus  nobilis , 
et  qui  paroît  s'accomplir  en  trois  tours  comprenant  huit  feuilles, 
n'est  réellement  point  complète,  ainsi  que  nous  le  verrons  plus 
bas.  La  feuille  o,  n'est  point  exactement  située  sur  la  même  verti- 
cale que  la  feuille  i  ;  cette  feuille  9  est  située  un  peu  à  droite 
de  cette  verticale,  ainsi  que  cela  se  voit  dans  la  figure  xo,  en 
sorte  qu  il  faudra  chercher  plus  haut  la  feuille  qui  est  vérita- 
blement située  sur  la  même  verticale  que  la  feuille  t. 

La  déclinaison  générale  des  feuilles  est  toujours  rétrograde, 
c'est-à-dire  qu'elle  s'effectue  dans  le  sens  inverse  de  celui  de  la 
marche  de  la  spire.  Ce  fait,  qui  est  général,  est  important  à  noter. 
La  loi  qui  préside  à  cette  déclinaison  est  telle,  que  toutes  les 
feuilles,  en  reculant  vers  celles  qui  les  précédent  dans  la  spire, 
se  placent  de  manière  à  ce  que  les  lignes  verticales  sur  lesquelles 
elles  s'insèrent,  comprennent  entre  elles  des  parties  égales  de  la 
circonférence  de  la  tige;  il  en  résulte  qu'en  prenant  pour  point 
fixe  la  première  feuille,  la  déclinaison  devient  d'autant  plus  sen- 
sible qu'on  l'observe  sur  des  feuilles  plus  élevées  au-dessus  de 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  t"5 

cette  première  feuille,  et  cela  parceque  la  feuille  élevée  que  Ion 
observe  réunit  la  somme  de  toutes  les  déclinaisons  des  feuilles 
qui  sont  au-dessous  d'elle.  Pour  rendre  ceci  plus  facile  à  con- 
cevoir, j'emprunte  à  Bonnet  la  figure  9,  qui  représente  un  scion 
d'abricotier  dont  les  feuilles  ont  une  déclinaison  générale.  Les 
feuilles  a  b  c  de  sont  les  premières  feuilles  de  cinq  pentaphylles 
spirales  successifs;  s'il  n'y  avoit  pas  eu  de  déclinaison,  elles 
seroient  situées  sur  la  ligne  verticale  de  la  feuille  a.  Or  toutes 
les  feuilles  ayant  reculé  dans  le  sens  de  leur  spire,  dune  quan- 
tité fort  petite,  la  feuille  b  présente  dans  la  quantité  de  son 
reculement  ou  de  sa  déclinaison  la  somme  des  déclinaisons  des 
feuilles  qui  sont  au-dessous  d'elle,  plus  la  déclinaison  qui  lui 
est  propre;  on  en  doit  dire  autant  des  feuilles  c,  d,  e  ;  cette 
dernière  se  trouve  éloignée  de  la  verticale  de  la  feuille  a  d'un 
quart  de  circonférence  du  scion.  Cette  quantité  est  la  somme 
des  déclinaisons  des  19  feuilles  qui  lui  sont  inférieures,  plus  la 
déclinaison  qui  est  propre  à  la  feuille  e.  Il  résulte  de  là  que  les 
feuilles  b  c  d  e,  qui  sont  les  premières  des  pentaphylles  spirales, 
étant  considérées  à  part  et  comparées  entre  elles,  se  trouvent 
avoir  des  déclinaisons  qui  croissent  avec  régularité;  leur  série 
décrit  véritablement  une  spirale  autour  du  scion,  auquel  il  ne 
manque  qu'une  plus  grande  longueur  pour  qu'on  voie  le  tour 
de  la  spire  s'accomplir.  Ce  fait  n'a  point  échappé  à  la  sagacité 
de  Bonnet.  On  conçoit  facilement  que  si  les  premières  feuilles 
de  chaque  pentaphylle  spirale,  considérées  à  part,  forment  ici 
une  spirale,  il  en  doit  être  de  même  des  secondes  feuilles  de 
chaque  pentaphylle  spirale;  qu'il  en  doit  être  de  même  des  troi- 
sièmes, des  quatrièmes  et  des  cinquièmes  feuilles  également 
considérées  à  part,  en  sorte  que  l'on  trouve  ici  cinq  spirales 


176  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

parallèles  dont  les  spires  sont  très  alongées.   Je  donne  à  ces 
nouvelles  spirales  le  nom  de  spirales  par  déclinaison ,  pour  les 
distinguer  des  spirales  par  dissociation  auxquelles  appartient  la 
spirale  composée  de  pentaphylles  spirales,  que  nous  venons  d  é- 
tudier,  et  auxquelles  appartient  de  même  la  spirale  composée  de 
triphylles  spirales,  à  l'étude  de  laquelle  nous  allons  nous  livrer. 
J'ai  fait  remarquer  plus  haut  que  lorsque  les  feuilles  opposées 
croisées  sont  dissociées  dune  manière  sécus-alterne ,  elles  offrent 
les  éléments  de  deux  spirales  différentes;  les  cinq  feuilles  com- 
prises entre  la  première  et  la  sixième  qui  est  située  verticalement 
au-dessus,  forment  le  pentaphvlle  spirale,  élément  de  la  spirale 
dans  laquelle  la  première  feuille  correspond  à  la  sixième.  Les 
trois  feuilles  comprises  entre  la  feuille  la  plus  haute  de  la  pre- 
mière paire  dissociée  et  la  quatrième  feuille  qui  est  située  verti- 
calement au-dessus,  forment  le  triphylle  spirale,  élément  de  la 
spirale  dans  laquelle  la  première  feuille  correspond  à  la  qua- 
trième au-dessus.  Pour  suivre  le  mode  de  formation  de  cette  se- 
conde spirale  nous  commencerons  à  compter  par  la  feuille  a, 
(figure  3),  qui  est  la  plus  haute  de  la  paire  de  feuilles  dissociées 
a',  a,  et  qui  correspond  sur  la  même  ligne  verticale  à  la  feuille  c. 
Transportons -nous  pour  cela   à  la  figure  5  dans  laquelle  ces 
feuilles  a  et  c,  qui  sont,  dans  la  figure  3,  derrière  le  scion,  sont 
représentées  en  avant.  Ce  nouveau  scion  d  érable  offre  en  bas 
des  feuilles  dissociées  dune  manière  sécus-alterne,  et  en  haut 
des  feuilles   disposées   en    triphjlle  spirale.   En   partant  de  la 
feuille  a  pour  suivre  les  feuilles  supérieures  dans  leur  ordre  d'é- 
lévation jusqu  à  la  feuille  c,  qui  est  située  sur  la  même  ligne  ver- 
ticale, on  leur  trouvera  l'ordre  suivant:  a,  V ,  b,  c.  La  feuille  c, 
qui  termine  ici  la  spirale ,  est  la  quatrième  au-dessus  de  la  pre- 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  177 

mière  feuille  a  de  cette  spirale,  laquelle  ne  fait  qu'un  seul  tour 
sur  le  scion.  Or  cette  spirale  n'est  pas  régulière;  les  feuilles  qui 
la  composent  ne  sont  pas  situées  sur  des  verticales  qui  partagent 
la  circonférence  du  scion  en  trois  parties  égales.  En  effet,  les 
deux  feuilles  a  et  c  étant  et  devant  demeurer  sur,  la  même  ligne 
verticale,  les  feuilles  b'  et  6  sont  situées  sur  des  verticales  qui  n'en 
sont  éloignées  chacune  que  d'un  quart  de  circonférence,  au  lieu 
d'en  être  éloignées  d'un  tiers  de  circonférence  du  scion  ,  comme 
cela  est  nécessaire  pour  que  le  tripliylle  spirale  soit  régulier.  Il 
faut  donc,  pour  opérer  cette  régularisation ,  que  les  feuilles  V  et 
b  déclinent  vers  la  partie  du  scion  qui  est  ici  la  postérieure  jus- 
qu'à ce  que  leurs  verticales  soient  éloignées  d'un  tiers  de  circon- 
férence de  la  verticale  des  feuilles  immobiles  a  c.  C'est  en  effet 
ce  qui  s'effectue  plus  haut  et  le  triphylle  spirale  se  trouve  régu- 
larisé ,  comme  on  le  voit  dans  la  disposition  des  feuilles  1 ,  2,3, 
4-  Ici  la  spire  qui  commence  par  la  feuille  a  et  qui  va  de  là  à 
la  feuille  b'  marche  de  droite  à  gauche  ;  souvent  aussi  elle 
marche  de  gauche  à  droite  ;  c'est  ce  qui  arrive  lorsque  dans  la 
paire  de  feuilles  dissociées  U  b  la  feuille  b  est  plus  basse  que  la 
feuille  b\  au  lieu  d'être  plus  haute  qu'elle.  Cette  disposition  du 
triphylle  spirale  de  gauche  à  droite  est  représentée  par  la 
figure  6.  Ainsi  dans  le  triphylle  spirale,  comme  dans  le  penta- 
phylle  spirale ,  la  direction  de  droite  à  gauche  ou  de  gauche  à 
droite  de  la  spire  dépend  essentiellement  de  l'ordre  d'élévation 
dans  lequel  se  disposent,  l'une  par  rapport  à  l'autre,  les  deux 
feuilles  dissociées  de  la  seconde  paire,  en  prenant  pour  première 
paire  celle  qui  fournit  la  première  feuille  ,  ou  la  feuille  la 
plus  basse  de  la  spire. 

On  peut  supposer  par  la  pensée  que  les  trois  feuilles  qui  en- 


I  7<S  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VEGETAUX. 

trent  dans  la  composition  d'un  triphylle  spirale,  que  les  cinq 
feuilles  qui  composent  un  pentaphylle  spirale  seroient  rame- 
nées à  la  même  hauteur  verticale  par  la  disparition  des  méri- 
thalles  qui  les  séparent;  alors  il  y  auroit,  dans  le  premier  cas, 
un  verticille  dg  trois  feuilles,  et  dans  le  second  cas  un  verti- 
cille  de  cinq  feuilles.  L'observation  réalise  cette  supposition  par 
rapport  au  triphylle  spirale,  que  j'ai  vu  devenir  un  verticille 
ternaire,  chez  plusieurs  végétaux  dont  les  feuilles  sont  opposées 
dans  l'état  normal.  L'érable  étant  encore  de  ce  nombre,  je  conti- 
nuerai à  le  prendre  pour  spécimen.  La  figure  7  représente  un 
scion  de  cet  arbre,  dont  les  feuilles  sont  disposées  en  triphylles 
spirales.  Or  il  arrive  assez  souvent  que  ces  triphylles  spirales 
qui  occupent  la  longueur  du  scion  se  séparent  les  uns  des  autres 
par  le  grand  développement  en  longueur  du  mérithalle  qui  sé- 
pare le  premier  triphylle  du  second,  le  second  du  troisième,  le 
troisième  du  quatrième,  etc.  Ces  mérilhalles  plus  longs  que  les 
autres  apparoissent  ainsi  entre  les  feuilles  3  et  4  5  6  et  7,  9  et 
10,  etc.  Lorsque  cela  arrive,  les  feuilles  4,  5,  6,  qui  composent  le 
second  triphylle  spirale,  ne  restent  point  disposées  comme  on  le 
voit  dans  la  figure  7 ,  elles  font,  toutes  ensemble  un  sixième  de 
révolution  sur  la  circonférence  du  scion  en  déclinant  soit  à 
droite  soit  à  gauche.  Il  en  résulte  que  ces  feuilles  4 ,  5  ,  6  se  trou- 
vent portées  sur  des  lignes  verticales  exactement  intermédiaires 
à  celles  sur  lesquelles  sont  situées  les  feuilles  du  premier  tri- 
phylle spirale  1 , 2 ,  3,  et  les  feuilles  7,  8,  9  du  second  triphylle 
spirale,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  8.  Le  quatrième  tri- 
phylle spirale  aura  ses  feuilles  10,  11,  12  sur  la  même  ligne 
verticale  que  les  feuilles  4,  5,  6  du  second.  Ainsi  les  triphylles 
spirales  séparés  les  uns  des  autres  par  un  long  mérithalle  se  cor- 


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OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  l  y<j 

respondent  verticalement  de  deux  en  deux.  Telle  étoit  la  dispo- 
sition des  feuilles  dans  le  bas  du  scion  qui  est  représenté  ici; 
dans  la  partie  supérieure  de  ce  scion ,  les  trois  feuilles  de  chaque 
triphylle  spirale,  rapprochées  les  unes  des  autres  et  ramenées  à 
la  même  hauteur  verticale,  formoient  des  verticilles  parfaits, 
comme  on  le  voit  dans  la  figure  8  *.  J'ai  observé  de  même  chez 
le  frêne  (fraxinns  excelsior)  ces  divers  degrés  de  transition  entre 
la  disposition  opposée  des  feuilles,  et  leur  disposition  en  verti- 
cilles ternaires.  La  clématite  (clematis  vitalba),  la  viorne  obier 
(viburnum  opulus)  et  le  sureau  (sambucus  nigra),  dont  les  feuilles 
sont  opposées  dans  l'état  normal,  mont  offert  plusieurs  fois  des 
scions  sur  lesquels  les  feuilles  étoient  disposées  en  verticilles 
ternaires,  mais  je  n'y  ai  point  vu  les  divers  degrés  de  la  transition 
entre  ces  deux  dispositions  des  feuilles.  Cette  transition  se  toit 
opérée  dans  le  bourgeon  et  sur  les  germes  invisibles  des  feuilles. 
Dans  tous  ces  exemples  de  transmutation  des  feuilles  opposées 
croisées  en  feuilles  disposées  en  verticilles  ternaires,  j'ai  vu  que 
les  bourgeons  axillaires  des  feuilles  verticillées  produisoient  tou- 
jours des  scions  qui  reprenoient  l'état  normal  du  végétal,  c'est- 
à-dire  la  disposition  opposée  croisée  des  feuilles.  J'ai  vu,  et  cela  est 
fort  remarquable,  que  tant  que  la  tige  à  verticilles  ternaires 
s'accroît  par  le  développement  de  son  bourgeon  terminal  il 
continue  de  posséder  son  état  de  transmutation.  J'ai  observé 
ainsi  pendant  quatre  années  l'accroissement  d'une  tige  d  érable 
qui  possédoit  des  verticilles  ternaires.  Chaque  année  le  bour- 
geon terminal,  après  son  repos  d  hibernation ,  développoit  au 
printemps  un  nouveau  scion  à  verticilles  ternaires,  tandis  que 
tous  les  scions  nés  des  bourgeons  latéraux  ne  présentoient  que 
des  feuilles  opposées.  J  ai  fait  la  même  observation,  chez  le  frêne. 


l8o  ORSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

Ainsi  la  cause  qui  a  opéré  la  transmutation  agit  sans  disconti- 
nuité clans  le  sens  de  l'accroissement  terminal  de  la  tige,  tandis 
que  son  influence  est  interrompue  dans  le  sens  de  1  accrois- 
sement latéral.  Ici  le  végétal  reprend  son  état  normal. 

Nous  avons  jusqu'ici  considéré  les  transmutations  que  nous 
venons  d'étudier  comme  n  affectant  que  les  feuilles;  mais  ces 
organes  appartenant  aux  mérithalles  qu'ils  terminent,  ceux-ci 
doivent  aussi  participer  à  cette  transmutation.  G  est  effective- 
ment ce  que  l'observation  m'a  démontré.  Les  mérithalles  nais- 
sants de  tous  les  végétaux  offrent  dans  leur  système  central  un 
certain  nombre  de  faisceaux  ligneux,  isolés  les  uns  des  autres, 
et  entourant  la  moelle,  à  laquelle  ils  forment,  dans  la  suite,  un 
canal  complet  par  leur  réunion. 

Chez  les  mérithalles  naissants  de  la  clématite,  on  observe 
douze  faisceaux  ligneux  :  il  v  en  a  six  gros  et  six  petits,  comme 
on  le  voit  dans  la  figure  i3,  qui  représente  la  coupe  transversale 
de  l'un  de  ces  mérithalles.  Comme  il  n'y  a  que  deux  feuilles 
opposées  à  chaque  mérithalle,  chacune  d'elles  correspond  ainsi 
à  six  faisceaux  ligneux.  Or  j'ai  observé  que  chez  les  mérithalles 
naissants  du  même  végétal  qui  portoient  accidentellement  des 
feuilles  disposées  en  verticilles  ternaires  il  y  avoit  dix  -  huit 
faisceaux  ligneux,  comme  on  le  voit  dans  la  figure  14,  qui  est 
très  amplifiée,  ainsi  que  la  figure  i3.  Ici  la  feuille  surnuméraire 
avoit  amené  avec  elle  six  nouveaux  faisceaux  ligneux  ;  ceci 
prouve  que  chaque  feuille  possède,  dans  le  mérithalle  qu'elle 
termine,  des  faisceaux  ligneux  qui  lui  appartiennent  en  propre, 
et  qui  la  suivent  dans  tous  ses  déplacements.  Lorsque  le  mérithalle 
ne  possède  qu'une  seule  feuille,  tousses  faisceaux  ligneux  sont 
en  rapport  a\ec  sa  feuille  unique  ou  lui  appartiennent.  Ainsi 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VEGETAUX.  I  0 1 

sil  arrivoit  que  les  feuilles  opposées  de  la  clématite  se  disso- 
ciassent, comme  nous  l'avons  observé,  plus  haut,  chez  1  érable, 
les  mérithalles,  terminés  par  une  seule  feuille,  n'auroient  plus 
(pie  six  faisceaux  ligneux,  au  lieu  de  douze  qu'ils  possédeni 
dans  l'état  normal.  On  doit  donc  considérer  chaque  mérithalle 
à  feuilles  opposées  comme  formé  par  la  réunion  et  par  la  sou- 
dure intime  de  deux  mérithalles  à  feuille  unique;  on  ne  peut, 
en  effet,  se  refuser  à  reconnoître  que  dans  le  mérithalle  à  trois 
feuilles  verticillées  ,(fig.  i4)  u  y  a  cu  adjonction  et  soudure 
intime  d'un  mérithalle  à  feuille  unique  qui  étoit  destiné,  dans 
l'état  normal,  à  faire  partie  d'un  autre  mérithalle,  lequel  eût 
possédé  deux  feuilles  opposées.  Ainsi  on  doit  reconnoître  que  ce 
ne  sont  pas  seulement  les  feuilles  qui  se  déplacent,  dans  les 
transmutations  que  nous  venons  d'observer,  mais  que  ces  dépla- 
cements des  feuilles  sont  accompagnés  du  déplacement  des 
mérithalles  ou  des  portions  de  mérithalle  auxquels  elles  ap- 
partiennent. Ces  observations  nous  apprennent  que  primitive- 
ment chaque  germe  de  feuille  a  son  germe  de  mérithalle  dont 
elle  est  l'appendice  et  qui  forme  avec  elle  un  tout  organique 
individuel  et  isolé.  C'est  le  fœtus  gemmaîre  végétal  pourvu  d'une 
seule  feuille.  Son  isolement  primitif  est  suffisamment  prouvé 
par  les  déplacements  que  nous  lui  voyons  souvent  éprouver. 
Deux  de  ces,  fœtus  qennnaires ,  associés  et  intimement  soudés 
l'un  à  l'autre,  forment  les  mérithalles  à  feuilles  opposées;  ces 
mêmes  fœtus  (/emmaires,  associés  par  trois,  par  quatre,  par 
cinq,  etc.,  forment  les  mérithalles  dont  les  feuilles  sont  verti- 
cillées. Nous  reviendrons  plus  bas  sur  ces  faits  importants. 

Nous  avons  vu ,  par  les  observations  précédentes ,  que  la 
disposition  des  feuilles  en   triphylles  ou  en  pentaphylles  spU 

Annale?  'lu  Muséum,  t.  III.  3'  série.  ^4 


j82  observations  sur  les  tîges  des  végétaux. 

raies,  et  leur  disposition  en   verticilles  ternaires,  tirent   leur 
origine,  par  transmutation,   de   la  disposition  opposée-croisée 
des  feuilles.  Il  est  infiniment  probable  que  les  verticilles  dont 
les  Feuilles  sont  plus  nombreuses  ont  la  même  origine.  En  effet , 
les  verticilles  ternaires,  en  se  doublant,  en  se  triplant,  produi- 
ront des  verticilles  de  six  et  de  neuf  feuilles.  D'un  autre  côté, 
on  peut  concevoir  que  le  pentapbylle  spirale  produise,  en  se 
contractant,    le  verticille  de  cinq  feuilles,   comme  on  voit  la 
contraction  du  tripliylle  spirale  produire  le  verticille  de  trois 
feuilles.  L'analogie  est  ici  tellement  évidente  qu'elle  peut  sup- 
pléer à  l'observation  directe  qui  manque  à  cet  égard.  Ainsi  tous 
les  verticilles  offriront  exclusivement  les  nombres  3  et  5  et  leurs 
multiples.  Gela  n'a  point  toujours  lieu  dans  les  verticilles  des 
feuilles,  pareeque,  chez  eux,  il  y  a  de  fréquents  avortements; 
ils  ne  sont  pas  toujours  complets,  mais  les  nombres  ci-dessus  se 
retrouvent  constamment  dans  les  verticilles  floraux,  lorsqu'ils 
sont  complets.  Ainsi,  sans  sortir  des  bornes  d'une  légitime  induc- 
tion, on  peut  affirmer  que  tous  les  verticilles  tirent  leur  origine, 
par  transmutation,  delà  disposition  opposée-croisée  des  feuilles. 
Voyons  actuellement  d'où  provient  leur  disposition  alterne. 

Les  feuilles  alternes  peuvent  être  considérées  comme  des 
feuilles  opposées  sur  deux  côtés  seulement  de  la  tige,  et  qui  se 
sont  dissociées  toutes  dans  le  même  ordre  ;  en  sorte  quelles 
alternent  d'un  côté  à  l'autre  dans  leur  succession  en  liauteur. 
La  vérité  de  cette  théorie  m'a  été  démontrée  par  l'observation 
du  Potamaqeton  densum.  Les  feuilles  de  cette  plante  aqua- 
tique sont  opposées  sur  deux  côtés  seulement  de  la  tige.  Or  j'ai 
observé  assez  souvent  que  ,  lorsque  cette  plante  végète  avec 
beaucoup  de  vigueur  et  que  ses  tiges  sont  très  alongées  ,  ses 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1  83 

feuilles  opposées  se  dissocient  et  deviennent  alternes.  Il  est 
donc  certain  que  cette  dernière  disposition  des  feuilles  est  le 
résultat  de  leur  dissociation  ;  leurs  germes  ont  dû  être  opposés 
sans  croisement  dans  le  bourgeon.  Mais  cette  disposition  op- 
posée ,  sur  deux  côtés  seulement  de  la  tige,  disposition  qui,  par 
son  extrême  rareté,  semble  tant  coûter  à  la  nature,  est-elle 
une  disposition  primitive?  je  pense  que  non,  et  je  prouve  mon 
opinion  à  cet  égard  par  l'observation  suivante. 

Les  feuilles  de  l'orme  (ulmus  campestris)  sont  alternes.  Or  cet 
arbre,  nouvellement  sorti  des  enveloppes  de  sa  graine,  ne  pos- 
sède dans  le  cours  de  sa  première  année  que  des  feuilles  oppo- 
sées-croisées; j'ai  observé  jusqu'à  huit  paires  de  feuilles  ainsi  oppo- 
sées chez  ces  jeunes  arbres.  Dans  la  seconde  année,  et  quel- 
quefois vers  la  fin  de  la  première  ,  les  feuilles  deviennent 
alternes.  Cette  transmutation  est  brusque,  en  sorte  qu'on  ne 
voit  point  la  manière  dont  elle  s'opère.  Le  mécanisme  de  cette 
transmutation  a  donc  lieu  dans  le  bourgeon  et  sur  les  germes 
invisibles  des  feuilles.  Il  est  évident,  d'après  ce  qui  a  été  exposé 
plus  haut,  que  la  disposition  opposée-croisée  des  germes  doit 
se  changer  en  disposition  opposée  sur  deux  lignes  seulement, 
et  celle-ci  se  changer  en  disposition  alterne,  par  la  dissociation 
des  feuilles  de  chaque  paire.  Ainsi  la  disposition  alterne  des 
feuilles  dérive  aussi  de  la  disposition  opposée  croisée. 

Jusqu'ici  nous  n'avons  vu  que  des  spirales  simples  décrites 
par  les  insertions  des  feuilles  sur  les  tiges;  quelquefois  ces  inser- 
tions des  feuilles  décrivent  des  spirales  multiples  et  parallèles 
entre  elles.  Bonnet  a,  le  premier,  noté  l'existence  de  ces  spirales 
parallèles  chez  les  pins.  Il  a  vu,  sur  les  indications  de  Calandrini , 
que,  chez  le  pin  (pinus  sylvestris),  les  feuilles  sont  disposées 


1  84  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

selon  trois  spirales  parallèles,  et  que,  dans  chacune  de  ces  spi- 
rales, la  première  feuille  correspond  à  la  huitième  au-dessus;  Il  a 
vu  que  chez  le  sapin  [pinus  aines)  les  feuilles  sont  disposées 
selon  cinq  spirales  parallèles.  M.  De  Candolle,  dans  son  organo- 
graphie  végétale,  cite  des  spirales  sextuples,  observées  chez  quel- 
ques euphorbes;  des  spirales  octuples,  observées  chez  quelques 
aloès,  et  enfin  il  a  compté  treize  spirales  parallèles  dans  les  fleurs 
du  chaton  mâle  du  cèdre  du  Liban.  11  s  agit  de  savoir  quelle  est 
l'origine  de  ces  diverses  spirales  multiples.  Ici,  pour  nous  con- 
duire dans  nos  recherches,  nous  trouvons  l'important  travail  de 
M.  Alexandre  Braun  ,  intitulé  Examen  comparatif  de  la  disposi- 
tion des  écailles  sur  les  cônes  des  pins ,  pour  servir  d introduction  à 
la  disposition  des  feuilles  en  général  (i). 

Un  cône  de  pin  ou  de  sapin  présente  à  la  vue  des  écailles 
disposées  en  spirales  parallèles.  Les  plus  apparentes  de  ces 
spirales  sont  :  i°  cinq  spirales  parallèles,  dirigées  de  droite  à 
gauche,  sur  la  partie  antérieure  du  cône;  2°  huit  spirales  paral- 
lèles, dirigées  de  gauche  à  droite,  et  plus  redressées  que  les 
précédentes.  Cette  direction  de  ces  deux  ordres  de  spirales  paral- 
lèles s'observe  chez  le  pinus  sylvestris  L.  et  chez  le  pinus  pinea  L. 
Les  mêmes  spirales  ont  une  direction  inverse  chez  le  pinus 
maritima  (Lamarck)  et  chez  le  pinus  aines  L.  Eu  regardant 
avec  plus  d'attention  ,  on  découvre  trois  spirales  parallèles 
plus  rapprochées  de  l'horizontalité  que  les  cinq  spirales,  et 
tournant  en  sens  contraire.  Plus  rapprochées  encore  de  l'hori- 
zontalité    se   trouvent  deux    spirales    parallèles ,   tournant   en 


(i)  Cet  ouvrage  est  écrit  en  allemand.  On  en  trouve  un  extrait  fait  par  M.  Ch. 
Martins  dans  lès  archives  de  Botanique  de  M.  Guillemin,  avril  1 833 ,  1. 1,  p.  317. 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1  85 

sens  inverse  des  (rois  spirales;  enfin  on  arrive  à  une  spirale 
unique,  tournant  en  sens  inverse  des  deux  spirales  parallèles, 
et  qui  passe  par  toutes  les  écailles  du  cône.  Cette  spirale  unique 
est  nommée,  par  M.  Braun,  spirale  génératrice  ;  c'est  d'elle,  en 
effet,  que  dérivent  tous  les  ordres  de  spirales  parallèles  que 
nous  venons  d'énumérer  ,  et.  auxquels  nous  devons  ajouter 
treize  spirales  parallèles,  tournant  en  sens  inverse  des  huit 
spirales  parallèles,  et  dont  la  spire  s'approche  de  la  verticalité. 
-'Ainsi,  outre  la  spirale  fondamentale  ou  génératrice,  le  cône  de 
pin  offre  cinq  ordres  de  spirales  parallèles,  dont  les  spires  se 
redressent  de  plus  en  plus  de  la  position  presque  horizontale  vers 
la  position  presque  verticale.  Chacun  de  ces  ordres  de  spirales 
marche  en  sens  inverse  de  celui  qu'affecte  l'ordre  qui  le  précède 
et  celui  qui  le  suit. 

iel  Ordre,  deux  spirales  parallèles. 
2e   Ordre,  trois  spirales  parallèles. 
3e   Ordre,  cinq  spirales  parallèles. 
4°  Ordre,  huit  spirales  parallèles. 
5e  Ordre,  treize  spirales  parallèles. 

Les  spires  de  la  spirale  génératrice  sont  extrêmement  rap- 
prochées les  unes  des  autres,  et  il  résulte  de  ce  rapprochement 
qu'il  s'établit  des  rapports  de  série  spiralée  entre  les  écailles  des 
tours  successifs;  rapports  qui  seroient  restés  inaperçus,  si  les 
tours  de  la  spire  génératrice  avoient  été  très  éloignés  les  uns  des 
autres.  M.  Braun  a  donc  raison  de  considérer  toutes  ces  spirales 
parallèles  comme  des  apparences  mensongères ,  des  suites  fictives , 
comme  un  résultat  secondaire  de  la  disposition  primitive  des  écail- 
les. Nous  reconnoissons  avec  lui  que  la  spirale  génératrice  in- 
dique seule  la  disposition  et  les  rapports  véritables  des  écailles 


l86  OBSERVATIONS  SDR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

du  cône.  C'est  donc  cette  spirale  génératrice  qu'il  est  important 
d'étudier.  M.  Braun  a  vu  que  les  écailles  qui  se  suivent  dans  la 
spire  ascendante  de  cette  spirale  génératrice  ont  leurs  verticales 
éloignées  les  unes  des  autres  de  huit  vingt-unièmes  de  la  circon- 
férence du  cône;  d'où  il  résulte  que  pour  trouver,  en  montant, 
une  écaille  qui  soit  sur  la  même  verticale  que  la  première,  il 
Faut  remonter  jusqu'à  la  vingt-deuxième  écaille,  après  avoir  fait 
huit  tours  despire.  M.  Braun  a  constaté  la  similitude  qui  existe 
entre  la  disposition  des  écailles  sur  le  cône  et  la  disposition  des 
feuilles  sur  la  tige  de  l'arbre  auquel  ce  cône  appartient  (i).  Nous 
allons  trouver,  en  effet,  cette  même  spirale  génératrice  dans  la 
disposition  des  feuilles  sur  la  tige  des  pins;  il  n'y  aura  d'autre 
différence    entre    nos    résultats    et    ceux    auxquels    est    arrivé 
M.  Braun  que  celle  qui  doit  résulter  nécessairement  de  la  dif- 
férence mathématique  qui  existe  entre  un  cylindre  et  un  cône. 
J'ai  représenté,  dans  la  figure  1 1 ,  la  disposition  des  feuilles 
sur  la  tige  du  pinus  sylvestris.  La  tige  est  très  grossie, et  les  feuilles 
sont  placées  dans  un  étatd'écartement  suffisant  pour  rendre  fa- 
cile l'appréciation  de  leurs  rapports,  qui,  du  reste,  sont  ici  soi- 
gneusement reproduits.  Ou  ne  voit,  dans  cette  figure,  que  les 
origines  des  feuilles  situées  à  la  partie  antérieure  de  la  tige. 
Celles  de  ces  feuilles  géminées  qui  ont  leur  origine  à  la  partie 
postérieure  sont,  dans  la  figure,  déjetées  de  côté,  et  elles  émer- 
gent de  derrière  la  tige  à  la  hauteur  de  leur  origine. 

(i)  Les  écailles  des  cônes  sont  indubitablement  des  feuilles  transformées,  ainsi 
que  l'a  dit  M.  Mirbel.  J'ai  trouvé  des  cônes  monstrueux  du  pinus  sylvestris,  dont 
toutes  les  écailles  portoient  une  feuille  à  leur  pointe,  là  où  l'on  voit  une  sorte 
d'épine  obtuse.  C'est  cette  dernière  qui  est  la  feuille  avortée.  L'écaillé  est  la  base 
élargie  de  cette  feuille. 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGETUJX.  187 

Les  feuilles,  par  Tordre  dans  lequel  elles  sont  numérotées, 
indiquent  la  marche  de  la  spirale  fondamentale  ou  génératrice. 
Cette  marche  est,  ici,  de  gauche  à  droite  sur  la  face  antérieure 
delà  tige.  Pour  reconnoître  quel  est  Vêlement  de  cette  spirale, 
il  est  nécessaire  de  rappeler  ici  certains  faits  qui  ont  été  exposés 
plus  haut. 

Nous  avons  reconnu  deux  éléments  aux  spirales  simples  :  i°  le 
trip/i)  Ile  spirale;  20  le  pentaphylle  spirale.  JXous  avons  vu  que  la 
spirale  par  dissociation  se  trouve  modifiée,  lorsque  les  feuilles  qui 
la  composent  sont  affectées  d'une  déclinaison  générale  ;  elle  de- 
vient alors  une  spirale  par  déclinaison.  Ainsi,  une  spirale  qui  est 
réellement  composée  de  pentaphylles  Spirales,  et  dont,  par  consé- 
quent, la  première  feuille  doit  correspondre  verticalement  avec 
la  sixième  au-dessus,  peut  changer  tellement  au  moyen  de  la 
déclinaison  rétrograde ,  que  ce  soit  la  neuvième  feuille  qui  cor- 
responde verticalement  à-peu-près  avec  la  première.  C'est  ce  dont 
nous  avons  trouvé  un  exemple  remarquable  chez  le  laurns  no- 
bilis  (fig.  10).  Or,  la  plus  légère  attention  suffit  pour  faire  voir 
que  la  spirale  fondamentale  des  feuilles  du  pinus  sylvestrisa  pour 
éléments  des  pentaphylles  spirales  altérés  par  la  déclinaison  rétro- 
grade. En  effet,  suivons  dans  la  figure  la  spirale  des  feuilles  dont 
la  marche  ascendante  est  marquée  par  leurs  numéros,  nous 
voyons  que  la  feuille  6  n'est  pas  située  au-dessus  de  la  feuille  1, 
comme  cela  devroit  avoir  lieu  si  les  cinq  premières  feuilles  com- 
posoient  un  pentaphylle  spirale.  Cette  sixième  feuille  décline, 
d'une  quantité  qui  se  trouve  être  de  deux  vingt-unièmes  de  la 
circonférence  de  la  tige,  à  gauche  de  la  verticale  de  la  feuille  1 . 
C'est  ce  que  l'on  peut  voir  en  jetant  un  coup-d'œil  sur  la  fi- 
gure 12,  qui  représente  la  coupe  horizontale  de  la  tige  :  les  nu- 


I  88  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

méros  des  feuilles  sont  placés  sur  les  verticales  que  ces  feuilles 
occupent.  On  remarquera  que  cette  déclinaison  vers  la  gauche 
de  la  feuille  6  est  dans  le  sens  inverse  de  la  marche  de  la  spirale, 
et  que,  par  conséquent,  cette  déclinaison  est  rétrograde ,  ainsi 
que  cela  a  toujours  lieu  lorsqu'elle  existe.  On  remarquera,  en 
outre,  que  la  feuille  o,  est  presque  sur  la  même  verticale  que  la 
feuille  i  ;  sa  verticale  n'en  est  éloignée  que  de  un  vingt-unième 
fie  la  circonférence  de  la  tige.  Or,  cette  disposition  des  feuilles  est 
exactement  celle  que  nous  avons  notée  chez  le  laurus  nobilis 
(fig.  10);  chez  ce  dernier  arbre,  la  feuille  6  est  amenée  à  gauche 
de  la  verticale  de  la  feuille  i  par  une  déclinaison  rétrograde,  et 
la  feuille  g  est  amenée  par  la  même  déclinaison  presque  à  la  ver- 
ticale de  la  feuille  1 .  Il  n'y  a  donc  pas  de  doute  que  la  disposition 
des  feuilles  ne  soit  exactement  pareille  chez  le  laurus  nobilis  et 
chez  le  pinus  sjlvestris.  Or,  chez  le  premier  arbre,  la  spirale  a 
pour  élément  primitif  le  pentaphylle  spirale,  il  en  est  donc  de 
même  chez  le  second  arbre.  Il  n'y  a  de  différence  réelle,  entre  les 
spirales  des  feuilles  de  ces  deux  arbres,  que  dans  l'obliquité  plus 
ou  moins  grande  de  leurs  spires  et  dans  la  grosseur  relative  de 
leurs  tiges,  relativement  à  l'obliquité  de  ces  spires.  Chez  le  laurus 
nobilis,  le  scion  ou  la  tige  nouvelle  est  petite,  et  la  spire  est  très 
redressée;  chez  le  pinus  sylvestris,  la  tige  nouvelle  est  grosse,  et 
la  spire  est  tellement  couchée  qu'elle  paroît  voisine  de  1  horizon- 
talité. Si  le  laurus  nobilis  avoit  un  gros  scion  et  une  spire  presque 
horizontale,  ses  feuilles  offriraient  les  mêmes  spirales  multiples 
et  parallèles  que  l'on  voit  sur  les  tiges  nouvelles  du  pinus  sylves- 
tris et  de  la  plupart  des  autres  pins.  Il  n'est  donc  pas  douteux  <pie 
la  spire  fondamentale  qui  engendre  les  spirales  multiples,  dans 
la  disposition  des  feuilles  chez  les  pins,  n'ait  pour  élément  eon- 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1  8y 

stitutif  le  pcntaphylle  spirale.  Dès  lors,  toutes  les  spirales  mul- 
tiples se  rattachent  au  mode  d'origine  de  ce  penlapliylle  spirale. 
Toutes   ces  spirales  parallèles,  ainsi  que  la  spirale  génératrice 
qui  leur  sert  de  base,  sont  des  spirales  par  déclinaison.  Dans  la 
spirale  génératrice,  les  feuilles  qui  se  suivent  dans  l'ascension  <lc 
la  spire  ont  leurs  verticales  éloignées,  les  unes  des  autres,  de  liuii 
vingt-unièmes  de  la  circonférence  de  la  tige.   Dans  le  pcnta- 
phylle spirale,  les  feuilles  qui  se  suivent  dans  l'ascension  de  la 
spire  ont  leurs  verticales  éloignées,  les  unes  des  autres,  de  deux 
cinquièmes  ou  de  huit  vingtièmes  de  la  circonférence  de  la  tige. 
Il  n'y  a  donc  qu'une  différence  bien  légère,  sous  le  point  de  vue 
de  l'écartement  des  verticales  des  feuilles  consécutives,  entre 
le  pentaphylle   spirale   et  la  spirale  génératrice  dont  il  est  ici 
question. 

Passons  actuellement  en  revue  ces  diverses  spirales  que  dé- 
crivent les  feuilles  de  plusieurs  pins  sur  les  jeunes  tiges  de  ces 
arbres.  La  figure  1 1  nous  offre  leur  disposition  rendue  sensible 
par  lamplifïcation  de  la  tige. 

La  première  est  la  spirale  génératrice  qui  est  simple  et  qui 
marche  ici  de  gauche  *à  droite.  La  22e  feuille  de  cette  spirale 
correspond  verticalement  à  la  première.  Les  numéros  des  feuilles 
indiquent,  par  leur  succession,  la  marche  ascendante  delà  spi- 
rale qui  fait  ici  huit  tours  complets.  De  cette  spirale  génératrice 
dérivent  les  cinq  ordres  de  spirales  parallèles. 

Le  premier  ordre  de  spirales  offre  deux  parallèles  qui  mar- 
chent de  droite  à  gauche.  La  plus  basse  des  deux  parallèles  suit 
les  numéros  impairs  des  feuilles;  dans  cette  spirale,  la  première 
feuille  correspond  verticalement  à  la  22e  au-dessus,  après  huit 
tours  de  spire;  cette  22e  feuille  est  la  43e  de  la  spire  génératrice, 

annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  î5 


I$0  OBSERVATIONS  SOT,  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

laquelle  a  fait  ici  16  tours.  La  plus  haute  de  ces  deux  spirales 
parallèles  suit  les  numéros  pairs  des  feuilles  de  la  spirale  Gé- 
nératrice. 

Le  second  ordre  de  spirales  offre  trois  parallèles  qui  mar- 
chent de  gauche  à  droite.  La  plus  basse  des  trois  parallèles  suit 
les  feuilles  numérotées  i,  4,  7,  10,  i3,  16,  19,  22.  Dans  cette 
spirale  la  première  feuille  correspond  verticalement  à  la  hui- 
tième au-dessus  après  trois  tours  de  spire.  Cette  huitième  feuille 
de  la  spirale  est  la  22e  de  la  spirale  génératrice,  laquelle  a  fait 
huit  tours.  Les  feuilles  numérotées  2  et  3  servent  de  commence- 
ment aux  deux  autres  parallèles.  C'est  cette  spirale  triple  qui 
est  la  plus  apparente  dans  la  disposition  des  feuilles  chez  \c  pi- 
îius  sylvestres  et  chez  plusieurs  autres  pins. 

Le  troisième  ordre  de  spirales  offre  cinq  parallèles  qui  mar- 
chent de  droite  à  gauche.  La  plus  basse  de  ces  cinq  spirales  suit 
les  feuilles  numérotées  1 ,  6,  1 1 ,  16,  21 ,  etc.  Dans  cette  spirale, 
la  première  feuille  correspond  verticalement  à  la  22e  au-dessus 
après  quatre  tours  de  spirale.  Cette  22e  feuille  est  la  106e  de  la 
spirale  génératrice  qui  a  fait  ici  4o  tours.  Les  quatre  autres  spirales 
parallèles  commencent  par  les  feuilles  numérotées  2,  3.  4, 5.  Ce 
sont  ces  cinq  spirales  parallèles  qui  sont  les  plus  apparentes 
dans  la  disposition  des  feuilles  chez  le  sapin  (pimis  ubies).  Bon- 
net a  dit  que  dans  chacune  de  ces  spirales  la  première  feuille  cor- 
respondoit  verticalement  à  la  douzième  au-dessus  ;  c'est  une 
erreur. 

Le  quatrième  ordre  de  spirales  offre  huit  spirales  parallèles 
qui  marchent  de  gauche  à  droite.  La  plus  basse  des  huit  suit  les 
feuilles  numérotées  1,  0,  17,  etc.  Elle  monte  ici  presque  verti- 
calement. Dans  cette  spirale,  la  première  feuille  correspond  ver- 


'/i/ul/r.r   //"  -  Uu.rt:////i  ■    /<')'.  ''4  ■ 


Fy.l4. 


Fia. 22. 


fù-t  r  .mise  ifir  . 


Fy.13. 


ORSEHVATIONS  Sl"K  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  I  9  I 

tiealement ,  après  un  seul  tour  de  spire,  à  la  22e  au-dessus,  qui  est 
la  169e  de  la  spirale  génératrice ,  laquelle  a  fait  ici  64  tours.  Les 
sept  autres  parallèles  commencent  par  les  feuilles  numérotées 
2,  3,  4,5,6,7,8. 

Le  cinquième  et  dernier  ordre  de  spirales  offre  treize  spirales 
parallèles  qui  marchent  de  droite  à  gauche,  et  qui  s'approchent 
encore  plus  de  la  verticale  que  celles  de  Tordre  précédent.  La 
plus  basse  de  ces  treize  spirales  ne  présente  sur  la  figure  que 
deux  feuilles  numérotées  1  et  1  4  ;  h'S  autres,  27,  4o,  etc.,  sont  trop 
hautes  pour  être  vues  ici.  Dans  cette  spirale,  la  première  feuille 
eorrespond  verticalement,  après  un  seul  tour  de  spire,  à  la  22r 
au-dessus,  qui  est  la  igoe  de  la  spirale  génératrice,  laquelle  a  fait 
ici  72  tours.  Les  douze  autres  spirales  parallèles  commencent 
parles  feuilles  numérotées,  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  g,  10,  1 1,  12,  i3. 

Les  spirales  cessent  d'être  facilement  apercevables ,  lorsque 
leurs  spires  se  rapprochent  de  l'horizontalité  ou  de  la  vertic  ite  ; 
elles  sont  dans  les  conditions  les  plus  favorables  pour  être  vues 
et  appréciées,  lorsque  leurs  spires  ont  une  obliquité  moyenne , 
ou  qui  est  entre  ces  deux  extrêmes.  Or  les  spirales  que  nous  ve- 
nons d'examiner,  ayant  naturellement  dans  leurs  spires  une  obli- 
quité qui  croît  comme  les  numéros  d'ordre  de  ces  spirales,  ou , 
en  d'autres  ternies,  les  spirales  les  plus  multiples  étant  aussi  les 
plus  redressées,  il  en  résulte  que  l'un  quelconque  de  ces  ordres 
de  spirales  ne  peut  posséder  X obliquité  moyenne  dont  nous  venons 
de  parler,  qu'en  altérant  l'obliquité  des  ordres  de  spirales  qui  lui 
sont  inférieurs,  ou  qui  lui  sont  supérieurs.  Donnez,  par  exemple, 
au  troisième  ordre  de  spirales  cette  obliquité  moyenne  des  spires 
qui  rende  ces  spirales  très  apparentes  ,  les  spirales  du  premier 
et  du  second  ordre,  ayant  alors  leurs  spires  rapprochées  de  l'ho- 


ig2  OBSERVATIONS  SUK  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

rizontalité,  cesseront  d  être  facilement  a  percevables;  amenez,  par 
une  concentration  extrême,  les  treize  spirales  parallèles  du  cin- 
quième ordre  à  posséder  Yobliquité  moyenne  des  spires,  elles  de- 
viendront prédominantes,  et  les  spirales  des  ordres  inférieurs 
disparoîtront  par  l'horizontalité  presque  absolue  de  leurs  spires. 
Faites  le  contraire,  donnez  l'obliquité  moyenne  à  la  spirale  fon- 
damentale ou  génératrice,  toutes  les  spirales  multiples  dispa- 
roîtront par  la  verticalité  presque  absolue  de  leurs  spires,  et  la 
spirale  fondamentale  ou  génératrice  paroîtra  seule,  comme  cela 
a  lieu  chez  le  Laurus  nobilis  (  figure  10  ). 

Tous  les  pins  chez  lesquels  les  feuilles  sont  disposées  en  spi- 
rales parallèles  possèdent  donc  à-la-fois  tous  les  ordres  de  spi- 
rales multiples  que  nous  venons  d  énumérer,  mais  ce  sont  spé- 
cialement les  deux  ordres  de  spirales  triple  et  quintuple  qui  sont 
apparents  dans  la  disposition  de  leurs  feuilles.  L'ordre  triple  do- 
mine chez  le  pinus  sylvestris ,  chez  le  pinus  maritima ,  chez  le  pi- 
nus  pinea;  l'ordre  quintuple  domine  chez  le  pinus  abies.  Dans  les 
cônes  de  tous  les  pins  ce  sont  les  ordres  quintuple  et  octuple  qui 
dominent  dans  la  disposition  spiralée  des  écailles  ;  cela  provient 
du  rapprochement  plus  considérable  des  spires  dans  ces  cônes, 
qui  sont  des  tiges  contractées.  Enfin  ,  dans  les  chatons  du  cèdre 
du  Liban  ,  qui  doivent  être  considérés  comme  des  tiges  encore 
plus  contractées,  ce  sont  les  treize  spirales  parallèles  qui  devien- 
nent seules  apparentes;  toutes  les  autres  à  spires  plus  couchées 
ont  disparu  par  l'effet  de  la  contraction  de  la  tige. 

M.  Braun,  après  avoir  fait  voir  quelles  sont  les  lois  qui  ré- 
gissent la  disposition  des  écailles  dans  les  cônes  des  pins,  fait  voir 
que  ces  lois  s'appliquent  à  la  disposition  des  feuilles  chez  toutes 
les  plantes,  et  notamment  à  la  disposition  des  fleurs  sur  les  ré- 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  19J 

ceptacles  des  composées.  Il  fait  voir,  en  outre,  que  les  mêmes 
lois  s'appliquent  aux  involucres  verticillés,  qui  sont  indubita- 
blement des  spirales  aplaties.  Ainsi,  M.  Braun  a  l'ait  voir  qu'à 
partir  des  cotylédons  les  organes  appendiculaires  de  la  plante 
forment  une  spire  non  interrompue,  soumise  à  des  rapports  nu- 
mériques dont  il  a  donné  les  expressions;  mais  il  n'a  point  aperçu 
la  marche  que  suit  la  nature  dans  les  transitions  de  cette  spire 
dune  forme  à  une  autre:  il  a  vu,  par  des  concordances  numé- 
riques, que  les  dispositions  si  diverses  des  feuilles  chez  les  végé- 
taux dépendoient  d'un  principe  unique,  ou  d'un  fait  fondamen- 
tal ,  mais  il  n'a  point  déterminé  ce  principe,  ce  fait  fondamental  ; 
il  a  vu  que  les  spirales  multiples  des  cônes  des  pins  tirent  leur 
origine  d'une  spirale  génératrice,  mais  il  n'a  point  remonté  à  l'o- 
rigine^ la  formation  de  cette  spirale  génératrice.  Nous  avons 
accompli  plus  haut  ce  dernier  travail,  en  prouvant  que  la  spirale 
génératrice  dont  il  est  ici  question  dérive,  par  déclinaison,  du 
pentaphylle  spirale;  et,  comme  ce  dernier  dérive,  en  dernière 
analyse,  de  la  disposition  opposée-croisée  des  germes  invisibles  des 
feuilles  dans  le  bourgeon,  il  en  résulte  que  cette  disposition  op- 
posée-croisée des  germes  est  le  principe  unique,  le  fait  fondamental 
duquel  dérivent  toutes  les  dispositions  des  feuilles  chez  les  végé- 
taux. Ce  fait,  t\i\eY  observât  ion  visuelle  nauroit  jamais  pu  démon- 
trer, et  qui  est  ici  prouvé  de  la  manière  la  plus  incontestable  par 
\  observation  rationnelle,  est  de  la  plus  grande  importance,  en 
physiologie,  par  les  déductions  qui  en  découlent;  attachons- 
nous  à  les  suivre  dans  leur  enchaînement. 

Le  germe  de  feuille  et  le  germe  de  mérithalle,  dont  cette 
feuille  est  l'appendice,  forment  par  leur  ensemble  le  fœtus  végé- 
tal g  emmaire. 


194  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

Deux  fœtus  gemmaires  associés  forment  un  foetus  gemmaire 
double  (feuilles  opposées),  deux  autres  foetus  gemmaires  associés, 
et  dont  la  ligne  d'union  croise  la  ligne  d'union  des  deux  pre- 
miers, donnent  naissance  à  la  diposition  opposée-croisée  des  fœ- 
tus (feuilles  opposées-croisées). 

Dans  cet  état  d'opposition  croisée,  les  fœtus  sont  associés,  mais 
ne  sont  point  unis  ;  ils  sont  libres,  puisqu'ils  peuvent  se  dissocier 
de  diverses  manières.  Les  fœtus  gemmaires  sont  donc  primitive- 
ment isolés  et  libres  d'adhérence;  ils  ont  leur  individualité.  Les 
deux  fœtus  gemmaires  associés  sont  nécessairement  produits  si- 
multanément ;  ils  n'ont  l'un  sur  l'autre  aucune  antériorité  d'exis- 
tence ;  aussi,  lorsqu'ils  cessent  d'être  accolés  latéralement,  se 
greffent-ils  l'un  sur  l'autre,  tantôt  le  gauche  sur  le  droit,  tantôt 
le  droit  sur  le  gauche.  C'est  ce  que  nous  avons  fait  voir  plus  haut, 
en  déterminant  la  cause  qui  fait  qu'une  spirale  marche  presque 
indifféremment  de  gauche  à  droite,  ou  de  droite  à  gauche. 
Ainsi,  de  ce  qu'un  mérithalle  à  feuille  unique  fait  suite  à  un 
autre  mérithalle  semblable,  il  ne  faut  pas  conclure  qu'il  a  été 
produit  ou  engendré  par  lui;  dans  la  moitié  des  cas,  c'est  un 
frère  qui  est  greffé  sur  son  frère,  au  lieu  de  lui  être  accolé,  ainsi 
qu'il  y  étoit  originairement  destiné.  Les  fœtus  gemmaires  sont 
nécessairement  gémeaux.  Il  paroît  probable  qu'ils  sont  produits 
ou  engendrés  par  la  paire  de  fœtus  gemmaires  qui  les  précède, 
et  dont  la  ligne  d'union  croise  la  leur  à  angle  droit. 

De  ce  que  les  fœtus  gemmaires  sont  nécessairement  gémeaux 
il  résulte:  i°  que  les  embryons  dicotylédons  possèdent  l'état  pri- 
mitif d'opposition  ;  2°  que  les  embryons  monoeotylédons  ont  déjà 
fait  le  premier  pas  dans  la  série  des  transmutations  de  l'ordre 
primitif  des    feuilles;  chez   eux,  la    feuille    cotylédonaire   est 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  iy5 

unique,  ou,  quand  il  y  en  a  deux,  elles  sont  alternes  ;  3°  que  les 
embryons  polycotylédons,  tels  que  ceux  des  pins,  ont  déjà  suivi 
dans  1  infiniment  petit  une  longue  série  de  transmutations,  pour 
arriver  de  la  disposition  primitivement  opposée  des  germes  des 
feuilles  à  leur  disposition  verticillée.  Ces  embryons  polycotylé- 
dons sont  véritablement  des  embryons  multiples;  ce  sont  des 
fœtus  gem  maires  associés  en  nombre  déterminé,  et  qui  n'ont  pu 
parvenir  à  cette  association  qu'en  suivant  les  lois  qui  président  à 
la  formation  des  verticilles,  lois  que  nous  avons  indiquées  plus 
haut. 

Si  l'on  veut  une  preuve  incontestable  de  la  disposition  primi- 
tivement opposée-croisée  des  foetus  gemmaires  chez  les  végétaux 
monocotylédons,  on  la  trouvera  dans  cette  considération,  que 
plusieurs  de  ces  végétaux  ont  leurs  feuilles  disposées  en  penta- 
phylles  spirales,  dès  quils  sortent  des  enveloppes  de  la  graine. 
Telle  est,  par  exemple,  l'asperge  (asparagus  officinalis)  (i).  Or, 
nous  avons  prouvé  plus  haut  que  le  pentaphylle  spirale  dérive 
nécessairement  de  la  disposition  opposée-croisée  des  germes  des 
feuilles. 

Ainsi,  sous  le  point  de  vue  de  la  conservation  de  la  disposition 
originelle,  les  végétaux  dicotylédons  marchent  en  première 
ligne.  Chez  eux,  l'association  binaire  primitive  des  foetus  gem- 
maires  existe  toujours  dans  l'état  cotylédonaire;  elle  continue 
assez  souvent  de  persister  chez  le  végétal  parfait;  plus  souvent 
cet  état  primitif  subit  des  transmutations  diverses,  mais  la  ma- 
nière dont  ces  transmutations  s'opèrent  permet,  dans  certains 

(i)  Je  n'entends  parler  ici  que  des  feuilles  squammeuses  qui  sont  les  feuilles  véri- 
tables de  l'asperge,  et  non  des  feuilles  linéaires  qui  ne  sont  que  des  rameaux  méta- 
morphosés ou  des  ramules,  selon  l'expression  de  M.  de  Tristan. 


196  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

cas,  de  remonter  à  leur  source,  c'est-à-dire,  à  la  disposition  ori- 
ginelle. Cest  ici  l'un  des  plus  précieux  secours  que  la  science 
physiologique  des  végétaux  puisse  recevoir  de  l'étude  îles  mon- 
struosités. 

De  ce  que  les  foetus  gcmrnaires  sont  primitivement  isolés, 
quoique  associés  par  paires;  de  ce  que  ces  Fœtus  gemmaires  peu- 
vent, en  se  dissociant,  s'élever  l'un  au-dessus  de  l'autre,  et  mettre 
ainsi  au  grand  jour  leur  individualité,  il  résulte  qu  ils  possèdent 
chacun  toutes  les  parties  constitutives  d'une  tige;  ils  ont  chacun 
leur  système  central  et  leur  système  cortical.  Lorsqu'ils  sont  réu- 
nis et  soudés  deux  à  deux,  ou  en  plus  grand  nombre,  ils  perdent, 
au  point  d'adhérence, chacun  une  partie  de  leur  système  cortical, 
et  ils  mettent  leurs  moelles  en  commun,  en  sorte  qu'il  n'y  a  plus 
alors,  pour  tous  les  embryons  gemmaires  soudés  ensemble, 
qu'une  seule  moelle  centrale  et  qu'une  seule  écorce. 

Dans  presque  toutes  les  dispositions  anormales  des  feuilles  que 
nous  offrent  les  végétaux,  la  nature  procède  par  excès  de  dévelop- 
pement ,  c'est-à-dire,  en   avançant  dans  la  série  naturelle  des 
transmutations  plus  loin  que  ne  le  voudroit  la  conservation  de 
l'état  normal.  Les  végétaux  à  feuilles  opposées-croisées  qui,  dans 
leur  état  normal  de  développement,  conservent  la  disposition 
primitive  des  foetus  gemmaires,  sont  de  tous  les  végétaux  ceux 
qui  offrent  le  plus  de  dispositions  anormales  des  feuilles,  et  ces 
dispositions  anormales  sont  nécessairement  toutes  des  excès  de  dé- 
veloppement ;  nous  avons  observé  ici  la  formation  du  triphylle  spi- 
rale, du  pentaphylle  spirale  et  du  verticille  ternaire.  Les  dispo- 
sitions anormales  des  feuilles,  par  arrêt  de  développement ,  sont 
beaucoup  plus  rares  :  ainsi,  lorsque  plus  haut  nous  avons  cité  le 
fait  d'un  scion  de  poirier  dont  les  feuilles  étoient  opposées-croi- 


OBSERVATIONS  SUR.  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  1 97 

sées  dune  manière  à-peu-près  exacte,  cela  provenoit  d'un  arrêt 
de  développement.  Ici,  la  nature  s'étoit  arrêtée  à  la  disposition 
primitive  des  foetus  gemmaires  ;  elle  n'avoit  point  marché  dans 
la  série  des  transmutations  jusqu'au  pentaphylle  spirale,  état 
normal  des  feuilles  chez  le  poirier. 

La  force  qui  opère  la  disposition  des  foetus  gemmaires  végétaux 
agit  primitivement  en  les  associant  par  deux ,  en  sorte  que 
les  végétaux  sont,  dans  l'origine,  symétriques  binaires,  comme 
le  sont  presque  tous  les  animaux.  Plus  tard  cette  même  force 
agit  en  dissociant  les  fœtus  gemmaires  chez  les  nombreux  végé- 
taux dont  les  feuilles  sont  isolées;  continuant  son  action,  cette 
même  force  agit  de  nouveau  en  associant  les  fœtus  gemmaires 
et  elle  produit  les  verticilles  des  feuilles  et  les  verticilles  floraux. 
Ces  verticilles  ne  doivent  donc  offrir,  dans  les  nombres  de  leurs 
éléments,  que  les  seuls  nombres  qui  peuvent  dériver  des  divers 
modes  de  dissociation  des  fœtus  gemmaires  opposés-croisés.  C'est 
effectivement  ce  que  l'observation  démontre,  sur-tout  par  rap- 
port aux  verticilles  floraux,  qui  sont  moins  su  jets  que  les  verticilles 
des  feuilles,  aux  avortements  qui  altèrent  souvent  le  nombre 
de  leurs  éléments  primitifs.  Les  verticilles  floraux,  c'est-à-dire, 
les  verticilles  formés  par  les  sépales  du  calyce,  par  les  pétales 
de  la  corolle,  par  les  étamines  et  par  les  styles,  offrent  géné- 
ralement les  nombres  premiers  (ou  sans  autre  diviseur  qu'eux- 
mêmes)  2,  3,  5,  ou  leurs  multiples.  Or  le  nombre  premier  2 
représente  l'association  binaire  primitive  des  fœtus  gemmaires  ; 
les  nombres  premiers  3  et 5  représentent  les  seules  combinaisons 
numériques  qui  puissent  résulter  de  la  dissociation  des  fœtus 
gemmaires  opposés  croisés,  ainsi  que  nous  l'avons  démontré  dans 
le  mode  d'origine  du  triphylle  spirale  et  du  pentaphylle. spirale. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3e  série.  5.6 


198  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX. 

Quant  au  tétraphylle  spirale  qui  résulte  aussi  d'un  mode  parti- 
culier de  dissociation  des  fœtus  gemmaires  opposés-croisés ,  il 
est  évident  que  le  nombre  4,  qu'il  présente,  se  trouve  également 
dans  la  disposition  primitive  des  deux  paires  voisines  de  ces 
foetus  gemmaires  opposés -croisés.  Nous  voyous  ainsi  pourquoi 
l'arithmétique  des  végétaux  est  généralement  fondée  sur  les 
premiers  nombres  2,  3  et  5.  Ce  sont  en  effet  ces  nombres  qui 
seuls  son  t  offerts  par  les  spirales  par  dissociation,  et  par  conséquent 
par  les  verticilles,  qui  ne  sont,  dans  le  fait,  que  des  spirales 
aplaties.  Nous  avons  vu  plus  haut  que  la  spirale  composée  de 
pentaphylles  spirales ,  et  qui  est  une  spirale  par  dissociation , 
peut  donner  naissance,  au  moyen  d'une  certaine  déclinaison 
des  feuilles,  à  une  spirale  par  déclinaison  dans  laquelle  la  première 
feuille  correspond  verticalement  à  la  vingt-deuxièmeau-dessus,  en 
sorte  que  le  verticille  qui  résulteroit  de  cette  spirale  aplatie  seroit 
composé  de  vingt  et  une  feuilles  :  ici  nous  trouvons  un  nouveau 
nombre  premier ,  le  nombre  7  multiplié  par  3;  il  peut  donc  y 
avoir  des  verticilles  floraux  de  vingt  et  une  parties  :  c'est  proba- 
blement ce  nombre,  avec  ses  multiples,  qui  préside  à  la  dispo- 
sition des  fleurs  sur  le  réceptacle  des  composées,  Comme  il  est 
certain  que  c'est  lui  qui  préside  à  la  disposition  des  écailles  sur 
les  cônes  des  pins  et  à  la  disposition  des  fleurs  sur  les  chatons  du 
cèdre  du  liban.  Pour  ce  qui  est  du  nombre  7  qui  se  trouve  dans 
les  étamines  du  marronnier  d'Inde  (œsculus  hypocastannm) ,  il 
paroît  qu'il  en  faut  attribuer  l'existence  à  un  avortement  d'éta- 
mines  dans  cette  fleur  irrégulière.  Il  est  bien  reconnu,  en  effet, 
aujourd  hui,  que,  suivant  les  vues  de  M.  H.  Cassini,  l'irrégularité 
des  fleurs  tient  à  un  avortement  de  quelques  unes  de  leurs 
parties. 


OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VÉGÉTAUX.  199 

Il  résulte  de  ces  observations  que  le  nombre  2  est  le  fondement 
de  toute  l'arithmétique  végétale  :  c'est  de  lui  que  dérivent  par 
dissociation  les  nombres  premiers  3  et  5  et  par  déclinaison  le 
nombre  premier  7.  C'est  le  nombre  premier  le  plus  élevé  de 
l'arithmétique  végétale  :  le  nombre  premier  1  1  lui  est  totalement 
étranger;  quant  au  nombre  premier  i3que  nous  trouvons  avec 
M.  de  Candolle  dans  le  nombre  des  spirales  parallèles  que  dé- 
crivent les  fleurs  sur  les  chatons  du  cèdre  du  Liban,  spirales 
que  M.  Braun  a  trouvées  également  dans  les  cônes  des  pins, 
il  n'entre  point  véritablement  dans  l'arithmétique  végétale;  car 
si  Ion  supposoit  ces  treize  spirales  parallèles  aplaties  et  réduites 
en  verticilles  successifs,  chacun  de  ces  verticilles  auroit  vingt 
et  une  parties ,  en  sorte  que  c'est  véritablement  le  nombre  7 
multiplié  par  3,  qui  existe  ici,  et  non  le  nombre  i3,  qui  n'est  ici 
qu'une  illusion  mensongère.  M.  Turpin  ,  dans  son  Mémoire  in- 
titulé :  Aperçu  organographique  sur  le  nombre  deux,  a  fait  observer 
que  ce  nombre  deux  paroît  être  affecté  au  caractère  des  végétaux 
inférieurs,  comme  le  nombre  trois  paroît  être  affecté  au 
caractère  des  végétaux  monocotylédons,  comme  le  nombre  cinq 
paroît  être  affecté  au  caractère  des  végétaux  dicotylédons.  Il  est 
singulièrement  remarquable  de  voir  les  trois  nombres  premiers 
2, 3, 5  affectés  spécialement  aux  trois  grandes  classes  de  végétaux  : 
nous  avons  vu  plus  haut  que  le  nombre  premier  7  est  affecté 
aux  conifères  dont  les  embryons  séminaux  sont  polycotylédons, 
et  qui  peuvent  ainsi  être  considérés ,  à  quelques  égards  , 
comme  formant  une  quatrième  classe  de  végétaux  élevés  dans 
l'échelle  végétale  au-dessus  des  dicotylédons:  ainsi  nous  voyons 
le  nombre  caractéristique  devenir  plus  grand  à  mesure  qu'on 
s'élève  dans  l'échelle  végétale  et  ne  pas  dépasser  le  nombre  7. 


200  OBSERVATIONS  SUR  LES  TIGES  DES  VEGETAUX. 

Nous  avons  vu  que  le  nombre  deux  est  le  fondement  de  toute 
cette  arithmétique  végétale  et  que  c'est  de  lui  que  dérivent  les 
nombres  premiers  et  impairs  3,  5  et  y.  Ce  nombre  2,  qui  est  le 
caractère  de  la  symétrie  binaire  ou  de  la  dualité  qui  appartient 
à  tout  le  règne  animal  (car  il  n'est  pas  tout-à-fait  étranger  aux 
zoopliytes),  est  donc  aussi  le  caractère  fondamental  du  règne 
végétal  :  tous  les  végétaux  possèdent  ce  caractère  dans  leur  état 
foetal,  plusieurs  le  conservent  dans  leur  état  parfait.  Lorsque, 
dans  ce  dernier  état,  ils  offrent  d'autres  nombres,  ceux-ci  sont 
les  résultats  des  diverses  combinaisons  numériques  qui  se  sont 
effectuées  parles  divers  modes  de  dissociation  des^œf  «a-  gemmaires 
doubles  et  souvent  par  l'association -nouvelle  et  multiple  de  ces 
foetus  dissociés,  en  sorte  que  la  trace  de  la  dualité  primitive  se 
trouve  effacée. 


RAPPORT 

SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE, 

AYANT    POUR    TITRE  : 

MÉMOIRE 

SUR   LE  TANNIN  ET  LES  ACIDES  GALLIQUE,  PYROGALLIQUE, 
ELLAGIQUE  ET  MÉTAGALLIQUE; 

FAIT   A    L'ACADÉMIE   DES   SCIENCES   PAR   M.    CHEVREUL, 

Le3i  mars  1 834- 


Le  mémoire  que  M.  Pelouze  a  lu  à  l'Académie  dans  une  de  ses 
dernières  séances  est  d'une  telle  importance,  que  nous  croyons 
devoir  fixer  d'abord  l'état  où  il  a  trouvé  la  science  lorsqu'il  a  com- 
mencé ses  recherches.  En  n'en  rendant  compte  qu'après  avoir 
déterminé  le  point  d'où  il  est  parti,  on  appréciera  davantage  les 
progrès  qu'il  a  fait  faire  à  nos  connoissances,  et  dès-lors  seront 
justifiés  les  éloges  que  nous  donnerons  à  un  travail  qui  est  tout- 
à-fait  d'un  ordre  supérieur. 

Les  cinq  substances  qui  font  le  sujet  des  recherches  de  M.  Pe- 
louze proviennent,  soit  immédiatement,  soit médiatement,  de  la 
noix  de  galle;  quatre  d'entre  elles  étoient  déjà  connues,  l'acide 
gallique,  l'acide  pyrogallique,  le  tannin  et  l'acide  ellagique  ;  la 
cinquième,  l'acide  métagallique,  qui,  comme  l'acide  pyrogal- 
lique, peut  être  le  résultat  d'une  altération  particulière  que  l'a- 


202  RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE. 

cide  gallique  éprouve  par  son  exposition  à  une  température  con- 
venable, ne  1  étoit  pas. 

La  première  substance  que  l'on  obtint  de  la  noix  de  galle  est 
l'acide  gallique.  Quoique  Schéele  ne  l'ait  pas  observé  à  l'état  de 
pureté,  cependant  il  le  décrivit  en  1786  avec  des  détails  suffisants 
pour  le  distinguer  de  tous  les  corps  alors  connus.  C'est  encore  à 
cet  illustre  chimiste  qu'il  faut  rapporter  la  découverte  de  1  acide 
pyrogallique  ;  mais  s'il  l'obtint  par  la  distillation  du  premier,  il 
ne  l'en  distingua  point,  de  sorte  que,  jusqu'à  ces  derniers  temps, 
ce  produit  a  été  considéré  comme  de  lacide  gallique  sublimé. 
L'un  de  nous  (M.  Ghevreul  )  ayant  obtenu  lacide  gallique  par- 
faitement pur  en  modifiant  le  procédé  de  Schéele  (1),  et  l'ayant 
comparé,  sous  quelques  rapports,  à  lacide  cristallisé  qu'on  en 
retire  par  la  distillation  (2),  vit  qu'il  en  différoit ;  mais  ces  dif- 
férences ne  furent  pleinement  reconnues  que  lorsque  M.  Bracon- 
not  eut  décrit  en  détail,  sous  la  dénomination  d acide  pyrogal- 
lique, les  propriétés  de  l'acide  sublimé  (3). 

L'acide  ellagique  fut  signalé  par  l'un  de  nous  (  M.  Ghevreul  ) 
en  1 8 1 3 .  Il  reconnut  son  acidité,  sa  propriété  de  donner  des  ai- 
guilles jaunes  acides  par  la  sublimation,  sa  propriété  de  teindre 
les  étoffes  en  jaune;  mais  il  obtint  de  si  nombreuses  variétés  de 
cette  matière,  quoique  à  l'état  de  cristaux,  qu'il  ne  se  crut  pas  en 
droit  de  lui  donner  un  nom.  Il  ne  pensoit  pas  avoir  obtenu  un 
corps  pur:  excepté  les  aiguilles  jaunes  sublimées,  qui  parois- 
soient  douées  de  propriétés   constantes,  toutes  les  autres   va- 


(1)  Encyclopédie  méthodique,  Dictionnaire  de  chimie,  tome  VI,  page  233. 

(2)  Dictionnaire  des  sciences  naturelles,  tom.  XVIII,  pag\  1 11.  (  1820.) 

(3)  Awiales  de  chimie  et  de  physique,,   tom.  XLVI,  pag.  206.  (20  mars  1 83 1 . ) 


RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE.  2o3 

riétés  sembloient  différer  par  la  proportion  de  leurs  principes 
immédiats.  En  1818,  M.  Braconnot,  qui  probablement  igno- 
roit  le  travail  dont  nous  venons  de  parler,  décrivit  cette  ma- 
tière sous  le  nom  (V acide  ellagique.  M.  Braconnot  ne  fit  d'ail- 
leurs aucun  essai  pour  voir  si  le  produit  auquel  il  imposoit  ce 
nom  étoit  un  principe  immédiat  pur;  c'est  probablement  pour 
cela  que  M.  Berzelius,  qui  ne  cite  pas  le  travail  de  M.  Chevreul , 
s'exprime  en  ces  termes  dans  son  Traité  de  chimie:  «  Considérer 
«  cette  substance  comme  un  acide,  et  le  désigner  comme  tel  sous 
«un  nom  particulier,  c'est  lui  donner  plus  d'importance  quelle 
«n'en  mérite.  Elle  est  moins  électro-négative  que  l'apothème  de 
«tannin,  et  peut-être  elle  ne  consiste  elle-même  qu'en  apothème 
«  débarrassé  par  l'action  de  l'air  de  toute  combinaison  avec  le 
«  tannin.  » 

Après  que  M.  Seguin  eut  parlé  du  tannin,  l'existence  de  ce 
corps  fut  admise  dans  la  noix  de  galle  comme  un  de  ses  prin- 
cipes immédiats,  et  comme  celui  auquel  on  devoit  attribuer  la 
propriété  qu'elle  a  de  tanner  les  peaux.  C'est  sur-tout  à  cause  du 
vague  qu'il  y  a  eu  sur  les  propriétés  et  sur  l'existence  même  de 
ce  corps  comme  espèce,  qu'il  est  utile  d'entrer  dans  quelques 
détails  relativement  à  son  histoire. 

La  peau  des  animaux  se  convertit  en  gélatine  par  l'action  de 
l'eau  bouillante,  et  se  décompose  assez  promptement  quand  elle 
est  abandonnée  à  elle-même,  soit  dans  l'eau  froide,  soit  dans  une 
atmosphère  humide.  La  présence  de  l'eau  favorise  cette  décom- 
position ;  car  une  peau  desséchée  se  conserve  bien  plus  long- 
temps que  celle  qui  ne  l'a  pas  été.  D'un  autre  côté,  l'expérience 
journalière  apprend  que  les  peaux  qui  ont  séjourné  pendant  quel- 
ques mois  dans  une  infusion  d  ecorce  de  chêne  ou  de  tan  ont  perdu 


2o4  RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOCZE. 

la  propriété  de  se  dissoudre  dans  1  eau  bouillante,  en  même  temps 
qu  elles  sont  devenues  moins  susceptibles  de  s'altérer  spontané- 
ment. M.  Seguin,  ayant  voulu  savoir  ce  qui  se  passoitdans  le  tan- 
nage, imagina  de  verser  une  infusion  de  tan  dans  une  décoction 
de  peau  :  les  liquides  ne  furent  pas  sitôt  mêlés  qu'il  se  produisit 
un  précipité  qui  avoit  les  propriétés  du  cuir  tanné.  M.  Seguin  en 
conclut  que  l'écorce  de  chêne  contenoit  une  matière  particulière 
qui  étoit  douée  dune  forte  affinité  pour  la  peau  des  animaux,  et 
qui  formoit  avec  elle  un  composé  peu  altérable  et  insoluble  dans 
l'eau  bouillante.  Cette  conséquence  établissoit  la  base  de  la  théo- 
rie du  tannage. 

M.  Seguin  donna  le  nom  de  tannin  à  la  matière  du  tan  qui  se 
combine  avec  la  peau;  il  le  caractérisa  par  la  propriété  de  préci- 
piter la  gélatine,  et  proposa  en  même  temps  l'eau  de  chaux  pour 
reconnoîtrelessubstances  végétales  propres  au  tannage,  parcequ  il 
avoit  observé  que  cet  alcali  précipitoit  en  totalité  le  tannin  de  sa 
solution  aqueuse.  Quoique  M.  Seguin  n'eût  fait  aucune  tentative 
pour  obtenir  le  tannin  à  l'état  de  pureté,  cependant  presque  tous 
les  chimistes  en  admirent  l'existence  comme  corps  particulier, 
parceque  sans  doute  ils  considérèrent  qu'aucun  des  principes 
végétaux  connus  ne  précipitoit  la  gélatine,  et  qu'ils  furent  alors 
Frappés  de  la  facilité  avec  laquelle  la  nouvelle  théorie  expliquoit 
le  phénomène  principal  du  tannage.  Cependant  on  doit  observer 
que  Pelletierle  père  et  M.  Leliêvre,  qui  furent  chargés  par  le  comité 
de  Salut  public  d'examiner  le  procédé  de  tannage  de  M.  Seguin, 
dirent  «que  l'acide  gallique  devoit  agir  dans  le  tannage;  qu'ils 
«  pensoient  néanmoins  que  ce  n'étoit  pas  en  raison  de  l'acide  gal- 
«lique  seul  que  le  tannage  s'opéroit;  qu'ils  présumoient  encore 
«  qu'il  existoit  dans  les  végétaux  dits  astringents  une  substance 


RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.   PELOUZE.  2o5 

<x  ou  combinaison  particulière,  en  outre  de  l'acide  gallique,  et  que 
«c'étoit  à  1  un  et  à  l'autre  que  Ion  devoit  attribuer  les  divers  ré- 
«  sultats  que  l'on  avoit  observés  dans  les  expériences  auxquelles 
«  elles  avoient  pu  être  soumises.  » 

Quoique  cette  conclusion  de  MM.  Pelletier  et  Lelièvre  sur  l'in- 
fluence de  l'acide  gallique  dans  le  tannage  lût  déduite  d'une  con- 
clusion inexacte,  savoir  que  l'acide  gallique  précipite  ia  géla- 
tine, on  auroit  dû  cependant  la  prendre  en  considération  avant 
de  recevoir  le  tannin  au  nombre  des  principes  immédiats  bien 
définis.  Mais  on  fit  peu  d'attention  à  des  doutes  qui  provoquoient 
de  nouvelles  expériences,  et  qui  tendoient  à  modifier  ou  à  dé- 
montrer une  théorie  très  satisfaisante  en  apparence. 

A  mesure  qu'on  étudia  davantage  les  matières  végétales,  on  en 
reconnut  un  grand  nombre  qui  précipitent  la  gélatine  :  dès-lors 
on  se  crut  en  droit  de  conclure  la  présence  du  tannin  dans  les 
matières  qui  présentent  cette  propriété  ;  mais  M.  Proust,  après 
avoir  décrit  différents  procédés  pour  préparer  le  tannin  à  l'état 
de  pureté,  fit  l'observation  que  plusieurs  de  ces  matières  ne  pou- 
voient  être  ramenées  à  une  seule  espèce;  en  conséquence  il  dis- 
tingua diverses  sortes  de  tannin.  Malheureusement  cette  distinc- 
tion ne  fut  pas  appréciée  à  sa  juste  valeur,  par  la  raison  qu'on 
n  avoit  pas  défini  ce  qu'on  doit  entendre  en  chimie  par  les  mots 
genre  et  espèce  appliqués  aux  principes  immédiats  des  matières 
organiques.  Ainsi,  tandis  que  quelques  chimistes  regardoient 
avec  M.  Proust  les  différents  tannins  comme  autant  d'espèces  dis- 
tinctes d'un  même  genre,  d'autres  pensoient  ou  paroissoient  pen- 
ser qu'un  corps  unique  appelé  tannin  formoit  autant  d'espèces  que 
ce  corps  pouvoit  contracter  de  combinaisons  différentes.  Telle 
fut  l'opinion  de  M.  Bouillon-Lagrange.  Les  expériences  de  M.  Hat- 

Annales  du  Muséum  ,  t.  III,  3*  série.  27 


TOÔ  RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE. 

chett  sur  ces  substances  tannantes  artificielles  semblèrent  ap- 
puyer l'existence  du  tannin  comme  corps  particulier,  en  présen- 
tant au  chimiste  des  produits  plus  purs  que  ceux  qu'on  pouvoil 
extraire  des  végétaux.  Tel  étoit  létat  de  nos  connoissances  sur  le 
tannin  en  1809,  époque  où  l'un  de  nous  (M.  Clievreul  )  ayant 
répété  la  plupart  des  expériences  de  M.  Hatchett,  reconnut  que 
les  tannins  artificiels  présentent  des  composés  si  différents  par 
plusieurs  propriétés  caractéristiques,,  et  même  par  la  nature  de 
leurs  principes,  que  les  propriétés  communes  qu  ils  ont  de  pré- 
cipiter la  gélatine,  de  tanner  la  peau  et  d'avoir  une  saveur  plus 
ou  moins  astringente,  ne  peuvent  les  faire  rentrer,  nous  ne  di- 
rons pas  dans  une  seule  espèce  de  corps,  mais  même  dans  un 
genre  unique  de  composés. 

Ces  conclusions,  en  établissant  que  la  propriété  de  précipiter  la 
gélatine  peut  appartenir  à  des  corps  très  différents,  conduisoient 
nécessairement  les  chimistes  à  être  plus  difficiles  qu'ils  ne  l'a- 
voient  été  jusque-là  pour  admettre  dans  leurs  analyses  l'existence 
d'un  principe  immédiat  parfaitement  défini  d'après  cette  obser- 
vation, qu'une  matière  a  la  propriété  de  précipiter  la  gélatine;  et 
la  discussion  des  motifs  sur  lesquels  on  admettoit  dans  les  végé- 
taux l'existence  d'un  ou  de  plusieurs  tannins  parfaitement  défi- 
nis dans  leur  composition,  soit  immédiatement  simple,  soit  im- 
médiatement complexe,  les  conduisoit  à  des  doutes  qui  n'étoient 
que  trop  justifiés  par  limperfection  des  moyens  employés  pour 
préparer  les  substances  auxquelles  on  donnoit  le  nom  de  tannin. 
Ajoutons  que  l'on  ne  tarda  point  à  découvrir  des  principes  im- 
médiats d'origine  végétale,  qui  acquerroient  par  leur  union  mu- 
tuelle la  propriété  de  précipiter  la  gélatine.  Forcé  de  restreindre 
nos  exemples,  nous  citerons  l'acide  acéticpie,  qui  tient  en  solu- 


«APPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE.  207 

tion  la  matière  résineuse  colorante  du  santal ,  l'acide  gallique 
mêlé  à  une  solution  de  gomme  arabique. 

Enlin  ,  l'un  de  nous  (  M.  Chevreul  ),  après  avoir  constaté  que 
I  acide  gallique  ne  peut  former  des  gallates  stables  avec  la  potasse, 
la  soude,  la  baryte,  la  strontiane,  la  chaux,  qu'autant  que  l'on 
opère  l'union  de  ces  corps  hors  du  contact  de  l'oxigène  atmosphé- 
rique ,  reconnut  que  ces  gallates  soumis  à  l'action  de  l'oxigène 
gazeux,  soit  pur,  soit  atmosphérique,  éprouvent  une  telle  alté- 
ration, que  l'acide  gallique  est  changé  en  une  matière  colorée, 
acide,  et  susceptible  de  précipiter  fortement  la  gélatine (i).  Cette 
dernière  propriété,  retrouvée  dans  un  produit  de  l'altération  de 
l'acide  gallique ,  étoit  un  fait  propre  à  fortifier  les  doutes  que 
l'on  avoit  sur  l'insuffisance  des  procédés  alors  employés  à  la  pré- 
paration du  tannin  de  la  noix  de  galle,  puisque  plusieurs  de  ces 
procédés  étoient  fondés  sur  la  réaction  des  bases  salifiables  et 
de  la  noix  de  galle. 

M.  Berzelius  en  1828  se  livra  à  quelques  recherches  sur  le 
tannin.  Il  en  distingua  deux  espèces,  lune  qui  colore  les  sels  de 
péroxide  de  fer  en  bleu,  l'autre  qui  les  colore  en  vert.  Il  obtint  ces 
tannins  dans  un  état  de  pureté  bien  plus  grand  qu'on  ne  les  avoit 
eus  avant  lui.  Il  détermina  la  composition  élémentaire  du  pre- 
mier, quil  fixa  à  12  d'atomes  doxigène,  18  de  carbone,  18  d'hy- 
drogène, composition  qui  se  trouve  confirmée  par  les  nouvelles 
recherches  de  M.  Pelouze.  Il  fit  connoître  beaucoup  de  faits  in- 
téressants sur  les  tannâtes.  Quoi  qu  il  en  soit,  M.  Berzelius,  avec 
cette  candeur  qui  sied  si  bien  au  génie,  reconnoissoit  que  le  tan- 


(1)  Mémoire  lu  à  l'Académie  des  sciences,  le  a3  août  1824,   imprimé  dans  le 
tome  XII  des  Mémoires  du  Muséum  d'Histoire  naturelle,  pag.  36-. 


10H  RAPPORT  .SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE. 

nin  réclamoil  pour  être  connu  de  nouvelles  expériences  ;  et  un 
des  points  qui  semblotent  en  réclamer  particulièrement,  cétoit 
cette  propriété  du  tannin  de  la  noix  de  galle  de  devenir  bleu  par 
les  sels  de  péroxide  de  fer,  propriété  qu'il  paroissoit  plus  simple 
d'attribuer  à  un  seul  corps,  l'acide  gallique,  que  de  la  reconnoître 
à-Ja-fois  comme  essentielle  à  deux  corps  qui  existent  ensemble 
dans  un  même  produit  végétal.  Nous  n'entrerons  pas  dans  de  plus 
grands  détails  relativement  à  la  discussion  de  cette  opinion,  ne 
pouvant  éviter  de  la  traiter  dans  un  rapport  ayant  pour  objet  les 
recherches  sur  l'amidon,  présentées  dans  le  cours  de  l'année  der- 
nière à  1  Académie.  Seulement  nous  ferons  remarquer  que  de- 
puis le  travail  de  M.  Bcrzelius,  M.  Robiquet,  dans  ses  belles  re- 
cherches sur  l'opium,  a  trouvé  que  l'acide  méconique  partage  la 
propriété  de  colorer  les  sels  de  péroxide  de  fer  en  rouge ,  avec  les 
acides  paraméconique  et  pyroméconique,  composés  qui,  ainsi  que 
le  méconique,  sont  parfaitement  caractérisés  comme  espèces  dis- 
tinctes. Or,  l'acide  méconique  passant  à  létat  de  paraméconique 
aune  température  de  tao"  en  perdant  de  l'oxygène  et  du  car- 
bone dans  la  proportion  qui  constitue  l'acide  carbonique,  et  ce 
même  acide  méconique  passant  à  l'état  d'acide  pyroméconique 
à  la  température  de  25o°,  il  sensuit  que  la  propriété  de  rougir 
les  sels  de  péroxide  de  fer  ne  peut  être  considérée  comme  une 
propriété  spécifique  de  lacide  méconique,  puisque  cette  pro- 
priété se  retrouve  dans  des  corps  moins  complexes  que  lui.  Tout 
ee  qu'on  peut  admettre  de  commun  à  ces  trois  corps,  c'est  un 
radical  complexe,  ou  un  ensemble  d'un  certain  nombre  de  par- 
ticules soumises  à  un  tel  arrangement  qu'elles  formeroient  avec 
les  particules  de  péroxide  de  fer  des  arrangements  qui  agiroient 
de  la  même  manière  sur  la  lumière. 


RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE.  209 

Parlons  maintenant  dn  travail  de  M.  Pelonze.  Son  mémoire 
est  divisé  en  cinq  ehapitres,  dont  chacun  est  consacré  aux  sub- 
stances qu'il  a  examinées.  Il  est  arrivé  à  des  résultats  si  précis  et 
si  simples,  qu'il  nous  sera  facile  de  donner  une  idée  exacte  de  son 
travail  sans  en  approfondir  les  détails. 

TANNIN, 

M.  Pelouze  obtient  le  tannin  par  un  procédé  remarquable  par 
sa  simplicité,  sur-tout  si  on  le  compare  aux  opérations  nom- 
breuses et  compliquées  que  Ion  faisoit  avant  lui  dans  l'intention 
d'arriver  au  même  but.  M.  Pelouze  se  sert  d'un  appareil  très  in- 
génieux imaginé  par  MM.  Robiquet  et  Boutron,  qui  se  compose 
d'une  alonge  disposée  verticalement,  le  bec  étant  en  bas, et  adapté 
à  une  carafe  ordinaire;  l'ouverture  du  bec  est  garnie  dune  mèche 
de  coton  ;  l'ouverture  de  la  partie  supérieure  de  l'alonge  est  sus- 
ceptible d'être  fermée  avec  un  bouchon  à  l'émeri.  M.  Pelouze  met 
dans  l'alonge  de  la  poudre  de  noix  de  galle  jusqu'à  moitié  de  sa  ca- 
pacité; puis  il  acbève  de  la  remplir  avec  de  l'étber  du  commerce, 
et  ferme ensui  te  l'alonge.  Y  i  ngt-quatre  heures  après,  la  carafe  con- 
tient deux  couches  liquides:  la  couche  inférieure  est  une  dissolu- 
tion aqueuse  légèrement  éthérée  de  tannin  ;  la  couche  supérieure 
est  de  l'éther  moins  aqueux  que  L'étber  employé.  Il  tient  en  dis- 
solution un  peu  d'acide  gallique  du  tannin  et  quelques  matières 
indéterminées.  Il  ne  s'agit  plus  que  de  séparer  les  deux  couches 
au  moyen  d'un  entonnoir  de  verre  à  bec  suffisamment  étroit;  à  la- 
ver la  solution  de  tannin  avec  de  l'éther  pur;  puis  à  évaporer  dans 
le  vide  sec  ou  dans  une  étuve  l'eau  qui  tient  le  tannin  en  solu- 
tion. La  théorie  de  cette  opération  est  bien  simple.  L  éther  aqueux 
se  divise  en  deux  parties  :  lune,  très  aqueuse,  dissout  le  tannin  ; 


•>10  RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE. 

l'autre,  très  éthérée,  ne  dissout  que  très  peu  de  chose.  Elle  sur- 
nage sur  la  première,  produit  un  peu  de  vapeur  dans  la  partie 
vide  de  l'appareil.  Cette  vapeur  faisant  piston  sur  la  liqueur  non 
évaporée,  la  force  à  couler  dans  la  carafe. 

Quoique  le  tannin  obtenu  par  ce  procédé  n'ait  point  encore 
été  observé  à  létat  de  cristaux,  cependant  il  y  a  tout  lieu  de  pen- 
ser qu'il  est  un  principe  immédiat  pur.  En  effet,  il  esta  peine 
coloré,  il  ne  laisse  aucun  résidu  par  la  combustion,  et  il  se  com- 
porte avec  les  dissolvants  comme  un  corps  homogène. 

Le  tannin ,  considéré  dans  les  circonstances  où  il  n  éprouve  pas 
de  changement  dans  sa  constitution  élémentaire,  se  comporte  de 
la  manière  suivante. 

Il  est  très  soluble  dans  l'eau,  et  l'est  d'autant  plus  dans  lalcohol 
et  dans  l'éther  que  ceux-ci  sont  plus  étendus  d'eau. 

Plusieurs  acides  le  précipitent  de  sa  solution  aqueuse  :  tels  sont 
le  nitrique,  le  phosphorique,  l'arsénique  et  lhydrochlorique. 

Les  acides  oxalique,  tartrique,  citrique,  acétique,  succinique, 
sélénieux,  sulfureux,  ne  le  précipitent  pas. 

Il  précipite  la  gélatine  :  le  précipité  est  soluble  dans  un  excès 
de  cette  dernière.  Il  est  impossible,  comme  on  l'avoit  déjà  vu,  de 
précipiter  tout  le  tannin  de  sa  solution  aqueuse  au  moyen  de  la 
gélatine;  en  cela  cette  dernière  diffère  beaucoup  de  la  peau  qui 
n'a  point  été  soumise  à  la  cuisson,  et  qui  est  plongée  à  l'état  frais 
dans  une  solution  de  tannin  :  celui-ci  est  précipité  complètement  ; 
et,  si  le  tannin  étoit  mêlé  d'acide  gallique.  celui-ci  resteroit  dans 
la  liqueur,  suivant  la  remarque  de  M.  Pelouze. 

Le  tannin  est  un  véritable  acide.  Il  rougit  le  tournesol ,  dé- 
compose les  sous-carbonates  solubles  avec  effervescence,  et  forme 
des  combinaisons  avec  les  bases  salifiables  qui  ont  tous  les  carac- 


RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE.  2  I  1 

tères  des  sels.  Le  tannate  de  péroxide  de  fer,  d'un  bleu  foncé,  est 
considéré  par  M.  Berzelius  et  par  M.  Pelouze  connue  la  base  de 
l'encre  ordinaire.  Le  tannate  d'alumine  est  tout-à-fait  insoluble; 
aussi  l'alumine  en  gelée  s'empare-t-elle  de  la  totalité  du  tannin 
qui -est  en  solution  dans  l'eau, 

Il  précipite  les  sels  de  cinchonine,  de  quinine,  de  brucine,  de 
strychnine  , de  codéine,  de  narcotine  et  de  morphine;  les  préci- 
pités sont  très  solubles  dans  l'acide  acétique. 

La  solution  aqueuse  de  tannin  ne  s'altère  pas,  si  elle  est  pré- 
servée du  contact  de  1  air. 

Si  nous  étudions  maintenant  les  propriétés  du  tannin  dans  les 
circonstances  où  il  éprouve  un  changement  dans  sa  constitu- 
tion, nous  verrons  que  l'acide  nitrique  chauffé  avec  lui  le  con- 
vertit en  acide  oxalique.  Mais  une  altération  bien  plus  remar- 
quable qu'il  éprouve,  c'est  celle  qui  a  lieu  lorsque,  dissous  dans 
l'eau,  il  est  exposé  à  une  atmosphère  de  gaz  oxigène.  Il  y  a  produc- 
tion d'un  volume  d'acide  carbonique  précisément  égal  à  celui  du 
gaz  oxigène  qui  a  disparu,  et  le  tannin  ainsi  décarboné  se  trouve 
converti  en  acide  gallique,  qui  se  cristallise  en  aiguilles,  si  l'eau 
est  insuffisante  pour  le  retenir  en  solution.  M.  Pelouze  conclut 
de  ce  fait  et  de  ces  deux  autres ,  i"que  la  noix  de  galle  ne  contient 
que  o,5o  de  matière  soluble  dans  l'eau,  lesquels  renferment  o,4o 
de  tannin  ;  2°  que  la  noix  de  galle  soumise  au  procédé  de  Schéele 
donne  0,20  d'acide  gallique;  que  celui-ci  n'est  pas  contenu  dans 
la  noix  de  galle ,  du  moins  pour  la  plus  grande  partie  ;  qu'il  est  le 
résultat  de  l'altération  spontanée  que  le  tannin  éprouve  sous 
linfluence  de  l'oxigène  atmosphérique. 


1 1  2  RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE. 

ACIDE   GALLIQUE. 

M.  Berzelius  ayant  donné  l'analyse  de  l'acide  pyrogallique 
pour  celle  de  l'acide  gallique  pur,  par  la  raison  que  l'on  croyoit, 
à  l'époque  où  il  fît  son  travail,  que  l'acide  pyrogallique  étoit  de 
l'acide  gallique;  et,  en  outre,  que  M.  Berzelius  considère  l'acide 
gallique,  préparé  par  la  voie  humide,  comme  étant  toujours 
combiné  avec  du  tannin,  M.  Pelouze  a  dû  nécessairement  ana- 
lyser le  véritable  acide  gallique.  La  composition  de  ce  corps  est 
équivalente  à  i  "'  d'acide  pyrogallique  -+-  i  '"■  d'acide  carbonique. 

L'acide  analysé  par  M.  Pelouze  étoit  en  aiguilles  incolores. 
Il  ne  précipitait  pas  la  gélatine;  il  précipitoit  l'acétate  de  plomb 
en  flocons  blancs;  il  précipitoit  les  eaux  de  chaux,  de  baryte  et 
de  strontiane  en  flocons  blancs  solubles  dans  un  excès  d'acide,  et 
susceptibles  alors  de  cristalliser  et  de  se  conserver  à  l'air,  tandis 
que  ces  gallates  ne  le  peuvent  plus  lorsqu'ils  sont  avec  excès  de 
base. 

ACIDE  ELLAGIQUE. 

M.  Pelouze  n'a  pas  soumis  l'acide  ellagique  à  un  grand  nombre 
d'essais,  par  la  raison  qu'il  n'en  avoit  qu'une  très  petite  quantité 
à  sa  disposition.  C'est  ce  qui  explique  pourquoi  il  n'a  pu  apprécier 
précisément  toutes  les  circonstances  d'une  expérience  très  inté- 
ressante, dans  laquelle  de  l'acide  ellagique  ayant  été  dissous  dans 
de  l'eau  de  potasse,  puis  l'alcali  ayant  été  neutralisé  par  de  l'a- 
cide hydrochlorique,  il  a  obtenu  de  la  liqueur,  non  de  l'acide 
ellagique,  mais  de  l'acide  gallique  hydraté. 

ACIDE   PYROGALLIQUE. 

Il  eristallise  en  lames  ou  en  aiguilles;  il  se  fond  à  1 15°,  et  bout 


RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE.  2  l3 

à  2io°.  Il  se  distingue  de  l'acide  gallique  en  ce  qu'il  est  bien 
plus  soluble  dans  l'eau. 

Il  se  dissout  dans  l'alcohol  et  dans  1  ether. 

Son  acidité  est  très  foible. 

Il  colore  en  rouge  le  sulfate  de  péroxide  de  fer,  mais  alors  il 
est  altéré.  Il  forme  des  composés  bleus  avec  le  péroxide  de  fer 
hydraté,  et  même  avec  le  sulfate  de  péroxide,  si  on  le  prend  à 
l'état  de  pyrogallate  alcalin. 

Les  pyrogallates  alcalins  se  colorent  par  l'oxigène,  comme  le 
font  les  gallates  avec  excès  de  base. 

ACIDE  MÉTAGALLIQUB. 

M.  Pelouze  a  vu  que  le  résidu  d'apparence  charbonneuse  que 
laissent  le  tannin,  les  acides  gallique  et  pyrogallique,  chauffés 
dans  une  cornue  à  25o°,  est  une  acide  entièrement  soluble  dans 
les  eaux  de  potasse,  de  soude,  d'ammoniaque,  et,  ce  qui  est  re- 
marquable, dans  un  lait  de  glucine;  il  le  nomme  métagallique. 
Cet  acide  décompose  à  chaud,  avec  effervescence,  les  sous-car- 
bonates. Les  métagallates  solubles  précipitent  la  plupart  des  so- 
lutions métalliques  en  noir.  Enfin,  l'acide  métagallique  est  com- 
plètement insoluble  dans  l'eau,  et  extrêmement  peu  soluble  dans 
l'alcohol. 

Présentons  maintenant  l'ensemble  des  compositions  élémen- 
taires des  cinq  substances  examinées  par  M.  Pelouze;  l'esprit  en 
saisira  plus  aisément  les  rapports  mutuels,  et  en  appréciera  plus 
facilement  l'importance,  que  si  nous  les  eussions  données  sépa- 
rément, en  parlant  de  chacune  des  substances  auxquelles  elles 
se  rapportent. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  on  ne  connoissoit  pas,  avant  M.  Pe- 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  28 


2 1 4  RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE. 

louze,  la  composition  de  l'acide  gallique,  l'analyse  que  M.  Berze- 
lius  avoit  donnée  pour  celle  de  cet  acide  se  rapportant  à  l'acide 
pyrogallique. 

M.  Pelouze  a  trouvé  que  l'acide  gallique,  exposé  à  la  tempé- 
rature de  120°,  devient  anhydre  en  perdant  un  atome  d'eau, 
c'est-à-dire  une  quantité  d'eau  qui  représente  un  cinquième  de 
l'oxigène  qu'il  contient,  et  qui  est  précisément  égale  à  celle 
renfermée  dans  les  oxides  salifiables  qui  le  neutralisent. 

L'acide  gallique  anhydre  est  représenté  par 

5"-  oxigène,  7"   carbone,  6a'É  hydrogène. 

Est-il  exposé  à  la  température  de  210  à  21 5°,  il  donne  nais- 
sance à 

1  *'  acide  carbonique, 
et  à 

1  "*■  acide  pyrogallique,  dont  la  composition  est  : 
3at  oxigène,  6"  carbone,  6"''  hydrogène. 
M.  Pelouze  s'est  assuré  que  Fulmine  n'est  point  isomère  avec 
l'acide  pyrogallique,  ainsi  qu'on  l'a  avancé. 

L'acide  gallique  anhydre  est-il  porté  rapidement  à  la  tempé- 
rature de  240  à  25o°,  2  "■  donnent  naissance  à  : 

2  "'  acide  carbonique , 

2  "•  eau , 

I  *'  d'acide  métagallique  hydraté ,  dont  la  composition  est  : 
3"  oxigène,  I2at-  carbone,  6at  hydrogène  -+-  1  "•  d'eau. 

II  ne  perd  cet  atome  d'eau  que  par  son  union  avec  un  alcali. 
L'acide  métagallique  contient  donc  deux  fois  autant  de  car- 
bone que  l'acide  pyrogallique. 

L'acide  ellagique,  exposé  à  la  température  de  1200,  perd  un 
atome  d'eau.  L'acide  anhydre  qui  reste  est  formé  de  : 


RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE.  2  I  D 

4al  oxigène,  7  "  carbone,  4at  hydrogène. 

Composition  bien  remarquable,  puisqu'elle  ne  diffère  de  celle 
de  l'acide  gallique  anhydre  que  par  i  atome  d'eau. 

Elle  explique  parfaitement  comment  M.  Pelouze  a  pu  ob- 
server la  conversion  en  acide  gallique  de  l'acide  ellagique  sous 
l'influence  de  la  potasse,  conversion  qui  rentre  dans  celle  qu'é- 
prouvent certains  corps  gras  sous  l'influence  delà  potasse.  Mais 
l'atome  d'eau  qui  se  fixe  dans  l'acide  ellagique,  pour  le  conver- 
tir en  acide  gallique,  est  soumis  à  un  arrangement  particulier; 
en  effet  l'acide  ellagique  hydraté  isomère  de  l'acide  gallique 
anhydre  perd  un  atome  d'eau  à  une  température  de  1200,  qui 
ne  fait  éprouver  aucun  changement  à  l'acide  gallique  anhydre. 

La  composition  du  tannin  donnée  par  M.  Berzelius  est  préci- 
sément la  même  que  celle  qui  résulte  des  expériences  de  M.  Pe- 
louze; et  cette  composition,  qui  est,  comme  nous  l'avons  déjà  dit, 
1 2  "  oxigène ,  18"  carbone ,  1 8 at  hydrogène ,  explique  parfaite- 
ment la  décomposition  qu'il  éprouve  par  la  chaleur. 

A  la  température  de  l'huile  bouillante,  8  "  de  tannin  se  ré- 
duiront à  : 

1 1  "'  acide  métagallique  hydraté , 
12"  d'acide  carbonique, 
28  at  d'eau. 

A  la  température  de  210  à  21 5°,  il  se  réduit  en 
Acide  métagallique  hydraté, 
Acide  pyrogallique, 
Acide  carbonique, 
Eau. 

Il  suffit  sans  doute  de  suivre  toutes  les  conséquences  qui 


21 6  RAPPORT  SUR  UN  TRAVAIL  DE  M.  PELOUZE. 

découlent  des  analyses  élémentaires  que  nous  venons  de  rap- 
porter, pour  juger  de  l'importance  du  travail  de  M.  Pelouze. 
L'Académie  ne  donnant  pas  de  témoignage  plus  grand  de  son 
approbation  aux  Mémoires  qui  lui  sont  présentés,  que  d'en  or- 
donner l'insertion  dans  le  Recueil  de  ses  Mémoires,  nous  avons 
l'honneur  de  lui  proposer  d  accorder  ce  témoignage  aux  recher- 
ches de  M.  Pelouze. 

Signé  DUMAS,  CHEVREUL ,  rapporteur. 


MÉMOIRE 

SUR 

LE  GENRE  GNATODON: 
ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL. 

PAB 

M.  RANG. 


Le  mollusque  dont  nous  allons  nous  occuper  n'a  point  encore 
été  observé,  et  sa  coquille  n'est  même  connue  en  France  que  de- 
puis un  petit  nombre  d'années  ;  cependant  elle  a  déjà  été  le  sujet 
de  plusieurs  descriptions,  et  entre  autres  d'un  MémoiredeM. Char- 
les Des  Moulins,  inséré  dans  les  Actes  de  la  Société  Linnéenne  de 
Bordeaux.  M.  de  Blainville,  pendant  le  court  espace  de  temps 
qu'il  a  donné  ses  soins  à  la  collection  de  coquilles  du  jardin  des 
Plantes,  fut  le  premier  qui  la  reçut  à  Paris;  et  c'est  à  sa  généro- 
sité que  nous  devons  le  seul  exemplaire  qui  entrât,  à  cette  épo- 
que, dans  notre  collection.  Ce  savant,  frappé  des  caractères  assez 
extraordinaires  du  Gnatodon,  pensa  dès  lors  qu'il  indiquoit  un 
genre  distinct  des  autres  acéphales  d'eau  douce  ;  et  s'il  ne  le  publia 
pas,  ce  fut  sans  doute  dans  l'idée  que  les  zoologistes  américains, 
placés  si  près  du  lieu  où  il  avoit  été  trouvé,  l'avoient  peut-être 
déjà  fait.  Néanmoins  il  lui  affecta  le  nom  de  Colombie  (Colom- 
bia) ,  et  nous  nous  étions  empressé  de  l'adopter  lorsque  des  tra- 
vaux imprimés  vinrent  changer  ces  dispositions. 

Ce  n'était  pas  à  tort  que  M.  de  Blainville  avoit  agi  avec  une 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3e  série.  29 


2 1  8  MÉMOIRE  SUR  LE  GENRE  GNATODON  , 

prudence  si  exemplaire  ;  car  déjà  Gray  avoit  eu  connoissance 
de  cette  singulière  coquille,  et  lui  avoit  imposé  les  deux  déno- 
minations générique  et  spécifique  de  Gnatodon  cuneatus.  Sa 
description  et  le  peu  de  détails  qu'il  fournit  sont  inscrits  dans 
Y  American  Journal  of  sciences,  publié  à  Philadelphie.  Après  lui, 
M.  Sowerby  reproduisit  la  môme  description  et  les  mêmes  dénomi- 
nations dans  son  Gênera  of  Schells,  mais  il  n'ajouta  rien  de  plus 
au  travail  de  Gray.  Enfin,  dans  le  même  temps,  notre  ami, 
M.  Charles  Des  Moulins,  n'ayant  point  à  sa  disposition  le  Jour- 
nal Américain,  d'ailleurs  très  peu  répandu  en  France,  et  ne 
connoissant  point  par  conséquent  le  Gnatodon  de  Gray,  le  décri- 
vit de  nouveau,  d'après  un  certain  nombre  d  exemplaires  que 
M.  La  porte,  membre  de  la  société  Linnéenne  de  Bordeaux  venoit 
de  recevoir  d  Amérique,  et  en  forma  un  genre  qu  il  se  plut  à  nous 
dédier  sous  le  nom  de  Rangie  (Rangia  Cyrenoïdes  ;  Actes  de  la 
société  Linnéenne  de  Bordeaux,  26  décembre  i83i).  Dans  son 
mémoire,  ce  naturaliste  fit  connoître  la  Rangie  avec  ce  soin 
minutieux  qui  caractérise  toutes  ses  observations,  et  par  une 
appréciation  consciencieuse  des  caractères  de  la  charnière  et  des 
autres  parties  du  test  et  une  discussion  savante  de  leur  analogie 
avec  ceux  de  quelques  autres  genres,  il  parvint  à  assigner  au 
mollusque,  non  encore  connu,  de  cette  coquille,  la  place  qui  lui 
convient  réellement;  résultat  que  notre  travail  ne  fera  que  con- 
firmer aujourd'hui  après  I  examen  détaillé  que  nous  allons  en 
faire  sur  les  quatre  individus  parfaitement  conservés  qu  il  a  eu 
la  bonté  de  nous  adresser  pour  cet  objet. 

Après  avoir  vu  par  nous -même  tout  ce  qui  a  été  fait  sur  cette 
coquille,  et  nous  être  assuré  que  M.  Gray  l'avoit,  le  premier,  nom- 
mée et  décrite,  nous  nous  faisons  un  devoir  d'adopter  son  genre  et 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  21 9 

la  dénomination  qu'il  lui  a  affectée,  rendant  cependant  loute  jus- 
ticeà  M.  Des  Moulins,  qui  a  le  mieux  faiteonnoîtreses caractères, 
tant  par  sa  description  que  par  la  belle  planche  qui  l'accom- 
pagne, et  qui  nous  a  donné  le  plus  de  détails  à  son  sujet. 

Hâtons-nous  d'arriver  à  la  description  de  ce  mollusque  pour 
faire  voir  qu'il  est  un  des  plus  intéressants  que  nous  connois- 
sions  parmi  les  acéphales  d'eau  douce,  puis  nous  le  rappro- 
cherons des  genres  avec  lesquels  il  nous  paroît  avoir  le  plus 


«I  analogie. 


Sa  forme  générale  est  ovale,  très  irrégulière  supérieurement  : 
la  partie  qui  comprend  la  masse  des  viscères  est  épaisse,  et  porte 
de  chaque  côté  deuv  élévations  en  forme  de  pyramide,  recour- 
bées en  dedans  ,  et  qui  vont  remplir  les  sommets  de  chaque  valve 
de  la  coquille.  La  partie  opposée,  c'est-à-dire  l'inférieure,  est  assez 
mince,  et  régulièrement  arrondie  d'un  muscle  adducteur  à  l'autre. 
Les  surfaces  d'application  de  ces  deux  muscles ont  une  direction 
plus  transversale  qu'on  ne  le  voit  d'ordinaire  dans  les  autres  acé- 
phales; ce  qui  provient  de  ce  que  les  valves  de  celui-ci  sont  très 
concaves,  et  (pie  les  bords  antérieurs  et  postérieurs  de  ces  valves 
sont  presque  en  regard  l'un  de  l'autre.  Dans  le  muscle  postérieur, 
ces  deux  surfaces  sont  tournées  en  arrière  et  en  haut,  et,  se  tou- 
chant  presque  par  un  point  de  leur  circonférence,  forment  entre 
elles  un  angle  obtus.  Dans  le  muscle  antérieur,  la  disposition  est 
la  même,  à  cela  près  que  les  deux  surfaces  forment  un  angle  en- 
core plus  obtus,  et  sont  en  même  temps  moins  tournées  vers  le 
haut  et  plus  en  avant;  et  enfin  ne  semblent  former,  dans  l'état 
de  contraction,  qu'un  même  disque,  coupé  au  milieu  par  une 
lame  mince  appartenant  au  rebord  du  manteau.  11  résulte  de 
cette  disposition  que  chacun  de  ces  deux  muscles  a  la  l'orme  d  un 


220  MEMOIRE  SUR  LE  GENRE  GNATODON  , 

cylindre  dont  les  bases  obliques  dans  deux  directions  opposées 
sont  près  de  se  toucher  par  un  point  de  leur  circonférence. 

Le  manteau  est  ample,  mince,  adhérent  à  la  coquille,  sur  le 
bord  de  laquelle  il  laisse  toujours  la  partie  qui  passe  à  l'épidémie; 
ouvert  dans  les  deux  tiers  antérieurs  de  son  bord  inférieur  et  un 
peu  plus  de  la  moitié  inférieure  du  bord  antérieur  pour  le  passage 
du  pied;  fermé  en  arrière,  d'abord  dans  le  tiers  postérieur  du 
bord  inférieur  par  la  réunion  des  lobes  et  au  moyen  d'un  dia- 
phragme étroit,  et  ensuite  en  arrière  par  une  cloison  verticale  et 
peu  alongée  que  débordent  de  chaque  côté  deux  petits  lobes 
dépendants  du  manteau,  et  qui  ne  sont  qu'un  prolongement  de 
ses  lèvres  amincies.  La  cloison  verticale  dont  nous  venons  de 
parler  est  percée  de  deux  ouvertures,  fort  rapprochées  l'une  de 
l'autre,  du  côté  intérieur,  et  se  prolongeant,  en  dehors,  en  deux 
tubes  courts,  gros,  un  peu  coniques,  presque  entièrement  joints 
l'un  à  l'autre  dans  leur  longueur,  et  garnis  au  pourtour  de  leurs 
orifices  extérieurs  de  petites  papilles  oblongues.  Ces  tubes  ne  pa- 
roissent  pas  susceptibles  d'acquérir  une  grande  extension  ;  et 
peut-être  même  ne  débordent-ils  point  les  deux  petits  lobes  dont 
nous  venons  de  parler,  et  qui  les  enveloppent  en  se  soudant 
ensemble  au-dessus  comme  au-dessous.  Toute  la  partie  supé- 
rieure a  le  manteau  fermé;  mais  les  deux  bords  des  lobes  réunis, 
d'une  part,  au-dessus  des  tubes,  et  de  l'autre,  en  avant  et  au 
milieu  du  muscle  antérieur,  ne  forment  plus  alors  qu'une  seule 
lame  mince  qui  parcourt  tout  l'espace  compris,  supérieurement, 
entre  les  deux  muscles  adducteurs  ,  en  passant  entre  les  deux 
mamelons  pyramidaux  dépendants  de  la  masse  des  viscères.  Cette 
lame ,  destinée  à  tapisser  toutes  les  parties  saillantes  et  caves  de 
la  charnière,  présente  des  particularités  remarquables.  Sa  forme 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  2JI 


est  absolument  celle  que  présente  l'ensemble  de  cette  charnière, 
à  l'exception  du  ligament  quelle  entoure;  car  celui-ci  passant 
dune  valve  à  1  autre,  il  falloit  bien  que  cette  lame  intercalaire 
fût  percée  pour  lui  faire  place.  Une  seconde  ouverture,  oblique, 
s'y  trouve  encore  pratiquée  en  avant  de  celle  du  ligament,  et 
répond  aux  dents  antérieures  à  qui  elle  donne  passage.  Toutes 
les  parties  profondes  de  la  coquille  sont  ensuite  remplies  par  de 
petits  appendices ,  toujours  dépendants  de  cette  lame,  au 
nombre  de  quatre,  deux  de  chaque  côté,  dont  un  étroit  et 
l'antre  triangulaire.  C'est  sans  doute  à  cette  disposition  du  bord 
supérieur  du  manteau  que  sont  dus  la  force  dengrenage  de  la 
ebarnière,  son  poli  et  son  brillant.  Le  manteau  n'offrant  plus  rien 
de  remarquable  à  l'extérieur,  nous  allons  le  fendre  en  avant  et 
dans  le  voisinage  des  tubes,  afin  de  mettre  l'intérieur  à  décou- 
vert. Cette  opération  nous  livre  cinq  organes  à  étudier,  les  ori- 
fices internes,  les  branchies,  les  appendices  buccaux,  la  bouche 
et  le  pied. 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  orifices  internes  étoient  près  l'un 
de  lautre;  nous  ajouterons  qu'ils  sont  oblongs,  et  que  1  inférieur 
ou  branchial  est  muni  dune  membrane  étroite  qui,  partant  de 
chaque  côté,  s'étend  en  avant  le  long  de  la  paroi  interne  de 
chaque  lobe  du  manteau,  de  manière  à  former  une  rigole,  au 
milieu  de  laquelle  le  bord  inférieur  des  branchies  vient  flotter 
et  recevoir  l'élément  ambiant.  L'orifice  supérieur  ou  excrémen- 
tiel est,  à  peu  de  chose  près,  delà  même  grandeur  que  le  premier, 
et  la  cavité  du  tube  auquel  il  appartient  est  traversée,  en  haut, 
par  le  muscle  adducteur  postérieur,  sur  la  circonférence  duquel 
s  étend  le  rectum  dans  la  ligne  médiane,  de  manière  que  le  petit 
tube  très  court  qui  forme  Vanus  flotte  dans  le  passage  de  l'eau 


222  MEMOIRE  SUR  LE  GENRE  GNAT0D0N, 

qui  a  servi  à  la  respiration  et  que  le  mollusque   rejette  au- 
dehors. 

Les  branchies  offrent  un  caractère  assez  important  que  nous 
n'avons  encore  rencontré  que  dans  le  genre  Galathée ,  et  que 
nous  avons  fait  connoître  dans  notre  mémoire  sur  ce  mollusque, 
inséré,  en  i832,  dans  les  Annales  des  Sciences  naturelles.  Ce 
caractère  consiste  dans  une  troisième  lame  branchiale,  placée 
de  chaque  côté,  en  dessus  de  la  paire  que  l'on  remarque  ordi- 
nairement dans  les  autres  acéphales,  et  attachée  dans  toute  sa 
Longueur  sur  la  même  ligne  d'adhérence  que  les  autres.  On  peut 
la  considérer,  et  nous  l'avons  fait  au  sujet  de  la  Galathée, 
comme  une  portion  de  la  lame  supérieure,  repliée  sur  elle-même 
à  son  point  d'adhérence,  ou  bien  l'on  y  verra  une  troisième  lame 
distincte  des  autres;  ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  cette  lame, 
en  tout  semblable  aux  autres  pour  le  tissu,  est  plus  petite 
quelles,  et  que  son  étendue  est  précisément  ce  qui  manque  à 
la  seconde  pour  égaler  la  première.  Toutes  trois  sont  assez  min- 
ces, et  les  sillons  transversaux  qu'on  y  remarque  sont  peu 
marqués  et  assez  distants  les  uns  des  autres.  La  branchie  in- 
férieure est  non  seulement  la  plus  large,  mais  elle  est  encore 
la  plus  longue;  celle  qui  est  intermédiaire  la  suit  dans  ces  deux 
dimensions,  et  la  supérieure  est  la  plus  courte.  Toutes  ces  lames 
sont  peu  arquées,  mais  plus  cependant  en  avant  qu'en  arrière: 
elles  sont  réunies  sur  la  même  ligne  ^  et  leur  extrémité  posté- 
rieure, terminée  en  pointe,  est  libre  dans  une  étendue  qui  équi- 
vaut au  septième  environ  de  leur  longueur  totale,  et  flotte  vis- 
à-vis  l'orifice  branchial. 

Les  appendices  de  la  bouche  sont  grands,  triangulaires,  alongés 
et  très  pointus.  La  paire  supérieure  adhère  au  manteau  et  1  infé- 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  22J 

rieure  au  corps;  tous  deux  sont  finement  striés,  quand  on  lo 
considère  à  l'aide  de  la  loupe. 

La  bouche,  située  entre  les  appendices,  est  oblongue,  trans- 
verse, petite  et  bien  circonscrite.  Le  canal  auquel  elle  donne 
ouverture  et  que  nous  avons  pu  suivre  d'un  orifice  à  l'autre  ,  est 
très  développé. 

Le  pied  est  comprimé,  un  peu  oblique,  subquadrangula'ire, 
de  dimension  moyenne  et  en  forme  de  hache  ;  nous  ne  le  croyons 
pas  susceptible  d'une  grande  extension. 

Lorsque  M.  Des  Moulins  voulut  classer  le  Gnalodon,  il  prit 
d  abord  en  considération  la  forme  du  ligament;  ce  qui  le  mit 
dans  le  cas  de  n'avoir  à  le  comparer  qu'aux  Myaires,  aux  Mactra- 
cés  et  aux  Corbulés  de  Lamarck.  Remarquant  ensuite  que  les 
Myaires  ont  les  tubes  très  longs  et  réunis,  d'un  bout  à  l'autre,  en 
un  seul,  et  que  la  coquille  des  Corbulés  est  inéquivalve,  il  ne 
s'attacha  plus  qu'à  la  famille  des  Mactracés  ,  dans  laquelle, 
d'après  la  considération  du  ligament  et  de  la  charnière  du  Gna- 
todon,  il  démontra  lanalogie  de  ce  genre  avec  les  Mactres,  et 
dès  lors  le  mit  entre  celles-ci  et  lesGrassatelles,  mais  plus  près  des 
premières.  Ainsi  donc  c'est  par  les  caractères  du  test  bien  étudié 
qu'il  parvint  à  ce  résultat,  vers  lequel  le  conduisoit  aussi, 
comme  on  le  voit,  l'excavation  de  l'impression  palléale.  Mais 
hâtons-nous  de  dire  que,  si  dans  cette  circonstance  de  sembla- 
bles caractères  ont  suffi  pour  lui  indiquer  la  vérité,  ce  n'est 
pas  une  raison  pour  que  l'on  puisse  toujours  avec  d'aussi 
foibles  moyens  obtenir  un  rapprochement  aussi  heureux  :  nous 
en  donnerons  pour  preuve  la  Galathée,  que,  d'après  la  forme  de 
son  ligament,  on  n  auroil  pas  été  tenté,  sans  doute,  de  mettre  dans 
le  voisinage  des  Mactres,  dont  elle  ne  peut  pas  cependant  séloi- 


2  24  MÉMOIRE  SUR  LE  GENRE  GNAT0D0N  , 

gner  beaucoup;  et  mieux  encore,  l'Ethérie,  dont  nous  avons 
récemment  fait  connoître  le  mollusque,  et  qui,  si  différente 
dans  toutes  les  parties  de  sa  coquille,  des  Anodontes  et  desUnios, 
a,  par  son  animal,  la  plus  grande  analogie  avec  le  leur  (i). 

Dans  le  Gênera  of  Schells  de  M.  Sowerby,  ce  naturaliste 
reconnoît  aux  Gnatodons  l'aspect  général  des  Gyrènes,  puis 
le  ligament  interne  des  Crassa telles;  enfin  il  pense  que  ce  genre 
peut  avoir  des  Rapports  avec  la  famille  des  Mactracés,  et  sur-tout 
avec  les  genres  Gyrène  et  Gyclade. 

Nous  allons,  à  notre  tour,  fixer  la  place  du  Gnatodon  ;  mais 
c'est  sur  les  caractères  de  l'animal  que  nous  nous  fonderons  plus 
particulièrement.  D'abord  ce  genre  appartient  évidemment  à  la 


(i)  A  peine  le  Mémoire  que  nous  avons  fait  en  commun  avec  M.  Caillaud  sur 
l'animal  de  l'Ethérie  du  Nil  étoit-il  imprimé,  que  nous  avons  reçu  de  notre  ami 
M.  Laurencin ,  officier  de  marine  des  plus  distingués,  qui  commande  au  Sénégal  le 
navire  à  vapeur  de  l'état  /' Africain,  un  magnifique  envoi  d'Éthéries  couleur  de 
plomb  (E.  plwnbea) ,  qu'il  s'est  donné  lui-même  la  peine  de  prendre  dans  le  haut 
du  fleuve,  et  qui  nous  sont  toutes  arrivées  avec  leurs  animaux  dans  un  étal  parfait 
de  conservation.  L'examen  de  ces  coquilles  et  des  mollusques  qu'elles  renfermoient 
nous  a  confirmé  dans  l'opinion  que  l'Ethérie  du  Sénégal  est  distincte  de  celle  du  Nil 
par  les  caractères  que  nous  avons  signalés  dans  notre  Mémoire;  mais,  ce  qui  a  été 
pour  nous  d'un  grand  intérêt ,  c'est  l'observation  que  nous  avons  pu  faire  des  liga- 
ments de  la  charnière,  car  il  y  en  a,  pour  ainsi  dire,  deux,  l'un  tout-à-fait  ana- 
logue à  celui  des  Unios,  bombé  en  dehors  de  la  coquille  ,  revêtu  d'une  lame  en 
forme  de  voûte,  et  dont  on  n'avoit  jusqu'ici  étudié  que  les  fragments  conservés  sur 
le  talon  de  chaque  valve; l'autre  mince,  en  forme  de  lame,  placé  en  arrière  du  pre- 
mier, dont  il  dérive,  vertical  et  transversal  tout  à-la-fois,  passant  d'une  valve  à  l'autre, 
et  s'insérant  sur  chacune  d'elles  dans  le  sinus  qu'on  remarque  en  arrière  du  ren- 
dement calleux  de  la  charnière,  sinus  que  l'on  retrouve  dans  les  Unios  et  les  Ano- 
dontes. Nous  avons  encore  appris  par  l'examen  de  ces  coquilles  qu'elles  adhèrent 
indistinctement  parla  valve  droite  ou  par  la  valve  gauche,  ce  que  nous  n'avions 
pu  reconnoître  sur  l'animal  qui  nous  avoit  été  communiqué  par  M.  Caillaud  ,  par- 
cequ'il  étoit  privé  de  son  test. 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  225 

famille  des  Conchaeés,  créée  par  M.  de  Blaimille  et  adoptée  par 
nous  dans  notre  Manuel;  car  il  possède  tous  les  caractères  sui- 
vants, qui  sont  ceux  de  cette  famille:  Animal  ayant  le  manteau 
fermé ,  muni  d'une  ouverture  assez  grande,  antéro-inférieure ,  pour 
le  passaqe  d'un  pied,  et  présentant  deux  tubes  postérieurs  plus  ou 
moins  alonqés,  extensibles ,  réunis  ou  séparés  dans  leur  longueur , 
servant,  f inférieur  à  la  respiration,  et  le  supérieur  aux  déjections 
excrémen  t  ielles . 

La  famille  des  Conchaeés  est  nombreuse;  près  de  quels 
genres  placerons-nous  le  Gnatodon?  Son  animal  a  les  tubes 
courts  et  réunis  dans  presque  toute  leur  longueur;  par  ce 
caractère  ,  il  se  rapproche  de  ceux  des  Iridines,  des  Bucardes, 
des  Hémicardes,  des  Lucines,  des  Mactres,  et  des  Cyclades. 
Le  premier  de  ces  genres  ayant  ce  caractère  peu  prononcé, 
on  peut  le  placer  en  tête  de  la  famille  pour  établir  le  passage 
à  celle  qui  la  précède;  mais  les  Gnatodons  ont,  comme  les  Ga- 
lathées,  trois  lames  branchiales  au  lieu  de  deux;  le  pied  est 
à-peu-près  semblable,  les  appendices  de  la  bouche  aussi  :  les 
Gnatodons  se  rapprochent  donc  des  Galathées.  C'est  donc  près, 
ou  plutôt,  entre  les  Mactres,  les  Cyclades  et  les  Galathées,  que  le 
genre  qui  nous  ocupe  doit  être  placé;  et  comme  les  caractères  de 
1  animal  nous  paroissent  beaucoup  plus  puissants  que  ceux  delà 
coquille, ce  sera,  dansnotreclassification,  entre  lesCyclades  et  les 
Galathées  plutôt  qu'entre  les  Mactres  et  les  Cyclades.  Or  comme 
l'animal  de  la  Cyrène  ne  peut  rester  où  nous  avions  placé  cette  co- 
quille avant  de  le  connoître,  pareequ'il  n'a  que  de  simplesorifices  et 
non  des  tubes,  et  comme  celui  de  1  Erycine  n'est  pas  encore  connu , 
nous  adopterons  cet  ordre  :  d'abord  les  Mactres,  puis  les  Cyclades, 
lesGnatodons,  les  Galathées,  etc.  Dans  le  manuel  de  Malacologie 

Annal?*  (ht  Muséum,  t.  III,  3'  série.  3o 


226  MÉMOIRE  SUR  LE  GENRE  GNATODON  , 

de  M.  de  Blainville,  ce  seroit  immédiatement  à  côté  des  Mactres 
qu'il  faudroit  placer  le  Gnatodon  pour  établir  ses  rapports  avec 
la  Galathée;  mais,  comme  ce  savant  n'avoit  pas  connoissancede 
ce  dernier  genre  lorsqu'il  fit  son  travail ,  il  ne  put  saisir  ses 
rapports  avec  les  Mactres ,  et  probablement  cette  partie  de  sa 
classification  subira  quelques  déplacements  de  genres. 

Le  Gnatodon  est  du  lac  Ponchartrain,  grande  étendue  deauv 
dans  la  Floride  Occidentale,  à  petite  distance  de  la  Nouvelle- 
Orléans,  et  qui  reçoit  plusieurs  rivières  en  même  temps  quelle 
communique  avec  la  mer;  en  sorte  (pie,  si  l'eau  est  généralement 
douce,  il  arrive  parfois  aussi  quelle  devient  saumâtre  et  même 
salée.  Gela  dépend  de  la  nature  des  vents  qui  y  régnent.  Voici , 
au  surplus,  un  renseignement  qui  est  fourni  par  la  personne 
même  qui  a  recueiHi  les  premiers  Gnatodons,  et  qui  depuis  a 
fait  parvenir  en  France  les  animaux  qui  ont  servi  à  notre  obser- 
vation. Nous  regrettons  de  ne  pas  savoir  son  nom,  afin  de  le 
signaler  à  la  reconnoissance  des  naturalistes;  mais  nous  prions 
MM.  Laporte  et  Des  Moulins ,  par  l'entremise  de  qui  nous  les 
possédons,  de  vouloir  bien  lui  adresser  nos  remercîments. 

«  Les  eaux  du  lac  Ponchartrain  ,  dit  le  correspondant  de  M.  La- 
porte, changent  de  goût  avec  les  vents.  Lorsqu'ils  soufflent  du 
nord  ou  nord-est,  comme  les  vents  refoulent  l'eau  de  la  mer  dans 
le  lac,  alors  l'eau  est  haute  et  fortement  saumâtre;  mais  avec 
toute  autre  vent,  le  lac  baisse,  et  comme  il  est  alimenté  par  le  lac 
Maurepas  et  plusieurs  rivières,  alors  l'eau  est  potable  et  les 
pêcheurs  la  boivent.  Dans  le  cas  contraire,  ils  sont  obligés  d'en 
apporter  avec  eux  quand  ils  vont  au  large. 

«  Si  nous  en  exceptons  la  proximité  de  quelques  rivières,  les 
bords  du  lac  ne  sont  point  couverts  de  boue,  comme  le  dit  le 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  227 

dictionnaire  cité  par  M.  Des  Moulins  (Actes  de  la  Société  Lin- 
néenne  de  Bordeaux,  Mémoire  sur  la  Rangie);  ils  sont  bas, 
comme  l'est  tout  ce  pays,  mais  le  terrain  en  est  assez  ferme.  Ce 
terrain  est  composé  de  terre  d'allttvion,  d'un  sable  fin,  noir,  qui 
constitue  le  fond  du  lac,  et  d'une  quantité  de  valves  blanchies  du 
Gnatodon, 

n  Cette  coquille  est  assez  abondante:  je  l'ai  pêchée  de  ce  bord 
(Nouvelle-Orléans)  et  du  bord  opposé;  et,  chose  extraordinaire, 
malgré  beaucoup  de  recherches,  je  n'ai  jamais  pu  y  trouver 
d'autre  espèce  de  coquille,  et  jamais  le  Gnatodon  plus  grand 
(pie  les  individus  que  je  vous  ai  envoyés,  tandis  que,  dans  le 
Bayon-Tche,  à  200  milles  ouest  d'ici,  j'ai  trouvé  cette  même 
coquille,  mais  beaucoup  plus  grande,  et  encore  ne  se  trouvé-t- 
elle que  dans  un  petit  espace. 

Les  lacs  de  cet  état  doivent  avoir,  dans  leur  sein,  d'immenses 
quantité  de  cette  coquille,  si  nous  devons  en  juger  par  la  quan- 
tité de  valves  blanchies  que  l'on  trouve  entassées  sur  leurs 
bords.  » 

Nous  ajoutons  à  ces  renseignements  intéressants  que,  d'après 
ce  qui  a  été  écrit  à  M.  de  Férussac,  on  mange  à  la  Nouvelle- 
Orléans  l'animal  du  Gnatodon. 

GNATODON  gnatodon,  GRAY. 

American  Journal  of  Science,  SOWERBY,  Gênera  of  S hells ,  Ran- 
ci i  a  ;  CHARLES  Des  MOULINS,  Actes  de  la  Société  Linnéenne 
de  Bordeaux,  26  décembre  i83i. 

Animal  ovale,  épais  supérieurement,  ouvert  en  bas  et  en 
avant  pour   le   passage    du    pied,    fermé  en   arrière   par   une 


228  MÉMOIRE  SUR  LE  GENRE  GNATODON  , 

cloison  percée  de  deux  ouvertures  tubiformes;  tubes  courts,  gros 
et  réunis  dans  presque  toute  leur  longueur,  garnis  de  petites 
papilles  tentaculaires  autour  des  orifices  ;  manteau  ample , 
s  inclinant  au  moyen  d'une  lame  mince  et  de  petits  appendices 
dans  l'engrenage  de  la  charnière  ;  branchies  formées  de  trois 
lames  de  chaque  côté,  presque  droites,  longues,  libres  et  flot- 
tantes dans  une  petite  portion  de  leur  extrémité  postérieure 
seulement,  foiblement  sillonnée  transversalement;  appendices 
buccaux  grands,  longs,  triangulaires,  pointus  et  très  finement 
striés;  bouche  petite,  oblongue  et  transverse;  pied  en  forme  de 
hache,  subquadrangulaire,  de  taille  moyenne,  très  comprimé, 
un  peu  oblique  ;  anus  à  l'extrémité  d'un  très  petit  tube  sur  la 
convexité  du  muscle  postérieur  dans  le  canal  du  tube  supé- 
rieur; muscles  adducteurs  très  forts,  ayant  leurs  faces  terminales 
très  obliques. 

Coquille  épaisse,  solide,  épidermée,  subcordiforme,  subtrian- 
gulaire, inéquilatérale,  équivalve,  à  valves  très  concaves,  par- 
faitement close,  à  sommets  grands,  recourbés  en  avant,  écartés 
et  dépouillés  d'épiderme  ;  dent  cardinale  unique  sur  chaque 
valve,  un  peu  crêtée,  celle  de  la  valve  droite  double,  celle  de 
la  gauche  légèrement  fendue.  Fossette  du  ligament  grande ,  très 
profonde,  pénétrant  presque  sous  les  sommets,  située  à  côté  et 
en  arrière  de  la  dent  cardinale;  dents  latérales ,  au  nombre  de 
deux, dissemblables,  lisses  d'un  côté,  striées  de  l'autre,  très  rap- 
prochées de  la  charnière:  l'antérieure  courte,  épaisse,  conique, 
trigone,  plus  grande  et  intrante  sur  la  valve  droite,  comprimée 
et  comme  pliée  en  deux  sur  la  valve  gauche,  emboitant  celle  de 
l'autre  valve ,  se  terminant  antérieurement  en  une  carène  sail- 
lante ,  courbe  et  obtuse  ;  la   postérieure  très  longue ,  compri» 


ET  DESCRIPTION  DE  SON  ANIMAL.  229 

mée  en  forme  de  lame  épaisse  et  obtuse,  Entrante  sur  la 
valve  gauche,  emboitant  celle  de  l'autre  valve  sur  la  droite; 
ligament  intérieur ,  épais  ,  deltoïde  ;  impressions  musculaires 
inégales,  très  apparentes,  un  peu  en  regard  lune  de  l'autre  ; 
impression  palléale ,   pourvue  d'un  sinus  étroit  et  oblong. 

Espèce  unique. 

GNATÔDON  cuneatus,  GRAY. 
foc.  cit.  SOWERBY,  loc.  cit.  Rangia  Cyrenoïdes,  CHARLES  DES 

Moulins. 

Elle  est  d'un  gris  foncé  et  un  peu  verdâtre  lorsqu'elle  est  adulte, 
d'un  jaune  sale  dans  le  jeune  âge,  avec  de  fortes  stries  d'accrois- 
sement qui  la  rendent  un  peu  rugueuse;  son  épiderme  est  assez 
mince;  lintérieur  est  d'un  blanc  bleuâtre  extrêmement  frais  et 
poli;  les  sommets  sont  toujours  dépouillés  et  rongés. 

Nous  ne  lui  connoissons  encore  que  des  variétés  de  taille;  les 
individus  les  plus  communs  n'ont  pas  plus  de  quatre  à  cinq 
centimètres;  mais  ceux  que  nous  avons  cités  plus  haut,  et  qui 
n'appartiennent  qu'à  une  seule  localité,  ont  jusqu'à  sept  centi- 
mètres et  trois  millimètres  de  longueur. 

Habite  le  lac  Ponchartrain. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE    12. 

Fig.  i.  Le  Gnatodon  dans  sa  valve  gauche,  la  valve  droite  ayant  été  enlevée. 

Les  mêmes  lettres  indiquent  tes  mêmes  parties  dans  toutes  les  fiqures. 

a,  Commissure  postérieure  de  l'ouverture  pour  le  pied  ;  b ,  commissure  antérieure 
delà  même  ;c,  commissure  inférieure  des  deux  lobes  latéraux  dépendants  du  man- 
teau ,  et  qui  enveloppent  les  tubes  ;  d,  commissure  supérieure  des  mêmes  ;  g,  lèvre 
gauche;  //,  lèvre  droite;  o,  l'une  des  faces  du  muscle  adducteur  postérieur  ;  p,  l'une 
des  faces  du  muscle  adducteur  antérieur  ;  a',  bords  du  manteau  (  à  la  partie  supé- 
rieure du  mollusque  il  tapisse  la  charnière). 

Fig.  2.  Le  même  dont  le  lobe  droit  du  manteau  est. rejeté  en  dessus,  après 
que  l'on  a  fendu  la  commissure  postérieure  de  l'ouverture  pour  le  pied 
jusqu'à  la  base  des  tubes  et  la  partie  de  ce  lebe  qui  avoisine  le  muscle 
antérieur. 

e,  Tube  branchial;/,  tube  excrémentitiel;  h ,  lèvre  droite  du  manteau;  i,  /',  i",  lames 
branchiales;  k  ,  petite  membrane  alongée  située  intérieurement  de  chaque  côté 
du  manteau  et  formant  un  canal  correspondant  aux  branchies;  /,  pied  con- 
tracté; m,  appendice  buccal  supérieur;  n,  appendice  buccal  inférieur. 

Fig.  3.   Les  tubes  grossis,  la  lèvre  droite  du  manteau  étant  renversée. 

Fig.  4-  Les  tubes  encore  plus  grossis  et  coupés  verticalement  par  un  plan 

longitudinal. 
L'anus. 

Fig.  5.  Le  mollusque  entièrement  détaché  de  sa  coquille  et  vu  par  dessus. 

v,  Appendice  du  bord  du  manteau  pénétrant  dans  la  charnière;  x,  trou  pratique 
dans  le  bord  du  manteau  pour  le  passage  des  ligaments  ;  y,  appendice  antérieur 
pénétrant  dans  la  charnière  ;  z ,  trou  pour  le  passage  des  dents  antérieures. 

Fig.  6.  Le  mollusque  vu  par  devant, 
u,  La  bouche. 


! 


1 


JkfrrwmtY    dà 


i rnatodoB    cunea tus,   Gtxs 


NOTE 

SUR  DEUX  GENRES  NOUVEAUX 

DE  LA  FAMILLE  DES  SAPINDACÉES. 

PAR  .).  CAMBESSÉDES. 


Ayant,  il  y  a  peu  d'années,  publié  vin  travail  général  sur  les 
Sapindacées,  je  regarde  comme  un  devoir  de  faire  connaître 
deux  genres  de  cette  famille  qui  mont  été  communiqués  depuis 
cette  époque,  et  dont  l'organisation  m'a  paru  devoir  jeter  un 
nouveau  jour,  soit  sur  la  structure  des  plantes  qui  composent  ce 
groupe,  soit  sur  leurs  affinités  naturelles. 

Ces  deux  genres  font  partie  de  la  belle  collection  recueillie  au 
Chili  par  M.  Bertero.  Des  motifs  de  délicatesse  ont  empêché 
M.  Adrien  de  Jussieu  de  les  comprendre,  ainsi  que  plusieurs 
autres  tout  aussi  intéressants,  dans  le  petit  opuscule  qu'il  a  pu- 
blié sur  la  dore  du  Chili.  Comme  ces  motifs  n'existent  plus  depuis 
les  fâcheuses  nouvelles  que  l'on  a  reçues  de  cet  infortuné  voya- 
geur, je  crois,  en  les  décrivant,  faire  une  chose  utile,  et  rendre 
hommage  à  la  mémoire  de  cet  excellent  ami,  dont  le  zèle  pour  la 
science  a  causé  la  mort  prématurée. 

Le  premier  dont  nous  nous  occuperons,  et  qui  a  reçu  de  M.  Ber- 
tero le  nom  de  Bridr/esia,  se  fut  sur-tout  remarquer  par  ses  feuilles 
simples,  caractère  fort  rare  dans  la  famille  des  Sapindacées,  et 
par  ses  pédoncules  uniflores.  Il  se  lie  au  Thouinia  par  son  fruit 
composé  de  trois  samares  accolées  par  leur  angle  interne,  et 
terminées  au  sommet  par  une  aile  membraneuse;  mais  il  s'en 


232  NOTE  SUR  DEUX  GENRES  NOUVEAUX 

distingue  par  la  structure  de  sa  Heur,  qui  l'unit  d'une  manière 
plus  intime  aux  Sapindacées  à  fleurs  irrégulières;  la  forme  de  ses 
feuilles,  profondément  incisées  et  dépourvues  de  stipules,  le 
rapproche  sur-tout  des  Cardiospermum.  Ce  double  rapport  ajoute 
un  nouvel  argument  à  ceux  que  j'ai  émis  dans  mon  Mémoire  sur 
la  nécessité  de  réunir  dans  une  section  unique  les  Paulliniées  et 
les  Sapindées. 

Le  nom  de  Bridqesia  a  été  donné  successivement  par  MM.  Hoo- 
ker  et  Arnott  (i)  à  deux  plantes  du  Chili:  l'une  est  la  même 
que  ÏErcilla  de  M.  Adrien  de  Jussieu ,  et  l'autre  a  été  reconnue 
par  M.  Don  pour  appartenir  au  genre  Polj  achjrus  de  M.  Lagasca. 
Je  ne  vois  donc  aucun  motif  pour  changer  le  nom  que  M.  Ber- 
tero  a  donné  à  celle  qu'il  a  découverte,  et  qui  rappelle  les  services 
rendus  à  la  botanique  par  M.  Bridges,  médecin  anglais  établi  au 
Chili,  auquel  nous  sommes  redevables  dune  foule  de  plantes 
curieuses. 

Le  second  des  genres  qui  font  l'objet  de  ce  Mémoire  est  men- 
tionné dans  les  notes  de  M.  Bertero  sous  le  nom  de  Valenzuelia , 
en  l'honneur  du  docteur  Michael  Valenzuela  qui  le  lui  avoit 
communiqué  avec  plusieurs  autres  espèces  intéressantes.  Il  ;i , 
comme  le  Bridgesia  ,  des  feuilles  simples,  mais  parfaitement 
entières  sur  les  bords.  Ses  pédoncules,  solitaires  à  l'aisselle  des 
feuilles  ,  portent  une  ou  deux  fleurs.  Les  caractères  de  la 
fructification  lui  donnent  des  rapports  intimes  avec  mon  genre 
Moulinsia,  qui  possède,  comme  lui,  une  fleur  irrégulière  et  un 
fruit  capsulaire  ;  mais  il  s'éloigne  de  ce  genre  et  de  tous  ceux  qui 
font  partie  de  la  famille  qui  nous  occupe,  par  ses  feuilles  opposées. 

(i)  Mise.  Bol.,  2,  p.  22î,tab.  XCI1 ,  et  tom.  3,  p.  i68,tab.  Cil. 


DE  LA  FAMILLE  DES  SAPINDACÉES.  233 

Ce  caractère  mérite  d'autant  plus  de  fixer  notre  attention,  qu'il 
est  presque  le;  seul  qui  sépare  les  Acérinées  des  Sapindacées, 
et  qu'il  pourroit  peut-être  motiver  la  réunion  de  ces  deux 
groupes. 

Je  serois  d'autant  plus  porté  à  émettre  cette  opinion,  que  la 
Camille  des  Acérinées  ne  se  compose  que  de  deux  genres  éxftrè1- 
mement  voisins  [Acer  et  Netjiindù),  et  que  l'idée  de  famille  doit 
naturellement  embrasser  l'ensemble  d'un  certain  nombre  d'or- 
ganisations analogues;  ou  plutôt  une  structure  unique,  mais 
modifiée  de  diverses  manières  par  les  soudures  ou  les  avor- 
tements,  qui,  dans  les  familles  vraiment  naturelles,  doivent 
servir  de  base  aux  distinctions  génériques. 

Si  l'on  admet  les  Erables  dans  la  famille  des  Sapindacées,  il  me 
semble  difficile  de  refuser  la  même  place  aux  Hippocastanées, 
dont  M.  de Jussieu  le  père  a  voit  parfaitement  indiqué  les  vraies 
affinités  (i).  Nous  trouvons  en  effet  ici  des  fleurs  irrégulières, 
dont  toutes  les  parties  sont  placées  dans  la  même  position  symé- 
trique, et  qui  observent  exactement  les  mêmes  lois  d'avortement 
que  celles  des  Sapindacées.  Le  jeune  ovaire  des  Marronniers  ne 
diffère  presque  en  rien  de  celui  du  Koelreutei  ia  ;  la  position  des 
ovules  est  la  même.  On  sait  du  reste  que  les  cotylédons  soudés 
ne  sont  pas  rares  parrni  les  Sapindacées,  et  ce  caractère  ne  sau- 
roit  être  un  motif  d'éloigner  les  Marronniers  de  cette  famille. 

Je  terminerai  cette  note  par  une  observation  qui  me  semble 
bien  propre  à  prouver  l'excellence  de  la  méthode  naturelle. 
Lorsque  l'on  considère  la  masse  énorme  de  plantes  dont  les 
travaux  des  voyageurs  ont  enrichi,  dans  les  quinze  dernières 


(i)  Gênera  plantarwn ,  p.  25a. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  3i 


234  NOTE  SUR  DEUX  GENRES  NOUVEAUX 

aimées,  les  collections  d  Europe,  on  est  dabord  effrayé  de  leur 
nombre,  et  ce  n'est  pas  sans  quelque  crainte  que  Ion  se  décide 
à  parcourir  ces  vastes  herbiers  qui  semblent  devoir  jeter  la  per- 
turbation dans  tous  les  systèmes  admis  jusqu'ici.  Mais,  lors- 
qu  une  analyse  attentive  vient  nous  éclairer  sur  les  caractères 
de  ces  formes  nouvelles ,  nous  nous  apercevons  bientôt  qu  elles 
viennent  se  placer  sans  peine  dans  les  cadres  naturels  qui  nous 
sont  connus.  Bien  rarement  quelqu'une  délies  peut  servir  de 
type  à  une  nouvelle  famille;  le  plus  souvent,  au  contraire,  soit 
qu'on  les  considère  comme  des  genres  nouveaux  ou  des  espèces 
nouvelles,  elles  servent  de  liaison  plus  intime  entre  les  anciennes 
familles  ou  les  anciens  genres. 


BRIDGESIA  Bert.  herb. 

CALYX  persistens,  basi  aequalis,  profundè  5-lobus,  lobis  sub- 
insequalibus.  PETALA  4,  quinti  superioris  deficientis  sedevacuâ, 
intùs  supra  basim  squamâ  cucullatâ  apice  cristatâ  aucta.  DlSCUS 
incompletus,  4_l°bus.  STAMINA  8,  excentralia,  basi  ovarii  cir- 
cumposita,  libéra.  PlSTILLUM  excentrale.  STYLUS  trifid us,  persis- 
tens. STIGMATA  3.  OVARIUM  ovoideum,  3-loculare,  loculis  uni- 
ovulatis.  OVULA  erecta.  FRUCTUS  :  Samarae  3,  margine  interiore 
connatae,  membranaceœ ,  à  basi  ad  médium  inflatae,  apice  in 
alam  productoe ,  monospermae .  SEMINA  erecta,  arillo  destituta. 
INTEGUMENTUM  membranaceum.  EMRRYO  curvatus  :  radicula 
brevissima  :  cotyledones  magnae,  incumbentes,  transversè  bipli- 
catae,  se  invicem  araplectentes. 

ARBOR  vel  FRUTEX  cirrhis  destitutus.  FOLIA  exstipulata,  al- 
terna, simplicia,  inciso-lobata.  PEDUNCULI  axillares,  i-flori. 

Spec.  unica  Chilensis. 


DE  LA  FAMILLE  DES  SAPINDACÉES.  2.35 

BRIDGESIA  INCISIFOLIA.  Bert.  herb. 

B.  foliis  ineiso-dentatis,  lobatis,  pùberûlis. 

RAMI  vetuli  teretes,  glabrati ,  brunnei ,  glsllirBuIis  scabriusculi, 
novelli  snbangulosi,  pube  brcvi  densâ  vestiti.  FoLIA  adulta  1-2 
poil,  longa,  6-1 5  1.  lata,  petiolata,  oblonga,  obtusa,  inciso- 
dentata,  saepè  trilobata ,  lobis  inferioribus  superiore  rri'ultô 
minoribus,  puberula,  pellucido-punotata  ;  nervis  utrâque  facie 
praesertim  inferiore  promineptibus  :  petiolus  circiter  2  1.  longùs, 
puberulus ,  suprà  sulcatùs ,  subtùs  convexus.  FOLIA  juniora 
multô  minora,  pube  densiore  vestita.  PEDUNCULI  axillares, 
solitarii,  uniflori,  1  '/,  1.  longi,  puberuli,  supra  basim  artieidati 
ibique  instrueti  bracteis  duabus  minimis,  acutis,  ciliatis.  FLORES 
abortu  polygami.  MASC.  :  CÂLYX  persistens,  1 1.  longus,  puberulus, 
profundè  5-lobatus;  lobis  ereciis,  ovatis,  obtusiusculis ,  ciliatis, 
superiore  paulo  majore.  PETALA  4,  calyce  duplo  longiora, 
obovata,  erenata,  pube  rarâ  inspersa,  ciliolata;  duo  inferiora 
paulô  majora,  intùs  aucta  squamâ  cristatâ,  cueullatâ:  cristâ 
glabrâ,  bifidâ:  appendice  cucullatâ  intégra,  piloeâ;  duo  supe- 
riora  paulo  minora:  squamâ  irregulari  ,  bifidâ,  pilosâ.  DlSCUS 
incompletus,  4-lobus,  lobis  rotundis.  STAMINA  petalis  triente 
longiora,  pilis  raris  inspersa  :  filamenta  basi  crassiuscula,  apicem 
versus  gradation  attenuata  :  anthera;  subrotundœ,  basi  et  apice 
emarginatae  ,  longitudinaliter  à  latere  debiscentes.  PlSTILLI 
rudimentum  minimum,  pilosum.  FLOR.  FOEM.  :  CALYX,  PETALA, 
DISCUS  ut  in  masculis.  StAMIIMA  petala  longitudine  a;quantia  ; 
filamentis  paululùm  dilatatis;  antberis  minoribus.  STYLUS  peta- 
lis triente  duplove  Ibrïgior,  trifidns,  pilosiusculus.  OVARIUM 
ovoideo- oblongum ,  pilosum,   3-loculare,    loculis    i-ovulatis. 


236  NOTE  SUR  DEUX  GENRES  NOUVEAUX 

ARBUSCULA  3-5-pedalis.  Rami  cruciatim  oppositi;  vetuli  tere- 
tes,  glabri,  brunnei ,  glandulis  inspersi;  novelli  subtetragoni  , 
OVULA  erecta.  FRUCTUS  :  Samarae  3,  rariùs  abortu  2,  margine 
interipre  connatse,  apice  in  alam  brevem  productae,  1  poil, 
longea,  8  1.  latae,  extùs  puberulae,  intùs  glabrae,  nervis  pluribus 
reticulatis  notatae.  SEMINA  subrotunda,  glabra. 

In  praeruptis  et  rupestribus  calidis  secus  fliunen  prope  Quillota. 
Florebat  septembri . 


VALENZUELIA  Bert.  herr. 


CALYX  basi  inaequalis  ,  profundè  5-lobus ,  lobis  subinaequa- 
libus.  PETALA  4i  rarissime  5,  intùs  supra  basim  aucta  squamâ 
profundè  bifidâ,  cueullatâ,  apice  cristatâ.  DlSCUS  incompletus, 
4-lobus.  STAMINA  8,  rariùs  7-6,  excentralia,  basi  ovarii  circum- 
posita  ,  libéra.  PlSTlLLUM  excentrale.  STYLUS  indivisus ,  inter 
lobos  ovarii  insidens,  persistens.  STIGMA  tridentatum.  OVARIUM 
trilobatum,  3-loculare,  loculis  uniovulatis.  OVULA  erecta.  FRUC- 
TUS :  Capsula  3-vel  abortu  2-1-lobata,  loculicido-3-2-i-valvis  ; 
pericarpio  membranaceo,  inflato.  SEMINA  erecta,  arillo  destituta. 
INTEGUMENTUM  membranaceum.  EMBRYO  curvatus  :  radicula 
brevissima  :  cotyledones  magnae,  incumbentes,  exterior  interio- 
rem  amplectens,  interior  transversè  biplicata. 

ARBUSCULA  cirrhis  destituta.  FOLIA  exstipulata,  cruciatim  oppo- 
sita  ,  simplicia.  PEDUNCULI  axil lares,  1-2-flori. 

Spec.  unica  Chilensis. 

VALENZUELIA  TRINERVIS  Bert.  herb. 
V.  foliis  oblongo-lanceolatis,  apiculatis,  trinerviis,  glabris. 


DE  LA  FAMILLE  DES  SAPINDACÉES.  237 

pube  brevissimâ  rarâ  inspersi.  FOLIA  8-1 4  1-  longa,  3-4  l.  lata, 
breviter  petiolata,  oblongo-lanceolala,  basi  et  apice  gradation 
angustata  ,  breviter  apiculata  ,  trinervia  ,  gïabra  ,  pellucido- 
punctata.  PEDUNCULI  axillares,  folio  breviores,  solitarii,  oppo- 
siti,  1-2-llori,  puberuli,  supra  médium  articulati  ibique  ins- 
tructi  bracteis  1-2  oblongo-lanceolatis,  brevibus,  acutiusculis, 
puberulis.  FLORES  abortu  polygami ,  purpureo-rubelli.  CALYX 
1  '/j  1.  longus,  puberulus  ,  profundè  5-lobus  ;  lobis  erectis  , 
oblongis,  obtusiusculis ,  nervo  medio  longitudinali  donatis , 
superiore  paulo  minore.  PETALA  4i  quinti  superioris  deficientis 
sede  vacuâ,  (rarissime  5,  quinto  minore  difformi),  subaH[ualia, 
ealycem  paululùm  superantia  ,  ovata ,  apiee  angustata,  nervo 
medio  longitudinali  notata,  integerrima,  ad  basim  ciliolata,  intùs 
supra  basim  aucta  squamâ  limbum  subaequante,  pilosâ,  apice 
cristatâ,  profundè  bifidâ;  lobis  inflexis,  subemarginatis;  cristâ 
bifidâ.  DlSCUS  incompletus,  4-lobus,  lobis  subrotundis.  STAMINA 
petala  longitudine  aequantia  ,  subae(jualia  ,  pilosiuseula  :  fila- 
menta  basi  crassiuscula,  apicem  versus  gradatim  attenuata  :  an- 
therae  supra  basim  dorso  affixae  ,  svdjrotundae  ,  basi  et  apice 
emarginatae,  longitudinaliter  intùs  déhiscentes.  PlSTILLUM  pilo- 
siusculum ,  quandoque  abortivum.  STYLUS  petala  paululùm 
superans,.ad  basim  crassiusculus,  supra  basim  gradatim  atte- 
nuatus ,  incurvus.  STIGMA  tridentatum  ,  obtusum.  OVARIUM 
3-lobatum,  lobis  subrotundis.  CAPSULA  9-10  1. longa,  extùs  pube 
rarissima  inspersa  ,  intùs  glabra.  SEMINA  obovato  -  rotunda  , 
glabra. 

In  sylvis  montis  La  Leona.  —  Florebat  octobri. 

Planta  inodora,  gustu  subamaro,  paululùm  stiptico.  (Bert.  in 
adtiot.) 


EXPLICATION  DES  FIGURES. 
Tab.  i3.   Bridgesia  incisif olia  : 

i.  Rameau  adulte,  portant  des  fruits. 

2.  Jeune  rameau,  florifère. 

3.  Fleur  mâle  très  grossie. 
4-  Pétale  inférieur. 

5.  Pétale  supérieur. 

6.  Fleur  mâle  dont  on  a  enlevé  le  calice  et  les  pétales,  afin  de  montrer  la  forme 

du  disque  et  la  position  des  étamines. 
-j.  Fleur  femelle. 

8.  Ovaire,  dont  une  loge  est  ouverte  longitudinalement. 

9.  Fruit,  dont  une  des  samares  est  coupée  longitudinalement. 
10.  Embryon  grossi. 

Tab.   \1\.   Valenzuelia  trinervis  : 

1 .  Fleur  à  quatre  pétales,  très  grossie. 

2.  Pétale  vu  par  la  face  interne. 

3.  Fleur  à  cinq  pétales. 

4.  Pétale  supérieur  de  cette  fleur. 

5.  Une  fleur,  dont  on  a  enlevé  les  pétales  et  le  calice. 

6.  Un  ovaire,  dont  une  loge  est  ouverte  longitudinalement. 

7.  Fruit  adulte,  de  grandeur  naturelle, dont  une  loge  est  coupée  verticalement. 
8  et  9.  Embryons  grossis ,  vus  de  deux  côtés. 


N.  Annales  du  Muséum   iS3£.    Tom .  H7. 


l'I.    l3. 


.Bt/rroTTU-e  ,/ir 


ISrido-esia   mcisifôlia 


.  I  .  .  l/i/ia l&s  t/a  Muséum    '<''■'> 4-    Jo/n.  HZ. 


PL  14. 


Yaleiizuelia    trinervis. 


RAPPORT 


SUR  PLUSIEURS  MÉMOIRES 
PRÉSENTÉS  A  L'ACADÉMIE  ROYALE  DES  SCIENCES. 

AYANT    POUR   OBJET 

LA  FECULE  AMYLACÉE,  ou  L'AMIDON; 

Fait  au  nom  d'une  Commission  composée  de  MM.  Dl'LONC  ,  DL'MAS, 
ROBIQUET  ET  CHEVREUL. 


M.  CHEVRELL,  Rapporteur. 


INTRODUCTION. 


i.  On  ne  doit  pas  s  étonner  que  1  amidon,  qui  joue  un  rôle  si 
important  dans  1  économie  de  la  nature  et  les  arts,  ait  donné  lieu 
à  une  multitude  de  travaux  à  chaque  époque  où  les  progrès  de 
la  science  ont  permis  de  1  envisager  sous  des  aspects  nouveaux.  Il 
est  sur-tout  devenu,  pour  plusieurs  jeunes  chimistes,  dans  ces 
dernières  années,  où  Ion  a  soumis  les  produits  de  l'organisation 
à  tant  d'analyses,  soit  immédiates,  soit  élémentaires,  un  sujet 
d  expériences  extrêmement  nombreuses,  qui  ont  été  présentées 
par  leurs  auteurs  à  l'académie.  Dans  cette  circonstance,  il  est 
arrivé  ce  qui  arrive  toujours  lorsqu'un  certain  nombre  d  obser- 
vateurs s'occupent  en  même  temps  des  mêmes  recherches  :  il  y  a 


2/(0  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

eu  contradiction  dans  plusieurs  résultats,  et  réclamations  pour 
la  priorité  de  quelques  découvertes.  C'est  cet  état  de  choses  qui  a 
déterminé  l'académie  à  renvoyer  à  une  commission  unique,  com- 
posée de  MM.  Dulong,  Dumas,  Robiquet  et  Chevreul,  1  examen 
des  Mémoires  qui  lui  ont  été  présentés  par  MM.  Payen  et  Persoz, 
M.  Couvercliel,  M.  Guerin-Varry  et  M.  Lassaigne.  La  com- 
mission a  pensé  que,  pour  être  juste  envers  tous,  elle  devoit  lier 
les  travaux  sur  lesquels  elle  doit  prononcer  aux  travaux  anté- 
rieurs :  avant  d'entrer  en  matière,  elle  sollicite  l'attention  de 
lacadémie  pour  un  rapport  qu'elle  reconnoît  dépasser  les  bornes 
ordinaires  de  cette  sorte  d'écrits;  mais  en  le  faisant  moins  long, 
elle  auroit  craint  le  défaut  de  clarté,  et  partant  de  ne  pas  remplir 
sa  tâche. 

2.  Nous  nous  servirons  exclusivement  du  mot  amidon  pour 
désigner  la  matière  grenue,  blanche,  brillante  qui  se  trouve 
dans  un  grand  nombre  de  végétaux.  Nous  le  préférons  au  mot 
fécule,  employé  par  plusieurs  auteurs  contemporains,  par  la  rai- 
son que  ce  dernier  est  tout-à-fait  générique;  en  effet,  les  chi- 
mistes du  dix-huitième  siècle  lappliquoient  à  toutes  les  matières 
qui  se  séparent  ou  se  déposent  soit  dans  les  sucs  exprimés  des  plantes , 
soit  dans  l'eau  avec  laquelle  on  les  broie  ou  on  les  fait  infuser  ;  et 
comme  l'amidon  étoit  compris  dans  cette  définition  avec  beau- 
coup d'autres  produits  végétaux,  ils  le  distinguoient  de  ceux-ci 
par  l'épithète  (Xamylacée  qu'ils  joignoient  au  mot  fécule.  Mainte- 
nant, si  l'expression  de  fécule  amylacée  est  plus  correcte  que  celle 
de  fécule,  ce  n'est  point  un  motif  pour  ladopter,  par  la  raison  que 
le  mot  fécule,  pris  générkpiemeiit,  comprend  des  matières  qui 
peuvent  ne  se  ressembler  que  par  la  seule  propriété  d'être  inso- 
lubles dans  l'eau  ;  dès  lors  il  est  trop  vague  pour  être  scientifique  : 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON.  a4l 

en  outre,  l'expression  de  fécule  amylacée  étant  complexe,  est 
moins  bonne  que  celle  iX  amidon,  qui  ne  l'est  pas. 

3.  Nous  diviserons  notre  rapport  en  deux  parties  :  dans  la 
première,  nous  rappellerons  tous  les  travaux  dont  l'amidon  a  été 
l'objet  avant  ceux  qui  ont  été  présentés  à  l'académie,  et  dont  ou 
nous  a  renvoyé  l'examen;  dans  la  seconde  partie,  nous  nous 
occuperons  de  ces  derniers,  et  nous  chercherons  à  apprécier 
rigoureusement  en  quoi  ils  modifient  les  premiers,  ou  y  ajou- 
tent des  faits  nouveaux. 

PREMIÈRE  PARTIE. 

4-  L'amidon  étant  un  produit  de  l'organisation,  et  pouvant 
être  séparé  des  tissus  qui  le  contiennent,  par  des  procédés  pure- 
ment mécaniques,  est,  par  là  même,  susceptible  d'être  étudié  sous 
trois  rapports  généraux  :  le  rapport  anatomique  ,  le  rapport 
physiologique  et  le  rapport  chimique. 

Sous  le  rapport  anatomique,  on  considère  sa  forme  et  sa 
structure; 

Sous  le  rapport  physiologique,  la  manière  dont  il  est  produit 
et  développé,  puis  le  rôle  qu'il  joue  dans  la  végétation  ; 

Sous  le  rapport  chimique,  on  considère  d'abord  sa  composi- 
tion; on  recherche  si  elle  est  immédiatement  complexe  ou  im- 
médiatement simple;  c'est-à-dire  si  l'amidon  se  réduit  en  plusieurs 
principes  immédiats,  ou  bien  si  on  ne  peut  en  séparer  plusieurs 
sortes  de  matières  sans  troubler  évidemment  l'équilibre  des  élé- 
ments qui  le  constituent;  enfin,  qu'il  se  réduise  en  plusieurs 
principes  ou  qu'il  soit  représenté  par  un  seul,  il  faut,  dans  les 
deux  cas,  que  les  propriétés  chimiques  de  ces  principes  ou  de  ce 
principe  soient  ensuite  déterminées  avec  soin. 

annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  3? 


1^1  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L  AMIDON. 

I.  Amidon  sous  le  rapport  anatomique. 

5.  Les  premières  observations  que  l'on  eonnoisse  sur  la  forme 
et  la  structure  de  l'amidon  sont  de  1716;  on  les  doit  au  célèbre 
Leeuwenhoeck(l).  Le  microscope  lui  apprit  que  ce  produit  des  vé- 
gétaux est  sous  la  forme  de  grains  globuleux  plus  ou  moins  irrégu- 
liers; que  chaque  globule  se  compose  d'une  enveloppe  ou  tégu- 
ment, ou  poche  ou  sac,  et  d'une  matière  intérieure  fort  différente 
de  celle  qui  constitue  l'enveloppe.  Car  Leeuwenhoeck  reconnut 
que  les  grains  d'amidon  qui  ont  été  chauffés  au  milieu  de  l'eau 
ne  présentent  plus  de  globules  au  microscope,  mais  des  pellicules 
qui  ne  sont  que  les  enveloppes  privées  de  leur  matière  intérieure. 
Il  observa  en  outre  que  les  excréments  d'oiseaux  nourris  avec 
des  graines  de  céréales,  renfermoient  une  quantité  considérable 
de  ces  mêmes  enveloppes  pareillement  privées  de  leur  matière 
intérieure ,  d'où  il  conclut  que  celle-ci  est  la  seule  partie  de 
l'amidon  qui  soit  nutritive. 

6.  En  1795,  M.  Luke  Howard  se  livra  à  des  recherches  micro- 
scopiques sur  le  pollen  de  diverses  espèces  de  plantes,  qui  le  con- 
duisirent à  étendre  à  l'amidon  les  conclusions  qu'il  crut  devoir 
tirer  de  ses  observations  relativement  à  la  structure  des  grains  de 
pollen.  Suivant  M.  L.  Howard,  ces  deux  produits  de  la  végétation 
sont  organisés  et  formés  essentiellement  de  deux  sortes  de  corps  : 
de  vaisseaux  et  d'un  parenchyme  intérieur.  Ils  peuvent  être  odo- 
rants et  coloriés;  dans  ce  cas,  ils  renferment  une  huile  volatile  ou 
une  résine.  Lorsqu'on  met  des  grains  de  pollen  ou  d'amidon 


(1)  Antonii  Leeuwenhoeck,  regiae,  quas  Londini  est,  Societatis  collegae  ,  Epistolae 
physiologic.T  super  compluribus  naturae  arcanis,  etc.  Delphis ,  apud  Adrianum 
Beman,  1719  (  pag.  a32). 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  l' AMIDON.        243 

dans  un  liquide  formé  dune  partie  d'alcoliol  et  de  deux  parties 
d'eau,  ils  se  meuvent  dune  manière  très  rapide,  et  le  paren- 
chyme sort  de  l'intérieur  des  vaisseaux.  Enfin,  on  aperçoit  sou- 
vent des  grains  fort  défigurés  ressemblant  à  une  vessie  posée  sur 
le  plat(i).  Mais  ces  observations,  quoique  postérieures  à  celles  de 
Leeuwenhoeck ,  n'en  ont  pas  la  précision. 

7.  M.  Villars,  correspondant  de  l'Institut,  publia,  en  1812, 
un  mémoire  sur  la  structure  de  la  pomme  de  terre  (2).  L'amidon  de 
ce  tubercule  lui  parut  formé  de  globules  ovoïdes,  dont  le  petit 
diamètre  varioit  de  7,00  à  'Ao  de  ligne,  et  le  grand  étoit  d'un  tiers 
plus  considérable.  Ces  globules,  écrasés  entre  deux  glaces  po- 
lies, lui  semblèrent  se  réduire  en  parties  globuleuses,  qui  étoient 
plus  avides  d'eau  que  les  globules  non  écrasés.  Suivant  lui,  l'a- 
midon du  froment  est  en  globules  trois  fois  plus  petits  que  ceux 
de  l'amidon  delà  pomme  déterre;  il  est  moins  altérable  par  la 
chaleur;  en  outre  il  contient  moins  d'eau  et  a  une  disposition 
moindre  à  la  perdre  et  à  la  reprendre. 

8.  M.  Raspail  publia,  en  1825,  1829  et  i83o,  une  série  d'ob- 
servations fort  intéressantes  sur  les  amidons  extraits  de  diverses 
plantes.  Il  arriva  à  la  même  conséquence  que  Leeuwenhoeck , 
savoir  :  que  chaque  grain  d'amidon  est  formé  d'une  enveloppe 
ou  tégument,  et  d'une  matière  intérieure  qu'il  dit  être  identique 
à  la  gomme  arabique.  Il  décrivit  les  formes  très  variées  que  l'a- 
midon affecte  dans  une  même  plante  :  il  détermina,  pour  un  assez 
grand  nombre  d'espèces,  le  maximum  de  dimension  que  l'ami- 


(1)  Transactions  de  la  Société  Linnéenne.  —  Bibliothèque  britannique.  Sciences 
et  Arts ,  tome  26 ,  page  1 73. 

(■2)  Journal  général  de  Médecine  ,  parSédillot,  tome  !\i. 


244  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON. 

don  produit  par  chacune  de  ces  espèces  est  susceptible  d'attein- 
dre; par  exemple,  celui  des  rhizomes  de  massette  atteint 
jusqu'à  '/7  de  millimètre  de  diamètre  ,  tandis  que  le  diamètre 
de  l'amidon  du  petit  millet  ne  dépasse  point  '/400  de  millimètre: 
le  diamètre  de  l'amidon  de  pomme  de  terre  est  de  '/s,  et  celui 
de  l'amidon  de  froment  de  '/20  de  millimètre.  Chaque  grain  d'a- 
midon communique,  par  un  hile,  à  la  plante  qui  le  produit. 

9.  Suivant  M.  Raspail ,  lorsque  la  fécule  est  chauffée  convena- 
blement sur  une  lame  de  fer ,  puis  jetée  clans  de  l'eau  légèrement 
alcoholisée  sur  le  porte-objet  du  microscope,  on  aperçoit  au  sein 
du  liquide,  des  courants  rapides  dans  différents  sens,  qui  en- 
traînent les  grains  d'amidon.  On  voit  de  longues  traînées  d'une 
matière  soluble  sortir  de  chacun  de  ces  grains.  Enfin,  il  ne 
reste,  sur  le  porte-objet,  que  des  vésicules  plissées,  dont  le  dia- 
mètre n'est  pas  beaucoup  plus  grand  que  celui  des  grains  d'où 
elles  proviennent. 

10.  On  aperçoit  encore  les  grains  d'amidon  se  vider  si  on  les 
chauffe  au  milieu  de  l'eau  dans  un  verre  de  montre  placé 
sur  le  porte-objet.  Toute  réaction  chimique  qui  donne  lieu  à  un 
développement  de  chaleur  suffisante ,  produit  ce  même  effet  lors- 
qu'elle s'opère  au  milieu  de  l'eau  mêlée  d'amidon.  Enfin,  M.  Ras- 
pail considère  le  sac  de  l'amidon  comme  formé  d'une  matière 
insoluble  dans  l'eau  bouillante,  mais  qui  est  susceptible  de  s'y 
diviser  en  prenant  la  figure  de  globules. 

II.  Amidon  sous  le  rapport  physiologique. 

1 1 .  L'amidon  n'est  pas  aussi  bien  connu  sous  le  rapport  phy- 
siologique, qu'il  l'est  sous  celui  de  sa  forme  et  de  sa  structure  : 
nous  savons  cependant  que  sa  matière  intérieure  sert  au  déve- 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.  245 

loppement  des  parties  végétales  qui  sont  en  rapport  avec  elle. 
Suivant  M.  Raspail,  le  péricarpe  des  graminées  qui  contenoit  de 
l'amidon  avant  la  fécondation,  n'en  contient  plus  après,  parer 
qu  il  la  cédé  au  périsperme,  et  que  c'est  là  où  il  s  accumule  pen- 
dant la  maturation  de  la  graine  pour  servir  plus  tard  au  déve- 
loppement de  l'embryon ,  lorsque  la  germination  aura  lieu.  Les 
tubercules  dorchis  sont  dans  le  même  cas  ;  ils  ne  contiennent  de 
l'amidon  qu'à  un  certain  âge.  Lorsqu'ils  végètent,  cette  matière 
sert  au  développement  de  la  tige.  Ces  faits  expliquent  pourquoi 
les  tubercules  dorchis,  connus  dans  le  commerce  sous  le  nom  de 
salep,  tantôt  contiennent  de  l'amidon,  et  tantôt  en  sont  dé- 
pourvus. 

1 2.  M.  Luke  Howard  ne  considère  pas  seulement  le  pollen  et 
l'amidon  comme  des  corps  organisés,  mais  il  leur  attribue  encore 
une  propriété  vitale,  (irritabilité,  lors  même  qu'ils  ont  été  sé- 
parés des  plantes.  G  est  par  cette  propriété  -qu'il  explique  les 
phénomènes  qu'il  a  observés  lorsqu  il  a  soumis  ces  corps  sur  le 
porte-objet  du  microscope  à  l'action  de  l'eau  alcoholisée.  Suivant 
lui,  l'alcohol  a  agi  comme  stimulus  sur  les  vaisseaux  du  pollen  etde 
l'amidon,  et  ceux-ci,  en  vertu  de  leur  irritabilité,  ont  rejeté  au 
dehors  le  parenchyme  qu'ils  contenoient;  mais  il  est  évident  que 
rien  ne  prouve  cette  hypothèse. 

i3.  L'amidon  est,  pour  M.  Raspail,  une  cellule  qui  croît,  dit- 
il,  comme  toutes  les  cellules  végétales,  dans  l'intérieur  dune 
autre  cellule,  et  qui  élabore  la  gomme  de  la  même  manière  que 
les  autres  élaborent  l'huile,  la  résine,  etc.  D'après  cette  manière 
de  voir,  l'amidon  est  un  organe. 

i4-  Il  y  a  d'autres  personnes  qui,  sans  pénétrer  aussi  avant 
dans  la  physiologie    végétale,    regardent   l'amidon  comme  un 


^46  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  ou  L'AMIDON. 

organe,  d'après  le  rôle  qu'il  joue  dans  la  germination,  ou,  plus 
généralement,  dans  le  développement  des  parties  des  végétaux 
qui  sont  en  communication  avec  lui,  d'après  la  structure  orga- 
nique du  tissu  qui  en  constitue  l'enveloppe,  et  d'après  la  conti- 
nuité de  ce  tissu  avec  celui  de  la  plante  qui  l'a  produit. 

i5.  Mais  le  mot  organe  est-il  défini  avec  assez  de  précision 
pour  que  cette  manière  de  voir  doive  être  incontestablement 
adoptée?  c'est  ce  que  nous  ne  pensons  pas,  par  la  raison  qu'il  y 
a  des  physiologistes  qui  n'appliquent  cette  expression  qu'à  un  en- 
semble de  tissus  affectant  une  forme  déterminée  et  concourant  a 
remplir  une  fonction  active  de  l'économie  vivante.  Or,  est-il  dé- 
montré que  l'amidon  joue  un  pareil  rôle  dans  la  végétation  ?  non, 
certainement;  tout  ce  que  nous  savons  à  ce  sujet,  se  borne  au 
fait  que  sa  matière  intérieure  disparoît  en  se  transformant  en  dif- 
férentes substances,  lorsqu'il  y  a  végétation  dans  les  parties  de  la 
plante  qui  sont  en  communication  organique  avec  l'amidon.  Mais 
cette  matière  intérieure  n'a  pas  de  structure  organique ,  comme  en 
aie  sac  qui  la  renferme,  d'après  Luke  Howard  et  M.  Raspail;et 
d'un  autre  côté,  on  ignore  si  ce  sac  est  doué  de  l'activité  vitale  que 
quelques  physiologistes  considèrent  comme  un  attribut  essentiel 
de  tout  organe.  On  conçoit  en  effet  la  possibilité  qu'une  matière  de 
structure  organique,  tellequ'un  tissu ,  soit  produite  pour  rester  en 
quelque  sorte  inerte  comme  organe;  on  conçoit  la  possibilité  que 
ce  tissu  forme  un  sac,  et  que  ce  sac  renferme  une  matière  non 
organisée  qui,  plus  tard,  se  transformera  en  d'autres  corps  par 
une  cause  tout-à-fait  indépendante  d'une  faculté  vitale  du  tissu 
du  sac.  Nous  concluons  de  là  qu'il  ne  suffit  pas  que  l'anatomie 
ait  reconnu  un  tissu  organisé  dans  l'amidon,  que  l'observation 
physiologique  ait  fait  connoître  la  transformation  d'une  portion 


» 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.  247 

de  sa  matière  en  certains  produits  nécessaires  au  développement 
d'une  plante  ou  dune  de  ses  parties,  pour  qu'il  en  résulte  évidem- 
ment pour  tous  les  physiologistes  que  l'amidon  est  un  organe  et 
non  un  simple  produit  de  l'organisation. 

III.  Amidon  sous  le  rapport  chimique. 

16.  L'histoire  chimique  de  l'amidon  se  partage  en  trois  pé- 
riodes distinctes  :  dans  la  première,  il  est  envisagé  conformément 
à  la  théorie  de  Stahl,  et  dans  les  autres  conformément  aux  idées 
de  Lavoisier;  mais  dans  la  seconde  période,  il  l'est  comme  un 
seul  principe  immédiat,  tandis  que  dans  la  troisième,  qui  date 
•le  1825,  époque  de  la  publication  des  recherches  de  M.  Ras- 
pail,  il  est  généralement  considéré  comme  une  matière  qui 
présente  plusieurs  principes  immédiats  à  l'analyse  ;  c'est  à  cette 
dernière  période  qu'appartiennent  tous  les  mémoires  que  nous 
sommes  appelés  à  juger  :  mais  pour  que  nos  ^conclusions  soient 
approuvées,  il  faut  résumer  les  recherches  principales  qui  ont 
précédé  ces  mémoires. 

I"  Période. 

1-7.  Les  chimistes  de  l'école  de  Stahl  n'avoient  aucune  idée 
arrêtée  sur  la  composition  de  l'amidon  ;  cependant,  en  général,  ils 
regardoient  la  terre,  l'eau  et  le  phlogistique  comme  ses  éléments. 
L'huile,  le  charbon  et  le  gaz  inflammable  qu'ils  en  retiroient  par 
la  distillation ,  passoient  pour  des  principes  immédiats  dans  les- 
quels le  phlogistique  é toit  l'élément  dominant. 

2e  Période. 

18.  Dans  la  seconde  période,  l'amidon  est  mis  au  nombre  des 
espèces  des  principes  immédiats  qui  constituent  les  végétaux.  On 


248  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

reconnût t  qu'il  est  formé  d'oxigène,  de  carbone  et  d'hydrogène 
unis  en  proportions  définies.  Cette  composition  explique  la  na- 
ture des  produits  qu'il  donne  à  la  distillation,  lacide  oxalique 
qu'il  fournit  par  la  réaction  de  l'acide  nitrique,  sa  dispari- 
tion presque  complète  lorsqu'il  est  brûlé  au  milieu  de  l'air,  etc. 
Enfin ,  l'amidon  est  caractérisé  par  sa  forme,  son  brillant,  son  in- 
solubilité dans  l'eau  froide,  l'empois  qu'il  forme  avec  une  pro- 
portion convenable  deau  chaude,  son  insolubilité  dans  l'alcohol 
et  sa  neutralité  aux  réactifs  colorés. 

îq.  A  mesure  que  la  chimie  avance  dans  la  connoissance  des 
produits  de  la  vie,  l'amidon  présente  à  l'observateur  des  pro- 
priétés plus  ou  moins  importantes,  soit  sous  le  rapport  scientifi- 
que, soit  sous  celui  de  l'application. 

20.  En  18  ï  4  7  MM.  Colin  et  H.  Gaultier  de  Claubry  reconnu- 
rent que  l'amidon  forme,  avec  l'iode,  une  combinaison  bleue 
dont  il  est  possible  de  séparer  l'iode  complètement  au  moyen 
d'un  corps  qui  produira  de  l'acide  hydriodique.  Ils  firent  men- 
tion d'un  sous-iodure  blanc,  mais  l'existence  de  ce  dernier  com- 
posé n'a  pas  été  confirmée  (1).  M.  Pelletier  ajouta  quelques  faits 
à  ceux  observés  par  ces  chimistes  (2).  Il  fit  l'observation  qu  un 
empois  préparé  avec  de  l'amidon  coloré  en  bleu  par  l'iode  et 
une  certaine  proportion  d'eau  bouillante  étoit  incolore  à  chaud 
et  rose  lorsqu'il  étoit  refroidi.  La  propriété  qu'a  le  composé  bleu 
d'amidon  et  d'iode  de  se  décolorer  lorsqu'on  le  fait  bouillir  dans 
cent  parties  d'eau  au  moins ,  lui  parut  être  due  à  la  combinaison 
de  l'eau  avec  le  composé  bleu. 


(1)  Annales  de  chimie ,  tome  go  ,  p.  "87. 

(2)  Bulletin  de  Pharmacie  ,  tome  6,  page  289. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L' AMIDON.  2/\g 

21.  Si  nous  nous  occupons  des  changements  que  1  amidon 
éprouve  clans  l'arrangement  de  ses  particules  ou  celui  de  ses  élé- 
ments, nous  aurons  une  série  de  faits  bien  dignes  d'arrêter  notre 
attention,  soit  que  nous  les  envisagions  sous  le  point  <le  vue 
scientifique,  soit  que  nous  les  envisagions  sous  le  point  de  vue 
de  l'application  à  la  physiologie  végétale  et  aux  arts.  Nous  pré- 
senterons les  travaux  par  ordre  de  matières  en  classant  ceux  d  un 
même  ordre  d'après  la  date  de  leur  publication. 

Conversion,  par  la  chaleur,  de  l'amidon  en  une  matière soluble  dans 

Veau  froide. 

22.  M.  Vauquelin  annonça,  en  1811  (i),  que  l'amidon  con- 
venablement chauffé  se  change  en  une  matière  soluble  dans 
l'eau  et  acquiert  ainsi  une  propriété  qui  peut  le  faire  employer 
dans  plusieurs  arts.  Quelques  mois  après  M.  B.  Lagrange  publia 
le  même  fait,  et  prescrivit  sur-tout  l'emploi  de  l'amidon  torréfié 
pour  la  fabrication  de  lencre  et  la  teinture  en  noir  (2),  au  lieu 
de  celui  de  la  gomme  arabique. 

20.  M.  Lassaigne,  en  18 19,  ajouta  quelques  faits  nouveaux  à  la 
conversion  de  l'amidon  en  matière  soluble  par  la  torréfaction  (3); 
Il  vit  que  cette  matière  est  neutre  aux  réactifs  colorés,  qu'elle 
précipite  le  sous-acétate  de  plomb  \  qu'elle  passe  au  roup,e  pur- 
purin par  l'iode,  et  qu'au  bout  de  quelque  temps,  il  se  dépose 
de  l'iodure  d'amidon  bleu ,  ce  qui  semble  indiquer  que  l'opération 

(1)  Bulletin  de  Pharmacie,  février  181 1,  tome  3,  page  54-  Nous  avons  lieu  de 
penser  que  l'on  connoissoit  avant  cette  époque  dans  plusieurs  ateliers  le  moyen  de 
convertir,  à  l'aide  de  la  chaleur,  l'amidon  en  matière  soluble  dans  l'eau  froide. 

(2)  Bulletin  de  Pharmacie,  mai  et  septembre  181 1 ,  tome  3  ,  page  216. 

(3)  Journal  de  Pharmacie,  juillet  1819,  tome  5,  page  3oo. 

Annales  du  Muséum,  t.  III.  3'  série.  33 


252       RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE  ,  OU  L  AMIDON. 

s'assura  que  ces  produits  se  forment  sans  contracter  d'union  avec 
l'acide  suif inique,  sans  que  celui-ci  soit  décomposé,  sans  qu'il  y 
ait  aucun  dégagement  de  gaz;  enfin  que  le  séjour  de  l'amidon  dans 
l'eau  bouillante  pendant  quatre  jours  est  incapable  de  le  changer 
en  sucre.  11  lui  parut  probable  que  la  conversion  de  l'amidon  en 
sucre  étoit  opérée  par  une  soustraction  d  oxigène  et  d'hydrogène 
dans  la  proportion  où  ces  éléments  constituent  l'eau.  M.  Vogel 
convertit  le  sucre  de  lait  et  la  glycérine  en  matière  sucrée  fermen- 
tescible  au  moyen  de  l'acide  sulfurique.  Enfin,  trois  ans  plus 
tard  (i),  il  dit  avoir  obtenu  le  sucre  d'amidon  cristallisé  sous  la 
forme  du  sucre  candi,  résultat  qui  n'a  point  été  confirmé. 

29.  M.  Th.  de  Saussure  (2)  chercha  à  déterminer  le  rapport 
qui  existe  entre  les  éléments  de  l'amidon  et  ceux  du  sucre  qu'il  est 
susceptible  de  produire,  afin  d'expliquer  comment  l'un  peut 
donner  naissance  à  l'autre  sous  l'influence  des  acides.  11  conclut 
de  ses  expériences  que  le  sucre  d'amidon,  identique,  par  sa  com- 
position élémentaire,  au  sucre  de  raisin,  ne  diffère  de  l'amidon 
que  par  une  forte  quantité  d'oxigène  et  d'hydrogène  dans  la  pro- 
portion où  ces  éléments  constituent  l'eau.  Ainsi  100  parties  d'a- 
midon séché  à  100  degrés  ont  donné  1  10, 1 4  p-  de  sucre  de  raisin 
séché  à  cette  même  température.  Suivant  l'analyse  élémentaire 
comparative  de  l'amidon  et  du  sucre  d  amidon,  ces  100  parties 
auroient  dû  en  produire  1  20  de  sucre.  M.  Th.  de  Saussure  dit  que 
si  l'opération  est  convenablement  conduite,  le  sucre  est  entière- 
ment dépourvu  de  matière  insoluble  dans  l'alcohol.  Il  pense  que 
l'acide  sulfurique  n'a   pas  d'autre  influence  que  de  faciliter  la 


(1)  Journal  de  Pharmacie  ,  tôjuin  1 8 1 5  ,  tome  2  ,  page  204. 

(2)  Biblioth.  brii. ,  août  1 8 1 4 ,  tome  56  ,  p.  333. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE  ,  OU  LAMIDON.  2  53 

fixation  de  l'eau  en  diminuant  la  viscosité  de  i  amidon,  ce  <|ui 
n  est  guère  admissible  lorsqu'on  se  rappelle  que  M.  Vogel,  ayant 
fait  bouillir  de  l'amidon  dans  de  l'eau  jusqu'au  point  d'obtenir 
une  liqueur  parfaitement  limpide,  ne  produisit  pas  de  trace  sen- 
sible de  sucre  (26). 

3o.  M.  Couverchel,  dans  un  mémoire  qui  concourut  pour 
une  question  sur  la  maturation  des  fruits,  proposée  par  l'Aca- 
démie royale  des  Sciences  en  i<Sig(i),  se  livra,  par  suite  de 
ses  idées  sur  la  maturation  ,  à  des  expériences  relatives  à  la 
conversion  de  1  amidon  en  matière  sucrée.  Il  vit  non  seule- 
ment, comme  Kircblsoff  et  Th.  de  Saussure,  que  l'amidon  se 
change  en  matière  sucrée  par  les  acides  que  nous  avons  nom- 
més ci  -  dessus  ,  mais  encore  qu'il  éprouve  la  même  transfor- 
mation sous  l'influence  de  plusieurs  acides  végétaux,  tels  (pie 
le  sorbique  et  le  tartrique;  nous  rappellerons  que  M.  Kirchhoff 
n'avoit  pu  obtenir  ce  résultat  en  employant  l'acide  tartrique  (27). 
M.  Couverchel  fut  conduit  à  penser  que  l'amidon,  loin  de  fixer 
les  éléments  de  l'eau  pour  passer  à  l'état  de  sucre,  en  abandonnoit 
au  contraire  une  certaine  quantité  ;  son  opinion  est  donc  opposée 
à  celle  de  Th.  de  Saussure.  Il  pense  encore  que  si  la  perte  de  l'eau 
ou  de  ses  éléments  qu'éprouve  l'amidon  par  la  chaleur  et  un  acide 
étendu  ,  n  est  pas  poussée  aussi  loin  que  possible,  au  lieu  de 
sucre  on  obtient  une  matière  gommeuse  que  plus  tard  il  a  dési- 
gnée par  les  expressions  de  gélatine,  <\e  gomme  normale ,  préoccupé 
de  l'idée  que  la  gomme  pure  ne  donne  pas  d  acide  mucique  (2). 


(1)  Journal  de  Pharmacie,  juin  1821  ,  tome  7,  page  249. 

(2)  Mémoire  sur  la  maturation  des  fruits.  — Savants  étrangers  (  i83a),  tome  3, 
page  234. 


254  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L  AMIDON. 

3  t.  M.  Gouverchel  se  procura  cetle  matière  en  exposant  pen- 
dant 2  heures  dans  un  autoclave  à  la  température  de  ii5  d. 
5oo  g.  d'amidon  délayés  dans  2000  g.  d  eau_  qui  avoient  été 
mêlés  par  petite  portion  à  64  g.  d'acide  tartrique  dissous  dans 
5oo  g.  d'eau.  Il  sépara  l'acide  tartrique  de  la  liqueur  au  moyen 
de  la  craie,  qui  produisit  un  tartrate  insoluble.  La  solution  fil- 
trée et  évaporée  laissa  la  gomme  normale.  Exposons  les  propriétés 
de  cette  matière. 

32.  Elle  peut  être  amenée  à  létat  de  masse  transparente  à  cas- 
sure conchoïde.  Elle  est  très  soluble  dans  l'eau  distillée,  elle  est 
précipitée  par  1  alcohol,  elle  devient  bleue  par  l'iode. 

Si  on  1  expose  dans  un  autoclave  avec  de  l'acide  tartrique  pen- 
dant 2  heures  à  une  température  de  i3o  d.,  qu'on  sépare  ensuite 
lacide  par  la  craie,  il  restera  dans  la  liqueur  du  sucre  cristallisa- 
ble  analogue  à  celui  du  raisin. 

33.  M.  Gouverchel  rapprochant  ces  résultats  de  la  production 
du  sucre  dans  la  végétation ,  croit  pouvoir  en  conclure  que  la 
gomme,  la  gelée  végétale  se  changent  en  sucre  par  les  acides  vé- 
gétaux, et  il  annonce  avoir  converti  en  matière  sucrée  la  gomme 
du  pays  et  la  gelée  de  pomme  au  moyen  de  l'acide  oxalique. 

34.  M.  Gouverchel,  regardant  la  matière  qu'il  avoit  préparée 
avec  l'amidon  comme  identique  ou  très  analogue  aux  gommes, 
dut  penser  qu'elle  pourroit  remplacer  celles-ci  dans  les  arts:  c'est 
pourquoi,  à  l'article  Gomme  du  Dictionnaire  des  Arts  et  Mé- 
tiers, M.  Robiquet,  en  parlant  des  recherches  de  M.  Couver- 
chel,  dit  que  tôt  ou  tard  les  arts  en  recevroient  d'heureuses  ap- 
plications. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.  :>55 

Conversion  de  l'amidon  en  matière  sucrée,  parle  gluten. 

35.  M.  Kirchhoff,  frappé  de  l'insuffisance  des  explications  que 
plusieurs  savants  avoient  données  de  la  formation  du  sucre  dans 
la  germination,  en  rechercha  la  cause,  et  il  fut  ainsi  conduit  à 
démontrer  que  le'gluten,  en  agissant  sur  l'amidon,  le  convertit  en 
matière  sucrée.  Cette  réaction,  plus  étonnante  encore  que  celle 
exercée  par  l'acide  sulfurique,  doit  être  indiquée  avec  quelque 
détail.  Deux  parties  d'amidon  lurent  mêlées  avec  4  P-  deau 
froide,  puis  avec  20  deau  bouillante.  Il  en  résulta  un  empois  épais 
qui  fut  mêlé  encore  chaud  à  1  partie  de  gluten  pulvérisé.  Le 
mélange  fut  exposé  à  une  température  de  60.  Au  bout  de  une  ou 
deux  heures,  il  commença  à  se  liquéfier;  et  six  ou  huit  heures 
après,  il  put  être  filtré.  M.  Kirchhoff  retira  de  la  liqueur  du 
sucre  cristallisable  en  petits  cristaux  et  une  matière  incristallisa- 
ble  soluble  dans  l'eau  et  insoluble  clans  falcohol. 

36.  M.  Kirchhoff  conclut  de  ses  expériences,  que  c'est  le  glu- 
ten qui  dans  la  germination  opère  la  formation  du  sucre  aux 
dépens  de  l'amidon,  et  qui  acquiert,  par  l'acte  même  de  la 
germination,  la  faculté  de  convertir  en  sucre  une  plus  grande 
quantité  d'amidon  que  celle  contenue  dans  la  graine.  La  pro- 
duction du  sucre  dans  la  germination  est  pour  lui  un  phéno- 
mène purement  chimique  et  non  vital  (1). 

3y.  M.  Mathieu  de  Dombasle  adopta  l'opinion  de  Kirchhoff 
pour  expliquer  la  conversion  de  l'amidon  en  alcohol.  Il  admit  (pie 
100  k.  de  farine  d'orge  donnent  t\i  litres  d'alcohol  à  19  d.,  non 
immédiatement,  mais  après  que  le  gluten  les  a  changés  en  ma- 
tière sucrée. 

(1)  Journai  de  Pharmacie,  juin  1816,  tome  2,  page  25o. 


256  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

Conversion  de  l'empois  d'amidon  abandonné  à  lui-même  en  matière 
sucrée  et  plusieurs  autres  matières. 

38.  M.  Th.  de  Saussure  (i)  ayant  abandonné  ,  dans  un  vase 
ouvert,  de  l'empois  d'amidon  à  lui-même,  a  obtenu  plusieurs 
matières:  i°du  sucre  de  raisin;  i"  une  matière  incristallisable  so- 
luble  dans  l'eau  en  toutes  proportions,  ne  bleuissant  pas  avec 
liode;  il  l'a  appelée  gomme;  3°  une  matière  moins  soluble  dans 
l'eau  cpiela  précédente,  bleuissant  par  l'iode,  précipitant  le  sous- 
acétate  de  plomb  et  l'eau  de  baryte,  ne  précipitant  ni  l'eau  de 
chaux,  ni  la  noix  de  galle;  il  l'a  appelée  amidine,  4°  une  matière 
huileuse;  b°  du  ligneux.  Il  a  considéré  toutes  ces  matières  comme 
des  produits  de  nouvelle  formation.  11  s'est  assuré,  en  outre,  que 
l'amidon  se  change  pareillement  en  sucre  de  raisin  sans  le  contact 
de  l'air,  et  qu'alors  il  y  a  fixation  d'eau. 

Action  de  l'orge  germée  sur  l'amidon. 

3g.  Le  dernier  travail  que  nous  ayons  à  mentionner  avant  de 
passer  àla  troisième  périodede  l'histoiredes  recherches  chimiques 
auxquelles  l'amidon  a  donné  lieu,  est  celui  que  M.  Dubrunfaut 
soumit  à  la  Société  Royale  et  Centrale  d'agriculture  de  la  Seine, 
et  qu'elle  honora  d'un  de  ses  prix  en  1823  (2);  nous  en  parlerons 
d'autant  plus  volontiers  qu'il  est  peu  connu,  et  que  l'auteur  a 
traité  ce  sujet  avec  une  telle  habileté,  que  les  amis  des  sciences 
naturelles  regretteront  qu'il  ait  préféré  suivre  la  carrière  de  la 
chimie  industrielle,  plutôt  que  celle  de  la  chimie  de  recherche. 


(1)    17  décembre  181K. 

(1)  Mémoires  de  la  Société  rovnle  et  centrale  d'Agriculture  ,  année  i8a3j  p.  i/)6. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE  ,  OU  L'AMIDON.  2$"] 

4o.  M.  Diibrunfaut,  en  réfléchissant  à  l'observation  que 
M.  Kirclihoff  avoit  faite  sur  la  conversion  de  l'amidon  en  ma- 
tière sucrée  par  le  gluten,  pensa  que  si  elle  sembloit  autoriser  la 
supposition  que  le  sucre  développé  dans  la  germination  des  cé- 
réales est  le  résultat  de  l'action  mutuelle  de  l'amidon  et  du  gluten, 
(die  étoit  absolument  insuffisante  pour  expliquer  ce  qui  se  passe 
lorsque  le  distillateur  d'eau-de-vie  de  pomme  de  terre  fait  naître 
la  fermentation  alcoholique  dans  un  mélange  de  ioo  parties  d'a- 
midon ,  de  5  parties  d'orge  germée  délayées  convenablement  dans 
l'eau.  En  effet,  l'amidon  de  pomme  de  terre  est  dépourvu  de  glu- 
ten ;  l'orge  germée  qu'on  y  mêle  non  seulement  ne  renferme  que 
très  peu  de  cette  matière  azotée,  mais  elle  en  contient  moins  en- 
core que  l'orge  crue,  et  cependant  elle  est  plus  propre  que  cette 
dernière  au  développement  de  la  fermentation  de  l'amidon .  Enfin, 
l'orge  germée  est  employée  dans  les  arts  toutes  les  fois  qu'il  s'agit 
de  faire  fermenter  des  matières  amylacées  pour  fabriquer  soit 
de  la  bière,  soit  une  liqueur  vineuse  qu'on  distillera  ensuite 
pour  en  retirer  lalcohol.  Ces  considérations  conduisent  M.  Du- 
brunfaut  à  cette  conclusion,  qui  prouve,  selon  nous,  son  esprit 
d'observation  :  L'orqe  germée  agit  sur  l'amidon  en  vertu  d'une  pro- 
priété particulière,  que  ne  possèdent  pas  ou  que  ne  possèdent  qu'à 
un  trèsfoible  degré  les  autres  graines  des  céréales.  Ce  n'est  donc  pas, 
comme  on  la  dit ,  le  bas  prix  de  l'orge,  qui  lui  a  fait  donner  la  préfé- 
rence sur  toute  autre  céréale  d'un  prix  plus  élevé. 

4i.  M.  Dubrunfaut  part  de  là  pour  reconnoître  le  genre  d'ac- 
tion qu'exercent  sur  l'amidon  différentes  matières  végétales.  Il 
constate  d'abord,  par  une  expérience  précise  et  fondamentale, 
comment  l'orge  germée  agit  dessus. 

42.  De  l'empois  fait  avec  5oo  gr.  d'amidon  de  pomme  de  terre, 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  34 


258  RAPPORT  SUR  LA  FECULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON. 

et  4ooo  gr.  d'eau  est  mêlé  avec  1 15  gr.  d'orge  germée.  Le  mélange 
marque  de  62,5  d.  à  68,75.  Il  est  abandonné  à  lui-même  dans 
une  étuve  à  la  température  de  56,25  d.  à  62,5;  au  bout  d'un  quart 
d'heure  l'empois  est  liquéfié,  et  au  bout  de  deux  heures  la  li- 
queur a  une  saveur  sucrée  à  un  degré  remarquable.  Elle  fer- 
mente et  donne  38  centilitres  d'alcohol  à  ig  d.  dont  g  peuvent  être 
attribués  à  l'orge. 

43.  M.  Dubrunfaut  conclut  de  là  que  l'orge  germée  liquéfie 
l'empois  d'amidon  et  le  convertit  en  sucre. 

44-  H  fixe  à  1  p.  la  quantité  d'orge  suffisante  pour  en  saccharifier 
5  d'amidon,  et  il  admet  que  1  partie  d'orge  germée  peut  non 
seulement  convertir  son  propre  amidon  en  sucre,  mais  encore 
I  autres  parties  d'amidon. 

45.  M.  Dubrunfaut  voit  que  l'orge  crue  est  loin  d  avoir  la  même 
énergie  que  l'orge  germée  pour  liquéfier  et  saccharifier  l'amidon; 
que  le  seigle  germé,  l'avoine  germée  et  le  froment  également 
germé  agissent  encore  moins  que  l'orge  crue.  Il  constate  encore 
que  le  froment  cru,  qui  est  la  matière  la  plus  riche  en  gluten,  n'a 
aucune  influence  pour  liquéfier  ou  saccharifier  l'amidon. 

46.  M.  Dubrunfaut  recherche  dans  quel  principe  immédiat  de 
l'orge  germée  réside  cette  propriété  si  remarquable  ;  malheureu- 
sement se  livrant  à  un  travail  d'application  plutôt  qu'à  un  travail 
purement  scientifique,  il  se  borne  à  passer  en  revue  les  corps  qui 
constituent  immédia  tementl'orge  d'après  l'analyse  la  plus  récente. 
Or,  les  expériences  de  Proust  indiquant,  dans  cette  espèce  de 
graine,  outre  les  principes  immédiats  communs  aux  farines  des 
graminées  un  principe  particulier  qu'il  appeloit  hordéine,  M.  Du- 
brunfaut attribua  à  ce  principe  la  propriété  qu'il  avoit  reconnue 
à  l'orge  germée. 


RAPPOKT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE ,  OU  L'AMIDON.       25q 

4".  M.  Dubrunfaut  fit  des  applications  de  ses  belles  observa- 
tions à  l'art  du  distillateur  d'eau-de-vie  de  pomme  de  terre  dans 
les  exploitations  rurales,  à  l'art  du  brasseur,  et  enfin  à  la  fabrica- 
tion d  un  sirop  et  à  celle  des  bières  économiques.  Pour  apprécier 
ces  applications,  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  le  but  de  l'auteur, 
qui  traitoit  une  question  de  l'emploi  des  produits  de  la  pomme  de 
terre,  mise  au  concours  par  la  Société  d'Agriculture  de  la  Seine. 

4<S.  Au  lieu  de  faire  cuire  la  pomme  de  terre  à  la  vapeur,  de 
la  réduire  en  bouillie  et  de  la  faire  fermenter  avec  les  o,o5  de  son 
poids  d'orge  germée,  et  de  distiller  la  pâte  fermentée ,  il  propose 
de  convertir  l'amidon  de  ce  végétal  en  empois,  de  le  liquéfier  et 
de  le  saccharifier  par  '/5  d'orge  germée,  et  de  distiller  ensuite  la 
liqueur  fermentée.  Le  grand  avantage  de  cette  méthode  est  de  ne 
mettre  dans  l'alambic  qu'une  liqueur  claire  ou  presque  claire  au 
lieu  d  une  matière  pâteuse,  et  d'éviter  ainsi  le  genre  d'altération 
qui  donne  lieu  au  développement  de  l'odeur  empyreumatique. 

4q.  M.  Dubrunfaut  prépare,  avec  l'amidon  et  l'orge  germée,  un 
liquide  sucré  qui  est  la  base  de  plusieurs  applications.  D'abord, 
il  forme  un  empois  avec  i  oo  p.  d'amidon ,  45oo  p.  d'eau  bouillante, 
et  iooo  p.  d'eau  froide,  qu'il  liquéfie  et  saccharifie  ensuite  avec 
1 15  p.  d'orge  germée. 

50.  Si  ce  liquide  est  destiné  à  remplacer  le  sirop  de  gomme,  on 
le  fait  bouillir  avec  une  trace  de  chaux,  on  l'écume,  on  le  con- 
centre à  25  d.  de  l'aréomètre  de  Baume,  on  le  passe  au  charbon 
animal,  et  l'on  obtient  ainsi  un  sirop  très  économique. 

5 1 .  Si  ce  liquide  sucré  est  destiné  à  faire  de  la  bière  écono- 
mique, on  le  fait  fermenter  sans  le  cuire. 

52.  Si  on  veut  en  faire  de  la  bière  de  Louvain  ordinaire,  on 
le  filtre  à  travers  quelques  parties  de  courte  paille,  on  le  cuit  et 


2ÔO  RAPPORT  SUR  LA  FECULE  AMYLACEE,  OU  L  AMIDON. 

on  le  fait  fermenter  ;  si  on  y  ajoute  un  peu  de  miel  de  Bretagne, 
on  obtient  une  bière  de  qualité  supérieure. 

53.  Enfin,  si  après  avoir  cuit  le  liquide  sucré  filtré  avec  du  bou- 
blon ,  on  le  fait  fermenter,  on  obtient  de  la  bière  de  Paris. 

54.  On  voit  donc  que  M.  Dubrunfaut  a  étudié  avec  précision 
l'action  de  l'orge  germée  sur  l'empois  d'amidon,  qu'il  a  parfaite- 
ment observé  la  liquéfaction  et  la  saccharification  résultant  de 
cette  action;  qu'il  a  déterminé  la  proportion  la  plus  convenable 
d'orge  germée  nécessaire  pour  produire  ce  phénomène;  qu'il  a 
rendu  extrêmement  probable  que  la  propriété  active  de  cette 
orge  réside  dans  un  de  ses  principes  immédiats,  mais  quil  s'est 
trompé  en  l'attribuant  à  lhordéine,  comme  lui-même  l'a  reconnu 
plus  tard  (68);  qu'il  a  perfectionné  l'art  de  fabriquer  l'eau-de-vie 
de  pomme  de  terre,  en  ne  soumettant  à  la  distillation  que  des 
liqueurs  limpides  ou  plutôt  peu  chargées  de  matières  indissoutes; 
qu'il  a  donné  les  moyens  de  fabriquer  plusieurs  sortes  de  bières 
économiques,  ainsi  qu'un  sirop  économique  propre  à  remplacer 

le  sirop  de  gomme. 

3'  Période. 

55.  Dans  cette  troisième  période  nous  suivrons  principalement 
l'ordre  chronologique  des  travaux. 

I.  —  Travail  de  M.  Raspail ,  relatif  à  l'analyse  immédiate  de  l'amidon. 

56.  Lorsque  nous  avons  envisagé  l'amidon  sous  les  rapports 
anatomique  et  physiologique,  nous  avons  parlé  des  recherches 
de  M.  Raspail;  ici  nous  devons  les  examiner  sous  le  rapport  chi- 
mique. 

5y.  L'amidon  est,  pour  M.  Raspail,  un  organe  composé  d'une 
cellule  (dont la  matière  est  probablement  ligneuse)  et  d'une  ma- 
tière soluble  qui  y  est  renfermée. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON.  261 

58.  Il  attribue  à  cette  dernière  les  propriétés  suivantes  : 
Elle  est  neutre.  Sa  solution  dans  Peau  évaporée  laisse  un  ré- 
sidu qui  ne  bleuit  pas  par  liode  et  qui  est  de  la  gomme  arabique. 
Si  la  solution  qu'on  obtient  en  faisant  bouillir  1  eau  sur  de  l'ami- 
don bleuit  au  contraire  par  ce  réactif,  c'est  que  l'amidon  a  cédé 
à  l'eau  une  matière  volatile  qui  est  douée  de  cette  propriété;  et  la 
preuve  qu'en  donne  M.  Raspail,  est  que  la  solution  évaporée  à 
sec  laisse  un  résidu  entièrement  soluble  dans  l'eau ,  et  qui  ne 
bleuit  pas  par  l'iode.  L'auteur  émit  cette  opinion  postérieure- 
ment à  la  publication  de  son  mémoire  de  1825. 

5g.  M.  Raspail,  après  avoir  observé  que  le  globule  d'amidon 
crève  dans  l'eau  chaude,  établit  que  tout  réactif  qui  développe  de 
la  chaleur  avec  l'eau,  produit  le  même  phénomène  si  l'amidon 
est  mêlé  dans  ce  liquide  lorsque  le  dégagement  de  chaleur  a 
lieu. 

60.  Enfin,  il  pense  que  la  plupart  des  matières  que  M.  Th.  de 
Saussure  a  obtenues  de  l'empois  d'amidon  abandonné  à  lui-même, 
n'étoient  que  sa  gomme  et  la  matière  de  son  tégument  plus  ou 
moins  modifiées. 

6 1 .  M.  Raspail  a  fait  beaucoup  d'expériences  relatives  à  l'action 
de  l'iode  sur  l'amidon  :  avant  d'attribuer  la  manifestation  de  la 
couleur  bleue  qui  en  est  un  des  résultats  ,  à  une  matière  volatile 
que  la  chaleur  peut  séparer  de  l'amidon,  il  l'avoit  fait  dépendre 
d'une  simple  adbésion  que  le  tégument  de  ce  dernier  contractoit 
avec  l'iode. 

62.  M.  Raspail  a  proposé  de  faire  deux  applications  princi- 
pales de  ses  observations  aux  arts.  La  première  consiste  à  empeser 
les  tissus  non  plus  avec  de  lempois,  mais  avec  de  l'amidon  sim- 
plement humecté  d'eau,  qu'on  a  distribué  uniformément  sur  une 


262  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

de  leurs  surfaces  ;  en  passant  ensuite  dessus  un  fer  convenablement 
chaud  les  grains  d'amidon  éclatent,  l'eau  gommée  qui  en  résulte 
s'évapore  bientôt  et  laisse  une  couche  mince  de  gomme  transpa- 
rente qui  donne  l'apprêt  aux  tissus.  La  seconde  application  con- 
cerne le  collage  du  papier.  Si  Ion  met  dans  la  cuve  où  est  le  chif- 
fon une  pâte  d'amidon,  d'huile  de  térébenthine  et  d'alun,  qu'on  y 
plonge  la  forme,  que  la  feuille  de  papier  qu'on  en  retire  soit  expo- 
sée à  la  chaleur,  les  grains  d'amidon  crèveront,  et  la  gomme  qui 
en  sortira,  collera  le  papier  jusque  dans  l'intérieur.  Même  ré- 
sultat si  une  feuille  de  papier  sans  fin  est  conduite  entre  trois 
cylindres  suffisamment  échauffés. 

63.  Si  les  observations  de  M.Raspail  prou  voient  l'existence  dans 
l'amidon  d'une  matière  insoluble  et  d'une  matière  soluble  dans 
l'eau,  il  faut  cependant  reconnoître  que  les  chimistes  ne  pouvoient 
admettre  la  conclusion  que  la  matière  soluble  est  de  la  gomme 
arabique,  car  celle-ci  donne  de  l'acide  mucique,  tandis  que  l'a- 
midon n'en  donne  pas;  or,  cette  seule  différence  s'opposera  tou- 
jours à  cequedes  chimistes  regardent  comme  identiques  des  corps 
qui  la  présentent.  Ajoutons  que  la  gomme  arabique  ou  une  ma- 
tière aussi  soluble  qu'elle,  renfermée  dans  une  cellule,  est  loin 
de  représenter  toutes  les  propriétés  de  l'amidon,  notamment  la 
faculté  qu'il  a  de  faire  l'empois.  Nous  reviendrons,  au  reste,  sur  ce 
fait  à  l'occasion  des  travaux  de  MM.  Caventou,  Guibourt,  Guérin 
et  Payen . 

II.  —  Travail  de  M.  Caventou. 

64-  M.  Caventou  en  1826,  et  M.  Guibourt  en  182g,  se  li- 
vrèrent à  un  examen  critique  de  la  partie  chimique  des  recherches 
de  M.  Raspail. 

M.  Caventou,  négligeant  l'étude  microscopique  de  l'amidon, 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L  AMIDON.  2Ô3 

l'examina  sous  le  rapport  chimique;  il  ne  put  y  reconnoître  plu- 
sieurs matières  différentes  :  il  admit  que  la  matière  soluble  qu'on 
en  obtient  lorsqu'on  prépare  de  l'empois  avec  un  excès  d'eau ,  est 
le  produit  d'une  altération  que  l'amidon  éprouve  de  la  part  de 
l'eau  etdela  chaleur.  Suivant  M.  Gaventou,  cet  amidon  modifié 
est  lamidine  de  Th.  de  Saussure,  matière  qui  est  caractérisée 
par  sa  solubilité  et  la  propriété  de  bleuir  par  l'iode. 

111.— Travail  de  M.  Guibourt. 

65.  M.  Guibourt  confirma  d'abord  les  observations  microsco- 
piques de  M.  Raspail.  Il  admit  que  la  matière  du  tégument  a  la 
plus  grande  analogie  avec  celle  qu'il  renferme ,  de  sorte  que  ces 
deux  matières  ne  sont  que  de  simples  modifications  d'un  même 
corps,  et  non  deux  espèces  distinctes  de  principes  immédiats. 
D'après  cette  manière  de  voir,  il  ne  peut  admettre  l'existence  de 
la  gomme  arabique  dans  l'amidon.  Les  plus  grandes  différences 
qui  existent  entre  le  tégument  et  la  matière  qu'il  renferme, 
tiennent  sur-tout,  suivant  lui,  à  l'agrégation  de  leurs  particules 
respectives,  et  non  à  une  différence  de  composition:  l'agrégation 
des  particules  du  tégument  étant  plus  forte  que  celle  des  parti- 
cules de  la  matière  interne,  cela  explique  pourquoi  les  globules 
d'amidon  qui  ne  s'agglutinent  pas  avec  l'eau,  produisent,  par 
la  trituration ,  une  poudre  qui  jouit  de  cette  propriété,  parce 
qu'en  effet  on  conçoit  alors  que  la  matière  interne  est  mise  en 
partie  à  découvert.  D'un  autre  côté,  si  on  fait  chauffer  l'amidon 
dans  l'eau  bouillante,  le  tégument  reste  indissous,  et  l'on  obtient 
une  solution  qui,  évaporée,  laisse  un  résidu  incomplètement 
soluble  dans  l'eau.  Enfin  ce  qui  paroît  à  M.  Guibourt  une  preuve 
de  son  opinion,  c'est  que  si  l'on  augmente  la  force  dissolvante  de 


264  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE ,  OU  L'AMIDON. 

l'eau  au  moyen  d'un  acide  ou  d'un  alcali,  le  tégument  de  l'amidon 
se  dissout  avec  tout  le  reste  de  sa  substance.  Aujourd'hui,  il  est  bien 
démontré,  comme  M. Raspail  l'avoit  dit,  que  le  tégument  est  in- 
soluble dans  l'eau,  môme  alcalisée  ou  acidulée.  Enfin,  M.  Gui- 
bourt  admet  que  la  propriété  de  bleuir  par  l'iode  appartient  à 
tous  les  produits  modifiés  de  l'amidon,  et  non  à  une  matière  vo- 
latile que  la  chaleur  peut  séparer  de  ce  dernier.  M.  Guibourt, 
d'accord  en  ceci  avec  M.  Caventou,  dit  que  les  chimistes  qui  re- 
gardent la  partie  de  l'amidon  soluble  dans  l'eau  comme  un  prin- 
cipe immédiat,  distinct  du  tégument,  peuvent  lui  donner  le  nom 
damidhie. 

66.  A-peu-près  dans  le  même  temps  que  M.  Guibourt  proposoit 
l'expression  d'amidine  pour  désigner  la  matière  soluble  de  l'ami- 
don, l'un  des  commissaires  (M.  Chevreul  )  l'employoit  dans  ce 
sens,  en  même  temps  qu'il  désignoit  le  téf/ument  par  le  mot  ami- 
din  (i);  en  procédant  ainsi,  il  adoptoit  la  distinction  faite  par 
M.  Raspail  de  deux  matières  dans  l'amidon ,  mais  il  pensoit  que 
l'onn'avoit  point  encore  assez  d'expériences  pour  prononcer  défi- 
nitivement si  l'amidine  et  l'amidin  étoient  deux  espèces  diffé- 
rentes ou  deux  sous-espèces  d'un  même  corps;  en  outre,  il  ne 
pouvoit  confondre  l'amidine  avec  la  gomme  arabique ,  parce- 
qu'il  avoit  établi  dès  l'année  1821,  dans  le  tome  19  du  Diction- 
naire des  Sciences  naturelles,  page  i63,  qu'il  ne  considéroit 
comme  gomme  que  des  substances  capables  de  produire  de  l'a- 
cide saccholactique  ou  mucique. 

IV.  —  Travail  de  M.  Dubrunfaut. 

67.  C'est  ici  que  nous  placerons  de  nouvelles  observations  de 

(1)  Leçons  de  chimie  appliquée  à  la  teinture  ,  tome  2 ,  leçon  28 ,  page  29. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L' AMIDON.       26 5 

M.  Dubrunfaut,  concernant  l'action  de  l'orge  germée  sur  l'ami- 
don et  plusieurs  applications  qui  en  résultent.  Elles  sonteonsignées 
dans  les  cahiers  de  mai  et  de  septembre  i83o  de  l'Agriculteur 
Manufacturier. 

68.  M.  Dubrunfaut,  après  avoir  rappelé  cpie  le  premier  il  avoit 
démontré  ,  par  l'expérience,  l'existence  de  la  propriété  que  pos- 
sède le  malt  ou  la  farine  d'orge  germée  de  liquéfier  et  de  saccha- 
rifier  l'amidon,  et  que  cette  méthode  de  développer  du  sucre  est 
applicable  à  l'artde  fabriquer  l'alcohol,  la  bière  et  un  sirop  sucré, 
ajoute  que  le  seul  inconvénient  de  cette  méthode  est  de  porter 
dans  les  liqueurs  une  matière  insoluble  provenant  du  parenchyme 
du  malt.  Pour  le  faire  disparoître,  M.  Dubrunfaut  fait  infuser 
le  malt  dans  l'eau  chaude  à  62  cl. ,  il  passe  la  liqueur  au  filtre,  puis 
il  la  mêle  à  de  la  colle  d'amidon  de  manière  que  le  mélange  mar- 
que de  62  à  yod.  M.  Dubrunfaut  conclut  de  cette  expérience, 
que  ce  n'est  pas  l'hordéine,  comme  il  l'avoit  cru  d'abord,  qui  pro- 
duit la  liquéfaction  et  la  saccharification  de  l'amidon,  mais  un 
principe  immédiat,  solubledans  l'eau. 

6g.  Il  remarque  : 

i°  que  ce  principe  dissous  dans  l'eau  perd  son  activité  à  une 
température  supérieure  à  87  d.; 

20  Qu'il  n'a  aucune  action  sur  le  tégument  de  l'amidon; 

3°  Qu'il  ne  saccharifie  ni  le  sucre  de  lait,  ni  la  gomme  arabique; 
que  conséquemment  la  matière  soluble  de  l'amidon  ne  peut  être 
confondue  avec  cette  dernière. 

Il  paroîtvraisemblable  à  M.  Dubrunfaut  que  le  principe  actif 
de  l'orge  germée  réside  dans  du  gluten  devenu  soluble  par  la  ger- 
mination et  la  trempe  de  l'orge  germée. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3*  série.  35 


2Ô6  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

V.  —  Travail  de  MM.  Biot  et  Persoz. 

70.  L'ordre  chronologique  que  nous  avons  adopté  pour  expo- 
ser les  travaux  de  la  troisième  période,  nous  conduit  à  parler 
maintenant  des  recherches  de  MM.  Biot  et  Persoz  sur  l'amidon. 
L'emploi  que  ces  savants  ont  fait  dans  leurs  expériences,  d'un 
caractère  optique,  dont  on  doit  la  découverte  à  M.  Biot,  nous 
oblige  à  entrer  à  ce  sujet  dans  quelques  considérations  prélimi- 
naires. 

7 1 .  M.  Biot  ayant  observé  que  des  solutions  de  matières  végé- 
tales exercent  sur  un  rayon- de  lumière  polarisée  qui  les  tra- 
verse, une  action  telle,  que  la  direction  du  plan  de  polarisation 
est  changée  et  que  ce  changement  de  direction  peut  être  mesuré 
avec  précision ,  a  pensé  que  cette  propriété,  dépendante  de  1  ar- 
rangement des  atomes,  est  susceptible  de  servir  à  distinguer 
non  seulement  les  corps  qui  la  possèdent  de  ceux  qui  en  sont  dé- 
pourvus ,  mais  encore  à  distinguer  les  uns  des  autres  les  corps 
qui  la  possèdent  à  des  degrés  sensiblement  différents. 

72.  Mais  en  principe  peut-on  établir  qu'il  suffit  d'avoir  re- 
connu une  propriété  physique  dans  quelques  corps,  desavoir 
mesurer  les  divers  degrés  d'intensité  où  elle  peut  se  .manifester 
à  l'expérience,  pour  qu'on  soit  fondé  à  la  considérer  dès-lors 
comme  un  caractère  de  précision,  propre  à  définir  les  espèceschi- 
miques?  nous  ne  le  pensons  pas;  il  faut,  pour  en  avoir  la  certitude, 
étudier  cette  propriété  dans  une  série  de  corps  aussi  homogènes 
qu'il  est  possible  de  se  les  procurer,  afin  de  déterminer  à  quel 
point  chacun  d'eux  la  manifeste  d'une  manière  constante  dans 
des  circonstances  déterminées,  de  température,  de  dissolu- 
tion, etc.,  etc.  ;  en  effet,  si  des  variations  de  température,  des 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.  267 

changements  de  proportion  de  la  matière  dissoute  au  dissolvant, 
en  un  mot  si  des  circonstances  qui  seront  légères  pour  le  chi- 
miste parceque  les  caractères  essentiels  de  l'espèce  n'en  seront 
point  affectés,  exercent  de  J'influence  sur  l'intensité  avec  laquelle 
la  propriété  dont  nous  parlons  se  manifeste  dans  le  corps  qui  la 
possède,  cette  propriété,  quoique  très  importante  pour  le  physi- 
cien, ne  pourra  être  considérée  par  le  chimiste  comme  un  carac- 
tère du  premier  ordre.  Il  en  seroit  de  même,  à  plus  forte  raison , 
si  elle  pouvoit  être  le  résultat  de  l'union  de  corps  doués  d  une 
foible  affinité  réciproque,  comme  l'est  l'affinité  d'un  dissolvant 
neutre  pour  un  corps  également  neutre  qu'il  dissout. 

j3.  En  examinant  les  résultats  d'expériences  de  M.  Biot,  on 
voit  :  i°  que  le  sucre  de  canne  dévie  le  plan  de  polarisation  vers 
la  droite; 

20  Que  le  sucre  de  raisin  cristallisé  et  redissous  dans  l'eau  ou 
l'aleohol ,  le  dévie  vers  la  droite  ;  mais  un  fait  remarquable ,  c'est 
que  dans  le  suc  du  raisin  avant  la  cristallisation,  il  le  dévie 
vers  la  gauche; 

3°  Que  le  sucre  d'amidon  présente  deux  modifications  re- 
latives à  l'époque  de  sa  formation  par  l'acide  sulfurique;  qu'au 
commencement  de  son  développement  le  pouvoir  de  dévier  à 
droite  est  bien  plus  intense  qu'à  la  fin;  dans  le  premier  cas  ce 
pouvoir  est  presque  égal  à  celui  du  sucre  de  canne; 

4°  Que  la  fermentation  commençant  dans  une  solution  de 
sucre  de  canne,  l'action  d'agir  à  droite  passe  brusquement  à 
gauche; 

5°  Que  la  fermentation  n'intervertit  pas  le  sens  de  la  rotation 
dans  le  sucre  d'amidon  et  de  raisin  cristallisé ,  elle  l'affoiblit  seu- 
lement ; 


3ÔS  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L  AMIDON. 

6°  Que  la  gomme  arabique  dirige  le  plan  de  polarisation  de 
1 2  d.  vers  la  gauche. 

74-  Ces  faits  conduisent  à  penser  que  la  faculté  d'agir  sur  le 
rayon  polarisé  dans  un  certain  sens,  et  avec  une  intensité  dé- 
terminée, dans  des  circonstances  également  déterminées,  peut 
être  un  bon  caractère  pour  des  corps  obtenus  à  Fétat  de  pureté, 
et  qui  la  possèdent  à  des  degrés  fort  différents.  Mais  il  nous  pa- 
roît  évident  que  lorsqu'il  s'agit  de  1  analyse  d'une  matière  com- 
plexe dont  la  composition  est  inconnue,  la  propriété  dont  nous 
parlons  ne  peut  que  fournir  des  indices  absolument  analogues 
en  degré  de  certitude  à  l'indication  de  tel  réactif  dont  faction 
peut  être  annulée  par  la  présence  d'un  corps  inconnu  qui  se 
trouve  dans  la  matière  qu'on  essaie,  ou  dont  le  résultat  de  fac- 
tion sur  un  corps  qu'on  recherche  peut  être  aisément  confondu 
avec  celui  de  l'action  de  ce  même  réactif  sur  un  autre  corps, 
ce  qui  en  définitive  conduit  le  chimiste  à  faire  de  nouvelles 
expériences  avant  de  conclure  l'existence  de  tel  corps  d'après 
tel  phénomène  observé  avec  le  réactif  employé. 

7 5.  L'observation  faite  par  M.  Biot,  que  le  suc  de  raisin  tourne 
le  plan  du  rayon  polarisé  à  gauche,  tandis  que  le  sucre  qu'on  en 
retire  par  la  cristallisation,  redissous  dans  l'eau  ou  lalcohol,  le 
tourne  à  droite ,  conduit  à  l'une  ou  à  l'autre  des  trois  conclusions 
suivantes. 

Première  conclusion.  Ou  le  sucre  de  raisin  est  accompagné 
d'une  matière  qui ,  agissant  sur  le  rayon  polarisé  en  sens  con- 
traire de  sa  propre  action,  prédomine  sur  elle  :  dès-lors  l'action 
de  dévier  le  plan  île  polarisation  n'est  plus  un  caractère  dont 
l'observation  permette  de  conclure  immédiatement,  dans  un  suc 
végétal,  quelle  est  la  nature  du  sucre  qui  s'y  trouve,  puisquon 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACEE,  OU  L "AMIDON.  269 

conçoit  très  bien,  que  la  propriété  d'agir  d'une  telle  manière  ne 
procède  pas  dun  seul  corps,  niais  est  la  résultante  île  la  faculté 
qu'a  un  corps  A  de  dévier  le  rayon  polarisé  à  droite,  et  de  la 
faculté  qu'a  un  corps  B  de  le  dévier  à  gauche;  dès-lors  on  con- 
çoit que  les  deux  corps  A  et  B  étant  dans  certaines  proportions, 
on  pourra  avoir  zéro  de  déviation  d'une  part,  et  d'une  autre 
part  déviation  à  droite  ou  déviation  à  gauche,  comme  on  lau- 
roit  si  A  ou  B  étoient  seuls. 

Deuxième  conclusion.  Ou  le  sucre  de  raisin  du  jus  de  raisin  a 
ses  particules  dans  un  état  si  différent  de  celui  où  la  cristallisa- 
tion les  amène,  qu'il  agit  en  sens  contraire  de  celui  où  il  agit 
après  avoir  cristallisé.  S'il  en  est  ainsi,  la  propriété  d'agir  sur  le 
rayon  polarisé,  ne  peut  plus  être  considérée  comme  très  impor- 
tante comme  caractère  des  espèces  chimiques. 

Troisième  conclusion.  Ou  cette  propriété  est  du  premier  ordre; 
dès-lors  on  est  obligé  d'admettre  que  la  matière  contenue  dans 
le  suc  de  raisin  qui  fournit  le  sucre  cristallisable,  est  absolu- 
ment différente  de  ce  sucre,  et  que  celui-ci  est  un  produit  de 
nouvelle  formation,  déterminé  probablement  par  la  force  de 
cohésion.  Une  pareille  conclusion  ne  seroit  admissible  qu'autant 
(  ju'elleseroitdéduited  expériences  qui  n  ont  pas  encore  été  tentées. 

76.  Si  la  faculté  d  agir  sur  le  plan  d'un  rayon  polarisé  dans  un 
sens  déterminé,  ne  nous  paroît  pas  un  caractère  bien  sûr  dans 
l'analyse  des  principes  immédiats  des  êtres  organisés,  pour  con- 
clure immédiatement  la  présence  de  tel  ou  tel  de  ces  principes 
dans  une  matière  complexe  soumise  à  un  examen  chimique,  ou 
ne  nous  paroît  pas  un  caractère  du  premier  ordre  pour  définir 
les  espèces,  nous  nous  empressons  de  reconnoître  qu'en  l'étu- 
diant dans  des  espèces  chimiques  aussi  pures  que  possible,  et 


270  «APPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

bien  déterminées,  on  pourra  être  conduit  à  d  importantes  consé- 
quences relativement  à  l'arrangement  des  particules  de  ces  es- 
pèces, et  nous  ne  pouvons  que  faire  des  vœux  pour  que  notre 
honorable  confrère  M.  Biot  continue  cette  série  d'expériences 
dans  lesquelles  il  y  en  a  déjà  de  si  importantes  sous  ce  dernier 
rapport  (  1  ). 

77.  MM.  Biot  et  Persoz  ont  fait  des  applications  des  re- 
cherches précédentes  à  l'action  de  l'acide  sulfurique  sur  l'ami- 
don, et  à  la  nature  des  produits  qui  peuvent  résulter  de  cette 
action.  Ils  considérèrent,  avec  M.  Baspail ,  l'amidon  comme  un 
organe;  mais  au  lieu  d'admettre  qu'il  renferme  de  la  gomme, 
ils  envisagèrent  la  matière  soluble  comme  une  matière  parti- 
culière qui  étoit  douée  à  un  haut  degré  de  la  propriété  de 
faire  tourner  le  plan  de  polarisation  à  droite.  Delà  le  nom  de 
dextrine  qu'ils  lui  donnèrent.  Us  firent  remarquer  que,  par  cette 
propriété,  la  matière  soluble  de  l'amidon  léloigne  de  la  gomme, 
qui  fait  dévier  à  gauche  le  plan  de  polarisation. 

Le  sucre  d'amidon  le  dirigeant  à  droite ,  mais  beaucoup 
moins  que  la  dextrine  ,  MM.  Biot  et  Persoz  purent  suivre  pour 
ainsi  dire  le  changement  qui  s'opère  dans  l'empois  d'ami- 
don traité  par  l'acide  sulfurique.  Ainsi  un  mélange  qui,  à  85  d., 
dévioit  le  plan  vers  la  droite  de  66  d.,  chauffé  à  iood.  ne  le 
dévioit  plus  que  de  ^î^c;;  et  enfin,  après  deux  heures  d'ébul- 
lition,  il  ne  le  dévioit  plus  que  de  25,75.  Dans  le  premier  cas 

(1)  Voyez  à  la  fin  du  rapport  l'examen  d'un  caractère  optique  à  Faide  duquel  on 
reeonnoit  immédiatement ,  Ait  M.  Biot,  les  sucs  végétaux  qui  peuvent  donner  du  sucre 
analogue  au  sucre  de  canne,  et  ceux  qui  ne  peuvent  donner  que  du  sucre  sembla- 
ble au  sucre  de  raisin,  par  M.  Cbevreul.  (Note  de  M.  Chevreul  ajoutée  depuis  la 
lecture  de  ce  rapport  à  l'Académie). 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE ,  OU  L'AMIDON.  27  I 

l'action  étoit  due  à  la  dextrine,  et  dans   le   dernier  au  sucre 
d'amidon. 

78.  MM.  Biot  et  Persoz  obtinrent  la  dextrine  en  traitant  à 
chaud  l'amidon  par  l'acide  sulfurique;  ils  lui  attribuèrent  les 
propriétés  suivantes  : 

Elle  est  en  plaques  solides,  incolores,  transparentes  ou  opaques. 

Elle  est  remarquable  par  son  action  sur  la  lumière  polarisée, 
dont  elle  dévie  le  plan  à  droite. 

Elle  est  complètement  soluble  dans  l'eau;  la  solution  pré- 
cipite par  l'alcohol  et  le  sous-acétate  de  plomb;  elle  se  colore 
en  rouge  vineux  par  l'iode,  et  elle  dépose  à  la  longue  une  ma- 
tière qui  a  l'apparence  de  l'inuline. 

La  dextrine  est  convertie  en  sucre  par  les  acides. 

Elle;  donne  de  l'aeohol  avec  la  levure. 

79.  Il  est  évident  que  la  dextrine  de  MM.  Biot  et  Persoz  étoit  la 
même  substance  que  celle  qui  avoit  été  désignée:  i°  par  M.  Gou- 
verchel,  sous  le  nom  de  gomme  normale  (3o)  ;  2°  par  M.  Ca ventou, 
sous  la  dénomination  d'amidon  modifié,  qu'il  regarde  comme  sy- 
nonyme damidine  de  Saussure;  3°  parM.  Guibourt,  sous  la  déno- 
mination d'amidon  soluble  ou  damidine;  4  Par  M-  Ghevreul , 
sous  la  dénomination  damidine. 

80.  Il  est  encore  évident  que  la  composition  ternaire  de  la  dex- 
trine, la  propriété  de  ne  pas  donner  d'acide  mimique  par  l'acide 
nitrique,  sa  neutralité  aux  réactifs  colorés,  pouvoient  se  dé- 
duire des  propriétés  attribuées  à  l'amidon  considéré  comme 
principe  immédiat  (  18);  que  la  solubilité  dans  l'eau  de  la  dex- 
trine, son  insolubilité  dans  l'alcohol ,  pouvoient  se  déduire  des 
expériences  de  M.  Raspail  (  57  et  suiv.  )  ;  enfin  que  sa  conversion 
en  sucre  sedéduisoit  des  expériences  de  M.  Gouverchel(3oet32). 


272  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

81.  Quant  à  la  propriété  de  fermenter  avec  la  levure,  elle 
n'appartient  point  essentiellement  à  la  dextrine,  mais  à  du  sucre 
quelle  retenoit  accidentellement,  ainsi  que  M.  Guérin  la  dé- 
montré. 

82.  Enfin,  la  propriété  de  dévier  avec  force  vers  la  droite  le 
plan  de  polarisation,  que  MM.  Biot  et  Persoz  venoient  de  dé- 
couvrir en  elle,  toute  importante  cpie  nous  nous  plaisons  à  la  re- 
connoître,  n  'aj  ou  toit  pas  cependant ,  suivant  nous ,  à  la  certitude 
que  les  chimistes  avoient  déjà  pour  considérer  la  matière  soluble 
de  l'amidon  comme  distincte  de  la  gomme  arabique,  certi- 
tude basée  sur  le  seul  fait  que  celle-ci  donne  de  l'acide  mimi- 
que par  l'acide  nitrique  ,  tandis  que  l'autre  matière  n'en 
donne  pas. 

•    VI.  —Travail  de  M.  Th.  de  Saussure. 

83.  M.  Th.  de  Saussure  lut  à  la  Société  de  Physique  et  d'Histoire 
naturelle  de  Genève,  le  21  mars  i833,  des  recherches  sur  la  for- 
mation du  sucre  dans  la  germination  du  froment.  Il  attribue  cette 
formation,  non  au  gluten,  mais  à  une  des  trois  substances  que 
M.  Berzelius  indique  dans  le  gluten  brut  sous  la  dénomination  de 
substance  mucilagineuse,  et  que  M.  Th.  de  Saussure  désigne  par 
le  nom  de  mucine. 

La  mucine  est  soluble  dans  l'eau  et  dans  l'alcohol. 

L'azote  est  un  de  ses  éléments. 

Elle  forme  les  o,o4  du  poids  de  gluten  brut  sec. 

84.  En  définitive,  M.  Th.  de  Saussure  conclut  que  dans  la 
germination  du  froment  comme  dans  la  saccharification  de  l'a- 
midon par  le  gluten  brut,  observée  par  Kirchhoff,  c'est  la  mucine 
qui  agit.  On  voit  que  cette  opinion  se  rapproche  beaucoup  de 
celle  que  M.  Dubrunfaut  a  émise  dans  ces  derniers  temps,  en 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.  273 

rapportant    la   saccharification    de   l'amidon   à    du    gluten   so- 
luble. 

DEUXIÈME  PARTIE. 

85.  M.  Persoz,  après  avoir  travaillé  avec  M.  Biot  aux  recher- 
ches dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  examina  avecM.  Payen  les 
applications  aux  arts  et  à  1  économie  domestique  dont  la  dextrine 
étoit  susceptible. 

86.  MM.  Payen  et  Persoz  traitèrent  de  la  réaction  des  produits 
solubles  de  1  orge  germée  sur  l'amidon  :  ils  obtinrent  ainsi  de  la 
dextrine  qu'ils  proposèrent  d'employer,  au  lieu  de  la  gomme  ara- 
bique, à  l'apprêt  des  tissus,  à  l'épaississage  des  mordants  et  des 
couleurs,  à  la  confection  des  feutres,  et  à  certaines  préparations 
pharmaceutiques;  ils  proposèrent  encore  d'en  faire  usage  pour 
régulariser  la  fabrication  de  la  bière  et  de  l'alcohol. 

87.  Dans  la  séance  du  1  1  mars  i833,  qui  suivit  immédiatement 
celle  où  la  note  précédente  avoit  été  lue  à  l'Institut,  M.  Couver- 
chel  réclama  la  priorité  sur  la  plupart  des  applications  qu'on  y 
proposoit. 

88.  M.  Couverchel  rappela  qu'il  avoit  observé  la  conversion  de' 
l'amidon  en  sucre  par  des  acides  végétaux  dans  lesquels  cette 
propriété  n'avoit  pas  été  constatée  par  M.  Kirchhoff  -,  il  rappela 
qu'il  avoit  donné  une  attention  toute  particulière  à  la  matière 
soluble  d'apparence  gommeuse  que  l'on  obtient  de  l'amidon  au 
moyen  des  acides,  qui  alors  n'agissent  sur  lui  qu'avec  une  action 
moindre  que  celle  qui  seroit  nécessaire  pour  développer  la  ma- 
tière sucrée.  Et  en  effet  cette  matière,  d'apparence  gommeuse, 
qui  avoit  d'ailleurs  été  aperçue  par  M    Kirchlioff  et  M.  Vogel, 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3*  série.  36 


2  74  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE  ,  OU  L'AMIDON. 

est  évidemment  la  substance  que  MM.  Biot  et  Persoz  ont  nom- 
mée dextrine. 

89.  M.  Couverchel  dit  avoir  communiqué,  en  i83o,  à  M.  Payen 
plusieurs  de  ses  idées  sur  l'application  de  cette  matière  au  tis- 
sage, au  foulage  des  feutres,  à  l'apprêt  des  étoffes,  à  la  fabrica- 
tion de  l'encre;  et  il  cite  à  l'appui  de  cette  assertion  le  passage  du 
Dictionnaire  Technologique  (10e  vol. ,  p.  182),  que  nous  avons 
rapporté,  et  duquel  il  résulte  bien  évidemment  que  M.  Couver- 
chel a  eu  l'idée  qu'on  pouvoit  employer  la  matière  dont  il  est 
question  à  plusieurs  usages  auxquels  la  gomme  est  employée. 

go.  Le  Ier  avril  1 833 ,  M.  Guérin-Varry  exposa  dans  une  lettre 
adressée  à  l'académie  des  Sciences  le  résumé  d'un  travail  sur 
l'amidon,  auquel  il  se  livroit  depuis  long-temps.  Les  résultats  les 
plus  remarquables  annoncés  par  M.  Guérin  étoient  :  i°  que 
l'eau  froide  ou  bouillante,  appliquée  à  l'amidon,  dissout  deux 
matières  fort  différentes;  20  que  la  dextrine  de  MM.  Biot  et 
Persoz  devoit  sa  propriété  de  fermenter  à  du  sucre  qui  avoit 
été  développé  sous  l'influence  de  l'acide  sulfurique,  dont  ils 
s'étoient  servis  pour  traiter  l'amidon  ;  3°  que  l'analyse  de  l'amidon 
au  moyen  de  l'eau  présente  trois  produits  distincts  :  le  tégument, 
qui  est  insoluble  dans  ce  liquide;  l'amidine  et  I'amidin,qui  y  sont 
solubles;  mais  il  y  a  cette  différence  entre  ces  deux  derniers,  que 
l'eau  froide,  appliquée  au  résidu  de  l'évaporation  de  leur  solu- 
tion, dissout  l'amidine  à  l'exclusion  de  l'amidin,  qui  est  devenu 
insoluble.  M.  Guérin-Varry  ajouta  que  ces  trois  produits  ont 
la  propriété  de  colorer  l'iode  en  bleu  ou  en  bleu  violet. 

91.  MM.  Payen  et  Persoz  communiquèrent  à  l'Académie  ,  le 
8  avril,  une  note  dans  laquelle  ils  annoncèrent  avoir  séparé  de 
forge  germée    la    matière  active  qui   liquéfie  l'amidon   délayé 


K APPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.  2"]S 

dans  I  eau  et  le  convertit  en  sucre,  matière  que  M.  Dubrunfaut 
avoit  cru  être,  en  i8a3,  l'hordéine,  et,  en  t83o,  du  gluten 
soluble. 

92.  MM.  Payen  et  Persoz  nommèrent  cette  matière  diastase.  Ils 
I  obtinrent  par  le  procédé  suivant  :  ils  firent  macérer,  quelques 
minutes,  une  partie  d'orge  germée  dans  deux  parties  et  demie 
deau.  La  liqueur  filtrée  fut  exposée  au  bain-marie  à  une  tem- 
pérature de  65°.  Une  matière  azotée  fut  coagulée;  la  liqueur  fut 
ensuite  filtrée.  Elle  conteuoit  en  dissolution  de  la  diastase  et  du 
sucre.  En  y  mêlant  de  l'alcohol,  la  diastase  fut  précipitée  à  lexclu- 
sion  du  sucre.  Ils  réitérèrent  la  solution  de  la  diastase  dans  l'eau 
et  sa  précipitation  par  l'alcohol. 

93.  Les  propriétés  qu'ils  assignèrent  à  la  diastase  sont:  d'être 
incolore,  inodore,  insipide,  neutre  aux  réactifs  colorés,  soluble 
dans  l'eau  et  insoluble  dans  l'alcohol  ;  de  liquéfier  lamidon  délayé 
dans  leau  à  une  température  de  65  à  700;  c'est-à-dire  d'isoler  la 
dextrine  du  tégument  qui  la  renferme  en  déterminant  la  rup- 
ture de  ce  dernier;  de  changer  la  dextrine  en  sucre  si  l'action 
est  continuée  pendant  un  temps  suffisant  à  une  température  de 
70  à  y5°  ;  enfin  de  ne  pas  contenir  d'azote.  Ils  n'ont  pu  la  faire 
cristalliser. 

94-  Il  est  aisé  maintenant  de  fixer  la  part  qui  revient  à  MM.  Payen 
et  Persoz  dans  les  découvertes  qui  ont  porté  nos  connoissances 
sur  lamidon  et  l'orge  germée  au  point  où  elles  sont  parvenues. 

On  doit  à  M.  Dubrunfaut  : 

i°  D'avoir  parfaitement  décrit  l'action  de  forge  germée  sur 
lamidon,  en  appuyant  sur  les  deux  phénomènes  successifs,  si 
remarquables  ,  de  cette  action  ,  la  liquéfaction  et  le  change- 
ment de  l'amidon  en  matière  sucrée; 


276  rapport  sur  la  fécule  amylacée,  ou  l'amidon. 

2°  D'avoir  reconnu  que  la  matière  active  de  l'orge  germée  est 
solubledans  l'eau  froide;  qu'en  conséquence  on  peut  remplacer 
l'orge  germée  par  l'extrait  aqueux  de  cette  matière,  concentré 
toutefois  à  une  température  inférieure  à  8o°. 

On  doit  à  MM.  Payen  et  Persoz  : 

i°  D'avoir  isolé  le  principe  actif  de  l'orge  germée,  sinon  dans 
un  état  absolu  de  pureté,  du  moins  dans  un  état  qui  en  ap- 
proche beaucoup; 

2°  D'avoir  vu  que  cette  matière  si  remarquable  ne  contient 
pas  d'azote;  ce  qui  démontre  qu'elle  est  absolument  distincte  du 
gluten  brut  et  de  la  mucine  de  M.  Th.  de  Saussure; 

3°  Davoir  vu  que  la  liquéfaction  de  l'amidon  est  due  à  la 
rupture  de  son  tégument  sous  l'influence  de  la  diastase. 

g5.  MM.  Payen  et  Persoz,  dans  une  des  séances  qui  suivirent  celle 
du  8  avril ,  revinrent  sur  la  dextrine  obtenue  de  l'orge  germée  au 
moyen  de  la  diastase:  ils  ne  la  considérèrent  plus  comme  une 
matière  pure,  mais  comme  un  mélange  de  trois  substances  dis- 
tinctes, et  sous  ce  rapport  ils  se  rapprochèrent  de  ce  que 
M.  Guérin  avoit  dit  dans  sa  lettre  du  ier  avril.  Ces  substances 
étoient  : 

i°  Une  matière  qu'ils  désignèrent  par  la  lettre  A,  et  plus  tard 
sous  le  nom  damidone. 

L'amidoneest  soluble  dans  l'eau  à  65  d.,  elle  s  en  précipite  par 
le  refroidissement. 

L'iode  la  colore  du  bleu  au  noir. 

La  diastase  la  convertit  en  sucre. 

2°  Une  matière  B,  qui  est  complètement  soluble  dans  l'eau 
froide,  et  qui  se  colore  en  bleu  tant  qu'elle  retient  de  l'ami- 
done. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAM1DON.       277 

Si  on  la  traite  par  la  diastase,  on  développe  un  peu  de  sucre; 
mais  en  mêlant  la  liqueur,  convenablement  concentrée,  avec  de 
lalcoliol,  le  sucre  est  retenu  en  solution,  et  la  matière  B  est  préci- 
pitée; après  ce  traitement  elle  ne  se  colore  plus  par  l'iode. 

3°  Une  matière  sucrée  que  Ion  peut  enlever  à  la  dextrine  au 
moyen  de  lalcoliol,  ainsi  que  M.  Guérin  1  avoit  déjà  fait  pour  la 
dextrine  préparée  au  moyen  de  l'acide  sulfurique. 

96.  La  cou  séquence  de  cette  nui  nière  de  voir  étoit  certainement 
(pue  la  dextrine  telle  que  MM.  Biot  et  Persoz  l'avoient  fait  con- 
noître,  ne  présentoit  plus  cet  ensemble  de  propriétés  par  lequel 
ils  l'avoient  caractérisée  comme  une  espèce  particulière  de 
corps,  qui  étoit  un  des  principes  immédiats  de  lamidon. 

97.  En  effet,  les  bases  sur  lesquellesMM.  Biot  et  Persoz  a  voient 
établi  la  distinction  de  la  dextrine  perdoient  de  leur  solidité, 
sous  deux  rapports:  premièrement,  sous  celui  des  deux  corps 
étrangers,  l'amidone  et  le  sucre,  que  MM.  Pajen  et  Persoz  di- 
soient avoir  trouvés  dans  la  dextrine;  deuxièmement,  sous  celui 
de  plusieurs  propriétés  dont  la  dextrine  se  trouvait  dépouillée. 
Ainsi,  il  ne  toit  plus  permis  de  douter  que  la  propriété  de  fer- 
menter, qu'on  lui  avoit  attribuée,  appartenoit,  comme  M  Gué- 
rin lavoit  avancé,  à  du  sucre  qu'elle  retenoit  accidentellement; 
ainsi,  en  admettant  que  la  propriété  de  se  colorer  par  l'iode  ap- 
partînt à  de  l'amidone,  la  dextrine  perdoit  encore  une  propriété 
susceptible  de  la  distinguer  de  plusieurs  corps.  D'après  cela,  il 
sembloit  que  des  propriétés  caractéristiques  que  MM.  Biot  et 
Persoz  lui  avoient  attribuées  il  ne  lui  restoit  plus  que  celle  de 
dévier  à  droite  le  plan  de  la  lumière  polarisée;  malheureusement 
MM.  Payen  et  Persoz  ne  disoient  point  si  leur  matière  B  la  pos- 
sédoit.  Quant  à  la  matière  qui  se  précipite  de  la  solution  aqueuse 


278  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L  AMIDON. 

dedextrine,  et  que  ces  chimistes  appeloient  amidone,  il  sem- 
blent bien  que  c  étoit  ïamidin  soluble  de  M.  Guérin. 

98.  M.  Lassaigne  communiqua  à  l'Académie,  le  8  juillet  i833, 
des  expériences  intéressantes  sur  la  combiuaison  de  I  iode  avec 
lamidine  de  M.  Guérin. 

99.  Use  procura  1  iodure  damidine  en  mêlant  la  décoction  d'a- 
midon de  pomme  de  terre  avec  de  l'eau  d'iode,  faisant  évaporer  la 
liqueur  dans  le  vide  sec,  et  reprenant  le  résidu  par  l'eau  froide, 
qui  dissout  Fi od ure  d'amidine,  et  laisse  un  dépôt  bleu  damidin 
ioduré. 

100.  L'iodure  d'amidine,  séché  dans  le  vide  sec,  est  d'un  bleu 
foncé. 

Il  est  complètement  soluble  dans  l'eau  et  insoluble  dansl'alcohol. 

La  solution  d'amidine  dans  1  eau  possède  plusieurs  propriétés, 
dont  on  doit  la  connoissance  à  M.  Lassaigne. 

Abandonnée  un  an  à  elle-même,  elle  ne  se  trouble  pas,  et 
conserve  sa  couleur. 

Le  carbone  noir,  très  divisé,  la  décolore  en  s  emparant  de 
liode,  et  peut-être  d'un  peu  damidine. 

Le  phosphore  la  décolore,  en  donnant  naissance,  au  moyen 
dune  décomposition  d'eau,  à  de  1  acide  phosphoreux  et  à  de 
l'aride  hydriodique. 

Le  chlore,  le  brome  la  décolorent ,  en  formant  du  chlorure  et 
du  bromure  d'iode. 

Le  fer,  le  zinc,  le  cuivre,  et  même  1  argent  et  le  mercure, 
produisent  le  même  effet  en  passant  à  létat  d  iodure. 

Les  acides  minéraux  et  les  acides  végétaux  cristallisés  préci- 
pitent l'iodure  damidine  en  flocons  bleus. 

Les  alcalis  la  décolorent,  et  les  acides  font  reparaître  la  couleur. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L AMIDON.  27g 

1  o  1 .  La  solution  d'iodure  d'amidine  bouilliese  décolore  ;  ce  n'est 
point  parla  volatilisation  de  l'iode,  car  la  décoloration  a  lieu  dans 
un  tube  hermétiquement  fermé.  C'est ,  suivant  M.  Lassaigne ,  par 
suite  d'une  production  d'acide  hydriodique.  Ce  qu'il  y  a  de  cer- 
tain, c'est  que  les  acides  qui  décomposent  l'acide  hydriodique, 
ajoutés  à  la  liqueur  incolore ,  en  font  reparoître  la  couleur  bien 
plus  vite  que  ceux  qui  ne  le  décomposent  pas. 

102.  Mais  une  propriété  remarquable  que  possède  l'iodure  d'a- 
midine,  est  la  décoloration  qu'elle  éprouve  lorsqu'on  la  chauffe 
de  89  à  90  d.;  par  le  refroidissement  la  couleur  reparoît.  Suivant 
M.  Lassaigne,  cette  décoloration  par  une  élévation  de  tempéra- 
ture est  un  phénomène  analogue,  quoique  inverse,  à  celui  que 
présente  l'acide  hyponitrique  ,  qui  est  incolore  à  —  20  d.  et 
orangé  à -f-  \S  d.  :  cependant,  ne  pourroit-il  pas  être  produit 
par  une  décomposition  d'eau  à  chaud  qui  donnerait  naissance  à 
des  acides  hydriodiquejet  iodique,  lesquels  par  le  refroidissement 
passeroientà  l'état  d'eau  et  d'iode  qui,  en  réagissant  sur  l'amidine, 
reproduirait  le  composé  bleu. 

io3.  M.  Lassaigne  fixe  la  composition  de  l'iodure  d'amidine 

1    Iode 41,79 

I    Amidin    ....   58, 21 
1  o4-  Tels  sont  les  résultats  des  expériences  de  M.  Lassaigne  ;  ce 
qui  les  distingue  de  ceux  de  ses  prédécesseurs,  c'est  d'avoir  pris 
en  considération  la  composition  immédiate  de  l'amidon. 

1  o5.  M.  Guérin-Varry  n'avoit  présenté,  dans  la  lettre  qu'il  adressa 
à  l'Académie  le  8  avril,  que  le  résumé  succinct  de  ses  nombreuses 
expériences  ;  dans  un  mémoire  qu'il  lut  le  3o  juillet,  il  les  décrivit 
avec  tous  les  détails  nécessaires  pour  faire  apprécier  le  soin  qu  il 
y  avoit  porté.  Nous  allons  présenter  les  résultats  de  ce  travail  en 


380  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE  ,  OU  L  AMIDON. 

insistant  sur  les  faits  qui  ont  conduit  l'auteur  à  envisager  la  com- 
position de  l'amidon  d'une  manière  un  peu  différente  de  celle 
dont  il  l'a  voit  été  jusques  à  l'époque  où  la  lettre  de  M.  Guérin  fut 
lue  à  l'Académie. 

106.  M.  Guérin  traite  trois  points  principaux  comme  recher- 
ches préliminaires. 

107.  Le  premier  concerne  les  corps  étrangers  à  l'amidon  qu'on 
peut  en  séparer  par  lalcohol.  Il  trouve  qu'en  y  appliquant  ce  li- 
quide bouillant,  on  dissout  une  matière  cireuse  et  de  la  chloro- 
phylle. 

108.  Le  second  point  est  relatif  à  la  nature  et  à  la  proportion 
de  certains  produits  que  l'amidon  est  susceptible  de  former  sous 
l'influence  de  quelques  réactifs  tels  que  lacide  nitrique  et  lacide 
sull'urique.  100  p.  d'amidon  donnent  21  d'acide  oxalique  anhydre 
par  l'acide  nitrique  et  1  i5,y  de  sucre  de  raisin  hydraté  ou  91,52 
de  sucre  anhydre  par  l'acide  sulfurique. 

109.  Le  troisième  concerne  les  changements  ou  altérations  que 
1  amidon  est  susceptible  d'éprouver  de  la  part  de  l'eau ,  de  l'eau  et 
de  l'air,  etde  l'eau  bouillante.  Il  trouve  que  l'eau  non  aérée,  même 
au  bout  de  14  mois,  n'a  pas  d'action  sur  lui;  qu'il  n'en  est  pas  de 
même  de  l'eau  et  de  l'air.  Il  a  vu  au  contraire  de  l'observation  de 
M.  Raspail,  que  dans  ce  cas  il  y  a  altération.  D'un  autre  côté,  con- 
formément à  l'observation  de  ce  botaniste,  et  au  contraire  de  celle 
de  M.  Guibourt,  il  a  vu  que  l'eau  bouillante  ne  peut  dissoudre 
toute  la  matière  de  l'amidon,  qu'il  reste  toujours  du  tégument. 

1  10.  Les  recherches  relatives  aux  deux  derniers  points  ont  prin- 
cipalement pour  objet  de  servir  de  base  aux  raisonnements  que 
Ion  peut  faire  sur  la  composition  immédiate  de  l'amidon  et  sur  la 
nature  des  produits  qu  on  peut  en  séparer. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE  ,  OU  LAMIDON.  28  1 

1  1  i.  Dans  les  recherches  préliminaires,  le  fait  suivant  est  le  plus 
important:  l'amidon  traité  par  l'eau  bouillante  donne  un  liquide 
cpii,  étant  filtré  et  évaporé,  laisse  un  résidu  qui  n'est  pas  com- 
plètement redissous  par  l'eau.  Ce  résultat,  absolument  contraire 
à  ce  qu'ont  avancé  M.  Raspail  et  plus  tard  M.  Caventou,  est  con- 
forme à  l'observation  de  M.  Guibourt;  mais,  par  la  raison  que  ce 
savant  considéroit  les  diverses  matières  que  l'on  obtenoit  de  1  a- 
midon,  même  le  tégument,   comme  de  simples   modifications 
d'un  seul  principe,   il  n'a  donné  à  ce  fait  qu'une  très  légère  at- 
tention, tandis  qu'il  a  été  absolument  fondamental  pour  M.  Gué- 
rin  ;  et  la  suite  de  ce  rapport  va  démontrer  que  c  est  pour  l'avoir 
négligé  que  nos  connoissances  chimiques  sur  l'amidon,  que  l'on 
avoit  généralement  considérées  comme  très  avancées  depuis  les 
modifications  que  M.  Raspail    y  avoit  apportées  ,  ont  semblé 
perdre  de  leur  certitude.   En  effet,  y  avoit-il  une  idée  plus 
simple,  lorsqu'on   disoit  rencontrer   dans   l'amidon    deux   sub- 
stances, que  de  regarder  l'une,  la  substance  soluble,  comme  ren- 
fermée dans  l'autre,  la  substance  insoluble,  ainsi    que  l'avoit 
fait  M.  Raspail  ?  Mais  cette  manière  de  voir  ne  s'accordoit  point 
avec  la  foible  action  que  l'eau  froide  exerce  en  apparence  sur  l'a- 
midon réduit  en  poudre,  ni  même  avec  celle  qu'elle  exerce  dessus 
lorsqu'elle  est  bouillante.  11  étoit  évident,  en  effet,  que  si  l'amidon 
eût  été  une  simple  poche  remplie  de  gomme  arabique  ou  d'une 
matière  pareillement  soluble,  une  fois  la  poche  déchirée  ou  cre- 
vée, la  solution  de  la  matière  interne  se  se  roi  t  effectuée  instanta- 
nément. D'un  autre  côté  la  formation  de  l'empois  est  inexplicable 
dans  l'hypothèse  d'une  poche  analogue  au  ligneux  par  son  inso- 
lubilité dans  l'eau,  et  d'une  matière  aussi  soluble  que  l'est  la 
gomme  arabique,  sur-tout  lorsqu'on  considère  combien  est  foi-- 
hmales  du  Muséum,  t.  III,  ?>'  série.  3? 


282  rapport  sur  la  fécule  amylacée,  ou  l'amidon. 

ble  la  proportion  de  la  matière  insoluble  relativement  à  la  matière 
soluble.  Ajoutons  que  la  préparation  de  la  dextrine  de  Biot  et 
Persoz  au  moyen  de  l'acide  sulfurique  foible,  en  paraissant  ré- 
soudre lamidon  en  quelques  millièmes  de  tégument  et  en  une 
matière  très  soluble,sembloit  confirmer  l'opinion  de  M.  Raspail, 
et  contredire  les  résultats  de  M.  Gtiérin. 

112.  Nous  allons  exposer  maintenant  les  expériences  d'après 
lesquelles  M.  Guérin  a  considéré  lamidon  comme  immédiate- 
ment formé  de  trois  sortes  de  matières. 

1  1 3.  M.  Guérin,  en  faisant  bouillir  1  p.  d amidon  dans  100  p. 
deau,  obtient  un  résidu  pesant  o,o3  de  partie,  c'est  Vamidin  té' 
gumentaire,  et  une  solution  qui  est  parfaitement  limpide:  il  la 
filtre,  il  la  fait  évaporer;  et  en  reprenant  le  résidu  par  leau,  il 
dissout  la  matière  qu'il  appelle  amidine  d'après  M.  Th.  de  Saus- 
sure, Caventou,  Guibourt  et  Chevreul,  et  il  obtient  un  résidu 
qu'il  appelle  amidin  soluble,  par  la  raison  qu  il  lui  trouve  une 
composition  identique  à  celle  de  lamidin  tégumentaire,  mais 
avec  cette  différence  que  lamidin  tégumentaire  n'a  pu  être  dis- 
sous au  moyen  de  l'eau  dans  l'opération  même  où  Vamidin  soluble 
l'a  été.  L'épithète  de  soluble  porte  donc  sur  une  propriété  qui 
n'est  pas  permanente  dans  un  même  échantillon  d  amidin. 

1 1 4- L  amidine  de  M.  Guérin   peut  être    [    Oxigène  5  at. 

représentée  par  les  proportions  suivantes    j    Carbone         5 
d'atomes  :  (    Hydrogène  1  1 

1 15.  Elle  est  transparente,  et  incolore  quand  elle  a  été  traitée 
par  le  charbon  animal,  autrement  elle  est  légèrement  jaunâtre. 

Elle  épaissit  beaucoup  leau  et  s'y  dissout  complètement. 

Sa  solution  dévie  le  plan  de  polarisation  trois  fois  autant  que 
le  fait  le  sucre  de  canne,  suivant  l'expérience  de  M.  Biot. 


RAPPORT   SUR   LA  FÉCULE  AMY'LACÉE,  OU  LAMIDON.  2$3 

Elle  est  insoluble  dans  l'alcohol  et  1  éther. 

Sa  solution  devient,  par  l'iode,  de  couleur  pensée. 

Elle  précipite  le  sous-acétate  de  plomb. 

Elle  ne  donne  pas  d acide  mucique  par  l'acide  nitrique,  mais 
«le  l'acide  oxalhydrique  ou  de  l'acide  oxalique. 

i  16.  100  parties  traitées  par  l'acide  sulfurique  donnent  95,80 
de  sucre  anhydre. 

117.  Elle  ne  fermente  pas  avec  la  levure. 

4midin  tégamentaire. 

I  oxigène,  4  at- 

1 18.  L'amidin  peut  être  représenté  par  les 

1  ,         '  J  carbone,  7 

nronortions  suivantes  d'atomes  :  j  ,     ,       . 

1      '  (  hydrogène,    10. 

Il  contient  donc  proportionnellement  plus  de  carbone  et  d  hy- 
drogène que  l'amidine. 

1 19.  Il  est  insoluble  dans  l'eau. 

Il  devient  bleu  par  l'iode.  La  combinaison  se  décolore  à  900  et 
redevient  bleue  en  se  refroidissant. 

Une  macération  de  dix  mois  dans  l'eau  ne  l'altère  pas. 

1 20.  M.Guérin  l'ayant  traité  comparativement  avec  le  ligneux 
par  l'acide  nitrique  et  par  l'acide  sulfurique,  a  vu  que  pour  100 
l'amidin  donne  25,46  d'acide  oxalique  anhydre  (1),  et  le  li- 
gneux 24,78,  et  que  le  premier  donne  1  i3,5y  de  sucre  hydraté, 
et  le  second  i  1  1,29. 

121.  Une  eau  de  potasse  que  dissout  l'amidin  est  sans  action  sur 
le  ligneux,  la  solution  alcaline  d'amidin  précipite  par  les  acides 
des  flocons  qui  deviennent  bleus  par  l'iode. 

(1)  En  employant  8  p.  d'acide  nitrique. 


282  rapport  sur  la  fécule  amylacée,  ou  l'amidon. 

ble  la  proportion  de  la  matière  insoluble  relativement  à  la  matière 
solub'e.  Ajoutons  que  la  préparation  de  la  dextrine  de  Biot  et 
Persoz  au  moyen  de  l'acide  sulf'urique  foible,  en  paraissant  ré- 
soudre l'amidon  en  quelques  millièmes  de  tégument  et  en  une 
matière  très  soluble,sembloit  confirmer  l'opinion  de  M.  Raspail, 
et  contredire  les  résultats  de  M.  Guérin. 

11a.  Nous  allons  exposer  maintenant  les  expériences  d  après 
lesquelles  M.  Guérin  a  considéré  l'amidon  comme  immédiate- 
ment formé  de  trois  sortes  de  matières. 

1  i3.  M.  Guérin,  en  faisant  bouillir  1  p.  d'amidon  dans  100  p. 
deau,  obtient  un  résidu  pesant  o,o3  de  partie,  c'est  Yamidin  té- 
gumentaire ,  et  une  solution  qui  est  parfaitement  limpide:  il  La 
filtre,  il  la  fait  évaporer;  et  en  reprenant  le  résidu  par  l'eau,  il 
dissout  la  matière  qu'il  appelle  amidine  d'après  M.  Th.  de  Saus- 
sure, Caventou,  Guibourt  et  Gbevreul,  et  il  obtient  un  résidu 
qu'il  appelle  amidin  soluble,  par  la  raison  qu'il  lui  trouve  une 
composition  identique  à  celle  de  l'amidin  tégumentaire,  mais 
avec  cette  différence  que  l'amidin  tégumentaire  n'a  pu  être  dis- 
sous au  moyen  de  l'eau  dans  l'opération  même  où  Yamidin  solublc 
l'a  été.  Lépithéte  de  soluble  porte  donc  sur  une  propriété  qui 
n'est  pas  permanente  dans  un  même  échantillon  d  amidin. 

1 14-  L'amidine  de  M.  Guérin   peut  être    i    Oxigène  5  at. 

représentée  par  les  proportions  suivantes    j    Carbone         5 
d'atomes  :  |    Hydrogène  1  1 

1 15.  Elle  est  transparente,  et  incolore  quand  elle  a  été  traitée 
par  le  charbon  animal,  autrement  elle  est  légèrement  jaunâtre. 

Elle  épaissit  beaucoup  leau  et  s'y  dissout  complètement. 

Sa  solution  dévie  le  plan  de  polarisation  trois  fois  aulant  que 
le  fait  le  sucre  de  canne,  suivant  l'expérience  de  M.  Biot. 


1 i8.  Lamidin  peut  être  représenté  par  les | 
proportions  suivantes  d'atomes  : 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  ou  LAMIDON.  j83 

Elle  est  insoluble  dans  lalcohol  et  1  éther. 

Sa  solution  devient,  par  l'iode,  de  couleur  pensée. 

Elle  précipite  le  sous-acétate  de  plomb. 

Elle  ne  donne  pas  d acide  mucique  par  I  acide  nitrique,  mais 
de  l'acide  oxalhydrique  ou  de  I  acide  oxalique. 

i  ifi.  100  parties  traitées  par  l'acide  sulfurique  donnent  g5, 80 
de  sucre  anhydre. 

1 17.  Elle  ne  fermente  pas  avec  la  levure. 

4midin  tégumentaire. 

oxigène,  4  at- 

carbone,  7 

hydrogène,    10. 

Il  contient  donc  proportionnellement  plus  de  carbone  et  d'hy- 
drogène que  l'amidine. 

lio.  Il  est  insoluble  dans  1  eau. 

Il  devient  bleu  par  l'iode.  La  combinaison  se  décolore  à  900  et 
redevient  bleue  en  se  refroidissant. 

Une  macération  de  dix  mois  dans  leau  ne  l'altère  pas. 

1  20.  M.  Guérin  l'ayant  traité  comparativement  avec  le  ligneux 
par  l'acide  nitrique  et  par  l'acide  sulfurique,  a  vu  que  pour  100 
lamidin  donne  25,46  d'acide  oxalique  anhydre  (1),  et  le  li- 
gneux 24,78,  et  que  le  premier  donne  1  i3,5y  de  sucre  hydraté, 
et  le  second  1 1 1,2g. 

121.  Une  eau  de  potasse  que  dissout  lamidin  est  sans  action  sur 
le  ligneux,  la  solution  alcaline  d'amidin  précipite  par  les  acides 
des  flocons  qui  deviennent  bleus  par  liode. 

(1)  En  employant  8  p.  d'acide  nitrique. 


284  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

122.  Un  résultat  remarquable  observé  par  MM.  Payen  et  Per- 
soz  ,  c'est  que  la  diastase  dépouille  l'amidin  de  la  faculté  de 
bleuir  par  1  iode. 

123.  M.  Guérin  s  est  procuré  l'amidin  tégumentaire  en  faisant 
bouillir  200  p.  d'eau  sur  une  partie  d'amidon,  décantant  la  li- 
queur, et  faisant  bouillir  de  l'eau  sur  le  résidu,  jusqu'à  ce  que 
celle-ci  cessât  de  se  colorer  en  bleu  par  liode. 

Amidin  soluble. 

1  24.  L'amidin  soluble, c'est-à-dire  la  matière  provenant  du  ré- 
sidu de  l'évaporation  de  la  décoction  d'amidon  épuisé  par  l'eau 
bouillante  de  toute  matière  soluble,  a  présenté  à  M.  Guérin 
toutes  les  propriétés  de  l'amidin  tégumentaire;  elle  lui  a  donné 
mêmes  proportions  d'éléments,  même  quantité  d  acide  oxalique 
et  de  sucre,  quand  on  l'a  traité  par  l'acide  nitrique  et  par  l'acide 
sulfurique. 

125.  Enfin,  en  faisant  la  somme  des  éléments  de  6o,44  d'ami- 
dine  ,  et  de  3g,56  damidin  ,  on  tombe  sensiblement  sur  les 
mêmes  nombres  que  ceux  obtenus  de  l'analyse  directe  du  résidu 
de  l'évaporation  de  la  décoction  d'amidon. 

126.  Le  mémoire  de  M.  Guérin  est  terminé  par  des  expérien- 
ces sur  la  licbenine,  qui  est  isomère  avec  l'amidine.  En  effet, 
M.  Guérin  lui  trouve  la  même  composition;  mais  elle  en  diffère 
parcequ'elle  se  gonfle  dans  l'eau  froide,  sans  s'y  dissoudre  pour 
ainsi  dire,  et  que  sa  solution  bleuit  à  peine  par  l'iode. 

127.  Pour  peu  qu'on  veuille  considérer  avec  attention  les  ré- 
sultats de  M.  Guérin,  on  voit  qu'ils  expliquent: 

i°  la  formation  de  l'empois  par  la  disposition  qu'a  l'amidin 
soluble,  lorsqu'il  est  dissous,  à  se  séparer  de  l'eau; 


rapport  sur  la  fécule  amylacée  ,  ou  l'amidon.  285 

2°  Pourquoi  l'eau  froide  appliquée  à  l'amidon  ne  le  dissout  pas 
ou  que  très  foiblement,  puisqu  en  effet  l'amidon  est  bien  loin 
de  contenir  autant  de  matière  essentiellement  soluble  qu'on 
le  pensoit  ; 

3°  Pourquoi  les  solutions  damidine  impure  se  troublent  «à 
la  longue» 

128.  En  rendant  compte  plus  haut  (  0,5  )  de  la  manière  dont 
MM.  Payen  et  Persoz  avoient  considéré  la  dextrine  dans  une  de 
leurs  notes  du  mois  d  avril,  nous  avons  fait  remarquer  le  rapport 
qu'il  y  avoit  entre  leur  nouvelle  manière  de  voir  et  les  faits  que 
M.  Guérin  avoit  énoncés  antérieurement  (lettre  du  icr  avril)  sur 
la  dextrine  et  la  composition  de  l'amidon.  En  effet,  tous  les  trois 
saccordoient  sur  la  présence  dans  la  dextrine  dune  matière 
soluble  dans  l'eau  et  insoluble  dans  l'alcohol,  d'un  sucre  fer- 
mentescible,  et  d'une  matière  insoluble  au  moins  dans  l'eau 
froide,  qui  étoit  l'amidin  soluble  de  M.  Guérin  et  l'amidone  de 
MM.  Payen  et  Persoz.  MM.  Payen  et  Persoz,  en  revenant  sur 
leur  amidone,  et  en  l'étudiant  dans  ses  rapports  avec  l'ami- 
don, la  diastase  et  les  produits  que  M.  Guérin  avoit  obtenus 
de  l'amidon,  entreprirent  des  expériences  qu'ils  consignèrent 
dans  deux  mémoires  qui  furent  présentés  à  l'Académie  le  16 
de,  septembre  et  le  21  d'octobre  i833;  et  là  ils  s'éloignèrent 
non  seulement  de  l'opinion  que  M.  Guérin  s'étoit  faite  de  la 
composition  immédiate  de  l'amidon,  mais  ils  s'éloignèrent  encore 
plus  de  la  composition  que  M.  Raspail  et  MM.  Biot  et  Persoz  lui 
avoientattribuée,  puisqu'en  définitive,  comme  nousallonslefaire 
voir,  ils  ne  le  considérèrent  plus  que  comme  une  matière  conte- 
nant au  moins  les  99.5  millièmes  de  son  poids,  d'un  principe 
immédiat ,  l'amidone,  tout-à- fait  insoluble  dans  l'eau  froide,  et 


286       RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  l'aMIDON. 

qui,  sauf  sa  structure  organique ,  et  4  ou  5  millièmes  de  corps 
étrangers,  jouissoit  de  toutes  les  propriétés  que  les  chimistes  ont 
attribuées  à   l'amidon  avant  les  recherches  de  M.  Raspail. 

i  2g.  MM.  Payen  et  Persoz  ne  croient  donc  plus  à  I  existence  de 
la  dextrine  ou  à  celle  de  l'amidine  comme  principe  immédiat  de 
I  amidon  :  suivant  eux,  celui-ci  est  formé  d'un  tégument  dans  le- 
quel se  trouvent  un  tissu  cellulaire  etlamidone;  ils  l'envisagent 
donc  comme  M.  Raspail  la  fait  [Annales  des  Sciences  d'observa- 
tion, tome  3,  pages  2 16  et  suiv.) ,  sauf  qu'au  lieu  d'y  admettre  un 
corps  soluble  tel  qu'est  la  gomme,  ils  y  admettent  lamidone, 
qui  est  insoluble  dans  leau  au-dessous  de  65  d.,  et  à  laquelle  ils 
attribuent  les  propriétés  suivantes  : 

i3o.  Lamidone  est  diaphane  et  incolore. 

Elle  absorbe  de  0,20  à  o,25  de  son  poids  d'eau  dans  une  at- 
mosphère saturée  de  vapeur. 

Elle  se  gonfle  dans  l'eau  froide  sans  rien  lui  céder,  et  ce 
n'est  qu'à  la  température  de  65  à  yod.  qu'elle  s'y  dissout. 

Elle  est  insoluble  dans  l'alcohol. 

Lamidone  est  précipitée  par  le  tannin,  leau  de  baryte  et 
\v  sous-acétate  de  plomb.  Les  deux  premiers  précipités  sont  so- 
lubles  dans  l'eau. 

1 3 1 .  Ce  qui  caractérise  lamidone,  suivant  les  auteurs,  ce  sont 
principalement  la  propriété  de  devenir  bleue  par  sa  combi- 
naison avec  l'iode,  et  les  changements  qu  elle  éprouve  de  la  part 
de  la  diastase. 

Ils  prétendent  qu  il  n'y  a  dans  l'amidon  que  lamidone  qui 
bleuisse  par  l'iode,  et  que  si  l'on  retrouve  cette  propriété  dans 
des  produits  provenant  de  l'amidon  soumis  à  divers  agents  , 
ces)  qu  ils  retiennent    une  certaine    quantité   d'amidone  qui  a 


RAPPORT  SUR  LA  FECULE  AMYLACÉE,  011  L  AMIDON.  '.'<S- 

échappé  à  l'action  de  ces  mêmes  agents  ;  ils  prétendent  en  outre 
que  l'iodure  d'amidone  est  insoluble  dans  l'eau  au-dessous  de 
65  ;  et  il  y  a  pins,  c'est  qu'ils  semblent  croire  qu  au-dessus  de 
cette  température  il  est  plutôt  suspendu  dans  l'eau  que  dis- 
sous. Ils  ajoutent  que  les  acides  ,  les  composés  neutres  solubles, 
les  sels  solubles,  l'alumine,  le  phosphate  de  chaux,  le  charbon 
dos  en  déterminent  la  séparation. 

i32.  D'après  cela  il   est  visible: 

i"  Que  MM.  Payen  et  Persoz.  rejettent  l'opinion  de  M.  Ras- 
pail,  sur  1  existence  dune  matière  volatile  dans  l'amidon,  qui 
deviendroit  bleue  en   s'unissant  à  1  iode  ; 

3°  Qu'ils  rejettent  l'opinion  de  M.  Guérin  et  de  M.  Lassai- 
jpie,  qui  attribuent  à  une  matière  soluble,  lamidine,  la  pro- 
priété de  former  avec  l'iode  un  composé  bleu  soluble; 

3°  Qu'ils  admettent  nécessairement  la  présence  de  l'amidone 
dans  1  amidin  té.;;umentaire,  lamidin  soluble,,  et  l'amidine  de 
M.  Guérin. 

i33.  Lorsqu'une  partie  d'amidon  mise  avec  D/1000  de  partie  de 
diaslase  et  5  parties  d'eau ,  est  exposée  pendant  une  heure  de  70  d. 
à  y5,  et  que  la  réaction  s'accomplit  parfaitement,  l'amidone  est 
convertie  poids  pour  poids  en  deux  matières,  savoir  :  en  sucre 
fermentescibleet  en  une  matière incristallisable  très  soluble  dans 
feau  et  insoluble  dans  l'alcobol.  C  est  cette  dernière  matière  que 
les  auteurs  ont  désignée  d'abord  par  la  lettre  B(q5)  et  plus 
tard  par  le  nom  impropre  de  (jomtve;  nous  disons  impropre,  non 
pas  seulement  parce  que  la  substance  ne  donne  pas  diacide  mu- 
eique,  mais  par  la  raison  que  les  auteurs  ne  la  distinguent  pas 
d'une  manière  précise  des  produits  de  l'amidon  auxquels  le  nom 
de  gomme  a  été  donné  ;  et  c'est  ici  l'occasion  de  rappeler  que  cinq 


288  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

substances,  dont  il  a  été  question  dans  ce  rapport,  ont  reçu  déjà 
cette  dénomination: 

i°  La  matière  soluble  provenant  de  1  action  de  la  chaleur  sur 
I  amidon ,  et  dont  M.  Vauquelin  a  parlé  le  premier; 

2°  La  matière  soluble  non  sucrée  provenant  de  l'action  de  l'a- 
cide sulfurique  sur  l'amidon,  dont  M.  Kirelilioff  et  M.  Vogel  ont 
parlé  ; 

3°  La  gomme  normale  de  Couverchel,  provenant  sur-tout  de 
I  action  d'un  acide  végétal,  tel  (pie  le  tartrique,  sur  l'amidon; 

4°  La  gomme  obtenue  par  Th.  de  Saussure  de  l'empois  d  ami- 
don abandonné  à  lui-même  ; 

5°  Enfin,  l'amidine  elle-même,  qui  a  reçu  de  plusieurs  auteurs 
la  dénomination  de  gomme. 

i  34-  Voici  les  propriétés  que  MM.  Payen  et  Persoz  attribuent  à 
leur  gomme  produite  par  1  action  de  la  diastase  sur  1  amidone. 

Elle  est  très  soluble  dans  l'eau  et  incristallisable.  C'est  elle  qui 
donne  à  la  bière  sa  viscosité. 

Elle  est  soluble  dans  l'alcoliol  foible  et  insoluble  dans  lalcohol 
concentré  à  o,5o. 

Klle  n'est  pas  précipitée  par  le  tannin,  ni  par  le  sous-acétate 
de  plomb,  la  baryte,  les  acides,  les  alcalis,  les  sels,  1  alumine  et 
le  cliarbon  animal. 

Klle  ne  bleuit  pas  par  1  iode. 

L'acide  sulfurique  foible  la  convertit  en  sucre. 

Lorsque  l'action  de  la  diastase  sur  1  amidon  est  incomplète,  on 
obtient  une  matière  qui  est  représentée  par  cette  gomme,  du  su- 
cre et  de  l'amidone,  en  un  mot  ce  mélange  de  trois  corps  est  de  la 
dextrine. 

1.35.  MM.  Paven  et  Persoz  indiquent  sept  procédés  pour  se  pro- 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.       289 

curer  1  a  ni  idone;  mais  comme  aucun  d'eux  ne  donne,  de  leur  aveu 
même,uu  produit  pur,  que  la  diastasey  démontre  ton  jours  la  pré- 
sence du  tégument,  nous  en  concluons  «pie  jusqu'ici  lamidone  à 
l'état  de  pureté  n  a  point  encore  été  obtenue.  Au  reste,  s'il  est  vrai, 
comme  ils  le  disent,  que  iooo  parties  d'amidon  en  renferment  gg5 
damidone  au  inoins,  et  que  le  reste  consiste  en  tégument,  tissu 
cellulaire,  huile  essentielle,  traces  de  silice,  de  sous-carbonate 
et  de  phosphate  de  chaux,  on  concevra  bien,  comme  nous  l'avons 
déjà  dit,  (pie  les  propriétés  de  l'amidon  représentent  assez  fidèle- 
ment celles  de  leur  amidone. 

i36.  MM.  Payen  et  Persoz  conçoivent  de  la  manière  suivante 
l'action  de  l'eau  sur  l'amidon  et  la  formation  de  l'empois. 

Lorsqu'on  chauffe  i  partie  d'amidon  dans  5  à  20  parties 
d'eau,  ce  liquide  est  absorbé  par  endosmose,  l'amidon  se  gonfle  et 
le  tégument  crève,  mais  ce  tégument  retient  une  partie  damidone 
qui  y  est  naturellement  adhérente.  Par  le  refroidissement  l'eau 
reste  interposée  entre  les  particules  de  lamidone. 

Lorsqu'on  jette  sur  un  filtre  de  l'eau  qu'on  a  fait  bouillir 
avec  '/,00  de  son  poids  d'amidon,  la  plus  grande  partie  du  té- 
gument reste  sur  le  filtre,  et  l'autre  partie  passe  au  travers  avec 
lamidone. 

i3j.  Les  auteurs  admettent  qu'aux  températures  ordinaires 
lamidone  est  à  l'état  solide  dans  l'eau,  et  que  dans  cette  circon- 
stance elle  peut  s'y  gonfler  ;  on  conçoit  que  l'empois  pourroit  être 
produit  par  un  corps  qui  seroit  doué  des  propriétés  qu'ils  assi- 
gnent à  lamidone. 

i38.  Enfin  MM.  Payen  et  Persoz  ont  réuni  dans  ce  mémoire 
tous  les  faits  qui  composent  aujourd'hui  l'histoire  de  la  diastase. 


Annales  du  Muséum,  t.  III,  3e  série.  38 


290  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON. 

13g.  Tel  est  l'exposé  des  recherches  qui  ont  été  renvoyées  à 
notre  examen. 

i4o.  Nous  allons  résumer  les  diverses  opinions  qui  ont  été 
émises  sur  la  composition  immédiate  de  l'amidon. 

Nous  discuterons  ensuite  les  faits  avancés  par  les  divers  au- 
teurs qui  ont  présenté  à  l'Académie  des  mémoires  à  ce  sujet,  afin 
de  fixer  l'état  de  la  science  et  de  déduire  des  observations  qui 
nous  paroîtront  les  plus  exactes  les  conséquences  les  plus  pro- 
bables. 

[/fi-  Jusqu'en  1820,  époque  où  M.  Raspail  considéra  l'amidon 
comme  un  organe  composé  d'un  tégument  insoluble  dans  l'eau  et 
de  gomme  arabique,  ce  produit  de  la  végétation  avoit  été  univer- 
sellement envisagé  par  les  chimistes  comme  un  principe  immé- 
diat pur,  sauf  une  matière  grasse  et  quelques  millièmes  de 
cendre  qu'il  pouvoit  contenir  accidentellement. 

142.  Aucun  chimiste,  tout  en  admettant  les  observations  ana- 
tomiques  et  physiologiques  de  M.  Raspail,  ne  pouvoit  croire  à 
l'existence  de  la  gomme  arabique  dans  l'amidon,  puisque  celui-ci 
n'avoit  jamais  donné  une  trace  d'acide  mucique,  tandis  que  la 
gomme  arabique  en  fournit  au  moins  les  ,6/,00  de  son  poids. 

i43.  M.  Gaventou  examina  le  premier,  sous  le  rapport  chimi- 
que, le  travail  de  M.  Raspail  ;  non  seulement  il  n'admit  pasla  pré- 
sence de  la  gomme  arabique  dans  l'amidon,  mais  il  nia  qu'il  s'y 
trouvât  une  matière  soluble  dans  l'eau.  Si  ce  liquide  à  la  tem- 
pérature de  100  d.  dissout  l'amidon,  c'est  que  ce  corps  éprouve 
une  modification  profonde;  il  devient,  suivant  lui,  de  l'amidine 
de  Th.  de  Saussure. 

1 44-  M-  Guibourt,  après  s'être  convaincu  par  l'observation  mi- 
croscopique que  la  structure  de  l'amidon  étoit  telle  que  M.  Ras- 


RAPPORT  SUR  LA  FECULE  AMYLACÉE,  OU  L  AMIDON.       29  I 

pail  la  voit  décrite ,  ne  partagea  point  son  opinion  sur  la  différence 
extrême  qu'il  admettoit  entre  la  matière  du  tégument  et  la  ma- 
tière que  ce  tégument  renferme.  Suivant  lui ,  les  différences  de  ces 
matières  ne  proviennent  pas  de  la  composition  chimique,  elles 
ne  sent  que  de  simples  modifications  d'agrégation  des  particules 
d'une  même  espèce  de  corps  :  car  les  deux  matières  bleuissent  par 
liode  et  ont  un  grand  nombre  de  propriétés  communes.  Si  le 
tégument  paroît  différer  beaucoup  de  la  matière  qu'il  renferme 
par  la  manière  dont  il  se  comporte  avec  l'eau  ,  cependant  il  n'y  est 
pas  tout-à-fait  insoluble.  Quoi  qu'il  en  soit,  si  l'on  veut  considérer 
la  partie  soluble  comme  absolument  distincte  du  tégument,  on 
pourra,  dit  M.  Guibourt,  lui  appliquer  le  nom  damidine. 

i45.  Dans  le  temps  où  M.  Guibourt  soccupoit  de  ce  travail, 
M.  Clievreul,  qui  admettoit  la  distinction  de  M.  Raspail,  dési- 
gnoit  la  partie  soluble  de  l'amidon  par  le  nom  damidine ,  et  le 
tégument  par  celui  d'amidin:  il  employoit  cette  nomenclature, 
en  attendant  que  L'analyse  élémentaire  eût  prononcé  si  les  deux 
matières  dévoient  être  considérées  comme  deux  espèces  dis- 
tinctes, ou  si  elles  devaient  l'être  comme  deux  sous-espèces  d'un 
même  corps. 

1  46.  MM.  Biot  et  Persoz  (i832),  en  considérant,  avec  M.  Ras- 
pail ,  l'amidon  comme  un  organe  formé  d'un  tégument  et  d'une 
matière  soluble,  distinguèrent  celle-ci  de  la  gomme  arabique  par 
le  nom  de  dextrine.  Malheureusement  ils  eurent  recours,  pour 
l'extraire,  à  l'acide  sulfurique;  dès-lors,  ils  obtinrent  non  un 
produit  pur,  mais  un  mélange  : 

i°  De  sucre; 

20  Dune  matière  qui  se  dépose  de  l'eau  (  amidin  soluble  de 
Guérin,  amidone  de  Payen  et  Persoz); 


2y4  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON. 

D'un  autre  côté  l'existence  de  l'arnidin  explique  comment  1  eau 
froide  a  si  peu  d action  sur  l'amidon,  fait  difficile  à  concevoir, 
si  on  n'y  admet  qu'une  matière  très  soluble  dans  leau  mêlée  de 
quelques  millièmes  de  tégument. 

1 5 1 .  MM.  Payen  et  Persoz,  éclairés  sans  doute  comme  nous  l'a- 
vons dit,  par  le  travail  de  M.  Guérin,  qui  fixoit  l'attention  sur  la 
nécessité  d'admettre  dans  lamidon  autre  chose  qu'un  tégument 
insoluble,  et  qu'une  matière  intérieure  très  soluble,  et  s'appuyant 
de  1  observation  qu  ils  firent  que  la  diastase  le  réduit  en  trois 
substances,  dont  aucune  ne  devient  bleue  par  l'iode,  le  considé- 
rèrent comme  étant  dépourvu  de  toute  matière  soluble  dans 
leau:  ils  caractérisèrent  l'amidone  renfermée  dans  un  tégument, 
dont  le  poids  étoit  à  peine  les  4/loo0  de  celui  de  l'amidon,  par 
son  insolubilité  dans  l'eau  au-dessous  de  65  d.,  les  propriétés  de 
bleuir  avec  l'iode,  d'être  précipitée  par  la  baryte,  le  sous-acétate 
de  plomb  et  la  noix  de  galle,  et  enfin  parla  propriété  d'être  con- 
vertie par  la  diastase ,  poids  pour  poids,  en  sucre,  et  en  une  matière 
qu'ils  appelèrent  gomme.  Il  est  évident  que  sauf  la  structure  or- 
ganique qu'ils  reconnoissoient  à  l'amidon,  ils  en  revenoient, 
quant  aux  propriétés  chimiques,  à  le  considérer  comme  il  l'avoit 
été  par  les  chimistes  avant  M.  Raspail,  et  comme  il  l'avoit  été 
depuis  par  M.  Gaventou  ;  résultat  remarquable  ,  puisque,  si 
MM.  Payen  et  Persoz  ont  raison,  les  travaux  chimiques  entre- 
pris sur  l'amidon  depuis  1825  ne  pourroient  plus  être  disposés 
sur  une  ligne  droite,  de  manière  que  les  derniers  seroient  les 
plus  éloignés  du  point  de  départ;  ils  devraient  l'être  sur  une 
ligne  courbe  fermée  de  manière  que  les  plus  récents  viendraient 
se  rejoindre  aux  plus  anciens. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON.  12 y 5 

Discussion  des  faits  précédents. 

i52.  L'amidon  est  formé  d'un  tégument  et  d'une  matière  inté- 
rieure qui  en  est  absolument  distincte,  puisqu'elle  seule  est  sus- 
ceptible de  se  dissoudre  dans  l'eau  bouillante  :  ce  fait  a  été  éta- 
bli par  M.  Raspail. 

1 53.  Cette  matière  soluble  n'est  ni  la  gomme  arabique,  comme 
la  dit  M.  Raspail,  ni  la  dextrine  pure,  comme  Font  avancé 
MM.  Biot  et  Persoz  ;  car  s'il  en  étoit  ainsi ,  pourquoi  dans  le  pre- 
mier cas  n'obtiendroit-on  pas  d'acide  mucique  en  traitant  l'ami- 
don par  l'acide  nitrique,  et  pourquoi,  dans  les  deux  cas,  l'eau 
froide  appliquée  à  l'amidon  divisé  par  des  moyens  mécaniques, 
ne  dissoudroit-elle  pas  facilement  une  matière  qui  a  la  solubilité 
que  nous  connoissons  à  la  gomme  arabique  ou  à  la  dextrine  ':' 

1 54.  Nous  sommes  conduits  par  là  à  donner  une  attention  toute 
particulière  à  l'opinion  de  MM.  Payen  et  Persoz  et  à  celle  de 
M.  Guérin,  puisqu'elles  sont  exemptes  des  diffieultés  que  nous  ve- 
nons de  signaler.  Les  questions  à  résoudre  sont  celles-ci  :  la  ma- 
tière étrangère  au  tégument  est-elle  vin  principe  immédiat  pur, 
l'amidon e,  comme  le  disent  MM.  Payen  et  Persoz?  ou  est-elle 
formée  d'amidine  et  d'amidin ,  comme  l'assure  M.  Guérin?  dans  le 
cas  où  la  matière  intérieure  seroit  représentée  par  un  seul  prin- 
cipe immédiat,  celui-ci  se  transformeroit-il  exactement,  sous  l'in- 
fluence de  l'eau  bouillante,  en  amidine  et  en  amidin  soluble? 

1 55.  Examinons  les  motifs  que  l'on  a  de  considérer  avec 
MM.  Payen  et  Persoz  la  matière  intérieure  de  l'amidon  comme 
étant  douée  des  propriétés  qu'ils  attribuent  à  lamidone. 

1 5G.  Lamidone  étant  une  substance  insoluble  dans  l'eau  au- 
dessous  de  65  d.  et  s'y  dissolvant  à  chaud,  on  voit  tout  de  suite 


296  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

pourquoi  l'eau  froide  a  si  peu  d'action  sur  l'amidon,  et  pourquoi 
il  passe  à  l'état  d  empois  lorsqu'on  le  chauffe  au  milieu  de  l'eau  en 
proportion  convenable,  et  à  l'état  de  gelée  lorsqu'après  lavoir 
dissous  dans  l'eau,  la  liqueur  est  convenablement  rapprochée 
et  refroidie. 

1 57.  L'amidone  étantla  seule  matière  connue  qui  devienne  bleue 
par  l'iode,  ayant  de  plus  la  propriété  de  précipiter  l'eau  de  baryte , 
le  sous -acétate  de  plomb  et  la  noix  de  galle,  suivant  MM.  Payen 
et  Persoz,  ils  en  concluent  que  lorsque  ces  propriétés  se  retrou- 
vent dans  des  matières  provenant  de  l'amidon  qui  a  été  soumis  à 
l'action  de  la  chaleur,  de  l'eau  chaude,  de  la  diastase,  des  aci- 
des ,  etc.,  il  faut  qu'une  portion  de  l'amidone  de  l'amidon  ait  ré- 
sisté à  l'action  du  modificateur  auquel  ce  dernier  a  été  soumis. 
G  est  ainsi  qu'ils  attribuent  à  de  l'amidone,  la  propriété  de  se  co- 
lorer par  liode,  que  possèdent  Xamidine ,  famidin  soluble  et  l'a- 
midin  tégumentaire  de  M.  Guérin.  Assurément,  cette  conclusion 
est  la  plus  satisfaisante  à  priori.  11  est  plus  simple  de  n'attribuer 
qu'à  un  seul  corps  et  non  à  plusieurs  une  propriété  remarquable, 
susceptible,  par  conséquent,  de  servir  de  caractère.  D'un  autre 
côté,  une  telle  propriété  se  retrouvant  dans  plusieurs  matières 
séparées  d'un  même  tout,  nous  ne  disons  pas  seulement  qu'elle 
peut  toujours  faire  présumer  que  ces  matières  ne  sont  pas  des 
produits  purs,  mais  nous  ajoutons  qu'elle  doit  toujours  engager 
le  chimiste  à  tenter  des  expériences  raisonnées  pour  rechercher 
si  la  propriété  commune  que  ces  produits  manifestent  n'appar- 
tient pas  à  un  seul  corps;  ce  n'est  qu'après  avoir  fait  ces  expé- 
riences, en  avoir  discuté  les  résultats,  en  ayant  égard  à  la  puis- 
sance des  agents  d'analyse,  que  l'on  pourra  tirer  une  conclusion 
satisfaisante.  L'examen  des  acides  méconique,  paraméconique  et 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  l' AMIDON.       297 

pyroméeoniqueapprenant  que  ces  corps  ont  la  propriété  commune 
de  rougir  par  les  sels  de  péroxide  de  fer;  l'examen  des  acides  tan- 
nique,  gallique  et  pyrogallique  apprenant  que  ces  acides  bleuis- 
sent par  le  péroxide  de  fer,  sont  bien  propies  à  démontrer  que 
ce  qui  avoit  paru  le  plus  simple,  le  plus  philosophique,  n'est  pas 
toujours  la  vérité.  Il  résulte  donc  de  ces  exemples  et  de  ce  qui 
précède,  que  lorsqu'on  trouve  par  l'expérience  une  propriété 
commune  à  différents  produits  dune  analyse,  on  n'est  pas  plus 
fondé  à  priori  à  affirmer  que  cette  propriété  n'appartient  qu'à  une 
seule  matière  qui  est  mêlée  à  tous  les  produits  dans  chacun  des- 
quels on  l'observe,  qu'on  ne  l'est  à  affirmer  le  contraire. 

1 58.  L'amidon  se  transformant  en  totalité  par  l'acide  sulfuri- 
que  en  sucre solidifiable,  c'est,  dit-on ,  un  argument  en  faveur  de 
l'existence  d'un  seul  principe  tel  que  l'amidone  dans  l'amidon. 

1 5g.  Cet  argument  perd  de  sa  valeur,  si  l'on  considère  qu'un  as- 
sez grand  nombre  de  principes  immédiats  très  distincts  les  uns  des 
autres  subissent,  comme  l'amidon,  cette  transformation.  On  con- 
çoit, d'après  cela,  qu'il  pourroit  y  avoir  dans  cette  matière  deux 
principes,  comme  lamidine  et  l'amidin  soluble,  qui  seroient  sus- 
ceptibles de  l'éprouver.  Il  y  a  plus  ;  c'est  que,  comme  il  se  produit 
dans  tous  les  cas  où  l'action  de  l'acide  sulfurique  n'est  pas  parfaite, 
une  matière  soluble  incristallisable,  insipide  et  non  fermentesci- 
ble,  ce  fait  pourroit  s  interpréter  tout  aussi  probablement  en  di- 
sant que  l'un  des  principes  est  plus  disposé  que  l'autre  à  se  chan- 
ger en  sucre,  que  dans  lliypothèse  opposée  où  Ion  admet  que  le 
principe  unique  de  l'amidon  se  change  en  matière  soluble  non 
sucrée  avant  de  passer  ta  létat  définitif  de  sucre. 

160.  Enfin,  la  conversion  de  l'amidon  en  matière  soluble  sous 
1  influence  de  la  chaleur,  peut  s'interpréter  de  la  même  manière 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  3g 


2gS  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

dans  les  deux  hypotèses,  s  il  étoit  démontré  que  le  produit  solu- 
ble  de  1  amidon  torréfié  ne  consiste  qu'en  un  seul  corps. 

1 6 1 .  Examinons  maintenant  les  motifs  que  M.  Guéri n  a  eus  pour 
considérer  1  amid  n  comme  un  composé  d'arriidine,  d'amidin  so- 
luble  et  d'amidin  téqumentaire ;  et  remarquons  avant  tout  que  lors- 
qu  il  a  commencé  ses  recherches,  on  admettoit  assez  généralement, 
d'après  M.  Raspail ,  que  l'amidon  étoit  formé  d'un  tégument  in- 
soluble dans  l'eau,  contenant  une  forte  proportion  d'une  matière 
qui  y  étoit  très  soluble;  c est  ce  qui  explique  pourquoi  M.  Guérin 
n'a  pas  traité  de  l'action  de  l'eau  sur  l'amidon,  comme  il  faudroit 
le  faire  aujourd'hui  depuis  que  l'existence  d'une  matière  soluble 
dans  cette  substance  a  été  remise  en  question  par  MM.  Payen 
et  Persoz. 

162.  Suivant  M.  Guérin,  la  partie  interne  de  l'amidon  est  une 
combinaison  d  amidine  et  d  amidin  soluble.  Lorsqu'on  y  applique 
l'eau  bouillante,  tout  se  dissout,  excepté  peut-être  une  portion  qui 
reste  avec  le  tégument,  et  qui  forme  I  amidin  tégumentaire. 

1 63.  Lorsqu'on  fait  concentrer  la  liqueur  filtrée  et  qu'on  la  laisse 
refroidir,  avec  les  précautions  convenables,  l'amidin  soluble  se 
sépare  à  létat  gélatineux;  il  est  possible  même  d  obtenir  une  vé- 
ritable gelée,  qui  n'est  qu'un  empois  dépourvu  de  tégument. 

1 64-  Lorsqu'on  évapore  à  sec  et  qu'on  reprend  le  résidu  par 
l'eau,  l'amidine  est  dissoute  avec  un  peu  d'amidin,  et  le  résidu 
d  amidin  retient  un  peu  d  amidine. 

i65.  On  explique  la  séparation  de  l'amidine  de  Tamidin  pari  in- 
solubilité de  celui-ci  et  l'affinité  de  l'amidin  e  pour  l'eau .  En  effet, 
si  l'amidin  a  été  dissous  d'abord,  cela  tient  aux  affinités  de  l'ami- 
dine et  d'une  certaine  proportion  d  eau  pour  lui.  Par  l'évaporation 
cette  proportion  d'eau  avant  diminué,  sans  cependant  tomber 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  LAMIDON.  299 

au-dessous  de  la  proportion  d'eau  nécessaire  pour  dissoudre 
l'aniidine,  lamidin  par  la  force  de  solidité  s'est  séparé,  précisé- 
ment ainsi  que  cela  arrive  à  une  solution  de  silice  dans  de  l'acide 
hydroehlori<|ue  très  étendu  qu'on  fait  évaporer  ;  le  résultat  est 
le  même  lorsque  la  solution  d'amidon  dans  L'eau  bouillante  est 
évaporée  dans  le  vide  sec. 

166.  Les  motifs  que  M.  Guérin  a  eus  de  considérer  l'aniidine  et 
lamidin  soluble  comme  un  principe  immédiat  de  l'amidon  sont: 

1  "  Que  lamidine  est  neutre  et  incolore  comme  lamidon  ;  qu'elle 
>e  colore  fortement  par  liode  :  à  la  vérité,  la  couleur  qvii  se 
développe  n  est  pas  identique  à  celle  que  donne  lamidon;  elle 
est  plus  violette ,  mais  elle  est  bien  plus  rapprocbée  de  cette 
dernière  que  ne  l'est  la  couleur  rouge  vineuse  produite  par  la 
dextriue  que  Ion  eonsidéroit  comme  un  principe  immédiat  de 
l'amidon  à  lépoque  du  travail  de  M.  Guérin; 

2°  Que  l'eau  froide  enlève  de  l'aniidine  et  de  lamidin  so- 
luble, à  lamidon.  Mais  M.  Guérin  n'est  entré  dans  aucun 
détail  à  ce  sujet. 

1 67.  Depuis  la  lecture  de  son  mémoire,  il  a  fait,  devant  la  commis- 
sion, et  pour  répondre  à  ce  que  M.  Payen  disoit  que  l'eau  froide  ne 
peut  rien  enlever  à  l'amidon,  même  broyé,  l'expérience  suivante: 
On  met  daus  un  entonnoir,  dont  le  bec  a  été  fermé  à  la  lampe,  un 
filtre  de  papier  ;  on  y  verse  de  l'eau ,  de  manière  à  remplir  l'enton- 
noir et  le  filtre  à  moitié;  puis  on  verse  sur  le  filtre  de  l'amidon 
broyé  et  assez  deau  pour  mouiller  tout  le  papier.  Enfin  on  porte 
avec  une  pipette  effilée,  au  fond  de  l'entonnoir,  une  couche  d'eau 
d'iode.  Il  ne  se  manifeste  pas  de  couleur  bleue  pendant  quelques 
minutes»,  preuve  qu'il  n'y  a  pas  eu  d'amidon  qui  ait  passé  au 
travers  du   papier.   Mais  au  bout  de  six  à  douze  minutes,  on 


ioo       RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACEE,  OU  L  AMIDON. 

aperçoit  des  stries  incolores  (i)  qui  passent  au  bien  dès  quelles 
se  mêlent  à  1  iode.  Or  ce  phénomène  ne  peut  être  attribué  qu'à 
un  corps  dissous.  Il  nous  paroît  donc  résulter  de  cette  expé- 
rience que  l  amidon  cède  à  F  eau  froide  une  matière  soluble  qui 
devient  bleue  par  I  iode ,  sans  quon  puisse  attribuer  ce  phénomène  à 
une  portion  d amidon  qui  ne  seroit  quen  simple  suspension  dans 
feau. 

168.  Mais  de  ce  qu'une  matière  bleuissant  par  l'iode,  soluble 
dans  l'eau,  est  enlevée  à  1  amidon  par  ce  liquide  froid,  est-ce  une 
raison  suffisante  pour  croire  que  toute  la  partie  soluble  dans  l'eau 
bouillante  de  l'amidon  est  représentée  par  de  lamidine  et  de 
l'amidin  soluble,  et  en  outre  que  ces  dernières  matières  préexis- 
tent dans  1  amidon  avant  qu  il  soit  soumis  à  Faction  de  1  eau 
bouillante? 

169.  Nous  ne  le  pensons  point,  par  les  raisons  suivantes  : 

i°  Il  pourrait  arriver  qu'une  matière  telle  que  l'amidone  pos- 
sédât la  propriété  de  bleuir  comme  lamidine  et  l'amidin  en  les- 
quels elle  se  transformerait  sous  l'influence  de  leau  et  dune 
température  convenable;  dès-lors  on  ne  pourrait  pas  plus  con- 
clure, d'après  la  coloration  de  l'amidon  par  liode,  la  présence 
de  lamidine  et  de  l'amidin  dans  cet  amidon,  qu'on  ne  pourrait 
conclure  de  la  coloration  en  bleu  du  lavage  à  froid  de  l'amidon 
broyé  la  présence  de  l'amidone  dans  ce  lavage. 

20  II  pourrait  arriver  que  la  matière  qui  bleuit  avec  liode  et 
qui  est  enlevée  par  l'eau  froide  à  l'amidon  écrasé  et  mis  sur  un 
filtre  dans  l'expérience  de  M.  Guérin,  fût  dans  une  si  foible  pnv 


(1)  Les  stries  incolores  ne  s'aperçoivent  que  dans  le  cas  où  les  conditions  à  l'ex- 
périence sont  les  plus  favorables  possibles. 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON.  3ol 

portion  relativement  à  la  matière  insoluble,  que  l'on  ne  pourroit 
en  conclure  que  l'amidon  renfermeroit  0,60  environ  d'amidine, 
comme  le  dit  M.  Guérin.  En  effet,  si  Ton  admet  que  l'eau  froide 
n'enlève  à  1  amidon  broyé  qu'une  très  foible  quantité  de  matière, 
tandis  que  l'eau  bouillante  en  enlève  0,60  d'amidine  soluble 
dans  l'eau  froide  après  qu'elle  a  été  isolée  de  l'amidin,  il  paraîtra 
naturel  de  penser  qu'une  matière  comme  l'amidone  forme 
presque  toute  la  masse  de  l'amidon,  et  qu'il  faut  le  concours 
de  l'eau  et  de  la  chaleur  pour  en  opérer  la  transformation  en 
amidine  et  en  amidin. 

1  ~o.  Quant  à  Yamidin  téquinentaire,  il  est  extrêmement  proba- 
ble qu'il  est  formé  du  tégument  et  de  la  même  substance  que  celle 
qui  constitue  essentiellement  lamidin  soluble.  Le  tégument  nous 
paroît,  sinon  identique,  du  moins  très  analogue  au  ligneux  ; 
et  le  procédé  qui  nous  semble  le  plus  simple  pour  l'obtenir  à 
l'état  de  pureté,  est  celui  de  MM.  Payen  et  Persoz,  qui  con- 
siste à  traiter  1  amidon  par  une  quantité  suffisante  de  diastase. 
Dans  ce  cas  on  obtient  un  poids  de  tégunent  qui  s'élève  à  peine 
aux  4  millièmes  de  celui  de  l'àtnidon,  et  qui  n'a  point  la  propriété 
de  bleuir  par  liode.  Cette  petite  quantité  de  tégument  pur,  sa 
composition  probablement  identique  ou  très  rapprochée  de  celle 
du  ligneux,  et  en  outre  la  composition  de  l'amidin  soluble  très 
rapprochée  elle-même  de  celle  du  ligneux,  expliquent  comment 
M.  Guérin  a  pu  trouver  l'amidin  tégumentaire  identique,  par 
la   composition,  à  l'amidin  soluble. 

171.  Mais  de  ce  que  nous  admettons  que  la  diastase  isole  le  té- 
gument de  î  amidon  de  sa  matière  intérieure,  en  conclurons-nous, 
avec  MM.  Payen  et  Persoz,  que  Y  amidine  et  ïamidîn  soluble  doivent 
leur  propriété  de  se  colorer  par  l'iode  à  de  l'amidone  ou  à  de 


302  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU   L  AMIDON. 

l'amidon  non  altéré  qui  s'y  trouve  mélangé?  Non  certainement, 
parceque  nous  serions  conduits  à  admettre  comme  démontré  qu'il 
n  existe  au  une  seule  matière ,  lamidone,  qui  devienne  bleue  par 
tiède.)  or  cette  proposition  de  MM.  Payen  et  Persoz  ne  nous 
paroît  poini  avoir  le   degré  de  certitude  qu'ils  y  attachent. 

i  72.  En  effet,  l'amidone  étant  soluble  dans  l'eau  au-dessus  de 
65  d.,  comment  se  feroit-il  que  Vamidin  soluble  de  M.  Guérin, 
après  avoir  été  isolé  de  l'amidine  ,  ne  seroit  pas  redissous  par 
l'eau  bouillante?  comment  n'en  seroit-il  pas  de  même  de  l'amidin 
tégumentaire ,  qui  nedevoit  guère  contenir  ^  d'après  MM.  Payen 
et  Persoz,  qu'un  dixième  de  son  poids  de  tégument  pur,  la  seule 
matière  de  l'amidon  qui,  suivant  eux,  est  insoluble  dans  l'eau 
bouillante? 

173.  D'un  autre  côté,  MM.  Payen  et  Persoz  admettent  la  pré- 
sence de  l'amidone  en  simple  suspension  dans  la  solution  d  ami- 
dine,  et  généralement  dans  tous  les  liquides  filtrés  provenant  de 
divers  traitements  que  l'on  a  fait  subir  à  l'amidon,  liquides  aux- 
quels plusieurs  chimistes  ont  reconnu  la  limpidité  des  véritables 
dissolutions,  en  même  temps  quils  y  ont  constaté  la  propriété 
de  se  colorer  en  bleu  ou  en  violet  par  l'iode.  SrTon  se  rappelle 
que  nous  avons  dit  que  M.  Lassaigne  a  conservé  depuis  plus 
d  un  an  une  solution  colorée  d'iodure  damidine  sans  qu'il  s  y  soit 
formé  aucun  dépôt  sensible,  et  si  l'on  se  rappelle  (pie  MM.  Payen 
et  Persoz  trouvent  que  liodure  d'amidone  est  encore  moins  so- 
luble que  l'amidone,  on  pensera  sans  doute  avec  nous  que  l'as- 
sertion de  MM.  Payen  et  Persoz  est  loin  d'être  démontrée. 

1 74.  En  résumant  cette  discussion  ,  on  voit: 

i°  Que  l'analyse  de  l'amidon  par  M.  Guérin  ayant  été  faite  au 
moyen  de  l'eau  bouillante,  on  peut  croire,  d'après  les  modifies- 


KAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L  AMIDON.  In  ! 

lions  que  l'eau  et  la  chaleur  peuvent  faire  subir  à  la  constitution 
de  beaucoup  de  produits  de  l'organisation,  que  l'amidinè  etla- 
midin  solublc  sont  le  nésultat d'une  transformation  que  l'amidon 
a  subie  dans  les  circonstances  dont  nous  parlons.  Une  expérience 
qui,  si  elle  ne  donnoit  pas  une  solution  parfaite  de  la  question  , 
Pavanceroit  beaucoup,  seroit  d'épuiser  complètement,  par  l'eau 
froide,  un  poids  déterminé  d'amidon  pulvérisé  avec  tout  le  soin 
nécessaire  pour  éviter  l'altération  que  pourroit  produire  nue 
trituration  trop  rapide,  et  d'évaporer  les  lavages  dans  le  vide  sec. 
On  pèseroit  la  matière  enlevée  par  l'eau  froide,  et  l'on  verroit 
si  ce  résidu  seroit  identique  à  celui  qu'on  obtient  au  moyen  de 
l'eau  bouillante.  Dans  le  cas  où  le  premier  résidu  seroit  plus  con- 
sidérable que  le  second  ,  il  faudroit  l'épuiser  par  l'eau  bouillante 
et  comparer  l'extrait  ainsi  préparé  à  celui  obtenu  au  moyen  de 
l'eau  froide.  Si  l'eau  froide  donnoit  des  produits  identiques, 
quant  à  la  nature  et  à  la  proportion,  à  ceux  obtenus  avec  l'eau 
bouillante,  il  y  auroit  une  grande  probabilité  que  l'amidinè  et 
l'amidin  seroient  les  vrais  principes  immédiats  de  l'amidon;  nous 
supposons,  bien  entendu  ,  que  les  poids  des  produits  solubles  et 
du  résidu  représenteroient  exactement  le  poids  de  l'amidon  sou- 
mis à  lexpérience. 

On  voit  : 

2°  Que  nos  connoissances  sur  toutes  les  circonstances  où  l'iode 
a  été  mis  en  contact,  soit  avec  l'amidon,  soit  avec  les  produits 
que  l'on  en  a  obtenus  en  le  traitant  par  l'eau,  les  acides,  etc.,  ne 
sont  point  assez  nombreuses  ni  assez  précises  pour  qu'on  puisse 
s'appuyer  de  ces  connoissances  soit  pour  conclure  de  la  colora- 
tion de  l'amidinè  et  de  l'amidin  la  préexistence  de  ces  matières 
dans  l'amidon,  soit  pour  conclure  de  la  coloration  de  ces  mêmes 


302  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  ou  L'AMIDON. 

l'amidon  non  altéré  qui  s'y  trouve  mélangé? Non  certainement, 
parceque  nous  serions  conduits  à  admettre  commedémontré  qu'il 
n  existe  quune  seule  matière ,  lamitlone,  qui  devienne  bleue  par 
liode;  or  cette  proposition  de  MM.  Payen  et  Persoz  ne  nous 
paroît  point  avoir  le   degré  de  certitude  qu'ils  y  attachent. 

172.  En  eFfet,  l'amidone  étant  soluble  dans  l'eau  au-dessus  de 
65  d.,  comment  se  feroit-il  que  lamidin  soluble  de  M.  Guérin, 
après  avoir  été  isolé  de  l'amidine  ,  ne  seroit  pas  redissous  par 
l'eau  bouillante?  comment  n'en  seroit-il  pas  de  même  de  lamidin 
tégumentaire,qui  nedevoit  guèrecontenir,  d'après  MM.  Payen 
et  Persoz,  qu'un  dixième  de  son  poids  de  tégument  pur,  la  seule 
matière  de  l'amidon  qui,  suivant  eux,  est  insoluble  dans  l'eau 
bouillante? 

(73.  D'un  autre  côté,  MM.  Payen  et  Persoz  admettent  la  pré- 
sence de  l'amidone  en  simple  suspension  dans  la  solution  d'ami- 
dine,  et  généralement  dans  tous  les  liquides  filtrés  provenant  de 
divers  traitements  que  l'on  a  fait  subir  à  l'amidon,  liquides  aux- 
quels plusieurs  chimistes  ont  reconnu  la  limpidité  des  véritables 
dissolutions,  en  même  temps  qu'ils  y  ont  constaté  la  propriété 
de  se  colorer  en  bleu  ou  en  violet  par  l'iode.  SrTon  se  rappelle 
que  nous  avons  dit  que  M.  Lassaigne  a  conservé  depuis  plus 
d  un  an  une  solution  colorée  d'iodure  damidine  sans  qu  il  s'y  soit 
formé  aucun  dépôt  sensible,  et  si  l'on  se  rappelle  (pie  MM.  Payen 
et  Persoz  trouvent  que  l'iodure  d'amidone  est  encore  moins  so- 
luble que  l'amidone,  on  pensera  sans  doute  avec  nous  (pie  l'as- 
sertion de  MM.  Payen  et  Persoz  est  loin  d'être  démontrée. 

174.  En  résumant  cette  discussion  ,  on  voit: 

i°  Que  l'analyse  de  l'amidon  par  M.  Guérin  ayant  été  faite  au 
moyen  de  l'eau  bouillante,  on  peut  croire,  d'après  les  modifica- 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  ou  L'AMIDON.  '.<>  . 

lions  que  l'eau  et  la  chaleur  peuvent  faire  subir  à  la  constitution 
de  beaucoup  de  produits  de  l'organisation ,  i|ue  l'amidine  et  la- 
inidin  soluble  sont  le  résultat  d'une  transformation  que  l'amidon 
a  subie  dans  les  circonstances  dont  nous  parlons.  Une  expérience 
qui,  si  elle  ne  donnoit  pas  une  solution  parfaite  de  la  question  , 
l'avancerait  beaucoup,  seroit  d'épuiser  complètement,  par  l'eau 
froide,  un  poids  déterminé  d  amidon  pulvérisé  avec  tout  le  soft) 
nécessaire  pour  éviter  l'altération  que  pourroit  produire  une 
trituration  trop  rapide,  et  d'évaporer  les  lavages  dans  le  vide  sec. 
On  pèserait  la  matière  enlevée  par  l'eau  froide,  et  Ion  verroit 
si  ce  résidu  seroit  identique  à  celui  qu  on  obtient  au  moyen  de 
l'eau  bouillante.  Dans  le  cas  où  le  premier  résidu  seroit  plus  con- 
sidérable que  le  second  ,  il  faudroit  l'épuiser  par  l'eau  bouillante 
et  comparer  l'extrait  ainsi  préparé  à  celui  obtenu  au  moyen  de 
l'eau  froide.  Si  l'eau  froide  donnoit  des  produits  identiques, 
quant  à  la  nature  et  à  la  proportion,  à  ceux  obtenus  avec  l'eau 
bouillante,  il  y  auroit  une  grande  probabilité  que  l'amidine  et 
l'amidin  seroient  les  vrais  principes  immédiats  de  l'amidon;  nous 
supposons,  bien  entendu  ,  que  les  poids  des  produits  solubles  et 
du  résidu  représenteroient  exactement  le  poids  de  l'amidon  sou- 
mis à  l'expérience. 

On  voit  : 

2°  Que  nos  connoissances  sur  toutes  les  circonstances  où  l'iode 
a  été  mis  en  contact,  soit  avec  l'amidon,  soit  avec  les  produits 
que  l'on  en  a  obtenus  en  le  traitant  par  l'eau,  les  acides,  etc.,  ne 
sont  point  assez  nombreuses  ni  assez  précises  pour  qu'on  puisse 
s'appuyer  de  ces  connoissances  soit  pour  conclure  de  la  colora- 
tion de  l'amidine  et  de  l'amidin  la  préexistence  de  ces  matières 
dans  l'amidon ,  soit  pour  conclure  de  la  coloration  de  ces  mêmes 


3o4  RAPPORT  SUR  LA  FÉCULE  AMYLACÉE,  OU  L'AMIDON. 

produits  leur  mélange  avec  de  l'amidon  non  altéré  ou  de  l'ami- 
done.  Entre  plusieurs  expériences  relatives  à  Faction  de  l'iode 
sur  l'amidon,  il  nous  semble  que  les  suivantes  devroient  être 
tentées. 

i°  L'amidon  et  l'iode  deviennent-ils  bleus  au  milieu  de  l'eau 
absolument  privée  d'air? 

2°  L'amidon  chauffé  seul  au  milieu  de  l'eau  pure  ou  salée  en 
vase  clos  et  distillatoire  donne-t-il  un  produit  susceptible  de 
bleuir  par  liode? 

3°  L'amidon  traité  avec  la  diastase  dans  un  appareil  distilla- 
toire, soit  contenant  de  l'air,  soit  n'en  contenant  pas,  donne-t-il 
un  produit  doué  de  cette  propriété? 

175.  Une  idée  qui  se  présente  naturellement  à  l'esprit  dans  la 
question  que  nous  traitons  est  assurément  celle  de  savoir  si  la 
disparition  de  la  faculté  de  bleuir  par  l'iode  résulte  de  ce  qu'un 
corps  qui  la  possède  se  volatilise,  ou  bien  de  ce  qu'une  matière 
fixe  qui  la  possédoit  s'est  transformée  en  d'autres  corps  qui  en 
sont  dépourvus. 

176.  Enfin,  nous  ajouterons  que  deux  séries  de  recherches 
devroient  être  entreprises. 

Dans  la  première,  on  étudieroit  comparativement  tous  ces  pro- 
duits incristallisables,  insipides,  solubles  dans  l'eau ,  auxquels 
on  a  donné  le  nom  impropre  de  gomme;  par  exemple,  ceux  qui 
résultent  de  faction  de  la  chaleur,  des  acides,  de  la  diastase 
sur  l'amidon  :  on  recherclieroit  leurs  analogies  et  leurs  diffé- 
rences, et  si  on  peut  les  séparer  en  plusieurs  sortes  de  matière. 

Dans  la  seconde,  on  étudieroit  l'amidine  et  l'amidin  placés 
dans  les  mêmes  conditions  que  celles  où  l'amidon  a  donné  les 
produits  précédents;  on  verroit  s'ils  se  comportent  de  la  même 


RAPPORT  SUR  LA  FÉCDLE  AMYLACÉE  ,  OU  L  AMIDON.  3o5 

manière  que  l'amidon,  s'ils  donnent  chacun  des  produits  diffé- 
rents, ou  des  produits  identiques. 


177.  La  Commission  en  faisant  un  rapport  aussi  long  que 
celui  qu'elle  soumet  à  l'Académie,  a  eu  plusieurs  objets  en  vue 
quelle  eroit  devoir  récapituler. 

i°  Elle  a  voulu  témoigner  aux  auteurs  dont  elle  a  jugé  les 
travaux,  l'importance  qu'elle  y  attache,  par  le  temps  qu'elle  a 
donné  à  leur  examen. 

3°  En  liant  ces  travaux  aux  recherches  antérieures,  elle  a  voulu 
donner  au  publie  une  preuve  de  l'estime  qu'elle  accorde  aux  sa- 
vants qui  ont  ouvert  une  carrière;  et,  par  là  même,  elle  a  cru  en- 
trer dans  l'objet  de  l'institution  de  l'Académie,  en  rattachant 
l'histoire  du  passé  à  celle  du  présent. 

3°  En  discutant  plusieurs  points  qui  lui  étoient  soumis,  elle 
s'est  proposé  de  faire  sentir  aux  jeunes  chimistes,  combien  il  est 
souvent  difficile,  lorsqu'on  traite  les  sujets  les  plus  simples  en 
apparence,  d'arriver  à  des  conclusions  précises  et  incontestables; 
combien  il  importe  à  leur  réputation,  qu'ils  ne  publient  pas  trop 
tôt  des  expériences  qui  ne  sont  point  encore  assez  précises  ou 
assez  nombreuses  pour  établir  une  opinion.  Us  ne  doivent  pas 
perdre  de  vue,  que  dans  létat  actuel  de  la  Science,  où  les  faits 
sont  si  multipliés,  où  les  expériences  demandent  tant  de  précau- 
tions pour  donner  des  résultats  vraiment  propres  à  avancer  la 
chimie,  il  est  difficile  qu'une  Commission  de  l'Institut  décide  des 
questions  controversées  qui  exigent  impérieusement  de  nouvelles 
recherches  ;  conséquemment  dans  le  cas  où  elle  n'en  entreprend 
pas,  elle  ne  peut  que  constater  si  la  description  des  expériences 
Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  ^o 


3o6  RAPPORT  SUR  La  FÉCULE  AMYLACÉE  ,  OU  LAMIDON. 

est  suffisante  pour  faire  croire  à  leur  exactitude,  et  en  outre  si 
les  conclusions  que  les  auteurs  en  tirent  sont  logiquement  dé- 
duites de  leurs  observations. 

CONCLUSION. 

178.  Nous  avons  l'honneur  de  proposer  à  l'Académie  : 

i°  D'insérer  le  mémoire  de  M.  Guérin  dans  le  Recueil  des  Sa- 
vants étrangers,  et  d'approuver  la  marche  qu  il  a  suivie  dans  ses 
recherches,  lorsqu après  avoir  décrit  les  matières  qu'il  regarde 
comme  les  principes  immédiats  de  l'amidon,  il  les  a  soumises  à 
l'analyse  élémentaire  : 

20  D'insérer  le  mémoire  de  M.  Lassaigne  dans  le  Recueil  des  Sa- 
vants étrangers; 

3°  D'insérer  dans  le  même  Recueil  l'extrait  détaillé  des  recher- 
ches de  MM.  Payen  et  Persoz  sur  la  diastase  et  l'amidone,  qui  a 
été  remis  à  la  Commission  par  les  auteurs  ; 

4°  D'engager  M.  Guérin  et  MM.  Payen  et  Persoz  à  continuer 
leurs  recherches  sur  la  composition  immédiate  de  l'amidon,  afin 
d'arriver  à  des  conclusions  définitives. 

E.  CHEVREUL,   Rapporteur. 


EXAMEN 

D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE 

A  LAIDE  DUQUEL  ON  RECONNOIT  IMMEDIATEMENT,  SUIVANT  M.  BIOT,  LES  SUCS 
VÉGÉTAUX  QUI  PEUVENT  DONNER  DU  SUCRE  ANALOGUE  AU  SUCRE  DE 
CANNE,  ET  CEUX  QUI  NE  PEUVENT  DONNER  QUE  DU  SUCRE  SEMBLABLE  AU 
SUCRE  DE  RAISIN  (i). 

PAR  M.  CHEVREUL. 


i.  En  développant  dans  une  note  spéciale  les  raisons  sur  les- 
quelles repose  l'opinion  émise  dans  le  rapport  précédent ,  relati- 
vement à  1  importance  du  caractère  optique  proposé  par  M.  Riot, 
pour  la  chimie  organique,  je  crois  faire  une  chose  convenable 
en  ce  que  je  démontrerai  que  cette  opinion  n'a  pas  été  conçue 
légèrement;  elle  n'est  en  effet  qu'une  application  des  vues  que 
j'ai  exposées  ailleurs ,  il  y  a  long-temps ,  sur  l'importance  relative 
des  diverses  propriétés  qui  peuvent  servir  de  caractères  dans  la 
définition  des  espèces  chimiques  considérées  individuellement 
et  en  général. 

2.  Pour  atteindre  mon  but  je  vais  examiner  le  caractère  op- 
tique proposé  par  M.  Biot, 

i°  Relativement  à  ce  qu'on  peut  dire  contre  son  importance 
dans  l'analyse  organique  et  dans  la  définition  des  espèces; 

2°  Relativement  à  l'utilité  dont  je  le  crois  susceptible  pour  la 
connoissance  des  arrangements  divers  des  atomes,  ou  des  parti- 


(i)  Cet  examen  se  rapporte  à  la  note  (i),  page  9.70  du  Rapport  sur  l'Amidon  ,  <le 
M.  Cuevreul. 


3o8  EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE. 

cules  dune  même  espèce,  l'appréciation  des  changements  qui 
peuvent  survenir  dans  des  corps  d'espèces  déterminées  mêlés 
ensemble,  et  l'utilité  réelle  dont  il  me  paroît  susceptible  comme 
réactif  ou  indice  clans  la  recliercbe  des  espèces  Chimiques  d'o- 
rigine organique. 

§  ï 
De  ce  quàn  peut  dire  contre  f importance  du  caractère  optique. 

ARTICLE    PREMIER. 

De  ce  qu'on  peut  dire  contre  l'importance  du  caractère  optique  dans  l'ana- 
lyse organique  immédiate. 

3.  Examinons  successivement  le  cas  où  vin  suc  dévie  le  plan 
de  polarisation  à  gauche,  celui  où  il  le  dévie  à  droite,  enfin  le 
cas  où  il  n'y  a  pas  de  déviation;  nous  parlerons  ensuite  de  la 
difficulté  d'apprécier  la  quantité  de  la  matière  active  d'après  la 
densité  du  liquide  où  elle  est  dissoute,  difficulté  qui  se  présente 
dans  les  deux  cas  de  déviation. 

a)  Déviation  à  gauche. 

4-  Lorsqu'on  observe  une  déviation  du  plan  de  polarisation 
à  gauche,  comment  saura-t-on  reconnaître  immédiatement  si 
cette  propriété  appartient  à  de  la  gomme  arabique  ou  à  du  sucre 
de  raisin  non  solidifié,  puisqu'elle  leur  est  commune?  Gomment 
pourra-t-on  s'assurer  que  la  propriété  du  suc  ne  provient  que  de 
l'une  ou  de  l'autre  de  ces  substances,  ou  bien  qu'elle  est  la  ré- 
sultante de  l'activité  de  toutes  les  deux?  Enfin  quelle  certitude 
aura-t-on  qu'elle  ne  soit  pas  due  à  d'autres  corps  que  la  gomme 
et  le  sucre  de  raisin  non  solidifié? 

b)  Déviation  à  droite. 

5.  Mêmes  incertitudes  si  l'on  observe  une  déviation  à  droite; 
car  la  dextrine  de  Biot,  le  sucre  de  canne,  le  sucre  d'amidon  de 


EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE.  3<>9 

première  formation,  le  sucre  d'amidon  de  deuxième  formation, 
le  sucre  de  raisin  solidifié,  ont  tous  la  propriété  de  dévier  le  plan 
de  polarisation  à  droite. 

G.  Il  y  a  plus:  le  sucre  d'amidon  de  première  formation  et  le 
sucre  de  canne  ont  presque  la  même  énergie,  de  sorte  que,  de 
l'aveu  de  M.  Biot,  il  faut  recourir  à  la  fermentation  alcoholique, 
qui  intervertit  le  plan  de  polarisation  à  gauche  pour  le  sucre  de 
canne,  et  qui  ne  change  pas  celui  du  sucre  de  fécule,  ou  bien  à 
faction  de  l'acide  sulfurique,  qui  fournit  le  même  résultat. 
M.  Biot  donne  la  préférence  à  ce  dernier  moyen,  pareeque  la 
fermentation  est,  dit-il,  une  opération  trop  peu  connue.  Mais 
l'acide  sulfurique  pouvant  développer  du  sucre  d'amidon  ou  de 
raisin  avec  des  principes  non  sucrés,  son  usage,  dans  quelques 
cas  au  moins,  n'induira-t-il  pas  en  erreur?  Enfin,  dès  qu'on  est 
obligé  de  recourir  à  la  fermentation  ou  à  l'acide  sulfurique,  il 
est  évident  que  le  caractère  de  la  polarisation  circulaire  ne  four- 
nit point  le  moyen  de  reconnoître  immédiatement  les  sucs  végé- 
taux qui  peuvent  donner  du  sucre  analogue  au  sucre  de  canne,  et 
ceux  qui  ne  peuvent  donner  que  du  sucre  de  raisin  ,  et  que 
dès-lors  il  n'a  pas  l'avantage,  dans  l'analyse  organique,  de  don- 
ner une  indication  plus  précise  que  celle  fournie  par  des  pro- 
cédés chimiques  auxquels  on  peut  objecter  d'avoir  troublé 
1  état  d'équilibre  des  éléments  des  matières  que  l'on  a  séparées 
les  unes  des  autres  par  leur  moyen. 
c)  Cas  où  il  n'y  a  pas  île  déviation. 

7.  M.  Biot  cite  un  cas  où  il  a  trouvé  une  liqueur  extrêmement 
sucrée  a  rotation  nulle  (i),  parcequ'elle  contenoit  à-la-fois  du 
sucre  de  raisin  non  solidifié  et  du  sucre  de  raisin  solidifié.  Enfin 

(1)  Nouvelles  Annales  du  Muséum,  '.¥  série,  tome  II,  pages  34'  et  Z\z. 


3lO  EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE. 

il  a  fait  la  remarque  que  le  premier  de  ces  sucres,  à  l'aide  du 
temps,  éprouve  un  changement  graduel  qui  diminue  son  pou- 
voir rotatoire  à  gauche  pour  le  porter  vers  la  droite.  Ainsi  le 
même  corps  éprouve  spontanément  un  changement  moléculaire 
qui  tend  à  le  faire  passer  successivement  par  une  série  d'états 
marqués  des  signes  +o  et  — .  D'après  un  pareil  résultat  com- 
ment concevoir  que  les  états  extrêmes,  marqués  des  signes  -+- 
et — ,  seroient  pour  d'autres  corps  des  caractères  de  précision 
propres  à  les  faire  reconnoître  immédiatement  dans  les  sucs  des 
plantes? 

(1)  Difficulté  d'apprécier  la  quantité  d'un  principe  actif  d'après  la  densité 
du  liquide  qui  le  tient  en  solution. 

8.  L'action  de  dévier  le  plan  de  polarisation,  soit  à  gauche, 
soit  à  droite,  étant  le  produit  de  toutes  les  molécules  actives  qui 
se  trouvent  dans  le  liquide  soumis  à  l'expérience,  il  en  résulté 
que  pour  le  cas  le  plus  simple ,  celui  où  l'activité  émane  d'un  seul 
principe,  lorsqu'il  s'agira  de  prononcer  sur  la  nature  spécifique 
de  ce  principe,  il  faudra  avoir  égard  à  sa  proportion  relative- 
ment au  dissolvant;  car  la  quantité  pouvant  suppléer  à  la  foi- 
blesse  d'action,  deux  solutions  pourront  avoir  le  même  pouvoir 
rotatoire,  quoique  l'une  contienne  un  principe  bien  moins  éner- 
gique que  l'autre. 

9.  Comment  reconnoîtra-t-on  cette  proportion?  C'est,  suivant 
M.  Biot,  en  prenant  la  densité  des  liqueurs.  Mais  si  la  détermi- 
nation de  la  densité  peut  donner  des  résultats  positifs,  ce  n'est 
qu'autant  (pie  l'on  auroit  formé  d'avance,  pour  chaque  principe 
actif,  des  tables  de  leurs  solutions  respectives,  dan..  <  iiacune  des- 
quelles les  densités  correspondraient  à  des  proportions  détermi- 
nées du  principe  dissous  et  aux  pouvoirs  rota  toi  res  des  solutions 
faites  suivant  ces  mêmes  proportions. 


EXAMEN  DUN  CARACTÈRE  OPTIQUE.  3  1  1 

io.  Sans  de  pareilles  recherches,  sans  savoir  positivement  quelle 
est  la  nature  des  corps  qui  accompagnent  un  ou  plusieurs  princi- 
pes actifs  ,  quelles  sont  leurs  proportions  relativement  à  leur  dis- 
solvant, quelle  est  leur  influence  sur  la  densité  du  suc  où  ils  se 
trouvent,  comment  posera- 1- on  une  règle  générale  propre  ù 
apprécier  dans  un  suc  végétal  doué  de  la  propriété  de  dévier  le 
plan  de  polarisation,  la  densité  qui  se  rapporte  spécialement  au 
principe  actif  ou  aux  principes  actifs  de  ce  suc,  afin  d'en  déduire 
et  la  nature  et  les  proportions  de  ce  principe  ou  de  ces  principes:' 
Or  l'ensemble  des  recherches  préalables  nécessaires  pour  sur- 
monter cette  difficulté  manque  actuellement  à  la  science. 


ARTICLE   DEUXIEME. 


De  ce  qu'on  peut  dire  contre  l'importance  du  caractère  optique  dans  la 
définition  des  espèces  chimiques. 

i  i .  Quoiqu'il  n'y  ait  pas,  pour  classer  et  définir  les  espèces  chimi- 
ques, une  subordination  de  caractères  comparable  à  celle  qu'on 
observe  dans  les  classifications  naturelles,  où  les  espèces  zoologi- 
ques et  botaniques,  douées  de  la  vie,  sont  ordonnées  en  genres, 
familles,  ordres  et  divisions  supérieures,  il  y  a  pourtant  en  chi- 
mie des  propriétés  dont  limportance,  reposant  sur  les  distinctions 
essentielles  à  cette  science,  fournit  des  caractères  plus  ou  moins 
rationnels  pour  grouper  les  espèces  entre  elles ,  ou  pour  les  dis- 
tinguer les  unes  des  autres.  Les  différences  qu'on  remarque  entre 
la  classification  des  espèces  chimiques  et  celle  des  espèces  zoo- 
logiques et  botaniques  tiennent  sur-tout,  ainsi  que  je  l'ai  déve- 
loppé ailleurs,  au  très  petit  nombre  des  propriétés  générales  qui 
sont  susceptibles  de  servir  de  caractères  généraux  aux  espèces 
chimiques,  au  rapport  corrélatif  de  ces  propriétés,  et  enfin  à  ce 
que  l'objet  spécial  de  la  chimie  est  la  circonscription  des  espèces. 


3l2  EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE. 

Entrons  clans  quelques  détails  relativement  aux  propriétés  qui 
peuvent  servir  de  caractères  aux  espèces  chimiques,  soit  pour 
les  grouper,  soit  pour  distinguer  et  faire  reconnoître  chacune 
d'elles  en  particulier. 

12.  La  propriété  comburante  et  la  propriété  combustible  dans 
les  corps  simples,  la  propriété  acide  et  la  propriété  alcaline  dans 
les  corps  composés,  sont  de  ces  propriétés  générales  qui,  si  elles 
ne  peuvent  servir  à  former  des  groupes  parfaitement  circon- 
scrits à  cause  de  leur  corrélation,  servent  cependant  à  donner 
une  idée  précise  d'un  corps  qui  possède  une  de  ces  propriétés  à 
un  certain  degré  d'énergie.  Prenons  pour  exemple  1  acidité  dans 
un  corps  oxigéné  où  elle  est  suffisamment  énergique  pour  enle- 
ver l'alcali  à  la  matière  rouge  du  tournesol. 

De  ce  qu'il  a  cette  faculté,  qui  lui  vaut  la  qualification  d'acide , 
on  peut  conclure  : 

i°  Qu'il  se  combinera  à  tous  ou  du  moins  à  la  plupart  des  com- 
posés doués  de  l'alcalinité; 

2°  Que  la  proportion  de  potasse  ou  de  toute  autre  oxibase  né- 
cessaire pour  neutraliser  cet  acide  une  fois  connue,  on  pourra 
sans  recourir  à  l'expérience  savoir  la  quantité  des  autres  oxi- 
bases  capables  de  neutraliser  ce  même  acide; 

3°  Qu'il  y  aura  beaucoup  de  probabilité  pour  prévoir  l'action 
de  cet  acide  sur  les  principes  colorants  organiques. 

i3.  Il  y  a  des  propriétés  qui ,  sans  avoir  l'importance  des  pré- 
cédentes, ont  cependant  ceci  d'intéressant  qu'elles  peuvent  four- 
nir d'utiles  indications.  Par  exemple,  de  ce  qu'une  substance 
précipite  sans  altération  les  matières  animales  de  l'eau  où  elles 
sont  dissoutes,  on  pourra  induire  de  ce  fait  avec  une  grande 
probabilité ,  qu'elle  conservera  les  matières  animales  ainsi  que 
le  font  les  tannins  ;  et  je  ferai  remarquer  que  presque  toutes  les 


EXAMEN  DUN  CARACTÈRE  OPTIQUE.  3  I  3 

substances  qui  sont  dans  ce  cas,  quoique  pouvant  différer  ex- 
trêmement par  leurs  éléments,  ont  cependant  plusieurs  pro- 
priétés analogues;  entre  autres,  une  saveur  plus  ou  moins  as- 
uingente. 

i4-  Les  propriétés  dont  il  vient  d'être  question  (12  et  i3)  sont 
remarquables,  quoique  sous  des  rapports  différents,  lorsqu'il 
s'agit  d'établir  une  communauté  de  caractères  entre  un  nombre 
plus  ou  moins  grand  d'espèces  chimiques,  qui  peuvent  d'ailleurs 
différer  beaucoup  sous  le  rapport  de  la  composition  élémentaire. 
—  Examinons  maintenant  les  propriétés  qui  sont  le  plus  propres 
à  définir  les  espèces  en  particulier. 

i5.  Les  propriétés  les  plus  convenables  à  ce  dernier  objet  sont 
assurément  celles  qui  se  manifestent  à  nos  observations  avec  une 
égale  intensité,  dans  les  différentes  conditions  où  des  échantillons 
de  l'espèce  qui  les  possède,  se  trouvent  placés.  —  Par  exemple , 
l'acidité  que  nous  avons  considérée  comme  une  des  propriétés  les 
plus  générales  des  corps  composés,  pourra  devenir  un  caractère  spé- 
cifique de  précision,  lorsque  nous  la  considérerons  dans  un  corps 
acide  en  particulier,  sous  le  rapport  de  la  proportion  en  poids 
qu'une  quantité  donnée  de  cet  acide  exigera  de  potasse  ou  de  tout 
autre  alcali  pour  être  neutralisée.  En  effet,  cette  proportion  sera 
constante  tant  que  la  nature  spécifique  de  l'acide  persistera. 

16.  Des  propriétés  qui  se  manifestent  par  des  phénomènes 
remarquables  et  faciles  à  produire,  sont  encore  propres  à  devenir 
des  caractères  spécifiques  ;  mais  je  ferai  remarquer  que  ces  carac- 
tères sont  d'autant  plus  spécifiques,  que  la  composition  élémen- 
taire de  l'espèce  éprouve  le  moins  de  changement  possible  : 
c'est  d'après  cette  considération  que  j'ai  fait  trois  groupes  de 
propriétés  chimiques,   suivant   que   l'espèce   n'éprouve  pas  de 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  Z'  série.  4l 


3  I  4  EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE. 

changement  sensible  dans  sa  composition,  suivant  quelle  en 
éprouve  un  qui  ne  va  pas  jusqu'à  l'empêcher  de  reprendre  sa 
composition  première,  et  enfin  suivant  que  le  changement  est 
assez  profond  pour  l'empêcher  de  la  reprendre  (i).  Cette  distinc- 
tion est  très  importante  lorsqu'on  veut  se  rendre  compte,  dans 
la  recherche  des  principes  immédiats  des  êtres  organisés,  de  la 
valeur  d'indications  Fournies  par  ce  qu'on  appelle  en  chimie  des 
réactifs  (2). 

17.  Il  estdes  propriétés  physiques  qui  fournissent  des  caractères 
d'autant  plus  précieux  pour  faire  reconnoître  les  corps  dans  les 
recherches  analytiques,  que  le  nombre  des  espèces  qui  les  possè- 
dent, est  plus  petit ,  et  que  ces  espèces  sont  d'ailleurs  plus  faciles 
à  distinguer  les  unes  des  autres  par  d'autres  caractères.  Telle  est 
la  propriété  de  produire  une  vapeur  violette,  qui  n'appartient 
qu'à  l'iode  et  à  l'indigo,  corps  bien  distincts,  puisque  la  vapeur  du 
premier  n'éprouve  aucune  altération  aux  températures  les  plus 
élevées, tandis  que  la  vapeur  du  second  est  altérée  complètement 
au-dessous  même  de  5(3o  d. 

18.  En  définitive,  les  propriétés  qui  fournissent  au  chimiste 
les  caractères  les  plus  propres  à  classer,  à  définir  et  à  faire 
retrouver  les  espèces  chimiques  dans  les  analyses,  sont  : 

(a)  Celles  que  l'on  retrouve  dans  l'espèce  de  ïa  manière  la  plus 
persistante,  quelle  que  soit  la  diversité  des  circonstances  où  cette 
espèce  est  placée; 

(b)  Celles  dont  l'existence  en  entraîne  nécessairement  d'autres  ; 

(c)  Celles  qui  sont  en  général  concomitantes  ; 

(1)  Considérations,  générales  sur  l'analyse   organique ,  page  34  à  42-   Levrault , 
Paris,  1824. 

(2)  Rapport  de  M.  Chrevreul  sur  un  Mémoire  de  M.  Donné.  Annales  de  chimie  et  de 
physique,  tome  38,  page  89  et  suiv. 


EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE.  3i5 

(d)  Celles  qui  faciles  à  constater,  ri 'appartenant  qu'à  un  petit 
nombre  d  espèces  très  différentes  d'ailleurs,  sont  précieuses  poul- 
ies recherches  analytiques  ou  pour  concourir  avec  d'autres  pro- 
priétés à  caractériser  ces  espèces,  mais  dont  l'existence  ne  peut 
rien  faire  préjuger  relativement  à  une  analogie  de  propriétés 
entre  les  corps  cjui  les  possèdent. 

Examinons  maintenant,  d'après  les  vues  que  je  viens  d'exposer, 
le  caractère  optique  proposé  par  M.  Biot. 

19.  Le  sucre  de  raisin  qui  n'a  pas  été  solidifié  tournée  gauche 
le  plan  de  polarisation  ;  et  comme  il  ne  change  pas  de  nature 
chimique,  suivant  M.  Biot,  lorsqu'il  cristallise  au  sein  du  jus  de 
raisin  ,et  qu'alors  il  tourne  le  plan  de  polarisation  à  droite, il  s'en- 
suit que  cette  propriété  n'est  pas  fondamentale ,  puisqu'elle  se  ren- 
contre dans  une  même  espèce  avec  deux  signes  différents,'  elle  ne 
remplit  donc  pas  la  condition  (18  a). 

20.  Le  sucre  de  canne  a  certainement  moins  d  analogie  avec 
le  sucre  d'amidon  de  première  formation ,  quecelui-ci  n'en  a  avec 
le  sucre  d  amidon  de  deuxième  formation  :  cependant  les  deux 
premiers  ont  une  action  égale  ou  à-peu-près,  tandis  que  celle  du 
sucre  d'amidon  de  deuxième  formation  est  bien  plus  foible  que 
celle  du  sucre  d'amidon  de  première  formation.  //  est  évident 
d'après  cela  que  le  caractère  optique  proposé  par  M.  Biot,  ne  se 
rattache  pas  a  une  de  ces  propriétés  dont  l'existence  en  entraîne 
nécessairement  ou  en  fait  préjuqer  d'autres ,  puisqu'il  tend  à  con- 
fondre deux  corps  très  différents ,  et  que  d'un  autre  côté  il  établit  une 
différence  entre  deux  corps  qui  ont  d'ailleurs  la  plus  qrande  analo- 
gie de  propriété  et  de  composition.  Il  ne  remplit  donc  pas  les  condi- 
tions^ 8  bcd). 

.  De  la  manière  dont  M.  Biot  a  exposé  ses  observations,  il 
me  semble,  dans  l'état  actuel  des  choses,  que  la  propriété  de  dévier 


il  G  EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE. 

le  plan  de  la  lumière  polarisée  est  liée,  dans  ses  variations ,  plutôt 
avec  les  arrangements  divers  que  les  particules  d'une  même  espèce 
peuvent  prendre  sans  se  dénaturer,  quelle  ne  test  avec  les  arrange- 
ments divers  qui  constituent  des  espèces  différentes  ;  de  sorte  qu'au- 
jourd'hui il  n'y  a  pas  plus  de  rapport  mutuel  à  établir  entre  les  espèces 
qui  agissent  dans  le  même  sens  et  avec  la  même  énergie ,  qu'il  riy  a 
a  présumer  une  grande  opposition  entre  les  propriétés  de  deux  espèces 
qui  agissent  différemment  sur  le  plan  de  polarisation. 

§  n. 

Utilité  dont  peut  être  le  caractère  optique. 

22.  Je  viens  d'exposer  ce  que  l'on  peut  objecter  à  l'usage  du 
caractère  optique  tel  qu'il  a  été  présenté  par  son  auteur  ;  je  vais 
dire  maintenant  en  quoi  il  me  paroît  pouvoir  être  utile.  Je  m'es- 
timerai heureux  si  mes  lecteurs  voient,  dans  cette  manière  d'exa- 
miner la  valeur  d'un  caractère  physique  que  l'on  propose  d'ap- 
pliquer à  la  chimie  organique,  le  véritable  sentiment  qui  m'anime, 
celui  de  restreindre  à  ses  limites  une  chose  qu'on  en  a  fait  sortir 
en  lui  donnant  une  généralité  qu'elle  n'a  pas  et  un  degré  de  pré- 
cision qu'elle  ne  pourra  atteindre  que  par  des  expériences  ulté- 
rieures, et  cela  encore  dans  les  limites  que  j'assigne. 

ARTICLE   PREMIER. 

Utilité  du  caractère  optique  pour  les  arrangements  divers  des  atomes  ou  des 
particules  d'une  même  espèce. 

23.  S'il  est  vrai,  ainsi  que  M.  Biot  le  pense,  qu'un  même  corps, 
comme  le  sucre  de  raisin ,  quoique  dissous  dans  1  eau ,  affecte  des 
états  moléculaires  tels,  qu'il  dévie  le  plan  de  polarisation  à  droite 
ou  à  gauche,  suivant  que  la  solution  a  été  faite  avec  du  sucre  qui 
a  cristallisé  ou  que  la  solution  est  celle  que  nous  présente  la 
nature  dans  le  jus  même  qu'on  vient  d'extraire  du  raisin,  il  est 


EXAMEN  DUN  CARACTÈRE  OPTIQUE.  3  1 7 

intéressant  sans  doute  de  rechercher  si  d'autres  espèces  de  prin- 
cipes immédiats  présentent  uu  phénomène  analogue,  afin  de 
voir  si  on  ponrroit  tirer  de  cette  recherche  quelque  conséquence 
relative,  soit  aux  arrangements  divers  dont  les  atomes  ou  les 
particules  de  ces  espèces  prises  chacune  en  particulier  seroient 
susceptibles, soit  à  la  cause  qui  produit  la  variationdu  phénomène. 

24.  Il  est  important,  incontestablement,  de  rechercher  dans 
l'étude  à  laquelle  on  soumet  une  espèce  de  corps  amenée  au  plus 
grand  état  de  pureté  possible,  Faction  quelle  est  capable  d'exer- 
cer sur  le  plan  de  polarisation ,  lorsqu'elle  est  dissoute  dans  des  li- 
quides quelconques  ,  comparativement  à  l'action  quelle  est  ca- 
pable d'exercer  après  avoir  été  exposée  à  l'influence  de  quelque 
agent,  tel  que  la  lumière,  la  chaleur,  1  électricité. 

25.  Je  ferai  remarquer  que  1  importance  de  ces  recherches, 
pour  le  chimiste,  n'est  pas  de  constater  qu'il  y  a  eu  un  change- 
ment notable  dans  le  pouvoir  rotatoire  qu'une  substance  sou- 
mise à  un  certain  agent  a  éprouvé,  lorsque  cette  substance  a  été 
évidemment  dénaturée,  c  est-à-dire  transformée  en  une  matière 
absolument  distincte  de  ce  qu'elle  étoit  avant  1  expérience;  mais 
que  limportance  de  ces  recherches  est  dapprendre  au  chimiste 
sil  y  a  eu  véritablement  changement  d'arrangement  de  parti- 
cules dans  des  cas  où  des  matières  soumises  à  des  expériences  pa- 
roîtroient,  à  un  premier  examen  ,  n'avoir  éprouvé  aucune  altéra- 
tion ,  et  où ,  sans  lépreuve de  la  polarisation  circulaire,  on  auroit 
pu  être  conduit  à  conclure  qu'elles  n'en  ont  éprouvé  absolument 
aucun. 

26.  Je  cite  un  exemple  pour  éclaircir  ma  proposition. 

La  solution  d'amidon,  dans  l'eau  bouillante,  est  convertie  en 
sucre  par  l'acide  sulfurique.  L'amidon  dissous  dans  l'eau  étant 
insoluble  dans  l'alcoliol ,  tandis  que  le  sucre  en  lequel  il  se  eon- 


3 1  8  EXAMEN  D'UN  CARACTÈRE  OPTIQUE. 

vertit  ne  lest  pas,  on  a  un  moyen  de  reconnoîtredansla  réaction 
de  l'acide  sulfurique  sur  l'amidon ,  l'époque  où  commence  la  con- 
version de  ce  principe  en  matière  sucrée,  et  celle  où  elle  est  com- 
plète. Si  maintenant  on  découvre  que  la  solution  d'amidon  est 
douée  de  la  propriété  de  dévier  à  droite  le  plan  de  la  lumière  pola- 
risée, beaucoup  plus  que  ne  le  l'ait  son  sucre,  n'est-il  pas  vrai  que 
l'observation  de  la  diminution  du  pouvoir  rotatoire  de  la  solution 
d'amidon  soumise  à  l'action  de  l'acide  sulfurique  n'apprendra  rien 
de  plus  que  les  faits  précédents,  relativement  au  changement 
qui  est  survenu  dans  les  propriétés  de  l'amidon?  et  la  conversion 
dune  matière  essentiellement  insipide  et  non  susceptible  de  pro- 
duire de  Palcohol,  en  une  substance  sucrée  fermentescible,  donne 
une  idée  bien  plus  exacte  du  changement  opéré  dans  sa  compo- 
sition que  la  variation  de  son  pouvoir  rotatoire.  Dans  le  cas  où 
une  matière  soumise  à  un  agent  auroit  éprouvé  dans|  son  pou- 
voir rotatoire  un  changement  qui,  loin  d'être,  comme  dans 
l'exemple  de  l'amidon,  le  résultat  de  la  transformation  d'une 
matière  en  une  autre  parfaitement  distincte  de  la  première, 
seroit  au  contraire  restreint  à  un  dérangement  de  particules  si 
léger,  que,  faute  de  l'avoir  constaté,  on  auroit  pu  conclure  que 
la  matière  n 'auroit  éprouvé  absolument  aucun  changement  dans 
ses  propriétés;  c'est  alors,  je  le  répète,  que  l'observation  du  ca- 
ractère optique  seroit  intéressante,  parcequ'elle  provoquerait 
des  recherches  propres  à  faire  apprécier  d'autres  changements 
qui  auroientpu  échapper  sans  cela  à  l'observateur. 

ARTICLE  DEUXIÈME. 

Utilité  du  caractère  optique  pour  l'appréciation  des  changements  qui  peuvent 
survenir  dans  des  espèces  déterminées  mêlées  ensemble. 

27.  11  seroit  important  deconnoître  l'influence  que  des  espèces 


EXAMEN  DUN  CARACTÈRE  OPTIQUE.  3  I  9 

chimiques  dont  les  rapports  avec  la  propriété  dont  je  parle  au- 
raient été  préalablement  parfaitement  déterminés,  pourraient 
exercer  par  leurcontact  mutuel ,  soit  pour  détruire  ou  neutraliser 
eette  propriété,  soit  pour  la  développer,  soit  enfin  pour  laug- 
înenter  ou  la  diminuée;  Je  conçois  qu'il  y  a  des  actions  mutuelles 
de  certains  corps  dissous  qui  ne  nous  ont  point  encore  été  révé- 
lées, faute  de  moyen  d'observer  quelque  phénomène,  qu  ils  ne 
présentent  que  quand  ilssonten  présence.  C'est  particulièrement 
dans  les  propriétés  organoleptiques  des  corps  que  je  croirais  utile 
de  tenter  de  pareilles  recherches.  —  Je  ne  puis  entrer  ici  dans  de 
plusgrands  détails;  je  les  réserve  pourun  travail  sur  la  neutralité, 
considérée  dans  les  corps  de  la  manière  la  plus  générale. 

ARTICLE    TROISIÈME. 

Utilité  du  caractère  optique  comme  réactif,  ou  indice  dans  la  recherche  des 
espèces  chimiques  d'origine  organique. 

28.  Un  suc  végétal,  un  liquide  d'origine  animale,  en  un  mot  une 
solution  quelconque  dont  on  recherche  la  nature  par  l'analyse, 
Ayant  été  soumis  à  l'expériencede  la  lumière  polarisée,  ont  donné 
un  résultat  déterminé.  Eh  bien!  je  conçois  que  l'observation  de 
la  propriété  optique  peut  fournir  d'utiles  indications  dans  les  cas 
suivants. 

Premier  cas. 

29.  On  retrouve  dans  les  principes  séparés  les  propriétés  de 
la  matière  analysée;  la  propriété  optique  de  ces  principes  expli- 
que parfaitement  celle  de  la  matière  qu'ils  eonstituoient;  par 
conséquent  ce  résultat  concourt  avec  les  autres  observations  à 
prouver  qu  il  n'y  a  pas  eu  d'altération  dans  l'analyse. 

Deuxième  cas. 

30.  On  ne  retrouve  pas  dans  les  principes  séparés  toutes  les 


*320  EXAMEN  DUN  CARACTÈRE  OPTIQUE. 

propriétés  de  la  matière  analysée.  Dans  ce  cas ,  l'observation  du 
caractère  optique  peut  éclairer  dans  la  solution  de  cette  question  : 
Y  a-t-il  eu  altération  des  principes  séparés?  ou  les  changements 
observés  ne  tiennent-ils  pasà  ce  qu'on  a  détruit,  soit  une  combinai- 
son, soit  une  influence  mutuelle  de  principes,  sans  qu'il  y  ait  eu 
altération  dans  la  composition  élémentaire  de  ces  principes?  On 
rentre  alors  dans  la  question  que  j'ai  traitée,  page  i  \6  de  mes 
Considérations  générales  sur  t analyse  organique. 

3i .  Je  crois  que  l'on  n'a  point  assez  cherché  à  voir  si ,  dans  le 
jus  de  raisin  et  le  sucre  d'amidon  de  première  formation,  il  n'y 
aurait  pas  quelque  corps  étranger  au  sucre  de  raisin  et*  au  sucre 
d'amidon,  qui  exerçât  quelque  influence  sur  les  résultats,  tels 
([ne  M.  Biot  les  a  décrits. 

CONCLUSION. 

En  définitive,  si  l'on  admet  avec  M.  Biot:  i°  qu'une  même  sub- 
stance telle  que  le  sucre  de  raisin  peut  dévier  le  plan  de  polari- 
sation à  droite  dans  un  cas,  et  à  gauche  dans  un  autre; 

2°  Que  deux  substances  parfaitement  distinctes,  telles  que  le 
sucre  de  canne  et  le  sucre  d'amidon  de  première  formation,  ont 
sensiblement  le  même  pouvoir  rotatoire  ; 

3°  Que  deux  substances  aussi  rapprochées  que  le  sont  le  sucre 
d'amidon  de  première  formation  et  le  sucre  d'amidon  de  deuxième 
formation,  ont  des  pouvoirs  rotatoires  parfaitementdistincts  ; 

Il  faut  conclure  qu'il  n'y  a  pas  de  conséquence  à  déduire  du 
caractère  optique  relativement  aux  rapports  d'espèce  à  espèce, 
que  ses  indications  ne  portent  que  sur  des  différences  d'arrange- 
ments moléculaires  qui  n'ont  pas  une  grande  influence  sur  les 
propriétés  caractéristiques  de  l'espèce. 


MÉMOIRE 
SUR  LE  GUACHARO 

{STEJTORNIS  CJRIPENSIS  (Humboldt)). 
PAR  M.  L'HERMÏNIER,  D.  M.  P. 


A  M.  LE  SECRÉTAIRE  PERPÉTUEL  DE  L'ACADÉMIE  DES  SCIENCES. 
Monsieur, 

Après  une  bien  longue  attente,  je  viens  de  recevoir  trois  Gua- 
charos  de  Caripe,  et  je  m'empresse  de  vous  en  adresser  un,  con- 
servé dans  la  liqueur,  pour  en  faire  hommage  à  1  Académie. 

En  raison  de  la  rareté  de  cet  oiseau,  qui ,  quoique  signalé  de- 
puis trente-cinq  ans ,  n'existoit  dans  aucune  collection ,  et  étoit 
en  quelque  sorte  pour  nous  un  oiseau  perdu  ,  je  crois  nécessaire 
d'accompagner  cet  envoi,  de  quelques  détails  sur  l'histoire  de  la 
découverte,  et  sur  l'organisation  du  Guacharo. 

C'est  le  18  septembre  1799,  qu'il  fut  découvert,  par  MM.  de 
Humboldt  et  Boupland,  dans  la  Cuéva  del  Guacharo,  caverne  im- 
mense creusée  dans  les  montagnes  calcaires  de  Caripe,  province 
de  Cumana  ,  où  il  habite  en  grand  nombre. 

Dans  cette  curieuse  et  importante  excursion  ,  deux  Guacharos 
furent,  à  la  lueur  des  flambeaux  ,  tués  à  coup  de  fusil ,  par  M. 
Bonpland.  Dessinés  et  décrits  par  M.  de  Humboldt,  ils  furent  en- 
voyés plus  tard  en  Europe,  mais  n'y  parvinrent  point  ;  ils  se 
perdirent  avec  tant  d'autres  objets  précieux,  sur  la  côte  d'Afrique, 
dans  le  naufrage  qui  fit  périren  1801  ,FrayJuan  Gonzalès,  jeune 

Annales  du  Muséum ,  t.  III ,  3'  série.  42 


322  MÉMOIRE   SUR   LE   GUACHARO. 

moine  Franciscain  plein  démérite,  qui,  après  avoir  guidé  ces  deux 
naturalistes  illustres  dans  leur  voyage  sur  l'Orénoque,  s'étoit 
chargé  de  transporter  leurs  collections  a  Cadix. 

Pris  au  nid,  et  soumis  à  un  feu  débroussailles,  les  jeunes  Gua- 
charos  fournissent  en  abondance  une  graisse  demi-liquide,  trans- 
parente, inodore,  également  recherchée  pour  la  cuisine  et  l'éclai- 
rage, et  qui  se  conserve,  sans  rancir,  au-delà  d'un  an;  on  l'ap- 
pelle dans  le  pays  mantéca  ou  aceite  del  Guacharo.  Les  semences 
de  fruits  contenues  dans  leur  estomac  Sont  aussi  recueillies  avec 
soin,  et  constituent,  sous  le  nom  de  semilla  del  Guacharo,  un 
remède  célèbre  contre  les  fièvres  intermittentes  de  Cariaco. 

Fameux  à  ce  double  titre,  dans  la  province  de  Gumana,  ces 
oiseaux  étoient complètement  inconnus  en  Europe,  quand  M.  de 
Humboldt  révéla  pour  la  première  fois  leur  existence,  en  1800, 
dans  ses  lettres  à  MM.  Delambre  et  Delaméthrio,  insérées  dans  le 
Journal  de  Physique  ;  en  1 8 1 7,  il  en  fit  de  nouveau  mention  à  l'In- 
stitut ,  et  lui  consacra  une  monographie  consignée  dans  le  second 
volume  des  Observations  de  zoologie  et  d'anatomie  comparée,  où 
il  en  forme  un  nouveau  genre  ,sous  le  nom  de  Steatornis. 

«  Le  Guacharo,  dit-il ,  a  la  grandeur  de  nos  Poules,  la  gueule 
«  des  Engoulevents  et  des  Procnias,  le  port  des  Vautours  dont 
<t  le  bec  crochu  est  entouré  de  pinceaux  de  soies  roides.  lia,  par  ses 
0  mœurs,  des  rapporté  à-la-fois,  avec  les  Engoulevents  et  les 
«  Choucas  des  Alpes,  et  offre  le  premier  exemple  d  un  oiseau 
«  nocturne,  parmi  les  Passereaux  dentirostres.  » 

Quant  au  reste  delà  description,  je  renvoie  au  septième  chapitre 
de  la  relation  historique  ,  chapitre  si  remarquable  par  le  mérite 
du  style  et  par  le  savoir  profond  qui  y  perce  à  chaque  ligne. 

La  science,  jusqu'à  ce  jour,  étoit  donc  réduite  à  la  seule  des- 


MÉMOIRE   SUR   LE    GUACHARO.  3.l3 

cription  de  M.  deHumboldt,et  nepossédoit  pas  même  ,  comme 
pour  le  Dronte,  un  bec  et  un  pied  de  Guacliaro  pour  fixer  l'in^ 
certitude  des  naturalistes.  En  effet,  en  1821 ,  M.  Dumont  (1)  de 
Sainte-Croix  réclamoit  pour  isoler  les  Guacharos  des  Engoule- 
vents, une  figure,  et  des  caractères  plus  précis,  et  plus  distincts. 
En  i83i  M.  Lesson  (2)  ne  doutoitpas  que  ce  ne  fût  d'un  grand 
Ibi  jau  que  M.  de  Humboldt  s'étoitservi  pour  créer  son  genre  Stea- 
tornis.  Parmi  tant  de  voyages  scientifiques  entrepris  depuis 
vingt  ans,  aucun  n'a  éclairé  la  question,  et  M.  Roulin,  qui  a  visité 
la  Colombie,  ne  nous  dit  pas  un  mot  du  Guacharo. 

Tel  étoit  l'état  de  la  science ,  à  l'égard  de  cet  oiseau  curieux , 
quand,  en  1 83 1,  j'eus,  pour  la  première  fois,  connoissance  du  Gua- 
cliaro ,  en  parcourant  la  relation  bistorique  du  voyage  aux  régions 
équinoxiales  du  nouveau  continent,  monument  à  jamais  iniinor- 
tel  du  savoir  le  plus  profond  et  le  plus  varié.  Ambitionner  la 
possession  de  cet  oiseau  ,  et  tout  mettre  en  oeuvre  pour  l'obtenir , 
nefutqu'un  pour  moi.  Mes  premiers  essais  nefurentpas  beureux. 
Des  tentatives  faites  par  la  voie  des  étrangers  restèrent  sans  ré- 
sultats. Mon  argent  fut  gardé,  mes  lettres  ne  reçurent  point  de 
réponse.  L'an  passé,  à  pareille  époque,  un  voyageur  que  j'expé- 
diai en  Colombie ,  avec  l'unique  mission  d'y  cbercher  le  Guacharo, 
fut  arrêté  à  l'île  de  la  Marguerite ,  par  la  crainte  des  troubles  poli- 
tiques quiagitoient  la  côte-ferme.  Il  revint,  après  m'avoir  dépensé 
beaucoupd  argent;  et,  trompé  parla  ressemblancedesnoms,ilm  ap- 
porta pour  tout  dédommagement,  au  lieu  duGuacbaro  que  j'at- 
tendois,  un  Guacharaca  ouKatraca,  Pfiasiamis  mot-mot.  Linu. 


(1)  Dictionnaire  des  Sciences  naturelles,  t.  XX. 

(2)  Traité  d'Ornithologie,  p.  260. 


.124  MÉMOIRE    SUR   LE    GUACHARO. 

Pénélope  Parrakoua  Temm. ,  que  je  possédois  déjà  vivant  dans 
ma  basse-cour. 

Enfin ,  cetteannée,  j'ai  été  plus  heureux,  et  grâce  à  la  persévé- 
rance dont  je  m'applaudis  à  présent,  et  à  l'obligeance  active  de 
M.  Grisel,  colonel  francois  au  service  de  la  Colombie,  et  résidant 
à  Maturin,  j'ai  eu  le  bonheur  d  obtenir,  le  1 5  mai  dernier ,  trois 
Guacharos  tués  dans  la  caverne  de  Caripe  ;  et  j'en  attends  encore 
de  jeunes  et  de  vieux,  pris  à  la  Saint-Jean,  grande  époque  de  la 
chasse  annuelle  que  font  à  ces  oiseaux  les  Indiens  du  voisinage. 

Je  regrette  de  ne  pouvoir  offrir  à  l'Académie  l'oiseau  empaillé, 
et  conservé  en  même  temps  dans  la  liqueur;  mais  il  ne  m'a  pas 
été  possible  d'obtenir  le  Guacharo  dans  le  premier  état.  Parmi 
ceux  que  j'ai  reçus  de  Caripe,  j'ai  choisi  pour  vous  lenvoyer  celui 
qui  ma  paru  le  moins  altéré  par  la  fatigue  du  voyage  et  par  le 
mode  de  préparation.  J'y  joins  une  tête  assez  bien  emplumée,  et 
où  le  bec  a  mieux  conservé  ses  caractères.  J'ai  soumis  les  deux  au- 
tres à  un  examen  approfondi,  dont  je  vais  vous  entretenir  tout- 
à-1'heure.  Si  ceux  que  j'attends  encore  me  parviennent  en  meil- 
leur état,  jeunes  et  vieux,  avec  les  œufs  et  le  nid  que  j'ai  deman- 
dés, je  m'empresserai  de  vous  faire  part  de  ma  bonne  fortune. 

DESCRIPTION   DU   GUACHARO.  (Voyez  planche  i5.) 

Habitude  extérieure. 

Dans  les  deux  Guacharos  que  j'ai  observés,  la  masse  du  tronc 
égaloit  tout  au  plus  en  volume  le  corps  d'un  pigeon.  Mesurés  de 
la  pointe  d  u  bec  à  l'extrémité  de  la  queue,  l'un  a  donné  1 5,  l'autre 
17  pouces  de  longueur,  sur  une  envergure  de  3  pieds.  Aile  peu 
aiguë,  composée  de  20  rémiges;  les  3e  et  4e  les  plus  longues.  Queue 


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MÉMOIRE   SUR    LE   GUACHAHO.  325 

arrondie,  à  10  rectrices.  Fond  du  plumage  roux-marron ,  mêlé 
de  brun  à  reflets  verdâtres,  barré,  piqueté  et  vermiculé  de  noir 
plus  ou  moins  foncé,  marqué  de  taches  blanches  de  forme  et  de 
grandeur  variées.  Petites,  cordiformes  ou  rliomboïdales,  à  la  tête, 
au  cou,  sur  les  parties  inférieures,  ces  taches  sont  demi-rondes 
ou  triangulaires,  plus  grandes,  plus  clair-seméessur  les  ailes  et  la 
queue,  où  elles  s'observent  sur  les  tectrices  alaires,  sur  les  ire,  2e, 
3e,  4e5  i  te  et  12e  rémiges  et  à  la  queue,  sur  la  première  rectrice, 
en  formant  sur  la  rangée  externedes  barbes  de  chaque  plume  cinq 
à  six  marques  également  espacées  et  disposées  en  série  longitudi- 
nale; elles  manquent  ou  sont  moins  prononcées  sur  les  autres 
plumes  principales.  Lebarré  noir  de  la  queue  est  plus  large  qu'aux 
ailes.  Le  bas  du  cou,  le  dos  et  les  parties  inférieures  sont  plus  pâles 
que  le  reste  du  plumage,  qui  a  moins  de  moelleux  que  celui  des 
Chouettes  et  des  Engoulevents. 

— Bec  fort,  solide,  gris-rougeâtre.  Mandibule  supérieure  cour- 
bée dès  la  racine  ,  prismatique,  à  arête  vive,  armée  d'une  seule 
dent,  et  terminée  par  un  crochet  aigu  qui  dépasse  de  une  et  demie 
à  deux  lignes  la  mandibule  inférieure.  Celle-ci,  dilatée  en  arrière, 
et  débordant  en  ce  sens  la  supérieure,  en  est  recouverte  en  avant 
et  tailléeen  biseau  creux  pour  recevoir  son  crochet.  Narines  oblon- 
gues,  obliquement  percées  au  milieu  du  bec,  ouvertes  en  avant 
et  en  bas,  nues.  Des  soies  rigides,  rousses,  nombreuses,  disposées 
en  bouquet,  simples  à  leur  terminaison,  barbelées  à  leur  origine, 
dépassant  quelquefois  un  pouce  de  longueur,  sont  placées  à  la 
base  du  bec,  derrière  les  narines,  qu'elles  couvrent.  Bouche 
grande,  très  fendue. 

— Tarse  gros,  court,  moins  long  que  le  doigt  médian,  quia  18  li- 
gnes avec  l'ongle,  et  qui  dépasse  d'une  à  deux  lignes  seulementles 


32Ô  MÉMOIRE  SUR    LE    GUACHARO. 

latéraux,  dont  l'externe  est  un  peu  plus  long  que  l'interne.  Pouce 
assez  court,  réversible.  Tous  les  doigts  profondément  séparés. 
Ongles  crochus,  forts,  tranchants  en  dedans,  mais  non  pectines. 
La  conformation  du  pied  rappelle  celle  des  Martinets. 

Je  n'ai  pas  pu  constater  la  couleur  de  l'œil,  la  disposition  des 
sourcils:  des  écailles  des  pieds,  par  suite  du  mauvais  état  de  ces 
parties.  L'œil  m'a  paru  cependant  moins  grand  que  dans  les  En- 
goulevents. 

appareil  digestif. 

La  longueur  de  l'intestin  mesurée  de  l'extrémité  du  bec  à  l'a- 
nus, est  à  celle  du  corps  prise  suivant  Cuvier,  du  bec  à  la  dernière 
vertèbre coccygien ne:  :  3ou3'/,  :  i. — Bouchetrès  grande;  langue 
adhérente,  enfer  de  flèche,  bordée. —  Ouverture  palatine  des  na- 
rines assez  grande,  reculée,  cloisonnée,  elliptique  ainsi  que  la 
glotte.  Celle-ci,  de  même  que  le  larynx,  est  pourvue  de  quelques 
papilles,  coniques,  rares  et  très  petites.  —  Œsophage  cylindrique 
sans  jabot,  variant  entre  10  à  12  lignes  de  diamètre,  renflé  au 
ventricule  succenturier,  qui  forme  un  anneau  de  8  à  10  lignes  de 
hauteur,  plus  développé  du  côté  du  pylore,  composé  de  plans 
verticaux,  folliculeux  et  séparés.  —  Rétrécissement  léger  entre  le 
ventricule  succenturier  et  le  gésier;  celui-ci  est  alongé,  muscu- 
leux,  pourvu  de  deux  plaques  fibreuses  et  d'un  pylore  haut  et 
latéral.  —  Rétréci  dans'ce  dernier  point,  l'intestin,  généralement 
ample,  s'élargit  au-delà,  et  offre  jusqu'à  8  lignes  de  diamètre;  il 
se  rétrécit  de  nouveau  insensiblement  jusqu'au  rectum, qui  a 
2  '/,  à  3  pouces  de  long,  sur  5  à  6  lignes  de  large,  et  qui  est  flan- 
qué, à  son  origine,  de  deux  cœcums  cvlindriques  étroits,  cour- 
tement  pédicules,  de  20  a  22  lignes  de  longueur. 


MÉMOIRE   SUR   LE   GUACHARO.  327 

A  l'intérieur,  l'intestin  est  plissé  en  long,  à  l'œsophage;  l'an- 
neau glanduleux  du  ventricule  succenturier  offre,  sur-tout  en 
bas,  des  ouvertures  folliculeuses  larges  et  béantes;  la  paroi  mus- 
culaire du  gésier  a  trois  lignes  d  épaisseur,  elle  est  doublée  d'une 
lame  fibreuse,  épaisse.  Cette  cavité  est  entièrement  vide. 

Appareil  stevnal. 

J'ai  décrit  autrefois  l'appareil  sternal  des  Engoulevents.  Celui 
du  Guacharo  n'en  diffère  que  par  sa  taille  supérieure,  et  par  quel- 
ques modifications,  telles  que  la  force  de  la  clavicule,  et  la  hau- 
teur plus  grande  de  ses  faces;  des  omoplates  plus  alongées;un 
sternum  moins  renversé  dans  son  bord  postérieur,  etc.,  etc. 


Examiné  dans  les  trois  individus  que  je  possède  ,  le  Guacharo 
que  j'ai  reçu  de  Maturin ,  diffère,  sous  quelques  rapports,  des 
deux  oiseaux  tués,  sous  le  même  nom,  par  M.  Bonpland,  et  dé- 
crits par  M.  de  Humboldt.  Le  mien  est  moins  grand  de  toute  la 
distance  qui  sépare ,  pour  la  taille ,  le  Pigeon  de  la  Poule.  Il  a  vingt 
rémiges ,  au  lieu  de  dix-sept  à  dix-huit  ;  une  seule  dent  et  non  pas 
deux,  car  je  distingue  soigneusement  le  crochet  terminal  du  bec, 
de  toute  saillie  mandibulaire,  feston  ou  dent ,  comprise  entre  lui 
et  la  commissure.  Peut-être  la  seconde  dent  sest-elle  détachée 
parla  macération  de  l'écaillé  cornée  du  bec  danslalcohol  ?  c'est  ce 
que  je  rechercherai  dans  un  prochain  envoi.  Mais  c'est  sur-ton  t 
dans  la  couleur  fondamentale  de  l'oiseau  que  s'observent  les  dif- 
férences les  plus  sensibles.  Le  plumage  de  mon  Guacharo  est  mar- 
ron, celui  de  M.  de  Humboldt  est  d'une  couleur  foncée  gris- 
bleuâtre,  suivant  la  Relation  historique  et  le  Dictionnaire  des 


3 28  MÉMOIRE   SUR    LE    GUACHAKO. 

sciences  naturelles;  et  gris-brunâtre,  par  erreur  de  mémoire  ou 
de  typographie,  d'après  le  Traité  d  Ornithologie  de  M.  Lessou. 

Cependant  les  deux  oiseaux  ont  été  tués  dans  la  même  caverne, 
l'un  en  septembre,  l'autre  en  avril;  et  présentent  les  mêmes 
habitudes  nocturnes.  Peut-être  forment-ils  deux  espèces!,  ou  plu* 
tôt  deux  âges,  en  livrée  différente.  Le  mien  seroit  l'adulte,  et  ce- 
lui de  M.  de  Humboldt,  le  jeune?  Quant  à  l'explication  du  chan- 
gement de  couleur,  par  faction  de  l'alcohol  sur  la  plume ,  elle  est 
inadmissible.  Ce  liquide  est  incapable  d'altérer  d'une  manière  no- 
table  une  couleur  franche  et  sans  reflets  métalliques  vifs. 

Maintenant  que  nous  connoissons  tous  les  caractères  extérieurs 
et  intérieurs  de  l'organisation  du  Guacharo,  il  n'est  pas  difficile 
de  lui  assigner  sa  véritable  place  dans  la  série  ornithologique.  Il 
appartient  manifestement  à  l'ordre  des  Passereaux,  à  la  famille 
des  Fissirostres  de  Cuvier,  et  se  range  naturellement  à  côté  des 
Podarges,  Engoulevents  et  Ibijaux,  en  formant  définitivement, 
comme  l'a  fort  bien  établi  M.  de  Humboldt ,  un  genre  parfaitemen  t 
distinct,  et  qui  n'a  jusqu'ici,  pour  représentant,  que  l'oiseau  de 
Caripe.  Les  caractères  essentiels  que  lui  assigne  M.  de  Humboldt 
sont  :  «  Rostrum  validum,  lateribus  compressum,  apice  adun- 
«  cum  ;  mandibule  superiori  subbidentatâ  ,  dente  anteriori  acu- 
«  tiori; rictus  amplissimus.  Pedes  brèves,  digitis  fissis,  unguibus 
«  integerrimis.  » 

On  peut  y  ajouter  ceux  qui  ressortent  de  notre  description, 
telsque  la  forme  de  l'aile,  le  nombredes  rémiges,  de  la  disposition 
digestif,  de  l'appareil  sternal  et  de  ses  annexes. 

Plus  robuste  que  les  Engoulevents,  les  Podarges  et  les  Ibijaux, 
plus  fortement  constitué  qu'eux,  dans  toutes  ses  parties,  le  Gua- 
charo se  rapproche  par  son  faciès,  son  port,  etc.,  des  oiseaux  de 


MÉMOIRE  SUR  LE  GUACHARO.  329 

proie,  et  des  nocturnes  sur-tout,  dont  il  a  quelques  habitudes; 
mais,  en  s'éloignant  complètement  deux  par  son  régime,  s'il  est 
bien  constant  qu  il  use  exclusivement  d'aliments  végétaux.  Je  n'ai 
pas  encore  pu  décider  cette  question,  pareeque  les  deux  oiseaux 
que  j'ai  étudiés,  tués  probablement  de  jour ,  et  long-temps  après 
le  dernier  repas,  avoient  le  gésier  et  l'intestin  complètement  vides , 
et  ne  m'ont  offert  aucune  donnée  sur  la  nature  de  leur  subsis- 
tance. Abstraction  faite  de  la  force  du  bec,  il  seroit  difficile  de 
ne  pas  croire  à  priori,  que  le  Guacharo  est  insectivore,  car  son 
tube  digestif  ressemble  beaucoup  à  celui  des  Engoulevents  et  des 
Ibijaux,  et  Dieu  sait  s'ils  sont  frugivores!  —  Quanta  ses  pieds,  ils 
ont  quelques  rapports  avec  ceux  des  Chéiroptères  et  des  Marti- 
nets, et  sont  de  nature  à  lui  permettre  de  s'accrocher  aux  parois 
des  cavités  qui  lui  servent  d'abri,  et  à  grimper  dans  son  nid.  Mis 
sur  un  plan  horizontal,  je  doute  qu'il  puisse  s'envoler,  tant  son 
tarse  est  court. 

Tels  sont,  Monsieur,  les  faits  que  l'acquisition  importante  du 
Guacharo  m'a  permis  de  recueillir  et  de  transmettre  à  l'Académie. 
Je  poursuis  toujours  avec  zèle  l'examen  des  oiseaux  sous  le  triple 
rapport  de  l'ostéologie,  de  l'ostéogénie,  et  de  lentérologie;  sans 
négliger  l'étude  des  caractères  extérieurs,  afin  de  faire  entrer  de 
plus  en  plus  l'ornithologie  dans  la  voie  de  la  méthode  naturelle. 
De  nombreuses  correspondances  établies  et  entretenues  à  grands 
frais,  avec  presque  tous  les  points  du  globe,  me  permettent  d'a- 
jouter tous  les  jours,  aux  faits  de  la  veille,  de  nouveaux  faits  qui 
ne  sont  point  sans  valeur  pour  la  science.  Si  l'Académie  daigne 
accueillir  avec  quelque  indulgence  cette  première  communica- 
tion, je  m'efforcerai  de  mériter  de  pins  en  plus  sou  approbation  , 
en  lui  soumettant  la  suite  dt'  mes  travaux,  quand  je  les  aurai 
innales  dit  Muséum,  t.  II!,  3'  série.  l\'i 


33o  MKMOIRE   SUR    LE    GUACHARO. 

rendus  assez  exacts  et  assez  complets  pour  les  croire  dignes  de  son 
attention. 

J  oserai  seulement,  Monsieur,  par  votre  organe,  réclamer  son 
appui,  et  sa  puissante  intervention,  pour  arrivera  la  possession 
de  quelques  oiseaux  que  ma  position  et  mes  moyens  ne  mont 
point  encore  permis  (L'atteindre,  et  qu'il  ne  lui  seroit  pas  dif- 
Hcile  d'obtenir  par  les  voyageurs  publics  et  particuliers  quelle 
éclaire  de  ses  instructions,  quelle  récompense  de  ses  éloges,  un 
Gay,  un  d'Orbigny,  un  Gaymard,  un  Lesson,  etc.,  etc.  Je  ne 
refuse  point  d'entrer  dans  toute  dépense  nécessaire  pour  par- 
venir à  ce  but  (i). 

Je  suis  prêt  à  tous  les  sacrifices  que  pourra  exiger  l'acquisition 
des  oiseaux  qui  me  manquent  encore,  pour  achever  mon  travail 
sur  cette  belle  classe  de  vertébrés,  et  dont,  sur  le  Mémoire  ci- 
joint,  que  je  vous  prie  d offrir  à  l'Académie,  j  établis  les  noms, 
en  regard  de  ceux  que  j'ai  reçus  depuis  mon  départ  de  France. 
Ma  collection  s  enrichit  tous  les  jours  de  genres  précieux,  dont 
l'organisation  profonde  n  avoit  jamais  été  étudiée.  Je  la  lègue 
il  avance  tout  entière  au  Muséum  d  histoire  naturelle,  si  la  mort 
vient  me  surprendre  avant  d  avoir  pu  l'achever. 

Veuillez,  Monsieur,  agréer  et  faire  agréera  l'Académie  l'assu- 
rance du  profond  respect  et  de  l'entier  dévouement  avec  lesquels, 

J'ai  1  honneur  d  être, 

Monsieur  le  Secrétaire  perpétuel, 

Votre  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

F.  L'Herminier  fils,  D.  M.  P. 

Pointe-à-Piti* ,  Guadeloupe,  1 8 juin  1 834- 

(i)  Les  oiseaux  que  je  demande  doivent  être  conservés  jeunes  ou  adultes  dans  la 


MÉMOIRE   SUR    LE    GUACHARO.  33  I 

Dans  leur  rapport  à  l'Académie  sur  ce  Mémoire,  MM.  Isidore 
Geoffroy  Saint-Hilaire  et  de  Blain ville  (rapporteurs),  ont  conclu 
à  ce  que  le  Guacharo,  envoyé  par  M.  L'Herminier,  fût  offert  en 
son  nom  au  Muséum  d'histoire  naturelle,  pour  être  déposé  clans 
ses  collections.  Depuis  lors  en  effet,  cet  oiseau,  aussi  rare  que 
curieux,  a  été  monté  et  placé  dans  les  galeries  d'ornithologie. 
L'administration  en  outre  a  jugé  utile  à  la  science  d'en  faire  faire, 
à  ses  frais,  par  l'un  de  ses  peintres,  un  dessin  dont  la  lithogra- 
phie est  jointe  au  Mémoire  de  M.  L'Herminier ,  de  manière  à  le 
rendre  encore  plus  intéressant  pour  les  ornithologistes. 


liqueur,  sans  être  ni  plumés,  ni  vidés;  les  plus  gros  seuls  doivent  avoir  les  ailes  et  le-, 
cuisses  retranchées  près  du  corps  pour  économiser  la  place,  et  le  ventre  ouvert  afin  d'y 
permettre  à  l'intérieur  l'action  conservatrice  de  la  liqueur.  Les  jeunes  seront  recueillis 
depuis  l'instant  où  les  rémiges  commencent  à  rompre  le  tuyau,  jusqu'à  celui  où  elles 
sont  parvenues  à  se  dégager  du  tuyau  dans  la  moitié  de  leur  longueur.  Au-dessous  et 
au-delà  de  ce  terme,  les  oiseaux  sont  inaptes  aux  observations  sur  l'ostéogénie.  11  con- 
vient de  mettre  à  part  deux  adultes  et  six  jeunes  de  chaque  genre  demandé. 


DESCRIPTION 
D'UN  HERBIER  DE  L'ILE  DE  TIMOR , 

FAISANT  PARTIE  DES  COLLECTIONS  BOTANIQUES  DU  MUSÉUM 
D'HISTOIRE  NATURELLE  ; 

PAR  M.  J.  DEC  AISNE, 

AIDE-NATURALISTE  AU  MUSEUM. 


Cet  ouvrage,  présenté  à  1  Académie  des  sciences  au  commen- 
cement de  Tannée  i834,  a  été  le  sujet  d'un  rapport  de  MM.  Ad. 
de  Jussieu,  Brongniart  et  A.  Richard.  J'ai  remédié,  autant  quil 
a  été  en  mon  pouvoir,  aux  reproches  que  m'avoient  adressés  les 
commissaires  de  l'Académie  au  sujet  delà  longueurde  mes  phrases 
spécifiques  :  si  je  leur  ai  laissé  encore  autant  d'étendue,  c'est  que 
j'ai  pensé  que  ce  défaut  avoit  moins  d'inconvénients  qu'une  briè- 
veté qui  pourroit  supprimer  des  caractères  essentiels,  et  quil 
seroit  facile  plus  tard  aux  monographes  d'y  trouver  les  éléments 
d'une  phrase  plus  courte  qu'on  devroit  définitivement  adopter. 

En  offrant  le  résidtat  de  mes  premiers  travaux,  je  sens  qu'ils 
sont  loin  d'être  sans  erreur,  mais  j'ai  lespoir  de  corriger,  dans 
d'autres  publications,  celles  qui  m'ont  échappé;  M.  Blume  avant 
eu   l'extrême  bienveillance  de  me  promettre  la  communication 


des  plantes  recueillies  à  Timor  par  Zippelius,  ainsi  que  celles 
qu'il  recevra  de  M.  Spanhove ,  gouverneur  général  de  cette  île. 
L'examen  de  ces  collections,  et  la  description  des  espèces  nou- 
velles quelles  contiendront,  tout  en  faisant  suite  au  premier  tra- 
vail que  je  publie  aujourd'hui,  me  serviront  également  à  relever 
les  erreurs  que  j'y  aurai  reconnues. 


INTRODUCTION. 


Le  travail  que  je  publie  comprend  la  description  dune  foible 
partie  des  collections  botaniques  déposées  au  Muséum,  et  pro- 
venant du  voyage  aux  Terres  Australes,  exécuté  au  commence- 
ment de  ce  siècle,  d'après  des  instructions  remises  par  l'Institut 
lui-même. 

Ces  berbiers  sont  dus  principalement  à  deux  infatigables  col- 
lecteurs, Riedlé  et  Guichenot,  jardiniers  adjoints  à  l'expédition. 
Ce  sont  les  plantes  recueillies  à  Timor  que  je  me  propose  de 
faire  connoître  ici  :  la  botanique  des  autres  lieux,  explorés  dans 
ce  grand  voyage,  avoit  été  traitée  depuis  dans  divers  ouvrages 
publiés,  soit  en  France,  soit  à  l'étranger;  mais  celle  de  Timor  n'a 
été  lobjet  d'aucun  travail  particulier,  et  ce  n'est  qu'isolément 
cpue  des  plantes  en  ont  été  indiquées  ou  décrites  par  divers  auteurs 
qui  ont  eu  occasion  de  les  voir  dans  l'Herbier  du  Muséum. 

Parties  de  France  à  la  fin  de  1 80 1 ,  les  deux  corvettes  le  Natura- 
liste et  le  Géographe ,  sous  les  ordres  du  capitaine  Baudin,  firent 
un  an  après  leur  départ,  leur  première  relâche  à  Timor. 

Cette  île  située  entre  les  121-1230  long,  et  les  9-1  i°lat.  australe, 
est  la  dernière  île  de  quelque  importance  du  grand  Archipel 
d'Asie:  sa  longueur,  d'après  M.  Freycinet,  est  de  cinquante-cinq 
lieues  du  nord  au  sud;  sa  largeur  a  souvent  moins  de  sept  lieues, 
et  jamais  plus  de  quinze. 

D'après  les  descriptions  que  nous  en  donne  Péron  dans  la  re- 
lation de  ce  voyage,  les  parties  qui  avoisinent  la  mer  sont  cons- 
tituées jusqu'à  cent  pieds  et  plus  d'élévation  au-dessus  de  son  ni- 


336  INTRODUCTION. 

veau  actuel,  par  des  roches  madréporiques.  Elles  offrent  d'une 
manière  sensible  les  caractères  de  celles  qui  se  reproduisent  en- 
core de  nos  jours  sur  ces  mêmes  rivages,  et  que  M.  Gaudicliaud 
a  retrouvées  parfaitement  identiques  dans  toutes  les  îles  for- 
mant, soit  l'Archipel  de  la  Sonde  et  des  Moluques,  soit  ceux  des 
Marie-Anne  ou  des  Carolines. 

Cependant  la  forme  des  montagnes,  leur  élévation,  de  nom- 
breux basaltes  observés  par  ces  voyageurs  sur  plusieurs  points 
de  l'île,  assignent  aussi  à  Timor  une  origine  volcanique.  Ces  ob- 
servations peuvent  servir  à  expliquer  les  analogies  de  végétation 
que  nous  signalerons  plus  tard,  entre  l'île  qui  nous  occupe,  les 
autres  Archipels  des  Moluques,  et  les  îles  de  l'Afrique  australe, 
où  se  retrouve  ce  double  caractère  de  formation  que  nous  ve- 
nons de  signaler. 

Les  deux  relâches  faites  à  Timor  par  les  vaisseaux  de  l'expédi- 
lion  liant  oise  eurent  lieu  dans  la  même  baie,  celle  de  Coupang, 
et  par  suite  l'exploration  se  borna  à  la  partie  sud  de  l'île.  Les 
excursions  eurent  lieu  pendant  les  mois  de  septembre  et  octobre, 
époque  du  plus  grand  développement  de  la  végétation  dans  cette 
île;  mais  les  courses  les  plus  lointaines  s'étendirent  peu  au-delà 
de  Babao,  petit  village  bâti  à  l'entrée  des  vastes  marais  situés  à 
quelques  lieues  de  Coupang.  Cependant,  en  1821,  M.  Gaudi- 
eli  nid,  lors  du  voyage  de  l'Uranie ,  relâchant  à  Dilli,  petite  ville 
au  non!  de  l'île,  put  faire  quelques  excursions  dans  cette  partie 
qui  n'a  voit  pas  été  visitée  par  les  naturalistes  de  la  première  ex- 
.  pédition,  et  en  déposa  les  résultats  dans  les  Herbiers  du  Muséum. 

La  réunion  de  ces  collections  nous  a  fourni  un  total  de  plus 
de  :">.m>  espèces,  dans  lesquelles  on  compte  : 

l'imr  ï'èh  monocotylédones,  v  compris  les  fougères,  1  00  espèces  ; 


INTRODUCTION.  3.37 

pour  les  dicotylédones 4^°  espèces. 

Ainsi  nous  voyons  que  le  nombre  des  monocotylédones  est  aux 
dicotylédones  comme  i  est  à  4  '/2  -,  nombre  qui  correspond  aux  re- 
marques précises  qu'a  voit  faites  M.  Robert  Brown  sur  les  végétaux 
des  parties  équinoxiales  de  la  Nouvelle-Hollande  et  de  celles  du 
Congo,  et  qu'il  présumoit  devoir  êtredansla  même  proportion  sur 
les  rivages  de  l'Inde.  Je  n'ai  pu  établir  de  comparaison  avec  les 
acotylédones  ou  cryptogames,  qui  manquent  entièrement  dans 
les  deux  collections  que  j'ai  étudiées. 

J'indique  ici  les  noms  des  principales  familles  qui  composent 
l'herbier  de  Timor,  en  les  plaçant  dans  l'ordre  de  la  quantité 
numérique  des  espèces  que  comprend  chacune  d'elles.  A  l'égard 
des  autres  familles,  le  nombre  des  espèces  est  trop  minime  pour 
mériter  d'être  mentionné. 

Acanthacées.  17. 

Convolvulacées.  i5. 

Rubiacées.  i4- 

Byttnériacées.  i3. 

24.     Myrtacées.  12. 

Verbénacées.  12. 

Cypéracées.  20.     Solanées.  1 1 . 

Malvacées.  18.     Labiées.  n. 

Ces  nombres,  sans  être  très  élevés ,  et  sans  comprendre,  à  beau- 
coup près,  sans  doute,  la  Flore  complète  de  cette  île,  me  per- 
mettront néanmoins  d'en  comparer  la  végétation  à  celle  de  quel- 
ques points  de  la  terre  dont  la  botanique  possède  des  flores  plus 
ou  moins  complètes. 

La  comparaison  se  portera  naturellement  d'abord  sur  ceux  qui 
l'avoisinent  le  plus,  puis  sur  les  parties  situées  à  la  même  latitude, 

annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  $"rie.  44 


Légumineuses. 

63. 

Graminées. 

33. 

Euphorbiacées. 

28. 

Urticées. 

26. 

Composées. 

24. 

Fougères. 

22. 

338  INTRODUCTION. 

«l'abord  dans  l'ancien  ,    ensuite  dans    le    nouveau    continent. 

Comparée  aux  îles  qui  l'avoisinenl,  Timor  participe,  comme 
celli^s  des  différents  archipels  asiatiques,  à  cette  végétation  que 
caractérisent  les  genres  Scœvola,  Heritiera,  Cookia,  Calophyllum, 
Vitex,  Cratœva,  Capparis,  les  Avicennia  olba,  Tour  nef ortia  argcn- 
tea,  Melaleuca  Lencadendrum  et  Caja-puti,  des  Composées  en  petit 
nombre,  et  les  Graminées  qui  forment,  de  même  que  pour  la  Flore 
«le  l'Inde,  le  i5e  de  la  végétation. 

Les Euphorbiacées  sont  exactement  dans  le  même  cas  et  se  re- 
trouvent en  même  nombre  dans  les  parties  septentrionales  de 
la  Nouvelle-Hollande.  Les  espèces  de  l'herbier  de  Timor  appar- 
tiennent aux  genres  Glochidion ,  Anisonema,  Kirganellia,  Melan- 
thesa,  Bridelia,  Rottlera,  Codiœum,  Gelonium,  Mappa,  Andrachne, 
Euphorbia.  A  l'exception  du  dernier  de  ces  genres,  dont  les 
espèces  sont  répandues  sur  tout  le  globe,  les  autres  appartien- 
nent spécialement  à  la  végétation  de  l'Inde  ou  de  l'Afrique  et  n'ont 
pas  encore  été  observés  en  Amérique.  Le  Kirganellia  qui  ne  com- 
prenoit  qu'une  espèce  particulière  aux  îles  de  l'Afrique  australe, 
en  compte  maintenant  une  nouvelle  à  Timor. 

Les  Légumineuses,  qui  sont  la  famille  la  plus  considérable, 
tiennent  le  milieu  entre  les  rapports  de  nombre  des  plantes  de 
cette  famille  qu'on  avoit  observés,  dans  l'Inde,  les  parties  équi- 
noxiales  «le  la  Nouvelle-Hollande  et  de  l'Afrique.  En  effet,  dans 
l'Inde  et  la  Nouvelle-Hollande,  elles  sont  comme  i  esta  9  à  l'égard 
des  autres  phanérogames  ;  en  Afrique  elles  sont  plus  nombreuses, 
et  sont  comme  1  à  6 ,  tandis  que  dans  les  herbiers  de  Timor  elles 
dépassent  la  proportion  de  1  :  8. 

Les  Uilicées  sont  au  nombre  de  26.  Les  arbres  à  pain,  le  mû- 
rier à  papier,  plusieurs  Procriss,  ont  les  mêmes  espèces  que  celles 


INTRODUCTION.  33g 

qui  sont  |  articulières  aux  différents  archipels  du  gràrtd  océan  et 
aux  îles  de  France  ou  de  Bourbon.  Cependantles  figuiers,  si  nom- 
breux dans  l'Inde,  forment  dans  cet  herbier  presque  la  moitié  du 
nombre  total  des  Urticées;  plusieurs  d'entre  elles,  comme  les 
Ficus  religiosa  et  indien,  paroissent  se  retrouv«r  sur  les  côtes  oc- 
cidentales de  l'Afrique,  où  elles  sont,  comme  dans  l'Inde,  l'objet 
d'un  culte  particulier. 

Parmi  les  autres  familles  ,  les  Acanthacées  appartiennent 
aussi  plus  particulièrement  à  la  flore  des  Indes  ou  de  l'Afrique  ; 
ce  sont  les  genres  Hypoëstes,  Lepidarjathis ,  Gandarussa. 

Lefï  Fougères,  les  Myrtacées,  les  Rubacées,  ont  des  points 
de  rapport  plus  intimes  avec  les  îles  de  l'Afrique  australe,  tandis 
que  les  Composées,  les  Labiées,  les  Convolvulacées,  ont  pres- 
que toutes  leurs  espèces  répandues  dans  les  îles^  équinoxiales 
du  grand  océan. 

Le  nombre  total  des  espèces  comprises  dans  les  herbiers  sont, 
comme  nous  venons  de  le  dire,  de  plus  de  cinq  cent  cinquante. 

Plusieurs  d'entre  elles  se  retrou  vent  absolument  les  mêmes  dans 
toutes  les  îles  équinoxiales  du  grand  océan  (comme  l'a  constaté 
dans  son  voyage  M.  de  Chamisso) ,  ainsi  qu'une  foule  d'autres 
plantes  littorales  dont  l'ensemble  sert  à  caractériser  cette  végéta- 
tion qu'on  désigne  en  botanique  sous  le  nom  de  végétation  des  Mo- 
luques.  On  doit  s'attendre,  d'après  l'identité  des  circonstances  des 
pays  littoraux,  à  ce  que  des  îles  de  peu  d  étendue  situées  sous  une 
même  latitude,  d'une  même  nature  de  terrain ,  rapprochées  telle- 
ment les  unes  des  autres  qu'elles  semblent  faire  partie  d'un  même 
pays;  on  doits  attendre,  dis-je,  à  ce  qu  elles  se  communiquentfaci- 
lement  leurs  productions  végétales,  sur-tout  lorsque  ces  dernières 
croissant  sur  les  rivages,  y  laissent  tomber  leurs  fruits ,  qui  en  peu 


342  INTRODUCTION. 

trouvées  jusqu'aux  Sandwich.  Mais  quant  aux  phanérogames,  je 
dois  en  signaler  plusieurs,  comme  les  Dracœna,  le  Grangeria  bor- 
bonica,  \eFresnelia  buxifolia,  deux  Eugenia,  le  Senacia  undulala,  le 
Myonima  multiflora ,  un  Bignonia  commun  à  Madagascar,  ainsi 
que  YOlea  emarginata.  M.  R.  Brown  a  déjà  indiqué  dans  plusieurs 
de  ses  mémoires  de  géographie  botanique  les  points  de  ressem- 
blance que  la  Nouvelle-Hollande  avoit  avec  l'Afrique  :  nous  pou- 
vons faire  une  remarque  analogue  pour  Timor.  Ainsi,  on  y  re- 
trouve un  Glinus  dont  Vahl  a  fait  une  espèce  distincte;  un 
Tvibulus  ;  deux  Psoralea,  genre  dont  la  plupart  des  espèces 
appartiennent  au  cap  de  Bonne-Espérance,  et  dont  une  seule  s'a- 
vance dans  la  région  méditerranéenne;  un  Astragalus  croissant 
aussi  sur  la  côte  occidentale  de  la  Nouvelle-Hollande.  LesChail- 
letiacées,  petite  famille  établie  par  M.  De  Candolle  sur  une  seule 
espèce  américaine,  en  comprend  aujourd'hui  sept  particulières 
à  l'Afrique.  Timor  offre  une  espèce  de  Chailletia ,  la  première  qui 
soit  indiquée  soit  dans  les  îles  de  l'Archipel  d'Asie,  soit  dans  l'Inde. 

L'île  dont  la  flore  nous  occupe  ne  présente  de  commun  avec 
l'Amérique  que  des  végétaux  déjà  signalés  comme  existant  indif- 
féremment dans  les  deux  continents;  ce  sont  précisément  ceux 
que  la  flore  d'une  île  des  Antilles,  Saint-Thomas ,  faite  par  M.  de 
Schlechthendal,  nous  indiquoit  comme  se  retrouvant  soit  en  Afri- 
que, soit  dans  l'Inde  :  un  Boerhaavia,  les  Elensine  indica,  Kyllingia 
rnonocephala ,  Desmodium  triflorum,  Acacia  far  nesiana,  Adenan- 
thera  pavonina,  Guilandina  Bonduc,  toutes  plantes  qui  peut-être 
aussi  y  ont  été  introduites. 

J'arrive  enfin  à  signaler  quelques  plantes  européennes;  mais 
ici  comme  dans  les  autres  flores  tropicales,  ces  plantes  sont  des 
espèces  aquatiques.  Ce  sont  des  Scirpus,  le  Typha  angustifolia ,  le 


INTRODUCTION.  343 

Saccharum  cylùulricum  ,  qu'on  a  rencontrés  dans  les  deux  hémi- 
sphères. 

Nous  venons,  par  une  revue  rapide,  de  nous  assurer  que  la 
flore  de  Timor  a  beaucoup  de  traits  de  ressemblance  avec  eelles 
des  Moluques,  de  l'Inde  en  général  et  de  la  Nouvelle-Hollande, 
par  les  plantes  qui  croissent  sur  les  rivages;  et  qu'ensuite,  pour  les 
plantes  d*  l'intérieur,  c'est  avec  les  îles  et  le  continent  africain 
que  le  nombre  de  genres  ou  d'espèces  communs  est  le  plus  grand. 
Cette  remarque,  M.  R.  Brown  l'avoit  déjà  faite  pour  la  végétation 
de  la  Nouvelle-Hollande  comparée  à  celle  des  autres  points  du 
globe,  et  les  résultats  auxquels  nous  sommes  arrivés  sont  égale- 
ment en  rapport  avec  ceuircqu'il  avoit  obtenus.  L'Amérique 
tropicale  étoit,  en  effet,  de  tous  les  pays  dont  il  avoit  comparé 
la  végétation  à  celle  de  laNouvelle-Hollande,  celui  qui  lui  présen- 
toit  le  moins  de  ressemblance  avec  les  plantes  de  la  flore  dont  il 
s'occupoit;  et  d'après  ce  qu'on  connoît  de  la  flore  des  îles  Otahaïti 
et  de  celle  des  Sandwich,  qui  sont  les  archipels  les  plus  rap- 
prochés de  la  côte  occidentale  de  l'Amérique  équatoriale,  on  voit 
qu'ils  n'offrent  cependant  que  fort  peu  de  plantes  communes 
à  ce  dernier  pays  ;  et  que  pour  ces  îles,  de  même  que  pour  Timor, 
c'est  avec  l'Inde  et  les  îles  d'Afrique  que  la  végétation  a  le  plus  de 
points  de  ressemblance. 

Pour  moi,  dans  une  flore,  c'est-à-dire  dans  un  travail  qui  ne 
comprend  qu'une  partie  à  peine  sensible  des  plantes  du  régne 
végétal,  j'ai  sur-tout  cru  devoir  donner  de  l'importance  à  la  déter- 
mination des  espèces, recherchesminutieuses,maissans lesquelles 
la  géographie  botanique  ne  pourra  jamais  reposer  sur  des  bases  so- 
lides. En  effet,  comment  indiquer  avec  précision  les  limites,  les 
points  d'arrêt  de  certaines  espèces,  si  elles  n'ont  pas  été  l'objet 


342  INTRODUCTION. 

trouvées  jusqu'aux  Sandwich.  Mais  quant  aux  phanérogames,  je 
dois  en  signaler  plusieurs,  comme  les  Dracœna,  le  Grangeria  bor- 
bonica,  \eFresnelia  buxifolia,  deux  Eugenia,  le  Senacia  undulata,  le 
Myonima  multiflora ,  un  Bignonia  commun  à  Madagascar,  ainsi 
que  YOlea  emarginata.  M.  R.  Brown  a  déjà  indiqué  dans  plusieurs 
de  ses  mémoires  de  géographie  botanique  les  points  de  ressem- 
blance que  la  Nouvelle-Hollande  avoit  avec  l'Afrique  :  nous  pou- 
vons faire  une  remarque  analogue  pour  Timor.  Ainsi,  on  y  re- 
trouve un  Glinus  dont  Vahl  a  fait  une  espèce  distincte;  un 
Tribulus  ;  deux  Psoralea,  genre  dont  la  plupart  des  espèces 
appartiennent  au  cap  de  Bonne-Espérance,  et  dont  une  seule  s'a- 
vance dans  la  région  méditerranéenne  5  un  Astragalus  croissant 
aussi  sur  la  côte  occidentale  de  la  Nouvelle-Hollande.  LesChail- 
letiacées,  petite  famille  établie  par  M.  De  Gandolle  sur  une  seule 
espèce  américaine,  en  comprend  aujourd'hui  sept  particulières 
à  l'Afrique.  Timor  offre  une  espèce  de  Chailletia ,  la  première  qui 
soit  indiquée  soit  dans  les  îles  de  l'Archipel  d'Asie,  soit  dansllnde. 

L'île  dont  la  flore  nous  occupe  ne  présente  de  commun  avec 
l'Amérique  que  des  végétaux  déjà  signalée  comme  existant  indif- 
féremment dans  les  deux  continents;  ce  sont  précisément  ceux 
que  la  flore  d'une  île  des  Antilles,  Saint-Thomas,  faite  par  M.  de 
Schlechthendal,  nous  indiquoit  comme  se  retrouvant  soit  en  Afri- 
que, soit  dans  l'Inde  :  un  Boerhaavia,  les  Eleusine  indica,  Kyilingia 
monocephala ,  Desmodium  triflorum,  Acacia  far  nesiana,  Adenan- 
t fiera  pavonina,  Guilandina  Bonduc ,  toutes  plantes  qui  peut-être 
aussi  y  ont  été  introduites. 

J'arrive  enfin  à  signaler  quelques  plantes  européennes;  mais 
ici  comme  dans  les  autres  flores  tropicales,  ces  plantes  sont  des 
espèces  aquatiques.  Ce  sont  des  Scirpus,  le  Typha  angustifolia ,  le 


INTRODUCTION.  343 

Saccharum  cylindricum  ,  qu'on  a  rencontrés  dans  les  deux  hémi- 
sphères. 

Nous  venons,  par  une  revue  rapide,  de  nous  assurer  que  la 
flore  de  Timor  a  beaucoup  de  traits  de  ressemblance  avec  celles 
des  Moluques,  de  l'Inde  en  général  et  de  la  Nouvelle-Hollande, 
par  les  plantes  qui  croissent  sur  les  rivages;  et  qu'ensuite,  pour  les 
plantes  d*  l'intérieur,  c'est  avec  les  îles  et  le  continent  africain 
que  le  nombre  de  genres  ou  d'espèces  communs  est  le  plus  grand. 
Cette  remarque,  M.  R.  Brown  l'avoit  déjà  faite  pour  la  végétation 
de  la  Nouvelle-Hollande  comparée  à  celle  des  autres  points  du 
globe,  et  les  résultats  auxquels  nous  sommes  arrivés  sont  égale- 
ment en  rapport  avec  ceumqu'il  avoit  obtenus.  L'Amérique 
tropicale  étoit,  en  effet,  de  tous  les  pays  dont  il  avoit  comparé 
la  végétation  à  celle  de  laNouvelle-Hollande, celui  qui  lui  présen- 
toit  le  moins  de  ressemblance  avec  les  plantes  de  la  flore  dont  il 
s'occupoit;  et  d'après  ce  qu'on  connoît  de  la  flore  des  îles  Otahaïti 
et  de  celle  des  Sandwich,  qui  sont  les  archipels  les  plus  rap- 
prochés de  la  côte  occidentale  de  l'Amérique  équatoriale,  on  voit 
qu'ils  n'offrent  cependant  que  fort  peu  de  plantes  communes 
à  ce  dernier  pays  ;  et  que  pour  ces  îles,  de  même  que  pour  Timor, 
c'est  avec  l'Inde  et  les  îles  d'Afrique  que  la  végétation  a  le  plus  de 
points  de  ressemblance. 

Pour  moi,  dans  une  flore,  c'est-à-dire  dans  un  travail  qui  ne 
comprend  qu'une  partie  à  peine  sensible  des  plantes  du  régne 
végétal,  j'ai  sur-tout  cru  devoir  donner  de  l'importance  à  la  déter- 
mination des  espèces, recherchesminutieuses,maissans lesquelles 
la  géographie  botanique  ne  pourra  jamais  reposer  sur  des  bases  so- 
lides. En  effet,  comment  indiquer  avec  précision  les  limites,  les 
points  d'arrêt  de  certaines  espèces,  si  elles  n'ont  pas  été  l'objet 


3/(4  INTRODUCTION. 

d'études  comparatives? Comment  faire connoître  rigoureusement 
les  zones  qu'habitent  certains  genres,  si  toutes  les  espèces  qui  les 
constituent  n'ont  pas  été  étudiées  avec  soin? 

Le  plan  que  j'ai  suivi  est  celui  qui  l'est  généralement  dans  la 
publication  des  ouvrages  de  ce  genre.  J'ai  décrit  en  détail  les  es- 
pèces nouvelles,  tandis  que  je  me  suis  contenté  de  signaler  par 
unephrase  les  espèces  déjà  anciennement  connues. 

Toutes  les  fois  que  j'ai  eu  à  faire  des  observations  organogra- 
phiques,je  les  ai  placées  à  la  suite  du  genre  ou  de  la  famille  à  la- 
quelle elles  se  rattachoient. 

J'ose  espérer  que  le  travail  que  je  viens  de  terminer  et  que 
j'avois  entrepris  comme  étude ,  pourra  offrir  quelque  intérêt  en 
faisant  connoître  en  détail  la  végétation  de  cette  extrémité  des 
îles  de  l'Archipel  d'Asie,  et  qu'en  aidant  à  compléter  la  flore  des 
possessions  hollandoises  dans  l'Inde,  commencée  d'une  manière 
si  brillante  par  les  publications  de  M.  Blume,  j'aurai  ajouté  aussi 
quelques  observations  nouvelles  à  la  masse  de  celles  qu'on  a  déjà 
sur  la  géographie  botanique. 


HERBARII  TIMORENSIS 

DESCRIPTIO. 


FILIGES. 

Platycerium  alcicorine. 
P.  frondibus  sterilibus  sessilibus  rotundato-reniformibus,  subco- 
chleatis  lobatis  vel  indivisis  basi  tuberoso-incrassatis  fertiles  circum- 
danlibus  ;  fertilibus  stipitatis  dicbotoinis  palmatisve  nervosis ,  laciniis 
lineari-lanceolatis  obtusis ,  subtùs  stellato-tomentoso-incanis ,  apicem 
versus  sorigeris  ,  soris  confertissimis  confluentibus. 

Platycerium  alcicorne  Desv.,  Prod.  ann.  soc.  linn.  Paris.,  1827,  p.  21 3. — 
Acrostichum  alcicorne  Sw.,  Syn.  fil.,  p.  12,  19,  etlbid.,  p.  196.  fl'illd.,  Spcc.  5.  m. 
R.  Brown,  Prod.  p.  i45.  Spremj.,  Syst.  veg.  IV,  p.  35.  3g.  Blum.  et  Fisch.,  fil.  Jav., 
p.  102.  10.  Flor.  Jav.  I,  p.  46.  Blum.,  Enum.  io3. 

POLYPODIUM  QUERCIFOLIUM. 

P.  frondibus  sterilibus  cordato-ovatis  sessilibus  sinuato  -  dentatis 
obtusis ,  fertilibus  profundè  pinnatifidis  stipitatis  margiuatis ,  laciniis 
altérais  lanceolatis  acutis  parallelo  -  venosis  reticulatis  ,  inferioribus 
obtusis;  soris  sparsis  vel subseriatis,  immersis. 

Polypodium  quercifolium  JVilld.,  spec.  5,  170.  Spr.,  Syst.  4-  /|9-  Schlailir,  Krypt. 
Gew.,  t.  i3.  Blum.,  Enum.  i35.  —  P.  indicum  Bumph,Amb.  6.  78;  t.  36.  —  Panna 
Kelengo  Maravara ,  Rheed.  Mal.  1 2.  23  ;  t.  11, 

ASPIDIUM    TRIFOLIATUM. 

A.  fronde  niembranaceâ  tri-aut  pinnatifidâ,  foliolis  lanceolatis  acu- 
minatis  glabris,  infimis  basi  auriculatis  v.  inaecpialiter  bifidis,  supremo 
latiori  integro  vel  repando. 

Aspidium  trifoliatum  Sw. ,  Syn.  fil.,  n°  3.  Spr. ,  Svst.  !\.  96.  —  Polypodium  Pica  , 
L'mn.  suppl.  — ■  Aspidium  Pica ,  Desv. 

Aspidium  splendens. 
A.  frondibus  pinnatis,  pinnis  linearibus  vel  lineari-oblongis  attenuatis 
acutis ,  basi  cuneatis  supernè  subauriculatis  obtuse  serratis  ;  soris  solita- 
riis  intrà-marginalibus  ;  indusio  peltato. 

Aspidium  splendens  ll'illd.,  Spec.,  pi.  5,  p.  220.  16.  Sprenq.,  Syst.  4-  100.  53. 
Blum. ,  Enum.  pi.  jav.  il\"j.  —  Polypodium  punctul atum iam/c. ,  Eneyci.  5.  553.Rlierd. 
Malab.,  pars  XII,  t.  3i.  —  Pilix  zeylanica  lonchitidis  facie.  Burm.  Zeyt.  98,  t.  44- 
fig.  2. 

06s.  L'épithète  de  Lonchitidis  facie  de  Burmann  convient  parfaitement  à  notre 
variété,  qui  rappelle  avec  la  plus  grande  vérité  le  Polypodium  Lonchitis ,  Linn. 
Une  forme  intermédiaire  entre  cette  variété  et  l'espèce,  se  trouve  également  à 
l'Ile-de-France ,  d'où  elle  a  été  rapportée  par  Commerson. 

Annales  du  Muséum,  t.  III ,  3'  série.  4^ 


346  HERBARU    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

ASPIDIUM  UNITUM. 

A.  frondibus  pinuatis ,  pinnis  ensiformibus  attenuatis  acutis  basi 
cuneatis  subpetiolatisve  serrato  -  incisis ,  serraturis  oblongis  cvatisve 
acutis  margine  subtùs  î-eflexis  ,  soris  submarginalibus  ,  racbi  costâ  ner- 
visque  pnberulis. 

Aspidium  unitum  Swartz,  Syn.  fil.  p.  47-  a3.  IFilld.,  Spec.  5,  p.  241.  5y.  Spi : , 
Syst.  4,  io3.  Blum.,  Enum.  i5i.  Burm.,  Zeyi,  t.  441-  — A  Serra,  Schkuhr,  Kiypt. 
Gew.,  t.  33.  6.  —  Nephrodium  propinquum  R.  Br.  Prod.  ifà. —  Polypodium  uni- 
tum Linii.  spec.  i548.  (Excl.  synon.  Sloani et  Pliikenetii.) 

Aspidium  pennigerum. 

A.  frondibus  pinuatis,  pinnis  elongato-ensiformibus  lineari-lanceolatis 
pinnatifidis  subsessilibus  basi  cuneatis  inciso  -  serratis ,  serraturis  ovatis 
subovato-oblongisve ,  obtusis  subdistantibus ,  soris  marginalibus  ;  stipite 
racbique  angulatis  glaberrirais. 

Aspidium  pennigerum  Sw.,  Syn.  fit.  p.  4g-  Ibîd.  25o.  IFilld.,  Spec.  5,  245.  Spr.  4- 
102.  —  Polypodium  pennigerum  Forst. ,  Prod.  44-  Schkuhr,  Krypt.  p.  17,  t.  22. 

Aspidium  Riedleanum. 

P.  frondibus  pinnatis  ;  pinnis  lanceolatis  pinnatifidis  subacumina- 
tis,  basi  truucato-cuneatis  utrinque  pilosis;  inferioribus  sensim  mino- 
ribus ,  distantibus  ;  laciuiis  ovatis  obtusis  subfalcatis ,  infiruis  subauri- 
culatis;  stipite  rachique  atro-rubris  pubescentibus. 

Polystichum  Riedleanum  Gaudich.  h.  Bot.  Freyc.  p.  327. 

Aspidium  hispidulum. 

A.  radicellis  fusco-tomentosis  ;  stipite  glabro  basi  squamoso ,  rachi 
pubesceute;  fronde  pinnalâ,  pubescenti-tomentosâ  ,  pinnis  sublineari- 
Jauceolatis  pinnatifidis ,  laciuiis  oblongis  obtusis  œquilateralibus  inte- 
gerrimis  ,  involucro  piloso  ;  soris  flavescentibus. 

Radicelle  l'ulvo-tomentosa;.  Stipes  poil.  6  longus  compressus  subtrigonus ,  glaber 
nisi  extremitatem  versus  rachidis  subpubescens,  infernè  squamis  fuscis,  mem- 
branaceis  lanceolatis,  acutis  instructus.  Frondes  pubescentes,  circumscriptione 
lanceolata?  ,  bipiimatae  ,  pinnis  patentibus  lineari-lanceolatis  acuminatis,  sessilibus 
semipinnatis  ;  pinnulis  ovato-oblongis  subfalcatis ,  obtusis  ,  versus  aptcem  sensim 
minoribus  demùm  acumine  subintegro  terminatis,  membranaceis,  penninerviis, 
nervis  simplicibus  fructiferis  marginem  non  attingentibus.  Rachis  semipedalis  , 
erecta,  teres,  bine  canaliculata,  pubescens ,  pallida.  Sori  intra  marginem  costamque 
seriatim  inserti  in  pinnas  totâ  pagina  dispositi.  Involucrum  peltatum,  orbiculare. 
breviter  stipitatum,  soro  medio  insertum  pilis  albis  villosum.  Capsul/E  flavescentes. 
subovato-rotundaî,  breviter  stipitata;,  annulo  ferè  completo  cincta;.  Sporula  Ha- 
vescentia  subpellucida. 

Obs.  Le  polypodium  tomentosum  Du  P.  Th.  a  la  plus  grande  analogie  avec  notre 
plante ,  que  nous  avons  pu  comparer  avec  un  échantillon  conservé  dans  son  herbier  ; 
il  ne  nous  a  pas  été  possible  de  faire  la  moindre  différence  quant  au  port,  à  la  forme 
des  pinnules  et  à  la  disposition  des  nervures.  Cependant  ces  plantes  n'appartiennent 
pas  au  même  genre.  La  plante  de  du  Petit  Thouars  est  bien  un  Polypode;  les  sores 
disposés  comme  sur  notre  plante,  ne  sont  jamais  recouverts  par  un  involucre;  car 
nous  avons  pu  examiner  un  individu  tellement  jeune,  que  les  pinnules  supérieures, 
étant  à  peine  développées,  présentoient  les  sores  dépourvus  de  ces  organes. 


HEBBARII    TIMOBENSIS   DESCBIPTIO.  347 

ASPIDIUM    COBIACEUM. 

A.  fronde tripinnatifidâ  coriaceâ  nitidâglabrâ,  pinnis  altérais  remotis 
petiolatis;  pinnulis  petiolulatis  profundè  pinnatifidis,  secundariisoblon- 
gis  obtusis  basi  obliquis ,  soros  medio  gerentibus;  racbi  glabrâ,  stipite 
basi  paleaceo. 

Aspidium  coriaceum  Sw.  Syn.  fil.  17.  Schkuhr,  Krypt.  Gew.  t.  5o.  Wlld.,  spec.  5. 
268.  R.  Br.  Prod.  i/$.Spr.Syst./[.  106.  Blum.,  Enum.  pi.  Jav.  167. — Polypodium 
coriaceum  Sw.,fior.  ind.  3.  1688.  —  P.  politum,  Voir.  Encycl.  pars  5,  p.  553.  —  P. 
adianthiforme,  Forst.,  Prod.  îj-49- 

DlPLAZIUM    SwABTZII. 

L).  frondibus  pinnatis  supernè  pinnatifidis,  pinnis  oblongo-lanceolatis 
subsessilibus  basi  obliqué  truncatis  subcordato-auriculatis  inœqualiter 
serratis  ,  axillis  pinnarum  snperiorum  bulbiferis  ;  stipite  racbique 
glabriusculis. 

Diplazium  Swartzii  Blum.,  Enum.  pi.  Jav.  191.  —  Asplcnium  proliferum  Lamk. 
Encycl.  2  ,  307.  23.  —  A.  decussatum  Sw.  Syn.  fil.  76.  18.  260.  —  Callipteris  proliféra 
Bory. 

ASPLENIUM   HETEBODON. 

A.  frondibus  pinnatis  membranaceis  g] abris,  pinnis  petiolatis  sub- 
rhombeo-lanceolatis  acuminatissimis  basi  obliqué  cuneatis  inœqualiter 
inciso-serratis  striatis ,  soris  parallelis  ,  stipite  racbique  teretiusculis 
sparsim  setosis. 

Asplenium  helerodon  Blum.,  Enum.  pi.  Jav.  p.  179. 
ASPLENIUM  GUNEATUM. 

A.  fronde  bipinnatâ  supernè  simpliciter  pinnatâ  subcoriaceâ 
glabrâ ,  pinnis  petiolatis  (circumscriptione)  ovato-lanceolatis  acutis  , 
pinnulis  subpetiolatis  obovato  -  cuneatis  obtusis  apice  denticulatis  , 
infimis  basi  sursùm  partito-auriculatis  vel  pinnatifidis ,  ultimis  indi- 
visis,  confluentibus,  racbi  partiali  marginatâ,  stipite  glabriusculo. 

Asplenium  cuneatuin  Lamk.  Encycl.  2.  3og.  441-  fy'-  4-  89.  Blum.,  Enum.  187. 

Asplenium  LiEViGATUM. 

A.  stipite  racbique  nudis  glabris  ;  frondibus  bipinnatis  submem- 
branaceis  glaberrimis  supernè  nitidis ,  pinnis  inferioribus  oblongo-lan- 
ceolatis acuminatis  ,  supremis  obtusis  ;  pinnulis  semipinnatis,  lobis 
dentatis  ;  soris  linearibus  glaberrimis. 

Filix  ped.  l'/j  longa,  glaberrima.  Stipes  semipedalis,  erectus,  firmus,  fla- 
vescenti-viridis,  angulatus,  facie  anteriori  subsulcatus,  nudus.  Frondes  circum- 
scriptione ovato-lanceolatae,  bipinnalifidœ,  apice  pinnatœ  pinnis  basi  confluentibus, 
subcoriaceo-membranacese,  supra  subnitidae,  subtùs  pallidiores  :  pinnœ  horizon- 
tales; inferiores  longiores,  ovato-lanceolata1,  actiminatae;  supremse  oblongop  ,  ob- 
tusae;  pinnulœ  pinnarum  superiorum  confluentes  ovatas,  intermediarum  oblongae  : 
superiores  confluentes,  inferiores  liberae  ad  basin  préecipuèlobatae;  subpinnatifidae, 
lobis  obtusis,  dentatis,  nervosis,  nervis  limbo  pallidioribus.  Rachis  pinnarum  m- 
feriorum  suprà  sulcata,  subtùs  semicylindracea  cum  pinnulis  apice  confusa. 
complanata.  Sori  lineares,  in  pinnulas  biseriatim  dispositi,  costœ  approximati. 


348  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Indusium   lineare,  convexum,  glabrum,  fulvum.    Capsula    numerosa?,   fuscae, 
pedicellatœ,  annulo  cinctœ.  Sporula  subfusca,  ovata,  laevia. 

Darea   VIVIPARA. 
D.  frondibus  triplicato- pinnatis,  infimis  alternis,  superioribus  sub- 
oppositis  ;  pinnulis  linearibus  subfiliformibus  acutis ,  subcoiïaceis  inte- 
gerrimis,  terminali  longiori,  soris  linearibus  ad  médium  dilatatis  glaber- 
rimis. 

Darea  vivipara  Willd.  Spec.  pi.  5.  p.  3o2.  Acrostidium  viviparum  Linn.,  Spec. 
supp.  444-  Lamk.  Encycl.  i.  p.  38,  n°  2>i.  — Caenopteris  vivipara  Swartz,  Syn.fd.  89. 
Berg.  Jet.  Pelrop.  6.  p.  25o.  t.  7./.  3.  Spreng.,  Syst.  4-  91. 

Pteris  INDICA. 

P.  frondibus  ovato-lanceolatis  pinnatis;  pinnis  suboppositis  lineari- 
lanceolatis  acuminatis  serratis,  basi  superiùs  snbtruncatis  inferiùs  ro- 
tundato-auriculatis;  stipite  rachibusque  trisulcatis  glabris. 

P.  indica?  Lamk. ,  Encycl.  5.  p.  7 1 2.  Swartz ,  Sy>i.fdic.  p.  102;  Willd.,  Spec.  5.  p.  365. 
P.  indica  ,  var.  Gaudich".  Mss. 

Pteris  microdonta. 

P.  frondibus  pinnatis;  pinnis  glabris  suboppositis  linearibus  acu- 
minatis, basi  sursùm  subtruncatis ,  deorsùm  rotundato-anriculatis  sub- 
clenticulatis;  fertilibus  integris  inferioribus  sensim  minoribus;  stipite 
racbique  bisulcatis,  glabris  flavescentibus. 

Pteris  microdonta  Gandich.  in  Freyc.  It.  bot.  p.  387. 

Pteris  Guichenotii. 

P.  frondibus  2-pedalibus  pinnatis;  pinnis  sexpollicaribus  subpetiola- 
tis  linearibus,  basi  auriculato-subcordatis  obscure  serratis ,  terminali 
petiolatâ  interdùm  déficiente  ;  sterilibus  ovatis,  terminali  lineari  lanceo- 
latâ  inferioribus,  sensim  minoribus  subpetiolatis;  stipite  racbique  sub- 
quadrangularibus,  flavescentibus  unisulcatis  lœvibus,  imâ  basi  squamu- 
loso-villosis. 

Obs.  M.  Gaudicliaud  a  déjà  reconnu  les  rapports  qui  existent  entre  ces  trois 
espèces  de  Pteris.  Guidé  par  ce  premier  rapprochement  et  par  la  ressemblance  ex- 
trême de  ces  espèces,  je  reste  convaincu,  après  un  examen  analytique,  qu'elles 
doivent  ne  former  qu'une  seule  espèce,  qu'on  réunira  peut-être  au  Pteris  vittata, 
Linn.,  que  je  n'ai  pu  étudier  comparativement.  Les  pinnules  stériles  de  ces  espèces 
varient  extrêmement  pour  leur  grandeur;  toutefois  elles  conservent  leur  forme 
ovale  arrondie,  elles  sont  pétiolées  et  deviennent  presque  sessiles,  lorsqu'elles  ont 
acquis  une  certaine  grandeur  ou  qu'elles  portent  des  fructifications.  Ces  trois  formes 
différentes  ont  toutes  les  frondes  terminées  par  une  pinnule  beaucoup  plus  longue 
que  les  autres,  toutes  sont  denticulées  sur  leurs  bords  dans  leur  état  stérile.  Le  stipe 
est  court  et  garni  de  squames,  ainsi  que  le  racbis,  qui  deviennent  glabres  lorsque 
la  plante  est  développée. 

Pteris  nemoralis. 
P.  frondibus  pinnatis,  pinnis  6-8  suboppositis  sessilibus  lineari-oblon- 
gis  membranaceis,  infimis  bifurcatis,  laciniis  subfalcato-linearibus  obtu- 


HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  3/(9 

sis,  integenïmis,  oppositis  alternisve  ;  rachi  stipiteque  glaberrimis,  2-sul- 

catis. 

Pteris  nemoralis  JV'Md.  Spec.,  5.  386,  70.  Spr.,  Syst.  4.  74-  Blum.  Enum.  211.  — 
P.  biaurita  Lour.  p.  835. 

Adianthum  RHIZOPHORUM. 

A.  stipite  rachique  squamis  filiformibusinterjectis;  frondibus  stipi- 
tatis  pinuatis  sublinearibus,  pinnis  petiolatis  flabellato-cuneatis  margine 
superiori  inciso-crenatis,  glaberrimis;  soris  punctiformibus,indusiissub- 
lunatis,  glabris. 

Adiantlium  rhizophorum  Swartz,  Syn.fil.  p.  320.  Lamk.  Encycl.  suppl.  p.  1 35. 
Spr.  Syst.  4.  p-  m.  — A.  caudatum  Bory.  (ex  Spr.  I.  c.) 

Davallia  pedata. 

D.  fronde  quinqueangulari  cordato-ovatâ  ,  altè  pinnatifidâ  coriaceâ 
glabrâ,laciniis  oblongo-linearibus  apice  crenulatis  sorigeris,  infimâ  ma- 
jore sursùm  repandâ  deorsùm  pinnatifidâ;  indusiis  reniformibus;  stipite 
rachique   sparsim  paleaceis;  caudice  repente  squamoso  crinito. 

Davallia  pedata  Swartz,  Syn.fil.  i3i  et  34i.  Willd.,  Spec.  5.  466.  Nées  et  Blum. . 
Pug.  pi  Jav.  in  act.  nat.  cur.  1 1.  t.  i3.  fig.  1.  Spr.  Syst.  4-  n8.  Blum.,  Enum.  a3l. — 
Adianthum  repens  Linn.  suppl.  446. 

LYGODIUM    C1RGINNATUM. 

L.  stipite  supernè  bifurcato  rachibusque  glaberrimis  ;  frondibus  con- 
jugatis  vel  bipinnatis  pinnis  2°-3°-palmatis,  laciniis  elongato-lanceolatis 
acuminatis  integerrimis. 

Lygodium  circinnatum  Swartz,  Syn.fil.  1 54-  6 ;  et  L.  pedatum  Ejusd.  ibid.  1 54- 
Kaulf., Enum. fil.  l\6.Spr.  Syst.  !\.  29.  Blum.  Enum.  253. — Hydroglossum  circinnatum 
<>t  H.  pedatum  ïVilld.,  Spec.  5.  83.  llild.  84-  —  Opliioglossum  circinnatum  et  O. 
pedatum  Burm.,  Ind.  227  et  228.  t.  66.  fig.  1.  —  Adiantlium  volubile  polypodioides 
s.  majus  Rumpli.  Amb.  6.  75.  t.  33. 

Ophioglossum   pendulum. 

O.  spicis  solitariis  geminisve  pedunculatis  complanatis  è  basi  frondis 
linearis  longissimœ  pendulœ  indivisœ  aut  apice  furcatse. 

Ophioglossum  pendulum  Swartz,  Syn.fil.  1 70.  8.  lVilld.,Spec.  5.  60.  Spr.,  Syst.  4-  23. 
Blum.  Enum.  260.  —  Scolopendria  liumph. ,  Amb.  6.  86.  t.  37.  fig.  3. 

LYCOPODINEiE. 

Lycopodium  planum. 

L.  caule  infernè  procumbente  radicante,  assurgente  distichè  ramoso, 
ramis  ramulisque  compressis  palulis;  foliis  bifariis  imbricatis  ovatis 
acutiusculis  inaequilateralibus  subfalcatis  integerrimis  ;  stipulis  unilate- 
ralibus  minoribus  foliis  acutioribusque;  spicis  tetragonis  ;  bracteis  ovatis 
acutiscarinatis,marginibus  scariosis  teuuissimè  denticulato-ciliatis. 

Lycopodium  planum  Desv.,  in  Lamk.  Encycl.  vol.  3.  pag.  554.  Spr.  Syst.  4-  p.  20. 


35o  HERRARII    TIM0RENS1S   DESCRIPTIO. 

equisetace.e. 

EQUISETUM   TIMOR1ANUM. 

E.  caule  i-3-ped.  rigido  aspero ,  fructifero  ?  sinipliciter  ramoso,  ramis 
erectis  elongatis  8-io-gonis;  deutibus  vaginalibus  8  lanceolato-subulatis, 
atro-ferrugineis ,  margine  albido-scariosis. 

Equisetum  timorianum  Faiich..  Monog.  Equis.,  p.  48.  t.   10. 

GRAMINE/E. 

Oryza  sativa. 

O.  culmo  simplici  erecto  cylindraceo  laevi  uodis  vaginisque  glabris; 
ligulâ  lanceolatà  glabriusculà;  foliis  linearibus  suprà  et  margine  retror- 
sùni  scabris;  paniculœ  ramis  basi  villosis;  glurnis  glabris;  paleis  muticis 
subhispidis. 

Oryza  sativa  L.  sp.  465.  fVilld.,  sp.  i.  il\r.  Kth.  agrost.  7. 

Coix  Lacryma. 

C.  culmo  supernè  compresso  nodisque  glaberrimis  ;  ligulâ  brevi  ci- 
liolulatâ;  foliis  lineari-lanceolatis  suprà  et  margine  scabriusculis  ;  invo- 
lucris  ovoideis,  peduneulis  compressis. 

Coix  Lacryma  L.  Sp.  l'i-jS.  IFilld.  Sp.  IF,  p.  202.  Lamk.Ill.  t.  -5o.  Kth.  Agrost. 
p.  20.  —  Rumph.  Amb.  5.  t.  -5.  fig.  2.  Rlwed.  Hort.  Malab.  p.  1 33.  t.  70. 

UbOCHLOA   PANICOIDES. 

U.  culmo  basi  geniculato;  vaginis  praesertim  ad  faucempilosis;  foliis 
linearibus  utrinque  pilosis  margine  scabris;  paniculae  ramosœ  spicis  3-5 
erectis  peduneulis  basi  pubescentibus;  racbi  pedunculisque  angulatis 
scabris;  spiculis  ovatis  acutis  basi  setosis;  glumis  inœqualibus  glabris , 
superiore  multô  breviore  membranaceâ;  paleis  flosculi  bermaphroditi 
exteriore  subellipticâ,  brevissimè  aristatâ  extrorsùm  eleganter  reticulatâ. 

Urochloa  panicoides  7'.  Beaiw.  Agrost.  D2.  t.  11.  fi;;.  1.  Kth.  Grain.  1.  2o5.  t.  i4- 
Agrost.  p.  74. 

Eriochloa  puxctata. 

E.  cubno  genicidato  ramoso  tereti,  infernè  glabro  supernè  pubescente  ; 
foliis  linearibus  acutis  vaginisque  glabris  ;  paniculâ  erectâ  ramis  altérais 
simphcibus  glabris;  spiculis  infimis  geminis  pedicellatis  altéra  breviori, 
superioribus  solitariis;  glumis  ovato-lanceolatis  extrorsùm  birsutis;  paleâ 
infer.  3-nerviâ  breviter  aristatâ. 

Eriochloa  punctata  Hamilt.,  Prod.  5.  Kth,  Gram.  1.  3o.  —  Miliuui  punctatuin 
Linn.  Amœn.  5.  3()2.  Spec.  91.  R.  Brown,  Prod.  1.  187.  —  Paspalum  punctatum 
Ftuegge,  Monogr.  127. —  Agrostis  punctata  Lam. ,  Éncycl.  r.  58.  — OEJipachne 
punctata  Link.  Hort.  1.  5i.  —  Piptatherum  punctatum  Pal.  Beauv.  Agrost.  18.  t.  5. 
fig.  11.  —  Halopus  annulatus  Nées  ab  Esenb.  in  sched. 

Pakicum  FLUITASS. 

P.  culmis  pluribus  erectis  compressis,  nodis  nigris  glaberrimis;  tagini> 


HERBARII    TISIORENSIS   DESCRIPTIO.  35  r 

ore  barbatis  ;  foliis  linearibus  obtusis  glabris,  superioribus  apice  convolu- 
tis;  spicis  distantibus  rachi  glabrâ  adpressis  sessilibus;  spiculis  subro- 
tundo-ovatis  ;  glumis  inaequalibus  glaberrimîs. 

Panicum  fluitans  Retz.,  Obs.  3.  8.  et  5.  i3.  Fahl,  Symb.  i.S.IVilid.,  Spec.  i.  338 
Roxb.,  Flor.  ind.  i.  297.  Kth.  Agrost.  78. 

Panicum  sanguinale. 
P.    culmo    basi  geniculato;  foliis  vaginisque  pubescentibus;  spicis 
difjitatis  erectis  3-6  subsectis  glabris;  flosculis  ovato  -  oblongis  margine 
subpilosis. 

Panicum  sanguinale  L.  Sp.  8$.If'ill>l..Spec.  1.  342.  Rasp.,  Gram.  12.  À7/i.  Agrost. 
82.  —  Paspalum  sanguinale  D.  Cet  Dub.  Bot.  Gatl.  —  Digitaria  sanguinalis  IVilld. 
F.num.  92. —  D.  praicox  JVilid..  Enum.  91.  — -  Cynodon  pnecox  Roem.  et  Sckutt. 
Syst.  2. 4 12. 

Panicum  Timorense. 

P.  cubnis  substrictis  indivisis;  foliis  pollicaribus  lineari -lanceolatis, 
margine  vaginisque  scabriusculis;  spicis  2-3  divaricatis;  spiculis  lineari- 
bus 4-seriatis  glabris;  inferioribus sessilibus. 

Panicum  timorense  Kth.  Agrost.  83.  —  Digitaria  propinqua  Gaudich.  in  Freyc. 
II.  bot.  p.  4 10. 

Panicum  setigerum. 

P.  culmis  cœspitosis  prostratis  repentibus  ;  nodis  puberulis  ;  foliis 
lanceolatis  acutis  cordatis,  margine  undulatis  ut  et  vaginae  ciliatis;  spicis 
3-5  erectis  demain  patulis,  racemosis;  racbibus  spicularumque  insertio- 
nibus  setosis  vel  glabris;  glumis  valdè  inaequalïbus;  paleis,  inferiorc 
membranaceâ  enerviâ,  superiore  spiculam  aequante  9-nerviâ;  paleis 
flosculi  bermapbroditi  subrotundo-ovatis  œquaUbus,  extrorsùm  trans- 
versè  rugosis. 

Panicum  setigerum  Retz.,  Obs.  4.  iô-  H'illd.  Spec.  1.  338.  Roxb.  Flor.  ind.  1.  3o2. 
P.  repens  Bitnn.,Flor.  ind.  t.  1 1.  fig.  i.P.  prostratum  L/ank. ,Encycl.  4-  74°-  P-  dista- 
chyum  Lamk.  III.  t.  43.  lig.  2.  P.  affine  Poir.  Enrycl.  snpplem.  l\.  273.  P.  ca3spitosum 
Swartz,  Flor.  ind.  occ.  1.  146.  P.  Sieberi  Link.  liort.  1.  207  (ex  Jùmth). 

Obs.  La  plus  grande  confusion  existe  au  sujet  de  cette  plante;  d'après  des  échan- 
tillons authentiques,  que  j'ai  pu  observer,  je  pense  que  les  trois  espèces ,  Panicum 
prostratum,  setiqemm,  distachynm,  doivent  être  réunies  en  une  seule.  M.  Kuntli  avait 
déjà  indiqué  les  rapports  qui  existent  entre  le  P.  distachynm  et  le  prostratum  ; 
quant  à  ce  dernier  et  au  setigerum,  les  différences  sont  entièrement  nulles,  car  on 
observe  sur  le  même  échantillon  des  épis  ou  des  fleurs  accompagnés  ou  privés  de 
soies.  Dans  les  unes  comme  dans  les  autres  les  paillettes  des  fleurs  hermaphrodites 
sont  plus  ou  moins  transversalement  rugueuses  suivant  les  âges  où  on  les  observe. 

Panicum  multinode. 
P.  ctilmo  repente  ascendente  ,  geniculis  crebris  glabris  coloratis  ;  va- 
ginis  internodiis  dimidio  brevioribus  margine  praesertim  piloso-ciliatis , 
ligulà  glabrâ;  foliis  lanceolatis  acutis  utrinque  sparsè  pilosis;  paniculâ 
divaricatâ,  ramulis  nlifonnibus  pedicellisque  capillaribus  glaberrimis; 
spiculis  parvis  obovatis  obtusis  obliquis  gibbosis,  glumis  inferioribus 
spiculà  duplo  brevioribus  ovatis  concavis. 


352  HERBABII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Panicum  multinode  Lamk. ,  Encycl.  !\.  ^lyj.  Ad.  Brong.  in  Dupeyr.  It.  bot.  1 15.  Kth. 
Agrost.  116.  (Exci.  syn.  P.  hirsutum,  Lamk j Proximè  affine  P.  patenti,  Herb.  Burm. 
ex  specim.  in  herb.  Delessert. 

Panicum  polygonoides. 

P.  culmis  ramosissimis  diffusis  geniculatis  nodisque  glaberrimis  ; 
vaginis  glabris  ore  ciliatis;  foliis  oblougo-lanceolatis  utrinque  scabris; 
paniculae  laxœ  ramulis  alternis  pedunculis  pedicellisque  filiformibus 
glabris;  spiculis  subrotundo-obovatis  plerumque  geminis;  paleis  flosculi 
neutri  aequalibus  membranaceis,  bermaphroditi  aequalibus,  exteriore 
rotundâ  valdè  concavâ  extrorsùm  pilosiusculâ. 

Panicum  polygonoides  Lamk.,  Encycl.  l\.  y52.  NeesabEsenb.  in  Mart.  Bras.  2.  a3a. 
adn.  Presl.  in  Rel.  Hœnk.  i.  3o8.  Kth.  Agrost.  1 1 5.  —  P.  minutulum  Gaudich.  in 
Fine.  tt.  bot.  4>o.  —  Isachne  minutula  Kth.  Gram.  i.  t.  1 17.  Agrost.,  p.  i3^. 

06s.  J'ai  pu  comparer  le  P.  minutulum,  de  M.  Gaudichaud,  avec  des  échantillons 
du  P.  polygonoides ,  Lamk.,  provenant  de  plusieurs  localités,  et  il  m'a  été  impos- 
sible de  les  séparer  spécifiquement ,  quoique  M.  Kunth ,  dans  son  Agrostogra- 
pliie ,  place  ces  deux  plantes  dans  des  genres  différents;  il  est  vrai  qu'à  l'exemple 
de  M.  Raspail,  il  propose  de  réunir  le  genre  Isachne,  comme  tribu  du  grand  genre 
Panicum. 

Oplismenus  COLONUS. 

O.  culmis  compressis  simplicibus;  nodis,  foliis  vaginisque  glabris, 
limbolineari-acuto  subundulato  niargine  et  subtils  scabro;  spicis  alter- 
nis distantibus  erectis  ;  racbibus  compressis  glabriusculis  ;  spiculis 
ovato-rotundis,  glumâ  inferiore  subrotundâ  mucronatâ  5-nerviâ  extror- 
sùm subhirsutâ  ;  flosculo  inferiore  neutro  bivalvi;  cariopsi  subrotundâ 
lsevi. 

Oplismenus  colonus  Humb.  et  Kth.  nov.  gen.  1.  109.  Agrost.  p.  142.  —  Panicum 
colonum  L.  Spec.  84-  Sloane ,  Hîst.  1 .  t.  64.  lig.  3.  Ehret.  pict.  t.  3.  fig.  3.  Bumph.  Amb. 
6.  t.  5.  fig.  3.  IVilld.  Spec   1.  338.  Roxb.  Flor.  ind.  1.  299. 

Oplismenus  Grus-Galli. 

O.  culnio  subcompresso  nodis  vaginisque  glabris  ;  foliis  lineari-lan- 
ceolatismarginedenticulato-asperis;  spicis  alternis, secundis, simplicibus 
vel  ramosis;  rachihispidâ;  glumis valdè inaequalib us,  inferiore  latè  ovatâ 
superioreque  muticis  ;  flosculo  inferiore  neutro,  paleâ  inferiore  longé 
aristatâ  ;  fl.  bermapbrodito,  paleâ  inferiore  carthaceâ  mucronatâ. 

Oplismenus  Crus-galli  Kth.  Gram.  1.  44-  Agrost.  1^.  —  Panicum  Crus-galH  et 
Cnis-corvi  L.  Spec.  83.  IVilld.  Spec.  1.  244-  R-  Brown,  Prod.  1.  191.  —  Echinothloa 
Crus-galli  Bœm.  et  Schult.,  Syst.  2.  478. 

Obs.  M.  Kunth  rapporte  à  cette  espèce  le  Panicum  zonale  de  Gussone  (Guss. 
ind.  sem.  1825).  Depuis  plusieurs  années  cette  plante  est  cultivée  au  Musée  de  Paris 
et  n'a  pas  perdu  des  caractères  qui  servent  à  la  distinguer  de  celle  anciennement 
connue. 

Cenghrus  ECHINATUS. 
C.  culmo  ascendente  subtereti  glaberrimo  ;  foliis  linearibus  acutis 
vaginisque  glabris  pro  lignlâ  piliferis,  internodiis  dimidio  brevioribus; 
spicâ  densâ  ovatâ  vel  cylindraceâ  poil.  1-2  longâ,involucris  approxima- 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  353 

tis,  setis  externis  longioribus  crectis,  retrorsùm  scabris,  interioribus 
lanceolatis  coalitis  apice  introflexis ,  extrorsùm  puberulis;  spiculis  biais; 
Hosculo  inferiore  neutre 

Cenchrus  echinatus  Linn.,  Spec.  i4&8.  Schult.,  Qram.  9.  t.  23.  fig.  1  ?  Cav.  le.  5. 
1.  !\(n..  f'alil,  Enum.  2.  3g5.  Hutnb.et  Kuntk,  nov.gen.  1.  1 14-  Kth.  Agrost.  p.  166. 

Obs.  La  figure  de  Cavanilles  ne  se  rapporte  pas  très  bien  avec  la  plante  de  Timor, 
qui  est  cependant  celle  qu'on  cultive  dans  le  Musée  sous  le  nom  de  Cenchrus  echina- 
tus, et  dont,  peut-être,  le  C.  çalyculatus  n'est  qu'une  variété.  Le  C.  spinifex ,  Cav.  le. 
5.  t.  461 ,  semble  aussi  se  rapporter  à  la  plante  que  je  viens  de  mentionner,  sans  ce- 
pendant lui  convenir  parfaitement  ;  en  général,  la  synonymie  de  ce  genre  reste  en- 
core à  établir  d'une  manière  rigoureuse,  et  le  manque  de  matériaux  autbentiques 
ne  m'a  pas  permis  de  la  fixer  au  sujet  du  C.  echinatus. 

Spinifex    longifolius. 

S.  culmo  erecto  ramoso  glauco  nodisqueglaberrimis;  foliis  Iinearibus 
acutis  semiteretibus  culmo  longioribus  margine  scabris  vaginisque 
glaberrimis  nisi  ore  barbatis;  spicis  masc,  cougestis,  erectis,  racbibusque 
scabris;  spiculis  subsessilibus;  glumis  scabriusculis. 

Spinifex  longifolius  R.  Brown,  Prod.  1.  /g8.  Klh.  Agr.  i~4- 

Obs.  La  seule  différence  que  j'aie  pu  observer  entre  les  échantillons  provenant  delà 
Nouvelle-  Hollande ,  et  ceux  de  Timor,  réside  dans  les  petites  aspérités  qu'on 
remarque  sur  le  bord  des  feuilles  et  des  racfais;  ce  seul  caractère  étant  presque  nul, 
j'ai  rapporté  ma  plante  à  celle  décrite  par  M.  K.  Brown,  sans  même  la  regarder 
comme  variété. 

Spinifex  squarrosus. 

S.  foliis  arcuatis  pungentibus;  capituloruni  bracteis  fasciculatis 
maximis  ;  involucris  mucronatis;  flosculis  nmticis. 

Spinifex  squarrosus  Linn.,Mant.  3oo.  Kth.  Agrost.  iy5. —  Stipa  spinifex  Linn., 
Mont.  34.  Rumph.,  Amh.  6.  t.  2.  fig.  2.  Rheede,  Hort.  MnUib.  1 2.  t.  75. 

Obs.  Les  échantillons  de  Timor  étant  incomplets,  je  rapporte  avec  doute  cette 
plante  à  celle  de  Linnée;  cependant  elle  s'éloigne  de  la  précédente  par  ses  feuilles, 
et  semble  convenir  assez  exactement  aux  figures  de  Rumphius  et  de  Rheede. 

Sporolobus   DIANDER. 
S.  culmis  erectis  elongatis  ;  foliis  convolutis  subulatis  glabris  vagina- 
rum  ore  marginibusque  ciliolatis;  paniculâ  lineari  contracta;  ramulis 
brevibus  fasciculatis  erectis;  floribus  diandris,  gluniâ  interiore  paleis 
dimidio  breviore  ;  cariopsi  paleas  superante. 

Sporolobus  diander  P.  Beauv.  Agrost.  26.  Kth.  Agrost.  21 3.  —  Agrostis  diandra 
Retz.  Obs.  5.  19.  IVilld.  Spec.  1.  37  t.  Roxb.Flor.  ind.  1.  319. 

Cynodon   dactylon. 

G.  culmis  repeutibus  subcompressis;  foliis  Iinearibus  acutis  glabris; 
vaginâsummo  apice  pilosâ;spicis  digitatis  quaternis;  spiculis  imbricatis; 
glumis  inaequalibus  lanceolatis,  carinatis  ,  acutis  ,  paleis  brevioribus, 
inferiori  breviore  patente,  superiori  erectâ;  paleâ  infer.  complicatâ, 
ovatâ  ad  médium  dorso  ciliatà,  obtusâ,  inteiiori  paulô  majori  glaberrimâ 
basi  setam  proferente. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  4^ 


354  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Cynodon  dactylon  Pers.  Syn.  i.  85.  Biovm,  Prod.  i.  187.  Kunth,  Agrost.  25g. — 
C.  maxïtimiïs  iVees  ab  Esenb.  Agrost.  brasil.  l±ib. —  C.  dactylon  Pers.,  et  C.  maritinius 
Ad.  Brong.  in  Dupèrr'ey.  It.  bot.  53. 

DACTYLOCTENIUM  jEGYPTIACUM. 

D.  culnio  geniculato  compresso  glaberrimo  ;  foliis  linearibus  acutis 
non  rarô  nndulatis  infrà  margiueque  longé  ciliatis;  ligulâ  brevi  tenuis- 
sime  ciliolulatâ;  spicis  quaternis  erectis  seriùs  cruciatim  palentibns, 
rigidis,  apice  in  nineronem  brevem  acutuni  desinentibus,  basi  pilosis; 
glumis  carinâ  denticulatis;  cariopsirotundà  transversè  rugosâ. 

Dactyloctenium  aristatum  JVilld. ,  Enum.  102g.  Humb.  et  Kth.  Nov.  gefi.  1.  170. — 
Gynosurus  aegyptius  Linn. ,  Spec.  106.  tf'ittd.,  Sper.  1.  4'6-  —  Eleusine  a>gypt.  Pets-. 
Syn.  1.  82.  lioxb.,  Flor.ind.  1.343.  E.  cruciata  Lamk.  Ui  t. 48.  fig.  2.  Rumph.6.  1. 1\.  (.  1. 
Èlteed.  12.  t.  6g. 

Ghloris  radiata. 

C.  culnio  geniculato  compresso  non  rarô  infernè  canaliculato  ra- 
moso  supernè  nttdo  tereti,  glabro;  foliis  linearibus  planis  subacutis, 
margine  denticulatis;  vaginis  iuternodiis  brevioribus  ore  interdùni 
barbatis  ;  spicis  12-18  f'asciculatis ,  erectis  poil,  i-longis;  spiculis 
bifloris;  glumis  inœqualibus  patentibus  acutis  muticis;  flosculi  inferioris 
paleà  longé  aristatà,  nervis  lateralibus  apicem  versus  longé  ciliatis;  ca- 
riopsi  oblongà  laevi  fuscâ. 

Chloris  radiata  Swartz,  Flor.ind.  occ.  1.  p.  201.  Kth.  Agrost.  266. — Chloris  scoparia- 
De.if.  Ccit.  Hort.  Paris.  \l\.  —  Ch.  compressa  D.  C.  Cut.  Iiort.  monsp.  ex  Kth. 

Chloris  truncata. 

C.  culnio  geniculato-asceudente  compresso,  folioso,  striato,  glaber- 
rimo; foliis  linearibus  planis  angustatis,  obtusiusculis,  subtùs  margine- 
3ue  scabris  ore  vaginarum  barbatis  ;  spicis  pluribus  1 4-digitatis  erectis 
emùm  divaricatis;  glumis  linearibus  acutis;  flosculi  hermapbroditi  pa- 
leâ  obovatâ  obtusâ  trinerviâ  glaberrimâ  aristatà;  superioris  rudimento 
obovato  concavo  univalvi,  aristato. 

Chloris  truneala  H.  Brown,  Prod.  1.  186.  Kth.  Grain.  2.  t.  176.  Agrost.  266.  ■ —  C. 
elongata  Poir.,  Encycl.  suppl.  2.  236.  Desf.  Cat.  Hort.  reg.  Par. 

Obs.  C'est  d'après  un  échantillon  rapporté  par  M.  Gaudichaud ,  que  j'ai  tracé  la 
phrase  caractéristique  de  cette  espèce,  qui  n'existe  pas  dans  les  collections  du  Musée 
faisantpartie  du  voyage  aux  Terres  Australes.  Comme  cette  plante  est  indiquée  depuis 
long-temps  dans  les  catalogues  du  Jardin  de  Paris,  il  est  à  présumer  que  les  graines 
en  auront  été  envoyées  par  les  naturalistes  de  cette  expédition. 

Eleusine  indica. 

E.  culnio  repente  compresso;  ranioso  nodis  coloratis;  foliis  lineari- 
bus obtusiusculis  culmum  superantibus  infernè  scabris  interdùm  basi 
vaginisque  ore  villosis;  spicis  3-6  digitatis  angustis  strictis;  spiculis  4-6- 
floris,  paleis  exterioribus  dorso  denticulatis. 

Eleusine  indica  Gcerln.,  Fruct.  1.  8.  Humb.  et  Kth.Nov.  Gen.  1.  1 35.  Agrost.  272.  — 
Cynosurus  indicus  Linn.  Spec.  1 06.  Rheede ,  H.  Malab.  xit.  t.  6g. 


HERBARII    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  355 

POA  TENELLA. 

P.  culmis  teretibus  erectis  nodisque  glaberrimis  ;  foliis  linearibus 
planis  erectis  subtùs  et  margine  scabriusculis;  vagiuis  striatis  glaberrimis; 
ligulà  brevisshnâ  ciiiolata  ;  paniculà  coarctatâ  demùm  laxâ  ;  .spiculis  pedi- 
oellatis  6-8-floris  lineari-laneeolatis  ;  paleisexterioribus  ovato-laneeolatis 
trinerviis,  interioribus  binervatis,  nef  via  marginalibus  paleâbrevioribus  ; 
staniiuibus  duobus. 

Poa  tenella  Linn.  Spec.  loi.Kth.  Agrost.  338.  (Burm.  zeyl.  t.  47-  %■  3.)  Retz.  Obs.  5. 
19.  JVilld.  Spec.  1.  39.5.  Roxh.  Flor.  ind.  t.  333.  Kth.  Gram.  2.  467.  t.  i47-  —  Eragro- 
stis  tenella  Pal.  Beauv.  Agrost.  71.  Rœm.  elScliult.,  Syst.  2.  552. 

Poa  plumosa. 

P.  cuhno  ramoso  diffuso  glabro  geniculato  ;  foliis  linearibus  acutis 
planis,  infernè  niargineque  scabris  vagiuis  glabris  striatis  ore  pilosis; 
paniculœ  effusae  ramis  basi  eongestis  subverticillatis ,  apice  alter- 
nis;  spiculis  sub-6-floris  ;  paleis  exterioribns  trinerviis  ôbtusis,  subtrun- 
catis,  glaberrimis;  interioribus  biuerviis  ciliatis. 

Poa  plumosa  Retz.  Obs.  4-  20.  Wilkl.  Spec.  1 .  393.  Roxb.  Flor.  ind.  1 .  338.  Kth.  Agrost. 
338.  Rheed.  in.  t.  4'-  Rumph.  vi.  t.  4-  %•  3.)  —  P.  decipiens  Link.,  Enurn.  1.  88.  — 
Eragrostis  decipiens  Rœm.  et  Scludt.  Mant.  2.  3 18. 

Centotheca  lappacea. 

G.  culmo  tereti,  glaberrimo;  foliis  lanceolatis;  vaginis  striatis  mar- 
gine et  ore  ciliatis;  paniculà  ramosâ;  spiculis  pedicellatis  vel  subses- 
silibus,  flosculi  bermaphroditi  paleà  infer.  tuberculoso-pilosâ.  interiore 
apice  bifidâ. 

Oentotheca  lappacea  Desv.,  Journ.  de  bot.  181 3.  70.  Beauv.  Agrost.  69.  t.  il\.  fig.  7. 
Kth.  Gram.  1.  3 1 7.  t.  70. —  Cenchrus  lappaceus  Linn. ,  Spec.  i486.  FVilld.,Spec.  1. 3i6. 
—  Poa  Iatifolia Forst.  Prod.  8,  n°  44-  Valu,  Symb.  2.  1 8.  Poir.,  Encycl.—^.p.  80. — P.  ina- 
labarica  Linn.  ,  Spec.  i486.  JVilld.  ,  Spec.  I\.  937.  —  Hierochloa?  Iatifolia  Kunth , 
Gram.  1.  21.  —  Melica  lappacea  Roxb.  {ex  specim.  )  Raspail,  Mem.  gram.,  I.  c. 

Saccharum    SPONTANEUM. 
S.  culmo  simplici  tereti  laevi,  ad  nodos  villoso;  foliis    planis  acutis 
supernè  convoluto-subulatis  margine  denticulato  subtùsque  scaberrimis; 
paniculà  erectâ,  effusâ;  floribus   geminatis,   glumis  lanceolato-acutis 
glaberrimis. 

Saccharum  spontaneum  Linn.  Mant.  1 83.  Linn.  fil.  Supp.   106.  Kth. Agrost.  475. 

{Rheed.  xn.  t.  46).  Willd.,  Spec.  1.  3-2 1.  Pal.  Beauv., Flor.  ow.  2.  71.  t.  to'i.Roxb.  Flor. 
ind.  1 .  240. 

Saccharum  officinarum. 

S.  foliis  latissimis  planis  acutis  utriuque  glaberrimis  paniculà  am- 
plâ,  effusâ  :  ramulis  interioribus  subverticillatis  adpressis  basi  pilosis  ; 
glumis  dorso  longissimè  pilosis. 

Saccbarum  oflicinarum  Linn.,  Spec.  79.  Willd. ,  Spec.  1.  38 1 .  Humb.  et  Kunth,  Nov- 
gen.  1.  181.  Roxb..  Flor.  ind.  1.  a4*.  Klh.  Agrost.  l\ 7 1\. 


35G  HERBAR1I   TIMORENSJS   DESCRIPTtO. 

Imperata  ARUNDINACEA. 

I.  stricta  foliis  linearibus  acutis,  involutis,  spicâ  terminali  argenteo- 
sericeâ  cylindraceâ. 

Imperata  arundinacea  Cyrili,  le.  2.  t.  n.  Kth.,  Agrost.  l\nn.  R.  Broum,  Prod.  I. 
2o4- 2.  Rumph.  Amb.  vi.  t.  j.f.  —  Saccharum  cylindricum  Lamk.,  Encycl.  t.  588. 
Wïlld.,  Spec.  i.  3i3. —  S.  Kœnigii  Retz.,  Obs.  5.  16.  —  Imperata  Kœnigii  Pal., 
Beauv.  Agrost.  i65.  Rœm.  et  Sehult.,  Syst.  i.  289.  —  Lagurus  strictus  Linn. 

POGONANTHERUM     CRINITUM. 

P.  culmis  erectis  cœspitosis;  foliis  planis  tenuissimè  glanduloso-pu- 
berulis;  vaginis  oie  ciliatis;  spicis  crebrisad  ramulorum  apicemlongiter 
pedunculatis  solitariis  ;  spiculis  basi  barbatis,  glumis  longioribusinvolu- 
cratis  altéra  sessili,  altéra  pedicellatâ. 

Pogonantherum  crinitum  Triri.  Fittid.  166.  Kth.,  Agrost.  478.  Ad.  Brongt.Dupeyr. 
h.  bot.  88. —  P.  saccharoideum  Pal.  Beauv.  Agrost.  176.  t.  11.  fig.  7.  Kth.,  Gram.  2. 
4g3.  t.  161.  162.  —  Perotis  polystachya  IVilld.,  Spec.  t.  3î4-  —  Panicum  polysta- 
chyum  Burin.,  Hvrb.  —  Saccharum  paniceum  Lamk.,  lll.  t.  4o.  fig.  1.  —  Sacchar. 
Sp.  Rasp.,  loc.  cit.  — Andropogon  crinitus  Thunb.,  Jap.  l\o.  t.  7.  —  Pollinia  poly- 
stachya Spreng.,  Syst.  1.  288. 

Anthistiria   BARRATA. 
A.   culmo  ramoso  laevi  compresso;  foliis  linearibus  subcordatis  basi 
ciliatis  utrinque  sed  praesertini  margine  scabris;  vaginis  basi  ciliatis;  li- 
gulà  membranaeeâ;  spathis  glanduloso-pilosis. 

Anlhisliria  barbata  Desf. ,  in  Journ.  de  phys.  4o.  294.  t.  2.  Kth.,  Agrost.  48i .  —  A. 
ciliata  Gœrtn.,  Frtict.  2.  465.  t.  17a.  —  À.  japonica  JVilld.,  Spec.  4-  901.  — 
Andropogon  ciliatum  Thunb.,  Prod.l\o. 

Andropogon  contortus. 

A.  culmo  compresso  laevi  ramoso  ,  ramis  erectis  ;  foliis  planis , 
linearibus  setaceo-acuminatis  supernè  scabris,  vaginis  compressis  laevi- 
bus;  spicis  solitariis  subcylindricis;  spiculis  imbricatis,  inferioribus  mas- 
culis  glumis  tenuissimè  striatis,  apice  barbatis  pilis  basi  tuberculatis  ; 
spiculis  bermapbroditis  longé  aristatis,  aristis  contortis  longissimis  pu- 
bescentibus. 

Andropogon  contortus  L.  Spec.  r/|8o.  Linn. ,  fil.  supp.  43a.  JVilld.,  Spec.  !\.  904.  B. 
Brown,  Prod.  1.  201.  Roxb. ,  Flor.  ind.  1.  258.  Kth.  Agrost.  486. — Heteropogon  hirtus 
Pers.  Synop.  2.  533. —  II.  contortus  Rœm.  et  Sehult.,  Syst.  2.  836.  —  Stipa  spicata 
Thunb.,  Prod.  19. 

Andropogon  annulatus. 

A.  culmo  ramoso  laevi  cylindraceo  ;  nodis  villosis;  vaginis  striatis 
ore  barbatis;  foliis  linearibus  subulato-acuminatis,  planis,  margine  den- 
ticulato-scabris  ;  paniculae  subcontractae  ramulis  subverticillatis  simplici- 
bus;  spicis  8-  10-floris;  spiculis  bermaphroditis  ovatis,obtusis  extrorsùm 
pedicellisque  villosis,  pilis  albis;  glumis  muticis;  paleâ  flosculi  berma- 
phroditi  membranaeeâ  aristatâ,  aristâ  spiculâ  triplo  longiore  glabrius- 
culâ  contortâ  fuscâ. 

Andropogon  annulatus  Forsk.,  Descr.  îyZ.  Vahl,  Syrnb.  2.  102.  H'illd.,  Spec.  l\. 
919.  Delile,  JEg.  3.  t.  7.  fig.  2.  Kth.  Agrost.  498. 


HERBARII   TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  35" 

Andropogon  TROPIGUS. 

A.  culmo  simplici  erecto  cylindrico  laevi ,  nodis  sericeo-villosis, 
vaginis  glabris;  foliis  scaberrimis;  paniculae  émisse  ramulis  verticillatis 
simplicibus  spiciferis;  spicis  4-8-floris,  pedunculis  glabris;  spiculis  ber- 
maphroditis  ovatis  acutis  extrorsùm  pedicellisque  piloso-fulvis  ;  glu- 
inis  villosis  muticis  ;  flosculi  hermaphroditi  paleâ  inferiore  altè 
bilobâ  aristatâ,  aristà  spiculâ  quadruplo  longiore  scabriusculâ  contortâ. 

Andropogon  tropicus  Spreny.,  Syst.  i.  287.  —  Var.  p.  timorensis  Kunth  ,  Gram.  1. 
3f>7.  t.  97.  —  Ilolcus  fulvus  /{.  Brown,  Frod.  1.  199.  —  Sorgbum  fulvum  Pal.  Beauv, 
Arjrost.  1 .  46. 

Andropogon  ACICULARIS. 

A.  culmo  repente,  ascendente  compresso  simplici;  foliis  subradi- 
calibus  linearibus  obtusis  margine  denticulato-serratis,  vaginis  glabris; 
paniculà  contracta,  erectâ;  spiculis  terniinalibus  ternis;  hermaphro- 
dità  aristatâ  sessili;  masculis  pedicellatïs  muticis  ;  glumis  glabris,  dcnti- 
culato-carinatis,  interiore  brevi  aristatâ;  paleis  lanceolatis,  inferiore  fl. 
herm.  breviter  aristatâ,  aristâ  spiculam  duplo  superante  capillari. 

Andropogon  acicularis  Retz.,  Obs.  5.  11.  IFHld. , Spec.  4.906.  fRumph.  Jmb.  vi.  t.  5. 
fig.  1 .  Rheed.  II.  Malab.  xn.  t.  43 ,  e.r  Kth.)  —  A.  aciculaium  Roxb. ,  Flor.  ind.  1 .  266. 
—  Rhaphis  trivalvis  Loin:  Cocli.  676. 

Andropogon   LESCHENAULTIANUS. 

A.  caespitosus,  culmo  simplici  la?vi  nodis  glabris,  vaginis  apice  bar- 
batis;  foliis  linearibus  aculis  glaberrimis;  spicis  geminis  aequalibus; 
spiculis  geminis,  altéra  sessili,  altéra  pedicellatâ  ;  glumis  subaequalibus 
truncatis,  nervis  binis  marginalibus,  extrorsùm  pilis  fulvis  longé  vestitis; 
flosculo  inferiore  nullo;  paleâ  inferiore  flosc.  superioris  obeordatâ  longé 
aristatâ,  aristâ  subcontortà  subpubescente  spiculam  longé  superante. 

Culm  us  semipedalis,lœvis  nodis  glabris,  basi  foliis  vulgôaborti vis  vaginisquesemper 
suppetentibus  subsquamosus ,  subbulbosus,  glaberrimus  Folia  setaceo-acuminata 
(siccitate?)  convoluta,  glabra;  vaginâ  lasviore  barbatâ.  Spic.«geminatœ,erectœ,  villosa;, 
rachi  pedicellisque  longé  ciliatis.  Spiculâ  geminae  ;  ambae  herniaphroditse  , 
altéra  sessilis  :  glumae  duae;  inferior  dorso  compressa,  truncala,  2-nervia,  nervis  la- 
teralibus  basi  et  apice  f'ulvocoloratis,  extrorsùm  pilosa  pilis  longis,  fulvis;  sùperior 
subcarinala,  truncala  apice  dorsoque  prœserfim  pilosa,  marginibjs  subla;vibus.  Fi.os- 
cxJttts  inferior  uullus  ,  flosiulus  sùperior  ïrivalvis?  Palea  inferior  profundè  ob- 
eordatâ, basi  attenuata,  uninervata,  membranacea,  aristatâ,  aristà  longâ  glumis 
quintuplo  longiore,  basi  conlorlà  nigricante  ,  apice  pallidiore,  scabriusculâ.  Squa- 
mulo?  Stamina  tria,  anlberis  lineari-oblongis.  Ovarium  oblonguni ,  glabrum. 
STYLibasiconnatiquasi  bulbosi,  supernè  divergentes,  filiformes.  Stigmata  oblonga, 
glinnas  longé  superantia,  fibrillis  longis  rubro-purpureis. 

O/k.  Nous  n'avons  pu  faire  de  cette  plante  une  analyse  complète;  la  longueur  des 
poils  qui  couvrent  les  glumes,  la  petitesse  des  Heurs  jointe  à  leur  peu  de  dévelop- 
pement, ne  nous  ont  pas  permis  de  voir  ni  la  paillette  supérieure,  ni  les  squames 
nvpogynes. 

ISCH-XMUM  TIMORENSE. 

I.  repens;  culmis  erectis  ex  geniculato-ascendentibus, nodis  barbatis; 


358  HERBARII   TIM0RENS1S   DESGRIPTIO. 

foliis  lanceolatis,  acutatis,  planis,  pilosiusculis,  margine  undulatis,  sca- 
bris:  ligulà  brevi  fimbriato-ciliatâ;  spicis  geminis,  approximatis;  spiculis 
omnibus  fertilibus;  glumâ  inferiorè  i  (-i3-nervia  ,  supernè  bicarinata  , 
crtspiaatâ,  iu  spiculis  pedicellatis  subulato-aristatà;  floribusheimaphro- 
ditis  longé  aristatis. 

Isclia?mum  timorense  Kunth,  Grain.  1.  36g.  1.  g8.  Ejusd.  Agrost.  p.  ~>\i. 

ISCrLEMUM    RUGOSUM. 

I.  cnlnio  erecto  ramoso  compresso  subtriangulato;  foliis  lineari- 
lanceolatis  acutis  utrinque  et  margine  scabris  coloratis;  vaginis  gla- 
bris  aut  margine  pilosiusculis;  ligulà  erectâ,  bifidâ;  spicis  geminis 
vaginâ  involutis  aphyllà  aut  in  limbum  brevem  lanceolatum  pioductâ; 
spiculis  arctè  racbi  lateraliter  barbatae  adpressis;  glumis  obtusis,  duris, 
transversè  rugosis. 

Ischœmum  rugosum  Salisb. ,  le.  1. 1.  i.  IVdld.,  Sp.  l\.  94°-  Roxb. ,  Flor.  ind.  i.  7>ii. 
Gcertn.  Carp.  3. 1.  181.  {Rheede ,  Horl.  Malab.  xu.  91 ,  t.  49.) 

Obs.  La  figure  de  Rheede  se  rapporte  bien  à  cette  plante  par  la  description  et 
parla  figure  et  non  pas  à  l'Isclicemuni  mnticiiin,  comme  l'ont  cru  MM.  Brongninit 
[Duperrey ,  lt.  bot.  68.)  et  Kuntli  [Agrost.  5 12). 

CYPERACEjE. 

Cyperus  difformis. 

G.  culmo  acutè  3-gono;  anthelâ  3-6-radiatâ  ramis  subsimplicibus, 
involucrum  3-phyllum  non  aequante  ;  foliis  planis;  capitulis  poly- 
stacbyis;  spiculis  confertissimis  lineai'ibus,  minutis  ;  glumis  orbiculatis 
obtusis;  nucibus  lœvibus,  flavidis. 

Cyperus  difformis  Linn.,  herb.  {teste  R.  Brown,  Prod.  2(5.)  Vahl,  Enum.  2.  337. 
IVilki,  Spec.i.  p.  280.  Rœm.  et  Schult.  2,  193.  Rottb.,  Grain,  t.  9.  fig.  2. 

Obs.  Cette  espèce,  comme  l'a  mentionné  M.  R.  Brown  dans  les  deux  variétés  qu'il 
en  a  faites,  varie  et  par  l'aspérité  et  par  la  longueur  relative  des  feuilles  avec  le 
chaume:  des  échantillons  recueillis  par  Commerson  à  l'île  Bourbon,  ont  le  limbe 
au  plus  de  3  pouces  de  long,  tandis  que  ceux  que  nous  décrivons  de  l'île  de 
Timor,  les  ont  d'un  demi-pied  el  dépassent  la  hauteur  de  la  plante.  Cette  forme  est 
commune  à  des  individus  récoltés  à  Ceylan  et  aux  îles  Marie-Anne.  La  même  piaule 
venant  des  côtes  de  Coromandel,  n'atteint  que  3  à  l\  pouces,  et  ressemble  dans  cet  état, 
par  son  port ,  à  nos  espèces  européennes,  Cyperus  flavescens  et  fusais.  Cette  même  espèce 
croît  en  Italie  ;  les  herbiers  du  Muséum  en  possèdent,  envoyés  par  M.  Tenore. 

Cyperus  hexastachyus. 

C.  repens,  radicum  fibiillis  tuberculatis  ;  culmo  trigono  laevi;  anthelâ, 
tamis  4-5  simplicibus,  involucrum  2-3-phyllum  rariùs  paulo  vix  arquante; 
foliis  planis,  margine  laevibus  scabriusculisve;  spiculis  ^-6  alternis 
linearibus  divaricatis  vel  erectis  ;  glumis  arctè  imbricatis  énervions 
obtusis  coloratis;  nucibus  subellipticis  trigonis  sublœvibus  olivaceis. 

Cyperus  hexastachyus  Rottb.,  Gram.  28.  t.  t4-  fig-  2.  —  C  rutundus  Linn.  Syst. 
ve.q.  98.  H.  Brown,  Prod.  216.  Rœm.  et  Schult. ,  Syst.  2.  198. 


nr.nr.ARii  timorensis  descriptio.  :.>., 

Cyperus  flavidus. 

C.  caespitosus ,  culmo  3-gono  laevi  ;  anthelâ  3-4  radiatâ  subsimplici  ; 
involucro  diphyllo  anthelam  superaute  foliisque  plaiiis  lpevibus;  spiculis 
5-7  alternis  linearibus  disticbis;  glumis  arctè  imbricatis  nervosis  obtu- 
sis;  nucibus  parvis  subovoideis  kevibus  fuscis  rudimento  styli  coronatis. 

Cyperus  flavidus  Retz.,  Obs.  V,  i3.  Fald,  Enum.  2.  334.  Wàld.,  Spec.  1.  27g.  — 
(  '..  ilivaricatus  Lumk. ,  Illustr.  I.  li5. 

Ohs.  J'ai  pu  comparer  les  échantillons  provenant  de  Timor,  avec  ceux  conservés 
dans  l'herbier  de  M.  Du  Petit  Thouars,  et  je  me  suis  assuré  de  leur  parfaite  identité. 

Cyperus  ferox. 

C.  culmo  acutè  3-gono  lœvi,  anthelae  ramis  pluribus  confertis  sub- 
compositis;  involucro  5-7-pbyllo  anthelam  superaute  foliisque  planis 
scabris  culmo  aequalibus;  spiculis  linearibus  subteretibus  divaricatis 
4  (î-floiis,  glumis  obtusis  enervibus;  nucibus  elliptico-subtrigonis  com- 
pressiusculis  tenuissimè  punctulatis  fulvis. 

Cyperus  ferox Rich. ,  Ann.  soc.  tinn.  Paris.; — C.  longuscarolin.  spicis  angustis.Peftv. 

Cyperus  pennatus. 

C.  culmo  Isevi  Irigono  stiiato;  antbelà  pluriradiatâ,  ramis  compo- 
sitis  polystacbyis;  involucro  3-4-pbyllo  longissimo  foliisque  eanalicu- 
latis  rigidis  angustis,  longissimis,  margine  scabris  culmuin  superan- 
tibus;  spiculis  ovatis  3-5-floris;  glumis  ovatis  imbricatis  tenuissimè 
punctulatis  virescentibus;  nucibus  3-gonis  subolivaceis. 

Cyperus  pennatus  Lamh.,  Ht.  yen.,  i44-  n"  7o3.  Encycl.  7.  •i!\o.Ram.  et  Scliull., 
Syst.  2.  166. 

Cyperus  longifolius. 

C.  culmo  trigono  subgracili;  anthelâ  multiradiatâ,  ramis  compositis 
èffhsis  ;  involucro  4-6-phyllo  anthelam  superante  foliisque  planis  slriatis 
scabris  culmo  subbrevioribus;  spiculis  solitariis  vel  ternis  oblougo- 
ovatis  minutis;  glumis  obtusis  mucronulatis;  nucibus  kevibus  fulvis. 

Cyperus  longifolius  Poir.,  Encycl.  su  pp.  VII,  270. 

06*.  Cette  espèce  paroît  avoir  des  rapports  avec  le  Cyperus  ptalycutmis.  R.  Br.  Prod. 
Klle  s'en  distingue  cependant  nettement  par  le  nombre  des  folioles  de  l'involucre  et 
par  son  chaume  triangulaire;  d'une  autre  part  elle  paroit  s'en  rapprocher  par  l'in- 
florescence et  par  la  forme  des  graines.  Notre  plante  est  le  C.  Haspan  ,  Lamk. ,  herb. , 
qni  n'est  cependant  point  celui  décrit  dans  le  Dictionnaire  encyclopédique,  ni 
celle  de  Linnée  et  de  Rottholl.  D'après  la  description  et  l'examen  de  la  plante  con- 
servée dans  l'herbier  de  Du  Petit  Thouars,  nous  la  rapportons  avec  certitude  au 
Ç.  lonyifolius ,  de  Madagascar. 

Cyperus  scoparius. 

C.  culmo  angulato  trigono  lœvi  striato  ;  anthelâ  compositâ  pluri- 
radiatâ, ramis  erectis  polyslachyis  anthelam  mentientibus;  involucro  5-y- 
phyllo  antbelà  multo  longiori;involucellis  linearibus  anthelulam  aequan- 
tibus  foliisque  planis  margine  scabris;  spiculis  linearibussubdistichis  5-7- 
floris;  glumis  nervosis  mucronulatis. 


36o  HERBARJI   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  , 

Cyperus  scoparius  Poir.,  Encycl.  7.  258.  [ex  spec.  herb.  Du  Petit  Thouars.) 

Cyperus  VENUSTUS. 

G.  culmo  trigono  striato  lsevi;  involucro  sub-4-6phylloelongato  mar- 
gine scabro,  involucellis  subsetaceis;  antbelâ  multiradiatà,  ochreis  trun- 
catis;  spicis  elongatis,  spiculis  linearibus  acutis;  glumis  ferrugineis  striatis 
dorso  viridibus  margine  pallidis. 

Cyperus  venustus  R.  Brown,  Prod.  217.  —  C.  fastigiatus  Rottb.,  Grain.  32.  t,  7. 
fig.  2. 

Cyperus  involucratus. 
C.  culmo  triquetro  gracili  bipedali  laevi;  foliis  infimis  culmo  aequa- 
libus  angustatis  flaccidis  margine  denticulatis;  involucri  foliolis  3-5  foliis 
similibus;anthelâ  composite,  radiis  inœqualibus;  ochreis  bidentatis,den- 
tibus  subulatis;  spicis  erectis  cylindraceis;  spiculis  sessilibus  fasciculatis 
parvis  ovatis;  glumis  acutis  viresceutibus. 

Cyperus  involucratus  Poir.,  Encycl.  7.  253  (vid.  spec.  in  herb.  Du  Petit  Thouars). 
KlLLINGIA     MONOCEPHALA. 

K.  culmo  triquetro  ;  antbelâ  globosâ  indivisâ  seu  trilobâ  ;  involucro 
3-4-phyllo  elongato  foliisque  linearibus;  spiculis  unifloris,  glumis  dorso 
piloso-ciliatis  tenuissimè   nervosis. 

Killingia  monocephala  Rottb. ,  Grain.  1 3.  t.  4-  fifî-  4-  Vahl,  Enum.i.  379.  R.  Brown, 
Prod.  219.  Rœm.  et  Schult.  2.  236.  —  Tricoeephaluin  nemorale  Eorst.  yen.  f>5  {teste 
Ci  R. Brown,  Prod.).  —  Rheed.,  Hort.  Malab.  xn.  p.  99.  t.  53.  Rumph.,  Amb.  VI.  8. 
t.  3.  fig.  2. 

FUIRENA  OLOMERATA. 

F.  culmo  erecto  subtriquetro  stricto  foliisque  molliter  puberulis; 
iigulâ  glabrâ  fuscâ;  antbelis  axillaribus  vel  terminalibus  simplicibus; 
spiculis  3-6  subumbellatim  dispositis  rarô  solitariis;  glumis  sensim  deci- 
duis  aristatis  3-nerviis  pilosis  ;  nucibus  trigonis  laevibus. 

Fuirena  glomerata  Vahl,  Enum.  2.  386.  Wdld.,  Spec.  1.  209.  R.  Brown,  Prod- 
220.  Lamk.,  Ill  1.  i5o.  Rœm.  et.  Schult.  2.  234-  Mant.  2.  1 35.  Diertr.  Spec.  2.  357- 
—  Fuirena  ciliaris  Roxb. ,  Flor.  indica.  1.  184. — Scirpus  ciliaris  L.  Mant.  182. 
Rottb.,  Gram.  55.  t.  17.  fig.  1. 

ISOLEPIS    COMPLANATA. 

I.  culmis  angulatis  lœvibus  basi  foliaceis;  foliis  culmo  subbrevioribus 
obtusis,  glabris;  involucro  submonophyllo;  antbelâ  subcompositâ  invo- 
lucro breviori;  spiculis  oblongis,  glumis  ovatis  nigresceutibus  acutis, 
uninerviis  glabriusculis;  nucibussubrotundo-turbinatis  subrugosis. 

Isolepsis  complanata  Vahl,  Enum.  11.  279.  Retz,Obs.  V.  p.  14.  toi.  et  Schidt. 
Syst.  2.  p.  119. 

ISOLEPIS     BARBATA. 

I.  csespitosa  ,  culmis  foliisque  capillaribus  vaginis  ore  barbatis  ; 
involucro  2-3-phyllo;  authelà  globosâ  subsequali  ;  spiculis  acutis, 
glumis  carinatis  mucronatis  ;  nucibus  obovato-tnrbinatis  creberrimè 
punctulatis. 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  36 1 

Isolepis  barbata  R.  Br.,  Prod.  222.  —  Scirpus  barbatus  Rottb.,  Gram.  52.  t.  17. 
fig.  4-  —  S.  capillaris  Linn. ,  Spec.  éd.  I.  49,  éd.  II.  y3.  —  S.  antarcticus  Vahl,  Enum. 
2.  261.  {Excl.  synon.  Linn.fi/de  cl.  R.  Brown). 

Scirpus  mucronatus. 

S.  culmo  triquetro  aphyllo  basi  vaginato  ;  spiculis  latcralibus  glo- 
meratis  sessilibus  ovoideo-oblongis  ,  glumis  mucronatis  integerrimis, 
stylis  trifidis;  nucibus  obovatis  transversè  rugosis  rufis. 

Var.  «  Cuirais  elongatis  gracilibus  '/2-i  lineâ  diainetro;  cœteris  ut  in 
specie. 

Scirpus  mucronatus  Linn. ,  Spec.  jZ.  fVilld. ,  Spec.  1 .  p.  3o.  Scheuchzer,  Gram.  4o4 . 
1.  9.  fi{j.  i4-  DC. ,  Flor.fr.  2.  p.  1 37. 

Scirpus  luzonensis. 

S.  culmo  subtereti  lateralitcr  sulcato;  involucro  acuto  poil.  3-4  lon- 
go;  spicis  2-3  in  capitulum  collectis  ovoideis;  glumis  subrotundis  bre- 
vissimè  acuminatis;  nucibus  obovato-rotundis  bine  planis  indè  convexis 
tenuissimè  rugosis  nigricantibus. 

Scirpus  luzonensis  Presl. ,  Relie/.  Hœnk.  3.   193.   Dietr.  Spec.  plant.  1.  35y. 

06s.  Cette  espèce  se  distingue  facilement  du  Scirpus  mucronatus,  avec  lequel  elle 
a  de  grands  rapports,  par  ses  chaumes  qui  sont  de  la  grosseur  dune  plume  de 
corbeau,  et  que  parcourt  dans  toute  leur  longueur  un  sillon  peu  profond,  mais 
qui  cependant  tend  à  rendre  le  chaume  un  peu  triangulaire  ;  les  glumes  sont 
aussi  plus  arrondies. 

Eleocharis  capitata. 

E.  culmo  filiformi  striato;  anthelâ  globoso-ovatâ  ;  glumis  obtusis 
sensîm  deciduis;  infimis  majoribus  vacuis;  nucibus  nitentibus  atris. 

Eleocharis  capitata  R.  Brown,  Prod.  225,  —  Scirpus  capitalus  Linn.,  Spec.  1.  29^. 
—  S.  caribaeus  Rottb.,  Gram.  t.  16.  fig.  3. 

FlMBRISTYLIS    LITTORALIS. 

F.  radice  fibrosâ  ,  culmis  caespitosis  trigonis  erectis  tenuiter  sul- 
caps,  glabris  basi  vaginatis  ;  foliis  angustè  linearibus  culmo  subœqua- 
libus  planis  sulcato- striatis ,  margine  scabtiusculis  glabris;  anthelii 
terminali  compositâ  ;  spiculis  parvis  ovatis  ;  glumis  ovatis  plerumque 
binerviis  acutis  glabris;   nucibus  ovatis  trigonis  scabriusculis. 

Fimbristylis  littoralis  Gaudich.  in  Freyc,  It.  bot.  t\iZ. 

FlMBRISTYLIS   CYMOSA. 

F.  culmo  erecto  trigono  striato  firmo  basi  folioso;  foliis  rigidis 
subpungentibus  planis  culmum  œquantibus  glaberrimis  ;  involucro  3- 
phyllo  brevi ,  foliolis  lanceolatis  acutis;  anthelâ  subcompositâ,  spiculis 
intermediis  sessilibus,  lateralibus  pedunculatis  ;  glumis  ovato-rotundis 
subacutis  glaberrimis;  nucibus  obovatis. 

Fimbristylis  cymosa  R.  Brown,  Prod.  228.  —  F.  Maria?-Annas  Variet.  cc-et  £  Gaudich. 
Freyc.,  It.  bot.  4i3.  —  Scirpus  cymosus  Lamk.  Illust.  1.  p.  i4i-  — Isolepis 
obtusifolia  Vahl,  Enum.  II.  p.  275.  Roem.  et  Seh.  2.  p.  118. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3"  série.  l\-j 


362  HERBARII   T1M0RENSIS   DESCRIPTIO. 

FlMBRISTYLIS    FERRUGINEA. 

F.  culmo  angulato-trigono  glabro  basi  folioso  ;  foliis  brevioribus 
planis  vaginisque  puberulis  ;  involucro  2-4  -  pbyllo  inaequali  antbelâ 
longiori  ;  antbelâ  corapositâ  subeffusâ ,  ramis  interdùm  elongatis  ;  spi- 
culis  ovoideis  seriùs  oblongo-ovatis  ;  glumis  ovatis  i-nerviis  aristatis 
puberulis  ;  nucibus  obovato-orbiculatis  longitudinaliter  et  tenuissimè 
punctulatis  pallidè  flavis. 

Fimbristylis  ferruginea  Vahl,  Enum.  2.  291. — Scirpus  ferrugineus  Linn.  Spec.  ~jl\. 
Willd.,  Spec.  1.  3o4-  —  S.  debilis  Lamk.,  lu.  1.  i/ji.  Roem.et  Sch.  2.  p.  99. 

SCLERIA    TESSELLATA. 

S.  culmo  triquetro  scabro  ;  foliis  planis  margine  scabris  ;  vaginâ  apice 
pubescente  ;  pauiculâ  terminali  ramosâ  foliosâ  ;  spiculis  androgynis , 
floribus  masculis  3-andris;  nucibus  subrotundis  scrobiculatis  albis, 
squamis  breviter  acuminatis  fuscis. 

Scleria  tessellata  Willd.  .Spec.  4-3 1 5.  Vers.  Syn.i.  p.  548.  Spr.  Syst.  3.  p.  83 1. — 
Bumph.  Atnb.  VI.  p.  16.  t.  6.  f.  2. 

PONTEDERlEiE. 

PONTEDERIA   VAGINALIS. 

P.  foliis  radicalibus  cordatis  acuminatis  longiter  petiolatis ,  petiolis 
sùprà  médium  dilatatis  rima  longitudinali  vaginantibus ,  racemis  è 
vaginis  erumpentibus  simplicibus,  demùm  cernuis;  capsula  3-loculari. 

Pootederia  yaginalis  Willd.,  Spec.  p.  23.  Spr.,  Syst.  1.  I\i.  Blutn.,  Enum.  pi.  jav. 
p.  3?.. —  Olus  palus  Rumph.,  Amb.  vi.  p.  178.  t.  75. —  Carimgola  Rheed.,  H.  Malah, 

xi.  p.  91.  t.  44- 

PALIVLE. 

COCOS    NUCIFERA. 

Cocos  nucifera  L.  Willd.  Sp.  4-  4°°-  Roxb.  Corom.  p.  52.  t.  73. —  Catappa  Rumph. 
Amb.  1.  p.  1.  t.  1  -  2.—  Tanga  Rheed.  Malab.  1.  p.  1. 1.  1  -4. 

Obs.  Je  cite  ici  ce  palmier,  quoique  les  naturalistes  du  voyage  aux  Terres  australes 
n'en  aient  rapporte'  ni  fruits  ni  fragments  de  feuilles;  cependant  tous  s'accordent  à 
signaler  cet  arbre  comme  croissant  communément  sur  les  rivages  de  l'île  Timor. 

BORASSUS    FLABELLIFORMIS. 

Borassus  flabelliformis  Linn.  Roxb.  Corom.  1.  p.  5o.  t.  71  -72.  Willd.,  Sp.l\.  800. 
—  Ampana  Rheed.  H.  Malab.  1.  p.  i3.  t.  10.  (masc.).  Ejusd.,  p.  1 1.  t.  9,  sub  nom. 
fem.).  —  Lontarus  domestica  Rumph.  1.  p.  45-  t.  10. 

Obs.  Les  collections  du  Muséum  ne  possèdent  point  de  feuilles  de  ce  palmier: 
je  n'en  ai  vu,  provenant  de  Timor,  que  des  fruits  et  un  chaton  de  fleurs  mâles. 

Caryota  URENS. 

Caryota  urens  Linn.,  W.  Spec.  I\.  4g3.  —  Sequaster  major  Rumph.  Amb.  1.  64.  t. 
i4-  —  Schunda  -panna  Rheed.  1.  p.  i5.  t.  1 1. 

Obs.  Je  n'ai  de  cette  plante  que  des  fragments  de  feuilles,  mais  elles  sont  assez  ca- 
ractérisées pour  ne  pouvoir  se  méprendre  sur  leur  détermination. 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  363 

ASPHODELEiE. 

Dracena  terminalis. 

G.  frutescens ,  foliis  lanceolatis  mucronatis  purpureis  petiolalis  ; 
paniculâ  terraiuali  compositâ  basi  spatbaceà,  ramis  patentissimis;  flori- 
bus solitariis  vel  geminis  pedicellatis  basi  pluribracteatis  ;  periantbio 
staminibus  paulo  longiori. 

Dracaena  terminalis  Linn.,  fVilld.,  Spec.  2.  p.  1 57.  Bot.  Mag.  2o53.  Jacq.,  le.  2. 
1.  44^.  Colleçt.  2.  357.  Spr.,  Syst.  2.  g3.  (Excl.  syn.)  Blum.,  Enum.  pi.  Jav.  10.  — 
Terminalis  Rumph.,  Amb.  iv.  t.  34-  fig.  2. 

DrACjENA  reflexa. 
C.  foliis  oblongo-  lanceolatis  sessilibus  suprà  basim  angustatis  re- 
lortis,  inferioribus  reflexis  ;  paniculâ  terminali  compositâ  ,  ramis  sub- 
patentibus;  floribus  geminatim  ternatimve  dispositis  rariùs  solitariis; 
periantbio  pedicellis  longiori;  staminibus  segmentis  aequalibus ,  stylo 
exerto. 

Dracaena  reflexa  Lamh.  Encycl.  2.  p.  324-  lied.  LU.  t.  29.  —  C.  cernua  Jucq. 
(ex  Desf.)  Rumph.,  Amb.  iv.  82.  t.  35.  —  Asparagus  Draco  Linn. 

Laxmannia  sessiliflora.    Tab.  XVI. 

L.  caulibus  coloratis  glabris;  foliis  teretibus  acerosis  glabris;  sti- 
pulis  lanceolatis  acutis  basi  fimbriato-lanatis;  floribus  axillaribus 
sessilibus,  perianthii  foliolis  interioribus  longioribus  enerviis  ;  stami- 
nibus periantbio  brevioribus  stylum   vix  superantibus. 

Radices  filiformes,  vix  radicellas  emittentes.  Caules  humi  strati,  semipedales, 
teretes,  graciles,  nodosi,  ad  extremitatem  constanter  radicellam  filiformem  per- 
pendicularemque emittentes.  Stipul.e  membranaceae  semilineam  longae,  lanceolatae, 
acutae,  basi  fimhrillato-sublanataead  internodiorum  basim  sitae.  FonAlin.  3-61onga, 
caulina  alterna,  sessilia  ,  filir'ormia  suprà  concaviuscula ,  subtùs  semi-cylindracea  , 
non  rare»  arcuala,  acerosa,  glaberrima.  Bracte.e  inaequales,  lin.  1  longae,  ovatae,  ob- 
tusae,  membranaceae  ad  pedicellorum  basim  insertae  ,  sublanataa  floribus  breviores. 
Flores  3-6  glomerati  terminales,  internodiis  axillares,  subsessiles,  glaberrimi,  albi. 
PERiANTHiuMÔ-partitum,  foliolis  exterioribus  erectis,  ovatis,  subacutis,medio  subuni- 
nervatis;  interioribus  longioribus,  membranaceis,  erectis  basi  interse  margine  imbri- 
catis, enervibus  staminaferèduplosuperantibus.  Staminaô,  exterioraad  basim, inte- 
rioraadperiantbii médium inserta;fiIamentaexteriora libéra, interiora  cum  periantbio 
coalita,  filiformia,  membranacea ,  glaberrima.  Anthère  rotundae ,  biloculares 
longitudinaliter  déhiscentes ,  dorso  afrixae.  Stylus  filiformis,  stamina  vix  superans, 
stigmate  obtusopapilloso.  OvARiu.uobovato-trigonum  ,substipitatum,  submembra- 
naceum,  triloculare,  loculis  pluriovulatis,  ovulis  i-3  circiter  in  singulo  loculo  ,  gla- 
berrimum. 

Obs.  Cette  plante  se  distingue  nettement  des  deux  espèces  citées  par  M.  Brown,  par 
ses  fleurs  sessiles  et  non  portées  sur  un  pédoncule  ou  uue  hampe  dressés,  par  les  radi- 
celles qui  naissent  constamment  à  l'extrémité  du  rameau  et  qui  semblent  9ortir  du 
milieu  des  stipules,  des  feuilles  ou  des  bractées  qui  entourent  les  fleurs.  Cette  espèce 
croît  généralement  sur  la  cote  occidentale  de  la  Nouvelle-Hollande. 

ASPARAGINE/E. 

Asparagus  dubius. 
A.  ramis  teretibus,  aculeis  solitariis  retrorsis,  ramulis  angulatis;  foliis 


364  HERBARH   TIMORENSIS   DESGRIPTIO. 

fasciculatis ,  subulatis,  falcatis;  florihus  axillaribns  solitariis  ;  periantbii 
segmentis  oblongis  subobtusis,   stamina  superantibus. 

Rami  scandentes,  teretes,  sublignosi,  flexiles,  aculeati,  aculeis  solilariis,  retrorsis, 
ramulis  gracilibus,  angulatis,  glaberrimis.  Folia  (ramuli)  J-i'/j  poil,  longa,  lin.  '/^ 
lata,  subulata  ,  interdùm  subcapillaria  ,  uninervia  ,  falcata  ,  fasciculata  vel  solitaria , 
ad  axillam  squamos  (folii)  minimas,  membranaceae ,  rariùs  sub  aculeatœ.  Flores 
parvi ,  lineam  longi ,  axillaressolitarii,  ad  ramulorum  apicem  disposili  (an  semper?) 
pedicellati  ,  pedicellis  modio  articulatis ,  basi  bracteolâ  membranaceâ  muniti. 
Perianthium  6-parlitum,  petaloideum,  herbaceum,  segmentis'oblongis  apice  subin- 
flexis,  uninc-rviis,  interse  aequalibus.  Stamina  6,  perianthii  segmentis  opposita, 
supra  basin  iuserta,  iisque  breviora;  filamenta  plana;  antherae  subrotundae,  ver- 
satiles. OvAiuuM  globosum ,  stylo  brevi  coronatum ,  g'.abrum. 

Obs.  Cette  plante  est  voisine  de  Y  Asparagus  volubilis,  de  l'herbier  de  Wallich , 
n°  5 1 54  ;  mais  elle  s'en  distingue  par  la  forme  des  divisions  du  périanthe,  qui  sont 
obtuses,  au  lieu  d'être  aiguës  ;  l'ovaire  est  globuleux  et  non  turbiné  comme  dans» 
l'espèce  de  l'Inde.  \J Asparagus  fascicularis ,  de  Brown  ,  paroît  avoir  plus  d'analogie 
avec  notre  espèce;  mais  ses  fleurs,  disposées  en  grappes,  semblent  l'en  éloigner  si 
elles  sont  constamment  solitaires  comme  dans  l'unique  échantillon  de  Timor  que 
possèdent  les  herbiers  du  Musée. 

SMILACEjE. 

Smilax  anceps. 

S.  caulibus  subinermibus  ;  ramis  senioribus  biangulatis ,  compressis 
ancipitibus,  novellis  subteretibus ,  foliis  ellipticis  vel  subrotundo-ovatis, 
acuminatis  5-nervibus  glabris  ,  petiolis  cirrhiferis  canaliculatis ,  com- 
pressis. 

Smilax  anceps  JVilld.  Spec. /\.  pars  2.  782 — S.'elliptica  Desv.Prod.  58.  (Excl.  toc.  nat.) 
Obs.  M.  Gaudichaud  a  aussi  rapporté  cette  plante  des  îles  Sandwich;  j'ai  pu  com- 
parer mes  échanlillons  avec  ceux  conservés  dans  l'herbier  de  Du  Petit  Thouars,  et 
m'assurer  de  leur  parfaite  identité;  d'une  autre  part,  le  Smilax  australis  Br.  paroît 
être  très  voisin  de  cette  même  plante ,  à  en  juger  d'après  un  rameau  appartenant  k 
l'herbier  de  M.  Delessert. 

AMARYLLIDEjE. 

Crinum  asiaticum. 

C.  ioliis  majusculis  a  cutis  ;  spathâ  ovato-lanceolatâ  acuminatâ 
acutâ  floribus  breviore  ;  bracteis  submembranaceis  linearibus  acutis, 
ovarium  superantibus  ;  ovariis  stipitatis  oblongis  ;  corollae  laciniis 
angustis,  lineari-lanceolatis  acutis,  staminibus  limbo  paulè  brevioribus  ; 
antheris  linearibus,  filaraentis  sublongioribus. 

Crinum  asiaticum  Linn.,  Willd.,  Spec.  1.  45.  Spr.,  1.  55.  Blum. ,  Enum.  25.  — 
Belutta  Pola  taly  Rheed.,  mal.  p.  11.  75.  t.  38.  —  Radix  toxicaria  Ritmph.,  Amb.  6. 
i55.  t.  6. 

CANNEjE. 
Canna  indica. 

C.  foliis  oblongis  basi  et  apice  attenuatis  ;  laciniis  calycinis  lanceolatis 
acutis;  capsula  globosâ. 

Canna  indica  L.  fVilld.,  Spec.  1.  3.  Rœm.  et  Schult.,  1.  11. —  Katubala  Rheed., 
mal.  il.  p.  85.  t.  43.  —  Cannacorus  Rumph. ,  amb.  5.  177.  t.  71.  fig.  2. 


IIERBARII    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  365 

Obs.  Je  rapporte  avec  doute  mon  échantillon  ,  au  Cannaindica.  L.  ;  comme  la  plante 
«jue  je  possède  de  Timor  n'est  qu'en  fruit,  il  m'est  impossible  de  déterminer  avec 
certitude  à  quelle  espèce  elle  appartient. 

ORCHIDE/E. 

Onychium  affine. 

O.  foliis  lineari  -  oblongis  acutinsculis  coriaceis  ,  pedunculo  foliis 
3°  longiori  oppositifolio  ?  laxifloro,  floribus  spicatis;  perianthio  erccto  , 
segmentis  exterioribus  lineari-lanceolatis  acutis,  interioribus  subobovatis 
totundatis  mucronulatis  ;  labelli  imguiculati  lobis  3 ,  medio  liueari 
lanceolato,  lateralibus  subrottmdis. 

Caulis  bulbosus?  poil.  5-longus,  semipoll.  latus.  Folia  lineari  -  lanceolata  , 
acuta  ,  plana,  basi  subangustato -sessilia,  slriatulo  -  nervosa,  coriacea,  glabra. 
Infloisescentia  spicata ,  spicà  laxiflorà  floribus  pedicellalis,  pedicellis  perianthio 
subaequalibus;  pedunculus  oppositilolius ,  pedalis  et  ultra,  erectus,  glaber,  basi 
bracteis  spatha?formibus  ,  cylindraceis ,  apice  lanceolatis  ,  membranaceis,  instructus. 
Pf.fuanthium  erectum;  segmentis  calycinis  lineari-lanceolatis ,  8  1.  longis  2'/2  latis 
6-nervulis,  apice  acutis,  basi  subcoalitis;  lateralibus  cum  ungue  labelli  infernè 
connalis,  calcar  acmulantibus,  petaloideis ,  obovatis,  segmentis  calycinis  paulô 
brevioribus,  ad  apicem  1.  5  longis,  basi  i  '/2  1.  latis;  nervulis  quinque  parallelis. 
Labellum  7  1.  longum,  3-lobum,  lobis  lateralibus  totundatis,  subundulatis,  inter- 
medio  longiori,  lanceolato,  acuto,  basi  unguiculato ,  ungue  cumfoliolisexterioribus 
etlateralibus  connato,  brevi ,  obtuso,  calcar  demulante.GïNOSTEMiUM  subconoideum 
depressum  ,  brevissimum  ,  anticè  plano-subconcavum,  dorso  subnervoso,  tenuissimè 
puberulo ,  carnosum.  Antiiera  pedicello  brevi  subulato  affixa  ,  hemispherica ,  subin- 
clinata.  Pollinis  massée  4?  aut  bina  bilobata.  (Analys.  ex  unico  suppetente  flore.) 

06s.  Notre  espèce  a  quelque  ressemblance  avec  le  Dendrobium  Mirbelianum  de  M. 
Gaudichaud  ;  elle  s'en  distingue  nettement  par  ses  feuilles  linéaires  et  non  ovales, 
par  les  divisions  internes  du  périantlie,  qui  sont  obovales,  mucronées,  et  non  li- 
néaires comme  dans  le  D.  Mirbelianum.  La  forme  du  labellum  est  à-peu-près  la 
même. 

SARCANTHUS     TIMORENSIS. 

S.  repens;  caulibus  compressis;  foliis  distichis  lineari-elongatis  vel 
ovato-oblongis  subacutis  obliquis  carnosis  basi  angustatis  carinato- 
ensiformibus  ;  pedtinculis  foliis  dimidio  brevioribus  paucifloris  ;  pe- 
rianthio erecto  ,  foliolis  acutis  ;  labello  subrotundo-ovoideo  acuto  ad 
médium  subbullato  basi  unguiculato  ;  ovariis  teretiusculis  oblongis. 

Radices  fibrosae,  teretes,  albidœ,  foliorum  vaginâ  basi  erumpentes.  Caulis 
radicans,  compressus,  foliorum  vaginis  reconditus. —  Folia  disticha  poil.  i'/,  -  2'/2 
longa  1-4,  8  lata  lineari  -  elongata,  obliqua,  apice  acutiuscula,  plana  (juniora 
carinata)  carnosa,glaberrima  ;  linibo  basi  in  petiolum  quasi  angustato  ,cum  vaginis 
articulato;  vaginis  coriaceis,  nervosis,  margine  membranaceis,  subnitidis.  Inflo- 
rescentia  spicata;  spicisaxillaribus,  pedunculis  vix  poil,  longis,  foliis  dimidio  brevio- 
ribus, vaginam  foliorum  superiorum  perforantibus,  imâ  basi  bracteà  vaginaeformi , 
lineam  circiter  Iongâ,  cylindraceà,  membranaceâ,  instructis,  paucifloris,  floribus 
basi  bracteatis;  bracteis  brevibus  ovatis  subcarnosis,  acutis.  Perianthium  erectum, 
segmentis  calycinis  ovato-lanceolatis,  6  1.  longis,  2  circiter  latis,  3  nervatis,  apice 
acutis,  basi  unguieulatis,  interiora  vix  superantibus;  segmentis  petaloideis, 
conformibus  ,  paulô  brevioribus.  Labellum  lin.  4  longum,  3  circiter  latum  , 
ovatum,  acutiusculum,  integrum,  segmentis  petaloideis  brevius,  obliquum,  basi 
unguiculatum,  ungue  gy  noslemio  connato  ,  medio  subcarnoso-bullatum ,  ad  apicem 


366 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 


3-nervatum.  Gynostemium  cylindraceum  basi  subarcuatum,  [labello  brevius,  parle 
média  et  ïnferiori  labello  coalitum,  carnosum  dorso  truttcato,  emarginato.  Stylus 
longitudinaliter  cum  staminé  connatus,  stigmate  subquadrilatero,  piano.  Massa: 
pollinis  cereaceae  bilobse,  lobis  sub;equalibus  ovoideis,  retinaculo  snspensae  lamel- 
laeformi,  inter  massas  pollinis  extenso  et  acumine  adunco  stigmatis  parte  superiori 
aflixae.  Ovarium  cylindraceum,  6-costatum,  costis  3  proeminentibus  periantbii  fo- 
liolis  exterioribus  oppositis,  glabrum.  Capsula  cylindracea,  a-3'/2  poil,  longa, 
sublineari-oblonga,  brevissimè  pedicellata. 

LlPARIS   DISTICHA. 

L.  foliis  è  bulbo  oblongo  geminatis  linearibus  acutis  basi  cari- 
natis  ;  pedunculo  foliis  paidô  breviori  compresso  ;  bracteis  lanceolato- 
linearibus. 

Liparis  disthica Lindl.  Spr.  Syst.  3.  p.  741. — Malaxis  distachya  Du P et.  Th.,exherb. 
Obs.  Les  échantillons  de  cette  plante,  ayant  été  comparés  avec  soin  avec  ceux  de 
l'herbier  de  Du  Petit  Thouars,  j'ai  pu  m' assurer  de  leur  identité  spécifique  (1). 

TYPHAGE.Î:. 

TYPHA    ANGUSTIFOLIA. 

T.  foliis  linearibus  planis  ;  amento  masculo  rachi  compressa  fœmi- 
neoque  continuo. 

Typha  angustifolia  L.  Spec.  Schlchur.  Handbuch,t.  281.  Dupont,  Ann. se.  nat.  r834- 
p.  57. 

AROIDEiE. 

AMORPHOPIIALLUS  Bl.  in  Batav.  Diario  i8a5.  —  CANDARUM 

Beichenb. 

SPATHA  basi  convoluta.SPADIX  supernè  nudus  et  laevigatus  aut 
granuloso-verrucosus,  interne  continuo  androgvims;  organa  ru- 
dinientaria  nulla.  ANTHERiEsessiles,  biloculares ,  in  vertice  bipo- 
rosae.  OvARIA  libéra,  bi-raro  tri-aut  quadri-locularia.  OVULA  in 
loculis  solitaria  basi  affixa  erecta.  STYLUS  distinctus  aut  nullus. 
STIGMAcapitato-indivisum  vel  emarginato-aut  depresso-lobatum. 
BACCiE  distinctes,  mono -aut  oligo  -  spermae.  SEMEN  exalbumi- 
nosum. 

AMORPHOPIIALLUS  campanulatus. 

A.  petiolis  vernicoso-scabris ,  spatbae  limbo  ovato  acuto  patulo 
spadicem  supernè  conoideo-inflatnm  adaequante. 

Amorphophallus  TaccaPhallifera,  Rumpli.,Bl.  l.c. — Gandari  sp.  Schtt. — Pythion 
Mart.  in  Reg.  bot.  Zeit.  1 83 1 .  p.  458. —  Arum  Rumpbii  Gaudicli.  in  Freyc,  II.  bot.  p. 
427.  tab.  3g.  (Excl.  syn.  Hort.  mal.  et  tab.  112  Herb.  Amb.  V,  p.  3a4). — Arum  cam- 

(1)  Outre  ces  trois  Orchidées  que  j'ai  pu  analyser, il  en  reste  un  certain  nombre  en  trop  mau- 
vais état  pour  pouvoir  être  déterminées.  Toutes  appartiennent,  d'après  leur  port,  à  la  tribu  des 
Vandées  de  M.  Lindley.  Quelques  unes  m'ont  paru  être  des  Aporum  de  M.  Blume,  à  cause  de 
leur  base  renflée.  Je  n'en  ai  trouvé  aucune  appartenant  à  des  Orchidées  terrestres. 


HERBARII   TIM0RE1NSIS   DESCRIPTIO.  36^ 

[janulaturn  Roxb. ,  Hort.  bengal.  p.  66.  Ejusd. ,  Flor.  III,  p.  68.  tab.  272.  (Excl.  syn. 
Hort.  malab.  née  non  t.  112.  Herb.  Amb.  V.) —  Spr.,  Syst.  veg.  111,  p.  770.  3i.  Hook. 
in  Cuit.  Bot.  Mag.,  n°  2812  ÇExcl.  syn.  indicdt.  et  forsitan  Hort.  Amst.). — Dracon- 
tium  polypliyllon  Luz.  quartuni.  G.  j.  Camello  stiqi.  i?is.  Luzone  m  Raj.  bist.  PI.  111. 
App.,  p.  36.  i4-— Tacca  phallifera  Rumph.  V,  p.  326.  t.  1 1 3.  fig.  2. —  Dracunculus 
zeylanicus  polyphyllus  caule  aspero,  virescente,  maculis  aibicantibus,  nota(o. 
Tourne/. ,  Inst.  p.  160.  Barm.,  Thés.  Zeylan.  p.  90. — Arum  polyphyllum  ceylanicum  , 
caule  scabro,  viridi  diluto,  maculis  albicantibusnotato.  Commet. ,  Hort.  Med.  Amst. 
I ,  p.  9g.  fig.  52. — Malié  incolantm. 

TYPHONIUM. 

SPATIIA  basi  convoluta.  SPADIX  supernè  nvidus  androgynus; 

organa  rudimentaria  fertilibus  intermixta.  ANTHEIl^E  liberté,  lo- 

eulis  bilatéral] bus,   longitudinaliter  birimosae.  OVARIA   libéra, 

ovulo  solitario,  fundo  affixo  erecto.  STIGMATA  sessilia.  BACCvE  i- 

sperrua?.  SEMEN  albuuiinosuni. 

Typbonium  ,  Sebott,  in  Winn.  Zeitschr.  1829.  3.  p.  72.  Martius  in  Reigbg.  bot. 
Zeilschr.  i83i.  p.  455.  Schott,  in  Meletem.  bot.  1.  p.  17.  XII.  Ari  sp.  L.  et  Auet. 

Typiioinium  divaricatum. 

T.  foliis  bastato-cordatis  integris  aut  tiïfidis,  lobis  basis  rotundatis; 
spatbâ  supernè  lanceolato-oblongâ ,  reflexâ  spadicera  subuliformem 
adaequante  ;  organis  rudimentariis  glomeratis  setiformibus. 

Arum  divaricatum  L.  Spee.  g66.  n°  10  (Excl.  syn.  Hort.  malab.)  —  Wild.  Spec.  4. 
p.  482.  (Excl.  syn.  Hort.  malab.)  —  Arum  trilobatum  (aut  Linn.)  Thbg.,  Flor.  jap. 
p.  234.  Bot.  mag.,n°  33g  et  n°  23?4.  (except.  plurim.  synonym.)  —  Arum  diversifolium 
Blum.,  Cat.  Hort.  Buit.  p.  102.  46. —  Arisarum  amboinicum  Rumph.  5.  t.  100.  fig.  2. 
A.  Zippilio,  in  insul.  Timor. 

TYPHONIUM    CUSP1DATUM. 

T.  foliis  hastatis  integris;  spatbâ  supernè  angusto-lanceolatâ  reflexâ 
spadicem  subuliformem  adaequante;  organis  rudimentariis  Iaxis  partira 
seti-partim  squamiformibus. 

Arum  cuspidatum  Blum.,  Cat.  hort.  Buit. p.  101.45.  —  Nelenchena  major Rheed., 
Mal.  1.  p.  3g.  t.  20.  — Arisarum  Luzonis,  polyflorum  G.I.  Camello Stirp. Insul.  Luzon. 
in  Ray  hist.  pi.  3.  in  append.  35. —  Timor  (Zippelius). 

SCINDAPSUS    P1NNATUS. 

S.  foliis  circumscriptione  ovatis ,  junioribus  integris  pinuatis  basi 
fibroso-filamentosis  ;  spatbâ  ovato-oblongâ  acuminatâ  erectâ  ;  spadice 
oblongo  cylindraceo  obtuso. 

Scindapsus  pinnatus  Sebott.  in  Meletem.  bot. ,  p.  21.  Sub  nom.  Monstenc  olim  edi- 
to.  —  Polhos  pinnata  Linn.,  Apec. ,  pi.  1374.  IFilld.  ,Spec.  1.  p.  686.  Poir.,  Encycl. 
V,  p.  6o5.  Rœm.  et  Schult.  3.  p.  456.  —  Rumph.,  Amb.  V,  p.  4^9- 1.  i83.  fig.  2. 

Obs.  Les  synonymes  de  ces  Aroïdes,  ainsi  que  la  communication  de  ces  deux 
espèces  de  Typbonhnn  m'ont  été  donnés  par  M.  Blume. 

PANDANEiE. 

Frecynetia  scandens. 
F.  foliis  lineari-lanceolatis  acutis  striatis  margine  nervoque  medio 


368  IIERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

subtùs  subaculeatis  ;  spadicibus  fœraineis  ovato-oblongïs  pollicaribus  , 
pedunculatis  terminalibus  ;  stigmate  trilobo. 

Freycinetia  scandens  Gaudich.  Freycinet,  II.  Bot.  432.  t.  4?- 

TACCEjE. 

Tacca  pinnatifida. 
T.  foliis  tripartito  -  multifidis  (Dracontii  polyphylli  instar),  laciniis 
acuminatis  acutis  membranaceis  ;  scapis  glabris  ;  involucro  foliaceo , 
foliolis  ovatis  acuminatis  basi  quasi  in  petiolum  attenuatis  glabris  ; 
fioribus  longiter  pedicellatis ,  pedicellis  nliformibus  involucrum  sub- 
œquantibus. 

Tacca  pinnatifidaLinn.,  Supp.  25 i.  fVilld.,  Sp.  2.  p.  200.  R.  Br.,  Prod.  ?>[\r>.  Spr.. 
Syst.  2.  118.  Blum.,  Enum.  83.  Ejusd.,  De  quib.  pi  fam.  enum.  p.  I\. —  Tacca  littorea 
Rumph.  Amb.  v.  p.  328,  t.  1 14- 

CYCADE/E. 

Gycas  circinalis. 
C.   frondibus  pinnatis,  pinnis  planis  lucidis   apice  geminis  lineari- 
lanceolatis  apiculatis  uninerviis  nervo  suprà  sulcato. 

Cycas  circinalis  Linn.,Sp.  i658.  Lamk.,  III.  t.  Sgr.  fVilld.,  Spec.  9.  844-  Gaudich. 
Freyc,  It.  bot.  433.  Spr.  Syst.  3.  p.  907. —  Olus  calappoides  Rumph.,  Amb.  t.  86.  20- 
24.  —  Todda  pana  Rheed.  3.  9.  t.  i3-2i. 

ARISTOLOCHIEiE. 

ARISTOLOCHIA    TIMORENSIS. 

A.  caule  volubili  ramis  sulcatis  ;  foliis  elliptico  -  ovatis  cordatis 
acuminatis  glabris  ;  seminibus  marginatis  ,  bine  laevibus  planis  ,  indè 
superficie   obeordatâ  rugosâ  nigrâ. 

Caulis  volubilis  ramosus,ramis  sulcatis  glabris.  Foli  a  i'/s-a'A  poil.  longa,elliptico- 
ovata,  cordata,  intégra,  acuminata  subtùs  reticulato-venosa,  trinervia,  subcoriacea, 
glabra,  pet iolata,  petiolo poil.  icirciterlongo,subcirrhoso, canal iculato,glabro.  Pedun- 
cuLVJsaxillaris,subteres  ,  ramosus,  1 -2-florus, petiolo  vixlongior,  glaber.  Pedicellus 
clavatus,  angulatus,  subpuberulus.  Perianthium....  Capsula  i  poli,  circiter  longa , 
subrotunda,  apice  depressa,  6-locularis,  valvis  carinatis,  glabris.  Semina  subdeltoi- 
dea,  marginata  ,  glabra;  superficie  nucleum  spectante,  obeordatâ,  verrucosâ,  nigrâ. 

Obs.  Cette  plante  est  très  voisine  de  celle  représentée  par  Rheede  sous  le  nom 
de  Carelu-Vagon ,  pars  VIII,  4o.  tab.  25.  Elle  s'en  distingue  néanmoins  parla 
forme  des  feuilles  qui  sont  acuminées  et  cordiformes ,  au  lieu  d'être  obtuses  et 
même  échancrées.  Ce  seul  caractère  ne  suffiroit  pas  pour  l'en  séparer,  si  les  graines 
de  notre  espèce  n'offroient  point  à  la  base  correspondant  au  périsperme  une 
surface  obovale  verruqueuse,  tandis  que  celles  décrites  et  représentées  par  Rneede 
sont  parfaitement  lisses.  Il  seroit  possible  que  la  plante  du  Prodrome  delà  flore  de 
la  Nouvelle-Hollande  appartînt  à  la  même  espèce  que  celle  de  Timor;  en  outre 
VAristolochia  Tagala  de  M.  Chamisso  (1),  qui  a  de  l'analogie  avec  notre  plante, 
en  diffère  par  ses  feuilles  membraneuses  ciliées  sur  les  bords,  par  ses  pétioles  longs 
de  6  pouces ,  par  un  disque  qui  se  trouve  à  la  base  de  l'ovaire,  et  que  nous  n'avons 
pas  observé  sur  nos  échantillons. 

(1)  Linnœa,  p.  207. 


herbarii  timorensis  descriptio.  36o 

SANTALAGEjE. 
Santalum  myrtifolium. 

S.  foliis  lanceolatis  apice  obtusiusculis  basi  angustatis  glabris. 

Santalum  myrtifolium  L.,  Spr.  Syst.,  i.  p.  489.  Blum. ,  Bijd.  p.  G46.— S.  album 
ff'illd.  Sp.  1 .  p.  691.  —  Santalum  album  timorense  Rumph.,  Àmb.  t.  2.  p.  /\ï  ,  t.  11. 

Obs.  Cette  plante  ne  se  trouve  pas  dans  les  herbiers  du  Muséum;  je  l'indique 
d'après  M.  Blume ,  qui  le  cite  dans  son  Bijdragen  comme  croissant  à  Timor,  où 
elle  parait  être  encore  de  nos  jours  l'objet  d'un  commerce  important. 

HERNANDIEjE. 

Hernandia  sonora. 
H.  foliis  ovato-subcordatis  peltatis. 

Hernandia  sonora  Linn.,  Syst.  269.  fFtlld.,  Spec.S  J>ij.  Blum. ,  Bijdr.flor.  ned. 
p.  55o.  Ejusd.  de  nov.  quib.  pi  familiis.  Enum.  3.  Rumph.,  Amb.  2.  257.  t.  85. 

THYMEL/EiE. 

Daïs  dubiosa. 

D.  foliis  oppositis  oblongo-lanceolatis  subacuminatis  integris  glabris; 
capitulis  terminalibus  sessilibus  ;  floribus  5-fidis  puberulis  10-andris,  sta- 
minibus  styloque  exsertis ,  stigmate  capitato. 

Dais  dubiosa  Blum.  Bijd.  p.  65 1  ? 

LAURINiE. 

Tetranthera  Roxburgii. 
T.    foliis    subellipticis    basi    attenuatis    petiolatis   glabris  ,    subtùs 
pallidioribus  ;  pedunculis   axillaribus  petiolo  subœqualibus  ;  umbella- 
nim  involucris  5-partitis  tomeùtosis;  umbellis  plurifloris;  perianthio 
nullo. 

Tetranthera  Roxburgii  Nées  ab  Es.  in  fVall.  PL  As.'yar.  2.  p.  65.  — T.  apetala  Roxb. 
Corom.  2.  t.  127.it.  Br.,  Prod.  p.  /\o5.  —  Laurus  involucrata  Retz.  Obs.  6.  p.  17?  — 
Sebifera  Lonr. ,  ex  herb.  ad  hune  genus  attinet. 

ClNNAMOMUM   NITIDUM. 

L.  ramulis  teretibus  cortice  vestitis  flavesceiite ,  junioribus  herba- 
ceis  subangulatis  laevibus  ;  foliis  poil.  3-4  longis  ovatis  breviter 
acuminatis  integris,  nervis  lateralibus  è  basi  nascentibus  apice  eva- 
nescentibus,  lœtè  viridibus  suprànitidis,  petiolis  suprà  sulcatis  ; gemmis 
parvis   ovoideo  -  acuminatis   glabris. 

Cinnamomum  nitidum  Hooh.  Exot.  Fl.  t.  176.  Excl.  Syn.  Cinn.  Cassiae  Nées  ab  E. 
Disput.)?  —  Laurus  nttida  Roxb.,  ex  herb.  IVall.  n"  2582  «. 

Cinnamomum  zeylanicum. 

G.  foliis  oppositis  ovatis  v.  ovato-oblougis  obtusiusculis  trinerviis , 
nervis  suprà  basin  subcoalitis  lateralibus  suprà  basin  bifidis  apiceni 
versùsve  evanescentibus,  petiolis  ramulisque  glabris. 

Cinnamomum  zevlanicum  Gare.  Blum.,  Bijd.  p.  56S. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3*  série.  48 


370  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

IELIGEREiE. 

Gyrocarpus  asiaticus. 

G.  foliis  cordatis  sublobatis  vel  reniformibus  integris  utrinque  sub- 
velutinis  subtùs  pallidioribus,  petiolis  pedunculo  conimuni  brevioribus; 
cyniis  dichotomis  amplis  polygamis  ;  floribus  hermaphroditis ,  stamini- 
bus  4  fertilibustotidemsterilibussessilibus  obovato-linearibus  hirstitis. 

Gyrocarpus  asiaticus  Willd.,  Spec.  I\.  982.  Rœm.  et  Schult.  3.  292.  Mant.  218. 
Spreng.  1.  48g.  Nées  ab  Esenb.  in  Wall.  pi.  Asiat.  rar.,  2,68.  Bhim.,  dequib.  pl.fam. 
Enum.  16. — G.  Jacquini  Roxb. Corom. I . pi y.  t.i.  (excl.  syn.  G.  americani  Jacq.)  Pers. 
Syn.  1.  i45.  Roxb.,  Flor.  ind.  éd.  Car.  et  Wall.  1.  465- 

POLYGONES. 

POLYGONUM    POIRETII. 

P.  floribus  6  -  andris  semidigynis  ;  achenio  lenticulari  acuminato  , 
faciebus  convexis,  lœvibus  ;  calyce  5-partito,  pellucido-punctato  ; 
spicis  virgatis  ,  geminato-subpaniculatis  ,  longis  ,  confertifloris  ;  bracteis 
remotiusculis ,  turbinatis,  submuticis  ,  4-8-floris;  pedicellis  exsertis  ; 
ocbreis  laxiusculis  ,  laceris  ,  fuscis  ,  glabriusculis  v.  strigoso-pilosis  , 
setaceo-ciliatis  ,  sœpè  internodia  superantibus  ;  foliis  subpetiolatis , 
ochreœ  basi  insertis  ,  oblongo-lanceolatis ,  acuminatis ,  glabris  mar- 
gine  et  nervo  medio  utrinque  strigis  brevibus  rigidis ,  albis ,  spinu- 
losis;  caule  erecto  (Meisner). 

Polygonum  Poiretii  Meisn. ,  Monog.  p.  7g.  Ejusd.  in  Wall.  pi.  As.  rar.  3. p.  56. 

CHENOPODEiE. 

SaLIGORNIA   IND1CA. 

S.  caule  suffruticoso  ,  ramis  adscendentibus  floribus  diandris,  spicis 
5-7-floris  terminalibus  cylindraceis ,  articulis  clavatis  compressiusculis 
retusis. 

Salicornia  indica  Willd.  in  Nov.  Act.  Am.  Hist.  Nat.  2.  p.  3.  t.  l\.  fig.  2.  Vahl , 
Enum.  1.  p.  10?  Lamk.  Encyel.  5.  p.  460. 

Obs.  L'échantillon  de  l'herbier  de  M.  Gaudichaud  étant  en  fort  mauvais  état  de 
conservation,  nous  n'avons  pu  qu'avec  doute  rapporter  les  fragments  que  nous 
avions  sous  les  yeux  à  l'espèce  de  Willdenow.  M.  H.  Brown  a  indiqué  cette  espèce  à  la 
Nouvelle-Hollande,  et  M.  Gaudichaud  la  mentionne  dans  son  voyage  de i'Uranie, 
à  l'aperçu  qu'il  donne  sur  l'île  de  Timor. 

Salicornia  fruticosa. 
S.    caule    fruticoso   adscendente    articulis    subcylindraceis  ;    spicis 
subclavatis  obtusis;  floribus  ternis  monandris ,  stylo  bifido. 

Salicornia  fruticosa  L.  Spec.  5.  Lamk.  III.  t.  A-  f-  2.  D.  C.  FI.  fr.  3.  p.  3o7.  Bot. 
Gall.  1.  395. 

Salsola  tragus. 

S.  herbacea  glabra  ramosissima  ;  foliis  subulatis  spinosis  divari- 
catis  bracteis  longioribus  ;  periaïjtbio  solitario;  fructibus  alatis  membra- 
naceis  venosis. 

Salsola  Tragus  Linri. ,  Spec.  322.  Willd.  Spec.  t.  p.  3gy.  Bot.  Gall.  1.  p.  3g5. 


HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 


i7r 


Obs.  La  seule  différence  entre  la  plante  de  Timor  et  le  S.  australk  de  la  Nouvelle  - 
Hollande,  envoyé  par  M.  Brovvn,  et  faisant  partie  des  collections  de  M.  15.  Delessert , 
se  trouve  dans  les  feuilles,  qui  sont  recourbées  dans  celui-ci,  au  lieu  d'être  droites  ; 
si  cette  légère  différence  ne  tient  qu'à  un  état  différent  de  végétation,  le.S.aus- 
imlis  devra  être  réuni  au  Salsola  Tragus,   dont  il  diffère  à  peine. 

AMARANTHACEiE. 

Deeringia  gelosioides. 

D.  ramis  erectis  firmis  vel  flexilibus  ;  foliis  ovalibus  acumiuatis , 
basi  rotundatis  petiolatis  ;  spicis  axillâribus  vel  terminalibus ;  perian- 
thii  segnientis  margine  membranaceis ,  floribus  2-5-gynis;  baccis  i-3- 
spermis. 

Deeringia  celosioides  B.  Br.,  Prod.  4>3.  Mail.  Amar.  78. —  Celcsia  Laccata 
Retz,,  Obs.  5.  2J.  IFilld.  Spec.  i.  1202. 

Obs.  Cette  espèce  offre  à  Timor  deux  variétés  Lien  distinctes,  l'une  ayant  les 
rameaux  droits,  fermes,  terminés  par  des  panicules  multiflores  longues  de  trois 
pouces,  l'autre  ayant  au  contraire  des  panicules  longues  d'un  pied,  grêles,  et  très 
lâches.  Une  troisième  variété  recueillie  à  la  Nouvelle-Hollande  (Hawkerbury),  aies 
feuilles  inéquilatérales,  dentieulées  sur  les  bords,  et  presque  membraneuses.  Des 
analyses  comparatives  faites  entre  ces  trois  formes  si  différentes  en  apparence,  ne 
m'ont  donné  aucun  caractère  suffisant  pour  les  séparer;  le  nombre  des  divisions 
du  style  varie  de  2  à  3,  l'ovaire  contient  ordinairement  trois  ovules  qui  souvent 
avortent  en  partie  et  présentent  alors  une  baie  monosperme  ;  la  forme  du  périanthe, 
la  longueur  des  étamines,  sont  également  parfaitement  semblables  dans  ces  trois 
variétés. 

Amaranthus  SPJNOSUS. 

A.  caule  erecto  ramoso  ;  foliis  lanceolato-oblongis  subintegris  apice 
subobtusis  vel  mucronato-aristatis;  spicis  terminalibus  cylindraceis,  glo- 
merulis  axillâribus  plurifloris ,  bracteis  spinescenîibus  basi  cinctis. 

Amaranthus  spinosus  Lamk.  Encycl.  1.  p.  1 18.  Blum.  Bijd.  p.  54o. 
Amaranthus    OLERACEUS. 

A.  caule  ramoso  erecto  ;  foliis  subrhombeo-ovatis  mucronulato- 
aristatis  basi  cuneatis  ;  glomerulis  axillâribus  multifloris  ramosis  ter- 
minalibus interruptè  spieatis  ;  bracteis  laciniisque  calycinis  oblongo- 
lanceolatis  acuminato  -  mucronatis  margine  membranaceis ,  subav 
qualibus. 

Amaranthus  oleraceus  Linn.  Lamk.  Encycl.  1.  p.  1 16.  —  Blum.Bijdr.  53c>. 
Aerva  SANGUINOLENTA. 

A.  foliis  oppositis  ovalibus  basi  et  apice  acutiusculis ,  suprà  atro- 
purpureis  subtùs  viridibus  ramisque  molliter  puberulis  ;  spicis  axil- 
lâribus ;  cupulâ  staminiferâ  capsulâque  fuscis. 

Aèrva  sanguinolenta  Blum.  Bijdr.  p.  54/-  —  Achyranthes  sanguinolenta  L. 

Obs.  Le  stigmate  de  cette  espèce  est  à  peine  bilobé.  Cette  remarque  peut  égale- 
ment s'étendre  aux  Aërva  lanala,  sur  les  fleurs  desquels  j'ai  observé  des  stigmates 
de  même  forme  ;  tandis  qu'ils  sont  profondément  bifides  dans  les  A.  tomenfosa;  le 
caractère  du  genre  devra,  par  ce  fait,  subir  une  légère  modification. 


372  HERBARH   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

ACHYRANTHES    ARGENTEA. 

A.  fruticosa  ,  foliis  ovalibus  obtusis  basi  in  petiolum  attenuatis 
subtùs  paliidioribus  ;  spicis  terminalibus  elongatis ,  rachi  tomentosâ  ; 
floribus  maturitate  reflexis,  bracteis  periantbio  paulô  brevioribus  basi 
subrotundis  ;  perianthii  segmentis  erectis  acutis  clausis  glabriusculis. 

Achyrantlies  argentea  Lamk.,  Encyc.  1.  545,  tVilld.  Spec.  1.  1191.  Rœm.  et 
Schult.  5.  544-  —  À-  aspera  L.  spec.  icfi. 

DESMOCHiETA    ATRO-PURPUREA. 

D.  caule  fruticoso;  foliis  ovatis  acutis  molliter  puberulis  suprà  atro- 
purpureis  subtùs  cinereo-viridibus  ;  spicis  axillaribus  pedunculatis. 

Desmochœta  atro-purpurea  D.  C.  Hort.  Monsp.  —  Achyrantlies  atropurpurea 
Lamk.  Encyel.  1.  p.  546.  —  A.  lappacea  Linn.  spec.  295. 

CELOSiA    ARGENTEA. 

C.  foliis  lineari-lanceolatis  basi  et  apice  angustatis;  spicis  ovatis 
vel  cylindraceis  œtate  elongatis  subfastigiatis. 

Celosia  argentea  L.  IVilld  .  Spec.  1.  1 197.  Poir.  Encyc  L  5.  36.  —  C.  margaritacea 
IVilld.  Spec.  1 198. —  C.  pyramidalis  Burin.  (Jtde  herb.  )  Rheed.  Mal.  10.  p.  "]S.  t.  38. 

GOMPHRENA    GLOBOSA. 

G.  caule  erecto  tereti  glabriusculo ,  ramis  albido-tomentosis  ;  foliis 
oblongis  molliter  puberulis  basi  attenuatis  apice  mucronulatis  ;  ca- 
pitulis  terminalibus  globosis  dipbyllis  ;  periantbio  lanato. 

Gomphrena  globûsa  Linn.  Willd.  Spec.  1.  i3ai.  Rœm.  et  Schult.  p.  537.  Bluin. 
Bijd.  548.  Rumplt.  Jmb.  5.  289.  t.  100./.  2.  Rheed.  mal.  10.  t.  37. 

Obs.  Je  me  dispense  de  combattre  ici  la  manière  de  voir  de  M.  Martius,  au  sujet 
des  organes  floraux  des  Amaranthacées.  J'ai  été  assez  heureux  pour  me  rencontrer 
avec  un  de  nos  premiers  botanistes,  M.  Auguste  de  Saint-Hilaire,  qui,  dans  ses 
Observations  sur  la  famille  des  Amaranthacées  (1) ,  s'est  servi  des  mêmes  faits  que  ceux 
que  j'avois  préparés  de  mon  côté  pour  ramener  les  organes  floraux  des  Amaranlhes 
à  ceux  des  autres  familles. 

NYGTAGINE/E. 

Mirabilis  Jalapa. 

M.  caule  diffuso  ,  foliis  subcordatis  acuminatis  petiolatis  subtùs 
pilis  adpressis  et  margine  ciliolulatis  ;  floribus  axillaribus  terminali- 
bus subcymoso  -  dicbotomis  ,  tubo  involucrum  puberulum  multô 
superante. 

Mirabilis  Jalapa  Linn.  Spec.  232.  IVilld.  Spec.  1.  p.  999.  Blum.  Bijd.  p.  732.  Ritmpb. 
Jmb.  5.  p.  253.  t.  89. 

BOERHAAVIA   DIFFUSA. 

B.  ramis  teretibus  glabris,  junioribus  adpressè  puberulis;  foliis 
infimis  subrotundo- ovatis  répandis,  superioribus  ovato-lanceolatis 
breviter  petiolatis  subtùs  paliidioribus;  pedunculis  pluribus  axillaribus 
filiformibus  folio   lougioribus  ;    floribus  circiter  ternis  capitatis   2-an- 

(1)  Aicl).  Bot.  2.  p.  402. 


HERBARII  TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  ^3 

dris;  Fructibus  obconico- clavatis  retusis  angulatis  glanduloso -pilosis. 
Tîoerhaavia  diffusa    JVilld.  Spec.    i.  20.  Vahl,  Enutn.  1.  285.  Rœm.  e(  Schuit. 
syst.  1.  64. 

BOERHAAVIA     REPANDA. 

B.  ramis  ramulisque  glabriusculis  ;  foliis  cordatis  repando-sinuatis 
glabris  peliolatis  subtùs  paulo  pallidioribus  ;  pedunculis  axillaribus  so- 
litariis;  floribus  umbellato-capitatis  ;  fructibus  clavatis  costatis. 

Boerhaavia  repanda  ff'iltit.  Spec.  1.  ii.Burm.  Ind.  i5.  t.  6.  f.  3.  Rœm.  et  Schuit. 
syst.  1.  67. 

Boerhaavia  pubescens. 

B.  ramis  petiolisque  piloso-hirsutis;  foliis  ovatis  répandis  margine 
ciliolatis  subconcoloribus  ;  pedunculis  axillaribus  folio  lonpïoribus  ; 
floribus  capitato-umbellatis ,  uiubellis  subpaniculatis. 

Boerhaavia  pubescens  Willd.  Enutn.  p.  4g.  Spec.  1.  20.  Rœm.  et  Schuit.  syst.  1.  65. 

Obs.  Toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont  extrêmement  difficiles  à  distinguer,  soit 
à  cause  de  la  petitesse  des  fleurs,  soit  à  cause  du  manque  de  fruits  qui  doivent 
servir  à  les  caractériser.  Je  crois  cependant  avoir  rapporté  mes  échantillons  à  leur 
type,  autant  du  moins  que  leur  état  incomplet  me  l'a  permis. 

PlSONIA    ACULEATA. 

P.  caule  fruticoso  ;  ramis  patentibus  spinosis ,  spinis  axillaribus 
recurvis;  foliis  ovatis  petiolatis  obtusis  glabris;  cymis  compositis;  fruc- 
tibus clavato-tetragonis  puberulis  quadrifariam  spinuloso-glaudulosis. 

Pisonia  aculeata  L.  Spec.  Wdld.  Spec.  283.  Lamk.  M.  t.  861.  Spr.  Syst.  2.  168. 
Rumph-  Amb.  5.  p.  35.  t. 

PLUMBAGINEiE. 

Plumbago  zeylanica. 

P.  caule  ramulisque  striatis  ;  foliis  ovalibus  vel  ovato-lanceolatis 
petiolatis  glabris  ;  floribus  albis. 

Plumbago  zeylanica  Linn.  Spec.  IVilld.  Spec.  1.  p.  838. — P.  occidentalis  Sweet. 
H.  brit. — P.  Zeylanica  B.  R.  et  S. — P.  scandens  hortul.  (non  Jacq.).  —  P.  zeylanica  folio 
splend.  ocymifolio ,  flore  lacteo.  Burin.  Herb. 

iEGIALITIS    ANNULATA. 

JE.  ramis  teretibus,  cicalricibus  petiolorum  annulatis;  foliis  ovatis 
integerrimis  coriaceis,  petioli  membranaceo-marginati  basi  dilatatâ 
vaginante  ;  spicis  paniculatis  ;  floribus  altérais  subimbricatis  tribrac- 
leatis  albis. 

/Egialitis  annulata  R.  Brown,  Prod.  4?-6.  Gaudic.  Freyc.  It.  bot.  44'î-  '•  5i. 

SCBOFULARINEiE. 

BONNAYA    VERONICiEFOLIA. 

B.  caule  repente;  foliis  ovatis  in  petiolum  attenuatis  serratis  glabris 
uninerviis  ,  pedunculis  axillaribus  solitariis  unifions  folia  superanti- 
bus;  capsulis   calyce  dimidio  longioribus  glabris. 


jy4  HERBABII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Bonnaya  veronicsefolia5pr.,  Syst.  i.  4i-  —  Gratiola  veronicœfolia  Linn.  Jf'ilU. , 
Spec.  I.  io3.  Vahl,  Enum.  i.  p.g5.2?/«m.,  Bijdr.  ~]\^>.  Piumph.,  Amb.  5.  p.  160.  t.  i-u. 
fig.  2. 

Ois.  M.  Link,  dans  la  description  de  l'espèce  dont  il  forme  le  type  du  genre 
Bonnaya-,  ne  mentionne  pas  le  stigmate  comme  bilamellé;  dans  notre  espèce  ce 
caractère  est  très  apparent;  mais  il  arrive  souvent,  de  même  quedansles  Mimulus, 
que  les  deux  lamelles  du  stigmate  s'appliquent  les  unes  contre  les  autres.,  au  point 
qu'elles  semblent  ne  faire  qu'une  lame  amincie. 

BuCHNERA   ARGUTA. 

B.  scabra;  caule  ramoso  tereti  ;  foliis  radicalibus  lanceolato- 
oblongis  obtusis  subrepandis  ,  rameaUbus  linearibus  integris  obtusis 
sessilibus;  bracteis  ovatis  acutis,  calyce  cylindraceo  subarcuato  dinii- 
dio  brevioribus  ;  florum  limbo  subregulari  ;  capsulis  inclusis. 

Herba  annua?casspitosa,  4-6  poil,  alta, scabra;  caulis  erectus,  ramosus,  teres,  her- 
baceus  ;  ramis  subpatentibus  cauli  simillimis.  Folia  radicalia  r*/3.  poil,  longa  '/2 
lata  ,  lanceolato  -  oblouga ,  subrepanda,  in  petiolum  subattenuata ,  utrinque  pa- 
gina scabra  ;  caulina  alterna  ,  interdùm  subopposita  ,  linearia  ,  obtusa,  inté- 
gra ,  patentia,  sessilia  ,  pilis  brevissimis  substrigosis  incana  ,  radicalibus  dense 
vestita;  floralia  lin.  1-8  circiter  longa,  ovato-lanceolata,  subconcava,  calyce  dimi- 
dio  breviora.  Flores  spicati;  spica  terminalis  floribus  distichis  brevissimè  pedi- 
cellatis,  bibracteatis ,  bracteis  lin.  1  longis,  lanceolatis,  acutiusculis,  pedicellis 
subasqualibus,  calyce  multô  brevioribus.  CAi.Yxlin.  i1/,  longus,  lubulosus,  scaber  : 
tubus  cvlindraceus,  subarcuatus ,  demùm  auctus  ,  subrotundo-ovatus,  nervosus ,  10- 
nervis,  introrsùm  glaber;  limbus  5-dentatus  dentibus  aequalibus,  ovatis,  erectis, 
subacutis.  Corolla  lin.  3  longa,  subhypocrateriformis,  glabra,  cœruleo-purpurea 
floribus  Erini alpini similis, tubus cylindraceus,  subarcuatus, calyce  dimidiolongior, 
introrsùm  pilis  inspersus;  limbus  5-partilus  lobis  œqualibus,  patentibus,  subrotun- 
dis,  obtusis.  Stamina  l\  didyma,  inclusa,  medio  corollae  tubi  inserta;  filamentis 
brevibusglabris;  anlheris linearibus, apicemucronulatis.  Stylus,  filiformis,  stamina 
longitudine  aequans,  glaber;  stigma  incrassatum  subemarginato-lamellatum,  papil- 
losum.  Ovajuum  sessile,  oblongum ,  subcompressum  ,  glabrum.  Capsula  subcy- 
lindraceo  -  compressa ,  rudimento  styli  coronata,  glabra  calyce  persistente  duplo 
longior,  bilocularis,  bivalvis.  Semina,  numerosa,  subreniformia,  testa  longitudi- 
naliter  striatâ,  glabra. 

Obs.  Cette  espèce  paroîttrès  voisine  du  Buchnera  tomentosa,  de  M.  Blume. 

SOLANEiE. 

SOLANUM   AVICULARE. 

S.suffruticosum  ;  ramis  teretibus  (in  sicco)  sulcatis;  foiiis  lineari-lan- 
ceolatis  acutissimis  ,  integris  aut  pinnatifidis,,  laciniâ  terminali  oblongo- 
lanceolatâ,  glaberrimis  petiolatis;  corymbis  foliis  brevioribus  axil- 
laribus  terminalibusve  plurifloris  ;  calyce  irregulariter  5-lobo,  lobis 
rotundatis;  coiollâ  5-lobâ  subcœruleo-ldacinâ  extrorsùm  pallidiore, 
lobis  margine  inflexis  medio  uninerviis ,  fauce  flavâ  ;  antberis  sub- 
ovato  -  oblongis  ;  filamentis  brevibus  erectis  ;  stylo  staminibus  lon- 
giori  ;  baccis  ovoideis. 

SolanumaviculareForif.Prorf.e<e/usrf.//er6. — S.reclinatum£7fër/(. — S.laciniatum 
DunalfSol.  p.  i3g.  (excl.syn.  S.  pinnatifidum.  Lamk.,111.  t.  1 15.  6g.  40  —  S.  pinnatifi- 
dum  VHérit.  Coll.  ic.  ined.  109.  —  S.  aviculare  A.  Rich.,  Aslrol.  p.  (exclus,  syn.)  —  S. 
glaberrimum  Dunal.,  Synop.  sol.  p.  9.  sp.  a5. 


HERBARII    TIMOREXSIS   DESCRIPTIO.  375 

Obs.  C'est  après  avoir  étudié  sur  le  vivant  l'espèce  que  je  mentionne  ici  ,  que 
j'ai  pu  relever  quelques  erreurs  qui  existent  à  son  égard.  M.  Dunal  dans  son  histoire 
des  Solanées ,  réunit  sous  le  nom  de  S.  laçiniatum ,  le  S.  rectinatum.  L'Hérit.  On  voit , 
d'après  la  description,  qu'effectivement  il  avoit  sous  les  yeux  l'espèce  a  laquelle  il 
rapporte  celle  de  l'Hérit.  et  de  H.  Rrown.  Plus  tard,  dans  son  Synopsis  Solattorum, 
M.  Dunal  revient  sur  ce  premier  rapprochement  et  distingue  comme  espèce  le  S. 
rectinatum  de  L'Hérit.  (auquel  il  réunit  le  S.  pinnatifîdum  Lamk.  )  le  S.  laçiniatum 
Ait,  et  une  nouvelle  espèce  qu'il  nomme  S.  glaberrimum,  originaire  de  Timor,  c'est 
celle  qui  nous  occupe  ,  et  qui  ne  diffère  en  rien  de  l'échantillon  type  provenant  de 
l'herbier  de  Forster,  conservé  dans  les  herbiers  <lu  Muséum.  Néanmoins  M.  Dunal 
a  rejeté  dans  les  espèces  mal  connues  le  S.  aviculare,  Forster. 

M.  A.  Richard ,  dans  son  Essai  sur  la  flore  de  la  Nouvelle-Zélande ,  croit  a  tort  devoir 
réunir  le  S.  laçiniatum  Ait,  à  l'espèce  de  Forster,  dont  elle  se  distingue  par  les 
caractères  suivants  : 

S.  annuum,  foliïs  plerumque  Uneari-lanceolatis  vel  pinnatifidis;  corymbis  ut  et  in 
sp.  prœced.  floribus  majoribus,  calyce  b-loùo,  lobis  rotundatis  mucronatis ;  rorollà  5-lobà 
lobis  pateniibus  emaryinatis,  utriivjiie  pallide-cœruleâ  ;  staminibus  styio  brevioribus  de- 
flexis  ,  filamentis  filiformibus  antheris  sub-triplo  lonyiortbus ;  stylo  cotorato  subcceru- 
leo;  baccis  rotundis. 

Le  Solanum  laçiniatum,  var.  fi.  R.  Rr.,  doit  constituer  une  espèce  nouvelle,  carac- 
térisée par  la  petitesse  de  la  corolle,  celle  des  baies,  la  consistance  et  la  forme  des 
feuilles,  etc. 

Solanum  verbascifolium. 

S.  foliis  ovatis  v.  ovato-oblongi9  acuminatis  petiolatis  integerrimis 
tomentosis  discoloribus;  corymbis  axillaribus  terminalibusvc  longé  pe- 
dunculatis  ,  pedunculis  apliyllis  ;  calycibus  semiquinquefidis. 

Solanum  verbascifolium  jR.  Dr.,  Prod.  l\l\'\.  Dunal,  Sel.  i65.  Ejitsdem.  Syn.  Blum. 
Bijd.  p.  698. 

Solanum  dianthophorum. 

S.  subinerme,  aculeis  in  caule  paucissimis  acerosis  v.  nullis  ;  foliis 
oblongo-ovatis  integris  tomentosis  inermibus ,  pedunculis  lateralibus 
bifloris  solitariis  geminisve ,   calycibus  5-fidis  acuminatis. 

Solanum  dianthophorum  Dun.,  Syn.  sot.  p.  27.  —  S.  biflorum  R.  Br. ,  Prod.  (  non 
Lour.  ) 

Solanum  Brownei. 

S.  caule  fruticoso;  aculeis  rectis  subacerosis;  foliis  integris  repan- 
disve  oblongo-lanceolatis  subinermibus,  suprà  scabriusculis  vnïdibus, 
subtùs  tomentosis  cinereis  ;  corymbis  lateralibus  subumbellatis  breviter 
pedunculatis  simplicibus  ;  corollis  calyce  inermi  triplo  longioribus 
extrorsùm  puberulis  ;  staminibus  subsessilibus  oblongis  stylo  lon- 
gioribus. 

Solanum  Rrownei  Dun.,  Sol.  201.  —  S.  violaceum  B.  Br.,  Prorf.  445.  (non  Jacq.) 

Solanum  horridum. 

S.  caule  fruticoso  tereti  tomentoso  aculeato  ,  aculeis  crebris , 
tenuibus  acerosis  ;  foliis  ovatis  ovatove  -  oblongis  tomentosis  longé 
petiolatis  valdè  utrinque  pagina  aculeatis ;  floribus  axillaribus  pedun- 
culis solitariis;  calycibus  5 -lobis  aculeatis  ;  baccis  sphaericis. 


376  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Solanumhorridum  Dun.  Sol.  Synop.  p,  38.  (Spec.  unie,  ex  ins.  Timor?,  alla  è  I\~ov. 
Holi) 

SOLANUM   INDICUM. 

S.  caule  fruticoso  glabro  ;  ramis  subangulatis  tomentosis  aculeatis  ; 
aculeis  rameis  basi  dilatatis,  subreflexis ,  acerosis;  fohis  ovatis,  to- 
mentosis utrinque  aculeatis,  sinuato-angulatis,  laciniis  dentatis  ;  calv- 
cibus  5-fidis,  segmentis  subreflexis  aculeatis  ;  corollâ  patente,  stylo 
staminibus  longiori. 

Solânum  indicum  Linn.  Spec.  Dunal,  Synop.  Sol.,  p.  4o. 

SOLANUM   NIGRUM. 

S.  caule  herbaceo  angulato ,  foliis  ovatis  dentatis ,  floribus  subum- 
bellatis. 

Solanum  nigrum  L.  Spec.166.  Dun.  Sol. p.  »52.  Ejusd.  Synop.  p.  12. 

Obs.  Je  n'indique  ce  Solanum  d'après  M.  Gaudichaud  ,  qu'afin  de  signaler 
l'extension  de  ces  espèces  de  race  européenne  jusqu'à  l'extrémité  des  Molluques. 

LYGOPERSICUM    CERAS1FORME. 

L.  caule  berbaceo  piloso  ;  foliis  inaequaliter  pinnatis  ,  foliolis  incisis 
dentatisve  pilosis  subtùs  glaucescentibus  ;  racemis  paucifloris  supra- 
axillaribus  ;  laciniis  calycinis  lineari-lanceolatis  acutis  corollara  sub- 
aequanttbus  pilosiusculis  uninerviis;  baccis  sphsericis. 

Lycopersicum  cerasiforme  Dunal.,  Monogr.  p.  n3.  Syn.  Sol.  p.  4-  —  Sola- 
num Lycopersicum  var.  /3.  L.,Spec.  1"  édit.  1.  p.  i85.  Murr.,  Syst.veg.  1 83. — S.  pseu- 
do-lycopersicum  Jacq.  H.  Vind.  1.  t.  11. 

Physalis  INDICA. 

P.  ramis  subangulatis  pubescentibus  ;  foliis  ovalibus  repando-den- 
tatis  subangulatis  acutiusculis  basi  inaequilateralibus  utrinque  pubes- 
centibus, petiolis  limbum  subtequantibus  ;  pedicellis  petiolo  aequalibus; 
calyce  reticulato-venoso  membranaceo  ,  laciniis  lanceolatis  acutis  fruc- 
tum  vestiente. 

Physalis  indica  Lamk.,  Encycl.  meth.  11.  p.  112.  n°  t4-  —  P-  parviflora  R.  Br. 
Prod.  p.  447-  —  P-  pseudo-angulata  Blum.,  Bijdr.  p.  706.  —  P.  indica  Are«  ah 
Esmb.  Linnœa  4-  3.  1 83 1 .  476. 

NlCOTIANA    TABACUM. 

N.  foliis  majusculis  ovalibus    obtusiusculis  decurrentibus  ;   floribus 
paniculatis,  laciniis  rotundato-ovatis  mucronatis  subpatulis. 
Nicotiana  Tabacum  Linn.,  Spec.  p.  258.  JV'dld.  Spec.  1.  p.  ioi4- 

NlCOTIANA   SUAVEOLENS. 

N.  corollis  infundibuliformibus ,  tubo  puberulo  calyce  longiori  , 
filamentis  adnatis,  4  longioribus;  segmentis  calycinis  lineari-lanceolatis 
subacutis  capsulam  superantibus. 

Nicotiana  suaveolens  Lelim.  Spr.  Syst.  1.  p.  617. —  N.  undulata  Feu!.  Malin. 
t.  to.  R.  Br.  Prod.  1.  p.  Desf.  Cat.  h.  p.  (non  Ruiz  et  Pav.) 


herbarii  timorensis  descriptio.  3nn 

Datura  Metel. 

D.  herbacea  puberula  ;  caule  subangulato ,  ramis  flexuosis  ;  foliis 
ovatis  basi  inaequilateralibus  grosse  dentatis  subangulosis  ;  dentibus 
calycîriis  inxqualibus   i  majoribus.  lanceolato-acuminatis. 

Datura  Mctel  ll'illd.  Spec.  i.  p.  1009.  Rœm.  et  Schult.  l\.  p.  3oG.  Rumpli.  Amb.  V. 
p.  28?..  t.  27. 

ASCLEPIADEiE. 

Tylophora  micrantha. 

T.  ramis  glabris  ;  foliis  angustè  v.  ovato  -  lanceolatis  acutis  basi 
rotundatis  petiolatis  glaberrimis  ;  cymis  folio  brevioribus  ;  foliolis 
calycinis  rotundis  margine  mêmbranaçeis  corollâ  brevioribus;  corollae 
segmentis  longiusculis  obtusis  ;   folliculis   acuminatis  glatris. 

Rami  teretes,  crassitie  pennœ  corvinae,  cortice  glabro  eî  fusco,  lenticellisque  minu- 
tis  insperso,  in  novellis  herbaceis,  lasvi  et  virescentc.  Folia  poil.  i'/,-2  longa,  1  lala 
angustè  v.  ovato- lanceolata  ,  apice  arutiuscula  ,  integerrima  ,  basi  obtusa  aut 
subacuta,  glaberrima,  subcoriacea ,  nervo  medio  subtùs  prominente,  petiolata, 
petiolo  lin.  2-3  longo  suprà  eanaliculato,  glabro.  Flores  cymosi,  cymis  pluri- 
floris  ,  interpetiolaribus ,  foliis  brevioribus.  Bracteœ  1 -2  parvaj ,  pedicelli  brevis 
ad  basin  vel  apicem  insidentes,  glabrœ.  Calyx  5-fidus,  segmentis  subrotundis, 
glabris,  margine  membranaceis.  Couolla  rota  ta  5-partita,  lobis  ovatis,  carnosis  mar- 
gine niembranaceis,  calycem  coronamquestamineam  superantibus.  Cobona  stami- 
nea5-pbylla,  foliolisdepressis,  subrotundo-ovalibus,  subcarnosis,  pistillo brevioribus. 
Anthère  ovatae,  appendiculâ  brevi  subcarnosâ  terminatas.  Mass«  pollinis  ovoideo- 
rotundœ,  processu  tereti  basi  subampliato  stigmati  affixœ.  Ovaria  2  subrotundo- 
ovoidea.  Folliculi  bini ,  rariùs  abortu  unicus,  elongato-ovoidei ,  acuminati,  basi 
teretes,  apice  subcompressi,  glabri.  Semika  (immatura)  comosa,  ovata,  compressa, 
margine  submembranacea,  loevia,  fusca. 

Obs.  Cette  espèce  a  quelque  ressemblance  avec  le  Tylophora  cxilis ,  Colebrk.  (1), 
i"  par  ses  fruits  ,  qui  ont  exactement  la  même  forme;  2°  par  les  feuilles  qui  se  pré- 
sentent aussi  quelquefois  avec  la  forme  de  celles  figurées  par  Colebrooke.  Les  fleurs 
dans  l'espèce  de  Timor  m'ont  paru  pourpres  comme  elles  le  sont  dans  le  T.  exilis; 
cependant,  comme  nous  ne  les  avons  vues  que  sèches,  nous  ne  pouvons  affirmer 
cette  identité.  D'une  autre  part  notre  plante  se  fait  remarquer  par  ses  cymes  qui  sont 
plus  courtes  que  les  feuilles,  par  la  petitesse  de  ses  fleurs  qui  sont  une  fois  moins 
grandes  que  dans  l'espèce  du  Bengale,  enfin  par  ses  graines  lisses  et  non  légèrement 
tuberculeuses. 

DlSCHIDIA   TIMORENSIS.     Tab.    XVII. 

D.  foliis  subrotundo-ovatis  breviter  petiolatis;  ascidiis  ad  ramorum 
basin  pendulis  subsessilibus  oblongis  subarcuatis  complanatis;  corollâ 
urceolatâ,  lobis  obtusis  violaceis,  inlrorsùm  puberulis;  coronâ  stamineâ 
lobis  linearibus  arcuatis  reflexis. 

Rami  longissimi ,  teretes,  fistulosi,  nodoso-articulati ,  sinistrorsùm  torti,  inferiores 
radicantes, radicidis  praesertïm  ad  inferiores  ranios  erumpentibus,fasciculatis, ramo- 
sissimis.  Folia  oppqsita  poil.  1  longa,  lin.  10  lata  ,  subrotundo-ovata,  obtusa  rariùs 
mucronulata,  bifariè  patent  ia,  subtùs  concaviuscula,  enervia, brevi  ter  petiolata,  petiolo 
lin.  2-3  longo,  suprà  piano  carnoso,  glabro.  Ascidia  ad  ramorum   basim  conferta  , 

(l)  Colebrooke  in  Trans.  of  Linn.  Societ,  vol.  XII    p   358.  t.  iti 

■IniiuLi  du  Muséum,  t.  III,  3"  série.  49 


i-,S  HEKHARII    Tl  M  OU  LIS  SI  S    DKSCR1PTIO. 

internodiis  3-4  pollicaribus  longis  distantia,  alterna  uno  abortiente  ,  subsessilia . 
j)endula  ?  (  Roclteœ  falcatœ  folia  semulantia  )  subcarnosa,  glaberrima,  glauca  , 
poil.  /)-6  longa  2  poil,  lata,  oblonga,  obtusa ,  subarcuata,  complanata,  ad  latera 
tenuiora,  apice  iissa,  ostii  exterioris  angusto  marginibus  in  cavitale  incurvis: 
cavitas  angusta,  sectione  transversal!  elliptico-acula,  radieulis  densis  è  ramis  et 
ipso  petiolo  vel  aliundè  oriundis  vestita ,  parietum  epidermide  lae'yi  sicttt  exteriori 
stomatibus  instruetâ.  Pebcisculi  interpetiolares,  semipollicares,  teretes,  apice  recep- 
taculis  duobus  rotundis.demùm  oblongis  coronati.  Flores  breviter  pedicellati ,  basi 
bracteâ  subulatâ  instructi.  Calyx  5-partkùs  foliolis  ovatis  obtusiusculis ,  extrorsùm 
bispidulus, corolle  multolies  brevior.  Corglla  urceolata,  lin.  i  et  ultra  longa,  5-loba, 
lobis  oblongis,  oblusis,  marginibus  involuiis,extrorsùmviolaceis,introrsùm  puberu- 
iis;  tubussubglobosus, obscure  [>-sid<  mis,  pailidèflavus?g)aber,  carnosus.CoBON.ista- 
rninea  coltinmâ  dimidiobrevior,5-parlita,ioliolis  ai)ilicrisoppositis,linearibus,  apice 
in  lacinias  duas  arcuatas,  reflexas ,  lineares,  submembranaceas  divisis.  Axther v 
obtusse  ,  apice  membranaceo,  pistillum  superantës.  MasSjE  cereaceae  planas  oblonga- 
aureaj,  basi  pedunculis  corneis  fuscis  ,  ci.rpusculum  sequantibus  ,  insertae.  Stylis 
brevis  angulatus  ,  stigmate  globoso,  subintegro  coronatus.  Ovaria  subelongata. 
FoLLrcLi.us  2  pollices  longus,  teres,  arcuatus,  basi  et  praesertim  apice  attenuatus. 
laevis.  Semina  lin.  i  longa  obovato-oblonga,  plana  niarginesubinenibranacea,fusca; 
coma  sericeà:,copiosâ  seminibus  longiore.  Perispehmum  tenue.  Cotyledo>es  ovatœ, 
subcarnosa;.  Radic.ula  oblonga,  cotyledonibus  longior. 

DlSCHIDIA   NUMMULARIA. 

D.  foliis  subrolundis  obtusis  vel  ovatis  mucronulatis  brevissime 
petiolatis  utrinque  convexis,  pulvcre  farinaceo  albo  conspersis;  flori- 
bus  umbellatis  pedunculatis ,  pedunculis  brevibus  ;  corollâ  subtubuloso- 
cauipanulatâ   5-fidà,   segmentis  lanceolato-acutis. 

Dischidia  numniularia  R.  Br.,  H' cm.  Traits,  i.  3a.  EjuscL  Pivd./fii. — Nummula- 
ria  lactea  minor  Ruin/di.,  Amb.  5.  /)">.  t.  ij6.  fig.  î. 

Calotropis   GIGANTEA. 

C.  foliis  cordato-oblongis  supremis  latioribus  obtusiusculis  subtùs 
aracbnoideo-tomeutosis. 

Calotropis  gigantea  R.  Br.  Spr.  Syn.  r.  p.  85o  —  Asclepias  gigantea.  H.  Beng.  20. 
H'ill<l.,Sppc.  pi.  1264?  Burin.,  Flor.  inil.  -1? — Apocinum  indicum  maximum  Bitrni., 
Thés.  zejl.  2/1,  exsynon.  —  Modoricus  Rumph.  ,Amb.  VII,  i\.  t.  14.  fig-  i-  —  Ericu 
Rtieedt.  Mal.  II,  53.  t.  3i. 

APOCYNEiE. 

ALSTOMA    SCHOLATIIS. 

A.  foliis  5-y  vertieillatis  obovato-oblougis  obtusis  eostatis  venâque 
margini  approximatâ  cinctis,  suprà  nitidis  viridibus  ,  subtùs  opacis 
subglaucis  ;  eyinis  breviter  pedttîrëulatis  ;  corôllœ  limbo  subbarbato  ; 
folliculis  longissimis. 

Aîstonia  sciiolarîs  R.  Br.,  Traits.  If'crncr.  soc.  Rœm.  et  Schult.  4- p.  4' 5.  Blitm. 
Ilijtlr.  1037. —  Echites  scholaris  Liitn.  Mant.  53. —  Pela.  Rltccd.  Hort.  Mal.  I,  p.  81. 
t.  45.  optimà. —  Lignum  scholare  Ruhiph.  Aml>.  2.  p. 246.  t.  82.  quoad  dçscriplîimem . 
sed  figura  potiùs  séquentis. 

Alstoma  spectabilis. 
A.   foliis  quaterais  elliptico-oblongis  subacuniiuatis  eostatis  margine 


HERBARII    TIMORENSIS   DESCRrPTIO.  3% 

simrtilcibus  ;    cymis    pedtmculatis    folio    brevioribus  ;   copollae    li mf ><> 
barbàto,  tubo  dimidio  breviori  ;   folliculis  longissimisi 

Alstnnia  spcctabilis  11.  Br. ,  Trans.  /!'<  rrtdr.  Soe'.  Haut,  et  Schult.,  Syii..  <\.  p.  4ir>. 
Blumc,  Bijdr.  io3j. 

WRIGHTIA    ANTIDYSENTEHICA'. 

\V.  foliis  ovato-ofilcragis  breviter  acuminatis  laetè  viridibus  glabris; 
corymbis  subterminalibus  ;  tubo  corollae  laciniis  calycinis  sexies 
longipre. 

Wrightia  ariîldysentericà'R.  Br.Trahs.Wern.Socj^.  Rœm.  et  Schult.  !\.  4'3. — l\'e- 
ritim  antidvsentcricuin  Linn.  Spcc.  3o6.  Lnmk.  Encycl.  .'i.  45y.  IVild.  Spec.  i.  i  ►'.<">. 

Wrightia  pubescens. 

W.  foliis  elliptico-oblongis  acuminatis  calycibusque  pubescentibus  ; 
corvmbis  erectis  ;  tubo  corolla3  calyce  paulo  longiore;  folliculis  eo- 
Iia'rentibus. 

Wrightia  pubescens  R.  Br.  Trans.  IFern.  Soc.  -5. 

Obs.  Je  cite  textuellement  la  phrase  de  R.  Br.;  les  herbiers  du  Muséum  ne  passé- 
dent  point  cette  plante,  mentionnée  dans  les  transactions  delà  société  Wernérienne 
comme  originaire  de  Timor. 

Wrightia  tinctoiua. 

W.  foliis  elliptico-lanceolatis  ovatisque  acuminatis  glabris;  laciniis 
calycinis  subrotundis  margmibus  reflexis ,  porollse  tubo  aequalibus  ; 
corollâ  extrorsùm  tenuissimè  puberulâ. 

Wrightia  tinctoria  R.  B.  loc.  c,  Rœm.  et  Schult.  Sysl.  I\,  l\il\. 

Tabern/emontanaparviflora. 

T.  foliis  oppositis  inaequalibus  lanceolatis  acuminatis,  glaberri- 
mis  breviter  petiolatis;  cymis  subdichotomis  pedunculatis  multi- 
floris;  foliolis  calycinis  ovatis  obtusis;  corollae  laciniis  oblongis  obliquls 
tubo  dimidio  brevioribus  ;  folliculis  dispermis  binis  ovato  -  rostratis 
laevibus  fulvis. 

Rami  dichotomi ,  cortice  glabro  fulvoqué  vestili,  in  adultis  lenlicellis  tubercula- 
tis  insperso,  in  novellis  loevi  atque  viridescente.  Foi.ia  opposita  poil.  2-2  '/„  longa  , 
1-1  '/2lata,  lanceolata,  basi  et  apice  acuminata  ,  integerrima  ,  non  raro  subralcatim 
arcuata,  utrinque  glaberrima  ,  basi  eglandulosa,  submembranacea,  penninervia 
nervomediosuprùsulcato,breviterpetiolata,  petïolo  lin.  t  vix  longo  suprà  subpiano 
glabro.  Flores  (  Syrinqœ  vulgaris  magnitudine)  cymosi  cymis  axillaribus  vel  ple- 
1  isque  ramidos  terminantibus ,  multitloris,  Horibus  pedicellatis  ,  pedicellis  lin.  i1/, 
lonpfis  ,  bracteis  valdè  deciduis  ,  ebracteatis.  Cai.yx  5-partitus, glaber, laciniis  subro- 
tundo-ovatis,  obtusiusculis,  corollœ  tubo  quadruplo  brevioribus,  erectis,  sinistror- 
sùm  tnargine  imbricatis.  Corolla  hypocrateriformis,  glabra,  alba,  tubo  lin. 4  longo, 
apice  subdilatato,  10-nervato  ,  laciniis  ante  antbesin  ferè  dimidio  brevioribus  sinis- 
trorsùm  tortis  ,  suboblongo-cultriformibus ,  obtusis,  basi  oblique  subunguiculatis  , 
tnargine  externo  subundulato  ,  altero  integro.  Stamina  Sinclusa,  fdamentis  brevissi- 
mis,  glabris  ,  summo  tubo  insertis;  antherae  sagittatse  ,  subapiculatœ  ,  bilocularcs 
loculis  linearibus;  pollen  tuberculatum.  Stylus  stamina  a?quans,  membranaceus, 
■«pire  dilatatus  et  cum  stigmate  lagenam  mentiens.  Stigma  cvlindraceum  ,  antheris 


i8o  HEKBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

cinctum,  obtusum,  papillosum.  Ovaria  bina,  coalita ,  subrotunda,  v.  oblonga 
glabra,  glandulis  basi  destituta?  uniovulata,  ovulis  basi  affixis,  ovoideis.  Follicvjli 
ovati  apice  roslrati ,  subarcuati,  glabri,  fulvi,  a-spermi  ;  seminibus  ovoideis  coin- 
pressionemutuâ  depressis,  epicarpio  tenui  cinereo-fusco,  vestitis.  Embryo  cotyledn- 
nibus  cordatisradiculam  cylindraceam  aequalibus. 

Obs.  L'analyse  m'a  montré  ,  dans  celte  espèce  ,  un  embryon  dont  les  cotylédons 
étoient  au  nombre  de  quatre,  comme  on  l'observe  dans  le  genre  Amsynkia  de  la  fa- 
mille des  Boraginées. 

Carissa  Carandas. 

C.  ramisteretibusdiffusisspinosis;  spinisinterpetiolaribussimplieibus 
acutis,  aut  apice  bifidis;  foliis  ovatis  vel  elliptico-  oblongis  obtusis  aut 
emarginatis  glabris;  pedunculis  cymosis  iDtcrpetiolaribus  terminali- 
busve. 

Carissa  Carandas  Linn.  Mant.  5a.  Wild.  Spec.  i.  1219.  Lamk.  III.  t.  1 18.  f.  1.  Corr. 
serr.  Ann.  Mus.  Pftris.  8.  t.  3a.  f.  a.  Roxb.  Corom.  1 .  p.  55.  t.  77.  Rœm.  et  Schult.  4. 
5 1 8. — Ecbites  spinosa  Burm.  Ind.  69. —  Carandas  Rumph.  Amb.  7.  t.  ig.  f.  3.  et  t.  29. 

Plumeria  ACUTIFOLIA. 

P.  foliis  oblongo-Ianceolatis  basi  et  apice  acuminatis  glabris;  corollae 
lobis  obovatis,  tubo  gracili  dimidio  brevioribus. 

Plumeria  acutifolia  Poir.  Encycl.  supp.  2.  607.  Rœm.  et  Schult.  Syst.  4-  4'9-  —  P- 
acuminata  Hort.  Kew.  2.  70.  Gaudicb.  Freycin.  It.  Bot.  p.4o. 

VlNCA  ROSEA. 

V.  caule  erecto  suffruticoso  ;  foliis  elliptico-oblongis  obtusis  mucro- 
nulatis  subpubescentibus  :  stipulis  exiguis  bidentatis  ;  floribus  geminis 
brevissimè  pedunculatis;  laciniis  calycinis  setaceis. 

Vincarosea  Willd.,  Spec.  1.  ta33.  Rœm.  et  Schult.  4.  434.  Curt.  Bol.  Mag.  t.  2^S. 

BIGNOMACE/E. 

Calosanthes  iindica. 

C.  foliis  bipinnatis;  foliolis  subrotundo-cordatis  acuminatis  coriaceis 

glaberrimis. 

Calosanthes  indica  Blum.Bijd.p.r6o. — Bignonia  \nà\c& L.,JVUld.Spec— Spathodea 
indica  Pers.  1.  173.  Fais.  (Excl.  syn.  Rheed)  R.  Br.  Prod.  obs.  472. 

Spathodea  longiflora. 

S.  foliis  impari-pinnatis ,  foliolis  elliptico-ovatis  basi  inaequilaterali- 
bus  apice  acuminatis  glabris  petiolulatis;  capsula  siliquœformi  laevi. 

Spathodealongilloraim/î.sî/pp.283.  —  Bignonia.  fVilld.Spec.  3.  3o/t.  Pers.Syn.,ij'i. 
Rheed.  pars  VI,  p.  53.  t.  29. 

MILLINGTONIA  HORTENSIS. 
M.  foliis  oppositis  impari-pinuatis,   foliolis  ovatis  breviter  acumi- 
natis; floribus  paniculatis. 

Millingtonia  hortensis  Linn. ,  suppt.  —  Bignonia  suberosa  Roxb.,  Herb.  Wall. 
n°65i3.  c. 

Obs.  Le  genre  Millingtonia  doit  rester  distinct  des  Bignonia,  comme  le   pensoit 


HERBARII    TIMORENSIS   DESCR1PTIO.  38  [ 

M.  H.  Hrown  1.  c.  ;la  disposition  des  feuilles,  la  forme  de  la  corolle  munie  d'un  tube 
Ires  long,  que  dépassent  même  les  étamines,  ainsi  que  la  structure  des  anthères, 
doivent  faire  maintenir  ce  genre  créé  par  Linnée  et  adopté  par  A.  L.  Jussieu.  Le  style 
offre  encore  une  particularité,  c'est  qu'il  est  creux  dans  son  étendue,  à  partir  des 
deux  lobes  stigmatiques. 

BlGNONIA  RAMIFLORA. 

B.  ramulis  angulatis;  foliis  pinnatis  oppositis  vel  ternatim  verticill,-?tis, 
i-2-jugis,  foliolis  lanceolatis  basi  et  apice  acuminatis  coriaceis  petiolo 
communi  canaliculato  ;  floribus  in  ramulis  senioribus  subsessilibus;  caly- 
cibtis  eampanulatis  brevibus  obsolète  dcntatisjcorollâ  campanulatâ  tubo 
basi  contracto;  capsulis  junioribus  tuberculatis. 

RAMicortice  flavescente  vestiti,  cicatriculisque  foliorum  iapsorum  notati,subtere- 
tes  ,  novelli  subtetragoni ,  glaberrimi.  Folia  impari  -  pinnata  ,  1-2-juga,  foliolis 
oppositis,  lanceolatis  basi  et  apice  acuminatis  ,  poil.  l[-6  longis  i'/2-21/,  latis,  gla- 
berrimis,  utrinque  opacis,  coriaceis,  subtùs  nervo  medio  primariisque  prominulis, 
infimis  sessilibus  :  petioli  poil.  6  longi ,  subteretes  supernè  complanato -margï- 
nati.  Flores  in  ramis  adultis  suprà  Iapsorum  foliorum  cicatriculam  axillares ,  3-5 
congesti ,  pedi-uculis  nullis,  pedicellisque  brevissimis.  Calyx  1.  1  longus ,  campa- 
nulatus,  obsolète  5  -  dentatus  5  -  venosus  ,  extrorsùm  tenuissimè  punctulatus. 
Corolla  calyce  triplo  longior,  semipollicaris,  campanulatâ:  tubus  basi  longitudine 
calycis  contractus,  suprà  ampliatus,  extrorsùm  tenuissimè  punctulatus,  introrsum 
glaberrimus:limbus5-lobus,lobis  rotundatis  patulis,superiori  dimidiomajori,subre- 
flexo.  Stajiina  f\  cum  rudimento  quinti,  inclusa,  inaequalia, medio  tubo  inserta,  fila- 
mentis  subulatis,  arcuatis,  glaberrimis  :  antherae  lanceolatae  ,  uniloculares  loculo 
altero  abortiente  graniformi,  connectivo  crasso  :  stamen  abortivum  claviforme,ler- 
tilibus  dimidio  brevius.  Stylus  stamina  superans  filiformis  apice  subampliatus  : 
stigma  bilamellatum,lamellis  inaequalibus.ÔvAKiuM  ovoideum  basi  disco  cupulari 
cinctum,  glabrum.  Capsula  adulta  basi  calyce  cyathiformi  cincta,  apice  stylo  per- 
sislente  rostrata,  angulata,tuberculato-aspera. 

Obs.  Tous  les  détails  qui  ont  rapport  à  la  fleur  ainsi  qu'au  fruit  ont  été  faits 
d'après  des  échantillons  conservés  dans  l'herbier  de  Du  Petit-Thouars  et  originaires 
de  Madagascar.  La  plante  de  Timor  est  parfaitement  semblable  à  celle  des  iles 
d'Afrique  pour  toute  son  organisation.  Les  échantillons  des  herbiers  de  Timor  n'of- 
froient  que  des  fleurs  beaucoup  trop  jeunes  pour  être  décrites  ,  et  j'ai  cru  pouvoir 
le  faire  d'après  des  échantillons  d'une  autre  localité,  après  m'étre  toutefois  scrupu- 
leusement assuré  de  leur  parfaite  identité. 

Outre  l'inflorescence  de  cette  espèce,  qui  la  fait  facilement  distinguer  de 
toutes  celles  appartenant  aux  Bignones  à  feuilles  pennées,  les  anthères  offrent  en- 
core un  caractère  fort  remarquable,  en  ce  qu'elles  sont  réduites  à  une  seule  loge  , 
dont  le  rudiment  de  la  seconde  est  placé  sur  le  filet  un  peu  en  arrière  et  latérale- 
ment. Le  style  est  terminé  par  un  stigmate  bilamellé,  et  l'ovaire  entouré  d'un  disque 
cupuliforme  assez  large.  Ces  derniers  caractères  sont  communs  avec  ceux  qu'on  ob- 
serve sur  le  MiUingtonia,  qui  me  semble  devoir  rester  séparé  des  vrais  Bignonia, 
tant  à  cause  de  la  forme  de  la  corolle  qu'à  cause  de  la  longueur  des  étamines. 

ACANTHACEjE. 

Hypoestes  kosea. 

H.  ramis  teretibus  glabrîs;  foliis  ovato-lanceolatis  integris;  cymis  axil- 
laribus  vel  terminalibus  ;  involucri  laciniis  lanceolatis  acutis,  pubebre- 
vissimâ  flavescente  inspersis,  intcrioribus  minoribus;  corollâ  roseâ  invo- 
lucro  triplo  longiore;  capsula  involucrum  subœquante. 


382  IIERBAR1I    TIMORENSIS   DESCRII'TIO. 

Rami  subhgoosï,  erecti ,  dicnotomi,  obscure  4-fîoni ,  foliis  décidais  cicatriculis 
rotundis  notati,  junioribus  teretibus  laevibusque.  Folia  2-3  poil,  longa  ,  1-2  lata  , 
ovato-lanceolata  ,  intégra,  supra  yiridi-riigrescentia  ,  subtùs  pallidiora  nervoqué 
medio  pilis  insperso;  peliolata,  peliolo  semipollicari  supra  pilosiusculo.  In- 
floresceniia  cymiformis ,  cymis  axillaribus  terminalibùsve  pedunculatis,  pe- 
dunculis  petiolis  subsequalibus,  plurifloris  ;  floribus  diiutissimè  roseis  ,  pedicelli-i 
brevibus  teretibus  basi  bibracteolatis,  bracteolis  brevissimis  lanceolato-subula- 
tis,  reflexis,  instructis.  Involucrum  4-fidum,  tubulosum,  uniflorum,  segmentis 
exterioribus  lanceolatis,  aeutis,  brevissimé  flavido-puberulis.marginesubmembrana- 
ceis,interioribus  altérais, brevioribus.  Calyx  tubulosus,  persistons, submembrannceus 
pilosus,  involucro  subsequalisj  tubus  cvlindraceo-infundibuliformis,  5-nervius  ;  lim- 
bus  5-fidus  segmentis  lanceolatis  ,  aeutis  ,  erectis,  tubuni  longitudine  aequantibus. 
CorollA  involucro  duplo  longior,  tubo  cylindraceo  calycem  œquante,  glabro  , 
limbi  bilabiati  labiis  subaequalibus,  snperiori  obovato  vel  oblon^o  ,  subtruncato  , 
fornicato  3-Iobo,  lobis  rotundatis;  inferiori  lanceolato-oblongo  ,  subemarginato. 
Stamina  2  parallela  adscendentia  lobis  a?qualia  ,  (ilamentis  planis  1  -  nerviis 
glabris  coloratis  ;  antlieroa  ovatae,  uniloculares,  longitudinaliter  déhiscentes.  Stïlis 
tiliformis  staminibus  subsequalis.  Stigma  bilobmii ,  lobis  subrotundis  œqualibus. 
Ovarium  oblongo  -  conoideum  ,  disco  glatiduloso  subtindulato  basi  cinctum , 
biloculare,  loculis  2-spermis,  glabrum.  Capsula!  involucrum  aequai.s  ,  bilocularis 
lôculis  2-spermis  elasticè  bivalvis.  Semma  ovato-rotunda,  testa  fulvâ  verrucosâ 
sulco  medio  subnotatâ,  retinaculis  ânbulntis  basi  nigris  apice  eburneis  subtensa. 
Embryo  rectus.  Cotyledones  crassa?,  magnae,  subundùllàtae  radiculas  teretis  subar- 
cumbentes  ;  plumula  inconspicua. 

Graptophyllum  HORTENSE. 

G.  caule  fraticoso  erecto;  foliis  ellipticis  basi  aeutis  apice  acuminatis 
glabris  breviter  petiolatis  sanguineo  maeulatis;  floribus  purpureis,  co- 
rollâ  ringente  lobis  subsequalibus,  tubo  sursùm  ampliato  subarcuato. 

Graptophyllum  hortense  Nées  ab  Esenb.  in  IFall.  pi.  As.  rar.  3.  p.  102.  —  Justicia 
picla  Linn.,  Fnhl,  Symb.,  1  1.  p.i4-  Ejusd.  Eratm.  1.  p.  128.  IFilld.  Spec.  1.  p.  88.  Kew. 
éd.  an;  37.  Roxb.  Ind.  1.  p.  109.  Rœm.  et  Schult.  1.  i/\çy.  Mant.i.  p.  i33.  Bbim.,  Bijd. 
7S4-  Dietricli.  Spee.pl.  p.  38o.  Sims.Bot.  mag.  1870.  Bot.  Reg.  1227.  Rumph.  Amb.  \. 
p.  -3.  t.  3o.  Rlieed.  Mut.  FI.  pi  m.  t.  <5o. 

Gendarussa  VULGARIS. 
G.  fruticosa;    foliis   lineari-oblotigis  obtusis  breviter  petiolatis  gla- 
bris; floribus  spicatis,  spicis  terminalibus  ;  floribus  subverticillatis  ap- 
proximatis. 

Gendarussa  vulgaris  Nées  ab  Esenb.  I.  c.p.  io4-  —  Justicia  Gendarussa  Linn.  Supp. 
IFilld. .Spec.  1.  p.  87.  (inter  monantberas)  Fuhl,Svmb.  11.  p.  i4-  Ejusd.  Enum.i.  p.i3'>. 
Rœm.  et  Schult.  1.  102.  Blum.  Bijd.  785.  Dielrich.  Spec.pl.  p.  387.  — Vada  kodi 
Rlieed.  IX,  t.  !\ï.  [bona.)  Adhatoda  madraspatanaHydropi péris  folio,  l'etiv.  Aet.  Philos. 
n.  ->44-  P-  3irj. 

Justicia  sessilis. 

.T.  perennis;  ramosa  ramis  diffusis  erectis;  foliis  ovatis  obtusis  vel 
ovato-lanceolatis  acutiusculis  utrinque  pube  rarâ  inspersis;  floribus  so- 
litariis  axillaribus  sessilibùs. 

Justicia  sessilis  Jactp  Amer.  t.  1  1.  f.  2.  Fabl,  Enurn.  1.  p.  i52.  JFilld.  Spec.  1.  p.  g5. 
Pers.  syn.  1.  p.  aa.  Rœfn. et  Schult.  1.  p.  t58.  Spreng.  Syst.  1.  p.  84-  Dietrich.  Spec.  pi. 
p.  4°7-  —  J-  paucillora  Fnbl,  Ectog.  i.p.  1. 


IIKIU'.Aiili    TIMOBENSIS    DESCRJPXIQ;  \S  > 

■ 

ROSTELLARIA  PROCCiMBENS. 
H.    berbacea  ;    foliis  ovato-lanerolatis  brevitsr  petiolatis    ulrinquo 
puberulis;    racornis  termiualibus   axillaribusque   subovatu-cylindraceis 
deniùm  elongatis  densifloris;  segmeotis  calycinis  litieari-lanccolatis  acu- 
tis  tubo  corollœ  seqwalibas  eiliatis;  seininibus  subvrrrncosis. 

Rostellaria  procumbens  NefSt  v.  F.siuli.ia  /l'ail,  pi.  ./«.  rar.  3.  p.  101.  —  Justicia 
procumbens  Unit.  FI.  Zcyl.  p.  19.  tamk.  Encycl.  1,  p.  629.  a.  ai.  ///.  n.  12").  Poir. 
Eticyck'siippt.  >..  p.  160.  11.  %Q.  H'illd.  'Spéc.  >.  y.  oyii.  Rœm.  et  Sckùlt.  Syst.  1.  p.  i54- 
Diiiiich.  S  lire,  pi  2.  3g3.  (excLvar.i)  Eoxb.  Fier.  intl.  1.  p.  |33.  —  l'ai .  S angusti- 
folia  Bluta.  ISijtl.  p.  7IS8.  —  J.  procumbentis  l'ai:  JJluin.  Bijd.  p.  78K. 

Sautieiu  gbn:  nov. 

CALYX  lubulosus,  snbaequalis.  CÔfaÔLLÂ  iniiindibulifonnis  bi- 
labiata,  labio  superiore  angusto,  fornicato  2-lobo;  inferiore  pa- 
tente 3-lobo.  S'FAMINA  4  didynama,  exserta,  infernè  in  tubum 
autieè  Hssuui,  stylom  vaginantein  ,  cnin  labio  superiore  concre- 
Uim,  connata.  AlNTHElLE  bilocularcs,  basi  sagittatae,  pilosiusculœ, 
loculis  insertione  aeqnalibus.  OvARIlDI  biloculare  loculis  biovu- 
lalis.  CAPSULA  clavata  ,  biv^lvis  bgsi  in  stipitem  longiuscidum 
compressa  et  asperma,  counnissurâ  valvularum  plana,  sujjernè 
bilocularis  loculis  2-spermis.  DlSSÉPnVrÈNTUM  adnalnm  ,  pér- 
sistens.  SEMINA  retinaeulis  longis  uncinatis  subtensa  ,  discoidea, 
birsuta. 

Herba  càùlescem  suffhit^scens.  Rarni  lignosi  ièrefes  nd  nodos  mcràssati,  noveili  sub- 
incani.  Folia  intégra.  Cymœ  axillares  ad  ratnulontnt  apiain  dispûsitœ,  subZeisites 
ocrasn  fotiorum  lapsornm  spicani  nantit  ntts.  Flairs  purpurei  mapisevli  bibraclculati. 

SaUTJERA    TIJSCTORUM. 
S.  foliis  ovato-oblongïs  obtusiusculis  acnminatis  basi  subinarqnali- 
acutis  obiter  répandis  subtùs  incano-pubigeris  ;  cyniis  diebotomis  (ctim 
rlore  solitario  intcrinedio),  axillaribus. 

Folium  tinrtorum  Buinplt.  Ilerb.  Amb.  VI.  p.  5i.  {ex parti'.)  ■ — Ruellia  liilabiata 
Rliwdt.  Cat.  Hort.  Bail.  p.  8/L 

Obs.  Ce  genre  se  distingue  de  1'  Hyqrophila  de  M.  R.  flro\vn,par  sa  corolle  bilabiée  ' 
ainsi  que  par  son  ovaire,  dont  les  loges  ne  contiennent  que  deux  ovules.  Il  se  sépare 
nettement  des  Lepidqgathis  avec  lequel  il  a  des  rapports  par  le  nombre  d'étamines  et 
de  graines,  par  son  cal  y  ce  tubuleux;  enfin  ,  il  s'éloigne  des  Justifia  par  ses  4  (lamines 
authérifères  à  anthères  égales.  Il  a,  d'une  autre  part,  les  plus  grandes  affinités  avec 
Y  Eraitthcmum ,  ainsi  qu'avec  le  Perist/raphe  Xees  ab  Esenb.  et  je  ne  doute  pas  que 
quelques  unes  des  espèces  de  ce  dernier  genre  n'en  fassent  partie  ,  comme  par 
exemple,  le  Peristiopbe  pubigira. 

J'ai  dédié  ce  genre  à  Sautier,  un  des  jardiniers  de  l'expédition  aux  Terres-Aus- 
trales, qui  mourut  dans  la  traversée  de  Timor  à  la  Nouvelle-Hollande,  et  qui  con- 
tribua, par  son  zèle,  à  enrichir  le  Muséum  d'un  grand  nombre  d'objets  nouveaux. 

DlCLIPTERA  GLABRA. 

D.  ramis  erectis  ramulisque   subtetragonis  geniculatis  glabrinsculis, 
foliis...;  peduncitlis  axillaribus  plerumque  subuullis  interdùm  urabi'llato- 


384  HEUBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

trifidis;  pcdicellis  3-5-floris;  bracteis  valdè  innequalibus  rotundatis  mucro- 
nulatis  nervosis  coriaceis  glabris;  bracteolis  brevibus  subulatis;  seg- 
mentis calycinis  lineai'i  -  lanceolatis  acutis  ciliolulalis,  corollâ  glabrâj; 
capsulis  orbiculatis  compressis  glabris  ciliolatis  basi  et  apice  breviter  et 
obtuse  appendiculatis;seminibus  orbiculatis  compressis  ciliolulalis. 

DlCLIPTERA  ERIANTHA. 

D.  ramis  gracilibus  diffusis  subtetragonis  puberulis;  foliis  ovatis  inte- 
gerrimis  subacutis,  petiolisqueglabriusculis;bracteis(iuvolucro)subrotun- 
dis,  acutis  extrorsùm  tomentosis,  introrsùm  glabriusculis  unifloris;  brac- 
teolis subulatis;  segmentis  calycinis  Imeari^subulatis;  floribus  extrorsùm 
puberulis  roseis;  capsula  obovato-subrotundà  subcompressâ  tomentoso- 
ciliatâ. 

DlCLIPTERA  SPICATA. 

D.  ramis  subteretibus  ramulisque  subtetragonis  glabris;  foliis....  pe- 
dunculis axillaribus  approximatis  ad  apicem  ramuloru  m  dispositis,  spicam 
mentientibus;  bracteis  (involucro)  inœqualibus  lanceolatis  acutissimis 
basi  angustatis  longé  ciliatis,  extrorsùm  tomentosis,  introrsùm  gla- 
briusculis; capsula  compressa  subrotundà  ad  apicem  tomentoso-ciliatâ; 
semiuibus  papilloso-grauulatis. 

DlCLIPTERA    CILIATA. 

D.  ramisobscurè  tetragonis,ramulistetragonis  hirsutis;  foliis  lanceolatis 
integrisinpetiolumlongumattenuatis,pilisbrevibusadpressis;bracteis(in- 
volucro)  lanceolatis  ad  basin  angustatis  uninerviis  subulatis,  utrinque 
glabriusculis  medio  et  margine  pilis  longis  subraris  albis  ,  ciliatis  ; 
segmentis  calycinis  sublineari-lanceolatis  acutis  glabriusculis;  capsula  or- 
biculatâ  subcompressâ  substrigoso  -  ecbinulatcâ  ;  seminibus  vix  punc- 
tulatis. 

Obs.  Les  matériaux  incomplets  que  j'ai  eus  à  ma  disposition  pour  ces  plantes  ne 
m'ont  pas  permis  d'étendre  mes  recherches  spéticiques  autrement  que  par  comparai- 
son avec  les  herbiers.  Celui  de  M.  de  Jussieu,  qui  a  fait  une  monographie  de  ce 
genre,  ne  m'a  rien  présenté  qui  puisse  se  rapporter  aux  espèces  que  je  viens  de 
citer.  Cependant  je  suis  porté  à  croire  que  sur  les  quatre  espèces  rapportées  de  Ti- 
mor, il  s'en  trouvera  peut-êtreuneoudeux  précédemment  décrites;  mais  comme  aussi 
deux  de  mes  plantes  sont  privées  de  feuilles,  et  que  leur  forme  est  presque  le  seul 
caractère  qu'on  trouve  dans  les  livres  pour  distinguer  les  espèces,  elles  n'ont  pu  , 
par  cette  raison ,  m'offrir  des  points  de  détermination;  peut-être  aussi  quelques 
unes  dénies  espèces  ne  sont-elles  que  des  variétés,  du  D.  bivalvis  Jitss.;  M.  Blume, 
dans  son  Bijdragen ,  en  indique  plusieurs  appartenant  à  son  D.  cœrulea,  qui 
paraissent  avoir  de  l'analogie  avec  les  espèces  que  je  viens  de  citer.  Je  n'ai  pas  cru 
devoir  diviser  ces  espèces  dans  l'état  où  je  les  ai  eues,  dans  les  genres  établis  par 
M.  Neesd'Esenbeck. 

Eranthemum  fasciculatum. 

E.  ramis  erectis  tomentoso-hispidulis  ;  foliis  ovato-oblongis  acu- 
minatis  basi  in  petiolum  brevem  angustatis  integris,  in  venis  praesertim 
infrà  pubescentibus  ;  pedunculis  axillaribus  vel  terminalibus  petiolo 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  385 

œqualibus  apice  trifloris  ;  calycinis  laciniissubulatis;  corollae  segmentis 
oblongis  tuboque  extrorsùm  puberulis. 
Erantlietniim  fasciculatum  Blum.  Bijd.  p.  792. 

Rami  sublignosi  quadrangulares  pubescentes  y.  hispiduli.  Foi.ia  poil.  3-5  longa,  2-3 
lata  ,  ovato-oblonga  ,  intégra  ,  acuminata ,  memhranacea  ,  supra  nisi  nervo  medio 
glabra  ,  atroviridia,  subtùs  et  in  venis  pilis  brevissimis  inspersa,  subconcoloria,  basi 
in  petiolum  brevem  attenuata,  petiolo  poil.  1-11/,  longo  ,  pubescente  v.  bispidulo. 
Pedlnculi  axillares ,  in  spicam  interruptam  dispositi  ,  foliis  floralibus  mino- 
ribus  basi  instructi,  petiolos  aequantes  apice  triflori  :  flores  sessiles,  longé  tubu- 
losi,  erecti  ;  brade»  subulatas  ,  puberulae,  calycem  subœquantes.  Cal^x  lin.  2  lon- 
gus,  profundè  5-partitus  laciniis  œqualibus,  2I  jongis,  lineari-lanceolatis  v.  subulati» 
extrorsùm  puberulis.  Corolla  poil.  1  longa  hypocrateiiformis  :  tu'uus  cylindricus 
poll.i ',  4 longus,  extrorsùm  puberulus:/tm6us,lobis  subaequalibus,oblongo-ovalibus, 
obtusis  extrorsùm  sicut  tubus  puberulis.  Stamina  l\  ,duo  antherifera  corollœ  faucem 
superantia,filamentisplanis  puberulis, antheris  bilocularibus(loculis  parallelis),mu- 
cronulatis  :  duo  sterilia  punctif'ormia.  Stylus  longitudine  staminum,  filiformis  basi 
subincrassatus  glaberrimus.  Stigma  bilobum  ,  lobis  rotundis  papillosis.  Ovarium 
ovoideum  compressum ,  glabrum  ,  basi  disco  carnosobrevi  cinctum  ,  biloculare,  lo- 
culis  biovulatis.  Capsila  poil,  1  longa  ,  clavata  ,  acuta ,  compressa,  sutura?  sulco 
lateraliter  notata,  glaberrima,2-locularis  loculis  elasticèbivalvibus,  suliarcuatis,  dis- 
sepimento contrario 2-spermo.SEsiiNA  retinaculis  subtensa,  subiotunda, plana  :  testa 
reticulato-rugosa  ,  subfungosa. 

Obs.  D'après  la  phrase  de  YEranthemum  fasciculatum  de  M.  Lilume ,  l'espèce  de 
Timor  est  la  même  que  la  plante  de  Java  ,  qui  en  diffère  seulement  par  ses  feuilles 
presque  sinueuses  et  obliquement  acumirvées  au  sommet.  L' E.  diantherum  doit  égale- 
ment venir  se  ranger  près  de  notre  plante.  J'ai  vu  la  même  espèce  dans  les  herbiers 
du  Muséum  provenant  de  Coromandel. 

Stroiblanthes  ASPERA. 

R.  ramis  teretibus  erectis  ;  foliis  lanceolatis  aut  obtusis  repando- 
crenatis  petiolatis  subtùs  crassinerviis  ,  utrinque  scabiïs  ;  floralibus 
lanceolatis  integris  sessilibus  piloso-scabris  ;  spicis  axillaribus  subelon- 
gatis  vel  ad  apicem  ramulorum  dispositis ,  bracteis  obovatis  vel 
lineari-spatbulatis  glanduloso-pilosis;  segmentis  calycinis  linearibus 
obtusis  ;  corollâ  hypocrateriformi  lobis  rotundatis  ,  tubo  curvato  in- 
trorsùm  glabro. 

Rami  teretiusculi  suprà  foliorum  insertionem  subintumescentes  ;  juniores  sub- 
tetragoni,  piloso-scabri.FoLiA  2  poil,  circiter  longa^-g  1.  lata,  lanceolata  vel  ellip- 
tico-lanceolata ,  apice  acuminata  vel  obtusa,  margine  crenato  -  repanda ,  suprà 
rugosa,  scabra  ,  subtùs  prsesertim  in  venis  primariis  /j-5  crassis  piloso-scabra  ;  basi 
in  petiolum  attenuata,  petic.lo  4Hn.  longo,  teretiusculo ;  floralia  plura  per  totam 
ferè  ramulorum  longitudinem  opposita,  approximata,  obovata  vel  lineari-spathu- 
lata,  glanduloso-pilosa,  sessilia.  Inflorescentia  spicata  ,  spicis  axillaribus  vel  ter- 
minalibus  subteretibus  poil.  2  longis,  floribus  imbricatis  subsessilibus  bibraeteatis 
bracteis  calyce  dimidio  brevioribus,  lanceolato-linearibus  obtusis  glanduloso-pilosis. 
Calyx  lin.  5  longus,  inaequalis,  5-partitus  segmentis  3  inajoribus  2  brevioribus 
linearibus,  obtusis,  glanduloso-pilosis.  Corolla  semi-poil,  longa,  hypociaterifor- 
mis  ;  tubus  3  1.  longus  cylindraceus  subcurvatus  ,  7-nervatus,  glaber;  limbus  tubo 
triplo  brevior,  5-lobus  ,  lobis  rotundis,  œqualibus,  utrinque  glabris.  Stamina  l\ 
antherifera  inaequalia  majora  faucem  corollae  aaquantia,  rudimento  quinti  interme- 
dio,brevissimo;  filamenta  apice  libéra  brevia  basi  in  niembranam  7-nervatam  coa- 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3e  série.  5o 


386  HERRARII   TIMORENSIS   DESGRIPTIO. 

lita  :  stérile  3-nervatum,  fertilia  i-nervata,  lateralibus  latioribus  ;  autoefae  oblon- 
gse,  biloculares,  loculis  parallelis. Stylus staminibus longior  ,  post  anthesim  calycem 
longé  superans ,  filiforruis,  glaberrimus ,  apice  subincurvus  :  stigma  simplex ,  obtu- 
sum.  Ovarium  ovoideum  sulcatum ,  basi  sùbcompressum,  tlisco  carnoso  cinctum. 
Capsula  1.  5  longa  ovato-oblonga  obtusa,  longitudine  calycis ,  sessilis,  glabrius- 
cula  ,  bivalvis  loculis  3-spermis;  seminibus  retinaculo  subtensis ,  subrotundo-com- 
pressis. 

Obs.  Cette  espèce  diffère  du  Strobîlantkes  hirsuta  par  ses  feuilles  caulinaires,  co- 
riaces ,  rudes  sur  les  deux  faces  ,  les  florales  plus  ou  moins  linéaires-spathulées , 
couvertes  de  poils  courts  et  glanduleux;  par  ses  épis  plus  alongés,  munis  de  brac- 
tées acuminées  aux  deux  extrémités  et  couvertes  de  poils  glanduleux;  par  ses  fleurs 
longues  d'un  pouce  et  glabres  intérieurement;  enfin  par  les  capsules  plus  grosses, 
de  la  longueur  du  calyceetparfaitementlisses;elle  paroit  avoirde  l'analogie  avec  le 
S.  crispa  Bl. 

Strobilanthes  HIRSUTA. 

S.  rarnis  subteretibus  puberulis  ;  foliis  oblongo-lanceolatis  basi  et 
apice  attenuatis  crenatis  puberulis  longé  petiolatis  ;  floribus  ad 
apicem  ramulorum  spicatim  congestis;  pedunculis  axillaribus  termi- 
nalibusve  ,  bracteis  ovatis  margine  ciliatis  ;  corollae  fauce  basique  styli 
birsutis;  capsulis  longitudine  calycis  apice  tenuissimè  puberulis. 

Strobilanthes  hirsuta  Bluin.  Bijd.  p.  70,7. — Justicia  hirsuta  Vahl,Enum.  1.  122. 
IVilld.  Spec  pi.  1.  p.  86.  Dielr.  Sp.  pi.  p.  4'9-  —  Nelsonia  hirsuta  Bœm.  et 
Schult.,  1.  172. 

Obs.  J'ai  vu  dans  les  herbiers  du  Muséum  les  échantillons  originaux  de  cette 
plante  rapportée  par  Commerson  ,  et  il  m'a  été  facile  de  m'assurer  qu'elle  n'appar- 
tient pas  au  genre  Nelsonia,  auquel  l'ont  rapportée  Rcemer  et  Schultes,  d'après  un 
rapprochement  que  M.  B.  Iirown  ne  faisoit  que  supposer. 

Lepidagathis    REPENS. 

L.  caule  herbaceo  ramoso  subgeniculato  ;  foliis  ovatis  vel  lanceolato- 
oblongis  acuminatis  subrepandis  basi  in  petiolum  longum  attenuatis; 
spicis  axillaribus  vel  terminalibus  tetragonis  glabris,  bracteis  lanceola- 
tis  acutis  ciliolatis. 

Justicia  repens  Lamk.  [non  lralil,  Enum.) 

Obs.  Cette  espèce  paroît  être  voisine  du  Lepidagathis  repanda  de  M.  Blume , 
Bijdr. 

Lepidagathis  humifusa. 

L.  perennis  ;  caule  procumbente  ramoso  diffuso  ;  foliis  parvis 
ovato-oblougis  apice  mucronulatis  acutis  integerrimis  subsessilibus , 
subtùs  tomentoso-puberulis  crassinerviis  ;  spicis  depressis  axillaribus 
terminalibusqne  densifloris,  bracteis  calycibusque  apice  incano-tomen- 
tosis  ;   corollâ  parvâ ,  bilabiatâ  extrorsùm   puberulâ. 

Perennis,  ramosa,  procumhens,  diffusa  ped.  circiter  1  alta  ;  ramisubteretesramu- 
lis  tetragonis,  gracilibus,  apice  subincano-puberulis.  Folia  '/2-i  poil,  longa  1.  2- 
4  lata  ovato-oblonga,  versus  ramulorum  apicem  approximata,  integenima , 
apice  mucronulata  ,  basi  subattenuata  ;  supra  viridia,  nervis  vixeonspicuis  ,  subtùs 
nervo  medio  primariisque  crassis,  vahlè  prominulis,  tomentosa,  laetè  viridia, 
coriacea,  brevissimè  petiolata,  petiolo  subcanaliculato  ;  floralia  sessilia,  utrinque 
pube  brevi   vestita.    Înflorescentia  spicata  ;  spicis   congestis  subcapitalis  pauci- 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  387 

floris,  foliis  floralibus  basi  cinctis.  Bractée  oblongae,  obtusœ ,  submembranaceae, 
dorso  ;ineâ  viridi  notatae ,  extrorsùm  pilis  albis  dense  vestitœ.  Calyx  2  lin.  oirci- 
ler  long  us  ,  5-partitus,  segmentis  linearibus  subœqualibus  margine  membrana- 
ceis  extrorsùm  dense  tonientoso-ciliatis.  Corolle  tubus  1.  1  longus  cylindraceus , 
erectus,  extrorsùm  glaber;  limbus  tubo  ferè  œqualis,  bilabiatus,  infundibuliformis; 
labium  superius  subrotundum,  emarginatum,  inferiori  brevius;  inferius  3-lobum, 
lobo  Lntermedio  subrotundo ,  lateralibus  ovato  -  oblongis  majoribus  extrorsuni 
ineano-tomentosis.  Stamina  4  antberifera,  didynama,  ad  corollee  faucem  inserta  ; 
filamentis  brevibus  glabris:  antberœ  oblongae  loculis  insertione  subparallelis  sub- 
exsertae ,  glabrœ.  Stylus  filiformis  stamina  œquansapice  pilis  brevissimis  inspersus. 
Stigma  dilatatum ,  bilamellatum.  Ovarium  oblongum  glabrum ,  stylo  coronatum. 
Capsula  1.  1  '/a  longa,  lineari-ovata,  acuta,  compressa,  bivalvis,  calyce  sublongior, 
sessilis,  glabra.  Semina  suborbiculata  ,  compressa,  glabra  :  embryo  cotyledonibus 
orbiculatis,  radiculâ  tereti  brevi. 

Lepidagathis  PARVIFLORA. 

L.  caule  herbaceo  ramoso  diffuso  ;  foliis  ovatis  lanceolatis  acutis 
integris  glaberrimis  ;  spicis  axillaribus  vel  terminalibus  sessilibus  pau- 
cifloris  glabris. 

Lepidagathis  parviflora  Blum.  Bijd.  p.  801. 

CAiLisberbaceusadscendens,  ['/2-pcilalis  ramosus,  quadrangularis;  ramis  graci  li- 
bus(internodiis  distantibus),  teretiusculis,  glabriusculis.  Folia  i'/2-2'/î  poil,  longa, 
i*/a  lata  ,  ovata  vel  lanceolata  ,  acuta,  mucronulata ,  basi  in  petiolum  longum 
altenuata,  integerrima,  membranacea,  venosa,  subtùs  venispallidis  vixprominulis, 
glaberrima.  IxPLORESCENTiAspicata,  spicis  axillaribus  vel  terminalibus,  parvis,  den- 
sis,  subcapitatis,  4-gonis,  paucifloris,  subglabris.  Flores  2  1.  longi,  tubulosi,  recti, 
sessiles  basi  foliis  floralibus  bracteisque  cincti;  folia  floralia  bracteis  longiora,  sessi- 
lia,  subcuneata  ;  bracteis  2  lanceolatis,  acutis,  dorso  puberulis,  margine  ciliatis,  sub- 
membranaceis,  segmentis  calycinis  similibus.  Calyx  1.  2-longus  5-partitus,  sub- 
aequalis,  segmentis  linearibus,  acutis,  dorso  puberulis,  ciliatis,  latiori  corollae  labio 
superiori  opposite  Corolle  tubus  1.  1  circiter  longus ,  cylindraceus,  erectus, 
extrorsùm glaber in trorsùm  prœsertim  ad  faucem  pilosus;  limbus  tubo  œqualis,  in- 
fundibuliformis  bilabiatus;  labium  superius  rotundatum,  emarginatum,  inferiori 
brevius;  inferius  3-lobumlobointermedio  ovato  l'otundo,  lateralibus  ovatis,  brevio- 
ri.  Stamina  4  didynama,  antherifera,  inclusa  ,  fauci  corollae  inserta;  filamentis 
teretibus,  brevibus,  glabris;  antberœ  oblongae,  loculis  insertione  subparallelis. 
Stylus  filiformis ,  usque  ad  apicem  pilosiusculus  ,  longitudine  staminum.  Stigma 
simplex,  subincurvum,  truncatum.  Ovarium  ovatum,  glabrum,  stylo  coronatum, 
basi  disco  carnoso  cupuliformi  cinctum  ,  3-ovulatum.  Capsula  1.  i-'/3  longa  ,  vix  1 
lata,  compressa,  sessilis,  calyce  sublongior, acuta, glabra, bivalvis,  loculis  i->-sper- 
mis,  seminibus  orbiculatis  compressis,  laevibus. 

NOMAPHILA  PETIOLATA. 
N.  ramulis  glabris  ;  foliis  ovato-lanceolatis  obtusiusculis  basi  iti 
petiolum  longum  attenuatis  ;  cymis  axillaribus  pedunculatis  patentibus 
petiolum  îequantibus ,  bracteis  foliaceis  brevibus  lanceolatis  ;  calycinis 
segmentis  angustè  linearibus  pilosis  demùm  glabriusculis  obtusis  ; 
lloribus  roseis  tubo  calyceni  vix  superante  ;  labio  inferiori  subtrilobo  ; 
introrsùm  piloso;  capsulis  linearibus  dorso  pilosiusculis. 

Caulis  herbaceus?  erectus,  ramosus,  ramis  ramulisque   subquadrangularibus  , 
supra   foliorum    insertionem  subintumescentibus,  epidermide   berbaceâ   vestitis 
glabris.  Folia  poil.  i'/,-3  longa,  i1  \  lata,  ovato-lanceolata ,  breviter  acuminata  vel 


388  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

obtusa,  intégra,  membranacea,  concoloria,  laevia,  pilis  tainen  vix  conspicuis, 
adpressis  utrinque  inspersa ,  basi  in  petiolum  poil,  i  '/j  longum  ,  atfenuata.  Inflo- 
p.ESCENTiAcymosa,  cymis  paucifloris,  laxiusculis,  peilunculis  pedicellisque  teretius- 
culis,  glabris.  Flores  rosei,  lin.  5  longi,  breviter  tubulosi,  erecti,  extrorsùm  tenuis- 
simè  puberuli  basi  bracteati,  bracteis  lanceolatis,  parvis,  glabriusculis.  Calyx  pro- 
funde  5-partitus  ,  ina?qualis,  corollâ  subdimidio  brevior,  segmentis  4  linearibus, 
aequalibus,  dorsali  (quinto)  majori.  Cokolla  ringens;  tubus  cylindraceus  vix  1.  i 
longus,  laîvis ;  limbus  bilabiatus,  labio  superiori  ovato-oblongo,  obtuso  ,  integro, 
subfornicato  labium  inferius  subœquante  ;  inferiori  subpatulo  ,  trilobo,  lobis 
suba?qualibus,  parvis, intermedio  rotundo,subemarginato,lateralibusovatis, obtusis, 
palato  piloso,  cristato  cristâ  glabrâ  prominente,  subtùs  cavitate  lineari  labio 
respondente.  Stamina  4  didynama ,  majora  labium  superius  asquantia,  filamentis 
planis,  uninerviis,  glabris  labio  superiori  oppositis  ;  minora  dimidio  breviora, 
filamentis  subulatis  :  antherœ  oblongae ,  glabra? ,  violacea?,  biloculares  ,  loculis 
parallelis  sequalibus.  Stylus  longitudine  staminum,  filiformis,  basi  subincrassatus, 
liirsutus.  Stigma  simplex.  Ovaiuum  lineare  ,  compressum,  glabrum.  Capsula  5-6  1. 
longa,  teretiuscula ,  subobtusa  ,  glabra,  sessilis,  calycis  segmento  majori  longior, 
bilocularis  loculis  polyspermis  ,  elastieè  bivalvibus,  tune  arcuatis  :  dissepimen- 
tum  contrarium ,  adnatum,  1 5-i8-spermum.  Semina  suborbiculata,  compressa, 
glabriuscula ,  retinaculis  subtensa. 

Obs.  Cette  espèce  paroit  être  très  voisine  du  N.  corymbosa  Bl.  dont  elle  diffère  ce- 
pendant d'après  la  phrase  du  Bijdragen  par  les  calyces  glabres  et  non  couverts  de 
poils  visqueux. 

Barleria  Prionitis. 

B.  bracteis  spinosis,  spinis  pedatis  quaternis  ;  foliis  oblongo-lanceo- 
latis  basi  et  apice  acuminatis  petiolatis  pilis  adpressis  margine  sub- 
tùsque   inspersis. 

Barleria  Prionitis  Nées  ab  Esenb.  in  Wall.  pi.  Asiat.  rar.  3.  p.  gZ.Linn.  Spec.  887. 
Vahl,  Symb.  1.  p.  46.  JVilld.  Spec.  3.  p.  376.  Blum.  Bijd.  p.  8o5. —  Genista  orientalis 
Herb.  Burin.  Rheed.  Mal.  9.  p.  77.  t.  4-1  • 

Thunbergia  IIASTATA. 
T.  foliis  subbastato-ovatis  acuminatis  utrinque  glaberrimis,  florali- 
bus  subcordatis  ovatis;  peduneulis  longitudine  foliorum,  bracteis  ob- 
longo-lanceolatis  acuminatis  corollae  tubo  aequalibus. 

Hami  volubiles,  crassitie  penna?  corvina?,  teretes,  subnodoso-intuniescentes  ad 
foliorum  insertionem  ,  glabenimi.  Folia  poil,  i'/j-S'/j  longa  i-3'/2  lata  ,  ovata  v. 
hastata,  lobis  plus  niinùsve  divaricatis,  aristato-acuminata,  intégra,  tri-quinque- 
nervia ,  nervis  subtùs  vix  prominulis ,  utrinque  glaberrima,  petiolata,  petiolo  semi- 
pollicari  vel  poil,  et  ultra  longo,  tereti,  basi  incrassato,  glaberrimo;  folia  floralia 
cordato-ovata  ,  acuminata.  Pedunculi  axillares ,  solitarii,  bini  vel  terni,  folium 
œquantes,  vel  breviores, teretes,  glaberrimi,  subfistulosi,  apice  bibracteati  :  bracteœ 
oblongo-lanceolata?  aristato-acuminata?,  submenibranacea?  ,  utrinque  glaberrima? , 
decidua?,antè  antbesin  sese  margine  tegentes,corolla?  tubum  aequantes.CALYX  brevis 
basi  cyathiformis  apice  multifidus,  laciniis  lineari-acutis,  inœqualibus,  subcarnosus 
glaberrimus.  Corolla  infundibuliformis  -.tubus  semipollicarïs,  imâbasi  contractus, 
supra  ampliatns,  lateraliter  subdilatatus,  utrinque  glaberrimus  :  limbus  5-lobus, 
lobis  subœqualibus,  rotundatis,  fauce  introrsùm  glabrâ.  Stamina  4  didynama , 
majora  corolla?  tubo  breviora  :  antherœ  subsagittata?  ovata?,  obtusa?.  Stylus  filifor- 
mis, stamina  ferè  duplo  superans,  glaberrimus.  Stigma  subi nfundibuji forme,  mar- 
ginibus  planis  subbilobis,  glabris.  Ovarium  subconoideum,  glaberrimum,  calyce 
paulô  longius,  demùm  apicujatum,  glaberrimum. Capsula  interne  giobosa,  supernè 
compresso-rostrata  ,  glaberrima ,  basi  calyce  subaccreto  cincta. 


HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  389 

06s.  Cette  espèce  a  le  port  des  T.  fragrans  ou  javanica,  dont  elle  est  cependant 
parfaitement  distincte. 

CONVOLVULACEjE. 

Argyreia  Guichenotii. 

C.  ramis  subpuberulis  ;  foliis  ovatis  obtusis  acuminatisve  basi  ro- 
ttmdatis  vel  cordatis  ,  suprà  lœvibus  subtùs  tenuissimè  puberulis  ,  pe- 
tiolatis;  pedunculis  axillaribus  petiold  brevioribus  crassiusculis  cymoso- 
plurifioris  ;  laciniis  calycinis  rotundis  exterioribus  majoribus  margine 
sinuato-reflexis  extrorsùm  argenteo-sericeis  ;  floribus  rubro-purpureis. 

Argyreia  Guichenotii  Clioisy,  Convoi. /\i. —  Ipomsea  Reinwardtiana  RI.  Bljd.  p. 720. 
—  I.  asclepiadea  Cliois.  Mss.  in  herb.  Mus.  Paris. 

Rami  dextrorsùm  volubiles,  teretes,  glabri  lenticellis  albidis  inspersi,  juniores 
subpuberuli.  Folia  poil.  Z1/-,-i,j^  longa  a'/j-i'  2  lata ,  ovata  velcordata,  obtusa  aut 
acuminata,  integerrima,  suprà  glaberrima  subtùs  tenuissimè  puberula,  subincana, 
membranacea  ,  petiolata  petiolo  poil.  1-2  longo  puberulo.  Flores  subcymosi 
pedunculi  axillaris  petiolis  breviores  ,  apice  bifidi  tri-quinque-flori  floribus  brac- 
teatis  ,  sericeo  -  tomenlosi.  Dracte^e  lineari  -  lanceolata;  ,  acutae  ,  extrorsùm 
argenteo  -  sericeœ  introrsùm  glabrœ.  Calyx  5  -  partitus  ,  laciniis  3-exterioribus 
majoribus  1.  6  longis  suborbiculatis ,  mucronulatis,  margine  sinuato-reflexis, 
extrorsùm  argenteo-sericeis,  introrsùm  glabris  et  coloratis.  Corolla  calyce  triplo 
longior  ,  rubro  -  purpurea ,  tubo  subcylindracep ,  glabriusculo,  limbo  plicato 
quinque-dentato  ,  dentibus  extrorsùm  sericeo-argenteis  limbo  paulô  brevioribus. 
Stamina  5  subsequalia,  corollee  faucem  œquantia  ;  filamenta  apice  attenuata 
basi  complanata  et  subpuberula  ;  antherœ  sagittato-ovatœ,  basifixae,  biloculares 
loculis  linearibus,  rima  longitudinali  dehiscentibus.  Stylus  staminum  longitu- 
dine,  filiformis.  Stigma  globosum  ,  papillosum.  Ovarium  globosum  styli  rudi- 
mento  coronatum ,  glabrum,  basi  disco  subintegro  glabroque  cinctum.  Capsula: 
desiderantur. 

Obs.  Cette  espèce  est  bien  la  même  que  celle  citée  par  M.  Rlume  de  M.  Choisy , 
qui  avoit  nommé,  avant  la  publication  de  son  mémoire,  toutes  les  Convolvulacées 
existant  dans  les  herbiers  du  Musée,  et  avoit  distingué  une  espèce  originaire  de  Ti- 
mor, sous  le  nom  d' 'Ipomwa  asclepiadea,  que   nous  réunissons  à  celle-ci. 

Argyreia  setosa. 

A.  adpressè  birsuta ,  foliis  cordato-ovatis  aut  cordato-rotundatis 
acuminatis  suprà  glaberrimis  subtùs  adpressè  strigosis  ;  pedunculis 
petiolos  superantibus  rigidis  corymboso-multifloris ,  bracteis  pedicellos 
et  flores  ambientibus  reniformi-orbiculatis  obtusissimis ,  sepalis  ex- 
trorsùm strigosissimis  ovato-orbiculatis  obtusis. 

Argyreia  setosa  Chois.  Convoi.  43.  —  Ipomaea  strigosa  Roth.  n.  Sp.  il 3.  Rœm.  et 
Schult.  4-  î42-  —  Lettsomia  setosa  Roxb.  in  Wall.  Flor.  ind.  a.  80.  —  Convolvulus 
strigosus  Sper.  1.  p.  600. 

Obs.  Je  n'ai  point  vu  dans  les  herbiers  du  Muséum  cette  espèce  originaire  de  Timor, 
je  la  cite  d'après  l'autorité  de  M.  Clioisy. 

Pharbitis  Nil. 

P.  foliis  cordato-trilobis  ,  lobo  intermedio  basi  dilatato  aut  non 
coarctato ,  pedunculis  2-3-floris  petiolos  vulgô  superantibus  ,  sepalis 
ovato-lanceolatis  basi  hispidis. 


J9°  HERBAR1I   T1M0RENSIS   DESCRIPTIO. 

Pharbitis  Nil  Chois.  Conv.  57.  —  Convolvulus  Nil  Linn.  Spec.  21g.  —  Ipomaea  cœ- 
rulea  Kœn.  !  mss.  inRoxb.  Ind.  2.  91.  Dot.  reg.  276. 

Pharbitis  variifolia. 

P.  annuus  ;  ramis  gracilibus  glabriusculis  ;  foliis  cordato-sagittatis 
lobis  rotundatis  plus  minùsve  ovatis  intermedio  lanceolato  obtuso  , 
petiolisque  subhispidis;  pedunculis  axillaribus  petiolo  brevioribus  , 
bracteatis  jfoliolis  calycinis  lineari-lanceolatis  acutis  basi  bispidis  ,  su- 
pernè  laevibus. 

Rami  glabri,  juniores  graciles,  subfiliformes.  Folia  cordata  ve£  sagittata  lobis 
rotundatis,  intermedio  lanceolato, obtuso,  utrinque  hispidula,subtùs  pallidiora  albi- 
doque  lentieulata,  membranacea,  nervis  vix  prominulis,  petiolata  ,  petiolo  tereti 
polîicem  circiter  longo,  hispidulo.  Flores  axillares  pedunculati,  pedunculis  petiolo 
brevioribus  3-floris,  floribus  basi  bibracteatis  bracteis  linearibus ,  acutis.  Caltx 
'>-partitus  laciniis  lineari-lanceolatis  ,  acutis  ,  subaequalibus  parte  inferiori  bispidis 
superiori  laevibus.  Corolla 

Obs.  L'échantillon  que  j'ai  eu,  quoique  fort  incomplet,  se  distingue  de  Ylpomœa 
A'iïpar  la  forme  variable  de  ses  feuilles,  et  par  celle  des  divisions  calycinales  qui 
sont  lancéolées  aiguës,  lisses  dans  leur  partie  supérieure,  au  lieu  d'être  ovales  lan- 
céolées et  atténuées  au  sommet.  La  grandeur  du  calyce  distingue  encore  ces  deux 
espèces:  dans  la  nôtre  il  n'atteint  pas  6  lignes  de  longueur,  tandis  que  dans  Vlpomœa 
Nil,  il  dépasse  le  double  de  cette  longueur.  M.  Choisy  sembloit  déjà  avoir  reconnu 
cette  plante  comme  différente  dans  l'herbier  du  Muséum,  où  il  la  considère,  avec 
doutetoutefois,comme  espèce  distincte.  Mais  une  comparaison  attentive  avec  l'espèce 
ordinaire  m'a  confirmé  dans  l'opinion  de  M.  Choisy. 

Calonyction  SPECIOSUM. 
G.  glaberrimum  ;  caulibus  submuricatis  ;  foliis  cordatis  pcracutè 
acuminatis,  petiolis  laevibus  ;  pedunculis  axillaribus  tune  petiolo  lon- 
gioribustrifloris  vel  unifloris  et  brevioribus,  laciniis  exterioribus  calyci- 
nis ovatis,  interioribussubrotundatis  omnibus  valdè  aristato-mucronatis 
subsequalibus;  corollœ  tubo  cylindrico. 

Calonyction  speciosum  Chois.  Conv.  5g.  —  Ipomasa  Bona-nox  Linn.,  Spec.  228. 
Bol.  Mag.  t.  y52.  —  I.  grandiflora  Roxb.,  Flor.  ind.  2.  87. 

Calonyction  muticum. 
C.    caule    lœvi  ;    foliis   cordatis    répandis    mucronatis   glaberrimis , 
petiolis  poil.   1      longis;  pedunculis   i-floris  petiolo  dimidio  et  ultra 
brevioribus  crassiusculis  ;  laciniis  calycinis  ovato-rotundatis  subtruncatis 
muticis  œqualibus  glaberrimis  ;  corollœ  tubo  cylindrico. 

Ipomaea  bona-nox,  caule  lœvi,  calyce  mutico,  pedunculis  unifloris  Chois.,  Mss.  in 
herb.  Mus.  Paris. 

Caulis  volubilis,  teres,  epidermide  flavescente  tenuique  vestitus.  Folia  alterna, 
2-3-poll.longa  i'/j-alata,  cordato-subrotunda  vel  ovato-cordata  lobis  subapproxi- 
matis,  repanda,  mucronata,  utrinque  glaberrima,  petiolata,  petiolo  poil.  i-i'/2 
longo  glabro.  Flores  axillares,  solitarii,  pedunculati  pedunculis  semipollicaribus 
crassiusculis,  teretibus  ,  glaberrimis.  Calyx  glaber,  5-partitus,  laciniis  exterio- 
ribus 1.  8  longis,  6  latis,  ovato-rotundis,  obscure  truncatis,  interioribus  sublongio- 
ribus,  omnibus  glaberrimis,  subcarthaceis,  erectis.  Corolla  candida  calyce  mul- 
toties  longior,  tubo  cylindrico  poil.  2  circiter  longo,  crassitie  pennœ  anserinae  ; 
limbo...  Stamina  subaequalia,  inclusa,  corollae  faucem  subaequantia;  filamenta  capil- 


HERBARII    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  jg  ( 

laria,  glaberrima;  antherae  biloculares,  lineari-sagittatae.  Stylus    siamina  longi- 
ludine  aequans,  filiformis;  stigmata  duo,  glabra.  Ovarium  fructuni(]ue  haud  vidi. 

Obs.  Cette  espèce  diffère  de  Ylpomœa  Bona-nox  L.  par  ses  pédoncules  uniflores  et 
toujours  de  beaucoup  plus  courts  que  le  pétiole,  par  la  grandeur  et  la  forme  des 
divisions  calycinales,  enfin  par  la  grosseur  du  tube  de  la  corolle,  qui  dépasse  3  lignes 
de  diamètre.  M.  Choisy,  dans  une  note  manuscrite  mise  dans  l'herbier  du  Muséum , 
rapprochoit  cette  plante  de  17.  lonrjiflora  de  R.  Brown,  qui  paroît  en  différer  très 
peu,  au  moins  à  en  juger  d'après  des  échantillons  recueillis  sur  la  cote  nord  de  la 
Nouvelle-Hollande,  qui  paroissent  appartenir  à  cette  dernière  espèce. 

IPOMJEA   RENIFORMIS. 

C.  ramis  elongatis  repentibus  ;  foliis  subrotundo-cordatis  reniforniibus 
subemarginatis  repando-crenatis  glabriusculis  ,  petiolis  hirsutis  ;  pedun- 
culis  axillaribus  subnullis  i-rariùs  3-floris  ;  laciniis  calycinis  rotundatis 
mucronulatis  vel  emaiginatis  extrorsùm  villosis  ;  corollà  calycem  vix 
superante  ;  capsula  globosâ  apice  umbilicatà  ;  semiuibus  rotuudis  griseis. 

Ipomasa  reniformis  Chois.  Cotw.  64-  —  Convolvulus  reniformis  IValL,  Flor.  înd. 
?..  67. — C.  gangeticus  Linn.,  Amœn.  l\.  3o6,  n°.  121 — Evolvulus  emarginatus  Burm., 
Flor.  ind.  77.  t.  io.f.  1.  —  E.  gangeticus  Linn.  Spec.  3gi. 

Cailis  ramosus,  gracilis,  teres,  glabriusculus  ,  repens,  in  internodiis  radicellas 
emittens.FoLiA(D/c/io«rfrœrc/3e/^isfoliissiinilia)1.3-61onga,27!-51ata,subreniformia 
hastatove-cordata,  obtusa  vel  emarginata  repando-crenata ,  glaberrima,  petiolata 
petiolo  poil.  1  longo  interdùm,  subnullo,  tereti,  pilosiusculo.  Flores  axillares; 
pedunculi  subnulli,  simplices,  uni-trillori  folio  breviores,  hirsuti,  bibracteati, 
bracteis  parvulis,  linearibus,  concavis,  margine  membranaceis  et  ciliolatis.  Calyx 
5-partitus  laciniis  rotundis  rotundove-obovatis  mucronulatis  vel  emarginalis  infe- 
rioribus  paulù  brevioribus,  hirsutis  introrsùm  glabris,  passim  rubro  coloratis. 
Corolla  calycem  paululùm  superans,  campanulata,  glabra  striata,  plicato-quinque- 
dentata,  dentibus  obtusiusculis.  Stamina  5  corollœ  dentibus  œqualia  :  filamenta 
filiformia  glabra;  antherae  sa{;ittato-ovatae.  Stylus  filiformis,  stamina  aequans, 
glaber,  stigmate  globoso  subbilobo?  papillosoque  coronatus.  Ovarium  ovoi- 
deum,  glabrum.  Capsula  globosa  magnitudine  pisi  minoris,  apice  stylo  deciduo 
cicatriculâ  umbilicatà  notata,  calyce  persistente  basi  cincta,  2-locularis  2-valvis; 
loculis  2-iarissimè  aborlu  mono -spei  mis.  Semina  subrolunda  subangulosa  testa 
crustaceà  griseo-nigricante,  tenuissimè  puberulâ;  hilum  pilis  aureis  cinctum. 

IPOMiEA   FILICAULIS. 

I.  glabra  ,  ramis  gracilibus  ;  foliis  lineari-lanceolatis ,  vel  cordatis 
acutis  basi  auriculato  -  dentatis  sessilibus  vel  brevissimè  petiolatis 
ntrinque  glaberrimis  ;  pedunculis  axillaribus  uni-rarissimè  bifloris , 
subfiliformibus  folio  longioribus  apice  bibracteolatis  pedicellis  apice 
incrassatis  ;  foliolis  calycinis  lanceolatis  subœquabbus  acuminatis  glabris  ; 
capsulis  globosis  calyce  accrescente  tectis ,  glabris. 

Ipomasa  filicaulis  Chois.  Conv.  66. —  Convolvulus  filicaulis  Vahll  Symb.  3.  i'\. 

-C.  hastatus  Desr.  Encycl.  3.  542.  — C.  simplex  Pers.  Syn.  t.  178.  —  C.  denticulatus 

Spreng.  Syst.  1.  6o3.  —  Ipomœa  filicaulis  Blum. ,  Bijd.  721.  —  I.  denticulata  B.  Br. 

Prod.[\8b. — I.  angustifolia  Jacq.  Collect.  2.  367. — Tala-Neli, HhcedeMal.  xi.i  i3.  t.  55. 

Ipomœa  Turpethum. 

I.  caulibus  tenuissimè  puberulis  ;  foliis  ovato-lanceolatis  basi  ro- 
tundatis   mucronulatis   integris  utrinque  subpuberulis  breviter  petio- 


392  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

latis;  pedunculis  axillaribus  unifloris  petiolo  duplo  longioribus  ;  laciniis 
exterioribus  calycinis  ovato-subrotundis  subapiculatis  extrorsùm  te- 
nuissimè  velutinis ,  interioribus  subminoribus  ;  corollae  tubo  calyce  re- 
condito  colorato  ;  ovario  globoso-depresso  glabro. 

Ipomaea  Turpethum  R.  Br.  Prod.  485.  Bot.  reg.  279.  Chois.  Conv.  68. — Convolvulus 
Turpethum  Linn.  Spec.11 1 .  —  C.  Gaudichaudii  et  Riedlei  Chois.  Mss.  in  Herb.  Mus. 
Paris. 

ÏPOMiEA   CAMPANULATA. 

I.   glaberrima  ,  ramis  teretibus  ;  foliis  cordatis   acuminatis   acutis  ; 

{jedunculis  axillaribus  plurifloris  subpaniculatis  folio  plerumque 
ongioribus;  laciniis  calycinis  œqualibus  subrotundo-orbiculatis  co- 
riaceis  capsulam  globosam  œquantibus    glaberrimis. 

Ipomaea  campanulata  Linn.Spec.ii9i.  Chois.  Conv.  69.  —  Convolvulus  campanu- 
latus  Spr.  Syst.  1.  607.  —  Adamboe  Rheed.  Mal.  XI.  îjï.  t.  56. 

IPOMiEA    PETALOIDEA. 

I.  caulibus  elongatis  gracilibus  foliisque  glaberrimis  bastato-lan- 
ceolatis  subrepandis  basi  rotundatis  petiolatis  ;  pedunculis  floriferis 
petiolo  longioribus  i-3-floris  ,  bracteatis  membranaceis  laciniis  caly- 
cinis subrotundis  muticis  glaberrimis  ;  corollâ  sub-5-partitâ  segmentis 
lanceolatis  obtusis  extrorsùm  sericeo  -  pilosis  ;  staminum  filamentis 
basi  dilatatis  margine  glanduloso-pilosis. 

Ipomaea  petaloidea  Chois.  Conv.  69. 

Caulis  ramosus,  elongatus,  scandens,  teres,  gracilis  glaberrimus.  Folia  poil,  a" 
3  longa ,  i-lata,  hastato-lanceolata,  acuta  basi  rotundata,  subrepanda  ,  tenuia. 
penninervia  utrinque  glaberrima,  petiolata  petiolo  subalato,  glabro,  poil.  1-21/, 
longo.  Flores  pedunculati;  pedunculi  2-3-flori,  axillares  ,  folio  breviores ,  petiolis 
longiores,  apice  bracteati ,  bracteis  submembranaeeis  lanceolatis  acutis,  post  evolu- 
tionem  adhuc  persistentibus,  semipollicaribus,  glaberrimis.  Calïx  5-partitus,  laciniis 
semipollicaribus  subrotundis,  obtusis,  subaequalibus,  glaberrimis.  Corolla  poil. 
i'/2  longa  ,  tubo  brevi  calyce  vix  longiori,  pilis  sericeis  apice  insperso;  limbo  pro- 
fonde 5-partito ,  segmentis  subpollicaribus  lanceolatis  obtusis  extrorsùm  praesertim 
ante  evolutionem  dense  sericeis.  Stamina  5,  corollae  ad  faucem  inserta,  œqualia  : 
fi  la  m  en  ta,  corollae  segmentis  dimidio  breviora,  basi  dilatata,  apice  attenuata  sub- 
membranacea  margine  glanduloso-pilosa;  antherae  biloculares  ovatœ  loculis  lineari- 
bus ,  rima  longitudinali  dehiscentibus  post  anthesim  contortis.  Stylus  stamina  subas- 
quans ,  stigmatibus  duobus  globosis  coronatus.  Ovariu.m  globosum  ,  glabrum. 
Fructcs... 

IPOMAEA    VITIFOLIA. 

I.  ramis  teretibus  lignosis  lœvibus ,  ramulis  subhispidis  ;  foliis  cor- 
datis plus  minùsve  profundè  lobatis ,  lobis  3-5  ovato-lanceolatis  acu- 
minatis irregulariter  dentatis  suprà  petiolisque  brevibus  hispidis , 
pedunculis  axillaribus  petiolum  superantibus  plerumque  trifloris  ;  laciniâ 
exteriore  calycinâ  setigerâ  demùm  glabriusculâ  ;  corollâ  aurantiacâ , 
tubo   brevi  calyce  tecto. 

Ipomaea  vitifolia  Swarlz,  H.  snbitrb.  1.  289.  Blum.  Bijd.  709.  Chois.  Conv.  72.  Burm. 
ind.  45.  t.  18.  f.  1.  —  Convolvulus  vitifolius  Linn.  Mant.  ao3. 


HERBAR1I    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  3g3 

Ipom.ea  CYMOSA. 
I.  ramis  teretibus  tomentosis  ;  foliis  ovato-oblongis  subcordatis  in- 
tegerrimis  petiolisque  tomentosis  ;pedunculis  petiolo  brevioribus  apice 
subumbellato-ramosis;  floribus  breviler  pedicellatis,  bracteis  deeiduis; 
laciniis  calycinis  subrotundis,  duabus  exterioribus  extrorsùm  subpu- 
berulis,aliis  glabris  margine  submembranaceis;  corollâiiihuicîibuliformi, 
tiiho  subinflato,  limbo  margine  incano  piloso. 

Ipomœa  cymosa  var.  p  Chois.  Conv.  80.  —  I.  bilida  Rœm.  et  Schult.  l\.  2A1.— I.  Ko- 
thii  Eorumd.  2'i-. —  I.  bifida  var.  C.  Blum.Bijd.  1 18.— Convolvulus  cymosus  p  Desr. 
Encycl.3.  556.  —  C.  bifidus  Vahl,  Symb.  3.  3o.  —  C.  Rothii  Spreng.  1.  600.—  C.  lae- 
vis  mas.  Rumph.  Amb.  5.  43i. 

Ipomlea  OBSCUR  A. 

I.  caule  glabrato  ;  ramulis  gracilibus  subbirsutis  ;  foliis  cordatis  acu- 
minatis  glabris  ciliolatis;  pedunculis  unifions  folio  aequalibiis  ;  laci- 
niis calycinis  ovatis  acutis  glabris  ;  floribus  albidis  iraâ  basi  atro- 
purpureis  ;  seminibus  pubèrulis. 

Ipomaea  obscura  Rœm.  et  Schult.  4-  236.  Bot.  Reg.  3.  n.  23rj.  —  I.  solanifolia  Burm. 
nul.  4g. —  I.  insuavis  Blum.  Bijcl.  716.  ■ —  Convolvulus  obscurus  Linn.  Spec.  2211. 
Burm.  inil.  l\!\.JVall.  Flor.  ind.  2.  52.  — C.  gemèlliis Vahl"!  Symb.  3.  27. 

Ipomœa  sepiaria. 
I.  caule  herbaceo   interruptè  glabro  aut  pilis  Iaxis  sordide  villoso  ; 
foliis   cordato-oblongis  ;  pedunculis  multifloris  ;  sepalis  oblongo-ovatis 
acutis  aut  obtusis;  corollà  speciosâ  tubuloso-infundibuliformi. 

Ipomaea  sepiaria  Chois.  Conv.  82.  —  I.  striata  Pas.  Syn.  1.  p.  1 83.  —  Convolvulus 
maximus  Vahl,  Symb.  3.  26.  —  C.  marginatus  Desr.  Encycl.  3.  558.  —  C.  striatus 
Vahl?  Symb.  3.  27.  -  Tiru-tali  Rheed.  Malab.  XI.  109.  t.  53. 

ÏPOMiEA   CHRYSEIDES. 

I.  caule  contorto  ;  foliis  oblongo-cordatis  subhastatis  integris  aut 
saepiùs  angulosis  etiam  trilobis  aciuninatis  glabris  ;  pedunculis  rigidis 
petiolum  superantibus  2-7-floris;  sepalis  coriaceis  viridi-radiatis  ovato- 
retusis  mucronulatis  ;  corollâ  minimâ  luteâ. 

Ipomaea  chryseides  Bot.  reg.  270.  Chois.  Conv.  87.  —  I.  dentata  Rœm.  et  Schult.  4. 
789.  —  Convolvulus  cbryseides  Spreng.  Syst.   1.  5gS.  —  C.  dentatus  Vahl,  Symb.  3. 

p.  25. 

Convolvulus  parviflorus. 
C.  perennis?,  ramis  glabriusculis ,  novellis  tenuiter  tomentosis;  foliis 
petiolatis  ovatis  subcordatis  acutis  integris  supernè  glabris  subtùs 
tomentosis  ;  pedunculis  petiolo  brevioribus  uni-vel  phirifloris  subvil- 
losis  ;  laciniis  calycinis  ovato  -  lanceolatis  acutis  ;  corollœ  tubo  calyci 
subœquali  ;  staminibus  e.xsertis  ;  capsula  globosâ  glabrâ. 

Convolvulus  parviflorus  Vahl  ,Symb.  3.  2g.R0.xb.  inlVall.  !  Flor.  ind.  2.  5i.  Chois. 
Conv.  98.  —  Ipomœa  parviflora  Pers.  Syn.  1.  i83. 

Shutereia  bicolor. 
S.   ramis  pubescentibus  ;  foliis  oblongo-cordatis  acuminatis  integris 
Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  5i 


394  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

vel  sublobatis,  utrinque  petiolisque  pubescentibus  ;  pedunculis  folio 
brevioribus  1-2-floris,  floribus  subsessilibus;  laciniis  calycinis  tribus  ex- 
terioribus  latioribus  subcordatis  mucronatis  ;  corollâ  calycem  paiilô 
superante  extrorsùm  hispidâ. 

Shutereia  bicolor  Chois.  Conv.  u>4- —  Convolvulus  bicolor  Vahl,  Symb.  3.  2b.  Bot. 
Mag.  22o5.— Ipomaea  bicolor  Sw.  H.suburb.  2'  éd.  289. —  Calystegia  Keriana  Sw. 
H.  suburb.  287.  —  Convolvulus  sublobatus  Linn.  i35. —  C.  involucratus  Bot.  reg.  3 18. 
—  Ipomaîa  timoreusis  Blum.  Bijd.  711.  —  Convolvulus  Weinmannianus  Chois,  mss. 
in  herb.  Gaudich. 

PORANA  VOLUBILIS. 

P.  foliis  cordatis  acuminato  -  mucronatis  utrincpie  glaberrimis  , 
breviter  petiolatis  ;  racemis  axillaribus  folio  subtriplo  longioribus 
multifloris,  pedicellis  gracilibus  ;  laciniis  calycinis  lanceolato  -  ovatis 
obtusis  corollâ  brevioribus  ;  staminibus  inœqualibus  ,  majoribus 
corollam  subœquantibus,  filamentis  filiformibiis  glabris;  stvlo  pro- 
fundè  bipartito  filiformi  stamina  majora  œquante;  capsula  globosâ 
glabrâ  calyce  accrescente  breviori. 

Porana  volubilis  Linn.  Syst.  3.  p.  166.  Burin,  ind.  5l.  t.  21.  f.  1.  Lamk.  lit.  t.  186. 
Wall.  Cat.  n.  1327.  Chois.  Conv.  p.  106.  —  Far.  a  P.  Uunnanniana  Blum.  Bijd. 
p.  723. 

CUSCUTA    REFLEXA. 

C.  inflorescentiâ  racemiformi  ,  floribus  breviter  pedicellatis 
bibracteatis  ;  corollâ  urceolatà  ,  laciniis  rotundatis  reflexis  tubo 
aequalibus  ;  staminibus  subsessilibus  corollae  fauci  insertis  ;  stylo 
simplici  stamina  subœquante  ;  capsula  conicâ  rudimento  styli  coronatâ , 
2  -spermâ  ;  seminibus  subrotundis  compressis ,  testa  tenuissimè  punc- 
tulatâ  fuscâ. 

Cuscuta  retlexa  Boxb.  Chois.  Conv.  116.  Spreng.  Syst.  1.  p.  864- 

BORAG1NEJL 

TOURNEFORTIA   ARGENTEA. 

T.  ramis  teretibns  ;  foliis  oblongis  ovatisve  in  petiolum  atte- 
nuatis  sericeo-tomentosis  ;  cymis  decompositis,  rameis  sericeis  ;  corollâ 
rotatâ  ;  stigmate    sessili    bifido    antheris    longitudine  œquali. 

Tournefortia  argentea  Linn.  Sapp.  i33.  Jnlld.  Spcc.  1.  icfi.Boam.  et  Schult.  4-  536. 
B.  Br.  Prod.  p.  497-  Blum.  Bijd.  p.  844-  —  Buglossum  lanuginosuni  Bumph.  Amb.  4. 
p.  119.  t.  55. 

Tournefortia  sarmentosa. 

T.  ramis  subteretibns  strigoso-pilosis  ;  foliis  ovoideis  basi  subcor- 
dato-rotundatis  apice  breviter  acuminatis  subnitidis  ,  pilis  brevibus 
strigosis  inspersis,  breviter  petiolatis  ;  cymis  termiualibus  dicbotomis  ; 
seginentis  calycinis  ovatis  obtusiusculis  subnilosis,  tubo  tereti  limboque 
subbilabiato  5-lobo;  corollâ  glabrâ,  antheris  liuearibus  acutis;  stylo  brevi, 
stigmate  obtuso. 

Tournefortia  sarmentosa  Lamk.  III.  1817.  Poir.  Encycl.  v.  35-7.  Rœm.  et  Schult. 
4.535. 


HEHBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  3g5 

EliRETIA    BUXIFOLIA. 

E.  ramiïlis  erectis  scabris  ;  gemmis  rotundis  fusco-tomentosis  ;  foliis 
obovalibus  obtusis  rariùs  emarginatis  ,  integris  vel  ad  apicem  crenatis 
utrinque  asperis  breviter  petiolatis  ;  floribus  axillaribus  solitariis  pe- 
dicellatis  ;  laciniis  Câlyciriis  subspatliulatis  extrorsùm  scabris. 

Ebretia  buxifolia  Roxb.Corom.  t.  i.  n.  57.  —  Cordia  refusa  Vahl,  Symb.  11  p.  42 

ElIRETIA   TIMORENSIS. 

E.  glabra;  ramis  rugosis,  ramulis  tcretibus  glabris  ;  foliis  ovato- 
lanceolatis  acutis  vel  obovatis  emarginatisque  basi  subattemiatis  inte- 
gerrimis  glabris;    paniculâ  laxâ;  segmentis  calycinis  ovatis  ciliolatis. 

RA.Miri<gosi,cortice  fuscofisso;  ramuli  herbacei  subteretes,glabri.  Fol i a  alterna,  1- 
2-poll.  longa  '/2-i  lata,  subovato-lanceolata  vel  obovata,  apice  saepiùs  emarginata, 
integerrima,  basi  subalteuuata ,  glaberrima,  subcoriacea,  nervis  paucis  née  promi- 
nulis,  petiolata,  petiolo  poil,  circiter  longo  semitereti  glabro  vel  supernè 
pilis  albis  insperso.  Inflorescentia  cymoso-paniculata;  cymis  decompositis  Iaxis, 
axillaribus  aut  oppositifoliis  ,  ramulosque  terminantibus,  pedunculatis  ,  pedicellis 
teretibus glabris  apbyllis.  Cal\x  (fruttifer)  hypoerateriformis  5-partitus,  segmentis 
1.   1   longis  subovatis  aculis   erectis    membranaceis,    ciliolato  -  puberulis,  glabris. 

Flores Stylus    filifbrmis  glaber.   Stigma   bilàmellatum,   lamellis  crassius- 

culis  sublunatis  faeie  convexà  oppositis,  glabris.  Bacce  depresso-globosa?  glabra> 
magnitudine  grani  piperis,  stylo  persistente  coronatœ ,  tetrapvreuas  ;  ossiculis  com- 
pressis  2-locularibus,  loculo  majori  abortivo  hinc  aperto  moiiospermo,  striato- 
rugosis. 

EHRETIA   LAURIFOLIA. 

E.  glabra  ;  ramis  teretibus  larvibus ,  gemmis  ramulisque  junio- 
ribus  viscosis  ;  foliis  oblongo  -  lanceolatis  apice  acuminatis  basi  at- 
tenuatis  acutis  integerrimis  glabris  ;  paniculis  Iaxis  gracilibus  axillaribus 
vel  oppositifoliis  ;  calycibus  fructiferis  parvis  5-partitis  planis ,  seg- 
mentis ovato-lanceolatis  acutis  glaberrimis;  baccis  parvis  dipyrenis. 

Rami  ramulique  teretes  subgraciles  glabri,  gemmis  paniculisve  junioribus  viscoso- 
resinosis.  Folia  alterna,  2-3-poll.  longa,  i-i'/2  lata,  oblongo-ianceolata,  basi  et 
apice  attenuata  ,  integerrima  ,  glaberrima  ,  coriacea,  subtùs  nervis  primariis  paucis 
subprominulis  glabris  instructa  ,  petiolata  ,  petiolo  semipollicari  glabro.  Inflo- 
rescentia cymosa  cymis  pedunculatis  decompositis  gracilibus  Iaxis,  paucifloris, 
axillaribus  aut  oppositifoliis;  pedunculis  aphyllis, nunc  basi  foliolominimoscpiamae- 
tormi  abortivo  instructis.  Flores...  Calyx  (fructifer)  vix  1.  1  persistens,  profundè 
5-partitus  segmentis  ovato-lanceolatis ,  reflexo-patentibus,  glabris.  Ovarum  ovoi- 
deum,  glabrum,  stylo  persistente  filiformi  glabro  in  stigmata  2  linearia  obtusa  trun- 
cata  desinente ,  coronatum.  Bacca  dipyrena  ,  parva,  ossiculis  sublaîvibus,  bilocula- 
ribus  dispermis. 

Obs.  Cette  espèce  paroit  avoir  de  l'analogie  avec  YEhretia  acuminata  R.  Br.  Elle 
s'en  distingue  néanmoins  par  ses  feuilles  très  entières,  ses  panicules  plus  lâches  et 
plus  grandes.  La  plante  de  Timor  semble  davantage  encore  se  rapprocher  de  YE.  sa- 
ligna  de  la  flore  de  la  Nouvelle-Hollande. 

Cordia  subpubescens. 
G.  ramis  glabris  ramulisque  subangulatis    pilosiusculis;   foliis  sub- 
cordato  -  rotundis   apice    acuminatis    dentatis    petiolatis    suprà    sca- 


3g6  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

briusculis  subtùs  puberulis  ;  cymis  terminalibus  multifloris;  calycibus 
campanulatis  4-dentatis  fructiferis  accretis  cyatbiformibus  pluriden- 
tatis,   corollœ  lobis  lauceolatis  reflexis;  staminibus  exsertis. 

Rami  teretes,  cortice  fulvo  tenuiter  rëticulato,  junioros  pubeseentes.  Folia  alterna 
i-3  poil,  longa  i-2'/2lata  subrolunda  basi  subcordata,  interdùm  suborbiculata, 
apice  acuminata,  dentata,  dentibus  in  junioribus  punctulo  glanduloso  terminatis, 
suprà  subaspera  pube  brevi  adpressa  viridia,  subtùs  pallidiora,  puberula  ,  reticu- 
lato-venosa  ,  venis  vix  fprominulis  ,  utrinque  puberulis,  petiolata  petiolo  '/2  -  i 
poil,  longo  subtereti,  puberulo.  Inflorescentia  cymosa,  cymis  terminalibus 
multifloris,  floribus  subsessilibus  ,  ebracteatis ,  pedunculis  aphyllis  ,  puberulis. 
Calyx  campanulatus  3-5-dentatus  dentibus  ovato-rotundis  obtusis  vel  mucronula- 
tis,  utrinque  subpuberulus;  demùm  (fructifer)  accretus ,  cyatbiformis,  pluriden- 
tatus,  pilis  raris  inspersus.  Corolla  glabra,  /i-partita;  tubo  ealyce  incluso,  tereti, 
supernè  subampliato,  glabro;  limbo  /j-partito,  lobis  lanceolato-oblongij  obtusis  , 
aequalibus,  reflexis,  glabris.  Stamina  l\  fauci  corollœ  insertaeamquesuperantia  sub- 
erecta;  filamentis  fililormibus  glabris;  antliera?eîliptico-oblonga?seriùssubsagittatœ, 
loculis  rima longitudiriali  dehiscentibus, suprà  basin  affix'ae.  Stylus  glaber,longitu- 
dine  staminum,  biparlitus.  Stigmata  4  linearia  reflexa,  glabra.  Ovarium  subrotun- 
dum,  glabrum,  diseo  carnoso  subintegro  impositum,  biloculare.  Drupa  subovato- 
conoidea,  ealyce aucto  basi  cincta  styloque  coronata,  corollà  marcescente  non  rarô 
subfulta;  putamine  4-loculari,  abortione  i-loculari. 

Obs.  Le  Cordia  pofygama  de  Roxburgb  a  de  la  ressemblance  avec  cette  espèce,  qui 
en  diffère  par  ses  jeunes  rameaux  couverts  de  poils  rares,  par  ses  feuilles  qui  ne  sont 
point  scabres  sur  leur  face  supérieure,  enfin  par  la  forme  du  ealyce,  qui  est  cam- 
panule et  non  tubuleux. 

CORDIA  ORIENTALIS. 
G.  ramis  ramulisque  subangulato-striatis  glabris  ;  foliis  latis  sub- 
rotundo-ovatis  acumiuatis ,  basi  rotundatis  subattenuatisve  integer- 
rimis,  suprà  glabris,  subtùs  ad  nervorum  axillas  pubescentibus,  longe 
petiolatis  floribus  axillaribus  corymbosis;  calycibus  3-6-dentatis  in- 
trôrsùra  hirsuto-tomeutosis,  floribus  6-partitis;  autberis  sagittatis. 

Cordia  orientalis  B.  Br.  Prod.  p.  4g8. —  Cordia  Rumphii  Bluin.  B/jd.  p.  843.  - 
Novella  nigra  Rumph.  Amb.  i.  p.  226.  t.  75. 

LABIAT/E. 

Anisomeles  ovata. 

A.  caule  berbaceo,  ramis  adsceudentibuspubesceutibus;  foliis  petiola- 
tis ovato-rotundis  basi  cuneatis  grosse  crenatis  utrinque  tomentoso- 
pubesceutibus;  verticillastris  remotis  globosis  dense  multifloris  ;  caly- 
cibus campanulato-ovatis5-dentatissubœqualibusreticulato-venosispube- 
rulis  erectis  basi  bracteatis  bracteis  lauceolato- oblongis  tubo  aequa- 
libus. 

Anisomeles  ovata  Brown.  H.  Kew.  3.  p. 364- — Bentb.  in  Wall.  pi.  As.  rar.  1.  p.  59. 
Spreng.  Syst.  pi.  :>.  p.  706.  —  Nepeta  indica  L.  Spec.  pi.  799.  (exclus,  synon.)  fVilld. 
Spec.  pi.  3.  p.  57.  —  Ballota  distieba  WiÙd.  edit.  prim.  2.  p.  3o4-  Liiin.  Mark.  83  ?  — 
Marrubiuin  odoratissimum  belonieœfolio  Burm.  Zeyl.  i53.t.  71.  f.  1. 

Anisomeles  candicans. 
A.   caule  berbaceo  ,  ramis  adscendentibus  elongatis  incano-pubes- 


HERBARII    TIMOKENSIS   DESCRIPTIO.  397 

eentibus;  foliis  ovatis  crenatis  basi  cuneatis  in  petiolum  attenuatis 
mollibus  ;i  verticillastris  remotis  ,  supremis  folia  superantibus  ;  cyma- 
runi  peduuculis  unilaleralibiis ,  rachi  deinùm  valdè  geniculatâ, 
bracteis  subsetaceis  persistentibus  ;  calycibus  cylindraceis ,  d^ntibus 
5  lanceolatis  erectis  a  cutis,  tubo  introrsùm  fauce  medioque  piloso. 

Anisomeles  candicans  Benth.  in  Herbi  Mus.  Par.  mss. — Ajuga  fiuticosa  Roxb.  ex 
ll'HId.  in  Uerb.  Mus. 

LEONURUS   SIBIRICUS. 

L.  bieiniis,  berbaccus  ;  foliis  longé  petiolatis  ternatim  sectis,  seg- 
nientis  lineari-lanceolatis  grosse  dentatis  incisisve  subtùs  puberulis 
laetè  viridibus,  superioribus  linêaribus  integerrimis  dentatisve  in  pe- 
tiolum attenuatis;  verticillastris  plnrifloris  globosis  subsessilibus;  caly- 
cibus canipanulatis,  dentibus  5  subœqualibus  aristatis  erectis,  bracteis 
subulatis  calyci  subœqualibus ,   corollâ    calyce    duplo  longiore. 

Leonurus  sibiricus  L.  Sprr.  818.  If 'Mil.  Spec.  pi.  3.  p.  117.  Hort.  Kew.  8.  p.  4"6. 
Bentli.  I.  c.  p.  G3.  Blutn.  Bijd.  828. —  L.  tataricus  Biirm.  FI.  Ind.  iij. —  L.  hetero- 
phyllus  Sw.  Brit.  FI.  Gard.  2.  t.  197.  3.  t.  2<_»4- — Stachys  Artemisia  Lour.  Fl.  Cochinch. 
p.  365.  ex  liai).  ! 

OCYMUM    SANCTOM. 

O.  caulibus  pilosis  ;  foliis  petiolatis  ovalibus  obtusis  dentatis  pu- 
bescentibus,  nervis  petiolisque  pilosis,  floralibus  bracteaefonnibus , 
sessilibus  pedicello  brevioribus,  racemis  gracilibussimplicibus  vel  basi 
ramosis ,  calycibus  pedicello  brevioribus  nutantibus  glabriusculis , 
intùs  fauce  nudà ,  dente  supremo  obovato  concavo  breviter  decur- 
rente  ;  corollis  calycem  vix  superantibus  ,  filamentis  superioribus  basi 
pilorum  fasciculo  appendiculatis. 

Ocvmum  sanctum  Linn.  Mant.  85. —  O.  monacliorum  Linn.,  Mant.  58.  Blum. 
Bijd.  p.  83 1. —  O.  hirsutum  Benth.  !  in  Wall.  Pi.  As.  rar.  2.  i4- — O.  tenuiflorum 
La/nk.  JEncycl.  1.  p.  386.  fViltd.  Spec.  pi.  p.  {non  Linn.?) — O.  villosum  Roxb. 
Hort.  Beng'.  44  ? 

MOSCHOSMA    POLYSTACHYUM. 

M.  caule  tetragono ,  angulis  lœvibus  vel  subasperis  foliis  ovatis 
acutis  rariùs  obtusis  crenatis ,  basi  rotundatis  subeuneato-attenua- 
tisve  glabriusculis,  longé  petiolatis;  verticillastris  paucifloris  flo- 
ribus  niinutis  saepiùs  6  ;  calycibus  subcampanulatis  subbilabiatis 
bispidulis,  dente  superiori  subobtuso ,  lateralibus  acuminatis,  infimis 
setaceis. 

Moschosma  polystachyum  Benth.  Lab.  Gen.  p.  24. — Ocymum  polystachyum  Linn. 
Mant.  567.  Murr.  Comm.  Golt.  nov.  3.  71.  t.  3.  Blum.  Bijd.  p.  834- — Lumnitzera 
polystachya  Jacq.  fil.  Ed.  vol.  2. 

Plectranthus  AUSTRALIS. 
P.   «  caule  berbaceo  erecto  pubescente;  foliis  petiolatis  lato-ovatis 
obtusis  inciso-crenatis   basi   rotundatis    rugosiusculis    pubescentibus , 
floralibus  ovalo-rotundatis    deciduis ,  racemis   elongatis    simplicibus; 


398  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

verticillastris  laxiusculis  sub-10-floris;  calycibus  declinatis  fructiferis 
ineurvis  striatis  glabriusculis ,  dente  supremo  ovato  acuminato  vix 
decurrente ,  inlerioribus  lanceolatis  setaceo-acuminatis  ;  corollis  calyce 
subtriplo  longioribus,  tubo  basi  subgibbo-declinato ,  labio  superiore 
patente,  inferiore  porrecto  concavo.  »  (Bentb.) 
(In  Insul.  Timor  fîde  Gaudichaud.) 

Plectranthus  australis  R.  Br.  Procl.  5o6.  Lindl.  Bot.  Reg.  i3.  t.  [098.  Benth. 
I.  c.  p.  36. 

GOLEUS    GRANDIFOLIUS. 

G.  «  caule  pubescente ,  foliis  petiolatis  amplis  lato-ovatis  acumi- 
natis  grosse  cernatis  basi  rotundatis  vel  subcordatis  subcarnosis ,  flo- 
ralibus  coloratis  ante  anthesin  comosis;  racemis  simplicibus  elongatis; 
verticillastris  laxè  multifioris,  pedunculo  communi  ramisque  subnullis, 
pedicellis  elongatis ,  calycibus  bispidis ,  dente  supremo  ovato  acuto 
non  decurrente ,  lateralibus  brevissimis  truncatis ,  infimis  elongatis 
acutis  ultra   médium  connatis,  corollœ  fauce  ampliatâ.  »  (Benth.) 

Coleus  grandifolius  Benth.  I.  c.  p.  54- 

COLEUS   SECUNDIFLORUS. 

C.  «  tenuiter  pubescens ,  foliis  petiolatis  ovatis  acuminatis  grosse 
crenatis  basi  rotundatis  vel  cordatis  rugosis  subcarnosis ,  floralibus 
deciduis ,  racemis  elongatis  simplicibus;  verticillastris  cymaeformibus 
secundis ,  pedunculo  communi  utrinque  subnullo ,  ramis  elongatis  ; 
calycibus  pendulis  hispidis,  dente  supremo  oblongo  acuto  non  de- 
currente ;  lateralibus  abbreviatis  ovatis  acutiusculis  liberis ,  infimis 
elongatis  ferè  ad  apicem  connatis,  corollœ  fauce  subdilatatâ.  »  (Benth.) 

Coleus  secundiflorus  Benth.  I.  c.  p.  55-56. 

Leucas  CHINENSIS. 

L.  caulibus  erectis  incano-puberulis  ;  foliis  ovatis  vel  ovato-lanceo- 
latis ,  obtusiusculis ,  grosse  serratis  basi  integris  ,  utrinque  puberulis 
subtùs  canescentibus  petiolatis  ;  verticillastris  plurifloris  ;  calycibus 
subtereti-campanulatis  ,  incano-puberulis  io-dentatis,  majoribus  acutis 
reflexis,  corollœ  labio  inferiore,  lobis  lateralibus  subpuberulis  inter- 
medio  transversè  sublongo  undulato,filamentis  planis  glabris. 

Leucas  chinensis  R.  Br.  Prod.  p.  5o4-  Spreng.  Syst.  pi.  1.  p.  y!\i. 

Leucas  procumbens. 

L.  caulibus  deflexis  gracilibus ,  ad  angulos  obversè  pilosis  ;  foliis 
ovatis  vel  lanceolatis  acutiusculis  dentatis ,  basi  integerrimis  subvi- 
ridibus  longé  petiolatis;  verticillastris  2-4  floris  ;  calycibus  10- 
dentatis  subteretibus  pedice'latis  glabriusculis  ;  corollœ  labio  supe- 
riori  truncato-emarginato ,  inferiori  glaberrimo,  lobis  lateralibus  ob- 
tusis,  medio  subrotundo  piano,  stamiuibus  filamentis  planis,  antheris 
subrotundis. 

Leucas  procumbens  Drsf.  Mem.  Mus.  Paris.  11.  p.  7.  t.  3.  f.  1. 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  3gg 

Cymaria    ACUMIiXATA. 

C.  ramis  teretibus  junioribus  tëtragônis  glabris  ;  foliis  ovato-lan- 
ceolatis  acuminatis  crenatis,  basi  rotundatis  vel  atteuuatis  integerrimis, 
utrinque  glabris,  cymis  axillaribus  secundifloris  pedunculatis  folio 
brevioribus;  calycibus  campanulatis  demùm  globosis,  dentibus  5  bre- 
vibus  erectis  glabris;  corollà  extrorsùm  puberulâ,  seminibxis  obovato- 
rotuudis  scrobiculatis  apicc  sub-pilosis. 

Cymaria  Benth.  (caract.  gêner.)  Bot.  reg.  xv.  n°  1292. 

Rami  teretes  glabri  ;  juniores  quadrangulares  puberuli  Folia  2  poil,  longa 
1  lata ,  opposita,  ovato-lanceolata  ,  apice  acuminata,  crenata,  basi  attenuata 
vel  rotundata  inttgerrima,  concoloria,  glabra,  petiolata;  petiolo  1.  3  longo  gra- 
cili  subpuberulo.  Ixflohescentia  cymosa  ,  cymis  axillaribus  ramulisque  in 
spiram  desinentibus ■'■,  pedunculis  folio  brevioribus  apice  dichotomo-bifidis , 
racemis  secundifloris,  floribus  parvis  breviter  pedicellatis ,  bracteatis  ,  bracteis 
minutis  selaceis  pedicellis  brevioribus.  Calyx  extrorsùm  glaber  semilineam  longus 
campanulatus  ,  demùm  globosus  membranaceus  ,  fauce  coarclatâ  ,  reticulato-5- 
nervosus,  5-dentatus  dentibus  ovatis  acutiusculis  erectis  œqualibus.  Corolla  lin. 
1  longa,  bilabiata  ;  tubus  cylindraceus  subexsertus  glaber;  lhnbus  bilabiatus,  labio 
superiori  erecto  intcgro  obluso  subfornicato ,  pilis  brevissimis  aureo-glandulosis 
insperso,  iuferiori  patente  trilobo,  lobis  ovatis  acutiusculis,  intermedio  majusculo 
subrotundo  integro  subconcavo  subsinuato.  Stamina  l\  sub  labio  superiori  adscen- 
dentia,  subasqualia  ?  Hlamentis  filiformibus  glabris  :antberae  subrotunda;,  bilocu- 
lares,  loculis  divaricatis  demùm  confluentibus,reflexo-patentibus.  Discus  subnullus. 
Stylus  stamina  parùm  superans,  cylindraceus  ;  stigmata  subaequalia  brevissima. 
Ovula  t\  sublagvia,  apice  pilis  inspersa.  Achenia  i-l\  sicca  scrobiculata,  nigrescentia, 
pilis  raris  subrigidis  apice  inspersa,  basique  lateraliter  subcompressa.  Perispermum 
tenue  nigricans.  Embryo  rectusalbus. 

VERBENACEiE. 

Clerodendrum  inerme. 

C.  ramis  laevibus,  ramulisque  subpuberulis;  foliis  exacte  ovatis  aut 
obovatis  apice  obtusis  subemarginatisve  basi  atteuuatis  integerrimis 
coriaceis  glabris  ;  pedunculis  axillaribus  ,  foliis  longioribus  3-floris  ; 
calyce  campanulato  5-dentato;  corollœ  tubo  1— 1  */a  poil,  longo; 
drupis  turbiuatis ,  glabris. 

Clerodendron  inerme  Gœrln.  fr.  1.  p.  271.  t.  5. — Volkameria  inermis  Linn.  Spec. 
fFilld.  Spec.  5  p.  383.  Blwv.  Bijd.  p.  808.  —  Jasmineum  litoreum  Buinph.  Amb.  6. 
t.  46 — Nir-notsjit  Rheed.  Malab.  5.  p.o,.t.  49- 

Clerodendrum  uevifolium. 

C.  ramis  subtetragonis ,  laevibus,  glabris;  foliis  oppositis  oblongo- 
lanceolatis  ovatisve  basi  et  apice  acuminatis  ,  integerrimis  glaberri 
misque,  subconcoloribus,  laatè  viridibus,  petiolatis;  cymis  termmalibus 
bracbiatis  foliis  brevioribus  ;  calycibus  fructiferis  profundè  5-fidis , 
segmentis  subdeltoideo-lanceolatis  acutis  glaberrimis  introrsùm  rubro- 
purpureis  ;   drupis  laevibus  nigris   calyce  brevioribus. 

Clerodendrum  laevifolium  Blitm.  Bijd.  p.  808. 

Obs.  Les  écbantillons  incomplets  que  j'ai  sous  les  yeux,  me  dispensent  de  faire 
presque  uniquement  pour  les  feuilles,  une  description  plus  étendue.  Je  rapporte 


4oo  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

également  avec  doute  cette  plante  au  Clerodendmm  lœvifolium  cité  par  M.  Blume, 
parce  qu'elle  paroît  avoir  aussi  de  l'analogie  avec  le  Clerodendmm  macrophyllum  du 
même  auteur. 

Clerodendrum  LONGIFLORUM. 

G.  tamis  subtetragonis  lsevibus  junioribus  subpuberulis;  foliis  ma- 
jusculis  ovatis  acuminatis,  basi  rotundatis  integris,  aut  medio  ad  api- 
cem  subrepandis ;  pedunculis  brachiatis  subteretibus;  calyce  campanu- 
lato  5-partito,  segmentis  ovato-lanceolatis  acutis;  corollae  tttbo  3  -  poil, 
longo  gracili  glabro. 

RAMiteretes,  glabri ,  juniores  herbacei  subtetragoni  brevissimè  puberuli.  Folia 
opposita  3-6  poil,  longa,  i  !/2-3  lata  ovata  rariùs  ovato-oblonga  ,  apice  acuminata, 
basi  rotundata,  intégra  aut  repando-grossè  dentata,  glaberrima,  subeoriacea, 
nervis  subtùs  reticulato-venosis  venis  subprominulis,  petiolala  petiolo  1-2  poil, 
longo  subtereti,  glabro.  Infj.orescentia  cymosa  ,  cymis  ramulos  terminantibus  vel 
axillaribus  pedunculis  brachiatis  subteretibus,  nunc  sEcpiùs  aphyllis,  nunc  folia  parva 
ovata  apice  proferentibus.  Bracte^e  ovata3,  lanceolatae  obtusce,  puberulae,  ci(<> 
deciduas.  Calyx  campanulatus,  5-partitus,  tubobrevi  basi  rotundo  subpuberulo,  seg- 
mentis subaequalibustubolongioribus,majoribu  s  duobusl.3-41ongisovato-lanceolatis, 
acutis  erectis  membranaceis,glabris.CoROLL/E  tubus  gracilis,  elongatus,  3  poil,  longus, 
glaber;  limbus  5-partitus,  lobis  subœqualibus  ovato-ellipticis  obtusis.  Stamina  4 
didvnamaexserta,  filamentis filiformibus ad  apiceni  tubi  insertis,  longissimisdebi- 
libus,  glabris;  antheraî  biloculares,  loculis  oblongo-linearibus  longiludinalilei 
dehiscentibus ,  sub  basi  fixas ,  mobiles,  deciduae.  Stylus  staniinibus  longior,  Qliformis 
glaber  ;  stigma  bifidum  glabrum ,  lobis  subaequalihus  acutis.  Ovarium  globosum 
4-loculare  loculis  monospermis,  glabrum.  Fructus  baccatus  2-/)-pyrenus  atro- 
purpureus  nitidus,  calyce  persistente  accreto,  laciniis  ovato-lanceolatis  introrsùm 
atro-violaceo  coloratus,  basi  cinctus. 

Obs.  Cette  espèce  se  distingue  par  ses  feuilles  larges ,  coriaces ,  glabres ,  arrondies 
ou  atténuées  à  la  base,  par  le  tube  de  la  corolle  qui  atteint  au-delà  de  t\  pouces  de 
longueur,  lorsque  la  fleur  est  épanouie.  Elle  me  paroît  avoir  de  la  ressemblance 
avec  les  deux  autres  espèces  que  je  viens  de  citer  au  sujet  du  Qlerodendrum  lœvi- 
folium. 

VlTEX  NEGUNDO. 

V.  ramis  subteretibus  molliter  puberulis  ;  foliis  ternatis  quinatisve, 
toliolis  lanceolatis  vel  ovatis  acuminatis  integerrimis  subtùs  incanis  , 
minoribus  sessibbus  ;  paniculâ  terminali  ;  calycibus  subtubuloso-cam- 
panulatis   dentatis   demùm    eyathiformibus. 

Vitex  Negundo  Linn.  Spec.  pi.  8911.  JFilld.  Spec.  3.  p.  3o,3.  —  Vitex  paniculata 
Lamk.  Encycl.  i.  p.  606.  —  Vitex  bicolor  f-Filld.  Enum.  p.  660. —  Lagondium  lito- 
reum  Rumph.  4.  p.  5o.  t.  19.  —  Bem-noss  Rheed.  Mal.  ?..  p.  i5.  t.  il.  —  V.  trifoliata 
odorata  sylvestris  indica  Burin.  Zeyl.  p.  22g. 

Vitex  trifoliata. 

V.  foliis  ovatis,  obtusis  simplicibus  ternatis  velquinatis,foliolis  sessili- 
bus  lanceolatis  acutis  vel  obtusis  integerrimis,  subtùs  incanis;  paniculâ 
terminali  strictâ  ;  calycibus  rotundato-urceolatis  subdentatis  demùm 
eyathiformibus  drupas  pisi  minorismagnitudine  subtegentibus. 

Vitex  trifoliata  Linn.  Supp.  2g3.  TVilld.  Spec.  3.  p.  3g2.  Blum.  Bijd.  p.  8 12. — 
V.  integerrima   Mill.  Dict.  n.  3.  —  Burin.  Zeyl.  229.  t.  10g.  ind.  i3y.  — Caza-nosi 


HERRARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4oi 

Rheed.  Mal. a.  p.  i3.  t.io.(nec  1 1.) — Lagondium  vulgare  Rumph.  Âmb.  I\.  p.  48.  t.18. 

VlTEX  PUBESCENS. 

V.  foliolis  ternatis  rariùs  quinatis,  ovatis  ellipticove -oblongis  basi 
subrotundatis,  apice  acuminatis  integcrrimis  supra  glabris  subtùs  pe- 
tiolisque  puberulis,  inferioribus  subsessilibus;  paniculâ  terminali  laxâ; 
calycibus  subdentatis;  corollis  puberulis;  staminibus  exsertis. 

Vitex  pubesc'ens  Vahl,  Symb.  3.  p.  85.  JVilld.  Spec.  3.  p.  3gi.  Sprentj.  Syst.  i.  ■j')G. 
Bhitn,  Bijd.  p.  8l2. —  Pistacliia  Vitex  Linn.  Zeyl.  4i5. 

VlTEX  LITTORALIS. 

V.  ramulis  quadrangularibus  glabris;  foliis  pctiolatis  ternatis,  folio- 
lis  elliptieis  ovato-lanceolatis  acuminatis  rotundis  coriaceis  glabris; 
paniculis  terminalibus  axillaribusque  multifloris  ;  floribus  parvis  te- 
nuissimè  cinereo-puberulis,  stamiuibus  styloque  exsertis. 

Ramuli  quadrangulares  lenticellis  albis  conspersi,  laeves,  jjlabri.  Folia  opposita  , 
irifoliolata  ,  petiolala,  pctiolo  communi  2-poll.  glabro  tereti;  foliolis  i'/j-a1/,  poil, 
longis,  i'/2  latis,  intermedio  submajori,  elliptieis  v.  ovato-lanceolatis, apice  acumina- 
tis, basi  saepè  inacquilateralibus  v.  rotundatis  ,  coriaceis,  subtùs  7-9-nerviis, 
nervis prominulisutrinque glabris, pet iolulatis, pet iolulo  2-4 1.  longoglabro.lNFLORES- 
centia  paniculata,  paniculis  terminalibus  axillaribusque  5  -  pollicaibus,  rami» 
suberectis,  tetragonis,  [glabris  solitariis  vel  superpositis  geminatis  ,  multifloris. 
Flores  parvi ,  pedicellati,  pedicellis  subpuberulis  2  -  bracteolatis  ,  bracteolis  lan- 
ceolatis  acutis  erectis  mi  ni  mis.  Calvx  cyathiformis  5-dentatus,  dentibus  parvis 
interdùm  subnullis,  extrorsùm  puberulus,  introrsùm  glaber  subnervosus,  nervis  5 
dentibus  oppositis.  Corolla  1.  2  circiter  longa,  campanulata  ore  inaequali  5-lobo, 
lobis  subrotundo-ovatis,  superioribus  erectis  ,  lateralibus  patentibus ,  inferiori  re- 
flexo  aliis  duplo  majori;  tubo  basi  angustato,  introrsùm  imâ  basi  3-nervato,  ner- 
vulis  in  quovis  corollae  lobo  pinnatim  expansis.  Stamina  quatuor  didynama 
exserta;  sterilia  filamentis  infernè  complanatis  hirsutis  ad  basin  tubi  insertis. 
Anther.e  subrotundae  basi  emarginatas  reniformes  ,  incumbentes  biloculares  ,  loculis 
parallelis  rima  longitudinali  dehiscentibus  ,  apice  non  rarô  conniventibus  et  tune 
quasi  unilocularibus.  Sttlcs  exsertus  staminibus  Iongior  glaber  supernè  subincras- 
satus.  Stigma  bilobatum,  lobis  inaequalibus  acutiusculis.  Ovarium  rotundum,  apice 
depressum,  stylo  deciduo  cicatriculâ  notatum,  disco  glanduloso  basi  cinctum,  calyce 
reconditum  biloculare  4-ovulatum. 

06s.  Cette  espèce  voisine  du  Vitex  Leucoxylon  Linn.  fil.  s'en  éloigne  par  plusieurs 
caractères  tels  que  celui  des  feuilles  qui  sont  toujours  au  nombre  de  trois  ,  très  gla- 
bres, opaques  sur  les  deux  faces,  noircissant  parla  dessication,  et  par  des  pani- 
cules  plus  étalées.  Ces  caractères  observés  sur  les  échantillons  recueillis  à  Timor, 
se  sont  retrouvés  exactement  les  mêmes  sur  la  plante  rapportée  de  Manille  par  les 
naturalistes  de  l'expédition  delà  Fai'or/(e,que  commandait  M.  le  capitaine  Laplace 

Callicarpa  CANA. 
C.  ramis  teretibus  pulverulento-tomentosis  ;  foliis  ovatis  basi  et  apice 
acuminatis  petiolatis  serratis,  suprà  glabris ,  subtùs  tomentosis  reticu- 
lato-venosis  ;  cyniis  dichotomis  petiolo  subaequalibus. 

Callicarpa  cana  Linn.  Mant.  198.  Retz.  Obs.  5.  2.  Vahl,  Symb.  3.  12.  Wiild.  Spec. 
1.  620.  Rœm.etSchult.  Syst.  3.  g4-  Blum.  Bijd.  p.  817. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  52 


4o2  HERBAR1I    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Premna  INTEGRIFOLIA. 

P.  ramis  laevibus,  junioribus  subhispido -puberulis;  foliis  elliptico- 
ovatis  obtusis  aut  brevissimè  acuminatis,  basi  subcordatisv.  rotundatis, 
petiolis  suprà  puberulis  ;  cymarum  pedunculis  divaricatis;  floribus  par- 
vis ;  calycibus  cyathiformibus  sub-4-dentatis  glabriusculis. 

Premna  integrifolia  Linn.  Mont.  i^Z.W'dld.  Spec.  3.  3i4-  Pers.  Syn.  2.  p.  i\i. 
Spreng.  Syst.  2.  p.  y55.  Bhim.  Bijd.  p.  81 5.  —  Cornutia  corymbosa  Burm.  ind.  i33. 
t.  4i-  f-  i-  —  Folium  hirci  Rumpli.  Amb.i.  p.  28.  t.  1 34- 

Premna  timoriana. 
P.  ramis  ramulisque  teretibus  glabris;  foliis  ovatis  basi  rotundatis 
acuminatis  vel  obtusis  integerrimis  rariùs  supernè  grosse  dentatis 
glabris,  petiolis  suprà  puberulis;  cymis  terminalibus  dichotomis  foliis 
brevioribus,  pedunculis  puberulis;  calycibus  cyathiformibus  sub-5- 
dentatis. 

Rami  glabri,  cortice  flavescente,  junioresherbacei  teretes.  Folia  poil.  2  lala  1-1  ' /., 
lata,  opposita,  ovata,  apice  sœpiùs  acuminata  cum  mucrone  brevi,  integerrima  aut 
supernè  grosse  dentata  ,  basi  rotundata,  venosa  ,  nervis  subprominulis  suprà  pube- 
rulis, glaberrima  (dessiccatione  subcyaneo-nigrescentia),  petiolata  ,  petiolo  poil,  r 
circiter  longo,  semitereti ,  suprà  puberulo.  Inflorescentia  cymosa  ,  eymis  dicho- 
tomis multifloris,  terminalibus,  folio  brevioribus;  pedunculis  basi  bracteis  brevibus 
linearibusque  instructis,  subpuberulis.  Calyx  cyathiformis  5-dentatus,  dentibus 
brevissimis,extroisùm  subpuberulus,  demùm  subinteger  glabratus.  Corollam  haud 
vidi...  Drupa,  grani  piperis  magnitudinecalyce  persistente  basi  cincta,  glabra;  pu- 
tamine  4-l°culari,  4-spermo. 

Tectona  GRANDIS. 
T.  foliis  magnis,  obovatis  parabolicisve,  apice  acutis,  basi  acuminatis , 
tenuissimè  denticulatis ,  suprà  strigoso-asperis,  subtùs  pulveiulento-to- 
mentosis  reticulato-venosis. 

Tectona  grandis  Linn.Supp.i5i.  Roxb.  Corom.  1.  p.  10.  t.  ô.Lamk.  III.  1. 136.  fVilld 
Spec.  1088.  Blum.  Bijd.  p.  820.  —  Teeka  Rbeed.  4-  t.  27. 

MYOPORINEiE. 

AVICENNIA  RESINIFERA. 
A.  ramis  ramulisque  teretibus  laevib  us  nigricantibus;  foliis  subellip- 
ticis  vel  obovato-subtruncatis  obtusis  basi  in  petiolum  attenuatis,  suprà 
laevibus  nigricantibus,  subtùs  glauco-tomentosis,  junioribus  tomentoso- 
flavidis;  pedunculis  angulatis  tomentosis;  corollœ  segmentis  acutis; 
stylo  breyissitno,  stigmatibus  subulatis. 

Avicennia  resinosa  Font.  Plant,  escul.  p.  72.  n.  0,4.  44-  Ejusd.  Prod.  n.  246.  fVilld. 
Spec.  3.  p.  395.  —  Avicennia  tomentosa  (non  L.)  R.  Br.Prod.  1.  p.  5 18.  Blum.  Bijd. 
p.   821.  Acb.  Ricb.  Astrol.  p.  ig5. 

Avicennia  alba. 
A.  ramis  ramulisque  teretibus  subalbido-tomentosis;  foliis  oblongo- 
lanceolatis  acutissimis,  rariùs  obtusis,  suprà  glabris  nigricantibus,  sub- 
tùs niveis;    peduuculis  angulatis  ;    corollœ  segmentis    ovatis   obtusis 


HERBAIUI   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4o3 

interdùm  emarginatis;  ovario  imâbasiglabiosupernè  tereti  puberulo  ; 
stylo  subnullo  ,  stigmatibus  brcvibus  conoideis  glabris. 
Avicennia  alba  Bhtm.  Bijd.  p.  8ii.Rhe.ed. pars  IV.  t.  /|5. 

Rami  teretes,  tomento  subglauco  vix  conspicuo  undique  inspersi.  Folia  opposita 
3-4  poil,  longa  ,  i  circiter  lata,  oblongo-lauceolata ,  arutissima  ,  basi  in  petiolum 
subatteuuata,  subuninervia  ,  nervis  lateralibrs  vix  conspicuis,  integerrima  , 
coriacea,  supra  glabetrima  nigrescentia  ,  subtùs  tenuissimè  puberula  sub- 
nivea,  breviter  petiolata,  petiolo  basi  subcanalieulato.  Fnflorescentia  spicata, 
spicâ  brevi  congestâ  subrotundâ.  Pedvjncili  axillares  vel  terminales,  petiolis  lon- 
giores ,  angulati  ,  apice  bibracteati.  Flores  sessiles  3-bract.eati,  bracteis  subovato- 
rotundis  concavis  ciliato  -  tomentosis.  Calyx  profupdè  5  -  partitns  ,  segmentis 
erectis  subrotundo-ovatis,  obtusis,  ciliatis,  extrorsùm  lonientosis.  Corolla  niono- 
petala  lin.  i'/2  vix  longa;  limbo  4-P;llt>to  subœquali;  segmentis  introrsùm  gla- 
bris  ,  extrorsùm  puberulis,  subrotundo-ovatis,  obtusis],  interdùm  apice  emarginatis. 
Stamina  4  ,  1ère  ad  corollœ  apicem  inserta ,  corollœ  segmentis  dimidio  breviora, 
filamentis  glabris;  antlieris  introrsis  bilocularibus  ,  subrotundo-orbiculatis.  Styhjs 
cylindraceus  ,  basi  et  apice  eompressus  tomentosus.  Stigma  bipartitum,  segmen- 
tis conoideis  adpressis,  facie  interna  planis,  subœquahbus.  Ovarium  cylindraceum, 
glaberrinium,biloculare,  loculis  2-ovulatis,ovulis  oblongis  basi  obtusis,  pendulis. 
Fructus 

Obs.  Je  me  permettrai  d'ajouter  quelques  mots  à  la  phrase  que  donne  M.  Richard  (î  ) 
pour  caractériser  Y  Avicennia  lomentosa  L.,  et  je  propose,  pour  cette  espèce,  les  carac- 
tères suivants  : 

A.  ràmis  ramutisque  teretibus  cano-  tomentosis;  foliis  oblongo-  lan- 
ceolatis  acutis,  basi  sensïm  in  petiolum  attennatis ,  snprà  nitidis  subtils 
cano-lomentosis;  corollœ  segmentis  ovato-ellipticis  subacutis  extrorsùm 
puberulis  introrsùm  glabris;  staminibus  stjloque  corollam  superantibus 
stigmatibus  lineari-lanceolatis,  inœqualibus ;  ovario  conoideo  elongato, 
puberulo. 

Les  herbiers  du  Muséum  ne  possèdent  aucun  échantillon  de  V Avicennia  tomentosa 
recueillis  dans  les  Indes  :  ceux  que  cite  M.  A.  Richard  appartiennent  à  VA.  alba  RI. 
dont  les  fleurs  présentent  assez  fréquemment  les  lobes  delà  corolle  échancrés  au 
sommet,  ce  que  je  n'ai  pu  observer  sur  celles  de  Y  A.  tomentosa  provenant  d'Amé- 
rique. 

GESNERIAGEiE. 
EPITHEMA  Blum.  —  AlKINlA  R.  Br. 
CAR.  GEN.  Calyx  tubulosus,  quinquefidus  aequalis.Corollaby- 
pogyna ,  irregularis ,  limbo  patente,  labio  superiore  bifido,  infe- 
riore  tripartito  laciniis  subsequalibus.  Filamenta  4  :  duo  superiora 
fertilia;  antlieris  eobaerentibus ;  inferiora  sterilia.  Stigma  capila- 
tum.  Capsula  calyce  cincta ,  unilocularis,  circuinscissa!  Placenta? 
2  liberae,  pedicellis  parietalibus  adnatis  insidentes,  undique  se- 
ininiferae.  Semina  erecta,  {uniculis  èlongatis,  exalbuminosa. 
(R.  Br.) 

(l)  Ach.  Rich.  Astrolabe  p.  i.  pag.  ig5. 


/|o4  herbarii  t1m0rens1s  descriptio. 

Epithema  Brunonis. 
E.  foliis  cordatis  subdentatis  pubescentibus   concoloribus  ;  floribus 
caeruleis. 

Epithema  Brunonis  Nob.  —  Aikinia  Brunonis  Wali  PL  As.  rar.  3.  p.  65-66.  t.  288 
Obs.  Tous  les  caractères  du  genre  Epithema  convenant  bien  à  la  famille  des  Ges- 
nariacées  et  s'appliquant  de  la  manière  la  plus  nette  à  celui  de  VAikinia  donné  par 
M.  Brown  ,  ainsi  qu'à  la  figure  de  Fr.  Bauer,  m'ont  forcé,  pour  maintenir  le  droit 
d'antériorité,  de  changer  encore  le  nom  à* Aikinia,  déjà  mal  employé  par  M.  Lindley, 
en  celui  A' Epithema  publié  par  M.  Blume  en  1825.  L'E.  saxatile,  seule  espèce  citée 
par  ce  dernier,  ne  paraissant  pas  convenir,  par  les  caractères,  à  la  plantede  Java 
mentionnée  par  M.  H.  Brown  (1.  c),  leur  nombre  se  trouve  ainsi  porté  à  trois  ;  toutes 
semblent  avoir  la  même  manière  de  croître  entre  les  rochers  humides  et  ombragés. 

J'ai  emprunté  à  la  flore  de  Wallich  le  caractère  de  la  plante  que  je  viens  de 
citer;  elle  ne  fait  pas  partie  des  collections  faites  à  Timor  par  les  naturalistes  de 
l'expédition  aux  Terres-Australes.  Elle  habite  les  roches  ombragées  des  environs  de 
Coupang,  où  elle  a  été  recueillie,  en  fleurs  et  en  fruits,  au  commencement  du  mois 
d'avril  i8o3,  par  les  naturalistes  de  l'expédition  du  capitaine  Flinders. 

PEDALINEjE. 

josephinia  iimperatricis. 
J.  foliis  lanceolatis  vel  acuminatis  rotundatis  integris  subtùs  subglau- 
cescentibus;  segmentis  calycinis  ovato-lanceolatis  obtusis  inœqualibus , 
inferiori  breviori  ;  corollae  tubo  brevi  calyce  tecto,  fauce  dilatatâ,  la- 
bii  inferioris  lobis  3 ,  intermedio  subrotundo-ovato  subemarginato  ma- 
jotï  ;  fructu  puberulo  4-8-loculari. 

Josephinia  Imperatricis  Vent.  Malm.  io3.  —  J.  grandiflora  R.  Br.  Prod.  519.  —  J. 
celebica  Blum.  Bijd.  77g. 

Obs.  La  plante  que  j'ai  sous  les  yeux  provient  du  voyage  du  capitaine  Baudin,  et 
se  trouve,  par  conséquent,  être  la  même  que  M.  H.  Brown  cite  dans  son  Prodrome. 
De  plus  ,  des  échantillons  recueillis  à  Java  par  M.  Leschenault,  ne  me  laissent  éga- 
lement plus  de  doute  entre  cette  espèce  et  celle  de  M.  Blume.  Enfin,  l'étude  que  j'ai 
pu  faire  du  Josephinia  Imperatricis  conservé  dans  l'herbier  de  Ventenat  m'a  conduit 
à  réunir,  en  une  seule  espèce  cette  plante,  le  J.  grandiflora  de  la  Nouvelle-Hollande 
et  le  /.  celebica  de  M.  Blume.  En  effet,  un  clés  caractères  les  plus  saillants  de  ces  deux 
dernières  espèces  étoit  d'avoir  un  ovaire  à  huit  loges,  tandis  que  Ventenat  n'en  a  repré- 
senté que  quatre  dans  la  figure  qu'il  donne  de  son  J.  Imperatricis,  quoique,  dans  son 
herbier,  j'aie  vu  des  fruits  qui  laissaient  voir,  delà  manière  la  plus  distincte,  tous  les 
passagesdu  nombre  quatre  des  loges  à  celui  de  huit, donné  par  M.R.  Brown  comme 
caractère  du  J.  grandiJlora.Ce  nombre  assez  considérable  déloges,  dans  le  fruit  de  ce 
genre,  est  peu  fréquent  parmi  les  plantes  à  corolles  monopétales;  les  Ebénacées  et 
les  Ericinées  en  offrent  presque  seules  des  exemples. 

JASMINEYE. 

Jasminum  lancifolium. 

.1.  ramis  glabris ,  junioribus  puberulis  ;  foliis  oppositis  ovato-lan- 
ceolatis acuminatis  breviter  petiolatis;  floribus  ad  ramulorum  api- 
cetn  congestis  sessilibus  ;  calycibus  campanulatis  dentibus  subulatis 
puberulis  tubo  corollae  jbrevioribus,  corollae  |limbo  7-partito,  laciniis 
oblongo  -  lanceolatis   acutis. 

Rami  erecti?  teretes,  graciles,  glabri,  cortice  flavescente  vestiti,  in  adultis  lenticel- 


HERBAMI    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4°5 

lis  raris  insperso  lineàque  pilosâ  interpetiolari  notato ,  novellis  puberulis.  Folia 
opposita  poil.  2-2 '/.g  longa ,  i  circiter  lata  ,  ovato-lanceolata,  longiusculè  acumi- 
nata,  integerrima,  basi  rutundata  ,  subnitentia,  nervosa,  nervo  niedio  supra  im- 
presso  ,  subtùs  prominulo  ,  breviler  petiolata  ,  petiolo  lin.  1-2  longo  ,  canaliculato 
ad  médium  articula to  glabro  in  foliis  novellis  puberulo.  Flores  cymosi,  cymisaxil- 
laribus,  dicholomis,  5-floris  pedicellis  brevissimis  ad  ranmloruin  apicem  disposi- 
tis;  pedunculi  communes  ebracteati,  partiales  bractéis  setaceis  ciliatis  instructi.  Caltx 
campanulatus,tubo  extrorsùm  hirsuto, 6-8-dentatus,dentibus  tubo  pedicëllisque  lon- 
gioiibus  setaceis,  subdeflexis,  ciliato-birsutis.  Corolla  poil.  1  longa  ;  tubus  semi- 
pollicaris,  cylindraceus,  glaber  ;  limbus  7-8-fidus,  lobis  oblomjo-lanceolatis,  acutis 
patentibus,  demùm  reflexis.  Stamina  2  corolla?  faucem  œquantia  ,  laciniis  corollas 
alterna;  lîlamenta  tubo  medio  inserta,  glabra;  antherae  biloculares  lineares  acutae. 
Stylus  staruinibus  brevior,  filiformis,  glaber;  stigma  altè  bifidum,  laciniis  linea- 
çibus  acutis.  Ovariu.m  globosum  ,  disco  subintegro  basilari,  calyce  cinctum  gla- 
bruni ,  biloculare,  loculis  monospermis.  Fui  crus... 

Ohs.  Cette  espèce  est  voisine  du  Jasminum  sessitiflonimX ah]  par  son  inflorescence; 
elle  s'en  éloigne  par  la  forme  et  la  grandeur  des  feuilles,  le  nombre  des  fleurs, 
dont  les  divisions  sont  oblongues-lancéol  es,  au  lieu  d'être  lancéolées  aiguës.  Elle  me 
paroit  également  avoir  la  plus  grande  analogie  avec  le  /.  angustifolium;  cependant, 
comme  je  n'ai  pu  comparer  mes  échantillons  avec  des  matériaux  authentiques,  j'ai 
cru  devoir  la  séparer  comme  espèce  distincte. 

Jasminum  funale. 

J.  ramulis  glaberrimis;  foliis  ovato-acuminatis  basi  rotundatis  bre- 
viter  petiolatis  glaberrimis  ;  pedunculis  axillaribus  dichotomo-trifloris  ; 
bractéis  subulatis  ;  calycibtis  campanulatis  ,  dentibus  acutis  brevibits 
erectis ,  floribus   7-fidis  lobis  lanceolatis. 

Scandens  ?  Rami 'glaberrimi  cortice  subgriseo  vestiti,  in  adultis  lutescente,  no- 
vellisque|  herbaceo  lœvi  et  viridcscente?  Folia  i  '/2-2  poil,  longa ,  1  '/2  circiter  lata 
ovata  vel  ovato-lanceoIata,acuminata,basi  rotundata,  glaberrima,suprà  subnitentia, 
breviter  petiolata  ,  petiolo  3-4  lin.  longo  canaliculato.  Flores  cymosi  :  pedunculi 
axillares  folio  breviores  ,  erecti  ,  trillori  vel  dichotomè  -  pluriflori  glaberrimi , 
bracteati,  bractéis  ad  basim  pedunculorum  minutis,  acutis  :  pedicelli  bracteolati  ad 
apicem  incrassati.  Calïx  campanulatus  5-dentatus,  dentibus  brevibus  acutis  erectis 
glaberrimis.  Corolla  semipollicaris;  tubus  cylindraceus  subincurvus  lin.  3-4  lon- 
gus,glaber  :  limbus  5-7-partitus,  segmentis  lanceolatis  acutiusculis  utrinque  glabris. 
Stamina  2  ad  tubi  apicem  inserta;  filamenta  brevia  glabra  :  antherae  lin.  2  longae, 
biloculares,  loculis  linearibus  acutis.  Stylcs  filiformis,  glaber,altè  bipartitus,  laciniis 
linearibus,  staminibus  brevior.  OvariUM  subrotundum  disco  basi  cinctum  ,  calyce 
vestitum,  rudimento  styli  coronatum.  Bacc.e  didymas  pisi  magnitudine,  violaceae, 
loculo  altero  interdùin  abortiente. 

Obs.  Cette  même  espèce  se  retrouve  a  Java,  où  elle  porte,  suivant  Leschenault, 
le  nom  de  Rabout-lento-langham.  On  se  sert,  dit-il,  de  ses  tiges  en  guise  de  cordes. 
J'ai  tiré  de  cette  particularité  le  nom  spécifique  de  l'espèce  que  je  viens  de  décrire. 

Jasminum  parviflorum. 

J.  foliolis  ternatis  glabris  ovatis  longé  acimiiuatis,  petiolis  ramu- 
lisque  subpuberulis  ;  calycibus  campanulatis  obsolète  dentatis  ;  corolla; 
limbo  4_pai'tif-o ,  lobis  acuminatis. 

Volubilis ?R ami  teretes  cortice  glabro,  seniores  fuscescente  vestiti,  in  adultis  novel- 
lisque  lœvi  et  virescente.  Folia  ternata,  foliolis  ovato-vel  lanceolato-acuminalis,  ter- 
ininali  poil.  3  longo,  2  circiter  lato,  lateralibus  plerumque  minoribus,  omnibus  gla- 


4o6  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTïO. 

berrimis lsetè  virentibussubcoriaceis,  in  petiolum  angustatis  vel  basi  rotundatis;  pe- 
tioli  communes  flexuosi  2-3  poil,  longi,  teretiusculi,  partiales inœquales,  inferiores  bre- 
viores  semipollicares  tenuissimè  puberuli.  Panicul/E  axillares,  non  rarôgeminatas  , 
longitudine  variabiles,  plerumque  semipedales;  pedunculis  secundariis  dicbotomis 
pedicellisque  basi  bracteatis,  bracteis  minutis  acutis.  GALTxcampannlatus  lin.  i  lon- 
gus,  obsoletissimè4-5-dentatus,  coriaceus  glaber.  Corolla  lin.  2-3  longa;  tubuscylin- 
draceus  calyeeduplolongior,limbus4-fidus  segmentis  lanceolatis  acuminatis  paten- 
tibus,  demùm  reflexis.  Stamina  2  summo  tubo  inserta.  Anther.e  biloeulares  lineares 
acuta;  ,  corollœ  faueem  vix  superantes.  Stylus  brevis  glaber.  Stigma  bilobum. 
Ovarium  rotundum  ,  apice  subdepressum,  calyce  reconditum,  biloculare  ,  loculis 
uniovulatis,  ovulis  suborbicularibus.  Bacce  didymae  non  raro  altero  lobo  abor- 
tiente  lateraliter  dejectae ,  Cerasi  avium  magnitudine.  Semina  orbicularia ,  peri- 
spermo  carr.oso:  embryo  longïtudinalis  basi  et  apice  subattenuatus. 

Obs.  Le  J.  didymum  Forst.  a  la  plus  grande  analogie  avec  notre  espèce  :  cependant 
il  en  diffère  par  ses  jeunes  rameaux  ainsi  que  par  les  pétioles  et  la  face  inférieure 
des  feuilles,  pubescents;  ces  dernières  sont  moins  longuement  acuminées  que 
dans  la  nôtre  :  les  divisions  de  la  corolle  sont  oblongues ,  obtuses  et  non  acumi- 
nées; les  calices  et  les  fruits  sont  identiquement  les  mêmes.  Ces  différences  ,  toutes 
légères  quelles  peuvent  paroître,  m'ont  cependant  engagé  à  séparer  cette  plante 
de  celle  de  Forster,  dont  je  n'ai  pu  voir  qu'un  échantillon  fort  incomplet.  En  outre 
le  Jasminum  divaricatum  R.  Br.  paroît  être  très  voisin  de  l'espèce  de  Timor  ;  mais 
comme  la  phrase  citée  n'a  pas  suffi  pour  confirmer  ce  rapprochement,j'ai  cru  devoir 
en  former  une  espèce  distincte. 

OLEINEjE. 

Olea  emarginata. 
O.  foliis   obovatis  subrotundisve  apice   emarginatis  crassis   cartila- 
gincis   supra  nitidis  ,  breviter  petiolatis  ;    paniculis  axillaribus  Iaxis  ; 
floribus   pedicellatis,  calycibus    parvis    bibracteatis  ;   fructibus    ovoi- 
deis. 

Olea  emarginata  Vahl,  Enum.  1.  I^i.  Lamk.  M.  t.  8.  f.  ?..  Rcem.  etSchutt.  1.  70.  Du 
Pctù  Th.  herb.l 

EBENACEiE. 

DlOSPYROS   RETICULATA. 

D.  glabra,  ramis  gracilibus;  foliis  petiolatis  elliptico-ovatis  oblon- 
gisve  apice  acuminatis,  basi  rotundatis  aut  insequilateralibus  submem- 
branaceis  ,  subtùs  reticulato-venosis  venis  subpuberulis. 

Diospyros  reticulata  Wilhl.  Spec.  pi.  iv.  p.  1 109.  Pers.  Syn.  1.  p.  6a4- 

DlOSPYROS   MARIT1MA. 
D.  glabra;  foliis  breviter  petiolatis  exacte  vel  oblongo-ellipticis  basi 
et  apice   obtusis ,  coriaceis   glabris  ;    floribus  masculis  axillaribus  vel 
in  ramis  3-~j  confertis  ,   i6-i8-andris;  calycibus  quadridentatis  seri- 
ceo-puberulis  4-fidis. 

Diospyros  maritima  Blum.  Bijd.  p.  669. 

Raiui  raniulique  teretes',subgracilcs,  glabri.  Folia  2-6  poil,  longa,  1  V2-2  1/2  lata, 
alterna,  oblonga  v.  ovalia  aut  elliptica  ,  obtusa  ,  basi  rotundata  inaequilatera 
vel  subangustata  ,  coriacea  ,    glabra,  concoloria ,  supra  subnilida ,  subtùs   nervo 


HERRARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4  °7 

medio  primariisque  tenuibus  prominulis,  breviter  petiolata,  peliolo  semi-poil, 
longo,  semitereti,  glabro.  Inflorescentia;  flores  masculi  axillares  vel  in  ramulis 
3-7  aggregati  ,  sessiles.  Calyx  lin.  i  longus  /|-5-dentatus  ,  dentibus  brevibus , 
acutis,  ulrinque  sericeo-puberulus  coriaceus.  Corolla  (  ante  anthesim)  /|-fida  ,  lobis 
obliquis  ovatis  acutis,  tubulosa  ,  tubo  brevi  culyce  cincto,  coriacea,  extrorsùm  se- 
riceo-puberula.  Stamina  1G-18  incequalia,  basi  corolla;  inserta  ;  filament is  brevibus  , 
hirsutis  ;  anthera;  lanceolato-subulatae,  basifixa1,  biloculares,  loculis  longitudinaliter 
dehiscentibus.  Ovarii  rudimentum  hirsutum.  Flores  hermaphroditi...  Bacc.e  dia- 
metro  poJlicari  axillares,  solitariœ  aut  rariùs  geminaî  subsessiles,  depresso-globosa» 
apice  rudimento  styli  brevissimo  notatae  ,  basi  calyce  persistent e  coriaceo  4-5-dentato 
cincta? ,  glabras.  Semina   magnitudine  et  forma  Diospyri  Loti. 

DlOSPYROS    PUNCTATA. 
D.  ramulis  subpuberulis;  foliis  ovato  -  lanceolatis  basi  rotundatis   v. 
subcordatis  apice  acuminatis  membranaceis,  petiolis  pubescentibus  ;  pe- 
dtinculis  suprà  axillaribus  gracilibus  trifloris ,  floribus  breviter  pedicel- 
latis  calycibus  ciliolatis. 

Kami  teretes  cortice  subrugoso  fusco,  juniores  griseo  vestiti ,  novelli  herbacei 
subpuberuli.  Folia  alterna  poil.  1  '/2-2  longa,  lin.  5-iolata,  ovato-vcl  oblongo- 
lanceolata  apice  sœpiùs  longé  acuminata,  basi  rotundata  vel  subcorda  ta,  integer- 
rima,  tenuia  submembranacea  opaca  glabra,  nervis  paucis  vix  prominulis,  medio 
supernè  subpuberulo,  cum  petiolo  pubescente  lin.  1  longo  continue  Peduncull 
suprà  axillares,  graciles  glabriusculi,  triflori ,  floribus  breviter  pedicellatis  pedieellis 
erectis  vel  cernuis  basi  bracteolatis,  bracteolis  fbliaceis.  Calyx  /(-partitus  laciniis  ova- 
tis, acutis  ciliatis  subcoriaceis.  Corolla  dextrorsùm  contorta,  4-fil'a  laciniis  corda- 
lis,  ciliolulatis,coriaceis.  Stamina  16  quorum  8  majora,  exteriora  filamentis  com- 
pressis  glabris,  8  interiora  minora  subsessilia  ;  antberae  oblongœ  ,  acuminatœ  , 
tenuiter  puberulae.  Pistilli  rudimentum  o. 

Obs.  L'aspect  des  rameaux ,  la  couleur  des  feuilles  et  leur  consistance  font  ressem- 
bler cette  plante  au  D.  conlifbtia  Roxb.  (H.  Wall.)  ;  mais  elle  s'en  distingue  par  ses 
feuilles  acuminées  à  pétioles  pubesceuts;  par  ses  pédoncules  longs  et  grêles,  par 
son  calyce  cilié  sur  les  bords,  enfin  par  l'absence  de  rudiment  d'ovaire  dans  lt- 
centre  déjà  fleur. 

iEGICERE/E. 

iEGICERAS   MAJUS. 

îE.  foliis  obovato-ellipticis  rotundato-obtusis  saepissimè  retusis  veno- 
sis,  fructibus  elongato-cylindraoeis. 

iFjjiceras  majus  Gœrtn.  Fruct.  1.  p.  216.  1. 1\&.  (excl.  forte  syn.  Maugium  florid  «m 
Herb.  Amb.)  H'illd.  Spec.  pi.  1.  n83.  Poir.  EiuycL  Suppl.  1.  p.  i4g.  Rœm.  >-t  Schult. 
Syst.  Veg.  !\.  5i  1.  Blum.  De  Quib.  pi  fam.  Enum.  p.  20.—  iEgiceras  fragrans  Kœniq 
Ann.  Dot.  1.  129.  cum  le.  R.  Dr.  Prod.  534-  Spr.  Syst.  1.  64i.  — -dEg.  obovatum  Blum. 
Bijil.  6g3.  —  Khizopbora  corniculata  Linn.  Spec.  635.  —  Mangium  fiuticosum  corni- 
culatum  Rumpli.  Amb.  111.  11  y.  t.  77. 

CAMPANULACE/E. 

Sphenoclea  ZEYLANICa. 

S.  foliis  oblongis  obtusis  integerrimis  glabris;  pedunculis  oppositi  fo- 
liis erectiusculis  ;  floribus  dense  spicatis. 

Sphenoclea  zeylanica  Gœrtn.  Fruct.  2.  p.  n3.  t.  2!.  £  5.  fVilld.  Spec.  1.  p.  927. 
Sprenq.  Syst.  1.  p.  622.  Vahl.  Symb.  3.  p.  34-  —  Pongatium  iudicum  Lamk.  Encwl. 


4o8  HERBARII   TIMORENSIS   DESCR1PTIO. 

5.  p.  564-  Ejusd.  III.  i.  p.  443-  n.  1991. — Gaertnera  Pangati  Retz.  Obs.  6.  p.  24.  — 
Pongati  Rheed.  Mal.  n.  p.  47-  *■  24- 

Obs.  Le  rapprochement  de  ce  genre  de  la  famille  des  Campanulacées ,  appartient  à 
M.  Walker-Arnott  (in  litt.).  En  effet  plusieurs  caractères  rapprochent  cette  plante  de 
cette  famille.  Il  est  curieux  de  voir  que  Wilklenow,  dans  son  Species,  la  place  entre 
le  S  amollis ,  avec  lequel  M.  A.  L.  de  Jussieu  sembloit  lui  trouver  de  l'analogie  , 
et  près  du  Campanula,  dans  la  famille  duquel  le  range  M.  Walker-Arnott. 

GOODENOVIEiE. 

SCiEVOLA   KOENIGII. 

S.  ramis  teretibus  glabris,  foliis  obovatis  apice  subrepandis  utrinque 
glaberrimis  in  petiolum  attenuatis,  petiolis  basi  pilis  albis  sericeis  vestitis, 
cymis  glabris,  floribus  pedicellatis  ;  calyce  5-partito,  segmentas  lineari- 
laneeolatis  puberulis. 

Scœvola  Kamigu'Palil ,  Symb.  m.  p.  36.  Wîlld.  Spec.  1.  p.  g56.  Lamk.  Encycl.  1. 
p.  i46-  Rœm.  et  Schull.  Syst.  5.  p.  160.  Blum.  Bijd.  720  — Scaavola  Lobelia  herb.  Linn. 
fid.  R.  Br.  Prod. 

COMPOSITE. 

VERNONIA   PROLIFERA. 

G.  caule  herbaceo  striato  puberulo ,  foliis  subrotundo-ovatis  obova- 
tisve  repando-subangulatis  interdùm  oblongis  integtis  obtusis,  subtùs 
pallidioribus,  basi  in  petiolum  attenuatis  ;  paniculis  terminalibus  ramo- 
sis,  ramis  proliferis  ,  involucro  flosculis  dimidio  breviori. 

Conyza  proliféra  Lamk.  Encycl.  2.  p.  84.  Willd.  Spcc.  3.  p.  1926.  Pers.  Syn.  2. 
p.  426.  Spreng.  Syst.  3.  p.  5t2.  Blum.  Bijd. p.  896.  Rumph.  Amb.  v.  t.  104.  f-  t- 

Vernonia  diffusa. 
G.  caule  herbaceo  striato  ramoso  diffuso  glabro  ;  foliis  lineari-lan- 
ceolatis  obtusis  v.  mucronatis  integris  in  petiolum  attenuatis  glabris;  ra- 
mulis  cymoso-paniculatis  ;  capitulis  longé  pedunculatis  Iaxis. 

Herba  annua?  ramosa,  diffusa,  glaberrima,  rami  adscendentes,  sulcato-striati 
glaori,  ramulis  alternis  axillaribus  elongatis  apice  cymoso-paniculatis  plurifloris. 
Folia  i-4  poil,  longa  vix  semipoll.  lata  ,  sparsa,  lineari-lanceolata,  obtusa  v.  mucro- 
nulata  superiora  subsessilia  ,  subintegra,  penninervia  ,  suprà  glabriuscula  viridi- 
purpurascentia,  subtùs  pallidiora  subtomentosa,  inferiora  in  petiolum  attenuata, 
petiolo  glabro.  Capitula  pedunculata  subsecunda  ,  basi  foliolo  abortivo  lineari-subu- 
lato  instructa.  Involucru.m  duplici  série  polyphyllum,foliolisinaequalibus,  exterio- 
ribus  flores  subcequantibus  ,  angustè  -  lanceolatis  puberulis  viridibus  ,  interiori- 
bus  circiter  12,  lineari-lanceolatis  erectis  acutis  introrsùm  nitidis,  sessilibus  basi 
subconnatis  seriùs  reflexis.  Rachis  subconvexa  subtuberculata  glabra.  Flosculi 
circiter  24  tubulosi  glabri  violacei.  Goroll*  tubus  cylindraceus  infundibuliformis; 
limbus  5-lidus  segmentis  lanceolatis  acutis  extrorsùm  ciliatis.ANTHERvE  inclusae  linea- 
res  basi  emarginatae.  Stylus  glaber  bipartitus,  ramis  exsertis  papillosis  reflexis. 
Akenia  suboblongo- turbinata  apice  truucata  ,  subtetragona;  glaberrima  pallida; 
pappus  albus  biserialis  ,  seriei  exterioris  brevior,  interior  flosculis  subaequalis  sca- 
briusculus. 

Obs.  Cette  espèce  appartient  au  groupe  du  Vernonia  einerea  Less.  (Conyza  L.);  elle 
se  distingue  par  ses  feuilles  linéaires  lancéolées  de  couleur  purpurine  en  dessus, 
par  les  folioles  de  fin  volucre  moins  aiguës  et  principalement  par  ses  fruits  oblongs , 


HEuBARII    TIMOREKSIS   DESCRIPTIO.  4°9 

suhiurbiiiés,  glabres,  jaunâtres,  et  non  cylindriques  et  velus  comme  dans  l'autre 
espèce.  Le  Vernania  que  nous  venons  de  décrire  se  retrouve  également  a  la  Nou- 
velle-Hollande, aux  îles  stériles  de  la  cote  occidentale. 

Elephanthopus  SCABER. 

E.  caule  tereti  piloso  strigoso  ;  foliis  radicalibus  oblongis  repando- 
sinuatis  obtusis,  caulinis  lanceolatis  acutis  margine  subtùs  revolutis  sessi- 
libus;  pedunculis  axillaribus  terminalibusque  elongatis;  involucri  folio- 
lis  cordatis  acutis. 

Elephanthopus  scaber  Linn.  Willd.  Spec.  l\.  238g.  Les's.  Linnœa.  Blunt.  Bljd.p.  890. 
Rheed.  Mal.  x.  p.  i3.  t.  7. 

Pluchea  INDICA. 

P.  ramis  teretibus  tenuiter  striatis  glabris;  foliis  obovato-lanceolatis 
dentatis  mucronulatis  vel  obtusis,  basi  integrissubsessilibus  glaberrimis; 
corymbis  terminalibus  mùltifldris,  capitulis  parvis  ;  involucri  foliolis 
ovatis  obtusis  glabriusculis. 

Pluchea  indica  Leasing.  Linwva.  vi.  i5o.  Composit.  Gen.  p.  207.  —  Baccharis 
indica  Linn.  Spec.  pi.  i2o5.  Laink.  Encycl.  1.  p.  346.  Willd.  Spec.  3.  p.  12 16. — 
Sonchus  javanus  Rumph.  Arnb.  5.  p.  299.  t.  104.  f.  2? 

Pluchea   balsamifera. 

P.  ramis  teretibus  sericeo-tomentosis  ;  foliis  oblongo-lanceolatis  den- 
tatis, dentibus  mucrone  acuto  lœvi  terminatis  subtùs  sericeo-tomentosis, 
{)etiolis    foliaceis   2  -  4  -  dentatis;    involucri  foliolis  linearibus  sericeis 
axis  ;  floribus  purpureis. 

Pluchea  balsamifera  Lessing.  Linnœa  6.Syn.  gen.Comp.io'j . — Conyza  balsamifera 
Linn.  Spec.  IVilld.  Spec.  3.  p.  ig'4-  Spreng.  Syst.  3.  p.  5o8.  Bltim.  Bijd.  p.  8g5.  — 
C.  odorata  Rumph.  Herb.  Amb.  vi.  t.  24.  f.  l.pl  1208.  Bnrm.  Ind.  178. 

Blumea  ACUTATA. 

B.  caule  berbaceo  ;  foliis  ramealibus  oblongo-lanceolatis  serratis 
sessilibus,  suprà  intense  viridibusscabriusculis,  subtùs  puberulis;  racemis 
compositis,  ramis  elongatis  laxè  paniculatis  tomentoso-subincanis;  capi- 
tulis subsessilibus  vel  longé  pedunculatis;  involucri  foliolis  linearibus 
sericeis. 

Plumea  acutata.  D.  C.  Prod.  ined. 

Herba  ramis  erectis  striatis  ,  ramulisque  axillaribus  elongatis  nudiusculis 
cymoso-paniculatis  apice  viridibus.  Folia  alterna  3  poil,  longa,  obovato-lanceo- 
lata,  serrata  basi  in  peliolum  subattenuala,  sessilia  suprà  pilis  brevibus  basi  tuber- 
culatis  inspersa  ,  obscure  viridia  subtùs  pubescentia  pallidiora.  Capitula  subses- 
silia  demùm  longé  pedunculata,  pedunculis  pilis  brevibus  mollibus  inspersis.  Invo- 
lucrum  campanulatum  triplici  série  polyphyllum,  foliolis  inoequalibus ,  exteriori- 
bus  lanceolatis  extrorsùm  sericeo-incanis,  interioribus  linearibus  integerrimis  basi 
connatis,  margine  praeserlim  pilosis.  Rachis  subconvexa  paleacea,  paleis  setaceis. 
Fi.osculi  tubulosi  graciles  glabri  ochroleuci.  Foeminei  ambitùs  multiseriati  :  tubo 
hlirormi  cylindraceo  ,  limbo  breVissimè  5  -  dentato.  Stylus  longissimè  exsertus 
lilirormis,glaber.  Flosculi  hermapliroditi,  circiter  4  centrales,  tubulosi  apice  dila- 
tati,  limbo  5-dentato  dentibus  erectis? lanceolatis  acutis  extrorsùm  piloso-ciliatis. 
Stamina  5,  filamentis  tubi  iniae  basi  insertis.  Anthère  lineares  basi  einarginatae 
laudatœ  ,  apice  processu  ovato  terminât*.  Stylus  filiformis,  basi  usque  ad  médium 

hmales  du  Muséum,  t.  III,  ?>'  série.  53 


4lO  HERBARH   TIMORENSIS   DESCR1PTIO. 

glaber,  denrinn  papillosus,  exsertus.  Akenia  pappo   albo  argentato  corollam  sub- 
a:quautedenticulato  coronata,  cylindracea,  slriata,  glabra. 

Obs.  Cette  espèce  se  distingué  du  Blurnca  lacera,  par  ses  panicules  lâches  et 
il randes ,  à  pédoncules  alongés,  supportant  un  ou  trois  capitules  dont  les  folioles  de 
l'involucre  sont  couvertes  de  poils  soyeux  et  blancs. 

BLUMEA    CICHORI1FOLIA. 

B.  ramis  herbaceis  striatis  glabriusculis,  junioribus  divaricatis  te- 
nuissimè  tomentosis  ;  foliis  radicalibus  v.  inferioribus  latis  liratis 
protundè  lobatis  denlatis  niembfauaceis  glabriusculis  caulinis  runci- 
natis,  superioribus  spbintegrîs  ;  capitulis  junioribus  sessilibus  demùm 
pedunculatis  ;  involucri  foliolis  linearibus  acutis  glabriusculis ,  rachide 
glabra. 

Blumea  cichorhfolia D.GPrcirf.  inèd. 

IIeuba  ramis  striatis  glabriusculis,  ramulis  axillaribus  divaricatis  nudiusculis 
apice  cymoso  -  paniculatis  ,  pubescentibùs  ,  pube  molli  albâ  subcinereis.  Folia 
radicalia,  (  disjuncta  )  pedalia,  pinnatifido  -incisa,  lobis  ovatis  acutis,  terminait 
latioiï,  grosse  duplicatoque  dentata  ,  dentibus  niucronatis  glabro',  supra  gla- 
briuscula  viridia  .  subtùs  subpallidiora  ,  pilis  brevissimis  inspersa  ;  caulina  run- 
cinata  dentata  basi  subattenuata  sessilia  ,  utrinque  pilis  mollibus  inspersa,  su- 
prema  lanceolato  -  linearia  sub intégra  ,  tenuissimé  tomentosa.  Capitula  ut  in 
praecedenti.  Involucrum  campanulaiiim  ,  Hosculos  aequans  ,  triplici  série  poly- 
phyllum,  toliolis  inaaqualibus,  exterioribus  lanceolatis  valdè  acutis  nervo  medio  vi- 
ridi ,  aetate  non  rare  purpurascente  notatis,  inferioribus  exacte  lincaribus  glabrius- 
culis, integerrimis  ad  apicem  ciliatis.  Hachis  plana  glabra  ,  vix  tuberculis  notata. 
Flosculi  tubulosi  graciles  glabri  ochroleuci,  ambitùs  feminei  multiseriati.  Coroi.l* 
Uibus  tîliformis  cylindraceus  limbo  brevissimè  5-dentato.  Stylus  longé  exsertus 
glaber,  ramis  linearibus  arcuatis.  Flosculi  hermaphroditi  centrales  circiter  l\  tubu- 
ioso-cylindracei,  linibo  5-dentato, dentibus  ovato-lanceolatis  acutiusculis,  extrorsùm 
glabriusculi.  Stami.xa  5,  filamentis  tubo  imâ  basi  insertis  liberis  :  antlierae  lineares 
basi  emai'ginatai  caudatae,  apice processu  ovato  terminata?.  Stylus  filiformis  interne 
glaber  supernè  papilloso-hirsutus,  ramis  linearibus  acutis.  AKENiA(inimatura)  pappo 
albo  corollam  subaequante  coronata,  cvlindracea,  pilosa,  vix  striata. 

Obs.  Cette  espèce  diffère  de  la  précédente,  par  ses  feuilles  caulinaires  Urées  ou 
roucinées,  par  les  folioles  de  l'involucre  presque  glabres  ,  et  souvent  colorées  en 
violet. 

Blumea  sessiliflora. 

B.  ramis  herbaceis  erectis  ranmlisque  virgatis  striatis  puberulis  ; 
loliis  stibrunciuatisv.  laneeolato-obloiigis  irregulariter  serratis  sessilibus 
subaurioulatis  puberulis  ;  capitulis  axillaribus  plerumqiie  sessilibus 
3-5  glomeratis  ;  involucri  foliolis  linearibus  puberulis;  rachide  gla- 
bra subtuberculatâ. 

Herba  ramis  ut  in  praecedentibus,  ramulis  elongatis  virgatis  erectis,  Folia  al- 
terna poil.  3  longa,  i  lata,  lanceolato-oblonga  obtusa,  cum  mucrone  brevi,  vel  sub- 
runcinata  et  irregulariter  dentata,  basi  in  petiolum  subattenuata  sessilia  subauricu- 
lata ,  superiora  lanceolata  acuta  dentata.  Capitula  sessilia  rarissime  pedunculata 
per  tolam  ramulorum  longitudinem  tel  natîm  glomcrata  ocliroleuca.  Involucrum 
campanulatum  polvpliyllum  ,  foliolis  exterioribus  interioribusque  linearibus  exte- 
rioribus viridibus  puberulis,  inferioribus  iiriëà  viridi  notatis  submembranaceis 
ciliatis.  Hachis  plana  subtuberculatâ,  glabra.  Flosculi  tubulosi  cylindracei  glabri 
ochroleuci ,  ambitùs  multiseriati  feminei  ut  in  sp.  prœcedenti  bus.  Flosculi   her- 


iiFnmnii  timorensis  descriptio.  \u 

mapfaroditi  réunies  circiter  f. ,  tubulosi  subcvlindraeei  limbo  5-dentato ,  dentibus 
lanceolatis  erectis  extroisuin  pilosis.  Genitai.iv  ut  in  sp.  praecedentibus.  Akenia 
oblonga  ,  striata,  pilosa 

Olis.  Cette  plante  et  la  précédente  ponrroient  n'être  que  des  formes  diffé- 
rentes d'une  même  espèce;  cependant  ses  rameaux  alongés,  vi  mi  nés,  ses  capitules 
sessiles  disposés  par  trois  ou  cinq,  dans  toute  la  longueur  des  rameaux  à  l'aisselle 
de  feuilles  qui  sont  très  petites,  m'ont  engagé  à  la  distinguer  de  la  première  espèce. 
Les  herbiers  du  Muséum  possèdent  snus  le  nom  de  Conyza  lacera  Lamk.  plusieurs 
plantes  qui  semblent  avoir  la  plus  grande  analogie  avec  la  plante  de  Timor. 

Blumea  Timorensis: 

B.  ramis  ramulisque  tenuiter  striatis  pubescentibus;  foliis  infimis  pe- 
tiolatis  lanceolatis  irregulariter  duplicato-et.  acutè  dentatis,  caulinis  sessi- 
libus;  capitulis  axillaribus  aut  ad  raniulorum  apicem  paniculato-con- 
fertis;  involucri  foliolis  pubescentibus;  floseulis  violaceis. 

Blumea  Timorensis D.C.  Prod.  inecl. 

IIerba  biennis?  ped.  1-2  alta,  ramis  pluribus  è  basi  erectis  foliosis  tenuiter  stria- 
tulis  dense  puberulis,  apice  florigeris.  Folia  radicalia  obovata  basi  in  petioluui 
attemiata ,  raulina  seniiamplexicaulia,  lanceolata,  acuta,  irregulariter  duplicato- 
et  argutè  senata,  supra  puberula,  subtùs  pubescenti-tomentosa  interdùm  subvelu- 
tina,  subinembranacea  penninervia,  erecta  ,  concoloria.  Capitula  ad  ramulorum 
apicem  corymboso-paniculata,  sessilia  vel  pedunculata ,  ramuli  floriferi  secundarii 
axillares  pauciflori.  Involuchum  antè  anlhesim  campanulatum,  foliolis  linearibus 
acutis  exterioribus  viridibus  pubescentibus  apice  subplumosis  ,  interioribus  sub- 
membranaceis  apice  longe  ciliatis.  Hachis  subplana  subtuberculata.  Flosculi 
ambitûs  feminei  multiseriati  tenuissimè  cylindraçei ,  glaberrimi,  basi  et  apice 
incrassati.  Styli  ramis  corollœ  ttibum  superantibus.  Flosculi  bermaphroditi  purpu 
rascentes  centrales  pan  ci ,  tubulosi  subcyliiidracei,  limbo  5-dentato,  dentibus  ovatis 
erectis,  extrorsùm  puberulis.  Genitai.ia  ut  in  sp.  praecedentibus.  Akenia  oblonga 
tenuiter  striata  pilosa  pallida. 

Obs.  J'avois  primitivement  réuni  cette  plante  au  Conyza  bifoliata,  espèce  fort 
douteuse  et  qui  comprend  sous  ce  nom,  ainsi  que  le  C.  lacera  plusieurs  plantes 
distinctes.  M.  De  Candolle  à  qui  je  dois  l'obligeance  de  quelques  renseignements 
sur  les  Composées  de  Timor,  regarde  cette  espèce  comme   encore  inédite. 

Blumea    tenella. 

B.  anima  casspitosa  caulibus  erectis  teretibns;  foliis  oblonfjis  vel 
lanceolatis  acntis  grosse  et  acutè  dentatis  basi  rotundatis  glanduloso- 
puberulis  sessilibus  ;  pedunculis  axillaribus  elongatis  erectis  nudis 
unifions;  involucri  foliolis  linearibus  acutis  glanduloso- puberulis, 
floseulis  ocliroleucis. 

Blumea  tenella  D.C.  l'rod.  inecl. 

Hlrha  ,  cajspitosa  ,  ramis  erectis  tenuiter  striatis  puberulis,  gemmis  lanatis 
albis,  ramulis  axillaribus  foliosis.  Folia  alterna  l-'/,  poil,  longa,  semi-poil,  cir- 
ci  ter  lata ,  oblonga  acuta,  basi  rotundata,  dentata  dentibus  distantibus,  erecta  v. 
Iiori/.ontalia  ,  sessilia  utrinque  glandnloso-subpuberula.  Capitula  longe  pedun- 
culata,  pedunculis  axillaribus  elongatis  3-4  poil,  iongi»  nudis  apice  unifloris, 
subglandulosn-puberulis.  Involucru.w  campanulatum  polypbyllum,  foliolis  exte- 
rioribus brevioribus  linearibus,  interioribus  acutis  glanduloso-  puberulis ,  apice 
ciliatis  viridibus.  Raciiis  convexa  tubeiculis  brevibus  notata  glabra.  Flosculi  tu- 
bûlësi  cvlindracci  glabri  ocbroleuci ,  ambitùs  pluriseriati  feminei  filiformes  tennis 


4 12  HERBARII   TIMOREN'SIS   DESCRIPTIO. 

simi  ,  inter  pappi  setas  vix  distincti.  Fioscuu  hermaphroditi  centrales  1 1 ,  tufou- 
losi  cylindracei  apice  subdilatati  subinfundibuliformes ,  limbo  5-dentato,  dentibus 
erectis  ovatis  obtusis,  non  rarô  uno  minori,  glabris.  Genitalia  utin  sp.  praeceden- 
tibus.  Arenia  cylindracea,tenuissimèstriata,  pilosa,  flavida. 

Obs.  Cette  espèce  paroit  être  intermédiaire  entre  les  Conyza  scabra  et  foliosa,  à  en 
juger  d'après  les  phrases  citées  par  Sprengel. 

Baccharis  AREORESCENS. 

B.  ramis  teretibus  cicatriculis  foliorum  notatis  glabris ;  foliis  obovato- 
oblongis  apice  subrotnndis  mucronulatis  vel  subtruacatis ,  supernè 
grosse  dentatis  basi  integerrimis  in  petiolum  attenuatis;  corymbis 
axillaribus  pedunculatis  ;  involucri  foliolis  biserialibus,  exterioribus 
ovato-oblongis  obtusis ,   interioribus  linearibus  acutis  glabriusculis. 

Baccharis  arborescens  Linn.  Manl.  28/1.  IVilld.  Spec.  3.  p.  igt4-  Font,  ex  Herbl 

Obs.  Ayant  pu  comparer  la  plante  de  Timor  avec  un  échantillon  de  l'herbier  de 
Fors  ter,  je  me  suis  assuré  de  leur  identité ,  quoique  dans  celle  de  Timor  les  feuilles 
soient  plus  grandes,  moins  coriaces  et  à  nervures  moins  prononcées;  les  folioles  de 
l'involucre  ainsi  que  le  réceptacle,  sont  parfaitement  semblables  dans  ces  plantes, 
qui  ont  de  l'analogie  avec  le  Conyza  refusa  Lamk.  originaire  des  îles  Bourbon  et 
Maurice,  mais  qui  en  diffère  néanmoins  par  la  forme  des  folioles  de  l'involcure  et 
par  l'absence  des  poils. 

Sphjerakthus  INDICUS. 

S.  foliis  lanceolatis  serratis  decurrentibus  glabris  ;  pedunculis  so- 
litariis  oppositifoliis  alatis  ;  capitulis  globosis. 

Sphœranthus  indiens  Linn.  JV'dld.  Spec.  3.  p.  23g4-  Spreng.  Syst.  3.  p.  4°9-  Blum. 
Bijd.  p.  891.  Lamk.  III.  t.  718.  f.  2.  Burm.  Zeyi.  t.  9.4.  f.  3.  Rlieed.  Mal.  x.  p.  83. 
t.  43. 

MON  EIN  TELES   REDOLENS. 

M.  caulibus  ramosis  ramulisque  alatis  ;  foliis  decurrentibus  obovatis 
lanceolatisve  obtusis  integris  subrugosis  subtùs  tomentoso-incanis  ; 
spicâ  terminali  densâ  ovato-globosâ. 

Monenteles  redolens  La  Bill.  Sert,  austr.  cal.  p.  t.  6.  —  Tessaria  redolens  Lessing. 
Linnœa.  vi.  p.  i5i.  Gen.  Comp.  p.  207. —  Gnaphalium  redolens  Forst.  Prod.  n.  535. 
—  Conyza  redolens  Willd.  Spec.  3.  p.  1931.  Pers.  Syn.  2.  p.  429. 

Obs.  Le  genre  Monenteles  établi  par  La  Billardière  doit  être  conservé  et  séparé  du 
Tessaria  delà  Flore  du  Pérou,  àraisonde  ladisposition  des  capitules  ou  de  l'inflores- 
cence,  et  de  la  forme  de  Paigrette;  enfin  l'ensemble  général  de  la  plante  sépare  nette- 
ment le  Monenteles  des  espèces  de  Tessaria  qui  sont  toutes  des  sous-abrisseaux  amé- 
ricains à  feuilles  pétiolées  blanchâtres,  etc.  Si  je  sépare,  contre  l'opinion  de 
M.  Lessing ,  le  genre  de  La  Billardière  et  celui  de  Huiz  et  Pavon  ,  je  propose  de  ré- 
unir auTessaria  \egoare Gynlieteria  de  Willdenow  qui  ne  me  paroit  pas  en  différer. 
J'ai  cherché  à  m'assurer  si  le  genre  Phalacromesus  de  Cassini  ,  fondé  en  partie  sur 
ce  que  la  fleur  centrale  est  dépourvue  d'aigrette  ,  en  étoit  réellement  privée  ;  mais 
je  n'ai  pu  trouver  dans  les  herbiers  du  Muséum,  le  Conyza  riparia  de  Kunth,  aux 
dépens  duquel  Cassini  avoit  établi  ce  genre. 

Senecio  APPENDICULATUS. 

S.  fruticosus,  ramis  tomentoso-niveis;  foliis  oblongis  basi  et  apice  atte- 
nuatis dentatis  suprà  glabriusculis  subtùs  tomentoso-niveis,  infernè  auri- 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4i3 

culato-dentatis  ;  corymbis  terminalibus  axillaribusve;  involucro  foliis  li- 
nearibus  subulatis  basi  insperso. 

Senecio  appendiculatus  Less.  Synop.  Comp.  grn.  p.  392.  —  Synarthrum  Cass.  Dict. 
se.  nat.  5i.  p.  437-  —  Conyza  appendiculata  Lamk.  Eiuycl.  2.  p.  88.  n.  3i. 

06s.  Comme  j'ai  pu  comparer  cette  plante  avec  celle  qui  a  servi  de  type  à  M.  La- 
mark,j'aipu  par  cette  raison  être  certain  de  leur  identité.  M.  Lessing  l'a  justement 
réunie  aux  Séneçons,  dont  elle  a  tous  les  caractères;  la  base  des  anthères  offre  à 
un  degré  remarquable  l'articulation  qui  caractérise  les  étamines  dans  la  tribu  des 
Sénécionées. 

Senecio  QUADRIDENTATUS. 

S.  foliis  sessilibus  auriculato-saghtatis  v.  linearibus  acutis  integris  vel 
dentato-pinnatis  serratis,  subtùs  tomentoso-niveis  ;  capitulis  panicu- 
latis  ;  akeniis  oblongo-linearibus  obtusis  striatis  sub-interdùm  tubercu- 
latis  rostratis. 

Senecio  quadridentatus  La  Bill.  Sert.  Aitst.  Caled. 

Crassocephalum  sonchifolium. 

C.  caule  lterbaceo  laevî  ;  foliis  inferioribus  liratis  grosse  dentatis 
amplexicaulibus,  superioribus  cordato-v.  sagittato-lanceolatis  serratis 
vel  subintegris. 

Crassocephalum  sonchifolium  Less.  Linuœa.  vi.  p.  252.  Gen.  Comp.  p.  3g5.  — 
C.  cernuum  Moènch.  —  Cacalia  sonchifolia  tVilld.  Spec.  4-  p.  1730.  Bhim.  Bijd. 
p.  908.  Burin.  Zeyl.  61.  —  Senecio  cernuus  Linn.  Syst.  p.  y56.  —  Sonchusamboinen- 
sis  Bumpli.  5.  p.  297.  t.   io3.  f.  1.  Rheed.  Mal.  10.  p.  i35.  t.  68. 

ÈCLIPTA   ERECTA. 

E.  caule  ramoso  diffuso  substrigoso  ;  foliis  lineari  -  oblongis  acutis 
distanter  subundulato  -  serratis  subsessilibus  ;  peduuculis  axillaribus 
geminis  (  altero  minori  )  folio  subbrevioribus  ;  floribus  subinfundibuli- 
formi-campanulatis. 

Eclipta  erecta  Linn.  Syst.  &!\j.  Swartz,  Obs.  3i  1.  Vahl,  Symb.  1.  74.  fVilld.  Spec. 
4.  p.  2217.  Riimph.  Amb.  6.  t.  18.  f.  1. 

Eclipta  prostrata. 
E.  caule  prostrato ,  ramis  subgracilibus  elongatis  substrigosis  ;  foliis 
subsessilibus  ovato-ellipticis  vel  oblongo-linearibus  subintegris  strigo- 
sis  ;  pedunculis  geminis;  floribus  campanulatis. 

Eclipta  prostrata  Linn.  Mant.  286.  Vahl,  Symb.  1.  p.  74.  fVilld.  Spec.  4-  2218. 
Spreng.  Syst.  4-  6o3.  hue  ducit  verbesina  et  cotula  prostrata  Linn. 

Obs.  Les  péricarpes  des  Eclipta  avant  leur  maturité  bleuissent  au  contact  de 
l'air,  et  prennent  une  couleur,  d'indigo  à  la  manière  de  certains  bolets.  Selon  Lou- 
reiro  ,  on  se  sert  de  ces  plantes  pour  teindre  les  cheveux  en  noir. 

ÀDENOSTEMMA   VJSCOSUM. 

A.  ramis  angulatis  basi  glabris  apice  glanduloso-subpuberulis;  foliis 
ovato-vel  oblongo-rhonibeis  versus  médium  serratis  obtusiusculis, 
basi  in  petioluni  subattenuatis  glabris;  pedunculis  axillaribus  termi- 
nalibusve  paucifjpris  glandulosis;  iuvolucri  foliolis  lanceolatis  obtusius- 


ji/i  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

culis  glabriusculisque;  akeniis  oblongo-obovatis  angulosis  glanduloso- 
tuberculatis  setâ  4-coronatis. 

Adenostemma  viscosum  Forst.  Prod.   Less.  Gen.  Composit.  p.  Î56i 
Obs.  J'ai  pu  comparer  la  plante  que  je  viens  de  citer  avec  un  échantillon  authen- 
tique de  Forster,  conservé  dans  les  herbiers  du  Muséum. 

WOLLASTONIA   STRIGULOSA. 
W.  ramis  striatis  ;   foliis  ovatis  acutis  argutè  serratis  longé  petio- 
latis  strigulosis,  pedunculis  axillaribus  elongatis  unifions. 

Wedelia  strigulosa  Less.  Gen.  Composit.' p.  222.  —  Buphialmum  helianthoides 
Forst.  —  B.  australe  Spr.  Syst.  p.  —  Verbesina  strigulosa  Gaudich.  Freyc.  It.  Bot. 
pag.  463. 

WOLLASTONIA  SCAERIUSCULA. 

W.  caule  herbaceo;  foliis  petiolatis  oppositis  ovato-rhombeis  vel 
lanceolatis  dentatis  trinerviis  ;  pedunculis  axillaribus  terminalibusque 
simplicibus;  involucri  foliolis  ovato-lanceolatis  obtusiuscnlis. 

Var.  «  robustior  glabriuscula. 

Wollastonia  scabriuscula  D.  C.  Prod.  ined.  —  Eclipta  scabiiuscula  \JVall.  herb.  — 
Verbesina  biflora  Blum.  Bijd.  p.  91 1: 

Rami  herbacei  subtetragoni  glabri ,  juniores  pube  rarâ  inspersi.  F01.1A  poil.  2-4 
longa,  1-2  et  ultra  lata,  ovato-rhomboidea  vel  lanceolala  attenuata,  basi  rotundatu 
vel  acuminata,  grosse  et  irregulariter  dentata,  trinervia,  subcoriacea,  suprà  tuber- 
culato-scabra,  pilis  adpressis  brevibus,  ad  venas  densioribus  et  tenuioribus,  basi 
tuberculo  destitutis,  albis,  subtùs  pallidiora  pilis  tenuibus  adpressis  inspersa,  petio- 
lata,  petiolo  poil.  1  et  ultra  longo  basi  incrassato,  suprà  canalicuiato  glabriusculo. 
Pedunculi  communes  axillares  ad  ramorum  apicem  dispositi,  subdichotomi,  basi 
foliis  lanceolatis  trinerviis  basi  et  apice  angustatis  dentatis  infernè  instructi.  Capi- 
tula radiât  a  longiusculè  pedunculata.  Involucri  foliola  exteriora  lineari-oblonga 
vel  ovato  -  lanceolata,  obtusa,  extrorsùm  pilis  tenuibus  inspersa.  Rachis  bracteata 
bracteis  oblongis  apice  3-angularibus ,  iuterioribus  plicalis.  Radii  oblongi  tubulosi 
apice  obtusi  vel  tridenticulati.  Stylus  glaber  bifidus,  ramis  linearibus  acutis  reflexis. 
Akenia  obovata  puberula  tenuiter  striata.  Flosculi  disci ,  tubulosi  glabri,  laciniis 
oblongis  obtusis  ,  non  rarô  medio  2-3  nervosis.  Stamina  lineari-oblonga,  processu 
ovato-  appendiculata.  Stylus  filiformis  glaber,  ramis  arcuatis  apice  incrassatis  , 
basi  disco  epigyno  cyathiformi  cinctus.  Akenia  adulta  ,  obovata  apice  pilosiuscula  , 
seriùs  cuneata  subfungosa,  calva  vel  pappo  aristato,  aristis  3  inœqualibus  coronata. 

Obs.  Le  genre  Wollastonia  encore  inédit,  et  crée  par  M.  De  Candolle,  se  distingue 
du  IFedelia  par  ses  akènes  épais  obovés  ou  turbines,  ombiliqués  au  sommet,  tantôt 
complètement  nus,  tantôt  munis  d'un  pappûs  composé  de  1  à  5  arêtes  sétiformes, 
un  peu  roides,  fragiles  et  caduques.  D'après  M.  De  Candolle,  ce  genre  est  plus 
voisin  de  VHeliopsis  que  du  ffedetia.  Toutes  les  espèces  de  Wollastonia  appartiennent 
à  la  flore  indienne. 

La  variété  2  se  reconnoit  à  ses  dimensions  plus  grandes  dans  les  feuilles  qui 
sont  plus  membraneuses,  et  moins  dentées.  Les  folioles  de  l'involucre  sont  sem- 
blables ainsi  que  les  rayons  et  les  fleurons  hermaphrodites,  qui  se  présentent  assez 
fréquemment  à  quatre  parties,  dont  deux  sont  pourvues  de  nervures  moyennes  , 
tandis  que  les  autres  en  sont  privées. 

Wollastonia  asperrima. 
W.  ramis  teretibus  substrigosis  ;  foliis  petiolatis  lanceolato-attenua- 
lis  acutis  serratis  basi  acutis  ,  trincrvulis  ,  utrinque  asperrimis  involucri 


HEniîARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4'^ 

loliolis  lanceolatis  ;  bracteis  acute  acuminatis  ;  akenlis  ohovatis  apice 
tiuncatis  angulatis  tenuissiinè  punctulatis  v.  tubcrculatis  ;  pappo  sub- 
unisecto. 

IIeuba  annua  ramosa  ramis  adscendentihus  teretibus  glahriusculis,novellis  substri- 
jjosis.  Folia  opposita  poil.  i-'/2  longa  ,  semipoll.  lata,  lanceolato-attenuata,acuta  ser- 
rata,basi  acummata  t  ri  nervia, nervis  vix  prom  midis,  supràpilisalbisbasituberculosis 
inspersa,  asperrima,  subiùs  strigosa,  non  rare  inêequilatera  petiolata,  petiolosemi- 
pollicari  subtereti  scabro.  Capitula  solitaria  terminalia  pednnculata  subrotunda. 
Involucki  foliola  intima  folii  sa  lanceolata  retiexo-patentia ,  supra  scabra.  Bracte.l 
obovato  -  lanceolata: ,  acutœ,   erecta?,  extrorsùm  strigosœ.   Rachis  brevis  conoidea 

jjlabia.  Coroi.la Akema  obovala   obtusa  apice  pilosa   pappo  aristato,  aristis 

duabus  inaequalibus  doronata,  tenuissiinè  punctulata  tuberculisque  inspersa  fnsca. 

Obs.  Cette  courte  description  a  été  faite  d'après  un  exemplaire  unique,  conserve 
dans  les  lierbiers  du  Muséum. 

PlNARDIA   CORON  ARIA. 

P.  foliis  pinnatisectis ,  lobis  linearibus  acutis  glabris  ;  pedunculis 
axîllaribus  tcrminalibusquc  unifloris;  involucri  foliolis  viridibus  ovatis 
vel  lanceolatis  glaberrimis ,   margine  scarioso-membrauaceis.  . 

Pinardia  coronaria  Cass.  Lessiny.  Syn.  Comp.  p.  255. —  Chrysanthemum  corona- 
rium  Liiw.  fVilld.  Spec.  pi  '.\.  p.  ai 48.  Lamk.  M.  t.  678.  f.  6. 

LOP.ANTHACEjE. 

VlSCUM  COMPRESSUM. 
V.  apbyllum  ;  ramis  infernè  teretiusculis,  ranmlis  articulatis ,  arti- 
culis  pollicaribus  lin.  1  '/2  circiter  latis  ancipitibus  uninerviis  basi 
sens'im  attenuatis,  junioribus  apice  acutiusculis  ;  floribus  i-3  ad 
articulornm  apices  oppositis  sessilibus  ;  baccis  magnitudine  grani  pi- 
péris. 

Viscum  comprcssum  Poir.  Encycl.  supp.  2.861.  Blum.  éxspecimA — V.  articulatum 
Var.  j3  timoriense  D.C.  Prorf.  4-  p.  284. 

Obs.  M.  De  Candolle  a  établi  sa  variété  du  Viscum  articulatum  sur  des  échantillons 
complets,  c'est-à-dire  dont  les  rameaux  n'etoient  point  tronqués  et  alloient  en 
s'attenuant  au  sommet,  tandis  que  la  plante  conservée  dans  l'herbier  de  Burmann  a 
presque  tous  les  articles  supérieurs  délachés  et  semble  ainsi  les  avoir  arrondis. 
J'ai  pu  comparer  des  échantillons  du  Viscum  compressumde  Java,  donnes  au  Muséum 
par  M.  Blume,  et  me  convaincre,  comme  le  supposoit  déjà  M.  De  Candolle,  que  le 
Viscum  comprcssum  I'oir.  étoit  la  même  plante  que  celle  de  Burmann.  l'eut-étre 
devra-t-on  encore  réunir  au  V.  articulatum  le  V.  moniliforme  Blum.  ,  qui  semble, 
d'après  la  phrase  qu'en  donne  cet  auieur,  n'en  différer  par  aucun  caractère  bien 
tranché.  < 

Viscum  orientale. 

V.  ramis  teretibus;  foliis  lanceolato-oblongis,  vel  obovato-spathulatis 
pblusis  basi  acuminatis  interdùni  inœquilateralibus  obscure  trinerviis 
coriaceis  opneis. 

Obs.  Les  échantillons  que  nous  avons  examinés  étoient  tous  sans  fleurs  ni  fruits  : 
aussi  est-ce  avec  doute  que  nous  rapportons  ces  fragments  à  la  plante  deWilldenow, 
auxquels  cependant  elle  convient  très  bien  ainsi  qu'à  la  phrase  qu'en  a  donnée 
M.  Blume,  Bijdr.  p.  666. 


4l6  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

LfJRANTHUS    1NDICUS. 

L.  ramis  teretibus  ;  foliis  oppositis  ovatis  vel  lanceolatis  apice  ob- 
tusis  basi  acuminatis  vel  subattenuatis  penninerviis  iutegerrimis  co- 
riaceis  glabris;  racemis  axillaribus  solitariis  folio  brevioribus  ;  floribus 
solitariis  vel  ternis  pedicellis  brevibus  ;  bracteis  connatis  subrotundo- 
ovatis,  corollae  lobis  5  linearibusfiliformibus  acutis;  ovario  subgloboso  ; 
baccâovatâ  (  fructibus  Lonicerœ  cœruleœ  similibus)  pulvere  cœsio  sub- 
ductâ. 

Loranthus  indicus  Desr.  Lamk.  Encycl.  3.  p.  601.  Rœm.  et  Schult.  7.  p.  1 49-  D-  C- 
Prod.  4.  p.  3o5.  Blum.  Flor.  Javœ.  Fasc.  34 135.  p.  i4-  —  Lonieera  zeylanica  Gœrln. 
Fruct.  1.  p.  1 37.  t.  272. 

RUBIACEiE. 

SPERMACOCE    HISPIDA. 

S.  caulibus  herbaceis  diffusis  tetragonis  glabris  ;  ramulis  ad  angulos 
ciliato-hispidis  ;  foliis  ovatis  vel  oblongis  apice  obtusis  interdùrn  mucro- 
nulatis  scabris  ;  stipulis  glabriusculis  dentato-setosis  dentibus  ciliatis 
vaginâ  longioribus  ;  floribus  2-4  sessilibus;  capsula  subrotundo-ovatâ 
puberulâ ,   calycinis  dentibus   lineari-lanceolatis  erectis  coronatâ. 

Spermacoce  hispida  Linn.  Mant.  558.  D.  C.  Prod.  l\.  p.  555.  Blum.  Bijd.  ex  specim. 
—  Spermacoce  scabra  IFilld.  Spec.  1.  572. —  S.  hirta  Rottl.  PI.  Ind.  1.  378.  Murr. 
Comrn.  Gœtt.  3.  p.  77.  t.  5.  Cliam.  et  Schlecht.  in  Linnrea.  1828.  p.  355. 

La  figure  de  Rheede  représente  les  tiges  et  les  rameaux  du  S.  scabra  cylindriques, 
tandis  que  les  échantillons  que  j'ai  sous  lesyeux  ,  et  qui  sont  les  mêmes  que  ceux  que 
M.DeCandolle  a  eus  en  communication, lesont  évidemment  tétragones.  Jen'ai  pas  eu 
à  ma  disposition  des  individus  assez  complets  pour  pouvoir  décider  si  la  citation 
donnée  par  M.  DeCandolle  est  exacte  sous  d'autres  rapports  ;  quoi  qu'il  en  soit,  j'ai 
pu  m'assurer  que  le  S.  hispida  de  M.  Blume  est  la  même  plante  que  celle  de  Timor  : 
il  faudra  donc,  comme  le  prévoyoit  M.  De  Candolle,  réunir  ces  deux  plantes  sous  le 
nom  le  plus  ancien  de  S.  hispida. 

Dentella  REPENS. 
D.  caespitosa  diffusa  ;  foliis  lanceolatis  acutis  in  petiolnm  attenuatis 
glabris    ciliato  -  scabris  ;    floribus    axillaribus   solitariis   subsessilibus  ; 
capsulis    globosis    pilis    membranaceis   vestitis;    calycinis    segmentis 
lineari-lanceolatis. 

Dentella  repens  Forst.  Gert.  26.  t.  i3.  Lamk.  III.  t.  118.  Blum.  Bijd.  990.  D.C.  Prod. 
4.419- — Hedyotis  repens  Lamk.  III.  1^0,^.  —  Oldenlandia  repens  Linn.   Mant.  4o. 

—  O.  repens  Burrn.  herb.  est  Peplis  Portula!  Rumph.  Amb.  6.  t.  170.  f.  I\. 

Oldenlandia  biflora. 

O.  caulibus  erectis  debilibus  scabridis;  foliis  lineari-lanceolatis,  ju- 
nioribus  scabriusculis  ;  stipulis  membranaceis  lanceolatis  ciliato-fim- 
briatis;  pedunculis  axillaribus  2-3-floris  folio  brevioribus;  corollâ  in- 
trorsùm  glabrâ. 

Oldenlandia  biflora  Linn.  Spec.  i-j^.  Ro.xb.  Fl.  Ind.  1.  p.  445.  D.C.  Prod.  4-  426- 

—  Hedyotis  biflora  Smith,  in  Rees.  Cycl.  17.  n.  i5.  —  Gerontogea  biflora   Cham.et 
Srhlecht!  in  Linnœa  182g.  i55.  —H.  diffusa  Wdkl.  Spec.  1.  566. 


HERBA1ÏII    TIMORENSIS    DESCR1PTIO.  4 '7 

Oldenlandia    PANICULATA. 

O.  herbacea  glabra  suberecta  ramosa,  ramis  tetragonis;  foliis  lan- 
ceolatis  vel  ovato  -  lanceolatis  nmcronulatis  in  petiolum  atténuâtes; 
stipulis  inciso-dentatis  deniùm  subiritegris  ;  cymis  axillaribus  terminali- 
busque  Iaxis  paucifloris;  floribus  2-3  longé  pedicellatis  ;  capsula  sub- 
bemisphaericâ. 

Oldenkkadia  paniculata  Llnn.  Spec.  1G67.  D.C.  Prod.  l\.  I\i-]. —  Hedyotis  racemosa 
Lamk.  Encycl.  3.  p.  76.  ///.  t.  62.  r.  2.  Blum.  Bijd.  p.  972. 

GONOTHECA    BLUMEI. 

G.  annua  glabra  erecta  ;  caule  tetragono  ramulisque  subteretibus  ; 
foliis  lanceolatis  suboblongisve  in  petiolum  attenuatis  ,  superioribus 
subsessilibus ;  stipulis  cura  petiolis  connatis  subintegris  membranaceis 
glabris  ;  pedunculis  ad  ramulortun  apicem  axillaribus  trifloris  ; 
segmentis  calycinis  subrotundo  -  ovatis  acutis,  nervo  medio  alato  in 
pedicellum  decurrente. 

Gonotheca  Blnmei  D.  C.  Prod.  4-  4a9- —  Hedyc.lis  plerita  Blum.  Bijd.  972. 
Conyza  chinensis  (Non.  Linn.)  Burin.  Flor.  Ind.  179. 

Ois.D'après  un  échantillon  authentiqueduGoiiof/ieca.B/uinei,j'ai  pu  m'assurer  que 
POldi'iilandia  alata ,  cité  par  M.  De  Candolle  dans  son  Prodrome,  p.  427  5  t'°'t  être 
réuni,   comme  il  le  soupçonnoit,  au  Gonotheca  Blumei. 

Fernelia  BUXIFOLIA. 

Var.  *  Timorensis.  F.  ramosissima,  ramulis  junioribus  compressis 
glabris;  foliis  obovalibus  suprà  nitidis  subtùs  opacis  glabriusculis,  sti- 
pulis ciliolatis  ;  calycinis  segmentis  lanceolatis  acutis  introrsùm  to- 
mentosis  ;  fructibus  axillaribus   solitariis   subovatis. 

Fernelia  buxifolia  Lamk.  M.  i/[-8.  A.  Rich.  Rub.  p.  258.  D.C.  Prod.  4-  3g8. 

Obs.  La  forme  comprimée  des  rameaux  qui  sont  entièrement  glabres,  celle" des 
fruits  un  peu  plus  petits  et  moins  arrondis,  ainsi  que  les  divisions  calycinales,  plus 
longues  et  plus  aiguës,  distinguent  cette  variété  des  échantillons  originaires  de  File 
Bourbon. 

POLYPHRAGMON    SERICEUM. 

P.  ramis  teretibus  glabris  ,  ramulis  pube  rarâ  sericeâ  inspersis  ; 
foliis  lanceolatis  ,  suprà  glabriusculis  subtùs  prœsertim  ad  nervos 
pube  longâ  sericeâ  inspersis;  stipulis  lanceolatis  acutis  membranaceis 
extrorsùm  sericeis  valdè  deciduis  ;  floribus  axillaribus  solitariis  ; 
calyce  tubuloso-campanulato  5-deutato  ;  baccis  globosis  glaberrimis. 

Polyphragmon  sericeum  Dcsf.  Mem.  Mas.  6.  p.  6.  t.  2.  et  2  bu.  D.  C.  Prod.  4-  445. 
—  Axanthes  timoriensis  D.  C.  Prod.  l\.  p.  44 '• 

Obs.  J'ai  été  à  même  de  rapporter  avec  certitude  Y  Axanthes  timoriensis  de  M.  De 
Candolle  au  Polyphragmon  sericeum  Desf.,  ayant  eu  en  communication  les  mêmes 
matériaux  que  ceux   sur   lesquels  M.  De  Candolle  avoit  établi  l'espèce  R Axanthes, 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3"  série.  54 


/|l8  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

GUETTARDA   SPECIOSA. 

G.  .ramulis  cylindraceis  pube  brevi  fulvàque  vestitis;  foliis  suboor- 
datis  obovatis  aut  subrotundis  breviter  acuminatis  supra  glabris  subtùs 
pallidioribus  puberulis  ;  stipulis  deciduis  lanceolato  -  acutis  pubes- 
centibus. 

Guettarda  speciosa  Linn.  Spec.  i4o8.  Lamk.  III.  t.  1 54-  f-  2.  D.  C.  Prod.  4.  4^5. 
—  Cadamba  jasminiflora  Sonn.  voy.  t.  128.  Rliced.  Mal.  l\.  t.  47  et  48- 

Myonima  ovata. 

M.  foliis  brevissimè  petiolatis  subsessilibus  subcordatis  ovato-oblon- 
gis  obtusis  suprà  uitidisi  nervoso-reticulatis  subtùs  venosis  ;  corymbis 
tcrminalibus  ;  calycinis  dentibus  brevibus  subobtusis  puberulis;  corollae 
iobis    ovato-suboblongis  obtusis  tubo  longioribus  ;  stigmate  exserto. 

Myonima  multiflora  Acli.  Rich.  Rub.  i32.  var. —  Ixora  parviflora  Poir.  Suppl.  3. 
207. —  Eugenia  violacea  Lamk.  Encycl.Z.  p.  200. —  Myrtus  androsœmoides  Poir. 
Dicf.  4-  4°9- 

MORINDA    CITRIFOLIA. 

M.  rainis  cortice  laevi  flavescente  ,  ramulis  tetragouis  glabris  ; 
foliis  ovato-lanceolatis  basi  attenuatis  glabris  ;  stipulis  membrana- 
ceis  deltoideis  basi  eonnatis  glabris  ;  peduuculis  axillaribus  brevibus  ; 
lloribus  in  capitulum  dispositis. 

Morindn  citrifolia  Linn.  Spec.  a5o.  D.  C.  Prod.  I\l\£>.  Gœrtn.  fr.  1.  i44- 1.  29.  Ham. 
Trans.  Soc.   Linn.  lond.   i3.    533.  Rheed.    Mal.    1.  p.   97.  t.   52.   Rumph.    Amb   !{. 

*■  99- 

Chasalia  capitata. 

G.  ramis  glabris;  foliis  petiolatis  lanceolato-obovatis  apice  acunii- 
natis ;  stipulis  lanceolatis  acutis  petiolo  longioribus  persistentibus  ; 
calycinis  segmentis  lanceolatis  acutis  ;  fructibus  in  capitulum  aggregatis 
baccâ  sessili  angulatâ. 

Chasalia  capitata  D.  C.  Prod.  4-  P-  53.  —  Psychotria  capitata  Sieb.  FI.  Maurit. 
n"  56.  —  An  Chazalia  Commersonii  Juss.? 

Obs.  L'unique  exemplaire  que  j'ai  eu,  et  que  je  rapporte  au  C.  capitata  D.  C.  Prod., 
comparé  avec  des  échantillons  rapportés  de  l'Ile-de-France  n'offre  pas  de  différence 
notable.  L'échantillon  conservé  dans  les  herbiers  du  Muséum  et  récolté  par  Com- 
merson,  ne  diffère  de  celui  de  Timor,  que  par  ses  feuilles  plus  petites,  pluscour- 
tement  pétiolées,  par  les  fruits  moins  alonges,  caractères  qui  varient  du  reste  sur 
d'autres  échantillons  de  même  localité. 

IXORA   TIMORENSIS. 

I.  ramulis  teretibus  ;  foliis  glabris  oblongis  basi  et  apice  atte- 
uuatis majusculis  ;  stipulis  lanceolatis  acutis  integris  interdùm  basi 
dilatatïs  subdeltoideis  parvis;  cymis terminalibus  axiliaribusque  pedun- 
culatis  gracilibiis  Iaxis;  calycibus  miuitnis  vix  dentatis  ;  corolla»  lobis 
oblongis  obtusis  fauce  puberulâ. 

Rami  teretes  cortice  lasvi,  juniores  subcompressi  glabri.  Folia  5-8  poil.  longa, 
1  Vï"2 .'/»  lata )  clliptico-oblonga,  basi  et  apice  attenuata  iulpgerrima  subcoriacea 
penniner'via ,  nervo  medio  suprà  impresso,  glaberrima,  breviter  petiolata ,  petiolo 


HElîBARII   TIMORENSIS   DESCR1PTIO.  I\  19 

4-6  lin.  longo  supra  caualicu'ato  cum  nervo  continue  glabro.  Stipule  interpetiola- 
resramisadpressae,ovato-lanceolatae  subacuta;  intcrdum  basi  dilatatœ  connatas  de 
presso-deltoidae,  subcoriaceoe  glabrae.  Ctrlje  terminales  v.  axillares  folia  aequantes 
peduncalatae,pe3unculisaxillaribus3-4  poil,  longis.  brachiatis,  gracilibus,  paucifloris 
pari  iali  busqué  dichotomo-2  au  t  3-floris.I'ioREspedicellaticoccinei,anteanthesindex- 
trorsùmcontorti.  Calyx  parvus  urceolatus,  obsolète 4-denta tus, glaberri mus. Corolla 
infundibuliformis 4-6  1.  longa,  glabra,tubo  calveem4-6°superante, limbo  4-partito, 
lobis  oblongis  obtusiusculis  reflexis,  tubo  longioribus  glabris,  fauce  pilosà.  Stamina 
4  reflexa,fauci  inserta.corollse  lobis  sulxcqualia. Anthère  linearesacutae  basi  einargi- 
nala',  filarnentis  brevibus  pilis  corollœ  subreeonditis,  subeompressis  glabris.  Stylus 
filiformis  subcapillaris  basi  itjcrassslus  glaber  supernè  birsutus.  Stigma  exsertum 
bifidum  ,  laciniis  iinèaribus  obtusis  patulis.  Ovarium  subcylindraceum  apice 
pilosum  biloculare,  loculis  raonospermis.  Fhuctus:  drupa  dipvrena,globosa,  ralyce 
persistente  minimo  coronata  ,  glabra,  magnitudine  fruclûs  Ribh  ntbri  :  pyrena 
motiosperma  cbartaceo  -  cornea  .  sublicmisphairica  dorso  convexo  subsulcato,  in- 
trorsùm  plana. 

Obs.  Cette  espèce  nie  paroit  voisine  du  P.avetta  odorata  Blum.  ,  d'après  Ja 
comparaison  avec  un  échantillon  envoyé  au  Muséum  par  l'auteur;  elle  en  diffère 
néanmoins  par  ses  feuilles  moins  coriaces  et  de  couleur  égale  et  très  lisses  sur  leurs 
deux  faces  au  lieu  d'être  opaques  en  dessous;  la  panicule  est  aussi  beaucoup  plus 
étalée  dans  la  nôtre. 

Pavetta  IXDJCA. 

P.  ramis  teretibus  ramulisque  glaberrimis ;  foliis  elliptico-lanceo- 
latis  basi  attenuatis  breviter  petiolatis  ;  stipulis  acuminatis;  pauiculis 
gracilibus  multifloris  ;  floribus  pcdicello  tenui;  corollae  laciniis 
lineari-oblongis  obtusis  reflexis  tubo  dimidio  brevioribus  ;  staminibus 
Iinèaribus   acutis   stylo   exserto   subbrevioribus. 

Pavetta  indica  Lirai.  Spec.160.  I).  C.  Prod.l\.  /\go.Blum.  Bijd.  gzi.Gœrtn.  fr. i.t.  25. 
Bot.  Rey.  t.  198. —  Pavetta  alba  Fcilil,  S'ynib.  3.  p.  il.?  —  Ixora  paniculata  Lamk. 
Dicl.  3.  p.  344.  —I.  Pavetta  Ro.xb.  FI.  Ltd.  1.  p.  3o,5.  —Pavetta  Rheed.  ftort.  Malab. 
5.  t.  10. 

Gynoctodes  coriacea. 

G.  foliis  oblongo  -  ovalibus  breviter  acuminatis  v.  obtusis  basi 
inaequilateralibus  coriaceis,  (  dessiccatione  nigricautibus  )  ;  fructibus 
breviter  pedicellatis,  axillariluts  globosis. 

Ovnoctodes  coriacea  Blum.  Ilijd.  yg3.  Acli.  Rich.  Rub.  208.  D.  C.  Prod.  4-  p-  46/ 

P/EDKRJA      FETIDA. 
P.    foliis    ovatis   subcordatis  acuminatis  petiolatis  glabris  ;  paniculis 
axillaribus  terminalibusve  dicbotomis  divaricatis  :  floribus  pedicellatis, 
bracleis    minutis   ciliatis  ;   corollis  introrsùm   villosis. 

Paederia  fetida  Linn.  Mont.  52.  Lamk.  Encycl.  2.  p.  257.  ///.  h.  166.  f.  1.  D.C.Prod. 
4-  47'-  Sîeb.  ft-  maur.  rxsic.  n"  82.  — Gentiana  scandens  Lour?  ex  herb. — Apocynum 
retidum    Burin.  Irtd.  71.  Rumph.  Amb.  5. t.  160. 

Stylociiohina  PUBIFLORA. 

S.  ramulis  subteretibus  ;  foliis  ovalibus  basi  et  apice  breviter 
acuminatis  petiolatis  subtùs  ad  nervos  puberulis  ;  stipulis  submem- 
branaceis;  floribus  axillanbus  pedicellatis;  calyce  campanulato  decem- 


/J20  HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

dcntato,  dentibus  5  majoribus  spathulatis;  corollâ  tubo  brevi,  laciuiià 
subrotundo-ovalibus  margiue  undulatis. 

Rami subrugosi  ramulique  subteretes, lenticellis  orbicularibus  v.  linearibus  notati-. 
glaberrimi.  Folia juniora  (inspeciminibus  ineis  tantùm  suppetentia)  poil,  i  longa- 
'/,  circiter  lata,  ovata,  basi  et  apice  breviter  acuminata,  subcoriacea,  penninervia 
nervis subtùs  pubescentibus,vixprominulis,petiolata,petiolo  lin.  3-4  longo  subtereti 
puberulo.  Stipula  interpetiolares ,  submembranaceae ,  glabroe.  Flores  axillares 
panci  breviter  pedieellali.  Calyx  campanulalus  io-c!entatus,  dentibus  inœqualibus, 
5  majoribus  spathulatis  tubo  brevioribus,  5  rninimis  alternis  aculis,  extrorsùm  sub- 
hirsutus  introrsùm  laevis.  Coroli.a  subrotata  ,  subcoriacea  ,  tubo  brevi  cylindraceo 
calycem  aequante,  introrsùm  medio  coron  à  pilosâ  instructo;  limbo  patente  5-par- 
tito,  laciniis  subrotundo-ovatis  obtusiusculis  subundulato-crispis,  extrorsùm  sericeo- 
puberulis.  Stamina  5  fauci  corollas  inserta,  vixexserta,  subssesilia,  filamentis  bre- 
vissimis  glabris.  Atjther.e  oblongre  obtusas  supra  basin  affixœ ,  erecta?,  introrsae 
longitudinaliter  déhiscentes  :  pollen  globosum  laeve.  Stïlus  basi  et  apice  incras- 
satus  basi  urceolo  carnoso,  cupuliformi,  glabro,  cinctus.  Stigma  bilamellatum, 
segmentis  crassis  ovatis  obtusis  ,  extrorsùm  convexis ,  facie  plana  implexis. 
Ovarium  urceolo  coronatum  ,  biloculare,  loculis  i-ovulatis,  ovulissumnio  loculo 
affixis,  pendulis,integumentosubreticulato. 

UMBELLIFERiE. 

Petroseliînum  sativum. 

P.  caule  erecto  angulato  ramoso  glabro  ;  foliis  nitidis  inferioribus 
petiolatis ,  foliolis  ovatis  3-fidis  incisis  serratisve  basi  cuneatis  ;  supe- 
riorum  laciniis  laneeolatis  integris,  summis  lineari-lanceolatis;  involu- 
cellis  fîliformibus  subpuberulis;  ovariis  carpellisque  pubescentibus. 

Petroselinum  sativum  Hoff.  Umb. —  Apicum  petroselinum  Lihn,  Spec.  3jg.  D.  C. 
Pmd.  4-  '02. 

Obs.  Cette  plante,  tronquée  dans  sa  partie  supérieure,  a  produit  des  rameaux 
dont  les  ombelles  beaucoup  moins  garnies  que  dans  l'espèce  cultivée;  les  fleurs 
semblables  en  tout  au  Persil  commun,  s'en  distinguent  par  les  ovaires  et  les  fruits 
couverts  de  petits  poils  blanchâtres.  Cette  variété  est  due  probablement  au  climat 
sous  lequel  elle  a  végété. 

Anethum  GRAVEOLENS. 

A.  caule  tereti;  foliis  3-piunato-partitis  glabris  glaucis  laciniis 
lineari-capillaceis,  apice  albido  ;  carpellis  margiue  dilatato  piano 
cinctts,  iugisque  dorsalibus  pallidioribus. 

Anethum  graveolens  Linn.  Spec.  377.  D.  C.  Prorl.  4-  '86.  —  Pastinaca  Anethum 
Spreng. — Selinum  Anethum  lîotli.fl.  germ.  1.  p.  i43. 

Daucus  Carota. 

D.  caule  glabro  ;  foliis  altè  3-pinnatis ',  pinnatifidis  ,  laciniis  lan- 
ceolatis cuspidatis  glabris, petiolo  basi  dilatato  hispido;  involncris  um- 
bcllaiu  siibaequaiitibus. 

Daucus  Carota  Linn.  Spec.  348.  D.  C.  Prod.  4-  an.  Spreng.  Syst.  t.  p.  897. 

Obi.  Une  chose  assez  étrange,  c'est  que  nous  venons  d'observer  les  ovaires  et  les 
fruits  du  Petroselinum,  se  couvrir  de  poils  tandis  que  nous  voyons  disparoitre  ces 
mêmes  organes  sur  les  tiges  et  les  feuilles  du  Daucus  Carota,  qui  sont  entièrement 
glabres  dansles  échantillons  rapportés  des  mêmes  lieux. 


herrarii  tim0rens1s  descriptio.  /yi\ 

Hydrocotyle  asiatica. 

H.  caule  repente  glabro  ;  foliis  pctiolatis  orbiculato-reniformibus 
apice  aequaliter  crenatis  basi  dentatis,  sinu  aperto  subarcuato,  junio- 
ribus  ante  evolutionem  lànatis;  umbellis  brevissimè  pedunculatis  3-5- 
floris;  earpellis  suborbiculatis  reticulato  -  venosis  subrugosis  glabris 
obscure  4~costatis. 

Hydrocotyle  asiatica  Linn.  Spec.  234-  Rie  h.  Hyd.  t.  55.  f.  m.D.C.  Prod.({.p.  6i . 
Rlum.  Bijd.  p.  882.— Pes  equinus  Rumph.  Amb.  5.  p.  455.  t.  169.  f.  1. — Codagam 
Rheed.  Mal.  x.  p.  91.  t.  46. 

RAlSUNCULACEi-E. 

Clematis  riternata. 

C.  ramis  angulosis  rubescentibus  glabris;  foliis  biternatis,  foliolis 
grosse  dentatis  mucronatis,  petiolis  cirriformibus  longis;  floribus  pa- 
niculatis,pedunculis  3-floris;  segmentis  calycinis  ovato-oblongis  obtusis 
stamina  paulô  superantibus  extrorsùm  puberulis  apice  subinflexis. 

Clematis  biternata  D.  C.  Prod.  1 .  p.  6. 

Caulis  sarmentosus  :  rami  4-5-angulati,  glabriusculi,  rubescentes,  ramulis  oppo- 
sitis  basi  nodosis  gemmas  lanuginosas  subprominentes  gerentibus.  Folia  opposita 
biternatlm  secta  glabra,  praeter  ad  basini  puberarâ  inspersa  :  foliota  poil.  2  '/3  longa, 
1  '/2  lata,  ovata  grosse  dentata,  dentibus  distantibus  mucronulatis,  nervis  subtùs 
prominulis  pilosis,  terminale  saepè  basi  subbeordatum,  petiolata,  petiolo  communi 
poll.icirciter  longo,  canaliculato,refle.\o,  cirriformi  glabriusculo;  partialibus  polli- 
caribus  s*pè  pube  rarà  inspersis,  petiolulis  1.  2.  longis  pilosiusculis.  Flores  albi 
hermapliroditi,  paniculati,  pedunculis  in  cymas  brèves  desinentibus;  pedunculus 
comnninis  pollicaris  canaliculatus,  glabriusculus,  partiales  4-3  1.  longi  pubescentes. 
Calïx  4-partitus,  segmentis  ovato-oblongis  obtusis  I.  2  -  3  longis  1  latis  extror- 
sùm tomento  albido  ad  marginem  densiore  vestitis  et  crassioribus.  Coiiolla  o. 
Stamina  circiter  3o  inaequalia,  segmentis  calycinis  panlô  breviora,  filamentis 
complanatis  glabris.  Anther^e  basi  affixœ,  oblongai,  obtusœ,  biloculares long'itudi- 
naliter  delnscentes.  Styu  8-10  erecti  villis  longis  albisque  tecti.  Stigmata  papil- 
losa  curvata  obtusa  semicylindrica.  Ovaria  oblonga  setis  albicantibus  recondita, 
stylo  coronata  ,  staminibus  subbreviora,  filamentis  asqualia.  Carpella  ovoidea 
subcompressa,  pilosa  in  caudam  longâm  sinuato-recurvatam  villosam ,  producta 
setis  longis  plumosis  albicantibus  stigmatibusque  persistentibus,  sessilia. 

Obs.  Cetle  espèce  paroît  voisine  de  la  Clematis  viryinica  Lour.  (non  Linn.)  Cocli. 
p.  345  ;  mais  elle  s'en  éloigne  par  la  disposition  alternée  de  ses  feuilles  au  lieu 
d'être  simplement  ternée;  quant  aux  autres  parties  décrites  par  Loureiro,  elles 
paroissent  avoir  de  la  ressemblance  avec  cette  espèce. 

MAGNOLlACEiE. 

Michelia  Champaca. 

M.  foliis  ovato-oblongis  lanceolatisve  longissimè  acuminatis  supra 
glabris,  subtùs  petiolis  pedunculis  stipulisque  sericeis. 

Michelia Cbampaca  Linn.  Spec.  7.56.  Lamk.  Encyel.  1.  p.  690.  ///.  1  1.  t.  493.  Willd. 
Spee.  1  1 .  p.  1  260.  Roxb.  Ind.  2.  p.  656.  D.  C.  Prod.  p.  1 .  79.  Gandich.  in  Freye.  II.  bol. 
p.  4o.  Blum.  Bijd.  p. 7.  Ejusd.  Flor.  Jau.  p.  g.  t.  1. —  Cbampaca  Rheed.  Mal.  1.  p.  3i. 
t.  19.  -  Sampaca  Rumph.  Amb.  2.  199.  t.  67. 


42  2  HERBARH   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

MlCHELIA  TSJAMPACA. 

M.  ramulis  sericeo-tomentosis;  foliis  elliptico-oblongis  basi  atte- 
nuatis  apice  acuminatis ,  suprà  glabris  subtùs  reticulato-venosis  pubes- 
centibus;  stipulis  lineari-oblongis  acutis  extrorsùm  sericeis. 

Michelia  Tsjampaca  Linn.  Mant.  78.  D.  C.  Prod.  1.  79.  Blum.  Bijd.  p.  7. —  M.  se- 
ricea  Pers.  Syn.  2.  gl\. —  Sampaca  sylvestris  Rumpli.  Amb.  2.  p.  202.  t.  68. 

ANONACEiE. 

Anona  muricata. 

A.  caule  subarboreo;  foliis  ovato-lanceolatis  glabris  subnitidis,  pe- 
dimculis  solitariis  axillaribus  unifloris  ;  petalis  exterioribus  cordatis 
acuminatis,  interioribus  obtusis ;  fructibus  muricatis,  mucronibus  car- 
nosis. 

Anona  muricata  Dun.  Monog.  Anon.  p.  62. 

Anona   SQUAMOSA. 

A.  caule  arborescente;  foliis  lanceolatis  glaberrimis  pellucido-punc- 
tatis;  petalis  exterioribus  subclausis;  fructibus  ovoideis  squamosis. 

Anona  squamosa  Linn.  Spec.  ^j.  Dunhl.  Monog.  p.  369.  D.  C.  Prod.  1.  8f>.  Muni. 
Bijd.  p.  1 1 . 

Anona  reticulata. 

A.  foliis  oblongo-lanceolatis  acutis  glabris  subpellucido-punctatis, 
petiolis  pubescentibus;  floribus  longé  pedunculatis,  pedunculo  glabro 
foliis  subopposito  ;  calyce  brevi;  petalis  clausis  lanceolatis  obtusis  ex- 
trorsùm puberulis. 

Anona  reticulata  Linn.  Spec.  n$j.  (Excl.  syn.  Rumpli.)  Dun.  Monog.  p.  7-2.  Blum. 
Bijd.  p.  11.  —  Anona-maram  Miecd.  Mal.  3.  p.  23.  t.  3o-3i. 

Uvap.ia  TIMORENSIS. 
U.    arborescens  ,  foliis  ovali-oblongis  acuminatis  obtusis  basi  subcor- 
datis,  suprà  pube  simplici  vestitis  ,  subtùs  stellato-tomentosis  ;  peduncu- 
lis  oppositifoliis;  carpellis  breviter  pedicellatis  subrotnndis  aut  ovato- 
oblongis  tomeutosis. 

Uvaria  timorensis  Blum.  FI.  Javœ.  p.  21.  (videt.  aff.  Guatleriœ  rufœ.) 

UVARIA     ODORATA. 

U.  arborea;  foliis  breviter  pet  iolatis  ovato-oblongis  acuminatis  basi 
obliqué  rotundatis  subsinuatis  utrinqueglabriusculis;  pedunculis  axilla- 
ribus ramosis  ;  petalis  lanceolato-acuminatis  acutis  tenuissimè  puberulis 
calyce  sextuplo  brevioribus. 

Uvaria  odorata  Lamk.  EncycU  1.  p.  5gS.  ///.  11.  t.  49-5-  f-  i-  tV'dld.  Spec.  11. 
p.  1262.  Blum.  FI.  Jav.  Ann.  p.  29.  t.  9.  et  i4-—  Unona  odorata  Dun.  Monog.  p.  108. 
U.C.  Prod.  1.  p.  90.  Spreng.  Syst.  11.  p.  637.  Blum.  Bijd.  p.  \l\.~- U.  leptopetala  D.C. 
Sysl.  1.  p.  496.  Ëjusd.  Prod.  1.  p.  91.  Deless.  le.  sélect.  1.  t.  88.  —  Cananya  Bumpli. 
Amb.  11.  p.  ig5.  t.  65. 

GUATTERIA     RUFA. 

G.   ramis   teretibus  junioribus   rufo-tomentosis  ;  foliis  ovalibus  vel 


lIKUliARlI  TIMOBENSIS    DESCMPTIO.  42^ 

ovato-oblqngis  àcutîs  v.  obtusis  basi  subrotunclato  -  cordatis  utrintjtië 
tomento  riifo  vel'utinis;  pedunculis  brevibus  oppositifoliis  1-2-floris 
bracteâ  ovatâ  subreniformi  tomentosâ  niedio  suffultis;  foliolis  calycibis 
brevibus  concavis  ovatis  obïongisve  obtusis  extrorsùm  subtomeutosis. 

Guatterià  rûfa  ;  Dun.  Moriogr.  p.  129.1.29. —  Anona  tomentosâ  Vald,  in  fiérb. 
Juss. 

MENISPERME/E. 

Clypea  glaucescens.  Tab.  XVIII. 

C.  ioliis  peltatissubrotundo-ovoideis  mucronatis  integerrimis  subtùs 
glaucescejntLDus  5  pedunculis  axillaribus  umbellatis  petiolo  brevioribiis; 
baccis  obovatis  glabris  ;  putaniine  compresso  arcuato  margine  costato. 
Gocculus  japonicus  var.  (3.  D.  C.  Prod.  1.  96. 

Caulis  volubilis  ;  rami  teretes  striati  ramulique  juniores  glabri.  Foi.ia  alterna 
poil.  3-4  longa  ,  2-3  '/»  lata,  peltata,  subrotundo-ovoidea  acutiuscula  ,  mucronata  , 
rariùs  suborbiculata,  iutegeriïma  ,  palmatinervia  nervis  subtùs  vix  prominulis, 
membranacea  glaberrima,  subtùs  glaura  suprà  viridia,  peliolata  petiolo  3  poil. 
circiter  longo  tereti  glabro.  Flores  circiter  g- 1 5  dense  capitato-globosi,  capitulis 
umbellatis,  urilbellis  pluriradiatis;  pedunculis  axillaribus  folio  brevioribus  glabris, 
partialibus  3-5  1.  longis  (quinque  circiter)  quibusdam  solitariis.  Floues  masculi. 
Calyx  6-partitus,'  foliolis  obovato-oblongis,  obtusis,  redis,  stamen  subaîquantibus, 
submenibranaceis  ,  seriùs  patulis,  medio  lineâ  viridi  notatis.  Petala  3  obovato- 
cuneata?  staminé  post  anthesin  breviora.  Stamen  1  centrale,  hlamentum  crassum 
cylindraceum  apice  subampliatum,  glabrum.  Anthera  peltata,  orbicularis  î-locu- 
Iaris,locul6  rima  circula  ri  déhiscente.  Pollen  minimum  globosum.  Flores  feminei 
singuli  basi,  bracteâ  lineari  subulatâ  iustructi.  Sepala  6  exteiiora  ovato-lanceolata , 
interiora  subrotunda  membranacea.  Ovarhm  ovoideum ,  stigmatibus  5  subulatis 
intermedio  saepè  majori  coronatum ,  glabrum  erectum,  demum  curvatum  sub- 
reniforine.  ISaccs:  obovatœ  compressas  glabra?;  putamen  reni forme,  osseum,  trans- 
versè  rugosum.  Perispermum  subnullum.  Embrto  arcuatus  cylindraceus,  cotyledo- 
nibus  radiculam  a?quantibus. 

Obs.  Cette  espèce  paroît  voisine  du  Clypea  venosa  Lilum.  Bijd.  qui  appartient  au 
genre  Stepliania  de  .Lour^irR.  Sprengel  ainsi  que  M.  Liarkling  ont  déjà  signalé  la 
similitude  de  ces  deux  genres;  mais  comme  il  existe  un  genre  Stephatiia  dans  la 
famille  des  (Japparidees,  je  pense  qu'il  vaut  mieux  conserver  le  genre  établi  par 
M.  liluine,  que  de  créer  des  changements  de  noms,  qui  font  toujours  confusion  dans 
la  Synonymie.  M.  Gaudichaud  a  rapporté  une  espèce  de  ce  genre  du  portJackson. 

COCCULUS   POPUL1FOLIUS. 

C.  glaber;  foliis  majusculis  cordatis  subacuminatis  iutegris  coriaceis 
basi  quinquenerviis  nervulis  hiierioribus  borizoutalibus  superioribus 
obliquis;  paniculâ  amplâ  polycarpà. 

Cocculus  populifolius  D.  C.  Prod.  1.  p.  97. 

Kami  teretes  regulariter  striatuli ,  medullà  farcti ,  glabri.  Folia  majuscula,  poil. 
6-8  lotlga, 4-5  lata  (foliis  Populi  angulatae  similia),  cordata,  breviter  acuminata, 
intégra  basi  quinquenervia,  nervis subtùs  prominulis,  primants  teniùoribus  horizon- 
talibus,  seçundanis  obliquis  supra  limbi  médium  evanescentibus,  glabra,  coriacea, 
petiolata,  petiolo  poil.  G-8  longo,  tereti  glabro  basi  incrassalo.  Pa;nicvjla  (Iruclilera) 
ampla,  ramosa,  rainis  alternis  subdiffusis,  polycarpà,  pedicellis  apice  iucrassatis. 
FnicTis  conflalus  e  drupis  3-i  Ciceris  arietini  sive  fructibus  Cerasi  aviurn  magnitu- 
d i ne  subverrucosis,  versus  basim  stylo  decitl  110   cicatriculâ   rotundâ  notatis  ;  fœtis 


/p4  HERBARII   TIMORENSIS   DESCR1PTIO. 

putamine  sphœroideo  osseo  verrucoso;  semen  putamini  conforme.  Perispirmim 
i;ranuloso-carnosum.  Embryo  curvatus,  cotyledonibus  radiculâ  triplo  longioribus. 
membranaceis  pellucidis  3-nervulatis. 

COCCULUS    LEPTOSTACHYUS. 

G.  ramis  tenuibus  ;  foliis  petiolatis  ovalibus  ovatove  -  lanceolatis 
mucronatis,  basi  rotundaris,  trinerviis  utrinque  glaucescentibus  ;  spicis 
Iaxis  folio  brevioribus;  floribus  minimis  vix  pedicellatis  fuscis. 

Cocculus  leptostachyus  D.  C.  Syst.  i.  p.  528.  Ejusd.  Prod.  i.  p.  99. 

Kami  graciles  teretes  erecti?  subglauci,  juniores  superne  tantùm  subpuberuli, 
gemmis  parvis  rufo-velutinis.  Folia  alterna  1-2  poil,  longa,  1 '/2  lata  ,  ovalia  v. 
ovato-lanceolata  acutiuscula  mueronulala  basi  trinervia  ,  nervis  interne  coalitis 
pilis  rufis  inspersis,  supernè  evanescentibus,  subcoriacea,  integerrima  glaberrima 
pallidè  virentia  subglauca  petiolata,  petiolo  1  '/3  poil,  longo,  gracili  ad  apicem  saepe 
subgeniculatosubpiloso.  Flores  subspicati,  spicis  axillaribus  laxifloris;  bractea  parva 
subulata  pedicello  brevi  pilosiusculo  insidens.  Calyx  6-partitus,  foliolis  biserialibus, 
exterioribus  tribus  ovato-lanceolatis  parvis,  extrorsùm  pubescentibus,  interioribus 
majoribus  obovalibus  obtusis  concavis  margine  submembranaceis.  CoROLLA:petala  6 
biseriata,  foliolis  calycinis  opposita  ,  oblongo-obovata  obtusa  apice  subinflexa,  supra 
basim  biauriculata.  Stamina  6  distincta,  petala  subaequanlia  ,  filamentis  basi  et 
apice  crassiusculis,  medio  petalorum  aunculis  circuinplexis.  Autherœ  introrsa- 
subrotundae,  depressione  transversali  subquadrilobœ.  Ovarii  rudimentum  centrale 
subtrilobum,  lobis  acutis,  minimum  sanguineum. 

Cocculus  brachystachyus. 

G.  ramis  teretibus  gracilibus;  foliis  petiolatis  ovalibus  mucronatis 
basi  rotundatis  3  -  5  -  nerviis  glabris  ;  spicis  petiolo  brevioribus  basi 
pilis  rufis  vestitis  ;  baccis  obovato-rotundis  laevibus  nigris. 

Cocculus  brachystachyus  Syst.  1.  p.  528.  D.  C.  Prod.  1.  p.  99. 

Rami  ut  in  spec.  prœcedenti,  sed  pilis  crebrioribus.  Folia  poil.  2'/2-2  longa, 
circiter  1  lata,  ovalia  mucronata,  basi  rotundata,  3-5-nervia,  nervis  secundariis  supra 
limbi   médium  evanescentibus  (  ut  in  prœcedenti)  subcoriacea  utrinque  virescen- 

tia  nec   glaucescentia ,  petiolata   petiolo   ut  in   sp.  prœcedenti.  Flores Spic.e 

fructiferœ  petiolo  dimidio  breviores.  Bacc^e  obovatœ,  subcompressœ,  sulco  dorsali 
notatœ,imâquebasi  cicatriculâalbâ,stigmatum  vestigio,notatœ,  glabrœ,  nigrœ,  sub- 
pruinosœ. 

Obs.  Cette  plante ,  dont  je  ne  connois  que  les  fruits ,  pourroit  bien  être  l'individu 
femelle  du  Cocculus  leptostachyus  dont  elle  ne  diffère  que  par  les  feuilles  un  peu 
plus  larges  à  5  nervures,  au  lieu  d'être  tri  nerviées  comme  elles  le  sont  dans  l'espèce 
précédente;  leur  couleur  diffère  aussi  légèrement  :  elles  sont  plus  vertes  dans  celles- 
ci  que  dans  le  Cocculus  leptostach)-us ,  mais  on  sait  que  ces  différences  légères  de 
teinte  se  rencontrent  fréquemment  dans  les  espèces  de  cette  famille.  Du  Petit- 
Thouars,  dans  ses  Observations  sur  quelques  espèces  de  Cissampelos  (1),  s'est  appuyé 
de  différences  analogues  à  celles  que  présentent  les  deux  espèces  qui  nous  occupent, 
pour  démontrer  que  l'individu  femelle  du  Cissampelos  rnatiritiana  ,  avoit  les  feuilles 
cordées ,  tandisque  le  mâle  les  avoit  peltées.  Les  différences  entre  les  deux  espèces 
de  Timor  ne  se  trouvent  que  dans  la  nervation  ,  les  feuilles  étant  quinquénerviées 
et  glauques  en  dessous  dans  le  Cocculus  brachystachyus.  La  forme  des  épis  ,  leur 
mode  de  pubescence,  ainsi  que  celle  des  pétioles  et  des  bourgeons,  sont  exactement 
les  mêmes  dans  ces  deux  plantes,  que  je  suis  porté  à  regarder  comme  la  même  es- 


fi)  Desvaux,  journal  de  botanique,  2,  1809,  p.  65. 


HERBABII    TIMOBENSIS    DESCBIPTIO.  42^ 

pèce  à  laquelle  il  faudra  joindre  encore,  je  pense,  le  Coccukts Plukenetii  D.C.,  qui 
fie  paroît  pas  en  différer. 

CRUCIFERES. 

SlNAPIS    TIMOUIANA. 

S.  glaberrima  ,  caule  erecto  ramoso  ;  foliis  caulinis  oblongo-lanceo- 
latis  obtiisiusculissubintegrisbasiin  petiolum  longum  attenuatis;  siliquis 
erectis  glaberriniis. 

Sinapis  limoriana  D.C.  Syst.  2.616.  Ejusd.  Prod.  t.  p.  219.  Deless.  le.  2. 1.  88.  — 
S.  chinensis  vet  brassicata?  Gaudich.  in  Freye.  It.  bot.  p.  cj5. 

Herba  giabra.  Caulis  erectus  supernè  ramosus ,  teres  laevis  glaberrimus.  Folia 
caulina  oblongo-laneeolata  3-5  poil,  longa,  i'/,  lata,  superiora  oblongo-linearia, 
subintegerrima  obtusa,  utrinque  giabra,  basi  acuta ,  petiolata,  petiolo  longius- 
Clilo  glaberrimo.  Sric,£  terminales,  erectœ,  laxœ.  Flores  niagnitudine  floris  Sinapis 
nigrae,pedicellali,  pedicellis  filiformibus,  glabris,l.  alongis  in  frnetum  teretibus  sub- 
erectis,  nec  apice  incrassatis,  neque  divergentibus  (ut  in  bon.  Delessertianâ).  Calyx 
tetrapbyllus  erectus  caducus,  foliolis  lineai  i-oblongis  aequalibus  obtusis,  niargine 
meinbranaceis  glaberriniis.  Peiala  (ex  Del.  Icon.  )  subspatbulata  intégra,  giabra, 
calyce  duplo  longiora.  Stamina  sex,  filamentis  linearibus  glabris  basi  dilatatis. 
Anthère  oblonga;  basi  emarginatœ  apice  retrorsœ.  Discus  hypogynus  subcarnosus 
undulato-quadrilohus?  persistens.  Stylvs  brevis  subteres,  crassitate  siliquam  sub- 
aequans.  Stigma  parvum  capitatuin  obsolète  bilobum.  Sii.iquje  (cum  stylo)  pollicem 
eirciter  longae,   seniilin.    latœ  crassae  leviter  compressée  ascendentes ,  glaberrimaî. 

Obs.  Cette  espèce  diffère  du  Sinapis  arvensis  avec  lequel  elle  a  cependant  de  grands 
rapports  1°  par  son  calyce  lisse,  glabre,  et  non  anguleux  ou  sillonné,  20  par  ses  feuilles 
qui  semblent  être  glauques  et  sur  lesquelles  nous  n'avons  observé  aucun  poil.  Nous 
ne  pouvons  nous  servir  de  la  position  des  siliques  comme  point  de  comparaison; 
on  sait  que  ce  caractère  est  de  nulle  valeur  sur  le  S.  arvemis,  car  il  varie  avec 
l'âge  de  la  plante  et  a  été  cause  de  la  formation  de  fausses  espèces  telles  que  .S.  orien- 
tales, etc.  Cependant,  nous  ne  pouvons  pas  nous  permettre  de  réunir  celle-ci  au  S.  ar- 
vensis,  n'ayant  à  notre  disposition  qu'un  échantillon  incomplet,  d'après  lequel 
M.  De  Candolle  a  établi  son  espèce;  cependant, commenous  avons  déjà,  pour  plusieurs 
autres  plantes  potagères  introduites  à  Timor,  observé  des  changements  de  même  na- 
ture que  celui  que  l'on  observe  sur  cette  plante,  la  disparition  de  tous  les  poils, 
nous  croyons,  ainsi  que  M.  De  Candolle,  que  cette  espèce  sera  un  jour  réunie  au  S.  ar- 
vensis. 

CAPPARlDEiE. 

GYNANDROPSIS    AFF1NIS. 
G.   glanduloso-pilosiuscula  ;     foliis  infimis  floralibusque   3-foliolatis 
ramealibus  non  rare  pentapbyllis,  foliolis  obovatis  iutegerrimis  obtusis 
vel  obscure  acuminatis  glanduloso-ciliolatis. 
Gynandropsis  affinis  Blum.  Bijd.  p.  5i. 

Obs.  Cette  espèce  se  distingue  du  G.  pentaphylla,  sur-tout  par  la  forme  des  feuilles 
et  la  pubescence  glanduleuse  qu'on  trouve  également  répandue  sur  toutes  ses  parties. 
La  forme  des  divisions  calycinales,  ainsi  que  celle  des  pétales  et  des  étamines,  ne 
m'a  pas  paru  offrir  des  différences  bien  notables;  celle  du  stigmate  m'a  semblé  plus 
arrondie,  moins  déprimée  que  dans  le  G.  pentaphylla;  les  semences  sont  aussi  cou- 
vertes de  plus  d'aspérités ,  et  offrent  au  contraire  moins  nettement  les  stries  concen- 
triques qu'on  remarque  sur  les  graines  de  cette  dernière  espèce.  Le  G.  affims  croit 
non  seulement  à  Java  et  à  Timor,  mais  il  paroit  se  retrouver  dans  tout  l'archipel 
indien;  je  l'ai  vu  dans  les  herbiers  du  Musée,  provenant  des  Philippines  et  des  côtes 
de  Coromandel.  MM.  Wight  et  Arnott  la  réunissent  à  tort,  au  G.  pentaphylla. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  55 


/pR  FIERBARII   TJMORKNSIS   DESCRIPTIO. 

POLANISIA    V1SGOSA. 

P.  piloso-glandulosa  ;  foliis  3-5-foliolatis  ,  foliolis  obovato-cuneatis 
oblongisve;  staminibus  8-20,  silicptâ  oblongo-sessili  striatâ  glanduloso- 
birsuta. 

Polanisia  viscosa  D.C.  Prod.  1.  p.  242-  Blum.  Bijd.  p.  52. 

Gappaius  mariana. 

G.  inermis;  foliis  subrotundis  glabris  limbo  petiolo  decies  longiore 
glabriusculo  in  novellis  furfuràced  ;  pedicellis  solitariis  unifloris  folia 
aequantibus. 

Capparis  mariana  Jacq.  Hort.  Schanb.  p.  $7.  1. 109.  D.C.Prod.  1.  p.  245. 

Ohs.  La  même  plante  a  été  rapportée  par  M.  Gaudicbaud  de  l'île  Timor  et  desiles 
Marie-Anne,  d'où  elle  tire  son  nom  spécifique. 

Capparis  dealbata. 

G.  aculeata  ;  foliis  ovalibus  v.  ovato-lanceolatis  obtusis  rnucronatis 
coriaceis  suprà  nitidis,  subtùs  albo-tomentosis,  junioribus  subfurfura- 
ceis;  pedunculis  axillaribus  solitariis  geminisve  brevibus  ;  segmentis 
calycinis   extèrîoribus  ovatis  concavis  puberulis. 

Capparis  dealbata  D.C.  Prod.  1.  p.  246. 

Oavjlis  ramosus,  ramis  teretibus  glabris  subnitidis,  ramulis  pube  brevi  ferrugineâ 
inspersis.  Stipulée  parvœ,geniinaa,  rccurva?,  uncinatae,  glabrae.  Folia  poil.  4 -2-longa, 
r'/.-io  1.  lata,  ovalia  v.  ovato-laneeolata  ,  apice  mucronata,  basi  rotundata,  intégra 
submembranacea,  suprà  nitida,  subtùs  tomentosa,  alba,  reticulato-venosa  ,  petiolata 
petiolo  1.  3-4  longo,  térrugineo,  demùm  glabra'j.  Flores  axillares  solitarii  pedun- 
rulati,  pedunculis  terelibus  petiolo  aequaiibus,  bracteis  deciduis  ebracteati.  Calyx 
/5-partitus;  sipalis  2  exterroribns  concavis,  1-4  longi;,  ovatis  obtusis  utrinque])uberulis, 
iiWerioribus  majoribus  ovato-lanceolatis  suba'qualibus,  subpubescentibus.  Corolla: 
petala  4, petalis  ealycisuba>qualibus  1.4-5  longis,  2  latis,  obovalibus  obtusis  glabris. 
Stamina  crebra,  petala  iiuilto  superantia:  filamentis  poil,  circiter  longis,  distinctis 
filiformil>usflexibilibiis,subcompressis.ANTHER.Eoblongaeobtusa;.OvARiuMovoideuni 
glabrum  stipitatum,  stipite  gracili  tereti,  stamina  superante,  praesertim  ad  apicem 
pilosiusculo.  FRucTusovoideus  glaber,  maturitate?columbinum  ovum  magnitudine 
œquans. 

Capparis   pubiflora. 

G.  subinermis  ;  ramis  teretibus  laevibus  viridibus ;  foliis  oblongo- 
v.  elliptico-lanceolatis  acurainatis  glabris  breviter  petiolatis  ;  pedun- 
culis axillaribus  i-3-lloris  glabris;  segmentis  calycinis  ovatis  obtusis 
incano-puberulis. 

Capparis  pubiflora  D.C.  Prod.  1.  p.  246. 

Kami  virgati,  virescentes;  raniuli ,  rai  iùs  basi  stipulis  spinosis  subuncinatis  in- 
terdùm  parvis  instructi,  pubescentes.  Folia  poil.  5-3',  2  longa,  21  2  lata,  oblonga  , 
ellipticove  lanceolata,  acuminata  basi  rotundata  integerrima  penninervia  subcoria- 
cea  glaberrima,  juniora  puberula,  petiolata,  petiolo  5-4  1.  longo,  semitereti  glabro. 
Flores  axillares  pedunculati  vel  sessiles,  rarissime  in  corymbum  pauciflorum 
terniiualcm  disposili  ;  pedunculis  semipolliearibus  puberulis.  Calyx  4"Pallllus5 
sepalisduobus  extèl  ioribus  concavis  ovalis  obtusis  extrorsùm  puberulis;  inlerioribus 
subangustioribus.  Corolla  4-petala,  petalis  calyee  longioribus  1.  5-6  longis,  ofalfln- 
gis  obtusis  unguiculalis ,  ungue  incrassato,  extrorsùm  glabris  nisl  ad  apicem  pube 


IIEIiBARII    TI.MORF.KSIS    DESCRIPTIF  427 

rarà  inspersis,  introrsùm  puberulis.  Stamina  érebra ,  corollâ  multô  longiora;  fila- 
meniis  filiformibus  liberis  triplici?  série  disco  çonvexp  glabro  insertis.  Antherjk 
oblniijja-  basi  einai  g  ma  ta?  obtus  ,e,subbasifixœ,biIoculares.OvARii;Mlongèstipitalum, 
stipite  jjraeili  tereti ,  stamina  subaequante  ,  subrotundo-ovatum  apieesubattenuatum 
uniloculare.  Stigma  sessile  depressum  glabrum.  Fhuctus... 

CaPPARIS    SEPIAl'.IA. 

C.  ramisglabris,  junioribus  puberulis  ;  stipulis spinpsis  acutis  retlexis; 
fol  lis  ovalibus  apice  emaryiuatis  glabenimis  ,  junioribus  subtils  petiolis- 
que  pubescentibus  ;  racemis  subuuibcllatis;  calycibus  glabris;  petalis 
ciliato-toineutosis. 

Capparis  sepiaria  Linn.  Spec.  720.  Pluk.  t.  338.  f.  3.  — p  glabrata.  WigUi  et  Atn 
fferb.  n.  io5.  D.C.  Prod.  i.p.  ?47- 

06s.  Sur  lous  les  échantillons  que  j'ai  observés,  provenant  de  Timor  et  de  la  Nou- 
velle-Hollande (Port  du  roi  Georges),  où  croit  également  celte  plante,  je  lai  tou- 
|ours  vue  avec  les  rameaux  pubescents,  les  jeunes  feuilles,  ainsi  que  le?  pétales  ,  lé- 
gèrement tomenieux.  Ces  caractères  ne  s'observent  pas  sur  des  échantillons  venant 
des  côtes  de  Coromandel  qui  ont  les  fleurs  plus  petites,  les  pétales  glabres  et  les 
ovaires  surmontes  d'un  style  court,  mais  néanmoins  très  apparent.  Ces  plantes  doi- 
vent sans  doute  constituer  deux  espèces  distinctes. 

Cadaba    CAPPAROIDKS. 

G.  pubescens  spinosa;  foliis  ovatis  ellipticis  oblongove  -lanceolalis 
puberulis;  corymbis  pedunculatis  ;  floribus  5  -  6  -  andris,  petalis 
loagissimè    unguiculatis   obovatis  ;  fructu  tereti  siliquaeformi  viscido. 

Cadaba  capparoides  D.C.  Prod.  1.  p.  244- 

Rami  juniores  teretesaculeati  puberuli.  Folia  alterna  poil.  3-2'/;,  longa,  i'/a  circi- 
ter  lata  ,  ovata  vel  lanceolato-oblonga  ,  interdùm  elliptica  ,  apice  saepiùs  obtusa', 
rariùs  mucronulata,  integerrima,  basi  rotundata,  înembranacea,  puberula,  scabrius- 
cula  ,  penninervia,  nervis  subtùs  prominulis,  petiolata  ,  petiolo  semipollicari  tereti 
pubescente.  Stipulœ  petiolares  binsp  minima1  spinoîae  acutae.  Flores  subcorymbosi, 
longé  pedicellati;  corymbis  pluriiloris  ramulos  terminantibus.  Iîracte/e  pedicelli 
basi  insidentes,  lineares  acutse  deciduae.  Calyx  4-phyllus,  l'oliolis  exterioribus  paten- 
tibus  concavis  semipoll.  longis  ,  ovatis  acuminatis  viscoso-pubescentibus,  interio- 
ribus  ovatis,  apice  acuminatis,  erectis  puberulis.  Petala  4  rosea?  calvcem  multô 
superantia  ,  longissimè  unguieulata  ,  liuibo  obovato  margine  subsinuato  penni- 
nervato  ,  glabro;  glandulœ  hypogynae  /(rotundie,  petalis  oppositae,  glabrae.  Stamina 
6  vel  saepius  5,  quorum  3  foliolîs  calycinis  opposifa;  filanientis  in  tubum  coalitis 
subaequalibus,  apice  liberis,  petala duplo  supeiantibus,  filiformibus  glabris.  Anthera: 
biloculares,  obtusa?,  basi  emarginatae  ,  loculis  linearibus  rima  longitudinali  exlror- 
sùm  dehiscentibus  ;  nect.iriuin  staminum  parlem  monadelpbam  subaequans,  çylin- 
draceum  tubulosum  apice  trilobatum,  lobn  intermedio  niajori  ovalo  ,  lateialibus 
minoribus  enervibus,  glabrum.  Ovarium  teretiusculum  gracile,  longé  stipitatum, 
stipite  usque  ad  médium  Slamentis  in  tubum  coalitis  reconditum,  uniloculare 
multiovulalum ,  ovulis  placentariis  duobus  oppositis  parietalibus ,  adnatis.  Stigma 
sessile  orbiculare  depressum  glabrum.  Frictus  teressiliquaeformis  3-4-poll.  longus, 
unilocularis  indehisceiis,  eylindraceus ,  virescens,  pube  densâ  viscidâ  puberulus. 
Semina  subreniformia  arcuat'im  striatula;  integumentum  duplex,  exterius  subtes- 
taceum  nigrum,  interius  membraiiaceum  album.  Embryo  radiculae  incumbens  ferè 
cotyledonum  longitudine;  cotvledoues  angustae  crassie  albae. 


428  .  HEKBARII   T1MORENSIS   DESCRII'TIO. 

VIOLARIE/E. 

Alsodeia  macrophylla.  Tab.  XIX. 

A.  foins  oblongis  v.  oblongo-lanceolatis  basi  et  apice  subacinninalis 
obscure  dentatis  glabriuscùlis ;  pctiolis  ramulisque  hispidulis  ;  segmentis 
calycinis  lanceolatis  acutis  extrorsùm  bispidis. 

Rami  teretes,  cortice  fuscescente  laevi,  lenlicellis  oblongis  insperso,  novellis  herba- 
reis  subcompressis  hispidulis.  Foi.ia  alterna  subdisticba  poil.  4-<)l"nga,  l'/a-s'/a  la- 
ta ,  oblonga ,  basi  subattenuata  vel  rotundata  ,  apice  breviter  acuminata,  repanda 
vel  irregulariter  dentata  ,  penninervia  subtùs  reticulato-venosa  ,  nervo  medio  pri- 
inariisque  protninulis glaberrimis, submembranacea,  glabra,  petiolala,  petiolo  semi- 
pollicari  tereti ,  glabrato.  Stipul.e  parvae  lanceolalae  acutuî  extrorsùm  hispidulae. 
Flores  axillares  racemosi ,  racemis  congestis  j>aucifloris,  tloribus  brevissime  pedi- 
cellatis,  pedicellis  bracteis  parvis  basi  instructis.  Cai.yx  5-partitus,  f'oliolis  subasqua- 
libus  lanceolatis  acutis,  corollà  dimidiobrevioribus,  extrorsùm  hispidulis.  Petala  5 
praefloratione  contortâ  lanceolata  acuta,  basi  subcarnosa  exunguieulata,  extrorsùm 
mediohispidula.STAMiNAF)Cumpetalisalterna;(ïlamentisbasiinurccolumhypogynuni 
ovarium  cingentem  integrum  membranaceum  glabrum  connatis,  apice  cyhndra- 
ceis.  ANTHER-Eovatce  in  ligulâ  dorsali  nordatâ  inembranaceâ  terminât»,  ovarium  su- 
perantes  biloculares,  loculis  apice  acutis  rima  longitudinali dehiscentibus.  Stylus 
cylindricusglaber  apice  subincrassatus,stigmate piano  papilloso  coronatus. Ovarium 
globosum  hispidum  carnosnm,  uniloculare  triovulatum,  ovulis  funiculo  brevissimô 
parietibus  affinis. Capsula  obovata  obscure  trigona  semipollicaris  glabra  ,  trivalvis 
trisperma  valvis  medio  sèminiferis.  Semina  ovata  ad  basin  lateraliter  nmbilico  no- 
tata;  testa  pallidâ  subcrustaceâ.  PerispermUM  carnosum.  Embryo  subrotundus 
cotvledonibus  planis  foliaceis  apice  subemarginatis,  radieulà  parvâ  obovatà  oblusa. 

Obs.  D'après  un  dessin  fait  dans  la  Guyane,  par  M.  Leprieur ,  je  me  suis  assuré 
que  le  Passoura  d'Aublet  doit  appartenir  au  genre  Alsodeia,  quoiqu'il  ait  les  filets 
libres  jusque  près  de  la  base  ,  tandis  qu'ils  sont  soudés  en  un  disque  hypogyne 
dans  l'espèce  de  Timor,  de  même  que  dans  celles  figurées  par  Du  Petit-Thouars.  Les 
divisions  calycinales  sont  égales  dans  Y  Alsodeia  macrophylla  ,  tandis  qu'elles  pp- 
roissent  ne  pas  l'être  dans  celles  de  Madagascar  et  dans  le  Passoura. 

SAMIDE/E. 

Casearia  uniflora. 

G.  ramulis  glaberrimis  ;  foliis  oblongis  vel  ovato-lanceolatis  acu- 
minatis,  basi  rotuntlatis  inaequilateralibus  dentato  -  crenatis  glabris 
coriaceis;  pedunculis  axillaribus  solitariis  aut  geminis  petiolo  dimidiô 
brevioribus  ;  floribus  10-andris,  stylo  capitato  ;  fructibus  obovoideis 
rotundatisve  glaberrimis. 

Rami  cortice  gristo  subrugoso  transversè  etsubannulatim  fisso  vestiti,  ramulis  sub- 
tetragonis glaberrimis  interdùm  subflexuosis.  FonAaltcrna poil. 3-5  longa  i-i'/2  poil, 
circiter  lata,  oblonga,  ovatove-lanceolata  ,  acuminata,  basi  rotundato  -  inaequi- 
latera  integerrima,  supernè  dentata,  dentibus  obtusis  ascendentibus,  reticulato- 
venosa  ,  nervo  medio  primariisque  subtùs  prominulis,  coriacea,  glaberrima,  suprà 
saturate  viridia,  subtùs  pallidiora,  junioribus  nigricantibus,  petiolata,  petiolo 
seinipollicari  longo  teretiusculo  vix  suprà  canaliculato  glaberrimo.  Stipulée  lineari- 
lanceolatae  acutae  concavae,  extrorsùm  pube  brevi  adpressà  vestitae,  valdè  deoiduae. 
Inflorescentia  axillaris.  Flores  solitarii  (indusiâ  tantùm  suppetente),  Sambuci  nitjri 
floribus  paulô  majores,  pedicellati,  pedicellis  ?.  lineas  circiter  longis,  teretibus  pube 
brevissimâ  inspersis,  imâ  basi  squamis  pluribus  imbricatis  parvis  subrotundis  gla- 
briuscùlis persistentibus  instructis.  Calyx  5-partitus,laciniis  ovatis  acutis  subconcavis 


1IK1UUIUI    T1MORKNSIS    DESCIUPTIO.  429 

margine  inflexis,subaequalibus  patulis  extrôrsùm  pubebrevissimâ  inspersis,  intror- 
sum  glabriusculis.  Petala  O.  Stamina  30  erecta,  basi  in  tubum  calyci  adnatum 
urecolatuin  submenibranacciiinglabrumrnalita;  10  fertilia  filamentis  ûliformibus, 
glabris  :  antherae  ovato-oblonga:,  basi  subcprdatae  ,  apice  obtusae  dorse  supra  basim 
affixa;,  biloculares  longitudinaliter  déhiscentes;  10  sterilia  dimidio  breviora  lineari- 
oblonga  apice  rotundata  ettonientoso-villosa. Stylus teresbrevis,glaber, stamina  su- 
perans.  STiGMAcapitatum  ,  glahruin.Ovarium  superum'subhemisphaericum,dèniùm 
subobovatum  sessile,  pilis  raris  apice  inspersum,  stylo  brevi  coronatum,  uniloculare 
loculo  intùs  lœvi  subnitido;  ovula  crebra ,  placentis  5  parietalibus  affixa  stipitata 
ovoidea;  arillo  fimbrialo,  membranaceo  vestita.  Fructus  capsularis?  obovatus  v. 
subglobosus,  apice  rudimento  styli  coronatus. 

Caseaiua   HEXAGONA. 

G.  raniulissubvelutinis;  foliis  ovalibus  suboblongisve  apice  breviter 
acumiiiatis  integris  glabris  junioribus  tomentoso-velutinis  ;  stipulis 
ovalibus  parvis  tomentosis  ;  capsulis  subrotundis  v.  ovoideis  6- 
gonis. 

Rami  subgraciles,  corlice  pallidè  griseo  vestiti  glabro  ,  lenticellisque  rotundis  al- 
bidis  subtuberculatis  insperso.novelli  herbaceisubt  ornent  oso-veluti  ni.  Folia  alterna 
poll.>. '/2-3  longa,  1  '/2-2  lata,  ovalia  vel  ovato-oblonga  apice  breviter  acuminata  basi 
rotundata  subaequalia,  integerrima  ,glabra,  juniora  submenibranacea  pellucido- 
punctata,  punclis  roluiidis  oblongisque  interrnixtis  subvelulina,  penninervia  nervis 
subtùs  pubescentibus,  breviter  petiolata,  petiolo  lin.  2  circiler  longo  tereti  pube- 
scente.  Stipui./e  parvae,  ovatas,  aeutiuscula?,  tomentosae.  Flores haud  vidi.PEDUNcuLi 
fructiferi  axillares  occasu  foliorum  in  raniulis  solitarii,  lin.2circi.ter longi,  subpu- 
beruli  basi  squamulis  pubescentibus  parvis  instructi.  Capsula  ovoideo-rotuuda  hex- 
agona,  valvis  angulatis  inedio  carinatis,  aliis  al  ternis,  coriacea  ,  vesiculis  resinosis 
instrurta,  basi  calyce  persistente  5-partito  induviata,  unilocularis  3-valvis,  valvis 
usque  ad  basiin  dehiscentibus  ,  3-7-spermis.  Semina,  subrotundo- ovoidea  um- 
bilicata  ,  funiculo  brevissimo  affixa  ,  arillo  membranaceo  fimbriato  involuta. 
Integcmentum  chartaceum ,  laeve.  Perispermum  carnosum.  Embryo  inversus 
cotyledonibus  orbiculatis  subfoliaceis  nec  plicatis;  radicula  obtusa  cotyledonibus 
brevior. 

PITTOSPOREiE. 

Senacia  undulata. 

S.  ramis  cortice  flavescente  laevi  vestitis  ,  junioribus  herbaceis glabris; 
foliis  petiolatis  lanceolatis  breviter  acumiiiatis  obovatisve  uodulatis 
basi  attenuatis  ;  petalis  obovato-oblongis  pistillum  superantibus  ; 
ovario  elliptico  basi  stipitato. 

Senacia  undulata  Lamk.Itl.  p.  o.5.  n.  270g.  B.C.  Prod.  i.  347.  —  Celastrus  undu- 
latus  Lamk.  Dict.  Encycl.  1.  p.  662. 

CARYOPHYLEEjE. 

moli.ugo  str1cta. 

M.   caule  decumbente  glabrato;  foliis   verticillato-quaternis  lanceo- 

lato- obovatis  in  petiolum    subattenuatis   obtusiusculis    inaeqiialibus  ; 

floribus  longé  pedicellatis;  calycinis  foliolis  subellipticis  membranaceis 

capsulam  aequantibus  ;     seminibus  renifonnibus  laevibus  atro-rubris. 

Mollugo  stricta  Linn.Spec.  i3i.  D.C.  Prod.  3g  1.  Blum.  Bijd.  p.  62.  W.  et  A.  Prod. 
Flor.  penins.  ind.  p.  44-  —  Pharnaceum  strictum  Spreng.  Syst.  1.  p.  0,4c)-  Phtck. 
t.  257.  f.  2. 


43o  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

MALVACE/E. 

MALVA    TIMORENSIS. 

M,  ramis  dense  stellato-hirsutis;  foliis  petiolatis  ovatis  ovatove-lan- 
ceolatis  obtusis  dentatis  tonientoso-hirsiitis  ;  spicis  ovoidcis  derniun 
cylindraceis  ;  calyce  exteriori  3  -  pbyllo  ,  foliolis  lineari  -  lanceolatis 
acutis;  interiori  5-phyllo  fol.  ovato-lanceolatis  subtrinervulis  ;  petalis 
calyce  subduplô  longioribus ,  tubo  stamineo  birsuto;  coccis  muticis 
apice  bispidis. 

Malva  timorensis  D.C.Prod.  1.  p.  /|3o.  Btuni.  Bijd.  p.  64. 

Herbacea,  ramosa.  Rami  teretes  pube  stellatâ  apieem  versus  densiore  bispido- 
tomentosi.  Folia  poil.  1 '/2-circiter  longa,  '/,-Iata,  ovata  vel  ovato-lanceolata,  basi 
rotundata  subcordatave,  grosse  dentata,  utrinque  pilis  stellatis  tomentoso-hispida  , 
basi  subtrinervia,  subtùs  prominula.  peliolata,  petiolo  lin. 3  longo  tereti ,  ramoruni 
foliorumque  instar  pubente.  Stipdue  lineari-subulatae  subhispidae  coloratse.  Flores 
ad  apieem  ramuloruin  spieati,  spicis  densis  ovatis,  seriùs  cylindraceis  i-3  poli, 
longis,  racliide  sericeo-pilosâ  ,  floribus  deciduis  cicatriculis  notntâ.  Flores  subses- 
siles  dessiccati  fulvo-rubri.  Bractea  ovata  ad  médium  bifida  ,  lobis  divaricatis, 
extrorsùm  hispida ,  calyce  brevior.  Calyx  duplex  uterque  persistens:  Exterior  (  invo- 
lucrum)  3-pbyllus  ,  foliolis  linearibus  liberis  lin.  3  iongis,  introrsùm  glabris 
petaloru m  colore  ornatis;  interior  5-fidus  1.  4'A  longus  ad  basim  sectus,  segmentis 
ovato-lanceolatis  acuminatis  dense  pilis  sericeo-tomentosis  vestitis.  Petala  calyce 
subduplô  longiora  subobliqua  obovata  subtruncata  brevissimè  nnguiculata,  pilis 
basi  inspersa  flabellato-venosa.  TuBtJS  stamineus  petala  œquans  cylindraceus 
bispidus.  Stamina  circiter  20  ferè  usque  ad  apieem  coalita.  Stylcs  brevis  pro- 
fonde 10-fidus,  segmentis  filiformibus  staminibus  œqualibus.  Ovariim  globosum 
apice  subdepressum  hispidum  5-loculare,  loculis  in  ter  se  axi  coalitis  singulis  î-ovu- 
latis,  ovulo  reniformi.  Capsula  ovario  conformis  solubilis  in  cocca  9  chartacea ,  axi 
brevi  subturbinato  depresso  10-radiato  circumposita,  reniformia,  lateraliter  com- 
pressa, glabra  apice  hispida,  nuitica.  Semina  reniformia  laevia  compressa,  flavida. 

Urena  multifida. 

U.  foliis  inferioribus  cordatis  inciso-lobatis,  lobis  obtusis  grosse 
dentatis  (summis  basi  rotundatis  3-dentatis  subintegrisve)  discolori- 
bus  subtùs  glauco-pubescentibus  3-7-nervosis  nervo  medio  basi 
uniglanduloso  ;  bracteis  subobovatis  subdentatis  involucro  brevioribus; 
involucri  lobis  linearibus  obtusis  calycem  subaequantibus  ;  calycinis 
lineari-lanceolatis  subacuminatis;  capsulis  eebinatis;  seminibusadpressè 
pilosis. 

Urena  multifida  Cav.  Dist.  6.  p.  336.  t.  i84-  f-  1.  D.  C.  l'rod.  1.  p.  \f\\. 

Hibiscus  lampas. 

H.  foliis  petiolatis  ovatis  acuminatis  integris  basi  rotundatis  v.  coi- 
dato-3-lobatis ,  lobis  acuminatis ,  supra  laevibus  subtùs  pube  rufâ 
stellatâque  tomentosis;  pedunculis  axillaribus  1-2-floris,  iuvolucelli 
foliolis  5  minimis  lineari-setosis;  calyce  subintegro  aut  5-fido,  segmentis 
acuminatis    glabriusculis  capsula  brevioribus. 

Hibiscus  Lampas  Cav.  Diss.  p.  1 54-  <■  56-  f-  2.  Z>.C.  Prod.  1.  p.  t$y.Spreng.  Syst.  3. 
p.  101.  Blum.  Bijd.  p.  67.  IV.  et  Ar.  Piod.fl.  pen.  Ind.  i.  p.  4g- 


hkubabil  timorensis  desciuptio.  ^3  | 

Hibiscus  timobknsis. 

H.  caule  incnni;  foliis  cordatîs  palmatifidis  lobatis  lobis  5-lanceolatis 
açuminatis  dentatis  glabriusculis  ;  involucelli  foliolis  ovato-lanceolatis 
saepissimè  3-4  coalitis  ;  segmentis  calycinis  apice  2-3-fidis  ;  floribus 
majusculis    flavis  basi   atro-purpùreis. 

Hibiscus  timorensis  D.C.  Prod.  i.  p.  448. 

Iîami  subtierbacei  erecli ,  glabriusculi,  novelli  pilis  raris  inspersi.  Folia  poli.  3  V, 
longa  ,  i  lata,  petiolata,  rotùtldo-cordafa,  palmatifula,  lobis  à-j  ovato  -lanceolatis 
açuminatis  dentatis',  3-j-nervia  eglandulosa  subtùs  prominula  subcoriàcea,  ;;]a- 
briuscula  (  juniora  pilis  stellatis  subliispida)  ;  superiora  3-lobata  subsessilia;  petioli 
poil.  2  longi  cylindracei  glabiï.  Stipula:  Jineari-lanceolata:  parvœ  puberulae  lin.  3 
longa;.  Flores  axillares  solitarii  ad  ramorum  apicem  quasi  fastigiatim  dispositi, 
pedunculati,  peduueulis  poil,  i  '/2  longis,  fructif'èr'o  robusto  inai  liculatis  glabris. 
Calyx  duplex,  exterior  (involucrum)  persistens,  poil,  i  longus  ad  basim  sectus, 
inaequaliter  3-5-phyllus,  foliolis  1.  9  longis  ovato-lanceolatis  rectis  glabriusculis  viii- 
dibus.  Interior  deciduus  involuci  uni  superans,  apice  2-3  segmentis  divisus  non  rarô 
subspatbaceus  lateraliter  dejectus  nervosus  utrinque  molliter  pubescens.  Corolla 
majuscula;  petala  poil.  3  longa  intégra  obovala  poil.  2  lata  glabra  flabellalo-nervia 
(dessiccationecyano-virescentia  in  vivoflava?)ungueatro-purpureo.TuBusstamineiis 
corolla;  vix  médium  aequans,  poil,  vix  1  longus,  glaber  nervosus  flavidus  ;  staminibus 
crebris  flavis  subsessilibus  versus  apicem  tubi  congestis.  Antherje  subrotundœ  pal- 
lidas.  Styltjs  lubum  stamineum  superans  glaber  pallidus,  apice  integer.  Stigmata 
indivisa  lamelliformia  apice  subundulata,  purpurea.  Ovarium  conoideum  bispidum. 
Capsula  ovoidea  acuminata,poll.  1 '/,  circiter  longa  involucro  duplo  longior  locu- 
licido-5-valvis,extrorsùm  valdèhispida  versùsque  suturas bispidior. Semin a  in singulis 
loculisio-12  subobovalo -reniformia  arcuatim  striaiula,  pilis  aureis  prœsert'im  ad 
chazalam  ornata.  Integumentum  externum  crustaceum  nigrescens. 

Hibiscus  ficulneus. 

H.  ramis  lœvibus  subcarnosis  :  foliis  palmato-5-lobis,  summis  3- 
lobatis  lobis  obtusis  suprà  pube  simplici  subtùs  stellatâ  inspersis; 
petiolissulcatis  sulco  longi  tudinali  piloso:  involucello  calycequecaducis; 
capsulis  ovoideis  hispidis. 

Hibiscus  ficulneus  Linn.  Spec.  978.  DM.  II.  Ellli.  t.  i5~.  f.  190.  Willd.  n.  3g.  D.C. 
Prod.  1.  p.  448-  Blum.  Bijd.  p.  67.  —  H.  sinuatus  Cav.  Diss.  t.  l[2.  t.  1. 

Hibiscus  Rosa-sinensis. 

H.  caule  inerrui  arborescente;  foliis  ovatis  breviter  açuminatis  glà- 
bris  basi  sub-3-nerviis  iategerrimis  supernè  grosse  dentatis  ;  pedunculis 
folia  aequantibus  ;  involucello  6-7-phyllo,  foliolis  lineari-sublanceolatis, 
calyce  dimidiô  brevioribus. 

Var.  flore  pleno  purpureo. 

Hibiscus  Rosa-sinensis  Linn. Spec.  977.  D.C.  Prod.  1.  p.  448-  Blum.  Bijd.  p.  68.  W. 
?t  Ai.  Prod.  Flor.penins.  Ind.  p.  4g.  Cav.  diss.  3.  t.  69.  f.  2.  Rlieed.  H.  Mal.  vol.  2.  t.  1  7. 
Rumph.  Amb.l±.  t.  8.  —  H.  Ketmii  Malab.  Flor.  nibro-pleno  Petiu.  11.9. 

Hibiscus  vitifolius. 
H.  caule  pilis  rigidis  subaculealo  ;  foliis  tomenlo  simplici  pilisque 


432  HERBARII   TIMORENSIS   DESCR1PTIO. 

trifidis  interjectis  vestitis  ,  inferioribus  3-5-lobatis  ,  lobis  ovatis 
acuminatis  cordatis,  supremis  aut  intermediis  basi  rotundatis  3-5- 
augûlosis  lanceolatis;  stipulis  setaceis;  involucro  io-phyllo,  foliolis 
linearibus;  calycinis  ovato-lanceolatis  submembranaceis;  floribus  sul- 
phureis  ungue  atrô-sangtuneô ;  capsulis  5-pteris  calyce  brevioribus. 

Hibiscus  vitifolius.  Linn.  Niant.  56g.  Cav.  diss.  3.  p.  i45.  t.  58.  f.  i.  D.C.  Prol.  i. 
p.  45o.  Blum.  Bijd.  p.  6g.  Rheed.  Mal.  6.  t.  46. 

Hibiscus  tubulosus. 

H.  caule  herbaceo  bispido;  ramulis  incano-velutinis;  foliis  inferior 
ribns  cordatis  breviter  acuminatis  grosse  deutatis  suprà  viridibus  subtùs 
velutino-niveis  ;  involucro  6-phyllo  foliolis  lineari-spatlmlatis  ;  caly- 
cinis clliptico-lanceolatis  obtusis  involucro  dimidio  brevioribus. 

Hibiscus  tubulosus  Cav.  diss.  3.  p.  161.  t.  68.  f.  2.  D.C.  Prod.  i.  p.  l\l\-].  —  H.  ve- 
lutinus  D.C.  Prod.  i.  p.  452. 

Hibiscus  virgatus. 

H.  caule  herbaceo  inermi  ;  foliis  infimis  ovato-rotundis  3-lobatis  lobis 
lanceolatis  dentatis.  superioribus  linearibus  acutis  integris  vel  supernè 
3-5-dentatis;  floribus  axillaribus  peduuculatis  ;  involucro  6-8-phyllo  , 
foliolis  lineari-subulatis  calyce  brevioribus  ;  foliolis  calycinis  liueari- 
lanceolatis  acutiusculis  bispidulis  capsula  brevioribus. 

Hibiscus  virgatus  Blam.  Bijd.  p.  71. 

Radix  fibrosa.  Gaulis  berbaceus  ramosus  erectus ,  teres  pilosiusculus  virescens, 
gemmis  axillaribus  pube  ru  fis  vestità.  Folia  inferiora  poil.  1  '/2-2  longa,  i'/t  circiter 
lata  cordata,  3-loba,  dentato-serrata,  pilis  fasciculatis  ad  nervos  sublus  densio- 
ribus  subaspera,  virescentia ,  3-nervia,  nervo  médit),  poro  lineari  supra  médium 
instructo;  superiora  poil.  1  longa.  lin.  2  circiter  lata,lincaria,  intégra  aut  apice  3-5- 
dentata,  uninervia,  glabriuscula,  petiolata,pe(iolo  poil.  1  '/2longo  hispidulo.  Flores 
solitarii  axillares  pedunculati ,  pedunculis  folio  longioribus  poil.  1  et  ultra  longis, 
pilosiusculis,  supernè  articulatis.  Stipula  setaceae  vix  1. 1  longœ  hispidae.  Calyx 
duplex  uterque  persisteras,  exterior  (involucrum)  6-8-phyllus  cujus  foliola  1.  1  longa , 
lineari  -subulata  recta  subœqualia  subpilosa  ;  interior  5  lin.  longns,  exterion  duplo 
longior,  ferè  ad  basim  5-fidus,  segnientis  lanceolatis  acutis  praesertim  extrorsùm  pilis 
fasciculatis  brevibus  inspersis,  subnervosis.  Petala  1.  4-5  longa,  ovata,  obtusa,  in- 
tégra calyce  triplô  longiora,  extrorsùm  pilis  raris  obsita,  flavellato-venosa,  rosea. 
Tubus  stamineus  petalis  brevior,  gracilis,  glaber,  rubescens,  è  basi  usque  ad  apiceni 
filamenta brevia  subulata  patentia  antberifera  emittens.  àniher.e  subrotundo-reni- 
formes  uniloculares.  Styles  tubo  duplo  longior,  5-fidus,  laciniis  filiFormibus, 
singulis  stigma  te  capitatohispiduloterminans.OvARicivrsubroninduniglabriuseulum 
5-loculare,  loculis  laciniis  calycinis  oppositis,  singulis  2-ovulatis.  Capsula  calyce  du- 
plo longior  globosa,  subdepressa,  extrorsùm  pilis  brevibus  hispidiuscula,  loculicido-5- 
valvis,  loculis  cum  laciniis  calycinis  alternantibus.  Semina  in  singulis  loculis  duo 
subrotuuda  nigrescentia,  subcarnea,  gossypina. 

OLs.  Cette  espèce  se  distingue  facilement  de  l'Hibiscus  phœniccus  par  ses  feuilles 
supérieures  linéaires,  dentées  seulement  an  sommet,  au  lieu  d'être  ovales  corditor- 
mes  et  acuminées.  Les  fleurs  sont  aussi  plus  petites,  et  les  pédoncules  articulés  peu 
au-delà  du  milieu,  tandis  qu'ils  le  sont  presque  au  sommet  dans  V Hibiscus  phœniceus, 
dont  les  capsules  sont  aussi  plus  grosses. 


HERBARI!    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4^-3 

UlRISCUS  Sabdariffa. 
H.  foliis  serra tis,   inferioribus  ovato-oblongis,  intermediis   trifidis 
superioribus  lanceolatis;  floribus  subsessilibus  ;  involueello  12-dentato. 

r*ibiscus  Sabdariffa  Linn.  Spec.  978.  Cav.  diss.  3.  t.  198.  f.  1.  D.C.  Prod.  1.  p.  /|53. 
flluni.  BijcL  p.  72. 

Paritium  tiliaceum. 
P.  foliis  cordiformibus  9-1  i-nervibus,  suprà  glabris  subtùs  albido- 
velutinis;  involucro  breviter  io-fido,  segtnentis  capsula  ovato-rotundâ 
acuminatâ  bispidâ  duplo  brevioribus. 

Paritium  tiliaceum  Ad.  Juss.  fl.  Bras,  merid.  p.  ia5. — Hibiscus  tiliaceus  Linn.  Spec. 
976.  Cav.  Diss.  3.  t.  55.  f.  1.  —  Pariti  Rheed.  Mal.  1.  p.  53.  t.  3o. 

Ois.  MM.  W'ight  et  Arnott  réunissent  à  cette  espèce  les  Hibiscus  elatus,  cim'rui- 
t/is,  guinrensis  D.  C.  et  similis  lilum.  Je  ne  puis  me  prononcer  sur  toutes  ces  réunions  ; 
mais  quant  à  l'espèce  d'Afrique  ,  elle  me  paroit  différente  de  la  notre. 

Thespesia  populnea. 
T.   ramulis  no vellis  foliisque  ante  evolutionem  lepidotis  ;  foliis  cordatis 
acuminatis  7-nerviis,  suprà  viridibus,  subtùs  pallidioribus  lepidoto-me- 
tallicis;   pedunculis  axillaribus   petiolum  subœquantibus  ;  corollâ   basi 
dense  lepidotâ. 

Thespesia  populnea  Corr.  Ami.  Mus.  9.  p.  ago.  D.C.Prod.i.  p.  450.  Blum.  Bijil.p.jS. 
W.  et  Arn.  Flor.  penins.  Ind.  p.  32. —  Hibiscus  populneus  Linn.  Spec.  976.  Cav.  Diss. 
3.  p.  i52.  t.  56.  f.  1.  —  Bupariti  Rheed.  Mal.  1. 1.  29. 

GOSSYPIUM    INDICUM. 
G.   ramulis  birsutis  ;  foliis  3-5-lobatis  lobis  ovatis  acutiusculis  utrin- 
que  nigro  punctulatis ,  nervis  subtùs  uniglandulosis  ;  involucro  3-phyllo 
foliolis  inciso-dentatis,  calycinis  truncatis  subdentatis  glabris. 

Gossypium  indicum  Lamk.  Encycl.  1.  p.  1 34-  D.C.  Prod.  1.  456.  Bluui.  Bijd. 
p.  74. 

Gossypium  javanicum. 

G.  foliis  subrotundo- cordatis  v.  subrotundatis  acutè  3-angulosis  in- 
terdùm  integris  ciliatis ,  3-5-nerviis  nigro-punctatis  nervis  petiolisque 
bispidis;  stipulis  lanceolatis  acuminatis;  involucro  3-phyllo,  foliolis 
linearibus  acutis  ciliatis,  calycinis  inaequalibns  5-dcntatis. 

Obs.  Le  seul  échantillon  de  cette  plante  que  possèdent  les  herbiers  du  Muséum 
est  trop  incomplet  pour  en  donner  une  description  entière. 

Sida  rhomboidea. 
S.  foliis  oblongo- lanceolatis  dentatis  basi   rotundatis  subtùs  cane- 
scentibus  ;  pedunculis  axillaribus  i-floris;  calyce  cupuliformi  10-nervato 
5-partito,  partitionibus  subrotundo- lanceolatis  acuminatis;    capsula 
7-coccâ,  coccis  subrugosis  muticis  apice  puberulis. 

Sida  rhomboidea  Roxb.  ex  Journ.  bot.  i8i4-  V-  I\.  p.  207.  D.C.  Prod.  1.  p.  l\(a.  Spr. 
Syst.  3.  p.  117.  W.  et  Arn.  Prod.  Flor.  penins.  Ind.  l.  p.  57. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3*  série.  56 


434  herbarii  timorensis  descriptio. 

Sida  retusa. 

S;  foins  breviler  petiolatis  obovatis  obcordatisve  apice  denticulatis  , 
subtils  canescentibus  ;  stipulis  setaceis;  pedunculis  axillaribus  i-floris 
folio  longioribus  ;  capsula  ■y-g-eoccâ,  coccis  rostratis  glabriusculis  ca- 
lyce  brevioribus. 

Sida  retusa  Linn.  Spec.  961.  Cav.  dits.  t.  p.  18.  t.  3.  f.  l\.  Ejusd.  Diss.  5.  t.  i3i.  f.  2. 
D.C.  Prod.  1.  p.  462.  p.  m.  Spreny.  Syst,  i.  Btum.  Bijd.  p.  75.  IV.  et  Ain.  Prod.  Flot: 
penins.  Ind.  p.   58.  Rtimph.  Amb.  5.  t.  19.  Rheea.  H.  Mal.  X.  t.  18. 

Abutilon  Guichenotjanum. 

S,  ramis  tomeutoso-velutiuis  incanis  ;  foliis  subrotundo-cordatis , 
breviter  acumiuatis  denticulatis  subtùs  reticulato-veuosis  incanis;  sti- 
pulis majusculis  lanceolato-cordatis  subsagittatis  ;  pedunculis  ad  ra- 
morum  apicem  in  paniculam  dispositis  ;  bracteis  latiusculis  2-3-lobis 
obtusis;  ovario  globoso  11-loculari. 

Caulis  fruticosus  teres  velutino-tomentosus  et  incanns.  For.u  circiler  2'/2  poil. 
longa,  2  lata,  subrotundo  -cordata  ,  lobis  superpositis ,  suprema  cordiformia 
breviter  argutè  acuminata,  denticulata,  niolliter  suprà  puberula  subtùs  interne 
velutino-toinentosa  incaria,  reticulalo-  5  -7-nervia,  nervis  prominentibus,  pe- 
tiohu-i,  petiolo  folio  subaequali  2-poll.  longo  teretiusculo.  Stipula  cireiter  5-6  1. 
iongœ  lanceolato-cordatae  subsagittatœ,  lobis  rotundatis,  acuminatae,  utrinque  to- 
mento  velutino  incanœ.  Pedunculi  axillares  ,  pauciflori ,  foliorumque  supremo- 
ruin  abortu  paniculam  laxam  mentientes;  pedicelli  1-6  1.  longi  velutino-lonien- 
tosi.  Bracte.e  subovato-œquilaterœ  l.itiusctilae,  flores  cingentes  jipice  2-3-rarius 
4-lobœ,  lobis  interdùm  inaequalibus ,  1-2  saepè  brevioribus ,  utrinque  puberulae. 
Calyx  cireiter  4  I.  longus  profundè  5-fidus,  laeiniis  ovato-laneeolatis  imâ  basi  gla- 
bris  cum glandulà  lanceolatâ  carnosâ  oppositâ  tomentosis,  corollâ  oluplo  brevioribus. 
Ijetala  (in  unico  flore  integro  suppetente  observata  )  obliqua  obovata  obtusissima 
glatira,  flabellato-multinervia,  unguibus  subabruptè  angustis.  Tl'bls  stamineus  co- 
noideus  petalis  dimidio  brevior,  basi  pilis  stellatis  hispidus ,  supernè  filamenta 
.intherifera  crebra  conferta  longiuscula  glabra  gerens.  Antiier.k  subrotundo-reni- 
lormes  parvae  glabrae.  Styli  glaberrimi  summo  apice  12  liberi.  Stigmata  capitato- 
ovata  glabriuscula  colorata.  Ovarium  globosum  apice  subdepressum  subcostatum 
tomentoso-incanum  12-loculare,  loculis  cireiter  3-ovulatis.  Capsula  calycein  per- 
sistentem  œquaus,  lin.  6  cireiter  longa,  pubescens.,  11-cocca,  coccis  apice  subacu- 
minatis  dorso  debiscenùbus  submembranaceis  ,  loculis  3 -spermis  ,  seminibus  im- 
maturis  subrotundis. 

Abutilon  Timorense. 

S.   ramis  tomentosis;  ramulis  pube  stellatâ   velutino- tomentosis  pilis 
simplicibus  patulis  interjectis;  foliis  cordatis  acuminatis  serratis  utrin- 
que   velutino  -albidis  subtùs  pallidioribus;  paniculà  laxâ,   pedunculis 
elougatis;  capsulLs  villoso-bispidis  calyce  brevioribus. 
Sida  ïimoriensis  D.C.  Prod.  1.  p.  468. 

SuFFRUTEx  ?  2-3  ped.  ramosus,  ramuli  nudi  elongati  velutino  -  canescentes ,  pilis 
simplicibus  patulisque  interjectis  niolliter  hirsuti.  Folia  poil.  2'/3  longa,  1 ',, 
cireiter  lata,  cordata  acuminata  inœquabter  denticulata,  rariùs  nisi  in  supremis 
subintegra,  5-7-nervia  nervo  medio  prima riisque  prominulis  suprà  velutino-pu- 
berula  subtùs  incana ,  summa  sessilia  petiolata,  petiolo  poil.  i-2'/2  longo  tereti 
velutino-canescenti,  pilis  simplicibus  (in  ramulis  crebris)  destituto.  Stipul/E  valdè 
deciduae    lineari  -  lanceolatse   velutino  -  tomentosae   incanae    obtusiusculœ.    Flores 


HERBARII    TIMORKNSIS    DESCRIPTIO.  4^5 

axillnres  solitarii  vel  ad  apicem  ramulorutci  3-4  dispositi,  longe  pedutuulati,  pedun- 
culis  nudis.  Cai.yx  lin.  /|  circiter  longus,  usque  atl  basim  sub-5-fidus  utrinque  hir- 
stuo-velutinus,  laciniis  ovatis  suhacuminatis,  ad  médium  obscure  uninerviis  corollâ 
iriplo  brevioribus,  ovarium  aequantibus.  I'etyla  lin.  5-6  longa,  ovata,  intégra  vix  un- 
,]iik  iil  ita .  flabellato-multinervlH ,  glatira.  Tuhus  stamineus  ednoideus ,  pilia  steilatis 
dense  hispidus,  serins  glabratus,  in  iilamenta  antlierifera  indetinita  glabra  apice 
divisus.  Sttli  graciles  giabri  summo  apice  io  libeti  (ilamenta  antlierifera  ssquantes. 
Stigmata  capitata.  Ovaiuum  globosum  hispidum  lo-'lo'culare,  loculis  3-ovulatis 
ovidisovatis  angulo  interno  alfixis;  Capsula  villnsa  subnigrescens  q-valvis,  valvulis 
I.  4  longis,  seminibus  lin.-i  circiter  longis  virgulaeformibus  hispidis  pilis  siibglan- 
dulosis  basi  remotè  inspersis. 

Obs.  Cette  espèce  a  quelque  ressemblance  avec  le  S.  nudlflora  l'Ilérit.  ,  mai.s 
elle  s'en  distingue  par  ses  fleurs  ainsi  que  ses  capsules  qui  sont  du  double  plus 
grandes. 

BOMBACE/E. 

HlXICTERES    ISORA. 

H.  toliis  subrotundo-cordatis  vel  ovatis  acuminatis  ma>qiialiter  den- 
tatis  supernè  stellato-scabris  subtùs  >tellato-tomentosis,incanis;  stipulis 
biacteisque  subulatis;  pedunculis  axillaribus  subtrifloris  ;  floribus  io- 
andris;  fruetibus  dext.rorsùm  tortis  cylindraceis  acutis. 

Helicteres  Isora  Linn.  Spcr.  i366.  D.C.  Prod.  i.  47  J-  Spreng.  Syst.  3.  p.  8o.  Blutn. 
Bijd.  p.  79.  fV.  et  Am.  Prod.fi.penins.  lnd.  1.  p.  .  —  H.  grewiaefolia  D.C.  Prod.  1. 
p.  476-  Rumph.  Amb.  7.  t.  17.  f.  1.  Rheed.  77.  Mal.  VI.  t.  3o. 

Obs.  C'est  après  avoir  analysé  en  détail  et  comparativement  la  planle  que  M.  De 
Candolle  avoit  nommée  77.  grcwiœfolia  dans  son  Prodrome,  avec  des  échantillons  de 
177.  Isoru ,  que  je  suis  resté  convaincu  que  ces  deux  plantes  dévoient  être  réunies  en 
une  seule  espèce:  il  suffit  même,  pour  s'en  convaincre,  de  comparer  les  phrases 
citées  dans  l'ouvrage  de  M.  De  Candolle. 

BYTTNEBIACE^E. 

Sterculia  Candollii. 
S.  foliis  majusculis  ovato-cordatis  integris  apice  acuminatis  coriaceis, 
suprà  glabris  lœtè  viridibus,  subtùs  pube   stellatâ  brevissimâ  subto- 
mentosis;  carpellis  ovatis  reflexis  glâbrîusctilis  tetraspermis  ;  seminibus 
ovatis  glabris  àiro-purpureis. 

Sterculia  Candollii  IVull.  Pi  As.  rar.  1.  p.  3.  —  S-  populifolia  D.  C.  Prod-  1. 
p.  483. 

Arbor  maxiina  ;  rami  teretes  crassiusculi  glabri  cortice,  flavescente.  Folia  poil.  4-(> 
longa,  3'/2-5  lata,  ovato-cordata,  integerrima,  coriacea  (foliis  Poputi  grœcœ  simi- 
lia)  basi  5-nervia,  nervis  subtùs  promhiulis  glabris,  suprà  glaberrima  lsetè  viridia, 
subtùs  pilis  steilatis  brevissimis  subtomentosa,  petiolata;  petiolo  poil.  2-3longo  basi 
et  apice  incrassato  tereti  glabro.  Stipulas  parvae  lanceolatae  erectœ  puberula;  lineam 
Inngœ  antè  foliorum  evohuionem  tanlùin  suppetentes,  seriùs  deciduœ.  Flores... 
Fri;cti  s  ad  apicem  ramulorum  pedunculatus,  in'carpella  2-3  pedicellata  partibilis  . 
poil,  i1  ,  longa,  1  circiter  lata,  ovata  ,  subreflexa,  apice  subacuminata .  introrsùm 
rima  longitudinal!  dehiscentia,  4-r>-speitna ,  introrsùm  puberula.  Semina  immatura 
ovata  ftlabra,  atrn-purpurea. 

Sterculia  foetida. 
S.   foliis  composais,  f'oliolis  7-9  peltaftm  dispositis  obiongo-laticeo- 
iatis  acuminatissimis;  floribus  paniculatis. 


43G  HERBARIl   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Stereulia  fœlida  Linn.  Spec.  1 43 1 .  Cav.  Biss.  5.  1. 14- » •  D.C. Prod.  i.  483.  Blmn.  Bijd. 
p.  84.  —  Clompanus  major  Rumph.  Amb.  3.  t.  107. 

Melhania  INCANA. 

M.  foliis  lanceolatis  inœqualiter  dentatis  utrinque  tomentoso-incanis; 
pedunculis  axillaribus  i-3-floris:  involucro  3-pbyllo,  foliolis  ovatis 
acuminatis  basi  augustatis,  calycinis  5  lanceolato-acuminatis  capsulam 
superantibus  introrsùm  glabris  coloratis  ;  staminibus  stcrilibus  ligulatis. 

Melhania  incana  Heyn.  Hr.  et  Arn.  Herb.  !  Prod.  Fl.  penins.  Ind.  1.  p.  68. 

Radix  simplex  longa.  Caijlis  annuus,  sublignosus,  erectus,  teres,  glaber,  ramosus. 
Rami  patuli,  basi  scabriusculi  nudi,apice  pube  stellatâ  incano-tonientosi  foliosi. 
Folia  1-2  poil,  longa,  lin.  6-7  lata ,  lanceolato-acuta,  inaequaliter  dentata,  basi 
subrotundata,  3-nervia,  nervis  nervulisque  subtùs  prominulis,  utrinque  incano- 
tomentosa,  petiolata  petiolo  poil.  ■/,  circiier  longo  teretiusculo  velutino  tomen- 
toso  ineano.  Stipulée  lin.  3  longae  ,  setaceae ,  glabriusculae ,  rubescentes,  valdè 
deciduae.  Pedunculi  communes  axillares  v.  terminales  ad  apicein  ramulorum 
conferli,  i-3-flori,  floribus  pedicellatis.  Involucrum  lateraliter  3-pbyllum  ,  folio- 
lis  subrotundo-ovalis,  longé  acuminatis,  calyce  brevioribus  utrinque  velutino-to- 
mentosis  incanis.  Calyx  lin.  3-4  longus,  allé  5-fidus,  segmentis  lanceolatis  longé 
acuminatis  extrorsùni  tomentoso-incanis,  introrsùm  glabris,  striatulis  ,  coloratis. 
Petala  ovata  calyce  sublongiora  ,  brevissimé  unguiculata,  subsequilatera  sinistror- 
sùm  contorta  coalita ,  glaberrima  ,  flavo-ruia.  Tubus  stamineus  brevis  lin.  '/2  lon- 
gus glaber.  Stamina  fertilia,  5  fdamentis  complanatis  :  anthera?  ovato-oblongae 
connectivo  crasso  basi  fixa;,  sterilibus  totidem  intermixtae  ligulatis  subenerviis  gla- 
bris fertilia  superantibus.  Styli  5  glabri  coaliti  filamenta  sterilia  œquantes,  cernui. 
Stigmata  capitala.  Ovarium  globosum  villosum  5-loculare,  loculis  4-ovulatis.  Cap- 
sula involucro  calyceque  persistenlibus  cincta,  lin.  3'/2  longa,  5-locularis,  loculis 
ad  septum  lanaiis,  abortu  2-spermis.  Sejiina  ovoidea  subtuberculata. 

Ous.  J'ai  pu  déterminer  cette  plante  d'après  un  échantillon  envoyé  au  Musée  par 
MM.  Wight  et  Arnott,  et  me  convaincre  de  la  parfaite  identité  de  la  plante  de  Timor 
avec  celle  de  l'Inde. 

Heritiera  LITTORALIS. 

H.  foliis  petiolatis  ovatis  vel  elliptico-oblongis  obtusiusculis  basi  rotun- 
datis  subtils  lepidoto-squamatis;  floribus  paniculatis  axillaribus  folio 
brevioribus;  carpellis  suprà  nervo  longitudinaliter  uotatis  lsevibus. 

Heritiera  littoralis  Ait.  H.  Kew.  3.  546.  D.C.  Prod.  1.  484.  Blum.  Bijd.  p.  84.  IV. 
et  Ai:  Prod.  Fl.  peu.  Ind.  1.  p.  63. — Balanopteris  Tothila  Gœrtn.  Fr.  2.  t.  99.  Rumph. 
Amb.  3.  t.  63.  Rlwed.  Mal.  6.  t.  21. 

Abroma  fastuosa. 

A.  ramis  hispidis;  foliis  acutè  5-lobis,  suprerais  ovatis  acuminatis 
subcordatis  integris  pube  stellatâ  simplicique  scabris;  calyce  5-partito  , 
lâchais  lineari-lanceolatis  subniembranaceis;  petalis  basi  atro-purpureis 
subelliptico-rotundis  abrupte  unguiculatis  ;  capsulœ  alis  truncatis,  an- 
gulo  exteriori  elongato  acuminato. 

Abroma  fastuosa  R.  Brown ,  in  H.  Kew.  éd.  2.  vol.  l\.  p.  409.  D.C.  Prod.  1.  p.  GçPrtn, 
Fruct.  1.  t.  64. 

Klejjnhovia  hospita. 
K.  rainis  subangulatis  v.  teretibus;  foliis  petiolatis  subrotundo-cor- 


HEr.BARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  437 

tlalis  acuminatis  acutis  7-nerviis  glabris;  paniculâ  termioali  divaricatâ; 
lâchais  calycinis  lineari-lanceolatis  petala  subaequantibus  glabris. 

Kleiuhovia  Iiospita  Linn.  Spcc.  i365.  D.C.  Prod.  1.  p.  488.  Cav.  Dus.  5.  p.  188. 
t.  i46.  p.  86.  W.  et  Ai:  Prod.  FI.  penins.  Ind.  1.  p.  64.  Spr.  Syst.  1.  p.  83.  Blum.  Bijd. 
—  Cati-matus  Rumph.  Atnb.  3.  p.  177.  t.  1 13. 

RlEDLEIA    TILIjEFOLIA. 

R.  ioliis  cordatis  v.  subrotundo-ovatis  acuminatis  supra  glabris  sub- 
tils tomentoso-iucanis,  supremis  ovato-lanceolatis  utrinque  canescen- 
tibus  ;  corymbis  axillaribus  terminalibusve  multifloris;  calyce  campanu- 
lato  5-fido,  laciuiis  lanceolato-acuminatis. 
Riedleia  tiliœfblia.  D.C.  Prod.  1.  p.  4go. 

Frutf.x?Ra.mi  lignosi  teretes,  rubescentes  glabri ,  ramuli  velutino-tomentosi  et  in- 
cani.  Folia  poil.  3-4  loDga,2-5  lata,cordatasubrotundo-ovata  v.  breviter  acuminata 
sub-5-nervia  ina?qualiter  dentata,  subrnembranacea,  supra  glabriuscula  viridia,  sub- 
tùs  velutino-tomentosa  et  incana,  juniora  utrinque  velutino- tomentosa  stibnivea, 
petiolata  petiolo  poil.  i-5circiter  longo,  tereti  tomentoso.  Stipulée  lineari-lanr eokitae 
tomentoso-incanœ  deciduae.  Bractée  lin.  1  long ae,  calyce breviores  citissimodeciduae. 
Corymbi  raniosi,  axillares,  foliis  longiores,  puberuli,  multiflori,  floribus  pedicellatis, 
bracteolatis,  bracleolis  lin.  1  longis.  Calyx  1.  2  circiterlongus,  campanulatus,  breviter 
5-fidus,  laciuiis  ovato-acuniinatis,  3-nervulis,  membranaceis,  extrorsùm  velulino- 
incatiis,  introrsùm  glabriusculis.  Petala  calyce  subduplà  longiora,obovato-oblonga, 
subspatbulata,  basi  augustata  ,  flabellato-venosa.  Tubus  stamineus  oblongo-ovatus, 
glaber,  petalis  brevior.  Stamina  5  filamentis  membranaceis  planis  apice  subdilatatis 
i-nerviis  ;  anlherœ  ovato-oblongae ,  biloculares.  Styli  5  glabri  distinct!  petala 
asqua.ues  filiformes.  Stigmata  oblonga  glanduloso-hirsuta.  Ovarium  ovatum  5- 
loculare  bispidum.  Capsula  calyce  basi  cincta  lin.  3-4  longa  5-gona  ovata,  coccis  5 
apice  liberis,basi  coalitis,  tomeuloso-bispidis,  inferuè  compressione  glabris  5-valvis 
valvulis  longitudinaliter  debiscentibus  monospermis.  Semina  adulta  ovala  fuuiculo 
lato  menibranaceo  suspensa  ;  cbalaza  terminalis  lata. 

Grewia  GLAERA. 

G.  foliis  lanceolatis  subellipticisve  acuminatis  dentato  -  crenulatis , 
deutibus  infiniis  glandulosis  glabris  subtùs  ad  axillas  pilosis;  pedunculis 
f'ructiferis  axillaiibus  simplicibus  v.  bifidis  petiolo  longioribus;  drupis 
4-2-pyreiiis  puberulis. 

Grewia  glabra  Blum.  Bijd.  p.  1 15. 

Fritex  4-5-ped.  Raml  alterni  graciles,  cortice  subfusco  lenticellis  parvis  insperso, 
ramulis  ad  apicem  pube  brevi  stellatâ  asperulis.  Folia  poil.  2-3  longa,  t'/2  circiter 
lata,  lanceolata  vel  subelliptica,  acuminata,  dentato-cienulata,dentibus  infimis  glan- 
dulusis,  basi  rotundata,  trinervia,  nervis  ad  médium  evanescentibus  ad  axillas  pilosis 
peliolala,  petiolo  lin.  3  longo  tereti  puberulo  subasperulo.  Peduncui.i  axillares  (fruc- 
tif'eri)  petiolum  requantes,  simplices  vel  basi  bifidi,  teretes,  puberuli.  DRVP^F.(cerasi 
mngniiudipe)  sublulvo-velutinaj  pubernlae  pilisque  fasciculatis  longioribus  inspersse, 
hispidulae  2-4-pyrenae.  Pyren^  rugos*  2-loculares,  abortu  monosperma;.  Se.men 
obovatuin;  integumentum  exterius  cartilagineum  fulvum.  Perispermum  carnosum 
lacleum.  E:.;biiyo  subflavidus,  cotyledonibus  oibiculalis  planis  subenerviis,  radiculà 
brevi. 

Obs.  Cette  espèce,  dont  j'ai  pu  examiner  des  écbantillons  recueillis  à  Java  par 
Lescbenault  et  que  j'ai  rapportée  ainsi  sûrement  à  la  pbrase  de  M.  Blume,  croit 


$38  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

également  sur  les  côtes  graveleuses  de  la  côle  nord  de  la  Nouvelle- Hollande ,  ou 
elle  forme  des  arbrisseaux  touffus  de  l\  à  5  pieds  d'élévation. 

TILlACEiE. 

CORCHORUS  ACUTANGULUS. 
G.  foliis  ovatis  vel  ovata-lanceolatis  acutis  crenatis,  crenulis  infimis 
setaceis ,  basi  3-nerviis  glabriusculis  ;  petiolis  suprà  longitudinaliter 
pubescentibus;  stipulis  linearibus  setaceis  ;  capsulis  solitariis  geminisve 
oppositifoliis  acutè  6-angulatis  oblongis  in  cornua  3-5  intégra  bifidavc 
desinentibus. 

Corchorusacutangulus  Lamk.  Encycl.  ?.  p.  io'(.  D.C.  Prod.  i.  p.  5o5.  Blum.  Bijd. 
p.  ni.  Spr.  Syst.  2.  583.  W '.  et  Arn.  Prod.  Fl.  penins.  Ind.  i.  p.  73. 

CORCHORUS    OLITORIUS. 
C.  capsulis  lineari-oblongis  cylindraceis  acutis  obtusangulis  glabris 
5-locularibus. 

Corchorus  olitorius  Linn.  Specll\6.  D.  C-  Prod.  1.  5o4-  Blum.  Bijd.  p.  110.  Gœrtn. 
Fruct.  1.  t.  64-  Lamk.  III.  t.  478.  f.  1.  —  Corchorus  decemangularis  Boxb.  FL  Ind. 
?..  p.  482.  (ex  W.  et  Arn.) 

Triumfetta  ROTUNDIFOLIA. 

T.  foliis  rotundis  3-nerviis  irregulariter  dentatis ,  dentibus  infimis 
glandulosis ,  suprà  viridibus  glabriusculis  subtùs  albido-tomentosis  sub- 
coriaceis;  spicâ  terminali  interruptâ  laxâ;  capsulis  2-locularibus  glo- 
bosis  tomentosis,  aculeis  uncinatis. 

Triumfetta  rotundifolia  Lamk.  Encycl.  3.  p.  421.  D.C.  Prod  1.  p.  5o6.  —  T.  siibrir- 
biculata  D.C.  Prod.  1.  p.  5o6.  Spr.  Sysl.  1.  p.  45 1  (ex  IV.  et  Arn.  t.  c.  p.  73.) 

Triumfetta  angulata. 

T.  foliis  petiolatis  basi  subrotundo-ovatis  5-nerviis  apice  angulato-3- 
lobis  acuminatis  inœqualiter  dentatis ,  dentibus  infimis  glandulosis , 
utrinque  birsutis  subtùs  pallidioribus  ,  stipulis  lineari-lanceolatis  acutis 
bispidis  ;  segmentis  calycinis  linearibus  apice  cucullato  -  acuminatis 
extrorsùm  hispidis;  petalis  obovato-spatbulatis  basi  pilosis. 

Triumfetta  angulata  Lamk.  Encycl.  3.  421-  D.C.  Prod.  1.  p.  507.  —  Bartramia 
Lamk.  Kl.  t.  4oo.f.  2. 

OLACINE/E. 
Olax  imbricata. 

O.  ramis  teretibus  gracilibus  ,  foliis  bifariis  ellipticis  obtusis  v.  ellij)- 
tico-lanceolatis  subacuminatis  breviter  petiolatis  ;  spicis  axillaribus  vix 
semipollicaribus,  bracteis  ovalibus  bifariàm  imbricatis  pubrrulis  ;  fi- 
lamentis  sterilibus  apice  bifidis  petala  subaequantibus. 

Olax  imbricata  Boxb.  Fl.  Ind.  1.  p.  109.  D.C.  Prod.  1.  p.  532. 

Ohs.  Dans  deux  espèces  d'Olax  que  j'ai  analysées,  j'ai  trouvé  1'  vjire  uniloculaire 
ayant  au  centre  un  placenta  supporta  ni  trois  petits  ovules  pendants,  semblables  à 
ceux  qu'on  observe  dans  les  Quinchamalium ,  tels  qu'ils  sont  figurés  dans  la  partie 
b'itaniquedu  voyage  delà  Coquille  publié  par  M.  Ad.  Rrongniart. 


HERISARII    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  4^9 

XlMENIA   AMERICAIN!. 

X.  ioliis  elliplico-ovatis  vel  obovatis  mucronatis  breviter  petiolatis  ; 
pediiiuulis  brevibus  paucifloi'is  ;  dentibus  calycinis  brevibus  acutis;  pe- 
taiis  lineari-lanceolatis;  staminibus  corolla  paulo  brcvioribus;  stylo  sta- 
mina  vix  superante;  ovario  ovato  glabro. 

Ximenia  americana  Linn.  Spec.  497-  Lanik.  III.  t.  297.  f.  1.  Roxb.  El.  Intl.  2.  p. 
x  J2.  Flor.  Bras.  1 .  p.  34  1 .  FI.  Senec/amb.  » .  p.  1 02.  //'.  et  Arn.  Fl.  penins.  Intl.  1 .  p.  89. 
-  X.  multiflora  Jacq.  Stîrp.  amer.  1.  io5.  t.  177.  f.  3i.  —  X.elliptica  Font,  Prod.  n. 
163.  La  Bill.  Herb.  Sert.  Austr.  Caled.  t.  37.? 

Obs.  Cette  piaule  que  j'ai  pu  étudier  provenant  de  localités  différentes  ainsi  que  le 
A',  elliptica  de  Forster,  conservé  dans  l'herbier  du  Muséum  ,  ne  m'ont  pas  permis, 
après  un  examen  détaillé,  de  les  séparer  comme  espèces.  Les  ovules  m'ont  paru 
avoir  une  forme  assez  remarquable:  dans  plusieurs  ovaires  que  j'ai  analysés, je  les  ai 
toujours  trouvés  suspendus  et  roulés  sur  eux-mêmes  par  leur  extrémité  inférieure. 

AURANTIAGE.E. 

Triphasia  monophylla. 

T.  Ioliis  simplicibus  oblongo-obovatis  emargiuatisve,  racemis  axilla- 
ribtts  ,  paucifloris  ovariis  2-locularibus. 

Triphasia  monophylla  D.C.  Prod.  1.  p.  536.  Gaudich.  in  Freyc.  It.  Bot.  p.  4». 

Kami  recti  teretes,  cortice  glabro  verrucoso  fulvo-cinereo  in  junioribus  virescente 
vestiii,  ad  axillas  ramulorum  spinosi.  Folia  simplicia  poil.  1-2  longa  i/i  lata,  oblon- 
go-obovata,  subintegra,apice  interdùm  emarginata, nervo  medio  interné  prominulo, 
coriacea,  lucida,  punctata,  punctis  creberrimis  pellucidis,  petiolata,  petiolo  lin. 
4-2  longo  glabriusculo.  Stipuue  spinescentes  acutœ  4^-6  1.  longae  horizontales  cor- 
tice virescenle  demùm  griseo  vestitœ.  Inflouescentia  racemiformis  axillaris  folio 
dimidio  brevior,  8-12-flora  :  pedicelli  brevissimi  glabriusculi  3-bracteolati.  Calyx  per- 
sistens,  3-dentatus.  glanduloso-punctalus,  dentibus  subrotundis  ,  concavis,  margine 
«iliolulatis.  Petala  3rariùs4,  calyci  alterna,  1.  2  longa,  obovata,concava,  subcoriacea, 
enervia,ad  médium  glanduloso-punctata,glabra.STASiiNA6,petalisbreviora,  tilamen- 
tis  crassis  basi  complanatis  liberis  eglandulosis  ovarium  aequantibus.  Akther/e  ob- 
longo-sagittatae,apiceobtusae,  subgland  uloso-punctatae,  long  itudinal  itrr  déhiscentes. 
Pistilh  m  staminibus  subœquale.  Ovaimum  disco  subsinuato  impositum,  subconoi- 
deum,  2-loculare,  loculis  i-ovulatis  ovulis  pendulis.  Stïlvjs  crassus  ut  ovarium 
glanduloso-punctatus.  Stigma  planiuscuknn,  subtrilobum.  Fnuerus  fnondùm  ma- 
turus)  carnosus  obovatus  apice  stigmate  persistente  coronatus,  intùs  mucilagine 
repletus  2-locularis,  loculis  t-spermis,  seminibus  angulo  interno  affixis. 

Triphasia  tiufoliata. 
T.  foliis  3-folioIalis,  foliolis  terminait  majori,  ovatis  crenulatis;  emar- 
ginatis. 

Triphasia  trif'oliata  D.  C.  Prod.  1.  p.  536.  Blum.  Bijd.  p.  i32.  —  T.  atirauliola 
Lour.  Coch.  p.  189.  —  Limonia  trifoliata  Linn.  Mont.  p.  237.  Andr.  Bot.  Hep. 
t.  i43. 

Citrus  Limetta. 

G.  petiolis  obovato-alatis  integris  margine  subtùs  reflexis,  foliis  ova- 
libus  obtusis  non  rarô  emafginatis  crenatis,  floribus  2i-25-andris. 

Citrus  Limelta  Risso.  Ann.  Mus.  20.  p.  ig5.  t.  2.  f.  1. —  C.  decumana  Var.  4- 
Lamk.  —  C.  Limetta  auraria  Risso  et  Poiteau.  —  C.  javanica  Blum.  Bijd.  p.  i/|0.  2. 
t.  29. —  C.  aurarius  Rurnph.  And). 


44o  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

COOKIA    PUNGTATA. 

C.  ramulis  petiolisque  furfuraceo-tomentosis;  foliis  5-jugis,  foliolis  al- 
ternis  ovato-lanceolatis  acuminatis  basi  inaequilateralibus  subcrenato- 
denticulatis  glabris  ;  paniculâ  terminali  laxâ  ;  baccis  globosis  pube- 
rulis. 

Cookia  punctata  Retz.  Obs.  6.  p.  29.  Lamk.  III.  t.  35^.  D.  C.  Prod.  1.  p.  537.  — 
Quinaria  Lansium  Lotir.  Coch.  1.  p.  334-  ex  specim.  !  Rumph.  Amb.  1. 1.  55. 

MURRAYA   EXOTICA. 

M.  foliolis  7-9  ovatis  obtusis  interdùm  emarginatis  rariùs  acuminatis  ; 
corymbis  terminalibus  multifloris ;  calycibus  5-dentatis  pubescentibus  ; 
staminibus  corollâ  brevioribus-  stylo  œqualibus  ;  antberis  subrotundis. 

Myrraya  exotica  Linn.  Mant.  563.  D.  C.  Prod.  1.  p.  53y.  Blum.  Bijd.  p.  1 36.  Murr. 
Goett.  g.  p.  186.  t.  1.  Lamk.  Ht.  t.  352.  —  Chalcas  Japonensis  Lour.  Coch.  33a. — 
Marsana  buxifolia  Sonn.  It.  Ind.  t.  i3g.  —  Limonia  mallicolensis  Forst.  herb.  97. 

JEgle  Marmelos. 

M.  foliis  petiolatis  trifoliolatis,  foliolis  lanceolatis  acuminatis  v.  ova- 
tis crenatis  obtusis,  terminali  majori  petiolato,  pedunculis  calycibusque 
pubescentibus  ;  spicis  axillaribus. 

JEgle  Marmelos  Corr.  Ann.  Soc.  Linn.  5.  p.  222.  Roxb.  Corom.  2.  t.  i43.  D.  C.  Prod. 
r.p.  538. 

GUTTIFER2E. 

Stalagmitis  dulcis. 
S.  foliis  ovatis  autovato-oblongis  acutis  coriaceis  venosis  laetè  viridibus 
supernè  lucidis ,  pedunculis  brevibus  axillaribus;  floribus  fasciculatis  ; 
staminibus  altissimè  5-delphis. 

Stalagmitis  dulcis  Cambess.  Mem.  Mus.  16.  p.  3ç2  et  425.  Murr.  Comm.  Goett.  9. 
p.  175.  —  Garcinia  elliptica  Chois.  Mss.  in  herb.  Mus.  D.  C.  Prod.  1.  p.  56i.  —  Xan- 
thochymus  dulcis  Roxb.  ex  herb.  Wa(l. —  X.  javanensis  Blum.  Bijd.  p.  216. 

Obs.  Roxbourg  a  commis  une  erreur  dans  le  caractère  de  son  genre  Xanthochpnus. 
Les  appendices  du  disque  (nectaires)  ne  sont  pas  opposés  aux  pétales,  mais  au  con- 
traire alternes  avec  eux,  les  faisceaux  d'étamines  étant  opposés  aux  pétales.  M.BIume 
a  corrigé  cette  erreur  qu'il  avoit  primitivement  commise  dans  son  Bijdragen.  M.Cani- 
bessedes  ne  l'a  pas  signalée  dans  son  mémoire  sur  les  Guttifères,  et  Murray  lui-même 
ne  fait  aucune  mention  de  cette  particularité  dans  ses  observations  sur  les  plantes 
Guttifères. 

Mesua  FERREA. 

M.  foliis  elliptico-lanceolatis  acutis  subtùs  glaucis  ;  pedunculis  axilla- 
ribus solitariis  unifloris,  petalis  obovatis  undulatis. 

Mesua  ferrea  Linn.  Spec.  -]J,l\.  D.  C.  Prod.  1.  p.  062.  Blum.  Bijd.  p.  216.  —  M.  spe- 
ciosa  Chois,  in  D.C.  Prod.  i.p.  5Ô2.  (ex  W.  et  Arn.  I.  c.  p.  102.)—  Calophvllum  Na- 
gassaricum  Burm.  Ind.  121.  Rumph.  Amb.  7.  p.  3.  t.  2. 

Calophyllum  INOPHYLLUM. 
C.  ramulis  teretibus;  foliis  obovato-ellipticis  obtusis  aut  emarginatis  ; 
floribus  laxè  racemosis,  racemis  axillaribus  solitariis,  pedicellis  i-floris 
suboppositis. 


HERRARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  ^  i 

Calophyllum  Inophyllum  Linn.  Spec.  7.3?..  D.  C.  Prod.  1.  p.  562.  Blum.  Bijdr. 
p.  317. —  Ponna  malabarica  major  folio  pulchrè  vcnoso  Petiv.  Act.  Plu't.  n.  267. 
p.  720-75.  Rumph.  Amb.  2.  p.  21 1. 1.  7  1.  Rlteed.  Mai  4-  p.  79.  t.  38. 

HIPPOCRATEACEiE. 

HlPPOCRATEA    PAUCIFLORA. 

H.  ramis  teretibus,  ramulis  laevibus  coloratis;  foliis  oblongo-lanceo- 
latis  basi  rotundatis  crenulatis  ;  pedunculis  petiolo  longioribus  graci- 
libus  glabriusculis ;  cymis  dichotomis  sub-3-floris;  calycibus  tenuissimè 
puberulis  ;  petalis  lincari-lanceolatis  apiculatis. 

Flippocratea?  pauciflora  D.  C.  Prod.  1.  p.  56g. 

Rami  teretes  glabri ,  cortice  griseo  lenticellis  orbicularibus  prominentibus  dense 
notato;  juniores  epidermide  laevi  coloratâ.  Foli  v  opposita,  poil.  3-5  longa,  1  '/»"2'/> 
lata ,  oblongo-lanceolata  subacuminata ,  basi  rotundata  et  intégra ,  repando-crenata , 
intercrenuïas  glandulà  parvà  acutà  vel  obtiisâ  purpureâ  instructa,  subtùs  praesertim 
reticuLto-venosa,  coriacea  ,  glaberrinia  ,  breviter  peliolata,  petiolo  semipollicari 
supra  canaliculalo  glabro.  Pedunculi  communes  axillares  ,  dichotomi ,  petiolo 
longiores,  graciles,  apice  farinaceo-puberuli  ;  partiales  plernmque  triflori,  Horibus 
pedicellatis,  pedicellis  brevibus,  basi  bibractcolatis,  bracteolis  ovato-rotundis  cilio- 
latis,  pedicello  brevioribus.  Calyx  brevis  5-partitus,  laciniis  ovato-rotundis,  extror- 
sùm  tenuissimè  puberulis,  subfarinaceis.  Petala  lin.  1  longa,  lineari-oblonga ,  basi 
subanguslata,  apiculata,  introrsùm  glabra,  crassiuscula.  Filamenta  complanata,in- 
femè  in  discùm  carnosum  ovarium  cingens  coalita.  Antherje  extrorsae  parvae  ro- 
tundae,  dorso  affixœ,  transversè  déhiscentes.  Sttlus  obscure  trigonus,  staminibus 
brevior,  glaber.  Ovahidm  conoideum  triloculare. 

HlPPOCRATEA  ?   CASSINOIDES. 

H.  ramis  gracilibus  teretibus,  junioribus  subangulatis  compressis 
glaucis;  foliis  elliptico-rotundis  vel  elliptico-lanceolatis  acuminatis  cre- 
nato-denticulatis  submembranaceis  glaberrimis  glaucescentibus  ;  pe- 
dunculis axillaribus  folio  brevioribus. 

Hippocratea  ?  cassinoides  D.  C.  Prod.  1.  p.  56g. 

Obs.  Le  Musée  ne  possède  de  cette  plante  que  des  échantillons  recueillis  long-temps 
avant  le  développement  des  fleurs,  ce  qui  m'a  forcé  de  laisser  du  doute  sur  son 
classement  dans  le  genre  Hippocratea.  11  n'en  a  pas  été  de  même  au  sujet  de  VH. 
pauciflora,  que  M.  De  Candolle  avoit  également  placé,  avec  doute  ,  dans  le  genre 
Hippocratea. 

Salacia  PATENS. 

S.  ramulis  subangulatis  gracilibus  ;  foliis  oblongis  basi  et  apice  at- 
tenuatis  integerrimis  petiolatis  glabris  ;  floribus  pluribus  pedicellatis 
ramulo  abbreviato  insidentibus  petiolo  longioribus;  petalis  obovatis  pa- 
tentibus  subreflexis. 

Rami  teretes,  cortice  griseo  ,  juniores  subangulati  haud  rarô  lenticellis  cre- 
berrimis  sparsi;  novelli  herbacei ,  epidermide  glabrâ  laevi  vestiti.  Folia  opposita 
1  '/,-3  poil,  longaj,  I  */,  lata,  oblonga  basi  et  apice  attenuata,  interdùm  acuminata, 
integerrima,  utrinque  glaberrima,  subtùs  reticulato-venosa  ,  breviter  petiolata , 
petiolo  1.  2-3  longo,  suprà  canaliculalo.  Inflorescentia  :  flores  plures  axillares, 
ramulo  abbreviato  insidentes  ,  pedioellati,  pedicellis  imâ  basi  bracteolatis  ,  brac- 
teolis minimis  squamsefonnibus.  Cai.yx  5-dentatus,  dentibus  subrotundis  concavis 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série  17 


442  HERBARII   TIMORENSIS   DE>CRIPTIO. 

ciliolatis  persistentibus.  Petala  5  lin.-i  */,  longa,  obovata,  obtusa,  patentia,  superne 
convexa,  marginibus  reflexis  ciliolatis,  unguirulata,  glabra  ,  albida.  Stamina  tria, 
stylo  longiora,  apice  disci  carnosi  inserta;  filamentis  planis  ;  antberis  rotundis, 
parvis ,  extrorsùm  longitudinaliler  dehiscentibus,  flavis  ,  connectivo  latobasi  affixis. 
Discus  carnosus,  glaber,  ovarium  arctè  cingens.  Stylus  triqueter,brevis,stigmatibus 
tribus  vis  conspicuis  coronatus.  Qvakium  conoideum,  triloculare,  loculis  staminibus 
alternaritibus,  u-ovulatis,  ovulis  subreniformibus  medio  affixis.  l'ructus. . . 

MALPIGHIACEiE. 

BaNISTERIA   TiMORENSIS. 

B.ramulissubpuberulis;  foliis  ovato-cordatisbreviteracuminatisv.acu- 
tis,utrinque  glabris  subtùs  pallidioribuspetiolatisjpetiolo  apice  biglau- 
duloso;  pedunculis  axillaribus  foliis  brevioribus,  foliolis  abortivis  glan- 
duliferis  suffultis  ;  calycibus  eglandulosis  extrorsùm  puberulis;  petalis 
suborbiculatis  Lutegris  glabris  ;samaris  rugosis,  alis  subintegris  puberulis. 

Banisteria  Timoriensis  D.  C.  Prod.  i.  p.  588. 

Rami  teretes,  epidermide  rubescente  lœvi  vestiti,  juniores  subpuberuli,pilis  mal- 
pighiaceis  vestiti.  Folia  opposita ,  poil.  3-6  longa,  2-3  lata,  ovato-cordata,  apice  bre- 
viter  acuminata  v.  acuta,  intégra,  glaberrima,  subcoriacea,  subtùs pallidiora,  penni- 
nervia,  nervomedio  primariisqueprominulis,  petiolata,  petiolo  tereli  poil,  i  et  ultra 
longo,  apice  biglanduloso,  suprà  canali  utlato  ,  basi  dilatato.  Flores  cymoso-um- 
bellati,  abortu  polygami;  masculi  hermapbroditiquein  umbellisdistincti;  pedunculi 
axillares  foliis  breviores,  bracteati  bracteis  glandulosis  foliaceis  :  peduuculi  partiales 
adpressè  puberuli ,  apice  bracteolati ,  bracteolis  ovatis  squamoideis  concavis  extror- 
sùm  puberulis. Fl.  macs.  Calyx  5-partitus,  foliolis  subrotundis  extrorsùm  puberulis 
eglandulosis.  Petala  5  calyce  duplô  longiora,  4  1.  longa,  obovato-rotunda,  concava, 
intégra  ,  glaberrima.  Stamixa  io  quorum  5  petalis  opposita  aequalia  et  filamenta 
apice  attenuata  ,  debilia,  basi  curn  petalis  subcoalita  ,  glaberrima.  Anther.£  bilocu- 
lares ,  loculis  linearibus  pilosis ,  longitudinaliter  introrsùm  dehiscentibus,  extrorsùm 
connectivo  crasso  subquadrilaterali  affixa1.  Ovarii  rudimentum  pilosum.  Fl.  herma- 
phroditi  ,  genitalia  ut  in  fl.  masc.  Styli  3  filiformes  arcuatim  reflexi.  Stigmata 
capitata  subemarginata.  Ovarium  3-angulatum,  angulis  inasqualibus,  uno  minori , 
3-locularc,  loculis  uniovulatis  ,  ovulo  oblongo  ex  loculi  apice  angulo  interno 
pendulo.  Fhuctos  samaroïdeus  induviatus  ;  samara  rugosa  ,  ala  intégra  lin.  8 
longa  unilocularis  monosperma,  semine  imperfecto  ex  loculi  angulo  interno  apice 
pendulo. 

Obs.  D'après  la  description  de  Y  H  irœa?  obscurci  de  M.  Blume,  cette  espèce  se 
rapprocherait  de  celle  que  je  viens  de  décrire.  Dans  l'espèce  de  Timor,  ses  fleurs 
sont  polygames,  quelques  unes  sont  mâles  par  avortement  des  styles  dont  on  ne 
trouve  le  plus  souvent  aucune  trace.  L'absence  de  glandes  sur  les  divisions  calycinales 
se  fait  remarquer  également  sur  tous  les  Hirœa  cités  par  M.  Blume. 

SAPINDACEdE. 

D0D0IS,EA    BURMANNIANA. 

D.ramulis  subangulatis;  foliis oblongo-lanceolatisobtusis  v.acutiuscu- 
lis  rariùs  acumioatis ,  basi  iu  petiolum  bt  evem  attenuatis  ,  juniori- 
bus  viscosis  ;  fructibus  pedicello  gracili  aequalibus  basi  et  praesertim 
apice  emarginatis. 

Dodonsea  Burmanniana  D.  C.  Prod.  i,  p.  616.  Blum.  Bijd.  p.  237. 

Obs.  Je  n'ai  eu  de  cette  plante  que  des  échantillons  en  fruits  qui  ne  m'ont  pas 
paru  devoir,  par  ce  caractère,  s'éloigner  du  D.  viscosa  L.  La  grandeur  du  fruit 


HERBARII   TJMORENSIS   DESCRIPTIO.  443 

relativement  au  pédieelle  est  un  caractère  très  léger;  l'écliancrure  plus  ou  moins 
grande  de  la  capsule  ne  paroit  pas  devoir  servir  avec  plus  de  certitude  à  la  diffé- 
rence de  ces  deux  plantes.  Toutefois  j'ai  conservé  le  nom  spécifique  donné  par 
M.  DeCandoIle,  qui  semble  avoir  vu  celte  plante  dans  un  état  plus  complet  que 
moi.  M.  Blume,  qui  a  vu  la  plante  vivante,  la  cite  également  sous  le  nom  donné 
par  M.  De  Candolle. 

SCHMIDELIA   TlMORENSIS. 

S.  foliis  3-foliolatis,  foliolis  ovatis  basi  rotundatis  apice  acuminatis 
dentatis  vel  subintegris  subcoriaceis  glabris  sessilibus  ;  raceniis  axil- 
laribus. 

Schmidelia  Timoriensis  D.  C.  Prod.  i.  p.  61 1. 

Rami  corticegriseo  verrucosoglabro  vestiti ,  in  novellis  lenticellis  insperso  Ia'vi  et 
viridescente.  Folia  3-foliolata,  foliolis  ovatis  breviter  et  obtuse  acuminatis  crenato- 
dentatis,  intermedio  suboblongo  poil.  2  '/.,  longo  ,  1  '/,  lato  ,  lateralibus  breviori- 
bus,  ovatis,  s*pè  inaequilateralibus,  subsessilibus  ;  omnibus  glaberrimis,  dessiccatione 
nigricantibus,  suprà  lajvibus,  subtùs  venosis ,  nervo  medio  supra  puberulo , 
subcoriaceis,  petiolatis,  petiolo  poil.  '/,  longo ,  suprà  complanato  glabriusculo. 
RackMi  axillares  solitarii  vix  tripollicares,  pedunculati,  pedunculis  glabriusculis, 
secundariis  basi  bractcolatis  multifloris,  floribus  subsessilibus  basi  bracteolulatis. 
<;.\lyx  (  ante  anthesin  )  5-phylIus  ,  foliolis  subrotuudis,  quincuncialibus  ,  margine 
pi.berulis.  Petala 

Obs.  Le  Schmidelia  Timorensis  dont  je  n'ai  pu  donner  qu'une  description  impar- 
faite, a  quelque  ressemblance  avec  le  Schmidelia  Cobbe  (Rlius  Cobbe  L. );  cepen- 
dant il  s'en  éloigne  par  ses  rameaux  couverts  d'une  écorce  grise  ainsi  que  par  ses 
feuilles  qui  sont  plus  coriaces,  par  l'absence  complète  de  poils,  enfin  par  des  grappes 
rameuses  au  lieu  d'être  simples  comme  dans  le  S.  Cobbe. 

MOULINSIA   CUPANIOIDES. 

M.  foliis  abortu  imparipinnatis  rariùs  paripinnatis  4"^")US'S  » 
foliolis  lanceolato-oblongis  basi  et  apice  acuminatis  v.  obtusis  inte- 
gris ,  subtùs  puberulis  ;    racemis  terminalibus  compositis  multifloris. 

Moulinsia  cupanioides  Camb.  Saplnd.  p.  l\o.  t.  1. 

CUPANIA   SALICIFOLIA. 

C.  foliis  paripinnatis  1-2-jugis;  foliolis  oblongo-lanceolatis  basi  acu- 
minatis subsessilibus  apice  obtusis  glaberrimis  discoloribus  ;  pani- 
culis  terminalibus  racemiformibus  multifloris  ;  calycinis  foliolis  subro- 
tundis  ;  petalis  oblongo-cordatis  staminibus  8  ;  filamentis  basi  hirsutis. 

Sapindus  salicifolius  D.  C.  Prod.  1.  p.  608. 

RAMULicorticeglabro  vestiti,  junioribusberbaceislaevibus  virescentibus.  Folia  pari- 
pinnata,  uni-bijuga,  foliolis  poil.  4  'A  longis,  1  '/,  latis,  oblongo-lanceolatis, obtusis 
basi  acuminatis,  glaberrimis,  suprà  laevibus  laetè  viridibus  nitidis,  subtùs  nervo  medio 
prominulo  pallidioribus ,  coriaceis,  basi  in  petiolum  brevissimum  angustatis  ; 
petioli  communes  incrassati  ,  poil,  t  l/2-3  '/,  longi,  giabcrrimi.  PANicuLiE  termi- 
nales sexpollicares,  pedunculi  communes  graciles,  glabri ,  partiales  subtrichotomi  , 
herbacei ,  j'iabri  ;  pedicelli  1  lineas  longi  ,  imâ  basi  tribracteolati ,  glabri.  Calïx 
inaequalis  5-partitus,  foliolis  2  exterioribus  concavis  subrotundis  minoribus  glabris, 
interioribus  majoribus  subciliatis.  Petala  Fi  calyce  longiora,  1.  1  '/,  longa,  sub- 
oblongo-eordata,  unguiculataungue  glabro,  membranacea,  glabra,  ciliata  ,  subener- 
via  ,    prsefloralione    imbricativâ  ,   introrsùm  supra    unguem    squamnta  ;  squama> 


444  HERBARII    TIMORENSIS   DESCR1PTIO. 

petalis  multô  breviores  ,  subhemispbaericœ ,  valdè  pilosœ.  Discus  ante  ànthesiri 
integer,  demùm  regulariter  undulato  -  subquinquelobus  ,  staminum  filamenta 
basi  cingens,  carnosus,  glaber,  flavescens.  Stamina  8  hypogyna,  petala  superantia, 
filamentis  basi  pilosis.  Anther.e  subellipticœ  ,  dorso  medio  affixae.  Stylus  brevis 
disco  subaequalis  ,  indivisus  ,  subtrigonus,  glaber,  filamentorum  pilis  absconditus. 
Ovarium  3-gonum,  3-loculare,  loculis  i-ovulatis  ,  glabrum.  Cakpella  (adulta)ob- 
cordata,  3-gona,  alata,sœpè  abortu  monoptera,  stylo  coronata,  glabra ,  3-locularia, 
loculis  introrsùm  pilosis,  i-ovulalis.  Ovula  angulo  interno  basi  affixa  ovata. 

Melicocca  TRIJUGA. 

M.  ramis  laevibus  ;  foliis  pari-pinnatis  2-3-jugïs ,  foliolis  ellipticis 
v.  oblongis  basi  attenuatis,  inferioribus  subrotundo-ovatis  integerrimis 
utrinque  glaberrimis;  racemis  axillaribus;  floribus  minimis  5-par- 
titis  apetalis  ;  staminibus  calyce  subtriplô  longioribus. 

Mellicocca  trijuga  Jusi.  Mém.  Mus.  3.  p.  1S7.  t.  8. — Mellicocca  Schleichera  WiM. 
Spec.  4-  p-  1096. 

MELIA  CEiE. 

Melia  Candollei. 
M.  partibus  novellis  farinaceo-incanis  ;  foliis  ovato-lanceolatis  longé 
et  obtuse  acuminatis  breviter  serratis  vel  subintegris ;  tubo  stamineo 
glabro;  autberis  villosis. 

Melia  Candollei  Ad.  de  Juss.  Méliacées.  p.  107.  622. — Melia  composita  D.  C.  Prod. 
1 .  p.  622.  (  non  JVilld.  ) 

APHANAMIXIS   TiMORENSIS. 

A  foliis  abrupte  vel  impari-pinnatis;  foliolis  oppositis  5-7-jugis , 
oblongis  obliqué  ovato-lanceolatis  utrinque  glabris;  petiolis  glabris; 
spicis  longis. 

Aphanamixis  Timorensis  Ad.  de  Juss.  I.  c.  p.  10-.  t.  i4-  f.  8-9. 

Epicharis  SPECIOSA. 

E.  foliis  impari-pinnatis  7-8-jugis  ;  foliolis  oblongis  obliqué  ob- 
ovatis  ovatisve  breviter  et  obtuse  acuminatis  ;  racemis  brevibus  ;  ca- 
lyce campanulato. 

Epicharis  speciosa  Ad.  de  Juss.  I.  c.  p.  1 1\.  t.  i5.  f.  12. 

AMPELIDEiE. 
Gissus  Timorensis. 

C.  ramis  3-foliolatis ,  foliolis  petiolatis  subrotuudis  grosse  dentatis 
submembranaceis  glabris,  lateralibus  aequalibus  minoribusve;  cirrhis 
simplicibus;   corymbis    axillaribus. 

Cissus  Timoriensis  D.  C.  Prod.  1.  p.  63o. 

Rami  teretes,  graciles,  virescentes,  supernè  angulati  glabriusculi.  Folia  3-foliolata, 
foliolis  poil.  2  circiter  longis,  poil.  1  '/2  latis,  ovatis,  subrotundisve  grosse  et  subobtuse 
dentatis,  submembranaceis,  utrinque  glabris,  saspèinaequilateralibus,  nervis  vix  sub- 
tils prominulis,  petiolata  petiolis  poil.  1-2  longis,  striai is  ,  glabris,  petiolulis  lin.  2 
circiter  longis.  Stipula;  deciduae  latiuscula;  et  brevissimœ  glabrae.  Cirrhi  simplices 
striati  glabri.  Inflorescentia  axillaris;  pedunculus  infernè  simplex  ,  folio  lon- 
gior,  apice  di-trichotomè  ramosus;  pedicelli  brèves,  pedunculis  similes,  basi  brac- 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  44  5 

teis  minirais  ovato-rotundis  vel  apicc  subacutis  puberulis  instructi;  flores  minimi 
viricles.  Calyx  parvus  cupulaefonnis,  obscure  4~dentatus,  persistons  puberulus. 
Petala  4  clausa  ,  ovato  -rotunila  ,  calyce  duplô  longiora  ,  margïnibus  inflexis 
cucullata,  extrorsùm  convexa,  puberula,  virescentia.  Stamina  l\  petalis  breviora, 
filamentis  compressis  glabris.  Anther.*  infra  médium  dorsum  insertae,  subrotundo- 
ovalae,  obtusas,  basi  ernarginatœ,  longitudinaliter  déhiscentes,  Discus  cupulœforniis 
margine  sinuato  obscure  lobatus.  Stigma  sessile.  Ovarium  depresso-conoideum, 
discum  vix  superans,  2-ioculare,  loculis  i-ovulatis,  ovulis  erectis. 

ClSSUS   CORIACEA. 

G.  ramis  tuberculatis  ;  foliis  pedato  -  5 -foliatis  ,  foliolis  ovato-lau- 
ceolatis  basi  et  apice  acuminatis  grosse  et  remotè  dentatis  dentibus 
callosis ,  coriaceis  glabris  ;  corymbis  petiolo  brevioribus  tomentoso- 
pulverulentis  ;  calyce  subnullo. 

Cissus  coriacea  D.C.  Prod.  i.  p.  632. 

R ami  teretes  grumosi,  lenticellis  crebris  tuberculati.  Folia  5-foliata,  foliolis  inaequi- 
lateralibus glabris subcoriaceis;foliolu m  terminale  poil.  3 '/2  long. i'/2  latum,basiacu- 
tum,  apice  acuminatum,  grosse  et  remotè  dentatum,  dentibus  apice  callosis,  penni- 
nervia,  nervis  paucis  nisi  medio  prominulo  vix  conspicuis,  coriacea  ,  glabra,  petio- 
lata  ,  petinlis  poil,  i  longis  glabris,  petiolulisque  vix  semipollicaribus.  Stipula 
ovatae  sessiles,  extrorsùm  ferrugineo-tomentosae.  (^iRRHisimplices  vel  bifidi  glabri.  In- 
florescentia  axillaris;  pedunculi  communes  basi  ferru;;ineo-tomentosi,  petiolis  bre- 
viores,  plures  umbellato-ramosi,umbellis  supremis5-9  floris;  pedunculi  diversorum 
ordinum  pulverulento-pubentes,  totidem  bracteis  bracfeolisve  deciduisstipati. Calyx 
brevissimus  (subnullus)  integer  introrsùm  glaber.  Petala  4  patentia,  calyce  multô 
longiora,  ovato-lanceolata,  apice  inflexa,  subcucullata,  extrorsùm  tomento  pulveru- 
lento  vestita,  introrsùm  pilis  raris  apice  inspersa.  Stamina  4  petalis  multo  breviora, 
glabra,  Filamentis  subulatis  disco  brevi  insertis.  Discus  membranaceus,  subinteger, 
basin  ovarii  cingens.  Ovarium  conoideum  2-loculare,  loculis  i-ovulatis,  ovulis  erec- 
tis, stigmate  sessili  4-lobo  amplo  purpureo-papilloso  coronatum. 

Leea  SAMBUCINA. 

L.  ramis  teretibus  glabris  supernè  striatis  ;  foliis  subbipinnatis ,  fo- 
liolis oblongis  ovatove-lanceolatis  apice  longïter  acuminaris  basi  ro- 
tundatis  saepiùs  subcordatis  grosse  dentatis  subtùs  puberulis. 

Leea  sambucina  fVilld.  Spec.  i.  p.  1 177.  D.C.  Prod.  1.  p.  635.  Blum.  Bijd.  p.  196. 
—  Aquilicia  sambucina  Linn.  Mant.  21 1.  Herb.  Wall.  n.  6823.  b.  —  Staphylea  in- 
dica  Burm.  ind.  t.  24.  Rheed.  Malab.  2.  t.  26. 

Leea  rubra. 

L.  caule  tereti  scabriusculo  ;  foliis  bipiunatis,  foliolis  oblongis  vel  lan- 
ceoîatis  acuminatis  serratis  suprà  glabris  subtùs  petiolisque  bispido- 
aspcrulis. 

Leea  rubra  Blum.  Bijd.  p.  197. 

R\mi  teretes,  tenuissimè  striati,  scabri,  colorati,  stipularum  lapsarum  cicatriculâ 
ammlari  instructi.  Stipulée  ovatas,  coriaceae  introrsùm  glabrae.  Folia  impari- 
pinnata,  uni-bijuga,  foliolis  lanceolato-ovatis  vel  oblongis  acuminatis  basi  rotun- 
datis;  supremo  saepiùs  oblongo  ,  poil.  5-J  longo,  2-3  lato;  infimis  minoribus  saepiùs 
ovatis,  omnibus  suprà  glabris,  nervo  medio  subprominente  hispidulo,  subtùs 
reticulato-venosis,  venis  prominentibus  hispido-asperulis,  junioribus  utrinquehis- 
pidulis  ,  breviter  petiolulatis,  petiolulo  tereti  lin.  2-4  longo;  petioli  communes 
4-6  poil,  longi,  teretiusculi,  basi  incrassati,  substriati,  hispidi,asperi,  ad  basin  folia- 


446  HERBAR1I    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

ceo-marginati ,  subvaginantes.  Panicul*:  cymiformes,  oppositifoliœ  petiolo  muliô! 
breviores,  pedunculo  crassiusculo,  pollicari,  tereti ,  hispido.  Flores  albi  (ex  Lesch.). 
BACC£(pisi  magnitudine)  basi  calyce  persistente  suffultae,  rubrae,  albo  punctulatse. 

Leea   HIRTA. 
L,   tamis   subteretibus    scabris ,   foliis   pinnatis   3-5-jugis,  foliolis 
oblongo-lanceolatis  v.  ovalibus  acuminatis  serratis  suprà  asperis  sublùs 
reticuïato-venosis,  petiolis  coryrnbisque   aspero-hirsutis. 

Leea  hirta  Horn.  H.  Hafn.  i.  a3i.  D.C.  Prod.  i.  p.  63f>.  Blurn.  Bijd.  p.  196.  Wall. 
Herb.  Ind.  n.  68r.2. 

OXAUDE^E. 

Averrhoa  Carambola. 

A.  foliolis  ovatis  acuminatis,  itiferioribus  inaequilateralibus  subdeltoi- 
deis  subtùs  glaucescentibus  ;  calycibus  glabris;  petalis  subrotundis;  sta- 
minibus  10,   5   fertilibus  sterilia  aequantibus  ;  ovariis  angulatis. 

Averrhoa  Carambola  Linn.  Spec.  6(3.  D.C.  Prod.  1.  689.  Blum.  Bijd.  p.  il\i.  Cav. 
Diss.  7.  t.  220.  Rumph.  Avnb.  1. 1.  35. 

Averrhoa  Bilimbi. 

A.  foliolis  oblongis  acutis  puberulis ,  sub  tùs  pajlidioribus  calycibus 
pubescentibus  ;  petalis  ovali-oblongis  ;  staminibus  jp;  ovariis  obtus- 
angulis. 

Averrhoa  Bilimbi  Linn.  Spec.  61 3.  D.C.  Prod.i.  p.  68g.  Cav.  Diss.  7.  t.  219.  Rumph. 
Amb.  I.  t.  36. 

ZYGOPHYLLEiE. 

Tribulus  moluccanus. 
T.  perennis;  foliis  4  _  8-  jugis,  foliolis  ovatis  ellipticisve  subtus 
adpressè  sericeis  ;  stipulis  ovato-lanceolatis  obtusiusculis  subpuberulis  ; 
pedunculis  folio  longioribus  ;  foliolis  calycinis  petalis  dimidio  bre- 
vioribus  glabriusculis  ;  antheris  subrotundis  ;  stylo  cylindraceo  ;  stigma- 
tibus  brevibus. 

Tribulus  terrestris,  var.  moluccanus  Blum.  Bijd.  p.  243.  —  T.  cistoides  Cham.  in 
Linn.  Jan.  i83o. 

Herb  a  perennis  prostrata.  Rami  teretes  elongati ,  pube  brevi  albâ  densàque  v*- 
lutini;  juniores  seriùs  glabrati.  Folia  4-8-juga,  opposita,  allero  dimidio  breviori  ; 
foliolis  ovatis  ellipticisve  obtusis,  vel  brevissimè  acuminatis,  1.  2-4  longis,  a1/,  latis, 
obliquis,  suprà  parce  puberulis,  laetè  viridibus,  subtùs  pube  longâ  tenui  dense 
sericeis,  discoloribus;  inferioribus  supremisque  minoribus.  Flores  solitarii  majus- 
culi ,  floribus  Tribuli cistoidei  subaequales ,  axillares,  pedunculati,  pedunculo  tereti 
folio  breviori ,  subpubescente.  Calyx  5-phyllus,  foliolis  lineari-lanceolatis  ,  petalis 
dimidio  brevioribus,  acutiusculis  ,  margine  membranaceis,  brevissimè  puberulis. 
Petala  5  ,  lin  4-5  longa  ,  obovata  ,  apice  subretusa ,  subunguiculata  ,  penninervia. 
Stamina  10  petalis  breviora,  ovario  xqualia  ,  filamentis  filiformibus  glabris.  An- 
THER*subrotundo-ovatœ.  Stylus  post  anthesin  accrescens  subangulalo-cylindraceus, 
stamina  superans ,  glaber.  Stigma  5-lobum  ,  lobis  stylo  multô  brevioribus.  Ovarium 
globosum  parce  hispidum  ,  cornutum.  Fructus  4-5-coccus ,  coccis  2-4-locularibus 
ruaosis  apice  et  prsesertim  basi  hispidis,  seriùs  glabris,  4-cornutis,  spinosis,spinis  2 
inferioribus  brevibus  plerùmque  reflexis,  superioribus  horizontal ibus  arutis  lon- 
gioribus. Semina  iri  loculis  solitaria  oblonga. 


HERBARI]    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  44 7 

Obs.  M.  Blume  (I.  c.  p.  2/j3)  avoit  déjà  signale  celle  plante  comme  une  variété  du 
T.  terrestrîs.  M.  de  Chamisso  (i)  mentionne  sous  le  nom  de  T.  cùtoides  L.  une  es- 
pèce qui  paroit  devoir  se  rapportera  la  plante  de  Timor,  du  moins  d'après  la  com- 
binaison des  caractères  qu'il  en  donne.  En  effet,  cette  plante  se  rapproche  du  T.  ter- 
restrîs auquel  la  réunit  M.  Blume,  par  la  forme  des  anthères,  qui  sont  arrondies  et 
non  linéaires-oblongues  comme  dans  le  T.  cistoides,  tandis  qu'elle  s'en  éloigne  par 
la  grandeur  de  ses  fleurs,  qui  égale  presque  celles  de  l'espèce  américaine.  La  diffé- 
rence de  longueur  du  style  et  des  stigmates  peut  également  très  bien  faire  distinguer 
ces  deux  plantes  :  dans  l'espèce  des  Moluques  ils  sont  de  beaucoup  plus  petits  que  le 
style  ;  dans  les  T.  cistoides  et  terrestrîs,  au  contraire,  ils  l'égalent  en  longueur.  J'ai  pu 
examiner  cette  espèce,  et  toujours  avec  les  mêmes  caractères,  provenant  des  Phi- 
lippines, Java  et  Timor. 

On  voit  donc  que  celte^planle  tient,  par  ses  caractères,  à  celle  d'Europe  et  à  celle 
d'Amérique.  Faut-il  la  regarder  comme  espèce  distincte,  ou  la  faire  dériver  d'une 
des  deux  espèces  anciennement  connues ,  ou  la  regarder  corne  un  type  modifié  du 
T.  terrestrîs? 

ZANTHOXYLEjE. 
Brucea  glabrata.  Tab.  XX. 
B.  foiiis  impari -pinnatis  4-5-jugis  ;  foliolis  lanceolatis  longé   acu- 
minatis  acutis  serratis  membranaceis  glabratis  ;  floribus  spicatis,  spicis 
simplicibtis  fructiferisque  foiiis  brevioribus  ;  floribus  herrnapbroditis, 
foliol.  calyciuis  petalisque  ovatis. 

Ramcli  glabriusculi,  cortice  lœvi  lenticellis  notato  ;  novelli  pubebrevissimâ  dense 
adpressâ  vestiti.  Folia  alterna,  impari-pinnata,  foliolis  4-5-jugis  oppositis  poil,  i  ■/,- 

3  longis,  '/2-i  y,  latis,  lanceolatis  :  supremo  nondùm  evoluto  pubescenti-sericéo ; 
caeteris  lanceolatis  grosse  serratis,  longissimè  acuminatis,  basi  rotundatis,  breviler 
petiolulatis,  membranaceis,  ad  nervum  médium  utrinque  puberulis,  junioribus 
ante  evolutionem  adpressè  sericeis;  petioli  semipedales  à  basi  ad  apicem  gradatim 
attenuati  puberuli,  pallidè  virentes.  Flores  spicati,  spicis  petiolo  brevioribus,  mi- 
nimi,  glabrati ,  glomerulati,  glomerillis  sparsis,  3-5-fioris  ,  bracteolatis  ,  bracteolis 
parvis  ovatis  extrorsùm  puberulis  deciduis.  Calyx  5-phyllus,  foliolis  ovatis  obtu- 
siusculis  parvis,   extrorsùm    pilis  raris  prœsertïmque    margine   inspersis.  Petala 

4  ovata,  subunguiculata,  oblusa,  subcoriacea,  calyce  duplô  longiora,  1.  i'/2  loflga, 
glabra.  Stamina  4 ,  petalis  subœqualia ,  recta  ;  filamentis  subulatis  glabris.  Antheba 
subrotundœ,  rubrae,  2-loculares,  loculis  rima  longitudinali  debiscentibus.  Disons  sub- 
4-dentatus,d<ntibus  brevibus,  subcarnosus,  filamentis  brevior,  glaber.  Stylos  nullus. 
Stigmata  cylindracea  ,obtusa,  basi  incrassata,  reflexa  suprà  subcanaliculata,ovario 
breviora.  Ovaria  4  distincta,  seriùs  abortu  I  vel  i  suppetentia;  singulis  ovoideis 
facie  exteriori  convexis  glabris.  Fructus  ovoideus  glaber  basi  indusiatus  uni- 
locularis  monospermus.  Semf.n  obovatum  lateraliter  pendulum.  Perispermvjm 
tenuec  arnosum.  Embryo  viridis  ;  cotyledonibus  crassiusculis  lœtè  viridibus  ;  radiculâ 
subrotundâ  alhâ ,  plumulà  conspicuâ  bidentatâ. 

Obs.  Outre  les  différences  que  présentent  les  feuilles  du  B.  Sumatrana  avec  lequel 
cette  espèce  a  de  l'affinité,  la  forme  ovale  des  divisions  calycinales  la  sépare  nette- 
ment de  l'espèce  citée,  qui  les  a  linéaires,  réfléchies  et  même  contournées  après  la 
floraison  ;  la  longueur  des  styles,  relativement  aux  ovaires  ,  ainsi  que  celle  des  éla- 
mincs,  peuvent  aussi  aidera  les  distinguer. 

TODDALIA   ACULEATA. 

T.  ramis  teretibus   breviter  aculeatis  cortice   rubescente  ;  ramulis 


(i)  Linnœa    Jan.  i83o. 


448  HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

petiolisque   pubescenti-tomentosis  ;  foliis  trifoliolatis,  foliolis  obovatis 
glabris  suprà  nitidis  ;   racemis  brevibus  petiolis  brevioribus. 

Toddalia  aculeata  Pers.  Sjn.  i.  p.  24g.  —  Var.  y  rubicaulis  Willd.  D.C.  Procl.  2. 
p.  83.  Ad  Juss.  Monog.  p.  120.  t.  26.  f.  qo. 

Harrisonia  Brownii. 

H.  ramis  teretibus  glaberrimis  ;  foliis  trifoliolatis  rariùs  3-lobatis, 
foliolis  ovatis  obovatisve  acumiuatis  nitidis  subtùs  subpuberulis , 
inferioribus  inaequilateralibus  ;  peduncidis  axillaribus  folio  brevioribus; 
calyce  petalisque  glaberrimis  ;  staminibus  filamentis  basi  pilosis  stylo 
subaequalibus. 

Harrisonia  Brownii  Ad  Juss.  Mém.  sur  les  Rut.  et  Simaroub.  p.  i34-  t.  28.  —  H. 
Browniana  Gaudich.  in  Freyc.  It.  Eot.  p.  479-  *•  n>3. 

PORTULACEiE. 

PORTULACA   QUADRIFIDA. 

Var.  (3  meridiana.  P.  humilis ,  caule  radicante  glabriusculo  ;  foliis 
parvis  ovalibus  basi  et  apice  subacuminatis  ;  stipulis  criaitis  albis  ; 
floribus   ad    apicera   ramulorura  solitariis  aut  subaggregatis. 

Portulaca  quadrifida  D.C.  Prod.Z.  p.  354-  W.  et  A  m.  Prod.  Fl.pen.  Ind.  î.p.  356. 
Linn.  Mant.  p.  78.  Spr.Sjst.  1.  p.  4^9.  Roxb.  FI.  Ind.  2.  p.  464. — P.  meridiana  Linn. 
Suppl.  p.  248.  Sp.  I.  c.  Roxb.  FI.  Ind.  2.  p.  463.  Blum.  Bijd.  p.  1 13-.  —  P.  tinifolia 
Forsk.  Descr.  p. 92.  —  Illecebrum  verticillatum  Burm.  Herb.l  Rheed.  Mal.  X.  t.  3i. 
f.  2. 

Trianthema  POLYANDRUM. 

T.  caule  ramisque  berbaceis  carnosis  procumbentibus  ;  foliis  linea- 
ribus  carnosis  obtusis  ;  floribus  pedunculatis  solitariis  polyandris  ; 
segmentis   calycinis  lanceolato-acutis  ;   stigmatibus  3  filiformibus. 

Trianthema  polyandrum  Blum.  Bijd.  p.  1 137. 

Caules  procumbentes,  teretes,  subramosi,  herbacei,  carnosi,  glabri.  Folia  oppo- 
sita,  poil.  1  '  2-2  longa,  I.  2  lata,  linearia,  obtusa,  carnosa,  basi  angustata,  in  petiolum 
membranaceumdilatata.  Flores  axillares, solitarii,  pedicellati,  foliis  triplo  breviores 
imâ  basi  2-bracteati,  bracteis  lanceolatis  minimis  ,  petiolo  membranaceo  reconditis. 
Calyx  5-partitus,  foliolis  aequalibus,  ovato-lanceolatis,acuminatis,  lin.  5  longis,utrin- 
que  glabris,  medio  lineâ  subcarnosà  notatis,  margine  membranaceis.  Pf.tala  nulla. 
Stamina  hypogyna  4<>42  inœqualia,  filamentis  glabris  membranaceis  ad  médium 
dilatatis,  fundo  calyce  insertis,  basique  in  tubum  ovarium  cingentem  coalitis.  Ak- 
ther,e  subrotundae,  basi  cordataî,  biloculares  ,  longitudinaliter  déhiscentes.  Styli  3, 
filiformes,  liberi,  glabri,  apice  attenuati ,  staminibus  aequales.  Ovarium  ovoideum 
a-loculare;  ovula  dissepimento  centrali  funiculo  brevi  biseriafim  affixa.  Capsula 
circumscissè  dehiscens,  ovata  ,  2-locularis,  oligosperma.  Semina  subreniformia 
lajvia  nigra. 

Trianthema  pentandrum. 

T.  ramis  berbaceis  subglandulosis  ;  foliis  ovalibus  obovatisve  sub- 
rmarginatis  ;  floribus  axillaribus  congestis  ;  laciniis  calycinis  ovalibus 
acuminatis  ;  staminibus  5  ovarium  digynum  superantibus  ;  capsula 
calycem  vix  superante  ;  seminibus  subrotundis  scrobiculatis  nigris 
opacis. 


HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  44î) 

Trianthema  pentandra  Liiin.  Mant.  70.  U.C.  Prod.  3.  p.  352.  Spr.  Syst.  2.  p.  382. 
—  Rocama  digyna  Forsk.  Desc.  p.  71.  —  11.  arabica  Cm.  Syst.  i.p.  455.  Gœrtn. 
Fruct.  2.  p.  2i3.  t.  128.  f.  5.  Lamk.  III.  t.  iy5.  f.  2. 

Glinus  dictamnoides. 
G.  caulilms  diffusis    albido-tomeritosis  ;  foliis  obovatis  vel  orbicu- 
[aribus  breviter  petiolatis  ;  floribus  axillaribus  subsessilibus  ;   laciniis 
calycinis  lanceolatis  acutis  capsulam  vix  superantibus. 

Glinus  dictamnoides  L'mn.  Mant.  p.  il\h.Vald,Syml>.  3.  p.  64-  D.C.Prod.  3.  p.  4^5. 
Spr.  Syst.  2.  p.  4^7-  W.  et  Ain.  Prod.  FI.  peu.  Ind.  1.  p.3Ô2.  -  Glinus  lotoHes  Burin. 
Ind.  t.  36.  f.  1.  Lamk.  ///.  t.  4 '3.  f.  i-î.  —  Pharnaceum  pentagonum  Jioxh.  Flor. 
Ind.  1.  p.  io3.  —  Dootera  esculenta  Roxb.  t.  1 1 28.  Pluck.  t.  356.  f.  6.  et  t.  12.  f.  2.  (ex 
ff.  etArn.  I.  c.) 

Obs.  Cette  espèce  me  paroit  devoir  être  réunie  au  Glinus  loloides  dont  elle  ne  dif- 
fère que  par  des  caractères  trop  variables ,  et  qu'on  observe ,  du  reste, également  sur 
le  Glinus  loloides.  Cependant,  comme  je  vois  qu'elle  est  généralement  adoptée  par 
des  botanistes  qui  ont  eu  l'occasion  de  la  voir  a  l'état  frais,  je  la  conserve  ici 
malgré  l'absence  de  caractères  différentiels  que  j'ai  observés  avec  l'autre  espèce. 

SURIANA    MARIT1MA. 

S.  foliis  oblongo-spathulatis  vel  lanceolatis  sub velutinis  ;  laciniis 
calycinis  lanceolatis  acutis  extrorsùm  glanduloso-pilosiusculis. 

Suriana  maritima  Linn.  Spec.  284.  D.C.  Prod.  2.  p.  91.  Spr.  Syst.  2.  p.  438.  IF.  et 
Arn.  Prod.  FI.  peu.  Ind.  i.p.  36i.  IV.  Cat.  n.  1 178.  Lamk.  lit.  t.  38g.  Plum.(ed.  Burm.) 
249.  t.  1.  Pluck.  t.  241.  f.  5. 

Obs.  Je  laisse  ce  genre  dans  cette  famille,  quoiqu'il  ne  me  paroisse  pas  en  avoir 
tous  les  caractères  ;  mais ,  d'une  autre  part ,  comme  je  n'ai  pu  lui  trouver  une  iden- 
tité parfaite  avec  plusieurs  autres  ordres  où  il  s'est  trouvé  classé  et  qu'il  paroit  appar- 
tenir, par  plusieurs  caractères,  au  groupe  des  polypétales  épigynes,  je  le  maintiens  à 
la  place  où  l'ont  rangé  MM.  Wightet  Arnott,  plutôt  que  de  le  placer  à  la  fin  d'une 
familleavecplusieurs  genres  mal  connus  encore,ou  dont  la  classification  elle-même 
est  incertaine. 

CUCURBITACE/E. 

Zanonia  indica. 

Z.  foliis  (ex  Blum.)  ellipticis  acutis  basi  subcordatis  ;  fructibus 
obovato-elongatis  v.  subcylindraccis. 

Zanonia  indica  L.  Spec.  1  ir>j.  Blum.  Bijd.  çfi-j.  D.  C.  Prod.  3.  p.  2g8.  Spr.  Syst.  1 
q32.  —  Penarvalli  Rhced.  Mal.  8.  t.  47-  48- 

GUCUMIS    DISSEGTUS. 
G.  caule  piloso;  foliis  profonde  pinnatifidis  rectis  suprà  glabriusculis, 
subtùs   asperis    petiolatis;    cirrbis  petiolo  aequalibus  apice  2-3-fidis  ; 
floribus    masculis   axillaribus    solitariis;  càlyce  campanulato ,  laciniis 
subulatis   tubo    brevioribus  ;  ovario    oblongo-ovoideo  glabrato. 

Herba  caule  striato,  villoso,  ramis  ad  apicem  tomento  albo  lanatis.  Foi.ia  poil. 
2  cire,  longa,  1  lata  circumscriptione  ovato  -  lanceolata,  altè  pinnatifida, 
lobis  acutiusculis  denticulatis,  membranacea  ,  nervis  suprà  laxè  pilosis  nec 
prominulis,  petiolata,  peliolo  (dessiccatione),  planiusçulo  pilis  insperso,  poil.  1 
circiter  longo.  Cirkhi  petiolo  aequales  a-3-fidi,  glabri.  Floues  masculi  axilla- 
res    soli;arii,    pedicellati     pedicello    petiolo     subœqi'ali    glabro.    Calyx    campa  - 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  58 


45o  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

nulatus ,  laciniis  5  ,  vix  longitudine  tuhi ,  linearibus,  glabris,  erectis.  Petala  ovata. 
apice  acuminata  ,  venosa  ,  glabra  ,  basi  et  calyci  adnata.  Stamina  3  ,  petalis 
breviora  ,  filamenlis  basi  coalitis,  glabris.  Antueh^g  laliusculae  dorso  planée  subro- 
tundae,  loculissinuato-contortis.  Feminei  (ante  anthesin).  Calyx  5-partitus  corollâ 
brevior,  laciniis  linearibus,  acutis,  lanatis.  Stylus  brevis  glaber.  Stigmata  3  crassa , 
subrolunda,  apice  emarginata ,  papillosa.  Ovarium  subrotundo-ovoideum  glabra- 
tum,  triloculare. 

Obs.  Cette  espèce  a  quelques  points  de  ressemblance  avec  le  C.  Citrullus ,  mais 
elle  s'en  distingue  facilement  par  ses  feuilles  presque  pinnatifides  et  plus  découpées 
même  que  dans  le  C.  colocynthis ;  les  jeunes  fruits  de  la  grosseur  d'une  noix  sont 
glabres,  tandis  qu'ils  sont  laineux  dans  le  Cucumis  Citrullus  ;  peut-être  n'en  est-elle 
cependant  qu'une  variété. 

LUFFA    ACUÎANGULA. 

L.  foliis  cordatis  anguloso-5-lobatis,  lobis  mucronatis,  utrinque  petio- 
lisque  scabris;  cirrhis  apice  3-fidis  glabriusculis  ;  floribus  masc.  spicatis', 
pedicellis  basi  bracteâ  sessili  glabrâ  instructis  apice  tomentosis  ;  laciniis 
calycinis  ovato-lanceolatis  acutis  ad  apicem  glandulà  glabrâ  instruc- 
tis puberulis. 

Luffa  acutangula  Serin.  D.C.  Prod.i.p.  3o2. —  Cucumis acutangulus  Lînn.  Sper. 
i/|36.  Spr.  Syst.  3.  p.  46.  Rheed.  Mal.  8.  t.  7.  Rumpli.  Amb.  5.  p.  4o8.  t.  i4g. 

Obs.  Je  me  dispense  de  citer  ici  plusieurs  variétés  de  Cucurbitacées  indiquées  par 
M.  Gaudichaud  dans  son  aperçu  sur  l'tle  de  Timor,  les  échantillons  ne  se  trouvant 
pas  dans  les  collections  du  Muséum  ou  étant  trop  incomplets,  et  leur  introduction 
comme  plantes  culinaires  ne  présentant  aucun  intérêt. 

Bryoma  SCABRELLA. 

B.  ramis  muricato  -  hispidis  ;  foliis  cordatis  3 -  5  -  angulosis  ,  su- 
pra scabris,  subtùs  tomentosis  pilis  basi  tuberculatis  rigidis  interjectis; 
floribus  fem.  5  -  7  glomeratis  sessilibus  ;  laciniis  calycinis  linearibus 
acutis  reflexis  hirsutis  ;  petalis  ovatis  ;  staminibus  3  sterilibus  bre- 
vissimis;  fructibus  globosis  pilis  raris  obversè  hispidis  ;  seminibus  ovatis 
compressis  tuberculatis. 

Bryoma  scabrella  Linn.  Spec.  4a4-  Willd.  l\.  619.  Blum.  Bijd.  p.  926.  D.  C.  Prod- 
3.  p.  3oG.  Spr.  Syst.  3.  p.  16. 

SlCYOS    HEHERIFOLIUS. 

S.  ramis  sulcatis  hispidis  ;  foliis  cordatis  angulosis  angulis  mucro- 
natis glabris  nervis  petiolisque  supra  hispidis  ;  floribus  masculis  3-4- 
andris  racemosis  ;  calyce  patulo  ,  laciniis  linearibus  lanceolatis  corollâ 
dimidio  brevioribus  subrotundo  -  ovatis  submucronulatis  introrsùm 
grauuloso-papillosis. 

Hf.rba  soandens,  caule  sulcato,  ramoso,  pubescente,  ramis  novellis  subteretibus 
pubescentibus.  Foi.ia  subrotundo-cordala,  poil.  2  longa  ,  totidem  lata,  obscure 
3-5-angulosa,  angulis  mucronulatis  (  foliis  Hederw.  Helicis  similia,)  membranacea, 
glabra,  3-5-nervia,  nervis  subtùs  pubescentibus,  atro-virentia,  petiolata  petiolo  semi- 
pollicem  circiter  longo,  teretiusculo,  pubescente.  Cirrhi  oppositifolii,  simplices, 
spiraliter  dextrorsùmque  torti  ,  basi  pubescentes.  Flores  masculi ,  minimi  ,  race- 
mosi,  racemis axillarihus  Iaxis,  puberulis  pedunculi  nunc  aphylli,  nunc  saspiùs  l'olia 
abortiva,  subreniformia,  infernè  proferentes.  Bracte^e  minimae  ,  lineari-subulatae  , 
glabriusculœ.  Calyx   5-partltus,  foliolis  ovato-lanceolatis  ,  acutiusculis,  uninervii», 


HERBARII    TIMORENSIS    DESCR1PTIO.  45  I 

membranaeeis  ,  corollà  dimidio  breviôribus.  Petai.a  5  subrotundo-ovata,  submu- 
cronulata,  3-nervia,  extrorsùm  glabra,  introrsùm  granuloso-papillosa.  Stamjna  3-5, 
filamentis  centralibus  in  coluinnam  coalitis  ad  apiCem liberis ,  rorollam  mediamas- 
sequentibus.  Anther.k  libéra;  subsessiles,  rotundœ,  biloculares,  loculis  longitudi- 
naliter  debiscentibus.  (Flores  rem.  desiderantur. ) 

MOMORDICA    ClIARANTIA. 

M.  rarais  gracilibus  puberulis;  foliis  cordatis  palmato-scptemlobis 
inaequaliter  dentatis,  siiblùs'  ad  nervos  hirsutis;  pedicellis  longis  infra 
médium  bractcam  subrotundo-cordatam  proferentibus  ;  fructibus  ovoi- 
deo-oblongis  acuminatis  tuberculatis  cr-oceis. 

Momordica  Charantia  Linn.  Spec.  i433.  Lamk.  EncycL  4-  23q.  D.  C.  Piod.  3. 
p.  3i  i.  Blum.  Bijd.  p.  927.  Spr.  Syst.  3.  p.  1/1.  'Sims.  Bot.  May.  t.  i^b5.  Hlieed.  Mal. 
vin.  p.  17.  t.  9.  Ritmpli.  Amb.  5.  p.  41". 

PASSIFLORES. 

DlSEMMA  HERBERTIANA. 
D.  foliis  brevissime  puberulis  subcordatis  latè  trilobatis,  lobis  ovatis 
subacutis;  floribus  axillaribus  solitariis  geminisye  pedicellatis  ;  foliolis 
calycinis  exterioribus  lineari-lanceolatis  ,  interioribus  duplo  longiori- 
bus  ;  coronae  filamentis  interioribus  membranaeeis  ;  ovarii  stipite  pu- 
berulo. 

Disemma  Herbertiana  D.  C.  Prod.  3.  p.  332.  —  Passiflora  Herbertiana  Bot.Rea. 
n.  737. 

BEGOMACES. 

Bégonia  aptera. 
B.  foliis  ovatis  acuminatis  basi  subcordatis  valdè  obliquis  7-nerviis 
petiolatis  ;  paniculis  axillaribus  dichotomis  petiolo  brevioribus;  capsulis 
ovatis  apteris  ;  stigmatibus  3  contortis. 

Rami  sublignosi,  teretes,  glabri.lenticellis  orbicularibus  epidermide  lajvi  vestiti  et 
stipularum  lapsarum  annulari  cicatriculâ  notati.  Folia  ovata,  alterna,  poil.  5-6 
longa,4  lala,  acuminata,  basi  subcordata,  intégra,  subrepandove-dentata,  valdè 
inœquilatera,  membranacea,  7-nervia,  nervo  medio  recto  lateralibus  l\-i  obliquis  , 
petiolata,  petiolo  poil.  3  longo,  tereti,  herbaeeo,  glabro.  Pedonculi  diebotomi  ;  flos 
masc.  terminalis,interfemineos2  latérales  pedicellatus,braeteatus,bracteisovatis,eor- 
datis,  pedicello  infernè  insidenlibus,  membranaeeis,  deciduis.  Calyx  2-phyllus,  folio- 
lis  subrotundis,  obtusis,  concavis,  membranaeeis.  Petala  2  cum  calyce  allernantia  et 
eodembreviora,ovato-lanceolata,subacuta,  membranacea.  Staminai  0-1  ierecta,peta!is 
breviora  :  filamenta  libéra,  apicedilalata,  submembranacea,  compressa,  glaberrima. 
Anthère  biloculares,  basifixœ,  oblongae,  loculis  rima  longitudinali  debiscentibus, 
appendiculà  brevi  crassiusculâ  apice  auctœ.  Flor.  fem.  Calyx  3-phyllus,  foliolis 
rotundis  membranaeeis.  Stylus  brevis  bifidus ,  laciniis  stigmatosis  compressis,  si- 
nuosis.  Ovaril'h  ovato-oblongum  cicatriculâ  calycis  decidui  notatum,  stylo  persi- 
stente  coronatum,  longitudinaliter  venosum  ,  glabrum.  Fructus  ovato-oblongus  : 
pericarpium  submembranaceum  3-locuiare.  Semina  ovalia  obtusa;  testa  longitudi- 
naliter striatà  fuscâ  glaberrima. 

Obs.  Le  classement  des  Bégoniacées  paroît  être  maintenant  fixé  près  des  Cucur- 
bitacées  ;  avant  de  connoître  les  Ordines  naturales  de  M.  Bartling  ,  j'avois  déjà 
reconnu  ces  affinités  indiquées  depuis  par  MM.  Auguste  de  Saint-Hilaire  et  Lindley. 


452  HERBAIUI    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Une  petite  famille  établie  par  M.  Robert  Brown,  les  Datiscées,  doit  également,  ce  me 
semble,  prendre  place  près  des  Bégoniacées. 

PAPAYACEvE. 

Carica  papaya. 

G.    foliis   palmato-septempartitis  ,  laciniis   inciso-lobalis  ;    floribus 

masculis  paniculatis. 

Carica  papaya  Linn.  Syst.  454-  JVilld.  Spcc.  4-  p.  8i4-  Spr.  Syst.  3.  p.  go5.  Blum. 
Bijd.p.  g4o.  Ejuscl.  De  quib.  plant.  Famil.  i834-  p-2-  Fl.  ZeyL  365.  Rumph.  Amb.  i. 
t.  5o-5i.  Rheed.  Mal.  i.  p.  23.  t.  i3.  f.  î.  et  p.  21.  t.  i5.  f.  2. 

RHIZOPHOREiE. 

Rhizophora  candelaria. 

R.  ramis  cortice  laevi  griseo  vestilis;  foliis  ovalibus  basi  subacutis 
petiolatis;  pedunculis  brevissimis  1  -3- floris,  laciniis  calycinis  ovatis 
c  rassis. 

Rhizophora  candelaria  D.  C.  Protl.  3.  p.  3a.  —  Pee-Kandel  Rheed.  Mat.  6.  t.  3/(.— 
Mangium  candelarium  Rumph.  Amb.  3.  t.  71.  et  72. 

Rhizophora  Timorensis. 

R.  foliis  plerumque  obovalibus  obtusis  longé  petiolatis  ;  pedun- 
culis axillaribus  petiolum  œcjiuintibns  capitato-multifloris;  foliolis  caly- 
cinis oblongo-lanccolatis;  petalis  apice  iriaristatis  emarginatis  involutis; 
staminibus  petala  snbœquantibus  ;  stylo  filiformi. 

Rhizophora  Timoriensis  D.  C.  Prod.  3.  p.  32. 

Rami  cortice  laevi  fulvo  vestiti.  Folia  ovata,  vel  saepiùs  obovata,  obtusa,  co^ 
riacea,  supra  subnitida,  subtùs  Opaca,  glaberrima  subenervia  ,  nervo  medio  solùm 
prominente  ,  petiolata  petiolo  pol.  i'/2-2  longo  ,  subtereti ,  glabro  ;  gemma»  ovoi- 
deo-acutœ,  poil.  ',  2  longae,  glaberrima?.  Flores  subcapitati,  capitulis  circiter  12- 
floris  ,  axillaribus,  pedunculis  petiolo  aequalibus  glabris.  Bractée  infra  calycem 
biseriatim  insidentc-s  ,  subrolundas  ,  squamoïdeae  ,  coriaceae.  Calyx  ovario  adhae- 
rens,  5-phylIus,  foliolis  lin.  1  longis,  oblongo-linearibus,  acutis,  nervulo  prominulo 
introrsùm  medio  instructis,  coriaceis,  erectis ,  petala  superantibus  ,  glaberrimis. 
Petala  5  obovato-oblonga,  apice  involuta,  stamina  amplectantia,  intégra,  seriùs  ad 
médium  in  duas  partes  fissa  ,  apice  setosa  setis  3-clavatis.  Stamina  8,  epigyna  , 
geminalim  petalis  opposita,  suba?qualia  :  filamenla  petalis  subœqualia,  libéra  ,  antc 
anthesin  apice  inflexa,  filiforiuia,  glaberrima.  Anthère  subsagittatae,  obtusœ,  bilo- 
culares,  ad  médium  dorsum  insertœ.  Stylus  subfiliformis  ,  erectus,  stamina  supe- 
rans.  Stigma  obtusum.  Ovarium  calyci  adhœrens,  uniloculare  (ante  anthesin) 
ovulis  pluribus  rolundaiis  Mibsessilibus, ex  ovarii  apice  pendulis. 

ONAGRARLE. 

JUSSI/EA   REPEINS. 

.1.  caule  berbaceo  tereti  glabro;  foliis  obovato-oblongis  obtusis  in- 
terdùm  subtruncato-emaiginatis  subtùs  subpuberulis  petiolatis;  flori- 
bus  longiusculè  pedicellatis  ad  basin  subbicallosis  ;  segmentis  calycinis 
lanceolatis  acutis  laxè  pilosis;  petalis  obovatis  calyce  duplô  longio- 
ribus. 

Jussiœa  repens  L.  Mant.  38 1.  Linn.  Zcyl  169.  ff'illd.  Spec.  1.  p.  574.  (Excl.  Syn. 


IIERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  /(53 

Sw.  et  P.  Erown.)  llamilt.  in  Tram,  of  Linn.  Soc.  i4-  p-  3o5.  Spr.  [Syst.  i.  p.  232. 
D.  C.  Prod.  3.  p.  54.  Blum.  Bijd.  p.  1  i3i.  Rheed.  H.  Malab.  2.  t.  5i. 

JUSSI2EA    VILLOSA. 

J.  caule  suffruticoso  angulato  villoso  ;  foliis  lineaiï  -  1  anceolatis 
breviter  petiolatis  utrinqùê  subvillosis;  floribus  solitariis  sessilibus; 
Iaciniis  calycinis  ovato-lanceolatis  acutis  villosis;  petalis  calyce  duplô 
longioribus  ;  capsula  cylindricâ  sub-10-striatâ  villosâ. 

Jussiasa  villosa  Lamk.  Encycl.Z.  p.  33 1.  — J.  exaltata  Roxb.  Hort.  Cal.  33.  ex 
Hamilt.  Traits,  of  Linn.  Sec.  i4-  p-  3o3.  Spr.  Syst.  2.  a3i.  D.  C.  Prod.  3.  p.  5j.  Rheed. 
t.  c.  2.  t.  5o. 

LYTHRARIEiE. 

AMMANNIA    IND1CA. 

A.  ramosa,  ramis  patentibus,  ramulis  tetragonis  ;  foliis  ovato-vel 
oblongo-lanceolatis  basi  atteuuatis  sessilibus  ;  umbellulis  subsessilibus 
plurifloiis;  floribus  breviter  pedicellatis;  calycibus  campanulato-cya- 
thitormibus ,   dentibus   4  acutis;  capsula  calyctm  vix    aequante. 

Ammannia  indica  Lamk.  lit.  n.  i555.  D.  C.  Prod.  3.  p.  77.  — A.  baccifera  Spr. 
Syst.  1.444. 

Ammannia  migrocarpa. 

A.  ramosa,  ramis  subteretibus  ramulisque  erectis  tetragonis;  foliis 
cordatis  lineari-lanceolatis  sessilibus  obtusis;  umbellulis  pedunculatis 
plurifloris  ;  floribus  minimis  breviter  pedicellatis  bibracteolatis  ;  ca- 
lycibus campanulatis  8-nerviis,  deutibus  4  apice  puncto  incrassatis; 
capsula   obovato-oblongâ  calycem    subduplo  superante. 

Ammannia  microcarpa  D.  C.  Prod.  3.  p.  77.  Ejiisd.  Mon.  Soc.  Genev.  3.  part.  2. 
P-79- 

Pemphis  acidula. 

P.  foliis  lanceolatis  breviter  petiolatis  integris  ;  floribus  axillaribus 
solitariis ,   pedicellis  folio  subaequalibus. 

Pemphis  acidula  Forst.  Gen.  t.  34-  D-  C.  Prod.  3.  p.  89.  Blum.  Bijd.  p.  nag.— 
Lythrum  Pemphis  Linn.  F.  Supp.  249.—  Melanium  fruticosum  Spreng.  Syst.  2. 
p.  455.  —  Mangium  porcellinum  Rumph.  Amb.  3.  t.  84. 

Lawsonia  alba. 

L.  foliis   ovato-lanceolatis   integerrimis  apice   mucronatis   basi  in 

f)etiolum  brevem  attenuatis  glaberrimis  ;  floribus  paniculatis  termina- 
ibus  ;  foliolis  calycinis   ovatis    acutiusculis  glabris. 

Lawsonia  alba  Lamk.  Encycl.  3.  p.  106.  D.  C.  Prod.  3.  p.  91. — L.  inermis  et  L. 
spinosa  Linn.  Spec.  498. — L.  inermis  Blum.  Bijd.  p.  1128. — Ligustrumasfj-yptiacum 
Prop.  Alp.  /Egyp.  47.  cap.  xiij.  —  Alcanna  Rumph.  Amb.  4-  1. 17. 

Grïslea  tomentosa. 
G.  ramulis  subpuberulis  ;   foliis  lanceolatis    acutis   basi  rotundatis 
sessilibus  subtùs  tomentoso-incanis;  segmentis  calycinis  ovatis  acutis 
sinubus  exterioribus  parvis  dentiformibus  ;  floribus  axillaribus   soli- 
tariis vel   subracemosis  ;  segmentis  calycinis  ovatis  acutis. 


454  HERBARII   T1MORENSIS   DESCRIPTIO. 

Grislea  tomentosa  Roxb.  Corom.  i.  p.  29.  t.3i.  Sp.  Syst.  2.  p.  216.  D.  C.  Prorl.  3. 
p.  92.  — Lythrum  fruticosum  Liiin.  Spec.  64i  • — Woodfordia  floribunda  Satisb.  Par. 
Lond.  t.  !\2. 

MYRTAGEyE. 

Melaleuca  Leucadendron. 

M.  ramulis  glabris;  foliis  alternis  elongato-lanceolatis  acuminatis 
faJcato-obliquis  3-5-nerviis;  ramulis  floriferis  pendulis;  floribus  spi- 
catis  subdistantibus  ,  racbibusque  glaberrimis. 

Melaleuca  Leucadendron  Linn.  Mant.  io5.D.  C.Prod.  3.  p.  212.  Blitm.  Bijd.\>.  1099. 
—  Myrtus  Leucadendron  Linn.  Fil.  Supp.  p.  7>l\i.  Hayn.  Arzn.  Gew.  p.  10.  t.  9.^ 
Caju-puti  Rnmph.  Amb.  2.  p.  74.  t.  17.  i\  1. 

Obs.  J'indique  cette  espèce  d'après  M.  Gaudichaud,qui  l'a  observée  communément 
a  Timor.  {Gaudicli.  inFreyc.  lier.  Bot.  p.  4o.)  Les  herbiers  du  Muséum  ne  possèdent 
aucun  échantillon  de  cette  plante. 

Eucalyptus  obliqua. 

E.  foliis  lanceolato-elongatis  acuminatis  coriaceis  inœquilateralibus 
rotundatis  petiolatis  ;  cymis  axillaribus,  pedunculis  petiolum  aequan- 
tibus   5-9-floris;  calyce  turbinato  iutegro. 

Eucalyptus  obliqua  LHérit.  Sert.  Ang.  18.  D.C.  Prod.  3.  p.  219.  Lamk.  III.  t.  422- 

Eucalyptus  alba. 

E.  foliis  ovato  -  lanceolatis  attenuatis  basi  subinaequilateralibus 
rotundatis  coriaceis  utrinque  glaucescentibus  longiusculè  petiolatis  ; 
operculo   conoideo  calycem   cupuliformem  aequante. 

Eucalyptus  alba  Blum.  Bijdr.  p.  1 101. 

Rami  teretes  subfusci  laeves ,  ramulis  herbaceis  glaucescentibus.  Folia  alterna 
rarissime  opposita ,  2 '/>"4  poil,  longa,  1-2  lata,  ovato-lanceolata  attenuata  (foliis 
E.  obliquœ  latiora),  intcgerrima,  basi  rotundata,  inœquilatera  v.  subacuminata,  con- 
coloria,  glaucescentia ,  coriacea,  penninervia,  glanduloso-punctulata  ,  punctis  cre- 
berrimis  vix  conspicuis  resinosis,  fuscis,  petiolata  petiolo  suprà  piano  semitereti, 
poil.  i'/2  longo.  Flores  cymosi,  cymis  paucifloris  axillaribus,  petiolo  brevioribus 
pedunculis  semipollicaribus  angulatis.  Opercultjm  conicum  acutiusculum  calycem 
aequans  (ex  Blum.  1.  c.)  Calïx  cupulaeformis  laevis  glaber,  basi  subangulato-qua- 
drinervosus,  margine  obtuso.  Capsula  quadri-vel  rariùs  3-locularis,  valvis  erectis 
calvcem  vix  superantibus,  acuminatis.  Semina  baud  vidi. 

SONNERATIA   AC1DA. 

S.  foliis  subrotundo-obovatis  in  petiolum  brevem  attenuatis  aveniis 
opacis  cartilagineis  glaberrimis  ;  floribus  axillaribus  solitariis  ; 
calyce  6-8-fido,  laciniis  ovato-lanceolatis  acutis. 

Sonnera tia  acida  L.  Fil.  Supp.  Lamk.  III.  420.  Encycl.  1.  429.  Spr.  Syst.  2.  p.  4î)3- 
D.  C.  Prod.  3.  p.  23 1.  —  Rhizopbora  caseolaris  Linn.  Spec.  635.— Aubletia  caseolaris 
Gœrtn.  Fruct.  1.  p.  379.  t.  78.  —  Mangium  caseolare  rubrum  Rumph.  Amb.  3.  t.  74- 
—  Blatti  Rheed.  Mal.  3.  t.  4o. 

PSIDIUM   POMIFERl'M. 

P.  foliis  ovato  -  oblongis  acutiusculis  subtùs  tenuiter  tomentosis , 
peduucidis   i-3-floris  folio  brevioribus;  fructibus  globosis. 


HERBARII    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  /p5 

Psidium  pominrum  Linn.  Spec.  672.  Spr.  Syst.  2.  489.  D.  C.  Prod.  3.  p.  a34- 
lilum.  Bijd.  p.  iog3.  Ruinplt.  Amb.  1.  t.  It8.  Rheed.  Amb.  3.  t.  35. 

JOSSINIA    LUCIDA. 

.1.  foliis  obovatis  vel  orbiculatis  subundulatis  coriaceis  suprà  lu- 
cidis  subtùs  pallidioribus  brevissimè  petiolatis  ;  floribus  axillaiibus 
solitariis  vel  ternatim  dispositis  pedicellatis  ;  calyce  tenuissimè  pube- 
rulo. 

Jossinia  lucida  D.  C.  Prod.  3.  p.  337. —  Eugenia  lucida  Lamh.  Encycl.  3.  p.  2o3. — 
Myrtus  Commersonii  Spreng.  Syst.  2.  p.  470. 

Syzygium  obovatum. 
S.  foliis  petiolatis  subrotundo-obovatis  obtusis  v.  breviter  acuminatis 
baud  rarô  emarginatis,  suprà  nitidis  tenuissimè  nervosis  subtùs  opacis 
fflaueesceutibus,  cymis  axillaiibus  terminalibusve  compositis  niultillo- 
ris;  baccis  ovato-oblongis  sessilibus  2-spermis. 

Syzygium  'obovatum  D.C.  Prod.  3.  p.  259.  —  Eugenia  obovata  Poir.  Supp.  3.  p. 
124.  —  Myrtus  obovata  Spreng.  a.  p.  43G.  —  Calyptranthus  n.  99.  Sieb.  FI.  Maurit. 

Obs.  C'est  sans  doute  par  erreur  que  M.  De  Candolle  dans  son  Prodrome,  attribue 
à  cette  plante  des  baies  globuleuses.  Poiret  qui  l'a  citée  le  premier,  en  donne  une 
description  exacte  et  lui  accorde  des  baies  ovales,  comme  le  présentent  les  échantil- 
lons conservés  anciennement  dans  les  herbiers  du  Muséum  ainsi  que  ceux  rapportés 
par  M.  Gaudichaud. 

Syzygium  Timorianum. 

S.  foliis  ovato-lanceolatis  acuminatis  basi  in  petiolum  attenuatis 
baud  rare  inaequilateralibus  vcnis  distantibus;  paniculis  Iaxis  ;  pedun- 
culis  dicbotomis  3-floris ,  bracteis  lanceolatis  acutis. 

Hami  teretes,  cortice  lœvi  griseo'vestiti.  EonAipoll.  4-5  Jonga,  2-2  '/2  lata,  ovato- 
lanceolata,  acuminala,  penninervia  nervis  subobliquislin.  2-3  distantibus  apice  reti- 
culato  -  evanescentibus,  basi  in  petiolum  attenuata,  sœpè  in«-quilatera,  subcon- 
colora  :  petioli  semipollicares  teretes,  glaberrimi.  PANicuLiE  (ex  specimine  unico) 
rameales  laxœ  ,  dichotomo-ramosœ,  ramis  horizon'.alibus,  teretiusculis,  partialibus 
tritloris.  Elores  sessiles  ,  basi  bracteis  lanceolato-acutis  instructi.  Calyx  rotundo- 
turbinatus  integerrimus,  submarginatus,  post  anthesin  subdilatatus,  glaber.  Pe- 
tala  calyptratim  concreta  ,  operculo  convexo  apice  subapiculato  membranaceo 
decidua.  Stamina  summo  calyci  inserta,  filamentis  filiformibus,  liberis,  debilibus, 
glabris.JSTYLTjs  filiformis,  glaber,  erectus,  stamina  subaequans.  Ovahium  biloculare 
lorulis  mulliovulatis. 

Syzygium  Jambolanum. 

S.  ramis  teretibus  ;  foliis  obovatis  emarginatis  v.  subobcordatis 
peuninerviis  coriaceis  petiolatis;  cymis  terminalibus  laxifloris  ;  fiuc- 
tibus   adultis  oblongis  glabris. 

Svzygium  Jambolanum  D.  C.  Prod.  3.  p.  25g.— Eugenia  Jambolana  Lamk.  Encycl. 
3.  p.  198.  —  Calyptrantbes  Jambolana  /f'ill.  Spec.  1.  p.  975.  —  Calyptranthus 
Blum.  Bijd.  p.  1091.  —  Jambolana  Rumph.  Amb.  1.  t.  2. 

Syzygium  caryophyllifolium. 
S.  foliis  ovalibus  subellipticisve  basi  et  apice  acuminatis  baud  rare 
inaequilateralibus ,  penninerviis  nervo  medio  subtùs  crassiusculo  ;  cy- 


456  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

mis  axillaribus  Iaxis   pedunculis  3  -  lloris  ;  bracteis  ovato-acutis   aia- 

bastro  brevioribus. 

Syzygium  caryophyllifolium.  D.C.  Prod.  3.  p.  260.  —  Calyptianthus  caryopliyl- 
lifoliaiî/um.  Bijà.  p.  1089.  —  Eugenia  caryopuyllifolia  Lamk.  Encycl.  3.  p.  198.  - 
Myrtus  Cumini  Lour.  Coch.  1.  p.  376.  Rlwed.  Mal.  5.  t.  2g.  Rumph.  Amb.  1. 1.  41- 

EUGENIA   NITENS. 

E.  foliis  obovatis  submucronulatis  vel  emarginatis  reticulato-venosis 
suprà  nitidis,  subtùs  opacis  nervis  inconspicuis  ;  pedunculis  terminalibus 
3-floris;  floribus  longé  pedicellatis,  pedicellis  basi  articulatis  bibracteo- 
latis  subpuberulis  ;  calyce  puberulo  deutibus  erectis  acutis;  fructu  (unico 
suppetente),  rnagnitudine  grani  piperis. 

Eugenia  nitens  D.C.  Prod.  3.  p.  285.  —  Myrtus  nitens  Poir.  Encycl.  Supp.  4-  p.  5  '  • 

Obs.  Le  seul  échantillon  conservé  dans  les  herbiers  du  Musée,  a  pour  patrie  l'île 
de  Timor;  il  ne  seroit  cependant  pas  étonnant  que  cette  plante  se  trouvât  a  l' î Je 
Bourbon, puisque  M.  DeCandolle  l'y  indique,  quoiqu'il  cite  l'échantillon  du  Musée. 
L'état  incomplet  dans  lequel  se  trouve  cette  plante  ne  me  permet  pas  de  vérifier  si 
elle  appartient  au  genre  Eugenia.  L'inflorescence  en  corymbe  l'éloigné  certainement 
~des  véritables  Myrtes  parmi  lesquels  l'avoit  placée  Poiret. 

Jambosa   VULGARIS. 

J.    foliis   oblongo  -  elongatis  acuminatis  basi  subattenuatis  breviter 

{>etiolatis;  floribus  cymosis  terminalibus;  laciniis  calycinis  semiorbieu- 
atis  petalis  duplo  brevioribus. 

Jambosa  vulgaris  D.  C.  Prod.  3.  p.  286. — Eugenia  Jambos.  Linn.  Spec.  672.  Bluin. 
Bijd.  p.  io85.  —  Myrtus  Jambos.  Kth.  Spr.  Syst.  1.  p.  485.  —  Prunus  malabarirus 
fructu  urnbilicato  pyriformi  Jambos.  dicta  minor Uay.  His.  i/\"J&.  —  Malacca  schambu 
Rhe.ed.  Mal.  1.  t.  17. 

Jambosa  malaccensis. 

.1.  foliis  breviter  petiolatis  (majusculis)  elliptico  -  oblongis  basi  et 
apice  acuminatis  coriaceis  glabris  suprà  nitidis  ;  racemis  lateralibns 
abbreviatis. 

Jambosa  malaccensis  D.C.  Prod.  3.  p.  286.  —  Eugenia  malaccensis  Linn.  Spec. 
672.  Lamk.  Dict.  3.  p.  196.  Corr.  A nn.  Mus.  9.  p.  292.  t.25.  f.  2.  —  Eugenia  malac- 
censis Blum.  Bijd.  p.  io83.  —  Myrtus  malaccensis  Spr.  Syst.  1.  p.  484-  — Jambosa 
nigra  Rumph.  Amb.  1. 1.  38.  f.  I. — Nati-Schambu  Rlieed.  Mal.  1.  t.  18.  (In  Ins.  Tint, 
ex  Gaud.) 

Jambosa  samarangensis. 

J.  foliis  elliptico-oblongis  v.  oblongo-lanceolatis  obtusiusculis  basi 
rotundatis  breviter  petiolatis  opacis  subtùs  pallidioribus  ;  cymis  axil- 
laribus folio  brevioribus  ;  pedunculis  partialibus  3-floris;  calycibus  4" 
partitis   inaequalibus. 

Jambosa  samarangensis  D.  C.  Prod.  3.  p.  286. —  Eugenia  samarangensis  Bhitn. 
Bijd.  p.  io84- 

Rami  teretes  glabri,  novelli  cortice  lubescente  vestiti.  Folia  poil.  5--  longa,  2-3 
lata.  elliptico-oblonga,  obtusiuscula,  basi  rotundata  vel  subcordata  ,  subsinuato- 
integra,  subcoriacea ,  nervo  medio  suprà  impresso,  subtùs  prominente,  subconco- 
loria,  utrinque  opaca  livide  virentia,  breviter  petiolata,   petiolo  lin.  3  longo,  se- 


HEKBABH    T1MORENSIS   DESCRIPTIO.  /py 

mitereti,  suprà  suleato,  glaherrimo.  Inflorescentia  cymosa,  cymis  pedunculatis 
axillaribus  rare  terminalibus ,  ac  folio  multo  brevioribus,  pedunculis  partialibus 3- 
floris  (flores  Jambosae  vulgaris  subeequantibus).  Galyx  turbinatus  4-partitus,  seg- 
mentis  suborbiculatis,  aequalibus,  concavis,  glanduloso-punctatis,  petalis  subdimi- 
di<>  brevioribus  glabris.  Petala  4  calyci  inserta,  subrotundo-orbiculata,  l>7-eviter 
unguiculata.  concava,  pellucido-punctata,  glabra.  Stamina  creberrima ,  summo  ca- 
!v«'i  insidentia,  petala  superantia  ;  fdamentis  capillaribus  glabris.  Anthère  ovato- 
oblongœ ,  dorso  affixae,  l>asi  et  apice  glandulâ  subrotundâ  instructae  ,  biloculares, 
glabrae.  Stylus  subulatus, staininibusbrevior,  glaber,  stigm  u-  simplici  obtuso  coro- 
natus.OvARiuM  turbinatum,  gla bruni. 

Obs.  Celte  espère  se  distingue  nettement  du  Jambosa  vulgaris,  et  par  son  in- 
florescence et  par  l'opacité  de  ses  feuilles  ,  qui  sont  de  couleur  grisâtre  sur  leur  face 

'iil'.rieure. 

COMBîîETACEjE. 

Tebminalia  Catappa. 

T.   foliis    obovatis   basi    attenuatis    integris    suprà    gl abris    sub.tùs 
pubescentibus  ,    junioribus  utrinque  sericeo-villosis  ,  petiolis  ad  apicem 
[landufis   2   minimis  instructis. 

Terminalia  Catappa  Linn.  Mant.  5  19.  Blwn.  Bijd.p.  64-J.?  D.C.Prod.  3.  p.  11. — 
Adamaran  Rheed.  Mal.  à.  t.  3.  et  4- 

Terminalia  microcarpa. 

T.  ramis  teretibus  glabris ,  novellis  subvelutinis  ;  foliis  obovatis 
breviter  acuminatis  in  petiolum  attenuatis  glabriusculis  tenuissimè  pel- 
lueido-punctulatis;  petiolis  supra  apicem  2-glandulosis  ;  spicis  adultis 
folio  brevioribus,  fructiferis  longioribus  simplicibtis;  fructibus  sessilibus 
olivaeformibus  glabris. 

Rami  teretes,  glabri ,  cortice  vestiti  griseo  ,  novellis  velutino-puberulis  ,  apice 
loliosis.  Folia  alterna  ,  sparsa,  ad  sunimos  ramulos  coiiferta  ,  3-4  poil,  longa,  2-3 
lata,  ovata ,  apice  breviter  acuminata  ,  basi  rotundata  vel  subattenuata  tenuissimè 
pellucido-punctata,  inlegerrima,  penninervia,  nervo  medio  utrinque  subprominulo 
primariis  subtùs  ad  axillas  pilosis,  subcoriacea,  utrinque  glabriuscula,  petiolata . 
petiolo  poil.  1  et  ultra  longo,  summo  apice  biglanduloso ,  supernè  piano,  glabrius- 
culo.  Flores  spicati ,  spicis  axillaribus,  ante  anthesin  folio  brevioribus,  sericeis, 
fructiferis  folia  superantibus  glabriusculis.  Bracte.£  lineares,  acutœ  ,  setaceae,  ca- 
lyeem  superantes.  Calyx  (ante  anthesin)  globosus  subpuberulus.  Ovaricm  parvum 
ovatum  sericeum  Fructus  drupaceus  ,  unilocularis  ,  monospermus,  olivœrormis, 
•.essilis,apiceacuminatus,  vix  angulatus,  glaber.  Semé»  ex  apice  pendulum,  exalbumi- 
nosum,  lineari-oblongum  ,  basi  obtusum,  apice  subattenuatum.  Emhryo  radiculà 
superâ  obtusa  ,  plumulà  inconspicuâ,  cotyledonibus  loliaceis  circa  radiculae 
axim  convolutis. 

Obs.  Cette  même  espèce  se  retrouve  sur  les  côtes  méridionales  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  d'où  elle  a  été  rapportée  par  les  naturalistes  de  l'expédition  que  com- 
niandoit  le  capitaine  Baudiu.  Jusqu'ici  le  caractère  que  je  viens  de  signaler  sur  les 
feuilles  de  cette  plante,  n'avoit  encore  été  indiqué  pour  aucune  autre  espèce  et  vient 
apporter  peut-être  une  preuve  de  plus  à  l'opinion  émise  par  M.  R.  Brown  ,  qui  tend 
à  rapprocher  les  Combretacées  des  Oléacinées  qui,  outre  des  caractères  du  premier 
ordre,  offrent  encore  celui  de  la  ponctuation  des  feuilles.  Je  reviendrai  sur  ces 
caractères    au  sujet  d'une   plante  de  Timor  que  je  n'ai  qu'en  état  trop    impartait 

jinr.ales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  Î9 


458  HERBARII    TIMORENSIS    DESGR1PTIO. 

pour  être  rapportée  avec  certitude  à  la  famille,  mais  que  j'espère  cependant  pou- 
voir faire  connoître  par  des  matériaux  plus  complets  que  je  compte  recevoir  de 
M.  Blume. 

Laguncularia  LUTEA. 

L.  spicis  abbreviatis  ,  rachi  compressa  ;  floribus  luteis ,  lobis  ca- 
lycinis  uniglandtilosis. 

Laguncularia  lutea  Guudich.  in  Freyc.  Iter.  Hot.  p.  48 1.  t.  io5.  f.  I. 

ROSACEE. 

Grangeria  Borbonica. 

G.  foliis  ovatis  obtusis  basi  subcordatis  biglandulosis,  nervo  medio 
puberulo  ;  foliolis  calycinis  subrotundo-ovatis  extrorsùm  puberulis  ;  pe- 
talis  subrotundis  calycem  superantibus. 

Grangeria  Borbonica  Lamk.  Encycl.  3.  p.  ai.  Ili.  t.  l\i"].  Spr.  Syst.  i.  p.  45o.  U.C. 
Profl.  2.  p.  527. 

Prunus  ?  laurifolius. 

P?  foliis  sempervircntibus  oblongis  basi  et  apice  attenuatis  integer- 
rimis  coriaceis  breviter  petiolatis  utrinque  glabris  ;  racemis  fructiferis 
foliis  aequalibus  glabris;  drupà  (Cerasi  avium  simili)  putamine  com- 
presso  subrugoso. 

Rami  glabri ,  cortice  vestiti  subrugoso,  juniores  herbacei  pubescentes.  Folia 
alterna,  poil.  4-5  longa,  2'/2  lata,  oblongo-lanceolata,  acuminata,  rariùs  obtusa,  basi 
attenuata,  integerrima  ,  glaberrima,  coriacea ,  nervo  medio  crasso  subtùs  promi- 
nente,  primariis  tenuibus,  petiolata,  petiolo  poil,  longo,  subtereti  basi  incrassato. 
Inflorescentia  racemiformis,  racemis  fructiferis  Iaxis,  folia  vix  superantibus,  ad 
rainulorum  apicem  sparsis.  Dhdpa  (Cerasi  avium  magnitudine)  carnosa  ,  glaber- 
rima; nucleo  compresso  apice  subacuminato,  subrugoso.  Semen  subrotundum, 
luniculo  umbilicali  è  basi  nuclei  orto  libero.  Embryo  radiculâ  tereti  brevi  ;  cotyledo- 
nibus  subrotundis  apice  subemarginatis  planis. 

Obs.  Il  ne  m'a  pas  été  permis  de  déterminer  génériquement  cette  plante  que  je 
n'ai  vue  qu'en  fruit  ;  peut-être  appartient-elle  à  une  espèce  étrangère  à  l'ile  de 
Timor  et  introduite  comme  la  suivante  dans  les  jardins. 

Eriobotrya    Japoniga. 

E.  foliis  oblongo-lanceolatis  basi  et  apice  acuminatis  serratis,  subtùs 
crassinerviis  junioribus  tomento  rufo  vestitis  ;  stipulis  bifidis  ;  paniculis 
terminalibus  ramosis  dense   rufo-tomentosis. 

Eriobotrya  japonica  hindi.  Tram,  of  Linn.  Soc.  i3.  p.  102.  D.  C.  Prod.  2.  p.  65i. 
Blum.  Bijd.  p.  1102. — Mespilus  japonica  Thunb.  Flor.  Jap.  206. — Cratœgus  Bibas 
Lour.  Coch.  1.  p.  391. 

LEGUMINOSiE. 

MORINGA  PTERYGOSPERMA. 
M.  foliis  2-3   piimatis ,  foliolis  ovatis  vel   ovato- oblongis   obtusis 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCR1PTIO.  4$9 

glabris  ;  pauiculis  folio  brevioribus  ;  leguminibus  triquetris  ;  seminibus 
trigono-alatis. 

Moringa  ptervgosperma  Gœrtn.  Fruct.  2.  p.  3 14.  t-  i4y-  D.C.  Prod.  2.  p.  //'.  et 
Ar.  Fl.  penins.  Ind.  1.  p.  178.  —  Moringa  oleifera  Lamk.  EncycL  1.  p.  3t)3.  —  M. 
zeylanica  Pers.  Syn.  1.  46o.  —  Guilandina  Moringa  Lirai.  Spec.  546.  —  Hyperan- 
thera  Moringa  Vahl,  Symb.  1.  p.  3o.  Spr.  Syst.  >.  p.  327.  Roxb.  Fl.  Ind.  2.  p.  368.  — 
Anoma  Moringa  Lour.  Cochin.  éd.  Willd.  343.  Rlieed.  Mal.  6.  t.  11.  Hnmpli.  Amb. 
i.t.74. 

Inga  monilifera. 

I.  foliis  duplicato-pinnatis,  pinnis  2  ;  foliolis  opposilis  5-()-jiigis  gra- 
datim  majoribus  ovalibus  obtusis  supremis  obovatis  suprà  nitidis , 
glandulâ  depressâ  inter  1  superiora  iuga,  petiolis  pubcscentibus  glan- 
dulosis;  pedunculis  axillaribu;  folio  brevioribus;  floribus  laxè  capitatis 
pedicellatis  puberulis  ;  calyce  glabriusculo  ;  legumine  compresse 
moniliformi. 

Inga  monilifera  D.  C.  Prod.  1.  p.  44°- 

Rami  alterni  ,  teretes  ,  glabri,  subgeniculati,  lenlicellis  albidis  inspersi  ;  novellis 
sicut  et  petioli  subtomentosis.  Folia  duplicato-pinnata,  pinnis  opposilis  basi  glan- 
(Julosis  2-jugis,  foliolis  oppositis  5-6  jugis,  poil.  1  circiter  longis,  '/2  latis,  ovalibus 
gradatim  majoribus,  supremis  obovatis,  obtusis,  glaberrimis  ,  suprà  nitidis  ,  basi 
subbinerviis,  nervis  tenuibus  subprominulis,  subsessilibus  (  petiolulo  punctiformi)  : 
petioli  communes  poil.  1  longi ,  inter  pinnas  glandulosi;  partiales  poil.  3-3  '/,  lon- 
gi,  puberuli,  canaliculati,  inter  suprema  foliorum  juga  glanda  orbiculari  parvâ 
instructi.  Flores  capitati  ;  pedunculi  axillares  2  '/2  poil,  longi  subgraciles  , 
folio  dimidiô  breviorcs,  glabriusculi;  pedicelli  1.  i'/2  longi.  Calyx  campanula- 
tus,  5-dentatus  dentibusovatis  acutiusculis  subaequalibus,  corollâ  dimidio  brevior, 
seriùs  basi  circumscissus,  deciduus,  glabriusculus.  PETALA5prœHoratione  valvata 
in  corollam  tubulosam  5-fidam  coalita  ,  laciniis  lanceolato-acutis  extrorsùm  pube- 
rulis, basi  calyce  reconditis  glabris.  Stamina  exserta  ad  corollae  apicem  monadel- 
pha,  filamentis  crebris,  capillaribus,  petalis  triplo  longioribus,  glabris.  Anthera. 
subrotundœ  biloculares.  Stylus  filiformis  ,  staminibus  aequalis  ,  erectus,  glaber. 
Stigma  vix  conspicuum  capitatum.  Ovarium  sessile,  oblongum,  compressum,  basi 
subcuneatum  glabriusculum  ,  5-7-ovulatum.  Lf.gumen  poil.  3  longum  compressum, 
moniliforme,  rectum,  basi  in  stipitem  abrupte  attenuatum,margine  incrassatum,4-5 
spermum  ;  integumentum  crustaceum  intùs  pelliculâ  subcartilagineâ  semina 
cingens.  Semina  valvis  parallela,  compressa,  rotundo -ovata,  marginata,  testa 
laevi  glabrâ  ;  cotyledonibus  orbiculatis   coriaceo-foliaceis. 

Parkia    Roxburghu. 

P.  ramulis  petiolisque  pube  brevissimâ  rufo-tonientosis  ;  foliis  dupli- 
cato-pinnatis, petiolis  glandulâ  oblongâ  depressâ  sessili  basi  instructis, 
rachi  communi  sub-4-gonâapice  biglandulosâ,  pinnis  26-3o,  partialibus 
eglandulosis;  foliolis  /|0-6o-jugis  obliquis  lineari  -  subfalcatis  suprà 
pilosiusculis,  subtùs  pallidioribus;  spieâ  clavatâ;  leguminibus  lintari- 
oblongis  breviter  acuminatis  longe  stipitatis  nitidis. 

Parkia  Roxburghii  G.  Don.  in  Mdl.  Dicl.  2.  p.  397.  —  P.  Brunonis  Gra/i.  in  Wall. 
11.  5288.  —  Mimosa  biglobosa  Roxb.  {ex IV.  etArn.  1.  p.  279.)  —  Inga?  Timoriana 
D.C.  Prod.i.  p.  442-— Acacia  pennata  et  Cadawan  Bârtn.  brrb.! 


46b  HERBARII   TIM0RENS1S   DESCRIPTION 

Obs.  Les  espèces  du  genre  /WAï'a  offrent  une  particularité  qui  n'a  pas  encore,  que 
je  sache,  été  signalée,  c'est  d'avoir  les  divisions  de  la  corolle  entièrement  libres  , 
linéaires  à  leur  base  et  soudées  dans  leur  partie  supérieure. 

Je  me  suis  assuré  que  cette  plante  est  la  même  que  celle  conservée  dans  l'herbier 
de  Burmann  ,  et  que  M.  De  Candolle  donne  comme  synonyme  de  Vlaya  bujlobosa 
Willd.  XJInga?  Tirhoriana  D.C.  Prod.,  offre  une  glande  à  la  base  du  pétiole  et  tel- 
lement grande,  queje  ne  sais -comment  M.  De  Candolle  ne  l'a  pas  aperçue  en  faisant 
la  phrase  de  son  espèce  nouvelle.  Une  chose  assez  remarquable  pour  ces  glandes 
si  fréquentes  chez  certains  genres  de  Légumineuses,  c'est  qu'elles  ne  se  rencon- 
trent pas  dans  les  véritables  Papillonacées  ;  c'est  en  vain  que  j'ai  cherché  à 
les  apercevoir  sur  les  différentes  espèces  de  Trifolium,  Astragalus,  Hedysarum , 
Caragana,  Cytisus,  etc.  Toutes  les  espèces  d'un  genre  n'en  sont,  point  également 
inunies,  les  Acacia  de  la  Nouvelle-Hollnnde  paraissent  le  plus  souvent  en  être 
privés?  Les  Gleditschia  n'en  présentent  point.  Cette  observation  peut  s'étendre  aux 
Rosacées!,  chez  lesquelles  les  espèces  d'un  même  genre  présentent  des  glandes  ou  en 
sont  dépourvues. 

Adenanthera  pavonina. 

A.  f'oliolis  alternis  ovalibus  rotundatis  utrinque  glabris  ;  floribus 
spicatis  ;  leguminibus  falcatis  extrorsùm  nigris  introrsùm  sulfureis  ; 
semitiibus   parte  convexâ  affixis  miniatis. 

Adenanthera  pavonina  Linn.  Spec.  55o.  D.  C.  Prod.  i.  p.  446-  Spr.  Syst.  2.  p.  328. 
ïoxb.  Flor.  Ind.  2.  p.  3-o.  W.etArn.  Prod.  Fl.penins.  Ind.  1.  p.  271.  Rumph.  Amb.  3. 
t.  109.  Rheed.  Mal.  vi.  t.  14. 

Acacia  quadrieateralis. 

A.  ramosa  ;  ramis  teretibus  glabris  ;  foliis  (pbyllodiis)  filiformi- 
tetragonis  strictis  mucronatis  pungentibus;  stipulis  subuullis;  capitulis 
globosis  (pisi   minoris  magnitudine)  solitariis  pedunculatis. 

Acacia  quadrilatérales  D.  C.  Prod.  2.  p.  !\Ji.  —  A.  calamifolia  Sieb.  pi.  exsic.  Nov. 
HoU.n.  44a. 

Obs.  J'ai  pu  comparer  la  plante  de  Timor  avec  un  exemplaire  de  la  plante 
île  Sieber,  conservé  dans  les  collections  de  M.  B.  Delessert. 

Acacia  laxiflora. 
A.  glaberrima;  foliis    bipinnatis  unijugis;   foliolis   3-jugis,   ovalo- 
lanceolatis  acuminatis  glaberrimis  suprà  pui'pureo-maculatis,  petiolo 
comnmni  peduuculisque  ad  basin  glaudulâ  instructis. 

Acacia  laxiflora  D.  C.  Prod.  ?..  p.  455. 

Ramuli  subgraciles  lapves,glabri  lenticellis  raris  oblongis  instructi.  Folia alterna 
abrupte  bipinnata  pinnis  oppositis  ;  petiolata  ,  petiolo  tereti  glabro,  foliolis  3-jugis 
oppositis,  2-4  poil,  longis,  i-3  chciter  latis,  ovatis  basi  rotundatis  ovatove-lanceola- 
tfc  basi  et  apice  acuminatis,  penninerviis  nervo  medio  subtùs  prom inente 
gradatim  majoribus  iutegerrimis,  omnibus  glaberrimis,  suprà  tenuiter  san- 
guineo-maculatis  ,  petiolulatis;  pctioli  communes  basi  incrassati  2-3  poil,  longi, 
glabri  ,  infernè  glandulà  orbiculatâ  depressâ  instructi.  Inflorescentia  axillaris 
terminalisve  paniculata,  paniculis folio  brévioribus  solitariis,  lnxifloris,  pedunculis 
partialihus  glabris,  floribus  capitellatis  subsessilibus,  basi  bracteolatis,  bracteis 
minimis  lineari-huiceolatis,ciliolulatis,deciduis.C.Ai.vx  campanulatus  submembrana- 
ceus  5-dentatus  dentibus  ovatis, acutis, medio  uuinerviis,  utrinque  glabris.  Flos  mas- 
culdsj  petala  5  lineari-lanceolata  usque  ad  basin  ferè  libéra,  reflexa  calyci  aequalia  , 


IIERBARII    TIMORENSIS    DESCR1PTIO.  fol 

glabra.  Stamina  crebra,  longé  exserla ,  filameutis   capillaribus  glabris.  Antherœ 
subrotundae,  minlmae  ,sub  basi  affixœ,  biloculares.  Ovakium  abortivum  vix  conspi- 


l 'Lit (111 . 


O/w.L'avortement  de  l'ovaire  dans  cette  plante  et  son  aspect  me  portent  à  la  réunit 
aux  huja  plutôt  qu'aux  véritables  Acacia  chez  lesquels  l'ovaire  avorte  rarement, 
tandis  que  le  contraire  a  lieu  dans  les  espèces  du  genre  Imja.  Au  reste,  comme  je 
ne  connois  pas  les  fruits  de  cette  plante,  je  ne  puis  que  manifester  un  doute  et  la 
laisser  dans  les  Acacias,  ou  l'a  placée  M.  De  Candolle. 

Acacia  Farnesiana. 

A.  ramis  subgeniculatis;  spinis  geniinis;  foliis  pirmis  5-t,  foliolis  i  5- 
20-jugis  linearibus  glabris,  rachide  eommmii  pubescente  glandulâ- 
que  supra  basin  etinter  pinnas  superiores  instructâ;  capitulis  axillaribus 
globosis  pcdunculatis ,  pedunculis  puberulis  junioribus  subsessilibus  ; 
leguminibus  oblongis  subterelibus  subarcuatis  basi  et  praesertim  apice 
acurninatis. 

Acacia  Farnesiana  L'inn.  Spec.  i5o6.  Willd.  Spec.  4-  p-  io83.  Spr.  Syst.  3.  p.  1 44^- 
—  Acacia  Farnesiana  var.  [3  U.C.  Prod.  ?..  p.  /162. 

Acacia  arcuata. 

A.  foliis  duplicato-pinnatis  pinnis  1 1  —  1 4  foliolis  23-2 5-jugis  linea- 
ribus obtusis  glabris  ,  petioîo  corarauni  basi  et  apice  glanduloso  ; 
pedunculis  fructiferis  axillaribus  solitariis,  glabris  ;  leguminibus  linea- 
ribus arcuatis  compressis  substipitatis  1  i  -  i3  -spermis  obtusis  vel 
rostrato-acuminatis. 

Ramuli  cortice  griseo  vestiti  lenticellisquc  creberrimis  sparso.  Folia  pari-bipin- 
nata  pinnis  ii-i/i  oppositis  ,  subsessilibus;  foliolis  23-25-jugis  linearibus,  lin.  i1/, 
longis,vix  semilineani  latis,  apice  obtusis,  basi  subtruncatis,  integerrimis, uninerviis 
nervo  medio  vix  prominnlo  glabris,  concoloribus  :  petioli  poil.  4  l°ngi,  supra 
canaliculati,  ad  2-4  inferiores  superioresque  pinnas  glandulosi,  glabri.  Panicvl.e 
fructiferœ,  axillares  v. terminales,  pedunculis  secundariis  apice  incrassatis  cicàtriculis 
florinu  nolatis  (  indè  flores  capitati?)  glabris.  Legumima  poil.  31  2  longa,  lin.  3  lata, 
lineari-arcuata,  stipitata  ,  compressa  ,  10-12-sperma,  apice  obtnsa,  vel  rôstrato-acu- 
minata  stibnitida  fuscescentia. 

Obs.  Gomme  cette  plante  ne  se  trouve  qu'incomplètement  représentée  dans  l'her- 
bier de  Timor,  je  n'ai  pu  la  déterminer  avec  précision;  je  soupçonne  qu'elle  est 
déjà  décrite. 

Acacia  lebcekioides. 

A.  foliis  bipinnatis  ,  pinnis  7-8,  inferiori  superiorique  brevioribus  ; 
foliolis  25-2g-jugis  ovato-oblongis  acutiusculis  basi  obliquis  glabris 
subtùs  glaucis  ,  petiolis  ad  basin  et  inlra  3  superiores  pinças  glan- 
dulosis  subpilosis  ;  leguminibus  oblongis  planis  subebartaceis  6-8- 
spermis  obtusis  rariùs  acurninatis  (  leguminibus  A.  Lebbck  similibus, 
sed   diinidio  latioribus). 

Acacia  Iebbekioides  D.  C.  Prod.  2.  p.  467. 

Ramum  subangulati, cortice  vestiti  griseo, novellis  herbaceis petiolisque  subpilosis 
lenticellisque  inspersis.  Folia  pari-bipinnata,  pinnis  *-8  jugis  patentibus  superiori 
in  fer  torique  brevioribus  foliolis  oppositis  25-29-jugïs,  lin.  8  longis ,   2  '/,    latis. 


462  HERBAP.II    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

oblongis,  acutiusculis,  basi  rotundatis,  integerrimis  ,  subbinerviis,  sessilibus,  gla- 
bris  supra  laete  viridibus  subtùs  pallidioribus;  petioli  communes  bipollicares  basi 
incrassati   supra    basin  et   intra  superiora  paria  glandulà  parvâ  sessili  instructi  ; 

petiolis   partialibus    pube   aureâ  laxâ  subpilosis.  Flores Panicul.*  fructifiera; 

divaricatae,  pedunculis  secundariis  solitariis  vel  geminis  teretibus  glabris.  Legumina 
poil.  4  longa ,  i  lata  ,  oblonga  ,  complanata  6-9-sperma  (  leguminibus  Acacia; 
Lebbek  forma  consistentiâque  similla),  membranacea,  subchartacea ,  apice  oblusa, 
rariùs  acuminata,  basi  subacuta,  margine  subincrassata,  extrorsùm  subfusca  valvis 
introrsùm  albidis.  Semina  valvis  parallehs,  compressa,  1.  2'/a-3  longa,  2  lata,ovoidea 
laevia,  medio  legumine  funiculo  gracili  longo  subtensa  ;  cotyledonibus  suborbieu- 
latis. 

GUILANDINA   BONDUC. 

G.  ramulis  aculeatis  aculeis  solitariis  geminisve  glabriusculis 
subbispidisve  ;  foliis  ovato-lanceolatis  glabris  ,  junioribus  subvelutinis. 

Guilandina  Bonduc  Ait.  H.  Kew.  3.  p.  32.  D.C.  Prod.  2.  p.  480.  R.  Br.  Cong.  p.  5ç). 
— Caesalpinia  Bonduc  Linn.  Spec.  545.  fVigh.  et  Arn.  Prod.  Fl.  pen.  ind.  1.  p.  280. 
Spr.  Syst.  1.  p.  327. — Guilandina  Bonducella  Linn.!  I.  c.  Fl.  Zeyl. — Caesalpinia 
Bonducella  Roxb.  FL  Ind.  1.  p.  35y.  Rlieed.  Hort.  Mal.  2.  t.  22.  Runiph.  Amb.  v.  t.  48- 
49.  f.  1.  Pluck.  t.  a.  f.  2. 

C/ESALPINIA    FERRUGINEA. 

C.  ramis  inermibus  ;  foliis  bipinnatis  ,  pinnis  6-8 ,  foliolis  oppositis 
1 3-jugis  ovalibus  ovatove-oblongis  obtusis  inœqualibus  glabris  ;  racbi- 
bus  pedunculis  calycibusque  tomento  brevi  rubro  -  ferrugiueo  ves- 
titis. 

Bamuli  teretes  ,  cortice  lenticellis  oblongis  notato  glabriusculo,  novelli  tomento 
brevi  rubro-ferrugineo  vestiti.  Folia  duplicato-et  pari-pinnata  pinnis  6-8  oppositis, 
foliolis  t3-jugis,  oppositis,  ovalibus  v.  oblongis  obtusis,  supremis  infimisque  minori- 
bus,  ina;quilateralibus,  coriaceis,  sessilibus,  suprà  viridibus,  subnitidis,  subtùs  opacis, 
nervo  medio  subtùs  pallidiori  subpubescente;  petioli  communes  semipedales  partiales 
3  poil,  longi  teretes  tomento  brevi  rubro-ferrugirreo  vestiti.  Flores  paniculati ,  pa- 
niculis  ramosis  terminalibus  axillaribusve  multifloris  ;  pedunculi  subpuberuli 
lenticellisque  inspersi;  secundarii  alterni,  erecti ,  ferruginei  ;  pedicelli  2-3  lineas 
longi,  basi  bracteâ  lanceolatâ  tomentoso-ferrugineâ  suffulti.  Calyx  5-partitus  seg- 
mentis  basi  in  cupulam  coalitis,  concavis,  ina?qualibus,  exterioribus  ovalibus,  subco- 
riaceis  extrorsùm  ferrugineis  ,  tribns  interioribus  margine  membranaceis ,  medio 
coloratis  subduplo  majoiïbus.  Petala  rotundata  ,  membranacea  ,  undulato-crispa 
llabellato  -  venosa,  unguiculata ,  ungue  subcarnoso  piloso,  flava.  Stamina  10 
erecta  biseriatim  disposita ,  subaequalia  ,  exteriora  calyci  opposita  ,  subminora; 
Hlamentis  filiformibus  basi  piloso-ferrugineis.  Anther^e  lin.  1  longs  ovato-oblongtf 
basi  et  apice  emarginatae,  supra  basin  affixa3,biloculares,  longi tud inaliter  déhiscentes, 
fuscas?  Stylus  filiformis  arcuatus,  stan.inibus  subaequalis,  glaber. Ovarilm  oblongo- 
ovoideum',  compressum,  ferrugineo-tomentosum. 

Obs.  Les  poils  ferrugineux  qui  couvrent  entièrement  cette  belle  plante,  la  distin- 
guent facilement  de  toutes  celles  connues  du  genre  Cœsalpinia  ,  auquel  cependant  je 
la  rapporte  avec  doute,  n'en  ayant  pas  vu  les  fruits.  Les  herbiers  du  Musée  possèdent 
cette  même  espèce  venant  d'Angola. 

CLesalpinia  Nuga. 

G.  petiolo  primario  subtùs  aculeato  ,  pinnis  2-4-jngis  ,  foliolis  2-3- 
jugis  ovatis  basi  et  apice  obtusis  v.  acutis  suprà  nitidis  subtùs  palli- 
dioribus opacis;  floribus  racemoso-paniculatis  pedunculis  coloratis. 


IIERRARII    TIM0RENS1S   DESCRIPTIO.  4G3 

Caesalpinia  Nuga  Ait.  Hort.  Kew.  3.  p.  32.  D.C.Prod.  a.  p.  48i.  Spr.  Syst.  2.  p.  344. 
—  Guilandina  Nuga  Linn,  Spec.  546.  Burm.  herb.  FI.  Zeyl.  !  Bumpli.  Amb.  5. 
1.  5o. 

Caesalpinia  Sappan. 

G.  pinnis  8-12,  fcliolis  10-12-jugis  ovalibus  v.  subovato-oblongis 
apice  emarginatis  obliquis  glaberrimis  ;  floribus  spicatis ,  bracteis 
ovato - lanceolatis  acuminatis  ferrugineis;  calycibus  glabris;  legumi- 
nibus ovalibus  apice  obliqué  acuminatis  4-spermis. 

Caesalpinia  Sappan  Linn.  Spec.  544-  D.  C.  Prod.  2.  p.  I^6>..  Roxb.  Cor.  1.  t.  16. 
Spr*  Syst.  2.  p.  344-  Blœed.  Mal.  vi.  t.  2. 

PoiNCIANA    PULCHERRIMA. 

P.  aculeata  glabra;  foliis  5-jugis,  foliolis  8-10-jugis  obovatis , 
floribus  lougissiiuè  pedicellatis  ;  segmentis  calycinis  inaequalibus  gla- 
bris; petalis  longé  unguiculatis  apice  fimbriatis;  leguminibus  glabris 
breviter    stipitatis  oblongis  rostratis. 

Poincinia  pulcberriiua  Linn.  Spec.  554-  Reich.  yart.  May.  t.  g3.  D.C.  Prod.  2.  p.  4t>4- 
Burm.  Th.  Zeyl.  p.  79.  FI.  Zeyt.  p.  70.  Fl.  Ind.  p.  98. 

MeZONEURUM     GLABRUM. 

M.  pinnis  5-6  basi  aculeatis ,  foliolis  suboppositis  ovalibus  obtusis 
subaequilateralibus  glabris  ;  leguminibus  compressis  oblongis  sub- 
cbartaceo-suberosis  glaberrimis. 

Mezoneurum  glabrum  Desjf.  Mem.  Mus.  4.  p.  245.  t.  10.  D.C.  Prod.  2.  p.  4&4-  Spr. 
Syst.  1.  p.  345. 

Tamarindus   indica. 

T.  foliis  abrupte  pinnatis,  foliolis  10  -  i4*-jugis  oblongis  obtusis 
obliquis;  bracteis  subobovatis  margine  pubescentibus ;  ovario  stipite 
brevi    pubescente;    leguminibus    oblongis    basi   et  apice  acuminatis. 

Tamarindus  indica  Linn.  Spec.  48.  (Excl.  syn.  Lœff.)  D.C.  Mem.  Leg.  1 1.  t.  24- 
f.  1 13.  Ejusd.  Prod.  2.  p.  488.  Spr.  Syst.  3.  p.  i58.  W.  et  Arn.  Prod.  Fl.penlns.  Ind.  1. 
p.  285.  Gaudich.  Freyc.  h.  Bot.  p.  4°- — T.occidentalis  Gwrtn.  Fruct.  2.  p.  3io.  t.  \t\b. 
D.C.  Prod.  2.  p.  489.  Roxb.  FL  Ind.  3.  p.  21 5.  Rheed.  Mat.  1.  t.  '28.  Rumph.  Amb.  2. 
t.  21 3. 

Gassia  Fistula. 

G.  foliis  4  -  6  -  jugis  ,  foliolis  ovato-lanceolatis  glabris  petiolulatis 
petiolisque  eglandulosis  ;  racemis  Iaxis  ,  floribus  longiter  pedicellatis  ; 
segmentis  calycinis  ovato  -  ellipticis  glabriusculis  ;  petalis  ovato- 
rotundis  breviter  unguiculatis. 

Cassia  Fistula  Linn.  Spec.  54<J.  var.  (3  D.C.  Prod.  2.  p.  49°-  Spr.  Syst.  2.  p.  334- 
Ejusd.  Suppl.  4.  168.  Gœrtn.  Fruct.  2.  t.  147.  (•  ».  Lamk.  lit.  t.  332.  JSect.  Voy. 
Eyypl.  p.  21.  t.  4-  Délit.  Fl.  Eyypl.  ex  herb.! 

Obs.  Guidé  par  la  différence  que  M.  De  Candolle  semblent  trouver  dans  la  plante 
de  Timor,  je  me  suis  appliqué  à  chercher  des  caractères  de  quelque  valeur,  pour  la 
distinguer  du  Cassia  Fistula ,  et  il  m'a  été  impossible  de  l'en  séparer.  Les  feuilles, 
dans  cette  espèce,  varient  dans  les  limites  que  M.  De  Candolle  indiquoit  pour  carac- 
tériser la  variété  croissant  à  Timor. 


464  HERBARII   TIMORENSIS   DESCR1PTIO. 

Cassia   MEGALANTHA. 

C.  eglandulosa,  ramulis  velutino-puberulis  ;  foliolis  elliptico-oblongis 
obtusis  basi  inœqualibus  rotundatis  infimis  miiioribus;  stipulis  persisien- 
tibus  latiusculis  auriculato-kuiatis  obtusis;  pedieellis  longiusculis  basi 
bracteatis;  floribus  speciosis  poil.  2'/s  Jatis,  petalis  subelliptico-ovalibus 
obtusis  unguiculatis. 

Rami  teretes  ,  coftice  atro-fusco  veslki  ,  lœves,  novelli  velutino-puberuli.  Folia 
eglandulosa,  paripinnata,  i  i-i3-juga,  foliolis  basi  plus  minùsve  ohliquis  ,  elliptico- 
oblongis  vel  elliptico-rotundis,  basi  et  apice  obtusis  vel  subemarginatis,  poil.  '/2-i  '/a 
longis,*/j-llatis,  suprà  glaberrimis,  subnitidis,  tenuiter  reticulato-venosis,  subtùs  pal- 
lidîoribus,  subpuberulis,petiolulatispetiolulo  semilineam  longo.,  velutino-puberulo  : 
petioli  poil.  8-iolongi,  subpatuli,  basi  incrassati,  supernè  subcompressi ,  sicut  ra- 
muli  velutino-puberuli.  Stipula  oblongae '/2-i  poil,  longée  ,  basi  inaequales,  parte 
exteriore  auriculatâ  obtusà  libéra,  parte  ramulo  adhaerente  breviori ,  indè  quasi  re- 
a| formes,  foliaceœ.  Flores  ampli  racemosi,  raeemis  terminalibus  alaribusve  multi- 
floris  poil.  3-4  longis  :  pedicelli  poil.  i'/2-2  longi,  graciles,  basi  bracteati,  bracleis 
ovato-acutis  subconcavis  ferè  semipollicaribus  instructi.  Cai.yx  5-partitus  ségmentis 
inaequalibus,  exterioribus  ovatis  minoribus,  interioribus  ovato-obtusis  lin.  ï'/2 
longis,  subvelutino-puberulis.  Petala  inaequalia,  superiora  minora,  poil.  1-1'/, 
longa,  subelliptico-ovalia  ,  obtusa  ,  penninervia,  unguiculata  ungue  brevi  lin.  i  cir- 
citer  longo,  glabro.  Stamina  inaequalia,  i  superiora  longiora  lïlamentis  arcuatis  ad 
médium  incrassato-vesiculosis,  aliis  teretibus,  omnibus  glaberrimis.  Antheh.e  supe 
riores  ovatae  subsagittatœ  ,  dorso  affixœ,  posiicé  subpuberulae,  biloculares,  iuferiores 
ovoideo-oblongae ,  subabortivœ,  biporosae.  Ovarium  lineare  arcuatum,  stigmate 
punctiformialbido  coronatum,  sericeo-velutinum  ,  poil.  1  '/2  longum. 

06s.  Cette  belle  espèce  appartient  bien  certainement  à  la  première  section  établie 
p  ir  M.  De  Candolle:  elle  paroît  même  avoir  de  la  ressemblance  avec  le  Cassia  java- 
nica  Linn.  j  mais  elle  s'en  distingue  facilement  par  la  forme  des  stipules,  qui  sont 
ici  très  développées,  inégales  ;  le  bord  libre  et  extérieur  étant  beaucoup  plus  déve- 
loppé que  l'autre,  et  embrassant  le  rameau,  les  rend  presque  réniformes.  C'est, à  ma 
connoissance,  l'espèce  dont  les  fleurs  atteignent  la  plus  grande  dimension  ,  car  elles 
dépassent  souvent  trois  pouces  et  demi  de  diamètre.  Il  n'est  pas  rare  non  plus  de  l"s 
observer  munies  de  deux  ovaires. 

Cassia   alâta. 

C.  foliolis  8  -  j  2-  jugis  oblongis  subemarginatis  mucronulatis  basi 
subeordato-obliquis ,  superioribus  obovaîo-oblongis  utrinque  glabris 
praeter  nervos  interne  subpuberulos,  brevissimè  petiolulatis;  petiolo  su- 
pernè semicylindraceo  ;  bracteis  obovatis  submembrauaceis  bre- 
vissimè molliterque  puberulis;  leguminibus  linearibus  uitidis  aigris. 

Cassia  alata  Linn.  Spec.  54 •  -  D.C.  Prod.  i.  p.  49'J-  Spr.  Syst.  2.  p.  336.  W.  et  Arn. 
Prod.  FI.  penins.  Ind.  i.  p.  287.  — C.  herpetica  Jacq.  Obs.  2.  t.  45.  f-  2.  —  C.  bracteata 
Linn.f.  suppl.  i7>i. — Senna  alata  Roxb.  FI.  Ind.  ?..  p.  34g. — Herpetica  Rurnpli.  Amb. 
7.  t.  18.  —  C.  alata  Burin.  FI.  Ind.  96. 

Cassia  Tora. 
C.  foliis  3-jugatis  ;  foliolis  oppositis  obovatis  obtusis  subtùs  subpu- 
berulis;  glandulà  oblongâ  adpressâ  vel  calcariformi  inter  paria  intima 
erectâ;  stipulis  linearibus  acutis  erectis  glabriusculis;  foliolis  calycinis 
obovatis  petalis  brevioribus  glabriusculis;  leguminibus  linearibus  com- 
pressis  apice  rostrato-acuminatis  basi  stipitatis  glabris. 


HERBAMI    TIMORENSIS    DESC.RIPTIO.  4^ 

Cassia  Tora  Linn.  Spec.  535.  (excL  var.  fi  et  syn.  MilL)  D.C.  Prod.  2.  p.  4q3.  Rumpk. 
Âmb.  5.  t.  97.  f.  2.  Ditl.  Hort.  Eltli.  72.  t.  63.  f.  73. — C.assia  obtusifolia  et  Tora  Burm. 
FI.  Ind.  p.  g5.  (excl.  syn.) 

Cassia   occidentalis. 

C.  ramis  lignosis  ;  foliolis  4  "  6  -  juiï's  ovato- lanceolalis  acuti.s 
mucronntis  ciliatis  ;  petiolis  glandula  spliaericâ  ad  basin  instructis  ; 
pcdunculis  brevibus  paucifloris;  leguminibus  compressis  linearibus, 
margine  callosis,  acuminato-rostratis  polyspermis  subglabris. 

Cassia  occidentalis  Linn.  Spec.  53g.  D.C.  Prod.  2.  p.  497-  R-  Br.  Cong.  Burm. 
Ind.  96. 

Cassia  Timorensis. 
C.  ramis  novellis  pedunculisque  subvelutino-puberulis  ;  foliis  1  ii—  1 5- 
jugatis,  foliolis  oblongis  poil.  i'/2  longis  basi  et  apice'obtusis,  subtijs 
subpubescentibus  petiolis  eglandulosis;  racemis  subcorymbosis  ternn- 
nalibus  ?  folio  brevioribus  ;  leguminibus  planis  vix  marginatis  rectis 
rostrato-apiculatis  nitidis,  10  -  1 2-spermis,  basi  stipite  brevi  sul>- 
puberulo. 

Cassia  Timoriensis  D.C.  Prod.  2.  p.  499- 

Rami  teretes,  juniores  tomentoso-subvelutini ,  adulti  glabrati,  lenticellis  maculis- 
<[ue  nigris  inspersi.  Folia  paripinnata,  12-1  5-jugata,  foliolis  poil.  1 '/2  longis,  lin.  6 
latis,  oblongis,  basi  et  apice  rotundatis,  mucronulatis,  supra  glabris,  subtùs  palli- 
dioribus  subpuberulis  utrinque  opacis  ,  uninerviis  ,  nervo  medio  subtùs  promi- 
nente  puberulo,cum  petiolo  brevi  pubescente  continuo  :  petioli  communes  ramulo- 
runi  instar  puberuli  semi-vel  i-pedales,  (adjecto  foliolo)  pollicem  circiter  longi , 
eglandulosi.PEDUNcuLus  communis  cum  ramulo  subcontinuus  et  similis;  secundarii 
patentes  subramosi:  pedicelli  1.  9  longi  sicut  ramuli ,  pube  subvelutinâ  vestiti,  glan- 
dulâque  parvâ  rarô  in  tructi.  Lkglmina  poil.  2'/2  longa,  1. 6  lata,  10-12-sperma, 
plana  ,  apiceapiculalo-rostrata,basi  in  stipitem  puberulum  attenuata,vix  marginala, 
nitida.  atro-fusca.  Semina  (immalura)  ovoidea  ,  la;via  ,  funiculo  filiformi  colorato 
affixa. 

Ois.  Cette  espèce  a  de  l'affinité  avec  le  Cassia  auriculata  L.  La  forme,  la  grandeur 
des  feuilles  sontà-peu-près  les  mêmes;  l'inflorescence  semble  également  devoir  les 
rapprocher.  Néanmoins  l'absence  des  folioles  à  la  base  des  pétioles  et  des  pédon- 
cules, les  différencie  nettement. 

Cassia  angustissima. 
C.  annua  erecta  ;  ramis  pilosiusculis  ;  foliolis  25-35^jugis  oblongo- 
linearibus  mucronulatis  acutis  ;  stipulis  lauceolatis  acutis  subrotundato- 
cordatis  striatulis  glabris  ;  Abribus  axillaribus  ,  pedicellis  pilosis , 
bracteis  lanceolatis  acutis  ;  foliolis  calycinis  lanceolato  -  linearibus 
acutis  subpilosis;  leguminibus  poil.  r/4  circiter  longis  lin.  2  latis  lineari- 
bus pilis  brevibus  inspersis  ;  seminibus  subovatis  nitidis. 

Cassia  angustissima  Lamk.  Dict.  i.p.  65o.  D.C.  Prod.  2.  p.  5o5.  Spr.  Syst  2.  p.  343. 
W.  et  Arn.  Prod.  Ft.  penins.  Ind.  1.  p.  292.  JV.  Cat.  n.  64 1.  ! — C.  sCnsibilis  Roxb.  — 
— C.  amcena  ff'all.  n.  53ai. — Senna  sensitiva  Roxb.  FI.  Ind.  2.  p.  353.  Rumph.  Amb. 
6.  t.  67.  f.  1.  Plnrk.  t.  5.f.  2. 

Bauhima   purpurea. 
B.  corticc  ramulorum  velutino  ;   foliis  orbicularibus  basi  subcorda tis 
Annales  du  Muséum,  t.  111,  3'  série.  60 


/|66  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

toliolis  (lobis)  ovatis  rotundatis  5-nerviis  usque  ad  apicem  dtmcretis 
coriaceis  suprà  glabris  subtùs  velutino-incanis  ,  reticulato-venosis  nervis 
venulisque  puberufâ  vestitis  ;  leguminibns  lincaribus  reticulato-venosis 
basi  stipitatis  apice  acuminatis. 

Rauhinlà  pùrpurea  Zinn.  Spcr.  r>36.  D.C.  Prod.  2.  p.  5 1 5.  Spr.  Sysi.  2.  p.  333.  Roxb. 
Fl.  hiii.  2.  p.  3îo.  IV.  <■(  Ain.  Prod.  Fl.  pentns.  Ind.  1.  p.  296.  —  B.  Coromandeliana 
D.C.  Prod.  2.  p.  5 1 5.  RhaatL  Mai  1 .  t.  33. 

Bauhinia  Timorana. 

B.  tamis  laevibus  gracilibus  glaberrimis;  foliis  subrotundo-ovatis  basi 
subcordatis  rotundatisve  ,  toliolis  (lobis)  subovatis  obtusis,  4~nèrviis 
ad  médium  concretis  suprà  glaberrimis  subtùs  ad  nervos  basi  puberulis 
pétiole,  gracili  glabro;  leguminibns  lincaribus  6-8-spermis  apice  acumi- 
natis glabris. 

Rami  teretes,  graciles,  juniores  glabri.  Folia  poil.  2' ,-3'  a  longa,  1  '/a  lata. 
basi  subcordata  vcl  ratundata ,  ad  médium  bifida  ,  inter  lobos  mucronata,  lobis 
ovatis  obtusis,  approximatis  ,  integerrimis,  4-nerviis,  glabriusoulis,  suprà  viridibus, 
subtùs  pallidioribus  ,  petiolata  ,  pelioli  1  '/,  longi  ,  basi  et  apice  incrassati  . 
teretes,  graciles,  glabri.  Spic*  subterminales  axillaresve  solitarioe  2 -pollicares. 
bracteatae  bracteis  (suppctentibus)  laneeolatis  parvis  acutis  glabris.  Legumina 
poil.  3  longa  ,  '  .2  lata,  compressa  ,  linearia,  apice  rostrata,  basi  in  stipitem  breveni 
.1  tien  ua  ta,  margine  subincrassata;  val  vis  coriaceis,  ex  trorsùm  nitidisfuscis,introrsiim 
pulpà  spongtosà  luridàquerepletis.  Semina  rotunda, compressa,  nitida.  tulva,  hiniculo 
brevissimo  suffulta,  testa  coriaceà. 

Grotalahia  najna. 

C.  anima;  caule  simplici  vel  ramoso  nano;  foliis  oblongis  rnu- 
cronnlatis  rariùs  emarginatis  brcviter  petiolatis  suprà  glabris  , 
subtùs  pnbe  brevissimâ  sericeis  ;  pedicellis  ad  apicem  ramulornm 
opposilitoliis;  calyce  bilabiato  ,  labio  superiori  subbifklo  lobis  obtusis, 
inferiori  laciniis  linearibus  acutis;  vexillo  suborbicnlato  basi  margine 
inflexo  ;  alis  ovato-oblongis  carinà  brcvioribus;  legumine  subrotundo 
apictdato  glabro. 

Crotalaria  nana  Burin.  Flor.  ind.  i56.  t.  48.  f.  2.  herb.  !  Lantk.  EiicycI.  2.  p.  igti. 
D.  C.  Prod.  2.  p.  127. — C.  Malabarica  Garcin.  in  herb.  Bitrni. 

Obs.  I.e  fruit  dans  cette  espèce  n'est  point  oblong  comme  le  dit  M.  De  Candolle, 
mais  bien  au  contraire  globuleux  et  glabre.  Dans  le  C.  bifiora  Linn.  il  est  de  même 
tonne,  mais  plus  gros  et  hispide.  Le  C.  UnifoUa  a  plus  d'analogie  avec  l'espèce  de 
lîurmann  qu'avec  le  C.  bifiora,  mais  elle  s'en  éloigne  par  le  nombre  de  fleurs  et  leur 
disposition  en  épi. 

PSORALEA   STIPULACEA. 

P.  foliis  trifoliolatis,  foliolis  latiusculis  obovatis  mucronatis  coriaceis 
glaberrimis  ;  stipulis  latis  ovoideo-rotundis  acuminatis  petiolum  sub- 
secmantibus  ;  spicis  folio  paulô  brevioribns  laxifloris  ;  floribus  bracîeis 
latiitsculis,  pedicellis  birsutis. 

Rami  teretes sublignosi,  cortice  vcstiti  herbaceo  punctis  glandulbsis  orbicnlanbus 

sparso.  Folia  3-foliolata  ,  foliolo  terminali  poil.  3  longo,  2  lato,  obovato,  mucro- 
nato;  lateralibus  brevioribus;  omnibus  breviter  petiolatis,  coriaceis,  penninerviis, 
nervo    niedio    subtùs    prominente    glabro,    glanduloso-punctatis.    glaberrimi-  . 


HERRAMI  TIMGRENS1S    DF.SCIUPTIO.  4(>7 

ittiiuque  laete  viridibus,  concoloribus1:  peiioli  communes  isémipollieeni  longi, 
teretes  ,  punctis  glandulosis  subvesiculosisque  inspersi.  Si'ii ,.l  axillares  ,  tv\\ï* 
breviores,  laxiflorœ.  floril>us  pedicellatis ,  pedicellis  semilincam  longis,  birsutis, 
pedunculo  communi  glabro,  gîahduloso',  bracteato,  bracteis  lin.  4-5  circiter  longis, 
3  latis,  ovato-rotundis ,  aruniinaiis,  pedicellis  longioribus,  glanduJtoso-pn.ur.taps. 
<  u.Yx  lin.  i  '/,  longus,  bilabiatus,  5-fidus,  subhirsutus ,  glanduloso-punctatus, 
submembranace'us ;  labio  superiori  trifido,  laciniis  ovatis  acutiusculis ,  intermedio 
lateralibus  sublongiori  bilobo  lobis  ovatis,  inferiore  aliis  lougiori.  Vexillum  sub- 
iii  liiculaium  ,  unguiculatum  ,  violaeeum  ,  glaberrimum;  ala>  cultrïfôrmes ,  auncu- 
latae,  obtusœ,  unguiculatae,  vexiilo  breviores  niargine  superiori  elegantcr  plicatœ  . 
violaceae;  carina  alis  brevior  subsimilis  exaurieulata ,  unguieulata,  submembra- 
nacea,  apice  violaceo- macula  ta.  Stamina  subdiadelpha,  c^rinà  recondita  ci  sub- 
breviora,  tubo  membraiiaceo.  Anther.e  subrotundie.  Stylis  filiformis,  apice  ar- 
cuatus,  stamina  superans.  Stigma  obtusum  ,  depressum.  Ovarilm  stipilatuin 
oblongum  biovulatum.  Legumen 

PsORALEA  GaIDICHAUDIANA. 
P.  ramis  pubescentibus;  foliolis  3  oblongis  obîusis  mucronulatis 
glanrluloso-punctatis  petiolisque  pubescentibus  ;  stipulis  parvis  ovatis 
acuminatis;  spicis  folio  brevioribns  densirloris;bracteà  ovato-lanceolata 
acuminatâ;  calycis  lobis  lineari-oblongis  acutis,  labii  inferioris  subob- 
lungis  obtusis  ;  leguminibus  globosiscalyce  brevioiibus. 

Rami  teretes  puberuli,  novelli  sublomentosi.  Folia  trifoliolata,  foliolis  poil 
i  '/2-3  longis,  i  V2-2  latis  ,  oblongis ,  obtusis,  mucronulatis  ,  basi  subacutis  , 
pubescentibus,  glandulosoque  punctatis ,  petiolulatis,  petiolulo  brevissimo  semili- 
neam  lato;  petioli  communes  poil.  3  circiter  longi,  tomentosi,  supra  subcanalicu- 
lati.  Stipula  (unica  suppetens)  ovato-lanceolatae,  acuminatœ,  pubescentes,  gland  u- 
loso-punctatœ.  Spice  axillares  poil.  3  longae ,  laxiflorae,  bracteatae,  bracteis  oyato- 
lanceolatis  longé  acuminatis,  flores  superantibus,  subtomentosis.  CalYx  lin.  r 
longus  ,  corollâ  brevior,  bilabiatus,  10-nervius,  extrorsùm  pubescens,  glandulisque 
instructus,  labio  superiori  subquadrifido,  lobo  intermedio  profundè  bifido  laciniis 
ovato-linearibus  acutis  unineiviis,  lateralibus  linearibus  acutis  intermedio  œquali- 
bus  ;  inferiori  lineari  oblongo  obtuso,  superius  vix  superante.  Corolla  ralyce 
sublongior  alba?  Vexillum  suborbiculatum  longé  unguiculatum  alis  carinàque 
longius;  alaecultriform.es,  obtusaj,  unguiculatœ  ,  auriculatae  auriculis  subfalcifo. - 
mibus  obtusiusculis  :  carina  subcullriformis  alis  brevior,  exauriculata,  longe  un- 
ijuiculata.  Stamina  10  diadelpba  (decimum  liberum)  carina  recondita,  filamentis 
apice  liberis  inaequalibus  alternatim  subbrevioribus;  solitarium  aliis  subbrevius. 
Anther.e  ovato-sagittatae.  Stylis  filiformis  apice  arcuatus  staminibus  vix  longior. 
Stigma  punctiforme.  Ovarium  breviter  stipitatum  ovatnm  ,  in  stylum  attenuatum  , 
j]labrum  biovulatum.  Legumen  suborbiculatum ,  monospermum,  rudimento  styli 
coronatum  subcbartaceum  verrucosum  glabrum  nigrum.  Semen  ovalo-rotiinduiii, 
integumentum  laeve  fiiscum.E»iBRYOcotyledonibiissubcarnosisovato-obloiigisiiiedio 
subcurvatis  ,  radiculâ  tertti  subacutiusculà  longioribus. 

Obs.  Comparées  avec  notre  espèce  européenne  et  avec  plusieurs  autres  espèces 
du  Cap  de  Ronne-Espérance,  il  ne  nous  a  pas  été  possible  de  séparer  les  deux  plantes 
que  nous  venons  de  décrire  du  genre  Psoralea.  Nous  avons  remarqué  sur  les  ailes  de 
la  première  de  nos  espèces,  un  caractère  que  nous  avions  observé  sur  les  deux  esp;  ces 
de  Chrysocalfit  que  nous  avions  dessinées  pour  la  flore  de  Sénéganibie.  celui  des 
plis  qui  occupent  le  bord  supérieur  des  ailes.  Cette  organisation,  que  nous  croyions 
de  quelque  valeur  en  la  figurant  pour  deux  espèces  voisines  du  Cioialana,  doit 
perdre  de  son  importance  puisque  nous  venons  de  la  retrouver  sur  une  espère  d  un 
autre  genre.  Comme  l'autre  (le  PI  'Gaiidichaudii)  a  souffert  de  son  immersion 
dans  l'eau  de   mer  par  suite  du    naufrage   de  M.  Gaudichaud,  qui  l'a  rapport.  ■■  di 


\6S  HEHBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Timor,  il  nous  a  été  très  difficile  de  pouvoir  l'analyser;  nous  n'avons  pu  voir  sur  les 
ailes  decette  espèce  les  caractères  que  nous  signalons  sur  la  première. 

Indigofera  LINIFOLIA. 

I.  fol i is  simplicibus  linearibus  obtusis  v.  mucronatis  canis;  floribus 
2-4  axillaribus  pedicellatis  ;  leguminibus  ovato-globosis   i-spermis. 

Indigofera  linifolia  Retz.  Obs.  l\.  p.  29.  et  6.  p.  33.  t.  1.  D.C.Prod.  2.  p.  222. — 
Hedysarum  linifolium  Linn.fr.  Supp.  33l. — I.  polygonojdeS  TVendl. —  Sphseridio- 
phorum  Desv  !  Jour.  Bot.  3.  p.  125.  t.  6.  f.  35. 

Indigofera  cordifolia. 

I.  berbacea  ;  caulibus  prostratis  suberectisve  incano-tomentosis  ; 
foliis  simplicibus  suborbiculato-cordatis  sessilibus  mucronulatis  piloso- 
albidis  ;  floribus  3-5  subspicatis  axillaribus  exigu  is  ;  vexillo  transversè 
subelliptico  apice  pilosiusculo  longé  uiiguiculato  ;  lcguminibus  globosis 
v.  subovato-oblongis  1-2-spermis,  valvis  intùs  puuctato-glandulosis. 

Indigofera  cordifolia  Roth.  Nov.  Sp.  p.  337.  D.  C.  Prod.  a.  p.  222.  Spreng.  Syst. 
3.  p.  273.  fV.  et  Arn.  Prod.  Fl.  Peu.  lnd.  2.  p.  19g. 

Indigofera  Timorensis. 

I.  perennis  ;  caulibus  plurimis  suberectis  diffusis  ;  foliis  trifoliolatis 
foliolis  ovatis  obtusis  subsessilibus  utrinque  pubescenti-incanis  ;  ter- 
minali  majori ,  stipulis  subulatis  ;  spicis  folia  superantibus  ;  laciniis 
calycinis  linearibus;  leguminibus  patulis  subtetragonis,  incanis,  mu- 
cronatis acutis  6-8-spermis;  seminibus  subovato-cylindraceis  basi  et 
apice  retusis. 

Indigofera  Timoriensis  D.C.  Prod.  2.  p.  2'^3. 

Radix  lignosa  rarnosa,  radicellis  longissimis.  Gaules  pédales,  erectiusculi,  ramosi , 
ramis  ad  apicem  angulatis,  strigoso-sericeoque  incanis.  Folia  poil.  1  longa,  3-folio- 
lata  ;  foliolis  ovatis  obovatisve,  rarissime  mucronatis,  terminali  submajori,  omni- 
bus utrinque  strigoso-incanis,  brevissimè  petiolulatis,  petiolulo  folioli  tenninalis  1.  2 
longo,  inferioribus  lin.  3-4  longis,  supra  planis,  basi  stipulaceis;  stipulis  subulatis 
lin.  1  vix  longis,  persistentibus ,  pube  foliis  consimili  inspersis.  Spic.e  axillares, 
fructiferae  foliis  duplo  longiores,pedunctili  communesjrobustioresincano-pubescen- 

tes.  Flores Caltx  vix  lin.  longus,  extrorsùm  incanus,  persistens  campanulatus, 

quinquefidus  ;  laciniis  lineari -lanceolatis,  acutis  subaequalibus  tubo  longioribus. 
Legumina  calyce  persistentejsuffulta,  4*8  1.  longa,  1  lata,  subtetragona,  stylo  per- 
sistente  acuminata,  patula,  borizontalia,  incano-argentea ,  6-8-sperma.  Basi  brac- 
teolata,  bracteolis  lineari-acutis  deciduis.  Semina  vix  lin.  longa  subcylindracea 
vel  ovata  laevia  fulva  :  hilo  rotundo  pallidiori  notata.  Embbto  sulfureus  ,  cotyledo- 
nibus  oblongis ,  planis,  basi  et  apice  rotundatis  ;  radiculâ  cylindraceâ  introflexâ 
hilumque  spectante. 

INDIGOFERA   Anil. 

I.  caule  suffruticoso  ramoso  erecto  ;  foliis  impari-pinnatis  foliolis 
3  -  7  -  jugis,  ovalibus  vel  obovatis  suprà  glabris,  subtùs  subpuberulis  ; 
stipulis  subulatis  glabriusculis  ;  spicis  axillaribus  folio  brevioribus  ; 
floribus  breviter  pedicellatis,  bracteis  pedicello  aequalibus  ;  laciniis  ca- 
lycinis brevibus  subovatis;  leguminibus  6-12  lin.  longis  reflexis  sub- 
arcuatis   compressis. 


HERBARII    TIMOHENSIS   DESCRIPTIO.  /|6y 

Indigofera  Anil  Llnn.  Ment.  272.  H'illd.  Spec.  3. p.  1236.  D.C.  Prod.  2.  p.  225. 

Indigofeha  viscosa. 

1.  anima  ;  caule  berbaceo  ramoso,  ramis  pilis  adpressis  interjec- 
tisque  glandulosis  ;  foliis  3-6-jugis  cum  impari  ;  foliolis  obovatis 
subcllipticisve  breviter  petiolatis  stibtùs  adpressè  setosis  ;  stipulis 
setaceis;calyce  profundè  5-fisso,  laciniis  lineari-subulatis;  leguminibus 
patulis  subteretibus  vix  apiculatis  adpressè  glandulosoque  puberulis; 
seminibus  laevibus  fulvis  subquadratis. 

Indigofera  viscosa  Lamk.  Encycl.  3.  p.  247-  D.C.  Prod.  2.  227.  Spr.  Spec.  2.  278. 
Roxh.  FI.  Ind.  3.  p.  377.  W.  et  Arn.  Prod.  Fi  venins.  Ind.  1.  p.  200.  —  I.  glutinosa 
Roxb.  Miu.X  38y. —  Galega  colutea  Burm.  Ina.  p.  171.  Pluck.  t.  166.  f.  2. 

Ohs.  MM.  Guillemin  et  Perrotlet  ont  déjà  signalé  dans  la  Flore  de  Sénéyambie , 
l'identité  de  V Indigofera  uiscosa  des  bords  du  Sénégal  avec  celui  croissant  dans  les 
Indes  orientales  et  à  Timor.  La  variété  de  cette  plante,  notée  par  M.  De  Candolle, 
dans  son  Prodrome,  m'a  servi  de  comparaison  avec  la  plante  d'Afrique ,  et  ne  pa- 
roit  pas  même  pouvoir  subsister  comme  simple  forme  de  Y  Indigofera  viscosa. 

Clitoria  Ternatea. 

C.  ramulis  teretibus  glabriusculis  ;  foliis  2-3-jugis,  foliolis  ovatis 
ovalibusve  apice  rotundatis  basi  subacuminatis  ;  stipulis  subulatis  ; 
pedunculis  unifloris  bracteatis  ,  bracteis  subrotundis  calyce  triplé  bre- 
vioribus  ;  leguminibus  glabriusculis. 

Clitoria  Ternatea  Linn.  Spec.  1026.  JVilld.  Spec.  3.  p.  1068.  Spr.  Syst.  3.  p.  256. 
D.C.  Prod.  2.  p.  233.  W.  et  Arn.  Prod.  FI.  penins.  Ind.  1.  p.  2o5.  Sims.  Bot.  Mag. 
t.  i5i2.  —  Lathyrus  spectabilis  Forst.  Desc.  i35.  Rumph.  Amb.  5.  t.  3j.  Clitorius 
Rheed.  Mai.  v.  VIII.  t.  38.  p.  69.  —  Fcenum  grœcuin  flore  amplo  caeruleo  PI11L 
Almag.  Bot.  et  Phytog.  t.  90.  f.  I. 

Glycine  parviflora. 

G.  caule  volubili ,  ramis  striatis  v.  teretibus  retrorsùm  villosis  ;  fo- 
liis 3-foliolatis  longiusculè  petiolatis;  foliolis  ovatis  saepiùs  inaequila- 
teralibus  basi  rotundatis  apice  breviter  acuminatis;  petiolulo  brevi 
tereti  villoso  ;  stipulis  lanceolato-acutis  erectis  striatis  glabriusculis  ; 
spicis  axillaribus  Iaxis  ;  leguminibus  linearibus  compressis  subcultrifor- 
mibus  mucrone  crasso  uncinato  terminatis  basi  obtusis  breviter  pe- 
dicellatis  glabriusculis. 

Glycine  parviflora  Lamk.  Dict.  2.  p.  738.  D.C.  Prod.  2.  p.  242.  —  G.  Senegalensis 
D.C.  Prod.  itxi. 

Obs.  Cet  échantillon  unique  et  privé  de  fleurs,  a  été  comparé  avec  l'échantillon 
type  deLamark  et  ceux  de  la  flore  de  Sénégambie. 

Tephrosia  SPINOSA. 

T.   fruticosa;  ramis  canescentibus  ;  stipulis  spinosis;  foliolis  3-4-jugis 
obovato-cuneatis  emarginatis  glabriusculis;  floribus  paucis   axillaribus 
subsessilibus;  segmentis  calycinis  subulatis  tubo  subaequalibus  ;  legu- 
minibus falcatis  6-8-spermis  adpressè  et  minute  pubesceutibus. 
.   Tephrosia  spinosa  Pers.  Syn.  1.  p.  33o.  Spr.  Syst.  3.  p.  233.  D.C.  Prod.  2.  p.  254- 


470  HERBARII   TIMORliNSIS   DESCRIPTIO. 

FF.  et  Arn.  Prod.  FI.  perdus.  Ind.  i.p.  iil\.  —  Galega  spinosa  Linn.  fil.  suppl.  335. 
tioxb  FI.  Ind.  3.  p.  383.  —  G.  pentaphylla  Eoxb.  Fi  Ind.  3.  p.  334.  Wall,  herb.! 
n.  565o. 

TEPHROSIA    TlMORESSlS. 

T.  herbacea  diffusa  canescens;  foliolis  3-5-jugis  cum  impari  obovatis 
vel  obovato-oblongis  mucronulatis  adpressè  incano-pilosis;  stipuli» 
setaceis  ;  leguminibus  linearibus  iucano-puberulis. 

Teplirosia  Timoriensis  D.C.  Prod.  i.  p.  254- 

Gaules  procumbentes  graciles  ramosi,  ramis  teretibus  incano-puberulis.  For n 
breviter  petiolata,  impari-pinnata  3-5-iuga;  foliola  lin.  3-6  longa,  1-2  lata,  opposita, 
obovati,  vel  obovato-oblonga  ,  apice  obtusa  vel  mucronulata ,  utrinque  adpressè  pi- 
losaincana,  gradatim  ad  apicem  majora,  brevissimè  petiolulata.  Stipula  lanceolato- 
-.ubulatae,  erectae,  pilosae,  persisten'tes.  Pedunculi  axillares  bipollicares  laxiflori? 
Flores  baud  vidi.  Caltx  ad  leguminis  basin  persistens,  campanulalus,  pubescens 
quinquefidus,  laciniis  acutis  tubo  longioribus,  subaequalibus  unà  (  infimâ)  paulo 
lohgiora.  Legumina  poil.  1  et  ultra  longa,  lin.  i'/jlata,  sessilia  adbasimcalice  persi- 
stente  cincta,  linearia,  apice  mucrone  brevi  curvato  terminata,  ad  seminum  sedes 
subinflata,  3-rj-sperma,  pallida,  incano-puberula,  valvis  introrsùm  pulvere  albo 
inspersis.  Semina  lineam  1  longa,  sublsevia  rulva ,  nigro  maculata. 

Obs.  D'après  M.  De  Candolle,  cette  espèce  se  rapprocherait  du  Teplirosia  pumila  , 
dont  elle  diffère  néanmoins  par  les  feuilles  moins  tronquées  au  sommet  et  sur-tout 
parfaitement  entières,  tandis  qu'elles  sont  légèrement  crénelées  dans  le  T.  pumila  qui 
les  a  aussi  plus  vertes,  et  dont  les  légumes  sont  presque  le  double  plus  longs  et  plus 
larges  que  dans  celle-ci. 

ASTRAGALUS    PTEROSTYLIS. 

A.  caulis  herbaceus  flexuosus;  foliolis  6-8-jugis  ellipticis  vel  obovatis 
glabris  crassiusculis;  petiolo  communi  crassiusculo  ;  pedunculis  folio 
longioribus  arcuato-reflexis ,  floribus  pedicellatis  pendulis  ;  legumine 
subrotundo  apiculato  valdè  reticulato-venoso  glaberrimo. 

Astragalus  pterostylis  D.C.  Prod.  2.  p.  2q4- 

Herba  perennis;  caulis  herbaceus,  subgeniculatus ,  teres  v.  tenuiter  striatus,  gla- 
berrimus.  Stipulée  caulinse  transversè  latiores,  semiamplexicaules,bi-aut  tridentata? 
glabriusculae.  Folia  3  poil,  longa,  foliola  6-8-juga  lin.  2-5  longa,  2%  lata,  sub- 
opposita  elliptica  vel  obovata,  obtusa,  subemarginata ,  glabriuscula,  crassiuscula 
viridia,  breviter  petiolulata  ,  petiolulis  pilosiusculis.  Pedunculis  axillaris,  folio 
longior,  arcuato-reflexus,  subincrassatus ,  glabrrrimus.  Flores  laxiusculè  racemosi 
cernui ,  pedicellis  fructiferis  erectis.  Bracte.e  parvas,  ovatae  pedicello  multè  bre- 
viores.  Calyx  campanulatus,  glaber,  viridis,  quinquedentatus,  dentibus  ovatis 
acutis,  inaequalibus  ,  breviter  tomentoso-ciliolalis.  Corolla  rosea  vel  purpurascens. 
Vexillum  alis  duplo  longius,  erectum,  subrotundo-flabellatum  ,  apice  subemargi- 
natum ,  lin.  3  latum.  Alje  subadscen dentés,  longé  unguiculatse,  ungue  curvato, 
limbo  margine  superiori  basi  appendiculato,  lineari-oblongo,  obtuso.  Carina  alis 
subbrevior  subrostrata  unguiculata  suprà  unguem  margine  appendiculata.  Stamina 
carinâ  abscondita,  diadelpha,  tubo  stylum  amplectente  et  v.x  aequante  membra- 
naceo;  stamen  liberum  filamento  filifornii  glabro.  Anthère  ovatae.  Stylus  linearis  . 
compressus  ,  subensiformis ,  coriaceus ,  glaberrimus  apice  lalerahler  barbatus. 
Ovarium  oblongum,  compressum,  breviter  stipitatum,  glaberrimum,  8-10-ovula- 
tum.LEGUMEN  (  unicum  suppetens  )  breviter  stipitatum,  erectum,  ovato-rotundum , 
subcompressum,  apiculatum,  valdè  reticulato-venosum  ,  glaberrimum. 


HERBAR1I   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  \- t 

ZORNIA    ANGUSTIFOLIA. 

Z.  caulibus  diffusis  gracilibus;  foliis  bifoliolatis,  foliolis  oblongo- 
liuearibus  acutis  stipulisque  giabruT;  bracteis  sagittato-ovatis  5-nerviis 
segmrntisque  calycinis  ciliolulatis  ;  legumine  bracteâ  recondito  , 
punctato-glandulosis  aculeis  rrtrorsùm   scabris. 

Zornia  angustifolia  Stm'tli  in  Rees  Cyclop.  n.  1.  D.C.  Prod.  2.  p.  3i6.  n.  4'»- — Z.  glo- 
l'iiiiliata  Jienli.  in  Sieb.  pi.  exsic.  —  lludvsarum  diphvlluin  var.  a  Linn.  Syst.  56o. 
[Excl.  Syn.  Sluan.) 

Stylosantiies  mucronata. 
S.    perennis   ramosa;    l'aniulis    apice     birsutis;    foliolis    ianceolato- 
oblongis  niucronato-acutissimis  ;  slipulis  lanceolato-subulatis  margine 
membranaceis   piloso-bispidis;  segnientis  calycinis  ciliolato-puberuli.s. 

Stylosanthes  mucronata  Ji'd'd.  Spec.  3.  p.  1 166.  D.C.Prod.  2.  p.  3 18.  Spr.  Syst.  3. 
p.  3io. —  Hedysarum  hamatum  Burm.  Ina.  167. —  Arachis  fruticosa  Retz.  obs. 
~>.  p.  26.? 

SESBANIA  iEGYPTIACA. 

S.  caule  tereti  subvirgato  glabro  ;  foliolis  10-24-jugis ,  obovato- 
linearibus  obtusis  mucronatis  subtùs  petiolulisque  pilosiusculis  ; 
leguniiuibus  compresso-teretiusculis  lin.  1  circiter  latis  petiolo  longio- 
ribus  torulosis  acutis   glabris;  seminibus    oblongis   atro'-rubris. 

Sesbania^Egyptiaca  Pers.  Syn.  2.  p.  3 16.  D.C.  Prod.  2.  p.  oxM\.  Spreng.Syst.  Z.^.-xyx. 
//'.  il  Arn.  Prod.  FI.  penins.  Ind.  1.  p.  21 4-  —  Coronilla  Sesban  fVilld.  Spec.  3. 
p.i  1 47-' — iEschynomene  Sesban  Linn.  Spec.  1061.  Roxb.  fl.Ind. 3.  p. 332. — A.  Sesban 
ut  indira  Bwm.herb.!  Rheed.  Hort.  Mut  VI.  t.  27.  Pluck.  t.  164.  f.  5.  ch.  i65.  f.  2.  — 
Galega  ^Egyptiaca  C.  B.  Pin.  352.  —  G.  sesban  P.  Alp.  Mgyp.  34- 

Agati   grandiflora. 

A.  foliolis  multijugis,  oblongis  basi  et  apice  obtusis^glabris;  stipulis 
lanceolatis  subfalcatis  ;  leguininibus   compressis  n.arginatis. 

Agati  grandiflora  Desv.  Jour.  Bot.  3.  p.  120.  t.  4-  f-  6.  D.C.  Prod.  2.  p.  266.  IV.  et 
Arn.  Prod.  FI.  penins.  Ind.  1.  p.  216.  —  ^Esc binomene  grandiflora  Linn.  Spec.  io5o. 
Roxb.  Fi  Ind.  3.  p.  33 1 .  —  Sesbania  grandiflora  Poir.  Dict.  7.  p.  127.  Pers.  Syn.  2. 
3 16.  Spr.  Syst.  3.  p.  272.  —  Agati  Rheed.  Hort.  Mal.  1.  p.  93.  5l.  Rumph.  Amb. 
1.  t.  n6. 

jEschynomene    PATULA. 
'/El  hcrbacea  diffusa  ;  caulibus  patulis  glabris;  foliobs  sub-12-jugisop- 
positis  lanceolatis    denticulatis   mueixmulatis  obliquis,  subtùs  glauce- 
scentibus  ;  leguminibus    linearibus    torulosis    mucronatis  glanduloso- 
hispitlis. 

.Escbinomene  patula  Poir.  Dut.  suppt.  4-  p.  78.  D.C.  Prod.  a.  p.  32o.  Spr.  Syst. 
7.  p.  321. 

LOUREA    OBCORDATA. 

L.  foliolis  3 ,  lateralibus  rotundis  basi  et  apice  subemarginatis , 
terminali  obcordato ,  petiolulis  pubescentibus  ;  racemis  gracilibus 
elongatis;  bracteis  parvis  ovato-acuminatis  pubescentibus;  floribus 
pedicellatis;  calycibus  submenibranaceis,  segnientis  ovatis  acuminati* 
puberulis. 


472  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

Lourea  oLcordata  Desv.jour.  Bot.  p.  122.  t.  5.  D.C.  Prod.  2.  p.  3a4-  —  Hedysarum 
obcordatum  Poir.  Dict.  6.  p.  4-*5. 

LOUREA    VESPERTILIONIS. 

L.  foliis  quasi  simplicibus,  foliolis  lateralibusnullis  aut  minimis,  termi- 
nali  transversim  et  falcatîm  oblongo-subemarginato  longitudine  decies 
latiore. 

Lourea  vespertilionis  Desv.  I.  c.  D.C.  Prod.  2.  p.  323.  —  Hedysarum  vespertilionis 
Linn. f. suppl.  2>Zi.  IVilld.  Spec.  3.  p.  1177.  —  Cliristia  lunata  Mœnch.  suppt.  p.  3çj. 

Uraria  CRINITA. 

U.  perennis  ;  caule  erecto  tereti  puberulo  ;  foliolis  2-jugis  ovato- 
lanceolatis  vel  oblongis  basi  et  apice  obtusis  petiolulatis  ;  stipulis 
lanceolatis  striatis  puberulis  ;  racemo  oblongo  ;  laciniis  calycinis  lan- 
ceolatis  setaceis  legumen  glabrum  superantibus. 

Uraria  crinita  Desv.jour.  Bot.  D.C.  Prod.  2.  p.  324.  —  Hedysarum  crinitum  Linn. 
Mant.  102.  Willd.  Spec.  3.  p.  1218.  Burm.  Ind.  p.  169.  t. 56. 

Desmodium  AURICULATUM. 

D.  caulibus  erectis;  ramulis  subtriquetris  hispidulis;  foliis  simplicibus 
ovatis  acutiusculis  subcordatis  coriaceis  suprà  glaberrimis  petiolulatis, 
petiolis  alatis;  stipulis  lanceolatis  striatis  petiolo  brevioribus  ;  racemis 
virgatis;  leguminibus  hispidis. 

Desmodium  auriculatum  D.C.  Leg.  Metn.  VI.  Prod.  2.  p.  326.  Spr.  Syst.  4.  p.  2g3' 
—  Pteroloma  auriculatum  Desv.jour.  Bot.  3.  p.  122.  t.  5. 

Desmodium   Gangeticum. 

D.  fruticulosum  ;  ramulis  angulatis  hispidis;  foliis  ovatis  subtùs 
adpressè  sericeo-pubescentibus;  stipulis  lineari-subulatis  petiolo  bre- 
vioribus ;  leguminum  S-']  articulis  semioroiculatis  puberulis. 

Desmodium  Gangeticum  D.C.  Prod.  1.  p.  327.  —  Hedysarum  Gangeticum  Linn. 
Spec.  io52.  fVilld.  Spec.  3.  p.  1 175.  Spr.  Syst.  3.  p.  317. —  iEschinomene  Gangetica 
Hedysarum  ochroleucum  Mœnch.  —  Phaseolus  montanus  Rumph.  Amb.  6,  p.  1 46. 
Poir.  —  t.   66. 

Desmodium   tiuflorum. 

D.  caule  humifuso  diffuso  filiformi  subpiloso  ,  foliolis  3  obovatis 
obcordatisve,  termiuali  majore  jutiioribus  incano-pilosis;  stipulis  ovatis 
setâ  terminatis  imbricatis  ciliatis  ;  floribus  axillaribus  solitariis  v. 
geminis  longiusculè  pedicellatis  ;  leguminibus  subpuberulis ,  articulis 
3-4  semiorbiculatis. 

Desmodium  triflorum  D.C.  Prod.  2.  p.  334-  W.  et  Arn.  Prod.  FI.  penins.  Ind.  1. 
p.  229.  —  Hedysarum  triflorum  Linn.  Sper.  10.57.  ^'"^  Spec.  3.  p.  1202.  Spr.  Syst. 
3.  3 18.  —  H.  stipulaceum  Burm.  Ind.  t.  54-  —  H.  eraarginatum  Sieb.  Fl.  Maurit.  exs. 
Il    n.  23l. 

Flemingia   lineata. 
F.    suffrutescens ,  ramis  erectis  foliisque  tomentoso-sericeis  incanis, 
foliolis   obovatis  vel  oblongis  basi  trinerviis  ;  stipulis  lanceolato-linea- 
ribus  acutis  petiolo  brevioribus;  racemis  axillaribus  folio  brevioribus; 


HERBAIîII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  4?  3 

calvce  vexillo  paulô  breviori;  leguminibus  ovato-rotundis  puberulis 
2-spermis. 

Flemingialineata  Roxb.Flor.Tnd.Z.p.'i^i.  D.C.Prod.  i.  p.  35 1, Spr.  Syst.  3.  p.  ig4- 
fV.  et  Arn.  Prod.  Fl.  penins.  Ind.  i.  p.  2/(9.  —  Hedysarum  luieatum  Linn.  Spec. 
io54-  Bmm.  Ind.  t.  53.  —  Lespedeza  lineata  Pas.  Syn.  2.  p.  3 18.  f.  1.  —  Onobrychis 
lineata  Dcsv.  jour.  i8il\.  p.  80. 

FLEM1NGIA    STROBIUFERA. 
F.   ramis  subteretibus,  novellis  puberulis;  foliis    simplicibus  ovatis 
breviter  acuminatis  mucronulatis  integris,  subtùs  pubesccntibus  punctis- 
nue  resinosis  inspcrsis ,  supra  glabris  ;  bracteis  foliaceis  cucullatis  cor- 
dato-reniformibus   reticulato-venosis;  rachide  geniculatâ   tomentosâ. 

Flemingia  strobilifcra  R.  Broum ,  Hort.Keu).  (éd.  2.)  I\.  p.  35o.  D.C.Prod.  2.  p.  35l. 
Spr.  Syst.  3.  p.  19/4.  W.  et  Arn.  Fl.  penins.  Ind.  1.  p.  243.  —  Hedysarum  strobilrferum 
Linn.  Spec.  io53.  Burm.  Ind.  i65.  fVilld.  Spec.  3.  p.  1 176.  —  Zornia  strobilifera  Pers. 
Sin.  2.  p.  319. 

ÂLYSICARPUS    BUPLEUR1FOLIUS. 

A.  foliis  infimis  ellipticis,  caulinis  lineai'ibus  acutiusculis  basi  ro- 
tundatis  glaberrimis  ;  stipulis  lauceolatis  membranaceis  petiolum  su- 
perantibus  ;  floribus  geminis  aut  solitariis;  bracteis  obovatis  obtusis 
glabris  ;  laciniis  calycinis  lanceolatis  apice  ciliatis  legumine  brevio- 
dbus. 

Alysicarpus  buplcurifolius  D.C.  Prod.  2.  p.  352.  W.  et  Arn.  Prod.  Fl.  penins.  Ind. 
1.  p.  242.  —  Hedysarum  bupleurifolium  Linn.  Spec.  1081.  Roxb.  Corom.  2.  t.  ig4- 
Sims  Bot.  Mag.  t.  1722.  —  II.  «ramineum  Retz.  Obs.  5. p.  26.  Roxb.  Fl.  Intl.  3.  p.  646. 
—  H.  Cocbinchinense  Schrank.  Ilort.  Monac.  3.  t.  23. 

Alysicarpus  vaginalis. 
A.  procumbens  ;  foliis  ovato-oblongis  basi  subcordatis ,  summis 
linearibus  basi  et  apice  obtusis  mucronulatis  supra  glabris  subtùs 
reticulato  -  venosis  puberulis  ;  stipidis  submembranaceis  striatis  gla- 
berrimis  petiolo  lougioribus  ,  leguminibus  subteretibus  reticulato- 
subscrobiculatis  glabriusculis,   5-7    arliculis. 

Alysirarpus  vaginalis  D.C  Prod.  2.  p.  353.  W.  et  Arn.  Prod.  Fl.  penins.  Ind.  1 .  p. 
233.  — Hedysarum  vaginale  Linn.  Spec.  io5l.  Spr.  Syst.  3.  p.  319.  Burm.  Zeyl.  t.  49- 
f.  1.  — H.  ovalifolium  Vahl ,  in  lierb.  Desf. — H.  bupleurifolium  Roxb.  FL  Ind.  3.  p. 
346.  Sieb.  !  p.  Seney.  exs.  n.  39. 

Riiynchosia  Candollei. 

R.  caule  volubili  striato  glabro  ;  foliolis  rhomboideis  acuminatis 
glabris  subtùs  pallidioribus  punctulatis  ;  spicis  axillaribus  folio  lon- 
gioribus;  laciniis  calycinis  inaequalibus,  inferiore  longiore;  vexillo  striato 
glanduloso  punctato  glabro  ;  leguminibus  ovato-oblongis  1- 2-spermis 
subrostrato- acuminatis  glabris;  seminibus  subrotundo-reniformibus 
nigris  glabris. 

Riiynchosia  rhombifolia  Timoriensisfi?  D.C.  Prod.  2.  p.  386. 

Caui.is  volubilis,  striatus,  glaber,  ramulis  novellis  hispidulis,  teretiusculis.FoLiA 
3-foliata,  terminali  majori,  foliolis  poil.  1  longis,  1.  8-  io  latis,  ovato  -rhomboideih 

Annules  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  61 


4)4  HERBARII    TIiVIORENSIS   DESCl'.IPTIO. 

acuminatis,  basi  trinerviis,  nervis  lateralibus  infra  médium  evanescrntibus,  niem- 
branaceis  supra  glabris,  subtùs  pallidioribus  punctato  -  giandulosis ,  brevissime 
petiolulatis,  petiôlulo  tenuissimc  puberulo  stipellis  subulatis  minimis  instructo  : 
petioli  suprà  canaliculati,  e  ]>asi  ail  foliorum  insertionem  poil,  i  longi.  Stipul/E 
lineari-lanceolata;,%cutœ,  apice  ciliolulatéC.  Inflorescentia  spicata  folio  longior. 
Flores  laxè  spicati,  reflex'i  ,  brevissime  pedieellati,  pedicellis  glabris  bracteatis , 
lirai  teis  valdè  deciduis  lineari-lanceolatis ,  acutis  apiee  pilosiusculis,  alabastro  lon- 
gioribus.  Ca(,yx  subcampanulatus,  bilabiatus,  lin.  i1/,  longus,  extrorsùm  vix  punc- 
talo-glandulosus ;  labio  superiori  bilido,  infcriore  tripartito,  laciniis  lineari-lanceo- 
latis  uninerviis  acutiuscûlis ,  4  aequalibns,  intermedio  (  inferiori)  longiori.  Corolla 
'•alyceduplo!ongior,glabra;vexillumobovato-obtusumsupraunguembi-aurieulatuni, 
concavum,  striatuin  ,  auriculis  acutis,  nervis  fuscis;  alae  vexillo  carinàque  minore 
obtusœ,  dorso  auriculalse,  subl'alcatfe,  obtusœ,  unguiculala?;  canna  concava  vexillo 
brevior.  Stamina  10  monadelpba ,  tubo  marcescenie,  filamentis  9  coalitis  carinâ 
absconditis  glaberrimis ,  filamento  libéra  basi  geniculato  subincrassato  alis  aequali. 
OvariOm  2-3-spermum,  oblongum,  glanduloso-  punctatum,  subpuherulum ,  tubo 
stamineo  subbrevius,  in  stylum  flexuosum  apice  desinens.  Legumen  oblongum 
acutum  ,  inflatum,  marginalum  ,  lin.  4-6  longum,..inter  semina  coarctatum  ,  3-aut 
abortu  monospermum.  glabriusculum.  Semen  sphaerico-reniforme,  glabrurn  (im- 
maturum). 

Obs.  Cette  espèce  diffère  d  u  R.  caribœa  par  ses  ovaires  et  ses  légumes  glabres  et  non 
velus  ou  hispides,  ainsi  que  par  la  forme  ducalyce;  du  R.  rlionwifolia  par  ses 
feuilles  acuminées,  du  R.  phaseolaides  par  son  étendard  strié,  etc.  Comparée  avec 
un  échantillon  venant  d'Afrique  et  cité  dans  la  flore  de  Sénégambie  comme  R. 
caribœa,  j  ai  trouvé  que  la  plante  de  Timor  différait  essentiellement  du  R. caribœa  de 
I  Amérique  par  la  forme  des  dents  du  calyce  et  par  ses  fruits. 

PSEUDARTHRIA    VISCIDA. 

P.  suffrutlcosa ;  ramulis  obsolète  angulatis,  novellis  subincano-pu- 
bescentibus  ;  stipulis  bracteisque  lanceolatis  longé  acuminatis  acutis 
scariosis  striato-venosis  glabriusculis  ;  foliis  trifoliatis,  foliolis  subrbom- 
l>oideis  vel  ovatis  acutiuscûlis  breviter  petiolulatis;  racemis  elongatis 
laxifloris;  leguininibus  oblongis  margine  subundulatis  basi  et  apice 
!  rùncatis  viscido-puberulis. 

Pseudarthria  viscida  W.  et  Ain.  ProJ.  FI.  peu.  Ind.  1.  p.  209.  herb.l  n.  829.  —  He- 
dysarum  viscidum  Linn.Syst.Z.  p.5o6. — II.  vi$cidum7?o.vt>.il/uj.  t.  4o4- — Desmodium 
viscidum  D.  C.  Prod.  2.  p.  336. — D.  Timorense  Ejiisd.  Prod.  2.  p  3ij.Spr.  Sysl.  4-  p- 
290.  — Rliyncbosia  viscida  D.C.  Prod.2.  p.  387.  —  Glycine  viscida  IVmd.  Non.  Act. 
nul.  cur.  4.  i8o3/p.  208.  Pas.  .Syn.  2. p.  Soo.Spr.  Sjst.  3.  p.  ig6.7?uçm.  Zej/.t.84-  f-  1. 

LABLAB    VULGAR1S. 

L.  toliolis  subrotuudo  -  deltoideis  acuminatis  basi  trinerviis  infe- 
rioribus  inœquilateralibus  ;  stipulis  lineari-lanceolatis  acutis  ;  legu- 
miuibus  oblongo-veutricosis  acinaciformibus  ;  seminibus  subrotundis 
compressis   nigris. 

Labl'ab  vulgaris  Savi.  Dis.s.  p.  19.  D.  C.  Prod.  2.  p.  4oi./F.  et  A  ru.  L  c.  p.  25o.  — 
Dolichos  Labial)  Liait.  Spec.  10.  19.—  Lablab  niger  Moench.  Metli.  i53. 

Paciiyrhizus    ANGULATUS. 
P.   ramis  glabriusculis,   ramulis  petiolisque  pilosis  ;  foliolis  inferio- 
ribus  inaquilatens  bine   integris  illiuc  dentatis  glaberrimis,  terminali 


HERBARIJ    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  /\-ji> 

diametro  transversal]  majori   3-nervio  3-'5-anguloso;  floribas  !>r<'- 
vissimè  pedicellatis  ;  calycc  puberulp;,  vexillo   duplô  breviori. 

Pachvrbizus  angulatus  llicli.  D-C.  Mem.  Lcg.  ix.  Ejusd.Prod.  a.  p.  4oa'.  Spr,  Ai 
f\.  281.  W.  et  Ain.  Prod.  FI.    ven.  Iiul.  1.  p.  a5i. —  Dolicbos  bulbosus  Linn.    Spec 
1020.  Roxb.  FI.  Ind.  3.  p.  309. — Stizolobium  bulbosum  Spr.  Sysi.  3.  p.  a5a.     Carara 
Pet.  Th.  Rumph.  Amb.  v.  t.  i3a.  Pluk.  t.  5a.  f.  4. 

CANAVALIA    OBTUSIFOLIA. 

C.  glabra  ;  foliolis  ovato-rotundis  basi  subcordatis  v.  rotûndatis 
rariùs  brevitcr  acuminatis  ;  calyce  adprëssè  puborulo  ;  vexillo  apicc 
emarginâto  calyce  duplô  breviori ,  alis  longé  unguiculatis  apice  ro- 
tiindis  meclio  dorso  gibboso  -  auriculalis  vexillo  brevioribus  ;  legu- 
miuibus  oblougis  rectis  glabris. 

Ganavalia  obtusifolia   D.  C.  Prod.  1.  p.  4°4-   W~  et  Ara.    Prod.  FI.  peh.   Ind.  1 
p.  253.  —  Dolicbos  obtusifolius  Liimk.  Dict.  1.  p.  29,5.  —  U.   rotundifolius   Vahi - 
Sytnb.  a.  p.  81.  Spr.  Syst:  3.  p.  a5t.  Roxb.  Flor.  ind.  3.  p.  3o2.  Rheed.  Mal.  vm.  t.  l\ '.'<. 

Canavaua   gladiata. 

C.  foliis  ovatis  basi  rotûndatis  apice  acuminatis,  calyce  glabro  , 
leguminibus  elongatis  compressis ,  rectis. 

Ganavalia  gladiata  D.  C.  Prod.  1.  p.  4t>4-  Dolichos  gladiatus  Jacq.  le.  rar.  t.  fjfio. 
Willd.  Sp3  p.  io3g. —  Malocchia  gladiata  Savi.  Mem.  1825.  p.  4- 

MUCUNA    PRURIENS. 

M.  foliolis  subtùs  sericeis  mucronatis ,  terminali  rbomboideo  ,  la- 
teralibus  ex  parte  inferiori  dilatatis  ;  leguminibus  subobovato-clavatis 
sulcatis  pilis  rufis  undique  vestilis. 

Mncuna  pruriens  D.  C.  Prod.  1.  p.  4o5.  Spr.  Syst.  3.  p.  25a. — Dolicbos  pruriens 
Linn.  Spec.  1020.  Larnk.  Dict. — Stizolobium  pruriens  Pers.  Syn.  2.  p.  2Qy. — Carpo- 
pogon  pruriens  Roxb.  FI.  Ind.  3.  p.  283.  Rumph.  Amb.  5.  t.  142.  Rheed.  Mal.  8.t.8.î. 

Cajanus  INDICUS. 

C.  ramis  virgatis,  ramulis  subangulatis  tomentoso-velutinis  ;  foliis 
lanceolatis  basi  et  apice  acuminatis,  stipulis  acuminatis,  stipellis  su- 
bulatis  petiolulis  dimidio  brevioribus  ;  ovario  oblongo  attenuato 
tomentoso,  stylo  glaberrimo  rostrato. 

Cajanus  indicus  Spr.  Syst.  3.  p.  248.  W.  et  Am.  Le.   1 .  p.  256.  —  Cajanus  flavus 

D.  C.  Prod.  1.  p.  4o6.  —  Cytisus  Cajan  Linn.  Spec.  io4i-  Jacq.  Obs.  1.  t.  1.  Burm.  t. 
1 1!\.  f.  2. 

Erytiirina  indica. 
E.   foliis    latè    rhomboideis    subacuminatis    brevissime    petiolatis  ; 
calyce  spathaceo  mucronato  submembranaceo  glabro; vexillo  patente 
unguiculato  staminibus  paulô   breviori  ;  staminibus   ad  médium    mo- 
nadelphis   stylum  aequantibus;  ovario  sùblàpato. 

Erythrina  indica  Lamk.  Enrycl.  1.  p.  3ç)i.  D.  C.  Prod.  1.  p.  4'2-  W.  et  Am- 
Prod".  Fl.  pen.  Ind.  \.  p.  260.  Roxb.  FI.  Ind.  3.  p.  249.— E.  corallodendron  l.mn.  Spec. 
()((2.  Rumph.  Amb.  a.  t.  76.  Rheed.  Mal.  VI.  t.  7. 


476  HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIFTIO. 

POiNGAMIA    GLABRA. 

P.  foliis  impari-pinnatis  2-3-jugis ,  foliolis  ovatis  basi  rotundatis 
acuminatis  obtusis  glabris  ;  spicis  axillaribus  folio  brevioribus  ;  calyce 
vexilloque  extrorsum  pilis  aureis  subpuberulis  ;  legumiuibus  ovalibus 
basi  et  apice  subacuminatis ,  glabris. 

Pongamia  glabra  Vent.  Malm.  t.  28.  D.  C.  Prod.  2.  p.  4 '6.  IV.  et  Arn.  Prod.  FI. 
pen.  Ind.  1.  p.  261. — Robinia  mitis  L.Spec.  io44- — Dalbergia  arborea  IFilld.Spec.3. 
p.  goi.  Spr.  Syst.  3.  p.  193. — Gadelupa  indida  Lamk.  Dict.  2.  p.  5g4-  Roxb.  Fl.  Ind. 
3.  p.  23g.— Pungam  minari  Rheed.  Mal.  vi.  t.  3.  Pluk.  Almay.  Rot.  294.  Phyt. 
1.3 10.  f.3. 

DALBERGIA  TlMORENSlS. 

D.  foliis  impari-pinnatis,  foliolis  oppositis  3-4-jugis  ovatis  obtusis 
lanceolatisve  acuminatis  utrinque  glaberriniis  ;  spicis  fructiferis  fo- 
lium  aequantibus  Iaxis  ;  Ieguminibus  monospermis  lineari-oblongis 
basi  et  apice  acutis  glabris,  suturis  seminiferis  subalatis  semilineam 
latis. 

Dalbergia  Timoriensis  D.  C.  Prod.  1.  p.  417- 

Piami  adulti  et  novelli  cortice  fulvo  lentictllisque  orbicularibus  vesliti ,  glabri. 
Folia  impari-pinnata,  3-4-juga,  foliolis  oppositis,  ovatis,  obtusis,  lanceolatisve  apice 
acuminatis,  glaberriniis,  supra  Itlcidis,  subtils  subpallidioribus,  opacis,  nervo  medio 
prominente  cuin  petiolùlo  continuo  sûpernè  canaliculato ,  glabro  :  petioli  4-5  poil, 
îongi,  subpatuli,  glabri.  Spic^e  fructiferae  folia  sequantes,  pedunculis  glabris,  subli- 
gnosis,  sicut  raniuli  lenticellis  obtectis,  pedicellis  lin.  3-4  longis,  basi  squamis 
brevibus  tectis,  prorsùs  ad  apicem  bracteis  brevissimis  suffultis.  Calïx  persistens 
(siccus)  icyathiformis  sub-S-dentatus  glabriusculus.  Legumen  poil.  1  "/2  circiter  lon- 
gum,  lin.  5-6  latum,  lineari-oblongum,  cotnpressum,  basi  et  apice  subacuminatum, 
acutum,  uniloculare,  ad  seminis  sedem  tumidum  ,  sutura  seminiferâ  subalatâ  lin. 
latâ,  alâ  submembranaceâ  teguminis  longitudine,  pallidè  fulvum,  ad  basin  pilis 
minutis  adprcssis  inspersum.  Semen,1.  2-3  longura,2  1.  latum,  rotundatum,compres- 
surn  ,  subovato-renilorme,  testa  rubro-fuscà  ,  glabrâ  ,  opacâ,  funiculo  brevi  rectô 
affixum  ,  liilo  orbiculato,  margine  tumido,  albo,  subpilosiusculo  notatum  :  cotyle- 
dones  subreniformes,  plano-convexiusculœ,  œquales,  rotundatae;  radicula  cylin- 
drica,  acutiuscula,  cotyledonibus  dimidio  et  ultra  brevior;  pluniula  conoidea 
par va. 

TEREBIISTHACEiE. 

MANGIFERA  IiNDICA. 

M.  foliis  lanceolato-oblongis  acuminatis  basi  angustatis  petiolatis 
subtùs  reticulato-venosis  ;  paniculâ  terminali  erectâ  divaricatâ,  petalis 
apice  patulis. 

Mangifera  indica  Linn.  Spec.  290.  D.C.  Prod.  1.  p.  63.  Spr.  Syst.  1.  p.  17.  Rlutn. 
Rijd.  p.  1  157.  IV.  et  Arn.  Prod.  1.  p.  1-0.  Roxb.  Fl.  Ind.  1.  p.  64 1.  —  M.  monta  11a 
Heyne^  (ex.  W.  et  Arn.) — M.  domestica  Gœrtn.  Fruct.  p.  100.  t.  97.  Lamk.  M.  t.  i38. 
Rheed.  Mal.  l\.  t.  1  et  2. 

Poupartia  Mangifera. 

P.  glabra,  foliis  7-jugis, foliolis  basi  ina;qualiter  ovatis  oblongo-lanceo- 
latis  apice  acuminatis  vel  obtusis  iutegerrimis  ;  pauiculis  axillaribus 
divaricatis  folio  brevioribus. 

Poupartia  Mangifera  R/um.Bijd.p.  1 160. — Mangifera  pinnata  Linn.  f.  supp.  i56. 


HEHIURII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  477 

—  Spondias  Mangifera  Pers.  Sjn.  1.  p.  5o<j.  IVdkl.  D.C.  Prod.2.  p.  75. —  S.  amara 
Lamlx.  Dut.  [\.  p.  261. 

ICICA  ?    TIMORENSIS. 

I.?  foliolis  1  1  -  petiolulatis  ovatis  acuminatis  basi  inœqualibus  subinte- 
gerrimis,  paniculis  raeemosis  petiolo  bievioribus. 

Icica  ?  TimoriensisD.C.  Prod.  2.  p.  78. 

Ohs.  Je  n'ai  pas  retrouvé  celte  espèce  mentionnée  par  M.  De  Candolle  ,  qui  la 
cite  comme  l'ayant  reçue  en  communication  de  l'herbier  du  Muséum. 

Canauium  laxiflorum. 
C.   foliis  3-5-jugis,  foliolis  lanceolatis  breviter  acuminatis  basi  ina^qui- 
lateralibus  utrinque  glaberrimis   nitidis   submembranaceis  ;    paniculis 
axiilaribus  elongatis  laxifloris ,  fiuetibus  subovoideis  lin.  3'/2--j  longis 
erectis. 

F«\.Mi  Linovelli,teretes,  laeves,  crassitie  pennaeanserinae,  foliorum  lapsorum  cicatri- 
culâ  rotundatâ  notati.  Folia  impari-pinnata,  foliolis  petiolulatis oppositis  3-5-jugis, 
lanceolatis  3'/2-5  poil,  longis,  et  i'/,-a  latis,  breviter  acuminatis,  basi  obliquis  inle- 
gerrimis,  glaberrimis,  concoloribus,  nervo  medio  venisque  primariis  suboppositis 
horizontalibus,  pallidioribus  :  pelioli  poil.  6-8  longi ,  teretiusculi,  I&'vissimi ,  basi  in- 
crassati.  Panicbi^;  axillaxes  fplia  subœquantes,  elongaite,  laxoe;  pedunculi  com- 
munes nudi,  graciles,  glaberrimi,  ad  médium  ramosi,  pedunculispartialibus  pollica- 
ribus,  apice  dichotomi,  pauciflori  :  pedicelli lineatt  circiter  longi,  gl abri.  Caltx 
campanulatus,  tridentatus,  glaber.  Petala  calyceduplô  longiora,  lanceolata,  breviter 
unguiculatapalula,  subcoriacea,glaberrima:  prœfloratio  imbricativa.SrAMiNA  6;  fila- 
menta  lineari-lanceolata,  submembranacea,  erecta.  Anther^e  basifixae,  oblongœ , 
apiculaue,  biloculares,  loculis  rima  longitudinali  dehiscentibus.Discus  hypogynus 
submembranaceus,  cilialus  ,  ovarii  basin  cingens.  Stylvjs  brevis,  stamina  superans 
glaberrimus  ,  stigmate  trilobo  crassiusculo  coronatus.  Ovarium breviter  stipitatum, 
ovoideum  triloculare,  loculis  biovulalis.  Drupa  baccata,nuclco  subangulato  trilocu- 
lari,  loculis  1-2-spermis  pendulis. 

Obs.  Cette  espèce  paioit  voisine,  d'après  les  descriptions  du  Canaiiam  microcar- 
jntm,  mais  elle  s'en  distingue  par  ses  panicules  paucifîores  et  par  ses  fruits  dressés  au 
lieu  d'être  penchés. 

GARUGA  FLOMBUNDA. 

G.  foliis  pedalibus  impari-pinnatis  7-jugis  ;  foliolis  subobliquis  lanceo- 
latis acuminatis  crenatis  glabris ,  petiolulis  brevibus  basi  auriculatis 
V.  nudis;  paniculis  ad  ranmlorum  apicem  compositis  multifloris; 
petalis  lineari-oblongis  calyce  duplô  longioribus;  staminibus  petala 
stylumque  subaequantibus;  ovario  pubescente. 

Arbor.  Rami  glabri,  cortice  griseo,  lenticellis  oblongis  orbicularibusve  sparso 
vestiti,  foliorum  lapsorum  cicatricibus latè  cordatis  notati;  juniores  herbacei  pube 
brevissimâ  albicante  farinaceis  puberuli.  Folia  juniora  prœsertim  ad  neryos  pu- 
berula,  dessiccatione  nigricantia,  membranacea  ,  adulta  glabra,  impari-pinnata  , 
7-juga  ;  foliola  inferiora  jugis  minora,  ovala  v.  lanceolata,  acuminata  ,  basi  et  apice 
inlegeriima, medio  crenata,  subinœquilatera,  obliqua,  leticulato-venosa, nervo  me- 
dio pallidiore  subtùs  proniinente,cum  petiolo  brevi  continuo;  petiolulis  lin.  1  longis, 
nudis  v.  imà  basi  auriculatis,  auriculis  obovatis  subrotundatisve  ,  decidilis  :  petioli 
communespoll.  10-12  longi,  subcylindracei,  glabri.  Panicul^e  plures,  ramuloju- 
niore  basi  insidentes,  ante  folia  evolventes  ;  pedunculi  communes  ramosi,  teretes, 
subfarinacei;  ramuli  subracemosïm  floriferi,  Lracteati  ;  pedicelli  lin.  1  longi  brac- 


/\-jS  HERRARII    T1MORENSIS    DESCRIPTIO. 

teolati.  Flores  canescentes  subfarinacei.  Calyx  campanulatus  5-dentatus,  denlibus 
acutiusculis  introrsùm  laevibus.  Petala  1.  i  longa,  flava,  lineari-oblonga ,  dentibus 
calycinis  duplo  longiora  ,  introrsùm  glabra,  subpatentia ,  3-nervia,  praefloratione 
valvata.  Stamina  10,  calyci  iriser  ta,  stylo  eequalia.  Stylus  teres  basi  et  apice  puberu- 
lus,petalis  paulô  brevior,  stigmate  pentagono  coionatum.  Ovarium  subobovaturn  , 
5-angulalum,  substipitatum  ,  ad  apicem  puberulum  ,  5-iorulare,  loci.lis  i- 
ovulatis,  ovulis  ovoideis,  pendulis.  Frlctbs 

CHAILLETIACEiE. 

Chailletia  Timorensis. 

C.  ramis  glabris  junioribus  petiolis  pedunculisque  incano-tomeu- 
tosis;  foliis  lanceolatis  acuniinatis  subrepandis ,  basi  iaaequalibus 
meinbranaceis  glabris  ciliolatis  breviter  petiolatis  ;  cymis  axillaribus 
dichotomis  pedunculatis  petiolis  longioribus;  calycibus  incanis,  laciniis 
ovato-lanceolatis  obtusiusculis  petala  aequantibus. 

Chailletia  Timoriensis  D.  C.  Prod.  i.  p.  37. 

Ra.mi  tereles,  epidermide  rbbë'scente  vestiti,  cortice  cicatricnlis  foliorurn  stipula 
rumque  lapsorum  lenticellisque  albidis  notato;  novelli  incano-tomentosi.  FoLiAsub- 
disticha  3-5  poil,  longa,  1  !/2-a  lata,  lanceolata,  acuminata,  subrepanda,  suprà  glabra 
ciliolata,  subtùs  ad  nervos  hispidula,  membranacea,  concoloria,  basi  ina?qualia 
breviter  petiolata:  petioli  4-6  lia.  longi,  suprà  canaliculati,  pube  brevi  incanâtomen- 
tosi.  Stipula  lin.  1  cireiter  longa?,  oblongo-lineares,  oblusae,  introrsùm  involutae 
utrinque  tomentoso-incanae.  Inflorescentia  axillaris  cymosa;  pedunculi  petiolo 
longiores,  sicut  ramuli  incano-tomentosi;  flores  pedicellati,  pedicellis  brevibus  ad 
apicem  bracteolatis.  Calyx  5-partitus,  segmentis  (praefloratione  imbricativâ)  ovato- 
obtusiusculis,  erectis,  extrorsùm  incanis,  introrsùif!  ad  basim  glaberrimis,8-nerviis. 
Squame  (stamina  sterilia)  5,  cum  segmentis  calycinis  alternantia  ,  stamina  f'ertilia 
asquantes ,  obovatœ  ,  apice  fissae ,  lobis  conniventibus,  rima  longitudinnli  medio 
notatae  ,  glaberrima?,  nreviter  unguiculatœ ,  eoriaceae.  Stamina  fertilia  b ,  laciniis 
calycinis  opposita  ,  fila  mentis  teretibus  apice  crassiusculis  ,  glabris.  AntheRjE  bi- 
loculares,  loculis  linearibus,  filamentorum  apice  adnatae.  Glandul^:  5,  staminibus 
sterilibus  (squamis)  opposita?,  iisque  dimidio  breviores,  conoidea?,  crassiusculœ, 
glabrœ.  Stylus  elongatus,  rima  tenui  longitudinali  notatus,  staminibus  subsequalis, 
basi  pilis  lanatis  dense  vestitus,  apice  glaber.  Stigma  bilobum,  lobis  crassiusculis 
subpapillosum,  punctiforme. Ovarium  liberum,  subglobosum,  lanatum.  stylo  coro- 
natum,  2-3-loculare,  loculis  biovulatis,  ovulis  ex  angulo  interno  apice  pendulis, 
subrotUDdo-ovatis. 

CELASTRINEjE. 

EljEOdendron  ellipticum. 
E.  ramulis  junioribus  compressis;   foliis  obovato-ellipticis  obtusis  in 
petiolum  brevem  atteuuatis  subintegris  eoriaceis  glabris  subtùs  pallidio- 
ribus,  cymis  axillaribus  dichotomis,  pedunculis  gracilibus  folio  dlmidiô 
brevioribus. 

Obs.  L'état  peu  avancé  où  se  trouve  cette  plante  ne  me  permet  pas  de  décrire 
les  détails  delà  fleur,qui  m'ont  servi  seulement  à  constater  les  caractères  génériques, 
mais  qui  ne  peuvent  être  employés  pour  donner  ceux  qui  doivent  appartenir  à  l'es- 
pèce. Je  crois  qu'elle  a  des  rapports  avec  YElwodendron  ylaucum ,  quoique  la  forme 
des  feuilles  soit  différente,  sur-tout  si  on  la  compare  à  la  figure  que  Retz  en  3 
donnée. 


HEUHAlUi    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  [7g 

RHAMNEjE; 

ZlZYPHCS    TlMORENSIS. 

Z.  inermis,  raniis  ramulisque  teretibus  glabris  novellis  tenuissimè 
puberulis;  foliis  lanccolatis  acuminatis  obtusis  ovatisve  dcntatis  glabris, 

f)c'dunculis  âxillaribus  petiolo  aequalibus  2-4-floris;  floribus  pedicellalis; 
aciniis  extrorsùm  pilosiusculis  petala  duplo  supcrantibus,  staminibus 
calj  ci  subsequalibus. 

Zizyphus  Timoriensis  D.C.  Proil.  2.  p.  20. 

Rami  inermi,  adulti  lenticellis  orbieularibus  albidis  ,  cortice  rubro-fuscescente 
noiato  vesliti,  novelli  parce  puberuli.  Folia  poil.  \  '/2-2>/alonga,  1-1  '/2  lata,  lanceolata 
vel  ovata  acuminata,  acumine  obtuso,rdcntata,  dentibus  callosis,  imequilalera,  basi 
rotundata,  glaberrima,  subnicmbranacea,  trinervia,  nervis  lateralibus  apice  eva- 
nescentibus  vix  subtùs  prominulis  coloratis,  petiolata,  petiolo  inerini  semi-polli- 
cari  tereti  parce  tenuissimèque  puberulo.  Flores  cymosi,  cymis  paucifloris  petio- 
lum  subaequantibus;  pedunculi  pedicellisque  laxè  et  brevissime  puberuli,  basi 
bibracteolati ,  bracteolis  puberulis.  Calyx  lin.  2  et  ultra  diamctro,  5-fidus,  laeiniis 
ovato-lanceolatis  patulis,  subâcutis,  aequalibus,  petalis  duplo  longioribus,  extror- 
sùm parce  puberulis  introrsùm  glabris  nicdio  subcarinatis.  Discus  tenuis,  car- 
nosus,  pentagonus,  calycis  tubum  excedens,  glaber.  Petala  5  menrbranacea , 
obovato-rotunda  ,  margiue  convolula,  longiusculè  unguiculata,  patula  ,  di  mùm 
reflexa,  staminibus  dimidio  breviora.  Stamina  petalis  eequalia  iisque  recondita, 
antbesi  pèractâ  laeiniis  calyciris  subsequalia ,  reflexa;  filamenta  apice  attenuata  , 
glaberrima.  àntuer.e  ovatoe,  subbasifixx ,  biloculares,  loculis  apice  subconnatis. 
Styles  glaber,  post  ànthesim  apice  bifidus ,  laeiniis  divergenîibus ,  stigmate  parvo 
subpapiiloso  coropatis.  Pistillum  conicum  disco  ferè  immersum  apice  glabrius- 
culuni.  Ovarium  globosum  ,  rudiinento  styli  coronatum ,  bildculare,  loculis  unio- 
vulatis,  basi  disco  integro,  calyce  circumscisso  cinctum,  glabrum. 

Obs.  Cette  espèce  est  voisine  du  Z.  OEnoplia;  elle  s'en  distingue  par  ses  feuilles  en- 
tièrement glabres  sur  leurs  deux  surfaces,  et  par  les  rameaux  privés  d'épines. 

Zizyphus  pubiflorus. 

Z.  inermis;  ramulis  teretibus,  novellis  tomentosis;  foins  ovatis 
vel  oblongis  lanccolatis  breviter  acuminatis  subœquilateialibus  obtusius- 
culis  dcnlatis  penninerviis  subtùs  ad  nervorum  axillas  hirsutis  breviter 
petiolatis  glabris  ;  floribus  âxillaribus  glomeratis  puberulis;  staminibus 
calyce  dimidio  brevioribus;  stylo  profonde  fisso;  ovario  hirsuto. 

Geanotlius  pubiflorus  D.C.  Prod.  2.  p.  3o. 

Rami-j  1  inermes  teretes,  glabrati,  novelli  tomentosi.  Folia  disticha,  poil.  2-2 '/2 
longa,  1.  8-12  lata,  ovata  vel  oblongo-lanceolata,  breviter  acuminata,  dentata  sub- 
a?q uilatera,  glabra,  coriacea,  penninervia,  nervis  inlerioribus  ad  médium  evane- 
sceutibus,  primariis  secundariisque  obliqué  ascendentibus  , subtùs  ad  axillas  pilosis, 
petiolata,  petiolo  brevi  lin.  2  circiter  longo,  supra  subcanaliculato,  puberulo,  seriùs 
glabrato.  Flores  glomerato-cymosi ,  cymis  contractis  sessilibus  petiolo  aequalibus 
paucifloris,  floribus  pedicellatis,pedicellis  basi  hracteolatis.  Calyx  5-lidus,  lin.  1  dia- 
mètre, laeiniis  ovatis  subâcutis,  subpatentibus,  extrorsùm  tomentosis,  introrsùm 
glaberrimis  medio  carinatis.  Disr  us  carnosus,  planus,  subrotundus,  glaber.  Petala 
calyce  brevioia,  subobeordata,  marginibus  inembranaceis  iuvolutis,  unguiculata, 
medio  subcarnosa.  Stamina  5,  petalis  aequalia  :  filamenta  tenuia,  basi  dilatata , 
glabia.  Antherx  biloculares,  subrotundae ,  basi  et  apice  subemarginatae.  Stylus 
altè  bifidus,    glaber,    laeiniis  subdeflexis,   sligmatibus  crassiusculis  papillosisque 


48o  HEKBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

coronatis.  Ovarium  disco  ferè  immersum,  subrotundum  fermgineo-tomentosum, 
biloculare,  loculismonospermis,  ovulis  funiculo  brevissimo  suffultis,  erectis. 

Obs.  Cette  espèce  appartient  bien  au  genre  Zîzyphus,  dont  elle  a  tous  les  carac- 
tères, si  ce  n'est  celui ,  assez  peu  important,  des  trois  nervures  bien  prononcées 
qu'on  remarque  ordinairement  sur  les  feuilles,  et  qui  ne  s'observent  point  sur  celles 
de  cette  espèce;  ce  caractère,  du  reste,  est  commun  aux  Ceanothus.  L'inflorescence 
axillaire  et  non  terminée  en  grappes,  le  nombre  des  styles  et  des  loges  de  l'ovaire, 
la  font  rentrer  dans  les  Zîzyphus  et  l'éloignent  des  Ceanothus  où  l'avoit  placée  M.  De 
Candolle.  Elle  ne  peut  s'allier  an  genre  Colubrina  Ad.  Biong.  à  cause  de  son  style 
bifide  et  de  son  ovaire  biloculaire. 

Zîzyphus  celtidifolius. 

Z.  ramis  aculeatis ,  aculeis  reflexis ,  novellis  ferrugineo-puberulis; 
foliis  ovatis  obtusis  v.  breviter  acuminatis  denticulatis  utrinque  pdaber- 
rimis;  stipulis  aculeatis  parvis;  floribus  axillaribus  glomeratis,  laciniis 
calycinis  ovatis  basi  subcorda tis  glabriusculis  petalis  aequalibus. 

Zîzyphus  celtidifolius  D.C.  Proii.  i.  p.  20. 

Rami  teretes,  cortice  vestiti  giiseo,  grumoso  -scabri ,  aculeati,  aculeis  reflexis, 
brevibus  ,  nitidis  ,  griseis ,  novelli  basi  gemmarum  rudimentis  squamulosis 
obtecti  ,  ferrugineo-puberuli ,  spinulosi,  spinulis  stipulaceis  axillaribus  solitariis 
uncinatis. Folia  disticha  1.  8-<4  l°ngaj  6-8  lata,  ovata,  obtusa  vel  breviter  acuminata, 
basi  rotundata',  dentiçulafa ,  inaequilatera,  glabrata,  juniora  subtùs  praesertim  laxè 
pilosa,subtenuia,  3-5-nervia,  nervis  vix  prominulis  pilosiuscnlis  ,  petiolaîa  ,  petiolo 
brevi  I.  1  circiter  longo ,  tereti,  subtomentoso,  stipulaceo,  stipulis  aculeatis  so- 
litariis parvis  uncinatis  saspè  deficientibus.  Flores  cymosi ,  cymiscontractis  axillari- 
bus ad  ramulorum  apicein  congestis  ,  plurifloris,  floribus  subsessilibus,  extrorsùm 
parce  ferrugineo  -pilosis,  bracteolulatis.  Calyx  5-fidus  ,  laciniis  rotundo -ovatis  , 
acutiusculis,  extrorsùm  pilosiusculis,  introrsùm  glabris,  valdè  carinatis.  Discus 
planus,  sinuato-pentagonus,  carnostis  ,  calycis  tubo  adnatus,  glaber.  Petala  5  mi- 
nuta, calyce  parum  breviora  ,  obovata,  coclileata,  unguiculata,  membranacea,  pa- 
tula  ,  seriùs  reflexa.  Stamina  petalis  a3qualia,filamentisglabrissubteretibus.  Anthère 
biloculares,  subrotundae,  basi  et  apice  emarginatœ.  Styli  in  uno  coaliti  ,  apice 
tantummodô  subbifidi, laciniis  brevissimissuberectis, stigmate crassiusculoc  ronatis. 
Ovarium  subrotundo-conicum, disco  omninô  immersnm,  glabrum  biloculare,loculis 
uniovulatis. 

Obs.  Cette  plante  a  quelque  analogie,  par  la  forme  de  ses  feuilles,  avec  le  Zîzyphus 
sativaetne  rappelle  qu  imparfaitement  celles  desCettis,  auquel  31.  De  Candolle  la  com- 
pare. Elle  se  distingue  du  Z.  sativa  par  ses  rameaux  velus,  ses  feuilles  un  peu  plus 
larges,  et  par  ses  fleurs  groupées  plusieurs  à  l'aisselle  des  feuilles  situées  au  sommet 
des  jeunes  rameaux. 

Zîzyphus  Jujuba. 
Z.  ramulis  teretibus  glabratis  aculeatis,  spinis  stipularibns  curvatis 
nitidis;  foliis  subro tandis   petiolatis   suprà  glaberrimis  subtùs  albido- 
tomentosis  trinerviis  ;  laciniis  calycinis  subdeltoideis  introrsùm  glabris 
carinatis;  discosinuato-pentagono  ovarium  arctè  cingeute. 

Zyzyphus  Jujuba  Lamk.  Dict.  3.  p.  3 18.  D.C.  Prod.  2.  p.  ai.  Blum.  Bijd,  p.  1 1 41  - 
Spr.  Syst.  1.  p.  770.  Roxb.  FI.  I111I.  î.p.  608.  W.  et  Avn.  Prod.  1.  p.  167.  — 
Rhamnus  Jujuba  Linn.  Spec.  282.  Jiumph.  Amb.  2.  t.  36.  Rhted.  Mal.  4-  t.  41- 

Colubrina  asiatica. 
C.  ramulis  teretibus  lsevibus  glaberrimis;    foliis   rotundo-lanceolatis 


HElilUMI   TIMOUENSIS   DESCIÏIPTIO.  48 1 

acuniinatis  ina-qualiter  dental  is  glaberrimis  petiolatis.;  floribus  axil- 
laiibus  petiolo  brevioribus  pedicellatis ;  laciiaiïs  calycinis  glaberrimis; 
iructibus  glo-boçis  calyce  perstslente  cupulifonni  basi  arctè  cinctis. 

Colubrina  asiatica  idd:  Bronij:  DifiSl  p:  (>■>..  //'.  et  .4m.  l'rnrl.  FI.  penihs.  Ind.  1.  p. 
166. — Ceanotlnis  asiaticus  Linn.  Spèc.  284.  J>.  C.  Prod.  ?..  p.  .'ni.  Spr.  Sysf.  1.  p.  771. 
Boxb.  FI.  Ind.  1.  p  61 à. — C.  capsularis  Forst.  l>.  C.  l'rod.  2.  p.  ?>■?.. Spr.  'Sy'st.  1.  p.  772. 
—  Pomaderris  capsularis  Don  in  Mill.  Die!.  2.  p.  ?>g.  ÈUrtn.  Iicrb.l  Zcyl.  t. /|8.  FI.  nul. 
p.  62.  t'ai).  le.  t.  I\!\o.  t.  1.  Lamk.  III.  I.  i><). 

EUPHOHBIAULE. 

GlOCHIDION    OliLIQUUM. 

G.  glaberrimum  ;  foliis  ovatis  vel  oblongis  acuminatis  basi  insequi- 
lateralibus  obliquis  coriaceis;  (loribus  axillaribusfascictilatis  pedicellatis, 
înasc.  calycinis  foliolis  6  ovalibus  obtusis,  fem.  ovatis  erectis;  stigma- 
tibus  4  earnosis  glabris  ;  ovario  pubescente  ;  fruetibus  4-5-coccis  ; 
seminibus  laevibus. 

RAMOsis,ramis alternis,epidermiile  flavido  laevique  vestitis,  junioribus  berbaceis  , 
praEsertim  infrà  folioriim  iiisertionem  subcompressis, glaberrimis.  Foi.ia  alterna,  ovata 
vel  oblotiga ,  acuuiinata  ,  inîegeirima  ,  inajquilatera,  obliqua,  glaberrima  ,  coriacea 
penninervia ,  nervis  subtùs  prominulis  glabris,  glauea  ,  subtùs  concoloiia  , 
junioi'ibusque  dessiccation»  nigrieantibus  ,  petiolata  ,  pétiole  brevi  1.  2  pirater. 
longo,  tereti ,  glabro.  Sripui..}i  ovato-rotunda-  aruininata;.  Flores  axillares  ,  quasi 
fasciculali  pedicellati,  pedicellis  basi  bracteâ  parvâ  ovalâ  instructis.  Musc.  Calyx 
6-parlitiis,  prafloratiune  quiucunciali ,  foliolis  subobovalibus,  oblusis,  reflexis,  con- 
cavis,  coriaceis,  medio  uervo  nutatis  ,  glabei  1  imis.  Petala  o.  Stamina  abortu  5, 
sa;pè  in  alabastro  6,  lilamentis  infrà  coalitis,  apice  cuspidatis,  earnosis  ,  conoideis. 
Antheh^b  extrorsa?  2-loculares,loculis  lineari-oblongis.  Pollen  globosum.  Fqrn. 
Cai.vx  6-partitus  ,  foliolis  erectis,  subovatis,  obtusiusculis,  ovario  brevioribus,  sub- 
aequalibus,  3  interior  ibus  brevioribus  angustioribus,  coriaceis,  glaberrimis.  Petala  o. 
Stigmata4i  subtrigono-conoidea, liinc  convexa, indè  niutuâ  compressione  angulata, 
carnosa,  glabra,  in  massam  carnosam  eonoideam  calyce  longiorem  connata. 
Ovaiuum  globosum,  vixsulcatum,4-loculare,  loculis  biovulatis  ,  pubescens.  Fnuerrjs 
capsularis,  rotundus,  depressus,  8-10-sulcus,  4-5-coccus,  coccis  2-speimis,  semini- 
bus angulatis  subrotundis,  inti  gumento  badio. 

Obs.  Suivant  la  remarquede  M.  Iilume,le  genre  Gynoon  Ad.  Juss.  ne  diffère  pas  Av. 
genre  Glocliidion  de  Forster,  auquel  je  rapporte  l'espèce  que  je  viens  de  décrire. 
Elle  se  reconnoit  à  ses  rameaux  entièrement  dépourvus  de  poils,  à  ses  feuilles 
obliques,  dont  un  côté  est  moitié  plus  étroit  que  l'autre;  les  adultes  sont  coriaces 
glauques  et  luisantes  sur  leur  face  supérieure,  noirâtre  sur  la  face  inférieure. 

AlSISONEMA     DUEIUJV1. 

A.  ramis  ramulisque  pube  brevissiinâ  vestitis  ;  foliis  ovalibus  obtusis 
glabratis;  floribus  niasculis  3-5  quasi  fasciculatis  pedicellatis,  foliolis 
calycinis  5  subrotundo-ovatis  obtusis  stamina  superantibus  cxtrorsùm 
pilosiusculis,glaudulis  cuneiformibus  subcarnosis;  fem.  4-partitis,pediin- 
culis  petiolo  longioribus. 

Anisonema  dubium  Bhnn.  Bijd.  p.  58g. 

IÎA-Micortice  flavido  vestiti,  ramulis  teretibuspube  brevissimâ  toinentosis.FoLiA  al- 
terna, poil.  t.  circiter  longa,lin.  5-6  lata,  ovali a,  basi  et  apice  obtusa,  eèqiïilaierà,  inte- 
gerrima,  nervis  paucis  vixprominulis, medio  subtùs  prominulo  glabro,  submimbra- 
•lacea,  discoloria,  subtils  pallidiora,  breviter  petiolata,  petiolo  tereti  suprà  tomeritoso 

mies  du  Muséum,  t.  III ,  3'  s°rie  6a 


482  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

subtùs  glabro.  Stipulée  lineari-lanceolatœ,  acutae,  glabrae,  valdè  deciduœ.  Flores 
monœci,  ternatïm  dispositi,  quasi  fascieulati,  pedicellati, (inter  2  masculos)  femineus 
suppelens  paulô  longior,  pedicellis  pilosiusculis.  Flou.  masc.  Calyx  5-partitus, 
foliolis  ovatis ,  concavis  ,  obtusis ,  stamina  paulô  superantibus  ,  uninerviis ,  margine 
membranaceis,  extrorsùm  pilis  raris  simplicibusque  inspersis.  Glandul.e  5  alternae, 
cunéiformes,  subcarnosae,  stamiuibus  adpressae.  Stamina  5,  foliolis  calyciuis  opposita, 
filamentis  subteretibus  crassis,  2  laleralibus  brevioribus,  3  majoribus  liberis , 
interse  coalitis,  carnosis,  glabris.  Antherje  extrorsœ  biloculares,  loculis  utrinque 
filamentorum  apice  adnatis.  Fem.  Calyx  4-partitus,foliolis  rotun.latis.Gi.ANDUL.Eut 
in  masculis.  Ovarium  globosum  6-loculare,  loculis  2-ovulatis.  Stigmata  6  sessilia 
brevissima.FRUCTUScapsularis(immaturus)globoso-depressus,umbilicalus,  sulcatus. 
Semina  fusco-rubra  laevia. 

Anisonema   EGLANDULOSUM. 

A.  ramis  ramulisque  glabris  ;  foliis  ovalibus  basi  et  apice  rotundatis 
rariùs  eraarginatis  utrinque  glaberrimis  subtùs  glaucescentibus  ;  flo- 
ribus  masc.  2-3  axillaribus  ;  pedicellis  gracilibus  lougiusculis  ;  foliolis 
calycinis  4  ovatis  stamina  sequantibus;  nor.  fem.  5  obovatis  glaudulis 
destitutis. 

Rami  teretes,  juniores  herbacei  epidermide  glabrâ  laevique  vestiti.  Folia  ovalia , 
rariùs  obovalia,  basi  et  apice  obtusa ,  poil.  ll2-\  longa ,  lin.  4-6  lata,  intégra, 
membranacea,  suprà  viridia  et  opaca,  subtùs  glaueescenliasubavenia, nervis  paucis 
medioque  vix  prominulo  pallidiori ,  breviter  petiolata,  petiolo  lin.  1  circiter  longo, 
glaberrimo.  Stipule  petiolum  suba'quantes  ,  lineares,  erectae,  glabriusculae.  Cymje 
axillares  3-florae,  floribus  ad  rainnlnruin  apicem  dispositis,  longé  pedicellatis,  centrali 
feminco,  lateralibus  masculis.  Fem.  Calyx  4-par'itus,  submenibranaceus,  glaber  ; 
foliolis  ovatis  obtusis  concavis  patulis  nec  reflexis,  stamina  subœquantibus.  Glan- 
dvlm  alterna?  minimae  subdeltoideae  crassiusculee.  Stamina  5,  laciniis  calycinis 
opposita ,  filamentis  subteretibus  glaberrimis,  2  lateralibus  liberis  brevioribus,  3 
centralibus  majoribus  inter  se  coalitis.  Antherje  extrorsœ  biloculares,  loculis  uliin- 
que  filamentorum  apice  adnatis.  Fem.  Calyx  4-5-partitus,  ovarium  vix  superans, 
foliolis  obovatis  interdùmsubeniarginatisconca vis  margine  membranaceis  uninerviis 
glaberrimis.  Glandul^:  o.  Ovarium  globosum  stylis  crassis  sessilibus  coronatum, 
6-sulcum.  Fructus  globoso-depressus. 

ANISONEMA   IISTERMEDIUM. 

A.  foliis  lanceolatis  suprà  subnitidis  subtùs  pallidioribus  opacis  ; 
floribus  axillaribus  ternatis,  masc.  calyce  4-6-partito,  foliolis  subobovato- 
rotundatis  margine  membranaceis  glandulosis;  fem.  masculis  confor- 
mibus. 

Rami  teretes  ut  in  prœcedenti,lenticellis  tamen  minutis f uscis  iuspersi.  FoLiApoll. 
1  longa  ,  lin.  6  lata,  lanceolata,  integerrima  ,  glaberi  ima ,  subcoriacea,  nervis  paucis 
pallidioribus,  breviter  petiolata ,  petiolo  teretiusculo  glabro.  Stipulée  lineari-lanceo- 
latœ acutœ  glabrae.  Flores  axillares,  ut  in  pra-cedentibus  3-5  quasi  fasciculatim 
dispositi,  pedicellati,  pedicellis  in  floribus  feniineis  petiolo  longioribus  glabris. 
Flor.  masc.  Calyx  5-partitus,  foliolis  subobovalo-  rotundatis,  concavis  ,  glaber- 
rimis, margine  submembranaceis,  erectis, stamina  superantibus!  Glandul^e  subdel- 
toideœ ,  submembranaceae.  Stamina  5,  filamentis  subclavatis  crassis,  quorum  2 
libéra  ,  laciniis  opposila ,  subbreviora  ,  3  mcdia  longiora  inter  se  coalita.  Anthère; 
ut  in  aliis  speciebus.  Fem.  Calyx  G-raro  4-partitus,  foliolis  exterioiibus  obovatis, 
obtusis,  interioribus  subbrevioiibus.  Cla.mux.e  ut  in  flor.  masculis.  Stigmata 
6'  sessilia  crassiuscula.  Ovarium  globosum  (i-loculare,  loculis  2-ovulatis,  glaberri- 
nium.  Fructus  capsularis  globoso-depressus ,  basi  calyce  glandulisque  suppetentibus 


IIERBARIl    TlMOIUvNSIS   DESCRIPTIO.  483 

cinctus,   umbilicatus  10-sulcalus.  Semina  in   singulo  loculo  plerumque  duo  super- 
posita,  indè  angulata,  testa  rubro-fuscâ  ,  Luvi. 

Melantijksa  rhamnoijies. 

M.  foliis  ovalibtis  apice  ohlusis  basi  acutiusculis  coriaceis  glabris 
subiniegerrimis  ;  floribus  axillaribus  solitariis  vel  gcminis,  pedicellis 
petiolum  superantibus  ;  stipulis  ovatis  acutis  coriaceis  glabris;  calyce 
cupuliformi  4-6-dentato  coriacco  glabro  ;  fmetibus  globosis. 

Melantliesa  rhamnoides  Bli/m.  Bijd.  p.  5gi. —  Phvllantlius  rliamnoides  Lamk. 
Encycl.  5.  p.  298.  H'illii  4-  p.  58o.  Retz.  Obs.  p.  3o.  Burm.  Lui.  (il.  Burm.  Zeyl.  198. 
t.  88. 

Melanthesa  cernua. 

M.  ramis  rainulisqiie  glabris  ;  foliis  subrotundo-ovatis  orbiculatisve 
dessiccatione  valdè  nigrescentibus  glaberrimis;  fructibus  globosis  basi 
calyce   coriaceo  subintegro  cinctis. 

Pliyllantlius  cernùus  Lamki,  Encycl.  5.  p.  298.  Spr.  Syst.  3.  p.  ai. 

Obs.  Le  genre  Melantliesa  établi  par  M.  Iîhime  aux  dépens  des  espèces  de  Pliyl- 
lantlius L. ,  avoit  déjà  été  caractérisé  par  M.  Ad.  de  Jussieu  ,  dans  son  mémoire  sur 
les  Enpborbiacées.  La  forme  des  appendices  qui  surmontent  les  anthères  dans  ce 
genre,  est  également  indiquée  par  M.  de  Jussieu,  d'une  manière  juste  et  très  claire. 
(Ad.  Juss.  I.  c.  p.  22.)  Ces  étamines  ne  sont  pas  terminées  par  une  glande  commune 
(antherae,  gland ulâ  communi  lerminatœ)  comme  le  dit  M.  Blume,  mais  bien  par 
trois  appendices  ou  prolongements  des  filets  connivents  et  soudés  entre  eux. 

KlRGANELIA    T1MORENSIS. 

K.  foliis  ovato-oblongis  obtusis  integerrimis,  inHmis  interdit  m  cmar- 
ginatis;  stipulis  setaceis  valdè  décidais;  floribus  femineis  solitariis; 
laciuiis  calycinis  ovato-oblongis  ereclis  ovario  glabro  adpressis  sub- 
longioribusque. 

Rami  teretes  ,  cortice  vestiti  rugoso,  lenticellisque  crebris  tuberculati,  novelli 
herbacei,  epidermide  laevi,  .imà  basi  squamati.  Folia  alterna,  pinnata  :  toliola  , 
3-6  lin.  longa  ,  i'/'2-2  lata  ,  ovato-oblonga  ,  basi  et  apice  obtusa  ,  inferiora  minora, 
saepè  emarginata  ,  integerrima ,  tenuia,  venis  nervoque  medio  vix  prominulis, 
glaberrima  ,  subtùs  pallidiora,  breviter  petiolata  ,  petiolo  tereti  glabro  basi  stipnla- 
ceo,  stipulis  linearibus,  acutis  ,  glabris,  petiolo  brevioribus.  Flores  masculi..  .  .  . 
Fem.  axillares  ,  solitarii  ,  pedicellati.  C.alyx  5-partitus  ,  basi  tubulosus  ,  foliolis 
subobovatis,  inter  se  aequalibus  ,  intei -ioribus  subrotundis  ,  ovarium  œquantibus 
erectis, obtusis, margine  membranaceis,concavis,glabris.  Glandul^e  4  alternas, sube- 
marginaia?,carnosae.STYLi  brèves,  basi  connati,bihdi  reflexo-contorti,lineari-oblongi 
acuti,glaberriini.STiGMATA  6  vix  conspicua.  Ovarium  glandulis  destitutuni.calycem 
subaequans,g!obosum,  carnosum,  3-loculare,  loculis  2-spermis.  Fructus  baccatus 
calyce  persistente  basi  cinctus  ,    globosus,  3-locularis  loculis  2  spermis,  apice  styh 

rudimento  coronalus.SE.MiNA  ovalia,angulosa,subtrigona,  testa  eharîaceà  subrugosâ. 

Fnibrvo  perispermo   carnoso  involutus,   cotyledonibus   planis   subretusis  radiculâ 

longioribus. 

Obs.  Le  seul  [échantillon  sur   lequel   j'établis   cette  nouvelle  espèce,   diffère  du 

Kirganetia  phytlànthôktés  par  ses  folioles  plus  larges,  moins  nombreuses;  les  fleurs 

femelles  sont  solitaires  au  lieu  d'être  fasciculces. 

Phyllanthus  Maueraspateksis. 
P.  foliis  ovato-lanceolatis   glaberrimis;   stipulis  lanceolatis  acutis; 


/j84  HERBARII    T1M0RENSIS    DESCRIPTIO. 

Horibus  axillaribus  solitariis  ;  pedunculis  folio  subaequalibus  ;  foliolis 
calycinis  subrotundis  capsula  climidio  brevioribus  glaberrimis  margine 
membranaceis  ;   capsulis  laevibus. 

Phyilantlius  Madcraspatensis  Linn.  Syst.l\.  p.  i?.3.  Lmnk.  Enrycl.  5.  p.  3o3. /f '///</. 
Spec,  4-  p-  5y5.  Spr.  Syst.  3.  p.  21.  — .  Nirouri  madraspatanus  hvssopifolio  breviore 
a.  4o.  Peliu.  ex  specim.!  Pluk.  Tab.  3i.  f.  2.  An  Pluk.  Tab.  1 83.  f.  4?  (ex  herb.) 

PlIYLLANTHUS  NlRURI. 

P.  foliis  obovato-linearibus  mucronulatis  ;  stipulis  lanceolatis  sub- 
cordatis  membranaceis;  Horibus  axillaribus  sessilibus;  foliolis  calycinis 
obovato -rotundis  viridibus  margiue  submembranaceis  ;  fructibus 
laevibus  sessilibus. 

Phyllanthus  Niruri  Linn.  Spec.  i3g2.  Zeyl.  33i.  JVilld.  Spec.  4-  p-  585.  Laml,. 
Encyci  5.  p.  3oo.  Spr.  Syst.  3.  p.  25.  —  P.  Nirouri  mad.  sennœfolio  longiore  n.  38. 
Petiv. 

Andrachne  FRUTICOSA. 

A.ramis  ramulisquepubescentibus;  foliis  subrotundis  v.obovatis,infimis 
longe  snperioribus  breviter  petiolatis  pubesccntibus;  foliolis  calyciuis 
subobovatis  concavis  uninerviis  capsulisque  pubesceutibus  ;  semiaibus 
angulatis  scrobiculato-punctatis. 

Andracline  fruticosa  Linn.  Spec.  t44°-  Wilhl.  Spec.  4-  628.  Pers.  Syn.  2.  p.  5g6. 
Spr.  Syst.  3.  p.  884. 

Obs.  Les  deux  nouvelles  espèces  mentionnées  par  M.  Ad.  de  Jussieu  ne  sont  rien 
autre  que  YAndrachne  fruticosa  et  la  variété  (3  L.,  qui  n'offre  pas  même  de  ca- 
ractère assez  saillant   pour   la  ranger  comme  forme  distincte  de  l'espèce. 

Bridelia  OVATA. 

B.  glaberrima,  foliis  ovatis  basi  rotundatis  breviter  acuminatisv.  ob- 
tusis  iutegris  subconcoloribus;  floribus  femiueis  subsessilibus  dense 
glomerulatis;laciniis  calycinis  deltoidcis  coriaceis  enerviis  glabris;disco 
bypogyno  5-dentato  ovarium  aequante  ;  petalis  orbiculatis;  baccis  spbfê- 
ricis  3-1-spermis,  nitidis. 

Rami  cortice  rugoso  glabrato  annulari,fisso,fusco,lenticellisque  tuberciilatis  spar- 
so  vestiti.  Folia  poil.  2-4  longa,  i  'fo-a  '  ,  lata  ,  ovata  vel  ovato-lanceolata,  apice 
sa>piùs  breviter  acuminala,  rariiis  obtusa,  basi  rotundaia,  coriacea,  nervis  subtus 
prominulis,  glaberrima, suprà  nitida,  subîùs  opaca,  subpallidiora,petiolata,  petiolo 
lin.  3   longo,  tereti,   glabio,   subincrassato.    Flores  monceci  in  glomerulis  densis 

axillaribus  dispositi.  Masc Feminei    sessiles,    basi   bibracteolati ,   bracteis  ovatis 

acutis  glabris.  Calyx  5-fidus  ,  pnefloratioiie  valvatâ  ,  laciniis  deltoideis  pelala 
duplo  superautibus,  coriaceis,  utrinque  glabris.  Petala  5  calyci  inserta,  subor- 
biculala,  minuta,  glabra,  pallida.  Stamina  o.  Styli  bifidi  cvlindracei  glabri.  Stig- 
mata  snbcapitata.  Ovariusi  disco  hvpogyno  5-dentato,  dentibus  laciniis  calycinis 
oppositis,  involutum,  2-loculare  ,  loculis  2-ovulatis.  Fructi's  bacciformis,  baccis 
rotundatis,  2-locularibus,  loculis  i-spermis,  calyce  parùm  ampliato  subpedicellatus, 
basi  bibracteatus,  apice  rudimento  stvloruin  coronatus.  Semina  ovalo-rotunda,  bine 
convexa,  indè  concava  ,  ebartacea,  rugosa. 

Gelonium  bifarium. 
G.  foliis  ellipticis  vel  obovato-lanceolatis  iutegris  v.  supernè  denticula- 


HKItliAlUl    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  4^5 

tis  basi  attenuatis  brcviter  petinlatis;  iloribus  glonieratis;  laciuiis  cal\- 
cinis  obovatis  rotundatis  ciliolulatis  stamioa  .  superantibus  ;  ovario 
subrotundo;  stigmatibus  sessilibus  bifidis  subteretibus  aut-planiusçulis 
laceratis;  fnu'libus  glpbosâé  pi-triloculâHbus. 

Celonium  bifarium  fVilld.  Épêc.  [\.  p.  83 1 .  Roxb.  Fl.  Ind.  Sjjr.  Syst.  ?..  p.  i\G5>  — 
(1.  Iiifariuin  et  (1.  mtillifloriim  Arl.'Jussl  Euptt.  p.Zfy.t.  10. 
Obs.   Je  n'unis  au  G.  bifizriurn    de  Willâ*'.',  le   G.   màltiflorum  de    M.    Ad.    de 

Jussieu.  Ces   deux    plantes  étudiées  comparativement  d'après   un  échantillon    du   (/'. 

bifarium  envoyée  M.  A.  L.  de  Jussieu  par  Wiljdenow,  ne  m'ont  présenté  aucune 
différence.  Le  nombre  des  étamines,  sur  lequel  M.  de  Jussieu  s'étoit  appuyé  poui 
former  son  espèce,  est  très  variable.  Les  stigmates  dans  les  fleurs  femelles  varient 
également  comme  on  peut  s'en  convaincre  par  les  figures  qu'il  en  a  données.  Sur  les 
mêmes  échantillons  les  stigmates  sont  tantôt  profondément  bifides  à  lofes  presque 
entiers  et  tantôt  rimhriés. 

Janipiia  Manihot. 

.1.  ramis  teretibus  lœvibtis  ;  t'oltis  lougè  petiolatis  5-7-lobatis ,  lobis 
oblougo-lanceolatis  acunainatis,  v.  simplicibus  ovatis  acuniinatis  inte- 
gerriinis  subtils  glaucescentibus. 

Janipha  Manihot  Kimtli.  Nov.  gen.  et  Sp.  Jmer.  1.  p.  io8.Spr.  Syst.  3.  p.  77.  Bhim 
Brjrl.  p.  617. — Jatropha  Manihot  Lirtn.  Sjicc.  53j.  fViiiil.  Spèc.  l\.  p.  562. 

CODl/EUM    MOLUCCANUM. 

C.  f'oliis  ad  ramulorum  apicem  confertis  elongato-obovalibus  acunti- 
natis  obtusisve  rnargipe  intérdùm  subreflexis  utrinque  glabernmispppr 
coloribus  lœtè-viridibus;  raeemis  terminalibus  Iaxitloris;  floribus  longé 
pedicellatis  ;  flor.  masc.  laciniis  calycinis  orbiculato-ovatis  ;  petalis 
-ubflabellatis  ;  glândùlis  pnàdfatis  subcarnosis  glabris  ;  fcm.  calyce 
parvo  5-dentato,  dentibus  subpubescentibus  ;  stylis  glabris  ovario 
îongioribus. 

Codiasum   variegatum  Far.  c.     Bhim.  Bijd.  p.  606. 

06s.  La  forme  obovale-oblongue  des  feuilles,  leur  couleur  uniforme,  distinguent 
très  l>ien  au  premier  abord  cette  plante  du  C.  variegatum.  11  n'en  est  pas  de  même 
lorsque  descendant  dans  les  détails  on  cherche  à  trouver  d'autres  caractères  liés  a 
<eux  de  la  végétation  :  calyce  dans  les  fleurs  mâles  et  femelles  ,  étamines,  ovaires, 
style  ,  tout  enfin  se  trouve  de  même  forme,  de  même  grandeur  dans  les  deux  plantes. 
Cette  absence  de  caractère  propre  à  les  distinguer  m'a  engagé  h  suivre  l'exemple 
de  M.  Iilume,  qui  réunit  cette  plante  au  C.  variegatum.  Je  regarde  le  C.  molucca- 
uuin  comme  le  type  normal,  et  le  C.  variegatum  comme  un  état  maladif  de  cette 
même  plante,  reproduite  clans  les  Moluques  pour  l'ornement  des  jardins,  où  tou- 
jours on  l'indique,  tandis  que  sa  spontanéité  n'est  encore  établie  nulle  part. 
Les  îles  où  on  a  observé  le  C.  moluccanum ,  sont  Java,  Timor,  Amboine,  le  fort 
Praslin  et  les  Philippines. 

ROTTLERA  SCABRIFOLIA. 
R.  foliis  rhomboideis  acuminatis  rariùs  ovatis  (Populi  Trenmlœ  folits 
similibus)  integris  repando-vel  subdentatis  utriuque  pilis  steilatis  rufis 
tenuiter  conspersis  suprà  scabriusculis  demain  laevibus;  panictilis  termi- 
nalibus; capsulis  rufo-tonieutosis  inermibus;  seminibus  orbiculatis  lae- 
vibus nigris. 


486  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

lloltlera  scabrifolia  Ad.  Juss.  Euph.  lab.  9.  f.  29.  B. — R.  viscida  Blum.  Bijd.  p.  6o3. 

'       ROTTLERA   BLUMEI. 

R.  ramnlis  tomentoso  -pulverulentis  rufis  ;  foliis  oppositis  cordatis 
longé  acuminatis  dentatis  s'iprà  glabris  subtùs  glauco-viscidis,  nervis 
puberulis;  racémis  axillaribus  termiaalibusve  folio  subbrevioribus  ;  flor. 
masc.  calyce  4-pai'tito  ,  Iaciniis  ovato-acuminatis  reflexis  introrsùm  gla- 
bris; fena.  lineari-lanceolatis;  capsulis  molliter  ecbinulatis;  seminibus 
nigris. 

Rottlcra  tiliaefolia  El.  Bijd.  p.  6117. 

Arborescens.  rami  coFticè  rubescente  glabro,  pube  brevi  densâque  quasi  pulve- 
rulentâ  jnniores  vestiti,  seriùs  glabrati.  Folia  opposita,  poil.  3-5  longa,  1  '/2-^  % 
lata  ,  cordata  ,  acuminata,  grosse  dcntata  vel  subrepando-denticulata  aut  intégra, 
basi  subtrinervia ,  reticulato-venosa  ,  nervo  medio  venisque  primariis  prominenti- 
bus  pilis  stellatis  brevissimisque  inspersis,  submembranacea,  glabra  subtùs  viscida  , 
palliilinra,  petiolata  ,  petiolo  poil.  1-2  longo  tereti  pilis  slellatis  dense  tomentoso. 
Stipulée.  .  .  Inflohescentia  racemiforiTiis,  raeemis  2-3-polIic.  axillaribus  terminali- 
bus  pedunculatis  laxifloris,  lloribus  3-5  glomeratim  dispositis  pedicellatis  bractea- 
tis,  bracteis  deeiduis  linearibus  pedicello  longioribus  tomentosis.  Masc.  Calïx  !\- 
partitus,  prœiloratione  valvatâ  ,  foliolisovato-lanceolatis,  subacutis  ,  reflexis ,  subtri- 
nervulis  extrorsùm  stellato-  tomentosis  ,  introrsùm  glabris.  Stamina  crebra,  calyce 
sublongiora  ,  erecta  ,  fil.imentis  receptaculo  nudo  planoque  insertis,  inrequalibus 
liberis,  glabris.  Antmeh.e  sobrotundse  ,  biloculares ,  loeulis  arcuatis  lilamentorum 
apice graniformi  dilatato  eoloratoqùe  adnatis.  Fem.  Cai.yx  5-partitus,  t'oliolis  linea- 
ribus acutis,  ovario  sublongioribus,  reflexis,  introrsùm  glabris  uninerviis,  extror- 
sùm tomentosis.  Stylus  3-partitus,  segmentis  inlrorsum  plumosis,  lineari-oblongis 
obtusis  ,  reflexis,  ovario  longioribus.  Ovarium  globosuni ,  tomentosum  ,  3-loculare, 
loculis  uniovulatis.  FRUCTUscapsularis  trigonus  (magnitudinepisi  majoris)  molliter 
eclùnuLitus  dense  tomentosus,  stylis  coronatus,  calyce  persistente  basi  cinctus  ,  3- 
coreus  ,  coccis  monosperrnis;  tropbospermum  3-angulare,  angulis  membranaceis, 
persistens.  Semina  appensa  ,  ovalia  ,  sublœvia,  nigra. 

Obs.  Gomme  il  existoit  déjà  un  Rottlcra  tiliœfolia  {Crolon  Lamk.),  j'ai  été  forcé  de 
cbanger  le  nom  spécifique  de  M.  Blume.  De  plus  je  ne  suis  pas  bien  persuadé 
que  cette  espèce  soit  distincte  du  R.  acuminata  (Croton  Lamk.),  mais  les  échan- 
tillons incomplets  conservés  dans  les  herbiers  du  Muséum,  ne  m'ont  pas  permis 
d'en  faire  une  analyse  assez  détaillée  pour  réunir  d'une  manière  certaine  le  R.  Blu- 
mei  au  R.  acuminata.  Cependant  il  ne  me  reste  qu'un  faible  doute  à  leur  égard  :  le 
lieu  même  d'où  proviennent  les  échantillons  île  Lamark  (P.  Fraslin)  récollés  par 
Commerson  vient  encore  à  l'appui  de  mon  opinion. 

ROTTLERA    MULT1GLANDULOSA. 

R.  ramis  junioribus;  spicis  petiolisque  stellato-tomentosis  ;  foliis  sub- 
roturidis  subeordatis  breviter  acuminatis  grosse  serratis  basi  pluri-glan- 
dulosis  longé  petiolatis  subtùs  tomentoso-pulverulentis  ;  spicis  termina- 
libus;  flor.  inasc.  calyce  5-partito,  Iaciniis  ov.ito-lanccolatis  acuminatis 
stamina  crebra  superantibus;  capsulis  didymis  inermibus  tomentoso- 
floccosis  ;  seminibus  nigris  subscrobiculatis. 

Roulera  multiglandulosa  Blum.  Bijd.  p.  609. 

Rami  novelli  pube  brevissimâ  stellatàque  quasi  pulvérulent!,  adulti  teretes  epi- 
dcrinide  llavescente  lœviquc  vestiti ,  lenticellisque  pallidis  inspersi ,  glabrati.  Folia 


HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  /J87 

alterna,  poil.  4  '/,-8  longa,  4"7  'A  lata  ,  subrotunda  ,  apice  srepiùsactirninata,  basi 
rotundata  vel  subcordata,  grosse  et  sinuato-dentata.  basi  3-:~>-ncrvia,  nervis  pruna- 
riis  ad  médium  evanesrentibus,  seeinulariis  reticulatis,  supra  glabra,  viridia,  sublus 
violaceo-colorata,  peliolata,  petiolo  poil.  2-7  longo,  tereti,  basi  parùm  incrassato, 
exstipulaceo,  summo  apice  sublùs  glanduloso,  glaudulis  plurimis  glomcratis,  pilis 
haud  rare  reeonditis.  Flohis  rnonœci  panicujati,  paniculis  terinhialibus  cpmposi- 
tis,  raniis  erectis  5-6-poll.  multifloris,  iloribus  pedicellatis,  pediçellis  lin.  i  circiter 
longis,  basi  bracteâ  lineari  suffultis.  Masc.  Calyx  5-partitus,praefloratione  valvatâ, 
toliolis  ovato-laneeolatis  aeuminatis,  patcnti-reflexis,  extrorsum  stellato-floccosoque 
tomentosis  introrsùm  obsolète  trilïerviis,  inembranaccis,  glabris,  interdùm  dessic- 
catione?  eleganterpurpureo-coloratis.  Stamina  crebra,  cal  y  ce  breviora  ,  niter  se  (in 
alabastro)  imbricata,  filarrientis  brevibus,  erectis,  glabris,  rcceplaculo  piano  gla- 
broque  insertis.  Anther^e  ovato-oblongae  apice  puncto  carnoso  filamentis  dilatatis 
aftixae,  biloeulares,  loculis  linearibus  rima  longitudinal!  dcliisccutibus.  1' loris 
fem.  liaud  vidi.  Fnucrus  eapsularis  bicoccus,  coceis  bivalvibus  rotundis  subconi- 
pressis  inœqualibus  stylis  a  brevibus  reflexis  plumosis  coronatis,  basique  calyce 
persistente  cinctis.  Trophospermum  dipterum,  alis  membranaceis.  Semina  rotunda, 
testa  crustaceâ  scrobiculatâ  atro-violaceâ  intùs  viTrucosâ. 

ROTTLERA    PANICULATA. 

R.  ramissubgracilibus  pulvcriilento-tomentosis;  foliis  ovatis  vel  ovato- 
oblongis  aeuminatis  basi  trinerviis  suprà  glabris  iniâ  basi  biglaiidulosis 
subtùs  albido- tomentosis  reticulato- venosis  ;  spicis  terminalibus;  fl. 
fem.  calyce  5-partito  ,  sègmCntis  ovato-lanceolatis  extrorsum  tomento- 
sis introrsùm  subconcavis  laevibus  ;  stylo  3-partito  ,  segmentis  oblongis 
plumosis  calyce  longioribus  reflexis. 

lioltlera  paniculata  A.  Juss.  Euph.  p.  33.  —  Croton  pauiculatum  Larnk.  Encycl.  i. 

P'  2°7- 

Mappa  glabra. 

M.  ramulis  teretibus  pube  brevissimâ  quasi  farinaceis  ;  foliis  peltatis 
ovatis  longé  aeuminatis  apice  repando-dentatis  glabris  subtùs  glauee- 
scentibus  punctatis  petiolatis  ;  stipulis  ovato-lanceolatis  integris  rariùs 
dentatis  acutis  membranaceis  glabris  ;  racemis  axillaribus  folio  bre- 
vioribus  pedunt  ulatis  ;  flor.  masc.  bracteis  subrotundo-ovatis  integris 
brevissimè  puberulis  ;  fem.  ovato-lanceolatis  subfimbriato-laciniatis 
glabris. 

Mappa  glabra  A.  Juss.  Euph.  p.  44- — Mappa  Tanarius  Bluni.  Bijd.  p.  G24.—  Ricinus 
TanariusÀi(»ii/3/i.3.t.  122. 

Jatropha  Curcas. 
J.    foliis    angulato  -  5  -  lobis    basi    truncato  -cordatis    integerrimis 
glabris,  floribus  corymbosis ,   calycibus   5-partitis,  corollà  introrsùm 
villosâ. 

Jatropha  curcas  Linn.  Ad.  Juss.  Euph.  p.  37.  —  Blum.  Bijd.  p.  618. 

Aleuritf.s  MOLUCCANA. 
A.  foliis   ovato-oblongis  interdùm  (in  plant,  junior.)  3-lobatis  ,  lobis 
aeuminatis  undulatis,  paniculâ  terminali  divaricatà  albido-leprosâ. 

Aleurites  moluccana  Willd.  Spec,  4-  P-  Sgo.  Blum.  Bijil.  p.  G 19.— A.  triloba  Spr. 
Syst.  3.  p.  47. 


488  HERBARII    TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

ACALYPHA    INDICA. 

A.  foliis  subrotimdo-rhomboideis  supernè  deutatisbasi  trinerviis  an- 
gustatis  obtusisve  longé  petiolatis  membranaceis  glabris;  spicis  axilla- 
ribus petiolo  brevioribus  Iaxis;  fl.  fem.  bracteis  foliaceis  concavis 
subrotundo-reuiformibus  sûbihtëgris  glabris;  capsulis  3-coccis  pube- 
scentibus;  seminibus  laevibus  griscis. 

Acalyplia  indica  Linn.  Zeyl.  34 1.  IFilld.  Spee.  4-  p-  5a5.  Spr.  Syst.  3.  p.  88o.  tllwn. 
Bijd.  p.  G28.  liltet'il.  Mai  10.  p.  161.  t.  81  . 

ACALYPHA  INTEGRIFOLIA. 
A.  fruticosa;  foliis  oblongo-ovatove-lanceolatis  basi  subcordatis  apice 
obtusis  subintegris  v.  denticulatis  ;  flor.  rriasc.  spicis  axillaribus  densis 
folio  brevioribus  serins  elongatis  subfiliformibus;  fem.  solitaiiis  axilla- 
ribus; stigmatibus  longis  erectis  fhnbriato-plumosis  coîoratis;  ovariis 
bispidis,  capsulis  echinatis. 

Acalyplia  integrifolia  fFilld.  Spt-c.  4-  p.  53o.  Ad.  Juss.  Euph.  p.  45. — Tragia  fruti- 
cosa Coinm.  Mss.  in  lierb.  '. 

ExcjEGaria  Agallocha. 

E.  foliis  ovalibus  breviter  acumiuatis  obtusiusculis,  obscure  dentatis 
petiolatis  glaberrimis  ;  floribus  masculis  spicatis  ;  spicis  axillaribus  sessili- 
bus  poil.  1  r/a  longis,  femin.  racemosis;  fructibus  orbiculatis  laevibus 
niagnitudine  pisi  minoris. 

Excaeearia  Agallocha  Linn.  Spec.  1  /j 5 1 .  IJ'illd.  Spec.  4-  p-  864.  Swartz,  Fl.  Incl.  1. 
it2i.  Bhim.  Bijd.  63i.  Rumph.  Amb.  2.  p.  237.  t.  79-80. 

EUPIIORBIA    L/EVIGATA. 

E.  suffruticosa ;  foliis  (in  ramulis)  internodia  superantibus  erectis 
quasi  imbricatis  ovalibus  cordatis  obtusis  nnicronulatisve  coriaceis  bre- 
vissimè  petiolatis  glancis;  stipulis  subovatis  acuminatis  diametro  trans- 
versali  latioribus  integris  subfimbriatisve  ;  involncri  laciuiis  integris  3- 
dentatisve  ovato-lanceolatis glabris;  glandulis  transversè  ovato-ellipticis 
carnosis  vix  margine  petaloideis;  coccis  glabris;  seminibus  subovato- 
rotuudis  laevibus  griscis  rapbe  fuscâ  notatis. 

Euphorbia  laevigata  Vahl,  Symb.  -i.  p.  54-  Spr.  Syst.  3.  p.  790.  Blam.  Bijd.  p.  63/j . 
— E.  glaucophylla  Pair.  Encycl.  Snpp.  a.  p.  61 3. — E.  kevis  ejusd.  I.  c.  p.  G 12. 

Obs.  Cette  espèce  ne  ressemble  pas,  comme  le  dit  Poiret,  à  Y  Euphorbia  tommtosa; 
i'lle  en  diffère  par  plusieurs  caractères  importants. 

EUPHORDIA  PILUUFERA. 

E.  caulibus  teretibus  erectis,  junioribus  pube  bispidàdensâ  flavâque 
vestitis;  foliis  oppositis  ovato-lanteolatis  basi  obliquis  insequilateralibus 
integris  apice  denticulatis  sublùs  pubescentibus  ;  glomcrulis  axillaribus 
sessilibus  v.  breviter  pedunculatis  densifloris;  coccis  angulatis  pilis  Iaxis 
llavisque  inspersis;  seinhiibus  laevibus  rubro-carneis. 

Euphorbia  pilulifera  Linn.  Lamk.  Dirt.  a.  p.  /|22.  Pers.  Syn.  2.  p.  i3.  Spr.  3.  p.  794. 
I-iluni.  Bijd.  p.  1 35. — E.  capitata  Lanrlx.  (/«/.  Hcrb.  Mus.  Par.) 


HERBARII    TJMORENSIS   DESCRIPTIO.  /\$<) 

EUPHOHISIA   THYMIEOLIA. 

E.  caule  humifuso  pubescente;  loliis  oppositis  ovatis  apicë  sërrulatis 
obtusis  vel  dimidiato-cordatis  subina'quilateialibus  suprà  glabris  subtùs 
adpressè  pubescentibus  ;  stipulis  linearibus  submerubranacëis  ciliolula- 
tis;  cymis  sessdibus  cotifjestis  axillaribus  interdùm  paucifloris;  capsulis 
sùbhispidis;  seminibus  carneis  transversè  siibrugosjs. 

Fupborbia  tbvmifolia  Lamk.  Encycl.  n.  38.  Pers.  Syn.  i.  p.  iZ.Spr.  Syst.  3.  p.  79$. 
Blum.  Itijd. 

EUPHORBIA    SERltULATA. 

E.  berbacea,  foliis  oppositis  linearibus  sërrulatis  glabris,  umbellis 
sub-3-fidis  axillaribus. 

Euphorbia  serrulata  TH.  Bijd.  p.  635.  Reînwdt.  Mss. 

Obs.  Cette  plante  n'existe  pas  dans  les  collections  du  Muséum  ,  je  l'indique  d'après 
M.  Blume;  elle  a  été  recueillie  ,  à  Timor,  par  M.  Reinwardt. 

URTICE.E. 

DUBREUILIA     ÏÎIEDLEI. 
D.  tamis  teretibus  sublsevibus;  loliis  oppositis  ovato-acuminatis  denta- 
tis  subcordatis  trinerviis  utrinqué  pilis  brevibtis  inspersis  atro-viridibus; 
stipulis  ovatis;  cymis  axillaribus  pedunculatis  foliis  brevioribusdiffusis; 
akeniis  ovatis  lœvibus. 

Rami  teretes,  glabriusculi ,  novelli  herbaeei  virescentes.  Folia  opposita,  poil.  2'/a- 
5  longa,  i'a-2  lata  ,  ovata,  acuminata,  subeordata,  grosse  dentata,  dentibus  obtusis, 
basi  trinervia,  reticulato-venosa,  nervis  suprà  vix  conspicuis,  sublùs  pallidioribus 
\  ix  prominulis,  menibranacea,  atrovirentia,  utrinqué  pilis adpressis  semimalpigbia- 
ceis  dense  conspersa,  petiolata,  petiolo  i  '/2  poil,  longo  ,  tereti ,  sicut  rami  pilis  dense 
obsito.  Stipula  subrotundo-deltoideae ,  erectœ,  lin.  '/,  longa?,  supra  petiolum  sitae, 
submembranareœ,  extrorsùm  pilis  raris  inspersae.  Lnflorescentia  cymosa,  cymis 
gracilibus  pedunculatis  ,  peduncubs  parliabbus  divaricatis,  diffusis,  folio  brevio- 
ribus.  Flores  masc...  Fem.  bracteati;  braetea?  3  inaequales,  inferior  major  concava 
viridis  pilosa ,  lateralibus  (  bracteolis)  minoribus  viridibus  pilisque  raris  inspersis. 
Calvx  3-partitus,  foliolis  ovato-lauceolatis  obtusiusculis  bracteolis  sublatioribus 
inflexis,  pnnetis  glàndulosis?  coloratis  inspersis.  Stylus  subnullus.  Stigma  pluri- 
partitum  ,  segmentis  erectiusculis  ineoloribus  ovario  brevioribus.  Ovarium  calycis 
tundo  insertum,  ovatum,  subrompressum  ,  glabrum ,  punctis  coloratis  rare 
inspersum,  foliola  calvcina  superans,  subfusruni.  Embryo  subrotundus,  radiculâ 
parvâ  obtusâ,  cotyledonibus  orbiculatis  dirnidio  brevicre. 

Obs.  Le  genre  Pilca  Lindl.doitêtre  réuni  à  celui-ci. M.  Lindley,dans ses Collectanea, 
a  omisdecilerlesenveloppes  doubles  que  présentent  les  flenrsdeson  nouveau  genre, 
caractère  qui  appartient  à  tous  les  Dubreuilia,  M.  Gaudicbaud  regarde  ces  divisions 
intérieures  comme  des  étamines  avortées.  Les  divisions  extérieures  étant  de  forme 
et  de  grandeur  différentes, on  pourroit  les  considérer  comme  des  organes  accessoires: 
la  plus  grande,  concave  dans  le  Dulueuiliu  serpyllacea,  seroitla  bractée  ,  les  deux 
latérales  les  bractéoles,  et  les  trois  divisions  intérieures,  égales  entre  elles ,  consti- 
tueroient  le  périgone,  qui,  selon  la  manière  de  voir  de  M:  Gaudicbaud,  seroit  à  divi- 
sions irrégulières.  ' 

J'ai  adopté  les  genres  de  cette  famille  établis  par  M.  Gaudicliaud  dans  la  partie 
botanique  du  voyage  de  PUranie  ;  soit  qu'on  considère  les  divisions  proposées  par 

Annules  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  .63 


490  HERBARII    TIMORENSIS    DESCRIPTIO. 

ce  bolaniste  comme  genres  ou  sections,il  est  indispensable  de  subdiviser  les  genres 
de  cette  famille. 

URERA    ACUM1NATA. 

U.  arborescens?,  raruis  novellis  cortice  rugoso  violaceo  vestitis;  foliis 
petiolatis  ovalibus  breviterar.uininatis,acumine  ohtuso,  trinerviis  integris 
pilis  semimalpighiaceis  undiqtie  inspersis  viridibus  eoncolpribus;  cyniis 
axillaribus  dichotomis  divaricatis  foliis  brevioribus, akeniis  ovatisglabris. 

Urera  acuminata  Gaudich.  Frcjc.  1t.  Bot.  p.  f\ç)~.  —  Procris  acuniinata  Poir.  Dict. 
p.  629.  Spr.  Sjst.  3.  p.  846- 

Fleurya  petiolata.  » 

F.  herbacea  :  foliis  subrotundo-ovatis  acutiiisculis  basi  subrotundo- 
acuminatis  dentatis,  membranaceis,  viridibus  subtùs  pallidioribus 
undique  pilis  inspersis  ;  petiolis  semipedalibus  gracilibus  limbo 
longioribus;  stipulis  lineari  -lanceolatis  acutissimis  subvillosis  ;  flor. 
masc.  5-partitis,  foliolis  calycinis  suboblongo  -  obovatis  margiuibus 
inflexis  ;  fem.  3-part.  pellucido- membranaceis  inaequalibus  subrotundo- 
ovatis;  akeniis  rotundis  subcomprossis  laevibus. 

Rami  erecti?  herbacei ,  striati ,  villoso-bispidi.  Folia  poil.  3-4  longa  ,  3-3' ,',  lata. 
subrotundo-ovata,  apice  acutiuscula,  basi  rotundata,  acumine  brevi  obtusoque  alte- 
nuata,  dentata,trinervia,  nervis  primariis  paucis  utrinque  vix  prominulis,  membra- 
nacea,  tenuia,  undique  pilis  inspersa,  viridia,  subtùs  pallidiora,  longissimè 
petiolrta,  petiolo  poil.  5-6  longo,  debili,  tereti ,  striato,  pilis  raris  insperso. 
Stipula  lineari-lanceolatœ  ^acutœ,  lin.  3  longue,  erectœ,  uninerviae,  membranaceae, 
extroisùm  pilis  inspersae,  introrsùm  glabrae.  inflorescentia  cymosa,  cyinU 
axillaribus  erectis  panicukeformibus  multifloris,  floribus  subsessilibus  quasi 
glomeratis.  Masc.  Calyx  5-partitus,  praefloralione  valvatâ,  foliolis  subobovato- 
oblongis,  obtusis,  inflexis,  concavis  ,  glabris,  membranaceis  ,  erectis, demùm  paten- 
tibus.  Stamina5,  feililia,  laciniis  calycinis  subbreviora,  filamentis  teretiusculis 
glabris  subincurvatis.  Anther.e  rotundae  a-loculares.  Ridimentl.m  pistilli  rotundum 
glabrum.  FEM.brevissimè  pedicellali  bracteati ,  bracteisovatis  obtusis  membranaceis, 
parvis,  pellucidis.  Calyx  bipartitus,  foliolis  subrotundo-ovatis,  acutiiisculis,  mem- 
branaceis, pellucidis,  medio  subvirescentibns.  Stylus  subnullus.  Stigma  caudatum 
f)apillosumpostantbesincontorto-subcapitatum.  AKENirjMsubrotundum  calyce  duplô 
ongius,  brève  rostratum,  rostro  curvato,  subcompressum,  glabrum ,  laeve.  Ova- 
rium  lineari-oblongum,  erectum,  basi  sublateraliter  affixum. 

Laportea  PELTATA. 
\j.  foliis  majnsculis  peltatis  subrotundo-ovatis  acutiusculis  trinerviis 
dentatis  imà  basi   subintegris  suprà  pilis  raris  inspersis  subtùs  pilosis 
pallidioribus,  petiolis   pilosis  longiuscnlis  ;    cymis   divaricatis  ;  akeniis 
compressis  rostratis  tuberculatis  glabris. 

Laportea  peltata  Gaudich.  I.  c.  p.  498.  —  Urlica  atrox  Lesch.  nus. 

Arbcscula.  Ramitli  teretes  retrorsùm  pilosi.  Folia  alterna,  peltata,  poli. 4-8  longa, 
3-5  lata,  subrotundo-ovata,  acutiuscula,  dentata,  dentibus  acutis  subcallosis,  imà 
basi  subintegra,  membranacea  ,  trinervia,  nervis  ad  limbum  médium  evanescen- 
tibus  reticulaio-venosis,  suprà  subpilosa,  viridia,  subtùs  villosa  pallidioraque 
petiolata,  petiolo  2-4  poil,  lougo  tereti  retrorsùm  piloso,  pilis  brevissimis  sub- 
incanis.  Inflorescentia  (incompleta)  cymosa?  cymis  divaricatis,  foliis  brevioribus 
laxifloris,  ûoribus  glomeratis  subsessilibus.  Flores  masc.  haud  vidi.  Fem.  brac- 
teati, bractcis  subrotundo  -  ovatis,  calyce  sublongioribus,  margine  membranaceis , 


HERBARII    TIMORENSIS    DESCRIPTIO.  49' 

glabriusculis.  Calts  4-partitus,  foliolis  2  extcrioribus  '/a  lin.  longis,  sùbrotundo- 
ovatis,  dorso  lineâ  viridi  crassâ  notatis  margine  menibrânaceis ,  glubriusculis, 
Stylus  caudatus,  subplumosus,  akenium aequans.  Akkxium  subrotundo-ovoidenm , 
rostratum,  rostro  obliqué  truncato,  calyceoi  bracteamque  superans,  tuberculatum  , 
glabrum.SEMENsubrotundo-ovoideura  lusi  afnxuoi,  testé  lœvi  nigrà,  nitidâ.  Embryo 
subrotundus ,  radieulâ  parvâ  cotyledoaibus  orbîculatis  planiusculis  bréviore. 

BnElIMEKIA    PP.OPINQUA. 

B.  ramulis  terelibus  incano  -  velutinis  :  foliis  ovatis  acuminatis  den- 
tatis  basi  inteeris  rotundatis  subcoriacèis  trinerviis,  nervis  ad  apicem 
evanescentibus,  suprà  creberrimè  punctulatis  nec  scabris  subtùs  niveo 
tomentosis  ;  spicis  interruptis  foliis  brevioribus;  floribus  fem.  glomeratis; 
akeniissubrotundissubincano-tomeutosis;  stylo  multotiesakenio  longiori. 

Ramcli  glabrati  côrtice  colorato  rubescente  vestiti,  juniores  herbaçei  velutino- 
incani ,  lapsarum  stipularum  cicati  icibus  notati.  Stipula  lànceolato-acutae  extror- 
sùin  sericeo-velutina»  citissimo  dccidua-.  Foi  ia  alterna,  ovato-lanceolata,  limlo  poil. 
2-4  longo  i'/,-2Vi  lato  ,  aeuminata  dentata ,  denlibus  inaequalibus  obtusis,  basi 
intégra  trinervia,  nervis  ad  apicem  evanescentibus,  subcoriacea,  suprà  viridia 
dessiccatione  interdùm  fuscescentia  ,  tenuissimè  tuberculato-punctata  me  s<  abra. 
subtùs  incano-tomentosa,  reticulato-venosa  ,  pctiolata,  petiolo  poil.  i-ir/„  longo, 
tereti,  suprà  sulcato,  incano.  Ixflorescentia  spicata ,  spicis  folio  brevioribus, 
axillaribus,  glomerato-interrupti's  ,  glomerulis  sessilibus.  Fl.  masc.  Cai.yx  4-sepalus, 
sepalis  ovalo-lanceolatis  extrorsùtn  incano-velutinis,  introrsum  glabris,  submem- 
branaceis.  Stamixa  \,  hlamentis  subulalis  glabris  subooloratis.  Anthi.ii  1  rotundae 
dorso  affixue ,  biloculares,  loculis  longitudinaliter  debisccntibus.  Pistiili  rudimen- 
tutn  parvum,  villoso-niveum  ,  stylo  abortivo  colorato.  Fl.  fem.  Gàitx  çampanu-* 
latus,  ore  contrat  to  dentato,  venosus,  extrorsùm  tomentosus,  ovarium  arctè cingens. 
Stylus  brevis  ralycis  vix  faucem  superans.  Stigmata  caudatum  ovario  multoties 
longius,  plumosuin  ,  fuscuni.  Ovarium  glabrum,  stylo  coronatutn.  Utrici  lus 
pyriformis,  rudimento  styli  coronatus,  calyce  persistente  arctè  cinctus. 

Obs.  UUrtica  cinerascem  V enl.  a  beaucoup  d'analogie  avec  cette  espèce.  Cepen- 
dant elle  s'en  distingue  par  ses  feuilles  plus  longuement  acuminées,  presque  entières 
à  pétioles  plus  grêles.  Poiret,  qui  a  eu  connpissance  de  l'échantillon  conserve  dans 
l'herbier  de  M.  de  Jussieu  ,  attribue  à  sa  plante  des  rameaux  très  grêles  ;  l'échantillon 
cité  par  lui  n'a  qu'une  lanière  d'écorce  sécbe  et  tordue  qui  simule  ainsi  un  rameau. 

BOEIIMERIA  VELUTINA. 

B.  ramulis  incano-velutinis:  foliis  corda tis  longiusculè  acuminatis  tri- 
nerviis dentatis  basi  iutegris  suprà  viridibus tenuissimè  puberulis  S»b- 
tùs  niveo-velutiuis;  stipulis  latè  ovato-lanceolatis  acutis  incano-velutinis ; 
floribus  masculis  racemosis  glomeratis  interruptis  petiolo  brevioribus. 

R.AMULiberbacei, lapsarum  stipularum  cicali  icilms  ànnularibus  notati,  tomentoso- 
incani ,  velu  tin  i.  Foi.ia  poil.  4'  lr$  longa,  3-4  la  ta,  eordata,  lobis  interdùm  snperpo- 
siliset  coalitis,  indè  quasi  peltata  longileracuminata,  dentata,  basi  intégra,  trinervia, 
nervis  subtùs  vix  prominulis  iiifimis  ad  limbum  médium  evanescentibus,  meni- 
branacea,  suprà  viridia,  tenuissimè  pubescenti-velutina  ,  nervis  pubescentibus, 
subtiis  niveo-tomentosa  velutina,  pctiolata  ,  petiolo  poil.  i'/j-3'  2  longo,  sicut 
ramuli  incano.  Stipulas ovàto-lanceolatae,  acut  e,  uninervise ,  membra&aceae,  i nt j<>r- 
sùm  glabrae  fui  va?,  extrorsùm  incanae.  Inflorescentia  raremosa,  racemis  elongalis 
petiolo  brevioribus  :  flores  dense  capilato-glomerati,  glomerulis  plurifloris  inter- 
ruptis basi  bracleolatis,  bracteolis  subovatis  glomerulis  brevioribus,  floribus  mas- 
culis subsessilibus.  Calts  4-partitns.  praefloratione  valvatâ.  foliolis  ovatis  subobtusis 
coucavis  glabris  submembranaceis  subconniventibus  extrorsùm  incanis.  Stamina  4 


49 2  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO. 

calyce  paulôbreviora,  filamentisantcanthesin  plicatisglabris.  Anthère  subrotundo- 
oblongae  2-loculares.  Ridimentum  pistilli  pyriforme  basi  pubescens, apice  glabrum. 
Flores  fera,  desiderantur. 

POUZOLZIA  LuEVIGATA. 
P.  arborescens;  foliis  ovatolanceolatis  acuminatis  trinerviis  breviter 
petiolatis    membranaceis    utrinque    lœtè    viridibus    glabris  ;    floribus 
masculis  axillaribus  subsëssilibus. 

Pouzolzia  laevigala  Gaudich.  I.  c.  p.  5o3  —  Parietaria  laevigata  Latnk.  Dict. 
5.  p.  17. 

Pouzolzia  parietarioides. 

P.  ramis  erectis;  foliis  infimis  rarô  oppositis,  supremis  altérais 
ovato-lanceolads  subobtusis  trinerviis  integerrimis  subpilosis  utrinque 
viridibus  ;  floribus  paucis  axillaribus  sessilibus. 

Ilabitus  Parietariœ  officinalis.  Rami  teretes,  erecti ,  basi  cortice  vestiti  rubesceute  , 
apice herbacei  pubescentes.  FoLiApoll.  i-i'/a  longa,  6-7  lata,  ovato-lanceolata ,  ob- 
tusa,basi  rotundata,  intégra,  trinervia, nervis  ad  apicem  evanescentibus  vix  utrinque 
prominulis ,  menibranacea ,  suprà  scabriuscula ,  subtùs  subpilosa  ,  subeoncoloria, 
viridia,  breviter  petiolata,petiolo  2-3  lin.  longo,  pilisalbis  adpressis  subpubescente. 
Stipula  lineari-lauceolatae  ,  acuta?,  petiolo  breviores,  pilosee  ,  subfu'scœ.  Flores  axil- 
lares  subglonierati ,  sessiles,  braeteati,  bracteis  subovato-lanceolatis  membranaceis 
ciliolatis  flore  brc\  ioribus.  M.vsc.  Calyx  4-partitus,  foliolis  subobovatis  ,  margine 
inflexis,  concavis,  conniventibus,  seriùs  palentibus,  submembranaceis,  extrorsùm 
hispidulis.  Stamina  4calycem  aequantia;  filamenlis  teretiusculis  glabris.  Anthères 
rotundae  albidae.  Pistilli  rudimentum  subrotundo-conoideum  ,  glabrum.  Fem. 
Calyx  ut  in  niasc.  Akenium  ovoideum  sub-6-costatum  apice  hispidum.  Stylus sub- 
nullus, stigmate  elongato  caudato  plumosoerecto  seriùsreflexo  akenium  subaequante. 
Semen  ovoideum  subacutum,  Iœve  :  cotyledonibus  ovatorotundrs  crassiusculis 
radiculâ  superâ  longioribus. 

Obs.  Les  Urtica  glomerata ,  repens ,  triplinervîs ,  de  l'herbier  de  Wallich,  appar- 
tiennent à  ce  genre  et  se  rapprochent  spécifiquement  de  l'espèce  que  je  viens  de 
décrire. 

Broussonetia   PAPYRIFERA. 
B.  foliis  subrotundis  ovatisve  basi  cordatis  vel  rotundatis  breviter 
acuminatis  dentatis;  stipulis  ovalibus  acuminatis  membranaceis  ciliatis; 
amentis  masculis  cyliudraceis  elongatis  pendulis  ,  fem.  globosis  pedun- 
culatis. 

Broussonetia  papy  ri  fera  Fcnt.Tab.  reg.  veg.  3.  p.  5^y.  Willd.  Spec.  4-  P-  743-  Pevs. 
Syn.  2.  p.  612.  Spr.  S\st.  3.  p.  901.  Btum.  Btjd.  p.  4^7-  —  Papyrus  Japonica  Litmk. 
Dict.  5.  p.  b.Ejusd.  Ill.t.  762.  —  Morus  papyrilera  Linn.Spec  2.  287. 

Fatoua  LAKCEOLATA. 

F.  ramis  gracilibus  erectis  supernè  puberulis;  foliis  lanceolatis 
sœpiùs  acuminatis  basi  rotundatis  subcuneatisve  dentatis  suprà  scabris 
subtùs  pubesceutibus;  stipulis  linearibus  acutis;  capitulis  pedunculatis 
subrugosis. 

Rami  teretes  erecti,  cortice  rubesceute  glabriusculo  supernè  pubescente  vestiti. 
Foua  alterna  poil.  1 '/2-3  longa,  %  circiler  lata,  lanceolata,  acuminata  rariùs 
obtusa  ,  basi  rotundata  aut  subcuneata  ,  dentala  ,  trinervia  ,  reticulato-venosa  ,  sub- 
membranacea  ,  utrinque  scabriuscula ,  suprà  pilis  raids  basi  callosis  dense  inspersa  , 


HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTIO.  f\i) .'. 

subtùs  paliidiora,  tenu  i  ter  |iilosn  ,  petiolata,  petiolo  brevi  lin.  I\  Ion  go,  tercti,  scabro. 
Stipi'l.k  lineares  petiolo  dimidio  breviores,  scabriuscula? ,  submembranaeeae,  deci- 
duas.  iNFLoRESCENTiArymosa,  rymis  ramis  congestis  dense  capitatis.  capitulis  axilla- 
ribns  breviier  peduncnlatis.  Flores  polygami,  subsessiles  basi  brâcteati,  bracteis 
linearibus  lacinialis  pubescentibus.  Mise.  :  prafloratione  valvatà.  Calyx  l\  -  par- 
titus, foliolis  ovatis,acutis,erectis,  seriùs  patulis,extrorsùm  pilosis.  Petai.ao.  Stamiisa 
\  calycem  aequantia,  filamentis  planis  submembranaceis ,  in  alabastro  inflexis. 
Anther.e  rotundse  bi'oeularcs.  Rudimenttjm  ovarii  in  centre  rotundum.  iim. 
Cai.yx  4-liar,'tl,s  '  foliolis  ovatis  basi  et  apice  angustatis,  extrorsùni  pilosius- 
culis,  introrsùm  glabris,  fructiferU  herbaceis.  Petala  staminaque  o.  Stylus  altè 
bifidus,lobo  altero  subabortivo  brevissimo,  villosus,  filiformis,  ovarium  longé  su- 
perans.  Ovarium  globosum  brevissimè  stipitatum ,  glabrum.  Akema  brevissimè 
stipitata,  rotnnda,  sublacvia. 

Obs.  L'inflorescence,  dans  ce  genre,  ne  consiste  pas  dans  un  réceptacle  à  la 
manière  des  Elatostemma  .  mais  elle  résulte  de  plusieurs  petits  rameaux  aplatis 
partant  d'un  même  point  comme  une  ombelle:  ebacun  d'eux  se  ramifie  et  porte 
plusieurs  fleurs  polygames  dont  je  n'ai  pu  déterminer  positivement  la  position; 
elles  sont  accompagnées  de  bractées  linéaires  laciniées. 

ARTOCARPE.E. 
Ficus  RUMPHII. 
F.  foliis  subrotimdo-deltoideis  v.  lato-ovatis  acuminatis  sub-5-nerviis, 
primariis  obliquis  ad  liiiibi  médium  evanescentibus,  suprà  punctulatis 

subtùs  reticulato-venosis  utrinque  glaberrimis,  petiolis  limbum  subœ- 
quantibus;  gemniis  lanceolatis  acutis  glabris;  syconis  (Miib.)  axilla- 
ribus  globosis  geminatis  sessilibus  glabris. 

Ficus  Rumpliii  Blum.  Bijd.  p.  4^7-  —  Arbor  conciliorum  Rumph.  Amb.  3. 
t.  92. 

Rami  cortice  rugoso  vestiti  ,  cicatriculis  foliorum  subrotundis  notato,  novellis 
herbaceis  lenticellis  oblongis  insperso.  Stipula  lanceolato-acuminatae,  poil.  1  et  ultra 
longae,  glaberrimas.  Foi.ia  poil.  2-2'/2  longa,  ferè  totidem  lata,  subrotundo-deltoidea, 
vel  lato-ovata,  breviter  acuminata,  basi  subrepando -cordata  ,  3-5nervia,  nervis 
primariis  obliquis  ad  limbum  médium  evanescentibus,  infimis  reticulatis,  suprà  in- 
tense viridia,  subtùs  paliidiora,  coriacea  petiolata,  petiolo  poil.  1  -  1  l/-A 
longo,  tereti  basi  vix  incrassato,  glaberrimo.  Syconi  globosi,  geminati,  sessiles, 
axillares,  Cerasi  aviitm  magnitudine. 

Obs.  Cette  espèce,  souvent  confondue  avec  le  Ficus  religiosa,  s'en  distingue  cepen- 
dant assez  facilement  par  ses  feuilles ,  dont  les  pétioles  sont  plus  courts,  le  limbe  plus 
deltoïde  et  moins  acuminé. 

Ficus   saxophila. 

F.  foliis  majusculis  ovato  -  oblongis  acuminatis  basi  subcordatis , 
suprà  nitidis  subtùs  pallidioribus  triuerviis,  nervis  infimis  limbi  infra 
médium  evanescentibus,  petiolis  poil.  i-'i'/a  longis;  gemmis  ovoideis; 
stipulis  parvis  margine  ciliolulatis;  syconis  pisiformibus  sessilibus  ge- 
minis  ,  basi  bracteatis. 

Ficus  saxopbila  Blum.  Bijd.  p.  4°7- 

Rami  crassitie  pennas  anserinœ,  cortice  fuscescente  rugoso  vestiti,  siipularum  fo- 
liorumque  lapsorum  cicatriculis  potati ,  poyelUs  berbaceis;  internodia  circiter  polli- 
caria.  Stipulée  1.  1  'L  longae ,  ovato-acutœ  ,  nitidse,  virides,  ciliolalae.  Folia  poil.  3-j 
longa,  3-4  '/s  'ataî  ovato -oblonga,  acuminata,  basi  subcordata,  trinervia  ,  nervis 


|i)|  HKltltAlUl   TIM0REN8IS   DEsCRIPTIO; 

iiilimis  liinlil  inli.i  médium  evanescenttbui  obliquis,  submembranacea .  supra 
niiiil.i,\  iridia,  siiliins  pallidiora,  petiolata,  petiolo  poil,  i-i  '  .,  Ion  go,  basi  \  i\  mcras- 
s.iid,  subtereti,  glaberrimo.  Syconi  s  pisiformis,  umbonatus,  awillaris,  eemiriatus, 
basi  squamatus,  squamis  rbtundis  extrorsùm  lenuiter  pubescemtibus. 

Obs.  Cette  plante  varie  quant  à  la  forme  de  ses  feuilles,  qui  sont  plus  ou  moins 
cordées  a  la  l>.;si';  tan  toi  elles  sonl  ovées-oblongues,  rantôl  cordifbrmes  ;  elles  ont  de 
l'analogie  avec  celles  du  /'.  populnea  Willd. 

Ficus  radiata. 

I".  ramulis  hirtellis;  stipulis  acutis  glaberrimis  poil.  i1  alongis;  foliis 
tnajusculis  elliptico-oblongis  basi  acutiusculis  apice  obtusis  aut  obtuse 
acumiuatis  membranaceis  utrinque  glabris;  syconis  axillaribus  sessili- 
lui*  solitariis  geminisve  depresso-globosis  radiato-striatis  breVissiuiè  |>f 
duncolatis. 

I!\>u  teretes,  cortice  vestiti  fulvo,  in  adultis  glabrato,  fbliorum  lapsorum  cicatri- 
riluis  rotundatis  notato,  novellis  teretibus  birtellis.  Stipula  poil,  el  ultra  longe, 
lanceolato-acutœ ,  glaberrimœ.  Folia  elliptico-oblonga,acuminata,  poil.  .'1-7  longa, 
1'  ,-3  l.n.i,  basi  acutiuscula,  integerrîma,  penninervia,  nervis  9-11  utrinque  vix 
prominulis  coloratis .  submembranacea,  glaberrima,  breviter  petiolata,  petiolo  lin. 
6-glongo,  epidermide  fusca  tenui  subsquamata  glabriusculà  vestito.  Syconi  axilla- 
rcs  solitarii  vel  gemini  brevissimè  peduneufati  (Centstmagnitudine)  globoso-depressi . 
squamis  brevibus  rotundis  umbilicati,  glabri,  lenticellis  rotundis  inspersi ,  in  cortice 
radiato  striati .  vetiosi.  A  m  m  v  v  immatura)  subovata,  subanguiato  -  trigona ,  fusca  . 
seminis  Papaveris  magnitudine. 

Ficus  bjsmatocarpa. 
F.  ramulis  iiliimis  subtriquetris  pubernlis;  stipulis  oyàto-lanoeolatis  2- 
lin.  longis  puberolis  acuminatis  ;  toliis  ovato-ellipticis  breviter  et  obtuse 
ucuminatis  subtriplinerviis  trausversè  parallelo-venosis  integris  glabris; 
syconis  sphserico-ellipsoideis  geminis  solitariisve  axillaribus  sessilibus 
obsolète  costalis glabris,  I>asi iuvolucro  j-l'ulo  i-iiu-tis. 

/  m:  a  toliis  ovatia  basi  passlm  subcordatis  petiolislongioribus,  syco- 
nis depresso-globosis. 

H.vMi  teretos , cortice  flavescente-fulvo  vestiti  rugoso,  stipularum  fbliorumque 
lapsorum  cicatriculisnotatijjuniores  triquetri,pube tenui  subsericeâ  inspersi.STiPi  11 
ovato  lanceolatœ  acute,  extrorsùm  subsericeo-puberula  .  convolutae,  Folia  poil.  3-6 
longa,  >\  ,-3'  j  lata,  o vato-elliptica ,  breviter  acuminata,  lusi  rotundata,  intégra, 
eoriacea ,  basi  Bubtriplinervia  ,  nervis  infimis  ferè  cîto  evanescentihus ,  .iliis 
transversè  parallelis,  primariis  prominulis  p.illidis,  petiolata,  petiolo  brevi  vix 
semipollicari',  terati,  glabro.  Syconj  sphssrico-subellipsoidei ,  gemini  vil  solithrii 
nxulares,  sessiles,  magnitudine  Csru&i  aviuin^  obsolète  venosi,  glabri,  basi  iuvo- 
lucro tetraphyllo  cincti ,  fbliolis  rotundis  concavis,  glabriusculis. 

<>/>..  I,i-  Ficiu  stibeordata  Blum.  parott  avoir  de  l'analogie  avec  cette  espèce,  qui 
sen  éloigné  cependant  par  srs  petiojes  plus  courts,  ses  rameaux  supérieurs  plus 
anguleux  el  velus,  tandis  qu'ils  soin  glabres  dans  le  Ficus subcordata.  Elle  semble  en- 
core être  très  voisine  du,  F.  caUophylla ,  du  même  auteur,  sur-tout  lorsqu'on  le  com- 
pare a  l.i  variété*  que  je  viens  de  citer. 

Ficus  neglecta. 
F.  lauiulis  jiuiiorilnis  triquetris  glabris;  loliis  ux.ilihiis  acuniinatis 


îuitr.uill   TIM0REN8IS   DESCRIPTIO.  [gS 

basi  rotundatis  ve]  subattenuatta  transversè  paralielo-venosis  integris; 
stipulis  lanceolato-abuminatis  glabris;  syconis  glob'oso-depressls  venosis 
axillaribus  sessilibus  geminis,  iavolucro  stepè  ubscondito  l>;isi  cinctis. 

Hami  cortice  cinereo-flavescenfe  lenticellisque  oblongis  insperso  vestiti  :  juniorea 
triqueti'i,  epidermide  herbaceô  glabre  lœvi.  Stipi  i  i  lin,  a  circiter  longsa,lanceolato 
Hcumin  use,  viridos,  elaberrimœ.  Poi  i  v  poil.  3-6  longa,  i  3  lata,  ovalia  vel  elliptico 
ovata,  acuminata,    basi    Bubrotundata ,   intégra,  submembvanacea ,  glaberrima, 
parallelo  veoosa,nervo  medio  tantùm  prominulo  pallido,venis  infimis  suprà  basila 

il  luis,  .il  ils  Ici  lin  lui  s  .)|>|>i  ouinalis,  lui' vil  ci   pet  iol.it  a  ,  jicliolo  lin.  .j-K  longO,  Ici  cl  i  , 

glaberrinao.  Sïconi  globoso-depressi ,  0  rasi  aviwn  oiagnitudine,  plcrumque  gémi 
uati ,  axillares,  sessiles ,  glabri,  venosi,  basi  involucro  brevi  i-4-phyllo  cincti. 

06s.  Cette  espèce  est  voisine  du  F.  Bvnjamina,  mais  ses  fruits  sont  plus  gros,  el 
les  veines  transversales  >1<  •>  feuilles  moins  rapprochées;  peut-être  n'est-elle  qu'une 
variété  de  la  précédente  à  rameaux  glabres. 

Fiers    TlMORENSJS. 
F.  ramis  ultimis  subterelibus  glabris;  stipulis  ovatc— acuminatis  lin.  .!- 
I  longis  j;lal)iis  couvolutis  introrsùra  coloratis;  foliis  ovatis  obtusis  aut 
obscure  acuminatis  coriaceis  subtripunerviis  parallelo-venosis,;  syconis 
involucro  basi  cinctis. 

Rahi  teretes,  cortice  fulvo  lenttcellis  rotundis  pallidioribus  insperso  vestiti,  junio- 
rps  subteretes  glaberrimi.  Stipulas  ovato-lanceolatœ  acutœ  lin.  3-4  longœ,  intror- 
m'iiii  colorâtes.  Folia  poil.  a1  ,-3  longa,  a-a',  ,  lata,  ovata,  obtusa,  vel  obscure  acumi 
nata,  intégra,  parallelo-venosor ,  venis  suprà  vix  conspicuis ,  subtùs  pallidioribus 
subdistant  il  mis,  Ikisi  gubtriplinervia,  nervis  suprà  basilarfbus,  coriacea,  petiolata,  pe- 
tiolo poil,  ci  ultra  longo,  tereti,  glaberrimo,  basi  haud  incraïaato.  Syconi  immaturi 
involucro  tetraphyllo  subinclusi. 

Ohs.  Cette  espèce  se  distingue  des  deux  précédentes  par  ses  feuilles  très  coriaces 
à  nervures  distantes,  peu  apparentes  et  moins  rapprochées,ainsi  que  par  les  stipules, 
qui  sont  colorées  à  l'intérieur  ;  elle  parott  avoir  sur-tout  de  la  ressemblance  avec  le 
F.  rubru  Vabl. 

Ficus   màcrophylla. 

F.  ramis  crassis  glabris  ;  foliis  amplis  ovalibus  basi  et  apice  ôbtusis 
cartilagineis  petiolatis,  snprà  glabris  laetè  viridibus,  subtùs  pallidioribus 
punctato-scabris  ;  stipulis  lanceolatis  acutis  extrorsùœ  sericeo-tomen- 
tosis  incanis;  syconis  ccrasiformibus  globosis  axillaribus  subsolitariis 
pendulis,  pedunculis  ad  médium  bibracteatissubvelutino-tomentosis. 

Ficus  màcrophylla  Pers.  Syn,  a,  p.  609.  Desf.Cat.  II.  reg.  Par.  p.  V'pi. 

<)hs.  Cette  espèce  cro il  également  sur  les  «oies  Occidentales  <l«!  la  Nouvelle-Mol 
lande,  don  elle  a  été  rapportée  par  les  naturalistes  de  l'expédition  aux  Tores 
Australes. 

ficus  LjETA, 
F,  cortice  ramoram  laevi  flavido;  ^1  i | >u  1  is  lanceolato-subulatis  glaberri- 
mis;  foliis  oblongo  -  lanceolatis  subacuminatis  rariùs  obtusis  coria- 
ceis laetè  viridibus  breviter  petiolatis  transversè  parallelo  venosis  , 
syconis  pisifprmibus  pedunculatis  solitariis  geminisve  globosis  glabet- 
liniis. 

RAM]     tentes,     corliie    la'vi     llavcscciile     palliilo    VeSliti ,     pillions    glubct  riini 

Foi  ia  oblongo-lanceolato,  ■>.'  j-3'/,  poil,   longa  ,   a-a'  ,,  lata  ,   api  e  sapins  acu- 


4<j6  HERBARII   TIMORENSIS   DESCRIPTîO. 

minata,  rarissime  obtusa,  basi  subattenuata,  inaequilatera;,  penninervia ,  nervo 
medio  primariisque  venis  subtùs  prominulis  pallidè  flavidis,  coriacea  ,  utrinqûe 
laetè  -  viridia  ,  suprà  sublaavia  ,  subtùs  tenuissimè  tuherculosa,  pallidiora,  bre- 
viter  petiolata,  pctiolo  semipollicari  apice  subincrassato  glaberrimo.  Stipul.e 
laneeolato  -  acutse,  subulatae,  glaberrimœ.  Syconi  axillares  solitarii  v.  gemini 
laeves,  pedunculati,  pedunculis  nudis  aut  squaniis  tenuibus  basi  instructis,  globosi, 
Ct'rasi  avium  magnitudine.  Floues  feminei.  Calyx  l\  -  partitus  segmentis  li- 
neari-oblongis.  Stylus  ovario  longior,  violaeeus,  stigmate  subbifulo.  Akeni a  sub- 
globosa,  oehroleuca,  pallida,  granit  ni  Papaveris  magnitudine  œquantia. 

Obs.  Cette  espèce  est  voisine  des  Ficus  virqatn  et  subitlnla  Blnm.  ;  elle  se  distingue 
lie  la  première  par  ses  feuillesplus  coriaces  et  ses  fruits  plus  petits,  de  la  seconde  par 
ses  feuilles  plus  alongées. 

Ficus  rubricaulis. 

F.  ramis  cortice  fusco-rubescente  scabro  vestitis;  stipulis  lanccolato- 
acuminatis  lin.  2  longis  subsericeo-scabris  ;  foliis  ovalibus  v.  oblongo- 
laneeolatis  acuniinatis  basi  rotundatis  subàcutisve  breviter  petiolatis, 
tfitierviis  utrinqûe  subtùs  scabris  reticulato-venosis,  venis  primariis 
basilâribus  rcmotislimbi  infra  médium  evanescentibus  pallidis  ;  syconis 
pedunculatis  globosis  (magnitudine  Pisi)  scabriusculis 

Ramosâ,  ramis  crassitie  pennae  corvinae,  cortice  fusco-rubente  vestitis  ,  junioribus 
scabris.  Folia  poil.  2  '/2-3  1onga,  2  circiter  lata  ,  ovalia  vel  oblongo-lanceolata  , 
acuminata,  rariùs  obtusa,  basi  trinervia,  subattenuata,  v.  rotundata,  intégra,  penni- 
nervia, nervis  suprà  vix  conspicuis  ,  subtùs  p.dlidioribus  prominulis,  basilâribus 
infra  limbutn  médium  evanescentibus,  subcoriacea  ,  utrinqûe  sed  inprimis  subtùs 
scabra  ,  tuberrulis  notata,  breviter  petiolata,  petiolo  3  lin.  longo,  scabro.  Stipulée 
dorso  sericeo-scabras,  lanceolato-acuminatse,  margine  glabra>.  Syconi  axillares,  ge- 
inini ,  globosi  [Pisi  majoris  111  îgnitudine  ),  scabri ,  ocbroleuci,  pedunculati,  pedun- 
culis supernè  squamis  2-3  o\  ato-rotundis  subciliolatis,  cinctis.  Flores  feminei. 
Calyx  4-part'tusî  segmentis  linearibus  oblongis  margine  pilosiusculis  akenium  su- 
perantibus.  Stigma  coloratum  subcapitatum.  Akenia  globosa,  lœvia,  pallidè  flava, 
seminis  Papaveris  magnitudine. 

Obs.  Cette  espèce  a  de  l'analogie  avec  le  Ficus  poliloria  Lamk.,  dont  elle  diffère 
par  les  feuilles,  plus  longuement  acuminées,  scabres  ,  mais  privées  de  poils  couchés. 
Les  rameaux  ainsi  que  les  fruits  sont  également  rouverts  d'aspérités,  à  peine  visibles 
à  la  loupe,  tandis  que,  dans  le  F.  poliloria,  les  rameaux  sont  bispides,  et  les  fruits 
couverts  de  poils  courts  et  roides  qui  ressemblent  à  des  aiguillons. 

FlCUS    PUBINERVIS. 

F.  ramis  cortice  fusco,  novellis  adpressè  pilosis;  foliis  elliptico- 
oblongis  basi  et  apice  acuniinatis  glabris,  nervo  medio  petiolisgemmis- 
<jue  serïceo -  pubescentibus  ;  syconis  globosis  geminatis  brevissimè 
pedunculatis. 

Ficus  pubiaervis Blum,  Bijd.  p.  t\^>i. 

Caulis  arborescens.  Rami  cortice  fusco  vestiti,in  adultis  glabro;  novelli  adpressè 
striceo-pilosiusculi,  inteniodiis  appioximatis.  Folia  poil.  3  '/2-6  longa,  2-2  '/2lata, 
elliptico  -  oblohga,  basi  et  apice  breviter  acuminata,  utrinqûe  glabra  ,  subco- 
riacea, penninervia,  suprà  nervis  vix  conspicuis,  subtùs  nervis  7-1 1  subprominulis  , 
interdit  m  fusco  coloratts, me<lio  sericeo-pubescente,  petiolata  petiolosemipollicari  se- 
riceo-pubescente,  demùm  glabrato.  Stipulée  poll.iet  ultra  longs,  lineari-lanreolata;, 
acutissimae,  extrorsùm  seiieeo-puberul  e,  introrsùm  glabrae,  badia'.  Syconi  axilla- 
res, plerumque  solitarii,  globosi,  subsessiles,  basi  squamis  tribus  subovato-rotundis. 


herr  \rii  timorensis  descriptio.  4g- 

extrorsùm   piiberulis   i-iiicti,    suhnervosi ,   basi    pilosiusculi.    Akenia    subrotundo- 
oblonga,  fusca.  Stylus  akenio  duplè    longior,  coloratus  ;  stigmate  suljbifido  f'useo. 

FlCUS    TRICIIOCARPA. 

F.  caule  scandente;  ramis  fructiferis  cortice  valdè  rugoso  fusco 
vestitis,  adultis  teretibus  glabris,  aovellis  toraentoso-puberulis  ;  foliis 
ovalibus  vel  elliptico-lauceolatis  basi  rotundatis  apice  breviter  acu- 
minatis rariùs  obtusis,  utrinque  petiolisque  pubescentibus  ;  syconis 
orbicularibus  b.reviter  pedunculatis  pubc  griseâ  vestitis. 

Ficus  trichocarpa  Blum.  Bijd.  p.  458. 

Scandens.  Rami  fmctiferî  cortice  rugoso  asperoque  vesliti  ;  ramuli  teretes,  laeves, 
glabri,  fusci ,  novellis  puhescenti-iomentosis.  Folia  poil.  2  '  2-3  %  longa,  1  '/2-2  '/., 
lata,  ovalia,  ellipticovè  lanceolata,  breviter  acuminata,  rariùs  obtusa,  integerrima, 
submembranacea,  pennivervia,  nervis  7-9  utrinque  vix  prominulis,  infiinis  infra 
médium  evanescentibus ,  supra  glabrjuscula,  sùbtùs  pubescentia,  concoloria,  pe- 
tiolata,  petiolo  poil.  '/a-i'/,  longo,  tereti  tomentoso.  Stipulje  ovato-  lanceolatœ, 
acutae,  lin.  3  longre,  membranaceas ,  exlrorsùm  tomentosa?,  introrsùm  glabra?. 
Syconi  rameales,  solitarii  v.  gemini  3  globpsi,  (magnitudinu  Cerasi)  pube  griseâ 
vestiti,  basi  squamis  i-!\  subrotundis  extrorsùm  puberulis  cincti,  subsessiles,  pédun- 
culo  tereti  vix  lin.  2  longo  tomentoso.  Akenia  globosa  ,  seminibus  Sinapis  si  mil  ia , 
plus  minÙEve  pedicellata ,  laevia,  rubro-sanguinea.  Stylus  filiformis,  basi  incras- 
satus,  elongatus,  akeniis  duplo  longior,  glaber,  coloratus.  Semina  subovato- 
orbiculata;  embryo  subarcuatus  Iiyalinus  eotyledonibus  radiculam  subœquantibus 
carnosis  ;  radicula  crassa  obtusa. 

Obs.  Outre  ces  espères  de  Finis  les  herbiers  du  Musée  en  possèdent  encore  trois 
autres  rapportées  par  M.  Gaudichaud,  mais  qui  sont  trop  incomplètes  pour  être  dé- 
crites ici;  j'aurai  sans  doute  occasion  de  les  retrouver  dans  l'herbier  de  Timor,  que 
M.  Blumem'a  promis  de  me  communiquer  ;  dans  le  cas  contraire,  je  les  signalerai, 
quoique  incomplètes,  en  publiant  les  plantes  de  Zippelius. 

Artocarpus   INCISUS. 

A.  foliis  pinnatifido-incisis  laciniis  lanceolatis  acuminatis  integris , 
lobo  terminali  latiori  grosse  denîato  integrove,  suprà  nervis  sùbtùs 
undique  pubescenti-bispidis  breviter  petiolatis  ramulisque  pilosis. 

Artocarpus  incisa  Linn.  f.  Supp.  [\i  1.  Forst.  Monog.  1784.  fVilld.  Spcc.  4-  p-  '88. 
Lamk.  Dût.  3.  p.  199.  Spr.  Syst.  3.  p.  8o4-  Blum.  Bijd.  p.  48o.  Rumph.  Amb.  1. 
p.  1 10.  t.  33. 

Artocarpus  entegrifolujs. 

A.  ramulis  teretibus  glabris  ;  foliis  ovalibus  ellipticovè  oblongis 
basi  acutiusculis  apice  obtusis  mucronatisve  coriaceis  sùbtùs  reticu- 
lato-venosis  utrinque  glaberrimis  petiolatis. 

Artocarpus  integrifolia  Linn.  f.  Supp.  4i2.  IFilld.Spec.  4.  p.  189.  Spr.  Syst.  i3.  p. 
8o/|.  Blum.  Bijd.  48a.— A.  Jaca  Lamk.  Dict.  3.  p.  201.  Rumph.  Amb.  1.  Tab.  3o.  p. 
197.  Rheed.  Malab.  3.  p.  17.  t.  26-27-28. 

PIPFJUCEjE. 

Piper  longum. 

P.  ramis  teretibus  tuberculatis  vel  laevibus  glabris  ;  foliis  ovato- 
lanceolatis  acuminatis  basi  subcordato-insequilateralibus  trinerviis  sub* 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  64 


4g8  HERBAR1I    TIMORENSIS   DESCIUPTIO. 

coriaceis  glaberrimis  ;  amentis  teretibus  cernais  erectisve  peduncula- 
tis  pollicaribus. 

Piper  longum  Linn.  ÏVilld.  Spec.  i.  p.  161.  Pers.  Syn.  i.  p.  3i.  Spr.  Syst.  i.  ii3. 
fiiintpli.  Ami.  v.  p.  335.  t.  116.  f.  2.  Rheed.  Mal.  7.  p.  27.  t.  14. 

Piper  latifolium. 

P.  foliis  amplis  profonde  cordato-orbiculatis  11-nerviis  breviter 
acnminatis  raembranaceis  longé  pctiolatis  glaberrimis  viridibns  con- 
coloribus;  amentis  axillaribus  leietibus  elongatis  pennae  columbina^ 
diametro  peduncnlatis  solitariis  geminisve  ;  stipulis  subspathaeformibus 
lanceolatis  membranaceis. 

Piper  latifolium  Linn.  Sprc.  fjllld.  Spec.  1.  p.  161. — Piper  spurium  Forst.  herli. 
\\.  17.  Ejusd.  Prod.   n.  22.  Linn.  Si/jip.  91.  Spr.  Syst.  1.  p.  n3. 

CELTIDE^E. 

SPONIA  Coinm.  (i) 

bLORFS  polygami  in  oyuias  dicbptomas  dispositi.  CâLYX  5-se- 
palus  ,  sepalis  axpialibus,  persistentibus.  S'FAMINA  5.  OVAR1UM 
stigmatibux  duobus  biiateralibus  (  ante  antbesin  incurvatis  ) 
corniculatum,  oyuIo  solitario  anatropo  pcndulo.  FRUCTUS  suc- 
culentùs  seniine  eompresso  sphaerico.  TESTA  nucamentacea 
rugulosa.  EMBP.YO  in  albumine  lenui  arcuatus,  colyledonibus 
crassiusculis  laevibus. 

Sponia  Coinm.  à  Geltide  Tourne/,  satis  discrcpat  inflorescentiâ  cy- 
mosâ,  calyce  persistente,  stigmatibus  brevibus  sessilibus  discretis  , 
cotyledonibus  deniqne  baud  toliaceis  nec  contortuplicatis. 

Hujusgeneris  species  sunt  **  {Asialicn'):  —  C.  orientalisijfm.  (Sponia  Andaresa 
Comm.) — C.  Ambpiriensîsf^fih^ — C.  rjgida'M. — C.  discolorCY — C.  aspera  Ad.  Bronc/. 
**(Ameriranœ): —  C.  micrantha  et  C.  Lima. — C.  canesrens. —  C.  riparia. —  C.  mollis 
et  ( ;.  macropby lia  H.  B.  K.  —  C.  rugosa  Willd.  — Speries  dub'iœ.  —  C.  sinensis  Pers. 
— C.  trinervia  Lomk. — G.  Lamarckiana  Scliult.—  [C.  Lima  Z>a«n  A.  Encycl.) 

Sponia  ■timorensis. 
S.  ramis  glabris,  junioribus  subflexuosis  petiolisque  bispidis  ;  foliis 
lanceolato-acuminatis  basi  rotundatis  trjplinerviis  subœquilateralibns 
dentatis  suprà  àsperis  snblùs  pubcsccnti-scabris  ;  cymis  petioluni 
aequantibus;  calycinis  foliolis  masc.  concavis;  femïn.  ovato-lan- 
ceolatis  ciliatis  ;  fructibus  parvis  glabris. 

R.*mi  cortice  fiiscb  glabro  lenticellisqûe  minutis  notato  vcstiti;  juniores  sub- 
flexuosi,  bîspidi.  Stipula.  Imeafi-Iariceolatœ,  extrorsiim  bispidae,  vilenies,  deciduœ. 
Foi.ia  poil.  i'/2-3  longa,  '/a-'  lala,  lanceolato-acuminata,  basi  subintegra,  rotundata, 
subœquilatera,  tenuiter  dentata  ,  triplinervia,  subtùs  reticulalo  -  venosa,  nervis 
venisque  prominulis  pubescentijjus,  subcoriaçea,  rigidula,  suprà  pilis  brevissimis 
punctiformibus  scabra  ,  viridia  ,  subtùs  pallidiora,  subpubescenti-scabra ,  breviter 
petiolata,  petiolo  vix  semipollicari,  suprà  eanaliculato,  hispido.  Floues  cymosi, 
, — — — ■ 

(1)  Sponia  Comm.  herb.  Lamk.  Encycl.  4-  p-  l38.  n°  5. 


HERP.ARII    TLMORENSIS    DKSCRIPTIO.  49'J 

cyniis  petiolum  œquantibus  plurilloris,  pcdunrulis  cum  pedicellis  brevibus  brac- 
teolatis  articulutis.  FI.  musc.  Calvx  5-sepalus,  sepalis  pirœfloiatiome  valvatâ , 
ovato-nliloiijjis ,  naviculari-concavis,  glabris,  margine  memlirauaceo-eiliatis.  Kta- 
mina  5  calyci  subaéqualia:  filament»  subulata,  tcrciiuscula,  gjabra,  basi  pilosa. 
Anthku.e  suhrotundœ^bilocularescalycinis,  fnJiolis  sujpçucullatis  rceonditaj.  I'istili  i 
rudiment  um  ovatutn,  obtusum,  çalyee  brevïus,  r.labrum,  stylo  abortiyp  corona- 
uim.  FI.  fœrri.  Calyx  5-sepalus,  sepalis  ovato-lanccolatis,  subacutis,  erectis,  sub- 
concavis  albo - ciliatis.  Stvias  i  altè  bifidus,  stigmatibus  erectis  demùm  rellexis, 
subcorniculatis ,  pa |>i llosis.  Fhûctus  ovoideus  (grano  Sinapis  paulô  major)  glaner, 
rudimento  styli  corouatus  :  lesta  nucamentacea  lugosa.  Sf.mi.n  pcndulum.  Embb'y.o 
curvàtùs,  âlbus,  cotyledonibus  cràssiusculis  radicule  triplo  lon;;i«n  ilms,  obtusis. 

Obs.  (Test  avec  le  Celtis  aspera}  publié  par  31.  Ad.  Brongrriart,  dans  la  partie 
botanique  du  voyage  de  la  Coquille-,' que  cette  esjféce  a  le  plus  d'analogie:  la  forme 
des  feuilles  est  à-peu-près  la  même,  mais  leur  mode  de  villosité  est  dlfférenl  ;  elle 
esl  moins  âpre  dans  celle-ci;  les  divisions  calycinalcs  sont  plus  concaves ,  uavirii- 
laires,  glabres  extérieurement,  membraneuses  etvclucs  sur  leurs  bords.  D'une  autie 
part-,  elle  a  aussi  beaucoup  de  ressemblance  avec  le  C.  Jmbomeusis.  Mais  elle  en 
diffère  par  ses  feuilles  plus  sçabres,  à  nervures  plus  nombreuses,  moins  obliques; 
les  jeunes  rameaux  sont  aussi  plus  velus  dans  la  plante  de  Timor. 

31.  Gaudicbaud  a  encore  rapporté  de  Timor  une  autre  espèce  àe  Spotiin ,  mais 
qui  est  trop  incomplète  pour  être  déterminée  *ve)c  précision  ;  elle  me  paroit  avoir 
beaucoup  de  ressemblance,  quant  à  la  consistance  et  la  nervation  des  feuilles,  avec 
le  C.  Amboinensis. 

ËP1CARPURUS    TlMORENSIS.   Tab.  XXI. 

E.  trutiio  ramulisqiie  spinosis  ;  foliis  obovato-oblongis  acuminalis 
integerrimis  vel  apice  serratis  glabris;  spicis  masculis  subglobosis 
(ex  clar.  ¥>\.)  H.  fem.  solitariis  vel  gcininatis  sepalis  cortlato-acuminatis. 

Catjlis  arhorescens  trunco  spinoso.  Rami  teretes  ,  cortice  subfulvo  rugoso  vestiti; 
juniores  raeVés  apice  in  spinani  atram,  nilidam,  interdùm  albo-variegatam,  desinen- 
tes.  Stipula  lineari  -  subulatœ,  erectse,  deciduse,  glaberrimae.  Folia  obovato- 
oblonga,  acuminata,  basi  subintegra,  supernè  irregulariter  dentata,  utrinque 
glaberrima,  subcoriacea,  leticulato- venosa,  nervo  medio  in  petiolum  continuo 
brevem,  teretem,  glaberrimum,  haud  rarô  reliexum,  crassiusculum.  Flores  masculi... 
Fem.  axillares  ,  solitarii  vel  gemini ,  breviter  pedicellati,  pedicellis  basi  bracteolatis 
glaberrimis.  Calyx  4-sepalus,  sepalis  subtequalibus,  subbiseriatis,  exterioribus  paulô 
longioribus,  omnibus  cordato-acuminatis,  erectis,  foliaceis,  venosis,  viridibus, 
glaberrimis,  ovarium  omninô  legenlibtis.  Stylus  i  cum  stigmatibus  duobus  elon- 
gato-filiformibus  tenuissimè  papillosis,  persistens.  Ovarium  rotundum,  breviter 
stipitatum,  subcarnosum  ,  uniovulatum ,  ovulo  pendulo,  anatropo.  Fhuoti's  (im- 
maturus)  setnine  orbicujato,  compresso,  sectione  transversali  ellipticà.  Testa 
tenuis,  levis.  Fmbryo  cotyledonibus  crassis  contortuplicatis  inœquahbus  :  ladiculam 
haud  recte  vidi. 

Obs.  Cette  plante  me  paroît  devoir  appartenir  au  genre  Epicarpiirus  établi  par 
M.  Munie,  sur  plusieurs  espèces  de  Java  ,  ainsi  que  sur  une  de  la  côte  de  Coroman- 
del  Œpicarmrus  orirntidis  lit.  in  lit!.,  que  j'ai  reconnu  pour  être  le  Truphis  aspera 
fj^au. ri.  4640.) ,  conservée  dans  les  herbiers  du  Musée.  Cependant,  d'après  l'ana- 
lyse du  fruit  que  j'ai  faite  de  cette  dernière  ,  j'ai  trouvé  les  cotylédons  foliacés  égaux, 
la  radicule  dressée,  tandis  que  M.  Blum-e  indique  dans  son  iîijdruden  ,  les  cotylé- 
dons de  son  Fpuarpurus  comme  étant  inégaux  ;  et,  comme  il  a  eu  connoissance  de 
l'espèce  de  Timor  qui  se  trouve  aussi  dans  les  collections  de  Zippelius,  et  qu'il  m'a 
assure  qu'elle  ne  différoit  en  rien  des  trois  âuixes  espèces  du  même  genre  qu'il  a 
observées  à  Java,  je  n'ai  pas  hésité  à    réunir  celie-ci  à  s<*i  genre  Epicari-mus,  bien 


5oO  HERBARII    TIMORENSIS    DKSCR1PTIO. 

que  je  n'aie  pas  pu  en  observer  les  fleurs  mâles ,  et  que  la  forme  des  cotylédons 
de  l'espèce  que  je  viens  de  décrire  ne  soit  pas  en  rapport  avec  ce  que  j'ai  observé 
sur  celle  de  Coromandel.  Ces  différences  peuvent-elles  suffire  pour  séparer  géné- 
riquement  ces  deux  plantes? 

Le  genre  Epicarpurus  est  intermédiaire  entre  les  Celtis  Tonrnef.  et  Mertensia  Kth.\ 
il  diffère  de  tous  deux  par  son  port  et  ses  fruits  couverts  par  les  sépales  considéra- 
blement développés  après  la  floraison.  Il  a  aussi ,  comme  nous  venons  de  le  voir, 
de  l'analogie  avec  le  genre  Trophis  Linn.  UUrtîca  spïnosa  Blum.  Bijd.  p.  5oy  (  ex 
aut.)  en  fait  partie,  ainsi  que  le  genre  Albrandia  de  M.  Gaudichaud,  qui  n'en  est  pas 
différent  et  qui  doit  être  réuni  à  V Epicarpurus.  Les  berbiers  du  Muséum  en  possè- 
dent une  espèce  inédite  de  Madagascar. 

STILAGINE.E. 

Antidesma  paniculata. 

A.  ramulis  subtomentosis;  stipulis  linearibus  ;  foliis  petiolatis  ovalibus 
basi  et  apice  rotundatis  brevissimè  mucronulatis  suprà  glabris  subtùs 
puberulis;  racemis  compositis  termmalibus  tomentusis. 

Antidesma  paniculata  Roxb.  fVilld.  Spec  4-  P-  7^4- 

CASUARINE^E. 

Casuarina  muricata. 

C.  ramis  cortice  annulatim  fisso,  junioribus  tenuissimè  puberulis; 
foliis  lineari-lanceolatis  acutissimis  reflexis;  ramulorum  internodiis 
lin.  i  - 1  '/2  longis  striatis ,  vaginulis  7-dentatis  dentibus  lanceolatis  acutis 
ciliatis  ,  striaru-ra  intervallis  puberulis  ;  antherarum  loculis  basi  et  apice 
breviter  acuminatis;  strobili  bracteis  acutis  puberulis. 

Casuarina  muricata  Roxb.  Mss.  Wall.  Cat.  n.  68i5.  Wall.herb.  !  n.  68i5.  f.  Spreng. 
Syst.  3.  p.  8o4.  —  C.  equisetifolia  L.  (ex  Spr.) 


EXPLICATION  DES  PLANCHES. 

PLANCHE  XVI. 

Laxmannia  sessiliflora,  Fig.  i.  Rameau  très  grossi.  Fig.  2.  Plan  symétrique 
de  la  fleur.  Fig.  3.  Une  fleur  isolée  ,  afin  de  montrer  la  bractée.  Fig.  4-  La  même 
ouverte,  pour  montrer  la  forme  des  divisions  et  l'insertion  des  étamines.  Fig.  5.  Une 
étamine  très  grossie. 

PLANCHE  XVII. 

Dischidia  Timorensis.  Fig.  i.  Plan  symétrique  de  la  fleur.  Fig.  i.  Une  fleur  très 
grossie.  Fig.  3.  La  même  privée  de  son  calyce  et  de  la  corolle,  afin  de  montrer  les 
appendices  et  la  colonne.  Fig.  4-  Une  étamine  avec  l'appendice  qui  la  termine, ainsi 
que  les  deux  loges  de  l'anthère.  Fig.  5.  Les  deux  masses  polliniques.  Fig.  6.  Le 
pistil.  Fig.  7.  Un  fruit  de  grandeur  naturelle.  Fig.  8.  Une  graine  privée  des  soies 
qui  les  terminent.  Fig.  9.  Embryon. 


A . .  l/i/iii/i-.'  1/1/  -  l/t/.rctt//i .  iâ34-    Tom  .  ///. 


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Laxmanma   sessiliïlora. 


W.Annales  <ht  Museum>.  "'"4    Tom  /U 


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Dischidia    timorensis 


N.An/i'i/<:r  du  Muséum  .  i634-  Tom  M. 


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'nnales  du Museia     z.    U     '/'•■m./lf 


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Borrvmàe  d*r. 


Alsodeia    niacrophylli 


f.Anruiles  du  fflzùf&an--  iS34-  Tom.M 


Brucea    q-labrata. 


A'.  -  //i/i<i/<:r  du  Muséum-   iS34-   To7tt,  /// 


P 


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Epicarpurus    timorerisis 


EXPLICATION    DES    PLANCHES.  5oi 

PLANCHE  XVIII. 

Clvpea  glaicescens.  Fig.  i.  Un  capitule  de  fleurs  mâles  très  grossi.  Fit/.  2.  Plan 

symétrique  de  la  fleur.  Fig.  3.  Une  bractée  très  grossie.  Fig.  4-  Une  fleur  ouverte, 

afin  de  montrer  la  position  des  neuf  divisions  qui  la  composent.  Fig.  5.  Une  étamine 

très  grossie  avec  L'anthère  uniloculaire  en  forme   de  roue  dont    la    déhiscence  est 

circulaire.  Fig.  6.  Pollen.  Fig.  7.  Plan  symétrique  d'une  fleur  femelle.  Fig.  8.  La 

même  privée  de  ses  enveloppes  externes,  afin   de  montrer  l'ovaire   surmonté  de 

cinq  stigmates.  Fig.  9.  Coupe  verticale  de  l'ovaire  pour  montrer  l'insertion  de  l'o- 

vul".  Fig.  10.  Fruit  très  grossi. 

PLANCHE  XIX. 

Alsodeia  MACRorHïi.LA.  Fig.  1.  Plan  symétrique  de  la  fleur.  Fig.  1.  Une  fleur 
très  grossie.  Fig.  3.  La  même  coupée  verticalement  pour  faire  voir  la  position  rela- 
tive de  chacune  des  parties  ,  ainsi  que  l'insertion  des  ovules.  Fig.  4-  Une  étamine 
séparée,  très  grossie  ;  le  filet  est  soudé  avec  un  disque  hypogyne  membraneux  ;  l'an- 
thère est  surmontée  par  un  appendice  cordiforme.  Fig.  5.  Coupe  transversale  d'un 
fruit,  afin  de  montrer  la  relation  de  l'embryon  par  rapport  au  point  d'attache  de  la 
graine.  Fig.  6.  une  graine  grossie;  le  hile  se  dessine  en  saillie,  et  la  chalaze  est  in- 
diquée a  la  base  par  une  partie  plus  claire.  Fig.  7.  La  même  coupée  verticalement , 
afin  de  montrer  ses  différentes  parties  et  l'embryon. 

PLANCHE  XX. 

BnucEA  glabrata.  Fig.  i.  Plan  symétrique  de  la  fleur.  Fig.  1.  Une  fleur  très  gros- 
sie ,  pour  montrer  la  forme  de  chacune  des  parties.  Fig.  3.  Un  ovaire  coupé  verti- 
calement, afin  d'indiquer  l'insertion  de  l'ovule.  Fig.  4-  Fruit  du  Buceà  sumatrana 
coupé  verticalement,  pour  montrer  le  point  d'attache  de  la  graine.  Fig.  5.  UnegTaine 
grossie  et  coupée  verticalement;  on  voit  la  chalaze  à  la  partie  inférieure.  Fig.  5.  La 
même  coupée  transversalement. 

PLANCHE  XXI. 

Epicarpurus  timorensis.  Fig.  t.  Plan  symétrique  d'une  fleur  femelle.  Fig.  1.  Un 
ovaire  très  grossi  |privé  du  calyce,  surmonté  par  le  style  profondément  bifide 
et  inégal.  Fig.  3.  Le  même  coupé  verticalement,  afin  de  montrer  l'insertion  de  l'o- 
Vule.  Fig.  4-  Graine  dépouillée  de  ses  téguments,  pour  montrer  les  cotylédons  iné- 
gaux etchiffonés. 


SUR  L'APPLICATION 
DES  LOIS  DE  LA  POLARISATION  CIRCULAIRE 

AUX  RECHERCHES  DE  CHIMIE. 
PAR  M.  BIOT. 


Lorsqu'un  nouveau  procédé  d'observation  est  introduit  dans  les  Sciences,  il  est 
bon  que  des  personnes  en  réputation  le  critiquent  et  le  contestent.  Car,  si  la  dis- 
cussion est,  de  part  et  d'autre,  libre  et  sincère,  rien  ne  peut  être  plus  favorable  à  la 
propagation  de  l'invention  nouvelle,  si  elle  est  assez  bien  établie  pour  y  résister. 
C'est  avec  le  sentiment  de  cette  vérité,  que  j'ai  lu  ,  dans  le  dernier  numéro  des  An- 
nales d'Histoire  naturelle,  la  dissertation  insérée  par  M.  Chevreul  sur  les  phénomènes 
de  polarisation  circulaire  que  j'ai  découverts  dans  un  grand  nombre  de  substances 
solides,  liquides  ou  même  gazeuses;  et  sur  l'emploi  que  j'ai  proposé  d'en  faire  pour 
les  recherches  les  plus  délicates  de  la  chimie  organique,  où  ces  substances  se  ren- 
contrent presque  exclusivement. 

M.  Chevreul  !a  divisé  cette  dissertation  en  deux  parties. 

Dans  la  première ,  je  cite  ses  propres  paroles ,  il  examine  ce  qu'on  peut  dire  contre 
le  caractère  optique  que  j'ai  découvert. 

Dans  la  seconde  il  spécifie  l'utilité  dont  il  le  croit  susceptible. 

Je  suivrai  aussi  cette  division  d'idées. — Mais,  en  l'acceptant,  j'ai  besoin  de  rap- 
peler ici,  avec  précision,  la  nature  du  caractère  dont  il  s'agit,  tel  que  je  l'ai  moi- 
même  conçu  et  exposé,  soit  lorsque  j'ai  fixé  expérimentalement  ses  lois  physiques, 
soit  lorsque  j'en  ai  fait  des  applications.  Car,  par  une  circonstance,  résultant  pro- 
bablement de  sa  nouveauté,  et  de  la  rareté  des  appareils  construits  jusqu'ici  pour 
en  faire  usage,  je  diffère  presque  autant  de  M.  Chevreul  pour  l'appréciation  des 
avantages  qu'il  lui  attribue  que  dans  l'idée  des  limitations  qu'il  lui  suppose.  D'ail- 
leurs, une  exposition  nette  et  précise  de  ce  nouveau  moyen  d'étudier  les  corps  ne 
sera  pas  déplacée  dans  les  Annales  d'Histoire  naturelle,  où  il  m'a  été  déjà  plusieurs 
fois  permis  de  consigner  les  résultats  que  j'en  déduisois  relativement  à  diverses  par- 
ticularités de  la  végétation. 

Lorsqu'un  rayon  de   lumière  homogène  est  polarisé  par  réflexion  ,  suivant  un 


AUX   REUir.KCIIKS    DK    CHIMIE.  $o3 

certain  plan  que  je  supposerai  vertical,  i!  offre  des  propriétés  svmciriquesdesdcnx 
côtes  de  ce  plan  quand  on  l'analyse  immédiatement  avec  un  prisme  achromatique 
doué  de  la  double  réfraction.  Cette  symétrie  se  conserve  encore  quand  le  ravon, 
ainsi  préparé,  traverse,  avant  d'arriver  au  prisme,  certains  liquide  diaphanes,  par 
exemple  Peau  ,  l'aleohol,  et  les  huiles  grasses,  du  moins  dans  les  limites  d'épaisseur 
où  j'ai  eu  jusqu'ici  l'occasion  de  les  éprouver.  D'autres  liquides",  au  contraire,  par 
exemple  les  solutions  de  sucre,  de  camphre-,  de  gomme,  et  beaucoup  d'huiles 
essentielles,  détruisent  la  symétrie  primitive,  même  lorsque  les  surfaces  d'entrée 
et  de  sortie  sont  perpendiculaires  à  la  direction  du  rayon-  transmis.  Alors ,  en  ana- 
lysant ce  rayon  après  son  émergence,  on  le  trouve  encore  polarisé  en  un  seul  sens, 
mais  différent  du  sens  primitif,  et  dévié  angulairenrcnt ,  soit  vers  la  droite,  soit 
vers  la  gauche  de  l'observateur,  selon  la  qualité  de  la  substance  interposée,  l'our 
chaque  substance,  prise  dans  un  même  état,  l'angle  de  déviation  est  exactement 
proportionnel  à  l'épaisseur  que  le  rayon  simple  a  traversée;  ce  qui  assimile  l'effet  obser- 
vable à  une  rotation  continue  et  uni  forme  du  plan  de  polarisation.  Mais  dans  chaque 
substance,  à  égale  épaisseur,  l'arc  de  rotation  parcouru  diffère  pour  les  différents 
rayons  simples,  selon  des  lois  constantes  que  j'ai  fixées  expérimentalement,  et  qui, 
jusqu'ici,  sont  sensiblement  identiques  pour  toutes  les  subtances,  à  l'exception  de 
facide  tartrique,  lequel  offre  seul  a  cet  égard  unfe  anomalie  d'où  l'on  inférerait,  non 
sans  vraisemblance,  qu'il  pourroit  être  la  combinaison  dedeux  groupes  atomiquesà 
rotations  contraires  dont  les  pouvoirs  de  dispersion  ne  seroient  pas  exactement 
égaux.  Quoi  qu'il  en  puisse  être,  la  loi  générale  de  déviation  des  divers  rayons,  dans 
tous  les  autres  cas,  permet  de  prédire  numériquement  la  composition  et  la  succes- 
sion des  images  colorées  que  le  prisme  cristallisé  donne  quand  la  lumière  transmise 
est  blauche  ;  d'où  résulte  la  facilité  d'observer  avec  une  paieille  lumière  aussi  rigou- 
reusement qu'avec  de  la  lumière  simple,  et  d'une  manière  infiniment  plus  commode 
dans  la  pratique,  comme  aussi  plus  délicate  dans  les  appréciations. 

Pour  tout  physicien  familier  avec  les  lois  générales  de  la  mécanique,  le  seul  fait 
des  rotations  proportionnelles  aux  épaisseurs,  dans  des  milieux  liquides,  sous  des 
incidences  normales ,  prouve  que  l'action  ainsi  exercée  est  moléculaire  ;  c'est-a-dire 
que  la  déviation  totale  qui  s'observe  à  travers  une  épaisseur  finie ,  est  la  somme  des 
déviations  angulaires  infiniment  petites  opérées  successivement  par  les  groupes 
d'atomes  qui  composent  chaque  couche  infiniment  mince  de  la  substance  simple  ou 
composée  qui  exerce  un  pareil  pouvoir.  Toutefois,  ce  caractère  moléculaire  est 
d'une  si  grande  importance,  il  est  si  évidemment  le  principe  de  toutes  les  applica- 
tions chimiques  possibles  du  phénomène  ,  que  j'ai  employé  les  soins  les  plus  minu- 
tieux et  les  épreuves  les  plus  diverses  pour  le  constater  indubitablement. 

J'ai  d'abord  voulu  écarter  toute  idée  que  l'effet  pût  être  dû  à  une  certaine  relation 


5o/(     sur  l'application  des  lois  de  la  polarisation  circulaire 

actuelle  de  position  existant  entre  les  groupes  moléculaires  du  milieu  actif.  Jour 
cela  j'ai  agité  ces  particules  par  le  mouvement  pendant  la  transmission  du  rayon, 
et  j'ai  modifié  leurs  intervalles  par  l'application  de  la  chaleur,  sans  aller  toutefois  au 
point  d'altérer  chimiquement  les  groupes  atomiques;  la  déviation  totale  est  restée 
la  même,  comme  l'indiquoient  d'avance  les  lois  mécaniques.  J'ai  écarté  ces  groupes 
bien  davantage  encore,  et  pour  ainsi  dire  indéfiniment,  en  mêlant  les  liquides  actifs 
à  des  liquides  inactifs,  ou  des  liquides  actifs  entre  eux  ,  soit  de  même  senssoit  desens 
contraire;  la  déviation  totale  opérée  parle  système  mixte  a  été  toujours  rigoureusement 
la  somme  des  déviations  partielles  que  le  rayon  lumineux  auroit  subies,  en  traver- 
sant la  même  somme  de  groupes  actifs  ou  inactifs  placés  à  la  suite  les  uns  des 
autres  dans  des  tubes  séparés.  Ces  épreuves,  que  M.  Chevreul  dit  aujourd'hui  qu'il 
faudroit  faire  (i),  je  les  ai  faites  et  publiées  ckpuis  seize  ans  dans  les  mémoires  de 
l'Académie;  j'ai  même  manqué  de  perdre  alors  la  vie  dans  une  expérience  par 
laquelle  j'ai  conslaté  que  l'essence  de  térébenthine  conserve  sa  faculté  rotatoire  à 
l'état  de  vapeur  en  mouvement. 

J'avois  établi  toutes  ces  lois  dès  j  8 18  (2);  et  depuis  on  n'y  avoit  rien  ajouté.  Enfin 
un  examen  plus  approfondi  de  ces  mêmes  lois,  joint  à  une  sensibilité  beaucoup 
plus  grande  dans  les  appareils,  me  fournirent  des  indices  de  la  faculté  rotatoire 
infiniment  plus  délicats  que  ceux  dont  j'avois  fait  jusqu'alors  usage  ;  et  je  parvins 
ainsi,  il  y  a  deux  ans,  à  découvrir  cette  propriété  dans  une  foule  de  substances 
d'origine  organique  où  je  n'avois  pas  précédemment  soupçonné  qu'elle  existât.  Je 
repris  alors,  avec  de  nouveaux  soins,  toutes  les  expériences  qui  dévoient  servir  de 
base  pour  en  constater  les  détails;  et  j'accompagnai  ces  résultats  des  formules 
nécessaires  pour  en  déduire  des  conséquences  comparables,  en  établissant,  pour 
chaque  substance,  composée  ou  simple,  ce  que  j'appelle  son  pouvoir  de  rotation 
moléculaire  actuel,  qui  est  la  déviation  angulaire  qu'elle  exerceroit  sur  le  plan  de 
polarisation  d'un  certain  rayon  simple,  avec  une  épaisseur  d'un  millimètre,  et  une 
densité  hypothétique  égale  à  l'unité.  Quoique  le  volume  de  l'Académie  où  ce 
travail  est  inséré,  n'ait  pas  encore  paru  dans  le  public,  j'en  ai  remis,  depuis  plus 
d'un  an,  des  exemplaires  imprimés  a  plusieurs  chimistes ,  tant  françois  qu'étrangers, 
et  il  a  servi  de  fondement  à  toutes  mes  recherches  subséquentes.  Car  il  ne  m'a  fallu 
depuis  qu'appliquer  les  mêmes  méthodes  et  les  mêmes  formules  aux  expériences  di- 
verses que  j'ai  entreprises,  en  étendant  seulement  ou  fortifiant  leur  usage  par  les 
nouveaux  procédés  additionnels  que  le  développement  des  recherches  exigeoit  ou 
suggérait  ;  de  sorte  que,  pour  dissiper  les  différentes  objections  que  M.  Chevreul 

(1)  Rapport  sur  l'amidon ,  chap.  V,  §  72,  Annales,  page  266. 

^2)  Voyez  le  volume  des  Mémoires  de  l'Académie  des  Seiet.ces,  pour  l'armée  181*. 


AUX    RECHERCHES    DE   CHIMIE.  5o5 

m'oppose,  du  moins  celles  que  je  crois  avoir  bien  comprises,  je  n'aurai  presque 
qu'à  citer  les  résultats  qui  y  repondent,  et  qui  sont  déjà  publiés  dans  ces  Annales 
mêmes. 

Mais  d'abord  je  simplifierai  beaucoup  cette  discussion  ,  en  déclarant  que  je 
n'ai  nulle  intention  de  suivre  M.  Chevreul  dans  l'article  le  plus  étendu  de  sa  dis- 
sertation ,  celui  où  il  examine  ce  quon  peut  dire  contre  l'importaitice  du  caractère 
optique  dans  In  définition  des  espèces  chimiques.  Ne  l'ayant  jamais  proposé  pour 
un  pareil  usage,  je  n'ai  pas  à  le  défendre  sur  ce  point.  Je  le  dois  d'autant  moins, 
qu'à  mes  yeux,  aucun  caractère,  pris  isolément,  ne  sauroit  suffire  pour  définir,  je 
ne  dis  pas  seulement  une  espèce  chimique  en  général ,  mais  une  substance  indivi- 
duellement unique.  De  telles  définitions  ne  sont,  selon  moi ,  et  ne  peuvent  être,  que 
l'expression  de  notre  ignorance  ou,  si  l'on  veut,  de  notre  savoir  actuels.  On  a  essayé 
de  classer  les  corps  naturels  solides  par  la  cristallisation.  On  en  a  trouvé  de  rigoureu- 
sement isomorphes,  par  exemple  ceux  qui  cristallisent  en  cube  ou  en  octaèdre  régu- 
lier prouvés  tels  parla  symétrie  complète  de  leurs  dérivations.  On  a  voulu  préférer 
la  composition  chimique  :  on  a  découvert  des  corps  exactement  isomériques.  Ces 
deux  exemples  doivent  suffire  pour  nous  avertir  que  la  définition  ces  corps  doit 
s'établir  sur  la  réunion  des  caractères  observables  que  chacun  d'eux  possède;  et 
encore  cette  définition  n'est  jamais  que  provisoire,  puisqu'on  peut  demain  décou- 
vrir un  autre  système  de  particules  matérielles  auquel  tout  ce  premier  ensemble  de 
propriétés  sera  commun.  Le  caractère  tiré  de  la  polarisation  circulaire  n'est  donc, 
ne  peut  é:re,  qu'un  élément  de  plus,  une  nouvelle  condition  de  l'état  moléculaire 
actuel  des  systèmes  matériels,  soit  simples,  soit  composés,  dans  lesquels  il  existe;  et 
j'ai  positivement  dit  et  répété  dans  les  Annales  d'Histoire  naturelle  que  c'étoit  ainsi 
que  je  l'envisageois  (i).  D'après  cela  j'ai  dû  naturellement  l'aider,  dans  les  applica- 
tions, par  tous  les  moyens  auxiliaires  qui  pouvoient  s'y  joindre;  et  ainsi  M.  Chevreul 
n'avoit  pas  besoin  de  dire,  comme  il  fait  p.  3oo,  que,  démon  aveu,  de  £  aveu  de  M.  Mot, 
quand  on  a  du  sucre  de  canne  et  du  sucre  de  fécule  mêlés  ensemble  dans  une  même 
solution,  il  faut,  pour  les  discerner,  recourir  à  la  fermentation  alcoholiquc,  ou  à 
l'action  des  acides  convenablement  réglée  ,  afin  de  changer  la  somme  des 
deux  rotations  en  une  différence.  Il  auroit  dû  dire  que  l'emploi  de  ces  procédés 
auxiliaires  étoit  ma  pratique  constante  et  un  de  mes  principes  formellement 
exprimé. 


(l)  Voyez  le  Mémoire  sur  les  variations  lentes  ou  soudaines  qui  s'opèrent  dans  plusieurs  com- 
binaisons organiques.  Noue.  Annales  du  Afuiéum  d'Histoire  naturelle,  tome  II  ,  page  33S.  — 
Ibid. ,  tome  III,  page  48,  sur  l'application  de  la  polarisation  circulaire  à  l'analyse  de  la  vége'- 
tion  des  graminées. 

Annales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série.  65 


5o6    sur  l'application  des  lois  de  la  polarisation  circulaire 

La  question  métaphysique  relative  aux  espèces  e'tant  écartée,  je  viens  aux  autres 
objections  de  M.  Clievreul.  Les  trois  premières  qu'il  appelle  (a)  (b)  (c)  consis- 
tent à  demander  comment,  quand  on  observe  une  déviation  vers  la  gauche,  on 
peut  reconnoitre  immédiatement  si  elle  appartient  à  de  la  gomme  ou  à  du  sucre  de 
raisin  non  solidifié,  ou  à  un  mélange  de  ces  deux  substances  puisqu'elle  leur  est 
commune;  et  de  même,  quand  on  observe  une  déviation  vers  la  droite,  comment 
on  peut  discerner  immédiatement  si  elle  est  produite  par  de  la  dextrine  ou  du  sucre 
d'amidon.  A  prendre  ces  questions  dans  le  sens  positif  de  leur  application  expéri- 
mentale, elles  ne  sont  pas  aujourd'hui  à  foire,  dans  l'état  où  se  trouve  la  chimie  op- 
tique; car  non  seulement  les  conditions  particulières  qu'elles  posent,  mais  une  foule 
d'autres  analogues  et  plus  difficiles,  sont  depuis  long-temps  résolues  dans  mes  recher- 
ches sur  la  végétation,  où  la  spécialité  de  fonctions  des  divers  organes,  incessamment 
modifiée  par  le  progrès  de  la  vie,  réalisoitdes  mélanges  bien  autrement  compliqués 
que  ceux  que  M.  Clievreul  me  propose.  Ne  devant  pas  supposer  qu'il  ignoreces  résultats, 
qui  ont  été  publiés  dans  les  Annales,  etencore  moins  qu'il  voulût  les  dissimuler  sciem- 
ment, il  faut ,  par  nécessité,  que  j'arrive  à  voir  dans  les  difficultés  qu'il  m'oppose ,  quel- 
que sens  abstrait,  indépendant  des  applications  réelles  que  j'ai  faites;  et  un  mot  que 
je  viens  d'écrire,  le  mot  immédiatement,  me  suggère  un  soupçon  à  cet  égard.  Dans  le 
titre  de  mon  premier  mémoire  sur  le  sucre  de  raisin  liquide,  mémoire  suivi  depuis  par 
beaucoup  d'autres  applications  plus  étendues  de  mes  méthodes  ,  j'ai  dit  qu'à  l'aide  du 
caractère  tiré  de  la  polarisation  circulaire,  on  pouvoit  reconnoitre  immédiatement 
les  sucs  des  fruits  qui  pouvoient  donner  du  sucre  analogue  à  celui  de  la  canne ,  et 
ceux  dont  on  ne  pouvoit  attendre  que  du  sucre  de  raisin.  En  effet  tous  les  sucs  de 
nos  climats  desquels  on  a  jusqu'ici  extrait  du  sucre  de  canne,  ceux  de  betterave  , 
de  panais,  de  carotte,  de  guimauve,  m'avoient  présenté  la  rotation  à  droite;  tandis 
que  tous  ceux  qui  donnent  seulement  du  sucre  de  raisin,  présentoient  invariable- 
ment la  rotation  à  gauche;  ainsi,  par  le  mot  immédiatement ,  je  voulois  dire  tout 
de  suite,  à  t instant  même,  et  en  effet,  dans  ces  premières  observations,  je  n'avois  pas 
cherché  encore  d'autres  moyens  de  distinguer  les  deux  sortes  de  sucres  dont  il  s'agit, 
n'ayant  pas  eu  encore,  à  cette  époque,  l'occasion  de  les  rencontrer  naturellement 
mélangés  au  point  de  dissimuler  ou  d'intervertir  leur  rotation  propre.  Or,  si  c'est 
ce  mot  immédiatement  qui  a  choqué  M.  Chevreul,  comme  exprimant  de  ma  part  la 
prétention  d'employer  uniquement  le  caractère  optique,  à  l'exception  de  tout  autre, 
et  particulièrement  des  moyens  chimiques,  je  lui  représenterai queje n'ai  jamais  agi 
de  manière  à  justifier  cette  interprétation.  Car,  même  dans  mon  premier  mémoire 
fondamental ,  lu  à  l'Académie,  le  5  octobre  i832,j'avois  déterminé  les  rotations 
opposées  des  deux  principes  cristallisable  et  incristallisable  du  miel ,  après  les  avoir 
désunis  à  l'aide  de  l'alcohol  ;  et  je  n'ai  jamais  manqué  depuis  de  rechercher  tous  les 


AUX  RECHERCHES  DE  CHIMIE.  507 

secours  que  la  chimie  pouvoit  me  fournir.  Toutefois,  je  le  répète,  c'est  avec  beaucoup 
d'hésitation  que  j'atti  ibuerois  à  M.  Clievreul  de  s'être  attaché  ainsi  à  une  difficulté 
qui  nie  seinhleroil  pin enient  grammaticale;  car,  si  telle  eût  été  sa  pensée,  il  n'auroit 
pas  pu,  sans  une  iiipisliee  dont  je  le  crois  incapable,  reproduire,  comme  il  l'a  fait, 
ces  premières  expressions,  sans  ajouter  (pie  toutes  mes  recherches  postérieurement 
publiée-,  démentent  matériellement  l'idée  d'exclusion  que  cette  interprétation  m'at- 
tribueroh;  et  que  nu  nie  j'ai  formellement  exprimé  le  principe  contraire  nu  com- 
mencement de  mon  mémoire  sur  l'analyse  de  la  végétation  dans  les  graminées, 
comme  chacun  peut  le  vérifier  aisément.  Au  reste,  il  sera  du  moins  bien  établi 
par  la  discussion  précédente,  que  ni  moi  qui  ai  inventé  et  appliqué  le  procédé 
optique,  ni  M.  Clievreul  qui  l'examine,  nous  ne  sommes  d'avis  qu'on  doive  l'isoler 
des  caractères  chimiques  qui  peuvent  aider  ses  applications.  C'est  là,  je  crois, le  seul 
point  scientifique  qui  ait  ici  quelque  intérêt. 

J'arrive  à  la  dernière  objection  de  M.  Clievreul,  l'objection  (d),  laquelle  est  énoncée 
en  ces  termes  :  Difficulté  d'apprécier  la  quantité  d'un  principe  actif  ([après  la  densité 
du  liquide  qui  le  tient  en  solution.  Il  m'est  impossible  de  comprendre  comment,  ni 
sous  quel  rapport,  cette  objection  s'applique  à  mes  formules,  ou  aux  résultats  que 
j'en  ai  déduits.  Cependant  c'est  bien  là  positivement  son  sens  intentionnel;  car, 
dans  le  développement  qu'il  en  donne ,  en  mentionnant  la  nécessité  de  reconnoître 
la  proportion  de  la  substance  active  dans  le  dissolvant  pour  prononcer  sur  sa 
nature  spécifique,  M.  Clievreul  se  demande  (page  3io)  comment  on  reconnoitra 
cette  proportion;  et  il  ajoute:  «  c'est,  suivant  M.  Biot,  en  prenant  la  densité  des 
liqueurs,  »  moyen  qui  lui  semble,  avec  raison,  d'un  usage  difficile,  et  il  auroit  pu 
ajouter,  fort  inexact.  Mais  il  y  a  ici,  de  la  part  de  M  Clievreul,  quelque  méprise, 
certainement  involontaire;  car  je  n'ai  ni  proposé,  ni  employé  rien  de  pareil  ;  et 
mes  formules  sont  là  pour  répondre.  Il  est  vrai  que  la  densité  des  solutions  observées 
y  entre ,  comme  elle  entre  aussi  dans  la  détermination  d'une  foule  d'autres  résultats 
physiques,  par  exemple  dans  le  calcul  du  pouvoir  réfringent,  et  des  forces  capil- 
laires ;  quoique  assurément  on  n'ait  jamais  dit  que  ces  phénomènes  s'apprécient  ou  se 
mesurent  par  la  densité.  De  même,  dans  les  phénomènes  de  la  polarisation  circu- 
laire, il  existe,  pour  chaque  substance  active,  une  relation  nécessaire,  mathématique, 
entre  son  pouvoir  de  rotation  moléculaire, l'épaisseur  à  travers  laquelle  on  l'observe, 
soit  isolée,  soit  en  solution;  la  déviation  angulaire  qu'elle  produit  sur  le  plan  de 
polarisation  d'un  rayon  simple  de  nature  donnée;  et  enfin  la  densité  actuelle  de  la 
solution  où  la  substance  existe,  ainsi  que  sa  proportion  pondérale  dans  cette  solu- 
tion (i).  De  ces  cinq  éléments,  quatre  étant  donnés,  le  cinquième  se  déduit  par  la 


(i)  >*on  seulement  la  relation  mathématique  dont  je  parle  est  établie  dans  mon  Mémoire  du 


5o8    sur  l'application  des  lois  de  la  polarisation  circulaire 

nécessité  de  la  relation  mathématique;  et, si  ce  cinquième  inconnu  est,  par  exemple, 
la  proportion  pondérale  de  la  substance  active,  on  l'obtiendra  ainsi  en  effet  par  le 
calcul,  dans  lequel  la  densité  entrera  comme  un  des  éléments.  Mais  ce  ne  sera  pas 
d'après  cette  densité,  ou  du  moins  d'après  elle  seule  qu'on  appréciera  la  proportion. 
Il  est  même  évident,  par  les  formules,  que,  dans  les  solutions  aqueuses  très  étendues, 
dont  la  densité  diffère  conséquemment  très  peu  de  l'unité,  cet  élément  ne  conserve 
presque  aucune  influence  sur  la  détermination  de  la  proportion  pondérale;  parce- 
qu'il  n'y  affecte  que  des  décimales  d'un  ordre  très  éloigné.  Par  exemple,  quand  |e 
dis,  comme  je  puis  le  dire,  qu'à  l'aide  des  appareils  que  j'emploie  maintenant,  on 
peut  rendre  immédiatement  sensible,  et  apprécier,  la  présence  de  deux  millièmes,  en 
poids,  de  sucre  de  canne,  ou  d'un  millième  de  dextrine ,  dans  une  solution 
aqueuse,  ce  n'est  certes  pas  d'après  la  densité,  que  l'on  obtiendrait  de  semblables 
résultats.  Car,  à  des  degrés  de  dilution  pareils,  les  densités  des  solutions  diffèrent  si 
peu  de  l'unité,  qu'on  peut  au  contraire  se  dispenser  tout-à-fait  de  les  observer,  et  y 
substituer  l'unité  même,  sans  que  les  "proportions  pondérales  des  substances  en 
soient  affectées  d'une  manière  observable.  D'après  cela,  il  ne  faut  pas  m'attribuer 
d'apprécier  la  proportion  pondérale  par  la  densité.  Cela  ne  m'appartient  en  aucune 
manière;  et  cette  supposition  donnerait  une  idée  très  fausse  de  mes  procédés. 

Après  avoir  ainsi  discuté  ce  que  M.  Cbevreul  trouve  que  l'on  peut  dire  contre 
Pimportance  du  caractère  optique  tiré  de  ta  polarisation  circulaire,  j'avois  eu  l'in- 
tention de  le  suivre  dans  l'appréciation  de  l'utilité  dont  il  peut  être.  Mais  cette  appré- 
ciation étant  relative  aux  vues  de  chacun  ,  sans  gêner  celles  des  autres,  il  n'y  anroit 
aucun  profit  pour  la  science  à  la  débattre.  Les  personnes  qui  travaillent  en  ce 
moment  à  lier  par  des  rapports  rationnels  les  innombrables  transformations  aux- 
quelles la  chimie  organique  donne  naissance,  sentiront  aisément  que  le  caractère 
spécialement  moléculaire  du  pouvoir  de  rotation  optique,  assigne  des  conditions 
nouvelles  auxquell?s  il  faudra  nécessairement  satisfaire  en  choisissant  les  groupes 
de  combinaisons  atomiques  qui  représentent  les  produits  composés.  J'ai  cru  servir 
la  science  en  donnant  moi-même  ici  l'exposition  précise  de  ce  caractère,  dont  la 
dissertation  de  M.  Chevreul  m'a  paru  présenter  involontairement  une  idée  très 
inexacte  qui  pourroit  en  retarder  les  applications.  Ce  devoir  accompli ,  je  l'aban- 
donne au  jugement  des  expérimentateurs. 

Paris,  le  i4  décembre  r8.'!4. 

5  novembre  (832,  imprimé  parmi  ceux  de  l'Académie;  mais  elle  se  trouve  encore  rappelée 
dans  le  même  Mémoire  sur  le  sucre  de  raisin,  qui  a  servi  spécialement  de  texte  à  la  dissertation 
de  M.  Chevreul.  Voyez  les  Nouvelles  Annales  du  Muséum,  tome  H  ,  page  97,  en  note.  Le  tableau 
iiuinérif|ue,  qui  se  trouve  dans  la  page  suivante,  est  mathématiquement  déduit  de  cette  relation. 


BIBLIOTHEQUE 

DU 

MUSÉUM  D'HISTOIRE  NATURELLE  DE  PARTS. 


Liste  des  dons  faits  à  la  Bibliothèque  du  Muséum  d'Histoire  naturelle , 
pendant  l'Année  1 834- 

La  Bibliothèque  du  Muséum,  exclusivement  consacrée  aux  livres  qui  intéressent 
l'histoire  naturelle,  a  un  double  but  :  1"  relui  de  compléter,  avec  les  cours  et  les  col- 
lections, les  moyens  d'étude  offerts  au  public  pour  cette  branche  des  connoissances 
humaines;  1°  de  fournir  aux  professeurs  et  aux  naturalistes  employés  sous  eux  les 
éléments  nécessaires  de  leurs  travaux  pour  l'enseignement,  pourles  publications  scien- 
tifiques, et  sur-tout  pour  la  détermination  de  tous  les  objets  vivants  ou  morts  qui 
entrent  dans  les  collections.  C'est  donc  une  de  ces  bibliothèques  spéciales  dont  on 
a  enfin  reconnu  et  proclamé  généralement  la  nécessité,  et  qu'il  seroit  possible  et 
en  même  temps  si  important  de  compléter,  de  manière  que  l'étude  y  trouvât  au 
besoin  et  de  suite  tout  ce  qui  peut  l'éclairer  sur  un  sujet  qui  l'occupe,  l'ouvrage  de 
luxe  le  plus  considérable  comme  la  thèse  la  plus  courte.  Par  malheur,  les  ouvrages 
d'histoire  naturelle,  où  les  planches  jouent  un  si  grand  rôle,  sont  souvent  d'un  prix 
fort  élevé,  et  les  fonds  que  nous  pouvons  consacrer  à  leur  acquisition  sont  encore 
loin  d'arriver  au  niveau  des  besoins.  On  a  pu  cependant  les  augmenter  progressi- 
vement depuis  quelques  années  et  combler  un  grand  nombre  de  lacunes.  Le  magni- 
fique don  d'une  partie  de  la  bibliothèque  de  M.  Cuvier,  celle  qui  concernait  l'his- 
toire naturelle  et  en  formoit  par  conséquent  le  fonds  le  plus  précieux,  est  venu 
soudain  augmenter  la  nôtre  de  près  d'un  tiers. 

La  liste  que  nous  publions  aujourd'hui  prouvera  que  le  gouvernement  continue 
à  lui  donner  d'autres  gages  de  sa  protection,  et  que  les  dons  des  particuliers  con- 
tribuent aussi  à  l'enrichir;  mais  nous  croyons  que  l'intérêt  de  la  science  nous  auto- 
rise à  provoquer  de  plus  en  plus  leur  générosité,  et  à  faire  un  appel  au  monde  sa- 
vant entier,  pour  qu'il  veuille  bien  nous  continuer  et  multiplier  ces  preuves  de  son 
bienveillant  intérêt.  Nous  savons  que  les  naturalistes  peuvent  rarement  offrir  les 
ouvrages  dispendieux  qu'ils  publient;  mais  ceux  qui  sont  peu  considérables,  et  que, 
pour  cette  cause  même,  la  librairie  néglige  en  général  de  faire  circuler,  les  mé- 
moires, les  dissertations  ou  notices  séparées, quelquefois  bornées  à  quelques  pages, 
souvent  tirées  à  un  très  petit  nombre  d'exemplaires  et  n'existant  même  pas  dans  le 
commerce  :  telles  sont  les  œuvres  que  nous  osons  réclamer  de  leurs  auteurs.  C'est  en 
vain  ordinairement  qu'on  les  cherche  dans  les  bibliothèques  publiques  :  ou  elles  n'y 
existent  pas  le  plus  souvent ,  ou  elles  s'y  retrouvent  avec  beaucoup  de  difficulté, 
perdues  entre  des  ouvrages  plus  volumineux.  Dans  notre  bibliothèque  spéciale,  di- 
rigée et  classée  p  ir  des  hommes  spéciaux,  tout  est  soumis  à  la  rigueur  des  classifi- 
cations d'histoire  naturelle,  tout  se  retrouve  sans  peine  et  perte  de  temps.   Déjà  nos 


5lO  BIBLIOTHEQUE   DU   MUSÉUM   D  HISTOIRE   NATURELLE. 

efforts  ont  réuni  de  nombreuses  brochures  distribuées  avec  ordre  dans  des  carions  . 
et  c'est  sur-tout  pour  compléter  cette  collection  d'une  utilité  incontestable  que  nous 
réclamons  les  secours  fraternels  de  tous  ceux  qui  aiment  et  cultivent  nos  études. 


MÉMOIRES  ET  ACTES  DES  ACADEMIES 
ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

Institut  de  France.  —  Mém.  de  l'Acad.  rov. 
des  Sciences  (Savants  étrangers.  )  vol.  3.  in-4". 
Paris.  i833. — Mém.  de  l'Acad.  roy.  des  Inscript. 
et  Belles  -  lettres,  vol.  i o.  in  -  4°-  Paris.  i834- 
— Donné  par  l'Institut  de  France. 

Nouvelles  Annales  du  Muséum  il'Hist.  naturelle 
«le  Paris.  3' année,  vol. 3.  Ir%  2eet3epart.  in-4°. 
Paris,  i834-  — Muséum  d'Hist.  natur.  tic  Paris. 

Me'raoires  de  la  Soc.  d'Hist.  natur.  de  Palis. 
vol.  5.  in-4°.  Paris.  1 834-  —  ^oc-  '^es  Sciences 
naturelles  île  France. 

Bulletin  de  la  Soc.  Géologiq  de  France,  vol. 
4  et  5.  (Trav.  de  i833  -34,  et  bist,  des  progrès 
de  laGéolo;jie  pend,  l'ann.  lS33.)  2  vol.in-8°. 
Paris.  l833-34.  —  Soc.  Géologique  de  France 

Mém.  de  la  Soc.  Géologiq.  de  France,  vol.  1. 
1"  et  2'  part.  in-4°.  Paris.  1 833- 34- — Soc.  Géo- 
logique de  France. 

Mém.  de  l'Acad.roy.  de  Médecine  (de  Paris.) 
vol.  3.  i"  et  2e part.  in-4°-  Paris.  l834- — Minist. 
de  l'Inslr.  publique. 

Mém.  de  la  Soc.  Roy.  et  centrale  dAgricult. 
de  Paris,  vol.  40.  (i833.)  in-8°.  Paris.  1834.— 
Soc.  roy.  et  centr.  d'Agriculture. 

Mém.  de  la  Soc.  de  Physique  et  d'Hist.  natu- 
relle de  Genève,  vol.  6.  2  e  part.  in-4°-  Genève, 
i834- — Soc.  de  Physiq.  et  d'Hist.  naturelle  de 
Genève. 

Transactions  of  the  Linnean  Society  o(  Lon- 
ilon.  vol.    17,   i"  part.  in-4".   London.    i834- 

—  Soc.  Linn.  de  Londres. 

Transactions  of  the  Zoological  society  of 
London.  vol.  1,  1"  et  2'  part.  in-4°.  London. 
1 833-34-  — Soc.  Zoologiq.  de  Londres. 

Transactions  of  the  Ilorticultural  Society  of 
London.  2e  série,  vol.  1,  part.  5et  6.  in-4°.Lond. 
1 833-34-  — Soc.  Horticult.  de  Londres. 

Transactions  of  the  American  Philosophieal 
society.  vol. ]4,  part.  4-  in-4".  Philadelpliia,i  833. 

—  Soc.  Pliitosopli.  américaine  de  Philadelphie. 
Journal  of  theAcad.  ofScienc.  natural  of  Phi- 

ladelphia.  vol.  6.  in-8°.  Philadelphia  ,    1827-29. 

—  ■  Acad.  des  Se.  natur.  de  Philadelphie. 
Transactions  of  the  Geological  society  of  Pcnn- 

sylvtmia. vol.  i,part.  1".  in-8". Philadelph. 1834. 

—  Soc.Géolog.de  Pensylvanie. 

Memorias  de  la  Inslitucion  Agronoma  de  la 


Hahana,  par  I).  Ramon  de  la  Sagra.  Iiv.  I  et  2. 
in-8°.La  Havane,  i834. — M.  Ramon  de  la  Sagra. 

JOURNAUX  SCIENTIFIQUES. 

Annales  des  Mines.  3' série,  vol.  5  et6.  2  vol. 
in-8".  Paris,  1 834- —  Administ.  des  mines. 

Journal  de  Chimie  médicale  ,  de  Pharm.  et 
de  Toxicologie,  vol.   10  ,  in  -  8°.  Paris  ,  1 8 3 4 - 

—  Soc.  du  Journal. 

Annales  Marit.  et  Coloniales.  3  vol.  in-8". 
Paris.  1 834-  —  Minist-  delà  Marine. 

Journal  des  Savants.vol.  1 8.  in-4°.  Paris(l  834)- 

—  Minist.  de  la  Justice. 

HISTOIRE  NATURELLE  GÉNÉRALE, 

M.DelaFosse. — Précis  élément.  d'Hist. natu" 
relie,  2'  édit.  2  vol. in- 1  2.  Paris.  1 833. — L'auteur- 

M.  De  la  Pylaie. —  Notice  sur  les  ilesCrozeti 
situées  dans  l'hémisphère  austral.  (Considérées 
sous  les  tarp.  topograph.,botaniq.  et  zoologiq.) 
in-8  ".Bennes,  i833. —  L'auteur. 

PHYSIQUE. 

M.  PoniLLET.  —  Élém.  de  Physiq.  expériment. 
et  de  Météorologie,  2' édit.  2  vol.  in-8".  en  4  lom. 
Paris,  i832. — Minist.de  ilnstr.  publique. 

CHIMIE. 

Bibliothèque  du  Chimiste ,  publiée  par  M. 
Longchamp  ,  vol.  7,  1"  livr.  in-8°.  Paris  ,  1 834- 

—  Minist.  de  l'Instr.  publique. 
Gcerin-Varrï.  —  Mémoire  sur  les  Gommes 

(Arabine,   Cérasine  et  Bassorine).  in-8".    l832. 

—  L'auteur. 

M.  Gcér'.n-Varrï.  — Mém.  sur  deux  produits 
naturels  de  la  Végétation  considéréscommedes 
Gommes  [Amidine  et  Lichénide  ).  in-8°.  1 834- 
— ■  L'auteur. 

M.  GiîÉniN-VAr.nT.— Mém.  sur  l'Acide  Malique 
artificiel  de  Schcele.  in-8".  1 833.  —  L'auteur. 

('Extraits  des  Ann.  de  Chimie  et  de  Physiq.) 
vol.  49i  5o  et  52. 

MINÉRALOGIE. 

M.  Focrnet.  —  Becherches  sur  les  Sulfures 
Métalliques,  et  aperçusur  quelques  résultats  de 
leur  traitement  métallurgique.  2'  thèse  soute- 
nue à  la  faculté  desScienc.  de  Paris,  le  îômars 
i833.  in-8°.  Paris,  1 833.  (Ext.  des  Ann.  des  Mi- 
nes, i'  série,  vol.  4-  1 833.  )  —  L'auteur. 


BIBLIOTHEQUE   DU   MUSEUM    u'iIISTOIUE   NATURELLE. 


M.  Fovhnet.  —  Notice  sur  les  Minerais 
«le  Plomb  carbonate,  noirs  et  blancs,  in  -  8°. 
Olermont,  i83?. —  L'auteur. 

M.  FOORNET.  —  Notice  sur  la  Silice  Gélati- 
neuse Je  Ceyssat  (Puy-de-Dôme ),  et  sur  son 
emploi  dans  les  arts.  in-8°.  Clermont,  i83a. 
-L  auteur* 

M.  FooRSET.  ■ —  Notice  sur  la  Volziné,  ou 
Oxisulfure  de  Zinc,  de  Rosiers  près  de  Pontgi- 
baud  (  Puy-de-Dôme).  in-8".  Clermont,  l833. 
—  L'auteur. 

(Ces  trois  notices  extr.  des  Ann.  Se.  et  Induit, 
de  l  Auvergne ,  vul.  5  et  G.  Clermont]  i832-33.) 

GÉOLOGIE. 

MM.  A.  de.Lirive  et  F.  Marcet. —  Quelques 
observ.  del'hysiq.  terrestre  faites' (à  Pregny)  a 
l'occasion  delà  perforation  d'un  puits  artésien, 
et  relatives  principalement  à  La  température  de- 
là terre. (Extr.  des  Mém.  de  lu  Sue.  de  l'In  s.  ,  i 
d'Uist.  natur.  île  Genève,  vol.  6).  ùi-.j".  Genève, 
i8j'(-  —   Les  auteurs. 

M.  P.  Meriak. —  Sur  les  Tremblem.  déterre 
qui  se  sont  fait  sentir  à  Bâle,  avec  quelques  re- 
marques sur  le-  tremblem.  de  terre  en  gi  un. il. 
(  En  allemand.  )  in-4".  li.de,  1 834- — Lauteur. 

M.  S.  Lea.  —  Contributions  of'Geology.  (Mé- 
moires sur  la  formation  tertiaire  de  YÀlubamà  ; 
description  des  Coquilles  fossiles1  du  Marylknd 
et  du  New-Jersey,  etc.)  i   vol.  in-8".  Philadel- 

plua,    l832. L'auteur. 

M.  E.  Uobeut. — Considérations  Géologiques, 
relatives  à  la  Médecine  (dissertation  inaugurale 
pour  le  Doctorat.)  in-4". Paris,  J 834- — L'auteur. 

M.  Alb.de  laMarsioua. — Observât.  Gêolpgiq. 
sur  les  iles  Baléares  (Majorque  et  Minorqitè  ). 
(Extr.  des  Ment,  de  l'.lead.  des  sciences  de  Tu- 
rin, vol.  38.)  in-4".  Turin,  I  834-  —  L'auteur. 

M.  Élie  nEBrABU;>NT.  —  Faits  pour  servir  à 
l'Histoire  des  Mont.  Ignés  île  lOisans.  (Extr.  des 
Ann.  des  Mine-,.  3*  série,  vol.  5.  in-8")  Paris, 
I  834-  —  L  auteur. 

M.  Roz'et. — Descr.  Géolo;;.  de  la  partie  mérid. 
de  la  chaîne  des  Vosges,  avec  coupes,  in-8".  et 
carte  g'éolog.  in-fol.  Paris,  1 834-  — L'auteur» 

M.  Dubi'isson. —  Catalogue  de  la  Collection 
Minéralogique  et  Géoguostique  du  départ,  de  la 
Loire-Inférieure. ip-8°.  Nantes.  1 000.  (  L'auteur 
y  a  joint  la  carte  geognostiq.  du  départ,  in-fol, 
Nantes,  l832.) — L'auteur. 

PALÉONTOLOGIE. 

M.  J.  DE  Chhistol.  —  Recherches  sur  les 
grandes  espèces  de  Rhinocéros  fossiles.  in-/j0. 
-Montpellier,   j  834-  —  L  auteur. 

M.  Broeighiart  (Adolphe). — Histoire  des  Vé- 


;;i  i.nix  fossiles  ou  Recherches  botaniques  «t 
géologiques  sur  les  vi  gétaux  renfermés  dans  les 
diverses  couches  du  globe,  vol.  i,  g'  liv.  in-4". 
i83.j. —  Minist.  de  l'Inst.  publique. 

BOTANIQUE. 

M.  R.  Bhown. — A  brief  account  of  mievosco- 
pical  observations  (18*7-1829)  onthe  particles 

COntained   in  die  pollen    of  plants;  and    on  tlie 

general  existence  ofactive  molécules  i );•'"" 

and  innrg.inic  liudies,  ih-8°.  Liuid.  1828  et 
1820.  —  L'auteur. 

M.  R.  RluiWN.  —  Some  observations  on  tbe 
natural  l.inuly  oi  pi. mis  called  COMPOSITE.  (Ext. 
des  Trans.  of  I.inn.  soc.  ofLond.  vol.  12.)  in-j  . 
Lond.    1817. —  /.'auteur. 

M.  II.  Mohl. —  De  l'almis  in  génère.  (Intro- 
duction a  l'ouvrage  île  <  ).  F.  I'.  Martius  intitulé  : 
Gênera  et  species Pabiiarutn.")  iu-fol.  Monachii. 
1833.  —  U.deMirbel. 

M.  A.  L.  Fée.  —  Mém.  sur  le  groupe  des 
Phylleriées  de  Fiiii;s ,  et  notamment  sur  le  genre 
Erineum,  in-8".  Strasb.  1834.  —  L'auteur. 

M.  A.  L.  Fée. — Note  sur  3  espèces  daSphée- 
1-in  exotiques ,  in-8".  Strasb.  1 834- — L'auteur. 

M.  Perrottet. —  Mém.  sur  la  ouït,  des  indi- 
golèrcs-tioctnriaux  et  sur  la  fabrication  de  l'in- 
digo ,  in-8".  Paris.  i83a.  —  L'auteur. 

M.  l'iiHiuii  iet.  —  Obs.  sur  le  Morus  multi- 
caulis  et  sur  une  nouv.  esp.  voisine  :  Morus  iu- 
termediu.  (Ext.  des  Arch.  de  Rot.  vol.  1)  in-8°. 
Paris.  i833. — L'auteur. 

M.  Van  Hall.  —  Flora  Batava,  ou  descr.  et 
fig.  des  plantes  dclaNeerlande,liv.  97-99,111-4". 
Amst.  i833-t834-  —  L'auteur. 

-MM.  Dijarwn  ,  F.  Derodet  et  Odart. — 
Flore  compl.  d' Indre-et-Loire ,  pulil.  par  la  Soe. 
d'Agr.  Se.  et  Bell.-Lett.  de  Tours,  prie,  d'une 
inlroil.  à  l'élude  de  la  botanique  ,  I  vol.  in-8" 
'l'ouïs,   1 833. —  Les  auteurs. 

M.  Jaume  Saint-Hilaire.  —  Flore  et  Pomone 
françaises,  in-fol.  liv.  62-66,  Paris.  1 834-  — 
Minist.  de  l'fnst.  pùbl. 

M.  Perrottet. — Catalogue  des  plantes  intro- 
duites dans  les  colonies  françaises  de  Mascarei- 
gne  et  de  Cayenne,  etc.  rapportées  vivantes  des 
mers  d'Asie  et  de  la  Guyane  au  Jardin  des 
Plantes,  à  Paris.  (Ext.  des  Mém.  soe.  Linn.  de  Pu- 
ris  ,  vol.  3.  jiu-8".  Paris.  1 8 a 4 -  —  L'auteur. 

11.  Cassini. — Opuscules  jibyt illogiques,  vol.  3, 
in-8".  Paris.  1 834 ■  (Contenant  un  Résume  de  la 
Synanthérologie  et  aès  Leïtrés  élémentaires  sur  la 
Botanique.) — Madame  Cassini. 

Laciienai.   et  VVolleb.   — Observationes  bo- 
tanieo-mediiie.  in-4".  Basilex,  '77^. 
— M.  de  Jussieu. 


5 13  BIBLIOTHÈQUE   DU   MUSÉUM   D'HISTOIRE   NATURELLE 

ANATOMIE  HUMAINE  ET  COMPARÉE. 


MM.  Bocroery  et  Jacob.  —  Traité  complet 
île  l'Anatomie  Je  l'homme.  Liv.  IO-22.  in-folio, 
vol.  1-3.  Paris  .  1 832-34-  —  Les  auteurs. 

M.  Cruveilhier.  —  Anatomie  pathologique 
du  corps  humain,  in-folio.  Liv.  i8et  19.  Paris, 
1  833-34.  —  Ministère  de  l Instruction  publique. 

M.  Velpeau.  —  Embryologie  ou  Ovologie 
humaine,  contenant  l'Histoire  descriptive  et  ico- 
nographique de  l'oeuf  humain,  in-folio.  Paris, 
iS33.  —  Minist.  de  l'Instruc.  publique. 

M.  Serres.  —  Essai  sur  l'anat.  et  la  physiol. 
des  dents,  ou  nouvelle  théorie  de  la  dentition. 
I  vo1.in-8°.  Paris,  1817.  —  L'auteur. 

M.  Geoffiioï-Saist-IIilaire  (Et.).  —  Frag- 
ments sur  la  structure  et  les  usages  des  glande» 
mamellaires  des  Cétacés,  in -8°.  Paris,  1 834- 
(  Réunion  des  mémoires  et  notices  communi- 
qués à  l'Institut  en   [  833  et  1  834  sur  ce  sujet) 

—  L'auteur. 

Idem.  Lettre  à  M.  Obeuf,  chirurgien  de  la 
marine.  ( Instruction  sur  des  observations  à  re- 
cueillir relativement  à  l'organisation  des  Cétacés, 
et  en  particulier  à  leur  mode  d'allaitement).in-8", 
16  p.  autographiées.   Paris,  1 834-  —  L'auteur. 

Idem.  —  Deux  Mém.  sur  les  Monotrémes, 
classe  composée  des  geores  Ornithorynque  et 
Echidné,  suivis  de  la  traduction  française  du 
Mém.  de  M.  Oiuen  sur  V Ornithorynque.  (Ext. 
des  Etudes  progressives  d'un  naturaliste,  vol.  I. 
ire  part.  in-4°.  Paris.  1 834- — L'auteur. 

MM.  Lai'rili.ard,  Valenciennes  et  Pentlaxd. 

—  Catalogue  de  la  galerie  d'anat.  compar.  du 
Mus.  d'hist.  nat.  (Ext.  des  Nonv.  Ann.du  Mus.) 
in-4°.  Paris.  1 833.  —  Madame  Cuvier. 

M.  R.  Owen. — Descriptive  and  illnstrated  Ca- 
talogue of  the  physiological  séries  of  compara- 
tive anatomy,  contained  in  the  Muséum  of  the 
royal  Collège  of  surgeons  in  Lond.  vol.  1  et  2. 
in-4°.  i833-i834.  —  Collège  royal  des  chinir- 
qiens  de  Londres. 

ZOOLOGIE. 

ZOOLOGIE  GÉNÉRALE. 

M.  C.  L.   Bonaparte.  —  Saggio  di  una  dis- 

tribuzione  metodica  degli   animali  vertebrati  a 

sangue  caldo,  e  sangue  f'reddo.  in-8".  Roma,  j  83 1 

et  i832.  —  L'auteur. 

M.  Lessos.  — Illustrations  de  Zoologie.  Liv. 
r  3  et  1 4 ,  in-4°.  Paris ,  1 833-34-  —  Ministère  de 
l'instruction  publique. 

M.  GEOFFROY-SAINT-HlLAIRE(lsid.). Études 

zoologiques,  comprenant  l'histoire  et  la  des- 
cription d'un  grand  nombre  d'animaux  récem- 
ment découverts,  et  des  observations  nouvelles 
sur  plusieurs  genres  déjà  connus.  2e  liv.  in-8°. 


Paris,  l834.  (  Ext.  du  Magasin  de  zoologie  de 
F.  E.  Guéris.  )  —  L'auteur. 

MAMMIFÈRES. 
MM.  Et.GEOFFROÏ-SAIST-HlI.AIREetF.  CUVIER. 

—  Histoire  naturelle  des  Mammifères.  2e  édit. 
Liv.  14-17.  in- 4"-  Paris.  1  833-34- — Ministère 
de  [Instruction  publique. 

OISEAUX. 

M.  Werner.  — Atlas  des  Oiseaux  d'Europe. 
Liv.  29  et  3o.  in-8°.  Paris,  1 834-  —  L'auteur. 

MM.  Temmisck  et  Laugier.  —  Oiseaux  colo- 
riés. Liv.  92.  in-fol.  Paris,  ï 834-  —  Les  auteurs. 

M.  Audubon  (  J.  J.  ).  The  Birds  of  America. 
Liv.  34  à  39.  in-fol.  gr.  atlas.  London,  1 833-34. 

—  Minist.  de  CInst.  publique. 

M.  C.  L.  Bonaparte.  —  Specchio  eompara- 
tivo  délie  Ornitologie  di  Roma  e  di  Philadelphia. 
(Ext.  du  Nuovo  giornale  de'  Lelterati.  )  in-8°. 
Pisa,  1827.  —  L'auteur. 

Idem.  — Descript.  d'una  Nuova  specie  d'Oc- 
cello  dell'  isola  di  Cuba  :  Ramphocelus  Passe- 
rinii.  BoNAP.(Ext.  de  l' Antologia,  n°  i3o.)in-8°. 
Florence,   i83i.  —  L'auteur. 

M.  de  la  Mahmora  (Alb).  —  Détermination 
et  description  des  différences  d'âge  de  X  Aigle 
Bonelli(fulco  Bonelli)  Temm.  (  Ext.  des  Mém. 
de  l'Acad.  royale  des  se.  de  Turin,  vol.  37.  ) 
in-4°.  Turin  ,  1 833-  —  L'auteur. 
REPTILES. 

MM.  DcmÉril  et  BiBnON.  —  Erpétologie 
générale,  ou  Histoire  naturelle  et  complète  des 
Reptiles.  (Suites  à  Buffon.  Ed.  Roret.)  vol.  1. 
in-8°  et  atlas.  Paris,  1  834-  —  Les  auteuis. 

M.  Cocteau   (Th.).  —  Notice  sur  le  genre 
Gerrhosaurus  et  sur  deux  espèces  qui  s'y  rap- 
portent. (Ext.  du  Magasin  de  zoologie  de  F.  E. 
Guéuin.)  in-8°.  Paris,  ■  834- —  L'auteur. 
MOLLUSQUES. 

M.  de  FÉiiussAC.  —  Histoire  naturelle  géné- 
rale et  particulière  des  Mollusques  terrestres  et 
fluviatiles,  etc.,  liv.  22-26.  in-iol.,  Paris.  i832 
et  1 833.  —  Minist.  de  Fins.tr.  publique. 


gênerai  et  Icono- 
s,  liv.  1-6,  conte- 
genres  :    Margi- 


M.  L.  Kiexer.  —  Species 
graphie  des  Coquilles  vivante 
nant    les    Monographies    de; 
nelle  ,  Tornatelle  ,    Thracie  et   Buccin.  Grand 
in-4°.  Paris.  I  834 •  —  L'auteur. 

M.  nE  Blainville.  —  Disposition  méthodique 
des  espèces  récentes  et  fossiles  des  genres  Pour- 
pre ,  Hicinule,  Licorne  et  Concholepas  ,  de  La- 
marck ,  et  Description  des  espèces  nouvelles  ou 
peu  connues  faisant  partie  de  la  collection  du 
Muséum  d'hist.  natur.  de  Paris.  (Extr.  des  Nouv. 
Ami.  du  Muséum,  vol.  1.)  in-4°.  Paris.  i832. 
— L'auteur. 


BIBLIOTHEQUE  DU    MUSEUM   DHISTOIRE   NATURELLE. 


MM.  Rang  et  Cailladd.  Mémoire  sur  le 
genre  Ethérie,  et  description  de  son  animal: 
EtheriaCaillaudii .  Rang.  (  l:\tr.  des.Arouv,  Ann. 
du  Muséum,  vol.  j.  )  in  -  j '.  Paris,  i >S 3 4 • 
—  Les  auteurs. 

ANNÉI.IDF.S. 

MM.  Audouin  et  Edwards  (Milne). — Classifica- 
tion des  Annélides  ri  description  de  celles  qui  jia- 
lritcut  les  entes  de  France.  2*--  vol.  des  Recherches 
pour  servir  à  f  Histoire  naturelle  du  littoral  </e  la 
France,  ou  Recueil  de  mémoires  sur  l'anatomie, 
lu  physiologie,  la  classification  et  les  moeurs  des 
animaux  de  nos  côtes,  iu-8".  Paris.  i83.j-  (Extr. 
des  Ami.  des  Se.  natur.,  ilr  série ,  vol.  27-30, 
i832-i833.)  —  Les uui  un. 

CRUSTACÉS. 

M.  Edwards  (Milne).  —  Histoire  naturelle 
îles  Crustacés,  comprenant  l'anatomie,  la  phy- 
siologie et  la  classification  de  ces  animaux.  (Par- 
tie (les  Suites  à  BuFFON,  edit.  lin i  et.)  vol.  I,  in-o° 

et  atlas.  Paris.  1 834- — Uaùfëiir. 

M.  Roussel  1»::  Vatjzème. —  Mém.  sur  le  Cia- 
mus  Ccti.  Latk.  (Ctust.  parasite  île  la  Haleine), 
in-8°.  Paris.   l83.|.  —  L'auteur. 

M.  Roussel  de  Vauzème. —  Description  du 
Cetochilus  australisi  nouveau  Retire  de  crustacé 
branchiopode ,  dont  se  nourrissent  les  Baleines. 
(Extraits  des  Ann.  des  Se.  nutur.  2P  série  (  Zoo- 
logie)  ,  t  vol.  in-8".  Paris.  1 834-  — L'auteur. 

AU  ANE  IDES. 
M.  Walckenaep.. — Mémoire  sur  une  nouvelle 
classification  des  Aranéides.  (Ext.  du  2"  vol.  des 
Ann.  de  la   soc.  Kntomolog.  de  France.)  in-8". 
Paris.   1 833. — L'auteur. 

I5SECTES. 

MM.  De.iea>  et  Roisduval.  —  Iconographie 
et  histoire  naturelle  des  Coléoptères  d'Europe , 
vol.  1,  2  et  3;  in-8°.  Paris.  1 833-34- — Minist. 
de  l'Inst.  publ. 

M.  Li'cas. —  llist.  naturelle  des  Lépidoptères 
ou  Papillons  d'Europe,  vol.  1  ,  liv.  i-g.  in-8°. 
Paris  j  1 833-34-  —  L'auteur. 

M.   Stf.ve.xs  (J.-C.).  —  A  catalogue  of  the 
extensive    and  valuable    collection    of   liiuisli 
et     foreigj)   Insects   ;     ot*   tlie    late    éd.    Hardy 
H.wvonTH  ;  in-8°.  Lond. ,  1 834-  —  L'auteur. 
ZOOPHYTES. 

M.  Roussel  de  Vabzème.  —  Note  sur  VOdon- 
tobius  ceti ,  de  l'or  lu- de-,  intestinaux  cavitaires 
observé  sur  les  fanons  de  la  Baleine)  ;  in-8°. 
Paris.  1834.  —  L'auteur. 

M.  Roussel  de  Vadzème.  —  Note  sur  des 
polypes  que  l'on  trouve  sur  les  fanons  des 
Baleines  [Pirolina  ceti),    iu-8"    Paris.  1 834- 

.-Imiales  du  Muséum,  t.  III,  3'  série. 


(  Extraits  des  Ann.  d<  s  Se.  natur.,  ■>'  série  (Zoo- 
logie),  1"  vol.  in-8°.   Paris*.  1 834-  —  L'unie, 1,. 

HYGIÈNE  MÉDICALE. 
M.  Fovii.LE  (Achille). —  Influence  des  Vête- 
ments sur  nos  or.;;  a  nés  :  Déformation  du  <  r  .mm 
résultant  de  la  méthode  là  plus  générale  de  cou- 
vrir la  tête  des  entants.  1  vol.  iu-8".  Palis.  :83  j. 

—  Minist.  de  l'Instr.  publique. 

M.  Roussel  de  Vauzbme.  — Influence  de  la 
Pomme  de  terre  sur  la  santé  dés  équipages  em- 
ployés à  la  pêche  delà  Baleine.  (Extr,  des  Ann. 
dllyij.  publ.  vol.  1  i.)in-8  ".  Paris,  1  83j. — Hau- 
teur. 

GÉOGRAPHIE  ET  VOYAGES. 

Nouv.  Carte  d<-  la  France,  feuilles  1-24.  in-fol, 
atlas.  Paris,  i832-3j.  —  Minist   de  la  Guerre. 

Expédition  scicntnôùe  dé  Morte.  1"  part. 
(Sciences.)  liv.  29  et  3o.  in-4'  et  in-fol.  Paris. 
I  834- — Minist.  de  I  Intérieur. 

Même  ouvrage,  ■■'  part,  f Beaux-jirts.) liv.  3, 
4  et  5  du  vol.  2.  in-fol.  Paris.  1 834-  —  Minist. 
de  ilnstr.  publ. 

Voyage  amour  du  Monde  sur  les  Corvettes 
YVriiiiie  et  la  Physicienne ,  pendant  les  années 
1  81  "-i 820,  sous  le  commandement  de  M.  L.  de 
Freycisei.  —  Part.  Historique  par  M.  de  Fri  v- 
cinet  liv.  21  et  22.  in-fol.  J 833-34- — Minist.  de 
l'Intérieur» 

Voyagé  autour  du  Monde  sur  la  corvette  la 
Coquille,  de  1822  à  25,  sou»  les  ordre-  de  M.  Li - 
perhet.  —Part.  Botanique  par  M.  Ad.  Bron- 
gniart.  liv.  14,  toet  i(i.  in-fol.  Paris,  i833  et  34- 

—  Minist.  de  la  Marine. 

Voyage  autour  du  Monde  de  la  corvette  I  As- 
trolabe, sous  le  command.  de  M.  Dt  mont-Dur- 
ville,  de  1826  à  1829.  —  Part.  Zooloijique  par 
MM.  Qi'ov  et  Gatmard.  liv.  a'5  a  28.  in-fol. 
Paris,  1 834-  — Minist.  de  la  Marine. 

Voyage  aux  Indes  Orientales,  par  le  nord  de 
l'Europe,  les  provinces  du  Caucase,  la  Géor- 
gie, l'Arménie  ,    la    Perse,  etc.  ,  de    1825-29. 

—  Part.  Historique  par  M.  BÉLANGER.  Ii\  8. 
in-8°.  et atl.  in-}".  Pari,.  1  S34.  —  Part.  Bota- 
nique par  M.  P.Ki.AM.hn.  liv.  1 -3.  in-8".  et  atlas 
in-j".  1834. —  Minist.  de  V Intérieur. 

L'Inde  Française,  avec,  texte  par  M.  E.  Bm- 
NOUF.  liv.  16  à  22.  in-fol.  1 832.-1 833.  —  Minist. 
de  l' Intérieur. 

Rapport»  sur  le»  résultat,  scient,  du  voyage 
de-  M.  D'Orhigny  (Alcide)  dans  j'Amériqu  mm  - 
rîdioi  aie,  pendant  les  année--  i83l»-33  ,  faits 
à  l'Acad.roy.  desScicnc.  di  Paris,  en  avril.  18^4, 
i  par  MM.  de  Blainville  ,  Zoôlog.  ,,  Brongniart 
'  (Bot.),  Cordiei  (Géolog.),  et  Savary  (Géogr. 
phys.  1.  (Ext.  des  Nouv.  Ann.  du  Mus.  vol.  '!.) 
in-4°.  Paris.  18.34.  —  M.  P'Orbigny. 


5  1 4  BIBLIOTHÈQUE   DU   MUSÉUM   D'HISTOIRE   NATURELLE 

Prospectus  du  Voyage  de  M.  D'Orbignï, 
in-4°.  Paris,  l834-  —  M.D'Orbicjny. 

M.  Foktamkr Voyage  en  Orient,  eutrep. 

par  ordre  du  gouvernement  français  (>83i  et 
1802.  vol.  3.  (  1'  Voyage  en  Anatolie.  )  1  vol. 
in-8".  Paris,    1 834-  —  L'auteur. 

V.  Jacqdemont. — Correspondance  avec  sa  fa 


mille  et  plus,  de  ses  amis,  pendant  son  Voy.  dans 
l'Inde,  de  1828  à  i832.  2  vol.  in-8°.  Paris,  i833. 


,  chef- 

,  en  re- 

i833. 


—  M.  Jactjuemont  père. 

M.  Perrottet. —  Voyage  de  St. -Louis 
lieu  de  la  Colonie  du  Sénégal,  a  Podor 
montant  le  fleuve.  (  i8î5.)  in-8".  Paris, 
—  L  auteur. 

M.  Perrottet. —  Voyage  de  St-Louis  du  Sé- 
négal à  la  presqu'île  du  Cap-Vert,  à  Albreda  sur 
la  Gambie  et  à  la  rivière  de  Casnmance  dans  le 
pays  des   Feloups  -  Yola.  in  -  8'.   Paris.   i833. 


(Extr.  des  Nouv.  Ann.  des  Voyages.)  vol.  -,... 
1 83..-  1  83  . .  —  L'auteur. 

M.  Perrottet. —  Souvenirs  d'un  Voyage  dans 
les  mers  du  Sud.  in-8°.  Paris,  t83o.  (Extr.  de  la 
Bévue  des  Veux  Mondes.  ire  série.  )vol.  4-in-8'J. 
Paris,  l83o.  —  L'auteur. 


STATISTIQUE. 

Tableau  général  du  Commerce  de  la  France 
avec  ses  colonies  et  les  puissances  étrangères 
pendant  les  années  I  832  et  1 8 ?. 3 .  2  vol.  grand 
in-4".  Paris.  iS33  et  1 834-  —  L'Administration 
d  es  Voua)u?s. 

BIOGRAPHIE. 

Walckenaer. — ViesdeplusieursPersonnages 
célèbres  des  temps  anciens  et  modernes.  2  vol. 
in-8".Laon,  l83o.  —  L'auteur. 


Donateurs  pendant  l 'Année  1 S3 4- 


ACADEMIES 
ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

Institut.  — -  Acad.  roy.  des  Se. 
Acad.  roy.  des  Inscr.  et  B.-L. 

Société  des  Se.  Nat.  de  France. 

Soc.  Géologique  de  France. 

Soc.  roy.  et  cent.  d'Agi'.  AeParis. 

Soc.  de  Phys.  et  d'hist.  nat.  de 
Genève. 

Soc.  Linn.  de  Londres. 

Soc.  Zoo!,  de  Londres. 

Coll.  roy.  des  chirurg.  de  Londr. 

Soc.  d'Horticult.  de  Londres. 

Soc.  Pbil.  améric.  de  Philadel- 
phie. 

Acad.  des  Se.  Natur.  de  Phila- 
delphie. 

Soc.  Géol.  de  Pensituanie. 

Instit.  Agion.  de  la  Havane. 

ADMINISTRATIONS. 

4dm.  du  Mus.  d'hist.  natur.  de 
Paris. 

Ad  m.  des  Mines. 

Adm.  îles  Douanes. 

Ministère  de  l'Instruction  pu- 
blique. 

Minist-  (le  l'Intérieur. 

Minist.  de  la  Marine. 

Minist.  de  la  Justice. 

Minist.  de  la  Guerre. 

Sociétaires  du/owin.  de  Ch.  med. 


MM. 

Audouin,  prof,  au  Mus.  d'hist. 

natur. 
Beaumont  (Elic  de)  prof,  d'hist. 

natur.  au  Coll.  de  France. 
Bibron  ,  aide   natural.  au  Mus. 

d'hist.  natur. 
lîlainville  (de),  memb.  de  l'Inst. 

prof,  au  Mus.  d'hist.  natur. 
Bonaparte  (Ch.  Lucien). 
Bourgery,  doct.-méd. 
Rrown  (Robert). 
Cassini  (Mad.  v*  de  ). 
Caillaud. 
Christol(J.de). 
Cocteau  (Th.). 

Delafosse,  aide  natur.  au  Mus. 
Derouct. 

D'Orbigny  (Alcide). 
Dubuisson. 
Dujardin  (F.). 
Duméril,  de  l'Inst.  ,  profess.  au 

Mus.  d'hist.  natur. 
Edwards  (Milne)  ,   prof,  d'hist. 

natur. 
Fée  (A.). 
Fontanier. 
Fournet  (J.),  prof,  de  miner,  et 

de  géol.  à  la  facult.  des  Se. 

de  Lyon. 
Geoffroy   St-Hilaire    (Etienne), 

de  l'Inst., prof,  au  Mus.  d'hist. 

natur. 


MM. 

Geoffroy   St-Hilaire   (Isidore), 

de  l'Inst.,  aide  natur.au  Mus. 
Guérin-Vany. 
Jacob. 

Jacquemont  (père). 
Jussieu   (Adr.    de),   de   l'Inst., 

prof,  au  Mus.  d'hist.  natur. 
Kiener  (Louis  )  ,  aide  natur.  au 

Mus.  d'hist.  natur. 
Lapilaye  (de). 
Larive  (Aug.  de). 
Laugier. 
Lea(L). 
Lucas. 

Marcet  (F.). 
Marmora  (Albert  de  la). 
Menait  (P.). 
Mirbel,   de   l'Inst.,  prof,  d  hist. 

natur.  au    Mus.  d'hist    natur. 
Odart. 

Perrottet  (S.). 
Ramon  de  la  Sagra. 
Rang. 

Robert  (E.),  doet.-méd. 
Roussel  de  Vauzème. 
Serres. 
Stevens. 
Teinniinck. 
Van  Hall. 
Walckenaer. 
Werner. 


TABLE 

DES  ARTICLES  CONTENUS  DANS  LE  TROISIÈME  VOLUME 

DES  NOUVELLES  ANNALES 
DU  MUSÉUM  D'HISTOIRE  NATURELLE. 

(  3'  ANNÉE.  —  l834.  ) 


Noms  des  auteurs.  ZOOLOGIE. 

MM. 

D'Okbigny Notice  sur  un  nouveau  genre  de  Cétacé  des  Pages 

(  Alcide  ).  rivières  du  centre  de  l'Amérique  Méridio- 

nale (Inia  Boliviensis —  D'Orbigky).  PI.  11°  3....      28 

L'Herminier,D'M.  Mémoire  sur  le  Guacliaro  (Steatornis  cari- 

à  la  Guadeloupe,  pensis  —  Humboldt).  PI.  n"  i5....   3îi 

De  Blainville..  .  .   Anatomie    des  coquilles   polythalames  si- 
phonées  récentes,  pour  éclaircir  la  struc- 
ture des  espèces  fossiles. 
(  Anatomie  du  Nautile  flambé,  du  N.  ombili- 

quéetde  la  Spirute.)  PI.  n"  1  tt  2.        1 

Rang  et  Caillaud.  Mémoire  sur  le  genre  Ethérïe  ,  et  descrip- 
tion de  son  animal.  PL  n°  6 128 

Kang Mémoire  sur  le  genre  Gnatodon,  et  descrip- 
tion de  son  animal 
(Gnatodon  cuneatus  —  Rang).  PL  n°  12..  .  .    217 

J.  V.  Audouin..  .  .   Observations  sur  un  insecte  qui  passe  une 
grande  partie  de  sa  vie  sous  la  mer 
(  Blemus  fulvescens  ) 117 

Charvet,  D' M..  .   Observations   sur   deux  espèces  du   genre 

;<  Grenoble.  Dracjonneau ,  qui  habitent  dans  quelques 
eaux  courantes  des  environs  de  Grenoble 
(Dracjonneau  de  Claix  et  D.  de  Bisset) 37 

Jacobson Lettres  à  M.  De  Blainville  (  fév.  i834  )  sur  le 

Filaria  medinensis.  PL  n*  5.     80  et  8?. 

BOTANIQUE. 

Dutrochet Observations  sur  les  variations  accidentelles 

du  mode  suivant  lequel  les  feuilles   sont 

distribuées  sur  les  tiges  des  végétaux.  PL  n01  8— 11.   1 5c, 


5 I 6  TABLE. 

MM. 

Di trochet Observations  sur  les  Champignons  en  géné- 
ral, et  description   <\e  YAgaricus  Crispus.     PI.  n°  4 Sg 

Brongxiart Note  sur  le  Colocasia  odora,  et  sur  l'éléva- 

(  Adolphe).  tion  de  température  de  ses  fleurs.  PI.   n°  7 1 4& 

Camressèdes Note  sur  deux  genres  nouveaux  de  la  fa- 
mille des  Sapixdacées. 
i°  gen.  Bridgesia, —  2°  gen.  Valenzuelia.        Pl.n"'  i3et  14.  23 1 

Dec.aisne Herbarii  Timorensis  descriptio.  Pl.n"'  16 — 21.  333 

CHIMIE. 

Chevreul Rapport  fait  à  l'Académie  Royale  des  Sciences  de  Paris, 

sur  le  travail  de  M.  Pelovjze  ,  ayant  pour  titre:  Mé- 
moire sur  le  Tannin,  et  sur  les  Arides  galliquc,  pyro- 
gatliqur ,  rtlagique  et  métagallique . —  (  fév.  i834-) 201 

C.HF.vREut Rapport  sur  plusieurs  Mémoires  présentés  à  l'Académie 

Royale  des  Sciences  de  l'Institut  de  France,  ayant  pour 

objet  la  Fécule  amylacée  ou  Y  Amidon. 

Par  MM.  Guérin-Varry,  Lassaigne,  Payen  et  Persoz. 

('834.) *39 

Iîiot Sur  l'application  de  la  polarisation  circulaire  à  l'analyse 

de  la  végétation  des  Graminées 47 

Chevrei  l Examen  d'un  caractère  optique  à  l'aide  duquel  on  recon- 

noît  imxTiédiatement,  suivant  M.  Riot,  les  sucs  végé- 
taux qui  peuvent  donner  du  sucre  analogue  au  sucre 
de  canne,  et  ceux  qui  ne  peuvent  donnerquedu  sucre 
semblable  au  sucre  de  raisin.  307 

15iot Sur  l'application  des  lois  de  la  polarisation  circulaire  aux 

recherches  de  Chimie.       ' 

—   Réponse  au  Mémoire  précédent 5o2 

MÉLANGES. 
Rapports  sur  les  résultats  scientifiques  du  voyage  de 

M .  A.  d'OiiBiGNY  dans  l'Amérique  du  Sud ,  pendant  les 

années  1826 — 1833. 
Par  MM.  (Lus  à  l'Institut  le  21  avril  1 834-  ) 

De  Dlainville. .  .  .    Partie   Zoologique 84 

Brongniart    (Ad.)    Partie  Botanique 99 

Savary Partie  Géographique io5 

Cordier Partie  Géologique 107 


Liste  des  dons  faits  à  la  Ribliothéque  du  Muséum  d'Histoire  naturelle  de 

Paris,  pendant  l'année  i83/| 509 


FIN    DE    LA   TABLE. 


INDEX  ALPHABETICUS. 


A. 

Abroma 108 

Atmtilon Ki(i 

Acacia lit 

Acalypha 1 60 

ACASTHACE.E 53 

Achyranthes 41 

Adenanthera 1 3a 

Adenostemma...    85 

Adianthum 21 

.Egialitis /)5 

•Egiceias 79 

-Egicere.e Hiiil. 

.Egle 112 

.Erva 43 

Agati i43 

Aleurites 1  5y 

Alsodeia 1 00 

Alstonia 5o 

Alysicarpus i4^ 

Amarasthace.e 43 

Aniarantlius ibid. 

Amaryllwee 36 

Ammannia 125 

Amorphophallus 38 

Ampeluie.e 1  iG 

Andiac  hne 1 56 

Andropogon 28 

Anethum 02 

Anisomeles 68 

Anisonema 1 53 

Anona g4 

AsONACE.E ibid. 

Anthistiria 28 

Antidesma  .     172 

Aphanainixis 116 

Apocvne.e 5o 

Aigyrcia 61 

Aristolochia /(O 

AniSTOLOCHIE£ ibid. 

Aroide.e : 38 

Artocarpe.e 1 65 

Artocarpus.  .  '. 169 

Asclepiade* 49 

asparagine.e 35 

Asparagus ibid. 

Aspidium 17 

Asplenium •  .  '9 

Astragalus 142 

AlRANTlACEE r III 

Avenlioa 118 

Aviccnnia 74 

B. 

Baccliaris 84 

Bajiisttria ;  1  \ 


lîarleria 60 

Bauliinia 137 

bégonia 1 23 

Begomace.e ibid. 

BignoDÎa 53 

BlGNOXIACE.t 52 

Blumea 81 

Bcehmeria 1 63 

Boei  liaavia 44 

Bombace* 1 07 

Bonnaya 4^ 

BORAGINE.E 66 

Borassus 34 

Bridelia 1 56 

Broussonetia 164 

Biucea 119 

lîryonia 122 

Buchnera 46 

Bï  1  TNERIACE.E 107 

c. 

Cadaba 99 

Cœsalpinia |34 

Cajanus 1 47 

Callicarpa 73 

Calonyclion 62 

Calophyllura 112 

Calosanthes 5a 

Calotropis 5o 

Campanilace^ 79 

Canarium 1 49 

Canavalia l47 

Canna 36 

CakseiE ibid. 

Capparidex 97 

Capparis 98 

Carica '24 

Carissa 5?. 

Caryopiiïlle* 101 

Caryota 34 

Casearia 100 

Cassia . • .  1 35 

Gasuarina 17*2 

Casuaribes ibid. 

Celastiune* 1  5o 

Celosia 44 

Celtide.e 170 

Cenchrns 24 

Centotheca 27 

Chailletia 1  5o 

Chailletiace.e ibid, 

Chasalia 90 

ClIEKOPODES 4  2 

Chloris 26 

Cinnamomnm 4' 

Cissus '  '  6 


INDEX   ALPHABETICUS. 


Citius 

Clematis 

Clerodendrum 

Clitoria li 

Clypea 95 

Cocculus ibid. 

Gocos 34 

Codiamm ,  5- 

Coix 22 

Coleus -„ 

Colubrina ,  52 

CoiUBRETACE/E ,  2q 

GoMPOSIT.E 80 

COS  VOLVCLACES g  t 


I  I  I 
93 

7' 


Gonvolvulus. . 

Cookia 

Gorchorus  .  .  . 

Cordia 

Crassocephalu 

Crinum 

Crolalaria . .  '. f  3g 

Grccifer.e „- 

Cucumis 121 

CcCURBITACEtë ibid. 


65 
1 12 
1 10 

67 
85 
36 


Cupama  . . . 
discuta  .  .  . 
CyCADEjE.  .  . 

Cycas 

Cyraaria  .  .  . 
Cynodon  .  . 
Cypf.racee. 
Cyperus . .  . 


u5 
66 

4o 
ibid. 

7" 

25 

3o 
ibid. 


Dactyloctenium 26 

■■•      4> 


Dais  . 
Dalbergia  . .  . 

Darea 

Datura 

Daucus 

Davallia. . . . 
Deeringia . . . 
Dentella.  . . . 
Desmochs;ta. 
Desmodium . 
Dicliptera. .  . 
Diospvros. .  . 
Diplazium  .  . 
Dischidia  .  .  . 
Disemma  . .  . 
Dodonœa. . . 
Dracpena .... 
Dubreuilia.  . 


2.0 

49 
92 
21 

43 
88 

44 
-44 

55 

78 

'9 
49 

123 

"4 

35 

161 


78 
85 
67 


Ebenaces 

Eclipta 

Ehretia 

Elaeodendron !  5„ 

Eleocharis 33 

Elephantopus 81 

Eleusine 26 

Epicarpurus 1  -  I 


Epieharis 116 

Epithema j5 

Eql'isetacee 22 

E([uiselu:n ibid. 

Eranlhenium 56 

Eriobotrya 1 3o 

Eriochloa 22 

Ery  thrina 1 47 

Eucalyptus 126 

Eugenia 128 

Euphorbia 160 

El'l'HORBlACEffi i53 

Excascaria 1  60 


Fatoua 1 64 

Fcrnelia 89 

Ficus 1 65 

Fimbristylis 33 

Flemingia i44 

Fleurya 162 

Freycinetia 39 

Fuirena 32 


Garuga 149 

Gelonium 1 56 

Gendarussa 54 

Geskeriaceœ 75 

Gliuus 121 

Glochidion 1 53 

Glycine 141 

Gomphrena 44 

Gonotheca 89 

GOODENOVlEi 8<l 

Gossypium 1  o5 

GnAMIKEJE 22 

Grangeria 1  3o 

Graptophyllum 54 

Grewia 1 09 

Grislea i?5 

Guatteria g4 

Guettarda 90 

Guilandina 1 34 

GOTTIFER/E 112 

Gynandropsis 97 

Gynoctodes 91 

Gyrocarpus 42 

H. 

Harrisonia 1  20 

Helicteres 1 07 

Heritiera 108 

Hernandia 4  ' 

IlERIN'ANniE.E ibid. 

Hibiscus 102 

Hippocratea 1 1 3 

HlPl-OCRATtACEtf. Ma. 

Hydrocotyle 93 

Hypoestes 53 

I. 

Icica 1 49 

Il.LIGERE« 42 

Imperata 28 


INDEX 

Indignfera 

InGa 

Iponixa 

Isrli;nmUln 

Isolepsis 

Ixora  

J. 

.latnbosa 

Janipba 

Jasmine.e 

Jasminum 

Jatropha 

JusephiDia 

Jostima 

Jussioea 

Jussicia 

K. 

Killingia 

Kirganelia 

Kleinhovia 

L. 

Lablab 

Labiat.e 

Laguncularia 

Laportea 

LiURINE.ï 

Lawsonia 

Laxmannia 

Leea 

LEGCMINOSœ 

Leonurus 

Lepidagathis 

Leucas  

Liparis 

L.ORANTUACE.F. 

Loranlhus 

Lourea 

Luffa 

Lycopersicuin 

Lycopodine.e 

Lycopodium 

Lygodium 

LïTHRARlE.E 

M. 

Magsoliace.e 

Mai.PICHIACE.E 

Malva 

Malvace.e 

Mangifera 

Mappa 

Melaleuca 

Melantbesa 

Melhania 

Melia 

Meliace* 

Melicocca 

Menisi'Ebme* 

Mesua 

Mezoneurum 

Miclielia 

Millingtonia 


ALPHABETICUS. 


140 

i3i 

(i3 

29 
3* 

9° 


i57 

76 

bid. 

1S9 

76 

127 

124 

54 

32 

i55 
108 

■  46 

68 

i3o 

r62 

4' 

125 

35 
117 
i3o 

6fl 
58 
70 
38 
87 
88 
.43 
122 


•m. 

21 

125 

93 

"4 

102 

bid. 

■  48 

i5g 
126 
i55 
108 
116 
bid. 
116 

95 
1 12 
i35 

93 

52 


Mirabilis 44 

Mollugo 101 

Momordica 123 

Monenteles 84 

Morinda 90 

Moringa l3o 

Moschosma 69 

Moulinsia n5 

Mucuna >47 

Murraya * 112 


M\    Mllllll.l       .        . 

MïOPORlNE.E  . 
MïRTACE.E.    . 


N. 


Nicotiana  . 
Nomaphila. 
Nyctagime.e 


O. 


9° 

74 

126 


59 

44 
69 


Ocymum 

Olaciise/e 110 

Olax ibid. 

Oldenlandia 88 

Olea 78 

Oléines ibid. 

Onagrabie.e 124 

Onycbium 37 

Ophioylossum 2  1 

Oplismenus 24 

Orchide-e ' 37 

Oryza 2  3 

OxALlDE.E Il8 

P. 

Pachyrhizus ifà 

Pa;deria 91 

Palme 34 

Pandane.e 39 

Panicuni •  .    .   .  22 

Papaïace.e 124 

Paritium <o5 

Parkia i3i 

Passiflores '23 

Pavetla 9' 

PEDALIKF..E 76 

Pcmpbis 1^5 

Pctroselinuni 92 

Pbaibilis 61 

Phyllantbus '55 


Pbvsali 


48 


Pinardia 87 

Piper '69 

Pii'ERACE* 'bid. 

PlTTOSPORE/F. 10' 

Pisonia 4^ 

Platycerium 17 

Pleciranthus 69 

Pluchea 81 

Pllmbagines 4  > 

Phimbago '*«'• 

Plumeria ->2 

Poa 27 

Pogonantherum 


INDEX    ALPHABETICUS. 


Polanisia 98 

Polagone.e 42 

Polygonum ibicl. 

Polypragmon 89 

Polypodium 17 

Pongamia 1 48 

Poinciana 1 35 

Pontederia 34 

PONTEDERIE/E ibid. 

Porana 66 

Pormlaca 120 

Portulace.e ibid. 

Poupartia 1 48 

Pouzolzia 1 64 

Premna y4 

Prunus? l3o 


Pseudarthria  . 

Psidiuin 

Psoralea 

Pteris 


i46 

126 

i38 

20 


II. 


Ranencvjlacfje q3 

RhaMNE.E l5l 

Rhizopbora 124 

Rht/.oi'hore.e ibid. 

Rbynchosia 1 45 

Riedlr-ia 109 

Rosace.e 1 3o 

Rostellaria 55 

Rottlera i5y 

RlBIACE.E 88 

S. 

Saccharum 27 

Salacia 1 1 3 

Salicornia ^2 

Salsola ibicl. 

Samides ioo 

Saîitai.ace.e 4 1 

Santalum ibid. 

Sapikdaces 1 14 

Sarcanthus 37 

Sautiera 55 

Scaevola 80 

Schmidelia 1 1 5 

Scindapsus 39 

Scirpus 33 

Scleria 34 

ScnOFtlLARISE.E l\S 

Senacia - loi 

Senecio 84 


i43 

65 

122 

io5 

97 


Sphcpianthus 84 

Sphenoclea 79 

Spinifex 25 

Sponia 170 

Sopolobus 25 

Stalagmitis 112 

Sterculia 1 07 

Stilagike* 172 

Strobilanthes 57 

Stylochorina 91 

Stylosantbes 1 43 

Suriana 121 

T. 

Tabememontana 5i 

Tacca 4° 

Tacceje ibid. 

Tamarindus i35 

Tectona 74 

Tephrosia 1 4 1 

TEREBlîiTHACE.E ]  48 

Terniinaba 129 

Tetrantbera 41 

Tbespesia 1  r>5 

Thunbergia 60 

Thvmele* 4  ' 

TlLIACE/E 1 10 

Toddalia 1  ig 

Tournefortia 66 

Trianthema 120 

Tribulus 118 

Tripbasia 111 

Triumfettà 1 10 

Typba 38 

Typhaceœ ibid. 

Typhonium 3g 

Tylopliora 49 

U. 

UmBELLIFER/E 92 

Uraria 1 44 

Urena 102 

Urera 162 

Urochloa 2  2 

Urtice.e 161 


Uvaria. 


94 


V. 


Sesbania 
Shuteriea 
«Sicyos. .  . 
Sida.  ... 
Sinapis.. 
Sizygium 

Smilace.e 36 

Smilax ibid. 

Solase.e 46 

Solanum ibid. 

Sonneratia 126 

Spatbodea 52 

Spermacoee 88 

• 

NOVYOF 


Verbenace/e 71 

Vernonia 80 

Vinca 52 

Violarie.e 1 00 

Viscum 87 

Vitex 72 

W. 

Wollastonia 86 

Wrightia 5 1 

X. 

Ximenia 1 1 1 

Z. 

Zanonia ; 121 

Zantiioxyleje 119 

Zizypbus 1 5 1 

Zornia t  43 

Zïl'.OI'lIÏLLE* 118