FOR THE PEOPLE
FOR EDVCATION
FOR SCIENCE
L1BRARY
OF
THE AMERICAN MUSEUM
OF
NATURAL HISTORY
cindat
j I
NOUVELLES
AMALES DU MUSÉUM
D'HISTOIRE NATURELLE,
RECUEIL DE MÉMOIRES
flTTTJI ICC
C
PAR LES PROFESSEURS DE CET ETABLISSEMENT
ET PAR D'AUTRES NATURALISTES
SUR L'HISTOIRE NATURELLE, LANATOMIE, ET LA CHIMIE.
V
OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES.
TOME TROISIÈME.
PARIS,
A LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,
HUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE CELLE DU BATTOIR.
1834.
Il vient de paroltre à la Librairie de Roret, rue Hautefeuille , n° 10 bis.
Nouvelles Annales du Muséum, première livraison de i 834- Prix, de chaque année,
composée de quatre livraisons, 3o fr.
MÉMOIRE DE LA SOCIÉTÉ d'HiSTOIRE NATURELLE DE PARIS, tome V. Prix, 20 fr. Les
quatre premiers volumes se vendent 20 fr. chaque.
Fauna Japonica, par Siebold, première livraison, 26 fr. L'ouvrage aura 251ivrais.
(Imprimé à Leide).
L'Art de composer et de décorer les Jardins, par M. Boitard. Ouvrage entière-
ment neuf, orné de 120 planches, gravées sur acier par l'auteur. Prix, i5 fr.
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aura en tout six livraisons.
M' '
de l'imirimeme de jdles didot l'aîné,
boulevart d'Enfer, nB 4.
ullJ
ANATOMIE
DES
COQUILLES POLYTHALAMES
SIFHONEES RÉGENTES
POUR
ÉCLAIRCÏR LA STRUCTURE DES ESPÈCES FOSSILES.
PAR M. H. DE RL AIN VILLE.
Quoique la counoissance de la coquille désignée aujourd'hui
sous le nom de nautile flambé, date, pour ainsi dire, de la renais-
sance des sciences naturelles en Europe, puisque P. Delon en a
déjà donné, dès i553, une figure passable, avec l'indication de
la particularité des cloisons qui la caractérise; quoique de très
bonne heure aussi on ait aperçu les rapports qui existent entre
cette coquille et les corps organisés fossiles, appelés cornes dam-
mon, il faut avouer cependant que ce n'est guère que depuis le Mé-
moire original de Breyn que l'on a mieux senti la justesse de ce
rapprochement, par la distinction qu'il fit des coquilles en mono-
thalames et en poly thalames , suivant que leur intérieur ne
forme qu'une seule cavité, ou qu'il est partagé en plusieurs
loges ou chambres par autant de cloisons. DèsJors on s'avança
de plus en plus dans l'étude de la structure anatomique de cette
coquille , à mesure que les progrès de la conchyliologie en
firent éprouver le besoin. Toutefois il nous a semblé que cette
Annales du Muséum, t. III, 3e série. 1
2 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
anatomie n'a été faite que fort incomplètement , ou bien
qu'elle a été présentée si superficiellement qu'il a été im-
possible jusqu'ici de mesurer, d'une manière un peu satisfai-
sante, le degré de rapprochement ou de rapports des nautiles,
proprement dits, avec les ammonites. Il est résulté de là cpie les
subdivisions génériques que les besoins de la science ont néces-
sité d'établir dans ces deux grands genres lin néons, n'ont pu
l'être dune manière assez rationnelle pour être aisément cir-
conscrits, caractérisés, et par conséquent compris et adoptés.
L'une des principales raisons du grand inconvénient que nous
venons de signaler, tient sans doute à ce que très long-temps,
et peut-être encore de nos jours, la conchyliologie n'a, pour ainsi
dire, été considérée que comme une sorte de joujou, au point
que Nicole a pu dire de Pascal, dont il vouloit blâmer l'esprit de
détails, que c'étoit un ramasseur de coquilles ; aussi voyons-nous
que des amateurs, et plus souvent encore des conservateurs de
Cabinet, des arrangeurs de tiroirs , ont pu croire qu'ils étoient
aptes à traiter des coquilles, sans penser le moins du monde
que ce sont des parties assez peu importantes , physiologi-
quement parlant, de la peau des animaux dont elles provien-
nent, et que par conséquent pour les connoître convenablement,
il faut préalablement étudier ces animaux. Or, dans le sujet
qui nous occupe, l'animal, quoique figuré et même décrit, dès
1710, par Rumph, l'étoit trop incomplètement, pour que Ion
pût le regarder comme réellement connu. Vainement depuis
l'époque de la publication de l'ouvrage de l'observateur hollan-
dais, les zoologistes avoient recommandé avec les plus vives
instances aux navigateurs qui ont traversé l'océan des Moluques
où cet animal se trouve enabondance, et entreautresà MM.Quoy
SIPHONÉES RÉGENTES. 3
et Gaymiard , auxquels la malacologie doit la plupart de ses pro-
grès récents, dans leur seconde circumnavigation, de tâcher de
se le procurer, aucun navoit pu y parvenir, lorsque, dans ces
dernières années, un individu du sexe mâle parut en Angleterre
en bon état de conservation, et fut donné au collège des chi-
rurgiens de Londres. Le conseil de ce collège eut l'heureuse
idée de confier 1 examen anatomique de ce curieux animal
mollusque au scalpel de M. Ovven, et de voter les fonds néces-
saires pour que le travail de cet anatomiste pût être publié avec
tous les détails nécessaires dans un cas semblable. Dès-lors il est
devenu possible aux zoologistes à laide de l'animal du nautile
mieux connu, de faire mieux eoimoître sa coquille, et par suite
celle des autres polythalames siphon es fossiles ou non. C'est le
sujet que nous nous proposons de traiter dans ce Mémoire; dans
un autre, qui en sera la suite nécessaire, nous ferons l'appli-
cation de ce que nous aura appris l'anatomie des coquilles cloi-
sonnées siphonées récentes à l'éclaircissement de la structure des
ammonites, et genres voisins que nous ne connoissons encore
qu'à létat fossile, et dans des couches qui ne sont pas moins
anciennes que le terrain de craie.
DU NAUTILE.
Commençons d'abord par donner un extrait du travail de
M. Ovven, sur-tout pour ce qui regarde les parties extérieures
de l'animal , les seules qui aient une influence manifeste sur la
coquille.
L'animal du nautile flambé, est, comme l'indique cette co-
quille, d'une assez grande taille, d'une forme subglobuleuse, ou
du moins généralement assez court quand on le considère en
4 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
niasse. Gomme dans tons les animaux mollusques eéphaliens ou
eéphalidiens son corps est formé de deux parties, assez distinctes,
quoique peu séparées cependant, lune viscérale, et 1 autre cé-
phalique. La première, deux fois au moins aussi développée que
la seconde, est celle qui estpîacée àdemeure, et même fixée dans
la dernière loge, dans la véritable cavité de la coquille ; aussi en
a-t-elle exactement la forme. Légèrement courbée de haut en
bas, elle est très obtuse, et même tout-à-fait arrondie à son
extrémité postérieure, qui s'applique exactement sur la pre-
mière cloison, en allant de la base de la coquille au sommet, ou
la dernière, en considérant l'ordre de leur formation; mais en
outre elle est pourvue à-peu-près vers son milieu d'un petit
appendice tubiforme qui se loge dans le trou sipboné dont cette
cloison est percée. Du reste, cette masse viscérale est tout-à-fait
lisse, et revêtue dune peau fort mince, si ce n'est au point de
jonction avec la partie céphalique. En effet, en cet endroit elle
forme, en se prolongeant, un rebord libre, assez épais, qui con-
stitue ce qu'on nomme le collier dans les animaux mollusques
gastéropodes univalves. Le bord de ce collier est arrondi, et sans
doute légèrement et régulièrement sinueux, ce qu'indique le
rebord de la coquille elle-même. Quant à sa forme elle est réel-
lement assez singulière; commençant intérieurement sur les
côtés du cou ou de la séparation des deux parties principales du
corps, par un simple rebord appliqué, il se détache bientôt,
et se prolonge en un grand lobe très foiblement, mais symétri-
quement sinueux, et pourvu de chaque côté d'une sorte d'au-
ricule, laquelle sans doute s'applique de chaque côté de la
coquille, en setendant jusque sur le dos de son retour. C'est le
lobe libre du manteau qui tapisse antérieurement et supérieu-
SIPIIONÉES RÉCENTES. 5
rement la coquille jusqu'à son bord, en lui donnant sa forme,
et qui, par ses appendices auriformes, se prolongeant de chaque
côté jusqu'à 1 ombilic, remplit celui-ci et le consolide, par la
matière crétacée qu'il y dépose, ainsi que sur le dos de lavant-
dernier tour.
A la partie antérieure de cette masse viscérale, et se prolon-
geant assez loin en avant soins la partie céphalique, est une sorte
de canal épais, musculaire, fendu dans tonte la longueur de
son bord inférieur, et par conséquent offrant quelque chose
d'intermédiaire à l'entonnoir des brachiocéphalés ou sèches.
et au tube respiratoire des céphalidiens siphonobranehes.
Enfin de chaque côté se remarque une sorte de ceinture for-
tement élargie sur les flancs, et qui sans doute est formée par le
muscle d'attache de l'animal à sa coquille.
La masse céphalique est placée obliquement au-dessus de la
partie antérieure de la précédente, et beaucoup plus petite
qu'elle. On y remarque en dessus une espèce de plaque charnue,
épaisse, bombée dans son milieu, et fortement amincie à sa
circonférence. M. Ovven lui donne le nom de capuchon, parce-
qu'en effet elle s'avance assez antérieurement pour recou-
vrir la masse des tentacules, dont nous allons parler dans un
moment.
De chaque côté, au-dessous de l'angle de ce capuchon, est un
œil subpédonculé, fort gros, percé d'une pupille remarquable
par sa petitesse, et parfaitement ronde. Cet organe paroît pou-
voir se retirer , et se mettre à l'abri sous l'avance correspondante
de la plaque cuculliforme.
En avant, mais à quelque distance de l'œil , ainsi qu'en arrière
tout-à-fait contre lui, est implanté un cirrhe tentaculiforme,
(i ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
cylindrique, obtus, médiocrement alongé, comme annelé ou
grossièrement ridé en travers, probablement par l'action de la
liqueur conservatrice, ce qui indique que ces organes ne sont
que contractiles.
Enfin toute la partie antérieure de la masse céphalique est
formée par un double faisceau bilatéral de tentacules coniques,
assez longs, un peu inégaux; tous offrent la singularité d'être
composés d'une gaine épaisse, de laquelle sort par un orifice
terminal le véritable tentacule d'un diamètre beaucoup plus
petit (pie celle-là, sous forme de cirrbe conique, assez long,
comme annelé en travers, et sans doute très extensible.
En écartant ces deux masses de tentacules, dont le nombre
est considérable, et à ce qu'il paroi t déterminé, on remarque
deux autres paires de séries verticales de cirrhes buccaux ou
labiaux, un rang de plus courts en dehors, et par conséquent un
rang de plus longs en dedans, et bordant les lèvres entre les-
quelles sont deux dents cornées, agissant verticalement comme
dans les autres cryptodibranches. Ces cirrhes buccaux ressem-
blent assez bien à ceux de l'intérieur des tentacules, avec cette
différence qu'ils sont beaucoup plus petits, cylindriques, sem-
blables aux cirrhes prae et post oculaires.
Nous ne pousserons pas plus loin la description de l'animal
du nautile flambé, pareequ'il nous faudrait maintenant entrer
dans des détails anatomiques, qui, quoique fort intéressants, ne
nous sont pas d'une utilité manifeste pour le but que nous nous
proposons. Nous nous bornerons à ajouter que dans cet animal
la terminaison du canal intestinal, ainsi que celle des appareils
dépurateur et générateur, ne se fait pas à découvert, mais bien
dans la cavité du manteau, de manière à ne pouvoir verser leurs
SIPHONÉES RECENTES. 7
produits à l'extérieur, qu'au moyen de l'entonnoir, dont nous
avons signalé l'existence au-dessous de la masse abdominale ;
disposition qui a la plus grande ressemblance avec ce qui a lieu
chez les sèches et les poulpes.
Quant à la coquille, dans laquelle le nautile est contenu,
constamment, avec adhérence pour la partie viscérale, et
transitoirement dans un certain nombre de cas seulement pour
la partie céphalique, et à laquelle il est attaché au moyeu du
muscle circulaire dont il a été parlé plus haut, et du prolonge-
ment tubiforme postérieur, elle doit être étudiée maintenant
d'abord dans ses rapports avec l'animal , ensuite en elle-même et
prise à part.
Sous le premier point de vue, il faut remarquer que le grand
développement de ce qu'on a nommé à tort la première loge, car
c'est réellement tout l'intérieur actuellement occupé de la co-
quille, n'est tel que pour y loger la partie viscérale de l'animal,
en même temps que la partie céphalique peut aussi y être mise
à l'abri sous l'avance, en forme de voûte, que fait le bord supé-
rieur. Aussi les moyens d'adhérence de l'animal avec sa coquille,
c'est-à-dire, le muscle zonal, et le prolongement tubiforme, pro-
viennent-ils exclusivement de la niasse abdominale; mais dans
quelle position le nautile est-il dans sa coquille? C'est une
question qui n'a pas encore été résolue par le fait de l'obser-
vation directe ; l'individu que M. Owen a eu en sa possession
étant privé de sa coquille, dont l'animal avoit été détaché en
brisant celle-ci, sans doute pour faciliter la conservation dans
l'esprit-de-vin ; aussi y a-t-il quelque incertitude sur ce point.
Suivant M. Owen la position de l'animal devoit être telle que
l'entonnoir seroit à la partie supérieure ou dorsale de la coquille,
8 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
et par conséquent le capuchon et le bord libre de l'avance du
manteau à la partie opposée contre le retour de la spire; et alors
le capuchon prétendu seroit une espèce de pied, ou de plan
locomoteur, servant peut-être à l'animal à ramper, ou au
moins à se fixer au fond de la mer. En effet, il est épais, charnu,
rugueux, ce qui indique quelque chose d'assez semblable à ce
qu'on voit dans les bulles et genres voisins. Dans cette manière
de voir, l'entonnoir fendu seroit l'analogue du tube respiratoire
des siphonobranches, non seulement dans sa structure et dans
ses usages, mais encore dans sa position dorsale, avec la diffé-
rence importante que, comme dans tous les cryptodibranches ,
il serviroit à l'éjection de toutes les matières produites, ce qui
nous paroît peu probable. Aussi sommes-nous de l'opinion de
M. Gray, qui, après avoir vu le sujet observé par M. Owen,
pense que celui-ci a décrit l'animal à l'envers de ce qu'il doitêtre
dans sa coquille; le capuchon et le bord libre du manteau en
haut correspondant au bord également libre de la coquille
dont il produit l'accroissement, et l'entonnoir en bas du côté
du retour de la spire, comme cela a lieu dans les poulpes et les
sèches.
Quoi qu'il en soit, car ce point est assez peu important pour
le but que nous nous proposons en ce moment, nous allons
passer à la description et à l'anatomie de la coquille.
La coquille du nautile, quant à sa forme, est d'une régula-
rité et d'une symétrie parfaites, c'est-à-dire que, dans sa position
normale, le dos de l'ouverture en haut ou en bas, peu importe,
elle pourroit être divisée en deux parties parfaitement similaires
à droite et à gauche par un plan sécant qui passeroit dans le
milieu de sa circonférence. Elle est du reste assez globuleuse,
SIPHON EES RÉCENTES. <j
un peu aplatie cependant sur les côtés, et au contraire épaisse,
et arrondie à la circonférence ou au dos.
Le cône spiral, dont l'enroulement assez serré dans le plan
vertical la constitue, est assez alongé ; il s'accroît assez peu
rapidement dans le jeune âge de l'animal ou dans le commen-
cement de la coquille; mais dans lâge adulte et vers sa termi-
naison définitive , son accroissement est plus rapide dans les
deux sens ou diamètres, en sorte qu'à l'ouverture le dos de la
coquille forme une espèce de capote avancée.
Ce cône spiral commence par une sorte de bulle ovale, ca-
chée à l'extérieur par le mode d enroulement, mais que l'on
aperçoit très bien dans une coupe verticale, suivant le sens lon-
gitudinal; il se termine au contraire par un rebord assez mince,
restant tel à tous les âges, régulièrement sinueux, légèrement
concave en avant au milieu du dos, ainsi qu'un peu au-dessous
de la moitié des flancs , et à sa terminaison d adhérence à l'axe
d'enroulement. En cet endroit il s'épaissit d'une manière notable
en formant une espèce de traverse courte et arrondie, sur laquelle
s'appuient sans doute dans le développement complet de l'ani-
mal, les masses tentaculaires à leurs racines. La forme de la
terminaison du cône spiral se répète dans toute son étendue, et
forme des stries d'accroissement excessivement nombreuses, très
serrées, extrêmement fines, que l'on remarque à la surface exté-
rieure de la coquille, et qui londulent en s'irradiant du centre
à la circonférence.
Dans les nautiles, et même chez les espèces les plus ombili-
quées, le cône spiral dans son enroulement se serre tellement
que les tours de spire se pénètrent assez profondément. Il en
résulte que la dernière loge, et par conséquent l'ouverture, au
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 2
lO ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
lieu davoir la forme d'un cercle ou d'un ovale, est profondément
échancrée ou modifiée dans sa partie inédio-intere ou ventrale
par la saillie régulière du dos de lavant-dernier tour. D'où il
résulte aussi, de chaque côté, aux extrémités de l'axe fictif d'en-
roulement, ici régulièrement transverse, un trou ou ombilic plus
ou moins large, et qui, lorsqu'il est très étroit, comme dans le
nautile flambé qui nous sert de type, se trouve à l'âge adulte
caché par un dépôt qui s'étale sur la traverse d'origine latérale
du bord de l'ouverture : c'est ce que, en terme technique de
conchyliologie, on nomme ombilic consolidé.
L'intérieur du cône spiral, et par conséquent de la coquille, a
bien la même forme que son extérieur; en effet, les deux sur-
faces du têt qui le constituent, sont par-tout rigoureusement
parallèles, et même peu distantes, parcequ'il est assez mince;
mais il ne forme pas, comme dans les coquilles ordinaires, une
seule et grande cavité étendue du sommet à l'ouverture. On
montre, en effet, par une coupe longitudinale que les trois pre-
miers quarts environ de ce cône spiral, du moins chez un nau-
tile adulte, ne servent plus à loger l'animal, et sont partagés en
un nombre plus ou moins considérable de grandes cellules ou
de loges, croissant assez régulièrement et graduellement de la
première à la dernière, et formées ou séparées par autant de
cloisons, dont la dernière limite est la cavité réelle delà coquille.
Sur un individu que j'ai fait scier dernièrement pour l'exécution
des figures jointes à mon Mémoire, les loges m'ont offert la
particularité d'être tapissées sur toutes les parois par une sorte de
membrane, ou mieux de couche membraneuse, plus sensible en
arrière qu'en avant, que je ne crois cependant pas organisée,
quoiqu'elle soit organique.
SIPHONÉES RÉCENTES. I i
Quant à la dernière loge, que Ion ne devoit nullement com-
parer aux autres, c'est évidemment la cavité réelle de la coquille;
c est elle seule qui est occupée par l'animal. Elle est en effet beau-
coup plus grande que les autres; sa forme est un peu conique,
légèrement courbée, arrondie en arrière, un peu dilatée en
avant pour former l'ouverture, largement arrondie à la face
dorsale, et comme bifide ou bilobée par le retour de la spire à
la face ventrale. On y remarque en arrière le commencement
du siphon dans un orifice légèrement infundibuliforme, dont
la première ou dernière cloison est perforée dans son milieu ,
et sur les côtés une impression musculaire superficielle, quoique
bien marquée, formant une sorte de ceinture convexe en avant
et concave en arrière, plus large vers les flancs qu'aux deux
extrémités.
La cloison qui fait le fond de la cavité de la coquille, ainsi
que celles qui constituent les loges, sont parfaitement régu-
lières ou symétriques, comme le reste de la coquille, constam-
ment, concaves en avant, et convexes en arrière; mais elles ne
sont pas absolument simples, c'est-à-dire que leur bord ou cir-
conférence ne suit pas exactement la surface interne du cône
spiral, ce qui luidonneroit la forme régulièrement ovale, éohan-
crée à son extrémité; au contraire, convexe en avant dans la
partie médio-dorsale, il s excave assez profondément vers le mi-
lieu des flancs, puis s'avance, de chaque côté, en formant une
sorte de corne ou de lobe subcarré, qui se moule sur la traverse
de l'ouverture, remonte sur le dos de l'avant-dernier tour, et
arrivé vers la ligne médiane, y présente une petite sinuosité
médiane, symétrrque, beaucoup plus marquée sur les premières
cloisons, et qui s'efface presque complètement sur les dernières.
I 2 ANAT0MIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
Il résulte de cette disposition sinueuse ou contournée de la
circonférence des cloisons de l'argonaute, qu'en supposant la
coquille elle-même détruite, on verroit le bord des cloisons
Former une ligne toute différente de celle qu'offriroit la coupe
médiane de ces cloisons.
Outre cette particularité, qui deviendra d'une certaine im-
portance pour les nautiles fossiles, et sur-tout pour les ammo-
nites, on remarque à chaque cloison du nautile, et à-peu-près
dans leur milieu, un orifice à bords arrondis, un peu infundi-
buliforme, et qui conduit dans un canal ou siphon, dont la
terminaison brusque et tranchée dans la loge, n'est pas parallèle
au plan de son entrée. C'est la succession de ces petits tubes de
chaque cloison , réunis entre eux par une partie intermédiaire
dont il va être parlé, qui constitue une sorte de canal étendu,
sans interruption, depuis la vésicule ovale par laquelle com-
mence le cône spiral, jusqu'à la dernière cloison formant le
fond de la cavité de la coquille. Mais avant de montrer la com-
position de ce tube, voyons en quoi consistent ce cône spiral
lui-même et les cloisons.
La coquille proprement dite est véritablement fort mince,
puisque sur un individu de sept pouces de diamètre, l'épaisseur
du têt est à peine d'une demi-ligne et cela à-peu-près dans toute
l'étendue du cône spiral. Cette épaisseur est toutefois consti-
tuée par deux couches : l'une externe, de structure lamelleuse
fort serrée, sur laquelle sont marquées à l'extérieur les stries
d'accroissement; l'autre interne, deux fois aussi épaisse que la
première, déstructure fibreuse ou nacrée et de couleur moins
blanche ou moins matte. C'est à celle-ci qu'est dû l'aspect irisé
que présentent ces coquilles à l'intérieur et à l'extérieur même,
SIPHONEES RÉCENTES. 10
quand on a préalablement enlevé la couche coquillière ou striée.
Dans les tours de spire intérieurs d'un nautile adulte, on
remarque en outre une autre couche infiniment plus mince,
de couleur noire, d'origine de dépôt, et qui se place en dehors
de la couche externe: elle est sans doute produite par quelque
partie bornée du manteau, qui peut se répandre sur le dos de
lavant-dernier tour, où il est aisé de l'observer avant qu'elle
ne soit involvée.
Par dessus cette couche noire, mais seulement en arrière,
dans la première loge, existe une autre lame de dépôt vitreux,
qui est proportionnellement de plus en plus épaisse, à mesure
qu'on recule davantage dans les parois du cône spiral , et qui est
sans doute produite par exhalation de la partie adhérente et fort
mince du manteau à la masse viscérale.
C'est cette composition du têt de l'argonaute qui fait que
dans la coupe de la coquille, les parois des parties intérieures
du cône spiral sont plus épaisses que celles des parties externes et
les plus adultes, et qu'on peut compter quatre couches dans
celles-là, et deux seulement dans celles-ci.
La structure des cloisons est beaucoup plus simple puisqu elles
ne sont formées que de substance fibreuse ou nacrée dans toute
leur épaisseur, qui d'abord fort peu considérable et égalant
à peine celle du têt contre lequel elles s'appliquent, finit par être
égale ou même par surpasser celle de la coquille elle-même.
Gomme ces cloisons sont assez fortement excavées en avant,
il en résulte qu'en s'appliquant très obliquement contre la paroi
interne du têt, elles contribuent encore à augmenter l épaisseur
de celui-ci, quoique d'une manière un peu intermittente et iné-
gale; c'est ce que les figures démontrent beaucoup mieux que
l4 ANATOMIE DES COQUILLES POLVTHALAMES
les plus longues descriptions 5 il ne nous reste donc à examiner
que la structure du siphon.
A l'examiner dans une coquille anciennement sciée et plus ou
moins nettoyée pour 1 embellissement des cabinets d'histoire
naturelle, plutôt que pour servir à la science, on croiroit que
chaque loge communique avec la précédente et les suivantes,
ou mieux que toutes les loges communiquent entre elles, au
moyen du siphon court et percé dont chacune est pourvue;
mais il n'en est réellement pas ainsi ; en effet : en faisant scier
avec précaution un nautile depuis peu de temps dans les col-
lections et qui n'a jamais été approprié, on trouve que tous
les petits siphons interrompus de chaque cloison sont continués
par des parties intermédiaires, et que ces parties intermédiaires,
attachées en avant à la portion non nacrée du tube cloison-
tiaire antécédent, s enfoncent et pénètrent dans l'entonnoir ou
segment du même tube de la cloison suivante, de manière à
ce qu'il en résulte une sorte de canal complet étendu de lavant-
première cloison jusqu'à la dernière, où s'enfonce l'appendice
caudiforme du corps de l'animal, et cela sans aucune commu-
nication avec les loges qu'il traverse.
Les portions intra-cloisonnaires de ce siphon ont d'ailleurs
une structure toute différente du reste; en effet, elles sont
composées, à l'intérieur, dune couche tubiforme membraneuse,
mucoso-cornée, de couleur foncée, presque noire, du moins après
!a dessiccation, produite sansdoute par l'animal, mais n'en faisant
pas probablement partie organique, et, à 1 extérieur, dune autre
couche arénacéo-crétacée, de couleur blanchâtre, d'une épaisseur
assez sensible , mais extrêmement friable, du moins dans l'état
où je lai observée. La première de ces lames commence en s'a-
SIPHONËES RÉCENTES. |5
mincissant dans le trou infundibulaire d'une cloison précédente,
et finit probablement de la même manière dans la partie évasée
de la suivante : toujours est-il que par la succession et l'emboî-
tement de ces petits tubes membraneux se joignant un peu an-
guleuseinent les uns aux autres, il résulte un canal complet et
étendu de la loge qui suit immédiatement l'ampoule, à la dernière
actuellement babitée par l'animal , sans qu'il y ait possibilité d une
communication avec les loges qu'il traverse. Nous avons bien
remarqué dans l'intérieur de celles-ci , une sorte de pellicule
organique, dont il a été parlé plus haut; mais cette pellicule ne
peut nullement être considérée comme organisée, pas plus sans
doute que la partie membraneuse des siphons partiels.
Connoissant l'animal du nautile ainsi que sa coquille, il nous
reste maintenant à examiner les rapports de l'un et de l'autre.
Leur moyen d'union consiste évidemment dans linsertion du
muscle en ceinture à 1 empreinte de même forme que nous avons
remarquée dans l'intérieur de ce qu'on nomme la dernière loge
de la coquille, ainsi que dans le prolongement caudif'orme de
l'animal dans la première partie du siphon. Nous ne croyons
pas en effet que ce prolongement se continue dans toute retendue
de celui-ci comme on l'a supposé. Nous appuyons cette opinion
sur la figure donnée par M.Owen, et même sur celle publiée par
Rumph , en même temps que sur létiologie de la formation
de la partie cloisonnée de la coquille. Il est évident en effet que
ne se formant que pendant la période la plus active de l'accrois-
sement de l'animal , accroissement qui se fait graduellement,
mais qui se manifeste par intermittences plus ou moins rappro-
chées, à chacune d'elles le corps du nautile s'avance d'une loge
tout entière ou mieux d'un espace de loge ; dès-lors il a fallu
16 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
que le muscle d'attache et le prolongement caudiforme se soient
avancés d'autant, comme cela a lieu pour les autres coquilles
univalves et bivalves. Ce n'est qu'après cette espèce de saut inté-
rieur que la cloison est formée par exhalation de la partie posté-
rieure du manteau, adhérente à la masse viscérale. Il en résulte
sans aucun doute, que ces loges sont parfaitement vides d'eau
et même peut-être d'air. En effet, la cavité de la coquille, ou la
dernière loge, celle qu'occupe l'animal, est entièrement et presque
hermétiquement remplie par la masse viscérale de celui-ci, qui
s'y moule exactement dans une étendue assez considérable, et
sur-tout à l'endroit de l'adhérence musculaire. Quand donc
l'animal s'avance, c'est avec une sorte de frottement doux mais
serré, un peu comme le piston d'un corps de pompe, d'où il
doit y avoir impossibilité non seulement à l'eau, mais même à
l'air, de pénétrer dans l'espace abandonné : à plus forte raison
quand la dernière cloison sera formée. C'est, à ce qu'il nous semble,
à cette disposition particulière des coquilles cloisonnées, qu'est
due leur grande légèreté spécifique sous un assez fort volume,
de telle sorte qu'elles seules flottent à la surface de l'eau et ne
peuvent être enfoncées que très difficilement, ce qui doit avoir
également lieu jusqu'à un certain point, quand elle fait partie
de l'animal. Il peut ainsi flotter naturellement, par une simple
disposition hydrostatique, à la surface de la mer , et s'y enfoncer
plus ou moins , en rentrant tout son corps dans la première
loge , comme cela se voit très bien dans les lymnées et les
planorbes.
Puisque dans ce genre d'animaux les sexes sont distincts des
individus séparés, il est plus que probable que la coquille doit
offrir quelques différences de sexes, et être plus renflée, plus
SIPHONÉES RÉCENTES. ]"
lame d'ouverture dans les femelles que dans les mâles ; mais c \ si
ee que nous ne pouvons assurer que par analogie, l'individu mâle
observé par M. Owen ayant été entièrement privé de sa eoquille:
ce qu'il y a de certain c'est que les collections conchyliologiques
offrent en coquilles de nautile ces deux variétés.
Quant à l'âge, nous savons d'une manière plus certaine qu'il
apporte des différences fort appréciables dans les coquilles de ce
genre : en effet, outre la grandeur, qui est toujours beaucoup
moins considérable que dans l'état adulte, on remarque que dans
le jeune âge, la coquille du nautile flambé est pourvue d'un om-
bilic étroit, parcequ'il n'est pas encore recouvert par le dépôt
de matière noire et vitreuse produite par une expansion du man-
teau non existant sans doute à cette époque, et qu'en outre les
premiers tours ne s'accroissent pas aussi rapidement dans les
deux sens que les derniers. Une autre différence moins impor-
tante consiste en ce que toute la coquille est colorée par les vèr-
gettures qui lui ont fait donner le nom de nautile flambé, tandis
que dans l'âge adulte une grande partie du dernier tour est en-
tièrement blanche.
DU NAUTILE OMBILIQUÉ.
Tout ce qui vient d'être dit de la forme et de la structure de
la coquille du nautile flambé, peut rigoureusement être appliqué
à l'espèce désignée par les conehyliologistes sous le nom de nautile
ombiliqué, parcequ'à tout âge et par un système d'enroulement
beaucoup moins serré du cône spiral , l'ombilic est assez grand
pour n'être jamais recouvert ou consolidé, et qu'on aperçoive
aisément tous les tours de la spire et même son sommet; il en
résulte que cette espèce se rapproche bien plus que la précé-
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 3
18 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
dente de la coquille de la spirale, troisième espèce de coquille
cloisonnée siphonée que l'on connoisse à letat récent et qu'il
nous reste à examiner.
DE LA SPIRULE.
La coquille que les conchyliologistes désignent actuellement
sous ce nom, est signalée dans la science depuis un temps beau-
coup moins long que le nautile flambé, puisqu'on la trouve citée
pour la première fois vers la fin du dix-septième siècle, par Swamer-
dam, Lister et Rumph : elle n'est cependant pas moins intéres-
sante à analyser dans sa structure, d'autant plus qu'elle constitue
un type particulier plus rapproché des bélemnites, comme les
nautiles le sont au contraire davantage des ammonites. Mal-
heureusement nous ne connoissons réellement pas la coquille
de la spirule à l'étal complet, et nous n'avons sur l'animal que
des renseignements fort peu satisfaisants et même contradic-
toires, comme nous le dirons tout-à-1'heure.
Les naturalistes qui se sont occupés de malacologie savent
en effet qu'au retour de l'expédition aux terres australes, com-
mandée par le capitaine Baudin, parmi le nombre très consi-
dérable d'objets d'histoire naturelle , plus ou moins curieux,
rapportés par MM. Peron et Lesueur, les seuls naturalistes qui
soient revenus, se trouvoit une spirule avec l'animal, ren-
contrée morte et flottante à la surface de la mer par le travers
de l'île de l'Ascension. M. de Lamarck, chargé alors au Muséum
de tout ce qui appartenoit aux animaux sans vertèbres, vit la
spirule dans les mains de Peron à son retour, ce qui eut égale-
ment lieu pour plusieurs autres naturalistes, et entreautres pour
M. de Roissy, qui publioit alors l'histoire naturelle des Mollus-
ques, faisant partie du Buffon de Sonnini. D'après M. de La-
SIPHONÉES RÉCENTES. 19
marck, qui fut, je crois, le premier à parler de cet animal
curieux, il auroit les plus grands rapports avec les calmars et
les sèches, en ce qu'il seroit pourvu d'un sac enveloppant la
partie postérieure du corps, l'antérieure étant en dehors; la
tête qui la termine soutiendroit cinq paires de bras, disposés
en couronne autour de la bouche, deux étant plus longs que
les autres; et la coquille seroit enchâssée à l'extrémité posté-
rieure du sac, n'offrant au-dehors qu'une portion découverte
de son dernier tour. C'est en effet ce que M. de Lamarck a fait
représenter dans une planche de l'Encyclopédie méthodique,
d'après un croquis fait à la plume que nous nous rappelons fort
bien avoir vu en marge sur les feuilles volantes dont ce célèbre
naturaliste se servoit pour faire son cours.
M. de Roissy, auteur de l'histoire naturelle des Mollusques,
faisant suite à l'édition de Buffon par Sonnini, croit se rappeler
aussi ce qui a été dit et figuré par M. de Lamarck sur l'animal
de la spirule.
M. Lesueur, l'un des auteurs de sa découverte, l'a cependant
représenté dansl'atlas du voyage aux terres australes, parsonami
et collaborateur Peron, assez autrement que le célèbre auteur
du système des animaux sans vertèbres. En effet, d'après cette
figure, c'est à peine s'il y auroit des tentacules plus longs que
les autres, et ce seroient les supérieurs, disposition qui s'éloi-
gne beaucoup de ce qui se remarque chez les calmars et chez
les sèches. Quant à la couleur d'un vermillon vif donnée à tout
l'animal dans la figure citée, il paroît que c'est par erreur,
d'après ce que m'en a écrit M. Lesueur lui-même, ce petit
mollusque ayant été trouvé mort, flottant à la surface de la
mer, et d'une teinte tout autre.
20 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
Enfin, il y a quelques années que M. de Freminville, officier
de la marine royale, et qui s'est assidûment et depuis long-temps
occupé de malacologie, écrivit à M. Brongniart que l'animal de
la spirule ne ressembloit nullement à l'idée qu'on s'en t'aisoit,
d'après ce qu'en avoient dit Peron et de Lamarck. Malheureu-
sement la lettre de M. de Freminville, qui a été citée en extrait
dans le Bulletin par la Société philomatique, se borne à cette
dénégation, et ne nous donne rien de positif. Dans ce conflit
d'opinions de personnes également recommandables, laquelle
croire? C'est ce qu'il est impossible de décider. D'après la co-
quille de la spirule, sa blancheur matte, son excessive minceur, et
sur-tout celles des bords de la loge animale, telle que cette partie
n'existe jamais dans les spirilles, si abondantes dans les collec-
tions, on doit supposer qu'elle doit être tout-à-fait intérieure,
comme l'os de la sèche, et non pas en partie extérieure, comme
l'a représentée M. de Lamarck, sans doute d'après un individu
plus ou moins altéré avant ou depuis sa conservation dans
l'alcohol. Quoi qu'il en soit, voyons ce que la spirule offre de
particulier en elle-même.
Sous le rapport de la forme générale, cette coquille a cette
ressemblance avec celle du nautile-, qu'elle est également fort
régulière, tout-à-fait symétrique, et enroulée dans le même
plan vertical d'arrière en avant; mais une des différences prin-
cipales qui distinguent la spirule, consiste en ce que les tours
de spire, au lieu de se pénétrer plus ou moins dans leur enrou-
lement, ne se touchent même pas, et laissent entre eux une di-
stance fort sensible d'un tiers, et même d'un demi-millimétre,
du moins vers la terminaison, car dans le reste de la spire les
tours se rapprochent peu à peu; toutefois, au sommet, l'écarté-
SIBHONÉES RÉCENTES. 2 I
ment est plus sensible, en sorte que l'ombilic trausverse est com-
plètement transpercé.
Le cône spiral cpii constitue la spirule est, du reste, parfaite-
ment circulaire dans sa coupe. Il commence par une petite am-
poule ovale huileuse, après quoi il augmente assez rapidement de
diamètre. Son accroissement devient ensuitemoins rapide, jusque
vers le dernier tour, où il est presque insensible, sur-tout dans la
partie projetée en ligne à-peu-près droite, dont nous ne connois-
sons pas l'étendue et encore moins la terminaison.
L'intérieur de la spirule est, comme celui du nautile, séparé en
un grand nombre de loges , qui d'abord comme bulleuses ou mo-
niliformes, finissent par être subtrapézoïdales , à cotés légèrement
eourbes. On peut très bien les distinguer à travers les parois du
cône spiral , pareeque celles-là sont subtranslucides et que celui-
ci est, dans l'endroit des cloisons, un peu étranglé, plus aux pre-
miers tours cependant qu'aux derniers.
Nous avons déjà fait remarquer plus haut que uuus ne possé-
dions dans nos collections aucune spirule complète et qui nous
permette de connoître l'étendue de la dernière loge, ou mieux de
la cavité réelle de la coquille, de celle dans laquelle est sans doute
eontenue la partie viscérale de l'animal. En effet, la coquille
dans sa partie terminale est si mince et probablement si membra-
neuse, qu'elle est constamment détruite presque tout près de la
première cloison; aussi il nous est impossible déjuger son éten-
due, et encore moins la manière dont elle se termine pour former
l'ouverture de la coquille. Il est cependant à-peu-près hors de
doute que l'orifice doit être circulaire comme le reste du cône spi-
ral, et que ses bords membraneux ne sont pas renflés en bourre-
lets , mais excessivement amincies.
32 ANAT0MIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
Quant aux cloisons qui par leur empilement à distance con-
stituent les loges, elles ne peuvent être mieux comparées qu'à un
verre de montre, régulièrement concave en avant et convexe en
arrière; elles sont cependant un peu plus épaisses vers leur cir-
conférence, qui est d'ailleurs coupée obliquement, d'où il résulte
qu'au lieu d'une ligne étroite à l'endroit de leur application à la
coquille, on aperçoit une bande d'un demi-millimètre d'épaisseur
dans tout leur contour et que les deux lignes limites de la bande
sont presque droites ou même légèrement convexes en avant,
quoique la cloison elle-même soit réellement concave ou excavée
dans ce sens.
Ces cloisons, du reste, n'offrent d'autre particularité qu'une
écliancrure à leur bord inférieur dans le plan vertical d'enroule-
ment. Cette échancrure est cependant un peu infundibuliforme,
comme dans le nautile, mais seulement dans les deux tiers supé-
rieurs, le tiers inférieur manquant et étant remplacé par les
parois de la coquille elle-même. Toutefois, cette écliancrure
conduit dans un petit tube complet, dirigé d'avant en arrière,
également un peu en entonnoir, et qui se prolonge dans toute
l'étendue de la loge, de manière à pénétrer dans l'ouverture du
tube de la cloison suivante. Il en résulte un sipbon comme con-
tinu encore plus complet que dans les nautiles, quoique beau-
coup plus simple, et de même sans aucune communication avec
les loges ou cellules successives qu'il paroît traverser.
La structure anatomique de la petite coquille de la spirule est
aussi beaucoup moins compliquée que celle du nautile. Elle est
d'abord excessivement mince dans toute son étendue, au point
d'être translucide, sur-tout aux premiers tours. On ne peut en
effet y reconnoître qu'une seule couche composante, sans qu'il
S1PH0NEES RECENTES. 13
soit possible d'apercevoir à sa surface extérieure ou intérieure
aucune trace de stries d'accroissement, que nous avons vues exis-
ter chez les nautiles, comme dans toutes les autres coquilles. On
remarque, au contraire, que le têt de la spirule est entièrement
recouvert, au dehors, d'une fine granulation irrégulière, qui rap-
pelle assez bien ce qui se voit à la surface supérieure de l'os des
sèches. Quant à la texture intime du têt de la spirule, elle m'a
paru plutôt granuleuse que fibreuse ; mais certainement elle n'est
pas lamelleuse.
Les cloisons, dans lesquelles il m'a été également impossible
d'apercevoir plus d'une couche, diffèrent cependant de la co-
quille proprement dite, en ce qu'elles sont d'une belle nacre
blanche, ce qui a également lieu pour les siphons; mais clans
l'une et dans les autres cet aspect n'a lieu qu'a la face antérieure,
la postérieure étant d'un blanc mat.
Je dois encore faire mention d'une particularité que présen-
tent les siphons de la spirule et dont je dois la connoissance à
M. Stokes, qui eut la complaisance de m'en faire la démonstra-
tion chez lui, à Londres, en 1827. C'est d'une petite couronne de
pores à la circonférence de l'entrée du siphon que je veux parler.
D'après un examen attentif cpie je viens de faire de cette particu-
larité, je me suis assuré que ce ne sont pas de véritables pores
transpercés, comme je l'avois d'abord cru, mais seulement de
petits enfoncements plus ou moins réguliers disposés en cercle,
mais assez inégaux et qui sont sans doute les trous de l'attache de
la partie membraneuse du siphon , et peut-être même du prolon-
gement tubiforme de l'animal.
Quoique nos collections possèdent souvent des quantités con-
sidérables de coquilles de spirule, elles sont toujours si incom-
24 ANATOMIE DES COQUILLES POLYTHALAMES
plètes, si altérées, qu'il nous a été impossible , jusqu'ici, de trou-
ver entre elles des dissemblanees assez constantes pour qu'on pût
les attribuer à des différences de sexe ou d'âge; nous termine-
rons donc ici ce que nous avons pu observer sur la spirule, espé-
rant que bientôt les investigations zoologiques se dirigeant avec
zèle vers la recherche de cet animal, encore existant en grande
abondance dans la mer des Antilles, nous mettront à même de
sortir du doute où nous sommes sur ses rapports. En attendant,
et en nous bornant aux coquilles seulement, nous voyons, d'a-
près ce qui a été dit plus haut des deux coquilles polythalames
siphonées que nous connoissons aujourd'hui à létat récent,
qu'elles diffèrent sensiblement en ce que :
i° L'une est complètement intérieure, la spirule, et l'autre
entièrement extérieure, le nautile : la structure de celle-là
étant celluleuse, sans aucun pigmentum colorant, tandis que
dans celle-ci elle est lamelleuse, avec un système particulier de
coloration.
3° L'une a le bord qui limite son ouverture, d'une très grande
minceur, membraneux et tout-à-fait circulaire, à la manière des
bélemnites, tandis que dans l'autre ce bord est assez épais, quoi-
que non rebordé, mais du moins non tranchant et symétrique-
ment, régulièrement sinueux , à la manière des ammonites.
3° L'une a ses tours de spire distants, ou ne se touchant pas, se
déroulant même plus ou moins en ligne droite vers sa terminai-
son, d'où il résulte qu'à aucune époque l'ouverture n'estmodifiée
pas le système d'enroulement, ce qui est justement et en tous
points le contraire pour l'autre.
4° Lès cloisons sont rigoureusement simples dans l'une, tandis
que dans l'autre elles offrent à la circonférence des commence-
SIPHONÉES RÉCENTES. 25
ments d'ondulations , l'une médio-ivefttrale , les autres bilatérales
et parfaitement régulières et symétriques.
5" Enfin le siphon, dans l'une, non seulement est entièrement
testacé, niais encore tout-à-fait médio-ventral et même un peu
éehancré à son ouverture antérieure évasée, tandis que dans
l'autre il est médio-cloisonnaire, en grande partie membraneux
et parfaitement entier à la circonférence de son orifice.
Toutes ces différences, assez en rapport avec celles que Ion
peut admettre chez les animaux, l'un paraissant être brachio-
céphalé et l'autre lobo-céphalé , démontrent déjà d'une manière
évidente les rapports que Ion a reconnus depuis long-temps de la
première de ces coquilles, la spirule, avec les bélemnites, et de
la seconde, le nautile, avec les ammonites. C'est, au reste, ce qui
ressortira d'une manière tout-à-fait irrécusable dans un mémoire
subséquent dans lequel nous avons aussi minutieusement et scru-
puleusement étudié les cocpiilles polythalames siphonées qui ne
sont encore connues qu'à létat fossile.
Inutiles ilu Muséum, t. M, V série.
EXPLICATION DES FIGURES.
PLANCHES I et 2.
Fig. I. Coquille du nautile flambé (Nautilus Pompilius), adulte, vue de profil
rigoureux, si ce n'est vers l'ouverture, afin de mieux montrer les sinuosités
du bord.
On doit y remarquer, outre la disposition des stries d'accroissement, qui
sont exactement la répétition de la forme du bord :
a. La sinuosité que font les cloisons dans leur application à la coquille, et
qui seroient visibles, si celle-ci éloit détruite.
h. La consolidation de l'ombilic par la couche de dépôt noir.
Fig. II. La même coupée dans un plan vertical, passant cependant un peu à droite
de l'axe longitudinal, et montrant la disposition cloisonnée, la structure
du têt, des cloisons, et du siphon.
Il faut y remarquer :
i° La bulle ou vésicule ovale, par laquelle a commencé la coquille.
2" L'accroissement successif des loges, jusqu'à la dernière, qui est cependant
plus petite que quelques unes des précédentes.
3" La cavité de la coquille, dans laquelle se voient :
a. Les traces du muscle d'adhérence de l'animal.
b. L'application des bords des cloisons sur le têt.
c. L'entrée infundibuliforme du siphon.
/|° La couche membraniforme qui tapisse l'intérieur des cellules, et dont une
petite partie a été enlevée en d, pour montrer sa grande minceur.
5° La composition du têt en f.
6° Celle des cloisons en c.
7° Celle du têt auquel s'appliquent les cloisons en p. p., grossie dans la fig. II A.
8° Celle du têt augmenté de la cloison, et des couches de dépôt noir et vitreux
en/, et grossie dans la fig. II B.
9" La forme des cloisons qui, dans le jeune âge, offrent une légère inflexion
visible en^, mais grossie dans la fig. II C.
io° La disposition générale et la structure du siphon en h, et sur-tout en A',
où les trois parties composantes sont distinguées, mais beaucoup mieux
dans la fig. II D, où :
i est l'entonnoir de la cloison.
k. Le tube crétacé extérieur.
/. Le tube membraneux intérieur.
EXPLICATION DES FIGURES. 27
Fir.. III. La môme coquille, brisée clans son capuchon, etvueenface, pour montrer:
En a), la manière dont les bords de l'ouverture, en se joignant à la spire,
forment des espèces de bras ou de traverses arrondies.
En l>), la forme et l'étendue de l'impression musculaire.
En c), l'entrée du siphon, paraissant médio-inférieure, à cause de la pro-
jection.
En (I), la forme et l'étendue du dépôt noir, glacé par le dépôt vitreux.
Fie IV. Le nautile flambé jeune, et encore ombiliqué, par absence de la couche
de dépôt accumulé.
Fig. V. La coquille du nautile ombiliqué (iV. umbilicatus) de profil rigoureux,
pour montrer comme les tours de spire sont visibles à tout âge, et la manière
dont la suture a s'applique en formant une sorte d'auricule en b.
Fig. VI. La coquille de la spirule de grandeur naturelle et de profil rigoureux ,
mais incomplète, par l'absence de la loge de l'animal.
Fig. VI A. La même grossie et coupée par un plan médian , si ce n'est au sommet
qui est entier.
Il fout y remarquer :
1° La disposition des tours de spire, et la manière dont ils tendent à se pro-
jeter en ligne droite, vers la terminaison.
1° Le sommet huileux et le premier tour moniliforme, ce qui est plus évident
dans la figure grossie VI B.
3" La disposition générale des cloisons , dont on voit la circonférence d'atta-
che dans la fig. VI C, ainsi que la structure granuleuse du têt.
l\° La disposition du siphon, dont l'entrée se voit dans la figure grossie VI D,
en a, et la terminaison en b, celle-ci vue de face dans la figure VI E.
5° La forme de la cloison et de l'entrée du siphon dans la figure VI F.
NOTICE
SUR
UN NOUVEAU GENRE DE CE TAC É,
DES RIVIÈRES DU CENTRE DE L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.
PAR M. A. DORBIGNY.
La connoissance des cétacés marins date des temps les plus
reculés; depuis long-temps aussi on savoit qu'un très petit
nombre d'espèces remontent les rivières jusqu'à une certaine
distance de leur embouchure , distance que nous croyons
pouvoir évaluer à sa juste valeur en la fixant à trente ou
quarante lieues seulement, d'après beaucoup d'observations
que nous avons été à même de faire à cet égard, tant sur
nos côtes que sur celles' de l'Amérique méridionale. Plus
récemment deux naturalistes voyageurs, MM. Diard et Du-
vaucel, découvrirent le Sousou des Indous, et purent par suite
nous apprendre que certains grands fleuves ont aussi leurs
dauphins particuliers. Cette espèce, qui fut envoyée au Muséunr,
est celle qui jusqu'alors paroissoit être plus spécialement flu-
viatile, quoiqu'elle descendît à l'embouchure des fleuves. Le
dessin d'une autre espèce, qui habite loin de l'embouchure
de l'Amazone, est encore venu nous offrir une espèce qui
abandonne la mer pour remonter la plus grande des rivières
connues, mais il nous étoit réservé d'en découvrir une pure-
ment fluviatile.
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i
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^
c
NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CETACÉ. 29
En pénétrant dans l'intérieur du Haut-Pérou (ou Bolivia),
les habitants de la ville de Santa-Cruz de la Sierra nous par-
lèrent d'un grand poisson que, par leur description, nous
reconnûmes être un cétacé ; cet animal habitoit soi-disant
dans toutes les rivières de Moxos, et rem on toit jusqu'aux ports
de Santa-Cruz cl de Chiquitos ; cette relation nous paru!
d'autant plus étrange, que les rivières qu'on me citoit étoient
les premiers affluents du rio Mamoré, qui va se jeter dans
I Amazone, c'est-à-dire à plus de sept cents lieues de la mer.
Nous vîmes les premiers de ces animaux près des lieux
habités par les Guarayos, et dès-lors il fut facile de nous con-
vaincre que cétoient de véritables cétacés; nous les rencon-
trâmes ensuite dans toutes les rivières de la province de Moxos;
mais tous les moyens que nous employâmes pour les obtenir
furent inutiles, les Indiens de ce pays n'ayant jamais su se
servir d'un harpon ; et nous désespérions de parvenir à les pos-
séder, lorsque nous apprîmes que les soldats brésiliens du fort
du Principe de Béira en faispient la pêche pour se procurer
de l'huile nécessaire à leur éclairage. Quoique ce voyage fût
périlleux et long, nous n'hésitâmes plus à l'entreprendre afin
d'obtenir cet animal.
A notre arrivée dans ces contrées sauvages, séparées des lieux
civilisés par un espace immense, le commandant de ce presidio,
ou galère, donna, sur notre prière, les ordres nécessaires pour
faire harponner, et nous stimulâmes l'exécution de cet ordre
par des promesses d'argent. Pendant trois jours la pêche n'eut
aucun succès, par suite de la crue des eaux, qui la rendoit
difficile; nous commencions à perdre tout espoir, quand le
quatrième jour on vint nous prévenir qu'un de ces cétacés
32 NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ.
nasal est tellement oblique d'avant en arrière, que son orifice
est placé presque au-dessus des bras ; derrière l'œil est le trou
auditif externe, il est plus apparent que dans les autres espèces
de cétacés. Les bras ou nageoires antérieures sont larges, volu-
mineux et obtus à leur extrémité; une dorsale à peine saillante
est placée presque au tiers postérieur de la longueur totale; la
partie postérieure du corps est légèrement comprimée, la queue
est grande et bien divisée dans son milieu.
Le crâne est déprimé : le museau est long et muni de dents
sur toute sa longueur : la totalité de ses dents est de i3o à i3/{;
il y en a 66 ou 68 à la mâchoire supérieure, et 64 ou 66 à
l'inférieure; toutes sont rugueuses ou marquées de sillons pro-
fonds et interrompus; à la mâchoire supérieure, des 33 ou 34
dents qui existent de chaque côté, les a3 premières sont arquées
et coniques, et les autres sont munies d'un talon ou élargis-
sement de leur base interne, qui augmente d'autant plus quelles
sont postérieures jusqu'à montrer à peine un indice de pointe
aux dernières dents; la mâchoire inférieure a 3a ou 33 dents
de chaque -côté, sur lesquelles les 19 premières seulement sont
coniques et arquées, et les autres munies de même d'un talon
interne.
Lorsque nous nous sommes procuré ce cétacé, son corps étoit
couvert dune peau lisse; son museau présentoit des poils rares,
gros et crépus (1). On nous a assuré que les vieux mâles ont ces
poils très longs et fermes.
(1) Ces poils sont en partie tombés sur L'individu que nous avons rapporté
au Muséum, tant par suite de la dessiccation que par le frottement du
voyage.
NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ. 33
L'individu qui a servi de type à cette description est une
femelle, elle était pleine et prête à mettre bas; sa vulve étoit
fortement gonflée; les mamelles, qui sont latérales à la vulve,
étoient remplies de lait que nous fîmes sortir par la pression.
Ce cétacé femelle accoucha sur une table où nous lavions
placé, et mit au monde un fœtus à terme, dont le museau étoit
également muni de poils; son cordon ombilical étoit gros et
rouvert partout de tubercules élevés. Comme ce dauphin vivoit
toujours et que nous étions pressé de le préparer, nous lui cou-
pâmes les carotides; il en sortit un sang noir et épais, mais une
heure après l'animal n étoit pas encore mort; et nous ne par-
vînmes à l'achever, qu'en faisant la section entre le cervelet et
la moelle épinière. (Voyez planche 3.)
Ses dimensions étoient les suivantes :
met. cent. mill.
Longueur totale du bout du museau à l'extrémité de la queue. ... 2 4 "
du bout du museau à sa base » 23 »
du bout du museau à l'œil » 34 »
de l'œil » » 9
du bout du museau h l'orifice nasal 1 4° "
du bout du museau à l'orifice de l'ouïe » 4^ »
du bout du museau au bras » 52 »
du bout du museau à la nageoire dorsale i 3o n
du "bout de la queue à sa base » a4 »
du bout de la queue à la vulve » 60 »
— — ■ du bras ou aile » 42 "
Largeur du bras » 18 »
de la queue » 5o »
Hauteur de la dorsale » 9 »
Circonférence du museau » 20 »
à l'œil » 67 »
sous les bras » 99 »
à la dorsale 1 4 "
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 5
34 NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ.
Cet individu est de petite taille; il paroît que les femelles
ne prennent pas plus d'accroissement : les mâles au contraire
parviennent jusqu'à une longueur de quatre mètres, ainsi que
nous avons été à même d'en juger par le grand nombre que nous
avons vu dans les rivières.
Les couleurs les plus propres à cette espèce sont les suivantes :
le dessus du corps est bleuâtre pâle, passant au rosé en dessous;
la queue et les bras sont bleuâtres, mais ces teintes sont très
variables; nous avons observé des individus presque entière-
ment rougeâtres, d'autres entièrement recouverts d'une teinte
noirâtre, et enfin d'autres individus tachetés ou rayés. Ceux qui
habitent les grandes rivières sont généralement d'une couleur
plus pâle ; mais ceux qui s'introduisent dans les nombreux lacs
qui communiquent avec les rivières à la saison des pluies, et
qui y restent retenus au temps des sécheresses, deviennent
presque noirs, et ne perdent cette couleur que long-temps
après être rentrés dans les fleuves.
Nous trouvâmes celte espèce dans toutes les rivières qui tra-
versent les immenses plaines de la province de Moxos (répu-
blique de Bolivia), et qui vont former les rios Mamoré etGuaporé
qui constituent plus loin la rivière de Madeiras, un des premiers
bras des Amazones : ce cétacé remonte jusqu'au pied des der-
nières montagnes du versant E. de la Cordillière orientale, à plus
de sept cents lieues de distance de la mer; il nous paroît certain
qu'il ne descend jamais jusqu'à lOcéan, et qu'il se tient constam-
ment dans les rivières que nous venons de citer; d'ailleurs il
seroit difficile à cet animal, qui nage peu rapidement, de pouvoir
remonter les dix-neuf cascades du rio de Madeiras, qui se trou-
vent entre les 90 et io° de latitude sud. Des négociants bré-
NOTICE SUR 0JS NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ. 35
siliens, qui ont fait plusieurs fois le voyage de Maloqrosso au Para,
nous ont assuré que ces dauphins habitent seulement au-dessus
des cascades, c'est-à-dire dans les nombreuses rivières comprises
entre les io" et 170 de latitude sud, et entre les G4° et 700 de
longitude ouest de Paris.
C'est seulement au fort de Beira sur la rivière du Guaporé,
que les Brésiliens en font une pêche un peu réglée au temps
des basses eaux , afin de se procu rer de l'huile pour leur éclairage ;
les paisibles habitants de toute la province de Moxos, se con-
tentent de les admirer, sans jamais chercher à les prendre.
D'après la narration des Brésiliens, ce dauphin ne fait jamais
plus d'un petit à-la-fois, pour lequel il paroît avoir un attache-
ment vraiment extraordinaire; en effet, il arrive souvent qu'une
femelle, pour ne pas abandonner son petit qu'on vient de har-
ponner, suit les pirogues jusqu'à cequ'enfin elle partage le même
sort. De leur côté les jeunes dauphins paraissent avoir également
beaucoup d'affection pour leur mère, qu'ils suivent pendant
long-temps; nous en avons vu de très grands qui l'accompa-
gnoient encore.
Lorsque rien n'inquiète ces cétacés, ils viennent lentement
et beaucoup plus fréquemment que les espèces marines, respirer
à la surface de l'eau; mais si quelque chose les effraie, ils dou-
blent la vitesse de leur marche qui n'est jamais aussi rapide que
celle des dauphins marins. On ne les voit presque jamais isolés;
le plus souvent trois ou quatre individus sont réunis, et il est
rare que leur troupe soit plus nombreuse. Le sens de l'ouïe paroît
être bien plus prononcé que dans les autres dauphins; nous les
avons vus souvent s'arrêter au bruit des pagaies des pirogues,
et venir souffler à plusieurs reprises de manière à annoncer un
36 NOTICE SUR UN NOUVEAU GENRE DE CÉTACÉ.
certain mouvement de curiosité. Ils poursuivent les nombreux
poissons cpii abondent dans toutes les rivières, et ils viennent
de temps en temps à la surface mâcher leur proie, ce que ne
font jamais les espèces marines; toutes ces observations nous
font regarder cette espèce comme ayant des mœurs beaucoup
plus terrestres qu'aucune des espèces connues.
Les Brésiliens du fort du Principe de Beira nomment ces dau-
phins Bote, et les Espagnols Bufeo. Les nations indigènes des
contrées qu'habite cet animal ont aussi leur nom propre pour
le désigner dans leur langage : les Guarayos le nomment Inia,
les Chapacuras Sisi, les Baures Ihui, les Jtonamas Puchca, les
G ayu va va Potohi, les Jten Sala, les Paeaguaras Cachoïcana, les
Movimas Pathi, les Ganichanas Nituya, et enfin les Moxos Aïco.
Tous ces noms si disparates entre eux, donnés au même animal
par de petites tribus voisines les unes des autres, peuvent
donner une idée de la diversité de langages qu'on rencontre
dans l'Amérique méridionale, et particulièrement dans les
parties chaudes.
OBSERVATIONS
suit
DEUX ESPÈCES DU GENRE DRAGQNNEAU,
QUI HABITENT DANS QUELQUES EAUX COURANTES, AUX ENVIRONS
DE GRENOBLE.
PAR M. CHARVET,
D. M., Professeur à la Faculté des sciences de GrenoKle.
x\lbert, Gessner, Aldrovande, ont fait mention de ces vers,
sous les noms de veau aquatique, d'amphisbène aquatique, de
crin de cheval , de gordius, etc. Ce dernier nom fut adopté
comme générique par Linnée ; mais Gmelin , et plus tard
MM. Lamarck et Cuvicr , séparèrent les gordius en deux genres,
les filaires et les dragonneaux , d'après la considération que les
premières sont des vers parasites, vivant dans d'autres animaux,
taudis que les dragonneaux sont des vers extérieurs. Ils ont été
de nouveau confondus sous le nom de fil aire par Rudolphi; ce
zoologiste pensant que l'organisation est peu différente dans les
deux genres créés par Gmelin; mais la difficulté delà dissec-
tion a toujours été un obstacle à la connoissance approfondie de
la structure, et par conséquent à la détermination précise du
rang que les deux genres doivent occuper dans léehelle des
animaux.
Je distingue les deux espèces que nous allons étudier, par les
noms des lieux où je les ai trouvées, n'ayant pu les rapporter
38 OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES
sûrement à aucune de celles établies par Linnée ou autres zoo-
logistes; il m'a paru cependant que le mâle du dragonneàu de
Claix seroit le gordius aquaticus de Muller, et que sa femelle
seroit le gordius argilaceus du même auteur.
DRAGONNEAU DE CLAIX.
Le mâle, de couleur brun-rougeâtre, a de huit à dix pouces de
longueur, rarement plus; le corps est très grêle, cylindrique
dans presque toute sa longueur; il s'amincit vers les extrémités,
dont l'antérieure se termine en un bout arrondi, formé par une
calotte hémisphérique, blanchâtre, demi-transparente, d'appa-
rence cornée. L'autre extrémité est bifurquée, et forme deux
mamelons conoïdes latéraux : la fente qui les sépare se trouve
dans le prolongement des lignes dorsale et ventrale. C'est cette
disposition qui avoit induit Klein et Bonnet en erreur, et leur
avoit fait dire que le gordius aquatique a la bouche fendue, et
les mâchoires horizontales et obtuses. Deux lignes, l'une dor-
sale, l'autre ventrale, de couleur plus foncée que le reste du
corps, sont étendues d'un bout à l'autre de l'animal.
La femelle, longue de dix à douze pouces, est plus grosse que
le mâle. Sa couleur est fauve-clair ou jaunâtre, elle est demi-
transparente et irisée après qu'elle a déposé ses œufs. L'extré-
mité antérieure ne diffère pas de celle du mâle; la postérieure
est divisée en trois lobes courts, dont un dorsal ou supérieur et
deux latéraux. Le prolongement de la ligne ventrale correspond
à l'incisure qui sépare les deux lobes latéraux; la ligne dorsale
partageroit le lobe supérieur en deux moitiés égales, si elle se
prolongeoit sur lui.
A l'œil nu, la peau du dragonneàu paroît lisse et vernissée;
DU GENRE DHAGONNEAU. JQ
exarhinée à la loupe, elle est uniformément chagrinée et percée
d'un grand nombre de pores. Aussi sa perméabilité est telle, que
l'animal mis à 1 air se dessèche en quelques minutes, et reprend
bientôt son volume par l'immersion dans l'eau.
Il n'y a pas de traces de plis articulaires sur l'individu vivant;
mais la dessiccation les rend visibles ; ils sont nombreux et ré-
guliers.
La peau isolée offre une résistance assez grande, eu égard
à sa minceur; en l'enlevant avec précaution sur un individu
mâle, on y distingue deux couches que l'on peut séparer l'une
de l'autre: l'extérieure est épidermique en dehors; sa face in-
terne m'a paru vasculaire au microscope, ainsi que la lame sous-
jacente qvii est appliquée immédiatement sur les muscles. Je
n ai jamais pu distinguer ces deux couebes dans la peau des
femelles.
La sensibilité y paroît répandue généralement : ces vers s'agi-
tent et se tortillent dans tous les sens dès qu'on les touche; mais
c'est à l'extrémité antérieure que paroît résider au plus haut
degré la faculté de toucher, si l'on en juge par les mouvements
de cette partie, qui est en action comme un véritable tentacule,
dans la locomotion. Son apparence vitreuse la feroit regarder
comme un œil, si le reste de l'organisation juslifioit cette idée;
et j'ai remarqué plusieurs fois, que des dragonneaux nageant
avec vigueur dans une direction déterminée, en changeoient
brusquement si on approchoit la main pour les saisir. Tou-
jours est-il certain que la lumière agit sur eux, comme nous
le verrons.
L'agitation du ver lorsque l'on choque le vase sonore dans
lequel on l'a placé, pourroit être l'effet de la grande délicatesse
4o OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES
du toucher, et non de la perception du son, puisqu'un léger
ébranlemenl communiqué directement à l'eau, produit le même
effet. Rien non plus n'indique que les sens du goût ou de 1 odorat
soient développés.
L'enveloppe extérieure, dont nous venons d'examiner la struc-
ture et les fonctions, étant enlevée, on met à découvert une
substance blanche, qui, vue à la loupe, paroît fibreuse, et au
microscope ne laisse plus de doutes sur sa nature musculaire.
On y distingue des fibres longitudinales, dont 1 ensemble forme
un tube contractile dans tous les sens, et quelques fibres trans-
versales ou annulaires. Le derme en est parfaitement distinct et
y adhère très peu, ce qui est très remarquable dans cette classe
d'animaux, et ce qui, avec 1 épaisseur de la couche musculaire,
annonce une faculté locomotrice très développée. L'on est en
effet étonné, lorsque l'on prend un ver si mince, de la roideur
avec laquelle il se tortille entre les doigts, ou de la résistance
que l'on éprouve à le détacher des corps autour desquels il s'est
enroulé, et qui est telle qu'on le romproit si l'on tiroit brusque-
ment. Leur locomotion se fait par larges ondulations latérales
ou de haut en bas, suivant la direction quils suivent; elle est
rapide et vigoureuse-, quelquefois ils nagent à la surface, ne
touchant l'eau que par la ligne ventrale.
Les deux lignes de couleur foncée, visibles à travers la peau,
dont nous avons déjà parlé, ne sont autre chose que deux tubes
ou canaux sans renflements ni circonvolutions, et qui parois-
sent être les seuls appareils de la nutrition et de la circulation.
Ces vaisseaux s'ouvrent-ils à l'extérieur? Outre les pores nom-
breux de la peau, qui doivent y aboutir, au moins ceux qui sont
placés dans leur direction, on trouve dans les deux sexes, en
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DU GENRE DRAGOJSNEAU. 4'
avant, près du centre de la calotte cornée, et clans la direction
du canal ventral, un porc arrondi, plus grand que ceux qui exis-.
tent sur le reste de la peau , peu distinct sur quelques individus,
toujours pins facile à voir sur l'animal conservé dans la liqueur
que sur le frais. Il n'y a pas d'ouverture au centre de la calotte
hémisphérique, en sorte que le porc buccal, si on peut lui donner
ce nom, n'est pas tout-à-fait terminal. En arrière le vaisseau
ventral se termine par un pore un peu alongé que nous nom-
merons anal, qui est placé vers la bifurcation de la queue chez
le mâle, et dans l'angle rentrant que forment les deux lobes
latéraux chez la femelle.
Quant au vaisseau dorsal, je n'ai jamais pu distinguer à ses
extrémités de pores plus grands que ceux du reste de la peau.
La difficulté des observations sur des organes aussi fins ne m a
pas permis de voir les deux vaisseaux longitudinaux en action;
mais par analogie, avec ce qui existe dans d'autres vers, on peut
considérer le vaisseau ventral comme le tube digestif, et le vais-
seau dorsal comme un centre circulatoire destiné à charier les
liquides. Dans tous les cas, la grande porosité de la peau doit
beaucoup faciliter la nutrition, et même la respiration, pour
laquelle il n'y a pas d'organe spécial apparent.
Le muscle cylindrique qui Forme presque tout l'animal, est
creusé, dans sa longueur, dune cavité centrale simple chez le
mâle, double dans les femelles par l'existence d'une lame mem-
braneuse longitudinale, en sorte qu'il y a chez celles-ci deux
tubes adossés, parallèles, séparés par une cloison verticale, et
tapisses à l'intérieur par une membrane lisse, d'aspect séreux,
à travers laquelle on voit le tissu nacré du muscle. Ces deux
tubes, distincts en avant, se confondent en arrière où la cloison
Jnnalcs du Muséum, t. III, 3' série. §
4a ORSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES
de séparation manque : ils contiennent un liquide blanc laiteux,
qui sort par jet lorsqu'on ouvre la femelle avant la ponte. A me-
sure que cette époque approche, la matière blanche s'épaissit,
et finit par acquérir assez de consistance pour sortir entre les
trois lobes terminaux de la queue, en longs cylindres blancs,
;iyant le tiers ou le quart du diamètre de l'animal, qui conser-
vent leur forme, jaunissent un peu, et deviennent plus fragiles
en vieillissant. A l'air on peut les étendre; mais si on les replonge
dans l'eau, ils s'entortillent et se roulent comme un ver. Si Ion
comprime cette matière entre deux plaques de verre, et qu'on
l'examine avec des verres grossissants, on voit qu'elle est com-
posée de grains arrondis tous semblables, unis entre eux par une
glaire demi-transparente, et qui ne peuvent être que des œufs.
La fécondité de ces êtres doit être prodigieuse, car on compte-
rait des milliers d'oeufs dans un pouce de cordon , et chaque
femelle en rend plusieurs pieds. Une femelle de huit pouces et
demi de longueur, qui rcndoit des œufs quand je la pris, déposa,
en quatre jours, quatre pieds de cordon blanc. Une autre fe-
melle, longue de onze pouces, qui rendoit aussi ce cordon quand
elle fut prise le i.\ mai, en avoit rejeté une longueur de soixante-
trois pouces le a3 mai : elle eu rendit encore onze pouces du 23
au 28, et onze autres pouces du 28 au 3i mai : quatre-vingt-
deux pouces en dix-sept jours! Elle cessa de pondre alors.
A quelque époque que Ion ouvre des mâles, on ne trouve dans
la cavité centrale, ni grains, ni fluide laiteux ou muqueux, que
l'on puisse regarder comme de la matière séminale. Ils n'ont
eertainement pas d'appareil génital extérieur, à moins qu'on ne
considère comme tel l'extrémité bifurquée de la queue : ce serait
par-là (jue se ferait l'accouplement s'il étoit nécessaire à la fécon-
DU GENRE DRAGONNEAU. 4^
dation, ce dont je n'ai jamais pu m assurer. Ainsi c'est seulement
par analogie que j ai considéré ces individus comme les mâles,
les ayant trouvés constamment dans les mêmes localités que les
femelles, et ne les ayant jamais vus déposer des œufs.
J'ai cherché inutilement un système nerveux; la ténuité «les
organes ne m'a pas permis d'en trouver de traces s il existe.
On sait peu de chose sur 1 histoire naturelle des dragonneaux.
C'est dans des eaux froides et courantes qu'on les trouve, mais on
n'en trouve pas dans toutes, et ils sont constamment dans les
mêmes localités, J'en ai vu quelquefois parmi les pierres d'un
ruisseau du Fontanil, à quelques centaines de pas au-dessous de
la source. Ils vivent en grande quantité dans les conduits d ar-
rosage de la Romanche dans la plaine de Claix; on en trouve
aussi dans le corps de certains insectes hexapodes. M. Léon
Dui'our a décrit, sous le nom de filai re tricuspidée [Ann. des se.
nat., t. i4), la femelle de l'espèce qui nous occupe, d'après un
individu trouvé par lui dans le corps d'un qryllus burdiqalensis.
Les détails descriptifs, la sortie des œufs en cordon, qu il
présuma être un entozoaire , et qu'il désigna sous le nom de
filaria filariœ , ne permettent aucun doute sur l'identité de l'es-
pèce. Ces vers sont donc indifféremment extérieurs ou inté-
rieurs; et la distinction de genre établie par quelques natura-
listes sur cette considération, devient nulle par ce fait singulier
d histoire naturelle. Mais les fila ires seront distinguées des dra-
goiuieaux par des caractères plus positifs, si, comme on la dit,
leur bouche est armée de suçoirs, et le mâle pourvu d'un pénis.
Je n'ai pas pu suivre le développement des œufs dans leurs
conditions naturelles; ceux que j'ai conservés n'ont jamais rien
produit, sans doute par défaut d'exposition favorable.
44 OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES
C'est dans les premiers jours d'avril qu'on commence à trouver
des draf/on»eaiix; ils sont à cette époque moins grands et moins
foncés en couleur qu'ils ne seront plus tard, et les mâles sont
plus abondants que les femelles : c'est le contraire vers la fin de
la saison, c'est-à-dire dans le courant de septembre.
Ils se tiennent ordinairement au fond de l'eau, entortillés à
quelque brin de bois ou de jonc, tantôt isolés, tantôt par paquets
de trois ou quatre, formant des nœuds inextricables, d'où le
nom de gordiiis. Rarement on les voit nageant dans l'eau ou à
sa surface. Ceux que l'on conserve dans des vases, sont presque
toujours roulés en peloton pendant le jour; à la nuit ils se dé-
roulent, s'agitent et parcourent l'eau dans tous les sens avec
beaucoup de vivacité. Si on les place pendant le jour dans un
lieu obscur, ils se meuvent également; et, aucontraire, pendant
la nuit, une lumière un peu vive suffit pour les faire enrouler au
bout de quelque temps; ces vers sont donc nocturnes.
Les mouvements qu'exécute la femelle en liberté, font que le
cordon des œufs se rompt fréquemment, en sorte que les frag-
ments qu'elle dépose ont rarement plus d un pouce de longueur.
Elle les abandonne sans aucun soin. Lorsqu'elle est dans un vase,
le cordon atteint ordinairement une longueur considérable sans
se rompre, sur-tout s il n'y a pas d autres drugonneaux qui viennent
s'entortiller avec elle.
Quanta la durée de leur existence, les plus jeunes que j'aie
vus avoientdéja deux à trois pouces de long, dans les premiers
jours d'avril; je n'en ai jamais rencontré après ce mois, qui
n'eussent pas à peu-près la taille qu'ils doivent conserver. Meu-
rent-ils tous chaque année? Quelques uns s'enfoncent-ils dans
la boue à l'automne pour reparoître au printemps? C'est ce que
DU GENRE DRAGONNEAU. /(5
je n'ai pu constater, mais je ne les ai jamais mis percer la vase
ou le sable comme on la dit, et je doute même qu ils pussent
le faire dans les lieux où ils vivent ordinairement. On peut les
conserver dans l'eau claire, sans nourriture, pendant presque
toute la belle saison, après quoi ils meurent.
Lin née et Klein (Syst. Nat, t. 1 1 , p. a56) disent que ces vers
coupés par morceaux et jetés dans l'eau, prennent de 1 accrois-
sement, et que chaque tronçon reproduit un animal; je n'ai
jamais vu se reproduire les parties enlevées, mais j'ai vu chaque
morceau un peu ldng continuer à vivre et à se mouvoir pendant
fort Iongr-temps, soit qu'il provînt de lune des extrémités ou du
corps. Jamais le bout coupé ne tendait à se cicatriser.
Complètement desséchés et remis dans l'eau, ils ne reviennent
pas à la vie comme l'ont cru quelques naturalistes abusés sans
doute parles mouvements du ver ; ces mouvements, purement
hygrométriques, cessent au, .bout de quelques instants, et le
cadavre se putréfie en peu de fours si on le laisse dans l'eau.
DRAGONNEAU DE RISSET.
Le mâle diffère de celui de Claix par sa taille qui est beaucoup
moindre; il a trois pouces et demi ou quatre pouces au plus de
longueur. La bifurcation caudale est peut-être un peu moins
profonde proportionnellement.
La femelle, longue de quatre à cinq pouces, est colorée en
jaune comme celle de Claix: le corps est cylindrique dans ses
deux tiers postérieurs, en avant il s'amincit et finit un peu en
pointe : il est terminé dans ce sens par la calotte demi-transpa-
rente décrite sur l'autre espèce. L'extrémité postérieure est obtuse,
46 OBSERVATIONS SUR DEUX ESPÈCES, ETC.
et percée à son centre d'un pore qui est la terminaison de l'ovaire
et qui est entouré d'un cercle rouge-brun.
Cette espèce est plus rare que la précédente; je ne connois
qu'une petite source et le ruisseau qu'elle fournit près du village
de Risset, où on la trouve, et le drag ormeau de Claix ne s'y trouve
pas : c'est ce qui m'a permis de distinguer les mâles de l'espèce
• le Risset des jeunes de l'autre espèce, dont ils ne diffèrent pas
sensiblement.
Le draqonneau de Risset se montre plus tard que l'autre et dis-
paroît bien plus tôt; du reste, il en a les habitudes nocturnes :
la femelle rend ses œufs de la même manière en cordons blancs;
et tout ce que nous avons dit de l'autre espèce, peut s appliquer
à celle-ci.
SUR L'APPLICATION
UE LA L
POLARISATION CIRCULAIRE
A L'ANALYSE DE LA VÉGÉTATION DES GRAMINÉES.
Lu à l'Académie des sciences, le i" juillet i833.
PAR M. RIOT.
Metant proposé de montrer par l'expérience comment les
indications tirées de la polarisation circulaire peuvent être uti-
lement employées dans les recherches de chimie, principalement
de chimie organique, il m'a semblé que les innombrables trans-
formations opérées dans les produits carbonisés par la vie vé-
gétale, étoient un des meilleurs sujets d'étude que je pusse
prendre pour atteindre ce but. Car ces produits, si variés dans
leurs apparences et leurs propriétés physiques, étant, dans une
infinité de circonstances,' uniquement composés de carbone et
d'eau, unis en diverses proportions, leurs mélanges, leurs com-
binaisons, leurs transmutations of'f'roient d'excellentes épreuves
dune méthode qui pouvoit les distinguer individuellement par
leur inspection seule, et reconnoître ainsi leur présence sans
les altérer. Or c'étoient précisément ces caractères de première
inspection qui manquoient à la chimie organique, et qui ren-
doient sa marche si pénible, je dirai même souvent si incer-
taine ; parceque ne pouvant reconnoître les corps quen les
isolant, et ne pouvant les isoler que par l'intervention d'agents
spéciaux appliqués aux combinaisons ou aux mélanges dont il»
48 sur l'application de la polarisation circulaire
font partie, le choix et l'appropriation des épreuves à employer
pour chaque cas dévoient être uniquement déterminés par le
soupçon, plus ou moins probable, de leur présence; et encore
a-t-on trop souvent à craindre de modifier ces produits en agis-
sant ainsi sur eux, ou même de les créer en réunissant les prin-
cipes qui les forment; tant les combinaisons dont ils dépendent
sont mobiles, et faciles à transformer les unes dans les autres.
Les caractères indicatifs, fournis par la polarisation circulaire,
ne pourront sans doute pas épargner ces derrières difficultés,
inhérentes au sujet; mais, dans un grand nombre de cas, ils
(es abrégeront et les réduiront à ce quelles ont d inévitable,
en fournissant d'abord au chimiste des propriétés immédiate-
ment observables, qui seront comme autant de conditions mo-
léculaires des combinaisons qu'il devra traiter; puis, en lui
rendant aussi observables et visibles tous les changements qui
altéreront cet état primitif, de manière à 1 avertir de leur exis-
tence aussitôt qu ils auront lieu; et enfin en lui fournissant des
caractères de même ordre pour reconnaître la plupart des
produits organiques qu'il isolera. Il n est donc pas question ici
de prétendre à suppléer les épreuves chimiques, mais seulement
d'éclairer, dans beaucoup de cas, la convenance de leur appli-
cation , et d'en caractériser immédiatement les conséquences
par des effets sensibles: car c'est en définitive la chimie, la
chimie seule, qui peut isoler les produits et les résoudre dans
leurs composants.
Déjà, comme l'Académie a pu le voir, l'emploi de cette mé-
thode ma fait découvrir les singulières modifications que les
organes foliacés des arbres exogènes produisent sur la sève
ascendante qui les alimente dans leur premier développement;
a l'analyse de la végétation des graminées. 49
et elle m'a servi ensuite à reconnoître les produits élaborés que
ces mêmes organes renvoient sous la couche corticale pour
nourrir, ou même pour former peut-être le tissu cellulaire nou-
veau. Les personnes versées dans l'étude de la physiologie vé-
gétale peuvent seules donner à ces recherches la généralité
nécessaire pour en déduire des lois. Toute mon ambition a été
de leur offrir un moyen expérimental pour suivre ces mysté-
rieuses opérations. Les résultats que je présente aujourd'hui à
l'Académie ont le même but, et sont destinés à confirmer les
premiers en les complétant.
La longue durée des arbres exogènes donne une lenteur pro-
"o
gènes donne une lenteur prc
portionnée au développement total des phénomènes de leur
vitalité. Les tiges des graminées, dont lexistence s'accomplit en
un an, offrent, dans ce cercle resserré, toute la séné des phé-
nomènes analogues. J'ai choisi dans cette classe le seigle et le
blé pour les suivre dans les diverses phases de leur végétation.
Les recherches des physiologistes, et celles des chimistes sur
la germination, nous ont appris ce qui se passe dans les pre-
miers temps qui suivent la naissance de ces plantes. Les globules
féculacés déposés dans le périsperme de la graine autour de
l'embryon se vident, et la dextrine qu'ils renferment est trans-
formée en sucre qui sert à nourrir la jeune tige jusqu'à ce que
ses organes foliacés et ses racines soient développés. Mais
lorsque ce premier dépôt d'aliments est épuisé, il faut que la
jeune plante se suffise, et s'en procure d'autres qui continuent
son développement. Or je ne crois pas que l'on ait déterminé
jusqu'ici expérimentalement de quelle nature sont ces nouveaux
produits alimentaires; quelles modifications ils subissent dans
les diverses parties de la plante-, enfin comment ces diverses
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 7
5o sur l'application de la polarisation circulaire
parties, les transmettant à l'ovaire fécondé, contribuent ainsi
successivement ou simultanément à nourrir la semence, et à lui
fournir les substances <[iii doivent la composer.
Ici il faur distinguer les matériaux solides, dont la fixation
constitue le squelette de la plante, et les sucs ou les produits
solubles qui, sans cesse formés, détruits, renouvelés, sont portés
par la vie dans toutes les parties du végétal et servent à sa nu-
trition. Les matériaux fixés peuvent être connus par l'analyse du
végétal mort et desséché ; mais, parmi eux, on a encore à discer-
ner ceux qui sont essentiels à l'existence de la plante, et ceux
qui ont été accidentellement aspirés du sol par les racines, avec
l'eau qui les dissolvoit, ou dans laquelle ils se trouvoient sus-
pendus dans un degré de ténuité suffisant pour être chariés à
travers les vaisseaux et les vides du tissu cellulaire. Je me gar-
derai bien de me hasarder dans ces questions complexes, où tous
les secours de la chimie et du microscope peuvent à peine suf-
fire. Je me bornerai à suivre quelques uns des produits alimen-
taires des plantes, qui sont certainement composés par elles, et
transportés successivement dans leurs diverses parties, en y su-
bissant les métamorphoses opérées par la vitalité.
Mes premiers essais sur le seigle ont été faits, le 3 mai, sui-
de jeunes pousses, dont les épis étoient déjà développés, mais
non fleuris, et même bien éloignés de la floraison. Les racines,
les tiges, les épis, ont été traités séparément par l'eau , et les ex-
traits soumis aux épreuves de la polarisation circulaire; puis,
ces extraits rapprochés, mais non desséchés, ont été traités par
lalcohol; et les matières tan tpréeipi tables que non précipitables
ont été de même soumises aux épreuves de la polarisation. Enfin
ces matières, ainsi isolées, ont été mises en contact avec la levure
\ l'analyse de la végétation des GRAMINÉES. 5 1
de bière pour connoître celles qui étaient ou n'étoient pas fer-
menteseibles; après quoi leur rotation a été observée pour savoir
si elle étoit diminuée, agrandie, ou changée de sens.
L'extrait des racines présenta des indices de rotation excessi-
vement fbibles. dirigés vers la gauche. Comme les tiges agis-
sent aussi dans le même sens, je pensai que ces foibles traces
pouvoient être attribuées à ce que ies racines n'en auroient
pas été assez rigoureusement séparées. Je n'avois pas encore
reconnu alors cpie de pareils mélanges presque neutres peuvent
être produits par des sucres de rotation contraire, que la fer-
mentation décèle et rend discernables, lorsqu'un de leurs élé-
ments est du sucre de (aune. Inexpérience devra être reprise
et complétée l'année prochaine à l'aide de ce procédé.
L'extrait des tiges contenoit un mélange de sucre de raisin
tournant à gauche, et de sucre de canne tournant à droite;
plusunc matière précipilablepar 1 alcohol, seredissolvantcomplè-
tement dans l'eau, et tournant à gauche comme la gomme, dont
ce sont là autant de caractères. Ces trois substances, primitive-
ment mêlées dans l'extrait, produisoient une résultante de rota-
tion vers la gauche; cette résultante s'affoiblissoit considéra-
blement quand on séparoit la matière précipitable, au point de
faire paroître l'extrait alcoholique presque neutre. Mais enchâs-
sant l'alcohol par la chaleur, et mettant le reste de l'extrait en
contact avec la levure de bière, la fermentation s'y établissoit
vivement, et développoit une forte rotation vers la gauche, dé-
celant ainsi le mélange du sucre de raisin non solidifié avec du
sucre de canne, qui se dissimuloient mutuellement avant que
ce dernier eût été interverti. La matière précipitable par l'al-
cohol, et tournant à gauche, éprouvoit aussi la fermentation
52 SUR l'application de la polarisation circulaire
alcoholique par le contact de la levure, soit que cette faculté lui
fût propre, soit qu'elle la dût à la petite quantité de sucre quelle
pouvoit avoir entraînée en se précipitant; mais la fermentation
ne faisoit qu'affoiblir sa rotation sans la changer de sens.
Douze jours plus tard, le i5 mai, les épis étant plus dévelop-
pés, mais toujours loin de la floraison, les tiges ont encore pré-
senté le mélange de ces trois matières. Mais la proportion de
sucre de canne s'y ëtoit agrandie; car elle déterminoit la résul-
tante delà rotation dans son propre sens, vers la droite, avant
la fermentation. Et si Ion détruisoit ce sucre dans l'extrait en
le faisant bouillir avec de l'acide sulfurique, la matière précipi-
table par lalcoliol intervertissoit le sens de sa rotation sous lin-
fluence de cet acide, et passoit de gauche à droite, ce qui est
encore une des propriétés de la gomme, ainsi que M; Persoz et
moi lavons fait voir.
L'extrait des épis fait le 3 mai, avant la floraison, présentoit
des caractères bien différents de l'extrait des tiges. Il ne s y dé-
celoit ni sucre de raisin, ni sucre de canne, mais seulement du
sucre de fécule que la fermentation affoiblissoit sans l'interver-
tir. Lalcoliol y formoit aussi un précipité, mais autre que celui
des tiges, car l'eau ne le redissolvoit pas ou n'en dissolvait qu'une
très petite partie; et ce précipité, vu au microscope, y paroissoit
uniquement formé par des lambeaux de tissu cellulaire et des
débris de téguments semblables à ceux qui recouvrent les glo-
bules de fécule, sans aucun mélange sensible de matière pul-
vérulente. Ces résultats s'accordent avec ce qu'a observé M. Ras-
pail, que le péricarpe des céréales avant la fécondation est
rempli de fécule en grains très petits, dont la matière soluble
est progressivement absorbée par l'ovaire, et sert à le nourrir
a l'analyse de la végétation des graminées. 53
quand la fécondation s'est opérée. Seulement, puisque l'extrait
des épis fait antérieurement à cet acte, nous présente ici du
sucre de fécule, non de la dextrine, il faut, ou que les globules
du péricarpe contiennent ce sucre déjà formé, et tout préparé à
être absorbé par le jeune ovaire; ou que ces globules soient ac-
compagnés d'un principe analogue à la diastase, qui les rompe et
transforme leur dextrine en sucre comme dans la germination.
Après que la fécondation estopéiée, la composition des épis
est bien différente de ce qui précède. Au i5 juin, les jeunes
grains de seigle retirés des épis contiennent déjà des grains de
fécule formés, visibles au microscope, s'y crevant sous l'in-
fluence de l'acide sulfurique, et dégageant une substance soluble
dans l'eau, précipitable par lalcobol, laquelle se reconnoît pour
de la dextrine par la grande énergie de son pouvoir rotatoire
comparé à sa densité. On y trouve aussi du sucre de fécule tout
formé, dont la fermentation affoiblit la rotation sans l'inter-
vertir. Rien n'y indique l'existence du sucre de canne ni du
sucre de raisin.
Ces deux sucres, ainsi que la gomme, qui sont contenus dans
les parties foliacées de la plante, changent donc de nature en
traversant le collet des épis, et servent de matériaux à la jeune
graine, laquelle en forme la dextrine, et les autres produits dont
le périsperme est composé.
J'ai fait, sur les jeunes pousses du blé, des expériences ana-
logues; mais, guidé par les précédentes, je les ai divisées da-
vantage, les appliquant séparément aux divers organes folia-
cés, que dans le seigle j'a vois étudiés comme un ensemble. J'ai
trouvé dans ces organes des différences de composition que j au-
rois été loin de soupçonner.
54 sur l'application de la polarisation circulaire
J ai commencé à opérer le 19 mai sur des jeunes pousses de
blé cpii n'avoient pas encore fait sortir leurs épis. Soupçonnant
que les feuilles pourroient bien être composées autrement que
la tige, et être destinées à la nourrir après la fécondation, d<-
même que les feuilles des arbres nourrissent ou forment la nou-
velle couche annuelle d'écorce et d'aubier, j'ai fait détacher avec-
soin du chaume cylindrique les feuilles engainantes qui l'en-
tourent, et j ai traité ces deux parties séparément par les mêmes
procédés que j'ai décrits tout-à-lheure, c'est-à-dire par l'eau,
lalcohol, et la Fermentation.
Les tiges m'ont présenté ainsi, comme celles du seigle, trois
matières carbonisées; savoir, du sucre de raisin tournant à
gauche, du sucre de canne tournant à droite, plus une ma-
tière précipitable par lalcohol, et tournant à gauche. La pro-
portion relative de ces trois principes a considérablement varié
avec le progrès de la végétation. Le 20 mai leur mélange pro-
duisoit une résultante de rotation dirigée vers la droite, de sorte
que le sucre de canne y dominoit. Mais, le 4 juin, les épis étant
sortis des tiges et fleuris, la résultante des tiges avoit passé à
gauche, et elle s'est constamment maintenue depuis dans ce
sens; de sorte cpie le sucre de canne y est devenu relativement
moins abondant. Aussi verra-t-on tout-à-1'heure qu'il étoit alors
passé en excès dans les épis.
Les feuilles ont offert des résultats fort différents de ceux
que les tiges avoient présentés; elles contenoient, à la vérité, un
mélange de sucre de raisin, de sucre de canne, plus une ma-
tière précipitable par lalcohol, et résoluble dans l'eau après cette
précipitation ; mais la proportion du sucre de canne y surpas-
soit considérablement celle du sucre de raisin, ce qui est le
a l'analyse de la végétation des GRAMINÉES. 55
contraire des tiges; en outre, la matière précipitable exerçant
la rotation à droite, sembloit être de la dextrine, an lieu que
dans les tiges elle exerçoit la rotation à gauche, et sembloil
analogue à la gomme par ce caractère.
Les feuilles conservent ce mode de composition tant que leur
vitalité subsiste; mais, quand la fécondation est effectuée, on les
voit graduellement jaunir et se dessécher entièrement. Cet
effet s'opère d'abord dans les feuilles les plus basses; et, dans
chacune d'elles, il commence par la pointe, setendant graduel-
lement de là jusqu'au point d'insertion. Quand il s'est achevé,
si l'on arrache les feuilles jaunies, et qu'on les soumette séparé-
ment aux épreuves que nous avons décrites, on n'y trouve plus
que des traces insensibles, ou presque insensibles, des principes
sucrés et de la matière précipitable qui y abondoient aupara-
vant. D'où il paroît, qu'à l'époque dont il s'agit, ces principes
carbonisés passent dans la tige, et servent à l'alimenter; de
même que les principes analogues, élaborés par les feuilles des
arbres exogènes, redescendent sous la couche corticale vivante,
et dans les premières couches externes de l'aubier, pour nourrir
le jeune cylindre de bois et d'écorce, qui, semblable à une tige
creuse, se forme annuellement et se moule sur l'ancien sque-
lette du bois.
Dans le seigle et le blé, la base des tiges peut donc ainsi tirer
sa nourriture, en partie des feuilles qui s'y attachent, en partie
du sol. Le sommet de la tige peut s'alimenter aussi de ses feuilles
propres, et aspirer la sève inférieure. Mais l'épi, lorsqu'il est sorti,
et sur-tout fécondé, paroît exercer sur les sucs propres que ce
sommet renferme, une absorption puissante, qui doit les lui enle-
ver rapidement, à mesure que la base de la tige 'les lui fournit.
56 sur l'application de l\ polarisation circulaire
Pour m'en assurer, j'ai partagé par moitié des tiges de blé dépouil-
lées de leurs feuilles quej'avois fait couper, le l\ juin, l'épi étant
en pleine fleur. Des deux extraits, ainsi formés, celui des bases
contenoit presque deux fois autant de sucre que celui des som-
mets à densités égales. Aussi, à cette époque de la pleine floraison,
les principes sucrés se trouvent abonder dans les épis clu blé. Ils
s'y trouvent à l'état de sucre de fécule et de sucre de canne,
joints à une matière précipitable par l'alcobol, complètement
redissoluble dans l'eau, et tournant à droite tout comme la dex-
trine, mais d'une énergie moindre et modifiable par la fermen-
tation. La présence du sucre de canne dans ces épis se recon-
noît, pareeque la rotation de l'extrait, très forte vers la droite
avant la fermentation, est subitement jetée à gauche avec une
valeur très foible dès que ce phénomène s'est établi. Rien ne
m'avoit indiqué 1 existence de ce même sucre dans les épis de
seigle avant la floraison, non plus que dans les jeunes grains de
seigle, quoique les tiges continssent aussi du sucre de canne.
Seroit-ce une différence propre aux deux plantes? Quoi qu'il en
puisse être, toutes deux présentent ce résultat remarquable, que
le sucre de raisin des tiges ne passe point, sous cet état, dans
les épis-
Selon ce que nous avons remarqué plus haut, à mesure que
l'épi fécondé grossit, les feuilles les plus basses commencent à
jaunir et à se dessécher en transmettant leurs produits carbo-
nisés à la tige. La base de la tige se dessèche aussi et jaunit à son
tour, tandis que la partie supérieure encore verte continue de
nourrir l'épi, comme le savent bien les agriculteurs. Ceci joint
aux résultats qui précédent, rend raison de plusieurs pratiques
agricoles, et montre en quoi consistent leurs bons effets.
a l'analyse de la végétation des graminées. 5y
Ainsi, quand le dessèchement du bas de la tige est arrivé, si
l'on coupe la céréale, quoique le grain ne soit pas mûr encore,
il achèvera de se nourrir et de se mûrir aux dépens des tiges,
tout comme si elles étoient restées adhérentes au sol. On pourra
donc, dès qu'elles seront sèches, rentrer le grain précisément
au point de sa maturité, en évitant les pertes de l'égrenage, du
moins lorsque Ion aura lieu d'espérer que les pluies ne vien-
dront pas le saisir sur le sol où on lama étendu prématurément.
Ces avantages du moissonnage, anticipé sur le moissonnage
tardif, ont été signalés depuis peu d'années par d'habiles agri-
culteurs!, et le principe commence à être appliqué.
Secondement, puisque les feuilles et les tiges des plantes
vertes confectionnent du sucre et d'autres produits carbonisés
solubles, qui doivent être absorbés par la semence, comme je
viens de le dire pour le blé, le seigle, et comme je m en suis
assuré pour plusieurs autres plantes herbacées, ainsi que pour
les feuilles des arbres exogènes; si on les enfouit dans cet état
de verdeur, il est évident qu'on enrichira le sol de tous ces
produits, éminemment préparés pour la nourriture des jeunes
plantes qu'on voudra lui faire produire. Or, puisqu'il est d'ailleurs
prouvé par l'expérience que les parties vertes des végétaux décom-
posent l'acide carbonique de l'air, et s'en approprient le carbone,
il devient infiniment vraisemblable que cette absorption con-
tribue à former la masse de leurs produits sucrés et gommeux,
additionnellement aux sucs qu'elles peuvent aspirer du sol par
leurs racines; et cette vraisemblance s'accroît encore quand
nous voyons les produits carbonisés des feuilles différer si con-
sidérablement des produits des tiges que le sol alimente bien
plus spécialement. Il est donc naturel et légitime d'en conclure
Annales du Muséum , t. l\l. 3' série. 8
58 sur l'application de la polarisation circulaire, etc.
qu'une partie de la masse solide des plantes est fournie pendant
leur vie par le carbone de l'air atmosphérique; de sorte que leur
enfouissement à l'état vert rend au sol plus qu'il n'a donné.
C'est aux personnes versées dans la chimie et la physiologie
végétale qu'il appartient d'approfondir ces grands phénomènes
de l'absorption et de la fixation des principes atmosphériques par
les plantes, soit immédiatement à l'aide de leurs organes, soit par
l'intermédiaire des substances inorganiques capables d'absorber
ces principes, et de les céder ensuite aux plantes à l'état naissant.
Déjà ce mode d'action intermédiaire a été soupçonné pour la
chaux; et des observations qui me sont propres m'ont paru le
confirmer avec évidence. Probablement des effets analogues d'ab-
sorption et de transmission successives peuvent être opérés par
d'autres substances, soit sur l'acide carbonique, soit sur l'azote
de l'air, et. leur découverte donneroit une extension immense à
nos moyens de fertilisation. Les procédés d investigation que je
viens d'appliquer ici aux produits formés par les végétaux vivants,
pourront aider à cette mite recherche, en manifestant dans beau-
coup de cas, par des caractères physiques sensibles, l'existence
des principes qui s'y seront introduits.
Lorsque le cercle annuel de la végétation sera accompli , je
rassemblerai en un seul Mémoire les résultats que j'aurai ainsi
obtenus, avec le détail des expériences qui m'auront servi à les
établir. Cet ensemble d'exemples, joint à mes précédentes recher-
ches, et à celles qui me sont communes avec M. Persoz, suffira
pour montrer comment les indications de la polarisation circulaire
peuvent servir à la chimie organique, et doivent lui être appli-
quées; dès-lors l'unique tâche que j'ai pu me proposer de remplir
sera terminée; et j'attendrai de l'habileté si active de nos chimistes
le développement presque sans bornes qu'elle me semble offrir.
OBSERVATIONS
SUR LES CHAMPIGNONS;
Lues à l'Académie des sciences, le 3 mars 1 834 i
PAR M. DUTROCHET,
MEMBRE DE L INSTITUT.
PREMIÈRE PARTIE.
L'histoire physiologique des champignons est un des points
les plus obscurs de la physiologie végétale. Presque tout est pro-
blématique chez ces plantes, si différentes des végétaux verts par
leurs formes, et qui n'ont point besoin comme eux de l'influence
de la lumière pour vivre et pour se développer. La plupart des
champignons se distinguent encore des végétaux verts par l'ex-
trême rapidité de leur développement et par leur peu de durée.
Ce phénomène cesse de surprendre lorsqu'on découvre que les
champignons qui présentent ce développement rapide et cette
durée éphémère ne sont que les organes de la fructification d'une
plante filamenteuse et ramifiée, le plus souvent cachée sous la
terre ou dans les interstices des corps végétaux pourris.
Vaillant (i) a le premier donné la description et la figure de
ce champignon filamenteux, qu'il a nommé Corallofungus ar-
(i) Botanicon Parisiense.
60 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
genteus omentif orrais. Cette production fongueuse croît souvent
sur les planches ou sur les pièces de bois humides qui sont pla-
eées dans les caves; quelquefois on la voit se développer sur les
murailles humides, et même sur le sol des caves lorsqu'il est
uni. Cette plante offre des rameaux blancs, qui partent d'un
centre commun, et qui, divergeant dans tous les sens, se ren-
contrent fréquemment, et s'anastomosent en se greffant par
approche, en sorte qu'il résulte de leur ensemble un corps réti-
culé fort semblable à la charpente fibreuse d'une feuille. Taillant
prétend que cette végétation commence par apparaître sous la
forme d'un peloton de moisissure arrondi, gros comme une
châtaigne. // semble, dit-il, que ce peloton renferme toute la
matière qui doit former tout le reste de la plante , car on voit tout
autour une couche de ses fibres rangées en rayons salonger insensi-
ble, nent comme une laine que Ion file. Il n'est pas besoin, je
pense, de s'arrêter à faire sentir ce qu'il y a d'inexact dans cette
manière de considérer la production de cette plante filamen-
teuse qui serok filée avec une matière d'abord produite. Pour-
suivons la description que Vaillant donne de cette plante. Elle
s étend de tous côtés, quelquefois jusqu'à un pied ou deux,
collée sur le bois qui la porte, offrant de nombreuses ramifica-
tions de grosseurs différentes, qui représentent assez bien celles
des vaisseaux du mésentère. Les plus grandes finissent par des
pelotons de filaments semblables à ceux de la moisissure, gros
«1 un pouce à trois pouces, ci représentant des flocons de neige.
De ces gros pelotons sortent certains corps d'une structure très
différente; ils ressemblent à des rayons de miel, offrant comme
eux des cellules lubuleuses contiguës et séparées les unes des
autres par des cloisons très minces. Vaillant considère ce corps
OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 6l
comme l'ovaire de la plante; cependant il n'a pu y découvrir
aucune poussière qu'on pût prendre pour la graine.
Près d'un siècle après cette observation de Vaillant, Palissot
de Beauvois en a publié une exactement semblable (i); en sorte
qu'il n'est pas douteux qu'il n'ait observé la même plante. Elle
commence de même par un peloton de filaments semblables à
de la moisissure; cest le premier âge de la plante. De ce peloton
sortent des filaments qui se ramifient à linfini en se collant
sur les corps humides qui les supportent; c'est le second âge de
la plante. Dans ces deux âges la plante a reçu des noms géné-
riques différents. Sous sa première forme c'est le byssus flùccosa
de Dillenius, et le dématiiim bombyciimm de Persoon; sous sa
seconde forme cest le corallofunt/us argenteus onientijbrnùs de
Vaillant, et le byssus paria lina de la Flore française. Sur les ra-
mifications de cette plante, Palissot de Beauvois a vu se déve-
lopper des pelotons de byssus semblables à des filaments de
moisissure, au milieu desquels apparurent des faisceaux de
tubes, dont il donne la figure, et qui paroissent être en tout
semblables à ces corps comparés à des rayons de miel par Vaillant.
Paiissot de Beauvois les regarde de même comme la fleur ou
comme le réceptacle des organes reproducteurs de la plante.
A l inspection de la figure de ces faisceaux de tubes, il est im-
possible de ne pas reconnoître les organes tubuleux qui dou-
blent intérieurement le chapeau des bolets. Cependant c'est à
cela seul (pie se borne l'observation de Palissot de Beauvois. Il
n a point vu le bolet lui-même, dont les faisceaux de tubes sem-
bloient indiquer la présence. Cette observation est, comme on
(i) s/nnales du Muséum dliisloirc naturelle , tome VIII.
62 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
voit, la reproduction exacte de celle de Vaillant; elle laisse
entrevoir que le byssus parietina a pour fruit un bolet, mais elle
ne le prouve pas évidemment. Toutefois Palissot de Beau vois
part de cette observation pour émettre lidée que le blanc de
champignon , au moyen duquel les jardiniers reproduisent sur
couches l'agaric comestible, est le byssus souterrain ou la plante
rameuse dont cet agaric est le fruit. La justesse de cette idée sera
complètement démontrée par les observations qui vont suivre;
mais on doit convenir que cette vérité étoit ici plutôt entrevue
que démontrée. Aussi la botanique a-t-elle continué à séparer et
à considérer comme des genres distincts les byssus et les agarics.
Cependant il est vrai de dire qu'il est généralement admis parmi
les cryptogamistes, que ce que l'on appelle vulgairement un
champignon est l'organe de la fructification d'une plante ordi-
nairement souterraine. M. H. Cassini a prouvé ce fait pour le
genre morille (i); il a vu que le phallus impudicus tire son ori-
gine de filets blancs, de la grosseur dune ficelle, anastomosés
en forme de réseau, et rampant horizontalement à une certaine
profondeur au-dessous de la surface du sol. Ces filets donnent
|
naissance à des excroissances globuleuses qui, grossissant peu à
peu, soulèvent le terrain, et se produisent au-dehors; c'est le
champignon contenu dans son volva qu'il déchire subséquem-
ment en continuant de s'accroître. L'auteur de cette observation
pense que ces filets souterrains doivent être considérés comme
un thallus analogue à celui des lichens, ou plutôt à celui des
érysiphes. 11 pense que tous les autres champignons, proprement
dits, ont également un thallus duquel ils tirent leur origine, et
(i) Bulletin des sciences de la Société philomatique, 1817, page 100.
OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 63
qui est situé tantôt dans l'intérieur de la terre, tantôt à la sur-
face des corps, sur lesquels croissent les champignons.
Cette idée se trouve confirmée par les observations récentes
de M. Turpin sur cette plante filamenteuse microscopique qui,
semblable à de la moisissure noire, croît sur les feuilles de
plusieurs végétaux, et notamment sur celles du pêcher et de
l'oranger, plante microscopique que Risso a décrite sous le nom
de dematium monophyllum, et que Persoon a placée dans son
genre fumago. M. Turpin a vu que cette plante filamenteuse ou
eonfervoïde est un thallus, sur lequel se développent des organes
de fructification, semblables pour la forme à une corne d abon-
dance, et qui sont de véritables champignons, dans le sens vul-
gaire de ce mot. Risso avoit déjà fait la même observation, mais
avec moins de détail et d'exactitude.
Il est généralement connu que l'agaric comestible est l'organe
de la fructification d'une plante filamenteuse souterraine que
les jardiniers nomment blanc de champignon. Cette plante
filamenteuse ou ce thallus ne se présente point à nous dans son
état d'intégrité; elle est divisée en petits fragments dans le ter-
reau dont se servent les jardiniers pour reproduire sur couches
l'agaric comestible. J'ai eu occasion d'observer dans son état
parfait d'intégrité la plante filamenteuse qui étoit le thallus
dune autre espèce d'agaric. Je trouvai, sur une muraille humide,
un byssus parietiiw flavescens (Flore française) qui s'étoit déve-
loppé en rameaux concentriques, dont les ramuscules anasto-
mosés dans tous les sens les uns avec les autres formoient un
réseau à mailles innombrables. Sur ce byssus s'étoient déve-
loppés trois agarics à chapeau conique, dont je ne pus déter-
miner l'espèce, pareequ'ils coinmeneoient à noircir en se fié-
64 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
trissanl. Je vis très nettement la continuité organique qui existoit
entre les filaments rameux du byssus parielina et les pédicules
des agarics; ainsi il me fut démontré que les agarics dont il
s'agit, étoient les organes de la fructification du byssits parietina
dont je voyois les ramifications nombreuses étendues sur la mu-
raille; ici la plante étoit dans son état d'intégrité parfaite.
Les faits qui prouvent que les agarics sont les fruits d'un
byssus, prouvent implicitement la même chose par rapport à
d'autres champignons, tels que les bolets, les morilles, les
hydnes, les helvelles , etc., auxquels les observateurs ont re-
connu des sortes de racines qui ne sont évidemment que des
thallus souterrains. Cela a été prouvé directement pour les mo-
rilles, par M. H. Cassini, et pour les bolets par Vaillant et par
Palissot de Beauvois, dont les observations ont été relatées plus
haut. Bulliard a vu et figuré ces prétendues racines que possè-
dent beaucoup de champignons, et il est facile de voir, par
exemple, dans la figure qu'il donne du bolet, du saule (i), que
ces racines prétendues, situées entre le bois et l'écorce de l'arbre
pourri, sont véritablement les filaments d'un byssus réticulé.
Le bolet est le fruit de ce byssus comme lagaric est le fruit du
byssus réticulé et rameux qui le produit. Dès qu'il est démontré
que les champignons, dans le sens vulgaire de ce mot, sont les
fruits d'un byssus, il devient évident que les byssus ne doivent
plus former dans nos catalogues un genre distinct; ils doivent
se réunir aux ehampic/iwns fruits , qui seuls offrent aux bota-
nistes des caractères distinctifs faciles à saisir. Ou ne peut en
effet tirer aucun caractère distinctif et spécifique de la couleur
(i) Champignons de la France, planche 4 3 S.
OnSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 65
noirâtre, blanche, jaunâtre, on rougeâtre desbyssus, pour les
classer, les mêmes couleurs et les mêmes formes générales pou-
vant appartenir à des byssus différents. Ces byssus sont aussi
nombreux dans leurs genres et dans leurs espèces que le sont les
genres et les espèces des champignons qui sont leurs organes de
fructification. Ces derniers, au reste, diffèrent essentiellement
des fruits des végétaux verts, en cela qu'ils paroissent avoir une,
vie indépendante de celle de la plante rameuse qui les produit.
Il est difficile de croire, en effet, que la grande quantité de sucs
nutritifs qui sont nécessaires pour leur rapide et quelquefois
prodigieux accroissement, leursoit fournie exclusivement par les
filaments du byssus qui leur a donné naissance. Il est bien pro-
bable que le champignon puise lui-même dans le sol où il est
implanté la majeure partie de ces sucs nutritifs, se comportant
ainsi comme une plante à part qui a son individualité.
Ce fruit plante n'a qu'une durée de vie extrêmement courte,
lorsque son tissu est mou ; mais il peut vivre un assez grand
nombre d'années lorsque son tissu est ligneux. C'est ainsi que
l'on voit certains bolets porter jusqu'à dix années au moins
l'existence de leur vie, s'accroissant graduellement par couches
qui se recouvrent pour l'accroissement en épaisseur, et s'accrois-
sant par zones concentriques pour l'accroissement en diamètre.
Ces champignons sont donc véritablement des fruits plantes
qui, chaque année, émettent de nouvelles semences en renou-
velant les organes tubuleux qui les produisent. Les bolets dont
l'existence est éphémère sont par conséquent aussi des fruits
plantes, mais ils sont privés des conditions de la longévité. On
en devra dire autant des agarics, car la nature n'a point établi
de distinction tranchée entre eux et les bolets. On sait, par
Annales du Muséum, t. III, ?>' série. 9
66 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
exemple, que l'agaric labyrinthiforme a son chapeau doublé en
partie de lames, et en partie de tubes (i); il est à-la-lois agaric
et bolet.
C'est à la disposition qu'ont les thallus souterrains des agarics
à se développer circulairement qu'est due la formation de ces
cercles marqués par un développement extraordinaire de la vé-
gétation des graminées dans certaines prairies; cercles qui, dans
des temps d'ignorance et de superstition , ont été nommés cercles
des sorciers, cercles des fées. Au milieu d'une prairie peu fertile,
dont l'herbe courte est jaunâtre, on voit souvent un cercle très
régulier formé par des graminées qui végètent avec vigueur, et
dont la couleur est d'un vert foncé. Ce n'est qu à la circonférence
de cet espace circulaire qu'existe cette végétation active; son
intérieur est aussi stérile que l'est la terre qui l'environne. Ce
phénomène frappe de surprise ceux qui en ignorent la cause. A
une certaine époque de l'année, on voit naître des champignons
en dehors de ce cercle de gazon, lequel l'année suivante se trouve
occuper la place où se trouvoient ces champignons. Ainsi cha-
que année il y a une nouvelle production de champignons tou-
jours plus éloignés du centre, et chaque année le cercle de gazon
s'accroît en diamètre. La cause de ces phénomènes se laisse
pénétrer facilement. Un thallus d agaric développe ses filaments
souterrains en les projetant concentriquement dans une di-
rection horizontale. Les agarics naissent tous sur ce thallus sou-
terrain à une distance à-peu-près pareille de son centre. Ces
agarics, par leur décomposition, fertilisent le terrain sur lequel
ils sont nés : il paroît, en outre, que le thallus souterrain qui
(i) Bulliard, champignons de la France, planche 352.
OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 67
s'accroît sans cesse par sa partie circonférencielle, meurt par sa
partie qui regarde le centre, lorsqu'elle a produit les champi-
gnons; en sorte que sa décomposition forme un engrais déplus
pour le gazon, qui acquiert ainsi dans cet endroit une vigueur
de végétation extraordinaire. Les agarics présentent assez rare-
ment cette disposition concentrique; le plus souvent ils naissent
sans aucun ordre. Cela provient de ce que leur thallus souter-
rain a trouvé des obstacles à son développement concentrique
régulier, et qu'il n'y a que quelques uns de ses rayons, et sou-
vent même qu il n'y a que des rayons isolés de ce thallus qui se
sont développés. Il y a, dans la terre végétale, des conditions
particulières qui favorisent le développement des thallus des
champignons : en sorte que ces thallus ne se développent (pie
partiellement et d'une manière irrégulière, là où la terre végé-
tale n'est pas homogène, et douée par-tout des qualités néces-
saires pour cette végétation particulière. Aussi les cercles de
gazon, mentionnés plus haut, se trouvent-ils souvent incomplets
et interrompus dans certaines parties de leur circonférence.
SECONDE PARTIE.
Mon observation, rapportée plus haut, ne laissoit point de
doute sur ce fait, que le champignon agaric est le fruit d'un
byssus parietina. Mais il manquoit à cette observation d'avoir vu
naître ce fruit. Un hasard heureux ma mis à môme de com-
pléter mes recherches sur cet objet. Au mois de décembre der-
nier ( i833), je trouvai dans ma cave, qui est très humide, uif
byssus parietina argentea (Flor.fr.) qui se développoit dans plu-
sieurs endroits sur ces planches munies de trous nombreux qui
68 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
servent à placer les bouteilles vides. Cette plante, dont je vis
les premiers développements, apparut d'abord sous forme de
courts rayons qui partent d'un centre commun, ainsi que cela
est représenté, fig. i. Dans des plantes plus développées on voit
ces rayons ramifiés (fig. 2); plus tard leurs ramifications de-
viennent de plus en plus nombreuses; elles s'entre-croisent, se
greffent les unes aux autres, et forment ainsi un réseau ramifié
qui s'étend assez loin (fig. 3). Cette plante, comme on voit, dif-
fère de celle qui a été observée par Vaillant et par Palissot de
Beauvois, en ce qu'elle affecte, dès le principe, la forme qui, poul-
ies précédents observateurs, est celle du second âge de la plante;
elle n en diffère pas moins par les fruits auxquels elle donne
naissance. Ces fruits, chez la plante de Vaillant et de Palissot,
paroissent être des bolets qui se sont incomplètement dévelop-
pés ou qui sont avortés; chez la plante qui fait le sujet de la
présente observation, ces fruits sont des agarics, leur mode d ori-
gine fut très curieux à observer.
Tant que le byssus parietina s'accrut collé à la planche qui le
supportoit, il conserva sa disposition rameuse. Parvenu aux
bords de la planche, ou des trous dont elle éloit percée, ses rami-
fications devinrent descendantes, et dans ces endroits, privées
d'appuis, elles devinrent pendantes dans l'air sous forme de fais-
ceaux composés de filaments de byssus très fins et très alongés,
comme on le voit dans les figures 4 et 5 ; ces filaments rap-
prochés les uns des autres devinrent bientôt adhérents à l'extré-
mité inférieure du faisceau (fig. 5), où l'on remarquoit une
assez grande quantité d'eau interposée ; cette agglomération
fasciculaire de filaments de byssus, dans l'extrémité inférieure
de laquelle les fluides de la plante éloient précipités et accu-
OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 69
mules par l'action de la pesanteur , devint renflée à cette extré-
mité inférieure, comme on le voit dans la figure 6. Ce renfle-
ment pyriforme augmenta rapidement, comme on le voit dans la
figure 7. Bientôt après, dans la partie terminale et inférieure
du renflement, il se manifesta une crevasse qui laissa aperce-
voir un corps jaune dans l'intérieur, ainsi que cela est repré-
senté dans la figure 8. Ce corps jaune étoit un agaric rudi-
mentaire, lequel, contenu dans une enveloppe composée de fila-
ments de byssus agglomérés, enveloppe qui étoit son volva,
acheva bientôt de rompre cette enveloppe volvacée, et se pro-
duisit an-dehors sous la forme qui est représentée par les figures
y et 10. La figure 10 représente l'agaric, vu par sa face infé-
rieure, qui est pourvue de lames jaunes. La figure 9 fait voir le
champignon par sa face supérieure, laquelle est blanche, et ne
présente à l'œil, armé de la loupe, que des filaments entre-croisés
de byssus. C'est le volva non recouvert d'épiderme, qui est
demeuré adhérent à la face supérieure de l'agaric, et que l'on en
détache avec assez de facilité. Alors on voit que la véritable face
supérieure de l'agaric est jaune et extrêmement mince. Très
rarement cette séparation du volva de la face supérieure du
champignon .s'opère spontanément, et lorsque cela arrive ce
n'est que lorsque cet agaric commence à vieillir. Tant qu il jouit
de la plénitude de sa vie, il conserve son volva d'un blanc écla-
tant, et recouvrant complètement la face supérieure de son
chapeau. Ce volva, dont on vient de voir la formation s'opérer
par l'agglomération des filaments de byssus, est devenu un véri-
table tissu organique, dans lequel les filaments de byssus entrent
comme parties composantes du tissu, en conservant leurs formes
primitives. On assiste ainsi, dans celte circonstance, à la con-
70 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
fection ou à la construction d'un tissu organique, et Ton va voir
tout-à-lheure ce phénomène curieux se continuer.
L'agaric dont il est ici question est irrégulier; son chapeau
n'offre qu'une portion du cercle qui est complet chez les agarics
réguliers; très souvent il n'a point de pédicule, et quelquefois il
en possède un, comme nous allons le voir tout-à-lheure.
L'agaric sans pédicule est représenté complètement développé
et de grandeur naturelle par les ligures 12 et i3. Il est inutile
de dire que cet agaric, vu ici par ses deux faces, n'est point re-
présenté dans sa position naturelle. La face inférieure (fig. i3)
étoit tournée vers la terre, la face supérieure (fig. 1 2) étoit collée
au-dessous de la planche; elle y adhéroit par le vol va qui la re-
couvroit, et pouvoit puiser, par cette voie, des sucs nutritifs dans
la planche très humide à laquelle elle adhéroit. Il n'en est pas de
même pour les agarics qui, semblables pour leur position ori-
ginelle à celui qui est représenté par les figures 9, 10 et 1 1 , ne
peuvent recevoir leurs sucs nutritifs que par les filaments du
faisceau de byssus auxquels ils sont suspendus. L'afflux des li-
quides nutritifs par cette voie exclusive fait que le faisceau de
filaments de byssus, auquel l'agaric est suspendu, devient le
siège; d'une nutrition active; ces filaments de byssus se multi-
plient d'une manière intersticielle ; les liquides s'accumulent dans
les interstices du tissu fibreux, que ces filaments devenus entiè-
rement adhérents dans un grand nombre de points, forment
par leur assemblage. Ce tissu fibreux, construit avec des fibres
primitivement isolées, est un véritable tissu organique; il con-
stitue le pédicule b de l'agaric (fig. 11), pédicule qui paroît ici
être implanté sur la face supérieure de ce champignon. J ai pu
facilement apercevoir la cause de cette disposition anormale du
OBSERVATIONS SUU LES CHAMPIGNONS. 71
pédicule, en suivant par l'observation le développement de plu-
sieurs agarics semblablement disposés. Je dois dire d abord que
je n ai vu aucun de ces agarics naître du byssus à la face supé-
rieure de la plancbe qui portoit ce dernier; tous sont nés dans
les touffes de filaments qui pendoient sous cette plancbe, et plus
ou inoins rapprochés de cette dernière, à laquelle plusieurs d en-
tre eux adbéroient immédiatement. La face lamelleuse de cet
agaric regardoit toujours la terre; en sorte que, contradictoire-
menl à ce qui a lieu ordinairement chez les agarics, elle ne re-
gardoit point le pédicule; auquel le ebapeau de l'agaric étoit
suspendu, au lieu d'être porté sur lui, comme ceJa a lieu ordi-
nairement. Je ne sais quelle est la puissance qui dirige ainsi la
face lamelleuse de l'agaric vers la terre, en lui faisant ici éprou-
ver une inversion. Le pédicule descendant de cet agaric, lorsque
ce pédicule existe, est toujours inséré sur le côté de cet agaric
irrégulier à l'endroit où convergent ses lames. Si, dans la figure
1 1 , l'insertion de ce pédicule paroît située sur la face supérieure,
cela provient de ce que cette insertion, sans cesser d'être véri-
tablement latérale, a été dépassée subséquemment par le déve-
loppement en arrière du chapeau.
Gomme on vient de le voir, le pédicule b, fig. 1 1 , nexistoit
pas dans les premiers temps, ou ne consistoit que dans des fila-
ments de byssus qui étoient isolés. Ces filaments se sont réunis,
se sont multipliés, se sont soudés les uns aux autres en formant
un réseau qui a retenu des liquides dans ses mailles; il s est formé
ainsi un tissu organique fibreux, dont la construction ou la con-
fection s'est opérée sous les yeux de l'observateur. C'est le même
pbénomène que celui qui a été noté plus baut, par rapport au
tissu organique du volva. Dans la confection de ces tissus orga-
OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
niques, la nature fait, pour ainsi dire, ce que fait l'homme lors-
qu il fabrique des tissus; il forme d'abord des fils, et il les réunit
ensuite d'une manière déterminée. Ainsi le volva et le pédicule
de l'agaric sont construits sous les yeux de l'observateur avec des
matériaux filamenteux organiques préexistants; et dans le tissu
qu'ils composent, ces filaments organiques, devenus fibres com-
posantes, conservent complètement leurs formes primitives. En
effet, l'observation microscopique des filaments libres du byssus
( fig. 17), fait voir qu'ils sont parfaitement homogènes; on n'y
distingue aucune composition élémentaire; on n'y aperçoit au-
cune articulation; ce sont des fils tout d'une venue : ils portent
sur leurs parois des globules qui sont les séminules de cette
plante. Gela est prouvé par leur disposition, comme par leur cou-
leur, qui, comme nous allons le voir, sont les mêmes que la dis- •
position et la couleur des séminules de l'agaric qui nous occupe.
Loi'sque ces séminules sont peu nombreuses sur les filaments du
byssus, qui sont blancs, on n'aperçoit aucune teinte jaune dans
ce byssus; mais, lorsque ces séminules y deviennent abondantes,
cette couleur jaune y devient très marquée. Aussi les petites
touffes de ce byssus, qui, semblables à de la moisissure, offrent
des filaments très pressés, sont-elles à leur base d'une couleur
jaune très intense, et le microscope fait voir que cette couleur
est due à labondance extrême des séminules qui se sont accu-
muléesdans cetendroit. Si nousportons actuellement nos regards,
armés du microscope, sur le tissu organique qui constitue le
volva (fig 18), nous voyons que ce tissu est composé de fila-
ments de byssus extrêmement fins, formant un tissu feutré, et
portant sur leurs parois les mêmes séminules que l'on observe
sur les filaments libres du byssus. Comme leur nombre n'est pas
OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 7 3
très considérable, ils ne communiquent point de teinte jaune au
tissu filamenteux qu'ils forment parleur assemblage; ce tissu
demeure blanc. Le pédicule offre un tissu légèrement jaunâtre;
il est composé de filaments de byssus généralement longitudi-
naux, et portant une assez grande quantité de séminules qui
communiquent leur couleur à ce tissu jaunâtre.
Le tissu du cbapeau et des lames de l'agaric est d'une belle
couleur jaune; cette coloration est due à la prodigieuse quantité
de séminules que contiennent ces parties. La figure i4 repré-
sente la coupe longitudinale de cet agaric; a est le volva demeuré
adbérent à la face supérieure du cbapeau; b b sont les lames de
couleur jaune qui doublent inférieu rement le cbapeau. La
substance cbarnue de ce dernier, substance qui supporte les
lames, est tout-à-fait rudimentaire; elle se réduit à une conclu-
membraneuse extrêmement mince. Le nombre des séminules
qui existent dans les lames de cet agaric est tellement con-
sidérable, que j'avois d'abord été porté à penser que ces lames
en étoient entièrement composées. Je n'y apercevois point de
fibres ou de filaments organiques; mais M. Turpin, ayant
examiné le tissu de ces lames avec un microscope meilleur
que celui que j'avois alors à ma disposition, m'a fait voir dans
ces lames les filaments organiques que je n'y avois point
d'abord aperçus. La figure i5 représente, très grossie, la coupe
de l'agaric dans le sens longitudinal de ses lames. On voit en a
la coupe transversale du volva appliqué sur la face supé-
rieure du chapeau de l'agaric. La lame b offre des fibres d'une
finesse extrême qui sont dirigées parallèlement en bas, offrant
dans leurs interstices une foule prodigieuse de séminules jaunes.
Ces fibres filamenteuses paroissent tout-à-fait semblables aux
Annales du Muséum, t. III, 3e série. 10
^4 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
filaments de byssus delà plante mère et à ceux dont l'assemblage
forme le tissu du volva. M. Turpin pense que les nombreuses
séininules sont adhérentes aux parois de ces fdaments, comme
cela est représenté dans la figure 16. Je dois à son obligeance
les dessins d'après nature qui représentent les diverses phases
du développement et de la fructification de ce byssus agaric. Je
fusse difficilement parvenu, par le moyen du seul discours, à
faire comprendre, aussi bien que par le moyen de figures faites
avec autant de perfection, les phénomènes que j avois observés.
M. Turpin, en répétant ces observations avec moi, les a forti-
fiées de son témoignage, et y a ajouté les faits de détail que j'ai
eu soin d'indiquer.
Il résulte de ces observations que l'agaric est composé des
mêmes éléments organiques qui constituent son volva, c'est-à-
dire de filaments de byssus et de séminules; seulement les pro-
portions respectives de ces deux éléments organiques sont diffé-
rentes. Favorisé par d'heureuses circonstances, j ai pu assister à
la confection du tissu organique du volva et du pédicule de
l'agaric; mais le chapeau lamelleux, né dans l'intérieur de ce
volva, a dû me dérober le mode de son origine. On remarquera,
non sans surprise, que les filaments de byssus qui par leur réu-
nion et leur agglomération forment le pédicule et le volva , ap-
partiennent à des rameaux différents du byssus parielina; en
sorte que les filaments fibreux qui entrent dans la composition
du bouraeon producteur de l'agaric n'ont point la même origine
sur la plante-mère. J'ai constaté ce fait important avec le plus
grand soin.
La détermination de l'espèce à laquelle appartient l'agaric qui
fait le sujet de cette observation, ne paroît pas facile. Peut-être
OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS. 75
cet agaric n'a-t-il pas encore été décrit. Cependant, parmi les
espèces figurées par Bulliard , j'ai trouvé un agaric qui lui res-
semble beaucoup, et qui est rapproché par cet auteur de Yagari-
cus palmatus (i). C'est un petit agaric irrégulier, de couleur
jaune, lequel a été trouvé suspendu a des pièces de bois dans les
carrières de (Observatoire. L'agaric qui fait le sujet de mon obser-
vation est de même irrégulier et de couleur jaune; je l'ai trouvé
de même dans une cave , et suspendu à des pièces de bois. Ce mot
suspendu, employé par Bulliard, indique manifestement que son
agaric tenoil aux pièces de bois autrement que par un pédicule,
autrement que par une adhérence immédiate; car il eût dit qu'il
étoit implanté ou fixé sur ces pièces. Il paroît ainsi que cet agaric
étoit suspendu par des filaments de byssus, comme celui que j'ai
trouvé. Ces raisons ne permettent guère de douter qu'il n'y ait
identité entre ces deux agarics. Mais faudra-t-il admettre avec
Bulliard que ce petit agaric appartient à l'espèce beaucoup plus
grande de Yagaricus palmatus? c'est ce que je n'entreprendrai
point de décider (2).
Cette observation confirme celle cpie j'avois faite précédem-
ment, que le champignon agaric est le fruit d'un byssus parie-
tmo;maisce qu'elle offre de plus remarquable, c'est la découverte
du mode d'origine et de la formation du bourgeon volvacé , dans
lequel naît l'agaric. J'ai fait voir que le tissu organique de ce
bourgeon volvacé ou de ce volva, étoit construit, ainsi que le tissu
organique du pédicule de l'agaric, avec des filaments de byssus
( 1 ) Champignons delà Fiance , planche 2 r 6 , lettre B.
(2) M. Turpin pense que cet agaric appartient à une espèce nouvelle; il l'a
nommé agaricus crispus.
j6 OBSERVATIONS SUR LES CHAMPIGNONS.
primitivement isolés, en sorte quil est prouvé que ce tissu orga-
nique vivant est composé par 1 association d'un grand nombre de
filaments vivants, qui ont chacun leur individualité ou leur
vie particulière. Ce fait, dune importance majeure en physio-
logie, confirme pleinement les assertions émises depuis long-
temps par M. Turpin, qui , comme on sait, considère les végé-
taux comme des êtres complexes, formés par la réunion en tissu
organique dune immense quantité d'êtres vivants filiformes ou
globuleux.
Les séries linéaires dutricules alongées et articulées, si abon-
damment répandues dans le tissu des végétaux, et qui sont
considérées par tous les physiologistes comme des vaisseaux,
sont regardées par M. Turpin comme des tigellules articulées,
ayant chacune leur vie particulière. Je dois convenir que cette
opinion, qui m'avait paru peu admissible, se trouve pleinement
confirmée par mes observations présentes, et je pense qu'il est
très possible de la rendre concordante avec l'opinion générale
des physiologistes, qui regardent ces tiqellules comme des vais-
seaux. Ces tigellules, en effet, sont tubuleuses ou le deviennent.
Leur canal intérieur peut donc servir au transport des fluides
dans le végétal complexe qu'elles forment par leur assemblage,
et dont elles deviennent les organes.
N. 4/walee eût Musetem . tâ34- Tam-.Ml
PL4.
rma£ Jtr
-l^anciis Crispu s.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 4.
PAR M. TURPIN.
Une portion de planche à bouteilles servant de territoire au développement de
Y'Jgaricus crispas figuré dans tous ses détails.
Fig. 1,1. Première végétation rayonnante, filamenteuse et rameuse de l'agaric.
Carte première végétation est le produit d'un sporule ou d'une séminule
semblable à ceux figurés là, b, c; c'est une véritable germination qui ne
diffère en rien de celle de tous les autres végétaux, puisqu'elle est l'extension
ou l'élongation d'un corps destiné à reproduire ou à perpétuer l'espèce.
l-'itj. 2,2. Deux individus un peu plus avancés.
i'<V/.3,3. Deux individus parvenus à leur plus grand développement. Cette plante,
excessivement rameuse, rayonne dans tous les sens, mais en restant tou-
jours étalée, soit sur la terre, soit sur les vieilles planches, dont elle tire une
partie de sa nourriture. Ses nombreux rameaux, en se multipliant, s'ana-
stomosent ou s'entregreffent de manière à former une dentelle très élégante,
et à rappeler le squelette fibreux de la feuille d'un végétal de cotylédon, et
plus particulièrement la formation et le dé\eloppement de la feuille cornée
des gorgones disposées en éventail. C'est un arbre en miniature, rampant
et étalé sur le sol. Cet arbre byssoïde a beaucoup d'analogie avec l'arbre
byssoïde ou confervoïde intérieur qui compose toute la masse ligneuse ou
vasculaire des végétaux appendiculaires.
Observ. Ce n'est pas en raison de la grande ténuité des rameaux réticulés que
ce petit arbre s'étale et s'applique sur la planche humide qui lui sert de terri-
toire, d'autres Byssus bien plus fins végètent verticalement et par touffes;
mais c'est par un besoin d'appétit tout organique, semblable a celui qui
donne le port particulier à chaque espèce de végétaux, et qui fait que les
gros et solides rameaux du frêne pleureur, qui pourroient très bien se
soutenir droits , se recourbent et dirigent leur extrémité vers la terre.
Lorsqu'un thallus, pareil au plus grand, vieillit, il meurt et se décompose
par son centre , qui se forme des parties les plus anciennes, et, en continuant
de se détruire de plus en plus, par le centre, pendant que la circonférence
végète et avance sur tous les pointe, il en résulte le cercle des sorciers dont
a parlé M. Dutrochet, et la grande multiplication d'individus distincts,
dont j'ai fait mention dans un Mémoire sur le même sujet.
78 EXPLICATION DE LA PLANCHE.
Fig. 4 et 5. Filaments simples, droits, formant des éclieveaux de soie, et annonçant
la fructification.
Fig. 6 et 7. Deux autres écbeveaux, dont les filaments pelotonnés ou agglutinés
par leurs extrémités commencent un fruit.
Fig. 8. Un autre, dont le jeune fruit s'ombilique, et jaunit dans le centre de cet
ombilic par le développement précoce de quelques séminules.
Fig. 9. Un autre plus avancé, et vu par le côté extérieur , et sur lequel on aperçoit,
par transparence, les lamelles séminulifères qui se trouvent de l'autre côté.
Fig. 10. Un autre plus avancé encore, et vu du côté des lames séminulifères si-
nueuses.
Fig. 11. Un fruit entièrement développé, vu en dessus, a. Filaments libres, b. Les
mêmes soudés en pédicule ordinaire, c. Le fruit ou l'appareil séminulifère.
Observ. Tous les a des figures 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11, indiquent les
écbeveaux de soie qui précédent le développement du fruit. Ces éclieveaux
sont de véritables pédoncules, dont les filaments longitudinaux sont libres
entre eux, au lieu d'être soudés comme dans le pédicule ordinaire des
champignons, ou comme dans la queue d'une cerise ou de tout autre pé-
doncule de fruit.
Fig. 12. Un fruit-agaric, vu extérieurement. Fig. i3, le même, vu intérieurement
ou du côté des lames (H) maniant); a , a, extrémités fibreuses, par lesquelles
cet individu adhérait au tballus réticulé.
Observ. Cet individu n'étoit pas pendant comme celui de la figure 1 1 ; il
étoit collé, par sa face blanche, sous la planche à bouteilles, dont il tiroit
de l'eau nutritive.
Fig. i4- Portion de fruit, grossie pour faire voir en a la partie blanche et filamen-
teuse du côté extérieur , et en b les lames jaunes dans leurs dimensions
différentes.
Fig. i5. Portion, très grossie et vue sous le microscope, d'une lame, afin de faire
connoître que ce sont les mêmes filaments feutrés dans la chair du fruit qui
s'alongent en des sortes de crinières, composées de crinules, destinés à
donner naissance, par extension, aux séminules jaunes et reproductrices, a.
Epaisseur de la partie blancbe ou extérieure du fruit. Dans cette partie il
n'y a que des filaments incolores, couchés et entremêlés. 6. Filaments
émanant de ceux du fruit, également incolores, et formant des sortes de
crinières, dont les crinules sont autant de placentas filiformes, destinés à
donner naissance, par extension, aux séminules reproductrices, jaunes et
globuleuses. Ces séminules sont de grosseurs différentes. On en voit, comme
EXPLICATION DE LA FLANCHE. -y
Cela arrive aux graines des autres végétaux, qui sont avortées et restées à
l'état rudimentaire . r. Séminules isolées de leurs placentas filiformes.
Comme on le voit par cette figure, c'est à la présence, au grand nombre
et à la couleur propre des séminules qu'est due la couleur jaune des lames
vues a l'œil nu.
Fii/. 16. Trois filaments isolés, a. Partie qui cntroit dans la composition feutrée de
l'épaisseur de la partie intérieure du fruit, b. La partie recourbée des mêmes
filaments, formant les crinules ou placentas filiformes, et, comme on le
voit, produisant, par extension, un grand nombre de séminules disposées
sans ordre apparent, c. Partie terminale des crinules , restant stériles par
épuisement, et formant sur le bord des lames cette sorte de petite frange
que l'on y observe.
Fitj. 17. Quelques uns des filaments dont se composent les écheveaux ou pédon-
cules à éléments dessoudés, fig. 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 en a. Sur ces filaments
on observe des globules incolores , très fins ; sortes de bourgeons qui , comme
dans le blanc de champignon des jardiniers, peuvent servir à la repro-
duction par bouture de ces mêmes filaments.
Obseri). En reproduisant le champignon comestible par le blanc des jar-
diniers, on opère, tout justement, comme si pour reproduire et multiplier
un saule , on répandoit à la volée, sur une terre ameublie, un grand nombre
de petits tronçons ou de petites boutures de cet arbre.
F'nj. 18. Quelques filaments de ceux qui composent le feutrage de la partie blanche
du fruit. On y distingue aussi un certain nombre de globules analogues à
ceux de la figure précédente.
CORRESPONDANCE.
Extrait d'une Lettre de M. Jacobson, de l'Académie des sciences
de Copenhague , a M. de Blainville.
Copenhague, 10 février i 834-
J'ai parmi mes malades un garçon de treize à quatorze ans , né sur la côte
de Guinée, où son père, le frère du célèbre philosophe Steffens, a été gou-
verneur. Cet enfant, après la mort de ses parents, a quitté l'Afrique, dans le
mois de mars de l'année passée, et après un séjour très court aux Indes occi-
dentales, est venu ici dans le commencement d'octobre dernier. Vers les
premiers jours de décembre, il se plaignoit de douleurs à la cheville interne
de la jambe droite, et il s'y forma un abcès. Je fus alors appelé. L'abcès s'étoit
ouvert, et un domestique en avoit tiré un morceau de fdairede la grosseur d'une
forte ficelle et de la longueur d'un pouce ; mais il l'avoit arraché de manière
qu il n'en avoit enlevé que la moitié environ. Le jeune garçon ne parlant que
la langue d'Oka, que nous ignorons tous ici, et ne sachant que quelques mots
danois, encore difficiles à comprendre, nous pûmes cependant apprendre
qu'en Guinée on lui avoit déjà enlevé un ver du pied. Quoi qu'il en soit,
l'inflammation assez forte qui avoit eu lieu autour de l'abcès ayant cessé,
j'examinai le pied tous les jours, et je parvins à découvrir que sur la peau du
dos de cette partie, il y avoit \ia filaria medinensis. Je fis une petite incision
dans un endroit où existoit une anse assez grande, et je trouvai le ver. Je le
tirai alors, et je l'attachai sur un petit morceau de bois que je fis tourner sur
son axe, en sorte qu'en très peu de jours, en continuant cette même ma-
nœuvre, je l'eus extrait complètement. Ilavoit presque une aune de longueur
sur une épaisseur d'une demi-ligne. Sa couleur étoit entièrement blanche,
la peau lisse, les deux extrémités légèrement pointues.
Les douleurs cessèrent bientôt, et la plaie guérit en très peu de temps.
Cependant l'abcès de la malléole interne s'étoit changé en un ulcère d'assez
mauvais caractère. L'enfant n'éprou voit d'abord point de douleur et marchoit fa-
cilement; mais quelques jours après elles se firent sentir de nouveau. J'examinai
plusieurs endroits que je pouvois regarder comme suspects, et je découvris,
CORRESPONDANCE. 8 1
sur le tendon d'Achille, une anse formée par un autre ver. J'y fis une petite
incision, et l'animal se présenta aussitôt en formant une anse assez considé-
rable sortant de son corps et par la plaie.
En examinant cette anse, je remarquai que la lancette avoit fait une petite
ouverture au corps de l'animal et qu'il en découloit une matière blanche;
mais ce qui m'étonna le plus, c'est que le ver se vida et que les parois de
son corps s'affaissèrent. Je conçus alors que la matière rejetée n'étoit que des
œufs. Après avoir attaché l'animal à un morceau de bois, je coupai une partie
de l'anse sortie, et je l'emportai chez moi pour l'examiner au microscope-
Imaginez-vous mon étonnement, lorsque je vis que cette humeur blanche
que je prenois pour des œufs n'étoit composée que d'une quantité innom-
brable de vers pleins de vie, et qui se mouvoient d'une manière extrêmement
vive. Ils sont cylindriques, tout-à-fait transparents; la peau, sous certains
aspects, est ridée ou presque articulée ; l'une des extrémités du corps est légè-
rement atténuée, mais arrondie et obtuse; l'autre finit par une pointe extrê-
mement fine, droite, et de la longueur de la moitié du corps environ. Le
petit animal se roule et forme une spirale, en sorte qu'il ressemble à un tri-
chocéphale ; mais ce qui est presque inconcevable, c'est la quantité innom-
brable de vermicules dont le corps du dragonneau est rempli, sans que j'aie
trouvé aucune trace de viscère qui les renfermeroit. Cette observation m'é-
tonnant beaucoup, j'allai alors examiner l'individu que je conservois dans
l'esprit-de-vin. A ma grande surprise, en faisant des incisions en différents
endroits, je fis, par la pression, sortir une masse de ces mêmes vermicules,
en sorte que je pense que tout le corps de l'animal en est rempli.
J'ai de nouveau constaté aujourd'hui mes observations, en extrayant une
nouvelle portion du ver. Les vermicules que je fis sortir vécurent plusieurs
heures dans un tube rempli d'eau. Sont-ce bien les petits du dragonneau?
mais alors quelle quantité innombrable ! ou bien, je n'ose presque pas faire
cette question, le dragonneau ne seroit-il qu'un tube ou un fourreau rempli
de vermicules?
Je continuerai mes recherches ; en attendant je vous en envoie un échan-
tillon. Faites tomber une goutte d'eau, et vous pourrez plus facilement exa-
miner ces vers. Au milieu, vous trouverez un morceau du dragonneau d'où
les petits sont sortis, et que j'ai vus vivants aujourd'hui.
Peut-être avez-vous dans vos collections quelques uns de ces dragonneaux;
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 1 1
82 CORRESPONDANCE.
examinez-les, et dites-moi votre opinion. Mais je desirerois qu'on écrivit à
M. Clôt, à Alexandrie, et qu'on le priât de vouloir. bien extraire un ver de
quelque bon Africain, de l'examiner au microscope, et de nous dire ce qu'il
aura trouvé. En vérité on devroit bien faire cette démarcbe, la cbose étant
aussi curieuse que je la crois importante.
Je vous prie, mon ami, de vouloir bien communiquer cette observation à
l'Académie, etc.
Extrait d'une lettre en date du 14 février.
Voilà une provision de mes jeunes fdaria medinensis ; savoir, un tube où
ils sont conservés dans une solution de chromate de potasse neutre: un autre
où ils sont dans Teau-de-vie, et un morceau de verre sur lequel il y en a de
desséchés. J'espère que ce paquet vous parviendra en bon état, de manière que
vous pourrez à loisir examiner ces animaux curieux. Ceux qui sont dans l'eau-
de-vie ont vécu dans l'eau plus de quatorze heures : ils sont très vivaces. La
partie obtuse est la tête, et celle qui est_ pointue la queue, qui semble être
d'une substance plus dure que le reste du corps, quoiqu'elle soit jusqu'à un
certain point flexible. On aperçoit des viscères dans l'intérieur du corps , dont
un se montre sur quelques individus en forme de spire ou de vis. La peau,
comme je vous l'ai dit dans ma première lettre, montre dans quelques mou-
vements des rides ou plis circulaires, assez prononcés pour que le corps
semble quelquefois être articulé. Ces vermicules ont été déjà aperçus par
M. Lichtenstein, en examinant quelques dragonneaux qui existent dans la
collection du célèbre ichthyologiste Bloch, à Berlin. Rudolphi en parle dans
son Entozoorum synopsis, pag. 2 16. Son observation sur l'énorme quantité est
très exacte. Filarioe nostrœ proie quasi farctos sunt; quod siharum longitudinem,
illius vero minutiem spectas,fœtuum multa millium millia singulis tribuit.
Vous ne pouvez pas vous faire une idée de la quantité énorme qu'une seule
goutte exprimée du corps de ces vers contient. Ils n'ont été observés par
personne à l'état vivant autant que j'ai pu le faire; ce qui m'importe, du reste,
assez peu, sur-tout à moi, tant j'ai été satisfait d'avoir pu faire cette observa-
tion moi-même. Quelle incompréhensible fécondité! et cependant on trouve
rarement beaucoup de dragonneaux sur le même malade. Mais où vont et
restent une si grande quantité de petits? Quo abibit proies Ma? an ab homine
N
|
-
CORRESPONDANCE. 83
homini communicatur ? un alibi comervanda , demum hominem via incognito, pe-
tens? demande Rudolphi , pag. 207 ; tant l'histoire de ces animaux est encore
obscure. Elle mériteroit bien qu'on envoyât un médecin à Alger ou à M. Clôt
avec les questions nécessaires, à quoi ils pourroient bien vous répondre. C'est
ce que vous devriez bien faire ou (aire faire par quelques uns de vos amis. Je
suis sur-tout curieux de savoir s'il est vrai que 'le dragonneau perce la peau
pour en sortir; si l'on trouve des dragonneaux sans petits ; s'il en existe dans
d'autres parties du corps qu'aux pieds; si les vers qu'on a trouvés sont d'au-
tres genres, comme des strongles. Il y a d'autres espèces qui sont vivipares.
Rudolphi l'a observé pour le fdaria furca , qui contenoit une prodigieuse
quantité de petits vivants; et chez le F. sanguinea. Je lâcherai d'étudier quel-
ques espèces de fdaires qui se trouvent dans plusieurs de nos poissons. Si je
trouve quelque chose d'approchant, je m'empresserai de vous en faire part.
Dites-moi si ce que je vous ai envoyé dans le solutum de chromate est arrivé
en bon état de conservation ; cela est important pour moi.
EXPLICATION DE LA FLANCHE 5.
1. Individus de grandeur variable.
Les plus grands, mesurés à l'aide du micromètre, sont de 7 à huit dixièmes
de millimètre de longueur, sur un 75°, dans leur plus grand diamètre.
2. Partie antérieure très grossie, a. Ouverture de la bouche.
3. Portion intermédiaire du corps pour faire voir en aa, deux très petits ma-
melons, situés aux deux tiers de la longueur de l'animal, b. Granules
échappés de l'intestin.
4- Autre portion antérieure plus grossie, a. Bouche.
Observ. Une peau assez épaisse cylindrique, finement striée ou plissée en
travers, et contenant un intestin très variable dans son mode de contraction,
et plein de granules de grosseurs différentes.
Ces nombreux plis transversaux rappellent ceux des stries musculaires.
INSTITUT DE FRANCE.
ACADEMIE ROYALE DES SCIENCES.
Le Secrétaire perpétuel de l'Académie pour les sciences naturelles, certifie que ce
qui suit est extrait du procès-verbal de la séance du lundi 21 avril i834-
«APPORT SUR LES RÉSULTATS SCIENTIFIQUES DU VOYAGE DE M. ALCIDE
DORBIGNY DANS L'AMÉRIQUE DU SUD, PENDANT LES ANNÉES 1826, 1827,
1828, 1829, i83o, i83i , i832ET i833.
PARTIE ZOOLOGIQUE.
COMMISSAIRES.
MM. Isidore GEOFFROY SAINT-HlLAIRE et de BLAIN VILLE.
Dans la séance du 10 mars dernier, l'Académie a charge une commission, com-
poséede MM. Cordier,Savary, Ad. Brongniart, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire et moi,
de lui taire un rapport sur les résultats scientifiques du voyage de M. d'Orbigny
dans l'Amérique méridionale; la partie zoologique étant de beaucoup la plus
considérable et la plus importante, nous allons commencer, M. Isidore Geoffroy
Saint-Hilaire et moi, par vous faire notre rapport particulier; M. Ad. Brongniart
vous parlera ensuite des observations phytologiques, M. Savary de celles qui ont
Irait à la géographie et à la statistique; et enfin M. Cordier, après vous avoir
exposé ce qui regarde la géologie, vous soumettra 1er. conclusions générales de la
commission.
Depuis long-temps nos collections nationales d'histoire naturelle n'avoient reçu
les grands et notables accroissements qui les ont portées à un si haut point de
splendeur, que par suite des voyages de circumnavigation, ou au moins d'expé-
ditions maritimes, dirigées spécialement dans les mers australes, et par conséquent
RAPPORT SUR LE VOYAGE DE M. DORRI&NY. 85
ces accroissements n'avoient guère consisté que dans les productions, innombrables,
il est vrai, de la mer des Indes, de l'Australasie et de la mer Pacifique, lorsque
l'administration du Muséum d'histoire naturelle conçut la nécessité d'employer les
sommes malheureusement un peu restreintes qui lui sont allouées pour ses voya-
geurs, à l'exploration scientifique de quelques parties circonscrites des continents
asiatique et américain. Les résultats extrêmement importants qu'elle avoit obtenus
plusieurs années auparavant, par suite de l'envoi de Lalande, l'un de ses prépa-
rateurs de zoologie, au cap de Bonne-Espérance, devoit la porter à prendre de
nouveau et à suivre cette direction. Il est, en effet, peu de voyages qui, en aussi
peu de temps et à aussi peu de frais, aient été aussi lucratifs pour nos collections
zoologiques et zootomiques ; mais il faut convenir qu'il n'en a pas été tout-à-fait
de même pour les observations scientifiques. Aussi l'administration du Muséum
voulut que cette fois les voyages qu'elle avoit l'intention de faire entreprendre
fussent également profitables à la science par les objets matériels rapportés, et par
les observations faites sur les lieux. Dans ce but elle combina ses instructions pour
deux voyages simultanés, l'un qui devoit tendre à explorer les parties septentrio-
nales de l'Inde, en s'élevant le plus possible dans les vallées et les gorges de l'Hi-
malaya ; l'autre qui devoit étudier et recueillir les productions de la sud Amérique,
en traversant le continent, des côtes de la mer Atlantique à celles de la mer Paci-
fique, c'est-à-dire, en explorant la Patagonie, le Paraguay et la Bolivie, ou haut
Pérou, en passant à travers les Andes. L'administration ne s'étoit cependant pas
caché les grandes difficultés de ces deux entreprises, ne pouvant à cause de l'exi-
guité de ses fonds, sur-tout à cette époque, permettre que le voyageur fût conve-
nablement accompagné. Il n'en est pas,|en effet, des voyages continentaux comme
de ceux de circumnavigation. Ici le naturaliste, souvent embarqué avec un ou
deux confrères, se trouve en outre presque toujours, plus ou moins aidé par les
officiers mêmes de l'expédition, et par suite par les gens de l'équipage, lorsque le
service le permet, ce qui a constamment lieu dans les relâches, et sur-tout dans
les établissements à terre. Avec ces secours, le voyageur trouve naturellement
celui d'un transport facile pour les objets recueillis, dans les embarcations qui sont
mises à sa disposition. Il possède à bord ou à terre, dans un lieu approprié, les
moyens nécessaires pour que ces objets soient convenablement préparés et con-
serves. L'esprit-de-vin ou toute autre liqueur conservatrice, les bocaux, les barils
même, les boîtes, les caisses, les secours de toute nature d'un ou de plusieurs aides,
en état de santé, et à plus forte raison en cas de maladie, lui sont presque toujours
assurés, ou ne peuvent jamais lui manquer en totalité. Il n'en est malheureu-
sement pas de même pour le voyageur continental; ordinairement seul par la
foiblesse des appointements que peut lui allouer l'administration du Muséum, il
86 RAPPORT
ne peut espérer d'aide, même en bonne santé, et, à plus forte raison, s'il vient à
tomber malade. Il n'a ni conseils, ni secours au milieu de gens dont il ignore com-
plètement le langage. Les moyens de transport pour lui et ses bagages sont non
seulement extrêmement coûteux, puisqu'il est obligé de prendre à sa solde des
bommes de peine et des bêtes de somme ; mais encore d'une difficulté extrême
dans des pays où les routes, par suite dune civilisation peu avancée, manquent
presque complètement, ou sont du moins fort incomplètes. A plus forte raison
les moyens de conservation qu'il est toujours obligé de faire porter à sa suite doi-
vent-ils être extrêmement limités. Les collections qu'il a eu le bonheur de faire, de
plus en plus volumineuses, et par conséquent embarrassantes, à mesure qu'il
avance, deviennent pviur lui un surcroît de gène et de dépense, toujours augmen-
tant, jusqu'à ce qu'enfin il ait pu le; diriger, après uu temps plus ou moins long,
vers quelques ports d'où elles pourront être expédiées pour l'Europe, quand l'oc-
casion favorable se présentera. Il seroit donc bien important pour les voyageurs
continentaux, d'abord pour leur propre sûreté, et ensuite pour celle des collections
faites presque toujours à grandes peines, que les voyages de recherches pour
l'Histoire naturelle fussent combinés de telle sorte, que le naturaliste observateur
pût emmener avec lui un aide intelligent qui sauroit recueillir et préparer les
objets, et en même temps augmenter la garantie des collections dans les circon-
stances imprévues.
Ces réflexions préliminaires nous ont été naturellement inspirées par la position
malheureuse dans laquelle se sont trouvés les deux naturalistes choisis par l'ad-
ministration du Muséum , pour exécuter le plan qu'elle avoit cru utile aux progrès
de la science. Quoique jeunes et vigoureux tous les deux, l'un, M. Jacquemont,
envoyé dans l'Inde, a succombé au moment de son retour, et au milieu de ses
riches collections, déjà pour la plupart embarquées pour l'Europe; et l'autre,
M. d'Orbigny, chargé de l'exploration de la sud Amérique, nous a tenus pendant
deux ans dans de vives inquiétudes sur son sort, et sur celui de ses collections; et
nous avons appris depuis son retour que, sans les secours de toute nature qu'il a
reçus d'une manière aussi noble que généreuse du Gouvernement et du Président
de la république de Bolivia, sa mission étoit à-peu-près manquée. Grâces à Dieu,
il n'en a pas été ainsi, et il est arrivé avec dix-sept caisses toutes pleines, sans
compter celles qu'il avoit déjà envoyées, et celles qui doivent encore arriver. Après
les avoir remises à l'administration du Muséum, qui a déjà pu en apprécier la
valeur matérielle, il a soumis au jugement de l'Académie sa récolte scientifique.
Vous allez entendre les rapports sur les parties phytologique, géologique et géo-
graphique que doivent vous faire les autres membres de la commission; celui que
nous avons l'honneur de vous soumettre, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et moi.
SUR EE VOYAGE DE M. DORBIGNY. <S-
a trait à la zoologie, et porte, quoique inégalement, sur tous les points de la série
animale. Nous n'avons pas besoin, je pense, de vous avertir qu'au milieu d'un si
grand nombre de laits observés, et d'animaux plus ou moins nouveaux recueillis, le
temps ne nous permettra guère que de vous indiquer sommairement les points
les plus curieux et les plus importants, d'après les manuscrits de M. d'Orbigny et
ses dessins faits surplace, d'après les animaux encore vivants, ou fraîche-
ment morts, avantage qui n'est pas encore aussi commun qu'il serait à désirer
qu'il le fût.
Les manuscrits de M. d'Orbigny sont entièrement rédigés pour les animaux mol-
lusques, partie de prédilection de l'auteur, et sont prêts à être publiés; ils le sont
beaucoup moins pour les autres parties : mais les catalogues sont complets et soi-
gneusement faits, portant des numéros d'ordre qui, placés sur les objets, permet-
tent de rapporter à ceux-ci tout ce qui tient aux localités et aux circonstances de la
découverte, souvent avec la figure coloriée de l'animal entier, ou seulement des
parties dont la couleur s'altère après la mort.
Les dessins sont, en général, soigneusement faits, sur-tout pour les animaux
que M. d'Orbigny n'a pu rapporter, ou qui se déforment et se décolorent plus ou
moins dans la liqueur conservatrice.
Mais avant de porter l'attention de l'Académie sur les animaux les plus intéressants
de chaque type ou classe zoologique, qu'il nous soit encore permis de dire quelques
mots de l'itinéraire du voyageur.
Parti en juin 1826, il n'a été de retour en France qu'en mars i834; a'ns' son
voyage a dure près de huit ans.
Embarqué à Brest pour Hio-Janeiro , il passe de suite à Monte-Video , à l'embou-
chure de la Plata , où il commence ses observations.
Dès 1 827 , il peut traverser et explorer les pays de la rive orientale de ce fleuve .
pour se rendre à Buenos-Ayres. Il gagne ensuite les bords du Parana , et s'y embar-
que pour la frontière du Paraguay ; il visite les provinces de Corrientes , des Missions ,
d'Entrerios et de Santa-Fé, en observant, chemin faisant, la structure géologique
du bassin des Pampas, en même temps que les poissons et les animaux mollusques
fluviatiles.
Ne pouvant entreprendre de traverser , pour se rendre au Chili et au Pérou , a
cause des guerres civiles qui ensanglantoient à cette époque ce malheureux pays ,
il se décide à explorer la Patagonie, pays alors peu connu et qui lui a fourni des
matériaux intéressants. Mais les naturels s'étant soulevés et ligués contre les colons.
M. d'Orbigny fut d'abord obligé de payer de sa personne en prenant les armes en
faveur des habitants du pays.
Il parcourt la Patagonie du 3ç/ au !\o" de latitude sud , et enfin , après huit
88 RAPPORT
ou neuf mois de séjour en Patagonie, il revient avec beaucoup de peine a Buenos-
Ayres.
Cependant il n'avoit pas oublié sa mission; mais, comme il ne pouvoit encore
passer au Chili ou au Pérou par terre, il se vit obligé de s'embarquer et de doubler
le cap Horn pour parvenir dans la mer du sud. Il arrive au Chili en i83o; mais,
comme la guerre civile continuoit avec plus d'acharnement que jamais, il ne put
risquer de s'engager dans l'intérieur des terres; repoussé également de la cote, il
profite d'une occasion qui se présente pour aller visiter l'état de Bolivia , et, dans ce
but, il s'embarque pour le Pérou.
Il visite, chemin faisant, le versant occidental des Cordillières, pays si aride et
m nul pour le zoologiste ; il remonte au sommet des Andes, qui lui présente un im-
mense plateau , avec une très grande raréfaction de l'air et une sécheresse affreuse.
C'est sur ce plateau cependant, à vingt lieues géographiques de la mer, que se
trouvent les parties les plus peuplées de la république de Bolivia ou du haut Pérou ,
et cela, à cause du grand nombre de lamas et d'alpacas indigènes qui y vivent. Il
visite les indigènes de l'intérieur des terres, en s'avancant toujours vers l'est, dans
la province de Chiquitos. Il rejoint les rives du Paraguay et pousse jusqu'à Malto-
Grosso, appartenant au Brésil.
Après avoir observé les nombreuses nations du Paraguay et visité la province de
Mojos, il remonte la rivière du Piray pour arriver à Santa-Cruz avec ses collections:
après s'être ensuite porté dans les parties les plus élevées des Cordillières, où la
grande raréfaction de l'air pensa lui coûter la vie, observé le lac de Titicaca, et
avant employé trois années à explorer toutes les parties du haut Pérou, il repasse
la Cordillière des Andes, descend à la côte du Pérou, s'embarquele 2.5 juillet 1 833
pour l'Europe, où il est de retour le 4 mars 1 834 •
Pendant les sept années qu'a duré ce voyage, M. d'Orbigny a traversé et retra-
versé les Andes, il a parcouru le continent de la sud Amérique, depuis le 1 1* jus-
qu'au 43' degré de latitude sud; aussi compte-t-il avoir fait ^780 lieues, tant
par mer que par terre, en comptant, il est vrai, ses deux traversées d'un continent
dans l'autre.
Ayant eu l'heureuse occasion de séjourner assez long-temps dans les pays qu'il a
visités, M. d'Orbigny a porté une attention toute particulière à l'étude des nations
parmi lesquelles il s'est trouvé, e^ qui étoient peu ou point connues , même par les
descendants actuels du peuple conquérant. Il a ainsi étudié les différents degrés
de civilisation des peuples indigènes, depuis les Guichuas, dont la taille moyenne
ne dépasse pas l\ pieds 8 à 9 pouces, jusqu'aux Patagons, regardés si long-temps
comme des géants, et dont la grandeur moyenne est de 5 pieds 5 pouces. En
général, il a paru à M. d'Orbigny que l'espèce humaine suit la règle établie pour
SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. 89
ies plantes, c'est-à-dire, qu'elle décroit en grandeur à mesure qu'on s'élève des
plaines au sommet des Andes.
M. d'Orbigny s'est en outre occupé des idiomes si différents chez les naturels des
pays qu'il a explorés. Il assure avoir des observations à ce sujet sur plus de trente
nations.
Il nous a rapporté aussi deux têtes osseuses, trouvées dans des tombeaux d'an-
ciens Péruviens, et qui sont si remarquables, d'abord en elles-mêmes, a cause de
l'étroitesse générale du crâne, de la prostration et de l'aplatissement considérable
du front, et ensuite par leur grande ressemblance avec les crânes de l'ancien
peuple des Avares, découverts, il y a quelques années, en Autriche. En sorte que
dans la supposition où cette modification si extraordinaire du crâne seroit artifi-
cielle, comme cela est très certain pour la tète des anciens Caraïbes, il faudra
admettre que la coutume si bizarre d'écraser, d'aplatir le front des enfants dans le
très jeune âge existoit également en Europe, dans l'ancien et le nouveau continent,
ou bien qu'il y a eu migration d'un pays dans l'autre, ce qui est beaucoup plus
difficile à admettre. Quoi qu'il en soit, outre la nouvelle confirmation rapportée
par M. d'Orbigny sur l'observation de la singularité du crâne des anciens Péru-
viens, nous lui devrons des crânes mêmes, au lieu de simples moules que nous
possédions.
Dans la classe des mammifères, la science aussi bien que nos collectif ns de-
vront d'assez importants accroissements au voyage de M. d'Orbigny, et cela dans
presque tous les ordres, si ce n'est pour celui des Pachydermes.
Ainsi, dans l'ordre des Quadrumanes, nous avons remarqué une nouvelle espèce
de sapajou, voisine du saimiri (1), distincte par sa très longue queue, la couleur
noire de sa calotte, et le jaune serin de ses bras ; une belle série de singes hurleurs
qui permettra de compléter l'histoire de cette espèce si remarquable; une nouvelle
espèce de douroucouli, genre si incomplètement établi par M. de Ilumboldt ,
qu'Illiger a pu lui donner le nom significatif d'Jotus, c'est-à-dire, sans oreilles,
quoique ce soit plutôt un de ses caractères de les avoir plus grandes que les autres
sapajous; une belle espèce d'ouistili à queue non annelée.
Notre voyageur, ayant eu l'occasion de voir à-la-fois et long-temps un grand
nombre d'espèces de singes et d'individus, a pu rectifier quelques points de leur
histoire naturelle; aussi il assure que les espèces ne se mêlent jamais, et que tous
les individus d'une même espèce vivent exclusivement ensemble. Il a pu également
donner la limite exacte de leur répartition dans la sud Amérique; aussi il n'en a
jamais rencontré au-delà du 27' degré de latitude sud, et il a observé que le
(1) Callithrix Bo'iviensis , d'Orb.
Annales du Muséum, t. III, .V série. 12
gO RAPPORT
nombre des individus et des espèces est plus grand dans les plaines que dans les
montagnes, et qu'il diminue avec la température.
Dans Tordre des carnassiers, M. d'Orbigny a sur-tout étudié les chauves-souris,
et sur-tout les vampires, dont il a pu confirmer les habitudes de sucer le sang des
animaux, et même de l'homme, et cela sur ses gens et sur les mulets de sa caravane.
L'avidité de ces animaux pour le sang est telle, que les naturels sont obligés pour
s'y soustraire de passer la nuit dans des moustiquaires, et de renfermer soigneu-
sement leurs poules, et autres animaux domestiques. Le vampire choisit, en général,
la nuque, le cou ou le dos de sa victime, afin qu'elle puisse plus difficilement s'en
débarrasser; ce qu'elle fait cependant en se roulant sur le dos.
Ayant eu également l'occasion de voir souvent des mouffettes, petits carnassiers
voisins de nos putois, il a pu non seulement rectifier ce qu'il y a d'exagéré dans
le nombre des espèces admises, et en découvrir une bien distincte, propre aux
parties les plus australes de l'Amérique, mais encore examiner attentivement la
substance qui leur a valu le nom de mephitis , et qui est en effet assez forte et
assez infecte pour qu'il ait pu la sentir à plus de deux lieues en mer, et que le
jaguar lui-même soit obligé d'abandonner sa proie, lorsqu'une mouffette vient à
s'en appiocher. Du reste, la substance qui répand cette odeur n'est pas, comme
on fa cru long-temps, l'urine de l'animal; mais une matière liquide, d'un blanc
jaunâtre, sécrétée par les glandes anales, comme dans beaucoup d'autres car-
nassiers. 11 a de même rectifié ce qu'on a dit long-temps de la lenteur des mouve-
ments de l'animal, nommé paresseux à cause de cela, et s'est assuré que l'habitude
qu'on lui a attribuée de se laisser tomber des arbres dont il veut descendre, ne lui
appartient pas, mais bien au coati. Il a également observé les mœurs du kinkajou,
animal nocturne et frugivore.
Les collections mammalogiques de M. d'Orbigny renferment en outre un bel
exemplaire du loup rouge, rapporté, pour la première fois , dans nos collections,
par M. de Humboldt: animal qui fréquente les grandes plaines, et qui se nourrit
sur-tout de perdrix ; une nouvelle espèce de renard très redoutée des naturels de la
Patagonie; un bel individu de cette espèce d'ours que M. F. Cuvier a nommée
ursus onialus, et dont la collection du Muséum ne possédoit qu'un seul échantillon
en assez mauvais état de conservation.
Dans la famille des phoques, nos collections lui devront un magnifique sque-
lette d'otarie ou de phoque à oreilles, et le crâne d'un phoque à trompe de plus
de vingt pieds de long , formant sans doute une espèce nouvelle.
Les édentés terrestres et sur-tout les tatous ont fait le sujet des investigations de
M. d'Orbigny; en effet il en a recueilli plusieurs espèces nouvelles, ou qui manquoient
à nos collections, quoique décrites depuis plus de cinquante ans par d'Azara. En
SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. 91
étudiant leurs mœurs, il s'est assuré que plusieurs sont assez carnassiers pour aller
déterrer les cadavres, tandis que d'autres ne se nourrissent exclusivement que de
fruits. Cependant les uns, comme les autres, ont une chair blanche d'un goût excel-
lent, comme il a eu l'occasion de le juger souvent par lui-même.
La famille des édentés aquatiques ou cétacés sera aussi augmentée de plusieurs
espèces, mais principalement d'une entièrement nouvelle appartenant à la division
des delpliinorlivnques, et qui , bien plus encore que celle du Gange, habite les
rivières, dont elle ne sort sans doute jamais , puisque M. d'Orbigny l'a rencontrée à
plus de 800 lieues de la mer dans le Mamoré. Elle est , en outre , remarquable pai -
cequ'elle conserve à tous les âges des poils courts ou des espèces de moustaches sur
le museau.
Mais c'est sur-tout dans l'ordre des rongeurs queM. d'Orbigny aura faitplusdedéeou-
verles, non seulement en espèces, mais même en genres ou sous-genres nouveaux.
Ainsi, outre plusieurs écureuils des Cordillières , nous avons remarqué une nouvelle
espèce de Cténomys, une collection très-intéressante de viscaches et de chinchillas
avec les squelettes, beaucoup d'espèces de rats ou de campagnols et une nouvelle
espèce de lapin qui ne terre réellement pas ; une espèce également nouvelle d'agouti
avec deux doigts seulement aux pieds de derrière : trois ou quatre espèces de eobaie
ou cochon d'inde, qui habitent les parties les plus élevées de la Patagonie; et enfin
deux autres rongeurs du Chili, que l'un de nous, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire.
regarde comme types d'autant de genres nouveaux.
M. d'Orbigny croit au contraire, devoir détruire les deux espèces de coèndou
admises par quelques mammalogistes, s'étant expliqué leurs différences par l'état
de leur robe en été et en hiver.
Parmi les animaux ongulés nous n'avons trouvé à noter dans les observations de
notre voyageur, que la certitude de n'avoir rencontré qu'une seule espèce de tapir,
et que, dans les petits chameaux sans bosse d'Amérique, il y a au moins quatre
espèces distinctes, savoir : le lama et l'alpaca, qui sont réduits à l'état domestique,
et le guanacoet la vigogne, qui ne l'ont jamais été, et qui refusent constamment de
s'accoupler avec les deux autres.
Legenre cerf lui a fourni cinq espèces, dont une tout-à-faitnouvelleîi)du versant
oriental des Cordillières, remarquable par son poil cassant comme dans le porte-
musc, l'élan, et qui appartient à la division des cerfs proprement dits, outre quel-
ques autres qui manquoient dans nos collections quoique décrites depuis long-temps
par d'Azara.
(1) Cervus Jutisensis, d'Orb.
o; RAPPORT
Quant au genre bœuf, en prenant cette acception clans la plus grande extension
possible, en la portant à tous les ruminants à cornes, il est cligne de remarque que
M. d'Orbigny n'en a rencontré aucune espèce pas plus que ses prédécesseurs,
en sorte que ce genre , si ricbe dans l'ancien continent, et sur-tout en Afri-
que, n'est représenté en Amérique que par trois ou quatre espèces, et encore ne
dépassent-elles pas le golfe du Mexique. Toutefois notre espèce domestique du
boeuf; ou du cbeval, ayant été transportée dans la sud Amérique, peu de temps
après la conquête, s'y est propagée dune manière étonnante, et constitue une des
ressources de richesses commerciales pour le pays.
Enfin, dans la sous-classe des didelpbes, M. d'Orbigny a recueilli aussi quelques
espèces nouvelles de sarigues, d'où il résulte que ce genre se trouve dans toutes les
parties du continent de l'Amérique.
Soinmeloute, l'un denous, M. Isidore Geoffroy Saint-Ililaire, fort au courant, par
sa place, de nos richesses mammalogiques, croit pouvoir porter le nombre des espèces
nouvelles de mammifères rapportés par M. d'Orbigny, à 46, ce qui, sur le chiffre
total de 1,200 environ que les catalogues les plus complets admettent aujourd'hui,
fait un nombre tout-à-fait digne d'être remarqué. Mais c'est encore bien plus dans
la classe des oiseaux que la science et nos collections devront des accroissements et
des perfectionnements au voyage de M. d'Orbigny ; le nombre même des espèces
nouvelles est beaucoup trop grand pour que nous puissions entrer dans autant de
détails que pour les mammifères.
La famille des perroquets sera augmentée de plusieurs belles espèces de perro-
quets proprement dits, ainsi que des sous-genres ara et perruche.
Dans l'ordre des oiseaux de proie, outre de magnifiques individus du grand vau-
tour des Andes, ou du Condor, nous avons remarqué quelques belles espèces
d'aigles.
Celui des grimpeurs renferme deux individus de cetle superbe espèce d'aracari
que nous avons signalée pour la première fois dans notre rapport fait à l'académie
sur le voyage de M. Eydoux, ainsi que plusieurs pics nouveaux et un couroucou .
remarquable par la richesse et la beauté de son plumage.
Mais c'est sur-tout dans cet ordre si innombrable des passereaux que viennent se
placer la plus grande partie des richesses ornithologiques de M. d'Orbigny, puisque
le catalogue en porte le nombre à au moins 5oo espèces. Parmi elles, M. Isidore
Geoffroy regarde comme devant étreplusspécialementnotées, deux espèces nouvelles
de merles à grands ongles ou de mégalonyx , un grand nombre de gobe-mouches
dont quelques-uns fort remarquables ; le joli coq de roche du Pérou , rouge à ailes
et queue noires, avec sa femelle d'un brun rouge obscur, mais malheureusement
sans aucune partie du squelette ; de très-belles proenés; des espèces nouvelles de
SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. g3
nianakins, de tangaras, une de la grosseur d'une corneille avec une huppe de trois
brins etd'une vivacité de coloration très grande; une nouvelle espèce de phytotome;
plusieurs espèces rares de pies, dont une tout-à-fait nouvelle ; un grand nombre de
synallaxes et de picucules nouveaux; enfin plus de cinquante espèces de coli-
bris, parmi lesquelles douze nous étaient inconnues, et 5 ou 6 sont encore fort rares
dans les collections. Mais, en outre, l'un de nous, M. Isidore Geoffroy Saint-Hi-
laire regarde comme devant former autant de genres nouveaux, un oiseau du
genre Ampelis de Linnée , remarquable par une couleur d'un beau vert uniforme
avec le bec rouge; un autre voisin des étourneaux; un troisième rapproché des
Certluit, et remarquable par la forme toute singulière de son bec en crochet; et enfin
trois ou quatre autres de la Patagonie ou des Andes, et qui paroissenl ne pouvoir
être que difficilement introduits dans les genres actuellement établis.
L'ordre des pigeons sera aussi augmenté de beaucoup d'espèces nouvelles.
Celui des gallinacés recevra aussi quelques additions importantes du voyage de
M. d'Orbigny, entre autres dans les genres tinamou et tinochore, établi par M. Esch-
scholtz sur une espèce d'oiseau dont notre voyageur a envoyé un individu au
Muséum , outre une nouvelle espèce à pieds tridactyles, l'une de Patagonie, l'autre
des parties élevées des Andes, et qui paraissent pouvoir former deux genres nou-
veaux, dont en effet l'un a été établi, par M. I. Geoffroy, sous le nom d'eudromie.
Malheureusement M. d'Orbigny, n'ayant point été averti de l'importance qu'il y
avoit à posséder le squelette, ou au moins l'appareil sternal de ces oiseaux inter-
médiaires aux pigeons et aux gallinacés, n'a absolument recueilli que leurs peaux,
non plus que celle de l'hoazin et des pénélopes qu'il a rencontrés, en sorte que leur
place dans la série peut encore offrir quelques doutes.
Les échassiers paroissent avoir fourni une moisson moins abondante. Nous note-
rons cependant une série complète de tous les âges du nandou , espèce d'autruche à
trois doigts, appuyée d'un beau squelette; un bel individu du kamichi huppé, ainsi
qu'une nouvelle espèce d'agami, de phénicoptère ou flammaut, de foulque et de
phalarope.
Parmi les palmipèdes, M. d'Orbigny a pu recueillir dans son voyage vingt-cinq
espèces du grand genre Anas L., dont la plus grande partie inédite.
Eu général, la physionomie ornithologique des pays non encore explorés de
l'Amérique méridionale, visités par M. d'Orbigny, ne lui a rien offert de bien par-
ticulier. Il n'a guère remarqué qu'une ou deux espèces que l'on pourroit regarder
comme tout-à-fait identiques avec des oiseaux d'Europe. Du reste, M. d'Orbigny,
qui a eu soin de dessiner et de colorier, d'après la nature fraîche, les yeux et le bee
de toutes les espèces d'oiseaux qu'il a recueillies ainsi que leurs œufs, n'a pas néglige
non plus d'observer leurs moeurs et leurs migrations périodiques. Entre autres faits
94 rapport
il a remarqué que l'ani n'est pas le seul oiseau qui fasse un nid commun a plu-
sieurs femelles, il a trouvé une espèce de coucou et une perruche qui ont la même
habitude. Il a également observé que plusieurs oiseaux nichent toute l'année, et
entre autres des mouettes et des engoulevents.
La classe des reptiles paroit n'avoir pas offert à M. d'Orbigny autant de sujets
d'observations, à beaucoup près, que celle des oiseaux, par-tout, il est vrai, beaucoup
plus nombreuse en espèces et en individus. En effet , le chiffre total de ses catalogue-.
ne monte qu'à 1 19.
D'après ce que nous en avons vu, sa collection renferme, dans l'ordre des chélo-
niens, des émydes ou tortues d'eau douce, dont une paroît entièrement nouvelle:
quelques tortues de terre, dont la T. carbonaria de Spix qui manquoit à nos collec-
tions : mais pas de trionyx ou de tortues molles, dont aucune espèce ne pareil
exister dans les grands fleuves de l'Amérique méridionale. M. d'Orbigny a, au con-
traire, rencontré fréquemment le crocodile à paupières osseuses.
Dans la division des sauriens , il a rapporté et observé plusieurs espèces d'ameivas.
une espèce voisine des tropidolepis ou lézard à écailles épineuses; une seconde
espèce des genres doryphore, opiums; un nouveau cbalcide, qu'à cause de la facilité
avec laquelle sa queue se casse, les habitants nomment acerilla, ou serpent d'acier,
et qu'ils regardent, à tort sans doute, comme très dangereuse; et enfin deux espèces
distinctes pouvant former une petite coupe générique auprès des Ecphimotes.
Dans la division des ophydiens, on a' pu aussi remarquer quelques espèces nou-
velles; mais c'est ce qu'il jest plus difficile d'assurer. M. d'Orbigny n'a jamais ren-
contré de serpents d'eau, si communs dans la mer des Indes, mais bien une
espèce de crotale, ou de serpent à sonnettes, depuis le irf degré austral , mais plus
commune vers le nord, et de véritables vipères. Toutefois sur cinquante-deux
espèces de serpents qu'il a recueillies , cinq ou six seulement sont venimeuses.
La classe des amphibiens, s'il falloit en juger seulement d'après le voyage de
M. d'Orbigny, seroit encore moins riche dans les parties de la sud Amérique qu'il
a parcourues, que celle des reptiles. En effet, il n'a rencontré qu'un énorme
crapaud d'un pied de long, quelques espèces nouvelles de grenouilles et de rai-
nettes, mais aucune salamandre terrestre ou aquatique, point de sirènes ou autres
genres voisins si répandus dans la nord Amérique. Il n'a rencontré non plus ni
pipas, ni coccilido.
Il a été plus heureux pour la classe des poissons, et sur-tout pour les poissons
d'eau douce, qu'il a pu recueillir dans toutes les rivières affluentes de la Plata,
et dans cette rivière elle-même; il n'a cependant trouvé qu'une seule espèce de
cyprin, si commune dans notre Europe septentrionale. Ce genre semble être rem-
placé dans la sud Amérique par celui des silures, dont une seule espèce, au con-
SUS I.K VOYAGE DE M. DORBIGNY. <j5
traire, existe en Europe. Aussi M. d'Orbigny compte-t-il dans ses collections dix-
huit ou vingt espèces de silures de toutes formes, et par conséquent de beaucoup
des genres qu'on y a établis dans ces derniers temps. Il y en a qui sont gigantesques,
au point d'atteindre deux et trois mètres de longueur. Les espèces de saumon
paraissent aussi être assez nombreuses et fort diverses. Elles sont sans doute, pour
la plupart, nouvelles. II en est de même d'une espèce de mugil, de perche,
de lucio-perche et de blennie que nous avons vus ligures dans son atlas. Il n'a
pas vu d'anguilles, qui paraissent être remplacées par les synbranches; il parle
aussi de dupées, d'atherines trouvées dans la Plata, jusqu'à [dus de ioo lieues de
son embouchure; de plies dans le Parana à plus de i5o lieues de la mer, et d'une
espèce de sole à 3o,o lieues au moins, sur les frontières du Paraguay.
Il a observé aussi une pastenague ou raie armée d'eau douce, une lamproie dans
des rivières de la Patagonie , mais point d'esturgeons.
Ainsi, sauf les saumons qui sont assez communs dans les rivières de l'Amérique
méridionale, on peut dire que la physionomie ichthyologique de ce pays est plus
particulière que celle des oiseaux.
Le tvpe des animaux articulés n'a pas moins occupé M. d'Orbigny pendant son
long voyage, que celui des animaux vertébrés; et comme la plupart des espèces
sont beaucoup plus aisées à recueillir, à conserver, ainsi qu'à rapporter, il en a fort
peu dessiné: mais, par contre, il en rapporte un nombre très considérable: c'est
cependant toujours dans la classe des hexapodes, et sur-tout dans la division des
coléoptères, que les collections de M. d'Orbigny sont nombreuses et intéressantes
par la belle conservation et la fraîcheur des objets. M. Audouin, professeur d'ento-
mologie au Muséum, les ayant fait disposer, ou disposé lui-même dans des boîtes
convenables, nous avons pu aisément nous faire une idée de l'ensemble de la col-
lection , et apercevoir les objets les plus saillants et les plus dignes de fixer l'attention
de l'Académie.
Parmi les cicendelles, nous avons noté une jolie espèce remarquable, parce-
qu'elle a des espèces de miroirs sur les élytres.
La famille des carabiques nous a paru assez riche en espèces tout-à-fait nouvelles.
Celle des staphvlins nous a montré quelques espèces remarquables par la variété
de leur coloration, ordinairement uniforme et noire dans les espèces de nos pays;
une d'elles est tout-à-fait métallique.]
La division des lamellicornes contient, outre quelques jolies espèces de hanne-
tons, proprement dits, et de charmantes espèces de cétoines, une belle espèce
nouvelle du genre cyclocéphale, ainsi qu'un nouveau genre qui fait le passage aux
lucanes.
La famille des sylphes, des boucliers nous a paru fort riche en espèces nouvelles.
g6 RAPPORT
Nous avons sur-tout remarqué une espèce d'hydrophile de couleur métallique.
La famille des buprestes contient aussi des espèces fort belles, par leurs couleurs
et leurs formes, et dont quelques unes manquoient entièrement aux collections du
Muséum.
Le genre cladophore, voisin des lyques, sera augmenté d'une espèce dont les
elytres sont presque aussi courtes que dans les staphylins.
Les genres lyttes et cautharides nous ont paru riches en espèces nouvelles,
dont plusieurs du genre rnéloé sont remarquables par leurs taches colorées.
Il en est de même du genre pimélie, dont une espèce paroit à M. Audoin devoir
former un genre nouveau.
La famille des charançons recevra sur-tout de notables accroissements des col-
lections entomologiques de M. d'Orbigny.
Cette observation convient encore mieux pour la grande famille des céramby-
ciens et des prioniens, dont nous avons vu une très belle suite, et entre autres
une espèce nouvelle du genre pœcilosome.
Il en est de même de la famille des chrisoméles et de celle des coccinelles. Dans
la première, certaines espèces fort grandes rappellent par leur aspect les cocci-
nelles; et dans la seconde, également fort riche, plusieurs espèces offrent une
coloration toute particulière.
Nous noterons enfin, comme offrant quelque chose de tout-à-fait anormal, un
assez gros insecte de la division des pentamères, qui ressemble à une lucane, et qui
n'est ni lamellicorne ni lingicorne.
Les autres ordres d'hexapodes sont, d'après M. Audouin, beaucoup moins riches.
Ainsi celui des orthoptères ne nous a offert de digne d'attention, qu'une nouvelle
espèce de scaphure, une ou deux forficules remarquables, et des locustes dont les
ailes foliacées sont relevées verticalement.
Les hémiptères sont beaucoup plus nombreux, mais n'offrent qu'assez peu de
formes nouvelles, si ce n'est une jolie espèce de tingris.
Dans les hyménoptères , nous n'avons à noter qu'une belle série de mutilles , une
nouvelle espèce tricorne de cryptocéle, et un aptérogyne, encore plus curieux.
Dans les lépidoptères , au milieu d'un assez grand nombre d'espèces nouvelles,
nous n'avons remarqué qu'une belle série de zygènes, et un sphinx rapproché des
noctuelles.
Quant aux diptères, ils sont presque insignifiants.
Il en est à peu près de même pour les autres classes d'animaux articulés, si ce
n'est cependant pour les décapodes ou crustacés, dont la suite rapportée par M. d'Or-
bigny paroit intéressante, sur-tout en petites espèces.
Quoique nous n'ayons pu jeter qu'un coup d'oeil beaucoup trop rapide sur cette
SUR LE VOYAGE DE M. DORKIGNY. 97
quantité si considérable d'insectes, recueillis par M. d'Orbigny et dont la totalité
n'est cependant pas encore arrivée dans nos collections, on peut présumer par les
lieux encore inexplorés d'où ils proviennent, savoir, la l'atagonie, la partie centrale
de la république Argentine, le plateau des Cordillières, que la plus grande partie
est nouvelle et par conséquent doit beaucoup enrichir nos collections. Ajoutons
que le catalogue raisonne qui les regarde offre toujours avec le numéro d'ordre
quelques notes de localités et d'observations sur chaque espèce.
Les niolluscarticules qui se sont offerts aux observations de M. d'Orbigny sont
peu nombreux; le petit nombre de genres qui constituent ce sous-type étant tous
pclagicnsou littoraux, et notre voyageur, suivant sa mission, ayant dû principale-
ment et presque exclusivement explorer l'intérieur du continent.
C'est cette même direction presque forcée qui a porté les investigations de M. d'Or-
bigny dans le type des animaux mollusques, tout naturellement sur les genres et
espèces qui vivent dans les eaux douces. Ce n'est pas cependant qu'il ait néglige
d'observer, de décrire, et mieux que cela, de figurer avec soin les poulpes, les sèches,
les calmars et les coquillages marins qu'il a rencontrés dans ses traversées d'Eurqpe
en Amérique, du bord oriental de la sud Amérique au bord occidental, et enfin
dans son retour en Europe. En effet nous pouvons noter un assez grand nombre
de ptéropodes, de firoles, dedoris; l'animal de laeancellaire, remarquable par
l'absence complète du tube respiratoire, ce qn'indiquoit assez, bien la coquille, celui
de plusieurs natices, du eryptostome etc.; mais c'est sur-tout dans l'ordre des pulmo-
branches, dans la classe des céplialidiens et dans la famille des submytilacés, de la
classe des accpbaliens, que M. d'Orbigny rapporte des coquilles, des observations et
des dessins faits sur le vivant, véritablement «lignes d'intérêt. Nous savons d'après
cela que les genres des unios et des anoclontcs , si riches en coquilles plus variées
et plus singulières les unes que les autres dans les lus cl les rivières de la nord Amé-
rique, sont aussi en grand nombre dans les affluents de la l'iata qui descendent du
versant oriental des Cordillières dans le Paraguay. Parmi les espèces les plus inté-
ressantes nous avons sur-tout remarqué une espèce d'anodonte lutficole et dont la
coquille a, en effet, la forme d'une moule lithodome, ou d'une pholade, et qui vit
perpendiculairement placée dans un trou, dans lequel elle s'élève ou s'enfonce par
un mécanisme dépendant de la forme de son pied; de véritables unios, pour-
vus d'un tube respiratoire encore plus développé que dans l'iridine du Nil; enfui
des espèces dont la charnière démontre, encore mieux que tout ce que l'on possédoit
dans les collections conchyliologiques, le passage du genre Castalie de Lamarck
aux unios.
Dans ses traversées pélagiennes, M. d'Orbigny n'a négligé aucune des espèces de
biphores, de diphyes et de béroè, qu'il a pu rencontrer. lin les étudiant, les dessi-
dnnales du Muséum, t. III, 3' série. i3
y 8 RAPPORT
liant, les coloriant soigneusement encore vivantes, il aura sans doute trouvé quelques
faits nouveaux ou mal connus que ses observations serviront à compléter, et plus
probablement encore plusieurs espèces nouvelles qui auront échappé aux recherches
de MM. de Cbamisso, Eschscholtz, Quoy et Gaymard , auxquels la science, sous
ce rapport, doit tant dé faits intéressants.
Nous ferons la même observation pour les médusaires du type des animaux rayon-
nés, qui, comme pélagiens, se sont nécessairement plus souvent présentés aux
observations de M. d'Orbigny, que les écbinides, les madrépores, les polypiaires et
les zoophitaires, dont il n'a rapporté qu'un très petit nombre d'espèces , tous ces ani-
maux étant plus ou moins littoraux et fixés sur les rochers. Nous avons, en effet,
remarqué un assez grand nombrede méduses des genres équorée, géronye, aurélie,
chrvsaores, rhyzostomes, dessinées et coloriées avec assez de soin pour qu'à défaut des
animaux eux-mêmes , si difficiles à conserver, on puisse mettre en œuvre à l'avantage
de la science ces matériaux plus ou moins bien préparés.
En définitive, en admettant que M. d'Orbigny ait observé 6,960 espèces d'ani-
maux, ce qui semble le résultat exact du relevé de ses catalogues, rédigés et tenus
avec un soin qui mérite toute confiance, il sera juste de conclure, qu'ayant visité,
non pas en courant, mais en y séjournant un temps plus ou moins long, des pays
jusqu'alors incomplètement ou nullement explorés, le nombre des espèces nouvelles
à l'état récent rapportées par M. d'Orbigny doit être fort considérable, sur-tout parmi
les mammifères, les oiseaux, les insectes hexapodes, ainsi que parmi les poissons et
les coquillages d'eau douce.
Nous devons ajouter que devant aussi s'occuper de géologie, comme va vous l'ap-
prendre le rapport de M. Cordier, M. d'Orbigny n'a pas négligé les corps organisés
fossiles. Aussi avons-nous vu avec beaucoup d'intérêt des mélanies parfaitement cer-
taines de terrains d'eau douce extrêmement anciens, ainsi que des trilobites. Nous
n'avons remarqué dans ses collections qu'un seul ammonite, mais aucune bélemnite;
mais dans des terrains tertiaires ou quaternaires, il a trouvé des restes d'animaux
carnassiers et rongeurs qu'il suppose, peut-être un peu hardiment, différents de
ceux qui existent actuellement vivants à la surface du sol. Il nous a en outre mon-
tré le dessin colorié d'une demi-mâchoire inférieure, pourvue ds ses dents, d'une
grande espèce de mastodonte; et il avoil déjà envoyé, plusieurs années avant son re-
tour, un tibia et des dents molaires de cet animal gigantesque (Megatherinm), que
l'on avoit supposé à tort une espèce de paresseux, et qui n'est qu'un véritable tatou
de la taille d'un petit éléphant; ce qui, pour le dire en passant , proteste contre l'hy-
pothèse de Buffon que l'Amérique n'avoit jamais nourri d'animaux d'une taille au-
dessus de celle du tapir.
D'après les détails dans lesquels nous venons d'entrer, détails que nous aurions
SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. 99
pu aisément doubler ou même tripler, tant les matériaux mis à notre disposition
sont abondants, l'Académie aura vu sans doute que les observations zoologiques de
M. d'Orbigny, en partie déjà rédigées, et souvent accompagnées de figures colcriées
faites sur le vivant, ainsi que les collections d'animaux à l'appui, doivent combler
plusieurs lacunes qui existoient dans notre collection, et qu'ainsi la zoologie de plu-
sieurs parties de la sud Amérique, jusqu'ici inconnues, ou mal connues, comme la
Patagonie, les provinces du Paraguay, celles du haut Pérou, en sera notablement
avancée. Sans doute l'on conçoit que dans un espace de temps aussi considérable
que huit années consécutives, on eût pu l'aire davantage, et nous ne dissimulerons
pas que telle a d'abord été noire pensée; mais en réfléchissant que c'étoit pour la
première fois que M. d'Orbigny, encore jeune, entreprenoit un voyage de recher-
ches sur toutes les parties de l'Histoire naturelle, ne s'étant guère occupé auparavant
que des animaux mollusques , et cela , seul , avec des ressources pécuniaires vérita-
blement fort bornées , dans des parties jusque-là inexplorées de pays sauvages et
incultes, ou au milieu des discordes civiles qui l'agitent d'une manière si cruelle
depuis sa séparation de la mère-patrie; en pensant, en outre, que son mandat spé-
cial étoit l'exploration des parties centrales du continent de la sud Amérique, ce qui
a dû l'empêcher de séjourner sur le littoral maritime, et par conséquent lui ôter les
moyens d'augmenter aisément ses collections; il nous a été impossible de ne pas re-
connoitre que M. d'Orbigny a réussi dans sa mission dans des limites fort larges et
d'une manière aussi importante pour la science elle-même que pour nos collections.
En conséquence nous proposons à l'Académie de témoigner sa satisfaction à M. d'Or-
bigny et de lui exprimer combien elle verroit avec plaisir et intérêt que les matériaux
plus ou moins importants qu'il a recueillis, et en partie déjà rédigés, fussent réunis
dans un ouvrage spécial. Peut-être même l'Académie pensera-t-elle devoir adresser
au gouvernement notre rapport avec la prière de favoriser, par tous les moyens con-
venables, la publication prochaine que M. d'Orbigny doit être désireux de faire de
son voyage. C'est une proposition que nous aurons l'honneur de faire avec les autres
membres de la commission , mais sur laquelle nous croyons devoir insister davan-
tage comme ayant soumis à notre examen la plus grande masse des matériaux
recueillis par M. d'Orbigny, ceux qui ont fait le but le plus spécial de sa mission.
Signé à la minute : Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, et de Blainville,
rapporteur.
RAPPORT SUR LA PARTIE BOTANIQUE DU VOYAGE DE M. d'ORBIGÏNY.
Commissaire. — M. Ad. Brongniart.
Le voyage de M. d'Orbigny avoit pour objet toutes les parties de l'Histoire natu-
IOO" RAPPORT
relie; mais ce jeune naturaliste s'étoit occupé moins spécialement de botanique,
avant son départ, que de zoologie; cependant les plantes qu'il a recueillies pendant
son voyage dans l'Amérique méridionale, s'élèvent à plus de 2,000 espèces, la
plupart récoltées avec soin, bien conservées, et susceptibles d'être étudiées et
décrites aussi complètement que l'état de ces plantes dans la saison où il les a ren-
contrées le permettoit. Mais pour apprécier l'intérêt de ces collections, des notes
et des dessins qui les accompagnent, et les progrès qu'elles pourront faire faire à
la botanique, il faut commencer par jeter un coup d'oeil sur l'état de nos connois-
sances sur la végétation desdiverses parties de l'Amérique méridioualequeM. d'Or-
bigny a parcourues.
Les pays visités par ce jeune voyageur appartiennent à trois régions bien dis-
tinctes par leur situation géographique, et dont la végétation paroit offrir aussi
des différences très notables.
L'une est la Patagonie, sur les bords du Rio Négro, entre le 3o,° et le 4-t0 de
latitude australe. M. d'Orbigny y est resté pendant plus de huit mois : il a remonté
le Rio Négro jusqu'à une assez grande distance de son embouchure; et si le
nombre des plantes qu'il a recueillies est peu considérable, on doit l'attribuer
plutôt à l'uniformité de la végétation de ces grandes plaines, et peut-être à la
saison, qu'à des recherches incomplètes; car quoique le nombre total de ces
plantes ne s'élève qu'à r 1 5 , plusieurs d'entre elles sont très petites, et auroient
échappé à un observateur moins attentif.
La seconde région parcourue par M. d'Orbigny comprend les bords du Rio de
laPlata, autour de Monte-Video et de Ruénos-Ayres, et ceux du Rio Parana, ou
rivière du Paraguay, depuis son embouchure dans la Plata jusqu'à Gorrientes,
c'est-à-dire, les provinces de Buénos-Ayres, d'Entre-Rios et de Gorrientes. C'est plus
spécialement cette dernière que M. d'Orbigny a explorée avec soin, pareequ'il
supposoit avec raison qu'elle étoit moins connue des naturalistes. Ces recherches
s'étendent donc ici entre le 27e et le 35e degré de latitude sud ; et s'il ne s'est pas rap-
proché davantage de l'équateur dans cette direction, c'est qu'il avoit atteint les
frontières inhospitalières du Paraguay, qu'on ne pouvoit franchir sans s'exposer,
comme notre malheureux compatriote Bonpland, à une longue captivité.
Enfin la troisième région, qu'il a explorée avec un soin tout spécial , comprend
toute la république de Bolivia ou du haut Pérou, et quelques parties du Pérou
lui-même; elle embrasse une étendue plus grande que celle de la France entière,
entre le i3c et le 22' degré de latitude sud, et présente les hauteurs les plus variées,
depuis le niveau de la mer à l'ouest et les vastes plaines souvent inondées de la
province de Moxos à l'est, jusqu'aux sommets couverts de neiges perpétuelles de
la partie la plus élevée des Andes.
SUR LE VOYAGE DE M. DORBJGNY. loi
Il a passé trois années dans cette intéressante contrée, qu'il a pu parcourir dans
toutes ses parties, grâce au généreux appui que le président de la république de
Bolivia lui a donné.
Au milieu des recherches de toute espèce auxquelles cet actif voyageur se
livroit, il a trouvé le temps de recueillir et de préparer avec soin plus de 1,600
espèces de plantes, dont beaucoup seront d'un grand intérêt pour la science.
Il suffira , en effet, de rappeler en quelques mots ce qu'on sait sur l'a botanique
des parties de l'Amérique que M. d'Orbigny a parcourues, pour faire sentir l'im-
portance de sou voyage sous ce rapport.
La longue étendue de côtes comprises entre l'embouchure du Rio de la Plata et
du détroit de Magellan n'avoit encore été visitée par aucun naturaliste; les deux
extrémités seulement de cette région, Monte-Video et Buénos-Ayres au nord, et
les terres magellaniques au sud, avoient été explorées anciennement par Com-
merson, et plus anciennement par d'autres voyageurs. Le voyage de M. d'Orbigny
sur les bords du Rio Négro nous fournit les premiers documents sur un des
points intermédiaires, et l'uniformité qu'il a observée sur une grande étendue
de pays, le petit nombre de plantes qu'il y a trouvées , malgré des recherches très
attentives, peuvent faire présumer que le même caractère de végétation se pro-
longe sur une assez grande partie de ces vastes plaines de l'Amérique australe.
Là, pas un arbre ne vient interrompre l'uniformité d'une végétation uniquement
formée de plantes herbacées, et de quelques arbustes rabougris, souvent sans
feuilles , ou presque dépourvus de ces organes et hérissés d'épines ; tels sont
Y Acacia strombulifera de Lamark, le Cassia aplijlla Cav., un Mimosa sans feuilles,
le Colletia serralifolia de Ventcnat, le Larrea divarîcata Cavan, une espèce nou-
velle fort remarquable de BougainviUea , une belle composée à feuilles épineuses
et à fleurs jaunes, semblables par leur aspect à celles d'un filichrysum.
Un autre caractère remarquable de cette végétation est l'extrême piédominanee
de deux familles, les graminées, qui forment un sixième, et les synanthérées un
quart des plantes phanérogames, tandis que généralement les premières font au
plus un dixième, et les secondes un sixième de la totalité de ces végétaux. Plusieurs
de ces plantes seront, sans aucun doute, nouvelles; d'autres se rapporteront, il
est vrai, à des espèces déjà connues des environs de Buénos-Ayres, mais elles n'en
auront pas moins beaucoup d'intérêt pour la géographie botanique.
Les plantes des bords de la Plata et du Parana paroitront peut-être avoir moins
d'importance sous le rapport de la géographie botanique, pareeque les provinces
du Brésil qui sont sous la même latitude, telles que celles du Rio-Grande et de
Sainte-Catherine, ont été visitées dans ces derniers temps par d'habiles botanistes,
et en particulier par notre confrère M. Aug. Saint-Hilaire. Cependant la corn-
102 RAPPORT
paraison de la végétation d'une province maritime et d'une région intérieure ,
éloignée de plus de 200 lieues de la mer, ne sera pas sans intérêt, indépendam-
ment des plantes nouvelles Jque présentent évidemment les collections faites dans
ces lieux par M. d'Orbigny, et parmi lesquelles on peut citer une superbe nym-
phéacée, voisine deYEuriale ferox des Indes orientales, qui orne de ses immenses
fleurs roses les eaux de la province de Corrientes, et dont les graines nombreuses,
grosses comme un pois, servent comme le mais à la nourriture des Indiens, et lui
ont fait donner dans le pays le nom de mais d'eau.
Si nous passons maintenant à la dernière partie du voyage de M. d'Orbigny, à
son exploration de la république de Bolivia, nous trouverons non seulement un
bien plus grand nombre d'objets collectés et étudiés sur les lieux, mais encore des
plantes bien plus remarquables et par leur nouveauté et par leur intérêt pour la
géograpbie botanique.
En effet, cette immense chaîne de montagnes qui , du cap Ilorn jusqu'à l'isthme
de Panama, longe le grand océan Pacifique, est loin d'avoir été étudiée dans
toute son étendue sous le rapport de ses productions naturelles, Mutis, Ruiz et
Pavon, Dombey, Haenke, et plus récemment MM. de Humboldt et Bonpland ont
exploré sa partie nord, depuis Panama jusqu'à Lima, c'est-à-dire, jusqu'au 12' degré
de latitude sud. D'un autre côté, Ruizet Dombey anciennement, et, dans les temps
modernes, l'infortuné Bertero, plusieurs botanistes anglais et allemands, et nos
compatriotes MM, d'Ur ville, Lesson, Gaudichaud et Gayavoient étudié avec soin
les richesses végétales du Chili, depuis le 3o' jusqu'au 38' degré de latitude sud ;
mais tout l'espace compris entre le i2r et le 3o' degré de latitude australe n'avoit
été visité par aucun botaniste connu. C'est dans cette partie cependant que se
trouvent les sommités les plus élevées de la Cordillière des Andes; c'est là que de
vastes plateaux, voisins de la limite des' neiges perpétuelles, s'étendent sur une
grande surface. C'est cette légion presque inconnue aux naturalistes, dont M. d'Or-
bigny a visité avec soin une très grande partie, comprise entre le 12' et le 22'
degré de latitude. Mais il ne s'est pas borné à parcourir cette chaîne de montagnes,
si remarquable par ses productions végétales : il a également étudié la végétation
des parties basses et brûlantes qui s'étendent jusqu'aux frontières du Brésil; et si
ses recherches sur d'autres branches de l'Histoire naturelle ne lui ont pas permis,
comme il en convient lui-même, de recueillir toutes les plantes si nombreuses
qu'il rencontroil dans ces vastes contrées, plus de 1,600 espèces différentes, collectées
d'une manière très judicieuse dans les lieux qui pouvoient offrir le plus d'intérêt
pour la géographie botanique, attestent en même temps son zèle actif pour toutes
les parties des sciences, et le tact qui le dirigeoit dans celles dont il n'avoit pas fait
une étude spéciale.
SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGNY. If)3
Beaucoup de plantes recueillies, soit dans Jes provinces centrales de l'Amérique,
soit sur les parties élevées des Gordillières, sont évidemment nouvelles; et quoique
un travail plus long que celui auquel nous avons pu nous livrer eût été nécessaire
pour en fixer exactement le nombre, on peut, sans risquer de se tromper beaucoup,
apprécierait moins à 3 ou 4oo le nombre des espèces inconnues, recueillies dans
cette partie 'de son voyage, et toutes, nouvelles ou connues, seront d'un grand
intérêt pour la géographie botanique, en établissant un chaînon qui manquoit
pour lier la végétation du Chili avec celle du Pérou, proprement dit, et delà
Colombie.
Ce qui donne encore plus de valeur à ces objets, ce sont les notes précises sur
les localités, les bauteurs et les caractères fugaces de toutes ces plantes que four-
nissent les catalogues de M. d'Orbigny. Ces notes et l'attention scrupuleuse avec
laquelle on voit que, dans les lieux importants, ce zélé voyageur a recueilli les
espèces les plus petites et les moins apparentes , prouvent déjà que M. d'Orbigny ,
quoique ne s'étant pas occupé spécialement de botanique, n'étoit pas étranger à
cette science ; mais il me reste à parler d'un vrai travail scientifique que ce natu-
raliste a entrepris et poursuivi avec une persévérance et un talent qui méritant les
plus grands éloges, je veux parler de ses recherches sur les Palmiers.
L'impossibilité de conserver convenablement en herbier, à la manière des autres
plantes, ces immenses végétaux, en avoit, jusqu'à ces derniers temps, rendu la
connoissance très imparfaite; les fruits de beaucoup d'entre eux étoient presque
seuls parvenus dans nos collections, et avoient pu être étudiés par les botanistes.
C'étoit aux ouvrages de quelques anciens naturalistes qui avoient dessiné ces arbres
sur les lieux, tels que Rumphius, Kheede, Plumier, qu'il falloit avoir recours pour
prendre une idée de leurs autres caractères, et ces notions étoient bien imparfaites
à cause de l'état de la botanique à l'époque où ces ouvrages furent exécutés.
Un grand pas a été fait, en ces derniers temps, par la publication du superbe
ouvrage de M. Martius sur les Palmiers du Brésil; mais cet ouvrage étoit à peine
publié, et n'existoit pas encore en France lors du départ de M. d'Orbigny. Plu-
sieurs botanistes l'engagèrent à donner tous ses soins à l'étude de cette belle famille,
et ii profiter de son talent comme dessinateur, joint à son habitude d'imiter la
nature avec une scrupuleuse exactitude, pour rapporter en Europe les matériaux
les plus complets possibles d'une histoire des espèces de cette famille, qu'il auroit
pu étudier pendant son long voyage.
Notre espoir à cet égard a été dépassé, et une série de dessins de quarante-huit
espèces de Palmiers tous représentés, non seulement dans leur entier, pour faire
connoître leur port, la forme de leurs troncs, et la disposition de leurs feuilles,
mais dans les moindres détails de leurs fleurs et de leurs fruits, sont des matériaux
Io4 RAPPORT
delà plus grande importance, sur-tout si on pense que ces dessins sont accompa-
gnés, pour toutes les espèces, d'une description très détaillée faite sur les lieux,
de notes sur leurs usages et leur distribution géographique, et, pour la plupart
d'entre elles, de portions de tiges, de feuilles sèches, de fruits et de fleurs qui per-
mettront de vérifier et de compléter ce que les détails des dessins de M. d'Orbignv
pourraient laisser à désirer. Plus zoologiste que botaniste, au milieu de recherches
et d'observations de toute espèce, ce savant voyageur a fait ce que beaucoup de
botanistes avoient négligé , à cause de la difficulté que présente l'étude de ces
végétaux si remarquables. Grâce à M. d'Orbigny, les Palmiers du haut Pérou
seront bientôt mieux connus que ceux delà Guvane.
On voit par tout ce qui précède que les collections botaniques de M. d'Orbigny,
jointes aux notes et aux dessins qui les accompagnent, peuvent étendre beaucoup
nos connoissances sur la végétation de l'Amérique méridionale. Qu'il nous soit
permis, en terminant, d'exprimer un désir que nous éprouvons bien vivement:
c'est que de si beaux matériaux ne restent pas enfouis pendant de longues années
dans les collections publiques, ou dans les porte-feuilles de l'auteur, pour se publier
ensuite par fragments, qui leur ôteront tout leur intérêt d'ensemble géographique.
Quand on voit que les belles collections faites anciennement par Commerson et
par Dornbey, dans des pays voisins de ceux visités par M. d'Orbigny, sont encore
en glande partie inédites, que quelques portions seulement ont été décrites dans
vingt ouvrages différents, on conçoit la crainte que nous éprouvons.
Si, d'un autre coté, on réfléchit au sort qui attend la plupart des jeunes savants
que leur passion pour l'étude de la nature entraîne dans ces voyages périlleux, si
on se rappelle que, depuis dix-huit ans que la paix générale a rouvert les mers, sur
huit voyageurs naturalistes du Muséum d'Histoire naturelle qui ont entrepris de
longues expéditions, cinq, Godefroy, Havet, Plée, Duvaucel, et tout récemment
encore, l'infortuné Jacquemont, ont péri loin de leur patrie; que Lalande et
Lesclienault ont succombé au bout de peu d'années aux maladies résultant des
fatigues de leurs longs voyages, et que M. d'Orbigny, seul peut-être, parmi ceux
qui sont revenus en France avec leurs collections, peut espérer de faire connoitre
par lui-même les résultats de ses recherches, on sentira combien il est juste de faire
tous les efforts possibles pour le faire jouir de la plus douce récompense qu'il puisse
attendre, après une si longue absence, la publication des matériaux achetés par
tant de fatigues et de dangers, sur-tout lorsqu'une instruction étendue et profonde
de la part du voyageur annonce d'avance toute l'utilité que les sciences retireront
de cette publication.
SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGJNY. ' io5
RAPPORT SUR LA PARTIE GÉOGRAPHIQUE DU VOYAGE DE M. D'ORBIGNY.
Commissaire. — M. Sa vary.
11 est rare que l'attention d'un naturaliste voyageur se porte avec un égal intérêt
et sur les objets si variés de ses études spéciales et sur un sujet de recherches non
moins utile, mais plus aride, la configuration exacte et détaillée des Contrées qu'il
parcourt. Il est plus rare que ce voyageur étende ainsi volontairement le cercle
dé* ses travaux, lorsqu'il aborde des difficultés nouvelles sans préparation, sans
guide, et presque sans instruments. C'est là ce qu'a fait M. d'Orbigny avec un zèle
infatigable.
Son voyage comprend dans sa longue durée deux voyages distincts. Je n'ai point
à m'occnper de ses premières excursions à travers la républiqne Argentine et jus-
qu'aux confins de la Patagonie ; alors tout son temps étoit donné à l'histoire natu-
relle, sauf quelques recherches sur les idiomes et les langues du pays.
C'est à l'arrivée de M. d'Orbigny dans le haut Pérou que commence en quelque
sorte son second voyage ; à celui-là se rapportent exclusivement les nombreux ma-
tériaux topographiques qu'il a rapportés.
Le haut Pérou, dont la plus grande partie forme aujourd'hui la république de
Bolivia, est un pays à-peu-près égal en surface à la France. Sous le rapport géogra-
phique ce pays est bien remarquable. Un lac immense et de grandes villes presque
aussi élevées au-dessus du niveau général des mers que la cime des plus hautes
montagnes d'Europe: des montagnes qui dominent ce lac, comme notre Mont-
Blanc domine le Rhône et Genève; sur ces montagnes de riches mines, les plus
élevées de toutes celles que l'homme exploite : au-delà des Cordillières, de vastes
plaines traversées par de grandes rivières navigables dans une étendue de plus
de deux cents lieues et dont le cours, mal connu des habitants eux-mêmes, ne res-
semble en rien aux représentations hasardées de nos cartes; un climat froid dans
le voisinage de l'équateur: sur un versant des montagnes des orages périodiques,
chaque jour pendant une partie de l'année, pendant le reste un ciel constamment
pur et sec; sur l'autre versant, une perpétuelle humidité ; tel est le pays pour lequel
M. d'Orbigny rapporte les éléments minutieux d'une carte détaillée.
Ces éléments sont des reconnoissances exécutées à l'aide de la boussole pour lf s
directions, de la montre pour les distances parcourues. Les formes du terrain, des-
sinées à une grande échelle, sont exprimées au pinceau avec un talent très remar-
quable. Je ne craindrai pas de comparer ces reconnoissances à ce que le dépôt de la
guerre possède de mieux , en ce genre, sur plusieurs parties de l'Espagne.
Annales du Muséum, t. III, 3' série. i4
lOÔ RAPPORT
Les itinéraires de M. d'Orbigny, en se croisant et en suivant des contours entiè-
rement fermés, se corrigent et se vérifient eux-mêmes. Cependant une vérifica-
tion bien plus complète m'a été fournie par les observations astronomiques de
M. Pentland.
M. Pentland , qui a séjourné dans le haut Pérou pendant les années 1826 et 1827,
a déterminé, à l'aide d'un grand nombre de hauteurs d'étoiles et de distances lu-
naires, les positions géographiques de près de cent points de cette contrée. Ces ré-
sultats encore inédits et que M. Pentland a bien voulu me communiquer, assignent
à ces points principaux des distances relatives très peu différentes de celles qui ré-
sultent des reconnoissances de M. d'Orbigny. Ces reconnoissances viendront par
conséquent s'enchâsser sans trop d'altération dans le canevas d'une carte, auquel les
positions de M. Pentland serviront de base.
Pour donner, quant a la configuration du pavs, une idée des rectifications que
nécessitent, d'après M. d'Orbigny, les cartes actuelles les plus répandues, il suffira
de citer la position d'une grande ville (de La Paz) transportée d'un cù-té de la Cor-
dillière principale sur le côté opposé. C'est à-peu-près comme si une carte d'Europe
présentoit Turin sur le versant des Alpes qui regarde la France.
M. Pentland a déterminé, par de longues suites d'observations barométriques, la
hauteur des points où il obssrvoit. Dépourvu de baromètres, M. d'Orbigny a cher-
ché à y suppléer en observant la température d'ébullition de l'eau chauffée dans un
vase d'argent. Malheureusement les thermomètres qu'il employoit ont été brisés
dans la suite du voyage et leur graduation n'a pu être comparée. Il faudroit donc-
en déterminer les erreurs par quelques uns des résultats mêmes de M. Pentland.
Cette correction ainsi déterminée, l'accord est satisfaisant pour un assez grand
nombre de points. Cependant il y a des différences que l'on ne peut guère expli-
quer que par la graduation inégale de divers thermomètres.
M. d'Orbigny n'a pas négligé de réunir, autant qu'il était possible, des documents
statistiques que le gouvernement Bolivien s'est empressé de lui fournir. Ces docu-
ments portent sur des nombres trop peu considérables pour qu'il soit possible d'en
tirer des conclusions bien certaines. Toutefois , en prenant les moyennes générales
des naissances pour quatre années consécutives, dans deux départements de la ré-
publique, où de rares villages indiens so.it parsemés sur une immense étendue de
territoire, dans les pays des Mojos et des Chiquitos, on remarque déjà, comme
dans tous les recensements connus, comme dans les pays où la population est le
plus agglomérée, la supériorité numérique des naissances de garçons sur les nais-
sances de filles. Dans chaque province considérée séparément, comme pour la
moyenne des deux, il naît annuellement cent trois enfants mâles pour cent enfants
du sexe féminin. Ces nombres diffèrent moins que chez nous; mais toute conclu-
sion , quant a cette différence, seroit évidemment prématurée.
SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. 107
Unsujet de recherches qui s'adresse moins directement à l'Académie des sciences,
mais qui excitera toujours un intérêt universel , l'étude des langues et des antiquités
du pays, a offert à M. d'Orbigny de curieux résultats : plus de trente-six vocabu-
laires différents; des traces de systèmes de numération, dont la base est ici le
nombre cinq, ailleurs le nombre douze; des singularités frappantes et caractéris-
tiques, telles qu'une langue parlée dans une étendue considérable de pays, et dans
laquelle chaque objet a deux noms exclusivement employés, l'un par les hommes,
l'autre par les femmes : toutes ces données , dont plusieurs se lieront peut-être aux
rapports et aux grandes migrations des peuples , ajouteront sans doute au prix des
relations qu'on doit attendre de M. d'Orbigny. L'histoire des arts y trouvera aussi
quelques documents précieux.
Pour revenir à l'objet spécial de ce rapport , et faire apprécier d'un mot le travail
qui m'a été soumis, je dirai que les matériaux topographiques de M. d'Orbigny,
joints aux positions déterminées par M. Pentland, permettront de construire la carte
détaillée d'un pays aussi étendu que la France avec une exactitude comparable à
celle de nos cartes d'Espagne ; j'exprimerai le vœu que les minutes d'un travail qui
ne sera peut-être jamais refait, puissent être conservées dans l'une de nos collec-
tions nationales; que l'auteur se trouve à même d'en achever la rédaction et le
dessin; de publier enfin à une échelle réduite, quoique assez grande encore, la
carte des régions qu'il a parcourues. Une telle publication seroit sans doute le plus
juste et le meilleur remerciment que la France pût adresser au gouvernement de
Bolivia, pour la protection éclairée que ce gouvernement n'a cessé d'accorder à
M. d'Orbigny, pour les ressources de tous genres qu'il a si libéralement mises à
sa disposition.
Signé à la minute : Savar\.
RAPPORT SUR LA PARTIE GÉOLOGIQUE DU VOYAGE DE M. D'ORBIGNY DANS
L'AMÉRIQUE MÉRIDIONALE.
Commissaire. —M. Cordier.
Les matériaux géologiques, rapportés par M. d'Orbigny, se composent d'un iti-
néraire détaillé des contrées qu'il a parcourues, itinéraire qui renferme un bon
nombre d'observations et de considérations générales; d'un atlas de huit feuilles,
offrant des coupes figuratives de la disposition des terrains; et de plus de six cents
échantillons déroches, choisis avec discernement et accompagnés de catalogues
circonstanciés.
Ces matériaux nous font connoitre d'une manière satisfaisante la constitution
I 08 RAPPORT
de deux grandes régions de l'Amérique méridionale, dont l'étendue réunie est au
moins triple de celle de la France; mais en outre, les résultats combinés avec les
observations précédemment recueillies au pourtour de cette partie du inonde par
d'autres voyageurs, nous donnent les probabilités les plus précieuses sur la nature
jusqu'alors ignorée des terrains des autres régions qui composent l'intérieur de cet
immense continent. Nous allons entrer dans quelques détails pour justifier ces
assertions. Voici d'abord les principaux résultats des recherches de M. d'Orbigny,
relativement à la constitution de la république Argentine et de la Patagonie :
Ces vastes contrées, qui du sud au nord, et à compter du 48" degré de latitude
sud, jusqu'au confluent de la rivière du Paraguay avec celle du Paratia, ont environ
six cents lieues géographiques de longueur sur à-peu-près deux cents lieues de
largeur moyenne, ne consistent qu'en une plaine immense, peu élevée au-dessus
du niveau de la mer, bordée à l'ouest par les Cordillières des Andes, et à l'est par
les montagnes du Brésil et par l'océan Atlantique. Cette plaine est partagée en
deux bassins presque égaux en longueur par la chaîne basse des montagnes du
Tandil et de la Ventana, laquelle, à partir de l'océan Atlantique par le 38' degré
de latitude, court dans la direction de l'ouest-nord-ouest vers les Andes et l'océan
• Pacifique. On peut aisément juger de la constitution des deux bassins, d'après
les coupes naturelles qu'on rencontre dans le sol de loin en loin et dans le voisi-
nage des cours d'eau; ces coupes atteignent quelquefois une hauteur de plus de
cent mètres.
L'uniformité et la monotonie de la surface des deux bassins sont en rapport avec
l'horizontalité parfaite et la parfaite continuité des couches qui lç^ composent. Ces
couches appartiennent de part et d'autre aux étages supérieurs des terrains de
la période tertiaire, ou palaeothérienne ; mais elles ne sont point parfaitement
semblables.
Dans le bassin, dit des Pampas de Buénos-Ayres, on ne peut voir presque par-
tout, c'est-à-dire, sur des milliers de lieues carrées, que la couche tout-à-fait su-
périeure. Elle est composée d'une argile grossière, un peu endurcie, effervescente,
d'un gris cendré , et qui ne contient d'autres débris organiques que des ossements
de mammifères et de reptiles, parmi lesquels figurent ceux de ce tatou gigan-
tesque, dont on avoit fait un paresseux, sous le nom de mégathérium, et dont il
existe un magnifique squelette au Cabinet du Roi à Madrid. Ainsi les débris de
cet animal extraordinaire n'appartiennent ni aux alluvions fluviatiles, ni au grand
atterrissement diluvien.
Les couches inférieures du système des Pampas de Buénos-Ayres ne se montrent
qu'au pourtour du bassin, notamment dans les provinces d'Entre-Bios et de Cor-
rientes, et le long des montagnes du Brésil, où, par l'effet d'un relèvement insensible
SUR LE VOYAGE DE M. DOKBIGNY. I 09
de leurs plans, elles viennent figurer dans les rares coupures du sol. Elles sont, à
partir du haut, composées ainsi qu'il suit :
Argile avec amas ou rognons de gypse.
Calcaire caverneux à pâte compacte, sans fossiles, analogue aux calcaires dits
d'eau douce.
Sable ou grès quartzeux, souvent ferrugineux, contenant par places de l'oxide
rouge ou de l'hydrate de fer en rognons géodiques, ou en grains; et, ce
qui est remarquable, des galets de belle sardoine.
Argile avec amas de gypse fibreux ou laminaire, et avec rognons calcaires.
Pierre calcaire grossière cloisonnée, contenant de l'argile dans ses compar-
timents.
Grès quartzeux, tantôt durs et lustrés, tantôt friables, et contenant des troncs
d'arbres silicifiés, et des ossements de mammifères également h l'état siliceux.
Grès quartzeux à coquilles marines (huîtres, venus, etc. ).
Argile calcarifère.
Grès quartzeux, friable, avec rognons calcaires, sans fossiles.
Calcaire grossier arénifère avec des coquilles marines ou des empre;ntes
(venus, cardium, pecten , huîtres).
Enfin grès quartzeux, friable, rempli de coquilles marines (huîtres et peignes)
de grande dimension, de la plus belle conservation, et contenant parfois
des débris de poissons et du bois fossile.
Tel est le système tertiaire qui constitue cette vaste partie de l'Amérique méri-
dionale. Ce système n'est recouvert d'aucun atterrissement, du moins dans les
régions que M. d'Orbigny a parcourues. Mais il supporte à dix et douze lieues
autour de Buénos-Ayres, et même jusqu'au San-Pédro qui en est distant de qua-
rante lieues au nord-ouest , quelques lambeaux assez étendus de bancs coquilliers
tout-à-fait meubles, exploités pour faire de la chaux, et qui sont composés d'une
espèce non décrite de petites corbules, dont l'analogue est vivante à l'embouchure
du fleuve de la Plata ; l'existence de ces lambeaux est d'un grand intérêt, puisqu'à
elle seule , elle caractérise, pour cette partie de la terre, une des époques du relève-
ment successif des continents.
M. d'Orbigny n'a pu vérifier la nature de la chaîne du Tandil et de la Ventana
qui sépare le bassin des Pampas de Buénos-Ayres de celui de la Patagonie;
mais d'après les observations et les échantillons qui lui ont été communiqués par
M. Parchappe, cette chaîne, qui va croiser presque perpendiculairement les Cordil-
lières des Andes, est composée de roches primordiales stratiformes.
Il a reconnu qu'il en est de même des terrains qui terminent les montagnes du
1IO RAPPORT
Brésil sur la côte de Monte-Video , et le long de la rive gauche de la Plata. C'est le
gneiss qui constitue la masse de ces terrains.
Les terrains tertiaires qui forment le bassin des Pampas de Patagonie n'arrivent
point, au reste, précisément jusqu'à la chaîne du Tandil; ils en sont séparés par des
plaines basses à couches horizontales, composées de pierres calcaires, dont M. d'Or-
bigny n'a pu prendre d'échantillons, mais qu'il rapporte au grand étage des terrains
oolithiques d'Europe. A l'ouest le bassin finit le long des Cordillières des Andes, au
pied d'un système calcaire que M. d'Orbigny n'a pas vu, mais qu'il croit l'équivalent
de nos terrains de craie. Ce sont des roches de même nature qui limitent le bassin
du côté du cap de Horn , vers le 48' degré de latitude. Enfin du côté de l'est, l'océan
Atlantique baigne le pied des falaises du sol tertiaire. Voici, en commençant par
le haut , quelles sont les diverses assises qui constituent cette vaste surface :
Grès grisâtre, en partie quartzeux, sans débris organiques.
Calcaire marneux, sans débris organiques.
Argile calcarifère tendre, contenant des huîtres nombreuses, souvent d'un
grand volume, et pénétrées de belles dendrites noires.
Marne avec beaucoup d'amas gypseux, et de beaux cristaux de même nature.
Grès azuré, très remarquable par sa couleur et par sa composition; ses grains
sont assez fins, et composés partie de quartz, partie de détritus de vieux
porphyres noirs aniphiboliques, ou pyroxéniques.
Calcaire compacte en plaques, ou en rognons dans une argile grise et grossière.
Grès quartzeux à ciment calcaire. Il est mêlé de grains verts ; on y trouve
des empreintes de coquilles d'eau douce ( unio et lymnées), et des débris
de poissons.
Marne grossière, contenant en abondance des plaques d'un calcaire gris com-
pacte, qui ne diffère des pierres lithographiques qu'en ce qu'il est pénétré
dans toute sa masse par de belles dendrites noires.
Enfin, grès quartzeux à ciment calcaire, mêlé de grains verts à la partie
supérieure , et de parties ferrugineuses à la partie inférieure. Au milieu se
trouvent en grand nombre des coquilles fossiles des genres huître et peigne,
généralement dans leur position naturelle, et en quelques places un
peu roulées.
La nature et la succession des roches, l'intercalation de couches à coquilles d'eau
douce entre des couches à débris marins, ne sont pas les seuls caractères qui fassent
contraster la constitution des Pampas de Patagonie avec celle des Pampas de
Buénos-Ayt-es. La surface du premier bassin est presque par-tout recouverte d'une
couche mince et inégtle de sables meubles, en grande partie quartzeux, et qui sont
mêlés de galets formés les uns de grès lustrés intermédiaires , et les autres de por-
SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGNY. 1 ■ I
pbyres extrêmement variés. Celte couche appartient évidemment au grand atter-
rissement diluvien.
Les efflorescences salines sont aussi beaucoup plus fréquentes à la surface de*
Pampas de Patagonie. Sur un grand nombre de points, on ne trouve en creusant
que de l'eau trop saumàtre pour être potable. En outre, les légères dépressions
du sol offrent souvent des lacs salés couverts d'incrustations qu'on exploite avec-
avantage sur quelques points.
Tels sont les principaux résultats des observations faites en Patagonie et dans
les autres parties de la république Argentine, par M. d'Orbigny.
Ce voyageur n'ayant pu se rendre ensuite par terre au Chili et dans le haut
Pérou, il en résulte que la seconde partie de ses recherches géologiques ne se lie
pas avec la première; mais l'intérêt de cette seconde partie n'en est pas moins très
grand. Elle a embrassé presque tout le territoire de la république de Iiolivia, ou,
en d'autres termes , un espace qui , de l'ouest à l'est, c'est-à-dire, de l'océan Pacih-
que h la frontière du Brésil , a près de trois cents lieues géographiques, et qui, du
sud au nord, c'est-à-dire des environs de la ville de Potosi, jusqu'au point où le
grand fleuve intérieur de la Madeira sort des Pampas de Los Moxos, pour aller se
jeter dans la rivière des Amazones, a plus de deux cents lieues.
L'exploration de cette vaste région, dépourvue en très grande partie de routes,
de moyens de transport, de lieux d'habitation, eût été au-dessus des ressources
dont M. d'Orbigny pouvoit disposer, si le gouvernement de Bolivia, dont il s'étoit
concilié la bienveillance, ne fût venu généreusement à son aide, et ne lui eut pro-
digué des secours de tous genres. Nous insistons sur cette circonstance; car elle doit
donner une haute idée de l'esprit qui anime les chefs de cet état, encore si nouveau ,
et déjà si prospère, et elle est de nature à inspirer à leur égard une reconnoissance
véritable de la part des amis que la science compte dans toutes les parties de la
terre. Honneur soit particulièrement rendu à l'illustre président de la république.
Don André de Santa-Cruz, qui a si noblement fait usage du pouvoir pour protéger
les recherches de notre jeune compatriote !
Pour apprécier les résultats nombreux et variés des recherches de M. d'Orbigny
dans les provinces de Bolivia, il faudrait le suivre dans ses itinéraires, soit lorsqu'il
franchissoit à plusieurs reprises la double chaîne des Andes, soit lorsqu'il longeoit
les montagnes qui, à partir des Andes, traversent presque sans interruption l'inté-
rieur de l'Amérique pour aller joindre celles du Brésil , soit lorsqu'il parcouroit
les Pampas de Los Moxos et de la Madeira. Nous devons nous restreindre aux
données suivantes :
La largeur, le relief et la constitution de la chaîne des Andes diffèrent notable-
ment, du moins le long du haut Pérou, o'en-à-dire, le long de la république de
£ I 2 RAPPORT
Bolivia, de l'idée qu'on s'en forme généralement. Au 18' degré de latitude sud , sa
largeur prise entre Arica , port sur l'océan Pacifique, et les premières plaines de
Los Moxos, est d'environ cent lieues.
Les terrains qui bordent l'océan offrent à Arica des phanites avec des empreintes
de spirifères, des grès anciens et de vieux porphyres pyroxéniques avec leurs con-
glomérats passés à l'état de wacke rougeâtre ; et à Cobija, des diorites grenus ou
compactes, souvent amygdalaires, des wackes anciennes amygdalaires à noyaux et
a filons d'épidote. Des alluvions enveloppent en partie ces terrains, et contien-
nent, près de Cobija, des lits de coquilles (concholépas, fissurelles, etc.) analogues
a celles qui vivent actuellement sur les rivages voisins. Ces lits coquilliers s'élèvent
jusqu'à près de cent mètres au-dessus de l'océan, et s'étendent à environ un quart
de lieue dans les terres. Leur existence prouve que le relèvement successif des
continents a suivi dans cette partie, comme vers Buénos-Ayres , la même loi qu'en
Europe et dans plusieurs autres parties du monde.
En montant d'Arica vers les Andes, on parcourt d'abord jusqu'à Tacna, c'est-à-
dire, jusqu'à quatorze lieues ;de la mer, des plaines arides recouvertes de sables
ordinaires d'alluvion ; au-delà ces alluvions continuent mêlées de galets, de granités,
de grès et de roches volcaniques, jusqu'aux premiers contre-forts des Cordillieres.
Le sol inférieur montre déjà des conglomérats ponceux , de vieux porphyres tra-
rhitiques à cristaux de quartz limpides, et de porphyres basaltiques poreux. On
s'élève ensuite brusquement, et par des pentes rapides formées de roches analogues;
et, à dix-sept lieues environ en ligne droite de l'océan, on atteint le bord de la
plate-forme qui constitue le haut de la Cordillière des Andes proprement dites.
Cette plate-forme a environ quinze lieues de largeur; sa hauteur au-dessus de la
mer est de près de 4, 800 mètres; elle est nivelée par des cendres trachitiques dé-
composées, et par des conglomérats ponceux. Dans les coupures M. d'Orbigny a
trouvé le fond du sol composé de roches basaltiques anciennes à beaux cristaux de
pyroxéne et à grains de péridot décomposés. Sur un point il y a reconnu un
grès quartzeux ferrugineux. C'est sur ce plateau que sont dispersés, de la manière
la plus irrégulière, les énormes lambeaux de roches trachitiques à formes arrondies,
et revêtues de neiges éternelles qui forment les sommets de la chaîne.
A cette plate-forme des Andes proprement dites succède un plateau plus im-
mense encore, mais moins élevé d'environ 6 à 700 mètres. On y descend par des
pentes couvertes des mêmes détritus volcaniques anciens que ci-dessus; sa largeur
moyenne est d'environ trente lieues. Il est bordé à l'est par une puissante chaîne
jusqu'à présent peu connue, et dont nous parlerons tout-à-l'heure. Quoique le
fond de ce plateau central soit presque aussi élevé au-dessus de l'océan que les plus
hautes sommités des Alpes, il n'y existe pas moins un peu de végétation; on y
SUR LE VOYAGE DE M. DORBIGNY. I I 3
trouve de nombreux villages et des villes peuplées, telles que la Paz et Potosi. Ce
plateau se prolonge à une grande distance dans le nord et dans le sud. Il contient
un des plus grands lacs du monde, celui de Titicaca, qui a soixante-quinze lieues de
longueur, qui n'offre aucune communication avec la mer. (On sait que c'est sili-
ce lac que les Incas avoient bâti le temple du Soleil.) La surface du plateau est
en partie formée d'un terrain d'alluvion qui paroît appartenir à la période dilu-
vienne, et dont les matériaux sont venus dans la direction de l'orient au couchant,
car ils sont composés de sables, de galets et de blocs provenant de roches primi-
tives, ou intermédiaires, et dont on voit diminuer le volume à mesure qu'on
s'éloigne vers l'ouest, du pied de la grande Cordilliere orientale. L'épaisseur de cette
enveloppe alluviale atteint jusqu'il six cents mètres auprès de la Paz, et, dans celte
ville môme, on en lave les sables pour en retirer de la poudre d'or. Par-tout où les
roches solides qui forment le fond du sol du plateau sont à découvert, elles montrent
des terrains anciens en massifs disloqués et en couches inclinées. Ce sont générale-
ment des grès rouges avec des minerais de cuivre, des argiles bigarrées avec du gypse,
des calcaires gris fumée, plus ou moins magnésiens, avec de belles empreintes de
térébratules , de productus et de spirifères ; et sur un point un calcaire argilifère,
vraisemblablement du même temps, mais contenant des mélanies, c'est-à-dire, des
coquilles d'eau douce. Sur quelques autres points, voisins de la chaîne des Andes ,
M. d'Orbigny a trouvé des pegmatites avec tourmaline et de vieux porphyres in-
contestablement pyrogènes. C'est à ces derniers terrains qu'appartiennent les
célèbres mines de Potosi et d'Oruro.
La Cordilliere orientale , à partir du grand plateau, jusqu'au pied des dernières
pentes, vers les plaines de l'Amérique centrale, a près de quarante lieues de large.
Ses sommets neigeux surpassent en hauteur ceux de la Cordilliere des Andes propre-
ment dites. C'est là qu'est l'IUimani, qu'on doit désormais regarder comme la
montagne la plus élevée du Nouveau-Monde. Les formes tourmentées du sol , l'in-
clinaison rapide et la direction variée des couches, par-tout où on en observe,
annoncent une constitution différente de celle des Andes. Le faîte de cette puissante
chaîne orientale est tout-à-fait rapproché de la bordure du grand plateau. On y
arrive de la Paz en gravisssant des pentes rapides formées de roches phylladiennes,
de grauwackes et de grès quartzeux de cette époque. Le faite et les sommités , et les
premières pentes orientales, jusqu'à plus de six lieues de distance vers l'est, sont
composés de granité, de greisen et de protogyne.
Au-delà recommence , jusqu'aux plaines de los Moxos , le terrain intermédiaire ,
avec ses accidents ordinaires les plus caractéristiques.
On trouve dans ce terrain intermédiaire des encrinites, des térébratules, des spi-
rifères, et un genre de fossiles particulier, déjà observé en Europe, et non encore
Annales du Muséum , t. III , 3' série. 1 5
1 1 4 RAPPORT
défini, qu'on pourroit provisoirement nommer bilobite, et qui paroit avoir appar-
tenu à des animaux perdus, intermédiaires entre les cirrhopodes et les crustacés.
Ajoutons que sur quelques points les roches phylladiennes composent les cimes
qui sont enveloppées de neiges perpétuelles, et qu'à cette prodigieuse élévation ,
M. d'Orbigny y a trouvé des lingules dans le voisinage de Cochabamba.
Telle est en abrégé la curieuse constitution des montagnes des Cordillières aux
latitudes où M. d'Orbigny a voyagé. Celles de ses observations qui sont relatives au
grand plateau central sont d'ailleurs en harmonie avec celles d'un habile géologue
anglais, M. Pentland, qui, peu de temps avant lui, avoit traversé le plateau dans le
sens de sa longueur.
M. d'Orbigny n'a pas négligé d'y recueillir les minerais qui ont fait la réputation,
aujourd'hui bien tombée, des mines de cette partie du Nouveau-Monde.
Il a également rapporté des documents intéressants relativement aux abondantes
efflorescences de nitrate et de sulfate de soude qu'on rencontre, tant à la surface
des alluvions du plateau central , que sur les conglomérats ponceux de la plate-forme
des Andes proprement dites.
Les puissantes chaînes qui, près de Cochabamba et Chuquisaca, c'est-à-dire
par les i8r et 20e degrés de latitude, se détachent de la grande Cordillière orientale
pour s'étendre à l'est vers le centre du continent américain, offrent une constitution
analogue à celle de cette Cordillière. Il en est de même du grand massif de mon-
tagnes qui, au-delà du Rio Grande, succède à ces chaînes et qui s'étend jusqu'aux
frontières communes à^la province de Chiquitos et au Brésil. Les roches du terrain
intermédiaire y sont identiques à celles de la grande Cordillière orientale; mais le
granité et la protogyne sont remplacés par-tout par des gneiss souvent très abondants,
et par de belles roches micacées, quelquefois remplies de grenats ou de prismes
non maclés de staurotides; mais, en outre, sur les flancs et au pied de ces chaînes
et de ces montagnes centrales, M. d'Orbigny a trouvé des lambeaux d'un terrain
d'argile et de grès ferrugineux, stratifié à-peu-près horizontalement, et d'une ma-
nière non concordante avec les terrains inférieurs, et qui paroît devoir être rapporté
à la période tertiaire ou paléothérienne. Le minerai d'hydrate de fer que renfer-
ment les argiles est parfois globulaire et congloméré.
L'existence de ces lambeaux peut faire présumer que ce sont des terrains tertiaires
analogues et horizontaux qui, recouverts d'une mince couche de limon alluvial,
constituent le fond du sol dans les immenses plaines, dans les immenses Pampas qui
occupent le bassin de la rivière des Amazones et de ses affluents. En effet dans les
Pampas delà province de Los Moxos, qui font partie de ce grand système de plai-
nes, M. d'Orbigny a trouvé à nu, sur quelques points, des argiles colorées conte-
nant des grains de minerai de fer. Le reste de la surface de ces Pampas est formé
SUR LE VOYAGE DE M. D'ORBIGNY. I I S
d'un limon fin, absolument sans galets, et qui est évidemment moderne, puisque
le sol est inondé pendant une partie de l'année.
D'après tout ce qui précède on peut juger du haut intérêt que présentent les re-
cherches géologiques de M. d'Orbigny. Il serait bien regrettable que de tant de ma-
tériaux précieux, acquis au prix de tant d'efforts, de fatigue, de constance, et de
sacrifices, il ne restât que la collection de roches qui est déposée au Muséum. Il est
évidemment à désirer que M. d'Orbigny puisse rédiger ses observations et en faire
jouir le monde savant, en les publiant accompagnées d'une carte géologique qui
en résume les résultats les plus importants.
Signé à la minute : Cordier.
CONCLUSIONS GÉNÉRALES.
L'Académie a successivement entendu les rapports que les membres de la commis-
sion avoient à lui faire sur les différentes parties des recherches auxquelles M. d'Or-
bigny s'est livré pendant sa lointaine et laborieuse expédition. Il reste à faire
connoitre les conclusions générales de la commission.
La commission a l'honneur de proposer à l'Académie:
i° D'exprimer à M. d'Orbigny sa haute satisfaction pour le nombre et l'impor-
tance des matériaux et des observations qu'il a rapportés de son voyage;
2° De déclarer qu'il seroit très utile pour la science que les résultats de ce voyage
fussent publiés ;
3° De décider qu'elle prendra part aux encouragements propres à faciliter cette
publication.
4° D'envoyer à monsieur le Ministre de l'instruction publique une copie du présent
compte rendu, en lui exprimant combien il seroit à désirer qu'il pût prendre des
mesures pour encourager et faciliter la publication.
5" D'attirer en même temps l'attention de monsieur le Ministre sur les titres que
le gouvernement de Bolivia s'est acquis à la reconnoissance de tous les amis des
sciences, et particulièrement à celle des savants français, par la protection si
éclairée, si généreuse et si efficace qu'il a accordée à M. d'Orbigny, pendant son
voyage dans les différentes contrées qui dépendent de la république.
Signé à la minute : Cordier, Savary, de Blainville, Isid. Geoffroy
Saint-FIilaire et Adolphe Brongniart.
L'Académie adopte les conclusions de ce rapport.
Certifié conforme; le Secrétaire perpétuel pour les sciences naturelles,
Signé FLOURENS.
OBSERVATIONS
SUR UN INSECTE QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE
DE SA ME SOUS LA MER.
Lues à l'Académie des sciences, le 3 juin i833.
PAR M. Victor AUDOUTN.
Le Mémoire intéressant dont M. Dutrocliet a donné dernière-
ment lecture, et dans lequel il explique dune manière fort ingé-
nieuse le mode de respiration des insectes qui , pourvus de bran-
chies d'une certaine nature ou de stigmates, et toujours plongés
dans l'eau, ont besoin de respirer l'air atmosphérique, et ne
viennent cependant jamais humer cet air à la surface du liquide,
ma engagé à communiquer à 1 Académie des Sciences un fait
très singulier que divers zoologistes ont révoqué en doute, et
que, moi-même, bien que j'aie eu 1 occasion de l'observer nom-
bre de fois, j ai tardé depuis dix ans à faire connoître, parcequ il
m'avoit toujours paru inexplicable.
Voici ce fait :
Dans un vovage que je fis en 1822, sur les côtes de la Loire-
Inférieure et de la Vendée, je visitai plusieurs des îles de 1 Océan
dans le but de récolter des crustacés et d'autres animaux ma-
rins. Jétois un jour, dans le courant de septembre, occupé à
explorer 1 île de Noirmoutier; etjavois profité dune marée très
basse pour m avancer dans le lit de la mer jusquà la distance
Jnnales du Muséum, t. III. 3e série. 16
I 18 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE
d'environ 200 toises, lorsque je fus inopinément frappé par la
présence, au milieu de ces profondeurs, d'un très petit animal
que de suite je reconnus pour un insecte. Il couroit précipitam-
ment à la surface des pierres, sur les fucus, sur les éponges et
sur les autres corps marins que l'eau venoit à l'instant d'aban-
donner, et qui étoient encore mouillés par la dernière vague.
Au premier abord, je soupçonnai que ce petit insecte, cpii
évidemment appartenoit à la famille des carabiques, dont, on le
sait, toutes les espèces sont carnassières et constamment terres-
tres, se trouvoit là accidentellement, et que peut-être, moi-
même, je l'y avois transporté.
Cependant, à tout hasard et comme il me parut curieux, je le
saisis. J'étois revenu à mes premières recherches lorsque j'en fus
de nouveau distrait par la rencontre d'un second individu, puis
d'un troisième. Plus loin j'en trouvai un quatrième et ailleurs
encore beaucoup d'autres. En moins de six minutes j'en recueillis
ainsi jusqu'à dix.
Il ne m'étoit plus alors permis de croire que la présence de cet
insecte à une distance aussi grande de la côte et dans un lieu qui
restoit à sec durant si peu de temps, fût l'effet d'une circonstance
fortuite, et il devint évident pour moi, que j'avois saisi l'animal
dans les habitudes ordinaires de sa vie. Bientôt j'en acquis la
preuve , lorsque je vis l'un d'eux , après quelques tentatives ,
saillir sur le dos d'un autre individu et venir à bout d'opérer avec
lui un véritable accouplement.
La première pensée qui me vint à l'esprit fut de me rendre
compte de la présence insolite de cet insecte terrestre dans ces
demeures aquatiques.
Avoit-il abandonné le rivage au moment du reflux et avoit-il.
QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE , SOUS LA MER. 1 19
ainsi que moi, suivi le flot à mesure qu'il fuyoit jusquà l'endroit
où le sol ne découvre plus?
Mais dans cette hypothèse il falloit admettre que la vitesse de
sa marche avoit pu égaler la vitesse du mouvement descendant
de leau, et il me fut sérieusement impossible de le penser, d'autant
plus que lorsque je le trouvai en grand nombre, la mer com-
mencoit déjà son mouvement rapide d'ascension et que moi-
même j'eus à peine le temps de gagner le rivage.
Je crus être arrivé à la solution du problème en supposant que
peut-être ce petit insecte au moment où il ne pouvoit plus tenir
pied, s'élevoit à laide de ses ailes au-dessus de la vague qui alloil
le submerger, et gagnoit bientôt la terre en volant. Cette supposi-
tion, si elle eût été fondée, avoit l'avantage d'expliquer comment
il pouvoit échapper à un danger éminent, et elle rendoit compte
du moyen qu'il employoit pour venir en peu de temps, et peut-
être à chaque marée, gagner les lieux où je l'avois trouvé.
Toutefois je ne pus m'y arrêter, lorsqu'à yant soulevé les élytres
de ce petit insecte, je reconnus qu'il étoit privé d'ailes et con-
damné , par conséquent, à ne jamais quitter le sol.
J'étois donc très inquiet de son sort, et plus encore, on le con-
çoit, de l'explication d'un fait aussi étrange; car ce petit carabi-
que n'étoit pas non plus de ces insectes qui, pourvus de pattes
plus ou moins bien disposées pour la natation, peuvent venir
respirer l'air à la surface du liquide dans lequel leurs habitudes
les condamnent à vivre.
D'ailleurs, les espèces douées de cette faculté, telles que les
Hydrophiles, les Ditiques, les Notonectes, etc., habitent dans des
eaux tranquilles; et l'on concevroit difficilement qu'ils fussent
assez bons nageurs pour se gouverner à volonté, dans une masse
I 20 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE
de liquide sans cesse agitée, comme lest habituellement la mer
près des côtes.
J'en revins donc à me demander ce que pou voient devenir ces
petits animaux, longs tout au plus dune ligne, lorsque la mer
envahissoit le sol où je les voyois courir, et dépourvus qu'ils
étoient de moyens de respirer dans l'eau; car ils avoient, comme
tous les insectes aériens, des stigmates situés sur les côtés de leur
corps.
Je résolus de tenter la solution de ce problème ; et je revins le
lendemain sur les lieux, au moment où la mer commencoit à
baisser, afin de suivre graduellement le flot à mesure qu il
s'éloigneroit.
D'abord je fus très surpris, malgré l'activité de mes recherches,
de ne rencontrer aucun de ces insectes sur le terrain qui décou-
vroit en premier. Ce ne fut qu'après avoir dépassé le niveau
des marées ordinaires, et avoir atteint presque celui des fortes
marées, que je commençai àlesobserver. Depuis, dans les diverses
localités où je les ai retrouvés, j'ai fait la même remarque, et
l'on verra plus loin qu'elle n'est pas sans importance.
Ce jour-là je fus mieux favorisé que la veille. J'en vis plus
d'une quinzaine ; mais au lieu de les saisir, je m'attachai à les
étudier dans leurs manœuvres, et je me décidai à ne pas aban-
donner la place qu'ils ne l'eussent quittée eux-mêmes.
Bientôt j'eus lieu de m'applaudir de ma constance. En effet,
je pus me convaincre qu'aussitôt que la mer laissoit à découvert
l'endroit occupé par un de ces insectes, il en profitoit pour se
mettre immédiatement en course^ et parcouroit avec agilité la
surface humide du sol ; mais dès que la marée commencoit son
mouvement d'ascension et à l'instant où le flot alloit couvrir le
sol, je vis à plusieurs reprises ces petits insectes, au lieu de cher-
QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE SOUS LA MER. 1 2 I
cher leur salut dans la fuite, s'empresser, de se cacher sous quel-
que pierre voisine, qui, à l'instant, étoit submergée et recou-
verte par une masse d'eau toujours croissante.
Il étoit donc hors de doute: i° que ces petits animaux ne quit-
toient pas le fond de la mer pour gagner la côte ; 2° que pen-
dant tout le temps de la marée, c'est-à-dire au moins durant six
heures, ils restoient dans son fond et recouverts, suivant les
localités, par vingt, trente ou quarante pieds d'eau.
Mais je viens de dire que je n'avois commencé à rencontrer
ces insectes qu'au plus bas de l'eau, c'est-à-dire dans des lieux
fort éloignés de la côte et ne découvrant que très peu de temps ,
puisqu'ils sont mis à sec les derniers, et se trouvent promptement
submergés lorsque le flux arrive. 11 en résulte que ces petits
êtres ne peuvent respirer librement l'air qu'à des intervalles très
éloignés, pendant fort peu de temps, et que leur vie sous-marine
est infiniment plus longue que leur vie aérienne.
Ces faits étant bien constatés, je dus naturellement chercher
à découvrir quelle manœuvre l'animal mettoit en usage pour ne
pas être asphyxié, durant son séjour dans leau. Et l'idée qui me
vint naturellement à l'esprit fut de supposer qu'il se réfugioit
dans les cavités de quelques pierres restées pleines d'air. En effet,
ayant examiné la surface inférieure d'une assez grosse pierre
sous laquelle je venois de voir un de ces insectes se cacher, je le
trouvai blotti dans une excavation ; mais elle étoit si petite qu'à
peine son corps pouvoit s'y loger, en sorte, qu'eût-elle été pleine
d'air, on auroit difficilement cru que cette petite bulle eût
suffi long-temps à l'entretien de sa respiration, sans être re-
nouvelée.
Lors même que je me serois contenté de cette explication , je
ili OBSERVATIONS SUR UN INSECTE
ne pOuvois l'admettre en thèse générale; car, ayant continué
à examiner sous ce point de vue les diverses pierres sous les-
quelles ces petits insectes se réfugioient, j'en trouvai un très
grand nombre dont la surface étoit parfaitement lisse et fort mal
disposée pour retenir une provision d'air, lorsque la mer venoit
à les baigner de toutes parts.
Le fait singulier que j'avois mis tant de soin à constater me sem-
bloit donc incompréhensible; et, je le répète, c'est parce que je
n'avois pu me l'expliquer que j'ai tardé jusqu'ici aie publier. Je
devois craindre de rencontrer beaucoup de personnes incrédules,
et cependant, depuis que je l'ai fait connoître aux entomologistes,
plusieurs se sont trouvés dans le cas de le vérifier. Je citerai, entre
autres, M. le docteur Leach, qui a rencontré cet insecte en Angle-
terre; MM. d'Orbigny et Impost, qui l'ont découvert, m'ont-ils
dit, avant moi, à Noirmoutier, dans des lieux différents, aux
Bœufs, au Moulin de la Loire et à Pierre-Moine; enfin, M. Baso-
che, qui la trouvé à Luc, à plus d'un quart de lieue du rivage.
Aujourd hui que je puis joindre à l'appui de ces témoignages une
explication satisfaisante de mon observation, je n hésite pas à en
entretenir l'Académie.
En effet, la manière dont M. Dutrochet explique la respiration
de la chenille et de la nymphe de la phalène du Potamogéton,
qui, pourvues de stigmates, vivent constamment dans l'eau, sans
posséder aucun moyen de venir respirer l'air à la surface, rend
également très bien compte du mode de respiration de notre
petit insecte sous-marin.
Ainsi, il arrive pour cette chenille, suivant M. Dutrochet, qué-
puisant par l'acte de la respiration l'oxygène de l'air atmosphé-
rique qui l'environne, l'azote restant se dissout dans l'eau et en
QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE, SOUS LA MER. I 1>3
extrait du gaz oxygène. Mais, en même temps, le gaz acide pro-
duit par la respiration se dissout aussi dans l'eau, et en extrait de
l'air atmosphérique, dont l'oxygène sert naturellement à la res-
piration et dont l'azote répare la perte du gaz azote dissous.
On ne sauroit objecter que la chenille du Potamogéton vit
dans une coque qui maintient l'air autour de son corps, et em-
pêche que celui qui se dégage par suite de la dissolution des gaz
ne s'échappe, tandis que notre petit coléoptère n'a pas la faculté
de construire un semblable réservoir. En effet, si on réfléchit que
celui-ci a l'habitude de se tenir à la surface inférieure des pierres
posées horizontalement au fond de la mer, on concevra très bien
que cette surface fût-elle lisse, et à plus forte raison raboteuse,
elle pourra s'opposer à ce qu'une bulle d'air qui auroit été intro-
duite sous elle vienne à s'échapper, sur-tout si, dans aucun cas,
cette bulle n'est abandonnée complètement à elle-même , et si
elle y est retenue par un moyen quelconque.
Or la nature, qui est d'autant plus prévoyante, lorsqu'il s'a-
git de la conservation des êtres , que ces êtres sont exposés à de
plus grands dangers, a donné à notre petit insecte le moyen de
produire cette bulle d'air, si nécessaire à son existence; et de
plus, elle a fait en sorte qu'elle ne puisse que très difficilement
lui échapper.
Si on examine à l'œil nu , et mieux encore à l'aide d'une
loupe, la surface de ses élytres, sa tête, son corselet, ses antennes,
ses pattes, tout son corps enfin, on voit quils sont couverts de
poils, dont plusieurs atteignent une assez grande longueur.
Si ensuite, comme je l'ai expérimenté un grand nombre de
fois, on fait passer immédiatement cet insecte de l'air, dans l'eau
de la mer, on remarque que chacun de ses poils relient une pe-
124 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE
tite couche du fluide élastique, qui, réunie d'abord en petits
sphéroïdes, forme bientôt un globule, lequel entoure son corps
de toutes parts, et qui malgré l'agitation quil se donne en cou-
rant dans l'eau, au fond, ou contre les parois du vase où on l'a
placé, ne s'échappe jamais.
Ce qui a lieu dans cette expérience, se produit certainement
lorsque la mer vient submerger notre insecte. Toujours il em-
porte avec lui une petite couche d'air; et quand il se cache sous
une pierre, il s'y trouve momentanément dans les conditions
des insectes placés librement dans l'air.
Mais plus cette couche d'air est petite, plus on conçoit qu'elle
seroit promptement viciée, si l'insecte ne pouvoit pas la renou-
veler, et nous avons dit qu'il n'avoit aucun moyen de venir s'en
approvisionner à la surface de la mer.
Ici vient se placer naturellement l'explication que M. Dutro-
cheta donnée delà respiration de la chenille du Potamogéton,
le phénomène nous semble exactement le même.
On peut donc maintenant concevoir comment un insecte à
respiration aérienne peut vivre sous la mer pendant des heures,
des journées, je dirai même des semaines entières; car on vou-
dra bien ne pas perdre de vue, qu'au niveau des marées ordi-
naires, ou de ce que l'on nomme les mortes eaux, on ne le trouve
pas encore, et qu'il ne se montre que dans les grandes marées de
pleine et de nouvelle lune, c'est-à-dire, lorsque le reflux laisse
à découvert une grande étendue de terrain.
Doit-on en conclure que cet insecte reste tapi pendant tout
ce temps dans le lieu où il s'est réfugié? Je le pense d'autant
moins, quil est pourvu d'ongles crochus très longs, qui, sans
aucun doute, lui ont été accordés pour qu'il pût s accrocher fa-
QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE DE SA VIE SOUS LA MER. 125
cilement aux divers corps sous-marins; il lui est floue loisible,
mais probablement avec beaucoup de circonspection, et seule-
ment dans les temps calmes, de rôder à l'en tour de sa retraite
pour se p'rocurer la nourriture qui lui est nécessaire; mais alors
il a soin d'emporter avec lui la petite bulle d'air qui fournit à sa
respiration en même temps quelle empêche que le liquide am-
biant ne soit mis en contact avec ses stigmates, ce qui amèneroit
promptementsa mort, ainsi que j'en ai fait l'expérience.
L'insecte curieux dont je viens d'entretenir l'Académie, ap-
partient, comme je l'ai dit, à la famille des Carabiques; il fait
partie du genre Blemus, et M. Leach a même cru devoir le dis-
traire de ce dernier groupe, sous le nom A'JEpuS. Je donne ici
la description île cette espèce, le Blemus Fulvescens. Il a été assez
bien figuré dans le bel ouvrage de Curtis (i).
Sa longueur ne dépasse guère une ligne. La couleur de son
corps est d'un jaune rougeâtre plus ou moins foncé suivant les
parties que l'on examine.
La tête offre supérieurement, et près de la ligne médiane, deux
petits sillons ou lignes enfoncées qui circonscrivent deux espaces
ovalaires, deux espèces de bosselures latérales , sur le bord ex-
terne desquelles sont situés deux yeux noirs à facettes très sail-
lantes. Lcfcsurface de cette tête est hérissée de longs poils. Ces
poils se remarquent en bien plus grand nombre sur les articles
des antennes, qui sont assez alongés et au nombre de onze. Le
labre est échancré , et les mandibules très pointues font saillie
au-devant de lui. Les palpes maxillaires externes sortent aussi de
(i) Curtis, tome V, pi. 2o3.
Cette figure exacte me dispense de faire graver le dessin que j'ai fait exécuter
d'après nature par un dessinateur habile, M. Guérin.
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 17
I 26 OBSERVATIONS SUR UN INSECTE
la bouche ; le pénultième est gros , renflé, mais le dernier est co-
lloïde et pointu. Les articles des palpes labiaux ont une l'orme
analogue. Il existe une petite dent au menton.
La tête est rétrécie postérieurement en une espèce de col qui
est reçu dans le prothorax.
Le pro thorax est légèrement cordiforme ou du moins très ré-
tréci en arrière. Il présente de chaque côté un léger rebord, et sur
son milieu un sillon à peine marqué.
L écusson est grand.
Les élytres sont rebordés au côté externe, et présentent là une
série de petits oscilles de chacun desquels part un poil. Des poils
beaucoup plus longs et assez rares se remarquent à la surface
même des élytres; ils sont rangés sur deux ou trois lignes, et
semblent indiquer les traces de trois sillons longitudinaux.
Il n'existe pas d'ailes au-dessous des élytres.
Les pattes , qui ont une longueur moyenne, sont terminées par
des crochets courbés et longs. La première paire se distingue
des suivantes par une échancrure très prononcée du côté interne
de la jambe, avec des soies dans la cavité résultant de cette échan-
crure. Toutes les pattes sont très poilues, de même que les bords
et le dessous de l'abdomen.
En terminant ces remarques, je ferai observer que l'explication
qu'a donnée M. Dutrochet, du mode de respiration de la chenille
du Potamogéton, s'applique également à plusieurs au 1res animaux
articulés que leurs habitudes placent dans des circonstances
semblables : je citerai l'araignée ou l'Argyronète aquatique, qui
construit sous l'eau une véritable cloche de plongeur, et qui , lors-
qu'elle l'a remplie d'air, y reste stationnaire pendant un temps
assez long.
QUI PASSE UNE GRANDE PARTIE L»E SA VIE SOUS LA MER. I 27
Je citerai encore plusieurs espèces de coléoptères du genre
Elmis, que l'on trouve sous les pierres au fond des ruisseaux, et
que jamais on n'a vus respirer l'air à leur surface.
Il en est de même des Drjops, des Macroniques et des Géorisses ,
qui appartiennent à la même famille.
Toutefois, 011 doit le reconnoître, ces faits sont des exceptions
à la règle générale; etil ne faudrait pas en conclure qu'un insecte
aérien qu'on placerait sous une cloche, en ayant soin de ren-
verser celle-ci dans une grande masse d'eau tranquille, ou même
dans de l'eau courante, pourrait y vivre long-temps, et que l'air
atmosphérique ambiant se renouvellerait par le fait seul de sa
respiration; peut-être cet air ne tarderait-il pas à se vicier, et
alors l'insecte périrait asphyxié : dun autre côté, il ne faudrait
pas, s'il en étoit ainsi, et se fondant sur ces derniers faits,
vouloir s'en servir pour infirmer l'explication satisfaisante que
M. Dutrochet vient de donner de la manière dont s'effectue
la respiration dans les insectes à respiration aérienne et qui par
leur organisation sont condamnés à vivre sous l'eau.
Ces faits , en apparence opposés , ne sont pas en contradiction les
uns avec les autres; ils prouvent seulement que parmi les insectes,
comme dans les diverses classes des animaux plus élevés, il y a,
sous le rapport de la respiration, des différences très grandes qui
font que tel animal peut vivre avec une très petite quantité
d'air, tandis que d'autres en ont besoin d'une masse considérable
sans cesse renouvelée.
MÉMOIRE
SUR
LE GENRE ÉTIIÉRIE
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL.
PAR
MM. RANG ET CAILLAUL).
S il étoit encore besoin de démontrer combien il est nécessaire
de recourir à la connoissance des animaux pour déterminer la
valeur des genres de coquille, et la place qu'ils doivent occuper
dans une classification naturelle, l'examen des acéphales d'eau
douce lèveroit promptement tous les doutes et suffiroit pour faire
apprécier un mode d'étude qui peut seul faire de la conchylio-
logie une science rigoureuse et par conséquent utile. En effet,
depuis que les recherches les plus minutieuses des zoologistes ont
été tournées vers ces sortes de mollusques, on a vu les genres se
multiplier, prendre de nouveaux caractères^ occuper de nou-
velles places, par la seule raison que les animaux offroient quel-
quefois des caractères différents, là où l'on en distinguait à peine
flans les coquilles, ou bien qu'ils en offroient d'absolument ana-
logues là où, au contraire, les enveloppes testaeées présentoient
de nombreuses disparates. Aucun exemple de ce dernier fait n'est
plus frappant que celui que nous fournit, en ce moment, Xéthérie,
coquille éminemment d'eau douce, et qui par son aspect général
NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE. 12(j
diffère considérablement dos moules et des anodontes, avec les-
quelles, cependant, nous allons faire voir quelle a beaucoup
d'analogie par son animal.
L'un de nous (M. Gaillaud ) a recueilli les éthéries dans les
lieux mêmes où elles vivent en Egypte et a pu les étudier encore
depuis sur un grand nombre d'exemplaires. L'autre (M. Rang)
en a rapporté plusieurs beaux échantillons du Sénégal et les a
comparés aux premières. Réunissant donc aujourd'hui nos obser-
vations, nous allons les publier en commun en y ajoutant la des-
cription delanimal, persuadés queles naturalistes recevrontaver
intérêt les détails que nous sommes à même de leur offrir sur un
genre qui excite à si juste titre la curiosité générale.
M. Gaillaud , qui avoit à cœur de procurer à la science les
moyens de connoître l'animal de l'éthérie, n'a cessé, depuis huit
années, de faire des démarches et de réitérer ses instances pour
lob leni r de ses correspondants d Egypte: ses peines on t été cou ron-
nées d'un succès complet, et c'est l'individu qn il vient de recevoir
qui va fournir les détails dans lesquels nous allons entrer.
Cet individu est des canaux du Fayoum , et fait peut-être va-
riété dans l'espèce que M. de Férussac a nommée E. Caillaudi. Il
est oblong, le plus grand diamètre se trouvant dans le sens de la
longueur de l'animal, ce qui paroît exister dans tous les individus ;
mais ensuite cette forme varie du plus au moins, d'après celle de
La coquille, qui souvent a son plus grand diamètre dans le sens
opposé sans que pour cela l'animal change la direction du sien.
Le manteau est très grand ; il enveloppe tout l'animal et tapisse
l'intérieur des valves, auxquelles il adhère. La séparation de ses
bords, qui sont plus épais que le reste, et garnis de petits tuber-
cules ou papilles coniques, est complète dans toute l'étendue de
I io NOTIOK SCI'. 1.1, GKNIIK KTIIKHIK
son contour, à I exception d'un très petit espace, à la partie dor-
sale, qui correspond précisément à la charnière. Deux ouvertures
seulement sont ménagées entre les lobes de ce manteau et sépa-
rées par un diaphragme étroit, Ion;;, médian et oblique qui reçoit
les vaisseaux des branchies ei au-dessous les quatre lames dont
celles-ci se composent. Il résulte de là que (es deux cavités où con-
duisent ces ouvertures sont entièrement indépendantes l'une de
huître, parfaitement circonscrites ©I sa us communication aucune
entre elles. La première de ces ouvertures est celle de la cavité
branchiale, qui est très grande et comprend toute la partie infé-
rieure du mollusque en s élevant un peu en avant et en arrière,
e est-àwlire qu'elle détend de l'un des muscles adducteurs à I autre.
Cette cavité est donc vaste; mais sa l'orme ne peut être précisée,
parcequellc dépend de celle de l'animal, qui, comme nous
l'avons déjà dit, est en pat lie soumise à celle de la coquille. La
seconde ouverture, qui appartient à la cavité postéro-dorsale, est
beaucoup plus petite que celle que nous venons de décrire, et
n'occupe qu'un COttrt espace, que nous estimons ù un huitième
tout au plus de la circonférence totale. Elle est située tout-à-fait
en arrière de la partie dorsale et du muscle adducteur, que
d ailleurs elle ne dépasse point inférietireinent. Etroite étalonnée,
elle offre de chaque coté une lèvre mince, qui n'est qu'une por-
tion des bords du manteau réunis en avant. La cavité dans
laquelle elle conduit est profonde et oblique, et l'on y voit à
découvert le muscle qui la traverse transversalement et sur
lequel rampe le rectum, ainsi que le tube de l'anus, qui flotte
librement, et enfin une partie du diaphragme, qui commence
à l'extrémité postérieure, et s'enfonce au-dessous du muscle
idducteur.
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. Ijl
Si maintenant nous soulevons un des muselés du manteau, de
manière à mettre à découvert la cavité branchiale, nous aurons
sous les veux les branchies, les appendices de la bouche, la bou-
che elle-même, et le pied. Examinons ces divers organes.
Les branchies se composent, comme dans tous les mollusques
ronchifères, de deux lames disposées de chaque côté du corps.
La forme de ces lames est celle d'un croissant dont les pointes,
se prolongeant au-delà de la demi-circonférence, en embrasse-
n lient près des deux tiers. La lame extérieure est d'un tiers envi-
ron plus étroite que l'autre, et toutes les quatre sont également
remarquables par leur tissu, qui présente les trois caractères
suivants : i° de fortes stries ou plutôt des côtes transversales rayon-
nant vers les bords des lames , très serrées, régulièrement dispo-
sées, un peu renflées vers leur extrémité, et de manière à former
une marge dentée. Chacune de ces côtes a au premier aspect
1 apparence d'un pli, mais il est facile, en les examinant en dessus
et en dessous, de s'assurer que ce sont de petits tubes; 2° des
stries extrêmement fines, disposées absolument comme les côtes
ou tubes dont nous venons de parler, et distinctes à la loupe
seulement sur la surface de ces côtes et de la petite portion de
branchie qui leur sert d'intervalles ; 3° une granulation irrégulière
et un peu confuse , invisible à l'œil nu , mais (pie la loupe
rencontre aisément dans toute l'étendue de l'organe de la respi-
ration.
Les appendices buccaux ne ressemblent pas à ceux que l'on
observe dans la plupart des mollusques acéphales, mais ils sont
comme dans lanodonte et l'iridine, c'est-à-dire qu'au lieu d'être
triangulaires, alongés, et de forme virgulaire, ils sont tout sim-
plement arrondis en demi-cercle, et d'égale grandeur. La paire
1
I 11 NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE
supérieure se réunit au-dessus de la bouche comme pour y foi
mer une sorte de voile, et l'inférieure au-dessous. Une seule des
deux faces de chacun de ces appendices est finement striée,
c'est l'inférieure, dans l'appendice supérieur et la supérieure
dans l'appendice inférieur, et par conséquent, celles cpii en-
trent en contact. Les autres faces sont unies. La bouche est
large et en forme d'entonnoir, son orifice est presque qua-
drangulaire.
Le pied est grand, très épais, oblong et oblique d'avant en ar-
rière; tout annonce en lui une grande force. La masse des vis-
cères est épaisse , mais d'assez peu d'étendue comparativement
au reste de 1 animal. L'anus s'ouvre à l'extrémité d'un petit tube
conique qui termine le rectum étendu sur le muscle adducteur
postérieur.
Nous allons examiner les rapports qui existent entre les éthé-
ries que nous connoissons maintenant et les autres genres d'acé-
phales, afin d'indiquer la place qu'elles doivent occuper; mais
voyons d'abord de quelle manière ce genre a été envisagé par les
auteurs qui s'en sont occupés.
L'établissement du genre éthérie est dû à Lamarck , qui publia
à leur sujet un Mémoire dans les Annales du Muséum, t. X,
f. 3o,8. Les deux impressions musculaires constituoient pour lui
un caractère important, qui l'engagea à les séparer des huîtres
pour les ranger dans les dymiaires immédiatement après les
cames. À cette époque, les éthéries n etoient connues que par un
petit nombre d exemplaires confondus dans les cabinets avec les
huîtres, et que ce naturaliste croyoit provenir comme elles des
profondeurs de la mer. Cuvier n'en parla point dans la première
édition de son Rèqne animal; mais Oken et Schweigger ne tar-
ET DESCIIIPTION DE SON ANIMAL. 1.33
lièrent pas à adopter ee genre. M. Sowerby [gênera of schells)
pensa que les éthéries habitoient dans des canaux saumâtres; il
se fondoit dans cette conjecture sur la nature de leur épidémie,
et la présence à la surface de leurs valves de quelques traces de
petitsœufs.C étoitun pasdefait, maisqui n avancent pas beaucoup,
cependant, la connoissance du genre, lorsque le retour en France
• le M. Caillaud, attira sur ces singulières coquilles 1 attention des
naturalistes et fournit de nouvelles lumières. M. de Férussac pu-
blia aussitôt dans les Mémoires de la Société d histoire naturelle,
t. I, ac partie, un travail dans lequel il fit connoître que l'éthérie
est d eau douce, découverte qui pouvoit être alors d une impor-
tance majeure dans l'élude des faits géologiques. N ayant aucun
renseignement sur l'animal , il n osa point prononcer sur la
place quelle devoit occuper dans une classification naturelle,
et tout en la repoussant du genre huître, il se montra cepen-
dant assez disposé à l'en rapprocher en l'admettant simplement
dans la famille des ostracés. Ce savant termina son Mémoire
par la description de trois espèces quil établit, soit au détriment
de celles de Lamarek, soit d après la connoissance de celles
qu'on venoit de rapporter d Egypte. Dans ses tableaux systéma-
tiques des animaux mollusques, M. de Férussac admit les éthé-
ries dans la famille des camacés , comme l'avoit fait Lamarek.
M. de Blain ville (Dict. des Se. riait, au mot ÉTHÉRIE) pensa
que Ion avoit à tort éloigné les éthéries des huîtres, ne sup-
posant pas que l'on pût s appuyer de la présence de deux im-
pressions musculaires pour les en écarter ; cependant , dans
l'incertitude où le laissoit naturellement le défaut de connois-
sance de l'animal , il les laissa dans la famille des cames à côté des
tridacnes comme l'avoient fait ses prédécesseurs. Cet exemple fut
Annales du Muséum, t. III. 3' série. 'S
I 34 NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE
encore suivi par M. Deshayes, dans le dictionnaire classique d'his-
toire naturelle, et ensuite par M. Rang, dans son manuel des
mollusques et de leurs coquilles; mais ce dernier entrevoyant
cependant dans Y habitat des éthéries, clans la disposition des im-
pressions musculaires, et sur-tout dans le ligament et la char-
nière un rapprochement possible de ces coquilles avec les ano-
dontes, les plaça en tête des camacés, formant par conséquent
le lien de cette famille avec les submytilacés, qui comprennent
les anodontes.
Dans la deuxième édition du Règne animal, les éthéries figu-
rent dans la famille des ostracés, où elles commencent la deuxième
subdivision établie pour les acéphales qui ont deux muscles
adducteurs; il suit de ce nouvel arrangement que les éthéries
changent seulement de voisinage, puisqu elles se trouvent précé-
dées par les pulvinites, crénatules, peines etc., et suivies des
arondes et jamboneaux bien plus loin des anodontes qu'on ne
l'avoit encore fait.
Quant à nous, voici ce que nous pensons : Les éthéries ne
sont pas des ostracés ; car les animaux de ceux-ci ont le man-
teau entièrement ouvert, tandis que celui de l'animal des éthé-
ries a une ligne d'adhérence des deux lobes entre le réservoir
où flottent les branchies et celui où souvre lanus. Les ostracés
n'ont pas d'ouverture particulière, les éthéries en ont une qui
correspond à l'extrémité postérieure du tube digestif; ils n'ont
pas de pied, ou bien cet organe ne s'y montre que rudimen-
taire; les éthéries l'ont grand et fort.
Les éthéries ne sont pas davantage des camacés, car ceux-ci
n'ont leur manteau ouvert qu'à la partie inférieure seulement,
pour le passage du pied , tandis qu'il est fermé en arrière par une
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. l35
cloison percée de deux orifices, l'un pour les déjections excré-
mentitielles, et l'autre pour la respiration. Chez les éthéries il
n'y a rien d'analogue à cette disposition.
D'après cela on doit penser cpie si ces coquilles ne sont ni des
ostracés ni des camacés, leurs caractères, celui sur-tout que pré-
sentent les ouvertures du manteau, les placent entre ces deux
Familles, non dans les malléacés, les aviculés et les arcacés, puis-
que celles-ci ont, comme les ostracés, le manteau entièrement
ouvert, sans tube ni ouverture particulière; mais entre les
arcacés et les camacés, où il ne reste plus que les mytilacés et les
submytilacés. Voyons donc quels rapports les éthéries ont avec
ces deux familles. Toutes deux ont le manteau ouvert inférieure-
ment avec un orifice particulier pour la cavité où est lanus,
absolument comme les éthéries; mais elles ont en dessous de
cette cavité un tube incomplet pour la respiration , souvent
garni de papilles tentaculaires. Ici se trouve une différence
notable; car quoique ce tube ne soit formé que par des replis des
lobes du manteau, il n'en est pas moins vrai que voilà une dispo-
sition un peu plus compliquée qui conduit aux acéphales munis
de tubes complets. Les éthéries sont donc moins avancées dans
les acéphales que les deux familles que nous examinons, et s'éloi-
gnent un peu moins qu'elles des ostracés et arcacés; elles doi-
vent donc être entre ces deux dernières et les mytilacés et sub-
mytilacés. Remarquons aussi que ces dernières sont des coquilles
libres et les mytilacés des coquilles qui sefixent à l'aided'unbyssus,
tandis que les éthéries sont au contraire adhérentes par une de
leurs valves, à la manière des huîtres, et enfin que l'une et l'autre
de ces familles présentent des coquilles régulières et équivalves ,
tandis que les éthéries sont toutes irrégulières et inéquivalves.
I 36 NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉR1E
Ainsi , malgré le rapprochement cpie les caractères de l'animal
de léthérie établissent entre cette coquille et les mytilacés et sub-
mytilacés, nous sommes forcés de convenir qu'il y a impossibi-
lité à la faire entrer dans l'une d'elles, sans froisser quelques uns
des caractères qui leur ont été imposés; car pour l'introduire dans
ces derniers, il faudroit ne pas tenir compte de la forme irrégu-
lière de la coquille, non plus que du défaut de tube incomplet
pour la cavité branchiale; et pour la faire entrer dans les pre-
miers, il faudroit, sans s embarrasser encore de la coquille et
du tube incomplet de 1 animal, admettre que la présence d un
!>\ssus, d une part, et la faculté d'adhérer par une des valves, de
l'autre, sont des caractères de même valeur et qui peuvent être
confondus; mais si, plus rigoureux, on ne tient pas seulement aux
caractères de l'animal , soit dans la forme de ses organes, soit dans
les moyens qu'il emploie pour se fixer, soitenfin dans la conforma-
tion de son test, c'est une famille à part qu il convient de faire et
à laquelle nous proposons de donner le nom de famille des subos-
trucés, que nous plaçons immédiatement avant les mytilacés et
après les arcacés, et à laquelle nous donnons pour caractères
ceux que présentent le manteau de léthérie, la disposition irré-
gulière et inéquivalve de la coquille et sa faculté d adhérer aux
corps. Par un tel arrangement ces coquilles ne seroient pas plus
éloignées des anodontes qu il ne convient, ce dont on se convain-
cra facilement si Ion fait attention au passage peu tranché des
éthéries aux mytilacés et des mytilacés aux submytilacés. Au sur-
plus quelque chose que l'on fasse à ce sujet, ce ne peut être que
provisoire, car il faudra bien en venir à ne considérer les mollus-
ques comme on fait des au très animaux, que dans leur organisation
propre, et sans s'embarrasser d'un peu plus ou d'un peu moins de
KT DESCRIPTION DE SON ANIMAL. l []-j
régularité dams leur enveloppe calcaire; alors on ne fera peut-
être qu'une seule famille pour les étliéries, les mytilacés et les
submytilacés, ayant le soin de laisser ces premières en tête poul-
ies lier toutes aux familles chez qui le manteau est entièrement
ouvert sans aucun orifice ni tube particulier, et ce sera beaucoup
plus rationnel.
Dans la classification de M. de Blainville, les étliéries, pre-
nant place avant les mytilacés, se trouvent un peu trop éloignées
des submytilacés, à cause des arcacés, qui sont admis par ce
savant entre ces deux familles.
Dans celle de M. Guvier, les étliéries se rangent évidemment
avant et très près des mytilacés, qui suivent les arcacés, c'est-à-
dire entre eux; et là, leurs rapports avec les anodontes sont par-
faitement conservés, puisque les submytilacés et les mytilacés
sont confondus dans une même famille.
On ne sait rien des mœurs et des habitudes de l'animal de
lethérie, aucun naturaliste n'ayant encore pu les étudier à
l'état de vie, et l'on se souvient que celui de nous qui les a rap-
portées de Nubie et d'Ethiopie, ne put, malgré le désir qu'il en
avoit, s'en procurer de fraîches, à cause des grandes eaux qui
remplissoient alors le fleuve. Nous ferons seulement remarquer,
comme particularité bien singulière, que ces animaux, qui,
d'après nos observations, vivent toujours fixés aux rochers par
groupes d'un volume quelquefois très grand , tant dans le Nil
qu'au Sénégal, possèdent cependant un organe de locomotion
d'un développement considérable et sans doute d'une force pro-
portionnelle malgré l'inutilité dont il semble frappé. Ce pied
a donc un autre usage que celui de servir à la locomotion?
C'est en mars 182 i , dans la province de Robatas, sur la partie
I 38 NOTICE SUR LE GENRE ÉTIIÉRIE
gauche du Nil, en Nubie, que M. Cailiaud trouva, pour la pre-
mière fois, l'éthérierelleétoit répandue, en nombre considérable,
sur les tombes d'un cimetière musulman , sans doute comme
ornement. En parcourant les provinces au sud jusqu'au-delà du
Fazolq, sur le fleuve bleu , il eut souvent occasion d'observer la
mêmecoquille,que les habitantsdu Sennâr désignent par le nom
de edsâleh; ils lui dirent qu'elle vivoit en abondance dans le
Jabans et dans d'au très affluents du fleuve bleu, au sud du Fazolq,
où on les mange. Plus tard elle a été trouvée en moindre quan-
tité dans la basse Nubie et dans le Bhar-el-haros, canal du Fayoum.
Enfin l'arrivée du Louqsor, qui a long-temps séjourné dans la
haute Egypte, a rempli les cabinets des amateurs d'un grand
nombre de ces coquilles et de plusieurs beaux groupes qui ap-
partiennent au Fayoum.
L'éthérie qui vit dans les eaux du Sénégal a été envoyée en
France, il y a plusieurs années, par M. Maurin, chirurgien de
la Marine: mais considérée comme une huître, elle fut reléguée
dans le laboratoire du cabinet d histoire naturelle de Rochefort.
Depuis lors M. Rang, qui lavoit reconnue, ayant fait un voyage
au Sénégal, s'en procura quelques beaux échantillons offrant
diverses variétés. C'est dans le haut de ce fleuve, à 200 lieues des
eaux de la mer, qu'on les rencontre en plus grande quantité ,
agloméréees comme celles du Nil . Les Français établis au poste de
Backel, les prenant d'abord pour des huîtres, essayèrent d'en
manger, mais ils les trouvèrent trop dures et d'un goût maréca-
geux, qui n'en permettoit pas l'usage. Cependant les naturels de
ces contrées, toujours imprévoyants dans leurs moyens d'appro-
visionnement pour la mauvaise saison et par conséquent souvent
en proie aux disettes, s'en nourrissent quelquefois en leur faisant
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. i 3y
préalablement subir une préparation qui consiste à les boucaner
et les battre. On rencontre fréquemment dans des endroits re-
tirés de la campagne des coquilles dethéries, soit sur les tom-
beaux, soit dans les lieux où ils croient que leurs dieux-fétiches
viennent se reposer; ce ne sont alors que des offrandes consa-
crées par la superstition de ces peuples simples et barbares.
L'éthérie du Sénégal vit dans les mêmes eaux avec une iridine ,
celle qu'Adanson a décrite sous le nom de Mutel, une anodonte,
dont la charnière a une disposition toute particulière, et une fort
belle paludine. Des valves dethéries ont été trouvées au bas du
fleuve, elles y avoient sans doute été traînées par les courants. V
Lamarck distinguoit quatre sortes dethéries, \ Elliptica, la Tri-
(jo)iula, la Semilunaris et la Transversa. M. de Férussac, qui, lors-
qu'il fit son mémoire sur ce genre, avoit sous les yeux une pré-
cieuse réunion de ces coquilles, réduisit à deux les espèces de La-
marck, et en présenta une nouvelle. De I Elliptica et de la Trigo-
nula qui n'existent que dans la collection du Muséum, et qui sont
les deux plus beaux exemplaires connus, il ne fit qu'une seule
espèce, se fondant sur ce que les caractères imposés par Lamarck
étoient pris ainsi que leurs noms sur des formes relatives, ce qui
conduiroit,si l'on suivoit unepareilleméthode,àfaireun nombre
infini d'espèces, car peu de coquilles varient autant dans leur
forme que l'éthérie. Ne pouvant non plus adopter aucune des deux
dénominations de ce savant,il la désigna souscelle d'E. Lamarckii.
La seconde de ses espèces est celle que M. Gaillaud rapportoit
d'Egypte, il la nomma E. Caillaudi; enfin sa troisième fut établie
aux dépens des E. Transversa et Semilunaris de Lamarck, par les
mêmes raisons que nous avons dites plus haut, à l'occasion de ses
deux autres espèces, et elle reçut la dénomination d'E. Plumbea.
l/jO NOTICE SUR LE GENRE ÉTHÉRIE
Quelques années après, M. Sowerby crut pouvoir établir une
nouvelle espèce dans le Zoolocjical- Journal , sous le nom d'E. Tu-
bifera , dont le caractère principal repose sur une certaine
quantité de pointes tubiformes dont elle est armée à l'une de
ses valves.
Enfin en i83o, M. Michelin, ignorant la publication de lan-
teur anglais, représenta, dans le Magasin conchyliologique de
M. Guérin, un exemplaire également armé auquel il donna le
nom spécifique et nouveau d'E. Carteroni.
Si l'on s'attache rigoureusement à n'établir les espèces que
sur des caractères constants et non accidentels, nous croyons
que l'on ne sauroit mieux faire que de revenir aux espèces de
M. de Férussac. En effet, les caractères sur lesquels reposent
les E. Triqonula et Elliptica d une part, et Semilunaris et Trans-
versa de l'autre , ne consistant qu'en des différences de formes
purement accidentelles, il est de toute nécessité de les repousser.
Quant à l'E. de Caillaud, elle présente des caractères constants qui
la distinguent des R.LajnairkiieX Phtmbea, et que tout le monde
peut saisir au premier aspect, en considérant la nature mince,
fragile et boursouflée du test, la couleur de son épiderme , les
impressions musculaires et le talon de la charnière.
Nous pensons que l'E. Tubifera de Sowerby et l'E. Carteroni
de M. Michelin, qui sont une même chose, ne doivent poini
constituer une espèce à part, pareeque le caractère qui les dis-
tingue appartient à deux espèces, NL.Caillaudi du Nil et XYL.Plum-
bea du Sénégal : ces pointes tubiformes n'étant que des pro-
longements accidentels des parties anguleuses de certaines
valves et que l'on retrouve parfois dans l'une et l'autre de ces
deux espèces, h des degrés plus ou moins marqués, et sans pour
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAI.. \/[l
cela que leu rs caractères en ('-prou vent de variation. Nous ignorons
si ces prolongements sont le résultat de l'âgé', ou bien s'ils dé-
pendent des circonstances dans lesquelles se trouvent leséthéries;
mais ce dont nous sommes certains, c'est que le passage des co-
quilles non armées à celles qui le sont, paroît insensible, lors-
qu on se donne la peine d'en suivre un bon nombre d'individus,
soit qu'ils appartiennent au Sénégal, soit qu'ils proviennent du
Nil.
ÈTHÉRIE, Etheria LAMARCK.
FÉRUSSAC. — BLAINVILLE. — CÙVIER. — RANG. Etheria
SCHWEIGGER, OKEN.
Animal dç forme variable, mais cependant toujours plus long
que liant; manteau très ample, adhérent, ayant les bords dés-
unis dans tout son contour, à l'exception du milieu du dos;
deux ouvertures seulement pour deux cavités; ouverture de la
cavité branchiale et du pied , s étendant inférieurement d'un mus-
cle à l'autre ; ouverture correspondant à l'anus, subdorsale, petite
et saris communication avec la première; lames branchiales,
illégales d'un mêmccôté, enformedecroissantetfortementstriées;
appendices buccaux, grands, demi-circulaires, fixés par toute
l'étendue du bord supérieur et finement striés à une seule de
leurs faces; bouche assez grande; pied grand, épais, oblong,
oblique; anus à 1 extrémité d'un petit tube.
Coquille généralement assez grande, inéquivalve, înéqui-
latérale, très irréyulière, plus ou moins épaisse et solide, à
texture feuilletée; revêtue à l'extérieur d'un épidémie; nacrée à
l'intérieur, ou elle présen te souvent de nombreuses boursouflures; à
sommets courts, épais', peu distincts; à charnière simy>\e , sinueuse;
à ligament oblique, grand, alongé , extérieur, pénétrant à
annales du Muséum, t. III, 3e série, 19
I 4^ NOTICE SUU LE GENRE ETHÉRIE
[intérieur de la coquille par l'extrémité dune lame; impressions
musculaires au nombre de deux, distantes, oblongues, alongées;
impression palléale étroite et peu étendue, sans sinuosité; 1 une
des valves adhérente et présentant un talon susceptible avec
l'âge de beaucoup d extension.
E, DE LAMARCK, E. Lamarckii, Feruss.
Mémoires de la Soi', d'hist. nat. de Paris, T. I, ir partie, p. 35t).
Eth. elliptira , Lamarck. Ann. du Mus. T. IV, p. 401 , pi- 29 à 3i , et
Amni. sans vert., p. 100. Blaiuville, Dict. des se. nat. au mot Ethérie.
Deshayes, Dict. class. au mot Ethérie. Eth. trigonula Laro., loc. cit., p. 4°3,
pi. 3o et 3i , fip,. 2, et Aniin. sans vert., p. 100. Blainville, loc. cit. Desbayes,
loc. cit.
Gocpiille très grande, de forme variable, un peu aplatie et gé-
néralement alongée dans le sens transversal, à texture épaisse
et feuilletée, d'une nacre blanche et très brillante à l'intérieur;
les impressions musculaires de la même couleur que la surface
intérieure des valves; le talon peu prolongé.
Habite? sans doute quelque fleuve d Afrique.
E. DE CA1LLAUD, E. Caillaudi, Feruss.
Gaillaud, Vov- à Méroé , vol. [[, pi. LXf. Eth. tulnfcra Sowerby. Zoo/,
joum.
Coquille assez grande, de forme extrêmement variable, à tex-
ture mince, fragile, finement et irrégulièrement feuilletée,
quelquefois armée de pointes tubilormes; épidémie mince et de
couleur verte; surface intérieure des valves dune nacre peu
irisée, souvent verdâtre, sur-tout vers le milieu, et blanche près
des bords, avec des amas de boursouflures qui augmentent avec
l'âge; talon de la valve adhérente souvent très grand; les im-
pressions- musculaires un peu concaves et de la même couleur
que ia nacre.
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAI,. 1 43
Habite l'Egypte. Voyez plus haut.
E. COULEUR DE PLOMB, E. plumbea Feruss.
Loc. cit. , p. 35g.
Eth. semilunata Lam., loc. cit., p. 4«4 > l1'- ^2, fiy. i, i\ Anim. sans vert.,
n° 3. Blainville, ioc. cit. Deshaycs, loc. cit. Eth. ti-ansversa Lam., loc. cit.,
pi. 32. fig. 3, 4; Anim. sans vert., n° 4- Blainville, loc. cit. Deshayes, loc. cit.
Eth. Carteroni, Michelin, Mag. de Conch.
Coquille généralement un peu moins grande que la précé-
dente, de forme non moins variable, à texture plus épaisse,
plus solide, irrégulièrement feuilletée, et s armant aussi quel-
quefois de pointes tubiformes; à épiderme plus épais et de cou-
leur noirâtre; surface intérieure un peu plus irisée, mais de
couleur métallique et comme plombée, tachée parfois dune
teinte verdâtre qui paroît constante sur les impressions muscu-
laires ; bords de la coquille moins fragiles et mieux terminés ;
moins de boursouflures que dans l'espèce précédente ; talon
moins développé.
Habite le haut du Sénégal, voyez notre mémoire
EXPLICATION DE LA PLANCHE 6.
Fie. 1. L'animal de l'éthérie, vu du côté droit, renfermé dans son manteau, et
placé dans sa valve gauche.
Fig. 2. Le même, dont on a levé le lobe droit du manteau, pour montrer le:»
branchies, le pied et les appendices buccaux.
Fig. 3. L'ouverture postéro-dorsale grandie, montrant le tube de l'anus et le muscle
adducteur postérieur.
Fig. 4- La bouche avec ses quatre appendice*.
Fig. 5. Tissu grossi des branchies.
[
w
J
l'.tlicii.i < .iilhaudi Feruss
NOTE
SUR LE COLOCASIA ODORA,
ET SI R
L'ÉLÉVATION DE TEMPÉRATURE DE SES FLEURS.
PAR M. Adolphe BRONGMART.
Les observations sur l'accroissement de température que pré-
sente, au moment de la floraison, le sommet du spadix de plu-
sieurs Aroîdes, remontent déjà à une époque reculée, puisque ce
fut en 1777 que Lamarck le remarqua en premier sur l'arum
italicum ; il publia cette observation en 1789, mais sans indica-
tion précise de 1 heure à laquelle il lavoit laite, et sans avoir
constaté par le thermomètre le nombre de degrés dont la cha-
leur de cette partie de la fleur s élevoit.
Des observations plus précises sur la même plante furent
faites par Senebier, et publiées en 1800 :1e maximum de l'ac-
croissement de température observée fut de 70, et eut lieu vers
sept heures du soir.
Desfontaines, dans sa Flore atlantique, qui parut en 1800, cite
de même plusieurs Arum, comme présentant une élévation de
température sensible au toucher. -
La même observation paroît avoir été faite dès 1790 par
Gmelin, mais ne fut publiée dans sa Flora badensis qu'en 1808.
En 180/1, M. Bory-Saint-Vincent fit connoître les expériences
variées qu'il avoit faites en commun avec M. Hubert, à l'île Rour-
] /|6 NOTE SUR LE COLOCASIA OJtOHA.
bon, surYArum cordifolium, et dont il résulte que le spadix de cette
plante s'échauffoit à un tel point, vers la pointe du jour, au mo-
ment de la floraison , qu'il faisoit monter le thermomètre de 25
à 3o degrés au-dessus de la température ambiante.
Depuis lors, M. Théodore de Saussure a constaté le même phé-
nomène sur Y Arum maculatum et sur Y Arum Dracunculus, mais
sans indiquer avec précision le degré d'élévation de la tempéra-
ture et l'heure où il 1 avoit observée.
M. Schultz, en 1828, fit des observations sur le Caladium pin-
natifidum des serres de Berlin, qui lui donnèrent une élévation
de température de [\ à 5 degrés.
Cependant ces expériences furent depuis contredites par
MM. Treviranus et Gœppert, qui affirmèrent n'avoir jamais pu
observer d accroissement de température dans aucune de ces
plantes.
M. Schultz répéta de nouveau ses observations, et les détails
dont il les accompagna prouvèrent que l'accroissement de tem-
pérature dans la fleur duCaladiiun piiuiatijidum n'a lieu que pen-
dant quelques heures, le soir entre huit heures et dix heures, et
que sou maximum est d environ 7 degrés.
Ces derniers résultats obtenus par M. Schultz paroissoientbien
mettre hors de doute le fait de l'élévation de température du
spadix de certaines Aroïdes, au moment de la floraison; mais
elles prouvoient également qu'il étoit intéressant de comparer
la manière dont ce phénomène se présente dans\iiverses plantes
de cette famille.
J'ai saisi l'occasion que m'a présentée la floraison d'un pied
très vigoureux du Caladium odorum ou Colocasia odora pour faire
quelques recherches à ce sujet, et les résultats que j'ai obte-
NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 47
nus diffèrent assez do ceux qu'on a recueillis sur d'autres espèces
pour rpie j'aie cru utile de les signaler.
Le Caladium sur lequel j'ai lait ces observations étoit planté en
pleine terre, dans une petite serre chaude et humide; il y avoit
pris un très grand développement: le limbe de ses feuilles avoit
près d'un demi-mètre de long, et il a développé quatre Heurs
dans l'espace d'un mois.
La première Heur a commencé à entrouvrir sa spathe le f\ mars
i83/j; mais ce n'est que le 6 que le pollen commença à s'échap-
per des anthères, et que je m aperçus, vers deux heures et demie,
que le spadix présentoit un accroissement de température appré-
ciable par le simple toucher; m'étant procuré un thermomètre
assez petit pour être appliqué contre le spadix, je vis à quatre
heures que la température de l'air étant égale à 23 degrés centi-
grades, celle du spadix, à la hauteur des étamines fertiles, étoit
de 26 degrés, et celle du milieu de la massue formée par les éla-
mines avortées et glanduleuses, de 3o degrés. Il y avoit donc
une différence de 7 degrés entre la température de cette partie et
celle de l'air ambiant; et je ne doute pas qu'un thermomètre plus
délicat et mieux appliqué, comme ceux que j'ai employés plus
tard, ne m eût indiqué une élévation de température plus consi-
dérable. Peu à peu la chaleur de cette partie diminua, et à
sept heures du soir elle ne différait pas sensiblement de celle de
la serre.
Mais taudis que dans toutes les Aroïdes qu'on a observées sous
ce rapport jusqu'à présent, cet abaissement de température pa-
rait être permanent, dans la plante que j'étudiois je vis le même
accroissement de chaleur se manifester le lendemain vers la
même heure.
I 48 NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.
Ainsi , le matin jusqu'à midi, il n y avoit pas de différence ap-
préciable entre la température de l'atmosphère et celle du spadix,
tandis qu'à 3 heures je notai les températures suivantes:
Air ambiant 2i°,o
Etamines fertiles 24°,o
Base de la masse d etamines avortées .... 26°,o
Milieu des etamines avortées 28°,5
La différence de température entre h; milieu de la massue for-
mée par les etamines avortées, qui termine le spadix, partie qui
est toujours la plus chaude, et l'atmosphère, étoit donc de 7°,5
comme la veille.
A 4 heures et demie, il n'y avoit plus que 2°,5 de différence.
Le 8 mars, je ne pus suivre régulièrement la plante pendant
toute la journée; mais le matin il n'y avoit de 8 heures à 8 heures
et demie que i" de différence entre le spadix et l'air ambiant,
tandis qu'à 4 heures la différence étoit de 3°,5. Le maximum avoit
probablement eu lieu pendant mon absence.
Le 9 mars , il n'y eut qu'un accroissement de température de
a°,5 à i heure après midi; le matin la différence de température
étoit nulle, et à 4 heures elle n 'étoit que de on,y. Enfin, le io
mars, il n'y eut plus aucune élévation de température, et la fleur
commença à se faner. Une seconde Heur se développa sur le même
pied quelques jours après, et, prévenu d'avance, je me disposai
pour l'observer avec plus de régularité, et d'une manière plus
précise.
Dans ce but, dès l'épanouissement de la spathe, j'appliquai
contre le milieu du spadix un petit thermomètre très sensible
que je fixai exactement, et que je protégeai contre l'action de
l'air extérieur par une petite enveloppe de flanelle, qui, dans
NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 4g
I endroit fie la houle, présentoit plusieurs épaisseurs, de manière
que la boule du thermomètre étoit appliquée immédiatement
contre le spadix d'un côté, et abritée du contact de l'air de tous
les autres côtés.
Tout ce petit appareil ne couvrant qu'une foible étendue du
spadix, je pus le laissera demeure sans craindre qu'il gênât les
fonctions de cette partie. J'avois un autre thermomètre qui res-
toit constamment suspendu dans l'air auprès même de la fleur,
et le tout étoit bien ombré par un écran en papier.
Je pus observer ainsi fort régulièrement la marche de ces in-
struments, et en dresser un tableau comparatif dont je vais si-
gnaler ici les principaux résultats.
Le i3 mars, la spathe qui enveloppe le spadix n'étant pas en-
core entrouverte, la fleur répandoit cependant déjà une odeur
suave.
Le 14, elle s'est entrouverte, et l'odeur a été beaucoup plus
forte.
L'émission du pollen a eu lieu le 16 entre 8 heures et 10 heures
du matin, et a continué les jours suivants jusqu'au 18. — Le 19
la fleur commencoit à se faner.
Depuis le 1 4 jusqu'au 19, il y a eu tous les jours un accroisse-
ment très marqué de température, la température retombant
pendant la nuit et le matin presque au même degré que celle de
l'air ambiant.
Ainsi les maximum ont eu lieu :
Le 14 à 3 h. soir. . . . 4°>5
i5 à 4 h- 'A soir. . . . 10, o
16 à 5 h. soir. . . . 10, 2
17 à 5 h. soir. . . .11,0
annales du Muséum, t. III, 3" série. 20
I 5o NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.
18 à 1 1 h. matin. . . . 8, 2
19 à 10 h. '/, matin. . . . 2,5.
On voit par là que ces accroissements de température, quon
pourroit presque comparer à des accès de fièvre quotidienne, se
sont répétés pendant six jours, et avec une forte intensité, sur-
tout pendant quatre jours, presque à la même heure, puisque, à
l'exception des deux derniers jours, où l'accès a eu lieu plus tôt,
c'étoit entre 3 heures et 6 heures de l'après-midi que cet accrois-
sement de température présentoit son maximum.
Il est probable que ces alternatives d'élévation et d'abaisse-
ment de température s'observeroient, non seulement sur l'espèce
qui Fait le sujet de cette note, mais sur plusieurs autres qui ap-
partiennent au même groupe naturel. En effet, le genre Coloca-
sia, auquel le Caladium odorum doit être rapporté, est un groupe
très naturel , remarquable par la durée plus grande de ses fleurs,
qui restent épanouies pendant plusieurs jours, tandis que dans
la plupart des plantes de cette famille la fleur ne reste complè-
tement épanouie, lorsque la fécondation a lieu, que pendant très
peu de temps, quelquefois (pie pendant quelques heures.
Il est donc probable qu'on pourra observer cet accroissement
de température se répétant par accès sur plusieurs plantes de ce
genre, tandis que sur les espèces à floraison de peu de durée
l'élévation de température n'a lieu qu'une seule fois. Je me pro-
pose de saisir les occasions qui se présenteront pour répéter ces
observations sur les diverses espèces d'Aroïdes qui fleuriront au
Jardin des Plantes.
Ces observations montrent également que dans cette plante,
comme dans X Arum cordifolium observé par M. Bory Saint-Vin-
NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. i 5 i
cent, et dans l 'Arum commun , dont M. Théodore de Saussure a
étudié la respiration, les diverses parties du spadix agissent très
diversement et dégagent une chaleur très différente ; ainsi, dans
la première fleur, le thermomètre appliqué sur les diverses par-
ties a donné les résultats suivants :
Température de l'air 2i°,o
Température des étamines fertiles .... 2/^,0
Température à la base de la massue d' étamines
avortées 26°,o
Température vers le milieu de la massue d'éta-
mines avortées 28",5
Sur la seconde fleur, le premier jour de son épanouissement
avant l'émission du pollen, époque où le thermomètre peut être
, introduit dans la partie de la spalhe qui environne les ovaires,
mais à laquelle l'élévation de température est moins considérable
que les jours suivants, j'ai observé les différences de tempéra-
ture suivantes au moment où la chaleur de la fleur étoit la plus
forte :
•
Air ambiant 24°i5>
Pistils 26°,o
Etamines fertiles 29°i°
Etamines avortées 29°i°
Pendant les jours suivants, j'ai constaté que dans cette fleur,
comme dans la précédente, l'élévation de température, au mo-
ment de son maximum , étoit d'autant plus forte, qu'on s'appro-
choit davantage du sommet du spadix; de sorte que les anthères ,
qui, avant leur déhiscence et l'émission du pollen, présentent
I 52 SOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.
une température égale à celle des étamines avortées et glandu-
leuses dont est formée la massue qui termine le spadix, ne pos-
sèdent pendant les jours suivants qu'une température beaucoup
moins élevée que celle de ces corps charnus de texture glandu-
leuse qui forment la surface du sommet du spadix.
Pour montrer la marche que suit ce phénomène dans toute sa
durée, je vais donner le tableau des températures observées sur
la seconde fleur qui s'est développée, fleur que j'ai pu suivre
avec une plus grande exactitude que les autres, sur lesquelles,
du reste, le phénomène a présenté exactement les mêmes va-
riations.
La température de l'air étoit prise très près de la fleur, au
moyen d'un thermomètre placé exactement dans les mêmes cir-
constances (pie la fleur elle-même ; celle du spadix, au moyen
d'un thermomètre bien comparable au premier, et fixé sur le
milieu de la partie glanduleuse qui termine le spadix.
NOTE SUR LE COLOCASIA ODOliA.
i53
JOURS ET HEURES.
i3 mars 1 834-
i/( mars
hoir
i h.
ah.
3 h.
4 h.
6 h.
9 h.
1 1
3o\
3o' .
i5' .
i5..
o. .
o. .
o. .
i5 mars.
Malin
m
12
9
12
h.
h.
h.
h.
h.
1 h.
2 h.
3 h.
3 h.
4 h.
5 h.
7 h.
8 h.
h.
h.
o. .
3o. .
i5..
o. .
o. .
3o'.
3o. .
o. .
3o..
i5. .
3o. .
3o.
o.
o.
o.
16 mars
Matin
Soir
8 h.
8 h.
io h.
12 h.
2 h.
4 h.
5 h.
6 h.
12 b.
17 mars.
Matin 6 h.
8 h.
o. .
3o...
o. . ,
o. .
o. .
i5. .
o. . ,
o. .
o. .
o. .
o.
3o.
TEMPÉRATURE
de
l'air ambiant.
27°,5
2(5, O.
24
23
21
23
22
l8
23
23
25°,0
27
28
27
26,
26
24
21
22
23
24
22
'9
21
26
27
26
25
23
22
21
22
•9
«9
TEMPERATURE
du
SPADIX.
3o°,o-
3o, o.
29, o.
26, 5.
24, 2.
24, 5.
23, o.
20, °o.
26, o.
26, 5.
28°,0.
32, o.
33, o.
34,5.
35, o.
35, o.
34,0.
3i, o.
25, o.
24, 5.
25, 3.
24,0.
21, O.
23, 2.
30, o.
3i, o.
33, 5.
35, o.
34,o.
3i, o.
25,8.
23, o.
21, 5.
21, 5.
DIFFÉRENCE
de ces températures
et observations.
Fleur non épanouie ré-
pandant déjà une odeur
suave, mais foible.
Spathe entr'ouverte ;
odeur assez forte, sur-
tout vers le milieu de
la journée.
2°,5.
4°,o.
4,5.
Maximum.
3,5.
2,7.
.,5.
1, 0.
2°,0.
3, 0.
3°,o.
3°,o.
5, 0.
5,o.
7,5.
8, 2.
9°>°.
IO°,0.
Maximum.
g,5.
3, 0.
.,3.
1, 1.
2, 0.
Maximum.
[,7-
4, O. Emission du pullen.
4°,o.
7°,o.
10, o.
IO, 2.
9, °-
4,5.
I, o.
2°.0
h 7-
1 3/)
INOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.
TEMPÉRATURE
TEMPÉRATURE
DIFFÉRENCE
JOURS ET HEURES.
de
du
de ces températures.
l'air ambiant.
SPADIX.
et observations.
2, 5.
3°,o.
24,o
8, 2.
4 h. o
11,0. ) ,.
; Maximum.
11, 0. {
0, 5.
18 mars.
17' °
17, P
0, 0.
8 h. o
19 °
0, 8.
271 «
8, 2. Maximum.
24,8
6,4.
3 h. 3o
28, O
5, 0.
6 h. o
18, 8
2, 2.
ig mars.
Matin 8 h. o
22, 0
0, 5.
2, 5. Maximum.
25, 0
25, 0
0, 0. La fleur se tane; il
n'y a plus d'élévation
de température.
Indépendamment du phénomène remarquable que je viens
de rapporter, la belle Aroïdée qui fait le sujet de cette notice
mérite encore de fixer l'attention des botanistes par plusieurs
particularités de sa structure.
La famille des Aroïdées est une de celles dans lesquelles
l'organisation de plusieurs des parties les plus importantes de
la fleur avoit été le plus négligée pour la formation des genres;
les rapports de position des divers organes sur le spadix et la
forme de la spathe avoient presque seuls servi à définir les di-
vers genres, tandis que la structure des pistils et des étamines,
cpai offre de nombreuses variations, et qui fournit des carac-
tères très importants et très faciles à bien définir, avoit été gé-
néralement négligée. Tout récemment M. Schott a publié dans
les Meletemata botanica une révision générale de la famille des
NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 55
Aroïdées, dans laquelle il a employé avec succès ces carac-
tères pour mieux diviser, les divers genres de cette famille;
et si, au premier abord, il paroît quelquefois en avoir abusé
pour multiplier les genres, je crois que lorsqu'on étudiera
avec soin les groupes qu'il a formés, on verra qu'ils sont gé-
néralement très naturels et bien définis, et même qu'ils sont
presque toujours assez riches en espèces et offrent encore des
modifications d'organisation assez remarquables pour que les
recherches subséquentes tendent plutôt à les subdiviser de
nouveau qu'à les réunir entre eux.
Mais si de nouvelles recherches viennent généralement con-
firmer ces divisions, il est probable, d'un autre côté, que l'étude
de ces plantes sur le vivant, soit dans les jardins, où beaucoup
d'entre elles sont maintenant cultivées, soit dans les lieux où
elles croissent spontanément, viendra modifier quelques uns des
caractères employés pour distinguer ces genres.
Les divisions qu'il a établies parmi les Caladium en sont un
exemple et se rattachent au sujet qui nous occupe.
En effet, le genre Caladium, établi d'abord par Ventenat pour
un petit nombre d'espèces, avoit embrassé successivement un
grand nombre d'espèces qui s'éloignoient beaucoup du type
primitif; M. Schott en a formé la tribu des Caladiées, compre-
nant neuf genres presque tous nouveaux. Parmi ces genres il y
en a deux qui fleurissent très fréquemment dans les serres : ce
sont les vrais Caladium et les Philodendron; les Colocasia y déve-
loppent plus rarement leurs fleurs; et particulièrement la véri-
table Colocase d'Egypte, quoique cultivée dans la plu part des
jardins botaniques, ne paroît pas y fleurir; il en résulte que les
caractères du type du genre sont moins bien connus que ceux
I 56 NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA.
de plusieurs des espèces qu'on y rapporte, et que, mieux étuuiv.,
ce groupe devra peut-être encore être subdivisé en deux genres
(pie le savant botaniste que nous venons de citer a déjà indi-
qués comme sections, sous les noms de Eucolocasia et d Alocasia.
C'est à cette dernière section que me paroît appartenir l'es-
pèce qui a fait le sujet des observations précédentes, quoiqu'elle
diffère, à quelques égards, des caractères tracés par M. Scbott;
ainsi les loges des anthères, bien loin de s ouvrir par des fentes la-
lérales, s'ouvrent au sommet par des pores arrondis et même plus
larges transversalement que longitudinalement (voyez fig. 3 et l\);
mais ce même caractère se retrouve aussi dans les vrais Çala-
dium (CaJ&dium bicolor Veut. — Çaladium colocasioides hort. par.
— -^rtimco/ocasi'oidesDesf.cat.hort.par.), queM.Sehottcaractéiist'
aussi par ces mots : Antherœ rimulis lateraliter déhiscentes. Dans
ces deux genres et dans quelques autres qui s'en rapprochent, les
étamines sont monadelphes ou forment une colonne charnue,
ordinairement prismatique, sur laquelle s'insèrent directement les
anthères ; mais ces anthères m'ont paru généralement en nombre
pair dans le Colocasiaodora, et souvent géminées dans le Çaladium
colocasioides, ce qui indiqueroitdesanthèresbiloculairesconnées;
ainsi la colonne anthérilère représentée fig. 3, 5, seroit formée de
six anthères à deux loges, et non de douze anthères unilocu-
laires, caractère qui s'accorde avec ce qu'on observe dans le
genre Philodendron, où les étamines sont libres et présentent un
filet ou connectif très épais, charnu, supportant deux loges dis-
tinctes. La massue qui termine supérieurement le spadix est
renflée et sillonnée, comme l'indique le caractère donné à la sec-
tion des Alocasia; mais ces sillons sont produits par les lignes
de séparation des étamines avortées charnues, qui sont devenues
NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. I 57
irrégulières, serrées les unes contre les autres, et qui couvrent
toute cette partie supérieure du spadix, mais dont le passage
aux vraies étamines est évident inférieurement( voye:; la fig. 2).
Les ovules, au nombre de six, insérés deux par deux à la base
des trois cloisons incomplètes qui divisent l'ovaire , diffèrent
encore de ceux des vrais Caladium, en ce qu'ils sont complète-
ment sessiles, très épais et antitropes, leur micropyle étant à l'ex-
trémité supérieure. ( Voyez la fig. 6. )
La disposition différente des ovules dans les vrais Caladium
et dans les Alocasia est en rapport avec une marche très différente
dans le tissu conducteur du stigmate. Dans les Caladium il y a
réellement deux stigmates sessiles très rapprochés, mais distincts,
qui donnent naissance à deux faisceaux de tissus conducteurs,
qui descendant séparémen t dans l'épaisseur des parois de l'ovaire ,
suivent chacune des cloisons qui portent les ovules et se termi-
nent par des faisceaux de papilles cjui correspondent au micro-
pyle de chacun des ovules.
Dans le Colocasia odora, les trois stigmates sont confondus en
un seul stigmate, en forme de disque, parfaitement entier; il n'y
a qu'un seul faisceau de tissu conducteur au centre du style très
court qui surmonte l'ovaire, et ce tissu se continue en une sorte
de rangée de papilles qui couvrent tout le bord libre des cloisons
incomplètes qui font saillie dans la cavité unique de l'ovaire.
(Voyez fig. 7, 8.)
Ces papilles se trouvent ainsi en rapport avec le micropyle,
soit qu elles doivent transmettre immédiatement le fluide fécon-
dant ou protéger les tubes polliniques qui pénétrent dans le stig-
mate.
Il est, en effet, facile d'observer sur cette plante la pénétration
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 21
I 58 NOTE SUR LE COLOCASIA OOORA.
des tubes polliniques dans le tissu du stigmate : si, à la fin de la
floraison, on examine les pistils, on voit que les stigmates sont
couverts d'une couche épaisse de pollen , et qu'une partie de ces
grains de pollen, lisses et sphériques, ont donné naissance à des
tubes membraneux plus ou moins alongés, qui pénètrent entre
les utricules qui forment les papilles du stigmate, jusquà une
assez grande profondeur, dans le tissu de cet organe. {Voyez
fig. 9, 10.)
Mais ces tubes polliniques se prolongent-ils jusqu'aux ovules,
comme dans les Orchidées, ou se perdent-ils dans le tissu du
stigmate? c'est une question qui reste à résoudre. Il est certain
que dans plusieurs Aroïdes, l'ovaire présente, après la féconda-
tion, des filaments qui, venant du style, en remplissent en partie
la cavité; mais ces filaments peuvent être une prolongation du
tissu conducteur lui-même aussi bien que des tubes polliniques.
Mon ami M. Descaisnes s'est occupé de recherches sur ce sujet,
qui éclairciront probablement la question.
Les organes de la végétation présentent aussi dans cette plante
plusieurs points de structure assez curieux.
Les pédoncules géminés dans l'aisselle des énormes pétioles de
cette plante présentent, ainsi que ces pétioles et les nervures des
feuilles, de nombreuses lacunes cylindriques qui paroissent, à
l'œil nu, toutes tapissées de points brillants; examinées au micro-
scope sur des coupes transversales et longitudinales, on voit que
ce sont autant de cellules saillantes formant des sortes de petits
poils courts, qui chacune renferment un faisceau de raphides ou
de petits cristaux aciculaires rapprochés parallèlement les uns
aux autres.
Ces cristaux sont ici, comme cela a lieu, du reste, constamment,
NOTE SUR LE COLOCASIA ODORA. l 5(J
renfermés dans l'intérieur de ces utricules saillants, et peuvent
facilement en être extraits; mais, ce qui est assez remarquable,
c'est que les cellules voisines qui forment le reste du tissu entre
les lacunes ne paroissent jamais en présenter, tandis qu'elles
tapissent en grand nombre toutes les lacunes de la plante.
Les feuilles de cette plante sont le siège d'une sécrétion de cire
qui , peu abondante dans la plante cultivée, paroît sur cette es-
pèce ou sur d'autres Aroïdes croissant dans le climat qui leur est
propre, devenir très considérable. Cette sécrétion n'a lieu cepen-
dant qu'à la face inférieure et seulement à l'aisselle des nervures
principales, où le tissu cellulaire, légèrement modifié dans son
aspect , devient le siège de cette sécrétion , qui graduellement se
répand quelquefois sur presque toute la surface inférieure de la
feuille. Sur la plante cultivée, elle ne formoit que de petites
écailles , grandes tout au plus comme l'ongle.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 7.
Fig. i. Spadix , enveloppé dans sa spathe, dont la partie supérieure se flétrit et
tombe après la floraison, tandis que l'inférieure persiste autour des ovaires.
Fig. a. Spadix dépouillé de sa spathe.
a. Pistils. 6. Pislils avortés, c. Etamines avortées, dont on voit le passage
insensible aux etamines fertiles. (/. — e. Masse d'étamines avortées qui
couvre la partie supérieure du spadix et qui donne lieu au plus grand
dégagement de chaleur.
Fig. 3. Un des prismes charnus d, fig. 2, formé par plusieurs etamines soudées,
terminé extérieurement par une surface plane à-peu-près hexagone, et por-
tant environ douze anthères sessiles oblongues, insérées tout autour, et
s'ouvrant supérieurement chacune par un pore.
Fig. l\. Partie supérieure d'une des anthères montrant son mode de déhiscence.
Fig. 5. Coupe transversale d'un des groupes d'étamines, sur laquelle on voit le
mode d'insertion des anthères, et leur division en deux loges par une
cloison longitudinale.
Fig. 6. Coupe longitudinale d'un des pistils, a , Stigmate couvert de pollen. 6 , Tissu
conducteur s'étendant jusqu'au sommet de l'ovaire, c, Ovules géminés à la
base des cloisons incomplètes de l'ovaire, c', Un de ces ovules coupé lon-
gitudinalement, montrant la position du micropyle et la disposition des
membranes et du nucelle.
Fig. 7. Coupe transversale de l'ovaire.
Fig. 8. Une des cloisons incomplètes, dont le bord est couvert de poils simples,
faisant suite au tissu conducteur du style, comme on le voit sur la fig. 6.
Fig. 9. Un des grains de pollen avec son prolongement tubuleux pénétrant entre
les papilles stigmatiques.
Fig. 10. Le même, dont le tube est dégagé du tissu stigmatique.
Fig. 11. Coupe transversale du tissu d'un des pétioles, dont les lacunes sont garnies
de cellules saillantes, pleines de cristaux aciculaires.
Fig. 12. Coupe longitudinale d'une de ces lacunes.
Fig. i3. Une des cellules remplie d'un faisceau de cristaux.
.V. v- ,//•"
Oro-anisat ion du Golôcasia odoj a
.. !& ...'. .-.■ s.
OBSERVATIONS
SUR LES
VARIATIONS ACCIDENTELLES DU MODE
SUIVANT LEQUEL LES FEUILLES SONT DISTRIBUÉES
SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
Lues à l'Académie des sciences, le 28 avril i834-
PAR M. DUTROGHET.
Les modes divers qui président à la distribution des feuilles
sur les tiges des végétaux ont été déterminés avec beaucoup de
soin par les botanistes. En étudiant ces modes de distribution,
on n'a pas tardé à s'apercevoir que, chez le même végétal, le mode
ordinaire de la distribution des feuilles était quelquefois changé.
Ronnet(i) a fait des recherches spéciales sur cet objet : il a observé
avec soin et les modes divers de la distribution des feuilles et les
variations accidentelles qu'ils subissent quelquefois ; mais il n'a
point aperçu le mécanisme de ces variations, dont l'existence nous
prouve que l'ordre, toujours régulier, de la distribution des
feuilles, dépend d'une cause qui est constante dans sa régularité
d'action, mais qui n'est point constante dans le mode de cette
même action. Or ces anomalies de l'action organique qui préside
(1) Recherches sur l'usage des feuilles ; troisième Mémoire.
1Ô2 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
à la distribution des feuilles peuvent nous instruire du méca-
nisme de cette action. Il ne s'agit, pour parvenir à cette connais-
sance, que d'observer comment les diverses dispositions régulières
des feuilles se changent les unes dans les autres. L'étude de ce
problème de physiologie végétale est d'une grande importance;
car elle doit conduire à la connaissance de la symétrie normale
et primitive des végétaux, qu'admet avec juste raison M. De Can-
dolle (i). «Toute cette nombreuse classe de faits, dit-il, connue
«sous le nom de monstruosités, qui était impossible à com-
« prendre dans lancien système, et qu'on affectait de mépriser
« pour se dispenser de les étudier; toute cette classe, dis-je, a
«pris une clarté et un intérêt nouveau, depuis qu'on les a vus
«sous leur vrai point de vue, savoir, comme des indices pour
«reconnaître la symétrie normale ou primitive des êtres. Les
«monstruosités sont, pour ainsi dire, des expériences que la
« nature fait au profit de l'observateur. »
Les feuilles offrent toujours une disposition régulière sur les
tiges ; lorsqu'elles sont considérées comme éparses , c'est que
l'ordre de leur disposition est inaperçu. M. De Gandolle rap-
porte toutes les dispositions des feuilles à deux classes. La pre-
mière comprend les feuilles qui sont multiples sur une même
coupe horizontale de la tige; ce sont les feuilles opposées et les
feuilles verticillées. La seconde comprend les feuilles qui sont
uniques sur une même coupe horizontale de la tige; ce sont
les feuilles en spirale et les feuilles alternes. La transmutation
de ces divers modes de distribution des feuilles, les uns dans
les autres, a été notée depuis long-temps par Bonnet. M. De
(l) Organographie végétale, tome II, p. -±!\a.
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 63
Candolle est entré dans quelques détails à ce sujet dans son
organographie végétale. Il y a de ces transmutations qui sont
dans l'ordre delà nature; il y en a d'autres qui sont acciden-
telles, qui sont des monstruosités. Or ces aberrations de la
nature ne se font point au hasard, elles sont soumises à des lois
qu'il est important de déterminer.
On peut établir comme régie générale, qu'il ne s opère jamais
de transmutations accidentelles dans le mode de distribution
des feuilles, lorsque les végétaux n'ont que la force normale de
végétation qui leur est propre. Cette transmutation n'arrive que
lorsqu'il se produit des scions très vigoureux. C'est ce qui arrive,
par exemple, lorsqu'un arbre étant privé de ses branches, il en
reproduit de nouvelles. Inobservation apprend que les arbre»
dont les feuilles sont opposées, sont ceux qui sont le plus sujets
à présenter des transmutations de ce genre; elles sont fort rares
chez les arbres dont les feuilles sont en quinconces ou en penta-
phylles spirales. Parmi les nombreux exemples de transmutations
de ce genre que j'ai eu occasion d'observer, je choisirai, en les
enchaînant les uns aux autres, ceux qui sont le plus propres
à démontrer la manière dont ces transmutations s'opèrent.
Les arbres dont les feuilles sont opposées sont, comme je viens
de le dire, ceux dont le mode normal de la distribution des
feuilles se change accidentellement le plus souvent. C'est par
eux que nous allons commencer l'étude de ces transmutations.
Parmi les arbres à feuilles opposées chez lesquels on observe
assez fréquemment la transmutation du mode normal de la
distribution des feuilles, je citerai le frêne (fraxinus excelsior)
et l'érable (acer campestré). J'ai observé chez ces deux arbres
<inq sortes de transmutations dans le mode de la distribution de
l64 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
leurs feuilles. Je prendrai ici l'érable pour spécimen. La figure i
représente la disposition normale des feuilles de cet arbre.
Lorsque les scions de l'érable végètent vigoureusement, ses
feuilles opposées tendent souvent à quitter leur opposition ; elles
se dissocient de plusieurs manières et toujours avec régularité.
Lorsque dans les paires de feuilles semblablement dirigées, telles
que aa' et ce' (fig. 2), les feuilles sont dissociées dans le même
sens, et qu'il en est de même dans les paires bb' et dd', les feuilles
deviennent doublement alternes. Souvent cette dissociation est
très légère, en sorte que les feuilles peuvent être considérées
comme imparfaitement opposées. Mais quelquefois aussi cette
dissociation est complète et les feuilles qui auroient dû être
opposées sont portées à une assez grande distance l'une de
l'autre; alors elles décrivent, par leur insertion sur la tige, une
spirale telle, qu'il faut quatre feuilles pour faire deux fois le
tour de la tige. La première correspond verticalement à la cin-
quième au-dessus ; ainsi en partant de la feuille a' pour suivre
les feuilles supérieures dans leur ordre d'élévation , on leur
trouve l'ordre suivant : a'a bb' c'. La feuille c', qui correspond à la
feuille a' sur le même côté du scion , est la cinquième au-dessus
délie. Il faut ainsi quatre feuilles pour faire deux fois, et en
spirale, le tour du scion; les feuilles sont ainsi disposées en
tétraphylles spirales. Les deux paires, semblablement dirigées,
a'a et c'e, offrent la même disposition dans 1 élévation respec-
tive de leurs feuilles dissociées; car les deux feuilles antérieures,
a'c1, sont plus basses que les deux feuilles postérieures ac. Ainsi
les feuilles a'a sont alternes dans le même sens que le sont les
feuilles c'e. Les feuilles b,b' sont aussi alternes dans le même
sens que le sont les feuilles dd} . Cette disposition, que nous
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 65
voyons ici dériver de la dissociation alterne des feuilles opposées,
et qui est ici un état anormal ou monstrueux, est la disposition
normale des feuilles du nevprv.n (Bliamnus catharticus). Cet arbris-
seau présente ordinairement, en effet, des feuilles doublement
n I ternes ou des feuilles im parlai tentent opposées et dissociées d une
manière doublement alterne ; mais je ferai observerquecettedispo-
sition des feuilles sur les scions du nerprun n'a lieu que lorsque
ces scions sont produits sous linfiuence de la force normale de
végétation de cet arbuste. Lorsque ces scions sont produits par la
souche d'un arbuste coupé, et qu ils possèdent ainsi une grande
force de végétation , leurs feuilles ne sont plus doublement
alternes, elles sont alors disposées en pentaphylles spirales ou en
quincpwnces. Ce fait nous indique déjà que les causes qui pré-
sident à ces deux dispositions des feuilles se touchent de très près.
Nous allons voir, en effet, la disposition des feuilles en penta-
phylles spirales naître d'un nouveau mode de dissociation des
feuilles opposées croisées ( i).
Bonnet a déjà signalé ce fait, que chez une espèce de saule
qu'il nomme osier rouge brun et qui est le salix purpurea de
Linnée, les feuilles des scions sont opposées dans le bas et,en
(fuincpionces dans le haut; mais il n'a point tiré parti de cette
observation pour tenter de saisir le lien qui unit ces deux dis-
positions si différentes des feuilles. Plusieurs scions de frêne et
d érable m'ont offert le même phénomène. La figure 3 représente
la partie inférieure d'un scion d'érable dont les feuilles supé-
rieures (fi g. B *) sont disposées en pentaphylle spirale; les feuilles
(i) Je distingue ainsi les l'euilles opposées dont les paires sont croisées, des l'euilles
opposées dont les paires ont toutes la même direction, comme cela a lieu par
exemple chez le potamogeton ilensum.
Annales du Muséum, t. III. 3' série. 22
l6f> OBSERVATIONS SUK LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
inférieures (fig. 3) offrent le mode de transition de la disposition
opposée des feuilles à leur disposition en ijuinquonce ou en pen-
taphylle spirale. Ici les deux paires semblablement dirigées,
a', a et c', c, nous offrent la dissociation de leurs feuilles en sens
inverse lune de lautre. En effet, dans la paire a' a la feuille
postérieure a est plus haute que la feuille antérieure a' , tandis
que dans la paire c, c' la feuille postérieure c est plus basse que
la feuille antérieure cf. Il en est de même des deux paires sem-
blablement dirigées, b' b et d'd'; le mode de dissociation de
lune est inverse de celui de lautre. Ainsi les deux paires sem-
blablement dirigées que sépare une paire qui les croise offrent
une disposition inverse dans L'élévation respective de leurs
feuilles dissociées. Ces feuilles sont alternes à contresens ou sécns-
alternes. Il résulte de là, qu en partant de la feuille a' pour suivre
les feuilles supérieures dans leur ordre d'élévation jusqu'à la
feuille c', qui est située sur la môme ligne verticale, on leur
trouvera l'ordre suivant, a',a,b',c, c'. Ainsi la feuille c', qui
correspond à la feuille a' sur le même côté du scion, est la
sixième au-dessus délie : il y a par conséquent cinq feuilles pour
faire en spirale deux tours complets sur le scion ; la sixième
recouvre la première. On obtient le même résultat en commen-
çant à compter par la feuille la plus basse de toutes les autres
paires de feuilles dissociées. Si au lieu de commencer à compter
par la feuille a', qui est la plus basse de la paire a'a, on commence
à compter par la feuille a, qui est la plus haute de cette paire, on
ne trouvera plus qu une série de quatre feuilles, a, b',, b, c, pour
arriver à la feuille c, qui correspond à la feuille a sur le même côté
du scion, ou qui la recouvre; ici la série des feuilles ne fait plus
qu un seul tour en spirale sur le scion, et il ne faut que trois
X. Annales s/// Muséum. itf3j.
PI. ,9.
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 67
feuilles pour accomplir ce tour. On obtient le même résultat en
commençant à compter par la feuille la plus haute de toutes
les autres paires de feuilles dissociées. Ainsi le scion dont il est
ici question offre les éléments de deux spirales différentes. Les
cinq feuilles a' a, b', b, c forment un c/uinquonce ou un penlaphylle
spirale qui fait deux tours de spire sur le scion. Les trois feuilles
(,(>,'/> forment l'élément d'une spirale de trois feuilles on un
triphylle spirale. Le pentaphylle spirale tel qu'il est représenté
dans le Las du scion (fig. 3) n'offre pas une spirale régulière : les
feuilles qui le composent ne sont pas également espacées sur la
circonférence du scion. En effet les feuilles a', a, b', b, c ne
divisent point par cinquièmes la circonférence du scion : les deux
feuilles a et c sont situées du même côté; les deux feuilles b et b'
sunt situées sur des côtés opposés. Ainsi les feuilles sont situées
ici sur quatre côtés du scion ou sur quatre lignes verticales, et
non sur cinq lignes verticales comme cela doit être dans le pen-
taphylle spirale tel qu il existe dans la partie supérieure du scion
(fig. 3*). Pour amener la régularité de ce pentaphylle spirale dans
la partie supérieure du scion , il a donc fallu un déplacement trans-
versal des feuilles. Ce phénomène est celui que je nomme avec
Bonnet déclinaison des feuilles. Il consiste dans un déplacement
transversal des feuilles, qui quittent la ligne verticale sur laquelle
elles sont situées, sans quitter leur élévation; elles se portent à
droite ou à gauche en tournant un peu autour de la tige. C'est au
moyen de cette déclinaison que le pentaphylle spirale irréqu lier,
que l'on voit dans le bas du scion (fig. 3) devient un pentaphylle
spirale régulier tel qu on le voit dans la partie supérieure de de
même scion (fig. 3*). Voici par quel mécanisme ce changement
s'opère.
l 68 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
La première feuille du pentaphylle spirale i (fig. 3*), ana-
logue de la feuille a (fîg. 3), et la feuille 6 qui la recouvre et qui
est l'analogue de la feuille c', restent dans la même ligne verticale.
La feuille 2, dont l'analogue a est sur uneverticale éloignée d'une
demi-circonférence de la verticale sur laquelle est l'insertion de
la feuille immobile a', analogue de la feuille i, s'est rapprochée
de la verticale de cette dernière en déclinant vers la gauche
d'une quantité égale à un dixième de circonférence. La feuille
5, analogue de la feuille c, s'est comportée de la même manière
par rapport à la feuille immobile 6, analogue de la feuille c' ;
elle s'est rapprochée de sa verticale en déclinant vers la droite
dune quantité égale à un dixième de circonférence. Ainsi les
deux feuilles 2 et 5 se trouvent portées sur des verticales éloi-
gnées de deux cinquièmes de circonférence de la verticale des
feuilles immobiles i et 6 , et ces deux feuilles i et 5 ont leurs ver-
ticales distantes l'une de l'autre d'un cinquième de circonfé-
rence. Les feuilles 3 et 4i analogues des feuilles // et b dont les
verticales sont éloignées d'un quart de circonférence de la verti-
cale des feuilles immobiles a' c' analogues des feuilles i et 6, ont
rapproché leurs verticales de la verticale de ces feuilles immo-
biles en déclinant en devant jusquà ce que leurs verticales
soient distantes chacune d'un cinquième de circonférence de la
verticale de ces feuilles immobiles i et 6. 11 résulte de là que la
verticale de la feuille 3 coupe en deux parties égales l'arc de deux
cinquièmes de circonférence qui mesure la distance de la verti-
cale de la feuille 5 à laverticale des deux feuilles immobiles i et 6
et que de même la verticale de la feuille 4 coupe en deux parties
égales l'arc de deux cinquièmes de circonférence qui mesure la
distance de la verticale de la feuille 2 à la verticale des deux
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 169
feuilles immobiles 1 et 6. Au moyeu de ces diverses déclinaisons
les feuilles qui éloient d'abord situées sur quatre lignes verticales
( fig. 3 ) distantes les unes des autres d'un quart de circonférence ,
deviennent situées sur cinq lignes verticales ( fig. 3 *) distantes
les unes des autres d'un cinquième de circonférence; elles for-
ment alors un pcntap/iylle spirale régulier! On voit que le mouve-
ment général de la déclinaison des feuilles sur la circonférence
du scion s est effectué vers la ligne verticale sur laquelle sont in-
sérées les deux feuilles immobiles 1 et 6.
La spirale générale qui résulte de l'assemblage des pentaphylles
spirales est tantôt dirigée de droite à gauche et tantôt dirigée de
gauche à droite. Pour déterminer cette direction il faut placer
en avant la première feuille de la spirale ou la plus basse; si la
troisième feuille est située à droite comme cela se voit dans la
figure 3 *, la spirale monte de droite à gauche; si la troisième
feuille est située à gauche, la spirale monte de gauche à droite.
Cette observation est due à Bonnet, qui a vu également que la
spirale de droite à gauche est beaucoup plus commune que la
spirale de gauche à droite. J'ai observé que dans les scions du
poirier on rencontre presque généralement la spirale de droite
à gauche; la spirale de gauche à droite s'y montre peu fréquem-
ment. Bonnet a vu que sur 83 tiges de chicorée il y en avoit 5i
dont la spirale des feuilles étoit dirigée de droite à gauche et 32
dont cette même spirale étoit dirigée de gauche à droite. Des ob-
servations nombreuses que j'ai faites sur ce phénomène m'ont
démontré qu'il estgénéral. Sur le même végétal on rencontre les
uns à côté des autres des scions qui offrent des spirales inverses,
et toujours la spirale de droite à gauche est plus fréquente que
la spirale de gauche à droite. Il ne nous reste plus qu'à détenni-
I yo OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
ner le mécanisme au moyen duquel est formée la spirale de gauchr
à droite, car nous avons déjà vu dans la figure 3* le mécanisme de
la formation de la spirale de droite à gauche. Dans cette figure la
troisième feuille de la spirale est située à droite de 1 observateur
lorsqu'il met devant lui la première feuille. Ceci estl indice auquel
on reconnoît facilement que la spirale est dirigée de droite à gau-
che, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Or admettons que les
feuilles a' a et c c' restant dissociées comme elles le sont dans la
figure 3, les feuilles b' b soient dissociées dune manière inverse;
que la feuille b' soit plus haute que la feuille b ainsi que cela est
représenté dans la figure 4, alors la première feuille a' du penta-
phylle spirale étant tournée vers l'observateur, la troisième feuille
au-dessus ou la feuille b sera située à sa gauche, ce qui sera l'indice
que la spirale tourne de gauche à droite. Cette inversion de l'ordre
d'élévation des deux feuilles b b' déterminera un changement
dans la déclinaison des deux feuilles a c , comme on voit que cela
s'est effectué dans les analogues a et 5 (fig. 4*) de ces feuilles.
Les feuilles 2 et 5, au lieu d'avoir décliné la première à gauche
et la seconde à droite, comme cela se voit dans la figure 3*, ont
décliné la première à droite et la seconde à gauche. Ainsi 1 inver-
sion de l'ordre d'élévation des deux feuilles b b1 (fig. 4) entraîne
I inversion du côté vers lequel les deux feuilles fi et c auront à dé-
cliner pour régulariser la spirale. Ce sont ces deux inversions qui
produisent l'inversion de la spirale qui est alors dirigée de gauche
à droite.
Le sens de la spirale qu'affectent les feuilles d'un scion ne
change point tant que continue son élongation terminale. C'est
dans le bourgeon producteur du scion que s'opère la dissociation
«les trois premières paires de feuilles opposées, et c'est le mode de
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX. i n 1
celte dissociation qui détermine la direction de la spirale. Ce pre-
mier phénomène accompli, les feuilles qui naissent subséquem-
nient du bourgeon terminal continuent à se disposer en penta-
phylles spirales sans aucun égara à la place qu'elles auroient
occupée si les feuilles fussent restées opposées croisées. Les
causes qui déterminent la direction de ce premier travail, lequel
s opère dans le bourgeon et sur les germes infiniment petits des
feuilles, ne sont point de nature à être déterminées par lobser-
vation.
Un fait important, et sur lequel nous reviendrons plus bas, dé-
coule de ces observations ; c'est que tous les végétaux dont les
feuilles sont disposées en pentaphylles spirales successifs ont les
germes invisibles de ces feuilles opposés croisés. Il est évident
en effet, que ces pentaphylles spirales sont engendrés par la
dissociation sécus-al terne des feuilles opposées croisées. Il est
évident en outre, que la direction de la spire, tantôt de droite à
gauche, tantôt de gauche à droite, est produite par l'une ou par
l'autre des deux combinaisons que peut affecter le sens de disso-
ciation de la seconde paire de feuilles avec les deux sens inverses
de dissociation de la première et de la troisième paire de feuilles.
Dans tout cela il y a un enchaînement de faits tellement évident,
il y a un ordre si bien établi dans cet enchaînement, qu'on ne
peut se refuser à y reconnoître la liaison nécessaire d'un fait an-
térieur à un fait subséquent qui en découle. L'existence actuelle
du fait subséquent , qui est ici l'existence actuelle de la spirale
composée de pentaphylles spirales , indique donc nécessaire-
ment, par-tout où il se montre, l'existence passée du fait anté-
rieur, qui est ici l'existence passée et transitoire de l'opposition
croisée des germes invisibles des feuilles dans le bourgeon.
172 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
Il n'y a peut-être pas d'arbre à feuilles opposées qui n'offre
quelquefois, dans ses scions vigoureux, la transition de cette
disposition opposée des feuilles à la disposition en pentaphylles
spirales. Ce phénomène est très commun. Il n'en est pas de même
de la transition de la disposition des feuilles en pentaphylles spi-
rales à leur disposition opposée croisée. Ce phénomène est rare. Je
l'ai cependant observé une fois dans un scion de poirier chez le-
quel les feuilles avoient leur disposition normale dans le bas et
étoient, dans le haut, opposées avec une légère dissociation sé-
cus-alterne. Le même phénomène s observe plus fréquemment
dans les scions du Salix hélix L.
Pour apprécier avec justesse le mécanisme de ces diverses
transitions d'une disposition des feuilles à une autre, il ne faut
pas perdre de vue que c est dans le bourgeon que ces transitions
s'opèrent , et au moyen d'associations ou de dissociations des
germes invisibles des feuilles. La nature nous offre ensuite au-
dehors létat dans lequel le développement a saisi et fixé ces
germes. Les monstruosités sont alors, ou des dispositions qui
étoient destinées par la nature à être transitoires et qui ont, pour
ainsi dire, été arrêtées en chemin et rendues fixes, en sorte que la
disposition normale n'a pas été atteinte ; c'est ce qu'on appelle
des arrêts de développement ; ou bien ces dispositions acciden-
telles et monstrueuses sont des excès de développement , lesquels
font subir aux germes des feuilles des déplacements qu'ils n'é-
toient point destinés à éprouver dans l'état normal. Nous déter-
minerons plus bas quelles sont celles de ces dispositions acciden-
telles des feuilles qui sont des arrêts de développement , et quelles
sont celles qui sont des excès de développement.
On doit à Bonnet d'avoir, le premier, signalé le fait de la décli-
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1^3
liaison des feuilles; mais il n'a vu ce fait que dans un seul cas, qui
est celui de la déviation des feuilles de la même verticale. Nous
avons dit que dans le pentaphylle spirale (fig. 3* et 4*) la feuille i
est située sur la même ligne verticale que la feuille (3. C'est ainsi,
en effet, que cela semble avoir lieu au premier coup d'œil; mais
lorsqu'on y regarde de près , on s'aperçoit que ces deux feuilles
i et 6 ne sont pas exactement sur la même verticale. La feuille
6 décline un peu, soit vers la droite, soit vers la gauche, selon le
sens de la spirale. Cette déclinaison est ordinairement si peu
considérable qu'on l'aperçoit à peine, sur-tout lorsqu'il y a une
grande distance entre la feuille i et la feuille 6. Mais, dans cer-
tains cas, cette déclinaison est très marquée; elle n'affecte pas
seulement la sixième feuille, elle existe dans toutes les feuilles
de la spirale, qui déclinent toutes alors dans le même sens. Cette
déclinaison s'opère toujours dans le sens inverse de celui de la
marche de la spire, en sorte qu'elle est toujours rétrograde par
rapport à cette spire ascendante. Son effet ordinaire, lorsqu'elle
est forte, est d'amener près de la ligne verticale de la première
feuille la neuvième au-dessus. Alors la spirale, ainsi modifiée,
paroît composée de huit feuilles. C'est ce qui a lieu dans l'état
normal, chez le Laurus nobilis, ainsi que cela se voit dans la
figure io. S il n'y avoit pas eu de déclinaison, la feuille i auroit
été située sur la même ligne verticale que la feuille 6. Mais la
déclinaison rétrograde ayant porté cette feuille vers le côté gauche
du scion, et cette même déclinaison rétrograde ayant amené
à-peu-près au milieu du scion la feuille 9, qui, sans cela, auroit
été située vers le côté droit, il en résulte que cette feuille 9 se
trouve située à-peu-près verticalement au-dessus de la feuille 1 ;
il faut trois tours de spire pour l'atteindre. Cette spirale n'est
Annales du Muséum, t. III , 3' série. 23
174 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
réellement que la spirale fondamentale de einq feuilles, qui se
trouve modifiée par la déclinaison. Il est assez commun, en
effet, de trouver accidentellement une semblable disposition
des feuilles sur les scions de certains arbres qui, dans létat
normal , ont leurs feuilles disposées en pentaphylles spirales.
Cela se voit, par exemple, assez souvent sur les scions de l'abri-
cotier, ainsi que Bonnet la noté. Cet état anormal des scions
de l'abricotier se trouve être l'état normal des scions du Laurus
nobilis. D'après cela, il n'est point surprenant de rencontrer
quelquefois, chez ce dernier arbre, le retour des feuilles à la
disposition en pentaphylles spirales, ainsi que je l'ai observé.
Au reste , la spirale décrite par les feuilles du Laurus nobilis ,
et qui paroît s'accomplir en trois tours comprenant huit feuilles,
n'est réellement point complète, ainsi que nous le verrons plus
bas. La feuille o, n'est point exactement située sur la même verti-
cale que la feuille i ; cette feuille 9 est située un peu à droite
de cette verticale, ainsi que cela se voit dans la figure xo, en
sorte qu il faudra chercher plus haut la feuille qui est vérita-
blement située sur la même verticale que la feuille t.
La déclinaison générale des feuilles est toujours rétrograde,
c'est-à-dire qu'elle s'effectue dans le sens inverse de celui de la
marche de la spire. Ce fait, qui est général, est important à noter.
La loi qui préside à cette déclinaison est telle, que toutes les
feuilles, en reculant vers celles qui les précédent dans la spire,
se placent de manière à ce que les lignes verticales sur lesquelles
elles s'insèrent, comprennent entre elles des parties égales de la
circonférence de la tige; il en résulte qu'en prenant pour point
fixe la première feuille, la déclinaison devient d'autant plus sen-
sible qu'on l'observe sur des feuilles plus élevées au-dessus de
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. t"5
cette première feuille, et cela parceque la feuille élevée que Ion
observe réunit la somme de toutes les déclinaisons des feuilles
qui sont au-dessous d'elle. Pour rendre ceci plus facile à con-
cevoir, j'emprunte à Bonnet la figure 9, qui représente un scion
d'abricotier dont les feuilles ont une déclinaison générale. Les
feuilles a b c de sont les premières feuilles de cinq pentaphylles
spirales successifs; s'il n'y avoit pas eu de déclinaison, elles
seroient situées sur la ligne verticale de la feuille a. Or toutes
les feuilles ayant reculé dans le sens de leur spire, dune quan-
tité fort petite, la feuille b présente dans la quantité de son
reculement ou de sa déclinaison la somme des déclinaisons des
feuilles qui sont au-dessous d'elle, plus la déclinaison qui lui
est propre; on en doit dire autant des feuilles c, d, e ; cette
dernière se trouve éloignée de la verticale de la feuille a d'un
quart de circonférence du scion. Cette quantité est la somme
des déclinaisons des 19 feuilles qui lui sont inférieures, plus la
déclinaison qui est propre à la feuille e. Il résulte de là que les
feuilles b c d e, qui sont les premières des pentaphylles spirales,
étant considérées à part et comparées entre elles, se trouvent
avoir des déclinaisons qui croissent avec régularité; leur série
décrit véritablement une spirale autour du scion, auquel il ne
manque qu'une plus grande longueur pour qu'on voie le tour
de la spire s'accomplir. Ce fait n'a point échappé à la sagacité
de Bonnet. On conçoit facilement que si les premières feuilles
de chaque pentaphylle spirale, considérées à part, forment ici
une spirale, il en doit être de même des secondes feuilles de
chaque pentaphylle spirale; qu'il en doit être de même des troi-
sièmes, des quatrièmes et des cinquièmes feuilles également
considérées à part, en sorte que l'on trouve ici cinq spirales
176 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
parallèles dont les spires sont très alongées. Je donne à ces
nouvelles spirales le nom de spirales par déclinaison , pour les
distinguer des spirales par dissociation auxquelles appartient la
spirale composée de pentaphylles spirales, que nous venons d é-
tudier, et auxquelles appartient de même la spirale composée de
triphylles spirales, à l'étude de laquelle nous allons nous livrer.
J'ai fait remarquer plus haut que lorsque les feuilles opposées
croisées sont dissociées dune manière sécus-alterne , elles offrent
les éléments de deux spirales différentes; les cinq feuilles com-
prises entre la première et la sixième qui est située verticalement
au-dessus, forment le pentaphvlle spirale, élément de la spirale
dans laquelle la première feuille correspond à la sixième. Les
trois feuilles comprises entre la feuille la plus haute de la pre-
mière paire dissociée et la quatrième feuille qui est située verti-
calement au-dessus, forment le triphylle spirale, élément de la
spirale dans laquelle la première feuille correspond à la qua-
trième au-dessus. Pour suivre le mode de formation de cette se-
conde spirale nous commencerons à compter par la feuille a,
(figure 3), qui est la plus haute de la paire de feuilles dissociées
a', a, et qui correspond sur la même ligne verticale à la feuille c.
Transportons -nous pour cela à la figure 5 dans laquelle ces
feuilles a et c, qui sont, dans la figure 3, derrière le scion, sont
représentées en avant. Ce nouveau scion d érable offre en bas
des feuilles dissociées dune manière sécus-alterne, et en haut
des feuilles disposées en triphjlle spirale. En partant de la
feuille a pour suivre les feuilles supérieures dans leur ordre d'é-
lévation jusqu à la feuille c, qui est située sur la même ligne ver-
ticale, on leur trouvera l'ordre suivant: a, V , b, c. La feuille c,
qui termine ici la spirale , est la quatrième au-dessus de la pre-
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 177
mière feuille a de cette spirale, laquelle ne fait qu'un seul tour
sur le scion. Or cette spirale n'est pas régulière; les feuilles qui
la composent ne sont pas situées sur des verticales qui partagent
la circonférence du scion en trois parties égales. En effet, les
deux feuilles a et c étant et devant demeurer sur, la même ligne
verticale, les feuilles b' et 6 sont situées sur des verticales qui n'en
sont éloignées chacune que d'un quart de circonférence, au lieu
d'en être éloignées d'un tiers de circonférence du scion , comme
cela est nécessaire pour que le tripliylle spirale soit régulier. Il
faut donc, pour opérer cette régularisation , que les feuilles V et
b déclinent vers la partie du scion qui est ici la postérieure jus-
qu'à ce que leurs verticales soient éloignées d'un tiers de circon-
férence de la verticale des feuilles immobiles a c. C'est en effet
ce qui s'effectue plus haut et le triphylle spirale se trouve régu-
larisé , comme on le voit dans la disposition des feuilles 1 , 2,3,
4- Ici la spire qui commence par la feuille a et qui va de là à
la feuille b' marche de droite à gauche ; souvent aussi elle
marche de gauche à droite ; c'est ce qui arrive lorsque dans la
paire de feuilles dissociées U b la feuille b est plus basse que la
feuille b\ au lieu d'être plus haute qu'elle. Cette disposition du
triphylle spirale de gauche à droite est représentée par la
figure 6. Ainsi dans le triphylle spirale, comme dans le penta-
phylle spirale , la direction de droite à gauche ou de gauche à
droite de la spire dépend essentiellement de l'ordre d'élévation
dans lequel se disposent, l'une par rapport à l'autre, les deux
feuilles dissociées de la seconde paire, en prenant pour première
paire celle qui fournit la première feuille , ou la feuille la
plus basse de la spire.
On peut supposer par la pensée que les trois feuilles qui en-
I 7<S OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX.
trent dans la composition d'un triphylle spirale, que les cinq
feuilles qui composent un pentaphylle spirale seroient rame-
nées à la même hauteur verticale par la disparition des méri-
thalles qui les séparent; alors il y auroit, dans le premier cas,
un verticille dg trois feuilles, et dans le second cas un verti-
cille de cinq feuilles. L'observation réalise cette supposition par
rapport au triphylle spirale, que j'ai vu devenir un verticille
ternaire, chez plusieurs végétaux dont les feuilles sont opposées
dans l'état normal. L'érable étant encore de ce nombre, je conti-
nuerai à le prendre pour spécimen. La figure 7 représente un
scion de cet arbre, dont les feuilles sont disposées en triphylles
spirales. Or il arrive assez souvent que ces triphylles spirales
qui occupent la longueur du scion se séparent les uns des autres
par le grand développement en longueur du mérithalle qui sé-
pare le premier triphylle du second, le second du troisième, le
troisième du quatrième, etc. Ces mérilhalles plus longs que les
autres apparoissent ainsi entre les feuilles 3 et 4 5 6 et 7, 9 et
10, etc. Lorsque cela arrive, les feuilles 4, 5, 6, qui composent le
second triphylle spirale, ne restent point disposées comme on le
voit dans la figure 7 , elles font, toutes ensemble un sixième de
révolution sur la circonférence du scion en déclinant soit à
droite soit à gauche. Il en résulte que ces feuilles 4 , 5 , 6 se trou-
vent portées sur des lignes verticales exactement intermédiaires
à celles sur lesquelles sont situées les feuilles du premier tri-
phylle spirale 1 , 2 , 3, et les feuilles 7, 8, 9 du second triphylle
spirale, comme on le voit dans la figure 8. Le quatrième tri-
phylle spirale aura ses feuilles 10, 11, 12 sur la même ligne
verticale que les feuilles 4, 5, 6 du second. Ainsi les triphylles
spirales séparés les uns des autres par un long mérithalle se cor-
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OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. l y<j
respondent verticalement de deux en deux. Telle étoit la dispo-
sition des feuilles dans le bas du scion qui est représenté ici;
dans la partie supérieure de ce scion , les trois feuilles de chaque
triphylle spirale, rapprochées les unes des autres et ramenées à
la même hauteur verticale, formoient des verticilles parfaits,
comme on le voit dans la figure 8 *. J'ai observé de même chez
le frêne (fraxinns excelsior) ces divers degrés de transition entre
la disposition opposée des feuilles, et leur disposition en verti-
cilles ternaires. La clématite (clematis vitalba), la viorne obier
(viburnum opulus) et le sureau (sambucus nigra), dont les feuilles
sont opposées dans l'état normal, mont offert plusieurs fois des
scions sur lesquels les feuilles étoient disposées en verticilles
ternaires, mais je n'y ai point vu les divers degrés de la transition
entre ces deux dispositions des feuilles. Cette transition se toit
opérée dans le bourgeon et sur les germes invisibles des feuilles.
Dans tous ces exemples de transmutation des feuilles opposées
croisées en feuilles disposées en verticilles ternaires, j'ai vu que
les bourgeons axillaires des feuilles verticillées produisoient tou-
jours des scions qui reprenoient l'état normal du végétal, c'est-
à-dire la disposition opposée croisée des feuilles. J'ai vu, et cela est
fort remarquable, que tant que la tige à verticilles ternaires
s'accroît par le développement de son bourgeon terminal il
continue de posséder son état de transmutation. J'ai observé
ainsi pendant quatre années l'accroissement d'une tige d érable
qui possédoit des verticilles ternaires. Chaque année le bour-
geon terminal, après son repos d hibernation , développoit au
printemps un nouveau scion à verticilles ternaires, tandis que
tous les scions nés des bourgeons latéraux ne présentoient que
des feuilles opposées. J ai fait la même observation, chez le frêne.
l8o ORSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
Ainsi la cause qui a opéré la transmutation agit sans disconti-
nuité clans le sens de l'accroissement terminal de la tige, tandis
que son influence est interrompue dans le sens de 1 accrois-
sement latéral. Ici le végétal reprend son état normal.
Nous avons jusqu'ici considéré les transmutations que nous
venons d'étudier comme n affectant que les feuilles; mais ces
organes appartenant aux mérithalles qu'ils terminent, ceux-ci
doivent aussi participer à cette transmutation. G est effective-
ment ce que l'observation m'a démontré. Les mérithalles nais-
sants de tous les végétaux offrent dans leur système central un
certain nombre de faisceaux ligneux, isolés les uns des autres,
et entourant la moelle, à laquelle ils forment, dans la suite, un
canal complet par leur réunion.
Chez les mérithalles naissants de la clématite, on observe
douze faisceaux ligneux : il v en a six gros et six petits, comme
on le voit dans la figure i3, qui représente la coupe transversale
de l'un de ces mérithalles. Comme il n'y a que deux feuilles
opposées à chaque mérithalle, chacune d'elles correspond ainsi
à six faisceaux ligneux. Or j'ai observé que chez les mérithalles
naissants du même végétal qui portoient accidentellement des
feuilles disposées en verticilles ternaires il y avoit dix - huit
faisceaux ligneux, comme on le voit dans la figure 14, qui est
très amplifiée, ainsi que la figure i3. Ici la feuille surnuméraire
avoit amené avec elle six nouveaux faisceaux ligneux ; ceci
prouve que chaque feuille possède, dans le mérithalle qu'elle
termine, des faisceaux ligneux qui lui appartiennent en propre,
et qui la suivent dans tous ses déplacements. Lorsque le mérithalle
ne possède qu'une seule feuille, tousses faisceaux ligneux sont
en rapport a\ec sa feuille unique ou lui appartiennent. Ainsi
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX. I 0 1
sil arrivoit que les feuilles opposées de la clématite se disso-
ciassent, comme nous l'avons observé, plus haut, chez 1 érable,
les mérithalles, terminés par une seule feuille, n'auroient plus
(pie six faisceaux ligneux, au lieu de douze qu'ils possédeni
dans l'état normal. On doit donc considérer chaque mérithalle
à feuilles opposées comme formé par la réunion et par la sou-
dure intime de deux mérithalles à feuille unique; on ne peut,
en effet, se refuser à reconnoître que dans le mérithalle à trois
feuilles verticillées ,(fig. i4) u y a cu adjonction et soudure
intime d'un mérithalle à feuille unique qui étoit destiné, dans
l'état normal, à faire partie d'un autre mérithalle, lequel eût
possédé deux feuilles opposées. Ainsi on doit reconnoître que ce
ne sont pas seulement les feuilles qui se déplacent, dans les
transmutations que nous venons d'observer, mais que ces dépla-
cements des feuilles sont accompagnés du déplacement des
mérithalles ou des portions de mérithalle auxquels elles ap-
partiennent. Ces observations nous apprennent que primitive-
ment chaque germe de feuille a son germe de mérithalle dont
elle est l'appendice et qui forme avec elle un tout organique
individuel et isolé. C'est le fœtus gemmaîre végétal pourvu d'une
seule feuille. Son isolement primitif est suffisamment prouvé
par les déplacements que nous lui voyons souvent éprouver.
Deux de ces, fœtus qennnaires , associés et intimement soudés
l'un à l'autre, forment les mérithalles à feuilles opposées; ces
mêmes fœtus (/emmaires, associés par trois, par quatre, par
cinq, etc., forment les mérithalles dont les feuilles sont verti-
cillées. Nous reviendrons plus bas sur ces faits importants.
Nous avons vu , par les observations précédentes , que la
disposition des feuilles en triphylles ou en pentaphylles spU
Annale? 'lu Muséum, t. III. 3' série. ^4
j82 observations sur les tîges des végétaux.
raies, et leur disposition en verticilles ternaires, tirent leur
origine, par transmutation, de la disposition opposée-croisée
des feuilles. Il est infiniment probable que les verticilles dont
les Feuilles sont plus nombreuses ont la même origine. En effet ,
les verticilles ternaires, en se doublant, en se triplant, produi-
ront des verticilles de six et de neuf feuilles. D'un autre côté,
on peut concevoir que le pentapbylle spirale produise, en se
contractant, le verticille de cinq feuilles, comme on voit la
contraction du tripliylle spirale produire le verticille de trois
feuilles. L'analogie est ici tellement évidente qu'elle peut sup-
pléer à l'observation directe qui manque à cet égard. Ainsi tous
les verticilles offriront exclusivement les nombres 3 et 5 et leurs
multiples. Gela n'a point toujours lieu dans les verticilles des
feuilles, pareeque, chez eux, il y a de fréquents avortements;
ils ne sont pas toujours complets, mais les nombres ci-dessus se
retrouvent constamment dans les verticilles floraux, lorsqu'ils
sont complets. Ainsi, sans sortir des bornes d'une légitime induc-
tion, on peut affirmer que tous les verticilles tirent leur origine,
par transmutation, delà disposition opposée-croisée des feuilles.
Voyons actuellement d'où provient leur disposition alterne.
Les feuilles alternes peuvent être considérées comme des
feuilles opposées sur deux côtés seulement de la tige, et qui se
sont dissociées toutes dans le même ordre ; en sorte quelles
alternent d'un côté à l'autre dans leur succession en liauteur.
La vérité de cette théorie m'a été démontrée par l'observation
du Potamaqeton densum. Les feuilles de cette plante aqua-
tique sont opposées sur deux côtés seulement de la tige. Or j'ai
observé assez souvent que , lorsque cette plante végète avec
beaucoup de vigueur et que ses tiges sont très alongées , ses
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 83
feuilles opposées se dissocient et deviennent alternes. Il est
donc certain que cette dernière disposition des feuilles est le
résultat de leur dissociation ; leurs germes ont dû être opposés
sans croisement dans le bourgeon. Mais cette disposition op-
posée , sur deux côtés seulement de la tige, disposition qui, par
son extrême rareté, semble tant coûter à la nature, est-elle
une disposition primitive? je pense que non, et je prouve mon
opinion à cet égard par l'observation suivante.
Les feuilles de l'orme (ulmus campestris) sont alternes. Or cet
arbre, nouvellement sorti des enveloppes de sa graine, ne pos-
sède dans le cours de sa première année que des feuilles oppo-
sées-croisées; j'ai observé jusqu'à huit paires de feuilles ainsi oppo-
sées chez ces jeunes arbres. Dans la seconde année, et quel-
quefois vers la fin de la première , les feuilles deviennent
alternes. Cette transmutation est brusque, en sorte qu'on ne
voit point la manière dont elle s'opère. Le mécanisme de cette
transmutation a donc lieu dans le bourgeon et sur les germes
invisibles des feuilles. Il est évident, d'après ce qui a été exposé
plus haut, que la disposition opposée-croisée des germes doit
se changer en disposition opposée sur deux lignes seulement,
et celle-ci se changer en disposition alterne, par la dissociation
des feuilles de chaque paire. Ainsi la disposition alterne des
feuilles dérive aussi de la disposition opposée croisée.
Jusqu'ici nous n'avons vu que des spirales simples décrites
par les insertions des feuilles sur les tiges; quelquefois ces inser-
tions des feuilles décrivent des spirales multiples et parallèles
entre elles. Bonnet a, le premier, noté l'existence de ces spirales
parallèles chez les pins. Il a vu, sur les indications de Calandrini ,
que, chez le pin (pinus sylvestris), les feuilles sont disposées
1 84 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
selon trois spirales parallèles, et que, dans chacune de ces spi-
rales, la première feuille correspond à la huitième au-dessus; Il a
vu que chez le sapin [pinus aines) les feuilles sont disposées
selon cinq spirales parallèles. M. De Candolle, dans son organo-
graphie végétale, cite des spirales sextuples, observées chez quel-
ques euphorbes; des spirales octuples, observées chez quelques
aloès, et enfin il a compté treize spirales parallèles dans les fleurs
du chaton mâle du cèdre du Liban. 11 s agit de savoir quelle est
l'origine de ces diverses spirales multiples. Ici, pour nous con-
duire dans nos recherches, nous trouvons l'important travail de
M. Alexandre Braun , intitulé Examen comparatif de la disposi-
tion des écailles sur les cônes des pins , pour servir d introduction à
la disposition des feuilles en général (i).
Un cône de pin ou de sapin présente à la vue des écailles
disposées en spirales parallèles. Les plus apparentes de ces
spirales sont : i° cinq spirales parallèles, dirigées de droite à
gauche, sur la partie antérieure du cône; 2° huit spirales paral-
lèles, dirigées de gauche à droite, et plus redressées que les
précédentes. Cette direction de ces deux ordres de spirales paral-
lèles s'observe chez le pinus sylvestris L. et chez le pinus pinea L.
Les mêmes spirales ont une direction inverse chez le pinus
maritima (Lamarck) et chez le pinus aines L. Eu regardant
avec plus d'attention , on découvre trois spirales parallèles
plus rapprochées de l'horizontalité que les cinq spirales, et
tournant en sens contraire. Plus rapprochées encore de l'hori-
zontalité se trouvent deux spirales parallèles , tournant en
(i) Cet ouvrage est écrit en allemand. On en trouve un extrait fait par M. Ch.
Martins dans lès archives de Botanique de M. Guillemin, avril 1 833 , 1. 1, p. 317.
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 85
sens inverse des (rois spirales; enfin on arrive à une spirale
unique, tournant en sens inverse des deux spirales parallèles,
et qui passe par toutes les écailles du cône. Cette spirale unique
est nommée, par M. Braun, spirale génératrice ; c'est d'elle, en
effet, que dérivent tous les ordres de spirales parallèles que
nous venons d'énumérer , et. auxquels nous devons ajouter
treize spirales parallèles, tournant en sens inverse des huit
spirales parallèles, et dont la spire s'approche de la verticalité.
-'Ainsi, outre la spirale fondamentale ou génératrice, le cône de
pin offre cinq ordres de spirales parallèles, dont les spires se
redressent de plus en plus de la position presque horizontale vers
la position presque verticale. Chacun de ces ordres de spirales
marche en sens inverse de celui qu'affecte l'ordre qui le précède
et celui qui le suit.
iel Ordre, deux spirales parallèles.
2e Ordre, trois spirales parallèles.
3e Ordre, cinq spirales parallèles.
4° Ordre, huit spirales parallèles.
5e Ordre, treize spirales parallèles.
Les spires de la spirale génératrice sont extrêmement rap-
prochées les unes des autres, et il résulte de ce rapprochement
qu'il s'établit des rapports de série spiralée entre les écailles des
tours successifs; rapports qui seroient restés inaperçus, si les
tours de la spire génératrice avoient été très éloignés les uns des
autres. M. Braun a donc raison de considérer toutes ces spirales
parallèles comme des apparences mensongères , des suites fictives ,
comme un résultat secondaire de la disposition primitive des écail-
les. Nous reconnoissons avec lui que la spirale génératrice in-
dique seule la disposition et les rapports véritables des écailles
l86 OBSERVATIONS SDR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
du cône. C'est donc cette spirale génératrice qu'il est important
d'étudier. M. Braun a vu que les écailles qui se suivent dans la
spire ascendante de cette spirale génératrice ont leurs verticales
éloignées les unes des autres de huit vingt-unièmes de la circon-
férence du cône; d'où il résulte que pour trouver, en montant,
une écaille qui soit sur la même verticale que la première, il
Faut remonter jusqu'à la vingt-deuxième écaille, après avoir fait
huit tours despire. M. Braun a constaté la similitude qui existe
entre la disposition des écailles sur le cône et la disposition des
feuilles sur la tige de l'arbre auquel ce cône appartient (i). Nous
allons trouver, en effet, cette même spirale génératrice dans la
disposition des feuilles sur la tige des pins; il n'y aura d'autre
différence entre nos résultats et ceux auxquels est arrivé
M. Braun que celle qui doit résulter nécessairement de la dif-
férence mathématique qui existe entre un cylindre et un cône.
J'ai représenté, dans la figure 1 1 , la disposition des feuilles
sur la tige du pinus sylvestris. La tige est très grossie, et les feuilles
sont placées dans un étatd'écartement suffisant pour rendre fa-
cile l'appréciation de leurs rapports, qui, du reste, sont ici soi-
gneusement reproduits. Ou ne voit, dans cette figure, que les
origines des feuilles situées à la partie antérieure de la tige.
Celles de ces feuilles géminées qui ont leur origine à la partie
postérieure sont, dans la figure, déjetées de côté, et elles émer-
gent de derrière la tige à la hauteur de leur origine.
(i) Les écailles des cônes sont indubitablement des feuilles transformées, ainsi
que l'a dit M. Mirbel. J'ai trouvé des cônes monstrueux du pinus sylvestris, dont
toutes les écailles portoient une feuille à leur pointe, là où l'on voit une sorte
d'épine obtuse. C'est cette dernière qui est la feuille avortée. L'écaillé est la base
élargie de cette feuille.
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGETUJX. 187
Les feuilles, par Tordre dans lequel elles sont numérotées,
indiquent la marche de la spirale fondamentale ou génératrice.
Cette marche est, ici, de gauche à droite sur la face antérieure
delà tige. Pour reconnoître quel est Vêlement de cette spirale,
il est nécessaire de rappeler ici certains faits qui ont été exposés
plus haut.
Nous avons reconnu deux éléments aux spirales simples : i° le
trip/i) Ile spirale; 20 le pentaphylle spirale. JXous avons vu que la
spirale par dissociation se trouve modifiée, lorsque les feuilles qui
la composent sont affectées d'une déclinaison générale ; elle de-
vient alors une spirale par déclinaison. Ainsi, une spirale qui est
réellement composée de pentaphylles Spirales, et dont, par consé-
quent, la première feuille doit correspondre verticalement avec
la sixième au-dessus, peut changer tellement au moyen de la
déclinaison rétrograde , que ce soit la neuvième feuille qui cor-
responde verticalement à-peu-près avec la première. C'est ce dont
nous avons trouvé un exemple remarquable chez le laurns no-
bilis (fig. 10). Or, la plus légère attention suffit pour faire voir
que la spirale fondamentale des feuilles du pinus sylvestrisa pour
éléments des pentaphylles spirales altérés par la déclinaison rétro-
grade. En effet, suivons dans la figure la spirale des feuilles dont
la marche ascendante est marquée par leurs numéros, nous
voyons que la feuille 6 n'est pas située au-dessus de la feuille 1,
comme cela devroit avoir lieu si les cinq premières feuilles com-
posoient un pentaphylle spirale. Cette sixième feuille décline,
d'une quantité qui se trouve être de deux vingt-unièmes de la
circonférence de la tige, à gauche de la verticale de la feuille 1 .
C'est ce que l'on peut voir en jetant un coup-d'œil sur la fi-
gure 12, qui représente la coupe horizontale de la tige : les nu-
I 88 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
méros des feuilles sont placés sur les verticales que ces feuilles
occupent. On remarquera que cette déclinaison vers la gauche
de la feuille 6 est dans le sens inverse de la marche de la spirale,
et que, par conséquent, cette déclinaison est rétrograde , ainsi
que cela a toujours lieu lorsqu'elle existe. On remarquera, en
outre, que la feuille o, est presque sur la même verticale que la
feuille i ; sa verticale n'en est éloignée que de un vingt-unième
fie la circonférence de la tige. Or, cette disposition des feuilles est
exactement celle que nous avons notée chez le laurus nobilis
(fig. 10); chez ce dernier arbre, la feuille 6 est amenée à gauche
de la verticale de la feuille i par une déclinaison rétrograde, et
la feuille g est amenée par la même déclinaison presque à la ver-
ticale de la feuille 1 . Il n'y a donc pas de doute que la disposition
des feuilles ne soit exactement pareille chez le laurus nobilis et
chez le pinus sjlvestris. Or, chez le premier arbre, la spirale a
pour élément primitif le pentaphylle spirale, il en est donc de
même chez le second arbre. Il n'y a de différence réelle, entre les
spirales des feuilles de ces deux arbres, que dans l'obliquité plus
ou moins grande de leurs spires et dans la grosseur relative de
leurs tiges, relativement à l'obliquité de ces spires. Chez le laurus
nobilis, le scion ou la tige nouvelle est petite, et la spire est très
redressée; chez le pinus sylvestris, la tige nouvelle est grosse, et
la spire est tellement couchée qu'elle paroît voisine de 1 horizon-
talité. Si le laurus nobilis avoit un gros scion et une spire presque
horizontale, ses feuilles offriraient les mêmes spirales multiples
et parallèles que l'on voit sur les tiges nouvelles du pinus sylves-
tris et de la plupart des autres pins. Il n'est donc pas douteux <pie
la spire fondamentale qui engendre les spirales multiples, dans
la disposition des feuilles chez les pins, n'ait pour élément eon-
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 8y
stitutif le pcntaphylle spirale. Dès lors, toutes les spirales mul-
tiples se rattachent au mode d'origine de ce penlapliylle spirale.
Toutes ces spirales parallèles, ainsi que la spirale génératrice
qui leur sert de base, sont des spirales par déclinaison. Dans la
spirale génératrice, les feuilles qui se suivent dans l'ascension <lc
la spire ont leurs verticales éloignées, les unes des autres, de liuii
vingt-unièmes de la circonférence de la tige. Dans le pcnta-
phylle spirale, les feuilles qui se suivent dans l'ascension de la
spire ont leurs verticales éloignées, les unes des autres, de deux
cinquièmes ou de huit vingtièmes de la circonférence de la tige.
Il n'y a donc qu'une différence bien légère, sous le point de vue
de l'écartement des verticales des feuilles consécutives, entre
le pentaphylle spirale et la spirale génératrice dont il est ici
question.
Passons actuellement en revue ces diverses spirales que dé-
crivent les feuilles de plusieurs pins sur les jeunes tiges de ces
arbres. La figure 1 1 nous offre leur disposition rendue sensible
par lamplifïcation de la tige.
La première est la spirale génératrice qui est simple et qui
marche ici de gauche *à droite. La 22e feuille de cette spirale
correspond verticalement à la première. Les numéros des feuilles
indiquent, par leur succession, la marche ascendante delà spi-
rale qui fait ici huit tours complets. De cette spirale génératrice
dérivent les cinq ordres de spirales parallèles.
Le premier ordre de spirales offre deux parallèles qui mar-
chent de droite à gauche. La plus basse des deux parallèles suit
les numéros impairs des feuilles; dans cette spirale, la première
feuille correspond verticalement à la 22e au-dessus, après huit
tours de spire; cette 22e feuille est la 43e de la spire génératrice,
annales du Muséum, t. III, 3' série. î5
I$0 OBSERVATIONS SOT, LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
laquelle a fait ici 16 tours. La plus haute de ces deux spirales
parallèles suit les numéros pairs des feuilles de la spirale Gé-
nératrice.
Le second ordre de spirales offre trois parallèles qui mar-
chent de gauche à droite. La plus basse des trois parallèles suit
les feuilles numérotées i, 4, 7, 10, i3, 16, 19, 22. Dans cette
spirale la première feuille correspond verticalement à la hui-
tième au-dessus après trois tours de spire. Cette huitième feuille
de la spirale est la 22e de la spirale génératrice, laquelle a fait
huit tours. Les feuilles numérotées 2 et 3 servent de commence-
ment aux deux autres parallèles. C'est cette spirale triple qui
est la plus apparente dans la disposition des feuilles chez \c pi-
îius sylvestres et chez plusieurs autres pins.
Le troisième ordre de spirales offre cinq parallèles qui mar-
chent de droite à gauche. La plus basse de ces cinq spirales suit
les feuilles numérotées 1 , 6, 1 1 , 16, 21 , etc. Dans cette spirale,
la première feuille correspond verticalement à la 22e au-dessus
après quatre tours de spirale. Cette 22e feuille est la 106e de la
spirale génératrice qui a fait ici 4o tours. Les quatre autres spirales
parallèles commencent par les feuilles numérotées 2, 3. 4, 5. Ce
sont ces cinq spirales parallèles qui sont les plus apparentes
dans la disposition des feuilles chez le sapin (pimis ubies). Bon-
net a dit que dans chacune de ces spirales la première feuille cor-
respondoit verticalement à la douzième au-dessus ; c'est une
erreur.
Le quatrième ordre de spirales offre huit spirales parallèles
qui marchent de gauche à droite. La plus basse des huit suit les
feuilles numérotées 1, 0, 17, etc. Elle monte ici presque verti-
calement. Dans cette spirale, la première feuille correspond ver-
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ORSEHVATIONS Sl"K LES TIGES DES VÉGÉTAUX. I 9 I
tiealement , après un seul tour de spire, à la 22e au-dessus, qui est
la 169e de la spirale génératrice , laquelle a fait ici 64 tours. Les
sept autres parallèles commencent par les feuilles numérotées
2, 3, 4,5,6,7,8.
Le cinquième et dernier ordre de spirales offre treize spirales
parallèles qui marchent de droite à gauche, et qui s'approchent
encore plus de la verticale que celles de Tordre précédent. La
plus basse de ces treize spirales ne présente sur la figure que
deux feuilles numérotées 1 et 1 4 ; h'S autres, 27, 4o, etc., sont trop
hautes pour être vues ici. Dans cette spirale, la première feuille
eorrespond verticalement, après un seul tour de spire, à la 22r
au-dessus, qui est la igoe de la spirale génératrice, laquelle a fait
ici 72 tours. Les douze autres spirales parallèles commencent
parles feuilles numérotées, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, g, 10, 1 1, 12, i3.
Les spirales cessent d'être facilement apercevables , lorsque
leurs spires se rapprochent de l'horizontalité ou de la vertic ite ;
elles sont dans les conditions les plus favorables pour être vues
et appréciées, lorsque leurs spires ont une obliquité moyenne ,
ou qui est entre ces deux extrêmes. Or les spirales que nous ve-
nons d'examiner, ayant naturellement dans leurs spires une obli-
quité qui croît comme les numéros d'ordre de ces spirales, ou ,
en d'autres ternies, les spirales les plus multiples étant aussi les
plus redressées, il en résulte que l'un quelconque de ces ordres
de spirales ne peut posséder X obliquité moyenne dont nous venons
de parler, qu'en altérant l'obliquité des ordres de spirales qui lui
sont inférieurs, ou qui lui sont supérieurs. Donnez, par exemple,
au troisième ordre de spirales cette obliquité moyenne des spires
qui rende ces spirales très apparentes , les spirales du premier
et du second ordre, ayant alors leurs spires rapprochées de l'ho-
ig2 OBSERVATIONS SUK LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
rizontalité, cesseront d être facilement a percevables; amenez, par
une concentration extrême, les treize spirales parallèles du cin-
quième ordre à posséder Yobliquité moyenne des spires, elles de-
viendront prédominantes, et les spirales des ordres inférieurs
disparoîtront par l'horizontalité presque absolue de leurs spires.
Faites le contraire, donnez l'obliquité moyenne à la spirale fon-
damentale ou génératrice, toutes les spirales multiples dispa-
roîtront par la verticalité presque absolue de leurs spires, et la
spirale fondamentale ou génératrice paroîtra seule, comme cela
a lieu chez le Laurus nobilis ( figure 10 ).
Tous les pins chez lesquels les feuilles sont disposées en spi-
rales parallèles possèdent donc à-la-fois tous les ordres de spi-
rales multiples que nous venons d énumérer, mais ce sont spé-
cialement les deux ordres de spirales triple et quintuple qui sont
apparents dans la disposition de leurs feuilles. L'ordre triple do-
mine chez le pinus sylvestris , chez le pinus maritima , chez le pi-
nus pinea; l'ordre quintuple domine chez le pinus abies. Dans les
cônes de tous les pins ce sont les ordres quintuple et octuple qui
dominent dans la disposition spiralée des écailles ; cela provient
du rapprochement plus considérable des spires dans ces cônes,
qui sont des tiges contractées. Enfin , dans les chatons du cèdre
du Liban , qui doivent être considérés comme des tiges encore
plus contractées, ce sont les treize spirales parallèles qui devien-
nent seules apparentes; toutes les autres à spires plus couchées
ont disparu par l'effet de la contraction de la tige.
M. Braun, après avoir fait voir quelles sont les lois qui ré-
gissent la disposition des écailles dans les cônes des pins, fait voir
que ces lois s'appliquent à la disposition des feuilles chez toutes
les plantes, et notamment à la disposition des fleurs sur les ré-
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 19J
ceptacles des composées. Il fait voir, en outre, que les mêmes
lois s'appliquent aux involucres verticillés, qui sont indubita-
blement des spirales aplaties. Ainsi, M. Braun a l'ait voir qu'à
partir des cotylédons les organes appendiculaires de la plante
forment une spire non interrompue, soumise à des rapports nu-
mériques dont il a donné les expressions; mais il n'a point aperçu
la marche que suit la nature dans les transitions de cette spire
dune forme à une autre: il a vu, par des concordances numé-
riques, que les dispositions si diverses des feuilles chez les végé-
taux dépendoient d'un principe unique, ou d'un fait fondamen-
tal , mais il n'a point déterminé ce principe, ce fait fondamental ;
il a vu que les spirales multiples des cônes des pins tirent leur
origine d'une spirale génératrice, mais il n'a point remonté à l'o-
rigine^ la formation de cette spirale génératrice. Nous avons
accompli plus haut ce dernier travail, en prouvant que la spirale
génératrice dont il est ici question dérive, par déclinaison, du
pentaphylle spirale; et, comme ce dernier dérive, en dernière
analyse, de la disposition opposée-croisée des germes invisibles des
feuilles dans le bourgeon, il en résulte que cette disposition op-
posée-croisée des germes est le principe unique, le fait fondamental
duquel dérivent toutes les dispositions des feuilles chez les végé-
taux. Ce fait, t\i\eY observât ion visuelle nauroit jamais pu démon-
trer, et qui est ici prouvé de la manière la plus incontestable par
\ observation rationnelle, est de la plus grande importance, en
physiologie, par les déductions qui en découlent; attachons-
nous à les suivre dans leur enchaînement.
Le germe de feuille et le germe de mérithalle, dont cette
feuille est l'appendice, forment par leur ensemble le fœtus végé-
tal g emmaire.
194 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
Deux fœtus gemmaires associés forment un foetus gemmaire
double (feuilles opposées), deux autres foetus gemmaires associés,
et dont la ligne d'union croise la ligne d'union des deux pre-
miers, donnent naissance à la diposition opposée-croisée des fœ-
tus (feuilles opposées-croisées).
Dans cet état d'opposition croisée, les fœtus sont associés, mais
ne sont point unis ; ils sont libres, puisqu'ils peuvent se dissocier
de diverses manières. Les fœtus gemmaires sont donc primitive-
ment isolés et libres d'adhérence; ils ont leur individualité. Les
deux fœtus gemmaires associés sont nécessairement produits si-
multanément ; ils n'ont l'un sur l'autre aucune antériorité d'exis-
tence ; aussi, lorsqu'ils cessent d'être accolés latéralement, se
greffent-ils l'un sur l'autre, tantôt le gauche sur le droit, tantôt
le droit sur le gauche. C'est ce que nous avons fait voir plus haut,
en déterminant la cause qui fait qu'une spirale marche presque
indifféremment de gauche à droite, ou de droite à gauche.
Ainsi, de ce qu'un mérithalle à feuille unique fait suite à un
autre mérithalle semblable, il ne faut pas conclure qu'il a été
produit ou engendré par lui; dans la moitié des cas, c'est un
frère qui est greffé sur son frère, au lieu de lui être accolé, ainsi
qu'il y étoit originairement destiné. Les fœtus gemmaires sont
nécessairement gémeaux. Il paroît probable qu'ils sont produits
ou engendrés par la paire de fœtus gemmaires qui les précède,
et dont la ligne d'union croise la leur à angle droit.
De ce que les fœtus gemmaires sont nécessairement gémeaux
il résulte: i° que les embryons dicotylédons possèdent l'état pri-
mitif d'opposition ; 2° que les embryons monoeotylédons ont déjà
fait le premier pas dans la série des transmutations de l'ordre
primitif des feuilles; chez eux, la feuille cotylédonaire est
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. iy5
unique, ou, quand il y en a deux, elles sont alternes ; 3° que les
embryons polycotylédons, tels que ceux des pins, ont déjà suivi
dans 1 infiniment petit une longue série de transmutations, pour
arriver de la disposition primitivement opposée des germes des
feuilles à leur disposition verticillée. Ces embryons polycotylé-
dons sont véritablement des embryons multiples; ce sont des
fœtus gem maires associés en nombre déterminé, et qui n'ont pu
parvenir à cette association qu'en suivant les lois qui président à
la formation des verticilles, lois que nous avons indiquées plus
haut.
Si l'on veut une preuve incontestable de la disposition primi-
tivement opposée-croisée des foetus gemmaires chez les végétaux
monocotylédons, on la trouvera dans cette considération, que
plusieurs de ces végétaux ont leurs feuilles disposées en penta-
phylles spirales, dès quils sortent des enveloppes de la graine.
Telle est, par exemple, l'asperge (asparagus officinalis) (i). Or,
nous avons prouvé plus haut que le pentaphylle spirale dérive
nécessairement de la disposition opposée-croisée des germes des
feuilles.
Ainsi, sous le point de vue de la conservation de la disposition
originelle, les végétaux dicotylédons marchent en première
ligne. Chez eux, l'association binaire primitive des foetus gem-
maires existe toujours dans l'état cotylédonaire; elle continue
assez souvent de persister chez le végétal parfait; plus souvent
cet état primitif subit des transmutations diverses, mais la ma-
nière dont ces transmutations s'opèrent permet, dans certains
(i) Je n'entends parler ici que des feuilles squammeuses qui sont les feuilles véri-
tables de l'asperge, et non des feuilles linéaires qui ne sont que des rameaux méta-
morphosés ou des ramules, selon l'expression de M. de Tristan.
196 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
cas, de remonter à leur source, c'est-à-dire, à la disposition ori-
ginelle. Cest ici l'un des plus précieux secours que la science
physiologique des végétaux puisse recevoir de l'étude îles mon-
struosités.
De ce que les foetus gcmrnaires sont primitivement isolés,
quoique associés par paires; de ce que ces Fœtus gemmaires peu-
vent, en se dissociant, s'élever l'un au-dessus de l'autre, et mettre
ainsi au grand jour leur individualité, il résulte qu ils possèdent
chacun toutes les parties constitutives d'une tige; ils ont chacun
leur système central et leur système cortical. Lorsqu'ils sont réu-
nis et soudés deux à deux, ou en plus grand nombre, ils perdent,
au point d'adhérence, chacun une partie de leur système cortical,
et ils mettent leurs moelles en commun, en sorte qu'il n'y a plus
alors, pour tous les embryons gemmaires soudés ensemble,
qu'une seule moelle centrale et qu'une seule écorce.
Dans presque toutes les dispositions anormales des feuilles que
nous offrent les végétaux, la nature procède par excès de dévelop-
pement , c'est-à-dire, en avançant dans la série naturelle des
transmutations plus loin que ne le voudroit la conservation de
l'état normal. Les végétaux à feuilles opposées-croisées qui, dans
leur état normal de développement, conservent la disposition
primitive des foetus gemmaires, sont de tous les végétaux ceux
qui offrent le plus de dispositions anormales des feuilles, et ces
dispositions anormales sont nécessairement toutes des excès de dé-
veloppement ; nous avons observé ici la formation du triphylle spi-
rale, du pentaphylle spirale et du verticille ternaire. Les dispo-
sitions anormales des feuilles, par arrêt de développement , sont
beaucoup plus rares : ainsi, lorsque plus haut nous avons cité le
fait d'un scion de poirier dont les feuilles étoient opposées-croi-
OBSERVATIONS SUR. LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 1 97
sées dune manière à-peu-près exacte, cela provenoit d'un arrêt
de développement. Ici, la nature s'étoit arrêtée à la disposition
primitive des foetus gemmaires ; elle n'avoit point marché dans
la série des transmutations jusqu'au pentaphylle spirale, état
normal des feuilles chez le poirier.
La force qui opère la disposition des foetus gemmaires végétaux
agit primitivement en les associant par deux , en sorte que
les végétaux sont, dans l'origine, symétriques binaires, comme
le sont presque tous les animaux. Plus tard cette même force
agit en dissociant les fœtus gemmaires chez les nombreux végé-
taux dont les feuilles sont isolées; continuant son action, cette
même force agit de nouveau en associant les fœtus gemmaires
et elle produit les verticilles des feuilles et les verticilles floraux.
Ces verticilles ne doivent donc offrir, dans les nombres de leurs
éléments, que les seuls nombres qui peuvent dériver des divers
modes de dissociation des fœtus gemmaires opposés-croisés. C'est
effectivement ce que l'observation démontre, sur-tout par rap-
port aux verticilles floraux, qui sont moins su jets que les verticilles
des feuilles, aux avortements qui altèrent souvent le nombre
de leurs éléments primitifs. Les verticilles floraux, c'est-à-dire,
les verticilles formés par les sépales du calyce, par les pétales
de la corolle, par les étamines et par les styles, offrent géné-
ralement les nombres premiers (ou sans autre diviseur qu'eux-
mêmes) 2, 3, 5, ou leurs multiples. Or le nombre premier 2
représente l'association binaire primitive des fœtus gemmaires ;
les nombres premiers 3 et 5 représentent les seules combinaisons
numériques qui puissent résulter de la dissociation des fœtus
gemmaires opposés croisés, ainsi que nous l'avons démontré dans
le mode d'origine du triphylle spirale et du pentaphylle. spirale.
Annales du Muséum, t. III, 3e série. 5.6
198 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX.
Quant au tétraphylle spirale qui résulte aussi d'un mode parti-
culier de dissociation des fœtus gemmaires opposés-croisés , il
est évident que le nombre 4, qu'il présente, se trouve également
dans la disposition primitive des deux paires voisines de ces
foetus gemmaires opposés -croisés. Nous voyous ainsi pourquoi
l'arithmétique des végétaux est généralement fondée sur les
premiers nombres 2, 3 et 5. Ce sont en effet ces nombres qui
seuls son t offerts par les spirales par dissociation, et par conséquent
par les verticilles, qui ne sont, dans le fait, que des spirales
aplaties. Nous avons vu plus haut que la spirale composée de
pentaphylles spirales , et qui est une spirale par dissociation ,
peut donner naissance, au moyen d'une certaine déclinaison
des feuilles, à une spirale par déclinaison dans laquelle la première
feuille correspond verticalement à la vingt-deuxièmeau-dessus, en
sorte que le verticille qui résulteroit de cette spirale aplatie seroit
composé de vingt et une feuilles : ici nous trouvons un nouveau
nombre premier , le nombre 7 multiplié par 3; il peut donc y
avoir des verticilles floraux de vingt et une parties : c'est proba-
blement ce nombre, avec ses multiples, qui préside à la dispo-
sition des fleurs sur le réceptacle des composées, Comme il est
certain que c'est lui qui préside à la disposition des écailles sur
les cônes des pins et à la disposition des fleurs sur les chatons du
cèdre du liban. Pour ce qui est du nombre 7 qui se trouve dans
les étamines du marronnier d'Inde (œsculus hypocastannm) , il
paroît qu'il en faut attribuer l'existence à un avortement d'éta-
mines dans cette fleur irrégulière. Il est bien reconnu, en effet,
aujourd hui, que, suivant les vues de M. H. Cassini, l'irrégularité
des fleurs tient à un avortement de quelques unes de leurs
parties.
OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VÉGÉTAUX. 199
Il résulte de ces observations que le nombre 2 est le fondement
de toute l'arithmétique végétale : c'est de lui que dérivent par
dissociation les nombres premiers 3 et 5 et par déclinaison le
nombre premier 7. C'est le nombre premier le plus élevé de
l'arithmétique végétale : le nombre premier 1 1 lui est totalement
étranger; quant au nombre premier i3que nous trouvons avec
M. de Candolle dans le nombre des spirales parallèles que dé-
crivent les fleurs sur les chatons du cèdre du Liban, spirales
que M. Braun a trouvées également dans les cônes des pins,
il n'entre point véritablement dans l'arithmétique végétale; car
si Ion supposoit ces treize spirales parallèles aplaties et réduites
en verticilles successifs, chacun de ces verticilles auroit vingt
et une parties , en sorte que c'est véritablement le nombre 7
multiplié par 3, qui existe ici, et non le nombre i3, qui n'est ici
qu'une illusion mensongère. M. Turpin , dans son Mémoire in-
titulé : Aperçu organographique sur le nombre deux, a fait observer
que ce nombre deux paroît être affecté au caractère des végétaux
inférieurs, comme le nombre trois paroît être affecté au
caractère des végétaux monocotylédons, comme le nombre cinq
paroît être affecté au caractère des végétaux dicotylédons. Il est
singulièrement remarquable de voir les trois nombres premiers
2, 3, 5 affectés spécialement aux trois grandes classes de végétaux :
nous avons vu plus haut que le nombre premier 7 est affecté
aux conifères dont les embryons séminaux sont polycotylédons,
et qui peuvent ainsi être considérés , à quelques égards ,
comme formant une quatrième classe de végétaux élevés dans
l'échelle végétale au-dessus des dicotylédons: ainsi nous voyons
le nombre caractéristique devenir plus grand à mesure qu'on
s'élève dans l'échelle végétale et ne pas dépasser le nombre 7.
200 OBSERVATIONS SUR LES TIGES DES VEGETAUX.
Nous avons vu que le nombre deux est le fondement de toute
cette arithmétique végétale et que c'est de lui que dérivent les
nombres premiers et impairs 3, 5 et y. Ce nombre 2, qui est le
caractère de la symétrie binaire ou de la dualité qui appartient
à tout le règne animal (car il n'est pas tout-à-fait étranger aux
zoopliytes), est donc aussi le caractère fondamental du règne
végétal : tous les végétaux possèdent ce caractère dans leur état
foetal, plusieurs le conservent dans leur état parfait. Lorsque,
dans ce dernier état, ils offrent d'autres nombres, ceux-ci sont
les résultats des diverses combinaisons numériques qui se sont
effectuées parles divers modes de dissociation des^œf «a- gemmaires
doubles et souvent par l'association -nouvelle et multiple de ces
foetus dissociés, en sorte que la trace de la dualité primitive se
trouve effacée.
RAPPORT
SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE,
AYANT POUR TITRE :
MÉMOIRE
SUR LE TANNIN ET LES ACIDES GALLIQUE, PYROGALLIQUE,
ELLAGIQUE ET MÉTAGALLIQUE;
FAIT A L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR M. CHEVREUL,
Le3i mars 1 834-
Le mémoire que M. Pelouze a lu à l'Académie dans une de ses
dernières séances est d'une telle importance, que nous croyons
devoir fixer d'abord l'état où il a trouvé la science lorsqu'il a com-
mencé ses recherches. En n'en rendant compte qu'après avoir
déterminé le point d'où il est parti, on appréciera davantage les
progrès qu'il a fait faire à nos connoissances, et dès-lors seront
justifiés les éloges que nous donnerons à un travail qui est tout-
à-fait d'un ordre supérieur.
Les cinq substances qui font le sujet des recherches de M. Pe-
louze proviennent, soit immédiatement, soit médiatement, de la
noix de galle; quatre d'entre elles étoient déjà connues, l'acide
gallique, l'acide pyrogallique, le tannin et l'acide ellagique ; la
cinquième, l'acide métagallique, qui, comme l'acide pyrogal-
lique, peut être le résultat d'une altération particulière que l'a-
202 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.
cide gallique éprouve par son exposition à une température con-
venable, ne 1 étoit pas.
La première substance que l'on obtint de la noix de galle est
l'acide gallique. Quoique Schéele ne l'ait pas observé à l'état de
pureté, cependant il le décrivit en 1786 avec des détails suffisants
pour le distinguer de tous les corps alors connus. C'est encore à
cet illustre chimiste qu'il faut rapporter la découverte de 1 acide
pyrogallique ; mais s'il l'obtint par la distillation du premier, il
ne l'en distingua point, de sorte que, jusqu'à ces derniers temps,
ce produit a été considéré comme de lacide gallique sublimé.
L'un de nous (M. Ghevreul ) ayant obtenu lacide gallique par-
faitement pur en modifiant le procédé de Schéele (1), et l'ayant
comparé, sous quelques rapports, à lacide cristallisé qu'on en
retire par la distillation (2), vit qu'il en différoit ; mais ces dif-
férences ne furent pleinement reconnues que lorsque M. Bracon-
not eut décrit en détail, sous la dénomination d acide pyrogal-
lique, les propriétés de l'acide sublimé (3).
L'acide ellagique fut signalé par l'un de nous ( M. Ghevreul )
en 1 8 1 3 . Il reconnut son acidité, sa propriété de donner des ai-
guilles jaunes acides par la sublimation, sa propriété de teindre
les étoffes en jaune; mais il obtint de si nombreuses variétés de
cette matière, quoique à l'état de cristaux, qu'il ne se crut pas en
droit de lui donner un nom. Il ne pensoit pas avoir obtenu un
corps pur: excepté les aiguilles jaunes sublimées, qui parois-
soient douées de propriétés constantes, toutes les autres va-
(1) Encyclopédie méthodique, Dictionnaire de chimie, tome VI, page 233.
(2) Dictionnaire des sciences naturelles, tom. XVIII, pag\ 1 11. ( 1820.)
(3) Awiales de chimie et de physique,, tom. XLVI, pag. 206. (20 mars 1 83 1 . )
RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2o3
riétés sembloient différer par la proportion de leurs principes
immédiats. En 1818, M. Braconnot, qui probablement igno-
roit le travail dont nous venons de parler, décrivit cette ma-
tière sous le nom (V acide ellagique. M. Braconnot ne fit d'ail-
leurs aucun essai pour voir si le produit auquel il imposoit ce
nom étoit un principe immédiat pur; c'est probablement pour
cela que M. Berzelius, qui ne cite pas le travail de M. Chevreul ,
s'exprime en ces termes dans son Traité de chimie: « Considérer
« cette substance comme un acide, et le désigner comme tel sous
«un nom particulier, c'est lui donner plus d'importance quelle
«n'en mérite. Elle est moins électro-négative que l'apothème de
«tannin, et peut-être elle ne consiste elle-même qu'en apothème
« débarrassé par l'action de l'air de toute combinaison avec le
« tannin. »
Après que M. Seguin eut parlé du tannin, l'existence de ce
corps fut admise dans la noix de galle comme un de ses prin-
cipes immédiats, et comme celui auquel on devoit attribuer la
propriété qu'elle a de tanner les peaux. C'est sur-tout à cause du
vague qu'il y a eu sur les propriétés et sur l'existence même de
ce corps comme espèce, qu'il est utile d'entrer dans quelques
détails relativement à son histoire.
La peau des animaux se convertit en gélatine par l'action de
l'eau bouillante, et se décompose assez promptement quand elle
est abandonnée à elle-même, soit dans l'eau froide, soit dans une
atmosphère humide. La présence de l'eau favorise cette décom-
position ; car une peau desséchée se conserve bien plus long-
temps que celle qui ne l'a pas été. D'un autre côté, l'expérience
journalière apprend que les peaux qui ont séjourné pendant quel-
ques mois dans une infusion d ecorce de chêne ou de tan ont perdu
2o4 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOCZE.
la propriété de se dissoudre dans 1 eau bouillante, en même temps
qu elles sont devenues moins susceptibles de s'altérer spontané-
ment. M. Seguin, ayant voulu savoir ce qui se passoitdans le tan-
nage, imagina de verser une infusion de tan dans une décoction
de peau : les liquides ne furent pas sitôt mêlés qu'il se produisit
un précipité qui avoit les propriétés du cuir tanné. M. Seguin en
conclut que l'écorce de chêne contenoit une matière particulière
qui étoit douée dune forte affinité pour la peau des animaux, et
qui formoit avec elle un composé peu altérable et insoluble dans
l'eau bouillante. Cette conséquence établissoit la base de la théo-
rie du tannage.
M. Seguin donna le nom de tannin à la matière du tan qui se
combine avec la peau; il le caractérisa par la propriété de préci-
piter la gélatine, et proposa en même temps l'eau de chaux pour
reconnoîtrelessubstances végétales propres au tannage, parcequ il
avoit observé que cet alcali précipitoit en totalité le tannin de sa
solution aqueuse. Quoique M. Seguin n'eût fait aucune tentative
pour obtenir le tannin à l'état de pureté, cependant presque tous
les chimistes en admirent l'existence comme corps particulier,
parceque sans doute ils considérèrent qu'aucun des principes
végétaux connus ne précipitoit la gélatine, et qu'ils furent alors
Frappés de la facilité avec laquelle la nouvelle théorie expliquoit
le phénomène principal du tannage. Cependant on doit observer
que Pelletierle père et M. Leliêvre, qui furent chargés par le comité
de Salut public d'examiner le procédé de tannage de M. Seguin,
dirent «que l'acide gallique devoit agir dans le tannage; qu'ils
« pensoient néanmoins que ce n'étoit pas en raison de l'acide gal-
«lique seul que le tannage s'opéroit; qu'ils présumoient encore
« qu'il existoit dans les végétaux dits astringents une substance
RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2o5
<x ou combinaison particulière, en outre de l'acide gallique, et que
«c'étoit à 1 un et à l'autre que Ion devoit attribuer les divers ré-
« sultats que l'on avoit observés dans les expériences auxquelles
« elles avoient pu être soumises. »
Quoique cette conclusion de MM. Pelletier et Lelièvre sur l'in-
fluence de l'acide gallique dans le tannage lût déduite d'une con-
clusion inexacte, savoir que l'acide gallique précipite ia géla-
tine, on auroit dû cependant la prendre en considération avant
de recevoir le tannin au nombre des principes immédiats bien
définis. Mais on fit peu d'attention à des doutes qui provoquoient
de nouvelles expériences, et qui tendoient à modifier ou à dé-
montrer une théorie très satisfaisante en apparence.
A mesure qu'on étudia davantage les matières végétales, on en
reconnut un grand nombre qui précipitent la gélatine : dès-lors
on se crut en droit de conclure la présence du tannin dans les
matières qui présentent cette propriété ; mais M. Proust, après
avoir décrit différents procédés pour préparer le tannin à l'état
de pureté, fit l'observation que plusieurs de ces matières ne pou-
voient être ramenées à une seule espèce; en conséquence il dis-
tingua diverses sortes de tannin. Malheureusement cette distinc-
tion ne fut pas appréciée à sa juste valeur, par la raison qu'on
n avoit pas défini ce qu'on doit entendre en chimie par les mots
genre et espèce appliqués aux principes immédiats des matières
organiques. Ainsi, tandis que quelques chimistes regardoient
avec M. Proust les différents tannins comme autant d'espèces dis-
tinctes d'un même genre, d'autres pensoient ou paroissoient pen-
ser qu'un corps unique appelé tannin formoit autant d'espèces que
ce corps pouvoit contracter de combinaisons différentes. Telle
fut l'opinion de M. Bouillon-Lagrange. Les expériences de M. Hat-
Annales du Muséum , t. III, 3* série. 27
TOÔ RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.
chett sur ces substances tannantes artificielles semblèrent ap-
puyer l'existence du tannin comme corps particulier, en présen-
tant au chimiste des produits plus purs que ceux qu'on pouvoil
extraire des végétaux. Tel étoit létat de nos connoissances sur le
tannin en 1809, époque où l'un de nous (M. Clievreul ) ayant
répété la plupart des expériences de M. Hatchett, reconnut que
les tannins artificiels présentent des composés si différents par
plusieurs propriétés caractéristiques,, et même par la nature de
leurs principes, que les propriétés communes qu ils ont de pré-
cipiter la gélatine, de tanner la peau et d'avoir une saveur plus
ou moins astringente, ne peuvent les faire rentrer, nous ne di-
rons pas dans une seule espèce de corps, mais même dans un
genre unique de composés.
Ces conclusions, en établissant que la propriété de précipiter la
gélatine peut appartenir à des corps très différents, conduisoient
nécessairement les chimistes à être plus difficiles qu'ils ne l'a-
voient été jusque-là pour admettre dans leurs analyses l'existence
d'un principe immédiat parfaitement défini d'après cette obser-
vation, qu'une matière a la propriété de précipiter la gélatine; et
la discussion des motifs sur lesquels on admettoit dans les végé-
taux l'existence d'un ou de plusieurs tannins parfaitement défi-
nis dans leur composition, soit immédiatement simple, soit im-
médiatement complexe, les conduisoit à des doutes qui n'étoient
que trop justifiés par limperfection des moyens employés pour
préparer les substances auxquelles on donnoit le nom de tannin.
Ajoutons que l'on ne tarda point à découvrir des principes im-
médiats d'origine végétale, qui acquerroient par leur union mu-
tuelle la propriété de précipiter la gélatine. Forcé de restreindre
nos exemples, nous citerons l'acide acéticpie, qui tient en solu-
«APPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 207
tion la matière résineuse colorante du santal , l'acide gallique
mêlé à une solution de gomme arabique.
Enlin , l'un de nous ( M. Chevreul ), après avoir constaté que
I acide gallique ne peut former des gallates stables avec la potasse,
la soude, la baryte, la strontiane, la chaux, qu'autant que l'on
opère l'union de ces corps hors du contact de l'oxigène atmosphé-
rique , reconnut que ces gallates soumis à l'action de l'oxigène
gazeux, soit pur, soit atmosphérique, éprouvent une telle alté-
ration, que l'acide gallique est changé en une matière colorée,
acide, et susceptible de précipiter fortement la gélatine (i). Cette
dernière propriété, retrouvée dans un produit de l'altération de
l'acide gallique , étoit un fait propre à fortifier les doutes que
l'on avoit sur l'insuffisance des procédés alors employés à la pré-
paration du tannin de la noix de galle, puisque plusieurs de ces
procédés étoient fondés sur la réaction des bases salifiables et
de la noix de galle.
M. Berzelius en 1828 se livra à quelques recherches sur le
tannin. Il en distingua deux espèces, lune qui colore les sels de
péroxide de fer en bleu, l'autre qui les colore en vert. Il obtint ces
tannins dans un état de pureté bien plus grand qu'on ne les avoit
eus avant lui. Il détermina la composition élémentaire du pre-
mier, quil fixa à 12 d'atomes doxigène, 18 de carbone, 18 d'hy-
drogène, composition qui se trouve confirmée par les nouvelles
recherches de M. Pelouze. Il fit connoître beaucoup de faits in-
téressants sur les tannâtes. Quoi qu il en soit, M. Berzelius, avec
cette candeur qui sied si bien au génie, reconnoissoit que le tan-
(1) Mémoire lu à l'Académie des sciences, le a3 août 1824, imprimé dans le
tome XII des Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, pag. 36-.
10H RAPPORT .SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.
nin réclamoil pour être connu de nouvelles expériences ; et un
des points qui semblotent en réclamer particulièrement, cétoit
cette propriété du tannin de la noix de galle de devenir bleu par
les sels de péroxide de fer, propriété qu'il paroissoit plus simple
d'attribuer à un seul corps, l'acide gallique, que de la reconnoître
à-Ja-fois comme essentielle à deux corps qui existent ensemble
dans un même produit végétal. Nous n'entrerons pas dans de plus
grands détails relativement à la discussion de cette opinion, ne
pouvant éviter de la traiter dans un rapport ayant pour objet les
recherches sur l'amidon, présentées dans le cours de l'année der-
nière à 1 Académie. Seulement nous ferons remarquer que de-
puis le travail de M. Bcrzelius, M. Robiquet, dans ses belles re-
cherches sur l'opium, a trouvé que l'acide méconique partage la
propriété de colorer les sels de péroxide de fer en rouge , avec les
acides paraméconique et pyroméconique, composés qui, ainsi que
le méconique, sont parfaitement caractérisés comme espèces dis-
tinctes. Or, l'acide méconique passant à létat de paraméconique
aune température de tao" en perdant de l'oxygène et du car-
bone dans la proportion qui constitue l'acide carbonique, et ce
même acide méconique passant à l'état d'acide pyroméconique
à la température de 25o°, il sensuit que la propriété de rougir
les sels de péroxide de fer ne peut être considérée comme une
propriété spécifique de lacide méconique, puisque cette pro-
priété se retrouve dans des corps moins complexes que lui. Tout
ee qu'on peut admettre de commun à ces trois corps, c'est un
radical complexe, ou un ensemble d'un certain nombre de par-
ticules soumises à un tel arrangement qu'elles formeroient avec
les particules de péroxide de fer des arrangements qui agiroient
de la même manière sur la lumière.
RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 209
Parlons maintenant dn travail de M. Pelonze. Son mémoire
est divisé en cinq ehapitres, dont chacun est consacré aux sub-
stances qu'il a examinées. Il est arrivé à des résultats si précis et
si simples, qu'il nous sera facile de donner une idée exacte de son
travail sans en approfondir les détails.
TANNIN,
M. Pelouze obtient le tannin par un procédé remarquable par
sa simplicité, sur-tout si on le compare aux opérations nom-
breuses et compliquées que Ion faisoit avant lui dans l'intention
d'arriver au même but. M. Pelouze se sert d'un appareil très in-
génieux imaginé par MM. Robiquet et Boutron, qui se compose
d'une alonge disposée verticalement, le bec étant en bas, et adapté
à une carafe ordinaire; l'ouverture du bec est garnie dune mèche
de coton ; l'ouverture de la partie supérieure de l'alonge est sus-
ceptible d'être fermée avec un bouchon à l'émeri. M. Pelouze met
dans l'alonge de la poudre de noix de galle jusqu'à moitié de sa ca-
pacité; puis il acbève de la remplir avec de l'étber du commerce,
et ferme ensui te l'alonge. Y i ngt-quatre heures après, la carafe con-
tient deux couches liquides: la couche inférieure est une dissolu-
tion aqueuse légèrement éthérée de tannin ; la couche supérieure
est de l'éther moins aqueux que L'étber employé. Il tient en dis-
solution un peu d'acide gallique du tannin et quelques matières
indéterminées. Il ne s'agit plus que de séparer les deux couches
au moyen d'un entonnoir de verre à bec suffisamment étroit; à la-
ver la solution de tannin avec de l'éther pur; puis à évaporer dans
le vide sec ou dans une étuve l'eau qui tient le tannin en solu-
tion. La théorie de cette opération est bien simple. L éther aqueux
se divise en deux parties : lune, très aqueuse, dissout le tannin ;
•>10 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.
l'autre, très éthérée, ne dissout que très peu de chose. Elle sur-
nage sur la première, produit un peu de vapeur dans la partie
vide de l'appareil. Cette vapeur faisant piston sur la liqueur non
évaporée, la force à couler dans la carafe.
Quoique le tannin obtenu par ce procédé n'ait point encore
été observé à létat de cristaux, cependant il y a tout lieu de pen-
ser qu'il est un principe immédiat pur. En effet, il esta peine
coloré, il ne laisse aucun résidu par la combustion, et il se com-
porte avec les dissolvants comme un corps homogène.
Le tannin , considéré dans les circonstances où il n éprouve pas
de changement dans sa constitution élémentaire, se comporte de
la manière suivante.
Il est très soluble dans l'eau, et l'est d'autant plus dans lalcohol
et dans l'éther que ceux-ci sont plus étendus d'eau.
Plusieurs acides le précipitent de sa solution aqueuse : tels sont
le nitrique, le phosphorique, l'arsénique et lhydrochlorique.
Les acides oxalique, tartrique, citrique, acétique, succinique,
sélénieux, sulfureux, ne le précipitent pas.
Il précipite la gélatine : le précipité est soluble dans un excès
de cette dernière. Il est impossible, comme on l'avoit déjà vu, de
précipiter tout le tannin de sa solution aqueuse au moyen de la
gélatine; en cela cette dernière diffère beaucoup de la peau qui
n'a point été soumise à la cuisson, et qui est plongée à l'état frais
dans une solution de tannin : celui-ci est précipité complètement ;
et, si le tannin étoit mêlé d'acide gallique. celui-ci resteroit dans
la liqueur, suivant la remarque de M. Pelouze.
Le tannin est un véritable acide. Il rougit le tournesol , dé-
compose les sous-carbonates solubles avec effervescence, et forme
des combinaisons avec les bases salifiables qui ont tous les carac-
RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2 I 1
tères des sels. Le tannate de péroxide de fer, d'un bleu foncé, est
considéré par M. Berzelius et par M. Pelouze connue la base de
l'encre ordinaire. Le tannate d'alumine est tout-à-fait insoluble;
aussi l'alumine en gelée s'empare-t-elle de la totalité du tannin
qui -est en solution dans l'eau,
Il précipite les sels de cinchonine, de quinine, de brucine, de
strychnine , de codéine, de narcotine et de morphine; les préci-
pités sont très solubles dans l'acide acétique.
La solution aqueuse de tannin ne s'altère pas, si elle est pré-
servée du contact de 1 air.
Si nous étudions maintenant les propriétés du tannin dans les
circonstances où il éprouve un changement dans sa constitu-
tion, nous verrons que l'acide nitrique chauffé avec lui le con-
vertit en acide oxalique. Mais une altération bien plus remar-
quable qu'il éprouve, c'est celle qui a lieu lorsque, dissous dans
l'eau, il est exposé à une atmosphère de gaz oxigène. Il y a produc-
tion d'un volume d'acide carbonique précisément égal à celui du
gaz oxigène qui a disparu, et le tannin ainsi décarboné se trouve
converti en acide gallique, qui se cristallise en aiguilles, si l'eau
est insuffisante pour le retenir en solution. M. Pelouze conclut
de ce fait et de ces deux autres , i"que la noix de galle ne contient
que o,5o de matière soluble dans l'eau, lesquels renferment o,4o
de tannin ; 2° que la noix de galle soumise au procédé de Schéele
donne 0,20 d'acide gallique; que celui-ci n'est pas contenu dans
la noix de galle , du moins pour la plus grande partie ; qu'il est le
résultat de l'altération spontanée que le tannin éprouve sous
linfluence de l'oxigène atmosphérique.
1 1 2 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.
ACIDE GALLIQUE.
M. Berzelius ayant donné l'analyse de l'acide pyrogallique
pour celle de l'acide gallique pur, par la raison que l'on croyoit,
à l'époque où il fît son travail, que l'acide pyrogallique étoit de
l'acide gallique; et, en outre, que M. Berzelius considère l'acide
gallique, préparé par la voie humide, comme étant toujours
combiné avec du tannin, M. Pelouze a dû nécessairement ana-
lyser le véritable acide gallique. La composition de ce corps est
équivalente à i "' d'acide pyrogallique -+- i '"■ d'acide carbonique.
L'acide analysé par M. Pelouze étoit en aiguilles incolores.
Il ne précipitait pas la gélatine; il précipitoit l'acétate de plomb
en flocons blancs; il précipitoit les eaux de chaux, de baryte et
de strontiane en flocons blancs solubles dans un excès d'acide, et
susceptibles alors de cristalliser et de se conserver à l'air, tandis
que ces gallates ne le peuvent plus lorsqu'ils sont avec excès de
base.
ACIDE ELLAGIQUE.
M. Pelouze n'a pas soumis l'acide ellagique à un grand nombre
d'essais, par la raison qu'il n'en avoit qu'une très petite quantité
à sa disposition. C'est ce qui explique pourquoi il n'a pu apprécier
précisément toutes les circonstances d'une expérience très inté-
ressante, dans laquelle de l'acide ellagique ayant été dissous dans
de l'eau de potasse, puis l'alcali ayant été neutralisé par de l'a-
cide hydrochlorique, il a obtenu de la liqueur, non de l'acide
ellagique, mais de l'acide gallique hydraté.
ACIDE PYROGALLIQUE.
Il eristallise en lames ou en aiguilles; il se fond à 1 15°, et bout
RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2 l3
à 2io°. Il se distingue de l'acide gallique en ce qu'il est bien
plus soluble dans l'eau.
Il se dissout dans l'alcohol et dans 1 ether.
Son acidité est très foible.
Il colore en rouge le sulfate de péroxide de fer, mais alors il
est altéré. Il forme des composés bleus avec le péroxide de fer
hydraté, et même avec le sulfate de péroxide, si on le prend à
l'état de pyrogallate alcalin.
Les pyrogallates alcalins se colorent par l'oxigène, comme le
font les gallates avec excès de base.
ACIDE MÉTAGALLIQUB.
M. Pelouze a vu que le résidu d'apparence charbonneuse que
laissent le tannin, les acides gallique et pyrogallique, chauffés
dans une cornue à 25o°, est une acide entièrement soluble dans
les eaux de potasse, de soude, d'ammoniaque, et, ce qui est re-
marquable, dans un lait de glucine; il le nomme métagallique.
Cet acide décompose à chaud, avec effervescence, les sous-car-
bonates. Les métagallates solubles précipitent la plupart des so-
lutions métalliques en noir. Enfin, l'acide métagallique est com-
plètement insoluble dans l'eau, et extrêmement peu soluble dans
l'alcohol.
Présentons maintenant l'ensemble des compositions élémen-
taires des cinq substances examinées par M. Pelouze; l'esprit en
saisira plus aisément les rapports mutuels, et en appréciera plus
facilement l'importance, que si nous les eussions données sépa-
rément, en parlant de chacune des substances auxquelles elles
se rapportent.
Ainsi que nous l'avons dit, on ne connoissoit pas, avant M. Pe-
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 28
2 1 4 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.
louze, la composition de l'acide gallique, l'analyse que M. Berze-
lius avoit donnée pour celle de cet acide se rapportant à l'acide
pyrogallique.
M. Pelouze a trouvé que l'acide gallique, exposé à la tempé-
rature de 120°, devient anhydre en perdant un atome d'eau,
c'est-à-dire une quantité d'eau qui représente un cinquième de
l'oxigène qu'il contient, et qui est précisément égale à celle
renfermée dans les oxides salifiables qui le neutralisent.
L'acide gallique anhydre est représenté par
5"- oxigène, 7" carbone, 6a'É hydrogène.
Est-il exposé à la température de 210 à 21 5°, il donne nais-
sance à
1 *' acide carbonique,
et à
1 "*■ acide pyrogallique, dont la composition est :
3at oxigène, 6" carbone, 6"'' hydrogène.
M. Pelouze s'est assuré que Fulmine n'est point isomère avec
l'acide pyrogallique, ainsi qu'on l'a avancé.
L'acide gallique anhydre est-il porté rapidement à la tempé-
rature de 240 à 25o°, 2 "■ donnent naissance à :
2 "' acide carbonique ,
2 "• eau ,
I *' d'acide métagallique hydraté , dont la composition est :
3" oxigène, I2at- carbone, 6at hydrogène -+- 1 "• d'eau.
II ne perd cet atome d'eau que par son union avec un alcali.
L'acide métagallique contient donc deux fois autant de car-
bone que l'acide pyrogallique.
L'acide ellagique, exposé à la température de 1200, perd un
atome d'eau. L'acide anhydre qui reste est formé de :
RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE. 2 I D
4al oxigène, 7 " carbone, 4at hydrogène.
Composition bien remarquable, puisqu'elle ne diffère de celle
de l'acide gallique anhydre que par i atome d'eau.
Elle explique parfaitement comment M. Pelouze a pu ob-
server la conversion en acide gallique de l'acide ellagique sous
l'influence de la potasse, conversion qui rentre dans celle qu'é-
prouvent certains corps gras sous l'influence delà potasse. Mais
l'atome d'eau qui se fixe dans l'acide ellagique, pour le conver-
tir en acide gallique, est soumis à un arrangement particulier;
en effet l'acide ellagique hydraté isomère de l'acide gallique
anhydre perd un atome d'eau à une température de 1200, qui
ne fait éprouver aucun changement à l'acide gallique anhydre.
La composition du tannin donnée par M. Berzelius est préci-
sément la même que celle qui résulte des expériences de M. Pe-
louze; et cette composition, qui est, comme nous l'avons déjà dit,
1 2 " oxigène , 18" carbone , 1 8 at hydrogène , explique parfaite-
ment la décomposition qu'il éprouve par la chaleur.
A la température de l'huile bouillante, 8 " de tannin se ré-
duiront à :
1 1 "' acide métagallique hydraté ,
12" d'acide carbonique,
28 at d'eau.
A la température de 210 à 21 5°, il se réduit en
Acide métagallique hydraté,
Acide pyrogallique,
Acide carbonique,
Eau.
Il suffit sans doute de suivre toutes les conséquences qui
21 6 RAPPORT SUR UN TRAVAIL DE M. PELOUZE.
découlent des analyses élémentaires que nous venons de rap-
porter, pour juger de l'importance du travail de M. Pelouze.
L'Académie ne donnant pas de témoignage plus grand de son
approbation aux Mémoires qui lui sont présentés, que d'en or-
donner l'insertion dans le Recueil de ses Mémoires, nous avons
l'honneur de lui proposer d accorder ce témoignage aux recher-
ches de M. Pelouze.
Signé DUMAS, CHEVREUL , rapporteur.
MÉMOIRE
SUR
LE GENRE GNATODON:
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL.
PAB
M. RANG.
Le mollusque dont nous allons nous occuper n'a point encore
été observé, et sa coquille n'est même connue en France que de-
puis un petit nombre d'années ; cependant elle a déjà été le sujet
de plusieurs descriptions, et entre autres d'un MémoiredeM. Char-
les Des Moulins, inséré dans les Actes de la Société Linnéenne de
Bordeaux. M. de Blainville, pendant le court espace de temps
qu'il a donné ses soins à la collection de coquilles du jardin des
Plantes, fut le premier qui la reçut à Paris; et c'est à sa généro-
sité que nous devons le seul exemplaire qui entrât, à cette épo-
que, dans notre collection. Ce savant, frappé des caractères assez
extraordinaires du Gnatodon, pensa dès lors qu'il indiquoit un
genre distinct des autres acéphales d'eau douce ; et s'il ne le publia
pas, ce fut sans doute dans l'idée que les zoologistes américains,
placés si près du lieu où il avoit été trouvé, l'avoient peut-être
déjà fait. Néanmoins il lui affecta le nom de Colombie (Colom-
bia) , et nous nous étions empressé de l'adopter lorsque des tra-
vaux imprimés vinrent changer ces dispositions.
Ce n'était pas à tort que M. de Blainville avoit agi avec une
Annales du Muséum, t. III, 3e série. 29
2 1 8 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,
prudence si exemplaire ; car déjà Gray avoit eu connoissance
de cette singulière coquille, et lui avoit imposé les deux déno-
minations générique et spécifique de Gnatodon cuneatus. Sa
description et le peu de détails qu'il fournit sont inscrits dans
Y American Journal of sciences, publié à Philadelphie. Après lui,
M. Sowerby reproduisit la môme description et les mêmes dénomi-
nations dans son Gênera of Schells, mais il n'ajouta rien de plus
au travail de Gray. Enfin, dans le même temps, notre ami,
M. Charles Des Moulins, n'ayant point à sa disposition le Jour-
nal Américain, d'ailleurs très peu répandu en France, et ne
connoissant point par conséquent le Gnatodon de Gray, le décri-
vit de nouveau, d'après un certain nombre d exemplaires que
M. La porte, membre de la société Linnéenne de Bordeaux venoit
de recevoir d Amérique, et en forma un genre qu il se plut à nous
dédier sous le nom de Rangie (Rangia Cyrenoïdes ; Actes de la
société Linnéenne de Bordeaux, 26 décembre i83i). Dans son
mémoire, ce naturaliste fit connoître la Rangie avec ce soin
minutieux qui caractérise toutes ses observations, et par une
appréciation consciencieuse des caractères de la charnière et des
autres parties du test et une discussion savante de leur analogie
avec ceux de quelques autres genres, il parvint à assigner au
mollusque, non encore connu, de cette coquille, la place qui lui
convient réellement; résultat que notre travail ne fera que con-
firmer aujourd'hui après I examen détaillé que nous allons en
faire sur les quatre individus parfaitement conservés qu il a eu
la bonté de nous adresser pour cet objet.
Après avoir vu par nous -même tout ce qui a été fait sur cette
coquille, et nous être assuré que M. Gray l'avoit, le premier, nom-
mée et décrite, nous nous faisons un devoir d'adopter son genre et
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 21 9
la dénomination qu'il lui a affectée, rendant cependant loute jus-
ticeà M. Des Moulins, qui a le mieux faiteonnoîtreses caractères,
tant par sa description que par la belle planche qui l'accom-
pagne, et qui nous a donné le plus de détails à son sujet.
Hâtons-nous d'arriver à la description de ce mollusque pour
faire voir qu'il est un des plus intéressants que nous connois-
sions parmi les acéphales d'eau douce, puis nous le rappro-
cherons des genres avec lesquels il nous paroît avoir le plus
«I analogie.
Sa forme générale est ovale, très irrégulière supérieurement :
la partie qui comprend la masse des viscères est épaisse, et porte
de chaque côté deuv élévations en forme de pyramide, recour-
bées en dedans , et qui vont remplir les sommets de chaque valve
de la coquille. La partie opposée, c'est-à-dire l'inférieure, est assez
mince, et régulièrement arrondie d'un muscle adducteur à l'autre.
Les surfaces d'application de ces deux muscles ont une direction
plus transversale qu'on ne le voit d'ordinaire dans les autres acé-
phales; ce qui provient de ce que les valves de celui-ci sont très
concaves, et (pie les bords antérieurs et postérieurs de ces valves
sont presque en regard l'un de l'autre. Dans le muscle postérieur,
ces deux surfaces sont tournées en arrière et en haut, et, se tou-
chant presque par un point de leur circonférence, forment entre
elles un angle obtus. Dans le muscle antérieur, la disposition est
la même, à cela près que les deux surfaces forment un angle en-
core plus obtus, et sont en même temps moins tournées vers le
haut et plus en avant; et enfin ne semblent former, dans l'état
de contraction, qu'un même disque, coupé au milieu par une
lame mince appartenant au rebord du manteau. 11 résulte de
cette disposition que chacun de ces deux muscles a la l'orme d un
220 MEMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,
cylindre dont les bases obliques dans deux directions opposées
sont près de se toucher par un point de leur circonférence.
Le manteau est ample, mince, adhérent à la coquille, sur le
bord de laquelle il laisse toujours la partie qui passe à l'épidémie;
ouvert dans les deux tiers antérieurs de son bord inférieur et un
peu plus de la moitié inférieure du bord antérieur pour le passage
du pied; fermé en arrière, d'abord dans le tiers postérieur du
bord inférieur par la réunion des lobes et au moyen d'un dia-
phragme étroit, et ensuite en arrière par une cloison verticale et
peu alongée que débordent de chaque côté deux petits lobes
dépendants du manteau, et qui ne sont qu'un prolongement de
ses lèvres amincies. La cloison verticale dont nous venons de
parler est percée de deux ouvertures, fort rapprochées l'une de
l'autre, du côté intérieur, et se prolongeant, en dehors, en deux
tubes courts, gros, un peu coniques, presque entièrement joints
l'un à l'autre dans leur longueur, et garnis au pourtour de leurs
orifices extérieurs de petites papilles oblongues. Ces tubes ne pa-
roissent pas susceptibles d'acquérir une grande extension ; et
peut-être même ne débordent-ils point les deux petits lobes dont
nous venons de parler, et qui les enveloppent en se soudant
ensemble au-dessus comme au-dessous. Toute la partie supé-
rieure a le manteau fermé; mais les deux bords des lobes réunis,
d'une part, au-dessus des tubes, et de l'autre, en avant et au
milieu du muscle antérieur, ne forment plus alors qu'une seule
lame mince qui parcourt tout l'espace compris, supérieurement,
entre les deux muscles adducteurs , en passant entre les deux
mamelons pyramidaux dépendants de la masse des viscères. Cette
lame , destinée à tapisser toutes les parties saillantes et caves de
la charnière, présente des particularités remarquables. Sa forme
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 2JI
est absolument celle que présente l'ensemble de cette charnière,
à l'exception du ligament quelle entoure; car celui-ci passant
dune valve à 1 autre, il falloit bien que cette lame intercalaire
fût percée pour lui faire place. Une seconde ouverture, oblique,
s'y trouve encore pratiquée en avant de celle du ligament, et
répond aux dents antérieures à qui elle donne passage. Toutes
les parties profondes de la coquille sont ensuite remplies par de
petits appendices , toujours dépendants de cette lame, au
nombre de quatre, deux de chaque côté, dont un étroit et
l'antre triangulaire. C'est sans doute à cette disposition du bord
supérieur du manteau que sont dus la force dengrenage de la
ebarnière, son poli et son brillant. Le manteau n'offrant plus rien
de remarquable à l'extérieur, nous allons le fendre en avant et
dans le voisinage des tubes, afin de mettre l'intérieur à décou-
vert. Cette opération nous livre cinq organes à étudier, les ori-
fices internes, les branchies, les appendices buccaux, la bouche
et le pied.
Nous avons déjà dit que les orifices internes étoient près l'un
de lautre; nous ajouterons qu'ils sont oblongs, et que 1 inférieur
ou branchial est muni dune membrane étroite qui, partant de
chaque côté, s'étend en avant le long de la paroi interne de
chaque lobe du manteau, de manière à former une rigole, au
milieu de laquelle le bord inférieur des branchies vient flotter
et recevoir l'élément ambiant. L'orifice supérieur ou excrémen-
tiel est, à peu de chose près, delà même grandeur que le premier,
et la cavité du tube auquel il appartient est traversée, en haut,
par le muscle adducteur postérieur, sur la circonférence duquel
s étend le rectum dans la ligne médiane, de manière que le petit
tube très court qui forme Vanus flotte dans le passage de l'eau
222 MEMOIRE SUR LE GENRE GNAT0D0N,
qui a servi à la respiration et que le mollusque rejette au-
dehors.
Les branchies offrent un caractère assez important que nous
n'avons encore rencontré que dans le genre Galathée , et que
nous avons fait connoître dans notre mémoire sur ce mollusque,
inséré, en i832, dans les Annales des Sciences naturelles. Ce
caractère consiste dans une troisième lame branchiale, placée
de chaque côté, en dessus de la paire que l'on remarque ordi-
nairement dans les autres acéphales, et attachée dans toute sa
Longueur sur la même ligne d'adhérence que les autres. On peut
la considérer, et nous l'avons fait au sujet de la Galathée,
comme une portion de la lame supérieure, repliée sur elle-même
à son point d'adhérence, ou bien l'on y verra une troisième lame
distincte des autres; ce qu'il y a de certain, c'est que cette lame,
en tout semblable aux autres pour le tissu, est plus petite
quelles, et que son étendue est précisément ce qui manque à
la seconde pour égaler la première. Toutes trois sont assez min-
ces, et les sillons transversaux qu'on y remarque sont peu
marqués et assez distants les uns des autres. La branchie in-
férieure est non seulement la plus large, mais elle est encore
la plus longue; celle qui est intermédiaire la suit dans ces deux
dimensions, et la supérieure est la plus courte. Toutes ces lames
sont peu arquées, mais plus cependant en avant qu'en arrière:
elles sont réunies sur la même ligne ^ et leur extrémité posté-
rieure, terminée en pointe, est libre dans une étendue qui équi-
vaut au septième environ de leur longueur totale, et flotte vis-
à-vis l'orifice branchial.
Les appendices de la bouche sont grands, triangulaires, alongés
et très pointus. La paire supérieure adhère au manteau et 1 infé-
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 22J
rieure au corps; tous deux sont finement striés, quand on lo
considère à l'aide de la loupe.
La bouche, située entre les appendices, est oblongue, trans-
verse, petite et bien circonscrite. Le canal auquel elle donne
ouverture et que nous avons pu suivre d'un orifice à l'autre , est
très développé.
Le pied est comprimé, un peu oblique, subquadrangula'ire,
de dimension moyenne et en forme de hache ; nous ne le croyons
pas susceptible d'une grande extension.
Lorsque M. Des Moulins voulut classer le Gnalodon, il prit
d abord en considération la forme du ligament; ce qui le mit
dans le cas de n'avoir à le comparer qu'aux Myaires, aux Mactra-
cés et aux Corbulés de Lamarck. Remarquant ensuite que les
Myaires ont les tubes très longs et réunis, d'un bout à l'autre, en
un seul, et que la coquille des Corbulés est inéquivalve, il ne
s'attacha plus qu'à la famille des Mactracés , dans laquelle,
d'après la considération du ligament et de la charnière du Gna-
todon, il démontra lanalogie de ce genre avec les Mactres, et
dès lors le mit entre celles-ci et lesGrassatelles, mais plus près des
premières. Ainsi donc c'est par les caractères du test bien étudié
qu'il parvint à ce résultat, vers lequel le conduisoit aussi,
comme on le voit, l'excavation de l'impression palléale. Mais
hâtons-nous de dire que, si dans cette circonstance de sembla-
bles caractères ont suffi pour lui indiquer la vérité, ce n'est
pas une raison pour que l'on puisse toujours avec d'aussi
foibles moyens obtenir un rapprochement aussi heureux : nous
en donnerons pour preuve la Galathée, que, d'après la forme de
son ligament, on n auroil pas été tenté, sans doute, de mettre dans
le voisinage des Mactres, dont elle ne peut pas cependant séloi-
2 24 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNAT0D0N ,
gner beaucoup; et mieux encore, l'Ethérie, dont nous avons
récemment fait connoître le mollusque, et qui, si différente
dans toutes les parties de sa coquille, des Anodontes et desUnios,
a, par son animal, la plus grande analogie avec le leur (i).
Dans le Gênera of Schells de M. Sowerby, ce naturaliste
reconnoît aux Gnatodons l'aspect général des Gyrènes, puis
le ligament interne des Crassa telles; enfin il pense que ce genre
peut avoir des Rapports avec la famille des Mactracés, et sur-tout
avec les genres Gyrène et Gyclade.
Nous allons, à notre tour, fixer la place du Gnatodon ; mais
c'est sur les caractères de l'animal que nous nous fonderons plus
particulièrement. D'abord ce genre appartient évidemment à la
(i) A peine le Mémoire que nous avons fait en commun avec M. Caillaud sur
l'animal de l'Ethérie du Nil étoit-il imprimé, que nous avons reçu de notre ami
M. Laurencin , officier de marine des plus distingués, qui commande au Sénégal le
navire à vapeur de l'état /' Africain, un magnifique envoi d'Éthéries couleur de
plomb (E. plwnbea) , qu'il s'est donné lui-même la peine de prendre dans le haut
du fleuve, et qui nous sont toutes arrivées avec leurs animaux dans un étal parfait
de conservation. L'examen de ces coquilles et des mollusques qu'elles renfermoient
nous a confirmé dans l'opinion que l'Ethérie du Sénégal est distincte de celle du Nil
par les caractères que nous avons signalés dans notre Mémoire; mais, ce qui a été
pour nous d'un grand intérêt , c'est l'observation que nous avons pu faire des liga-
ments de la charnière, car il y en a, pour ainsi dire, deux, l'un tout-à-fait ana-
logue à celui des Unios, bombé en dehors de la coquille , revêtu d'une lame en
forme de voûte, et dont on n'avoit jusqu'ici étudié que les fragments conservés sur
le talon de chaque valve; l'autre mince, en forme de lame, placé en arrière du pre-
mier, dont il dérive, vertical et transversal tout à-la-fois, passant d'une valve à l'autre,
et s'insérant sur chacune d'elles dans le sinus qu'on remarque en arrière du ren-
dement calleux de la charnière, sinus que l'on retrouve dans les Unios et les Ano-
dontes. Nous avons encore appris par l'examen de ces coquilles qu'elles adhèrent
indistinctement parla valve droite ou par la valve gauche, ce que nous n'avions
pu reconnoître sur l'animal qui nous avoit été communiqué par M. Caillaud , par-
cequ'il étoit privé de son test.
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 225
famille des Conchaeés, créée par M. de Blaimille et adoptée par
nous dans notre Manuel; car il possède tous les caractères sui-
vants, qui sont ceux de cette famille: Animal ayant le manteau
fermé , muni d'une ouverture assez grande, antéro-inférieure , pour
le passaqe d'un pied, et présentant deux tubes postérieurs plus ou
moins alonqés, extensibles , réunis ou séparés dans leur longueur ,
servant, f inférieur à la respiration, et le supérieur aux déjections
excrémen t ielles .
La famille des Conchaeés est nombreuse; près de quels
genres placerons-nous le Gnatodon? Son animal a les tubes
courts et réunis dans presque toute leur longueur; par ce
caractère , il se rapproche de ceux des Iridines, des Bucardes,
des Hémicardes, des Lucines, des Mactres, et des Cyclades.
Le premier de ces genres ayant ce caractère peu prononcé,
on peut le placer en tête de la famille pour établir le passage
à celle qui la précède; mais les Gnatodons ont, comme les Ga-
lathées, trois lames branchiales au lieu de deux; le pied est
à-peu-près semblable, les appendices de la bouche aussi : les
Gnatodons se rapprochent donc des Galathées. C'est donc près,
ou plutôt, entre les Mactres, les Cyclades et les Galathées, que le
genre qui nous ocupe doit être placé; et comme les caractères de
1 animal nous paroissent beaucoup plus puissants que ceux delà
coquille, ce sera, dansnotreclassification, entre lesCyclades et les
Galathées plutôt qu'entre les Mactres et les Cyclades. Or comme
l'animal de la Cyrène ne peut rester où nous avions placé cette co-
quille avant de le connoître, pareequ'il n'a que de simplesorifices et
non des tubes, et comme celui de 1 Erycine n'est pas encore connu ,
nous adopterons cet ordre : d'abord les Mactres, puis les Cyclades,
lesGnatodons, les Galathées, etc. Dans le manuel de Malacologie
Annal?* (ht Muséum, t. III, 3' série. 3o
226 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,
de M. de Blainville, ce seroit immédiatement à côté des Mactres
qu'il faudroit placer le Gnatodon pour établir ses rapports avec
la Galathée; mais, comme ce savant n'avoit pas connoissancede
ce dernier genre lorsqu'il fit son travail , il ne put saisir ses
rapports avec les Mactres , et probablement cette partie de sa
classification subira quelques déplacements de genres.
Le Gnatodon est du lac Ponchartrain, grande étendue deauv
dans la Floride Occidentale, à petite distance de la Nouvelle-
Orléans, et qui reçoit plusieurs rivières en même temps quelle
communique avec la mer; en sorte (pie, si l'eau est généralement
douce, il arrive parfois aussi quelle devient saumâtre et même
salée. Gela dépend de la nature des vents qui y régnent. Voici ,
au surplus, un renseignement qui est fourni par la personne
même qui a recueiHi les premiers Gnatodons, et qui depuis a
fait parvenir en France les animaux qui ont servi à notre obser-
vation. Nous regrettons de ne pas savoir son nom, afin de le
signaler à la reconnoissance des naturalistes; mais nous prions
MM. Laporte et Des Moulins , par l'entremise de qui nous les
possédons, de vouloir bien lui adresser nos remercîments.
« Les eaux du lac Ponchartrain , dit le correspondant de M. La-
porte, changent de goût avec les vents. Lorsqu'ils soufflent du
nord ou nord-est, comme les vents refoulent l'eau de la mer dans
le lac, alors l'eau est haute et fortement saumâtre; mais avec
toute autre vent, le lac baisse, et comme il est alimenté par le lac
Maurepas et plusieurs rivières, alors l'eau est potable et les
pêcheurs la boivent. Dans le cas contraire, ils sont obligés d'en
apporter avec eux quand ils vont au large.
« Si nous en exceptons la proximité de quelques rivières, les
bords du lac ne sont point couverts de boue, comme le dit le
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 227
dictionnaire cité par M. Des Moulins (Actes de la Société Lin-
néenne de Bordeaux, Mémoire sur la Rangie); ils sont bas,
comme l'est tout ce pays, mais le terrain en est assez ferme. Ce
terrain est composé de terre d'allttvion, d'un sable fin, noir, qui
constitue le fond du lac, et d'une quantité de valves blanchies du
Gnatodon,
n Cette coquille est assez abondante: je l'ai pêchée de ce bord
(Nouvelle-Orléans) et du bord opposé; et, chose extraordinaire,
malgré beaucoup de recherches, je n'ai jamais pu y trouver
d'autre espèce de coquille, et jamais le Gnatodon plus grand
(pie les individus que je vous ai envoyés, tandis que, dans le
Bayon-Tche, à 200 milles ouest d'ici, j'ai trouvé cette même
coquille, mais beaucoup plus grande, et encore ne se trouvé-t-
elle que dans un petit espace.
Les lacs de cet état doivent avoir, dans leur sein, d'immenses
quantité de cette coquille, si nous devons en juger par la quan-
tité de valves blanchies que l'on trouve entassées sur leurs
bords. »
Nous ajoutons à ces renseignements intéressants que, d'après
ce qui a été écrit à M. de Férussac, on mange à la Nouvelle-
Orléans l'animal du Gnatodon.
GNATODON gnatodon, GRAY.
American Journal of Science, SOWERBY, Gênera of S hells , Ran-
ci i a ; CHARLES Des MOULINS, Actes de la Société Linnéenne
de Bordeaux, 26 décembre i83i.
Animal ovale, épais supérieurement, ouvert en bas et en
avant pour le passage du pied, fermé en arrière par une
228 MÉMOIRE SUR LE GENRE GNATODON ,
cloison percée de deux ouvertures tubiformes; tubes courts, gros
et réunis dans presque toute leur longueur, garnis de petites
papilles tentaculaires autour des orifices ; manteau ample ,
s inclinant au moyen d'une lame mince et de petits appendices
dans l'engrenage de la charnière ; branchies formées de trois
lames de chaque côté, presque droites, longues, libres et flot-
tantes dans une petite portion de leur extrémité postérieure
seulement, foiblement sillonnée transversalement; appendices
buccaux grands, longs, triangulaires, pointus et très finement
striés; bouche petite, oblongue et transverse; pied en forme de
hache, subquadrangulaire, de taille moyenne, très comprimé,
un peu oblique ; anus à l'extrémité d'un très petit tube sur la
convexité du muscle postérieur dans le canal du tube supé-
rieur; muscles adducteurs très forts, ayant leurs faces terminales
très obliques.
Coquille épaisse, solide, épidermée, subcordiforme, subtrian-
gulaire, inéquilatérale, équivalve, à valves très concaves, par-
faitement close, à sommets grands, recourbés en avant, écartés
et dépouillés d'épiderme ; dent cardinale unique sur chaque
valve, un peu crêtée, celle de la valve droite double, celle de
la gauche légèrement fendue. Fossette du ligament grande , très
profonde, pénétrant presque sous les sommets, située à côté et
en arrière de la dent cardinale; dents latérales , au nombre de
deux, dissemblables, lisses d'un côté, striées de l'autre, très rap-
prochées de la charnière: l'antérieure courte, épaisse, conique,
trigone, plus grande et intrante sur la valve droite, comprimée
et comme pliée en deux sur la valve gauche, emboitant celle de
l'autre valve , se terminant antérieurement en une carène sail-
lante , courbe et obtuse ; la postérieure très longue , compri»
ET DESCRIPTION DE SON ANIMAL. 229
mée en forme de lame épaisse et obtuse, Entrante sur la
valve gauche, emboitant celle de l'autre valve sur la droite;
ligament intérieur , épais , deltoïde ; impressions musculaires
inégales, très apparentes, un peu en regard lune de l'autre ;
impression palléale , pourvue d'un sinus étroit et oblong.
Espèce unique.
GNATÔDON cuneatus, GRAY.
foc. cit. SOWERBY, loc. cit. Rangia Cyrenoïdes, CHARLES DES
Moulins.
Elle est d'un gris foncé et un peu verdâtre lorsqu'elle est adulte,
d'un jaune sale dans le jeune âge, avec de fortes stries d'accrois-
sement qui la rendent un peu rugueuse; son épiderme est assez
mince; lintérieur est d'un blanc bleuâtre extrêmement frais et
poli; les sommets sont toujours dépouillés et rongés.
Nous ne lui connoissons encore que des variétés de taille; les
individus les plus communs n'ont pas plus de quatre à cinq
centimètres; mais ceux que nous avons cités plus haut, et qui
n'appartiennent qu'à une seule localité, ont jusqu'à sept centi-
mètres et trois millimètres de longueur.
Habite le lac Ponchartrain.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 12.
Fig. i. Le Gnatodon dans sa valve gauche, la valve droite ayant été enlevée.
Les mêmes lettres indiquent tes mêmes parties dans toutes les fiqures.
a, Commissure postérieure de l'ouverture pour le pied ; b , commissure antérieure
delà même ;c, commissure inférieure des deux lobes latéraux dépendants du man-
teau , et qui enveloppent les tubes ; d, commissure supérieure des mêmes ; g, lèvre
gauche; //, lèvre droite; o, l'une des faces du muscle adducteur postérieur ; p, l'une
des faces du muscle adducteur antérieur ; a', bords du manteau ( à la partie supé-
rieure du mollusque il tapisse la charnière).
Fig. 2. Le même dont le lobe droit du manteau est. rejeté en dessus, après
que l'on a fendu la commissure postérieure de l'ouverture pour le pied
jusqu'à la base des tubes et la partie de ce lebe qui avoisine le muscle
antérieur.
e, Tube branchial;/, tube excrémentitiel; h , lèvre droite du manteau; i, /', i", lames
branchiales; k , petite membrane alongée située intérieurement de chaque côté
du manteau et formant un canal correspondant aux branchies; /, pied con-
tracté; m, appendice buccal supérieur; n, appendice buccal inférieur.
Fig. 3. Les tubes grossis, la lèvre droite du manteau étant renversée.
Fig. 4- Les tubes encore plus grossis et coupés verticalement par un plan
longitudinal.
L'anus.
Fig. 5. Le mollusque entièrement détaché de sa coquille et vu par dessus.
v, Appendice du bord du manteau pénétrant dans la charnière; x, trou pratique
dans le bord du manteau pour le passage des ligaments ; y, appendice antérieur
pénétrant dans la charnière ; z , trou pour le passage des dents antérieures.
Fig. 6. Le mollusque vu par devant,
u, La bouche.
!
1
JkfrrwmtY dà
i rnatodoB cunea tus, Gtxs
NOTE
SUR DEUX GENRES NOUVEAUX
DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES.
PAR .). CAMBESSÉDES.
Ayant, il y a peu d'années, publié vin travail général sur les
Sapindacées, je regarde comme un devoir de faire connaître
deux genres de cette famille qui mont été communiqués depuis
cette époque, et dont l'organisation m'a paru devoir jeter un
nouveau jour, soit sur la structure des plantes qui composent ce
groupe, soit sur leurs affinités naturelles.
Ces deux genres font partie de la belle collection recueillie au
Chili par M. Bertero. Des motifs de délicatesse ont empêché
M. Adrien de Jussieu de les comprendre, ainsi que plusieurs
autres tout aussi intéressants, dans le petit opuscule qu'il a pu-
blié sur la dore du Chili. Comme ces motifs n'existent plus depuis
les fâcheuses nouvelles que l'on a reçues de cet infortuné voya-
geur, je crois, en les décrivant, faire une chose utile, et rendre
hommage à la mémoire de cet excellent ami, dont le zèle pour la
science a causé la mort prématurée.
Le premier dont nous nous occuperons, et qui a reçu de M. Ber-
tero le nom de Bridr/esia, se fut sur-tout remarquer par ses feuilles
simples, caractère fort rare dans la famille des Sapindacées, et
par ses pédoncules uniflores. Il se lie au Thouinia par son fruit
composé de trois samares accolées par leur angle interne, et
terminées au sommet par une aile membraneuse; mais il s'en
232 NOTE SUR DEUX GENRES NOUVEAUX
distingue par la structure de sa Heur, qui l'unit d'une manière
plus intime aux Sapindacées à fleurs irrégulières; la forme de ses
feuilles, profondément incisées et dépourvues de stipules, le
rapproche sur-tout des Cardiospermum. Ce double rapport ajoute
un nouvel argument à ceux que j'ai émis dans mon Mémoire sur
la nécessité de réunir dans une section unique les Paulliniées et
les Sapindées.
Le nom de Bridqesia a été donné successivement par MM. Hoo-
ker et Arnott (i) à deux plantes du Chili: l'une est la même
que ÏErcilla de M. Adrien de Jussieu , et l'autre a été reconnue
par M. Don pour appartenir au genre Polj achjrus de M. Lagasca.
Je ne vois donc aucun motif pour changer le nom que M. Ber-
tero a donné à celle qu'il a découverte, et qui rappelle les services
rendus à la botanique par M. Bridges, médecin anglais établi au
Chili, auquel nous sommes redevables dune foule de plantes
curieuses.
Le second des genres qui font l'objet de ce Mémoire est men-
tionné dans les notes de M. Bertero sous le nom de Valenzuelia ,
en l'honneur du docteur Michael Valenzuela qui le lui avoit
communiqué avec plusieurs autres espèces intéressantes. Il ;i ,
comme le Bridgesia , des feuilles simples, mais parfaitement
entières sur les bords. Ses pédoncules, solitaires à l'aisselle des
feuilles , portent une ou deux fleurs. Les caractères de la
fructification lui donnent des rapports intimes avec mon genre
Moulinsia, qui possède, comme lui, une fleur irrégulière et un
fruit capsulaire ; mais il s'éloigne de ce genre et de tous ceux qui
font partie de la famille qui nous occupe, par ses feuilles opposées.
(i) Mise. Bol., 2, p. 22î,tab. XCI1 , et tom. 3, p. i68,tab. Cil.
DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES. 233
Ce caractère mérite d'autant plus de fixer notre attention, qu'il
est presque le; seul qui sépare les Acérinées des Sapindacées,
et qu'il pourroit peut-être motiver la réunion de ces deux
groupes.
Je serois d'autant plus porté à émettre cette opinion, que la
Camille des Acérinées ne se compose que de deux genres éxftrè1-
mement voisins [Acer et Netjiindù), et que l'idée de famille doit
naturellement embrasser l'ensemble d'un certain nombre d'or-
ganisations analogues; ou plutôt une structure unique, mais
modifiée de diverses manières par les soudures ou les avor-
tements, qui, dans les familles vraiment naturelles, doivent
servir de base aux distinctions génériques.
Si l'on admet les Erables dans la famille des Sapindacées, il me
semble difficile de refuser la même place aux Hippocastanées,
dont M. de Jussieu le père a voit parfaitement indiqué les vraies
affinités (i). Nous trouvons en effet ici des fleurs irrégulières,
dont toutes les parties sont placées dans la même position symé-
trique, et qui observent exactement les mêmes lois d'avortement
que celles des Sapindacées. Le jeune ovaire des Marronniers ne
diffère presque en rien de celui du Koelreutei ia ; la position des
ovules est la même. On sait du reste que les cotylédons soudés
ne sont pas rares parrni les Sapindacées, et ce caractère ne sau-
roit être un motif d'éloigner les Marronniers de cette famille.
Je terminerai cette note par une observation qui me semble
bien propre à prouver l'excellence de la méthode naturelle.
Lorsque l'on considère la masse énorme de plantes dont les
travaux des voyageurs ont enrichi, dans les quinze dernières
(i) Gênera plantarwn , p. 25a.
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 3i
234 NOTE SUR DEUX GENRES NOUVEAUX
aimées, les collections d Europe, on est dabord effrayé de leur
nombre, et ce n'est pas sans quelque crainte que Ion se décide
à parcourir ces vastes herbiers qui semblent devoir jeter la per-
turbation dans tous les systèmes admis jusqu'ici. Mais, lors-
qu une analyse attentive vient nous éclairer sur les caractères
de ces formes nouvelles , nous nous apercevons bientôt qu elles
viennent se placer sans peine dans les cadres naturels qui nous
sont connus. Bien rarement quelqu'une délies peut servir de
type à une nouvelle famille; le plus souvent, au contraire, soit
qu'on les considère comme des genres nouveaux ou des espèces
nouvelles, elles servent de liaison plus intime entre les anciennes
familles ou les anciens genres.
BRIDGESIA Bert. herb.
CALYX persistens, basi aequalis, profundè 5-lobus, lobis sub-
insequalibus. PETALA 4, quinti superioris deficientis sedevacuâ,
intùs supra basim squamâ cucullatâ apice cristatâ aucta. DlSCUS
incompletus, 4_l°bus. STAMINA 8, excentralia, basi ovarii cir-
cumposita, libéra. PlSTILLUM excentrale. STYLUS trifid us, persis-
tens. STIGMATA 3. OVARIUM ovoideum, 3-loculare, loculis uni-
ovulatis. OVULA erecta. FRUCTUS : Samarae 3, margine interiore
connatae, membranaceœ , à basi ad médium inflatae, apice in
alam productoe , monospermae . SEMINA erecta, arillo destituta.
INTEGUMENTUM membranaceum. EMRRYO curvatus : radicula
brevissima : cotyledones magnae, incumbentes, transversè bipli-
catae, se invicem araplectentes.
ARBOR vel FRUTEX cirrhis destitutus. FOLIA exstipulata, al-
terna, simplicia, inciso-lobata. PEDUNCULI axillares, i-flori.
Spec. unica Chilensis.
DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES. 2.35
BRIDGESIA INCISIFOLIA. Bert. herb.
B. foliis ineiso-dentatis, lobatis, pùberûlis.
RAMI vetuli teretes, glabrati , brunnei , glsllirBuIis scabriusculi,
novelli snbangulosi, pube brcvi densâ vestiti. FoLIA adulta 1-2
poil, longa, 6-1 5 1. lata, petiolata, oblonga, obtusa, inciso-
dentata, saepè trilobata , lobis inferioribus superiore rri'ultô
minoribus, puberula, pellucido-punotata ; nervis utrâque facie
praesertim inferiore promineptibus : petiolus circiter 2 1. longùs,
puberulus , suprà sulcatùs , subtùs convexus. FOLIA juniora
multô minora, pube densiore vestita. PEDUNCULI axillares,
solitarii, uniflori, 1 '/, 1. longi, puberuli, supra basim artieidati
ibique instrueti bracteis duabus minimis, acutis, ciliatis. FLORES
abortu polygami. MASC. : CÂLYX persistens, 1 1. longus, puberulus,
profundè 5-lobatus; lobis ereciis, ovatis, obtusiusculis , ciliatis,
superiore paulo majore. PETALA 4, calyce duplo longiora,
obovata, erenata, pube rarâ inspersa, ciliolata; duo inferiora
paulô majora, intùs aucta squamâ cristatâ, cueullatâ: cristâ
glabrâ, bifidâ: appendice cucullatâ intégra, piloeâ; duo supe-
riora paulo minora: squamâ irregulari , bifidâ, pilosâ. DlSCUS
incompletus, 4-lobus, lobis rotundis. STAMINA petalis triente
longiora, pilis raris inspersa : filamenta basi crassiuscula, apicem
versus gradation attenuata : anthera; subrotundœ, basi et apice
emarginatae , longitudinaliter à latere debiscentes. PlSTILLI
rudimentum minimum, pilosum. FLOR. FOEM. : CALYX, PETALA,
DISCUS ut in masculis. StAMIIMA petala longitudine a;quantia ;
filamentis paululùm dilatatis; antberis minoribus. STYLUS peta-
lis triente duplove Ibrïgior, trifidns, pilosiusculus. OVARIUM
ovoideo- oblongum , pilosum, 3-loculare, loculis i-ovulatis.
236 NOTE SUR DEUX GENRES NOUVEAUX
ARBUSCULA 3-5-pedalis. Rami cruciatim oppositi; vetuli tere-
tes, glabri, brunnei , glandulis inspersi; novelli subtetragoni ,
OVULA erecta. FRUCTUS : Samarae 3, rariùs abortu 2, margine
interipre connatse, apice in alam brevem productae, 1 poil,
longea, 8 1. latae, extùs puberulae, intùs glabrae, nervis pluribus
reticulatis notatae. SEMINA subrotunda, glabra.
In praeruptis et rupestribus calidis secus fliunen prope Quillota.
Florebat septembri .
VALENZUELIA Bert. herr.
CALYX basi inaequalis , profundè 5-lobus , lobis subinaequa-
libus. PETALA 4i rarissime 5, intùs supra basim aucta squamâ
profundè bifidâ, cueullatâ, apice cristatâ. DlSCUS incompletus,
4-lobus. STAMINA 8, rariùs 7-6, excentralia, basi ovarii circum-
posita , libéra. PlSTlLLUM excentrale. STYLUS indivisus , inter
lobos ovarii insidens, persistens. STIGMA tridentatum. OVARIUM
trilobatum, 3-loculare, loculis uniovulatis. OVULA erecta. FRUC-
TUS : Capsula 3-vel abortu 2-1-lobata, loculicido-3-2-i-valvis ;
pericarpio membranaceo, inflato. SEMINA erecta, arillo destituta.
INTEGUMENTUM membranaceum. EMBRYO curvatus : radicula
brevissima : cotyledones magnae, incumbentes, exterior interio-
rem amplectens, interior transversè biplicata.
ARBUSCULA cirrhis destituta. FOLIA exstipulata, cruciatim oppo-
sita , simplicia. PEDUNCULI axil lares, 1-2-flori.
Spec. unica Chilensis.
VALENZUELIA TRINERVIS Bert. herb.
V. foliis oblongo-lanceolatis, apiculatis, trinerviis, glabris.
DE LA FAMILLE DES SAPINDACÉES. 237
pube brevissimâ rarâ inspersi. FOLIA 8-1 4 1- longa, 3-4 l. lata,
breviter petiolata, oblongo-lanceolala, basi et apice gradation
angustata , breviter apiculata , trinervia , gïabra , pellucido-
punctata. PEDUNCULI axillares, folio breviores, solitarii, oppo-
siti, 1-2-llori, puberuli, supra médium articulati ibique ins-
tructi bracteis 1-2 oblongo-lanceolatis, brevibus, acutiusculis,
puberulis. FLORES abortu polygami , purpureo-rubelli. CALYX
1 '/j 1. longus, puberulus , profundè 5-lobus ; lobis erectis ,
oblongis, obtusiusculis , nervo medio longitudinali donatis ,
superiore paulo minore. PETALA 4i quinti superioris deficientis
sede vacuâ, (rarissime 5, quinto minore difformi), subaH[ualia,
ealycem paululùm superantia , ovata , apiee angustata, nervo
medio longitudinali notata, integerrima, ad basim ciliolata, intùs
supra basim aucta squamâ limbum subaequante, pilosâ, apice
cristatâ, profundè bifidâ; lobis inflexis, subemarginatis; cristâ
bifidâ. DlSCUS incompletus, 4-lobus, lobis subrotundis. STAMINA
petala longitudine aequantia , subae(jualia , pilosiuseula : fila-
menta basi crassiuscula, apicem versus gradatim attenuata : an-
therae supra basim dorso affixae , svdjrotundae , basi et apice
emarginatae, longitudinaliter intùs déhiscentes. PlSTILLUM pilo-
siusculum , quandoque abortivum. STYLUS petala paululùm
superans,.ad basim crassiusculus, supra basim gradatim atte-
nuatus , incurvus. STIGMA tridentatum , obtusum. OVARIUM
3-lobatum, lobis subrotundis. CAPSULA 9-10 1. longa, extùs pube
rarissima inspersa , intùs glabra. SEMINA obovato - rotunda ,
glabra.
In sylvis montis La Leona. — Florebat octobri.
Planta inodora, gustu subamaro, paululùm stiptico. (Bert. in
adtiot.)
EXPLICATION DES FIGURES.
Tab. i3. Bridgesia incisif olia :
i. Rameau adulte, portant des fruits.
2. Jeune rameau, florifère.
3. Fleur mâle très grossie.
4- Pétale inférieur.
5. Pétale supérieur.
6. Fleur mâle dont on a enlevé le calice et les pétales, afin de montrer la forme
du disque et la position des étamines.
-j. Fleur femelle.
8. Ovaire, dont une loge est ouverte longitudinalement.
9. Fruit, dont une des samares est coupée longitudinalement.
10. Embryon grossi.
Tab. \1\. Valenzuelia trinervis :
1 . Fleur à quatre pétales, très grossie.
2. Pétale vu par la face interne.
3. Fleur à cinq pétales.
4. Pétale supérieur de cette fleur.
5. Une fleur, dont on a enlevé les pétales et le calice.
6. Un ovaire, dont une loge est ouverte longitudinalement.
7. Fruit adulte, de grandeur naturelle, dont une loge est coupée verticalement.
8 et 9. Embryons grossis , vus de deux côtés.
N. Annales du Muséum iS3£. Tom . H7.
l'I. l3.
.Bt/rroTTU-e ,/ir
ISrido-esia mcisifôlia
. I . . l/i/ia l&s t/a Muséum '<''■'> 4- Jo/n. HZ.
PL 14.
Yaleiizuelia trinervis.
RAPPORT
SUR PLUSIEURS MÉMOIRES
PRÉSENTÉS A L'ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES.
AYANT POUR OBJET
LA FECULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON;
Fait au nom d'une Commission composée de MM. Dl'LONC , DL'MAS,
ROBIQUET ET CHEVREUL.
M. CHEVRELL, Rapporteur.
INTRODUCTION.
i. On ne doit pas s étonner que 1 amidon, qui joue un rôle si
important dans 1 économie de la nature et les arts, ait donné lieu
à une multitude de travaux à chaque époque où les progrès de
la science ont permis de 1 envisager sous des aspects nouveaux. Il
est sur-tout devenu, pour plusieurs jeunes chimistes, dans ces
dernières années, où Ion a soumis les produits de l'organisation
à tant d'analyses, soit immédiates, soit élémentaires, un sujet
d expériences extrêmement nombreuses, qui ont été présentées
par leurs auteurs à l'académie. Dans cette circonstance, il est
arrivé ce qui arrive toujours lorsqu'un certain nombre d obser-
vateurs s'occupent en même temps des mêmes recherches : il y a
2/(0 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
eu contradiction dans plusieurs résultats, et réclamations pour
la priorité de quelques découvertes. C'est cet état de choses qui a
déterminé l'académie à renvoyer à une commission unique, com-
posée de MM. Dulong, Dumas, Robiquet et Chevreul, 1 examen
des Mémoires qui lui ont été présentés par MM. Payen et Persoz,
M. Couvercliel, M. Guerin-Varry et M. Lassaigne. La com-
mission a pensé que, pour être juste envers tous, elle devoit lier
les travaux sur lesquels elle doit prononcer aux travaux anté-
rieurs : avant d'entrer en matière, elle sollicite l'attention de
lacadémie pour un rapport qu'elle reconnoît dépasser les bornes
ordinaires de cette sorte d'écrits; mais en le faisant moins long,
elle auroit craint le défaut de clarté, et partant de ne pas remplir
sa tâche.
2. Nous nous servirons exclusivement du mot amidon pour
désigner la matière grenue, blanche, brillante qui se trouve
dans un grand nombre de végétaux. Nous le préférons au mot
fécule, employé par plusieurs auteurs contemporains, par la rai-
son que ce dernier est tout-à-fait générique; en effet, les chi-
mistes du dix-huitième siècle lappliquoient à toutes les matières
qui se séparent ou se déposent soit dans les sucs exprimés des plantes ,
soit dans l'eau avec laquelle on les broie ou on les fait infuser ; et
comme l'amidon étoit compris dans cette définition avec beau-
coup d'autres produits végétaux, ils le distinguoient de ceux-ci
par l'épithète (Xamylacée qu'ils joignoient au mot fécule. Mainte-
nant, si l'expression de fécule amylacée est plus correcte que celle
de fécule, ce n'est point un motif pour ladopter, par la raison que
le mot fécule, pris générkpiemeiit, comprend des matières qui
peuvent ne se ressembler que par la seule propriété d'être inso-
lubles dans l'eau ; dès lors il est trop vague pour être scientifique :
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. a4l
en outre, l'expression de fécule amylacée étant complexe, est
moins bonne que celle iX amidon, qui ne l'est pas.
3. Nous diviserons notre rapport en deux parties : dans la
première, nous rappellerons tous les travaux dont l'amidon a été
l'objet avant ceux qui ont été présentés à l'académie, et dont ou
nous a renvoyé l'examen; dans la seconde partie, nous nous
occuperons de ces derniers, et nous chercherons à apprécier
rigoureusement en quoi ils modifient les premiers, ou y ajou-
tent des faits nouveaux.
PREMIÈRE PARTIE.
4- L'amidon étant un produit de l'organisation, et pouvant
être séparé des tissus qui le contiennent, par des procédés pure-
ment mécaniques, est, par là même, susceptible d'être étudié sous
trois rapports généraux : le rapport anatomique , le rapport
physiologique et le rapport chimique.
Sous le rapport anatomique, on considère sa forme et sa
structure;
Sous le rapport physiologique, la manière dont il est produit
et développé, puis le rôle qu'il joue dans la végétation ;
Sous le rapport chimique, on considère d'abord sa composi-
tion; on recherche si elle est immédiatement complexe ou im-
médiatement simple; c'est-à-dire si l'amidon se réduit en plusieurs
principes immédiats, ou bien si on ne peut en séparer plusieurs
sortes de matières sans troubler évidemment l'équilibre des élé-
ments qui le constituent; enfin, qu'il se réduise en plusieurs
principes ou qu'il soit représenté par un seul, il faut, dans les
deux cas, que les propriétés chimiques de ces principes ou de ce
principe soient ensuite déterminées avec soin.
annales du Muséum, t. III, 3' série. 3?
1^1 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.
I. Amidon sous le rapport anatomique.
5. Les premières observations que l'on eonnoisse sur la forme
et la structure de l'amidon sont de 1716; on les doit au célèbre
Leeuwenhoeck(l). Le microscope lui apprit que ce produit des vé-
gétaux est sous la forme de grains globuleux plus ou moins irrégu-
liers; que chaque globule se compose d'une enveloppe ou tégu-
ment, ou poche ou sac, et d'une matière intérieure fort différente
de celle qui constitue l'enveloppe. Car Leeuwenhoeck reconnut
que les grains d'amidon qui ont été chauffés au milieu de l'eau
ne présentent plus de globules au microscope, mais des pellicules
qui ne sont que les enveloppes privées de leur matière intérieure.
Il observa en outre que les excréments d'oiseaux nourris avec
des graines de céréales, renfermoient une quantité considérable
de ces mêmes enveloppes pareillement privées de leur matière
intérieure , d'où il conclut que celle-ci est la seule partie de
l'amidon qui soit nutritive.
6. En 1795, M. Luke Howard se livra à des recherches micro-
scopiques sur le pollen de diverses espèces de plantes, qui le con-
duisirent à étendre à l'amidon les conclusions qu'il crut devoir
tirer de ses observations relativement à la structure des grains de
pollen. Suivant M. L. Howard, ces deux produits de la végétation
sont organisés et formés essentiellement de deux sortes de corps :
de vaisseaux et d'un parenchyme intérieur. Ils peuvent être odo-
rants et coloriés; dans ce cas, ils renferment une huile volatile ou
une résine. Lorsqu'on met des grains de pollen ou d'amidon
(1) Antonii Leeuwenhoeck, regiae, quas Londini est, Societatis collegae , Epistolae
physiologic.T super compluribus naturae arcanis, etc. Delphis , apud Adrianum
Beman, 1719 ( pag. a32).
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU l' AMIDON. 243
dans un liquide formé dune partie d'alcoliol et de deux parties
d'eau, ils se meuvent dune manière très rapide, et le paren-
chyme sort de l'intérieur des vaisseaux. Enfin, on aperçoit sou-
vent des grains fort défigurés ressemblant à une vessie posée sur
le plat(i). Mais ces observations, quoique postérieures à celles de
Leeuwenhoeck , n'en ont pas la précision.
7. M. Villars, correspondant de l'Institut, publia, en 1812,
un mémoire sur la structure de la pomme de terre (2). L'amidon de
ce tubercule lui parut formé de globules ovoïdes, dont le petit
diamètre varioit de 7,00 à 'Ao de ligne, et le grand étoit d'un tiers
plus considérable. Ces globules, écrasés entre deux glaces po-
lies, lui semblèrent se réduire en parties globuleuses, qui étoient
plus avides d'eau que les globules non écrasés. Suivant lui, l'a-
midon du froment est en globules trois fois plus petits que ceux
de l'amidon delà pomme déterre; il est moins altérable par la
chaleur; en outre il contient moins d'eau et a une disposition
moindre à la perdre et à la reprendre.
8. M. Raspail publia, en 1825, 1829 et i83o, une série d'ob-
servations fort intéressantes sur les amidons extraits de diverses
plantes. Il arriva à la même conséquence que Leeuwenhoeck ,
savoir : que chaque grain d'amidon est formé d'une enveloppe
ou tégument, et d'une matière intérieure qu'il dit être identique
à la gomme arabique. Il décrivit les formes très variées que l'a-
midon affecte dans une même plante : il détermina, pour un assez
grand nombre d'espèces, le maximum de dimension que l'ami-
(1) Transactions de la Société Linnéenne. — Bibliothèque britannique. Sciences
et Arts , tome 26 , page 1 73.
(■2) Journal général de Médecine , parSédillot, tome !\i.
244 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.
don produit par chacune de ces espèces est susceptible d'attein-
dre; par exemple, celui des rhizomes de massette atteint
jusqu'à '/7 de millimètre de diamètre , tandis que le diamètre
de l'amidon du petit millet ne dépasse point '/400 de millimètre:
le diamètre de l'amidon de pomme de terre est de '/s, et celui
de l'amidon de froment de '/20 de millimètre. Chaque grain d'a-
midon communique, par un hile, à la plante qui le produit.
9. Suivant M. Raspail , lorsque la fécule est chauffée convena-
blement sur une lame de fer , puis jetée clans de l'eau légèrement
alcoholisée sur le porte-objet du microscope, on aperçoit au sein
du liquide, des courants rapides dans différents sens, qui en-
traînent les grains d'amidon. On voit de longues traînées d'une
matière soluble sortir de chacun de ces grains. Enfin, il ne
reste, sur le porte-objet, que des vésicules plissées, dont le dia-
mètre n'est pas beaucoup plus grand que celui des grains d'où
elles proviennent.
10. On aperçoit encore les grains d'amidon se vider si on les
chauffe au milieu de l'eau dans un verre de montre placé
sur le porte-objet. Toute réaction chimique qui donne lieu à un
développement de chaleur suffisante , produit ce même effet lors-
qu'elle s'opère au milieu de l'eau mêlée d'amidon. Enfin, M. Ras-
pail considère le sac de l'amidon comme formé d'une matière
insoluble dans l'eau bouillante, mais qui est susceptible de s'y
diviser en prenant la figure de globules.
II. Amidon sous le rapport physiologique.
1 1 . L'amidon n'est pas aussi bien connu sous le rapport phy-
siologique, qu'il l'est sous celui de sa forme et de sa structure :
nous savons cependant que sa matière intérieure sert au déve-
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 245
loppement des parties végétales qui sont en rapport avec elle.
Suivant M. Raspail, le péricarpe des graminées qui contenoit de
l'amidon avant la fécondation, n'en contient plus après, parer
qu il la cédé au périsperme, et que c'est là où il s accumule pen-
dant la maturation de la graine pour servir plus tard au déve-
loppement de l'embryon , lorsque la germination aura lieu. Les
tubercules dorchis sont dans le même cas ; ils ne contiennent de
l'amidon qu'à un certain âge. Lorsqu'ils végètent, cette matière
sert au développement de la tige. Ces faits expliquent pourquoi
les tubercules dorchis, connus dans le commerce sous le nom de
salep, tantôt contiennent de l'amidon, et tantôt en sont dé-
pourvus.
1 2. M. Luke Howard ne considère pas seulement le pollen et
l'amidon comme des corps organisés, mais il leur attribue encore
une propriété vitale, (irritabilité, lors même qu'ils ont été sé-
parés des plantes. G est par cette propriété -qu'il explique les
phénomènes qu'il a observés lorsqu il a soumis ces corps sur le
porte-objet du microscope à l'action de l'eau alcoholisée. Suivant
lui, l'alcohol a agi comme stimulus sur les vaisseaux du pollen etde
l'amidon, et ceux-ci, en vertu de leur irritabilité, ont rejeté au
dehors le parenchyme qu'ils contenoient; mais il est évident que
rien ne prouve cette hypothèse.
i3. L'amidon est, pour M. Raspail, une cellule qui croît, dit-
il, comme toutes les cellules végétales, dans l'intérieur dune
autre cellule, et qui élabore la gomme de la même manière que
les autres élaborent l'huile, la résine, etc. D'après cette manière
de voir, l'amidon est un organe.
i4- Il y a d'autres personnes qui, sans pénétrer aussi avant
dans la physiologie végétale, regardent l'amidon comme un
^46 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON.
organe, d'après le rôle qu'il joue dans la germination, ou, plus
généralement, dans le développement des parties des végétaux
qui sont en communication avec lui, d'après la structure orga-
nique du tissu qui en constitue l'enveloppe, et d'après la conti-
nuité de ce tissu avec celui de la plante qui l'a produit.
i5. Mais le mot organe est-il défini avec assez de précision
pour que cette manière de voir doive être incontestablement
adoptée? c'est ce que nous ne pensons pas, par la raison qu'il y
a des physiologistes qui n'appliquent cette expression qu'à un en-
semble de tissus affectant une forme déterminée et concourant a
remplir une fonction active de l'économie vivante. Or, est-il dé-
montré que l'amidon joue un pareil rôle dans la végétation ? non,
certainement; tout ce que nous savons à ce sujet, se borne au
fait que sa matière intérieure disparoît en se transformant en dif-
férentes substances, lorsqu'il y a végétation dans les parties de la
plante qui sont en communication organique avec l'amidon. Mais
cette matière intérieure n'a pas de structure organique , comme en
aie sac qui la renferme, d'après Luke Howard et M. Raspail;et
d'un autre côté, on ignore si ce sac est doué de l'activité vitale que
quelques physiologistes considèrent comme un attribut essentiel
de tout organe. On conçoit en effet la possibilité qu'une matière de
structure organique, tellequ'un tissu , soit produite pour rester en
quelque sorte inerte comme organe; on conçoit la possibilité que
ce tissu forme un sac, et que ce sac renferme une matière non
organisée qui, plus tard, se transformera en d'autres corps par
une cause tout-à-fait indépendante d'une faculté vitale du tissu
du sac. Nous concluons de là qu'il ne suffit pas que l'anatomie
ait reconnu un tissu organisé dans l'amidon, que l'observation
physiologique ait fait connoître la transformation d'une portion
»
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 247
de sa matière en certains produits nécessaires au développement
d'une plante ou dune de ses parties, pour qu'il en résulte évidem-
ment pour tous les physiologistes que l'amidon est un organe et
non un simple produit de l'organisation.
III. Amidon sous le rapport chimique.
16. L'histoire chimique de l'amidon se partage en trois pé-
riodes distinctes : dans la première, il est envisagé conformément
à la théorie de Stahl, et dans les autres conformément aux idées
de Lavoisier; mais dans la seconde période, il l'est comme un
seul principe immédiat, tandis que dans la troisième, qui date
•le 1825, époque de la publication des recherches de M. Ras-
pail, il est généralement considéré comme une matière qui
présente plusieurs principes immédiats à l'analyse ; c'est à cette
dernière période qu'appartiennent tous les mémoires que nous
sommes appelés à juger : mais pour que nos ^conclusions soient
approuvées, il faut résumer les recherches principales qui ont
précédé ces mémoires.
I" Période.
1-7. Les chimistes de l'école de Stahl n'avoient aucune idée
arrêtée sur la composition de l'amidon ; cependant, en général, ils
regardoient la terre, l'eau et le phlogistique comme ses éléments.
L'huile, le charbon et le gaz inflammable qu'ils en retiroient par
la distillation , passoient pour des principes immédiats dans les-
quels le phlogistique é toit l'élément dominant.
2e Période.
18. Dans la seconde période, l'amidon est mis au nombre des
espèces des principes immédiats qui constituent les végétaux. On
248 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
reconnût t qu'il est formé d'oxigène, de carbone et d'hydrogène
unis en proportions définies. Cette composition explique la na-
ture des produits qu'il donne à la distillation, lacide oxalique
qu'il fournit par la réaction de l'acide nitrique, sa dispari-
tion presque complète lorsqu'il est brûlé au milieu de l'air, etc.
Enfin , l'amidon est caractérisé par sa forme, son brillant, son in-
solubilité dans l'eau froide, l'empois qu'il forme avec une pro-
portion convenable deau chaude, son insolubilité dans l'alcohol
et sa neutralité aux réactifs colorés.
îq. A mesure que la chimie avance dans la connoissance des
produits de la vie, l'amidon présente à l'observateur des pro-
priétés plus ou moins importantes, soit sous le rapport scientifi-
que, soit sous celui de l'application.
20. En 18 ï 4 7 MM. Colin et H. Gaultier de Claubry reconnu-
rent que l'amidon forme, avec l'iode, une combinaison bleue
dont il est possible de séparer l'iode complètement au moyen
d'un corps qui produira de l'acide hydriodique. Ils firent men-
tion d'un sous-iodure blanc, mais l'existence de ce dernier com-
posé n'a pas été confirmée (1). M. Pelletier ajouta quelques faits
à ceux observés par ces chimistes (2). Il fit l'observation qu un
empois préparé avec de l'amidon coloré en bleu par l'iode et
une certaine proportion d'eau bouillante étoit incolore à chaud
et rose lorsqu'il étoit refroidi. La propriété qu'a le composé bleu
d'amidon et d'iode de se décolorer lorsqu'on le fait bouillir dans
cent parties d'eau au moins , lui parut être due à la combinaison
de l'eau avec le composé bleu.
(1) Annales de chimie , tome go , p. "87.
(2) Bulletin de Pharmacie , tome 6, page 289.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L' AMIDON. 2/\g
21. Si nous nous occupons des changements que 1 amidon
éprouve clans l'arrangement de ses particules ou celui de ses élé-
ments, nous aurons une série de faits bien dignes d'arrêter notre
attention, soit que nous les envisagions sous le point <le vue
scientifique, soit que nous les envisagions sous le point de vue
de l'application à la physiologie végétale et aux arts. Nous pré-
senterons les travaux par ordre de matières en classant ceux d un
même ordre d'après la date de leur publication.
Conversion, par la chaleur, de l'amidon en une matière soluble dans
Veau froide.
22. M. Vauquelin annonça, en 1811 (i), que l'amidon con-
venablement chauffé se change en une matière soluble dans
l'eau et acquiert ainsi une propriété qui peut le faire employer
dans plusieurs arts. Quelques mois après M. B. Lagrange publia
le même fait, et prescrivit sur-tout l'emploi de l'amidon torréfié
pour la fabrication de lencre et la teinture en noir (2), au lieu
de celui de la gomme arabique.
20. M. Lassaigne, en 18 19, ajouta quelques faits nouveaux à la
conversion de l'amidon en matière soluble par la torréfaction (3);
Il vit que cette matière est neutre aux réactifs colorés, qu'elle
précipite le sous-acétate de plomb \ qu'elle passe au roup,e pur-
purin par l'iode, et qu'au bout de quelque temps, il se dépose
de l'iodure d'amidon bleu , ce qui semble indiquer que l'opération
(1) Bulletin de Pharmacie, février 181 1, tome 3, page 54- Nous avons lieu de
penser que l'on connoissoit avant cette époque dans plusieurs ateliers le moyen de
convertir, à l'aide de la chaleur, l'amidon en matière soluble dans l'eau froide.
(2) Bulletin de Pharmacie, mai et septembre 181 1 , tome 3 , page 216.
(3) Journal de Pharmacie, juillet 1819, tome 5, page 3oo.
Annales du Muséum, t. III. 3' série. 33
252 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L AMIDON.
s'assura que ces produits se forment sans contracter d'union avec
l'acide suif inique, sans que celui-ci soit décomposé, sans qu'il y
ait aucun dégagement de gaz; enfin que le séjour de l'amidon dans
l'eau bouillante pendant quatre jours est incapable de le changer
en sucre. 11 lui parut probable que la conversion de l'amidon en
sucre étoit opérée par une soustraction d oxigène et d'hydrogène
dans la proportion où ces éléments constituent l'eau. M. Vogel
convertit le sucre de lait et la glycérine en matière sucrée fermen-
tescible au moyen de l'acide sulfurique. Enfin, trois ans plus
tard (i), il dit avoir obtenu le sucre d'amidon cristallisé sous la
forme du sucre candi, résultat qui n'a point été confirmé.
29. M. Th. de Saussure (2) chercha à déterminer le rapport
qui existe entre les éléments de l'amidon et ceux du sucre qu'il est
susceptible de produire, afin d'expliquer comment l'un peut
donner naissance à l'autre sous l'influence des acides. 11 conclut
de ses expériences que le sucre d'amidon, identique, par sa com-
position élémentaire, au sucre de raisin, ne diffère de l'amidon
que par une forte quantité d'oxigène et d'hydrogène dans la pro-
portion où ces éléments constituent l'eau. Ainsi 100 parties d'a-
midon séché à 100 degrés ont donné 1 10, 1 4 p- de sucre de raisin
séché à cette même température. Suivant l'analyse élémentaire
comparative de l'amidon et du sucre d amidon, ces 100 parties
auroient dû en produire 1 20 de sucre. M. Th. de Saussure dit que
si l'opération est convenablement conduite, le sucre est entière-
ment dépourvu de matière insoluble dans l'alcohol. Il pense que
l'acide sulfurique n'a pas d'autre influence que de faciliter la
(1) Journal de Pharmacie , tôjuin 1 8 1 5 , tome 2 , page 204.
(2) Biblioth. brii. , août 1 8 1 4 , tome 56 , p. 333.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU LAMIDON. 2 53
fixation de l'eau en diminuant la viscosité de i amidon, ce <|ui
n est guère admissible lorsqu'on se rappelle que M. Vogel, ayant
fait bouillir de l'amidon dans de l'eau jusqu'au point d'obtenir
une liqueur parfaitement limpide, ne produisit pas de trace sen-
sible de sucre (26).
3o. M. Couverchel, dans un mémoire qui concourut pour
une question sur la maturation des fruits, proposée par l'Aca-
démie royale des Sciences en i<Sig(i), se livra, par suite de
ses idées sur la maturation , à des expériences relatives à la
conversion de 1 amidon en matière sucrée. Il vit non seule-
ment, comme Kircblsoff et Th. de Saussure, que l'amidon se
change en matière sucrée par les acides que nous avons nom-
més ci - dessus , mais encore qu'il éprouve la même transfor-
mation sous l'influence de plusieurs acides végétaux, tels (pie
le sorbique et le tartrique; nous rappellerons que M. Kirchhoff
n'avoit pu obtenir ce résultat en employant l'acide tartrique (27).
M. Couverchel fut conduit à penser que l'amidon, loin de fixer
les éléments de l'eau pour passer à l'état de sucre, en abandonnoit
au contraire une certaine quantité ; son opinion est donc opposée
à celle de Th. de Saussure. Il pense encore que si la perte de l'eau
ou de ses éléments qu'éprouve l'amidon par la chaleur et un acide
étendu , n est pas poussée aussi loin que possible, au lieu de
sucre on obtient une matière gommeuse que plus tard il a dési-
gnée par les expressions de gélatine, <\e gomme normale , préoccupé
de l'idée que la gomme pure ne donne pas d acide mucique (2).
(1) Journal de Pharmacie, juin 1821 , tome 7, page 249.
(2) Mémoire sur la maturation des fruits. — Savants étrangers ( i83a), tome 3,
page 234.
254 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.
3 t. M. Gouverchel se procura cetle matière en exposant pen-
dant 2 heures dans un autoclave à la température de ii5 d.
5oo g. d'amidon délayés dans 2000 g. d eau_ qui avoient été
mêlés par petite portion à 64 g. d'acide tartrique dissous dans
5oo g. d'eau. Il sépara l'acide tartrique de la liqueur au moyen
de la craie, qui produisit un tartrate insoluble. La solution fil-
trée et évaporée laissa la gomme normale. Exposons les propriétés
de cette matière.
32. Elle peut être amenée à létat de masse transparente à cas-
sure conchoïde. Elle est très soluble dans l'eau distillée, elle est
précipitée par 1 alcohol, elle devient bleue par l'iode.
Si on 1 expose dans un autoclave avec de l'acide tartrique pen-
dant 2 heures à une température de i3o d., qu'on sépare ensuite
lacide par la craie, il restera dans la liqueur du sucre cristallisa-
ble analogue à celui du raisin.
33. M. Gouverchel rapprochant ces résultats de la production
du sucre dans la végétation , croit pouvoir en conclure que la
gomme, la gelée végétale se changent en sucre par les acides vé-
gétaux, et il annonce avoir converti en matière sucrée la gomme
du pays et la gelée de pomme au moyen de l'acide oxalique.
34. M. Gouverchel, regardant la matière qu'il avoit préparée
avec l'amidon comme identique ou très analogue aux gommes,
dut penser qu'elle pourroit remplacer celles-ci dans les arts: c'est
pourquoi, à l'article Gomme du Dictionnaire des Arts et Mé-
tiers, M. Robiquet, en parlant des recherches de M. Couver-
chel, dit que tôt ou tard les arts en recevroient d'heureuses ap-
plications.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. :>55
Conversion de l'amidon en matière sucrée, parle gluten.
35. M. Kirchhoff, frappé de l'insuffisance des explications que
plusieurs savants avoient données de la formation du sucre dans
la germination, en rechercha la cause, et il fut ainsi conduit à
démontrer que le'gluten, en agissant sur l'amidon, le convertit en
matière sucrée. Cette réaction, plus étonnante encore que celle
exercée par l'acide sulfurique, doit être indiquée avec quelque
détail. Deux parties d'amidon lurent mêlées avec 4 P- deau
froide, puis avec 20 deau bouillante. Il en résulta un empois épais
qui fut mêlé encore chaud à 1 partie de gluten pulvérisé. Le
mélange fut exposé à une température de 60. Au bout de une ou
deux heures, il commença à se liquéfier; et six ou huit heures
après, il put être filtré. M. Kirchhoff retira de la liqueur du
sucre cristallisable en petits cristaux et une matière incristallisa-
ble soluble dans l'eau et insoluble clans falcohol.
36. M. Kirchhoff conclut de ses expériences, que c'est le glu-
ten qui dans la germination opère la formation du sucre aux
dépens de l'amidon, et qui acquiert, par l'acte même de la
germination, la faculté de convertir en sucre une plus grande
quantité d'amidon que celle contenue dans la graine. La pro-
duction du sucre dans la germination est pour lui un phéno-
mène purement chimique et non vital (1).
3y. M. Mathieu de Dombasle adopta l'opinion de Kirchhoff
pour expliquer la conversion de l'amidon en alcohol. Il admit (pie
100 k. de farine d'orge donnent t\i litres d'alcohol à 19 d., non
immédiatement, mais après que le gluten les a changés en ma-
tière sucrée.
(1) Journai de Pharmacie, juin 1816, tome 2, page 25o.
256 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
Conversion de l'empois d'amidon abandonné à lui-même en matière
sucrée et plusieurs autres matières.
38. M. Th. de Saussure (i) ayant abandonné , dans un vase
ouvert, de l'empois d'amidon à lui-même, a obtenu plusieurs
matières: i°du sucre de raisin; i" une matière incristallisable so-
luble dans l'eau en toutes proportions, ne bleuissant pas avec
liode; il l'a appelée gomme; 3° une matière moins soluble dans
l'eau cpiela précédente, bleuissant par l'iode, précipitant le sous-
acétate de plomb et l'eau de baryte, ne précipitant ni l'eau de
chaux, ni la noix de galle; il l'a appelée amidine, 4° une matière
huileuse; b° du ligneux. Il a considéré toutes ces matières comme
des produits de nouvelle formation. 11 s'est assuré, en outre, que
l'amidon se change pareillement en sucre de raisin sans le contact
de l'air, et qu'alors il y a fixation d'eau.
Action de l'orge germée sur l'amidon.
3g. Le dernier travail que nous ayons à mentionner avant de
passer àla troisième périodede l'histoiredes recherches chimiques
auxquelles l'amidon a donné lieu, est celui que M. Dubrunfaut
soumit à la Société Royale et Centrale d'agriculture de la Seine,
et qu'elle honora d'un de ses prix en 1823 (2); nous en parlerons
d'autant plus volontiers qu'il est peu connu, et que l'auteur a
traité ce sujet avec une telle habileté, que les amis des sciences
naturelles regretteront qu'il ait préféré suivre la carrière de la
chimie industrielle, plutôt que celle de la chimie de recherche.
(1) 17 décembre 181K.
(1) Mémoires de la Société rovnle et centrale d'Agriculture , année i8a3j p. i/)6.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON. 2$"]
4o. M. Diibrunfaut, en réfléchissant à l'observation que
M. Kirclihoff avoit faite sur la conversion de l'amidon en ma-
tière sucrée par le gluten, pensa que si elle sembloit autoriser la
supposition que le sucre développé dans la germination des cé-
réales est le résultat de l'action mutuelle de l'amidon et du gluten,
(die étoit absolument insuffisante pour expliquer ce qui se passe
lorsque le distillateur d'eau-de-vie de pomme de terre fait naître
la fermentation alcoholique dans un mélange de ioo parties d'a-
midon , de 5 parties d'orge germée délayées convenablement dans
l'eau. En effet, l'amidon de pomme de terre est dépourvu de glu-
ten ; l'orge germée qu'on y mêle non seulement ne renferme que
très peu de cette matière azotée, mais elle en contient moins en-
core que l'orge crue, et cependant elle est plus propre que cette
dernière au développement de la fermentation de l'amidon . Enfin,
l'orge germée est employée dans les arts toutes les fois qu'il s'agit
de faire fermenter des matières amylacées pour fabriquer soit
de la bière, soit une liqueur vineuse qu'on distillera ensuite
pour en retirer lalcohol. Ces considérations conduisent M. Du-
brunfaut à cette conclusion, qui prouve, selon nous, son esprit
d'observation : L'orqe germée agit sur l'amidon en vertu d'une pro-
priété particulière, que ne possèdent pas ou que ne possèdent qu'à
un trèsfoible degré les autres graines des céréales. Ce n'est donc pas,
comme on la dit , le bas prix de l'orge, qui lui a fait donner la préfé-
rence sur toute autre céréale d'un prix plus élevé.
4i. M. Dubrunfaut part de là pour reconnoître le genre d'ac-
tion qu'exercent sur l'amidon différentes matières végétales. Il
constate d'abord, par une expérience précise et fondamentale,
comment l'orge germée agit dessus.
42. De l'empois fait avec 5oo gr. d'amidon de pomme de terre,
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 34
258 RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.
et 4ooo gr. d'eau est mêlé avec 1 15 gr. d'orge germée. Le mélange
marque de 62,5 d. à 68,75. Il est abandonné à lui-même dans
une étuve à la température de 56,25 d. à 62,5; au bout d'un quart
d'heure l'empois est liquéfié, et au bout de deux heures la li-
queur a une saveur sucrée à un degré remarquable. Elle fer-
mente et donne 38 centilitres d'alcohol à ig d. dont g peuvent être
attribués à l'orge.
43. M. Dubrunfaut conclut de là que l'orge germée liquéfie
l'empois d'amidon et le convertit en sucre.
44- H fixe à 1 p. la quantité d'orge suffisante pour en saccharifier
5 d'amidon, et il admet que 1 partie d'orge germée peut non
seulement convertir son propre amidon en sucre, mais encore
I autres parties d'amidon.
45. M. Dubrunfaut voit que l'orge crue est loin d avoir la même
énergie que l'orge germée pour liquéfier et saccharifier l'amidon;
que le seigle germé, l'avoine germée et le froment également
germé agissent encore moins que l'orge crue. Il constate encore
que le froment cru, qui est la matière la plus riche en gluten, n'a
aucune influence pour liquéfier ou saccharifier l'amidon.
46. M. Dubrunfaut recherche dans quel principe immédiat de
l'orge germée réside cette propriété si remarquable ; malheureu-
sement se livrant à un travail d'application plutôt qu'à un travail
purement scientifique, il se borne à passer en revue les corps qui
constituent immédia tementl'orge d'après l'analyse la plus récente.
Or, les expériences de Proust indiquant, dans cette espèce de
graine, outre les principes immédiats communs aux farines des
graminées un principe particulier qu'il appeloit hordéine, M. Du-
brunfaut attribua à ce principe la propriété qu'il avoit reconnue
à l'orge germée.
RAPPOKT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON. 25q
4". M. Dubrunfaut fit des applications de ses belles observa-
tions à l'art du distillateur d'eau-de-vie de pomme de terre dans
les exploitations rurales, à l'art du brasseur, et enfin à la fabrica-
tion d un sirop et à celle des bières économiques. Pour apprécier
ces applications, il ne faut pas perdre de vue le but de l'auteur,
qui traitoit une question de l'emploi des produits de la pomme de
terre, mise au concours par la Société d'Agriculture de la Seine.
4<S. Au lieu de faire cuire la pomme de terre à la vapeur, de
la réduire en bouillie et de la faire fermenter avec les o,o5 de son
poids d'orge germée, et de distiller la pâte fermentée , il propose
de convertir l'amidon de ce végétal en empois, de le liquéfier et
de le saccharifier par '/5 d'orge germée, et de distiller ensuite la
liqueur fermentée. Le grand avantage de cette méthode est de ne
mettre dans l'alambic qu'une liqueur claire ou presque claire au
lieu d une matière pâteuse, et d'éviter ainsi le genre d'altération
qui donne lieu au développement de l'odeur empyreumatique.
4q. M. Dubrunfaut prépare, avec l'amidon et l'orge germée, un
liquide sucré qui est la base de plusieurs applications. D'abord,
il forme un empois avec i oo p. d'amidon , 45oo p. d'eau bouillante,
et iooo p. d'eau froide, qu'il liquéfie et saccharifie ensuite avec
1 15 p. d'orge germée.
50. Si ce liquide est destiné à remplacer le sirop de gomme, on
le fait bouillir avec une trace de chaux, on l'écume, on le con-
centre à 25 d. de l'aréomètre de Baume, on le passe au charbon
animal, et l'on obtient ainsi un sirop très économique.
5 1 . Si ce liquide sucré est destiné à faire de la bière écono-
mique, on le fait fermenter sans le cuire.
52. Si on veut en faire de la bière de Louvain ordinaire, on
le filtre à travers quelques parties de courte paille, on le cuit et
2ÔO RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACEE, OU L AMIDON.
on le fait fermenter ; si on y ajoute un peu de miel de Bretagne,
on obtient une bière de qualité supérieure.
53. Enfin, si après avoir cuit le liquide sucré filtré avec du bou-
blon , on le fait fermenter, on obtient de la bière de Paris.
54. On voit donc que M. Dubrunfaut a étudié avec précision
l'action de l'orge germée sur l'empois d'amidon, qu'il a parfaite-
ment observé la liquéfaction et la saccharification résultant de
cette action; qu'il a déterminé la proportion la plus convenable
d'orge germée nécessaire pour produire ce phénomène; qu'il a
rendu extrêmement probable que la propriété active de cette
orge réside dans un de ses principes immédiats, mais quil s'est
trompé en l'attribuant à lhordéine, comme lui-même l'a reconnu
plus tard (68); qu'il a perfectionné l'art de fabriquer l'eau-de-vie
de pomme de terre, en ne soumettant à la distillation que des
liqueurs limpides ou plutôt peu chargées de matières indissoutes;
qu'il a donné les moyens de fabriquer plusieurs sortes de bières
économiques, ainsi qu'un sirop économique propre à remplacer
le sirop de gomme.
3' Période.
55. Dans cette troisième période nous suivrons principalement
l'ordre chronologique des travaux.
I. — Travail de M. Raspail , relatif à l'analyse immédiate de l'amidon.
56. Lorsque nous avons envisagé l'amidon sous les rapports
anatomique et physiologique, nous avons parlé des recherches
de M. Raspail; ici nous devons les examiner sous le rapport chi-
mique.
5y. L'amidon est, pour M. Raspail, un organe composé d'une
cellule (dont la matière est probablement ligneuse) et d'une ma-
tière soluble qui y est renfermée.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. 261
58. Il attribue à cette dernière les propriétés suivantes :
Elle est neutre. Sa solution dans Peau évaporée laisse un ré-
sidu qui ne bleuit pas par liode et qui est de la gomme arabique.
Si la solution qu'on obtient en faisant bouillir 1 eau sur de l'ami-
don bleuit au contraire par ce réactif, c'est que l'amidon a cédé
à l'eau une matière volatile qui est douée de cette propriété; et la
preuve qu'en donne M. Raspail, est que la solution évaporée à
sec laisse un résidu entièrement soluble dans l'eau , et qui ne
bleuit pas par l'iode. L'auteur émit cette opinion postérieure-
ment à la publication de son mémoire de 1825.
5g. M. Raspail, après avoir observé que le globule d'amidon
crève dans l'eau chaude, établit que tout réactif qui développe de
la chaleur avec l'eau, produit le même phénomène si l'amidon
est mêlé dans ce liquide lorsque le dégagement de chaleur a
lieu.
60. Enfin, il pense que la plupart des matières que M. Th. de
Saussure a obtenues de l'empois d'amidon abandonné à lui-même,
n'étoient que sa gomme et la matière de son tégument plus ou
moins modifiées.
6 1 . M. Raspail a fait beaucoup d'expériences relatives à l'action
de l'iode sur l'amidon : avant d'attribuer la manifestation de la
couleur bleue qui en est un des résultats , à une matière volatile
que la chaleur peut séparer de l'amidon, il l'avoit fait dépendre
d'une simple adbésion que le tégument de ce dernier contractoit
avec l'iode.
62. M. Raspail a proposé de faire deux applications princi-
pales de ses observations aux arts. La première consiste à empeser
les tissus non plus avec de lempois, mais avec de l'amidon sim-
plement humecté d'eau, qu'on a distribué uniformément sur une
262 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
de leurs surfaces ; en passant ensuite dessus un fer convenablement
chaud les grains d'amidon éclatent, l'eau gommée qui en résulte
s'évapore bientôt et laisse une couche mince de gomme transpa-
rente qui donne l'apprêt aux tissus. La seconde application con-
cerne le collage du papier. Si Ion met dans la cuve où est le chif-
fon une pâte d'amidon, d'huile de térébenthine et d'alun, qu'on y
plonge la forme, que la feuille de papier qu'on en retire soit expo-
sée à la chaleur, les grains d'amidon crèveront, et la gomme qui
en sortira, collera le papier jusque dans l'intérieur. Même ré-
sultat si une feuille de papier sans fin est conduite entre trois
cylindres suffisamment échauffés.
63. Si les observations de M.Raspail prou voient l'existence dans
l'amidon d'une matière insoluble et d'une matière soluble dans
l'eau, il faut cependant reconnoître que les chimistes ne pouvoient
admettre la conclusion que la matière soluble est de la gomme
arabique, car celle-ci donne de l'acide mucique, tandis que l'a-
midon n'en donne pas; or, cette seule différence s'opposera tou-
jours à cequedes chimistes regardent comme identiques des corps
qui la présentent. Ajoutons que la gomme arabique ou une ma-
tière aussi soluble qu'elle, renfermée dans une cellule, est loin
de représenter toutes les propriétés de l'amidon, notamment la
faculté qu'il a de faire l'empois. Nous reviendrons, au reste, sur ce
fait à l'occasion des travaux de MM. Caventou, Guibourt, Guérin
et Payen .
II. — Travail de M. Caventou.
64- M. Caventou en 1826, et M. Guibourt en 182g, se li-
vrèrent à un examen critique de la partie chimique des recherches
de M. Raspail.
M. Caventou, négligeant l'étude microscopique de l'amidon,
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. 2Ô3
l'examina sous le rapport chimique; il ne put y reconnoître plu-
sieurs matières différentes : il admit que la matière soluble qu'on
en obtient lorsqu'on prépare de l'empois avec un excès d'eau , est
le produit d'une altération que l'amidon éprouve de la part de
l'eau etdela chaleur. Suivant M. Gaventou, cet amidon modifié
est lamidine de Th. de Saussure, matière qui est caractérisée
par sa solubilité et la propriété de bleuir par l'iode.
111.— Travail de M. Guibourt.
65. M. Guibourt confirma d'abord les observations microsco-
piques de M. Raspail. Il admit que la matière du tégument a la
plus grande analogie avec celle qu'il renferme , de sorte que ces
deux matières ne sont que de simples modifications d'un même
corps, et non deux espèces distinctes de principes immédiats.
D'après cette manière de voir, il ne peut admettre l'existence de
la gomme arabique dans l'amidon. Les plus grandes différences
qui existent entre le tégument et la matière qu'il renferme,
tiennent sur-tout, suivant lui, à l'agrégation de leurs particules
respectives, et non à une différence de composition: l'agrégation
des particules du tégument étant plus forte que celle des parti-
cules de la matière interne, cela explique pourquoi les globules
d'amidon qui ne s'agglutinent pas avec l'eau, produisent, par
la trituration , une poudre qui jouit de cette propriété, parce
qu'en effet on conçoit alors que la matière interne est mise en
partie à découvert. D'un autre côté, si on fait chauffer l'amidon
dans l'eau bouillante, le tégument reste indissous, et l'on obtient
une solution qui, évaporée, laisse un résidu incomplètement
soluble dans l'eau. Enfin ce qui paroît à M. Guibourt une preuve
de son opinion, c'est que si l'on augmente la force dissolvante de
264 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON.
l'eau au moyen d'un acide ou d'un alcali, le tégument de l'amidon
se dissout avec tout le reste de sa substance. Aujourd'hui, il est bien
démontré, comme M. Raspail l'avoit dit, que le tégument est in-
soluble dans l'eau, môme alcalisée ou acidulée. Enfin, M. Gui-
bourt admet que la propriété de bleuir par l'iode appartient à
tous les produits modifiés de l'amidon, et non à une matière vo-
latile que la chaleur peut séparer de ce dernier. M. Guibourt,
d'accord en ceci avec M. Caventou, dit que les chimistes qui re-
gardent la partie de l'amidon soluble dans l'eau comme un prin-
cipe immédiat, distinct du tégument, peuvent lui donner le nom
damidhie.
66. A-peu-près dans le même temps que M. Guibourt proposoit
l'expression d'amidine pour désigner la matière soluble de l'ami-
don, l'un des commissaires (M. Chevreul ) l'employoit dans ce
sens, en même temps qu'il désignoit le téf/ument par le mot ami-
din (i); en procédant ainsi, il adoptoit la distinction faite par
M. Raspail de deux matières dans l'amidon , mais il pensoit que
l'onn'avoit point encore assez d'expériences pour prononcer défi-
nitivement si l'amidine et l'amidin étoient deux espèces diffé-
rentes ou deux sous-espèces d'un même corps; en outre, il ne
pouvoit confondre l'amidine avec la gomme arabique , parce-
qu'il avoit établi dès l'année 1821, dans le tome 19 du Diction-
naire des Sciences naturelles, page i63, qu'il ne considéroit
comme gomme que des substances capables de produire de l'a-
cide saccholactique ou mucique.
IV. — Travail de M. Dubrunfaut.
67. C'est ici que nous placerons de nouvelles observations de
(1) Leçons de chimie appliquée à la teinture , tome 2 , leçon 28 , page 29.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L' AMIDON. 26 5
M. Dubrunfaut, concernant l'action de l'orge germée sur l'ami-
don et plusieurs applications qui en résultent. Elles sonteonsignées
dans les cahiers de mai et de septembre i83o de l'Agriculteur
Manufacturier.
68. M. Dubrunfaut, après avoir rappelé cpie le premier il avoit
démontré , par l'expérience, l'existence de la propriété que pos-
sède le malt ou la farine d'orge germée de liquéfier et de saccha-
rifier l'amidon, et que cette méthode de développer du sucre est
applicable à l'artde fabriquer l'alcohol, la bière et un sirop sucré,
ajoute que le seul inconvénient de cette méthode est de porter
dans les liqueurs une matière insoluble provenant du parenchyme
du malt. Pour le faire disparoître, M. Dubrunfaut fait infuser
le malt dans l'eau chaude à 62 cl. , il passe la liqueur au filtre, puis
il la mêle à de la colle d'amidon de manière que le mélange mar-
que de 62 à yod. M. Dubrunfaut conclut de cette expérience,
que ce n'est pas l'hordéine, comme il l'avoit cru d'abord, qui pro-
duit la liquéfaction et la saccharification de l'amidon, mais un
principe immédiat, solubledans l'eau.
6g. Il remarque :
i° que ce principe dissous dans l'eau perd son activité à une
température supérieure à 87 d.;
20 Qu'il n'a aucune action sur le tégument de l'amidon;
3° Qu'il ne saccharifie ni le sucre de lait, ni la gomme arabique;
que conséquemment la matière soluble de l'amidon ne peut être
confondue avec cette dernière.
Il paroîtvraisemblable à M. Dubrunfaut que le principe actif
de l'orge germée réside dans du gluten devenu soluble par la ger-
mination et la trempe de l'orge germée.
Annales du Muséum, t. III, 3* série. 35
2Ô6 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
V. — Travail de MM. Biot et Persoz.
70. L'ordre chronologique que nous avons adopté pour expo-
ser les travaux de la troisième période, nous conduit à parler
maintenant des recherches de MM. Biot et Persoz sur l'amidon.
L'emploi que ces savants ont fait dans leurs expériences, d'un
caractère optique, dont on doit la découverte à M. Biot, nous
oblige à entrer à ce sujet dans quelques considérations prélimi-
naires.
7 1 . M. Biot ayant observé que des solutions de matières végé-
tales exercent sur un rayon- de lumière polarisée qui les tra-
verse, une action telle, que la direction du plan de polarisation
est changée et que ce changement de direction peut être mesuré
avec précision , a pensé que cette propriété, dépendante de 1 ar-
rangement des atomes, est susceptible de servir à distinguer
non seulement les corps qui la possèdent de ceux qui en sont dé-
pourvus , mais encore à distinguer les uns des autres les corps
qui la possèdent à des degrés sensiblement différents.
72. Mais en principe peut-on établir qu'il suffit d'avoir re-
connu une propriété physique dans quelques corps, desavoir
mesurer les divers degrés d'intensité où elle peut se .manifester
à l'expérience, pour qu'on soit fondé à la considérer dès-lors
comme un caractère de précision, propre à définir les espèceschi-
miques? nous ne le pensons pas; il faut, pour en avoir la certitude,
étudier cette propriété dans une série de corps aussi homogènes
qu'il est possible de se les procurer, afin de déterminer à quel
point chacun d'eux la manifeste d'une manière constante dans
des circonstances déterminées, de température, de dissolu-
tion, etc., etc. ; en effet, si des variations de température, des
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 267
changements de proportion de la matière dissoute au dissolvant,
en un mot si des circonstances qui seront légères pour le chi-
miste parceque les caractères essentiels de l'espèce n'en seront
point affectés, exercent de J'influence sur l'intensité avec laquelle
la propriété dont nous parlons se manifeste dans le corps qui la
possède, cette propriété, quoique très importante pour le physi-
cien, ne pourra être considérée par le chimiste comme un carac-
tère du premier ordre. Il en seroit de même, à plus forte raison ,
si elle pouvoit être le résultat de l'union de corps doués d une
foible affinité réciproque, comme l'est l'affinité d'un dissolvant
neutre pour un corps également neutre qu'il dissout.
j3. En examinant les résultats d'expériences de M. Biot, on
voit : i° que le sucre de canne dévie le plan de polarisation vers
la droite;
20 Que le sucre de raisin cristallisé et redissous dans l'eau ou
l'aleohol , le dévie vers la droite ; mais un fait remarquable , c'est
que dans le suc du raisin avant la cristallisation, il le dévie
vers la gauche;
3° Que le sucre d'amidon présente deux modifications re-
latives à l'époque de sa formation par l'acide sulfurique; qu'au
commencement de son développement le pouvoir de dévier à
droite est bien plus intense qu'à la fin; dans le premier cas ce
pouvoir est presque égal à celui du sucre de canne;
4° Que la fermentation commençant dans une solution de
sucre de canne, l'action d'agir à droite passe brusquement à
gauche;
5° Que la fermentation n'intervertit pas le sens de la rotation
dans le sucre d'amidon et de raisin cristallisé , elle l'affoiblit seu-
lement ;
3ÔS RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.
6° Que la gomme arabique dirige le plan de polarisation de
1 2 d. vers la gauche.
74- Ces faits conduisent à penser que la faculté d'agir sur le
rayon polarisé dans un certain sens, et avec une intensité dé-
terminée, dans des circonstances également déterminées, peut
être un bon caractère pour des corps obtenus à Fétat de pureté,
et qui la possèdent à des degrés fort différents. Mais il nous pa-
roît évident que lorsqu'il s'agit de 1 analyse d'une matière com-
plexe dont la composition est inconnue, la propriété dont nous
parlons ne peut que fournir des indices absolument analogues
en degré de certitude à l'indication de tel réactif dont faction
peut être annulée par la présence d'un corps inconnu qui se
trouve dans la matière qu'on essaie, ou dont le résultat de fac-
tion sur un corps qu'on recherche peut être aisément confondu
avec celui de l'action de ce même réactif sur un autre corps,
ce qui en définitive conduit le chimiste à faire de nouvelles
expériences avant de conclure l'existence de tel corps d'après
tel phénomène observé avec le réactif employé.
7 5. L'observation faite par M. Biot, que le suc de raisin tourne
le plan du rayon polarisé à gauche, tandis que le sucre qu'on en
retire par la cristallisation, redissous dans l'eau ou lalcohol, le
tourne à droite , conduit à l'une ou à l'autre des trois conclusions
suivantes.
Première conclusion. Ou le sucre de raisin est accompagné
d'une matière qui , agissant sur le rayon polarisé en sens con-
traire de sa propre action, prédomine sur elle : dès-lors l'action
de dévier le plan île polarisation n'est plus un caractère dont
l'observation permette de conclure immédiatement, dans un suc
végétal, quelle est la nature du sucre qui s'y trouve, puisquon
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACEE, OU L "AMIDON. 269
conçoit très bien, que la propriété d'agir d'une telle manière ne
procède pas dun seul corps, niais est la résultante île la faculté
qu'a un corps A de dévier le rayon polarisé à droite, et de la
faculté qu'a un corps B de le dévier à gauche; dès-lors on con-
çoit que les deux corps A et B étant dans certaines proportions,
on pourra avoir zéro de déviation d'une part, et d'une autre
part déviation à droite ou déviation à gauche, comme on lau-
roit si A ou B étoient seuls.
Deuxième conclusion. Ou le sucre de raisin du jus de raisin a
ses particules dans un état si différent de celui où la cristallisa-
tion les amène, qu'il agit en sens contraire de celui où il agit
après avoir cristallisé. S'il en est ainsi, la propriété d'agir sur le
rayon polarisé, ne peut plus être considérée comme très impor-
tante comme caractère des espèces chimiques.
Troisième conclusion. Ou cette propriété est du premier ordre;
dès-lors on est obligé d'admettre que la matière contenue dans
le suc de raisin qui fournit le sucre cristallisable, est absolu-
ment différente de ce sucre, et que celui-ci est un produit de
nouvelle formation, déterminé probablement par la force de
cohésion. Une pareille conclusion ne seroit admissible qu'autant
( ju'elleseroitdéduited expériences qui n ont pas encore été tentées.
76. Si la faculté d agir sur le plan d'un rayon polarisé dans un
sens déterminé, ne nous paroît pas un caractère bien sûr dans
l'analyse des principes immédiats des êtres organisés, pour con-
clure immédiatement la présence de tel ou tel de ces principes
dans une matière complexe soumise à un examen chimique, ou
ne nous paroît pas un caractère du premier ordre pour définir
les espèces, nous nous empressons de reconnoître qu'en l'étu-
diant dans des espèces chimiques aussi pures que possible, et
270 «APPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
bien déterminées, on pourra être conduit à d importantes consé-
quences relativement à l'arrangement des particules de ces es-
pèces, et nous ne pouvons que faire des vœux pour que notre
honorable confrère M. Biot continue cette série d'expériences
dans lesquelles il y en a déjà de si importantes sous ce dernier
rapport ( 1 ).
77. MM. Biot et Persoz ont fait des applications des re-
cherches précédentes à l'action de l'acide sulfurique sur l'ami-
don, et à la nature des produits qui peuvent résulter de cette
action. Ils considérèrent, avec M. Baspail , l'amidon comme un
organe; mais au lieu d'admettre qu'il renferme de la gomme,
ils envisagèrent la matière soluble comme une matière parti-
culière qui étoit douée à un haut degré de la propriété de
faire tourner le plan de polarisation à droite. Delà le nom de
dextrine qu'ils lui donnèrent. Us firent remarquer que, par cette
propriété, la matière soluble de l'amidon léloigne de la gomme,
qui fait dévier à gauche le plan de polarisation.
Le sucre d'amidon le dirigeant à droite , mais beaucoup
moins que la dextrine , MM. Biot et Persoz purent suivre pour
ainsi dire le changement qui s'opère dans l'empois d'ami-
don traité par l'acide sulfurique. Ainsi un mélange qui, à 85 d.,
dévioit le plan vers la droite de 66 d., chauffé à iood. ne le
dévioit plus que de ^î^c;; et enfin, après deux heures d'ébul-
lition, il ne le dévioit plus que de 25,75. Dans le premier cas
(1) Voyez à la fin du rapport l'examen d'un caractère optique à Faide duquel on
reeonnoit immédiatement , Ait M. Biot, les sucs végétaux qui peuvent donner du sucre
analogue au sucre de canne, et ceux qui ne peuvent donner que du sucre sembla-
ble au sucre de raisin, par M. Cbevreul. (Note de M. Chevreul ajoutée depuis la
lecture de ce rapport à l'Académie).
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON. 27 I
l'action étoit due à la dextrine, et dans le dernier au sucre
d'amidon.
78. MM. Biot et Persoz obtinrent la dextrine en traitant à
chaud l'amidon par l'acide sulfurique; ils lui attribuèrent les
propriétés suivantes :
Elle est en plaques solides, incolores, transparentes ou opaques.
Elle est remarquable par son action sur la lumière polarisée,
dont elle dévie le plan à droite.
Elle est complètement soluble dans l'eau; la solution pré-
cipite par l'alcohol et le sous-acétate de plomb; elle se colore
en rouge vineux par l'iode, et elle dépose à la longue une ma-
tière qui a l'apparence de l'inuline.
La dextrine est convertie en sucre par les acides.
Elle; donne de l'aeohol avec la levure.
79. Il est évident que la dextrine de MM. Biot et Persoz étoit la
même substance que celle qui avoit été désignée: i° par M. Gou-
verchel, sous le nom de gomme normale (3o) ; 2° par M. Ca ventou,
sous la dénomination d'amidon modifié, qu'il regarde comme sy-
nonyme damidine de Saussure; 3° parM. Guibourt, sous la déno-
mination d'amidon soluble ou damidine; 4 Par M- Ghevreul ,
sous la dénomination damidine.
80. Il est encore évident que la composition ternaire de la dex-
trine, la propriété de ne pas donner d'acide mimique par l'acide
nitrique, sa neutralité aux réactifs colorés, pouvoient se dé-
duire des propriétés attribuées à l'amidon considéré comme
principe immédiat ( 18); que la solubilité dans l'eau de la dex-
trine, son insolubilité dans l'alcohol , pouvoient se déduire des
expériences de M. Raspail ( 57 et suiv. ) ; enfin que sa conversion
en sucre sedéduisoit des expériences de M. Gouverchel(3oet32).
272 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
81. Quant à la propriété de fermenter avec la levure, elle
n'appartient point essentiellement à la dextrine, mais à du sucre
quelle retenoit accidentellement, ainsi que M. Guérin la dé-
montré.
82. Enfin, la propriété de dévier avec force vers la droite le
plan de polarisation, que MM. Biot et Persoz venoient de dé-
couvrir en elle, toute importante cpie nous nous plaisons à la re-
connoître, n 'aj ou toit pas cependant , suivant nous , à la certitude
que les chimistes avoient déjà pour considérer la matière soluble
de l'amidon comme distincte de la gomme arabique, certi-
tude basée sur le seul fait que celle-ci donne de l'acide mimi-
que par l'acide nitrique , tandis que l'autre matière n'en
donne pas.
• VI. —Travail de M. Th. de Saussure.
83. M. Th. de Saussure lut à la Société de Physique et d'Histoire
naturelle de Genève, le 21 mars i833, des recherches sur la for-
mation du sucre dans la germination du froment. Il attribue cette
formation, non au gluten, mais à une des trois substances que
M. Berzelius indique dans le gluten brut sous la dénomination de
substance mucilagineuse, et que M. Th. de Saussure désigne par
le nom de mucine.
La mucine est soluble dans l'eau et dans l'alcohol.
L'azote est un de ses éléments.
Elle forme les o,o4 du poids de gluten brut sec.
84. En définitive, M. Th. de Saussure conclut que dans la
germination du froment comme dans la saccharification de l'a-
midon par le gluten brut, observée par Kirchhoff, c'est la mucine
qui agit. On voit que cette opinion se rapproche beaucoup de
celle que M. Dubrunfaut a émise dans ces derniers temps, en
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 273
rapportant la saccharification de l'amidon à du gluten so-
luble.
DEUXIÈME PARTIE.
85. M. Persoz, après avoir travaillé avec M. Biot aux recher-
ches dont nous avons parlé plus haut, examina avecM. Payen les
applications aux arts et à 1 économie domestique dont la dextrine
étoit susceptible.
86. MM. Payen et Persoz traitèrent de la réaction des produits
solubles de 1 orge germée sur l'amidon : ils obtinrent ainsi de la
dextrine qu'ils proposèrent d'employer, au lieu de la gomme ara-
bique, à l'apprêt des tissus, à l'épaississage des mordants et des
couleurs, à la confection des feutres, et à certaines préparations
pharmaceutiques; ils proposèrent encore d'en faire usage pour
régulariser la fabrication de la bière et de l'alcohol.
87. Dans la séance du 1 1 mars i833, qui suivit immédiatement
celle où la note précédente avoit été lue à l'Institut, M. Couver-
chel réclama la priorité sur la plupart des applications qu'on y
proposoit.
88. M. Couverchel rappela qu'il avoit observé la conversion de'
l'amidon en sucre par des acides végétaux dans lesquels cette
propriété n'avoit pas été constatée par M. Kirchhoff -, il rappela
qu'il avoit donné une attention toute particulière à la matière
soluble d'apparence gommeuse que l'on obtient de l'amidon au
moyen des acides, qui alors n'agissent sur lui qu'avec une action
moindre que celle qui seroit nécessaire pour développer la ma-
tière sucrée. Et en effet cette matière, d'apparence gommeuse,
qui avoit d'ailleurs été aperçue par M Kirchlioff et M. Vogel,
Annales du Muséum, t. III, 3* série. 36
2 74 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L'AMIDON.
est évidemment la substance que MM. Biot et Persoz ont nom-
mée dextrine.
89. M. Couverchel dit avoir communiqué, en i83o, à M. Payen
plusieurs de ses idées sur l'application de cette matière au tis-
sage, au foulage des feutres, à l'apprêt des étoffes, à la fabrica-
tion de l'encre; et il cite à l'appui de cette assertion le passage du
Dictionnaire Technologique (10e vol. , p. 182), que nous avons
rapporté, et duquel il résulte bien évidemment que M. Couver-
chel a eu l'idée qu'on pouvoit employer la matière dont il est
question à plusieurs usages auxquels la gomme est employée.
go. Le Ier avril 1 833 , M. Guérin-Varry exposa dans une lettre
adressée à l'académie des Sciences le résumé d'un travail sur
l'amidon, auquel il se livroit depuis long-temps. Les résultats les
plus remarquables annoncés par M. Guérin étoient : i° que
l'eau froide ou bouillante, appliquée à l'amidon, dissout deux
matières fort différentes; 20 que la dextrine de MM. Biot et
Persoz devoit sa propriété de fermenter à du sucre qui avoit
été développé sous l'influence de l'acide sulfurique, dont ils
s'étoient servis pour traiter l'amidon ; 3° que l'analyse de l'amidon
au moyen de l'eau présente trois produits distincts : le tégument,
qui est insoluble dans ce liquide; l'amidine et I'amidin,qui y sont
solubles; mais il y a cette différence entre ces deux derniers, que
l'eau froide, appliquée au résidu de l'évaporation de leur solu-
tion, dissout l'amidine à l'exclusion de l'amidin, qui est devenu
insoluble. M. Guérin-Varry ajouta que ces trois produits ont
la propriété de colorer l'iode en bleu ou en bleu violet.
91. MM. Payen et Persoz communiquèrent à l'Académie , le
8 avril, une note dans laquelle ils annoncèrent avoir séparé de
forge germée la matière active qui liquéfie l'amidon délayé
K APPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 2"]S
dans I eau et le convertit en sucre, matière que M. Dubrunfaut
avoit cru être, en i8a3, l'hordéine, et, en t83o, du gluten
soluble.
92. MM. Payen et Persoz nommèrent cette matière diastase. Ils
I obtinrent par le procédé suivant : ils firent macérer, quelques
minutes, une partie d'orge germée dans deux parties et demie
deau. La liqueur filtrée fut exposée au bain-marie à une tem-
pérature de 65°. Une matière azotée fut coagulée; la liqueur fut
ensuite filtrée. Elle conteuoit en dissolution de la diastase et du
sucre. En y mêlant de l'alcohol, la diastase fut précipitée à lexclu-
sion du sucre. Ils réitérèrent la solution de la diastase dans l'eau
et sa précipitation par l'alcohol.
93. Les propriétés qu'ils assignèrent à la diastase sont: d'être
incolore, inodore, insipide, neutre aux réactifs colorés, soluble
dans l'eau et insoluble dans l'alcohol ; de liquéfier lamidon délayé
dans leau à une température de 65 à 700; c'est-à-dire d'isoler la
dextrine du tégument qui la renferme en déterminant la rup-
ture de ce dernier; de changer la dextrine en sucre si l'action
est continuée pendant un temps suffisant à une température de
70 à y5° ; enfin de ne pas contenir d'azote. Ils n'ont pu la faire
cristalliser.
94- Il est aisé maintenant de fixer la part qui revient à MM. Payen
et Persoz dans les découvertes qui ont porté nos connoissances
sur lamidon et l'orge germée au point où elles sont parvenues.
On doit à M. Dubrunfaut :
i° D'avoir parfaitement décrit l'action de forge germée sur
lamidon, en appuyant sur les deux phénomènes successifs, si
remarquables , de cette action , la liquéfaction et le change-
ment de l'amidon en matière sucrée;
276 rapport sur la fécule amylacée, ou l'amidon.
2° D'avoir reconnu que la matière active de l'orge germée est
solubledans l'eau froide; qu'en conséquence on peut remplacer
l'orge germée par l'extrait aqueux de cette matière, concentré
toutefois à une température inférieure à 8o°.
On doit à MM. Payen et Persoz :
i° D'avoir isolé le principe actif de l'orge germée, sinon dans
un état absolu de pureté, du moins dans un état qui en ap-
proche beaucoup;
2° D'avoir vu que cette matière si remarquable ne contient
pas d'azote; ce qui démontre qu'elle est absolument distincte du
gluten brut et de la mucine de M. Th. de Saussure;
3° Davoir vu que la liquéfaction de l'amidon est due à la
rupture de son tégument sous l'influence de la diastase.
g5. MM. Payen et Persoz, dans une des séances qui suivirent celle
du 8 avril , revinrent sur la dextrine obtenue de l'orge germée au
moyen de la diastase: ils ne la considérèrent plus comme une
matière pure, mais comme un mélange de trois substances dis-
tinctes, et sous ce rapport ils se rapprochèrent de ce que
M. Guérin avoit dit dans sa lettre du ier avril. Ces substances
étoient :
i° Une matière qu'ils désignèrent par la lettre A, et plus tard
sous le nom damidone.
L'amidoneest soluble dans l'eau à 65 d., elle s en précipite par
le refroidissement.
L'iode la colore du bleu au noir.
La diastase la convertit en sucre.
2° Une matière B, qui est complètement soluble dans l'eau
froide, et qui se colore en bleu tant qu'elle retient de l'ami-
done.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAM1DON. 277
Si on la traite par la diastase, on développe un peu de sucre;
mais en mêlant la liqueur, convenablement concentrée, avec de
lalcoliol, le sucre est retenu en solution, et la matière B est préci-
pitée; après ce traitement elle ne se colore plus par l'iode.
3° Une matière sucrée que Ion peut enlever à la dextrine au
moyen de lalcoliol, ainsi que M. Guérin 1 avoit déjà fait pour la
dextrine préparée au moyen de l'acide sulfurique.
96. La cou séquence de cette nui nière de voir étoit certainement
(pue la dextrine telle que MM. Biot et Persoz l'avoient fait con-
noître, ne présentoit plus cet ensemble de propriétés par lequel
ils l'avoient caractérisée comme une espèce particulière de
corps, qui étoit un des principes immédiats de lamidon.
97. En effet, les bases sur lesquellesMM. Biot et Persoz a voient
établi la distinction de la dextrine perdoient de leur solidité,
sous deux rapports: premièrement, sous celui des deux corps
étrangers, l'amidone et le sucre, que MM. Pajen et Persoz di-
soient avoir trouvés dans la dextrine; deuxièmement, sous celui
de plusieurs propriétés dont la dextrine se trouvait dépouillée.
Ainsi, il ne toit plus permis de douter que la propriété de fer-
menter, qu'on lui avoit attribuée, appartenoit, comme M Gué-
rin lavoit avancé, à du sucre qu'elle retenoit accidentellement;
ainsi, en admettant que la propriété de se colorer par l'iode ap-
partînt à de l'amidone, la dextrine perdoit encore une propriété
susceptible de la distinguer de plusieurs corps. D'après cela, il
sembloit que des propriétés caractéristiques que MM. Biot et
Persoz lui avoient attribuées il ne lui restoit plus que celle de
dévier à droite le plan de la lumière polarisée; malheureusement
MM. Payen et Persoz ne disoient point si leur matière B la pos-
sédoit. Quant à la matière qui se précipite de la solution aqueuse
278 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.
dedextrine, et que ces chimistes appeloient amidone, il sem-
blent bien que c étoit ïamidin soluble de M. Guérin.
98. M. Lassaigne communiqua à l'Académie, le 8 juillet i833,
des expériences intéressantes sur la combiuaison de I iode avec
lamidine de M. Guérin.
99. Use procura 1 iodure damidine en mêlant la décoction d'a-
midon de pomme de terre avec de l'eau d'iode, faisant évaporer la
liqueur dans le vide sec, et reprenant le résidu par l'eau froide,
qui dissout Fi od ure d'amidine, et laisse un dépôt bleu damidin
ioduré.
100. L'iodure d'amidine, séché dans le vide sec, est d'un bleu
foncé.
Il est complètement soluble dans l'eau et insoluble dansl'alcohol.
La solution d'amidine dans 1 eau possède plusieurs propriétés,
dont on doit la connoissance à M. Lassaigne.
Abandonnée un an à elle-même, elle ne se trouble pas, et
conserve sa couleur.
Le carbone noir, très divisé, la décolore en s emparant de
liode, et peut-être d'un peu damidine.
Le phosphore la décolore, en donnant naissance, au moyen
dune décomposition d'eau, à de 1 acide phosphoreux et à de
l'aride hydriodique.
Le chlore, le brome la décolorent , en formant du chlorure et
du bromure d'iode.
Le fer, le zinc, le cuivre, et même 1 argent et le mercure,
produisent le même effet en passant à létat d iodure.
Les acides minéraux et les acides végétaux cristallisés préci-
pitent l'iodure damidine en flocons bleus.
Les alcalis la décolorent, et les acides font reparaître la couleur.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. 27g
1 o 1 . La solution d'iodure d'amidine bouilliese décolore ; ce n'est
point parla volatilisation de l'iode, car la décoloration a lieu dans
un tube hermétiquement fermé. C'est , suivant M. Lassaigne , par
suite d'une production d'acide hydriodique. Ce qu'il y a de cer-
tain, c'est que les acides qui décomposent l'acide hydriodique,
ajoutés à la liqueur incolore , en font reparoître la couleur bien
plus vite que ceux qui ne le décomposent pas.
102. Mais une propriété remarquable que possède l'iodure d'a-
midine, est la décoloration qu'elle éprouve lorsqu'on la chauffe
de 89 à 90 d.; par le refroidissement la couleur reparoît. Suivant
M. Lassaigne, cette décoloration par une élévation de tempéra-
ture est un phénomène analogue, quoique inverse, à celui que
présente l'acide hyponitrique , qui est incolore à — 20 d. et
orangé à -f- \S d. : cependant, ne pourroit-il pas être produit
par une décomposition d'eau à chaud qui donnerait naissance à
des acides hydriodiquejet iodique, lesquels par le refroidissement
passeroientà l'état d'eau et d'iode qui, en réagissant sur l'amidine,
reproduirait le composé bleu.
io3. M. Lassaigne fixe la composition de l'iodure d'amidine
1 Iode 41,79
I Amidin .... 58, 21
1 o4- Tels sont les résultats des expériences de M. Lassaigne ; ce
qui les distingue de ceux de ses prédécesseurs, c'est d'avoir pris
en considération la composition immédiate de l'amidon.
1 o5. M. Guérin-Varry n'avoit présenté, dans la lettre qu'il adressa
à l'Académie le 8 avril, que le résumé succinct de ses nombreuses
expériences ; dans un mémoire qu'il lut le 3o juillet, il les décrivit
avec tous les détails nécessaires pour faire apprécier le soin qu il
y avoit porté. Nous allons présenter les résultats de ce travail en
380 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU L AMIDON.
insistant sur les faits qui ont conduit l'auteur à envisager la com-
position de l'amidon d'une manière un peu différente de celle
dont il l'a voit été jusques à l'époque où la lettre de M. Guérin fut
lue à l'Académie.
106. M. Guérin traite trois points principaux comme recher-
ches préliminaires.
107. Le premier concerne les corps étrangers à l'amidon qu'on
peut en séparer par lalcohol. Il trouve qu'en y appliquant ce li-
quide bouillant, on dissout une matière cireuse et de la chloro-
phylle.
108. Le second point est relatif à la nature et à la proportion
de certains produits que l'amidon est susceptible de former sous
l'influence de quelques réactifs tels que lacide nitrique et lacide
sull'urique. 100 p. d'amidon donnent 21 d'acide oxalique anhydre
par l'acide nitrique et 1 i5,y de sucre de raisin hydraté ou 91,52
de sucre anhydre par l'acide sulfurique.
109. Le troisième concerne les changements ou altérations que
1 amidon est susceptible d'éprouver de la part de l'eau , de l'eau et
de l'air, etde l'eau bouillante. Il trouve que l'eau non aérée, même
au bout de 14 mois, n'a pas d'action sur lui; qu'il n'en est pas de
même de l'eau et de l'air. Il a vu au contraire de l'observation de
M. Raspail, que dans ce cas il y a altération. D'un autre côté, con-
formément à l'observation de ce botaniste, et au contraire de celle
de M. Guibourt, il a vu que l'eau bouillante ne peut dissoudre
toute la matière de l'amidon, qu'il reste toujours du tégument.
1 10. Les recherches relatives aux deux derniers points ont prin-
cipalement pour objet de servir de base aux raisonnements que
Ion peut faire sur la composition immédiate de l'amidon et sur la
nature des produits qu on peut en séparer.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE , OU LAMIDON. 28 1
1 1 i. Dans les recherches préliminaires, le fait suivant est le plus
important: l'amidon traité par l'eau bouillante donne un liquide
cpii, étant filtré et évaporé, laisse un résidu qui n'est pas com-
plètement redissous par l'eau. Ce résultat, absolument contraire
à ce qu'ont avancé M. Raspail et plus tard M. Caventou, est con-
forme à l'observation de M. Guibourt; mais, par la raison que ce
savant considéroit les diverses matières que l'on obtenoit de 1 a-
midon, même le tégument, comme de simples modifications
d'un seul principe, il n'a donné à ce fait qu'une très légère at-
tention, tandis qu'il a été absolument fondamental pour M. Gué-
rin ; et la suite de ce rapport va démontrer que c est pour l'avoir
négligé que nos connoissances chimiques sur l'amidon, que l'on
avoit généralement considérées comme très avancées depuis les
modifications que M. Raspail y avoit apportées , ont semblé
perdre de leur certitude. En effet, y avoit-il une idée plus
simple, lorsqu'on disoit rencontrer dans l'amidon deux sub-
stances, que de regarder l'une, la substance soluble, comme ren-
fermée dans l'autre, la substance insoluble, ainsi que l'avoit
fait M. Raspail ? Mais cette manière de voir ne s'accordoit point
avec la foible action que l'eau froide exerce en apparence sur l'a-
midon réduit en poudre, ni même avec celle qu'elle exerce dessus
lorsqu'elle est bouillante. 11 étoit évident, en effet, que si l'amidon
eût été une simple poche remplie de gomme arabique ou d'une
matière pareillement soluble, une fois la poche déchirée ou cre-
vée, la solution de la matière interne se se roi t effectuée instanta-
nément. D'un autre côté la formation de l'empois est inexplicable
dans l'hypothèse d'une poche analogue au ligneux par son inso-
lubilité dans l'eau, et d'une matière aussi soluble que l'est la
gomme arabique, sur-tout lorsqu'on considère combien est foi--
hmales du Muséum, t. III, ?>' série. 3?
282 rapport sur la fécule amylacée, ou l'amidon.
ble la proportion de la matière insoluble relativement à la matière
soluble. Ajoutons que la préparation de la dextrine de Biot et
Persoz au moyen de l'acide sulfurique foible, en paraissant ré-
soudre lamidon en quelques millièmes de tégument et en une
matière très soluble,sembloit confirmer l'opinion de M. Raspail,
et contredire les résultats de M. Gtiérin.
112. Nous allons exposer maintenant les expériences d'après
lesquelles M. Guérin a considéré lamidon comme immédiate-
ment formé de trois sortes de matières.
1 1 3. M. Guérin, en faisant bouillir 1 p. d amidon dans 100 p.
deau, obtient un résidu pesant o,o3 de partie, c'est Vamidin té'
gumentaire, et une solution qui est parfaitement limpide: il la
filtre, il la fait évaporer; et en reprenant le résidu par leau, il
dissout la matière qu'il appelle amidine d'après M. Th. de Saus-
sure, Caventou, Guibourt et Chevreul, et il obtient un résidu
qu'il appelle amidin soluble, par la raison qu il lui trouve une
composition identique à celle de lamidin tégumentaire, mais
avec cette différence que lamidin tégumentaire n'a pu être dis-
sous au moyen de l'eau dans l'opération même où Vamidin soluble
l'a été. L'épithète de soluble porte donc sur une propriété qui
n'est pas permanente dans un même échantillon d amidin.
1 1 4- L amidine de M. Guérin peut être [ Oxigène 5 at.
représentée par les proportions suivantes j Carbone 5
d'atomes : ( Hydrogène 1 1
1 15. Elle est transparente, et incolore quand elle a été traitée
par le charbon animal, autrement elle est légèrement jaunâtre.
Elle épaissit beaucoup leau et s'y dissout complètement.
Sa solution dévie le plan de polarisation trois fois autant que
le fait le sucre de canne, suivant l'expérience de M. Biot.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMY'LACÉE, OU LAMIDON. 2$3
Elle est insoluble dans l'alcohol et 1 éther.
Sa solution devient, par l'iode, de couleur pensée.
Elle précipite le sous-acétate de plomb.
Elle ne donne pas d acide mucique par l'acide nitrique, mais
«le l'acide oxalhydrique ou de l'acide oxalique.
i 16. 100 parties traitées par l'acide sulfurique donnent 95,80
de sucre anhydre.
117. Elle ne fermente pas avec la levure.
4midin tégamentaire.
I oxigène, 4 at-
1 18. L'amidin peut être représenté par les
1 , ' J carbone, 7
nronortions suivantes d'atomes : j , , .
1 ' ( hydrogène, 10.
Il contient donc proportionnellement plus de carbone et d hy-
drogène que l'amidine.
1 19. Il est insoluble dans l'eau.
Il devient bleu par l'iode. La combinaison se décolore à 900 et
redevient bleue en se refroidissant.
Une macération de dix mois dans l'eau ne l'altère pas.
1 20. M.Guérin l'ayant traité comparativement avec le ligneux
par l'acide nitrique et par l'acide sulfurique, a vu que pour 100
l'amidin donne 25,46 d'acide oxalique anhydre (1), et le li-
gneux 24,78, et que le premier donne 1 i3,5y de sucre hydraté,
et le second i 1 1,29.
121. Une eau de potasse que dissout l'amidin est sans action sur
le ligneux, la solution alcaline d'amidin précipite par les acides
des flocons qui deviennent bleus par l'iode.
(1) En employant 8 p. d'acide nitrique.
282 rapport sur la fécule amylacée, ou l'amidon.
ble la proportion de la matière insoluble relativement à la matière
solub'e. Ajoutons que la préparation de la dextrine de Biot et
Persoz au moyen de l'acide sulf'urique foible, en paraissant ré-
soudre l'amidon en quelques millièmes de tégument et en une
matière très soluble,sembloit confirmer l'opinion de M. Raspail,
et contredire les résultats de M. Guérin.
11a. Nous allons exposer maintenant les expériences d après
lesquelles M. Guérin a considéré l'amidon comme immédiate-
ment formé de trois sortes de matières.
1 i3. M. Guérin, en faisant bouillir 1 p. d'amidon dans 100 p.
deau, obtient un résidu pesant o,o3 de partie, c'est Yamidin té-
gumentaire , et une solution qui est parfaitement limpide: il La
filtre, il la fait évaporer; et en reprenant le résidu par l'eau, il
dissout la matière qu'il appelle amidine d'après M. Th. de Saus-
sure, Caventou, Guibourt et Gbevreul, et il obtient un résidu
qu'il appelle amidin soluble, par la raison qu'il lui trouve une
composition identique à celle de l'amidin tégumentaire, mais
avec cette différence que l'amidin tégumentaire n'a pu être dis-
sous au moyen de l'eau dans l'opération même où Yamidin solublc
l'a été. Lépithéte de soluble porte donc sur une propriété qui
n'est pas permanente dans un même échantillon d amidin.
1 14- L'amidine de M. Guérin peut être i Oxigène 5 at.
représentée par les proportions suivantes j Carbone 5
d'atomes : | Hydrogène 1 1
1 15. Elle est transparente, et incolore quand elle a été traitée
par le charbon animal, autrement elle est légèrement jaunâtre.
Elle épaissit beaucoup leau et s'y dissout complètement.
Sa solution dévie le plan de polarisation trois fois aulant que
le fait le sucre de canne, suivant l'expérience de M. Biot.
1 i8. Lamidin peut être représenté par les |
proportions suivantes d'atomes :
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou LAMIDON. j83
Elle est insoluble dans lalcohol et 1 éther.
Sa solution devient, par l'iode, de couleur pensée.
Elle précipite le sous-acétate de plomb.
Elle ne donne pas d acide mucique par I acide nitrique, mais
de l'acide oxalhydrique ou de I acide oxalique.
i ifi. 100 parties traitées par l'acide sulfurique donnent g5, 80
de sucre anhydre.
1 17. Elle ne fermente pas avec la levure.
4midin tégumentaire.
oxigène, 4 at-
carbone, 7
hydrogène, 10.
Il contient donc proportionnellement plus de carbone et d'hy-
drogène que l'amidine.
lio. Il est insoluble dans 1 eau.
Il devient bleu par l'iode. La combinaison se décolore à 900 et
redevient bleue en se refroidissant.
Une macération de dix mois dans leau ne l'altère pas.
1 20. M. Guérin l'ayant traité comparativement avec le ligneux
par l'acide nitrique et par l'acide sulfurique, a vu que pour 100
lamidin donne 25,46 d'acide oxalique anhydre (1), et le li-
gneux 24,78, et que le premier donne 1 i3,5y de sucre hydraté,
et le second 1 1 1,2g.
121. Une eau de potasse que dissout lamidin est sans action sur
le ligneux, la solution alcaline d'amidin précipite par les acides
des flocons qui deviennent bleus par liode.
(1) En employant 8 p. d'acide nitrique.
284 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
122. Un résultat remarquable observé par MM. Payen et Per-
soz , c'est que la diastase dépouille l'amidin de la faculté de
bleuir par 1 iode.
123. M. Guérin s est procuré l'amidin tégumentaire en faisant
bouillir 200 p. d'eau sur une partie d'amidon, décantant la li-
queur, et faisant bouillir de l'eau sur le résidu, jusqu'à ce que
celle-ci cessât de se colorer en bleu par liode.
Amidin soluble.
1 24. L'amidin soluble, c'est-à-dire la matière provenant du ré-
sidu de l'évaporation de la décoction d'amidon épuisé par l'eau
bouillante de toute matière soluble, a présenté à M. Guérin
toutes les propriétés de l'amidin tégumentaire; elle lui a donné
mêmes proportions d'éléments, même quantité d acide oxalique
et de sucre, quand on l'a traité par l'acide nitrique et par l'acide
sulfurique.
125. Enfin, en faisant la somme des éléments de 6o,44 d'ami-
dine , et de 3g,56 damidin , on tombe sensiblement sur les
mêmes nombres que ceux obtenus de l'analyse directe du résidu
de l'évaporation de la décoction d'amidon.
126. Le mémoire de M. Guérin est terminé par des expérien-
ces sur la licbenine, qui est isomère avec l'amidine. En effet,
M. Guérin lui trouve la même composition; mais elle en diffère
parcequ'elle se gonfle dans l'eau froide, sans s'y dissoudre pour
ainsi dire, et que sa solution bleuit à peine par l'iode.
127. Pour peu qu'on veuille considérer avec attention les ré-
sultats de M. Guérin, on voit qu'ils expliquent:
i° la formation de l'empois par la disposition qu'a l'amidin
soluble, lorsqu'il est dissous, à se séparer de l'eau;
rapport sur la fécule amylacée , ou l'amidon. 285
2° Pourquoi l'eau froide appliquée à l'amidon ne le dissout pas
ou que très foiblement, puisqu en effet l'amidon est bien loin
de contenir autant de matière essentiellement soluble qu'on
le pensoit ;
3° Pourquoi les solutions damidine impure se troublent «à
la longue»
128. En rendant compte plus haut ( 0,5 ) de la manière dont
MM. Payen et Persoz avoient considéré la dextrine dans une de
leurs notes du mois d avril, nous avons fait remarquer le rapport
qu'il y avoit entre leur nouvelle manière de voir et les faits que
M. Guérin avoit énoncés antérieurement (lettre du icr avril) sur
la dextrine et la composition de l'amidon. En effet, tous les trois
saccordoient sur la présence dans la dextrine dune matière
soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcohol, d'un sucre fer-
mentescible, et d'une matière insoluble au moins dans l'eau
froide, qui étoit l'amidin soluble de M. Guérin et l'amidone de
MM. Payen et Persoz. MM. Payen et Persoz, en revenant sur
leur amidone, et en l'étudiant dans ses rapports avec l'ami-
don, la diastase et les produits que M. Guérin avoit obtenus
de l'amidon, entreprirent des expériences qu'ils consignèrent
dans deux mémoires qui furent présentés à l'Académie le 16
de, septembre et le 21 d'octobre i833; et là ils s'éloignèrent
non seulement de l'opinion que M. Guérin s'étoit faite de la
composition immédiate de l'amidon, mais ils s'éloignèrent encore
plus de la composition que M. Raspail et MM. Biot et Persoz lui
avoientattribuée, puisqu'en définitive, comme nousallonslefaire
voir, ils ne le considérèrent plus que comme une matière conte-
nant au moins les 99.5 millièmes de son poids, d'un principe
immédiat , l'amidone, tout-à- fait insoluble dans l'eau froide, et
286 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU l'aMIDON.
qui, sauf sa structure organique , et 4 ou 5 millièmes de corps
étrangers, jouissoit de toutes les propriétés que les chimistes ont
attribuées à l'amidon avant les recherches de M. Raspail.
i 2g. MM. Payen et Persoz ne croient donc plus à I existence de
la dextrine ou à celle de l'amidine comme principe immédiat de
I amidon : suivant eux, celui-ci est formé d'un tégument dans le-
quel se trouvent un tissu cellulaire etlamidone; ils l'envisagent
donc comme M. Raspail la fait [Annales des Sciences d'observa-
tion, tome 3, pages 2 16 et suiv.) , sauf qu'au lieu d'y admettre un
corps soluble tel qu'est la gomme, ils y admettent lamidone,
qui est insoluble dans leau au-dessous de 65 d., et à laquelle ils
attribuent les propriétés suivantes :
i3o. Lamidone est diaphane et incolore.
Elle absorbe de 0,20 à o,25 de son poids d'eau dans une at-
mosphère saturée de vapeur.
Elle se gonfle dans l'eau froide sans rien lui céder, et ce
n'est qu'à la température de 65 à yod. qu'elle s'y dissout.
Elle est insoluble dans l'alcohol.
Lamidone est précipitée par le tannin, leau de baryte et
\v sous-acétate de plomb. Les deux premiers précipités sont so-
lubles dans l'eau.
1 3 1 . Ce qui caractérise lamidone, suivant les auteurs, ce sont
principalement la propriété de devenir bleue par sa combi-
naison avec l'iode, et les changements qu elle éprouve de la part
de la diastase.
Ils prétendent qu il n'y a dans l'amidon que lamidone qui
bleuisse par l'iode, et que si l'on retrouve cette propriété dans
des produits provenant de l'amidon soumis à divers agents ,
ces) qu ils retiennent une certaine quantité d'amidone qui a
RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACÉE, 011 L AMIDON. '.'<S-
échappé à l'action de ces mêmes agents ; ils prétendent en outre
que l'iodure d'amidone est insoluble dans l'eau au-dessous de
65 ; et il y a pins, c'est qu'ils semblent croire qu au-dessus de
cette température il est plutôt suspendu dans l'eau que dis-
sous. Ils ajoutent que les acides , les composés neutres solubles,
les sels solubles, l'alumine, le phosphate de chaux, le charbon
dos en déterminent la séparation.
i32. D'après cela il est visible:
i" Que MM. Payen et Persoz. rejettent l'opinion de M. Ras-
pail, sur 1 existence dune matière volatile dans l'amidon, qui
deviendroit bleue en s'unissant à 1 iode ;
3° Qu'ils rejettent l'opinion de M. Guérin et de M. Lassai-
jpie, qui attribuent à une matière soluble, lamidine, la pro-
priété de former avec l'iode un composé bleu soluble;
3° Qu'ils admettent nécessairement la présence de l'amidone
dans 1 amidin té.;;umentaire, lamidin soluble,, et l'amidine de
M. Guérin.
i33. Lorsqu'une partie d'amidon mise avec D/1000 de partie de
diaslase et 5 parties d'eau , est exposée pendant une heure de 70 d.
à y5, et que la réaction s'accomplit parfaitement, l'amidone est
convertie poids pour poids en deux matières, savoir : en sucre
fermentescibleet en une matière incristallisable très soluble dans
feau et insoluble dans l'alcobol. C est cette dernière matière que
les auteurs ont désignée d'abord par la lettre B(q5) et plus
tard par le nom impropre de (jomtve; nous disons impropre, non
pas seulement parce que la substance ne donne pas diacide mu-
eique, mais par la raison que les auteurs ne la distinguent pas
d'une manière précise des produits de l'amidon auxquels le nom
de gomme a été donné ; et c'est ici l'occasion de rappeler que cinq
288 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
substances, dont il a été question dans ce rapport, ont reçu déjà
cette dénomination:
i° La matière soluble provenant de 1 action de la chaleur sur
I amidon , et dont M. Vauquelin a parlé le premier;
2° La matière soluble non sucrée provenant de l'action de l'a-
cide sulfurique sur l'amidon, dont M. Kirelilioff et M. Vogel ont
parlé ;
3° La gomme normale de Couverchel, provenant sur-tout de
I action d'un acide végétal, tel (pie le tartrique, sur l'amidon;
4° La gomme obtenue par Th. de Saussure de l'empois d ami-
don abandonné à lui-même ;
5° Enfin, l'amidine elle-même, qui a reçu de plusieurs auteurs
la dénomination de gomme.
i 34- Voici les propriétés que MM. Payen et Persoz attribuent à
leur gomme produite par 1 action de la diastase sur 1 amidone.
Elle est très soluble dans l'eau et incristallisable. C'est elle qui
donne à la bière sa viscosité.
Elle est soluble dans l'alcoliol foible et insoluble dans lalcohol
concentré à o,5o.
Klle n'est pas précipitée par le tannin, ni par le sous-acétate
de plomb, la baryte, les acides, les alcalis, les sels, 1 alumine et
le cliarbon animal.
Klle ne bleuit pas par 1 iode.
L'acide sulfurique foible la convertit en sucre.
Lorsque l'action de la diastase sur 1 amidon est incomplète, on
obtient une matière qui est représentée par cette gomme, du su-
cre et de l'amidone, en un mot ce mélange de trois corps est de la
dextrine.
1.35. MM. Paven et Persoz indiquent sept procédés pour se pro-
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 289
curer 1 a ni idone; mais comme aucun d'eux ne donne, de leur aveu
même,uu produit pur, que la diastasey démontre ton jours la pré-
sence du tégument, nous en concluons «pie jusqu'ici lamidone à
l'état de pureté n a point encore été obtenue. Au reste, s'il est vrai,
comme ils le disent, que iooo parties d'amidon en renferment gg5
damidone au inoins, et que le reste consiste en tégument, tissu
cellulaire, huile essentielle, traces de silice, de sous-carbonate
et de phosphate de chaux, on concevra bien, comme nous l'avons
déjà dit, (pie les propriétés de l'amidon représentent assez fidèle-
ment celles de leur amidone.
i36. MM. Payen et Persoz conçoivent de la manière suivante
l'action de l'eau sur l'amidon et la formation de l'empois.
Lorsqu'on chauffe i partie d'amidon dans 5 à 20 parties
d'eau, ce liquide est absorbé par endosmose, l'amidon se gonfle et
le tégument crève, mais ce tégument retient une partie damidone
qui y est naturellement adhérente. Par le refroidissement l'eau
reste interposée entre les particules de lamidone.
Lorsqu'on jette sur un filtre de l'eau qu'on a fait bouillir
avec '/,00 de son poids d'amidon, la plus grande partie du té-
gument reste sur le filtre, et l'autre partie passe au travers avec
lamidone.
i3j. Les auteurs admettent qu'aux températures ordinaires
lamidone est à l'état solide dans l'eau, et que dans cette circon-
stance elle peut s'y gonfler ; on conçoit que l'empois pourroit être
produit par un corps qui seroit doué des propriétés qu'ils assi-
gnent à lamidone.
i38. Enfin MM. Payen et Persoz ont réuni dans ce mémoire
tous les faits qui composent aujourd'hui l'histoire de la diastase.
Annales du Muséum, t. III, 3e série. 38
290 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.
13g. Tel est l'exposé des recherches qui ont été renvoyées à
notre examen.
i4o. Nous allons résumer les diverses opinions qui ont été
émises sur la composition immédiate de l'amidon.
Nous discuterons ensuite les faits avancés par les divers au-
teurs qui ont présenté à l'Académie des mémoires à ce sujet, afin
de fixer l'état de la science et de déduire des observations qui
nous paroîtront les plus exactes les conséquences les plus pro-
bables.
[/fi- Jusqu'en 1820, époque où M. Raspail considéra l'amidon
comme un organe composé d'un tégument insoluble dans l'eau et
de gomme arabique, ce produit de la végétation avoit été univer-
sellement envisagé par les chimistes comme un principe immé-
diat pur, sauf une matière grasse et quelques millièmes de
cendre qu'il pouvoit contenir accidentellement.
142. Aucun chimiste, tout en admettant les observations ana-
tomiques et physiologiques de M. Raspail, ne pouvoit croire à
l'existence de la gomme arabique dans l'amidon, puisque celui-ci
n'avoit jamais donné une trace d'acide mucique, tandis que la
gomme arabique en fournit au moins les ,6/,00 de son poids.
i43. M. Gaventou examina le premier, sous le rapport chimi-
que, le travail de M. Raspail ; non seulement il n'admit pasla pré-
sence de la gomme arabique dans l'amidon, mais il nia qu'il s'y
trouvât une matière soluble dans l'eau. Si ce liquide à la tem-
pérature de 100 d. dissout l'amidon, c'est que ce corps éprouve
une modification profonde; il devient, suivant lui, de l'amidine
de Th. de Saussure.
1 44- M- Guibourt, après s'être convaincu par l'observation mi-
croscopique que la structure de l'amidon étoit telle que M. Ras-
RAPPORT SUR LA FECULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. 29 I
pail la voit décrite , ne partagea point son opinion sur la différence
extrême qu'il admettoit entre la matière du tégument et la ma-
tière que ce tégument renferme. Suivant lui , les différences de ces
matières ne proviennent pas de la composition chimique, elles
ne sent que de simples modifications d'agrégation des particules
d'une même espèce de corps : car les deux matières bleuissent par
liode et ont un grand nombre de propriétés communes. Si le
tégument paroît différer beaucoup de la matière qu'il renferme
par la manière dont il se comporte avec l'eau , cependant il n'y est
pas tout-à-fait insoluble. Quoi qu'il en soit, si l'on veut considérer
la partie soluble comme absolument distincte du tégument, on
pourra, dit M. Guibourt, lui appliquer le nom damidine.
i45. Dans le temps où M. Guibourt soccupoit de ce travail,
M. Clievreul, qui admettoit la distinction de M. Raspail, dési-
gnoit la partie soluble de l'amidon par le nom damidine , et le
tégument par celui d'amidin: il employoit cette nomenclature,
en attendant que L'analyse élémentaire eût prononcé si les deux
matières dévoient être considérées comme deux espèces dis-
tinctes, ou si elles devaient l'être comme deux sous-espèces d'un
même corps.
1 46. MM. Biot et Persoz (i832), en considérant, avec M. Ras-
pail , l'amidon comme un organe formé d'un tégument et d'une
matière soluble, distinguèrent celle-ci de la gomme arabique par
le nom de dextrine. Malheureusement ils eurent recours, pour
l'extraire, à l'acide sulfurique; dès-lors, ils obtinrent non un
produit pur, mais un mélange :
i° De sucre;
20 Dune matière qui se dépose de l'eau ( amidin soluble de
Guérin, amidone de Payen et Persoz);
2y4 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON.
D'un autre côté l'existence de l'arnidin explique comment 1 eau
froide a si peu d action sur l'amidon, fait difficile à concevoir,
si on n'y admet qu'une matière très soluble dans leau mêlée de
quelques millièmes de tégument.
1 5 1 . MM. Payen et Persoz, éclairés sans doute comme nous l'a-
vons dit, par le travail de M. Guérin, qui fixoit l'attention sur la
nécessité d'admettre dans lamidon autre chose qu'un tégument
insoluble, et qu'une matière intérieure très soluble, et s'appuyant
de 1 observation qu ils firent que la diastase le réduit en trois
substances, dont aucune ne devient bleue par l'iode, le considé-
rèrent comme étant dépourvu de toute matière soluble dans
leau: ils caractérisèrent l'amidone renfermée dans un tégument,
dont le poids étoit à peine les 4/loo0 de celui de l'amidon, par
son insolubilité dans l'eau au-dessous de 65 d., les propriétés de
bleuir avec l'iode, d'être précipitée par la baryte, le sous-acétate
de plomb et la noix de galle, et enfin parla propriété d'être con-
vertie par la diastase , poids pour poids, en sucre, et en une matière
qu'ils appelèrent gomme. Il est évident que sauf la structure or-
ganique qu'ils reconnoissoient à l'amidon, ils en revenoient,
quant aux propriétés chimiques, à le considérer comme il l'avoit
été par les chimistes avant M. Raspail, et comme il l'avoit été
depuis par M. Gaventou ; résultat remarquable , puisque, si
MM. Payen et Persoz ont raison, les travaux chimiques entre-
pris sur l'amidon depuis 1825 ne pourroient plus être disposés
sur une ligne droite, de manière que les derniers seroient les
plus éloignés du point de départ; ils devraient l'être sur une
ligne courbe fermée de manière que les plus récents viendraient
se rejoindre aux plus anciens.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. 12 y 5
Discussion des faits précédents.
i52. L'amidon est formé d'un tégument et d'une matière inté-
rieure qui en est absolument distincte, puisqu'elle seule est sus-
ceptible de se dissoudre dans l'eau bouillante : ce fait a été éta-
bli par M. Raspail.
1 53. Cette matière soluble n'est ni la gomme arabique, comme
la dit M. Raspail, ni la dextrine pure, comme Font avancé
MM. Biot et Persoz ; car s'il en étoit ainsi , pourquoi dans le pre-
mier cas n'obtiendroit-on pas d'acide mucique en traitant l'ami-
don par l'acide nitrique, et pourquoi, dans les deux cas, l'eau
froide appliquée à l'amidon divisé par des moyens mécaniques,
ne dissoudroit-elle pas facilement une matière qui a la solubilité
que nous connoissons à la gomme arabique ou à la dextrine ':'
1 54. Nous sommes conduits par là à donner une attention toute
particulière à l'opinion de MM. Payen et Persoz et à celle de
M. Guérin, puisqu'elles sont exemptes des diffieultés que nous ve-
nons de signaler. Les questions à résoudre sont celles-ci : la ma-
tière étrangère au tégument est-elle vin principe immédiat pur,
l'amidon e, comme le disent MM. Payen et Persoz? ou est-elle
formée d'amidine et d'amidin , comme l'assure M. Guérin? dans le
cas où la matière intérieure seroit représentée par un seul prin-
cipe immédiat, celui-ci se transformeroit-il exactement, sous l'in-
fluence de l'eau bouillante, en amidine et en amidin soluble?
1 55. Examinons les motifs que l'on a de considérer avec
MM. Payen et Persoz la matière intérieure de l'amidon comme
étant douée des propriétés qu'ils attribuent à lamidone.
1 5G. Lamidone étant une substance insoluble dans l'eau au-
dessous de 65 d. et s'y dissolvant à chaud, on voit tout de suite
296 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
pourquoi l'eau froide a si peu d'action sur l'amidon, et pourquoi
il passe à l'état d empois lorsqu'on le chauffe au milieu de l'eau en
proportion convenable, et à l'état de gelée lorsqu'après lavoir
dissous dans l'eau, la liqueur est convenablement rapprochée
et refroidie.
1 57. L'amidone étantla seule matière connue qui devienne bleue
par l'iode, ayant de plus la propriété de précipiter l'eau de baryte ,
le sous -acétate de plomb et la noix de galle, suivant MM. Payen
et Persoz, ils en concluent que lorsque ces propriétés se retrou-
vent dans des matières provenant de l'amidon qui a été soumis à
l'action de la chaleur, de l'eau chaude, de la diastase, des aci-
des , etc., il faut qu'une portion de l'amidone de l'amidon ait ré-
sisté à l'action du modificateur auquel ce dernier a été soumis.
G est ainsi qu'ils attribuent à de l'amidone, la propriété de se co-
lorer par liode, que possèdent Xamidine , famidin soluble et l'a-
midin tégumentaire de M. Guérin. Assurément, cette conclusion
est la plus satisfaisante à priori. 11 est plus simple de n'attribuer
qu'à un seul corps et non à plusieurs une propriété remarquable,
susceptible, par conséquent, de servir de caractère. D'un autre
côté, une telle propriété se retrouvant dans plusieurs matières
séparées d'un même tout, nous ne disons pas seulement qu'elle
peut toujours faire présumer que ces matières ne sont pas des
produits purs, mais nous ajoutons qu'elle doit toujours engager
le chimiste à tenter des expériences raisonnées pour rechercher
si la propriété commune que ces produits manifestent n'appar-
tient pas à un seul corps; ce n'est qu'après avoir fait ces expé-
riences, en avoir discuté les résultats, en ayant égard à la puis-
sance des agents d'analyse, que l'on pourra tirer une conclusion
satisfaisante. L'examen des acides méconique, paraméconique et
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU l' AMIDON. 297
pyroméeoniqueapprenant que ces corps ont la propriété commune
de rougir par les sels de péroxide de fer; l'examen des acides tan-
nique, gallique et pyrogallique apprenant que ces acides bleuis-
sent par le péroxide de fer, sont bien propies à démontrer que
ce qui avoit paru le plus simple, le plus philosophique, n'est pas
toujours la vérité. Il résulte donc de ces exemples et de ce qui
précède, que lorsqu'on trouve par l'expérience une propriété
commune à différents produits dune analyse, on n'est pas plus
fondé à priori à affirmer que cette propriété n'appartient qu'à une
seule matière qui est mêlée à tous les produits dans chacun des-
quels on l'observe, qu'on ne l'est à affirmer le contraire.
1 58. L'amidon se transformant en totalité par l'acide sulfuri-
que en sucre solidifiable, c'est, dit-on , un argument en faveur de
l'existence d'un seul principe tel que l'amidone dans l'amidon.
1 5g. Cet argument perd de sa valeur, si l'on considère qu'un as-
sez grand nombre de principes immédiats très distincts les uns des
autres subissent, comme l'amidon, cette transformation. On con-
çoit, d'après cela, qu'il pourroit y avoir dans cette matière deux
principes, comme lamidine et l'amidin soluble, qui seroient sus-
ceptibles de l'éprouver. Il y a plus ; c'est que, comme il se produit
dans tous les cas où l'action de l'acide sulfurique n'est pas parfaite,
une matière soluble incristallisable, insipide et non fermentesci-
ble, ce fait pourroit s interpréter tout aussi probablement en di-
sant que l'un des principes est plus disposé que l'autre à se chan-
ger en sucre, que dans lliypothèse opposée où Ion admet que le
principe unique de l'amidon se change en matière soluble non
sucrée avant de passer ta létat définitif de sucre.
160. Enfin, la conversion de l'amidon en matière soluble sous
1 influence de la chaleur, peut s'interpréter de la même manière
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 3g
2gS RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
dans les deux hypotèses, s il étoit démontré que le produit solu-
ble de 1 amidon torréfié ne consiste qu'en un seul corps.
1 6 1 . Examinons maintenant les motifs que M. Guéri n a eus pour
considérer 1 amid n comme un composé d'arriidine, d'amidin so-
luble et d'amidin téqumentaire ; et remarquons avant tout que lors-
qu il a commencé ses recherches, on admettoit assez généralement,
d'après M. Raspail , que l'amidon étoit formé d'un tégument in-
soluble dans l'eau, contenant une forte proportion d'une matière
qui y étoit très soluble; c est ce qui explique pourquoi M. Guérin
n'a pas traité de l'action de l'eau sur l'amidon, comme il faudroit
le faire aujourd'hui depuis que l'existence d'une matière soluble
dans cette substance a été remise en question par MM. Payen
et Persoz.
162. Suivant M. Guérin, la partie interne de l'amidon est une
combinaison d amidine et d amidin soluble. Lorsqu'on y applique
l'eau bouillante, tout se dissout, excepté peut-être une portion qui
reste avec le tégument, et qui forme I amidin tégumentaire.
1 63. Lorsqu'on fait concentrer la liqueur filtrée et qu'on la laisse
refroidir, avec les précautions convenables, l'amidin soluble se
sépare à létat gélatineux; il est possible même d obtenir une vé-
ritable gelée, qui n'est qu'un empois dépourvu de tégument.
1 64- Lorsqu'on évapore à sec et qu'on reprend le résidu par
l'eau, l'amidine est dissoute avec un peu d'amidin, et le résidu
d amidin retient un peu d amidine.
i65. On explique la séparation de l'amidine de Tamidin pari in-
solubilité de celui-ci et l'affinité de l'amidin e pour l'eau . En effet,
si l'amidin a été dissous d'abord, cela tient aux affinités de l'ami-
dine et d'une certaine proportion d eau pour lui. Par l'évaporation
cette proportion d'eau avant diminué, sans cependant tomber
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU LAMIDON. 299
au-dessous de la proportion d'eau nécessaire pour dissoudre
l'aniidine, lamidin par la force de solidité s'est séparé, précisé-
ment ainsi que cela arrive à une solution de silice dans de l'acide
hydroehlori<|ue très étendu qu'on fait évaporer ; le résultat est
le même lorsque la solution d'amidon dans L'eau bouillante est
évaporée dans le vide sec.
166. Les motifs que M. Guérin a eus de considérer l'aniidine et
lamidin soluble comme un principe immédiat de l'amidon sont:
1 " Que lamidine est neutre et incolore comme lamidon ; qu'elle
>e colore fortement par liode : à la vérité, la couleur qvii se
développe n est pas identique à celle que donne lamidon; elle
est plus violette , mais elle est bien plus rapprocbée de cette
dernière que ne l'est la couleur rouge vineuse produite par la
dextriue que Ion eonsidéroit comme un principe immédiat de
l'amidon à lépoque du travail de M. Guérin;
2° Que l'eau froide enlève de l'aniidine et de lamidin so-
luble, à lamidon. Mais M. Guérin n'est entré dans aucun
détail à ce sujet.
1 67. Depuis la lecture de son mémoire, il a fait, devant la commis-
sion, et pour répondre à ce que M. Payen disoit que l'eau froide ne
peut rien enlever à l'amidon, même broyé, l'expérience suivante:
On met daus un entonnoir, dont le bec a été fermé à la lampe, un
filtre de papier ; on y verse de l'eau , de manière à remplir l'enton-
noir et le filtre à moitié; puis on verse sur le filtre de l'amidon
broyé et assez deau pour mouiller tout le papier. Enfin on porte
avec une pipette effilée, au fond de l'entonnoir, une couche d'eau
d'iode. Il ne se manifeste pas de couleur bleue pendant quelques
minutes», preuve qu'il n'y a pas eu d'amidon qui ait passé au
travers du papier. Mais au bout de six à douze minutes, on
ioo RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACEE, OU L AMIDON.
aperçoit des stries incolores (i) qui passent au bien dès quelles
se mêlent à 1 iode. Or ce phénomène ne peut être attribué qu'à
un corps dissous. Il nous paroît donc résulter de cette expé-
rience que l amidon cède à F eau froide une matière soluble qui
devient bleue par I iode , sans quon puisse attribuer ce phénomène à
une portion d amidon qui ne seroit quen simple suspension dans
feau.
168. Mais de ce qu'une matière bleuissant par l'iode, soluble
dans l'eau, est enlevée à 1 amidon par ce liquide froid, est-ce une
raison suffisante pour croire que toute la partie soluble dans l'eau
bouillante de l'amidon est représentée par de lamidine et de
l'amidin soluble, et en outre que ces dernières matières préexis-
tent dans 1 amidon avant qu il soit soumis à Faction de 1 eau
bouillante?
169. Nous ne le pensons point, par les raisons suivantes :
i° Il pourrait arriver qu'une matière telle que l'amidone pos-
sédât la propriété de bleuir comme lamidine et l'amidin en les-
quels elle se transformerait sous l'influence de leau et dune
température convenable; dès-lors on ne pourrait pas plus con-
clure, d'après la coloration de l'amidon par liode, la présence
de lamidine et de l'amidin dans cet amidon, qu'on ne pourrait
conclure de la coloration en bleu du lavage à froid de l'amidon
broyé la présence de l'amidone dans ce lavage.
20 II pourrait arriver que la matière qui bleuit avec liode et
qui est enlevée par l'eau froide à l'amidon écrasé et mis sur un
filtre dans l'expérience de M. Guérin, fût dans une si foible pnv
(1) Les stries incolores ne s'aperçoivent que dans le cas où les conditions à l'ex-
périence sont les plus favorables possibles.
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON. 3ol
portion relativement à la matière insoluble, que l'on ne pourroit
en conclure que l'amidon renfermeroit 0,60 environ d'amidine,
comme le dit M. Guérin. En effet, si Ton admet que l'eau froide
n'enlève à 1 amidon broyé qu'une très foible quantité de matière,
tandis que l'eau bouillante en enlève 0,60 d'amidine soluble
dans l'eau froide après qu'elle a été isolée de l'amidin, il paraîtra
naturel de penser qu'une matière comme l'amidone forme
presque toute la masse de l'amidon, et qu'il faut le concours
de l'eau et de la chaleur pour en opérer la transformation en
amidine et en amidin.
1 ~o. Quant à Yamidin téquinentaire, il est extrêmement proba-
ble qu'il est formé du tégument et de la même substance que celle
qui constitue essentiellement lamidin soluble. Le tégument nous
paroît, sinon identique, du moins très analogue au ligneux ;
et le procédé qui nous semble le plus simple pour l'obtenir à
l'état de pureté, est celui de MM. Payen et Persoz, qui con-
siste à traiter 1 amidon par une quantité suffisante de diastase.
Dans ce cas on obtient un poids de tégunent qui s'élève à peine
aux 4 millièmes de celui de l'àtnidon, et qui n'a point la propriété
de bleuir par liode. Cette petite quantité de tégument pur, sa
composition probablement identique ou très rapprochée de celle
du ligneux, et en outre la composition de l'amidin soluble très
rapprochée elle-même de celle du ligneux, expliquent comment
M. Guérin a pu trouver l'amidin tégumentaire identique, par
la composition, à l'amidin soluble.
171. Mais de ce que nous admettons que la diastase isole le té-
gument de î amidon de sa matière intérieure, en conclurons-nous,
avec MM. Payen et Persoz, que Y amidine et ïamidîn soluble doivent
leur propriété de se colorer par l'iode à de l'amidone ou à de
302 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON.
l'amidon non altéré qui s'y trouve mélangé? Non certainement,
parceque nous serions conduits à admettre comme démontré qu'il
n existe au une seule matière , lamidone, qui devienne bleue par
tiède.) or cette proposition de MM. Payen et Persoz ne nous
paroît poini avoir le degré de certitude qu'ils y attachent.
i 72. En effet, l'amidone étant soluble dans l'eau au-dessus de
65 d., comment se feroit-il que Vamidin soluble de M. Guérin,
après avoir été isolé de l'amidine , ne seroit pas redissous par
l'eau bouillante? comment n'en seroit-il pas de même de l'amidin
tégumentaire , qui nedevoit guère contenir ^ d'après MM. Payen
et Persoz, qu'un dixième de son poids de tégument pur, la seule
matière de l'amidon qui, suivant eux, est insoluble dans l'eau
bouillante?
173. D'un autre côté, MM. Payen et Persoz admettent la pré-
sence de l'amidone en simple suspension dans la solution d ami-
dine, et généralement dans tous les liquides filtrés provenant de
divers traitements que l'on a fait subir à l'amidon, liquides aux-
quels plusieurs chimistes ont reconnu la limpidité des véritables
dissolutions, en même temps quils y ont constaté la propriété
de se colorer en bleu ou en violet par l'iode. SrTon se rappelle
que nous avons dit que M. Lassaigne a conservé depuis plus
d un an une solution colorée d'iodure damidine sans qu'il s y soit
formé aucun dépôt sensible, et si l'on se rappelle (pie MM. Payen
et Persoz trouvent que liodure d'amidone est encore moins so-
luble que l'amidone, on pensera sans doute avec nous que l'as-
sertion de MM. Payen et Persoz est loin d'être démontrée.
1 74. En résumant cette discussion , on voit:
i° Que l'analyse de l'amidon par M. Guérin ayant été faite au
moyen de l'eau bouillante, on peut croire, d'après les modifies-
KAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L AMIDON. In !
lions que l'eau et la chaleur peuvent faire subir à la constitution
de beaucoup de produits de l'organisation, que l'amidinè etla-
midin solublc sont le nésultat d'une transformation que l'amidon
a subie dans les circonstances dont nous parlons. Une expérience
qui, si elle ne donnoit pas une solution parfaite de la question ,
Pavanceroit beaucoup, seroit d'épuiser complètement, par l'eau
froide, un poids déterminé d'amidon pulvérisé avec tout le soin
nécessaire pour éviter l'altération que pourroit produire nue
trituration trop rapide, et d'évaporer les lavages dans le vide sec.
On pèseroit la matière enlevée par l'eau froide, et l'on verroit
si ce résidu seroit identique à celui qu'on obtient au moyen de
l'eau bouillante. Dans le cas où le premier résidu seroit plus con-
sidérable que le second , il faudroit l'épuiser par l'eau bouillante
et comparer l'extrait ainsi préparé à celui obtenu au moyen de
l'eau froide. Si l'eau froide donnoit des produits identiques,
quant à la nature et à la proportion, à ceux obtenus avec l'eau
bouillante, il y auroit une grande probabilité que l'amidinè et
l'amidin seroient les vrais principes immédiats de l'amidon; nous
supposons, bien entendu , que les poids des produits solubles et
du résidu représenteroient exactement le poids de l'amidon sou-
mis à lexpérience.
On voit :
2° Que nos connoissances sur toutes les circonstances où l'iode
a été mis en contact, soit avec l'amidon, soit avec les produits
que l'on en a obtenus en le traitant par l'eau, les acides, etc., ne
sont point assez nombreuses ni assez précises pour qu'on puisse
s'appuyer de ces connoissances soit pour conclure de la colora-
tion de l'amidinè et de l'amidin la préexistence de ces matières
dans l'amidon, soit pour conclure de la coloration de ces mêmes
302 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON.
l'amidon non altéré qui s'y trouve mélangé? Non certainement,
parceque nous serions conduits à admettre commedémontré qu'il
n existe quune seule matière , lamitlone, qui devienne bleue par
liode; or cette proposition de MM. Payen et Persoz ne nous
paroît point avoir le degré de certitude qu'ils y attachent.
172. En eFfet, l'amidone étant soluble dans l'eau au-dessus de
65 d., comment se feroit-il que lamidin soluble de M. Guérin,
après avoir été isolé de l'amidine , ne seroit pas redissous par
l'eau bouillante? comment n'en seroit-il pas de même de lamidin
tégumentaire,qui nedevoit guèrecontenir, d'après MM. Payen
et Persoz, qu'un dixième de son poids de tégument pur, la seule
matière de l'amidon qui, suivant eux, est insoluble dans l'eau
bouillante?
(73. D'un autre côté, MM. Payen et Persoz admettent la pré-
sence de l'amidone en simple suspension dans la solution d'ami-
dine, et généralement dans tous les liquides filtrés provenant de
divers traitements que l'on a fait subir à l'amidon, liquides aux-
quels plusieurs chimistes ont reconnu la limpidité des véritables
dissolutions, en même temps qu'ils y ont constaté la propriété
de se colorer en bleu ou en violet par l'iode. SrTon se rappelle
que nous avons dit que M. Lassaigne a conservé depuis plus
d un an une solution colorée d'iodure damidine sans qu il s'y soit
formé aucun dépôt sensible, et si l'on se rappelle (pie MM. Payen
et Persoz trouvent que l'iodure d'amidone est encore moins so-
luble que l'amidone, on pensera sans doute avec nous (pie l'as-
sertion de MM. Payen et Persoz est loin d'être démontrée.
174. En résumant cette discussion , on voit:
i° Que l'analyse de l'amidon par M. Guérin ayant été faite au
moyen de l'eau bouillante, on peut croire, d'après les modifica-
RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, ou L'AMIDON. '.<> .
lions que l'eau et la chaleur peuvent faire subir à la constitution
de beaucoup de produits de l'organisation , i|ue l'amidine et la-
inidin soluble sont le résultat d'une transformation que l'amidon
a subie dans les circonstances dont nous parlons. Une expérience
qui, si elle ne donnoit pas une solution parfaite de la question ,
l'avancerait beaucoup, seroit d'épuiser complètement, par l'eau
froide, un poids déterminé d amidon pulvérisé avec tout le soft)
nécessaire pour éviter l'altération que pourroit produire une
trituration trop rapide, et d'évaporer les lavages dans le vide sec.
On pèserait la matière enlevée par l'eau froide, et Ion verroit
si ce résidu seroit identique à celui qu on obtient au moyen de
l'eau bouillante. Dans le cas où le premier résidu seroit plus con-
sidérable que le second , il faudroit l'épuiser par l'eau bouillante
et comparer l'extrait ainsi préparé à celui obtenu au moyen de
l'eau froide. Si l'eau froide donnoit des produits identiques,
quant à la nature et à la proportion, à ceux obtenus avec l'eau
bouillante, il y auroit une grande probabilité que l'amidine et
l'amidin seroient les vrais principes immédiats de l'amidon; nous
supposons, bien entendu , que les poids des produits solubles et
du résidu représenteroient exactement le poids de l'amidon sou-
mis à l'expérience.
On voit :
2° Que nos connoissances sur toutes les circonstances où l'iode
a été mis en contact, soit avec l'amidon, soit avec les produits
que l'on en a obtenus en le traitant par l'eau, les acides, etc., ne
sont point assez nombreuses ni assez précises pour qu'on puisse
s'appuyer de ces connoissances soit pour conclure de la colora-
tion de l'amidine et de l'amidin la préexistence de ces matières
dans l'amidon , soit pour conclure de la coloration de ces mêmes
3o4 RAPPORT SUR LA FÉCULE AMYLACÉE, OU L'AMIDON.
produits leur mélange avec de l'amidon non altéré ou de l'ami-
done. Entre plusieurs expériences relatives à Faction de l'iode
sur l'amidon, il nous semble que les suivantes devroient être
tentées.
i° L'amidon et l'iode deviennent-ils bleus au milieu de l'eau
absolument privée d'air?
2° L'amidon chauffé seul au milieu de l'eau pure ou salée en
vase clos et distillatoire donne-t-il un produit susceptible de
bleuir par liode?
3° L'amidon traité avec la diastase dans un appareil distilla-
toire, soit contenant de l'air, soit n'en contenant pas, donne-t-il
un produit doué de cette propriété?
175. Une idée qui se présente naturellement à l'esprit dans la
question que nous traitons est assurément celle de savoir si la
disparition de la faculté de bleuir par l'iode résulte de ce qu'un
corps qui la possède se volatilise, ou bien de ce qu'une matière
fixe qui la possédoit s'est transformée en d'autres corps qui en
sont dépourvus.
176. Enfin, nous ajouterons que deux séries de recherches
devroient être entreprises.
Dans la première, on étudieroit comparativement tous ces pro-
duits incristallisables, insipides, solubles dans l'eau , auxquels
on a donné le nom impropre de gomme; par exemple, ceux qui
résultent de faction de la chaleur, des acides, de la diastase
sur l'amidon : on recherclieroit leurs analogies et leurs diffé-
rences, et si on peut les séparer en plusieurs sortes de matière.
Dans la seconde, on étudieroit l'amidine et l'amidin placés
dans les mêmes conditions que celles où l'amidon a donné les
produits précédents; on verroit s'ils se comportent de la même
RAPPORT SUR LA FÉCDLE AMYLACÉE , OU L AMIDON. 3o5
manière que l'amidon, s'ils donnent chacun des produits diffé-
rents, ou des produits identiques.
177. La Commission en faisant un rapport aussi long que
celui qu'elle soumet à l'Académie, a eu plusieurs objets en vue
quelle eroit devoir récapituler.
i° Elle a voulu témoigner aux auteurs dont elle a jugé les
travaux, l'importance qu'elle y attache, par le temps qu'elle a
donné à leur examen.
3° En liant ces travaux aux recherches antérieures, elle a voulu
donner au publie une preuve de l'estime qu'elle accorde aux sa-
vants qui ont ouvert une carrière; et, par là même, elle a cru en-
trer dans l'objet de l'institution de l'Académie, en rattachant
l'histoire du passé à celle du présent.
3° En discutant plusieurs points qui lui étoient soumis, elle
s'est proposé de faire sentir aux jeunes chimistes, combien il est
souvent difficile, lorsqu'on traite les sujets les plus simples en
apparence, d'arriver à des conclusions précises et incontestables;
combien il importe à leur réputation, qu'ils ne publient pas trop
tôt des expériences qui ne sont point encore assez précises ou
assez nombreuses pour établir une opinion. Us ne doivent pas
perdre de vue, que dans létat actuel de la Science, où les faits
sont si multipliés, où les expériences demandent tant de précau-
tions pour donner des résultats vraiment propres à avancer la
chimie, il est difficile qu'une Commission de l'Institut décide des
questions controversées qui exigent impérieusement de nouvelles
recherches ; conséquemment dans le cas où elle n'en entreprend
pas, elle ne peut que constater si la description des expériences
Annales du Muséum, t. III, 3' série. ^o
3o6 RAPPORT SUR La FÉCULE AMYLACÉE , OU LAMIDON.
est suffisante pour faire croire à leur exactitude, et en outre si
les conclusions que les auteurs en tirent sont logiquement dé-
duites de leurs observations.
CONCLUSION.
178. Nous avons l'honneur de proposer à l'Académie :
i° D'insérer le mémoire de M. Guérin dans le Recueil des Sa-
vants étrangers, et d'approuver la marche qu il a suivie dans ses
recherches, lorsqu après avoir décrit les matières qu'il regarde
comme les principes immédiats de l'amidon, il les a soumises à
l'analyse élémentaire :
20 D'insérer le mémoire de M. Lassaigne dans le Recueil des Sa-
vants étrangers;
3° D'insérer dans le même Recueil l'extrait détaillé des recher-
ches de MM. Payen et Persoz sur la diastase et l'amidone, qui a
été remis à la Commission par les auteurs ;
4° D'engager M. Guérin et MM. Payen et Persoz à continuer
leurs recherches sur la composition immédiate de l'amidon, afin
d'arriver à des conclusions définitives.
E. CHEVREUL, Rapporteur.
EXAMEN
D'UN CARACTÈRE OPTIQUE
A LAIDE DUQUEL ON RECONNOIT IMMEDIATEMENT, SUIVANT M. BIOT, LES SUCS
VÉGÉTAUX QUI PEUVENT DONNER DU SUCRE ANALOGUE AU SUCRE DE
CANNE, ET CEUX QUI NE PEUVENT DONNER QUE DU SUCRE SEMBLABLE AU
SUCRE DE RAISIN (i).
PAR M. CHEVREUL.
i. En développant dans une note spéciale les raisons sur les-
quelles repose l'opinion émise dans le rapport précédent , relati-
vement à 1 importance du caractère optique proposé par M. Riot,
pour la chimie organique, je crois faire une chose convenable
en ce que je démontrerai que cette opinion n'a pas été conçue
légèrement; elle n'est en effet qu'une application des vues que
j'ai exposées ailleurs , il y a long-temps , sur l'importance relative
des diverses propriétés qui peuvent servir de caractères dans la
définition des espèces chimiques considérées individuellement
et en général.
2. Pour atteindre mon but je vais examiner le caractère op-
tique proposé par M. Biot,
i° Relativement à ce qu'on peut dire contre son importance
dans l'analyse organique et dans la définition des espèces;
2° Relativement à l'utilité dont je le crois susceptible pour la
connoissance des arrangements divers des atomes, ou des parti-
(i) Cet examen se rapporte à la note (i), page 9.70 du Rapport sur l'Amidon , <le
M. Cuevreul.
3o8 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.
cules dune même espèce, l'appréciation des changements qui
peuvent survenir dans des corps d'espèces déterminées mêlés
ensemble, et l'utilité réelle dont il me paroît susceptible comme
réactif ou indice clans la recliercbe des espèces Chimiques d'o-
rigine organique.
§ ï
De ce quàn peut dire contre f importance du caractère optique.
ARTICLE PREMIER.
De ce qu'on peut dire contre l'importance du caractère optique dans l'ana-
lyse organique immédiate.
3. Examinons successivement le cas où vin suc dévie le plan
de polarisation à gauche, celui où il le dévie à droite, enfin le
cas où il n'y a pas de déviation; nous parlerons ensuite de la
difficulté d'apprécier la quantité de la matière active d'après la
densité du liquide où elle est dissoute, difficulté qui se présente
dans les deux cas de déviation.
a) Déviation à gauche.
4- Lorsqu'on observe une déviation du plan de polarisation
à gauche, comment saura-t-on reconnaître immédiatement si
cette propriété appartient à de la gomme arabique ou à du sucre
de raisin non solidifié, puisqu'elle leur est commune? Gomment
pourra-t-on s'assurer que la propriété du suc ne provient que de
l'une ou de l'autre de ces substances, ou bien qu'elle est la ré-
sultante de l'activité de toutes les deux? Enfin quelle certitude
aura-t-on qu'elle ne soit pas due à d'autres corps que la gomme
et le sucre de raisin non solidifié?
b) Déviation à droite.
5. Mêmes incertitudes si l'on observe une déviation à droite;
car la dextrine de Biot, le sucre de canne, le sucre d'amidon de
EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE. 3<>9
première formation, le sucre d'amidon de deuxième formation,
le sucre de raisin solidifié, ont tous la propriété de dévier le plan
de polarisation à droite.
G. Il y a plus: le sucre d'amidon de première formation et le
sucre de canne ont presque la même énergie, de sorte que, de
l'aveu de M. Biot, il faut recourir à la fermentation alcoholique,
qui intervertit le plan de polarisation à gauche pour le sucre de
canne, et qui ne change pas celui du sucre de fécule, ou bien à
faction de l'acide sulfurique, qui fournit le même résultat.
M. Biot donne la préférence à ce dernier moyen, pareeque la
fermentation est, dit-il, une opération trop peu connue. Mais
l'acide sulfurique pouvant développer du sucre d'amidon ou de
raisin avec des principes non sucrés, son usage, dans quelques
cas au moins, n'induira-t-il pas en erreur? Enfin, dès qu'on est
obligé de recourir à la fermentation ou à l'acide sulfurique, il
est évident que le caractère de la polarisation circulaire ne four-
nit point le moyen de reconnoître immédiatement les sucs végé-
taux qui peuvent donner du sucre analogue au sucre de canne, et
ceux qui ne peuvent donner que du sucre de raisin , et que
dès-lors il n'a pas l'avantage, dans l'analyse organique, de don-
ner une indication plus précise que celle fournie par des pro-
cédés chimiques auxquels on peut objecter d'avoir troublé
1 état d'équilibre des éléments des matières que l'on a séparées
les unes des autres par leur moyen.
c) Cas où il n'y a pas île déviation.
7. M. Biot cite un cas où il a trouvé une liqueur extrêmement
sucrée a rotation nulle (i), parcequ'elle contenoit à-la-fois du
sucre de raisin non solidifié et du sucre de raisin solidifié. Enfin
(1) Nouvelles Annales du Muséum, '.¥ série, tome II, pages 34' et Z\z.
3lO EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.
il a fait la remarque que le premier de ces sucres, à l'aide du
temps, éprouve un changement graduel qui diminue son pou-
voir rotatoire à gauche pour le porter vers la droite. Ainsi le
même corps éprouve spontanément un changement moléculaire
qui tend à le faire passer successivement par une série d'états
marqués des signes +o et — . D'après un pareil résultat com-
ment concevoir que les états extrêmes, marqués des signes -+-
et — , seroient pour d'autres corps des caractères de précision
propres à les faire reconnoître immédiatement dans les sucs des
plantes?
(1) Difficulté d'apprécier la quantité d'un principe actif d'après la densité
du liquide qui le tient en solution.
8. L'action de dévier le plan de polarisation, soit à gauche,
soit à droite, étant le produit de toutes les molécules actives qui
se trouvent dans le liquide soumis à l'expérience, il en résulté
que pour le cas le plus simple , celui où l'activité émane d'un seul
principe, lorsqu'il s'agira de prononcer sur la nature spécifique
de ce principe, il faudra avoir égard à sa proportion relative-
ment au dissolvant; car la quantité pouvant suppléer à la foi-
blesse d'action, deux solutions pourront avoir le même pouvoir
rotatoire, quoique l'une contienne un principe bien moins éner-
gique que l'autre.
9. Comment reconnoîtra-t-on cette proportion? C'est, suivant
M. Biot, en prenant la densité des liqueurs. Mais si la détermi-
nation de la densité peut donner des résultats positifs, ce n'est
qu'autant (pie l'on auroit formé d'avance, pour chaque principe
actif, des tables de leurs solutions respectives, dan.. < iiacune des-
quelles les densités correspondraient à des proportions détermi-
nées du principe dissous et aux pouvoirs rota toi res des solutions
faites suivant ces mêmes proportions.
EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 1 1
io. Sans de pareilles recherches, sans savoir positivement quelle
est la nature des corps qui accompagnent un ou plusieurs princi-
pes actifs , quelles sont leurs proportions relativement à leur dis-
solvant, quelle est leur influence sur la densité du suc où ils se
trouvent, comment posera- 1- on une règle générale propre ù
apprécier dans un suc végétal doué de la propriété de dévier le
plan de polarisation, la densité qui se rapporte spécialement au
principe actif ou aux principes actifs de ce suc, afin d'en déduire
et la nature et les proportions de ce principe ou de ces principes:'
Or l'ensemble des recherches préalables nécessaires pour sur-
monter cette difficulté manque actuellement à la science.
ARTICLE DEUXIEME.
De ce qu'on peut dire contre l'importance du caractère optique dans la
définition des espèces chimiques.
i i . Quoiqu'il n'y ait pas, pour classer et définir les espèces chimi-
ques, une subordination de caractères comparable à celle qu'on
observe dans les classifications naturelles, où les espèces zoologi-
ques et botaniques, douées de la vie, sont ordonnées en genres,
familles, ordres et divisions supérieures, il y a pourtant en chi-
mie des propriétés dont limportance, reposant sur les distinctions
essentielles à cette science, fournit des caractères plus ou moins
rationnels pour grouper les espèces entre elles , ou pour les dis-
tinguer les unes des autres. Les différences qu'on remarque entre
la classification des espèces chimiques et celle des espèces zoo-
logiques et botaniques tiennent sur-tout, ainsi que je l'ai déve-
loppé ailleurs, au très petit nombre des propriétés générales qui
sont susceptibles de servir de caractères généraux aux espèces
chimiques, au rapport corrélatif de ces propriétés, et enfin à ce
que l'objet spécial de la chimie est la circonscription des espèces.
3l2 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.
Entrons clans quelques détails relativement aux propriétés qui
peuvent servir de caractères aux espèces chimiques, soit pour
les grouper, soit pour distinguer et faire reconnoître chacune
d'elles en particulier.
12. La propriété comburante et la propriété combustible dans
les corps simples, la propriété acide et la propriété alcaline dans
les corps composés, sont de ces propriétés générales qui, si elles
ne peuvent servir à former des groupes parfaitement circon-
scrits à cause de leur corrélation, servent cependant à donner
une idée précise d'un corps qui possède une de ces propriétés à
un certain degré d'énergie. Prenons pour exemple 1 acidité dans
un corps oxigéné où elle est suffisamment énergique pour enle-
ver l'alcali à la matière rouge du tournesol.
De ce qu'il a cette faculté, qui lui vaut la qualification d'acide ,
on peut conclure :
i° Qu'il se combinera à tous ou du moins à la plupart des com-
posés doués de l'alcalinité;
2° Que la proportion de potasse ou de toute autre oxibase né-
cessaire pour neutraliser cet acide une fois connue, on pourra
sans recourir à l'expérience savoir la quantité des autres oxi-
bases capables de neutraliser ce même acide;
3° Qu'il y aura beaucoup de probabilité pour prévoir l'action
de cet acide sur les principes colorants organiques.
i3. Il y a des propriétés qui , sans avoir l'importance des pré-
cédentes, ont cependant ceci d'intéressant qu'elles peuvent four-
nir d'utiles indications. Par exemple, de ce qu'une substance
précipite sans altération les matières animales de l'eau où elles
sont dissoutes, on pourra induire de ce fait avec une grande
probabilité , qu'elle conservera les matières animales ainsi que
le font les tannins ; et je ferai remarquer que presque toutes les
EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 I 3
substances qui sont dans ce cas, quoique pouvant différer ex-
trêmement par leurs éléments, ont cependant plusieurs pro-
priétés analogues; entre autres, une saveur plus ou moins as-
uingente.
i4- Les propriétés dont il vient d'être question (12 et i3) sont
remarquables, quoique sous des rapports différents, lorsqu'il
s'agit d'établir une communauté de caractères entre un nombre
plus ou moins grand d'espèces chimiques, qui peuvent d'ailleurs
différer beaucoup sous le rapport de la composition élémentaire.
— Examinons maintenant les propriétés qui sont le plus propres
à définir les espèces en particulier.
i5. Les propriétés les plus convenables à ce dernier objet sont
assurément celles qui se manifestent à nos observations avec une
égale intensité, dans les différentes conditions où des échantillons
de l'espèce qui les possède, se trouvent placés. — Par exemple ,
l'acidité que nous avons considérée comme une des propriétés les
plus générales des corps composés, pourra devenir un caractère spé-
cifique de précision, lorsque nous la considérerons dans un corps
acide en particulier, sous le rapport de la proportion en poids
qu'une quantité donnée de cet acide exigera de potasse ou de tout
autre alcali pour être neutralisée. En effet, cette proportion sera
constante tant que la nature spécifique de l'acide persistera.
16. Des propriétés qui se manifestent par des phénomènes
remarquables et faciles à produire, sont encore propres à devenir
des caractères spécifiques ; mais je ferai remarquer que ces carac-
tères sont d'autant plus spécifiques, que la composition élémen-
taire de l'espèce éprouve le moins de changement possible :
c'est d'après cette considération que j'ai fait trois groupes de
propriétés chimiques, suivant que l'espèce n'éprouve pas de
Annales du Muséum, t. III, Z' série. 4l
3 I 4 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.
changement sensible dans sa composition, suivant quelle en
éprouve un qui ne va pas jusqu'à l'empêcher de reprendre sa
composition première, et enfin suivant que le changement est
assez profond pour l'empêcher de la reprendre (i). Cette distinc-
tion est très importante lorsqu'on veut se rendre compte, dans
la recherche des principes immédiats des êtres organisés, de la
valeur d'indications Fournies par ce qu'on appelle en chimie des
réactifs (2).
17. Il estdes propriétés physiques qui fournissent des caractères
d'autant plus précieux pour faire reconnoître les corps dans les
recherches analytiques, que le nombre des espèces qui les possè-
dent, est plus petit , et que ces espèces sont d'ailleurs plus faciles
à distinguer les unes des autres par d'autres caractères. Telle est
la propriété de produire une vapeur violette, qui n'appartient
qu'à l'iode et à l'indigo, corps bien distincts, puisque la vapeur du
premier n'éprouve aucune altération aux températures les plus
élevées, tandis que la vapeur du second est altérée complètement
au-dessous même de 5(3o d.
18. En définitive, les propriétés qui fournissent au chimiste
les caractères les plus propres à classer, à définir et à faire
retrouver les espèces chimiques dans les analyses, sont :
(a) Celles que l'on retrouve dans l'espèce de ïa manière la plus
persistante, quelle que soit la diversité des circonstances où cette
espèce est placée;
(b) Celles dont l'existence en entraîne nécessairement d'autres ;
(c) Celles qui sont en général concomitantes ;
(1) Considérations, générales sur l'analyse organique , page 34 à 42- Levrault ,
Paris, 1824.
(2) Rapport de M. Chrevreul sur un Mémoire de M. Donné. Annales de chimie et de
physique, tome 38, page 89 et suiv.
EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE. 3i5
(d) Celles qui faciles à constater, ri 'appartenant qu'à un petit
nombre d espèces très différentes d'ailleurs, sont précieuses poul-
ies recherches analytiques ou pour concourir avec d'autres pro-
priétés à caractériser ces espèces, mais dont l'existence ne peut
rien faire préjuger relativement à une analogie de propriétés
entre les corps cjui les possèdent.
Examinons maintenant, d'après les vues que je viens d'exposer,
le caractère optique proposé par M. Biot.
19. Le sucre de raisin qui n'a pas été solidifié tournée gauche
le plan de polarisation ; et comme il ne change pas de nature
chimique, suivant M. Biot, lorsqu'il cristallise au sein du jus de
raisin ,et qu'alors il tourne le plan de polarisation à droite, il s'en-
suit que cette propriété n'est pas fondamentale , puisqu'elle se ren-
contre dans une même espèce avec deux signes différents,' elle ne
remplit donc pas la condition (18 a).
20. Le sucre de canne a certainement moins d analogie avec
le sucre d'amidon de première formation , quecelui-ci n'en a avec
le sucre d amidon de deuxième formation : cependant les deux
premiers ont une action égale ou à-peu-près, tandis que celle du
sucre d'amidon de deuxième formation est bien plus foible que
celle du sucre d'amidon de première formation. // est évident
d'après cela que le caractère optique proposé par M. Biot, ne se
rattache pas a une de ces propriétés dont l'existence en entraîne
nécessairement ou en fait préjuqer d'autres , puisqu'il tend à con-
fondre deux corps très différents , et que d'un autre côté il établit une
différence entre deux corps qui ont d'ailleurs la plus qrande analo-
gie de propriété et de composition. Il ne remplit donc pas les condi-
tions^ 8 bcd).
. De la manière dont M. Biot a exposé ses observations, il
me semble, dans l'état actuel des choses, que la propriété de dévier
il G EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.
le plan de la lumière polarisée est liée, dans ses variations , plutôt
avec les arrangements divers que les particules d'une même espèce
peuvent prendre sans se dénaturer, quelle ne test avec les arrange-
ments divers qui constituent des espèces différentes ; de sorte qu'au-
jourd'hui il n'y a pas plus de rapport mutuel à établir entre les espèces
qui agissent dans le même sens et avec la même énergie , qu'il riy a
a présumer une grande opposition entre les propriétés de deux espèces
qui agissent différemment sur le plan de polarisation.
§ n.
Utilité dont peut être le caractère optique.
22. Je viens d'exposer ce que l'on peut objecter à l'usage du
caractère optique tel qu'il a été présenté par son auteur ; je vais
dire maintenant en quoi il me paroît pouvoir être utile. Je m'es-
timerai heureux si mes lecteurs voient, dans cette manière d'exa-
miner la valeur d'un caractère physique que l'on propose d'ap-
pliquer à la chimie organique, le véritable sentiment qui m'anime,
celui de restreindre à ses limites une chose qu'on en a fait sortir
en lui donnant une généralité qu'elle n'a pas et un degré de pré-
cision qu'elle ne pourra atteindre que par des expériences ulté-
rieures, et cela encore dans les limites que j'assigne.
ARTICLE PREMIER.
Utilité du caractère optique pour les arrangements divers des atomes ou des
particules d'une même espèce.
23. S'il est vrai, ainsi que M. Biot le pense, qu'un même corps,
comme le sucre de raisin , quoique dissous dans 1 eau , affecte des
états moléculaires tels, qu'il dévie le plan de polarisation à droite
ou à gauche, suivant que la solution a été faite avec du sucre qui
a cristallisé ou que la solution est celle que nous présente la
nature dans le jus même qu'on vient d'extraire du raisin, il est
EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 1 7
intéressant sans doute de rechercher si d'autres espèces de prin-
cipes immédiats présentent uu phénomène analogue, afin de
voir si on ponrroit tirer de cette recherche quelque conséquence
relative, soit aux arrangements divers dont les atomes ou les
particules de ces espèces prises chacune en particulier seroient
susceptibles, soit à la cause qui produit la variationdu phénomène.
24. Il est important, incontestablement, de rechercher dans
l'étude à laquelle on soumet une espèce de corps amenée au plus
grand état de pureté possible, Faction quelle est capable d'exer-
cer sur le plan de polarisation , lorsqu'elle est dissoute dans des li-
quides quelconques , comparativement à l'action quelle est ca-
pable d'exercer après avoir été exposée à l'influence de quelque
agent, tel que la lumière, la chaleur, 1 électricité.
25. Je ferai remarquer que 1 importance de ces recherches,
pour le chimiste, n'est pas de constater qu'il y a eu un change-
ment notable dans le pouvoir rotatoire qu'une substance sou-
mise à un certain agent a éprouvé, lorsque cette substance a été
évidemment dénaturée, c est-à-dire transformée en une matière
absolument distincte de ce qu'elle étoit avant 1 expérience; mais
que limportance de ces recherches est dapprendre au chimiste
sil y a eu véritablement changement d'arrangement de parti-
cules dans des cas où des matières soumises à des expériences pa-
roîtroient, à un premier examen , n'avoir éprouvé aucune altéra-
tion , et où , sans lépreuve de la polarisation circulaire, on auroit
pu être conduit à conclure qu'elles n'en ont éprouvé absolument
aucun.
26. Je cite un exemple pour éclaircir ma proposition.
La solution d'amidon, dans l'eau bouillante, est convertie en
sucre par l'acide sulfurique. L'amidon dissous dans l'eau étant
insoluble dans l'alcoliol , tandis que le sucre en lequel il se eon-
3 1 8 EXAMEN D'UN CARACTÈRE OPTIQUE.
vertit ne lest pas, on a un moyen de reconnoîtredansla réaction
de l'acide sulfurique sur l'amidon , l'époque où commence la con-
version de ce principe en matière sucrée, et celle où elle est com-
plète. Si maintenant on découvre que la solution d'amidon est
douée de la propriété de dévier à droite le plan de la lumière pola-
risée, beaucoup plus que ne le l'ait son sucre, n'est-il pas vrai que
l'observation de la diminution du pouvoir rotatoire de la solution
d'amidon soumise à l'action de l'acide sulfurique n'apprendra rien
de plus que les faits précédents, relativement au changement
qui est survenu dans les propriétés de l'amidon? et la conversion
dune matière essentiellement insipide et non susceptible de pro-
duire de Palcohol, en une substance sucrée fermentescible, donne
une idée bien plus exacte du changement opéré dans sa compo-
sition que la variation de son pouvoir rotatoire. Dans le cas où
une matière soumise à un agent auroit éprouvé dans| son pou-
voir rotatoire un changement qui, loin d'être, comme dans
l'exemple de l'amidon, le résultat de la transformation d'une
matière en une autre parfaitement distincte de la première,
seroit au contraire restreint à un dérangement de particules si
léger, que, faute de l'avoir constaté, on auroit pu conclure que
la matière n 'auroit éprouvé absolument aucun changement dans
ses propriétés; c'est alors, je le répète, que l'observation du ca-
ractère optique seroit intéressante, parcequ'elle provoquerait
des recherches propres à faire apprécier d'autres changements
qui auroientpu échapper sans cela à l'observateur.
ARTICLE DEUXIÈME.
Utilité du caractère optique pour l'appréciation des changements qui peuvent
survenir dans des espèces déterminées mêlées ensemble.
27. 11 seroit important deconnoître l'influence que des espèces
EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE. 3 I 9
chimiques dont les rapports avec la propriété dont je parle au-
raient été préalablement parfaitement déterminés, pourraient
exercer par leurcontact mutuel , soit pour détruire ou neutraliser
eette propriété, soit pour la développer, soit enfin pour laug-
înenter ou la diminuée; Je conçois qu'il y a des actions mutuelles
de certains corps dissous qui ne nous ont point encore été révé-
lées, faute de moyen d'observer quelque phénomène, qu ils ne
présentent que quand ilssonten présence. C'est particulièrement
dans les propriétés organoleptiques des corps que je croirais utile
de tenter de pareilles recherches. — Je ne puis entrer ici dans de
plusgrands détails; je les réserve pourun travail sur la neutralité,
considérée dans les corps de la manière la plus générale.
ARTICLE TROISIÈME.
Utilité du caractère optique comme réactif, ou indice dans la recherche des
espèces chimiques d'origine organique.
28. Un suc végétal, un liquide d'origine animale, en un mot une
solution quelconque dont on recherche la nature par l'analyse,
Ayant été soumis à l'expériencede la lumière polarisée, ont donné
un résultat déterminé. Eh bien! je conçois que l'observation de
la propriété optique peut fournir d'utiles indications dans les cas
suivants.
Premier cas.
29. On retrouve dans les principes séparés les propriétés de
la matière analysée; la propriété optique de ces principes expli-
que parfaitement celle de la matière qu'ils eonstituoient; par
conséquent ce résultat concourt avec les autres observations à
prouver qu il n'y a pas eu d'altération dans l'analyse.
Deuxième cas.
30. On ne retrouve pas dans les principes séparés toutes les
*320 EXAMEN DUN CARACTÈRE OPTIQUE.
propriétés de la matière analysée. Dans ce cas , l'observation du
caractère optique peut éclairer dans la solution de cette question :
Y a-t-il eu altération des principes séparés? ou les changements
observés ne tiennent-ils pasà ce qu'on a détruit, soit une combinai-
son, soit une influence mutuelle de principes, sans qu'il y ait eu
altération dans la composition élémentaire de ces principes? On
rentre alors dans la question que j'ai traitée, page i \6 de mes
Considérations générales sur t analyse organique.
3i . Je crois que l'on n'a point assez cherché à voir si , dans le
jus de raisin et le sucre d'amidon de première formation, il n'y
aurait pas quelque corps étranger au sucre de raisin et* au sucre
d'amidon, qui exerçât quelque influence sur les résultats, tels
([ne M. Biot les a décrits.
CONCLUSION.
En définitive, si l'on admet avec M. Biot: i° qu'une même sub-
stance telle que le sucre de raisin peut dévier le plan de polari-
sation à droite dans un cas, et à gauche dans un autre;
2° Que deux substances parfaitement distinctes, telles que le
sucre de canne et le sucre d'amidon de première formation, ont
sensiblement le même pouvoir rotatoire ;
3° Que deux substances aussi rapprochées que le sont le sucre
d'amidon de première formation et le sucre d'amidon de deuxième
formation, ont des pouvoirs rotatoires parfaitementdistincts ;
Il faut conclure qu'il n'y a pas de conséquence à déduire du
caractère optique relativement aux rapports d'espèce à espèce,
que ses indications ne portent que sur des différences d'arrange-
ments moléculaires qui n'ont pas une grande influence sur les
propriétés caractéristiques de l'espèce.
MÉMOIRE
SUR LE GUACHARO
{STEJTORNIS CJRIPENSIS (Humboldt)).
PAR M. L'HERMÏNIER, D. M. P.
A M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
Monsieur,
Après une bien longue attente, je viens de recevoir trois Gua-
charos de Caripe, et je m'empresse de vous en adresser un, con-
servé dans la liqueur, pour en faire hommage à 1 Académie.
En raison de la rareté de cet oiseau, qui , quoique signalé de-
puis trente-cinq ans , n'existoit dans aucune collection , et étoit
en quelque sorte pour nous un oiseau perdu , je crois nécessaire
d'accompagner cet envoi, de quelques détails sur l'histoire de la
découverte, et sur l'organisation du Guacharo.
C'est le 18 septembre 1799, qu'il fut découvert, par MM. de
Humboldt et Boupland, dans la Cuéva del Guacharo, caverne im-
mense creusée dans les montagnes calcaires de Caripe, province
de Cumana , où il habite en grand nombre.
Dans cette curieuse et importante excursion , deux Guacharos
furent, à la lueur des flambeaux , tués à coup de fusil , par M.
Bonpland. Dessinés et décrits par M. de Humboldt, ils furent en-
voyés plus tard en Europe, mais n'y parvinrent point ; ils se
perdirent avec tant d'autres objets précieux, sur la côte d'Afrique,
dans le naufrage qui fit périren 1801 ,FrayJuan Gonzalès, jeune
Annales du Muséum , t. III , 3' série. 42
322 MÉMOIRE SUR LE GUACHARO.
moine Franciscain plein démérite, qui, après avoir guidé ces deux
naturalistes illustres dans leur voyage sur l'Orénoque, s'étoit
chargé de transporter leurs collections a Cadix.
Pris au nid, et soumis à un feu débroussailles, les jeunes Gua-
charos fournissent en abondance une graisse demi-liquide, trans-
parente, inodore, également recherchée pour la cuisine et l'éclai-
rage, et qui se conserve, sans rancir, au-delà d'un an; on l'ap-
pelle dans le pays mantéca ou aceite del Guacharo. Les semences
de fruits contenues dans leur estomac Sont aussi recueillies avec
soin, et constituent, sous le nom de semilla del Guacharo, un
remède célèbre contre les fièvres intermittentes de Cariaco.
Fameux à ce double titre, dans la province de Gumana, ces
oiseaux étoient complètement inconnus en Europe, quand M. de
Humboldt révéla pour la première fois leur existence, en 1800,
dans ses lettres à MM. Delambre et Delaméthrio, insérées dans le
Journal de Physique ; en 1 8 1 7, il en fit de nouveau mention à l'In-
stitut , et lui consacra une monographie consignée dans le second
volume des Observations de zoologie et d'anatomie comparée, où
il en forme un nouveau genre ,sous le nom de Steatornis.
« Le Guacharo, dit-il , a la grandeur de nos Poules, la gueule
« des Engoulevents et des Procnias, le port des Vautours dont
<t le bec crochu est entouré de pinceaux de soies roides. lia, par ses
0 mœurs, des rapporté à-la-fois, avec les Engoulevents et les
« Choucas des Alpes, et offre le premier exemple d un oiseau
« nocturne, parmi les Passereaux dentirostres. »
Quant au reste delà description, je renvoie au septième chapitre
de la relation historique , chapitre si remarquable par le mérite
du style et par le savoir profond qui y perce à chaque ligne.
La science, jusqu'à ce jour, étoit donc réduite à la seule des-
MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 3.l3
cription de M. deHumboldt,et nepossédoit pas même , comme
pour le Dronte, un bec et un pied de Guacliaro pour fixer l'in^
certitude des naturalistes. En effet, en 1821 , M. Dumont (1) de
Sainte-Croix réclamoit pour isoler les Guacharos des Engoule-
vents, une figure, et des caractères plus précis, et plus distincts.
En i83i M. Lesson (2) ne doutoitpas que ce ne fût d'un grand
Ibi jau que M. de Humboldt s'étoitservi pour créer son genre Stea-
tornis. Parmi tant de voyages scientifiques entrepris depuis
vingt ans, aucun n'a éclairé la question, et M. Roulin, qui a visité
la Colombie, ne nous dit pas un mot du Guacharo.
Tel étoit l'état de la science , à l'égard de cet oiseau curieux ,
quand, en 1 83 1, j'eus, pour la première fois, connoissance du Gua-
cliaro , en parcourant la relation bistorique du voyage aux régions
équinoxiales du nouveau continent, monument à jamais iniinor-
tel du savoir le plus profond et le plus varié. Ambitionner la
possession de cet oiseau , et tout mettre en oeuvre pour l'obtenir ,
nefutqu'un pour moi. Mes premiers essais nefurentpas beureux.
Des tentatives faites par la voie des étrangers restèrent sans ré-
sultats. Mon argent fut gardé, mes lettres ne reçurent point de
réponse. L'an passé, à pareille époque, un voyageur que j'expé-
diai en Colombie , avec l'unique mission d'y cbercher le Guacharo,
fut arrêté à l'île de la Marguerite , par la crainte des troubles poli-
tiques quiagitoient la côte-ferme. Il revint, après m'avoir dépensé
beaucoupd argent; et, trompé parla ressemblancedesnoms,ilm ap-
porta pour tout dédommagement, au lieu duGuacbaro que j'at-
tendois, un Guacharaca ouKatraca, Pfiasiamis mot-mot. Linu.
(1) Dictionnaire des Sciences naturelles, t. XX.
(2) Traité d'Ornithologie, p. 260.
.124 MÉMOIRE SUR LE GUACHARO.
Pénélope Parrakoua Temm. , que je possédois déjà vivant dans
ma basse-cour.
Enfin , cetteannée, j'ai été plus heureux, et grâce à la persévé-
rance dont je m'applaudis à présent, et à l'obligeance active de
M. Grisel, colonel francois au service de la Colombie, et résidant
à Maturin, j'ai eu le bonheur d obtenir, le 1 5 mai dernier , trois
Guacharos tués dans la caverne de Caripe ; et j'en attends encore
de jeunes et de vieux, pris à la Saint-Jean, grande époque de la
chasse annuelle que font à ces oiseaux les Indiens du voisinage.
Je regrette de ne pouvoir offrir à l'Académie l'oiseau empaillé,
et conservé en même temps dans la liqueur; mais il ne m'a pas
été possible d'obtenir le Guacharo dans le premier état. Parmi
ceux que j'ai reçus de Caripe, j'ai choisi pour vous lenvoyer celui
qui ma paru le moins altéré par la fatigue du voyage et par le
mode de préparation. J'y joins une tête assez bien emplumée, et
où le bec a mieux conservé ses caractères. J'ai soumis les deux au-
tres à un examen approfondi, dont je vais vous entretenir tout-
à-1'heure. Si ceux que j'attends encore me parviennent en meil-
leur état, jeunes et vieux, avec les œufs et le nid que j'ai deman-
dés, je m'empresserai de vous faire part de ma bonne fortune.
DESCRIPTION DU GUACHARO. (Voyez planche i5.)
Habitude extérieure.
Dans les deux Guacharos que j'ai observés, la masse du tronc
égaloit tout au plus en volume le corps d'un pigeon. Mesurés de
la pointe d u bec à l'extrémité de la queue, l'un a donné 1 5, l'autre
17 pouces de longueur, sur une envergure de 3 pieds. Aile peu
aiguë, composée de 20 rémiges; les 3e et 4e les plus longues. Queue
ri. fâ
Ziià t& 7~À4*s~r~y //~t
.: /.'/,/„ ,/.j^ |.'rui"'l-.-U
MÉMOIRE SUR LE GUACHAHO. 325
arrondie, à 10 rectrices. Fond du plumage roux-marron , mêlé
de brun à reflets verdâtres, barré, piqueté et vermiculé de noir
plus ou moins foncé, marqué de taches blanches de forme et de
grandeur variées. Petites, cordiformes ou rliomboïdales, à la tête,
au cou, sur les parties inférieures, ces taches sont demi-rondes
ou triangulaires, plus grandes, plus clair-seméessur les ailes et la
queue, où elles s'observent sur les tectrices alaires, sur les ire, 2e,
3e, 4e5 i te et 12e rémiges et à la queue, sur la première rectrice,
en formant sur la rangée externedes barbes de chaque plume cinq
à six marques également espacées et disposées en série longitudi-
nale; elles manquent ou sont moins prononcées sur les autres
plumes principales. Lebarré noir de la queue est plus large qu'aux
ailes. Le bas du cou, le dos et les parties inférieures sont plus pâles
que le reste du plumage, qui a moins de moelleux que celui des
Chouettes et des Engoulevents.
— Bec fort, solide, gris-rougeâtre. Mandibule supérieure cour-
bée dès la racine , prismatique, à arête vive, armée d'une seule
dent, et terminée par un crochet aigu qui dépasse de une et demie
à deux lignes la mandibule inférieure. Celle-ci, dilatée en arrière,
et débordant en ce sens la supérieure, en est recouverte en avant
et tailléeen biseau creux pour recevoir son crochet. Narines oblon-
gues, obliquement percées au milieu du bec, ouvertes en avant
et en bas, nues. Des soies rigides, rousses, nombreuses, disposées
en bouquet, simples à leur terminaison, barbelées à leur origine,
dépassant quelquefois un pouce de longueur, sont placées à la
base du bec, derrière les narines, qu'elles couvrent. Bouche
grande, très fendue.
— Tarse gros, court, moins long que le doigt médian, quia 18 li-
gnes avec l'ongle, et qui dépasse d'une à deux lignes seulementles
32Ô MÉMOIRE SUR LE GUACHARO.
latéraux, dont l'externe est un peu plus long que l'interne. Pouce
assez court, réversible. Tous les doigts profondément séparés.
Ongles crochus, forts, tranchants en dedans, mais non pectines.
La conformation du pied rappelle celle des Martinets.
Je n'ai pas pu constater la couleur de l'œil, la disposition des
sourcils: des écailles des pieds, par suite du mauvais état de ces
parties. L'œil m'a paru cependant moins grand que dans les En-
goulevents.
appareil digestif.
La longueur de l'intestin mesurée de l'extrémité du bec à l'a-
nus, est à celle du corps prise suivant Cuvier, du bec à la dernière
vertèbre coccygien ne: : 3ou3'/, : i. — Bouchetrès grande; langue
adhérente, enfer de flèche, bordée. — Ouverture palatine des na-
rines assez grande, reculée, cloisonnée, elliptique ainsi que la
glotte. Celle-ci, de même que le larynx, est pourvue de quelques
papilles, coniques, rares et très petites. — Œsophage cylindrique
sans jabot, variant entre 10 à 12 lignes de diamètre, renflé au
ventricule succenturier, qui forme un anneau de 8 à 10 lignes de
hauteur, plus développé du côté du pylore, composé de plans
verticaux, folliculeux et séparés. — Rétrécissement léger entre le
ventricule succenturier et le gésier; celui-ci est alongé, muscu-
leux, pourvu de deux plaques fibreuses et d'un pylore haut et
latéral. — Rétréci dans'ce dernier point, l'intestin, généralement
ample, s'élargit au-delà, et offre jusqu'à 8 lignes de diamètre; il
se rétrécit de nouveau insensiblement jusqu'au rectum, qui a
2 '/, à 3 pouces de long, sur 5 à 6 lignes de large, et qui est flan-
qué, à son origine, de deux cœcums cvlindriques étroits, cour-
tement pédicules, de 20 a 22 lignes de longueur.
MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 327
A l'intérieur, l'intestin est plissé en long, à l'œsophage; l'an-
neau glanduleux du ventricule succenturier offre, sur-tout en
bas, des ouvertures folliculeuses larges et béantes; la paroi mus-
culaire du gésier a trois lignes d épaisseur, elle est doublée d'une
lame fibreuse, épaisse. Cette cavité est entièrement vide.
Appareil stevnal.
J'ai décrit autrefois l'appareil sternal des Engoulevents. Celui
du Guacharo n'en diffère que par sa taille supérieure, et par quel-
ques modifications, telles que la force de la clavicule, et la hau-
teur plus grande de ses faces; des omoplates plus alongées;un
sternum moins renversé dans son bord postérieur, etc., etc.
Examiné dans les trois individus que je possède , le Guacharo
que j'ai reçu de Maturin , diffère, sous quelques rapports, des
deux oiseaux tués, sous le même nom, par M. Bonpland, et dé-
crits par M. de Humboldt. Le mien est moins grand de toute la
distance qui sépare , pour la taille , le Pigeon de la Poule. Il a vingt
rémiges , au lieu de dix-sept à dix-huit ; une seule dent et non pas
deux, car je distingue soigneusement le crochet terminal du bec,
de toute saillie mandibulaire, feston ou dent , comprise entre lui
et la commissure. Peut-être la seconde dent sest-elle détachée
parla macération de l'écaillé cornée du bec danslalcohol ? c'est ce
que je rechercherai dans un prochain envoi. Mais c'est sur-ton t
dans la couleur fondamentale de l'oiseau que s'observent les dif-
férences les plus sensibles. Le plumage de mon Guacharo est mar-
ron, celui de M. de Humboldt est d'une couleur foncée gris-
bleuâtre, suivant la Relation historique et le Dictionnaire des
3 28 MÉMOIRE SUR LE GUACHAKO.
sciences naturelles; et gris-brunâtre, par erreur de mémoire ou
de typographie, d'après le Traité d Ornithologie de M. Lessou.
Cependant les deux oiseaux ont été tués dans la même caverne,
l'un en septembre, l'autre en avril; et présentent les mêmes
habitudes nocturnes. Peut-être forment-ils deux espèces!, ou plu*
tôt deux âges, en livrée différente. Le mien seroit l'adulte, et ce-
lui de M. de Humboldt, le jeune? Quant à l'explication du chan-
gement de couleur, par faction de l'alcohol sur la plume , elle est
inadmissible. Ce liquide est incapable d'altérer d'une manière no-
table une couleur franche et sans reflets métalliques vifs.
Maintenant que nous connoissons tous les caractères extérieurs
et intérieurs de l'organisation du Guacharo, il n'est pas difficile
de lui assigner sa véritable place dans la série ornithologique. Il
appartient manifestement à l'ordre des Passereaux, à la famille
des Fissirostres de Cuvier, et se range naturellement à côté des
Podarges, Engoulevents et Ibijaux, en formant définitivement,
comme l'a fort bien établi M. de Humboldt , un genre parfaitemen t
distinct, et qui n'a jusqu'ici, pour représentant, que l'oiseau de
Caripe. Les caractères essentiels que lui assigne M. de Humboldt
sont : « Rostrum validum, lateribus compressum, apice adun-
« cum ; mandibule superiori subbidentatâ , dente anteriori acu-
« tiori; rictus amplissimus. Pedes brèves, digitis fissis, unguibus
« integerrimis. »
On peut y ajouter ceux qui ressortent de notre description,
telsque la forme de l'aile, le nombredes rémiges, de la disposition
digestif, de l'appareil sternal et de ses annexes.
Plus robuste que les Engoulevents, les Podarges et les Ibijaux,
plus fortement constitué qu'eux, dans toutes ses parties, le Gua-
charo se rapproche par son faciès, son port, etc., des oiseaux de
MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 329
proie, et des nocturnes sur-tout, dont il a quelques habitudes;
mais, en s'éloignant complètement deux par son régime, s'il est
bien constant qu il use exclusivement d'aliments végétaux. Je n'ai
pas encore pu décider cette question, pareeque les deux oiseaux
que j'ai étudiés, tués probablement de jour , et long-temps après
le dernier repas, avoient le gésier et l'intestin complètement vides ,
et ne m'ont offert aucune donnée sur la nature de leur subsis-
tance. Abstraction faite de la force du bec, il seroit difficile de
ne pas croire à priori, que le Guacharo est insectivore, car son
tube digestif ressemble beaucoup à celui des Engoulevents et des
Ibijaux, et Dieu sait s'ils sont frugivores! — Quanta ses pieds, ils
ont quelques rapports avec ceux des Chéiroptères et des Marti-
nets, et sont de nature à lui permettre de s'accrocher aux parois
des cavités qui lui servent d'abri, et à grimper dans son nid. Mis
sur un plan horizontal, je doute qu'il puisse s'envoler, tant son
tarse est court.
Tels sont, Monsieur, les faits que l'acquisition importante du
Guacharo m'a permis de recueillir et de transmettre à l'Académie.
Je poursuis toujours avec zèle l'examen des oiseaux sous le triple
rapport de l'ostéologie, de l'ostéogénie, et de lentérologie; sans
négliger l'étude des caractères extérieurs, afin de faire entrer de
plus en plus l'ornithologie dans la voie de la méthode naturelle.
De nombreuses correspondances établies et entretenues à grands
frais, avec presque tous les points du globe, me permettent d'a-
jouter tous les jours, aux faits de la veille, de nouveaux faits qui
ne sont point sans valeur pour la science. Si l'Académie daigne
accueillir avec quelque indulgence cette première communica-
tion, je m'efforcerai de mériter de pins en plus sou approbation ,
en lui soumettant la suite dt' mes travaux, quand je les aurai
innales dit Muséum, t. II!, 3' série. l\'i
33o MKMOIRE SUR LE GUACHARO.
rendus assez exacts et assez complets pour les croire dignes de son
attention.
J oserai seulement, Monsieur, par votre organe, réclamer son
appui, et sa puissante intervention, pour arrivera la possession
de quelques oiseaux que ma position et mes moyens ne mont
point encore permis (L'atteindre, et qu'il ne lui seroit pas dif-
Hcile d'obtenir par les voyageurs publics et particuliers quelle
éclaire de ses instructions, quelle récompense de ses éloges, un
Gay, un d'Orbigny, un Gaymard, un Lesson, etc., etc. Je ne
refuse point d'entrer dans toute dépense nécessaire pour par-
venir à ce but (i).
Je suis prêt à tous les sacrifices que pourra exiger l'acquisition
des oiseaux qui me manquent encore, pour achever mon travail
sur cette belle classe de vertébrés, et dont, sur le Mémoire ci-
joint, que je vous prie d offrir à l'Académie, j établis les noms,
en regard de ceux que j'ai reçus depuis mon départ de France.
Ma collection s enrichit tous les jours de genres précieux, dont
l'organisation profonde n avoit jamais été étudiée. Je la lègue
il avance tout entière au Muséum d histoire naturelle, si la mort
vient me surprendre avant d avoir pu l'achever.
Veuillez, Monsieur, agréer et faire agréera l'Académie l'assu-
rance du profond respect et de l'entier dévouement avec lesquels,
J'ai 1 honneur d être,
Monsieur le Secrétaire perpétuel,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
F. L'Herminier fils, D. M. P.
Pointe-à-Piti* , Guadeloupe, 1 8 juin 1 834-
(i) Les oiseaux que je demande doivent être conservés jeunes ou adultes dans la
MÉMOIRE SUR LE GUACHARO. 33 I
Dans leur rapport à l'Académie sur ce Mémoire, MM. Isidore
Geoffroy Saint-Hilaire et de Blain ville (rapporteurs), ont conclu
à ce que le Guacharo, envoyé par M. L'Herminier, fût offert en
son nom au Muséum d'histoire naturelle, pour être déposé clans
ses collections. Depuis lors en effet, cet oiseau, aussi rare que
curieux, a été monté et placé dans les galeries d'ornithologie.
L'administration en outre a jugé utile à la science d'en faire faire,
à ses frais, par l'un de ses peintres, un dessin dont la lithogra-
phie est jointe au Mémoire de M. L'Herminier , de manière à le
rendre encore plus intéressant pour les ornithologistes.
liqueur, sans être ni plumés, ni vidés; les plus gros seuls doivent avoir les ailes et le-,
cuisses retranchées près du corps pour économiser la place, et le ventre ouvert afin d'y
permettre à l'intérieur l'action conservatrice de la liqueur. Les jeunes seront recueillis
depuis l'instant où les rémiges commencent à rompre le tuyau, jusqu'à celui où elles
sont parvenues à se dégager du tuyau dans la moitié de leur longueur. Au-dessous et
au-delà de ce terme, les oiseaux sont inaptes aux observations sur l'ostéogénie. 11 con-
vient de mettre à part deux adultes et six jeunes de chaque genre demandé.
DESCRIPTION
D'UN HERBIER DE L'ILE DE TIMOR ,
FAISANT PARTIE DES COLLECTIONS BOTANIQUES DU MUSÉUM
D'HISTOIRE NATURELLE ;
PAR M. J. DEC AISNE,
AIDE-NATURALISTE AU MUSEUM.
Cet ouvrage, présenté à 1 Académie des sciences au commen-
cement de Tannée i834, a été le sujet d'un rapport de MM. Ad.
de Jussieu, Brongniart et A. Richard. J'ai remédié, autant quil
a été en mon pouvoir, aux reproches que m'avoient adressés les
commissaires de l'Académie au sujet delà longueurde mes phrases
spécifiques : si je leur ai laissé encore autant d'étendue, c'est que
j'ai pensé que ce défaut avoit moins d'inconvénients qu'une briè-
veté qui pourroit supprimer des caractères essentiels, et quil
seroit facile plus tard aux monographes d'y trouver les éléments
d'une phrase plus courte qu'on devroit définitivement adopter.
En offrant le résidtat de mes premiers travaux, je sens qu'ils
sont loin d'être sans erreur, mais j'ai lespoir de corriger, dans
d'autres publications, celles qui m'ont échappé; M. Blume avant
eu l'extrême bienveillance de me promettre la communication
des plantes recueillies à Timor par Zippelius, ainsi que celles
qu'il recevra de M. Spanhove , gouverneur général de cette île.
L'examen de ces collections, et la description des espèces nou-
velles quelles contiendront, tout en faisant suite au premier tra-
vail que je publie aujourd'hui, me serviront également à relever
les erreurs que j'y aurai reconnues.
INTRODUCTION.
Le travail que je publie comprend la description dune foible
partie des collections botaniques déposées au Muséum, et pro-
venant du voyage aux Terres Australes, exécuté au commence-
ment de ce siècle, d'après des instructions remises par l'Institut
lui-même.
Ces berbiers sont dus principalement à deux infatigables col-
lecteurs, Riedlé et Guichenot, jardiniers adjoints à l'expédition.
Ce sont les plantes recueillies à Timor que je me propose de
faire connoître ici : la botanique des autres lieux, explorés dans
ce grand voyage, avoit été traitée depuis dans divers ouvrages
publiés, soit en France, soit à l'étranger; mais celle de Timor n'a
été lobjet d'aucun travail particulier, et ce n'est qu'isolément
cpue des plantes en ont été indiquées ou décrites par divers auteurs
qui ont eu occasion de les voir dans l'Herbier du Muséum.
Parties de France à la fin de 1 80 1 , les deux corvettes le Natura-
liste et le Géographe , sous les ordres du capitaine Baudin, firent
un an après leur départ, leur première relâche à Timor.
Cette île située entre les 121-1230 long, et les 9-1 i°lat. australe,
est la dernière île de quelque importance du grand Archipel
d'Asie: sa longueur, d'après M. Freycinet, est de cinquante-cinq
lieues du nord au sud; sa largeur a souvent moins de sept lieues,
et jamais plus de quinze.
D'après les descriptions que nous en donne Péron dans la re-
lation de ce voyage, les parties qui avoisinent la mer sont cons-
tituées jusqu'à cent pieds et plus d'élévation au-dessus de son ni-
336 INTRODUCTION.
veau actuel, par des roches madréporiques. Elles offrent d'une
manière sensible les caractères de celles qui se reproduisent en-
core de nos jours sur ces mêmes rivages, et que M. Gaudicliaud
a retrouvées parfaitement identiques dans toutes les îles for-
mant, soit l'Archipel de la Sonde et des Moluques, soit ceux des
Marie-Anne ou des Carolines.
Cependant la forme des montagnes, leur élévation, de nom-
breux basaltes observés par ces voyageurs sur plusieurs points
de l'île, assignent aussi à Timor une origine volcanique. Ces ob-
servations peuvent servir à expliquer les analogies de végétation
que nous signalerons plus tard, entre l'île qui nous occupe, les
autres Archipels des Moluques, et les îles de l'Afrique australe,
où se retrouve ce double caractère de formation que nous ve-
nons de signaler.
Les deux relâches faites à Timor par les vaisseaux de l'expédi-
lion liant oise eurent lieu dans la même baie, celle de Coupang,
et par suite l'exploration se borna à la partie sud de l'île. Les
excursions eurent lieu pendant les mois de septembre et octobre,
époque du plus grand développement de la végétation dans cette
île; mais les courses les plus lointaines s'étendirent peu au-delà
de Babao, petit village bâti à l'entrée des vastes marais situés à
quelques lieues de Coupang. Cependant, en 1821, M. Gaudi-
eli nid, lors du voyage de l'Uranie , relâchant à Dilli, petite ville
au non! de l'île, put faire quelques excursions dans cette partie
qui n'a voit pas été visitée par les naturalistes de la première ex-
. pédition, et en déposa les résultats dans les Herbiers du Muséum.
La réunion de ces collections nous a fourni un total de plus
de :">.m> espèces, dans lesquelles on compte :
l'imr ï'èh monocotylédones, v compris les fougères, 1 00 espèces ;
INTRODUCTION. 3.37
pour les dicotylédones 4^° espèces.
Ainsi nous voyons que le nombre des monocotylédones est aux
dicotylédones comme i est à 4 '/2 -, nombre qui correspond aux re-
marques précises qu'a voit faites M. Robert Brown sur les végétaux
des parties équinoxiales de la Nouvelle-Hollande et de celles du
Congo, et qu'il présumoit devoir êtredansla même proportion sur
les rivages de l'Inde. Je n'ai pu établir de comparaison avec les
acotylédones ou cryptogames, qui manquent entièrement dans
les deux collections que j'ai étudiées.
J'indique ici les noms des principales familles qui composent
l'herbier de Timor, en les plaçant dans l'ordre de la quantité
numérique des espèces que comprend chacune d'elles. A l'égard
des autres familles, le nombre des espèces est trop minime pour
mériter d'être mentionné.
Acanthacées. 17.
Convolvulacées. i5.
Rubiacées. i4-
Byttnériacées. i3.
24. Myrtacées. 12.
Verbénacées. 12.
Cypéracées. 20. Solanées. 1 1 .
Malvacées. 18. Labiées. n.
Ces nombres, sans être très élevés , et sans comprendre, à beau-
coup près, sans doute, la Flore complète de cette île, me per-
mettront néanmoins d'en comparer la végétation à celle de quel-
ques points de la terre dont la botanique possède des flores plus
ou moins complètes.
La comparaison se portera naturellement d'abord sur ceux qui
l'avoisinent le plus, puis sur les parties situées à la même latitude,
annales du Muséum, t. III, 3' $"rie. 44
Légumineuses.
63.
Graminées.
33.
Euphorbiacées.
28.
Urticées.
26.
Composées.
24.
Fougères.
22.
338 INTRODUCTION.
«l'abord dans l'ancien , ensuite dans le nouveau continent.
Comparée aux îles qui l'avoisinenl, Timor participe, comme
celli^s des différents archipels asiatiques, à cette végétation que
caractérisent les genres Scœvola, Heritiera, Cookia, Calophyllum,
Vitex, Cratœva, Capparis, les Avicennia olba, Tour nef ortia argcn-
tea, Melaleuca Lencadendrum et Caja-puti, des Composées en petit
nombre, et les Graminées qui forment, de même que pour la Flore
«le l'Inde, le i5e de la végétation.
Les Euphorbiacées sont exactement dans le même cas et se re-
trouvent en même nombre dans les parties septentrionales de
la Nouvelle-Hollande. Les espèces de l'herbier de Timor appar-
tiennent aux genres Glochidion , Anisonema, Kirganellia, Melan-
thesa, Bridelia, Rottlera, Codiœum, Gelonium, Mappa, Andrachne,
Euphorbia. A l'exception du dernier de ces genres, dont les
espèces sont répandues sur tout le globe, les autres appartien-
nent spécialement à la végétation de l'Inde ou de l'Afrique et n'ont
pas encore été observés en Amérique. Le Kirganellia qui ne com-
prenoit qu'une espèce particulière aux îles de l'Afrique australe,
en compte maintenant une nouvelle à Timor.
Les Légumineuses, qui sont la famille la plus considérable,
tiennent le milieu entre les rapports de nombre des plantes de
cette famille qu'on avoit observés, dans l'Inde, les parties équi-
noxiales «le la Nouvelle-Hollande et de l'Afrique. En effet, dans
l'Inde et la Nouvelle-Hollande, elles sont comme i esta 9 à l'égard
des autres phanérogames ; en Afrique elles sont plus nombreuses,
et sont comme 1 à 6 , tandis que dans les herbiers de Timor elles
dépassent la proportion de 1 : 8.
Les Uilicées sont au nombre de 26. Les arbres à pain, le mû-
rier à papier, plusieurs Procriss, ont les mêmes espèces que celles
INTRODUCTION. 33g
qui sont | articulières aux différents archipels du gràrtd océan et
aux îles de France ou de Bourbon. Cependantles figuiers, si nom-
breux dans l'Inde, forment dans cet herbier presque la moitié du
nombre total des Urticées; plusieurs d'entre elles, comme les
Ficus religiosa et indien, paroissent se retrouv«r sur les côtes oc-
cidentales de l'Afrique, où elles sont, comme dans l'Inde, l'objet
d'un culte particulier.
Parmi les autres familles , les Acanthacées appartiennent
aussi plus particulièrement à la flore des Indes ou de l'Afrique ;
ce sont les genres Hypoëstes, Lepidarjathis , Gandarussa.
Lefï Fougères, les Myrtacées, les Rubacées, ont des points
de rapport plus intimes avec les îles de l'Afrique australe, tandis
que les Composées, les Labiées, les Convolvulacées, ont pres-
que toutes leurs espèces répandues dans les îles^ équinoxiales
du grand océan.
Le nombre total des espèces comprises dans les herbiers sont,
comme nous venons de le dire, de plus de cinq cent cinquante.
Plusieurs d'entre elles se retrou vent absolument les mêmes dans
toutes les îles équinoxiales du grand océan (comme l'a constaté
dans son voyage M. de Chamisso) , ainsi qu'une foule d'autres
plantes littorales dont l'ensemble sert à caractériser cette végéta-
tion qu'on désigne en botanique sous le nom de végétation des Mo-
luques. On doit s'attendre, d'après l'identité des circonstances des
pays littoraux, à ce que des îles de peu d étendue situées sous une
même latitude, d'une même nature de terrain , rapprochées telle-
ment les unes des autres qu'elles semblent faire partie d'un même
pays; on doits attendre, dis-je, à ce qu elles se communiquentfaci-
lement leurs productions végétales, sur-tout lorsque ces dernières
croissant sur les rivages, y laissent tomber leurs fruits , qui en peu
342 INTRODUCTION.
trouvées jusqu'aux Sandwich. Mais quant aux phanérogames, je
dois en signaler plusieurs, comme les Dracœna, le Grangeria bor-
bonica, \eFresnelia buxifolia, deux Eugenia, le Senacia undulala, le
Myonima multiflora , un Bignonia commun à Madagascar, ainsi
que YOlea emarginata. M. R. Brown a déjà indiqué dans plusieurs
de ses mémoires de géographie botanique les points de ressem-
blance que la Nouvelle-Hollande avoit avec l'Afrique : nous pou-
vons faire une remarque analogue pour Timor. Ainsi, on y re-
trouve un Glinus dont Vahl a fait une espèce distincte; un
Tvibulus ; deux Psoralea, genre dont la plupart des espèces
appartiennent au cap de Bonne-Espérance, et dont une seule s'a-
vance dans la région méditerranéenne; un Astragalus croissant
aussi sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. LesChail-
letiacées, petite famille établie par M. De Candolle sur une seule
espèce américaine, en comprend aujourd'hui sept particulières
à l'Afrique. Timor offre une espèce de Chailletia , la première qui
soit indiquée soit dans les îles de l'Archipel d'Asie, soit dans l'Inde.
L'île dont la flore nous occupe ne présente de commun avec
l'Amérique que des végétaux déjà signalés comme existant indif-
féremment dans les deux continents; ce sont précisément ceux
que la flore d'une île des Antilles, Saint-Thomas , faite par M. de
Schlechthendal, nous indiquoit comme se retrouvant soit en Afri-
que, soit dans l'Inde : un Boerhaavia, les Elensine indica, Kyllingia
rnonocephala , Desmodium triflorum, Acacia far nesiana, Adenan-
thera pavonina, Guilandina Bonduc, toutes plantes qui peut-être
aussi y ont été introduites.
J'arrive enfin à signaler quelques plantes européennes; mais
ici comme dans les autres flores tropicales, ces plantes sont des
espèces aquatiques. Ce sont des Scirpus, le Typha angustifolia , le
INTRODUCTION. 343
Saccharum cylùulricum , qu'on a rencontrés dans les deux hémi-
sphères.
Nous venons, par une revue rapide, de nous assurer que la
flore de Timor a beaucoup de traits de ressemblance avec eelles
des Moluques, de l'Inde en général et de la Nouvelle-Hollande,
par les plantes qui croissent sur les rivages; et qu'ensuite, pour les
plantes d* l'intérieur, c'est avec les îles et le continent africain
que le nombre de genres ou d'espèces communs est le plus grand.
Cette remarque, M. R. Brown l'avoit déjà faite pour la végétation
de la Nouvelle-Hollande comparée à celle des autres points du
globe, et les résultats auxquels nous sommes arrivés sont égale-
ment en rapport avec ceuircqu'il avoit obtenus. L'Amérique
tropicale étoit, en effet, de tous les pays dont il avoit comparé
la végétation à celle de laNouvelle-Hollande, celui qui lui présen-
toit le moins de ressemblance avec les plantes de la flore dont il
s'occupoit; et d'après ce qu'on connoît de la flore des îles Otahaïti
et de celle des Sandwich, qui sont les archipels les plus rap-
prochés de la côte occidentale de l'Amérique équatoriale, on voit
qu'ils n'offrent cependant que fort peu de plantes communes
à ce dernier pays ; et que pour ces îles, de même que pour Timor,
c'est avec l'Inde et les îles d'Afrique que la végétation a le plus de
points de ressemblance.
Pour moi, dans une flore, c'est-à-dire dans un travail qui ne
comprend qu'une partie à peine sensible des plantes du régne
végétal, j'ai sur-tout cru devoir donner de l'importance à la déter-
mination des espèces, recherchesminutieuses,maissans lesquelles
la géographie botanique ne pourra jamais reposer sur des bases so-
lides. En effet, comment indiquer avec précision les limites, les
points d'arrêt de certaines espèces, si elles n'ont pas été l'objet
342 INTRODUCTION.
trouvées jusqu'aux Sandwich. Mais quant aux phanérogames, je
dois en signaler plusieurs, comme les Dracœna, le Grangeria bor-
bonica, \eFresnelia buxifolia, deux Eugenia, le Senacia undulata, le
Myonima multiflora , un Bignonia commun à Madagascar, ainsi
que YOlea emarginata. M. R. Brown a déjà indiqué dans plusieurs
de ses mémoires de géographie botanique les points de ressem-
blance que la Nouvelle-Hollande avoit avec l'Afrique : nous pou-
vons faire une remarque analogue pour Timor. Ainsi, on y re-
trouve un Glinus dont Vahl a fait une espèce distincte; un
Tribulus ; deux Psoralea, genre dont la plupart des espèces
appartiennent au cap de Bonne-Espérance, et dont une seule s'a-
vance dans la région méditerranéenne 5 un Astragalus croissant
aussi sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande. LesChail-
letiacées, petite famille établie par M. De Gandolle sur une seule
espèce américaine, en comprend aujourd'hui sept particulières
à l'Afrique. Timor offre une espèce de Chailletia , la première qui
soit indiquée soit dans les îles de l'Archipel d'Asie, soit dansllnde.
L'île dont la flore nous occupe ne présente de commun avec
l'Amérique que des végétaux déjà signalée comme existant indif-
féremment dans les deux continents; ce sont précisément ceux
que la flore d'une île des Antilles, Saint-Thomas, faite par M. de
Schlechthendal, nous indiquoit comme se retrouvant soit en Afri-
que, soit dans l'Inde : un Boerhaavia, les Eleusine indica, Kyilingia
monocephala , Desmodium triflorum, Acacia far nesiana, Adenan-
t fiera pavonina, Guilandina Bonduc , toutes plantes qui peut-être
aussi y ont été introduites.
J'arrive enfin à signaler quelques plantes européennes; mais
ici comme dans les autres flores tropicales, ces plantes sont des
espèces aquatiques. Ce sont des Scirpus, le Typha angustifolia , le
INTRODUCTION. 343
Saccharum cylindricum , qu'on a rencontrés dans les deux hémi-
sphères.
Nous venons, par une revue rapide, de nous assurer que la
flore de Timor a beaucoup de traits de ressemblance avec celles
des Moluques, de l'Inde en général et de la Nouvelle-Hollande,
par les plantes qui croissent sur les rivages; et qu'ensuite, pour les
plantes d* l'intérieur, c'est avec les îles et le continent africain
que le nombre de genres ou d'espèces communs est le plus grand.
Cette remarque, M. R. Brown l'avoit déjà faite pour la végétation
de la Nouvelle-Hollande comparée à celle des autres points du
globe, et les résultats auxquels nous sommes arrivés sont égale-
ment en rapport avec ceumqu'il avoit obtenus. L'Amérique
tropicale étoit, en effet, de tous les pays dont il avoit comparé
la végétation à celle de laNouvelle-Hollande, celui qui lui présen-
toit le moins de ressemblance avec les plantes de la flore dont il
s'occupoit; et d'après ce qu'on connoît de la flore des îles Otahaïti
et de celle des Sandwich, qui sont les archipels les plus rap-
prochés de la côte occidentale de l'Amérique équatoriale, on voit
qu'ils n'offrent cependant que fort peu de plantes communes
à ce dernier pays ; et que pour ces îles, de même que pour Timor,
c'est avec l'Inde et les îles d'Afrique que la végétation a le plus de
points de ressemblance.
Pour moi, dans une flore, c'est-à-dire dans un travail qui ne
comprend qu'une partie à peine sensible des plantes du régne
végétal, j'ai sur-tout cru devoir donner de l'importance à la déter-
mination des espèces, recherchesminutieuses,maissans lesquelles
la géographie botanique ne pourra jamais reposer sur des bases so-
lides. En effet, comment indiquer avec précision les limites, les
points d'arrêt de certaines espèces, si elles n'ont pas été l'objet
3/(4 INTRODUCTION.
d'études comparatives? Comment faire connoître rigoureusement
les zones qu'habitent certains genres, si toutes les espèces qui les
constituent n'ont pas été étudiées avec soin?
Le plan que j'ai suivi est celui qui l'est généralement dans la
publication des ouvrages de ce genre. J'ai décrit en détail les es-
pèces nouvelles, tandis que je me suis contenté de signaler par
unephrase les espèces déjà anciennement connues.
Toutes les fois que j'ai eu à faire des observations organogra-
phiques,je les ai placées à la suite du genre ou de la famille à la-
quelle elles se rattachoient.
J'ose espérer que le travail que je viens de terminer et que
j'avois entrepris comme étude , pourra offrir quelque intérêt en
faisant connoître en détail la végétation de cette extrémité des
îles de l'Archipel d'Asie, et qu'en aidant à compléter la flore des
possessions hollandoises dans l'Inde, commencée d'une manière
si brillante par les publications de M. Blume, j'aurai ajouté aussi
quelques observations nouvelles à la masse de celles qu'on a déjà
sur la géographie botanique.
HERBARII TIMORENSIS
DESCRIPTIO.
FILIGES.
Platycerium alcicorine.
P. frondibus sterilibus sessilibus rotundato-reniformibus, subco-
chleatis lobatis vel indivisis basi tuberoso-incrassatis fertiles circum-
danlibus ; fertilibus stipitatis dicbotoinis palmatisve nervosis , laciniis
lineari-lanceolatis obtusis , subtùs stellato-tomentoso-incanis , apicem
versus sorigeris , soris confertissimis confluentibus.
Platycerium alcicorne Desv., Prod. ann. soc. linn. Paris., 1827, p. 21 3. —
Acrostichum alcicorne Sw., Syn. fil., p. 12, 19, etlbid., p. 196. fl'illd., Spcc. 5. m.
R. Brown, Prod. p. i45. Spremj., Syst. veg. IV, p. 35. 3g. Blum. et Fisch., fil. Jav.,
p. 102. 10. Flor. Jav. I, p. 46. Blum., Enum. io3.
POLYPODIUM QUERCIFOLIUM.
P. frondibus sterilibus cordato-ovatis sessilibus sinuato - dentatis
obtusis , fertilibus profundè pinnatifidis stipitatis margiuatis , laciniis
altérais lanceolatis acutis parallelo - venosis reticulatis , inferioribus
obtusis; soris sparsis vel subseriatis, immersis.
Polypodium quercifolium JVilld., spec. 5, 170. Spr., Syst. 4- /|9- Schlailir, Krypt.
Gew., t. i3. Blum., Enum. i35. — P. indicum Bumph,Amb. 6. 78; t. 36. — Panna
Kelengo Maravara , Rheed. Mal. 1 2. 23 ; t. 11,
ASPIDIUM TRIFOLIATUM.
A. fronde niembranaceâ tri-aut pinnatifidâ, foliolis lanceolatis acu-
minatis glabris, infimis basi auriculatis v. inaecpialiter bifidis, supremo
latiori integro vel repando.
Aspidium trifoliatum Sw. , Syn. fil., n° 3. Spr. , Svst. !\. 96. — Polypodium Pica ,
L'mn. suppl. — ■ Aspidium Pica , Desv.
Aspidium splendens.
A. frondibus pinnatis, pinnis linearibus vel lineari-oblongis attenuatis
acutis , basi cuneatis supernè subauriculatis obtuse serratis ; soris solita-
riis intrà-marginalibus ; indusio peltato.
Aspidium splendens ll'illd., Spec., pi. 5, p. 220. 16. Sprenq., Syst. 4- 100. 53.
Blum. , Enum. pi. jav. il\"j. — Polypodium punctul atum iam/c. , Eneyci. 5. 553.Rlierd.
Malab., pars XII, t. 3i. — Pilix zeylanica lonchitidis facie. Burm. Zeyt. 98, t. 44-
fig. 2.
06s. L'épithète de Lonchitidis facie de Burmann convient parfaitement à notre
variété, qui rappelle avec la plus grande vérité le Polypodium Lonchitis , Linn.
Une forme intermédiaire entre cette variété et l'espèce, se trouve également à
l'Ile-de-France , d'où elle a été rapportée par Commerson.
Annales du Muséum, t. III , 3' série. 4^
346 HERBARU TIMORENSIS DESCRIPTIO.
ASPIDIUM UNITUM.
A. frondibus pinuatis , pinnis ensiformibus attenuatis acutis basi
cuneatis subpetiolatisve serrato - incisis , serraturis oblongis cvatisve
acutis margine subtùs î-eflexis , soris submarginalibus , racbi costâ ner-
visque pnberulis.
Aspidium unitum Swartz, Syn. fil. p. 47- a3. IFilld., Spec. 5, p. 241. 5y. Spi : ,
Syst. 4, io3. Blum., Enum. i5i. Burm., Zeyi, t. 441- — A Serra, Schkuhr, Kiypt.
Gew., t. 33. 6. — Nephrodium propinquum R. Br. Prod. ifà. — Polypodium uni-
tum Linii. spec. i548. (Excl. synon. Sloani et Pliikenetii.)
Aspidium pennigerum.
A. frondibus pinuatis, pinnis elongato-ensiformibus lineari-lanceolatis
pinnatifidis subsessilibus basi cuneatis inciso - serratis , serraturis ovatis
subovato-oblongisve , obtusis subdistantibus , soris marginalibus ; stipite
racbique angulatis glaberrirais.
Aspidium pennigerum Sw., Syn. fit. p. 4g- Ibîd. 25o. IFilld., Spec. 5, 245. Spr. 4-
102. — Polypodium pennigerum Forst. , Prod. 44- Schkuhr, Krypt. p. 17, t. 22.
Aspidium Riedleanum.
P. frondibus pinnatis ; pinnis lanceolatis pinnatifidis subacumina-
tis, basi truucato-cuneatis utrinque pilosis; inferioribus sensim mino-
ribus , distantibus ; laciuiis ovatis obtusis subfalcatis , infiruis subauri-
culatis; stipite rachique atro-rubris pubescentibus.
Polystichum Riedleanum Gaudich. h. Bot. Freyc. p. 327.
Aspidium hispidulum.
A. radicellis fusco-tomentosis ; stipite glabro basi squamoso , rachi
pubesceute; fronde pinnalâ, pubescenti-tomentosâ , pinnis sublineari-
Jauceolatis pinnatifidis , laciuiis oblongis obtusis œquilateralibus inte-
gerrimis , involucro piloso ; soris flavescentibus.
Radicelle l'ulvo-tomentosa;. Stipes poil. 6 longus compressus subtrigonus , glaber
nisi extremitatem versus rachidis subpubescens, infernè squamis fuscis, mem-
branaceis lanceolatis, acutis instructus. Frondes pubescentes, circumscriptione
lanceolata? , bipiimatae , pinnis patentibus lineari-lanceolatis acuminatis, sessilibus
semipinnatis ; pinnulis ovato-oblongis subfalcatis , obtusis , versus aptcem sensim
minoribus demùm acumine subintegro terminatis, membranaceis, penninerviis,
nervis simplicibus fructiferis marginem non attingentibus. Rachis semipedalis ,
erecta, teres, bine canaliculata, pubescens , pallida. Sori intra marginem costamque
seriatim inserti in pinnas totâ pagina dispositi. Involucrum peltatum, orbiculare.
breviter stipitatum, soro medio insertum pilis albis villosum. Capsul/E flavescentes.
subovato-rotundaî, breviter stipitata;, annulo ferè completo cincta;. Sporula Ha-
vescentia subpellucida.
Obs. Le polypodium tomentosum Du P. Th. a la plus grande analogie avec notre
plante , que nous avons pu comparer avec un échantillon conservé dans son herbier ;
il ne nous a pas été possible de faire la moindre différence quant au port, à la forme
des pinnules et à la disposition des nervures. Cependant ces plantes n'appartiennent
pas au même genre. La plante de du Petit Thouars est bien un Polypode; les sores
disposés comme sur notre plante, ne sont jamais recouverts par un involucre; car
nous avons pu examiner un individu tellement jeune, que les pinnules supérieures,
étant à peine développées, présentoient les sores dépourvus de ces organes.
HEBBARII TIMOBENSIS DESCBIPTIO. 347
ASPIDIUM COBIACEUM.
A. fronde tripinnatifidâ coriaceâ nitidâglabrâ, pinnis altérais remotis
petiolatis; pinnulis petiolulatis profundè pinnatifidis, secundariisoblon-
gis obtusis basi obliquis , soros medio gerentibus; racbi glabrâ, stipite
basi paleaceo.
Aspidium coriaceum Sw. Syn. fil. 17. Schkuhr, Krypt. Gew. t. 5o. Wlld., spec. 5.
268. R. Br. Prod. i/$.Spr.Syst./[. 106. Blum., Enum. pi. Jav. 167. — Polypodium
coriaceum Sw.,fior. ind. 3. 1688. — P. politum, Voir. Encycl. pars 5, p. 553. — P.
adianthiforme, Forst., Prod. îj-49-
DlPLAZIUM SwABTZII.
L). frondibus pinnatis supernè pinnatifidis, pinnis oblongo-lanceolatis
subsessilibus basi obliqué truncatis subcordato-auriculatis inœqualiter
serratis , axillis pinnarum snperiorum bulbiferis ; stipite racbique
glabriusculis.
Diplazium Swartzii Blum., Enum. pi. Jav. 191. — Asplcnium proliferum Lamk.
Encycl. 2 , 307. 23. — A. decussatum Sw. Syn. fil. 76. 18. 260. — Callipteris proliféra
Bory.
ASPLENIUM HETEBODON.
A. frondibus pinnatis membranaceis g] abris, pinnis petiolatis sub-
rhombeo-lanceolatis acuminatissimis basi obliqué cuneatis inœqualiter
inciso-serratis striatis , soris parallelis , stipite racbique teretiusculis
sparsim setosis.
Asplenium helerodon Blum., Enum. pi. Jav. p. 179.
ASPLENIUM GUNEATUM.
A. fronde bipinnatâ supernè simpliciter pinnatâ subcoriaceâ
glabrâ , pinnis petiolatis (circumscriptione) ovato-lanceolatis acutis ,
pinnulis subpetiolatis obovato - cuneatis obtusis apice denticulatis ,
infimis basi sursùm partito-auriculatis vel pinnatifidis , ultimis indi-
visis, confluentibus, racbi partiali marginatâ, stipite glabriusculo.
Asplenium cuneatuin Lamk. Encycl. 2. 3og. 441- fy'- 4- 89. Blum., Enum. 187.
Asplenium LiEViGATUM.
A. stipite racbique nudis glabris ; frondibus bipinnatis submem-
branaceis glaberrimis supernè nitidis , pinnis inferioribus oblongo-lan-
ceolatis acuminatis , supremis obtusis ; pinnulis semipinnatis, lobis
dentatis ; soris linearibus glaberrimis.
Filix ped. l'/j longa, glaberrima. Stipes semipedalis, erectus, firmus, fla-
vescenti-viridis, angulatus, facie anteriori subsulcatus, nudus. Frondes circum-
scriptione ovato-lanceolatae, bipinnalifidœ, apice pinnatœ pinnis basi confluentibus,
subcoriaceo-membranacese, supra subnitidae, subtùs pallidiores : pinnœ horizon-
tales; inferiores longiores, ovato-lanceolata1, actiminatae; supremse oblongop , ob-
tusae; pinnulœ pinnarum superiorum confluentes ovatas, intermediarum oblongae :
superiores confluentes, inferiores liberae ad basin préecipuèlobatae; subpinnatifidae,
lobis obtusis, dentatis, nervosis, nervis limbo pallidioribus. Rachis pinnarum m-
feriorum suprà sulcata, subtùs semicylindracea cum pinnulis apice confusa.
complanata. Sori lineares, in pinnulas biseriatim dispositi, costœ approximati.
348 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Indusium lineare, convexum, glabrum, fulvum. Capsula numerosa?, fuscae,
pedicellatœ, annulo cinctœ. Sporula subfusca, ovata, laevia.
Darea VIVIPARA.
D. frondibus triplicato- pinnatis, infimis alternis, superioribus sub-
oppositis ; pinnulis linearibus subfiliformibus acutis , subcoiïaceis inte-
gerrimis, terminali longiori, soris linearibus ad médium dilatatis glaber-
rimis.
Darea vivipara Willd. Spec. pi. 5. p. 3o2. Acrostidium viviparum Linn., Spec.
supp. 444- Lamk. Encycl. i. p. 38, n° 2>i. — Caenopteris vivipara Swartz, Syn.fd. 89.
Berg. Jet. Pelrop. 6. p. 25o. t. 7./. 3. Spreng., Syst. 4- 91.
Pteris INDICA.
P. frondibus ovato-lanceolatis pinnatis; pinnis suboppositis lineari-
lanceolatis acuminatis serratis, basi superiùs snbtruncatis inferiùs ro-
tundato-auriculatis; stipite rachibusque trisulcatis glabris.
P. indica? Lamk. , Encycl. 5. p. 7 1 2. Swartz , Sy>i.fdic. p. 102; Willd., Spec. 5. p. 365.
P. indica , var. Gaudich". Mss.
Pteris microdonta.
P. frondibus pinnatis; pinnis glabris suboppositis linearibus acu-
minatis, basi sursùm subtruncatis , deorsùm rotundato-anriculatis sub-
clenticulatis; fertilibus integris inferioribus sensim minoribus; stipite
racbique bisulcatis, glabris flavescentibus.
Pteris microdonta Gandich. in Freyc. It. bot. p. 387.
Pteris Guichenotii.
P. frondibus 2-pedalibus pinnatis; pinnis sexpollicaribus subpetiola-
tis linearibus, basi auriculato-subcordatis obscure serratis , terminali
petiolatâ interdùm déficiente ; sterilibus ovatis, terminali lineari lanceo-
latâ inferioribus, sensim minoribus subpetiolatis; stipite racbique sub-
quadrangularibus, flavescentibus unisulcatis lœvibus, imâ basi squamu-
loso-villosis.
Obs. M. Gaudicliaud a déjà reconnu les rapports qui existent entre ces trois
espèces de Pteris. Guidé par ce premier rapprochement et par la ressemblance ex-
trême de ces espèces, je reste convaincu, après un examen analytique, qu'elles
doivent ne former qu'une seule espèce, qu'on réunira peut-être au Pteris vittata,
Linn., que je n'ai pu étudier comparativement. Les pinnules stériles de ces espèces
varient extrêmement pour leur grandeur; toutefois elles conservent leur forme
ovale arrondie, elles sont pétiolées et deviennent presque sessiles, lorsqu'elles ont
acquis une certaine grandeur ou qu'elles portent des fructifications. Ces trois formes
différentes ont toutes les frondes terminées par une pinnule beaucoup plus longue
que les autres, toutes sont denticulées sur leurs bords dans leur état stérile. Le stipe
est court et garni de squames, ainsi que le racbis, qui deviennent glabres lorsque
la plante est développée.
Pteris nemoralis.
P. frondibus pinnatis, pinnis 6-8 suboppositis sessilibus lineari-oblon-
gis membranaceis, infimis bifurcatis, laciniis subfalcato-linearibus obtu-
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3/(9
sis, integenïmis, oppositis alternisve ; rachi stipiteque glaberrimis, 2-sul-
catis.
Pteris nemoralis JV'Md. Spec., 5. 386, 70. Spr., Syst. 4. 74- Blum. Enum. 211. —
P. biaurita Lour. p. 835.
Adianthum RHIZOPHORUM.
A. stipite rachique squamis filiformibusinterjectis; frondibus stipi-
tatis pinuatis sublinearibus, pinnis petiolatis flabellato-cuneatis margine
superiori inciso-crenatis, glaberrimis; soris punctiformibus,indusiissub-
lunatis, glabris.
Adiantlium rhizophorum Swartz, Syn.fil. p. 320. Lamk. Encycl. suppl. p. 1 35.
Spr. Syst. 4. p- m. — A. caudatum Bory. (ex Spr. I. c.)
Davallia pedata.
D. fronde quinqueangulari cordato-ovatâ , altè pinnatifidâ coriaceâ
glabrâ,laciniis oblongo-linearibus apice crenulatis sorigeris, infimâ ma-
jore sursùm repandâ deorsùm pinnatifidâ; indusiis reniformibus; stipite
rachique sparsim paleaceis; caudice repente squamoso crinito.
Davallia pedata Swartz, Syn.fil. i3i et 34i. Willd., Spec. 5. 466. Nées et Blum. .
Pug. pi Jav. in act. nat. cur. 1 1. t. i3. fig. 1. Spr. Syst. 4- n8. Blum., Enum. a3l. —
Adianthum repens Linn. suppl. 446.
LYGODIUM C1RGINNATUM.
L. stipite supernè bifurcato rachibusque glaberrimis ; frondibus con-
jugatis vel bipinnatis pinnis 2°-3°-palmatis, laciniis elongato-lanceolatis
acuminatis integerrimis.
Lygodium circinnatum Swartz, Syn.fil. 1 54- 6 ; et L. pedatum Ejusd. ibid. 1 54-
Kaulf., Enum. fil. l\6.Spr. Syst. !\. 29. Blum. Enum. 253. — Hydroglossum circinnatum
<>t H. pedatum ïVilld., Spec. 5. 83. llild. 84- — Opliioglossum circinnatum et O.
pedatum Burm., Ind. 227 et 228. t. 66. fig. 1. — Adiantlium volubile polypodioides
s. majus Rumpli. Amb. 6. 75. t. 33.
Ophioglossum pendulum.
O. spicis solitariis geminisve pedunculatis complanatis è basi frondis
linearis longissimœ pendulœ indivisœ aut apice furcatse.
Ophioglossum pendulum Swartz, Syn.fil. 1 70. 8. lVilld.,Spec. 5. 60. Spr., Syst. 4- 23.
Blum. Enum. 260. — Scolopendria liumph. , Amb. 6. 86. t. 37. fig. 3.
LYCOPODINEiE.
Lycopodium planum.
L. caule infernè procumbente radicante, assurgente distichè ramoso,
ramis ramulisque compressis palulis; foliis bifariis imbricatis ovatis
acutiusculis inaequilateralibus subfalcatis integerrimis ; stipulis unilate-
ralibus minoribus foliis acutioribusque; spicis tetragonis ; bracteis ovatis
acutiscarinatis,marginibus scariosis teuuissimè denticulato-ciliatis.
Lycopodium planum Desv., in Lamk. Encycl. vol. 3. pag. 554. Spr. Syst. 4- p. 20.
35o HERRARII TIM0RENS1S DESCRIPTIO.
equisetace.e.
EQUISETUM TIMOR1ANUM.
E. caule i-3-ped. rigido aspero , fructifero ? sinipliciter ramoso, ramis
erectis elongatis 8-io-gonis; deutibus vaginalibus 8 lanceolato-subulatis,
atro-ferrugineis , margine albido-scariosis.
Equisetum timorianum Faiich.. Monog. Equis., p. 48. t. 10.
GRAMINE/E.
Oryza sativa.
O. culmo simplici erecto cylindraceo laevi uodis vaginisque glabris;
ligulâ lanceolatà glabriusculà; foliis linearibus suprà et margine retror-
sùni scabris; paniculœ ramis basi villosis; glurnis glabris; paleis muticis
subhispidis.
Oryza sativa L. sp. 465. fVilld., sp. i. il\r. Kth. agrost. 7.
Coix Lacryma.
C. culmo supernè compresso nodisque glaberrimis ; ligulâ brevi ci-
liolulatâ; foliis lineari-lanceolatis suprà et margine scabriusculis ; invo-
lucris ovoideis, peduneulis compressis.
Coix Lacryma L. Sp. l'i-jS. IFilld. Sp. IF, p. 202. Lamk.Ill. t. -5o. Kth. Agrost.
p. 20. — Rumph. Amb. 5. t. -5. fig. 2. Rlwed. Hort. Malab. p. 1 33. t. 70.
UbOCHLOA PANICOIDES.
U. culmo basi geniculato; vaginis praesertim ad faucempilosis; foliis
linearibus utrinque pilosis margine scabris; paniculae ramosœ spicis 3-5
erectis peduneulis basi pubescentibus; racbi pedunculisque angulatis
scabris; spiculis ovatis acutis basi setosis; glumis inœqualibus glabris ,
superiore multô breviore membranaceâ; paleis flosculi bermaphroditi
exteriore subellipticâ, brevissimè aristatâ extrorsùm eleganter reticulatâ.
Urochloa panicoides 7'. Beaiw. Agrost. D2. t. 11. fi;;. 1. Kth. Grain. 1. 2o5. t. i4-
Agrost. p. 74.
Eriochloa puxctata.
E. cubno genicidato ramoso tereti, infernè glabro supernè pubescente ;
foliis linearibus acutis vaginisque glabris ; paniculâ erectâ ramis altérais
simphcibus glabris; spiculis infimis geminis pedicellatis altéra breviori,
superioribus solitariis; glumis ovato-lanceolatis extrorsùm birsutis; paleâ
infer. 3-nerviâ breviter aristatâ.
Eriochloa punctata Hamilt., Prod. 5. Kth, Gram. 1. 3o. — Miliuui punctatuin
Linn. Amœn. 5. 3()2. Spec. 91. R. Brown, Prod. 1. 187. — Paspalum punctatum
Ftuegge, Monogr. 127. — Agrostis punctata Lam. , Éncycl. r. 58. — OEJipachne
punctata Link. Hort. 1. 5i. — Piptatherum punctatum Pal. Beauv. Agrost. 18. t. 5.
fig. 11. — Halopus annulatus Nées ab Esenb. in sched.
Pakicum FLUITASS.
P. culmis pluribus erectis compressis, nodis nigris glaberrimis; tagini>
HERBARII TISIORENSIS DESCRIPTIO. 35 r
ore barbatis ; foliis linearibus obtusis glabris, superioribus apice convolu-
tis; spicis distantibus rachi glabrâ adpressis sessilibus; spiculis subro-
tundo-ovatis ; glumis inaequalibus glaberrimîs.
Panicum fluitans Retz., Obs. 3. 8. et 5. i3. Fahl, Symb. i.S.IVilid., Spec. i. 338
Roxb., Flor. ind. i. 297. Kth. Agrost. 78.
Panicum sanguinale.
P. culmo basi geniculato; foliis vaginisque pubescentibus; spicis
difjitatis erectis 3-6 subsectis glabris; flosculis ovato - oblongis margine
subpilosis.
Panicum sanguinale L. Sp. 8$.If'ill>l..Spec. 1. 342. Rasp., Gram. 12. À7/i. Agrost.
82. — Paspalum sanguinale D. Cet Dub. Bot. Gatl. — Digitaria sanguinalis IVilld.
F.num. 92. — D. praicox JVilid.. Enum. 91. — - Cynodon pnecox Roem. et Sckutt.
Syst. 2. 4 12.
Panicum Timorense.
P. cubnis substrictis indivisis; foliis pollicaribus lineari -lanceolatis,
margine vaginisque scabriusculis; spicis 2-3 divaricatis; spiculis lineari-
bus 4-seriatis glabris; inferioribus sessilibus.
Panicum timorense Kth. Agrost. 83. — Digitaria propinqua Gaudich. in Freyc.
II. bot. p. 4 10.
Panicum setigerum.
P. culmis cœspitosis prostratis repentibus ; nodis puberulis ; foliis
lanceolatis acutis cordatis, margine undulatis ut et vaginae ciliatis; spicis
3-5 erectis demain patulis, racemosis; racbibus spicularumque insertio-
nibus setosis vel glabris; glumis valdè inaequalïbus; paleis, inferiorc
membranaceâ enerviâ, superiore spiculam aequante 9-nerviâ; paleis
flosculi bermapbroditi subrotundo-ovatis œquaUbus, extrorsùm trans-
versè rugosis.
Panicum setigerum Retz., Obs. 4. iô- H'illd. Spec. 1. 338. Roxb. Flor. ind. 1. 3o2.
P. repens Bitnn.,Flor. ind. t. 1 1. fig. i.P. prostratum L/ank. ,Encycl. 4- 74°- P- dista-
chyum Lamk. III. t. 43. lig. 2. P. affine Poir. Enrycl. snpplem. l\. 273. P. ca3spitosum
Swartz, Flor. ind. occ. 1. 146. P. Sieberi Link. liort. 1. 207 (ex Jùmth).
Obs. La plus grande confusion existe au sujet de cette plante; d'après des échan-
tillons authentiques, que j'ai pu observer, je pense que les trois espèces , Panicum
prostratum, setiqemm, distachynm, doivent être réunies en une seule. M. Kuntli avait
déjà indiqué les rapports qui existent entre le P. distachynm et le prostratum ;
quant à ce dernier et au setigerum, les différences sont entièrement nulles, car on
observe sur le même échantillon des épis ou des fleurs accompagnés ou privés de
soies. Dans les unes comme dans les autres les paillettes des fleurs hermaphrodites
sont plus ou moins transversalement rugueuses suivant les âges où on les observe.
Panicum multinode.
P. ctilmo repente ascendente , geniculis crebris glabris coloratis ; va-
ginis internodiis dimidio brevioribus margine praesertim piloso-ciliatis ,
ligulà glabrâ; foliis lanceolatis acutis utrinque sparsè pilosis; paniculâ
divaricatâ, ramulis nlifonnibus pedicellisque capillaribus glaberrimis;
spiculis parvis obovatis obtusis obliquis gibbosis, glumis inferioribus
spiculà duplo brevioribus ovatis concavis.
352 HERBABII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Panicum multinode Lamk. , Encycl. !\. ^lyj. Ad. Brong. in Dupeyr. It. bot. 1 15. Kth.
Agrost. 116. (Exci. syn. P. hirsutum, Lamk j Proximè affine P. patenti, Herb. Burm.
ex specim. in herb. Delessert.
Panicum polygonoides.
P. culmis ramosissimis diffusis geniculatis nodisque glaberrimis ;
vaginis glabris ore ciliatis; foliis oblougo-lanceolatis utrinque scabris;
paniculae laxœ ramulis alternis pedunculis pedicellisque filiformibus
glabris; spiculis subrotundo-obovatis plerumque geminis; paleis flosculi
neutri aequalibus membranaceis, bermaphroditi aequalibus, exteriore
rotundâ valdè concavâ extrorsùm pilosiusculâ.
Panicum polygonoides Lamk., Encycl. l\. y52. NeesabEsenb. in Mart. Bras. 2. a3a.
adn. Presl. in Rel. Hœnk. i. 3o8. Kth. Agrost. 1 1 5. — P. minutulum Gaudich. in
Fine. tt. bot. 4>o. — Isachne minutula Kth. Gram. i. t. 1 17. Agrost., p. i3^.
06s. J'ai pu comparer le P. minutulum, de M. Gaudichaud, avec des échantillons
du P. polygonoides , Lamk., provenant de plusieurs localités, et il m'a été impos-
sible de les séparer spécifiquement , quoique M. Kunth , dans son Agrostogra-
pliie , place ces deux plantes dans des genres différents; il est vrai qu'à l'exemple
de M. Raspail, il propose de réunir le genre Isachne, comme tribu du grand genre
Panicum.
Oplismenus COLONUS.
O. culmis compressis simplicibus; nodis, foliis vaginisque glabris,
limbolineari-acuto subundulato niargine et subtils scabro; spicis alter-
nis distantibus erectis ; racbibus compressis glabriusculis ; spiculis
ovato-rotundis, glumâ inferiore subrotundâ mucronatâ 5-nerviâ extror-
sùm subhirsutâ ; flosculo inferiore neutro bivalvi; cariopsi subrotundâ
lsevi.
Oplismenus colonus Humb. et Kth. nov. gen. 1. 109. Agrost. p. 142. — Panicum
colonum L. Spec. 84- Sloane , Hîst. 1 . t. 64. lig. 3. Ehret. pict. t. 3. fig. 3. Bumph. Amb.
6. t. 5. fig. 3. IVilld. Spec 1. 338. Roxb. Flor. ind. 1. 299.
Oplismenus Grus-Galli.
O. culnio subcompresso nodis vaginisque glabris ; foliis lineari-lan-
ceolatismarginedenticulato-asperis; spicis alternis, secundis, simplicibus
vel ramosis; rachihispidâ; glumis valdè inaequalib us, inferiore latè ovatâ
superioreque muticis ; flosculo inferiore neutro, paleâ inferiore longé
aristatâ ; fl. bermapbrodito, paleâ inferiore carthaceâ mucronatâ.
Oplismenus Crus-galli Kth. Gram. 1. 44- Agrost. 1^. — Panicum Crus-galH et
Cnis-corvi L. Spec. 83. IVilld. Spec. 1. 244- R- Brown, Prod. 1. 191. — Echinothloa
Crus-galli Bœm. et Schult., Syst. 2. 478.
Obs. M. Kunth rapporte à cette espèce le Panicum zonale de Gussone (Guss.
ind. sem. 1825). Depuis plusieurs années cette plante est cultivée au Musée de Paris
et n'a pas perdu des caractères qui servent à la distinguer de celle anciennement
connue.
Cenghrus ECHINATUS.
C. culmo ascendente subtereti glaberrimo ; foliis linearibus acutis
vaginisque glabris pro lignlâ piliferis, internodiis dimidio brevioribus;
spicâ densâ ovatâ vel cylindraceâ poil. 1-2 longâ,involucris approxima-
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 353
tis, setis externis longioribus crectis, retrorsùm scabris, interioribus
lanceolatis coalitis apice introflexis , extrorsùm puberulis; spiculis biais;
Hosculo inferiore neutre
Cenchrus echinatus Linn., Spec. i4&8. Schult., Qram. 9. t. 23. fig. 1 ? Cav. le. 5.
1. !\(n.. f'alil, Enum. 2. 3g5. Hutnb.et Kuntk, nov.gen. 1. 1 14- Kth. Agrost. p. 166.
Obs. La figure de Cavanilles ne se rapporte pas très bien avec la plante de Timor,
qui est cependant celle qu'on cultive dans le Musée sous le nom de Cenchrus echina-
tus, et dont, peut-être, le C. çalyculatus n'est qu'une variété. Le C. spinifex , Cav. le.
5. t. 461 , semble aussi se rapporter à la plante que je viens de mentionner, sans ce-
pendant lui convenir parfaitement ; en général, la synonymie de ce genre reste en-
core à établir d'une manière rigoureuse, et le manque de matériaux autbentiques
ne m'a pas permis de la fixer au sujet du C. echinatus.
Spinifex longifolius.
S. culmo erecto ramoso glauco nodisqueglaberrimis; foliis Iinearibus
acutis semiteretibus culmo longioribus margine scabris vaginisque
glaberrimis nisi ore barbatis; spicis masc, cougestis, erectis, racbibusque
scabris; spiculis subsessilibus; glumis scabriusculis.
Spinifex longifolius R. Brown, Prod. 1. /g8. Klh. Agr. i~4-
Obs. La seule différence que j'aie pu observer entre les échantillons provenant delà
Nouvelle- Hollande , et ceux de Timor, réside dans les petites aspérités qu'on
remarque sur le bord des feuilles et des racfais; ce seul caractère étant presque nul,
j'ai rapporté ma plante à celle décrite par M. K. Brown, sans même la regarder
comme variété.
Spinifex squarrosus.
S. foliis arcuatis pungentibus; capituloruni bracteis fasciculatis
maximis ; involucris mucronatis; flosculis nmticis.
Spinifex squarrosus Linn.,Mant. 3oo. Kth. Agrost. iy5. — Stipa spinifex Linn.,
Mont. 34. Rumph., Amh. 6. t. 2. fig. 2. Rheede, Hort. MnUib. 1 2. t. 75.
Obs. Les échantillons de Timor étant incomplets, je rapporte avec doute cette
plante à celle de Linnée; cependant elle s'éloigne de la précédente par ses feuilles,
et semble convenir assez exactement aux figures de Rumphius et de Rheede.
Sporolobus DIANDER.
S. culmis erectis elongatis ; foliis convolutis subulatis glabris vagina-
rum ore marginibusque ciliolatis; paniculâ lineari contracta; ramulis
brevibus fasciculatis erectis; floribus diandris, gluniâ interiore paleis
dimidio breviore ; cariopsi paleas superante.
Sporolobus diander P. Beauv. Agrost. 26. Kth. Agrost. 21 3. — Agrostis diandra
Retz. Obs. 5. 19. IVilld. Spec. 1. 37 t. Roxb.Flor. ind. 1. 319.
Cynodon dactylon.
G. culmis repeutibus subcompressis; foliis Iinearibus acutis glabris;
vaginâsummo apice pilosâ;spicis digitatis quaternis; spiculis imbricatis;
glumis inaequalibus lanceolatis, carinatis , acutis , paleis brevioribus,
inferiori breviore patente, superiori erectâ; paleâ infer. complicatâ,
ovatâ ad médium dorso ciliatà, obtusâ, inteiiori paulô majori glaberrimâ
basi setam proferente.
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 4^
354 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Cynodon dactylon Pers. Syn. i. 85. Biovm, Prod. i. 187. Kunth, Agrost. 25g. —
C. maxïtimiïs iVees ab Esenb. Agrost. brasil. l±ib. — C. dactylon Pers., et C. maritinius
Ad. Brong. in Dupèrr'ey. It. bot. 53.
DACTYLOCTENIUM jEGYPTIACUM.
D. culnio geniculato compresso glaberrimo ; foliis linearibus acutis
non rarô nndulatis infrà margiueque longé ciliatis; ligulâ brevi tenuis-
sime ciliolulatâ; spicis quaternis erectis seriùs cruciatim palentibns,
rigidis, apice in nineronem brevem acutuni desinentibus, basi pilosis;
glumis carinâ denticulatis; cariopsirotundà transversè rugosâ.
Dactyloctenium aristatum JVilld. , Enum. 102g. Humb. et Kth. Nov. gefi. 1. 170. —
Gynosurus aegyptius Linn. , Spec. 106. tf'ittd., Sper. 1. 4'6- — Eleusine a>gypt. Pets-.
Syn. 1. 82. lioxb., Flor.ind. 1.343. E. cruciata Lamk. Ui t. 48. fig. 2. Rumph.6. 1. 1\. (. 1.
Èlteed. 12. t. 6g.
Ghloris radiata.
C. culnio geniculato compresso non rarô infernè canaliculato ra-
moso supernè nttdo tereti, glabro; foliis linearibus planis subacutis,
margine denticulatis; vaginis iuternodiis brevioribus ore interdùni
barbatis ; spicis 12-18 f'asciculatis , erectis poil, i-longis; spiculis
bifloris; glumis inœqualibus patentibus acutis muticis; flosculi inferioris
paleà longé aristatà, nervis lateralibus apicem versus longé ciliatis; ca-
riopsi oblongà laevi fuscâ.
Chloris radiata Swartz, Flor.ind. occ. 1. p. 201. Kth. Agrost. 266. — Chloris scoparia-
De.if. Ccit. Hort. Paris. \l\. — Ch. compressa D. C. Cut. Iiort. monsp. ex Kth.
Chloris truncata.
C. culnio geniculato-asceudente compresso, folioso, striato, glaber-
rimo; foliis linearibus planis angustatis, obtusiusculis, subtùs margine-
3ue scabris ore vaginarum barbatis ; spicis pluribus 1 4-digitatis erectis
emùm divaricatis; glumis linearibus acutis; flosculi hermapbroditi pa-
leâ obovatâ obtusâ trinerviâ glaberrimâ aristatà; superioris rudimento
obovato concavo univalvi, aristato.
Chloris truneala H. Brown, Prod. 1. 186. Kth. Grain. 2. t. 176. Agrost. 266. ■ — C.
elongata Poir., Encycl. suppl. 2. 236. Desf. Cat. Hort. reg. Par.
Obs. C'est d'après un échantillon rapporté par M. Gaudichaud , que j'ai tracé la
phrase caractéristique de cette espèce, qui n'existe pas dans les collections du Musée
faisantpartie du voyage aux Terres Australes. Comme cette plante est indiquée depuis
long-temps dans les catalogues du Jardin de Paris, il est à présumer que les graines
en auront été envoyées par les naturalistes de cette expédition.
Eleusine indica.
E. culnio repente compresso; ranioso nodis coloratis; foliis lineari-
bus obtusiusculis culmum superantibus infernè scabris interdùm basi
vaginisque ore villosis; spicis 3-6 digitatis angustis strictis; spiculis 4-6-
floris, paleis exterioribus dorso denticulatis.
Eleusine indica Gcerln., Fruct. 1. 8. Humb. et Kth.Nov. Gen. 1. 1 35. Agrost. 272. —
Cynosurus indicus Linn. Spec. 1 06. Rheede , H. Malab. xit. t. 6g.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 355
POA TENELLA.
P. culmis teretibus erectis nodisque glaberrimis ; foliis linearibus
planis erectis subtùs et margine scabriusculis; vagiuis striatis glaberrimis;
ligulà brevisshnâ ciiiolata ; paniculà coarctatâ demùm laxâ ; .spiculis pedi-
oellatis 6-8-floris lineari-laneeolatis ; paleisexterioribus ovato-laneeolatis
trinerviis, interioribus binervatis, nef via marginalibus paleâbrevioribus ;
staniiuibus duobus.
Poa tenella Linn. Spec. loi.Kth. Agrost. 338. (Burm. zeyl. t. 47- %■ 3.) Retz. Obs. 5.
19. JVilld. Spec. 1. 39.5. Roxh. Flor. ind. t. 333. Kth. Gram. 2. 467. t. i47- — Eragro-
stis tenella Pal. Beauv. Agrost. 71. Rœm. elScliult., Syst. 2. 552.
Poa plumosa.
P. cuhno ramoso diffuso glabro geniculato ; foliis linearibus acutis
planis, infernè niargineque scabris vagiuis glabris striatis ore pilosis;
paniculœ effusae ramis basi eongestis subverticillatis , apice alter-
nis; spiculis sub-6-floris ; paleis exterioribns trinerviis ôbtusis, subtrun-
catis, glaberrimis; interioribus biuerviis ciliatis.
Poa plumosa Retz. Obs. 4- 20. Wilkl. Spec. 1 . 393. Roxb. Flor. ind. 1 . 338. Kth. Agrost.
338. Rheed. in. t. 4'- Rumph. vi. t. 4- %• 3.) — P. decipiens Link., Enurn. 1. 88. —
Eragrostis decipiens Rœm. et Scludt. Mant. 2. 3 18.
Centotheca lappacea.
G. culmo tereti, glaberrimo; foliis lanceolatis; vaginis striatis mar-
gine et ore ciliatis; paniculà ramosâ; spiculis pedicellatis vel subses-
silibus, flosculi bermaphroditi paleà infer. tuberculoso-pilosâ. interiore
apice bifidâ.
Oentotheca lappacea Desv., Journ. de bot. 181 3. 70. Beauv. Agrost. 69. t. il\. fig. 7.
Kth. Gram. 1. 3 1 7. t. 70. — Cenchrus lappaceus Linn. , Spec. i486. FVilld.,Spec. 1. 3i6.
— Poa Iatifolia Forst. Prod. 8, n° 44- Valu, Symb. 2. 1 8. Poir., Encycl.—^.p. 80. — P. ina-
labarica Linn. , Spec. i486. JVilld. , Spec. I\. 937. — Hierochloa? Iatifolia Kunth ,
Gram. 1. 21. — Melica lappacea Roxb. {ex specim. ) Raspail, Mem. gram., I. c.
Saccharum SPONTANEUM.
S. culmo simplici tereti laevi, ad nodos villoso; foliis planis acutis
supernè convoluto-subulatis margine denticulato subtùsque scaberrimis;
paniculà erectâ, effusâ; floribus geminatis, glumis lanceolato-acutis
glaberrimis.
Saccharum spontaneum Linn. Mant. 1 83. Linn. fil. Supp. 106. Kth. Agrost. 475.
{Rheed. xn. t. 46). Willd., Spec. 1. 3-2 1. Pal. Beauv., Flor. ow. 2. 71. t. to'i.Roxb. Flor.
ind. 1 . 240.
Saccharum officinarum.
S. foliis latissimis planis acutis utriuque glaberrimis paniculà am-
plâ, effusâ : ramulis interioribus subverticillatis adpressis basi pilosis ;
glumis dorso longissimè pilosis.
Saccbarum oflicinarum Linn., Spec. 79. Willd. , Spec. 1. 38 1 . Humb. et Kunth, Nov-
gen. 1. 181. Roxb.. Flor. ind. 1. a4*. Klh. Agrost. l\ 7 1\.
35G HERBAR1I TIMORENSJS DESCRIPTtO.
Imperata ARUNDINACEA.
I. stricta foliis linearibus acutis, involutis, spicâ terminali argenteo-
sericeâ cylindraceâ.
Imperata arundinacea Cyrili, le. 2. t. n. Kth., Agrost. l\nn. R. Broum, Prod. I.
2o4- 2. Rumph. Amb. vi. t. j.f. — Saccharum cylindricum Lamk., Encycl. t. 588.
Wïlld., Spec. i. 3i3. — S. Kœnigii Retz., Obs. 5. 16. — Imperata Kœnigii Pal.,
Beauv. Agrost. i65. Rœm. et Sehult., Syst. i. 289. — Lagurus strictus Linn.
POGONANTHERUM CRINITUM.
P. culmis erectis cœspitosis; foliis planis tenuissimè glanduloso-pu-
berulis; vaginis oie ciliatis; spicis crebrisad ramulorum apicemlongiter
pedunculatis solitariis ; spiculis basi barbatis, glumis longioribusinvolu-
cratis altéra sessili, altéra pedicellatâ.
Pogonantherum crinitum Triri. Fittid. 166. Kth., Agrost. 478. Ad. Brongt.Dupeyr.
h. bot. 88. — P. saccharoideum Pal. Beauv. Agrost. 176. t. 11. fig. 7. Kth., Gram. 2.
4g3. t. 161. 162. — Perotis polystachya IVilld., Spec. t. 3î4- — Panicum polysta-
chyum Burin., Hvrb. — Saccharum paniceum Lamk., lll. t. 4o. fig. 1. — Sacchar.
Sp. Rasp., loc. cit. — Andropogon crinitus Thunb., Jap. l\o. t. 7. — Pollinia poly-
stachya Spreng., Syst. 1. 288.
Anthistiria BARRATA.
A. culmo ramoso laevi compresso; foliis linearibus subcordatis basi
ciliatis utrinque sed praesertini margine scabris; vaginis basi ciliatis; li-
gulà membranaeeâ; spathis glanduloso-pilosis.
Anlhisliria barbata Desf. , in Journ. de phys. 4o. 294. t. 2. Kth., Agrost. 48i . — A.
ciliata Gœrtn., Frtict. 2. 465. t. 17a. — À. japonica JVilld., Spec. 4- 901. —
Andropogon ciliatum Thunb., Prod.l\o.
Andropogon contortus.
A. culmo compresso laevi ramoso , ramis erectis ; foliis planis ,
linearibus setaceo-acuminatis supernè scabris, vaginis compressis laevi-
bus; spicis solitariis subcylindricis; spiculis imbricatis, inferioribus mas-
culis glumis tenuissimè striatis, apice barbatis pilis basi tuberculatis ;
spiculis bermapbroditis longé aristatis, aristis contortis longissimis pu-
bescentibus.
Andropogon contortus L. Spec. r/|8o. Linn. , fil. supp. 43a. JVilld., Spec. !\. 904. B.
Brown, Prod. 1. 201. Roxb. , Flor. ind. 1. 258. Kth. Agrost. 486. — Heteropogon hirtus
Pers. Synop. 2. 533. — II. contortus Rœm. et Sehult., Syst. 2. 836. — Stipa spicata
Thunb., Prod. 19.
Andropogon annulatus.
A. culmo ramoso laevi cylindraceo ; nodis villosis; vaginis striatis
ore barbatis; foliis linearibus subulato-acuminatis, planis, margine den-
ticulato-scabris ; paniculae subcontractae ramulis subverticillatis simplici-
bus; spicis 8- 10-floris; spiculis bermaphroditis ovatis,obtusis extrorsùm
pedicellisque villosis, pilis albis; glumis muticis; paleâ flosculi berma-
phroditi membranaeeâ aristatâ, aristâ spiculâ triplo longiore glabrius-
culâ contortâ fuscâ.
Andropogon annulatus Forsk., Descr. îyZ. Vahl, Syrnb. 2. 102. H'illd., Spec. l\.
919. Delile, JEg. 3. t. 7. fig. 2. Kth. Agrost. 498.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 35"
Andropogon TROPIGUS.
A. culmo simplici erecto cylindrico laevi , nodis sericeo-villosis,
vaginis glabris; foliis scaberrimis; paniculae émisse ramulis verticillatis
simplicibus spiciferis; spicis 4-8-floris, pedunculis glabris; spiculis ber-
maphroditis ovatis acutis extrorsùm pedicellisque piloso-fulvis ; glu-
inis villosis muticis ; flosculi hermaphroditi paleâ inferiore altè
bilobâ aristatâ, aristà spiculâ quadruplo longiore scabriusculâ contortâ.
Andropogon tropicus Spreny., Syst. i. 287. — Var. p. timorensis Kunth , Gram. 1.
3f>7. t. 97. — Ilolcus fulvus /{. Brown, Frod. 1. 199. — Sorgbum fulvum Pal. Beauv,
Arjrost. 1 . 46.
Andropogon ACICULARIS.
A. culmo repente, ascendente compresso simplici; foliis subradi-
calibus linearibus obtusis margine denticulato-serratis, vaginis glabris;
paniculà contracta, erectâ; spiculis terniinalibus ternis; hermaphro-
dità aristatâ sessili; masculis pedicellatïs muticis ; glumis glabris, dcnti-
culato-carinatis, interiore brevi aristatâ; paleis lanceolatis, inferiore fl.
herm. breviter aristatâ, aristâ spiculam duplo superante capillari.
Andropogon acicularis Retz., Obs. 5. 11. IFHld. , Spec. 4.906. fRumph. Jmb. vi. t. 5.
fig. 1 . Rheed. II. Malab. xn. t. 43 , e.r Kth.) — A. aciculaium Roxb. , Flor. ind. 1 . 266.
— Rhaphis trivalvis Loin: Cocli. 676.
Andropogon LESCHENAULTIANUS.
A. caespitosus, culmo simplici la?vi nodis glabris, vaginis apice bar-
batis; foliis linearibus aculis glaberrimis; spicis geminis aequalibus;
spiculis geminis, altéra sessili, altéra pedicellatâ ; glumis subaequalibus
truncatis, nervis binis marginalibus, extrorsùm pilis fulvis longé vestitis;
flosculo inferiore nullo; paleâ inferiore flosc. superioris obeordatâ longé
aristatâ, aristâ subcontortà subpubescente spiculam longé superante.
Culm us semipedalis,lœvis nodis glabris, basi foliis vulgôaborti vis vaginisquesemper
suppetentibus subsquamosus , subbulbosus, glaberrimus Folia setaceo-acuminata
(siccitate?) convoluta, glabra; vaginâ lasviore barbatâ. Spic.«geminatœ,erectœ, villosa;,
rachi pedicellisque longé ciliatis. Spiculâ geminae ; ambae herniaphroditse ,
altéra sessilis : glumae duae; inferior dorso compressa, truncala, 2-nervia, nervis la-
teralibus basi et apice f'ulvocoloratis, extrorsùm pilosa pilis longis, fulvis; sùperior
subcarinala, truncala apice dorsoque prœserfim pilosa, marginibjs subla;vibus. Fi.os-
cxJttts inferior uullus , flosiulus sùperior ïrivalvis? Palea inferior profundè ob-
eordatâ, basi attenuata, uninervata, membranacea, aristatâ, aristà longâ glumis
quintuplo longiore, basi conlorlà nigricante , apice pallidiore, scabriusculâ. Squa-
mulo? Stamina tria, anlberis lineari-oblongis. Ovarium oblonguni , glabrum.
STYLibasiconnatiquasi bulbosi, supernè divergentes, filiformes. Stigmata oblonga,
glinnas longé superantia, fibrillis longis rubro-purpureis.
O/k. Nous n'avons pu faire de cette plante une analyse complète; la longueur des
poils qui couvrent les glumes, la petitesse des Heurs jointe à leur peu de dévelop-
pement, ne nous ont pas permis de voir ni la paillette supérieure, ni les squames
nvpogynes.
ISCH-XMUM TIMORENSE.
I. repens; culmis erectis ex geniculato-ascendentibus, nodis barbatis;
358 HERBARII TIM0RENS1S DESGRIPTIO.
foliis lanceolatis, acutatis, planis, pilosiusculis, margine undulatis, sca-
bris: ligulà brevi fimbriato-ciliatâ; spicis geminis, approximatis; spiculis
omnibus fertilibus; glumâ inferiorè i (-i3-nervia , supernè bicarinata ,
crtspiaatâ, iu spiculis pedicellatis subulato-aristatà; floribusheimaphro-
ditis longé aristatis.
Isclia?mum timorense Kunth, Grain. 1. 36g. 1. g8. Ejusd. Agrost. p. ~>\i.
ISCrLEMUM RUGOSUM.
I. cnlnio erecto ramoso compresso subtriangulato; foliis lineari-
lanceolatis acutis utrinque et margine scabris coloratis; vaginis gla-
bris aut margine pilosiusculis; ligulà erectâ, bifidâ; spicis geminis
vaginâ involutis aphyllà aut in limbum brevem lanceolatum pioductâ;
spiculis arctè racbi lateraliter barbatae adpressis; glumis obtusis, duris,
transversè rugosis.
Ischœmum rugosum Salisb. , le. 1. 1. i. IVdld., Sp. l\. 94°- Roxb. , Flor. ind. i. 7>ii.
Gcertn. Carp. 3. 1. 181. {Rheede , Horl. Malab. xu. 91 , t. 49.)
Obs. La figure de Rheede se rapporte bien à cette plante par la description et
parla figure et non pas à l'Isclicemuni mnticiiin, comme l'ont cru MM. Brongninit
[Duperrey , lt. bot. 68.) et Kuntli [Agrost. 5 12).
CYPERACEjE.
Cyperus difformis.
G. culmo acutè 3-gono; anthelâ 3-6-radiatâ ramis subsimplicibus,
involucrum 3-phyllum non aequante ; foliis planis; capitulis poly-
stacbyis; spiculis confertissimis lineai'ibus, minutis ; glumis orbiculatis
obtusis; nucibus lœvibus, flavidis.
Cyperus difformis Linn., herb. {teste R. Brown, Prod. 2(5.) Vahl, Enum. 2. 337.
IVilki, Spec.i. p. 280. Rœm. et Schult. 2, 193. Rottb., Grain, t. 9. fig. 2.
Obs. Cette espèce, comme l'a mentionné M. R. Brown dans les deux variétés qu'il
en a faites, varie et par l'aspérité et par la longueur relative des feuilles avec le
chaume: des échantillons recueillis par Commerson à l'île Bourbon, ont le limbe
au plus de 3 pouces de long, tandis que ceux que nous décrivons de l'île de
Timor, les ont d'un demi-pied el dépassent la hauteur de la plante. Cette forme est
commune à des individus récoltés à Ceylan et aux îles Marie-Anne. La même piaule
venant des côtes de Coromandel, n'atteint que 3 à l\ pouces, et ressemble dans cet état,
par son port , à nos espèces européennes, Cyperus flavescens et fusais. Cette même espèce
croît en Italie ; les herbiers du Muséum en possèdent, envoyés par M. Tenore.
Cyperus hexastachyus.
C. repens, radicum fibiillis tuberculatis ; culmo trigono laevi; anthelâ,
tamis 4-5 simplicibus, involucrum 2-3-phyllum rariùs paulo vix arquante;
foliis planis, margine laevibus scabriusculisve; spiculis ^-6 alternis
linearibus divaricatis vel erectis ; glumis arctè imbricatis énervions
obtusis coloratis; nucibus subellipticis trigonis sublœvibus olivaceis.
Cyperus hexastachyus Rottb., Gram. 28. t. t4- fig- 2. — C rutundus Linn. Syst.
ve.q. 98. H. Brown, Prod. 216. Rœm. et Schult. , Syst. 2. 198.
nr.nr.ARii timorensis descriptio. :.>.,
Cyperus flavidus.
C. caespitosus , culmo 3-gono laevi ; anthelâ 3-4 radiatâ subsimplici ;
involucro diphyllo anthelam superaute foliisque plaiiis lpevibus; spiculis
5-7 alternis linearibus disticbis; glumis arctè imbricatis nervosis obtu-
sis; nucibus parvis subovoideis kevibus fuscis rudimento styli coronatis.
Cyperus flavidus Retz., Obs. V, i3. Fald, Enum. 2. 334. Wàld., Spec. 1. 27g. —
( '.. ilivaricatus Lumk. , Illustr. I. li5.
Ohs. J'ai pu comparer les échantillons provenant de Timor, avec ceux conservés
dans l'herbier de M. Du Petit Thouars, et je me suis assuré de leur parfaite identité.
Cyperus ferox.
C. culmo acutè 3-gono lœvi, anthelae ramis pluribus confertis sub-
compositis; involucro 5-7-pbyllo anthelam superaute foliisque planis
scabris culmo aequalibus; spiculis linearibus subteretibus divaricatis
4 (î-floiis, glumis obtusis enervibus; nucibus elliptico-subtrigonis com-
pressiusculis tenuissimè punctulatis fulvis.
Cyperus ferox Rich. , Ann. soc. tinn. Paris.; — C. longuscarolin. spicis angustis.Peftv.
Cyperus pennatus.
C. culmo Isevi Irigono stiiato; antbelà pluriradiatâ, ramis compo-
sitis polystacbyis; involucro 3-4-pbyllo longissimo foliisque eanalicu-
latis rigidis angustis, longissimis, margine scabris culmuin superan-
tibus; spiculis ovatis 3-5-floris; glumis ovatis imbricatis tenuissimè
punctulatis virescentibus; nucibus 3-gonis subolivaceis.
Cyperus pennatus Lamh., Ht. yen., i44- n" 7o3. Encycl. 7. •i!\o.Ram. et Scliull.,
Syst. 2. 166.
Cyperus longifolius.
C. culmo trigono subgracili; anthelâ multiradiatâ, ramis compositis
èffhsis ; involucro 4-6-phyllo anthelam superante foliisque planis slriatis
scabris culmo subbrevioribus; spiculis solitariis vel ternis oblougo-
ovatis minutis; glumis obtusis mucronulatis; nucibus kevibus fulvis.
Cyperus longifolius Poir., Encycl. su pp. VII, 270.
06*. Cette espèce paroît avoir des rapports avec le Cyperus ptalycutmis. R. Br. Prod.
Klle s'en distingue cependant nettement par le nombre des folioles de l'involucre et
par son chaume triangulaire; d'une autre part elle paroit s'en rapprocher par l'in-
florescence et par la forme des graines. Notre plante est le C. Haspan , Lamk. , herb. ,
qni n'est cependant point celui décrit dans le Dictionnaire encyclopédique, ni
celle de Linnée et de Rottholl. D'après la description et l'examen de la plante con-
servée dans l'herbier de Du Petit Thouars, nous la rapportons avec certitude au
Ç. lonyifolius , de Madagascar.
Cyperus scoparius.
C. culmo angulato trigono lœvi striato ; anthelâ compositâ pluri-
radiatâ, ramis erectis polyslachyis anthelam mentientibus; involucro 5-y-
phyllo antbelà multo longiori;involucellis linearibus anthelulam aequan-
tibus foliisque planis margine scabris; spiculis linearibussubdistichis 5-7-
floris; glumis nervosis mucronulatis.
36o HERBARJI TIMORENSIS DESCRIPTIO. ,
Cyperus scoparius Poir., Encycl. 7. 258. [ex spec. herb. Du Petit Thouars.)
Cyperus VENUSTUS.
G. culmo trigono striato lsevi; involucro sub-4-6phylloelongato mar-
gine scabro, involucellis subsetaceis; antbelâ multiradiatà, ochreis trun-
catis; spicis elongatis, spiculis linearibus acutis; glumis ferrugineis striatis
dorso viridibus margine pallidis.
Cyperus venustus R. Brown, Prod. 217. — C. fastigiatus Rottb., Grain. 32. t, 7.
fig. 2.
Cyperus involucratus.
C. culmo triquetro gracili bipedali laevi; foliis infimis culmo aequa-
libus angustatis flaccidis margine denticulatis; involucri foliolis 3-5 foliis
similibus;anthelâ composite, radiis inœqualibus; ochreis bidentatis,den-
tibus subulatis; spicis erectis cylindraceis; spiculis sessilibus fasciculatis
parvis ovatis; glumis acutis viresceutibus.
Cyperus involucratus Poir., Encycl. 7. 253 (vid. spec. in herb. Du Petit Thouars).
KlLLINGIA MONOCEPHALA.
K. culmo triquetro ; antbelâ globosâ indivisâ seu trilobâ ; involucro
3-4-phyllo elongato foliisque linearibus; spiculis unifloris, glumis dorso
piloso-ciliatis tenuissimè nervosis.
Killingia monocephala Rottb. , Grain. 1 3. t. 4- fifî- 4- Vahl, Enum.i. 379. R. Brown,
Prod. 219. Rœm. et Schult. 2. 236. — Tricoeephaluin nemorale Eorst. yen. f>5 {teste
Ci R. Brown, Prod.). — Rheed., Hort. Malab. xn. p. 99. t. 53. Rumph., Amb. VI. 8.
t. 3. fig. 2.
FUIRENA OLOMERATA.
F. culmo erecto subtriquetro stricto foliisque molliter puberulis;
iigulâ glabrâ fuscâ; antbelis axillaribus vel terminalibus simplicibus;
spiculis 3-6 subumbellatim dispositis rarô solitariis; glumis sensim deci-
duis aristatis 3-nerviis pilosis ; nucibus trigonis laevibus.
Fuirena glomerata Vahl, Enum. 2. 386. Wdld., Spec. 1. 209. R. Brown, Prod-
220. Lamk., Ill 1. i5o. Rœm. et. Schult. 2. 234- Mant. 2. 1 35. Diertr. Spec. 2. 357-
— Fuirena ciliaris Roxb. , Flor. indica. 1. 184. — Scirpus ciliaris L. Mant. 182.
Rottb., Gram. 55. t. 17. fig. 1.
ISOLEPIS COMPLANATA.
I. culmis angulatis lœvibus basi foliaceis; foliis culmo subbrevioribus
obtusis, glabris; involucro submonophyllo; antbelâ subcompositâ invo-
lucro breviori; spiculis oblongis, glumis ovatis nigresceutibus acutis,
uninerviis glabriusculis; nucibussubrotundo-turbinatis subrugosis.
Isolepsis complanata Vahl, Enum. 11. 279. Retz,Obs. V. p. 14. toi. et Schidt.
Syst. 2. p. 119.
ISOLEPIS BARBATA.
I. csespitosa , culmis foliisque capillaribus vaginis ore barbatis ;
involucro 2-3-phyllo; authelà globosâ subsequali ; spiculis acutis,
glumis carinatis mucronatis ; nucibus obovato-tnrbinatis creberrimè
punctulatis.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 36 1
Isolepis barbata R. Br., Prod. 222. — Scirpus barbatus Rottb., Gram. 52. t. 17.
fig. 4- — S. capillaris Linn. , Spec. éd. I. 49, éd. II. y3. — S. antarcticus Vahl, Enum.
2. 261. {Excl. synon. Linn.fi/de cl. R. Brown).
Scirpus mucronatus.
S. culmo triquetro aphyllo basi vaginato ; spiculis latcralibus glo-
meratis sessilibus ovoideo-oblongis , glumis mucronatis integerrimis,
stylis trifidis; nucibus obovatis transversè rugosis rufis.
Var. « Cuirais elongatis gracilibus '/2-i lineâ diainetro; cœteris ut in
specie.
Scirpus mucronatus Linn. , Spec. jZ. fVilld. , Spec. 1 . p. 3o. Scheuchzer, Gram. 4o4 .
1. 9. fi{j. i4- DC. , Flor.fr. 2. p. 1 37.
Scirpus luzonensis.
S. culmo subtereti lateralitcr sulcato; involucro acuto poil. 3-4 lon-
go; spicis 2-3 in capitulum collectis ovoideis; glumis subrotundis bre-
vissimè acuminatis; nucibus obovato-rotundis bine planis indè convexis
tenuissimè rugosis nigricantibus.
Scirpus luzonensis Presl. , Relie/. Hœnk. 3. 193. Dietr. Spec. plant. 1. 35y.
06s. Cette espèce se distingue facilement du Scirpus mucronatus, avec lequel elle
a de grands rapports, par ses chaumes qui sont de la grosseur dune plume de
corbeau, et que parcourt dans toute leur longueur un sillon peu profond, mais
qui cependant tend à rendre le chaume un peu triangulaire ; les glumes sont
aussi plus arrondies.
Eleocharis capitata.
E. culmo filiformi striato; anthelâ globoso-ovatâ ; glumis obtusis
sensîm deciduis; infimis majoribus vacuis; nucibus nitentibus atris.
Eleocharis capitata R. Brown, Prod. 225, — Scirpus capitalus Linn., Spec. 1. 29^.
— S. caribaeus Rottb., Gram. t. 16. fig. 3.
FlMBRISTYLIS LITTORALIS.
F. radice fibrosâ , culmis caespitosis trigonis erectis tenuiter sul-
caps, glabris basi vaginatis ; foliis angustè linearibus culmo subœqua-
libus planis sulcato- striatis , margine scabtiusculis glabris; anthelii
terminali compositâ ; spiculis parvis ovatis ; glumis ovatis plerumque
binerviis acutis glabris; nucibus ovatis trigonis scabriusculis.
Fimbristylis littoralis Gaudich. in Freyc, It. bot. t\iZ.
FlMBRISTYLIS CYMOSA.
F. culmo erecto trigono striato firmo basi folioso; foliis rigidis
subpungentibus planis culmum œquantibus glaberrimis ; involucro 3-
phyllo brevi , foliolis lanceolatis acutis; anthelâ subcompositâ, spiculis
intermediis sessilibus, lateralibus pedunculatis ; glumis ovato-rotundis
subacutis glaberrimis; nucibus obovatis.
Fimbristylis cymosa R. Brown, Prod. 228. — F. Maria?-Annas Variet. cc-et £ Gaudich.
Freyc., It. bot. 4i3. — Scirpus cymosus Lamk. Illust. 1. p. i4i- — Isolepis
obtusifolia Vahl, Enum. II. p. 275. Roem. et Seh. 2. p. 118.
Annales du Muséum, t. III, 3" série. l\-j
362 HERBARII T1M0RENSIS DESCRIPTIO.
FlMBRISTYLIS FERRUGINEA.
F. culmo angulato-trigono glabro basi folioso ; foliis brevioribus
planis vaginisque puberulis ; involucro 2-4 - pbyllo inaequali antbelâ
longiori ; antbelâ corapositâ subeffusâ , ramis interdùm elongatis ; spi-
culis ovoideis seriùs oblongo-ovatis ; glumis ovatis i-nerviis aristatis
puberulis ; nucibus obovato-orbiculatis longitudinaliter et tenuissimè
punctulatis pallidè flavis.
Fimbristylis ferruginea Vahl, Enum. 2. 291. — Scirpus ferrugineus Linn. Spec. ~jl\.
Willd., Spec. 1. 3o4- — S. debilis Lamk., lu. 1. i/ji. Roem.et Sch. 2. p. 99.
SCLERIA TESSELLATA.
S. culmo triquetro scabro ; foliis planis margine scabris ; vaginâ apice
pubescente ; pauiculâ terminali ramosâ foliosâ ; spiculis androgynis ,
floribus masculis 3-andris; nucibus subrotundis scrobiculatis albis,
squamis breviter acuminatis fuscis.
Scleria tessellata Willd. .Spec. 4-3 1 5. Vers. Syn.i. p. 548. Spr. Syst. 3. p. 83 1. —
Bumph. Atnb. VI. p. 16. t. 6. f. 2.
PONTEDERlEiE.
PONTEDERIA VAGINALIS.
P. foliis radicalibus cordatis acuminatis longiter petiolatis , petiolis
sùprà médium dilatatis rima longitudinali vaginantibus , racemis è
vaginis erumpentibus simplicibus, demùm cernuis; capsula 3-loculari.
Pootederia yaginalis Willd., Spec. p. 23. Spr., Syst. 1. I\i. Blutn., Enum. pi. jav.
p. 3?.. — Olus palus Rumph., Amb. vi. p. 178. t. 75. — Carimgola Rheed., H. Malah,
xi. p. 91. t. 44-
PALIVLE.
COCOS NUCIFERA.
Cocos nucifera L. Willd. Sp. 4- 4°°- Roxb. Corom. p. 52. t. 73. — Catappa Rumph.
Amb. 1. p. 1. t. 1 - 2.— Tanga Rheed. Malab. 1. p. 1. 1. 1 -4.
Obs. Je cite ici ce palmier, quoique les naturalistes du voyage aux Terres australes
n'en aient rapporte' ni fruits ni fragments de feuilles; cependant tous s'accordent à
signaler cet arbre comme croissant communément sur les rivages de l'île Timor.
BORASSUS FLABELLIFORMIS.
Borassus flabelliformis Linn. Roxb. Corom. 1. p. 5o. t. 71 -72. Willd., Sp.l\. 800.
— Ampana Rheed. H. Malab. 1. p. i3. t. 10. (masc.). Ejusd., p. 1 1. t. 9, sub nom.
fem.). — Lontarus domestica Rumph. 1. p. 45- t. 10.
Obs. Les collections du Muséum ne possèdent point de feuilles de ce palmier:
je n'en ai vu, provenant de Timor, que des fruits et un chaton de fleurs mâles.
Caryota URENS.
Caryota urens Linn., W. Spec. I\. 4g3. — Sequaster major Rumph. Amb. 1. 64. t.
i4- — Schunda -panna Rheed. 1. p. i5. t. 1 1.
Obs. Je n'ai de cette plante que des fragments de feuilles, mais elles sont assez ca-
ractérisées pour ne pouvoir se méprendre sur leur détermination.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 363
ASPHODELEiE.
Dracena terminalis.
G. frutescens , foliis lanceolatis mucronatis purpureis petiolalis ;
paniculâ terraiuali compositâ basi spatbaceà, ramis patentissimis; flori-
bus solitariis vel geminis pedicellatis basi pluribracteatis ; periantbio
staminibus paulo longiori.
Dracaena terminalis Linn., fVilld., Spec. 2. p. 1 57. Bot. Mag. 2o53. Jacq., le. 2.
1. 44^. Colleçt. 2. 357. Spr., Syst. 2. g3. (Excl. syn.) Blum., Enum. pi. Jav. 10. —
Terminalis Rumph., Amb. iv. t. 34- fig. 2.
DrACjENA reflexa.
C. foliis oblongo- lanceolatis sessilibus suprà basim angustatis re-
lortis, inferioribus reflexis ; paniculâ terminali compositâ , ramis sub-
patentibus; floribus geminatim ternatimve dispositis rariùs solitariis;
periantbio pedicellis longiori; staminibus segmentis aequalibus , stylo
exerto.
Dracaena reflexa Lamh. Encycl. 2. p. 324- lied. LU. t. 29. — C. cernua Jucq.
(ex Desf.) Rumph., Amb. iv. 82. t. 35. — Asparagus Draco Linn.
Laxmannia sessiliflora. Tab. XVI.
L. caulibus coloratis glabris; foliis teretibus acerosis glabris; sti-
pulis lanceolatis acutis basi fimbriato-lanatis; floribus axillaribus
sessilibus, perianthii foliolis interioribus longioribus enerviis ; stami-
nibus periantbio brevioribus stylum vix superantibus.
Radices filiformes, vix radicellas emittentes. Caules humi strati, semipedales,
teretes, graciles, nodosi, ad extremitatem constanter radicellam filiformem per-
pendicularemque emittentes. Stipul.e membranaceae semilineam longae, lanceolatae,
acutae, basi fimhrillato-sublanataead internodiorum basim sitae. FonAlin. 3-61onga,
caulina alterna, sessilia , filir'ormia suprà concaviuscula , subtùs semi-cylindracea ,
non rare» arcuala, acerosa, glaberrima. Bracte.e inaequales, lin. 1 longae, ovatae, ob-
tusae, membranaceae ad pedicellorum basim insertae , sublanataa floribus breviores.
Flores 3-6 glomerati terminales, internodiis axillares, subsessiles, glaberrimi, albi.
PERiANTHiuMÔ-partitum, foliolis exterioribus erectis, ovatis, subacutis,medio subuni-
nervatis; interioribus longioribus, membranaceis, erectis basi interse margine imbri-
catis, enervibus staminaferèduplosuperantibus. Staminaô, exterioraad basim, inte-
rioraadperiantbii médium inserta;fiIamentaexteriora libéra, interiora cum periantbio
coalita, filiformia, membranacea , glaberrima. Anthère rotundae , biloculares
longitudinaliter déhiscentes , dorso afrixae. Stylus filiformis, stamina vix superans,
stigmate obtusopapilloso. OvARiu.uobovato-trigonum ,substipitatum, submembra-
naceum, triloculare, loculis pluriovulatis, ovulis i-3 circiter in singulo loculo , gla-
berrimum.
Obs. Cette plante se distingue nettement des deux espèces citées par M. Brown, par
ses fleurs sessiles et non portées sur un pédoncule ou uue hampe dressés, par les radi-
celles qui naissent constamment à l'extrémité du rameau et qui semblent 9ortir du
milieu des stipules, des feuilles ou des bractées qui entourent les fleurs. Cette espèce
croît généralement sur la cote occidentale de la Nouvelle-Hollande.
ASPARAGINE/E.
Asparagus dubius.
A. ramis teretibus, aculeis solitariis retrorsis, ramulis angulatis; foliis
364 HERBARH TIMORENSIS DESGRIPTIO.
fasciculatis , subulatis, falcatis; florihus axillaribns solitariis ; periantbii
segmentis oblongis subobtusis, stamina superantibus.
Rami scandentes, teretes, sublignosi, flexiles, aculeati, aculeis solilariis, retrorsis,
ramulis gracilibus, angulatis, glaberrimis. Folia (ramuli) J-i'/j poil, longa, lin. '/^
lata, subulata , interdùm subcapillaria , uninervia , falcata , fasciculata vel solitaria ,
ad axillam squamos (folii) minimas, membranaceae , rariùs sub aculeatœ. Flores
parvi , lineam longi , axillaressolitarii, ad ramulorum apicem disposili (an semper?)
pedicellati , pedicellis modio articulatis , basi bracteolâ membranaceâ muniti.
Perianthium 6-parlitum, petaloideum, herbaceum, segmentis'oblongis apice subin-
flexis, uninc-rviis, interse aequalibus. Stamina 6, perianthii segmentis opposita,
supra basin iuserta, iisque breviora; filamenta plana; antherae subrotundae, ver-
satiles. OvAiuuM globosum , stylo brevi coronatum , g'.abrum.
Obs. Cette plante est voisine de Y Asparagus volubilis, de l'herbier de Wallich ,
n° 5 1 54 ; mais elle s'en distingue par la forme des divisions du périanthe, qui sont
obtuses, au lieu d'être aiguës ; l'ovaire est globuleux et non turbiné comme dans»
l'espèce de l'Inde. \J Asparagus fascicularis , de Brown , paroît avoir plus d'analogie
avec notre espèce; mais ses fleurs, disposées en grappes, semblent l'en éloigner si
elles sont constamment solitaires comme dans l'unique échantillon de Timor que
possèdent les herbiers du Musée.
SMILACEjE.
Smilax anceps.
S. caulibus subinermibus ; ramis senioribus biangulatis , compressis
ancipitibus, novellis subteretibus , foliis ellipticis vel subrotundo-ovatis,
acuminatis 5-nervibus glabris , petiolis cirrhiferis canaliculatis , com-
pressis.
Smilax anceps JVilld. Spec. /\. pars 2. 782 — S.'elliptica Desv.Prod. 58. (Excl. toc. nat.)
Obs. M. Gaudichaud a aussi rapporté cette plante des îles Sandwich; j'ai pu com-
parer mes échanlillons avec ceux conservés dans l'herbier de Du Petit Thouars, et
m'assurer de leur parfaite identité; d'une autre part, le Smilax australis Br. paroît
être très voisin de cette même plante , à en juger d'après un rameau appartenant k
l'herbier de M. Delessert.
AMARYLLIDEjE.
Crinum asiaticum.
C. ioliis majusculis a cutis ; spathâ ovato-lanceolatâ acuminatâ
acutâ floribus breviore ; bracteis submembranaceis linearibus acutis,
ovarium superantibus ; ovariis stipitatis oblongis ; corollae laciniis
angustis, lineari-lanceolatis acutis, staminibus limbo paulè brevioribus ;
antheris linearibus, filaraentis sublongioribus.
Crinum asiaticum Linn., Willd., Spec. 1. 45. Spr., 1. 55. Blum. , Enum. 25. —
Belutta Pola taly Rheed., mal. p. 11. 75. t. 38. — Radix toxicaria Ritmph., Amb. 6.
i55. t. 6.
CANNEjE.
Canna indica.
C. foliis oblongis basi et apice attenuatis ; laciniis calycinis lanceolatis
acutis; capsula globosâ.
Canna indica L. fVilld., Spec. 1. 3. Rœm. et Schult., 1. 11. — Katubala Rheed.,
mal. il. p. 85. t. 43. — Cannacorus Rumph. , amb. 5. 177. t. 71. fig. 2.
IIERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 365
Obs. Je rapporte avec doute mon échantillon , au Cannaindica. L. ; comme la plante
«jue je possède de Timor n'est qu'en fruit, il m'est impossible de déterminer avec
certitude à quelle espèce elle appartient.
ORCHIDE/E.
Onychium affine.
O. foliis lineari - oblongis acutinsculis coriaceis , pedunculo foliis
3° longiori oppositifolio ? laxifloro, floribus spicatis; perianthio erccto ,
segmentis exterioribus lineari-lanceolatis acutis, interioribus subobovatis
totundatis mucronulatis ; labelli imguiculati lobis 3 , medio liueari
lanceolato, lateralibus subrottmdis.
Caulis bulbosus? poil. 5-longus, semipoll. latus. Folia lineari - lanceolata ,
acuta , plana, basi subangustato -sessilia, slriatulo - nervosa, coriacea, glabra.
Infloisescentia spicata , spicà laxiflorà floribus pedicellalis, pedicellis perianthio
subaequalibus; pedunculus oppositilolius , pedalis et ultra, erectus, glaber, basi
bracteis spatha?formibus , cylindraceis , apice lanceolatis , membranaceis, instructus.
Pf.fuanthium erectum; segmentis calycinis lineari-lanceolatis , 8 1. longis 2'/2 latis
6-nervulis, apice acutis, basi subcoalitis; lateralibus cum ungue labelli infernè
connalis, calcar acmulantibus, petaloideis , obovatis, segmentis calycinis paulô
brevioribus, ad apicem 1. 5 longis, basi i '/2 1. latis; nervulis quinque parallelis.
Labellum 7 1. longum, 3-lobum, lobis lateralibus totundatis, subundulatis, inter-
medio longiori, lanceolato, acuto, basi unguiculato , ungue cumfoliolisexterioribus
etlateralibus connato, brevi , obtuso, calcar demulante.GïNOSTEMiUM subconoideum
depressum , brevissimum , anticè plano-subconcavum, dorso subnervoso, tenuissimè
puberulo , carnosum. Antiiera pedicello brevi subulato affixa , hemispherica , subin-
clinata. Pollinis massée 4? aut bina bilobata. (Analys. ex unico suppetente flore.)
06s. Notre espèce a quelque ressemblance avec le Dendrobium Mirbelianum de M.
Gaudichaud ; elle s'en distingue nettement par ses feuilles linéaires et non ovales,
par les divisions internes du périantlie, qui sont obovales, mucronées, et non li-
néaires comme dans le D. Mirbelianum. La forme du labellum est à-peu-près la
même.
SARCANTHUS TIMORENSIS.
S. repens; caulibus compressis; foliis distichis lineari-elongatis vel
ovato-oblongis subacutis obliquis carnosis basi angustatis carinato-
ensiformibus ; pedtinculis foliis dimidio brevioribus paucifloris ; pe-
rianthio erecto , foliolis acutis ; labello subrotundo-ovoideo acuto ad
médium subbullato basi unguiculato ; ovariis teretiusculis oblongis.
Radices fibrosae, teretes, albidœ, foliorum vaginâ basi erumpentes. Caulis
radicans, compressus, foliorum vaginis reconditus. — Folia disticha poil. i'/, - 2'/2
longa 1-4, 8 lata lineari - elongata, obliqua, apice acutiuscula, plana (juniora
carinata) carnosa,glaberrima ; linibo basi in petiolum quasi angustato ,cum vaginis
articulato; vaginis coriaceis, nervosis, margine membranaceis, subnitidis. Inflo-
rescentia spicata; spicisaxillaribus, pedunculis vix poil, longis, foliis dimidio brevio-
ribus, vaginam foliorum superiorum perforantibus, imâ basi bracteà vaginaeformi ,
lineam circiter Iongâ, cylindraceà, membranaceâ, instructis, paucifloris, floribus
basi bracteatis; bracteis brevibus ovatis subcarnosis, acutis. Perianthium erectum,
segmentis calycinis ovato-lanceolatis, 6 1. longis, 2 circiter latis, 3 nervatis, apice
acutis, basi unguieulatis, interiora vix superantibus; segmentis petaloideis,
conformibus , paulô brevioribus. Labellum lin. 4 longum, 3 circiter latum ,
ovatum, acutiusculum, integrum, segmentis petaloideis brevius, obliquum, basi
unguiculatum, ungue gy noslemio connato , medio subcarnoso-bullatum , ad apicem
366
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
3-nervatum. Gynostemium cylindraceum basi subarcuatum, [labello brevius, parle
média et ïnferiori labello coalitum, carnosum dorso truttcato, emarginato. Stylus
longitudinaliter cum staminé connatus, stigmate subquadrilatero, piano. Massa:
pollinis cereaceae bilobse, lobis sub;equalibus ovoideis, retinaculo snspensae lamel-
laeformi, inter massas pollinis extenso et acumine adunco stigmatis parte superiori
aflixae. Ovarium cylindraceum, 6-costatum, costis 3 proeminentibus periantbii fo-
liolis exterioribus oppositis, glabrum. Capsula cylindracea, a-3'/2 poil, longa,
sublineari-oblonga, brevissimè pedicellata.
LlPARIS DISTICHA.
L. foliis è bulbo oblongo geminatis linearibus acutis basi cari-
natis ; pedunculo foliis paidô breviori compresso ; bracteis lanceolato-
linearibus.
Liparis disthica Lindl. Spr. Syst. 3. p. 741. — Malaxis distachya Du P et. Th.,exherb.
Obs. Les échantillons de cette plante, ayant été comparés avec soin avec ceux de
l'herbier de Du Petit Thouars, j'ai pu m' assurer de leur identité spécifique (1).
TYPHAGE.Î:.
TYPHA ANGUSTIFOLIA.
T. foliis linearibus planis ; amento masculo rachi compressa fœmi-
neoque continuo.
Typha angustifolia L. Spec. Schlchur. Handbuch,t. 281. Dupont, Ann. se. nat. r834-
p. 57.
AROIDEiE.
AMORPHOPIIALLUS Bl. in Batav. Diario i8a5. — CANDARUM
Beichenb.
SPATHA basi convoluta.SPADIX supernè nudus et laevigatus aut
granuloso-verrucosus, interne continuo androgvims; organa ru-
dinientaria nulla. ANTHERiEsessiles, biloculares , in vertice bipo-
rosae. OvARIA libéra, bi-raro tri-aut quadri-locularia. OVULA in
loculis solitaria basi affixa erecta. STYLUS distinctus aut nullus.
STIGMAcapitato-indivisum vel emarginato-aut depresso-lobatum.
BACCiE distinctes, mono -aut oligo - spermae. SEMEN exalbumi-
nosum.
AMORPHOPIIALLUS campanulatus.
A. petiolis vernicoso-scabris , spatbae limbo ovato acuto patulo
spadicem supernè conoideo-inflatnm adaequante.
Amorphophallus TaccaPhallifera, Rumpli.,Bl. l.c. — Gandari sp. Schtt. — Pythion
Mart. in Reg. bot. Zeit. 1 83 1 . p. 458. — Arum Rumpbii Gaudicli. in Freyc, II. bot. p.
427. tab. 3g. (Excl. syn. Hort. mal. et tab. 112 Herb. Amb. V, p. 3a4). — Arum cam-
(1) Outre ces trois Orchidées que j'ai pu analyser, il en reste un certain nombre en trop mau-
vais état pour pouvoir être déterminées. Toutes appartiennent, d'après leur port, à la tribu des
Vandées de M. Lindley. Quelques unes m'ont paru être des Aporum de M. Blume, à cause de
leur base renflée. Je n'en ai trouvé aucune appartenant à des Orchidées terrestres.
HERBARII TIM0RE1NSIS DESCRIPTIO. 36^
[janulaturn Roxb. , Hort. bengal. p. 66. Ejusd. , Flor. III, p. 68. tab. 272. (Excl. syn.
Hort. malab. née non t. 112. Herb. Amb. V.) — Spr., Syst. veg. 111, p. 770. 3i. Hook.
in Cuit. Bot. Mag., n° 2812 ÇExcl. syn. indicdt. et forsitan Hort. Amst.). — Dracon-
tium polypliyllon Luz. quartuni. G. j. Camello stiqi. i?is. Luzone m Raj. bist. PI. 111.
App., p. 36. i4-— Tacca phallifera Rumph. V, p. 326. t. 1 1 3. fig. 2. — Dracunculus
zeylanicus polyphyllus caule aspero, virescente, maculis aibicantibus, nota(o.
Tourne/. , Inst. p. 160. Barm., Thés. Zeylan. p. 90. — Arum polyphyllum ceylanicum ,
caule scabro, viridi diluto, maculis albicantibusnotato. Commet. , Hort. Med. Amst.
I , p. 9g. fig. 52. — Malié incolantm.
TYPHONIUM.
SPATIIA basi convoluta. SPADIX supernè nvidus androgynus;
organa rudimentaria fertilibus intermixta. ANTHEIl^E liberté, lo-
eulis bilatéral] bus, longitudinaliter birimosae. OVARIA libéra,
ovulo solitario, fundo affixo erecto. STIGMATA sessilia. BACCvE i-
sperrua?. SEMEN albuuiinosuni.
Typbonium , Sebott, in Winn. Zeitschr. 1829. 3. p. 72. Martius in Reigbg. bot.
Zeilschr. i83i. p. 455. Schott, in Meletem. bot. 1. p. 17. XII. Ari sp. L. et Auet.
Typiioinium divaricatum.
T. foliis bastato-cordatis integris aut tiïfidis, lobis basis rotundatis;
spatbâ supernè lanceolato-oblongâ , reflexâ spadicera subuliformem
adaequante ; organis rudimentariis glomeratis setiformibus.
Arum divaricatum L. Spee. g66. n° 10 (Excl. syn. Hort. malab.) — Wild. Spec. 4.
p. 482. (Excl. syn. Hort. malab.) — Arum trilobatum (aut Linn.) Thbg., Flor. jap.
p. 234. Bot. mag.,n° 33g et n° 23?4. (except. plurim. synonym.) — Arum diversifolium
Blum., Cat. Hort. Buit. p. 102. 46. — Arisarum amboinicum Rumph. 5. t. 100. fig. 2.
A. Zippilio, in insul. Timor.
TYPHONIUM CUSP1DATUM.
T. foliis hastatis integris; spatbâ supernè angusto-lanceolatâ reflexâ
spadicem subuliformem adaequante; organis rudimentariis Iaxis partira
seti-partim squamiformibus.
Arum cuspidatum Blum., Cat. hort. Buit. p. 101.45. — Nelenchena major Rheed.,
Mal. 1. p. 3g. t. 20. — Arisarum Luzonis, polyflorum G.I. Camello Stirp. Insul. Luzon.
in Ray hist. pi. 3. in append. 35. — Timor (Zippelius).
SCINDAPSUS P1NNATUS.
S. foliis circumscriptione ovatis , junioribus integris pinuatis basi
fibroso-filamentosis ; spatbâ ovato-oblongâ acuminatâ erectâ ; spadice
oblongo cylindraceo obtuso.
Scindapsus pinnatus Sebott. in Meletem. bot. , p. 21. Sub nom. Monstenc olim edi-
to. — Polhos pinnata Linn., Apec. , pi. 1374. IFilld. ,Spec. 1. p. 686. Poir., Encycl.
V, p. 6o5. Rœm. et Schult. 3. p. 456. — Rumph., Amb. V, p. 4^9- 1. i83. fig. 2.
Obs. Les synonymes de ces Aroïdes, ainsi que la communication de ces deux
espèces de Typbonhnn m'ont été donnés par M. Blume.
PANDANEiE.
Frecynetia scandens.
F. foliis lineari-lanceolatis acutis striatis margine nervoque medio
368 IIERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
subtùs subaculeatis ; spadicibus fœraineis ovato-oblongïs pollicaribus ,
pedunculatis terminalibus ; stigmate trilobo.
Freycinetia scandens Gaudich. Freycinet, II. Bot. 432. t. 4?-
TACCEjE.
Tacca pinnatifida.
T. foliis tripartito - multifidis (Dracontii polyphylli instar), laciniis
acuminatis acutis membranaceis ; scapis glabris ; involucro foliaceo ,
foliolis ovatis acuminatis basi quasi in petiolum attenuatis glabris ;
fioribus longiter pedicellatis , pedicellis nliformibus involucrum sub-
œquantibus.
Tacca pinnatifidaLinn., Supp. 25 i. fVilld., Sp. 2. p. 200. R. Br., Prod. ?>[\r>. Spr..
Syst. 2. 118. Blum., Enum. 83. Ejusd., De quib. pi fam. enum. p. I\. — Tacca littorea
Rumph. Amb. v. p. 328, t. 1 14-
CYCADE/E.
Gycas circinalis.
C. frondibus pinnatis, pinnis planis lucidis apice geminis lineari-
lanceolatis apiculatis uninerviis nervo suprà sulcato.
Cycas circinalis Linn.,Sp. i658. Lamk., III. t. Sgr. fVilld., Spec. 9. 844- Gaudich.
Freyc, It. bot. 433. Spr. Syst. 3. p. 907. — Olus calappoides Rumph., Amb. t. 86. 20-
24. — Todda pana Rheed. 3. 9. t. i3-2i.
ARISTOLOCHIEiE.
ARISTOLOCHIA TIMORENSIS.
A. caule volubili ramis sulcatis ; foliis elliptico - ovatis cordatis
acuminatis glabris ; seminibus marginatis , bine laevibus planis , indè
superficie obeordatâ rugosâ nigrâ.
Caulis volubilis ramosus,ramis sulcatis glabris. Foli a i'/s-a'A poil. longa,elliptico-
ovata, cordata, intégra, acuminata subtùs reticulato-venosa, trinervia, subcoriacea,
glabra, pet iolata, petiolo poil. icirciterlongo,subcirrhoso, canal iculato,glabro. Pedun-
cuLVJsaxillaris,subteres , ramosus, 1 -2-florus, petiolo vixlongior, glaber. Pedicellus
clavatus, angulatus, subpuberulus. Perianthium.... Capsula i poli, circiter longa ,
subrotunda, apice depressa, 6-locularis, valvis carinatis, glabris. Semina subdeltoi-
dea, marginata , glabra; superficie nucleum spectante, obeordatâ, verrucosâ, nigrâ.
Obs. Cette plante est très voisine de celle représentée par Rheede sous le nom
de Carelu-Vagon , pars VIII, 4o. tab. 25. Elle s'en distingue néanmoins parla
forme des feuilles qui sont acuminées et cordiformes , au lieu d'être obtuses et
même échancrées. Ce seul caractère ne suffiroit pas pour l'en séparer, si les graines
de notre espèce n'offroient point à la base correspondant au périsperme une
surface obovale verruqueuse, tandis que celles décrites et représentées par Rneede
sont parfaitement lisses. Il seroit possible que la plante du Prodrome delà flore de
la Nouvelle-Hollande appartînt à la même espèce que celle de Timor; en outre
VAristolochia Tagala de M. Chamisso (1), qui a de l'analogie avec notre plante,
en diffère par ses feuilles membraneuses ciliées sur les bords, par ses pétioles longs
de 6 pouces , par un disque qui se trouve à la base de l'ovaire, et que nous n'avons
pas observé sur nos échantillons.
(1) Linnœa, p. 207.
herbarii timorensis descriptio. 36o
SANTALAGEjE.
Santalum myrtifolium.
S. foliis lanceolatis apice obtusiusculis basi angustatis glabris.
Santalum myrtifolium L., Spr. Syst., i. p. 489. Blum. , Bijd. p. G46.— S. album
ff'illd. Sp. 1 . p. 691. — Santalum album timorense Rumph., Àmb. t. 2. p. /\ï , t. 11.
Obs. Cette plante ne se trouve pas dans les herbiers du Muséum; je l'indique
d'après M. Blume , qui le cite dans son Bijdragen comme croissant à Timor, où
elle parait être encore de nos jours l'objet d'un commerce important.
HERNANDIEjE.
Hernandia sonora.
H. foliis ovato-subcordatis peltatis.
Hernandia sonora Linn., Syst. 269. fFtlld., Spec.S J>ij. Blum. , Bijdr.flor. ned.
p. 55o. Ejusd. de nov. quib. pi familiis. Enum. 3. Rumph., Amb. 2. 257. t. 85.
THYMEL/EiE.
Daïs dubiosa.
D. foliis oppositis oblongo-lanceolatis subacuminatis integris glabris;
capitulis terminalibus sessilibus ; floribus 5-fidis puberulis 10-andris, sta-
minibus styloque exsertis , stigmate capitato.
Dais dubiosa Blum. Bijd. p. 65 1 ?
LAURINiE.
Tetranthera Roxburgii.
T. foliis subellipticis basi attenuatis petiolatis glabris , subtùs
pallidioribus ; pedunculis axillaribus petiolo subœqualibus ; umbella-
nim involucris 5-partitis tomeùtosis; umbellis plurifloris; perianthio
nullo.
Tetranthera Roxburgii Nées ab Es. in fVall. PL As.'yar. 2. p. 65. — T. apetala Roxb.
Corom. 2. t. 127.it. Br., Prod. p. /\o5. — Laurus involucrata Retz. Obs. 6. p. 17? —
Sebifera Lonr. , ex herb. ad hune genus attinet.
ClNNAMOMUM NITIDUM.
L. ramulis teretibus cortice vestitis flavesceiite , junioribus herba-
ceis subangulatis laevibus ; foliis poil. 3-4 longis ovatis breviter
acuminatis integris, nervis lateralibus è basi nascentibus apice eva-
nescentibus, lœtè viridibus suprànitidis, petiolis suprà sulcatis ; gemmis
parvis ovoideo - acuminatis glabris.
Cinnamomum nitidum Hooh. Exot. Fl. t. 176. Excl. Syn. Cinn. Cassiae Nées ab E.
Disput.)? — Laurus nttida Roxb., ex herb. IVall. n" 2582 «.
Cinnamomum zeylanicum.
G. foliis oppositis ovatis v. ovato-oblougis obtusiusculis trinerviis ,
nervis suprà basin subcoalitis lateralibus suprà basin bifidis apiceni
versùsve evanescentibus, petiolis ramulisque glabris.
Cinnamomum zevlanicum Gare. Blum., Bijd. p. 56S.
Annales du Muséum, t. III, 3* série. 48
370 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
IELIGEREiE.
Gyrocarpus asiaticus.
G. foliis cordatis sublobatis vel reniformibus integris utrinque sub-
velutinis subtùs pallidioribus, petiolis pedunculo conimuni brevioribus;
cyniis dichotomis amplis polygamis ; floribus hermaphroditis , stamini-
bus 4 fertilibustotidemsterilibussessilibus obovato-linearibus hirstitis.
Gyrocarpus asiaticus Willd., Spec. I\. 982. Rœm. et Schult. 3. 292. Mant. 218.
Spreng. 1. 48g. Nées ab Esenb. in Wall. pi. Asiat. rar., 2,68. Bhim., dequib. pl.fam.
Enum. 16. — G. Jacquini Roxb. Corom. I . pi y. t.i. (excl. syn. G. americani Jacq.) Pers.
Syn. 1. i45. Roxb., Flor. ind. éd. Car. et Wall. 1. 465-
POLYGONES.
POLYGONUM POIRETII.
P. floribus 6 - andris semidigynis ; achenio lenticulari acuminato ,
faciebus convexis, lœvibus ; calyce 5-partito, pellucido-punctato ;
spicis virgatis , geminato-subpaniculatis , longis , confertifloris ; bracteis
remotiusculis , turbinatis, submuticis , 4-8-floris; pedicellis exsertis ;
ocbreis laxiusculis , laceris , fuscis , glabriusculis v. strigoso-pilosis ,
setaceo-ciliatis , sœpè internodia superantibus ; foliis subpetiolatis ,
ochreœ basi insertis , oblongo-lanceolatis , acuminatis , glabris mar-
gine et nervo medio utrinque strigis brevibus rigidis , albis , spinu-
losis; caule erecto (Meisner).
Polygonum Poiretii Meisn. , Monog. p. 7g. Ejusd. in Wall. pi. As. rar. 3. p. 56.
CHENOPODEiE.
SaLIGORNIA IND1CA.
S. caule suffruticoso , ramis adscendentibus floribus diandris, spicis
5-7-floris terminalibus cylindraceis , articulis clavatis compressiusculis
retusis.
Salicornia indica Willd. in Nov. Act. Am. Hist. Nat. 2. p. 3. t. l\. fig. 2. Vahl ,
Enum. 1. p. 10? Lamk. Encyel. 5. p. 460.
Obs. L'échantillon de l'herbier de M. Gaudichaud étant en fort mauvais état de
conservation, nous n'avons pu qu'avec doute rapporter les fragments que nous
avions sous les yeux à l'espèce de Willdenow. M. H. Brown a indiqué cette espèce à la
Nouvelle-Hollande, et M. Gaudichaud la mentionne dans son voyage de i'Uranie,
à l'aperçu qu'il donne sur l'île de Timor.
Salicornia fruticosa.
S. caule fruticoso adscendente articulis subcylindraceis ; spicis
subclavatis obtusis; floribus ternis monandris , stylo bifido.
Salicornia fruticosa L. Spec. 5. Lamk. III. t. A- f- 2. D. C. FI. fr. 3. p. 3o7. Bot.
Gall. 1. 395.
Salsola tragus.
S. herbacea glabra ramosissima ; foliis subulatis spinosis divari-
catis bracteis longioribus ; periaïjtbio solitario; fructibus alatis membra-
naceis venosis.
Salsola Tragus Linri. , Spec. 322. Willd. Spec. t. p. 3gy. Bot. Gall. 1. p. 3g5.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
i7r
Obs. La seule différence entre la plante de Timor et le S. australk de la Nouvelle -
Hollande, envoyé par M. Brovvn, et faisant partie des collections de M. 15. Delessert ,
se trouve dans les feuilles, qui sont recourbées dans celui-ci, au lieu d'être droites ;
si cette légère différence ne tient qu'à un état différent de végétation, le.S.aus-
imlis devra être réuni au Salsola Tragus, dont il diffère à peine.
AMARANTHACEiE.
Deeringia gelosioides.
D. ramis erectis firmis vel flexilibus ; foliis ovalibus acumiuatis ,
basi rotundatis petiolatis ; spicis axillâribus vel terminalibus ; perian-
thii segnientis margine membranaceis , floribus 2-5-gynis; baccis i-3-
spermis.
Deeringia celosioides B. Br., Prod. 4>3. Mail. Amar. 78. — Celcsia Laccata
Retz,, Obs. 5. 2J. IFilld. Spec. i. 1202.
Obs. Cette espèce offre à Timor deux variétés Lien distinctes, l'une ayant les
rameaux droits, fermes, terminés par des panicules multiflores longues de trois
pouces, l'autre ayant au contraire des panicules longues d'un pied, grêles, et très
lâches. Une troisième variété recueillie à la Nouvelle-Hollande (Hawkerbury), aies
feuilles inéquilatérales, dentieulées sur les bords, et presque membraneuses. Des
analyses comparatives faites entre ces trois formes si différentes en apparence, ne
m'ont donné aucun caractère suffisant pour les séparer; le nombre des divisions
du style varie de 2 à 3, l'ovaire contient ordinairement trois ovules qui souvent
avortent en partie et présentent alors une baie monosperme ; la forme du périanthe,
la longueur des étamines, sont également parfaitement semblables dans ces trois
variétés.
Amaranthus SPJNOSUS.
A. caule erecto ramoso ; foliis lanceolato-oblongis subintegris apice
subobtusis vel mucronato-aristatis; spicis terminalibus cylindraceis, glo-
merulis axillâribus plurifloris , bracteis spinescenîibus basi cinctis.
Amaranthus spinosus Lamk. Encycl. 1. p. 1 18. Blum. Bijd. p. 54o.
Amaranthus OLERACEUS.
A. caule ramoso erecto ; foliis subrhombeo-ovatis mucronulato-
aristatis basi cuneatis ; glomerulis axillâribus multifloris ramosis ter-
minalibus interruptè spieatis ; bracteis laciniisque calycinis oblongo-
lanceolatis acuminato - mucronatis margine membranaceis , subav
qualibus.
Amaranthus oleraceus Linn. Lamk. Encycl. 1. p. 1 16. — Blum.Bijdr. 53c>.
Aerva SANGUINOLENTA.
A. foliis oppositis ovalibus basi et apice acutiusculis , suprà atro-
purpureis subtùs viridibus ramisque molliter puberulis ; spicis axil-
lâribus ; cupulâ staminiferâ capsulâque fuscis.
Aèrva sanguinolenta Blum. Bijdr. p. 54/- — Achyranthes sanguinolenta L.
Obs. Le stigmate de cette espèce est à peine bilobé. Cette remarque peut égale-
ment s'étendre aux Aërva lanala, sur les fleurs desquels j'ai observé des stigmates
de même forme ; tandis qu'ils sont profondément bifides dans les A. tomenfosa; le
caractère du genre devra, par ce fait, subir une légère modification.
372 HERBARH TIMORENSIS DESCRIPTIO.
ACHYRANTHES ARGENTEA.
A. fruticosa , foliis ovalibus obtusis basi in petiolum attenuatis
subtùs paliidioribus ; spicis terminalibus elongatis , rachi tomentosâ ;
floribus maturitate reflexis, bracteis periantbio paulô brevioribus basi
subrotundis ; perianthii segmentis erectis acutis clausis glabriusculis.
Achyrantlies argentea Lamk., Encyc. 1. 545, tVilld. Spec. 1. 1191. Rœm. et
Schult. 5. 544- — À- aspera L. spec. icfi.
DESMOCHiETA ATRO-PURPUREA.
D. caule fruticoso; foliis ovatis acutis molliter puberulis suprà atro-
purpureis subtùs cinereo-viridibus ; spicis axillaribus pedunculatis.
Desmochœta atro-purpurea D. C. Hort. Monsp. — Achyrantlies atropurpurea
Lamk. Encyel. 1. p. 546. — A. lappacea Linn. spec. 295.
CELOSiA ARGENTEA.
C. foliis lineari-lanceolatis basi et apice angustatis; spicis ovatis
vel cylindraceis œtate elongatis subfastigiatis.
Celosia argentea L. IVilld . Spec. 1. 1 197. Poir. Encyc L 5. 36. — C. margaritacea
IVilld. Spec. 1 198. — C. pyramidalis Burin. (Jtde herb. ) Rheed. Mal. 10. p. "]S. t. 38.
GOMPHRENA GLOBOSA.
G. caule erecto tereti glabriusculo , ramis albido-tomentosis ; foliis
oblongis molliter puberulis basi attenuatis apice mucronulatis ; ca-
pitulis terminalibus globosis dipbyllis ; periantbio lanato.
Gomphrena globûsa Linn. Willd. Spec. 1. i3ai. Rœm. et Schult. p. 537. Bluin.
Bijd. 548. Rumplt. Jmb. 5. 289. t. 100./. 2. Rheed. mal. 10. t. 37.
Obs. Je me dispense de combattre ici la manière de voir de M. Martius, au sujet
des organes floraux des Amaranthacées. J'ai été assez heureux pour me rencontrer
avec un de nos premiers botanistes, M. Auguste de Saint-Hilaire, qui, dans ses
Observations sur la famille des Amaranthacées (1) , s'est servi des mêmes faits que ceux
que j'avois préparés de mon côté pour ramener les organes floraux des Amaranlhes
à ceux des autres familles.
NYGTAGINE/E.
Mirabilis Jalapa.
M. caule diffuso , foliis subcordatis acuminatis petiolatis subtùs
pilis adpressis et margine ciliolulatis ; floribus axillaribus terminali-
bus subcymoso - dicbotomis , tubo involucrum puberulum multô
superante.
Mirabilis Jalapa Linn. Spec. 232. IVilld. Spec. 1. p. 999. Blum. Bijd. p. 732. Ritmpb.
Jmb. 5. p. 253. t. 89.
BOERHAAVIA DIFFUSA.
B. ramis teretibus glabris, junioribus adpressè puberulis; foliis
infimis subrotundo- ovatis répandis, superioribus ovato-lanceolatis
breviter petiolatis subtùs paliidioribus; pedunculis pluribus axillaribus
filiformibus folio lougioribus ; floribus circiter ternis capitatis 2-an-
(1) Aicl). Bot. 2. p. 402.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. ^3
dris; Fructibus obconico- clavatis retusis angulatis glanduloso -pilosis.
Tîoerhaavia diffusa JVilld. Spec. i. 20. Vahl, Enutn. 1. 285. Rœm. e( Schuit.
syst. 1. 64.
BOERHAAVIA REPANDA.
B. ramis ramulisque glabriusculis ; foliis cordatis repando-sinuatis
glabris peliolatis subtùs paulo pallidioribus ; pedunculis axillaribus so-
litariis; floribus umbellato-capitatis ; fructibus clavatis costatis.
Boerhaavia repanda ff'iltit. Spec. 1. ii.Burm. Ind. i5. t. 6. f. 3. Rœm. et Schuit.
syst. 1. 67.
Boerhaavia pubescens.
B. ramis petiolisque piloso-hirsutis; foliis ovatis répandis margine
ciliolatis subconcoloribus ; pedunculis axillaribus folio lonpïoribus ;
floribus capitato-umbellatis , uiubellis subpaniculatis.
Boerhaavia pubescens Willd. Enutn. p. 4g. Spec. 1. 20. Rœm. et Schuit. syst. 1. 65.
Obs. Toutes les espèces de ce genre sont extrêmement difficiles à distinguer, soit
à cause de la petitesse des fleurs, soit à cause du manque de fruits qui doivent
servir à les caractériser. Je crois cependant avoir rapporté mes échantillons à leur
type, autant du moins que leur état incomplet me l'a permis.
PlSONIA ACULEATA.
P. caule fruticoso ; ramis patentibus spinosis , spinis axillaribus
recurvis; foliis ovatis petiolatis obtusis glabris; cymis compositis; fruc-
tibus clavato-tetragonis puberulis quadrifariam spinuloso-glaudulosis.
Pisonia aculeata L. Spec. Wdld. Spec. 283. Lamk. M. t. 861. Spr. Syst. 2. 168.
Rumph- Amb. 5. p. 35. t.
PLUMBAGINEiE.
Plumbago zeylanica.
P. caule ramulisque striatis ; foliis ovalibus vel ovato-lanceolatis
petiolatis glabris ; floribus albis.
Plumbago zeylanica Linn. Spec. IVilld. Spec. 1. p. 838. — P. occidentalis Sweet.
H. brit. — P. Zeylanica B. R. et S. — P. scandens hortul. (non Jacq.). — P. zeylanica folio
splend. ocymifolio , flore lacteo. Burin. Herb.
iEGIALITIS ANNULATA.
JE. ramis teretibus, cicalricibus petiolorum annulatis; foliis ovatis
integerrimis coriaceis, petioli membranaceo-marginati basi dilatatâ
vaginante ; spicis paniculatis ; floribus altérais subimbricatis tribrac-
leatis albis.
/Egialitis annulata R. Brown, Prod. 4?-6. Gaudic. Freyc. It. bot. 44'î- '• 5i.
SCBOFULARINEiE.
BONNAYA VERONICiEFOLIA.
B. caule repente; foliis ovatis in petiolum attenuatis serratis glabris
uninerviis , pedunculis axillaribus solitariis unifions folia superanti-
bus; capsulis calyce dimidio longioribus glabris.
jy4 HERBABII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Bonnaya veronicsefolia5pr., Syst. i. 4i- — Gratiola veronicœfolia Linn. Jf'ilU. ,
Spec. I. io3. Vahl, Enum. i. p.g5.2?/«m., Bijdr. ~]\^>. Piumph., Amb. 5. p. 160. t. i-u.
fig. 2.
Ois. M. Link, dans la description de l'espèce dont il forme le type du genre
Bonnaya-, ne mentionne pas le stigmate comme bilamellé; dans notre espèce ce
caractère est très apparent; mais il arrive souvent, de même quedansles Mimulus,
que les deux lamelles du stigmate s'appliquent les unes contre les autres., au point
qu'elles semblent ne faire qu'une lame amincie.
BuCHNERA ARGUTA.
B. scabra; caule ramoso tereti ; foliis radicalibus lanceolato-
oblongis obtusis subrepandis , rameaUbus linearibus integris obtusis
sessilibus; bracteis ovatis acutis, calyce cylindraceo subarcuato dinii-
dio brevioribus ; florum limbo subregulari ; capsulis inclusis.
Herba annua?casspitosa, 4-6 poil, alta, scabra; caulis erectus, ramosus, teres, her-
baceus ; ramis subpatentibus cauli simillimis. Folia radicalia r*/3. poil, longa '/2
lata , lanceolato - oblouga , subrepanda, in petiolum subattenuata , utrinque pa-
gina scabra ; caulina alterna , interdùm subopposita , linearia , obtusa, inté-
gra , patentia, sessilia , pilis brevissimis substrigosis incana , radicalibus dense
vestita; floralia lin. 1-8 circiter longa, ovato-lanceolata, subconcava, calyce dimi-
dio breviora. Flores spicati; spica terminalis floribus distichis brevissimè pedi-
cellatis, bibracteatis , bracteis lin. 1 longis, lanceolatis, acutiusculis, pedicellis
subasqualibus, calyce multô brevioribus. CAi.Yxlin. i1/, longus, lubulosus, scaber :
tubus cvlindraceus, subarcuatus , demùm auctus , subrotundo-ovatus, nervosus , 10-
nervis, introrsùm glaber; limbus 5-dentatus dentibus aequalibus, ovatis, erectis,
subacutis. Corolla lin. 3 longa, subhypocrateriformis, glabra, cœruleo-purpurea
floribus Erini alpini similis, tubus cylindraceus, subarcuatus, calyce dimidiolongior,
introrsùm pilis inspersus; limbus 5-partilus lobis œqualibus, patentibus, subrotun-
dis, obtusis. Stamina l\ didyma, inclusa, medio corollae tubi inserta; filamentis
brevibusglabris; anlheris linearibus, apicemucronulatis. Stylus, filiformis, stamina
longitudine aequans, glaber; stigma incrassatum subemarginato-lamellatum, papil-
losum. Ovajuum sessile, oblongum , subcompressum , glabrum. Capsula subcy-
lindraceo - compressa , rudimento styli coronata, glabra calyce persistente duplo
longior, bilocularis, bivalvis. Semina, numerosa, subreniformia, testa longitudi-
naliter striatâ, glabra.
Obs. Cette espèce paroîttrès voisine du Buchnera tomentosa, de M. Blume.
SOLANEiE.
SOLANUM AVICULARE.
S.suffruticosum ; ramis teretibus (in sicco) sulcatis; foiiis lineari-lan-
ceolatis acutissimis , integris aut pinnatifidis,, laciniâ terminali oblongo-
lanceolatâ, glaberrimis petiolatis; corymbis foliis brevioribus axil-
laribus terminalibusve plurifloris ; calyce irregulariter 5-lobo, lobis
rotundatis; coiollâ 5-lobâ subcœruleo-ldacinâ extrorsùm pallidiore,
lobis margine inflexis medio uninerviis , fauce flavâ ; antberis sub-
ovato - oblongis ; filamentis brevibus erectis ; stylo staminibus lon-
giori ; baccis ovoideis.
SolanumaviculareForif.Prorf.e<e/usrf.//er6. — S.reclinatum£7fër/(. — S.laciniatum
DunalfSol. p. i3g. (excl.syn. S. pinnatifidum. Lamk.,111. t. 1 15. 6g. 40 — S. pinnatifi-
dum VHérit. Coll. ic. ined. 109. — S. aviculare A. Rich., Aslrol. p. (exclus, syn.) — S.
glaberrimum Dunal., Synop. sol. p. 9. sp. a5.
HERBARII TIMOREXSIS DESCRIPTIO. 375
Obs. C'est après avoir étudié sur le vivant l'espèce que je mentionne ici , que
j'ai pu relever quelques erreurs qui existent à son égard. M. Dunal dans son histoire
des Solanées , réunit sous le nom de S. laçiniatum , le S. rectinatum. L'Hérit. On voit ,
d'après la description, qu'effectivement il avoit sous les yeux l'espèce a laquelle il
rapporte celle de l'Hérit. et de H. Rrown. Plus tard, dans son Synopsis Solattorum,
M. Dunal revient sur ce premier rapprochement et distingue comme espèce le S.
rectinatum de L'Hérit. (auquel il réunit le S. pinnatifîdum Lamk. ) le S. laçiniatum
Ait, et une nouvelle espèce qu'il nomme S. glaberrimum, originaire de Timor, c'est
celle qui nous occupe , et qui ne diffère en rien de l'échantillon type provenant de
l'herbier de Forster, conservé dans les herbiers <lu Muséum. Néanmoins M. Dunal
a rejeté dans les espèces mal connues le S. aviculare, Forster.
M. A. Richard , dans son Essai sur la flore de la Nouvelle-Zélande , croit a tort devoir
réunir le S. laçiniatum Ait, à l'espèce de Forster, dont elle se distingue par les
caractères suivants :
S. annuum, foliïs plerumque Uneari-lanceolatis vel pinnatifidis; corymbis ut et in
sp. prœced. floribus majoribus, calyce b-loùo, lobis rotundatis mucronatis ; rorollà 5-lobà
lobis pateniibus emaryinatis, utriivjiie pallide-cœruleâ ; staminibus styio brevioribus de-
flexis , filamentis filiformibus antheris sub-triplo lonyiortbus ; stylo cotorato subcceru-
leo; baccis rotundis.
Le Solanum laçiniatum, var. fi. R. Rr., doit constituer une espèce nouvelle, carac-
térisée par la petitesse de la corolle, celle des baies, la consistance et la forme des
feuilles, etc.
Solanum verbascifolium.
S. foliis ovatis v. ovato-oblongi9 acuminatis petiolatis integerrimis
tomentosis discoloribus; corymbis axillaribus terminalibusvc longé pe-
dunculatis , pedunculis apliyllis ; calycibus semiquinquefidis.
Solanum verbascifolium jR. Dr., Prod. l\l\'\. Dunal, Sel. i65. Ejitsdem. Syn. Blum.
Bijd. p. 698.
Solanum dianthophorum.
S. subinerme, aculeis in caule paucissimis acerosis v. nullis ; foliis
oblongo-ovatis integris tomentosis inermibus , pedunculis lateralibus
bifloris solitariis geminisve , calycibus 5-fidis acuminatis.
Solanum dianthophorum Dun., Syn. sot. p. 27. — S. biflorum R. Br. , Prod. ( non
Lour. )
Solanum Brownei.
S. caule fruticoso; aculeis rectis subacerosis; foliis integris repan-
disve oblongo-lanceolatis subinermibus, suprà scabriusculis vnïdibus,
subtùs tomentosis cinereis ; corymbis lateralibus subumbellatis breviter
pedunculatis simplicibus ; corollis calyce inermi triplo longioribus
extrorsùm puberulis ; staminibus subsessilibus oblongis stylo lon-
gioribus.
Solanum Rrownei Dun., Sol. 201. — S. violaceum B. Br., Prorf. 445. (non Jacq.)
Solanum horridum.
S. caule fruticoso tereti tomentoso aculeato , aculeis crebris ,
tenuibus acerosis ; foliis ovatis ovatove - oblongis tomentosis longé
petiolatis valdè utrinque pagina aculeatis ; floribus axillaribus pedun-
culis solitariis; calycibus 5 -lobis aculeatis ; baccis sphaericis.
376 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Solanumhorridum Dun. Sol. Synop. p, 38. (Spec. unie, ex ins. Timor?, alla è I\~ov.
Holi)
SOLANUM INDICUM.
S. caule fruticoso glabro ; ramis subangulatis tomentosis aculeatis ;
aculeis rameis basi dilatatis, subreflexis , acerosis; fohis ovatis, to-
mentosis utrinque aculeatis, sinuato-angulatis, laciniis dentatis ; calv-
cibus 5-fidis, segmentis subreflexis aculeatis ; corollâ patente, stylo
staminibus longiori.
Solânum indicum Linn. Spec. Dunal, Synop. Sol., p. 4o.
SOLANUM NIGRUM.
S. caule herbaceo angulato , foliis ovatis dentatis , floribus subum-
bellatis.
Solanum nigrum L. Spec.166. Dun. Sol. p. »52. Ejusd. Synop. p. 12.
Obs. Je n'indique ce Solanum d'après M. Gaudichaud , qu'afin de signaler
l'extension de ces espèces de race européenne jusqu'à l'extrémité des Molluques.
LYGOPERSICUM CERAS1FORME.
L. caule berbaceo piloso ; foliis inaequaliter pinnatis , foliolis incisis
dentatisve pilosis subtùs glaucescentibus ; racemis paucifloris supra-
axillaribus ; laciniis calycinis lineari-lanceolatis acutis corollara sub-
aequanttbus pilosiusculis uninerviis; baccis sphsericis.
Lycopersicum cerasiforme Dunal., Monogr. p. n3. Syn. Sol. p. 4- — Sola-
num Lycopersicum var. /3. L.,Spec. 1" édit. 1. p. i85. Murr., Syst.veg. 1 83. — S. pseu-
do-lycopersicum Jacq. H. Vind. 1. t. 11.
Physalis INDICA.
P. ramis subangulatis pubescentibus ; foliis ovalibus repando-den-
tatis subangulatis acutiusculis basi inaequilateralibus utrinque pubes-
centibus, petiolis limbum subtequantibus ; pedicellis petiolo aequalibus;
calyce reticulato-venoso membranaceo , laciniis lanceolatis acutis fruc-
tum vestiente.
Physalis indica Lamk., Encycl. meth. 11. p. 112. n° t4- — P- parviflora R. Br.
Prod. p. 447- — P- pseudo-angulata Blum., Bijdr. p. 706. — P. indica Are« ah
Esmb. Linnœa 4- 3. 1 83 1 . 476.
NlCOTIANA TABACUM.
N. foliis majusculis ovalibus obtusiusculis decurrentibus ; floribus
paniculatis, laciniis rotundato-ovatis mucronatis subpatulis.
Nicotiana Tabacum Linn., Spec. p. 258. JV'dld. Spec. 1. p. ioi4-
NlCOTIANA SUAVEOLENS.
N. corollis infundibuliformibus , tubo puberulo calyce longiori ,
filamentis adnatis, 4 longioribus; segmentis calycinis lineari-lanceolatis
subacutis capsulam superantibus.
Nicotiana suaveolens Lelim. Spr. Syst. 1. p. 617. — N. undulata Feu!. Malin.
t. to. R. Br. Prod. 1. p. Desf. Cat. h. p. (non Ruiz et Pav.)
herbarii timorensis descriptio. 3nn
Datura Metel.
D. herbacea puberula ; caule subangulato , ramis flexuosis ; foliis
ovatis basi inaequilateralibus grosse dentatis subangulosis ; dentibus
calycîriis inxqualibus i majoribus. lanceolato-acuminatis.
Datura Mctel ll'illd. Spec. i. p. 1009. Rœm. et Schult. l\. p. 3oG. Rumpli. Amb. V.
p. 28?.. t. 27.
ASCLEPIADEiE.
Tylophora micrantha.
T. ramis glabris ; foliis angustè v. ovato - lanceolatis acutis basi
rotundatis petiolatis glaberrimis ; cymis folio brevioribus ; foliolis
calycinis rotundis margine mêmbranaçeis corollâ brevioribus; corollae
segmentis longiusculis obtusis ; folliculis acuminatis glatris.
Rami teretes, crassitie pennœ corvinae, cortice glabro eî fusco, lenticellisque minu-
tis insperso, in novellis herbaceis, lasvi et virescentc. Folia poil. i'/,-2 longa, 1 lala
angustè v. ovato- lanceolata , apice arutiuscula , integerrima , basi obtusa aut
subacuta, glaberrima, subcoriacea , nervo medio subtùs prominente, petiolata,
petiolo lin. 2-3 longo suprà eanaliculato, glabro. Flores cymosi, cymis pluri-
floris , interpetiolaribus , foliis brevioribus. Bracteœ 1 -2 parvaj , pedicelli brevis
ad basin vel apicem insidentes, glabrœ. Calyx 5-fidus, segmentis subrotundis,
glabris, margine membranaceis. Couolla rota ta 5-partita, lobis ovatis, carnosis mar-
gine niembranaceis, calycem coronamquestamineam superantibus. Cobona stami-
nea5-pbylla, foliolisdepressis, subrotundo-ovalibus, subcarnosis, pistillo brevioribus.
Anthère ovatae, appendiculâ brevi subcarnosâ terminatas. Mass« pollinis ovoideo-
rotundœ, processu tereti basi subampliato stigmati affixœ. Ovaria 2 subrotundo-
ovoidea. Folliculi bini , rariùs abortu unicus, elongato-ovoidei , acuminati, basi
teretes, apice subcompressi, glabri. Semika (immatura) comosa, ovata, compressa,
margine submembranacea, loevia, fusca.
Obs. Cette espèce a quelque ressemblance avec le Tylophora cxilis , Colebrk. (1),
i" par ses fruits , qui ont exactement la même forme; 2° par les feuilles qui se pré-
sentent aussi quelquefois avec la forme de celles figurées par Colebrooke. Les fleurs
dans l'espèce de Timor m'ont paru pourpres comme elles le sont dans le T. exilis;
cependant, comme nous ne les avons vues que sèches, nous ne pouvons affirmer
cette identité. D'une autre part notre plante se fait remarquer par ses cymes qui sont
plus courtes que les feuilles, par la petitesse de ses fleurs qui sont une fois moins
grandes que dans l'espèce du Bengale, enfin par ses graines lisses et non légèrement
tuberculeuses.
DlSCHIDIA TIMORENSIS. Tab. XVII.
D. foliis subrotundo-ovatis breviter petiolatis; ascidiis ad ramorum
basin pendulis subsessilibus oblongis subarcuatis complanatis; corollâ
urceolatâ, lobis obtusis violaceis, inlrorsùm puberulis; coronâ stamineâ
lobis linearibus arcuatis reflexis.
Rami longissimi , teretes, fistulosi, nodoso-articulati , sinistrorsùm torti, inferiores
radicantes, radicidis praesertïm ad inferiores ranios erumpentibus,fasciculatis, ramo-
sissimis. Folia oppqsita poil. 1 longa, lin. 10 lata , subrotundo-ovata, obtusa rariùs
mucronulata, bifariè patent ia, subtùs concaviuscula, enervia, brevi ter petiolata, petiolo
lin. 2-3 longo, suprà piano carnoso, glabro. Ascidia ad ramorum basim conferta ,
(l) Colebrooke in Trans. of Linn. Societ, vol. XII p 358. t. iti
■IniiuLi du Muséum, t. III, 3" série. 49
i-,S HEKHARII Tl M OU LIS SI S DKSCR1PTIO.
internodiis 3-4 pollicaribus longis distantia, alterna uno abortiente , subsessilia .
j)endula ? ( Roclteœ falcatœ folia semulantia ) subcarnosa, glaberrima, glauca ,
poil. /)-6 longa 2 poil, lata, oblonga, obtusa , subarcuata, complanata, ad latera
tenuiora, apice iissa, ostii exterioris angusto marginibus in cavitale incurvis:
cavitas angusta, sectione transversal! elliptico-acula, radieulis densis è ramis et
ipso petiolo vel aliundè oriundis vestita , parietum epidermide lae'yi sicttt exteriori
stomatibus instruetâ. Pebcisculi interpetiolares, semipollicares, teretes, apice recep-
taculis duobus rotundis.demùm oblongis coronati. Flores breviter pedicellati , basi
bracteâ subulatâ instructi. Calyx 5-partkùs foliolis ovatis obtusiusculis , extrorsùm
bispidulus, corolle multolies brevior. Corglla urceolata, lin. i et ultra longa, 5-loba,
lobis oblongis, oblusis, marginibus involuiis,extrorsùmviolaceis,introrsùm puberu-
iis; tubussubglobosus, obscure [>-sid< mis, pailidèflavus?g)aber, carnosus.CoBON.ista-
rninea coltinmâ dimidiobrevior,5-parlita,ioliolis ai)ilicrisoppositis,linearibus, apice
in lacinias duas arcuatas, reflexas , lineares, submembranaceas divisis. Axther v
obtusse , apice membranaceo, pistillum superantës. MasSjE cereaceae planas oblonga-
aureaj, basi pedunculis corneis fuscis , ci.rpusculum sequantibus , insertae. Stylis
brevis angulatus , stigmate globoso, subintegro coronatus. Ovaria subelongata.
FoLLrcLi.us 2 pollices longus, teres, arcuatus, basi et praesertim apice attenuatus.
laevis. Semina lin. i longa obovato-oblonga, plana niarginesubinenibranacea,fusca;
coma sericeà:,copiosâ seminibus longiore. Perispehmum tenue. Cotyledo>es ovatœ,
subcarnosa;. Radic.ula oblonga, cotyledonibus longior.
DlSCHIDIA NUMMULARIA.
D. foliis subrolundis obtusis vel ovatis mucronulatis brevissime
petiolatis utrinque convexis, pulvcre farinaceo albo conspersis; flori-
bus umbellatis pedunculatis , pedunculis brevibus ; corollâ subtubuloso-
cauipanulatâ 5-fidà, segmentis lanceolato-acutis.
Dischidia numniularia R. Br., H' cm. Traits, i. 3a. EjuscL Pivd./fii. — Nummula-
ria lactea minor Ruin/di., Amb. 5. /)">. t. ij6. fig. î.
Calotropis GIGANTEA.
C. foliis cordato-oblongis supremis latioribus obtusiusculis subtùs
aracbnoideo-tomeutosis.
Calotropis gigantea R. Br. Spr. Syn. r. p. 85o — Asclepias gigantea. H. Beng. 20.
H'ill<l.,Sppc. pi. 1264? Burin., Flor. inil. -1? — Apocinum indicum maximum Bitrni.,
Thés. zejl. 2/1, exsynon. — Modoricus Rumph. ,Amb. VII, i\. t. 14. fig- i- — Ericu
Rtieedt. Mal. II, 53. t. 3i.
APOCYNEiE.
ALSTOMA SCHOLATIIS.
A. foliis 5-y vertieillatis obovato-oblougis obtusis eostatis venâque
margini approximatâ cinctis, suprà nitidis viridibus , subtùs opacis
subglaucis ; eyinis breviter pedttîrëulatis ; corôllœ limbo subbarbato ;
folliculis longissimis.
Aîstonia sciiolarîs R. Br., Traits. If'crncr. soc. Rœm. et Schult. 4- p. 4' 5. Blitm.
Ilijtlr. 1037. — Echites scholaris Liitn. Mant. 53. — Pela. Rltccd. Hort. Mal. I, p. 81.
t. 45. optimà. — Lignum scholare Ruhiph. Aml>. 2. p. 246. t. 82. quoad dçscriplîimem .
sed figura potiùs séquentis.
Alstoma spectabilis.
A. foliis quaterais elliptico-oblongis subacuniiuatis eostatis margine
HERBARII TIMORENSIS DESCRrPTIO. 3%
simrtilcibus ; cymis pedtmculatis folio brevioribus ; copollae li mf ><>
barbàto, tubo dimidio breviori ; folliculis longissimisi
Alstnnia spcctabilis 11. Br. , Trans. /!'< rrtdr. Soe'. Haut, et Schult., Syii.. <\. p. 4ir>.
Blumc, Bijdr. io3j.
WRIGHTIA ANTIDYSENTEHICA'.
\V. foliis ovato-ofilcragis breviter acuminatis laetè viridibus glabris;
corymbis subterminalibus ; tubo corollae laciniis calycinis sexies
longipre.
Wrightia ariîldysentericà'R. Br.Trahs.Wern.Socj^. Rœm. et Schult. !\. 4'3. — l\'e-
ritim antidvsentcricuin Linn. Spcc. 3o6. Lnmk. Encycl. .'i. 45y. IVild. Spec. i. i ►'.<">.
Wrightia pubescens.
W. foliis elliptico-oblongis acuminatis calycibusque pubescentibus ;
corvmbis erectis ; tubo corolla3 calyce paulo longiore; folliculis eo-
Iia'rentibus.
Wrightia pubescens R. Br. Trans. IFern. Soc. -5.
Obs. Je cite textuellement la phrase de R. Br.; les herbiers du Muséum ne passé-
dent point cette plante, mentionnée dans les transactions delà société Wernérienne
comme originaire de Timor.
Wrightia tinctoiua.
W. foliis elliptico-lanceolatis ovatisque acuminatis glabris; laciniis
calycinis subrotundis margmibus reflexis , porollse tubo aequalibus ;
corollâ extrorsùm tenuissimè puberulâ.
Wrightia tinctoria R. B. loc. c, Rœm. et Schult. Sysl. I\, l\il\.
Tabern/emontanaparviflora.
T. foliis oppositis inaequalibus lanceolatis acuminatis, glaberri-
mis breviter petiolatis; cymis subdichotomis pedunculatis multi-
floris; foliolis calycinis ovatis obtusis; corollae laciniis oblongis obliquls
tubo dimidio brevioribus ; folliculis dispermis binis ovato - rostratis
laevibus fulvis.
Rami dichotomi , cortice glabro fulvoqué vestili, in adultis lenlicellis tubercula-
tis insperso, in novellis loevi atque viridescente. Foi.ia opposita poil. 2-2 '/„ longa ,
1-1 '/2lata, lanceolata, basi et apice acuminata , integerrima , non raro subralcatim
arcuata, utrinque glaberrima , basi eglandulosa, submembranacea, penninervia
nervomediosuprùsulcato,breviterpetiolata, petïolo lin. t vix longo suprà subpiano
glabro. Flores ( Syrinqœ vulgaris magnitudine) cymosi cymis axillaribus vel ple-
1 isque ramidos terminantibus , multitloris, Horibus pedicellatis , pedicellis lin. i1/,
lonpfis , bracteis valdè deciduis , ebracteatis. Cai.yx 5-partitus, glaber, laciniis subro-
tundo-ovatis, obtusiusculis, corollœ tubo quadruplo brevioribus, erectis, sinistror-
sùm tnargine imbricatis. Corolla hypocrateriformis, glabra, alba, tubo lin. 4 longo,
apice subdilatato, 10-nervato , laciniis ante antbesin ferè dimidio brevioribus sinis-
trorsùm tortis , suboblongo-cultriformibus , obtusis, basi oblique subunguiculatis ,
tnargine externo subundulato , altero integro. Stamina Sinclusa, fdamentis brevissi-
mis, glabris , summo tubo insertis; antherae sagittatse , subapiculatœ , bilocularcs
loculis linearibus; pollen tuberculatum. Stylus stamina a?quans, membranaceus,
■«pire dilatatus et cum stigmate lagenam mentiens. Stigma cvlindraceum , antheris
i8o HEKBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
cinctum, obtusum, papillosum. Ovaria bina, coalita , subrotunda, v. oblonga
glabra, glandulis basi destituta? uniovulata, ovulis basi affixis, ovoideis. Follicvjli
ovati apice roslrati , subarcuati, glabri, fulvi, a-spermi ; seminibus ovoideis coin-
pressionemutuâ depressis, epicarpio tenui cinereo-fusco, vestitis. Embryo cotyledn-
nibus cordatisradiculam cylindraceam aequalibus.
Obs. L'analyse m'a montré , dans celte espèce , un embryon dont les cotylédons
étoient au nombre de quatre, comme on l'observe dans le genre Amsynkia de la fa-
mille des Boraginées.
Carissa Carandas.
C. ramisteretibusdiffusisspinosis; spinisinterpetiolaribussimplieibus
acutis, aut apice bifidis; foliis ovatis vel elliptico- oblongis obtusis aut
emarginatis glabris; pedunculis cymosis iDtcrpetiolaribus terminali-
busve.
Carissa Carandas Linn. Mant. 5a. Wild. Spec. i. 1219. Lamk. III. t. 1 18. f. 1. Corr.
serr. Ann. Mus. Pftris. 8. t. 3a. f. a. Roxb. Corom. 1 . p. 55. t. 77. Rœm. et Schult. 4.
5 1 8. — Ecbites spinosa Burm. Ind. 69. — Carandas Rumph. Amb. 7. t. ig. f. 3. et t. 29.
Plumeria ACUTIFOLIA.
P. foliis oblongo-Ianceolatis basi et apice acuminatis glabris; corollae
lobis obovatis, tubo gracili dimidio brevioribus.
Plumeria acutifolia Poir. Encycl. supp. 2. 607. Rœm. et Schult. Syst. 4- 4'9- — P-
acuminata Hort. Kew. 2. 70. Gaudicb. Freycin. It. Bot. p.4o.
VlNCA ROSEA.
V. caule erecto suffruticoso ; foliis elliptico-oblongis obtusis mucro-
nulatis subpubescentibus : stipulis exiguis bidentatis ; floribus geminis
brevissimè pedunculatis; laciniis calycinis setaceis.
Vincarosea Willd., Spec. 1. ta33. Rœm. et Schult. 4. 434. Curt. Bol. Mag. t. 2^S.
BIGNOMACE/E.
Calosanthes iindica.
C. foliis bipinnatis; foliolis subrotundo-cordatis acuminatis coriaceis
glaberrimis.
Calosanthes indica Blum.Bijd.p.r6o. — Bignonia \nà\c& L.,JVUld.Spec— Spathodea
indica Pers. 1. 173. Fais. (Excl. syn. Rheed) R. Br. Prod. obs. 472.
Spathodea longiflora.
S. foliis impari-pinnatis , foliolis elliptico-ovatis basi inaequilaterali-
bus apice acuminatis glabris petiolulatis; capsula siliquœformi laevi.
Spathodealongilloraim/î.sî/pp.283. — Bignonia. fVilld.Spec. 3. 3o/t. Pers.Syn.,ij'i.
Rheed. pars VI, p. 53. t. 29.
MILLINGTONIA HORTENSIS.
M. foliis oppositis impari-pinuatis, foliolis ovatis breviter acumi-
natis; floribus paniculatis.
Millingtonia hortensis Linn. , suppt. — Bignonia suberosa Roxb., Herb. Wall.
n°65i3. c.
Obs. Le genre Millingtonia doit rester distinct des Bignonia, comme le pensoit
HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 38 [
M. H. Hrown 1. c. ;la disposition des feuilles, la forme de la corolle munie d'un tube
Ires long, que dépassent même les étamines, ainsi que la structure des anthères,
doivent faire maintenir ce genre créé par Linnée et adopté par A. L. Jussieu. Le style
offre encore une particularité, c'est qu'il est creux dans son étendue, à partir des
deux lobes stigmatiques.
BlGNONIA RAMIFLORA.
B. ramulis angulatis; foliis pinnatis oppositis vel ternatim verticill,-?tis,
i-2-jugis, foliolis lanceolatis basi et apice acuminatis coriaceis petiolo
communi canaliculato ; floribus in ramulis senioribus subsessilibus; caly-
cibtis eampanulatis brevibus obsolète dcntatisjcorollâ campanulatâ tubo
basi contracto; capsulis junioribus tuberculatis.
RAMicortice flavescente vestiti, cicatriculisque foliorum iapsorum notati,subtere-
tes , novelli subtetragoni , glaberrimi. Folia impari - pinnata , 1-2-juga, foliolis
oppositis, lanceolatis basi et apice acuminatis , poil. l[-6 longis i'/2-21/, latis, gla-
berrimis, utrinque opacis, coriaceis, subtùs nervo medio primariisque prominulis,
infimis sessilibus : petioli poil. 6 longi , subteretes supernè complanato -margï-
nati. Flores in ramis adultis suprà Iapsorum foliorum cicatriculam axillares , 3-5
congesti , pedi-uculis nullis, pedicellisque brevissimis. Calyx 1. 1 longus , campa-
nulatus, obsolète 5 - dentatus 5 - venosus , extrorsùm tenuissimè punctulatus.
Corolla calyce triplo longior, semipollicaris, campanulatâ: tubus basi longitudine
calycis contractus, suprà ampliatus, extrorsùm tenuissimè punctulatus, introrsum
glaberrimus:limbus5-lobus,lobis rotundatis patulis,superiori dimidiomajori,subre-
flexo. Stajiina f\ cum rudimento quinti, inclusa, inaequalia, medio tubo inserta, fila-
mentis subulatis, arcuatis, glaberrimis : antherae lanceolatae , uniloculares loculo
altero abortiente graniformi, connectivo crasso : stamen abortivum claviforme,ler-
tilibus dimidio brevius. Stylus stamina superans filiformis apice subampliatus :
stigma bilamellatum,lamellis inaequalibus.ÔvAKiuM ovoideum basi disco cupulari
cinctum, glabrum. Capsula adulta basi calyce cyathiformi cincta, apice stylo per-
sislente rostrata, angulata,tuberculato-aspera.
Obs. Tous les détails qui ont rapport à la fleur ainsi qu'au fruit ont été faits
d'après des échantillons conservés dans l'herbier de Du Petit-Thouars et originaires
de Madagascar. La plante de Timor est parfaitement semblable à celle des iles
d'Afrique pour toute son organisation. Les échantillons des herbiers de Timor n'of-
froient que des fleurs beaucoup trop jeunes pour être décrites , et j'ai cru pouvoir
le faire d'après des échantillons d'une autre localité, après m'étre toutefois scrupu-
leusement assuré de leur parfaite identité.
Outre l'inflorescence de cette espèce, qui la fait facilement distinguer de
toutes celles appartenant aux Bignones à feuilles pennées, les anthères offrent en-
core un caractère fort remarquable, en ce qu'elles sont réduites à une seule loge ,
dont le rudiment de la seconde est placé sur le filet un peu en arrière et latérale-
ment. Le style est terminé par un stigmate bilamellé, et l'ovaire entouré d'un disque
cupuliforme assez large. Ces derniers caractères sont communs avec ceux qu'on ob-
serve sur le MiUingtonia, qui me semble devoir rester séparé des vrais Bignonia,
tant à cause de la forme de la corolle qu'à cause de la longueur des étamines.
ACANTHACEjE.
Hypoestes kosea.
H. ramis teretibus glabrîs; foliis ovato-lanceolatis integris; cymis axil-
laribus vel terminalibus ; involucri laciniis lanceolatis acutis, pubebre-
vissimâ flavescente inspersis, intcrioribus minoribus; corollâ roseâ invo-
lucro triplo longiore; capsula involucrum subœquante.
382 IIERBAR1I TIMORENSIS DESCRII'TIO.
Rami subhgoosï, erecti , dicnotomi, obscure 4-fîoni , foliis décidais cicatriculis
rotundis notati, junioribus teretibus laevibusque. Folia 2-3 poil, longa , 1-2 lata ,
ovato-lanceolata , intégra, supra yiridi-riigrescentia , subtùs pallidiora nervoqué
medio pilis insperso; peliolata, peliolo semipollicari supra pilosiusculo. In-
floresceniia cymiformis , cymis axillaribus terminalibùsve pedunculatis, pe-
dunculis petiolis subsequalibus, plurifloris ; floribus diiutissimè roseis , pedicelli-i
brevibus teretibus basi bibracteolatis, bracteolis brevissimis lanceolato-subula-
tis, reflexis, instructis. Involucrum 4-fidum, tubulosum, uniflorum, segmentis
exterioribus lanceolatis, aeutis, brevissimé flavido-puberulis.marginesubmembrana-
ceis,interioribus altérais, brevioribus. Calyx tubulosus, persistons, submembrannceus
pilosus, involucro subsequalisj tubus cvlindraceo-infundibuliformis, 5-nervius ; lim-
bus 5-fidus segmentis lanceolatis , aeutis , erectis, tubuni longitudine aequantibus.
CorollA involucro duplo longior, tubo cylindraceo calycem œquante, glabro ,
limbi bilabiati labiis subaequalibus, snperiori obovato vel oblon^o , subtruncato ,
fornicato 3-Iobo, lobis rotundatis; inferiori lanceolato-oblongo , subemarginato.
Stamina 2 parallela adscendentia lobis a?qualia , (ilamentis planis 1 - nerviis
glabris coloratis ; antlieroa ovatae, uniloculares, longitudinaliter déhiscentes. Stïlis
tiliformis staminibus subsequalis. Stigma bilobmii , lobis subrotundis œqualibus.
Ovarium oblongo - conoideum , disco glatiduloso subtindulato basi cinctum ,
biloculare, loculis 2-spermis, glabrum. Capsula! involucrum aequai.s , bilocularis
lôculis 2-spermis elasticè bivalvis. Semma ovato-rotunda, testa fulvâ verrucosâ
sulco medio subnotatâ, retinaculis ânbulntis basi nigris apice eburneis subtensa.
Embryo rectus. Cotyledones crassa?, magnae, subundùllàtae radiculas teretis subar-
cumbentes ; plumula inconspicua.
Graptophyllum HORTENSE.
G. caule fraticoso erecto; foliis ellipticis basi aeutis apice acuminatis
glabris breviter petiolatis sanguineo maeulatis; floribus purpureis, co-
rollâ ringente lobis subsequalibus, tubo sursùm ampliato subarcuato.
Graptophyllum hortense Nées ab Esenb. in IFall. pi. As. rar. 3. p. 102. — Justicia
picla Linn., Fnhl, Symb., 1 1. p.i4- Ejusd. Eratm. 1. p. 128. IFilld. Spec. 1. p. 88. Kew.
éd. an; 37. Roxb. Ind. 1. p. 109. Rœm. et Schult. 1. i/\çy. Mant.i. p. i33. Bbim., Bijd.
7S4- Dietricli. Spee.pl. p. 38o. Sims.Bot. mag. 1870. Bot. Reg. 1227. Rumph. Amb. \.
p. -3. t. 3o. Rlieed. Mut. FI. pi m. t. <5o.
Gendarussa VULGARIS.
G. fruticosa; foliis lineari-oblotigis obtusis breviter petiolatis gla-
bris; floribus spicatis, spicis terminalibus ; floribus subverticillatis ap-
proximatis.
Gendarussa vulgaris Nées ab Esenb. I. c.p. io4- — Justicia Gendarussa Linn. Supp.
IFilld. .Spec. 1. p. 87. (inter monantberas) Fuhl,Svmb. 11. p. i4- Ejusd. Enum.i. p.i3'>.
Rœm. et Schult. 1. 102. Blum. Bijd. 785. Dielrich. Spec.pl. p. 387. — Vada kodi
Rlieed. IX, t. !\ï. [bona.) Adhatoda madraspatanaHydropi péris folio, l'etiv. Aet. Philos.
n. ->44- P- 3irj.
Justicia sessilis.
.T. perennis; ramosa ramis diffusis erectis; foliis ovatis obtusis vel
ovato-lanceolatis acutiusculis utrinque pube rarâ inspersis; floribus so-
litariis axillaribus sessilibùs.
Justicia sessilis Jactp Amer. t. 1 1. f. 2. Fabl, Enurn. 1. p. i52. JFilld. Spec. 1. p. g5.
Pers. syn. 1. p. aa. Rœfn. et Schult. 1. p. t58. Spreng. Syst. 1. p. 84- Dietrich. Spec. pi.
p. 4°7- — J- paucillora Fnbl, Ectog. i.p. 1.
IIKIU'.Aiili TIMOBENSIS DESCRJPXIQ; \S >
■
ROSTELLARIA PROCCiMBENS.
H. berbacea ; foliis ovato-lanerolatis brevitsr petiolatis ulrinquo
puberulis; racornis termiualibus axillaribusque subovatu-cylindraceis
deniùm elongatis densifloris; segmeotis calycinis litieari-lanccolatis acu-
tis tubo corollœ seqwalibas eiliatis; seininibus subvrrrncosis.
Rostellaria procumbens NefSt v. F.siuli.ia /l'ail, pi. ./«. rar. 3. p. 101. — Justicia
procumbens Unit. FI. Zcyl. p. 19. tamk. Encycl. 1, p. 629. a. ai. ///. n. 12"). Poir.
Eticyck'siippt. >.. p. 160. 11. %Q. H'illd. 'Spéc. >. y. oyii. Rœm. et Sckùlt. Syst. 1. p. i54-
Diiiiich. S lire, pi 2. 3g3. (excLvar.i) Eoxb. Fier. intl. 1. p. |33. — l'ai . S angusti-
folia Bluta. ISijtl. p. 7IS8. — J. procumbentis l'ai: JJluin. Bijd. p. 78K.
Sautieiu gbn: nov.
CALYX lubulosus, snbaequalis. CÔfaÔLLÂ iniiindibulifonnis bi-
labiata, labio superiore angusto, fornicato 2-lobo; inferiore pa-
tente 3-lobo. S'FAMINA 4 didynama, exserta, infernè in tubum
autieè Hssuui, stylom vaginantein , cnin labio superiore concre-
Uim, connata. AlNTHElLE bilocularcs, basi sagittatae, pilosiusculœ,
loculis insertione aeqnalibus. OvARIlDI biloculare loculis biovu-
lalis. CAPSULA clavata , biv^lvis bgsi in stipitem longiuscidum
compressa et asperma, counnissurâ valvularum plana, sujjernè
bilocularis loculis 2-spermis. DlSSÉPnVrÈNTUM adnalnm , pér-
sistens. SEMINA retinaeulis longis uncinatis subtensa , discoidea,
birsuta.
Herba càùlescem suffhit^scens. Rarni lignosi ièrefes nd nodos mcràssati, noveili sub-
incani. Folia intégra. Cymœ axillares ad ratnulontnt apiain dispûsitœ, subZeisites
ocrasn fotiorum lapsornm spicani nantit ntts. Flairs purpurei mapisevli bibraclculati.
SaUTJERA TIJSCTORUM.
S. foliis ovato-oblongïs obtusiusculis acnminatis basi subinarqnali-
acutis obiter répandis subtùs incano-pubigeris ; cyniis diebotomis (ctim
rlore solitario intcrinedio), axillaribus.
Folium tinrtorum Buinplt. Ilerb. Amb. VI. p. 5i. {ex parti'.) ■ — Ruellia liilabiata
Rliwdt. Cat. Hort. Bail. p. 8/L
Obs. Ce genre se distingue de 1' Hyqrophila de M. R. flro\vn,par sa corolle bilabiée '
ainsi que par son ovaire, dont les loges ne contiennent que deux ovules. Il se sépare
nettement des Lepidqgathis avec lequel il a des rapports par le nombre d'étamines et
de graines, par son cal y ce tubuleux; enfin , il s'éloigne des Justifia par ses 4 (lamines
authérifères à anthères égales. Il a, d'une autre part, les plus grandes affinités avec
Y Eraitthcmum , ainsi qu'avec le Perist/raphe Xees ab Esenb. et je ne doute pas que
quelques unes des espèces de ce dernier genre n'en fassent partie , comme par
exemple, le Peristiopbe pubigira.
J'ai dédié ce genre à Sautier, un des jardiniers de l'expédition aux Terres-Aus-
trales, qui mourut dans la traversée de Timor à la Nouvelle-Hollande, et qui con-
tribua, par son zèle, à enrichir le Muséum d'un grand nombre d'objets nouveaux.
DlCLIPTERA GLABRA.
D. ramis erectis ramulisque subtetragonis geniculatis glabrinsculis,
foliis...; peduncitlis axillaribus plerumque subuullis interdùm urabi'llato-
384 HEUBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
trifidis; pcdicellis 3-5-floris; bracteis valdè innequalibus rotundatis mucro-
nulatis nervosis coriaceis glabris; bracteolis brevibus subulatis; seg-
mentis calycinis lineai'i - lanceolatis acutis ciliolulalis, corollâ glabrâj;
capsulis orbiculatis compressis glabris ciliolatis basi et apice breviter et
obtuse appendiculatis;seminibus orbiculatis compressis ciliolulalis.
DlCLIPTERA ERIANTHA.
D. ramis gracilibus diffusis subtetragonis puberulis; foliis ovatis inte-
gerrimis subacutis, petiolisqueglabriusculis;bracteis(iuvolucro)subrotun-
dis, acutis extrorsùm tomentosis, introrsùm glabriusculis unifloris; brac-
teolis subulatis; segmentis calycinis Imeari^subulatis; floribus extrorsùm
puberulis roseis; capsula obovato-subrotundà subcompressâ tomentoso-
ciliatâ.
DlCLIPTERA SPICATA.
D. ramis subteretibus ramulisque subtetragonis glabris; foliis.... pe-
dunculis axillaribus approximatis ad apicem ramuloru m dispositis, spicam
mentientibus; bracteis (involucro) inœqualibus lanceolatis acutissimis
basi angustatis longé ciliatis, extrorsùm tomentosis, introrsùm gla-
briusculis; capsula compressa subrotundà ad apicem tomentoso-ciliatâ;
semiuibus papilloso-grauulatis.
DlCLIPTERA CILIATA.
D. ramisobscurè tetragonis,ramulistetragonis hirsutis; foliis lanceolatis
integrisinpetiolumlongumattenuatis,pilisbrevibusadpressis;bracteis(in-
volucro) lanceolatis ad basin angustatis uninerviis subulatis, utrinque
glabriusculis medio et margine pilis longis subraris albis , ciliatis ;
segmentis calycinis sublineari-lanceolatis acutis glabriusculis; capsula or-
biculatâ subcompressâ substrigoso - ecbinulatcâ ; seminibus vix punc-
tulatis.
Obs. Les matériaux incomplets que j'ai eus à ma disposition pour ces plantes ne
m'ont pas permis d'étendre mes recherches spéticiques autrement que par comparai-
son avec les herbiers. Celui de M. de Jussieu, qui a fait une monographie de ce
genre, ne m'a rien présenté qui puisse se rapporter aux espèces que je viens de
citer. Cependant je suis porté à croire que sur les quatre espèces rapportées de Ti-
mor, il s'en trouvera peut-êtreuneoudeux précédemment décrites; mais comme aussi
deux de mes plantes sont privées de feuilles, et que leur forme est presque le seul
caractère qu'on trouve dans les livres pour distinguer les espèces, elles n'ont pu ,
par cette raison , m'offrir des points de détermination; peut-être aussi quelques
unes dénies espèces ne sont-elles que des variétés, du D. bivalvis Jitss.; M. Blume,
dans son Bijdragen , en indique plusieurs appartenant à son D. cœrulea, qui
paraissent avoir de l'analogie avec les espèces que je viens de citer. Je n'ai pas cru
devoir diviser ces espèces dans l'état où je les ai eues, dans les genres établis par
M. Neesd'Esenbeck.
Eranthemum fasciculatum.
E. ramis erectis tomentoso-hispidulis ; foliis ovato-oblongis acu-
minatis basi in petiolum brevem angustatis integris, in venis praesertim
infrà pubescentibus ; pedunculis axillaribus vel terminalibus petiolo
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 385
œqualibus apice trifloris ; calycinis laciniissubulatis; corollae segmentis
oblongis tuboque extrorsùm puberulis.
Erantlietniim fasciculatum Blum. Bijd. p. 792.
Rami sublignosi quadrangulares pubescentes y. hispiduli. Foi.ia poil. 3-5 longa, 2-3
lata , ovato-oblonga , intégra , acuminata , memhranacea , supra nisi nervo medio
glabra , atroviridia, subtùs et in venis pilis brevissimis inspersa, subconcoloria, basi
in petiolum brevem attenuata, petiolo poil. 1-11/, longo , pubescente v. bispidulo.
Pedlnculi axillares , in spicam interruptam dispositi , foliis floralibus mino-
ribus basi instructi, petiolos aequantes apice triflori : flores sessiles, longé tubu-
losi, erecti ; brade» subulatas , puberulae, calycem subœquantes. Cal^x lin. 2 lon-
gus, profundè 5-partitus laciniis œqualibus, 2I jongis, lineari-lanceolatis v. subulati»
extrorsùm puberulis. Corolla poil. 1 longa hypocrateiiformis : tu'uus cylindricus
poll.i ', 4 longus, extrorsùm puberulus:/tm6us,lobis subaequalibus,oblongo-ovalibus,
obtusis extrorsùm sicut tubus puberulis. Stamina l\ ,duo antherifera corollœ faucem
superantia,filamentisplanis puberulis, antheris bilocularibus(loculis parallelis),mu-
cronulatis : duo sterilia punctif'ormia. Stylus longitudine staminum, filiformis basi
subincrassatus glaberrimus. Stigma bilobum , lobis rotundis papillosis. Ovarium
ovoideum compressum , glabrum , basi disco carnosobrevi cinctum , biloculare, lo-
culis biovulatis. Capsila poil, 1 longa , clavata , acuta , compressa, sutura? sulco
lateraliter notata, glaberrima,2-locularis loculis elasticèbivalvibus, suliarcuatis, dis-
sepimento contrario 2-spermo.SEsiiNA retinaculis subtensa, subiotunda, plana : testa
reticulato-rugosa , subfungosa.
Obs. D'après la phrase de YEranthemum fasciculatum de M. Lilume , l'espèce de
Timor est la même que la plante de Java , qui en diffère seulement par ses feuilles
presque sinueuses et obliquement acumirvées au sommet. L' E. diantherum doit égale-
ment venir se ranger près de notre plante. J'ai vu la même espèce dans les herbiers
du Muséum provenant de Coromandel.
Stroiblanthes ASPERA.
R. ramis teretibus erectis ; foliis lanceolatis aut obtusis repando-
crenatis petiolatis subtùs crassinerviis , utrinque scabiïs ; floralibus
lanceolatis integris sessilibus piloso-scabris ; spicis axillaribus subelon-
gatis vel ad apicem ramulorum dispositis , bracteis obovatis vel
lineari-spatbulatis glanduloso-pilosis; segmentis calycinis linearibus
obtusis ; corollâ hypocrateriformi lobis rotundatis , tubo curvato in-
trorsùm glabro.
Rami teretiusculi suprà foliorum insertionem subintumescentes ; juniores sub-
tetragoni, piloso-scabri.FoLiA 2 poil, circiter longa^-g 1. lata, lanceolata vel ellip-
tico-lanceolata , apice acuminata vel obtusa, margine crenato - repanda , suprà
rugosa, scabra , subtùs prsesertim in venis primariis /j-5 crassis piloso-scabra ; basi
in petiolum attenuata, petic.lo 4Hn. longo, teretiusculo ; floralia plura per totam
ferè ramulorum longitudinem opposita, approximata, obovata vel lineari-spathu-
lata, glanduloso-pilosa, sessilia. Inflorescentia spicata , spicis axillaribus vel ter-
minalibus subteretibus poil. 2 longis, floribus imbricatis subsessilibus bibraeteatis
bracteis calyce dimidio brevioribus, lanceolato-linearibus obtusis glanduloso-pilosis.
Calyx lin. 5 longus, inaequalis, 5-partitus segmentis 3 inajoribus 2 brevioribus
linearibus, obtusis, glanduloso-pilosis. Corolla semi-poil, longa, hypociaterifor-
mis ; tubus 3 1. longus cylindraceus subcurvatus , 7-nervatus, glaber; limbus tubo
triplo brevior, 5-lobus , lobis rotundis, œqualibus, utrinque glabris. Stamina l\
antherifera inaequalia majora faucem corollae aaquantia, rudimento quinti interme-
dio,brevissimo; filamenta apice libéra brevia basi in niembranam 7-nervatam coa-
Annales du Muséum, t. III, 3e série. 5o
386 HERRARII TIMORENSIS DESGRIPTIO.
lita : stérile 3-nervatum, fertilia i-nervata, lateralibus latioribus ; autoefae oblon-
gse, biloculares, loculis parallelis. Stylus staminibus longior , post anthesim calycem
longé superans , filiforruis, glaberrimus , apice subincurvus : stigma simplex , obtu-
sum. Ovarium ovoideum sulcatum , basi sùbcompressum, tlisco carnoso cinctum.
Capsula 1. 5 longa ovato-oblonga obtusa, longitudine calycis , sessilis, glabrius-
cula , bivalvis loculis 3-spermis; seminibus retinaculo subtensis , subrotundo-com-
pressis.
Obs. Cette espèce diffère du Strobîlantkes hirsuta par ses feuilles caulinaires, co-
riaces , rudes sur les deux faces , les florales plus ou moins linéaires-spathulées ,
couvertes de poils courts et glanduleux; par ses épis plus alongés, munis de brac-
tées acuminées aux deux extrémités et couvertes de poils glanduleux; par ses fleurs
longues d'un pouce et glabres intérieurement; enfin par les capsules plus grosses,
de la longueur du calyceetparfaitementlisses;elle paroit avoirde l'analogie avec le
S. crispa Bl.
Strobilanthes HIRSUTA.
S. rarnis subteretibus puberulis ; foliis oblongo-lanceolatis basi et
apice attenuatis crenatis puberulis longé petiolatis ; floribus ad
apicem ramulorum spicatim congestis; pedunculis axillaribus termi-
nalibusve , bracteis ovatis margine ciliatis ; corollae fauce basique styli
birsutis; capsulis longitudine calycis apice tenuissimè puberulis.
Strobilanthes hirsuta Bluin. Bijd. p. 70,7. — Justicia hirsuta Vahl,Enum. 1. 122.
IVilld. Spec pi. 1. p. 86. Dielr. Sp. pi. p. 4'9- — Nelsonia hirsuta Bœm. et
Schult., 1. 172.
Obs. J'ai vu dans les herbiers du Muséum les échantillons originaux de cette
plante rapportée par Commerson , et il m'a été facile de m'assurer qu'elle n'appar-
tient pas au genre Nelsonia, auquel l'ont rapportée Rcemer et Schultes, d'après un
rapprochement que M. B. Iirown ne faisoit que supposer.
Lepidagathis REPENS.
L. caule herbaceo ramoso subgeniculato ; foliis ovatis vel lanceolato-
oblongis acuminatis subrepandis basi in petiolum longum attenuatis;
spicis axillaribus vel terminalibus tetragonis glabris, bracteis lanceola-
tis acutis ciliolatis.
Justicia repens Lamk. [non lralil, Enum.)
Obs. Cette espèce paroît être voisine du Lepidagathis repanda de M. Blume ,
Bijdr.
Lepidagathis humifusa.
L. perennis ; caule procumbente ramoso diffuso ; foliis parvis
ovato-oblougis apice mucronulatis acutis integerrimis subsessilibus ,
subtùs tomentoso-puberulis crassinerviis ; spicis depressis axillaribus
terminalibusqne densifloris, bracteis calycibusque apice incano-tomen-
tosis ; corollâ parvâ , bilabiatâ extrorsùm puberulâ.
Perennis, ramosa, procumhens, diffusa ped. circiter 1 alta ; ramisubteretesramu-
lis tetragonis, gracilibus, apice subincano-puberulis. Folia '/2-i poil, longa 1. 2-
4 lata ovato-oblonga, versus ramulorum apicem approximata, integenima ,
apice mucronulata , basi subattenuata ; supra viridia, nervis vixeonspicuis , subtùs
nervo medio primariisque crassis, vahlè prominulis, tomentosa, laetè viridia,
coriacea, brevissimè petiolata, petiolo subcanaliculato ; floralia sessilia, utrinque
pube brevi vestita. Înflorescentia spicata ; spicis congestis subcapitalis pauci-
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 387
floris, foliis floralibus basi cinctis. Bractée oblongae, obtusœ , submembranaceae,
dorso ;ineâ viridi notatae , extrorsùm pilis albis dense vestitœ. Calyx 2 lin. oirci-
ler long us , 5-partitus, segmentis linearibus subœqualibus margine membrana-
ceis extrorsùm dense tonientoso-ciliatis. Corolle tubus 1. 1 longus cylindraceus ,
erectus, extrorsùm glaber; limbus tubo ferè œqualis, bilabiatus, infundibuliformis;
labium superius subrotundum, emarginatum, inferiori brevius; inferius 3-lobum,
lobo Lntermedio subrotundo , lateralibus ovato - oblongis majoribus extrorsuni
ineano-tomentosis. Stamina 4 antberifera, didynama, ad corollee faucem inserta ;
filamentis brevibus glabris: antberœ oblongae loculis insertione subparallelis sub-
exsertae , glabrœ. Stylus filiformis stamina œquansapice pilis brevissimis inspersus.
Stigma dilatatum , bilamellatum. Ovarium oblongum glabrum , stylo coronatum.
Capsula 1. 1 '/a longa, lineari-ovata, acuta, compressa, bivalvis, calyce sublongior,
sessilis, glabra. Semina suborbiculata , compressa, glabra : embryo cotyledonibus
orbiculatis, radiculâ tereti brevi.
Lepidagathis PARVIFLORA.
L. caule herbaceo ramoso diffuso ; foliis ovatis lanceolatis acutis
integris glaberrimis ; spicis axillaribus vel terminalibus sessilibus pau-
cifloris glabris.
Lepidagathis parviflora Blum. Bijd. p. 801.
CAiLisberbaceusadscendens, ['/2-pcilalis ramosus, quadrangularis; ramis graci li-
bus(internodiis distantibus), teretiusculis, glabriusculis. Folia i'/2-2'/î poil, longa,
i*/a lata , ovata vel lanceolata , acuta, mucronulata , basi in petiolum longum
altenuata, integerrima, membranacea, venosa, subtùs venispallidis vixprominulis,
glaberrima. IxPLORESCENTiAspicata, spicis axillaribus vel terminalibus, parvis, den-
sis, subcapitatis, 4-gonis, paucifloris, subglabris. Flores 2 1. longi, tubulosi, recti,
sessiles basi foliis floralibus bracteisque cincti; folia floralia bracteis longiora, sessi-
lia, subcuneata ; bracteis 2 lanceolatis, acutis, dorso puberulis, margine ciliatis, sub-
membranaceis, segmentis calycinis similibus. Calyx 1. 2-longus 5-partitus, sub-
aequalis, segmentis linearibus, acutis, dorso puberulis, ciliatis, latiori corollae labio
superiori opposite Corolle tubus 1. 1 circiter longus , cylindraceus, erectus,
extrorsùm glaber in trorsùm prœsertim ad faucem pilosus; limbus tubo œqualis, in-
fundibuliformis bilabiatus; labium superius rotundatum, emarginatum, inferiori
brevius; inferius 3-lobumlobointermedio ovato l'otundo, lateralibus ovatis, brevio-
ri. Stamina 4 didynama, antherifera, inclusa , fauci corollae inserta; filamentis
teretibus, brevibus, glabris; antberœ oblongae, loculis insertione subparallelis.
Stylus filiformis , usque ad apicem pilosiusculus , longitudine staminum. Stigma
simplex, subincurvum, truncatum. Ovarium ovatum, glabrum, stylo coronatum,
basi disco carnoso cupuliformi cinctum , 3-ovulatum. Capsula 1. i-'/3 longa , vix 1
lata, compressa, sessilis, calyce sublongior, acuta, glabra, bivalvis, loculis i->-sper-
mis, seminibus orbiculatis compressis, laevibus.
NOMAPHILA PETIOLATA.
N. ramulis glabris ; foliis ovato-lanceolatis obtusiusculis basi iti
petiolum longum attenuatis ; cymis axillaribus pedunculatis patentibus
petiolum îequantibus , bracteis foliaceis brevibus lanceolatis ; calycinis
segmentis angustè linearibus pilosis demùm glabriusculis obtusis ;
lloribus roseis tubo calyceni vix superante ; labio inferiori subtrilobo ;
introrsùm piloso; capsulis linearibus dorso pilosiusculis.
Caulis herbaceus? erectus, ramosus, ramis ramulisque subquadrangularibus ,
supra foliorum insertionem subintumescentibus, epidermide berbaceâ vestitis
glabris. Folia poil. i'/,-3 longa, i1 \ lata, ovato-lanceolata , breviter acuminata vel
388 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
obtusa, intégra, membranacea, concoloria, laevia, pilis tainen vix conspicuis,
adpressis utrinque inspersa , basi in petiolum poil, i '/j longum , atfenuata. Inflo-
p.ESCENTiAcymosa, cymis paucifloris, laxiusculis, peilunculis pedicellisque teretius-
culis, glabris. Flores rosei, lin. 5 longi, breviter tubulosi, erecti, extrorsùm tenuis-
simè puberuli basi bracteati, bracteis lanceolatis, parvis, glabriusculis. Calyx pro-
funde 5-partitus , ina?qualis, corollâ subdimidio brevior, segmentis 4 linearibus,
aequalibus, dorsali (quinto) majori. Cokolla ringens; tubus cylindraceus vix 1. i
longus, laîvis ; limbus bilabiatus, labio superiori ovato-oblongo, obtuso , integro,
subfornicato labium inferius subœquante ; inferiori subpatulo , trilobo, lobis
suba?qualibus, parvis, intermedio rotundo,subemarginato,lateralibusovatis, obtusis,
palato piloso, cristato cristâ glabrâ prominente, subtùs cavitate lineari labio
respondente. Stamina 4 didynama , majora labium superius asquantia, filamentis
planis, uninerviis, glabris labio superiori oppositis ; minora dimidio breviora,
filamentis subulatis : antherœ oblongae , glabra? , violacea?, biloculares , loculis
parallelis sequalibus. Stylus longitudine staminum, filiformis, basi subincrassatus,
liirsutus. Stigma simplex. Ovaiuum lineare , compressum, glabrum. Capsula 5-6 1.
longa, teretiuscula , subobtusa , glabra, sessilis, calycis segmento majori longior,
bilocularis loculis polyspermis , elastieè bivalvibus, tune arcuatis : dissepimen-
tum contrarium , adnatum, 1 5-i8-spermum. Semina suborbiculata, compressa,
glabriuscula , retinaculis subtensa.
Obs. Cette espèce paroit être très voisine du N. corymbosa Bl. dont elle diffère ce-
pendant d'après la phrase du Bijdragen par les calyces glabres et non couverts de
poils visqueux.
Barleria Prionitis.
B. bracteis spinosis, spinis pedatis quaternis ; foliis oblongo-lanceo-
latis basi et apice acuminatis petiolatis pilis adpressis margine sub-
tùsque inspersis.
Barleria Prionitis Nées ab Esenb. in Wall. pi. Asiat. rar. 3. p. gZ.Linn. Spec. 887.
Vahl, Symb. 1. p. 46. JVilld. Spec. 3. p. 376. Blum. Bijd. p. 8o5. — Genista orientalis
Herb. Burin. Rheed. Mal. 9. p. 77. t. 4-1 •
Thunbergia IIASTATA.
T. foliis subbastato-ovatis acuminatis utrinque glaberrimis, florali-
bus subcordatis ovatis; peduneulis longitudine foliorum, bracteis ob-
longo-lanceolatis acuminatis corollae tubo aequalibus.
Hami volubiles, crassitie penna? corvina?, teretes, subnodoso-intuniescentes ad
foliorum insertionem , glabenimi. Folia poil, i'/j-S'/j longa i-3'/2 lata , ovata v.
hastata, lobis plus niinùsve divaricatis, aristato-acuminata, intégra, tri-quinque-
nervia , nervis subtùs vix prominulis , utrinque glaberrima, petiolata, petiolo semi-
pollicari vel poil, et ultra longo, tereti, basi incrassato, glaberrimo; folia floralia
cordato-ovata , acuminata. Pedunculi axillares , solitarii, bini vel terni, folium
œquantes, vel breviores, teretes, glaberrimi, subfistulosi, apice bibracteati : bracteœ
oblongo-lanceolata? aristato-acuminata?, submenibranacea? , utrinque glaberrima? ,
decidua?,antè antbesin sese margine tegentes,corolla? tubum aequantes.CALYX brevis
basi cyathiformis apice multifidus, laciniis lineari-acutis, inœqualibus, subcarnosus
glaberrimus. Corolla infundibuliformis -.tubus semipollicarïs, imâbasi contractus,
supra ampliatns, lateraliter subdilatatus, utrinque glaberrimus : limbus 5-lobus,
lobis subœqualibus, rotundatis, fauce introrsùm glabrâ. Stamina 4 didynama ,
majora corolla? tubo breviora : antherœ subsagittata? ovata?, obtusa?. Stylus filifor-
mis, stamina ferè duplo superans, glaberrimus. Stigma subi nfundibuji forme, mar-
ginibus planis subbilobis, glabris. Ovarium subconoideum, glaberrimum, calyce
paulô longius, demùm apicujatum, glaberrimum. Capsula interne giobosa, supernè
compresso-rostrata , glaberrima , basi calyce subaccreto cincta.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 389
06s. Cette espèce a le port des T. fragrans ou javanica, dont elle est cependant
parfaitement distincte.
CONVOLVULACEjE.
Argyreia Guichenotii.
C. ramis subpuberulis ; foliis ovatis obtusis acuminatisve basi ro-
ttmdatis vel cordatis , suprà lœvibus subtùs tenuissimè puberulis , pe-
tiolatis; pedunculis axillaribus petiold brevioribus crassiusculis cymoso-
plurifioris ; laciniis calycinis rotundis exterioribus majoribus margine
sinuato-reflexis extrorsùm argenteo-sericeis ; floribus rubro-purpureis.
Argyreia Guichenotii Clioisy, Convoi. /\i. — Ipomsea Reinwardtiana RI. Bljd. p. 720.
— I. asclepiadea Cliois. Mss. in herb. Mus. Paris.
Rami dextrorsùm volubiles, teretes, glabri lenticellis albidis inspersi, juniores
subpuberuli. Folia poil. Z1/-,-i,j^ longa a'/j-i' 2 lata , ovata velcordata, obtusa aut
acuminata, integerrima, suprà glaberrima subtùs tenuissimè puberula, subincana,
membranacea , petiolata petiolo poil. 1-2 longo puberulo. Flores subcymosi
pedunculi axillaris petiolis breviores , apice bifidi tri-quinque-flori floribus brac-
teatis , sericeo - tomenlosi. Dracte^e lineari - lanceolata; , acutae , extrorsùm
argenteo - sericeœ introrsùm glabrœ. Calyx 5 - partitus , laciniis 3-exterioribus
majoribus 1. 6 longis suborbiculatis , mucronulatis, margine sinuato-reflexis,
extrorsùm argenteo-sericeis, introrsùm glabris et coloratis. Corolla calyce triplo
longior , rubro - purpurea , tubo subcylindracep , glabriusculo, limbo plicato
quinque-dentato , dentibus extrorsùm sericeo-argenteis limbo paulô brevioribus.
Stamina 5 subsequalia, corollee faucem œquantia ; filamenta apice attenuata
basi complanata et subpuberula ; antherœ sagittato-ovatœ, basifixae, biloculares
loculis linearibus, rima longitudinali dehiscentibus. Stylus staminum longitu-
dine, filiformis. Stigma globosum , papillosum. Ovarium globosum styli rudi-
mento coronatum , glabrum, basi disco subintegro glabroque cinctum. Capsula:
desiderantur.
Obs. Cette espèce est bien la même que celle citée par M. Rlume de M. Choisy ,
qui avoit nommé, avant la publication de son mémoire, toutes les Convolvulacées
existant dans les herbiers du Musée, et avoit distingué une espèce originaire de Ti-
mor, sous le nom d' 'Ipomwa asclepiadea, que nous réunissons à celle-ci.
Argyreia setosa.
A. adpressè birsuta , foliis cordato-ovatis aut cordato-rotundatis
acuminatis suprà glaberrimis subtùs adpressè strigosis ; pedunculis
petiolos superantibus rigidis corymboso-multifloris , bracteis pedicellos
et flores ambientibus reniformi-orbiculatis obtusissimis , sepalis ex-
trorsùm strigosissimis ovato-orbiculatis obtusis.
Argyreia setosa Chois. Convoi. 43. — Ipomaea strigosa Roth. n. Sp. il 3. Rœm. et
Schult. 4- î42- — Lettsomia setosa Roxb. in Wall. Flor. ind. a. 80. — Convolvulus
strigosus Sper. 1. p. 600.
Obs. Je n'ai point vu dans les herbiers du Muséum cette espèce originaire de Timor,
je la cite d'après l'autorité de M. Clioisy.
Pharbitis Nil.
P. foliis cordato-trilobis , lobo intermedio basi dilatato aut non
coarctato , pedunculis 2-3-floris petiolos vulgô superantibus , sepalis
ovato-lanceolatis basi hispidis.
J9° HERBAR1I T1M0RENSIS DESCRIPTIO.
Pharbitis Nil Chois. Conv. 57. — Convolvulus Nil Linn. Spec. 21g. — Ipomaea cœ-
rulea Kœn. ! mss. inRoxb. Ind. 2. 91. Dot. reg. 276.
Pharbitis variifolia.
P. annuus ; ramis gracilibus glabriusculis ; foliis cordato-sagittatis
lobis rotundatis plus minùsve ovatis intermedio lanceolato obtuso ,
petiolisque subhispidis; pedunculis axillaribus petiolo brevioribus ,
bracteatis jfoliolis calycinis lineari-lanceolatis acutis basi bispidis , su-
pernè laevibus.
Rami glabri, juniores graciles, subfiliformes. Folia cordata ve£ sagittata lobis
rotundatis, intermedio lanceolato, obtuso, utrinque hispidula,subtùs pallidiora albi-
doque lentieulata, membranacea, nervis vix prominulis, petiolata , petiolo tereti
polîicem circiter longo, hispidulo. Flores axillares pedunculati, pedunculis petiolo
brevioribus 3-floris, floribus basi bibracteatis bracteis linearibus , acutis. Caltx
'>-partitus laciniis lineari-lanceolatis , acutis , subaequalibus parte inferiori bispidis
superiori laevibus. Corolla
Obs. L'échantillon que j'ai eu, quoique fort incomplet, se distingue de Ylpomœa
A'iïpar la forme variable de ses feuilles, et par celle des divisions calycinales qui
sont lancéolées aiguës, lisses dans leur partie supérieure, au lieu d'être ovales lan-
céolées et atténuées au sommet. La grandeur du calyce distingue encore ces deux
espèces: dans la nôtre il n'atteint pas 6 lignes de longueur, tandis que dans Vlpomœa
Nil, il dépasse le double de cette longueur. M. Choisy sembloit déjà avoir reconnu
cette plante comme différente dans l'herbier du Muséum, où il la considère, avec
doutetoutefois,comme espèce distincte. Mais une comparaison attentive avec l'espèce
ordinaire m'a confirmé dans l'opinion de M. Choisy.
Calonyction SPECIOSUM.
G. glaberrimum ; caulibus submuricatis ; foliis cordatis pcracutè
acuminatis, petiolis laevibus ; pedunculis axillaribus tune petiolo lon-
gioribustrifloris vel unifloris et brevioribus, laciniis exterioribus calyci-
nis ovatis, interioribussubrotundatis omnibus valdè aristato-mucronatis
subsequalibus; corollœ tubo cylindrico.
Calonyction speciosum Chois. Conv. 5g. — Ipomasa Bona-nox Linn., Spec. 228.
Bol. Mag. t. y52. — I. grandiflora Roxb., Flor. ind. 2. 87.
Calonyction muticum.
C. caule lœvi ; foliis cordatis répandis mucronatis glaberrimis ,
petiolis poil. 1 longis; pedunculis i-floris petiolo dimidio et ultra
brevioribus crassiusculis ; laciniis calycinis ovato-rotundatis subtruncatis
muticis œqualibus glaberrimis ; corollœ tubo cylindrico.
Ipomaea bona-nox, caule lœvi, calyce mutico, pedunculis unifloris Chois., Mss. in
herb. Mus. Paris.
Caulis volubilis, teres, epidermide flavescente tenuique vestitus. Folia alterna,
2-3-poll.longa i'/j-alata, cordato-subrotunda vel ovato-cordata lobis subapproxi-
matis, repanda, mucronata, utrinque glaberrima, petiolata, petiolo poil. i-i'/2
longo glabro. Flores axillares, solitarii, pedunculati pedunculis semipollicaribus
crassiusculis, teretibus , glaberrimis. Calyx glaber, 5-partitus, laciniis exterio-
ribus 1. 8 longis, 6 latis, ovato-rotundis, obscure truncatis, interioribus sublongio-
ribus, omnibus glaberrimis, subcarthaceis, erectis. Corolla candida calyce mul-
toties longior, tubo cylindrico poil. 2 circiter longo, crassitie pennœ anserinae ;
limbo... Stamina subaequalia, inclusa, corollae faucem subaequantia; filamenta capil-
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. jg (
laria, glaberrima; antherae biloculares, lineari-sagittatae. Stylus siamina longi-
ludine aequans, filiformis; stigmata duo, glabra. Ovarium fructuni(]ue haud vidi.
Obs. Cette espèce diffère de Ylpomœa Bona-nox L. par ses pédoncules uniflores et
toujours de beaucoup plus courts que le pétiole, par la grandeur et la forme des
divisions calycinales, enfin par la grosseur du tube de la corolle, qui dépasse 3 lignes
de diamètre. M. Choisy, dans une note manuscrite mise dans l'herbier du Muséum ,
rapprochoit cette plante de 17. lonrjiflora de R. Brown, qui paroît en différer très
peu, au moins à en juger d'après des échantillons recueillis sur la cote nord de la
Nouvelle-Hollande, qui paroissent appartenir à cette dernière espèce.
IPOMJEA RENIFORMIS.
C. ramis elongatis repentibus ; foliis subrotundo-cordatis reniforniibus
subemarginatis repando-crenatis glabriusculis , petiolis hirsutis ; pedun-
culis axillaribus subnullis i-rariùs 3-floris ; laciniis calycinis rotundatis
mucronulatis vel emaiginatis extrorsùm villosis ; corollà calycem vix
superante ; capsula globosâ apice umbilicatà ; semiuibus rotuudis griseis.
Ipomasa reniformis Chois. Cotw. 64- — Convolvulus reniformis IValL, Flor. înd.
?.. 67. — C. gangeticus Linn., Amœn. l\. 3o6, n°. 121 — Evolvulus emarginatus Burm.,
Flor. ind. 77. t. io.f. 1. — E. gangeticus Linn. Spec. 3gi.
Cailis ramosus, gracilis, teres, glabriusculus , repens, in internodiis radicellas
emittens.FoLiA(D/c/io«rfrœrc/3e/^isfoliissiinilia)1.3-61onga,27!-51ata,subreniformia
hastatove-cordata, obtusa vel emarginata repando-crenata , glaberrima, petiolata
petiolo poil. 1 longo interdùm, subnullo, tereti, pilosiusculo. Flores axillares;
pedunculi subnulli, simplices, uni-trillori folio breviores, hirsuti, bibracteati,
bracteis parvulis, linearibus, concavis, margine membranaceis et ciliolatis. Calyx
5-partitus laciniis rotundis rotundove-obovatis mucronulatis vel emarginalis infe-
rioribus paulù brevioribus, hirsutis introrsùm glabris, passim rubro coloratis.
Corolla calycem paululùm superans, campanulata, glabra striata, plicato-quinque-
dentata, dentibus obtusiusculis. Stamina 5 corollœ dentibus œqualia : filamenta
filiformia glabra; antherae sa{;ittato-ovatae. Stylus filiformis, stamina aequans,
glaber, stigmate globoso subbilobo? papillosoque coronatus. Ovarium ovoi-
deum, glabrum. Capsula globosa magnitudine pisi minoris, apice stylo deciduo
cicatriculâ umbilicatà notata, calyce persistente basi cincta, 2-locularis 2-valvis;
loculis 2-iarissimè aborlu mono -spei mis. Semina subrolunda subangulosa testa
crustaceà griseo-nigricante, tenuissimè puberulâ; hilum pilis aureis cinctum.
IPOMiEA FILICAULIS.
I. glabra , ramis gracilibus ; foliis lineari-lanceolatis , vel cordatis
acutis basi auriculato - dentatis sessilibus vel brevissimè petiolatis
ntrinque glaberrimis ; pedunculis axillaribus uni-rarissimè bifloris ,
subfiliformibus folio longioribus apice bibracteolatis pedicellis apice
incrassatis ; foliolis calycinis lanceolatis subœquabbus acuminatis glabris ;
capsulis globosis calyce accrescente tectis , glabris.
Ipomasa filicaulis Chois. Conv. 66. — Convolvulus filicaulis Vahll Symb. 3. i'\.
-C. hastatus Desr. Encycl. 3. 542. — C. simplex Pers. Syn. t. 178. — C. denticulatus
Spreng. Syst. 1. 6o3. — Ipomœa filicaulis Blum. , Bijd. 721. — I. denticulata B. Br.
Prod.[\8b. — I. angustifolia Jacq. Collect. 2. 367. — Tala-Neli, HhcedeMal. xi.i i3. t. 55.
Ipomœa Turpethum.
I. caulibus tenuissimè puberulis ; foliis ovato-lanceolatis basi ro-
tundatis mucronulatis integris utrinque subpuberulis breviter petio-
392 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
latis; pedunculis axillaribus unifloris petiolo duplo longioribus ; laciniis
exterioribus calycinis ovato-subrotundis subapiculatis extrorsùm te-
nuissimè velutinis , interioribus subminoribus ; corollae tubo calyce re-
condito colorato ; ovario globoso-depresso glabro.
Ipomaea Turpethum R. Br. Prod. 485. Bot. reg. 279. Chois. Conv. 68. — Convolvulus
Turpethum Linn. Spec.11 1 . — C. Gaudichaudii et Riedlei Chois. Mss. in Herb. Mus.
Paris.
ÏPOMiEA CAMPANULATA.
I. glaberrima , ramis teretibus ; foliis cordatis acuminatis acutis ;
{jedunculis axillaribus plurifloris subpaniculatis folio plerumque
ongioribus; laciniis calycinis œqualibus subrotundo-orbiculatis co-
riaceis capsulam globosam œquantibus glaberrimis.
Ipomaea campanulata Linn.Spec.ii9i. Chois. Conv. 69. — Convolvulus campanu-
latus Spr. Syst. 1. 607. — Adamboe Rheed. Mal. XI. îjï. t. 56.
IPOMiEA PETALOIDEA.
I. caulibus elongatis gracilibus foliisque glaberrimis bastato-lan-
ceolatis subrepandis basi rotundatis petiolatis ; pedunculis floriferis
petiolo longioribus i-3-floris , bracteatis membranaceis laciniis caly-
cinis subrotundis muticis glaberrimis ; corollâ sub-5-partitâ segmentis
lanceolatis obtusis extrorsùm sericeo - pilosis ; staminum filamentis
basi dilatatis margine glanduloso-pilosis.
Ipomaea petaloidea Chois. Conv. 69.
Caulis ramosus, elongatus, scandens, teres, gracilis glaberrimus. Folia poil, a"
3 longa , i-lata, hastato-lanceolata, acuta basi rotundata, subrepanda , tenuia.
penninervia utrinque glaberrima, petiolata petiolo subalato, glabro, poil. 1-21/,
longo. Flores pedunculati; pedunculi 2-3-flori, axillares , folio breviores , petiolis
longiores, apice bracteati , bracteis submembranaeeis lanceolatis acutis, post evolu-
tionem adhuc persistentibus, semipollicaribus, glaberrimis. Calïx 5-partitus, laciniis
semipollicaribus subrotundis, obtusis, subaequalibus, glaberrimis. Corolla poil.
i'/2 longa , tubo brevi calyce vix longiori, pilis sericeis apice insperso; limbo pro-
fonde 5-partito , segmentis subpollicaribus lanceolatis obtusis extrorsùm praesertim
ante evolutionem dense sericeis. Stamina 5, corollae ad faucem inserta, œqualia :
fi la m en ta, corollae segmentis dimidio breviora, basi dilatata, apice attenuata sub-
membranacea margine glanduloso-pilosa; antherae biloculares ovatœ loculis lineari-
bus , rima longitudinali dehiscentibus post anthesim contortis. Stylus stamina subas-
quans , stigmatibus duobus globosis coronatus. Ovariu.m globosum , glabrum.
Fructcs...
IPOMAEA VITIFOLIA.
I. ramis teretibus lignosis lœvibus , ramulis subhispidis ; foliis cor-
datis plus minùsve profundè lobatis , lobis 3-5 ovato-lanceolatis acu-
minatis irregulariter dentatis suprà petiolisque brevibus hispidis ,
pedunculis axillaribus petiolum superantibus plerumque trifloris ; laciniâ
exteriore calycinâ setigerâ demùm glabriusculâ ; corollâ aurantiacâ ,
tubo brevi calyce tecto.
Ipomaea vitifolia Swarlz, H. snbitrb. 1. 289. Blum. Bijd. 709. Chois. Conv. 72. Burm.
ind. 45. t. 18. f. 1. — Convolvulus vitifolius Linn. Mant. ao3.
HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3g3
Ipom.ea CYMOSA.
I. ramis teretibus tomentosis ; foliis ovato-oblongis subcordatis in-
tegerrimis petiolisque tomentosis ;pedunculis petiolo brevioribus apice
subumbellato-ramosis; floribus breviler pedicellatis, bracteis deeiduis;
laciniis calycinis subrotundis, duabus exterioribus extrorsùm subpu-
berulis,aliis glabris margine submembranaceis; corollâiiihuicîibuliformi,
tiiho subinflato, limbo margine incano piloso.
Ipomœa cymosa var. p Chois. Conv. 80. — I. bilida Rœm. et Schult. l\. 2A1.— I. Ko-
thii Eorumd. 2'i-. — I. bifida var. C. Blum.Bijd. 1 18.— Convolvulus cymosus p Desr.
Encycl.3. 556. — C. bifidus Vahl, Symb. 3. 3o. — C. Rothii Spreng. 1. 600.— C. lae-
vis mas. Rumph. Amb. 5. 43i.
Ipomlea OBSCUR A.
I. caule glabrato ; ramulis gracilibus subbirsutis ; foliis cordatis acu-
minatis glabris ciliolatis; pedunculis unifions folio aequalibiis ; laci-
niis calycinis ovatis acutis glabris ; floribus albidis iraâ basi atro-
purpureis ; seminibus pubèrulis.
Ipomaea obscura Rœm. et Schult. 4- 236. Bot. Reg. 3. n. 23rj. — I. solanifolia Burm.
nul. 4g. — I. insuavis Blum. Bijcl. 716. ■ — Convolvulus obscurus Linn. Spec. 2211.
Burm. inil. l\!\.JVall. Flor. ind. 2. 52. — C. gemèlliis Vahl"! Symb. 3. 27.
Ipomœa sepiaria.
I. caule herbaceo interruptè glabro aut pilis Iaxis sordide villoso ;
foliis cordato-oblongis ; pedunculis multifloris ; sepalis oblongo-ovatis
acutis aut obtusis; corollà speciosâ tubuloso-infundibuliformi.
Ipomaea sepiaria Chois. Conv. 82. — I. striata Pas. Syn. 1. p. 1 83. — Convolvulus
maximus Vahl, Symb. 3. 26. — C. marginatus Desr. Encycl. 3. 558. — C. striatus
Vahl? Symb. 3. 27. - Tiru-tali Rheed. Malab. XI. 109. t. 53.
ÏPOMiEA CHRYSEIDES.
I. caule contorto ; foliis oblongo-cordatis subhastatis integris aut
saepiùs angulosis etiam trilobis aciuninatis glabris ; pedunculis rigidis
petiolum superantibus 2-7-floris; sepalis coriaceis viridi-radiatis ovato-
retusis mucronulatis ; corollâ minimâ luteâ.
Ipomaea chryseides Bot. reg. 270. Chois. Conv. 87. — I. dentata Rœm. et Schult. 4.
789. — Convolvulus cbryseides Spreng. Syst. 1. 5gS. — C. dentatus Vahl, Symb. 3.
p. 25.
Convolvulus parviflorus.
C. perennis?, ramis glabriusculis , novellis tenuiter tomentosis; foliis
petiolatis ovatis subcordatis acutis integris supernè glabris subtùs
tomentosis ; pedunculis petiolo brevioribus uni-vel phirifloris subvil-
losis ; laciniis calycinis ovato - lanceolatis acutis ; corollœ tubo calyci
subœquali ; staminibus e.xsertis ; capsula globosâ glabrâ.
Convolvulus parviflorus Vahl ,Symb. 3. 2g.R0.xb. inlVall. ! Flor. ind. 2. 5i. Chois.
Conv. 98. — Ipomœa parviflora Pers. Syn. 1. i83.
Shutereia bicolor.
S. ramis pubescentibus ; foliis oblongo-cordatis acuminatis integris
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 5i
394 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
vel sublobatis, utrinque petiolisque pubescentibus ; pedunculis folio
brevioribus 1-2-floris, floribus subsessilibus; laciniis calycinis tribus ex-
terioribus latioribus subcordatis mucronatis ; corollâ calycem paiilô
superante extrorsùm hispidâ.
Shutereia bicolor Chois. Conv. u>4- — Convolvulus bicolor Vahl, Symb. 3. 2b. Bot.
Mag. 22o5.— Ipomaea bicolor Sw. H.suburb. 2' éd. 289. — Calystegia Keriana Sw.
H. suburb. 287. — Convolvulus sublobatus Linn. i35. — C. involucratus Bot. reg. 3 18.
— Ipomaîa timoreusis Blum. Bijd. 711. — Convolvulus Weinmannianus Chois, mss.
in herb. Gaudich.
PORANA VOLUBILIS.
P. foliis cordatis acuminato - mucronatis utrincpie glaberrimis ,
breviter petiolatis ; racemis axillaribus folio subtriplo longioribus
multifloris, pedicellis gracilibus ; laciniis calycinis lanceolato - ovatis
obtusis corollâ brevioribus ; staminibus inœqualibus , majoribus
corollam subœquantibus, filamentis filiformibiis glabris; stvlo pro-
fundè bipartito filiformi stamina majora œquante; capsula globosâ
glabrâ calyce accrescente breviori.
Porana volubilis Linn. Syst. 3. p. 166. Burin, ind. 5l. t. 21. f. 1. Lamk. lit. t. 186.
Wall. Cat. n. 1327. Chois. Conv. p. 106. — Far. a P. Uunnanniana Blum. Bijd.
p. 723.
CUSCUTA REFLEXA.
C. inflorescentiâ racemiformi , floribus breviter pedicellatis
bibracteatis ; corollâ urceolatà , laciniis rotundatis reflexis tubo
aequalibus ; staminibus subsessilibus corollae fauci insertis ; stylo
simplici stamina subœquante ; capsula conicâ rudimento styli coronatâ ,
2 -spermâ ; seminibus subrotundis compressis , testa tenuissimè punc-
tulatâ fuscâ.
Cuscuta retlexa Boxb. Chois. Conv. 116. Spreng. Syst. 1. p. 864-
BORAG1NEJL
TOURNEFORTIA ARGENTEA.
T. ramis teretibns ; foliis oblongis ovatisve in petiolum atte-
nuatis sericeo-tomentosis ; cymis decompositis, rameis sericeis ; corollâ
rotatâ ; stigmate sessili bifido antheris longitudine œquali.
Tournefortia argentea Linn. Sapp. i33. Jnlld. Spcc. 1. icfi.Boam. et Schult. 4- 536.
B. Br. Prod. p. 497- Blum. Bijd. p. 844- — Buglossum lanuginosuni Bumph. Amb. 4.
p. 119. t. 55.
Tournefortia sarmentosa.
T. ramis subteretibns strigoso-pilosis ; foliis ovoideis basi subcor-
dato-rotundatis apice breviter acuminatis subnitidis , pilis brevibus
strigosis inspersis, breviter petiolatis ; cymis termiualibus dicbotomis ;
seginentis calycinis ovatis obtusiusculis subnilosis, tubo tereti limboque
subbilabiato 5-lobo; corollâ glabrâ, antheris liuearibus acutis; stylo brevi,
stigmate obtuso.
Tournefortia sarmentosa Lamk. III. 1817. Poir. Encycl. v. 35-7. Rœm. et Schult.
4.535.
HEHBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3g5
EliRETIA BUXIFOLIA.
E. ramiïlis erectis scabris ; gemmis rotundis fusco-tomentosis ; foliis
obovalibus obtusis rariùs emarginatis , integris vel ad apicem crenatis
utrinque asperis breviter petiolatis ; floribus axillaribus solitariis pe-
dicellatis ; laciniis Câlyciriis subspatliulatis extrorsùm scabris.
Ebretia buxifolia Roxb.Corom. t. i. n. 57. — Cordia refusa Vahl, Symb. 11 p. 42
ElIRETIA TIMORENSIS.
E. glabra; ramis rugosis, ramulis tcretibus glabris ; foliis ovato-
lanceolatis acutis vel obovatis emarginatisque basi subattemiatis inte-
gerrimis glabris; paniculâ laxâ; segmentis calycinis ovatis ciliolatis.
RA.Miri<gosi,cortice fuscofisso; ramuli herbacei subteretes,glabri. Fol i a alterna, 1-
2-poll. longa '/2-i lata, subovato-lanceolata vel obovata, apice saepiùs emarginata,
integerrima, basi subalteuuata , glaberrima, subcoriacea, nervis paucis née promi-
nulis, petiolata, petiolo poil, circiter longo semitereti glabro vel supernè
pilis albis insperso. Inflorescentia cymoso-paniculata; cymis decompositis Iaxis,
axillaribus aut oppositifoliis , ramulosque terminantibus, pedunculatis , pedicellis
teretibus glabris apbyllis. Cal\x (fruttifer) hypoerateriformis 5-partitus, segmentis
1. 1 longis subovatis aculis erectis membranaceis, ciliolato - puberulis, glabris.
Flores Stylus filifbrmis glaber. Stigma bilàmellatum, lamellis crassius-
culis sublunatis faeie convexà oppositis, glabris. Bacce depresso-globosa? glabra>
magnitudine grani piperis, stylo persistente coronatœ , tetrapvreuas ; ossiculis com-
pressis 2-locularibus, loculo majori abortivo hinc aperto moiiospermo, striato-
rugosis.
EHRETIA LAURIFOLIA.
E. glabra ; ramis teretibus larvibus , gemmis ramulisque junio-
ribus viscosis ; foliis oblongo - lanceolatis apice acuminatis basi at-
tenuatis acutis integerrimis glabris ; paniculis Iaxis gracilibus axillaribus
vel oppositifoliis ; calycibus fructiferis parvis 5-partitis planis , seg-
mentis ovato-lanceolatis acutis glaberrimis; baccis parvis dipyrenis.
Rami ramulique teretes subgraciles glabri, gemmis paniculisve junioribus viscoso-
resinosis. Folia alterna, 2-3-poll. longa, i-i'/2 lata, oblongo-ianceolata, basi et
apice attenuata , integerrima , glaberrima , coriacea, subtùs nervis primariis paucis
subprominulis glabris instructa , petiolata , petiolo semipollicari glabro. Inflo-
rescentia cymosa cymis pedunculatis decompositis gracilibus Iaxis, paucifloris,
axillaribus aut oppositifoliis; pedunculis aphyllis, nunc basi foliolominimoscpiamae-
tormi abortivo instructis. Flores... Calyx (fructifer) vix 1. 1 persistens, profundè
5-partitus segmentis ovato-lanceolatis , reflexo-patentibus, glabris. Ovarum ovoi-
deum, glabrum, stylo persistente filiformi glabro in stigmata 2 linearia obtusa trun-
cata desinente , coronatum. Bacca dipyrena , parva, ossiculis sublaîvibus, bilocula-
ribus dispermis.
Obs. Cette espèce paroit avoir de l'analogie avec YEhretia acuminata R. Br. Elle
s'en distingue néanmoins par ses feuilles très entières, ses panicules plus lâches et
plus grandes. La plante de Timor semble davantage encore se rapprocher de YE. sa-
ligna de la flore de la Nouvelle-Hollande.
Cordia subpubescens.
G. ramis glabris ramulisque subangulatis pilosiusculis; foliis sub-
cordato - rotundis apice acuminatis dentatis petiolatis suprà sca-
3g6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
briusculis subtùs puberulis ; cymis terminalibus multifloris; calycibus
campanulatis 4-dentatis fructiferis accretis cyatbiformibus pluriden-
tatis, corollœ lobis lauceolatis reflexis; staminibus exsertis.
Rami teretes, cortice fulvo tenuiter rëticulato, junioros pubeseentes. Folia alterna
i-3 poil, longa i-2'/2lata subrolunda basi subcordata, interdùm suborbiculata,
apice acuminata, dentata, dentibus in junioribus punctulo glanduloso terminatis,
suprà subaspera pube brevi adpressa viridia, subtùs pallidiora, puberula , reticu-
lato-venosa , venis vix fprominulis , utrinque puberulis, petiolata petiolo '/2 - i
poil, longo subtereti, puberulo. Inflorescentia cymosa, cymis terminalibus
multifloris, floribus subsessilibus , ebracteatis , pedunculis aphyllis , puberulis.
Calyx campanulatus 3-5-dentatus dentibus ovato-rotundis obtusis vel mucronula-
tis, utrinque subpuberulus; demùm (fructifer) accretus , cyatbiformis, pluriden-
tatus, pilis raris inspersus. Corolla glabra, /i-partita; tubo ealyce incluso, tereti,
supernè subampliato, glabro; limbo /j-partito, lobis lanceolato-oblongij obtusis ,
aequalibus, reflexis, glabris. Stamina l\ fauci corollœ insertaeamquesuperantia sub-
erecta; filamentis fililormibus glabris; antliera?eîliptico-oblonga?seriùssubsagittatœ,
loculis rima longitudiriali dehiscentibus, suprà basin affix'ae. Stylus glaber,longitu-
dine staminum, biparlitus. Stigmata 4 linearia reflexa, glabra. Ovarium subrotun-
dum, glabrum, diseo carnoso subintegro impositum, biloculare. Drupa subovato-
conoidea, ealyce aucto basi cincta styloque coronata, corollà marcescente non rarô
subfulta; putamine 4-loculari, abortione i-loculari.
Obs. Le Cordia pofygama de Roxburgb a de la ressemblance avec cette espèce, qui
en diffère par ses jeunes rameaux couverts de poils rares, par ses feuilles qui ne sont
point scabres sur leur face supérieure, enfin par la forme du ealyce, qui est cam-
panule et non tubuleux.
CORDIA ORIENTALIS.
G. ramis ramulisque subangulato-striatis glabris ; foliis latis sub-
rotundo-ovatis acumiuatis , basi rotundatis subattenuatisve integer-
rimis, suprà glabris, subtùs ad nervorum axillas pubescentibus, longe
petiolatis floribus axillaribus corymbosis; calycibus 3-6-dentatis in-
trôrsùra hirsuto-tomeutosis, floribus 6-partitis; autberis sagittatis.
Cordia orientalis B. Br. Prod. p. 4g8. — Cordia Rumphii Bluin. B/jd. p. 843. -
Novella nigra Rumph. Amb. i. p. 226. t. 75.
LABIAT/E.
Anisomeles ovata.
A. caule berbaceo, ramis adsceudentibuspubesceutibus; foliis petiola-
tis ovato-rotundis basi cuneatis grosse crenatis utrinque tomentoso-
pubesceutibus; verticillastris remotis globosis dense multifloris ; caly-
cibus campanulato-ovatis5-dentatissubœqualibusreticulato-venosispube-
rulis erectis basi bracteatis bracteis lauceolato- oblongis tubo aequa-
libus.
Anisomeles ovata Brown. H. Kew. 3. p. 364- — Bentb. in Wall. pi. As. rar. 1. p. 59.
Spreng. Syst. pi. :>. p. 706. — Nepeta indica L. Spec. pi. 799. (exclus, synon.) fVilld.
Spec. pi. 3. p. 57. — Ballota distieba WiÙd. edit. prim. 2. p. 3o4- Liiin. Mark. 83 ? —
Marrubiuin odoratissimum belonieœfolio Burm. Zeyl. i53.t. 71. f. 1.
Anisomeles candicans.
A. caule berbaceo , ramis adscendentibus elongatis incano-pubes-
HERBARII TIMOKENSIS DESCRIPTIO. 397
eentibus; foliis ovatis crenatis basi cuneatis in petiolum attenuatis
mollibus ;i verticillastris remotis , supremis folia superantibus ; cyma-
runi peduuculis unilaleralibiis , rachi deinùm valdè geniculatâ,
bracteis subsetaceis persistentibus ; calycibus cylindraceis , d^ntibus
5 lanceolatis erectis a cutis, tubo introrsùm fauce medioque piloso.
Anisomeles candicans Benth. in Herbi Mus. Par. mss. — Ajuga fiuticosa Roxb. ex
ll'HId. in Uerb. Mus.
LEONURUS SIBIRICUS.
L. bieiniis, berbaccus ; foliis longé petiolatis ternatim sectis, seg-
nientis lineari-lanceolatis grosse dentatis incisisve subtùs puberulis
laetè viridibus, superioribus linêaribus integerrimis dentatisve in pe-
tiolum attenuatis; verticillastris plnrifloris globosis subsessilibus; caly-
cibus canipanulatis, dentibus 5 subœqualibus aristatis erectis, bracteis
subulatis calyci subœqualibus , corollâ calyce duplo longiore.
Leonurus sibiricus L. Sprr. 818. If 'Mil. Spec. pi. 3. p. 117. Hort. Kew. 8. p. 4"6.
Bentli. I. c. p. G3. Blutn. Bijd. 828. — L. tataricus Biirm. FI. Ind. iij. — L. hetero-
phyllus Sw. Brit. FI. Gard. 2. t. 197. 3. t. 2<_»4- — Stachys Artemisia Lour. Fl. Cochinch.
p. 365. ex liai). !
OCYMUM SANCTOM.
O. caulibus pilosis ; foliis petiolatis ovalibus obtusis dentatis pu-
bescentibus, nervis petiolisque pilosis, floralibus bracteaefonnibus ,
sessilibus pedicello brevioribus, racemis gracilibussimplicibus vel basi
ramosis , calycibus pedicello brevioribus nutantibus glabriusculis ,
intùs fauce nudà , dente supremo obovato concavo breviter decur-
rente ; corollis calycem vix superantibus , filamentis superioribus basi
pilorum fasciculo appendiculatis.
Ocvmum sanctum Linn. Mant. 85. — O. monacliorum Linn., Mant. 58. Blum.
Bijd. p. 83 1. — O. hirsutum Benth. ! in Wall. Pi. As. rar. 2. i4- — O. tenuiflorum
La/nk. JEncycl. 1. p. 386. fViltd. Spec. pi. p. {non Linn.?) — O. villosum Roxb.
Hort. Beng'. 44 ?
MOSCHOSMA POLYSTACHYUM.
M. caule tetragono , angulis lœvibus vel subasperis foliis ovatis
acutis rariùs obtusis crenatis , basi rotundatis subeuneato-attenua-
tisve glabriusculis, longé petiolatis; verticillastris paucifloris flo-
ribus niinutis saepiùs 6 ; calycibus subcampanulatis subbilabiatis
bispidulis, dente superiori subobtuso , lateralibus acuminatis, infimis
setaceis.
Moschosma polystachyum Benth. Lab. Gen. p. 24. — Ocymum polystachyum Linn.
Mant. 567. Murr. Comm. Golt. nov. 3. 71. t. 3. Blum. Bijd. p. 834- — Lumnitzera
polystachya Jacq. fil. Ed. vol. 2.
Plectranthus AUSTRALIS.
P. « caule berbaceo erecto pubescente; foliis petiolatis lato-ovatis
obtusis inciso-crenatis basi rotundatis rugosiusculis pubescentibus ,
floralibus ovalo-rotundatis deciduis , racemis elongatis simplicibus;
398 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
verticillastris laxiusculis sub-10-floris; calycibus declinatis fructiferis
ineurvis striatis glabriusculis , dente supremo ovato acuminato vix
decurrente , inlerioribus lanceolatis setaceo-acuminatis ; corollis calyce
subtriplo longioribus, tubo basi subgibbo-declinato , labio superiore
patente, inferiore porrecto concavo. » (Bentb.)
(In Insul. Timor fîde Gaudichaud.)
Plectranthus australis R. Br. Procl. 5o6. Lindl. Bot. Reg. i3. t. [098. Benth.
I. c. p. 36.
GOLEUS GRANDIFOLIUS.
G. « caule pubescente , foliis petiolatis amplis lato-ovatis acumi-
natis grosse cernatis basi rotundatis vel subcordatis subcarnosis , flo-
ralibus coloratis ante anthesin comosis; racemis simplicibus elongatis;
verticillastris laxè multifioris, pedunculo communi ramisque subnullis,
pedicellis elongatis , calycibus bispidis , dente supremo ovato acuto
non decurrente , lateralibus brevissimis truncatis , infimis elongatis
acutis ultra médium connatis, corollœ fauce ampliatâ. » (Benth.)
Coleus grandifolius Benth. I. c. p. 54-
COLEUS SECUNDIFLORUS.
C. « tenuiter pubescens , foliis petiolatis ovatis acuminatis grosse
crenatis basi rotundatis vel cordatis rugosis subcarnosis , floralibus
deciduis , racemis elongatis simplicibus; verticillastris cymaeformibus
secundis , pedunculo communi utrinque subnullo , ramis elongatis ;
calycibus pendulis hispidis, dente supremo oblongo acuto non de-
currente ; lateralibus abbreviatis ovatis acutiusculis liberis , infimis
elongatis ferè ad apicem connatis, corollœ fauce subdilatatâ. » (Benth.)
Coleus secundiflorus Benth. I. c. p. 55-56.
Leucas CHINENSIS.
L. caulibus erectis incano-puberulis ; foliis ovatis vel ovato-lanceo-
latis , obtusiusculis , grosse serratis basi integris , utrinque puberulis
subtùs canescentibus petiolatis ; verticillastris plurifloris ; calycibus
subtereti-campanulatis , incano-puberulis io-dentatis, majoribus acutis
reflexis, corollœ labio inferiore, lobis lateralibus subpuberulis inter-
medio transversè sublongo undulato,filamentis planis glabris.
Leucas chinensis R. Br. Prod. p. 5o4- Spreng. Syst. pi. 1. p. y!\i.
Leucas procumbens.
L. caulibus deflexis gracilibus , ad angulos obversè pilosis ; foliis
ovatis vel lanceolatis acutiusculis dentatis , basi integerrimis subvi-
ridibus longé petiolatis; verticillastris 2-4 floris ; calycibus 10-
dentatis subteretibus pedice'latis glabriusculis ; corollœ labio supe-
riori truncato-emarginato , inferiori glaberrimo, lobis lateralibus ob-
tusis, medio subrotundo piano, stamiuibus filamentis planis, antheris
subrotundis.
Leucas procumbens Drsf. Mem. Mus. Paris. 11. p. 7. t. 3. f. 1.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 3gg
Cymaria ACUMIiXATA.
C. ramis teretibus junioribus tëtragônis glabris ; foliis ovato-lan-
ceolatis acuminatis crenatis, basi rotundatis vel atteuuatis integerrimis,
utrinque glabris, cymis axillaribus secundifloris pedunculatis folio
brevioribus; calycibus campanulatis demùm globosis, dentibus 5 bre-
vibus erectis glabris; corollà extrorsùm puberulâ, seminibxis obovato-
rotuudis scrobiculatis apicc sub-pilosis.
Cymaria Benth. (caract. gêner.) Bot. reg. xv. n° 1292.
Rami teretes glabri ; juniores quadrangulares puberuli Folia 2 poil, longa
1 lata , opposita, ovato-lanceolata , apice acuminata, crenata, basi attenuata
vel rotundata inttgerrima, concoloria, glabra, petiolata; petiolo 1. 3 longo gra-
cili subpuberulo. Ixflohescentia cymosa , cymis axillaribus ramulisque in
spiram desinentibus ■'■, pedunculis folio brevioribus apice dichotomo-bifidis ,
racemis secundifloris, floribus parvis breviter pedicellatis , bracteatis , bracteis
minutis selaceis pedicellis brevioribus. Calyx extrorsùm glaber semilineam longus
campanulatus , demùm globosus membranaceus , fauce coarclatâ , reticulato-5-
nervosus, 5-dentatus dentibus ovatis acutiusculis erectis œqualibus. Corolla lin.
1 longa, bilabiata ; tubus cylindraceus subexsertus glaber; lhnbus bilabiatus, labio
superiori erecto intcgro obluso subfornicato , pilis brevissimis aureo-glandulosis
insperso, iuferiori patente trilobo, lobis ovatis acutiusculis, intermedio majusculo
subrotundo integro subconcavo subsinuato. Stamina l\ sub labio superiori adscen-
dentia, subasqualia ? Hlamentis filiformibus glabris :antberae subrotunda;, bilocu-
lares, loculis divaricatis demùm confluentibus,reflexo-patentibus. Discus subnullus.
Stylus stamina parùm superans, cylindraceus ; stigmata subaequalia brevissima.
Ovula t\ sublagvia, apice pilis inspersa. Achenia i-l\ sicca scrobiculata, nigrescentia,
pilis raris subrigidis apice inspersa, basique lateraliter subcompressa. Perispermum
tenue nigricans. Embryo rectusalbus.
VERBENACEiE.
Clerodendrum inerme.
C. ramis laevibus, ramulisque subpuberulis; foliis exacte ovatis aut
obovatis apice obtusis subemarginatisve basi atteuuatis integerrimis
coriaceis glabris ; pedunculis axillaribus , foliis longioribus 3-floris ;
calyce campanulato 5-dentato; corollœ tubo 1— 1 */a poil, longo;
drupis turbiuatis , glabris.
Clerodendron inerme Gœrln. fr. 1. p. 271. t. 5. — Volkameria inermis Linn. Spec.
fFilld. Spec. 5 p. 383. Blwv. Bijd. p. 808. — Jasmineum litoreum Buinph. Amb. 6.
t. 46 — Nir-notsjit Rheed. Malab. 5. p.o,.t. 49-
Clerodendrum uevifolium.
C. ramis subtetragonis , laevibus, glabris; foliis oppositis oblongo-
lanceolatis ovatisve basi et apice acuminatis , integerrimis glaberri
misque, subconcoloribus, laatè viridibus, petiolatis; cymis termmalibus
bracbiatis foliis brevioribus ; calycibus fructiferis profundè 5-fidis ,
segmentis subdeltoideo-lanceolatis acutis glaberrimis introrsùm rubro-
purpureis ; drupis laevibus nigris calyce brevioribus.
Clerodendrum laevifolium Blitm. Bijd. p. 808.
Obs. Les écbantillons incomplets que j'ai sous les yeux, me dispensent de faire
presque uniquement pour les feuilles, une description plus étendue. Je rapporte
4oo HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
également avec doute cette plante au Clerodendmm lœvifolium cité par M. Blume,
parce qu'elle paroît avoir aussi de l'analogie avec le Clerodendmm macrophyllum du
même auteur.
Clerodendrum LONGIFLORUM.
G. tamis subtetragonis lsevibus junioribus subpuberulis; foliis ma-
jusculis ovatis acuminatis, basi rotundatis integris, aut medio ad api-
cem subrepandis ; pedunculis brachiatis subteretibus; calyce campanu-
lato 5-partito, segmentis ovato-lanceolatis acutis; corollae tttbo 3 - poil,
longo gracili glabro.
RAMiteretes, glabri , juniores herbacei subtetragoni brevissimè puberuli. Folia
opposita 3-6 poil, longa, i !/2-3 lata ovata rariùs ovato-oblonga , apice acuminata,
basi rotundata, intégra aut repando-grossè dentata, glaberrima, subeoriacea,
nervis subtùs reticulato-venosis venis subprominulis, petiolala petiolo 1-2 poil,
longo subtereti, glabro. Infj.orescentia cymosa , cymis ramulos terminantibus vel
axillaribus pedunculis brachiatis subteretibus, nunc sEcpiùs aphyllis, nunc folia parva
ovata apice proferentibus. Bracte^e ovata3, lanceolatae obtusce, puberulae, ci(<>
deciduas. Calyx campanulatus, 5-partitus, tubobrevi basi rotundo subpuberulo, seg-
mentis subaequalibustubolongioribus,majoribu s duobusl.3-41ongisovato-lanceolatis,
acutis erectis membranaceis,glabris.CoROLL/E tubus gracilis, elongatus, 3 poil, longus,
glaber; limbus 5-partitus, lobis subœqualibus ovato-ellipticis obtusis. Stamina 4
didvnamaexserta, filamentis filiformibus ad apiceni tubi insertis, longissimisdebi-
libus, glabris; antheraî biloculares, loculis oblongo-linearibus longiludinalilei
dehiscentibus , sub basi fixas , mobiles, deciduae. Stylus staniinibus longior, Qliformis
glaber ; stigma bifidum glabrum , lobis subaequalihus acutis. Ovarium globosum
4-loculare loculis monospermis, glabrum. Fructus baccatus 2-/)-pyrenus atro-
purpureus nitidus, calyce persistente accreto, laciniis ovato-lanceolatis introrsùm
atro-violaceo coloratus, basi cinctus.
Obs. Cette espèce se distingue par ses feuilles larges , coriaces , glabres , arrondies
ou atténuées à la base, par le tube de la corolle qui atteint au-delà de t\ pouces de
longueur, lorsque la fleur est épanouie. Elle me paroît avoir de la ressemblance
avec les deux autres espèces que je viens de citer au sujet du Qlerodendrum lœvi-
folium.
VlTEX NEGUNDO.
V. ramis subteretibus molliter puberulis ; foliis ternatis quinatisve,
toliolis lanceolatis vel ovatis acuminatis integerrimis subtùs incanis ,
minoribus sessibbus ; paniculâ terminali ; calycibus subtubuloso-cam-
panulatis dentatis demùm eyathiformibus.
Vitex Negundo Linn. Spec. pi. 8911. JFilld. Spec. 3. p. 3o,3. — Vitex paniculata
Lamk. Encycl. i. p. 606. — Vitex bicolor f-Filld. Enum. p. 660. — Lagondium lito-
reum Rumph. 4. p. 5o. t. 19. — Bem-noss Rheed. Mal. ?.. p. i5. t. il. — V. trifoliata
odorata sylvestris indica Burin. Zeyl. p. 22g.
Vitex trifoliata.
V. foliis ovatis, obtusis simplicibus ternatis velquinatis,foliolis sessili-
bus lanceolatis acutis vel obtusis integerrimis, subtùs incanis; paniculâ
terminali strictâ ; calycibus rotundato-urceolatis subdentatis demùm
eyathiformibus drupas pisi minorismagnitudine subtegentibus.
Vitex trifoliata Linn. Supp. 2g3. TVilld. Spec. 3. p. 3g2. Blum. Bijd. p. 8 12. —
V. integerrima Mill. Dict. n. 3. — Burin. Zeyl. 229. t. 10g. ind. i3y. — Caza-nosi
HERRARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4oi
Rheed. Mal. a. p. i3. t.io.(nec 1 1.) — Lagondium vulgare Rumph. Âmb. I\. p. 48. t.18.
VlTEX PUBESCENS.
V. foliolis ternatis rariùs quinatis, ovatis ellipticove -oblongis basi
subrotundatis, apice acuminatis integcrrimis supra glabris subtùs pe-
tiolisque puberulis, inferioribus subsessilibus; paniculâ terminali laxâ;
calycibus subdentatis; corollis puberulis; staminibus exsertis.
Vitex pubesc'ens Vahl, Symb. 3. p. 85. JVilld. Spec. 3. p. 3gi. Sprentj. Syst. i. ■j')G.
Bhitn, Bijd. p. 8l2. — Pistacliia Vitex Linn. Zeyl. 4i5.
VlTEX LITTORALIS.
V. ramulis quadrangularibus glabris; foliis pctiolatis ternatis, folio-
lis elliptieis ovato-lanceolatis acuminatis rotundis coriaceis glabris;
paniculis terminalibus axillaribusque multifloris ; floribus parvis te-
nuissimè cinereo-puberulis, stamiuibus styloque exsertis.
Ramuli quadrangulares lenticellis albis conspersi, laeves, jjlabri. Folia opposita ,
irifoliolata , petiolala, pctiolo communi 2-poll. glabro tereti; foliolis i'/j-a1/, poil,
longis, i'/2 latis, intermedio submajori, elliptieis v. ovato-lanceolatis, apice acumina-
tis, basi saepè inacquilateralibus v. rotundatis , coriaceis, subtùs 7-9-nerviis,
nervis prominulisutrinque glabris, pet iolulatis, pet iolulo 2-4 1. longoglabro.lNFLORES-
centia paniculata, paniculis terminalibus axillaribusque 5 - pollicaibus, rami»
suberectis, tetragonis, [glabris solitariis vel superpositis geminatis , multifloris.
Flores parvi , pedicellati, pedicellis subpuberulis 2 - bracteolatis , bracteolis lan-
ceolatis acutis erectis mi ni mis. Calvx cyathiformis 5-dentatus, dentibus parvis
interdùm subnullis, extrorsùm puberulus, introrsùm glaber subnervosus, nervis 5
dentibus oppositis. Corolla 1. 2 circiter longa, campanulata ore inaequali 5-lobo,
lobis subrotundo-ovatis, superioribus erectis , lateralibus patentibus , inferiori re-
flexo aliis duplo majori; tubo basi angustato, introrsùm imâ basi 3-nervato, ner-
vulis in quovis corollae lobo pinnatim expansis. Stamina quatuor didynama
exserta; sterilia filamentis infernè complanatis hirsutis ad basin tubi insertis.
Anther.e subrotundae basi emarginatas reniformes , incumbentes biloculares , loculis
parallelis rima longitudinali dehiscentibus , apice non rarô conniventibus et tune
quasi unilocularibus. Sttlcs exsertus staminibus Iongior glaber supernè subincras-
satus. Stigma bilobatum, lobis inaequalibus acutiusculis. Ovarium rotundum, apice
depressum, stylo deciduo cicatriculâ notatum, disco glanduloso basi cinctum, calyce
reconditum biloculare 4-ovulatum.
06s. Cette espèce voisine du Vitex Leucoxylon Linn. fil. s'en éloigne par plusieurs
caractères tels que celui des feuilles qui sont toujours au nombre de trois , très gla-
bres, opaques sur les deux faces, noircissant parla dessication, et par des pani-
cules plus étalées. Ces caractères observés sur les échantillons recueillis à Timor,
se sont retrouvés exactement les mêmes sur la plante rapportée de Manille par les
naturalistes de l'expédition delà Fai'or/(e,que commandait M. le capitaine Laplace
Callicarpa CANA.
C. ramis teretibus pulverulento-tomentosis ; foliis ovatis basi et apice
acuminatis petiolatis serratis, suprà glabris , subtùs tomentosis reticu-
lato-venosis ; cyniis dichotomis petiolo subaequalibus.
Callicarpa cana Linn. Mant. 198. Retz. Obs. 5. 2. Vahl, Symb. 3. 12. Wiild. Spec.
1. 620. Rœm.etSchult. Syst. 3. g4- Blum. Bijd. p. 817.
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 52
4o2 HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Premna INTEGRIFOLIA.
P. ramis laevibus, junioribus subhispido -puberulis; foliis elliptico-
ovatis obtusis aut brevissimè acuminatis, basi subcordatisv. rotundatis,
petiolis suprà puberulis ; cymarum pedunculis divaricatis; floribus par-
vis ; calycibus cyathiformibus sub-4-dentatis glabriusculis.
Premna integrifolia Linn. Mont. i^Z.W'dld. Spec. 3. 3i4- Pers. Syn. 2. p. i\i.
Spreng. Syst. 2. p. y55. Bhim. Bijd. p. 81 5. — Cornutia corymbosa Burm. ind. i33.
t. 4i- f- i- — Folium hirci Rumpli. Amb.i. p. 28. t. 1 34-
Premna timoriana.
P. ramis ramulisque teretibus glabris; foliis ovatis basi rotundatis
acuminatis vel obtusis integerrimis rariùs supernè grosse dentatis
glabris, petiolis suprà puberulis; cymis terminalibus dichotomis foliis
brevioribus, pedunculis puberulis; calycibus cyathiformibus sub-5-
dentatis.
Rami glabri, cortice flavescente, junioresherbacei teretes. Folia poil. 2 lala 1-1 ' /.,
lata, opposita, ovata, apice sœpiùs acuminata cum mucrone brevi, integerrima aut
supernè grosse dentata , basi rotundata, venosa , nervis subprominulis suprà pube-
rulis, glaberrima (dessiccatione subcyaneo-nigrescentia), petiolata , petiolo poil, r
circiter longo, semitereti , suprà puberulo. Inflorescentia cymosa , eymis dicho-
tomis multifloris, terminalibus, folio brevioribus; pedunculis basi bracteis brevibus
linearibusque instructis, subpuberulis. Calyx cyathiformis 5-dentatus, dentibus
brevissimis,extroisùm subpuberulus, demùm subinteger glabratus. Corollam haud
vidi... Drupa, grani piperis magnitudinecalyce persistente basi cincta, glabra; pu-
tamine 4-l°culari, 4-spermo.
Tectona GRANDIS.
T. foliis magnis, obovatis parabolicisve, apice acutis, basi acuminatis ,
tenuissimè denticulatis , suprà strigoso-asperis, subtùs pulveiulento-to-
mentosis reticulato-venosis.
Tectona grandis Linn.Supp.i5i. Roxb. Corom. 1. p. 10. t. ô.Lamk. III. 1. 136. fVilld
Spec. 1088. Blum. Bijd. p. 820. — Teeka Rbeed. 4- t. 27.
MYOPORINEiE.
AVICENNIA RESINIFERA.
A. ramis ramulisque teretibus laevib us nigricantibus; foliis subellip-
ticis vel obovato-subtruncatis obtusis basi in petiolum attenuatis, suprà
laevibus nigricantibus, subtùs glauco-tomentosis, junioribus tomentoso-
flavidis; pedunculis angulatis tomentosis; corollœ segmentis acutis;
stylo breyissitno, stigmatibus subulatis.
Avicennia resinosa Font. Plant, escul. p. 72. n. 0,4. 44- Ejusd. Prod. n. 246. fVilld.
Spec. 3. p. 395. — Avicennia tomentosa (non L.) R. Br.Prod. 1. p. 5 18. Blum. Bijd.
p. 821. Acb. Ricb. Astrol. p. ig5.
Avicennia alba.
A. ramis ramulisque teretibus subalbido-tomentosis; foliis oblongo-
lanceolatis acutissimis, rariùs obtusis, suprà glabris nigricantibus, sub-
tùs niveis; peduuculis angulatis ; corollœ segmentis ovatis obtusis
HERBAIUI TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4o3
interdùm emarginatis; ovario imâbasiglabiosupernè tereti puberulo ;
stylo subnullo , stigmatibus brcvibus conoideis glabris.
Avicennia alba Bhtm. Bijd. p. 8ii.Rhe.ed. pars IV. t. /|5.
Rami teretes, tomento subglauco vix conspicuo undique inspersi. Folia opposita
3-4 poil, longa , i circiter lata, oblongo-lauceolata , arutissima , basi in petiolum
subatteuuata, subuninervia , nervis lateralibrs vix conspicuis, integerrima ,
coriacea, supra glabetrima nigrescentia , subtùs tenuissimè puberula sub-
nivea, breviter petiolata, petiolo basi subcanalieulato. Fnflorescentia spicata,
spicâ brevi congestâ subrotundâ. Pedvjncili axillares vel terminales, petiolis lon-
giores , angulati , apice bibracteati. Flores sessiles 3-bract.eati, bracteis subovato-
rotundis concavis ciliato - tomentosis. Calyx profupdè 5 - partitns , segmentis
erectis subrotundo-ovatis, obtusis, ciliatis, extrorsùm lonientosis. Corolla niono-
petala lin. i'/2 vix longa; limbo 4-P;llt>to subœquali; segmentis introrsùm gla-
bris , extrorsùm puberulis, subrotundo-ovatis, obtusis], interdùm apice emarginatis.
Stamina 4 , 1ère ad corollœ apicem inserta , corollœ segmentis dimidio breviora,
filamentis glabris; antlieris introrsis bilocularibus , subrotundo-orbiculatis. Styhjs
cylindraceus , basi et apice eompressus tomentosus. Stigma bipartitum, segmen-
tis conoideis adpressis, facie interna planis, subœquahbus. Ovarium cylindraceum,
glaberrinium,biloculare, loculis 2-ovulatis,ovulis oblongis basi obtusis, pendulis.
Fructus
Obs. Je me permettrai d'ajouter quelques mots à la phrase que donne M. Richard (î )
pour caractériser Y Avicennia lomentosa L., et je propose, pour cette espèce, les carac-
tères suivants :
A. ràmis ramutisque teretibus cano- tomentosis; foliis oblongo- lan-
ceolatis acutis, basi sensïm in petiolum attennatis , snprà nitidis subtils
cano-lomentosis; corollœ segmentis ovato-ellipticis subacutis extrorsùm
puberulis introrsùm glabris; staminibus stjloque corollam superantibus
stigmatibus lineari-lanceolatis, inœqualibus ; ovario conoideo elongato,
puberulo.
Les herbiers du Muséum ne possèdent aucun échantillon de V Avicennia tomentosa
recueillis dans les Indes : ceux que cite M. A. Richard appartiennent à VA. alba RI.
dont les fleurs présentent assez fréquemment les lobes delà corolle échancrés au
sommet, ce que je n'ai pu observer sur celles de Y A. tomentosa provenant d'Amé-
rique.
GESNERIAGEiE.
EPITHEMA Blum. — AlKINlA R. Br.
CAR. GEN. Calyx tubulosus, quinquefidus aequalis.Corollaby-
pogyna , irregularis , limbo patente, labio superiore bifido, infe-
riore tripartito laciniis subsequalibus. Filamenta 4 : duo superiora
fertilia; antlieris eobaerentibus ; inferiora sterilia. Stigma capila-
tum. Capsula calyce cincta , unilocularis, circuinscissa! Placenta?
2 liberae, pedicellis parietalibus adnatis insidentes, undique se-
ininiferae. Semina erecta, {uniculis èlongatis, exalbuminosa.
(R. Br.)
(l) Ach. Rich. Astrolabe p. i. pag. ig5.
/|o4 herbarii t1m0rens1s descriptio.
Epithema Brunonis.
E. foliis cordatis subdentatis pubescentibus concoloribus ; floribus
caeruleis.
Epithema Brunonis Nob. — Aikinia Brunonis Wali PL As. rar. 3. p. 65-66. t. 288
Obs. Tous les caractères du genre Epithema convenant bien à la famille des Ges-
nariacées et s'appliquant de la manière la plus nette à celui de VAikinia donné par
M. Brown , ainsi qu'à la figure de Fr. Bauer, m'ont forcé, pour maintenir le droit
d'antériorité, de changer encore le nom à* Aikinia, déjà mal employé par M. Lindley,
en celui A' Epithema publié par M. Blume en 1825. L'E. saxatile, seule espèce citée
par ce dernier, ne paraissant pas convenir, par les caractères, à la plantede Java
mentionnée par M. H. Brown (1. c), leur nombre se trouve ainsi porté à trois ; toutes
semblent avoir la même manière de croître entre les rochers humides et ombragés.
J'ai emprunté à la flore de Wallich le caractère de la plante que je viens de
citer; elle ne fait pas partie des collections faites à Timor par les naturalistes de
l'expédition aux Terres-Australes. Elle habite les roches ombragées des environs de
Coupang, où elle a été recueillie, en fleurs et en fruits, au commencement du mois
d'avril i8o3, par les naturalistes de l'expédition du capitaine Flinders.
PEDALINEjE.
josephinia iimperatricis.
J. foliis lanceolatis vel acuminatis rotundatis integris subtùs subglau-
cescentibus; segmentis calycinis ovato-lanceolatis obtusis inœqualibus ,
inferiori breviori ; corollae tubo brevi calyce tecto, fauce dilatatâ, la-
bii inferioris lobis 3 , intermedio subrotundo-ovato subemarginato ma-
jotï ; fructu puberulo 4-8-loculari.
Josephinia Imperatricis Vent. Malm. io3. — J. grandiflora R. Br. Prod. 519. — J.
celebica Blum. Bijd. 77g.
Obs. La plante que j'ai sous les yeux provient du voyage du capitaine Baudin, et
se trouve, par conséquent, être la même que M. H. Brown cite dans son Prodrome.
De plus , des échantillons recueillis à Java par M. Leschenault, ne me laissent éga-
lement plus de doute entre cette espèce et celle de M. Blume. Enfin, l'étude que j'ai
pu faire du Josephinia Imperatricis conservé dans l'herbier de Ventenat m'a conduit
à réunir, en une seule espèce cette plante, le J. grandiflora de la Nouvelle-Hollande
et le /. celebica de M. Blume. En effet, un clés caractères les plus saillants de ces deux
dernières espèces étoit d'avoir un ovaire à huit loges, tandis que Ventenat n'en a repré-
senté que quatre dans la figure qu'il donne de son J. Imperatricis, quoique, dans son
herbier, j'aie vu des fruits qui laissaient voir, delà manière la plus distincte, tous les
passagesdu nombre quatre des loges à celui de huit, donné par M.R. Brown comme
caractère du J. grandiJlora.Ce nombre assez considérable déloges, dans le fruit de ce
genre, est peu fréquent parmi les plantes à corolles monopétales; les Ebénacées et
les Ericinées en offrent presque seules des exemples.
JASMINEYE.
Jasminum lancifolium.
.1. ramis glabris , junioribus puberulis ; foliis oppositis ovato-lan-
ceolatis acuminatis breviter petiolatis; floribus ad ramulorum api-
cetn congestis sessilibus ; calycibus campanulatis dentibus subulatis
puberulis tubo corollae jbrevioribus, corollae |limbo 7-partito, laciniis
oblongo - lanceolatis acutis.
Rami erecti? teretes, graciles, glabri, cortice flavescente vestiti, in adultis lenticel-
HERBAMI TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4°5
lis raris insperso lineàque pilosâ interpetiolari notato , novellis puberulis. Folia
opposita poil. 2-2 '/.g longa , i circiter lata , ovato-lanceolata, longiusculè acumi-
nata, integerrima, basi rutundata , subnitentia, nervosa, nervo niedio supra im-
presso , subtùs prominulo , breviler petiolata , petiolo lin. 1-2 longo , canaliculato
ad médium articula to glabro in foliis novellis puberulo. Flores cymosi, cymisaxil-
laribus, dicholomis, 5-floris pedicellis brevissimis ad ranmloruin apicem disposi-
tis; pedunculi communes ebracteati, partiales bractéis setaceis ciliatis instructi. Caltx
campanulatus,tubo extrorsùm hirsuto, 6-8-dentatus,dentibus tubo pedicëllisque lon-
gioiibus setaceis, subdeflexis, ciliato-birsutis. Corolla poil. 1 longa ; tubus semi-
pollicaris, cylindraceus, glaber ; limbus 7-8-fidus, lobis oblomjo-lanceolatis, acutis
patentibus, demùm reflexis. Stamina 2 corolla? faucem œquantia , laciniis corollas
alterna; lîlamenta tubo medio inserta, glabra; antherae biloculares lineares acutae.
Stylus staruinibus brevior, filiformis, glaber; stigma altè bifidum, laciniis linea-
çibus acutis. Ovariu.m globosum , disco subintegro basilari, calyce cinctum gla-
bruni , biloculare, loculis monospermis. Fui crus...
Ohs. Cette espèce est voisine du Jasminum sessitiflonimX ah] par son inflorescence;
elle s'en éloigne par la forme et la grandeur des feuilles, le nombre des fleurs,
dont les divisions sont oblongues-lancéol es, au lieu d'être lancéolées aiguës. Elle me
paroit également avoir la plus grande analogie avec le /. angustifolium; cependant,
comme je n'ai pu comparer mes échantillons avec des matériaux authentiques, j'ai
cru devoir la séparer comme espèce distincte.
Jasminum funale.
J. ramulis glaberrimis; foliis ovato-acuminatis basi rotundatis bre-
viter petiolatis glaberrimis ; pedunculis axillaribus dichotomo-trifloris ;
bractéis subulatis ; calycibtis campanulatis , dentibus acutis brevibits
erectis , floribus 7-fidis lobis lanceolatis.
Scandens ? Rami 'glaberrimi cortice subgriseo vestiti, in adultis lutescente, no-
vellisque| herbaceo lœvi et viridcscente? Folia i '/2-2 poil, longa , 1 '/2 circiter lata
ovata vel ovato-lanceoIata,acuminata,basi rotundata, glaberrima,suprà subnitentia,
breviter petiolata , petiolo 3-4 lin. longo canaliculato. Flores cymosi : pedunculi
axillares folio breviores , erecti , trillori vel dichotomè - pluriflori glaberrimi ,
bracteati, bractéis ad basim pedunculorum minutis, acutis : pedicelli bracteolati ad
apicem incrassati. Calïx campanulatus 5-dentatus, dentibus brevibus acutis erectis
glaberrimis. Corolla semipollicaris; tubus cylindraceus subincurvus lin. 3-4 lon-
gus,glaber : limbus 5-7-partitus, segmentis lanceolatis acutiusculis utrinque glabris.
Stamina 2 ad tubi apicem inserta; filamenta brevia glabra : antherae lin. 2 longae,
biloculares, loculis linearibus acutis. Stylcs filiformis, glaber,altè bipartitus, laciniis
linearibus, staminibus brevior. OvariUM subrotundum disco basi cinctum , calyce
vestitum, rudimento styli coronatum. Bacc.e didymas pisi magnitudine, violaceae,
loculo altero interdùin abortiente.
Obs. Cette même espèce se retrouve a Java, où elle porte, suivant Leschenault,
le nom de Rabout-lento-langham. On se sert, dit-il, de ses tiges en guise de cordes.
J'ai tiré de cette particularité le nom spécifique de l'espèce que je viens de décrire.
Jasminum parviflorum.
J. foliolis ternatis glabris ovatis longé acimiiuatis, petiolis ramu-
lisque subpuberulis ; calycibus campanulatis obsolète dentatis ; corolla;
limbo 4_pai'tif-o , lobis acuminatis.
Volubilis ?R ami teretes cortice glabro, seniores fuscescente vestiti, in adultis novel-
lisque lœvi et virescente. Folia ternata, foliolis ovato-vel lanceolato-acuminalis, ter-
ininali poil. 3 longo, 2 circiter lato, lateralibus plerumque minoribus, omnibus gla-
4o6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTïO.
berrimis lsetè virentibussubcoriaceis, in petiolum angustatis vel basi rotundatis; pe-
tioli communes flexuosi 2-3 poil, longi, teretiusculi, partiales inœquales, inferiores bre-
viores semipollicares tenuissimè puberuli. Panicul/E axillares, non rarôgeminatas ,
longitudine variabiles, plerumque semipedales; pedunculis secundariis dicbotomis
pedicellisque basi bracteatis, bracteis minutis acutis. GALTxcampannlatus lin. i lon-
gus, obsoletissimè4-5-dentatus, coriaceus glaber. Corolla lin. 2-3 longa; tubuscylin-
draceus calyeeduplolongior,limbus4-fidus segmentis lanceolatis acuminatis paten-
tibus, demùm reflexis. Stamina 2 summo tubo inserta. Anther.e biloeulares lineares
acuta; , corollœ faueem vix superantes. Stylus brevis glaber. Stigma bilobum.
Ovarium rotundum , apice subdepressum, calyce reconditum, biloculare , loculis
uniovulatis, ovulis suborbicularibus. Bacce didymae non raro altero lobo abor-
tiente lateraliter dejectae , Cerasi avium magnitudine. Semina orbicularia , peri-
spermo carr.oso: embryo longïtudinalis basi et apice subattenuatus.
Obs. Le J. didymum Forst. a la plus grande analogie avec notre espèce : cependant
il en diffère par ses jeunes rameaux ainsi que par les pétioles et la face inférieure
des feuilles, pubescents; ces dernières sont moins longuement acuminées que
dans la nôtre : les divisions de la corolle sont oblongues , obtuses et non acumi-
nées; les calices et les fruits sont identiquement les mêmes. Ces différences , toutes
légères quelles peuvent paroître, m'ont cependant engagé à séparer cette plante
de celle de Forster, dont je n'ai pu voir qu'un échantillon fort incomplet. En outre
le Jasminum divaricatum R. Br. paroît être très voisin de l'espèce de Timor ; mais
comme la phrase citée n'a pas suffi pour confirmer ce rapprochement,j'ai cru devoir
en former une espèce distincte.
OLEINEjE.
Olea emarginata.
O. foliis obovatis subrotundisve apice emarginatis crassis cartila-
gincis supra nitidis , breviter petiolatis ; paniculis axillaribus Iaxis ;
floribus pedicellatis, calycibus parvis bibracteatis ; fructibus ovoi-
deis.
Olea emarginata Vahl, Enum. 1. I^i. Lamk. M. t. 8. f. ?.. Rcem. etSchutt. 1. 70. Du
Pctù Th. herb.l
EBENACEiE.
DlOSPYROS RETICULATA.
D. glabra, ramis gracilibus; foliis petiolatis elliptico-ovatis oblon-
gisve apice acuminatis, basi rotundatis aut insequilateralibus submem-
branaceis , subtùs reticulato-venosis venis subpuberulis.
Diospyros reticulata Wilhl. Spec. pi. iv. p. 1 109. Pers. Syn. 1. p. 6a4-
DlOSPYROS MARIT1MA.
D. glabra; foliis breviter petiolatis exacte vel oblongo-ellipticis basi
et apice obtusis , coriaceis glabris ; floribus masculis axillaribus vel
in ramis 3-~j confertis , i6-i8-andris; calycibus quadridentatis seri-
ceo-puberulis 4-fidis.
Diospyros maritima Blum. Bijd. p. 669.
Raiui raniulique teretes',subgracilcs, glabri. Folia 2-6 poil, longa, 1 V2-2 1/2 lata,
alterna, oblonga v. ovalia aut elliptica , obtusa , basi rotundata inaequilatera
vel subangustata , coriacea , glabra, concoloria , supra subnilida , subtùs nervo
HERRARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4 °7
medio primariisque tenuibus prominulis, breviter petiolata, peliolo semi-poil,
longo, semitereti, glabro. Inflorescentia; flores masculi axillares vel in ramulis
3-7 aggregati , sessiles. Calyx lin. i longus /|-5-dentatus , dentibus brevibus ,
acutis, ulrinque sericeo-puberulus coriaceus. Corolla ( ante anthesim) /|-fida , lobis
obliquis ovatis acutis, tubulosa , tubo brevi culyce cincto, coriacea, extrorsùm se-
riceo-puberula. Stamina 1G-18 incequalia, basi corolla; inserta ; filament is brevibus ,
hirsutis ; anthera; lanceolato-subulatae, basifixa1, biloculares, loculis longitudinaliter
dehiscentibus. Ovarii rudimentum hirsutum. Flores hermaphroditi... Bacc.e dia-
metro poJlicari axillares, solitariœ aut rariùs geminaî subsessiles, depresso-globosa»
apice rudimento styli brevissimo notatae , basi calyce persistent e coriaceo 4-5-dentato
cincta? , glabras. Semina magnitudine et forma Diospyri Loti.
DlOSPYROS PUNCTATA.
D. ramulis subpuberulis; foliis ovato - lanceolatis basi rotundatis v.
subcordatis apice acuminatis membranaceis, petiolis pubescentibus ; pe-
dtinculis suprà axillaribus gracilibus trifloris , floribus breviter pedicel-
latis calycibus ciliolatis.
Kami teretes cortice subrugoso fusco, juniores griseo vestiti , novelli herbacei
subpuberuli. Folia alterna poil. 1 '/2-2 longa, lin. 5-iolata, ovato-vcl oblongo-
lanceolata apice sœpiùs longé acuminata, basi rotundata vel subcorda ta, integer-
rima, tenuia submembranacea opaca glabra, nervis paucis vix prominulis, medio
supernè subpuberulo, cum petiolo pubescente lin. 1 longo continue Peduncull
suprà axillares, graciles glabriusculi, triflori , floribus breviter pedicellatis pedieellis
erectis vel cernuis basi bracteolatis, bracteolis fbliaceis. Calyx /(-partitus laciniis ova-
tis, acutis ciliatis subcoriaceis. Corolla dextrorsùm contorta, 4-fil'a laciniis corda-
lis, ciliolulatis,coriaceis. Stamina 16 quorum 8 majora, exteriora filamentis com-
pressis glabris, 8 interiora minora subsessilia ; antberae oblongœ , acuminatœ ,
tenuiter puberulae. Pistilli rudimentum o.
Obs. L'aspect des rameaux , la couleur des feuilles et leur consistance font ressem-
bler cette plante au D. conlifbtia Roxb. (H. Wall.) ; mais elle s'en distingue par ses
feuilles acuminées à pétioles pubesceuts; par ses pédoncules longs et grêles, par
son calyce cilié sur les bords, enfin par l'absence de rudiment d'ovaire dans lt-
centre déjà fleur.
iEGICERE/E.
iEGICERAS MAJUS.
îE. foliis obovato-ellipticis rotundato-obtusis saepissimè retusis veno-
sis, fructibus elongato-cylindraoeis.
iFjjiceras majus Gœrtn. Fruct. 1. p. 216. 1. 1\&. (excl. forte syn. Maugium florid «m
Herb. Amb.) H'illd. Spec. pi. 1. n83. Poir. EiuycL Suppl. 1. p. i4g. Rœm. >-t Schult.
Syst. Veg. !\. 5i 1. Blum. De Quib. pi fam. Enum. p. 20.— iEgiceras fragrans Kœniq
Ann. Dot. 1. 129. cum le. R. Dr. Prod. 534- Spr. Syst. 1. 64i. — -dEg. obovatum Blum.
Bijil. 6g3. — Khizopbora corniculata Linn. Spec. 635. — Mangium fiuticosum corni-
culatum Rumpli. Amb. 111. 11 y. t. 77.
CAMPANULACE/E.
Sphenoclea ZEYLANICa.
S. foliis oblongis obtusis integerrimis glabris; pedunculis oppositi fo-
liis erectiusculis ; floribus dense spicatis.
Sphenoclea zeylanica Gœrtn. Fruct. 2. p. n3. t. 2!. £ 5. fVilld. Spec. 1. p. 927.
Sprenq. Syst. 1. p. 622. Vahl. Symb. 3. p. 34- — Pongatium iudicum Lamk. Encwl.
4o8 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.
5. p. 564- Ejusd. III. i. p. 443- n. 1991. — Gaertnera Pangati Retz. Obs. 6. p. 24. —
Pongati Rheed. Mal. n. p. 47- *■ 24-
Obs. Le rapprochement de ce genre de la famille des Campanulacées , appartient à
M. Walker-Arnott (in litt.). En effet plusieurs caractères rapprochent cette plante de
cette famille. Il est curieux de voir que Wilklenow, dans son Species, la place entre
le S amollis , avec lequel M. A. L. de Jussieu sembloit lui trouver de l'analogie ,
et près du Campanula, dans la famille duquel le range M. Walker-Arnott.
GOODENOVIEiE.
SCiEVOLA KOENIGII.
S. ramis teretibus glabris, foliis obovatis apice subrepandis utrinque
glaberrimis in petiolum attenuatis, petiolis basi pilis albis sericeis vestitis,
cymis glabris, floribus pedicellatis ; calyce 5-partito, segmentas lineari-
laneeolatis puberulis.
Scœvola Kamigu'Palil , Symb. m. p. 36. Wîlld. Spec. 1. p. g56. Lamk. Encycl. 1.
p. i46- Rœm. et Schull. Syst. 5. p. 160. Blum. Bijd. 720 — Scaavola Lobelia herb. Linn.
fid. R. Br. Prod.
COMPOSITE.
VERNONIA PROLIFERA.
G. caule herbaceo striato puberulo , foliis subrotundo-ovatis obova-
tisve repando-subangulatis interdùm oblongis integtis obtusis, subtùs
pallidioribus, basi in petiolum attenuatis ; paniculis terminalibus ramo-
sis, ramis proliferis , involucro flosculis dimidio breviori.
Conyza proliféra Lamk. Encycl. 2. p. 84. Willd. Spcc. 3. p. 1926. Pers. Syn. 2.
p. 426. Spreng. Syst. 3. p. 5t2. Blum. Bijd. p. 896. Rumph. Amb. v. t. 104. f- t-
Vernonia diffusa.
G. caule herbaceo striato ramoso diffuso glabro ; foliis lineari-lan-
ceolatis obtusis v. mucronatis integris in petiolum attenuatis glabris; ra-
mulis cymoso-paniculatis ; capitulis longé pedunculatis Iaxis.
Herba annua? ramosa, diffusa, glaberrima, rami adscendentes, sulcato-striati
glaori, ramulis alternis axillaribus elongatis apice cymoso-paniculatis plurifloris.
Folia i-4 poil, longa vix semipoll. lata , sparsa, lineari-lanceolata, obtusa v. mucro-
nulata superiora subsessilia , subintegra, penninervia , suprà glabriuscula viridi-
purpurascentia, subtùs pallidiora subtomentosa, inferiora in petiolum attenuata,
petiolo glabro. Capitula pedunculata subsecunda , basi foliolo abortivo lineari-subu-
lato instructa. Involucru.m duplici série polyphyllum,foliolisinaequalibus, exterio-
ribus flores subcequantibus , angustè - lanceolatis puberulis viridibus , interiori-
bus circiter 12, lineari-lanceolatis erectis acutis introrsùm nitidis, sessilibus basi
subconnatis seriùs reflexis. Rachis subconvexa subtuberculata glabra. Flosculi
circiter 24 tubulosi glabri violacei. Goroll* tubus cylindraceus infundibuliformis;
limbus 5-lidus segmentis lanceolatis acutis extrorsùm ciliatis.ANTHERvE inclusae linea-
res basi emarginatae. Stylus glaber bipartitus, ramis exsertis papillosis reflexis.
Akenia suboblongo- turbinata apice truucata , subtetragona; glaberrima pallida;
pappus albus biserialis , seriei exterioris brevior, interior flosculis subaequalis sca-
briusculus.
Obs. Cette espèce appartient au groupe du Vernonia einerea Less. (Conyza L.); elle
se distingue par ses feuilles linéaires lancéolées de couleur purpurine en dessus,
par les folioles de fin volucre moins aiguës et principalement par ses fruits oblongs ,
HEuBARII TIMOREKSIS DESCRIPTIO. 4°9
suhiurbiiiés, glabres, jaunâtres, et non cylindriques et velus comme dans l'autre
espèce. Le Vernania que nous venons de décrire se retrouve également a la Nou-
velle-Hollande, aux îles stériles de la cote occidentale.
Elephanthopus SCABER.
E. caule tereti piloso strigoso ; foliis radicalibus oblongis repando-
sinuatis obtusis, caulinis lanceolatis acutis margine subtùs revolutis sessi-
libus; pedunculis axillaribus terminalibusque elongatis; involucri folio-
lis cordatis acutis.
Elephanthopus scaber Linn. Willd. Spec. l\. 238g. Les's. Linnœa. Blunt. Bljd.p. 890.
Rheed. Mal. x. p. i3. t. 7.
Pluchea INDICA.
P. ramis teretibus tenuiter striatis glabris; foliis obovato-lanceolatis
dentatis mucronulatis vel obtusis, basi integrissubsessilibus glaberrimis;
corymbis terminalibus mùltifldris, capitulis parvis ; involucri foliolis
ovatis obtusis glabriusculis.
Pluchea indica Leasing. Linwva. vi. i5o. Composit. Gen. p. 207. — Baccharis
indica Linn. Spec. pi. i2o5. Laink. Encycl. 1. p. 346. Willd. Spec. 3. p. 12 16. —
Sonchus javanus Rumph. Arnb. 5. p. 299. t. 104. f. 2?
Pluchea balsamifera.
P. ramis teretibus sericeo-tomentosis ; foliis oblongo-lanceolatis den-
tatis, dentibus mucrone acuto lœvi terminatis subtùs sericeo-tomentosis,
{)etiolis foliaceis 2 - 4 - dentatis; involucri foliolis linearibus sericeis
axis ; floribus purpureis.
Pluchea balsamifera Lessing. Linnœa 6.Syn. gen.Comp.io'j . — Conyza balsamifera
Linn. Spec. IVilld. Spec. 3. p. ig'4- Spreng. Syst. 3. p. 5o8. Bltim. Bijd. p. 8g5. —
C. odorata Rumph. Herb. Amb. vi. t. 24. f. l.pl 1208. Bnrm. Ind. 178.
Blumea ACUTATA.
B. caule berbaceo ; foliis ramealibus oblongo-lanceolatis serratis
sessilibus, suprà intense viridibusscabriusculis, subtùs puberulis; racemis
compositis, ramis elongatis laxè paniculatis tomentoso-subincanis; capi-
tulis subsessilibus vel longé pedunculatis; involucri foliolis linearibus
sericeis.
Plumea acutata. D. C. Prod. ined.
Herba ramis erectis striatis , ramulisque axillaribus elongatis nudiusculis
cymoso-paniculatis apice viridibus. Folia alterna 3 poil, longa, obovato-lanceo-
lata, serrata basi in peliolum subattenuala, sessilia suprà pilis brevibus basi tuber-
culatis inspersa , obscure viridia subtùs pubescentia pallidiora. Capitula subses-
silia demùm longé pedunculata, pedunculis pilis brevibus mollibus inspersis. Invo-
lucrum campanulatum triplici série polyphyllum, foliolis inoequalibus , exteriori-
bus lanceolatis extrorsùm sericeo-incanis, interioribus linearibus integerrimis basi
connatis, margine praeserlim pilosis. Rachis subconvexa paleacea, paleis setaceis.
Fi.osculi tubulosi graciles glabri ochroleuci. Foeminei ambitùs multiseriati : tubo
hlirormi cylindraceo , limbo breVissimè 5 - dentato. Stylus longissimè exsertus
lilirormis,glaber. Flosculi hermapliroditi, circiter 4 centrales, tubulosi apice dila-
tati, limbo 5-dentato dentibus erectis? lanceolatis acutis extrorsùm piloso-ciliatis.
Stamina 5, filamentis tubi iniae basi insertis. Anthère lineares basi einarginatae
laudatœ , apice processu ovato terminât*. Stylus filiformis, basi usque ad médium
hmales du Muséum, t. III, ?>' série. 53
4lO HERBARH TIMORENSIS DESCR1PTIO.
glaber, denrinn papillosus, exsertus. Akenia pappo albo argentato corollam sub-
a:quautedenticulato coronata, cylindracea, slriata, glabra.
Obs. Cette espèce se distingué du Blurnca lacera, par ses panicules lâches et
il randes , à pédoncules alongés, supportant un ou trois capitules dont les folioles de
l'involucre sont couvertes de poils soyeux et blancs.
BLUMEA CICHORI1FOLIA.
B. ramis herbaceis striatis glabriusculis, junioribus divaricatis te-
nuissimè tomentosis ; foliis radicalibus v. inferioribus latis liratis
protundè lobatis denlatis niembfauaceis glabriusculis caulinis runci-
natis, superioribus spbintegrîs ; capitulis junioribus sessilibus demùm
pedunculatis ; involucri foliolis linearibus acutis glabriusculis , rachide
glabra.
Blumea cichorhfolia D.GPrcirf. inèd.
IIeuba ramis striatis glabriusculis, ramulis axillaribus divaricatis nudiusculis
apice cymoso - paniculatis , pubescentibùs , pube molli albâ subcinereis. Folia
radicalia, ( disjuncta ) pedalia, pinnatifido -incisa, lobis ovatis acutis, terminait
latioiï, grosse duplicatoque dentata , dentibus niucronatis glabro', supra gla-
briuscula viridia . subtùs subpallidiora , pilis brevissimis inspersa ; caulina run-
cinata dentata basi subattenuata sessilia , utrinque pilis mollibus inspersa, su-
prema lanceolato - linearia sub intégra , tenuissimé tomentosa. Capitula ut in
praecedenti. Involucrum campanulaiiim , Hosculos aequans , triplici série poly-
phyllum, toliolis inaaqualibus, exterioribus lanceolatis valdè acutis nervo medio vi-
ridi , aetate non rare purpurascente notatis, inferioribus exacte lincaribus glabrius-
culis, integerrimis ad apicem ciliatis. Hachis plana glabra , vix tuberculis notata.
Flosculi tubulosi graciles glabri ochroleuci, ambitùs feminei multiseriati. Coroi.l*
Uibus tîliformis cylindraceus limbo brevissimè 5-dentato. Stylus longé exsertus
glaber, ramis linearibus arcuatis. Flosculi hermaphroditi centrales circiter l\ tubu-
ioso-cylindracei, linibo 5-dentato, dentibus ovato-lanceolatis acutiusculis, extrorsùm
glabriusculi. Stami.xa 5, filamentis tubo imâ basi insertis liberis : antlierae lineares
basi emai'ginatai caudatae, apice processu ovato terminata?. Stylus filiformis interne
glaber supernè papilloso-hirsutus, ramis linearibus acutis. AKENiA(inimatura) pappo
albo corollam subaequante coronata, cvlindracea, pilosa, vix striata.
Obs. Cette espèce diffère de la précédente, par ses feuilles caulinaires Urées ou
roucinées, par les folioles de l'involucre presque glabres , et souvent colorées en
violet.
Blumea sessiliflora.
B. ramis herbaceis erectis ranmlisque virgatis striatis puberulis ;
loliis stibrunciuatisv. laneeolato-obloiigis irregulariter serratis sessilibus
subaurioulatis puberulis ; capitulis axillaribus plerumqiie sessilibus
3-5 glomeratis ; involucri foliolis linearibus puberulis; rachide gla-
bra subtuberculatâ.
Herba ramis ut in praecedentibus, ramulis elongatis virgatis erectis, Folia al-
terna poil. 3 longa, i lata, lanceolato-oblonga obtusa, cum mucrone brevi, vel sub-
runcinata et irregulariter dentata, basi in petiolum subattenuata sessilia subauricu-
lata , superiora lanceolata acuta dentata. Capitula sessilia rarissime pedunculata
per tolam ramulorum longitudinem tel natîm glomcrata ocliroleuca. Involucrum
campanulatum polvpliyllum , foliolis exterioribus interioribusque linearibus exte-
rioribus viridibus puberulis, inferioribus iiriëà viridi notatis submembranaceis
ciliatis. Hachis plana subtuberculatâ, glabra. Flosculi tubulosi cylindracei glabri
ochroleuci , ambitùs multiseriati feminei ut in sp. prœcedenti bus. Flosculi her-
iiFnmnii timorensis descriptio. \u
mapfaroditi réunies circiter f. , tubulosi subcvlindraeei limbo 5-dentato , dentibus
lanceolatis erectis extroisuin pilosis. Genitai.iv ut in sp. praecedentibus. Akenia
oblonga , striata, pilosa
Olis. Cette plante et la précédente ponrroient n'être que des formes diffé-
rentes d'une même espèce; cependant ses rameaux alongés, vi mi nés, ses capitules
sessiles disposés par trois ou cinq, dans toute la longueur des rameaux à l'aisselle
de feuilles qui sont très petites, m'ont engagé à la distinguer de la première espèce.
Les herbiers du Muséum possèdent snus le nom de Conyza lacera Lamk. plusieurs
plantes qui semblent avoir la plus grande analogie avec la plante de Timor.
Blumea Timorensis:
B. ramis ramulisque tenuiter striatis pubescentibus; foliis infimis pe-
tiolatis lanceolatis irregulariter duplicato-et. acutè dentatis, caulinis sessi-
libus; capitulis axillaribus aut ad raniulorum apicem paniculato-con-
fertis; involucri foliolis pubescentibus; floseulis violaceis.
Blumea Timorensis D.C. Prod. inecl.
IIerba biennis? ped. 1-2 alta, ramis pluribus è basi erectis foliosis tenuiter stria-
tulis dense puberulis, apice florigeris. Folia radicalia obovata basi in petioluui
attemiata , raulina seniiamplexicaulia, lanceolata, acuta, irregulariter duplicato-
et argutè senata, supra puberula, subtùs pubescenti-tomentosa interdùm subvelu-
tina, subinembranacea penninervia, erecta , concoloria. Capitula ad ramulorum
apicem corymboso-paniculata, sessilia vel pedunculata , ramuli floriferi secundarii
axillares pauciflori. Involuchum antè anlhesim campanulatum, foliolis linearibus
acutis exterioribus viridibus pubescentibus apice subplumosis , interioribus sub-
membranaceis apice longe ciliatis. Hachis subplana subtuberculata. Flosculi
ambitûs feminei multiseriati tenuissimè cylindraçei , glaberrimi, basi et apice
incrassati. Styli ramis corollœ ttibum superantibus. Flosculi bermaphroditi purpu
rascentes centrales pan ci , tubulosi subcyliiidracei, limbo 5-dentato, dentibus ovatis
erectis, extrorsùm puberulis. Genitai.ia ut in sp. praecedentibus. Akenia oblonga
tenuiter striata pilosa pallida.
Obs. J'avois primitivement réuni cette plante au Conyza bifoliata, espèce fort
douteuse et qui comprend sous ce nom, ainsi que le C. lacera plusieurs plantes
distinctes. M. De Candolle à qui je dois l'obligeance de quelques renseignements
sur les Composées de Timor, regarde cette espèce comme encore inédite.
Blumea tenella.
B. anima casspitosa caulibus erectis teretibns; foliis oblonfjis vel
lanceolatis acntis grosse et acutè dentatis basi rotundatis glanduloso-
puberulis sessilibus ; pedunculis axillaribus elongatis erectis nudis
unifions; involucri foliolis linearibus acutis glanduloso- puberulis,
floseulis ocliroleucis.
Blumea tenella D.C. l'rod. inecl.
Hlrha , cajspitosa , ramis erectis tenuiter striatis puberulis, gemmis lanatis
albis, ramulis axillaribus foliosis. Folia alterna l-'/, poil, longa, semi-poil, cir-
ci ter lata , oblonga acuta, basi rotundata, dentata dentibus distantibus, erecta v.
Iiori/.ontalia , sessilia utrinque glandnloso-subpuberula. Capitula longe pedun-
culata, pedunculis axillaribus elongatis 3-4 poil, iongi» nudis apice unifloris,
subglandulosn-puberulis. Involucru.w campanulatum polypbyllum, foliolis exte-
rioribus brevioribus linearibus, interioribus acutis glanduloso- puberulis , apice
ciliatis viridibus. Raciiis convexa tubeiculis brevibus notata glabra. Flosculi tu-
bûlësi cvlindracci glabri ocbroleuci , ambitùs pluriseriati feminei filiformes tennis
4 12 HERBARII TIMOREN'SIS DESCRIPTIO.
simi , inter pappi setas vix distincti. Fioscuu hermaphroditi centrales 1 1 , tufou-
losi cylindracei apice subdilatati subinfundibuliformes , limbo 5-dentato, dentibus
erectis ovatis obtusis, non rarô uno minori, glabris. Genitalia utin sp. praeceden-
tibus. Arenia cylindracea,tenuissimèstriata, pilosa, flavida.
Obs. Cette espèce paroit être intermédiaire entre les Conyza scabra et foliosa, à en
juger d'après les phrases citées par Sprengel.
Baccharis AREORESCENS.
B. ramis teretibus cicatriculis foliorum notatis glabris ; foliis obovato-
oblongis apice subrotnndis mucronulatis vel subtruacatis , supernè
grosse dentatis basi integerrimis in petiolum attenuatis; corymbis
axillaribus pedunculatis ; involucri foliolis biserialibus, exterioribus
ovato-oblongis obtusis , interioribus linearibus acutis glabriusculis.
Baccharis arborescens Linn. Manl. 28/1. IVilld. Spec. 3. p. igt4- Font, ex Herbl
Obs. Ayant pu comparer la plante de Timor avec un échantillon de l'herbier de
Fors ter, je me suis assuré de leur identité , quoique dans celle de Timor les feuilles
soient plus grandes, moins coriaces et à nervures moins prononcées; les folioles de
l'involucre ainsi que le réceptacle, sont parfaitement semblables dans ces plantes,
qui ont de l'analogie avec le Conyza refusa Lamk. originaire des îles Bourbon et
Maurice, mais qui en diffère néanmoins par la forme des folioles de l'involcure et
par l'absence des poils.
Sphjerakthus INDICUS.
S. foliis lanceolatis serratis decurrentibus glabris ; pedunculis so-
litariis oppositifoliis alatis ; capitulis globosis.
Sphœranthus indiens Linn. JV'dld. Spec. 3. p. 23g4- Spreng. Syst. 3. p. 4°9- Blum.
Bijd. p. 891. Lamk. III. t. 718. f. 2. Burm. Zeyi. t. 9.4. f. 3. Rlieed. Mal. x. p. 83.
t. 43.
MON EIN TELES REDOLENS.
M. caulibus ramosis ramulisque alatis ; foliis decurrentibus obovatis
lanceolatisve obtusis integris subrugosis subtùs tomentoso-incanis ;
spicâ terminali densâ ovato-globosâ.
Monenteles redolens La Bill. Sert, austr. cal. p. t. 6. — Tessaria redolens Lessing.
Linnœa. vi. p. i5i. Gen. Comp. p. 207. — Gnaphalium redolens Forst. Prod. n. 535.
— Conyza redolens Willd. Spec. 3. p. 1931. Pers. Syn. 2. p. 429.
Obs. Le genre Monenteles établi par La Billardière doit être conservé et séparé du
Tessaria delà Flore du Pérou, àraisonde ladisposition des capitules ou de l'inflores-
cence, et de la forme de Paigrette; enfin l'ensemble général de la plante sépare nette-
ment le Monenteles des espèces de Tessaria qui sont toutes des sous-abrisseaux amé-
ricains à feuilles pétiolées blanchâtres, etc. Si je sépare, contre l'opinion de
M. Lessing , le genre de La Billardière et celui de Huiz et Pavon , je propose de ré-
unir auTessaria \egoare Gynlieteria de Willdenow qui ne me paroit pas en différer.
J'ai cherché à m'assurer si le genre Phalacromesus de Cassini , fondé en partie sur
ce que la fleur centrale est dépourvue d'aigrette , en étoit réellement privée ; mais
je n'ai pu trouver dans les herbiers du Muséum, le Conyza riparia de Kunth, aux
dépens duquel Cassini avoit établi ce genre.
Senecio APPENDICULATUS.
S. fruticosus, ramis tomentoso-niveis; foliis oblongis basi et apice atte-
nuatis dentatis suprà glabriusculis subtùs tomentoso-niveis, infernè auri-
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4i3
culato-dentatis ; corymbis terminalibus axillaribusve; involucro foliis li-
nearibus subulatis basi insperso.
Senecio appendiculatus Less. Synop. Comp. grn. p. 392. — Synarthrum Cass. Dict.
se. nat. 5i. p. 437- — Conyza appendiculata Lamk. Eiuycl. 2. p. 88. n. 3i.
06s. Comme j'ai pu comparer cette plante avec celle qui a servi de type à M. La-
mark,j'aipu par cette raison être certain de leur identité. M. Lessing l'a justement
réunie aux Séneçons, dont elle a tous les caractères; la base des anthères offre à
un degré remarquable l'articulation qui caractérise les étamines dans la tribu des
Sénécionées.
Senecio QUADRIDENTATUS.
S. foliis sessilibus auriculato-saghtatis v. linearibus acutis integris vel
dentato-pinnatis serratis, subtùs tomentoso-niveis ; capitulis panicu-
latis ; akeniis oblongo-linearibus obtusis striatis sub-interdùm tubercu-
latis rostratis.
Senecio quadridentatus La Bill. Sert. Aitst. Caled.
Crassocephalum sonchifolium.
C. caule lterbaceo laevî ; foliis inferioribus liratis grosse dentatis
amplexicaulibus, superioribus cordato-v. sagittato-lanceolatis serratis
vel subintegris.
Crassocephalum sonchifolium Less. Linuœa. vi. p. 252. Gen. Comp. p. 3g5. —
C. cernuum Moènch. — Cacalia sonchifolia tVilld. Spec. 4- p. 1730. Bhim. Bijd.
p. 908. Burin. Zeyl. 61. — Senecio cernuus Linn. Syst. p. y56. — Sonchusamboinen-
sis Bumpli. 5. p. 297. t. io3. f. 1. Rheed. Mal. 10. p. i35. t. 68.
ÈCLIPTA ERECTA.
E. caule ramoso diffuso substrigoso ; foliis lineari - oblongis acutis
distanter subundulato - serratis subsessilibus ; peduuculis axillaribus
geminis ( altero minori ) folio subbrevioribus ; floribus subinfundibuli-
formi-campanulatis.
Eclipta erecta Linn. Syst. &!\j. Swartz, Obs. 3i 1. Vahl, Symb. 1. 74. fVilld. Spec.
4. p. 2217. Riimph. Amb. 6. t. 18. f. 1.
Eclipta prostrata.
E. caule prostrato , ramis subgracilibus elongatis substrigosis ; foliis
subsessilibus ovato-ellipticis vel oblongo-linearibus subintegris strigo-
sis ; pedunculis geminis; floribus campanulatis.
Eclipta prostrata Linn. Mant. 286. Vahl, Symb. 1. p. 74. fVilld. Spec. 4- 2218.
Spreng. Syst. 4- 6o3. hue ducit verbesina et cotula prostrata Linn.
Obs. Les péricarpes des Eclipta avant leur maturité bleuissent au contact de
l'air, et prennent une couleur, d'indigo à la manière de certains bolets. Selon Lou-
reiro , on se sert de ces plantes pour teindre les cheveux en noir.
ÀDENOSTEMMA VJSCOSUM.
A. ramis angulatis basi glabris apice glanduloso-subpuberulis; foliis
ovato-vel oblongo-rhonibeis versus médium serratis obtusiusculis,
basi in petioluni subattenuatis glabris; pedunculis axillaribus termi-
nalibusve paucifjpris glandulosis; iuvolucri foliolis lanceolatis obtusius-
ji/i HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
culis glabriusculisque; akeniis oblongo-obovatis angulosis glanduloso-
tuberculatis setâ 4-coronatis.
Adenostemma viscosum Forst. Prod. Less. Gen. Composit. p. Î56i
Obs. J'ai pu comparer la plante que je viens de citer avec un échantillon authen-
tique de Forster, conservé dans les herbiers du Muséum.
WOLLASTONIA STRIGULOSA.
W. ramis striatis ; foliis ovatis acutis argutè serratis longé petio-
latis strigulosis, pedunculis axillaribus elongatis unifions.
Wedelia strigulosa Less. Gen. Composit.' p. 222. — Buphialmum helianthoides
Forst. — B. australe Spr. Syst. p. — Verbesina strigulosa Gaudich. Freyc. It. Bot.
pag. 463.
WOLLASTONIA SCAERIUSCULA.
W. caule herbaceo; foliis petiolatis oppositis ovato-rhombeis vel
lanceolatis dentatis trinerviis ; pedunculis axillaribus terminalibusque
simplicibus; involucri foliolis ovato-lanceolatis obtusiuscnlis.
Var. « robustior glabriuscula.
Wollastonia scabriuscula D. C. Prod. ined. — Eclipta scabiiuscula \JVall. herb. —
Verbesina biflora Blum. Bijd. p. 91 1:
Rami herbacei subtetragoni glabri , juniores pube rarâ inspersi. F01.1A poil. 2-4
longa, 1-2 et ultra lata, ovato-rhomboidea vel lanceolala attenuata, basi rotundatu
vel acuminata, grosse et irregulariter dentata, trinervia, subcoriacea, suprà tuber-
culato-scabra, pilis adpressis brevibus, ad venas densioribus et tenuioribus, basi
tuberculo destitutis, albis, subtùs pallidiora pilis tenuibus adpressis inspersa, petio-
lata, petiolo poil. 1 et ultra longo basi incrassato, suprà canalicuiato glabriusculo.
Pedunculi communes axillares ad ramorum apicem dispositi, subdichotomi, basi
foliis lanceolatis trinerviis basi et apice angustatis dentatis infernè instructi. Capi-
tula radiât a longiusculè pedunculata. Involucri foliola exteriora lineari-oblonga
vel ovato - lanceolata, obtusa, extrorsùm pilis tenuibus inspersa. Rachis bracteata
bracteis oblongis apice 3-angularibus , iuterioribus plicalis. Radii oblongi tubulosi
apice obtusi vel tridenticulati. Stylus glaber bifidus, ramis linearibus acutis reflexis.
Akenia obovata puberula tenuiter striata. Flosculi disci , tubulosi glabri, laciniis
oblongis obtusis , non rarô medio 2-3 nervosis. Stamina lineari-oblonga, processu
ovato- appendiculata. Stylus filiformis glaber, ramis arcuatis apice incrassatis ,
basi disco epigyno cyathiformi cinctus. Akenia adulta , obovata apice pilosiuscula ,
seriùs cuneata subfungosa, calva vel pappo aristato, aristis 3 inœqualibus coronata.
Obs. Le genre Wollastonia encore inédit, et crée par M. De Candolle, se distingue
du IFedelia par ses akènes épais obovés ou turbines, ombiliqués au sommet, tantôt
complètement nus, tantôt munis d'un pappûs composé de 1 à 5 arêtes sétiformes,
un peu roides, fragiles et caduques. D'après M. De Candolle, ce genre est plus
voisin de VHeliopsis que du ffedetia. Toutes les espèces de Wollastonia appartiennent
à la flore indienne.
La variété 2 se reconnoit à ses dimensions plus grandes dans les feuilles qui
sont plus membraneuses, et moins dentées. Les folioles de l'involucre sont sem-
blables ainsi que les rayons et les fleurons hermaphrodites, qui se présentent assez
fréquemment à quatre parties, dont deux sont pourvues de nervures moyennes ,
tandis que les autres en sont privées.
Wollastonia asperrima.
W. ramis teretibus substrigosis ; foliis petiolatis lanceolato-attenua-
lis acutis serratis basi acutis , trincrvulis , utrinque asperrimis involucri
HEniîARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4'^
loliolis lanceolatis ; bracteis acute acuminatis ; akenlis ohovatis apice
tiuncatis angulatis tenuissiinè punctulatis v. tubcrculatis ; pappo sub-
unisecto.
IIeuba annua ramosa ramis adscendentihus teretibus glahriusculis,novellis substri-
jjosis. Folia opposita poil. i-'/2 longa , semipoll. lata, lanceolato-attenuata,acuta ser-
rata,basi acummata t ri nervia, nervis vix prom midis, supràpilisalbisbasituberculosis
inspersa, asperrima, subiùs strigosa, non rare inêequilatera petiolata, petiolosemi-
pollicari subtereti scabro. Capitula solitaria terminalia pednnculata subrotunda.
Involucki foliola intima folii sa lanceolata retiexo-patentia , supra scabra. Bracte.l
obovato - lanceolata: , acutœ, erecta?, extrorsùm strigosœ. Rachis brevis conoidea
jjlabia. Coroi.la Akema obovala obtusa apice pilosa pappo aristato, aristis
duabus inaequalibus doronata, tenuissiinè punctulata tuberculisque inspersa fnsca.
Obs. Cette courte description a été faite d'après un exemplaire unique, conserve
dans les lierbiers du Muséum.
PlNARDIA CORON ARIA.
P. foliis pinnatisectis , lobis linearibus acutis glabris ; pedunculis
axîllaribus tcrminalibusquc unifloris; involucri foliolis viridibus ovatis
vel lanceolatis glaberrimis , margine scarioso-membrauaceis. .
Pinardia coronaria Cass. Lessiny. Syn. Comp. p. 255. — Chrysanthemum corona-
rium Liiw. fVilld. Spec. pi '.\. p. ai 48. Lamk. M. t. 678. f. 6.
LOP.ANTHACEjE.
VlSCUM COMPRESSUM.
V. apbyllum ; ramis infernè teretiusculis, ranmlis articulatis , arti-
culis pollicaribus lin. 1 '/2 circiter latis ancipitibus uninerviis basi
sens'im attenuatis, junioribus apice acutiusculis ; floribus i-3 ad
articulornm apices oppositis sessilibus ; baccis magnitudine grani pi-
péris.
Viscum comprcssum Poir. Encycl. supp. 2.861. Blum. éxspecimA — V. articulatum
Var. j3 timoriense D.C. Prorf. 4- p. 284.
Obs. M. De Candolle a établi sa variété du Viscum articulatum sur des échantillons
complets, c'est-à-dire dont les rameaux n'etoient point tronqués et alloient en
s'attenuant au sommet, tandis que la plante conservée dans l'herbier de Burmann a
presque tous les articles supérieurs délachés et semble ainsi les avoir arrondis.
J'ai pu comparer des échantillons du Viscum compressumde Java, donnes au Muséum
par M. Blume, et me convaincre, comme le supposoit déjà M. De Candolle, que le
Viscum comprcssum I'oir. étoit la même plante que celle de Burmann. l'eut-étre
devra-t-on encore réunir au V. articulatum le V. moniliforme Blum. , qui semble,
d'après la phrase qu'en donne cet auieur, n'en différer par aucun caractère bien
tranché. <
Viscum orientale.
V. ramis teretibus; foliis lanceolato-oblongis, vel obovato-spathulatis
pblusis basi acuminatis interdùni inœquilateralibus obscure trinerviis
coriaceis opneis.
Obs. Les échantillons que nous avons examinés étoient tous sans fleurs ni fruits :
aussi est-ce avec doute que nous rapportons ces fragments à la plante deWilldenow,
auxquels cependant elle convient très bien ainsi qu'à la phrase qu'en a donnée
M. Blume, Bijdr. p. 666.
4l6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
LfJRANTHUS 1NDICUS.
L. ramis teretibus ; foliis oppositis ovatis vel lanceolatis apice ob-
tusis basi acuminatis vel subattenuatis penninerviis iutegerrimis co-
riaceis glabris; racemis axillaribus solitariis folio brevioribus ; floribus
solitariis vel ternis pedicellis brevibus ; bracteis connatis subrotundo-
ovatis, corollae lobis 5 linearibusfiliformibus acutis; ovario subgloboso ;
baccâovatâ ( fructibus Lonicerœ cœruleœ similibus) pulvere cœsio sub-
ductâ.
Loranthus indicus Desr. Lamk. Encycl. 3. p. 601. Rœm. et Schult. 7. p. 1 49- D- C-
Prod. 4. p. 3o5. Blum. Flor. Javœ. Fasc. 34 135. p. i4- — Lonieera zeylanica Gœrln.
Fruct. 1. p. 1 37. t. 272.
RUBIACEiE.
SPERMACOCE HISPIDA.
S. caulibus herbaceis diffusis tetragonis glabris ; ramulis ad angulos
ciliato-hispidis ; foliis ovatis vel oblongis apice obtusis interdùrn mucro-
nulatis scabris ; stipulis glabriusculis dentato-setosis dentibus ciliatis
vaginâ longioribus ; floribus 2-4 sessilibus; capsula subrotundo-ovatâ
puberulâ , calycinis dentibus lineari-lanceolatis erectis coronatâ.
Spermacoce hispida Linn. Mant. 558. D. C. Prod. l\. p. 555. Blum. Bijd. ex specim.
— Spermacoce scabra IFilld. Spec. 1. 572. — S. hirta Rottl. PI. Ind. 1. 378. Murr.
Comrn. Gœtt. 3. p. 77. t. 5. Cliam. et Schlecht. in Linnrea. 1828. p. 355.
La figure de Rheede représente les tiges et les rameaux du S. scabra cylindriques,
tandis que les échantillons que j'ai sous lesyeux , et qui sont les mêmes que ceux que
M.DeCandolle a eus en communication, lesont évidemment tétragones. Jen'ai pas eu
à ma disposition des individus assez complets pour pouvoir décider si la citation
donnée par M. DeCandolle est exacte sous d'autres rapports ; quoi qu'il en soit, j'ai
pu m'assurer que le S. hispida de M. Blume est la même plante que celle de Timor :
il faudra donc, comme le prévoyoit M. De Candolle, réunir ces deux plantes sous le
nom le plus ancien de S. hispida.
Dentella REPENS.
D. caespitosa diffusa ; foliis lanceolatis acutis in petiolnm attenuatis
glabris ciliato - scabris ; floribus axillaribus solitariis subsessilibus ;
capsulis globosis pilis membranaceis vestitis; calycinis segmentis
lineari-lanceolatis.
Dentella repens Forst. Gert. 26. t. i3. Lamk. III. t. 118. Blum. Bijd. 990. D.C. Prod.
4.419- — Hedyotis repens Lamk. III. 1^0,^. — Oldenlandia repens Linn. Mant. 4o.
— O. repens Burrn. herb. est Peplis Portula! Rumph. Amb. 6. t. 170. f. I\.
Oldenlandia biflora.
O. caulibus erectis debilibus scabridis; foliis lineari-lanceolatis, ju-
nioribus scabriusculis ; stipulis membranaceis lanceolatis ciliato-fim-
briatis; pedunculis axillaribus 2-3-floris folio brevioribus; corollâ in-
trorsùm glabrâ.
Oldenlandia biflora Linn. Spec. i-j^. Ro.xb. Fl. Ind. 1. p. 445. D.C. Prod. 4- 426-
— Hedyotis biflora Smith, in Rees. Cycl. 17. n. i5. — Gerontogea biflora Cham.et
Srhlecht! in Linnœa 182g. i55. —H. diffusa Wdkl. Spec. 1. 566.
HERBA1ÏII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 4 '7
Oldenlandia PANICULATA.
O. herbacea glabra suberecta ramosa, ramis tetragonis; foliis lan-
ceolatis vel ovato - lanceolatis nmcronulatis in petiolum atténuâtes;
stipulis inciso-dentatis deniùm subiritegris ; cymis axillaribus terminali-
busque Iaxis paucifloris; floribus 2-3 longé pedicellatis ; capsula sub-
bemisphaericâ.
Oldenkkadia paniculata Llnn. Spec. 1G67. D.C. Prod. l\. I\i-]. — Hedyotis racemosa
Lamk. Encycl. 3. p. 76. ///. t. 62. r. 2. Blum. Bijd. p. 972.
GONOTHECA BLUMEI.
G. annua glabra erecta ; caule tetragono ramulisque subteretibus ;
foliis lanceolatis suboblongisve in petiolum attenuatis , superioribus
subsessilibus ; stipulis cura petiolis connatis subintegris membranaceis
glabris ; pedunculis ad ramulortun apicem axillaribus trifloris ;
segmentis calycinis subrotundo - ovatis acutis, nervo medio alato in
pedicellum decurrente.
Gonotheca Blnmei D. C. Prod. 4- 4a9- — Hedyc.lis plerita Blum. Bijd. 972.
Conyza chinensis (Non. Linn.) Burin. Flor. Ind. 179.
Ois.D'après un échantillon authentiqueduGoiiof/ieca.B/uinei,j'ai pu m'assurer que
POldi'iilandia alata , cité par M. De Candolle dans son Prodrome, p. 427 5 t'°'t être
réuni, comme il le soupçonnoit, au Gonotheca Blumei.
Fernelia BUXIFOLIA.
Var. * Timorensis. F. ramosissima, ramulis junioribus compressis
glabris; foliis obovalibus suprà nitidis subtùs opacis glabriusculis, sti-
pulis ciliolatis ; calycinis segmentis lanceolatis acutis introrsùm to-
mentosis ; fructibus axillaribus solitariis subovatis.
Fernelia buxifolia Lamk. M. i/[-8. A. Rich. Rub. p. 258. D.C. Prod. 4- 3g8.
Obs. La forme comprimée des rameaux qui sont entièrement glabres, celle" des
fruits un peu plus petits et moins arrondis, ainsi que les divisions calycinales, plus
longues et plus aiguës, distinguent cette variété des échantillons originaires de File
Bourbon.
POLYPHRAGMON SERICEUM.
P. ramis teretibus glabris , ramulis pube rarâ sericeâ inspersis ;
foliis lanceolatis , suprà glabriusculis subtùs prœsertim ad nervos
pube longâ sericeâ inspersis; stipulis lanceolatis acutis membranaceis
extrorsùm sericeis valdè deciduis ; floribus axillaribus solitariis ;
calyce tubuloso-campanulato 5-deutato ; baccis globosis glaberrimis.
Polyphragmon sericeum Dcsf. Mem. Mas. 6. p. 6. t. 2. et 2 bu. D. C. Prod. 4- 445.
— Axanthes timoriensis D. C. Prod. l\. p. 44 '•
Obs. J'ai été à même de rapporter avec certitude Y Axanthes timoriensis de M. De
Candolle au Polyphragmon sericeum Desf., ayant eu en communication les mêmes
matériaux que ceux sur lesquels M. De Candolle avoit établi l'espèce R Axanthes,
Annales du Muséum, t. III, 3" série. 54
/|l8 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
GUETTARDA SPECIOSA.
G. .ramulis cylindraceis pube brevi fulvàque vestitis; foliis suboor-
datis obovatis aut subrotundis breviter acuminatis supra glabris subtùs
pallidioribus puberulis ; stipulis deciduis lanceolato - acutis pubes-
centibus.
Guettarda speciosa Linn. Spec. i4o8. Lamk. III. t. 1 54- f- 2. D. C. Prod. 4. 4^5.
— Cadamba jasminiflora Sonn. voy. t. 128. Rliced. Mal. l\. t. 47 et 48-
Myonima ovata.
M. foliis brevissimè petiolatis subsessilibus subcordatis ovato-oblon-
gis obtusis suprà uitidisi nervoso-reticulatis subtùs venosis ; corymbis
tcrminalibus ; calycinis dentibus brevibus subobtusis puberulis; corollae
iobis ovato-suboblongis obtusis tubo longioribus ; stigmate exserto.
Myonima multiflora Acli. Rich. Rub. i32. var. — Ixora parviflora Poir. Suppl. 3.
207. — Eugenia violacea Lamk. Encycl.Z. p. 200. — Myrtus androsœmoides Poir.
Dicf. 4- 4°9-
MORINDA CITRIFOLIA.
M. rainis cortice laevi flavescente , ramulis tetragouis glabris ;
foliis ovato-lanceolatis basi attenuatis glabris ; stipulis membrana-
ceis deltoideis basi eonnatis glabris ; peduuculis axillaribus brevibus ;
lloribus in capitulum dispositis.
Morindn citrifolia Linn. Spec. a5o. D. C. Prod. I\l\£>. Gœrtn. fr. 1. i44- 1. 29. Ham.
Trans. Soc. Linn. lond. i3. 533. Rheed. Mal. 1. p. 97. t. 52. Rumph. Amb !{.
*■ 99-
Chasalia capitata.
G. ramis glabris; foliis petiolatis lanceolato-obovatis apice acunii-
natis ; stipulis lanceolatis acutis petiolo longioribus persistentibus ;
calycinis segmentis lanceolatis acutis ; fructibus in capitulum aggregatis
baccâ sessili angulatâ.
Chasalia capitata D. C. Prod. 4- P- 53. — Psychotria capitata Sieb. FI. Maurit.
n" 56. — An Chazalia Commersonii Juss.?
Obs. L'unique exemplaire que j'ai eu, et que je rapporte au C. capitata D. C. Prod.,
comparé avec des échantillons rapportés de l'Ile-de-France n'offre pas de différence
notable. L'échantillon conservé dans les herbiers du Muséum et récolté par Com-
merson, ne diffère de celui de Timor, que par ses feuilles plus petites, pluscour-
tement pétiolées, par les fruits moins alonges, caractères qui varient du reste sur
d'autres échantillons de même localité.
IXORA TIMORENSIS.
I. ramulis teretibus ; foliis glabris oblongis basi et apice atte-
uuatis majusculis ; stipulis lanceolatis acutis integris interdùm basi
dilatatïs subdeltoideis parvis; cymis terminalibus axiliaribusque pedun-
culatis gracilibiis Iaxis; calycibus miuitnis vix dentatis ; corolla» lobis
oblongis obtusis fauce puberulâ.
Rami teretes cortice lasvi, juniores subcompressi glabri. Folia 5-8 poil. longa,
1 Vï"2 .'/» lata ) clliptico-oblonga, basi et apice attenuata iulpgerrima subcoriacea
penniner'via , nervo medio suprà impresso, glaberrima, breviter petiolata , petiolo
HElîBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. I\ 19
4-6 lin. longo supra caualicu'ato cum nervo continue glabro. Stipule interpetiola-
resramisadpressae,ovato-lanceolatae subacuta; intcrdum basi dilatatœ connatas de
presso-deltoidae, subcoriaceoe glabrae. Ctrlje terminales v. axillares folia aequantes
peduncalatae,pe3unculisaxillaribus3-4 poil, longis. brachiatis, gracilibus, paucifloris
pari iali busqué dichotomo-2 au t 3-floris.I'ioREspedicellaticoccinei,anteanthesindex-
trorsùmcontorti. Calyx parvus urceolatus, obsolète 4-denta tus, glaberri mus. Corolla
infundibuliformis 4-6 1. longa, glabra,tubo calveem4-6°superante, limbo 4-partito,
lobis oblongis obtusiusculis reflexis, tubo longioribus glabris, fauce pilosà. Stamina
4 reflexa,fauci inserta.corollse lobis sulxcqualia. Anthère linearesacutae basi einargi-
nala', filarnentis brevibus pilis corollœ subreeonditis, subeompressis glabris. Stylus
filiformis subcapillaris basi itjcrassslus glaber supernè birsutus. Stigma exsertum
bifidum , laciniis iinèaribus obtusis patulis. Ovarium subcylindraceum apice
pilosum biloculare, loculis raonospermis. Fhuctus: drupa dipvrena,globosa, ralyce
persistente minimo coronata , glabra, magnitudine fruclûs Ribh ntbri : pyrena
motiosperma cbartaceo - cornea . sublicmisphairica dorso convexo subsulcato, in-
trorsùm plana.
Obs. Cette espèce nie paroit voisine du P.avetta odorata Blum. , d'après Ja
comparaison avec un échantillon envoyé au Muséum par l'auteur; elle en diffère
néanmoins par ses feuilles moins coriaces et de couleur égale et très lisses sur leurs
deux faces au lieu d'être opaques en dessous; la panicule est aussi beaucoup plus
étalée dans la nôtre.
Pavetta IXDJCA.
P. ramis teretibus ramulisque glaberrimis ; foliis elliptico-lanceo-
latis basi attenuatis breviter petiolatis ; stipulis acuminatis; pauiculis
gracilibus multifloris ; floribus pcdicello tenui; corollae laciniis
lineari-oblongis obtusis reflexis tubo dimidio brevioribus ; staminibus
Iinèaribus acutis stylo exserto subbrevioribus.
Pavetta indica Lirai. Spec.160. I). C. Prod.l\. /\go.Blum. Bijd. gzi.Gœrtn. fr. i.t. 25.
Bot. Rey. t. 198. — Pavetta alba Fcilil, S'ynib. 3. p. il.? — Ixora paniculata Lamk.
Dicl. 3. p. 344. —I. Pavetta Ro.xb. FI. Ltd. 1. p. 3o,5. —Pavetta Rheed. ftort. Malab.
5. t. 10.
Gynoctodes coriacea.
G. foliis oblongo - ovalibus breviter acuminatis v. obtusis basi
inaequilateralibus coriaceis, ( dessiccatione nigricautibus ) ; fructibus
breviter pedicellatis, axillariluts globosis.
Ovnoctodes coriacea Blum. Ilijd. yg3. Acli. Rich. Rub. 208. D. C. Prod. 4- p- 46/
P/EDKRJA FETIDA.
P. foliis ovatis subcordatis acuminatis petiolatis glabris ; paniculis
axillaribus terminalibusve dicbotomis divaricatis : floribus pedicellatis,
bracleis minutis ciliatis ; corollis introrsùm villosis.
Paederia fetida Linn. Mont. 52. Lamk. Encycl. 2. p. 257. ///. h. 166. f. 1. D.C.Prod.
4- 47'- Sîeb. ft- maur. rxsic. n" 82. — Gentiana scandens Lour? ex herb. — Apocynum
retidum Burin. Irtd. 71. Rumph. Amb. 5. t. 160.
Stylociiohina PUBIFLORA.
S. ramulis subteretibus ; foliis ovalibus basi et apice breviter
acuminatis petiolatis subtùs ad nervos puberulis ; stipulis submem-
branaceis; floribus axillanbus pedicellatis; calyce campanulato decem-
/J20 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
dcntato, dentibus 5 majoribus spathulatis; corollâ tubo brevi, laciuiià
subrotundo-ovalibus margiue undulatis.
Rami subrugosi ramulique subteretes, lenticellis orbicularibus v. linearibus notati-.
glaberrimi. Folia juniora (inspeciminibus ineis tantùm suppetentia) poil, i longa-
'/, circiter lata, ovata, basi et apice breviter acuminata, subcoriacea, penninervia
nervis subtùs pubescentibus,vixprominulis,petiolata,petiolo lin. 3-4 longo subtereti
puberulo. Stipula interpetiolares , submembranaceae , glabroe. Flores axillares
panci breviter pedieellali. Calyx campanulalus io-c!entatus, dentibus inœqualibus,
5 majoribus spathulatis tubo brevioribus, 5 rninimis alternis aculis, extrorsùm sub-
hirsutus introrsùm laevis. Coroli.a subrotata , subcoriacea , tubo brevi cylindraceo
calycem aequante, introrsùm medio coron à pilosâ instructo; limbo patente 5-par-
tito, laciniis subrotundo-ovatis obtusiusculis subundulato-crispis, extrorsùm sericeo-
puberulis. Stamina 5 fauci corollas inserta, vixexserta, subssesilia, filamentis bre-
vissimis glabris. Atjther.e oblongre obtusas supra basin affixœ , erecta?, introrsae
longitudinaliter déhiscentes : pollen globosum laeve. Stïlus basi et apice incras-
satus basi urceolo carnoso, cupuliformi, glabro, cinctus. Stigma bilamellatum,
segmentis crassis ovatis obtusis , extrorsùm convexis , facie plana implexis.
Ovarium urceolo coronatum , biloculare, loculis i-ovulatis, ovulissumnio loculo
affixis, pendulis,integumentosubreticulato.
UMBELLIFERiE.
Petroseliînum sativum.
P. caule erecto angulato ramoso glabro ; foliis nitidis inferioribus
petiolatis , foliolis ovatis 3-fidis incisis serratisve basi cuneatis ; supe-
riorum laciniis laneeolatis integris, summis lineari-lanceolatis; involu-
cellis fîliformibus subpuberulis; ovariis carpellisque pubescentibus.
Petroselinum sativum Hoff. Umb. — Apicum petroselinum Lihn, Spec. 3jg. D. C.
Pmd. 4- '02.
Obs. Cette plante, tronquée dans sa partie supérieure, a produit des rameaux
dont les ombelles beaucoup moins garnies que dans l'espèce cultivée; les fleurs
semblables en tout au Persil commun, s'en distinguent par les ovaires et les fruits
couverts de petits poils blanchâtres. Cette variété est due probablement au climat
sous lequel elle a végété.
Anethum GRAVEOLENS.
A. caule tereti; foliis 3-piunato-partitis glabris glaucis laciniis
lineari-capillaceis, apice albido ; carpellis margiue dilatato piano
cinctts, iugisque dorsalibus pallidioribus.
Anethum graveolens Linn. Spec. 377. D. C. Prorl. 4- '86. — Pastinaca Anethum
Spreng. — Selinum Anethum lîotli.fl. germ. 1. p. i43.
Daucus Carota.
D. caule glabro ; foliis altè 3-pinnatis ', pinnatifidis , laciniis lan-
ceolatis cuspidatis glabris, petiolo basi dilatato hispido; involncris um-
bcllaiu siibaequaiitibus.
Daucus Carota Linn. Spec. 348. D. C. Prod. 4- an. Spreng. Syst. t. p. 897.
Obi. Une chose assez étrange, c'est que nous venons d'observer les ovaires et les
fruits du Petroselinum, se couvrir de poils tandis que nous voyons disparoitre ces
mêmes organes sur les tiges et les feuilles du Daucus Carota, qui sont entièrement
glabres dansles échantillons rapportés des mêmes lieux.
herrarii tim0rens1s descriptio. /yi\
Hydrocotyle asiatica.
H. caule repente glabro ; foliis pctiolatis orbiculato-reniformibus
apice aequaliter crenatis basi dentatis, sinu aperto subarcuato, junio-
ribus ante evolutionem lànatis; umbellis brevissimè pedunculatis 3-5-
floris; earpellis suborbiculatis reticulato - venosis subrugosis glabris
obscure 4~costatis.
Hydrocotyle asiatica Linn. Spec. 234- Rie h. Hyd. t. 55. f. m.D.C. Prod.({.p. 6i .
Rlum. Bijd. p. 882.— Pes equinus Rumph. Amb. 5. p. 455. t. 169. f. 1. — Codagam
Rheed. Mal. x. p. 91. t. 46.
RAlSUNCULACEi-E.
Clematis riternata.
C. ramis angulosis rubescentibus glabris; foliis biternatis, foliolis
grosse dentatis mucronatis, petiolis cirriformibus longis; floribus pa-
niculatis,pedunculis 3-floris; segmentis calycinis ovato-oblongis obtusis
stamina paulô superantibus extrorsùm puberulis apice subinflexis.
Clematis biternata D. C. Prod. 1 . p. 6.
Caulis sarmentosus : rami 4-5-angulati, glabriusculi, rubescentes, ramulis oppo-
sitis basi nodosis gemmas lanuginosas subprominentes gerentibus. Folia opposita
biternatlm secta glabra, praeter ad basini puberarâ inspersa : foliota poil. 2 '/3 longa,
1 '/2 lata, ovata grosse dentata, dentibus distantibus mucronulatis, nervis subtùs
prominulis pilosis, terminale saepè basi subbeordatum, petiolata, petiolo communi
poll.icirciter longo, canaliculato,refle.\o, cirriformi glabriusculo; partialibus polli-
caribus s*pè pube rarà inspersis, petiolulis 1. 2. longis pilosiusculis. Flores albi
hermapliroditi, paniculati, pedunculis in cymas brèves desinentibus; pedunculus
comnninis pollicaris canaliculatus, glabriusculus, partiales 4-3 1. longi pubescentes.
Calïx 4-partitus, segmentis ovato-oblongis obtusis I. 2 - 3 longis 1 latis extror-
sùm tomento albido ad marginem densiore vestitis et crassioribus. Coiiolla o.
Stamina circiter 3o inaequalia, segmentis calycinis panlô breviora, filamentis
complanatis glabris. Anther^e basi affixœ, oblongai, obtusœ, biloculares long'itudi-
naliter delnscentes. Styu 8-10 erecti villis longis albisque tecti. Stigmata papil-
losa curvata obtusa semicylindrica. Ovaria oblonga setis albicantibus recondita,
stylo coronata , staminibus subbreviora, filamentis asqualia. Carpella ovoidea
subcompressa, pilosa in caudam longâm sinuato-recurvatam villosam , producta
setis longis plumosis albicantibus stigmatibusque persistentibus, sessilia.
Obs. Cetle espèce paroît voisine de la Clematis viryinica Lour. (non Linn.) Cocli.
p. 345 ; mais elle s'en éloigne par la disposition alternée de ses feuilles au lieu
d'être simplement ternée; quant aux autres parties décrites par Loureiro, elles
paroissent avoir de la ressemblance avec cette espèce.
MAGNOLlACEiE.
Michelia Champaca.
M. foliis ovato-oblongis lanceolatisve longissimè acuminatis supra
glabris, subtùs petiolis pedunculis stipulisque sericeis.
Michelia Cbampaca Linn. Spec. 7.56. Lamk. Encyel. 1. p. 690. ///. 1 1. t. 493. Willd.
Spee. 1 1 . p. 1 260. Roxb. Ind. 2. p. 656. D. C. Prod. p. 1 . 79. Gandich. in Freye. II. bol.
p. 4o. Blum. Bijd. p. 7. Ejusd. Flor. Jau. p. g. t. 1. — Cbampaca Rheed. Mal. 1. p. 3i.
t. 19. - Sampaca Rumph. Amb. 2. 199. t. 67.
42 2 HERBARH TIMORENSIS DESCRIPTIO.
MlCHELIA TSJAMPACA.
M. ramulis sericeo-tomentosis; foliis elliptico-oblongis basi atte-
nuatis apice acuminatis , suprà glabris subtùs reticulato-venosis pubes-
centibus; stipulis lineari-oblongis acutis extrorsùm sericeis.
Michelia Tsjampaca Linn. Mant. 78. D. C. Prod. 1. 79. Blum. Bijd. p. 7. — M. se-
ricea Pers. Syn. 2. gl\. — Sampaca sylvestris Rumpli. Amb. 2. p. 202. t. 68.
ANONACEiE.
Anona muricata.
A. caule subarboreo; foliis ovato-lanceolatis glabris subnitidis, pe-
dimculis solitariis axillaribus unifloris ; petalis exterioribus cordatis
acuminatis, interioribus obtusis ; fructibus muricatis, mucronibus car-
nosis.
Anona muricata Dun. Monog. Anon. p. 62.
Anona SQUAMOSA.
A. caule arborescente; foliis lanceolatis glaberrimis pellucido-punc-
tatis; petalis exterioribus subclausis; fructibus ovoideis squamosis.
Anona squamosa Linn. Spec. ^j. Dunhl. Monog. p. 369. D. C. Prod. 1. 8f>. Muni.
Bijd. p. 1 1 .
Anona reticulata.
A. foliis oblongo-lanceolatis acutis glabris subpellucido-punctatis,
petiolis pubescentibus; floribus longé pedunculatis, pedunculo glabro
foliis subopposito ; calyce brevi; petalis clausis lanceolatis obtusis ex-
trorsùm puberulis.
Anona reticulata Linn. Spec. n$j. (Excl. syn. Rumpli.) Dun. Monog. p. 7-2. Blum.
Bijd. p. 11. — Anona-maram Miecd. Mal. 3. p. 23. t. 3o-3i.
Uvap.ia TIMORENSIS.
U. arborescens , foliis ovali-oblongis acuminatis obtusis basi subcor-
datis, suprà pube simplici vestitis , subtùs stellato-tomentosis ; peduncu-
lis oppositifoliis; carpellis breviter pedicellatis subrotnndis aut ovato-
oblongis tomeutosis.
Uvaria timorensis Blum. FI. Javœ. p. 21. (videt. aff. Guatleriœ rufœ.)
UVARIA ODORATA.
U. arborea; foliis breviter pet iolatis ovato-oblongis acuminatis basi
obliqué rotundatis subsinuatis utrinqueglabriusculis; pedunculis axilla-
ribus ramosis ; petalis lanceolato-acuminatis acutis tenuissimè puberulis
calyce sextuplo brevioribus.
Uvaria odorata Lamk. EncycU 1. p. 5gS. ///. 11. t. 49-5- f- i- tV'dld. Spec. 11.
p. 1262. Blum. FI. Jav. Ann. p. 29. t. 9. et i4-— Unona odorata Dun. Monog. p. 108.
U.C. Prod. 1. p. 90. Spreng. Syst. 11. p. 637. Blum. Bijd. p. \l\.~- U. leptopetala D.C.
Sysl. 1. p. 496. Ëjusd. Prod. 1. p. 91. Deless. le. sélect. 1. t. 88. — Cananya Bumpli.
Amb. 11. p. ig5. t. 65.
GUATTERIA RUFA.
G. ramis teretibus junioribus rufo-tomentosis ; foliis ovalibus vel
lIKUliARlI TIMOBENSIS DESCMPTIO. 42^
ovato-oblqngis àcutîs v. obtusis basi subrotunclato - cordatis utrintjtië
tomento riifo vel'utinis; pedunculis brevibus oppositifoliis 1-2-floris
bracteâ ovatâ subreniformi tomentosâ niedio suffultis; foliolis calycibis
brevibus concavis ovatis obïongisve obtusis extrorsùm subtomeutosis.
Guatterià rûfa ; Dun. Moriogr. p. 129.1.29. — Anona tomentosâ Vald, in fiérb.
Juss.
MENISPERME/E.
Clypea glaucescens. Tab. XVIII.
C. ioliis peltatissubrotundo-ovoideis mucronatis integerrimis subtùs
glaucescejntLDus 5 pedunculis axillaribus umbellatis petiolo brevioribiis;
baccis obovatis glabris ; putaniine compresso arcuato margine costato.
Gocculus japonicus var. (3. D. C. Prod. 1. 96.
Caulis volubilis ; rami teretes striati ramulique juniores glabri. Foi.ia alterna
poil. 3-4 longa , 2-3 '/» lata, peltata, subrotundo-ovoidea acutiuscula , mucronata ,
rariùs suborbiculata, iutegeriïma , palmatinervia nervis subtùs vix prominulis,
membranacea glaberrima, subtùs glaura suprà viridia, peliolata petiolo 3 poil.
circiter longo tereti glabro. Flores circiter g- 1 5 dense capitato-globosi, capitulis
umbellatis, urilbellis pluriradiatis; pedunculis axillaribus folio brevioribus glabris,
partialibus 3-5 1. longis (quinque circiter) quibusdam solitariis. Floues masculi.
Calyx 6-partitus,' foliolis obovato-oblongis, obtusis, redis, stamen subaîquantibus,
submenibranaceis , seriùs patulis, medio lineâ viridi notatis. Petala 3 obovato-
cuneata? staminé post anthesin breviora. Stamen 1 centrale, hlamentum crassum
cylindraceum apice subampliatum, glabrum. Anthera peltata, orbicularis î-locu-
Iaris,locul6 rima circula ri déhiscente. Pollen minimum globosum. Flores feminei
singuli basi, bracteâ lineari subulatâ iustructi. Sepala 6 exteiiora ovato-lanceolata ,
interiora subrotunda membranacea. Ovarhm ovoideum , stigmatibus 5 subulatis
intermedio saepè majori coronatum , glabrum erectum, demum curvatum sub-
reniforine. ISaccs: obovatœ compressas glabra?; putamen reni forme, osseum, trans-
versè rugosum. Perispermum subnullum. Embrto arcuatus cylindraceus, cotyledo-
nibus radiculam a?quantibus.
Obs. Cette espèce paroît voisine du Clypea venosa Lilum. Bijd. qui appartient au
genre Stepliania de .Lour^irR. Sprengel ainsi que M. Liarkling ont déjà signalé la
similitude de ces deux genres; mais comme il existe un genre Stephatiia dans la
famille des (Japparidees, je pense qu'il vaut mieux conserver le genre établi par
M. liluine, que de créer des changements de noms, qui font toujours confusion dans
la Synonymie. M. Gaudichaud a rapporté une espèce de ce genre du portJackson.
COCCULUS POPUL1FOLIUS.
C. glaber; foliis majusculis cordatis subacuminatis iutegris coriaceis
basi quinquenerviis nervulis hiierioribus borizoutalibus superioribus
obliquis; paniculâ amplâ polycarpà.
Cocculus populifolius D. C. Prod. 1. p. 97.
Kami teretes regulariter striatuli , medullà farcti , glabri. Folia majuscula, poil.
6-8 lotlga, 4-5 lata (foliis Populi angulatae similia), cordata, breviter acuminata,
intégra basi quinquenervia, nervis subtùs prominulis, primants teniùoribus horizon-
talibus, seçundanis obliquis supra limbi médium evanescentibus, glabra, coriacea,
petiolata, petiolo poil. G-8 longo, tereti glabro basi incrassalo. Pa;nicvjla (Iruclilera)
ampla, ramosa, rainis alternis subdiffusis, polycarpà, pedicellis apice iucrassatis.
FnicTis conflalus e drupis 3-i Ciceris arietini sive fructibus Cerasi aviurn magnitu-
d i ne subverrucosis, versus basim stylo decitl 110 cicatriculâ rotundâ notatis ; fœtis
/p4 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.
putamine sphœroideo osseo verrucoso; semen putamini conforme. Perispirmim
i;ranuloso-carnosum. Embryo curvatus, cotyledonibus radiculâ triplo longioribus.
membranaceis pellucidis 3-nervulatis.
COCCULUS LEPTOSTACHYUS.
G. ramis tenuibus ; foliis petiolatis ovalibus ovatove - lanceolatis
mucronatis, basi rotundaris, trinerviis utrinque glaucescentibus ; spicis
Iaxis folio brevioribus; floribus minimis vix pedicellatis fuscis.
Cocculus leptostachyus D. C. Syst. i. p. 528. Ejusd. Prod. i. p. 99.
Kami graciles teretes erecti? subglauci, juniores superne tantùm subpuberuli,
gemmis parvis rufo-velutinis. Folia alterna 1-2 poil, longa, 1 '/2 lata , ovalia v.
ovato-lanceolata acutiuscula mueronulala basi trinervia , nervis interne coalitis
pilis rufis inspersis, supernè evanescentibus, subcoriacea, integerrima glaberrima
pallidè virentia subglauca petiolata, petiolo 1 '/3 poil, longo, gracili ad apicem saepe
subgeniculatosubpiloso. Flores subspicati, spicis axillaribus laxifloris; bractea parva
subulata pedicello brevi pilosiusculo insidens. Calyx 6-partitus, foliolis biserialibus,
exterioribus tribus ovato-lanceolatis parvis, extrorsùm pubescentibus, interioribus
majoribus obovalibus obtusis concavis margine submembranaceis. CoROLLA:petala 6
biseriata, foliolis calycinis opposita , oblongo-obovata obtusa apice subinflexa, supra
basim biauriculata. Stamina 6 distincta, petala subaequanlia , filamentis basi et
apice crassiusculis, medio petalorum aunculis circuinplexis. Autherœ introrsa-
subrotundae, depressione transversali subquadrilobœ. Ovarii rudimentum centrale
subtrilobum, lobis acutis, minimum sanguineum.
Cocculus brachystachyus.
G. ramis teretibus gracilibus; foliis petiolatis ovalibus mucronatis
basi rotundatis 3 - 5 - nerviis glabris ; spicis petiolo brevioribus basi
pilis rufis vestitis ; baccis obovato-rotundis laevibus nigris.
Cocculus brachystachyus Syst. 1. p. 528. D. C. Prod. 1. p. 99.
Rami ut in spec. prœcedenti, sed pilis crebrioribus. Folia poil. 2'/2-2 longa,
circiter 1 lata, ovalia mucronata, basi rotundata, 3-5-nervia, nervis secundariis supra
limbi médium evanescentibus ( ut in prœcedenti) subcoriacea utrinque virescen-
tia nec glaucescentia , petiolata petiolo ut in sp. prœcedenti. Flores Spic.e
fructiferœ petiolo dimidio breviores. Bacc^e obovatœ, subcompressœ, sulco dorsali
notatœ,imâquebasi cicatriculâalbâ,stigmatum vestigio,notatœ, glabrœ, nigrœ, sub-
pruinosœ.
Obs. Cette plante , dont je ne connois que les fruits , pourroit bien être l'individu
femelle du Cocculus leptostachyus dont elle ne diffère que par les feuilles un peu
plus larges à 5 nervures, au lieu d'être tri nerviées comme elles le sont dans l'espèce
précédente; leur couleur diffère aussi légèrement : elles sont plus vertes dans celles-
ci que dans le Cocculus leptostach)-us , mais on sait que ces différences légères de
teinte se rencontrent fréquemment dans les espèces de cette famille. Du Petit-
Thouars, dans ses Observations sur quelques espèces de Cissampelos (1), s'est appuyé
de différences analogues à celles que présentent les deux espèces qui nous occupent,
pour démontrer que l'individu femelle du Cissampelos rnatiritiana , avoit les feuilles
cordées , tandisque le mâle les avoit peltées. Les différences entre les deux espèces
de Timor ne se trouvent que dans la nervation , les feuilles étant quinquénerviées
et glauques en dessous dans le Cocculus brachystachyus. La forme des épis , leur
mode de pubescence, ainsi que celle des pétioles et des bourgeons, sont exactement
les mêmes dans ces deux plantes, que je suis porté à regarder comme la même es-
fi) Desvaux, journal de botanique, 2, 1809, p. 65.
HERBABII TIMOBENSIS DESCBIPTIO. 42^
pèce à laquelle il faudra joindre encore, je pense, le Coccukts Plukenetii D.C., qui
fie paroît pas en différer.
CRUCIFERES.
SlNAPIS TIMOUIANA.
S. glaberrima , caule erecto ramoso ; foliis caulinis oblongo-lanceo-
latis obtiisiusculissubintegrisbasiin petiolum longum attenuatis; siliquis
erectis glaberriniis.
Sinapis limoriana D.C. Syst. 2.616. Ejusd. Prod. t. p. 219. Deless. le. 2. 1. 88. —
S. chinensis vet brassicata? Gaudich. in Freye. It. bot. p. cj5.
Herba giabra. Caulis erectus supernè ramosus , teres laevis glaberrimus. Folia
caulina oblongo-laneeolata 3-5 poil, longa, i'/, lata, superiora oblongo-linearia,
subintegerrima obtusa, utrinque giabra, basi acuta , petiolata, petiolo longius-
Clilo glaberrimo. Sric,£ terminales, erectœ, laxœ. Flores niagnitudine floris Sinapis
nigrae,pedicellali, pedicellis filiformibus, glabris,l. alongis in frnetum teretibus sub-
erectis, nec apice incrassatis, neque divergentibus (ut in bon. Delessertianâ). Calyx
tetrapbyllus erectus caducus, foliolis lineai i-oblongis aequalibus obtusis, niargine
meinbranaceis glaberriniis. Peiala (ex Del. Icon. ) subspatbulata intégra, giabra,
calyce duplo longiora. Stamina sex, filamentis linearibus glabris basi dilatatis.
Anthère oblonga; basi emarginatœ apice retrorsœ. Discus hypogynus subcarnosus
undulato-quadrilohus? persistens. Stylvs brevis subteres, crassitate siliquam sub-
aequans. Stigma parvum capitatuin obsolète bilobum. Sii.iquje (cum stylo) pollicem
eirciter longae, seniilin. latœ crassae leviter compressée ascendentes , glaberrimaî.
Obs. Cette espèce diffère du Sinapis arvensis avec lequel elle a cependant de grands
rapports 1° par son calyce lisse, glabre, et non anguleux ou sillonné, 20 par ses feuilles
qui semblent être glauques et sur lesquelles nous n'avons observé aucun poil. Nous
ne pouvons nous servir de la position des siliques comme point de comparaison;
on sait que ce caractère est de nulle valeur sur le S. arvemis, car il varie avec
l'âge de la plante et a été cause de la formation de fausses espèces telles que .S. orien-
tales, etc. Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre de réunir celle-ci au S. ar-
vensis, n'ayant à notre disposition qu'un échantillon incomplet, d'après lequel
M. De Candolle a établi son espèce; cependant, commenous avons déjà, pour plusieurs
autres plantes potagères introduites à Timor, observé des changements de même na-
ture que celui que l'on observe sur cette plante, la disparition de tous les poils,
nous croyons, ainsi que M. De Candolle, que cette espèce sera un jour réunie au S. ar-
vensis.
CAPPARlDEiE.
GYNANDROPSIS AFF1NIS.
G. glanduloso-pilosiuscula ; foliis infimis floralibusque 3-foliolatis
ramealibus non rare pentapbyllis, foliolis obovatis iutegerrimis obtusis
vel obscure acuminatis glanduloso-ciliolatis.
Gynandropsis affinis Blum. Bijd. p. 5i.
Obs. Cette espèce se distingue du G. pentaphylla, sur-tout par la forme des feuilles
et la pubescence glanduleuse qu'on trouve également répandue sur toutes ses parties.
La forme des divisions calycinales, ainsi que celle des pétales et des étamines, ne
m'a pas paru offrir des différences bien notables; celle du stigmate m'a semblé plus
arrondie, moins déprimée que dans le G. pentaphylla; les semences sont aussi cou-
vertes de plus d'aspérités , et offrent au contraire moins nettement les stries concen-
triques qu'on remarque sur les graines de cette dernière espèce. Le G. affims croit
non seulement à Java et à Timor, mais il paroit se retrouver dans tout l'archipel
indien; je l'ai vu dans les herbiers du Musée, provenant des Philippines et des côtes
de Coromandel. MM. Wight et Arnott la réunissent à tort, au G. pentaphylla.
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 55
/pR FIERBARII TJMORKNSIS DESCRIPTIO.
POLANISIA V1SGOSA.
P. piloso-glandulosa ; foliis 3-5-foliolatis , foliolis obovato-cuneatis
oblongisve; staminibus 8-20, silicptâ oblongo-sessili striatâ glanduloso-
birsuta.
Polanisia viscosa D.C. Prod. 1. p. 242- Blum. Bijd. p. 52.
Gappaius mariana.
G. inermis; foliis subrotundis glabris limbo petiolo decies longiore
glabriusculo in novellis furfuràced ; pedicellis solitariis unifloris folia
aequantibus.
Capparis mariana Jacq. Hort. Schanb. p. $7. 1. 109. D.C.Prod. 1. p. 245.
Ohs. La même plante a été rapportée par M. Gaudicbaud de l'île Timor et desiles
Marie-Anne, d'où elle tire son nom spécifique.
Capparis dealbata.
G. aculeata ; foliis ovalibus v. ovato-lanceolatis obtusis rnucronatis
coriaceis suprà nitidis, subtùs albo-tomentosis, junioribus subfurfura-
ceis; pedunculis axillaribus solitariis geminisve brevibus ; segmentis
calycinis extèrîoribus ovatis concavis puberulis.
Capparis dealbata D.C. Prod. 1. p. 246.
Oavjlis ramosus, ramis teretibus glabris subnitidis, ramulis pube brevi ferrugineâ
inspersis. Stipulée parvœ,geniinaa, rccurva?, uncinatae, glabrae. Folia poil. 4 -2-longa,
r'/.-io 1. lata, ovalia v. ovato-laneeolata , apice mucronata, basi rotundata, intégra
submembranacea, suprà nitida, subtùs tomentosa, alba, reticulato-venosa , petiolata
petiolo 1. 3-4 longo, térrugineo, demùm glabra'j. Flores axillares solitarii pedun-
rulati, pedunculis terelibus petiolo aequaiibus, bracteis deciduis ebracteati. Calyx
/5-partitus; sipalis 2 exterroribns concavis, 1-4 longi;, ovatis obtusis utrinque])uberulis,
iiWerioribus majoribus ovato-lanceolatis suba'qualibus, subpubescentibus. Corolla:
petala 4, petalis ealycisuba>qualibus 1.4-5 longis, 2 latis, obovalibus obtusis glabris.
Stamina crebra, petala iiuilto superantia: filamentis poil, circiter longis, distinctis
filiformil>usflexibilibiis,subcompressis.ANTHER.Eoblongaeobtusa;.OvARiuMovoideuni
glabrum stipitatum, stipite gracili tereti, stamina superante, praesertim ad apicem
pilosiusculo. FRucTusovoideus glaber, maturitate?columbinum ovum magnitudine
œquans.
Capparis pubiflora.
G. subinermis ; ramis teretibus laevibus viridibus ; foliis oblongo-
v. elliptico-lanceolatis acurainatis glabris breviter petiolatis ; pedun-
culis axillaribus i-3-lloris glabris; segmentis calycinis ovatis obtusis
incano-puberulis.
Capparis pubiflora D.C. Prod. 1. p. 246.
Kami virgati, virescentes; raniuli , rai iùs basi stipulis spinosis subuncinatis in-
terdùm parvis instructi, pubescentes. Folia poil. 5-3', 2 longa, 21 2 lata, oblonga ,
ellipticove lanceolata, acuminata basi rotundata integerrima penninervia subcoria-
cea glaberrima, juniora puberula, petiolata, petiolo 5-4 1. longo, semitereti glabro.
Flores axillares pedunculati vel sessiles, rarissime in corymbum pauciflorum
terniiualcm disposili ; pedunculis semipolliearibus puberulis. Calyx 4"Pallllus5
sepalisduobus extèl ioribus concavis ovalis obtusis extrorsùm puberulis; inlerioribus
subangustioribus. Corolla 4-petala, petalis calyee longioribus 1. 5-6 longis, ofalfln-
gis obtusis unguiculalis , ungue incrassato, extrorsùm glabris nisl ad apicem pube
IIEIiBARII TI.MORF.KSIS DESCRIPTIF 427
rarà inspersis, introrsùm puberulis. Stamina érebra , corollâ multô longiora; fila-
meniis filiformibus liberis triplici? série disco çonvexp glabro insertis. Antherjk
oblniijja- basi einai g ma ta? obtus ,e,subbasifixœ,biIoculares.OvARii;Mlongèstipitalum,
stipite jjraeili tereti , stamina subaequante , subrotundo-ovatum apieesubattenuatum
uniloculare. Stigma sessile depressum glabrum. Fhuctus...
CaPPARIS SEPIAl'.IA.
C. ramisglabris, junioribus puberulis ; stipulis spinpsis acutis retlexis;
fol lis ovalibus apice emaryiuatis glabenimis , junioribus subtils petiolis-
que pubescentibus ; racemis subuuibcllatis; calycibus glabris; petalis
ciliato-toineutosis.
Capparis sepiaria Linn. Spec. 720. Pluk. t. 338. f. 3. — p glabrata. WigUi et Atn
fferb. n. io5. D.C. Prod. i.p. ?47-
06s. Sur lous les échantillons que j'ai observés, provenant de Timor et de la Nou-
velle-Hollande (Port du roi Georges), où croit également celte plante, je lai tou-
|ours vue avec les rameaux pubescents, les jeunes feuilles, ainsi que le? pétales , lé-
gèrement tomenieux. Ces caractères ne s'observent pas sur des échantillons venant
des côtes de Coromandel qui ont les fleurs plus petites, les pétales glabres et les
ovaires surmontes d'un style court, mais néanmoins très apparent. Ces plantes doi-
vent sans doute constituer deux espèces distinctes.
Cadaba CAPPAROIDKS.
G. pubescens spinosa; foliis ovatis ellipticis oblongove -lanceolalis
puberulis; corymbis pedunculatis ; floribus 5 - 6 - andris, petalis
loagissimè unguiculatis obovatis ; fructu tereti siliquaeformi viscido.
Cadaba capparoides D.C. Prod. 1. p. 244-
Rami juniores teretesaculeati puberuli. Folia alterna poil. 3-2'/;, longa, i'/a circi-
ter lata , ovata vel lanceolato-oblonga , interdùm elliptica , apice saepiùs obtusa',
rariùs mucronulata, integerrima, basi rotundata, înembranacea, puberula, scabrius-
cula , penninervia, nervis subtùs prominulis, petiolata , petiolo semipollicari tereti
pubescente. Stipulœ petiolares binsp minima1 spinoîae acutae. Flores subcorymbosi,
longé pedicellati; corymbis pluriiloris ramulos terminantibus. Iîracte/e pedicelli
basi insidentes, lineares acutse deciduae. Calyx 4-phyllus, l'oliolis exterioribus paten-
tibus concavis semipoll. longis , ovatis acuminatis viscoso-pubescentibus, interio-
ribus ovatis, apice acuminatis, erectis puberulis. Petala 4 rosea? calvcem multô
superantia , longissimè unguieulata , liuibo obovato margine subsinuato penni-
nervato , glabro; glandulœ hypogynae /(rotundie, petalis oppositae, glabrae. Stamina
6 vel saepius 5, quorum 3 foliolîs calycinis opposifa; filanientis in tubum coalitis
subaequalibus, apice liberis, petala duplo supeiantibus, filiformibus glabris. Anthera:
biloculares, obtusa?, basi emarginatae , loculis linearibus rima longitudinali exlror-
sùm dehiscentibus ; nect.iriuin staminum parlem monadelpbam subaequans, çylin-
draceum tubulosum apice trilobatum, lobn intermedio niajori ovalo , lateialibus
minoribus enervibus, glabrum. Ovarium teretiusculum gracile, longé stipitatum,
stipite usque ad médium Slamentis in tubum coalitis reconditum, uniloculare
multiovulalum , ovulis placentariis duobus oppositis parietalibus , adnatis. Stigma
sessile orbiculare depressum glabrum. Frictus teressiliquaeformis 3-4-poll. longus,
unilocularis indehisceiis, eylindraceus , virescens, pube densâ viscidâ puberulus.
Semina subreniformia arcuat'im striatula; integumentum duplex, exterius subtes-
taceum nigrum, interius membraiiaceum album. Embryo radiculae incumbens ferè
cotyledonum longitudine; cotvledoues angustae crassie albae.
428 . HEKBARII T1MORENSIS DESCRII'TIO.
VIOLARIE/E.
Alsodeia macrophylla. Tab. XIX.
A. foins oblongis v. oblongo-lanceolatis basi et apice subacinninalis
obscure dentatis glabriuscùlis ; pctiolis ramulisque hispidulis ; segmentis
calycinis lanceolatis acutis extrorsùm bispidis.
Rami teretes, cortice fuscescente laevi, lenlicellis oblongis insperso, novellis herba-
reis subcompressis hispidulis. Foi.ia alterna subdisticba poil. 4-<)l"nga, l'/a-s'/a la-
ta , oblonga , basi subattenuata vel rotundata , apice breviter acuminata, repanda
vel irregulariter dentata , penninervia subtùs reticulato-venosa , nervo medio pri-
inariisque protninulis glaberrimis, submembranacea, glabra, petiolala, petiolo semi-
pollicari tereti , glabrato. Stipul.e parvae lanceolalae acutuî extrorsùm hispidulae.
Flores axillares racemosi , racemis congestis j>aucifloris, tloribus brevissime pedi-
cellatis, pedicellis bracteis parvis basi instructis. Cai.yx 5-partitus, f'oliolis subasqua-
libus lanceolatis acutis, corollà dimidiobrevioribus, extrorsùm hispidulis. Petala 5
praefloratione contortâ lanceolata acuta, basi subcarnosa exunguieulata, extrorsùm
mediohispidula.STAMiNAF)Cumpetalisalterna;(ïlamentisbasiinurccolumhypogynuni
ovarium cingentem integrum membranaceum glabrum connatis, apice cyhndra-
ceis. ANTHER-Eovatce in ligulâ dorsali nordatâ inembranaceâ terminât», ovarium su-
perantes biloculares, loculis apice acutis rima longitudinali dehiscentibus. Stylus
cylindricusglaber apice subincrassatus,stigmate piano papilloso coronatus. Ovarium
globosum hispidum carnosnm, uniloculare triovulatum, ovulis funiculo brevissimô
parietibus affinis. Capsula obovata obscure trigona semipollicaris glabra , trivalvis
trisperma valvis medio sèminiferis. Semina ovata ad basin lateraliter nmbilico no-
tata; testa pallidâ subcrustaceâ. PerispermUM carnosum. Embryo subrotundus
cotvledonibus planis foliaceis apice subemarginatis, radieulà parvâ obovatà oblusa.
Obs. D'après un dessin fait dans la Guyane, par M. Leprieur , je me suis assuré
que le Passoura d'Aublet doit appartenir au genre Alsodeia, quoiqu'il ait les filets
libres jusque près de la base , tandis qu'ils sont soudés en un disque hypogyne
dans l'espèce de Timor, de même que dans celles figurées par Du Petit-Thouars. Les
divisions calycinales sont égales dans Y Alsodeia macrophylla , tandis qu'elles pp-
roissent ne pas l'être dans celles de Madagascar et dans le Passoura.
SAMIDE/E.
Casearia uniflora.
G. ramulis glaberrimis ; foliis oblongis vel ovato-lanceolatis acu-
minatis, basi rotuntlatis inaequilateralibus dentato - crenatis glabris
coriaceis; pedunculis axillaribus solitariis aut geminis petiolo dimidiô
brevioribus ; floribus 10-andris, stylo capitato ; fructibus obovoideis
rotundatisve glaberrimis.
Rami cortice gristo subrugoso transversè etsubannulatim fisso vestiti, ramulis sub-
tetragonis glaberrimis interdùm subflexuosis. FonAaltcrna poil. 3-5 longa i-i'/2 poil,
circiter lata, oblonga, ovatove-lanceolata , acuminata, basi rotundato - inaequi-
latera integerrima, supernè dentata, dentibus obtusis ascendentibus, reticulato-
venosa , nervo medio primariisque subtùs prominulis, coriacea, glaberrima, suprà
saturate viridia, subtùs pallidiora, junioribus nigricantibus, petiolata, petiolo
seinipollicari longo teretiusculo vix suprà canaliculato glaberrimo. Stipulée lineari-
lanceolatae acutae concavae, extrorsùm pube brevi adpressà vestitae, valdè deoiduae.
Inflorescentia axillaris. Flores solitarii (indusiâ tantùm suppetente), Sambuci nitjri
floribus paulô majores, pedicellati, pedicellis ?. lineas circiter longis, teretibus pube
brevissimâ inspersis, imâ basi squamis pluribus imbricatis parvis subrotundis gla-
briuscùlis persistentibus instructis. Calyx 5-partitus,laciniis ovatis acutis subconcavis
1IK1UUIUI T1MORKNSIS DESCIUPTIO. 429
margine inflexis,subaequalibus patulis extrôrsùm pubebrevissimâ inspersis, intror-
sum glabriusculis. Petala O. Stamina 30 erecta, basi in tubum calyci adnatum
urecolatuin submenibranacciiinglabrumrnalita; 10 fertilia filamentis ûliformibus,
glabris : antherae ovato-oblonga:, basi subcprdatae , apice obtusae dorse supra basim
affixa;, biloculares longitudinaliter déhiscentes; 10 sterilia dimidio breviora lineari-
oblonga apice rotundata ettonientoso-villosa. Stylus teresbrevis,glaber, stamina su-
perans. STiGMAcapitatum , glahruin.Ovarium superum'subhemisphaericum,dèniùm
subobovatum sessile, pilis raris apice inspersum, stylo brevi coronatum, uniloculare
loculo intùs lœvi subnitido; ovula crebra , placentis 5 parietalibus affixa stipitata
ovoidea; arillo fimbrialo, membranaceo vestita. Fructus capsularis? obovatus v.
subglobosus, apice rudimento styli coronatus.
Caseaiua HEXAGONA.
G. raniulissubvelutinis; foliis ovalibus suboblongisve apice breviter
acumiiiatis integris glabris junioribus tomentoso-velutinis ; stipulis
ovalibus parvis tomentosis ; capsulis subrotundis v. ovoideis 6-
gonis.
Rami subgraciles, corlice pallidè griseo vestiti glabro , lenticellisque rotundis al-
bidis subtuberculatis insperso.novelli herbaceisubt ornent oso-veluti ni. Folia alterna
poll.>. '/2-3 longa, 1 '/2-2 lata, ovalia vel ovato-oblonga apice breviter acuminata basi
rotundata subaequalia, integerrima ,glabra, juniora submenibranacea pellucido-
punctata, punclis roluiidis oblongisque interrnixtis subvelulina, penninervia nervis
subtùs pubescentibus, breviter petiolata, petiolo lin. 2 circiler longo tereti pube-
scente. Stipui./e parvae, ovatas, aeutiuscula?, tomentosae. Flores haud vidi.PEDUNcuLi
fructiferi axillares occasu foliorum in raniulis solitarii, lin.2circi.ter longi, subpu-
beruli basi squamulis pubescentibus parvis instructi. Capsula ovoideo-rotuuda hex-
agona, valvis angulatis inedio carinatis, aliis al ternis, coriacea , vesiculis resinosis
instrurta, basi calyce persistente 5-partito induviata, unilocularis 3-valvis, valvis
usque ad basiin dehiscentibus , 3-7-spermis. Semina, subrotundo- ovoidea um-
bilicata , funiculo brevissimo affixa , arillo membranaceo fimbriato involuta.
Integcmentum chartaceum , laeve. Perispermum carnosum. Embryo inversus
cotyledonibus orbiculatis subfoliaceis nec plicatis; radicula obtusa cotyledonibus
brevior.
PITTOSPOREiE.
Senacia undulata.
S. ramis cortice flavescente laevi vestitis , junioribus herbaceis glabris;
foliis petiolatis lanceolatis breviter acumiiiatis obovatisve uodulatis
basi attenuatis ; petalis obovato-oblongis pistillum superantibus ;
ovario elliptico basi stipitato.
Senacia undulata Lamk.Itl. p. o.5. n. 270g. B.C. Prod. i. 347. — Celastrus undu-
latus Lamk. Dict. Encycl. 1. p. 662.
CARYOPHYLEEjE.
moli.ugo str1cta.
M. caule decumbente glabrato; foliis verticillato-quaternis lanceo-
lato- obovatis in petiolum subattenuatis obtusiusculis inaeqiialibus ;
floribus longé pedicellatis; calycinis foliolis subellipticis membranaceis
capsulam aequantibus ; seminibus renifonnibus laevibus atro-rubris.
Mollugo stricta Linn.Spec. i3i. D.C. Prod. 3g 1. Blum. Bijd. p. 62. W. et A. Prod.
Flor. penins. ind. p. 44- — Pharnaceum strictum Spreng. Syst. 1. p. 0,4c)- Phtck.
t. 257. f. 2.
43o HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
MALVACE/E.
MALVA TIMORENSIS.
M, ramis dense stellato-hirsutis; foliis petiolatis ovatis ovatove-lan-
ceolatis obtusis dentatis tonientoso-hirsiitis ; spicis ovoidcis derniun
cylindraceis ; calyce exteriori 3 - pbyllo , foliolis lineari - lanceolatis
acutis; interiori 5-phyllo fol. ovato-lanceolatis subtrinervulis ; petalis
calyce subduplô longioribus , tubo stamineo birsuto; coccis muticis
apice bispidis.
Malva timorensis D.C.Prod. 1. p. /|3o. Btuni. Bijd. p. 64.
Herbacea, ramosa. Rami teretes pube stellatâ apieem versus densiore bispido-
tomentosi. Folia poil. 1 '/2-circiter longa, '/,-Iata, ovata vel ovato-lanceolata, basi
rotundata subcordatave, grosse dentata, utrinque pilis stellatis tomentoso-hispida ,
basi subtrinervia, subtùs prominula. peliolata, petiolo lin. 3 longo tereti , ramoruni
foliorumque instar pubente. Stipdue lineari-subulatae subhispidae coloratse. Flores
ad apieem ramuloruin spieati, spicis densis ovatis, seriùs cylindraceis i-3 poli,
longis, racliide sericeo-pilosâ , floribus deciduis cicatriculis notntâ. Flores subses-
siles dessiccati fulvo-rubri. Bractea ovata ad médium bifida , lobis divaricatis,
extrorsùm hispida , calyce brevior. Calyx duplex uterque persistens: Exterior ( invo-
lucrum) 3-pbyllus , foliolis linearibus liberis lin. 3 iongis, introrsùm glabris
petaloru m colore ornatis; interior 5-fidus 1. 4'A longus ad basim sectus, segmentis
ovato-lanceolatis acuminatis dense pilis sericeo-tomentosis vestitis. Petala calyce
subduplô longiora subobliqua obovata subtruncata brevissimè nnguiculata, pilis
basi inspersa flabellato-venosa. TuBtJS stamineus petala œquans cylindraceus
bispidus. Stamina circiter 20 ferè usque ad apieem coalita. Stylcs brevis pro-
fonde 10-fidus, segmentis filiformibus staminibus œqualibus. Ovariim globosum
apice subdepressum hispidum 5-loculare, loculis in ter se axi coalitis singulis î-ovu-
latis, ovulo reniformi. Capsula ovario conformis solubilis in cocca 9 chartacea , axi
brevi subturbinato depresso 10-radiato circumposita, reniformia, lateraliter com-
pressa, glabra apice hispida, nuitica. Semina reniformia laevia compressa, flavida.
Urena multifida.
U. foliis inferioribus cordatis inciso-lobatis, lobis obtusis grosse
dentatis (summis basi rotundatis 3-dentatis subintegrisve) discolori-
bus subtùs glauco-pubescentibus 3-7-nervosis nervo medio basi
uniglanduloso ; bracteis subobovatis subdentatis involucro brevioribus;
involucri lobis linearibus obtusis calycem subaequantibus ; calycinis
lineari-lanceolatis subacuminatis; capsulis eebinatis; seminibusadpressè
pilosis.
Urena multifida Cav. Dist. 6. p. 336. t. i84- f- 1. D. C. l'rod. 1. p. \f\\.
Hibiscus lampas.
H. foliis petiolatis ovatis acuminatis integris basi rotundatis v. coi-
dato-3-lobatis , lobis acuminatis , supra laevibus subtùs pube rufâ
stellatâque tomentosis; pedunculis axillaribus 1-2-floris, iuvolucelli
foliolis 5 minimis lineari-setosis; calyce subintegro aut 5-fido, segmentis
acuminatis glabriusculis capsula brevioribus.
Hibiscus Lampas Cav. Diss. p. 1 54- <■ 56- f- 2. Z>.C. Prod. 1. p. t$y.Spreng. Syst. 3.
p. 101. Blum. Bijd. p. 67. IV. et Ar. Piod.fl. pen. Ind. i. p. 4g-
hkubabil timorensis desciuptio. ^3 |
Hibiscus timobknsis.
H. caule incnni; foliis cordatîs palmatifidis lobatis lobis 5-lanceolatis
açuminatis dentatis glabriusculis ; involucelli foliolis ovato-lanceolatis
saepissimè 3-4 coalitis ; segmentis calycinis apice 2-3-fidis ; floribus
majusculis flavis basi atro-purpùreis.
Hibiscus timorensis D.C. Prod. i. p. 448.
Iîami subtierbacei erecli , glabriusculi, novelli pilis raris inspersi. Folia poli. 3 V,
longa , i lata, petiolata, rotùtldo-cordafa, palmatifula, lobis à-j ovato -lanceolatis
açuminatis dentatis', 3-j-nervia eglandulosa subtùs prominula subcoriàcea, ;;]a-
briuscula ( juniora pilis stellatis subliispida) ; superiora 3-lobata subsessilia; petioli
poil. 2 longi cylindracei glabiï. Stipula: Jineari-lanceolata: parvœ puberulae lin. 3
longa;. Flores axillares solitarii ad ramorum apicem quasi fastigiatim dispositi,
pedunculati, peduueulis poil, i '/2 longis, fructif'èr'o robusto inai liculatis glabris.
Calyx duplex, exterior (involucrum) persistens, poil, i longus ad basim sectus,
inaequaliter 3-5-phyllus, foliolis 1. 9 longis ovato-lanceolatis rectis glabriusculis viii-
dibus. Interior deciduus involuci uni superans, apice 2-3 segmentis divisus non rarô
subspatbaceus lateraliter dejectus nervosus utrinque molliter pubescens. Corolla
majuscula; petala poil. 3 longa intégra obovala poil. 2 lata glabra flabellalo-nervia
(dessiccationecyano-virescentia in vivoflava?)ungueatro-purpureo.TuBusstamineiis
corolla; vix médium aequans, poil, vix 1 longus, glaber nervosus flavidus ; staminibus
crebris flavis subsessilibus versus apicem tubi congestis. Antherje subrotundœ pal-
lidas. Styltjs lubum stamineum superans glaber pallidus, apice integer. Stigmata
indivisa lamelliformia apice subundulata, purpurea. Ovarium conoideum bispidum.
Capsula ovoidea acuminata,poll. 1 '/, circiter longa involucro duplo longior locu-
licido-5-valvis,extrorsùm valdèhispida versùsque suturas bispidior. Semin a in singulis
loculisio-12 subobovalo -reniformia arcuatim striaiula, pilis aureis prœsert'im ad
chazalam ornata. Integumentum externum crustaceum nigrescens.
Hibiscus ficulneus.
H. ramis lœvibus subcarnosis : foliis palmato-5-lobis, summis 3-
lobatis lobis obtusis suprà pube simplici subtùs stellatâ inspersis;
petiolissulcatis sulco longi tudinali piloso: involucello calycequecaducis;
capsulis ovoideis hispidis.
Hibiscus ficulneus Linn. Spec. 978. DM. II. Ellli. t. i5~. f. 190. Willd. n. 3g. D.C.
Prod. 1. p. 448- Blum. Bijd. p. 67. — H. sinuatus Cav. Diss. t. l[2. t. 1.
Hibiscus Rosa-sinensis.
H. caule inerrui arborescente; foliis ovatis breviter açuminatis glà-
bris basi sub-3-nerviis iategerrimis supernè grosse dentatis ; pedunculis
folia aequantibus ; involucello 6-7-phyllo, foliolis lineari-sublanceolatis,
calyce dimidiô brevioribus.
Var. flore pleno purpureo.
Hibiscus Rosa-sinensis Linn. Spec. 977. D.C. Prod. 1. p. 448- Blum. Bijd. p. 68. W.
?t Ai. Prod. Flor.penins. Ind. p. 4g. Cav. diss. 3. t. 69. f. 2. Rlieed. H. Mal. vol. 2. t. 1 7.
Rumph. Amb.l±. t. 8. — H. Ketmii Malab. Flor. nibro-pleno Petiu. 11.9.
Hibiscus vitifolius.
H. caule pilis rigidis subaculealo ; foliis tomenlo simplici pilisque
432 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.
trifidis interjectis vestitis , inferioribus 3-5-lobatis , lobis ovatis
acuminatis cordatis, supremis aut intermediis basi rotundatis 3-5-
augûlosis lanceolatis; stipulis setaceis; involucro io-phyllo, foliolis
linearibus; calycinis ovato-lanceolatis submembranaceis; floribus sul-
phureis ungue atrô-sangtuneô ; capsulis 5-pteris calyce brevioribus.
Hibiscus vitifolius. Linn. Niant. 56g. Cav. diss. 3. p. i45. t. 58. f. i. D.C. Prol. i.
p. 45o. Blum. Bijd. p. 6g. Rheed. Mal. 6. t. 46.
Hibiscus tubulosus.
H. caule herbaceo bispido; ramulis incano-velutinis; foliis inferior
ribns cordatis breviter acuminatis grosse deutatis suprà viridibus subtùs
velutino-niveis ; involucro 6-phyllo foliolis lineari-spatlmlatis ; caly-
cinis clliptico-lanceolatis obtusis involucro dimidio brevioribus.
Hibiscus tubulosus Cav. diss. 3. p. 161. t. 68. f. 2. D.C. Prod. i. p. l\l\-]. — H. ve-
lutinus D.C. Prod. i. p. 452.
Hibiscus virgatus.
H. caule herbaceo inermi ; foliis infimis ovato-rotundis 3-lobatis lobis
lanceolatis dentatis. superioribus linearibus acutis integris vel supernè
3-5-dentatis; floribus axillaribus peduuculatis ; involucro 6-8-phyllo ,
foliolis lineari-subulatis calyce brevioribus ; foliolis calycinis liueari-
lanceolatis acutiusculis bispidulis capsula brevioribus.
Hibiscus virgatus Blam. Bijd. p. 71.
Radix fibrosa. Gaulis berbaceus ramosus erectus , teres pilosiusculus virescens,
gemmis axillaribus pube ru fis vestità. Folia inferiora poil. 1 '/2-2 longa, i'/t circiter
lata cordata, 3-loba, dentato-serrata, pilis fasciculatis ad nervos sublus densio-
ribus subaspera, virescentia , 3-nervia, nervo médit), poro lineari supra médium
instructo; superiora poil. 1 longa. lin. 2 circiter lata,lincaria, intégra aut apice 3-5-
dentata, uninervia, glabriuscula, petiolata,pe(iolo poil. 1 '/2longo hispidulo. Flores
solitarii axillares pedunculati , pedunculis folio longioribus poil. 1 et ultra longis,
pilosiusculis, supernè articulatis. Stipula setaceae vix 1. 1 longœ hispidae. Calyx
duplex uterque persisteras, exterior (involucrum) 6-8-phyllus cujus foliola 1. 1 longa ,
lineari -subulata recta subœqualia subpilosa ; interior 5 lin. longns, exterion duplo
longior, ferè ad basim 5-fidus, segnientis lanceolatis acutis praesertim extrorsùm pilis
fasciculatis brevibus inspersis, subnervosis. Petala 1. 4-5 longa, ovata, obtusa, in-
tégra calyce triplô longiora, extrorsùm pilis raris obsita, flavellato-venosa, rosea.
Tubus stamineus petalis brevior, gracilis, glaber, rubescens, è basi usque ad apiceni
filamenta brevia subulata patentia antberifera emittens. àniher.e subrotundo-reni-
formes uniloculares. Styles tubo duplo longior, 5-fidus, laciniis filiFormibus,
singulis stigma te capitatohispiduloterminans.OvARicivrsubroninduniglabriuseulum
5-loculare, loculis laciniis calycinis oppositis, singulis 2-ovulatis. Capsula calyce du-
plo longior globosa, subdepressa, extrorsùm pilis brevibus hispidiuscula, loculicido-5-
valvis, loculis cum laciniis calycinis alternantibus. Semina in singulis loculis duo
subrotuuda nigrescentia, subcarnea, gossypina.
OLs. Cette espèce se distingue facilement de l'Hibiscus phœniccus par ses feuilles
supérieures linéaires, dentées seulement an sommet, au lieu d'être ovales corditor-
mes et acuminées. Les fleurs sont aussi plus petites, et les pédoncules articulés peu
au-delà du milieu, tandis qu'ils le sont presque au sommet dans V Hibiscus phœniceus,
dont les capsules sont aussi plus grosses.
HERBARI! TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4^-3
UlRISCUS Sabdariffa.
H. foliis serra tis, inferioribus ovato-oblongis, intermediis trifidis
superioribus lanceolatis; floribus subsessilibus ; involueello 12-dentato.
r*ibiscus Sabdariffa Linn. Spec. 978. Cav. diss. 3. t. 198. f. 1. D.C. Prod. 1. p. /|53.
flluni. BijcL p. 72.
Paritium tiliaceum.
P. foliis cordiformibus 9-1 i-nervibus, suprà glabris subtùs albido-
velutinis; involucro breviter io-fido, segtnentis capsula ovato-rotundâ
acuminatâ bispidâ duplo brevioribus.
Paritium tiliaceum Ad. Juss. fl. Bras, merid. p. ia5. — Hibiscus tiliaceus Linn. Spec.
976. Cav. Diss. 3. t. 55. f. 1. — Pariti Rheed. Mal. 1. p. 53. t. 3o.
Ois. MM. W'ight et Arnott réunissent à cette espèce les Hibiscus elatus, cim'rui-
t/is, guinrensis D. C. et similis lilum. Je ne puis me prononcer sur toutes ces réunions ;
mais quant à l'espèce d'Afrique , elle me paroit différente de la notre.
Thespesia populnea.
T. ramulis no vellis foliisque ante evolutionem lepidotis ; foliis cordatis
acuminatis 7-nerviis, suprà viridibus, subtùs pallidioribus lepidoto-me-
tallicis; pedunculis axillaribus petiolum subœquantibus ; corollâ basi
dense lepidotâ.
Thespesia populnea Corr. Ami. Mus. 9. p. ago. D.C.Prod.i. p. 450. Blum. Bijil.p.jS.
W. et Arn. Flor. penins. Ind. p. 32. — Hibiscus populneus Linn. Spec. 976. Cav. Diss.
3. p. i52. t. 56. f. 1. — Bupariti Rheed. Mal. 1. 1. 29.
GOSSYPIUM INDICUM.
G. ramulis birsutis ; foliis 3-5-lobatis lobis ovatis acutiusculis utrin-
que nigro punctulatis , nervis subtùs uniglandulosis ; involucro 3-phyllo
foliolis inciso-dentatis, calycinis truncatis subdentatis glabris.
Gossypium indicum Lamk. Encycl. 1. p. 1 34- D.C. Prod. 1. 456. Bluui. Bijd.
p. 74.
Gossypium javanicum.
G. foliis subrotundo- cordatis v. subrotundatis acutè 3-angulosis in-
terdùm integris ciliatis , 3-5-nerviis nigro-punctatis nervis petiolisque
bispidis; stipulis lanceolatis acuminatis; involucro 3-phyllo, foliolis
linearibus acutis ciliatis, calycinis inaequalibns 5-dcntatis.
Obs. Le seul échantillon de cette plante que possèdent les herbiers du Muséum
est trop incomplet pour en donner une description entière.
Sida rhomboidea.
S. foliis oblongo- lanceolatis dentatis basi rotundatis subtùs cane-
scentibus ; pedunculis axillaribus i-floris; calyce cupuliformi 10-nervato
5-partito, partitionibus subrotundo- lanceolatis acuminatis; capsula
7-coccâ, coccis subrugosis muticis apice puberulis.
Sida rhomboidea Roxb. ex Journ. bot. i8i4- V- I\. p. 207. D.C. Prod. 1. p. l\(a. Spr.
Syst. 3. p. 117. W. et Arn. Prod. Flor. penins. Ind. l. p. 57.
Annales du Muséum, t. III, 3* série. 56
434 herbarii timorensis descriptio.
Sida retusa.
S; foins breviler petiolatis obovatis obcordatisve apice denticulatis ,
subtils canescentibus ; stipulis setaceis; pedunculis axillaribus i-floris
folio longioribus ; capsula ■y-g-eoccâ, coccis rostratis glabriusculis ca-
lyce brevioribus.
Sida retusa Linn. Spec. 961. Cav. dits. t. p. 18. t. 3. f. l\. Ejusd. Diss. 5. t. i3i. f. 2.
D.C. Prod. 1. p. 462. p. m. Spreny. Syst, i. Btum. Bijd. p. 75. IV. et Ain. Prod. Flot:
penins. Ind. p. 58. Rtimph. Amb. 5. t. 19. Rheea. H. Mal. X. t. 18.
Abutilon Guichenotjanum.
S, ramis tomeutoso-velutiuis incanis ; foliis subrotundo-cordatis ,
breviter acumiuatis denticulatis subtùs reticulato-veuosis incanis; sti-
pulis majusculis lanceolato-cordatis subsagittatis ; pedunculis ad ra-
morum apicem in paniculam dispositis ; bracteis latiusculis 2-3-lobis
obtusis; ovario globoso 11-loculari.
Caulis fruticosus teres velutino-tomentosus et incanns. For.u circiler 2'/2 poil.
longa, 2 lata, subrotundo -cordata , lobis superpositis , suprema cordiformia
breviter argutè acuminata, denticulata, niolliter suprà puberula subtùs interne
velutino-toinentosa incaria, reticulalo- 5 -7-nervia, nervis prominentibus, pe-
tiohu-i, petiolo folio subaequali 2-poll. longo teretiusculo. Stipula cireiter 5-6 1.
iongœ lanceolato-cordatae subsagittatœ, lobis rotundatis, acuminatae, utrinque to-
mento velutino incanœ. Pedunculi axillares , pauciflori , foliorumque supremo-
ruin abortu paniculam laxam mentientes; pedicelli 1-6 1. longi velutino-lonien-
tosi. Bracte.e subovato-œquilaterœ l.itiusctilae, flores cingentes jipice 2-3-rarius
4-lobœ, lobis interdùm inaequalibus , 1-2 saepè brevioribus , utrinque puberulae.
Calyx cireiter 4 I. longus profundè 5-fidus, laeiniis ovato-laneeolatis imâ basi gla-
bris cum glandulà lanceolatâ carnosâ oppositâ tomentosis, corollâ oluplo brevioribus.
Ijetala (in unico flore integro suppetente observata ) obliqua obovata obtusissima
glatira, flabellato-multinervia, unguibus subabruptè angustis. Tl'bls stamineus co-
noideus petalis dimidio brevior, basi pilis stellatis hispidus , supernè filamenta
.intherifera crebra conferta longiuscula glabra gerens. Antiier.k subrotundo-reni-
lormes parvae glabrae. Styli glaberrimi summo apice 12 liberi. Stigmata capitato-
ovata glabriuscula colorata. Ovarium globosum apice subdepressum subcostatum
tomentoso-incanum 12-loculare, loculis cireiter 3-ovulatis. Capsula calycein per-
sistentem œquaus, lin. 6 cireiter longa, pubescens., 11-cocca, coccis apice subacu-
minatis dorso debiscenùbus submembranaceis , loculis 3 -spermis , seminibus im-
maturis subrotundis.
Abutilon Timorense.
S. ramis tomentosis; ramulis pube stellatâ velutino- tomentosis pilis
simplicibus patulis interjectis; foliis cordatis acuminatis serratis utrin-
que velutino -albidis subtùs pallidioribus; paniculà laxâ, pedunculis
elougatis; capsulLs villoso-bispidis calyce brevioribus.
Sida ïimoriensis D.C. Prod. 1. p. 468.
SuFFRUTEx ? 2-3 ped. ramosus, ramuli nudi elongati velutino - canescentes , pilis
simplicibus patulisque interjectis niolliter hirsuti. Folia poil. 2'/3 longa, 1 ',,
cireiter lata, cordata acuminata inœquabter denticulata, rariùs nisi in supremis
subintegra, 5-7-nervia nervo medio prima riisque prominulis suprà velutino-pu-
berula subtùs incana , summa sessilia petiolata, petiolo poil. i-2'/2 longo tereti
velutino-canescenti, pilis simplicibus (in ramulis crebris) destituto. Stipul/E valdè
deciduae lineari - lanceolatse velutino - tomentosae incanae obtusiusculœ. Flores
HERBARII TIMORKNSIS DESCRIPTIO. 4^5
axillnres solitarii vel ad apicem ramulorutci 3-4 dispositi, longe pedutuulati, pedun-
culis nudis. Cai.yx lin. /| circiter longus, usque atl basim sub-5-fidus utrinque hir-
stuo-velutinus, laciniis ovatis suhacuminatis, ad médium obscure uninerviis corollâ
iriplo brevioribus, ovarium aequantibus. I'etyla lin. 5-6 longa, ovata, intégra vix un-
,]iik iil ita . flabellato-multinervlH , glatira. Tuhus stamineus ednoideus , pilia steilatis
dense hispidus, serins glabratus, in iilamenta antlierifera indetinita glabra apice
divisus. Sttli graciles giabri summo apice io libeti (ilamenta antlierifera ssquantes.
Stigmata capitata. Ovaiuum globosum hispidum lo-'lo'culare, loculis 3-ovulatis
ovidisovatis angulo interno alfixis; Capsula villnsa subnigrescens q-valvis, valvulis
I. 4 longis, seminibus lin.-i circiter longis virgulaeformibus hispidis pilis siibglan-
dulosis basi remotè inspersis.
Obs. Cette espèce a quelque ressemblance avec le S. nudlflora l'Ilérit. , mai.s
elle s'en distingue par ses fleurs ainsi que ses capsules qui sont du double plus
grandes.
BOMBACE/E.
HlXICTERES ISORA.
H. toliis subrotundo-cordatis vel ovatis acuminatis ma>qiialiter den-
tatis supernè stellato-scabris subtùs >tellato-tomentosis,incanis; stipulis
biacteisque subulatis; pedunculis axillaribus subtrifloris ; floribus io-
andris; fruetibus dext.rorsùm tortis cylindraceis acutis.
Helicteres Isora Linn. Spcr. i366. D.C. Prod. i. 47 J- Spreng. Syst. 3. p. 8o. Blutn.
Bijd. p. 79. fV. et Am. Prod.fi.penins. lnd. 1. p. . — H. grewiaefolia D.C. Prod. 1.
p. 476- Rumph. Amb. 7. t. 17. f. 1. Rheed. 77. Mal. VI. t. 3o.
Obs. C'est après avoir analysé en détail et comparativement la planle que M. De
Candolle avoit nommée 77. grcwiœfolia dans son Prodrome, avec des échantillons de
177. Isoru , que je suis resté convaincu que ces deux plantes dévoient être réunies en
une seule espèce: il suffit même, pour s'en convaincre, de comparer les phrases
citées dans l'ouvrage de M. De Candolle.
BYTTNEBIACE^E.
Sterculia Candollii.
S. foliis majusculis ovato-cordatis integris apice acuminatis coriaceis,
suprà glabris lœtè viridibus, subtùs pube stellatâ brevissimâ subto-
mentosis; carpellis ovatis reflexis glâbrîusctilis tetraspermis ; seminibus
ovatis glabris àiro-purpureis.
Sterculia Candollii IVull. Pi As. rar. 1. p. 3. — S- populifolia D. C. Prod- 1.
p. 483.
Arbor maxiina ; rami teretes crassiusculi glabri cortice, flavescente. Folia poil. 4-(>
longa, 3'/2-5 lata, ovato-cordata, integerrima, coriacea (foliis Poputi grœcœ simi-
lia) basi 5-nervia, nervis subtùs promhiulis glabris, suprà glaberrima lsetè viridia,
subtùs pilis steilatis brevissimis subtomentosa, petiolata; petiolo poil. 2-3longo basi
et apice incrassato tereti glabro. Stipulas parvae lanceolatae erectœ puberula; lineam
Inngœ antè foliorum evohuionem tanlùin suppetentes, seriùs deciduœ. Flores...
Fri;cti s ad apicem ramulorum pedunculatus, in'carpella 2-3 pedicellata partibilis .
poil, i1 , longa, 1 circiter lata, ovata , subreflexa, apice subacuminata . introrsùm
rima longitudinal! dehiscentia, 4-r>-speitna , introrsùm puberula. Semina immatura
ovata ftlabra, atrn-purpurea.
Sterculia foetida.
S. foliis composais, f'oliolis 7-9 peltaftm dispositis obiongo-laticeo-
iatis acuminatissimis; floribus paniculatis.
43G HERBARIl TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Stereulia fœlida Linn. Spec. 1 43 1 . Cav. Biss. 5. 1. 14- » • D.C. Prod. i. 483. Blmn. Bijd.
p. 84. — Clompanus major Rumph. Amb. 3. t. 107.
Melhania INCANA.
M. foliis lanceolatis inœqualiter dentatis utrinque tomentoso-incanis;
pedunculis axillaribus i-3-floris: involucro 3-pbyllo, foliolis ovatis
acuminatis basi augustatis, calycinis 5 lanceolato-acuminatis capsulam
superantibus introrsùm glabris coloratis ; staminibus stcrilibus ligulatis.
Melhania incana Heyn. Hr. et Arn. Herb. ! Prod. Fl. penins. Ind. 1. p. 68.
Radix simplex longa. Caijlis annuus, sublignosus, erectus, teres, glaber, ramosus.
Rami patuli, basi scabriusculi nudi,apice pube stellatâ incano-tonientosi foliosi.
Folia 1-2 poil, longa, lin. 6-7 lata , lanceolato-acuta, inaequaliter dentata, basi
subrotundata, 3-nervia, nervis nervulisque subtùs prominulis, utrinque incano-
tomentosa, petiolata petiolo poil. ■/, circiier longo teretiusculo velutino tomen-
toso ineano. Stipulée lin. 3 longae , setaceae , glabriusculae , rubescentes, valdè
deciduae. Pedunculi communes axillares v. terminales ad apicein ramulorum
conferli, i-3-flori, floribus pedicellatis. Involucrum lateraliter 3-pbyllum , folio-
lis subrotundo-ovalis, longé acuminatis, calyce brevioribus utrinque velutino-to-
mentosis incanis. Calyx lin. 3-4 longus, allé 5-fidus, segmentis lanceolatis longé
acuminatis extrorsùni tomentoso-incanis, introrsùm glabris, striatulis , coloratis.
Petala ovata calyce sublongiora , brevissimé unguiculata, subsequilatera sinistror-
sùm contorta coalita , glaberrima , flavo-ruia. Tubus stamineus brevis lin. '/2 lon-
gus glaber. Stamina fertilia, 5 fdamentis complanatis : anthera? ovato-oblongae
connectivo crasso basi fixa;, sterilibus totidem intermixtae ligulatis subenerviis gla-
bris fertilia superantibus. Styli 5 glabri coaliti filamenta sterilia œquantes, cernui.
Stigmata capitala. Ovarium globosum villosum 5-loculare, loculis 4-ovulatis. Cap-
sula involucro calyceque persistenlibus cincta, lin. 3'/2 longa, 5-locularis, loculis
ad septum lanaiis, abortu 2-spermis. Sejiina ovoidea subtuberculata.
Ous. J'ai pu déterminer cette plante d'après un échantillon envoyé au Musée par
MM. Wight et Arnott, et me convaincre de la parfaite identité de la plante de Timor
avec celle de l'Inde.
Heritiera LITTORALIS.
H. foliis petiolatis ovatis vel elliptico-oblongis obtusiusculis basi rotun-
datis subtils lepidoto-squamatis; floribus paniculatis axillaribus folio
brevioribus; carpellis suprà nervo longitudinaliter uotatis lsevibus.
Heritiera littoralis Ait. H. Kew. 3. 546. D.C. Prod. 1. 484. Blum. Bijd. p. 84. IV.
et Ai: Prod. Fl. peu. Ind. 1. p. 63. — Balanopteris Tothila Gœrtn. Fr. 2. t. 99. Rumph.
Amb. 3. t. 63. Rlwed. Mal. 6. t. 21.
Abroma fastuosa.
A. ramis hispidis; foliis acutè 5-lobis, suprerais ovatis acuminatis
subcordatis integris pube stellatâ simplicique scabris; calyce 5-partito ,
lâchais lineari-lanceolatis subniembranaceis; petalis basi atro-purpureis
subelliptico-rotundis abrupte unguiculatis ; capsulœ alis truncatis, an-
gulo exteriori elongato acuminato.
Abroma fastuosa R. Brown , in H. Kew. éd. 2. vol. l\. p. 409. D.C. Prod. 1. p. GçPrtn,
Fruct. 1. t. 64.
Klejjnhovia hospita.
K. rainis subangulatis v. teretibus; foliis petiolatis subrotundo-cor-
HEr.BARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 437
tlalis acuminatis acutis 7-nerviis glabris; paniculâ termioali divaricatâ;
lâchais calycinis lineari-lanceolatis petala subaequantibus glabris.
Kleiuhovia Iiospita Linn. Spcc. i365. D.C. Prod. 1. p. 488. Cav. Dus. 5. p. 188.
t. i46. p. 86. W. et Ai: Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 64. Spr. Syst. 1. p. 83. Blum. Bijd.
— Cati-matus Rumph. Atnb. 3. p. 177. t. 1 13.
RlEDLEIA TILIjEFOLIA.
R. ioliis cordatis v. subrotundo-ovatis acuminatis supra glabris sub-
tils tomentoso-iucanis, supremis ovato-lanceolatis utrinque canescen-
tibus ; corymbis axillaribus terminalibusve multifloris; calyce campanu-
lato 5-fido, laciuiis lanceolato-acuminatis.
Riedleia tiliœfblia. D.C. Prod. 1. p. 4go.
Frutf.x?Ra.mi lignosi teretes, rubescentes glabri , ramuli velutino-tomentosi et in-
cani. Folia poil. 3-4 loDga,2-5 lata,cordatasubrotundo-ovata v. breviter acuminata
sub-5-nervia ina?qualiter dentata, subrnembranacea, supra glabriuscula viridia, sub-
tùs velutino-tomentosa et incana, juniora utrinque velutino- tomentosa stibnivea,
petiolata petiolo poil. i-5circiter longo, tereti tomentoso. Stipulée lineari-lanr eokitae
tomentoso-incanœ deciduae. Bractée lin. 1 long ae, calyce breviores citissimodeciduae.
Corymbi raniosi, axillares, foliis longiores, puberuli, multiflori, floribus pedicellatis,
bracteolatis, bracleolis lin. 1 longis. Calyx 1. 2 circiterlongus, campanulatus, breviter
5-fidus, laciuiis ovato-acuniinatis, 3-nervulis, membranaceis, extrorsùm velulino-
incatiis, introrsùm glabriusculis. Petala calyce subduplà longiora,obovato-oblonga,
subspatbulata, basi augustata , flabellato-venosa. Tubus stamineus oblongo-ovatus,
glaber, petalis brevior. Stamina 5 filamentis membranaceis planis apice subdilatatis
i-nerviis ; anlherœ ovato-oblongae , biloculares. Styli 5 glabri distinct! petala
asqua.ues filiformes. Stigmata oblonga glanduloso-hirsuta. Ovarium ovatum 5-
loculare bispidum. Capsula calyce basi cincta lin. 3-4 longa 5-gona ovata, coccis 5
apice liberis,basi coalitis, tomeuloso-bispidis, inferuè compressione glabris 5-valvis
valvulis longitudinaliter debiscentibus monospermis. Semina adulta ovala fuuiculo
lato menibranaceo suspensa ; cbalaza terminalis lata.
Grewia GLAERA.
G. foliis lanceolatis subellipticisve acuminatis dentato - crenulatis ,
deutibus infiniis glandulosis glabris subtùs ad axillas pilosis; pedunculis
f'ructiferis axillaiibus simplicibus v. bifidis petiolo longioribus; drupis
4-2-pyreiiis puberulis.
Grewia glabra Blum. Bijd. p. 1 15.
Fritex 4-5-ped. Raml alterni graciles, cortice subfusco lenticellis parvis insperso,
ramulis ad apicem pube brevi stellatâ asperulis. Folia poil. 2-3 longa, t'/2 circiter
lata, lanceolata vel subelliptica, acuminata, dentato-cienulata,dentibus infimis glan-
dulusis, basi rotundata, trinervia, nervis ad médium evanescentibus ad axillas pilosis
peliolala, petiolo lin. 3 longo tereti puberulo subasperulo. Peduncui.i axillares (fruc-
tif'eri) petiolum requantes, simplices vel basi bifidi, teretes, puberuli. DRVP^F.(cerasi
mngniiudipe) sublulvo-velutinaj pubernlae pilisque fasciculatis longioribus inspersse,
hispidulae 2-4-pyrenae. Pyren^ rugos* 2-loculares, abortu monosperma;. Se.men
obovatuin; integumentum exterius cartilagineum fulvum. Perispermum carnosum
lacleum. E:.;biiyo subflavidus, cotyledonibus oibiculalis planis subenerviis, radiculà
brevi.
Obs. Cette espèce, dont j'ai pu examiner des écbantillons recueillis à Java par
Lescbenault et que j'ai rapportée ainsi sûrement à la pbrase de M. Blume, croit
$38 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
également sur les côtes graveleuses de la côle nord de la Nouvelle- Hollande , ou
elle forme des arbrisseaux touffus de l\ à 5 pieds d'élévation.
TILlACEiE.
CORCHORUS ACUTANGULUS.
G. foliis ovatis vel ovata-lanceolatis acutis crenatis, crenulis infimis
setaceis , basi 3-nerviis glabriusculis ; petiolis suprà longitudinaliter
pubescentibus; stipulis linearibus setaceis ; capsulis solitariis geminisve
oppositifoliis acutè 6-angulatis oblongis in cornua 3-5 intégra bifidavc
desinentibus.
Corchorusacutangulus Lamk. Encycl. ?. p. io'(. D.C. Prod. i. p. 5o5. Blum. Bijd.
p. ni. Spr. Syst. 2. 583. W '. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind. i. p. 73.
CORCHORUS OLITORIUS.
C. capsulis lineari-oblongis cylindraceis acutis obtusangulis glabris
5-locularibus.
Corchorus olitorius Linn. Specll\6. D. C- Prod. 1. 5o4- Blum. Bijd. p. 110. Gœrtn.
Fruct. 1. t. 64- Lamk. III. t. 478. f. 1. — Corchorus decemangularis Boxb. FL Ind.
?.. p. 482. (ex W. et Arn.)
Triumfetta ROTUNDIFOLIA.
T. foliis rotundis 3-nerviis irregulariter dentatis , dentibus infimis
glandulosis , suprà viridibus glabriusculis subtùs albido-tomentosis sub-
coriaceis; spicâ terminali interruptâ laxâ; capsulis 2-locularibus glo-
bosis tomentosis, aculeis uncinatis.
Triumfetta rotundifolia Lamk. Encycl. 3. p. 421. D.C. Prod 1. p. 5o6. — T. siibrir-
biculata D.C. Prod. 1. p. 5o6. Spr. Sysl. 1. p. 45 1 (ex IV. et Arn. t. c. p. 73.)
Triumfetta angulata.
T. foliis petiolatis basi subrotundo-ovatis 5-nerviis apice angulato-3-
lobis acuminatis inœqualiter dentatis , dentibus infimis glandulosis ,
utrinque birsutis subtùs pallidioribus , stipulis lineari-lanceolatis acutis
bispidis ; segmentis calycinis linearibus apice cucullato - acuminatis
extrorsùm hispidis; petalis obovato-spatbulatis basi pilosis.
Triumfetta angulata Lamk. Encycl. 3. 421- D.C. Prod. 1. p. 507. — Bartramia
Lamk. Kl. t. 4oo.f. 2.
OLACINE/E.
Olax imbricata.
O. ramis teretibus gracilibus , foliis bifariis ellipticis obtusis v. ellij)-
tico-lanceolatis subacuminatis breviter petiolatis ; spicis axillaribus vix
semipollicaribus, bracteis ovalibus bifariàm imbricatis pubrrulis ; fi-
lamentis sterilibus apice bifidis petala subaequantibus.
Olax imbricata Boxb. Fl. Ind. 1. p. 109. D.C. Prod. 1. p. 532.
Ohs. Dans deux espèces d'Olax que j'ai analysées, j'ai trouvé 1' vjire uniloculaire
ayant au centre un placenta supporta ni trois petits ovules pendants, semblables à
ceux qu'on observe dans les Quinchamalium , tels qu'ils sont figurés dans la partie
b'itaniquedu voyage delà Coquille publié par M. Ad. Rrongniart.
HERISARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4^9
XlMENIA AMERICAIN!.
X. ioliis elliplico-ovatis vel obovatis mucronatis breviter petiolatis ;
pediiiuulis brevibus paucifloi'is ; dentibus calycinis brevibus acutis; pe-
taiis lineari-lanceolatis; staminibus corolla paulo brcvioribus; stylo sta-
mina vix superante; ovario ovato glabro.
Ximenia americana Linn. Spec. 497- Lanik. III. t. 297. f. 1. Roxb. El. Intl. 2. p.
x J2. Flor. Bras. 1 . p. 34 1 . FI. Senec/amb. » . p. 1 02. //'. et Arn. Fl. penins. Intl. 1 . p. 89.
- X. multiflora Jacq. Stîrp. amer. 1. io5. t. 177. f. 3i. — X.elliptica Font, Prod. n.
163. La Bill. Herb. Sert. Austr. Caled. t. 37.?
Obs. Cette piaule que j'ai pu étudier provenant de localités différentes ainsi que le
A', elliptica de Forster, conservé dans l'herbier du Muséum , ne m'ont pas permis,
après un examen détaillé, de les séparer comme espèces. Les ovules m'ont paru
avoir une forme assez remarquable: dans plusieurs ovaires que j'ai analysés, je les ai
toujours trouvés suspendus et roulés sur eux-mêmes par leur extrémité inférieure.
AURANTIAGE.E.
Triphasia monophylla.
T. Ioliis simplicibus oblongo-obovatis emargiuatisve, racemis axilla-
ribtts , paucifloris ovariis 2-locularibus.
Triphasia monophylla D.C. Prod. 1. p. 536. Gaudich. in Freyc. It. Bot. p. 4».
Kami recti teretes, cortice glabro verrucoso fulvo-cinereo in junioribus virescente
vestiii, ad axillas ramulorum spinosi. Folia simplicia poil. 1-2 longa i/i lata, oblon-
go-obovata, subintegra,apice interdùm emarginata, nervo medio interné prominulo,
coriacea, lucida, punctata, punctis creberrimis pellucidis, petiolata, petiolo lin.
4-2 longo glabriusculo. Stipuue spinescentes acutœ 4^-6 1. longae horizontales cor-
tice virescenle demùm griseo vestitœ. Inflouescentia racemiformis axillaris folio
dimidio brevior, 8-12-flora : pedicelli brevissimi glabriusculi 3-bracteolati. Calyx per-
sistens, 3-dentatus. glanduloso-punctalus, dentibus subrotundis , concavis, margine
«iliolulatis. Petala 3rariùs4, calyci alterna, 1. 2 longa, obovata,concava, subcoriacea,
enervia,ad médium glanduloso-punctata,glabra.STASiiNA6,petalisbreviora, tilamen-
tis crassis basi complanatis liberis eglandulosis ovarium aequantibus. Akther/e ob-
longo-sagittatae,apiceobtusae, subgland uloso-punctatae, long itudinal itrr déhiscentes.
Pistilh m staminibus subœquale. Ovaimum disco subsinuato impositum, subconoi-
deum, 2-loculare, loculis i-ovulatis ovulis pendulis. Stïlvjs crassus ut ovarium
glanduloso-punctatus. Stigma planiuscuknn, subtrilobum. Fnuerus fnondùm ma-
turus) carnosus obovatus apice stigmate persistente coronatus, intùs mucilagine
repletus 2-locularis, loculis t-spermis, seminibus angulo interno affixis.
Triphasia tiufoliata.
T. foliis 3-folioIalis, foliolis terminait majori, ovatis crenulatis; emar-
ginatis.
Triphasia trif'oliata D. C. Prod. 1. p. 536. Blum. Bijd. p. i32. — T. atirauliola
Lour. Coch. p. 189. — Limonia trifoliata Linn. Mont. p. 237. Andr. Bot. Hep.
t. i43.
Citrus Limetta.
G. petiolis obovato-alatis integris margine subtùs reflexis, foliis ova-
libus obtusis non rarô emafginatis crenatis, floribus 2i-25-andris.
Citrus Limelta Risso. Ann. Mus. 20. p. ig5. t. 2. f. 1. — C. decumana Var. 4-
Lamk. — C. Limetta auraria Risso et Poiteau. — C. javanica Blum. Bijd. p. i/|0. 2.
t. 29. — C. aurarius Rurnph. And).
44o HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
COOKIA PUNGTATA.
C. ramulis petiolisque furfuraceo-tomentosis; foliis 5-jugis, foliolis al-
ternis ovato-lanceolatis acuminatis basi inaequilateralibus subcrenato-
denticulatis glabris ; paniculâ terminali laxâ ; baccis globosis pube-
rulis.
Cookia punctata Retz. Obs. 6. p. 29. Lamk. III. t. 35^. D. C. Prod. 1. p. 537. —
Quinaria Lansium Lotir. Coch. 1. p. 334- ex specim. ! Rumph. Amb. 1. 1. 55.
MURRAYA EXOTICA.
M. foliolis 7-9 ovatis obtusis interdùm emarginatis rariùs acuminatis ;
corymbis terminalibus multifloris ; calycibus 5-dentatis pubescentibus ;
staminibus corollâ brevioribus- stylo œqualibus ; antberis subrotundis.
Myrraya exotica Linn. Mant. 563. D. C. Prod. 1. p. 53y. Blum. Bijd. p. 1 36. Murr.
Goett. g. p. 186. t. 1. Lamk. Ht. t. 352. — Chalcas Japonensis Lour. Coch. 33a. —
Marsana buxifolia Sonn. It. Ind. t. i3g. — Limonia mallicolensis Forst. herb. 97.
JEgle Marmelos.
M. foliis petiolatis trifoliolatis, foliolis lanceolatis acuminatis v. ova-
tis crenatis obtusis, terminali majori petiolato, pedunculis calycibusque
pubescentibus ; spicis axillaribus.
JEgle Marmelos Corr. Ann. Soc. Linn. 5. p. 222. Roxb. Corom. 2. t. i43. D. C. Prod.
r.p. 538.
GUTTIFER2E.
Stalagmitis dulcis.
S. foliis ovatis autovato-oblongis acutis coriaceis venosis laetè viridibus
supernè lucidis , pedunculis brevibus axillaribus; floribus fasciculatis ;
staminibus altissimè 5-delphis.
Stalagmitis dulcis Cambess. Mem. Mus. 16. p. 3ç2 et 425. Murr. Comm. Goett. 9.
p. 175. — Garcinia elliptica Chois. Mss. in herb. Mus. D. C. Prod. 1. p. 56i. — Xan-
thochymus dulcis Roxb. ex herb. Wa(l. — X. javanensis Blum. Bijd. p. 216.
Obs. Roxbourg a commis une erreur dans le caractère de son genre Xanthochpnus.
Les appendices du disque (nectaires) ne sont pas opposés aux pétales, mais au con-
traire alternes avec eux, les faisceaux d'étamines étant opposés aux pétales. M.BIume
a corrigé cette erreur qu'il avoit primitivement commise dans son Bijdragen. M.Cani-
bessedes ne l'a pas signalée dans son mémoire sur les Guttifères, et Murray lui-même
ne fait aucune mention de cette particularité dans ses observations sur les plantes
Guttifères.
Mesua FERREA.
M. foliis elliptico-lanceolatis acutis subtùs glaucis ; pedunculis axilla-
ribus solitariis unifloris, petalis obovatis undulatis.
Mesua ferrea Linn. Spec. -]J,l\. D. C. Prod. 1. p. 062. Blum. Bijd. p. 216. — M. spe-
ciosa Chois, in D.C. Prod. i.p. 5Ô2. (ex W. et Arn. I. c. p. 102.)— Calophvllum Na-
gassaricum Burm. Ind. 121. Rumph. Amb. 7. p. 3. t. 2.
Calophyllum INOPHYLLUM.
C. ramulis teretibus; foliis obovato-ellipticis obtusis aut emarginatis ;
floribus laxè racemosis, racemis axillaribus solitariis, pedicellis i-floris
suboppositis.
HERRARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. ^ i
Calophyllum Inophyllum Linn. Spec. 7.3?.. D. C. Prod. 1. p. 562. Blum. Bijdr.
p. 317. — Ponna malabarica major folio pulchrè vcnoso Petiv. Act. Plu't. n. 267.
p. 720-75. Rumph. Amb. 2. p. 21 1. 1. 7 1. Rlteed. Mai 4- p. 79. t. 38.
HIPPOCRATEACEiE.
HlPPOCRATEA PAUCIFLORA.
H. ramis teretibus, ramulis laevibus coloratis; foliis oblongo-lanceo-
latis basi rotundatis crenulatis ; pedunculis petiolo longioribus graci-
libus glabriusculis ; cymis dichotomis sub-3-floris; calycibus tenuissimè
puberulis ; petalis lincari-lanceolatis apiculatis.
Flippocratea? pauciflora D. C. Prod. 1. p. 56g.
Rami teretes glabri , cortice griseo lenticellis orbicularibus prominentibus dense
notato; juniores epidermide laevi coloratâ. Foli v opposita, poil. 3-5 longa, 1 '/»"2'/>
lata , oblongo-lanceolata subacuminata , basi rotundata et intégra , repando-crenata ,
intercrenuïas glandulà parvà acutà vel obtiisâ purpureâ instructa, subtùs praesertim
reticuLto-venosa, coriacea , glaberrinia , breviter peliolata, petiolo semipollicari
supra canaliculalo glabro. Pedunculi communes axillares , dichotomi , petiolo
longiores, graciles, apice farinaceo-puberuli ; partiales plernmque triflori, Horibus
pedicellatis, pedicellis brevibus, basi bibractcolatis, bracteolis ovato-rotundis cilio-
latis, pedicello brevioribus. Calyx brevis 5-partitus, laciniis ovato-rotundis, extror-
sùm tenuissimè puberulis, subfarinaceis. Petala lin. 1 longa, lineari-oblonga , basi
subanguslata, apiculata, introrsùm glabra, crassiuscula. Filamenta complanata,in-
femè in discùm carnosum ovarium cingens coalita. Antherje extrorsae parvae ro-
tundae, dorso affixœ, transversè déhiscentes. Sttlus obscure trigonus, staminibus
brevior, glaber. Ovahidm conoideum triloculare.
HlPPOCRATEA ? CASSINOIDES.
H. ramis gracilibus teretibus, junioribus subangulatis compressis
glaucis; foliis elliptico-rotundis vel elliptico-lanceolatis acuminatis cre-
nato-denticulatis submembranaceis glaberrimis glaucescentibus ; pe-
dunculis axillaribus folio brevioribus.
Hippocratea ? cassinoides D. C. Prod. 1. p. 56g.
Obs. Le Musée ne possède de cette plante que des échantillons recueillis long-temps
avant le développement des fleurs, ce qui m'a forcé de laisser du doute sur son
classement dans le genre Hippocratea. 11 n'en a pas été de même au sujet de VH.
pauciflora, que M. De Candolle avoit également placé, avec doute , dans le genre
Hippocratea.
Salacia PATENS.
S. ramulis subangulatis gracilibus ; foliis oblongis basi et apice at-
tenuatis integerrimis petiolatis glabris ; floribus pluribus pedicellatis
ramulo abbreviato insidentibus petiolo longioribus; petalis obovatis pa-
tentibus subreflexis.
Rami teretes, cortice griseo , juniores subangulati haud rarô lenticellis cre-
berrimis sparsi; novelli herbacei , epidermide glabrâ laevi vestiti. Folia opposita
1 '/,-3 poil, longaj, I */, lata, oblonga basi et apice attenuata, interdùm acuminata,
integerrima, utrinque glaberrima, subtùs reticulato-venosa , breviter petiolata ,
petiolo 1. 2-3 longo, suprà canaliculalo. Inflorescentia : flores plures axillares,
ramulo abbreviato insidentes , pedioellati, pedicellis imâ basi bracteolatis , brac-
teolis minimis squamsefonnibus. Cai.yx 5-dentatus, dentibus subrotundis concavis
Annales du Muséum, t. III, 3' série 17
442 HERBARII TIMORENSIS DE>CRIPTIO.
ciliolatis persistentibus. Petala 5 lin.-i */, longa, obovata, obtusa, patentia, superne
convexa, marginibus reflexis ciliolatis, unguirulata, glabra , albida. Stamina tria,
stylo longiora, apice disci carnosi inserta; filamentis planis ; antberis rotundis,
parvis , extrorsùm longitudinaliler dehiscentibus, flavis , connectivo latobasi affixis.
Discus carnosus, glaber, ovarium arctè cingens. Stylus triqueter,brevis,stigmatibus
tribus vis conspicuis coronatus. Qvakium conoideum, triloculare, loculis staminibus
alternaritibus, u-ovulatis, ovulis subreniformibus medio affixis. l'ructus. . .
MALPIGHIACEiE.
BaNISTERIA TiMORENSIS.
B.ramulissubpuberulis; foliis ovato-cordatisbreviteracuminatisv.acu-
tis,utrinque glabris subtùs pallidioribuspetiolatisjpetiolo apice biglau-
duloso; pedunculis axillaribus foliis brevioribus, foliolis abortivis glan-
duliferis suffultis ; calycibus eglandulosis extrorsùm puberulis; petalis
suborbiculatis Lutegris glabris ;samaris rugosis, alis subintegris puberulis.
Banisteria Timoriensis D. C. Prod. i. p. 588.
Rami teretes, epidermide rubescente lœvi vestiti, juniores subpuberuli,pilis mal-
pighiaceis vestiti. Folia opposita , poil. 3-6 longa, 2-3 lata, ovato-cordata, apice bre-
viter acuminata v. acuta, intégra, glaberrima, subcoriacea, subtùs pallidiora, penni-
nervia, nervomedio primariisqueprominulis, petiolata, petiolo tereli poil, i et ultra
longo, apice biglanduloso, suprà canali utlato , basi dilatato. Flores cymoso-um-
bellati, abortu polygami; masculi hermapbroditiquein umbellisdistincti; pedunculi
axillares foliis breviores, bracteati bracteis glandulosis foliaceis : peduuculi partiales
adpressè puberuli , apice bracteolati , bracteolis ovatis squamoideis concavis extror-
sùm puberulis. Fl. macs. Calyx 5-partitus, foliolis subrotundis extrorsùm puberulis
eglandulosis. Petala 5 calyce duplô longiora, 4 1. longa, obovato-rotunda, concava,
intégra , glaberrima. Stamixa io quorum 5 petalis opposita aequalia et filamenta
apice attenuata , debilia, basi curn petalis subcoalita , glaberrima. Anther.£ bilocu-
lares , loculis linearibus pilosis , longitudinaliter introrsùm dehiscentibus, extrorsùm
connectivo crasso subquadrilaterali affixa1. Ovarii rudimentum pilosum. Fl. herma-
phroditi , genitalia ut in fl. masc. Styli 3 filiformes arcuatim reflexi. Stigmata
capitata subemarginata. Ovarium 3-angulatum, angulis inasqualibus, uno minori ,
3-locularc, loculis uniovulatis , ovulo oblongo ex loculi apice angulo interno
pendulo. Fhuctos samaroïdeus induviatus ; samara rugosa , ala intégra lin. 8
longa unilocularis monosperma, semine imperfecto ex loculi angulo interno apice
pendulo.
Obs. D'après la description de Y H irœa? obscurci de M. Blume, cette espèce se
rapprocherait de celle que je viens de décrire. Dans l'espèce de Timor, ses fleurs
sont polygames, quelques unes sont mâles par avortement des styles dont on ne
trouve le plus souvent aucune trace. L'absence de glandes sur les divisions calycinales
se fait remarquer également sur tous les Hirœa cités par M. Blume.
SAPINDACEdE.
D0D0IS,EA BURMANNIANA.
D.ramulis subangulatis; foliis oblongo-lanceolatisobtusis v.acutiuscu-
lis rariùs acumioatis , basi iu petiolum bt evem attenuatis , juniori-
bus viscosis ; fructibus pedicello gracili aequalibus basi et praesertim
apice emarginatis.
Dodonsea Burmanniana D. C. Prod. i, p. 616. Blum. Bijd. p. 237.
Obs. Je n'ai eu de cette plante que des échantillons en fruits qui ne m'ont pas
paru devoir, par ce caractère, s'éloigner du D. viscosa L. La grandeur du fruit
HERBARII TJMORENSIS DESCRIPTIO. 443
relativement au pédieelle est un caractère très léger; l'écliancrure plus ou moins
grande de la capsule ne paroit pas devoir servir avec plus de certitude à la diffé-
rence de ces deux plantes. Toutefois j'ai conservé le nom spécifique donné par
M. DeCandoIle, qui semble avoir vu celte plante dans un état plus complet que
moi. M. Blume, qui a vu la plante vivante, la cite également sous le nom donné
par M. De Candolle.
SCHMIDELIA TlMORENSIS.
S. foliis 3-foliolatis, foliolis ovatis basi rotundatis apice acuminatis
dentatis vel subintegris subcoriaceis glabris sessilibus ; raceniis axil-
laribus.
Schmidelia Timoriensis D. C. Prod. i. p. 61 1.
Rami corticegriseo verrucosoglabro vestiti , in novellis lenticellis insperso Ia'vi et
viridescente. Folia 3-foliolata, foliolis ovatis breviter et obtuse acuminatis crenato-
dentatis, intermedio suboblongo poil. 2 '/., longo , 1 '/, lato , lateralibus breviori-
bus, ovatis, s*pè inaequilateralibus, subsessilibus ; omnibus glaberrimis, dessiccatione
nigricantibus, suprà lajvibus, subtùs venosis , nervo medio supra puberulo ,
subcoriaceis, petiolatis, petiolo poil. '/, longo , suprà complanato glabriusculo.
RackMi axillares solitarii vix tripollicares, pedunculati, pedunculis glabriusculis,
secundariis basi bractcolatis multifloris, floribus subsessilibus basi bracteolulatis.
<;.\lyx ( ante anthesin ) 5-phylIus , foliolis subrotuudis, quincuncialibus , margine
pi.berulis. Petala
Obs. Le Schmidelia Timorensis dont je n'ai pu donner qu'une description impar-
faite, a quelque ressemblance avec le Schmidelia Cobbe (Rlius Cobbe L. ); cepen-
dant il s'en éloigne par ses rameaux couverts d'une écorce grise ainsi que par ses
feuilles qui sont plus coriaces, par l'absence complète de poils, enfin par des grappes
rameuses au lieu d'être simples comme dans le S. Cobbe.
MOULINSIA CUPANIOIDES.
M. foliis abortu imparipinnatis rariùs paripinnatis 4"^")US'S »
foliolis lanceolato-oblongis basi et apice acuminatis v. obtusis inte-
gris , subtùs puberulis ; racemis terminalibus compositis multifloris.
Moulinsia cupanioides Camb. Saplnd. p. l\o. t. 1.
CUPANIA SALICIFOLIA.
C. foliis paripinnatis 1-2-jugis; foliolis oblongo-lanceolatis basi acu-
minatis subsessilibus apice obtusis glaberrimis discoloribus ; pani-
culis terminalibus racemiformibus multifloris ; calycinis foliolis subro-
tundis ; petalis oblongo-cordatis staminibus 8 ; filamentis basi hirsutis.
Sapindus salicifolius D. C. Prod. 1. p. 608.
RAMULicorticeglabro vestiti, junioribusberbaceislaevibus virescentibus. Folia pari-
pinnata, uni-bijuga, foliolis poil. 4 'A longis, 1 '/, latis, oblongo-lanceolatis, obtusis
basi acuminatis, glaberrimis, suprà laevibus laetè viridibus nitidis, subtùs nervo medio
prominulo pallidioribus , coriaceis, basi in petiolum brevissimum angustatis ;
petioli communes incrassati , poil, t l/2-3 '/, longi, giabcrrimi. PANicuLiE termi-
nales sexpollicares, pedunculi communes graciles, glabri , partiales subtrichotomi ,
herbacei , j'iabri ; pedicelli 1 lineas longi , imâ basi tribracteolati , glabri. Calïx
inaequalis 5-partitus, foliolis 2 exterioribus concavis subrotundis minoribus glabris,
interioribus majoribus subciliatis. Petala Fi calyce longiora, 1. 1 '/, longa, sub-
oblongo-eordata, unguiculataungue glabro, membranacea, glabra, ciliata , subener-
via , prsefloralione imbricativâ , introrsùm supra unguem squamnta ; squama>
444 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.
petalis multô breviores , subhemispbaericœ , valdè pilosœ. Discus ante ànthesiri
integer, demùm regulariter undulato - subquinquelobus , staminum filamenta
basi cingens, carnosus, glaber, flavescens. Stamina 8 hypogyna, petala superantia,
filamentis basi pilosis. Anther.e subellipticœ , dorso medio affixae. Stylus brevis
disco subaequalis , indivisus , subtrigonus, glaber, filamentorum pilis absconditus.
Ovarium 3-gonum, 3-loculare, loculis i-ovulatis , glabrum. Cakpella (adulta)ob-
cordata, 3-gona, alata,sœpè abortu monoptera, stylo coronata, glabra , 3-locularia,
loculis introrsùm pilosis, i-ovulalis. Ovula angulo interno basi affixa ovata.
Melicocca TRIJUGA.
M. ramis laevibus ; foliis pari-pinnatis 2-3-jugïs , foliolis ellipticis
v. oblongis basi attenuatis, inferioribus subrotundo-ovatis integerrimis
utrinque glaberrimis; racemis axillaribus; floribus minimis 5-par-
titis apetalis ; staminibus calyce subtriplô longioribus.
Mellicocca trijuga Jusi. Mém. Mus. 3. p. 1S7. t. 8. — Mellicocca Schleichera WiM.
Spec. 4- p- 1096.
MELIA CEiE.
Melia Candollei.
M. partibus novellis farinaceo-incanis ; foliis ovato-lanceolatis longé
et obtuse acuminatis breviter serratis vel subintegris ; tubo stamineo
glabro; autberis villosis.
Melia Candollei Ad. de Juss. Méliacées. p. 107. 622. — Melia composita D. C. Prod.
1 . p. 622. ( non JVilld. )
APHANAMIXIS TiMORENSIS.
A foliis abrupte vel impari-pinnatis; foliolis oppositis 5-7-jugis ,
oblongis obliqué ovato-lanceolatis utrinque glabris; petiolis glabris;
spicis longis.
Aphanamixis Timorensis Ad. de Juss. I. c. p. 10-. t. i4- f. 8-9.
Epicharis SPECIOSA.
E. foliis impari-pinnatis 7-8-jugis ; foliolis oblongis obliqué ob-
ovatis ovatisve breviter et obtuse acuminatis ; racemis brevibus ; ca-
lyce campanulato.
Epicharis speciosa Ad. de Juss. I. c. p. 1 1\. t. i5. f. 12.
AMPELIDEiE.
Gissus Timorensis.
C. ramis 3-foliolatis , foliolis petiolatis subrotuudis grosse dentatis
submembranaceis glabris, lateralibus aequalibus minoribusve; cirrhis
simplicibus; corymbis axillaribus.
Cissus Timoriensis D. C. Prod. 1. p. 63o.
Rami teretes, graciles, virescentes, supernè angulati glabriusculi. Folia 3-foliolata,
foliolis poil. 2 circiter longis, poil. 1 '/2 latis, ovatis, subrotundisve grosse et subobtuse
dentatis, submembranaceis, utrinque glabris, saspèinaequilateralibus, nervis vix sub-
tils prominulis, petiolata petiolis poil. 1-2 longis, striai is , glabris, petiolulis lin. 2
circiter longis. Stipula; deciduae latiuscula; et brevissimœ glabrae. Cirrhi simplices
striati glabri. Inflorescentia axillaris; pedunculus infernè simplex , folio lon-
gior, apice di-trichotomè ramosus; pedicelli brèves, pedunculis similes, basi brac-
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 44 5
teis minirais ovato-rotundis vel apicc subacutis puberulis instructi; flores minimi
viricles. Calyx parvus cupulaefonnis, obscure 4~dentatus, persistons puberulus.
Petala 4 clausa , ovato -rotunila , calyce duplô longiora , margïnibus inflexis
cucullata, extrorsùm convexa, puberula, virescentia. Stamina l\ petalis breviora,
filamentis compressis glabris. Anther.* infra médium dorsum insertae, subrotundo-
ovalae, obtusas, basi ernarginatœ, longitudinaliter déhiscentes, Discus cupulœforniis
margine sinuato obscure lobatus. Stigma sessile. Ovarium depresso-conoideum,
discum vix superans, 2-ioculare, loculis i-ovulatis, ovulis erectis.
ClSSUS CORIACEA.
G. ramis tuberculatis ; foliis pedato - 5 -foliatis , foliolis ovato-lau-
ceolatis basi et apice acuminatis grosse et remotè dentatis dentibus
callosis , coriaceis glabris ; corymbis petiolo brevioribus tomentoso-
pulverulentis ; calyce subnullo.
Cissus coriacea D.C. Prod. i. p. 632.
R ami teretes grumosi, lenticellis crebris tuberculati. Folia 5-foliata, foliolis inaequi-
lateralibus glabris subcoriaceis;foliolu m terminale poil. 3 '/2 long. i'/2 latum,basiacu-
tum, apice acuminatum, grosse et remotè dentatum, dentibus apice callosis, penni-
nervia, nervis paucis nisi medio prominulo vix conspicuis, coriacea , glabra, petio-
lata , petinlis poil, i longis glabris, petiolulisque vix semipollicaribus. Stipula
ovatae sessiles, extrorsùm ferrugineo-tomentosae. (^iRRHisimplices vel bifidi glabri. In-
florescentia axillaris; pedunculi communes basi ferru;;ineo-tomentosi, petiolis bre-
viores, plures umbellato-ramosi,umbellis supremis5-9 floris; pedunculi diversorum
ordinum pulverulento-pubentes, totidem bracteis bracfeolisve deciduisstipati. Calyx
brevissimus (subnullus) integer introrsùm glaber. Petala 4 patentia, calyce multô
longiora, ovato-lanceolata, apice inflexa, subcucullata, extrorsùm tomento pulveru-
lento vestita, introrsùm pilis raris apice inspersa. Stamina 4 petalis multo breviora,
glabra, Filamentis subulatis disco brevi insertis. Discus membranaceus, subinteger,
basin ovarii cingens. Ovarium conoideum 2-loculare, loculis i-ovulatis, ovulis erec-
tis, stigmate sessili 4-lobo amplo purpureo-papilloso coronatum.
Leea SAMBUCINA.
L. ramis teretibus glabris supernè striatis ; foliis subbipinnatis , fo-
liolis oblongis ovatove-lanceolatis apice longïter acuminaris basi ro-
tundatis saepiùs subcordatis grosse dentatis subtùs puberulis.
Leea sambucina fVilld. Spec. i. p. 1 177. D.C. Prod. 1. p. 635. Blum. Bijd. p. 196.
— Aquilicia sambucina Linn. Mant. 21 1. Herb. Wall. n. 6823. b. — Staphylea in-
dica Burm. ind. t. 24. Rheed. Malab. 2. t. 26.
Leea rubra.
L. caule tereti scabriusculo ; foliis bipiunatis, foliolis oblongis vel lan-
ceoîatis acuminatis serratis suprà glabris subtùs petiolisque bispido-
aspcrulis.
Leea rubra Blum. Bijd. p. 197.
R\mi teretes, tenuissimè striati, scabri, colorati, stipularum lapsarum cicatriculâ
ammlari instructi. Stipulée ovatas, coriaceae introrsùm glabrae. Folia impari-
pinnata, uni-bijuga, foliolis lanceolato-ovatis vel oblongis acuminatis basi rotun-
datis; supremo saepiùs oblongo , poil. 5-J longo, 2-3 lato; infimis minoribus saepiùs
ovatis, omnibus suprà glabris, nervo medio subprominente hispidulo, subtùs
reticulato-venosis, venis prominentibus hispido-asperulis, junioribus utrinquehis-
pidulis , breviter petiolulatis, petiolulo tereti lin. 2-4 longo; petioli communes
4-6 poil, longi, teretiusculi, basi incrassati, substriati, hispidi,asperi, ad basin folia-
446 HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO.
ceo-marginati , subvaginantes. Panicul*: cymiformes, oppositifoliœ petiolo muliô!
breviores, pedunculo crassiusculo, pollicari, tereti , hispido. Flores albi (ex Lesch.).
BACC£(pisi magnitudine) basi calyce persistente suffultae, rubrae, albo punctulatse.
Leea HIRTA.
L, tamis subteretibus scabris , foliis pinnatis 3-5-jugis, foliolis
oblongo-lanceolatis v. ovalibus acuminatis serratis suprà asperis sublùs
reticuïato-venosis, petiolis coryrnbisque aspero-hirsutis.
Leea hirta Horn. H. Hafn. i. a3i. D.C. Prod. i. p. 63f>. Blurn. Bijd. p. 196. Wall.
Herb. Ind. n. 68r.2.
OXAUDE^E.
Averrhoa Carambola.
A. foliolis ovatis acuminatis, itiferioribus inaequilateralibus subdeltoi-
deis subtùs glaucescentibus ; calycibus glabris; petalis subrotundis; sta-
minibus 10, 5 fertilibus sterilia aequantibus ; ovariis angulatis.
Averrhoa Carambola Linn. Spec. 6(3. D.C. Prod. 1. 689. Blum. Bijd. p. il\i. Cav.
Diss. 7. t. 220. Rumph. Avnb. 1. 1. 35.
Averrhoa Bilimbi.
A. foliolis oblongis acutis puberulis , sub tùs pajlidioribus calycibus
pubescentibus ; petalis ovali-oblongis ; staminibus jp; ovariis obtus-
angulis.
Averrhoa Bilimbi Linn. Spec. 61 3. D.C. Prod.i. p. 68g. Cav. Diss. 7. t. 219. Rumph.
Amb. I. t. 36.
ZYGOPHYLLEiE.
Tribulus moluccanus.
T. perennis; foliis 4 _ 8- jugis, foliolis ovatis ellipticisve subtus
adpressè sericeis ; stipulis ovato-lanceolatis obtusiusculis subpuberulis ;
pedunculis folio longioribus ; foliolis calycinis petalis dimidio bre-
vioribus glabriusculis ; antheris subrotundis ; stylo cylindraceo ; stigma-
tibus brevibus.
Tribulus terrestris, var. moluccanus Blum. Bijd. p. 243. — T. cistoides Cham. in
Linn. Jan. i83o.
Herb a perennis prostrata. Rami teretes elongati , pube brevi albâ densàque v*-
lutini; juniores seriùs glabrati. Folia 4-8-juga, opposita, allero dimidio breviori ;
foliolis ovatis ellipticisve obtusis, vel brevissimè acuminatis, 1. 2-4 longis, a1/, latis,
obliquis, suprà parce puberulis, laetè viridibus, subtùs pube longâ tenui dense
sericeis, discoloribus; inferioribus supremisque minoribus. Flores solitarii majus-
culi , floribus Tribuli cistoidei subaequales , axillares, pedunculati, pedunculo tereti
folio breviori , subpubescente. Calyx 5-phyllus, foliolis lineari-lanceolatis , petalis
dimidio brevioribus, acutiusculis , margine membranaceis, brevissimè puberulis.
Petala 5 , lin 4-5 longa , obovata , apice subretusa , subunguiculata , penninervia.
Stamina 10 petalis breviora, ovario xqualia , filamentis filiformibus glabris. An-
THER*subrotundo-ovatœ. Stylus post anthesin accrescens subangulalo-cylindraceus,
stamina superans , glaber. Stigma 5-lobum , lobis stylo multô brevioribus. Ovarium
globosum parce hispidum , cornutum. Fructus 4-5-coccus , coccis 2-4-locularibus
ruaosis apice et prsesertim basi hispidis, seriùs glabris, 4-cornutis, spinosis,spinis 2
inferioribus brevibus plerùmque reflexis, superioribus horizontal ibus arutis lon-
gioribus. Semina iri loculis solitaria oblonga.
HERBARI] TIMORENSIS DESCRIPTIO. 44 7
Obs. M. Blume (I. c. p. 2/j3) avoit déjà signale celle plante comme une variété du
T. terrestrîs. M. de Chamisso (i) mentionne sous le nom de T. cùtoides L. une es-
pèce qui paroit devoir se rapportera la plante de Timor, du moins d'après la com-
binaison des caractères qu'il en donne. En effet, cette plante se rapproche du T. ter-
restrîs auquel la réunit M. Blume, par la forme des anthères, qui sont arrondies et
non linéaires-oblongues comme dans le T. cistoides, tandis qu'elle s'en éloigne par
la grandeur de ses fleurs, qui égale presque celles de l'espèce américaine. La diffé-
rence de longueur du style et des stigmates peut également très bien faire distinguer
ces deux plantes : dans l'espèce des Moluques ils sont de beaucoup plus petits que le
style ; dans les T. cistoides et terrestrîs, au contraire, ils l'égalent en longueur. J'ai pu
examiner cette espèce, et toujours avec les mêmes caractères, provenant des Phi-
lippines, Java et Timor.
On voit donc que celte^planle tient, par ses caractères, à celle d'Europe et à celle
d'Amérique. Faut-il la regarder comme espèce distincte, ou la faire dériver d'une
des deux espèces anciennement connues , ou la regarder corne un type modifié du
T. terrestrîs?
ZANTHOXYLEjE.
Brucea glabrata. Tab. XX.
B. foiiis impari -pinnatis 4-5-jugis ; foliolis lanceolatis longé acu-
minatis acutis serratis membranaceis glabratis ; floribus spicatis, spicis
simplicibtis fructiferisque foiiis brevioribus ; floribus herrnapbroditis,
foliol. calyciuis petalisque ovatis.
Ramcli glabriusculi, cortice lœvi lenticellis notato ; novelli pubebrevissimâ dense
adpressâ vestiti. Folia alterna, impari-pinnata, foliolis 4-5-jugis oppositis poil, i ■/,-
3 longis, '/2-i y, latis, lanceolatis : supremo nondùm evoluto pubescenti-sericéo ;
caeteris lanceolatis grosse serratis, longissimè acuminatis, basi rotundatis, breviler
petiolulatis, membranaceis, ad nervum médium utrinque puberulis, junioribus
ante evolutionem adpressè sericeis; petioli semipedales à basi ad apicem gradatim
attenuati puberuli, pallidè virentes. Flores spicati, spicis petiolo brevioribus, mi-
nimi, glabrati , glomerulati, glomerillis sparsis, 3-5-fioris , bracteolatis , bracteolis
parvis ovatis extrorsùm puberulis deciduis. Calyx 5-phyllus, foliolis ovatis obtu-
siusculis parvis, extrorsùm pilis raris prœsertïmque margine inspersis. Petala
4 ovata, subunguiculata, oblusa, subcoriacea, calyce duplô longiora, 1. i'/2 loflga,
glabra. Stamina 4 , petalis subœqualia , recta ; filamentis subulatis glabris. Antheba
subrotundœ, rubrae, 2-loculares, loculis rima longitudinali debiscentibus. Disons sub-
4-dentatus,d<ntibus brevibus, subcarnosus, filamentis brevior, glaber. Stylos nullus.
Stigmata cylindracea ,obtusa, basi incrassata, reflexa suprà subcanaliculata,ovario
breviora. Ovaria 4 distincta, seriùs abortu I vel i suppetentia; singulis ovoideis
facie exteriori convexis glabris. Fructus ovoideus glaber basi indusiatus uni-
locularis monospermus. Semf.n obovatum lateraliter pendulum. Perispermvjm
tenuec arnosum. Embryo viridis ; cotyledonibus crassiusculis lœtè viridibus ; radiculâ
subrotundâ alhâ , plumulà conspicuâ bidentatâ.
Obs. Outre les différences que présentent les feuilles du B. Sumatrana avec lequel
cette espèce a de l'affinité, la forme ovale des divisions calycinales la sépare nette-
ment de l'espèce citée, qui les a linéaires, réfléchies et même contournées après la
floraison ; la longueur des styles, relativement aux ovaires , ainsi que celle des éla-
mincs, peuvent aussi aidera les distinguer.
TODDALIA ACULEATA.
T. ramis teretibus breviter aculeatis cortice rubescente ; ramulis
(i) Linnœa Jan. i83o.
448 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
petiolisque pubescenti-tomentosis ; foliis trifoliolatis, foliolis obovatis
glabris suprà nitidis ; racemis brevibus petiolis brevioribus.
Toddalia aculeata Pers. Sjn. i. p. 24g. — Var. y rubicaulis Willd. D.C. Procl. 2.
p. 83. Ad Juss. Monog. p. 120. t. 26. f. qo.
Harrisonia Brownii.
H. ramis teretibus glaberrimis ; foliis trifoliolatis rariùs 3-lobatis,
foliolis ovatis obovatisve acumiuatis nitidis subtùs subpuberulis ,
inferioribus inaequilateralibus ; peduncidis axillaribus folio brevioribus;
calyce petalisque glaberrimis ; staminibus filamentis basi pilosis stylo
subaequalibus.
Harrisonia Brownii Ad Juss. Mém. sur les Rut. et Simaroub. p. i34- t. 28. — H.
Browniana Gaudich. in Freyc. It. Eot. p. 479- *• n>3.
PORTULACEiE.
PORTULACA QUADRIFIDA.
Var. (3 meridiana. P. humilis , caule radicante glabriusculo ; foliis
parvis ovalibus basi et apice subacuminatis ; stipulis criaitis albis ;
floribus ad apicera ramulorura solitariis aut subaggregatis.
Portulaca quadrifida D.C. Prod.Z. p. 354- W. et A m. Prod. Fl.pen. Ind. î.p. 356.
Linn. Mant. p. 78. Spr.Sjst. 1. p. 4^9. Roxb. FI. Ind. 2. p. 464. — P. meridiana Linn.
Suppl. p. 248. Sp. I. c. Roxb. FI. Ind. 2. p. 463. Blum. Bijd. p. 1 13-. — P. tinifolia
Forsk. Descr. p. 92. — Illecebrum verticillatum Burm. Herb.l Rheed. Mal. X. t. 3i.
f. 2.
Trianthema POLYANDRUM.
T. caule ramisque berbaceis carnosis procumbentibus ; foliis linea-
ribus carnosis obtusis ; floribus pedunculatis solitariis polyandris ;
segmentis calycinis lanceolato-acutis ; stigmatibus 3 filiformibus.
Trianthema polyandrum Blum. Bijd. p. 1 137.
Caules procumbentes, teretes, subramosi, herbacei, carnosi, glabri. Folia oppo-
sita, poil. 1 ' 2-2 longa, I. 2 lata, linearia, obtusa, carnosa, basi angustata, in petiolum
membranaceumdilatata. Flores axillares, solitarii, pedicellati, foliis triplo breviores
imâ basi 2-bracteati, bracteis lanceolatis minimis , petiolo membranaceo reconditis.
Calyx 5-partitus, foliolis aequalibus, ovato-lanceolatis,acuminatis, lin. 5 longis,utrin-
que glabris, medio lineâ subcarnosà notatis, margine membranaceis. Pf.tala nulla.
Stamina hypogyna 4<>42 inœqualia, filamentis glabris membranaceis ad médium
dilatatis, fundo calyce insertis, basique in tubum ovarium cingentem coalitis. Ak-
ther,e subrotundae, basi cordataî, biloculares , longitudinaliter déhiscentes. Styli 3,
filiformes, liberi, glabri, apice attenuati , staminibus aequales. Ovarium ovoideum
a-loculare; ovula dissepimento centrali funiculo brevi biseriafim affixa. Capsula
circumscissè dehiscens, ovata , 2-locularis, oligosperma. Semina subreniformia
lajvia nigra.
Trianthema pentandrum.
T. ramis berbaceis subglandulosis ; foliis ovalibus obovatisve sub-
rmarginatis ; floribus axillaribus congestis ; laciniis calycinis ovalibus
acuminatis ; staminibus 5 ovarium digynum superantibus ; capsula
calycem vix superante ; seminibus subrotundis scrobiculatis nigris
opacis.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 44î)
Trianthema pentandra Liiin. Mant. 70. U.C. Prod. 3. p. 352. Spr. Syst. 2. p. 382.
— Rocama digyna Forsk. Desc. p. 71. — 11. arabica Cm. Syst. i.p. 455. Gœrtn.
Fruct. 2. p. 2i3. t. 128. f. 5. Lamk. III. t. iy5. f. 2.
Glinus dictamnoides.
G. caulilms diffusis albido-tomeritosis ; foliis obovatis vel orbicu-
[aribus breviter petiolatis ; floribus axillaribus subsessilibus ; laciniis
calycinis lanceolatis acutis capsulam vix superantibus.
Glinus dictamnoides L'mn. Mant. p. il\h.Vald,Syml>. 3. p. 64- D.C.Prod. 3. p. 4^5.
Spr. Syst. 2. p. 4^7- W. et Ain. Prod. FI. peu. Ind. 1. p.3Ô2. - Glinus lotoHes Burin.
Ind. t. 36. f. 1. Lamk. ///. t. 4 '3. f. i-î. — Pharnaceum pentagonum Jioxh. Flor.
Ind. 1. p. io3. — Dootera esculenta Roxb. t. 1 1 28. Pluck. t. 356. f. 6. et t. 12. f. 2. (ex
ff. etArn. I. c.)
Obs. Cette espèce me paroit devoir être réunie au Glinus loloides dont elle ne dif-
fère que par des caractères trop variables , et qu'on observe , du reste, également sur
le Glinus loloides. Cependant, comme je vois qu'elle est généralement adoptée par
des botanistes qui ont eu l'occasion de la voir a l'état frais, je la conserve ici
malgré l'absence de caractères différentiels que j'ai observés avec l'autre espèce.
SURIANA MARIT1MA.
S. foliis oblongo-spathulatis vel lanceolatis sub velutinis ; laciniis
calycinis lanceolatis acutis extrorsùm glanduloso-pilosiusculis.
Suriana maritima Linn. Spec. 284. D.C. Prod. 2. p. 91. Spr. Syst. 2. p. 438. IF. et
Arn. Prod. FI. peu. Ind. i.p. 36i. IV. Cat. n. 1 178. Lamk. lit. t. 38g. Plum.(ed. Burm.)
249. t. 1. Pluck. t. 241. f. 5.
Obs. Je laisse ce genre dans cette famille, quoiqu'il ne me paroisse pas en avoir
tous les caractères ; mais , d'une autre part , comme je n'ai pu lui trouver une iden-
tité parfaite avec plusieurs autres ordres où il s'est trouvé classé et qu'il paroit appar-
tenir, par plusieurs caractères, au groupe des polypétales épigynes, je le maintiens à
la place où l'ont rangé MM. Wightet Arnott, plutôt que de le placer à la fin d'une
familleavecplusieurs genres mal connus encore,ou dont la classification elle-même
est incertaine.
CUCURBITACE/E.
Zanonia indica.
Z. foliis (ex Blum.) ellipticis acutis basi subcordatis ; fructibus
obovato-elongatis v. subcylindraccis.
Zanonia indica L. Spec. 1 ir>j. Blum. Bijd. çfi-j. D. C. Prod. 3. p. 2g8. Spr. Syst. 1
q32. — Penarvalli Rhced. Mal. 8. t. 47- 48-
GUCUMIS DISSEGTUS.
G. caule piloso; foliis profonde pinnatifidis rectis suprà glabriusculis,
subtùs asperis petiolatis; cirrbis petiolo aequalibus apice 2-3-fidis ;
floribus masculis axillaribus solitariis; càlyce campanulato , laciniis
subulatis tubo brevioribus ; ovario oblongo-ovoideo glabrato.
Herba caule striato, villoso, ramis ad apicem tomento albo lanatis. Foi.ia poil.
2 cire, longa, 1 lata circumscriptione ovato - lanceolata, altè pinnatifida,
lobis acutiusculis denticulatis, membranacea , nervis suprà laxè pilosis nec
prominulis, petiolata, peliolo (dessiccatione), planiusçulo pilis insperso, poil. 1
circiter longo. Cirkhi petiolo aequales a-3-fidi, glabri. Floues masculi axilla-
res soli;arii, pedicellati pedicello petiolo subœqi'ali glabro. Calyx campa -
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 58
45o HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
nulatus , laciniis 5 , vix longitudine tuhi , linearibus, glabris, erectis. Petala ovata.
apice acuminata , venosa , glabra , basi et calyci adnata. Stamina 3 , petalis
breviora , filamenlis basi coalitis, glabris. Antueh^g laliusculae dorso planée subro-
tundae, loculissinuato-contortis. Feminei (ante anthesin). Calyx 5-partitus corollâ
brevior, laciniis linearibus, acutis, lanatis. Stylus brevis glaber. Stigmata 3 crassa ,
subrolunda, apice emarginata , papillosa. Ovarium subrotundo-ovoideum glabra-
tum, triloculare.
Obs. Cette espèce a quelques points de ressemblance avec le C. Citrullus , mais
elle s'en distingue facilement par ses feuilles presque pinnatifides et plus découpées
même que dans le C. colocynthis ; les jeunes fruits de la grosseur d'une noix sont
glabres, tandis qu'ils sont laineux dans le Cucumis Citrullus ; peut-être n'en est-elle
cependant qu'une variété.
LUFFA ACUÎANGULA.
L. foliis cordatis anguloso-5-lobatis, lobis mucronatis, utrinque petio-
lisque scabris; cirrhis apice 3-fidis glabriusculis ; floribus masc. spicatis',
pedicellis basi bracteâ sessili glabrâ instructis apice tomentosis ; laciniis
calycinis ovato-lanceolatis acutis ad apicem glandulà glabrâ instruc-
tis puberulis.
Luffa acutangula Serin. D.C. Prod.i.p. 3o2. — Cucumis acutangulus Lînn. Sper.
i/|36. Spr. Syst. 3. p. 46. Rheed. Mal. 8. t. 7. Rumpli. Amb. 5. p. 4o8. t. i4g.
Obs. Je me dispense de citer ici plusieurs variétés de Cucurbitacées indiquées par
M. Gaudichaud dans son aperçu sur l'tle de Timor, les échantillons ne se trouvant
pas dans les collections du Muséum ou étant trop incomplets, et leur introduction
comme plantes culinaires ne présentant aucun intérêt.
Bryoma SCABRELLA.
B. ramis muricato - hispidis ; foliis cordatis 3 - 5 - angulosis , su-
pra scabris, subtùs tomentosis pilis basi tuberculatis rigidis interjectis;
floribus fem. 5 - 7 glomeratis sessilibus ; laciniis calycinis linearibus
acutis reflexis hirsutis ; petalis ovatis ; staminibus 3 sterilibus bre-
vissimis; fructibus globosis pilis raris obversè hispidis ; seminibus ovatis
compressis tuberculatis.
Bryoma scabrella Linn. Spec. 4a4- Willd. l\. 619. Blum. Bijd. p. 926. D. C. Prod-
3. p. 3oG. Spr. Syst. 3. p. 16.
SlCYOS HEHERIFOLIUS.
S. ramis sulcatis hispidis ; foliis cordatis angulosis angulis mucro-
natis glabris nervis petiolisque supra hispidis ; floribus masculis 3-4-
andris racemosis ; calyce patulo , laciniis linearibus lanceolatis corollâ
dimidio brevioribus subrotundo - ovatis submucronulatis introrsùm
grauuloso-papillosis.
Hf.rba soandens, caule sulcato, ramoso, pubescente, ramis novellis subteretibus
pubescentibus. Foi.ia subrotundo-cordala, poil. 2 longa , totidem lata, obscure
3-5-angulosa, angulis mucronulatis ( foliis Hederw. Helicis similia,) membranacea,
glabra, 3-5-nervia, nervis subtùs pubescentibus, atro-virentia, petiolata petiolo semi-
pollicem circiter longo, teretiusculo, pubescente. Cirrhi oppositifolii, simplices,
spiraliter dextrorsùmque torti , basi pubescentes. Flores masculi , minimi , race-
mosi, racemis axillarihus Iaxis, puberulis pedunculi nunc aphylli, nunc saspiùs l'olia
abortiva, subreniformia, infernè proferentes. Bracte^e minimae , lineari-subulatae ,
glabriusculœ. Calyx 5-partltus, foliolis ovato-lanceolatis , acutiusculis, uninervii»,
HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 45 I
membranaeeis , corollà dimidio breviôribus. Petai.a 5 subrotundo-ovata, submu-
cronulata, 3-nervia, extrorsùm glabra, introrsùm granuloso-papillosa. Stamjna 3-5,
filamentis centralibus in coluinnam coalitis ad apiCem liberis , rorollam mediamas-
sequentibus. Anther.k libéra; subsessiles, rotundœ, biloculares, loculis longitudi-
naliter debiscentibus. (Flores rem. desiderantur. )
MOMORDICA ClIARANTIA.
M. rarais gracilibus puberulis; foliis cordatis palmato-scptemlobis
inaequaliter dentatis, siiblùs' ad nervos hirsutis; pedicellis longis infra
médium bractcam subrotundo-cordatam proferentibus ; fructibus ovoi-
deo-oblongis acuminatis tuberculatis cr-oceis.
Momordica Charantia Linn. Spec. i433. Lamk. EncycL 4- 23q. D. C. Piod. 3.
p. 3i i. Blum. Bijd. p. 927. Spr. Syst. 3. p. 1/1. 'Sims. Bot. May. t. i^b5. Hlieed. Mal.
vin. p. 17. t. 9. Ritmpli. Amb. 5. p. 41".
PASSIFLORES.
DlSEMMA HERBERTIANA.
D. foliis brevissime puberulis subcordatis latè trilobatis, lobis ovatis
subacutis; floribus axillaribus solitariis geminisye pedicellatis ; foliolis
calycinis exterioribus lineari-lanceolatis , interioribus duplo longiori-
bus ; coronae filamentis interioribus membranaeeis ; ovarii stipite pu-
berulo.
Disemma Herbertiana D. C. Prod. 3. p. 332. — Passiflora Herbertiana Bot.Rea.
n. 737.
BEGOMACES.
Bégonia aptera.
B. foliis ovatis acuminatis basi subcordatis valdè obliquis 7-nerviis
petiolatis ; paniculis axillaribus dichotomis petiolo brevioribus; capsulis
ovatis apteris ; stigmatibus 3 contortis.
Rami sublignosi, teretes, glabri.lenticellis orbicularibus epidermide lajvi vestiti et
stipularum lapsarum annulari cicatriculâ notati. Folia ovata, alterna, poil. 5-6
longa,4 lala, acuminata, basi subcordata, intégra, subrepandove-dentata, valdè
inœquilatera, membranacea, 7-nervia, nervo medio recto lateralibus l\-i obliquis ,
petiolata, petiolo poil. 3 longo, tereti, herbaeeo, glabro. Pedonculi diebotomi ; flos
masc. terminalis,interfemineos2 latérales pedicellatus,braeteatus,bracteisovatis,eor-
datis, pedicello infernè insidenlibus, membranaeeis, deciduis. Calyx 2-phyllus, folio-
lis subrotundis, obtusis, concavis, membranaeeis. Petala 2 cum calyce allernantia et
eodembreviora,ovato-lanceolata,subacuta, membranacea. Staminai 0-1 ierecta,peta!is
breviora : filamenta libéra, apicedilalata, submembranacea, compressa, glaberrima.
Anthère biloculares, basifixœ, oblongae, loculis rima longitudinali debiscentibus,
appendiculà brevi crassiusculâ apice auctœ. Flor. fem. Calyx 3-phyllus, foliolis
rotundis membranaeeis. Stylus brevis bifidus , laciniis stigmatosis compressis, si-
nuosis. Ovaril'h ovato-oblongum cicatriculâ calycis decidui notatum, stylo persi-
stente coronatum, longitudinaliter venosum , glabrum. Fructus ovato-oblongus :
pericarpium submembranaceum 3-locuiare. Semina ovalia obtusa; testa longitudi-
naliter striatà fuscâ glaberrima.
Obs. Le classement des Bégoniacées paroît être maintenant fixé près des Cucur-
bitacées ; avant de connoître les Ordines naturales de M. Bartling , j'avois déjà
reconnu ces affinités indiquées depuis par MM. Auguste de Saint-Hilaire et Lindley.
452 HERBAIUI TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Une petite famille établie par M. Robert Brown, les Datiscées, doit également, ce me
semble, prendre place près des Bégoniacées.
PAPAYACEvE.
Carica papaya.
G. foliis palmato-septempartitis , laciniis inciso-lobalis ; floribus
masculis paniculatis.
Carica papaya Linn. Syst. 454- JVilld. Spcc. 4- p. 8i4- Spr. Syst. 3. p. go5. Blum.
Bijd.p. g4o. Ejuscl. De quib. plant. Famil. i834- p-2- Fl. ZeyL 365. Rumph. Amb. i.
t. 5o-5i. Rheed. Mal. i. p. 23. t. i3. f. î. et p. 21. t. i5. f. 2.
RHIZOPHOREiE.
Rhizophora candelaria.
R. ramis cortice laevi griseo vestilis; foliis ovalibus basi subacutis
petiolatis; pedunculis brevissimis 1 -3- floris, laciniis calycinis ovatis
c rassis.
Rhizophora candelaria D. C. Protl. 3. p. 3a. — Pee-Kandel Rheed. Mat. 6. t. 3/(.—
Mangium candelarium Rumph. Amb. 3. t. 71. et 72.
Rhizophora Timorensis.
R. foliis plerumque obovalibus obtusis longé petiolatis ; pedun-
culis axillaribus petiolum œcjiuintibns capitato-multifloris; foliolis caly-
cinis oblongo-lanccolatis; petalis apice iriaristatis emarginatis involutis;
staminibus petala snbœquantibus ; stylo filiformi.
Rhizophora Timoriensis D. C. Prod. 3. p. 32.
Rami cortice laevi fulvo vestiti. Folia ovata, vel saepiùs obovata, obtusa, co^
riacea, supra subnitida, subtùs Opaca, glaberrima subenervia , nervo medio solùm
prominente , petiolata petiolo pol. i'/2-2 longo , subtereti , glabro ; gemma» ovoi-
deo-acutœ, poil. ', 2 longae, glaberrima?. Flores subcapitati, capitulis circiter 12-
floris , axillaribus, pedunculis petiolo aequalibus glabris. Bractée infra calycem
biseriatim insidentc-s , subrolundas , squamoïdeae , coriaceae. Calyx ovario adhae-
rens, 5-phylIus, foliolis lin. 1 longis, oblongo-linearibus, acutis, nervulo prominulo
introrsùm medio instructis, coriaceis, erectis , petala superantibus , glaberrimis.
Petala 5 obovato-oblonga, apice involuta, stamina amplectantia, intégra, seriùs ad
médium in duas partes fissa , apice setosa setis 3-clavatis. Stamina 8, epigyna ,
geminalim petalis opposita, suba?qualia : filamenla petalis subœqualia, libéra , antc
anthesin apice inflexa, filiforiuia, glaberrima. Anthère subsagittatae, obtusœ, bilo-
culares, ad médium dorsum insertœ. Stylus subfiliformis , erectus, stamina supe-
rans. Stigma obtusum. Ovarium calyci adhœrens, uniloculare (ante anthesin)
ovulis pluribus rolundaiis Mibsessilibus, ex ovarii apice pendulis.
ONAGRARLE.
JUSSI/EA REPEINS.
.1. caule berbaceo tereti glabro; foliis obovato-oblongis obtusis in-
terdùm subtruncato-emaiginatis subtùs subpuberulis petiolatis; flori-
bus longiusculè pedicellatis ad basin subbicallosis ; segmentis calycinis
lanceolatis acutis laxè pilosis; petalis obovatis calyce duplô longio-
ribus.
Jussiœa repens L. Mant. 38 1. Linn. Zcyl 169. ff'illd. Spec. 1. p. 574. (Excl. Syn.
IIERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. /(53
Sw. et P. Erown.) llamilt. in Tram, of Linn. Soc. i4- p- 3o5. Spr. [Syst. i. p. 232.
D. C. Prod. 3. p. 54. Blum. Bijd. p. 1 i3i. Rheed. H. Malab. 2. t. 5i.
JUSSI2EA VILLOSA.
J. caule suffruticoso angulato villoso ; foliis lineaiï - 1 anceolatis
breviter petiolatis utrinqùê subvillosis; floribus solitariis sessilibus;
Iaciniis calycinis ovato-lanceolatis acutis villosis; petalis calyce duplô
longioribus ; capsula cylindricâ sub-10-striatâ villosâ.
Jussiasa villosa Lamk. Encycl.Z. p. 33 1. — J. exaltata Roxb. Hort. Cal. 33. ex
Hamilt. Traits, of Linn. Sec. i4- p- 3o3. Spr. Syst. 2. a3i. D. C. Prod. 3. p. 5j. Rheed.
t. c. 2. t. 5o.
LYTHRARIEiE.
AMMANNIA IND1CA.
A. ramosa, ramis patentibus, ramulis tetragonis ; foliis ovato-vel
oblongo-lanceolatis basi atteuuatis sessilibus ; umbellulis subsessilibus
plurifloiis; floribus breviter pedicellatis; calycibus campanulato-cya-
thitormibus , dentibus 4 acutis; capsula calyctm vix aequante.
Ammannia indica Lamk. lit. n. i555. D. C. Prod. 3. p. 77. — A. baccifera Spr.
Syst. 1.444.
Ammannia migrocarpa.
A. ramosa, ramis subteretibus ramulisque erectis tetragonis; foliis
cordatis lineari-lanceolatis sessilibus obtusis; umbellulis pedunculatis
plurifloris ; floribus minimis breviter pedicellatis bibracteolatis ; ca-
lycibus campanulatis 8-nerviis, deutibus 4 apice puncto incrassatis;
capsula obovato-oblongâ calycem subduplo superante.
Ammannia microcarpa D. C. Prod. 3. p. 77. Ejiisd. Mon. Soc. Genev. 3. part. 2.
P-79-
Pemphis acidula.
P. foliis lanceolatis breviter petiolatis integris ; floribus axillaribus
solitariis , pedicellis folio subaequalibus.
Pemphis acidula Forst. Gen. t. 34- D- C. Prod. 3. p. 89. Blum. Bijd. p. nag.—
Lythrum Pemphis Linn. F. Supp. 249.— Melanium fruticosum Spreng. Syst. 2.
p. 455. — Mangium porcellinum Rumph. Amb. 3. t. 84.
Lawsonia alba.
L. foliis ovato-lanceolatis integerrimis apice mucronatis basi in
f)etiolum brevem attenuatis glaberrimis ; floribus paniculatis termina-
ibus ; foliolis calycinis ovatis acutiusculis glabris.
Lawsonia alba Lamk. Encycl. 3. p. 106. D. C. Prod. 3. p. 91. — L. inermis et L.
spinosa Linn. Spec. 498. — L. inermis Blum. Bijd. p. 1128. — Ligustrumasfj-yptiacum
Prop. Alp. /Egyp. 47. cap. xiij. — Alcanna Rumph. Amb. 4- 1. 17.
Grïslea tomentosa.
G. ramulis subpuberulis ; foliis lanceolatis acutis basi rotundatis
sessilibus subtùs tomentoso-incanis; segmentis calycinis ovatis acutis
sinubus exterioribus parvis dentiformibus ; floribus axillaribus soli-
tariis vel subracemosis ; segmentis calycinis ovatis acutis.
454 HERBARII T1MORENSIS DESCRIPTIO.
Grislea tomentosa Roxb. Corom. i. p. 29. t.3i. Sp. Syst. 2. p. 216. D. C. Prorl. 3.
p. 92. — Lythrum fruticosum Liiin. Spec. 64i • — Woodfordia floribunda Satisb. Par.
Lond. t. !\2.
MYRTAGEyE.
Melaleuca Leucadendron.
M. ramulis glabris; foliis alternis elongato-lanceolatis acuminatis
faJcato-obliquis 3-5-nerviis; ramulis floriferis pendulis; floribus spi-
catis subdistantibus , racbibusque glaberrimis.
Melaleuca Leucadendron Linn. Mant. io5.D. C.Prod. 3. p. 212. Blitm. Bijd.\>. 1099.
— Myrtus Leucadendron Linn. Fil. Supp. p. 7>l\i. Hayn. Arzn. Gew. p. 10. t. 9.^
Caju-puti Rnmph. Amb. 2. p. 74. t. 17. i\ 1.
Obs. J'indique cette espèce d'après M. Gaudichaud,qui l'a observée communément
a Timor. {Gaudicli. inFreyc. lier. Bot. p. 4o.) Les herbiers du Muséum ne possèdent
aucun échantillon de cette plante.
Eucalyptus obliqua.
E. foliis lanceolato-elongatis acuminatis coriaceis inœquilateralibus
rotundatis petiolatis ; cymis axillaribus, pedunculis petiolum aequan-
tibus 5-9-floris; calyce turbinato iutegro.
Eucalyptus obliqua LHérit. Sert. Ang. 18. D.C. Prod. 3. p. 219. Lamk. III. t. 422-
Eucalyptus alba.
E. foliis ovato - lanceolatis attenuatis basi subinaequilateralibus
rotundatis coriaceis utrinque glaucescentibus longiusculè petiolatis ;
operculo conoideo calycem cupuliformem aequante.
Eucalyptus alba Blum. Bijdr. p. 1 101.
Rami teretes subfusci laeves , ramulis herbaceis glaucescentibus. Folia alterna
rarissime opposita , 2 '/>"4 poil, longa, 1-2 lata, ovato-lanceolata attenuata (foliis
E. obliquœ latiora), intcgerrima, basi rotundata, inœquilatera v. subacuminata, con-
coloria, glaucescentia , coriacea, penninervia, glanduloso-punctulata , punctis cre-
berrimis vix conspicuis resinosis, fuscis, petiolata petiolo suprà piano semitereti,
poil. i'/2 longo. Flores cymosi, cymis paucifloris axillaribus, petiolo brevioribus
pedunculis semipollicaribus angulatis. Opercultjm conicum acutiusculum calycem
aequans (ex Blum. 1. c.) Calïx cupulaeformis laevis glaber, basi subangulato-qua-
drinervosus, margine obtuso. Capsula quadri-vel rariùs 3-locularis, valvis erectis
calvcem vix superantibus, acuminatis. Semina baud vidi.
SONNERATIA AC1DA.
S. foliis subrotundo-obovatis in petiolum brevem attenuatis aveniis
opacis cartilagineis glaberrimis ; floribus axillaribus solitariis ;
calyce 6-8-fido, laciniis ovato-lanceolatis acutis.
Sonnera tia acida L. Fil. Supp. Lamk. III. 420. Encycl. 1. 429. Spr. Syst. 2. p. 4î)3-
D. C. Prod. 3. p. 23 1. — Rhizopbora caseolaris Linn. Spec. 635.— Aubletia caseolaris
Gœrtn. Fruct. 1. p. 379. t. 78. — Mangium caseolare rubrum Rumph. Amb. 3. t. 74-
— Blatti Rheed. Mal. 3. t. 4o.
PSIDIUM POMIFERl'M.
P. foliis ovato - oblongis acutiusculis subtùs tenuiter tomentosis ,
peduucidis i-3-floris folio brevioribus; fructibus globosis.
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. /p5
Psidium pominrum Linn. Spec. 672. Spr. Syst. 2. 489. D. C. Prod. 3. p. a34-
lilum. Bijd. p. iog3. Ruinplt. Amb. 1. t. It8. Rheed. Amb. 3. t. 35.
JOSSINIA LUCIDA.
.1. foliis obovatis vel orbiculatis subundulatis coriaceis suprà lu-
cidis subtùs pallidioribus brevissimè petiolatis ; floribus axillaiibus
solitariis vel ternatim dispositis pedicellatis ; calyce tenuissimè pube-
rulo.
Jossinia lucida D. C. Prod. 3. p. 337. — Eugenia lucida Lamh. Encycl. 3. p. 2o3. —
Myrtus Commersonii Spreng. Syst. 2. p. 470.
Syzygium obovatum.
S. foliis petiolatis subrotundo-obovatis obtusis v. breviter acuminatis
baud rarô emarginatis, suprà nitidis tenuissimè nervosis subtùs opacis
fflaueesceutibus, cymis axillaiibus terminalibusve compositis niultillo-
ris; baccis ovato-oblongis sessilibus 2-spermis.
Syzygium 'obovatum D.C. Prod. 3. p. 259. — Eugenia obovata Poir. Supp. 3. p.
124. — Myrtus obovata Spreng. a. p. 43G. — Calyptranthus n. 99. Sieb. FI. Maurit.
Obs. C'est sans doute par erreur que M. De Candolle dans son Prodrome, attribue
à cette plante des baies globuleuses. Poiret qui l'a citée le premier, en donne une
description exacte et lui accorde des baies ovales, comme le présentent les échantil-
lons conservés anciennement dans les herbiers du Muséum ainsi que ceux rapportés
par M. Gaudichaud.
Syzygium Timorianum.
S. foliis ovato-lanceolatis acuminatis basi in petiolum attenuatis
baud rare inaequilateralibus vcnis distantibus; paniculis Iaxis ; pedun-
culis dicbotomis 3-floris , bracteis lanceolatis acutis.
Hami teretes, cortice lœvi griseo'vestiti. EonAipoll. 4-5 Jonga, 2-2 '/2 lata, ovato-
lanceolata, acuminala, penninervia nervis subobliquislin. 2-3 distantibus apice reti-
culato - evanescentibus, basi in petiolum attenuata, sœpè in«-quilatera, subcon-
colora : petioli semipollicares teretes, glaberrimi. PANicuLiE (ex specimine unico)
rameales laxœ , dichotomo-ramosœ, ramis horizon'.alibus, teretiusculis, partialibus
tritloris. Elores sessiles , basi bracteis lanceolato-acutis instructi. Calyx rotundo-
turbinatus integerrimus, submarginatus, post anthesin subdilatatus, glaber. Pe-
tala calyptratim concreta , operculo convexo apice subapiculato membranaceo
decidua. Stamina summo calyci inserta, filamentis filiformibus, liberis, debilibus,
glabris.JSTYLTjs filiformis, glaber, erectus, stamina subaequans. Ovahium biloculare
lorulis mulliovulatis.
Syzygium Jambolanum.
S. ramis teretibus ; foliis obovatis emarginatis v. subobcordatis
peuninerviis coriaceis petiolatis; cymis terminalibus laxifloris ; fiuc-
tibus adultis oblongis glabris.
Svzygium Jambolanum D. C. Prod. 3. p. 25g.— Eugenia Jambolana Lamk. Encycl.
3. p. 198. — Calyptrantbes Jambolana /f'ill. Spec. 1. p. 975. — Calyptranthus
Blum. Bijd. p. 1091. — Jambolana Rumph. Amb. 1. t. 2.
Syzygium caryophyllifolium.
S. foliis ovalibus subellipticisve basi et apice acuminatis baud rare
inaequilateralibus , penninerviis nervo medio subtùs crassiusculo ; cy-
456 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
mis axillaribus Iaxis pedunculis 3 - lloris ; bracteis ovato-acutis aia-
bastro brevioribus.
Syzygium caryophyllifolium. D.C. Prod. 3. p. 260. — Calyptianthus caryopliyl-
lifoliaiî/um. Bijà. p. 1089. — Eugenia caryopuyllifolia Lamk. Encycl. 3. p. 198. -
Myrtus Cumini Lour. Coch. 1. p. 376. Rlwed. Mal. 5. t. 2g. Rumph. Amb. 1. 1. 41-
EUGENIA NITENS.
E. foliis obovatis submucronulatis vel emarginatis reticulato-venosis
suprà nitidis, subtùs opacis nervis inconspicuis ; pedunculis terminalibus
3-floris; floribus longé pedicellatis, pedicellis basi articulatis bibracteo-
latis subpuberulis ; calyce puberulo deutibus erectis acutis; fructu (unico
suppetente), rnagnitudine grani piperis.
Eugenia nitens D.C. Prod. 3. p. 285. — Myrtus nitens Poir. Encycl. Supp. 4- p. 5 ' •
Obs. Le seul échantillon conservé dans les herbiers du Musée, a pour patrie l'île
de Timor; il ne seroit cependant pas étonnant que cette plante se trouvât a l' î Je
Bourbon, puisque M. DeCandolle l'y indique, quoiqu'il cite l'échantillon du Musée.
L'état incomplet dans lequel se trouve cette plante ne me permet pas de vérifier si
elle appartient au genre Eugenia. L'inflorescence en corymbe l'éloigné certainement
~des véritables Myrtes parmi lesquels l'avoit placée Poiret.
Jambosa VULGARIS.
J. foliis oblongo - elongatis acuminatis basi subattenuatis breviter
{>etiolatis; floribus cymosis terminalibus; laciniis calycinis semiorbieu-
atis petalis duplo brevioribus.
Jambosa vulgaris D. C. Prod. 3. p. 286. — Eugenia Jambos. Linn. Spec. 672. Bluin.
Bijd. p. io85. — Myrtus Jambos. Kth. Spr. Syst. 1. p. 485. — Prunus malabarirus
fructu urnbilicato pyriformi Jambos. dicta minor Uay. His. i/\"J&. — Malacca schambu
Rhe.ed. Mal. 1. t. 17.
Jambosa malaccensis.
.1. foliis breviter petiolatis (majusculis) elliptico - oblongis basi et
apice acuminatis coriaceis glabris suprà nitidis ; racemis lateralibns
abbreviatis.
Jambosa malaccensis D.C. Prod. 3. p. 286. — Eugenia malaccensis Linn. Spec.
672. Lamk. Dict. 3. p. 196. Corr. A nn. Mus. 9. p. 292. t.25. f. 2. — Eugenia malac-
censis Blum. Bijd. p. io83. — Myrtus malaccensis Spr. Syst. 1. p. 484- — Jambosa
nigra Rumph. Amb. 1. 1. 38. f. I. — Nati-Schambu Rlieed. Mal. 1. t. 18. (In Ins. Tint,
ex Gaud.)
Jambosa samarangensis.
J. foliis elliptico-oblongis v. oblongo-lanceolatis obtusiusculis basi
rotundatis breviter petiolatis opacis subtùs pallidioribus ; cymis axil-
laribus folio brevioribus ; pedunculis partialibus 3-floris; calycibus 4"
partitis inaequalibus.
Jambosa samarangensis D. C. Prod. 3. p. 286. — Eugenia samarangensis Bhitn.
Bijd. p. io84-
Rami teretes glabri, novelli cortice lubescente vestiti. Folia poil. 5-- longa, 2-3
lata. elliptico-oblonga, obtusiuscula, basi rotundata vel subcordata , subsinuato-
integra, subcoriacea , nervo medio suprà impresso, subtùs prominente, subconco-
loria, utrinque opaca livide virentia, breviter petiolata, petiolo lin. 3 longo, se-
HEKBABH T1MORENSIS DESCRIPTIO. /py
mitereti, suprà suleato, glaherrimo. Inflorescentia cymosa, cymis pedunculatis
axillaribus rare terminalibus , ac folio multo brevioribus, pedunculis partialibus 3-
floris (flores Jambosae vulgaris subeequantibus). Galyx turbinatus 4-partitus, seg-
mentis suborbiculatis, aequalibus, concavis, glanduloso-punctatis, petalis subdimi-
di<> brevioribus glabris. Petala 4 calyci inserta, subrotundo-orbiculata, l>7-eviter
unguiculata. concava, pellucido-punctata, glabra. Stamina creberrima , summo ca-
!v«'i insidentia, petala superantia ; fdamentis capillaribus glabris. Anthère ovato-
oblongœ , dorso affixae, l>asi et apice glandulâ subrotundâ instructae , biloculares,
glabrae. Stylus subulatus, staininibusbrevior, glaber, stigm u- simplici obtuso coro-
natus.OvARiuM turbinatum, gla bruni.
Obs. Celte espère se distingue nettement du Jambosa vulgaris, et par son in-
florescence et par l'opacité de ses feuilles , qui sont de couleur grisâtre sur leur face
'iil'.rieure.
COMBîîETACEjE.
Tebminalia Catappa.
T. foliis obovatis basi attenuatis integris suprà gl abris sub.tùs
pubescentibus , junioribus utrinque sericeo-villosis , petiolis ad apicem
[landufis 2 minimis instructis.
Terminalia Catappa Linn. Mant. 5 19. Blwn. Bijd.p. 64-J.? D.C.Prod. 3. p. 11. —
Adamaran Rheed. Mal. à. t. 3. et 4-
Terminalia microcarpa.
T. ramis teretibus glabris , novellis subvelutinis ; foliis obovatis
breviter acuminatis in petiolum attenuatis glabriusculis tenuissimè pel-
lueido-punctulatis; petiolis supra apicem 2-glandulosis ; spicis adultis
folio brevioribus, fructiferis longioribus simplicibtis; fructibus sessilibus
olivaeformibus glabris.
Rami teretes, glabri , cortice vestiti griseo , novellis velutino-puberulis , apice
loliosis. Folia alterna , sparsa, ad sunimos ramulos coiiferta , 3-4 poil, longa, 2-3
lata, ovata , apice breviter acuminata , basi rotundata vel subattenuata tenuissimè
pellucido-punctata, inlegerrima, penninervia, nervo medio utrinque subprominulo
primariis subtùs ad axillas pilosis, subcoriacea, utrinque glabriuscula, petiolata .
petiolo poil. 1 et ultra longo, summo apice biglanduloso , supernè piano, glabrius-
culo. Flores spicati , spicis axillaribus, ante anthesin folio brevioribus, sericeis,
fructiferis folia superantibus glabriusculis. Bracte.£ lineares, acutœ , setaceae, ca-
lyeem superantes. Calyx (ante anthesin) globosus subpuberulus. Ovaricm parvum
ovatum sericeum Fructus drupaceus , unilocularis , monospermus, olivœrormis,
•.essilis,apiceacuminatus, vix angulatus, glaber. Semé» ex apice pendulum, exalbumi-
nosum, lineari-oblongum , basi obtusum, apice subattenuatum. Emhryo radiculà
superâ obtusa , plumulà inconspicuâ, cotyledonibus loliaceis circa radiculae
axim convolutis.
Obs. Cette même espèce se retrouve sur les côtes méridionales de la Nouvelle-
Hollande, d'où elle a été rapportée par les naturalistes de l'expédition que com-
niandoit le capitaine Baudiu. Jusqu'ici le caractère que je viens de signaler sur les
feuilles de cette plante, n'avoit encore été indiqué pour aucune autre espèce et vient
apporter peut-être une preuve de plus à l'opinion émise par M. R. Brown , qui tend
à rapprocher les Combretacées des Oléacinées qui, outre des caractères du premier
ordre, offrent encore celui de la ponctuation des feuilles. Je reviendrai sur ces
caractères au sujet d'une plante de Timor que je n'ai qu'en état trop impartait
jinr.ales du Muséum, t. III, 3' série. Î9
458 HERBARII TIMORENSIS DESGR1PTIO.
pour être rapportée avec certitude à la famille, mais que j'espère cependant pou-
voir faire connoître par des matériaux plus complets que je compte recevoir de
M. Blume.
Laguncularia LUTEA.
L. spicis abbreviatis , rachi compressa ; floribus luteis , lobis ca-
lycinis uniglandtilosis.
Laguncularia lutea Guudich. in Freyc. Iter. Hot. p. 48 1. t. io5. f. I.
ROSACEE.
Grangeria Borbonica.
G. foliis ovatis obtusis basi subcordatis biglandulosis, nervo medio
puberulo ; foliolis calycinis subrotundo-ovatis extrorsùm puberulis ; pe-
talis subrotundis calycem superantibus.
Grangeria Borbonica Lamk. Encycl. 3. p. ai. Ili. t. l\i"]. Spr. Syst. i. p. 45o. U.C.
Profl. 2. p. 527.
Prunus ? laurifolius.
P? foliis sempervircntibus oblongis basi et apice attenuatis integer-
rimis coriaceis breviter petiolatis utrinque glabris ; racemis fructiferis
foliis aequalibus glabris; drupà (Cerasi avium simili) putamine com-
presso subrugoso.
Rami glabri , cortice vestiti subrugoso, juniores herbacei pubescentes. Folia
alterna, poil. 4-5 longa, 2'/2 lata, oblongo-lanceolata, acuminata, rariùs obtusa, basi
attenuata, integerrima , glaberrima, coriacea , nervo medio crasso subtùs promi-
nente, primariis tenuibus, petiolata, petiolo poil, longo, subtereti basi incrassato.
Inflorescentia racemiformis, racemis fructiferis Iaxis, folia vix superantibus, ad
rainulorum apicem sparsis. Dhdpa (Cerasi avium magnitudine) carnosa , glaber-
rima; nucleo compresso apice subacuminato, subrugoso. Semen subrotundum,
luniculo umbilicali è basi nuclei orto libero. Embryo radiculâ tereti brevi ; cotyledo-
nibus subrotundis apice subemarginatis planis.
Obs. Il ne m'a pas été permis de déterminer génériquement cette plante que je
n'ai vue qu'en fruit ; peut-être appartient-elle à une espèce étrangère à l'ile de
Timor et introduite comme la suivante dans les jardins.
Eriobotrya Japoniga.
E. foliis oblongo-lanceolatis basi et apice acuminatis serratis, subtùs
crassinerviis junioribus tomento rufo vestitis ; stipulis bifidis ; paniculis
terminalibus ramosis dense rufo-tomentosis.
Eriobotrya japonica hindi. Tram, of Linn. Soc. i3. p. 102. D. C. Prod. 2. p. 65i.
Blum. Bijd. p. 1102. — Mespilus japonica Thunb. Flor. Jap. 206. — Cratœgus Bibas
Lour. Coch. 1. p. 391.
LEGUMINOSiE.
MORINGA PTERYGOSPERMA.
M. foliis 2-3 piimatis , foliolis ovatis vel ovato- oblongis obtusis
HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. 4$9
glabris ; pauiculis folio brevioribus ; leguminibus triquetris ; seminibus
trigono-alatis.
Moringa ptervgosperma Gœrtn. Fruct. 2. p. 3 14. t- i4y- D.C. Prod. 2. p. //'. et
Ar. Fl. penins. Ind. 1. p. 178. — Moringa oleifera Lamk. EncycL 1. p. 3t)3. — M.
zeylanica Pers. Syn. 1. 46o. — Guilandina Moringa Lirai. Spec. 546. — Hyperan-
thera Moringa Vahl, Symb. 1. p. 3o. Spr. Syst. >. p. 327. Roxb. Fl. Ind. 2. p. 368. —
Anoma Moringa Lour. Cochin. éd. Willd. 343. Rlieed. Mal. 6. t. 11. Hnmpli. Amb.
i.t.74.
Inga monilifera.
I. foliis duplicato-pinnatis, pinnis 2 ; foliolis opposilis 5-()-jiigis gra-
datim majoribus ovalibus obtusis supremis obovatis suprà nitidis ,
glandulâ depressâ inter 1 superiora iuga, petiolis pubcscentibus glan-
dulosis; pedunculis axillaribu; folio brevioribus; floribus laxè capitatis
pedicellatis puberulis ; calyce glabriusculo ; legumine compresse
moniliformi.
Inga monilifera D. C. Prod. 1. p. 44°-
Rami alterni , teretes , glabri, subgeniculati, lenlicellis albidis inspersi ; novellis
sicut et petioli subtomentosis. Folia duplicato-pinnata, pinnis opposilis basi glan-
(Julosis 2-jugis, foliolis oppositis 5-6 jugis, poil. 1 circiter longis, '/2 latis, ovalibus
gradatim majoribus, supremis obovatis, obtusis, glaberrimis , suprà nitidis , basi
subbinerviis, nervis tenuibus subprominulis, subsessilibus ( petiolulo punctiformi) :
petioli communes poil. 1 longi , inter pinnas glandulosi; partiales poil. 3-3 '/, lon-
gi, puberuli, canaliculati, inter suprema foliorum juga glanda orbiculari parvâ
instructi. Flores capitati ; pedunculi axillares 2 '/2 poil, longi subgraciles ,
folio dimidiô breviorcs, glabriusculi; pedicelli 1. i'/2 longi. Calyx campanula-
tus, 5-dentatus dentibusovatis acutiusculis subaequalibus, corollâ dimidio brevior,
seriùs basi circumscissus, deciduus, glabriusculus. PETALA5prœHoratione valvata
in corollam tubulosam 5-fidam coalita , laciniis lanceolato-acutis extrorsùm pube-
rulis, basi calyce reconditis glabris. Stamina exserta ad corollae apicem monadel-
pha, filamentis crebris, capillaribus, petalis triplo longioribus, glabris. Anthera.
subrotundœ biloculares. Stylus filiformis , staminibus aequalis , erectus, glaber.
Stigma vix conspicuum capitatum. Ovarium sessile, oblongum, compressum, basi
subcuneatum glabriusculum , 5-7-ovulatum. Lf.gumen poil. 3 longum compressum,
moniliforme, rectum, basi in stipitem abrupte attenuatum,margine incrassatum,4-5
spermum ; integumentum crustaceum intùs pelliculâ subcartilagineâ semina
cingens. Semina valvis parallela, compressa, rotundo -ovata, marginata, testa
laevi glabrâ ; cotyledonibus orbiculatis coriaceo-foliaceis.
Parkia Roxburghu.
P. ramulis petiolisque pube brevissimâ rufo-tonientosis ; foliis dupli-
cato-pinnatis, petiolis glandulâ oblongâ depressâ sessili basi instructis,
rachi communi sub-4-gonâapice biglandulosâ, pinnis 26-3o, partialibus
eglandulosis; foliolis /|0-6o-jugis obliquis lineari - subfalcatis suprà
pilosiusculis, subtùs pallidioribus; spieâ clavatâ; leguminibus lintari-
oblongis breviter acuminatis longe stipitatis nitidis.
Parkia Roxburghii G. Don. in Mdl. Dicl. 2. p. 397. — P. Brunonis Gra/i. in Wall.
11. 5288. — Mimosa biglobosa Roxb. {ex IV. etArn. 1. p. 279.) — Inga? Timoriana
D.C. Prod.i. p. 442-— Acacia pennata et Cadawan Bârtn. brrb.!
46b HERBARII TIM0RENS1S DESCRIPTION
Obs. Les espèces du genre /WAï'a offrent une particularité qui n'a pas encore, que
je sache, été signalée, c'est d'avoir les divisions de la corolle entièrement libres ,
linéaires à leur base et soudées dans leur partie supérieure.
Je me suis assuré que cette plante est la même que celle conservée dans l'herbier
de Burmann , et que M. De Candolle donne comme synonyme de Vlaya bujlobosa
Willd. XJInga? Tirhoriana D.C. Prod., offre une glande à la base du pétiole et tel-
lement grande, queje ne sais -comment M. De Candolle ne l'a pas aperçue en faisant
la phrase de son espèce nouvelle. Une chose assez remarquable pour ces glandes
si fréquentes chez certains genres de Légumineuses, c'est qu'elles ne se rencon-
trent pas dans les véritables Papillonacées ; c'est en vain que j'ai cherché à
les apercevoir sur les différentes espèces de Trifolium, Astragalus, Hedysarum ,
Caragana, Cytisus, etc. Toutes les espèces d'un genre n'en sont, point également
inunies, les Acacia de la Nouvelle-Hollnnde paraissent le plus souvent en être
privés? Les Gleditschia n'en présentent point. Cette observation peut s'étendre aux
Rosacées!, chez lesquelles les espèces d'un même genre présentent des glandes ou en
sont dépourvues.
Adenanthera pavonina.
A. f'oliolis alternis ovalibus rotundatis utrinque glabris ; floribus
spicatis ; leguminibus falcatis extrorsùm nigris introrsùm sulfureis ;
semitiibus parte convexâ affixis miniatis.
Adenanthera pavonina Linn. Spec. 55o. D. C. Prod. i. p. 446- Spr. Syst. 2. p. 328.
ïoxb. Flor. Ind. 2. p. 3-o. W.etArn. Prod. Fl.penins. Ind. 1. p. 271. Rumph. Amb. 3.
t. 109. Rheed. Mal. vi. t. 14.
Acacia quadrieateralis.
A. ramosa ; ramis teretibus glabris ; foliis (pbyllodiis) filiformi-
tetragonis strictis mucronatis pungentibus; stipulis subuullis; capitulis
globosis (pisi minoris magnitudine) solitariis pedunculatis.
Acacia quadrilatérales D. C. Prod. 2. p. !\Ji. — A. calamifolia Sieb. pi. exsic. Nov.
HoU.n. 44a.
Obs. J'ai pu comparer la plante de Timor avec un exemplaire de la plante
île Sieber, conservé dans les collections de M. B. Delessert.
Acacia laxiflora.
A. glaberrima; foliis bipinnatis unijugis; foliolis 3-jugis, ovalo-
lanceolatis acuminatis glaberrimis suprà pui'pureo-maculatis, petiolo
comnmni peduuculisque ad basin glaudulâ instructis.
Acacia laxiflora D. C. Prod. ?.. p. 455.
Ramuli subgraciles lapves,glabri lenticellis raris oblongis instructi. Folia alterna
abrupte bipinnata pinnis oppositis ; petiolata , petiolo tereti glabro, foliolis 3-jugis
oppositis, 2-4 poil, longis, i-3 chciter latis, ovatis basi rotundatis ovatove-lanceola-
tfc basi et apice acuminatis, penninerviis nervo medio subtùs prom inente
gradatim majoribus iutegerrimis, omnibus glaberrimis, suprà tenuiter san-
guineo-maculatis , petiolulatis; pctioli communes basi incrassati 2-3 poil, longi,
glabri , infernè glandulà orbiculatâ depressâ instructi. Inflorescentia axillaris
terminalisve paniculata, paniculis folio brévioribus solitariis, lnxifloris, pedunculis
partialihus glabris, floribus capitellatis subsessilibus, basi bracteolatis, bracteis
minimis lineari-huiceolatis,ciliolulatis,deciduis.C.Ai.vx campanulatus submembrana-
ceus 5-dentatus dentibus ovatis, acutis, medio uuinerviis, utrinque glabris. Flos mas-
culdsj petala 5 lineari-lanceolata usque ad basin ferè libéra, reflexa calyci aequalia ,
IIERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO. fol
glabra. Stamina crebra, longé exserla , filameutis capillaribus glabris. Antherœ
subrotundae, minlmae ,sub basi affixœ, biloculares. Ovakium abortivum vix conspi-
l 'Lit (111 .
O/w.L'avortement de l'ovaire dans cette plante et son aspect me portent à la réunit
aux huja plutôt qu'aux véritables Acacia chez lesquels l'ovaire avorte rarement,
tandis que le contraire a lieu dans les espèces du genre Imja. Au reste, comme je
ne connois pas les fruits de cette plante, je ne puis que manifester un doute et la
laisser dans les Acacias, ou l'a placée M. De Candolle.
Acacia Farnesiana.
A. ramis subgeniculatis; spinis geniinis; foliis pirmis 5-t, foliolis i 5-
20-jugis linearibus glabris, rachide eommmii pubescente glandulâ-
que supra basin etinter pinnas superiores instructâ; capitulis axillaribus
globosis pcdunculatis , pedunculis puberulis junioribus subsessilibus ;
leguminibus oblongis subterelibus subarcuatis basi et praesertim apice
acurninatis.
Acacia Farnesiana L'inn. Spec. i5o6. Willd. Spec. 4- p- io83. Spr. Syst. 3. p. 1 44^-
— Acacia Farnesiana var. [3 U.C. Prod. ?.. p. /162.
Acacia arcuata.
A. foliis duplicato-pinnatis pinnis 1 1 — 1 4 foliolis 23-2 5-jugis linea-
ribus obtusis glabris , petioîo corarauni basi et apice glanduloso ;
pedunculis fructiferis axillaribus solitariis, glabris ; leguminibus linea-
ribus arcuatis compressis substipitatis 1 i - i3 -spermis obtusis vel
rostrato-acuminatis.
Ramuli cortice griseo vestiti lenticellisquc creberrimis sparso. Folia pari-bipin-
nata pinnis ii-i/i oppositis , subsessilibus; foliolis 23-25-jugis linearibus, lin. i1/,
longis,vix semilineani latis, apice obtusis, basi subtruncatis, integerrimis, uninerviis
nervo medio vix prominnlo glabris, concoloribus : petioli poil. 4 l°ngi, supra
canaliculati, ad 2-4 inferiores superioresque pinnas glandulosi, glabri. Panicvl.e
fructiferœ, axillares v. terminales, pedunculis secundariis apice incrassatis cicàtriculis
florinu nolatis ( indè flores capitati?) glabris. Legumima poil. 31 2 longa, lin. 3 lata,
lineari-arcuata, stipitata , compressa , 10-12-sperma, apice obtnsa, vel rôstrato-acu-
minata stibnitida fuscescentia.
Obs. Gomme cette plante ne se trouve qu'incomplètement représentée dans l'her-
bier de Timor, je n'ai pu la déterminer avec précision; je soupçonne qu'elle est
déjà décrite.
Acacia lebcekioides.
A. foliis bipinnatis , pinnis 7-8, inferiori superiorique brevioribus ;
foliolis 25-2g-jugis ovato-oblongis acutiusculis basi obliquis glabris
subtùs glaucis , petiolis ad basin et inlra 3 superiores pinças glan-
dulosis subpilosis ; leguminibus oblongis planis subebartaceis 6-8-
spermis obtusis rariùs acurninatis ( leguminibus A. Lebbck similibus,
sed diinidio latioribus).
Acacia Iebbekioides D. C. Prod. 2. p. 467.
Ramum subangulati, cortice vestiti griseo, novellis herbaceis petiolisque subpilosis
lenticellisque inspersis. Folia pari-bipinnata, pinnis *-8 jugis patentibus superiori
in fer torique brevioribus foliolis oppositis 25-29-jugïs, lin. 8 longis , 2 '/, latis.
462 HERBAP.II TIMORENSIS DESCRIPTIO.
oblongis, acutiusculis, basi rotundatis, integerrimis , subbinerviis, sessilibus, gla-
bris supra laete viridibus subtùs pallidioribus; petioli communes bipollicares basi
incrassati supra basin et intra superiora paria glandulà parvâ sessili instructi ;
petiolis partialibus pube aureâ laxâ subpilosis. Flores Panicul.* fructifiera;
divaricatae, pedunculis secundariis solitariis vel geminis teretibus glabris. Legumina
poil. 4 longa , i lata , oblonga , complanata 6-9-sperma ( leguminibus Acacia;
Lebbek forma consistentiâque similla), membranacea, subchartacea , apice oblusa,
rariùs acuminata, basi subacuta, margine subincrassata, extrorsùm subfusca valvis
introrsùm albidis. Semina valvis parallehs, compressa, 1. 2'/a-3 longa, 2 lata,ovoidea
laevia, medio legumine funiculo gracili longo subtensa ; cotyledonibus suborbieu-
latis.
GUILANDINA BONDUC.
G. ramulis aculeatis aculeis solitariis geminisve glabriusculis
subbispidisve ; foliis ovato-lanceolatis glabris , junioribus subvelutinis.
Guilandina Bonduc Ait. H. Kew. 3. p. 32. D.C. Prod. 2. p. 480. R. Br. Cong. p. 5ç).
— Caesalpinia Bonduc Linn. Spec. 545. fVigh. et Arn. Prod. Fl. pen. ind. 1. p. 280.
Spr. Syst. 1. p. 327. — Guilandina Bonducella Linn.! I. c. Fl. Zeyl. — Caesalpinia
Bonducella Roxb. FL Ind. 1. p. 35y. Rlieed. Hort. Mal. 2. t. 22. Runiph. Amb. v. t. 48-
49. f. 1. Pluck. t. a. f. 2.
C/ESALPINIA FERRUGINEA.
C. ramis inermibus ; foliis bipinnatis , pinnis 6-8 , foliolis oppositis
1 3-jugis ovalibus ovatove-oblongis obtusis inœqualibus glabris ; racbi-
bus pedunculis calycibusque tomento brevi rubro - ferrugiueo ves-
titis.
Bamuli teretes , cortice lenticellis oblongis notato glabriusculo, novelli tomento
brevi rubro-ferrugineo vestiti. Folia duplicato-et pari-pinnata pinnis 6-8 oppositis,
foliolis t3-jugis, oppositis, ovalibus v. oblongis obtusis, supremis infimisque minori-
bus, ina;quilateralibus, coriaceis, sessilibus, suprà viridibus, subnitidis, subtùs opacis,
nervo medio subtùs pallidiori subpubescente; petioli communes semipedales partiales
3 poil, longi teretes tomento brevi rubro-ferrugirreo vestiti. Flores paniculati , pa-
niculis ramosis terminalibus axillaribusve multifloris ; pedunculi subpuberuli
lenticellisque inspersi; secundarii alterni, erecti , ferruginei ; pedicelli 2-3 lineas
longi, basi bracteâ lanceolatâ tomentoso-ferrugineâ suffulti. Calyx 5-partitus seg-
mentis basi in cupulam coalitis, concavis, ina?qualibus, exterioribus ovalibus, subco-
riaceis extrorsùm ferrugineis , tribns interioribus margine membranaceis , medio
coloratis subduplo majoiïbus. Petala rotundata , membranacea , undulato-crispa
llabellato - venosa, unguiculata , ungue subcarnoso piloso, flava. Stamina 10
erecta biseriatim disposita , subaequalia , exteriora calyci opposita , subminora;
Hlamentis filiformibus basi piloso-ferrugineis. Anther^e lin. 1 longs ovato-oblongtf
basi et apice emarginatae, supra basin affixa3,biloculares, longi tud inaliter déhiscentes,
fuscas? Stylus filiformis arcuatus, stan.inibus subaequalis, glaber. Ovarilm oblongo-
ovoideum', compressum, ferrugineo-tomentosum.
Obs. Les poils ferrugineux qui couvrent entièrement cette belle plante, la distin-
guent facilement de toutes celles connues du genre Cœsalpinia , auquel cependant je
la rapporte avec doute, n'en ayant pas vu les fruits. Les herbiers du Musée possèdent
cette même espèce venant d'Angola.
CLesalpinia Nuga.
G. petiolo primario subtùs aculeato , pinnis 2-4-jngis , foliolis 2-3-
jugis ovatis basi et apice obtusis v. acutis suprà nitidis subtùs palli-
dioribus opacis; floribus racemoso-paniculatis pedunculis coloratis.
IIERRARII TIM0RENS1S DESCRIPTIO. 4G3
Caesalpinia Nuga Ait. Hort. Kew. 3. p. 32. D.C.Prod. a. p. 48i. Spr. Syst. 2. p. 344.
— Guilandina Nuga Linn, Spec. 546. Burm. herb. FI. Zeyl. ! Bumpli. Amb. 5.
1. 5o.
Caesalpinia Sappan.
G. pinnis 8-12, fcliolis 10-12-jugis ovalibus v. subovato-oblongis
apice emarginatis obliquis glaberrimis ; floribus spicatis , bracteis
ovato - lanceolatis acuminatis ferrugineis; calycibus glabris; legumi-
nibus ovalibus apice obliqué acuminatis 4-spermis.
Caesalpinia Sappan Linn. Spec. 544- D. C. Prod. 2. p. I^6>.. Roxb. Cor. 1. t. 16.
Spr* Syst. 2. p. 344- Blœed. Mal. vi. t. 2.
PoiNCIANA PULCHERRIMA.
P. aculeata glabra; foliis 5-jugis, foliolis 8-10-jugis obovatis ,
floribus lougissiiuè pedicellatis ; segmentis calycinis inaequalibus gla-
bris; petalis longé unguiculatis apice fimbriatis; leguminibus glabris
breviter stipitatis oblongis rostratis.
Poincinia pulcberriiua Linn. Spec. 554- Reich. yart. May. t. g3. D.C. Prod. 2. p. 4t>4-
Burm. Th. Zeyl. p. 79. FI. Zeyt. p. 70. Fl. Ind. p. 98.
MeZONEURUM GLABRUM.
M. pinnis 5-6 basi aculeatis , foliolis suboppositis ovalibus obtusis
subaequilateralibus glabris ; leguminibus compressis oblongis sub-
cbartaceo-suberosis glaberrimis.
Mezoneurum glabrum Desjf. Mem. Mus. 4. p. 245. t. 10. D.C. Prod. 2. p. 4&4- Spr.
Syst. 1. p. 345.
Tamarindus indica.
T. foliis abrupte pinnatis, foliolis 10 - i4*-jugis oblongis obtusis
obliquis; bracteis subobovatis margine pubescentibus ; ovario stipite
brevi pubescente; leguminibus oblongis basi et apice acuminatis.
Tamarindus indica Linn. Spec. 48. (Excl. syn. Lœff.) D.C. Mem. Leg. 1 1. t. 24-
f. 1 13. Ejusd. Prod. 2. p. 488. Spr. Syst. 3. p. i58. W. et Arn. Prod. Fl.penlns. Ind. 1.
p. 285. Gaudich. Freyc. h. Bot. p. 4°- — T.occidentalis Gwrtn. Fruct. 2. p. 3io. t. \t\b.
D.C. Prod. 2. p. 489. Roxb. FL Ind. 3. p. 21 5. Rheed. Mat. 1. t. '28. Rumph. Amb. 2.
t. 21 3.
Gassia Fistula.
G. foliis 4 - 6 - jugis , foliolis ovato-lanceolatis glabris petiolulatis
petiolisque eglandulosis ; racemis Iaxis , floribus longiter pedicellatis ;
segmentis calycinis ovato - ellipticis glabriusculis ; petalis ovato-
rotundis breviter unguiculatis.
Cassia Fistula Linn. Spec. 54<J. var. (3 D.C. Prod. 2. p. 49°- Spr. Syst. 2. p. 334-
Ejusd. Suppl. 4. 168. Gœrtn. Fruct. 2. t. 147. (• ». Lamk. lit. t. 332. JSect. Voy.
Eyypl. p. 21. t. 4- Délit. Fl. Eyypl. ex herb.!
Obs. Guidé par la différence que M. De Candolle semblent trouver dans la plante
de Timor, je me suis appliqué à chercher des caractères de quelque valeur, pour la
distinguer du Cassia Fistula , et il m'a été impossible de l'en séparer. Les feuilles,
dans cette espèce, varient dans les limites que M. De Candolle indiquoit pour carac-
tériser la variété croissant à Timor.
464 HERBARII TIMORENSIS DESCR1PTIO.
Cassia MEGALANTHA.
C. eglandulosa, ramulis velutino-puberulis ; foliolis elliptico-oblongis
obtusis basi inœqualibus rotundatis infimis miiioribus; stipulis persisien-
tibus latiusculis auriculato-kuiatis obtusis; pedieellis longiusculis basi
bracteatis; floribus speciosis poil. 2'/s Jatis, petalis subelliptico-ovalibus
obtusis unguiculatis.
Rami teretes , coftice atro-fusco veslki , lœves, novelli velutino-puberuli. Folia
eglandulosa, paripinnata, i i-i3-juga, foliolis basi plus minùsve ohliquis , elliptico-
oblongis vel elliptico-rotundis, basi et apice obtusis vel subemarginatis, poil. '/2-i '/a
longis,*/j-llatis, suprà glaberrimis, subnitidis, tenuiter reticulato-venosis, subtùs pal-
lidîoribus, subpuberulis,petiolulatispetiolulo semilineam longo., velutino-puberulo :
petioli poil. 8-iolongi, subpatuli, basi incrassati, supernè subcompressi , sicut ra-
muli velutino-puberuli. Stipula oblongae '/2-i poil, longée , basi inaequales, parte
exteriore auriculatâ obtusà libéra, parte ramulo adhaerente breviori , indè quasi re-
a| formes, foliaceœ. Flores ampli racemosi, raeemis terminalibus alaribusve multi-
floris poil. 3-4 longis : pedicelli poil. i'/2-2 longi, graciles, basi bracteati, bracleis
ovato-acutis subconcavis ferè semipollicaribus instructi. Cai.yx 5-partitus ségmentis
inaequalibus, exterioribus ovatis minoribus, interioribus ovato-obtusis lin. ï'/2
longis, subvelutino-puberulis. Petala inaequalia, superiora minora, poil. 1-1'/,
longa, subelliptico-ovalia , obtusa , penninervia, unguiculata ungue brevi lin. i cir-
citer longo, glabro. Stamina inaequalia, i superiora longiora lïlamentis arcuatis ad
médium incrassato-vesiculosis, aliis teretibus, omnibus glaberrimis. Antheh.e supe
riores ovatae subsagittatœ , dorso affixœ, posiicé subpuberulae, biloculares, iuferiores
ovoideo-oblongae , subabortivœ, biporosae. Ovarium lineare arcuatum, stigmate
punctiformialbido coronatum, sericeo-velutinum , poil. 1 '/2 longum.
06s. Cette belle espèce appartient bien certainement à la première section établie
p ir M. De Candolle: elle paroît même avoir de la ressemblance avec le Cassia java-
nica Linn. j mais elle s'en distingue facilement par la forme des stipules, qui sont
ici très développées, inégales ; le bord libre et extérieur étant beaucoup plus déve-
loppé que l'autre, et embrassant le rameau, les rend presque réniformes. C'est, à ma
connoissance, l'espèce dont les fleurs atteignent la plus grande dimension , car elles
dépassent souvent trois pouces et demi de diamètre. Il n'est pas rare non plus de l"s
observer munies de deux ovaires.
Cassia alâta.
C. foliolis 8 - j 2- jugis oblongis subemarginatis mucronulatis basi
subeordato-obliquis , superioribus obovaîo-oblongis utrinque glabris
praeter nervos interne subpuberulos, brevissimè petiolulatis; petiolo su-
pernè semicylindraceo ; bracteis obovatis submembrauaceis bre-
vissimè molliterque puberulis; leguminibus linearibus uitidis aigris.
Cassia alata Linn. Spec. 54 • - D.C. Prod. i. p. 49'J- Spr. Syst. 2. p. 336. W. et Arn.
Prod. FI. penins. Ind. i. p. 287. — C. herpetica Jacq. Obs. 2. t. 45. f- 2. — C. bracteata
Linn.f. suppl. i7>i. — Senna alata Roxb. FI. Ind. ?.. p. 34g. — Herpetica Rurnpli. Amb.
7. t. 18. — C. alata Burin. FI. Ind. 96.
Cassia Tora.
C. foliis 3-jugatis ; foliolis oppositis obovatis obtusis subtùs subpu-
berulis; glandulà oblongâ adpressâ vel calcariformi inter paria intima
erectâ; stipulis linearibus acutis erectis glabriusculis; foliolis calycinis
obovatis petalis brevioribus glabriusculis; leguminibus linearibus com-
pressis apice rostrato-acuminatis basi stipitatis glabris.
HERBAMI TIMORENSIS DESC.RIPTIO. 4^
Cassia Tora Linn. Spec. 535. (excL var. fi et syn. MilL) D.C. Prod. 2. p. 4q3. Rumpk.
Âmb. 5. t. 97. f. 2. Ditl. Hort. Eltli. 72. t. 63. f. 73. — C.assia obtusifolia et Tora Burm.
FI. Ind. p. g5. (excl. syn.)
Cassia occidentalis.
C. ramis lignosis ; foliolis 4 " 6 - juiï's ovato- lanceolalis acuti.s
mucronntis ciliatis ; petiolis glandula spliaericâ ad basin instructis ;
pcdunculis brevibus paucifloris; leguminibus compressis linearibus,
margine callosis, acuminato-rostratis polyspermis subglabris.
Cassia occidentalis Linn. Spec. 53g. D.C. Prod. 2. p. 497- R- Br. Cong. Burm.
Ind. 96.
Cassia Timorensis.
C. ramis novellis pedunculisque subvelutino-puberulis ; foliis 1 ii— 1 5-
jugatis, foliolis oblongis poil. i'/2 longis basi et apice'obtusis, subtijs
subpubescentibus petiolis eglandulosis; racemis subcorymbosis ternn-
nalibus ? folio brevioribus ; leguminibus planis vix marginatis rectis
rostrato-apiculatis nitidis, 10 - 1 2-spermis, basi stipite brevi sul>-
puberulo.
Cassia Timoriensis D.C. Prod. 2. p. 499-
Rami teretes, juniores tomentoso-subvelutini , adulti glabrati, lenticellis maculis-
<[ue nigris inspersi. Folia paripinnata, 12-1 5-jugata, foliolis poil. 1 '/2 longis, lin. 6
latis, oblongis, basi et apice rotundatis, mucronulatis, supra glabris, subtùs palli-
dioribus subpuberulis utrinque opacis , uninerviis , nervo medio subtùs promi-
nente puberulo,cum petiolo brevi pubescente continuo : petioli communes ramulo-
runi instar puberuli semi-vel i-pedales, (adjecto foliolo) pollicem circiter longi ,
eglandulosi.PEDUNcuLus communis cum ramulo subcontinuus et similis; secundarii
patentes subramosi: pedicelli 1. 9 longi sicut ramuli , pube subvelutinâ vestiti, glan-
dulâque parvâ rarô in tructi. Lkglmina poil. 2'/2 longa, 1. 6 lata, 10-12-sperma,
plana , apiceapiculalo-rostrata,basi in stipitem puberulum attenuata,vix marginala,
nitida. atro-fusca. Semina (immalura) ovoidea , la;via , funiculo filiformi colorato
affixa.
Ois. Cette espèce a de l'affinité avec le Cassia auriculata L. La forme, la grandeur
des feuilles sontà-peu-près les mêmes; l'inflorescence semble également devoir les
rapprocher. Néanmoins l'absence des folioles à la base des pétioles et des pédon-
cules, les différencie nettement.
Cassia angustissima.
C. annua erecta ; ramis pilosiusculis ; foliolis 25-35^jugis oblongo-
linearibus mucronulatis acutis ; stipulis lauceolatis acutis subrotundato-
cordatis striatulis glabris ; Abribus axillaribus , pedicellis pilosis ,
bracteis lanceolatis acutis ; foliolis calycinis lanceolato - linearibus
acutis subpilosis; leguminibus poil. r/4 circiter longis lin. 2 latis lineari-
bus pilis brevibus inspersis ; seminibus subovatis nitidis.
Cassia angustissima Lamk. Dict. i.p. 65o. D.C. Prod. 2. p. 5o5. Spr. Syst 2. p. 343.
W. et Arn. Prod. Ft. penins. Ind. 1. p. 292. JV. Cat. n. 64 1. ! — C. sCnsibilis Roxb. —
— C. amcena ff'all. n. 53ai. — Senna sensitiva Roxb. FI. Ind. 2. p. 353. Rumph. Amb.
6. t. 67. f. 1. Plnrk. t. 5.f. 2.
Bauhima purpurea.
B. corticc ramulorum velutino ; foliis orbicularibus basi subcorda tis
Annales du Muséum, t. 111, 3' série. 60
/|66 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
toliolis (lobis) ovatis rotundatis 5-nerviis usque ad apicem dtmcretis
coriaceis suprà glabris subtùs velutino-incanis , reticulato-venosis nervis
venulisque puberufâ vestitis ; leguminibns lincaribus reticulato-venosis
basi stipitatis apice acuminatis.
Rauhinlà pùrpurea Zinn. Spcr. r>36. D.C. Prod. 2. p. 5 1 5. Spr. Sysi. 2. p. 333. Roxb.
Fl. hiii. 2. p. 3îo. IV. <■( Ain. Prod. Fl. pentns. Ind. 1. p. 296. — B. Coromandeliana
D.C. Prod. 2. p. 5 1 5. RhaatL Mai 1 . t. 33.
Bauhinia Timorana.
B. tamis laevibus gracilibus glaberrimis; foliis subrotundo-ovatis basi
subcordatis rotundatisve , toliolis (lobis) subovatis obtusis, 4~nèrviis
ad médium concretis suprà glaberrimis subtùs ad nervos basi puberulis
pétiole, gracili glabro; leguminibns lincaribus 6-8-spermis apice acumi-
natis glabris.
Rami teretes, graciles, juniores glabri. Folia poil. 2' ,-3' a longa, 1 '/a lata.
basi subcordata vcl ratundata , ad médium bifida , inter lobos mucronata, lobis
ovatis obtusis, approximatis , integerrimis, 4-nerviis, glabriusoulis, suprà viridibus,
subtùs pallidioribus , petiolata , pelioli 1 '/, longi , basi et apice incrassati .
teretes, graciles, glabri. Spic* subterminales axillaresve solitarioe 2 -pollicares.
bracteatae bracteis (suppctentibus) laneeolatis parvis acutis glabris. Legumina
poil. 3 longa , ' .2 lata, compressa , linearia, apice rostrata, basi in stipitem breveni
.1 tien ua ta, margine subincrassata; val vis coriaceis, ex trorsùm nitidisfuscis,introrsiim
pulpà spongtosà luridàquerepletis. Semina rotunda, compressa, nitida. tulva, hiniculo
brevissimo suffulta, testa coriaceà.
Grotalahia najna.
C. anima; caule simplici vel ramoso nano; foliis oblongis rnu-
cronnlatis rariùs emarginatis brcviter petiolatis suprà glabris ,
subtùs pnbe brevissimâ sericeis ; pedicellis ad apicem ramulornm
opposilitoliis; calyce bilabiato , labio superiori subbifklo lobis obtusis,
inferiori laciniis linearibus acutis; vexillo suborbicnlato basi margine
inflexo ; alis ovato-oblongis carinà brcvioribus; legumine subrotundo
apictdato glabro.
Crotalaria nana Burin. Flor. ind. i56. t. 48. f. 2. herb. ! Lantk. EiicycI. 2. p. igti.
D. C. Prod. 2. p. 127. — C. Malabarica Garcin. in herb. Bitrni.
Obs. I.e fruit dans cette espèce n'est point oblong comme le dit M. De Candolle,
mais bien au contraire globuleux et glabre. Dans le C. bifiora Linn. il est de même
tonne, mais plus gros et hispide. Le C. UnifoUa a plus d'analogie avec l'espèce de
lîurmann qu'avec le C. bifiora, mais elle s'en éloigne par le nombre de fleurs et leur
disposition en épi.
PSORALEA STIPULACEA.
P. foliis trifoliolatis, foliolis latiusculis obovatis mucronatis coriaceis
glaberrimis ; stipulis latis ovoideo-rotundis acuminatis petiolum sub-
secmantibus ; spicis folio paulô brevioribns laxifloris ; floribus bracîeis
latiitsculis, pedicellis birsutis.
Rami teretes sublignosi, cortice vcstiti herbaceo punctis glandulbsis orbicnlanbus
sparso. Folia 3-foliolata , foliolo terminali poil. 3 longo, 2 lato, obovato, mucro-
nato; lateralibus brevioribus; omnibus breviter petiolatis, coriaceis, penninerviis,
nervo niedio subtùs prominente glabro, glanduloso-punctatis. glaberrimi- .
HERRAMI TIMGRENS1S DF.SCIUPTIO. 4(>7
ittiiuque laete viridibus, concoloribus1: peiioli communes isémipollieeni longi,
teretes , punctis glandulosis subvesiculosisque inspersi. Si'ii ,.l axillares , tv\\ï*
breviores, laxiflorœ. floril>us pedicellatis , pedicellis semilincam longis, birsutis,
pedunculo communi glabro, gîahduloso', bracteato, bracteis lin. 4-5 circiter longis,
3 latis, ovato-rotundis , aruniinaiis, pedicellis longioribus, glanduJtoso-pn.ur.taps.
< u.Yx lin. i '/, longus, bilabiatus, 5-fidus, subhirsutus , glanduloso-punctatus,
submembranace'us ; labio superiori trifido, laciniis ovatis acutiusculis , intermedio
lateralibus sublongiori bilobo lobis ovatis, inferiore aliis lougiori. Vexillum sub-
iii liiculaium , unguiculatum , violaeeum , glaberrimum; ala> cultrïfôrmes , auncu-
latae, obtusœ, unguiculatae, vexiilo breviores niargine superiori elegantcr plicatœ .
violaceae; carina alis brevior subsimilis exaurieulata , unguieulata, submembra-
nacea, apice violaceo- macula ta. Stamina subdiadelpha, c^rinà recondita ci sub-
breviora, tubo membraiiaceo. Anther.e subrotundie. Stylis filiformis, apice ar-
cuatus, stamina superans. Stigma obtusum , depressum. Ovarilm stipilatuin
oblongum biovulatum. Legumen
PsORALEA GaIDICHAUDIANA.
P. ramis pubescentibus; foliolis 3 oblongis obîusis mucronulatis
glanrluloso-punctatis petiolisque pubescentibus ; stipulis parvis ovatis
acuminatis; spicis folio brevioribns densirloris;bracteà ovato-lanceolata
acuminatâ; calycis lobis lineari-oblongis acutis, labii inferioris subob-
lungis obtusis ; leguminibus globosiscalyce brevioiibus.
Rami teretes puberuli, novelli sublomentosi. Folia trifoliolata, foliolis poil
i '/2-3 longis, i V2-2 latis , oblongis , obtusis, mucronulatis , basi subacutis ,
pubescentibus, glandulosoque punctatis , petiolulatis, petiolulo brevissimo semili-
neam lato; petioli communes poil. 3 circiter longi, tomentosi, supra subcanalicu-
lati. Stipula (unica suppetens) ovato-lanceolatae, acuminatœ, pubescentes, gland u-
loso-punctatœ. Spice axillares poil. 3 longae , laxiflorae, bracteatae, bracteis oyato-
lanceolatis longé acuminatis, flores superantibus, subtomentosis. CalYx lin. r
longus , corollâ brevior, bilabiatus, 10-nervius, extrorsùm pubescens, glandulisque
instructus, labio superiori subquadrifido, lobo intermedio profundè bifido laciniis
ovato-linearibus acutis unineiviis, lateralibus linearibus acutis intermedio œquali-
bus ; inferiori lineari oblongo obtuso, superius vix superante. Corolla ralyce
sublongior alba? Vexillum suborbiculatum longé unguiculatum alis carinàque
longius; alaecultriform.es, obtusaj, unguiculatœ , auriculatae auriculis subfalcifo. -
mibus obtusiusculis : carina subcullriformis alis brevior, exauriculata, longe un-
ijuiculata. Stamina 10 diadelpba (decimum liberum) carina recondita, filamentis
apice liberis inaequalibus alternatim subbrevioribus; solitarium aliis subbrevius.
Anther.e ovato-sagittatae. Stylis filiformis apice arcuatus staminibus vix longior.
Stigma punctiforme. Ovarium breviter stipitatum ovatnm , in stylum attenuatum ,
j]labrum biovulatum. Legumen suborbiculatum , monospermum, rudimento styli
coronatum subcbartaceum verrucosum glabrum nigrum. Semen ovalo-rotiinduiii,
integumentum laeve fiiscum.E»iBRYOcotyledonibiissubcarnosisovato-obloiigisiiiedio
subcurvatis , radiculâ tertti subacutiusculà longioribus.
Obs. Comparées avec notre espèce européenne et avec plusieurs autres espèces
du Cap de Ronne-Espérance, il ne nous a pas été possible de séparer les deux plantes
que nous venons de décrire du genre Psoralea. Nous avons remarqué sur les ailes de
la première de nos espèces, un caractère que nous avions observé sur les deux esp; ces
de Chrysocalfit que nous avions dessinées pour la flore de Sénéganibie. celui des
plis qui occupent le bord supérieur des ailes. Cette organisation, que nous croyions
de quelque valeur en la figurant pour deux espèces voisines du Cioialana, doit
perdre de son importance puisque nous venons de la retrouver sur une espère d un
autre genre. Comme l'autre (le PI 'Gaiidichaudii) a souffert de son immersion
dans l'eau de mer par suite du naufrage de M. Gaudichaud, qui l'a rapport. ■■ di
\6S HEHBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Timor, il nous a été très difficile de pouvoir l'analyser; nous n'avons pu voir sur les
ailes decette espèce les caractères que nous signalons sur la première.
Indigofera LINIFOLIA.
I. fol i is simplicibus linearibus obtusis v. mucronatis canis; floribus
2-4 axillaribus pedicellatis ; leguminibus ovato-globosis i-spermis.
Indigofera linifolia Retz. Obs. l\. p. 29. et 6. p. 33. t. 1. D.C.Prod. 2. p. 222. —
Hedysarum linifolium Linn.fr. Supp. 33l. — I. polygonojdeS TVendl. — Sphseridio-
phorum Desv ! Jour. Bot. 3. p. 125. t. 6. f. 35.
Indigofera cordifolia.
I. berbacea ; caulibus prostratis suberectisve incano-tomentosis ;
foliis simplicibus suborbiculato-cordatis sessilibus mucronulatis piloso-
albidis ; floribus 3-5 subspicatis axillaribus exigu is ; vexillo transversè
subelliptico apice pilosiusculo longé uiiguiculato ; lcguminibus globosis
v. subovato-oblongis 1-2-spermis, valvis intùs puuctato-glandulosis.
Indigofera cordifolia Roth. Nov. Sp. p. 337. D. C. Prod. a. p. 222. Spreng. Syst.
3. p. 273. fV. et Arn. Prod. Fl. Peu. lnd. 2. p. 19g.
Indigofera Timorensis.
I. perennis ; caulibus plurimis suberectis diffusis ; foliis trifoliolatis
foliolis ovatis obtusis subsessilibus utrinque pubescenti-incanis ; ter-
minali majori , stipulis subulatis ; spicis folia superantibus ; laciniis
calycinis linearibus; leguminibus patulis subtetragonis, incanis, mu-
cronatis acutis 6-8-spermis; seminibus subovato-cylindraceis basi et
apice retusis.
Indigofera Timoriensis D.C. Prod. 2. p. 2'^3.
Radix lignosa rarnosa, radicellis longissimis. Gaules pédales, erectiusculi, ramosi ,
ramis ad apicem angulatis, strigoso-sericeoque incanis. Folia poil. 1 longa, 3-folio-
lata ; foliolis ovatis obovatisve, rarissime mucronatis, terminali submajori, omni-
bus utrinque strigoso-incanis, brevissimè petiolulatis, petiolulo folioli tenninalis 1. 2
longo, inferioribus lin. 3-4 longis, supra planis, basi stipulaceis; stipulis subulatis
lin. 1 vix longis, persistentibus , pube foliis consimili inspersis. Spic.e axillares,
fructiferae foliis duplo longiores,pedunctili communesjrobustioresincano-pubescen-
tes. Flores Caltx vix lin. longus, extrorsùm incanus, persistens campanulatus,
quinquefidus ; laciniis lineari -lanceolatis, acutis subaequalibus tubo longioribus.
Legumina calyce persistentejsuffulta, 4*8 1. longa, 1 lata, subtetragona, stylo per-
sistente acuminata, patula, borizontalia, incano-argentea , 6-8-sperma. Basi brac-
teolata, bracteolis lineari-acutis deciduis. Semina vix lin. longa subcylindracea
vel ovata laevia fulva : hilo rotundo pallidiori notata. Embbto sulfureus , cotyledo-
nibus oblongis , planis, basi et apice rotundatis ; radiculâ cylindraceâ introflexâ
hilumque spectante.
INDIGOFERA Anil.
I. caule suffruticoso ramoso erecto ; foliis impari-pinnatis foliolis
3 - 7 - jugis, ovalibus vel obovatis suprà glabris, subtùs subpuberulis ;
stipulis subulatis glabriusculis ; spicis axillaribus folio brevioribus ;
floribus breviter pedicellatis, bracteis pedicello aequalibus ; laciniis ca-
lycinis brevibus subovatis; leguminibus 6-12 lin. longis reflexis sub-
arcuatis compressis.
HERBARII TIMOHENSIS DESCRIPTIO. /|6y
Indigofera Anil Llnn. Ment. 272. H'illd. Spec. 3. p. 1236. D.C. Prod. 2. p. 225.
Indigofeha viscosa.
1. anima ; caule berbaceo ramoso, ramis pilis adpressis interjec-
tisque glandulosis ; foliis 3-6-jugis cum impari ; foliolis obovatis
subcllipticisve breviter petiolatis stibtùs adpressè setosis ; stipulis
setaceis;calyce profundè 5-fisso, laciniis lineari-subulatis; leguminibus
patulis subteretibus vix apiculatis adpressè glandulosoque puberulis;
seminibus laevibus fulvis subquadratis.
Indigofera viscosa Lamk. Encycl. 3. p. 247- D.C. Prod. 2. 227. Spr. Spec. 2. 278.
Roxh. FI. Ind. 3. p. 377. W. et Arn. Prod. Fi venins. Ind. 1. p. 200. — I. glutinosa
Roxb. Miu.X 38y. — Galega colutea Burm. Ina. p. 171. Pluck. t. 166. f. 2.
Ohs. MM. Guillemin et Perrotlet ont déjà signalé dans la Flore de Sénéyambie ,
l'identité de V Indigofera uiscosa des bords du Sénégal avec celui croissant dans les
Indes orientales et à Timor. La variété de cette plante, notée par M. De Candolle,
dans son Prodrome, m'a servi de comparaison avec la plante d'Afrique , et ne pa-
roit pas même pouvoir subsister comme simple forme de Y Indigofera viscosa.
Clitoria Ternatea.
C. ramulis teretibus glabriusculis ; foliis 2-3-jugis, foliolis ovatis
ovalibusve apice rotundatis basi subacuminatis ; stipulis subulatis ;
pedunculis unifloris bracteatis , bracteis subrotundis calyce triplé bre-
vioribus ; leguminibus glabriusculis.
Clitoria Ternatea Linn. Spec. 1026. JVilld. Spec. 3. p. 1068. Spr. Syst. 3. p. 256.
D.C. Prod. 2. p. 233. W. et Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 2o5. Sims. Bot. Mag.
t. i5i2. — Lathyrus spectabilis Forst. Desc. i35. Rumph. Amb. 5. t. 3j. Clitorius
Rheed. Mai. v. VIII. t. 38. p. 69. — Fcenum grœcuin flore amplo caeruleo PI11L
Almag. Bot. et Phytog. t. 90. f. I.
Glycine parviflora.
G. caule volubili , ramis striatis v. teretibus retrorsùm villosis ; fo-
liis 3-foliolatis longiusculè petiolatis; foliolis ovatis saepiùs inaequila-
teralibus basi rotundatis apice breviter acuminatis; petiolulo brevi
tereti villoso ; stipulis lanceolato-acutis erectis striatis glabriusculis ;
spicis axillaribus Iaxis ; leguminibus linearibus compressis subcultrifor-
mibus mucrone crasso uncinato terminatis basi obtusis breviter pe-
dicellatis glabriusculis.
Glycine parviflora Lamk. Dict. 2. p. 738. D.C. Prod. 2. p. 242. — G. Senegalensis
D.C. Prod. itxi.
Obs. Cet échantillon unique et privé de fleurs, a été comparé avec l'échantillon
type deLamark et ceux de la flore de Sénégambie.
Tephrosia SPINOSA.
T. fruticosa; ramis canescentibus ; stipulis spinosis; foliolis 3-4-jugis
obovato-cuneatis emarginatis glabriusculis; floribus paucis axillaribus
subsessilibus; segmentis calycinis subulatis tubo subaequalibus ; legu-
minibus falcatis 6-8-spermis adpressè et minute pubesceutibus.
. Tephrosia spinosa Pers. Syn. 1. p. 33o. Spr. Syst. 3. p. 233. D.C. Prod. 2. p. 254-
470 HERBARII TIMORliNSIS DESCRIPTIO.
FF. et Arn. Prod. FI. perdus. Ind. i.p. iil\. — Galega spinosa Linn. fil. suppl. 335.
tioxb FI. Ind. 3. p. 383. — G. pentaphylla Eoxb. Fi Ind. 3. p. 334. Wall, herb.!
n. 565o.
TEPHROSIA TlMORESSlS.
T. herbacea diffusa canescens; foliolis 3-5-jugis cum impari obovatis
vel obovato-oblongis mucronulatis adpressè incano-pilosis; stipuli»
setaceis ; leguminibus linearibus iucano-puberulis.
Teplirosia Timoriensis D.C. Prod. i. p. 254-
Gaules procumbentes graciles ramosi, ramis teretibus incano-puberulis. For n
breviter petiolata, impari-pinnata 3-5-iuga; foliola lin. 3-6 longa, 1-2 lata, opposita,
obovati, vel obovato-oblonga , apice obtusa vel mucronulata , utrinque adpressè pi-
losaincana, gradatim ad apicem majora, brevissimè petiolulata. Stipula lanceolato-
-.ubulatae, erectae, pilosae, persisten'tes. Pedunculi axillares bipollicares laxiflori?
Flores baud vidi. Caltx ad leguminis basin persistens, campanulalus, pubescens
quinquefidus, laciniis acutis tubo longioribus, subaequalibus unà ( infimâ) paulo
lohgiora. Legumina poil. 1 et ultra longa, lin. i'/jlata, sessilia adbasimcalice persi-
stente cincta, linearia, apice mucrone brevi curvato terminata, ad seminum sedes
subinflata, 3-rj-sperma, pallida, incano-puberula, valvis introrsùm pulvere albo
inspersis. Semina lineam 1 longa, sublsevia rulva , nigro maculata.
Obs. D'après M. De Candolle, cette espèce se rapprocherait du Teplirosia pumila ,
dont elle diffère néanmoins par les feuilles moins tronquées au sommet et sur-tout
parfaitement entières, tandis qu'elles sont légèrement crénelées dans le T. pumila qui
les a aussi plus vertes, et dont les légumes sont presque le double plus longs et plus
larges que dans celle-ci.
ASTRAGALUS PTEROSTYLIS.
A. caulis herbaceus flexuosus; foliolis 6-8-jugis ellipticis vel obovatis
glabris crassiusculis; petiolo communi crassiusculo ; pedunculis folio
longioribus arcuato-reflexis , floribus pedicellatis pendulis ; legumine
subrotundo apiculato valdè reticulato-venoso glaberrimo.
Astragalus pterostylis D.C. Prod. 2. p. 2q4-
Herba perennis; caulis herbaceus, subgeniculatus , teres v. tenuiter striatus, gla-
berrimus. Stipulée caulinse transversè latiores, semiamplexicaules,bi-aut tridentata?
glabriusculae. Folia 3 poil, longa, foliola 6-8-juga lin. 2-5 longa, 2% lata, sub-
opposita elliptica vel obovata, obtusa, subemarginata , glabriuscula, crassiuscula
viridia, breviter petiolulata , petiolulis pilosiusculis. Pedunculis axillaris, folio
longior, arcuato-reflexus, subincrassatus , glabrrrimus. Flores laxiusculè racemosi
cernui , pedicellis fructiferis erectis. Bracte.e parvas, ovatae pedicello multè bre-
viores. Calyx campanulatus, glaber, viridis, quinquedentatus, dentibus ovatis
acutis, inaequalibus , breviter tomentoso-ciliolalis. Corolla rosea vel purpurascens.
Vexillum alis duplo longius, erectum, subrotundo-flabellatum , apice subemargi-
natum , lin. 3 latum. Alje subadscen dentés, longé unguiculatse, ungue curvato,
limbo margine superiori basi appendiculato, lineari-oblongo, obtuso. Carina alis
subbrevior subrostrata unguiculata suprà unguem margine appendiculata. Stamina
carinâ abscondita, diadelpha, tubo stylum amplectente et v.x aequante membra-
naceo; stamen liberum filamento filifornii glabro. Anthère ovatae. Stylus linearis .
compressus , subensiformis , coriaceus , glaberrimus apice lalerahler barbatus.
Ovarium oblongum, compressum, breviter stipitatum, glaberrimum, 8-10-ovula-
tum.LEGUMEN ( unicum suppetens ) breviter stipitatum, erectum, ovato-rotundum ,
subcompressum, apiculatum, valdè reticulato-venosum , glaberrimum.
HERBAR1I TIMORENSIS DESCRIPTIO. \- t
ZORNIA ANGUSTIFOLIA.
Z. caulibus diffusis gracilibus; foliis bifoliolatis, foliolis oblongo-
liuearibus acutis stipulisque giabruT; bracteis sagittato-ovatis 5-nerviis
segmrntisque calycinis ciliolulatis ; legumine bracteâ recondito ,
punctato-glandulosis aculeis rrtrorsùm scabris.
Zornia angustifolia Stm'tli in Rees Cyclop. n. 1. D.C. Prod. 2. p. 3i6. n. 4'»- — Z. glo-
l'iiiiliata Jienli. in Sieb. pi. exsic. — lludvsarum diphvlluin var. a Linn. Syst. 56o.
[Excl. Syn. Sluan.)
Stylosantiies mucronata.
S. perennis ramosa; l'aniulis apice birsutis; foliolis ianceolato-
oblongis niucronato-acutissimis ; slipulis lanceolato-subulatis margine
membranaceis piloso-bispidis; segnientis calycinis ciliolato-puberuli.s.
Stylosanthes mucronata Ji'd'd. Spec. 3. p. 1 166. D.C.Prod. 2. p. 3 18. Spr. Syst. 3.
p. 3io. — Hedysarum hamatum Burm. Ina. 167. — Arachis fruticosa Retz. obs.
~>. p. 26.?
SESBANIA iEGYPTIACA.
S. caule tereti subvirgato glabro ; foliolis 10-24-jugis , obovato-
linearibus obtusis mucronatis subtùs petiolulisque pilosiusculis ;
leguniiuibus compresso-teretiusculis lin. 1 circiter latis petiolo longio-
ribus torulosis acutis glabris; seminibus oblongis atro'-rubris.
Sesbania^Egyptiaca Pers. Syn. 2. p. 3 16. D.C. Prod. 2. p. oxM\. Spreng.Syst. Z.^.-xyx.
//'. il Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 21 4- — Coronilla Sesban fVilld. Spec. 3.
p.i 1 47-' — iEschynomene Sesban Linn. Spec. 1061. Roxb. fl.Ind. 3. p. 332. — A. Sesban
ut indira Bwm.herb.! Rheed. Hort. Mut VI. t. 27. Pluck. t. 164. f. 5. ch. i65. f. 2. —
Galega ^Egyptiaca C. B. Pin. 352. — G. sesban P. Alp. Mgyp. 34-
Agati grandiflora.
A. foliolis multijugis, oblongis basi et apice obtusis^glabris; stipulis
lanceolatis subfalcatis ; leguininibus compressis n.arginatis.
Agati grandiflora Desv. Jour. Bot. 3. p. 120. t. 4- f- 6. D.C. Prod. 2. p. 266. IV. et
Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1. p. 216. — ^Esc binomene grandiflora Linn. Spec. io5o.
Roxb. Fi Ind. 3. p. 33 1 . — Sesbania grandiflora Poir. Dict. 7. p. 127. Pers. Syn. 2.
3 16. Spr. Syst. 3. p. 272. — Agati Rheed. Hort. Mal. 1. p. 93. 5l. Rumph. Amb.
1. t. n6.
jEschynomene PATULA.
'/El hcrbacea diffusa ; caulibus patulis glabris; foliobs sub-12-jugisop-
positis lanceolatis denticulatis mueixmulatis obliquis, subtùs glauce-
scentibus ; leguminibus linearibus torulosis mucronatis glanduloso-
hispitlis.
.Escbinomene patula Poir. Dut. suppt. 4- p. 78. D.C. Prod. a. p. 32o. Spr. Syst.
7. p. 321.
LOUREA OBCORDATA.
L. foliolis 3 , lateralibus rotundis basi et apice subemarginatis ,
terminali obcordato , petiolulis pubescentibus ; racemis gracilibus
elongatis; bracteis parvis ovato-acuminatis pubescentibus; floribus
pedicellatis; calycibus submenibranaceis, segnientis ovatis acuminati*
puberulis.
472 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
Lourea oLcordata Desv.jour. Bot. p. 122. t. 5. D.C. Prod. 2. p. 3a4- — Hedysarum
obcordatum Poir. Dict. 6. p. 4-*5.
LOUREA VESPERTILIONIS.
L. foliis quasi simplicibus, foliolis lateralibusnullis aut minimis, termi-
nali transversim et falcatîm oblongo-subemarginato longitudine decies
latiore.
Lourea vespertilionis Desv. I. c. D.C. Prod. 2. p. 323. — Hedysarum vespertilionis
Linn. f. suppl. 2>Zi. IVilld. Spec. 3. p. 1177. — Cliristia lunata Mœnch. suppt. p. 3çj.
Uraria CRINITA.
U. perennis ; caule erecto tereti puberulo ; foliolis 2-jugis ovato-
lanceolatis vel oblongis basi et apice obtusis petiolulatis ; stipulis
lanceolatis striatis puberulis ; racemo oblongo ; laciniis calycinis lan-
ceolatis setaceis legumen glabrum superantibus.
Uraria crinita Desv.jour. Bot. D.C. Prod. 2. p. 324. — Hedysarum crinitum Linn.
Mant. 102. Willd. Spec. 3. p. 1218. Burm. Ind. p. 169. t. 56.
Desmodium AURICULATUM.
D. caulibus erectis; ramulis subtriquetris hispidulis; foliis simplicibus
ovatis acutiusculis subcordatis coriaceis suprà glaberrimis petiolulatis,
petiolis alatis; stipulis lanceolatis striatis petiolo brevioribus ; racemis
virgatis; leguminibus hispidis.
Desmodium auriculatum D.C. Leg. Metn. VI. Prod. 2. p. 326. Spr. Syst. 4. p. 2g3'
— Pteroloma auriculatum Desv.jour. Bot. 3. p. 122. t. 5.
Desmodium Gangeticum.
D. fruticulosum ; ramulis angulatis hispidis; foliis ovatis subtùs
adpressè sericeo-pubescentibus; stipulis lineari-subulatis petiolo bre-
vioribus ; leguminum S-'] articulis semioroiculatis puberulis.
Desmodium Gangeticum D.C. Prod. 1. p. 327. — Hedysarum Gangeticum Linn.
Spec. io52. fVilld. Spec. 3. p. 1 175. Spr. Syst. 3. p. 317. — iEschinomene Gangetica
Hedysarum ochroleucum Mœnch. — Phaseolus montanus Rumph. Amb. 6, p. 1 46.
Poir. — t. 66.
Desmodium tiuflorum.
D. caule humifuso diffuso filiformi subpiloso , foliolis 3 obovatis
obcordatisve, termiuali majore jutiioribus incano-pilosis; stipulis ovatis
setâ terminatis imbricatis ciliatis ; floribus axillaribus solitariis v.
geminis longiusculè pedicellatis ; leguminibus subpuberulis , articulis
3-4 semiorbiculatis.
Desmodium triflorum D.C. Prod. 2. p. 334- W. et Arn. Prod. FI. penins. Ind. 1.
p. 229. — Hedysarum triflorum Linn. Sper. 10.57. ^'"^ Spec. 3. p. 1202. Spr. Syst.
3. 3 18. — H. stipulaceum Burm. Ind. t. 54- — H. eraarginatum Sieb. Fl. Maurit. exs.
Il n. 23l.
Flemingia lineata.
F. suffrutescens , ramis erectis foliisque tomentoso-sericeis incanis,
foliolis obovatis vel oblongis basi trinerviis ; stipulis lanceolato-linea-
ribus acutis petiolo brevioribus; racemis axillaribus folio brevioribus;
HERBAIîII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4? 3
calvce vexillo paulô breviori; leguminibus ovato-rotundis puberulis
2-spermis.
Flemingialineata Roxb.Flor.Tnd.Z.p.'i^i. D.C.Prod. i. p. 35 1, Spr. Syst. 3. p. ig4-
fV. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind. i. p. 2/(9. — Hedysarum luieatum Linn. Spec.
io54- Bmm. Ind. t. 53. — Lespedeza lineata Pas. Syn. 2. p. 3 18. f. 1. — Onobrychis
lineata Dcsv. jour. i8il\. p. 80.
FLEM1NGIA STROBIUFERA.
F. ramis subteretibus, novellis puberulis; foliis simplicibus ovatis
breviter acuminatis mucronulatis integris, subtùs pubesccntibus punctis-
nue resinosis inspcrsis , supra glabris ; bracteis foliaceis cucullatis cor-
dato-reniformibus reticulato-venosis; rachide geniculatâ tomentosâ.
Flemingia strobilifcra R. Broum , Hort.Keu). (éd. 2.) I\. p. 35o. D.C.Prod. 2. p. 35l.
Spr. Syst. 3. p. 19/4. W. et Arn. Fl. penins. Ind. 1. p. 243. — Hedysarum strobilrferum
Linn. Spec. io53. Burm. Ind. i65. fVilld. Spec. 3. p. 1 176. — Zornia strobilifera Pers.
Sin. 2. p. 319.
ÂLYSICARPUS BUPLEUR1FOLIUS.
A. foliis infimis ellipticis, caulinis lineai'ibus acutiusculis basi ro-
tundatis glaberrimis ; stipulis lauceolatis membranaceis petiolum su-
perantibus ; floribus geminis aut solitariis; bracteis obovatis obtusis
glabris ; laciniis calycinis lanceolatis apice ciliatis legumine brevio-
dbus.
Alysicarpus buplcurifolius D.C. Prod. 2. p. 352. W. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind.
1. p. 242. — Hedysarum bupleurifolium Linn. Spec. 1081. Roxb. Corom. 2. t. ig4-
Sims Bot. Mag. t. 1722. — II. «ramineum Retz. Obs. 5. p. 26. Roxb. Fl. Intl. 3. p. 646.
— H. Cocbinchinense Schrank. Ilort. Monac. 3. t. 23.
Alysicarpus vaginalis.
A. procumbens ; foliis ovato-oblongis basi subcordatis , summis
linearibus basi et apice obtusis mucronulatis supra glabris subtùs
reticulato - venosis puberulis ; stipidis submembranaceis striatis gla-
berrimis petiolo lougioribus , leguminibus subteretibus reticulato-
subscrobiculatis glabriusculis, 5-7 arliculis.
Alysirarpus vaginalis D.C Prod. 2. p. 353. W. et Arn. Prod. Fl. penins. Ind. 1 . p.
233. — Hedysarum vaginale Linn. Spec. io5l. Spr. Syst. 3. p. 319. Burm. Zeyl. t. 49-
f. 1. — H. ovalifolium Vahl , in lierb. Desf. — H. bupleurifolium Roxb. FL Ind. 3. p.
346. Sieb. ! p. Seney. exs. n. 39.
Riiynchosia Candollei.
R. caule volubili striato glabro ; foliolis rhomboideis acuminatis
glabris subtùs pallidioribus punctulatis ; spicis axillaribus folio lon-
gioribus; laciniis calycinis inaequalibus, inferiore longiore; vexillo striato
glanduloso punctato glabro ; leguminibus ovato-oblongis 1- 2-spermis
subrostrato- acuminatis glabris; seminibus subrotundo-reniformibus
nigris glabris.
Riiynchosia rhombifolia Timoriensisfi? D.C. Prod. 2. p. 386.
Caui.is volubilis, striatus, glaber, ramulis novellis hispidulis, teretiusculis.FoLiA
3-foliata, terminali majori, foliolis poil. 1 longis, 1. 8- io latis, ovato -rhomboideih
Annules du Muséum, t. III, 3' série. 61
4)4 HERBARII TIiVIORENSIS DESCl'.IPTIO.
acuminatis, basi trinerviis, nervis lateralibus infra médium evanescrntibus, niem-
branaceis supra glabris, subtùs pallidioribus punctato - giandulosis , brevissime
petiolulatis, petiôlulo tenuissimc puberulo stipellis subulatis minimis instructo :
petioli suprà canaliculati, e ]>asi ail foliorum insertionem poil, i longi. Stipul/E
lineari-lanceolata;,%cutœ, apice ciliolulatéC. Inflorescentia spicata folio longior.
Flores laxè spicati, reflex'i , brevissime pedieellati, pedicellis glabris bracteatis ,
lirai teis valdè deciduis lineari-lanceolatis , acutis apiee pilosiusculis, alabastro lon-
gioribus. Ca(,yx subcampanulatus, bilabiatus, lin. i1/, longus, extrorsùm vix punc-
talo-glandulosus ; labio superiori bilido, infcriore tripartito, laciniis lineari-lanceo-
latis uninerviis acutiuscûlis , 4 aequalibns, intermedio ( inferiori) longiori. Corolla
'•alyceduplo!ongior,glabra;vexillumobovato-obtusumsupraunguembi-aurieulatuni,
concavum, striatuin , auriculis acutis, nervis fuscis; alae vexillo carinàque minore
obtusœ, dorso auriculalse, subl'alcatfe, obtusœ, unguiculala?; canna concava vexillo
brevior. Stamina 10 monadelpba , tubo marcescenie, filamentis 9 coalitis carinâ
absconditis glaberrimis , filamento libéra basi geniculato subincrassato alis aequali.
OvariOm 2-3-spermum, oblongum, glanduloso- punctatum, subpuherulum , tubo
stamineo subbrevius, in stylum flexuosum apice desinens. Legumen oblongum
acutum , inflatum, marginalum , lin. 4-6 longum,..inter semina coarctatum , 3-aut
abortu monospermum. glabriusculum. Semen sphaerico-reniforme, glabrurn (im-
maturum).
Obs. Cette espèce diffère d u R. caribœa par ses ovaires et ses légumes glabres et non
velus ou hispides, ainsi que par la forme ducalyce; du R. rlionwifolia par ses
feuilles acuminées, du R. phaseolaides par son étendard strié, etc. Comparée avec
un échantillon venant d'Afrique et cité dans la flore de Sénégambie comme R.
caribœa, j ai trouvé que la plante de Timor différait essentiellement du R. caribœa de
I Amérique par la forme des dents du calyce et par ses fruits.
PSEUDARTHRIA VISCIDA.
P. suffrutlcosa ; ramulis obsolète angulatis, novellis subincano-pu-
bescentibus ; stipulis bracteisque lanceolatis longé acuminatis acutis
scariosis striato-venosis glabriusculis ; foliis trifoliatis, foliolis subrbom-
l>oideis vel ovatis acutiuscûlis breviter petiolulatis; racemis elongatis
laxifloris; leguininibus oblongis margine subundulatis basi et apice
! rùncatis viscido-puberulis.
Pseudarthria viscida W. et Ain. ProJ. FI. peu. Ind. 1. p. 209. herb.l n. 829. — He-
dysarum viscidum Linn.Syst.Z. p.5o6. — II. vi$cidum7?o.vt>.il/uj. t. 4o4- — Desmodium
viscidum D. C. Prod. 2. p. 336. — D. Timorense Ejiisd. Prod. 2. p 3ij.Spr. Sysl. 4- p-
290. — Rliyncbosia viscida D.C. Prod.2. p. 387. — Glycine viscida IVmd. Non. Act.
nul. cur. 4. i8o3/p. 208. Pas. .Syn. 2. p. Soo.Spr. Sjst. 3. p. ig6.7?uçm. Zej/.t.84- f- 1.
LABLAB VULGAR1S.
L. toliolis subrotuudo - deltoideis acuminatis basi trinerviis infe-
rioribus inœquilateralibus ; stipulis lineari-lanceolatis acutis ; legu-
miuibus oblongo-veutricosis acinaciformibus ; seminibus subrotundis
compressis nigris.
Labl'ab vulgaris Savi. Dis.s. p. 19. D. C. Prod. 2. p. 4oi./F. et A ru. L c. p. 25o. —
Dolichos Labial) Liait. Spec. 10. 19.— Lablab niger Moench. Metli. i53.
Paciiyrhizus ANGULATUS.
P. ramis glabriusculis, ramulis petiolisque pilosis ; foliolis inferio-
ribus inaquilatens bine integris illiuc dentatis glaberrimis, terminali
HERBARIJ TIMORENSIS DESCRIPTIO. /\-ji>
diametro transversal] majori 3-nervio 3-'5-anguloso; floribas !>r<'-
vissimè pedicellatis ; calycc puberulp;, vexillo duplô breviori.
Pachvrbizus angulatus llicli. D-C. Mem. Lcg. ix. Ejusd.Prod. a. p. 4oa'. Spr, Ai
f\. 281. W. et Ain. Prod. FI. ven. Iiul. 1. p. a5i. — Dolicbos bulbosus Linn. Spec
1020. Roxb. FI. Ind. 3. p. 309. — Stizolobium bulbosum Spr. Sysi. 3. p. a5a. Carara
Pet. Th. Rumph. Amb. v. t. i3a. Pluk. t. 5a. f. 4.
CANAVALIA OBTUSIFOLIA.
C. glabra ; foliolis ovato-rotundis basi subcordatis v. rotûndatis
rariùs brevitcr acuminatis ; calyce adprëssè puborulo ; vexillo apicc
emarginâto calyce duplô breviori , alis longé unguiculatis apice ro-
tiindis meclio dorso gibboso - auriculalis vexillo brevioribus ; legu-
miuibus oblougis rectis glabris.
Ganavalia obtusifolia D. C. Prod. 1. p. 4°4- W~ et Ara. Prod. FI. peh. Ind. 1
p. 253. — Dolicbos obtusifolius Liimk. Dict. 1. p. 29,5. — U. rotundifolius Vahi -
Sytnb. a. p. 81. Spr. Syst: 3. p. a5t. Roxb. Flor. ind. 3. p. 3o2. Rheed. Mal. vm. t. l\ '.'<.
Canavaua gladiata.
C. foliis ovatis basi rotûndatis apice acuminatis, calyce glabro ,
leguminibus elongatis compressis , rectis.
Ganavalia gladiata D. C. Prod. 1. p. 4t>4- Dolichos gladiatus Jacq. le. rar. t. fjfio.
Willd. Sp3 p. io3g. — Malocchia gladiata Savi. Mem. 1825. p. 4-
MUCUNA PRURIENS.
M. foliolis subtùs sericeis mucronatis , terminali rbomboideo , la-
teralibus ex parte inferiori dilatatis ; leguminibus subobovato-clavatis
sulcatis pilis rufis undique vestilis.
Mncuna pruriens D. C. Prod. 1. p. 4o5. Spr. Syst. 3. p. 25a. — Dolicbos pruriens
Linn. Spec. 1020. Larnk. Dict. — Stizolobium pruriens Pers. Syn. 2. p. 2Qy. — Carpo-
pogon pruriens Roxb. FI. Ind. 3. p. 283. Rumph. Amb. 5. t. 142. Rheed. Mal. 8.t.8.î.
Cajanus INDICUS.
C. ramis virgatis, ramulis subangulatis tomentoso-velutinis ; foliis
lanceolatis basi et apice acuminatis, stipulis acuminatis, stipellis su-
bulatis petiolulis dimidio brevioribus ; ovario oblongo attenuato
tomentoso, stylo glaberrimo rostrato.
Cajanus indicus Spr. Syst. 3. p. 248. W. et Am. Le. 1 . p. 256. — Cajanus flavus
D. C. Prod. 1. p. 4o6. — Cytisus Cajan Linn. Spec. io4i- Jacq. Obs. 1. t. 1. Burm. t.
1 1!\. f. 2.
Erytiirina indica.
E. foliis latè rhomboideis subacuminatis brevissime petiolatis ;
calyce spathaceo mucronato submembranaceo glabro; vexillo patente
unguiculato staminibus paulô breviori ; staminibus ad médium mo-
nadelphis stylum aequantibus; ovario sùblàpato.
Erythrina indica Lamk. Enrycl. 1. p. 3ç)i. D. C. Prod. 1. p. 4'2- W. et Am-
Prod". Fl. pen. Ind. \. p. 260. Roxb. FI. Ind. 3. p. 249.— E. corallodendron l.mn. Spec.
()((2. Rumph. Amb. a. t. 76. Rheed. Mal. VI. t. 7.
476 HERBARII TIMORENSIS DESCRIFTIO.
POiNGAMIA GLABRA.
P. foliis impari-pinnatis 2-3-jugis , foliolis ovatis basi rotundatis
acuminatis obtusis glabris ; spicis axillaribus folio brevioribus ; calyce
vexilloque extrorsum pilis aureis subpuberulis ; legumiuibus ovalibus
basi et apice subacuminatis , glabris.
Pongamia glabra Vent. Malm. t. 28. D. C. Prod. 2. p. 4 '6. IV. et Arn. Prod. FI.
pen. Ind. 1. p. 261. — Robinia mitis L.Spec. io44- — Dalbergia arborea IFilld.Spec.3.
p. goi. Spr. Syst. 3. p. 193. — Gadelupa indida Lamk. Dict. 2. p. 5g4- Roxb. Fl. Ind.
3. p. 23g.— Pungam minari Rheed. Mal. vi. t. 3. Pluk. Almay. Rot. 294. Phyt.
1.3 10. f.3.
DALBERGIA TlMORENSlS.
D. foliis impari-pinnatis, foliolis oppositis 3-4-jugis ovatis obtusis
lanceolatisve acuminatis utrinque glaberriniis ; spicis fructiferis fo-
lium aequantibus Iaxis ; Ieguminibus monospermis lineari-oblongis
basi et apice acutis glabris, suturis seminiferis subalatis semilineam
latis.
Dalbergia Timoriensis D. C. Prod. 1. p. 417-
Piami adulti et novelli cortice fulvo lentictllisque orbicularibus vesliti , glabri.
Folia impari-pinnata, 3-4-juga, foliolis oppositis, ovatis, obtusis, lanceolatisve apice
acuminatis, glaberriniis, supra Itlcidis, subtils subpallidioribus, opacis, nervo medio
prominente cuin petiolùlo continuo sûpernè canaliculato , glabro : petioli 4-5 poil,
îongi, subpatuli, glabri. Spic^e fructiferae folia sequantes, pedunculis glabris, subli-
gnosis, sicut raniuli lenticellis obtectis, pedicellis lin. 3-4 longis, basi squamis
brevibus tectis, prorsùs ad apicem bracteis brevissimis suffultis. Calïx persistens
(siccus) icyathiformis sub-S-dentatus glabriusculus. Legumen poil. 1 "/2 circiter lon-
gum, lin. 5-6 latum, lineari-oblongum, cotnpressum, basi et apice subacuminatum,
acutum, uniloculare, ad seminis sedem tumidum , sutura seminiferâ subalatâ lin.
latâ, alâ submembranaceâ teguminis longitudine, pallidè fulvum, ad basin pilis
minutis adprcssis inspersum. Semen,1. 2-3 longura,2 1. latum, rotundatum,compres-
surn , subovato-renilorme, testa rubro-fuscà , glabrâ , opacâ, funiculo brevi rectô
affixum , liilo orbiculato, margine tumido, albo, subpilosiusculo notatum : cotyle-
dones subreniformes, plano-convexiusculœ, œquales, rotundatae; radicula cylin-
drica, acutiuscula, cotyledonibus dimidio et ultra brevior; pluniula conoidea
par va.
TEREBIISTHACEiE.
MANGIFERA IiNDICA.
M. foliis lanceolato-oblongis acuminatis basi angustatis petiolatis
subtùs reticulato-venosis ; paniculâ terminali erectâ divaricatâ, petalis
apice patulis.
Mangifera indica Linn. Spec. 290. D.C. Prod. 1. p. 63. Spr. Syst. 1. p. 17. Rlutn.
Rijd. p. 1 157. IV. et Arn. Prod. 1. p. 1-0. Roxb. Fl. Ind. 1. p. 64 1. — M. monta 11a
Heyne^ (ex. W. et Arn.) — M. domestica Gœrtn. Fruct. p. 100. t. 97. Lamk. M. t. i38.
Rheed. Mal. l\. t. 1 et 2.
Poupartia Mangifera.
P. glabra, foliis 7-jugis, foliolis basi ina;qualiter ovatis oblongo-lanceo-
latis apice acuminatis vel obtusis iutegerrimis ; pauiculis axillaribus
divaricatis folio brevioribus.
Poupartia Mangifera R/um.Bijd.p. 1 160. — Mangifera pinnata Linn. f. supp. i56.
HEHIURII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 477
— Spondias Mangifera Pers. Sjn. 1. p. 5o<j. IVdkl. D.C. Prod.2. p. 75. — S. amara
Lamlx. Dut. [\. p. 261.
ICICA ? TIMORENSIS.
I.? foliolis 1 1 - petiolulatis ovatis acuminatis basi inœqualibus subinte-
gerrimis, paniculis raeemosis petiolo bievioribus.
Icica ? TimoriensisD.C. Prod. 2. p. 78.
Ohs. Je n'ai pas retrouvé celte espèce mentionnée par M. De Candolle , qui la
cite comme l'ayant reçue en communication de l'herbier du Muséum.
Canauium laxiflorum.
C. foliis 3-5-jugis, foliolis lanceolatis breviter acuminatis basi ina^qui-
lateralibus utrinque glaberrimis nitidis submembranaceis ; paniculis
axiilaribus elongatis laxifloris , fiuetibus subovoideis lin. 3'/2--j longis
erectis.
F«\.Mi Linovelli,teretes, laeves, crassitie pennaeanserinae, foliorum lapsorum cicatri-
culâ rotundatâ notati. Folia impari-pinnata, foliolis petiolulatis oppositis 3-5-jugis,
lanceolatis 3'/2-5 poil, longis, et i'/,-a latis, breviter acuminatis, basi obliquis inle-
gerrimis, glaberrimis, concoloribus, nervo medio venisque primariis suboppositis
horizontalibus, pallidioribus : pelioli poil. 6-8 longi , teretiusculi, I&'vissimi , basi in-
crassati. Panicbi^; axillaxes fplia subœquantes, elongaite, laxoe; pedunculi com-
munes nudi, graciles, glaberrimi, ad médium ramosi, pedunculispartialibus pollica-
ribus, apice dichotomi, pauciflori : pedicelli lineatt circiter longi, gl abri. Caltx
campanulatus, tridentatus, glaber. Petala calyceduplô longiora, lanceolata, breviter
unguiculatapalula, subcoriacea,glaberrima: prœfloratio imbricativa.SrAMiNA 6; fila-
menta lineari-lanceolata, submembranacea, erecta. Anther^e basifixae, oblongœ ,
apiculaue, biloculares, loculis rima longitudinali dehiscentibus.Discus hypogynus
submembranaceus, cilialus , ovarii basin cingens. Stylvjs brevis, stamina superans
glaberrimus , stigmate trilobo crassiusculo coronatus. Ovarium breviter stipitatum,
ovoideum triloculare, loculis biovulalis. Drupa baccata,nuclco subangulato trilocu-
lari, loculis 1-2-spermis pendulis.
Obs. Cette espèce paioit voisine, d'après les descriptions du Canaiiam microcar-
jntm, mais elle s'en distingue par ses panicules paucifîores et par ses fruits dressés au
lieu d'être penchés.
GARUGA FLOMBUNDA.
G. foliis pedalibus impari-pinnatis 7-jugis ; foliolis subobliquis lanceo-
latis acuminatis crenatis glabris , petiolulis brevibus basi auriculatis
V. nudis; paniculis ad ranmlorum apicem compositis multifloris;
petalis lineari-oblongis calyce duplô longioribus; staminibus petala
stylumque subaequantibus; ovario pubescente.
Arbor. Rami glabri, cortice griseo, lenticellis oblongis orbicularibusve sparso
vestiti, foliorum lapsorum cicatricibus latè cordatis notati; juniores herbacei pube
brevissimâ albicante farinaceis puberuli. Folia juniora prœsertim ad neryos pu-
berula, dessiccatione nigricantia, membranacea , adulta glabra, impari-pinnata ,
7-juga ; foliola inferiora jugis minora, ovala v. lanceolata, acuminata , basi et apice
inlegeriima, medio crenata, subinœquilatera, obliqua, leticulato-venosa, nervo me-
dio pallidiore subtùs proniinente,cum petiolo brevi continuo; petiolulis lin. 1 longis,
nudis v. imà basi auriculatis, auriculis obovatis subrotundatisve , decidilis : petioli
communespoll. 10-12 longi, subcylindracei, glabri. Panicul^e plures, ramuloju-
niore basi insidentes, ante folia evolventes ; pedunculi communes ramosi, teretes,
subfarinacei; ramuli subracemosïm floriferi, Lracteati ; pedicelli lin. 1 longi brac-
/\-jS HERRARII T1MORENSIS DESCRIPTIO.
teolati. Flores canescentes subfarinacei. Calyx campanulatus 5-dentatus, denlibus
acutiusculis introrsùm laevibus. Petala 1. i longa, flava, lineari-oblonga , dentibus
calycinis duplo longiora , introrsùm glabra, subpatentia , 3-nervia, praefloratione
valvata. Stamina 10, calyci iriser ta, stylo eequalia. Stylus teres basi et apice puberu-
lus,petalis paulô brevior, stigmate pentagono coionatum. Ovarium subobovaturn ,
5-angulalum, substipitatum , ad apicem puberulum , 5-iorulare, loci.lis i-
ovulatis, ovulis ovoideis, pendulis. Frlctbs
CHAILLETIACEiE.
Chailletia Timorensis.
C. ramis glabris junioribus petiolis pedunculisque incano-tomeu-
tosis; foliis lanceolatis acuniinatis subrepandis , basi iaaequalibus
meinbranaceis glabris ciliolatis breviter petiolatis ; cymis axillaribus
dichotomis pedunculatis petiolis longioribus; calycibus incanis, laciniis
ovato-lanceolatis obtusiusculis petala aequantibus.
Chailletia Timoriensis D. C. Prod. i. p. 37.
Ra.mi tereles, epidermide rbbë'scente vestiti, cortice cicatricnlis foliorurn stipula
rumque lapsorum lenticellisque albidis notato; novelli incano-tomentosi. FoLiAsub-
disticha 3-5 poil, longa, 1 !/2-a lata, lanceolata, acuminata, subrepanda, suprà glabra
ciliolata, subtùs ad nervos hispidula, membranacea, concoloria, basi ina?qualia
breviter petiolata: petioli 4-6 lia. longi, suprà canaliculati, pube brevi incanâtomen-
tosi. Stipula lin. 1 cireiter longa?, oblongo-lineares, oblusae, introrsùm involutae
utrinque tomentoso-incanae. Inflorescentia axillaris cymosa; pedunculi petiolo
longiores, sicut ramuli incano-tomentosi; flores pedicellati, pedicellis brevibus ad
apicem bracteolatis. Calyx 5-partitus, segmentis (praefloratione imbricativâ) ovato-
obtusiusculis, erectis, extrorsùm incanis, introrsùif! ad basim glaberrimis,8-nerviis.
Squame (stamina sterilia) 5, cum segmentis calycinis alternantia , stamina f'ertilia
asquantes , obovatœ , apice fissae , lobis conniventibus, rima longitudinnli medio
notatae , glaberrima?, nreviter unguiculatœ , eoriaceae. Stamina fertilia b , laciniis
calycinis opposita , fila mentis teretibus apice crassiusculis , glabris. AntheRjE bi-
loculares, loculis linearibus, filamentorum apice adnatae. Glandul^: 5, staminibus
sterilibus (squamis) opposita?, iisque dimidio breviores, conoidea?, crassiusculœ,
glabrœ. Stylus elongatus, rima tenui longitudinali notatus, staminibus subsequalis,
basi pilis lanatis dense vestitus, apice glaber. Stigma bilobum, lobis crassiusculis
subpapillosum, punctiforme. Ovarium liberum, subglobosum, lanatum. stylo coro-
natum, 2-3-loculare, loculis biovulatis, ovulis ex angulo interno apice pendulis,
subrotUDdo-ovatis.
CELASTRINEjE.
EljEOdendron ellipticum.
E. ramulis junioribus compressis; foliis obovato-ellipticis obtusis in
petiolum brevem atteuuatis subintegris eoriaceis glabris subtùs pallidio-
ribus, cymis axillaribus dichotomis, pedunculis gracilibus folio dlmidiô
brevioribus.
Obs. L'état peu avancé où se trouve cette plante ne me permet pas de décrire
les détails delà fleur,qui m'ont servi seulement à constater les caractères génériques,
mais qui ne peuvent être employés pour donner ceux qui doivent appartenir à l'es-
pèce. Je crois qu'elle a des rapports avec YElwodendron ylaucum , quoique la forme
des feuilles soit différente, sur-tout si on la compare à la figure que Retz en 3
donnée.
HEUHAlUi TIMORENSIS DESCRIPTIO. [7g
RHAMNEjE;
ZlZYPHCS TlMORENSIS.
Z. inermis, raniis ramulisque teretibus glabris novellis tenuissimè
puberulis; foliis lanccolatis acuminatis obtusis ovatisve dcntatis glabris,
f)c'dunculis âxillaribus petiolo aequalibus 2-4-floris; floribus pedicellalis;
aciniis extrorsùm pilosiusculis petala duplo supcrantibus, staminibus
calj ci subsequalibus.
Zizyphus Timoriensis D.C. Proil. 2. p. 20.
Rami inermi, adulti lenticellis orbieularibus albidis , cortice rubro-fuscescente
noiato vesliti, novelli parce puberuli. Folia poil. \ '/2-2>/alonga, 1-1 '/2 lata, lanceolata
vel ovata acuminata, acumine obtuso,rdcntata, dentibus callosis, imequilalera, basi
rotundata, glaberrima, subnicmbranacea, trinervia, nervis lateralibus apice eva-
nescentibus vix subtùs prominulis coloratis, petiolata, petiolo inerini semi-polli-
cari tereti parce tenuissimèque puberulo. Flores cymosi, cymis paucifloris petio-
lum subaequantibus; pedunculi pedicellisque laxè et brevissime puberuli, basi
bibracteolati , bracteolis puberulis. Calyx lin. 2 et ultra diamctro, 5-fidus, laeiniis
ovato-lanceolatis patulis, subâcutis, aequalibus, petalis duplo longioribus, extror-
sùm parce puberulis introrsùm glabris nicdio subcarinatis. Discus tenuis, car-
nosus, pentagonus, calycis tubum excedens, glaber. Petala 5 menrbranacea ,
obovato-rotunda , margiue convolula, longiusculè unguiculata, patula , di mùm
reflexa, staminibus dimidio breviora. Stamina petalis eequalia iisque recondita,
antbesi pèractâ laeiniis calyciris subsequalia , reflexa; filamenta apice attenuata ,
glaberrima. àntuer.e ovatoe, subbasifixx , biloculares, loculis apice subconnatis.
Styles glaber, post ànthesim apice bifidus , laeiniis divergenîibus , stigmate parvo
subpapiiloso coropatis. Pistillum conicum disco ferè immersum apice glabrius-
culuni. Ovarium globosum , rudiinento styli coronatum , bildculare, loculis unio-
vulatis, basi disco integro, calyce circumscisso cinctum, glabrum.
Obs. Cette espèce est voisine du Z. OEnoplia; elle s'en distingue par ses feuilles en-
tièrement glabres sur leurs deux surfaces, et par les rameaux privés d'épines.
Zizyphus pubiflorus.
Z. inermis; ramulis teretibus, novellis tomentosis; foins ovatis
vel oblongis lanccolatis breviter acuminatis subœquilateialibus obtusius-
culis dcnlatis penninerviis subtùs ad nervorum axillas hirsutis breviter
petiolatis glabris ; floribus âxillaribus glomeratis puberulis; staminibus
calyce dimidio brevioribus; stylo profonde fisso; ovario hirsuto.
Geanotlius pubiflorus D.C. Prod. 2. p. 3o.
Rami-j 1 inermes teretes, glabrati, novelli tomentosi. Folia disticha, poil. 2-2 '/2
longa, 1. 8-12 lata, ovata vel oblongo-lanceolata, breviter acuminata, dentata sub-
a?q uilatera, glabra, coriacea, penninervia, nervis inlerioribus ad médium evane-
sceutibus, primariis secundariisque obliqué ascendentibus , subtùs ad axillas pilosis,
petiolata, petiolo brevi lin. 2 circiter longo, supra subcanaliculato, puberulo, seriùs
glabrato. Flores glomerato-cymosi , cymis contractis sessilibus petiolo aequalibus
paucifloris, floribus pedicellatis,pedicellis basi hracteolatis. Calyx 5-lidus, lin. 1 dia-
mètre, laeiniis ovatis subâcutis, subpatentibus, extrorsùm tomentosis, introrsùm
glaberrimis medio carinatis. Disr us carnosus, planus, subrotundus, glaber. Petala
calyce brevioia, subobeordata, marginibus inembranaceis iuvolutis, unguiculata,
medio subcarnosa. Stamina 5, petalis aequalia : filamenta tenuia, basi dilatata ,
glabia. Antherx biloculares, subrotundae , basi et apice subemarginatae. Stylus
altè bifidus, glaber, laeiniis subdeflexis, sligmatibus crassiusculis papillosisque
48o HEKBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
coronatis. Ovarium disco ferè immersum, subrotundum fermgineo-tomentosum,
biloculare, loculismonospermis, ovulis funiculo brevissimo suffultis, erectis.
Obs. Cette espèce appartient bien au genre Zîzyphus, dont elle a tous les carac-
tères, si ce n'est celui , assez peu important, des trois nervures bien prononcées
qu'on remarque ordinairement sur les feuilles, et qui ne s'observent point sur celles
de cette espèce; ce caractère, du reste, est commun aux Ceanothus. L'inflorescence
axillaire et non terminée en grappes, le nombre des styles et des loges de l'ovaire,
la font rentrer dans les Zîzyphus et l'éloignent des Ceanothus où l'avoit placée M. De
Candolle. Elle ne peut s'allier an genre Colubrina Ad. Biong. à cause de son style
bifide et de son ovaire biloculaire.
Zîzyphus celtidifolius.
Z. ramis aculeatis , aculeis reflexis , novellis ferrugineo-puberulis;
foliis ovatis obtusis v. breviter acuminatis denticulatis utrinque pdaber-
rimis; stipulis aculeatis parvis; floribus axillaribus glomeratis, laciniis
calycinis ovatis basi subcorda tis glabriusculis petalis aequalibus.
Zîzyphus celtidifolius D.C. Proii. i. p. 20.
Rami teretes, cortice vestiti giiseo, grumoso -scabri , aculeati, aculeis reflexis,
brevibus , nitidis , griseis , novelli basi gemmarum rudimentis squamulosis
obtecti , ferrugineo-puberuli , spinulosi, spinulis stipulaceis axillaribus solitariis
uncinatis. Folia disticha 1. 8-<4 l°ngaj 6-8 lata, ovata, obtusa vel breviter acuminata,
basi rotundata', dentiçulafa , inaequilatera, glabrata, juniora subtùs praesertim laxè
pilosa,subtenuia, 3-5-nervia, nervis vix prominulis pilosiuscnlis , petiolaîa , petiolo
brevi I. 1 circiter longo , tereti, subtomentoso, stipulaceo, stipulis aculeatis so-
litariis parvis uncinatis saspè deficientibus. Flores cymosi , cymiscontractis axillari-
bus ad ramulorum apicein congestis , plurifloris, floribus subsessilibus, extrorsùm
parce ferrugineo -pilosis, bracteolulatis. Calyx 5-fidus , laciniis rotundo -ovatis ,
acutiusculis, extrorsùm pilosiusculis, introrsùm glabris, valdè carinatis. Discus
planus, sinuato-pentagonus, carnostis , calycis tubo adnatus, glaber. Petala 5 mi-
nuta, calyce parum breviora , obovata, coclileata, unguiculata, membranacea, pa-
tula , seriùs reflexa. Stamina petalis a3qualia,filamentisglabrissubteretibus. Anthère
biloculares, subrotundae, basi et apice emarginatœ. Styli in uno coaliti , apice
tantummodô subbifidi, laciniis brevissimissuberectis, stigmate crassiusculoc ronatis.
Ovarium subrotundo-conicum, disco omninô immersnm, glabrum biloculare,loculis
uniovulatis.
Obs. Cette plante a quelque analogie, par la forme de ses feuilles, avec le Zîzyphus
sativaetne rappelle qu imparfaitement celles desCettis, auquel 31. De Candolle la com-
pare. Elle se distingue du Z. sativa par ses rameaux velus, ses feuilles un peu plus
larges, et par ses fleurs groupées plusieurs à l'aisselle des feuilles situées au sommet
des jeunes rameaux.
Zîzyphus Jujuba.
Z. ramulis teretibus glabratis aculeatis, spinis stipularibns curvatis
nitidis; foliis subro tandis petiolatis suprà glaberrimis subtùs albido-
tomentosis trinerviis ; laciniis calycinis subdeltoideis introrsùm glabris
carinatis; discosinuato-pentagono ovarium arctè cingeute.
Zyzyphus Jujuba Lamk. Dict. 3. p. 3 18. D.C. Prod. 2. p. ai. Blum. Bijd, p. 1 1 41 -
Spr. Syst. 1. p. 770. Roxb. FI. I111I. î.p. 608. W. et Avn. Prod. 1. p. 167. —
Rhamnus Jujuba Linn. Spec. 282. Jiumph. Amb. 2. t. 36. Rhted. Mal. 4- t. 41-
Colubrina asiatica.
C. ramulis teretibus lsevibus glaberrimis; foliis rotundo-lanceolatis
HElilUMI TIMOUENSIS DESCIÏIPTIO. 48 1
acuniinatis ina-qualiter dental is glaberrimis petiolatis.; floribus axil-
laiibus petiolo brevioribus pedicellatis ; laciiaiïs calycinis glaberrimis;
iructibus glo-boçis calyce perstslente cupulifonni basi arctè cinctis.
Colubrina asiatica idd: Bronij: DifiSl p: (>■>.. //'. et .4m. l'rnrl. FI. penihs. Ind. 1. p.
166. — Ceanotlnis asiaticus Linn. Spèc. 284. J>. C. Prod. ?.. p. .'ni. Spr. Sysf. 1. p. 771.
Boxb. FI. Ind. 1. p 61 à. — C. capsularis Forst. l>. C. l'rod. 2. p. ?>■?.. Spr. 'Sy'st. 1. p. 772.
— Pomaderris capsularis Don in Mill. Die!. 2. p. ?>g. ÈUrtn. Iicrb.l Zcyl. t. /|8. FI. nul.
p. 62. t'ai). le. t. I\!\o. t. 1. Lamk. III. I. i><).
EUPHOHBIAULE.
GlOCHIDION OliLIQUUM.
G. glaberrimum ; foliis ovatis vel oblongis acuminatis basi insequi-
lateralibus obliquis coriaceis; (loribus axillaribusfascictilatis pedicellatis,
înasc. calycinis foliolis 6 ovalibus obtusis, fem. ovatis erectis; stigma-
tibus 4 earnosis glabris ; ovario pubescente ; fruetibus 4-5-coccis ;
seminibus laevibus.
RAMOsis,ramis alternis,epidermiile flavido laevique vestitis, junioribus berbaceis ,
praEsertim infrà folioriim iiisertionem subcompressis, glaberrimis. Foi.ia alterna, ovata
vel oblotiga , acuuiinata , inîegeirima , inajquilatera, obliqua, glaberrima , coriacea
penninervia , nervis subtùs prominulis glabris, glauea , subtùs concoloiia ,
junioi'ibusque dessiccation» nigrieantibus , petiolata , pétiole brevi 1. 2 pirater.
longo, tereti , glabro. Sripui..}i ovato-rotunda- aruininata;. Flores axillares , quasi
fasciculali pedicellati, pedicellis basi bracteâ parvâ ovalâ instructis. Musc. Calyx
6-parlitiis, prafloratiune quiucunciali , foliolis subobovalibus, oblusis, reflexis, con-
cavis, coriaceis, medio uervo nutatis , glabei 1 imis. Petala o. Stamina abortu 5,
sa;pè in alabastro 6, lilamentis infrà coalitis, apice cuspidatis, earnosis , conoideis.
Antheh^b extrorsa? 2-loculares,loculis lineari-oblongis. Pollen globosum. Fqrn.
Cai.vx 6-partitus , foliolis erectis, subovatis, obtusiusculis, ovario brevioribus, sub-
aequalibus, 3 interior ibus brevioribus angustioribus, coriaceis, glaberrimis. Petala o.
Stigmata4i subtrigono-conoidea, liinc convexa, indè niutuâ compressione angulata,
carnosa, glabra, in massam carnosam eonoideam calyce longiorem connata.
Ovaiuum globosum, vixsulcatum,4-loculare, loculis biovulatis , pubescens. Fnuerrjs
capsularis, rotundus, depressus, 8-10-sulcus, 4-5-coccus, coccis 2-speimis, semini-
bus angulatis subrotundis, inti gumento badio.
Obs. Suivant la remarquede M. Iilume,le genre Gynoon Ad. Juss. ne diffère pas Av.
genre Glocliidion de Forster, auquel je rapporte l'espèce que je viens de décrire.
Elle se reconnoit à ses rameaux entièrement dépourvus de poils, à ses feuilles
obliques, dont un côté est moitié plus étroit que l'autre; les adultes sont coriaces
glauques et luisantes sur leur face supérieure, noirâtre sur la face inférieure.
AlSISONEMA DUEIUJV1.
A. ramis ramulisque pube brevissiinâ vestitis ; foliis ovalibus obtusis
glabratis; floribus niasculis 3-5 quasi fasciculatis pedicellatis, foliolis
calycinis 5 subrotundo-ovatis obtusis stamina superantibus cxtrorsùm
pilosiusculis,glaudulis cuneiformibus subcarnosis; fem. 4-partitis,pediin-
culis petiolo longioribus.
Anisonema dubium Bhnn. Bijd. p. 58g.
IÎA-Micortice flavido vestiti, ramulis teretibuspube brevissimâ toinentosis.FoLiA al-
terna, poil. t. circiter longa,lin. 5-6 lata, ovali a, basi et apice obtusa, eèqiïilaierà, inte-
gerrima, nervis paucis vixprominulis, medio subtùs prominulo glabro, submimbra-
•lacea, discoloria, subtils pallidiora, breviter petiolata, petiolo tereti suprà tomeritoso
mies du Muséum, t. III , 3' s°rie 6a
482 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
subtùs glabro. Stipulée lineari-lanceolatœ, acutae, glabrae, valdè deciduœ. Flores
monœci, ternatïm dispositi, quasi fascieulati, pedicellati, (inter 2 masculos) femineus
suppelens paulô longior, pedicellis pilosiusculis. Flou. masc. Calyx 5-partitus,
foliolis ovatis , concavis , obtusis , stamina paulô superantibus , uninerviis , margine
membranaceis, extrorsùm pilis raris simplicibusque inspersis. Glandul.e 5 alternae,
cunéiformes, subcarnosae, stamiuibus adpressae. Stamina 5, foliolis calyciuis opposita,
filamentis subteretibus crassis, 2 laleralibus brevioribus, 3 majoribus liberis ,
interse coalitis, carnosis, glabris. Antherje extrorsœ biloculares, loculis utrinque
filamentorum apice adnatis. Fem. Calyx 4-partitus,foliolis rotun.latis.Gi.ANDUL.Eut
in masculis. Ovarium globosum 6-loculare, loculis 2-ovulatis. Stigmata 6 sessilia
brevissima.FRUCTUScapsularis(immaturus)globoso-depressus,umbilicalus, sulcatus.
Semina fusco-rubra laevia.
Anisonema EGLANDULOSUM.
A. ramis ramulisque glabris ; foliis ovalibus basi et apice rotundatis
rariùs eraarginatis utrinque glaberrimis subtùs glaucescentibus ; flo-
ribus masc. 2-3 axillaribus ; pedicellis gracilibus lougiusculis ; foliolis
calycinis 4 ovatis stamina sequantibus; nor. fem. 5 obovatis glaudulis
destitutis.
Rami teretes, juniores herbacei epidermide glabrâ laevique vestiti. Folia ovalia ,
rariùs obovalia, basi et apice obtusa , poil. ll2-\ longa , lin. 4-6 lata, intégra,
membranacea, suprà viridia et opaca, subtùs glaueescenliasubavenia, nervis paucis
medioque vix prominulo pallidiori , breviter petiolata, petiolo lin. 1 circiter longo,
glaberrimo. Stipule petiolum suba'quantes , lineares, erectae, glabriusculae. Cymje
axillares 3-florae, floribus ad rainnlnruin apicem dispositis, longé pedicellatis, centrali
feminco, lateralibus masculis. Fem. Calyx 4-par'itus, submenibranaceus, glaber ;
foliolis ovatis obtusis concavis patulis nec reflexis, stamina subœquantibus. Glan-
dvlm alterna? minimae subdeltoideae crassiusculee. Stamina 5, laciniis calycinis
opposita , filamentis subteretibus glaberrimis, 2 lateralibus liberis brevioribus, 3
centralibus majoribus inter se coalitis. Antherje extrorsœ biloculares, loculis uliin-
que filamentorum apice adnatis. Fem. Calyx 4-5-partitus, ovarium vix superans,
foliolis obovatis interdùmsubeniarginatisconca vis margine membranaceis uninerviis
glaberrimis. Glandul^: o. Ovarium globosum stylis crassis sessilibus coronatum,
6-sulcum. Fructus globoso-depressus.
ANISONEMA IISTERMEDIUM.
A. foliis lanceolatis suprà subnitidis subtùs pallidioribus opacis ;
floribus axillaribus ternatis, masc. calyce 4-6-partito, foliolis subobovato-
rotundatis margine membranaceis glandulosis; fem. masculis confor-
mibus.
Rami teretes ut in prœcedenti,lenticellis tamen minutis f uscis iuspersi. FoLiApoll.
1 longa , lin. 6 lata, lanceolata, integerrima , glaberi ima , subcoriacea, nervis paucis
pallidioribus, breviter petiolata , petiolo teretiusculo glabro. Stipulée lineari-lanceo-
latœ acutœ glabrae. Flores axillares, ut in pra-cedentibus 3-5 quasi fasciculatim
dispositi, pedicellati, pedicellis in floribus feniineis petiolo longioribus glabris.
Flor. masc. Calyx 5-partitus, foliolis subobovalo- rotundatis, concavis , glaber-
rimis, margine submembranaceis, erectis, stamina superantibus! Glandul^e subdel-
toideœ , submembranaceae. Stamina 5, filamentis subclavatis crassis, quorum 2
libéra , laciniis opposila , subbreviora , 3 mcdia longiora inter se coalita. Anthère;
ut in aliis speciebus. Fem. Calyx G-raro 4-partitus, foliolis exterioiibus obovatis,
obtusis, interioribus subbrevioiibus. Cla.mux.e ut in flor. masculis. Stigmata
6' sessilia crassiuscula. Ovarium globosum (i-loculare, loculis 2-ovulatis, glaberri-
nium. Fructus capsularis globoso-depressus , basi calyce glandulisque suppetentibus
IIERBARIl TlMOIUvNSIS DESCRIPTIO. 483
cinctus, umbilicatus 10-sulcalus. Semina in singulo loculo plerumque duo super-
posita, indè angulata, testa rubro-fuscâ , Luvi.
Melantijksa rhamnoijies.
M. foliis ovalibtis apice ohlusis basi acutiusculis coriaceis glabris
subiniegerrimis ; floribus axillaribus solitariis vel gcminis, pedicellis
petiolum superantibus ; stipulis ovatis acutis coriaceis glabris; calyce
cupuliformi 4-6-dentato coriacco glabro ; fmetibus globosis.
Melantliesa rhamnoides Bli/m. Bijd. p. 5gi. — Phvllantlius rliamnoides Lamk.
Encycl. 5. p. 298. H'illii 4- p. 58o. Retz. Obs. p. 3o. Burm. Lui. (il. Burm. Zeyl. 198.
t. 88.
Melanthesa cernua.
M. ramis rainulisqiie glabris ; foliis subrotundo-ovatis orbiculatisve
dessiccatione valdè nigrescentibus glaberrimis; fructibus globosis basi
calyce coriaceo subintegro cinctis.
Pliyllantlius cernùus Lamki, Encycl. 5. p. 298. Spr. Syst. 3. p. ai.
Obs. Le genre Melantliesa établi par M. Iîhime aux dépens des espèces de Pliyl-
lantlius L. , avoit déjà été caractérisé par M. Ad. de Jussieu , dans son mémoire sur
les Enpborbiacées. La forme des appendices qui surmontent les anthères dans ce
genre, est également indiquée par M. de Jussieu, d'une manière juste et très claire.
(Ad. Juss. I. c. p. 22.) Ces étamines ne sont pas terminées par une glande commune
(antherae, gland ulâ communi lerminatœ) comme le dit M. Blume, mais bien par
trois appendices ou prolongements des filets connivents et soudés entre eux.
KlRGANELIA T1MORENSIS.
K. foliis ovato-oblongis obtusis integerrimis, inHmis interdit m cmar-
ginatis; stipulis setaceis valdè décidais; floribus femineis solitariis;
laciuiis calycinis ovato-oblongis ereclis ovario glabro adpressis sub-
longioribusque.
Rami teretes , cortice vestiti rugoso, lenticellisque crebris tuberculati, novelli
herbacei, epidermide laevi, .imà basi squamati. Folia alterna, pinnata : toliola ,
3-6 lin. longa , i'/'2-2 lata , ovato-oblonga , basi et apice obtusa , inferiora minora,
saepè emarginata , integerrima , tenuia, venis nervoque medio vix prominulis,
glaberrima , subtùs pallidiora, breviter petiolata , petiolo tereti glabro basi stipnla-
ceo, stipulis linearibus, acutis , glabris, petiolo brevioribus. Flores masculi.. . . .
Fem. axillares , solitarii , pedicellati. C.alyx 5-partitus , basi tubulosus , foliolis
subobovatis, inter se aequalibus , intei -ioribus subrotundis , ovarium œquantibus
erectis, obtusis, margine membranaceis,concavis,glabris. Glandul^e 4 alternas, sube-
marginaia?,carnosae.STYLi brèves, basi connati,bihdi reflexo-contorti,lineari-oblongi
acuti,glaberriini.STiGMATA 6 vix conspicua. Ovarium glandulis destitutuni.calycem
subaequans,g!obosum, carnosum, 3-loculare, loculis 2-spermis. Fructus baccatus
calyce persistente basi cinctus , globosus, 3-locularis loculis 2 spermis, apice styh
rudimento coronalus.SE.MiNA ovalia,angulosa,subtrigona, testa eharîaceà subrugosâ.
Fnibrvo perispermo carnoso involutus, cotyledonibus planis subretusis radiculâ
longioribus.
Obs. Le seul [échantillon sur lequel j'établis cette nouvelle espèce, diffère du
Kirganetia phytlànthôktés par ses folioles plus larges, moins nombreuses; les fleurs
femelles sont solitaires au lieu d'être fasciculces.
Phyllanthus Maueraspateksis.
P. foliis ovato-lanceolatis glaberrimis; stipulis lanceolatis acutis;
/j84 HERBARII T1M0RENSIS DESCRIPTIO.
Horibus axillaribus solitariis ; pedunculis folio subaequalibus ; foliolis
calycinis subrotundis capsula climidio brevioribus glaberrimis margine
membranaceis ; capsulis laevibus.
Phyilantlius Madcraspatensis Linn. Syst.l\. p. i?.3. Lmnk. Enrycl. 5. p. 3o3. /f '///</.
Spec, 4- p- 5y5. Spr. Syst. 3. p. 21. — . Nirouri madraspatanus hvssopifolio breviore
a. 4o. Peliu. ex specim.! Pluk. Tab. 3i. f. 2. An Pluk. Tab. 1 83. f. 4? (ex herb.)
PlIYLLANTHUS NlRURI.
P. foliis obovato-linearibus mucronulatis ; stipulis lanceolatis sub-
cordatis membranaceis; Horibus axillaribus sessilibus; foliolis calycinis
obovato -rotundis viridibus margiue submembranaceis ; fructibus
laevibus sessilibus.
Phyllanthus Niruri Linn. Spec. i3g2. Zeyl. 33i. JVilld. Spec. 4- p- 585. Laml,.
Encyci 5. p. 3oo. Spr. Syst. 3. p. 25. — P. Nirouri mad. sennœfolio longiore n. 38.
Petiv.
Andrachne FRUTICOSA.
A.ramis ramulisquepubescentibus; foliis subrotundis v.obovatis,infimis
longe snperioribus breviter petiolatis pubesccntibus; foliolis calyciuis
subobovatis concavis uninerviis capsulisque pubesceutibus ; semiaibus
angulatis scrobiculato-punctatis.
Andracline fruticosa Linn. Spec. t44°- Wilhl. Spec. 4- 628. Pers. Syn. 2. p. 5g6.
Spr. Syst. 3. p. 884.
Obs. Les deux nouvelles espèces mentionnées par M. Ad. de Jussieu ne sont rien
autre que YAndrachne fruticosa et la variété (3 L., qui n'offre pas même de ca-
ractère assez saillant pour la ranger comme forme distincte de l'espèce.
Bridelia OVATA.
B. glaberrima, foliis ovatis basi rotundatis breviter acuminatisv. ob-
tusis iutegris subconcoloribus; floribus femiueis subsessilibus dense
glomerulatis;laciniis calycinis deltoidcis coriaceis enerviis glabris;disco
bypogyno 5-dentato ovarium aequante ; petalis orbiculatis; baccis spbfê-
ricis 3-1-spermis, nitidis.
Rami cortice rugoso glabrato annulari,fisso,fusco,lenticellisque tuberciilatis spar-
so vestiti. Folia poil. 2-4 longa, i 'fo-a ' , lata , ovata vel ovato-lanceolata, apice
sa>piùs breviter acuminala, rariiis obtusa, basi rotundaia, coriacea, nervis subtus
prominulis, glaberrima, suprà nitida, subîùs opaca, subpallidiora,petiolata, petiolo
lin. 3 longo, tereti, glabio, subincrassato. Flores monceci in glomerulis densis
axillaribus dispositi. Masc Feminei sessiles, basi bibracteolati , bracteis ovatis
acutis glabris. Calyx 5-fidus , pnefloratioiie valvatâ , laciniis deltoideis pelala
duplo superautibus, coriaceis, utrinque glabris. Petala 5 calyci inserta, subor-
biculala, minuta, glabra, pallida. Stamina o. Styli bifidi cvlindracei glabri. Stig-
mata snbcapitata. Ovariusi disco hvpogyno 5-dentato, dentibus laciniis calycinis
oppositis, involutum, 2-loculare , loculis 2-ovulatis. Fructi's bacciformis, baccis
rotundatis, 2-locularibus, loculis i-spermis, calyce parùm ampliato subpedicellatus,
basi bibracteatus, apice rudimento stvloruin coronatus. Semina ovalo-rotunda, bine
convexa, indè concava , ebartacea, rugosa.
Gelonium bifarium.
G. foliis ellipticis vel obovato-lanceolatis iutegris v. supernè denticula-
HKItliAlUl TIMORENSIS DESCRIPTIO. 4^5
tis basi attenuatis brcviter petinlatis; iloribus glonieratis; laciuiis cal\-
cinis obovatis rotundatis ciliolulatis stamioa . superantibus ; ovario
subrotundo; stigmatibus sessilibus bifidis subteretibus aut-planiusçulis
laceratis; fnu'libus glpbosâé pi-triloculâHbus.
Celonium bifarium fVilld. Épêc. [\. p. 83 1 . Roxb. Fl. Ind. Sjjr. Syst. ?.. p. i\G5> —
(1. Iiifariuin et (1. mtillifloriim Arl.'Jussl Euptt. p.Zfy.t. 10.
Obs. Je n'unis au G. bifizriurn de Willâ*'.', le G. màltiflorum de M. Ad. de
Jussieu. Ces deux plantes étudiées comparativement d'après un échantillon du (/'.
bifarium envoyée M. A. L. de Jussieu par Wiljdenow, ne m'ont présenté aucune
différence. Le nombre des étamines, sur lequel M. de Jussieu s'étoit appuyé poui
former son espèce, est très variable. Les stigmates dans les fleurs femelles varient
également comme on peut s'en convaincre par les figures qu'il en a données. Sur les
mêmes échantillons les stigmates sont tantôt profondément bifides à lofes presque
entiers et tantôt rimhriés.
Janipiia Manihot.
.1. ramis teretibus lœvibtis ; t'oltis lougè petiolatis 5-7-lobatis , lobis
oblougo-lanceolatis acunainatis, v. simplicibus ovatis acuniinatis inte-
gerriinis subtils glaucescentibus.
Janipha Manihot Kimtli. Nov. gen. et Sp. Jmer. 1. p. io8.Spr. Syst. 3. p. 77. Bhim
Brjrl. p. 617. — Jatropha Manihot Lirtn. Sjicc. 53j. fViiiil. Spèc. l\. p. 562.
CODl/EUM MOLUCCANUM.
C. f'oliis ad ramulorum apicem confertis elongato-obovalibus acunti-
natis obtusisve rnargipe intérdùm subreflexis utrinque glabernmispppr
coloribus lœtè-viridibus; raeemis terminalibus Iaxitloris; floribus longé
pedicellatis ; flor. masc. laciniis calycinis orbiculato-ovatis ; petalis
-ubflabellatis ; glândùlis pnàdfatis subcarnosis glabris ; fcm. calyce
parvo 5-dentato, dentibus subpubescentibus ; stylis glabris ovario
îongioribus.
Codiasum variegatum Far. c. Bhim. Bijd. p. 606.
06s. La forme obovale-oblongue des feuilles, leur couleur uniforme, distinguent
très l>ien au premier abord cette plante du C. variegatum. 11 n'en est pas de même
lorsque descendant dans les détails on cherche à trouver d'autres caractères liés a
<eux de la végétation : calyce dans les fleurs mâles et femelles , étamines, ovaires,
style , tout enfin se trouve de même forme, de même grandeur dans les deux plantes.
Cette absence de caractère propre à les distinguer m'a engagé h suivre l'exemple
de M. Iilume, qui réunit cette plante au C. variegatum. Je regarde le C. molucca-
uuin comme le type normal, et le C. variegatum comme un état maladif de cette
même plante, reproduite clans les Moluques pour l'ornement des jardins, où tou-
jours on l'indique, tandis que sa spontanéité n'est encore établie nulle part.
Les îles où on a observé le C. moluccanum , sont Java, Timor, Amboine, le fort
Praslin et les Philippines.
ROTTLERA SCABRIFOLIA.
R. foliis rhomboideis acuminatis rariùs ovatis (Populi Trenmlœ folits
similibus) integris repando-vel subdentatis utriuque pilis steilatis rufis
tenuiter conspersis suprà scabriusculis demain laevibus; panictilis termi-
nalibus; capsulis rufo-tonieutosis inermibus; seminibus orbiculatis lae-
vibus nigris.
486 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
lloltlera scabrifolia Ad. Juss. Euph. lab. 9. f. 29. B. — R. viscida Blum. Bijd. p. 6o3.
' ROTTLERA BLUMEI.
R. ramnlis tomentoso -pulverulentis rufis ; foliis oppositis cordatis
longé acuminatis dentatis s'iprà glabris subtùs glauco-viscidis, nervis
puberulis; racémis axillaribus termiaalibusve folio subbrevioribus ; flor.
masc. calyce 4-pai'tito , Iaciniis ovato-acuminatis reflexis introrsùm gla-
bris; fena. lineari-lanceolatis; capsulis molliter ecbinulatis; seminibus
nigris.
Rottlcra tiliaefolia El. Bijd. p. 6117.
Arborescens. rami coFticè rubescente glabro, pube brevi densâque quasi pulve-
rulentâ jnniores vestiti, seriùs glabrati. Folia opposita, poil. 3-5 longa, 1 '/2-^ %
lata , cordata , acuminata, grosse dcntata vel subrepando-denticulata aut intégra,
basi subtrinervia , reticulato-venosa , nervo medio venisque primariis prominenti-
bus pilis stellatis brevissimisque inspersis, submembranacea, glabra subtùs viscida ,
palliilinra, petiolata , petiolo poil. 1-2 longo tereti pilis slellatis dense tomentoso.
Stipulée. . . Inflohescentia racemiforiTiis, raeemis 2-3-polIic. axillaribus terminali-
bus pedunculatis laxifloris, lloribus 3-5 glomeratim dispositis pedicellatis bractea-
tis, bracteis deeiduis linearibus pedicello longioribus tomentosis. Masc. Calïx !\-
partitus, prœiloratione valvatâ , foliolisovato-lanceolatis, subacutis , reflexis , subtri-
nervulis extrorsùm stellato- tomentosis , introrsùm glabris. Stamina crebra, calyce
sublongiora , erecta , fil.imentis receptaculo nudo planoque insertis, inrequalibus
liberis, glabris. Antmeh.e sobrotundse , biloculares , loeulis arcuatis lilamentorum
apice graniformi dilatato eoloratoqùe adnatis. Fem. Cai.yx 5-partitus, t'oliolis linea-
ribus acutis, ovario sublongioribus, reflexis, introrsùm glabris uninerviis, extror-
sùm tomentosis. Stylus 3-partitus, segmentis inlrorsum plumosis, lineari-oblongis
obtusis , reflexis, ovario longioribus. Ovarium globosuni , tomentosum , 3-loculare,
loculis uniovulatis. FRUCTUscapsularis trigonus (magnitudinepisi majoris) molliter
eclùnuLitus dense tomentosus, stylis coronatus, calyce persistente basi cinctus , 3-
coreus , coccis monosperrnis; tropbospermum 3-angulare, angulis membranaceis,
persistens. Semina appensa , ovalia , sublœvia, nigra.
Obs. Gomme il existoit déjà un Rottlcra tiliœfolia {Crolon Lamk.), j'ai été forcé de
cbanger le nom spécifique de M. Blume. De plus je ne suis pas bien persuadé
que cette espèce soit distincte du R. acuminata (Croton Lamk.), mais les échan-
tillons incomplets conservés dans les herbiers du Muséum, ne m'ont pas permis
d'en faire une analyse assez détaillée pour réunir d'une manière certaine le R. Blu-
mei au R. acuminata. Cependant il ne me reste qu'un faible doute à leur égard : le
lieu même d'où proviennent les échantillons île Lamark (P. Fraslin) récollés par
Commerson vient encore à l'appui de mon opinion.
ROTTLERA MULT1GLANDULOSA.
R. ramis junioribus; spicis petiolisque stellato-tomentosis ; foliis sub-
roturidis subeordatis breviter acuminatis grosse serratis basi pluri-glan-
dulosis longé petiolatis subtùs tomentoso-pulverulentis ; spicis termina-
libus; flor. inasc. calyce 5-partito, Iaciniis ov.ito-lanccolatis acuminatis
stamina crebra superantibus; capsulis didymis inermibus tomentoso-
floccosis ; seminibus nigris subscrobiculatis.
Roulera multiglandulosa Blum. Bijd. p. 609.
Rami novelli pube brevissimâ stellatàque quasi pulvérulent!, adulti teretes epi-
dcrinide llavescente lœviquc vestiti , lenticellisque pallidis inspersi , glabrati. Folia
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. /J87
alterna, poil. 4 '/,-8 longa, 4"7 'A lata , subrotunda , apice srepiùsactirninata, basi
rotundata vel subcordata, grosse et sinuato-dentata. basi 3-:~>-ncrvia, nervis pruna-
riis ad médium evanesrentibus, seeinulariis reticulatis, supra glabra, viridia, sublus
violaceo-colorata, peliolata, petiolo poil. 2-7 longo, tereti, basi parùm incrassato,
exstipulaceo, summo apice sublùs glanduloso, glaudulis plurimis glomcratis, pilis
haud rare reeonditis. Flohis rnonœci panicujati, paniculis terinhialibus cpmposi-
tis, raniis erectis 5-6-poll. multifloris, iloribus pedicellatis, pediçellis lin. i circiter
longis, basi bracteâ lineari suffultis. Masc. Calyx 5-partitus,praefloratione valvatâ,
toliolis ovato-laneeolatis aeuminatis, patcnti-reflexis, extrorsum stellato-floccosoque
tomentosis introrsùm obsolète trilïerviis, inembranaccis, glabris, interdùm dessic-
catione? eleganterpurpureo-coloratis. Stamina crebra, cal y ce breviora , niter se (in
alabastro) imbricata, filarrientis brevibus, erectis, glabris, rcceplaculo piano gla-
broque insertis. Anther^e ovato-oblongae apice puncto carnoso filamentis dilatatis
aftixae, biloeulares, loculis linearibus rima longitudinal! dcliisccutibus. 1' loris
fem. liaud vidi. Fnucrus eapsularis bicoccus, coceis bivalvibus rotundis subconi-
pressis inœqualibus stylis a brevibus reflexis plumosis coronatis, basique calyce
persistente cinctis. Trophospermum dipterum, alis membranaceis. Semina rotunda,
testa crustaceâ scrobiculatâ atro-violaceâ intùs viTrucosâ.
ROTTLERA PANICULATA.
R. ramissubgracilibus pulvcriilento-tomentosis; foliis ovatis vel ovato-
oblongis aeuminatis basi trinerviis suprà glabris iniâ basi biglaiidulosis
subtùs albido- tomentosis reticulato- venosis ; spicis terminalibus; fl.
fem. calyce 5-partito , sègmCntis ovato-lanceolatis extrorsum tomento-
sis introrsùm subconcavis laevibus ; stylo 3-partito , segmentis oblongis
plumosis calyce longioribus reflexis.
lioltlera paniculata A. Juss. Euph. p. 33. — Croton pauiculatum Larnk. Encycl. i.
P' 2°7-
Mappa glabra.
M. ramulis teretibus pube brevissimâ quasi farinaceis ; foliis peltatis
ovatis longé aeuminatis apice repando-dentatis glabris subtùs glauee-
scentibus punctatis petiolatis ; stipulis ovato-lanceolatis integris rariùs
dentatis acutis membranaceis glabris ; racemis axillaribus folio bre-
vioribus pedunt ulatis ; flor. masc. bracteis subrotundo-ovatis integris
brevissimè puberulis ; fem. ovato-lanceolatis subfimbriato-laciniatis
glabris.
Mappa glabra A. Juss. Euph. p. 44- — Mappa Tanarius Bluni. Bijd. p. G24.— Ricinus
TanariusÀi(»ii/3/i.3.t. 122.
Jatropha Curcas.
J. foliis angulato - 5 - lobis basi truncato -cordatis integerrimis
glabris, floribus corymbosis , calycibus 5-partitis, corollà introrsùm
villosâ.
Jatropha curcas Linn. Ad. Juss. Euph. p. 37. — Blum. Bijd. p. 618.
Aleuritf.s MOLUCCANA.
A. foliis ovato-oblongis interdùm (in plant, junior.) 3-lobatis , lobis
aeuminatis undulatis, paniculâ terminali divaricatà albido-leprosâ.
Aleurites moluccana Willd. Spec, 4- P- Sgo. Blum. Bijil. p. G 19.— A. triloba Spr.
Syst. 3. p. 47.
488 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
ACALYPHA INDICA.
A. foliis subrotimdo-rhomboideis supernè deutatisbasi trinerviis an-
gustatis obtusisve longé petiolatis membranaceis glabris; spicis axilla-
ribus petiolo brevioribus Iaxis; fl. fem. bracteis foliaceis concavis
subrotundo-reuiformibus sûbihtëgris glabris; capsulis 3-coccis pube-
scentibus; seminibus laevibus griscis.
Acalyplia indica Linn. Zeyl. 34 1. IFilld. Spee. 4- p- 5a5. Spr. Syst. 3. p. 88o. tllwn.
Bijd. p. G28. liltet'il. Mai 10. p. 161. t. 81 .
ACALYPHA INTEGRIFOLIA.
A. fruticosa; foliis oblongo-ovatove-lanceolatis basi subcordatis apice
obtusis subintegris v. denticulatis ; flor. rriasc. spicis axillaribus densis
folio brevioribus serins elongatis subfiliformibus; fem. solitaiiis axilla-
ribus; stigmatibus longis erectis fhnbriato-plumosis coîoratis; ovariis
bispidis, capsulis echinatis.
Acalyplia integrifolia fFilld. Spt-c. 4- p. 53o. Ad. Juss. Euph. p. 45. — Tragia fruti-
cosa Coinm. Mss. in lierb. '.
ExcjEGaria Agallocha.
E. foliis ovalibus breviter acumiuatis obtusiusculis, obscure dentatis
petiolatis glaberrimis ; floribus masculis spicatis ; spicis axillaribus sessili-
bus poil. 1 r/a longis, femin. racemosis; fructibus orbiculatis laevibus
niagnitudine pisi minoris.
Excaeearia Agallocha Linn. Spec. 1 /j 5 1 . IJ'illd. Spec. 4- p- 864. Swartz, Fl. Incl. 1.
it2i. Bhim. Bijd. 63i. Rumph. Amb. 2. p. 237. t. 79-80.
EUPIIORBIA L/EVIGATA.
E. suffruticosa ; foliis (in ramulis) internodia superantibus erectis
quasi imbricatis ovalibus cordatis obtusis nnicronulatisve coriaceis bre-
vissimè petiolatis glancis; stipulis subovatis acuminatis diametro trans-
versali latioribus integris subfimbriatisve ; involncri laciuiis integris 3-
dentatisve ovato-lanceolatis glabris; glandulis transversè ovato-ellipticis
carnosis vix margine petaloideis; coccis glabris; seminibus subovato-
rotuudis laevibus griscis rapbe fuscâ notatis.
Euphorbia laevigata Vahl, Symb. -i. p. 54- Spr. Syst. 3. p. 790. Blam. Bijd. p. 63/j .
— E. glaucophylla Pair. Encycl. Snpp. a. p. 61 3. — E. kevis ejusd. I. c. p. G 12.
Obs. Cette espèce ne ressemble pas, comme le dit Poiret, à Y Euphorbia tommtosa;
i'lle en diffère par plusieurs caractères importants.
EUPHORDIA PILUUFERA.
E. caulibus teretibus erectis, junioribus pube bispidàdensâ flavâque
vestitis; foliis oppositis ovato-lanteolatis basi obliquis insequilateralibus
integris apice denticulatis sublùs pubescentibus ; glomcrulis axillaribus
sessilibus v. breviter pedunculatis densifloris; coccis angulatis pilis Iaxis
llavisque inspersis; seinhiibus laevibus rubro-carneis.
Euphorbia pilulifera Linn. Lamk. Dirt. a. p. /|22. Pers. Syn. 2. p. i3. Spr. 3. p. 794.
I-iluni. Bijd. p. 1 35. — E. capitata Lanrlx. (/«/. Hcrb. Mus. Par.)
HERBARII TJMORENSIS DESCRIPTIO. /\$<)
EUPHOHISIA THYMIEOLIA.
E. caule humifuso pubescente; loliis oppositis ovatis apicë sërrulatis
obtusis vel dimidiato-cordatis subina'quilateialibus suprà glabris subtùs
adpressè pubescentibus ; stipulis linearibus submerubranacëis ciliolula-
tis; cymis sessdibus cotifjestis axillaribus interdùm paucifloris; capsulis
sùbhispidis; seminibus carneis transversè siibrugosjs.
Fupborbia tbvmifolia Lamk. Encycl. n. 38. Pers. Syn. i. p. iZ.Spr. Syst. 3. p. 79$.
Blum. Itijd.
EUPHORBIA SERltULATA.
E. berbacea, foliis oppositis linearibus sërrulatis glabris, umbellis
sub-3-fidis axillaribus.
Euphorbia serrulata TH. Bijd. p. 635. Reînwdt. Mss.
Obs. Cette plante n'existe pas dans les collections du Muséum , je l'indique d'après
M. Blume; elle a été recueillie , à Timor, par M. Reinwardt.
URTICE.E.
DUBREUILIA ÏÎIEDLEI.
D. tamis teretibus sublsevibus; loliis oppositis ovato-acuminatis denta-
tis subcordatis trinerviis utrinqué pilis brevibtis inspersis atro-viridibus;
stipulis ovatis; cymis axillaribus pedunculatis foliis brevioribusdiffusis;
akeniis ovatis lœvibus.
Rami teretes, glabriusculi , novelli herbaeei virescentes. Folia opposita, poil. 2'/a-
5 longa, i'a-2 lata , ovata, acuminata, subeordata, grosse dentata, dentibus obtusis,
basi trinervia, reticulato-venosa, nervis suprà vix conspicuis, sublùs pallidioribus
\ ix prominulis, menibranacea, atrovirentia, utrinqué pilis adpressis semimalpigbia-
ceis dense conspersa, petiolata, petiolo i '/2 poil, longo , tereti , sicut rami pilis dense
obsito. Stipula subrotundo-deltoideae , erectœ, lin. '/, longa?, supra petiolum sitae,
submembranareœ, extrorsùm pilis raris inspersae. Lnflorescentia cymosa, cymis
gracilibus pedunculatis , peduncubs parliabbus divaricatis, diffusis, folio brevio-
ribus. Flores masc... Fem. bracteati; braetea? 3 inaequales, inferior major concava
viridis pilosa , lateralibus ( bracteolis) minoribus viridibus pilisque raris inspersis.
Calvx 3-partitus, foliolis ovato-lauceolatis obtusiusculis bracteolis sublatioribus
inflexis, pnnetis glàndulosis? coloratis inspersis. Stylus subnullus. Stigma pluri-
partitum , segmentis erectiusculis ineoloribus ovario brevioribus. Ovarium calycis
tundo insertum, ovatum, subrompressum , glabrum , punctis coloratis rare
inspersum, foliola calvcina superans, subfusruni. Embryo subrotundus, radiculâ
parvâ obtusâ, cotyledonibus orbiculatis dirnidio brevicre.
Obs. Le genre Pilca Lindl.doitêtre réuni à celui-ci. M. Lindley,dans ses Collectanea,
a omisdecilerlesenveloppes doubles que présentent les flenrsdeson nouveau genre,
caractère qui appartient à tous les Dubreuilia, M. Gaudicbaud regarde ces divisions
intérieures comme des étamines avortées. Les divisions extérieures étant de forme
et de grandeur différentes, on pourroit les considérer comme des organes accessoires:
la plus grande, concave dans le Dulueuiliu serpyllacea, seroitla bractée , les deux
latérales les bractéoles, et les trois divisions intérieures, égales entre elles , consti-
tueroient le périgone, qui, selon la manière de voir de M: Gaudicbaud, seroit à divi-
sions irrégulières. '
J'ai adopté les genres de cette famille établis par M. Gaudicliaud dans la partie
botanique du voyage de PUranie ; soit qu'on considère les divisions proposées par
Annules du Muséum, t. III, 3' série. .63
490 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
ce bolaniste comme genres ou sections,il est indispensable de subdiviser les genres
de cette famille.
URERA ACUM1NATA.
U. arborescens?, raruis novellis cortice rugoso violaceo vestitis; foliis
petiolatis ovalibus breviterar.uininatis,acumine ohtuso, trinerviis integris
pilis semimalpighiaceis undiqtie inspersis viridibus eoncolpribus; cyniis
axillaribus dichotomis divaricatis foliis brevioribus, akeniis ovatisglabris.
Urera acuminata Gaudich. Frcjc. 1t. Bot. p. f\ç)~. — Procris acuniinata Poir. Dict.
p. 629. Spr. Sjst. 3. p. 846-
Fleurya petiolata. »
F. herbacea : foliis subrotundo-ovatis acutiiisculis basi subrotundo-
acuminatis dentatis, membranaceis, viridibus subtùs pallidioribus
undique pilis inspersis ; petiolis semipedalibus gracilibus limbo
longioribus; stipulis lineari -lanceolatis acutissimis subvillosis ; flor.
masc. 5-partitis, foliolis calycinis suboblongo - obovatis margiuibus
inflexis ; fem. 3-part. pellucido- membranaceis inaequalibus subrotundo-
ovatis; akeniis rotundis subcomprossis laevibus.
Rami erecti? herbacei , striati , villoso-bispidi. Folia poil. 3-4 longa , 3-3' ,', lata.
subrotundo-ovata, apice acutiuscula, basi rotundata, acumine brevi obtusoque alte-
nuata, dentata,trinervia, nervis primariis paucis utrinque vix prominulis, membra-
nacea, tenuia, undique pilis inspersa, viridia, subtùs pallidiora, longissimè
petiolrta, petiolo poil. 5-6 longo, debili, tereti , striato, pilis raris insperso.
Stipula lineari-lanceolatœ ^acutœ, lin. 3 longue, erectœ, uninerviae, membranaceae,
extroisùm pilis inspersae, introrsùm glabrae. inflorescentia cymosa, cyinU
axillaribus erectis panicukeformibus multifloris, floribus subsessilibus quasi
glomeratis. Masc. Calyx 5-partitus, praefloralione valvatâ, foliolis subobovato-
oblongis, obtusis, inflexis, concavis , glabris, membranaceis , erectis, demùm paten-
tibus. Stamina5, feililia, laciniis calycinis subbreviora, filamentis teretiusculis
glabris subincurvatis. Anther.e rotundae a-loculares. Ridimentl.m pistilli rotundum
glabrum. FEM.brevissimè pedicellali bracteati , bracteisovatis obtusis membranaceis,
parvis, pellucidis. Calyx bipartitus, foliolis subrotundo-ovatis, acutiiisculis, mem-
branaceis, pellucidis, medio subvirescentibns. Stylus subnullus. Stigma caudatum
f)apillosumpostantbesincontorto-subcapitatum. AKENirjMsubrotundum calyce duplô
ongius, brève rostratum, rostro curvato, subcompressum, glabrum , laeve. Ova-
rium lineari-oblongum, erectum, basi sublateraliter affixum.
Laportea PELTATA.
\j. foliis majnsculis peltatis subrotundo-ovatis acutiusculis trinerviis
dentatis imà basi subintegris suprà pilis raris inspersis subtùs pilosis
pallidioribus, petiolis pilosis longiuscnlis ; cymis divaricatis ; akeniis
compressis rostratis tuberculatis glabris.
Laportea peltata Gaudich. I. c. p. 498. — Urlica atrox Lesch. nus.
Arbcscula. Ramitli teretes retrorsùm pilosi. Folia alterna, peltata, poli. 4-8 longa,
3-5 lata, subrotundo-ovata, acutiuscula, dentata, dentibus acutis subcallosis, imà
basi subintegra, membranacea , trinervia, nervis ad limbum médium evanescen-
tibus reticulaio-venosis, suprà subpilosa, viridia, subtùs villosa pallidioraque
petiolata, petiolo 2-4 poil, lougo tereti retrorsùm piloso, pilis brevissimis sub-
incanis. Inflorescentia (incompleta) cymosa? cymis divaricatis, foliis brevioribus
laxifloris, ûoribus glomeratis subsessilibus. Flores masc. haud vidi. Fem. brac-
teati, bractcis subrotundo - ovatis, calyce sublongioribus, margine membranaceis ,
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. 49'
glabriusculis. Calts 4-partitus, foliolis 2 extcrioribus '/a lin. longis, sùbrotundo-
ovatis, dorso lineâ viridi crassâ notatis margine menibrânaceis , glubriusculis,
Stylus caudatus, subplumosus, akenium aequans. Akkxium subrotundo-ovoidenm ,
rostratum, rostro obliqué truncato, calyceoi bracteamque superans, tuberculatum ,
glabrum.SEMENsubrotundo-ovoideura lusi afnxuoi, testé lœvi nigrà, nitidâ. Embryo
subrotundus , radieulâ parvâ cotyledoaibus orbîculatis planiusculis bréviore.
BnElIMEKIA PP.OPINQUA.
B. ramulis terelibus incano - velutinis : foliis ovatis acuminatis den-
tatis basi inteeris rotundatis subcoriacèis trinerviis, nervis ad apicem
evanescentibus, suprà creberrimè punctulatis nec scabris subtùs niveo
tomentosis ; spicis interruptis foliis brevioribus; floribus fem. glomeratis;
akeniissubrotundissubincano-tomeutosis; stylo multotiesakenio longiori.
Ramcli glabrati côrtice colorato rubescente vestiti, juniores herbaçei velutino-
incani , lapsarum stipularum cicati icibus notati. Stipula lànceolato-acutae extror-
sùin sericeo-velutina» citissimo dccidua-. Foi ia alterna, ovato-lanceolata, limlo poil.
2-4 longo i'/,-2Vi lato , aeuminata dentata , denlibus inaequalibus obtusis, basi
intégra trinervia, nervis ad apicem evanescentibus, subcoriacea, suprà viridia
dessiccatione interdùm fuscescentia , tenuissimè tuberculato-punctata me s< abra.
subtùs incano-tomentosa, reticulato-venosa , pctiolata, petiolo poil. i-ir/„ longo,
tereti, suprà sulcato, incano. Ixflorescentia spicata , spicis folio brevioribus,
axillaribus, glomerato-interrupti's , glomerulis sessilibus. Fl. masc. Cai.yx 4-sepalus,
sepalis ovalo-lanceolatis extrorsùtn incano-velutinis, introrsum glabris, submem-
branaceis. Stamixa \, hlamentis subulalis glabris subooloratis. Anthi.ii 1 rotundae
dorso affixue , biloculares, loculis longitudinaliter debisccntibus. Pistiili rudimen-
tutn parvum, villoso-niveum , stylo abortivo colorato. Fl. fem. Gàitx çampanu-*
latus, ore contrat to dentato, venosus, extrorsùm tomentosus, ovarium arctè cingens.
Stylus brevis ralycis vix faucem superans. Stigmata caudatum ovario multoties
longius, plumosuin , fuscuni. Ovarium glabrum, stylo coronatutn. Utrici lus
pyriformis, rudimento styli coronatus, calyce persistente arctè cinctus.
Obs. UUrtica cinerascem V enl. a beaucoup d'analogie avec cette espèce. Cepen-
dant elle s'en distingue par ses feuilles plus longuement acuminées, presque entières
à pétioles plus grêles. Poiret, qui a eu connpissance de l'échantillon conserve dans
l'herbier de M. de Jussieu , attribue à sa plante des rameaux très grêles ; l'échantillon
cité par lui n'a qu'une lanière d'écorce sécbe et tordue qui simule ainsi un rameau.
BOEIIMERIA VELUTINA.
B. ramulis incano-velutinis: foliis corda tis longiusculè acuminatis tri-
nerviis dentatis basi iutegris suprà viridibus tenuissimè puberulis S»b-
tùs niveo-velutiuis; stipulis latè ovato-lanceolatis acutis incano-velutinis ;
floribus masculis racemosis glomeratis interruptis petiolo brevioribus.
R.AMULiberbacei, lapsarum stipularum cicali icilms ànnularibus notati, tomentoso-
incani , velu tin i. Foi.ia poil. 4' lr$ longa, 3-4 la ta, eordata, lobis interdùm snperpo-
siliset coalitis, indè quasi peltata longileracuminata, dentata, basi intégra, trinervia,
nervis subtùs vix prominulis iiifimis ad limbum médium evanescentibus, meni-
branacea, suprà viridia, tenuissimè pubescenti-velutina , nervis pubescentibus,
subtiis niveo-tomentosa velutina, pctiolata , petiolo poil. i'/j-3' 2 longo, sicut
ramuli incano. Stipulas ovàto-lanceolatae, acut e, uninervise , membra&aceae, i nt j<>r-
sùm glabrae fui va?, extrorsùm incanae. Inflorescentia raremosa, racemis elongalis
petiolo brevioribus : flores dense capilato-glomerati, glomerulis plurifloris inter-
ruptis basi bracleolatis, bracteolis subovatis glomerulis brevioribus, floribus mas-
culis subsessilibus. Calts 4-partitns. praefloratione valvatâ. foliolis ovatis subobtusis
coucavis glabris submembranaceis subconniventibus extrorsùm incanis. Stamina 4
49 2 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO.
calyce paulôbreviora, filamentisantcanthesin plicatisglabris. Anthère subrotundo-
oblongae 2-loculares. Ridimentum pistilli pyriforme basi pubescens, apice glabrum.
Flores fera, desiderantur.
POUZOLZIA LuEVIGATA.
P. arborescens; foliis ovatolanceolatis acuminatis trinerviis breviter
petiolatis membranaceis utrinque lœtè viridibus glabris ; floribus
masculis axillaribus subsëssilibus.
Pouzolzia laevigala Gaudich. I. c. p. 5o3 — Parietaria laevigata Latnk. Dict.
5. p. 17.
Pouzolzia parietarioides.
P. ramis erectis; foliis infimis rarô oppositis, supremis altérais
ovato-lanceolads subobtusis trinerviis integerrimis subpilosis utrinque
viridibus ; floribus paucis axillaribus sessilibus.
Ilabitus Parietariœ officinalis. Rami teretes, erecti , basi cortice vestiti rubesceute ,
apice herbacei pubescentes. FoLiApoll. i-i'/a longa, 6-7 lata, ovato-lanceolata , ob-
tusa,basi rotundata, intégra, trinervia, nervis ad apicem evanescentibus vix utrinque
prominulis , menibranacea , suprà scabriuscula , subtùs subpilosa , subeoncoloria,
viridia, breviter petiolata,petiolo 2-3 lin. longo, pilisalbis adpressis subpubescente.
Stipula lineari-lauceolatae , acuta?, petiolo breviores, pilosee , subfu'scœ. Flores axil-
lares subglonierati , sessiles, braeteati, bracteis subovato-lanceolatis membranaceis
ciliolatis flore brc\ ioribus. M.vsc. Calyx 4-partitus, foliolis subobovatis , margine
inflexis, concavis, conniventibus, seriùs palentibus, submembranaceis, extrorsùm
hispidulis. Stamina 4calycem aequantia; filamenlis teretiusculis glabris. Anthères
rotundae albidae. Pistilli rudimentum subrotundo-conoideum , glabrum. Fem.
Calyx ut in niasc. Akenium ovoideum sub-6-costatum apice hispidum. Stylus sub-
nullus, stigmate elongato caudato plumosoerecto seriùsreflexo akenium subaequante.
Semen ovoideum subacutum, Iœve : cotyledonibus ovatorotundrs crassiusculis
radiculâ superâ longioribus.
Obs. Les Urtica glomerata , repens , triplinervîs , de l'herbier de Wallich, appar-
tiennent à ce genre et se rapprochent spécifiquement de l'espèce que je viens de
décrire.
Broussonetia PAPYRIFERA.
B. foliis subrotundis ovatisve basi cordatis vel rotundatis breviter
acuminatis dentatis; stipulis ovalibus acuminatis membranaceis ciliatis;
amentis masculis cyliudraceis elongatis pendulis , fem. globosis pedun-
culatis.
Broussonetia papy ri fera Fcnt.Tab. reg. veg. 3. p. 5^y. Willd. Spec. 4- P- 743- Pevs.
Syn. 2. p. 612. Spr. S\st. 3. p. 901. Btum. Btjd. p. 4^7- — Papyrus Japonica Litmk.
Dict. 5. p. b.Ejusd. Ill.t. 762. — Morus papyrilera Linn.Spec 2. 287.
Fatoua LAKCEOLATA.
F. ramis gracilibus erectis supernè puberulis; foliis lanceolatis
sœpiùs acuminatis basi rotundatis subcuneatisve dentatis suprà scabris
subtùs pubesceutibus; stipulis linearibus acutis; capitulis pedunculatis
subrugosis.
Rami teretes erecti, cortice rubesceute glabriusculo supernè pubescente vestiti.
Foua alterna poil. 1 '/2-3 longa, % circiler lata, lanceolata, acuminata rariùs
obtusa , basi rotundata aut subcuneata , dentala , trinervia , reticulato-venosa , sub-
membranacea , utrinque scabriuscula , suprà pilis raids basi callosis dense inspersa ,
HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTIO. f\i) .'.
subtùs paliidiora, tenu i ter |iilosn , petiolata, petiolo brevi lin. I\ Ion go, tercti, scabro.
Stipi'l.k lineares petiolo dimidio breviores, scabriuscula? , submembranaeeae, deci-
duas. iNFLoRESCENTiArymosa, rymis ramis congestis dense capitatis. capitulis axilla-
ribns breviier peduncnlatis. Flores polygami, subsessiles basi brâcteati, bracteis
linearibus lacinialis pubescentibus. Mise. : prafloratione valvatà. Calyx l\ - par-
titus, foliolis ovatis,acutis,erectis, seriùs patulis,extrorsùm pilosis. Petai.ao. Stamiisa
\ calycem aequantia, filamentis planis submembranaceis , in alabastro inflexis.
Anther.e rotundse bi'oeularcs. Rudimenttjm ovarii in centre rotundum. iim.
Cai.yx 4-liar,'tl,s ' foliolis ovatis basi et apice angustatis, extrorsùni pilosius-
culis, introrsùm glabris, fructiferU herbaceis. Petala staminaque o. Stylus altè
bifidus,lobo altero subabortivo brevissimo, villosus, filiformis, ovarium longé su-
perans. Ovarium globosum brevissimè stipitatum , glabrum. Akema brevissimè
stipitata, rotnnda, sublacvia.
Obs. L'inflorescence, dans ce genre, ne consiste pas dans un réceptacle à la
manière des Elatostemma . mais elle résulte de plusieurs petits rameaux aplatis
partant d'un même point comme une ombelle: ebacun d'eux se ramifie et porte
plusieurs fleurs polygames dont je n'ai pu déterminer positivement la position;
elles sont accompagnées de bractées linéaires laciniées.
ARTOCARPE.E.
Ficus RUMPHII.
F. foliis subrotimdo-deltoideis v. lato-ovatis acuminatis sub-5-nerviis,
primariis obliquis ad liiiibi médium evanescentibus, suprà punctulatis
subtùs reticulato-venosis utrinque glaberrimis, petiolis limbum subœ-
quantibus; gemniis lanceolatis acutis glabris; syconis (Miib.) axilla-
ribus globosis geminatis sessilibus glabris.
Ficus Rumpliii Blum. Bijd. p. 4^7- — Arbor conciliorum Rumph. Amb. 3.
t. 92.
Rami cortice rugoso vestiti , cicatriculis foliorum subrotundis notato, novellis
herbaceis lenticellis oblongis insperso. Stipula lanceolato-acuminatae, poil. 1 et ultra
longae, glaberrimas. Foi.ia poil. 2-2'/2 longa, ferè totidem lata, subrotundo-deltoidea,
vel lato-ovata, breviter acuminata, basi subrepando -cordata , 3-5nervia, nervis
primariis obliquis ad limbum médium evanescentibus, infimis reticulatis, suprà in-
tense viridia, subtùs paliidiora, coriacea petiolata, petiolo poil. 1 - 1 l/-A
longo, tereti basi vix incrassato, glaberrimo. Syconi globosi, geminati, sessiles,
axillares, Cerasi aviitm magnitudine.
Obs. Cette espèce, souvent confondue avec le Ficus religiosa, s'en distingue cepen-
dant assez facilement par ses feuilles , dont les pétioles sont plus courts, le limbe plus
deltoïde et moins acuminé.
Ficus saxophila.
F. foliis majusculis ovato - oblongis acuminatis basi subcordatis ,
suprà nitidis subtùs pallidioribus triuerviis, nervis infimis limbi infra
médium evanescentibus, petiolis poil. i-'i'/a longis; gemmis ovoideis;
stipulis parvis margine ciliolulatis; syconis pisiformibus sessilibus ge-
minis , basi bracteatis.
Ficus saxopbila Blum. Bijd. p. 4°7-
Rami crassitie pennas anserinœ, cortice fuscescente rugoso vestiti, siipularum fo-
liorumque lapsorum cicatriculis potati , poyelUs berbaceis; internodia circiter polli-
caria. Stipulée 1. 1 'L longae , ovato-acutœ , nitidse, virides, ciliolalae. Folia poil. 3-j
longa, 3-4 '/s 'ataî ovato -oblonga, acuminata, basi subcordata, trinervia , nervis
|i)| HKltltAlUl TIM0REN8IS DEsCRIPTIO;
iiilimis liinlil inli.i médium evanescenttbui obliquis, submembranacea . supra
niiiil.i,\ iridia, siiliins pallidiora, petiolata, petiolo poil, i-i ' ., Ion go, basi \ i\ mcras-
s.iid, subtereti, glaberrimo. Syconi s pisiformis, umbonatus, awillaris, eemiriatus,
basi squamatus, squamis rbtundis extrorsùm lenuiter pubescemtibus.
Obs. Cette plante varie quant à la forme de ses feuilles, qui sont plus ou moins
cordées a la l>.;si'; tan toi elles sonl ovées-oblongues, rantôl cordifbrmes ; elles ont de
l'analogie avec celles du /'. populnea Willd.
Ficus radiata.
I". ramulis hirtellis; stipulis acutis glaberrimis poil. i1 alongis; foliis
tnajusculis elliptico-oblongis basi acutiusculis apice obtusis aut obtuse
acumiuatis membranaceis utrinque glabris; syconis axillaribus sessili-
lui* solitariis geminisve depresso-globosis radiato-striatis breVissiuiè |>f
duncolatis.
I!\>u teretes, cortice vestiti fulvo, in adultis glabrato, fbliorum lapsorum cicatri-
riluis rotundatis notato, novellis teretibus birtellis. Stipula poil, el ultra longe,
lanceolato-acutœ , glaberrimœ. Folia elliptico-oblonga,acuminata, poil. .'1-7 longa,
1' ,-3 l.n.i, basi acutiuscula, integerrîma, penninervia, nervis 9-11 utrinque vix
prominulis coloratis . submembranacea, glaberrima, breviter petiolata, petiolo lin.
6-glongo, epidermide fusca tenui subsquamata glabriusculà vestito. Syconi axilla-
rcs solitarii vel gemini brevissimè peduneufati (Centstmagnitudine) globoso-depressi .
squamis brevibus rotundis umbilicati, glabri, lenticellis rotundis inspersi , in cortice
radiato striati . vetiosi. A m m v v immatura) subovata, subanguiato - trigona , fusca .
seminis Papaveris magnitudine.
Ficus bjsmatocarpa.
F. ramulis iiliimis subtriquetris pubernlis; stipulis oyàto-lanoeolatis 2-
lin. longis puberolis acuminatis ; toliis ovato-ellipticis breviter et obtuse
ucuminatis subtriplinerviis trausversè parallelo-venosis integris glabris;
syconis sphserico-ellipsoideis geminis solitariisve axillaribus sessilibus
obsolète costalis glabris, I>asi iuvolucro j-l'ulo i-iiu-tis.
/ m: a toliis ovatia basi passlm subcordatis petiolislongioribus, syco-
nis depresso-globosis.
H.vMi teretos , cortice flavescente-fulvo vestiti rugoso, stipularum fbliorumque
lapsorum cicatriculisnotatijjuniores triquetri,pube tenui subsericeâ inspersi.STiPi 11
ovato lanceolatœ acute, extrorsùm subsericeo-puberula . convolutae, Folia poil. 3-6
longa, >\ ,-3' j lata, o vato-elliptica , breviter acuminata, lusi rotundata, intégra,
eoriacea , basi Bubtriplinervia , nervis infimis ferè cîto evanescentihus , .iliis
transversè parallelis, primariis prominulis p.illidis, petiolata, petiolo brevi vix
semipollicari', terati, glabro. Syconj sphssrico-subellipsoidei , gemini vil solithrii
nxulares, sessiles, magnitudine Csru&i aviuin^ obsolète venosi, glabri, basi iuvo-
lucro tetraphyllo cincti , fbliolis rotundis concavis, glabriusculis.
<>/>.. I,i- Ficiu stibeordata Blum. parott avoir de l'analogie avec cette espèce, qui
sen éloigné cependant par srs petiojes plus courts, ses rameaux supérieurs plus
anguleux el velus, tandis qu'ils soin glabres dans le Ficus subcordata. Elle semble en-
core être très voisine du, F. caUophylla , du même auteur, sur-tout lorsqu'on le com-
pare a l.i variété* que je viens de citer.
Ficus neglecta.
F. lauiulis jiuiiorilnis triquetris glabris; loliis ux.ilihiis acuniinatis
îuitr.uill TIM0REN8IS DESCRIPTIO. [gS
basi rotundatis ve] subattenuatta transversè paralielo-venosis integris;
stipulis lanceolato-abuminatis glabris; syconis glob'oso-depressls venosis
axillaribus sessilibus geminis, iavolucro stepè ubscondito l>;isi cinctis.
Hami cortice cinereo-flavescenfe lenticellisque oblongis insperso vestiti : juniorea
triqueti'i, epidermide herbaceô glabre lœvi. Stipi i i lin, a circiter longsa,lanceolato
Hcumin use, viridos, elaberrimœ. Poi i v poil. 3-6 longa, i 3 lata, ovalia vel elliptico
ovata, acuminata, basi Bubrotundata , intégra, submembvanacea , glaberrima,
parallelo veoosa,nervo medio tantùm prominulo pallido,venis infimis suprà basila
il luis, .il ils Ici lin lui s .)|>|>i ouinalis, lui' vil ci pet iol.it a , jicliolo lin. .j-K longO, Ici cl i ,
glaberrinao. Sïconi globoso-depressi , 0 rasi aviwn oiagnitudine, plcrumque gémi
uati , axillares, sessiles , glabri, venosi, basi involucro brevi i-4-phyllo cincti.
06s. Cette espèce est voisine du F. Bvnjamina, mais ses fruits sont plus gros, el
les veines transversales >1< •> feuilles moins rapprochées; peut-être n'est-elle qu'une
variété de la précédente à rameaux glabres.
Fiers TlMORENSJS.
F. ramis ultimis subterelibus glabris; stipulis ovatc— acuminatis lin. .!-
I longis j;lal)iis couvolutis introrsùra coloratis; foliis ovatis obtusis aut
obscure acuminatis coriaceis subtripunerviis parallelo-venosis,; syconis
involucro basi cinctis.
Rahi teretes, cortice fulvo lenttcellis rotundis pallidioribus insperso vestiti, junio-
rps subteretes glaberrimi. Stipulas ovato-lanceolatœ acutœ lin. 3-4 longœ, intror-
m'iiii colorâtes. Folia poil. a1 ,-3 longa, a-a', , lata, ovata, obtusa, vel obscure acumi
nata, intégra, parallelo-venosor , venis suprà vix conspicuis , subtùs pallidioribus
subdistant il mis, Ikisi gubtriplinervia, nervis suprà basilarfbus, coriacea, petiolata, pe-
tiolo poil, ci ultra longo, tereti, glaberrimo, basi haud incraïaato. Syconi immaturi
involucro tetraphyllo subinclusi.
Ohs. Cette espèce se distingue des deux précédentes par ses feuilles très coriaces
à nervures distantes, peu apparentes et moins rapprochées,ainsi que par les stipules,
qui sont colorées à l'intérieur ; elle parott avoir sur-tout de la ressemblance avec le
F. rubru Vabl.
Ficus màcrophylla.
F. ramis crassis glabris ; foliis amplis ovalibus basi et apice ôbtusis
cartilagineis petiolatis, snprà glabris laetè viridibus, subtùs pallidioribus
punctato-scabris ; stipulis lanceolatis acutis extrorsùœ sericeo-tomen-
tosis incanis; syconis ccrasiformibus globosis axillaribus subsolitariis
pendulis, pedunculis ad médium bibracteatissubvelutino-tomentosis.
Ficus màcrophylla Pers. Syn, a, p. 609. Desf.Cat. II. reg. Par. p. V'pi.
<)hs. Cette espèce cro il également sur les «oies Occidentales <l«! la Nouvelle-Mol
lande, don elle a été rapportée par les naturalistes de l'expédition aux Tores
Australes.
ficus LjETA,
F, cortice ramoram laevi flavido; ^1 i | >u 1 is lanceolato-subulatis glaberri-
mis; foliis oblongo - lanceolatis subacuminatis rariùs obtusis coria-
ceis laetè viridibus breviter petiolatis transversè parallelo venosis ,
syconis pisifprmibus pedunculatis solitariis geminisve globosis glabet-
liniis.
RAM] tentes, corliie la'vi llavcscciile palliilo VeSliti , pillions glubct riini
Foi ia oblongo-lanceolato, ■>.' j-3'/, poil, longa , a-a' ,, lata , api e sapins acu-
4<j6 HERBARII TIMORENSIS DESCRIPTîO.
minata, rarissime obtusa, basi subattenuata, inaequilatera;, penninervia , nervo
medio primariisque venis subtùs prominulis pallidè flavidis, coriacea , utrinqûe
laetè - viridia , suprà sublaavia , subtùs tenuissimè tuherculosa, pallidiora, bre-
viter petiolata, pctiolo semipollicari apice subincrassato glaberrimo. Stipul.e
laneeolato - acutse, subulatae, glaberrimœ. Syconi axillares solitarii v. gemini
laeves, pedunculati, pedunculis nudis aut squaniis tenuibus basi instructis, globosi,
Ct'rasi avium magnitudine. Floues feminei. Calyx l\ - partitus segmentis li-
neari-oblongis. Stylus ovario longior, violaeeus, stigmate subbifulo. Akeni a sub-
globosa, oehroleuca, pallida, granit ni Papaveris magnitudine œquantia.
Obs. Cette espèce est voisine des Ficus virqatn et subitlnla Blnm. ; elle se distingue
lie la première par ses feuillesplus coriaces et ses fruits plus petits, de la seconde par
ses feuilles plus alongées.
Ficus rubricaulis.
F. ramis cortice fusco-rubescente scabro vestitis; stipulis lanccolato-
acuminatis lin. 2 longis subsericeo-scabris ; foliis ovalibus v. oblongo-
laneeolatis acuniinatis basi rotundatis subàcutisve breviter petiolatis,
tfitierviis utrinqûe subtùs scabris reticulato-venosis, venis primariis
basilâribus rcmotislimbi infra médium evanescentibus pallidis ; syconis
pedunculatis globosis (magnitudine Pisi) scabriusculis
Ramosâ, ramis crassitie pennae corvinae, cortice fusco-rubente vestitis , junioribus
scabris. Folia poil. 2 '/2-3 1onga, 2 circiter lata , ovalia vel oblongo-lanceolata ,
acuminata, rariùs obtusa, basi trinervia, subattenuata, v. rotundata, intégra, penni-
nervia, nervis suprà vix conspicuis , subtùs p.dlidioribus prominulis, basilâribus
infra limbutn médium evanescentibus, subcoriacea , utrinqûe sed inprimis subtùs
scabra , tuberrulis notata, breviter petiolata, petiolo 3 lin. longo, scabro. Stipulée
dorso sericeo-scabras, lanceolato-acuminatse, margine glabra>. Syconi axillares, ge-
inini , globosi [Pisi majoris 111 îgnitudine ), scabri , ocbroleuci, pedunculati, pedun-
culis supernè squamis 2-3 o\ ato-rotundis subciliolatis, cinctis. Flores feminei.
Calyx 4-part'tusî segmentis linearibus oblongis margine pilosiusculis akenium su-
perantibus. Stigma coloratum subcapitatum. Akenia globosa, lœvia, pallidè flava,
seminis Papaveris magnitudine.
Obs. Cette espèce a de l'analogie avec le Ficus poliloria Lamk., dont elle diffère
par les feuilles, plus longuement acuminées, scabres , mais privées de poils couchés.
Les rameaux ainsi que les fruits sont également rouverts d'aspérités, à peine visibles
à la loupe, tandis que, dans le F. poliloria, les rameaux sont bispides, et les fruits
couverts de poils courts et roides qui ressemblent à des aiguillons.
FlCUS PUBINERVIS.
F. ramis cortice fusco, novellis adpressè pilosis; foliis elliptico-
oblongis basi et apice acuniinatis glabris, nervo medio petiolisgemmis-
<jue serïceo - pubescentibus ; syconis globosis geminatis brevissimè
pedunculatis.
Ficus pubiaervis Blum, Bijd. p. t\^>i.
Caulis arborescens. Rami cortice fusco vestiti,in adultis glabro; novelli adpressè
striceo-pilosiusculi, inteniodiis appioximatis. Folia poil. 3 '/2-6 longa, 2-2 '/2lata,
elliptico - oblohga, basi et apice breviter acuminata, utrinqûe glabra , subco-
riacea, penninervia, suprà nervis vix conspicuis, subtùs nervis 7-1 1 subprominulis ,
interdit m fusco coloratts, me<lio sericeo-pubescente, petiolata petiolosemipollicari se-
riceo-pubescente, demùm glabrato. Stipulée poll.iet ultra longs, lineari-lanreolata;,
acutissimae, extrorsùm seiieeo-puberul e, introrsùm glabrae, badia'. Syconi axilla-
res, plerumque solitarii, globosi, subsessiles, basi squamis tribus subovato-rotundis.
herr \rii timorensis descriptio. 4g-
extrorsùm piiberulis i-iiicti, suhnervosi , basi pilosiusculi. Akenia subrotundo-
oblonga, fusca. Stylus akenio duplè longior, coloratus ; stigmate suljbifido f'useo.
FlCUS TRICIIOCARPA.
F. caule scandente; ramis fructiferis cortice valdè rugoso fusco
vestitis, adultis teretibus glabris, aovellis toraentoso-puberulis ; foliis
ovalibus vel elliptico-lauceolatis basi rotundatis apice breviter acu-
minatis rariùs obtusis, utrinque petiolisque pubescentibus ; syconis
orbicularibus b.reviter pedunculatis pubc griseâ vestitis.
Ficus trichocarpa Blum. Bijd. p. 458.
Scandens. Rami fmctiferî cortice rugoso asperoque vesliti ; ramuli teretes, laeves,
glabri, fusci , novellis puhescenti-iomentosis. Folia poil. 2 ' 2-3 % longa, 1 '/2-2 '/.,
lata, ovalia, ellipticovè lanceolata, breviter acuminata, rariùs obtusa, integerrima,
submembranacea, pennivervia, nervis 7-9 utrinque vix prominulis, infiinis infra
médium evanescentibus , supra glabrjuscula, sùbtùs pubescentia, concoloria, pe-
tiolata, petiolo poil. '/a-i'/, longo, tereti tomentoso. Stipulje ovato- lanceolatœ,
acutae, lin. 3 longre, membranaceas , exlrorsùm tomentosa?, introrsùm glabra?.
Syconi rameales, solitarii v. gemini 3 globpsi, (magnitudinu Cerasi) pube griseâ
vestiti, basi squamis i-!\ subrotundis extrorsùm puberulis cincti, subsessiles, pédun-
culo tereti vix lin. 2 longo tomentoso. Akenia globosa , seminibus Sinapis si mil ia ,
plus minÙEve pedicellata , laevia, rubro-sanguinea. Stylus filiformis, basi incras-
satus, elongatus, akeniis duplo longior, glaber, coloratus. Semina subovato-
orbiculata; embryo subarcuatus Iiyalinus eotyledonibus radiculam subœquantibus
carnosis ; radicula crassa obtusa.
Obs. Outre ces espères de Finis les herbiers du Musée en possèdent encore trois
autres rapportées par M. Gaudichaud, mais qui sont trop incomplètes pour être dé-
crites ici; j'aurai sans doute occasion de les retrouver dans l'herbier de Timor, que
M. Blumem'a promis de me communiquer ; dans le cas contraire, je les signalerai,
quoique incomplètes, en publiant les plantes de Zippelius.
Artocarpus INCISUS.
A. foliis pinnatifido-incisis laciniis lanceolatis acuminatis integris ,
lobo terminali latiori grosse denîato integrove, suprà nervis sùbtùs
undique pubescenti-bispidis breviter petiolatis ramulisque pilosis.
Artocarpus incisa Linn. f. Supp. [\i 1. Forst. Monog. 1784. fVilld. Spcc. 4- p- '88.
Lamk. Dût. 3. p. 199. Spr. Syst. 3. p. 8o4- Blum. Bijd. p. 48o. Rumph. Amb. 1.
p. 1 10. t. 33.
Artocarpus entegrifolujs.
A. ramulis teretibus glabris ; foliis ovalibus ellipticovè oblongis
basi acutiusculis apice obtusis mucronatisve coriaceis sùbtùs reticu-
lato-venosis utrinque glaberrimis petiolatis.
Artocarpus integrifolia Linn. f. Supp. 4i2. IFilld.Spec. 4. p. 189. Spr. Syst. i3. p.
8o/|. Blum. Bijd. 48a.— A. Jaca Lamk. Dict. 3. p. 201. Rumph. Amb. 1. Tab. 3o. p.
197. Rheed. Malab. 3. p. 17. t. 26-27-28.
PIPFJUCEjE.
Piper longum.
P. ramis teretibus tuberculatis vel laevibus glabris ; foliis ovato-
lanceolatis acuminatis basi subcordato-insequilateralibus trinerviis sub*
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 64
4g8 HERBAR1I TIMORENSIS DESCIUPTIO.
coriaceis glaberrimis ; amentis teretibus cernais erectisve peduncula-
tis pollicaribus.
Piper longum Linn. ÏVilld. Spec. i. p. 161. Pers. Syn. i. p. 3i. Spr. Syst. i. ii3.
fiiintpli. Ami. v. p. 335. t. 116. f. 2. Rheed. Mal. 7. p. 27. t. 14.
Piper latifolium.
P. foliis amplis profonde cordato-orbiculatis 11-nerviis breviter
acnminatis raembranaceis longé pctiolatis glaberrimis viridibns con-
coloribus; amentis axillaribus leietibus elongatis pennae columbina^
diametro peduncnlatis solitariis geminisve ; stipulis subspathaeformibus
lanceolatis membranaceis.
Piper latifolium Linn. Sprc. fjllld. Spec. 1. p. 161. — Piper spurium Forst. herli.
\\. 17. Ejusd. Prod. n. 22. Linn. Si/jip. 91. Spr. Syst. 1. p. n3.
CELTIDE^E.
SPONIA Coinm. (i)
bLORFS polygami in oyuias dicbptomas dispositi. CâLYX 5-se-
palus , sepalis axpialibus, persistentibus. S'FAMINA 5. OVAR1UM
stigmatibux duobus biiateralibus ( ante antbesin incurvatis )
corniculatum, oyuIo solitario anatropo pcndulo. FRUCTUS suc-
culentùs seniine eompresso sphaerico. TESTA nucamentacea
rugulosa. EMBP.YO in albumine lenui arcuatus, colyledonibus
crassiusculis laevibus.
Sponia Coinm. à Geltide Tourne/, satis discrcpat inflorescentiâ cy-
mosâ, calyce persistente, stigmatibus brevibus sessilibus discretis ,
cotyledonibus deniqne baud toliaceis nec contortuplicatis.
Hujusgeneris species sunt ** {Asialicn'): — C. orientalisijfm. (Sponia Andaresa
Comm.) — C. Ambpiriensîsf^fih^ — C. rjgida'M. — C. discolorCY — C. aspera Ad. Bronc/.
**(Ameriranœ): — C. micrantha et C. Lima. — C. canesrens. — C. riparia. — C. mollis
et ( ;. macropby lia H. B. K. — C. rugosa Willd. — Speries dub'iœ. — C. sinensis Pers.
— C. trinervia Lomk. — G. Lamarckiana Scliult.— [C. Lima Z>a«n A. Encycl.)
Sponia ■timorensis.
S. ramis glabris, junioribus subflexuosis petiolisque bispidis ; foliis
lanceolato-acuminatis basi rotundatis trjplinerviis subœquilateralibns
dentatis suprà àsperis snblùs pubcsccnti-scabris ; cymis petioluni
aequantibus; calycinis foliolis masc. concavis; femïn. ovato-lan-
ceolatis ciliatis ; fructibus parvis glabris.
R.*mi cortice fiiscb glabro lenticellisqûe minutis notato vcstiti; juniores sub-
flexuosi, bîspidi. Stipula. Imeafi-Iariceolatœ, extrorsiim bispidae, vilenies, deciduœ.
Foi.ia poil. i'/2-3 longa, '/a-' lala, lanceolato-acuminata, basi subintegra, rotundata,
subœquilatera, tenuiter dentata , triplinervia, subtùs reticulalo - venosa, nervis
venisque prominulis pubescentijjus, subcoriaçea, rigidula, suprà pilis brevissimis
punctiformibus scabra , viridia , subtùs pallidiora, subpubescenti-scabra , breviter
petiolata, petiolo vix semipollicari, suprà eanaliculato, hispido. Floues cymosi,
, — — — ■
(1) Sponia Comm. herb. Lamk. Encycl. 4- p- l38. n° 5.
HERP.ARII TLMORENSIS DKSCRIPTIO. 49'J
cyniis petiolum œquantibus plurilloris, pcdunrulis cum pedicellis brevibus brac-
teolatis articulutis. FI. musc. Calvx 5-sepalus, sepalis pirœfloiatiome valvatâ ,
ovato-nliloiijjis , naviculari-concavis, glabris, margine memlirauaceo-eiliatis. Kta-
mina 5 calyci subaéqualia: filament» subulata, tcrciiuscula, gjabra, basi pilosa.
Anthku.e suhrotundœ^bilocularescalycinis, fnJiolis sujpçucullatis rceonditaj. I'istili i
rudiment um ovatutn, obtusum, çalyee brevïus, r.labrum, stylo abortiyp corona-
uim. FI. fœrri. Calyx 5-sepalus, sepalis ovato-lanccolatis, subacutis, erectis, sub-
concavis albo - ciliatis. Stvias i altè bifidus, stigmatibus erectis demùm rellexis,
subcorniculatis , pa |>i llosis. Fhûctus ovoideus (grano Sinapis paulô major) glaner,
rudimento styli corouatus : lesta nucamentacea lugosa. Sf.mi.n pcndulum. Embb'y.o
curvàtùs, âlbus, cotyledonibus cràssiusculis radicule triplo lon;;i«n ilms, obtusis.
Obs. (Test avec le Celtis aspera} publié par 31. Ad. Brongrriart, dans la partie
botanique du voyage de la Coquille-,' que cette esjféce a le plus d'analogie: la forme
des feuilles est à-peu-près la même, mais leur mode de villosité est dlfférenl ; elle
esl moins âpre dans celle-ci; les divisions calycinalcs sont plus concaves , uavirii-
laires, glabres extérieurement, membraneuses etvclucs sur leurs bords. D'une autie
part-, elle a aussi beaucoup de ressemblance avec le C. Jmbomeusis. Mais elle en
diffère par ses feuilles plus sçabres, à nervures plus nombreuses, moins obliques;
les jeunes rameaux sont aussi plus velus dans la plante de Timor.
31. Gaudicbaud a encore rapporté de Timor une autre espèce àe Spotiin , mais
qui est trop incomplète pour être déterminée *ve)c précision ; elle me paroit avoir
beaucoup de ressemblance, quant à la consistance et la nervation des feuilles, avec
le C. Amboinensis.
ËP1CARPURUS TlMORENSIS. Tab. XXI.
E. trutiio ramulisqiie spinosis ; foliis obovato-oblongis acuminalis
integerrimis vel apice serratis glabris; spicis masculis subglobosis
(ex clar. ¥>\.) H. fem. solitariis vel gcininatis sepalis cortlato-acuminatis.
Catjlis arhorescens trunco spinoso. Rami teretes , cortice subfulvo rugoso vestiti;
juniores raeVés apice in spinani atram, nilidam, interdùm albo-variegatam, desinen-
tes. Stipula lineari - subulatœ, erectse, deciduse, glaberrimae. Folia obovato-
oblonga, acuminata, basi subintegra, supernè irregulariter dentata, utrinque
glaberrima, subcoriacea, leticulato- venosa, nervo medio in petiolum continuo
brevem, teretem, glaberrimum, haud rarô reliexum, crassiusculum. Flores masculi...
Fem. axillares , solitarii vel gemini , breviter pedicellati, pedicellis basi bracteolatis
glaberrimis. Calyx 4-sepalus, sepalis subtequalibus, subbiseriatis, exterioribus paulô
longioribus, omnibus cordato-acuminatis, erectis, foliaceis, venosis, viridibus,
glaberrimis, ovarium omninô legenlibtis. Stylus i cum stigmatibus duobus elon-
gato-filiformibus tenuissimè papillosis, persistens. Ovarium rotundum, breviter
stipitatum, subcarnosum , uniovulatum , ovulo pendulo, anatropo. Fhuoti's (im-
maturus) setnine orbicujato, compresso, sectione transversali ellipticà. Testa
tenuis, levis. Fmbryo cotyledonibus crassis contortuplicatis inœquahbus : ladiculam
haud recte vidi.
Obs. Cette plante me paroît devoir appartenir au genre Epicarpiirus établi par
M. Munie, sur plusieurs espèces de Java , ainsi que sur une de la côte de Coroman-
del Œpicarmrus orirntidis lit. in lit!., que j'ai reconnu pour être le Truphis aspera
fj^au. ri. 4640.) , conservée dans les herbiers du Musée. Cependant, d'après l'ana-
lyse du fruit que j'ai faite de cette dernière , j'ai trouvé les cotylédons foliacés égaux,
la radicule dressée, tandis que M. Blum-e indique dans son iîijdruden , les cotylé-
dons de son Fpuarpurus comme étant inégaux ; et, comme il a eu connoissance de
l'espèce de Timor qui se trouve aussi dans les collections de Zippelius, et qu'il m'a
assure qu'elle ne différoit en rien des trois âuixes espèces du même genre qu'il a
observées à Java, je n'ai pas hésité à réunir celie-ci à s<*i genre Epicari-mus, bien
5oO HERBARII TIMORENSIS DKSCR1PTIO.
que je n'aie pas pu en observer les fleurs mâles , et que la forme des cotylédons
de l'espèce que je viens de décrire ne soit pas en rapport avec ce que j'ai observé
sur celle de Coromandel. Ces différences peuvent-elles suffire pour séparer géné-
riquement ces deux plantes?
Le genre Epicarpurus est intermédiaire entre les Celtis Tonrnef. et Mertensia Kth.\
il diffère de tous deux par son port et ses fruits couverts par les sépales considéra-
blement développés après la floraison. Il a aussi , comme nous venons de le voir,
de l'analogie avec le genre Trophis Linn. UUrtîca spïnosa Blum. Bijd. p. 5oy ( ex
aut.) en fait partie, ainsi que le genre Albrandia de M. Gaudichaud, qui n'en est pas
différent et qui doit être réuni à V Epicarpurus. Les berbiers du Muséum en possè-
dent une espèce inédite de Madagascar.
STILAGINE.E.
Antidesma paniculata.
A. ramulis subtomentosis; stipulis linearibus ; foliis petiolatis ovalibus
basi et apice rotundatis brevissimè mucronulatis suprà glabris subtùs
puberulis; racemis compositis termmalibus tomentusis.
Antidesma paniculata Roxb. fVilld. Spec 4- P- 7^4-
CASUARINE^E.
Casuarina muricata.
C. ramis cortice annulatim fisso, junioribus tenuissimè puberulis;
foliis lineari-lanceolatis acutissimis reflexis; ramulorum internodiis
lin. i - 1 '/2 longis striatis , vaginulis 7-dentatis dentibus lanceolatis acutis
ciliatis , striaru-ra intervallis puberulis ; antherarum loculis basi et apice
breviter acuminatis; strobili bracteis acutis puberulis.
Casuarina muricata Roxb. Mss. Wall. Cat. n. 68i5. Wall.herb. ! n. 68i5. f. Spreng.
Syst. 3. p. 8o4. — C. equisetifolia L. (ex Spr.)
EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE XVI.
Laxmannia sessiliflora, Fig. i. Rameau très grossi. Fig. 2. Plan symétrique
de la fleur. Fig. 3. Une fleur isolée , afin de montrer la bractée. Fig. 4- La même
ouverte, pour montrer la forme des divisions et l'insertion des étamines. Fig. 5. Une
étamine très grossie.
PLANCHE XVII.
Dischidia Timorensis. Fig. i. Plan symétrique de la fleur. Fig. i. Une fleur très
grossie. Fig. 3. La même privée de son calyce et de la corolle, afin de montrer les
appendices et la colonne. Fig. 4- Une étamine avec l'appendice qui la termine, ainsi
que les deux loges de l'anthère. Fig. 5. Les deux masses polliniques. Fig. 6. Le
pistil. Fig. 7. Un fruit de grandeur naturelle. Fig. 8. Une graine privée des soies
qui les terminent. Fig. 9. Embryon.
A . . l/i/iii/i-.' 1/1/ - l/t/.rctt//i . iâ34- Tom . ///.
ri. '(>:
Pntii.'nf rftrf-
fSorrt'ttcr i/ir
Laxmanma sessiliïlora.
W.Annales <ht Museum>. "'"4 Tom /U
/'/ /;
Dischidia timorensis
N.An/i'i/<:r du Muséum . i634- Tom M.
FI. /S.
( l\ pea (rlaucescens .
'nnales du Museia z. U '/'•■m./lf
/'/ ta.
Borrvmàe d*r.
Alsodeia niacrophylli
f.Anruiles du fflzùf&an-- iS34- Tom.M
Brucea q-labrata.
A'. - //i/i<i/<:r du Muséum- iS34- To7tt, ///
P
.
Epicarpurus timorerisis
EXPLICATION DES PLANCHES. 5oi
PLANCHE XVIII.
Clvpea glaicescens. Fig. i. Un capitule de fleurs mâles très grossi. Fit/. 2. Plan
symétrique de la fleur. Fig. 3. Une bractée très grossie. Fig. 4- Une fleur ouverte,
afin de montrer la position des neuf divisions qui la composent. Fig. 5. Une étamine
très grossie avec L'anthère uniloculaire en forme de roue dont la déhiscence est
circulaire. Fig. 6. Pollen. Fig. 7. Plan symétrique d'une fleur femelle. Fig. 8. La
même privée de ses enveloppes externes, afin de montrer l'ovaire surmonté de
cinq stigmates. Fig. 9. Coupe verticale de l'ovaire pour montrer l'insertion de l'o-
vul". Fig. 10. Fruit très grossi.
PLANCHE XIX.
Alsodeia MACRorHïi.LA. Fig. 1. Plan symétrique de la fleur. Fig. 1. Une fleur
très grossie. Fig. 3. La même coupée verticalement pour faire voir la position rela-
tive de chacune des parties , ainsi que l'insertion des ovules. Fig. 4- Une étamine
séparée, très grossie ; le filet est soudé avec un disque hypogyne membraneux ; l'an-
thère est surmontée par un appendice cordiforme. Fig. 5. Coupe transversale d'un
fruit, afin de montrer la relation de l'embryon par rapport au point d'attache de la
graine. Fig. 6. une graine grossie; le hile se dessine en saillie, et la chalaze est in-
diquée a la base par une partie plus claire. Fig. 7. La même coupée verticalement ,
afin de montrer ses différentes parties et l'embryon.
PLANCHE XX.
BnucEA glabrata. Fig. i. Plan symétrique de la fleur. Fig. 1. Une fleur très gros-
sie , pour montrer la forme de chacune des parties. Fig. 3. Un ovaire coupé verti-
calement, afin d'indiquer l'insertion de l'ovule. Fig. 4- Fruit du Buceà sumatrana
coupé verticalement, pour montrer le point d'attache de la graine. Fig. 5. UnegTaine
grossie et coupée verticalement; on voit la chalaze à la partie inférieure. Fig. 5. La
même coupée transversalement.
PLANCHE XXI.
Epicarpurus timorensis. Fig. t. Plan symétrique d'une fleur femelle. Fig. 1. Un
ovaire très grossi |privé du calyce, surmonté par le style profondément bifide
et inégal. Fig. 3. Le même coupé verticalement, afin de montrer l'insertion de l'o-
Vule. Fig. 4- Graine dépouillée de ses téguments, pour montrer les cotylédons iné-
gaux etchiffonés.
SUR L'APPLICATION
DES LOIS DE LA POLARISATION CIRCULAIRE
AUX RECHERCHES DE CHIMIE.
PAR M. BIOT.
Lorsqu'un nouveau procédé d'observation est introduit dans les Sciences, il est
bon que des personnes en réputation le critiquent et le contestent. Car, si la dis-
cussion est, de part et d'autre, libre et sincère, rien ne peut être plus favorable à la
propagation de l'invention nouvelle, si elle est assez bien établie pour y résister.
C'est avec le sentiment de cette vérité, que j'ai lu , dans le dernier numéro des An-
nales d'Histoire naturelle, la dissertation insérée par M. Chevreul sur les phénomènes
de polarisation circulaire que j'ai découverts dans un grand nombre de substances
solides, liquides ou même gazeuses; et sur l'emploi que j'ai proposé d'en faire pour
les recherches les plus délicates de la chimie organique, où ces substances se ren-
contrent presque exclusivement.
M. Chevreul !a divisé cette dissertation en deux parties.
Dans la première , je cite ses propres paroles , il examine ce qu'on peut dire contre
le caractère optique que j'ai découvert.
Dans la seconde il spécifie l'utilité dont il le croit susceptible.
Je suivrai aussi cette division d'idées. — Mais, en l'acceptant, j'ai besoin de rap-
peler ici, avec précision, la nature du caractère dont il s'agit, tel que je l'ai moi-
même conçu et exposé, soit lorsque j'ai fixé expérimentalement ses lois physiques,
soit lorsque j'en ai fait des applications. Car, par une circonstance, résultant pro-
bablement de sa nouveauté, et de la rareté des appareils construits jusqu'ici pour
en faire usage, je diffère presque autant de M. Chevreul pour l'appréciation des
avantages qu'il lui attribue que dans l'idée des limitations qu'il lui suppose. D'ail-
leurs, une exposition nette et précise de ce nouveau moyen d'étudier les corps ne
sera pas déplacée dans les Annales d'Histoire naturelle, où il m'a été déjà plusieurs
fois permis de consigner les résultats que j'en déduisois relativement à diverses par-
ticularités de la végétation.
Lorsqu'un rayon de lumière homogène est polarisé par réflexion , suivant un
AUX REUir.KCIIKS DK CHIMIE. $o3
certain plan que je supposerai vertical, i! offre des propriétés svmciriquesdesdcnx
côtes de ce plan quand on l'analyse immédiatement avec un prisme achromatique
doué de la double réfraction. Cette symétrie se conserve encore quand le ravon,
ainsi préparé, traverse, avant d'arriver au prisme, certains liquide diaphanes, par
exemple Peau , l'aleohol, et les huiles grasses, du moins dans les limites d'épaisseur
où j'ai eu jusqu'ici l'occasion de les éprouver. D'autres liquides", au contraire, par
exemple les solutions de sucre, de camphre-, de gomme, et beaucoup d'huiles
essentielles, détruisent la symétrie primitive, même lorsque les surfaces d'entrée
et de sortie sont perpendiculaires à la direction du rayon- transmis. Alors , en ana-
lysant ce rayon après son émergence, on le trouve encore polarisé en un seul sens,
mais différent du sens primitif, et dévié angulairenrcnt , soit vers la droite, soit
vers la gauche de l'observateur, selon la qualité de la substance interposée, l'our
chaque substance, prise dans un même état, l'angle de déviation est exactement
proportionnel à l'épaisseur que le rayon simple a traversée; ce qui assimile l'effet obser-
vable à une rotation continue et uni forme du plan de polarisation. Mais dans chaque
substance, à égale épaisseur, l'arc de rotation parcouru diffère pour les différents
rayons simples, selon des lois constantes que j'ai fixées expérimentalement, et qui,
jusqu'ici, sont sensiblement identiques pour toutes les subtances, à l'exception de
facide tartrique, lequel offre seul a cet égard unfe anomalie d'où l'on inférerait, non
sans vraisemblance, qu'il pourroit être la combinaison dedeux groupes atomiquesà
rotations contraires dont les pouvoirs de dispersion ne seroient pas exactement
égaux. Quoi qu'il en puisse être, la loi générale de déviation des divers rayons, dans
tous les autres cas, permet de prédire numériquement la composition et la succes-
sion des images colorées que le prisme cristallisé donne quand la lumière transmise
est blauche ; d'où résulte la facilité d'observer avec une paieille lumière aussi rigou-
reusement qu'avec de la lumière simple, et d'une manière infiniment plus commode
dans la pratique, comme aussi plus délicate dans les appréciations.
Pour tout physicien familier avec les lois générales de la mécanique, le seul fait
des rotations proportionnelles aux épaisseurs, dans des milieux liquides, sous des
incidences normales , prouve que l'action ainsi exercée est moléculaire ; c'est-a-dire
que la déviation totale qui s'observe à travers une épaisseur finie , est la somme des
déviations angulaires infiniment petites opérées successivement par les groupes
d'atomes qui composent chaque couche infiniment mince de la substance simple ou
composée qui exerce un pareil pouvoir. Toutefois, ce caractère moléculaire est
d'une si grande importance, il est si évidemment le principe de toutes les applica-
tions chimiques possibles du phénomène , que j'ai employé les soins les plus minu-
tieux et les épreuves les plus diverses pour le constater indubitablement.
J'ai d'abord voulu écarter toute idée que l'effet pût être dû à une certaine relation
5o/( sur l'application des lois de la polarisation circulaire
actuelle de position existant entre les groupes moléculaires du milieu actif. Jour
cela j'ai agité ces particules par le mouvement pendant la transmission du rayon,
et j'ai modifié leurs intervalles par l'application de la chaleur, sans aller toutefois au
point d'altérer chimiquement les groupes atomiques; la déviation totale est restée
la même, comme l'indiquoient d'avance les lois mécaniques. J'ai écarté ces groupes
bien davantage encore, et pour ainsi dire indéfiniment, en mêlant les liquides actifs
à des liquides inactifs, ou des liquides actifs entre eux , soit de même senssoit desens
contraire; la déviation totale opérée parle système mixte a été toujours rigoureusement
la somme des déviations partielles que le rayon lumineux auroit subies, en traver-
sant la même somme de groupes actifs ou inactifs placés à la suite les uns des
autres dans des tubes séparés. Ces épreuves, que M. Chevreul dit aujourd'hui qu'il
faudroit faire (i), je les ai faites et publiées ckpuis seize ans dans les mémoires de
l'Académie; j'ai même manqué de perdre alors la vie dans une expérience par
laquelle j'ai conslaté que l'essence de térébenthine conserve sa faculté rotatoire à
l'état de vapeur en mouvement.
J'avois établi toutes ces lois dès j 8 18 (2); et depuis on n'y avoit rien ajouté. Enfin
un examen plus approfondi de ces mêmes lois, joint à une sensibilité beaucoup
plus grande dans les appareils, me fournirent des indices de la faculté rotatoire
infiniment plus délicats que ceux dont j'avois fait jusqu'alors usage ; et je parvins
ainsi, il y a deux ans, à découvrir cette propriété dans une foule de substances
d'origine organique où je n'avois pas précédemment soupçonné qu'elle existât. Je
repris alors, avec de nouveaux soins, toutes les expériences qui dévoient servir de
base pour en constater les détails; et j'accompagnai ces résultats des formules
nécessaires pour en déduire des conséquences comparables, en établissant, pour
chaque substance, composée ou simple, ce que j'appelle son pouvoir de rotation
moléculaire actuel, qui est la déviation angulaire qu'elle exerceroit sur le plan de
polarisation d'un certain rayon simple, avec une épaisseur d'un millimètre, et une
densité hypothétique égale à l'unité. Quoique le volume de l'Académie où ce
travail est inséré, n'ait pas encore paru dans le public, j'en ai remis, depuis plus
d'un an, des exemplaires imprimés a plusieurs chimistes , tant françois qu'étrangers,
et il a servi de fondement à toutes mes recherches subséquentes. Car il ne m'a fallu
depuis qu'appliquer les mêmes méthodes et les mêmes formules aux expériences di-
verses que j'ai entreprises, en étendant seulement ou fortifiant leur usage par les
nouveaux procédés additionnels que le développement des recherches exigeoit ou
suggérait ; de sorte que, pour dissiper les différentes objections que M. Chevreul
(1) Rapport sur l'amidon , chap. V, § 72, Annales, page 266.
^2) Voyez le volume des Mémoires de l'Académie des Seiet.ces, pour l'armée 181*.
AUX RECHERCHES DE CHIMIE. 5o5
m'oppose, du moins celles que je crois avoir bien comprises, je n'aurai presque
qu'à citer les résultats qui y repondent, et qui sont déjà publiés dans ces Annales
mêmes.
Mais d'abord je simplifierai beaucoup cette discussion , en déclarant que je
n'ai nulle intention de suivre M. Chevreul dans l'article le plus étendu de sa dis-
sertation , celui où il examine ce quon peut dire contre l'importaitice du caractère
optique dans In définition des espèces chimiques. Ne l'ayant jamais proposé pour
un pareil usage, je n'ai pas à le défendre sur ce point. Je le dois d'autant moins,
qu'à mes yeux, aucun caractère, pris isolément, ne sauroit suffire pour définir, je
ne dis pas seulement une espèce chimique en général , mais une substance indivi-
duellement unique. De telles définitions ne sont, selon moi , et ne peuvent être, que
l'expression de notre ignorance ou, si l'on veut, de notre savoir actuels. On a essayé
de classer les corps naturels solides par la cristallisation. On en a trouvé de rigoureu-
sement isomorphes, par exemple ceux qui cristallisent en cube ou en octaèdre régu-
lier prouvés tels parla symétrie complète de leurs dérivations. On a voulu préférer
la composition chimique : on a découvert des corps exactement isomériques. Ces
deux exemples doivent suffire pour nous avertir que la définition ces corps doit
s'établir sur la réunion des caractères observables que chacun d'eux possède; et
encore cette définition n'est jamais que provisoire, puisqu'on peut demain décou-
vrir un autre système de particules matérielles auquel tout ce premier ensemble de
propriétés sera commun. Le caractère tiré de la polarisation circulaire n'est donc,
ne peut é:re, qu'un élément de plus, une nouvelle condition de l'état moléculaire
actuel des systèmes matériels, soit simples, soit composés, dans lesquels il existe; et
j'ai positivement dit et répété dans les Annales d'Histoire naturelle que c'étoit ainsi
que je l'envisageois (i). D'après cela j'ai dû naturellement l'aider, dans les applica-
tions, par tous les moyens auxiliaires qui pouvoient s'y joindre; et ainsi M. Chevreul
n'avoit pas besoin de dire, comme il fait p. 3oo, que, démon aveu, de £ aveu de M. Mot,
quand on a du sucre de canne et du sucre de fécule mêlés ensemble dans une même
solution, il faut, pour les discerner, recourir à la fermentation alcoholiquc, ou à
l'action des acides convenablement réglée , afin de changer la somme des
deux rotations en une différence. Il auroit dû dire que l'emploi de ces procédés
auxiliaires étoit ma pratique constante et un de mes principes formellement
exprimé.
(l) Voyez le Mémoire sur les variations lentes ou soudaines qui s'opèrent dans plusieurs com-
binaisons organiques. Noue. Annales du Afuiéum d'Histoire naturelle, tome II , page 33S. —
Ibid. , tome III, page 48, sur l'application de la polarisation circulaire à l'analyse de la vége'-
tion des graminées.
Annales du Muséum, t. III, 3' série. 65
5o6 sur l'application des lois de la polarisation circulaire
La question métaphysique relative aux espèces e'tant écartée, je viens aux autres
objections de M. Clievreul. Les trois premières qu'il appelle (a) (b) (c) consis-
tent à demander comment, quand on observe une déviation vers la gauche, on
peut reconnoitre immédiatement si elle appartient à de la gomme ou à du sucre de
raisin non solidifié, ou à un mélange de ces deux substances puisqu'elle leur est
commune; et de même, quand on observe une déviation vers la droite, comment
on peut discerner immédiatement si elle est produite par de la dextrine ou du sucre
d'amidon. A prendre ces questions dans le sens positif de leur application expéri-
mentale, elles ne sont pas aujourd'hui à foire, dans l'état où se trouve la chimie op-
tique; car non seulement les conditions particulières qu'elles posent, mais une foule
d'autres analogues et plus difficiles, sont depuis long-temps résolues dans mes recher-
ches sur la végétation, où la spécialité de fonctions des divers organes, incessamment
modifiée par le progrès de la vie, réalisoitdes mélanges bien autrement compliqués
que ceux que M. Clievreul me propose. Ne devant pas supposer qu'il ignoreces résultats,
qui ont été publiés dans les Annales, etencore moins qu'il voulût les dissimuler sciem-
ment, il faut , par nécessité, que j'arrive à voir dans les difficultés qu'il m'oppose , quel-
que sens abstrait, indépendant des applications réelles que j'ai faites; et un mot que
je viens d'écrire, le mot immédiatement, me suggère un soupçon à cet égard. Dans le
titre de mon premier mémoire sur le sucre de raisin liquide, mémoire suivi depuis par
beaucoup d'autres applications plus étendues de mes méthodes , j'ai dit qu'à l'aide du
caractère tiré de la polarisation circulaire, on pouvoit reconnoitre immédiatement
les sucs des fruits qui pouvoient donner du sucre analogue à celui de la canne , et
ceux dont on ne pouvoit attendre que du sucre de raisin. En effet tous les sucs de
nos climats desquels on a jusqu'ici extrait du sucre de canne, ceux de betterave ,
de panais, de carotte, de guimauve, m'avoient présenté la rotation à droite; tandis
que tous ceux qui donnent seulement du sucre de raisin, présentoient invariable-
ment la rotation à gauche; ainsi, par le mot immédiatement , je voulois dire tout
de suite, à t instant même, et en effet, dans ces premières observations, je n'avois pas
cherché encore d'autres moyens de distinguer les deux sortes de sucres dont il s'agit,
n'ayant pas eu encore, à cette époque, l'occasion de les rencontrer naturellement
mélangés au point de dissimuler ou d'intervertir leur rotation propre. Or, si c'est
ce mot immédiatement qui a choqué M. Chevreul, comme exprimant de ma part la
prétention d'employer uniquement le caractère optique, à l'exception de tout autre,
et particulièrement des moyens chimiques, je lui représenterai queje n'ai jamais agi
de manière à justifier cette interprétation. Car, même dans mon premier mémoire
fondamental , lu à l'Académie, le 5 octobre i832,j'avois déterminé les rotations
opposées des deux principes cristallisable et incristallisable du miel , après les avoir
désunis à l'aide de l'alcohol ; et je n'ai jamais manqué depuis de rechercher tous les
AUX RECHERCHES DE CHIMIE. 507
secours que la chimie pouvoit me fournir. Toutefois, je le répète, c'est avec beaucoup
d'hésitation que j'atti ibuerois à M. Clievreul de s'être attaché ainsi à une difficulté
qui nie seinhleroil pin enient grammaticale; car, si telle eût été sa pensée, il n'auroit
pas pu, sans une iiipisliee dont je le crois incapable, reproduire, comme il l'a fait,
ces premières expressions, sans ajouter (pie toutes mes recherches postérieurement
publiée-, démentent matériellement l'idée d'exclusion que cette interprétation m'at-
tribueroh; et que nu nie j'ai formellement exprimé le principe contraire nu com-
mencement de mon mémoire sur l'analyse de la végétation dans les graminées,
comme chacun peut le vérifier aisément. Au reste, il sera du moins bien établi
par la discussion précédente, que ni moi qui ai inventé et appliqué le procédé
optique, ni M. Clievreul qui l'examine, nous ne sommes d'avis qu'on doive l'isoler
des caractères chimiques qui peuvent aider ses applications. C'est là, je crois, le seul
point scientifique qui ait ici quelque intérêt.
J'arrive à la dernière objection de M. Clievreul, l'objection (d), laquelle est énoncée
en ces termes : Difficulté d'apprécier la quantité d'un principe actif ([après la densité
du liquide qui le tient en solution. Il m'est impossible de comprendre comment, ni
sous quel rapport, cette objection s'applique à mes formules, ou aux résultats que
j'en ai déduits. Cependant c'est bien là positivement son sens intentionnel; car,
dans le développement qu'il en donne , en mentionnant la nécessité de reconnoître
la proportion de la substance active dans le dissolvant pour prononcer sur sa
nature spécifique, M. Clievreul se demande (page 3io) comment on reconnoitra
cette proportion; et il ajoute: « c'est, suivant M. Biot, en prenant la densité des
liqueurs, » moyen qui lui semble, avec raison, d'un usage difficile, et il auroit pu
ajouter, fort inexact. Mais il y a ici, de la part de M Clievreul, quelque méprise,
certainement involontaire; car je n'ai ni proposé, ni employé rien de pareil ; et
mes formules sont là pour répondre. Il est vrai que la densité des solutions observées
y entre , comme elle entre aussi dans la détermination d'une foule d'autres résultats
physiques, par exemple dans le calcul du pouvoir réfringent, et des forces capil-
laires ; quoique assurément on n'ait jamais dit que ces phénomènes s'apprécient ou se
mesurent par la densité. De même, dans les phénomènes de la polarisation circu-
laire, il existe, pour chaque substance active, une relation nécessaire, mathématique,
entre son pouvoir de rotation moléculaire, l'épaisseur à travers laquelle on l'observe,
soit isolée, soit en solution; la déviation angulaire qu'elle produit sur le plan de
polarisation d'un rayon simple de nature donnée; et enfin la densité actuelle de la
solution où la substance existe, ainsi que sa proportion pondérale dans cette solu-
tion (i). De ces cinq éléments, quatre étant donnés, le cinquième se déduit par la
(i) >*on seulement la relation mathématique dont je parle est établie dans mon Mémoire du
5o8 sur l'application des lois de la polarisation circulaire
nécessité de la relation mathématique; et, si ce cinquième inconnu est, par exemple,
la proportion pondérale de la substance active, on l'obtiendra ainsi en effet par le
calcul, dans lequel la densité entrera comme un des éléments. Mais ce ne sera pas
d'après cette densité, ou du moins d'après elle seule qu'on appréciera la proportion.
Il est même évident, par les formules, que, dans les solutions aqueuses très étendues,
dont la densité diffère conséquemment très peu de l'unité, cet élément ne conserve
presque aucune influence sur la détermination de la proportion pondérale; parce-
qu'il n'y affecte que des décimales d'un ordre très éloigné. Par exemple, quand |e
dis, comme je puis le dire, qu'à l'aide des appareils que j'emploie maintenant, on
peut rendre immédiatement sensible, et apprécier, la présence de deux millièmes, en
poids, de sucre de canne, ou d'un millième de dextrine , dans une solution
aqueuse, ce n'est certes pas d'après la densité, que l'on obtiendrait de semblables
résultats. Car, à des degrés de dilution pareils, les densités des solutions diffèrent si
peu de l'unité, qu'on peut au contraire se dispenser tout-à-fait de les observer, et y
substituer l'unité même, sans que les "proportions pondérales des substances en
soient affectées d'une manière observable. D'après cela, il ne faut pas m'attribuer
d'apprécier la proportion pondérale par la densité. Cela ne m'appartient en aucune
manière; et cette supposition donnerait une idée très fausse de mes procédés.
Après avoir ainsi discuté ce que M. Cbevreul trouve que l'on peut dire contre
Pimportance du caractère optique tiré de ta polarisation circulaire, j'avois eu l'in-
tention de le suivre dans l'appréciation de l'utilité dont il peut être. Mais cette appré-
ciation étant relative aux vues de chacun , sans gêner celles des autres, il n'y anroit
aucun profit pour la science à la débattre. Les personnes qui travaillent en ce
moment à lier par des rapports rationnels les innombrables transformations aux-
quelles la chimie organique donne naissance, sentiront aisément que le caractère
spécialement moléculaire du pouvoir de rotation optique, assigne des conditions
nouvelles auxquell?s il faudra nécessairement satisfaire en choisissant les groupes
de combinaisons atomiques qui représentent les produits composés. J'ai cru servir
la science en donnant moi-même ici l'exposition précise de ce caractère, dont la
dissertation de M. Chevreul m'a paru présenter involontairement une idée très
inexacte qui pourroit en retarder les applications. Ce devoir accompli , je l'aban-
donne au jugement des expérimentateurs.
Paris, le i4 décembre r8.'!4.
5 novembre (832, imprimé parmi ceux de l'Académie; mais elle se trouve encore rappelée
dans le même Mémoire sur le sucre de raisin, qui a servi spécialement de texte à la dissertation
de M. Chevreul. Voyez les Nouvelles Annales du Muséum, tome H , page 97, en note. Le tableau
iiuinérif|ue, qui se trouve dans la page suivante, est mathématiquement déduit de cette relation.
BIBLIOTHEQUE
DU
MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE PARTS.
Liste des dons faits à la Bibliothèque du Muséum d'Histoire naturelle ,
pendant l'Année 1 834-
La Bibliothèque du Muséum, exclusivement consacrée aux livres qui intéressent
l'histoire naturelle, a un double but : 1" relui de compléter, avec les cours et les col-
lections, les moyens d'étude offerts au public pour cette branche des connoissances
humaines; 1° de fournir aux professeurs et aux naturalistes employés sous eux les
éléments nécessaires de leurs travaux pour l'enseignement, pourles publications scien-
tifiques, et sur-tout pour la détermination de tous les objets vivants ou morts qui
entrent dans les collections. C'est donc une de ces bibliothèques spéciales dont on
a enfin reconnu et proclamé généralement la nécessité, et qu'il seroit possible et
en même temps si important de compléter, de manière que l'étude y trouvât au
besoin et de suite tout ce qui peut l'éclairer sur un sujet qui l'occupe, l'ouvrage de
luxe le plus considérable comme la thèse la plus courte. Par malheur, les ouvrages
d'histoire naturelle, où les planches jouent un si grand rôle, sont souvent d'un prix
fort élevé, et les fonds que nous pouvons consacrer à leur acquisition sont encore
loin d'arriver au niveau des besoins. On a pu cependant les augmenter progressi-
vement depuis quelques années et combler un grand nombre de lacunes. Le magni-
fique don d'une partie de la bibliothèque de M. Cuvier, celle qui concernait l'his-
toire naturelle et en formoit par conséquent le fonds le plus précieux, est venu
soudain augmenter la nôtre de près d'un tiers.
La liste que nous publions aujourd'hui prouvera que le gouvernement continue
à lui donner d'autres gages de sa protection, et que les dons des particuliers con-
tribuent aussi à l'enrichir; mais nous croyons que l'intérêt de la science nous auto-
rise à provoquer de plus en plus leur générosité, et à faire un appel au monde sa-
vant entier, pour qu'il veuille bien nous continuer et multiplier ces preuves de son
bienveillant intérêt. Nous savons que les naturalistes peuvent rarement offrir les
ouvrages dispendieux qu'ils publient; mais ceux qui sont peu considérables, et que,
pour cette cause même, la librairie néglige en général de faire circuler, les mé-
moires, les dissertations ou notices séparées, quelquefois bornées à quelques pages,
souvent tirées à un très petit nombre d'exemplaires et n'existant même pas dans le
commerce : telles sont les œuvres que nous osons réclamer de leurs auteurs. C'est en
vain ordinairement qu'on les cherche dans les bibliothèques publiques : ou elles n'y
existent pas le plus souvent , ou elles s'y retrouvent avec beaucoup de difficulté,
perdues entre des ouvrages plus volumineux. Dans notre bibliothèque spéciale, di-
rigée et classée p ir des hommes spéciaux, tout est soumis à la rigueur des classifi-
cations d'histoire naturelle, tout se retrouve sans peine et perte de temps. Déjà nos
5lO BIBLIOTHEQUE DU MUSÉUM D HISTOIRE NATURELLE.
efforts ont réuni de nombreuses brochures distribuées avec ordre dans des carions .
et c'est sur-tout pour compléter cette collection d'une utilité incontestable que nous
réclamons les secours fraternels de tous ceux qui aiment et cultivent nos études.
MÉMOIRES ET ACTES DES ACADEMIES
ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
Institut de France. — Mém. de l'Acad. rov.
des Sciences (Savants étrangers. ) vol. 3. in-4".
Paris. i833. — Mém. de l'Acad. roy. des Inscript.
et Belles - lettres, vol. i o. in - 4°- Paris. i834-
— Donné par l'Institut de France.
Nouvelles Annales du Muséum il'Hist. naturelle
«le Paris. 3' année, vol. 3. Ir% 2eet3epart. in-4°.
Paris, i834- — Muséum d'Hist. natur. tic Paris.
Me'raoires de la Soc. d'Hist. natur. de Palis.
vol. 5. in-4°. Paris. 1 834- — ^oc- '^es Sciences
naturelles île France.
Bulletin de la Soc. Géologiq de France, vol.
4 et 5. (Trav. de i833 -34, et bist, des progrès
de laGéolo;jie pend, l'ann. lS33.) 2 vol.in-8°.
Paris. l833-34. — Soc. Géologique de France
Mém. de la Soc. Géologiq. de France, vol. 1.
1" et 2' part. in-4°. Paris. 1 833- 34- — Soc. Géo-
logique de France.
Mém. de l'Acad.roy. de Médecine (de Paris.)
vol. 3. i" et 2e part. in-4°- Paris. l834- — Minist.
de l'Inslr. publique.
Mém. de la Soc. Roy. et centrale dAgricult.
de Paris, vol. 40. (i833.) in-8°. Paris. 1834.—
Soc. roy. et centr. d'Agriculture.
Mém. de la Soc. de Physique et d'Hist. natu-
relle de Genève, vol. 6. 2 e part. in-4°- Genève,
i834- — Soc. de Physiq. et d'Hist. naturelle de
Genève.
Transactions of the Linnean Society o( Lon-
ilon. vol. 17, i" part. in-4". London. i834-
— Soc. Linn. de Londres.
Transactions of the Zoological society of
London. vol. 1, 1" et 2' part. in-4°. London.
1 833-34- — Soc. Zoologiq. de Londres.
Transactions of the Ilorticultural Society of
London. 2e série, vol. 1, part. 5et 6. in-4°.Lond.
1 833-34- — Soc. Horticult. de Londres.
Transactions of the American Philosophieal
society. vol. ]4, part. 4- in-4". Philadelpliia,i 833.
— Soc. Pliitosopli. américaine de Philadelphie.
Journal of theAcad. ofScienc. natural of Phi-
ladelphia. vol. 6. in-8°. Philadelphia , 1827-29.
— ■ Acad. des Se. natur. de Philadelphie.
Transactions of the Geological society of Pcnn-
sylvtmia. vol. i,part. 1". in-8". Philadelph. 1834.
— Soc.Géolog.de Pensylvanie.
Memorias de la Inslitucion Agronoma de la
Hahana, par I). Ramon de la Sagra. Iiv. I et 2.
in-8°.La Havane, i834. — M. Ramon de la Sagra.
JOURNAUX SCIENTIFIQUES.
Annales des Mines. 3' série, vol. 5 et6. 2 vol.
in-8". Paris, 1 834- — Administ. des mines.
Journal de Chimie médicale , de Pharm. et
de Toxicologie, vol. 10 , in - 8°. Paris , 1 8 3 4 -
— Soc. du Journal.
Annales Marit. et Coloniales. 3 vol. in-8".
Paris. 1 834- — Minist- delà Marine.
Journal des Savants.vol. 1 8. in-4°. Paris(l 834)-
— Minist. de la Justice.
HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE,
M.DelaFosse. — Précis élément. d'Hist. natu"
relie, 2' édit. 2 vol. in- 1 2. Paris. 1 833. — L'auteur-
M. De la Pylaie. — Notice sur les ilesCrozeti
situées dans l'hémisphère austral. (Considérées
sous les tarp. topograph.,botaniq. et zoologiq.)
in-8 ".Bennes, i833. — L'auteur.
PHYSIQUE.
M. PoniLLET. — Élém. de Physiq. expériment.
et de Météorologie, 2' édit. 2 vol. in-8". en 4 lom.
Paris, i832. — Minist.de ilnstr. publique.
CHIMIE.
Bibliothèque du Chimiste , publiée par M.
Longchamp , vol. 7, 1" livr. in-8°. Paris , 1 834-
— Minist. de l'Instr. publique.
Gcerin-Varrï. — Mémoire sur les Gommes
(Arabine, Cérasine et Bassorine). in-8". l832.
— L'auteur.
M. Gcér'.n-Varrï. — Mém. sur deux produits
naturels de la Végétation considéréscommedes
Gommes [Amidine et Lichénide ). in-8°. 1 834-
— ■ L'auteur.
M. GiîÉniN-VAr.nT.— Mém. sur l'Acide Malique
artificiel de Schcele. in-8". 1 833. — L'auteur.
('Extraits des Ann. de Chimie et de Physiq.)
vol. 49i 5o et 52.
MINÉRALOGIE.
M. Focrnet. — Becherches sur les Sulfures
Métalliques, et aperçusur quelques résultats de
leur traitement métallurgique. 2' thèse soute-
nue à la faculté desScienc. de Paris, le îômars
i833. in-8°. Paris, 1 833. (Ext. des Ann. des Mi-
nes, i' série, vol. 4- 1 833. ) — L'auteur.
BIBLIOTHEQUE DU MUSEUM u'iIISTOIUE NATURELLE.
M. Fovhnet. — Notice sur les Minerais
«le Plomb carbonate, noirs et blancs, in - 8°.
Olermont, i83?. — L'auteur.
M. FOORNET. — Notice sur la Silice Gélati-
neuse Je Ceyssat (Puy-de-Dôme ), et sur son
emploi dans les arts. in-8°. Clermont, i83a.
-L auteur*
M. FooRSET. ■ — Notice sur la Volziné, ou
Oxisulfure de Zinc, de Rosiers près de Pontgi-
baud ( Puy-de-Dôme). in-8". Clermont, l833.
— L'auteur.
(Ces trois notices extr. des Ann. Se. et Induit,
de l Auvergne , vul. 5 et G. Clermont] i832-33.)
GÉOLOGIE.
MM. A. de.Lirive et F. Marcet. — Quelques
observ. del'hysiq. terrestre faites' (à Pregny) a
l'occasion delà perforation d'un puits artésien,
et relatives principalement à La température de-
là terre. (Extr. des Mém. de lu Sue. de l'In s. , i
d'Uist. natur. île Genève, vol. 6). ùi-.j". Genève,
i8j'(- — Les auteurs.
M. P. Meriak. — Sur les Tremblem. déterre
qui se sont fait sentir à Bâle, avec quelques re-
marques sur le- tremblem. de terre en gi un. il.
( En allemand. ) in-4". li.de, 1 834- — Lauteur.
M. S. Lea. — Contributions of'Geology. (Mé-
moires sur la formation tertiaire de YÀlubamà ;
description des Coquilles fossiles1 du Marylknd
et du New-Jersey, etc.) i vol. in-8". Philadel-
plua, l832. L'auteur.
M. E. Uobeut. — Considérations Géologiques,
relatives à la Médecine (dissertation inaugurale
pour le Doctorat.) in-4". Paris, J 834- — L'auteur.
M. Alb.de laMarsioua. — Observât. Gêolpgiq.
sur les iles Baléares (Majorque et Minorqitè ).
(Extr. des Ment, de l'.lead. des sciences de Tu-
rin, vol. 38.) in-4". Turin, I 834- — L'auteur.
M. Élie nEBrABU;>NT. — Faits pour servir à
l'Histoire des Mont. Ignés île lOisans. (Extr. des
Ann. des Mine-,. 3* série, vol. 5. in-8") Paris,
I 834- — L auteur.
M. Roz'et. — Descr. Géolo;;. de la partie mérid.
de la chaîne des Vosges, avec coupes, in-8". et
carte g'éolog. in-fol. Paris, 1 834- — L'auteur»
M. Dubi'isson. — Catalogue de la Collection
Minéralogique et Géoguostique du départ, de la
Loire-Inférieure. ip-8°. Nantes. 1 000. ( L'auteur
y a joint la carte geognostiq. du départ, in-fol,
Nantes, l832.) — L'auteur.
PALÉONTOLOGIE.
M. J. DE Chhistol. — Recherches sur les
grandes espèces de Rhinocéros fossiles. in-/j0.
-Montpellier, j 834- — L auteur.
M. Broeighiart (Adolphe). — Histoire des Vé-
;;i i.nix fossiles ou Recherches botaniques «t
géologiques sur les vi gétaux renfermés dans les
diverses couches du globe, vol. i, g' liv. in-4".
i83.j. — Minist. de l'Inst. publique.
BOTANIQUE.
M. R. Bhown. — A brief account of mievosco-
pical observations (18*7-1829) onthe particles
COntained in die pollen of plants; and on tlie
general existence ofactive molécules i );•'""
and innrg.inic liudies, ih-8°. Liuid. 1828 et
1820. — L'auteur.
M. R. RluiWN. — Some observations on tbe
natural l.inuly oi pi. mis called COMPOSITE. (Ext.
des Trans. of I.inn. soc. ofLond. vol. 12.) in-j .
Lond. 1817. — /.'auteur.
M. II. Mohl. — De l'almis in génère. (Intro-
duction a l'ouvrage île < ). F. I'. Martius intitulé :
Gênera et species Pabiiarutn.") iu-fol. Monachii.
1833. — U.deMirbel.
M. A. L. Fée. — Mém. sur le groupe des
Phylleriées de Fiiii;s , et notamment sur le genre
Erineum, in-8". Strasb. 1834. — L'auteur.
M. A. L. Fée. — Note sur 3 espèces daSphée-
1-in exotiques , in-8". Strasb. 1 834- — L'auteur.
M. Perrottet. — Mém. sur la ouït, des indi-
golèrcs-tioctnriaux et sur la fabrication de l'in-
digo , in-8". Paris. i83a. — L'auteur.
M. l'iiHiuii iet. — Obs. sur le Morus multi-
caulis et sur une nouv. esp. voisine : Morus iu-
termediu. (Ext. des Arch. de Rot. vol. 1) in-8°.
Paris. i833. — L'auteur.
M. Van Hall. — Flora Batava, ou descr. et
fig. des plantes dclaNeerlande,liv. 97-99,111-4".
Amst. i833-t834- — L'auteur.
-MM. Dijarwn , F. Derodet et Odart. —
Flore compl. d' Indre-et-Loire , pulil. par la Soe.
d'Agr. Se. et Bell.-Lett. de Tours, prie, d'une
inlroil. à l'élude de la botanique , I vol. in-8"
'l'ouïs, 1 833. — Les auteurs.
M. Jaume Saint-Hilaire. — Flore et Pomone
françaises, in-fol. liv. 62-66, Paris. 1 834- —
Minist. de l'fnst. pùbl.
M. Perrottet. — Catalogue des plantes intro-
duites dans les colonies françaises de Mascarei-
gne et de Cayenne, etc. rapportées vivantes des
mers d'Asie et de la Guyane au Jardin des
Plantes, à Paris. (Ext. des Mém. soe. Linn. de Pu-
ris , vol. 3. jiu-8". Paris. 1 8 a 4 - — L'auteur.
11. Cassini. — Opuscules jibyt illogiques, vol. 3,
in-8". Paris. 1 834 ■ (Contenant un Résume de la
Synanthérologie et aès Leïtrés élémentaires sur la
Botanique.) — Madame Cassini.
Laciienai. et VVolleb. — Observationes bo-
tanieo-mediiie. in-4". Basilex, '77^.
— M. de Jussieu.
5 13 BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
ANATOMIE HUMAINE ET COMPARÉE.
MM. Bocroery et Jacob. — Traité complet
île l'Anatomie Je l'homme. Liv. IO-22. in-folio,
vol. 1-3. Paris . 1 832-34- — Les auteurs.
M. Cruveilhier. — Anatomie pathologique
du corps humain, in-folio. Liv. i8et 19. Paris,
1 833-34. — Ministère de l Instruction publique.
M. Velpeau. — Embryologie ou Ovologie
humaine, contenant l'Histoire descriptive et ico-
nographique de l'oeuf humain, in-folio. Paris,
iS33. — Minist. de l'Instruc. publique.
M. Serres. — Essai sur l'anat. et la physiol.
des dents, ou nouvelle théorie de la dentition.
I vo1.in-8°. Paris, 1817. — L'auteur.
M. Geoffiioï-Saist-IIilaire (Et.). — Frag-
ments sur la structure et les usages des glande»
mamellaires des Cétacés, in -8°. Paris, 1 834-
( Réunion des mémoires et notices communi-
qués à l'Institut en [ 833 et 1 834 sur ce sujet)
— L'auteur.
Idem. Lettre à M. Obeuf, chirurgien de la
marine. ( Instruction sur des observations à re-
cueillir relativement à l'organisation des Cétacés,
et en particulier à leur mode d'allaitement).in-8",
16 p. autographiées. Paris, 1 834- — L'auteur.
Idem. — Deux Mém. sur les Monotrémes,
classe composée des geores Ornithorynque et
Echidné, suivis de la traduction française du
Mém. de M. Oiuen sur V Ornithorynque. (Ext.
des Etudes progressives d'un naturaliste, vol. I.
ire part. in-4°. Paris. 1 834- — L'auteur.
MM. Lai'rili.ard, Valenciennes et Pentlaxd.
— Catalogue de la galerie d'anat. compar. du
Mus. d'hist. nat. (Ext. des Nonv. Ann.du Mus.)
in-4°. Paris. 1 833. — Madame Cuvier.
M. R. Owen. — Descriptive and illnstrated Ca-
talogue of the physiological séries of compara-
tive anatomy, contained in the Muséum of the
royal Collège of surgeons in Lond. vol. 1 et 2.
in-4°. i833-i834. — Collège royal des chinir-
qiens de Londres.
ZOOLOGIE.
ZOOLOGIE GÉNÉRALE.
M. C. L. Bonaparte. — Saggio di una dis-
tribuzione metodica degli animali vertebrati a
sangue caldo, e sangue f'reddo. in-8". Roma, j 83 1
et i832. — L'auteur.
M. Lessos. — Illustrations de Zoologie. Liv.
r 3 et 1 4 , in-4°. Paris , 1 833-34- — Ministère de
l'instruction publique.
M. GEOFFROY-SAINT-HlLAIRE(lsid.). Études
zoologiques, comprenant l'histoire et la des-
cription d'un grand nombre d'animaux récem-
ment découverts, et des observations nouvelles
sur plusieurs genres déjà connus. 2e liv. in-8°.
Paris, l834. ( Ext. du Magasin de zoologie de
F. E. Guéris. ) — L'auteur.
MAMMIFÈRES.
MM. Et.GEOFFROÏ-SAIST-HlI.AIREetF. CUVIER.
— Histoire naturelle des Mammifères. 2e édit.
Liv. 14-17. in- 4"- Paris. 1 833-34- — Ministère
de [Instruction publique.
OISEAUX.
M. Werner. — Atlas des Oiseaux d'Europe.
Liv. 29 et 3o. in-8°. Paris, 1 834- — L'auteur.
MM. Temmisck et Laugier. — Oiseaux colo-
riés. Liv. 92. in-fol. Paris, ï 834- — Les auteurs.
M. Audubon ( J. J. ). The Birds of America.
Liv. 34 à 39. in-fol. gr. atlas. London, 1 833-34.
— Minist. de CInst. publique.
M. C. L. Bonaparte. — Specchio eompara-
tivo délie Ornitologie di Roma e di Philadelphia.
(Ext. du Nuovo giornale de' Lelterati. ) in-8°.
Pisa, 1827. — L'auteur.
Idem. — Descript. d'una Nuova specie d'Oc-
cello dell' isola di Cuba : Ramphocelus Passe-
rinii. BoNAP.(Ext. de l' Antologia, n° i3o.)in-8°.
Florence, i83i. — L'auteur.
M. de la Mahmora (Alb). — Détermination
et description des différences d'âge de X Aigle
Bonelli(fulco Bonelli) Temm. ( Ext. des Mém.
de l'Acad. royale des se. de Turin, vol. 37. )
in-4°. Turin , 1 833- — L'auteur.
REPTILES.
MM. DcmÉril et BiBnON. — Erpétologie
générale, ou Histoire naturelle et complète des
Reptiles. (Suites à Buffon. Ed. Roret.) vol. 1.
in-8° et atlas. Paris, 1 834- — Les auteuis.
M. Cocteau (Th.). — Notice sur le genre
Gerrhosaurus et sur deux espèces qui s'y rap-
portent. (Ext. du Magasin de zoologie de F. E.
Guéuin.) in-8°. Paris, ■ 834- — L'auteur.
MOLLUSQUES.
M. de FÉiiussAC. — Histoire naturelle géné-
rale et particulière des Mollusques terrestres et
fluviatiles, etc., liv. 22-26. in-iol., Paris. i832
et 1 833. — Minist. de Fins.tr. publique.
gênerai et Icono-
s, liv. 1-6, conte-
genres : Margi-
M. L. Kiexer. — Species
graphie des Coquilles vivante
nant les Monographies de;
nelle , Tornatelle , Thracie et Buccin. Grand
in-4°. Paris. I 834 • — L'auteur.
M. nE Blainville. — Disposition méthodique
des espèces récentes et fossiles des genres Pour-
pre , Hicinule, Licorne et Concholepas , de La-
marck , et Description des espèces nouvelles ou
peu connues faisant partie de la collection du
Muséum d'hist. natur. de Paris. (Extr. des Nouv.
Ami. du Muséum, vol. 1.) in-4°. Paris. i832.
— L'auteur.
BIBLIOTHEQUE DU MUSEUM DHISTOIRE NATURELLE.
MM. Rang et Cailladd. Mémoire sur le
genre Ethérie, et description de son animal:
EtheriaCaillaudii . Rang. ( l:\tr. des.Arouv, Ann.
du Muséum, vol. j. ) in - j '. Paris, i >S 3 4 •
— Les auteurs.
ANNÉI.IDF.S.
MM. Audouin et Edwards (Milne). — Classifica-
tion des Annélides ri description de celles qui jia-
lritcut les entes de France. 2*-- vol. des Recherches
pour servir à f Histoire naturelle du littoral </e la
France, ou Recueil de mémoires sur l'anatomie,
lu physiologie, la classification et les moeurs des
animaux de nos côtes, iu-8". Paris. i83.j- (Extr.
des Ami. des Se. natur., ilr série , vol. 27-30,
i832-i833.) — Les uui un.
CRUSTACÉS.
M. Edwards (Milne). — Histoire naturelle
îles Crustacés, comprenant l'anatomie, la phy-
siologie et la classification de ces animaux. (Par-
tie (les Suites à BuFFON, edit. lin i et.) vol. I, in-o°
et atlas. Paris. 1 834- — Uaùfëiir.
M. Roussel 1»:: Vatjzème. — Mém. sur le Cia-
mus Ccti. Latk. (Ctust. parasite île la Haleine),
in-8°. Paris. l83.|. — L'auteur.
M. Roussel de Vauzème. — Description du
Cetochilus australisi nouveau Retire de crustacé
branchiopode , dont se nourrissent les Baleines.
(Extraits des Ann. des Se. nutur. 2P série ( Zoo-
logie) , t vol. in-8". Paris. 1 834- — L'auteur.
AU ANE IDES.
M. Walckenaep.. — Mémoire sur une nouvelle
classification des Aranéides. (Ext. du 2" vol. des
Ann. de la soc. Kntomolog. de France.) in-8".
Paris. 1 833. — L'auteur.
I5SECTES.
MM. De.iea> et Roisduval. — Iconographie
et histoire naturelle des Coléoptères d'Europe ,
vol. 1, 2 et 3; in-8°. Paris. 1 833-34- — Minist.
de l'Inst. publ.
M. Li'cas. — llist. naturelle des Lépidoptères
ou Papillons d'Europe, vol. 1 , liv. i-g. in-8°.
Paris j 1 833-34- — L'auteur.
M. Stf.ve.xs (J.-C.). — A catalogue of the
extensive and valuable collection of liiuisli
et foreigj) Insects ; ot* tlie late éd. Hardy
H.wvonTH ; in-8°. Lond. , 1 834- — L'auteur.
ZOOPHYTES.
M. Roussel de Vabzème. — Note sur VOdon-
tobius ceti , de l'or lu- de-, intestinaux cavitaires
observé sur les fanons de la Baleine) ; in-8°.
Paris. 1834. — L'auteur.
M. Roussel de Vadzème. — Note sur des
polypes que l'on trouve sur les fanons des
Baleines [Pirolina ceti), iu-8" Paris. 1 834-
.-Imiales du Muséum, t. III, 3' série.
( Extraits des Ann. d< s Se. natur., ■>' série (Zoo-
logie), 1" vol. in-8°. Paris*. 1 834- — L'unie, 1,.
HYGIÈNE MÉDICALE.
M. Fovii.LE (Achille). — Influence des Vête-
ments sur nos or.;; a nés : Déformation du < r .mm
résultant de la méthode là plus générale de cou-
vrir la tête des entants. 1 vol. iu-8". Palis. :83 j.
— Minist. de l'Instr. publique.
M. Roussel de Vauzbme. — Influence de la
Pomme de terre sur la santé dés équipages em-
ployés à la pêche delà Baleine. (Extr, des Ann.
dllyij. publ. vol. 1 i.)in-8 ". Paris, 1 83j. — Hau-
teur.
GÉOGRAPHIE ET VOYAGES.
Nouv. Carte d<- la France, feuilles 1-24. in-fol,
atlas. Paris, i832-3j. — Minist de la Guerre.
Expédition scicntnôùe dé Morte. 1" part.
(Sciences.) liv. 29 et 3o. in-4' et in-fol. Paris.
I 834- — Minist. de I Intérieur.
Même ouvrage, ■■' part, f Beaux-jirts.) liv. 3,
4 et 5 du vol. 2. in-fol. Paris. 1 834- — Minist.
de ilnstr. publ.
Voyage amour du Monde sur les Corvettes
YVriiiiie et la Physicienne , pendant les années
1 81 "-i 820, sous le commandement de M. L. de
Freycisei. — Part. Historique par M. de Fri v-
cinet liv. 21 et 22. in-fol. J 833-34- — Minist. de
l'Intérieur»
Voyagé autour du Monde sur la corvette la
Coquille, de 1822 à 25, sou» les ordre- de M. Li -
perhet. —Part. Botanique par M. Ad. Bron-
gniart. liv. 14, toet i(i. in-fol. Paris, i833 et 34-
— Minist. de la Marine.
Voyage autour du Monde de la corvette I As-
trolabe, sous le command. de M. Dt mont-Dur-
ville, de 1826 à 1829. — Part. Zooloijique par
MM. Qi'ov et Gatmard. liv. a'5 a 28. in-fol.
Paris, 1 834- — Minist. de la Marine.
Voyage aux Indes Orientales, par le nord de
l'Europe, les provinces du Caucase, la Géor-
gie, l'Arménie , la Perse, etc. , de 1825-29.
— Part. Historique par M. BÉLANGER. Ii\ 8.
in-8°. et atl. in-}". Pari,. 1 S34. — Part. Bota-
nique par M. P.Ki.AM.hn. liv. 1 -3. in-8". et atlas
in-j". 1834. — Minist. de V Intérieur.
L'Inde Française, avec, texte par M. E. Bm-
NOUF. liv. 16 à 22. in-fol. 1 832.-1 833. — Minist.
de l' Intérieur.
Rapport» sur le» résultat, scient, du voyage
de- M. D'Orhigny (Alcide) dans j'Amériqu mm -
rîdioi aie, pendant les année-- i83l»-33 , faits
à l'Acad.roy. desScicnc. di Paris, en avril. 18^4,
i par MM. de Blainville , Zoôlog. ,, Brongniart
' (Bot.), Cordiei (Géolog.), et Savary (Géogr.
phys. 1. (Ext. des Nouv. Ann. du Mus. vol. '!.)
in-4°. Paris. 18.34. — M. P'Orbigny.
5 1 4 BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE
Prospectus du Voyage de M. D'Orbignï,
in-4°. Paris, l834- — M.D'Orbicjny.
M. Foktamkr Voyage en Orient, eutrep.
par ordre du gouvernement français (>83i et
1802. vol. 3. ( 1' Voyage en Anatolie. ) 1 vol.
in-8". Paris, 1 834- — L'auteur.
V. Jacqdemont. — Correspondance avec sa fa
mille et plus, de ses amis, pendant son Voy. dans
l'Inde, de 1828 à i832. 2 vol. in-8°. Paris, i833.
, chef-
, en re-
i833.
— M. Jactjuemont père.
M. Perrottet. — Voyage de St. -Louis
lieu de la Colonie du Sénégal, a Podor
montant le fleuve. ( i8î5.) in-8". Paris,
— L auteur.
M. Perrottet. — Voyage de St-Louis du Sé-
négal à la presqu'île du Cap-Vert, à Albreda sur
la Gambie et à la rivière de Casnmance dans le
pays des Feloups - Yola. in - 8'. Paris. i833.
(Extr. des Nouv. Ann. des Voyages.) vol. -,...
1 83..- 1 83 . . — L'auteur.
M. Perrottet. — Souvenirs d'un Voyage dans
les mers du Sud. in-8°. Paris, t83o. (Extr. de la
Bévue des Veux Mondes. ire série. )vol. 4-in-8'J.
Paris, l83o. — L'auteur.
STATISTIQUE.
Tableau général du Commerce de la France
avec ses colonies et les puissances étrangères
pendant les années I 832 et 1 8 ?. 3 . 2 vol. grand
in-4". Paris. iS33 et 1 834- — L'Administration
d es Voua)u?s.
BIOGRAPHIE.
Walckenaer. — ViesdeplusieursPersonnages
célèbres des temps anciens et modernes. 2 vol.
in-8".Laon, l83o. — L'auteur.
Donateurs pendant l 'Année 1 S3 4-
ACADEMIES
ET SOCIÉTÉS SAVANTES.
Institut. — - Acad. roy. des Se.
Acad. roy. des Inscr. et B.-L.
Société des Se. Nat. de France.
Soc. Géologique de France.
Soc. roy. et cent. d'Agi'. AeParis.
Soc. de Phys. et d'hist. nat. de
Genève.
Soc. Linn. de Londres.
Soc. Zoo!, de Londres.
Coll. roy. des chirurg. de Londr.
Soc. d'Horticult. de Londres.
Soc. Pbil. améric. de Philadel-
phie.
Acad. des Se. Natur. de Phila-
delphie.
Soc. Géol. de Pensituanie.
Instit. Agion. de la Havane.
ADMINISTRATIONS.
4dm. du Mus. d'hist. natur. de
Paris.
Ad m. des Mines.
Adm. îles Douanes.
Ministère de l'Instruction pu-
blique.
Minist- (le l'Intérieur.
Minist. de la Marine.
Minist. de la Justice.
Minist. de la Guerre.
Sociétaires du/owin. de Ch. med.
MM.
Audouin, prof, au Mus. d'hist.
natur.
Beaumont (Elic de) prof, d'hist.
natur. au Coll. de France.
Bibron , aide natural. au Mus.
d'hist. natur.
lîlainville (de), memb. de l'Inst.
prof, au Mus. d'hist. natur.
Bonaparte (Ch. Lucien).
Bourgery, doct.-méd.
Rrown (Robert).
Cassini (Mad. v* de ).
Caillaud.
Christol(J.de).
Cocteau (Th.).
Delafosse, aide natur. au Mus.
Derouct.
D'Orbigny (Alcide).
Dubuisson.
Dujardin (F.).
Duméril, de l'Inst. , profess. au
Mus. d'hist. natur.
Edwards (Milne) , prof, d'hist.
natur.
Fée (A.).
Fontanier.
Fournet (J.), prof, de miner, et
de géol. à la facult. des Se.
de Lyon.
Geoffroy St-Hilaire (Etienne),
de l'Inst., prof, au Mus. d'hist.
natur.
MM.
Geoffroy St-Hilaire (Isidore),
de l'Inst., aide natur.au Mus.
Guérin-Vany.
Jacob.
Jacquemont (père).
Jussieu (Adr. de), de l'Inst.,
prof, au Mus. d'hist. natur.
Kiener (Louis ) , aide natur. au
Mus. d'hist. natur.
Lapilaye (de).
Larive (Aug. de).
Laugier.
Lea(L).
Lucas.
Marcet (F.).
Marmora (Albert de la).
Menait (P.).
Mirbel, de l'Inst., prof, d hist.
natur. au Mus. d'hist natur.
Odart.
Perrottet (S.).
Ramon de la Sagra.
Rang.
Robert (E.), doet.-méd.
Roussel de Vauzème.
Serres.
Stevens.
Teinniinck.
Van Hall.
Walckenaer.
Werner.
TABLE
DES ARTICLES CONTENUS DANS LE TROISIÈME VOLUME
DES NOUVELLES ANNALES
DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE.
( 3' ANNÉE. — l834. )
Noms des auteurs. ZOOLOGIE.
MM.
D'Okbigny Notice sur un nouveau genre de Cétacé des Pages
( Alcide ). rivières du centre de l'Amérique Méridio-
nale (Inia Boliviensis — D'Orbigky). PI. 11° 3.... 28
L'Herminier,D'M. Mémoire sur le Guacliaro (Steatornis cari-
à la Guadeloupe, pensis — Humboldt). PI. n" i5.... 3îi
De Blainville.. . . Anatomie des coquilles polythalames si-
phonées récentes, pour éclaircir la struc-
ture des espèces fossiles.
( Anatomie du Nautile flambé, du N. ombili-
quéetde la Spirute.) PI. n" 1 tt 2. 1
Rang et Caillaud. Mémoire sur le genre Ethérïe , et descrip-
tion de son animal. PL n° 6 128
Kang Mémoire sur le genre Gnatodon, et descrip-
tion de son animal
(Gnatodon cuneatus — Rang). PL n° 12.. . . 217
J. V. Audouin.. . . Observations sur un insecte qui passe une
grande partie de sa vie sous la mer
( Blemus fulvescens ) 117
Charvet, D' M.. . Observations sur deux espèces du genre
;< Grenoble. Dracjonneau , qui habitent dans quelques
eaux courantes des environs de Grenoble
(Dracjonneau de Claix et D. de Bisset) 37
Jacobson Lettres à M. De Blainville ( fév. i834 ) sur le
Filaria medinensis. PL n* 5. 80 et 8?.
BOTANIQUE.
Dutrochet Observations sur les variations accidentelles
du mode suivant lequel les feuilles sont
distribuées sur les tiges des végétaux. PL n01 8— 11. 1 5c,
5 I 6 TABLE.
MM.
Di trochet Observations sur les Champignons en géné-
ral, et description <\e YAgaricus Crispus. PI. n° 4 Sg
Brongxiart Note sur le Colocasia odora, et sur l'éléva-
( Adolphe). tion de température de ses fleurs. PI. n° 7 1 4&
Camressèdes Note sur deux genres nouveaux de la fa-
mille des Sapixdacées.
i° gen. Bridgesia, — 2° gen. Valenzuelia. Pl.n"' i3et 14. 23 1
Dec.aisne Herbarii Timorensis descriptio. Pl.n"' 16 — 21. 333
CHIMIE.
Chevreul Rapport fait à l'Académie Royale des Sciences de Paris,
sur le travail de M. Pelovjze , ayant pour titre: Mé-
moire sur le Tannin, et sur les Arides galliquc, pyro-
gatliqur , rtlagique et métagallique . — ( fév. i834-) 201
C.HF.vREut Rapport sur plusieurs Mémoires présentés à l'Académie
Royale des Sciences de l'Institut de France, ayant pour
objet la Fécule amylacée ou Y Amidon.
Par MM. Guérin-Varry, Lassaigne, Payen et Persoz.
('834.) *39
Iîiot Sur l'application de la polarisation circulaire à l'analyse
de la végétation des Graminées 47
Chevrei l Examen d'un caractère optique à l'aide duquel on recon-
noît imxTiédiatement, suivant M. Riot, les sucs végé-
taux qui peuvent donner du sucre analogue au sucre
de canne, et ceux qui ne peuvent donnerquedu sucre
semblable au sucre de raisin. 307
15iot Sur l'application des lois de la polarisation circulaire aux
recherches de Chimie. '
— Réponse au Mémoire précédent 5o2
MÉLANGES.
Rapports sur les résultats scientifiques du voyage de
M . A. d'OiiBiGNY dans l'Amérique du Sud , pendant les
années 1826 — 1833.
Par MM. (Lus à l'Institut le 21 avril 1 834- )
De Dlainville. . . . Partie Zoologique 84
Brongniart (Ad.) Partie Botanique 99
Savary Partie Géographique io5
Cordier Partie Géologique 107
Liste des dons faits à la Ribliothéque du Muséum d'Histoire naturelle de
Paris, pendant l'année i83/| 509
FIN DE LA TABLE.
INDEX ALPHABETICUS.
A.
Abroma 108
Atmtilon Ki(i
Acacia lit
Acalypha 1 60
ACASTHACE.E 53
Achyranthes 41
Adenanthera 1 3a
Adenostemma... 85
Adianthum 21
.Egialitis /)5
•Egiceias 79
-Egicere.e Hiiil.
.Egle 112
.Erva 43
Agati i43
Aleurites 1 5y
Alsodeia 1 00
Alstonia 5o
Alysicarpus i4^
Amarasthace.e 43
Aniarantlius ibid.
Amaryllwee 36
Ammannia 125
Amorphophallus 38
Ampeluie.e 1 iG
Andiac hne 1 56
Andropogon 28
Anethum 02
Anisomeles 68
Anisonema 1 53
Anona g4
AsONACE.E ibid.
Anthistiria 28
Antidesma . 172
Aphanainixis 116
Apocvne.e 5o
Aigyrcia 61
Aristolochia /(O
AniSTOLOCHIE£ ibid.
Aroide.e : 38
Artocarpe.e 1 65
Artocarpus. . '. 169
Asclepiade* 49
asparagine.e 35
Asparagus ibid.
Aspidium 17
Asplenium • . '9
Astragalus 142
AlRANTlACEE r III
Avenlioa 118
Aviccnnia 74
B.
Baccliaris 84
Bajiisttria ; 1 \
lîarleria 60
Bauliinia 137
bégonia 1 23
Begomace.e ibid.
BignoDÎa 53
BlGNOXIACE.t 52
Blumea 81
Bcehmeria 1 63
Boei liaavia 44
Bombace* 1 07
Bonnaya 4^
BORAGINE.E 66
Borassus 34
Bridelia 1 56
Broussonetia 164
Biucea 119
lîryonia 122
Buchnera 46
Bï 1 TNERIACE.E 107
c.
Cadaba 99
Cœsalpinia |34
Cajanus 1 47
Callicarpa 73
Calonyclion 62
Calophyllura 112
Calosanthes 5a
Calotropis 5o
Campanilace^ 79
Canarium 1 49
Canavalia l47
Canna 36
CakseiE ibid.
Capparidex 97
Capparis 98
Carica '24
Carissa 5?.
Caryopiiïlle* 101
Caryota 34
Casearia 100
Cassia . • . 1 35
Gasuarina 17*2
Casuaribes ibid.
Celastiune* 1 5o
Celosia 44
Celtide.e 170
Cenchrns 24
Centotheca 27
Chailletia 1 5o
Chailletiace.e ibid,
Chasalia 90
ClIEKOPODES 4 2
Chloris 26
Cinnamomnm 4'
Cissus ' ' 6
INDEX ALPHABETICUS.
Citius
Clematis
Clerodendrum
Clitoria li
Clypea 95
Cocculus ibid.
Gocos 34
Codiamm , 5-
Coix 22
Coleus -„
Colubrina , 52
CoiUBRETACE/E , 2q
GoMPOSIT.E 80
COS VOLVCLACES g t
I I I
93
7'
Gonvolvulus. .
Cookia
Gorchorus . . .
Cordia
Crassocephalu
Crinum
Crolalaria . . '. f 3g
Grccifer.e „-
Cucumis 121
CcCURBITACEtë ibid.
65
1 12
1 10
67
85
36
Cupama . . .
discuta . . .
CyCADEjE. . .
Cycas
Cyraaria . . .
Cynodon . .
Cypf.racee.
Cyperus . . .
u5
66
4o
ibid.
7"
25
3o
ibid.
Dactyloctenium 26
■■• 4>
Dais .
Dalbergia . . .
Darea
Datura
Daucus
Davallia. . . .
Deeringia . . .
Dentella. . . .
Desmochs;ta.
Desmodium .
Dicliptera. . .
Diospvros. . .
Diplazium . .
Dischidia . . .
Disemma . . .
Dodonœa. . .
Dracpena ....
Dubreuilia. .
2.0
49
92
21
43
88
44
-44
55
78
'9
49
123
"4
35
161
78
85
67
Ebenaces
Eclipta
Ehretia
Elaeodendron ! 5„
Eleocharis 33
Elephantopus 81
Eleusine 26
Epicarpurus 1 - I
Epieharis 116
Epithema j5
Eql'isetacee 22
E([uiselu:n ibid.
Eranlhenium 56
Eriobotrya 1 3o
Eriochloa 22
Ery thrina 1 47
Eucalyptus 126
Eugenia 128
Euphorbia 160
El'l'HORBlACEffi i53
Excascaria 1 60
Fatoua 1 64
Fcrnelia 89
Ficus 1 65
Fimbristylis 33
Flemingia i44
Fleurya 162
Freycinetia 39
Fuirena 32
Garuga 149
Gelonium 1 56
Gendarussa 54
Geskeriaceœ 75
Gliuus 121
Glochidion 1 53
Glycine 141
Gomphrena 44
Gonotheca 89
GOODENOVlEi 8<l
Gossypium 1 o5
GnAMIKEJE 22
Grangeria 1 3o
Graptophyllum 54
Grewia 1 09
Grislea i?5
Guatteria g4
Guettarda 90
Guilandina 1 34
GOTTIFER/E 112
Gynandropsis 97
Gynoctodes 91
Gyrocarpus 42
H.
Harrisonia 1 20
Helicteres 1 07
Heritiera 108
Hernandia 4 '
IlERIN'ANniE.E ibid.
Hibiscus 102
Hippocratea 1 1 3
HlPl-OCRATtACEtf. Ma.
Hydrocotyle 93
Hypoestes 53
I.
Icica 1 49
Il.LIGERE« 42
Imperata 28
INDEX
Indignfera
InGa
Iponixa
Isrli;nmUln
Isolepsis
Ixora
J.
.latnbosa
Janipba
Jasmine.e
Jasminum
Jatropha
JusephiDia
Jostima
Jussioea
Jussicia
K.
Killingia
Kirganelia
Kleinhovia
L.
Lablab
Labiat.e
Laguncularia
Laportea
LiURINE.ï
Lawsonia
Laxmannia
Leea
LEGCMINOSœ
Leonurus
Lepidagathis
Leucas
Liparis
L.ORANTUACE.F.
Loranlhus
Lourea
Luffa
Lycopersicuin
Lycopodine.e
Lycopodium
Lygodium
LïTHRARlE.E
M.
Magsoliace.e
Mai.PICHIACE.E
Malva
Malvace.e
Mangifera
Mappa
Melaleuca
Melantbesa
Melhania
Melia
Meliace*
Melicocca
Menisi'Ebme*
Mesua
Mezoneurum
Miclielia
Millingtonia
ALPHABETICUS.
140
i3i
(i3
29
3*
9°
i57
76
bid.
1S9
76
127
124
54
32
i55
108
■ 46
68
i3o
r62
4'
125
35
117
i3o
6fl
58
70
38
87
88
.43
122
•m.
21
125
93
"4
102
bid.
■ 48
i5g
126
i55
108
116
bid.
116
95
1 12
i35
93
52
Mirabilis 44
Mollugo 101
Momordica 123
Monenteles 84
Morinda 90
Moringa l3o
Moschosma 69
Moulinsia n5
Mucuna >47
Murraya * 112
M\ Mllllll.l . .
MïOPORlNE.E .
MïRTACE.E. .
N.
Nicotiana .
Nomaphila.
Nyctagime.e
O.
9°
74
126
59
44
69
Ocymum
Olaciise/e 110
Olax ibid.
Oldenlandia 88
Olea 78
Oléines ibid.
Onagrabie.e 124
Onycbium 37
Ophioylossum 2 1
Oplismenus 24
Orchide-e ' 37
Oryza 2 3
OxALlDE.E Il8
P.
Pachyrhizus ifà
Pa;deria 91
Palme 34
Pandane.e 39
Panicuni • . . . 22
Papaïace.e 124
Paritium <o5
Parkia i3i
Passiflores '23
Pavetla 9'
PEDALIKF..E 76
Pcmpbis 1^5
Pctroselinuni 92
Pbaibilis 61
Phyllantbus '55
Pbvsali
48
Pinardia 87
Piper '69
Pii'ERACE* 'bid.
PlTTOSPORE/F. 10'
Pisonia 4^
Platycerium 17
Pleciranthus 69
Pluchea 81
Pllmbagines 4 >
Phimbago '*«'•
Plumeria ->2
Poa 27
Pogonantherum
INDEX ALPHABETICUS.
Polanisia 98
Polagone.e 42
Polygonum ibicl.
Polypragmon 89
Polypodium 17
Pongamia 1 48
Poinciana 1 35
Pontederia 34
PONTEDERIE/E ibid.
Porana 66
Pormlaca 120
Portulace.e ibid.
Poupartia 1 48
Pouzolzia 1 64
Premna y4
Prunus? l3o
Pseudarthria .
Psidiuin
Psoralea
Pteris
i46
126
i38
20
II.
Ranencvjlacfje q3
RhaMNE.E l5l
Rhizopbora 124
Rht/.oi'hore.e ibid.
Rbynchosia 1 45
Riedlr-ia 109
Rosace.e 1 3o
Rostellaria 55
Rottlera i5y
RlBIACE.E 88
S.
Saccharum 27
Salacia 1 1 3
Salicornia ^2
Salsola ibicl.
Samides ioo
Saîitai.ace.e 4 1
Santalum ibid.
Sapikdaces 1 14
Sarcanthus 37
Sautiera 55
Scaevola 80
Schmidelia 1 1 5
Scindapsus 39
Scirpus 33
Scleria 34
ScnOFtlLARISE.E l\S
Senacia - loi
Senecio 84
i43
65
122
io5
97
Sphcpianthus 84
Sphenoclea 79
Spinifex 25
Sponia 170
Sopolobus 25
Stalagmitis 112
Sterculia 1 07
Stilagike* 172
Strobilanthes 57
Stylochorina 91
Stylosantbes 1 43
Suriana 121
T.
Tabememontana 5i
Tacca 4°
Tacceje ibid.
Tamarindus i35
Tectona 74
Tephrosia 1 4 1
TEREBlîiTHACE.E ] 48
Terniinaba 129
Tetrantbera 41
Tbespesia 1 r>5
Thunbergia 60
Thvmele* 4 '
TlLIACE/E 1 10
Toddalia 1 ig
Tournefortia 66
Trianthema 120
Tribulus 118
Tripbasia 111
Triumfettà 1 10
Typba 38
Typhaceœ ibid.
Typhonium 3g
Tylopliora 49
U.
UmBELLIFER/E 92
Uraria 1 44
Urena 102
Urera 162
Urochloa 2 2
Urtice.e 161
Uvaria.
94
V.
Sesbania
Shuteriea
«Sicyos. . .
Sida. ...
Sinapis..
Sizygium
Smilace.e 36
Smilax ibid.
Solase.e 46
Solanum ibid.
Sonneratia 126
Spatbodea 52
Spermacoee 88
•
NOVYOF
Verbenace/e 71
Vernonia 80
Vinca 52
Violarie.e 1 00
Viscum 87
Vitex 72
W.
Wollastonia 86
Wrightia 5 1
X.
Ximenia 1 1 1
Z.
Zanonia ; 121
Zantiioxyleje 119
Zizypbus 1 5 1
Zornia t 43
Zïl'.OI'lIÏLLE* 118